booklet 2009/2010 - Théâtre de la Ville
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TDV_brochure_FLASH.qxd 29/04/09 0:13 Page I 20092010 théâtredansemusiquemusiques du monde TDV_brochure_FLASH.qxd 29/04/09 0:13 édito Page II Le théâtre, comme la danse, a une force effrayante. Sans doute parce qu’on y voit les corps comme nulle part ailleurs et que la parole y est encore un événement. On y surexpose le monde. Dans cet esprit, cette nouvelle saison s’engage sur des chemins singuliers, s’aventure dans d’autres formes de représentations, avec des artistes qui renouvellent les perceptions et nous orientent vers des territoires à découvrir. Le Théâtre de la Ville est un lieu de partage, ouvert sur le monde et ses expérimentations artistiques, fondé sur l’alliance des différents arts, danse, théâtre et musique. Aussi avonsnous cherché, sous le signe de l’exigence artistique, à inventer une trajectoire fidèle au projet dont nous avons rêvé, pour parvenir à ce que chacune de ces pratiques puisse produire le meilleur d’elle-même, en définissant plusieurs axes principaux. La création Elle est indispensable. Elle demande que l’art se renouvelle, qu’il expérimente sans cesse, non pas pour le plaisir de la nouveauté à tout prix, ou pour contredire ou scandaliser, mais pour s’arracher à la routine, à soi-même. « Se déprendre de soi-même », disait Michel Foucault. Un Théâtre, donc, qui soit d’abord un lieu pour la création. Ce mot peut paraître galvaudé. Pourtant il signifie que l’on ne se contente pas d’organiser du déjà-vu mais que l’on s’oblige à révéler des œuvres, prendre des risques aussi bien esthétiques qu’éthiques, créer des spectacles qui témoignent non seulement de notre époque, mais aussi de la façon dont les auteurs y répondent. La création demeure un acte de résistance à toute forme de normalisation culturelle. Ainsi cette saison, nous avons souhaité développer notamment le partenariat avec le Festival d’Automne à Paris, dans la volonté commune d’accueillir des œuvres significatives, internationales et pluridisciplinaires. Il nous faut aussi réfléchir à la circulation du théâtre, de la danse et de la musique, tant auprès du grand public, qui est d’abord celui de Paris, qu’auprès de celui de ses banlieues proches et moins proches. S’adresser à de nouveaux spectateurs, faire de nouvelles tentatives en direction des milieux scolaires et universitaires, souvent parents pauvres des activités artistiques. Nous chercherons à inventer encore d’autres modèles de diffusion pour que les spectacles créés et présentés au Théâtre de la Ville puissent circuler, se faire connaître ailleurs, au travers de liens nouveaux avec d’autres théâtres tant en France qu’à l’étranger. Les Maîtres La création ne doit pas s’opposer à l’exploration du passé, à la mémoire, à l’Histoire. La conjoncture théâtrale actuelle, c’est une de mes convictions, a tendance parfois à se détacher de la mémoire du Théâtre, ou plutôt de son histoire. Le théâtre, dont l’acte a toujours lieu dans l’instant, se passe de mémoire, en un sens, mais Antoine Vitez insistait toujours pour dire que les grands acteurs incarnent, qu’ils le veuillent ou non, la mémoire et l’histoire des rôles. Rien ne se fait qu’avec le temps ; aussi est-il vrai que la fidélité aux artistes suppose le respect et la reconnaissance des grands Maîtres du passé, et donc aussi des Maîtres d’aujourd’hui. Aussi bien, dans la saison qui s’annonce, laisseront nous la place libre à certains Maîtres du Théâtre, de la Musique et de la Danse, pour qu’ils nous donnent encore de leurs Leçons. Il ne s’agit pas d’hommages – ce mot est parfois bien funèbre – mais de rencontres ou de retrouvailles, au grand sens du mot entre un artiste en scène et le public dans la salle. TDV_brochure_FLASH.qxd 29/04/09 0:13 Page 1 Jeunes artistes et nouveaux horizons Du même mouvement où nous voulons défendre les maîtres et le regard sur plusieurs générations, nous souhaitons aussi soutenir les jeunes compagnies, faire de nouvelles rencontres, découvrir de nouveaux talents et rester attentifs aux expériences, aux contenus et aux formes nouvelles. Sans doute la société de consommation demande le renouvellement incessant et rapide des formes: vite, vite, encore de la chair fraîche, celle d’hier matin est déjà faisandée. Je ne partage pas ce point de vue, même si je prône l’expérimentation. Si nous donnons une chance à de jeunes artistes sur lesquels on fait un pari, c’est plutôt pour entreprendre avec eux un chemin commun. C’est une histoire d’amour, et non pas de calcul ou d’évaluation statistique. Intersections Je me réjouis de défendre les artistes, assez nombreux dans les temps récents, capables de modifier les frontières entre les arts, en inventant à chaque fois de nouvelles modalités et de nouvelles formes de leurs rencontres. Un artiste authentique est tout à fait capable de refonder sa discipline… autrement : des danseurs qui parlent, des musiciens qui jouent des rôles, des interprètes qui se taisent, pour donner sa valeur au silence, pour habiter l’espace et pour exalter le temps. Je souhaite que notre projet s’accompagne aussi de réflexions sur l’état actuel et sur l’avenir ou la destinée de ces différents arts. Ainsi, Heiner Goebbels, et son invention du Concert musical, offrira dans des cadres insolites des textes de T. S. Eliot, Blanchot, Kafka et Beckett, chants en anglais par le Hilliard Ensemble. Guy Cassiers, qui a remporté un réel succès avec son Triptyque l’an dernier, fera une mise en scène du grand roman Au-dessous du Volcan, de Malcolm Lowry. Angelin Preljocaj, se proposera audacieusement de dire / danser le sublime Funambule de Jean Genet. Jan Fabre proposera un solo écrit par lui-même. Voilà bien, avec Maguy Marin, Aurélien Bory, la compagnie chilienne Teatrocinema, Jan Lauwers et bien d’autres, des artistes dessinant de nouveaux cadastres, déplaçant les cloisons, ouvrant des trappes, creusant des terriers ou déployant leurs ailes dans de nouveaux espaces entre la scène, le corps, l’image, le cinéma, l’objet… Poétique des langues et troupes étrangères « Il ne faut pas avoir peur des langues étrangères, au contraire ; j’ai toujours pensé que, si on regarde longtemps et soigneusement les gens quand ils parlent, on comprend tout. Moi je vous parle étranger et vous aussi, alors, on sera vite sur la même longueur d’onde » Cette phrase que Bernard-Marie Koltès fait dire à Léone dans Combat de nègre et de chiens, nous souhaitons aujourd’hui la reprendre à notre compte. Ainsi, David Lescot mettra en scène L’Européenne et réunira pour l’occasion une troupe française, italienne, portugaise et slovaque. De même, l’auteur japonais Oriza Hirata travaillera à une adaptation de Par-dessus bord, la pièce de Michel Vinaver, qu’Arnaud Meunier mettra en scène avec une troupe franco-japonaise. Ainsi, nous continuerons à faire entendre la part poétique de ces langues, à réunir dans un même espace ceux qui la parle et l’entende, à voir se côtoyer dans la salle et sur la scène des communautés linguistiques différentes. Le retour du Berliner Ensemble au Théâtre de la Ville est aussi un événement. Il n’y était pas venu depuis 1960. La venue de L’Opéra de quat’sous de Brecht témoigne de l’art d’acteurs d’une grande troupe sachant chanter, aptes à rapprocher plutôt l’opéra, ou la comédie musicale, du théâtre, que l’inverse. Robert Wilson est, on le sait, l’un de ceux qui maîtrisent à la perfection l’image scénique et le temps musical, et l’exercice des voix dans cet Opéra de quat’sous relève du grand art. Que le Richard II de Shakespeare, monté par Claus Peymann, metteur en scène trop peu invité en France, fasse aussi honneur à ce Berliner Ensemble qu’il dirige, signifie bien que théâtre allemand et théâtre français ont depuis des années de profondes connivences. Ensemble artistique Le dramaturge, l’auteur, le scénographe, le musicien et la troupe d’acteurs qui m’accompagnent constituent l’Ensemble artistique du Théâtre de la Ville. Car on réussit bien un spectacle non seulement parce qu’on s’entoure d’artistes de talent, mais surtout parce qu’on parvient à travailler et à inventer ensemble. Cela suppose que le lieu où travaillent ces artistes soit non seulement un lieu de représentation, mais aussi l’endroit d’une réflexion continue, un espace de recherche et d’interrogations sur les auteurs et les modes de représentations. Pour que le Théâtre de la Ville soit un lieu en mouvement, un lieu d’intense vitalité artistique, cet « Ensemble artistique » tiendra aussi une place importante, en s’impliquant dans des ateliers avec des lycéens, des étudiants et aussi des amateurs, en s’aventurant sur des terrains nouveaux à la rencontre d’autres spectateurs. Enfants « Qui nous indiquera la place de l’enfant », dit le poète. On peut toujours terminer par les enfants. Jouer est commun après tout à l’enfant et à l’acteur, et je souhaite que le Théâtre de la Ville s’adresse le plus souvent possible à eux. Ils pourront donc voir Wanted Petula de Fabrice Melquiot, auteur associé, qui caresse dans ce texte quelques nouveaux mythes chers aux enfants ainsi que quelques questions qui leur sont propres, mais aussi un spectacle de marionnettes du Kerala, au sud de l’Inde, reprenant les anciennes légendes du Mâhabhârata, histoires fabuleuses et héros inconnus. C’est au travers de nos expériences quotidiennes qu’il nous faut essayer d’entrevoir le théâtre de demain. Nous vivons une époque à la croisée des chemins, pas seulement politiques mais aussi artistiques. De quoi la culture de demain sera-t-elle faite ? Il nous appartient à nous autres, metteurs en scène et acteurs, chorégraphes et danseurs, de continuer à chercher des voies nouvelles. Emmanuel Demarcy-Mota. 1 TDV_brochure_FLASH.qxd 29/04/09 0:13 Page 2 septembre THÉÂTRE p. 5 BERLINER ENSEMBLE BERTOLT BRECHT I KURT WEILL I ROBERT WILSON Die Dreigroschenoper I L’Opéra de quat’sous p.6 DAVID LESCOT L’Européenne La Commission centrale de l’enfance p. 10 p. 11 HEINER GOEBBELS I went to the house but did not enter p. 12 DANSE ANGELIN PRELJOCAJ I JEAN GENET p. 35 octobre THÉÂTRE MALCOLM LOWRY I GUY CASSIERS Sous le volcan p. 13 FABRICE MELQUIOT I EMMANUEL DEMARCY-MOTA Wanted Petula I jeune public - tout public p. 14 DANSE MUSIQUE CHRISTIAN ZACHARIAS p. 55 MUSIQUES DU MONDE TARAF DE BUCAREST LA JEUNE GÉNÉRATION IRANIENNE p. 63 p. 63 FRANÇOIS VERRET ANNE TERESA DE KEERSMAEKER p. 36 p. 37 MUSIQUE J.F HEISSER I A. CONTRERAS I C. DE MALAGA p. 56 MUSIQUES DU MONDE PREM KUMAR MALLIK Inde USTAD AMJAD ALI KHAN Inde p. 64 p. 64 novembre THÉÂTRE HEINER MÜLLER I JEAN JOURDHEUIL Philoctète p. 16 DANSE BRICE LEROUX PINA BAUSCH LIA RODRIGUES p. 36 p. 38 p. 39 MUSIQUE ALENA BAEVA I KATIA SKANAVI XAVIER PHILLIPS p. 56 p. 56 CHANSON JEAN GUIDONI p. 64 JAZZ / MUSIQUES DU MONDE JOACHIM KÜHN I MICHAEL WOLLNY 17 HIPPIES Autour de Berlin 1989 / 2009 JAYANTHI KUMARESH Inde RENATA ROSA I KARIRI-XOCO Brésil p. 18 p. 20 ÖDÖN VON HORVÁTH I EMMANUEL DEMARCY-MOTA Casimir et Caroline p. 22 p. 39 MOLIÈRE I BÉRANGÈRE JANNELLE Amphitryon p. 24 p. 40 p. 41 p. 41 DANSE ROBYN ORLIN LEMI PONIFASIO MUSIQUE p. 57 MUSIQUE p. 57 QUATUOR TAKÁCS 3 CONCERTS EN 1 J. Libeer I N. Braude I A. Margulis MUSIQUES DU MONDE EN CHORDAIS Grèce ASCANIO CELESTINI I CHARLES TORDJMANN La Fabbrica p. 19 DANSE QUATUOR KUSS CAFÉ ZIMMERMANN I S. KARTHÄUSER p. 66 THÉÂTRE THÉÂTRE GILLES JOBIN MERCE CUNNINGHAM BORIS CHARMATZ JÉRÔME BEL Autour de « Nearly Ninety » p. 66 janvier décembre COMPAGNIE TEATROCINEMA Sin Sangre JAMES THIERRÉE Raoul p. 65 p. 65 p. 66 p. 42 p. 42 p. 57 p. 58 MUSIQUES DU MONDE / CHANSON ALTAN Irlande MAURO GIOIA Italie BUNUN I PIUMA Chine / Taïwan SIND ET BALOUTCHISTAN Pakistan 2 p. 67 p. 67 p. 67 p. 68 TDV_brochure_FLASH.qxd 29/04/09 0:13 Page 3 20092010 mars THÉÂTRE février p. 28 DANIEL DANIS I VÉRONIQUE BELLEGARDE Terre Océane p. 29 DANSE THÉÂTRE p. 25 THÉÂTRE DROMESKO Arrêtez le monde, je voudrais descendre M. VINAVER I O. HIRATA I A. MEUNIER Par-dessus bord / Tori no tobu takasa p. 26 AURÉLIEN BORY I CIE 111 Sans objet p. 27 DANSE MATHILDE MONNIER ALAIN PLATEL HOFESH SHECHTER FERNANDO PESSOA I CLAUDE RÉGY Ode maritime p. 43 p. 43 p. 44 BRIGITTE SETH I ROSER MONTLLÓ GUBERNA p. 45 HANS VAN DEN BROECK p. 45 MAGUY MARIN p. 46 PEEPING TOM p. 46 MUSIQUE FABIO BIONDI I EUROPA GALANTE BENJAMIN ALARD JEAN-EFFLAM BAVOUZET p. 59 p. 59 p. 60 MUSIQUES DU MONDE MARJORSTUEN Norvège p. 70 MUSIQUE GRAF MOURJA I EVGHENY BRAKHMAN p. 59 POÉSIE / MUSIQUES DU MONDE LA ROUTE DE GENGIS KHAN Mongolie p. 68 ENSEMBLE D’ISTANBUL Turquie p. 69 ZÜLFÜ LIVANELI Turquie p. 69 NAZIM HIKMET Turquie p. 69 avril THÉÂTRE BERLINER ENSEMBLE SHAKESPEARE I CLAUS PEYMANN Richard II p. 8 BERTOLT BRECHT I KURT WEILL I ROBERT WILSON p. 6 L’Opéra de quat’sous MARIONNETTES DU KERALA jeune public - tout public p. 30 DANSE BALLET DE L’OPÉRA NATIONAL DU RHIN I p. 47 LUCINDA CHILDS p. 47 SANKAI JUKU MUSIQUE FILOMENA MORETTI p. 60 CHANSON / MUSIQUES DU MONDE mai MARIA DE MEDEIROS SUBHRA GUHA Inde p. 70 p. 71 THÉÂTRE JAN LAUWERS I NEEDCOMPANY La Maison des cerfs JULIE BERÈS Sous les visages p. 31 p. 32 DANSE L’Inde aux Abbesses - SHANTALA SHIVALINGAPPA - PADMINI CHETTUR - AKRAM KHAN BALLET NATIONAL DE L’OPÉRA DE LYON - PROGRAMME AMÉRICAIN - JÉRÔME BEL GREGORY MAQOMA CHRISTIAN RIZZO p. 48 p. 48 p. 49 p. 50 juin p. 50 THÉÂTRE p. 51 p. 33 JAN FABRE Another Sleepy Dusty Delta Day p. 51 DANSE MUSIQUE KRONOS QUARTET I A. QASIMOV W. GÜRA I A. VONDUNG I C. BERNER F.-P. ZIMMERMANN I E. PACE p. 60 p. 61 p. 61 p. 52 p. 52 p. 53 MUSIQUES DU MONDE MUSIQUES DU MONDE A.GHORBANI Iran PANDIT JASRAJ Inde MUSIQUE DU TOIT DU MONDE Pakistan-Afghanistan ISRAEL GALVÁN SUSANNE LINKE SAVION GLOVER p. 71 TAMBOURS SACRÉS DE L’INDE p. 73 p. 72 p. 72 3 TDV_brochure_FLASH.qxd 29/04/09 0:13 Page 4 théâtre AU THÉÂTRE DE LA VILLE AUX ABBESSES BERLINER ENSEMBLE BERTOLT BRECHT I KURT WEILL ROBERT WILSON Die Dreigroschenoper L’Opéra de quat’sous DAVID LESCOT L’Européenne CRÉATION La Commission centrale de l’enfance spectacle en allemand sous-titré HEINER MÜLLER JEAN JOURDHEUIL Philoctète CRÉATION WILLIAM SHAKESPEARE CLAUS PEYMANN Richard II spectacle en allemand sous-titré MALCOM LOWRY GUY CASSIERS Sous le volcan CRÉATION D’APRÈS spectacle en néerlandais sous-titré HEINER GOEBBELS COMPAGNIE TEATROCINEMA D’APRÈS ALESSANDRO BARICCO Sin Sangre spectacle en espagnol sous-titré ASCANIO CELESTINI CHARLES TORDJMAN La Fabbrica CRÉATION TEXTES T.S. ELLIOT I BLANCHOT I KAFKA I BECKETT I went to the house but did not enter concert scénique en anglais sous-titré ÖDÖN VON HORVÁTH EMMANUEL DEMARCY-MOTA Casimir et Caroline REPRISE FERNANDO PESSOA CLAUDE RÉGY Ode maritime CRÉATION JAMES THIÉRRÉE Raoul CRÉATION JAN LAUWERS & NEEDCOMPANY La Maison des cerfs CRÉATION théâtre - danse - musique MOLIÈRE BÉRANGÈRE JANNELLE Amphitryon CRÉATION MICHEL VINAVER ORIZA HIRATA ARNAUD MEUNIER Par-dessus bord CRÉATION spectacle en japonais et français sous-titré AURÉLIEN BORY I CIE 111 Sans objet CRÉATION théâtre - cirque - danse DANIEL DANIS VÉRONIQUE BELLEGARDE Terre océane CRÉATION JULIE BÉRÈS Sous les visages théâtre visuel JEUNE PUBLIC - TOUT PUBLIC AUX ABBESSES FABRICE MELQUIOT EMMANUEL DEMARCY-MOTA Wanted Petula RECRÉATION MARIONNETTES TRADITIONNELLES DU KERALA Pâvakathakali INDE JAN FABRE Another Sleepy Dusty Delta Day théâtre - danse en anglais sous-titré AU THÉÂTRE SILVIA MONFORT THÉÂTRE DROMESKO Arrêtez le monde, je voudrais descendre théâtre - cirque - danse 29/04/09 0:13 Page 5 L’Opéra deQuat’sous © Lesley Leslie-Spinks TDV_brochure_FLASH.qxd Le Berliner Ensemble au Théâtre de la Ville Le Berliner Ensemble à Paris. Avec L’Opéra de quat’sous (en allemand, Die Dreigroschenoper) de Bertolt Brecht, musique de Kurt Weill, mise en scène de Robert Wilson, et Richard II de Shakespeare, mise en scène de Claus Peymann, l’actuel directeur du Berliner Ensemble. Le Berliner Ensemble C’est d’abord une troupe fondée par Bertolt Brecht et Helene Weigel en 1949, après la création de Mère Courage. En 1954 il s’installe à son siège actuel, le Theater am Schiffbauerdamm. Se succéderont à sa tête après la mort de Brecht en 1956, Helene Weigel, Ruth Berghaus, Manfred Wekwerth, puis une direction collective (Matthias Langhoff, Fritz Marquardt, Heiner Müller, Peter Palitzsch et Peter Zadek). C’est en 1999 que Claus Peymann, après avoir dirigé le Schauspielhaus de Bochum et le Burgtheater de Vienne, prend la direction du Berliner Ensemble. Il mettra d’abord l’accent sur la création de textes contemporains et de classiques revisités, parmi lesquels Richard II de Shakespeare. Il montera ensuite plusieurs pièces de Brecht et invitera de nombreux metteurs en scène à travailler avec la troupe : Robert Wilson, Peter Stein, Luc Bondy, etc… Le théâtre contemporain allemand occupe aujourd’hui une place centrale au Berliner Ensemble, avec des pièces d’Elfriede Jelinek, Peter Handke et Albert Ostermaier. 5 29/04/09 0:13 Page 6 L’Opéra de Quat’sous © Lesley Leslie-Spinks TDV_brochure_FLASH.qxd THÉÂTRE DE LA VILLE • TARIF EXCEPTIONNEL DU 15 AU 18 SEPTEMBRE (1 DU 1ER AU 4 AVRIL (2 SÉRIE) RE SÉRIE) EN ALLEMAND, SOUS-TITRÉ EN FRANÇAIS AVEC LE FESTIVAL D’AUTOMNE À PARIS E BERLINER ENSEMBLE BERTOLT BRECHT I KURT WEILL I ROBERT WILSON Die Dreigroschenoper L’Opéra de quat’sous Opéra en un prologue et 8 tableaux de Bertolt Brecht d’après l’Opéra du Gueux de John Gay musique Kurt Weill mise en scène, décor, lumières Robert Wilson direction musicale, répétiteur Hans-Jörn Brandenburg et Stefan Rager costumes Jacques Reynaud assisté de Yashi Tabassomi, Dejan Bucin assistante à la mise en scène Ann-Christin Rommen assistant décor Serge von Arx conseil dramaturgique Jutta Ferbers, Anika Bárdos lumières Andreas Fuchs avec Jürgen Holtz, Traute Hoess, Christina Drechsler, Stefan Kurt, Axel Werner, Gitte Reppin, Angela Winkler, Georgios Tsivanoglou, Mathias Znidarec, Martin Schneider, Boris Jacoby, Christopher Nell, Dejan Buæin, Jörg Thieme, Uli Pleßmann, Heinrich Buttchereit, Janina Rudenska, Ruth Glöss, Franziska Junge, Anke Engelsmann, Gabriele Völsch, Gerd Kunath, Walter Schmidinger musiciens Ulrich Bartel banjo, violoncelle, guitare, guitare hawaïenne, mandoline Hans-Jörn Brandenburg harmonium, piano, célesta Tatjana Bulava bandonéon Martin Klingeberg trompette Stefan Rager timbales, percussion Jonas Schoen ténor et soprano saxophone, clarinette, basson Benjamin Weidekamp alto, soprano et bariton saxophone Otwin Zipp trombone, double basse répétiteur Michael Wilhelmi son Jo Bauer 6 Le Berliner Ensemble à Paris Le Berliner Ensemble, fondé par Brecht et Helene Weigel en 1949 à Berlin (alors Berlin-Est) est venu à Paris, au Théâtre de la Ville alors Théâtre Sarah-Bernhardt, en 1954, dans le cadre du Festival international d’art dramatique de la Ville de Paris qui allait de venir le Théâtre des Nations en 1957*. On put alors voir : 1954 : La Cruche cassée de Kleist, Mère Courage de Brecht 1955 : Le Cercle de craie caucasien de Brecht 1957 : après la mort de Brecht (1956), Mère Courage 1960 : La Mère de Brecht d’après Gorki, Mère Courage, La Vie de Galilée, La Résistible ascension d’Arturo Ui. TDV_brochure_FLASH.qxd 29/04/09 0:13 Page 7 La venue de Brecht et de Mère Courage en 1954 au Théâtre Sarah-Bernhardt, aura marqué un tournant dans l’histoire du théâtre en France. Roland Barthes écrit en 1957 : « Lorsque j’ai vu la Mutter Courage du Berliner Ensemble, en 1954, j’ai compris d’une façon claire […] qu’il y avait une responsabilité des formes dramatiques, et que dans un spectacle, la mise en scène, les costumes, les décors, l’éclairage et le jeu des acteurs engageaient bien autre chose que le goût, quelque chose qui, en dernière instance, est une vie morale essentielle, commune à la fois à l’œuvre, à ses interprètes et à ses spectateurs. » La venue de L’Opéra de quat’sous mis en scène par Robert Wilson permettra au public de redécouvrir cette troupe prestigieuse. L’Opéra de quat’sous L’Opéra de quat’sous est une œuvre toute tirée de L’Opéra du Gueux (The Beggar’s Opera) du dramaturge anglais John Gay (1685-1732), qui eut un extraordinaire succès en 1728. Brecht, avec sa collaboratrice Elizabeth Hauptmann, en a repris assez fidèlement les personnages et l’histoire. On possède d’ailleurs la musique du temps, due à Pepush, mais c’est à Kurt Weill que Brecht a demandé celle de L’Opéra de quat’sous. La forme donnée par Gay à cette œuvre est celle du Ballad-Opera, forme originale du théâtre musical anglais du XVIIIe siècle. Le tour donné par Brecht et Weill à L’Opéra de quat’sous n’en diffère pas notablement : dialogues et airs chantés. Le nombre des morceaux chantés y est plus important que dans la plupart des autres pièces de Brecht, et la représentation ressemble donc beaucoup à une vraie comédie musicale. Le thème dans les deux cas correspond à ce que le Gueux formule si bien: «Tout au long de la pièce, vous pouvez constater une telle similitude entre la haute et la basse société qu’il est difficile de dire, pour ce qui est des vices à la mode, si les gens de qualité imitent ceux des grands chemins ou si c’est l’inverse qui se passe.» L’œuvre, créée en août 1928 au Théâtre Am Schiffbauerdamm, siège actuel du Berliner Ensemble, remporte un immense succès – « Brecht triomphe enfin » – et lui vaut une renomFrançois Regnault mée internationale. L’espace en arrière-plan Brecht voulait un théâtre épique, et dans le théâtre épique tous les éléments sont d’égale importance. Je me sens très proche de cette idée qu’un paysage n’est pas un décor de théâtre mais une partie vivante d’un tout. L’espace et la sonorité du théâtre de Brecht sont très spécifiques. Il a créé un monde personnel, un langage théâtral singulier, universel. Kurt Weill a apporté une des plus grandes contributions à la musique du XXe siècle. Dans le théâtre de Brecht, ce que je trouve intéressant c’est l’espace en arrière-plan : derrière le texte, la plus fine des ironies, derrière l’histoire, l’idée, derrière les personnages des histoires, et enfin des tensions derrière l’espace. C’est un grand défi de trouver cet autre côté de l’œuvre, bien au-delà de ce qu’il y a immédiatement sur le papier. Bob Wilson AUTOUR DES SPECTACLES Rencontre « LE BERLINER ENSEMBLE À PARIS » DU THÉÂTRE DES NATIONS AU THÉÂTRE DE LA VILLE 7 TDV_brochure_FLASH.qxd 29/04/09 0:13 Page 8 THÉÂTRE DE LA VILLE • TARIF B DU 8 AU 11 AVRIL EN ALLEMAND, SOUS-TITRÉ EN FRANÇAIS BERLINER ENSEMBLE WILLIAM SHAKESPEARE I CLAUS PEYMANN Richard II Attaché à un théâtre sensible et direct, Claus Peymann offre le bouleversant Richard II qui a inauguré et marqué sa direction au Berliner Ensemble. traduction allemande Thomas Brasch mise en scène Claus Peymann décor Achim Freyer costumes Maria-Elena Amos conseil dramaturgique Jutta Ferbers lumières Konrad Lindenberg, Achim Feyer assistante à la mise en scène Tanja Weidner avec Maria Happel, Martin Seifert, Veit Schubert, Michael Maertens, Hanna Jürgens, Michael Rothmann, Markus Meyer, Peter Donath, Alexander Doering, Boris Jacoby, Manfred Karge, Axel Werner CLAUS PEYMANN C’est Giorgio Strehler qui, grâce au Théâtre de l’Europe, le fait connaître à Paris, avec La Bataille d’Arminius de Kleist (1983-84). Il est alors intendant au Théâtre de Bochum, après avoir été metteur en scène indépendant, et de 1974 à 1979, avoir dirigé celui de Stuttgart. En 1987, il est appelé au Burgtheater de Vienne, où, jusqu’en 1999, il impose sa vision critique de la société et du monde politique, notamment en montant contre vents, marées et polémiques, l’œuvre de Thomas Bernhard. E. S. En janvier 2000, Claus Peymann, qui vient de quitter la direction du Burgtheater de Vienne, s’installe à Berlin où déjà plusieurs de ses spectacles ont été invités aux Rencontres Théâtrales. Un festival fondé au temps où la ville est séparée entre est et ouest, et qui chaque année, continue de réunir les dix meilleurs spectacles de langue allemande. Cette fois, il prend la direction du légendaire Berliner Ensemble, devenu dans les années 90 le symbole et le laboratoire de la réunification. C’est donc le début d’un nouveau et formidable trajet dans la carrière de cet infatigable directeur, metteur en scène. Pour marquer son arrivée, Claus Peymann monte le Richard II de Shakespeare. Coup d’éclat demeuré au répertoire, et dont on ne se lasse pas. Il s’adjoint le scénographe Achim Freyer, qui invente le graphisme inhabituel d’un décor noir et blanc. Il demande à Thomas Brasch – né en exil, mort à Berlin en 2001, un auteur qui a compté dans la vie théâtrale en Allemagne, et en France – une nouvelle traduction. Loin de tout romantisme, un texte dur et direct, dans lequel on reconnaît des références aux manigances politiques de notre temps. Un texte en accord avec la mise en scène, qui repose sur des signes francs, et laisse toute liberté à la force de la parole. Parole critique, comme une épine dans la chair des hommes de pouvoir. 8 Toujours et encore, à Berlin comme à Vienne, et auparavant à Stuttgart ou Bochum, Claus Peymann croit à la fonction politique et provocatrice du théâtre. D’où plusieurs scandales au Burgtheater. Et au Berliner Ensemble quand, en 2007, il propose un stage à Christian Klar, ex-membre de la RAF (groupe terroriste d’extrême gauche) libéré après vingt-trois ans d’incarcération, et se solidarise avec sa vision du capitalisme corrompu. Mais c’est d’abord à des comédiens d’exception qu’il s’adresse pour transmettre cette force de la parole. Ainsi, Michael Maertens, magnifique Richard II, qui offre l’inépuisable richesse de sa voix, pour faire entendre les troubles, les fureurs, la détresse de ce jeune roi fragile, décidément encore trop adolescent pour régner sur le monde de corruption et de meurtres dans lequel il vit, ou même pour le comprendre. Et quand il comprend son échec, et quand il voit son monde à lui se défaire, quand il démissionne, alors Michael Maertens prend une carrure réellement royale. Un roi martyr. Sa façon de poser cet être perdu, poignant, est quasiment unique en Allemagne où, d’ailleurs la pièce est rarement montée. Eberhard Spreng 29/04/09 0:13 Page 9 © Monika Rittershaus TDV_brochure_FLASH.qxd 9 TDV_brochure_FLASH.qxd 29/04/09 0:13 Page 10 LES ABBESSES • TARIF A DU 22 SEPTEMBRE AU 7 OCTOBRE DAVID LESCOT L’Européenne CRÉATION, PRODUCTION THÉÂTRE DE LA VILLE Nous habitons l’Europe, mais l’Europe est-elle en nous ? David Lescot s’interroge, répond en chansons, rires et soupirs, sans nulle désinvolture. texte, musique, mise en scène David Lescot assistante à la mise en scène Laïs Foulc assistante stagiaire Maya Boquet scénographie Alwyne De Dardel lumières Joël Hourbeigt costumes Sylvette Dequest accessoires Philippe Binard direction musicale Virgile Vaugelade collaboration à la dramaturgie Charlotte Lagrange traduction de l’italien Caterina Gozzi avec Scali Delpeyrat, Marie Dompnier, Piera Formenti, Lenka Luptakova, Elizabeth Mazev, Cristiano Nocera, Victor Hugo Pontes, Giovanna Scardoni, Christophe Vandevelde et les musiciens Karine Germaix, Clément Landais, Virgile Vaugelade Texte Actes Sud-papiers Ils sont toute une bande, venus des pays de l’UE, pour mettre au point quelque chose comme un projet de culture européenne. Tout au moins en parler. Tâche herculéenne : l’Europe, c’est 23 langues, donc pour bien faire, chaque interprète ne pouvant en traduire qu’une à la fois, il en faudrait minimum 23 fois 22. Un point de départ bien dans l’humeur et l’humour de David Lescot, qui a imaginé une sorte de revue avec un fil conducteur, genre musichall. Et par ailleurs se passionne sincèrement pour notre vieux continent en route vers sa vie nouvelle : « Je suis tout, sauf anti-européen, même s’il y a de la dérision dans la manière dont je vois les choses. C’est normal : j’ai été élevé en dehors de toute religion, de tout dogme, dans une tradition de rationalisme, de pensée progressiste, et avant tout critique. La plus vieille Européenne que j’aie connue est ma grand-mère. Juive polonaise arrivée en France dans les années 30, elle a traversé l’histoire. Elle racontait des épisodes épouvantables et finissait toujours par : “Qu’est-ce qu’on se marrait”. » Une façon comme une autre de survivre. David Lescot a bien étudié la situation avant de réunir sa bande d’intellectuels désemparés, en quête d’une culture spécifique et d’un langage commun. « La culture on peut espérer la trouver. Le langage, non. Et ce n’est surtout pas l’anglais : le “globish” comme on appelle l’espèce de sabir “global” souvent utilisé. En tout cas, cette recherche ne signifie pas “quête d’identité”. Je me méfie du côté souches communes de l’Occident judéochrétien. Il y a là quelque chose de figé, une idée de “pureté”. Je n’aime pas ». Cette culture, elle n’entre pas dans les préoccupations premières des constructeurs de l’Europe. Les assemblées se suivent et se défont sans grand résultat concret. Les participants enfermés dans des immeubles coupés du monde, finissent par ne plus comprendre qui ils sont, pourquoi ils sont là. David Lescot l’a vu, le sait, et il en rit, car « le rire est salutaire ». Il y aura sur la scène les rythmes, les souffles, les musiques et les langues de l’Europe. Ce sera je crois comme une cacophonie minutieuse, ou mieux, une harmonie débridée.DAVID LESCOT Colette Godard 10 TDV_brochure_FLASH.qxd 29/04/09 0:13 Page 11 LES ABBESSES • TARIF C/PETITE FORME (PL. NON NUMÉROTÉES) LES 25, 26, 29, 30 SEPTEMBRE ET 1ER, 2 OCTOBRE 18 H 30 DAVID LESCOT © DR La Commission centrale de l’enfance texte et interprétation David Lescot Après avoir triomphé à la Maison de la poésie, le solo de David Lescot à propos de son enfance et de vacances fait des apparitions au Théâtre de la Ville. Un bonheur. Il se souvient, il raconte. Défilent les airs du temps, les copains, les surveillants, et lui au milieu, qui écoute, examine, le regard déjà bien acéré. Alors aujourd’hui dans son récit, se rejoignent une forme de nostalgie souriante et d’humour mélancolique, se mêlent finesse et tendresse. C. G. Tranquillement il arrive avec sa guitare tchèque, qui, il nous prévient, date de1964. Un souvenir de jeunesse, quand ses parents l’envoyaient dans l’une de ces colonies de vacances organisées par le parti communiste pour les enfants juifs. On leur apprenait des chansons dans le droit fil de la bonne pensée, un peu comme chez les scouts – mais plus à gauche. De toute façon, David Lescot ayant été élevé dans une culture où il est essentiel de ne jamais rien prendre pour argent comptant, de toujours chercher l’autre côté des choses, avait peu de chance de se laisser embrigader. Après tout, c’est sans doute là qu’est née sa passion pour la musique. Il ne peut s’en passer, elle habite toute son œuvre. DAVID LESCOT Sa vie est faite de théâtre, et de musique qu’il a aimé jouer aux terrasses des cafés. Il écrit pour mettre en scène, notamment La Conspiration (1999), L’Association (2002), L’Amélioration (2004), Un homme en faillite (2007) à la Comédie de Reims où il est auteur associé, au Théâtre de la Ville où il le devient. En 2008 L’Européenne reçoit le prix Nouveau Talent de la SACD et le Grand prix de littérature dramatique. David Lescot a reçu en 2009 le Molière de la Révélation théâtrale. C. G. AUTOUR DES SPECTACLES «L’EUROPE EST-ELLE EN NOUS ? » Rencontre avec David Lescot et Jacques Darras • samedi 3 octobre à 15 h Bibliothèque St-Fargeau • dimanche 4 octobre à l’issue de la représentation AUTEUR ASSOCIÉ David Lescot est auteur associé au Théâtre de la Ville. À ce titre, il participera aux différents ateliers, expériences d'écritures, rencontres et débats mis en place cette nouvelle saison. 11 29/04/09 0:13 Page 12 © Mario Del Curto/Agence Strates TDV_brochure_FLASH.qxd THÉÂTRE DE LA VILLE • TARIF B DU 23 AU 27 SEPTEMBRE EN ANGLAIS, SOUS-TITRÉ EN FRANÇAIS CONCERT SCÉNIQUE AVEC LE FESTIVAL D’AUTOMNE À PARIS HEINER GOEBBELS I went to the house but did not enter concert scénique en trois tableaux texte de T. S. ELIOT I BLANCHOT I KAFKA I BECKETT Il est des spectacles qui défient la description, ou l’entendement. Leur beauté nous séduit, leur rythme nous conquiert et nous apaise, leurs clartés nous illuminent. Présentons le plus précisément possible ce spectacle comme un « rêve étrange et pénétrant » (VERLAINE). conception, musique et mise en scène Heiner Goebbels scénographie et lumières Klaus Grünberg costumes Florence von Gerkan création espace sonore Willi Bopp avec le HILLIARD ENSEMBLE David James contre-ténor, Rogers Covey-Crump, Steven Harrold ténors, Gordon Jones baryton les éléments Quatre textes chantés chacun par un quatuor de voix, dans trois lieux réalistes, hyperréalistes même. Les textes : un poème de T. S. Eliot, The Love Song of J. Alfred Prufrock ; un texte de Maurice Blanchot, La Folie du jour, un court texte de Kafka, tiré de L’Excursion à la montagne, enfin Cap au pire (Worstward Ho) de Samuel Beckett. Ces textes sont tous chantés en anglais, a cappella par le quatuor du Hilliard Ensemble, célèbre pour ses interprétations de musique médiévale et renaissante. les lieux - Une salle grise avec une fenêtre centrale, une table devant, sur un tapis, tasses à thé, pot de fleurs. Deux portraits de chiens. Le tout en gris camaïeu (T. S. Eliot). - Une maison à étages, deux fenêtres au premier étage, une au rez-de-chaussée, le rideau de fer d’un garage. (Blanchot chanté à l’intérieur de la maison, Kafka devant la maison). - Une vaste chambre d’hôtel de luxe, toute rouge, grand lit, télévision, un écran pour petits films (Beckett). Non surtitré. Qu’est-ce que tout cela dit ? Qu’est-ce que cela raconte ? Attention. Le texte de Blanchot se termine ainsi : « Un récit ? Non, pas de récit, plus jamais. » Et celui de Beckett par « Said nohow on. » (« Soit dit plus mèche encore. ») Le poème d’Eliot. Le (non-)récit de Blanchot dit 12 entre autres « Les hommes voudraient échapper à la mort. Bizarre espèce. » Cap au pire – l’un des poèmes les plus denses de son auteur – se demande comment échouer, mais échouer mieux (“Fall again. Fall better.”). Quelques grandes catégories pourraient être ici invoquées: existentialisme, banalité du quotidien, effacement du sujet, réduction du langage à des atomes de signification. Mais laissons planer l’énigme. Libre à ceux qui assisteront à cette liturgie humoristique d’aller au-delà. « J’allai à la maison, mais sans y entrer. » Je suis sûr que vous entrerez, vous. Dans le tableau. Rien ne vous échappera. F. R. LE HILLIARD ENSEMBLE Ce très prestigieux quatuor vocal, qui a maintenant trente-cinq ans, spécialiste de musique ancienne, notamment médiévale et renaissante et de musique contemporaine est célèbre pour ses nombreux enregistrements (Guillaume de Machaut, Ockeghem, l’Ars antiqua, la Renaissance anglaise, Arvo Pärt, Unsuk Chin, Piers Hellawell, MacMillan, Stephen Hartke,…). HEINER GOEBBELS Né en 1952, il vit à Francfort/Main. Compositeur, metteur en scène, professeur et directeur à l’Institut d’Études théâtrales à l’Université Justus Liebig de Giessen. En plus de ses réalisations théâtrales renommées, telles que Ou bien le débarquement désastreux, Paysage avec des parents éloigné, Eraritjatitjaka, Stifters Dinge. Il est l’inventeur d’un genre qu’il appelle Concert scénique. Le concept en est simple : il s’agit de mettre en scène un concert, d’inventer pour des musiciens et des chanteurs en acte un espace, un décor, des actions, un déroulement, propres à faire théâtre de la musique jouée. TDV_brochure_FLASH.qxd 29/04/09 0:13 Page 13 THÉÂTRE DE LA VILLE • TARIF A DU 1ER AU 9 OCTOBRE EN NÉERLANDAIS, SOUS-TITRÉ EN FRANÇAIS AVEC LE FESTIVAL D’AUTOMNE À PARIS D’APRÈS MALCOM LOWRY I GUY CASSIERS Sous le volcan Sous le volcan, roman culte de Malcolm Lowry, plongée dans l’enfer halluciné de l’alcool, dans le monde bouleversant, poétique de Guy Cassiers. mise en scène Guy Cassiers texte Josse De Pauw dramaturgie Erwin Jans concept esthétique, scénographie Enrico Bagnoli, Diederik De Cock, Arjen Klerkx traduction surtitres Monique Nagielkopf surtitres Erik Borgman « Il n’est pas nécessaire d’exprimer en mots ce que disent les images, il n’est pas nécessaire d’exprimer en images ce que disent les mots. Ici, la douleur, la solitude et le désespoir se disent à travers la poésie. La non communication se communique par la beauté des mots. Le spectacle tout entier est un hommage à la force du langage. » C. G. avec Katelijne Damen, Josse De Pauw, 2 novembre 1938 à Mexico, ville où le jour des morts se célèbre en une grande fête baroque. Tout se passe en ce seul jour, jour définitif dans la vie délabrée de Geoffrey Firmin, ancien consul américain vieillissant, plongé dans l’univers halluciné de l’alcool. De tous ces alcools ingurgités qui lui ont fait perdre son poste, sa femme. L’un et l’autre essaient bien de se retrouver, ils n’y parviennent pas. Elle a vécu d’autres expériences, et lui ne sait plus aimer. Il n’est plus capable de vivre avec les autres, de les voir, de voir la vie autour de lui. Assailli de mirages et de fantômes, hanté par le souvenir de ce qu’il a détruit, par la culpabilité, il tourne en rond, seul en son enfer. Et c’est à travers cet homme, à travers sa perception de la vie, au fil de ses dérapages, que nous parvient son histoire. Solitude, sentiment d’exclusion ici exacerbé par le fait de se trouver en pays étranger, fuite hors du temps dans un espace fermé, de plus en plus imperméable à ce qui se passe à l’extérieur, grouillant de délires avec lesquels la frontière s’est embrumée jusqu’à l’effacement : Guy Cassiers poursuit son exploration des mondes piégés mis en jeu dans la plupart de ses précédents spectacles. Et dans le Triptyque du pouvoir, qui a ouvert la saison 2008/2009 du Théâtre de la Ville. Cette fois, nous n‘avons plus à faire à des dictateurs déchus, à des ambitieux trop sûrs de leur force et de leur ruse, mais à un couple qui trébuche aux alentours d’une navrante et touchante histoire d’amour vouée à l’échec. À des êtres désemparés, incapables de réaliser leurs désirs, amoureux et aussi politiques : nous sommes donc en 1938, à la fin de la guerre d’Espagne, à la veille de la victoire de Franco et de la Seconde Guerre mondiale, et ils ne font rien. Malcolm Lowry a écrit Sous le volcan en 1945. Guy Cassiers a adapté le roman avec Josse De Pauw, qui, dans le premier volet de la trilogie, Mefisto for ever était « le Gros » (Goering), et interprète ici le consul. Ensemble, ils ont travaillé le texte en même temps que la scénographie. Projections, musiques, une fois encore le virtuel et le vivant se fondent en un seul récit : © Jespers et Jespers Bert Luppes, Marc Van Eeghem GUY CASSIERS Il fait ses débuts dans les années 80. D’abord indépendant, de 1998 à 2006 il est directeur artistique du Ro Theater à Rotterdam, où il peut développer son langage multimédia. Il adapte Proust, en 2004 crée Rouge décanté, présenté à Avignon. En 2006, avec un collectif dont Sidi Larbi Cherkaoui, Wayn Traub, il dirige à Anvers la Toneelhuis où il crée, entre autres, le Triptyque du pouvoir coproduit et présenté par le Théâtre de la Ville et le Festival d’Automne à Paris en septembre 2008. C. G. AUTOUR DU SPECTACLE « DU ROMAN AU THÉÂTRE » Rencontre avec Guy Cassiers • dimanche 4 octobre à l’issue de la représentation 13 29/04/09 0:13 Page 14 © Alain Hatat TDV_brochure_FLASH.qxd LES ABBESSES • TARIF C/JEUNE PUBLIC - TOUT PUBLIC DU 13 AU 24 OCTOBRE 14 H 30 ET 19 H 30 TOUT PUBLIC À PARTIR DE 8 ANS FABRICE MELQUIOT I EMMANUEL DEMARCY-MOTA Wanted Petula L’Ensemble artistique du Théâtre de la Ville se réunit pour une nouvelle aventure théâtrale, autour de la dernière histoire écrite par Fabrice Melquiot. Une histoire d’enfance qui s’adresse à l’enfance de chacun, grands et petits, l’histoire de Bouli Miro dans les mondes adultes imaginaires et poétiques. mise en scène Emmanuel Demarcy-Mota assistant à la mise en scène Christophe Lemaire scénographie et lumières Yves Collet collaboration scénographique Michel Bruguière assistante scénographie Perrine Leclerc musique Jefferson Lembeye costumes Corinne Baudelot accessoires Clémentine Aguettant avec Cyril Anrep, Charles-Roger Bour, Céline Carrère, Ana Das Chagas, Valérie Dashwood, Philippe Demarle, Sandra Faure, Olivier Leborgne, Gérald Maillet, Pierre Niney AUTOUR DU SPECTACLE « BOULI MIRO, PERSONNAGE ASSOCIÉ AU THÉÂTRE DE LA VILLE » Rencontre avec Fabrice Melquiot et l’Ensemble artistique • samedi 10 octobre à 17 h à la librairie des Abbesses • dimanche 18 octobre à l’issue de la représentation LES YEUX BANDÉS, L’ŒIL ÉCOUTE Autour de 2 autres aventures de Bouli Miro • Voir page 85 ENSEMBLE ARTISTIQUE Fabrice Melquiot est membre de l’Ensemble artistique du Théâtre de la Ville. À ce titre, il sera impliqué dans le projet global, dirigera des ateliers, des expériences d’écritures et des rencontres avec les différents publics. 14 Nous chercherons à inventer ensemble un théâtre pour les enfants que les adultes peuvent voir, sans sacrifier à la nécessité des textes, sans perdre notre désir d’un langage scénique qui sollicite la capacité d’imagination de chacun. Nous avons aujourd’hui le désir d’emmener les plus jeunes à connaître dans leur ville un lieu de fabrication de théâtre, tenter de les y émerveiller, rendre cet instant magique et inoubliable. En présence des enfants, notre utopie originelle finira par être simple réalité. Emmanuel Demarcy-Mota et Fabrice Melquiot Les enfants qui s’aiment Le « jeune public » tient une place essentielle dans le projet pour le Théâtre de la Ville d’Emmanuel Demarcy-Mota. Il a donc fait appel à Fabrice Melquiot, qui depuis longtemps s’adresse, avec la même liberté d’écriture, à toutes les générations. Qui respecte les fragilités de l’enfance, mais reste hors d’un quelconque but pédagogique. Il ne s’agit pas de former les spectateurs de demain, mais de parler à ceux d’aujourd’hui, leur apporter de quoi rêver, réfléchir, s’émouvoir, rire. Et ce, quel que soit leur âge. Quel que soit leur âge, à partir de huit ans. Pour cette partie de son œuvre, Fabrice Melquiot creuse la mémoire de son imaginaire, qui ne remonte pas, dit-il, jusqu’aux premières années. Pourtant, le personnage de Bouli Miro, fils de Daddi Rotondo et de Mama Binocla, est d’abord né d’une photo de lui, bébé joufflu et souriant. Bouli Miro traverse ici le troisième volet de ses aventures. Nous retrouvons le gamin dodu facilement terrifié, amoureux fou de sa cousine Petula (Clark, les adultes apprécieront). Elle a disparu, il la cherche, se démène au milieu d’individus plus insensés les uns que les autres. TDV_brochure_FLASH.qxd 29/04/09 0:13 Page 15 Lui-même d’ailleurs fait preuve d’une logique des plus personnelles. Celle des gosses, dont les raisonnements s’avèrent parfois définitifs autant que surprenants. De plus, il dispose d’un vocabulaire somptueusement inventif. Avec les chansons sur lesquelles ils dansent, leurs jeux vidéo, leurs ordinateurs, nos enfants et préados sont entraînés. Les mots étrangers, fabriqués, les bonds avant ou arrière dans le temps, les déformations numériques des sons, de l’image, de l’espace, composent leur univers du fantastique. Ils y circulent avec une belle habileté mentale. Il leur est aussi naturel, et même plus que le château de la Belle au bois dormant, ou l’Ogre du Petit Poucet. Tout se passe ici en différents lieux comme sur un écran d’ordinateur, quand on ouvre simultanément plusieurs fenêtres. Mais puisque nous sommes au théâtre, nous n’avons pas à faire à des êtres virtuels dont les comportements sont déterminés de l’extérieur. Nous sommes face à des êtres vivants. Imprévisibles, complexes, contradictoires. Humains. Fabrice Melquiot le sait, qui passe beaucoup de temps à rencontrer des élèves dans les écoles et collèges. Il connaît leur capacité à saisir les nuances dans lesquelles se cachent les vérités que nous cherchons. Il connaît aussi les frontières à ne pas franchir : « Je peux aborder tous les sujets, avec les enfants, en leur compagnie. On peut affronter de grandes peurs au théâtre comme dans les contes de fées, de grandes questions, de grands troubles, parce qu’affronter, dépasser, trouver le courage de se faire face à soi-même, traquer les réponses, c’est aussi ce qu’on cherche. Mais je ne peux pas asséner le désespoir ; quand j’écris depuis l’enfance, j’espère au moins une promesse. » C. G. EMMANUEL DEMARCY-MOTA et FABRICE MELQUIOT sont associés depuis quinze ans. Le premier a dirigé le second comme acteur dans plusieurs pièces (Léonce et Léna, Une visite inopportune, Peine d’amour perdue...), au sein de la Compagnie Théâtre des Millefontaines. Ensemble, ils ont mené de nombreux ateliers de pratique. Depuis 2002, Emmanuel Demarcy-Mota a mis en scène 5 pièces écrites par Fabrice Melquiot, qu’il a associé en tant qu’auteur de théâtre à la Comédie de Reims, centre dramatique national qu’il a dirigé jusqu’à sa nomination à la tête du Théâtre de la Ville, en 2008 : Le Diable en partage et L’Inattendu (Théâtre de la Bastille, 2002), Ma vie de chandelle (Théâtre des Abbesses, 2003), Marcia Hesse (Théâtre des Abbesses, 2004 et 2005). Wanted Petula est leur cinquième création commune, et la première accessible aux enfants. À propos de Bouli Miro Bouli Miro est un personnage à part dans l’œuvre de Fabrice Melquiot. Il est le seul dont les aventures semblent ne jamais devoir s’interrompre. Créé en 2002, ce personnage de gros petit garçon grandit au fil des pièces et de leurs mises en scène. Après Bouli Miro et Bouli redéboule, Wanted Petula est le troisième épisode des aventures de Bouli Miro et Petula Clark, sa cousine, avec laquelle il vit une histoire, à part elle aussi. À compter de la saison 2009/2010, Bouli Miro est en résidence non surveillée au Théâtre de la Ville et il s’associe au Collectif d’acteurs pour partager ses aventures burlesques et poétiques, avec les spectateurs, petits et grands. © Alain Hatat Emmanuel Demarcy-Mota 15 TDV_brochure_FLASH.qxd 29/04/09 0:13 Page 16 LES ABBESSES • TARIF A DU 5 AU 21 NOVEMBRE HEINER MÜLLER I JEAN JOURDHEUIL CRÉATION AUX ABBESSES Heiner Müller par Gilles Aillaud Philoctète traduction Jean-Louis Besson et Jean Jourdheuil mise en scène Jean Jourdheuil assistant à la mise en scène Youness Anzane scénographie, costumes Mark Lammert assistante scénographie Emmanuelle Bischoff avec Marc Barbé, Maurice Bénichou, Marc Berman texte édité aux Éditions de Minuit un palimpseste Le Philoctète de Heiner Müller n’est pas une adaptation de la pièce grecque mais un palimpseste qui efface et recouvre l’œuvre première, et la laisse transparaître par instants sur le mode de la radiographie. Bacon et Picasso ont procédé ainsi avec des tableaux de Velasquez. Le vers müllérien, habité par des tensions contraires entre tragique et brutalité, n’est pas un vers grec ou néoclassique. Müller fait subir au vers le maximum de violence qu’il puisse supporter sans cesser d’être de la poésie, disait Peter Hacks, le rival de Müller, à propos de Philoctète. un Philoctète sans Dieu(x) Dans ce Philoctète, il n’y a pas de chœur, pas de deus ex machina, pas d’apparition d’Héraclès pour rendre possible le happy end final. C’est un Philoctète sans Dieu (x). Heiner Müller ne rivalise pas avec Sophocle, il détruit, démolit, déconstruit, le modèle tragique des philosophes allemands qui, à l’aube du XIXe siècle, ont inventé la Grèce des Allemands qui devait faire pièce à la Grèce de Racine et des Français. Le Philoctète de Heiner Müller brise et fait saigner la statuaire grecque implicite dans l’interprétation de Hegel (dans l’Esthétique). 16 TDV_brochure_FLASH.qxd 29/04/09 0:13 Page 17 le contexte Le théâtre de Heiner Müller a été écrit et représenté à l’époque de la guerre froide, de la division de l’Allemagne, du mur de Berlin. Ce contexte a pesé sur la réception de l’œuvre de Heiner Müller, l’a inscrite dans le système d’oppositions de l’Allemagne divisée. Aujourd’hui, 20 ans après la chute du mur, le contexte a changé, l’Allemagne est réunifiée, l’Europe a inventé l’Euro, les massacres n’ont pas cessé. Le théâtre de Heiner Müller apparaît désormais dans un autre contexte, il accède à ce ciel de la littérature que nous foulons de nos pieds cependant que le monde se recompose autrement. la biographie En 1961, Heiner Müller est exclu de l’Union des Écrivains, mis au ban de la république des lettres. En 1966, après plusieurs tentatives infructueuses, sa femme, la poétesse Inge Müller, se suicide. Sa pièce Philoctète est écrite en 1964. Il y a en elle, par la force des choses, des accents très personnels alors même que l’écriture et la dramaturgie instaurent un registre impersonnel et travaillent à la disparition de l’auteur. Heiner Müller, poète et expérimentateur de formes théâtrales nouvelles, problématise dans Philoctète la forme radicale de théâtre que Brecht avait pratiquée au début des années 30 : le Lehrstück qui, chez Müller, a des affinités avec le « théâtre de la cruauté » d’Antonin Artaud. Jean Jourdheuil Une nouvelle traduction de Philoctète par Jean-Louis Besson et Jean Jourdheuil paraîtra à l’automne 2009 aux Éditions de Minuit. HEINER MÜLLER Heiner Müller, né en 1929, mort en décembre 1995, poète et expérimentateur, après une adolescence sous le nazisme, vécut en République démocratique allemande. Il essaya tout d’abord de prolonger la démarche de Bertolt Brecht, puis, prenant la tangente, jouant des libertés qu’il avait entrevues dans ces « espaces autres » que furent pour lui : les États-Unis où il séjourna en 1975-76, la Bulgarie où il se retirait périodiquement et la France où son œuvre devint internationale, il en composa une qui, avec celles de Brecht, Beckett et Genet, constitue une constellation emblématique du XXe siècle. JEAN JOURDHEUIL Metteur en scène, auteur de quelques pièces de théâtre et de scénarios pour des films de René Allio, traducteur (Brecht, Büchner, K. Valentin, Kleist, H. Müller), enseignant à l’université de Nanterre. Il travaille en France, en Allemagne et au Portugal. Ses dernières mises en scène : Germania 3 de H. Müller à Lisbonne, les opéras de Mozart La Finta Giardiniera et Idoménée à Stuttgart et, en 2004, un spectacle d’hommage à Michel Foucault à Paris. Ulysse Avec quelques rameurs sur l’arbre accoutumé AUTOUR DU SPECTACLE HEINER MÜLLER, VINGT ANS APRÈS DEUX FILMS DE CHRISTOPH RÜTER : • THE TIME IS OUT OF JOINT (Le temps est hors de ses gonds) 1990 • ICHT WILL NICHT WISSEN WER ICH (Je ne veux pas savoir qui je suis) 2009 À l’automne 1989. Christoph Rüter filme les répétitions d’Hamlet et Hamlet-machine mis en scène par Heiner Müller à Berlin-Est. Le rideau de fer se fissure, les Berlinois réclament la démocratie le 4 novembre, le mur de Berlin s’effondre le 9 novembre. La caméra de Christoph Rüter oscille entre ces deux registres: les événements dont la ville de Berlin est le théâtre et les répétitions de la pièce de Shakespeare, l’événement historique fait irruption dans le spectacle. Heiner Müller connaissait le poème de Freiligrath : L’Allemagne est Hamlet !. Vingt ans après, le même réalisateur fait un portrait de Heiner Müller. Il ne le montre pas comme un « poète de la nation » au milieu des siens, il cartographie les «espaces autres» où prit forme l’œuvre de Heiner Müller : les États-Unis où il séjourne en 1975-76, quelques années avant sa rencontre avec Bob Wilson ; la Bulgarie, la France enfin où il dialogue avec Foucault et Deleuze ; ainsi qu’avec les œuvres de Beckett et de Genet. AUTOUR DE HEINER MÜLLER « ACTUALITÉ PERSISTANTE DU POÈTE, 20 ANS APRÈS LA CHUTE DU MUR DE BERLIN » Rencontre avec Jean Jourdeuil Jean-Louis Besson et François Verret • dimanche 15 novembre à l’issue de la représentation Au sel j’avais planté mon espoir lassé de la terre ferme Labourant à nouveau la mer d’un sillon fugace À son immensité je mesurais ma durée. Toujours soir matin rougeoyant Le ciel avec les deux trois derniers premiers Nuages sur usine à gaz centrale électrique réacteur atomique Depuis qu’Ulysse est mort cinq mois de voyage À l’ouest de Gibraltar dans l’Atlantique Loin de fleurs et couronnes, dans le ressac. Dans l’enfer des curieux il brûle Dante l’a vu parmi d’autres flammes. Poème de Heiner Müller emprunté à l’ouvrage Philoctète 17 TDV_brochure_FLASH.qxd 29/04/09 0:13 Page 18 LES ABBESSES • TARIF A DU 14 AU 19 DÉCEMBRE EN ESPAGNOL, SOUS-TITRÉ EN FRANÇAIS THÉÂTRE - CINÉMA COMPAGNIE TEATROCINEMA D’APRÈS ALESSANDRO BARICCO I JUAN CARLOS ZAGAL I LAURA PIZARRO CHILI Sin Sangre En temps de guerre, qui peut dire ce qui relève de la justice, de la vengeance, de la pitié ? Et aujourd’hui, il y a toujours une guerre quelque part. adaptation Laura Pizarro, Juan Carlos Zagal, Dauno Tótoro et Diego Fontecilla traduction Claudio Di Girolamo mise en scène Juan Carlos Zagal décor Rodrigo Bazáes, Cristian Reyes et Cristian Mayorga costumes Loreto Monsalve musique Juan Carlos Zagal vidéo Dauno Tótoro photographie Arnaldo Rodríguez caméra et édition off-line Marcelo Vega création bande son Marco Díaz lumières Rodrigo Bazáes et Luis Alcaide storyboard Abel Elizondo et Etienne Bobenriet Venant du Chili, la troupe Teatrocinema est forcément imprégnée des horreurs qui ont traversé son pays pendant la dictature de Pinochet. Mais elle ne s’y arrête pas, nous entraîne plus loin, et d’ailleurs s’est inspirée d’un roman de l’Italien Alessandro Baricco. Ce qui est ici traité, ce sont les contradictions humaines, les liens entre désir de justice et de vengeance, entre volonté de vivre et de survivre. C’est l’entraînement à la cruauté et sa progression dans le comportement. Un phénomène qui tient de l’aveuglement plus encore que de la lâcheté, et qui, tout autant que son brusque refus, échappe à la raison. On pourrait parler d’irresponsabilité délibérée. L’histoire du monde déborde d’exemples, mais la troupe Teatrocinema ne délivre aucune leçon, ni morale, ni même politique. Les questions s’y Sur la route, trois hommes dans une voiture cherchent leur chemin. Ils arrivent dans une ferme, y trouvent celui pour lequel ils sont là, et que l’on appelait « la hyène » tant il s’est montré sauvagement cruel. La guerre est finie, ils n’ont pas oublié. Ils veulent se venger, l’abattent et aussi son fils qui tente d’intervenir. Sa fille est cachée, l’un des trois la trouve, la regarde, et sans rien dire referme la porte. Qui pourrait expliquer la soudaine pitié d’un bourreau ? Ni lui, ni celle qu’il a sauvée et par hasard retrouve, fillette devenue femme, des années plus tard. croisent s’y mêlent, et aussi les lieux et les temps, dans un ensemble cohérent, brut et lyrique. Grâce à l’extraordinaire fusion du théâtre et du cinéma, on voyage au gré des souvenirs et du récit au présent, dans les esprits et les corps. Sait-on si celui que l’on voit est un être vivant ou son image ? S’il parle ou s’il a parlé ? En dehors même de la prouesse technologique et esthétique, Sin Sangre engendre une sorte de réalité poétique, tout à fait nouvelle. Quelque chose de vaste, qui ferme la porte aux réponses trop simples, aux idées toute faites, au confort intelC. G. lectuel, à la bonne conscience. avec Laura Pizarro, Juan Carlos Zagal, © Rodrigo Gomez Rovira Diego Fontecilla, Ernesto Anacona SIN SANGRE Sin Sangre est le premier spectacle vu en France, du Teatrocinema, dont le travail mêle étroitement les deux médias. Les fondateurs, Juan Carlos Zagal metteur en scène, et la comédienne Laura Pizzaro, viennent de La Troppa, troupe chilienne fortement originale, formée en 1987, et dispersée en 2007. Au Festival d’Avignon 1999, elle avait présenté Gemelos d’après Le Grand Cahier d’Agota Kristof. C. G. 18 TDV_brochure_FLASH.qxd 29/04/09 0:13 Page 19 THÉÂTRE DE LA VILLE • TARIF B DU 19 DÉCEMBRE AU 5 JANVIER JAMES THIERRÉE Raoul CRÉATION Dans sa tour, Raoul est entouré d’animaux invraisemblables, mais James Thierrée se trouve seul en scène. Car chez lui, le vraisemblable n’a pas cours. mise en scène, décor et interprétation James Thierrée costumes, bestiaire Victoria Thierrée son Thomas Delot lumières Jérôme Sabre JAMES THIERRÉE Après une enfance circassienne avec ses parents, (Jean-Baptiste Thierrée, Victoria Chaplin-Thierrée) il fait un apprentissage de comédien avec Benno Besson, s’échappe parfois au cinéma sans toutefois abandonner le cirque. Il fonde sa Compagnie du Hanneton en 1998. Depuis, ses trois spectacles, La Symphonie du Hanneton, La Veillée des Abysses, Au revoir parapluie, parcourent et enchantent le monde. © Christophe Calais On l’a connu s’envolant dans les nuages du rêve, en butte à la folie des éléments et des objets, en quête d’une femme et d’un enfant sous une pluie d’étoiles – successivement La Symphonie du Hanneton (2003), La Veillée des Abysses (2004), Au revoir parapluie (2007 et 2008). On l’a vu, acrobate, trapéziste, violoniste, se confronter à ses semblables. Aujourd’hui, le voilà seul. D’ailleurs ce n’est pas James Thierrée, c’est Raoul. Raoul, portrait d’un être humain en son royaume, aussi proche et étranger que le voisin rencontré chaque jour. Mésaventures d’un hurluberlu légèrement schizophrène, enfermé dans une tour, encerclé par des présences fantasmagoriques. Tels un poisson géant, un scarabée métallique, une méduse à l’agonie – entre autres – avec lesquels il entretient des relations de familiarité, et d’autorité. Et puis, alors qu’il n’a rien demandé, quelqu’un vient le délivrer. Qui ? Luimême dans la mesure où il est seul au monde. Dans son monde : « À partir du moment où Raoul est seul, tout devient possible puisque personne n’est là pour essayer de rationaliser la situation. Face à une énigme qu’il doit résoudre pour se trouver, se reconnaître, il avance dans les ténèbres comme s’il cherchait à se débarrasser de ses peaux en trop. Comme si, forcé par un mouvement intérieur, il voulait parvenir à s’aventurer hors de chez lui. » James Thierrée s’aventure. Pour la première fois, le voilà isolé, incarnant un personnage de théâtre avec une identité. Tout au moins un prénom. Cependant, il n’en est pas encore au moment de la parole, du texte écrit, dit : « Plutôt qu’un nouveau mode d’expression, je cherche un lien souterrain avec ce que j’ai fait dans mes précédents spectacles, et que, d’une certaine manière Raoul réunit en lui. Cet individu me permet de creuser le « langage » qui est le mien. » Alors tout va bien. James n’est pas Raoul, Raoul n’est pas James, qui reste lui-même, esprit des airs, poète, enchanteur. C. G. 19 TDV_brochure_FLASH.qxd 29/04/09 0:13 Page 20 LES ABBESSES • TARIF A DU 5 AU 16 JANVIER ASCANIO CELESTINI I CHARLES TORDJMAN La Fabbrica CRÉATION © DR Depuis toujours existe en Italie un courant théâtral dont le grand maître demeure Dario Fo et auquel appartient Ascanio Celestini. Courant porté par des auteurs-acteurs-musiciens-improvisateurs, occupés à saisir l’actualité politique, à la traduire en fables d’une féroce et réjouissante justesse. mise en scène Charles Tordjman chansons composées par Giovanna Marini scénographie Vincent Tordjman lumières Christian Pinaud costumes Cidalia Da Costa collaboration artistique Zohar Wexler avec Serge Maggiani, Agnès Sourdillon et le trio de chant Sandra Mangini, Germana Mastropasqua en alternance Giovanna Marini et Xavier Rebut CHARLES TORDJMAN En 1992, il est nommé à la tête de la Manufacture, CDN de Nancy-Lorraine, et en 1996 y inscrit le Festival “Passages” consacré à l’Europe de l’Est. Entre Molière, Brecht, Feydeau, il s’intéresse principalement aux auteurs vivants: François Bon, Bernard Noël, Tahar Ben Jelloun… Et dernièrement a mis en scène Vers toi terre promise, tragédie dentaire de JeanClaude Grumberg. ASCANIO CELESTINI Étudiant en littérature et anthropologie, il s’intéresse à la commedia dell’arte, anime des ateliers. Depuis sa première pièce Cicoria (1998) autour de Pasolini, il interprète ses monologues dont les thèmes s’appuient sur des rencontres, des témoignages. La Fabbrica date de 2001. En 2002, il reçoit le prix de la Critique et le prix Ubu « pour ses recherches de l’Histoire dans ses histoires ». 20 La Fabbrica, ou l’histoire d’une usine sidérurgique, mêlée à celle d’une famille durant trois générations. Au départ, il ne s’agit pas à strictement parler d’une pièce, plutôt d’une sorte de monologue à partir de la lettre qu’un fils écrirait à sa mère. Et que l’auteur, Ascanio Celestini, vient dire sur la scène nue, sans décor. Il arrive seul, « juste avec sa barbe » ainsi le décrivent les journalistes italiens. Sa barbe et sa guitare, car cette histoire, elle se raconte, elle se chante. Quand Charles Tordjman en prend connaissance, naturellement elle l’intéresse au plus haut point. Directeur du CDN de Nancy-Lorraine, il ne peut demeurer insensible aux problèmes engendrés par le déclin de la sidérurgie. Et puis le texte le ramène à un théâtre politisé qu’il n’a jamais abandonné. Qui, ici, apporte à la déambulation dans le quotidien un souffle lyrique, épique, quasiment fantastique : italien. « Il s’agit d’une forme théâtrale très immédiate, avec des moments d’improvisations, et qui, je crois, existe seulement là-bas. Une façon de parler du présent sans didactisme, sans rien de pédagogique. On retrouve parfois le même esprit dans le cinéma, celui de Fellini ou de Moretti. Chez nous, je ne vois pas comment on pourrait le faire. Alors j’ai travaillé sur une première adaptation pour deux personnages, Serge Maggiani et Agnès Sourdillon, et je suis allé en discuter avec Ascanio Celestini. « Il n’est ni politologue, ni sociologue, mais connaît très bien ce dont il parle : il mène ses enquêtes, se renseigne. Il est chroniqueur à la radio et à la télévision, également cinéaste, chanteur: une star. Je lui ai demandé de reprendre le texte pour les deux comédiens, il est venu les voir, a retravaillé pour eux. » TDV_brochure_FLASH.qxd 29/04/09 0:13 Page 21 « En fait, le récit ne suit pas la chronologie de l’usine, il en dévoile les secrets : comment, après la guerre, elle naît du désir d’un homme riche, comment il l’a accaparée, et les alliances politiciennes qui lui ont permis, au fil des alternances, de maintenir son pouvoir sur la région. Il y a aussi une femme, belle comme une madone. Incarnation de l’usine et mante religieuse, elle donne naissance à un enfant monstrueux, séduit les ouvriers avant de les jeter dans un puits. Image des dégâts que, par exemple, peut provoquer l’amiante. Mais avant tout, il s’agit d’une fable. Un conte de sorcières à propos de l’Italie. De la façon dont les fascistes se sont toujours et encore infiltrés dans les sphères du pouvoir. Et aussi sur la disparition de la classe ouvrière, et de l’usine, démantelée, délocalisée en Chine, en Roumanie. » La situation n’est pas vraiment inconnue en France. Sur le fond, l’adaptation se fait d’ellemême. Sur la forme, Charles Tordjman inscrit les comédiens dans un décor simple, lumineux, mobile, évoquant une usine belle comme une fée. Il a demandé à Giovanna Marini – pour Celestini, elle n’est pas « une rivale mais une sœur » – de composer des chansons qu’elle interprète sur scène avec son trio. Pour notre bonheur, l’Italie vient à nous… C. G. centre, et ce centre est le haut-fourneau. L’usine travaille pour le bon fonctionnement du haut-fourneau et les gaz du haut-fourneau transformés en énergie électrique font marcher l’établissement. À l’origine, la vieille usine avait besoin d’ouvriers forts comme le bronze et leurs noms étaient Libero, Veraspiritanova, Guerriero. L’âge intermédiaire a connu l’aristocratie ouvrière avec des travailleurs anarchistes et communistes que même le fascisme ne licenciait pas parce qu’ils se rendaient indispensables à la production de guerre. Mais l’ère contemporaine a besoin d’une usine sans ouvriers. Une usine vide où les seuls ouvriers qui la peuplent sont ceux que l’usine ne parvient pas à mettre dehors. Les infirmes, ceux qui ont trouvé le malheur à l’intérieur de l’usine. Ceux qui ont épousé l’'usine en y laissant une partie de leur corps, de leur histoire et de leur identité. Ascanio Celestini AUTOUR DU SPECTACLE « LE TRAVAIL » Rencontre avec Charles Tordjman et Bernard Noël • dimanche 10 janvier à l’issue de la représentation L’acier, ils ne l’avaient plus dans les bras mais dans le cerveau. LA FABBRICA, ASCANIO CELESTINI Parole d’auteur L’histoire d’un chef de fourneau à la fin de la Seconde Guerre mondiale racontée par un ouvrier qui est engagé par erreur dans une usine. Le chef de fourneau parle de sa famille. Du père et du grand-père qui ont eux-mêmes travaillé dans l’usine à l'époque où le travail était raconté hors de ses murs avec des accents épiques. En un an de recherches à travers l’Italie nous avons recueilli des histoires isolées, des fragments de récits qui tournent tous autour du vécu physique de l’usine. Celui qui raconte le travail, raconte quelque chose de son propre corps. Même lorsqu’il parle de rétribution collective, des conflits syndicaux et de l’article 18, il fait usage d’un imaginaire qui fait référence au corps. Comme si pour parler de ce qui est arrivé, il fallait le traduire dans une langue dont les références sont la maladie et la santé, la beauté et la difformité, la force et la faiblesse. Pour le chef de fourneau l’usine a un 21 29/04/09 0:13 Page 22 © Jean-Louis Fernandez TDV_brochure_FLASH.qxd THÉÂTRE DE LA VILLE • TARIF A DU 19 AU 24 JANVIER ÖDÖN VON HORVÁTH I EMMANUEL DEMARCY-MOTA Casimir et Caroline REPRISE Un théâtre de troupe, populaire et politique. Une histoire d’amour tourmentée, dans une fête foraine rongée par la crise. nouvelle traduction François Regnault mise en scène Emmanuel Demarcy-Mota assistant à la mise en scène Christophe Lemaire scénographie et lumières Yves Collet compositions et environnement sonore Jefferson Lembeye costumes Corinne Baudelot maquillages Catherine Nicolas accessoires Clémentine Aguettant travail vocal Maryse Martines images vidéo Mathieu Mullot collaboration scénographie Michel Bruguière et Perrine Leclerc-Bailly avec Sylvie Testud, Thomas Durand, Hugues Quester, Alain Libolt, Charles-Roger Bour, Gérald Maillet, Sarah Karbasnikoff, Olivier Le Borgne, Walter N’Guyen, Cyril Anrep, Laurent Charpentier, Muriel Ines Amat, Ana das Chagas, Gaëlle Guillou, Céline Carrère, Sandra Faure, Pascal Vuillemot, Stéphane Krähenbühl, Constance Luzzati Casimir et Caroline, le chant des amours désunis Casimir et Caroline sont jeunes, ils s’aiment, vont s’amuser à la foire, se disputent, se séparent. Ce pourrait être une simple histoire d’amour qui tourne mal, pour cause de conflit entre sentiments réels et rêves d’avenir. En effet, Casimir vient de perdre son travail. Mais cette histoire-là se passe à Munich, pendant la fête de la bière, en 1931. L’Allemagne compte cinq millions de chômeurs sans espoir, pour cause de « destructions de postes » comme on dit aujourd’hui. Antinazi militant – dont les livres seront d’ailleurs brûlés comme appartenant à la « littérature dégénérée » – Ödön von Horváth écrit sa pièce peu avant l’arrivée de Hitler au pouvoir. Il prévoit, fait entendre, comprendre, ressentir la façon dont le futur dictateur profite du chaos et de la désespérance affolée. Brûlant avertissement mis en scène par Emmanuel Demarcy-Mota, pour son premier spectacle en 22 tant que directeur du Théâtre de la Ville. Spectacle fondamental, repris cette saison. Et c’est indispensable, car il est bon de rappeler qu’en ces périodes d’incertitudes, où à tout instant, tout risque de basculer dans le désastre – comme bascule et s’effondre le manège de la montagne russe – le salut n’est pas dans la fuite. Rien ne sert de fermer les yeux, y compris dans l’espoir de vivre le plus normalement possible, une belle histoire d’amour. En de telles circonstances, d’ailleurs, où donc se niche la « normalité »? Si Casimir et Caroline avaient appartenu à une sphère sociale protégée, peut-être auraient-ils pu résister à la dévastation ? S’exiler ? comme Horváth et quelques autres. Ce n’est pas le cas. Horváth parle du « peuple » dans toute sa diversité. Jeunes ou vieux, riches ou pauvres, les gens ici présents vont bientôt devenir la proie d’une autorité monstrueusement aberrante, qui accorde ou non le droit d’exister. c’était un rêve Cette nécessité d’explorer la débâcle idéologique ouvrant la porte à l’horreur hitlérienne apparaît sans ambigüité ni détours dans la mise en scène d’Emmanuel Demarcy-Mota, pour qui dénoncer les risques de dictature est tout simplement naturel. Adieu joies enfantines et rengaines de foire. Dans la nuit encerclée par les phares d’invisibles voitures, le capharnaüm des baraques et manèges dégagent d’étranges fluides manipulateurs. Les deux amants, les autres jeunes et vieux, tous en semblent frappés. Au-dessus d’eux plane un zeppelin, image d’envol inaccessible. Leur seule évasion disponible, ce sont les baratins des montreurs de monstres, les toboggans sur lesquels glissent les filles énervées, et puis la drague brute, les bagarres idiotes, toutes ces « sensations fortes » qu’ils sont venus chercher, histoire d’échapper un moment, juste un moment, à une détresse qui ne trouve pas ses mots, à l’angoisse indéfinissable qui plombe leur existence. La référence est assumée à la dureté fantasque du cinéma expressionniste en général, et en particulier au film de Fritz Lang M le Maudit, sur lequel comme ici, planent des voix d’enfant. Vêtu de noir, corps alourdi, gestes hésitants, sourire désabusé, regard perdu, Hugues Quester – l’homme qui obéit – rappelle Peter Lore. TDV_brochure_FLASH.qxd 29/04/09 0:13 Page 23 la rage d’aimer Et puis il y a les mouvements d’une foule emportée dans une même trajectoire qu’elle ne contrôle pas. Il y a les brusques plongées sur un individu, un garçon paumé, une fille en colère, un vieux beau sans illusion (Alain Libolt), sur Casimir et Caroline, Thomas Durand et Sylvie Testud, amants déchirés, elle dans la nervosité de l’urgence à vivre, lui dans le désarroi de sa jeunesse blessée. Et puis, il y a les musiques, les chants décalés, braillés, parce que c’est la fête de la bière et c’est ce qu’il faut pour oublier, ne pas entendre les menaces, les pleurs, pour être ensemble, une fois, la dernière peut-être. Elle n’a rien de funèbre, cette musique, au contraire. Elle cogne dans la mémoire dans le cœur, elle serre la gorge. Elle s’incruste dans les images, les corps déboussolés, fait surgir les terreurs, les fureurs enfouies. Elle fait entendre ce que les mots ne savent pas, et clame la rage de vivre, de pouvoir aimer. C. G. La première image qu’offre Emmanuel DemarcyMota est résolument cinématographique. Saisissante (…) Comment donc le metteur en scène et son scénographe, Yves Collet, en sont-ils parvenus à pareille illusion : évoquer ensemble le présent et le passé ? (…) Il dirige avec une lumineuse tendresse des personnages voués à l’échec. Comme s’il les consolait. Comme s’il nous consolait, nous qui vivons aujourd’hui dans un monde si proche de celui de Horváth. Fabienne Pascaud, Télérama Un spectacle chorégraphique, tenu et subtil, qui rend justice à la pièce acrobatique de l’écrivain austro-hongrois. Toute la troupe se donne à plein dans un spectacle maîtrisé de bout en bout. Philippe Chevilley, Les Échos Au milieu de la fête foraine, la solitude des cœurs. Images délibérement brutales de la fête d’octobre sur laquelle pèse l’ombre des zeppelins comme la préfiguration de la nuit qui va bientôt ensevelir dans ses plis de douleur toute l’Europe. Les adultes sont parfaitement incarnés par Hugues Quester, Alain Libolt et CharlesRoger Bour. Armelle Héliot, Le Figaro extraits de presse Il y a tant de vie dans Casimir et Caroline. Tant de cruauté aussi, mais une cruauté si humaine, dans son constat laconique, que l’on se sent le cœur retourné quand s’achève la pièce d’Ödön von Horváth. (…) Cette mise en perspective fait de l’homme un objet de l’Histoire qui bientôt le broiera, comme elle détruira l’histoire d’amour de Casimir et Caroline – l’inouïe Sylvie Testud et Thomas Durand, une belle découverte. Tous les deux ont la minceur nerveuse de corps qui se consument de l’intérieur. Brigitte Salino, Le Monde L’art de la mise dans ce qu’il peut faire de meilleur – de la mise en scène, affirmée, concrète, engagée, politique. Dès les premières minutes, on se dit, en effet, qu’Emmanuel Demarcy-Mota est un magnifique héritier. Un savoir-faire artisanal mis au service d’un sens, d’une lecture réelle (…) Hugues Quester, immense, hors de toute mesure. Il ne fait presque rien, juste perdu, là devant nous, pas même prédateur, ou juste ce qu’il faut. Bruno Tackels, Mouvement.net Une version généreuse et remarquablement maîtrisée du chef-d’œuvre d’Ödön von Horváth. Un fort beau spectacle, puissant et rondement mené. Emmanuel Demarcy-Mota signe là une de ses mises en scène les plus accomplies. Hugues Letanneur, Les Inrockuptibles Emmanuel Demarcy-Mota signe avec cette pièce de Horváth un spectacle manifeste : celui de la défense et illustration d’un théâtre qui se veut populaire mais aussi politique, en ce qu’il traite de notre monde à partir d’un passé éclairant le présent. Didier Mereuze, La Croix Emmanuel Demarcy-Mota inaugure en beauté la direction du Théâtre de la Ville. L’allure vertigineuse qu’il impulse au bouillonnement de vie qu’impose la fable tiendrait du miracle, si nous y croyions. Emmanuel Demarcy-Mota possède la grâce et l’oreille absolue. Il n’abuse pas de ses dons. Il les domine. Avec mesure. Cette vertu s’appelle l’élégance. © Jean-Louis Fernandez Jean-Pierre Léonardini, L’Humanité 23 TDV_brochure_FLASH.qxd 29/04/09 0:13 Page 24 LES ABBESSES • TARIF A DU 27 JANVIER AU 12 FÉVRIER MOLIÈRE I BÉRANGÈRE JANNELLE Amphitryon CRÉATION Quand le Roi des dieux dont le pouvoir est absolu désire quelqu’un, qui pourrait lui résister ? Qui, en toute sincérité, en a réellement envie ? mise en scène Bérangère Jannelle assistante à la mise en scène Luciana Botelho scénographie Stéphane Pauvret lumières Christian Dubet son Jean-Damien Ratel costumes Laurence Chalou mer sur un autre homme est normal. L’inconscient doit pouvoir voyager. Passer la nuit avec un dieu, rêve ou réalité ? Qui tire les ficelles ? Les doubles peuvent exister uniquement parce qu’ils ont été désirés, qui joue qui ? Tout le temps de cette pièce sur le secret du théâtre, les questions demeurent. » avec Olivier Balazuc, Audrey Bonnet, Luciana C. G. Botelho, Anne Bouvier, Arnaud Churin, David Maisse, Ismaël Ruggiero, Maxime Mikolajczac © Getty images Tombé sous le charme d’Alcmène, Jupiter à qui rien n’est impossible, la séduit en devenant le double de son époux trop bien aimé, le valeureux général Amphitryon parti à la guerre, revenu avant l’heure. Au-delà des quiproquos à répétition dans lesquels les personnages sont emmêlés, si bien que personne ne sait plus exactement à qui il a à faire, pouvoir absolu et jouissance sont les thèmes retenus par Bérangère Jannelle, pour mettre en scène la pièce de Molière. Nul à son époque n’a mis en doute le fait que le Roi des dieux incarne le Roi Soleil, d’où scandale et succès : « La façon dont s’affrontent amour et autorité dégage une sorte de violence. Je vois là une comédie noire, à travers laquelle j’interroge la machine du pouvoir, aujourd’hui. Pouvoir politique, et aussi technologique qui offre d’infinies possibilités de métamorphoses et dédoublements, et qui permet de mettre en rapport les medias son et images avec le théâtre spontané, direct, celui des acteurs. « Tout se joue sur un espace épuré, autour et à l’intérieur de la maison d’Amphitryon, où Jupiter passe avec Alcmène une nuit qui se prolonge à sa convenance. Boîte fermée, maison close et crâne en feu, elle aussi se dédouble, se déplace. Disons qu’il s’agit d’un spectacle contemporain confronté à un monde poétique. « J’ai toujours été intéressée par la relation du privé et du politique, et elle apparaît ici avec une rare brutalité. Le bien public n’existe plus, l’imposture domine. Celle de Jupiter sans aucun doute. Mais qu’en est-il des autres ? Qui, réellement, est dupe ? Alcmène ne l’est pas complètement, tel est mon parti pris. Elle n’est pas une victime. Même au cours d’une grande, une sincère histoire d’amour, fantas- 24 BÉRANGÈRE JANNELLE Dès son adolescence, elle s’adonne au théâtre. Philosophe de formation, elle devient assistante de Klaus Michael Gruber et de Carlo Cecchi. En 2000, elle aborde la mise en scène avec le Decameron d’après Boccace. Suivent, Robinson, voyage au pays de nulle part d’après Defoe (2004), Ajax de Sophocle (2005), Pylade de Pasolini (2006), Amor! ou les Cid de Corneille (2007), La Périchole d’Offenbach à l’Opéra de Lille (2009). C. G. Un jeu de miroir et de pouvoir où tout le monde est trompé, trahi dans son désir d’être l’autre et de le posséder. BÉRANGÈRE JANNELLE AUTOUR DU SPECTACLE « MISES EN SCÈNE DU POUVOIR » Rencontre / débat avec Bérangère Jannelle Olivier Mongin et Boris Charmatz • dimanche 31 janvier à l’issue de la représentation 29/04/09 0:13 Page 25 © Christian Berthelot TDV_brochure_FLASH.qxd AU THÉÂTRE SILVIA MONFORT • TARIF HORS LES MURS DU 2 FÉVRIER AU 6 MARS EN PARTENARIAT AVEC LE THÉÂTRE SILVIA MONFORT À PARTIR DE 13 ANS THÉÂTRE DROMESKO Arrêtez le monde, je voudrais descendre conception, mise en scène et scénographie Igor et Lily composition musicale Alexander Balanescu costumes Cissou Winling accessoires, sculptures Fabienne Killy, Anne Leray masques Fredericka Hayter toiles peintes Catherine Rankl, Matthieu Lemarié lumières Ronan Cabon son Philippe Tivillier jeu, danse Lily, Igor, Violeta Todfi-Gonzalez, Monique Brun, Baptiste Blegbo, Zina, Louis Yerly et en alternance David Bursztein / Charlie Nelson / Marcial Di Fonzo Bo / Jean-Michel Mouron / Jean-Marc Stehlé interprétation musicale : Lily chant, Igor accordéon, Sandor Berki contrebasse, Jenö Sorös cymbalum, Janos Sandor violon, Revaz Matchabeli violoncelle Un âne, une chèvre, une poule, un petit cochon et dans son bocal un charmant poisson rouge… Voici donc devant nous, avec poils, plumes et écailles, la matérialisation d’un véritable inventaire à la Prévert occupant, comme si de rien n’était, la salle d’attente d’un hypothétique cabinet vétérinaire dont le boss pourrait s’appeler Noé. C’est à travers l’image forte de ce prologue surréaliste qu’Igor et Lily ont imaginé l’ouverture d’Arrêtez le monde, je voudrais descendre, la dernière création du Théâtre Dromesko, leur réponse alternative et poétique aux mauvaises nouvelles qui ne cessent de nous parvenir des quatre coins de la planète. Depuis quelques années Igor et Lily, se sont affranchis des barreaux de leur célèbre Volière Dromesko pour installer leur théâtre sous les toits à deux pentes d’idéales baraques de bois. La dernière en date a des airs d’Arche salvatrice tant elle est large et vaste, habitée d’un confortable gradin et capable de contenir une machinerie de scène digne d’un opéra. Pour autant, c’est par la petite porte et en douceur que l’on entre ici pour vivre la magie d’une très intriguante invitation à voyager dans les songes. Accompagnés par les cordes de l’orchestre tzigane qui donnent des ailes à la musique d’Alexander Balanescu, on parcourt ainsi l’intime et le grandiose à travers les mille et une facettes d’un cabinet de curiosités aux allures d’immense coléoptère. Sous la direction d’un maître timonier, la chimère grinçante semble un navire tirant des bords à la recherche des meilleurs vents. Dépliant ses élytres de bois à la force des poulies, l’animal tourne sur lui-même et découvre une scène sans cesse recomposée prétexte aux fantasmes les plus débridés. Si pour le cadre, on pense à ces machines dont Léonard de Vinci avait le secret, pour le contenu, les références se bousculent… et des Amoureux de Peynet, aux métaphoriques paysages de Chagall en passant des fresques grotesque et des clins d’œil à la comédie musicale, il n’est alors qu’une certitude: nul ne pourra détruire notre capacité à rêver tant que tourneront les manèges. Patrick Sourd 25 29/04/09 0:13 Page 26 © Naoaki Yamamoto TDV_brochure_FLASH.qxd LES ABBESSES • TARIF A DU 15 AU 20 FÉVRIER EN FRANÇAIS ET EN JAPONAIS, SOUS-TITRÉ MICHEL VINAVER I ORIZA HIRATA ARNAUD MEUNIER Tori no tobu takasa UNE ADAPTATION JAPONAISE DE Par-dessus bord Par-dessus bord, ou les chamboulements humains et sociaux, au sein d’une entreprise familiale française rachetée par une multinationale américaine. texte original Michel Vinaver adaptation et collaboration artistique Oriza Hirata mise en scène Arnaud Meunier dramaturgie Simon Chemama scénographie et costumes Camille Duchemin décor Kensuke Suzuki lumières et régie générale Frédéric Gourdin création son Benjamin Jaussaud chefs de projet Karine Branchelot, Yoko Nishiyama avec Philippe Durand, Tomohito Hatanaka, Yoko Hirata, Elsa Imbert, Akiko Ishibashi, Moanda, Daddy Kamono, Hideki Nagai, Hiroko Matsuda, Nathalie Matter, Hiroshi Ota, Tadashi Otake, Hiroshi Otsuka, Kotaro Shiga, Reiko Tahara, Hiroshi Takahashi (Bungakusa), Ruriko Temmyo, Kenji Yamauchi La pièce étant de Michel Vinaver, elle glisse avec panache sur les rives de l’humour – c’est son style – et raconte du vrai – il connaît très bien ce dont il parle. Écrite dans les années 70, elle demeure d’une actualité aujourd’hui mondialisée : elle est adaptée par Oriza Hirata, auteur, metteur en scène, directeur à Tokyo d’une compagnie et d’un théâtre où il accueille des artistes de tous pays. Arnaud Meunier a déjà monté chez lui La Demande d’emploi, de Vinaver. Par-dessus bord existe en plusieurs versions, Hirata adapte la plus courte à la situation actuelle dans son pays, l’entreprise familiale est donc japonaise. Les comportements changent peu, quelques références historiques sont transposées, et ce n’est plus l’intrusion d’un juif qui provoque une réaction de refus, mais celle d’un Rwandais : « Un homme ayant lui aussi échappé à un massacre. J’avais pensé à un survivant d’Hiroshima, mais le problème n’est pas le même. Et 26 puis chez nous on voit si peu de Noirs que leur situation est souvent difficile. Les juifs, on ne sait pas, on ne fait pas attention. » L’entreprise qui ne fabrique pas, comme dans la version originale, du papier toilette mais des cuvettes haute technologie, est rachetée par une compagnie française. Transaction possible puisqu’elle s’est produite dans le secteur automobile. Quelle que soit la nationalité du racheteur, le résultat peut s’avérer brutal. Exemple : arrivant un lundi à son travail, un ami d’Hirata trouve des patrons inconnus. Il ne savait rien, rien n’avait filtré. Le cinéma nippon aborde ce genre de thème, tout au moins dans les films que nous recevons. Sur scène, c’est rarissime. Hirata représente un cas particulier : son théâtre est privé mais il reçoit des subventions, bénéficie donc d’une marge de liberté. Dans une écriture apparemment simple, avec une ironie sans indulgence ni mépris, il traite de sujets qui mettent en cause les comportements quotidiens. Vinaver dit de lui : « Il est mon frère ». C. G. ORIZA HIRATA Après un tour du monde en vélo, il publie ses aventures. À 20 ans, il entre à l’université, écrit, fonde sa compagnie, avec laquelle il monte ses pièces. Dont Tokyo Notes, Gens de Séoul, Nouvelles du plateau S, présentées en France, dans ses mises en scène et celles d’artistes invités en son théâtre, (Arnaud Meunier, Frédéric Fisbach…). À Gennevilliers, il a monté en français, Sables et soldats. C. G. ARNAUD MEUNIER Il fonde en 1997 la compagnie de la mauvaise graine. De Pasolini à Novarina, d’Europe au Japon, il parcourt le monde. Il poursuit un travail mené sur l’écriture de Michel Vinaver dont il a monté La demande d’emploi et King et sur l’écriture d’Oriza Hirata dont il a mis en scène Gens de Séoul à Chaillot. C. G. 29/04/09 0:13 Page 27 © DR TDV_brochure_FLASH.qxd LES ABBESSES • TARIF A DU 23 FÉVRIER AU 6 MARS AURÉLIEN BORY Compagnie 111 Sans objet Duo de l’homme et de la machine, lorsque les rêves de Kleist sur le théâtre des marionnettes nous conduisent jusqu’aux infinies capacités du robot. conception, scénographie et mise en scène Aurélien Bory conseiller artistique Pierre Rigal lumières Arno Veyrat décor Pierre Dequivre plateau programmation robot Tristan Baudoin son Stéphane Ley costumes Sylvie Marcucci avec Olivier Alenda, Pierre Cartonnet (distribution en cours) Dans son essai Sur un théâtre de marionnettes, Kleist rêvait d’un acteur-danseur face à luimême, cherchant à réaliser ce que signifie l’art de reproduire à l’infini, comme une poupée manipulée, les mêmes gestes et mots. Rêvant autour de ce texte, Aurélien Bory imagine la rencontre sur scène entre un homme et l’un de ces gigantesques bras articulés, qui, aujourd’hui, dans notre société industrielle, accomplissent, à la place des ouvriers, le pénible et fastidieux travail du montage automobile. Un vrai robot, manœuvré par un technicien, et venu directement de son usine : «Il y tenait sa place, avait son utilité. Les hommes l’ont conçu, l’ont fabriqué dans un but de progrès, de modernisation, selon des critères d’efficacité et de productivité. En changeant de contexte, il perd sa fonction, donc sa raison d’être, devient “sans objet”. À partir de là, dans une certaine mesure, il s’humanise, puisqu’il doit trouver autre rôle. « Son comportement n’est en rien modifié, il garde ses capacités mécaniques, sa puissance et la brutalité, voire la violence de ses mouvements, qui ont quelque chose de guerrier. Il pourrait faire penser à un lance-missile, mais là, sur le plateau, il est vu différemment. Il existe seulement dans son rapport avec l’être humain à ses côtés. Tout se passe dans la façon dont ils vont s’approcher, établir le contact. Ils se situent dans un espace artistique, autrement dit, si l’on s’en tient aux valeurs de l’industrie, le champ de “l’inutilité”. «Au-delà des questions à propos de ces valeurs, de la modernisation et de la vision critique que l’on peut en avoir, ce qui m’intéresse, c’est de marquer la frontière entre l’inerte et le vivant. Dans un passé encore récent, elle était claire, les avancées technologiques en brouillent de plus en plus l’image. La machine va de plus en plus loin, sa mémoire lui permet de reconnaître et d’anticiper, peut-être, qui sait, de prendre des décisions, d’agir par elle-même. Au Japon notamment, et aux États-Unis, la robotisation au quotidien se donne une importance inquiétante. « La cohabitation du robot et de l’homme contemporain n’est pas heureuse, leurs relations sont conflictuelles. Des relations de pouvoir qui retrouvent celles de l’homme primitif avec l’animal. Il l’a d’abord combattu avant de l’affronter au cours de performances initiatiques et finalement le domestiquer. À présent, nous sommes obligés de nous mesurer aux robots, de comparer nos performances. Si nous voulons garder notre suprématie, nous serons amenés à nous “technologiser”, le mouvement est déjà amorcé. » Ici, la machine règne au centre d’un socle surélevé en équilibre instable, forme sculpturale avec laquelle l’homme engage une sorte de dialogue physique. Jeu subtil et insolite entre un être adulte qui en connaît les règles et un robot qui les découvre, les invente, avec naïveté comme un enfant s’amuse. Un enfant aux talents infinis, inconnus, redoutables peut-être. C. G. Rien n’est jamais acquis. AURÉLIEN BORY Il dirige à Toulouse la Cie 111 qui relie théâtre, cirque, danse et arts visuels. Il consacre une trilogie à l’espace, IJK (2000) et en collaboration avec Phil Soltanoff, Plan B (2003) et Plus ou moins l’infini (2005). Il collabore avec Pierre Rigal sur Érection et Arrêts de jeu. Il travaille à Tanger pour TAOUB et en Chine où il crée Les Sept Planches de la ruse, présenté au Théâtre de la Ville en janvier 2008. C. G. 27 TDV_brochure_FLASH.qxd 29/04/09 0:13 Page 28 THÉÂTRE DE LA VILLE • TARIF A DU 8 AU 20 MARS FERNANDO PESSOA I CLAUDE RÉGY Ode maritime CRÉATION mise en scène Claude Régy scénographie, costume Sallahdyn Khatir lumière Rémi Godfroy, Sallahdyn Khatir, Claude Régy son Philippe Cachia texte français Dominique Touati-Éditions La Différence, revu pour le spectacle par Parcídio Gonçalves et Claude Régy (La Différence, 2009) avec Jean-Quentin Chatelain L’Ode maritime a cent ans Quel est ce Pessoa qui dérange le siècle ? Quel est ce truc enfantin qu’il a inventé, d’être plusieurs à lui seul ? Et nous qui nous disons complexes et multiples, pourquoi ne parvenonsnous pas à cette hétéronymie radicale qui est la trouvaille de ce poète portugais, désireux d’enrichir sa langue de trois ou quatre aussi grands poètes que lui, lui étant aussi grand qu’eux tous ? Alvaro de Campos, l’un de ces « hétéronymes » à qui Pessoa invente un nom, une vie et une œuvre, écrit en 1909 une Ode maritime que Claude Régy met en scène et que dira JeanQuentin Chatelain. Que Claude Régy rende hommage à Pessoa, c’est dans l’ordre poétique. Qu’il ait choisi pour cela l’un des plus beaux poèmes du monde, c’est un bon présage. Que ce poème soit dit par un grand acteur en ce début du XXIe siècle, c’est une chance. Car Pessoa célèbre (comme Claudel) le début d’un siècle que tous, à la différence du nôtre, pressentent comme grand. Il l’aura été à sa façon. En 1909, tous les espoirs étaient-ils permis ? En 2009, tous les désespoirs sont-ils obligés ? C’est une question qu’Alvaro de Campos posera à notre siècle inquiétant – intranquille. Lui qui dit aussi dans cette Ode maritime : « Rien n’a perdu de sa poésie. À présent se surajoutent les machines, Avec également leur poésie, et tout le nouveau mode de vie Commercial, mondain, intellectuel, sentimental, Que l’ère des machines est venue apporter aux âmes. Les voyages d’aujourd’hui sont aussi beaux qu’ils étaient auparavant, Et un navire restera toujours aussi beau par le seul fait que c’est un navire. Voyager, c’est encore voyager et le grand large est toujours là comme autrefois – Nulle part, grâce à Dieu ! » François Regnault * L’Ode maritime est ici citée dans la traduction de Michel Chandeigne et Pierre Léglise-Costa. Ode maritime Comme dans un conte, l’œuvre de Pessoa a dormi dans un coffre où s’entassaient les feuillets qu’il écrivait chaque jour. La découverte d’un des plus grands poètes d’aujourd’hui s’est faite par le classement et l’organisation de ces pages retenues dans une malle au centre de la chambre de Pessoa. Cet homme occupé dans des bureaux d’export-import à traduire des lettres commerciales (il parlait parfaitement l’anglais) ne trouvait de réalité qu’aux seuls produits de son imagination. 28 C’est là, en imagination, qu’il a vécu. Il lui suffit – ainsi débute l’Ode maritime – d’un navire encore lointain en route vers l’entrée du port pour que se mettent à vibrer toute distance, toutes les distances. Celle qui sépare le navire du quai, celle qui sépare le silence de la parole, celle qui oppose le présent au passé, toute trace de frontière abolie, corps-âme, intérieur-extérieur, arrivée et départ, présent et passé, vie et mort, tout est mêlé, entremêlé, dans un gigantesque remuement de souffle. Un lyrisme se soulève en tempête. Renaissent en torrents la cruauté, les tueries, les saccages, les assassins et les victimes, les pirates violant, les femmes violées, les blessés jetés aux requins avec les enfants (à la douce chair rosée). Pessoa, en portugais, veut dire « personne » ou « masque de théâtre ». Ses voyages, sa vie sexuelle, n’ont pas eu lieu. C’est son esprit qui le hisse aux excès limites du sado-masochisme, à la crête des vagues, sans délimitation de sexe. Pessoa bouscule nos modes de perception. Nos modes de vie. Claude Régy FERNANDO PESSOA Le jour triomphal de sa vie, le 8 mars 1914, âgé de vingt-cinq ans, Fernando Pessoa inventa trois poètes portugais sortis tout armés de leur biographie et de leurs œuvres, Alberto Caeiro, puis Ricardo Reis et Alvaro de Campos. Le 21 novembre suivant, il déclare : « Aujourd’hui, j’ai pris la résolution définitive d’être Moi. » Voilà une vie. Né le 13 juin 1888 à Lisbonne, il est emmené très tôt par sa mère en Afrique du Sud, où il commence ses études. Revenu en 1905 à Lisbonne où il reste jusqu’à sa mort, le 30 novembre 1935, il participe à quelques mouvements littéraires de son temps, crée la revue Orpheu avec son ami l’écrivain Mário de Sá-Carneiro, et publie en 1934 Message, ce recueil souverain dont l’ordonnance suit le blason du Portugal. À sa mort on découvre 27543 textes de lui dans une malle, qui est devenue une légende. F. R. CLAUDE RÉGY Né en 1923, il étudie l’art dramatique auprès de Charles Dullin puis de Tania Balachova après avoir suivi des études de sciences politiques. En 1952, sa première mise en scène est la création en France de Doña Rosita de García Lorca. Très vite, il s’éloigne du réalisme et du naturalisme psychologique. Il choisit de s’aventurer vers d’autres espaces de représentations, d’autres espaces de vie. Ce sont des écritures dramatiques contemporaines – textes qu’il fait découvrir le plus souvent – qui le guident vers des expériences limites où s’effondrent les certitudes sur la nature du réel. Claude Régy a créé en France des pièces de Harold Pinter, Marguerite Duras, Nathalie Sarraute, Edward Bond, Peter Handke, Botho Strauss, David Harrower, Jon Fosse, Sarah Kane, Arne Lygre. AUTOUR DU SPECTACLE « LA POÉSIE ET LE THÉÂTRE » Rencontre avec Claude Régy et Pierre Léglise-Costa • samedi 13 mars à 17 h 29/04/09 0:14 Page 29 Xavier Lambours / Signatures TDV_brochure_FLASH.qxd LES ABBESSES • TARIF A DU 30 MARS AU 10 AVRIL DANIEL DANIS I VÉRONIQUE BELLEGARDE Terre océane CRÉATION Au cœur de la campagne québécoise : un vieil homme, un adulte, un enfant. Ils ont juste le temps d’un apprentissage, celui de la paternité, de la vie. mise en scène Véronique Bellegarde scénographie Véronique Bellegarde, Édouard Sautai création photographique Xavier Lambours lumières Xavier Lambours, Philippe Sazerat composition musicale Médéric Collignon effets visuels, montage Olivier Garouste costumes Marie Pawlotsky avec Michel Baumann, Julie Denisse, Géraldine Martineau, Gérard Watkins Il s’appelle Antoine. Un quadragénaire séparé de sa femme depuis longtemps. Elle avait emmené leur fils juste après qu’ils l’aient adopté. Elle le lui renvoie parce qu’il est malade, et elle n’a pas la force de le voir mourir. Ainsi résumé on peut penser à un drame noir frôlant le mélo, mais l’esprit en est tout autre, grâce au langage de Daniel Danis, à l’énergie de ses phrases drues, à leur fluidité. Grâce à la façon dont il construit l’histoire, dont il entremêle récits et scènes dialogués. Et c’est ce qui a retenu Véronique Bellegarde : « J’aime les écritures qui me laissent libre de construire ma propre écriture scénique. Et puis cette pièce est un puits sans fond. À chaque lecture, elle fait naître de nouvelles images autour de la paternité, de la filiation. Daniel Danis m’a dit l’avoir écrite d’un seul trait, j’aimerais que le spectacle transmette cet élan. Elle nous emmène dans le temps de la mémoire, de la reconstruction émotive des faits. Elle va d’un temps à l’autre, et j’ai eu envie de travailler sur ça : le temps. Comment le capter, comment en garder les traces. C’est pourquoi, directement ou projetées, j’utilise un grand nombre de photos. Mieux que le film, elles fixent les instants. Elles participent de la scénographie et de l’action, qui, sans cesse va d’un lieu à l’autre. « Avant tout, ce texte est d’une incroyable force imaginative. Il mord le quotidien, il porte en lui une immense générosité, une incroyable force de vie. Pour chacun de nous, la mort est inévitable, alors ici la mort proche du garçon ne laisse pas le temps de sombrer dans les larmes et le malheur. Des questions essentielles se posent : qu’est-ce que nous pouvons partager ? Antoine lâche son travail pour emmener son fils dans la campagne de sa propre enfance, auprès de son oncle Dave, brave homme bourru, un peu chaman. Ainsi trois êtres, trois âges sont réunis. Le vieil homme, qui saisit l’occasion d’enseigner le partage. L’adulte, qui grâce à cet apprentissage de la paternité reconstruit les morceaux de sa personnalité éparpillée. L’enfant, qui a devant lui six mois pour comprendre. Leurs histoires sont reliées par une narratrice. Elle apparaît, disparaît, change d’aspect, devient la femme avec laquelle Antoine reprend sa vie. Oui, cette pièce parle de la vie. » C. G. DANIEL DANIS Né en 1962, il vit à 500 kms de Montréal. Sa première pièce, Celle-là, en 1993, est deux fois primée, ce n’est qu’un début. On ne compte plus les récompenses, qui jalonnent une production abondante. En France on a pu voir notamment Kiwi, le Chant du dire-dire, et E roman dit au Théâtre national de la Colline où, en 2005, il est artiste associé. VÉRONIQUE BELLEGARDE À la Ferme du Buisson ou à Buenos Aires (La Confession, 1999), elle se consacre aux textes contemporains de partout : La Main dans le bocal… (Pedro Sedlinski, 2001), La Cheminée (Margarit Minkov, 2002), L’Illusion (Jean-Marie Piemme, 2005), L’Instrument à pression (David C. G. Lescot, 2007) entre bien d’autres. 29 TDV_brochure_FLASH.qxd 29/04/09 0:14 Page 30 LES ABBESSES • TARIF C/JEUNE PUBLIC-TOUT PUBLIC DU 19 AU 23 AVRIL 19 H 30 ET LE 24 AVRIL 14 H 30 TOUT PUBLIC À PARTIR DE 8 ANS MARIONNETTES TRADITIONNELLES DU KERALA Pâvakathakali INDE DU SUD DEUX PIÈCES EXTRAITES DU MÂHABHÂRATA Kalyana Saugandhikam (À la recherche de la fleur parfumée) Duryodhana Vadham (Le Meurtre de Duryodhana) marionnettiste, directeur artistique Ravi Gopalan Nair marionnettistes Keshi Ramakrishnan, K.V. Ramakrishnan, Srinivas et un musicien aux tambours centa et itakka, et gong cenkila Elles miment les dieux. Petites poupées à la face peinturlurée, en habits de cérémonie et collerette dorée. Rien que leurs yeux, c’est quelque chose. Derrière elles, des marionnettistes, torse nu, s’agitent. Ils ne se cachent pas, ils sont l’antichambre du spectacle. Depuis plus de vingt ans, deux frères réaniment une tradition que le cinéma avait anesthésiée. Gopal Venu et Ravi Gopalan Nair ont appris chez un maître sans théâtre l’art du pâvakathakali, épopée miniature où les polichinelles sacrés rejouent la naissance des mondes. Il faut avoir vu cela. Les temples du Kerala, la lampe à huile qui sent plus qu’elle n’éclaire, les tambours rossés, les zones cocotières dans un État communiste de l’Inde dont les rituels millénaires continuent de tourner les hommes en oracles. Le pâvakathakali n’est pas une réduction du mythe. Mais son reflet, trait pour trait, dans une tradition où le geste ne se discute pas, qu’il soit né d’un pantin ou d’un homme. Ce sont toujours les poèmes du Mâhabhârata ou du Râmâyana. Une héroïne à la recherche d’une fleur parfumée et les stratagèmes du singe Hanuman pour l’en détourner. Beauté vieille de quatre siècles, les marionnettes du Kerala ne sont plus aujourd’hui montrées que par une seule troupe. Les deux frères qui la dirigent ne se contentent pas d’aller puiser dans les grimoires et les souvenirs. Au fil des ans, ils ont reconstitué, adapté et amplifié une dramaturgie, un savoir, qui étaient réservés aux artistes errants. Rien ne paraît plus intense, dans ces nocturnes indiens, que ces doubles visages de bois et de chair. L’acteur qui insuffle la légende à son outil sculpté. Arnaud Robert 30 Les Indiens ont deux épopées qui nourrissent depuis des siècles leurs récits et leurs légendes, la Mahâbhârata et le Râmâyana, et ces deux épopées s’opposent comme une grande épopée héroïque, et une grande légende amoureuse. Depuis quatre siècles, le Théâtre Kathakali, inventé dans le sud de l’Inde, dans la région du Kerala, joue et rejoue leurs épisodes. Puis est venue aussitôt la Pâvakathakali (katha, histoire ou récit, kali, de jeu ou de théâtre, avec pâva, des poupées), qui est un théâtre de marionnettes. Ces marionnettes représentent exactement les mêmes héros que le théâtre, à ceci près qu’elles ont quelque 60 centimètres de hauteur et se manient un peu comme celles de notre guignol, avec des gaines : ni les fils des marionnettes siciliennes, ni les baguettes du Bunraku japonais. Elles n’ont donc pas de pieds, et cette absence est cachée par ces sublimes jupes larges, comme celles que portent les personnages du kathakali. Il est juste et salutaire de revoir régulièrement dans sa vie ces spectacles de l’Inde, car ils disparaîtront un jour, comme nous tous, et comme le soleil. F. R. © DR © Johnathan Watts Épopée pour marionnettes REPRÉSENTATIONS SUPPLÉMENTAIRES À 14 H 30 HORS ABONNEMENT LES 20, 21 ET 22 AVRIL DE LA PIÈCE KALYANA SAUGANDHIKAM (À la recherche de la fleur parfumée) • suivies d’une rencontre • et d’une présentation des marionnettes 29/04/09 0:14 Page 31 © Maarten Vanden Abeele TDV_brochure_FLASH.qxd THÉÂTRE DE LA VILLE • TARIF B DU 7 AU 12 MAI EN FRANÇAIS ET EN ANGLAIS, SOUS-TITRÉ JAN LAUWERS & NEEDCOMPANY La Maison des cerfs texte, mise en scène, images Jan Lauwers musique Hans Petter Dahl, Maarten Seghers excepté Song for the deer house écrit par Jan Lauwers avec Grace Ellen Barkey, Anneke Bonnema, Hans Petter Dahl, Viviane De Muynck, Misha Downey, Julien Faure, Yumiko Funaya, Benoît Gob, Tijen Lawton, Maarten Seghers, Inge Van Bruystegem costumes Lot Lemm lumières Ken Hioco, Koen Raes concept son Dré Schneider concept son Dré Schneider chef de plateau Luc Galle décors De Muur, Needcompany conseils sur les cerfs Dirk Claesen (Zephyr) traduction française Olivier Taymans traduction anglaise Gregory Ball conseillère langue française Anny Czupper conseillère langue anglaise Louise Chamberlain introduction dramaturgique Erwin Jans Aucune localisation précise pour cette Maison des cerfs qui abrite la dernière création de Jan Lauwers et lui donne son titre : à l’écart, dans un recoin de forêt où une matriarche (Viviane De Muynk) a fondé une petite entreprise familiale qui vit du commerce de bois de cerfs. Façon de s’éloigner d’une guerre toute proche, mais aussi de « protéger » une fille (Grace Ellen Barkey) au psychisme passablement fêlé. Voilà, en gros, pour le « réalisme » de la situation. Il suffit pour que Jan Lauwers y greffe un canevas d’histoires enchevêtrées, dans une optique de jeu qui offre toutes les fantaisies possibles. La Maison des cerfs porte bien la griffe inimitable de la Needcompany. C’est avec et pour les acteurs (tous épatants) de cette constella- tion vivante, que Jan Lauwers a pensé et écrit ce nouvel opus. C’est par eux que la fiction s’engouffre dans le réel (et inversement). L’un d’eux raconte que lors d’une tournée à Rio de Janeiro : « il y avait un enfant mort devant le théâtre ». Quand l’atroce devient ordinaire (et inversement). Voudrait-il s’éloigner de « toutes ces histoires » et être à lui-même « son histoire » ; un théâtre au présent ne reste guère indemne du fracas du dehors. La mort au Kosovo, en mars 2001, du journaliste Kerem Lawton, frère de Tijen Lawton, interprète de Needcompany, a été le point de départ de La Maison des cerfs. Source d’une tragédie inconsolable, qui va dérouler à la suite son cortège de morts, mais que Lauwers sait aussi diffracter avec une étonnante douceur. « Son écriture, note à juste titre l’essayiste Erwin Jans, est un mélange remarquable de profondeur et de banalité, de petites besognes humaines dans une perspective mythique, de proximité émotionnelle et de distance intellectuelle, de conflits intimes et d’événements universels ». Après La Chambre d’Isabella et Le Bazar du homard, La Maison des cerfs vient clore une trilogie, simplement baptisée Sad Face / Happy Face. Le théâtre, avec la Needcompany, se propage comme l’onde de vie qui vient alléger le drame, sans pour autant feindre de l’ignorer. J.-M. A. JAN LAUWERS Initialement formé aux Beaux-Arts, à Gand, Jan Lauwers est un artiste polymorphe : plasticien, cinéaste et metteur en scène. La Needcompany, qu’il a fondée en 1986, s’est vite distinguée en Belgique flamande et sur la scène internationale par des productions originales où s’est affirmé un « théâtre de friction ». Depuis plus de 10 ans, il écrit lui-même les textes qu’il met en scène. J.-M. A. 31 TDV_brochure_FLASH.qxd 29/04/09 0:14 Page 32 LES ABBESSES • TARIF A DU 25 MAI AU 5 JUIN THÉÂTRE VISUEL JULIE BÉRÈS Sous les visages Cauchemars et rêves d’une femme de notre temps, indépendante, brusquement rejetée dans la marginalité, sans plus de travail donc sans plus d’identité. mise en scène Julie Bérès scénario, dramaturgie, textes Julie Bérès, Elsa Dourdet, Nicolas Richard, David Wahl scénographie Goury création sonore David Segalen composition musicale Frédéric Gastard lumières Jean-Marc Ségalen vidéo Christian Archambeau costumes Aurore Thibout perruques Catherine St Sever regard sur le corps Lucas Manganelli plasticienne Juliette Barbier créé et interprété par Olivier Coyette, Virginie Frémaux, Boris Gibé, Lucas Manganelli, Gilles Ostrowsky, Julie Pilod, Guillaume Rannou, Delphine Simon chant Delphine Simon et Julie Pilod enfouie sous un masque et sous un costume grotesque, elle jouait les mascottes dans un grand magasin. Tout se passe sur un plancher oblique d’où surgissent – par des trappes dissimulées sous un tissu mou – les créatures terrifiantes nées de cette vie qu’elle exècre, et qui arrivent, l’entourent, s’évanouissent. « Dans la seconde partie, Agnès est passée de l’autre côté de l’écran. On entre avec elle dans le monde de la paillette. On la trouve participant à un grand banquet avec les habitués de ce genre de réjouissances : hommes politiques, chanteuse, journalistes mondains, son ancien patron… Les êtres joyeux, dynamiques, performants que la télévision ne cesse de nous donner en exemple. S’y croisent des conversations confuses, comme dans ces talk-shows tellement à la mode : on y discute du mouvement queer et de l’Éthiopie, de la bioéthique et du chômage, tout se mélange, l’essentiel et le superficiel. Elle-même se dédouble, s’idéalise, elle se voit dans la peau d’une icône, une star glamour. « Tout ici prend la forme d’un absurde grinçant. Tout est dans le virtuel, la distorsion, le fauxsemblant, le trucage. Tout est dans le jeu de la machinerie théâtrale si étroitement mêlée à la vidéo, que l’on ne peut plus les distinguer l’une de l’autre. « La première partie se fond dans les réminiscences, celle-ci dans l’imaginaire. Il n’est plus question de l’exclusion, de l’aliénation, ni de la recherche avide de son identité en dehors du travail. Nous sommes chez les gens de pouvoir, les dominants, ceux qui possèdent la parole, que les médias nous imposent. Ils sont là chaque jour, devant nous, chez nous, familiers et redoutables. Alors nous devons prendre garde. » C. G. PRESSE © Alain Monot […] Toute la schizophrénie des temps présents apparaît alors, dans la figure de l’isolée qui se dédouble littéralement sur scène, rampe sur les sables mouvants de sa solitude, rit ailleurs à la frontière de l’hystérie, dans un dîner de cyniques encravatés… […] Cathy Blisson, Télérama Chef de projet dans une entreprise, par suite de « restructuration », Agnès a été licenciée. Depuis elle va de petit boulot en petit boulot, de plus en plus rongée par la culpabilité, l’humiliation, par la pauvreté. Une précaire parmi d’autres. Travailleuse pauvre. Et qui se sent exclue non seulement de son travail mais du monde, dépossédée de son droit à la parole, de son identité. Réfugiée chez elle, elle s’enferme dans ses rêves, ses cauchemars, et c’est dans cet espace mental en pleine dérive que Julie Bérès situe Sous les visages : « Un spectacle de la sensation, de la métaphore, totalement onirique, sans aucun élément documentaire, même si nous avons mené des enquêtes, recueilli des témoignages. Le propos est de montrer la dégradation de la personnalité chez une femme, rejetée dans la marginalité. Elle est là, envahie par la réminiscence de ce qu’elle vient de vivre, assaillie par les spectres de ses angoisses. Ils apparaissent, sortis de nulle part, lui rappelant les moments où elle faisait du marketing téléphonique. Où, 32 […] Le spectacle proposé est celui d’une anamorphose. Regorgeant de trouvailles visuelles, scénographiques, sonores, Sous les visages défile comme un film en relief de situations surréalistes où le cauchemar sait se faire burlesque. Place aux rumeurs du rêve, à l’inouï de ce qui ne se parle pas, aux corps des illusions qui s’incarnent en sarabandes […] Jean-Marc Adolphe, Mouvement JULIE BÉRÈS Passée par le Théâtre du Soleil, le Conservatoire national, après quelques expériences d’actrice, elle fonde en 2001 la Compagnie des Cambrioleurs, qui fait ses débuts au Théâtre national de Chaillot avec Poudre. Suivent notamment : Ou le lapin me tuera en 2003 au Paris-Villette. En 2006 à Chalon-surSaône, On n’est pas seul dans sa peau, peinture onirique d’existences arrivées au bout du chemin. C. G. 29/04/09 0:14 Page 33 © Agathe Poupeney TDV_brochure_FLASH.qxd AUX ABBESSES • TARIF A DU 15 AU 23 JUIN EN ANGLAIS, SOUS-TITRÉ EN FRANÇAIS SOLO DE THÉÂTRE/DANSE JAN FABRE TROUBLEYN Another Sleepy Dusty Delta Day texte, conception, scénographie, mise en scène Jan Fabre chorégraphie Jan Fabre, Ivana Jozic dramaturgie, assistance Miet Martens costume Louise Assomo lumières Jan Fabre, Harry Cole création décor Bern Van Deun, Sven Van Kuijk, Geert Van der Auwera, Alexis Devos, Mikes Poppe interprète Ivana Jozic bande son Tom Tiest & DomXh enregistré @ Ghost Town (Hemiksem,BE) - Geert Vanbever musiciens Tom Tiest guitare Filip Vandebril double basse Deemonkeyjazz batterie Andrew Claes sax ténor Vincent Brijs sax baryton Charlotte Saelemakers violon Jennifer De Keersmaeker violon Astrid Bossuyt violon chanson Ode to Billy Joe de Bobby Gentry (C/A) Northridge Music Co / Universal - MCA Music Holland BV CRÉATION William Forsythe, à la vidéo-installation L’Ange de la mort. Pour le bouleversant Another Sleepy Dusty Delta Day, la voici seule en scène dans un environnement noirci de tas de charbon, où roulent en boucle des trains électriques miniatures, au-dessus desquels veillent des colombes en cage. Assise dans un fauteuil à bascule, chapeau masculin vissé sur la tête, elle lit la lettre d’un homme qui annonce son suicide imminent, à partir d’un pont duquel il va se jeter. Elle rejoint alors un micro sur pied, et entame (magnifiquement) le refrain d’une chanson country de Bobby Gentry, Ode to Billie Joe, qui évoque un suicide similaire. Comme un enfant jouant dans sa chambre à se faire des frayeurs, elle s’approche ensuite du train miniature, au bord de se faire happer par la locomotive. Et ce sont enfin des monticules de charbon qu’elle charrie en un labeur titanesque et harassant. Another Sleepy Dusty Delta Day s’affirme comme une réflexion (à la Jan Fabre, c’est-à-dire forcément intranquille) sur la vie et la mort : le texte écrit par le metteur en scène et chorégraphe est « un manifeste à propos de la liberté de chacun devant la mort ». Jan Fabre confie avoir été directement inspiré par la mort brutale de ses propres parents : sa mère a été emportée en peu de temps par un cancer du poumon, peu de temps avant que son père ne succombe à une crise cardiaque. C’est ce matériau « autobiographique », mais largement détourné et abstrait de toute mention explicitement personnelle, dont s’empare Ivana Jozic, en intensité de voix et de chair. J.-M. A. La liberté de chacun devant la mort. Capable des plus amples déploiements scéniques1, Jan Fabre est en outre passé maître dans la conception de solos, composés sur mesure pour des interprètes exceptionnels, acteurs (Els Deceukelier, Dirk Roothhooft…) ou danseurs (Erna Omarsdóttir 2, Wim Vandekeybus 3, Lisbeth Gruwez 4…). Nouvelle muse dans le panthéon de Jan Fabre, Ivana Jozic avait déjà participé, en ange déchu interviewant 1 Sweet Temptations, 1991, Universal Copyrights 1 and 9, 1996, L’Orgie de la Tolérance, 2009 parmi les 12 coproductions, Je suis sang, 2001, cour d’honneur du Palais des Papes, festival d’Avignon. 2 My movements are alone like streetdogs, 2001, Théâtre des Abbesses. 3 Body, Body on the wall, 2001, Théâtre des Abbesses. 4 Quando l’uomo principale è una donna, 2004, Théâtre des Abbesses. 33 TDV_brochure_FLASH.qxd 29/04/09 0:14 Page 34 danse CHRISTIAN RIZZO L’Oubli, toucher du bois CRÉATION AU THÉÂTRE DE LA VILLE FRANÇOIS VERRET À PARTIR DE LA LECTURE DE TEXTES ÉCRITS PAR HEINER MÜLLER Do you remember, no I don’t CRÉATION ISRAEL GALVÁN El Final de este estado de cosas, Redux ANNE TERESA DE KEERSMAEKER Zeitung (2008) REPRISE Rosas danst Rosas (1983) REPRISE SAVION GLOVER Bare Soundz AUX ABBESSES BRICE LEROUX Solo#2 CRÉATION ANGELIN PRELJOCAJ JEAN GENET Un funambule CRÉATION performance - danse PINA BAUSCH Vollmond (2006) REPRISE Masurca Fogo (1998) REPRISE MERCE CUNNINGHAM Nearly Ninety CRÉATION JÉRÔME BEL Cédric Andrieux CRÉATION autour de Nearly Ninety danse - texte LIA RODRIGUES création 2009 CRÉATION GILLES JOBIN Black Swan CRÉATION BORIS CHARMATZ 50 ans de danse CRÉATION autour de Nearly Ninety LEMI PONIFASIO Tempest : Without a body MATHILDE MONNIER création 2009 CRÉATION ROBYN ORLIN Hibrah CRÉATION BRIGITTE SETH ROSER MONTLLÓ GUBERNA Genre Oblique CRÉATION HOFESH SHECHTER Uprising (2006) In your rooms (2007) danse - théâtre - musique HANS VAN DEN BROECK We was them CRÉATION ALAIN PLATEL Out of Context CRÉATION PEEPING TOM “32 rue Vandenbranden” CRÉATION MAGUY MARIN création 2009 CRÉATION danse - théâtre - musique SHANTALA SHIVALINGAPPA récital Kuchipudi CRÉATION LUCINDA CHILDS I BALLET DE L’OPÉRA NATIONAL DU RHIN Songs from before CRÉATION Dance REPRISE PADMINI CHETTUR Beautiful Thing 1 CRÉATION SANKAI JUKU USHIO AMAGATSU création 2010 CRÉATION GREGORY MAQOMA Beautiful me BALLET DE L’OPÉRA DE LYON 1er programme RALPH LEMON, MERCE CUNNINGHAM, TRISHA BROWN 2e programme The Show must go on AKRAM KHAN Gnosis CRÉATION JÉRÔME BEL SUSANNE LINKE Schritte Verfolgen II (1985) 29/04/09 0:14 Page 35 © J.-C. Carbonne TDV_brochure_FLASH.qxd LES ABBESSES • TARIF B DU 3 AU 15 SEPTEMBRE DANSE - TEXTE ANGELIN PRELJOCAJ I JEAN GENET BALLET PRELJOCAJ Un funambule CRÉATION Prendre le texte à bras le corps et incarner les mots. texte Le Funambule de Jean Genet interprétation Angelin Preljocaj Angelin Preljocaj, la cinquantaine assumée, a senti le besoin de retrouver « la piste éblouissante ». Ainsi la décrit Jean Genet dans Le Funambule. Un solo, pour lui, par lui donc mais pas seul. En effet, sur ce fil tendu, c’est avec les mots de Genet que le chorégraphe redevenu danseur entend flirter. Angelin Preljocaj se souvient que plus jeune avant les cours de Karine Waehner à la Schola Cantorum, il parcourait ces pages, chant passionné du poète à son amant funambule. Déjà il y trouvait une matière incroyablement chorégraphique. Puis le temps a passé, Angelin s’absorbant dans une œuvre dense, l’une des plus riches de la création française. Aujourd’hui l’homme du Ballet Preljocaj retrouve ces phrases comme taillées dans la plus précieuse des matières, l’amour. Sur scène, Angelin Preljocaj sera au plus près du texte qu’il incarnera corps et âme. Il le dira et le dansera, funambule à son tour. « Mais l’Ange se fait annoncer, sois seul pour le recevoir », écrivait Jean Genet. De l’ange à Angelin, il n’y a qu’un pas désormais franchi. Philippe Noisette AUTOUR DU SPECTACLE « LA LITTÉRATURE ET LA DANSE AUJOURD’HUI » Rencontre avec Angelin Preljocaj et l’écrivain / romancier Éric Reinhard • dimanche 13 septembre à l’issue de la représentation 35 TDV_brochure_FLASH.qxd 29/04/09 0:14 Page 36 THÉÂTRE DE LA VILLE • TARIF C DU 2 AU 5 NOVEMBRE (HORS ABT.) PERFORMANCE - DANSE POUR 50 SPECTATEURS DURÉE 30 MN. 4 REPRÉSENTATIONS / JOUR BRICE LEROUX CONTINUUM Solo#2 CRÉATION solo Brice Leroux ou Krassen Krastev musique Poème symphonique pour 100 métronomes de György Ligeti © Laurent Philippe Le Théâtre de la Ville révèle les sidérantes inventions chorégraphiques de Brice Leroux, en toute proximité avec des spectateurs en petit nombre, dans la pénombre. THÉÂTRE DE LA VILLE • TARIF A DU 13 AU 16 OCTOBRE DANSE- THÉÂTRE FRANÇOIS VERRET À PARTIR DE LA LECTURE DE TEXTES ÉCRITS PAR HEINER MÜLLER COMPAGNIE F V Do you remember, no I don’t CRÉATION (titre provisoire) Le spectacle insiste sur la mémoire et ses leurres en intégrant dans le dispositif scénique des images d’archives, des paysages urbains où semblent circuler les spectres de catastrophes, réminiscences d’hier, pressentiments à venir Une étoile éteinte… des survivants… une équipe de secours… on découvre un mort… on entend une voix, puis plusieurs qui dessinent un paysage de plaisirs et de ruines. Entre remémoration et amnésie, les acteurs danseurs font resurgir le monde d’avant avec ses figures troubles, ses excès et ses folies. Conçu dès le départ en collaboration étroite avec Sylvie Blum, puis avec une équipe de créateurs, du scénographe aux danseurs, des musiciens aux acteurs…dont les apports sont décisifs, François Verret ouvre un espace théâtral qui parle d’aujourd’hui. La scène baigne dans cet étrange climat oscillant entre fiction et réalité. Sur des écrans défilent les bribes d’un monde fou et aveugle. Flux chaotique qui entre en résonnance avec les corps sur le plateau. La nouvelle création de F. V. s’inspire de Paysage avec Argonautes d’Heiner Müller et se fait l’écho d’un autre texte du dramaturge allemand Héraklès 2 qui déroule l’une des énigmes de son théâtre : le combat avec l’hydre. Métaphore où se révèle peu à peu la part obscure que l’humain porte en lui. Irène Filiberti Les danses qu’invente Brice Leroux ont le pouvoir extraordinaire de « donner à percevoir des phénomènes qui en général demeurent invisibles ». Cette fois, le chorégraphe considère le corps comme radicalement séparé entre sa sphère haute (au-dessus du bassin) et sa sphère basse. En haut, le buste peut s’incliner en avant, en arrière, ou des deux côtés. En bas, le poids du corps peut se transférer d’une jambe sur l’autre. Enfin celles-ci ont le choix de fléchir, ou se tenir droites, sinon se hisser sur demipointes. D’une grammaire aussi stricte, doit-on craindre une réduction et un dessèchement rébarbatifs du mouvement ? Tout au contraire : ce précipité d’éléments fondamentaux du geste ouvre sur la combinatoire infinie d’un langage inouï, par lequel le corps compose une ample poésie métaphysique. Et l’art chorégraphique semble tendre au monde une grille minimaliste, pour que s’y reflète l’embrasement d’une expérience sensorielle et philosophique de haut vol, radicalement hors du commun. Gérard Mayen L’enjeu demeure toujours pour moi de révéler certains principes fondamentaux du mouvement et de donner à apercevoir des phénomènes qui en général demeurent invisibles. BRICE LEROUX 36 29/04/09 0:14 Page 37 © Herman Sorgeloos TDV_brochure_FLASH.qxd THÉÂTRE DE LA VILLE • TARIF B ANNE TERESA DE KEERSMAEKER ROSAS DU 19 AU 21 OCTOBRE Zeitung 1ER PROG. (2005) 9 danseurs musique Bach, Webern, Schönberg DU 23 AU 29 OCT. 2E PROG. Rosas danst Rosas (1983) 4 danseuses musique Thierry De Mey, Peter Vermeersch Tendre un arc au-dessus de vingt-cinq ans de danse, c’est le pari excitant de la reprise de deux spectacles majeurs d’Anne Teresa De Keersmaeker : Rosas danst Rosas chorégraphié en 1983, l’année même de la naissance de sa compagnie Rosas, et Zeitung, créé en 2008. Manifeste qui ne le sait pas encore, module extensible de l’œuvre future, Rosas danst Rosas, interprété par quatre femmes sur les rythmes secs et pulsants de Thierry De Mey et Peter Vermeersch est curieusement minimaliste et excessif. La partition en quatre mouvements, piquée de gestes quotidiens et comme agacée par la nervosité typique de la chorégraphe flamande, travaille sur un répertoire de gestes simples. Elle montre combien l’insistance sur un mouvement – croiser et décroiser les jambes par exemple – a donné son élan, son swing même, à sa gestuelle aujourd’hui virtuose. Ce que Zeitung, pièce pour neuf interprètes sur la musique de Bach, Webern et Schönberg, en complicité avec le pianiste Alain Franco, prouve avec une vitalité mélancolique. Un programme précieux comme un précis de style. Jeanne Liger 37 29/04/09 0:14 Page 38 Vollmond © Francis Vernetè TDV_brochure_FLASH.qxd THÉÂTRE DE LA VILLE • TARIF EXCEPTIONNEL PINA BAUSCH TANZTHEATER WUPPERTAL DU 11 AU 17 NOVEMBRE Vollmond 1ER PROG. (2006) 12 danseurs DU 22 AU 28 NOVEMBRE Masurca Fogo 2E PROG. (1998) Pina Bausch ou l’offrande sans cesse recommencée. Comme un rituel païen, d’une folle générosité, dont la sarabande ensemence au plus profond de notre regard les graines d’une humanité à la fois fragile et cosmique. Offrande au public. Offrande aux danseurs qui, des plus anciens aux nouveaux venus, écrivent de leur chair la légende du Tanztheater Wuppertal. Offrande, enfin, aux multiples horizons, sols et paysages dont nos errances, réelles ou imaginaires, sont faites. Les scénographies de Peter Pabst, véritable plasticien des espaces, semblent parfois avoir été prélevées à même la nature. Un énorme rocher qui aurait chu en plein lit d’une rivière dans Vollmond, une coulée de lave noire sur un bord maritime dans Masurca Fogo… Dans ces deux pièces, la pierre et l’eau sont les éléments entre lesquels la danse enflamme son énergie nomade. « Là où j’allume un feu est ma demeure », dit un proverbe kazakh que ne renierait pas Pina Bausch. Trente ans après son premier passage au Théâtre de la Ville, l’âtre est toujours vif. Masurca Fogo © Laurent Philippe 20 danseurs Vollmond © Francis Vernetè Jean-Marc Adolphe 38 TDV_brochure_FLASH.qxd 29/04/09 0:14 Page 39 LES ABBESSES • TARIF A DU 1ER AU 5 DÉCEMBRE GILLES JOBIN CIE GILLES JOBIN Black Swan CRÉATION Ce dont nous sommes faits © Tatiana Altberg 4 danseurs LES ABBESSES • TARIF A DU 25 AU 28 NOVEMBRE AVEC LE FESTIVAL D’AUTOMNE À PARIS LIA RODRIGUES LIA RODRIGUES COMPANHIA DE DANÇAS création 2009 Curieux tracé que le cheminement de Gilles Jobin… Qui sans cesse déroute la tentation des routines et bifurque vers l’inattendu tout en maillant patiemment le fil d’une œuvre singulière. Depuis ses premiers soli en 1995, chaque pièce semble poursuivre le dessein de la précédente, qu’elle reformule pour frayer un autre motif. C’est que le chorégraphe suisse aime à dévier le prévisible, dans le vocabulaire comme dans la composition. Le corps, la géométrie de l’espace, la masse des présences en mouvement, le mystère, la tension entre sensualité et abstraction forment les vecteurs d’une danse marquée par les impacts violents de l’époque. Après Text to speech *, qui faisait résonner au creux des chairs la déflagration d’informations guerrières et libérait la gestuelle du poids des mots, Gilles Jobin resserre la recherche sur le continuum du mouvement et l’écriture chorégraphique. Black Swan, quatuor qui puise son titre dans l’œuvre du philosophe Karl Popper, flâne entre conjectures et réfutations, épure des gestes et chaos étrange… Et ose la puissance d’étonnement de l’enfance. Gwénola David 11 danseurs « La plénitude commence dans chaque geste que nous faisons en quête de nouveaux chemins, de nos rêves. » Ces mots du sociologue Jailson Souza e Silva, Lia Rodrigues les revendique volontiers. Ce dont nous sommes faits, qui l’a révélée en France, faisait coexister dans un même espace interprètes et spectateurs, tout en joignant à la danse des slogans évoquant le besoin de tendresse et de paix. Et Incarnat, en 2005, questionnait ce que nous ressentons face à la douleur des autres. Autant de manifestes contre l’effacement et la désincarnation. Engagée, Lia Rodrigues l’est assurément, au point de ne vouloir séparer son travail artistique d’un enracinement au cœur d’une des favelas les plus pauvres de Rio de Janeiro, où elle a transformé un hangar en studio. Cet ancrage est à l’origine du « chantier poétique » de sa prochaine création. Entre ligne commune et solos expressifs, gestes de tendresse et scènes de bagarre, le corps y dissout les échos du réel dans l’affirmation d’un être-là qui propage le murmure d’un « autre monde possible ». * Présenté en mars 2008 au Théâtre de la Ville. AUTOUR DU SPECTACLE « COMMENT DANSER SANS ILLUSTRER UNE IDÉE NI RACONTER UNE HISTOIRE » Rencontre avec Gilles Jobin photo de répétition © DR Nourrie par le contexte d’une favela de Rio de Janeiro où elle a choisi de s’installer, la Brésilienne Lia Rodrigues, architecte du sensible, est accueillie pour la première fois par le Théâtre de la Ville. J.-M. A. AUTOUR DU SPECTACLE « S’ENGAGER » Rencontre avec Lia Rodrigues • samedi 28 novembre 17 h-19 h 30 17 h projection d’un montage réalisé par la Cinémathèque de la danse 18 h rencontre / débat 39 29/04/09 0:14 Page 40 © Mark Seliger TDV_brochure_FLASH.qxd THÉÂTRE DE LA VILLE • TARIF EXCEPTIONNEL DU 2 AU 12 DÉCEMBRE AVEC LE FESTIVAL D’AUTOMNE À PARIS MERCE CUNNINGHAM MERCE CUNNINGHAM DANCE COMPANY Nearly Ninety CRÉATION 12 danseurs Cunningham forever. Après New York ce printemps, le Théâtre de la Ville et le Festival d’Automne à Paris fêtent, cette saison les 90 ans d’un incomparable éclaireur. Un anniversaire revigorant, magnifié par la création, en danse et en musique, de Nearly Ninety, tandis que d’ex danseurs de la Cie Cunningham, rendent un hommage singulier au chorégraphe, sous la houlette de Jérôme Bel et de Boris Charmatz. J.-M. A. Pour rester alerte et lucide, mieux vaut maintenir ses neurones actifs… L’exceptionnelle longévité de Merce Cunningham tient peut-être à son enjouement face au champ neuronal de la danse, dans le prisme d’une incessante combinatoire. Au Nouvel Observateur, le chorégraphe disait récemment de la danse qu’elle est « une explosion de mouvements qui suscitent quelque chose de très organique, ressemblant au fourmillement intense de particules observées au microscope ou au parcours muet des constellations ». Pour ses 90 ans, Cunningham s’offre avec Nearly Ninety une œuvre grand format, qui déploie douze danseurs dans un « espace à espaces » conçu par l’architecte italienne Benedetta Tagliabue. Cerise sur le gâteau (d’anniversaire), cette aventure est aussi musicale avec la présence sur scène, aux côtés du fidèle Takehisa Kosugi, du multi-instrumentiste John Paul Jones (qui fit les beaux jours de Led Zeppelin dans les années 60), et du rock « alternatif » autant que téméraire des quatre mousquetaires de Sonic Youth. 40 Cette création exceptionnelle sera suivie les deux prochaines saisons au Théâtre de la Ville, avec le Festival d’Automne à Paris, d’un parcours rétrospectif dans l’œuvre de Cunningham, à travers quelques-uns des moments clés de son « répertoire » et la reprise du formidable Ocean, fruit ultime de la si précieuse complicité entre John Cage et le chorégraphe, dont on ne saurait résumer en quelques mots tout ce qu’il a légué et transmis, pour faire évoluer la danse en liberté, dans l’affranchissement du mouvement, « expressif en lui-même ». C’est l’essor même de la danse contemporaine en France et en Europe, à partir de la fin des années 70, qui y a puisé son essence. Cette filiation, conduite en toute émancipation vis-à-vis du « maître », trouve encore à se prolonger chez de plus jeunes artistes représentatifs d’une « nouvelle génération ». Jérôme Bel et Boris Charmatz apporteront ainsi, cet automne, leur touche à l’étoilement d’une « constellation Cunningham » qui a profondément modifié, depuis plus d’un demi-siècle, tout l’horizon de la danse. J.-M. A. 29/04/09 0:14 Page 41 © Anna Finke TDV_brochure_FLASH.qxd 90 LES ABBESSES • TARIF A DU 8 AU 12 DÉCEMBRE AVEC LE FESTIVAL D’AUTOMNE À PARIS BORIS CHARMATZ CCN DE RENNES ET DE BRETAGNE 50 ans de danse CRÉATION Le monument Cunningham, visionnaire aux cent cinquante pièces, domine l’art chorégraphique de la deuxième moitié du XXe siècle. Est-il possible d’en partir, pour relancer encore des expérimentations, au lieu de le confire en hommages obligés ? Pour lancer ce défi, il fallait le chorégraphe français Boris Charmatz, alliage de turbulence, d’analyse et d’inventivité. Il crée 50 ans de danse, en concevant les trajets qui pourraient relier entre eux les photos emblématiques des pièces du grand maître américain, recélées par le maître-ouvrage Merce Cunningham, un demi-siècle de danse. Ainsi a-t-il d’abord démontré que de simples amateurs ou étudiants pouvaient en un temps éclair tirer quelque chose du Cunningham virtuose. À présent, Charmatz entraîne dans l’expérience d’anciens danseurs de Cunningham lui-même. Cela alors que le Théâtre de la Ville ouvre à nouveau grand ses portes au célèbre chorégraphe new-yorkais. Excitante occasion de rapporter l’original à sa déclinaison vertigineuse. THÉÂTRE DE LA VILLE • TARIF A DU 14 AU 16 DÉCEMBRE AVEC LE FESTIVAL D’AUTOMNE À PARIS JÉRÔME BEL R.B. JÉRÔME BEL Cédric Andrieux CRÉATION Jérôme Bel interroge la danse contemporaine en déjouant les attentes du public et en l'invitant à s'interroger sur l'espace de la représentation. Cédric Andrieux est un solo pour le danseur éponyme Cédric Andrieux. Dans cette pièce il pose une regard sur sa carrière : son apprentissage de danseur contemporain à Brest, puis au Conservatoire National Supérieur de la Ville de Paris, et son travail d’interprète de Merce Cunningham à New-York et récemment au sein du Ballet de l’Opéra de Lyon. Le discours produit est celui de l’expérience subjective et de la connaissance spécifique que seul un interprète peut avoir de la danse. La pièce consiste en un monologue à l’adresse du public, dans lequel le danseur parle de son travail en l’illustrant d’extraits des pièces qu’il a interprétées à différents moments de sa carrière. Jérôme Bel Cédric Andrieux s’inscrit dans une série initiée en 2004 avec le solo pour la danseuse du corps de ballet de l’Opéra de Paris, Véronique Doisneau. En 2005, c’est Isabel Torres, ballerine du Teatro Municipal de Rio de Janeiro et Pichet Klunchun and myself, duo conçu avec le chorégraphe et danseur de khôn* Pichet Klunchun. Lutz Förster, enfin, est un solo pour l’interprète de Susanne Linke, Pina Bausch, Bob Wilson, et de la José Limòn Dance Company. *Danse royale thaïlandaise. G. M. 41 29/04/09 0:14 Page 42 © Lemi Ponifasio/Mau TDV_brochure_FLASH.qxd THÉÂTRE DE LA VILLE • TARIF A DU 27 AU 30 JANVIER LEMI PONIFASIO MAU Tempest : Without a body 11 danseurs Sa compagnie réunit des artistes de plusieurs îles du pacifique, lui-même natif des Samoa, Lemi Ponifasio fait souffler, pour la première fois au Théâtre de la Ville, un vent nouveau des antipodes. LES ABBESSES • TARIF A DU 19 AU 23 JANVIER ROBYN ORLIN CITY THEATRE & DANCE GROUP Hibrah CRÉATION solo Ibrahim Sissoko Robyn Orlin a fait du rire et de son goût pour le kitsch, des armes affûtées pour décrire le monde avec acuité, déconstruire attentes et stéréotypes. Ce qu’elle prolonge dans cette nouvelle création née de ses échanges avec un artiste de hip-hop, Ibrahim Sissoko, danseur et chorégraphe passé du graff * au rap avant de découvrir la danse en 1992. Robyn Orlin lui a proposé l’un de ses challenges préférés : se confronter à d’autres artistes africains et européens pour inventer des objets éclatants, radicalement drôles et percutants. Ce qu’elle a déjà expérimenté en créant pour d’autres performers, tels Sophiatou Kossoko, Vera Mantero, Seydou Boro, se poursuit dans le solo pour Ibrahim Sissoko. Il y est question de partager un processus de travail fait d’urgence, d’interrogations, d’absences, de volteface surprenantes et incongrues. Avec le réalisateur Philippe Lainé pour la vidéo et le dessinateur Maxime Rebière qui réalise en temps réel croquis et esquisses, elle ouvre un espace de dialogue autour d’un sujet délicat, les violences urbaines. Où l’on retrouve la vocation de Robyn Orlin : questionner ensemble le réel, notamment les phénomènes et conflits des sociétés multiculturelles d’ici et d’ailleurs. I. F. * Graffitis. 42 De Polynésie arrive une singulière tempête, à la fois ancrée dans une tradition ancestrale et engagée dans son époque. Natif des îles Samoa, Lemi Ponifasio vit aujourd’hui en NouvelleZélande, mais sa compagnie, MAU, reprend le nom d’un ancien mouvement indépendantiste samoan. Repéré par Peter Sellars, qui l’a invité au festival de Vienne en 2006, Lemi Ponifasio n’a pas tardé à ricocher sur d’autres prestigieuses scènes européennes. Tempest : Without a body, l’œuvre avec laquelle Paris va découvrir cet artiste féru de philosophie et de politique, a le parfum noir de l’Angelus Novus de Paul Klee, auquel se réfère Lemi Ponifasio, qui met en scène un puissant oratorio visuel et chorégraphique où des réminiscences shakespeariennes (La Tempête) se mêlent aux échos de l’après-11 septembre. Déflagrations et cendres, voix comme venues d’un autre monde, saisissants tableaux composés par une vingtaine de danseurs issus des îles du Pacifique, font sourdre une stupeur à laquelle la présence sur scène d’un leader de la cause maorie, Tama Iti, confère un aspect cérémoniel autant que militant. J-M. A. LA TOURNÉE EN FRANCE ET À L’ÉTRANGER ORGANISÉE PAR LE THÉÂTRE DE LA VILLE DeSingel, Anvers Mercat de las Flors, Barcelone KVS, Bruxelles Grand T, Nantes Festival CDC au TNT, Toulouse Le Maillon de Strasbourg 29/04/09 0:14 Page 43 Mathilde Monnier © Marc Coudrais Alain Platel © Chris Van der Burgh TDV_brochure_FLASH.qxd THÉÂTRE DE LA VILLE • TARIF B DU 8 AU 13 FÉVRIER ALAIN PLATEL THÉÂTRE DE LA VILLE • TARIF A LES BALLETS C DE LA B DU 2 AU 6 FÉVRIER Out of Context MATHILDE MONNIER CCN DE MONTPELLIER LANGUEDOC-ROUSSILLON création 2009 CRÉATION (titre provisoire) CRÉATION 9 danseurs Souvent on confond le temps avec sa seule représentation : celle-ci platement indexée sur la succession avant-pendant-après, et décomptée en secondes, minutes et heures. Or déjà dans Tempo 76, Mathilde Monnier inventait une ample et malicieuse composition d’un temps collectif éclaté. Pour son nouveau projet, la voici qui s’empare d’une figure du ballet, à travers laquelle nous toucher, puisque touchant à la question du temps. La chorégraphe cite La Mort du cygne*, spectre inscrit dans toutes les mémoires. Elle y décèle une pièce de rupture dans l’histoire de la danse : solo féminin d’une durée de trois minutes à peine, mais d’une danse cherchant à ne pas finir de finir ; par ailleurs abstrait, dépouillé et laissé quasiment à l’improvisation de son interprète. Imaginer à partir de là une pièce contemporaine de groupe qui, à son tour, voudrait dépasser toute fin. Cela en inventant une forme de vanité du spectacle, avec répétitions, discontinuités et recouvrements, sur une ritournelle de musiques originales, elles aussi enchâssées. Depuis vsprs et pitié !, Alain Platel développe avec ses danseurs un langage corporel basé sur « le corps dans un état d’hystérie ». Mais pour le créateur du collectif belge des Ballets C de la B, il s’agit plus de l’expression d’une hypersensibilité face à la « Grande Vie » que d’une pathologie. Sur scène, la danse d’Alain Platel raconte ses êtres parfois à la dérive, souvent si proches de nous. Un art de la survie qui touche au plus profond. Out of Context, sa nouvelle création, se présente comme une épure. Sur le plateau, 8 danseurs seulement. Pas de musiciens comme dans ses derniers opus renversants de beauté. Alain Platel voit aujourd’hui la « scène comme lieu d’urgence et le(s) corps en extase ». Il est le plus juste observateur de nos peurs et de nos espoirs. Out of Context (hors du contexte) peut-être, mais en plein cœur à coup sûr. Ph. N. G. M. * Créée en 1907 par Fokine pour la grande danseuse Anne Pavlova. 43 29/04/09 0:14 Page 44 Uprising © Andrew Lang TDV_brochure_FLASH.qxd THÉÂTRE DE LA VILLE • TARIF A DU 16 AU 20 FÉVRIER HOFESH SHECHTER HOFESH SHECHTER COMPANY Uprising (2006) 7 danseurs I In your rooms (2007) 7 danseurs Deux ballets pour percer le mystère Hofesh Shechter, pas moins et la preuve d’un talent naissant présenté pour la première fois au Théâtre de la Ville. Diplômé de l’Académie de Danse et de Musique de Jérusalem, Hofesh Shechter intégre ensuite la Batsheva dirigée par Ohad Naharin. Installé aujourd’hui à Londres, il y présente Fragments en 2003, premier opus salué. Uprising puis In your rooms suivront. Uprising est une pièce furieusement actuelle : 7 danseurs composent un univers entre errance urbaine et fraternité retrouvée. Ce septet alterne mouvements au sol et gestuelle verticale à la belle énergie ; dans les détails la danse de Hofesh Shechter impose sa singularité. À l’image de ce duo, un homme tenant par le cou son partenaire dans une transe chorégraphiée. L’art de Hofesh Shechter repose sur l’excellence d’une compagnie au diapason de cette écriture 44 au cordeau. Uprising a des allures de suspens chorégraphique jusqu’au final ironique. Que l’on se gardera bien de dévoiler. In your rooms emprunte d’autres voies, Hofesh Shechter signe là sa pièce la plus ambitieuse : forte d’une douzaine d’interprètes, cette composition joue habilement des découpages de lumières et autres effets géométriques au sol. Hofesh Shechter y enchaîne les plans à l’égal d’un scénariste. La présence féminine donne une douceur nouvelle à In your rooms, gestuelle à base de déhanchés et pas glissés. Mais la fureur n’est jamais loin où un pas de deux se termine en corps à corps. Hautement addictive, la danse de Hofesh Shechter ! Ph. N. 29/04/09 0:14 Page 45 © DR TDV_brochure_FLASH.qxd LES ABBESSES • TARIF A DU 9 AU 13 MARS DANSE - THÉÂTRE - MUSIQUE BRIGITTE SETH I ROSER MONTLLÓ GUBERNA CIE TOUJOURS APRÈS MINUIT Genre oblique CRÉATION avec 6 acteurs / danseurs et 2 musiciens Toutes ces langues qu’elles affectionnent, français, espagnol, catalan, tous ces glissements de sens, jeux, décalages, travestissements qu’elles manient avec maestria entre humour et terrible lucidité ont fait leur réputation. Leur dernier spectacle autour de l’écrivain Max Aub, Récitatifs toxiques, témoigne de cette façon originale d’emporter le public entre texte et musique, image, théâtre et danse, comme si toute frontière pouvait s’abolir. Le tandem artistique formé par Brigitte Seth et Roser Montlló Guberna renoue avec ces espaces particuliers dans Genre oblique. En sous-texte se cache une célèbre figure dérangeante et dérangée de l’Espagne du XVIe siècle : Juana La Loca, fille des rois catholiques, artiste et grande amoureuse, si marginale pour son temps qu’on l’empêcha de régner en l’enfermant. Sans chercher à la représenter, danseursacteurs et musiciens s’en inspirent pour rendre hommage – entre musiques populaires et jeux de rôles tragi-comiques – à tous ceux, singuliers, égarés, excentriques, qui faute d’être normalisables, sont repoussés aux marges du rationnel et du pouvoir : veilleurs et libres penseurs aux gestes d’inventeurs. Genre oblique fait entendre à travers le tissage de la diversité, ces voix si nécessaires à tous. I. F. LES ABBESSES • TARIF A DU 16 AU 20 MARS HANS VAN DEN BROECK SOIT We was them CRÉATION 6 danseurs La poésie buissonnière de Hans Van den Broeck infiltre les voies de l’expérience, sans qu’il lui soit besoin de céder aux fanfaronnades spectaculaires. D’Almost Dark à En servicio, ses dernières pièces, revenait le leitmotiv d’une petite communauté d’individus rassemblés pour la circonstance, à savoir « une réalité construite ici et maintenant » propice à ce que des moments de vérité éclatent en un kaléidoscope d’actions fantaisistes ou grinçantes. À l’orée de We was them, on peut parier que c’est à un tel « laboratoire » que se préparent Hans Van den Broeck et ses six acteurs-danseurs. Lesquels se retrouvent dans un appartement (une chambre d’hôtel ?) et découvrent qu’ils ont « un plan en commun : rédiger le Futur ». Vaste programme, dont on ne sait qui tire les ficelles. Ces six-là vont s’ingénier, dans leur refuge de fortune, à « mettre en place de nouvelles stratégies pour vivre ». Ce qui devrait réserver pas mal de surprises, car pour Hans Van den Broeck, les histoires valent d’abord pour les bifurcations qu’elles engendrent. J.-M. A. Hans Van Den Broeck © DR AUTOUR DU SPECTACLE « JOUER ENTRE TEXTE ET DANSE, THÉÂTRE ET MUSIQUE » Rencontre / atelier avec Brigitte Seth et Roser Montlló Guberna 45 29/04/09 0:14 Page 46 Le Salon, Peeping Tom © Agathe Poupeney TDV_brochure_FLASH.qxd LES ABBESSES • TARIF A DU 23 AU 27 MARS DANSE - THÉÂTRE PEEPING TOM CIE PEEPING TOM THÉÂTRE DE LA VILLE • TARIF B “32 rue Vandenbranden” DU 23 AU 27 MARS 7 danseurs - CRÉATION DANSE - THÉÂTRE - MUSIQUE MAGUY MARIN CCN DE RILLIEUX-LA-PAPE CIE MAGUY MARIN création 2009 en étroite collaboration avec 9 interprètes Début avril 2009. À la Cité internationale, Maguy Marin et Denis Mariotte reprenaient Ça quand même. Cette pièce-manifeste, lancée en 2004 au lendemain du mouvement des intermittents, n’a rien perdu de son acuité cinq ans plus tard. Cela résonne même curieusement, juste après que Turba a été « chahuté » au Théâtre de la Ville, déçus qu’aient pu être certains spectateurs de ne pas y trouver leur content de « danse » (c’est en tous les cas le motif que l’on suppose…). De quoi une création est-elle au rendez-vous ? « Il y a toujours un moment où les choses arrivent enfin/doivent aboutir/finalement s’accomplir une bonne fois pour toutes/on appelle ça une échéance », entend-on dans Ça quand même. Mais à la veille d’entamer sa prochaine création, Maguy Marin ne sait pas ce qui l’attend en chemin. Ce n’est pas coquetterie d’artiste. C’est un choix : laisser venir ce qui va, avec les interprètes, s’écrire comme un poème. Inconfortable, sans doute, de ne rien savoir à l’avance. Mais là est, pour Maguy Marin, l’exigence de créer vraiment, hors de toute attente préconçue. J.-M. A. AUTOUR DU SPECTACLE « CHORÉGRAPHE OU AUTEUR ? » Rencontre / débat avec Maguy Marin Depuis leur caravane garée sur le parking du Centre Pompidou pour Une vie inutile (2000) jusqu’au terrier mortel du Sous-Sol (2007), la compagnie flamande Peeping Tom a su avancer franchement sur une route escarpée. Sa trilogie familiale obscure et crue, rassemblant quatre générations sur scène, du Jardin au Sous-sol en passant par Le Salon, a imposé un style visuel puissant, paradoxalement hyperréaliste et onirique. Peeping Tom (le voyeur en anglais), c’est le double regard de Gabriela Carrizo et Franck Chartier dont l’intransigeance de la pensée sert une vision spectaculaire féroce. Pour leur nouvelle pièce intitulée “32 rue Vandenbranden”, le duo a décidé de se concentrer sur l’individu et sa solitude dans la société. Un thème presque banal si le traitement Peeping Tom n’assurait d’ores et déjà un point de vue unique sur l’affaire. Gabriela Carrizo et Franck Chartier, épaulés comme toujours par la soprano Euridike de Beul, et la présence de l’actrice-danseuse Maria Otal (81 ans), allient un sens théâtral audacieux à une gestuelle tout aussi risquée. J. L. L’art ne cesse de travailler à la perception d’une réalité bouleversante MAGUY MARIN 46 29/04/09 0:14 Page 47 Dance, Lucinda Childs © Jean-Luc Tanghe TDV_brochure_FLASH.qxd THÉÂTRE DE LA VILLE • TARIF B DU 14 AU 17 AVRIL Au rang des chefs-d’œuvre du XXe siècle, Dance, de Lucinda Childs, relève un défi de la modernité : oui, une fascination jubilatoire peut découler d’un principe structurel. Le cadre de scène de cette pièce à effectif géant paraît une fenêtre ouverte sur un déroulé d’immensité cosmique. La répétitivité de la musique de Philip Glass sous-tend un entrecroisement jamais interrompu de pas simples, sauts légers, voltes et infimes variations, sur des grilles de trajectoires et inflexions gestuelles minimalistes, d’une complexité et finesse extrêmes. Ce vertige des dimensions du temps et de l’espace est accentué par la projection, sur un tulle en front de scène, des images de la pièce de 1979, filmée par le plasticien Sol LeWitt. Le Ballet de l’Opéra national du Rhin cultive une complicité au long cours avec Lucinda Childs. Cela vaut aux spectateurs du Théâtre de la Ville de découvrir en outre Songs from before, nouvelle pièce de cette chorégraphe des avant-gardes mue en classique contemporaine. G. M. Tobari © Agathe Poupeney LUCINDA CHILDS I BALLET DE L’OPÉRA NATIONAL DU RHIN Songs from before CRÉATION Dance REPRISE THÉÂTRE DE LA VILLE • TARIF B DU 26 AVRIL AU 4 MAI SANKAI JUKU USHIO AMAGATSU création 2010 CRÉATION AU THÉÂTRE DE LA VILLE Chacun des spectacles du chorégraphe japonais Ushio Amagatsu de la compagnie Sankai Juku peut se lire comme un rituel de passage, une traversée de plateau qui se poursuit d’un théâtre à l’autre en conviant le public à participer au voyage. Cette sensation d’être sur la route en compagnie d’Ushio Amagatsu est si rare qu’elle donne à chacune de ses apparitions la saveur d’un rendez-vous particulier. Plonger dans l’espace de méditation ouvert par les Sankai, ces hommes aux crânes rasés dont le corps maquillé en blanc se glisse dans de longues robes précieuses, se savoure comme un rébus. Entre sable, sang et eau, chaque pièce danse le néant de la vie et sa jouissance. Le goût du secret, celui de la fabrique intime d’un spectacle dont on ne sait pas toujours quel chemin imprévisible il va prendre, oblige une fois encore Ushio Amagatsu à ne rien dévoiler de sa prochaine pièce. On sait seulement, et comme toujours, qu’elle comptera sept danseurs, pour sept tableaux, et durera une heure vingt-cinq minutes. J. L. 47 29/04/09 0:14 Page 48 Akram Khan © DR TDV_brochure_FLASH.qxd LES ABBESSES • TARIF A DU 3 AU 5 MAI LES ABBESSES • TARIF A PADMINI CHETTUR Beautiful Thing 1 CRÉATION 29, 30 AVRIL ET 6, 7, 8 MAI SHANTALA SHIVALINGAPPA récital kuchipudi 5 danseuses CRÉATION Le parcours savant et original de la danseuse et chorégraphe Shantala Shivalingappa avance sur le fil de choix artistiques précis. Interprète reconnue de kuchipudi, danse classique indienne nerveuse et fine dans ses changements de rythme, elle s’invente aussi des spectacles à sa mesure, pointes aventureuses entre tradition et contemporain. Namasya (2008), constitué de courtes sections conçues sur mesure par, entre autres, le chorégraphe Japonais Ushio Amagatsu, en est un exemple. Pour ce nouveau passage au Théâtre de la Ville, elle s’attelle à un récital solo de kuchipudi, traversé par les multiples influences qui tissent sa route, depuis Maurice Béjart jusqu’à Bartabas en passant par Peter Brook et Pina Bausch. Formée auprès du maître du genre Vempati Chinna Satyam qui a permis la renaissance du kuchipudi en Inde, Shantala Shivalingappa a mis au point un programme ancré dans le jeu des contrastes qui fondent ce style. Rapide et suspendue, terrienne et aérienne, symétrique et asymétrique, la danse joue sur des bascules subtiles que Shantala Shivalingappa ajuste avec précision. Entre l’essence d’un art et son incarnation contemporaine, une écriture personnelle apparaît. J. L. 48 Loin des danses traditionnelles de son pays, l’indienne Padmini Chettur offre une approche chorégraphique contemporaine d’un troublant raffinement. 3 solos, Paperdoll puis Pushed, accueillis aux Abbesses, peuvent ainsi se lire comme les pages d’un livre en mouvement. Pour sa nouvelle création, Beautiful Thing 1, Padmini Chettur parle de construction, dans l’espace comme dans le temps. Et voit ses interprètes comme « les segments discrets d’une équation mathématique unique ». Le travail, avec la participation active des danseurs, s’est focalisé sur des parties du corps – épaule droite, hanche gauche… – véritable paysage chorégraphique. Légèreté ou lourdeur, rapidité ou lenteur, silence ou bruit, les oppositions nées de ces réflexions irriguent le propos constitué d’une trame narrative de l’écrivain Vivek Narayanan. Entre les mots et les respirations, la danse devrait résonner d’une rare intensité. En 1994, Padmini Chettur voyait la gestuelle comme expression de soi-même, plus tard elle essaya de « changer le monde » en dansant. Aujourd’hui, elle redécouvre la beauté des choses simples à travers le mouvement. Ph. N. 29/04/09 0:14 Page 49 Padmini Chettur © Sara TDV_brochure_FLASH.qxd LES ABBESSES • TARIF B DU 11 AU 15 MAI AKRAM KHAN AKRAM KHAN COMPANY Gnosis solo kathak CRÉATION 5 musiciens Retour aux sources pour le danseur et chorégraphe Akram Khan avec son nouvel opus Gnosis. Après des incursions auprès de Sylvie Guillem dans Monstres sacrés (2007) et de Juliette Binoche pour IN-I (2008), mais aussi la création d’une pièce contemporaine sur le thème de l’exil intitulée Bahok (2008), l’artiste d’origine bangladeshi reprend pied, comme il le fait régulièrement, dans la tradition qui l’a vu grandir : le kathak. Cette danse classique du nord-ouest de l’Inde est caractérisée par une virtuosité cinglante et paradoxale. L’attaque vive du mouvement se résout en ondulations suspendues, les pirouettes rapides en blocages nets. Au cœur de Gnosis, conçu avec la danseuse Gauri Sharma Triparthi, Akram Khan a posé les thèmes de l’aveuglement, de l’obscurité, de la difficulté à avoir une vision claire de la vie, incarnés par une kyrielle de figures héroïques propres à la mythologie indienne mais aussi aux comics américains. J. L. Du 19 avril au 15 mai, un mois exceptionnel consacré à l’Inde au Théâtre des Abbesses. Cinq programmes pour parcourir le pays du nord au sud: théâtre pour tout public avec les marionnettes du Kerala dans deux pièces extraites du Mâhabhârata ; danse kuchipudi par Shantala Shivalingappa, kathak par Akram Khan, contemporaine par Padmini Chettur ; chants thumri par la jeune Subhra Guha. et aussi JEUNE PUBLIC-TOUT PUBLIC À PARTIR DE 8 ANS DU 19 AU 24 AVRIL VOIR PAGE 30 MARIONNETTES TRADITIONNELLES DU KERALA CONCERT 24 AVRIL À 20 H 30 SUBHRA GUHA VOIR PAGE 71 CHANT - THUMRI 49 29/04/09 0:14 Page 50 The Show must go on, Jérôme Bel © Michel Cavalca TDV_brochure_FLASH.qxd THÉÂTRE DE LA VILLE • TARIF B BALLET DE L’OPÉRA DE LYON 15, 16, 21, 22, 23 MAI Création 2009 1ER PROG. CRÉATION chorégraphie Ralph Lemon Beach Birds chorégraphie Merce Cunningham Set and Reset/Reset chorégraphie Trisha Brown Fidèle au Théâtre de la Ville, le Ballet de l’Opéra de Lyon, quoique de formation classique, brille dans son répertoire américain contemporain 2E PROG. The Show must go on de Jérôme Bel 28 danseurs The Show must go on de Jérôme Bel, a marqué magistralement la fin de ces années 90, qui postulèrent un art chorégraphique capable de se passer quasiment de mouvement dansé. Une pièce conceptuelle. Mais non sans fantaisie ni humour. Vingt-huit jeunes gens conjuguent leur pure présence dans un espace saturé de mémoire et d’imaginaire. En effet, un DJ y diffuse la bande son des années pop et rock, airs de tous les jours, et de la variété. Les actions très simples qui en découlent résonnent avec le flot d’émois corporels, mouvements d’âme, bouffées nostalgiques ou frissons de bonheur, qui, à cette écoute, s’empare des spectateurs. Lesquels réalisent qu’il n’est de chorégraphie à laquelle ils ne participent en idée. Cette pièce excite d’autant la plus la curiosité, qu’elle est reprise aujourd’hui par des artistes de ballet – celui de l’Opéra de Lyon – issus d’une tradition aux antipodes de cette esthétique radicale. Laquelle fait art, en restituant celui-ci au commun de chacun. G. M. Set and Reset/Reset, Trisha Brown © Michel Cavalca Dans ce programme new-yorkais, Beach Birds de Merce Cunningham (1991), juste rentré au répertoire du Ballet de l’Opéra de Lyon, rappelle que par-delà l’abstraction, ce chorégraphe américain se nourrit aussi d’une magnifique sensibilité aux forces de l’univers. La pièce illustre par ailleurs l’entrée de ce jeune homme alors septuagénaire, dans l’ère de la chorégraphie sur ordinateur. Trisha Brown, elle, ne confie que rarement sa pièce Set and Reset (1983) ; plus exactement les modules de consignes induisant les improvisations qui font de chaque reprise une version nouvelle. La musique de cette pièce fameuse est due à Laurie Anderson, son univers plastique à Bob Rauschenberg. Reste à découvrir Ralph Lemon, chorégraphe africain américain, également plasticien et écrivain, soucieux d’un questionnement trans-planétaire de l’identité noire. Deux chefs-d’œuvre. Une création. G. M. DU 18 AU 20 MAI 50 29/04/09 0:14 Page 51 © Ch. Rizzo TDV_brochure_FLASH.qxd THÉÂTRE DE LA VILLE • TARIF A (PL. NON NUMÉROTÉES) DU 26 AU 28 MAI CHRISTIAN RIZZO L’ASSOCIATION FRAGILE © John Hogg L’Oubli, toucher du bois 8 interprètes LES ABBESSES • TARIF A DU 18 AU 22 MAI GREGORY MAQOMA VUYANI DANCE THEATER Beautiful Me CRÉATION Depuis qu’il a fondé le Vuyani Dance Theater en 1999, Gregory Maqoma s’est imposé comme figure majeure de la jeune génération de chorégraphes sud-africains. Il vient pour la première fois au Théâtre de la Ville. avec Gregory Maqoma et 4 musiciens et la collaboration d’Akram Khan, Faustin Linyekula et Vincent Mantsoe « Comment sait-on d’où l’on est ? Comment se confronte-t-on à soi-même ? », lance Gregory Maqoma à l’ombre d’un dialogue imaginaire. Le geste souple, vif, précis, le danseur sudafricain sème souvenirs et questions d’identité au cœur brûlant de « son » Histoire. Pour Beautiful Me, il a demandé à Vincent Mantsoe, complice d’enfance dans le township de Soweto, au Congolais Faustin Linyekula et à Akram Khan, d’origine indienne, trois chorégraphes mariant danse traditionnelle et création contemporaine, de lui écrire des séquences dansées. Gregory Maqoma a ajusté sur lui ces phrases chorégraphiques mêlées de conversations imaginées en anglais et en xhoza, pour composer un solo qui diffracte trois styles différents. Accompagné en scène par quatre musiciens au violon, violoncelle, percussions et cithare indienne, il vibre sous la caresse des mots et des notes, jaillissant de son corps en un flux rythmique, du déhanché nerveux à la calligraphie ciselée. Et renvoie l’écho d’un homme qui traverse son passé pour pouvoir vivre au présent. Gw. D. CRÉATION Il aime le mystère et fait de ses pièces un rituel avec juste ce qu’il faut pour broder sur scène, à même la peau de l’espace, d’étranges intrigues. De préférence des histoires d’amour qui ne se disent pas avec les mots mais autrement. Avec les corps, les objets, l’image et la musique, comme dans sa précédente création proche d’un opéra pop, Mon amour. Pour Christian Rizzo l’écriture n’appartient pas qu’à la littérature ou la musique. Il y a aussi celle des corps dans l’espace. Ce qu’il appelle chorégraphie. Dans L’Oubli, toucher du bois, l’artiste se donne de nouvelles contraintes : plus de mouvement, de gestes tactiles – enlacements, appuis, portés – à même de créer d’autres images poétiques, telles que : « frotter l’épaule de quelqu’un pour faire s’envoler des poussières d’étoile ». Les huit interprètes tracent de multiples trajectoires vouées à l’éphémère magie de l’oubli. Dans un dispositif à venir, sorte de cabinet des curiosités, la pièce se déploie entre piano et musique électronique, composition de Sylvain Chauveau. I. F. Ne pas choisir le terrain d’accueil, mais l’espérer, de lieu en lieu, de théâtre en théâtre. CHRISTIAN RIZZO 51 29/04/09 0:14 Page 52 © Ana Palma TDV_brochure_FLASH.qxd THÉÂTRE DE LA VILLE • TARIF B DU 31 MAI AU 5 JUIN ISRAEL GALVÁN COMPAÑIA ISRAEL GALVÁN El final de este estado de cosas, redux avec Israel Galván, 2 chanteurs et 9 musiciens Depuis 2005, ce Sévillan né dans une famille de danseurs a imposé un flamenco décrispé, paradoxal, très peu orthodoxe. Entre sensualité du bassin et retenue du geste, accès crépitants et arrêts sur images presque rêveurs, son goût de la liberté trouve des appuis stylistiques nouveaux. Il se retrouve aussi dans le choix de ses thèmes. Pour sa nouvelle pièce El final de este estado de cosas, redux, il décide de mettre en scène L’Apocalypse, d’en proposer une lecture resserrée. À partir de son expérience de danseur et des outils propres au flamenco, tant techniques que philosophiques, Galván s’empare de certaines révélations du livre. L’esprit du flamenco et celui de L’Apocalypse se rencontrent à un point de jonction insolite nommé Galván. Pour cette production, la plus ambitieuse depuis la création de sa compagnie en 1998, Israel Galván, qui aime dire que son style répond d’abord à une nécessité d’expression très personnelle, s’est entouré de deux chanteurs et de neuf musiciens. J. L. © Klaus Rabien Pour la première fois à l’affiche du Théâtre de la Ville, le danseur et chorégraphe flamenco Israel Galván a connu une reconnaissance fulgurante du public français. LES ABBESSES • TARIF A DU 8 AU 12 JUIN SUSANNE LINKE Schritte Verfolgen II (1985) 4 danseuses reconstruction (2007) du spectacle* de Susanne Linke en collaboration avec VA Wölfl Schritte Verfolgen. « Suivre ses propres pas », en allemand. C’est ainsi, peut-être, qu’enfant, Susanne Linke perça peu à peu le silence qui l’encageait au loin des tapages du monde. Jusqu’à l’âge de six ans, elle ne put entendre ni parler, à la suite d’une méningite. En 1985, la chorégraphe allemande, héritière à sa manière de Mary Wigman, disait, à la force du geste, la rageuse conquête de la parole par l’apprentissage du mouvement. Plus de vingt ans après, elle « reconstruit » ce solo introspectif, qu’elle éclate entre quatre danseuses de différentes générations. Armelle H. van Eecloo, Mareike Franz, Elisabeta Rosso et Susanne Linke enfin se relaient dans cette étrange traversée qui fore l’épaisseur du temps pour desceller les éclats de mémoires fichées dans la chair. Les corps luttent aux lisières troublées du réel, heurtés par les murmures d’enfance et les bruits d’un ailleurs inaccessible, bataillent au cœur de leur cacophonie intime, pris entre doutes et désirs, jusqu’à s’échapper de leur camisole et laisser éclore la femme. Gw. D. * Programmé avec le Théâtre de la Ville au CND en octobre 2008. 52 29/04/09 0:14 Page 53 © DR TDV_brochure_FLASH.qxd THÉÂTRE DE LA VILLE • TARIF A DU 9 AU 13 JUIN SAVION GLOVER Bare Soundz Enfant prodige aux claquettes, l’Américain Savion Glover a dansé avec les plus grands et triomphé à Broadway avec une création qui révolutionna le genre. Il est invité pour la première fois au Théâtre de la Ville. Les pas s’emballent en cavale, piquent et tapent, frappent et cliquent, et swinguent la fièvre au cœur… Les claquettes selon Savion Glover affolent les rythmes et percutent plein corps, là où pulse le mouvement. Ce danseur virtuose, qui dès dix ans débutait à Broadway, joue de ses pieds comme un batteur de jazz. Dépoussiérant le genre né d’une fusion des syncopes africaines et de la gigue irlandaise dans le New York des années 1830, il apporte de nouveaux tons en y mélangeant be-bop et hip-hop, en se débarrassant des paillettes nostalgiques du music-hall. Dans Bare Soundz, il décline sa danse musicale en trio. Juchés sur trois platesformes en guise de caisse de résonnance, habillés de lumières pour tout décor, les trois danseurs se donnent la réplique. Que Savion Glover, dreadlocks et petite barbe, lance un riff ondoyant qui s’évade en cliquetis exaltés, Marshall L. Davis Jr et Maurice Chestnut répondent en contrepoint ou le rejoignent en unisson. L’art des claquettes se déploie ici en étourdissantes polyphonies. My approch is a fresh energy, an attempt to conquer Gw. D. LA TOURNÉE À L’ÉTRANGER EST ORGANISÉE PAR LE THÉÂTRE DE LA VILLE this music through the dance. SAVION GLOVER 53 TDV_brochure_FLASH.qxd 29/04/09 0:14 Page 54 musique AU THÉÂTRE DE LA VILLE AUX ABBESSES CHRISTIAN ZACHARIAS ALENA BAEVA violon KATIA SKANAVI piano piano SCARLATTI - BRAHMS - MOZART - HAYDN BEETHOVEN - PROKOFIEV - R. STRAUSS JEAN-FRANÇOIS HEISSER piano ANTONIA CONTRERAS chant CHAPARRO DE MALAGA guitare XAVIER PHILLIPS violoncelle BRITTEN - DUTILLEUX - KODÁLY ALBÉNIZ QUATUOR KUSS CAFÉ ZIMMERMANN SOPHIE KARTHÄUSER MOZART - BARTÓK - BRAHMS soprano BACH BENJAMIN ALARD clavecin BACH QUATUOR TAKÁCS BEETHOVEN FILOMENA MORETTI guitare SCARLATTI - BACH - REGONDI - SOR - MERTZ BARRIOS 3 CONCERTS EN 1 JULIEN LIBEER piano NATHAN BRAUDE alto ALISSA MARGULIS violon CHOPIN - PENDERECKI - BRAHMS - SCHNITTKE CHAUSSON - PROKOFIEV - DE FALLA GRAF MOURJA violon EVGHENY BRAKHMAN piano BRAHMS - RAVEL - GERSHWIN/HEIFETZ - BARTÓK FABIO BIONDI violon EUROPA GALANTE TELEMANN - VIVALDI - GUIDO - HAYDN JEAN-EFFLAM BAVOUZET piano BEETHOVEN - RAVEL - PROKOFIEV KRONOS QUARTET ENSEMBLE ALIM QASIMOV S. RUSTAMOV - J. JAHANGIROV S. OKHUNDOVA… FRANK-PETER ZIMMERMANN violon ENRICO PACE piano SCHUMANN - HINDEMITH TARIF D PROGRAMMES SUSCEPTIBLES D’ÊTRE MODIFIÉS WERNER GÜRA ténor ANKE VONDUNG mezzo CHRISTOPH BERNER piano WOLF 29/04/09 0:14 Page 55 © Thierry Martinot TDV_brochure_FLASH.qxd THÉÂTRE DE LA VILLE DIMANCHE 20 SEPTEMBRE 17H CHRISTIAN ZACHARIAS piano SCARLATTI Deux Sonates BRAHMS Rhapsodie en si mineur, op. 79 n° 1 ; Fidèle entre tous du Théâtre de la Ville où il se produit pour la huitième fois, Christian Zacharias reste à la fois le plus traditionnel et le plus personnel des pianistes. Né aux Indes, c’est à Karlsruhe qu’il commence à sept ans l’étude du piano. Une quinzaine d’années et quelques prix internationaux plus tard, il se retrouve sur le grand circuit international, comme soliste et chambriste. S’il incarne la profondeur et la rigueur de l’école allemande de piano, il reste sélectif dans ses choix, affirmant un goût marqué pour la finesse, la poésie, l’intériorité, l’élan spirituel des Scarlatti, Mozart, son préféré, Beethoven, Schubert, Schumann et Bach, bien sûr. Il aime ces époques miraculeuses où se fixent les formes, où se libèrent les sensibilités. Pour s’exprimer encore plus largement, Christian Zacharias a choisi aussi la direction d’orchestre. Il est depuis 2002 à la tête de l’Orchestre de chambre de Lausanne. C’est comme pianiste qu’il revient cette saison pour jouer Haydn et Scarlatti, avec aussi une incursion jusqu’à Brahms. Gérard Mannoni © Thierry Martinot 4 Ballades, op. 10 MOZART Adagio en si mineur, K 540 HAYDN Sonate en si mineur, H XVI/32 ; Sonate en ré majeur, H XVI/24 55 TDV_brochure_FLASH.qxd 29/04/09 0:14 Page 56 THÉÂTRE DE LA VILLE SAMEDI 3 OCTOBRE 15 H JEAN-FRANÇOIS HEISSER piano ANTONIA CONTRERAS chant flamenco © Pascal Gérard CHAPARRO DE MALAGA guitare ALBÉNIZ Iberia À l’occasion du centenaire de la mort d’Isaac Albéniz, le sage du piano français nous présente l’aboutissement de plusieurs années d’exploration. Jean-François Heisser, un des tout meilleurs interprètes du répertoire hispanique, avait déjà enregistré l’œuvre maîtresse du compositeur espagnol, avant, cette fois à la tête de son Orchestre de Poitou-Charente, de proposer la version originale de El Amor Brujo de De Falla avec le chant d’une très grande figure du flamenco, Antonia Contreras. Les partenaires se retrouvent avec l’appui de l’un des plus brillants guitaristes espagnols de sa génération, Chaparro de Malaga, pour revisiter l’intégrale d’Iberia, ainsi qu’ils l’avaient fait avec succès en 2008 au Festival de la Roque d’Anthéron : au lieu d’accoler récital de flamenco et de piano, les standards du répertoire ibère sont intégrés dans le cours des cahiers d’Iberia, s’enchaînant volontiers aux pièces d’Albéniz pour placer les évocations pianistiques des formes traditionnelles en miroir de leurs modèles, de la prière a capella au flamenco en passant par la sévillane ou la guitare virtuose solitaire. Théo Belaud LES ABBESSES SAMEDI 14 NOVEMBRE 17 H ALENA BAEVA violon KATIA SKANAVI piano BEETHOVEN Sonate n° 3 pour violon et piano, en mi bémol majeur, op. 12 n° 3 PROKOFIEV Sonate n° 1 pour violon et piano, en fa mineur, op. 80 R. STRAUSS Sonate pour violon et piano, en mi bémol majeur, op. 18 Il arrive que les chiffres, quand même, aient un sens. Pur produit de l’école russe de violon et véritable enfant prodige – elle donnait à sept ans son premier concert avec orchestre – Alena Baeva commençait à dix ans la ronde des festivals et à douze celle des concours internationaux. On ne s’étonnera donc pas d’apprendre qu’à vingt quatre ans, elle ait à son répertoire vingt cinq concertos, une trentaine de sonates et quelque deux cents pièces de musique de chambre. Coup d’archet rayonnant, justesse sans faille, imagination dans la recherche du son, la jeune virtuose est avant tout une subtile musicienne qui tire un parti magique du violon Carlo Tononi de 1720 que lui prête la Fondation Art du violon de Moscou. Pour son deuxième concert au Théâtre de la Ville, elle jouera des sonates de Beethoven, Prokofiev et Strauss, avec sa compatriote Katia Skanavi, formée à Moscou et qui, elle aussi, commença à douze ans une carrière aussi fulgurante que précoce, très largement développée depuis dans le monde entier. G. M. LES ABBESSES SAMEDI 28 NOVEMBRE 17 H © Karim Ramzi XAVIER PHILLIPS violoncelle BRITTEN Suite n° 1 pour violoncelle seul, en sol majeur, op. 72 DUTILLEUX Trois Strophes sur le nom de Sacher KODÁLY Sonate pour violoncelle seul, op. 8 Quoi de plus beau que le son d’un violoncelle de 1710 ! Prêté par un mécène, le Matteo Gofriller que joue Xavier Phillips vivra pour nous de manière intense, chaleureuse, magique, qu’il s’agisse de la Première Suite pour violoncelle seul de Britten, des Trois Strophes sur le nom de Sacher de Dutilleux ou de la Sonate opus 8 de Kodály qui figurent au programme de ce concert. Lauréat du Conservatoire national supérieur de Paris puis des plus réputés concours internationaux, Xavier Phillips, habitué du Théâtre de la Ville et qui joue cette saison aux Abbesses, doit aussi beaucoup à Mstislav Rostropovitch auprès duquel il se perfectionna longtemps. Même ferveur dans l’engagement émotionnel, même goût pour les musiques de notre temps. Schnittke, Chostakovitch, Dutilleux ou Escaich sont aussi présents dans son répertoire que Schumann ou Dvorák. Passionné de musique de chambre, Xavier Phillips s’affirme aussi comme un enseignant inspiré, transmettant son savoir, son expérience, sa passion aux étudiants du CNSM de Paris ou de ses master classes. G. M. 56 TDV_brochure_FLASH.qxd 29/04/09 0:14 Page 57 LES ABBESSES SAMEDI 12 DÉCEMBRE 17 H QUATUOR KUSS MOZART Trois Transcriptions pour quatuor © Boris Streubel des préludes et fugues du II e Livre du Clavier bien tempéré de Bach : en mi bémol majeur, BWV 876 ; en ré dièse mineur, BWV 877 ; en ré majeur, BWV 874 BARTÓK Quatuor n° 2 en la mineur, op. 17, SZ 67 BRAHMS Quatuor n° 3 en si bémol majeur, op. 67 Des compositeurs canoniques du répertoire au programme, certes, mais qu’il sera intéressant d’écouter sous les archets d’un des quatuors les plus étonnants de sa génération. Les Berlinois du Quatuor Kuss, qui feront cette année leurs débuts au Théâtre de la Ville, se sont construit en un peu moins de quinze ans de carrière internationale, un répertoire extrêmement original dont témoigne une discographie allant de la musique de la Renaissance à celle d’aujourd’hui. Le voisinage qu’ils proposent entre le passage obligé du romantisme qu’est le Troisième Quatuor de Brahms, l’un des quatuors les moins joués de Bartók et les très rares transcriptions de Bach par Mozart, tracera un fil insoupçonné dans l’évolution du quatuor, à travers le classicisme, le romantisme et la modernité, mais reliant aussi trois instantanés en forme de résumé de l’histoire austro-hongroise – 1782, 1876, 1917. Trois régimes, trois époques, trois styles, pour un même genre roi. T. B. THÉÂTRE DE LA VILLE MARDI 22 DÉCEMBRE 20 H 30 CAFÉ ZIMMERMANN SOPHIE KARTHÄUSER soprano THÉÂTRE DE LA VILLE SAMEDI 23 JANVIER 17 H QUATUOR TAKÁCS BEETHOVEN Quatuor en ré majeur, op. 18 n° 3 ; Quatuor en mi mineur, « Razoumovsky », op. 59 n° 2 ; Quatuor en mi bémol majeur, op. 127 Vingt-sept concerts donnés au long de vingtdeux années de fidélité, avec seulement quatre saisons d’absence depuis 1986, et aucune depuis 1995 ! Le principal quatuor à cordes hongrois en activité vient au Théâtre de la Ville comme à la maison, en famille. Et en famille on fête les anniversaires et on convoque les bons souvenirs : il y a tout juste dix ans, les Takács livraient l’intégrale des seize quatuors de Beethoven. C’est donc un condensé de la Bible des quatuors qu’ils nous livrent cette année : trois œuvres, chacune issue des trois grandes périodes, et suivant l’ordre chronologique. Un abrégé idéal pour (re)découvrir un des cycles les plus importants de l’histoire de la musique : le style hongrois que perpétuent les Takács promet déjà de grands moments dans ces chefsd’œuvre, et la seule perspective d’entendre l’excitation du concert enflammer le troisième mouvement du Douzième Quatuor est une raison suffisante pour ne pas manquer ce rendezvous. T. B. © Petr Skalka Autour de cinq instrumentistes à archet et d’un clavecin, le miracle Café Zimmermann va se produire à nouveau au Théâtre de la Ville. Référence au lieu éponyme de Leipzig où l’on jouait au XVIIIe siècle Bach et Telemann devant quelques privilégiés, cet ensemble baroque dont l’effectif peut grossir selon les besoins des programmes, incarne aujourd’hui la subtilité de pensée d’un moment exceptionnel dans l’histoire musicale. Pour cette septième invitation au Théâtre de la Ville, c’est la jeune cantatrice belge Sophie Karthäuser qui sera leur partenaire. Nouvelle star du chant mozartien, cette fort jolie personne est unanimement couverte d’éloges par la critique. « Lumière du timbre, pureté du legato, perfection du style » pour les uns, « merveille de grâce et de sensibilité » pour d’autres, « intensité déchirante dans la nuance piano, ligne de chant et legato qui sont Mozart même» pour d’autres encore. Sophie Karthäuser est pour la première fois accueillie au Théâtre de la Ville. Elle chantera des Cantates de mariage de Bach. De quoi nous faire rêver ! G. M. © Richard Houghton BACH Cantates de mariage : Weichet nur, betrübte Schatten, BWV 202 ; O holder Tag, erwünschte Zeit, BWV 210. Concerto pour clavecin en la majeur, BWV 1055 57 29/04/09 0:14 Page 58 Nathan Baude © Pascal Gérard Alissa Margulis © Pascal Gérard TDV_brochure_FLASH.qxd THÉÂTRE DE LA VILLE SAMEDI 30 JANVIER 15 H 3 concerts en 1 JULIEN LIBEER piano NATHAN BRAUDE alto ALISSA MARGULIS violon CHOPIN 24 Préludes pour piano, op 28 PENDERECKI Cadenza pour alto seul BRAHMS Sonate pour alto et piano, Julien Libeer © Pascal Gérard en mi bémol majeur, op 120 n° 2 SCHNITTKE À Paganini, pour violon seul (1981) CHAUSSON Poème pour violon et piano, op 25 PROKOFIEV Sonate n° 2 pour violon et piano, en ré majeur, op 94a DE FALLA / KREISLER Danse espagnole de La Vie brève Les trois protagonistes de ce concert au format exceptionnel ont été révélés au public français par le Festival Juventus de Cambrai. Nathan Braude Au-delà du pot-pourri de compositeurs et de genres, ces jeunes musiciens nous convient à un parcours de l’infinie diversité des caractères musicaux. Un catalogue de sentiments et de contradictions, dont les 24 Préludes de Chopin forment le résumé par excellence. À l’alto sont ici dévolus successivement les registres du monologue glaçant et de la plénitude chaleureuse. Le violon explore tour à tour la virtuosité comme exercice de style, la peinture contemplative, le dialogue aux sourires ambigus, et enfin la gaieté pure de la danse populaire. Un voyage affectif qui, s’il est mené à bien, prouvera que des interprètes doués peuvent rendre cohérent un programme qui, de prime abord, ressemble à une gageure. Alissa Margulis La violoniste allemande – d’origine russe – suit un parcours assez sagement discret, mais remarquablement complet et diversifié ; formée par les plus grands professeurs (Zakhar Bron, comme Vadim Repin, et Anna Chumachenko, comme Julia Fischer), elle a su à l’exemple de ces deniers ne pas se contenter du succès facile des grandes tournées concertantes, pour pratiquer au même niveau la musique de chambre et s’y constituer un répertoire original. Son premier enregistrement, consacré à Schnittke et Chostakovitch, avec Martha Argerich et ses amis, en témoigne, tout comme le programme ici proposé. 58 Il a été couronné en 2004 par le Concours Brahms comme l’un des altistes les plus prometteurs de sa génération. Mais ce soliste israëlobelge se présente surtout comme l’archétype du musicien complet, à un point extrêmement remarquable: l’orchestre (altiste solo de l’orchestre de Maastricht), le soliste de concert (il pratique toutes les grandes œuvres pour alto soliste, de Bach à Britten et de Mozart à Penderecki), et la musique de chambre, tant en soliste comme ici que comme quartettiste, au sein du Quatuor Korker. Julien Libeer Le benjamin (vingt-deux ans) de ce libre trio, le pianiste belge Julien Libeer, est un élève des grands pédagogues Daniel Blumenthal et Jean Fassina. Personnalité originale dans le monde fort stéréotypé du piano actuel, il se consacre très largement à la musique de chambre, qu’il pratique notamment avec le légendaire Quatuor Talich. Réfractaire à la course aux concours et à la virtuosité triviale, cet amoureux de Lipatti et Michelangeli fait partie de la rare catégorie des chercheurs du piano, soucieux de pénétrer les mystères de la technique transcendante à l’instrument, qui font la vocalité et le don de parole. T. B. TDV_brochure_FLASH.qxd 29/04/09 0:14 Page 59 THÉÂTRE DE LA VILLE DIMANCHE 14 MARS 17 H FABIO BIONDI violon et direction EUROPA GALANTE © Thierry Martinot TELEMANN « Burlesque de Quixotte » ; Ouverture à quatre en fa majeur VIVALDI Concerto pour violon et cordes, en mi majeur, « L’Amoroso », RV 271 GUIDO Primavera de l’opus 3 HAYDN Divertimento en ré majeur, H III/34 THÉÂTRE DE LA VILLE SAMEDI 6 FÉVRIER 17 H GRAF MOURJA violon EVGHENY BRAKHMAN piano BRAHMS Sonate n° 2 pour violon et piano, en la majeur, « Thun », op. 100 RAVEL Sonate pour violon et piano GERSHWIN/HEIFETZ 3 extraits de Porgy and Bess BARTÓK Sonate n° 2 pour violon et piano © Thierry Martinot De 1990 à 1997, Graf Mourja remporta chaque année au moins une récompense dans un concours international pour violon. Naître en Ukraine dans une famille tzigane hongroise doit vous transmettre certains gènes qui touchent à la prédestination ! Nul ne saurait donc s’étonner que Graf Mourja, qui s’est déjà produit sept fois en soliste ou en musique de chambre au Théâtre de la Ville, soit depuis le début des années 90, l’invité des chefs et des institutions les plus réputés. Son répertoire est vaste, avec une prédilection pour les compositeurs russes comme Schnittke, Tchaïkovsky ou Chostakovitch et des français comme Ravel ou même Poulenc, ce qui est plus rare. Jeu aussi puissant que sensible, rapport instinctif à l’instrument. Graf Mourja va trouver un partenaire à sa hauteur avec le pianiste russe Evgheny Brakhman, lui aussi lauréat multiple des grands concours et déjà signataire de deux disques chez EMI. Trois sonates de Brahms, Bartók, Ravel ainsi que des extraits de Porgy and Bess transcrits par Jasha Heifetz sont au programme du G. M. concert de ces deux surdoués. Tranquillement installé depuis ses débuts dans le gotha du baroque italien, et dans l’élite mondiale de la musique baroque tout court, Europa Galante fête sa vingtième saison en 2009-2010. Fabio Biondi, inoxydable chef, violoniste et âme fondatrice de l’ensemble, fidèle parmi les fidèles du Théâtre de la Ville, offre pour ce glorieux anniversaire le Vivaldi pétulant et charmeur dans lequel l’ensemble est presque sans rival. Mais en le fondant cette fois dans un programme allemand aux sourires plus méconnus, et donnant habilement à entendre la transition du dernier baroque au premier classicisme. Autant d’approches de l’éloquence, de l’humour et de la virtuosité par des musiciens qui incarnent un certain esprit de l’interprétation musicale à l’italienne, désinhibée, insolente et jouant du tutoiement des chefs-d’œuvre. T. B. LES ABBESSES SAMEDI 20 MARS 17 H BENJAMIN ALARD clavecin JOHANN SEBASTIAN BACH Prélude et Fugue en mi bémol majeur, BWV 876 (Deuxième livre du Clavier bien tempéré) ; Suite en ut mineur, BWV 997 (Lautenwerk) ; Invention XIV en si bémol majeur, BWV 785 ; Sinfonia XIV en si bémol majeur, BWV 800 ; Partita O Gott du frommer Gott en ut mineur, BWV 767 ; Ouverture dans le style français en si mineur, BWV 831 Si vous ne connaissez pas, ou mal, l’œuvre pour instruments solistes de Bach, violon et violoncelle mis à part, ce programme ambitieux est là pour pousser toutes les portes vous restant à ouvrir. Car en fait d’un récital de clavecin, c’est un aperçu de toutes les facettes instrumentales et stylistiques du Bach solitaire que propose le plus prometteur claveciniste français de sa génération. Le Bach dédié au clavecin certes, explorant le prélude et fugue, l’invention, la sinfonia, et le gigantesque monument d’éloquence, de virtuosité et de grand style qu’est l’Ouverture à la Française, ou la grande partita baroque par excellence. Mais aussi, en compléments plus inattendus, l’orgue, le choral-partita et le luth, domaine le plus mésestimé de la musique du Kantor. T. B. 59 TDV_brochure_FLASH.qxd 29/04/09 0:14 Page 60 THÉÂTRE DE LA VILLE SAMEDI 27 MARS 17 H JEAN-EFFLAM BAVOUZET piano LES ABBESSES SAMEDI 10 AVRIL 17 H FILOMENA MORETTI guitare D. SCARLATTI Sonate en la majeur, K 322 ; Sonate en mi majeur, K 380 ; Sonate en ut majeur (transcrite en ré majeur), K 159 (transcriptions d’Eliot Fisk) BACH Suite pour luth, en mi mineur, BWV 996 (transcription de Filomena Moretti) REGONDI Rêverie, nocturne pour guitare, op. 19 SOR Grand solo, op. 14 MERTZ Fantaisie hongroise BARRIOS Sueño en la floresta Cadeau d’anniversaire pour ses cinq ans, la guitare de Filomena Moretti eut l’effet d’un coup de foudre. Une passion qui se développa avec les années : « Petite fille, je la mettais sur moi. Elle était plus grande que moi, mais je vibrais avec elle. Une sensation inoubliable ». Un rapport inné, physique, que le travail tôt entrepris avec les maîtres et jamais interrompu – Filomena suit encore les conseils de Julian Bream – a mué en langage aussi naturel que les mots : « La guitare est ma parole, ma voix », dit encore cette artiste d’exception dont la personnalité discrète et attachante contraste avec un jeu d’un impact irrésistible. Chaleur du son, richesse et multiplicité des couleurs, talent de la transposition, Filomena Moretti nous a déjà deux fois montré au Théâtre des Abbesses comment elle nous arrachait à nous-mêmes, en une osmose unique entre interprète et public. Outre des transpositions de Scarlatti et de Bach, elle jouera cette fois des pages de l’Italien Regondi, de l’Autrichien Mertz, du Paraguayen Barrios et de l’Espagnol Fernando Sor. G. M. © Jay Blakesberg Nouveau venu dans la programmation musicale du Théâtre de la Ville, Jean-Efflam Bavouzet est un pianiste solidement ancré dans notre époque, qui assure avec éclat la difficile jonction entre tradition et modernité. Sur la base d’un parcours classique dans son déroulement, Conservatoire national supérieur de Paris et grands concours internationaux, il a bâti une carrière et un répertoire d’une magnifique diversité et d’une grande lucidité. Fidèle aux conseils de son maître Pierre Sancan – « C’est lui qui m’a donné les moyens techniques de me réaliser et m’a appris à m’écouter » – une exigence sans concession lui a permis de s’imposer aussi bien avec Haydn, Beethoven, Schumann et Liszt, qu’avec Ohana, Ravel, Bartók et Debussy, dont il a enregistré l’intégrale de l’œuvre pour piano, ou encore Boulez et Montovani. Passionné aussi de jazz, c’est un chambriste raffiné qui aimerait bien «ne pas mourir sans s’être essayé à la direction d’orchestre ». Beethoven, Ravel et Prokofiev, sont au programme de ce premier concert au Théâtre de la Ville. G. M. © Treccani BEETHOVEN Sonate n° 18, en mi bémol majeur, op. 31 n° 3 RAVEL « Gaspard de la nuit » PROKOFIEV Sonate n° 6, en la majeur, op. 82 THÉÂTRE DE LA VILLE DIMANCHE 9 MAI 20 H 30 KRONOS QUARTET I ENSEMBLE ALIM QASIMOV Alim Qasimov chant et daf Fargana Qasimova chant et daf, accompagnés de 3 musiciens SAID RUSTAMOV Getme, Getme (Don’t leave, don’t leave) JAHANGIR JAHANGIROV Köhlen Atim (My spirited horse) INCONNU Leyla SHAFIGA OKHUNDOVA Mehriban Olaq (Let’s be kind) INCONNU Peyman Ettik (I gave my word) INCONNU Qashlarin Kamandir (Your eyebrows are bow-like) « J’ai toujours voulu que le quatuor à cordes soit vital, énergétique, dérangeant et cool. Sublime ou réellement laid si nécessaire. Il doit exprimer la vie, raconter l’histoire avec grâce, humour et profondeur. Toute l’histoire si possible. » Le violoniste américain David Harrington y est toujours parvenu. Depuis la création de son quatuor en 1973, non seulement il raconte mais il crée l’histoire de la musique en train de se faire, celle de son temps et de tous les pays. Sans frontières, fécondant toutes les traditions, le Kronos Quartet devait fatalement rencontrer sur sa fascinante trajectoire les grands maîtres de musique du monde. C’est avec Alim Kasimov et son ensemble qu’il revient pour son 21e concert au Théâtre de la Ville que la voix – une des plus belles du monde – du génie d’Azerbaïdjan a envoûté 5 fois. « Être un musicien c’est avoir un feu qui brûle en soi », dit le virtuose azéri. Kronos possède aussi « ce feu spirituel ». Embrasement assuré. Anne-Marie Bigorne 60 29/04/09 0:15 Page 61 © iStock TDV_brochure_FLASH.qxd LES ABBESSES SAMEDI 15 MAI 17 H WERNER GÜRA ténor ANKE VONDUNG mezzo CHRISTOPH BERNER piano W. Güra et C. Berner © Monika Rittershaus Naître à Munich et étudier au Mozarteum de Salzburg est un réel avantage pour un chanteur que sa voix destine aux grands rôles de ténors mozartiens et rossiniens ainsi qu’au lied. Werner Güra eut aussi l’intelligence de travailler l’art théâtral avec le metteur en scène d’avant-garde Ruth Berghaus et le grand baryton-basse Theo Adam, illustre Wotan de Bayreuth. Depuis une dizaine d’années il s’est ainsi imposé sur les plus grandes scènes du monde (en Tamino, en Comte Almaviva) aussi bien que dans les grands oratorios de Bach, Schütz ou Haydn. La qualité du timbre, la finesse de la technique et la fidélité du rapport au texte en ont fait l’interprète rêvé de Schubert dont il donna la saison passée Winterreise au Théâtre des Abbesses. Avec le pianiste Christoph Berner, pour chanter cette fois l’Italienisches Liederbuch de Wolf, il aura pour complice la jeune mezzo allemande Anke Vondung, entendue au Châtelet dans Hansel et Gretel et à l’Opéra Bastille dans Boris Godounov, et désormais l’invitée des grandes maisons d’opéra de par le monde. G. M. © DR HUGO WOLF Italienisches Liederbuch THÉÂTRE DE LA VILLE SAMEDI 29 MAI 17 H FRANK-PETER ZIMMERMANN violon ENRICO PACE piano SCHUMANN Sonate n° 1 pour violon et piano, en la mineur, op. 105 ; Sonate n° 3 pour violon et piano, en la mineur, op. posth. ; Sonate n° 2 pour violon et piano, en ré mineur, op. 121 HINDEMITH Sonate pour violon et piano, en mi majeur ; Sonate pour violon et piano, en ut majeur Il reconnaît volontiers que le violon a toujours fait partie de sa vie. Chez lui, on faisait du quatuor à cordes tous les dimanches. À trois ans, le choix de Frank-Peter Zimmermann était fait: il serait violoniste. Sa mère est son premier professeur. D’autres maîtres prennent la relève, à Berlin, à Amsterdam, et phénomène presque unique à notre époque, sa carrière démarre avant qu’il ait vingt ans sans passer par les concours internationaux. Ce sont Lorin Maazel puis Daniel Barenboïm qui l’invitent et le révèlent au monde musical. S’il joue pratiquement tous les concertos du répertoire tant au disque qu’en concert, la musique de chambre lui tient aussi beaucoup à cœur. Il est venu au Théâtre de la Ville avec Mario Brunello, Enrico Pace, Christian Zacharias et pour cette cinquième invitation, il aura de nouveau le virtuose Italien Enrico Pace pour partenaire dans un programme de sonates de Schumann et de Hindemith, idée audacieuse mettant en miroir l’écriture et l’esthétique contrastées de deux grands compositeurs allemands. G. M. 61 TDV_brochure_FLASH.qxd 29/04/09 0:15 Page 62 musiques du monde chanson AU THÉÂTRE DE LA VILLE AUX ABBESSES TARAF DE BUCAREST ENSEMBLE VASILE NASTURICA Roumanie LA JEUNE GÉNÉRATION IRANIENNE Iran USTAD AMJAD ALI KHAN Inde PREM KUMAR MALLIK & FAMILY Inde JOACHIM KÜHN MICHAEL WOLLNY Allemagne JEAN GUIDONI France Berlin1989-2009 au Théâtre de la Ville 17 HIPPIES Allemagne Berlin1989-2009 au Théâtre de la Ville RENATA ROSA I KARIRI-XOCO Brésil JAYANTHI KUMARESH Inde EN CHORDAIS Grèce ALTAN Irlande MAURO GIOIA ANTONIO PASCALE Italie ALIREZA GHORBANI SOHRAB POURNAZERI Iran BUNUN I PIUMA Chine / Taiwan PANDIT JASRAJ Inde TAMBOURS SACRÉS DE L’INDE POÉSIE ET MUSIQUE TURQUE ENSEMBLE DE MUSIQUE CLASSIQUE TURQUE D’ISTANBUL ZÜLFÜ LIVANELI SOIRÉE NAZIM HIKMET poésie TARIF D PROGRAMMES SUSCEPTIBLES D’ÊTRE MODIFIÉS SIND ET BALOUTCHISTAN Pakistan SUR LA ROUTE DE GENGIS KHAN Mongolie MAJORSTUEN Norvège MARIA DE MEDEIROS Portugal SUBHRA GUHA Inde LE TOIT DU MONDE Badakhshan Tadjikistan / Afghanistan Chitral / Pakistan 29/04/09 0:15 Page 63 © Michel Chasat TDV_brochure_FLASH.qxd Frotter, pincer, souffler, frapper ou chanter, entraînent le spectateur en Inde, au Pakistan, en Iran ou en Turquie ou bien vers d’autres ailleurs encore … Des voyages au coeur de traditions musicales savantes et populaires, perpétuées par voie orale ou écrite. Nouvelles aventures sur les traces des peuples premiers du Brésil et de Taiwan, retrouvailles avec l’Europe : Celtes d’Irlande, artistes allemands (célébration du 20e anniversaire de la chute du mur), voix (elles enchantent le patrimoine littéraire européen), Tziganes de Bucarest (ils rappellent que l’Europe est riche de ses minorités), et violoneux de Norvège. LES ABBESSES LUNDI 28 SEPTEMBRE 20 H 30 THÉÂTRE DE LA VILLE VENDREDI 25 SEPTEMBRE 20 H 30 LE TARAF DE BUCAREST ENSEMBLE VASILE NASTURICA Roumanie Les faubourgs d’antan La musique des « lautari tsiganes » est née en ces faubourgs, situés à la lisière de la campagne et de la ville, de l’imagination fertile de marginaux. Originales, ses mélodies se nourrissent d’influences balkaniques et orientales. Aujourd’hui apanage des anciens, on dit cependant que Bucarest découvre à nouveau le charme de ce répertoire qui oscille entre douce mélancolie et allégresse profonde : chants dans le style « lautaresc », chansons de table et de mariage, airs de danse… Violoniste inspiré, Vasile Nasturica s’est entouré de trois musiciens émérites : ils apprivoisent un petit cymbalum aux sonorités inouïes, un accordéon et une contrebasse. Chanteur renommé à Bucarest, George Petrache anime la scène de sa vive présence et séduit de sa voix voilée et expressive un auditoire sous le charme. L’occasion de découvrir cette riche tradition musicale venue de l’autre Europe. Jacques Erwan LA JEUNE GÉNÉRATION IRANIENNE Iran Mohammad Motamedi chant Sinâ Jahânâbâdi kamantché Hamed Fakouri târ Ali Rahimi tombak Poursuivant son chemin à la rencontre de la nouvelle génération du chant persan, le Théâtre des Abbesses retrouvera l’intimité des traditionnels salons de musique pour accueillir le chanteur Mohammad Motamedi, entouré de Sinâ Jahânâbâdi à la vièle kamantché, Hamed Fakouri au luth târ et Ali Rahimi à la percussion tombak. Ces jeunes musiciens forment un véritable quatuor dont la complicité ne tient pas qu’à leur âge. Tous les quatre trentenaires, ils partagent la même passion pour le radif, ce répertoire musical persan millénaire ancré dès leur prime jeunesse au fond de leur mémoire. Mohammad Motamedi se souvient de son adolescence de mélomane lorsqu’il exerçait sa voix à l’écoute des grands classiques comme Tâje Esfahâni ou Ali Akbar Khân Shahnâzi dont il fut l’élève. Aujourd’hui, le maître peut être fier de son élève dont l’apparition en 2008 aux Abbesses fut très remarquée. Délicatement soutenue par ses accompagnateurs, sa voix nuancée a ému autant qu’elle a forcé l’admiration. Jacqueline Magnier 63 TDV_brochure_FLASH.qxd 29/04/09 0:15 Page 64 THÉÂTRE DE LA VILLE LUNDI 26 OCTOBRE 20 H 30 USTAD AMJAD ALI KHAN le maître du sarod Inde du Nord LES ABBESSES SAMEDI 3 OCTOBRE 17 H PREM KUMAR MALLIK & FAMILY chant Dhrupad, Khyal Inde du Nord Pour la première fois au Théâtre de la Ville Très connus en Inde, les chanteurs de la famille Mallik, dont Prem Kumar représente la huitième génération, appartiennent à l’étonnante tradition de la Gharana de Darbhanga, méconnue en Occident, et en bien des points située à l’opposé de celle des célèbres Dagars. Cette école stylistique très vivante, née au XVIIIe siècle à la cour de Darbhanga, près de la frontière népalaise, insiste, dans les compositions, sur la dynamique rythmique toujours pleine de verve, de surprise et de brio. Son trait particulier dans l’alap introductif, réside en la force de l’émission vocale et la variété expressive. Ce style plein de sève et de force convient parfaitement à l’extraordinaire voix de Prem Kumar Mallik, d’une grande souplesse dans tous les registres et dans la puissance instantanée. Entouré de ses fils et de sa fille, le chanteur interprète tous les genres classiques et semiclassiques comme le veut la tradition de Darbhanga. Christian Ledoux « Imaginez un virtuose du violon comme Itzhac Perlman qui serait aussi un descendant direct de Stradivarius» (The Inquirer). Point n’est besoin d’en dire plus pour se rendre à l’évidence : Ustad Amjad Ali Khan est l’un des plus grands maîtres indiens du sarod, ce luth à multiples cordes, ancêtre du rubab afghan. Le maestro a de qui tenir : sixième d’une lignée de musiciens, il fait son apprentissage avec son père, le légendaire Haafiz Ali Khan. À 6 ans, il donne son premier concert, à 13, il reçoit le titre d’« Ustad » (maître), et à 18 s’ouvre à lui une brillante carrière internationale loin d’être éteinte aujourd’hui. La fulgurance de la renommée n’a pourtant jamais été sa priorité car ce dieu du sarod a l’élégance et l’humilité des plus grands. Il aurait pu s’enorgueillir de cette alchimie toute personnelle qu’il insuffle dans la tradition pour lui donner vitalité féconde. Sans esbroufe, ses « doigts d’araignée » ne cessent de faire vibrer les cordes d’une incroyable énergie, merveille d’équilibre entre jeux rythmique et mélodique. J. M. © DR © DR accompagné au tabla et à la tanpura LES ABBESSES SAMEDI 7 ET DIMANCHE 8 NOVEMBRE 17 H JEAN GUIDONI chanson France Fabrice Ravel-Chapuis piano Julien Amedro violoncelle Emmanuel Feramus batterie Marc Delhaye banjo, guitare son Frédéric Pierre La voix du poète Jean Guidoni chante Prévert. Il élude les classiques telles Les Feuilles mortes et choisit un florilège de feuilles vivaces comme cette Chasse à l’enfant, d’une noirceur toute surréaliste ou bien ce poème, Étranges étrangers, qui s’accroche à un thème tristement d’actualité. Paroles hélas prémonitoires ! Le chanteur a par ailleurs la bonne idée de s’emparer de quelques poèmes jusqu’alors vierges de musiques et donc inouïs. Ainsi une musique de Juliette vivifie Dans ma rue, car la musique est « une violenteuse », disait Ferré. La poésie devient chanson et s’envole vers la conscience des hommes. Homme de scène, Guidoni joue de la progression dramatique pour construire un récital théâtral. Son talent, sa voix et sa passion irriguent la parole du poète et lui instillent une réelle jouvence. « Guidoni, a-t-on écrit, enchante Prévert ». Un Prévert d’aujourd’hui, bien vivant, notre contemporain. J. E. 64 TDV_brochure_FLASH.qxd 29/04/09 0:15 Page 65 Le Théâtre de la Ville en complicité avec ARTE vous propose une journée exceptionnelle autour du 20e anniversaire de la chute du Mur de Berlin. Lectures, rencontres, débats, projections de films et concerts. 17 Hippies © Andreas Riedel (programme complet disponible fin septembre) THÉÂTRE DE LA VILLE SAMEDI 14 NOVEMBRE 21 H Berlin est de nouveau Berlin, titrait à la une, le 9 novembre 1989, le Berliner Zeitung, et le sourire bleu du ciel saluait la chute du Mur. Bientôt l’Europe s’élargirait. Vingt ans déjà ! Deux concerts commémorent l’événement. THÉÂTRE DE LA VILLE SAMEDI 14 NOVEMBRE 16 H JOACHIM KÜHN MICHAEL WOLLNY jazz À âmes égales Allemands tous les deux. L’un citoyen, jadis, de cette Allemagne dite «démocratique» (qu’il quitta), l’autre résident de Berlin. Double symbole. Tous deux pianistes : Joachim Kühn, figure emblématique du jazz européen depuis quatre décennies, Michael Wollny, jeune prodige de la nouvelle génération. Une estime réciproque : Wollny s’émerveille du jeu de son aîné, Kühn qualifie son cadet de « musicien formidable ». Et, en septembre 2008, une rencontre musicale au festival de Schloss Elmau, concert d’anthologie qui réjouirait les anges, et dont un disque témoigne. Chacun son style, chacun son inspiration : dialogue complice et lumineux duo. Équilibre et légèreté, délicatesse et fluidité. Deux virtuoses en quête de perfection ; deux fortes personnalités qui subliment leur art. Une rencontre à âmes égales, sensible et inspirée, qui récuse toute rivalité. Un étonnant cœur à cœur. Du grand art ! J. E. 17 HIPPIES Berlin cosmopolite Créé en 1995 dans le bar de Kreuzberg, à Berlin, les 17 Hippies forment un groupe de treize musiciens et chanteurs poly-instrumentistes. Ils tissent une chronique de la vie musicale berlinoise depuis les années 80 jusqu’à aujourd’hui. Issus d’horizons musicaux divers, ils cultivent, outre l’influence des courants anglo-saxons des années 80, celle des traditions de l’Europe de l’Est, plus présentes depuis la chute du Mur. Le répertoire se compose de chansons interprétées en anglais, français et allemand ainsi que des pièces instrumentales – parfois puisées au cœur des traditions – aux accents balkaniques, nourries d’arrangements pop. Cet ensemble ouvert au monde est porteur d’un style original, ce Berlin Style, titre d’un album remarqué en France dès 1999. Sur scène, ces treize joyeux lurons balaient le cliché de la rigueur allemande et déploient une énergie et une allégresse communicatives. J. E. Une fête ! 65 TDV_brochure_FLASH.qxd 29/04/09 0:15 Page 66 THÉÂTRE DE LA VILLE MERCREDI 25 NOVEMBRE 20H30 AVEC LE SOUTIEN DE L’UNION EUROPÉENNE RENATA ROSA ET LES POLYPHONIES INDIENNES KARIRI-XOCO Brésil © Teentaal Maestros Un autre Brésil LES ABBESSES SAMEDI 21 NOVEMBRE 17 H JAYANTHI KUMARESH veena sarasvati Inde du Sud Satish Kumar, mridangam Giridhar Udupa, ghatam Pour la première fois au Théâtre de la Ville Maintenant dans la fleur de l’âge, Jayanthi Kumaresh est sans conteste la joueuse de veena la plus prisée de l’Inde. Petite-nièce du violoniste légendaire Lalgudi Jayaraman avec qui elle a joué en trio, elle étudie ce grand luth traditionnel dès l’âge de quatre ans auprès d’une grande interprète de l’instrument : Padmavathy Ananthagopalan, sa grand-tante. Elle compte aussi parmi les très rares disciples de S.Balachander, le génial rénovateur de la veena dite sarasvati , que les jeunes filles de bonne famille doivent savoir jouer avant de se marier. L’extrême variété du jeu de Jayanthi donne une vie intense à cet instrument intime trop souvent délaissé dans les festivals, le chant prenant la meilleure part. Par son intériorité, elle entrouvre les délices du rêve. Par sa maîtrise inouïe, elle porte au plus haut l’excitation du swing carnaCh. L. tique. 66 Dès l’adolescence, Renata Rosa s’est initiée aux traditions du lointain Nordeste : samba de coco, ciranda, toadas, cavalo marinho et autres forro… Elle se plonge ensuite dans l’apprentissage du rabeca, ce violon rural jusqu’alors apanage des hommes. Puis, chez les KaririXoco, sur la rive sud du fleuve São Francisco, elle apprend auprès du « pajé », le shamane et maître de chant, les structures musicales, les rythmes, les polyphonies de ce peuple premier. Ainsi découvre-t-elle ces trésors inouïs, issus de la nuit des temps, comme le toré, un entrelacs de voix, polyphonies du rituel religieux chantées avec un timbre fort aigu. Entourée de quatre musiciens (cordes, percussions, basse), d’un homme et de quatre femmes Kariri-Xoco, Renata Rosa offre un répertoire original. Riche de l’apport de ces diverses sources et des influences européennes, voire arabo-andalouses, et africaines propres à ce pays, il révèle un autre Brésil. J. E. LES ABBESSES MERCREDI 2 DÉCEMBRE 20 H 30 PRIX FRANCE MUSIQUE 2008 AVEC LE CONCOURS DE FRANCE MUSIQUE EN CHORDAIS Grèce Kyriakos Kalaitzides oud Kyriakos Petras violon Alkis Zopoglou qanoun Vassilis Tzortzinis contrebasse Petros Papageorgiou percussion Drossos Koutsokostas voix Célébrations méditerranéennes Originaire de Salonique (l’ancienne Thessalonique), ville grecque située dans la région de Macédoine, l’ensemble En Chordais exalte la famille musicale méditerranéenne. Il cultive les rapports qui lient le patrimoine musical grec aux autres traditions du bassin méditerranéen et se nourrit des apports mutuels qui les ont enrichis. Ainsi révèle-t-il les connivences et les affinités qui unissent les diverses branches de cette parentèle. La formation (oud, qanoun, violon, contrebasse, percussions et voix) déroule un riche répertoire de mélodies de Smyrne et d’Asie Mineure, de chansons urbaines, voire de ces chants qui allient la création traditionnelle et les débuts du rébétiko. Chaque concert est l’occasion d’apprécier les traditions locales et l’héritage commun des pays méditerranéens. Une alléchante perspective. J. E. TDV_brochure_FLASH.qxd 29/04/09 0:15 Page 67 THÉÂTRE DE LA VILLE LES ABBESSES VENDREDI 8 JANVIER 20 H 30 SAMEDI 9 JANVIER 20 H 30 SAMEDI 9 JANVIER 17 H LUNDI 11 JANVIER 20 H 30 ALTAN MAURO GIOIA ANTONIO PASCALE 4 musiciens et une chanteuse Irlande Italie Una bella giornata napoletana Mairéad Ni Mhaonaigh fiddle, chant Dermot Byrne accordéon Ciaran Tourish fiddle, whistle Ciaran Curran bouzouki, mandoline Mark Kelly guitare, bouzouki, chant Un vent impétueux « Altan demeure aujourd’hui l’étalon or de la musique traditionnelle irlandaise », écrivait, en 2005, l’Irish Echo. Fondé à la fin des années 80 dans le sillage des Clancy Brothers, Chieftains et autres Dubliners, ce groupe phare a publié une dizaine d’albums et visité nombre de pays du monde. Il réunit quatre musiciens accomplis (fiddle, accordéon, tin-whistle, bouzouki, mandoline, guitare) autour de la belle voix de Mairéad Ni Mhaonaigh. Celle-ci s’exprime en anglais et en gaélique, langue qui conserve nombre de trésors du patrimoine traditionnel chanté. Altan vivifie une musique traditionnelle authentique. Il tisse un répertoire de ballades, de jigs et de reels animés, hérité du Donegal, comté encore sauvage, situé au nord-ouest de l’Irlande, ainsi que du nord du pays, régions dont la plupart des membres du groupe sont originaires. La justesse et la finesse des arrangements contribuent au plaisir de l’écoute de cette musique tantôt mélancolique tantôt allègre, voire vive comme ce vent impétueux J. E. qui balaie les landes celtiques. texte Antonio Pascale arrangements Tonino Esposito visuel Mariangela Levita lumières Mario Amura avec Mauro Gioia et Antonio Pascale voix récitante Giovanni Minale clarinette et saxophones Sergio Fusaro contrebasse Salvatore Minale percussions Créée à Rome au cours de l’été 2008, Une belle journée napolitaine est un portrait original de Naples dressé par un chanteur et un romancier, auteur de La Ville distraite (Seuil), tous deux Napolitains. Un portrait tantôt féroce, tantôt tendre et drolatique de la ville. Mauro Gioia chante dans le parler de Naples, escorté de quatre musiciens. Il évoque sa criminalité (Carcere a legge), ses amours (malafemmena), ses nuits (mmiezo’’o grano) car quand la nuit tombe Naples s’éveille… Antonio Pascale, auteur des textes originaux, joue, dans la même langue (une traduction sera disponible), le rôle du « conteur d’histoires ». Il livre avec verve une chronique singulière de sa ville. Chanteur et auteur, musique et récit, deux voix, deux expressions pour révéler Naples, ses heurs et malheurs, un monde complexe baigné par cette « merveilleuse lumière marine et cette ombre inquiétante », celle qui assaille le proJ. E. meneur par inadvertance. LES ABBESSES SAMEDI 23 JANVIER 17 H BUNUN 16 hommes PIUMA 2 hommes et 1 femme Chine / Taiwan © Jacques Erwan La fierté des tribus Peuples premiers de Taiwan, treize tribus aborigènes sont reconnues par les autorités de l’île. Parmi celles-ci, les Piuma résident au sud et les Bunun, au centre. Autrefois peuples guerriers des montagnes, ces deux ethnies vivaient de la chasse et de l’agriculture. Elles vouaient à leurs ancêtres un culte et les shamanes apaisaient les tourments de l’âme, soignaient les maux du corps et conversaient avec les dieux. Aujourd’hui, certains cultivent encore la terre mais nombre de jeunes préfèrent les lumières de la ville. Le ciel est accommodant et les dieux ne sont pas jaloux : le shamane partage ses pouvoirs avec le pasteur ou le prêtre et le culte des ancêtres se perpétue. Chez les Piuma, chants d’amour et de mariage constituent un pan du répertoire traditionnel. A cappella, une femme et deux hommes de la tribu en offrent un florilège. Les hommes jouent également du biti, une double flûte nasale en bambou. Ses sonorités expriment la joie à l’occasion des demandes en mariage ou bien, au contraire, la tristesse lors des funérailles. Les Bunun ne connaissent ni chants de mariage ni chants funèbres. Leur art vocal est polyphonique. De leurs voix puissantes, seize hommes perpétuent la tradition de ces chants rituels de chasse et de guerre ou bien liés à la terre tel cet impressionnant Passi but but, chant pour la récolte du millet. Sans doute le plus beau. J. E. 67 29/04/09 0:15 Page 68 Akbar Khamisu Khan © Kamrouz TDV_brochure_FLASH.qxd LES ABBESSES SAMEDI 6 FÉVRIER 17 H DIMANCHE 7 FÉVRIER 17 H LES ABBESSES SAMEDI 30 JANVIER 17 H CHANTS ET MUSIQUES DU SIND ET DU BALOUTCHISTAN Pakistan Sind Akbar Khamisu Khan alghoza (double flûte) Mohamad Khan dholak (percussion) Baloutchistan Sachoo Khan sorud (vièle) Mohamad Khan chant et un autre musicien au sorud et dambura Sind et Baloutchistan! Avec une belle constance pionnière, le Théâtre de la Ville nous propose cette année un nouveau programme musical touchant l’âme des deux provinces méridionales d’un Pakistan trop méconnu au réel. Au creuset de mille et une empreintes, indiennes et iraniennes d’abord mais aussi arabes, africaines et issues d’Asie centrale, ces deux immensités désertiques savent en effet être des plus fertiles, ayant développé des identités singulièrement fortes qu’elles vivifient constamment. La diversité musicale des deux contrées y est ainsi stupéfiante, des chants soufis du Sind mettant en émoi les âmes les plus endurcies, aux poésies épiques des bardes baloutches appuyées de la vièle mythique sorud, via les complaintes amoureuses des poèmes sindhis égrenés à la double flûte alghoza et les chroniques de ménestrels contées avec le luth tanburag baloutche. Ce concert, alliant deux traditions voisines aux multiples saveurs, sera une magnifique opportunité de rencontre musicale entre des univers fastes… qui n’ont pas fini de charmer nos sens. Pierre-Alain Baud 68 SUR LA ROUTE DE GENGIS KHAN Mongolie 5 musiciens, chant long et chant diphonique Le Théâtre de la Ville poursuit son chemin de la Mongolie à la Chine, sur les routes mongoles des grands Khan, entre désert de Gobi au sud et montagnes de l’Altaï à l’ouest. Dans ce pays trois fois plus grand que la France, la transmission orale des traditions reste forte et les interprètes nombreux. La voix occupe une place centrale, tant par la multitude des techniques que par la richesse et la variété des répertoires. Selon les ethnies, les spécialités diffèrent et si l’on attribue volontiers la pratique des chants diphoniques xöömij à la région de l’Altaï, les chants longs, urtiin duu, viendraient du désert de Gobi. Entre vallées, massifs, rivières et lacs, s’étendent les steppes dans lesquelles les nomades se déplacent depuis toujours au rythme des troupeaux et des saisons. Ces paysages et ce mode de vie, au plus proche de la nature, ont influencé la création d’une musique qui témoigne de l’histoire de tout un peuple autrefois unifié sous le plus grand empire que le monde ait jamais connu. Johanni Curtet 29/04/09 0:15 Page 69 © DR © Gulcin Mutlu TDV_brochure_FLASH.qxd THÉÂTRE DE LA VILLE THÉÂTRE DE LA VILLE SAMEDI 13 FÉVRIER 17 H SAMEDI 20 FÉVRIER 17 H ENSEMBLE DE MUSIQUE CLASSIQUE TURQUE D’ISTANBUL 16 musiciens ZÜLFÜ LIVANELI Turquie Un chantre de la liberté Un charme envoûtant Subtile, riche et raffinée, la musique classique turque est une musique modale. Elle est née au Xe siècle et s’est transmise oralement jusqu’au XIXe. Il est rare de l’entendre en France. Créé en 1987, cet Ensemble réunit pour la circonstance seize de ses musiciens. Pour la plupart, les instrumentistes (qanoun, kamantché, oud, tanbur, ney, percussions, violon et violoncelle) sont des solistes de renom. Les paroles des poèmes sont chantées par quatre voix de femmes et quatre voix d’hommes. L’Ensemble maîtrise un vaste répertoire que les sultans mélomanes ont enrichi de leurs contributions : compositions classiques antérieures au XVIIIe siècle, voire formes en voie d’extinction, et œuvres plus récentes. Il excelle dans l’interprétation des pièces instrumentales. La maturité des artistes de cette formation et sa cohésion confèrent à cette musique une beauté et un charme envoûtants. J. E. avec 6 musiciens Turquie On s’en souvient encore! En 1984, Zülfü Livaneli partagea la scène du Théâtre de la Ville avec sa consœur grecque Maria Farandouri : une série de concerts « historique ». Emprisonné aux heures sombres puis exilé, il fut ensuite parlementaire. Aujourd’hui, compositeur fécond et reconnu, il est une personnalité éminente de la musique (ses chansons courent sur toutes les lèvres), des lettres (un roman, Délivrance, Gallimard) et du combat politique. « Ambassadeur de bonne volonté » de l’UNESCO, il collabore aussi au journal Vatan. Zülfü Livaneli, entouré de ses six musiciens, offre un récital consacré à la parole des poètes: celle de Nazim Hikmet, bien sûr, que ses musiques ont portée et celle de quelques autres comme Paul Eluard. Sur les ailes de l’une de ses compositions, J’écris ton nom liberté, entre autres, est atteint le cœur de ses compatriotes. Poésie et chanson se jouent des frontières et voyagent sans drapeau. J. E. LES ABBESSES LUNDI 1ER FÉVRIER 20 H30 POÉSIE NAZIM HIKMET I GENCO ERKAL Poèmes de Nazim Hikmet dits par Genco Erkal en français et en turc Je suis dans la clarté qui s’avance Mes mains sont toutes pleines de désirs Le monde est beau. (Extraits de poèmes écrits en prison.) Nazim Hikmet, l’une des plus importantes figures et poète de la littérature turque du XXe siècle, a été condamné et emprisonné en Turquie pour marxisme. Ayant toujours combattu pour la justice, la liberté et un monde meilleur, il a passé 17 années en prison. Déchu de la nationalité turque, il finit sa vie en exil comme citoyen polonais. Ce militant de paix est l’auteur d’une œuvre très importante où se distinguent des poèmes, théâtres, récits et romans. Genco Erkal, comédien renommé, a créé en 1969, après avoir travaillé dans divers compagnies, le théâtre de Dostlar dont il est toujours le directeur artistique. Il a reçu maintes fois le prix du « Meilleur Acteur de l’Année », du « Meilleur Directeur » et deux fois celui du « Meilleur Acteur du Cinéma ». Au Théâtre de la Ville, Genco Erkal proposera une lecture des poèmes de Nazim Hikmet, tirée d’un spectacle créé il y a quinze ans en Turquie et repris dans le monde entier. 69 TDV_brochure_FLASH.qxd 29/04/09 0:15 Page 70 LES ABBESSES © Odlleiv Apneseth LUNDI 12 AVRIL 20 H 30 MARIA DE MEDEIROS Péninsules et continents LES ABBESSES SAMEDI 27 MARS 17 H MAJORSTUEN Norvège Des violons fringants Maria de Medeiros chant Pascal Salmon piano Bruno Rousselet contrebasse Edmundo Carneiro percussions Un voyage intercontinental Un nouveau spectacle musical, un nouvel album, dont Maria de Medeiros offrira la primeur au Théâtre des Abbesses ! L’occasion d’un voyage musical aux multiples escales croisées, ballades latines entre continents américain et africain, péninsules ibérique et italique. Ainsi, le poème d’un troubadour médiéval de langue valencienne répond à une complainte angolaise en kimbundo, qui trouve un écho dans une ballade du compositeur portugais José Afonso, qui lui-même paraît dialoguer directement avec le poète chilien Victor Jara. On visite les classiques de l’Italien Nino Rota écrits pour des films hollywoodiens et des chefs-d’œuvre du cinéma universel. Des chansons de résistance croisent des fados africains et du rock brésilien ou espagnol, avec des compositions de Lenine et « El último de la fila ». Au-delà de la musique, les langues elles-mêmes créent une trame mélodique : espagnol, portugais, italien, catalan, anglais… Langues des péninsules et des continents. Des messages, des murmures, des cris, des soupirs, des rires forment un tissu de sentiments en voyage intercontinental. © Pedro Ferreira Venus du nord de l’Europe, trois filles et deux garçons dans le vent : une compagnie de jeunes violonistes norvégiens qui fête ses dix ans d’existence. De la vitalité de leur jeunesse, ils nourrissent une musique traditionnelle apprise d’oreille auprès des maîtres des diverses régions où chacun d’entre eux naquit. Plus tard, ils s’initieront à la musique académique. Plus tard seulement. Virtuoses, ils perpétuent la tradition ; inventifs, ils l’enrichissent de leurs créations. Ainsi vit-elle. Majorstuen tisse un répertoire équilibré : airs anciens chargés de mélancolie, danses populaires vigoureuses, et compositions originales et dynamiques. Charme, humour et énergie. Une musique à écouter et… à voir ! Présence scénique avérée. Les musiques du nord restent à découvrir. Pour le plaisir d’arpenter de nouveaux territoires riches de promesses. L’exotisme est aussi à portée d’Europe. J. E. Portugal 70 TDV_brochure_FLASH.qxd 29/04/09 0:15 Page 71 THÉÂTRE DE LA VILLE SAMEDI 8 MAI 17 H ALIREZA GHORBANI chant SOHRAB POURNAZERI kamantché Iran © DR et 3 musiciens aux târ, percussions, kamantché LES ABBESSES SAMEDI 24 AVRIL 20 H 30 SUBHRA GUHA Inde du Nord chant - thumri accompagnée au tabla et à l’harmonium Entre théâtre et danse, au cours des trois semaines consacrées à l’Inde au Théâtre des Abbesses, un concert unique révélera en France l’une des plus belles voix de la jeune génération, Subhra Guha. Un concert phare qui mettra en lumière la voix d’un des meilleurs interprètes de la nouvelle génération du chant persan, Alireza Ghorbani, accompagné par l’une des figures montantes de la vièle kamantché, le jeune kurde Sohrab Pournazeri. Initié très tôt aux incantations du Coran au sein d’une famille religieuse, puis formé au târ et setâr au conservatoire de Téhéran, Alireza Ghorbani peut aujourd’hui, sans prétention, rêver de succéder à son modèle, Mohammad Reza Shadjarian. Il en partage toutes les qualités vocales : une technique sans faille dans le répertoire classique et ses subtils ornements comme les tahrir, ces éclatants « coups de glotte » ; une déferlante d’émotion vive qui touche au mysticisme dans ses arcanes universels. Son album Calligraphies vocales, paru chez Accords Croisés, avec Dariush Tala’i au târ et setâr et Djamchid Chemirani au zarb, témoigne de la confiance que lui réservent ces maîtres incontestés de la tradition persane. Le gage d’un voyage au sommet de la poésie musicale ! J. M. Issue de la gharana d’Agra, l’une des plus prestigieuses formations musicales classiques du nord de l’Inde, Subhra Guha a ce pouvoir magique d’allier charme et technique irréprochable. Fait unique pour une femme, elle est la seule de sa gharana dont la voix a été comparée à celle de son légendaire fondateur, Ustad Faiyaz Khan, sacré « Soleil de la musique ». Elle est aussi la seule femme à avoir atteint la stature de guru à la Sangeet Research Academy de Calcutta. Si ses concerts la mènent aujourd’hui de l’Inde vers l’Europe et les ÉtatsUnis, elle considère comme un agréable devoir de transmettre à son tour, à la nouvelle génération, le savoir qu’elle a reçu de ses maîtres. Dans un romantique et dévotionnel récital de thumri, la finesse de son style n’aura d’égale que l’excellence de sa technique. J. M. L’INDE AUX ABBESSES DANSE, MARIONNETTES DU KERALA ET MUSIQUE © Soroush Mahmoudi • du 19 avril au 15 mai (VOIR PAGES 30, 48-49) 71 29/04/09 0:15 Page 72 © Senseworld Music Door Moham ad Keshmi © Kamrouz TDV_brochure_FLASH.qxd LES ABBESSES SAMEDI 29 ET DIMANCHE 30 MAI 17 H THÉÂTRE DE LA VILLE SAMEDI 22 MAI 17 H PANDIT JASRAJ & ENSEMBLE chant Khyal Inde du Nord Pour la deuxième fois au Théâtre de la Ville Depuis la fin de carrière des plus grandes voix hindoustani (Gangubai Hangal, Kishori Amonkar, Bhimsen Joshi), seul Pandit Jasraj, si jeune de corps et d’esprit pour son âge, continue de se produire, attirant des foules venant participer à une véritable communion qui les conduit à une forme d’extase. Jasraj magnétise. Non par sa voix profonde et chaude ou son charisme ou sa technique hors pair, mais par ce qu’il est intrinsèquement et humblement : un yogi qui intercède par sa ferveur inébranlable entre l’homme et Dieu, un passeur qui nous livre la clé pour nous élever dans un monde d’une spiritualité lumineuse. Il appartient à la quatrième génération de chanteurs issus de la Gharana de Mewati, située près de Jodhpur au Rajasthan. Il étudie le chant comme le tabla auprès de son père Pandit Maniram et suit l’enseignement de son illustre frère aîné feu Mahamahopadhyaya, Pandit Maniram qui lui ouvre la voie de la bhakti, culte de l’adoration. Ch. L. 72 MUSIQUES DU TOIT DU MONDE BADAKHSHAN DU TADJIKISTAN ET D’AFGHANISTAN Tadjikistan Aqnazar Alovatov chant Afghanistan Door Mohammad keshmi ghijhak (vièle) et 2 autres musiciens CHITRAL DU PAKISTAN 3 musiciens La Baraka, cette force spirituelle qui se dégage des prières chantées, ou maddoh du Badakhshan tadjik, va de nouveau envahir la place du Châtelet. Cette fois-ci, elle sera accompagnée, pour la première fois dans l'histoire du Pakistan, par des musiciens de la province du Chitral. Dans cette région située à plus de 4000 m d’altitude, inaccessible pendant une grande partie de l’année, les Chitrali ont su perpétuer une longue tradition de musique dévotionnelle. À cette occasion, les répertoires musicaux tadjiks et afghans du Badakhshan vont réemprunter l’ancienne route de la soie suspendue entre les sommets du Pamir et les cols acérés de l’Hindu Kush. Le célèbre chanteur tadjik Aqnazar Alovatov et le virtuose joueur de ghijhak afghan Door Mohammad Keshmi ouvriront la voie au setar du Chitral, vigoureusement supporté par la cordée pamiri composée des luths rubâb et tanbur, ainsi que les rythmes ponctués du daf et du zirbaghali. Une rencontre inédite à ne pas manquer. Jérôme Louis 29/04/09 0:15 Page 73 © Samir Sarkar-Teentaal Maestros TDV_brochure_FLASH.qxd THÉÂTRE DE LA VILLE SAMEDI 12 JUIN 17 H TAMBOURS SACRÉS DE L’INDE Subhankar Banerjee tabla, dholak Satish Kumar Patri mridangam Gopal Barman shreekhol Suresh Vaidyanathan gatham Rakesh Chaurasia flûte bansuri © Michel Chassat Quatre percussionnistes et un flûtiste, tous solistes renommés en Inde, réunis pour un dialogue musical tonique et vivifiant, guidés par la fureur de jouer ensemble ! Une première en Europe ! Au tabla et au dholak, on se souvient de Subhankar Banerjee et de ses apparitions fort remarquées au Théâtre de la Ville aux côtés de Shiv Kumar Sharma et Hariprasad Chaurasia. À la flûte, la dextérité de Rakesh Chaurasia, neveu du maître dont il porte le nom, en fait l’un de ses meilleurs disciples. Célèbre pour ses « cascades rythmiques » au mridangam, Satish Kumar Patri s’est forgé un style personnel novateur qui lui permet de voguer sans encombre du classique au jazz. Parmi toutes les percussions dont il est l’adepte, Suresh Vaidyanathan, lui, a choisi le gatham, simple pot d’argile transformé sous ses doigts en une explosion de rythmes. Enfin, initié très tôt par son père au shreekhol, Gopal Barman a su donner à cet instrument ses lettres de noblesse en l’introduisant dans le répertoire classique. Du grand art ! J. M. 73 TDV_brochure_FLASH.qxd 29/04/09 0:15 Page 74 Théâtre, danse musique : les partenaires 2009-2010 ANGELIN PRELJOCAJ UN FUNAMBULE Coproduction Festival Montpellier Danse 2009 – Théâtre de la Ville, Paris. Le Ballet Preljocaj, CCN, est subventionné par le ministère de la Culture et de la Communication – DRAC PACA, la région ProvenceAlpes-Côte-d’Azur, le département des Bouches-du-Rhône, la communauté du Pays d’Aix et la ville d’Aix-en-Provence. Il bénéficie du soutien du Groupe Partouche - Casino municipal d’Aix-Thermal, de Groupama Alpes-Méditerrannée pour le développement de ses projets, et de CULTURESFRANCE-ministère des Affaires étrangères pour certaines de ses tournées à l’étranger. L’OPÉRA DE QUAT’SOUS BERTOLT BRECHT I ROBERT WILSON Production Berliner Ensemble. Coréalisation Théâtre de la Ville, Paris – Festival d’Automne à Paris. Avec le soutien de la Fondation Pierre Bergé – Yves Saint Laurent. Performance Rights and © Suhrkamp Verlag, Frankfurt/Main. Avec l’autorisation amicale de Barbara Brecht-Schall. Musical performance rights Kurt Weill Foundation for Music, Inc., New York. L’EUROPÉENNE DAVID LESCOT Production Théâtre de la Ville, Paris – Napoli Teatro Festival Italia. Coproduction La Comédie de Reims, CDN – Théâtre de l’Union, CDN du Limousin – TnBA, Théâtre national de Bordeaux en Aquitaine – La Compagnie du Kaïros. Avec le soutien du Fonds d’Insertion pour Jeunes Artistes Dramatiques/DRAC et région Provence-Alpes-Côte d’Azur et du Théâtre des Amandiers-Nanterre. Une première version de ce texte a été écrite dans le cadre d’une commande passée par le Théâtre du Peuple de Bussang, CDN Thionville-Lorraine et le Théâtre de la Place – Centre européen de création théâtrale et chorégraphique, pour Luxembourg et Grande Région Capitale européenne de la Culture 2007. I WENT TO THE HOUSE BUT DID NOT ENTER HEINER GOEBBELS Production Théâtre Vidy-Lausanne. Coproduction Edinburgh International Festival 2008 – Schauspielfrankfurt (Allemagne) – Teatro Comunale di Bolzano (Italie) – Grand Théâtre de Luxembourg – Musica, festival international des musiques d’aujourd’hui de Strasbourg. Coréalisation Carolina Performing Arts at The University of North Carolina at Chapel Hill (USA) – Hopkins Center, Dartmouth College, Hanover (USA). Avec le soutien de Pro Helvetia - Fondation suisse pour la culture - pour la tournée. Coréalisation Théâtre de la Ville, Paris – Festival d’Automne à Paris. Musique Heiner Goebbels © Musikverlag G. Ricordi & Co (Munich). SOUS LE VOLCAN MALCOM LOWRY I GUY CASSIERS Production Toneelhuis. Coproduction Théâtre de la Ville, Paris – Festival d’Automne à Paris – MC2 Grenoble – Maison de la Culture d’Amiens – Théâtre du Nord, Lille – Le Volcan, scène nationale du Havre – La Comédie de Reims, CDN. La compagnie remercie l’Universitaire Associatie Brussel, l’Universidad Nacional Autonomica de Mexico et le Centro Cultural Universitario/Tlatelololco. FRANÇOIS VERRET DO YOU REMEMBER, NO I DON’T Coproduction Théâtre national de Bretagne – Montpellier Danse – Théâtre de la Ville, Paris – La compagnie FV. La compagnie FV est subventionnée par la DRAC Ile-de-France et la Région Ile-de-France. François Verret est artiste associé au Théâtre national de Bretagne. WANTED PETULA FABRICE MELQUIOT I EMMANUEL DEMARCY-MOTA Production 2009-2010 Théâtre de la Ville, Paris. Coproduction Comédie de Reims, CDN ANNE TERESA DE KEERSMAEKER ZEITUNG Production Rosas. Coproduction De Munt / La Monnaie – Théâtre de la Ville, Paris – MC2 Grenoble. ROSAS DANST ROSAS Production Rosas, Kaaitheater, Klapstuk (création 1983) – Rosas (reprise 2009). Rosas reçoit le soutien des autorités flamandes. PHILOCTÈTE HEINER MÜLLER I JEAN JOURDHEUIL Production Théâtre Vidy-Lausanne. Coproduction Théâtre national de Strasbourg – Théâtre de la Ville, Paris. JEAN GUIDONI Avec l’aimable autorisation des Éditions FATRAS et de Mme Eugénie Prévert-Bachelot. Production EDITO MUSIQUES. PINA BAUSCH MASURCA FOGO Créé en coopération avec l´EXPO 98 Lisbonne et l´Institut Goethe Lisbonne. RENATA ROSA I KARIRI-XOCO Avec le soutien de l’Union Européenne. LIA RODRIGUES CRÉATION 2009 Création qui s’inscrit dans le cadre d’un compagnonnage avec le Théâtre Jean-Vilar, soutenu par le conseil régional d’Ile-de-France au titre de la permanence artistique et labellisé “França.Br 2009” l’Année de la France au Brésil. Coproduction Théâtre Jean Vilar, Vitry-sur-Seine – Théâtre de la Ville, Paris – Festival d’Automne à Paris – Centre national de danse contemporaine d’Angers – Kunstenfestivaldesarts, Bruxelles. Avec le partenariat de REDES de Desenvolvimento da Maré et le soutien de Espaço SESC – Rio de Janeiro-Brésil ainsi que la Fondation Prince Claus pour la Culture et le Développement. La Lia Rodrigues Companhia de Danças est soutenue par Petrobrás, dans le cadre du programme Petrobrás Cultural, aide au projet de fonctionnement du ministère de la Culture du Brésil. GILLES JOBIN BLACK SWAN Production Cie Gilles Jobin - Genève. Coproduction Bonlieu scène nationale, Annecy – Théâtre de la Ville, Paris – Dampfzentrale, Berne – Theater Chur. Avec le soutien de La Loterie romande. Donation Zuger Kulturstiftung Landis & Gyr. Avec la collaboration de Beirut International Platform of Dance (Beyrouth), des Rencontres chorégraphiques de Carthage (Tunis), des Latitudes Contemporaines (Lille). Gilles Jobin bénéficie d’une convention de soutien conjoint pour la période 2007-2009 de la ville de Genève, de la république et canton de Genève, et de Pro Helvetia. Gilles Jobin est artiste associé à Bonlieu scène nationale, Annecy. MERCE CUNNINGHAM NEARLY NINETY Coproduction Brooklyn Academy of Music – barbicanbite10, Londres – Comunidad de Madrid-Teatros Canal – Festival Internacional Madrid en Danza – Théâtre de la Ville, Paris – Festival d’Automne à Paris. JÉRÔME BEL CÉDRIC ANDRIEUX Coproduction Théâtre de la Ville, Paris – Festival d'Automne à Paris – R.B. Jérôme Bel, Paris. SIN SANGRE COMPAGNIE TEATRECINEMA Production générale Compañía Teatrocinema. POSTPRODUCCIÓN DIGITAL: Cubo Negro y Tres Dedos. RAOUL JAMES THIERRÉE Production La Compagnie du Hanneton/Junebug. Coproduction Théâtre de la Ville, Paris – Napoli Teatro Festival Italia – La Coursive, scène nationale de La Rochelle – Théâtre royal de Namur – La Comédie de Clermont-Ferrand – barbicanbite 09 ( Barbican Theatre Londres) et Crying out Loud – Maison de la Danse, Lyon – Théâtre national de Toulouse. 74 au 25 avril LA FABBRICA ASCANIO CELESTINI I CHARLES TORDJMAN Production déléguée Théâtre Vidy-Lausanne. Production Théâtre de la Manufacture CDN Nancy-Lorraine – Théâtre Vidy-Lausanne – Compagnie Charles Tordjman. CASIMIR ET CAROLINE ÖDÖN VON HORVÁTH I E. DEMARCY-MOTA Production Théâtre de la Ville, Paris. Coproduction La Comédie de Reims, CDN – le Grand T, scène conventionnée de Loire-Atlantique. ROBYN ORLIN HIBRAH Coproduction Théâtre de la Ville, Paris – Espace Michel-Simon, Noisyle-Grand – Centre de Danse du Galion, Aulnay-sous-Bois. BUNUN I PIUMA Avec la collaboration et le soutien du Bureau de représentation de Taipei en France. LEMI PONIFASIO TEMPEST : WITHOUT A BODY Production MAU (Auckland). Tournée avec l'aide de Creative New Zealand. AMPHITRYON MOLIÈRE I BÉRANGÈRE JANELLE Production déléguée La Ricotta – Cie de Bérangère Jannelle – TnBA, Théâtre national de Bordeaux en Aquitaine. Coproduction Espace Malraux, scène nationale de Chambéry et de la Savoie – La Comédie de Reims, CDN – Théâtre de la Ville, Paris – L’Arc, scène nationale du Creusot – Équinoxe, scène nationale de Châteauroux – Centre dramatique régional de Haute-Normandie, Théâtre des deux rives – Théâtre Brétigny, scène conventionnée du Val-d’Orge. ENS. DE MUSIQUE TURQUE I Z. LIVANELLI I N. HIKMET Avec le soutien de l’IKSV et de Culturesfrance dans le cadre de la saison de la Turquie en France. MATHILDE MONNIER CRÉATION 2010 Coproduction Théâtre de la Ville, Paris – arts 276 / festival Automne en Normandie – Saison Montpellier Danse 2009 – la bâtie-festival de Genève – CCN de Montpellier Languedoc-Roussillon… (en cours) ARRÊTEZ LE MONDE, JE VOUDRAIS DESCENDRE I THÉÂTRE DROMESKO Production Théâtre Dromesko. Coproduction Théâtre national de Bretagne, Rennes – MC2 Maison de la Culture de Grenoble – Le Grand Théâtre de Luxembourg – Espace Malraux, scène nationale de Chambéry et de la Savoie – Le Volcan, Maison de la Culture du Havre – Théâtre des Jacobins, Dinan (Côtes-d’Armor). La compagnie est subventionnée par la DRAC Bretagne-ministère de la Culture et de la Communication, Rennes Métropole, le conseil régional de Bretagne et le conseil général d’Ille-et-Vilaine. ALAIN PLATEL OUT OF CONTEXT Production les ballets C. de la B. Coproduction Théâtre de la Ville, Paris – Le Grand Théâtre de Luxembourg – TorinoDanza – Sadler’s Wells, Londres – Stadsschouwburg Groningen – Tanzkongress 2009 – Kaaitheater, Bruxelles. TORI NO TOBU TAKASA I PAR-DESSUS BORD MICHEL VINAVER I ORIZA HIRATA I ARNAUD MEUNIER Projet de Coopération Internationale de Seinendan et de la Compagnie de la Mauvaise Graine 2009. Production Compagnie de la Mauvaise Graine (conventionnée par la Drac Ile-de-France - ministère de la Culture et de la Communication et la région Ile-de-France) / Seinendan – Komaba Agora Theatre. Coproduction Théâtre de la Ville, Paris – Théâtre de Saint-Quentin-en-Yvelines, scène nationale – Comédie de Caen, CDN de Normandie. Le projet a reçu le soutien de Culturesfrance et de la ville de Paris dans le cadre de leur convention, du service culturel de l'ambassade de France, et des Instituts Francojaponais de Tokyo et de Kansai. Avec le soutien de Japan Airlines et de la Fondation du Japon dans le cadre de son programme “Performing Arts Japan”. HOFESH SHECHTER UPRISING I IN YOUR ROOMS UPRISING est une commande de la Robin Howard Foundation et reçoit le soutien du Jerwood Changing Stages, du Choreolab Birmingham DanceXchange et de l’Arts Council England. IN YOUR ROOMS est une commande de The Place, Southbank Centre et Sadler’s Wells, et de The Point, Eastleigh, Dance South West, Gloucestershire Dance et Take Art Somerset, et reçoit le soutien de l’Arts Council England. SANS OBJET AURÉLIEN BORY I COMPAGNIE 111 Production Compagnie 111- Aurélien Bory. Coproduction TNT, Théâtre national de Toulouse Midi-Pyrénées – Théâtre Vidy-Lausanne E.T.E – Théâtre de la Ville, Paris – La Coursive, scène nationale La Rochelle – L’Agora, scène conventionnée Boulazac – Le Parvis, scène nationale Tarbes-Pyrénnées. Résidences TNT-Théâtre national de Toulouse MidiPyrénées. Avec l’aide de l’Usine, Tournefeuille. La Compagnie 111Aurélien Bory est conventionnée par le ministère de la Culture et de la Communication-direction régionale Affaires culturelles Midi-Pyrénées, la région Midi-Pyrénées et reçoit l’aide de la ville de Toulouse. La Compagnie 111- Aurélien Bory bénéficie du soutien de la Fondation BNP Paribas pour le développement de ses projets. ODE MARITIME FERNANDO PESSOA I CLAUDE RÉGY Une création des Ateliers Contemporains. Coproduction Festival d'Avignon – Théâtre Vidy-Lausanne – Théâtre de la Ville, Paris – Théâtre des Treize Vents, CDN de Montpellier-Languedoc-Roussillon. Avec le soutien du CENTQUATRE. BRIGITTE SETH I ROSER MONTLLÓ GUBERNA GENRE OBLIQUE Coproduction Espace 1789 de Saint-Ouen – Scène nationale 61 d’Alençon – Théâtre Pôle Sud de Strasbourg – Mercat de les Flors de Barcelone – Théâtre de la Ville, Paris – ARCADI (Action régionale pour la création artistique et la diffusion en Ile-de-France). Avec le soutien du conseil général de la Seine-Saint-Denis. La compagnie est subventionnée par la direction régionale des Affaires culturelles d’Ile-deFrance / ministère de la culture et de la Communication au titre de l’aide aux compagnies chorégraphiques. Compagnie en résidence à l’Espace 1789 de Saint-Ouen. HANS VAN DEN BROECK WE WAS THEM Production SOIT. Coproduction KVS, Bruxelles – Théâtre de la Ville, Paris – Bateau Feu, Dunkerque – Mousonturm, Frankfurt – La Rose des Vents, Villeneuve-d’Ascq. En collaboration avec le Cultuurcentrum (Bruges), le Kunstencentrum Buda (Kortrijk) et le Kunstencentrum Stuk (Louvain). Avec le soutien des Autorités flamandes. En collaboration avec le Kunstencentrum Buda (Kortrijk), le Kunstencentrum Stuk (Louvain) et le ccBe (Berchem). MAGUY MARIN CRÉATION 2010 Coproduction Festival d’Avignon 2009 – Théâtre de la Ville, Paris – MC2 Grenoble – CCN de Rillieux-la-Pape/Cie Maguy Marin. Le Centre chorégraphique national de Rillieux-la-Pape/Cie Maguy Marin est subventionné par le ministère de la Culture et de la Communication, DRAC Rhône-Alpes, la région Rhône-Alpes, le département du Rhône, la ville de Rillieux-la-Pape. Il bénéficie du soutien financier de CULTURESFRANCE pour ses tournées internationales. TDV_brochure_FLASH.qxd 29/04/09 0:15 Page 75 Le Théâtre de la Ville en tournée PEEPING TOM “32 RUE VANDENBRANDEN” Production Peeping Tom. Coproduction KVS Bruxelles – Künstlerhaus Mousonturm Frankfurt am Main – Le Rive Gauche, Saint-Etienne-duRouvray – La Rose des Vents, Villeneuve-d’Ascq – Theaterfestival Boulevard en collaboration avec Theater aan de Parade en de Verkadefabriek ‘s-Hertogenbosch – Theaterhaus Gessnerallee, Zürich – Cankarjev Dom Ljubljana – Théâtre de la Ville, Paris – Charleroi Danses. Avec le soutien de la Communauté flamande. TERRE OCÉANE DANIEL DANIS I VÉRONIQUE BELLEGARDE Production déléguée MC2 : Grenoble. Coproduction Le Zéphyr – Théâtre de la Ville, Paris. Avec la participation artistique du JTN. Résidence de recherche à la Chartreuse de Villeneuve-lès-Avignon, Centre national des écritures du spectacle. Avec l’aide à la création du Centre national du théâtre. RICHARD II SHAKESPEARE I CLAUS PEYMANN Production Berliner Ensemble. MARIONNETTES DU KERALA Production Interarts Riviera SA. Production exécutive Chantal Larguier pour Scènes de la Terre, et Aylana Irgit, assistante. Ce spectacle a reçu le soutien en Inde de la Fondation Natana Kairali à Irinjalakuda, et lors de sa création en Europe, des Ateliers d’ethnomusicologie et du musée d’éthnographie de Genève. PADMINI CHETTUR BEAUTIFUL THINGS 1 Production Padmini Chettur Company - Phileas Productions. Coproduction SZENE Salzburg Festival (Autriche) – Théâtre de la Ville, Paris. KRONOS QUARTET Ces arrangements sont une commande pour le Kronos Quartet et Alim Qasimov par the Aga Khan Music Initiative, un programme de l’Aga Khan Trust for Culture, et de la Columbia Foundation. LA MAISON DES CERFS JAN LAUWERS Production Needcompany – Festival de Salzbourg. Coproduction Schauspielhaus Zurich – PACT Zollverein (Essen). Avec la collaboration du deSingel (Anvers) et du Kaaitheater (Bruxelles). Avec le soutien des autorités flamandes. AKRAM KHAN GNOSIS Production Akram Khan Company. Commande du Sadler’s Wells, Londres et du The Point, Eastleigh. GRÉGORY MAQOMA BEAUTIFUL ME Coproduction Centre national de la Danse, Pantin (résidence de création) – The Akram Khan Charity Trust (AKCT) – Vuyani Dance Theatre – FNB Dance Umbrella. SOUS LES VISAGES JULIE BÉRÈS Production Compagnie Les Cambrioleurs. Coproduction Le Quartz, Scène nationale de Brest – Le Carreau, scène nationale de Forbach et de l’Est Mosellan – L’Espace des Arts, scène nationale de Chalonsur-Saône – Le Théâtre Romain-Rolland de Villejuif – l’Arc-en-ciel, Théâtre de Rungis – Scène Nationale 61, Alençon-Flers-Mortagne – L’Onde, Espace culturel de Vélizy-Villacoublay – TnBA, Théâtre national de Bordeaux en Aquitaine – La Comédie de Reims, CDN – Arcadi (Action régionale pour la création et la diffusion artistique en Ile-deFrance). Avec l’aide à la création du Centre national du Théâtre, du conseil général du Finistère et du conseil général du Val-de-Marne et l’aide à la maquette du Dicream. Résidence d’écriture et de création : Chartreuse de Villeneuve-lès-Avignon ; La Ferme du Buisson, scène nationale de Marne-la-Vallée ; la Métive en Creuse, Limousin. Avec le soutien de l’Arcal. Les Cambrioleurs sont une compagnie conventionnée par le ministère de la Culture et de la Communication, DRAC Bretagne. CHRISTIAN RIZZO CRÉATION 2010 Production l’Association fragile. Coproduction Opéra de Lille – Théâtre de la Ville, Paris – Festival de Marseille… Coproduction dans le cadre de leur accueil studio : le CCN de Rennes… l’Association fragile est aidée par le ministère de la Culture et de la Communication, DRAC Nord-Pas-de-Calais au titre de l’aide à la compagnie chorégraphique conventionnée. Elle est également soutenue par Culturesfrance pour ses tournées à l’étranger. Depuis 2007, l’Association fragile / Christian Rizzo est en résidence à l’Opéra de Lille. Création et production constituent un axe fort de notre projet. Le Théâtre de la Ville organisera la tournée de nombreux spectacles qui partiront en France et à l’étranger, à la rencontre de nouveaux publics. THÉÂTRE CASIMIR ET CAROLINE DE ÖDÖN VON HORVÁTH, MISE EN SCÈNE EMMANUEL DEMARCY-MOTA • Scène nationale de Sète du 28 au 30 janvier • TNBA-Bordeaux Aquitaine du 2 au 5 février • Bonlieu, scène nationale d’ Annecy du 9 au 11 février • Théâtre des salins, scène nationale de Martigues du 25 au 27 février • Comédie de Valence les 3 et 4 mars • Théâtre 95, Cergy-Pontoise du 11 au 13 mars • Théâtre des Célestins, Lyon du 17 au 27 mars • Maison de la Culture d’Amiens du 31 mars au 1 avril • Comédie de Clermont-Ferrand du 7 au 9 avril • Festival Tchekhov-Moscou (avec le soutien de CulturesFrance dans le cadre des années croisées France-Russie) du 24 au 27 avril • tournée en cours… L’EUROPÉENNE TEXTE ET MISE EN SCÈNE DAVID LESCOT • Napoli Teatro Festival Italia / Teatro San Carlo du 4 au 6 juin 2009 • TNBA - Théâtre national de Bordeaux en Aquitaine du 12 au 14 novembre 2009 • TU de Nantes / avec Le Grand T, scène conventionnée de Loire-Atlantique du 23 au 25 mars • La Halle aux grains, scène nationale de Blois le 20 avril • Théâtre de l’Union, CDN du Limousin du 27 au 29 avril WANTED PETULA DE FABRICE MELQUIOT MISE EN SCÈNE EMMANUEL DEMARCY-MOTA • la Comédie de Reims, CDN du 10 au 14 nov. • tournée en cours… LE TOIT DU MONDE Avec le soutien de l’Agha Khan Trust for Culture. ISRAEL GALVÁN EL FINAL Production A Negro Producciones. Un projet en collaboration avec l'Agencia Andaluza para el Desarrollo del flamenco-Junta de Andalucia Consejeria de Cultura et l'Union Européenne FEDER. SUSANNE LINKE SHRITTE VERFOLGEN Production The.Lab art & media, Berlin. Coproduction PACT Zollverein, Essen – Théâtre Le Phénix, Valenciennes. Avec le soutien du Nationales Performance Netzwerk (NPN), du Kulturstiftung des Bundes (The Federal Cultural Foundation) et du Kunststiftung NRW. SAVION GLOVER BARE SOUNDZ Production Savion Glover. ANOTHER SLEEPY DUSTY DELTA DAY JAN FABRE Production Troubleyn/Jan Fabre (Anvers). Coproduction Festival d’Avignon – Philadelphia Live Arts Festival (États-Unis) – Napoli Teatro Festival (Italie) – Zagreb Youth Theatre & Theatre Festival (Croatie). DANSE LEMI PONIFASIO TEMPEST : WITHOUT A BODY • Le Maillon, Strasbourg les 16 et 17 janvier • DeSingel, Anvers les 22 et 23 janvier • Le Grand T, Nantes le 2 février • Festival CDC au TNT, Toulouse les 7 et 8 février • Mercat de las Flors, Barcelone du 12 au 14 février • KVS, Bruxelles les 19 et 20 février SAVION GLOVER BARE SOUNDZ • Festival Alcantara-Lisbonne les 5 et 6 juin (sous réserve) • Kaaitheater, Bruxelles du 16 au 19 juin (sous réserve) MUSIQUES DU MONDE RENATA ROSA • novembre Rotterdam, Anvers LES BUNUNS • janvier Rotterdam, Anvers SIND ET BALOUTCHISTAN • janvier Orléans MUSIQUE DU TOIT DU MONDE • mai Orléans 75 TDV_brochure_FLASH.qxd 29/04/09 0:15 Page 76 Festivals internationaux et Théâtres partenaires LE FESTIVAL D’AUTOMNE À PARIS propose une programmation pluridisciplinaire, internationale et nomade. Passer commande à des créateurs, présenter et susciter des démarches d’ordre expérimental, accueillir en France des œuvres significatives inédites et témoigner des cultures non occidentales font partie de ses missions premières depuis sa création par Michel Guy en 1972. Pour la saison 2009-2010 le Théâtre de la Ville est heureux de développer son partenariat avec le Festival d’automne : avec plus de sept projets communs, initiés et rêvés ensemble, notre collaboration prend un nouvel élan autour d’artistes phares ou à découvrir. LE NAPOLI TEATRO FESTIVAL ITALIA lance sa deuxième édition. Durant tout le mois de juin, il accueillera plus de 40 spectacles venus de 18 pays différents. Pour la première édition, Emmanuel Demarcy-Mota y avait présenté Tanto Amor Desperdiçado de Shakespeare, avec une troupe franco-portugaise. Cette année, le Festival de Naples s’ouvrira avec L’Européenne de David Lescot, auteur associé au Théâtre de la Ville en 2009-2010. LE THÉÂTRE SILVIA MONFORT démarre cette saison un projet neuf, porté par Laurence de Magalhäes et Stéphane Ricordel co-fondateurs des Arts Sauts, récemment nommés à sa direction. Creuset de nouvelles expériences artistiques et esthétiques adressées à tous les publics, le Monfort, dès la rentrée, s’attachera à la création contemporaine. Le Théâtre de la Ville s’associe avec enthousiasme au projet de cette nouvelle équipe : ensemble, nous accueillerons cette année le Théâtre Dromesko. LE CENTQUATRE, inauguré il y a un an, est un nouvel établissement artistique de la Ville de Paris, plaçant au cœur de son action le dialogue, le rapport à l’autre et à l’art. Pour la saison 2009-2010, le Théâtre de la Ville et le CENTQUATRE s’associent autour de la création de Wanted Petula de Fabrice Melquiot, spectacle tout public / jeune public mis en scène par Emmanuel Demarcy-Mota et créé avec l’Ensemble artistique du Théâtre de la Ville. L’occasion d’initier un ensemble de rencontres et d’ateliers en direction des enfants et adolescents des 18e et 19e arrondissements de Paris. Partenariats Médias RADIO FRANCE La collaboration se poursuit avec France Inter, France Culture, France Musique et FIP qui s’engagent sur un certain nombre de spectacles. Elle se renforce cette saison par de nouveaux axes. FRANCE CULTURE Avec six heures de programmes hebdomadaires dédiées à la fiction et au théâtre, France Culture est un lieu permanent de création contemporaine. Depuis plusieurs années, la chaîne entretient des relations artistiques fortes avec Emmanuel Demarcy-Mota. Aussi souhaite-t-elle développer un nouveau partenariat avec le Théâtre de la Ville et continuer à créer des ponts entre le théâtre et la fiction radiophonique. Des événements communs réguliers pourront donner lieu à des enregistrements en public et en direct. Ensemble nous souhaitons défendre des œuvres contemporaines et leurs auteurs : Bernard-Marie Koltès, Daniel Danis, Fabrice Melquiot, ou Ascanio Celestini… Avant-programme pour 2009-2010 : • VENDREDI 30 OCTOBRE 2009 : Enregistrement public de Roberto Zucco, de B.-M. Koltès. Lecture dirigée par Georges Lavaudant. Réalisation pour la radio : G. Lavaudant et J. Taroni. Diffusion le 8 nov. 2009 dans le cadre d’un cycle consacré à B.-M. Koltès sur France Culture, dans l’émission Théâtre et Cie. • DÉCEMBRE 2009 : En écho à la programmation de Merce Cunningham, un programme dédié aux dramaturges et artistes américains des années 60 à nos jours sera diffusé dans l’ensemble des programmes de fiction tout le mois de décembre. • JANVIER 2010 : Lectures enregistrées en public de textes d’écrivains et dramaturges italiens contemporains. • AVRIL / MAI 2010 : Lecture enregistrée en public d’un texte inédit de Daniel Danis. 76 FRANCE MUSIQUE • Enregistrement de 4 concerts de musique classique. • Actions renforcées en musiques du monde, avec Françoise Degeorges, animatrice et productrice de l’émission Couleurs du monde chaque mercredi de 20 h à 22 h 30 : 7 concerts musiques du monde seront enregistrés et diffusés le mercredi suivant dans cette émission; MERCREDI 2 DÉCEMBRE, le concert d’En Chordais sera retransmis en direct sur France Musique. À cette occasion, en collaboration avec France Musique et le Théâtre de la Ville, Ocora-Radio France sortira le premier CD en France de ce groupe, prix Musiques du monde France Musique 2008. • Certains concerts feront l’objet d’émissions spécifiques : construites à partir de reportages effectués sur place, dans les pays concernés, elles permettront de découvrir ou de mieux connaître l’environnement géographique et culturel des musiciens invités. RFI 11 concerts Musiques du monde feront l’objet d’un partenariat. MONDOMIX Site internet spécialisé dans les musiques du monde, www.mondomix.org, effectuera des reportages vidéo sur certains concerts (interviews et extraits de concert mis en ligne quelques jours suivant le concert). TDV_brochure_FLASH.qxd 29/04/09 0:15 Page 77 LETHÉÂTREDELAVILLE Le conseil d’administration MEMBRES ÉLUS Jean Maheu président d’honneur BUREAU DE L’ASSOCIATION Dominique Alduy présidente L’équipe Emmanuel Demarcy-Mota directeur Brigitte Giuliani assistante de direction ADMINISTRATION Michael Chase administrateur Solen Le Guen administratrice adjointe Marie-Christine Chastaing chef service paie Bernard Faivre d’Arcier vice-président Rudolf Rach vice-président Catherine Démier trésorière Bernard Latarjet secrétaire général ARTISTIQUE Christophe Lemaire théâtre Claire Verlet danse Alpar Ok relations exterieures Laure Adler Monique Barbaroux Jean-Michel Djian Michel Fontès Louis Gautier David Kessler Olivier Poivre d’Arvor Françoise Seligmann Antoine Violette MEMBRES DE DROIT David Assouline Emmanuelle Becker Jacques Boutault Jacques Bravo Marie-Claire Carrère-Gée Jean-Marie Cavada Catherine Dumas Christophe Girard Hélène Macé de Lépinay Danièle Pourtaud Georges Sarre Pauline Véron Marie-Pierre Lasne et partenariats maquettiste, dir. tech. à la communication assistante Georges Gara Jacques Erwan Soudabeh Kia conseiller musique conseiller musiques du monde conseillère musiques du monde COMMUNICATION Anne-Marie Bigorne secrétaire générale Jacqueline Magnier relations presse, publicité et documentation Marie-Laure Violette relations presse, iconographie Elisa Santos invitations RELATIONS AVEC LE PUBLIC Lydia Gaborit responsable du service Florence Thoirey-Fourcade Corinne Soulié RELATIONS PUBLIQUES « JEUNES » (étudiants, enseignement…) Isabelle-Anne Person responsable du service Basilia Mannoni RELATIONS PUBLIQUES MUSIQUES DU MONDE Maud Rognion production / diffusion Les 2 théâtres LOCATION Marie Katz Ariane Bitrin ACCUEIL Natasha Reese responsable du service responsable du service © Birgit ACCUEIL DES ABBESSES (ARTISTES ET PUBLIC) Delphine Dupont responsable du service THÉÂTRE DE LA VILLE 2 pl. du Châtelet Paris 4 TECHNIQUE Jean-Michel Vanson Jean-Marie Marty Claude Lecoq Jean-Claude Paton Frédéric Duplessier Alain Giroird Didier Hurard Pierre Tamisier Alain Frouin Victor Koeppel Sonia Ancilotti directeur technique régisseur général directeur de scène sous-chef machiniste chef électricien sous-chef électricien chef accessoiriste chef service son régisseur du son régisseur du son chef habilleuse TECHNIQUE DES ABBESSES Alain Szlendak directeur technique Patrice Guillemot régisseur général Georges Jacquemart régisseur son ENTRETIEN SÉCURITÉ Jacques Ferrando chef de service Christophe Frade IMPRIMERIE Robert Ainaud LES ABBESSES 31 rue des Abbesses Paris 18 ISSN 0248-8248 DIRECTION, ADMINISTRATION : 16 quai de Gesvres 75180 Paris Cedex 04 Tél. : 01 48 87 54 42 directeur de la publication : Emmanuel Demarcy-Mota maquette : Émilie Paillot / correcteur : Philippe Bloch Imprimerie STIPA 8 rue des Lilas 93189 Montreuil Cedex Tél. : 01 48 18 22 50 77 TDV_brochure_FLASH.qxd 29/04/09 0:15 Page 78 Prix des places Les 2 salles • programme distribué par les hôtesses • pourboire interdit • places numérotées (sauf exception) TARIF A THÉÂTRE, DANSE 23 e 2e cat. Th. Ville 17 e 2e cat. Abbesses 15 e 1re et 2e catégories .............. 12 e TARIF PLEIN 1re cat. JEUNE TARIF B THÉÂTRE, DANSE THÉÂTRE DE LA VILLE • TARIF TARIF PLEIN 1re cat. 26 e 2e cat. DATES re JEUNE 1 et 2e catégories .............. THÉÂTRE DE LA VILLE 2 pl. du Châtelet Paris 4 18 e 14 e PETITES FORMES ou SPECTACLES PRÉNOM NOM JEUNE PUBLIC/TOUT PUBLIC TARIF C Titre CRÉATION TARIF PLEIN 1 seule catégorie ............... Chapo1 seule catégorie ............... JEUNE ENFANT -18 ANS* 1 seule catégorie ..... TARIF D 13 e 10 e 8e MUSIQUE, MUSIQUES DU MONDE distribution TARIFfonction PLEIN 1Nom seule catégorie ............... fonction 1 Nom JEUNE seule catégorie ............... fonction Nom TARIF EXCEPTIONNEL fonction Nom re TARIFfonction PLEIN 1Nom cat. 30 e 2e cat. fonction Nom re e JEUNE 1 et 2 catégories .............. fonction Nom 17 e 12 e LES ABBESSES 24 e 23 e Les abonnements • individuels • relais TARIF HORS LES MURS AU THÉÂTRE S. MONFORT Texte TARIF PLEIN 1 seule catégorie ............... 26 e Signature JEUNE 1 seule catégorie ............... 18 e JEUNE : MOINS DE 30 ANS (JUSTIFICATIF OBLIGATOIRE) *accompagnant un adulte pour Wanted Petula et Les Marionnettes traditionnelles du Kerala (max. 4 enfants). Location 31 rue des Abbesses Paris 18 à votre service : RELATIONS AVEC LE PUBLIC comités d’entreprise, associations, groupes d’amis, individuels Lydia Gaborit responsable du service et de la mise en place des rencontres tél. 01 48 87 59 47 Florence Thoirey-Fourcade COMMENT RÉSERVER AUX CAISSES tél. 01 48 87 36 36 Corinne Soulié tél. 01 48 87 59 50 organisation des rencontres avec les artistes, forums en entreprise, visites du Théâtre… Théâtre de la Ville 2 place du Châtelet, Paris 4 RELATIONS PUBLIQUES « JEUNES » PAR TÉLÉPHONE 01 42 74 22 77 du lundi au samedi de 11 h à 19 h du mardi au samedi de 11 h à 20 h (lundi de 11h à 19h) Les Abbesses 31 rue des Abbesses, Paris 18 du mardi au samedi de 17 h à 20 h relais jeunes, étudiants, enseignement Isabelle-Anne Person, responsable du service, tél. 01 48 87 59 49 Basilia Mannoni tél. 01 48 87 59 51 conseils, suivi personnalisé, mise en place d’actions pédagogiques… PAR INTERNET www.theatredelaville-paris.com RELATIONS PUBLIQUES QUAND RÉSERVER musiques du monde Maud Rognion tél. 01 48 87 54 42 PUBLIC ADULTE, JEUNE, ABONNÉS LOCATION RELAIS spectacles en tarifs A, C , D , Hors les murs : prise d’options, règlements Marie Katz, responsable du service Ariane Bitrin, Valérie Lermigny tél. 01 48 87 43 05 21 jours avant la 1re représentation pour toutes les représentations du spectacle concerné. spectacles en tarifs B et Exceptionnel : 21 jours, jour pour jour, avant la représentation choisie. 78 LOCATION INDIVIDUELLE tél. 01 42 74 22 77 TDV_brochure_FLASH.qxd 29/04/09 0:15 Page 79 Les abonnements ouverture des abonnements le 1er juillet SOUSCRIPTION PRIORITAIRE DU 2 AU 30 JUIN • pour les abonnés et les titulaires de cartes places à 2 ou places à 2 Jeune de la saison 2008/2009 ; • pour les jeunes de moins de 30 ans. ATTENTION ! La souscription prioritaire se fait : UNIQUEMENT par correspondance Les abonnements prioritaires sont traités par date d’arrivée et dans la limite des places disponibles. (téléchargement possible des formulaires sur le site du Théâtre de la Ville www.theatredelaville-paris.com) individuels les abonnements H THÉÂTRE-DANSE : 4 formules au choix • • • • 4 spectacles minimum Parcours Théâtre 10 spectacles minimum Jeune moins de 30 ans, 3 spectacles minimum 4 TARIFS 1 RE SPECT. CATÉGORIE PARCOURS THÉÂTRE 1 CATÉGORIE RE 10 1 RE SPECT. CATÉGORIE JEUNE 3 SPECT. 1 CATÉGORIE RE A 15 e 12/10,5 e 12 e 10,5 e B 18 e 16 e 15 e 12 e C 10 e 10 e 10 e 8e EXC. 24 e 22 e 20 e 20 e HORS LES MURS 18 e 18 e 18 e 16 e JOURNAL envoi à domicile, 4 numéros par saison TARIFS PRÉFÉRENTIELS POUR TOUS LES PROGRAMMES DE LA SAISON Une fois votre abonnement souscrit, vous pouvez choisir au moment de l’ouverture de la location d’autres programmes : • en Théâtre, Danse : aux tarifs « abonné » 10 spectacles ou 3 spectacles jeune • en Musique : aux tarifs « abonnés » passeport musical ou passeport musical jeune • 2 places maximum par abonné • Dans la limite des places disponibles TARIFS PRÉFÉRENTIELS sur les disques et les livres H PASSEPORT MUSICAL • 4 concerts minimum, 8 places minimum : 11 e la place • Jeune moins de 30 ans : 4 concerts minimum, 1 place par concert : 8 e la place TARIFS PRÉFÉRENTIELS POUR TOUS LES PROGRAMMES DE LA SAISON Une fois votre passeport souscrit, vous pouvez choisir au moment de l’ouverture de la location d’autres programmes : • en Théâtre, Danse : aux tarifs « abonné » 10 spectacles ou 3 spectacles jeune • en Musique : aux tarifs «abonnés» passeport musical ou passeport musical jeune • 2 places maximum par abonné • Dans la limite des places disponibles TARIFS PRÉFÉRENTIELS sur les disques et les livres JEUNE MOINS DE 30 ANS JUSTIFICATIF OBLIGATOIRE 79 TDV_brochure_FLASH.qxd 29/04/09 0:15 Page 80 individuels les cartes H PLACES À 2 22 e la carte H PLACES À 2 JEUNE 8 e la carte CARTES THÉÂTRE-DANSE-MUSIQUE TARIFS PLACES À 2 PLACES À 2 TOUTE CATÉGORIE moins de 30 ans (justificatif obligatoire) TARIFS PRÉFÉRENTIELS CARTES 1 ou 2 places pour tous les spectacles dans la limite des places disponibles LOCATION PRIORITAIRE JEUNE TOUTE CATÉGORIE A 12 e 10,5 e B 15 e 12 e C 10 e 8e D 11 e 11 e EXC. 20 e 20 e HORS LES MURS 18 e 16 e PAR CORRESPONDANCE : 5 semaines avant la 1re représentation et pour toutes les représentations du spectacle concerné PAR TÉLÉPHONE, AUX CAISSES ET PAR INTERNET : 28 jours avant la 1re représentation et pour toutes les représentations du spectacle concerné JOURNAL envoi à domicile, 4 numéros par saison TARIFS PRÉFÉRENTIELS sur les disques et les livres relais les abonnements Devenez relais en prenant l'initiative de regrouper au minimum 10 personnes Possibilité de mêler publics adulte et jeune dans un même abonnement H THÉÂTRE-DANSE • 3 spectacles minimum ABONNEMENT RELAIS THÉÂTRE-DANSE TARIFS 3 SPECT. JEUNE 3 SPECT. 10 places minimum / spectacle A 12 e 8e • Jeune moins de 30 ans : 3 spectacles minimum, B 15 e 8e C 10 e 8e 10 places minimum / spectacle EXC. 20 e 20 e H PASSEPORT MUSICAL HORS LES MURS 18 e 16 e • 3 programmes minimum, 10 places minimum / programme : 11 e la place • Jeune moins de 30 ans : 3 programmes minimum, 10 places minimum/programme : 8 e la place AVANTAGES INDIVIDUELS POUR LES ABONNÉS RELAIS Si le relais a communiqué les adresses de ses abonnés : JOURNAL envoi à domicile à chaque abonné TARIFS PRÉFÉRENTIELS POUR TOUS LES PROGRAMMES DE LA SAISON. Une fois votre abonnement relais souscrit, vous pouvez choisir au moment de l’ouverture de la location d’autres programmes en Théâtre, Danse, Musiques aux tarifs « abonné individuel » • 2 places maximum par abonné • Dans la limite des places disponibles TARIFS PRÉFÉRENTIELS sur les disques et les livres relais les autres formules H GROUPE ET GROUPE JEUNE MOINS DE 30 ANS 10 places minimum/spectacle H CARTE LIBERTÉ RELAIS (CLR) • comités d’entreprise, associations… 40 e la carte RENSEIGNEMENTS : 01 48 87 36 36 Réservation à des tarifs préférentiels, sans contrainte de nombre fixe de places par représentation dans la limite des places disponibles et selon des conditions particulières de location 80 AUTRES FORMULES RELAIS TARIFS CLR I GROUPE GROUPE JEUNE A 12 e 8e B 15 e 8e C 10 e 8e D 11 e 8e EXC. 20 e 20 e HORS LES MURS 18 e 16 e TDV_brochure_FLASH.qxd 29/04/09 0:15 Page 81 calendrier OCTOBRE 2009 TH. DE LA VILLE 20 h 30 mat 15 h u SEPTEMBRE 2009 TH. DE LA VILLE 20 h 30 mat 15 h u JE 3 VE 4 SA 5 DI 6 LU 7 MA 8 ME 9 JE 10 VE 11 SA DI LU MA ME JE VE SA DI LU MA ME JE VE 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 SA 26 DI 27 LU 28 MA 29 20 h 30 mat 15 h u Angelin Preljocaj Angelin Preljocaj Angelin Preljocaj Taraf de Bucarest 20 h 30 I went to… I H. Goebbels I went to… I H. Goebbels u ME 30 20 h 30 mat 15 h u JE 1 Sous le volcan VE 2 SA 3 DI LU MA ME JE VE SA DI LU MA 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 Sous le volcan Heisser / Contreras… 15 h Sous le volcan Sous le volcan u Sous le volcan Sous le volcan Sous le volcan Sous le volcan Angelin Preljocaj u Angelin Preljocaj Angelin Preljocaj François Verret JE 15 François Verret VE 16 François Verret SA 17 DI 18 LU 19 MA 20 ME 21 De Keersmaeker 1er prog. De Keersmaeker 1 prog. er De Keersmaeker 1er prog. JE 22 THÉÂTRE 20 h 30 DI LU MA ME JE VE SA 1 2 3 4 5 6 7 L’Européenne L’Européenne L’Européenne La Commission… 18 h 30 L’Européenne La Commission… 18 h 30 L’Européenne DI LU MA ME JE VE SA 8 9 10 11 12 13 14 J. génération Iran 20 h 30 La Commission… 18 h 30 L’Européenne La Commission… 18 h 30 L’Européenne DI LU MA ME JE VE SA 15 16 17 18 19 20 21 LES ABBESSES DI 22 La Commission… 18 h 30 L’Européenne La Commission… 18 h 30 L’Européenne Prem Kumar Mallik 17 h L’Européenne L’Européenne u LU MA ME JE VE SA 23 24 25 26 27 28 20 h 30 mat 15 h u DANSE Brice Leroux Brice Leroux Brice Leroux Brice Leroux LES ABBESSES 20 h 30 mat 15 h u 18 h 30 / 19 h 30 / 20 h 30 / 21 h 30* * * * Philoctète Philoctète Jean Guidoni 17 h Philoctète Jean Guidoni 17 h Pina Bausch 1er prog. Pina Bausch 1er prog. Pina Bausch 1er prog. J. Kühn / M. Wollny 16 h 17 Hippies 21 h Pina Bausch 1er prog. 17 h Pina Bausch 1er prog. Pina Bausch 1er prog. Pina Bausch 2 e prog. 17 h Philoctète Philoctète Philoctète Philoctète Alena Baeva 17 h Philoctète Philoctète u Film Müller Philoctète Philoctète Philoctète Philoctète Jayanthi Kumaresh 17 h Philoctète Pina Bausch 2 e prog. Pina Bausch 2 e prog. Renata Rosa / K.-Xoco 20 h 30 Lia Rodrigues Pina Bausch 2 e prog. Lia Rodrigues Pina Bausch 2 e prog. Lia Rodrigues Xavier Phillips 17 h Pina Bausch 2 e prog. Lia Rodrigues DECEMBRE 2009 L’Européenne L’Européenne François Verret ME 14 De Keersmaeker 2 e prog. De Keers… 2 e prog. u Ustad Amjad Ali Khan 20 h 30 De Keersmaeker 2 e prog. De Keersmaeker 2 e prog. De Keersmaeker 2 e prog. 25 26 27 28 29 Wanted Petula 14 h 30 Wanted Petula 19 h 30 Wanted Petula 14 h 30 Wanted Petula 19 h 30 NOVEMBRE 2009 OCTOBRE 2009 TH. DE LA VILLE SA 24 TH. DE LA VILLE Christian Zacharias 17h I went to… I H. Goebbels I went to… I H. Goebbels De Keersmaeker 2 e prog. DI LU MA ME JE Angelin Preljocaj Angelin Preljocaj Angelin Preljocaj Angelin Preljocaj L’Opéra de quat’sous L’Opéra de quat’sous L’Opéra de quat’sous L’Opéra de quat’sous VE 23 LES ABBESSES LES ABBESSES 20 h 30 mat 15 h u TH. DE LA VILLE 20 h 30 mat 15 h u Wanted Petula Wanted Petula Wanted Petula Wanted Petula Wanted Petula Wanted Petula Wanted Petula Wanted Petula Wanted Petula Wanted Petula Wanted Petula 14 h 30 19 h 30 14 h 30 19 h 30 14 h 30 19 h 30 14 h 30 19 h 30 14 h 30 19 h 30 14 h 30 Wanted Petula Wanted Petula Wanted Petula Wanted Petula Wanted Petula Wanted Petula 14 h 30 19 h 30 14 h 30 19 h 30 14 h 30 14 h 30 MA ME JE VE SA 1 2 3 4 5 DI 6 LU 7 MA 8 ME 9 JE 10 VE 11 SA 12 DI 13 LU MA ME JE VE SA 14 15 16 17 18 19 Merce Cunningham Merce Cunningham Merce Cunningham Merce Cunningham u Merce Cunningham Merce Cunningham u Soirée hommage Merce Cunningham Merce Cunningham Merce Cunningham Merce Cunningham Merce Cunningham u Merce Cunningham Jérôme Bel Jérôme Bel Jérôme Bel Raoul I James Thierrée LES ABBESSES 20 h 30 Gilles Jobin En Chordais 20 h 30 Gilles Jobin Gilles Jobin Gilles Jobin Boris Charmatz Boris Charmatz Boris Charmatz Boris Charmatz Quatuor Kuss 17 h Boris Charmatz Sin Sangre Sin Sangre Sin Sangre Sin Sangre Sin Sangre Sin Sangre 81 TDV_brochure_FLASH.qxd 29/04/09 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 Page 82 DECEMBRE 2009 FEVRIER 2010 TH. DE LA VILLE LES ABBESSES TH. DE LA VILLE 20 h 30 20 h 30 20 h 30 mat 15 h u DI LU MA ME JE VE SA DI LU MA ME JE 0:15 Raoul I James Thierrée 17 h Raoul I James Thierrée Café Zimmermann 20 h 30 Raoul I James Thierrée Raoul I James Thierrée 16 h Raoul I James Thierrée Raoul I James Thierrée 17 h Raoul I James Thierrée Raoul I James Thierrée Raoul I James Thierrée 16 h JANVIER 2010 TH. DE LA VILLE 20 h 30 mat 15 h u SA DI LU MA ME JE VE SA 2 3 4 5 6 7 8 9 Raoul I James Thierrée Raoul I James Thierrée 17 h Raoul I James Thierrée Raoul I James Thierrée Altan 20 h 30 Altan 20 h 30 DI 10 LU 11 MA ME JE VE SA DI LU MA ME JE VE SA 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 DI LU MA ME JE VE SA 24 25 26 27 28 29 30 DI 31 ns itio line pét t Caro é R re i sim Ca LES ABBESSES 20 h 30 mat 15 h u La Fabbrica La Fabbrica La Fabbrica La Fabbrica Mauro Gioia 17 h La Fabbrica La Fabbrica u Mauro Gioia 20 h 30 La Fabbrica La Fabbrica La Fabbrica La Fabbrica La Fabbrica Casimir et Caroline Casimir et Caroline Casimir et Caroline Casimir et Caroline Quatuor Takács 17 h Casimir et Caroline Casimir et Caroline u Robyn Orlin Robyn Orlin Robyn Orlin Robyn Orlin Bunun / Piuma 17 h Robyn Orlin Lemi Ponifasio Lemi Ponifasio Lemi Ponifasio 3 Concerts en un 15 h Lemi Ponifasio Amphitryon Amphitryon Amphitryon Sind et Baloutchistan 17 h Amphitryon Amphitryon u LU MA ME JE VE SA 15 16 17 18 19 20 DI LU MA ME JE VE SA DI 21 22 23 24 25 26 27 28 1 2 3 4 5 6 DI LU MA ME JE VE SA 7 8 9 10 11 12 13 DI 14 LES ABBESSES 20 h 30 20 h 30 Alain Platel Alain Platel Alain Platel Alain Platel Alain Platel Ens. classique d’Istanbul 17 h Alain Platel THÉÂTRE DANSE Par-dessus bord Sans objet I Aurélien Bory Sans objet I Aurélien Bory Sans objet I Aurélien Bory Sans objet I Aurélien Bory Sans objet I Aurélien Bory Sans objet I A. Bory u ns itio e pét aritim é R m e Od MARS 2010 TH. S. MONFORT TH. S. MONFORT 20 h 30 MA ME JE VE SA DI 2 3 4 5 6 7 LU MA ME JE VE SA DI LU MA ME JE VE SA DI LU MA ME JE VE SA 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 Arrêtez le monde… Arrêtez le monde… Arrêtez le monde… Arrêtez le monde… Arrêtez le monde… Arrêtez le monde… Arrêtez le monde… Arrêtez le monde… Arrêtez le monde… Arrêtez le monde… 20h30 MA ME JE VE SA 2 3 4 5 6 Arrêtez le monde… Arrêtez le monde… Arrêtez le monde… Arrêtez le monde… Arrêtez le monde… HORS LES MURS THÉÂTRE SILVIA MONFORT 106 RUE BRANCION PARIS 15 Arrêtez le monde… Arrêtez le monde… Arrêtez le monde… Arrêtez le monde… Arrêtez le monde… Arrêtez le monde… Arrêtez le monde… Arrêtez le monde… Arrêtez le monde… Arrêtez le monde… MARS 2010 TH. DE LA VILLE Mathilde Monnier Mathilde Monnier Mathilde Monnier Mathilde Monnier Graf Mourja 17 h Mathilde Monnier Par-dessus bord Par-dessus bord Par-dessus bord Par-dessus bord Par-dessus bord Hofesh Shechter Hofesh Shechter Hofesh Shechter Hofesh Shechter Zülfü Livaneli 17 h Hofesh Shechter FEV. 2010 FEVRIER 2010 LU MA ME JE VE SA LES ABBESSES 20 h 30 mat 15 h u Nazim Hikmet 20 h 30 Amphitryon Amphitryon Amphitryon Amphitryon Route Gengis Khan 17 h Amphitryon Route Gengis Khan 17 h Amphitryon Amphitryon Amphitryon Amphitryon TH. DE LA VILLE 20 h 30 mat 15 h u MA ME JE VE SA DI LU MA ME JE VE SA DI LU MA ME 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 ns titio time é p Ré mari e Od Ode maritime Ode maritime Ode maritime Ode maritime Ode maritime Ode maritime Fabio Biondi 17 h Ode maritime Ode maritime Ode maritime LES ABBESSES 20 h 30 mat 15 h u Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet I Aurélien Bory I Aurélien Bory I Aurélien Bory I Aurélien Bory I Aurélien Bory B. Seth I Montlló Guberna B. Seth I Montlló Guberna B. Seth I Montlló Guberna B. Seth I Montlló Guberna B. Seth I Montlló Guberna Hans Van den Broeck Hans Van den Broeck TDV_brochure_FLASH.qxd 29/04/09 0:15 Page 83 MARS 2010 JE 18 VE 19 SA 20 DI LU MA ME JE VE SA 21 22 23 24 25 26 27 DI LU MA ME 28 29 30 31 MAI 2010 TH. DE LA VILLE LES ABBESSES 20 h 30 20 h 30 Ode maritime Ode maritime Ode maritime Maguy Marin Maguy Marin Maguy Marin Maguy Marin Jean-Efflam Bavouzet 17 h Maguy Marin 20 h 30 mat 15 h u JE VE SA DI LU MA ME 1 2 3 4 5 6 7 JE 8 VE 9 SA 10 DI LU MA ME JE VE SA 11 12 13 14 15 16 17 DI 18 LU 19 MA 20 ME 21 JE 22 L’Opéra de quat’sous L’Opéra de quat’sous L’Opéra de quat’sous L’Opéra de quat’sous u Richard II Richard II Richard II Richard II u ME JE VE SA 12 13 14 15 Peeping Tom Peeping Tom Peeping Tom Peeping Tom Majorstuen 17 h Peeping Tom DI LU MA ME JE VE SA 16 17 18 19 20 21 22 Terre océane Terre océane DI LU MA ME JE VE SA 23 24 25 26 27 28 29 VE 23 SA 24 DI 25 LU 26 MA 27 ME 28 JE 29 VE 30 LES ABBESSES 20 h 30 Terre océane Terre océane Terre océane Terre océane Terre océane Filomena Moretti 17 h Terre océane Maria de Medeiros 20 h 30 Marionnettes… 19 h 30 Marionnettes… 14 h 30 Marionnettes… 19 h 30 Marionnettes… 14 h 30 Marionnettes… 19 h 30 Marionnettes… 14 h 30 Marionnettes… 19 h 30 Marionnettes… 19 h 30 Marionnettes… 14 h 30 Subhra Guha 20 h 30 Sankai Juku Sankai Juku Sankai Juku Sankai Juku Sankai Juku DI 30 LU 31 La Maison des cerfs I Lauwers B. Opéra de Lyon 1er prog. B. Opéra Lyon 1er prog. u B. Opéra de Lyon 2 e prog. B. Opéra de Lyon 2 e prog. B. Opéra de Lyon 2 e prog. B. Opéra de Lyon 1er prog. Pandit Jasraj 17 h B. Opéra de Lyon 1er prog. B. Opéra Lyon 1er prog. u Christian Rizzo Christian Rizzo Christian Rizzo Zimmermann I Pace 17 h Israel Galván LES ABBESSES 20 h 30 Akram Khan Akram Khan Akram Khan Werner Güra 17 h Akram Khan Gregory Maqoma Gregory Maqoma Gregory Maqoma Gregory Maqoma Gregory Maqoma Sous les visages I J. Bérès Sous les visages I J. Bérès Sous les visages I J. Bérès Sous les visages I J. Bérès Mus. toit du monde 17 h Sous les visages I J. Bérès Mus. toit du monde 17 h JUIN 2010 Terre océane Terre océane Lucinda Childs I B. du Rhin Lucinda Childs I B. du Rhin Lucinda Childs I B. du Rhin Lucinda Childs I B.du Rhin u Lucinda Childs I B.du Rhin ns itio pét i Juku é R ka San 20 h 30 mat 15 h u Hans Van den Broeck Hans Van den Broeck Benjamin Alard 17 h Hans Van den Broeck AVRIL 2010 TH. DE LA VILLE TH. DE LA VILLE TH. DE LA VILLE 20 h 30 mat 15 h u MA 1 ME 2 JE 3 VE 4 SA 5 DI 6 LU 7 MA 8 ME 9 JE 10 VE 11 SA 12 DI LU MA ME JE VE SA DI LU MA ME 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 Israel Galván Israel Galván Israel Galván Israel Galván Israel Galván Savion Glover Savion Glover Savion Glover Tambours sacrés Inde 17 h Savion Glover Savion Glover u jets Pro en rs cou LES ABBESSES 20 h 30 Sous les visages I J. Bérès Sous les visages I J. Bérès Sous les visages I J. Bérès Sous les visages I J. Bérès Sous les visages I J. Bérès Susanne Linke Susanne Linke Susanne Linke Susanne Linke Jan Fabre Jan Fabre Jan Fabre Jan Fabre Jan Fabre Jan Fabre Jan Fabre Shantala Shivalingappa Shantala Shivalingappa 20 h 30 mat 15 h u DI LU MA ME JE VE SA 2 3 4 5 6 7 8 DI 9 LU 10 MA 11 Sankai Juku u Sankai Juku Sankai Juku LES ABBESSES 20 h 30 La Maison des cerfs I Lauwers Padmini Chettur Padmini Chettur Padmini Chettur Shantala Shivalingappa Shantala Shivalingappa La Maison des cerfs I Lauwers Shantala Shivalingappa A. Ghorbani 17 h Kronos Quartet 20 h 30 La Maison des cerfs I Lauwers La Maison des cerfs I Lauwers Jan Fabre, Another Sleepy Dusty Delta day © Agathe Poupeney MAI 2010 TH. DE LA VILLE Akram Khan 83 TDV_brochure_FLASH.qxd 29/04/09 0:15 Page 84 UNTHÉÂTREDANSLAVILLE En lien avec les spectacles et avec les thématiques de la saison, le Théâtre de la Ville s'ouvre toute l’année aux rencontres, débats et conférences, partenariats et ateliers avec les différents publics. (programme complet disponible à la rentrée) ACTIONS PÉDAGOGIQUES Éducation Nationale et Universités Tout au long de l’année, au Théâtre de la Ville, les enseignants et leurs élèves ainsi que les étudiants pourront rencontrer les artistes de la saison (auteurs, acteurs, danseurs, metteurs en scène et chorégraphes) et découvrir aussi les différents corps de métiers du spectacle vivant. Des visites du Théâtre de la Ville et/ou du Théâtre des Abbesses sont aussi proposées : historique du lieu, découverte du plateau et de la machinerie théâtrale, de l’envers du décor et du travail des équipes artistiques et techniques. Structures et établissements partenaires de la saison 2009-2010 : - Option de spécialité danse du lycée Georges Brassens, Paris - Option facultative et de spécialité Théâtre du lycée Molière, Paris - Délégation Académique aux Arts et à la Culture du Rectorat de Paris - DAFOR (Délégation Académique de Formation du rectorat de Paris) concernant deux Plans Académiques de Formation : « Entrez dans la danse », stage autour du spectacle de Lemi Ponifasio, « La Poésie en partage », stage autour de l’univers poétique de Fabrice Melquiot. - Inspection générale de Lettres et de Théâtre - CRDP de Paris - SCENREN (Service culture de l’édition pour l’Éducation) et theatrecontemporain.net - Inspections à l’art dramatique, à la danse et à la musique de la Ville de Paris - ESAD (École Supérieure d’Art Dramatique de la Ville de Paris) - Institut d’anglais Charles V, université Paris VII - Département Danse de l’université Paris VIII - Département d’Études théâtrales, université Paris X - Lycée Claude Monet, Paris (en cours) - Collège Léon Blum, Villiers-le-Bel (en cours) - Master 2 Pro, Administration de la musique et du spectacle vivant, université d’Évry-Val-d’Essonne (accueil des cours) - ANETH (Association aux Nouvelles Écritures Théâtrales) Renseignements auprès du service Relations Publiques Jeunes. RENCONTRES AVEC LES PUBLICS Au théâtre Le Théâtre de la Ville organise tout au long de la saison, différents types de rencontres afin de tisser des liens réguliers entre les publics et les artistes. Elles permettent d’alterner de grandes réflexions sur les idées et les formes avec des paroles plus intimes et des voix plus secrètes. À l’extérieur Paroles partagées : Avec nos partenaires (bibliothèques de la Ville de Paris, centres d’animation, structures culturelles, mairies d’arrondissement etc.) rencontres avec 84 les artistes programmés au cours de la saison. « Ma bibliothèque idéale » avec La Librairie des Abbesses et Marie-Rose Guarnieri. Parole intime d’artistes (auteur, metteur en scène, comédien) à travers l’évocation des dix livres qui ont compté dans leur parcours. CYCLE SUR L’HISTOIRE DE LA DANSE DU XX e SIÈCLE Animé par Sonia Schoonejans, historienne, critique, réalisatrice de films de danse : présentation, extraits de films et débat (durée : 2 h env. pour chaque séance). Les deux premières séances s’appuieront sur des films issus de la série «Un siècle de danse», écrite et réalisée par Sonia Schoonejans. 1. « La danse allemande » De la danse libre au Tanztheater (Pina Bausch, Susanne Linke…). 2. « La danse américaine » D’Isadora Duncan à la Judson Church (Merce Cunningham, Lucinda Childs, Trisha Brown, Ralph Lemon…) 3. « La danse française » De Maguy Marin à Jérôme Bel (Boris Charmatz, Christian Rizzo…) 4. « La danse traditionnelle en mouvement » D’Akram Khan à Israël Galván, en passant par Padmini Chettur et Gregory Maqoma. RÉFLEXION SUR LE THÉÂTRE Rencontres et débats 1. « Le Berliner Ensemble à Paris : du Théâtre des Nations au Théâtre de la Ville » À l’occasion de la parution du livre d’Odette Aslan au CNRS (Paris, Capitale mondiale du théâtre). 2. De « la mort de l’enfant » au « meurtre de l’enfant » Au terme du XIXe siècle circule d’œuvre en œuvre le motif de « l’enfant mort ». Au terme du XXe siècle le motif se métamorphose en «meurtre de l’enfant». Des metteurs en scène et universitaires interrogent le sens de ce motif, tout en réfléchissant au défi de sa représentation scénique. Irreprésentable ou pas ? Quelles solutions adopter ? En collaboration avec l’Institut d’Études ThéâtralesSorbonne Nouvelle, rencontre animée par Georges Banu. 3. « Le quotidien utopique » Phrases atomiques, phrases moléculaires, antiréalisme. Avec quelques écrivains de théâtre et d’ailleurs: David Lescot, Olivier Cadiot, Philippe Minyana et Fabrice Melquiot. 4. « Jean-Louis Barrault, l’homme de théâtre » À l’occasion du centenaire de sa naissance. Pour toutes les rencontres : renseignements auprès du service des Relations avec le Public. TDV_brochure_FLASH.qxd 29/04/09 0:15 Page 85 L’ENSEMBLEARTISTIQUE © Michel Chassat UNE TROUPE Cyril Anrep, Charles-Roger Bour, Laurent Charpentier, Céline Carrère, Jauris Casanova, Ana Das Chagas, Valérie Dashwood, Philippe Demarle, Marie-Armelle Deguy, Sandra Faure, Gaëlle Guillou, Sarah Karbasnikoff, Stéphane Krähenbühl, Olivier Le Borgne, Alain Libolt, Gérald Maillet, Walter N’Guyen, Hugues Quester, Pascal Vuillemot UN AUTEUR Fabrice Melquiot • UN MUSICIEN Jefferson Lembeye • UN SCÉNOGRAPHE Yves Collet UN COLLABORATEUR ARTISTIQUE François Regnault L’ENSEMBLE ARTISTIQUE DU THÉÂTRE DE LA VILLE réunit les collaborateurs qui accompagnent Emmanuel Demarcy-Mota depuis bientôt dix ans, de l’aventure de la Compagnie Théâtre des Millefontaines, à celle des sept années passées ensemble à la Comédie de Reims (CDN), jusqu’à aujourd’hui, au Théâtre de la Ville. Un Collectif artistique élargi, une troupe fortement constituée : acteurs, musicien, scénographe et collaborateurs, tous étaient encore récemment à l’œuvre pour la création et la tournée de Casimir et Caroline d’Horváth. Une grande partie d’entre eux avait présenté les saisons précédentes au Théâtre de la Ville Peine d’amour perdue de Shakespeare, Six Personnages en quête d’auteur de Pirandello, Rhinocéros d’Ionesco, Homme pour Homme de Brecht, ainsi que Ma vie de chandelle et Marcia Hesse de Fabrice Melquiot au Théâtre des Abbesses. « Ensemble, nous éprouvons la nécessité constante de temps de recherches, de “laboratoires” qui permettent à la fois de traverser l’œuvre d’un auteur et de s’interroger sur les formes de représentations et d’interprétations ». Au Théâtre de la Ville, désormais, cet Ensemble artistique, inventera donc, à côté des spectacles présentés, d’autres formes allant de la mise en espace d’auteurs contemporains, jusqu’à leur représentation : « Les yeux bandés, l’œil écoute » en passant par des expériences d’écritures comme celle du « Bal Littéraire » et des petites formes quitteront le Théâtre pour aller à la rencontre de nouveaux publics dans Paris et ses alentours : LES BALS LITTÉRAIRES Un tour de mémoire en vingt souvenirs, par six auteurs qui vous invitent à la danse. Proposés en soirée, les bals littéraires alternent des moments de lectures, par les auteurs, des différents chapitres d’une histoire d’amour écrite en commun et des invitations à la danse. Le temps d’une vingtaine de chansons, vous apprendrez comment Elle et Lui se rencontrèrent, comment ils s’aimèrent, comment ils finirent. Des souvenirs qui deviennent les vôtres, à mesure que vous les danserez. LES YEUX BANDÉS, L’ŒIL ÉCOUTE Le principe est simple : des textes courts interprétés en direct par les comédiens dans un univers sonore créé pour l’occasion… pour des spectateurs dont nous avons bandé les yeux. Expérience auditive et imaginaire, Les Yeux bandés, l’œil écoute seront proposés au Théâtre mais d’abord « hors les murs » dans les écoles, les maisons de quartiers, les cafés et toutes sortes de lieux insolites à découvrir… Dates et renseignements auprès des services de relations publiques. LES SAMEDIS DU THÉÂTRE DE LA VILLE « POÉSIE POUR POUVOIR » Des samedis, du début d’après-midi à la fin de soirée, vous pourrez aussi rencontrer les équipes artistiques autour des spectacles : ateliers de jeu avec les acteurs, d’écriture avec les auteurs, de danse avec les chorégraphes et les danseurs, lectures, mises en espace, conférences et débats. Le théâtre se doit à la poésie. Il en faisait partie autrefois. Il y revient : combien d’écrivains de théâtre aujourd’hui aspirent à la poésie ! Le Théâtre de la Ville proposera des Consultations poétiques, des lectures, des petites formes, des rencontres entre poésie et musique dans des espaces réinventés pour l’occasion avec les poètes. 85 TDV_brochure_FLASH.qxd 29/04/09 0:15 Page 86 ANGELIN PRELJOCAJ I BERLINER ENSEMBLE I ROBERT WILSON I CLAUS PEYMANN I CHRISTIAN ZACHARIAS I DAVID LESCOT I HEINER GOEBBELS I TARAF DE BUCAREST I MOHAMAD MOTAMEDI I GUY CASSIERS I JEAN-FRANÇOIS HEISSER I ANTONIA CONTRERAS I CHAPARRO DE MALAGA I PREM KUMAR MALLIK & FAMILY I FABRICE MELQUIOT I EMMANUEL DEMARCY-MOTA I FRANÇOIS VERRET I ANNE TERESA DE KEERSMAEKER I AMJAD ALI KHAN I BRICE LEROUX I HEINER MÜLLER I JEAN JOURDHEUIL I JEAN GUIDONI I PINA BAUSCH I JOAQUIM KÜHN I MICHAEL WOLLNY I 17 HIPPIES I ALENA BAEVA I KATIA SKANAVI I JAYANTHI KUMARESH I RENATA ROSA I LIA RODRIGUES I XAVIER PHILLIPS I GILLES JOBIN I MERCE CUNNINGHAM I EN CHORDAIS I BORIS CHARMATZ I QUATUOR KUSS I JÉRÔME BEL I CIE TEATROCINEMA I JAMES THIERRÉE I CAFÉ ZIMMERMANN I SOPHIE KARTHÄUSER I ASCANIO CELESTINI I CHARLES TORDJMAN I MAURO GIOIA I ALTAN I ROBYN ORLIN I QUATUOR TAKÁCS I BUNUN I LEMI PONIFASIO I BÉRANGÈRE JANNELLE I AKBAR KHAMISU KHAN I ALISSA MARGULIS I NATHAN BRAUDE I JULIEN LIBEER I MATHILDE MONNIER I GRAF MOURJA EVHHENY BRAKMAN I ROUTE DE GENSIS KAHN I ALAIN PLATEL I ENSEMBLE DE MUSIQUE CLASSIQUE TURQUE I MICHEL VINAVER I ORIZA HIRATA I ARNAUD MEUNIER I HOFESH SCHECHTER I ZÜLFÜ LIVANELI I AURÉLIEN BORY I THÉÂTRE DROMESKO I FERNANDO PESSOA I CLAUDE RÉGY I BRIGITTE SETH I ROSER MONTLLÓ GUBERNA I FABIO BIONDI I EUROPA GALANTE I HANS VAN DEN BROECK I BENJAMIN ALARD I MAGUY MARIN I PEEPING TOM I JEAN-EFFLAM BAVOUZET I MAJORSTUEN I DANIEL DANIS I VÉRONIQUE BELLEGARDE I FILOMENA MORETTI I MARIA DE MEDEIROS I LUCINDA CHILDS I BALLET DE L’OPÉRA NATIONAL DU RHIN I MARIONNETTES TRADITIONNELLES DU KERALA I SHUBHRA GUHA I SANKAI JUKU I USHIO AMAGATSU I SHANTALA SHIVALINGAPPA I PADMINI CHETTUR I JAN LAUWERS & NEEDCOMPANY I ALISERA GHORBANI I KRONOS QUARTET I ALIM QASIMOV I AKRAM KHAN I WERNER GÜRA I ANKE VONDUNG I CHRISTOPH BERNER I BALLET DE L’OPÉRA DE LYON I TRISHA BROWN I RALF LEMON I GREGORY MAQOMA I JULIE BÉRÈS I CHRISTIAN RIZZO I FRANK-PETER ZIMMERMANN I ENRICO PACE I MUSIQUES DU TOIT DU MONDE I ISRAEL GALVÁN I SUSANNE LINKE I SAVION GLOVER I TAMBOURS SACRÉS DE L’INDE I JAN FABRE I 2 pl. du châtelet Paris 4 - tel. 01 42 74 22 77 www.theatredelaville-paris.com