déclaration sur la diarrhée du voyageur
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déclaration sur la diarrhée du voyageur
DÉCLARATION SUR LA DIARRHÉE DU VOYAGEUR UNE DÉCLARATION DU COMITÉ CONSULTATIF (DCC) COMITÉ CONSULTATIF DE LA MÉDECINE TROPICALE ET DE LA MÉDECINE DES VOYAGES (CCMTMV) PROTÉGER LES CANADIENS CONTRE LES MALADIES PROMOUVOIR ET PROTÉGER LA SANTÉ DES CANADIENS GRÂCE AU LEADERSHIP, AUX PARTENARIATS, À L’INNOVATION ET AUX INTERVENTIONS EN MATIÈRE DE SANTÉ PUBLIQUE. – Agence de la santé publique du Canada Also available in English under the title: Statement on Travellers’ Diarrhea Pour obtenir plus d’information, veuillez communiquer avec : Agence de la santé publique du Canada Indice de l’adresse 0900C2 Ottawa (Ontario) K1A 0K9 Tél. : 613-957-2991 Sans frais : 1-866-225-0709 Téléc. : 613-941-5366 ATS : 1-800-465-7735 Courriel : publications@hc-sc.gc.ca On peut obtenir, sur demande, la présente publication en formats de substitution. © Sa Majesté la Reine du chef du Canada, représentée par la ministre de la Santé, 2015 Date de publication : avril 2015 La présente publication peut être reproduite sans autorisation pour usage personnel ou interne seulement, dans la mesure où la source est indiquée en entier. Cat. : HP40-140/2015F-PDF ISBN : 978-0-660-23467-0 Pub. : 140543 DÉCLARATION SUR LA DIARRHÉE DU VOYAGEUR DÉCLARATION SUR LA DIARRHÉE DU VOYAGEUR UNE DÉCLARATION DU COMITÉ CONSULTATIF (DCC) COMITÉ CONSULTATIF DE LA MÉDECINE TROPICALE ET DE LA MÉDECINE DES VOYAGES (CCMTMV) I II DÉCLARATION SUR LA DIARRHÉE DU VOYAGEUR DÉCLARATION SUR LA DIARRHÉE DU VOYAGEUR TABLE DES MATIÈRES PRÉAMBULE. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 Principaux points et messages. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 Recommandations GRADE. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2 Encadré 1 : Foire aux questions sur l’interprétation des résultats de la méthode GRADE. . . . 6 INTRODUCTION. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8 CONTEXTE .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8 Caractéristiques cliniques et épidémiologiques. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8 Agents étiologiques. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9 Épidémiologie. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10 MÉTHODES. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10 RÉSULTATS. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13 Facteurs de risque. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13 Prévention – Pratiques exemplaires. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15 Prévention – Interventions. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18 Prévention – Vaccination et chimioprophylaxie. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19 Traitement. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26 Traitement des symptômes de la diarrhée du voyageur – Réhydratation .. . . . . . . . . . 33 Traitement de la diarrhée du voyageur de retour d’un voyage .. . . . . . . . . . . . . . . 34 Valeurs et préférences. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34 CONCLUSIONS ET BESOINS EN MATIÈRE DE RECHERCHE. . . . . . . . . . . . . . . . . 34 REMERCIEMENTS. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35 TABLEAUX. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36 Tableau 1 : Liste des études examinées aux fins d’inclusion dans l’analyse de l’efficacité de la prévention et du traitement de la diarrhée du voyageur. . . . . . . . 36 Tableau 2 : Doses des divers agents utilisés pour prévenir et traiter la diarrhée du voyageur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55 Tableau 3 : Préparation de solutions de réhydratation orale à domicile. . . . . . . . . . . 58 RÉFÉRENCES. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 59 ANNEXES. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 71 Annexe 1 : Exemple de stratégie de recherche aux fins de la revue de la littérature. . . . . 71 Annexe 2 : Tableaux GRADE pour chaque intervention contre la diarrhée du voyageur. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 73 III IV DÉCLARATION SUR LA DIARRHÉE DU VOYAGEUR DÉCLARATION SUR LA DIARRHÉE DU VOYAGEUR PRÉAMBULE Le Comité consultatif de la médecine tropicale et de la médecine des voyages (CCMTMV) donne de façon continue à l’Agence de la santé publique du Canada des conseils opportuns de nature médicale, scientifique et de santé publique concernant les maladies tropicales infectieuses et les risques pour la santé associés aux voyages internationaux. L’Agence reconnaît que les conseils et les recommandations formulés dans cette déclaration reposent sur les pratiques médicales et les connaissances scientifiques les plus récentes et les diffuse dans le but d’informer les voyageurs ainsi que les professionnels de la santé qui sont appelés à leur prodiguer des soins. Les personnes qui administrent ou utilisent des médicaments, des vaccins ou d’autres produits devraient bien connaître la monographie des produits, ainsi que toute autre norme ou instruction approuvée concernant leur usage. Les recommandations relatives à l’usage des produits et les autres renseignements présentés ici peuvent différer de ceux qui figurent dans la monographie ou toute autre norme ou instruction approuvée pertinente établie par les fabricants autorisés. Les fabricants font approuver leurs produits et démontrent l’innocuité et l’efficacité de ceux-ci uniquement lorsque ces produits sont utilisés conformément à la monographie ou à toute autre norme ou instruction approuvée semblable. PRINCIPAUX POINTS ET MESSAGES L’objectif de la présente déclaration est de fournir un portait clinique et épidémiologique à jour de la diarrhée du voyageur (DV), y compris des facteurs de risque connus, et de formuler des recommandations sur l’utilisation de diverses interventions pour prévenir et traiter cette maladie. Les personnes contractent principalement la diarrhée du voyageur en consommant des aliments ou des boissons contaminés par des agents pathogènes qui causent la diarrhée. À l’échelle mondiale, les agents étiologiques les plus répandus de la diarrhée du voyageur sont les bactéries pathogènes Escherichia coli (en particulier les souches entérotoxinogène et entéroagrégative) et Campylobacter, bien que les pathogènes puissent varier considérablement selon la région. La plupart des infections surviennent lors de voyages dans des pays à revenu faible ou intermédiaire. Le type de voyage, la durée du séjour, l’âge du voyageur et la présence de certains problèmes médicaux sont d’importants facteurs de risque à prendre en compte dans le cas de la diarrhée du voyageur. Les taux d’incidence de la diarrhée du voyageur, chez les personnes qui séjournent dans des régions à haut risque (pays à revenu faible ou intermédiaire) durant une période allant jusqu’à deux semaines, varient de 20 à 90 %. Bien que la diarrhée du voyageur soit généralement bénigne et spontanément résolutive, cette maladie oblige jusqu’à la moitié des voyageurs à limiter leurs activités durant leur voyage, et jusqu’à 10 % des personnes atteintes présenteront une diarrhée persistante ou d’autres complications. 1 2 DÉCLARATION SUR LA DIARRHÉE DU VOYAGEUR Lorsque cela était possible et pertinent, des recommandations relatives à la prévention et au traitement de la diarrhée du voyageur ont été élaborées à l’aide de la méthodologie GRADE (Grading of Recommendations, Assessment, Development and Evaluation). Cette méthodologie tient compte de l’équilibre entre les avantages (efficacité) et les inconvénients de chaque intervention, notamment du niveau de confiance (élevé, modéré, faible, très faible) dans l’estimation de l’effet du traitement, ainsi que de ce que le CCMTMV croit être les valeurs et les préférences des voyageurs en matière de prévention et de traitement de la diarrhée du voyageur. Veuillez consulter l’encadré « Foire aux questions » qui suit pour plus de renseignements sur l’interprétation des recommandations GRADE. RECOMMANDATIONS GRADE Prévention 1. Le CCMTMV suggère que le vaccin oral contre le choléra (préparation de cellules entières inactivées avec sous-unité B recombinante, homologuée au Canada sous le nom de Dukoral®1) ne soit pas administré systématiquement aux voyageurs canadiens comme moyen de prévenir la diarrhée du voyageur; recommandation conditionnelle, confiance modérée dans l’estimation de l’effet contre placebo. • Des données de qualité moyenne montrent que le vaccin n’est pas plus efficace que la vaccination par placebo pour prévenir la diarrhée du voyageur (risque relatif [RR] = 0,94 [IC à 95 % : 0,82 à 1,09]). Ainsi, 35 % des sujets vaccinés et 37 % des sujets non vaccinés ont présenté une diarrhée. Aucun effet nocif associé au vaccin et aucune donnée sur les préférences des patients n’ont été recensés. Comme aucun bienfait manifeste n’a été associé au vaccin, le CCMTMV ne recommande pas la vaccination systématique des voyageurs. 2. Le CCMTMV recommande que le subsalicylate de bismuth soit considéré comme une option pour prévenir la diarrhée du voyageur chez les adultes qui présentent un risque élevé et qui sont disposés à prendre plusieurs doses de ce médicament par jour (2,1 à 4,2 g/jour, divisé en quatre doses par jour); forte recommandation, niveau de confiance élevé dans l’estimation de l’effet contre placebo. 3. Le CCMTMV suggère qu’une dose plus faible (1,05 g/jour) de subsalicylate de bismuth soit administrée pour prévenir la diarrhée du voyageur dans les cas où il est impossible d’administrer une dose plus forte; recommandation conditionnelle, faible niveau de confiance dans l’estimation de l’effet contre placebo, faible niveau de confiance quant à l’absence de différence entre les doses faible et élevée. • 1 Des données de haute qualité montrent que le subsalicylate de bismuth est un moyen efficace de prévenir la diarrhée du voyageur par comparaison au placebo : RR = 0,55 (0,44 à 0,67), ce qui représente une baisse de 250 du nombre de cas de diarrhée du voyageur pour 1 000 voyageurs traités. De plus, cet effet marqué a été observé quelle Dukoral® est homologué pour prévenir la diarrhée du voyageur causée par E. coli entérotoxinogène (ETEC) et/ou le choléra dû à V. choleræ, et pour protéger contre ces maladies. Cette indication s’appuie toutefois sur des recherches qui n’ont pas été menées auprès de voyageurs. DÉCLARATION SUR LA DIARRHÉE DU VOYAGEUR que soit la dose administrée (faible ou élevée), et aucune différence n’a été observée entre les deux sous-groupes. Des données de faible qualité ont toutefois été recensées pour ces deux sous-groupes. Aucun effet nocif grave causé par le subsalicylate de bismuth et aucune donnée sur les préférences des patients n’ont été recensés. 4. Le CCMTMV suggère que les fluoroquinolones soient considérées comme une option pour prévenir la diarrhée du voyageur chez certaines populations de voyageurs à haut risque qui partent pour une courte période, lorsqu’une chimioprophylaxie est considérée comme essentielle; recommandation conditionnelle, niveau de confiance élevé dans l’estimation de l’effet contre placebo. Équilibre entre les avantages et les inconvénients basé sur les données probantes disponibles sur les effets indésirables et sur les profils de résistance aux antimicrobiens. • Des données de haute qualité montrent que les fluoroquinolones sont un moyen efficace de prévenir la diarrhée du voyageur comparativement au placebo : RR = 0,12 (0,07 à 0,21), ce qui représente une baisse de 293 du nombre de cas de diarrhée du voyageur pour 1 000 voyageurs traités. Cependant, l’administration de fluoroquinolones dans d’autres populations a été associée à de graves effets secondaires, notamment des lésions cartilagineuses, des arthropathies, des ruptures de tendon et des diarrhées dues à C. difficile, mais ces effets n’ont pas été documentés chez les voyageurs. Par ailleurs, il se pourrait que les avantages soient moins élevés que prévu, car la résistance aux antibiotiques a augmenté depuis que ces études ont été réalisées. La prise de fluoroquinolones chez les voyageurs est également associée à un risque potentiel de sélection pour des agents pathogènes résistants aux antimicrobiens parmi la flore endogène. Enfin, un pourcentage relativement élevé de voyageurs interrogés ont dit préférer ne pas prendre d’antibiotiques pour prévenir la diarrhée du voyageur. Pour ces raisons, le CCMTMV recommande que l’utilisation des fluoroquinolones pour prévenir la diarrhée du voyageur se limite à certains voyageurs qui partent pour de courts séjours et qui présentent un risque élevé de complications pour la santé ou qui risquent d’être fortement incommodés par la diarrhée du voyageur. 5. Le CCMTMV suggère que la rifaximine soit considérée comme une option pour prévenir la diarrhée du voyageur; recommandation conditionnelle, confiance modérée dans l’estimation de l’effet contre placebo. Équilibre entre les avantages et les inconvénients basé sur les données probantes disponibles sur les profils de résistance aux antimicrobiens. • Des données de qualité moyenne montrent que, comparativement au placebo, la rifaximine est un moyen efficace de prévenir la diarrhée du voyageur : RR = 0,42 (0,33 à 0,53), ce qui représente une baisse de 213 du nombre de cas de diarrhée du voyageur pour 1 000 voyageurs traités. Bien qu’aucune association n’ait été établie entre la prise de rifaximine par les voyageurs et la résistance aux antimicrobiens, les risques potentiels devront être surveillés. Aucun effet nocif n’a été associé à la prise de rifaximine. Un pourcentage relativement élevé de voyageurs interrogés ont dit préférer ne pas prendre d’antibiotiques pour prévenir la diarrhée du voyageur. 3 4 DÉCLARATION SUR LA DIARRHÉE DU VOYAGEUR Traitement 6. Le CCMTMV suggère que le lopéramide soit considéré comme une option dans le traitement de la diarrhée du voyageur; recommandation conditionnelle, confiance de faible à modérée dans l’estimation de l’effet contre placebo. • Selon des données d’une qualité de faible à modérée, le lopéramide est, comparativement au placebo, un moyen efficace de réduire la durée et l’intensité de la diarrhée du voyageur : p. ex. RR associé au premier soulagement de la diarrhée aiguë après 4 heures de traitement = 1,69 (IC à 95 % : 1,17 à 2,45), ce qui représente une augmentation de 145 du nombre de cas de premier soulagement rapide pour 1 000 voyageurs traités. Aucun effet nocif n’a été associé à la prise de lopéramide. Une forte proportion de voyageurs nord-américains interrogés ont indiqué leur préférence pour un traitement basé sur la prise d’antidiarrhéiques, dont le lopéramide. 7. Le CCMTMV suggère que les fluoroquinolones soient considérées comme une option dans le traitement de la diarrhée du voyageur; recommandation conditionnelle, confiance modérée dans l’estimation de l’effet contre placebo. Équilibre entre les avantages et les inconvénients basé sur les données probantes disponibles sur les effets indésirables et sur les profils de résistance aux antimicrobiens. • Des données de qualité moyenne montrent que, comparativement au placebo, les fluoroquinolones sont efficaces pour réduire la durée de la diarrhée du voyageur : RR pour la guérison après 72 heures de traitement = 1,81 (IC à 95 % : 1,39 à 2,37), ce qui représente une hausse de 322 du nombre de cas de guérison après 72 heures de traitement pour 1 000 voyageurs traités. Des données de très faible qualité montrent que l’administration de fluoroquinolones pour le traitement de la diarrhée du voyageur augmente le risque d’événements indésirables (le plus souvent des maux de tête, une constipation, des nausées et de la fatigue). L’administration de fluoroquinolones chez des populations autres que des voyageurs a aussi été associée à de graves effets secondaires, notamment des lésions cartilagineuses, des arthropathies, des ruptures de tendon et des diarrhées dues à C. difficile. Chez les voyageurs, leur utilisation est associée à un risque potentiel de sélection pour des agents pathogènes résistants aux antimicrobiens. Une forte proportion de voyageurs nord-américains interrogés ont indiqué leur préférence pour un traitement basé sur la prise d’antidiarrhéiques, y compris des antibiotiques. 8. Le CCMTMV suggère que l’utilisation du lopéramide en association avec une antibiothérapie soit considérée comme une option dans le traitement de la diarrhée du voyageur; recommandation conditionnelle, confiance de modérée à élevée dans l’estimation de l’effet par comparaison à l’utilisation d’antibiotiques seulement. • Des données d’une qualité variant de moyenne à élevée montrent que l’association lopéramide-antibiotique est efficace pour réduire la durée de la diarrhée du voyageur, comparativement à l’utilisation d’antibiotiques seulement : p. ex. RR pour le soulagement complet de la diarrhée du voyageur après 24 heures = 1,55 (IC à 95 % : 1,28 à 1,86), ce qui représente une hausse de 200 du nombre de cas de soulagement complet après 24 heures pour 1 000 voyageurs traités avec du lopéramide en traitement d’appoint. DÉCLARATION SUR LA DIARRHÉE DU VOYAGEUR Aucun effet nocif n’a été lié à la prise de lopéramide en association avec des antibiotiques. Une forte proportion de voyageurs nord-américains interrogés ont indiqué leur préférence pour un traitement basé sur la prise d’antidiarrhéiques, y compris le lopéramide et des antibiotiques. 9. Le CCMTMV suggère que l’azithromycine soit considérée comme une option dans le traitement de la diarrhée du voyageur; recommandation conditionnelle, faible niveau de confiance dans l’estimation de l’effet par comparaison à l’usage de fluoroquinolones. Équilibre entre les avantages et les inconvénients basé sur les données probantes disponibles sur les profils de résistance aux antimicrobiens et sur les événements indésirables. • Des données de faible qualité comparant directement l’azithromycine aux fluoroquinolones montrent que l’azithromycine a une efficacité semblable, et même supérieur, que les fluoroquinolones pour réduire la durée de la diarrhée du voyageur : p. ex. RR pour le rétablissement après 48 heures de traitement = 1,34 (IC à 95 % : 1,08 à 1,66), ce qui représente une hausse de 134 du nombre de cas de rétablissement pour 1 000 voyageurs traités, après 48 heures de traitement par l’azithromycine plutôt que par des fluoroquinolones. La seule exception concerne la guérison rapide ou immédiate de la diarrhée du voyageur, un effet pour lequel les fluoroquinolones se sont révélées plus efficaces que l’azithromycine : RR = 0,46 (IC à 95 % : 0,25 à 0,84). Ensemble, ces résultats suggèrent que l’azithromycine est aussi efficace que les fluoroquinolones pour soulager la diarrhée du voyageur. Cependant, la prise d’azithromycine présente également un risque potentiel de sélection pour des agents pathogènes résistants aux antimicrobiens, bien que les données soient moins concluantes que dans le cas des fluoroquinolones. Les données probantes ne semblent pas indiquer d’effets nocifs graves associés à l’utilisation de l’azithromycine, bien que des données de faible qualité indiquent un risque plus élevé de nausées immédiatement après le traitement par l’azithromycine : RR = 6,23 (IC à 95 % : 1,48 à 26,26), ce qui représente une hausse de 68 du nombre de voyageurs atteints de nausées durant les 30 premières minutes du traitement pour 1 000 personnes traitées avec de l’azithromycine, comparativement à celles traitées avec des fluoroquinolones. Aucune différence dans les autres mesures des nausées et des vomissements n’a été observée entre ces deux traitements. Une forte proportion de voyageurs nord-américains interrogés ont indiqué leur préférence pour un traitement basé sur la prise d’antidiarrhéiques, y compris des antibiotiques. 10.Le CCMTMV suggère que la rifaximine soit considérée comme une option dans le traitement de la diarrhée du voyageur; recommandation conditionnelle, niveau de confiance élevé dans l’estimation de l’effet contre placebo; niveau de confiance de modéré à élevé dans l’estimation de l’effet comparativement à la ciprofloxacine. Équilibre entre les avantages et les inconvénients basé sur les données probantes disponibles sur les profils de résistance aux antimicrobiens. • Des données de haute qualité montrent que la rifaximine est associée à un pourcentage plus élevé de guérison de la diarrhée du voyageur comparativement au placebo : RR = 1,29 (IC à 95 % : 1,15 à 1,45), ce qui représente une hausse de 177 du nombre de voyageurs guéris à la fin de la période de suivi pour 1 000 personnes traitées. Des 5 6 DÉCLARATION SUR LA DIARRHÉE DU VOYAGEUR données de haute qualité comparant directement la rifaximine aux fluoroquinolones (ciprofloxacine) n’ont révélé aucune différence significative entre ces deux traitements, quant au taux de guérison de la diarrhée du voyageur (RR = 0,98; IC à 95 % : 0,90 à 1,07). Bien qu’aucune association n’ait été établie entre la prise de rifaximine par les voyageurs et la résistance aux antimicrobiens, les risques potentiels devront être surveillés. Aucun effet nocif n’a été associé à la prise de rifaximine. Une forte proportion de voyageurs nord-américains interrogés ont indiqué leur préférence pour un traitement basé sur la prise d’antidiarrhéiques, y compris des antibiotiques. Aucune recommandation GRADE n’a été formulée en ce qui a trait à l’hygiène des mains ou à l’hygiène alimentaire, car il s’agit d’interventions non invasives et à faible impact pour lesquelles il n’existe aucune intervention de remplacement crédible qui permette d’établir des comparaisons. Le CCMTMV recommande néanmoins de se laver les mains ou d’utiliser un désinfectant pour les mains, et de faire preuve de prudence dans le choix et la préparation des boissons et des aliments, ces mesures étant considérées comme des pratiques exemplaires pour prévenir la diarrhée en voyage. De même, aucune recommandation GRADE ne peut pour l’instant être formulée concernant l’utilisation de probiotiques et de prébiotiques pour prévenir la diarrhée du voyageur, ou la prise de subsalicylate de bismuth pour traiter cette infection, faute de données probantes. Il convient par ailleurs de noter qu’en raison de la pénurie de données probantes sur la prévention et le traitement de la diarrhée du voyageur chez les enfants, il importe de faire preuve de prudence au moment d’extrapoler les recommandations formulées dans le présent document aux enfants, à moins de mentions précises en ce sens. ENCADRÉ 1 : FOIRE AUX QUESTIONS SUR L’INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS DE LA MÉTHODE GRADE Question : Comment mesure-t-on le niveau de confiance dans l’estimation d’un effet? Réponse : Selon la méthode GRADE, les résultats de l’étude sont regroupés par résultat, puis l’estimation de l’effet est déterminée par méta-analyse. La qualité des données probantes est ensuite évaluée en fonction des cinq critères suivants : risque de biais (c.-à-d. limites dans la conception ou la conduite de l’étude); imprécision (p. ex. nombre insuffisant de sujets d’étude pour détecter un effet); incohérence (c.-à-d. trop grande variabilité entre les résultats de chaque étude); caractère indirect (p. ex. importantes différences entre les études dans la manière de mesurer les résultats ou les interventions ) et risque de biais de publication (c.-à-d. les études sans effet ou indiquant des effets non voulus n’ont pas été publiées et ne peuvent donc pas être prises en compte dans l’analyse). Pour chaque critère non satisfait, la qualité est réduite d’un point sur l’échelle à quatre points qui va de « élevée » à « très faible ». De plus, les motifs justifiant chaque abaissement de cote doivent toujours être notés. DÉCLARATION SUR LA DIARRHÉE DU VOYAGEUR Question : Le niveau de confiance à l’égard de l’estimation d’un effet reflète-t-il directement la valeur de la recommandation? Réponse : Non. La valeur de la recommandation est non seulement fonction de l’estimation de l’effet, mais elle tient également compte de la nature des risques et des avantages, ainsi que des valeurs et des préférences des voyageurs. Question : Que signifie une recommandation « conditionnelle » dans la pratique? Réponse : Dans le présent document, une recommandation GRADE dite « conditionnelle » signifie que le CCMTMV pense que la majorité des voyageurs bien informés choisiraient le plan d’action recommandé, mais qu’une minorité (peut-être une grande minorité) ne le ferait pas. Cela pourrait être dû au fait que l’intervention proposée ne présente que des avantages modestes, que le niveau de confiance à l’égard de l’effet estimé est peu élevé ou que le risque d’effets nocifs potentiels est bien réel. Le profil de résistance aux antimicrobiens est un exemple d’effet nocif potentiel pouvant être associé à la prise d’antibiotiques pour prévenir et traiter la diarrhée du voyageur. Question : Si l’évaluation selon la méthode GRADE conclut que la confiance à l’égard de l’effet estimé de l’intervention A est élevée, alors que la confiance dans l’estimation de l’effet de l’intervention B est modérée, cela signifie-t-il que l’intervention A est meilleure ou plus efficace que l’intervention B? Réponse : Non. Le fait que la qualité des données à l’appui de ces deux interventions soit évaluée séparément signifie, par définition, qu’on ne peut établir de comparaisons directes entre les deux. À titre d’exemple, si l’intervention A est comparée au placebo et que l’intervention B est elle aussi comparée au placebo, on ne peut déduire que l’intervention A est meilleure que l’intervention B, car il s’agit d’une comparaison indirecte. En revanche, si l’évaluation porte sur des études ayant établi des comparaisons directes entre chaque intervention, il est alors possible d’établir un niveau de préférence. Cependant, cela dépend toujours de l’évaluation globale de l’effet estimé, ainsi que de la qualité des données probantes à l’appui de chaque résultat d’intérêt, sans parler des besoins particuliers de certains groupes tels que les enfants, des valeurs et des préférences des voyageurs, etc. En ce qui concerne la déclaration sur la diarrhée du voyageur, les seules interventions qui ont fait l’objet de comparaisons directes sont les suivantes : lopéramide et antibiotiques contre antibiotiques seuls pour le traitement de la diarrhée du voyageur; azithromycine contre fluoroquinolones pour le traitement de la diarrhée du voyageur; et rifaximine contre fluoroquinolones pour le traitement de la diarrhée du voyageur. Question : Pourquoi certaines données probantes sont-elles évaluées selon la méthode GRADE dans la présente déclaration, alors que d’autres ne le sont pas? Réponse : Le CCMTMV a conclu que certaines interventions ne se prêtaient pas à une évaluation selon la méthode GRADE, soit à cause d’un manque de solutions plausibles pouvant être utilisées en remplacement de l’intervention à l’étude (p. ex. se laver les mains pour prévenir la diarrhée du voyageur), soit à cause de données probantes insuffisantes (p. ex. quant aux aliments et boissons à privilégier, ou à la prise de probiotiques, pour prévenir la diarrhée du voyageur). Pour ces interventions, le CCMTMV a donc formulé des recommandations en se basant uniquement sur la revue de la littérature et sur l’opinion d’experts. 7 8 DÉCLARATION SUR LA DIARRHÉE DU VOYAGEUR INTRODUCTION La diarrhée est un problème médical courant chez les voyageurs, en particulier parmi ceux qui se rendent dans des pays à revenu faible ou intermédiaire, où il y a un plus grand risque que les conditions de salubrité et d’hygiène soient sous-optimales (1). La diarrhée du voyageur peut nuire aux projets de voyage et occasionner des coûts pour le voyageur, surtout si ce dernier requiert des soins médicaux durant le voyage. Plusieurs facteurs, à la fois liés au voyage (c.-à-d. destination et type de voyage) et au voyageur (c.-à-d. pays d’origine, âge), ont une incidence sur le risque de contracter la diarrhée (2) et sur la gravité des symptômes. La présente déclaration vise à fournir aux professionnels de la santé des renseignements sur les facteurs de risque, ainsi que des recommandations sur la prévention et le traitement de la diarrhée du voyageur. L’information concernant la diarrhée persistante chez un voyageur de retour au pays est présentée dans une déclaration distincte (3). CONTEXTE CARACTÉRISTIQUES CLINIQUES ET ÉPIDÉMIOLOGIQUES Les symptômes de la diarrhée du voyageur varient de bénins à graves. La diarrhée du voyageur classique se définit ainsi : émission de trois selles non moulées ou plus sur une période de 24 heures et présence d’au moins un des symptômes suivants : nausées, vomissements, douleur ou crampes abdominales, fièvre ou sang dans les selles (dysenterie) (4). Chez les adultes, les symptômes de la diarrhée du voyageur ont tendance à se manifester tôt durant le voyage, généralement le troisième ou le quatrième jour du voyage (5, 6). Chez les enfants et les jeunes de moins de 20 ans, toutefois, les symptômes apparaissent généralement plus tard, en moyenne au huitième jour (7). La diarrhée du voyageur dure généralement de trois à quatre jours chez les adultes (5, 6), bien que la durée d’incapacité (c.-à-d. période durant laquelle la personne est incapable de mener les activités prévues) due à la diarrhée du voyageur ne dépasse pas en moyenne 30 heures (5, 6, 8). Des durées plus longues ont été observées chez les enfants, en particulier ceux âgés de deux ans et moins (7). Entre 2 et 10 % des voyageurs peuvent présenter une diarrhée persistante (c.-à-d. diarrhée qui dure deux semaines ou plus) (9). Bien que la diarrhée du voyageur soit généralement bénigne et spontanément résolutive, de 5 % à 20 % des voyageurs consultent un professionnel de la santé (p. ex. médecin, infirmière ou pharmacien), entre 30 % à 60 % prennent des médicaments et certaines personnes doivent être hospitalisées (5–7). De plus, de 12 % à 50 % des voyageurs sont frappés d’invalidité durant une partie de leur voyage à cause de la diarrhée du voyageur (5, 6), et de 5 à 10 % peuvent présenter un syndrome du côlon irritable post-infectieux (9). DÉCLARATION SUR LA DIARRHÉE DU VOYAGEUR AGENTS ÉTIOLOGIQUES Les personnes contractent principalement la diarrhée du voyageur en consommant des aliments ou des boissons contaminés par des agents pathogènes qui causent la diarrhée. Les principaux agents étiologiques de la diarrhée du voyageur sont les bactéries, les virus et les parasites. Les bactéries pathogènes, en particulier Escherichia coli entérotoxinogène et entéroagrégative (respectivement ETEC et EAEC) et Campylobacter, sont les plus courantes. Selon un examen de 51 études sur la diarrhée du voyageur (10), près du tiers des cas de diarrhée du voyageur contractés en Amérique latine, dans les Caraïbes, en Afrique et en Asie du Sud ont été causés par ETEC et un tiers des cas provenant d’Asie du Sud-Est étaient dus à Campylobacter. D’autres pathogènes bactériens, dont Shigella et Salmonella, ont ensemble été responsables de 10 à 15 % des cas de diarrhée du voyageur observés dans ces régions. Quant aux espèces des genres Aeromonas et Plesiomonas, plus souvent observées en Asie et en Afrique, elles ont été responsables de 5 % à 8 % des cas de diarrhée du voyageur recensés dans ces régions, tandis que 9 % des cas en Asie du Sud-Est ont été attribués à Vibrios. Les norovirus et les rotavirus sont les agents pathogènes viraux qui causent le plus souvent la diarrhée du voyageur, ceux-ci ayant été mis en cause dans 19 % à 25 % des cas en Amérique latine, dans les Caraïbes et en Afrique et 3 % à 5 % des cas en Asie (10). Les norovirus ont aussi été impliqués dans de nombreuses éclosions gastrointestinales à bord de navires de croisière (11). Enfin, les parasites pathogènes tels que Giardia, Cryptosporidium et Entamoeba histolytica ont été la cause de 2 % ou moins des cas de diarrhée du voyageur en Amérique latine, dans les Caraïbes et en Afrique et de 8 % à 12 % des cas en Asie (10). Cyclospora cayetanensis a aussi causé la diarrhée chez des voyageurs de retour d’Amérique latine, du sous-continent indien et d’Asie du Sud-Est (12). Bien que les parasites pathogènes soient responsables d’une plus faible proportion des cas de diarrhée du voyageur à l’échelle mondiale, la diarrhée d’origine parasitaire a tendance à durer plus longtemps et, par conséquent, à nécessiter plus souvent des soins de santé de retour au pays. De fait, les parasites pathogènes sont la cause la plus fréquente de diarrhée aiguë parmi les voyageurs qui consultent une clinique santévoyage GeoSentinel2 pour obtenir des soins médicaux après un voyage (13). La diarrhée due à Giardia et à d’autres parasites gastro-intestinaux a aussi été signalée plus souvent chez des personnes qui ont obtenu des soins médicaux après un long séjour à l’étranger que chez les personnes qui étaient parties durant une courte période (14). Dans l’article de synthèse précité (10), aucun agent étiologique n’a pu être identifié pour quelque 40 % à 50 % des cas de diarrhée du voyageur, malgré une évaluation microbiologique approfondie. Cependant, des données laissent croire que des bactéries pathogènes seraient responsables de bon nombre de ces cas de diarrhée du voyageur dont l’agent pathogène n’a pu être identifié car, dans de nombreux cas documentés, l’utilisation d’antibactériens a permis d’atténuer les symptômes. Deux études ayant utilisé des méthodes d’analyse plus sensibles pour détecter les pathogènes, par exemple la réaction de polymérisation en chaîne (PCR), ont révélé que les bactéries ETEC, EAEC et Escherichia coli à adhésion diffuse (DAEC) étaient en 2 Les cliniques de santé-voyage GeoSentinel forment un réseau mondial de communication et de collecte de données qui regroupe 54 cliniques de voyage et de médecine tropicale réparties à travers le monde. 9 10 DÉCLARATION SUR LA DIARRHÉE DU VOYAGEUR cause dans 26 % à 30 % des cas de diarrhée du voyageur dont l’agent pathogène n’avait initialement pas pu être identifié, chez des voyageurs qui s’étaient rendus au Guatemala, au Mexique, en Jamaïque et en Inde (15, 16). ÉPIDÉMIOLOGIE Selon un examen des données provenant d’études d’observation sur les taux de diarrhée chez les voyageurs originaires de pays à revenu élevé, les taux d’incidence chez les voyageurs ayant séjourné deux semaines dans une région à haut risque (pays à revenu faible ou intermédiaire) ont varié de 20 % à 90 % (4). Une diarrhée aiguë a été diagnostiquée chez 55 % à 59 % des voyageurs qui sont revenus malades au pays et qui se sont rendus dans l’une des cliniques de santé-voyage du réseau GeoSentinel (1). Une étude menée à la fin des années 1970, et de nouveau à la fin des années 1990, auprès de personnes ayant visité quatre pays à haut risque a révélé que les taux de diarrhée du voyageur étaient demeurés comparables durant cette période de 20 ans (6, 17). Cependant, une étude subséquente menée dans l’un de ces quatre pays a révélé que le taux de diarrhée du voyageur avait diminué depuis la fin des années 1990, un résultat attribué aux efforts faits pour améliorer l’hygiène dans les établissements touristiques (18). Selon les résultats préliminaires de C-EnterNet – un système de surveillance intégrée des entéropathogènes, qui compte deux sites sentinelles au Canada (en Ontario et en ColombieBritannique) – pour l’année de surveillance 2011, 30 % de tous les cas de maladies entériques à déclaration obligatoire au Canada ont été associés à des voyages à l’étranger (19). Des variations régionales ont été signalées, les taux variant de 25 % à Waterloo, en Ontario (de juin 2005 à mai 2009) (20), à 40 % en Colombie-Britannique (en 2008) (21). Dans l’étude menée à Waterloo, les cas liés à des voyages ont représenté 18 % des hospitalisations pour des maladies entériques déclarées durant la période de l’étude (20). Il est à noter que les études menées par l’intermédiaire du système CEnterNet portent uniquement sur des maladies à déclaration obligatoire, comme l’entérite à Campylobacter, la salmonellose et la giardiase, et qu’elles n’incluent donc pas d’autres étiologies plus importantes associées au voyage, comme la diarrhée due à Escherichia coli entérotoxinogène. Les résultats précités ne représentent donc qu’une fraction de tous les cas de diarrhée liés à des voyages, qui surviennent au Canada. MÉTHODES La présente déclaration a été préparée par un groupe de travail composé de bénévoles du Comité consultatif de la médecine tropicale et de la médecine des voyages (CCMTMV) qui n’ont signalé aucun conflit d’intérêts. Tous les membres du groupe de travail ont été approuvés par le secrétariat et la présidente du Comité. Le groupe de travail, avec l’aide du secrétariat, était responsable de la recherche, de la synthèse et de l’analyse documentaires, ainsi que de la formulation de questions clés et des recommandations préliminaires. La version définitive de la déclaration a été approuvée par tous les membres du CCMTMV. Les recommandations formulées dans la présente déclaration, concernant les interventions visant à prévenir et à traiter la diarrhée du voyageur, ont été élaborées à l’aide de la méthode GRADE lorsque cela était possible et pertinent. Cette approche est de plus en DÉCLARATION SUR LA DIARRHÉE DU VOYAGEUR plus adoptée par les personnes qui fixent des lignes directrices (22, 23). Elle met l’accent sur la transparence et fournit un cadre de travail détaillé qui tient compte des facteurs suivants pour l’élaboration des recommandations : confiance dans l’estimation de l’effet (qualité des données; voir l’encadré 1 : Foire aux questions à la page 6, pour de plus amples renseignements); équilibre entre les avantages et les inconvénients, et valeurs et préférences. Les recommandations qui en découlent sont qualifiées de « fortes » ou de « conditionnelles » (Foire aux questions à la page 6). Diverses recommandations formulées dans la présente déclaration, concernant des interventions de prévention et de traitement, incluent des utilisations non indiquées sur l’étiquette des médicaments. La monographie de produit ou autre norme ou instruction approuvée semblable devrait être examinée avant l’utilisation. Voici le processus d’élaboration sommaire de la présente déclaration : Pour les recommandations GRADE : 1. Les questions d’intérêt « PICO » (population of interest [population d’intérêt], intervention [intervention], comparison [comparaison] et outcome [résultat]) suivantes ont été formulées : a. Chez les voyageurs canadiens, l’administration du vaccin oral inactivé contre le choléra (Dukoral®) réduit-elle le risque de contracter la diarrhée du voyageur par comparaison à la non-vaccination (placebo)? b. Chez les voyageurs canadiens, l’administration d’un agent chimioprophylactique pertinent (c.-à-d. antisécrétoire ou antibiotique) réduit-elle le risque de contracter la diarrhée du voyageur, comparativement à l’absence de chimioprophylaxie (placebo)? c. Chez les Canadiens ayant contracté la diarrhée du voyageur pendant un voyage, l’administration d’un agent thérapeutique pertinent (c.-à-d. antisécrétoire, antipéristaltique ou antibiotique) a-t-elle réduit la durée ou la gravité de la diarrhée du voyageur, comparativement à l’absence de traitement (placebo)? d. Parmi les Canadiens ayant contracté la diarrhée du voyageur pendant un voyage, l’administration d’un agent thérapeutique pertinent (c.-à-d. antisécrétoire, antipéristaltique ou antibiotique) a-t-elle réduit la durée ou la gravité de la diarrhée du voyageur, comparativement à un autre traitement (p. ex. association d’un antipéristaltique et d’un antibiotique; différente classe d’antibiotiques)? 2. Des questions clés visant à définir l’ampleur des avantages et des inconvénients ont aussi été formulées : a. Quels sont les effets néfastes associés aux agents chimioprophylactiques et thérapeutiques contre la diarrhée du voyageur, ainsi qu’à la vaccination? b. Quels sont les facteurs de risque importants de la diarrhée du voyageur chez les personnes qui voyagent (p. ex. destination, durée du voyage, âge, comorbidités telles qu’une infection au VIH ou achlorhydrie [suppression de la sécrétion acide gastrique])? c. Quelles sont les valeurs et les préférences des voyageurs, quant à l’ampleur de la réduction du risque de diarrhée du voyageur qui justifierait l’utilisation des interventions indiquées malgré les coûts et les inconvénients qui y sont associés? 11 12 DÉCLARATION SUR LA DIARRHÉE DU VOYAGEUR 3. Une stratégie visant à cibler les ouvrages pertinents a été élaborée, avec l’aide d’un bibliothécaire spécialiste des références. Plusieurs bases de données électroniques (Ovid Medline, Embase, Global Health et Scopus), de même que la base de données de la revue systématique Cochrane, ont été consultées en employant des variations de l’expression « diarrhée du voyageur », ainsi que le ou les termes de recherche pertinents pour chaque intervention d’intérêt. Les recherches ont porté sur la période allant de la date de création de chaque base de données jusqu’au 1er juin 2013. Pour l’ensemble des recherches, seuls les articles en français ou en anglais ont été retenus. L’annexe 1 donne un exemple d’une stratégie de recherche qui a été utilisée. Les listes de références des études pertinentes ont aussi été examinées en vue de recenser des études qui n’auraient pas été relevées durant les recherches dans les bases de données. 4. À partir de ces recherches, les ouvrages portant sur la population d’intérêt, les interventions, les comparaisons et les résultats (« PICO ») et d’autres questions ont été recensés, en s’intéressant plus particulièrement aux revues systématiques examinant l’efficacité et l’innocuité des interventions contre la diarrhée du voyageur. 5. Bien que certaines études aient évalué la prévention et le traitement de formes bénigne et modérée de diarrhée du voyageur, nos recommandations examinent uniquement les résultats en regard de la définition classique de la diarrhée du voyageur, à savoir : trois selles non moulées ou plus accompagnées d’au moins un symptôme entérique au cours d’une période de 24 heures. Les études ayant évalué des antibiotiques et le vaccin chez des populations autres que les voyageurs ont été exclues. Cependant, certaines études sur l’utilisation d’antisécrétoires et d’antipéristaltiques chez des populations autres que des voyageurs ont été prises en compte lorsque les données sur les voyageurs étaient limitées; leur inclusion dans l’analyse a toutefois eu pour effet d’abaisser la qualité globale des données. Enfin, plusieurs études, portant sur des antibiotiques qui ne sont plus disponibles au Canada ou qui ne sont plus prescrits pour la diarrhée du voyageur à cause d’une vaste antibiorésistance, ont été exclues. 6. Une évaluation a été faite de la qualité des études examinant l’efficacité de chaque intervention contre la diarrhée du voyageur, et les résultats de cette évaluation ont été regroupés en profils de données probantes et tableaux sommaires des résultats (voir l’annexe 2), conformément à la méthodologie GRADE (24–26). 7. Des recommandations ont ensuite été formulées pour chacune des interventions contre la diarrhée du voyageur, en tenant compte des facteurs suivants : a) notre confiance dans l’estimation de l’efficacité et des effets néfastes de chaque intervention; b) l’équilibre entre les avantages et les inconvénients et c) les valeurs et les préférences des voyageurs. Le coût de chaque intervention, qui est normalement assumé par le voyageur, n’a pas été expressément pris en compte, car il n’existe aucune donnée sur la disposition des voyageurs à payer pour des interventions contre la diarrhée du voyageur. DÉCLARATION SUR LA DIARRHÉE DU VOYAGEUR Évaluation des interventions à l’égard desquelles aucune recommandation GRADE n’a été formulée : 8. Certaines interventions ne se prêtent pas à une évaluation selon la méthode GRADE, soit à cause d’un manque de solutions plausibles pouvant être utilisées en remplacement de l’intervention à l’étude (c.-à-d. pratiques exemplaires considérées comme des approches fondées sur le « bon sens »), soit à cause de données probantes insuffisantes. Le cas échéant, le CCMTMV a formulé des recommandations en se basant sur une revue de la littérature et sur l’opinion d’experts. Les questions supplémentaires suivantes ont été prises en compte dans le cas des recommandations non fondées sur l’approche GRADE : a. Quels sont les profils de résistance aux antimicrobiens documentés pour chacun des antibiotiques recommandés pour la prévention et le traitement de la diarrhée du voyageur; la sensibilité des pathogènes au traitement antimicrobien varie-t-elle selon la destination? b. Est-ce qu’une bonne hygiène personnelle et/ou le fait de prendre des précautions avant de consommer de l’eau et des aliments réduisent les risques de contracter la diarrhée du voyageur? c. Est-ce que l’utilisation de probiotiques, de prébiotiques, ou une association des deux (symbiotiques), réduit le risque de contracter la diarrhée du voyageur? d. Quelles sont les pratiques exemplaires en ce qui a trait à la prise en charge de la déshydratation associée à la diarrhée du voyageur? RÉSULTATS FACTEURS DE RISQUE Il a été démontré que les facteurs de risque suivants liés aux voyages et aux voyageurs ont une incidence sur le risque de contracter la diarrhée du voyageur ou sur le type ou la gravité de ses symptômes. Facteurs liés au voyage La destination a une grande influence sur le risque de contracter la diarrhée du voyageur (1, 6). Selon une analyse d’observation rétrospective mondiale des infections gastrointestinales chez les personnes malades s’étant rendues dans une clinique GeoSentinel à leur retour de voyage, les voyages en Afrique subsaharienne, en Amérique du Sud ou en Asie du Sud ont été associés aux ratios de taux rapportés les plus élevés (RTRs), ceux-ci variant de 203 à 890 (groupe de référence : Europe du Nord et de l’Ouest); les voyages en Océanie, au Moyen-Orient, en Afrique du Nord, en Amérique centrale, dans les Caraïbes et en Asie du Sud-Est ont été associés à des ratios de taux rapportés plus faibles (RTRs variant de 41 à 104), alors que les voyages dans le sud, le centre et l’est de l’Europe, en Amérique du Nord, dans le nord-est de l’Asie et en Australasie ont été associés aux ratios de taux rapportés les plus faibles (RTRs variant de 2 à 17) (1). Les taux ont également varié d’un pays à l’autre, à l’intérieur d’une même région. En Amérique du Nord, par exemple, les taux de déclaration ont été les plus élevés au Mexique, alors qu’en Asie du Sud-Est les plus faibles taux ont été observés en Malaisie et à Singapour (1). Environ 30 % des cas de diarrhée du voyageur recensés dans les 13 14 DÉCLARATION SUR LA DIARRHÉE DU VOYAGEUR sites GeoSentinel canadiens avaient été contractés dans les Caraïbes et en Amérique centrale (y compris le Mexique); viennent ensuite l’Asie centrale du sud et l’Afrique subsaharienne (18 % dans chaque région), puis l’Asie du Sud-Est et l’Amérique du Sud (7 % chacun); 20 % des cas provenaient d’autres régions (27). Le type de voyage et d’hébergement peut aussi influer sur le risque de contracter la diarrhée du voyageur. Ainsi, les taux d’attaque ont été plus élevés chez les personnes voyageant sac au dos ou pratiquant le tourisme d’aventure (c.-à-d. les personnes logeant dans des logements privés, des camps, des hôtels bon marché ou autres établissements semblables) que chez les voyageurs optant pour un séjour à la plage (c.-à-d. séjour dans un hôtel sur la plage) (17, 28). Le risque de diarrhée du voyageur a également été moins élevé chez les personnes en voyage d’affaires que chez les touristes et les personnes en lune de miel (5, 6). Quelques études montrent toutefois que le risque de contracter une diarrhée du voyageur n’est pas nécessairement moins élevé dans les hôtels de luxe qu’il ne l’est dans les établissements standard (17, 28). Par ailleurs, l’incidence de la diarrhée du voyageur augmente avec la durée du séjour dans le cas des voyages d’une durée de deux à trois semaines (5, 28, 29). Les personnes qui voyagent plus longtemps (voyage d’une durée de plus de 6 mois) sont plus susceptibles d’être atteintes de diarrhée chronique, de giardiase ou du syndrome du côlon irritable post-infectieux que les personnes faisant de plus courts voyages (voyage de moins d’un mois); à l’inverse, la diarrhée aiguë et la diarrhée bactérienne aiguë sont plus répandues chez les voyageurs de courte durée (14). La saison durant laquelle est effectué le voyage semble aussi avoir une incidence sur le risque de diarrhée du voyageur. Ainsi, selon une étude, les taux d’incidence globale de la diarrhée du voyageur ont été plus faibles chez des Autrichiens qui avaient visité différentes régions d’Afrique, d’Asie, d’Amérique du Sud et d’Amérique centrale entre décembre et mars (habituellement des mois plus froids) que chez ceux qui s’étaient rendus dans ces régions entre juin et septembre (qui sont généralement des mois plus chauds) (28). Facteurs liés aux voyageurs L’âge du voyageur peut avoir une incidence sur le risque de diarrhée du voyageur. Il a été démontré que le risque de diarrhée du voyageur est plus élevé chez les jeunes adultes (âgés de 30 ans ou moins) que chez les adultes plus âgés (5, 6, 28). Une étude d’observation a révélé une augmentation non significative du risque de morbidité due à la diarrhée aiguë chez les enfants (âgés de moins de 18 ans), par comparaison aux adultes (données corrigées en fonction du sexe, ainsi que de la région, du motif et de la durée du voyage), le taux étant par ailleurs nettement plus élevé chez les jeunes enfants (≤ 11 ans) que chez les enfants plus âgés (30). Selon une autre étude, l’évolution clinique de la diarrhée du voyageur a tendance à être plus grave et plus longue chez les très jeunes enfants (≤ 2 ans) que dans d’autres groupes d’âge pédiatrique (7). Les voyageurs originaires de régions à risque élevé ou intermédiaire pour la diarrhée du voyageur (c.-à-d. Asie du Sud et Afrique subsaharienne) ont présenté de plus faible taux de diarrhée du voyageur que ceux originaires de régions à faible risque (c.-à-d. Amérique du Nord et Australasie) (5, 31). Des taux plus faibles ont aussi été observés chez les voyageurs DÉCLARATION SUR LA DIARRHÉE DU VOYAGEUR qui s’étaient récemment (5, 6), ou déjà (17, 32), rendus dans des régions tropicales ou d’autres pays à revenu faible ou intermédiaire. De même, de plus faibles taux ont été observés chez des personnes qui avaient été atteintes de diarrhée du voyageur durant l’année précédente (33). Selon des études, des personnes pourraient avoir une sensibilité génétique à certains agents étiologiques de la diarrhée du voyageur (34–36). Plusieurs études ont également démontré que d’autres facteurs physiopathologiques influencent le risque de diarrhée (p. ex. la diarrhée chez les personnes infectées par le VIH a été fortement associée à une faible numération des cellules CD4 (37); la prise de médicaments qui réduisent la sécrétion d’acide gastrique, comme les inhibiteurs de la pompe à protons (38) et les inhibiteurs du récepteur H2 de l’histamine (39), accroît la sensibilité aux infections bactériennes comme celles causées par Campylobacter et Salmonella). Dans le cas des inhibiteurs de la pompe à protons, toutefois, on ignore dans quelle mesure la prise prolongée de ces médicaments augmente la sensibilité à la diarrhée aiguë (38). PRÉVENTION – PRATIQUES EXEMPLAIRES Les données probantes sur diverses interventions basées sur le « bon sens » et censées prévenir la diarrhée du voyageur ont été examinées, notamment celles concernant l’hygiène des mains, le choix des boissons et des aliments et la purification de l’eau. Comme il s’agit d’interventions non invasives offrant de vastes possibilités d’application, aucune évaluation GRADE n’a été faite. Hygiène des mains Les données prouvant l’efficacité de l’hygiène des mains (c.-à-d. lavage des mains avec de l’eau et du savon ou désinfection avec un désinfectant pour les mains à base d’alcool) pour prévenir la diarrhée du voyageur sont limitées. On ne peut s’attendre non plus à ce que l’hygiène des mains puisse prévenir la diarrhée liée à la consommation d’aliments et d’eau contaminés. Quoi qu’il en soit, l’importance de l’hygiène des mains dans la réduction du risque de maladies diarrhéiques non liées au voyage dans les pays à revenu faible ou intermédiaire (40–42) et pays à revenu élevé (43, 44) est bien documentée. Les résultats d’une revue systématique sur les avantages du lavage des mains montrent que les interventions qui favorisent le lavage des mains peuvent réduire les épisodes de diarrhée du tiers environ (45). Il est donc recommandé de se laver les mains avec de l’eau et du savon avant de préparer les repas, avant de manger ainsi qu’après la miction ou la défécation. Les désinfectants pour les mains à base d’alcool sont de plus en plus utilisés pour l’hygiène des mains. Quelques études montrent que se frotter les mains avec une solution à base d’alcool est un moyen aussi (46), sinon plus (47–49), efficace que le lavage des mains avec un savon antiseptique pour réduire la contamination bactérienne des mains. Par conséquent, en l’absence d’une source facilement accessible d’eau et de savon, des désinfectants pour les mains à base d’alcool pourraient aider à réduire le risque de maladies diarrhéiques chez les voyageurs. 15 16 DÉCLARATION SUR LA DIARRHÉE DU VOYAGEUR Choix des aliments et des boissons L’ingestion d’aliments et de boissons contaminés est un important facteur de risque de contracter des agents entéropathogènes associés à la diarrhée du voyageur. Ces agents pathogènes ont été détectés dans des échantillons d’aliments et de boissons prélevés dans des destinations à risque plus élevé (50–52) et ont été associés à des éclosions de maladies entériques liées aux voyages (53). Une revue non officielle de la littérature (54) n’a pu établir de corrélation entre l’application des précautions alimentaires normalisées et le risque de contracter la diarrhée du voyageur. Il convient toutefois de préciser que ces études sont pour la plupart basées sur des enquêtes rétrospectives sujettes au biais de rappel et sur de faibles taux de réponse, et qu’elles n’ont pas tenu compte d’importants facteurs modificateurs, tels que l’immunité de l’hôte, l’âge et le lieu où les repas sont préparés. Or le fait de préparer soi-même ses aliments améliore sans doute le niveau d’hygiène alimentaire et cette pratique a été associée à une baisse significative du risque de contracter la diarrhée du voyageur (50). Malgré le manque de données probantes, et en dépit du fait que certaines études montrent que les voyageurs sont peu enclins à suivre les précautions alimentaires recommandées (55, 56), il pourrait être judicieux que les voyageurs fassent preuve de prudence dans le choix des aliments et des boissons qu’ils consomment lorsqu’ils voyagent dans des régions à risque élevé et qu’ils suivent notamment les conseils suivants : ALIMENTS ET BOISSONS SOUMIS À UN TRAITEMENT THERMIQUE ADÉQUAT OU PASTEURISÉS Il a été démontré que des températures supérieures à 65 ºC tuent toutes les bactéries pathogènes; la consommation d’aliments et de boissons servis très chaud (57) comporte donc moins de risque. À l’inverse, la consommation de viandes et de fruits de mer crus ou insuffisamment cuits (53, 58), ainsi que d’œufs et de produits laitiers non pasteurisés (53), a été associée à un risque de diarrhée du voyageur et devrait être évitée. Il est également recommandé d’éviter les aliments qui ont été cuits plus tôt durant la journée et qui ne sont pas suffisamment réchauffés (59). ALIMENTS PARFAITEMENT NETTOYÉS ET ENTREPOSÉS DANS DES CONDITIONS SANITAIRES Les aliments, en particulier les fruits et légumes, qui ne sont pas cuits ou chauffés devraient être lavés à fond dans de l’eau potable ou être pelés avant d’être consommés, afin d’en éliminer les entéropathogènes en surface. Les voyageurs qui ne peuvent préparer leurs propres aliments devraient éviter les fruits et les légumes qui sont difficiles à nettoyer (p. ex. la laitue en feuilles) ou à peler (60), ainsi que les aliments qui sont préparés, entreposés ou servis dans des conditions insalubres (61). Il a été démontré que le fait de laisser tremper les fruits et les légumes dans un désinfectant, par exemple une solution diluée d’eau de Javel ou de permanganate, réduit la contamination. Cependant, les concentrations et les temps de contact à utiliser à cette fin n’ont pas été bien étudiés et, en général, les kystes de protozoaires résistent aux contacts relativement brefs et incomplets. De plus, l’eau de Javel perd ses propriétés désinfectantes en présence de nombreux composés organiques (62). ALIMENTS À FAIBLE TENEUR EN EAU ET À FORTE TENEUR EN SUCRE Les bactéries ont besoin d’humidité pour croître; il est donc préférable d’éviter les aliments humides qui sont servis à la température ambiante (63). Les aliments secs, comme le pain, DÉCLARATION SUR LA DIARRHÉE DU VOYAGEUR seraient une meilleure option (64). Cependant, la forte teneur en sucre de certains aliments humides, comme les sirops, les gelées, les confitures et le miel, empêche la prolifération des bactéries; ces aliments devraient donc être sans danger (63). BOISSONS GAZÉIFIÉES ET ALCOOLISÉES EMBOUTEILLÉES Une étude in vitro sur la survie de plusieurs agents entéropathogènes liés à la diarrhée du voyageur dans les boissons (65) a révélé que ces agents pathogènes sont détruits plus rapidement dans le vin; viennent ensuite les boissons gazéifiées et la bière. La plus forte croissance d’agents pathogènes a été observée dans l’eau potable non chlorée et le lait. Il pourrait donc être relativement sûr de consommer des boissons gazéifiées et alcoolisées en voyage. GLACE ET EAU EN BOUTEILLE Les glaçons faits avec de l’eau purifiée devraient être sans danger; cependant, la glace servie dans les restaurants ou par des vendeurs pourrait avoir été faite à partir d’eau contaminée et, donc, ne pas être salubre (66). Plusieurs études ont révélé que la qualité bactériologique de diverses marques d’eau embouteillée vendues dans plusieurs destinations internationales varie considérablement, certains produits étant même jugés de qualité insatisfaisante selon les normes sanitaires établies (51, 67–69). Des études menées dans deux pays à risque plus élevé ont révélé que toutes les marques importées d’eau embouteillée analysées étaient conformes aux normes de pureté de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), mais que certaines marques nationales ne l’étaient pas (70, 71). Enfin, on peut généralement présumer que l’eau embouteillée non gazéifiée peut être consommée sans danger, si le scellé du contenant est intact. Purification de l’eau L’eau purifiée peut être consommée sans danger. La purification de l’eau en voyage peut se faire par la chaleur, par désinfection chimique (combinée à la filtration, si possible) ou par rayonnements ultraviolets (UV). Porter l’eau à ébullition est le moyen le plus efficace d’obtenir de l’eau potable, car cela permet d’inactiver ou de détruire rapidement tous les agents entéropathogènes communs, même à des altitudes assez élevées (72, 73). L’eau doit être bouillie pendant une minute et être conservée à couvert une fois bouillie, pour ralentir le refroidissement (73). Les petits serpentins chauffants portatifs ou les bouilloires avec adaptateur de prise électrique et transformateur de tension sont des moyens peu coûteux d’assurer un approvisionnement continu en eau purifiée. Les filtres qui emprisonnent les particules d’au moins 0,2 μm sont efficaces contre la plupart des bactéries et parasites; cependant, la plupart des filtres n’éliminent pas les virus (73). Par conséquent, la filtration de l’eau devrait, dans la mesure du possible, être suivie d’une désinfection chimique (74). La désinfection chimique peut se faire par l’ajout d’un halogène, comme l’iode ou le chlore, dans l’eau. L’iode, disponible sous forme de comprimés peu concentrés, est efficace pour détruire les bactéries, les virus et les protozoaires (à l’exception de Cryptosporidium) (73, 75). L’iode est toutefois contre-indiqué chez les femmes enceintes et les personnes atteintes d’une maladie de la thyroïde (74), et son utilisation devrait se limiter à des périodes d’un mois ou moins (73). 17 18 DÉCLARATION SUR LA DIARRHÉE DU VOYAGEUR Le chlore existe sous diverses formes (comprimés et solution liquide) et comprend l’eau de Javel d’usage domestique et les préparations commerciales de dioxyde de chlore. Chaque forme libère du chlore libre dans l’eau, lequel peut détruire efficacement bon nombre d’agents entéropathogènes, selon la concentration et le temps de contact (72). L’eau traitée avec des halogènes a souvent un goût désagréable. On peut toutefois améliorer le goût en réduisant la concentration d’halogènes et en augmentant proportionnellement le temps de contact. L’eau traitée avec des halogènes peut aussi être filtrée à l’aide d’un filtre à charbon actif, ou des cristaux d’acide ascorbique peuvent être ajoutés après que le temps de contact requis a été atteint (62). Il peut toutefois y avoir recontamination de l’eau durant l’entreposage, si celle-ci a été purifiée par des méthodes sans pouvoir désinfectant résiduel. Les halogènes ont une activité prolongée et, en fortes concentrations, ils permettent de conserver l’eau de façon sécuritaire durant de longues périodes. Les stylos à ultraviolets émettent des rayonnements qui peuvent détruire les bactéries, les virus, les protozoaires et autres parasites présents dans une eau qui est limpide. Ces appareils peuvent toutefois être coûteux, lorsqu’on les compare à d’autres méthodes de purification, et ils ne sont pas efficaces en présence de turbidité (eau trouble) (74). La désinfection de l’eau par irradiation solaire combine l’effet thermique de la lumière du soleil aux rayonnements UV pour éliminer les agents pathogènes (76). Cette méthode n’est toutefois pas pratique pour la plupart des voyageurs, en raison du temps qu’il faut pour désinfecter l’eau : jusqu’à 48 heures d’exposition au soleil selon l’intensité de la lumière du soleil et la sensibilité de l’agent pathogène. Le choix de la méthode de purification de l’eau variera en fonction de l’itinéraire du voyageur et de ses préférences personnelles. Les personnes qui partent pour de longs séjours pourraient préférer faire bouillir l’eau pendant tout leur voyage, car les filtres ont une durée de vie limitée et que l’eau traitée chimiquement a souvent un goût désagréable. La plupart des voyageurs qui partent pour des voyages d’affaires ou de villégiature de courte durée préféreront sans doute se limiter à des boissons embouteillées du commerce, alors que les adeptes de camping pourraient opter pour les filtres portatifs parfois combinés à un traitement aux halogènes. PRÉVENTION – INTERVENTIONS Probiotiques, prébiotiques et symbiotiques En raison des diverses limites expliquées ci-après, le CCMTMV n’a pu formuler de recommandations GRADE concernant l’utilisation des probiotiques, des prébiotiques et des symbiotiques pour prévenir la diarrhée du voyageur. Une évaluation informelle des données probantes est toutefois présentée ci-après. Les probiotiques sont des ingrédients alimentaires microbiens vivants (p. ex. certains types de bactéries ou de levures vivantes) qui, ingérés en quantités suffisantes, procurent des bienfaits pour la santé de la personne qui les consomme (77). Les prébiotiques sont des ingrédients alimentaires non digestibles (p. ex. certains types de fibres alimentaires) qui procurent des bienfaits pour la santé en stimulant de façon sélective la croissance de certaines bactéries dans le côlon (78). Les symbiotiques sont des produits qui contiennent des probiotiques et des prébiotiques. Au Canada, les probiotiques, les prébiotiques et les symbiotiques sont classés parmi les produits de santé naturels (PSN) et, s’ils font l’objet d’un examen par Santé Canada, un numéro de produit naturel (NPN) leur est attribué; ce numéro apparaît sur le contenant du DÉCLARATION SUR LA DIARRHÉE DU VOYAGEUR produit. Le règlement canadien qui régit les produits de santé naturels diffère du règlement sur les médicaments d’ordonnance. Plus l’allégation santé figurant sur l’étiquette est importante, plus les données à l’appui doivent être probantes. Plusieurs méta-analyses et examens ont évalué l’efficacité clinique des probiotiques dans la prévention ou le traitement des symptômes d’une variété de maladies gastrointestinales, dont l’intolérance au lactose, le syndrome du côlon irritable, la diarrhée consécutive à un traitement antibiotique et les infections dues à Helicobacter pylori et à Clostridium difficile (77, 79–81). Cependant, seules quelques études contrôlées randomisées ayant examiné l’utilisation des probiotiques dans la prévention de la diarrhée du voyageur ont révélé des effets significatifs (82–86), et seule une des quatre méta-analyses a révélé un effet combiné important (79, 87–89). De plus, il est difficile d’interpréter les résultats, car les types, les formulations et les doses de probiotiques utilisés dans ces études varient et que les études en soi comportent des problèmes méthodologiques (c.-à-d. faible observation du traitement, biais de rappel). Parmi les différentes espèces de probiotiques étudiées, Saccharomyces boulardii (84, 85) et Lactobacillus rhamnosus GG (82, 83) – toutes deux stables à la température ambiante sous forme lyophilisée (87) – semblent les plus prometteuses en ce qui a trait à la prévention de la diarrhée du voyageur et à l’absence d’effets secondaires importants. Les données probantes sur les effets prophylactiques des prébiotiques et des symbiotiques sur la diarrhée du voyageur sont elles aussi limitées (90–92). En raison de la variabilité des plans d’étude, il a été impossible d’établir des comparaisons, car chaque étude a évalué un composé différent et utilisé des doses et des traitements de durée différentes. PRÉVENTION – VACCINATION ET CHIMIOPROPHYLAXIE Vaccination – Vaccin oral contre le choléra (Dukoral®) Recommandation GRADE : Le CCMTMV suggère que le vaccin oral contre le choléra (préparation de cellules entières inactivées avec sous-unité B recombinante, homologuée au Canada sous le nom de Dukoral®) (93) ne soit pas administré systématiquement aux voyageurs canadiens comme moyen de prévenir la diarrhée du voyageur; recommandation conditionnelle, confiance modérée dans l’estimation de l’effet contre placebo. Efficacité Selon les résultats regroupés de trois essais comparatifs randomisés (ECR) (94–96) et les résultats de la revue systématique Cochrane (97), la prise du vaccin oral contre le choléra pour prévenir un épisode de diarrhée du voyageur durant un voyage n’a procuré aucun avantage supplémentaire par comparaison au placebo3. Ainsi, 35 % des sujets vaccinés dans ces trois études ont contracté une diarrhée du voyageur, comparativement à 37 % des sujets non vaccinés (risque relatif [RR] groupé de 0,94 et intervalle de confiance à 95 % [IC à 95 %] de 0,82 à 1,09). De même, ces études n’ont révélé aucune différence entre le vaccin et le 3 Alors qu’une étude (Peltola, 1991) avait au départ fait état d’un nombre beaucoup moins élevé de cas de diarrhée du voyageur dans le groupe vacciné que dans le groupe témoin, cette baisse significative n’a pu être démontrée dans l’analyse actuelle ni dans la revue Cochrane. Cela s’explique du fait qu’un test de signification statistique du chi carré unilatéral a été utilisé dans cette étude, alors qu’un test bilatéral est habituellement utilisé dans les méta-analyses. 19 20 DÉCLARATION SUR LA DIARRHÉE DU VOYAGEUR placebo, en ce qui a trait à la prévention de la diarrhée du voyageur due à ETEC. Le niveau de confiance plus faible dans l’estimation de l’effet peut être attribué principalement à la définition ambiguë et sans doute non normalisée de la diarrhée du voyageur dans l’une de ces études (94), ainsi qu’à l’utilisation d’un protocole d’immunisation non normalisé dans une autre étude (95). Trois études d’observation (98–100) évaluant l’utilisation du vaccin Dukoral® pour prévenir la diarrhée chez des voyageurs de retour au pays ont révélé un effet bénéfique chez les voyageurs qui avaient été vaccinés, par comparaison à ceux qui n’avaient pas été vaccinés et qui s’étaient rendus dans la même clinique. En revanche, deux autres études d’observation n’ont établi aucune différence dans l’effet observé (101, 102). Ces cinq études d’observation n’ont toutefois pas été incluses dans l’évaluation en raison des limites importantes quant à la sélection du groupe de comparaison : personnes qui n’ont pas été vaccinées, soit parce qu’elles ont refusé la vaccination, soit parce que la vaccination n’a pas été recommandée dans leur cas parce qu’on a jugé que leur type de voyage présentait un faible risque de choléra (et donc, par extrapolation, que ces personnes étaient potentiellement à plus faible risque de diarrhée du voyageur). Dans les deux cas, il en résulte d’importantes différences entre le profil de risque des groupes vaccinés et non vaccinés, différences qui ont très probablement biaisé les résultats. Dukoral® est homologué au Canada pour protéger contre la diarrhée du voyageur et/ou le choléra chez les adultes et les enfants de deux ans et plus qui se rendent dans des régions où il existe un risque élevé de contracter la diarrhée du voyageur due à ETEC ou le choléra causé par V. choleræ, et pour prévenir ces affections. Cette indication est en grande partie fondée sur une étude sur le terrain qui a été menée dans une population où ces maladies sont endémiques et dont le principal effet évalué était la diarrhée due à ETEC (103). Cette étude a été prise en compte dans l’examen des données probantes, mais elle a été exclue de l’analyse car elle n’avait pas été menée auprès de voyageurs susceptibles d’être exposés à un large spectre de bactéries qui causent la diarrhée du voyageur. Bien que le CCMTMV ne recommande pas l’administration systématique du vaccin Dukoral® pour prévenir la diarrhée du voyageur, certains voyageurs qui présentent un risque élevé de complications ou qui risquent d’être fortement incommodés par la diarrhée du voyageur durant un séjour de courte durée pourraient trouver que les avantages potentiels du vaccin, sur la base de leurs valeurs et préférences personnelles, combinés au faible risque d’effets indésirables (voir la section ci-dessous), l’emportent sur le fardeau de risque. Pour ces raisons, l’administration du vaccin Dukoral® pourrait toujours être envisagée pour les voyageurs décrits ci-après : • les personnes chez qui une brève maladie ne peut être tolérée (c.-à-d. les athlètes de haut niveau; certaines personnes qui voyagent pour affaires ou pour des raisons politiques); • les personnes ayant une plus grande sensibilité à la diarrhée du voyageur (p. ex. à cause d’une achlorhydrie, d’une gastrectomie ou d’antécédents de grave diarrhée du voyageur à répétition; jeunes enfants de plus de 2 ans); • les personnes immunodéprimées à cause d’une infection au VIH et dont la numération des lymphocytes T-CD4 est réduite, ou personnes qui présentent d’autres immunodéficiences; • les personnes atteintes de maladies chroniques pour qui le risque de conséquences graves dues à la diarrhée du voyageur est plus élevé (p. ex. les personnes atteintes d’une insuffisance rénale chronique, d’une insuffisance cardiaque congestive, de diabète insulino-dépendant ou d’une maladie inflammatoire chronique de l’intestin). DÉCLARATION SUR LA DIARRHÉE DU VOYAGEUR Il convient de noter que la prise en compte de ces groupes se fonde sur l’opinion d’experts et qu’aucune donnée n’a été publiée sur l’utilisation de Dukoral® dans ces groupes précis. Effets nocifs Il nous a été impossible d’évaluer, selon l’approche GRADE, l’innocuité des vaccins inactivés oraux contre le choléra à cause d’un manque de données détaillées sur les effets indésirables. Dans chacun des trois ECR, aucun effet indésirable grave n’a été signalé et aucune différence n’a été observée entre les groupes vaccinés et les groupes placebo, si ce n’est un nombre légèrement plus élevé de « symptômes gastrointestinaux » dans le groupe placebo d’une étude (94). Autres vaccins Parmi les autres vaccins actuellement à l’étude, mentionnons un vaccin oral dirigé spécifiquement contre ETEC (cellules entières inactivées de ETEC avec sous-unité B recombinante de la toxine cholérique), vaccin sous-unitaire ETEC LT administré par timbre transdermique [timbre LT] et vaccin vivant atténué oral contre le choléra [CVD 103 HgR]). Aucune évaluation GRADE n’a été faite de ces interventions, car celles-ci sont à différents stades de développement clinique et que ces vaccins ne sont actuellement pas homologués au Canada. Deux ECR (96, 104) n’ont révélé aucun avantage supplémentaire associé à l’administration du vaccin oral ETEC pour prévenir un épisode de diarrhée du voyageur (toutes causes confondues) ou de diarrhée du voyageur causée par ETEC, par comparaison au traitement par placebo. Le timbre LT (105, 106) et le vaccin vivant oral contre le choléra (107) ont eux aussi été évalués chez des voyageurs, mais aucun ne s’est révélé plus efficace que le placebo pour prévenir la diarrhée du voyageur. Un vaccin dirigé contre un autre agent pathogène responsable de la diarrhée du voyageur, Shigella, en est actuellement aux premiers stades d’essais cliniques chez des humains et ne peut être évalué pour l’instant (108). Des agents viraux, comme les rotavirus, peuvent aussi causer la diarrhée du voyageur chez les enfants. Le Comité consultatif national de l’immunisation (CCNI) recommande l’administration d’un vaccin vivant oral contre les rotavirus pour les nourrissons âgés de 6 à 15 semaines (voir les lignes directrices du CCNI pour obtenir plus de précisions et connaître les exceptions) (109). Agents antisécrétoires – subsalicylate de bismuth Recommandation GRADE : • Le CCMTMV recommande que le subsalicylate de bismuth soit considéré comme une option pour prévenir la diarrhée du voyageur chez les adultes qui présentent un risque important et qui sont disposés à prendre plusieurs doses de ce médicament par jour (2,1 à 4,2 g/jour divisé en quatre doses par jour); forte recommandation, niveau de confiance élevé dans l’estimation de l’effet contre placebo. • Le CCMTMV suggère qu’une dose plus faible (1,05 g/jour) de subsalicylate de bismuth soit administrée pour prévenir la diarrhée du voyageur dans les cas où il est impossible d’administrer une dose plus forte; recommandation conditionnelle, faible niveau de confiance dans l’estimation de l’effet contre placebo, faible niveau de confiance quant à l’absence de différence entre les doses faible et élevée. 21 22 DÉCLARATION SUR LA DIARRHÉE DU VOYAGEUR Efficacité Quatre ECR comparant le subsalicylate de bismuth au placebo pour prévenir la diarrhée du voyageur ont été évalués selon la méthode GRADE; trois de ces essais étaient fondés sur une définition adéquate de la diarrhée du voyageur (110–112). Dans l’ensemble, un important effet protecteur après un suivi de trois à quatre semaines a été associé au subsalicylate de bismuth : RR = 0,55 (IC à 95 % : 0,44 à 0,67), ce qui représente une baisse de 250 du nombre de cas de diarrhée du voyageur pour 1 000 voyageurs traités. Cet effet marqué a été observé, que la dose de subsalicylate de bismuth ait été forte ou faible : RR = 0,51 (IC à 95 % : 0,39 à 0,65) et RR = 0,65 (IC à 95 % : 0,50 à 0,86) respectivement. De même, aucune différence n’a été observée entre les effets associés aux doses faible ou élevée : RR = 0,87 (IC à 95 % : 0,63 à 1,22). Il convient toutefois de préciser que les résultats portant uniquement sur la faible dose, de même que ceux comparant les doses faible et élevée, sont de moindre qualité, car ils reposent davantage sur une étude où l’observance du traitement a été faible et qu’ils permettent moins de détecter un effet véritable à cause du plus petit nombre de sujets (imprécision). Bien que nous n’ayons pas été en mesure d’utiliser la méthode GRADE pour évaluer les différences d’efficacité entre le subsalicylate en comprimés et celui sous forme liquide, les résultats ne semblent pas différer selon la forme utilisée. Effets nocifs À cause d’incohérences dans les rapports, nous n’avons pas été en mesure d’utiliser la méthode GRADE pour comparer le risque d’effets secondaires entre le subsalicylate de bismuth et le placebo. Cependant, les données probantes ne semblent pas indiquer d’effets nocifs graves associés à la prise de subsalicylate de bismuth. Une augmentation probable du risque de langue noire et de selles noirâtres a été notée, mais ces effets secondaires ne sont pas nocifs (112). Certains rapports font également état d’une augmentation de la constipation chez les personnes qui prennent du subsalicylate de bismuth (111), mais cet effet n’est pas mentionné dans toutes les études (110). De plus, le risque d’effets secondaires ne semble pas différer, selon que la dose utilisée soit faible ou élevée. Le subsalicylate de bismuth ne doit pas être administré aux personnes allergiques à l’aspirine ni durant la grossesse. Les personnes qui prennent d’autres médicaments doivent vérifier les interactions possibles avec le subsalicylate de bismuth. L’administration prophylactique de subsalicylate de bismuth à ces doses n’a pas été étudiée pendant des périodes de plus de quatre semaines. L’utilisation prolongée du subsalicylate de bismuth chez les enfants présente un risque d’intoxication par les salicylates et d’encéphalopathie bismuthique, ainsi qu’un risque théorique de syndrome de Reye (113). L’utilisation du subsalicylate de bismuth peut être autorisée chez certains enfants âgés de deux ans et plus, selon le résultat d’une évaluation individuelle des risques et des avantages. Elle n’est toutefois pas recommandée chez les enfants de moins de deux ans. Antibiotiques En général, la diarrhée du voyageur est une affection spontanément résolutive, et une antibioprophylaxie systématique pourrait exposer le voyageur à des risques supérieurs à ceux associés à la maladie. Bien que ces risques soient souvent mal documentés dans les études, ils incluraient en théorie les suivants : risque accru d’être porteurs d’agents pathogènes antibiorésistants ou d’être infectés par ces agents, de diarrhée consécutive à un traitement antibiotique ou d’infection à Clostridium difficile, et autres effets indésirables, notamment des réactions d’hypersensibilité et de photosensibilité, une tendinopathie et une arythmie DÉCLARATION SUR LA DIARRHÉE DU VOYAGEUR cardiaque. Ces types d’événements indésirables sont bien documentés lorsque ces antibiotiques sont utilisés pour d’autres indications, mais la discussion de leur fréquence et de leur gravité déborde du cadre du présent examen. Par conséquent, les risques et les avantages de l’antibioprophylaxie pour prévenir la diarrhée doivent être examinés avec soin pour chaque personne, et l’utilisation d’antibiotiques ne devrait pas être systématiquement justifiée. Cela vaut tout particulièrement pour les enfants (1 à 17 ans), chez qui un risque de lésions cartilagineuses et d’arthropathies associées à l’utilisation de fluoroquinolones (voir les détails ci-dessous, dans la discussion sur les effets néfastes associés aux fluoroquinolones) s’ajoute aux risques précités (114, 115). La chimioprophylaxie antibiotique contre la diarrhée du voyageur chez les enfants devrait se limiter à des cas précis, par exemple les enfants qui présentent un déficit en immunoglobulines A ou une autre affection reconnue pour accroître sensiblement le risque de diarrhée du voyageur et/ou sa gravité. Il convient aussi de noter qu’il n’existe aucune étude sur la diarrhée du voyageur chez les enfants et que toutes les discussions sur l’utilisation d’antibiotiques chez les enfants supposent une efficacité comparable à celle observée chez les populations adultes étudiées. Pour un résumé des doses optimales de chaque antibiotique, veuillez consulter le tableau 2. Antibiotiques – fluoroquinolones Recommandation GRADE : • Le CCMTMV suggère que les fluoroquinolones soient considérées comme une option pour prévenir la diarrhée du voyageur dans certaines populations de voyageurs à haut risque qui partent pour de courts séjours à l’étranger et pour qui la chimioprophylaxie est considérée comme essentielle (voir la définition de cette population ci-après); recommandation conditionnelle, niveau de confiance élevé dans l’estimation de l’effet contre placebo. Équilibre entre les avantages et les inconvénients basé sur les données probantes disponibles sur les effets indésirables et sur les profils de résistance aux antimicrobiens. Efficacité Les résultats de quatre ECR4 (118–121) montrent que l’utilisation de fluoroquinolones durant une période de 5 à 21 jours réduit de façon significative et importante le risque de diarrhée du voyageur : RR = 0,12 (IC à 95 % : 0,07 à 0,21), ce qui représente une baisse de 293 du nombre de cas pour 1 000 voyageurs traités. Cet effet marqué a persisté, même lorsque l’évaluation a porté sur des fluoroquinolones précises (ciprofloxacine et de norfloxacine). Effets nocifs Nous n’avons pas été en mesure d’évaluer, selon la méthode GRADE, les données probantes sur les effets indésirables associés aux fluoroquinolones, à cause d’incohérences dans les rapports. Les études ne font toutefois pas état d’une augmentation significative des effets indésirables graves dans le groupe traité avec des fluoroquinolones par comparaison au groupe placebo. Deux études indiquent la possibilité d’effets cutanés indésirables : un participant a signalé une éruption cutanée généralisée (118) et deux autres participants ont déclaré un coup de soleil causant des cloques (116). On ne sait toutefois pas avec certitude 4 Cette comparaison est basée sur cinq ECR, dont un (116) a toutefois dû être exclu en raison de l’utilisation d’une définition inadéquate de la diarrhée du voyageur dans les critères d’inclusion de l’étude. Une méta-analyse sur le sujet a aussi été consultée (117). 23 24 DÉCLARATION SUR LA DIARRHÉE DU VOYAGEUR si ces réactions sont liées au traitement. Bien que ces études puissent sembler non concluantes, des données provenant d’études sur l’utilisation de fluoroquinolones chez des non-voyageurs laissent croire que les effets indésirables constituent un risque potentiel pour les voyageurs. Même si aucune étude n’a examiné le risque d’infection à Clostridium difficile chez les voyageurs utilisant des fluoroquinolones, il a été démontré que la prise de ces médicaments en milieu clinique augmente sensiblement le risque de diarrhée associée à C. difficile (122). On s’inquiète également de plus en plus du nombre croissant de cas d’infection à C. difficile contractée en voyage dans un milieu autre qu’un établissement de soins de santé (123). De plus, les données sur l’innocuité recueillies auprès d’enfants âgés de 6 mois à 16 ans (n = 2 523), participant à un des trois essais cliniques sur l’efficacité de la lévofloxacine5 pour le traitement de la pneumonie ou de l’otite moyenne aiguë, montrent un risque sensiblement accru d’événements musculosquelettiques indésirables (principalement des cas d’arthralgie) chez les enfants recevant de la lévofloxacine par comparaison à ceux traités avec des antibiotiques autres que les fluoroquinolones (115). Enfin, un risque accru de tendinite et de rupture de tendon, en particulier du tendon d’Achille, a été observé chez les patients prenant des fluoroquinolones. Bien qu’il s’agisse d’un événement rare, le risque est plus élevé chez les personnes de 60 ans ou plus, chez celles sous stéroïdothérapie concomitante ainsi que chez les greffés du rein, du cœur et des poumons (114). Par conséquent, en raison du risque d’effets indésirables chez des populations autres que des voyageurs, lequel risque augmente généralement avec la durée du traitement, les fluoroquinolones ne devraient être envisagées à titre prophylactique que pour certains voyageurs à haut risque qui partent pour de courts séjours, soit : • les personnes chez qui une brève maladie ne peut être tolérée (c.-à-d. athlètes de haut niveau; certaines personnes qui voyagent pour affaires ou pour des raisons politiques); • les personnes plus sensibles à la diarrhée du voyageur (p. ex. à cause d’une achlorhydrie, d’une gastrectomie ou d’antécédents de diarrhée du voyageur grave et à répétition); • les personnes immunodéprimées à cause d’une infection au VIH et dont la numération des lymphocytes T-CD4 est réduite, ou les personnes présentant d’autres immunodéficiences; • les personnes atteintes de maladies chroniques pour qui le risque de conséquences graves dues à la diarrhée du voyageur est plus élevé (p. ex. personnes atteintes d’une insuffisance rénale chronique, d’une insuffisance cardiaque congestive, de diabète insulino-dépendant ou d’une maladie inflammatoire chronique de l’intestin). Résistance aux antimicrobiens Il est important de noter que les études in vitro qui ont été réalisées auprès de voyageurs de retour au pays au cours des 20 à 25 dernières années, c’est-à-dire depuis que des études évaluant l’efficacité des fluoroquinolones pour prévenir la diarrhée du voyageur sont publiées, montrent une augmentation de la résistance aux fluoroquinolones chez divers agents pathogènes associés à la diarrhée du voyageur. Les niveaux de résistance varient de 1 % à 10 % pour E. coli (ETEC et EAEC) (124–127) et sont beaucoup plus élevés (71 % à 84 %) pour les souches de Campylobacter découvertes chez des membres du personnel militaire 5 Le traitement a été administré pendant 7 à 14 jours durant une étude et pendant 10 jours dans les deux autres études. Un suivi d’un an a été effectué. Deux de ces études étaient des essais randomisés et une était une étude à simple insu. DÉCLARATION SUR LA DIARRHÉE DU VOYAGEUR en poste en Thaïlande et des voyageurs de retour du Népal (128, 129). Une autre étude n’a révélé aucune résistance de Salmonella à la ciprofloxacine et à la norfloxacine (130). Plusieurs études ont également révélé une augmentation de la résistance à l’acide nalidixique pour plusieurs agents pathogènes clés (124, 127, 129, 131), les taux étant particulièrement élevés chez les personnes s’étant rendues dans le sous-continent indien (64 % selon une étude) (131). Or ce point est particulièrement préoccupant, car il a été démontré que les souches résistantes à l’acide nalidixique sont associées à l’échec du traitement de la diarrhée du voyageur par des fluoroquinolones (130). Il convient de préciser que la résistance dans les études précitées a été évaluée in vitro et qu’on ne peut pas nécessairement établir une corrélation entre ces résultats et la réponse clinique réelle au traitement. Les données probantes sur la résistance aux antimicrobiens ne peuvent donc pas être évaluées selon l’approche GRADE. Cependant, le degré avec lequel cette résistance in vitro aux fluoroquinolones a été documentée, en particulier pour les régions géographiques du sous-continent indien (Inde et Népal en particulier) et de l’Asie du Sud-Est (Thaïlande en particulier), amène le CCMTMV à proposer que d’autres mesures prophylactiques soient envisagées pour les voyageurs à haut risque qui se rendent dans ces régions. Antibiotiques – azithromycine Nous n’avons pas trouvé de données permettant d’évaluer l’utilisation de l’azithromycine pour prévenir la diarrhée du voyageur. Des études menées dans plusieurs pays à faible revenu et à revenu intermédiaire, pour évaluer l’efficacité des campagnes visant à prévenir le trachome par un traitement de masse par l’azithromycine, a révélé une réduction du risque de diarrhée aiguë chez les enfants de 14 ans et moins évalués jusqu’à un mois après la fin du traitement (132–134). L’azithromycine pourrait donc être un choix acceptable pour prévenir la diarrhée du voyageur chez les patients pédiatriques ou les patients pour qui les fluoroquinolones sont contreindiquées, lorsqu’une antibiothérapie prophylactique est justifiable. Antibiotiques – rifaximine Recommandation GRADE : • Le CCMTMV suggère que la rifaximine soit considérée comme une option pour prévenir la diarrhée du voyageur; recommandation conditionnelle, confiance modérée dans l’estimation de l’effet contre placebo. Équilibre entre les avantages et les inconvénients basé sur les données probantes disponibles sur les profils de résistance aux antimicrobiens. Efficacité Une évaluation de cinq ECR (135–139) a révélé un important effet protecteur contre la diarrhée du voyageur lorsque la rifaximine était administrée pendant deux à trois semaines durant le voyage par comparaison au placebo6 : RR = 0,42 (IC à 95 % : 0,33 à 0,53), ce qui représente une baisse de 213 du nombre de cas pour 1 000 voyageurs traités. La qualité des données probantes a toutefois été revue à la baisse en raison d’un possible biais de publication, du fait que les résultats d’une vaste étude (n = 660) terminée en 2008 et inscrite dans la base de données des essais cliniques du gouvernement américain n’étaient pas disponibles (141). 6 Deux méta-analyses publiées sont arrivées à une conclusion semblable (117, 140). 25 26 DÉCLARATION SUR LA DIARRHÉE DU VOYAGEUR Résistance aux antimicrobiens Les données probantes sur les profils de résistance aux antimicrobiens associés à l’utilisation de la rifaximine chez les voyageurs ont été difficiles à évaluer. Contrairement aux fluoroquinolones, aucun seuil de résistance n’a été établi sur la base de la concentration minimale inhibitrice (CMI). De plus, les données sur l’activité in vitro dans des échantillons prélevés de voyageurs sont partagées, bien qu’elles soient dans l’ensemble favorables. Ainsi, une étude (126) montre que la rifaximine a affiché une activité modérée contre tous les agents pathogènes évalués, comparativement à une activité élevée pour les quinolones, alors qu’une autre étude plus récente (127) montre que la rifaximine a affiché une bonne activité contre tous les agents pathogènes. Selon une autre étude (131), les concentrations minimales inhibitrices de rifaximine contre les souches ETEC et EAEC n’ont pas changé entre 1997 et 2008, alors qu’elles ont augmenté sensiblement pour les quinolones et l’azithromycine. Cependant, les tests in vitro sur les mécanismes de résistance à la rifaximine ont révélé qu’une mutation en une seule étape peut conférer une grande résistance aux souches ETEC et EAEC. Il semble que la sélection pour la résistance à la rifaximine soit plus facile que dans le cas d’autres antibiotiques d’usage courant (142). Des études plus concluantes sur la résistance à la rifaximine devront être effectuées avant qu’une évaluation plus probante de son efficacité à long terme puisse être faite. Effets nocifs Il nous a été impossible d’évaluer, selon l’approche GRADE, l’innocuité de la rifaximine pour prévenir la diarrhée du voyageur, à cause d’un manque de cohérence dans la déclaration des effets indésirables. Cependant, aucun effet indésirable grave, ni aucune différence entre le nombre d’effets indésirables associés à la rifaximine ou au placebo n’ont été observés. Comme aucune donnée sur l’utilisation de la rifaximine chez les enfants (≤ 12 ans) n’a été recensée, le CCMTMV n’en recommande pas l’utilisation dans ce groupe d’âge. TRAITEMENT Agents antisécrétoires – subsalicylate de bismuth Nous n’avons pas été en mesure d’évaluer, selon la méthode GRADE, l’utilisation du subsalicylate de bismuth aux fins de traitement. Deux des quatre essais comparatifs contrôlés ayant comparé l’efficacité du subsalicylate de bismuth à celle du placebo chez des voyageurs ont utilisé une définition inadéquate de la diarrhée du voyageur (143). Dans les deux autres études (144, 145), les résultats évalués n’avaient pas suffisamment de points communs. Les données probantes disponibles semblent toutefois indiquer un effet bénéfique : ainsi, les deux études ayant utilisé une définition valide de la diarrhée du voyageur indiquent une augmentation de l’absence de diarrhée après 24 heures (144) et du soulagement de tous les symptômes de la diarrhée du voyageur après 48 heures (145), ainsi que des réductions significatives, quoique modestes, de la durée de la diarrhée et du nombre moyen de selles. Nous n’avons pas été en mesure d’évaluer officiellement l’innocuité du subsalicylate de bismuth. Deux des trois études ont fait mention d’effets indésirables, dont une indiquant un nombre élevé de cas de langue noire et de selles noirâtres (145). Cependant, aucun effet indésirable grave n’a été signalé dans ces études, et aucune autre différence significative dans la survenue d’événements n’a été observée entre les groupes étudiés. Le traitement par le subsalicylate de bismuth n’est pas recommandé chez les enfants de moins de deux ans et il est contre-indiqué chez les personnes allergiques à l’acide acétylsalicylique (113). DÉCLARATION SUR LA DIARRHÉE DU VOYAGEUR Antipéristaltiques – Lopéramide Recommandation GRADE : • Le CCMTMV suggère que l’antipéristaltique lopéramide soit considéré comme une option dans le traitement de la diarrhée du voyageur; recommandation conditionnelle, confiance de faible à modérée dans l’estimation de l’effet contre placebo. Efficacité Trois ECR utilisant une définition adéquate de la diarrhée du voyageur ont comparé l’efficacité du lopéramide au placebo chez des voyageurs utilisant généralement un schéma thérapeutique de trois jours (146–148). Toutefois, en raison d’incohérences dans les résultats évalués dans ces études, nous avons décidé d’élargir la base de données de notre évaluation et d’y inclure des études ne portant pas sur des voyageurs (149–151), même si cela signifiait une baisse de la qualité des données en raison de leur caractère indirect. Le niveau de confiance dans l’estimation de l’effet a aussi été abaissé pour trois des quatre résultats évalués selon l’approche GRADE, à cause d’un nombre insuffisant de sujets. Selon deux études (150, 151) menées auprès de non-voyageurs, le lopéramide a été associé à une augmentation significative d’un premier soulagement de la diarrhée aiguë après 4, 12 et 24 heures de traitement par comparaison au placebo : RR pour le premier soulagement de la diarrhée aiguë après 4 heures = 1,69 (IC à 95 % : 1,17 à 2,45), ce qui représente une hausse de 145 du nombre de cas de premier soulagement après 4 heures pour 1 000 voyageurs traités. Cet effet bénéfique, c’est-à-dire un soulagement complet de la diarrhée aiguë après 24 heures (150) et 48 heures (148), a aussi été observé dans deux autres études (dont une menée auprès de voyageurs). Les données sur la réduction de la durée de la diarrhée sont toutefois partagées, deux études (147, 150) indiquant une diminution significative du temps requis avant d’observer un soulagement complet de la diarrhée après 18 à 24 heures de traitement comparativement au placebo, alors que deux autres études (148, 149) n’ont établi aucune diminution significative entre les eux traitements. Enfin, des données semblent indiquer une diminution faible, mais significative, de l’intensité de la diarrhée : réduction moyenne de 1,6 du nombre de selles durant les 24 premières heures du traitement (146, 149) et de 2,3 du nombre de selles non moulées après 48 heures de traitement (148). Il nous a été impossible d’utiliser l’approche GRADE pour comparer l’efficacité du lopéramide à celle du subsalicylate de bismuth, en raison du nombre limité d’études et du manque de points communs entre les résultats évalués. Toutefois, deux études (152, 153) utilisant une définition adéquate de la diarrhée du voyageur ont comparé ces deux traitements directement chez les voyageurs, et les résultats semblent conférer un avantage au lopéramide. Selon l’une de ces études (153) qui a évalué la durée de la diarrhée, le lopéramide a réduit considérablement le temps moyen s’étant écoulé depuis les dernières selles non moulées, l’écart étant d’environ 10 heures par comparaison au subsalicylate de bismuth. La même étude a révélé une association significative entre l’utilisation de lopéramide et le fait de ne pas avoir à administrer d’autre dose après 24 heures. Enfin, les deux études ont évalué l’intensité de la diarrhée et ont révélé une diminution faible, mais significative, du nombre moyen de selles durant différentes périodes pendant les 24 premières heures du traitement chez les utilisateurs de lopéramide par comparaison à ceux ayant reçu du subsalicylate de bismuth. 27 28 DÉCLARATION SUR LA DIARRHÉE DU VOYAGEUR L’utilisation du lopéramide chez les enfants qui voyagent n’a pas été étudiée. Cependant, un essai comparatif randomisé mené auprès d’enfants âgés de 2 à 11 ans et présentant une diarrhée aiguë (154) a révélé que le lopéramide avait considérablement réduit la durée et la gravité de la diarrhée, aucune différence n’étant observée entre le groupe traité par le lopéramide et le groupe placebo quant aux effets indésirables associés au médicament. Les doses diffèrent selon le groupe d’âge (voir le tableau 2) et le traitement ne devrait pas dépasser deux jours. Le lopéramide ne devrait pas être administré aux enfants de moins de deux ans (113). Effets nocifs Nous n’avons pas été en mesure d’évaluer officiellement l’innocuité du lopéramide à cause du manque de renseignements sur les effets indésirables. Cependant, aucune étude pertinente ne fait état de différence significative entre les effets indésirables observés chez les populations à l’étude, ni d’effet indésirable grave. Une petite étude suggère une augmentation des effets indésirables avec l’utilisation de diphénoxylate (Lomotil, un agent lié à lopéramide) pour le traitement de l’infection par Shigella (155). Le Lomotil a un profil d’effets secondaires moins favorable, et il n’a pas été étudié dans le traitement de la TD. Lopéramide en association avec des antibiotiques Recommandation GRADE : • Le CCMTMV suggère que l’utilisation de l’antipéristaltique lopéramide, en association avec une antibiothérapie, soit considérée comme une option dans le traitement de la diarrhée du voyageur; recommandation conditionnelle, confiance de modérée à élevée dans l’estimation de l’effet par comparaison à l’utilisation d’antibiotiques seulement. Efficacité Six ECR7 ont évalué divers résultats liés à cette intervention, dont cinq ont utilisé une définition adéquate de la diarrhée du voyageur (147, 156–159). Une méta-analyse évaluant cette intervention a aussi été consultée (160). Selon les résultats de quatre études (147, 156, 158, 159) ayant évalué le taux de guérison, le lopéramide utilisé en association avec un antibiotique a augmenté de façon significative le taux de guérison après 24 heures et 48 heures de traitement, comparativement à l’utilisation uniquement d’antibiotiques : RR associé à un soulagement complet de la diarrhée du voyageur après 24 heures = 1,55 (IC à 95 % : 1,28 à 1,86), ce qui représente une hausse de 200 du nombre de cas de soulagement complet après 24 heures pour 1 000 voyageurs traités. Ces quatre mêmes études ont également évalué l’échec des traitements et ont révélé que l’association du lopéramide à une antibiothérapie avait sensiblement réduit le risque d’échec du traitement. Les estimations de l’effet pour deux des quatre résultats ont toutefois été revues à la baisse, en raison d’un écart important entre les études quant à l’orientation de l’effet observé (incohérence). Étant donné la nature relativement bénigne de la plupart des épisodes de diarrhée du voyageur, et de l’efficacité acceptable des 7 Bien que les études évaluant l’association triméthoprime-sulfaméthoxazole aient généralement été exclues de notre analyse en raison d’une importante antibiorésistance, ces études ont été maintenues aux fins de la présente intervention, car le but était d’évaluer l’effet de l’ajout du lopéramide à un antibiotique, et non de l’antibiotique en soi. DÉCLARATION SUR LA DIARRHÉE DU VOYAGEUR antibiotiques ou du lopéramide utilisés seuls, il est raisonnable de réserver l’association de ces deux médicaments au traitement de la diarrhée grave ou aux patients chez qui le traitement par des antipéristaltiques ou des antibiotiques seuls est inefficace. Effets nocifs Nous n’avons pas été en mesure d’évaluer officiellement l’innocuité du lopéramide utilisé en association, à cause d’un manque de renseignements sur les effets indésirables. Cependant, aucune étude pertinente ne fait état de différence significative entre les effets indésirables observés chez les populations à l’étude, ni d’effet indésirable grave. Antibiotiques – fluoroquinolones Recommandation GRADE : • Le CCMTMV suggère que les fluoroquinolones soient considérées comme une option dans le traitement de la diarrhée du voyageur; recommandation conditionnelle, confiance modérée dans l’estimation de l’effet contre placebo. Équilibre entre les avantages et les inconvénients basé sur les données probantes disponibles sur les effets indésirables et sur les profils de résistance aux antimicrobiens. Efficacité Neuf ECR ont comparé l’utilisation des fluoroquinolones pour le traitement de la diarrhée du voyageur au placebo, dont six ont utilisé une définition adéquate de la diarrhée du voyageur (161–166). Une revue systématique Cochrane évaluant cette intervention a aussi été consultée (167). Trois de ces études ont évalué le taux de guérison (162, 163, 165); deux d’entre elles (162, 165) ont révélé une augmentation globale du taux de guérison après un traitement de 72 heures par la norfloxacine, comparativement au placebo : RR = 1,81 (IC à 95 % : 1,39 à 2,37), ce qui représente une hausse de 322 du nombre de cas de guérison après 72 heures pour 1 000 voyageurs traités. Selon l’autre étude, l’utilisation d’ofloxacine a augmenté le taux de guérison après 48 heures et après cinq jours, avec un schéma thérapeutique de trois jours ou de cinq jours, alors que le schéma de trois jours a aussi augmenté le taux de guérison après 24 heures comparativement au placebo (163). L’estimation de l’effet a toutefois été revue à la baisse à cause d’imprécisions. Bien qu’il ait été impossible d’évaluer officiellement la réduction de la durée de la diarrhée, quatre études (161, 163, 165, 166) ont indiqué une diminution significative de l’intervalle depuis les dernières selles non moulées, ce délai ayant été de 28 à 52 heures plus court dans le groupe traité que dans le groupe placebo. Effets nocifs Les données des études évaluées ne semblent pas indiquer d’effets nocifs graves associés à l’utilisation des fluoroquinolones. Trois des neuf études ont fourni suffisamment de résultats pour évaluer l’innocuité des fluoroquinolones (163, 166, 168); selon ces résultats, le risque d’événements indésirables pourrait être plus élevé chez les personnes qui prennent des fluoroquinolones que chez celles traitées par placebo : RR = 1,39 (IC à 95 % : 1,05 à 1,83), ce qui représente une hausse de 80 du nombre de voyageurs présentant un quelconque effet indésirable pour 1 000 voyageurs traités. Parmi les effets indésirables les plus souvent rapportés, mentionnons les maux de tête, la constipation, les nausées et la fatigue, bien 29 30 DÉCLARATION SUR LA DIARRHÉE DU VOYAGEUR qu’aucune donnée n’indique clairement un risque accru de symptômes chez les utilisateurs de fluoroquinolones. De fait, la qualité de ces données est très faible, surtout à cause du manque de protocole normalisé pour la déclaration des effets indésirables entre les études et des incohérences dans l’estimation des effets entre ces trois études. Veuillez également consulter la section Prévention de la présente déclaration pour connaître les risques théoriques d’infection à C. difficile associés à l’utilisation de fluoroquinolones, ainsi que les risques de lésions cartilagineuses et d’arthropathies. Résistance aux antimicrobiens Les fluoroquinolones devraient être utilisées avec prudence dans les cas où des niveaux élevés de résistance ont été documentés (voir la section sur la chimioprophylaxie). Antibiotiques – azithromycine Recommandation GRADE : • Le CCMTMV suggère que l’azithromycine soit considérée comme une option dans le traitement de la diarrhée du voyageur; recommandation conditionnelle, faible niveau de confiance dans l’estimation de l’effet par comparaison à l’usage de fluoroquinolones. Équilibre entre les avantages et les inconvénients basé sur les données probantes disponibles sur les profils de résistance aux antimicrobiens et sur les événements indésirables. Efficacité Aucune étude ayant comparé l’efficacité de l’azithromycine au placebo chez les voyageurs n’a été recensée. Cinq ECR ont comparé directement l’efficacité de l’azithromycine aux fluoroquinolones8 pour le traitement de la diarrhée du voyageur, dont quatre ont utilisé une définition adéquate de la diarrhée du voyageur (169–172). Pour trois résultats d’intérêt, aucune différence dans l’efficacité du traitement n’a été observée entre les deux groupes de traitement : rétablissement après 24 heures (RR = 0,79; IC à 95 % : 0,61 à 1,01); rétablissement après 72 heures (RR = 1,16; IC à 95 % : 1,00 à 1,33) et échec du traitement (RR = 1,02; IC à 95 % : 0,45 à 2,32). En ce qui a trait toutefois à la guérison rapide ou immédiate de la diarrhée du voyageur, l’azithromycine a eu un effet moindre que les fluoroquinolones : RR = 0,46 (IC à 95 % : 0,25 à 0,84). L’effet de l’azithromycine a toutefois été supérieur à celui des fluoroquinolones pour ce qui est de la guérison de la diarrhée du voyageur après 48 heures de traitement : RR = 1,34 (IC à 95 % : 1,08 à 1,66). Bien que nous n’ayons pas été en mesure d’évaluer la durée de la diarrhée selon la méthode GRADE, trois des quatre études fournissant certains renseignements sur l’intervalle depuis les dernières selles non moulées (170–172) n’indiquent aucune différence entre l’azithromycine et les fluoroquinolones pour ce qui est de la durée de la diarrhée. Ensemble, ces résultats suggèrent que l’azithromycine est aussi efficace que les fluoroquinolones pour soulager la diarrhée du voyageur. Cependant, la confiance dans l’estimation de l’effet est faible à cause de plusieurs facteurs, dont les suivants : nombre insuffisant d’événements pour certains résultats (imprécision); variabilité des résultats entre chaque étude (incohérence) et différences entre les études quant aux doses et à l’utilisation du lopéramide comme traitement d’appoint (caractère indirect). 8 La lévofloxacine et la ciprofloxacine sont les deux fluoroquinolones qui ont été évaluées dans ces études. DÉCLARATION SUR LA DIARRHÉE DU VOYAGEUR Résistance aux antimicrobiens Une recherche documentaire sur les profils de résistance aux antimicrobiens associés à l’utilisation de l’azithromycine pour le traitement de la diarrhée du voyageur s’est révélée non concluante. Dans une étude, l’azithromycine a affiché une puissante activité contre tous les agents pathogènes liés à la diarrhée du voyageur (126), tandis qu’une autre a révélé que les concentrations de cet antibiotique requises pour inhiber l’action des souches ETEC et EAEC causant la diarrhée du voyageur avaient augmenté depuis la fin des années 1990 (173). Bien que l’azithromycine soit recommandée comme solution de rechange aux fluoroquinolones en Asie du Sud-Est, à cause des profils de résistance observés dans cette région, deux études ont fait état de niveaux de résistance relativement élevés de Campylobacter, à la fois chez des voyageurs qui s’étaient rendus au Népal (129) et chez le personnel militaire américain en poste en Thaïlande (128). Les résultats d’études in vitro ne permettaient toutefois pas de prévoir l’échec clinique du traitement. Effets nocifs Les données ne semblent pas indiquer d’effets nocifs graves associés à l’utilisation de l’azithromycine. Deux études ayant évalué certains effets indésirables précis (nausées et vomissements) dans ces deux groupes de traitement (171, 172) ont révélé un risque plus élevé de nausées immédiatement après le traitement par l’azithromycine : RR = 6,23 (IC à 95 % : 1,48 à 26,26), ce qui représente une augmentation de 68 du nombre de voyageurs atteints de nausées durant les 30 premières minutes du traitement pour 1 000 personnes traitées avec de l’azithromycine par comparaison au traitement par les fluoroquinolones. Aucune différence n’a été observée dans les autres mesures des nausées et des vomissements. Il convient toutefois de préciser que la qualité de ces données est faible, principalement à cause de l’imprécision liée à la petite taille de la population à l’étude et au faible nombre d’événements, et du fait que l’une des quatre études était moins comparable car elle incluait l’utilisation du lopéramide comme traitement d’appoint. Antibiotiques – rifaximine Recommandation GRADE : • Le CCMTMV suggère que la rifaximine soit considérée comme une option dans le traitement de la diarrhée du voyageur; recommandation conditionnelle, confiance élevée dans l’estimation de l’effet contre placebo; confiance de modérée à élevée dans l’estimation de l’effet par comparaison à la ciprofloxacine. Équilibre entre les avantages et les inconvénients basé sur les données probantes disponibles sur les profils de résistance aux antimicrobiens. Efficacité Deux essais comparatifs contrôlés relativement récents (166, 174) ont comparé l’efficacité de la rifaximine au placebo chez des voyageurs. La rifaximine a été associée à une hausse du taux de guérison de la diarrhée du voyageur (RR = 1,29; IC à 95 % : 1,15 à 1,45, ce qui représente une hausse de 177 du nombre de voyageurs guéris à la fin du suivi pour 1 000 voyageurs traités), ainsi qu’à une diminution du risque d’échec du traitement (RR = 0,50; IC à 95 % : 0,38 à 0,67), par comparaison au placebo. Deux essais comparatifs contrôlés ont aussi comparé directement l’efficacité de la rifaximine à celle d’une fluoroquinolone, la ciprofloxacine (166, 175). Aucune 31 32 DÉCLARATION SUR LA DIARRHÉE DU VOYAGEUR différence significative n’a été observée entre la rifaximine et les fluoroquinolones, pour ce qui est de la proportion de sujets guéris (RR = 0,98; IC à 95 % : 0,90 à 1,07) ou de l’échec du traitement (RR = 1,81; IC à 95 % : 0,96 à 3,43). L’estimation de l’échec du traitement a été revue à la baisse à cause d’un manque de précision. Ces résultats suggèrent que la rifaximine est aussi efficace que les fluoroquinolones pour traiter la diarrhée du voyageur. Résistance aux antimicrobiens Les questions liées à la résistance aux antimicrobiens étaient toujours difficiles à évaluer au moment de la rédaction de la présente déclaration et devront faire l’objet d’un suivi étroit. Veuillez consulter la section sur la chimioprophylaxie avec la rifaximine pour plus de précisions sur cette question. Effets nocifs La rifaximine semble sans danger, aucune différence dans la proportion d’événements indésirables n’ayant été observée entre les groupes de traitement et les groupes placebo (RR = 0,96; IC à 95 % : 0,83 à 1,11), ni entre les groupes traités à la rifaximine et ceux traités avec des fluoroquinolones (RR = 1,01; IC à 95 % : 0,76 à 1,35). Comme aucune donnée sur l’utilisation de la rifaximine chez les enfants (≤ 12 ans) n’a été recensée, le CCMTMV n’en recommande pas l’utilisation dans ce groupe d’âge. Antibiothérapie : Conclusions et autres considérations En règle générale, il faudrait limiter le plus possible l’usage d’antibiotiques aux fins de traitement, en raison des effets secondaires et des profils de résistance aux antimicrobiens discutés précédemment. Si les symptômes de la diarrhée du voyageur sont bénins, la réhydratation orale et la prise de lopéramide (ou de subsalicylate de bismuth) devraient être le traitement à privilégier. Cependant, si ce traitement échoue ou si les symptômes du voyageur s’aggravent, la prise d’antibiotiques pourrait alors être justifiée. Dans les cas plus graves de diarrhée du voyageur et lorsque cela est possible, il est également recommandé de faire une culture et antibiogramme pour les agents pathogènes connus, afin de faciliter le choix du schéma thérapeutique optimal. Une des limites liées à l’évaluation de l’efficacité de l’antibiothérapie pour le traitement de la diarrhée du voyageur chez les enfants, et des effets nocifs qui y sont associés, tient au nombre insuffisant d’études sur ce groupe d’âge. Toute discussion sur l’utilisation d’antibiotiques chez les enfants suppose une efficacité comparable à celle observée chez les populations adultes. Il est néanmoins possible de faire certaines observations cliniques qui soient spécifiques des enfants. Ainsi, les fluoroquinolones ne devraient pas être administrées aux enfants de moins de 18 ans pour le traitement de la diarrhée du voyageur, à moins que les avantages de ce traitement ne l’emportent sur les risques potentiels et que les autres options ne puissent s’appliquer. Autrement, l’azithromycine devrait être utilisée dans ce groupe d’âge, ou la céfixime si l’azithromycine est contre-indiquée (113). Certaines données montrent que la céfixime est efficace contre plusieurs agents pathogènes qui causent la diarrhée du voyageur. Cependant, une augmentation des cas de colite consécutive à un traitement antibiotique a été observée chez au moins une population pédiatrique après le traitement d’une débâcle diarrhéique par la céfixime (176). Enfin, bien que certains rapports fassent état d’un risque DÉCLARATION SUR LA DIARRHÉE DU VOYAGEUR accru de syndrome hémolytique et urémique (SHU) chez les enfants à qui des antibiotiques ont été administrés pour traiter une infection causée par Escherichia coli entérohémorragique (EHEC) (177), cela ne devrait pas être un facteur important à considérer dans la décision de traiter la diarrhée du voyageur de façon empirique avec des antibiotiques. EHEC est un agent pathogène surtout présent chez les enfants qui vivent dans des pays à revenu plus élevé, et cet agent pathogène est rarement observé dans les études sur la diarrhée du voyageur (10). De même, peu de cas de syndrome hémolytique et urémique ont été recensés dans la littérature, ce qui laisse croire que cette complication est très rare chez les voyageurs. TRAITEMENT DES SYMPTÔMES DE LA DIARRHÉE DU VOYAGEUR – RÉHYDRATATION Le remplacement, par voie orale, des liquides et des électrolytes est d’une importance capitale dans la prise en charge de tous les cas de diarrhée du voyageur, et la plupart des recommandations existantes sont fondées sur le traitement de la diarrhée aiguë. Les enfants, et plus particulièrement ceux âgés de deux ans ou moins, présentent un risque élevé de déshydratation. De nombreuses solutions de réhydratation orale (SRO) sont disponibles dans les pharmacies, tant au Canada qu’à l’étranger, et il est également possible de préparer soi-même de telles solutions à la maison (voir le tableau 3 pour de plus amples renseignements sur la préparation des SRO). Cependant, les solutions de SRO classiques ne réduisent ni la durée, ni la gravité, de la diarrhée. Depuis 2002, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) recommande la prise d’une SRO de faible osmolarité pour atténuer les symptômes de la diarrhée (178). On peut préparer une telle solution en diluant deux parties d’une SRO standard avec une partie d’eau bouillie ou traitée (179). Les SRO du commerce ou du type recommandé par l’Organisation mondiale de la Santé sont habituellement administrées à une dose de 50 ml/ kg dans les cas de déshydratation légère (de 3 à 5 % de perte de poids corporel). Cependant, les parents ont souvent de la difficulté à bien évaluer l’état d’hydratation de leur enfant, et il est fortement recommandé qu’ils consultent un médecin s’ils soupçonnent une déshydratation importante chez leur enfant9 (179). Les données d’études cliniques ayant évalué une variété d’options alimentaires montrent qu’un régime alimentaire sans restriction, administré tôt durant le processus de réhydratation, n’a pas d’effets négatifs sur l’évolution ou sur les symptômes de la diarrhée, comparativement à une réhydratation par voie orale seulement (180). Comme la réintroduction précoce des aliments ne semble pas avoir d’effets nuisibles et qu’elle est en fait bénéfique sur le plan nutritionnel, un régime alimentaire ordinaire et adapté à l’âge devrait être rétabli à un stade précoce de la réhydratation. Un tel régime inclut tous les types de lait (lait complet, lait maternel, lait animal, lait contenant du lactose, etc.) ainsi que la plupart des aliments. Malgré l’absence de données à l’appui, il est suggéré d’éviter les aliments riches en gras et les sucres simples, du fait que les matières grasses ont tendance à retarder la vidange gastrique et que les sucres simples peuvent exacerber la diarrhée par leurs effets osmotiques (180). L’apport de liquides devrait se faire à un rythme qui permette de soulager la soif et de maintenir une urine pâle. 9 Pour de plus amples renseignements sur la déshydratation et la diarrhée chez les enfants, les parents sont invités à consulter le site Web suivant de la Société canadienne de pédiatrie : www.soinsdenosenfants.cps.ca/handouts/ dehydration_and_diarrhea 33 34 DÉCLARATION SUR LA DIARRHÉE DU VOYAGEUR TRAITEMENT DE LA DIARRHÉE DU VOYAGEUR DE RETOUR D’UN VOYAGE Tout voyageur fébrile qui présente une diarrhée et qui a visité une région où le paludisme est endémique doit subir immédiatement un frottis sanguin pour écarter la possibilité de paludisme. Les patients atteints d’une diarrhée du voyageur grave qui ne répond pas au traitement empirique, de même que ceux qui présentent de graves problèmes médicaux sous-jacents, une immunodépression ou des selles très sanglantes, devraient être orientés vers un spécialiste pour une évaluation plus approfondie. Enfin, les voyageurs dont la diarrhée persiste pendant plus de 14 jours, malgré un traitement, devraient être pris en charge conformément à la déclaration du CCMTMV sur la diarrhée persistante chez une personne qui rentre de voyage (3). VALEURS ET PRÉFÉRENCES Les recommandations fondées sur la méthode GRADE doivent prendre en compte les valeurs et les préférences du patient pour chacune des options proposées en matière de traitement et de prévention. Malheureusement, il existe peu de données sur les préférences des voyageurs. Une étude a évalué la volonté des voyageurs de prendre une chimioprophylaxie à base d’antibiotiques, ainsi que différents schémas thérapeutiques pour la diarrhée du voyageur (181). Un pourcentage relativement élevé de voyageurs ont dit préférer ne pas prendre d’antibiotiques pour prévenir la diarrhée du voyageur. Il convient toutefois de préciser qu’une grande variabilité a été observée entre les répondants nord-américains et européens, quant à leurs préférences pour les traitements antidiarrhéiques et à leur capacité d’évaluer correctement leur niveau de risque de diarrhée du voyageur selon le pays visité. Ces facteurs contribuent à renforcer le caractère conditionnel des recommandations formulées par le CCMTMV relativement aux interventions de prévention et de traitement. CONCLUSIONS ET BESOINS EN MATIÈRE DE RECHERCHE À l’exception du subsalicylate de bismuth recommandé pour prévenir la diarrhée du voyageur (forte recommandation), toutes les autres recommandations formulées par le CCMTMV, à l’égard des agents de prévention et de traitement qui ont été évalués selon la méthode GRADE dans la présente déclaration, sont conditionnelles. Le caractère conditionnel de ces recommandations tient à différents facteurs, dont les suivants : faibles effets démontrés; faiblesse dans la base de données à l’appui d’une intervention précise et/ou incertitude quant au poids qu’il faudrait accorder aux effets nocifs potentiels de l’intervention. En ce qui a trait à ce dernier point, l’un des effets nocifs potentiels vient de l’utilisation d’antibiotiques qui pourraient causer une sélection faisant en sorte que l’hôte soit porteur d’agents pathogènes résistants. Des antibiotiques inefficaces pourraient alors être administrés à un voyageur malade pour traiter une diarrhée du voyageur (ou une autre infection). Bien que ce risque ait bien documenté dans d’autres domaines, nous n’avons pas de données fiables sur la présence DÉCLARATION SUR LA DIARRHÉE DU VOYAGEUR ou l’ampleur de ce risque dans le cas de la diarrhée du voyageur. Aussi le CCMTMV recommande-t-il de mener des recherches et d’exercer une surveillance plus systématique sur les profils de résistance des agents pathogènes chez les personnes qui rentrent de voyage et qui ont pris des antibiotiques pour prévenir ou traiter la diarrhée du voyageur. Ces renseignements permettront d’améliorer l’évaluation du risque de base de résistance, en fonction de la destination ou du type de voyage. Bien que le CCMTMV ait une confiance modérée dans les données disponibles lui permettant de formuler une recommandation conditionnelle contre l’administration systématique du vaccin oral contre le choléra (Dukoral®) pour prévenir la diarrhée du voyageur, d’autres études évaluant l’efficacité de ce vaccin pour prévenir la diarrhée du voyageur seraient nécessaires pour formuler une recommandation plus définitive, pour ou contre l’utilisation du vaccin dans des populations précises. Il sera tout aussi important de faire une revue systématique des études évaluant l’efficacité d’autres vaccins actuellement en cours d’élaboration contre des agents pathogènes associés à la diarrhée du voyageur, notamment les vaccins contre ETEC. Enfin, le CCMTMV recommande que d’autres recherches soient menées sur des espèces précises de probiotiques, de prébiotiques ou de symbiotiques (association des deux) afin de pouvoir mieux évaluer leur efficacité dans la prévention de la diarrhée du voyageur. REMERCIEMENTS La présente déclaration a été préparée par le groupe de travail sur la diarrhée du voyageur : Libman M (président), Bui Y, McDonald P, Steensma C. Membres du CCMTMV : McCarthy A (présidente), Boggild A, Brophy J, Bui Y, Crockett M, Ghesquiere W, Greenaway C, Henteleff A, Libman M et Teitelbaum P. Membres de liaison : Hui C (Société canadienne de pédiatrie) et Gershman M (Centers for Disease Control and Prevention [États-Unis]). Membres d’office : McDonald P (Division des médicaments anti-infectieux, Santé Canada), Tepper M (Direction de la protection de la santé de la Force, ministère de la Défense nationale), Charlebois P (Centre des services de santé des Forces canadiennes, ministère de la Défense nationale) et Schofield S (Entomologie de la lutte antiparasitaire, ministère de la Défense nationale). Membre émérite : Jeanes C.W.L. Le CCMTMV tient à remercier Francesca Reyes-Domingo pour son aide dans l’élaboration de cette déclaration. 35 POPULATION ÉTUDIÉE TRAITEMENT ET DOSE/COMPARAISON SUIVI Clemens, 1988 Wiedermann, 2000 Scerpella, 1995 Peltola, 1991 n = 49 612 Population de femmes et d’enfants dans les régions rurales du Bangladesh où la maladie est endémique n = 125 Voyageurs qui se rendent dans des régions tropicales ou subtropicales, adultes et enfants n = 502 Étudiants états-uniens de niveau collégial qui se rendent au Mexique, âge ≥ 18 ans n = 615 Voyageurs finnois qui se rendent au Maroc, âge ≥ 15 ans Vaccin WC/BS, 3 doses administrées à 6 semaines d’intervalle par rapport au vaccin WC seulement et au placebo Vaccin WC/rBS, 2 doses administrées de 7 à 30 jours avant le départ par rapport au placebo Vaccin WC/rBS, 2 doses administrées à l’arrivée et 10 jours plus tard par rapport au placebo Vaccin WC/BS, 2 doses administrées de 3 à 21 jours avant le départ par rapport au placebo De 14 à 365 jours Au retour (intervalle de 7 à 23 jours) 35 jours après l’administration de la première dose Non indiqué Vaccin oral contre le choléra (Dukoral®) pour la prévention de la diarrhée du voyageur AUTEUR/ANNÉE COMMENTAIRES Fréquence de la diarrhée Exclue de l’analyse du voyageur : Étude menée auprès d’une 0,33 (0,13, 0,84) population de non-voyageurs Fréquence de la diarrhée Incluse dans l’analyse du voyageur : Définition de la diarrhée du 1,28 (0,68, 2,39) voyageur : ne comprenait pas de symptôme entérique Fréquence de la diarrhée Incluse dans l’analyse du voyageur : Vaccin administré après 1,04 (0,87, 1,24) l’arrivée Fréquence de la diarrhée Incluse dans l’analyse du voyageur : Définition de la diarrhée du 0,77 (0,59, 1,00) voyageur : incertitude quant à l’évaluation de la quantité des selles molles RÉSULTAT RISQUE RELATIF (IC À 95 %) TABLEAU 1 : Liste des études* examinées aux fins d’inclusion dans l’analyse de l’efficacité de la prévention et du traitement de la diarrhée du voyageur TABLEAUX 36 DÉCLARATION SUR LA DIARRHÉE DU VOYAGEUR Torrell, 2009 (étude d’observation) Lopez-Gigosos, 2009 (étude d’observation) Voyageurs espagnols qui se rendent dans des régions où le risque de contracter le choléra est élevé, adultes (âge moyen = 35 ans) Lopez-Gigosos, 2007 (étude d’observation) n = 658 Voyageurs aventuriers espagnols qui présentent un risque élevé de contracter la diarrhée du voyageur, âge de 18 à 35 ans n = 362 Voyageurs espagnols qui se rendent dans des régions où le risque de contracter le choléra est élevé, adultes n = 237 POPULATION ÉTUDIÉE AUTEUR/ANNÉE SUIVI Vaccin WC/rBS, 2 doses administrées au moins de 7 à 14 jours avant le départ par rapport aux voyageurs de la même clinique avant l’arrivée du vaccin ou qui ont refusé le vaccin De 30 à 90 jours après le retour Vaccin WC/rBS, doses Au retour et calendrier de (intervalle de vaccination non précisés 14 à 154 jours) par rapport aux voyageurs de la même clinique avant l’arrivée du vaccin ou qui ont refusé le vaccin Vaccin WC/rBS, Au retour doses et calendrier (intervalle de de vaccination non 7 à 134 jours) précisés par rapport aux voyageurs de la même clinique avant l’arrivée du vaccin ou qui ont refusé le vaccin TRAITEMENT ET DOSE/COMPARAISON COMMENTAIRES Le profil de risque du groupe témoin diffère de celui du groupe ayant reçu le vaccin. Fréquence de la diarrhée Exclue de l’analyse du voyageur : Étude de cohorte 0,44 (0,33, 0,58) rétroprospective. Le profil de risque du groupe témoin diffère de celui du groupe ayant reçu le vaccin. Fréquence de la diarrhée Exclue de l’analyse du voyageur : Étude de cohorte 0,57 (0,41, 0,81) rétroprospective. Le profil de risque du groupe témoin diffère de celui du groupe ayant reçu le vaccin. Fréquence de la diarrhée Exclue de l’analyse du voyageur : Étude de cohorte 0,57 (0,38, 0,85) rétroprospective. RÉSULTAT RISQUE RELATIF (IC À 95 %) DÉCLARATION SUR LA DIARRHÉE DU VOYAGEUR 37 n = 1 074 Voyageurs espagnols qui se rendent dans des régions où le risque de contracter le choléra est élevé, adultes (âge moyen = 35 ans) Vaccin WC/rBS, 2 doses administrées au moins de 7 à 14 jours avant le départ par rapport à des voyageurs de la même clinique considérés comme présentant un faible risque de contracter le choléra qui se rendent dans les mêmes régions que les voyageurs du groupe ayant reçu le vaccin Vaccin WC/rBS, 2 doses administrées au moins de 7 à 14 jours avant le départ par rapport aux voyageurs non vaccinés (aucune autre précision) TRAITEMENT ET DOSE/COMPARAISON De 7 à 14 jours après le retour Au retour (aucune autre précision) SUIVI DuPont, 1980 n = 128 Étudiants états-uniens de niveau collégial qui se rendent au Mexique, âge non précisé 4,2 g de sous-salicylate de bismuth par jour (liquide), 4 doses de 1,05 g par rapport au placebo 21 jours Sous-salicylate de bismuth pour la prévention de la diarrhée du voyageur Lopez-Gigosos, 2013 (étude d’observation) Voyageurs italiens qui se rendent dans des régions qui présentent un risque de contracter le choléra et la diarrhée du voyageur, adultes (âge moyen = 38 ans) Gabutti, 2012 (étude d’observation) n = 296 POPULATION ÉTUDIÉE AUTEUR/ANNÉE COMMENTAIRES Fréquence de la diarrhée Incluse dans l’analyse du voyageur : 0,37 (0,23, 0,61) Fréquence de la diarrhée Exclue de l’analyse du voyageur : Étude de cohorte prospective. 0,91 (0,78, 1,07) Le profil de risque du groupe témoin diffère de celui du groupe ayant reçu le vaccin. Le profil de risque du groupe témoin diffère de celui du groupe ayant reçu le vaccin. Fréquence de la diarrhée Exclue de l’analyse du voyageur : Étude de cohorte 0,68 (0,41, 1,15) rétroprospective. RÉSULTAT RISQUE RELATIF (IC À 95 %) 38 DÉCLARATION SUR LA DIARRHÉE DU VOYAGEUR Voyageurs suisses qui se rendent dans des pays tropicaux, âge de 16 à 70 ans Steffen, 1986 d) n = 156 c) n = 143 b) n = 160 a) n = 231 POPULATION ÉTUDIÉE AUTEUR/ANNÉE 2,1 g de sous-salicylate de bismuth par jour par rapport à 1,05 g de sous-salicylate de bismuth par jour 1,05 g de sous-salicylate de bismuth par jour (comprimé), 2 doses de 525 mg par rapport au placebo 2,1 g de sous-salicylate de bismuth par jour (comprimé), 2 doses de 1,05 g par rapport au placebo 2,1 g ou 1,05 g de sous-salicylate de bismuth par jour (comprimé) par rapport au placebo TRAITEMENT ET DOSE/COMPARAISON 30 jours SUIVI d) Fréquence de la diarrhée du voyageur : 0,99 (0,61, 1,41) c) Fréquence de la diarrhée du voyageur : 0,68 (0,50, 0,94) b) Fréquence de la diarrhée du voyageur : 0,68 (0,50, 0,91) a) Fréquence de la diarrhée du voyageur : 0,68 (0,53, 0,87) RÉSULTAT RISQUE RELATIF (IC À 95 %) Piètre adhérence au traitement : 27 % Cas perdus au suivi : 21 % Incluse dans l’analyse COMMENTAIRES DÉCLARATION SUR LA DIARRHÉE DU VOYAGEUR 39 Graham, 1983 Étudiants états-uniens de niveau collégial qui se rendent au Mexique, âge ≥ DuPont, 1987 n = 31 Patients hospitalisés, jeunes adultes en bonne santé, âge non précisé d) n = 114 c) n = 121 b) n = 109 a) n = 172 19 ans POPULATION ÉTUDIÉE AUTEUR/ANNÉE 2,1 g de sous-salicylate de bismuth par jour (comprimé), 4 doses de 600 mg par rapport au placebo 2,1 g de sous-salicylate de bismuth par jour par rapport à 1,05 g de sous-salicylate de bismuth par jour 1,05 g de sous-salicylate de bismuth par jour (comprimé), 4 doses de 262 mg par rapport au placebo 2,1 g de sous-salicylate de bismuth par jour (comprimé), 4 doses de 524 mg par rapport au placebo 2,1 g ou 1,05 g de sous-salicylate de bismuth par jour (comprimé) par rapport au placebo TRAITEMENT ET DOSE/COMPARAISON 4 jours 21 jours SUIVI Incluse dans l’analyse COMMENTAIRES Fréquence de la diarrhée Exclue de l’analyse du voyageur : Nombre de selles non 0,24 (0,06, 0,92) moulées inférieur à celui indiqué dans la définition classique de diarrhée du voyageur d) Fréquence de la diarrhée du voyageur : 0,58 (0,25, 1,31) c) Fréquence de la diarrhée du voyageur : 0,60 (0,35, 1,03) b) Fréquence de la diarrhée du voyageur : 0,35 (0,16, 0,74) a) Fréquence de la diarrhée du voyageur : 0,49 (0,30, 0,80) RÉSULTAT RISQUE RELATIF (IC À 95 %) 40 DÉCLARATION SUR LA DIARRHÉE DU VOYAGEUR POPULATION ÉTUDIÉE TRAITEMENT ET DOSE/COMPARAISON Rademaker, 1989 Heck, 1994 Scott, 1990 Wiström, 1987 Johnson, 1986 n = 54 Voyageurs hollandais qui se rendent en Tunisie, âge moyen = 28 ans n = 230 Volontaires étatsuniens qui se rendent au Honduras, âge de 18 à 70 ans n = 262 Personnel militaire états-unien qui se rend en Égypte, âge moyen = 26 ans n = 127 Suédois qui voyagent à l’extérieur de l’Europe du Nord, âge moyen = 45 ans n = 120 Étudiants états-uniens de niveau collégial qui se rendent au Mexique, âge non précisé Ciprofloxacine 500 mg, une fois par jour pendant 7 jours par rapport au placebo Ciprofloxacine 500 mg, une fois par jour pendant 15 jours par rapport au placebo Norfloxacine 400 mg, une fois par jour pendant 7 jours par rapport au placebo Norfloxacine 200 mg, 2 fois par jour pendant de 5 à 21 jours par rapport au placebo Norfloxacine 400 mg, une fois par jour pendant 14 jours par rapport au placebo Fluoroquinolones pour la prévention de la diarrhée du voyageur AUTEUR/ANNÉE 10 jours 20 jours 11 jours Jusqu’à 23 jours 21 jours SUIVI COMMENTAIRES Fréquence de la diarrhée Exclue de l’analyse du voyageur : Nombre de selles non 0,06 (0,01, 0,42) moulées inférieur à celui indiqué dans la définition classique de diarrhée du voyageur. Fréquence de la diarrhée Incluse dans l’analyse du voyageur : 0,15 (0,06, 0,38) Fréquence de la diarrhée Incluse dans l’analyse du voyageur : 0,07 (0,02, 0,30) Fréquence de la diarrhée Incluse dans l’analyse du voyageur : La relation persiste lorsque 0,16 (0,04, 0,69) les résultats sont stratifiés par région visitée (risque élevé par rapport à faible risque). Fréquence de la diarrhée Incluse dans l’analyse du voyageur : 0,12 (0,04, 0,31) RÉSULTAT RISQUE RELATIF (IC À 95 %) DÉCLARATION SUR LA DIARRHÉE DU VOYAGEUR 41 POPULATION ÉTUDIÉE TRAITEMENT ET DOSE/COMPARAISON Martinez-Sandoval, 2010 Armstrong, 2010 DuPont, 2005 n = 210 Étudiants états-uniens de niveau collégial qui se rendent au Mexique, âge non précisé n = 100 Personnel militaire états-unien qui se rend en Turquie, âge moyen = 36 ans n = 219 Étudiants états-uniens de niveau collégial qui se rendent au Mexique, âge non précisé Rifaximine 600 mg, une fois par jour pendant 14 jours par rapport au placebo Rifaximine 1 100 mg, une fois par jour pendant 14 jours par rapport au placebo Rifaximine 200 mg, 3 fois par jour pendant 14 jours par rapport au placebo Rifaximine 200 mg, 2 fois par jour pendant 14 jours par rapport au placebo Rifaximine 200 mg, 1 fois par jour pendant 14 jours par rapport au placebo Rifaximine pour la prévention de la diarrhée du voyageur AUTEUR/ANNÉE 14 jours 14 jours 14 jours SUIVI COMMENTAIRES 0,32 (0,19, 0,54) Fréquence de la diarrhée Incluse dans l’analyse du voyageur : Fréquence de la diarrhée Incluse dans l’analyse du voyageur : Manque possible de 0,33 (0,09, 1,13) dissimulation de l’affectation des sujets aux groupes d’étude. Fréquence de la diarrhée du voyageur (groupe de traitement de 600 mg seulement) : 0,24 (0,12, 0,50) Fréquence de la diarrhée Incluse dans l’analyse du voyageur (tous les groupes de traitement combinés) : 0,27 (0,17, 0,43) RÉSULTAT RISQUE RELATIF (IC À 95 %) 42 DÉCLARATION SUR LA DIARRHÉE DU VOYAGEUR n = 258 Voyageurs allemands qui se rendent en Asie du Sud ou en Asie du Sud-Est, âge de 18 à 64 ans Rifaximine 200 mg, 2 fois par jour pendant de 6 à 28 jours (durant le voyage) par rapport au placebo Rifaximine 550 mg, une fois par jour pendant 14 jours par rapport au placebo TRAITEMENT ET DOSE/COMPARAISON De 6 à 28 jours 14 jours SUIVI Steffen, 1988a DuPont, 1977 n = 112 Étudiants états-uniens de niveau collégial qui se rendent au Mexique, âge non précisé n = 137 Étudiants états-uniens de niveau collégial qui se rendent au Mexique, âge non précisé 4,2 g de sous-salicylate de bismuth par jour (liquide), 525 mg toutes les demi-heures, maximum de 8 doses pendant 2 jours par rapport au placebo 72 heures 4,2 g de sous-salicylate 24 heures de bismuth (liquide), 525 mg toutes les demi-heures pendant 3,5 heures ou 8,4 g de sous-salicylate de bismuth (liquide), 1,05 g toutes les demi-heures pendant 3,5 heures par rapport au placebo Sous-salicylate de bismuth pour le traitement de la diarrhée du voyageur Zanger, 2013 Étudiants états-uniens de niveau collégial qui se rendent au Mexique, âge moyen = 25 ans Flores, 2011 n = 101 POPULATION ÉTUDIÉE AUTEUR/ANNÉE COMMENTAIRES Quelques étudiants latino-américains faisaient partie du groupe d’étude. Incluse dans l’examen, exclue de l’analyse Guérison complète après Incluse dans l’examen, 48 heures : exclue de l’analyse 1,33 (0,86, 2,04) Quelques étudiants latino-américains faisaient partie du groupe d’étude. Présence de diarrhée après 24 heures (groupes de traitement combinés) : 0,39 (0,21, 0,76) Fréquence de la diarrhée Incluse dans l’analyse du voyageur : 0,63 (0,42, 0,96) Fréquence de la diarrhée Incluse dans l’analyse du voyageur : 0,72 (0,27, 1,92) RÉSULTAT RISQUE RELATIF (IC À 95 %) DÉCLARATION SUR LA DIARRHÉE DU VOYAGEUR 43 Voyageurs européens qui se rendent en Afrique de l’Ouest, âge non précisé n = 133 Voyageurs européens qui se rendent dans des pays en développement, âge moyen = 36 ans Steffen, 1988b Steffen, 1988c Hughes, 1995 n = 202 Patients britanniques vus en médecine générale, âgés de 18 à 75 ans SUIVI 4,2 g de sous-salicylate de bismuth (liquide), 525 mg toutes les demi-heures pendant 3,5 heures, sur une période de 2 jours par rapport au placebo 2 mg de lopéramide plus 2 mg après chaque selle molle, maximum de 16 mg, pendant 3 jours par rapport au placebo 72 heures 48 heures 4,2 g de sous-salicylate 48 heures de bismuth par jour (liquide), 1,05 g toutes les heures, maximum de 4 doses pendant 2 jours par rapport au placebo TRAITEMENT ET DOSE/COMPARAISON Lopéramide pour le traitement de la diarrhée du voyageur n = 830 POPULATION ÉTUDIÉE AUTEUR/ANNÉE COMMENTAIRES Soulagement complet de la diarrhée après 24 heures : 1,48 (1,05, 2,10) Premier soulagement de la diarrhée après 24 heures : 1,38 (1,06, 1,79) Premier soulagement de la diarrhée après 12 heures : 1,51 (1,05, 2,18) Premier soulagement de la diarrhée après 4 heures : 1,55 (0,98, 2,45) Population de non-voyageurs Incluse dans l’analyse Piètre adhérence au traitement. Taux élevé de cas perdus au suivi. Guérison complète après Exclue de l’analyse 48 heures : Nombre de selles non 1,38 (1,09, 1,75) moulées inférieur à celui indiqué dans la définition classique de diarrhée du voyageur. Guérison complète après Exclue de l’analyse 48 heures : Nombre de selles non 1,82 (1,11, 2,99) moulées inférieur à celui indiqué dans la définition classique de diarrhée du voyageur. RÉSULTAT RISQUE RELATIF (IC À 95 %) 44 DÉCLARATION SUR LA DIARRHÉE DU VOYAGEUR Bergström, 1986 Van Loon, 1989 Voyageurs européens qui se rendent dans des pays en développement, âge moyen = 36 ans Steffen, 1988c n = 112 Patients suédois en consultation externe, âge médian = 32 ans n = 50 Expatriés vivant au Bangladesh, âge moyen = 36 ans n = 800 POPULATION ÉTUDIÉE AUTEUR/ANNÉE 4 mg de lopéramide plus 2 mg après chaque selle molle, maximum de 16 mg, pendant 2 jours par rapport au placebo 4 mg de lopéramide plus 2 mg après chaque selle molle, maximum de 16 mg, pendant 2 jours par rapport au placebo 4 mg de lopéramide plus 2 mg après chaque selle molle, maximum de 8 mg, pendant 2 jours par rapport au placebo TRAITEMENT ET DOSE/COMPARAISON 5 jours 5 jours 48 heures SUIVI Nombre moyen de selles après 24 heures (différence moyenne) : -1,75 (-3,55, 0,05) Nombre moyen de selles après 24 heures (différence moyenne) : -1,40 (-3,38, 0,58) Soulagement complet de la diarrhée après 24 heures : 1,74 (1,31, 2,31) RÉSULTAT RISQUE RELATIF (IC À 95 %) Population de non-voyageurs Incluse dans l’analyse Incluse dans l’analyse Piètre adhérence au traitement. Taux élevé de cas perdus au suivi. Nombre de selles non moulées inférieur à celui indiqué dans la définition classique de diarrhée du voyageur. Exclue de l’analyse COMMENTAIRES DÉCLARATION SUR LA DIARRHÉE DU VOYAGEUR 45 Steffen, 1988c Johnson, 1986 Étudiants états-uniens de niveau collégial qui se rendent au Mexique, âge moyen = 26 ans DuPont, 1990 n = 800 Voyageurs européens qui se rendent dans des pays en développement, âge moyen = 36 ans n = 156 Étudiants états-uniens qui se rendent en Amérique latine, âge non précisé n = 203 POPULATION ÉTUDIÉE AUTEUR/ANNÉE SUIVI 4 mg de lopéramide plus 2 mg après chaque selle molle, maximum de 8 mg, pendant 2 jours par rapport au placebo 4 mg de lopéramide plus 2 mg après chaque selle molle, maximum de 16 mg sur une période de 2 jours par rapport à 30 mL de sous-salicylate de bismuth toutes les demi-heures pendant 3,5 heures sur une période de 2 jours 48 heures 48 heures 4 mg de lopéramide 48 heures plus 2 mg après chaque selle molle, maximum de 8 mg sur une période de 2 jours par rapport à 4,9 g de sous-salicylate de bismuth par jour, 612, 5 mg toutes les 30 à 60 minutes, maximum de 8 doses sur une période de 2 jours TRAITEMENT ET DOSE/COMPARAISON Soulagement complet de la diarrhée après 24 heures : 1,74 (1,31, 2,31) Nombre médian de selles après 4 heures (différence médiane) : -0,5 (impossible de calculer l’IC à 95 % : p < 0,004) Aucune dose supplémentaire requise après 24 heures : 1,75 (1,35, 2,28) RÉSULTAT RISQUE RELATIF (IC À 95 %) Piètre adhérence au traitement. Taux élevé de cas perdus au suivi. Nombre de selles non moulées inférieur à celui indiqué dans la définition classique de diarrhée du voyageur. Exclue de l’analyse Moyenne et écart-type non précisés Incluse dans l’examen, exclue de l’analyse Sans insu (étude ouverte) Incluse dans l’examen, exclue de l’analyse COMMENTAIRES 46 DÉCLARATION SUR LA DIARRHÉE DU VOYAGEUR POPULATION ÉTUDIÉE TRAITEMENT ET DOSE/COMPARAISON SUIVI RÉSULTAT RISQUE RELATIF (IC À 95 %) Ericsson, 1997 Petruccelli, 1992 Ericsson, 1990 n = 110 Étudiants états-uniens de niveau collégial qui se rendent au Mexique, âge moyen = 27 ans n = 97 Personnel militaire états-unien qui se rend en Thaïlande, âge non précisé n = 92 Étudiants états-uniens de niveau collégial qui se rendent au Mexique, âge moyen = 24 ans Ofloxacine 400 mg, 5 jours dose unique et lopéramide 4 mg plus 2 mg après chaque selle molle, maximum de 16 mg par rapport au lopéramide seulement (même dose) plus placebo sur une période de 3 jours Ciprofloxacine 750 mg, 72 heures dose unique et lopéramide 4 mg plus 2 mg après chaque selle molle, maximum de 16 mg par rapport au lopéramide seulement (même dose) plus placebo sur une période de 3 jours TMP/SMX 160 mg/800 5 jours mg, 2 fois par jour et lopéramide 4 mg plus 2 mg après chaque selle molle, maximum de 16 mg par rapport au lopéramide seulement (même dose) plus placebo sur une période de 3 jours Échec du traitement : 0,12 (0,01, 2,09) Guérison clinique après 72 heures : 0,86 (0,75, 1,00) Guérison clinique après 48 heures : 1,10 (0,83, 1,45) Guérison clinique après 24 heures : 1,06 (0,84, 1,34) Échec du traitement : 0,33 (0,04, 3,04) Guérison clinique après 72 heures : 1,18 (1,03, 1,35) Guérison clinique après 48 heures : 1,24 (0,98, 1,55) Guérison clinique après 24 heures : 1,97 (1,34, 2,90) Lopéramide en association avec des antibiotiques pour le traitement de la diarrhée du voyageur AUTEUR/ANNÉE Étude à simple insu Incluse dans l’analyse Incluse dans l’analyse Incluse dans l’analyse COMMENTAIRES DÉCLARATION SUR LA DIARRHÉE DU VOYAGEUR 47 Taylor, 1991 Ericsson, 2007 Étudiants états-uniens de niveau collégial qui se rendent au Mexique, âge moyen = 26 ans DuPont, 2007 n = 97 Personnel militaire états-unien qui se rend en Égypte, âge non précisé n = 112 Étudiants états-uniens de niveau collégial qui se rendent au Mexique, âge moyen = 23 ans n = 206 POPULATION ÉTUDIÉE AUTEUR/ANNÉE SUIVI Ciprofloxacine 500 mg, 72 heures 2 fois par jour et lopéramide 4 mg plus 2 mg après chaque selle molle, maximum de 16 mg par rapport au lopéramide seulement (même dose) plus placebo sur une période de 3 jours Azithromycine 500 mg, 4 jours dose unique et lopéramide 4 mg plus 2 mg après chaque selle molle, maximum de 16 mg par rapport au lopéramide seulement (même dose) plus placebo sur une période de 2 jours Rifaximine 200 mg, 5 jours 3 fois par jour et lopéramide 4 mg plus 2 mg après chaque selle molle, maximum de 16 mg par rapport au lopéramide seulement (même dose) plus placebo sur une période de 2 jours TRAITEMENT ET DOSE/COMPARAISON Guérison clinique après 48 heures : (0,81, 1,16) Guérison clinique après 24 heures : 1,23 (0,98, 1,55) Échec du traitement : 0,17 (0,04, 0,71) Guérison clinique après 72 heures : 1,23 (1,06, 1,42) Guérison clinique après 48 heures : 1,27 (1,07, 1,51) Guérison clinique après 24 heures : 1,42 (1,11, 1,82) Guérison clinique après 72 heures : 1,10 (0,91, 1,34) Guérison clinique après 48 heures : 1,30 (0,99, 1,70) Guérison clinique après 24 heures : 1,79 (1,17, 2,75) RÉSULTAT RISQUE RELATIF (IC À 95 %) Nombre de selles non moulées inférieur à celui indiqué dans la définition classique de diarrhée du voyageur. Exclue de l’analyse Incluse dans l’analyse Incluse dans l’analyse COMMENTAIRES 48 DÉCLARATION SUR LA DIARRHÉE DU VOYAGEUR POPULATION ÉTUDIÉE TRAITEMENT ET DOSE/COMPARAISON Steffen, 1993 DuPont, 1992 Mattila, 1993 Wiström, 1989 n = 195 Clients d’un hôtel en Gambie, âge moyen = 37 ans n = 232 Étudiants états-uniens de niveau collégial qui se rendent au Mexique, âge moyen = 28 ans n = 106 Voyageurs finnois qui se rendent au Maroc, âge moyen = 42 ans n = 106 Voyageurs suédois qui se rendent dans des pays en développement, âge moyen = 38 ans Fléroxacine 400 mg, dose unique ou pendant 2 jours par rapport au placebo Ofloxacine 300 mg, 2 fois par jour pendant 3 jours ou 5 jours par rapport au placebo Norfloxacine 400 mg, 2 fois par jour pendant 3 jours par rapport au placebo Norfloxacine 400 mg, 2 fois par jour pendant 3 jours par rapport au placebo Fluoroquinolones pour le traitement de la diarrhée du voyageur AUTEUR/ANNÉE 72 heures 5 jours 72 heures 72 heures SUIVI Autres résultats : exclue de l’analyse Guérison de la diarrhée du voyageur après 72 heures : 1,71 (1,25, 2,34) Nombre de selles non moulées inférieur à celui indiqué dans la définition classique de diarrhée du voyageur Effets indésirables : incluse dans l’analyse Autres résultats : incluse dans l’examen, exclue de l’analyse Durée de la diarrhée : S.O. Effets indésirables : 1,71 (1,25, 2,34) Effets indésirables : incluse dans l’analyse Incluse dans l’analyse Incluse dans l’analyse COMMENTAIRES Effets indésirables : 7,84 (0,45, 135,58) Guérison de la diarrhée du voyageur après 72 heures : 1,69 (1,18, 2,42) Guérison de la diarrhée du voyageur après 72 heures : 1,97 (1,32, 2,95) RÉSULTAT RISQUE RELATIF (IC À 95 %) DÉCLARATION SUR LA DIARRHÉE DU VOYAGEUR 49 Salam, 1994 Wistrom, 1992 Ericsson, 1987 Patients qui se rendent dans une clinique santé-voyage au Mexique, au Guatemala, en Inde ou au Pérou, âge moyen = 33 ans Taylor, 2006 n = 88 Personnel militaire britannique qui se rend au Belize, âge non précisé n = 42 Volontaires étatsuniens qui se rendent au Mexique, âge moyen = 34 ans n = 127 Étudiants états-uniens de niveau collégial qui se rendent au Mexique, âge moyen = 28 ans n = 202 POPULATION ÉTUDIÉE AUTEUR/ANNÉE 72 heures 5 jours 5 jours SUIVI Ciprofloxacine 500 mg, 72 heures dose unique par rapport au placebo Ciprofloxacine 250 mg, 2 fois par jour pendant 3 jours par rapport au placebo Ciprofloxacine 500 mg, 2 fois par jour pendant 5 jours par rapport au placebo Ciprofloxacine 500 mg, 2 fois par jour pendant 3 jours par rapport au placebo TRAITEMENT ET DOSE/COMPARAISON Exclue de l’analyse Guérison de la diarrhée du voyageur après 72 heures : 1,21 (1,02, 1,44) Nombre de selles non moulées inférieur à celui indiqué dans la définition classique de diarrhée du voyageur. Exclue de l’analyse Très petite taille de la population à l’étude et grand Durée de la diarrhée : nombre de sujets exclus S.O. (l’efficacité a été évaluée Nombre moyen de selles : chez 15 sujets seulement). S.O. Guérison après 48 heures : S.O. Incluse dans l’examen, exclue de l’analyse Autres résultats : incluse dans l’examen, exclue de l’analyse Temps moyen s’étant écoulé depuis les dernières selles non moulées : 1,89 (1,34, 2,65) Durée de la diarrhée : S.O. Effets indésirables : incluse dans l’analyse COMMENTAIRES Effets indésirables : 0,96 (0,59, 1,56) RÉSULTAT RISQUE RELATIF (IC À 95 %) 50 DÉCLARATION SUR LA DIARRHÉE DU VOYAGEUR POPULATION ÉTUDIÉE TRAITEMENT ET DOSE/COMPARAISON Adachi, 2003 Kuschner, 1995 n = 217 Étudiants états-uniens de niveau collégial qui se rendent au Mexique, âge moyen = 25 ans n = 79 Personnel militaire états-unien qui se rend en Thaïlande, âge moyen = 30 ans Azithromycine 1 000 mg, dose unique par rapport à la lévofloxacine 500 mg, dose unique Azithromycine 500 mg, une fois par jour pendant 3 jours par rapport à la ciprofloxacine 500 mg, une fois par jour pendant 3 jours Azithromycine pour le traitement de la diarrhée du voyageur AUTEUR/ANNÉE 4 jours 72 heures SUIVI Échec du traitement : 1,26 (0,52, 3,07) Guérison immédiate : 0,37 (0,17, 0,79) Échec du traitement : 1,26 (0,52, 3,07) Rétablissement en 72 heures : 1,06 (0,96, 1,16) Rétablissement en 48 heures : 1,02 (0,76, 1,37) Rétablissement en 24 heures : 0,70 (0,37, 1,35) RÉSULTAT RISQUE RELATIF (IC À 95 %) Incluse dans l’analyse Incluse dans l’analyse COMMENTAIRES DÉCLARATION SUR LA DIARRHÉE DU VOYAGEUR 51 Membres du personnel militaire états-unien et leurs bénéficiaires qui se rendent en Turquie, âge moyen = 31 ans Sanders, 2007 n = 207 POPULATION ÉTUDIÉE AUTEUR/ANNÉE Azithromycine 1 000 mg, dose unique plus lopéramide par rapport à la lévofloxacine 500 mg, dose unique plus lopéramide TRAITEMENT ET DOSE/COMPARAISON 72 heures SUIVI Vomissements pendant le reste de la période de suivi : 0,70 (0,34, 1,45) Nausées pendant le reste de la période de suivi : 0,94 (0,72, 1,31) Vomissements immédiatement après la première dose : 2,86 (0,12, 69,40) Nausées immédiatement après la première dose : 7,62 (0,97, 59,86) Rétablissement en 72 heures : 0,95 (0,50, 1,80) Rétablissement en 48 heures : 1,41 (0,96, 2,07) Rétablissement en 24 heures : 0,82 (0,61, 1,11) Guérison immédiate : 0,76 (0,26, 1,99) RÉSULTAT RISQUE RELATIF (IC À 95 %) Incluse dans l’analyse COMMENTAIRES 52 DÉCLARATION SUR LA DIARRHÉE DU VOYAGEUR Personnel militaire états-unien qui se rend en Thaïlande, âge moyen = 26 ans Tribble, 2007 n = 156 POPULATION ÉTUDIÉE AUTEUR/ANNÉE SUIVI Azithromycine 500 mg, 72 heures une fois par jour pendant 3 jours ou en dose unique par rapport à la lévofloxacine 500 mg, une fois par jour pendant 3 jours TRAITEMENT ET DOSE/COMPARAISON Vomissements pendant le reste de la période de suivi : 1,29 (0,26, 6,41) Nausées pendant le reste de la période de suivi : 2,02 (0,60, 6,84) Vomissements immédiatement après la première dose : 1,56 (0,06, 37,60) Nausées immédiatement après la première dose : 5,15 (0,68, 39,13) Rétablissement en 72 heures : 1,06 (0,96, 1,16) Rétablissement en 48 heures : 1,02 (0,76, 1,37) Rétablissement en 24 heures : 0,70 (0,37, 1,35) RÉSULTAT RISQUE RELATIF (IC À 95 %) Incluse dans l’analyse COMMENTAIRES DÉCLARATION SUR LA DIARRHÉE DU VOYAGEUR 53 * POPULATION ÉTUDIÉE TRAITEMENT ET DOSE/COMPARAISON n = 187 Étudiants états-uniens de niveau collégial qui se rendent au Mexique et voyageurs qui se rendent en Jamaïque, âge moyen = 26 ans n = 298 Patients qui se rendent dans une clinique santé-voyage au Mexique, au Guatemala, en Inde ou au Pérou, âge moyen = 33 ans n = 380 Patients qui se rendent dans une clinique santé-voyage au Mexique, au Guatemala ou au Kenya, âge moyen = 29 ans 5 jours 5 jours Rifaximine 800 mg, 5 jours 400 mg 2 fois par jour pendant 3 jours par rapport à la ciprofloxacine 1 000 mg, 500 mg 2 fois par jour pendant 3 jours Rifaximine 600 mg, 200 mg 3 fois par jour pendant 3 jours par rapport à la ciprofloxacine 1 000 mg, 500 mg 2 fois par jour pendant 3 jours Rifaximine 600 mg, 200 mg 3 fois par jour pendant 3 jours par rapport au placebo Rifaximine 600 mg, 200 mg 3 fois par jour ou 1 200 mg, 400 mg 3 fois par jour pendant 3 jours par rapport au placebo SUIVI Il s’agit d’études randomisées, à double insu, contrôlées par placebo, à moins d’indication contraire DuPont, 2001 Taylor, 2006 Steffen, 2003 Rifaximine pour le traitement de la diarrhée du voyageur AUTEUR/ANNÉE Incluse dans l’analyse Incluse dans l’analyse COMMENTAIRES Effets indésirables : 0,92 (0,62, 1,37) Échec du traitement : 1,82 (0,63, 5,22) Guérison clinique après 5 Incluse dans l’analyse jours : 0,99 (0,89, 1,10) Effets indésirables : 1,11 (0,73; 1,69) Échec du traitement : 1,80 (0,81; 4,02) Guérison clinique après 5 jours : 0,98 (0,86, 1,11) Effets indésirables : 1,07 (0,71, 1,61) Échec du traitement : 0,55 (0,35, 0,88) Guérison clinique après 5 jours : 1,25 (1,05; 1,48) Effets indésirables : 0,93 (0,80, 1,07) Échec du traitement : 0,47 (0,33, 0,68) Guérison clinique après 5 jours : 1,29 (1,15, 1,45) RÉSULTAT RISQUE RELATIF (IC À 95 %) 54 DÉCLARATION SUR LA DIARRHÉE DU VOYAGEUR Sous-salicylate de bismuth Agents antisécrétoires Lopéramide Antipéristaltiques AGENT 2 comprimés de 262 mg (524 mg), 4 fois par jour S.O. POSOLOGIE – CHIMIOPROPHYLAXIE 10 à 14 ans : 262 à 524 mg (dose maximale de 2,1 g par 24 h) 5 à 9 ans : 131 à 262 mg (dose maximale de 1,05 g par 24 h) 2 à 4 ans : 88 à 176 mg (dose maximale de 0,7 g par 24 h) Administrer 1 dose toutes les 30 à 60 minutes au besoin Enfants : 524 à 1 048 mg toutes les 30 à 60 minutes au besoin (dose maximale de 4,2 g par 24 h) Adultes : 0,1 mg/kg (sans dépasser la première dose) De 24 à 48 heures, après chaque selle molle : 8 à 12 ans (> 30 kg) : 2 mg, 3 fois par jour 6 à 8 ans (20 à 30 kg) : 2 mg, 2 fois par jour 2 à 6 ans (13 à 20 kg) : 1 mg, 3 fois par jour Pendant les 24 premières heures : Enfants : Première dose de 4 mg + 2 mg après chaque selle molle (dose quotidienne maximale de 16 mg) Adultes : POSOLOGIE – TRAITEMENT TABLEAU 2 : Doses des divers agents utilisés pour prévenir et traiter la diarrhée du voyageur Le traitement est contre-indiqué en cas d’allergie à l’AAS. Il est possible, dans le cas de la chimioprophylaxie, de couper la dose de moitié si on ne peut prendre une dose plus élevée. La durée de la chimioprophylaxie ne doit pas dépasser trois semaines chez les adultes. La durée du traitement ne doit pas dépasser deux jours chez les adultes et les enfants. La chimioprophylaxie n’est pas recommandée chez les enfants, et le traitement n’est pas recommandé chez les nourrissons âgés de moins de 2 ans. Contre-indiqué chez les nourrissons de moins de 2 ans COMMENTAIRES DÉCLARATION SUR LA DIARRHÉE DU VOYAGEUR 55 400 mg, 1 fois par jour 500 mg, 1 fois par jour 300 mg, 1 fois par jour 500 mg, 1 fois par jour Enfants : Ciprofloxacine Ofloxacine Lévofloxacine Azithromycine POSOLOGIE – CHIMIOPROPHYLAXIE Norfloxacine Antibiotiques AGENT 5 à 10 mg/kg, 1 fois par jour pendant 3 jours (dose maximale de 500 mg par 24 h) Enfants : 500 mg, 1 fois par jour pendant 3 jours 1 000 mg en dose unique Adultes : 500 mg, 1 fois par jour pendant 3 jours 1 000 mg en dose unique 200 mg, 2 fois par jour pendant 3 jours 400 mg en dose unique 20 à 30 mg/kg par jour, divisé, 2 fois par jour pendant 3 jours (dose maximale de 1,5 g par 24 h) Enfants : Le cours du traitement n’a pas besoin d’être complétée si les symptômes se résorbent, et des doses plus faibles peuvent être suffisantes. 500 mg, 2 fois par jour pendant 3 jours 500 à 1 000 mg en dose unique La prévention de la diarrhée du voyageur par azithromycine n’a pas fait l’objet d’études chez les enfants; cet antibiotique doit donc être utilisé avec précaution. Traitement de rechange pour les personnes qui voyagent dans les régions où il existe une résistance élevée aux quinolones. Les enfants de moins de 18 ans peuvent présenter un risque accru d’effets indésirables, et ce risque devrait être soupesé par rapport aux bienfaits potentiels. Les voyageurs qui se rendent dans le sous-continent indien ou en Asie du Sud-Est doivent faire preuve de prudence en raison de la présence de pathogènes résistants aux antibiotiques. Le traitement est contre-indiqué chez les femmes enceintes. 400 mg, 2 fois par jour pendant 3 jours Adultes : Fluoroquinolones : COMMENTAIRES 800 mg en dose unique POSOLOGIE – TRAITEMENT 56 DÉCLARATION SUR LA DIARRHÉE DU VOYAGEUR S.O. 8 mg/kg, une fois par jour pendant 3 jours 400 mg en dose unique 200 mg, 3 fois par jour pendant 3 jours POSOLOGIE – TRAITEMENT Traitement de rechange pour les enfants chez qui les macrolides et les quinolones sont contre-indiqués. Il n’existe aucune donnée clinique sur l’utilisation de la céfixime pour la diarrhée du voyageur. La rifaximine n’a pas fait l’objet d’études et n’est pas approuvée pour les enfants âgés de moins de 12 ans. De plus, les doses pour les enfants n’ont pas été établies. Traitement : Les comprimés de 200 mg ne sont pas en vente au Canada. Le fabricant recommande de ne pas couper les comprimés de 550 mg. Les comprimés de 200 mg sont approuvés aux fins d’utilisation dans d’autres pays. Prévention : Les comprimés de 550 mg de rifaximine (Zaxine) sont les seuls comprimés approuvés pour le marché canadien. Toutefois, le Comité consultatif de la médecine tropicale et de la médecine des voyages considère que cette différence quant à la dose n’est pas importante sur le plan clinique. COMMENTAIRES • Les ajustements posologiques pour les patients atteints d’insuffisance rénale sont présentés dans les tableaux 6 à 9 du CPS. et, idéalement, il doit avoir lieu sous la surveillance d’un expert en matière de maladies infectieuses. • Les renseignements posologiques sur la ciprofloxacine comprennent une précaution selon laquelle son emploi est généralement limité à certaines indications très spécifiques la pharmacocinétique de ces agents dans la population pédiatrique. Toutefois, elles présentent des bienfaits potentiels et devraient faire l’objet d’études supplémentaires. • Dans le passé, l’emploi des fluoroquinolones chez les patients de moins de 18 ans était déconseillé. De plus, sauf en ce qui a trait à la ciprofloxacine, on connaît peu de chose sur QUINOLONES • Ne pas utiliser en automédication chez les patients présentant un ulcère, un trouble de saignement ou des selles sanglantes ou noires. • Utiliser avec précaution, si nécessaire, chez les patients atteints d’insuffisance rénale. • Utiliser avec précaution pendant l’allaitement. • Ne pas utiliser pendant la seconde moitié de la grossesse. SOUS-SALICYLATE DE BISMUTH • IMODIUM est contre-indiqué chez les enfants de moins de 2 ans. recommandés pour les enfants de moins de 6 ans. • Le lopéramide ne doit être administré à des enfants (2 à 12 ans) que selon l’avis d’un médecin. Les gélules Liqui-Gels, les caplets et les comprimés Vit-Dissous ne sont pas • Aucun réglage posologique n’est nécessaire chez les personnes âgées. Lopéramide (Imodium, Caplets/Vit-Dissous/Liquide apaisant/Liqui-Gels) : NOTES TIRÉES DU CPS SOURCES : Compendium des produits et spécialités pharmaceutiques (CPS) [e-CPS, consulté le 8 novembre 2013]; déclaration du Comité consultatif de la médecine tropicale et de la médecine des voyages de 2001; renseignements supplémentaires tirés d’études évaluées par la méthode GRADE et, pour les enfants, tirés de l’article : Stauffer, W.M., Konop, R.J., Kamat, D. « Traveling with infants and young children. part III: Travelers’ diarrhea », Journal of travel medicine. 2002;9(3):141–50. Céfixime 600 mg, 1 fois par jour Rifaximine Des doses plus faibles, par exemple 200 mg une ou deux fois par jour, ont été utilisés avec une efficacité variable. POSOLOGIE – CHIMIOPROPHYLAXIE AGENT DÉCLARATION SUR LA DIARRHÉE DU VOYAGEUR 57 58 DÉCLARATION SUR LA DIARRHÉE DU VOYAGEUR TABLEAU 3 : Préparation de solutions de réhydratation orale à domicile Solution de réhydratation orale maison : INGRÉDIENTS QUANTITÉ Eau purifiée 1 L (4,25 tasses) Sel 2,5 mL (0,5 cuillère à thé) Sucre 30 mL (6 cuillères à thé) Posologie : ÂGE QUANTITÉ Enfants de moins de 2 ans 50 à 100 mL (0,25 à 0,5 tasse) après chaque selle molle, jusqu’à environ 0,5 litre (2 tasses) par jour Enfants de 2 à 9 ans 100 à 200 mL (0,5 à 1 tasse) après chaque selle molle, jusqu’à environ 1 litre (4,25 tasses) par jour Personnes de 10 ans et plus À volonté, jusqu’à concurrence d’environ 2 litres (8,5 tasses) par jour SOURCE : Gouvernement du Canada (voyage.gc.ca) POUR EN SAVOIR DAVANTAGE, CONSULTER LE SITE : http://voyage.gc.ca/voyager/sante-securite/rehydratation DÉCLARATION SUR LA DIARRHÉE DU VOYAGEUR RÉFÉRENCES (1) Greenwood Z, Black J, Weld L, O’Brien D, Leder K, Von SF, et al. 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Journal of Travel Medicine. 2009;16(3):172–8. DÉCLARATION SUR LA DIARRHÉE DU VOYAGEUR ANNEXES ANNEXE 1 EXEMPLE DE STRATÉGIE DE RECHERCHE AUX FINS DE LA REVUE DE LA LITTÉRATURE Dukoral Scopus (TITLE-ABS-KEY((“Dukoral” OR “oral cholera” OR “WC/rBS” OR (“whole-cell” W/2 “recombinant B subunit”) OR “BS-WC” OR “B-subunit/whole cell” OR “ rBS-WC”) AND (vaccine* OR immuni?ation*)) AND TITLE-ABS-KEY(travel* W/2 (diarrhoea OR diarrhea))) AND PUBYEAR > 1969 AND (LIMIT-TO(LANGUAGE, “English”)) Bases de données : Ovid MEDLINE®, Ovid MEDLINE® In-Process & Other Non-Indexed Citations, Ovid MEDLINE® Daily et Ovid OLDMEDLINE® de 1946 à aujourd’hui Stratégie de recherche : N° RECHERCHES RÉSULTATS 1 *Cholera Vaccines/ 867 2 Cholera Vaccines/ 1 308 3 ((“Dukoral” or “oral cholera” or “WC/rBS” or (“whole-cell” adj2 “recombinant B subunit”) or “BS-WC” or “B-subunit/whole cell” or “ rBS-WC”) and (vaccine* or immuni?ation*)).mp. [mp=title, abstract, original title, name of substance word, subject heading word, keyword heading word, protocol supplementary concept, rare disease supplementary concept, unique identifier] 332 4 (travel* adj2 (diarrhea or diarrhoea)).mp. [mp=title, abstract, original title, name of substance word, subject heading word, keyword heading word, protocol supplementary concept, rare disease supplementary concept, unique identifier] 1 295 5 1 or 2 or 3 1 370 6 4 and 5 28 71 72 DÉCLARATION SUR LA DIARRHÉE DU VOYAGEUR Bases de données : Embase 1974 au 16 mai 2013 Stratégie de recherche : N° RECHERCHES RÉSULTATS 1 *Cholera Vaccines/ 1 412 2 Cholera Vaccines/ 2 548 3 ((“Dukoral” or “oral cholera” or “WC/rBS” or (“whole-cell” adj2 “recombinant B subunit”) or “BS-WC” or “B-subunit/whole cell” or “ rBS-WC”) and (vaccine* or immuni?ation*)).mp. [mp=title, abstract, subject headings, heading word, drug trade name, original title, device manufacturer, drug manufacturer, device trade name, keyword] 504 4 (travel* adj2 (diarrhea or diarrhoea)).mp. [mp=title, abstract, subject headings, heading word, drug trade name, original title, device manufacturer, drug manufacturer, device trade name, keyword] 3 562 5 1 or 2 or 3 2 588 6 traveller diarrhea/ 1 823 7 4 or 6 3 562 8 5 and 7 204 9 cholera vaccine/ 2 548 10 cholera vaccine/ 2 548 11 3 or 10 2 588 12 7 and 11 204 13 limit 12 to (english language and yr=”1970 -Current”) 162 Bases de données : Global Health 1973 à semaine 19 de 2013 Stratégie de recherche : N° RECHERCHES RÉSULTATS 1 ((“Dukoral” or “oral cholera” or “WC/rBS” or (“whole-cell” adj2 “recombinant B subunit”) or “BS-WC” or “B-subunit/whole cell” or “ rBS-WC”) and (vaccine* or immuni?ation*)).mp. [mp=abstract, title, original title, broad terms, heading words] 206 2 (travel* adj2 (diarrhea or diarrhoea)).mp. [mp=abstract, title, original title, broad terms, heading words] 755 3 travellers’ diarrhoea/ 117 4 2 or 3 755 5 1 and 4 12 6 limit 5 to (english language and yr=”1970 -Current”) 12 Autres considérations Imprécision Caractère indirect Incohérence Risque de biais Conception Nbre d’études essais randomisés aucun risque de biais important2 aucune important4 aucune incohérence imprécision importante3 grave IMPORTANCE En raison de l’hétérogénéité quant au type de vaccin, à l’administration des vaccins et aux définitions utilisées pour la diarrhée du voyageur. ESSENTIELLE 4 INTERMÉDIAIRE Même si la valeur I2 est élevée, les trois essais comparatifs randomisés comprennent le zéro, les IC à 95 % de tous les essais se chevauchent et le test d’hétérogénéité est non significatif. 22 de moins sur 1 000 (de 67 de moins à 33 de plus) 3 risque relatif de 0,94 (de 0,82 à 1,09) Bien qu’une étude n’ait pas indiqué clairement les cas perdus au suivi et qu’une autre étude ait fait mention d’un taux de 21 % de cas perdus au suivi, il n’a pas été jugé nécessaire d’évaluer la qualité à la baisse. 232/626 (37,1 %) 2 216/616 (35,1 %) Relatif (IC à 95 %) Cinq études d’observation (Lopez-Gigosos, 2007, 2009, 2013; Torrell, 2009; Gabutti, 2012) ont été exclues en raison de la faible qualité de leur conception. L’un des essais comparatifs randomisés (Clemens, 1988) a été exclu, car il n’a pas été mené auprès d’une population de voyageurs. aucune EFFET Absolu 1 ÉTUDES : Peltola, 1991; Scerpella, 1995; Wiedermann, 2000 31 Épisode de diarrhée du voyageur (suivi 0–35 jours; évaluation : autoévaluation du patient et suivi clinique) Vaccin contre le choléra (WC/BS et WC/rCTB) NBRE DE PATIENTS Non-vaccination (essai comparatif randomisé seulement) ÉVALUATION DE LA QUALITÉ QUALITÉ Vaccin oral inactivé contre le choléra (WC/BS et WC/rCTB) par rapport à la non-vaccination pour la prévention de la diarrhée du voyageur 1. Vaccin pour la prévention de la diarrhée du voyageur ANNEXE 2 TABLEAUX GRADE POUR CHAQUE INTERVENTION CONTRE LA DIARRHÉE DU VOYAGEUR DÉCLARATION SUR LA DIARRHÉE DU VOYAGEUR 73 Autres considérations Imprécision Caractère indirect Incohérence Risque de biais Conception Nbre d’études essais randomisés aucun risque de biais important2 aucune incohérence importante3 risque relatif 250 de moins de 0,55 sur 1 000 (de 0,44 (de 184 de à 0,67) moins à 311 de moins) ÉLEVÉE QUALITÉ Relatif (IC à 95 %) Autres considérations Imprécision Caractère indirect Incohérence Risque de biais Conception Nbre d’études essais randomisés aucun risque de biais important2 aucune caractère aucune incohérence indirect non imprécision importante3 sérieux grave Bien que l’une de ces études présentait un taux élevé de cas perdus au suivi, lorsqu’on l’excluait, l’effet marqué persistait et devenait plus uniforme. Bien que les valeurs I2 soient élevées, toutes les études indiquent un fort effet protecteur et les IC à 95 % de toutes les études se chevauchent. risque relatif 272 de moins de 0,51 sur 1 000 (de 0,39 (de 195 de à 0,65) moins à 339 de moins) 3 109/196 (55,6 %) Une étude (Graham, 1983) a été exclue en raison de l’utilisation d’une définition inadéquate de la diarrhée du voyageur. 59/201 (29,4 %) 2 aucune EFFET Absolu 1 ÉTUDES : DuPont, 1980; Steffen, 1986, DuPont, 1987. 31 Épisode de diarrhée du voyageur pendant le suivi (suivi 0–30 jours; évaluation : autoévaluation du patient) Dose élevée sous-salicylate de bismuth (de 2,1 à 4,2 g par jour) NBRE DE PATIENTS Placebo ÉVALUATION DE LA QUALITÉ ÉLEVÉE QUALITÉ ESSENTIELLE Dose élevée de sous-salicylate de bismuth (de 2,1 g à 4,2 g par jour) par rapport au placebo pour la prévention de la diarrhée du voyageur Bien que les valeurs I2 soient élevées, toutes les études indiquent un fort effet protecteur et les IC à 95 % de toutes les études se chevauchent. 109/196 (55,6 %) Bien que l’une de ces études présentait un taux élevé de cas perdus au suivi, lorsqu’on l’excluait, l’effet marqué persistait et devenait plus uniforme. 105/335 (31,3 %) 3 aucune Une étude (Graham, 1983) a été exclue en raison de l’utilisation d’une définition inadéquate de la diarrhée du voyageur. aucune imprécision grave 2 caractère indirect non sérieux EFFET Absolu 1 ÉTUDES : DuPont, 1980; Steffen, 1986, DuPont, 1987. 31 Épisode de diarrhée du voyageur pendant le suivi (suivi 0–30 jours; évaluation : autoévaluation du patient) Sous-salicylate de bismuth NBRE DE PATIENTS Placebo ÉVALUATION DE LA QUALITÉ Relatif (IC à 95 %) Sous-salicylate de bismuth par rapport au placebo pour la prévention de la diarrhée du voyageur 2. Sous-salicylate de bismuth pour la prévention de la diarrhée du voyageur IMPORTANCE ESSENTIELLE IMPORTANCE 74 DÉCLARATION SUR LA DIARRHÉE DU VOYAGEUR Relatif (IC à 95 %) Autres considérations Imprécision Caractère indirect Incohérence Risque de biais Conception Nbre d’études essais randomisés important1 46/134 (34,3 %) 69/130 (53,1 %) Absolu risque relatif 186 de moins de 0,65 sur 1 000 (de 0,50 (de 74 de à 0,86) moins à 265 de moins) EFFET QUALITÉ FAIBLE ESSENTIELLE Relatif (IC à 95 %) Autres considérations Imprécision Caractère indirect Incohérence Risque de biais Conception Nbre d’études essais randomisés important1 Taille de l’échantillon et nombre d’événements insuffisants. importante2 aucune L’une de ces deux études présentait un taux élevé de cas perdus au suivi. caractère indirect non sérieux 2 aucune incohérence sérieuse 1 ÉTUDES : Steffen, 1986; DuPont, 1987. 2 45/139 (32,4 %) 46/134 (34,3 %) Absolu 45 de moins sur 1 000 (de 127 de moins à 76 de plus) EFFET risque relatif de 0,87 (de 0,63 à 1,22) Épisode de diarrhée du voyageur pendant le suivi (suivi 0–30 jours; évaluation : autoévaluation du patient) Dose élevée de sous-salicylate de bismuth (de 2,1 à 4,2 g par jour) NBRE DE PATIENTS Faible dose de sous-salicylate de bismuth (1,05 g par jour) ÉVALUATION DE LA QUALITÉ QUALITÉ FAIBLE ESSENTIELLE IMPORTANCE Dose élevée de sous-salicylate de bismuth (de 2,1 g à 4,2 g par jour) par rapport à une faible dose de sous-salicylate de bismuth (1,05 g par jour) pour la prévention de la diarrhée du voyageur Taille de l’échantillon et nombre d’événements insuffisants. importante2 aucune L’une de ces deux études présentait un taux élevé de cas perdus au suivi. caractère indirect non sérieux 2 aucune incohérence sérieuse 1 ÉTUDES : Steffen, 1986; DuPont, 1987. 2 Épisode de diarrhée du voyageur pendant le suivi (suivi 0–30 jours; évaluation : autoévaluation du patient) Faible dose de sous-salicylate de bismuth (1,05 g par jour) NBRE DE PATIENTS Placebo ÉVALUATION DE LA QUALITÉ IMPORTANCE Faible dose de sous-salicylate de bismuth (1,05 g par jour) par rapport au placebo pour la prévention de la diarrhée du voyageur DÉCLARATION SUR LA DIARRHÉE DU VOYAGEUR 75 Autres considérations Imprécision Caractère indirect Incohérence Risque de biais Conception Nbre d’études essais randomisés aucun risque sérieux de biais aucune caractère aucune aucune incohérence indirect non imprécision sérieuse sérieux importante2 13/316 (4,1 %) 109/327 (33,3 %) Absolu ÉLEVÉE ESSENTIELLE Imprécision Caractère indirect Incohérence Risque de biais Conception Nbre d’études essais aucun risque aucune randomisés sérieux de incohérence biais importante1 aucun aucune biais de caractère imprécision déclaration3 indirect grave important2 74/475 135/368 risque relatif (15,6 %) (36,7 %) de 0,42 (de 0,33 à 0,53) Bien que les valeurs I2 soient élevées, toutes les études indiquent un effet protecteur uniforme pour la rifaximine et les IC à 95 % de toutes les études se chevauchent. Les doses varient d’une étude à l’autre. Cependant, les estimations ne varient que très légèrement lorsqu’on tient compte uniquement des résultats liés aux doses de 550 mg à 600 mg. Une étude importante (n = 660) non publiée réalisée en 2008 a été relevée dans la base de données ClinicalTrials.gov : aucun résultat n’a été signalé. Toutes les études sont de petite ou de moyenne envergure. 2 3 ESSENTIELLE INTERMÉDIAIRE 1 213 de moins sur 1 000 (de 172 de moins à 246 de moins) EFFET ÉTUDES : DuPont, 2005 (les trois groupes de traitement combinés); Armstrong, 2010; Martinez-Sandoval, 2010; Flores, 2011; Zanger, 2013. 5 Fréquence de la diarrhée du voyageur (groupes de traitement combinés de l’étude DuPont, 2005) [suivi 0–26 jours; évaluation : autoévaluation du patient et suivi clinique] Rifaximine NBRE DE PATIENTS Placebo ÉVALUATION DE LA QUALITÉ Autres considérations Rifaximine par rapport au placebo pour la prévention de la diarrhée du voyageur 4. Rifaximine pour la prévention de la diarrhée du voyageur Taille optimale des renseignements insuffisante : le nombre d’événements recommandé par les auteurs de la méthode GRADE pour l’atteinte d’une réduction du risque relatif de 25 % (alpha = 0,05 et bêta = 0,2) est de 250, et 122 ont été observés. Cependant, toutes les estimations ponctuelles indiquent un effet protecteur important significatif. Relatif (IC à 95 %) Une étude (Rademaker, 1989) a été exclue en raison de l’utilisation d’une définition inadéquate de la diarrhée du voyageur. Absolu 2 risque relatif 293 de moins de 0,12 sur 1 000 (de 0,07 (de 263 de à 0,21) moins à 310 de moins) EFFET QUALITÉ QUALITÉ 1 ÉTUDES : 1) Norfloxacine (n = 3) : Johnson, 1986; Wiström, 1987; Scott, 1990; 2) ciprofloxacine (n = 1) : Heck, 1994 41 Épisode de diarrhée du voyageur pendant le suivi (suivi 5–21 jours; évaluation : autoévaluation du patient) Fluoroquinolones NBRE DE PATIENTS Placebo ÉVALUATION DE LA QUALITÉ Relatif (IC à 95 %) Fluoroquinolones par rapport au placebo pour la prévention de la diarrhée du voyageur 3. Fluoroquinolones pour la prévention de la diarrhée du voyageur IMPORTANCE IMPORTANCE 76 DÉCLARATION SUR LA DIARRHÉE DU VOYAGEUR EFFET Absolu Relatif (IC à 95 %) Imprécision Caractère indirect Incohérence Risque de biais Conception Nbre d’études essais randomisés aucun risque sérieux de biais aucune important1 importante2 aucune incohérence sérieuse 65 67 — Différence moyenne : 1,59 de moins (de 2,92 à 0,26 de moins) essais randomisés aucun risque sérieux de biais aucune important3 importante4 aucune incohérence sérieuse 55/155 (35.5%) 33/157 (21%) risque relatif 145 de plus de 1,69 sur 1 000 (de 1,17 (de 36 de plus à 2,45) à 305 de plus) essais randomisés aucun risque sérieux de biais aucune important3 importante4 aucune incohérence sérieuse 74/155 (47.7%) 50/157 (31.8%) risque relatif de 1,50 (de 1,13 à 1,99) 159 de plus sur 1 000 (de 41 de plus à 315 de plus) essais randomisés aucun risque sérieux de biais aucune important3 aucune aucune incohérence imprécision sérieuse importante5 108/155 (69.7%) 79/157 (50.3%) risque relatif de 1,38 (de 1,15 à 1,66) 191 de plus sur 1 000 (de 75 de plus à 332 de plus) QUALITÉ L’une des deux études n’a pas été menée auprès d’une population de voyageurs. L’une de ces études ne précisait pas si les selles étaient non moulées. Les erreurs-types utilisées pour calculer les IC à 95 % ont été estimées à partir des représentations graphiques (van Loon) ou ont été calculées à partir des données sur les médianes ou les intervalles (Bergstrom), de sorte que ces valeurs ne sont pas assurément précises. La taille de l’échantillon et le nombre d’événements sont insuffisants. Les deux études ont un IC à 95 % qui comprend le zéro. Aucune des deux études n’a été menée auprès d’une population de voyageurs. Taille de l’échantillon et nombre d’événements insuffisants (taille optimale des renseignements). Le nombre d’événements et la taille de l’échantillon sont à la limite de l’acceptable. Toutefois, l’IC à 95 % des deux études ne comprend pas le zéro. 3 4 5 ESSENTIELLE ESSENTIELLE ESSENTIELLE ESSENTIELLE 2 INTERMÉDIAIRE FAIBLE FAIBLE FAIBLE IMPORTANCE 1 ÉTUDES : 1) nombre de selles molles : Bergstrom, 1986; van Loon, 1989; 2) premier soulagement de la diarrhée aiguë : Hughes, 1995; van den Eynden, 1995 2 Premier soulagement de la diarrhée aiguë après 24 heures de traitement (suivi 0–3 jours; évaluation : journal du patient) 2 Premier soulagement de la diarrhée aiguë après 12 heures de traitement (suivi 0–3 jours; évaluation : journal du patient) 2 Premier soulagement de la diarrhée aiguë après 4 heures de traitement (suivi 0–3 jours; évaluation : journal du patient) 2 Nombre de selles molles pendant la première journée de traitement (suivi 0–5 jours; mesure : journal du patient et suivi clinique; mieux indiqué par des valeurs plus faibles) Lopéramide NBRE DE PATIENTS Placebo ÉVALUATION DE LA QUALITÉ Autres considérations Lopéramide par rapport au placebo pour le traitement de la diarrhée du voyageur 5. Lopéramide pour le traitement de la diarrhée du voyageur DÉCLARATION SUR LA DIARRHÉE DU VOYAGEUR 77 Relatif (IC à 95 %) Autres considérations Imprécision Caractère indirect Incohérence Risque de biais Conception Nbre d’études EFFET essais randomisés aucun risque sérieux de biais aucune incohérence importante2 aucun aucune caractère imprécision indirect grave important3 aucune 143/254 (56,3 %) 92/253 (36,4 %) risque relatif de 1,55 (de 1,28 à 1,86) 200 de plus sur 1 000 (de 102 de plus à 313 de plus) essais randomisés aucun risque sérieux de biais aucune incohérence importante2 aucun aucune caractère imprécision indirect grave important3 aucune 186/254 (73,2 %) 150/253 (59,3 %) risque relatif de 1,24 (de 1,09 à 1,40) 142 de plus sur 1 000 (de 53 de plus à 237 de plus) essais randomisés aucun risque sérieux de biais importante4 aucun aucune caractère imprécision indirect grave important3 aucune 212/254 (83,5 %) essais randomisés aucun risque sérieux de biais aucune incohérence sérieuse aucun importante6 aucune caractère indirect important5 3/142 (2,1 %) 19/144 (13,2 %) 196/255 (76,9 %) risque relatif de 0,18 (de 0,06 à 0,55) 108 de moins sur 1 000 INTERMÉDIAIRE (de 59 de moins à 124 de moins) risque relatif 69 de plus de 1,09 sur 1 000 (de 0 INTERMÉDIAIRE (de 1,00 de plus à 146 à 1,19) de plus) ÉLEVÉE ÉLEVÉE QUALITÉ ESSENTIELLE ESSENTIELLE ESSENTIELLE ESSENTIELLE Une étude (Taylor, 1991) a été exclue en raison de l’utilisation d’une définition inadéquate de la diarrhée du voyageur. Bien que les valeurs I2 soient élevées, les IC à 95 % de toutes les études se chevauchent et l’ampleur de l’effet est relativement uniforme. Bien qu’une étude utilisait une définition différente du résultat (comprenait l’amélioration), cette différence n’a pas été jugée suffisante pour l’évaluer à la baisse. Écart important quant à l’orientation de l’effet, les IC à 95 % des études ne se chevauchent pas tous, valeurs I2 élevées. Bien que toutes les études aient été menées auprès de la même population, cette limitation n’a pas été jugée suffisante pour effectuer une évaluation à la baisse. Nombre de sujets et d’événements insuffisant pour détecter l’effet (taille optimale des renseignements). Deux des trois études ont un très grand IC à 95 % qui comprend le zéro. 1 2 3 4 5 6 ÉTUDES : 1) soulagement complet après 24 heures, 48 heures et 72 heures : Petruccelli, 1992; Ericsson, 1990, 2007; DuPont, 2007; 2) échec du traitement : Ericsson, 1990, 1997, 2007 3 Échec du traitement (suivi 0–5 jours; évaluation : évaluation du patient et suivi clinique) 4 Soulagement complet de la diarrhée du voyageur après 72 heures (suivi 0–5 jours; évaluation : évaluation du patient et suivi clinique) 41 Soulagement complet de la diarrhée du voyageur après 48 heures (suivi 0–5 jours; évaluation : évaluation du patient et suivi clinique) 41 Soulagement complet de la diarrhée du voyageur après 24 heures (suivi 0–5 jours; évaluation : évaluation du patient et suivi clinique) Lopéramide et antibiotique NBRE DE PATIENTS Antibiotique seulement ÉVALUATION DE LA QUALITÉ Absolu Lopéramide et antibiotique par rapport à un antibiotique seulement pour le traitement de la diarrhée du voyageur IMPORTANCE 78 DÉCLARATION SUR LA DIARRHÉE DU VOYAGEUR EFFET Absolu Relatif (IC à 95 %) Imprécision Caractère indirect Incohérence Risque de biais Conception Nbre d’études essais randomisés aucun risque sérieux de biais aucune caractère importante2 aucune incohérence indirect non sérieuse sérieux 70/97 (72,2 %) 41/103 (39,8 %) essais randomisés aucun risque sérieux de biais importante3 important4 importante2 aucune 109/378 (28,8 %) 50/243 (20,6 %) risque relatif de 1,39 (de 1,05 à 1,83) risque relatif de 1,81 (de 1,39 à 2,37) 80 de plus sur 1 000 (de 10 de plus à 171 de plus) TRÈS FAIBLE 322 de plus sur 1 000 (de INTERMÉDIAIRE 155 de plus à 545 de plus) QUALITÉ Deux études (Salam ,1994 et Steffen, 1993) ont été exclues de l’analyse, car elles utilisaient une définition inadéquate de la diarrhée du voyageur (au moins une selle non moulée). Le nombre d’événements et la taille de l’échantillon sont probablement insuffisants pour détecter l’effet (selon le critère de la taille optimale des renseignements). Écart entre les études quant à l’orientation de l’effet. Valeur I2 élevée observée. Absence de critères normalisés pour la définition des effets indésirables dans les différentes études. 2 3 4 ESSENTIELLE ESSENTIELLE IMPORTANCE 1 ÉTUDES : 1) guérison après 72 heures : Wiström, 1989 (Norfloxacine); Mattila, 1993 (Norfloxacine); 2) effets indésirables : DuPont, 1992 (ofloxacine); Steffen, 1993 (fléroxacine); Taylor, 2006 (ciprofloxacine) 3 Effets indésirables (suivi 0–5 jours; évaluation : évaluation du patient et un certain suivi clinique) 21 Guérison de la diarrhée du voyageur après 72 heures (suivi 0–3 jours; évaluation : évaluation du patient et un certain suivi clinique) Fluoroquinolones par rapport au placebo NBRE DE PATIENTS Témoins ÉVALUATION DE LA QUALITÉ Autres considérations Fluoroquinolones par rapport au placebo pour le traitement de la diarrhée du voyageur 6. Fluoroquinolones pour le traitement de la diarrhée du voyageur DÉCLARATION SUR LA DIARRHÉE DU VOYAGEUR 79 Autres considérations Imprécision Caractère indirect Incohérence Risque de biais Conception Nbre d’études essais randomisés aucun risque sérieux de biais aucune important1 importante2 aucune incohérence sérieuse 14/211 (6,6 %) essais randomisés aucun risque sérieux de biais aucune important4 importante5 aucune incohérence importante3 10/140 (7,1 %) 10/143 (7 %) 30/207 (14,5 %) essais randomisés aucun risque sérieux de biais aucune important6 importante7 aucune incohérence sérieuse 73/244 (29,9 %) 79/191 (41,4 %) risque relatif de 0,79 (de 0,61 à 1,01) essais randomisés aucun risque sérieux de biais importante8 important6 aucune imprécision grave aucune 129/244 (52,9 %) 75/191 (39,3 %) risque relatif de 1,34 (de 1,08 à 1,66) 3 essais randomisés aucun risque sérieux de biais importante8 important6 aucune imprécision grave aucune 144/244 (59 %) 88/191 (46,1 %) risque relatif de 1,16 (de 1,00 à 1,33) Rétablissement en 72 heures (suivi 0–3 jours; évaluation : autoévaluation du patient et un certain suivi clinique) 3 74 de plus sur 1 000 (de 0 de plus à 152 de plus) 134 de plus sur 1 000 (de 31 de plus de 259 de plus) 87 de moins sur 1 000 (de 161 de moins à 4 de plus) risque relatif 1 de plus sur de 1,02 1 000 (de 38 (de 0,45 de moins à 92 à 2,32) de plus) Rétablissement en 48 heures (suivi 0–3 jours; évaluation : autoévaluation du patient et un certain suivi clinique) 3 EFFET Absolu risque relatif 78 de moins de 0,46 sur 1 000 (de (de 0,25 23 de moins à à 0,84) 109 de moins) Rétablissement en 24 heures (suivi 0–3 jours; évaluation : autoévaluation du patient et un certain suivi clinique) 2 Échec du traitement (suivi 0–4 jours; évaluation : autoévaluation du patient et suivi clinique) 2 Guérison rapide ou immédiate (suivi 0–4 jours; évaluation : autoévaluation du patient et un certain suivi clinique) Azithromycine NBRE DE PATIENTS Fluoroquinolones ÉVALUATION DE LA QUALITÉ Relatif (IC à 95 %) Azithromycine par rapport aux fluoroquinolones pour le traitement de la diarrhée du voyageur 7. Azithromycine pour le traitement de la diarrhée du voyageur QUALITÉ FAIBLE FAIBLE FAIBLE FAIBLE FAIBLE ESSENTIELLE ESSENTIELLE ESSENTIELLE ESSENTIELLE ESSENTIELLE IMPORTANCE 80 DÉCLARATION SUR LA DIARRHÉE DU VOYAGEUR Relatif (IC à 95 %) Autres considérations Imprécision Caractère indirect Incohérence Risque de biais Conception Nbre d’études essais randomisés aucun risque sérieux de biais aucune important6 importante7 aucune incohérence sérieuse 18/209 (8,6 %) 2/154 (1,3 %) risque relatif de 6,23 (de 1,48 à 26,26) Absolu 68 de plus sur 1 000 (de 6 de plus à 328 de plus) EFFET FAIBLE QUALITÉ essais randomisés aucun risque sérieux de biais aucune important6 importante7 aucune incohérence sérieuse 2/209 (0,96 %) 0/154 (0 %) risque relatif de 2,13 (de 0,23 à 19,75) — essais randomisés aucun risque sérieux de biais aucune aucune important6 incohérence imprécision sérieuse grave aucune 65/209 (31,1 %) 57/153 (37,3 %) essais randomisés aucun risque sérieux de biais aucune important6 importante9 aucune incohérence sérieuse 16/209 (7,7 %) 17/154 (11 %) IMPORTANTE risque relatif 24 de moins de 0,78 sur 1 000 (de (de 0,41 65 de moins à à 1,52) 57 de plus) FAIBLE PAS IMPORTANTE Dans une étude, la posologie comprend du lopéramide, alors que ce n’est pas le cas dans les autres études. L’une des deux études présente un IC à 95 % qui comprend d’importants bienfaits ainsi qu’un risque important. Le nombre d’événements et la taille de l’échantillon sont probablement insuffisants pour détecter l’effet (taille optimale des renseignements). Bien que les estimations montrent des effets contradictoires, l’IC à 95 % comprend le zéro et la valeur I2 est faible. La prévalence de Campylobacter diffère selon l’emplacement des études. On note également des différences quant aux doses utilisées pour le traitement. L’IC à 95 % des deux études comprend d’importants bienfaits ainsi qu’un risque important. La taille de l’échantillon et le nombre d’événements sont insuffisants pour détecter l’effet (taille optimale des renseignements). Dans une étude, la posologie comprend du lopéramide, alors que ce n’est pas le cas dans les autres études. La prévalence de Campylobacter diffère selon l’emplacement des études. On note également des différences quant aux doses utilisées pour le traitement. L’IC à 95 % de toutes les études comprend d’importants bienfaits ainsi que le zéro. Le nombre d’événements et la taille de l’échantillon sont probablement insuffisants pour détecter l’effet (taille optimale des renseignements). Les études ne présentent pas toutes un IC à 95 % qui chevauche le zéro. La valeur I2 est relativement élevée. L’IC à 95 % de toutes les études comprend des bienfaits ainsi que des effets néfastes importants. Le nombre d’événements et la taille de l’échantillon sont probablement insuffisants pour détecter l’effet (taille optimale des renseignements). 1 2 3 4 5 6 7 8 9 ÉTUDES : 1) guérison rapide : Adachi, 2003; Sanders, 2007; 2) échec du traitement : Kuschner, 1995; Adachi, 2003; 3) rétablissement en 24 heures, 48 heures et 72 heures : Adachi, 2003; Sanders, 2007; Tribble, 2007; 4) effets indésirables (nausées et vomissements) : Sanders, 2007; Tribble, 2007 2 FAIBLE IMPORTANTE IMPORTANCE risque relatif 4 de plus sur IMPORTANTE de 1,01 1 000 (de INTERMÉDIAIRE (de 0,77 86 de moins à 1,31) à 115 de plus) Vomissements (commencent après le traitement) pendant le reste de la période d’observation de 3 jours (suivi 0–3 jours; évaluation : autoévaluation du patient et un certain suivi clinique) 2 Nausées (commencent après le traitement) pendant le reste de la période d’observation de 3 jours (suivi 0–3 jours; évaluation : autoévaluation du patient et un certain suivi clinique) 2 Vomissements immédiatement après la première dose (30 minutes) [suivi 0–3 jours; évaluation : autoévaluation du patient et un certain suivi clinique] 2 Nausées immédiatement après la première dose (30 minutes) [suivi 0–3 jours; évaluation : observation clinique] Azithromycine NBRE DE PATIENTS Fluoroquinolones ÉVALUATION DE LA QUALITÉ DÉCLARATION SUR LA DIARRHÉE DU VOYAGEUR 81 Relatif (IC à 95 %) Imprécision Caractère indirect Incohérence Risque de biais Conception Nbre d’études essais randomisés aucun risque sérieux de biais aucune incohérence sérieuse aucun aucune caractère imprécision indirect grave important2 aucune 335/427 (78,5 %) 134/220 (60,9 %) essais randomisés aucun risque sérieux de biais aucune incohérence sérieuse aucun aucune caractère imprécision indirect grave important2 aucune 70/427 (16,4 %) essais randomisés aucun risque sérieux de biais risque relatif 20 de moins de 0,96 sur 1 000 (de (de 0,83 85 de moins à à 1,11) 55 de plus) ÉLEVÉE ESSENTIELLE L’échec du traitement se définit comme la détérioration de l’état clinique ou une aggravation des symptômes après au moins 24 heures de traitement, ou comme la persistance de la maladie après 120 heures de traitement par le médicament à l’étude ou après au moins 24 heures de traitement. 115/229 (50,2 %) Bien que les doses utilisées pour le traitement étaient différentes, l’effet n’a pas changé de façon appréciable lorsque la dose se limitait à 600 mg. 215/450 (47,8 %) ESSENTIELLE 3 aucune ÉLEVÉE ESSENTIELLE 2 aucun aucune caractère imprécision indirect grave important2 risque relatif 164 de moins de 0,50 sur 1 000 (de (de 0,38 108 de moins à à 0,67) 203 de moins) ÉLEVÉE Le bien-être se définit comme une période de 48 heures sans selles non moulées et sans fièvre, ou comme une période de 24 heures sans selles aqueuses, un maximum de deux selles molles et aucun symptôme clinique après 120 heures de suivi à partir de l’administration de la première dose. aucune incohérence sérieuse 72/220 (32,7 %) Absolu risque relatif 177 de plus sur de 1,29 1 000 (de 91 (de 1,15 de plus à 274 à 1,45) de plus) EFFET QUALITÉ 1 ÉTUDES : Steffen, 2003; Taylor, 2006. 2 Effets indésirables (suivi 0–5 jours; évaluation : autoévaluation du patient et suivi clinique) 2 Échec du traitement (suivi 0–5 jours; évaluation : autoévaluation du patient et suivi clinique3) 2 Bien-être après 120 heures de suivi (suivi 0–5 jours; évaluation : autoévaluation du patient et suivi clinique1) Rifaximine NBRE DE PATIENTS Placebo ÉVALUATION DE LA QUALITÉ Autres considérations Rifaximine par rapport au placebo pour le traitement de la diarrhée du voyageur 8. Rifaximine pour le traitement de la diarrhée du voyageur IMPORTANCE 82 DÉCLARATION SUR LA DIARRHÉE DU VOYAGEUR Relatif (IC à 95 %) Imprécision Caractère indirect Incohérence Risque de biais Conception Nbre d’études essais randomisés aucun risque sérieux de biais aucune incohérence sérieuse aucun aucune caractère imprécision indirect grave important2 aucune 232/290 (80 %) 162/195 (83,1 %) essais randomisés aucun risque sérieux de biais aucune incohérence sérieuse aucun importante4 aucune caractère indirect important2 34/279 (12,2 %) essais randomisés aucun risque sérieux de biais ÉLEVÉE ESSENTIELLE Les deux études présentent un grand IC à 95 % qui comprend des bienfaits ainsi que des effets néfastes importants. Il est fort probable que la taille de l’échantillon et le nombre d’événements soient insuffisants pour détecter l’effet. 3 de plus sur 1 000 (de 72 de moins à 105 de plus) 4 risque relatif de 1,01 (de 0,76 à 1,35) L’échec du traitement se définit comme la détérioration de l’état clinique ou une aggravation des symptômes après au moins 24 heures de traitement, ou comme la persistance de la maladie après 120 heures de traitement par le médicament à l’étude ou après au moins 24 heures de traitement. 58/194 (29,9 %) ESSENTIELLE Bien que les doses utilisées pour le traitement étaient différentes (rifaximine 600 mg par rapport à 800 mg), il a été jugé que ces différences étaient minimes. 84/292 (28,8 %) INTERMÉDIAIRE 3 aucune 52 de plus sur 1 000 (de 3 de moins à 155 de plus) ESSENTIELLE 2 aucun aucune caractère imprécision indirect grave important2 risque relatif de 1,81 (de 0,96 à 3,43) ÉLEVÉE QUALITÉ Le bien-être se définit comme une période de 48 heures sans selles non moulées et sans fièvre, ou comme une période de 24 heures sans selles aqueuses, un maximum de deux selles molles et aucun symptôme clinique après 120 heures de suivi à partir de l’administration de la première dose. aucune incohérence sérieuse 12/188 (6,4 %) Absolu risque relatif 17 de moins de 0,98 sur 1 000 (de (de 0,90 83 de moins à à 1,07) 58 de plus) EFFET IMPORTANCE 1 ÉTUDES : DuPont, 2001; Taylor, 2006. 2 Effets indésirables (suivi 0–5 jours; évaluation : autoévaluation du patient et suivi clinique) 2 Échec du traitement (suivi 0–5 jours; évaluation : autoévaluation du patient et suivi clinique3) 2 Bien-être après 120 heures de suivi (suivi 0–5 jours; évaluation : autoévaluation du patient et suivi clinique1) Rifaximine NBRE DE PATIENTS Ciprofloxacine ÉVALUATION DE LA QUALITÉ Autres considérations Rifaximine par rapport à la ciprofloxacine pour le traitement de la diarrhée du voyageur DÉCLARATION SUR LA DIARRHÉE DU VOYAGEUR 83