Passion théâtre - Lycée Jacques Feyder
Transcription
Passion théâtre - Lycée Jacques Feyder
Feyder_JournalN°2•DEF 30/03/07 18:02 Page 1 P. 3 N°2 / Avril 2007 Retour de Chine La vie d’un lycée à Épinay-sur-Seine P. 6/7 Passion théâtre P. 8 > Les élèves de 2e 16 dans leur classe. Secondes : les clés de l’orientation Les conseils de classe ont examiné les souhaits des familles. Le détail de la marche à suivre, l’interview de Suzel Prestaux, directrice du CIO et l’opinion d’élèves de terminale. P. 4/5 L’élève devenue prof // L’aventure continue… > Sylvie Gaillard, proviseure - adjointe V oici le 2e numéro du journal du lycée Feyder. Après la sortie du premier numéro, vous avez été nombreux à saluer l’initiative et à avoir apprécié de le recevoir directement chez vous. Vous l’avez en général jugé intéressant, pour le contenu de ses informations mais aussi parce que sa lecture peut donner l’occasion aux parents de dialoguer avec leur enfant sur sa vie au lycée, ses études, son orientation… Cependant, certains sujets méritent d’être approfondis et des améliorations seront apportées au fil des numéros, en particulier pour renforcer le coté pratique des informations. Ce journal est le vôtre, à vous parents, personnels et partenaires du lycée Feyder. Ce n’est pas le journal des élèves, il n’a pas vocation à le devenir ni à remplacer « l’écho de Feyder », le journal par lequel les lycéens communiquent entre eux. Pour que ce journal prenne vie grâce à vous, nous avons besoin de vos remarques, de vos idées, de vos questions aussi. Pour cela, une adresse est ouverte sur le site Internet du lycée : journal@feyder.fr. N’hésitez pas à nous écrire ou à nous faire parvenir des documents (photos, dessins…) pour participer à l’aventure de « Feyder ». Feyder_JournalN°2•DEF 30/03/07 18:02 Page 2 Remise des bulletins? Les parents d’élèves des classes de seconde, première et terminale ont été conviés le samedi 24 mars à récupérer les relevés de notes de leurs enfants. Cette rencontre a été l’occasion pour les professeurs principaux de faire le bilan de ce second trimestre, mais surtout de communiquer avec les familles. Bienvenue au Monde Le 19 mars, nous avons visité « Le Monde », en compagnie de notre professeure d'espagnol, madame Vazquez Salvadores et de madame Hamadou, CPE. Pour ceux qui ne le savent pas, la première parution du journal date du 18 décembre 1944. Au fil des années, « Le Monde » a acquis une notoriété nationale et internationale. Il est vendu dans plus de 100 pays à l'étranger. Il a été fondé par Hubert Beuve-Méry. Le journal est vendu, dans le monde, à plus de 800 000 exemplaires par jour. Il paraît 312 fois par an et reçoit 500 courriers par jour. Les 300 journalistes qui y travaillent ont des horaires assez lourds (8h-18h), mais ces horaires dépendent de l'avancée des articles. Lors de cette journée de visite, nous avons beaucoup appris sur ce journal mais aussi sur d’autres médias (internet,télévision...). On nous a expliqué aussi que « Le Monde » est un journal de rigueur qui veut garantir la validité de l'information. El Yacoubi Rhislaine, élève 2e 16. Le Feyder Tour Afin d’éclairer au mieux les élèves de 3e dans leur orientation, la direction du lycée Feyder a décidé de travailler conjointement avec les collèges d’Epinay et de Villetaneuse. Fin janvier, les professeurs principaux de ces classes de collèges se sont déjà rendus dans l’établissement afin d’assister à une présentation des différents enseignements de détermination (appellés aussi communément options obligatoires) afin de pouvoir informer avec plus de précisions leurs collégiens en fin d’année scolaire. Fin mars début avril, les élèves des classes de troisième des collèges d’Epinay et de Villetaneuse sont venus au lycée Feyder pour découvrir les enseignements de détermination. Des rencontres avec les enseignants sont au programme. Cette collaboration initiée depuis 3 ans a maintenant fait ses preuves. > DÉBATS SUR LES DISCRIMINATIONS. Du 19 au 27 mars, des débats ont été organisés dans les classes de première avec des étudiants de l’association MAG (mouvement d’affirmation gay et lesbien). Ces rencontres ont permis de sensibiliser les élèves à la lutte contre toutes les formes de discrimination. // Page 2 Don du sang à Feyder Le 29 mars, l’Etablissement Français du Sang (EFS), en collaboration avec la classe de terminale SMS, a organisé pour la cinquième édition une collecte de sang au sein du lycée. Un responsable de l’EFS était venu au préalable former pendant une journée les élèves de SMS. D’après l’EFS, l’établissement spinassien est le lycée qui est « le plus généreux en matière de don de sang. » Les diplômes du CNAM Le Conservatoire National des Arts et Métiers a remis le 1er février une dizaine de diplômes au sein des locaux du lycée Feyder. Fondé en 1794, le CNAM, qui est placé sous la tutelle du ministère de l’Education et de la Recherche, a pour mission de former les adultes tout au long de leur vie, de développer la recherche technologique et diffuser la culture scientifique et technique. AGENDA 2 AU 6 AVRIL stage de préparation au baccalauréat pour les terminales STG2 et STG4, à Etretat 7 AU 22 AVRIL vacances de printemps 24 AVRIL jury d’admissibilité à Sciences Po 3 ET 4 MAI conseils de classe BTS 21 MAI AU 1ER JUIN conseils de classe des secondes, premières et terminales 4 AU 8 JUIN stage de préparation à l’épreuve du baccalauréat anticipé de français pour les premières L1 et L2, à Morbecques 11 JUIN AU 15 JUIN épreuves écrites du baccalauréat général (résultats lundi 2 juillet à 10h) 11 AU 19 JUIN épreuves écrites du baccalauréat technologique (résultats lundi 2 juillet à 10h) 20 AU 27 JUIN Epreuves orales anticipées de français (classes de 1ères) > La mise en route du voyage Un forum pour trouver son orientation Le Forum orientation pour les élèves de première s’est tenu le 3 avril, de 14h à 17h, au sein du lycée. Organisé avec le lycée par le CIO d’Epinay, il permet de faire intervenir des enseignants et des étudiants du lycée Feyder pour les BTS et la CPES, d’autres lycées pour les classes préparatoires, des IUT et de l’université. Ce forum a pour but d’informer les élèves dès la classe de première des différents types d’études après le bac. « Il est important de commencer dès la première à réfléchir à son orientation. Une dizaine d’ateliers ont permis de présenter les différentes filières (BTS, DUT, université, CPGE, école spécialisée). Chaque élève devait s’inscrire à un atelier auquel il participait durant 2 heures. Il était ensuite possible de circuler entre les différents ateliers pour poser des questions aux intervenants » explique Mme Gaillard, proviseure-adjointe du lycée. Les TPE notés en juillet Devant un jury de 11 professeurs, les quelques deux cents élèves de Première ont passé leur première épreuve anticipée de Travaux Pratiques Encadrés (TPE). Constitués en groupe de deux, trois ou quatre, ils ont présenté à leurs enseignants le dossier qu’ils ont préparé (sur un thème bien précis, défini à l’avance) tout au long de l’année écoulée. Les élèves recevront leurs notes en juillet, en même temps que les résultats du bac de français. La notation sera basée sur trois critères comme l’explique Valérie Kadouri, secrétaire du proviseur adjoint monsieur Alchourroun : « l’implication dans la réalisation du dossier, le contenu du dossier et la présentation orale ». • LA VIE D’UN LYCÉE À ÉPINAY-SUR-SEINE L > Les élèves ont pu découvrir un pays aux multiples facettes et l’accueil chaleureux du peuple chinois. Carnet de voyage en Chine VOYAGE. Du 28 février au 11 mars, la classe expérimentale de 2e 11 s’est envolée pour la Chine, avec le proviseur-adjoint, M. Alchourroun, M. Liothaud, Mme Broux, M. Réjasse, M. Buraud, et le chargé de projet de Sciences Po, M. Liu. «M agnifique », « excellent », « beau », les élèves de la seconde 11 ne tarissent pas d’éloges sur leur voyage en Chine. Au départ, ce pays n’était pas une destination qui les faisait rêver, mais tous sont ravis d’y être allés. Il faut dire que les enseignants avaient concocté, avec Sciences Po, un programme chargé, qui permettait de découvrir la Chine actuelle. « Une Chine mondialisée, une Chine en pleine croissance, mais aussi une Chine marquée par des inégalités sociales grandissantes », comme le rappelle M. Liothaud, professeur N°2 • AVRIL 2007 • d’histoire-géographie. Le périple commence à Pékin. Après 10 heures de vol et « une quasi nuit blanche », les jeunes ont visité la Cité interdite. Ils ont apprécié cette plongée dans la Chine historique, mais ont surtout été surpris par l’accueil chaleureux des Chinois. « Ils nous ont assaillis, tous voulaient être pris en photo avec nous. C’était amusant, on avait l’impression que ce n’était pas nous les touristes » se remémore en souriant Sandra, l’une des élèves. Après trois jours passés à essayer de comprendre la modernisation et les transformations de la capitale (le groupe a découvert ce qui reste des quartiers traditionnels, les fameux hutongs du vieux Pékin, avant d’expérimenter l’entrée de la Chine dans la société de consommation, en visitant en compagnie de son directeur un hypermarché français), la classe a mis le cap vers une province rurale, le Guangxi, en pleine Chine de l’intérieur. Au programme, la découverte, en bateau, des campagnes chinoises, dans un cadre naturel somptueux, autour de la ville de Guilin. Mais aussi la rencontre avec un monde moins connu des touristes, celui d’une Chine industrielle, que le groupe a découvert en visitant une centrale thermique à Laibin, inter- e voyage en Chine a pu voir le jour grâce au soutien de Sciences Po. C’est l’Institut d’Etudes Politiques de Paris qui est à l’initiative du projet. Le corps professoral ainsi que l’administration n’ont eu qu’un délai de trois mois pour le préparer. La moitié des élèves de la seconde 11 n’ayant pas de passeport, le proviseur adjoint, M. Alchourroun, a dû s’occuper de faire des demandes groupées de passeports et visas à la préfecture. Quant aux professeurs, ils ont dû mettre sur pied, dans l’urgence, un projet afin d’insérer le voyage dans leurs objectifs pédagogiques (par exemple l’étude de l’urbanisme en histoire géographie). « On a étroitement travaillé avec Sciences Po qui s’est chargé des contacts en Chine pour les conférences et les visites de sites industriels et économiques. Ils nous ont mis en relation avec la Maison de la Chine et c’est cet organisme qui s’est occupé de toute la partie pratique : l’hébergement, les repas et bien sûr les visites des sites touristiques incontournables. Nous avons également participé au planning. J’ai par exemple soumis quelques idées d’activités en rapport avec ma matière, l’histoire-géo » explique M. Liothaud. Il faut savoir que ce voyage en Chine a intégralement été financé par la fondation Sciences Po. Une participation de 50 euros a été demandée aux familles. Cet argent servira à financer les restitutions après le séjour : photos, films, matériel pour une exposition… Siham. B. rogeant ainsi les enjeux énergétiques, environnementaux et sociaux de la croissance chinoise. Shanghai a été l’ultime étape du séjour. Pour Moustapha et Stefan, ce fut leur moment préféré ! Tous deux ont été séduits par le côté « moderne et high-tech » de la métropole, mais ils ont surtout apprécié de côtoyer des élèves chinois et japonais dans l’internat du lycée des langues étrangères où ils étaient hébergés. Ils ont d’ailleurs gardé contact avec certains d’entre eux. Il faut dire que la barrière de la langue n’a en aucun cas gêné ces jeunes lycéens. Un zest d’anglais, de français, quelques mots de chinois, et beaucoup de signes, et le tour était joué. Pour l’ensemble du groupe, ce voyage reste une belle expérience. Siham Bounaïm Page 3 // Feyder_JournalN°2•DEF 30/03/07 18:02 Page 4 QUID DU CIO Au centre d’information et d’orientation d’Épinay-sur-Seine, soit le public est reçu immédiatement, soit sur rendezvous. Cet espace, situé au 7bis de l’avenue de la République, met à la disposition des jeunes une documentation sur les formations et les professions, ainsi que des logiciels d’aide à l’orientation et des logiciels documentaires utilisables à partir de plusieurs postes informatiques. Le CIO est ouvert tout au long de l’année du lundi au vendredi de 9h à 12h30 et de 13h30 à 17h. De plus, en dehors des vacances scolaires, tous les 4es mercredis du mois, une ouverture est assurée de 17h à 19h30, et tous les 2es samedis du mois, de 9h30 à 12h. Par ailleurs, des permanences sont mises en place chaque semaine au lycée Feyder lundi après-midi, mardi, jeudi et vendredi matin. > M. Monot, professeur de français, avec des élèves de seconde. Le temps de l’orientation Alors que les conseils de classe du second trimestre ont rendu leur avis sur les premiers VŒUX d’orientation des élèves, rappelons comment vont se dérouler les semaines à venir avant la décision finale. A u cours du second trimestre, tous les élèves de seconde ont fait leurs premiers vœux concernant leur orientation de l’année prochaine. Les conseils de classe du mois de mars ont émis un avis provisoire sur chacun de ces souhaits. Tous les professeurs attendent en effet le troisième trimestre pour apprécier le travail de chacun de leurs élèves dans la dernière ligne droite afin de rendre un dernier avis. Courant mai, les élèves et leur famille devront faire des vœux définitifs. Les conseils de classe du troisième trimestre donneront alors une « proposition d’orientation » : passage en classe de première, redoublement ou réorientation. // Page 4 Quels sont les recours ? Si la proposition du conseil de classe ne correspond pas au vœu de l’élève et de sa famille, une rencontre sera organisée avec le proviseur monsieur Bourdon ou le proviseur adjoint M. Alchourroun, vers la mi-juin. Si le désaccord persiste, la famille aura la possibilité de « faire appel ». Une commission d’appel constituée de représentants de l’Éducation Nationale (professeurs, CPE, chefs d’établissement, COP), ainsi que de parents d’élèves délégués, les uns et les autres extérieurs au lycée Feyder, se réunira dans un autre lycée du département. Les différentes orientations possibles seront de nouveau discutées. En priorité, la commission choisira entre les différentes séries de première ou un redoublement de la classe de seconde. Les parents et les élèves concernés peuvent demander à assister à cette commission. Des entretiens individuels Jusqu’à la fin de l’année, rien n’est donc joué pour les élèves. Ainsi, il est encore temps qu’ils demandent conseil aux adultes présents au sein du lycée Feyder, notamment au chef d’établissement, aux professeurs principaux, ou aux conseillères d’orientation psychologues. Ces dernières sont accessibles soit au centre d’information et d’orientation d’Épinay-sur-Seine, soit au lycée même lors de leurs permanences. « Avec ces entretiens individuels, le jeune peut se demander ce qu’il a développé à l’école et en dehors de l’école, rappelle Suzel Prestaux, directrice > du CIO. Bien sûr que l’on prend le bulletin scolaire en considération, mais on travaille également sur les centres d’intérêt du jeune et ses envies. Par exemple, le fait qu’un élève de seconde soit capitaine de son équipe de basket est un positionnement intéressant à prendre en compte pour son orientation ». Un bac scientifique, « c’est possible » Devant l’offre des formations, il est nécessaire de prendre en compte l’ensemble des compétences d’un élève. « Les bacs scientifiques sont perçus comme les bacs les plus élitistes, raconte Suzel Prestaux. Résultat, beaucoup d’élèves s’interdisent ces parcours parce qu’ils ont intériorisé l’échelle hiérarchique, notre rôle est de leur dire “c’est possible” ». Ainsi, les bacs STI (Sciences et Technologies Industrielles) ont des enseignements structurés autour de projets scientifiques qui nécessitent de savoir croiser des données et travailler en équipe. Olivier Giro • LA VIE D’UN LYCÉE À ÉPINAY-SUR-SEINE Courriel : cio.epinay@ac-creteil.fr Tél. : 01 42 35 40 82 QUESTIONS À Suzel Prestaux, directrice du Centre d’information et d’orientation d’Épinay. Quelle est la recette d’une bonne orientation ? La pire des stratégies pour un jeune, c’est la fuite,car il se retrouve alors devant le fait accompli en fin d’année, au mois de juin, quand plus rien ne peut être fait. Or l’orientation ne doit pas être vécue comme une sanction. Quelle que soit la situation scolaire du jeune, on se doit tous, élèves, parents, professeurs, conseillères du CIO, de se mettre dans une dynamique de construction et de parcours ; et l’orientation, ce sont les étapes de ce parcours. Le jeune doit donc s’intéresser à celle-ci le plus tôt possible durant son année de seconde. Et pour cela, il ne doit pas hésiter à poser des questions aux adultes qui l’entourent. Justement, pour les jeunes, quelles sont les démarches à suivre ? S’ils ne l’ont pas déjà fait, les élèves doivent prendre connaissance de tout ce qui existe après la classe de seconde. Mais lire les brochures d’information ne suffit pas. Il faut que tous s’adressent directement à leurs professeurs principaux et visitent le centre d’information et d’orientation d’Épinay-sur-Seine. Il est nécessaire qu’ils se lâchent et osent. Le mieux est qu’ils prennent des rendez-vous individuels avec les conseillères d’orientation psychologues, soit lors de leurs permanences au lycée, soit au CIO. Quel rôle les familles ont à jouer dans l’orientation ? Je ne demande pas aux parents de tout connaître. Ils ont surtout un rôle d’accompagnement, au sens de supporters. Ils doivent s’intéresser aux différentes démarches que leurs enfants engagent et les encourager tout au long du parcours. Par ailleurs, il est toujours utile que les parents accompagnent leurs enfants aux « journées portes ouvertes » organisées en ce moment par tous les établissements scolaires de la région. Lors de ces journées, les jeunes et leurs parents peuvent se faire une idée plus concrète de l’offre de formation. Et la prise en compte de la diversité de cette offre est la clé d’une bonne orientation. « Réfléchir dès la seconde à l’après-bac » Rencontre avec quatre élèves de terminale qui se souviennent du moment où, en seconde, ils ont dû choisir une voie. «I ls sont quatre « grands » de terminale, ils ont entre 17 et 18 ans : Akram (élève en S), André (ES), Mohamed (ES) et Marine (L). Revenant sur leurs années précédentes passées au lycée Feyder, tous sont unanimes : « On devrait réfléchir dès la seconde à l’orientation post-bac ». Pour Marine, « c’est toujours trop rapide pour réfléchir à ce que l’on veut vraiment faire plus tard, il y a à peine deux mois, je ne savais pas ce que voulait dire DUT ». Avant de se retrouver en terminale littéraire, cette jeune lycéenne s’était d’ailleurs orientée en seconde vers une première scientifique. « Apparemment ce n’est pas ce qu’il me fallait, je me suis « ramassée » en S, mais mon père m’avait poussée vers ce choix. Or moi, je n’avais pas réellement réfléchi à ce que je voulais faire ». Son copain André acquiesce : « Ce n’est pas nos parents qui passent le bac, c’est nous ! ». Justement, ces élèves de terminale estiment que « si dès la seN°2 • AVRIL 2007 • conde on a les bonnes informations sur la suite, on peut prendre les bonnes filières ». Or, « en seconde on nous demandait juste de choisir une filière, et non de réfléchir à l’orientation post bac ». André propose d’instaurer dès la seconde un rendez-vous obligatoire avec les conseillères d’orientation. Tous auraient souhaité dès la seconde se rendre dans des salons de l’éducation et des forums où les entreprises exposent leurs métiers. Ces lycéens apprécient également lorsque certains de leurs professeurs invitent en classe d’anciens élèves du lycée ou des professionnels : « Ils peuvent alors nous expliquer concrètement ce qu’est leur quotidien, souligne Akram, et nous, on peut découvrir d’autres idées de métiers ». Elève en seconde expérimentale, Stéphane nous explique d’ailleurs qu’il a fait des recherches cette année sur les astronomes : « J’ai appris qu’il n’y avait pas beaucoup de place et que c’était difficile d’y arriver, il est né- > De haut en bas et de gauche à droite : Marine, Mohamed, André et Akram. cessaire d’avoir un bac+8 », explique-til. Pas toujours facile pour ces élèves de seconde de s’y retrouver devant l’offre des formations : « Quand on revient chez nous, on essaye de comprendre par nousmêmes les brochures, nos parents n’ont pas fait d’études, c’est mon grand frère qui me conseille », raconte Khaled. Voilà pourquoi tous ces élèves apprécient les professeurs qui prennent le temps de les encourager et de les conseiller. Car tous ont peur de ne pas avoir un bon bulletin : « Car on est jugé sur les notes, remarque un élève, moi en seconde j’avais 9, maintenant j’arrive à avoir plus de 13 en économie, si on m’avait bloqué sur mes notes, je ne sais pas où je serai ». O.G. Page 5 // Feyder_JournalN°2•DEF 30/03/07 18:02 Page 6 Sur les planches avec le Rond-Point Histoire de dragon L’option ARTS PLASTIQUES investit le CDI. D Un partenariat avec le célèbre THÉÂTRE parisien permet aux élèves volontaires de jouer la comédie dans des ateliers et à beaucoup d’autres de voir des pièces à peu de frais. > Dans la salle réunion transformée en salle de répétition. > Les apprentis comédiens répètent « Mes Gaillards », un texte contemporain d’Alain Sevestre. > La pause photo, comme un entracte. // Page 6 L e 23 avril est une date à retenir. Ce soir-là, les apprentis comédiens du lycée Feyder convient leurs parents à une représentation exceptionnelle dans le cadre prestigieux du théâtre du RondPoint (Paris VIIIe) en bas des Champs-Elysées. Au programme : « Mes Gaillards », d’Alain Sevestre. « Un texte contemporain qui sort les élèves de Racine, Molière et autres », explique Claire Joubaire, professeure de lettres au lycée et à l’origine du pro> jet. « Ils ont pu rencontrer l’auteur et découvrir que le théâtre pouvait être actuel », ajoute-t-elle. La petite trentaine de comédiens a pu se familiariser avec le texte durant de longues semaines lors d’ateliers organisés les mercredis et samedis. 700 élèves conviés Á l’origine de cette initiative, une fondation (Culture et Diversité de Marc de Lacharrière) désireuse de créer une association culturelle et qui a proposé cette aven• LA VIE D’UN LYCÉE À ÉPINAY-SUR-SEINE ture au rectorat de Créteil. « Le comédiens ont fait preuve d’une partenariat ne se limite pas à cet grande motivation en sacrifiant atelier puisque 700 élèves ont été quatre heures de leur mercredi conviés à assister à des spectacles ou samedi et une semaine de pour 2,50 euros la place. Toute leurs vacances de Pâques pour l’équipe du théâtre les accueille une répéter à plein temps au théâtre heure avant la représentation », exdu Rond-Point. « C’est un gros inplique Charlotte Jeanmonod, atvestissement de la part des élèves », tachée aux relations extérieures insiste d’ailleurs Claire Joubaire. au théâtre du Rond-Point. « Pour Ce partenariat est amené l’instant, dit encore Charlotte à se développer Jeanmonod, nous organisons un La première représentation aura atelier au seul lycée Jacques Feyder. » donc lieu le 23 avril, et le spec« Cela a été une grande surprise tacle sera également joué en pardès le départ », se souvient Pierre tie (toujours au Rond-Point) le 4 Zaoui, l’un des trois comédiens juin. A l’origine, il était également à animer l’atelier. « On était inprévu une représentation dans quiet et nous pensions qu’il n’y auun théâtre d’Épinay (Espace rait que quatre élèves ; au lieu de Lumière), qui a du être annucela, 150 jeunes se sont inscrits au lée : « Cela s’est avéré plus comdépart et 63 sont venus à la prepliqué que prévu », regrette mière séance. Il a fallu qu'on freine Charlotte Jeanmonod. un peu l'élan », raconte le co-metEn attendant, les 180 places réteur en scène. Un succès qui a servées au théâtre du Rond-Point contraint à un petit casting : devraient trouver « Certains ont été preneur. « On ne rebutés par un « C’est un gros se met pas la prestexte difficile, et investissement de la part des élèves » sion, nous n’avons après nous avons explique Claire aucune obligation choisi les plus moJoubaire, professeure de résultat », explitivés », explique le de français que Pierre Zaoui comédien. Place avant d’ajouter, au montage du convaincu: « Le but de cette expéspectacle et aux répétitions. Là rience, de cette aventure humaine, encore, ce fut une révélation pour est ailleurs et elle est déjà totalecet acteur de 43 ans, qui brûle ment réussie ; maintenant il faut pourtant les planches depuis plus que ça se propage ». C’est déjà de vingt ans. « Ça a tout de suite prévu, face au succès unanime de marché, tout le monde a joué le l’opération : « Ce partenariat est jeu », lance-t-il. « L’échange a foncamené à se développer, peut-être tionné d’emblée, chacun donnant encore plus audacieux et ambitieux le meilleur de lui-même. À ce titre, dans les années à venir », conclut c’est vraiment une expérience très Charlotte Jeanmonod. enrichissante », ajoute-t-il. François Valner Une chose est sûre, les apprentis N°2 • AVRIL 2007 • epuis le mois de décembre, le centre de documentation et d’information (CDI) a vu apparaître un dragon, une fontaine, un grand paquebot... Des intrus en tissu, carton ou métal. Il s’agit d’œuvres d’art réalisées sur place par une dizaine d’élèves de seconde et première de l'option arts plastiques. « C’est le résultat de la volonté, de la motivation et de l'énergie de ce groupe d'élèves », explique Jean-Luc Beltran, le professeur d’arts plastiques. Une exposition in situ, c'est-à-dire « que les élèves devaient inventer une création à partir du lieu », précise Jeanne Kapry, la documentaliste qui encadre tous les mercredis les artistes du lycée. Ainsi, le dragon en tissu s’entortille sur une colonne sur deux étages : « Je dessine souvent des dragons et je le voyais bien là », justifie l’artiste Julien Gad, 15 ans, élève de seconde. « Je suis très fier du résultat », ajoute-t-il. « Les élèves, qui ont travaillé sur place et se sont énormément investis en dehors des heures de cours, paraissaient de plus en plus contents au fur et à mesure de l’avancée de leurs œuvres », confirme Jeanne Kapry. « J’ai commencé en décembre, j’ai beaucoup travaillé chez moi car les mercredis ne suffisaient pas », confie Julien Gad. Le résultat est à la hauteur et le lieu devient véritablement insolite : des fils colorés grimpent ou coulent le long de l'escalier, une bouche gourmande est prête à dévorer des livres, une fenêtre peinte se transforme en une porte « ouverte sur le monde »… L’expérience est probante : « C’est vraiment quelque chose de positif pour tout le monde », assure Jeanne Kapry. « Et puis le CDI, il est bien mieux comme ça », conclut, rieur, Julien Gad. F.V. CINQ JOURS AU FÉMININ La quatrième édition de la semaine de la femme s’est conclue le vendredi 16 mars. Un véritable débat a pu être instauré. L’événement, qui « a pour objectif de sensibiliser les élèves du lycée sur la condition des femmes au 21e siècle et d’identifier les difficultés qu’elles doivent surmonter dans des sociétés toujours dominées par le modèle masculin », a une nouvelle fois été une réussite. « D’abord et surtout parce qu’il a permis d’instaurer un véritable débat. Les élèves n’ont pas hésité à s’exprimer », explique Dalila Benchikh, professeur d’éco gestion au lycée et co-organisatrice de la manifestation. Pendant une semaine, après avoir visionné un film le matin, les élèves ont ainsi pu débattre autour de thèmes préalablement définis : le 12 mars « Mon corps m’appartient » avec l’association G.A.M.S (Groupe femmes pour l’abolition des mutilations sexuelles) ; le 13 mars « Femme et représentation politique » avec la participation de la journaliste de France Inter Isabelle Giordano ; le 15 mars « La violence domestique contre les femmes » avec l’association S.O.S Femmes ; et le 16 mars « La place de la femme sur le marché du travail » avec la délégation départementale aux droits des femmes et à l’égalité de la préfecture de Seine-Saint-Denis. « Ces différents intervenants et associations militantes ont pu témoigner concrètement dans un champ qui n’est pas celui de la parole scolaire », explique Mme Benchikh. Ce projet a rassemblé de 10 à 20 % de l’effectif du lycée. Les débats préparés en classe avant le début de la manifestation ont également fait l’objet de débriefing. « Les élèves se sont exprimés avec leurs mots, leurs visions des choses pas toujours très claires sur le rôle des femmes, et c’est plutôt positif », résume Dalila Benchikh avant de conclure : « Même si l’on est conscient que l’on ne va pas faire évoluer toutes les mentalités en une semaine. » F.V Page 7 // Feyder_JournalN°2•DEF 30/03/07 18:02 Page 8 // Isabelle Amaro-Lopes Des deux côtés du bureau La professeure de philosophie se souvient de ses années lycée, quand elle préparait ici même un bac littéraire. J’ ai toujours voulu être prof. Mais mes enseignants devaient bien rigoler en apprenant mon objectif professionnel, car j’étais une élève particulièrement timide. Je devenais rouge comme une pivoine dès qu’on m’adressait la parole. » Difficile d’imaginer la lycéenne réservée d’hier quand on est aujourd’hui devant cette femme à l’aise et qui n’a pas sa langue dans sa poche. Professeure de philosophie à Feyder depuis 2001, Isabelle Amaro-Lopes se souvient des années où elle était en classe, de 1987 à 1990. « Déjà dans des préfabriqués », qu’elle appelle bunrien n’est jamais fichu. Isabelle galows pour dédramatiser et en Amaro-Lopes a la passion de son clin d’oeil à la mer, lâche-t-elle avec métier. Elle le dit mais, surtout, malice. Pour mieux souligner aussi ça se sent. Elle goûte aussi la banqu’il est du provisoire à durée délieue, la sienne. Celle de Seinecennale. « J’étais une très bonne Saint-Denis. « Je suis née à Saintélève » se souvient-elle. Mais pas Ouen, et j’ai toujours habité Stains. sûre d’elle. Toujours à prédire la Quand j’étais lycéenne, la plupart catastrophe chaque fois qu’elle de mes copains étaient de Saintpassait une épreuve. Des pronosDenis. Pour moi, c’est tics qui, au final, un vrai choix d’enseis’avéraient faux. Elle « On peut s’en gner dans ma banse rappelle ainsi de sa sortir en venant d’un lycée lieue. Le fait d’avoir copie de philo au bac. de banlieue. » une racine commune « Nous avons eu un avec mes élèves, c’est sujet sur la mémoire important. Ils sentent, je pense, et j’ai totalement fait l’impasse sur que je ne vis pas mon métier comme Freud ! » Une erreur, dont elle semune fonctionnaire mais que j’ai un ble toujours ne pas être revenue, lien avec eux. » mais qui ne lui fut pas fatale : l’élève Fille d’une secrétaire et d’un bade terminale A (l’ancêtre de L) layeur, petite fille d’un ouvrier, l’enqu’elle était récolta tout de même seignante trentenaire, mère de un sympathique 14 sur 20. Cet deux petites filles, sait ce que réusépisode, elle aime le narrer à ses sir à la force du poignet veut dire. élèves. Histoire de leur dire que « Pour ses élèves, elle veut incarner la preuve par neuf (trois) « qu’on peut s’en sortir en venant d’un lycée de banlieue qui n’a pas bonne réputation et même qu’on peut avoir envie d’y revenir de l’autre côté du bureau. » Vue de sa place, la certifiée de philo pense que les lycéens d’aujourd’hui maîtrisent moins bien la langue qu’à son époque. Ce qui est un handicap important dans une matière comme celle qu’elle enseigne. Par contre, elle les trouve « beaucoup moins scolaires que nous. Plus ancrés dans la vie sociale. » La différence la plus importante à ses yeux est à rechercher dans les rapports filles-garçons : « Je n’avais presque que des amis. Il n’y avait pas ce discours sexiste. Les relations n’étaient pas empreintes du machisme que je perçois actuellement. Le regard masculin porté sur les filles est souvent vio- lent. Il ne fait pas bon être en jupe si on veut être tranquille, passer inaperçue. » La jeune femme qui, à l’âge de ses élèves, aimait la musique funk et pratiquait la danse et le tennis, pense qu’elle était peu appréciée des autres,un peu « une bouffonne de service, comme on dit aujourd’hui. » C’est maintenant une prof qui a voulu ce retour à Feyder, « sans doute par nostalgie », et qui compte y rester encore. Une prof qui évolue dans un univers ultra familier : quand elle a été nommée ici, elle a occupé la place de son ex-prof de philo. Et elle croisait dans les couloirs de Feyder, récemment encore, une collègue, enseignante en biologie, qu’elle avait eu comme institutrice en CM2. Le monde est petit, comme disent les philosophes du café du commerce… Dominique Sanchez PRATIQUE // La vie d’un lycée à Épinay-sur-Seine • Directeur de la publication : J.F. Bourdon • Conception/réalisation : Agence Acte-Là ! 01 46 96 75 00 • Coordonnateur de la rédaction : D. Sanchez • Photographie : W. Vainqueur • Imprimé à 2 000 exemplaires sur papier recyclé. // Page 8 Pour joindre le lycée Feyder • par courrier : 10 rue Henri-Wallon 93806 Epinay-sur-Seine cedex • par téléphone : 01 49 71 72 00 • par fax : 01 48 21 36 40 • par mail : lycee@feyder.fr Pour se connecter au site du lycée • www.feyder.fr. Le site est actualisé quotidiennement. Il contient des renseignements et des informations utiles aux élèves, aux professeurs et aux parents. Pour écrire au journal • journal@feyder.fr Pour joindre l’assistante sociale • Mme Delmas : 01 49 71 72 16 > • LA VIE D’UN LYCÉE À ÉPINAY-SUR-SEINE
Similar documents
10 ans sans hausse des taux - Epinay-sur
Évidemment ! Peu de collectivités peuvent prétendre un tel maintien de leur fiscalité, surtout avec des investissements aussi élevés en parallèle. C’est donc une grande satisfaction. Je tiens à sal...
More information