Nancy Tourisme 3

Transcription

Nancy Tourisme 3
IL ETAIT UNE FOIS NANCY
Tradition botaniste du XVIIIème siècle à nos jours
MILLE ET UNE NUITS
Les gîtes urbains de Nancy
SAISONS CULTURELLES
L’Ensemble Poirel
CŒUR DE VILLE
Le futur Centre de Congrès Prouvé
A LA DECOUVERTE DU GRAND NANCY
Escapades dans les vieux villages de l’agglomération
L’ART ET LA MATIERE
Jacques Gruber, une exposition exceptionnelle
2012, année Jean Prouvé
2011/2012
Éditorial
A
ccentuée par la valorisation et le
rayonnement de la Place Stanislas
rendue aux piétons et l’arrivée
en cœur de ville du TGV, la destination
Nancy fait aujourd’hui partie intégrante
du paysage touristique français.
La renommée du Grand Nancy se
renforce comme en atteste notre
récente obtention du label Stations et
Communes touristiques de France.
Désormais, avec plus d’un million de
visiteurs par an, Nancy et son agglomération s’inscrivent dans la liste des destinations privilégiées en Europe.
S’appuyant sur un patrimoine bâti et
muséal exceptionnels, tonifié par le
dynamisme et la créativité de femmes
et d’hommes remarquables dans divers
domaines, le fait touristique, amplifié
par les grands événements populaires
et culturels -“1999, l’année de l’Ecole
de Nancy” et “Nancy 2005, le temps des
Lumières” - y est aujourd’hui une réalité
économique incontournable.
Ce qui caractérise cette réalité, c’est le
fait qu’elle rime avec le souci partagé de
la qualité et qu’elle s’illustre par la capacité collective à susciter, notamment
chez les touristes, le sentiment apprécié d’être, à Nancy, à la fois “ailleurs” et
“chez soi”.
Notre tradition d’ouverture ainsi que
l’offre culturelle, festive et d’animations populaires contribuent largement
à la convivialité de cet ensemble à taille
humaine. Ce sera encore le cas lors de
rendez-vous à venir : en 2012, l’hommage à Jean Prouvé marqué par l’inauguration de deux nouveaux espaces
muséographiques éponymes au Musée
des Beaux-Arts et au Musée de l’Histoire
du Fer, puis, bien sûr, le grand évènement “Renaissance 2013”.
En attendant, aux cotés des temps forts
annuels récurrents que constituent
les Fêtes de Saint Nicolas, le Livre sur
la Place, la mise en lumière de la place
Stanislas ou le Festival Nancy Jazz
Pulsations… c’est plus d’une centaine
d’événements qui, comme les Jardins
Ephémères ou les Nancyphonies, continueront à bonifier le style de l’agglomération nancéienne.
Au cœur de cette maïeutique, figure
également le travail de fond que nous
menons avec nos partenaires pour développer le tourisme urbain : qualité de
l’espace public, services urbains, vitrines
et boutiques, ambiances de rue, autant
qu’espaces verts et qualité de l’accueil en
constituent les ingrédients.
Nous y sommes d’autant plus attachés que, selon un très récent sondage
d’Atout France, 70% des touristes
urbains prennent déjà contact avec la
ville visitée par “un tour en ville et dans
les boutiques”… ce premier repérage
s’avérerait déterminant.
A l’évidence, l’engagement de “Nancy
Tourisme” au service de la valorisation
de ces dynamiques est plus que jamais
une exigence d’intérêt public.
L’équipe de l’Office de Tourisme de
Nancy et du rayonnement du Grand
Nancy l’assume avec enthousiasme,
consciente que les métiers du tourisme
vivent actuellement une mutation profonde et que le fulgurant développement d’Internet et des réseaux sociaux,
devenus incontournables, sollicitent
en permanence, modifient les repères
et nécessitent un ajustement constant
entre l’offre et la demande.
C’est ainsi que depuis plus d’un an, dans
le cadre de la nouvelle organisation de
“Nancy Tourisme”, notre travail s’inscrit
dans un double partenariat :
Gérard Rongeot
Président de “Nancy Tourisme”
Office de Tourisme de Nancy
et du Rayonnement du Grand Nancy
D’une part, un partenariat local associant à l’action touristique la force de
proposition des hôteliers, restaurateurs,
prestataires de services, commerçants et
artisans sans lesquels l’action publique
serait vaine ou limitée ;
D’autre part, un partenariat territorial,
nous permettant au sein du Sillon Lorrain
d’introduire une dynamique touristique
originale de Luxembourg à Épinal.
C’est dans ce contexte que paraît ce
magazine dont les deux premiers opus
ont remporté un franc succès, ce qui
explique par ailleurs que nous ayons
choisi de maintenir l’édition d’un
“annuel” papier de référence, même si
nos équipes accordent une grande attention à un réinvestissement original du
champ numérique.
Dos carré, papier glacé, cette publication
abondamment illustrée s’inscrit dans la
même exigence d’excellence et de savoir
faire que les éléments qui en constituent
la substance : patrimoine - botanique gastronomie - projets - entrepreneurs scientifiques - hommes et femmes
de culture - artistes - sportifs de haut
niveau…
Comme les deux numéros précédents,
ce magazine numéro 3 est fait pour
“durer”, pour être emporté, conservé, lu,
relu, offert... Vous le trouverez dans les
chambres d’hôtels, dans le TGV, dans les
restaurants, dans les boutiques.
Il est destiné aux visiteurs qui y découvriront patrimoine, traditions et nouvelles facettes de la région, aux grands
nancéiens qui pourront s’approprier
les richesses et potentialités de leur territoire mais également aux 45 000 étudiants présents sur le Grand Nancy,
acteurs ou ambassadeurs futurs de cette
ville et de sa région
André Rossinot
Maire de Nancy, ancien Ministre
Président de la Communauté urbaine
du Grand Nancy
4
SOMMAIRE / SEPTEMBRE 2011
6 NANCY MA VILLE
61 VILLE VERTE
Entretien avec la journaliste et romancière
Sophie Loubière.
L’Observatoire Européen des Forêts
et le Centre INRA de Champenoux.
11 CLINS D’OEIL
65 À LA DÉCOUVERTE
L’actualité de Nancy Tourisme en bref.
jacques gruber, véranda de la salle, vers 1904
musée de l'école de nancy
détail d’une véranda. jacques gruber y a
créé, au moyen de techniques diverses, un
rideau végétal ou se mêlent plantes des
marais, arbres et oiseaux, véritable condensé
naturaliste de l'école de nancy.
Magazine édité par Nancy Tourisme
Office de Tourisme de Nancy et du rayonnement
du Grand Nancy
N° 3 - Septembre 2011 - Parution annuelle
BP 810 - 54011 Nancy Cedex
Tél. +33(0)3 83 35 22 41 - Fax +33(0)3 83 35 90 10
tourisme@ot-nancy.fr - www.ot-nancy.fr
Directeur de publication : Gérard Rongeot
ISSN : 1969 - 9360
Dépôt légal : à parution
Rédacteur en chef : Anthony Humbertclaude
ahumbertclaude@sg-organisation.com
14 IL ÉTAIT UNE FOIS NANCY
Du XVIIIème siècle à nos jours :
la tradition botaniste à Nancy.
68
Charles le Téméraire, la bataille de Nancy.
La Brasserie Excelsior célèbre son centenaire.
23
Jacques Gruber, une exposition exceptionnelle.
DÉLICES ET SAVEURS
28
Echappées vertes sur le green.
MILLE ET UNE NUITS
Les gîtes urbains de Nancy.
32 SAISONS CULTURELLES
Renaissance 2013.
Rédacteurs : Mélanie Carpentier, Amalia
Casado, Gaëlle Girard-Marchandise, Anthony
Humbertclaude, Nicolas Paul.
Par la cape et l’épée : interview de l’écrivain
Pierre Pevel.
Responsable publicité : Sophie Gaulier
sgaulier@sg-organisation.com
Conception et création graphique :
SG Organisation - 46 rue Stanislas - 54000 Nancy
Tél. +33(0)3 83 28 58 05 - Fax +33(0)3 83 28 08 08
contact@sg-organisation.com
Exécution graphique :
Sur les Toits
contact@surlestoits.fr
Impression
Imprimé en UE.
2012, année Jean Prouvé.
76 SPORTS AZIMUTS
La 17ème Biennale internationale de l’image.
Crédits photos :
Régine Datin, Khaled Frikha, Sophie Gaulier,
Gaëlle Girard-Marchandise, Sophie Langjhar,
Ville de Nancy.
L’ART ET LA MATIÈRE
Saveurs océanes, de bonnes tables entre
terre et mer.
Secrétaire de rédaction : Sophie Gaulier
Avec la collaboration d’Anne Harbonville, directeur
adjoint de Nancy Tourisme et Florence Dossmann,
chargée de la communication de Nancy Tourisme.
DU GRAND NANCY
Escapades dans les vieux villages
de l’agglomération.
L’Ensemble Poirel, une salle historique au
croisement des arts.
44 CŒUR DE VILLE
Le futur Centre de Congrès Prouvé.
47 À L’INTERNATIONAL
78 ESPRIT D’ENTREPRISE
France Cartes, une entreprise leader.
La Dynastie Mengin.
83 TENDANCES
News dans l’air du temps.
86 IDÉES TOURISME
Des balades pour tous.
91 AU FIL DES PAGES
Des livres pour découvrir Nancy,
le Grand Nancy et la Lorraine.
55ème anniversaire du jumelage entre Nancy
et Karlsruhe.
93 CARACTÈRE INSOLITE
51 SCIENCES ET INNOVATION
Les voyages de l’explorateur Jules Crevaux.
Le Muséum-Aquarium de Nancy.
97 AGENDA
Nancy, capitale mondiale de la philosophie
des sciences en 2011.
Concerts, expositions, festivals… de la saison
2011/2012.
Remerciements Nancy Tourisme tient à remercier pour leur collaboration : l’architecte Marc Barani ; Rémi Béchaux, directeur adjoint de la Communauté urbaine du Grand
Nancy en charge du pôle Grands Projets ; Jean-Michel Berlemont, adjoint au maire de Nancy et délégué aux Affaires européennes, internationales et transfrontalières ; le professeur
Michel Boulangé ; Pierre-Edouard Bour, secrétaire général du 14ème Congrès CLMPS ; Michelle Cussenot, chargée de mission à l’INRA ; Corinne Charlot-Fenchelle ; Amandine
Charoy, chef de produit junior à France Cartes ; Nicolas Claverie, directeur du Golf-Club de Nancy-Aingeray ; Benoit Cousin, directeur éditorial chez Glénat ; Richard Dagorne,
directeur adjoint du Musée Lorrain ; Pascal Delorme, directeur du Golf de Nancy-Pulnoy ; Verena Denry, responsable des Relations internationales de la Ville de Nancy ; Pierre
Didierjean, directeur des Parcs et Jardins à la Ville de Nancy ; Erwin Dreyer, président du Centre INRA de Nancy ; Pierre-Antoine Gérard, conservateur-directeur du Muséum
Aquarium de Nancy ; Geneviève Fontaine, directeur de Nancy Tourisme ; Olivier Grosgeorge, directeur adjoint chargé du développement du Palais des Congrès de Nancy ; JeanClaude Hanesse, directeur du Palais des Congrès de Nancy ; Marie L’Etang, responsable de la communication à la Maison des Sciences Humaines Lorraine ; Sylvie Liotet, chargée de
mission Renaissance à la Ville de Nancy ; Sophie Loubière ; Michel Maigret, chef de la mission Renaissance à la Ville de Nancy ; Sophie Maurand, directrice de la communication et des
relations extérieures de la Ville de Nancy ; Jean-Paul Noah, chargé de mission au Cabinet de Monsieur le Maire ; Jean-Philippe Navarre, directeur du Conservatoire Régional du Grand
Nancy ; Leslie Palant, attachée de presse des éditions Bragelonne ; Laurent Péru, conservateur en chef du patrimoine aux Conservatoire et Jardins botaniques de Nancy ; René Peilloux,
directeur de l’Ensemble Poirel ; Pierre Pevel ; Jean-Pierre Puton, président de la Biennale de l’Image ; Estelle Revelant, attachée de presse des éditions Fleuve Noir ; Paul Rougieux,
assistant de recherche et administratif à l’Observatoire Européen des Forêts ; Claire Simonnet, directrice du pôle Enseignement supérieur et recherche à la Communauté urbaine du
Grand Nancy ; Frédéric Tabey, directeur de la brasserie Excelsior ; Michèle Thisse, chargée de communication au Musée des Beaux-Arts de Nancy ; Valérie Thomas, conservateur
en chef du Musée de l'Ecole de Nancy ; Virginie Vallée, guide-conférencière au Musée des Beaux-Arts de Nancy ; Laurent Weisbuch, président-directeur général de France Cartes.
5
nancy ma ville
Entretien avec la romancière
Sophie Loubière
SUR LES PAS D’AGATHA CHRISTIE…
Auteure de “romans noirs” comme elle se plait à les définir, journaliste, productrice
radio notamment sur France Inter et France Info où elle a longtemps défendu littérature
et musique de films, Sophie Loubière est aussi une amoureuse inconditionnelle de sa ville
natale : Nancy. Elle l’évoque avec amour et passion, usant pour ce faire d’une charmante
métaphore qui illustre combien ce fut difficile pour elle de quitter, au début des années 1990,
ce “gros chat qui ronronne” pour voler vers d’autres cieux.
Nancy Tourisme : Vous êtes fortement attachée à votre ville natale que vous évoquez avec poésie,
quels sont les souvenirs les plus
marquants de ces belles années
passées dans la cité ducale ?
Sophie Loubière : Mon enfance
dans le quartier du Haut du Lièvre
dans les années 60-70. C’était l’époque
d’une belle mixité, les enfants de
toutes origines jouaient aux billes
et à la corde à sauter en bas des
immeubles dont les noms évoquaient
une pépinière majestueuse. Les
gens communiquaient de palier
à palier sans que l’on n’ait besoin
d’organiser pour eux une fête des
voisins, les jeunes mères maghrébines
fréquentaient le planning familial et
revenaient chez elles avec la pilule…
Mes parents étaient de ces combats à
la fois sociaux et culturels, mon frère
et moi sentions qu’ils étaient acteurs
de cette révolution et en étions fiers.
A la fin des années 70, nous avons
déménagé quartier Boudonville,
rue de la Croix Gagnée, et je suis
tombée amoureuse de notre maison,
une villa 1900. Elle avait un charme
fou avec ses boiseries couleur lilas et
ses fenêtres en forme de rapporteur,
6
typique du style Art nouveau. Parfois,
j’en caressais les murs tant il me
semblait que nous étions faites l’une
pour l’autre. La quitter à 18 ans fut un
drame. Plus tard, j’ai vécu à deux pas
du cours Léopold où petite, l’arrivée
du chapiteau rouge et jaune du cirque
ou l’installation de la fête foraine une
fois l’an m’émerveillait. Le quartier
de la Ville Vieille n’a cessé d’embellir
depuis et de révéler les charmes
authentiques de ma ville.
NT : Parmi les différents lieux de
vie ou patrimoniaux qui font la
richesse de Nancy, avez-vous des
endroits dans lesquels vous aimeriez vous ressourcer ou qui vous
manquent particulièrement ?
SL : Me promener dans les jardins du
Musée de l’Ecole de Nancy, admirer la
roseraie de la Pépinière au printemps,
photographier les façades des
maisons Art nouveau qui se cachent
dans la ville, voir le soleil couchant
enflammer la place Stanislas, dîner au
Flo Excelsior avec des amis, acheter
dans la jolie boutique juste en face
quelques délices lorrains, et me perdre
dans la forêt de Haye…
NT : Vous avez débuté votre carrière à Nancy avant de partir à
Paris, dans quels domaines avezvous fait vos premières armes
professionnelles ?
SL : Dans les années 80, les radios
libres ont fleuri à Nancy. Adolescente,
je me suis aussitôt passionnée pour ce
média. A 16 ans, je me partageais entre
mes études et l’animation sur plusieurs
radios locales. Elles regorgeaient de
gens de talent et d’artistes : j’y ai fait
la connaissance de Tom Novembre et
de Philippe Claudel, et aussi de mon
futur mari avec lequel au début des
années 90, nous avons créé une agence
de communication évènementielle
à Nancy. A la même période, je travaillais comme correspondante locale
pour L’Est Républicain. J’approchais la
ville dans son intimité, photographiant
des écoliers en admiration devant un
boulanger sortant le pain du four ! J’ai
aussi eu le grand bonheur de monter
sur les planches du théâtre de la Roële
à Villers-lès-Nancy et de me joindre à
une troupe de comédiens formidables
et attachants. Les quitter pour partir
travailler à France Inter à Paris fut une
déchirure. Ces explorations multiples
qui m’ont été permises dans cette ville
où art et culture se conjuguent sont des
trésors.
© Mélanie Avanzato
y
Sophie Loubière
NT : Radio, roman, télévision, presse
écrite, théâtre : vous embrassez de
nombreux domaines d’expression.
Cette approche multiple est-elle le
reflet d’une envie particulière de
vivre de nouvelles expériences ?
SL : Enfant, j’ai beaucoup reçu. De nombreuses disciplines artistiques (danse, équitation, piano, théâtre), m’ont été enseignées.
Cela résulte d’abord d’une volonté : celle de
parents d’origine modeste soucieux d’offrir
à leurs enfants une éducation idéalement
riche et enivrante dont ils ont été privés.
La passion pour la littérature est venue par
l’intermédiaire de lectures et de mes professeurs de français et de philosophie. Petite
fille, malheureuse avec l’orthographe et la
grammaire, je passais mes journées à dessiner et c’est vers l’image que je me suis très
tôt tournée, rêvant de cinéma, ou des BeauxArts. Mais à la fin de l’adolescence, en partie
guérie de ma dyslexie, soudain, s’ouvrait à
moi l’expression écrite. Et c’est avec la rage
de l’aveugle soudain capable de voir que j’ai
pris le chemin de la romancière. Ce chemin
est long et tortueux, pas toujours généreux
ni honnête - le monde de l’édition se soumet chaque jour un peu plus au diktat du
marketing - mais c’est le mien, la seule chose
en laquelle je crois profondément et qui me
fait tenir droite, avec l’amour que je porte à
mes enfants.
7
© Mélanie Avanzato
NT : De grandes plumes de la critique vous définissent comme une “Agatha Christie qui pète les
plombs” et vous comparent à des écrivains comme
Douglas Kennedy, quelles sont vos grandes influences en matière d’écriture ?
SL : Littérature classique et policière se côtoient joyeusement : la comtesse de Ségur et son sens de la perversité a
eu une grande influence, mais aussi la rigueur narrative de
Dashiell Hammett, la fantaisie de Boris Vian, la force émotionnelle de Cormac McCarthy, les formidables scénarios
des albums de BD Blake et Mortimer et le désespoir suave
de Dorothy Parker.
NT : La littérature est devenue désormais votre
principale activité et vous venez de signer votre
10ème livre intitulé L’Enfant aux cailloux, que raconte ce roman noir ?
SL : Ce roman est un hommage à ma mère, ancienne éducatrice spécialisée, rongée par le drame (la perte d’un fils)
et dont l’âme devenue capricieuse se plaît à voir le monde
autrement. Cette folie douce est à la base du roman : une
femme âgée, seule dans sa maison, s’ennuie un peu le dimanche. Alors, elle regarde dans le jardin de ses voisins. Là,
trois enfants jouent, et rient. Sauf un. Celui-là lui paraît
malingre, apathique, comme replié sur lui-même. L’enfant
serait-il en danger ? Doit-elle croire à ce qu’elle voit même
si la directrice de l’école et l’assistante sociale nient son
existence ? Quelle attitude peut-on avoir devant un cas
possible de maltraitance ? Madame Préau a-t-elle toute sa
raison ? Lire ce roman, c’est se perdre en conjecture, et finalement s’apercevoir que l’on a pris place dans un train
fantôme…
NT : Quels sont désormais vos projets au niveau
professionnel, serez-vous bientôt de passage à
Nancy ?
SL : Deux romans sont à paraître prochainement. Un polar dont l’action se situe Route 66 aux USA est en écriture
pour Fleuve Noir ; un autre roman historique traitant d’un
fait réel méconnu de la seconde guerre mondiale suivra en
2013. Entre temps, je devrais remonter sur les planches
pour jouer dans l’adaptation d’un de mes précédents romans Pour en finir avec les hommes (et la choucroute) à
Paris. Mais je serai à Nancy en septembre pour dédicacer
L’Enfant aux cailloux au Livre sur la Place, une manifestation littéraire que je ne manquerais pour rien au monde.
NT : Avez-vous en tête un projet de roman se déroulant dans votre ville natale ?
SL : J’aimerais beaucoup écrire un roman racontant une
partie de mon enfance à Nancy et surtout y évoquer mon
frère Jean-Philippe emporté par une terrible maladie. Pour
évoquer le passé, il faut pouvoir écrire loin du tumulte de
la vie et se poser. J’adorerais cela, suspendre le temps et
redonner vie à nos meilleurs moments. Mais être maman
laisse peu de place aux parenthèses littéraires intimes.
Propos recueillis par Anthony Humbertclaude
ACTUALITE
Elsa Préau est une retraitée bien ordinaire. De ces vieilles dames trop seules
et qui s'ennuient tellement - surtout le
dimanche - qu'elles finissent par observer ce qui se passe chez leurs voisins.
Elsa, justement, connaît tout des habitudes de la famille qui vient de s'installer à côté de chez elle. Et très vite, elle
est persuadée que quelque chose ne va
pas. Les deux enfants ont beau être en
parfaite santé, un autre petit garçon
apparaît de temps en temps - triste,
maigre, visiblement maltraité. Un enfant qui semble l'appeler à l'aide. Un
enfant qui lui en rappelle un autre...
8
Armée de son courage et de ses certitudes, Elsa n'a plus qu'une obsession :
aider ce petit garçon qui n'apparaît ni
dans le registre de l'école, ni dans le livret de famille des voisins.
Mais que peut-elle contre les services
sociaux et la police qui lui affirment
que cet enfant n'existe pas ? Et qui est
vraiment Elsa Préau ? Une dame âgée
qui n'a plus toute sa tête ? Une grandmère souffrant de solitude comme le
croit son fils ? Ou une femme lucide
qui saura croire à ce qu'elle voit ?
Sophie Loubière - L’Enfant aux cailloux
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Clins d’œil
Rubrique réalisée par Florence Dossmann
et Anthony Humbertclaude
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jusqu’au 19 septembre inclus.
En 2012, de mi-juin à mi-septembre.
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Le nouveau son et lumière de la place Stanislas
Devenu l’un des temps forts de l’été lorrain, le “Rendez-vous de la place Stanislas”
a connu, pour sa 5ème édition en 2011, une toute nouvelle scénographie mettant
surtout l’accent sur le processus qui a conduit le roi Stanislas, et son architecte
Emmanuel Héré, à bâtir ladite place. Véritable et colossale mise en abîme, les
images projetées sur cinq des bâtiments embrassant le lieu recouvrent d’un
épiderme numérique les façades de l’Hôtel de Ville, l’Hôtel de la Reine, le
pavillon Jacquet, l’Opéra et le Musée des Beaux-Arts. Les sens basculent alors
dans un monde oscillant entre féérie et technologie, alternant les tableaux en
deux et trois dimensions ponctués de thèmes musicaux allant de Bach à Massive
Attack. Puis, le voyage nous emmène à la rencontre des artistes qui ont marqué
Nancy de leur empreinte et dont les visages apparaissent successivement sur les
murs : Gallé, Friant, Gruber, Georges de la Tour… Et lorsqu’arrive le final, le
public est alors projeté dans l’âme même du lieu, vibrant au rythme d’un prisme
géant renvoyant des lumières tous azimuts, d’une danse des pierres aux contours
incandescents ou d’un vol d’oiseaux. Au fil des dix séquences que compte la
représentation, le spectateur passe peu à peu de la réalité à l’onirique. Rendezvous en 2012 pour ceux qui auraient manqué, ou souhaiteraient revivre, cette
perte momentanée de réalité.
11
Clins d’œil
Les forfaits “all inclusive” de Nancy Tourisme
Durant toute l’année, Nancy Tourisme distille des séjours “clé en main” pour faire découvrir la ville, ses charmes
et ses spécificités patrimoniales ou culturelles. Voici la présentation de trois forfaits déclinés autour de la
gastronomie, du golf et de l’artiste Jacques Gruber. Si vous projetez de venir en couple ou à plusieurs mais que le
séjour thématique n’intéresse que l’un d’entre vous, Nancy Tourisme vous proposera une formule adaptée.
• Cuisine Passion Plaisir
• Golf et Patrimoine
Quand tourisme rime avec épicurisme
18 bonnes raisons de se mettre au vert
S’offrir un break permettant d’allier
sa passion pour le golf et son envie
de découvrir le riche patrimoine
culturel et gastronomique de Nancy
est désormais chose possible. Dans un
environnement boisé de collines et de
lacs, le golf de Nancy-Pulnoy convient
à tous les niveaux de joueurs, du
débutant au professionnel… à 10
minutes du centre ville et de la place
Stanislas.
 Formule “initiation”
Pour vivre une expérience unique autour d’un weekend culinaire à Nancy, en couple ou entre amis,
voici un séjour idéal à offrir ou s’offrir. Ce forfait
gourmand fait découvrir des plaisirs de la table
et associe découvertes gastronomiques et visites
culturelles.
 Détail du forfait
À partir de 245€
(pour 1 personne - base en chambre double - weekend)
• Une nuit en chambre double dans un hôtel 4* ou
résidence hôtelière en centre ville à Nancy,
• Un petit déjeuner gourmand,
• Un cours de cuisine avec un Chef. Au programme :
accueil, installation, connaissance des produits,
démonstration, élaboration de plat et dégustation
des préparations - Durée minimum : 3 heures,
• Un apéritif et dîner dans un restaurant gastronomique du centre ville,
• Un pass Nancy Culture 2011,
• Une pochette d’accueil.
12
À partir de 169€
(pour 1 personne
base en chambre double)
• Une nuit en chambre double dans un hôtel 3* ou 4* à Nancy,
• Un petit déjeuner gourmand,
• Un accès initiation pour golfeurs débutants
(durée : +/- 2h) - Délai de réservation minimum : 8 jours,
• Un dîner dans un restaurant gastronomique en centre ville,
• Un city-pass Nancy Culture,
• Une pochette d’accueil avec la documentation complète ainsi
qu'un petit sachet de bergamotes de Nancy, mis à disposition à
Nancy Tourisme le jour d’arrivée.
 Formule “découverte”
À partir de 192€
(pour 1 personne - base en chambre double)
• Une nuit en chambre double dans un hôtel 3* ou 4* à Nancy,
• Un petit déjeuner gourmand,
• Un accès Green 18 trous pour golfeurs avertis
(durée +/- 5h) - Délai de réservation minimum : 24 heures,
• Un dîner dans un restaurant gastronomique en centre ville,
• Un city-pass Nancy Culture,
• Une pochette d’accueil avec la documentation complète ainsi
qu'un petit sachet de bergamotes de Nancy, mis à disposition à
Nancy Tourisme le jour d’arrivée.
• Exposition Jacques Gruber
et l’Art nouveau
Un parcours décoratif
Séjour proposé du 16 septembre 2011
au 22 janvier 2012 dans le cadre de
l’exposition présentée par le Musée de
l’Ecole de Nancy aux Galeries Poirel.
Jacques Gruber (1870-1936) appartient à la seconde génération des
artistes qui forment l’Ecole de Nancy.
Cette première exposition d’envergure consacrée à son œuvre plonge le
visiteur en pleine période Art nouveau
avec plus de 150 œuvres majeures
de l’artiste, conservées au Musée de
l’Ecole de Nancy, au Musée des BeauxArts, au Musée Lorrain ou empruntées
à des collections publiques et privées,
Vitrail Coloquintes et Nymphéas
v. 1905 - MEN D. Boyer
françaises et étrangères. Le visiteur
pourra aussi marcher sur les pas de l’artiste tout au long d’un parcours
urbain offrant au regard les œuvres majeures de Gruber in situ : vitraux
de la Chambre de Commerce et d’Industrie, Maison Bergeret, Villa
Majorelle, Musée de l’Ecole de Nancy… De nombreuses activités seront
également proposées autour de l’exposition : visites guidées, conférences… pour profiter d’un moment d’exception et de détente à Nancy
sur le thème de l’Art nouveau.
 Détail du forfait
À partir de 105€
(pour 1 personne - base en chambre double
week-end)
• Une nuit en chambre double dans un hôtel
3* à Nancy,
• Un petit déjeuner gourmand,
•Un pass “3 musées” par personne (Musée
Lorrain, Musée de l’Ecole de Nancy et
Galeries Poirel),
• Possibilité d’une visite au choix de la Villa
Majorelle et/ou de la Villa Bergeret et/ou de
la Chambre de Commerce et d’Industrie
(sous réserve de disponibilité et sur
inscription préalable et obligatoire auprès
du Musée de l’Ecole de Nancy - Entrée à
régler sur place 3,50€ / personne),
• Un apéritif et dîner Lorrain, hors boissons
dans une brasserie Art nouveau,
• Une pochette d’accueil qui comprend,
entre autre, une boite de bergamotes de
Nancy.
Conditions de ventes des forfaits à Nancy
Tourisme
Tél. +33(0) 03 83 35 22 41
13
L’alpinium rocailleux, au pied de la
chapelle du Jardin Botanique du
Montet, associe plantes alpines et
bassins aquatiques.
14
il était une fois nancy
L’odyssée verte
La tradition botaniste à Nancy
Nancy a toujours eu la main verte et une promenade dans ses parcs et jardins montre
qu’elle cultive jour après jour l'héritage botanique que son passé lui a légué. Balade
historique et végétale dans la cité ducale.
N
ancy et la nature… une passion qui ne date pas
d’hier. Déjà au XVIIIème siècle, la ville déclare son
amour aux végétaux avec ses places plantées : place
de la Carrière, place d’Alliance, Pépinière royale (devenue
parc de la Pépinière). Parallèlement, en 1750, Stanislas crée
une Académie qui acquiert une renommée dans les domaines
des arts et des lettres, mais aussi des sciences.
L’héritage des Lumières
En ce Siècle des Lumières, le “bon roi” accueille un foisonnement exceptionnel de scientifiques qui métamorphosent progressivement son duché en royaume de la botanique.
Son médecin Charles Bagard, devenu le premier président
du Collège royal de Médecine, crée en 1758 son indispensable
complément pédagogique sous la forme d'un jardin botanique
dessiné rue Neuve-des-Casernes, aujourd'hui rue SainteCatherine. Ses collections s'enrichiront en 1768 de celles de
l'Université de Pont-à-Mousson après le transfert à Nancy du
premier établissement universitaire lorrain. Quelques autres
botanistes lorrains contemporains peuvent être cités, tels Laurent
de Chazelles qui rassemble dans ses orangeries nombre de
plantes exotiques, Philippe François Sido qui publie en 1777
un ouvrage sur l'usage des pommes de terre, ou encore Nicolas-Joseph Thiery de Mannonville qui introduit en France et à
Saint-Domingue le Figuier de Barbarie.
Au fil du temps, ce jardin passe entre les mains d’un
pharmacien (Willemet), d’un chimiste (Braconnot) pour
finir entre celles du médecin botaniste Godron qui lui donne,
à partir de 1837, toute sa grandeur et marque un nouveau
tournant de la botanique à Nancy. En 1872, grâce aux progrès
techniques, ce dernier fait bâtir de grandes serres tropicales et
intègre au jardin une école de botanique.
15
Balades aux jardins
Depuis, le Grand Nancy entretient son amour des espaces
verts et des massifs fleuris. Avec la création d’un Syndicat Mixte
en 1976 pour gérer et financer les trois jardins botaniques, la
Communauté urbaine montre à quel point la conservation est
un enjeu clef dans cette aventure botanique.
L’essor du xixème siècle et l’engouement
pour l’horticulture
Tout au long du XIXème siècle, la Lorraine
continue d’être le lieu d’une intense activité
dans le domaine scientifique. Les sociétés
intellectuelles fleurissent : celle de médecine
en 1842, de sciences en 1863, et surtout
celle d'agriculture et d'horticulture en 1876,
spécifiquement à Nancy. Les grands voyageurs
du siècle précédent ont rapporté dans leurs
besaces quantité de végétaux. Alors tandis que
les botanistes les classent, les horticulteurs
commencent à inventer de nouvelles variétés.
A l’exposition universelle de Paris en
1867, l’horticulture est définie comme “un
délassement, un commerce, une industrie, une
science et un art”. Pour preuve, l’intérêt que
suscite la nature et plus particulièrement les
végétaux auprès de l’Ecole de Nancy.
Ce succès conjoint, horticole et artistique,
en terres nancéiennes est intimement lié à
l’essor de la classe bourgeoise. En 1870, Nancy
devient la capitale de l’Est de la France suite
à l’annexion allemande de l’Alsace-Moselle.
Avec l’arrivée des Alsaciens et des Mosellans,
la population double en une génération. De
nouveaux quartiers se dessinent et Nancy se
transforme en une grande ville industrielle.
C’est dans ce contexte fructueux que fleurissent
nombre de maisons horticoles, comme celles,
entre autres, de François-Félix Crousse, Louis
Roempler et bien sûr Victor Lemoine (voir
par ailleurs) qui n’aura de cesse toute sa vie de
créer de nouvelles variétés.
16
On peut ainsi se balader dans le jardin historique de la
rue Sainte-Catherine à Nancy, dont le tracé n’a quasiment pas
changé. Découvrir ses iris, pivoines, géraniums vivaces… Pour
les promeneurs qui le traversent des étiquettes détaillent les
collections horticoles. On y croise les arbres aux 40 écus, noyer
noir d'Amérique, tulipier, micocoulier, pins noirs de Corse….
Pour qui dispose à la belle saison du loisir de monter
jusqu'aux crêtes vosgiennes, la visite du jardin d'altitude du
Haut-Chitelet constitue un enchantement. Né en 1966, c’est
le plus riche jardin alpin de France. Il présente quelque 2500
espèces des différentes régions montagneuses françaises. Une
partie de la collection est consacrée aux fleurs de la région. A
noter également la présence d’une tourbière naturelle et d’une
hêtraie d’altitude.
Enfin, le jardin botanique du Montet, dont les travaux
commencèrent en 1975, se trouve au cœur de l’agglomération
nancéienne, à Villers-lès-Nancy. Ses 12 000 espèces se répartissent
sur 35 hectares. Sa roseraie et son alpinium sont de vraies
merveilles. Sans parler de sa collection de plantes médicinales et
des obtentions du fameux Victor Lemoine et de François-Félix
Crousse.
Respirez, vous êtes arrivés !
Mélanie Carpentier
Jardin du Montet
100 rue du Jardin Botanique - 54600 Villers-lès-Nancy
Parc accès libre, serres accès payant (2 à 4 E).
Le Jardin Botanique du Montet est ouvert au public toute l’année, sauf
le 1er mai, le 25 décembre et le 1er janvier.
Lundi au vendredi : parc de 10h à 12h et de 14h à 17h / serres de 14h à
16h45 ; Samedi : parc 14h à 17h / serres de 14h à 16h45
Dimanche et jours fériés du 1er avril au 30 septembre : Parc de 14h à
18h / serres de 14h00 à 17h45 ; Dimanche et jours fériés du 1er octobre
au 31 mars : Parc de 14h à 17h / serres de 14h à 16h45
c
Jardin d'altitude du Haut-Chitelet
Col de la Schlucht - 88400 Xonrupt-Longemer
Entrée payante (1,50 à 2,30 E) tous les jours du 1er au 30 juin de 10h à
12h et de 14h à 18h, du 1er juillet au 31 août de 10h à 18h, du 1er au 30
septembre de 10h à 12 h et de 14h à 17h30
bouquet d’hydrangeas au jardin du Musée
de l’Ecole de Nancy.
The Botanist tradition in Nancy
Portrait d’un horticulteur
d’exception
Centenaire de la mort de Victor Lemoine (1823-1911)
Il fut l’un des plus grands
spécialistes de l’hybridation horticole et
ses créations se comptent par centaines.
Retour sur la vie de Victor Lemoine,
une existence entière dédiée à la beauté
des fleurs…
C’est en 1849 que Victor Lemoine
quitte sa ville natale de Delme et
s’installe à Nancy, porteur d'une
passion pour le monde végétal héritée
de quatre générations de jardiniers et
confortée par un apprentissage auprès
du célèbre botaniste et explorateur
belge Louis Van Houtte qui lui
enseigne les techniques d'hybridation.
Initialement importateur de plantes,
il se fait vite remarquer par ses
propres créations. Lors de ses travaux,
il invente de multiples variétés de
nouvelles fleurs, aujourd'hui toujours
présentes dans de nombreux jardins
de la ville ou ayant fait le tour du
monde. Dès 1852, il crée un pourpier
à fleurs doubles et une potentille qu’il
dénomme “Gloire de Nancy”. Son
inventivité et sa patience s'appliquent
à l'hybridation, entre autres, de
glaïeuls, pieds-d'alouette, bégonias,
hortensias et clématites. Ses centaines
de fuchsias, pivoines et lilas rassemblés
constituent aujourd'hui l'une des
collections les plus remarquables du
jardin botanique nancéien du Montet.
Son entreprise mondialement connue
sera reprise par son fils Emile puis son
petit-fils Henri jusqu'en 1968, date
de fermeture de l’établissement. Si
l’homme était discret, il n’en demeure
pas moins qu’il fut récompensé à
maintes reprises, tant par son pays
puisque promu officier de la Légion
d'Honneur, que par l'étranger avec
la médaille Veitch (Société royale
d'horticulture britannique) et la
médaille d'honneur George Robert
White (Société d'horticulture du
Massachusetts). Victor Lemoine était
également le beau-père d’Emile Coué,
autre “enfant” de Nancy, auquel fut
consacré un congrès international du
2 au 4 septembre 2011 à la Faculté de
Pharmacie.
Mélanie Carpentier
Since the 18th century Nancy has
displayed its love of plant life with great
gardens such as Place de la Carrière,
Place d’Alliance, and Pépinière Royale
(now Parc de la Pépinière). Meanwhile in
1750 Stanislas created an Academy that
achieved renown not only in the fields of
arts and letters but also in science. In this
Century of Enlightenment, the “Good
King” gathered together an abundance of
scientists who progressively transfigured
his botanical dukedom into a botanical
kingdom: Charles Bagard, Laurent de
Chazelles, Philippe François Sido and
Nicolas-Joseph Thiery de Mannonville.
Throughout the 19th century Lorraine
continued to be a hive of intense scientific
activity. Intellectual Societies flourished:
Medicine in 1842, Sciences in 1863,
and most particularly Agriculture and
Horticulture in 1876, located in Nancy.
At the 1867 Paris World Exposition
horticulture was defined as “a means
of relaxation, a business, an industry,
a science and an art”. In its output the
École de Nancy documents such interest in
nature and most particularly in plant life.
Nancy has subsequently retained its
love of green spaces and floral displays,
giving us the opportunity to stroll in the
historic gardens of Rue Sainte-Catherine.
For those coming in the summer season
and able to travel up into the Vosges
mountains, a visit to the High Altitude
Garden at Le Haut-Chitelet will be an
absolute delight; created in 1966 this
Alpine Garden is now the most diverse in
France. Lower down, the Jardin Botanique
du Montet, located in Villers-lès-Nancy,
has 12,000 species spread over 35 hectares.
17
il était une fois nancy
QUI S’Y FROTTE S’Y PIQUE !
La bataille de Nancy, un évènement fondateur de l’identité Lorraine
Nous sommes le 5 janvier 1477, la rigueur de l’hiver glace les chairs des hommes qui viennent de
livrer bataille pour la possession de la cité ducale toute proche. Victoire ou défaite, au final le
plus important est sans doute d’avoir survécu au chaos qui a régné ces dernières heures, alors
que soldats et mercenaires s’entredéchiraient à coup de lames et de lances. Près de l’étang SaintJean, un cadavre méconnaissable est à terre, le corps meurtri de blessures, à moitié dévoré par
les loups… seuls sa bague et ses ongles d’une longueur improbable permettent de déterminer
son identité : ci-git Charles le Téméraire, duc de Bourgogne.
18
Eugène Delacroix, La Bataille de Nancy
Musée des Beaux-Arts de Nancy
© Pierre Mignot
19
Ce préambule, dans lequel se mêlent faits historiques et part
de légende, illustre à lui seul la violence des combats qui ont opposé
Lorrains et Bourguignons lors de la célèbre Bataille de Nancy dont
un tableau de Delacroix, aux dimensions impressionnantes, peut
être admiré au Musée des Beaux-Arts, place Stanislas (voir p. 22).
Le spectre de la Lotharingie
1-Auguste Feyen-Perrin, Charles le Téméraire
retrouvé après la Bataille de Nancy
Musée des Beaux-Arts de Nancy © Claude Philippot
Au sortir de la Guerre de 100 ans en 1453, la Lorraine du XVème
siècle attise la convoitise du puissant Charles de Valois-Bourgogne,
dit Charles le Téméraire. Ce dernier nourrit secrètement l’idée de
réunir la Flandre et la Bourgogne sur lesquelles il règne afin de
reconstituer l’ancien royaume de Lotharingie1, ce qui implique
l’annexion de notre région et de sa capitale. Face à lui, le jeune duc
René II parait un seigneur à la puissance militaire bien modeste.
Après différentes manœuvres d’intimidation intentées par
Charles le Téméraire, et la prise de Nancy une première fois en
novembre 1475 (avant que René II ne la reconquière l’année
suivante), le conflit prend de l’ampleur. A la tête d’une puissante
armée, le duc de Bourgogne met à nouveau le siège devant la
ville en octobre 1476. Celle-ci est défendue par quelques milliers
d’hommes et le rapport de force est loin de jouer en faveur
des Lorrains. Les assaillants prennent place sur la butte où se
trouve l’actuelle place Thiers et le Téméraire établit son quartier
général près de la commanderie Saint-Jean (actuelle tour de la
Commanderie bordant l’avenue Foch). René II active de son côté
plusieurs contacts afin de compter sur le soutien des Alsaciens
et des Suisses qui ont déjà eu maille à partir avec son rival. Il
constitue une armée destinée à chasser celle des Bourguignons
dont la rudesse de l’hiver fait baisser le moral en flèche, avec pour
conséquence de nombreuses désertions.
2-Pavage devant la maison où fut déposé le corps
de Charles le Téméraire
La fin du Téméraire
De L'Armessin, d'après L.V. Eyck, Charles dit Le Belliqueux,
duc de Bourgogne
Gravure © Musée Lorrain, Nancy
1
2
20
La rencontre entre les deux factions intervient le 5 janvier
1477. René II contourne les troupes ennemies par le bois de
Saurupt (actuel quartier Art nouveau) et, ayant réussi à neutraliser
les éclaireurs, attaque de flanc l’armée adverse. L’effet de surprise
est total et la bataille tourne court, les troupes bourguignonnes se
disloquent. Prises entre la ville et les troupes de René II, elles sont
repoussées vers les marais dans lesquels elles perdent littéralement
pied. Sur ce terrain défavorable, elles encaissent alors la charge de
la chevalerie lorraine qui écrase tout sur son passage. Les fuyards
sont massacrés sur le pont de Bouxières par un contingent placé en
tenaille tandis que les défenseurs de Nancy réalisent une sortie. La
déroute est inéluctable et 4000 Bourguignons décèdent ce jour là !
Mais dans la furie de la bataille, nul ne sait ce qu’est devenu Charles le
Téméraire… Après des recherches, son corps est finalement retrouvé
près de l’étang Saint-Jean. Le duc est semble-t-il méconnaissable,
lacéré par l’attaque des loups et les intempéries. L’identification n’est
rendue possible que par sa chevalière et ses ongles très longs.
Pourquoi Charles le Téméraire a-t-il été tué alors qu’une
opulente rançon, pratique courante à l’époque, aurait pu être
demandée contre sa liberté ? Ce n’est pas la haine de l’envahisseur
ou la volonté d’un haut fait d’armes qui à provoqué sa fin tragique
mais la simple surdité d’un chevalier nommé Claude de Bauzemont.
Celui-ci n’a pas reconnu le duc et n’a surtout pas compris la phrase
que ce dernier a lancé pour être épargné : “Sauve Bourgogne”.
Pierre de Blarru, La Nancéide. La Bataille de Nancy
Miniature du manuscrit, 1518 - Inv. 95.1633
© Musée Lorrain, Nancy / photo. G. Mangin
La Tour de la Commanderie
En l’honneur des vaincus
René II est victorieux mais tient à
rendre hommage à ses ennemis. Il fait
élever sur le lieu de la bataille une chapelle
commémorative qui sera remplacée par
l’église de Bonsecours durant le règne de
Stanislas. L’édifice actuel abrite encore
la statue sculptée par Mansuy Gauvin
en 1505 et remerciant la Vierge Marie
de son “Bon Secours”, ainsi qu’une dalle
sous laquelle se trouveraient les restes
des Bourguignons. De son côté, Charles
le Téméraire est inhumé à la Collégiale
Saint-Georges (actuel hémicycle Charles
de Gaulle - place de la Carrière) tandis
que le lieu où il trouva la mort accueille
un monument commémoratif auquel se
substitue en 1928 une réalisation de Victor
Prouvé (place de la Croix de Bourgogne).
Un pavage et une plaque au n°30 de la
Grande Rue marquent l’endroit où le
corps fut déposé avant son enterrement.
Tous ces témoignages sont encore visibles
de nos jours.
Plus qu’une simple victoire militaire,
ce 5 janvier 1477 marque fortement les
mémoires et attire l’attention des puissants
sur une Lorraine à la capacité de résistance
insoupçonnée. Cette retentissante victoire
donnera d’ailleurs naissance à la devise
adoptée par Nancy depuis cette époque :
qui s’y frotte, s’y pique ! 2
Anthony Humbertclaude
1 La Lotharingie désigne le royaume de Lothaire II, arrière-petit-fils de Charlemagne. Il fut constitué en 855 et
s'étendait des Alpes à la mer du Nord, entre la Meuse, l'Escaut et le Rhin. Devenu duché au début du Xème siècle, il
fut ensuite scindé en un duché de Basse-Lotharingie et un duché de Haute-Lotharingie qui deviendra la Lorraine.
2 Le chardon faisait partie des armoiries de René II. La première phrase associée au chardon était : “non inultus
premor”, c’est-à-dire “non sans vengeance, je suis opprimé”, qui est devenu “qui s’y frotte, s’y pique”.
21
L’incarnation d’un drame qui se joue
La bataille de Nancy vue par Eugène Delacroix
Peintre du XIXème siècle, figure du Romantisme et grand
amateur de scènes épiques, Eugène Delacroix est avant tout connu
comme le créateur de La Liberté guidant le Peuple. Toutefois, il
a également signé l’emblématique tableau La Bataille de Nancy
exposé au Musée des Beaux-Arts de Nancy, œuvre de commande
mandatée par Charles X pour remercier Nancy de son accueil
lors d’une visite en 1828. Première commande officielle faite à
Delacroix, ses dimensions sont colossales : 2,37 mètres de haut
pour 3,56 mètres de large.
Pierre de Blarru, La Nancéide. René II à la bataille de Nancy
Miniature du manuscrit, 1518 - Inv. 95.1633
© Musée Lorrain, Nancy / photo. G. Mangin
The Battle of Nancy
At the end of the Hundred Years’ War in 1453
Lorraine was coveted by the powerful Charles the
Bold, who popularised the idea of reuniting Flanders
and Burgundy. Against him, the young Duke René II
appeared only a lord with modest military power. At
the head of a vast army, in October 1476 the Duke of
Burgundy laid siege to Nancy, a city defended by only a
few thousand men while René II was assembling a force
intended to rout Burgundy’s army.
The two factions came together on 5 January 1477.
René II flanked the enemy troops, attacking his
opponents from the side. Caught between the city and
the Lorraine army, the Burgundians were pushed back
into the marshes, where they were literally out of their
depth and were massacred. But in the heat of battle
no-one knew what had become of Charles the Bold…
not until his body was recovered following a search. The
Duke was unrecognisable, ravaged by wolves and bad
weather. Only his signet ring and very long fingernails
allowed him to be identified. So why was Charles the
Bold killed when a ransom could have been demanded
for his freedom? His tragic end is due to the deafness
of a knight named Claude de Bauzemont, who did not
recognise the duke and had not understood the words
he uttered to be spared: “Save Burgundy”.
René II raised a commemorative chapel upon the
battlefield, which was replaced during the reign of
Stanislas with the Église de Bonsecours. Charles the
Bold was buried at the Collégiale Saint-Georges, while
the spot where he met his death today is marked by
a monument by Victor Prouvé. A paving slab at 30
Grande Rue commemorates where the body was laid
before being interred. The victory gave rise to the motto
later adopted by Nancy, “qui s’y frotte, s’y pique” which
could be translated as “Too hot to handle!”
22
Si cette œuvre relate un fait datant du XVème siècle, elle
reflète également le vif attrait des hommes du XIXème siècle pour
l’Histoire et leur propension à s’approprier les grands évènements
pour se forger leur propre culture. En Lorraine, ce phénomène se
traduit par un régionalisme fort dans lequel s’inscrit le tableau
de Delacroix, une remise au goût du jour de grands faits et de
personnages glorieux auxquels il est possible de s’identifier.
Sur la partie gauche du tableau (voir photo p.18-19), le peintre a
représenté Charles le Téméraire, qui fonce droit sur le chevalier de
Bauzemont, prêt à s’empaler littéralement sur sa lance. L’instant
choisi par l’artiste pour sa création contribue à la dimension
dramatique de la scène puisque ce sont les quelques secondes
précédant l’impact, et donc la mort, qui ont été retenues. La
peur d’une fin imminente se lit d’ailleurs sur le visage du duc de
Bourgogne alors que c’est la détermination qui caractérise celui de
son adversaire.
Le tableau en lui-même adopte une composition en arc de
cercle avec une ligne dynamique partant du bas gauche (Charles le
Téméraire), puis traversant Sire de Bauzemont (au centre), avant de
terminer sur le duc René II, qui n’est pas le chevalier sur la monture
blanche mais le personnage portant la couronne. Pour l’anecdote,
Delacroix n’est jamais venu physiquement à Nancy ce qui explique
l’approche très “imaginative” de la toile de fond représentant un
paysage davantage inspiré par les voyages orientaux du peintre
que par la campagne lorraine. Daté de 1831, le tableau aurait été
achevé après un voyage au Maroc et en Espagne en 1832.
Anthony Humbertclaude
Musée des Beaux-Arts
3 place Stanislas - 54000 Nancy
Tél. +33 (0)3 83 85 30 72
mbanancy@mairie-nancy.fr
http://mban.nancy.fr/
Le musée est ouvert tous les jours de 10h à 18h, sauf le mardi. Fermeture les 1er
janvier, 1er mai, 14 juillet, 1er novembre et 25 décembre. Attention : le musée
ferme pour rénovation du 20 septembre 2011 à juin 2012.
c
Tarif normal : 6 € - Tarif réduit : 4 €
Tarif individuel jumelé Musée des Beaux-Arts / Musée de l'Ecole de Nancy : 8 €
Visites commentées : 1,60 € en plus du droit d'entrée
délices & saveurs
Saveurs océanes
De bonnes tables entre terre et mer
Trois tables historiques de Nancy sont aujourd’hui à l’honneur. Pour leur
exceptionnelle longévité qu’il convient de saluer, ainsi que ce léger parfum d’iode
qui y règne. Car la marée s’y montre généreuse avec le Lorrain dont l’horizon est
d’habitude plus continental que maritime. Un trio de restaurants tenus de main de
maître par des Chefs attachés à un terroir terre-mer.
23
Le Chardon Bleu
Bienvenue chez Bagot
Le Chardon Bleu fête, cette année, 30 ans
d’installation. Venus pour 6 mois il y a 36 ans
de cela, les époux Bagot avouent un amour
inconditionnel pour Nancy où ils perpétuent
l’art de cuisiner les crustacés de leur Bretagne
natale, comme du temps de Madame Bagot
mère, qui fut Chef du Grand Hôtel à Dinard et
maîtresse saucière à la Belle Epoque. Sa sauce
armoricaine continue de colorer les rêves de
son fils qui perpétue l’art (quoique plus léger)
de cuisiner au beurre et à la crème : d’évidence,
on vient chez lui pour faire mouillette ! Dans la
famille, on était terre-neuvas ou cuisinier, dignes
métiers s’il en est.
Membre d’Eurotoques et très impliqué dans
la vie nancéienne, Patrick Bagot recherche les bons
produits pour bâtir une cuisine gourmande, axée
mer et orientée terroir, régionale tout en étant
audacieuse. Une cuisine qui sait être originale
tout en gardant de solides bases classiques et où
le sens de l’innovation se fonde sur la régularité
des arrivages. En témoigne cette bouillabaisse
bretonne que l’on s’attend à voir devenir un
classique de la carte.
Au Chardon, se déclinent plusieurs poissons
différents chaque jour, selon les gammes
d’une cuisine bourgeoise. Une base de recettes
anciennes, adaptées à la mode nancéienne par
un breton d’Armorique où les langoustines
se nomment demoiselles du Guilvinec… Un
hommage à la mer comme on en fait peu.
Le Chardon Bleu
45 Grande Rue - 54000 Nancy
Tél. + 33 (0)3 83 37 42 43
www.le-chardon-bleu.com
Ouverture : du mardi soir au dimanche midi inclus.
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Les Agaves
Un midi au soleil
Pour les nancéiens manquant de soleil, rendez-vous pris
(ou à prendre) aux Agaves pour une cuisine sudiste, souriante
et généreuse. Un classique du genre provençal que les époux
Durand concoctent depuis 27 ans à leur clientèle d’habitués.
A cette adresse de référence, l'océan fait de réguliers rouleaux :
misto de Saint-Jacques, calamars, gambas sur linguine au
pistou ou pageot et ratatouille de saison, la mer y est toujours
à l’honneur… Et pour cause : Gilles Durand a fait ses classes
au Grand Hôtel de Saint-Jean-Cap-Ferrat avant de revenir
s’installer avec son épouse Danièle à Nancy. Il a su garder de
ces années d’apprentissage dans le grand Sud le goût de l’iode
couplé à celui du soleil et revendique la primeur de la cuisine
azuréenne dans sa ville natale. “Introduire la cuisine provençale
à Nancy ne fut pas chose facile : à l’époque, on ne parlait guère
d’huile d’olive ! Il a fallu attendre Maximin et Ducasse pour que
naisse l’engouement pour ce type de gastronomie”. Désormais,
c’est bien ce que réclame la belle clientèle des Agaves qui loue
tout autant l’assiette que le cadre, élégant et chaleureux, aux
teintes carmin et mordorées. La salle, scindée en deux espaces
distincts, permet dîner intimiste et repas bistrot : la partie
brasserie recèle d’ailleurs de très jolies banquettes boisées
d’époque 1900. A noter que la famille perpétue la tradition audelà de la couronne nancéienne : Thomas, fils et fin cuisinier
reprend le flambeau familial au club house du golf de MetzCherisey, au restaurant du Colombier.
Les Agaves
2 rue des Carmes - 54000 Nancy
Tel : + 33 (0)3 83 32 14 14
www.les-agaves-nancy.com
Fermeture : lundi et mercredi soir, dimanche toute la
journée
25
Le Cap Marine
Le trident de Neptune
A deux pas de la place Stanislas, la table de Patrick
Antoine fait figure de sentinelle marine. Ce rendez-vous
des “belles pêches” est un classique du genre : venir au Cap
semble un signe de reconnaissance du bon goût nancéien.
Dans l'élégante salle où les bastingages soulignent la
transparence des méduses lumineuses et de l’aquarium
mural, la maîtrise technique révèle les Saint-Jacques
et sot-l’y-laisse, asperge blanche et sauce mousseline à
l’estragon… Comme le Saint-Pierre en papillote à la
citronnelle, nems de concombre et riz noir “Vénéré”, jus de
cuisson au citron-caviar. Patrick Antoine est un authentique
autodidacte, formé à la méthode de Bernard et Janine, ses
parents, qui s’installèrent à Nancy en 1949 et transmirent
à leur fils le goût du faire-plaisir. Si la révélation eut lieu
chez Senderens, l’homme revendique son allégeance à la
philosophie Roellinger, dont il vénère la maîtrise sans faille
des épices. Le Chef, qui fait son marché chaque matin en
privilégiant l’art du beau légume au gré d’un maraichage
éclairé, traite le meilleur de la pêche du jour avec doigté,
l'accordant au gré des idées du temps. D’où le principe
de la suggestion qui dépasse souvent le cadre strict de la
carte : en témoignent les habitués du lieu qui réclament au
Chef, depuis quelques décennies déjà, un repas de son cru,
en toute confiance… Si d’autres Chefs étoilés en ont fait
le principe de leur table, Patrick, lui, n’en fait pas tout un
plat et en parle comme d’une évidence. Toujours à l'affût
de nouveautés (comme ce zest de kumbawa parfumant une
base de sauce hollandaise), Patrick Antoine parle d’art et de
passion en déclinant une cuisine instinctive où de solides
bases classiques étayent l’architecture gustative de plats très
contemporains.
Le Cap Marine
60 rue Stanislas - 54000 Nancy
Tél : +33 (0)3 83 37 05 03
www.restaurant-capmarine.com
Fermeture : samedi midi, dimanche toute la journée
Gaëlle Girard-Marchandise
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L'Hôtel de Rennel
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MILLE ET UNE NUITS
Break en ville
Les gîtes urbains de Nancy
S’installer en ville le temps d’un “break” en chambre d’hôte citadine ou en appartement équipé : voilà
deux modalités de séjour pour amateurs d’escapade en cité de caractère. Précisons : le gîte urbain
est une location meublée de courte durée, en ville et de standing. Avec pour maîtres-mots confort
et convivialité. Situés dans des quartiers d’intérêt, ces hébergements labélisés se déclinent parfois
en différentes catégories selon leur équipement : “Confort” ou “Premium” par exemple pour le label
“City Break” des Gîtes de France. Zoom sur un appartement en hôtel particulier au cœur de Nancy et
deux maisons d’hôte offrant un havre idéal pour les envies d’évasion urbaine.
L’hôtel de Rennel
Au cœur de la Ville Vieille,
sur la célèbre Grande Rue, l’Hôtel
de Rennel offre un appartement
de 80 m² tout équipé à la location (deux chambres, une cuisine
américaine, un dressing et un bureau avec connexion Wi-Fi).
Cet hôtel particulier du
XVIème siècle classé aux Monuments Historiques a pour particularité son grand escalier Renaissance et une charmante cour
intérieure avec puits et sculptures classées.
Erigé sur le site de l’ancien hôpital Saint-Julien (bâti
en 1339 au plus fort de la
grande peste noire), l’hôtel de
Charles de Rennel, auditeur à
la Chambre des Comptes et secrétaire du Duc Antoine, compagnon de François 1er, date de
1585.
Sa localisation centrale permet
de découvrir l’ampleur de l'offre
culturelle nancéienne : le Musée
Lorrain et la place de la Carrière
sont proches, la place Stanislas,
l'Opéra et le Musée des BeauxArts à 200 mètres.
Côté ambiance, la Grande
Rue peut se targuer d’être animée : ses nombreux restaurants,
terrasses de cafés et commerces
permettent au visiteur de se
sentir comme chez lui, le temps
d’un séjour. Le plus : la possibilité de livraison à domicile
de salades, petits déjeuners et
brunch aux hôtes qui trouveront
macarons et fleurs fraiches lors
de leur accueil.
L’Hôtel de Rennel - Label City Break
Patricia Burckhart-Wandevelde 29 Grande Rue - 54 000 Nancy
Tél. +33 (0)6 13 61 06 62
et +33 (0)3 83 56 78 50
patriciaburckhart@yahoo.fr
www.hotelderennel.com
Accès :
Station Cathédrale - Station Palais Ducal
Station vélostan n°6
29
Les quatre coins du monde
La Maison de Catherine
Sise dans le quartier Saint-Mansuy, la demeure “début de XXème siècle” de Danielle Iemfre, dispose de quatre
chambres. Personnalisées au gré des voyages de l'hôtesse,
elles trouvent une harmonie toute fantasque dans cette
bâtisse typique du style “Ecole de Nancy”. Jardin bucolique, terrasse et jacuzzi extérieur complètent un ensemble stylisé et champêtre où calme et détente gagneront le voyageur fatigué. D’autant que la maison assure
un partenariat avec un masseur professionnel, officiant
à domicile.
Situées au 1er étage, les chambres ont été conçues en
suite. Des espaces aux noms évocateurs : Baccarat, New
York, Marrakech et Bali, soit autant de tours du monde
à l’aune d’une décoration recherchée. La thématique
“voyage” correspond à l’esprit du lieu : la propriétaire qui
a chiné pendant l’année de travaux nécessaires à la rénovation de sa demeure, a su apposer une patte d’authenticité aux espaces de vie. C’est notamment le cas du salonsalle à manger, aux tonalités boisées, ébène et rouge-sang
où meubles chinois et marionnettes khmères habillent
le vaste espace lumineux. A l’étage, la chambre Baccarat
attirera l’œil : palette pastel de couleurs et peignoirs assortis s’accordent à la transparence des chandeliers aux
breloques très “Pompadour”. A l’inverse, c’est l’esprit
“Manhattan” qui domine à l’autre bout du couloir, dans
la chambre New York où l’éternel “Yellow Cab” et les tours
jumelles stylisées trônent sur le manteau de la cheminée.
Quand on préfère le principe de la maison d’hôte à
l’hôtel, pourquoi ne pas séjourner chez Catherine ? Située
à deux kilomètres du cœur de Nancy, cette demeure au
charme suranné offre une suite en rez-de-chaussée avec
chambre et salle d'eau, salon privatif, TV écran plat,
ordinateur et accès Wi-Fi. A l’étage, un jardin clos
commun avec potager miniature et terrasse appelle au
repos. Une place de stationnement gratuite dans la rue est
à disposition. Catherine a d’abord géré un Ryad à Marrakech avant d’accueillir chez elle à Nancy, forte d’une expérience dans le cadre exotique de la plus célèbre des médinas marocaines. Pour l’heure, de retour durablement en
terres lorraines, elle offre à ses résidents un espace à la fois
classique et contemporain. Son univers est en effet peuplé
d’objets chargés d’histoire : dans le salon mis à disposition, quelques sièges d’inspiration mérovingienne jouxtent un fauteuil à l’assise “crapaud” retapissée au goût du
jour, sur tapis marocain. Au mur, quelque gloire à l’épée
victorieuse se contemple dans une psyché Louis XV. Un
ensemble qui vaut le détour pour un séjour atypique.
La Maison de Catherine - Label City Break
43 boulevard de Scarpone - 54000 Nancy
Tél. +33 (0)3 83 27 86 40
www.lamaisondecatherine.fr
Accès :
Ligne de bus 124, arrêt Thierry Solet
Station vélostan n°17 rue Baron Louis
Les Quatre Coins du Monde
Danielle Iemfre
247 avenue de la Libération - 54 000 Nancy
Tél. +33 (0)3 83 96 46 83 et +33 (0)6 14 82 65 64
www.chambresdesquatrecoinsdumonde.fr Accés :
Bus : ligne 121, arrêt Saint-Mansuy
Gaëlle Girard-Marchandise
30
31
Renaissance 2013
Convoquer l’Histoire, réenchanter le présent, rêver l’avenir
Nancy et le Grand Nancy préparent un ensemble de manifestations qui
célèbreront la Renaissance en 2013. Un Conseil scientifique constitué
de personnalités et d’acteurs majeurs de vie culturelle nationale et
internationale a été mis en place sous la présidence de Madame Claudie Haigneré,
médecin, spationaute, Présidente d’Universciences et ancienne Ministre. Michel
Maigret, directeur de la Mission chargée d’élaborer ce grand événement,
a répondu avec passion et enthousiasme aux questions de Nancy Tourisme.
32
© Château de Fléville et Marie Bera
© Guillaume Ramon
SAISONS CULTURELLES
1. Transi de René de Chalon, sculpture de Ligier Richier,
église St-Etienne de Bar-le-Duc
2. Château de Fléville-devant-Nancy
Nancy Tourisme : Patrimoine architectural classé par l’Unesco il y a
près de 30 ans, festival de jazz, biennale de l’image, fêtes de la Saint-Nicolas, Livre sur la Place… en matière de culture et de tourisme, Nancy
regorge de valeurs sûres. Pourquoi préparer un grand événement en
plus des circuits et des rendez-vous existants ?
Michel Maigret : Nancy a fait, dans les années écoulées, l’expérience
des grandes manifestations ponctuelles et a pu mesurer leur succès et
leur impact : l’image de la ville, des communes de l’agglomération et,
au-delà, de la Lorraine est plus positive, plus juste, depuis que nous
avons fêté l’Art nouveau (“1999, l'année de l'École de Nancy”) ou la
rénovation de la place Stanislas (“Nancy 2005, le temps des Lumières”).
Cette fois, notre ambition a gravi un échelon : nous proposons, non
seulement de célébrer une période faste de notre histoire, mais de la révéler : les trésors de la Renaissance sont moins connus que les œuvres de
Gallé, Majorelle et Gruber, ou que l’ensemble architectural du XVIIIème
siècle. Plus audacieux, le pari n’en est que plus séduisant à relever : nous
allons surprendre les publics, y compris les Lorrains, et les convier au
plaisir d’une rencontre inattendue !
NT : En quoi cette période méconnue est-elle exceptionnelle ?
MM : A l’époque de la Renaissance, la Lorraine est un Etat indépendant,
petit en regard de ses voisins germaniques et français, mais puissant. La
vie de la Cour - les Ducs sont installés à Nancy -, les échanges culturels et
artistiques, les progrès scientifiques et techniques, offrent un siècle de
richesses tout à fait exceptionnel. Nous avons l’ambition de révéler le
patrimoine que nous a légué cette époque, trop souvent méconnu, voire
ignoré. Les visiteurs auront ainsi la possibilité de découvrir les hôtels
particuliers de Nancy et la ville de Charles III au plan novateur et hardi,
le château de Fléville-devant-Nancy, la Ville haute de Bar-le-Duc, Marville, Saint-Mihiel, le château de Montbras, le trésor enfoui (ensemble
d’orfèvrerie unique), récemment trouvé fortuitement à Pouilly-surMeuse (voir p.35) ou encore la production des grands artistes lorrains
(Ligier Richier, Valentin Bousch, Jacques Bellange…). Mais nous nous
attacherons aussi aux valeurs de la Renaissance : innover, oser, rêver,
replacer l’Homme au centre de toute réflexion… autant de belles et
fortes idées qui émergent à la Renaissance et que nous revendiquons
aujourd’hui.
NT : Ainsi, parler d’hier, c’est aussi parler d’aujourd’hui.
MM : Oui, et de demain ! Mieux connaître notre histoire n’a qu’un sens :
celui de mieux comprendre le monde dans lequel nous vivons et, surtout, de mieux imaginer celui des hommes et des femmes dans l’avenir.
2013 sera ainsi l’occasion d’une réflexion entre toutes les générations,
ludique, poétique et scientifique, utilisant tous les réseaux, ouverte et
confiante. Un temps de fête où connaissance, partage et invention seront les maîtres mots !
Propos recueillis par Anthony Humbertclaude
Renaissance 2013
Nancy and its surrounding districts are preparing
a series of events to celebrate the Renaissance in
2013. In years gone by, the experience from similar
great events has allowed their success and impact
to be measured: the image of the city, the districts
and the area as a whole, and beyond that, the
image of Lorraine, has been fairer and more positive
since the Art Nouveau Celebration (“1999, Year of
the École de Nancy”) and the renovation of Place
Stanislas (“Nancy 2005, Time for Light”). This
time, ambition has been raised a notch and we are
now looking to not only celebrate, but also reveal, a
period of history: the treasures of the Renaissance
are less well-known than the works of Gallé,
Majorelle and Gruber or the architectural wealth of
the 18th Century.
During the Renaissance, Lorraine was an
independent state, small in comparison with its
Germanic and French neighbours, but nonetheless
potent. Court life - the Dukes were based in Nancy cultural and artistic exchanges, and scientific and
technical progress, all marked a century of quite
exceptional wealth. “Renaissance 2013” is aimed
at revealing the riches bequeathed to us by this
period, which are too often misunderstood and even
ignored. Visitors will have a chance to discover the
special buildings throughout Nancy and the City
of Charles III at an innovative and bold level: the
Château de Fléville-devant-Nancy, the Ville haute
de Bar-le-Duc, Marville, Saint-Mihiel, the Château
de Montbras, the buried treasures (a unique
collection of works in gold, recently unearthed in
Pouilly-sur-Meuse) or the works of major Lorraine
artists such as Ligier Richier, Valentin Bousch,
Jacques Bellange.
Learning about history has but a single purpose: to
give us a better understanding of the world in which
we live and, more importantly, to help us imagine
the world for future generations. 2013 will therefore
provide an opportunity for open and confident
reflection between all generations in poetry, leisure
and science, utilising every available connection.
33
Banquet des lumières. Comme en 2005, l’événement Renaissance sera
l’occasion de grands rassemblements, festins heureux et gourmands.
Inventer le monde de demain
Au cœur de la manifestation Renaissance, 7 “moments d’invention”
se proposeront d’explorer, d'inventer, de rêver notre futur sous forme
d'expositions et de spectacles multimédias et tenteront de répondre à
cette question simple : “Comment
vivrons-nous en 2050 ?”. Ces moments d’invention, conçus comme
des laboratoires à ciel ouvert, accessibles à tous, chercheront à tester en
grandeur nature, dans l’espace urbain, les visions, les rêves ou les recherches proposées simultanément
par des scientifiques, des artistes
ou des entrepreneurs. La mise en
œuvre de ces moments d’invention,
ponctuant l’année Renaissance, sera
l'occasion de débats, d’échanges
et de contributions directes et citoyennes.
Calendrier …
L’événement se déroulera de mai à août 2013.
Deux temps forts le préfigureront et le clôtureront :
• la Saint-Nicolas, en décembre 2012
• le Livre sur la Place, en septembre 2013.
… et programmation
De mai à août 2013, Nancy et le Grand Nancy seront en fête :
• Expositions exceptionnelles présentant les chefs d’œuvre de l’art européen
de l’époque au Musée des Beaux-Arts, sur le monde de la Renaissance tel que
vu et vécu par les Lorrains au Musée Lorrain, sur Léonard de Vinci au Musée
de l’Histoire du Fer, sur le corps et l’anatomie au Muséum Aquarium…
• Accès privilégié au patrimoine Renaissance, valorisation des bâtiments et
des sites majeurs de cette époque en Lorraine.
• Animations gratuites et joyeuses dans l’espace public (bals, festins, rendezvous costumés…)
• Place faite à l’art contemporain
• Parole donnée aux jeunes et partages numériques (réseaux sociaux)
• Spectacles vivants (danse, théâtre, musique, opéra)
• Prestations des troupes, associations et ensembles locaux
• Réflexions collectives sur notre monde et sur celui de demain
• Animations pédagogiques
• Cycles de conférences, colloques, publications
• etc.
Et la Lorraine s’associera à l’événement : expositions dans la Meuse et à
Vic-sur-Seille, découverte du patrimoine, spectacles et concerts.
34
Le trésor de Pouilly-sur-Meuse
Un exceptionnel ensemble d’orfèvrerie de la Renaissance
Le Trésor de Pouilly © Musée Lorrain, Nancy
Patrice Buren - Ville de Nancy
Avec l’acquisition par la Ville de Nancy, en 2009, du
trésor de Pouilly-sur-Meuse, les collections du Musée Lorrain se sont enrichies d’un exceptionnel ensemble d’orfèvrerie civile de la Renaissance. Découvert en novembre
2006, enterré dans le jardin d’une maison privée à Pouillysur-Meuse, ce trésor comprend 31 objets d’orfèvrerie incluant notamment une aiguière, plusieurs coupes, deux
gobelets, deux salières, ainsi que 21 cuillers.
Bien que destinés à l’usage, ces objets se caractérisent par la
richesse de leur décor : tous en argent, certains sont partiellement dorés et ont reçu un décor estampé, ciselé ou gravé ;
l’aiguière porte un décor d’émail.
De fabrication parisienne et provinciale, ils furent réunis
par les générations successives d’une même famille, entre
les dernières années du XVème siècle et les années 1570. On
ignore les raisons pour lesquelles le trésor fut vraisemblablement enfoui à la fin du XVIème siècle.
L’orfèvrerie civile de la Renaissance est très rare en France
car elle a généralement fait l’objet de fontes massives et répétées. Certaines pièces, les salières par exemple, peuvent
même être considérées comme des pièces uniques.
Classé Trésor National, cet ensemble a pu être acquis par la
Ville de Nancy, pour le Musée Lorrain, grâce au concours
d'une entreprise mécène, CNP Assurances, du ministère de
la Culture et de la Communication, à travers une aide importante du fonds du patrimoine, du Conseil Régional de
Lorraine et de la Société d'Histoire de la Lorraine.
Présenté à l’Hôtel de Région à l’occasion des Journées du patrimoine de 2011, le trésor de Pouilly donnera
lieu à une exposition temporaire au Musée Lorrain de décembre 2011 à mars 2012, avant d’être présenté au Musée
national de la Renaissance, à Ecouen, au printemps 2012.
COMMUNIQUÉ
La Ville haute de Bar-le-Duc,
www.barleduc.fr
Ville haute - ©Patrick A.Martin
un patrimoine Renaissance remarquable
L’initiative portée par le Grand
Nancy de fêter la Renaissance
en 2012-2013 représente une
formidable opportunité pour
la cité des Ducs. A l’instar des
manifestations organisées ces
dernières années autour de
l’Art nouveau et du Siècle des
Lumières, la cité du roi Stanislas
a prouvé son savoir-faire et sa
capacité à faire connaître médiatiquement la Lorraine.
Témoignage rare et précieux
d’une époque florissante pour
notre région, le patrimoine architectural renaissance de Barle-Duc offre un regard unique
aux visiteurs. Labellisée Ville
d’Art et d’Histoire en 2003, le
chef-lieu du département de la
Meuse s’est en l’occurrence déjà
rapproché du Grand Nancy pour
travailler de concert à la tenue
de ces célébrations programmées en 2013. Une convention
devrait être prochainement
signée entre la Communauté
Urbaine, le Conseil Général de
la Meuse, Bar-le-Duc et des
communes meusiennes telles
que Marville, Saint-Mihiel et Vigneulles-lès-Hattonchâtel pour
concrétiser ce partenariat.
Soucieuse d’apporter sa pierre
à l’édifice, la ville de Bar-le-Duc
a d’ores et déjà mis en place
un comité de pilotage réunissant des acteurs locaux aux
compétences diverses mais
complémentaires afin de réfléchir et de proposer des actions
s’inscrivant dans la démarche
entreprise par le Grand Nancy.
Affaire à suivre !
35
SAISONS CULTURELLES
Travail instantané
La 17ème Biennale Internationale de l’Image
part à la découverte des métiers
Après “Le corps”, “La rue”, et “Les quatre éléments”, la Biennale Internationale
de l’Image de Nancy s’intéressera, du 21 avril au 6 mai 2012, aux “métiers”. Qui
dit vaste sujet dit vaste programme. Petit décryptage de ce rendez-vous photo.
36
D
iane Arbus, André Kertèsz, Raymond Depardon, Willy Ronis,
William Klein, Robert Walker, Marie-Paule Nègre, Jeanloup
Sieff… depuis sa création en 1979, la Biennale Internationale
de l’Image a accueilli plus de 1300 photographes parmi les plus
connus du monde. Année après année, Jean-Pierre Puton, président de la
Biennale, et les passionnés du 8ème art qui l’entourent, ont fait de cet événement - inscrit également dans le cadre du Mois de la photographie de Lorraine - le rendez-vous photo du Grand Est. Objectif principal : devenir le lieu
où se découvrent les jeunes talents et s’exposent les artistes internationaux.
Une ligne de conduite qui a fait ses preuves puisque le public ne cesse d’affluer : 15 000 visiteurs en 2010, soit 20 % de plus qu’en 2008.
La photographie à portée de main
Si la Biennale connaît un si grand succès, c’est qu’elle ne se limite pas
à l’œuvre photographique. Chaque année, universitaires, philosophes, praticiens des procédés anciens, et spécialistes des techniques nouvelles rencontrent le public dans le cadre de projections, de conférences, et de débats.
Autres ingrédients du succès : la Biennale met un point d’honneur à être
ouverte à tous, partout, et tout le temps. A tous parce que le droit d’entrée
permet aux budgets les plus modestes de profiter de la manifestation. Partout
car, en dehors du lieu principal qu’est l’ancienne usine Alstom, la Biennale
s’est installée dans des lieux insolites tels que l’ancien dépôt des bus du réseau de Nancy ou les anciens ateliers de l'imprimerie Berger-Levrault… Tout
le temps enfin puisqu’elle est ouverte tous les jours, y compris le 1er mai.
Des clichés humanistes et engagés
C’est pour “rendre hommage à l’homme, à sa capacité de création, à son
génie de transformation, à son souci du beau et de l’utile, à sa ténacité dans
la production, la diffusion, la multiplication, à ses recherches pour l’unique
et l’irremplaçable” que la 17ème édition de la Biennale a choisi “Les métiers”
comme thème. L’occasion de convier à la fête plus de cinquante artistes venus des quatre coins du monde (Grèce, Thaïlande, Congo, Allemagne …). A
travers la multiplicité et la richesse de ces regards, le public découvrira des dizaines de métiers, leurs rites, leur univers. Au programme : des photographes
humanistes tels que Marc Riboud, François Kollar, ou Claude Dityvon et son
“Monde oublié” dans lequel l’artiste capte à travers les vapeurs et dans un noir
et blanc brillant, l’homme au travail ; les clichés engagés de Lily Franey qui
explore “Le travail au féminin singulier” et défend les valeurs de la femme ; et
ceux du brésilien Sebastiao Salgado avec “La Main de l’homme, une archéologie de l’ère industrielle”… Une myriade d’images qui nous mènent sur les
pas des ramoneurs, des aiguilleurs du ciel, des pêcheurs en mer, des mineurs
de fond, et d’autres encore. Un festival qui nous fait traverser mai 68 et bien
d’autres temps forts du passé.
Mélanie Carpentier
Biennale Internationale de l’Image
50 rue Oberlin - 54000 Nancy
Tél. +33 (0)3 83 98 80 08
biennale@free.fr
www.biennale-nancy.com
Lieu principal d’exposition : Site ALSTOM
50 rue Oberlin - 54 000 Nancy
Ouvert tous les jours du 21 avril au 6 mai
Peintre de la Tour Eiffel, Paris 1953
© Marc Riboud
2012 de 14h à 19h en semaine, 10h à 19h
les samedis et les jours fériés, ouvert le 1er
mai.
Des expositions décentralisées se prolongent
jusqu'au 31 mai : Grand Nancy, Saint-Nicolas-de-Port, Metz (Arsenal), Thionville,
Remiremont, Saint-Dié-des-Vosges, Epinal... et jusque septembre dans 12 lavoirs
de Meuse.
c
Homme déterminé ©Atelier 713
The 17th International
Biennial Festival of Photography.
Following "The body", "The street" and
"The four elements”, the Nancy International
Biennial Festival of photography from 21st
April to 6th May 2012 will focus on “Crafts
and Trade”. Since its inception in 1979 the
event has welcomed over 1300 photographers,
including some of the world’s best-known
names. It’s become the photography venue for
North East France, a place to spot new talent
and showcase international artists. 15,000
visitors came in 2010, proof that the event is a
crowd-puller.
Part of the event’s success lies in not limiting
itself to photography; every year academics,
philosophers, traditional practitioners and
specialists in new technology interact with
the public through screenings, seminars and
discussions. Another factor in its success is
that it prides itself on being open to everyone,
everywhere and any time.
The theme of “Crafts and Trade” was chosen
for the 17th Biennial Festival to "pay tribute to
mankind, our ability to create, our genius to
transform, our quest in search of the beautiful
and useful, our tenacity in production,
dissemination, and multiplication, and his
search for the unique and the irreplaceable".
Over fifty artists from the four corners of the
Earth have been invited to the Festival. The
variety and diversity of these exhibits will
allow the public to discover the many crafts,
their rituals and their world. Programme:
humanistic photographers such as Marc
Riboud, François Kollar or Claude Dityvon;
participative pictures by Lily Franey and
Sabastiao Salgado… a celebration of images
leading us in the footsteps of chimney sweeps,
air traffic controllers, deep sea fishermen,
miners and many more. A festival that retraces
France’s civil unrest in May 1968, as well as
many other key moments in history.
37
SAISONS CULTURELLES
PAR LA CAPE ET L’ÉPÉE
Le romancier Pierre Pevel lève un pan de voile sur ses univers
Seul auteur français du genre fantasy 1 à être traduit aux USA, Pierre Pevel habite
et écrit à Nancy. Amoureux du XVII ème siècle et des romans populaires qui savent
si bien mettre en valeur cette période propice aux récits d’action palpitants
sur fond d’intrigues politiques, il ne tarit pas d’éloges sur la cité ducale et plus
particulièrement le quartier de la Ville Vieille qu’il affectionne tout particulièrement.
P
our Pierre Pevel tout commence dans le
petit monde “passionné” du jeu de rôle au
sein duquel il œuvre durant 5 ans en qualité
de scénariste. “A l’époque, j’acceptais tous
les contrats possibles afin d’emmagasiner de l’expérience” précise-t-il. “J’ai travaillé sur beaucoup de
jeux différents comme Stormbringer, Hawkmoon et
surtout Nightprowler, un monde de fantasy urbaine
pour lequel j’écrivais des nouvelles et des romans”.
Pour notre auteur débutant, la transition, logique,
entre mondes ludique et littéraire s’opère en 1998
lors de l’écriture d’un premier manuscrit nommé
Viktoria 91, paru en 2002. Ce roman steampunk2 est
une adaptation rétro-futuriste du mystère de Jack
l’Eventreur.
38
Wielstadt, l’œuvre fondatrice
Mais les choses sérieuses débutent avec Les
Ombres de Wielstadt. Edité par Fleuve Noir, ce roman
associant Guerre de 30 ans et légende “draconique”
lance véritablement la carrière de Pierre Pevel. Outre
la qualité du récit, le fait d’avoir gagné la confiance
d’un éditeur d’envergure accentue encore la rapidité
du succès. La clé de cette réussite ? Peut-être faut-il
la chercher dans la passion que nourrit l’auteur pour
le XVIIème siècle et les plumes de la littérature populaire comme Alexandre Dumas ou Maurice Leblanc.
Ces derniers ont manifestement influencé Pierre Pevel dont le premier tome, de ce qui deviendra ensuite
La Trilogie de Wielstadt, est rapidement remarqué par
la critique et reçoit en 2000 le Grand Prix de l’Imaginaire, le plus ancien prix français consacré aux littératures du genre. En repensant à cette époque, l’auteur, un brin nostalgique, rend un vibrant hommage
à celui qui fut son directeur littéraire :
Patrice Duvic. Il évoque avec émotion et
respect la mémoire de cet éditeur, décédé
en 2007, qui joua un rôle capital dans sa
carrière : “Patrice m’a beaucoup soutenu.
C’était une personne qui comprenait vos
ambitions, vos intentions et vous aidait à
accoucher de votre propre bouquin. Une
véritable perle d’homme, un grand bonhomme”.
Une nouvelle trilogie
au succès mondial
En 2003, Pierre Pevel signe un autre
récit de fantasy urbaine intitulé Les Enchantements d’Ambremer. Il se déroule en
1909, dans un Paris Art nouveau et connaît
une suite titrée L'Elixir d'Oubli. Mais après
Wielstadt, le prochain chapitre décisif de
sa vie littéraire sera l’année 2007, période
à laquelle il lance, aux éditions Bragelonne,
une nouvelle trilogie : Les Lames du Cardinal. “J’ai rejoint Stéphane Marsan et Alain
Névant chez Bragelonne presque naturellement. Nous nous connaissons très bien
et avons beaucoup d’atomes crochus”
précise l’auteur. Roman de cape et d’épée,
cette uchronie plonge à nouveau le lecteur
dans un XVIIème siècle alternatif, teinté de
fantastique, au temps de Richelieu et des
trois mousquetaires. “Comme Wielstadt,
cette saga suit un protocole assez classique en trois temps : mise en place des
personnages, développement de l’intrigue et conclusion. C’est un format qui me
convient tout à fait” explique Pierre Pevel.
Grâce aux Lames du Cardinal, l’auteur
nancéien va connaître un succès international. Le livre est traduit en onze langues,
un tour de force rendu possible grâce à l’engouement d’une éditrice nommée Gillian
Redfearn qui s’est beaucoup intéressée à
l’œuvre. De sa propre initiative, elle traduit
en anglais les six premiers chapitres afin de
convaincre les éditions Gollancz de publier
le livre en Angleterre, avant que l'éditeur
américain Pyr ne le diffuse à son tour sur
le marché américain. “Dans toute cette dynamique, Stéphane Marsan, le directeur
éditorial des éditions Bragelonne, a fait un
travail extraordinaire auprès des éditeurs
étrangers” souligne Pierre Pevel.
La Ville Vieille,
lieu de flâneries
Malgré sa notoriété croissante, Pierre
Pevel ne se laisse pas pour autant aimanter,
plus qu’il ne faut, par Paris. Il revendique
son attachement à Nancy, une ville qu’il
aime et où il a grandi. “Mon père était dans
l’Armée de l’Air et bougeait souvent. Alors
que j’étais en Terminale, il a été muté à la
base de Toul, ce qui m’a permis de suivre
une préparation en Lettres Supérieures au
lycée Poincaré”. L’auteur parle de Nancy
avec beaucoup d’affection et une véritable
passion pour son patrimoine et son histoire. Son quartier de prédilection est sans
conteste la Ville Vieille dont il connaît bien
la géométrie. Il aime s’y promener, y flâner,
s’imprégner de son ambiance. “Le tracé des
rues n’a pratiquement pas changé depuis
1621” constate-t-il avec l’expertise d’une
personne ayant étudié les anciens plans du
secteur.
Cette remarque, pertinente, nous en
dit beaucoup sur les passions qui animent
l’auteur. Le XVIIème siècle, théâtre de ses
succès littéraires, n’est pas juste un cadre
de fond de l’intrigue mais une véritable
matière première dont il se délecte et imprègne ses écrits au fil de son imagination.
Désormais, outre des traductions pour les
aventures de James Bond, le romancier
travaille sur une nouvelle saga mettant de
côté, pour cette fois, la fantasy historique.
“L'idée de base est de raconter l'histoire
d'un homme et d'un royaume. C’est un
projet médiéval fantastique dans un monde
bénéficiant d’une technologie proche de
celle du XVIème siècle” précise-t-il.
Et quand on lui demande si un roman
se déroulant à Nancy est une expérience
qui le tenterait, la réponse, presque tacite
à ce stade, est naturellement “oui”. “Cela se
déroulerait en 1633, Nancy serait assiégée
par les armées des mousquetaires”. Une
idée alléchante si l’en est et qui pourrait
aussi permettre à la ville de voyager dans
le monde entier, portée par les aventures
signées Pierre Pevel.
Anthony Humbertclaude
1 La fantasy est un genre littéraire fantastique faisant appel à des éléments irrationnels relevant d'un aspect
mythique et se concrétisant par la présence de la magie au sein du récit.
2 Le steampunk est un sous-genre de la science fiction aussi appelé “futur à vapeur” et dont l’action se déroule
durant la révolution industrielle du XIXème siècle et l’époque victorienne. Il est caractérisé par la forte présence
des machines à vapeur.
Pierre Pevel
Les Lames du Cardinal
L’intégrale de la Trilogie
Editions Bragelonne - 25 E
www.bragelonne.fr
Pierre Pevel, Novelist
Pierre Pevel’s literary career began
in 1998 when he wrote his first
manuscript Viktoria 91, a retrofuturistic adaptation of the Jack
the Ripper mystery. However, it
was The Shadows of Wielstadt, a
work combining the Thirty Years
War with the Legend of Draco,
that made his name. The key to
success probably lies in this Nancybased author’s passion for the 17th
century and writers of popular
literature such as Alexandre
Dumas or Maurice Leblanc. These
writers clearly influenced Pierre
Pevel, whose first volume, which
subsequently became the Wielstadt
Trilogy, was quickly acclaimed by
the critics.
In 2003 Pierre Pevel completed
another urban fantasy entitled
The Enchantments of Ambremer.
Set in 1909 in Art Nouveau Paris,
this has the sequel The Elixir of
Forgetfulness. After Wielstadt
however the next decisive chapter
in Pevel’s literary life is 2007,
when he began a new trilogy: The
Cardinal’s Swords. This cloak-anddagger novel once again reconstructs
history, plunging the reader
into an alternative 17th century
suffused with the fantastic but set
in the time of Richelieu and the
Three Musketeers. Thanks to The
Cardinal’s Swords this Nancy-based
author has enjoyed international
success, with the novel translated
into 11 languages.
39
EXPOSITION
MUSÉUM
AQUARIUM
DE NANCY
DE
CREPUSCULE
EN
CREPUSCULE
PHOTOGRAPHIES
VINCENT MUNIER
TEXTES
PIERRE PELOT
40
agencetandem
2 JUILLET 2011 / 30 AVRIL 2012
Dans la confidence des muses
L’Ensemble Poirel, une salle historique au croisement des arts
Fort de son ancrage historique et de son emplacement géographique idéal, l’Ensemble Poirel fait
figure d’institution. Sa vocation : être un lieu de vie qui offre aux nancéiens des créations de qualité.
Un lieu composite où le spectacle vivant cohabite avec les arts visuels…
D
ans une région déjà richement irriguée sur
le plan artistique, l’Ensemble Poirel qui
comprend une salle de concert de 900 places et
des galeries d’exposition, s’affirme comme une
structure culturelle de référence grâce à une
programmation finement étudiée… savant
mélange de “têtes d’affiche”, d’une tradition de
concerts de musique classique et d’expositions
aux thématiques variées.
L’héritage de Victor et Lisinka Poirel
Victor Poirel (1804-1881), ingénieur de
profession, a fait fortune en Algérie. A sa mort,
sa femme Lisinka transmet son souhait d’offrir
à la ville une salle de spectacle. Les travaux sont
menés par l’architecte Albert Jasson (18491923), le lieu inauguré en 1889. Le couple Poirel lègue également à Nancy sa collection de
peintures. Environ 300 tableaux qui placent
dès l’origine la pluridisciplinarité au cœur du
projet à une époque où la mode est à l’éducation populaire. Un orgue gigantesque occupait
alors une bonne partie de la scène, retiré lors de
la restauration de la salle en 1999. Alliant béton et métal, l’architecture est un impressionnant volume, décoré de stuc doré à la feuille
d’or, au charme inimitable. Les tons bleus et
roses sont dominés par un vitrail monumental
sur le thème de la muse.
41
The Ensemble Poirel
In what is already a highly fertile landscape for the
Arts, the Ensemble Poirel, comprising a 900-seat
concert hall and a number of exhibition galleries,
has made its mark as a leading cultural centre
thanks to its carefully designed programmes, a clever
mix of bill-topping names in a tradition of classical
music concerts and exhibitions on a range of themes.
Victor Poirel (1804-1881), an engineer by trade,
made his fortune in Algeria. On his death, his
widow Lisinka announced he had wanted to provide
the city with an event hall. The work was overseen
by the architect Albert Jasson (1849-1923) and
the centre was inaugurated in 1889. Combining
concrete and metal this building is an impressive
space, decorated with gold-leaf stucco that has an
inimitable charm. The blue and pink tones are
dominated by a monumental glass window with the
theme of the muse.
The Ensemble Poirel is a place not of creation, but
of dissemination. Classical music predominates in
its programmes. Indeed, it was designed as a concert
hall, one of the very first built in the provinces in
the late 19th century. Its carefully-designed acoustics
make it very popular with performers, and the
architecture is naturally conducive to music. The
management is also keen to develop live spectacles:
drama, dance spectacles in duos or trios, and a
programme which also appeals to young audiences.
The centre is also home to a 1,000 m2 exhibition
area hosting a series of events offered by Nancy
musicians and groups or planned directly by the
Ensemble Poirel. The year 2011-2012 will therefore
open with a special exhibition organised by the
Musée de l’École de Nancy and dedicated to Jacques
Gruber, an iconic designer from the Art Nouveau
movement now internationally known for his
magnificent glass windows. A total of 150 shows are
put on each year, from October to July.
42
Recherche d’éclectisme
L’Ensemble Poirel n’est pas un centre de création mais de diffusion.
La musique classique domine sa programmation. “Le lieu a été conçu
comme une salle de concert, une des toutes premières construites en
province à la fin du XIXème siècle. L’acoustique y a été étudiée et en
fait une salle recherchée par les musiciens. Les soirées musicales sont
naturellement prescrites par l’architecture” confie René Peilloux, directeur de la structure. Argument logique, mais qui ne résiste pas à son
souhait de développer le spectacle vivant, “des pièces de théâtre, des
grands classiques aux œuvres plus contemporaines, des spectacles chorégraphiques en duos ou trios et un programme dans lequel le jeune
public a aussi sa place !”.
L’endroit abrite également 1000 m² d’exposition où se succèdent
des évènements proposés par les musées nancéiens, des associations, ou
programmés par l’Ensemble Poirel directement. La rentrée 2011-2012
s’ouvre ainsi avec une exposition exceptionnelle initiée par le Musée de
l’Ecole de Nancy dédiée à Jacques Gruber, un créateur emblématique
du mouvement Art nouveau réputé internationalement pour ses somptueux vitraux. Au total, 150 manifestations sont prévues chaque année,
d’octobre à juillet. Ce lieu se prêtera lui-même à la création contemporaine à travers une commande publique qui aboutira en 2013.
“L’Ensemble Poirel est une institution chargée d’émotion qui produit de l’émotion. Il suffit d’observer le regard fasciné des enfants venus pour les représentations scolaires pour comprendre la magie du
lieu” ajoute René Peilloux. Faire rêver de génération en génération…
belle vocation !
Amalia Casado
c
Ensemble Poirel
3 rue Victor Poirel - 54000 Nancy
Tél. +33 (0)3 83 32 31 25
ensemblepoirel@mairie-nancy.fr
www.poirel.nancy.fr
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43
CŒUR DE VILLE
hall © ARTEFACTORY
LE FUTUR CENTRE DE CONGRÈS
SE PRÉPARE À ASSURER SON RÔLE
DE MOTEUR ÉCONOMIQUE
Elément structurant du grand projet urbain : Nancy Grand Cœur, le Centre Prouvé offrira demain,
aux portes du TGV, 20 000 m² de surface de plancher. Avec deux amphithéâtres de 300 et 850 places,
10 salles de commissions, 3 000 m² dédiés aux expositions et un espace restauration pouvant accueillir
1 100 personnes, il alliera au design architectural proposé par l’architecte Marc Barani, tous
les atouts indispensables pour répondre aux demandes des organisateurs de grands évènements.
L
’ouverture de ce magnifique lieu dédié à l’accueil de grandes manifestations, colloques,
congrès ou symposium, est prévue pour novembre 2013, une date qui marque l’aboutissement d’un projet d’envergure porté par la Communauté urbaine du Grand
Nancy. Le nouveau complexe, “un équipement novateur au cœur d’un patrimoine architectural remarquable” selon les termes d’André Rossinot, maire de Nancy et président de
la CUGN, est situé place de la République. Bipolaire, il associe deux bâtiments distincts et
propose une unité remarquable entre le site préservé de l’ancien centre de tri postal dessiné
par l’architecte Claude Prouvé en 1969 et la modernité du concept contemporain proposé
par Marc Barani. Son nom rend d’ailleurs hommage à la famille Prouvé, Claude bien entendu, mais aussi Victor, figure du mouvement Art nouveau et Jean, designer de talent,
entre autres. Le premier bâtiment accueillera la salle d’exposition, les salles de commission,
l’espace de restauration et le hall d’accueil tandis que le nouvel édifice construit abritera les
amphithéâtres, un foyer de 1200 m² et un parking public de 450 places en sous-sol.
44
vue nord © ARTEFACTORY
L’importance des espaces d’exposition
The Prouvé Conference Centre
L’actuel Palais des Congrès, ouvert en 1977 rue du Grand Rabbin
Haguenauer, peinait à répondre aux nécessités actuelles. S’il constituait, lors de son inauguration, une entité novatrice - la France ne
comptait à l’époque qu’une vingtaine de structures identiques contre
130 désormais - aujourd’hui le marché a fortement évolué et “il est
indispensable pour un centre comme le nôtre de proposer des espaces
d’expositions dédiés aux partenaires qui participent au financement
des congrès” précise Olivier Grosgeorge, directeur adjoint chargé du
développement. Cette mutation illustre d’ailleurs le nouveau rôle
que jouera le futur Centre Prouvé qui, à l’inverse de son prédécesseur
pensé avant tout comme un lieu de réunion, se définit comme un
véritable moteur économique.
La seconde préoccupation de la Communauté urbaine du Grand
Nancy fut de donner naissance à un outil adapté aux besoins en évitant l’écueil d’un projet démesuré par rapport à la taille de l’agglomération. Au final, aucune raison ne justifiait un chantier pharaonique lorsqu’on sait que les congrès en France rassemblent, pour 80%
d’entre eux, en moyenne 500 à 800 personnes.
The Prouvé Conference Centre, to host large events such
as lectures, conferences and forums, is scheduled to open
in November 2013. The new complex is located on the
Place de la République. With two sites and two vocations,
it spans separate buildings in an extraordinary unification
of the protected site of the former mail sorting office,
designed by the architect Claude Prouvé in 1969, and the
modernism of the contemporary design put forward by
Marc Barani. The name honours the Prouvé family – not
only Claude himself, but also Victor, a protagonist of the
Art Nouveau movement and Jean, a talented designer,
among others. The first building will house the exhibition
hall, conference rooms, cafeteria and entrance hall, whilst
the lecture theatres, a 1200 m² reception area and a
450-space underground public car park will all be situated
in the new building.
En étroite collaboration avec les sociétés savantes
Nancy est depuis très longtemps une “terre de congrès”, sa tradition de pôle scientifique, sa renommée universitaire et la présence de
grands spécialistes au sein de ses facultés, légitimant la tenue de réunions importantes dans la Cité Ducale. Ainsi, pas moins de 70% des
activités de l’actuel Palais des Congrès sont liés à la culture scientifique.
Nancy, ville intellectuelle, ville de recherche, nourrit la dynamique du
congrès par une accroche locale pouvant rayonner au plan national,
voire international.
Au titre des évolutions cruciales, en lien avec François Pélissier,
Président de Lorraine-Congrès, Jean-Claude Hanesse, Directeur du
Palais des Congrès, souligne en effet l’importance du dynamisme de
tout l’environnement lorsqu’il s’agit pour un client de choisir une
destination. La décision est bien souvent motivée par la présence
dans l’aire urbaine d’un pôle d’excellence en cohérence avec la thématique du congrès permettant d’associer temps de réunion et vi-
The Prouvé Centre will not only boost the economy but has
been designed to be used widely by the local community.
Nancy has long been a “conference city”, and its tradition
as a science hub, its renowned university and the presence
of leading academics are all excellent reasons to choose
Nancy as the venue for major meetings. As a result, at least
70% of the events currently held at the conference centre
are science-based. The conference dynamic in Nancy this
intellectual and research-led city is nourished by a local
network with national and international connections.
This is why the new Prouvé Centre will play a key role in
developing business tourism, in particular for conferences
and business meetings. Thanks to its exceptional location,
right at the heart of the city just a few metres from
the TGV station and with hotels within easy reach,
the complex provides a range of venues and offers "all
inclusive" exhibition packages.
45
sites de structures innovantes. Cela
crée aussi une émulation au sein
de la filière locale et mobilise fortement les professionnels du secteur
d’activité. Acteur majeur de l’enseignement, de la recherche et du développement économique, le Grand
Nancy est, entre autres, un moteur
puissant au cœur de trois pôles de
compétitivités engagés dans des enjeux mondiaux : MATERALIA - innovation collaborative en matériaux
et procédés, FIBRES - innovation en
matériaux fibreux et éco-matériaux
et HYDREOS - gestion du cycle de
l’eau. C’est aussi un des pôles régionaux de pointe dans le domaine des
sciences du vivant.
Dans ce contexte, le futur
Centre Prouvé, grand vaisseau cristallin mêlant patrimoine et modernité, sera assurément un facteur
clé du développement du tourisme
d’affaires, spécialement celui des
congrès et rencontres professionnelles. Doté d’un emplacement exceptionnel, en plein cœur de ville,
à quelques mètres de la gare TGV
et quelques pas des hôtels, le complexe s’appuiera pour cela sur un
ensemble d’espaces et une offre de
services “all inclusive”. Il sera même
plus aisé et rapide à rejoindre depuis
Paris, que nombres d’équipements
de la petite et grande couronne : un
sérieux atout pour développer la
clientèle parisienne. L’avenir appartient aux audacieux…
Anthony Humbertclaude
46
Le Centre Prouvé sous le regard de son créateur
Rencontre avec l’architecte Marc Barani
ville, un belvédère doté d’un restaurant panoramique.
Dans ce projet, le bâtiment historique constitue effectivement la
tour angulaire qui connecte les différentes sections du site et de son
annexe attenante. “A l’intérieur, les
espaces de rencontres sont omnipréLauréat de l’Equerre d’Argent1
sents, constituant de véritables pouen 2008 pour la gare des tramways
mons tandis que le hall d’accueil agit
de Nice, Marc Barani est l’architecte
comme le prolongement direct de
qui a pensé le nouveau Centre de
l’espace public” précise Marc Barani.
Congrès. Ayant contribué à de grands
Cette priorité donnée aux espaces est
projets comme le Musée Fernand Léfacilitée au départ par la structure
ger à Biot ou la Villa Arson à Nice,
imaginée par Claude Prouvé dans les
il dispose d’une expérience qui lui a
années 1970 et notamment les grands
permis d’envisager ce challenge sous
plateaux libres au cœur de l’édifice.
un angle double : fonctionnalité et
La nouvelle structure est pensée
intégration dans l’espace urbain.
pour s’intégrer au mieux dans son
“Au départ, la principale quesespace urbain. Sa proximité avec les
tion était de savoir s’il fallait ou non
grandes interfaces de mobilité (gare
conserver le tri postal” explique l’arTGV, gare TER, bus et tramway) lichitecte niçois. La première option
mite les émissions dues aux transs’est imposée d’elle-même car “ce
ports individuels. Cette osmose s’apbâtiment des années 1970 fait partie
plique aussi au niveau climatique. Les
du patrimoine et dispose de qualigrandes façades vitrées, carapace de
tés remarquables en terme d’agenverre sur structure béton et alumicement et d’emplacement, c’est une
nium, renforcent non seulement les
rotule entre les espaces urbain et feréchanges entre intérieur et extérieur,
roviaire” ajoute-t-il. Alors que la plumais agissent également comme un
part des centres de congrès fonctioneffet caméléon renvoyant la lumière
nent à plat, adoptant une architecture
ou l’atténuant selon la météo… un
de type “boite” située en périphérie
bâtiment qui vit avec son temps mades villes, le tri postal possède une vénifestement.
ritable spécificité de par son emplaceAnthony Humbertclaude
ment et sa forme. Sa verticalité a permis de penser le nouveau Centre de
Congrès comme un lieu ouvert sur la
1 L’Equerre d’Argent est un prix national d'architecture attribué par un jury de la revue “Le
Moniteur des Travaux Publics et du Bâtiment” qui récompense, chaque année, la construction
d'un bâtiment remarquable sur le sol français.
À L'INTERNATIONAL
POUR UNE EUROPE DES VILLES
Nancy-Karlsruhe, un modèle séduisant de solidarité européenne
En 1969, le Prix de l’Europe1 couronnait le dynamisme et la richesse des
échanges entre Nancy et la ville de Karlsruhe, dans le Bade-Wurtemberg. Les
qualités de ce partenariat commencé en 1955 n’ont pas été démenties, et en 2010
la semaine franco-allemande de Nancy, à l’occasion du 55ème anniversaire du
jumelage des deux communes, a démontré le succès de cette relation privilégiée.
Eglise de Karlsruhe © Ville de Karlsruhe
47
1. KZM Karlsruhe
Nancy-Karlsruhe
Located some 230 km from Nancy in the BadenWürttemberg District the city of Karlsruhe, is
home to the German Constitutional Court and
has a population of over 290,000. The city is
a centre of innovation in the fields of energy,
nanotechnology and transport, and has much in
common with Nancy; the two cities are united
by their positions on either side of the border, by
their technological and industrial skills, and by
their academic activities. They were twinned in
1955.
The twinning idea stemmed from a desire to
create links between communities in Europe and
across the world after 1945. The initial aim was
to cultivate friendship and closeness between
peoples. It involves getting to know each other and
working together, according to the shared assets
of the cities in question. Twinning is therefore an
attractive method of globalisation, through the
creation of networks between dynamic centres
where dialogue preserves that human and
cultural dimension.
After 56 years of twinning, relations between
Nancy and Karlsruhe are in great form. And
the reason behind this success? Basically, it’s the
people. Fostering good relations between French
and German people - of like minds and similar
political persuasion - adds further weight to
the twinning principle. At every level (school,
university and cultural), relations with Karlsruhe
are characterised first and foremost by their
dynamism, which has grown over the years.
So how is twinning important today? It involves
providing an “incentive” for academic, cultural
and economic players to work together within the
two cities. The political will behind them triggers
these exchanges which then grow stronger. The
twinning of Nancy and Karlsruhe is a first-class
example of this. In this way a development tool
emerges from the linked communities, the cities
coming together to forge a concerted policy for
cross-border action.
48
2. Jardin botanique
À
quelque 230 km de Nancy, Karlsruhe est une porte vers
Francfort, au Nord, et vers Stuttgart, à l’Est. Cependant cette
commune du Bade-Wurtemberg est aussi un pôle important : la ville abrite le siège de la Cour constitutionnelle allemande,
compte plus de 290 000 habitants et administre trois aires urbaines
dynamiques. Détruite à 80% durant la Seconde Guerre mondiale,
Karlsruhe est renommée pour sa reconstruction exemplaire, et
constitue un pôle d’innovation dans les domaines de l’énergie, des
nanotechnologies et des transports. Elle présente ainsi de nombreux
points communs avec Nancy et son agglomération : sœurs par leur
situation de part et d’autre de la frontière, par leurs compétences
technologiques et industrielles, et par leurs activités universitaires,
les deux villes se sont jumelées en 1955 après un échange scolaire
réussi entre deux lycées.
Pour un rapprochement entre les peuples
Le principe du jumelage résulte d’une volonté de créer des
liens entre des communes européennes et mondiales après 1945.
Les objectifs premiers d’une telle pratique sont avant tout l’amitié
et le rapprochement entre les peuples : apprendre à se connaître et à
travailler ensemble, en fonction des atouts communs des villes. L’alliance entre Nancy et Karlsruhe incarne cette volonté d’ouverture, et
sa récompense par le prix de l’Europe en 1969 et les étoiles d’or du
jumelage en 2006, marque le succès de l’entreprise. Confortée par
cette expérience enrichissante, Nancy attache une importance particulière aux liens qu’elle tisse avec d’autres villes et a mis en place,
à l’image du modèle de Karlsruhe, d’autres partenariats avec des
villes comme Kanazawa ou Cincinnati entre autres.Il s’agit d’abord
de nouer des contacts, mais aussi de stimuler des échanges culturels, économiques et universitaires. Ainsi le rapprochement de cités
différentes propose un modèle séduisant de mondialisation, par la
création de réseaux entre des pôles dynamiques dont les échanges
maintiennent une dimension humaine et culturelle.
Une politique des villes à l’international
Après 56 ans de projets partagés, les rapports entre les
deux municipalités sont au beau fixe. Les raisons de ce succès ?
D’abord les hommes et les femmes. La conjonction de bonnes
relations entre Français et Allemands et d’une volonté politique
commune nourrit le principe du jumelage. À différents niveaux,
l'association avec Karlsruhe se caractérise avant tout par son dynamisme, qui s’enrichit avec les années. Ainsi, Nancy accueille
tous les étés des étudiants de la ville allemande pour un stage
professionnalisant d’une durée d’un mois. Des échanges d’expériences et de bonnes pratiques sont organisés dans de nombreux domaines touchant à la vie quotidienne. Quant au Cercle
amical France-Allemagne de Nancy, il est particulièrement actif
et efficace, de même que la structure homologue de Karlsruhe.
Nicolas Paul
1 Le Prix de l’Europe, institué en 1955, récompense des relations de jumelage
réussies entre des villes européennes.
Nancy-Karlsruhe
Rund 230 Km von Nancy entfernt liegt die
baden-württembergische Stadt Karlsruhe.
Karlsruhe hat 290.000 Einwohner und ist der
Sitz des deutschen Bundesverfassungsgerichts.
Diese Stadt ist ein Innovations-Standort
auf den Gebieten der Energietechnik, der
Nanotechnologien und der Verkehrstechnik.
Karlsruhe weist eine Reihe von Gemeinsamkeiten
mit Nancy auf, die beide Städte nahezu wie
Geschwister erscheinen lässt: Entfernung
zur Grenze, technologische und industrielle
Kompetenz, Hochschultätigkeit - so war es
kein Wunder, dass sie im Jahre 1955 eine
Städtepartnerschaft eingingen.
Das Prinzip der Städtepartnerschaft nach
1945 entsprang dem Willen, Beziehungen
zwischen europäischen und außereuropäischen
Gemeinden anzuknüpfen, mit dem
Hauptziel, Freundschaft und Annäherung
2
photos © Ville de Karlsruhe
Que retenir, aujourd’hui, de la fonction du jumelage ? Il ne
s’agit plus tant de combattre la peur de l’étranger que d’exercer
une fonction “d’incitation” aux collaborations entre les acteurs
universitaires, culturels et économiques des deux villes. Ainsi
fédérés par une volonté politique, ces échanges deviennent possibles et se renforcent. Par ce biais, un outil de développement
émanant de communes reliées apparaît : les villes s’unissent et
favorisent un mode concret d’action internationale. Né d’une
initiative scolaire commune entre Nancy et Karlsruhe, ce jumelage modèle devient l’incarnation d’une politique européenne
particulière : celle du développement d’un réseau de collectivités territoriales, à même de s’entendre à bénéfice mutuel dans
une Europe des villes. Ainsi échanges internationaux et diversité
culturelle vont de pair.
1
3
1. Staedtische Galerie
2. Place Ludwig
3. château de Karlsruhe
zwischen den Völkern zu begünstigen. Es
ging darum, einander kennen zu lernen und
die Zusammenarbeit auf die gemeinsamen
Stärken der Partnerstädte auszurichten. Damit
bietet die Städtepartnerschaft ein anziehendes
Globalisierungsmodell, dank der Schaffung von
Netzwerken zwischen dynamischen Standorten
und der Förderung des Austauschs mit einer
gleichermaßen menschlichen und kulturellen
Dimension.
Nach 56 Jahren der gegenseitigen Annäherung
sind die Beziehungen zwischen Nancy
und Karlsruhe ein ungetrübter Erfolg. Das
Erfolgsgeheimnis? Das Verdienst gebührt
zunächst den beteiligten Damen und Herren,
denn das Prinzip der Städtepartnerschaft nährt
sich aus guten Beziehungen zwischen deutschen
und französischen Amtskollegen und dem
gemeinsamen politischen Willen der Gemeinden.
Die Annäherung zwischen Nancy und Karlsruhe
spielt sich auf unterschiedlichen Ebenen ab (auf
schulischer Ebene, im Hochschulbereich, aber
auch im Kulturbetrieb) und kennzeichnet sich
durch eine Dynamik, die sich mit den Jahren
immer mehr bereichert hat.
Wie könnte man heute die Hauptfunktion
der Städtepartnerschaft beschreiben? Es geht
darum, "Anreize" für die Zusammenarbeit
zwischen Akteuren aus Hochschulwesen,
Kultur und der Wirtschaft beider Städte zu
schaffen. Geeint durch einen politischen Willen
kann Austausch zustande kommen und sich
verstärken. Die Städtepartnerschaft zwischen
Nancy und Karlsruhe ist ein schönes Beispiel
dafür. So erschaffen die Partnergemeinden ein
neues Entwicklungstool, indem sie sich vereinen
und eine konkrete Politik des internationalen
Handelns begünstigen.
49
À L'INTERNATIONAL
Tourisme et culture, moteurs de l’économie
L’Institut de la Grande Région tient forum à Nancy
Au cœur du Sillon Lorrain, le Grand Nancy accueillera le
forum de l’Institut de la Grande Région (IGR), le 8 novembre
2011, dans les grands salons de l’Hôtel de Ville de Nancy, place
Stanislas. Lieu (doublement) emblématique du thème abordé :
“Tourisme et culture, moteurs de l’économie”.
Véritable creuset de la construction européenne, la
Grande Région est un espace situé entre le Rhin, la Moselle,
la Sarre et la Meuse. Marqué par sa diversité démographique,
historique, linguistique, économique, institutionnelle ou
politique, ce territoire réunit la Sarre, la Lorraine, le Luxembourg, la Rhénanie-Palatinat, la Wallonie, ainsi que la communauté germanophone de Belgique. Depuis bientôt 40 ans,
la Grande Région contribue à l’émergence d’un regard transfrontalier partagé.
La culture est déjà au cœur de diverses expériences partenariales menées par l’IGR, comme en attestent aussi bien
les rencontres entre les musées de ce territoire ou encore “ la
Coopération Musicale de la Grande Région”, avec à la clef un
orchestre de jeunes, mettant en jeu des collaborations régulières et fructueuses entre les conservatoires des villes de Nancy, Metz, Luxembourg, Esch-sur-Alzette, du Conservatoire du
Nord Diekirch/Ettelbruck, du Conservatoire Royal de Liège,
des “Hochschulen für Musik” de Sarrebruck et Mayence.
50
Dans cet esprit, l’IGR multiplie les rencontres et les manifestations, offrant un lieu d’échange et d’étude pour accompagner la construction d’une culture commune. Ainsi,
le forum “Tourisme et culture, moteurs de l’économie” qui
se tiendra à Nancy a pour objectif d’offrir aux professionnels et aux collectivités territoriales une vision innovante
des projets culturels et touristiques. Autrefois jugés peu rentables et élitistes, ces derniers représentent désormais de véritables enjeux et leviers économiques, facteurs de création
de richesse et outils d’attractivité. Cette journée s’articulera
autour d’ateliers thématiques (financement et capacité à
entreprendre ; ingénierie de projet, partenariat et stratégie
marketing ; retombées économique et forme possible d’évolution) et de débats en séance plénière, rythmés par les présentations d’intervenants reconnus dans chaque domaine.
La participation à ce forum est réservée aux professionnels
et associations liés au tourisme ainsi qu’aux collectivités territoriales. Un formulaire d’inscription en ligne et toutes les
informations complémentaires sont disponibles sur les sites
internet du Grand Nancy et de l’IGR :
www.grand-nancy.org et www.institut-gr.lu.
Orchestre de la CMGR
(Coopération Musicale de la Grande Région)
SCIENCES ET INNOVATION
Enquêtes sur le vivant
Du Muséum-Aquarium au laboratoire de recherche,
le double visage du 34 rue Sainte-Catherine
A Nancy, le Muséum d’Histoire naturelle cohabite avec un pôle actif de recherche scientifique : il
abrite un laboratoire dont les travaux portent sur la domestication en aquaculture continentale.
Portraits croisés de deux institutions distinctes qui proposent des approches différentes et
complémentaires du vivant.
N
on loin de la place Stanislas, un bâtiment à l’architecture originale
datant des années 1930 et signé Jacques et Michel André, conserve
les collections zoologiques et paléontologiques de la ville. En son
sein, deux institutions sont réunies. Côté salles d’exposition, le
Muséum-Aquarium présente de façon claire et attractive les différentes branches
des espèces pour une “leçon” d’Histoire naturelle délivrée au fil des spécimens de
poissons, tropicaux en particulier, mais aussi de mammifères, reptiles et oiseaux
naturalisés. Côté laboratoire, la question du développement biologique de différentes familles est plus particulièrement considérée. Ces recherches permettent
de domestiquer de nouveaux poissons et de tester la compatibilité de diverses
espèces pour mieux comprendre et enrichir le patrimoine vivant.
51
L’amélioration de l’aquaculture en question
Le Muséum qui représente un des lieux historiques de
la science à Nancy, conçoit chaque année une exposition
temporaire majeure qui complète la présentation des collections permanentes et des aquariums. Sa muséographie,
instructive et agréable, rassemble 500 espèces aquatiques
et près de 600 spécimens appartenant aux collections
d’Histoire naturelle. Apprécié des familles et des enfants,
le lieu convient autant aux curieux qu’aux amateurs de
poissons colorés et animaux rares ou fascinants. 57 aquariums de 200 à 15 000 litres plongent le visiteur dans les
eaux tropicales de la Mer Rouge, du fleuve Amazone ou
du lac Malawi, dévoilant des variétés allant du mérou à
l’anémone en passant par les oursins, crevettes et autres
murènes présentées dans leurs écosystèmes reconstitués
(mangrove, récif corallien, grands lacs africains...).
Le Muséum-Aquarium cohabite avec une institution
de recherche spécialisée dans l’étude de la diversité biologique et ses possibles développements (les deux entités
sont bien distinctes). Il s’agit du laboratoire d’une des trois
cellules de l’Unité de recherche “Animal et Fonctionnalités
des Produits Animaux” (AFPA) : l’équipe “Domestication
en Aquaculture Continentale” (DAC). Celle-ci s’intéresse
plus particulièrement aux processus de domestication de
nouvelles espèces de poissons afin de développer l’aquaculture continentale. Elle cherche à améliorer la qualité
des cycles de reproduction, la croissance des poissons et
les produits animaux ainsi obtenus. Les chercheurs prennent en compte de multiples facteurs aussi divers que la
température, l’exposition à la lumière, les effets du milieu
d’élevage et de ses caractéristiques environnementales, ou
encore les comportements sociaux des espèces cultivées.
Enfin, les poissons étant un vecteur important de contaminants pour l’homme, les investigations se concentrent
aussi sur la maîtrise de la qualité sanitaire en aquaculture.
Ce dernier point embrasse des enjeux écologiques structurels - éviter ou réduire la pollution aquatique - et d’autres
plus quotidiens, comme le goût du poisson dans nos assiettes.
Ce patrimoine fait l’objet d’interrogations permanentes pour enrichir différentes disciplines comme la
zoologie, l’art, la philosophie, la linguistique, la génétique,
l’écologie… Par ailleurs des conférences et animations
sont déclinées tout au long de l’année en collaboration
avec les nombreux partenaires de l’établissement. Des visites commentées sont aussi régulièrement proposées aux
adultes comme aux enfants. Toutefois, si l’accueil du public demeure une dimension déterminante de ses activités,
le Muséum-Aquarium est aussi un centre ouvert à la recherche. Ses travaux abordent les grandes questions liées
aux sciences naturelles et à l’étude du vivant. Ainsi, près
de 137 700 spécimens sont conservés dans ses réserves et
accessibles aux chercheurs. Parallèlement, des travaux sont
également menés sur l’histoire de l’institution et de ses
collections.
Muséum-Aquarium
34 rue Sainte-Catherine - 54000 Nancy
Tél. +33(0)3 83 32 99 97
www.man.uhp-nancy.fr
Ouvert tous les jours de 10h à 12h et de 14h à 18h
Fermeture : 1er janvier, 1er mai, 25 décembre.
c
52
Au numéro 34 de la rue Sainte-Catherine1, le vivant
est donc mis en valeur mais aussi étudié sur des sujets
aussi pratiques que les qualités nutritionnelles des perches
sauvages du Lac Léman, par exemple. Si en coulisse, de
très nombreux spécimens servent de base de travail pour
mettre à jour les mystères des sciences naturelles et découvrir les grandes étapes historiques qui ont marqué le développement de cette discipline, c’est aussi aux yeux de tous
que se révèle la richesse d’un patrimoine d’une incroyable
diversité. Un double visage pour une même vocation...
Nicolas Paul
1 A noter que le laboratoire “Domestication en Aquaculture Continentale »
devrait en 2012 rejoindre le pôle universitaire de Nancy-Brabois, siège de
l’unité de recherche “Animal et Fonctionnalités des Produits Animaux”.
©David Siebert
Pour une mise en valeur d’un patrimoine
Les commerçants
de la Ville Vieille
Une alliance élégante entre commerce et patrimoine
Dans la cité des ducs de Lorraine, au cœur d’un quartier
au cachet incomparable doté d’un patrimoine médiéval
remarquable, découvrez une centaine de commerces et
boutiques nichés aux détours de rues aux noms évocateurs
ou pittoresques. rue du duc Raoul, rue Saint-Michel,
Grande Rue, rue du Haut-Bourgeois, place Saint-Epvre,
rue du Maure qui trompe… les artères de la Ville Vieille
abritent des échoppes réservant de nombreuses surprises
et proposant des services de tous ordres. Boulangeries
aux pains craquants, pâtisseries délicieuses, épiceries
fines, magasins d’antiquités regorgeant de trésors,
bouquinistes, boutique de musées, soins et esthétique,
chaussures et vêtements, boucheries, charcuteries,
hôtels de charme, restauration rapide et restaurants
gastronomiques, idées cadeaux… les possibilités sont
multiples pour les amoureux des belles et bonnes choses.
Et depuis 30 ans, l’association des commerçants et artisans
de la Ville Vieille organise un Marché aux Puces, véritable
institution pour les chineurs qui rassemble plus de 40
exposants professionnels de 7h à 18h (toutes les dates
sur www.nancyvillevieille.fr)
A quelques pas du Musée Lorrain, du palais Ducal et
proche de l’ensemble XVIIIème que forment la place
Stanislas, la place de la Carrière et la place de l’Alliance,
c’est un véritable petit monde qui vous attend… laissezvous tenter par une promenade !
Association des commerçants
et artisans de la Ville Vieille de Nancy
Siège : 89 Grande Rue - 54 000 Nancy
Courriel : ag.acavvnancy@orange.fr
www.nancyvillevieille.fr
53
COMMUNIQUÉ
Les restaurants de la Rue de Maréchaux
Voyage au pays des gourmands
La rue des Maréchaux est surnommée « rue gourmande », savez-vous pourquoi ? L’endroit concentre de nombreux restaurants dans lesquels chacun peut venir s’attabler pour une formule express le midi, ou le temps d’un repas plus long le
soir venu. Au sein de cette avenue de la gastronomie, plusieurs établissements valent sans conteste le détour, des lieux
pleins de vie dédiés à la bonne chère… à quelques pas seulement de l’ensemble XVIIIème et de sa superbe place Stanislas.
www.restaurant-osamoelle.com
Tél. +33(0)3 83 35 10 59
www.leboeufdanslarue.com
Tél. +33(0)3 83 32 02 04
www.lepicerie-nancy.com
Tél. +33(0)3 83 36 67 53
www.restaurant-leregent.fr
Tél. +33(0)3 83 32 96 79
www.brasserie-vaudemont.com
Tél. +33(0)3 54 95 29 65
La Piazzetta
Tél. +33(0)3 83 35 66 47
La Grange
Tél. +33(0)3 83 32 10 30
54
Depuis plus de 35 ans, son nom fait saliver les
amateurs de viande. L’Os à Moelle est une véritable institution à Nancy, le restaurant du boucher par excellence ! Côte de bœuf, carpaccio,
onglet, entrecôte sont les plus fameuses pièces
de ce lieu où l’on peut aussi déguster des plats
familiaux dans un esprit brasserie convivial. Secret mal gardé, on y sert aussi des os à moelle...
fameux avec du gros sel.
Non loin de L’Os à Moelle, la seconde étape
incontournable pour les “carnivores” est Le Bœuf
dans la Rue, une table proposant viandes et
abats, mais aussi des spécialités du terroir telles
que le ris de veau du Père Maillot, l’andouillette
de Troyes moutarde à l’ancienne, la bavette à
l’échalote ou le magret de canard aux mirabelles.
Et tout cela à la bonne franquette ! Un restaurant
plébiscité par les bons vivants.
Si vous souhaitez plutôt savourer des plats
traditionnels comme les concoctaient nos grandmères, l’adresse à connaître est le restaurant
L’Epicerie, alias “Chez Marguerite”. Blanquette
de veau à l’ancienne, andouille du Val d’Ajol ou
œufs cocotte : des plats simples et sans chichi
qui vous feront peut-être retomber en enfance.
Cette table vous emplira d’une douce nostalgie…
en poussant la porte, le “Ding” de la cloche d’entrée vous dit bonjour !
Quant au Régent, c’est à l’angle de la rue des
Maréchaux, place Vaudémont, qu’il opère. Dans
un cadre raffiné et élégant, il saura sublimer les
soirées en tête à tête, où l’on s’attarde volontai-
rement. Grâce à sa cuisine traditionnelle mettant
à l’honneur les produits frais et sa carte souvent
revisitée, le Régent sera à même de vous surprendre… même si vous êtes un habitué !
De la ville à la campagne, il n’y a qu’un pas
que le gourmand n’hésite pas à franchir pour
varier les plaisirs. Changez d’atmosphère et de
cuisine avec La Grange, une table à l’ambiance
montagnarde avec des plats succulents et gouteux : fondues, raclettes, fromage… Sa décoration
rustique plaira aux amateurs de recettes campagnardes qui tiennent au corps.
Le voyage aux pays des gourmands se poursuit par un établissement à l’emplacement
prestigieux, entre la Place Stanislas et la rue des
Maréchaux : Le Vaudémont. Dans un cadre chaleureux à la “new-yorkaise”, vous dégusterez une
cuisine simple et raffinée proposant des spécialités françaises et lorraines : mignon de porc
aux mirabelles, tartare de bœuf aux couteaux et
en dessert, un excellent café gourmand. Un lieu
dans l’esprit brasserie, disposant d’une grande
terrasse, qui peut accueillir aussi des groupes
grâce à son caveau.
Enfin, direction l’Italie et ses recettes chantantes avec La Piazzetta, un restaurant où Giuseppe et Freddy vous accueillent avec le sourire,
la verve et le charme du pays. Dégustez pastas
et pizzas face au charmant square Lafayette…
presque comme si vous étiez dans une tratorria
en Toscane !
COMMUNIQUÉ
La brasserie Jean Lamour
la table gourmande de la place stanislas
Déjà réputée au XIXème siècle
pour la qualité de sa table, la brasserie Jean Lamour, qui s’appelait alors
le restaurant Stanislas, est depuis
plus d’un siècle un temple du goût
très prisé des fins gourmets. Le chef
alsacien de l’époque, Julien Walter,
avait déjà su attirer l’attention par
sa cuisine gouteuse mitonnée dans
un cadre d’exception. Aujourd’hui,
le lieu est toujours aussi magique.
Idéalement situé, il borde une place
Stanislas de Nancy brillant de mille
feux et offre un splendide panorama
sur les grilles dorées dessinées par le
maître-ferronnier auquel l’enseigne
actuelle doit son nom.
La carte distille des mets savoureux dans la plus pure tradition de
la restauration brasserie : assiettes
composées, viandes grillées sur
planche, salades de saison, poissons
frais… et une carte des desserts très
gourmande. Un service est assuré
depuis le petit déjeuner, à partir de
7h, jusqu’à minuit, moment idéal
pour un dîner après les spectacles
ou les sorties au cinéma. Les cuisines, entièrement refaites, assurent
une grande efficacité d’exécution
associant qualité des mets et envoi
rapide des plats pour éviter les longues attentes.
Véritable institution pour les
Nancéiens, la brasserie Jean Lamour est, depuis sa création, un lieu
convivial où l’on fait bonne chère
mais où il est aussi plaisant de déguster un expresso à 1 euro, le matin
sur le zinc, ou de siroter un cocktail
entre amis, une fois la nuit tombée.
Brasserie Jean Lamour
7 place Stanislas - 54000 Nancy
Tél. +33 (0)3 83 32 53 53
www.brasserie-jeanlamour.com
55
56
SCIENCES ET INNOVATION
Modes de pensées
Nancy, capitale de la philosophie des sciences en 2011
Forte d’un héritage scientifique de premier plan, Nancy est devenue, du 19 au 26 juillet
2011, la capitale mondiale de la philosophie des sciences, une preuve supplémentaire
illustrant l’aura de la ville aux yeux des instances scientifiques internationales… ou
comment une tradition de longue date permet aujourd’hui d’être à la pointe de l’actualité.
“La logique et la science face aux nouvelles technologies” : le thème du
Congrès Mondial de Logique, Méthodologie et Philosophie des Sciences,
organisé à Nancy l’été dernier, a fait de la ville, après Pékin en 2007, le point de
convergence des réflexions de 900 des plus grands théoriciens et épistémologues
de la planète. Comment les penseurs du savoir scientifique se placent-ils face
aux évolutions techniques et industrielles ? Quelle est la place de la méthodologie et de l’université dans la course à l’innovation technologique ? Telles sont
quelques unes des questions qui ont animé les débats.
14ème
57
Un héritage scientifique assumé
Toutefois, ce congrès mondial ne s’adressait pas qu’aux
chercheurs mais était aussi l’occasion pour le grand public de
redécouvrir l’héritage scientifique et universitaire de Nancy par
le biais de parcours de vulgarisation et de conférences. Le choix
de Nancy pour accueillir ce grand rendez-vous n’est d’ailleurs
pas anodin. Au début du XXème siècle, la figure de Jules-Henri
Poincaré, un nancéien considéré comme le dernier grand savant universel français, incarnait déjà un changement dans
l’approche de la recherche et de la méthodologie scientifiques.
Et c’est précisément la définition de ce rapport du savoir et de
l’avancée technologique qui alimente aujourd’hui les débats.
Bien évidemment, Poincaré n’est pas le seul savant à symboliser la dimension scientifique de la cité ducale. D’autres figures, comme le musicien Pierre Schæffer, polytechnicien et
père de la musique concrète, le philosophe Raymond Ruyer ou
le psychologue Hyppolite Bernheim, se détachent également au
cours de 250 ans d’histoire universitaire. Depuis la création du
premier collège de médecine à Nancy en 1752 jusqu’à la formation récente d’un collectif qui réunit enseignants, chercheurs
et acteurs de la technique et de l’industrie au sein du Grand
Nancy, c’est bien une capitale scientifique qui apparaît.
Un pôle adapté aux exigences actuelles
Au cœur de ce tissu dynamique et soudé, les décisions
concrètes liées aux impératifs de compétitivité s’effectuent
parallèlement à la formation d’un pôle universitaire fort, avec
notamment la fusion des universités de Nancy et Metz. Cette
mutualisation est aussi motivée par l’importance, la diversité
et la complémentarité des structures de recherche présentes
sur les deux territoires. Bénéficiant de domaines d’excellence
reconnus depuis de nombreuses années (mathématiques,
chimie, sciences humaines, sciences juridiques…), l’antenne
nancéienne de la nouvelle Université de Lorraine offre un potentiel important au niveau des laboratoires de recherche. Elle
se démarque par ses activités pluridisciplinaires, ou transdisciplinaires, et la richesse de ses partenariats. Ainsi la ville compte
2125 enseignants-chercheurs et chercheurs, ainsi que 1739
doctorants et post-doctorants.
Photos © Olivier Toussaint.
Nancy et le Grand Nancy mettent donc leur prestigieux
lignage universitaire au service des exigences modernes de la
recherche. La filiation des grands savants qui ont posé les fondations d’une réputation d’excellence en termes de prestance
intellectuelle est ainsi honorée. Et l’obtention d’un congrès international de philosophie des sciences rassemblant 59 nations,
alors que la ville était en concurrence avec de sérieux prétendants, est venue tout naturellement corroborer et renforcer une
réputation qui tient déjà depuis longtemps les premiers rôles
dans le domaine des sciences.
Nicolas Paul
Pour en savoir plus : www.clmps2011.org
58
59
Bienvenue
Bien dormir,
au Park Inn
C’est bien
by Radisson
vivre
Nancy
Ajouter de la
couleur à
votre vie
Face à la gare
10 min. à pied de
la Place Stanislas
60
Pour toutes vos
manifestations,
privées ou
professionnelles
VILLE VERTE
Du bois
dont est fait l’avenir
Le rôle prépondérant de l’Observatoire Européen des Forêts
Le vendredi 9 avril 2010, une assemblée d’acteurs institutionnels dont la Ville de
Nancy et la Communauté urbaine du Grand Nancy, appuyées par la Région Lorraine, le
Ministère de l’Agriculture, l’Institut National de la Recherche Agronomique (INRA) et
l’Institut Européen de la Forêt (EFI) ont inauguré dans l’agglomération un Observatoire
Européen des Forêts. L’Année internationale des forêts, décrétée par les Nations Unies
en 2011, est l’occasion idéale d’évoquer cette structure méconnue du grand public.
61
L’Observatoire Européen des Forêts © Inra - Y. Bernardi
Un enjeu pour le XXIème siècle
Nancy, un lieu stratégique
Basé à Nancy, l’Observatoire Européen des Forêts
(OEF) héberge une équipe de Recherche-Développement
qui s’intègre pleinement aux enjeux scientifiques et économiques actuels. Si la forêt joue un rôle majeur dans la
préservation de la biodiversité, son exploitation constitue
également une importante source mondiale de richesse.
Les deux logiques doivent donc composer pour préserver
et faire fructifier ce patrimoine et en permettre la gestion
durable. L’une des attentes majeures de l’Année internationale des forêts est d’ailleurs de sensibiliser le grand public et les professionnels à cette problématique et de rétablir, par ce biais, des liens entre les citoyens et le domaine
forestier. Il est important pour cela de faire comprendre
les multiples facettes de ce qui parait souvent comme un
simple lieu de promenade, ou une donnée immuable du
paysage ! Ces différents objectifs sont aussi au cœur des
préoccupations de l’OEF qui, en intégrant la forêt dans
l’économie locale et globale, favorise les stratégies actuelles
liées au développement des énergies renouvelables et à la
réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Ce n’est pas un hasard si l’OEF a été créé à Nancy.
La ville est un lieu historique de la foresterie française au
cœur d’une importante filière bois : 849 000 hectares de
massifs pour plus de 25 000 emplois répartis entre 4 700
entreprises pour la seule région Lorraine. Nombre d’institutions liées à ce domaine y sont présentes et notamment
l’Université de Lorraine, l’antenne de l’Ecole Nationale du
Génie Rural et le Centre de Recherches INRA. Ces structures collaborent activement pour former les futurs gestionnaires et chercheurs, mais aussi pour mener des programmes de recherche de pointe. Cette concentration de
compétences, et leur collaboration active, font de Nancy
un pôle important de recherche et de formation dans le
domaine des forêts. Une partie des laboratoires de l’INRA
et d’AgroParisTech est ainsi localisée à Champenoux où
se construit également un laboratoire de 2000 m² entièrement en bois (voir par ailleurs).
À qui appartient la forêt ? Comment la relier à l’économie mondiale ? Actuellement, les travaux de l’Observatoire concernent la diffusion d’informations sur les cours
internationaux des produits forestiers et l’élaboration de
cartes sur la répartition des propriétés forestières en Europe. Le secteur bois est une ressource vivante et renouvelable. Étudier sa répartition et son économie, c’est donc
réunir le savoir nécessaire pour gérer au mieux une ressource fragile dont la conservation est indispensable. C’est
aussi l’occasion de rappeler que les logiques d’exploitation
qui en découlent doivent absolument composer avec les
impératifs écologiques.
62
Par son implantation, l’Observatoire Européen des
Forêts permet de relier des problématiques locales aux
enjeux économiques et écologiques européens. Au-delà
de sa portée symbolique, il constitue un pôle de recherche
indispensable. Sa présence rappelle que le patrimoine forestier est une ressource à ne pas négliger : un paramètre
important que Nancy n’a pas omis de prendre en compte.
Nicolas Paul
Observatoire Européen des Forêts
8 rue Baron Louis - 54000 NANCY
Tél. +33 (0)3 83 22 26 20
c
Le Centre INRA de Champenoux
Au cœur des problématiques
forestières
Champenoux, à la périphérie immédiate du
Grand Nancy, est une commune de 1200 habitants qui
abrite les laboratoires du Centre de Recherches INRA
(Institut National de Recherche Agronomique). La
richesse, le dynamisme et la diversité des travaux qui
y sont menés illustrent l’importance du patrimoine
forestier lorrain et français. Regroupant différents
champs d’activité, tous liés à la quête d’une meilleure
connaissance de ce milieu, la structure conduit notamment des recherches sur l’adaptation des forêts
aux changements climatiques, la production de bois,
la biodiversité, la durabilité de la gestion forestière…
photos © Inra – Y. Bernardi
Les chercheurs de l’INRA étudient aussi les spécificités de l’écosystème forestier, son importance pour
l’environnement, sa sensibilité aux changements climatiques et à la pollution atmosphérique, son influence
sur la qualité des sols et de l’eau, son rôle dans le cycle
du carbone. Une équipe se concentre plus particulièrement sur l’histoire et l’avenir de la forêt et mesure
l’impact des évolutions climatiques et sylvicoles sur les
ressources au cours des 100 années passées et à venir.
Le Centre de Champenoux accueille en outre une antenne du département Santé des Forêts du Ministère
de l’Agriculture, spécialisée dans les dépérissements et
les problèmes liés aux insectes.
1
2
1. Centre INRA, équipement de recherche phytotron
2. Centre INRA de Champenoux
Ces recherches, diverses et dynamiques, cohabitent avec l’Unité Expérimentale Forestière Lorraine
qui gère le parc expérimental forestier Nord-Est (418
ha) ainsi que l’arboretum d’Amance (13 ha), situé
lui-aussi à Champenoux. Ce dernier est à la fois un
conservatoire d'espèces, un support d'enseignement
et un terrain pour tester l'introduction d'essences
nouvelles.
Enfin, un bâtiment emblématique est actuellement en construction. Entièrement fait de bois sur
trois étages, il sera labellisé “haute qualité environnementale” et particulièrement économe en énergie, répondant ainsi aux normes les plus exigeantes dans le
domaine. Il sera chauffé par de la biomasse produite
localement et devrait être pleinement opérationnel
en juin 2012.
Nicolas Paul
Pour en savoir plus : www.nancy.inra.fr
63
Le nom “l’Or du Verger” fait référence
aux produits rares qui nous sont en partie
offerts par la nature.
L’Or du Verger est également synonyme
de richesse olfactive, véritable concentré
exprimant la quintessence des fleurs.
Darg’Design 06 09 53 52 46 - Saint-Dié-des-Vosges
Le logo est épuré et symbolise un arbre porteur
du précieux parfum.
Le flacon figure une goutte d’eau symbolisant
la rosée matinale du verger.
Maison de la Mirabelle • Parfums Anne Marie Grallet
54290 Rozelieures - Tél. +33(0)3 83 72 32 26
www.maisondelamirabelle.com
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A LA DÉCOUVERTE DU GRAND NANCY
1
1• Eglise de Laxou
2• La Cure d’Air Trianon à Malzéville
3• fontaine à Vandœuvre-lès-Nancy
2
3
Escapade dans les vieux
villages du Grand Nancy
Malzéville, Laxou et Vandoeuvre-lès-Nancy
Sur le territoire du Grand Nancy, des anciens villages de caractère réservent, au sein des communes
dont ils constituent le cœur historique, des trésors architecturaux méconnus. A ne pas manquer lors
d’une balade qui s’avérera pleine de surprises.
P
erchés ou de pied, avec leurs maisons à portes cochères disposées autour
d’une rue centrale, les villages lorrains possèdent leur propre identité.
Leur habitat régulier, ponctué d’édifices remarquables (église au centre
mais aussi calvaires, châteaux, tours…), est constitué de maisons étroites et
profondes, souvent jointives, agencées autour d’une cuisine centrale et dotées
d’un jardin à l’arrière. Les murs sont épais, faits de pierre et couverts de tuiles
“tiges de botte”. Le territoire du Grand Nancy recèle d’anciens quartiers présentant cette physionomie traditionnelle autour desquels les communes développent un plan d’urbanisation moderne. Focus sur trois vieux villages inaugurant
une rubrique qui s’attachera à traiter, lors des prochains numéros, les centres
historiques des villes de l’agglomération.
65
La Douëra (Malzéville)
église Saint-Martin (Malzéville)
• Malzéville
Implanté sur le flanc d'un coteau, le vieux Malzéville remonte certainement au IVème siècle lorsque Saint-Martin, évêque de Tours, voyage
à travers la Lorraine. Le lieu fut d’abord un gué avant d’accueillir les
Grands Moulins, banalités que le seigneur mettait à disposition des habitants moyennant une redevance. Les plus anciennes maisons vigneronnes remontent au Moyen Age (on y trouve des linteaux de portes en
trilobés du XVème siècle). L'église Saint-Martin date de 1449, ses deux
cloches sont bénites depuis 1696. Au XVIIème siècle, le canal et le chemin
de fer sont opérationnels. La route vers Metz suit leur tracé et accueille,
dès la fin du XVIIIème siècle, des usines, brasseries et filatures. Mis en
place avec le CAUE (Conseil en Architecture, Urbanisme et Environnement), un itinéraire propose aujourd’hui une promenade architecturale
du XVIIIème au XXIème siècle le long d'un ancien chemin stratégique. Il
permet de découvrir comment le village s’est développé pour devenir la
commune d’aujourd’hui.
 A voir
La Douëra
Chalet à tourelles jusqu'en 1856, cette étonnante bâtisse fut transformée
par Charles Cournault. Cet élève de Delacroix se rendit en Algérie d’où
il rapporta les croquis qui inspirèrent le style mauresque de cette “petite
maison” (Douëra en arabe). La demeure abrita les collections orientales
et objets hétéroclites de trois générations de Cournault. Trois salles sont
classées Monuments Historiques.
La cure d'air Trianon
En 1902, Louis Royer, propriétaire du Grand Café à Nancy, commande à
l’architecte Georges Biet une annexe à sa brasserie. Plusieurs fondateurs
de l’Ecole de Nancy s’associent et l’auberge ouvre en 1903 : verrières colorées - aujourd’hui disparues - d’Henri Bergé (un dessinateur de chez
Daum), arcades métalliques de Schertzer… On peut alors danser sur le
toit du Trianon. Dans le parc, disposant d’une grotte, d’une vasque et
d’une chute d’eau, Louis Royer fait également construire un théâtre de
plein air. Cependant, la difficulté de rentabiliser des investissements importants contraint, semble-t-il, à la cessation d’activité en 1909. Le lieu
est racheté par l’entrepreneur Auguste Bichaton qui en fait sa résidence
d’été. Il est classé Monument Historique depuis 1989.
66
noms de rues évocateurs à Laxou
• Laxou
Village de verdure et de cultures, accolé à la forêt de Haye, Laxou appartient
aux Ducs de Lorraine depuis le XIVème
siècle. C’est surtout pour ses vignobles
que ce village est réputé dès le XVIème
siècle. Alors que la peste ravage la région, Jean Serre de Tonnoy, pour apaiser
le courroux divin, fait édifier en 1586 la
Croix Saint-Claude que l'on peut encore admirer aujourd'hui, dominant la
commune. La peste est aussi à l'origine,
en 1597, de l'hôpital de Maréville qui
deviendra une manufacture en 1716,
une "maison de force" de 1749 à 1789,
puis un noviciat. Durant la révolution,
le village rédigera un cahier de doléances
et plantera, en 1791, son Arbre de la Liberté qui occupe encore aujourd'hui la
place du même nom. Le vieux village de
Laxou permet d’admirer la qualité architecturale d'un habitat rural avec une
succession d'espaces différents, étroits,
qui s'ouvrent sur des places. Il est aussi le
noyau de quartiers modernes qui se sont
développés autour de lui, investissant les
prairies libres alentours ou d’anciens bâtiments emblématiques comme la chartreuse devenue ferme, puis hôpital, dans
le quartier Zola - Sainte-Anne.
 A voir
Le quartier ancien
Ce quartier correspondant au village du
vieux Laxou possède des rues tortueuses.
Ses nombreux sentiers portent des noms
pittoresques : Près du Puits, de Lavaux,
de Harmonée, Grand-fontaine, des Remparts, chemin des Vaches …
COMMUNIQUÉ
vieux Vandœuvre-lès-Nancy
• Vandœuvre-lès-Nancy
Les coteaux et vergers reliant le plateau à
l’ouest, et la vallée de la Meurthe à l’est, constituent le site historique de Vandoeuvre où se situe le vieux village. Il existe plusieurs hypothèses
quant à l’origine du nom de cette terre habitée
depuis le néolithique et occupée successivement
par des peuples celto-gaulois, romains, germaniques et mérovingiens. “Vindopera” serait une
allusion au travail de la vigne. Toutefois, les
historiens pensent plutôt que le terme désigne
le nom d’un chef gaulois local “Vindobra” ou
“Vindobriga” et signifierait “mont de Vindos”.
Au Xème siècle, Vandœuvre est érigée en paroisse
et placée sous le patronage de Saint-Melaine.
Elle accueille un prieuré clunisien. Appartenant au Duché de Lorraine, la commune est le
théâtre où se déroula une partie de la bataille de
Nancy lors de laquelle expira Charles le Téméraire, duc de Bourgogne, en 1477 (voir rubrique
Il était une fois Nancy). Au début du XXème siècle,
Vandœuvre devient un village de vignerons caractérisé par ses rues pentues et ses caves solides
donnant directement sur les chaussées. Actuellement dénommé “Vieux-Vandœuvre”, le cœur
de la ville est au centre d’un important travail
de réhabilitation et de modernisation entrepris
depuis la fin des années 1980.
 A voir
Des monuments remarquables
Demeures des XVIIème et XVIIIème siècles, fontaines et lavoir témoignent du cachet du village
ancien. L’église Saint-Melaine (XVème et XVIème
siècles) est à visiter pour sa Piéta, sa statuaire
et ses vitraux. Le château Anthoine, classé Monument Historique, date des XVème - XVIIIème
siècles.
Rubrique réalisée par Gaëlle Girard-Marchandise et
Anthony Humbertclaude
LE DOMAINE DE L'ASNÉE
Un lieu de réunions,
un cadre de prestige
Espace de rencontres, d’échanges, et de débats
d’idées, le Domaine de l’Asnée vous accueille pour
vos congrès, conférences et séminaires dans un
cadre alliant calme et verdure. Bâti sur les coteaux
de Villers-lès-Nancy, le Domaine de l’Asnée bénéficie
d’une situation prestigieuse au coeur d’un parc arboré de neuf hectares.
Proche du centre-ville, de la Place Stanislas et de la
gare TGV, et pourtant à l’écart du tumulte citadin,
l’établissement vous permettra de réaliser vos projets les plus ambitieux, par des prestations professionnelles et modulables à vos exigences.
Grâce à son amphithéâtre exceptionnel, équipé des
outils de communication indispensables (sonorisation complète, vidéoprojecteur, éclairage variable),
le Domaine de l’Asnée s’adaptera avec précision à
vos objectifs. Le complexe vous propose également
douze autres salles aux capacités modulables, ainsi
que des services de restauration et d’hébergement
entièrement réservés aux congressistes.
11, rue de Laxou - CS 10091
54603 Villers-lès-Nancy Cedex
Tél. 03 83 27 61 05 - Fax. 03 83 90 35 19
www.domaineasnee.com
L'art et la matière
UN BIJOU ART NOUVEAU
La
brasserie
Excelsior
célèbre
son
centenaire
Souhaitons longue vie à L’Excelsior pour son centenaire. L’hommage rendu à un établissement qui reçoit chaque année
des milliers de convives est aussi une grande source de fierté pour son directeur, Fréderic Tabey, qui goûte un plaisir
renouvelé à narrer l’histoire du lieu. ”L’entreprise a traversé les âges en tenant le cap de ses habitudes d’antan. Et c’est
l’un des rares à pérenniser son concept d’origine. Sa particularité : l’esprit ”grande brasserie” initié à la Belle Epoque et
que l’on retrouve dans toutes les institutions historiques comme Le Procope à Paris, La Cigale à Nantes ou Chez Georges
à Lyon. L’Excelsior était un projet visionnaire, il est resté un joyau vivant de l’Art nouveau, en alliant une esthétique à une
activité : quel privilège de voir vivre cet écrin chargé d’histoire et de l’accompagner vers un deuxième siècle d’existence ”.
Faire vivre un patrimoine unique
Qui veut s’initier aux splendeurs de
l'Art nouveau s’attable à L'Excelsior. Fondé
en 1911 par Maître Moreau, brasseur de son
état, l’établissement s’inscrit dans la lignée
des cafés du début du XXème siècle et coûtera
la coquette somme de 184 000 francs or. A
juste titre : le lieu concentre les signatures
les plus prestigieuses de cette époque vouée
à l’Ecole de Nancy. L’architecture, signée
Weissenburger et Mienville, situe le bâtiment
dans un style à la fois moderne et carolingien.
La salle, aux dimensions exemplaires,
déploie des trésors d’artisanat : verrières
68
de Jacques Gruber, mobilier et lustres de
Louis Majorelle, mosaïques et descente
d'escalier de Jean Prouvé… l’ensemble
reprend les thématiques naturalistes chères
à l’époque où fougères, pin et ginkgo
biloba allient de douces tonalités sépia à un
sertissage cuivré. Le plafond, du sculpteur
Galetier, reprend en grandes arabesques le
thème des brassées végétales et complète un
mobilier en acajou de Cuba par quelque 300
becs lumineux signés Daum. Aux terrasses
des brasseries, lieux hauts en couleur, on
parle concerts et exposition universelle…
Nancy compte alors 120 000 habitants.
Célébrer le centenaire : un devoir de mémoire
Mais les années passent… Et L’Excelsior périclite. Ce n’est
qu’après les affres de la guerre et de la reconstruction que
ce phœnix renaîtra de ses cendres. Classé aux Monuments
Historiques en 1976, racheté en 1987 et rénové depuis,
l’établissement affiche aujourd’hui toute sa splendeur d’antan.
Pour l’heure, l’institution appartient aux nancéiens qui se
l’approprient à tous les âges de la vie. Lieu de passage et de
mémoire, la brasserie s’inscrit dans la Grande Histoire tout en
jalonnant les histoires individuelles. Qui à Nancy n’a pas un
souvenir à associer au lieu ? Point de jonction, de rencontres
et d’anecdotes, l’établissement se nourrit de la richesse de ses
convives… qui souffleront avec lui ses cent bougies.
Gaëlle Girard-Marchandise
The Brasserie Excelsior
In its centenary year, we should
raise a glass to the Excelsior, which
welcomes many thousands of guests
every year. It typical of the “Grande
Brasserie” genre, introduced during
the Belle Époque era and still found
in glittering institutions such as
Le Procope in Paris, La Cigale in
Nantes and Chez Georges in Lyon.
The Excelsior was a visionary project
and is still a living jewel in the Art
Nouveau crown, giving an aesthetic
sparkle to routine business.
Founded in 1911 by Maître Moreau,
a brewer by trade, the establishment
is one of a string of early 20thCentury cafés. The establishment
brings together the signatures of
all the great names of the period
dedicated to the École de Nancy.
Weissenburger and Mienville’s
architecture gives the building a style
mixing modern and Carolingian
flourishes. The classicallydimensioned dining area displays
such artistic gems as glasswork
by Jacques Gruber, furniture and
chandeliers by Louis Majorelle,
with mosaics and staircase by Jean
Prouvé… the whole brings together
the natural themes beloved of the
time, in which ferns, pine and ginkgo
biloba combine soft sepia tones
with burnished copper fittings. The
majestic patterns on the ceiling by
the sculptor Galetier, featuring leafy
garlands, are a perfect complement
to the Cuban acacia furniture with
300 Daum lighting fixtures.
Classified as a Historical Monument
in 1976, the Excelsior today is a
splendid example of times gone by. A
place to meet people, to dine together
and talk. This place thrives on the
diversity of the guests it entertains,
flickering like a hundred candles in
its mirrors.
Les manifestations du centenaire
• L’Excelsior d’hier à aujourd’hui.
Exposition photographique Du 5 juillet jusqu’à la fin de l’année 2011.
• Réveillon de la Saint Sylvestre
sur le thème 1900
Menu unique et animations musicales (répertoire 18901920). Un clin d’œil spécial pour commémorer l’inauguration
de la brasserie est prévu. Pour mémoire, le lieu fut ouvert le
dimanche 26 février 1911, jour du lancement du carnaval.
Surprises à suivre !
69
Jacques Gruber,
le miroir de l’art
Une exceptionnelle exposition rend hommage au Maître Verrier
Vitrail Luffas et Nymphéas v. 1908-1909 - MEN Studio Image
70
L'art et la matière
L’Ecole de Nancy est le fer de lance de l’Art nouveau en France. Outre les
riches collections installées dans la Villa Corbin présentant la diversité des
œuvres et des techniques travaillées par les artistes, des expositions temporaires sont régulièrement consacrées aux membres de ce courant.
Après Emile Gallé, Louis Majorelle, Paul Nicolas, Camille Martin
notamment, c’est aujourd’hui à Jacques Gruber que le Musée de l’Ecole
de Nancy rend hommage. Une exposition remarquable de 150 pièces,
dont certaines inédites, lui est dédiée du 16 septembre 2011 au 22 janvier 2012 dans les Galeries Poirel. Un parcours original la prolonge en
extérieur, dans Nancy : des conférenciers assurent des visites à travers la
cité pour admirer les œuvres de Gruber in situ ; une application iPhone
gratuite est créée pour l’occasion et fournit un certain nombre d’informations précieuses, en particulier pour découvrir des verrières détruites.
1
Artiste prolifique et studieux, Jacques Gruber est davantage renommé pour ses œuvres que pour sa personnalité réservée. Les nancéiens connaissent bien la verrière du Crédit Lyonnais (1901), rue SaintGeorges ou celles de la Chambre de Commerce et d’Industrie (1909),
rue Poincaré. Non loin de la gare ferroviaire, l’Hôtel Excelsior (1910) et
sa splendide brasserie rue Mazagran présentent une dizaine de verrières
florales. “Ce bâtiment est le premier du style de l’Ecole de Nancy à avoir
été classé Monument Historique, échappant ainsi à la destruction au
début des années 1970”, confie Valérie Thomas, Conservateur du Musée
de l’Ecole de Nancy et commissaire de l’exposition. Des maisons privées,
la Villa Bergeret par exemple, conservent également de beaux vitraux de
Gruber.
Gruber, un style caractéristique
D’inspiration naturaliste, la palette de l’artiste privilégie les couleurs douces : bleus, verts, roses, tandis que son répertoire se nourrit de
paysages de montagne, lacs, étangs, sous-bois, arbres, fleurs et plantes
grimpantes aux pétales rêveurs, ancolie, clématite, capucine, chèvrefeuille, coloquinte ou monnaie du pape. Gruber aspire ainsi à rénover
le cadre de vie avec un soin tout particulier accordé à la nature. Sur ce
plan, le vitrail tient une place de choix puisqu’il laisse entrer la nature
dans les appartements. “L’œuvre ne se pense pas seule mais en lien avec
son environnement. Si le vitrail est le support d’expression privilégié
de Gruber, c’est pour sa relation avec l’architecture. Il laisse passer la
lumière extérieure tout en la filtrant. A la croisée des espaces extérieur et
intérieur, il marque la transition et, par la transparence, invite au regard”
précise Valérie Thomas. L’exposition dévoile peu d’éléments privés car
rares sont les archives conservées permettant de mieux connaître la personnalité de l’artiste. Il naît en Alsace à Sundhausen en 1870, étudie aux
Beaux-Arts, à Nancy puis à Paris. A son retour dans la cité ducale, il a
23 ans. Les grands noms du mouvement Art nouveau sont déjà connus !
Prouvé, Daum, Gallé, Majorelle. Professeur de composition décorative,
il dessine parallèlement pour les frères Daum des vases aux motifs figuratifs, mythologiques et historiques, crée affiches, menus ou reliures
d’art. Il s’essaie au mobilier, donne forme à des courbes ondulantes, répondant à des mouvements dynamiques pareils à ceux de lianes ou de
corps végétaux enlacés. Une salle à manger inédite est présentée dans
cette section de l’exposition.
2
3
1. Coffret à souvenirs v. 1898 - MEN Flashback Studio
2. Plateau Algues et Poissons 1905 - MEN Flashback Studio
3. Plateau à décor de paysage lacustre v. 1905-1908
Collection particulière C. Duranti
Jacques Gruber
The prolific and hard-working artist Jacques Gruber is
better known for his work than for his rather private
personality. Now for the first time the Musée de l’Ecole
de Nancy is staging a remarkable exhibition on the
artist, running from 16 September 2011 to 22 January
2012. Around 150 items, some never before shown, are
to be exhibited at Galeries Poirel. In a first, the visitor
trail also extends out into the City of Nancy, a town
owing much of its charm to this master of glass from
Alsace.
71
Déjà, le verre apparaît incrusté dans certaines productions en bois.
Dans les années 1904-1905, il conçoit des modèles de céramique, pieds de
lampe, vases, cache-pots et porte-parapluies, en collaboration avec la Manufacture de Rambervillers. Pendant la première guerre mondiale, Gruber
quitte Nancy pour Paris. Un départ définitif. Il se consacre exclusivement
au vitrail, jusqu’à sa mort en 1936.
Amalia Casado
Evènements complémentaires
Cette rétrospective s’inscrit dans une programmation plus large
proposée par la Ville de Nancy et qui sera présentée autour du riche
week-end du Livre sur la Place :
- En lien direct avec l’exposition Gruber, la 1ère édition de la Nuit de l’Art
nouveau : moment d’échange et de découverte, elle s’articule autour
d’un parcours pédestre au centre ville. Animée par des conférenciers,
des artistes, des comédiens, la promenade suivra les grandes créations de
Gruber et les témoignages du dynamisme artistique de la Belle Epoque.
J. Gruber dans son atelier parisien Villa d'Alésia 1923
Collection particulière M. Hérold © Centre Image Lorraine
Nancy’s townsfolk are well acquainted with the glass
canopies of the Crédit Lyonnais building (1901), Rue
Saint-Georges and the Chamber of Commerce and
Industry (1909), and Rue Poincaré. Not far from
the railway station the Hôtel Excelsior (1910) and
its magnificent Rue Mazagran Bar boast around a
dozen floral glass windows. Some private houses, such
as Villa Bergeret, also still possess some of Gruber’s
magnificent windows. Taking inspiration from nature,
his palette favoured gentle colours while his repertoire
drew from mountain landscapes, lakes, undergrowth,
flowers and plants.
Gruber was born in Sundhausen in Alsace in 1870,
studying Fine Arts in Nancy and then in Paris,
returning to Nancy aged 23. A tutor in decorative
composition at the École des Beaux-Arts, he designed
at the same time for the Daum Brothers to produce
vases with figurative, mythological and historical
motifs, and creating posters, menus and decorative
bindings. He experimented with mobiles, giving
form to undulating curves which responded with
dynamic movements similar to those of liana vines or
intertwined plants. Glass had already begun to appear
inset in some wood designs, and he also worked in
ceramics during 1904-1905.
In the meantime he had married Suzanne Jagielska
in 1902 and they had two sons, Jean-Jacques and
Francis, who became a master of glass and a painter
respectively. During the First World War the Gruber
family moved permanently from Nancy to Paris,
which proved to be a watershed in Gruber’s life and
from that point on he worked exclusively with glass
until his death in 1936.
72
- Dans un jeu de miroir entre patrimoine et modernité, une exposition sur le thème “la maison commune”, dans la friche Alstom. Le lieu
sera investi par douze illustrateurs de talents, créateurs d’aujourd’hui,
qui auront comme mission de dessiner les murs, les objets, les meubles
d’une pièce reproduits sur du papier peint. Diego Aranega, Baru, Frédérique Bertrand, Frédéric Boilet, Sylvie Bessard, Romain Dutreix, Jochen Gerner, Yan Lindingre, Rémi Malingrëy, Jean-Marc Mathis, Nicolas
Moog, Lefred Thouron se sont lancés dans l’aventure.
• Exposition Jacques Gruber
et l’Art nouveau, un parcours décoratif
Galeries Poirel - 3 rue Victor Poirel
54000 Nancy
Du 16 septembre 2011 au 22 janvier
2012,
Ouverture : tous les jours sauf le mardi
de 10h à 18h,
- Billet jumelé : expo Gruber + musée de
l’Ecole de Nancy : 8 € / 6 € (réduit)
- Billet d’entrée à l’exposition : 6 € / 4 €
- Pass 3 musées (musée Lorrain, musée
de l’École de Nancy, exposition Gruber) :
10 € en vente à Nancy Tourisme
place Stanislas - 54000 Nancy
Tél. +33(0)3 83 35 22 41
• Musée de l’Ecole de Nancy
36-38 rue du Sergent Blandan
54000 Nancy
Tél. +33 (0)3 83 40 14 86
menancy@mairie-nancy.fr
www.ecole-de-nancy.com
• Nuit de l’Art nouveau (accès libre)
Samedi 17 septembre, deux sessions :
de 20h00 à 22h00 et de 22h00 à minuit
Virginie Vallée - Chargée de mission
pour la Nuit de l’Art nouveau
Villa Majorelle - 1 rue Louis Majorelle
54000 Nancy
Tél. +33(0)3 83 85 30 41
ou +33(0)6 70 29 10 19
Découvrez les parcours sur http://www.
ot-nancy.fr/blog/
• Exposition Illustrateurs (accès libre)
Du 15 septembre au 30 octobre 2011
Du mardi au samedi de 14h à 20h
Le dimanche 14h à 18h
Nocturnes ponctuelles le vendredi et le
samedi jusqu’à 23h. Fermé le lundi
Ancienne usine Alstom, 50 rue Oberlin,
à 15 min à pied de la place Stanislas
c
Des rendez-vous réguliers seront proposés aux petits et aux grands : ateliers de
pratiques artistique, débats, concerts,
projections …
73
L'art et la matière
Maison Jean Prouvé, 1954
© Adagp, Paris 2011
Nancy, Musée des Beaux-Arts
Ville de Nancy, P. Buren 1
2012,
année Jean Prouvé à Nancy
Hommage à un “architecte” du progrès
Après avoir fêté le centenaire de sa naissance en 2001, Nancy continue d’honorer la mémoire
de l’architecte-designer Jean Prouvé en lui consacrant l’année 2012. Au programme, des
expositions, l’inauguration d’une galerie dédiée, et un parcours urbain dans l’agglomération.
C
’est à Paris, le 8 avril 1901, que naît
Jean Prouvé, mais c’est bien à Nancy qu’il grandit, et à Nancy encore
qu’il retourne, une fois terminé son
apprentissage de la ferronnerie à Enghien. La
ville familiale, chère à son père - Victor Prouvé, artiste également, l’un des fondateurs de
l’Ecole de Nancy en 1901 - sera toujours au
centre de la vie du génial constructeur. Jean
Prouvé y installe son premier atelier en 1924,
avant de créer, quelques années plus tard, la
Société des ateliers Jean Prouvé et de réaliser
son premier coup de maître : le mobilier de la
Cité universitaire de Nancy. Il va ainsi meubler
quelque soixante-dix chambres et imposer déjà
son style : du bois, de la tôle pliée, une économie de moyens pour des meubles dépouillés
74
et beaux. Après guerre, lorsqu’il construit des
“baraques d’urgence” destinées aux sinistrés, il
envisage avant tout la nécessité de la survie et,
en véritable chercheur, expérimente des structures légères, rapidement montables. C’est la
même économie de matériau qui le pousse à
proposer ses “maisons tropicales” de Niamey
et Brazzaville, habitations adaptées à la région.
Dès les années 1950 le constructeur participe
à de vastes réalisations à Paris et à l’étranger,
mais bâtit sa maison à Nancy, au-dessus de ses
ateliers. Jusqu’à la fin de sa vie, Jean Prouvé
travaillera avec les plus grands architectes,
notamment son ami Renzo Piano et créera
de nombreuses réalisations que les collectionneurs s’arrachent aujourd’hui.
1
2
1. Chaise Tout bois Jean Prouvé, 1941 © Adagp, Paris 2011
Nancy, musée de l’école de Nancy cliché - D.Boyer
2. Chaise Métropole n°305 aluminium Jean Prouvé, 1953
© Adagp, Paris 2011
Nancy, musée des Beaux-arts - Ville de Nancy, P. Buren
Mobilier de la Cité Universitaire de Nancy Jean Prouvé, 1931
Fonds Jean Prouvé ADMM. © Adagp, Paris 2011
Jean Prouvé immortalisé
C’est dans ce contexte que la Ville de Nancy et la Communauté
urbaine du Grand Nancy veulent rendre hommage à l’homme et pérenniser la visibilité de son œuvre dans l’agglomération. En septembre
2010, le Comité Scientifique Jean Prouvé constitué pour la manifestation, présidé par Renzo Piano, s’est réuni pour mettre en place les festivités, à commencer par la création de deux lieux d’exposition permanente, la galerie Jean Prouvé au Musée des Beaux-Arts et l’espace Jean
Prouvé au Musée de l’Histoire du Fer de Jarville. La scénographie de la
galerie signée Luca Lotti mettra en parallèle les œuvres de Jean Prouvé
et celles d’autres artistes du XXème siècle dans un parcours ludique et
créatif. Quant à l’espace permanent du Musée de l’Histoire du Fer, il
s’attachera à mettre en lumière les principes de construction de l’ingénieur en proposant réalisations, photographies, dessins préparatoires
et maquettes.
Le Musée Lorrain et le Musée de l’Ecole de Nancy accueilleront
également une exposition temporaire dédiée à l’artiste, et un parcours
itinérant permettra aux promeneurs et curieux de découvrir ses réalisations dans leur environnement urbain. Pour parfaire l’ensemble, la
Ville de Nancy prévoit d’ores et déjà de poursuivre le projet en 2013
avec l’ouverture du Centre de Congrès Prouvé.
Mélanie Carpentier
A découvrir :
Maison de Jean Prouvé (1954)
6 rue Augustin Hacquard
54 000 Nancy
Renseignements : Nancy Tourisme
Tél. +33 (0)3 83 35 22 41
c
2012 – Jean Prouvé year in Nancy
Although Jean Prouvé was born in Paris on 8
April 1901, he went back to Nancy after his
apprenticeship in the Enghien ironworks. The
family's hometown, dear to his father (Victor
Prouvé – one of the founders of the École de Nancy
in 1901) was always central to his life. Jean Prouvé
set up a workshop there in 1924 before completing
his first masterpiece - the furniture for Nancy’s
City University. His style was evident: using wood
and folded sheet metal - inexpensive materials to create simple, beautiful furniture. Following
the war, during which he built “emergency
shelters” for people who had lost their homes,
he focused primarily on the survival theme and
experimented with lightweight quickly-erected
constructions. These were the same inexpensive
materials which inspired him to build his “maisons
tropicales” (tropical pre-fab houses) in Niamey and
Brazzaville, Africa. From the 1950’s he took part in
major construction works in Paris and abroad, but
built his own house in Nancy over his workshop.
Towards the end of his life, Jean Prouvé was to work
with some of the greatest architects, in particular his
friend Renzo Piano, and would create many pieces
that continue to this day to be sought by collectors.
This is the context in which the city and outlying
districts of Nancy wish to honour this great man.
In September 2010 the Jean Prouvé
Commemorative Committee, chaired by Renzo
Piano, held a meeting to organise the festivities,
starting with the creation of two permanent
exhibition venues – the Jean Prouvé gallery at
the Musée des Beaux-Arts in Nancy and the
Jean Prouvé section at the Musée de l’Histoire
du Fer in Jarville. The gallery will be laid out
to place Jean Prouvé's works alongside those of
other twentieth century artists in a creative and
innovative setting. The permanent exhibit over
at the Musée de l’Histoire du Fer highlights the
engineer’s construction principles through designs,
photographs, plans and models.
The Musée Lorrain and the Musée de l’Ecole de
Nancy will both exhibit a temporary collection
dedicated to the artist, and a guided tour offering
casual visitors and design fans the opportunity
to learn more about this artist’s creations in their
urban environment.
75
Sports azimuts
Echappées vertes sur le green
Les golfs de Nancy jouent la carte de la diversité
À quelques kilomètres de Nancy, le golf public de Nancy-Pulnoy et le Golf-club de NancyAingeray proposent des parcours pour pratiquants de tous niveaux. Ils attirent toute
l’année amateurs, joueurs assidus et compétiteurs. Balade sur le green avec Nancy Tourisme.
L
es deux golfs de Nancy ont placé leur
offre sous le signe de l’ouverture et
de la diversité. Toutes les pratiques de
ce sport y sont ainsi accueillies dans
un cadre qui ravit habitués et challengers occasionnels. Golfeurs membres et golfeurs de
passage s’y croisent dans une harmonie appréciable, dont les gérants ont fait l’une de
leurs priorités.
Zoom sur les parcours
La volonté d’assurer le confort des
joueurs et une ambiance conviviale préside à
la gestion des golfs. En termes de jeu, les deux
lieux offrent un parcours de dix-huit trous.
Nancy-Pulnoy se déploie entre des greens de
taille moyenne et des greens rapides avec des
pentes plutôt franches. Il propose des par76
cours en 3, 4 ou 5 coups jalonnés de bunkers
et d’obstacles d’eau et différentes zones d’entrainement (practice, putting green de neuf
trous...). Ce golf s’applique à satisfaire tous
les niveaux de jeu, et son parcours compact,
un Pitch & Putt appelé “Le Vieux Chêne”, a
été homologué par la Fédération Française de
Golf. Il possède en complément un restaurant
avec terrasse, un magasin spécialisé et un Club
House. De son côté, le Golf-club de NancyAingeray est caractérisé par des terrains plus
à plats convenant eux aussi à tous les joueurs
et opérationnels 365 jours par an. Outre le circuit principal et ses agréments, les pratiquants
peuvent également profiter du parcours compact de six trous et du grand green d’entraînement en matériau synthétique jouable y
compris par temps de neige.
A l’école du golf
Le golf de Nancy-Pulnoy développe une approche très didactique de la discipline et organise le dimanche, entre mars et octobre,
des séances d'initiations axées autour de trois temps forts : présentation du golf (visite du site, découverte du matériel…), mise en
situation (putting, approches, practice) et animation (compétition
sur le parcours école). La structure propose également aux écoles
du Grand Nancy des sessions d’apprentissage de septembre à juin.
Les deux meilleurs joueurs de chaque classe sont sélectionnés pour
participer à un stage encadré par des professionnels. Nancy-Pulnoy
accueille en tout 120 jeunes et se classe au 16ème rang du mérite national des écoles de golf. Il est aussi l'un des vingt sites pilotes de la
Fédération Française de Golf. Les cours, dispensés le mercredi et le
samedi après-midi, sont ouverts aux 7 - 18 ans.
Les poumons verts
Golf de Nancy-Pulnoy
10 rue du golf - 54425 Pulnoy
Tél. +33(0)3 83 18 10 18
www.golfnancypulnoy.com
A 8 km de Nancy environ (suivre la D 2074 puis la
D 83 après Essey-lès-Nancy)
c
Golf-club de Nancy-Aingeray
54460 Liverdun
Tél. +33(0)3 83 24 53 87
www.golf-nancy.com
Accès depuis Nancy : A 31 (sortie Velaine/Parc de
Haye) - Suivre D 400 et D 90 puis direction AingerayCentre-ville - Suivre D 90.
Un argument non négligeable, que les deux golfs ont su valoriser par un entretien savant, réside dans les paysages qui les entourent. Deux enclaves boisées, bien entretenues, avec des plans d’eau,
accueillent les golfeurs en quête de verdure et d’air pur ainsi que
les curieux et les spectateurs. Le golf de Nancy-Pulnoy s’insère dans
un environnement arboré de collines et de lacs, à même de ravir
les amoureux de grands espaces et d’offrir une respiration bienvenue aux citadins. Quant au Golf-club de Nancy-Aingeray, il est situé
dans un cadre boisé en lisière de la forêt de Haye, non loin du site
classé de Liverdun.
Véritables poumons verts pour les habitants et les visiteurs,
les deux golfs de l’agglomération nancéienne séduisent par leurs
parcours attractifs. Le golf de Nancy-Pulnoy, ouvert au grand public, s’avère aussi un fabuleux lieu de balade touristique qui ajoute
à l’angle sportif, une dimension promenade, voire gastronomique
grâce à son restaurant de qualité… pour un dimanche au bord de
l’herbe.
Nicolas Paul
77
Photos © France Cartes
78
Esprit d'entreprise
Tous les atouts en main
france cartes, une entreprise leader
Pour le marché de la carte à jouer, l’après Seconde Guerre mondiale constitue un tournant
économique fondamental marqué par l’annulation d’une ordonnance royale régissant l’activité
des Maîtres Cartiers. C’est le signe d’une ouverture au monde de la concurrence pour un secteur
autrefois très fermé, une opportunité que le groupe France Cartes a su saisir avec succès.
D
ès 1946, la société fait ses premières armes sous la direction de Jean-Marie Simon qui
se lance dans l’aventure avec
la marque Ducale. Après des débuts difficiles, celui-ci gravit peu à peu les échelons
et fait l’acquisition, en 1962, d’une des licences françaises les plus prestigieuses :
Grimaud. Après 1963, la société est cédée
à des groupes américain puis allemand et
adopte le nom de France Cartes. Arrivé
dans la structure en 1968, René Weisbuch
reprend à son compte l’enseigne en 1989
et poursuit son développement avant que
son fils Laurent n’en devienne le PDG depuis six ans.
Variations autour du jeu
Désormais, France Cartes est l’un
des acteurs majeurs du secteur. Le groupe
occupe le premier rang national mais est
également bien positionné aux niveaux européen et mondial. Basé à Saint Max, près
de Nancy, il produit plusieurs marques de
cartes comme Grimaud et Ducale, mais
aussi Héron et Dusserre. Toutefois, le secteur de la carte à jouer reste assez ciblé,
comme le rappelle Laurent Weisbuch, et
l’entreprise s’attache donc à diversifier ses
activités dans le secteur ludique pour assurer son développement : injection plastique (pour la fabrication des pièces de
jeu ou des pistes de dés), mallettes de poker, jeux en bois pour les enfants… Cette
variation sur le même thème est rendue
possible par la présence dans le groupe de
centres de production complémentaires en
France - dans le Jura et l’Ain - venant appuyer l’activité nancéienne et sa centaine
d’employés. Afin de suivre les évolutions
du marché, une équipe complète de designers “planche” d’ailleurs sur de nouveaux
concepts comme les jeux éducatifs pour
enfants.
Mais l’activité phare de France Cartes
reste la carte à jouer, un secteur de production générant 50 millions de chiffre
d’affaires par an pour la société. Celui-ci
se divise en plusieurs segments de produits, pour la plupart connus du public
mais réservant parfois quelques surprises.
Outre les jeux dits “classiques” (32 cartes,
54 cartes, 78 cartes pour lesquels France
Cartes a reçu la certification des Fédérations Françaises de Bridge et de Tarot),
le groupe propose une gamme très étendue de produits pour lequel il a signé des
contrats d’exclusivité : jeux publicitaires
ou à l’effigie de grandes marques de luxe,
tarots divinatoires, composants de jeux de
société (jeu des 1000 Bornes, Uno…), jeux
historiques en partenariat avec la Réunion
des Musées Nationaux, cartes à l’effigie de
personnages célèbres comme Barbapapa,
Barbie, Hello Kitty, Yugioh, Lapins Crétins,
Cars, Stars Wars... “Le plus grand succès
de l’année 2010 fut le jeu de cartes à collectionner sur les stars du catch” précise
Laurent Weisbuch, un dirigeant fier de la
réussite de cette série.
Laurent Weisbuch, PDG de France Cartes.
79
A travers l’Europe
de Stanislas
Le jeu de cartes de collection édité
par Nancy Tourisme.
Casino royal
Toutefois, France Cartes doit surtout sa renommée mondiale
à son activité dans le domaine du poker et des jeux de casinos. Ce
secteur nécessite un savoir-faire très pointu notamment en ce qui
concerne le vernis spécial donnant aux cartes une tenue longue durée
lui permettant de résister aux marquages et affres du temps. “Dans
le milieu des casinos, les cartes utilisées sont passées à l’œil de caméras très sensibles permettant de repérer le moindre défaut. Nos produits doivent donc être parfaits” explique Laurent Weisbuch. Car la
concurrence est rude et même si France Cartes s’est peu à peu imposée comme une référence, elle n’est pas la seule enseigne à s’intéresser
au marché. “Nous avons un concurrent fort sur chaque continent où
nous sommes présents : Europe, Asie et Amérique du Nord” précise
le PDG de la marque française. Il insiste également sur la modernité
du parc machines de Saint Max qui permet de proposer une découpe
de haute qualité. En parcourant le centre de production, on se rend
d’ailleurs compte des codifications très strictes qui régissent le monde
des casinos, tout particulièrement en France où les cartes sont différentes de celles des autres pays : filigrane Marianne apposé au recto,
dos uni (pas de logo ou de dos “écossais”), taille plus importante pour
éviter qu’un “manipulateur” ne les cale au creux de sa main…
Aujourd’hui, le développement à l’international fait partie des
priorités pour le groupe France Cartes qui vient de signer avec la
WSOP (World Series of Poker : un concurrent du célèbre World Poker Tour) un accord lui permettant de fabriquer, en plus des cartes,
les produits annexes de l’évènement (comme les jetons par exemple).
Confortées par cette belle réussite, les ambitions de Laurent Weisbuch
se tournent vers des horizons multiples comme le développement
d’activités en ligne qui constituent des bons produits d’appels pour
faire découvrir le monde du poker, mais aussi le marché asiatique dont
la population est férue de jeu. Un bureau France Cartes vient d’ailleurs
d’ouvrir ses portes en Corée du Sud et les prospections visent également le Cambodge et les Philippines… potentiellement deux atouts
supplémentaires en main pour l’entreprise.
France Cartes
49 rue Alexandre 1er - BP 49
54 130 Saint Max
Tél. +33(0)3 83 21 32 32
contact@france-cartes.fr
www.france-cartes.fr
80
Anthony Humbertclaude
Création originale de Nancy Tourisme, un très joli jeu de cartes est né en
2004 alors que les équipes travaillent sur
les produits dérivés qui accompagneront
“Nancy 2005, le temps des lumières”.
Il s’agit de privilégier les partenariats
originaux avec les entreprises locales et la
confection d’un jeu de collection fabriqué
par France Cartes, inspiré de personnages
qui ont marqué le XVIIIème siècle lorrain
aux grandes heures de Stanislas, s’impose
progressivement.
La question porte très vite sur le choix
des personnalités qui illustreront les “figures”. Commence alors la collaboration
avec le Musée Lorrain : les figures des
valets seront représentées par les grands
noms liés à la construction de la place
Stanislas : Emmanuel Héré, Jean Lamour,
Barthélemy Guibal. Les couples royaux
seront à l’évidence Louis XV et Marie
Leszczynska pour les Trèfles, François 1er
et Marie-Thérèse d’Autriche pour les Carreaux, Stanislas et Catherine Opalinska
pour les Cœurs… Le nain Bébé s’impose
pour être le Joker. Le valet de trèfle sera le
Chevalier de Saint-Lambert, amant d’Emilie du Châtelet mais aussi premier Lorrain
membre de l’Académie Française.
Mais pour les Piques, qui prendre ?
C’est alors que le Musée historique Lorrain propose un couple royal intéressant
car, à la réflexion, directement lié à la présence de Stanislas en Lorraine. Il s’agit d’Auguste II et Christiane Eberhardine, souverains de Pologne, responsables de l’éviction de Stanislas et de Catherine du trône
polonais, et grâce auxquels la Lorraine et
les lorrains bénéficieront des trente ans de
gouvernance éclairée du bon roi Stanislas.
Grâce au Musée Lorrain, Nancy Tourisme
achète les droits de reproduction au musée de Dresde, propriétaire des portraits
concernés.
Le jeu de cartes “À travers l’Europe
de Stanislas” connaît un grand succès et il
est toujours vendu à la boutique de Nancy
Tourisme (7E).
Esprit d'entreprise
La dynastie Mengin
Une famille dans la restauration nancéienne
D
ans la dynastie Mengin comptez le père, Jean-Luc, natif de Nancy, qui eut jadis son étoile au Goéland ; Danièle,
la mère, sommelière émérite et passionnée ; Sébastien, le fils, qui troqua la toque contre la casquette de manager de quatre établissements de renom. Car de dynastie, le groupe Mengin porte bien le nom : après Les Pissenlits,
vaste brasserie, sise rue des Ponts depuis 1991, s’est ouvert Vins et Tartines en 2003, cave à vins et bistrot souterrain
où la dive bouteille trouve une place toute dédiée à l’activité de sommellerie maternelle. Les hôtels Cottage à NancyBrabois et Dudelange au Grand-duché ont rejoint l’escarcelle familiale dans la foulée.
Après le tour de tables,
le grand saut hôtelier
Si Les Pissenlits jouent sur le concept de bistrot “gastro”, on y sert 250 couverts journaliers sans sourciller. Banquettes de cuir, grande armoire Art nouveau, carte aux joliesses gourmandes et régionales :
voilà un lieu où prendre ses aises. Vins et Tartines,
situé (sans jeu de mot) la porte à côté, offre aux
connaisseurs toute la richesse d’une carte d’œnologue confirmé que complètent croustades et petites
assiettes à déguster. Au niveau des deux Cottage, le
groupe a investi un petit pactole en rénovant restaurants, cuisines, chambres et salles de bains et en
y installant la climatisation afin de répondre toujours au mieux aux attentes de ses hôtes.
www.les-pissenlits.com
www.cottagenancy.com
www.cottageluxembourg.com
www.vins-et-tartines.com
Une implantation réussie
dans le tissu local
Passer d’une à quatre affaires et déposer le tablier
pour s’imposer hôtelier ne s’improvise pas. Il fallait une expérience en management : Sébastien s’est
prêté au jeu, en dirigeant l’Intercontinental Tahiti
Bora-Bora avant le grand saut lorrain. “Nous nous
sommes répartis les tâches avec mes parents expliquet-il. Mon père en cuisine, aux stocks et à la gestion
des équipes ; ma mère aux vins ; et moi en salle, à la
comptabilité et à la gestion du groupe”. Soit un taylorisme familial où les patrons supervisent à la ronde
pour que chaque affaire ne reste jamais sans chef.
“L’hôtellerie est un autre métier, une autre vision. On
n’envisage pas l’investissement de la même manière”.
A croire le jeune chef d’entreprise, il fallait surtout
une bonne intégration dans le tissu social pour garantir un bon résultat : l’ancrage parental dans le
terroir nancéien a su favoriser la réussite du groupe.
Dont acte !
Gaëlle Girard-Marchandise
81
© www.rabolini.fr
COMMUNIQUÉ
Hôtel Cœur de City
La Maison d’Hôte de Myon
Un havre de paix en cœur de ville
Après sa complète rénovation, Le Cœur
de City Hôtel Nancy Stanislas vous
ouvre ses portes.
A deux pas de la Place Stanislas, profitez de
son emplacement privilégié pour découvrir
la Ville Vieille et ses rues piétonnes, flâner
dans les boutiques….
Sa situation idéale, à 5 minutes à pied de la
gare SNCF et au pied du tram, vous permet
d’accéder facilement aux principaux sites
touristiques ou économiques de la ville.
Le Cœur de City Hôtel Nancy Stanislas dispose de 43 chambres offrant confort, design et calme.
Il est également pourvu d’une salle de séminaire à la lumière du jour pour accueillir
vos manifestations.
Les services du Cœur de City Hôtel :
Ascenseur, animaux acceptés, Wifi, réception 24/24, chambre non fumeur, petit
déjeuner offert, business center, salle de
séminaire, télé câble / satellite, serrures
électroniques.
Toute l’équipe sera heureuse de vous accueillir et de vous guider durant votre séjour à Nancy !
Cœur de City Hôtel Nancy Stanislas**
61 rue Pierre Semard
54000 NANCY
Tél. +33 (0)3 83 32 28 53
Fax +33 (0)3 83 32 79 97
nancy@coeurdecity.com
www.hotel-nancy-stanislas.com
Avec le printemps est venue l’ouverture de trois appartements lofts en
duplex au 3ème étage de la Maison de
Myon. Idéal pour les touristes à la recherche d’un séjour convivial tout en
étant « chez soi », ces nouveaux intérieurs allient avec goût meubles de style
et esprit design.
La Maison de Myon est une maison
d’hôte située en plein cœur de Nancy,
derrière la cathédrale. Ce bel immeuble
de charme datant du XVIIIème siècle
offre le rare privilège de pouvoir résider dans un lieu paisible et calme… à
seulement quelques pas de la place
Stanislas et du quartier des Lumières.
Et pour les petits-déjeuners ou les réceptions, la cour intérieure pavée sera
l’endroit idéal des moments de quiétude matinaux ou des instants partagés entre amis. La Maison de Myon
abrite également une ancienne écurie
aménagée en bibliothèque réservée à
ses clients et une grange pour accueillir
les séminaires.
Maison d’Hôte de Myon
7, rue Mably - 54000 NANCY
Tél. +33 (0)3 83 46 56 56
contact@maisondemyon.com
www.maisondemyon.com
Maison
d'hôte
Les étapes de Patricia
Trois gîtes urbains au cœur de Nancy
Séjourner à Nancy et s’y sentir comme
chez soi, quelques jours ou quelques mois,
seul ou en famille, c’est le concept que
vous propose Patricia avec trois destinations nancéiennes pleines de charme.
Appartement 4 étoiles, Les Toits des Cordeliers est idéal pour une location courte
et moyenne durée. Sis au 2ème étage d’un
immeuble XVIIIème de la Grand Rue, entre
le Palais Ducal et la Porte de la Craffe, il
offre une superficie confortable de 145 m²
dans le quartier historique, à quelques pas
du parc de la Pépinière et de la place Stanislas. Non loin de lui, L’Hôtel de Rennel
(ancien hôtel particulier Renaissance) présente des atouts semblables en termes
de situation et de confort… l'idéal pour 4
personnes. Les deux appartements sont
labellisé City Break Premium par Gîtes De
France. Enfin, Les Jardins de Michelet est
un appartement de 40 m² au 2ème étage
d’un immeuble 1900. Son plus ? Un magnifique jardin privatif ! Très proche de l'offre
culturelle de Nancy et du centre ville, il est
situé dans le quartier du Faubourg des 3
Maisons, un lieu de vie proposant de nombreux restaurants, cafés et commerces.
Trois gîtes urbains vous tendent les bras
sous la bienveillance de votre hôte Patricia… faites votre choix !
Les Toits des Cordeliers
74, Grande rue 54000 Nancy
www.les-toits-des-cordeliers.com
L’Hôtel de Rennel - 29 Grande Rue
54000 Nancy - info@hotelderennel.com
www.hotelderennel.com
Les Jardins de Michelet
28 rue Michelet
54000 Nancy
www.jardindemichelet.fr
Tél. Patricia Burckhart
06 13 61 06 62
Tenda n c e s
Rubrique réalisée par Sophie Gaulier
L’habit ne fait pas le moine
Demandez la véritable bergamote de Nancy !
Biscotto à la casa
L’Italie à domicile
Italienne d’origine, passionnée par la cuisine
héritée de son grand-père, c’est donc naturellement
qu’Albane Bellicini s’est retrouvée en 2008 à la
tête d’une sandwicherie proposant des spécialités
transalpines : le biscotto. Après quelques années, et
un savoir-faire qui n’a pas tardé à faire le tour de
des cercles gourmands, elle a décidé de répondre
par l’affirmative à la demande de proches tout
d’abord, puis de clients, qui ont souhaité faire appel
à ses talents gastronomiques. Outre les délicieuses
piadinas et autres paninis qui ont fait sa réputation,
Albane propose désormais toute une déclinaison de
plats à emporter pour savourer l’Italie à domicile.
Lors d’une soirée entre amis, pour fêter une thèse ou
tout simplement accompagner un apéritif, le Biscotto
élabore, jusque 50 personnes, un assortiment
de produits frais et de qualité tout droit venus
d’Italie. Plateaux de charcuterie, antipastis, petites
verrines très pratiques à déguster et d’une délicieuse
présentation : de quoi passer un moment succulent.
Protéger la bergamote et éviter les essences contrefaites en
provenance d’Afrique ou d’Asie, telle est la mission que
quelques Maîtres Confiseurs nancéiens se sont donnée en
1986, avec à leur tête le propriétaire de la Maison Lalonde,
Jean Guillevic. Sept années ont été nécessaires pour
persuader la Communauté Européenne du bien-fondé
de cette démarche qualité, un parcours du combattant
permettant de faire sortir la bergamote du domaine public
et de définir un cahier des charges pour en faire un label.
C’est ainsi que le 30 octobre 1993, et pour la première fois
en France, une confiserie bénéficiait d’une IGP (Indication
Géographique Protégée) qui définissait la bergamote
comme une spécialité incontestée de la Cité Ducale.
Mais qu’est ce qui fait le secret de cette délicieuse
friandise ? Son excellence est en partie due à son essence en
provenance exclusive de Calabre, un précieux composant
qui est aussi le plus réputé au monde et utilisé par les plus
grands parfumeurs depuis trois siècles. Si la recette reste,
sur le papier, des plus simples, elle impose tout de même
de maîtriser le dosage des différents ingrédients qui la
compose.
Patrimoine nancéien désormais officiellement patenté,
la bergamote peut désormais sereinement continuer à
enchanter les papilles comme elle le fait depuis tant de
générations, que ce soit durant les fêtes ou tout au long
de l’année. Il aurait été dommage que ce petit bonbon à la
couleur ambrée perde l’Est en tombant dans les griffes de
pâles copistes… méfiez-vous des contrefaçons !
Biscotto
4E rue des Michottes 54000 Nancy
Tél. +33(0)3 83 46 68 67
83
Te n dances
De l’or en fruit
L’huile pour le corps à la mirabelle,
une création originale
Si la Maison de la Mirabelle à Rozelieures existe depuis
une dizaine d’années, œuvrant pour la promotion de la
petite prune lorraine dans tous ses états gustatifs, c’est plus
récemment que ses propriétaires, Anne-Marie Grallet et
sa fille Sabine, se sont lancées dans la parfumerie et la
cosmétique. Ainsi est née la marque L’Or du Verger. Tout
d’abord déclinée en eau de parfum pour femmes, puis eau
de toilette pour homme, c’est à présent une huile de massage
qui vient enrichir la gamme. Fabriquée avec l’amandon
du noyau de la mirabelle, cette huile est la meilleure amie
de la peau. Elle peut être utilisée quotidiennement. Sa
précieuse propriété lui a également permis de trouver sa
place dans le domaine du thermalisme, notamment à la
Villa Pompéi à Amnéville. L’huile est extraite par pression
à froid, et de ce fait a de grandes qualités restructurantes. La
vitamine E, aux vertus antioxydantes, renforce le résultat
beauté en rajeunissant l’épiderme et en le revitalisant. En
effet, l’huile est très fine, elle pénètre aisément et prodigue
son action nutritive, réhydratante et régénératrice. Sa
couleur dorée rappelle la mirabelle. Un délicieux moment
de remise en forme !
Maison de la Mirabelle
16 rue du capitaine Durand - 54290 Rozelieures
Tél. +33(0)3 83 72 32 26
hubert.grallet@wanadoo.fr
www.maisondelamirabelle.com
La mode à pas guidés
L’offre shopping personnalisée du
Printemps
Au fil des saisons, les “fashion victims” aiment adapter leur look vestimentaire aux nouvelles tendances
mais la mode va vite et nécessite
du temps pour la vivre pleinement.
Flasher sur un nouvel ensemble est
une chose mais encore faut-il savoir comment le porter, l’assortir
selon la vogue du moment ! Quel
top, quelles chaussures, quels accessoires ? Le choix est parfois compliqué et l’expérimentation vestimen-
84
taire n’est pas toujours un sentier
sur lequel nous avons l’audace de
nous aventurer. Il est souvent plus
simple de revenir vers les marques
et les tons qui nous vont habituellement. Pour ne pas explorer l’univers de la mode sans fil d’Ariane, le
Printemps propose d’accompagner
gratuitement ses clients lors d’un
shopping personnalisé en fonction
des goûts et du budget de chacun.
Appuyé par les conseils avisés d’un
expert, et comprenant un salon
privé pour essayer tranquillement
toutes les tenues sélectionnées, ce
service est destiné aussi bien aux
femmes qu’aux hommes. Total relooking ou tenue de soirée, manque
de temps ou besoin de précisions,
l’offre shopping du Printemps guide
pas à pas, en français mais aussi
dans d’autres langues comme l’anglais ou le russe, ceux qui souhaitent
décoder les tendances… avec en
prime un expert beauté qui distille
ses recommandations ou vous offre
un maquillage ou un soin. Pourquoi
s’en priver ?
Le Printemps Nancy
2 avenue Foch - 54000 Nancy
Tél. +33 (0)3 83 32 96 10
Les herboristes de Nancy
L’art de guérir par les plantes
Le diplôme d’herboriste ayant été supprimé en
1941, ce sont désormais les magasins bios, ainsi
que certaines officines, qui assurent le commerce
des plantes médicinales, un marché en pleine
expansion soumis à une demande de plus en
plus forte. Pourtant, il existe très peu de pharmacies herboristes (seulement trois sur Nancy)
et encore moins d’herboristeries traditionnelles
(quatre seulement à Paris).
La phytothérapie s’adresse à des patients qui ne
souhaitent pas forcément utiliser des médicaments (pour le trouble du sommeil par exemple)
et préfèrent se tourner vers la nature pour résoudre leurs maux. L’herboriste leur apporte
alors un véritable conseil pharmaceutique et
effectue ses préparations en fonction du terrain
propre à chaque individu.
Contrairement à d’autres pays comme les EtatsUnis ou l’Allemagne, la recherche fondamentale
dans ce domaine n’est pas développée en France,
pas plus qu’elle ne l’est dans le domaine de la naturopathie (une approche médicale fondée sur les
processus naturels de guérison). Toutefois, la phytothérapie de terrain s’est beaucoup amplifiée ces
dernières années (plantes en vrac, teintures mères,
extraits sans alcool, extraits en gélules…). Il existe
même actuellement des jus de plantes, comme le
curcuma, provenant d’une tradition ayurvédique
et reconnue pour lutter contre le stress oxydatif.
Toute une façon de prendre soin de soi, loin des
tisanes de grand-mères !
Chlorophylle numérique
Une application téléphonique pour mieux connaître les
arbres
Appelé aussi flashcode, le QR code est un
terme qui signifie en anglais Quick Response (réponse rapide). Il s’agit d’un code
barre en deux dimensions qui peut stocker
un nombre plus important d’informations
qu’un code barre classique et être activé très
rapidement. Il est constitué de modules noirs disposés dans un
carré blanc. Les informations qui se cachent derrière un QR
code sont destinées à être lues à l’aide d’un smartphone.
Partant de ce principe, la direction des Parcs et Jardins de la Ville
de Nancy a élaboré le Sentier de l’Arbre Numérique. Vingtquatre arbres remarquables ont ainsi été retenus tout au long
de ce parcours découverte qui emprunte les rues du centre ville
et alentours et que l’on peut suivre à sa guise à pied ou à vélo.
Devant chaque arbre se trouve un code qui, une fois flashé,
ouvre vers différentes rubriques permettant d’en savoir plus :
“Sur sa branche” (pedigree, nom latin, famille, taille adulte, climat), “De la racine à la cime” (description botanique), “C’est
l’histoire d’un arbre” (histoires réelles, mythe et symboles)…
Ainsi apprend-on par exemple que le ginkgo biloba (n° 18 sur
le parcours), également nommé l’arbre aux 40 écus pleureur,
est une espèce très rare en France, pour ainsi dire mythique,
qui existait déjà il y a 200 millions d’années. Il est considéré
comme le plus vieil arbre connu par l’humanité, réputé pour
favoriser la circulation artérielle et ralentir la progression de la
maladie d’Alzheimer. Bien qu'il possède des feuilles plates en
éventail et des fruits qui ressemblent à la mirabelle, c’est un ancêtre des conifères. Ses feuilles ont inspiré les artistes de l'Ecole
de Nancy qui les ont reproduites sur des vitraux et des motifs
architecturaux. La légende veut qu’en 1788 des botanistes aient
monnayé un ginkgo pour 40 écus, une somme conséquente à
l’époque.
Alors pour mieux connaître ces arbres qui nous entourent,
armez-vous de votre téléphone portable connecté à Internet,
lancez votre application, prêt, flashez !
Pour lire le QR code : Il faut un téléphone portable qui prend des photos et le
programme qui permet de décoder le code. Il suffit ensuite de flasher le code avec
l'appareil photo du téléphone pour accéder aux informations.
85
Idées Tourisme
1
1. Jardin botanique du Montet
2. Jardin de la Citadelle
3. Jardin du Palais du Gouverneur
2
Botanic City
Circuit  : les plus beaux jardins botaniques
Ville de parcs et jardins, Nancy cultive un héritage botanique issu de son glorieux passé.
A ce titre, une promenade au gré des jardins qui font son charme s’impose.
Jardin botanique du Montet
Jardin Dominique-Alexandre Godron
Fort de plus de 12 000 espèces, le Montet figure un véritable
musée des plantes. Au cœur d’un parc vallonné, il offre des
collections où voisinent herbes de nos jardins et espèces
exotiques : arboretum, roseraie ou plantes médicinales,
sa végétation exubérante génère le dépaysement. Sous les
2500 m² de la verrière des serres tropicales, la visite frise
parfois le parcours d’exploration : Aracées, Orchidacées et
plantes insectivores y prennent place. Côté animations :
cours de botanique, conférences et visites complètent la
mission pédagogique de ce jardin.
Fondé sous Stanislas en 1758 par Pierre-Joseph Bochoz et Grillot, ce jardin botanique
est situé rue Sainte-Catherine derrière le Muséum-Aquarium. Premier jardin de la ville de
Nancy, il fait figure de précurseur. En 1805,
Joséphine de Beauharnais lui fait don d'un lot
de plantes rares tandis qu’en 1854, le botaniste
Dominique-Alexandre Godron lui donne son
aspect actuel. Quelques arbres remarquables :
noyer noir d'Amérique, arbres aux 40 écus, tulipier, micocoulier et pins noirs de Corse. Le
jardin a reçu en 2004 le label “Jardin remarquable” décerné par le Ministère de la Culture.
Il accueille depuis 1885 un monument dédié
à un explorateur nommé Jules Crevaux (voir
rubrique Caractère Insolite).
Conservatoire et Jardins Botaniques de Nancy
100 rue du Jardin Botanique - 54600 Villers-lès-Nancy
Tél. +33 (0)3 83 41 47 47
accueilcjbn@grand-nancy.org
Ouverture : toute l’année, sauf le 1er mai, le 25 décembre et le
1er janvier.
Lundi au vendredi : parc de 10h à 12h et de 14h à 17h
erres de 14h à 16h45
Samedi : parc 14h à 17h / serres de 14h à 16h45
Dimanche et jours fériés du 1er avril au 30 septembre :
parc de 14h à 18h / serres de 14h00 à 17h45
Dimanche et jours fériés du 1er octobre au 31 mars :
parc de 14h à 17h / serres de 14h à 16h45
86
Jardin Dominique-Alexandre Godron
36 rue Sainte-Catherine - 54000 Nancy
Ouverture : octobre à fin février : 8h-17h
mars : 8h-18h / avril, mai et septembre : 8h-19h
juin : 8h- 20h / juillet et août : 8h-21h.
3
Haut : Jardin Godron
bas : Jardin du Palais du Gouverneur
Jardin de la Citadelle
A découvrir en période printanière, ce lieu embaume l’air de
parfums de menthe, rose ancienne, lavande et thym. Ce petit
carré médiéval secret, connu seulement des initiés, est adossé à
la porte de la Citadelle qu’édifia Charles III en 1598. Il embellit
les remparts de la Ville Vieille de parterres de plantes aromatiques et médicinales.
Jardin de la Citadelle
Rue Henri Déglin - 54000 Nancy
Ouverture : octobre à fin février : 8h-17h / mars : 8h-18h / avril, mai
et septembre : 8h-19h / juin : 8h-20h / juillet et août : 8h-21h
The Loveliest Botanical Gardens
Le Montet Botanical Garden
With over 12,000 species, Le Montet is a veritable plant
museum. Situated in the midst of undulating parkland, it offers
collections in which our garden varieties rub leaves with exotic
species: an arboretum, rose gardens and medicinal plants, the
blaze of vegetation transports you to another country. In the
2500 m² of tropical greenhouses, the visitor can really feel like
an explorer, with arums, orchids and insect-eating plants much
in evidence. The garden’s educational role is shown by its many
botany courses, conferences and visits.
Jardin Dominique-Alexandre Godron
Founded under Stanislas in 1758 by Pierre-Joseph Bochoz
and Grillot, this botanical garden is located in Rue SainteCatherine behind the Museum-Aquarium. The main garden
in Nancy, it is historically pre-eminent. In 1805 it was gifted
with a collection of rare plants by Joséphine de Beauharnais,
and today’s layout was created in 1854 by botanist DominiqueAlexandre Godron. Special trees include the black nut, gingko
biloba, tulip tree, lotus tree and Corsican black pine. The
garden received the “jardin remarquable” award from the
French Ministry of Culture in 2004, and since 1885 has had a
monument dedicated to the explorer Jules Crevaux.
Jardin du palais du Gouverneur
A proximité du parc de la Pépinière, ce jardin sait charmer le
promeneur par un harmonieux tracé où floraisons parfumées
côtoient érables et hêtres pourpres centenaires. La majesté des
arbres y est ici admirable : les platanes atteignent l’âge canonique de 250 ans. Le palais du Gouverneur fait partie de l'ensemble architectural du XVIIIème siècle voulu par Stanislas pour
réunir les deux villes de Nancy.
Il était destiné à l'Intendant de France, administrateur du Duché pendant le règne de Stanislas.
Jardin du palais du Gouverneur
1 rue Jacquot et parc de la Pépinière - 54000 Nancy
Ouverture : octobre à fin février : 8h-17h / mars : 8h -18h / avril, mai
et septembre : 8h-19h / juin : 8h-20h / juillet et août : 8h-21h.
Rubrique réalisée par Gaëlle Girard-Marchandise
The Citadel Garden
Best discovered during spring, the air in this garden is heavy
with the scents of mint, traditional roses, lavender and thyme.
This little mediaeval square is a well-kept secret, located
alongside the Citadel Gate constructed by Charles III in 1598.
It embellishes the ramparts of the Old Town with beds of
aromatic and medicinal plants.
Palais du Gouverneur Garden
Close to Parc de la Pépinière, this garden is delightful to stroll
through, with its harmony of colour and scent in which scented
blooms crowd around hundred-year-old maples and beeches.
The trees here are truly majestic: these venerable planes are
about 250 years old. The Palais du Gouverneur is an example
of the 18th century architectural style which Stanislas wanted to
employ to bring together the two cities of Nancy. It was designed
for the Intendent of France, who administered the Dukedom
during Stanislas’ reign.
87
Idées Tourisme
Le choix
de
la
petite
Reine
Découvrir le Nancy historique à vélo
Quoi de mieux que la petite reine pour découvrir la cité ducale ?
Ce circuit, qui traverse la ville, offre au cycliste averti un aperçu
assez représentatif du patrimoine nancéien.
Départ place Stanislas : Entre l’Opéra de
Lorraine et le Grand Hôtel de la Reine,
empruntez la rue Sainte-Catherine. Une
fois arrivé (e) porte Sainte-Catherine, prenez à droite la rue de l’Ile-de-Corse. Vous
êtes Place de la Division de fer. Prenez à
droite pour passer sous la très belle porte
Saint-Georges (Renaissance) et rejoignez la
place Driant d’un coup de pédale.
Cathédrale
88
Place Driant, vous empruntez la rue du
Manège sur votre gauche puis à droite
la rue de la Primatiale - vous êtes dans le
beau quartier des chanoines XVIIème et
XVIIIème siècles - où vous admirerez l’abside de la Cathédrale, puis vous continuez
pour prendre à gauche la rue Montesquieu
puis à droite rue des Tiercelins. Au bout,
tournez à gauche dans la rue Saint-Nicolas
(la voie la plus ancienne qui conduisait par
les portes sud vers Saint-Nicolas-de-Port) et
poursuivez par la rue de la Salle jusqu’à la
place du Général Giraud. Devant vous, un
grand bâtiment blanc très contemporain :
il s’agit du bâtiment de Neurosciences du
CHU de Nancy.
A droite, remontez la rue Albert Lebrun
entre l’Hôpital Central et la Faculté de
Pharmacie. Au bout, à droite se trouve la
place des Vosges. Vous passez alors sous la
porte Saint-Nicolas (aux façades Renaissance) pour revenir vers la Ville Neuve dite
de Charles III puis poursuivez par la rue
Saint-Dizier qui vous mène au marché
couvert de Nancy. En empruntant, à pied,
son allée Nord, vous prendrez à droite la rue
des Ponts jusqu’à la rue Stanislas.
Empruntez la rue Stanislas (à gauche) en
direction de la gare. Après la porte Stanislas, vous traversez les voies ferrées. Juste
passé le pont, à droite, se dessine l’étroit
passage de la Rame qui débouche sur la
très résidentielle rue du Grand Verger…
laquelle vous emmène jusqu’à la rue
Notre-Dame des Anges. Vous la descendez
à gauche, croisez le grand axe du boulevard Raymond Poincaré (ici vous avez tout
loisir d’entrer au Cimetière de Préville qui
compte quelques très beaux monuments et
tombes Ecole de Nancy) et prenez en face
la rue Saint-Lambert.
Jardin
de la Citadelle
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En rejoignant la place Carnot puis
le cours Léopold, vous voyez devant
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vous la porte Désilles. Un peu avant,
Sainte-Marie
tournez vers la droite pour rejoindre le
boulevard Charles V. A droite encore,
pour passer sous la porte de la Citadelle puis sous la porte de la Craffe.
Vous êtes en Ville Vieille.
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Une fois arrivé place de la Commanésert
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de la Villa Majorelle : pour rejoindre
cette dernière, descendez sur quelques
mètres la rue de Villers pour prendre
à droite la rue Palissot puis la rue du
Vieil Aître. Vous êtes devant JIKA (le
nom de baptême de la Villa). Reprenez alors à droite la très jolie rue des
Frères Goncourt, puis à droite la rue
de Laxou. Vous êtes de retour place de
la Commanderie : cette fois vous avez
face à vous le plus vieux bâtiment de
la ville, la tour de la Commanderie
qui date du XIIème siècle. A droite, sur
l’avenue Foch, admirez les immeubles
Ecole de Nancy, ensuite redescendez
en tournant à droite par la rue Jeanne
d’Arc, jusqu’à la rue de la Commanderie et remontez la à gauche jusqu’au
pont de la gare. A gauche, la rue Mazagran puis la rue de Serre vous mènent
jusqu’à la place Carnot en passant
devant la brasserie Excelsior, remarquable exemple de l’Ecole de Nancy.
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1. Porte de la Citadelle
2. Musée Lorrain
3. Arc héré
4. plan détaillé
Place Saint-Epvre
Longeant la Grande Rue, vous passez
devant le Musée Lorrain (l’ancien
Palais Ducal), vous arrivez devant la
basilique Saint-Epvre, sur la petite
place du même nom. Faites un tour
de la statue de René II pour admirer
ce charmant quartier et redescendez
vers l’Hémicycle et le Palais du Gouvernement qui marquent l’entrée de la
place de la Carrière. Traversez la place
de la Carrière en admirant la perspective, passez sous l’Arc Héré, et vous
voici de nouveau place Stanislas. La
boucle est bouclée !
Rubrique réalisée par Gaëlle Girard-Marchandise
et Nancy Tourisme
89
COMMUNIQUÉ
Alain Batt, chocolatier confiseur de renom propose depuis 30
ans des produits de qualité pour les amateurs de chocolats
et de douceurs. La maison ne cesse de s'exporter afin de faire
connaître ses spécialités telles que la bergamote, les macarons,
les chocolats mais aussi le baba de Stanislas, à base d'eau de vie
de mirabelle. Le savoir faire familial et la production artisanale
garantissent des produits de qualité irréprochable et satisferont
les gourmets et les gourmands.
40 rue Saint-Georges - 54000 Nancy
Tél. 03 83 35 70 00
www.alainbatt.com
Au Fil Des Pages
Des livres pour découvrir Nancy,
le Grand Nancy et la Lorraine
Nancy intime
Patrimoine, Intérieurs & Art de vivre
Un beau livre de photographies commenté
qui propose une visite inattendue de
Nancy et fait découvrir, en textes et
en images, des lieux habituellement
inaccessibles : le bureau du maire à l’Hôtel
de Ville, les boiseries des salons de la
Préfecture, l’étage noble de la Chambre
de Commerce et d’Industrie, le siège de
la Caisse des dépôts et Consignations. Au
total, ce sont plus de 25 lieux qui s’offrent
à notre regard, des endroits à l’esthétique
traduisant la beauté caractéristique d’une
époque, d’un mouvement, d’une tendance.
Durant 160 pages, l’œil du photographe
Olivier-Henri Dancy et les mots de
l’historienne Michèle Maubeuge nous
font vivre un moment de pure délectation
pour un voyage hors du commun, d’une
sensibilité rare. Le parc de Saurupt et ses
villas Art nouveau où s’exprime le génie
de Gallé, Gruber, Majorelle ou Daum ;
la Ville Vieille et ses superbes hôtels
particuliers… toute la beauté de Nancy et
de la campagne nancéienne se dévoile peu
à peu. Le lecteur pénètre dans l’intimité
des intérieurs particuliers, demeures
et appartements, pour y découvrir des
richesses insoupçonnées.
Les brasseries de Maxéville
Laboratoire industriel
Des années 1870 à la seconde guerre mondiale, les Grandes
Brasseries de Maxéville font partie des grands établissements
brassicoles français. La brasserie Viennoise créée en 1870 par
Nicolas Galland constitue, pour lui-même, et pour son adjoint
Jules Saladin un magnifique terrain d'expérimentation où ils
mettent au point plusieurs appareils ouvrant la voie de la brasserie
moderne. Sept ans plus tard, l'affaire périclite et change de main
pour devenir “Grande Brasserie de l'Est”. Parallèlement, les frères
Betting montent eux-aussi, une brasserie industrielle à Maxéville.
En 1898, les deux établissements voisins ont l'intelligence de
fusionner, ce qui propulse les “Grandes Brasseries Réunies de
Maxéville” parmi les toutes premières de France.
Des améliorations régulières de l'outil de travail et une politique
de communication active permettent à la brasserie, alors
dirigée par Émile Dillon, de surmonter le choc de la première
guerre mondiale. Mais le décès prématuré de son directeur,
la crise économique et la seconde guerre viennent à bout de
l'établissement qui fermera définitivement en 1942.
Il ne reste plus que des souvenirs et quelques bâtiments du site
des brasseries de Maxéville.
• Auteurs : Michèle Maubeuge et OlivierHenri Dancy. Editions Serge Domini.
160 pages couleurs. 49e
• Auteur : Benoît Taveneaux.
Editions Musée Français de la Brasserie de Saint-Nicolas-de-Port.
156 pages. 15e
91
Victor Lemoine
L’homme qui donnait aux fleurs le visage des fées
A l’occasion du centenaire de la mort du célèbre horticulteur lorrain,
les Conservatoire et Jardins Botaniques de Nancy publient un ouvrage
pour lui rendre hommage. Victor Lemoine (1823-1911) a créé une
quantité phénoménale de nouveaux cultivars de lilas, pivoines, fuchsias,
hydrangeas ou weigelias. Ses variétés ont fait le tour du monde, de
l’Amérique du Nord à la Russie, pour enchanter les jardins d’ici et
d’ailleurs. Exceptionnel amoureux des plantes et de la botanique, Victor
Lemoine était un homme qui utilisait les techniques de l’hybridation, son
savoir, sa patience et sa passion pour sublimer la poésie des fleurs. Les
Conservatoire et Jardins botaniques de Nancy conservent un patrimoine
horticole original, avec une collection dédiée aux grands obtenteurs
lorrains de la fin du XIXème siècle et du début du XXème siècle. Elle
comprend notamment les 214 lilas créés par les établissements Lemoine.
• Ouvrage édité et vendu au Conservatoire et Jardins Botaniques de Nancy
64 pages - 9,90 e
Achat sur place ou envoi possible sur demande. Tél. +33(0)3 83 41 47 47
Les recettes de saison de la Gazette Lorraine
Ce coffret, composé de quatre boitiers-lutrins, regroupe 64 recettes
signées Jean-Marie Cuny et concoctées spécialement pour la revue La
Gazette Lorraine. Une bonne cuillerée d’histoire, une pincée d’anecdotes,
un doigt de tradition... et c’est tout le patrimoine culinaire de notre
région qui s’invite à notre table. Au fil des pages, on peut découvrir des
recettes de toutes saisons : soupe d’ortie, pâté lorrain de ménage ou
soufflé aux macarons et à la bergamote pour le printemps ; quiche façon
du pêcheur, sandre de la Meuse ou pains d’anis de Gérardmer pour l’été ;
râpées de pommes de terre, cailles à la Stanislas ou munster chaud flambé
pour l’automne ; soupe au caillou, potée lorraine ou brûlot lorrain pour
l’hiver. A la portée de tous les appétits, ces recettes sont faciles à mettre en
œuvre pour une cuisine de la ville comme de la campagne, simple, pleine
de bon sens, aussi moderne que traditionnelle, respectueuse des terroirs
et des produits de saison.
• Auteur : Jean-Marie Cuny. Editions La Gazette Lorraine. 4 boîtiers de
saison de 16 fiches couleurs, soit 64 recettes. 15 e
De crépuscule en crépuscule
40 photographies pour un voyage de la Lorraine aux confins du monde
Photographies singulières, ambiances rares, crépusculaires, lumières
du matin ou lumières du soir, une même lueur parcourt cet ouvrage.
Un cerf qui surgit derrière un bosquet, un harfang qui se tapit dans la
neige, un loup d’Abyssinie qui part en chasse… Instants de vie, d’ici
ou d’ailleurs, l’animal est saisi dans son environnement. Les paysages
lorrains se trouvent sublimés par ceux du Grand Nord et d’Afrique et
tous les repères sont effacés. De crépuscule en crépuscule, des forêts
vosgiennes à la toundra norvégienne, des neiges nordiques aux steppes
africaines, il n’y a qu’un pas, une même démarche, un même crépuscule.
Initialement publié comme le catalogue de l'exposition éponyme, ce livre
est une création originale, associant des textes de Pierre Pelot. L’écrivain
vosgien offre son regard complice sur les images du photographe. Les
deux œuvres entrent alors en résonnance pour une vision originale du
monde sauvage.
• Auteurs : Vincent Munier et Pierre Pelot. Editions Kobalann. 64 pages
couleurs. 22 e
Exposition au Museum Aquarium de Nancy jusqu’au 30 avril 2012.
92
Rubrique réalisée par Anthony Humbertclaude
Caractère insolite
Portrait de Jules Crevaux,
photographie - fin XIXème (J.Lopez, Paris)
Les voyages extraordinaires
de Jules Crevaux
Portrait d’un explorateur lorrain à la trajectoire hors du commun
Explorateur audacieux ayant sillonné l’Amazonie durant la deuxième partie du XIXème siècle, talentueux rapporteur
scientifique, aventurier téméraire bravant les territoires inconnus, le lorrain Jules Crevaux appartient à cette race
d’aventuriers à la destinée hors norme, une destinée si originale et emplie de péripéties que son contemporain Jules
Verne lui-même aurait pu en faire la trame centrale d’un de ses célèbres romans. En route pour la grande épopée…
N
ancéien de cœur et d’adoption, Jules Crevaux est né en 1847 à Lorquin en
Moselle. Dès son adolescence, il gagne la Cité Ducale pour y suivre des études
au Lycée Impérial (actuel Lycée Poincaré) à la même époque qu’un certain
Emile Gallé. Après l’obtention du bac, Crevaux prend la direction de Strasbourg et sa
faculté de médecine, pour une première année suivie d’une deuxième à l’autre bout de
la France, au sein de l’Ecole Militaire de la Marine Nationale à Brest. Mais son cursus est
interrompu par l’arrivée de la guerre de 1870 à laquelle il participe comme agent secret,
directement missionné par le Ministre de l’Intérieur Léon Gambetta qui mise sur la
maîtrise germanophone du jeune mosellan pour infiltrer l’ennemi.
93
Itinéraires des trois premiers
voyages de Jules Crevaux.
Guyane, terra incognita
A la fin du conflit, Jules Crevaux reprend ses études et décroche un diplôme
de chirurgien de la Marine. Il choisit d’être affecté en Amérique Latine,
une destination qu’il préfère à l’Afrique
Noire, et demande plus spécifiquement la
Guyane, un pays qui a pourtant mauvaise
réputation. Cette terre est en effet redoutée pour son climat difficile et son Ile du
Diable accueillant les bagnards français.
Si les côtes de la Guyane sont relativement connues des colons occidentaux, il
n’en est pas de même pour l’intérieur des
terres qui reste encore majoritairement
inexploré. Les forêts épaisses et étouffantes forment un rideau impénétrable,
dépourvu de routes, et dont les rivières
réservent bien des écueils sous forme de
chutes d’eau. C’est donc un territoire totalement nouveau qui reste à découvrir et
c’est sans doute cette part d’inconnu qui
fascine notre jeune explorateur.
94
Des expéditions riches
en découvertes
Soutenu par Jules Ferry, Crevaux
lance sa première expédition en 1876.
Il décide de remonter le fleuve Maroni.
Tout au long du périple, il produit des
rapports qui s’avèrent précieux pour les
sociétés savantes françaises : croquis de
cours d’eau, dessins de la faune et de la
flore, descriptions écrites à des fins anthropologiques et ethnographiques (notamment pour la célèbre revue Le Tour
du Monde)… Fait exceptionnel : une
tribu amérindienne lui livre le secret de
la fabrication du curare qu’il rapporte en
France. Ses travaux donnent également
une formidable impulsion à la Société de
Géographie de l’Est basée à Nancy. Cette
dernière remet à l’explorateur, en 1879, sa
Médaille d’Or avant d’ériger un buste à
son effigie en 1885 encore visible dans le
jardin botanique de Nancy (actuel Jardin
Godron). Les descriptions de Crevaux
1. Famille de Bonis : dessin de Rixens
d'après des photos prises par Crevaux
2. Apatou, guide et ami de Jules Crevaux
(photo J.Lopez, Paris)
3. Jeune Indien de la tribu des Guaraounos
installés sur le delta de l'Orénoque
4. Gallé, Vase La Forêt Guyanaise, MEN,
cliché Claude Philippot
Portrait of Jules Crevaux
1
2
3
4
inspirent des artistes célèbres comme
Riou, qui reprend ses travaux pour illustrer les romans de Jules Verne, ou
bien encore, destins croisés, le créateur Emile Gallé lorsqu’il conçoit son
vase La Forêt Guyanaise.
Latine. Après un second voyage en
Guyane, jusqu’aux contreforts des
Andes, en 1878-1879, ils sillonnent la
Colombie entre 1880 et 1881.
Lors de ce premier voyage, Jules
Crevaux rencontre l’homme qui va
l’accompagner durant la plupart de
ses excursions : un Guyanais nommé
Apatou. Les deux explorateurs vont
alors voyager de concert, recrutant des
guides occasionnels au fil des villages
traversés. Ils effectuent par la suite
deux autres périples ensemble le long
des fleuves et rivières d’Amérique
En 1881, Jules Crevaux initie un 4ème
voyage, auquel Apatou ne participe
pas, entre l’Argentine et la Bolivie.
Il bénéficie d’une bonne notoriété
gagnée au fil de ses précédentes
excursions et c’est fort d’une troupe
de 17 hommes détachés par la
France qu’il accepte un nouveau
défi : ouvrir un accès fluvial entre le
fleuve Pilcomayo en Bolivie et le delta
Vers une fin tragique…
Born in 1847 in Lorquin (Moselle), Jules
Crevaux was an audacious explorer from
Lorraine who explored the Amazon several
times in the second half of the 19th century.
This talented scientific writer and pioneer
blazed a trail into unknown territory. He
really was one of those explorers whose
achievements were quite out of the ordinary.
After studying medicine at military school,
Crevaux chose to be sent to French Guiana
and launched his first expedition in 1876,
electing to sail up the Maroni River. He
reported along the full length of his route:
sketches of water courses, drawings of
flora and fauna, and anthropological and
ethnographic descriptions. His work was a
major driving force behind the Société de
Géographie de l’Est, based in Nancy, and
inspired artists such as Riou (who illustrated
the novels of Jules Vernes) and Émile Gallé
(in the design of his La forêt Guyanaise
vase). During this first voyage, Jules Crevaux
met a Guyanese man called Apatou, who
accompanied him on a further two other
expeditions, firstly in French Guiana,
reaching the foothills of the Andes (in 18781879), and then in Colombia (1880 to 1881).
du Rio de la Plata en Argentine. En
effet, depuis sa défaite face au Chili,
la Bolivie ne possède plus aucun
accès maritime et c’est donc avec le
soutien des gouvernements bolivien
et argentin que Crevaux accepte de
prendre la tête d’une expédition
dont les fins sont autant politiques
que scientifiques. Les historiens se
demandent encore aujourd’hui ce
qui a pu le pousser à accepter cette
mission : manipulation pour certains,
déception sentimentale ou revers
professionnel pour d’autres (Crevaux
venait de se voir refuser un poste
au Muséum d’Histoire Naturelle de
Paris) ? Nul ne le sait exactement…
95
1. Coupe de l'amitié : dessin de Riou
d'après une photo et un croquis de Crevaux
2. initiales gravées sur un arbre : dessin de Riou
d'après un croquis de Crevaux
3. Les grands bois de la Guyane :
dessin de Riou
In 1881, Jules Crevaux started a fourth
expedition between Argentina and Bolivia
and, with a team of 17 men, accepted a new
challenge: to open a river access between the
Pilcomayo River in Bolivia and the Plate
Delta in Argentina. As he prepared for the
voyage it would never have occurred to the
intrepid Lorraine explorer that it would be
his last. Nonetheless, in 1882 in Bolivia and
Paraguay the whole team was massacred by
the cannibal Tobas tribe. Only one young
interpreter escaped alive, reporting the tragic
end of Jules Crevaux.
Almost 130 years after his death, France has
little by which to remember this explorer.
Although Nancy displays a bust in the
Jardin Godron, and has a street named after
this great figure who loved coming back to
Nancy in between expeditions, only one
other street, in Paris’s 16th Arrondissement,
appears to preserve his memory outside
of Lorraine. However, the Musée des Arts
Premiers, which holds in its collection 421
items obtained from his travels, is planning
a major exhibition on the Guianas in 2014
which should help to shine new light on this
remarkable scientist from Lorraine.
En acceptant ce nouveau voyage, Crevaux ne s’imagine pas qu’il lui sera fatal.
Aux confins de la Bolivie et du Paraguay, en 1882, toute l’équipe est massacrée
par la tribu anthropophage des Tobas qui avait subi des exactions de la part des
Blancs et souhaitait se venger. Seul un jeune interprète en sort vivant et rapporte
la tragique fin de l’explorateur aux émissaires des autorités françaises dépêchés
sur place pour enquêter.
Un nouvel éclairage en 2014 ?
De nos jours, près de 130 ans après sa mort, la célébrité de Jules Crevaux est
encore forte en Amérique (un monument commémoratif existe à Buenos Aires)
mais la France conserve quant à elle peu de traces de cet explorateur tenant
autant d’un David Livingstone que d’un personnage de Stevenson. Si dans la
Cité Ducale, le buste érigé dans le jardin Godron et une rue portant son nom
(perpendiculaire à la rue de Metz, derrière l’Eglise Saint-Fiacre) honorent la
mémoire de ce personnage qui aimait tant retrouver sa ville d’adoption entre
deux expéditions, seule une autre rue dans le 16ème arrondissement de Paris
semble encore perpétuer, hors de Lorraine, la mémoire de l’explorateur. Des
thèses sont également menées en France et aux USA sur son travail.
Toutefois, cette relative discrétion pourrait très bientôt n’être qu’un souvenir car
le Musée des Arts Premiers à Paris, détenteur dans ses collections de 421 objets
issus des voyages de Crevaux, envisage pour 2014 une grande exposition sur les
Guyanes. Celle-ci devrait permettre de donner au scientifique lorrain un nouvel
éclairage… sous le feu des projecteurs d’un grand musée parisien.
Anthony Humbertclaude
Pour en savoir plus :
En radeau sur l’Orénoque par Jules Crevaux
Editions Phébus - 1989
Le Mendiant de l’Eldorado par Jules Crevaux
Editions Payot & Rivages - 1993
96
Informations pratiques :
Association “Les amis de Jules Crevaux”
8 quai de la Bataille - 54000 Nancy
Tel. +33 (0)3 83 55 56 52
cofenchelle@hotmail.fr
Agenda
> JUSQU’AU 18 SEPTEMBRE
RENDEZ-VOUS PLACE STANISLAS
La mise en lumière, en images et
en sons, époustouflante et poétique
d’une place royale classée UNESCO.
Ce spectacle gratuit d’une vingtaine
de minutes est projeté tous les soirs
jusqu’au 18 septembre.
Chaque soir, à 22h45 de mi-juin à
mi-août, puis à partir de 22h jusqu’au
18/09.
Spectacle reconduit en 2012.
www.rendez-vous.nancy.fr
> JUSQU’AU 31 DECEMBRE
VICTOR LEMOINE, UN
HORTICULTEUR NANCÉIEN AU
SERVICE DE L’ART
Un hommage au célèbre obtenteur
nancéien Victor Lemoine qui illustre
les liens privilégiés entre le monde de
l’horticulture et celui des arts.
Musée de l’Ecole de Nancy
36 - 38 rue du Sergent Blandan
54000 Nancy - Tél. +33 (0)3 83 40 14 86
> 11 SEPTEMBRE
CHAMPIONNAT DE FRANCE DES
CLUBS DE DUATHLON
PLACE STANISLAS
Les athlètes des meilleurs clubs nationaux s'affronteront en finale le 11 septembre 2011 au cœur de Nancy avec
un passage place Stanislas.
> 17 SEPTEMBRE
LA NUIT DE L'ART NOUVEAU
De 20h à minuit
Départ devant l'Ensemble Poirel
> 15, 16, et 17 SEPTEMBRE
OPEN DE FRANCE DE VOLLEY
BALL FEMININ
TROPHÉE FEMINA 2011
Parc des Sports
Rue de Gembloux
54500 Vandœuvre-lès-Nancy
> DU 16 AU 18 SEPTEMBRE
LE LIVRE SUR LA PLACE
Laure Adler est la présidente de l’édition 2011 du Livre sur la Place, premier grand salon de la rentrée littéraire en France. Cet événement, organisé par la Ville de Nancy et l’Association Lire à Nancy se tient sur la place
de la Carrière.
www.lelivresurlaplace.fr
> DU 16 SEPTEMBRE
AU 30 OCTOBRE
EXPOSITION
"LA MAISON COMMUNE"
12 illustrateurs
12 pièces + un jardin = des ambiances
personnalisées
Site Alstom
50 rue Oberlin
54000 Nancy
> DU 16 SEPTEMBRE 2011
AU 22 JANVIER 2012
EXPOSITION JACQUES GRUBER
Une exceptionnelle collection d’œuvres
de l’artiste Jacques Gruber, en particulier dans le domaine du vitrail. L’exposition permet aussi de découvrir la personnalité d’un des acteurs majeurs de
l’Art nouveau à Nancy.
Galeries Poirel
3 rue Victor Poirel - 54000 Nancy
Tél. +33 (0)3 83 32 31 25
ensemblepoirel@mairie-nancy.fr
> DU 24 SEPTEMBRE
AU 3 NOVEMBRE
LES JARDINS EPHEMERES
DE LA PLACE STANISLAS
Thème 2011 : la musique. Les artistes
paysagistes et jardiniers de la Ville de
Nancy transforment la place Stanislas en un jardin éphémère, véritable
prouesse horticole des plus spectaculaires, avec cette année, une place réservée à l’obtenteur nancéien Victor
Lemoine.
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Agenda
> 29 SEPTEMBRE
NANCY TENNIS CLASSIC
Parrainé par Charlélie Couture, ce gala
à caractère caritatif réunit des joueurs
de renoms : Yannick Noah, Guy Forget, Fabrice Santoro, Mansour Bahrami et Younès.
Palais des Sports Jean Weille
Rue du Capitaine Guynemer
54000 Nancy
> 2 OCTOBRE
LE SEMI MARATHON
DU GRAND NANCY
Inscrit au calendrier national des
courses sur route avec le label national
depuis 2010, le Semi Marathon passera par 8 communes du Grand Nancy :
Nancy, Laxou, Villers-lès-Nancy, Vandœuvre-lès-Nancy, Heillecourt, Fléville-devant-Nancy, Laneuveville-devant-Nancy et Jarville-la-Malgrange.
> DU 05 AU 15 OCTOBRE
NANCY JAZZ PULSATIONS
L’incontournable Nancy Jazz Pulsations confirme son ouverture à tous
les genres musicaux et propose cette
année encore une affiche où les plus
grands noms côtoient des artistes
montants. Rendez-vous est pris avec
Chucho Valdès, Catherine Ringer…
Programmation sur
www.nancyjazzpulsations.com
Tél. +33 (0)3 83 35 40 86
> DU 23 NOVEMBRE
AU 6 DECEMBRE
FESTIVAL RING
"RENCONTRES
INTERNATIONALES NOUVELLES
GENERATIONS"
Centre Dramatique National
et agglomération
98
> DU 23 NOVEMBRE
AU 24 DÉCEMBRE
MARCHE DE NOËL
Près de 80 chalets animent le centre
ville : musique, spectacles, bonne odeur
de vin chaud et de pain d’épices en
prime !
Les dimanche et lundi de 11h à 19h
De 10h à 19h les autres jours
> 3 DÉCEMBRE
CHAMPIONNAT DU MONDE
DE SAVATE BOXE FRANÇAISE
Une première et une soirée de boxe exceptionnelle à laquelle plus de 2 000
spectateurs seront attendus.
Parc des Sports - Rue de Gembloux
54500 Vandœuvre-lès-Nancy
> 3 ET 4 DÉCEMBRE
FÊTES DE SAINT-NICOLAS
Officiellement célébré le 6 décembre,
Saint-Nicolas est fêté durant deux
jours à Nancy pour le plus grand bonheur de tous.
> 17-18 DÉCEMBRE
LE P'TIT BAZAR
Marché de Noël d'artistes
Site Alstom - 50 rue Oberlin
54000 Nancy
> MAI 2012
NOUVELLE MUSÉOGRAPHIE ET
EXPOSITIONS « LES PETITS ENFANTS DE JEAN PROUVÉ : LES
DESIGNERS D’AUJOURD’HUI »
Musée des Beaux-Arts
Place Stanislas - 54000 Nancy
Tél. +33 (0)3 83 85 30 72
> DU 16 AU 20 MAI 2012
FESTIVAL INTERNATIONAL
DE CHANT CHORAL,
NANCY VOIX DU MONDE
Tout un programme de concerts à travers la ville, avec un final en apothéose
place Stanislas.
www.chantchoral.org
Informations page précédente
> 19, 20, 21 MAI 2012
HORSE BALL : CHAMPIONNAT
DE FRANCE ÉLITE
Equitation de haut niveau avec une
écurie de 200 chevaux en accès libre,
en plein centre ville.
Place Carnot - Cours Léopold, Nancy
ANSE de Saint Phlin / Grand Nancy
Tél. +33 (0)6 62 16 71 36
> DE MI-JUIN À MI-SEPTEMBRE
2012 - NOUVEAU SPECTACLE
“RENDEZ-VOUS PLACE
STANISLAS”
www.rendez-vous.nancy.fr
> JUIN À SEPTEMBRE 2012
EXPOSITION : JEAN PROUVÉ,
MAIRE DE NANCY
À LA LIBÉRATION.
Musée Lorrain
64 Grande Rue - 54000 Nancy
Tél. +33 (0)3 83 32 18 74
> JUIN À SEPTEMBRE 2012
EXPOSITION : LA DYNASTIE
PROUVÉ
Musée de l’Ecole de Nancy
38 rue Sergent Blandan - 54000 Nancy
Tél. +33 (0)3 83 40 14 86
> DU 16 JUILLET AU 6 AOÛT
2012 - FESTIVAL NANCYPHONIES
Nancyphonies propose chaque été un
mois de festival de musique classique.
www.nancyphonies.net
***
À
deux pas de la place Stanislas, entre la cathédrale et le
couvent des Sœurs de l’Alliance, se niche l’Hôtel des
Prélats, ancien palais épiscopal du 17ème siècle.
L’hôtel, entièrement rénové, vous propose des chambresalcôves avec lits à baldaquin, vitraux et salle de bain ouverte.
Sur ses 40 chambres au décor personnalisé, 8 donnent sur un
charmant jardin, et la suite de 50 m² ornée d’archanges vous
fait traverser 400 ans d’histoire.
Crédit photo ©Alexandre Marchi
Profitez du confort et du bien-être de cet hôtel de charme, à
proximité de tous les commerces, restaurants et lieux culturels
pour agrémenter votre séjour.
Hôtel des Prélats***
56 place Monseigneur Ruch, 54000 Nancy
Tel. +33 (0)3 83 30 20 20
Fax +33 (0)3 83 30 20 21
www.hoteldesprelats.com
contact@hoteldesprelats.com
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