n° 8 - Cinéma Beaubien

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n° 8 - Cinéma Beaubien
magazine n˚8 · mars et avril 2014 GRATUIT
n°
8
CINÉMA
GASTRONOMIQUE
PRENEZ ET
MANGEZ-EN TOUS…
LE CINÉMA
VU PAR...
ANDRÉ
SAUVÉ
VALEUR
SÛRE
LES GARÇONS ET
GUILLAUME, À TABLE!
ENTREVUE
BERTRAND
TAVERNIER
21
nouveautés
à l’affiche
QUAI D’ORSAY • MAÏNA • TOM À LA FERME • EN SOLITAIRE
Mot de la
rédaction
UN TRAVAIL
N° 8
D’ÉQUIPE!
Souvent, on me félicite pour le Cinéma Beaubien : sa programmation, son
charme, son atmosphère… Toujours, je réponds la même chose : c’est un
travail d’équipe. Qui sont ces personnes derrière le décor?
Comme organisme à but non lucratif, la Corporation du Cinéma Beaubien
compte sur ses membres et ses administrateurs. On y retrouve un spécialiste
des communications, une avocate, une comédienne, un réalisateur… Plusieurs habitent le quartier et représentent la population qui a soutenu le
Cinéma Beaubien depuis le début. Ce sont des personnes dévouées qui
ne comptent pas leur temps. Merci à Catherine, Danièle, Patricia, André,
Daniel, Jean François et Philippe.
Pour superviser tout le travail, nous comptons sur une équipe de direction professionnelle et attentionnée. Leurs responsabilité sont diverses :
gestion du personnel, comptabilité, projection, relations publiques et de
nombreuses tâches administratives variées sont leur lot quotidien. Merci à
Armand, Alain, Adel, Éric, Francine et Alain.
Moi? J’ai le plaisir de travailler avec une merveilleuse
équipe, et de savoir que vous appréciez leur travail. (M.F.)
Magazine Beaubien n° 8 · mars et avril · 2014
Et finalement, les premières personnes que vous rencontrez quand vous
franchissez les portes du cinéma sont les membres de notre équipe du
service à la clientèle. Que ce soit à la billetterie, au comptoir de friandises
ou encore à la porte, tous s’efforcent pour rendre votre expérience la plus
agréable possible. Vous donner de l’information juste au
téléphone, vous servir un cappuccino, s’assurer que les
salles sont propres, vous renseigner sur les films pour vous
aider à choisir, ils et elles font tout cela, et bien plus encore!
Merci Dany, Olivia, Paul, Antoine, Vicky, Indigo, Loïc, Aricia, Kevin, Élise, Jules, Christian, Rose-Marie et Caroline.
cinemabeaubien.com
3
Sommaire
n° 8
Chroniques
ENTREVUE • Bertrand Tavernier
18
VALEUR
SÛRE
08
LE CINÉMA VU PAR... • André Sauvé
Les Garçons et Guillaume, à table!
« Ne manquez pas l’une des comédies
françaises de l’année. […] Guillaume Gallienne est sans doute la meilleure chose
qui nous soit arrivée depuis longtemps. Son
film en est la preuve. Son hymne à la mère
dévoreuse est à croquer. Alors, à table! »
(Alain Spira, Paris Match)
14
CINÉMA GASTRONOMIQUE
Dans ce numéro
05
En couverture · 9 mois ferme
12
Info-ciné / Carte Cinéma
22
Index
16
Magazine Beaubien n° 8 · mars et avril · 2014
4
cinemabeaubien.com
Un film de Albert Dupontel
Du même réalisateur : Enfermés dehors
France
«
Ce cinquième long métrage d’Albert Dupontel est à la fois son
meilleur film et l’une des comédies
les plus désopilantes de l’année.
(P. Binétury, Positif)
GÉNÉRIQUE : France. 2013. 82 min (V.O.F.).
SYNOPSIS : Juge carriériste et célibataire
Comédie écrite et réalisée par Albert
Dupontel. Mus. orig. : Christophe Julien. Int. :
Sandrine Kiberlain, Albert Dupontel, Bouli
Lanners.
endurcie, Ariane Felder s’aperçoit contre toute
attente qu’elle est enceinte. Tentant de trouver
l’origine de cet incident de parcours, elle retracera le géniteur, Bob, rencontré le soir d’une
beuverie dont elle ne garde aucun souvenir. Les
ennuis ne feront que commencer puisque Bob
est considéré comme dangereux et s’apprête de
plus à subir un procès.
Bande-annonce
Rencontré à Paris à l’invitation d’UniFrance, voici ce qu’avait à
dire le réalisateur et comédien Albert Dupontel sur…
Le choix de Sandrine Kiberlain : « Au départ, je voulais
faire le film en anglais avec Emma Thompson.
Pour des raisons de production, on l’a tourné
en français. Mais je n’arrivais pas à trouver la
bonne actrice jusqu’à ce que ma productrice
m’informe de l’intérêt de Sandrine pour le rôle,
et ce, même si je voyais la juge petite, brune et
agressive. Au cours des essais, Sandrine a amené
une émotion et une tendresse étonnantes. Ça n’a
pas été simple cependant. Comme tous les gens
doux, elle est un peu désinvolte, un peu dilettante, les répétitions étaient compliquées, mais
elle s’est mise à travailler pas mal et est entrée
dans la danse. »
cinemabeaubien.com
»
NOTES : Albert Dupontel est de retour avec
une comédie qui égratigne, aussi absurde que
loufoque, et dans laquelle Sandrine Kiberlain
épate. Les seconds rôles sont aussi nombreux
que saugrenus, de Terry Gilliam à Gaspar Noé
en passant par Bouli Lanners. Les rebondissements, eux, n’ont d’égal que la satire sociale dans
laquelle Dupontel nous entraîne. Et la séquence
où la juge tente de retracer le fil des événements
à l’aide de caméras de surveillance est un véritable morceau d’anthologie burlesque. (P.B.)
Sur l’étonnant succès de 9 MOIS FERME : « Mon film a
attiré plus de deux millions de spectateurs, mais
il n’était pas conçu pour ça. Je pense encore que
c’est un quiproquo. Je ne fais pas un cinéma
populaire, je fais un cinéma à tendance populaire, c’est très différent. Comme artiste, j’ai
envie de raconter des choses, j’ai besoin des
gens, de leur amour, de leur retour. Le succès du
film me donne tout ça. »
Sur la survie du cinéma en Europe : « L’exception culturelle française devrait être la norme pour tous
les pays européens. Ce n’est pas normal qu’il n’y
ait plus de cinéma allemand, espagnol et italien.
La Vieille Europe a encore beaucoup de choses
à raconter. Elle est plus nuancée, plus tolérante
et plus humaine que l’Amérique qui est vorace,
cupide et avide. Ce n’est pas à un Québécois que
je vais apprendre ça. »
5
Magazine Beaubien n° 8 · mars et avril · 2014
9 MOIS FERME
L’ANGE-GARDIEN
Festival du film de Sarlat 2013 – Prix du jury jeune
Un film de Jean-Sébastien Lord
Du même réalisateur : Le Petit Ciel
Québec
GÉNÉRIQUE : Québec. 2014. 95 min
(V.O.F.). Drame écrit et réalisé par
Jean-Sébastien Lord. Mus. orig. :
Ramachandra Borcar. Int. : Guy Nadon,
Marilyn Castonguay, Patrick Hivon.
SYNOPSIS : Nathalie, une jeune femme désœuvrée, cherche refuge
chez Normand, un ancien policier d’âge mûr qui l’a surprise
quelques semaines auparavant à voler dans l’édifice où il travaille
en tant que gardien de nuit. Elle quémande son aide, car elle a peur
de son ex-conjoint, en liberté conditionnelle, qui devient plus violent et impatient depuis la tentative de vol ratée. Entraîné malgré
lui dans cette histoire, Normand devra faire des choix douloureux.
NOTES : Œuvre sensible s’attardant aux hasards de la vie et aux
destins d’âmes esseulées, L’ANGE GARDIEN, second long métrage
du fils de Jean-Claude Lord, mise sur une distribution de haut
calibre. Guy Nadon est une fois de plus au sommet de son art dans
le rôle solitaire du gardien de nuit, et Marilyn Castonguay (L’Affaire
Dumont) est d’un naturel troublant dans ce rôle de mère démunie
en quête de sécurité et d’affection. (P.B.)
UN PARALLÈLE
PLUS TARD
Un film de Sébastien Landry
Québec
«
Dans un quadruple salto scénaristique, Klapisch boucle avec pétillance
cette trilogie qui s’interroge sur tous
les aspects du couple moderne.
(P. Vavasseur, Le Parisien)
»
CASSE-TÊTE CHINOIS
Un film de Cédric Klapisch
Du même réalisateur : L’Auberge espagnole
France
Magazine Beaubien n° 8 · mars et avril · 2014
GÉNÉRIQUE : Québec. 2014. 95 min
GÉNÉRIQUE : France. 2013. 114 min (V.O.F.). Comédie dra-
(V.O.F.). Drame réalisé par Sébastien Landry. Scén. : Alexandre Soublière. Mus. orig. :
Will Driving West. Int. : Maxime Dumontier, Sophie Desmarais, Louise Richer.
matique écrite et réalisée par Cédric Klapisch. Mus. orig. :
Christophe Minck. Int. : Romain Duris, Audrey Tautou,
Cécile de France.
SYNOPSIS : Sur un coup de tête, Léandre décide de quitter sa copine,
Claire, et son emploi d’informaticien spécialisé afin de se rendre sur la
Côte-Nord, dans son village natal. Il s’installe dans la maison de sa
tante et renoue avec Ève, un amour de jeunesse. Cependant, la situation dégénère lorsque la police se met à ses trousses à la suite d’une
enquête le reliant à la vente d’informations confidentielles à la mafia.
SYNOPSIS : Quarantenaire et nouvellement séparé, Xavier
s’installe à New York pour retrouver ses enfants qui y vivent
avec leur mère. Sur place, il tente de se refaire une vie, ici
croisant son premier amour Martine et là, fécondant, à sa
demande, sa meilleure amie Isabelle. À travers ce tourbillon
d’aventures, il devra aussi dénicher un emploi et se marier
afin de régulariser sa situation d’immigrant. Bref, un vrai
casse-tête chinois.
NOTES : UN PARALLÈLE PLUS TARD est le quatrième long métrage
à prendre l’affiche depuis un an mettant en vedette Sophie Desmarais.
Loin d’être redondant, ce nouveau rôle permet une fois de plus à la
jeune comédienne de crever l’écran. Le décor naturel de Havre-SaintPierre et l’intrigue policière font de ce premier film de Sébastien Landry une œuvre singulière dans le paysage du cinéma québécois. (P.B.)
6
NOTES : Après L’Auberge espagnole et Les Poupées russes,
CASSE-TÊTE CHINOIS relate à nouveau les péripéties du
personnage de Xavier incarné par Romain Duris. Ce troisième volet laisse entrevoir une réflexion plus posée sur nos
choix de vie et l’évolution actuelle des relations hommefemme. Parsemé de clins d’œil, dont un à la série Web Bref,
le nouveau film de Klapisch jette un regard amusé sur les
amours de la génération X, et ce, sans faire la morale. (P.B.)
cinemabeaubien.com
inc.
QUAI D’ORSAY
Un film de Bertrand Tavernier
Du même réalisateur : La Princesse de Montpensier
France
GÉNÉRIQUE : France. 2013. 113 min (V.O.F.) Comédie réalisée par Bertrand
Une publication
DES ÉDITIONS
Tavernier. Scén. : Bertrand Tavernier, Christophe Blain et Antonin Baudry,
d’après l’œuvre d’Abel Lanzac et Christophe Blain. Mus. orig. : Philippe Sarde,
Bertrand Burgalat. Int. : Thierry Lhermitte, Raphaël Personnaz, Niels Arestrup.
Éditeurs
Les Éditions Le Clap
Mario Fortin
Coordonnateur du contenu
Simon Leclerc
SYNOPSIS : Arthur Vlaminck est un jeune diplômé fraîchement sorti de l’ENA, à Paris. Il est engagé pour écrire les discours
d’Alexandre Taillard de Worms, ministre des Affaires étrangères
de la France. C’est en côtoyant quotidiennement le ministre et
ses nombreux conseillers qu’il découvrira les mascarades politiques de la diplomatie internationale.
NOTES : Adaptation de la série de bandes dessinées popularisée par Christophe Blain et Abel Lanzac, QUAI D’ORSAY nous
transporte avec son humour parfois absurde dans l’univers
chaotique de l’aristocratie politique d’un important ministère.
S’inspirant du parcours de Dominique de Villepin, le récit, mis
en images par Bertrand Tavernier, offre à Thierry Lhermitte l’occasion de revenir en force au grand écran, lui qui incarne avec
un naturel désarmant le ministre en question, roitelet distingué
du Quai d’Orsay. (P.B.)
Directrice artistique
Martine Lapointe
Responsable de la programmation
Mario Fortin
Réviseure
Marie Chabot
Chroniqueurs
Christian Bégin, Pierre Blais, David Cantin
André Caron, Marcel Gaumond, Sami Gnaba
Claire Goutier, Paul Jacques, Nicolas Lacroix
Patrick Lonergan, Pier-Hugues Madore
Serge Pallascio
Publicité
Pierre Bourassa :
514 794-3489
pierre.bourassa@pb-mktg.ca
Richard Harvey :
Sans frais : 1 800 361-2470, poste 132
richard.harvey@clap.ca
Sabrina Castonguay :
Sans frais : 1 800 361-2470, poste 128
sabrina.castonguay@clap.ca
Horaire des films · 514 721-6060
Courriel · info@cinemabeaubien.com
Site Internet · cinemabeaubien.com
Plus de 300 points de distribution
Le Magazine Beaubien est publié 6 fois par année
par les Éditions Le Clap inc.
Distribution Publicité Sauvage
Distributeur officiel du magazine Beaubien
LES ÉDITIONS LE CLAP
2327, boul. du Versant-Nord, bureau 290
Québec (Québec) G1N 4C2
cinemabeaubien.com
MIRACULUM
Un film de Podz · Du même réalisateur : L’Affaire Dumont
Québec
GÉNÉRIQUE : Québec. 2014. 104 min (V.O.F.). Drame réalisé par Podz.
Scén. : Gabriel Sabourin. Int. : Xavier Dolan, Robin Aubert, Anne Dorval,
Julien Poulin, Marilyn Castonguay.
SYNOPSIS : Un couple de témoins de Jéhovah convaincus, un
homme revenu de loin pour se faire pardonner après un geste
irréparable, un couple dans la soixantaine aux premiers balbutiements de sa passion amoureuse et un autre marqué par la
routine… Des êtres sans lien apparent dont le destin sera transformé à tout jamais après un accident d’avion.
NOTES : Avec ce film choral d’une fluidité remarquable, Podz
continue son exploration des tréfonds de l’âme humaine en
faisant se croiser les récits parallèles d’êtres travaillés par la foi,
les désillusions, la culpabilité, le désir ou encore l’impuissance
à communiquer… Profitant des performances émouvantes de
ses acteurs, des chants éthérés et sublimes de Julianna Barwick et
d’une mise en scène maîtrisée de bout en bout, MIRACULUM
s’affirme comme l’œuvre de la maturité pour Podz, révélant plus
que jamais l’ambition et l’étonnante vitesse avec lesquelles son
jeune cinéma s’épanouit. (S.G.)
7
Magazine Beaubien n° 8 · mars et avril · 2014
Infographiste
Catherine Ducharme
ENTREVUE
BERTRAND TAVERNIER
RÉALISATEUR DU FILM QUAI D’ORSAY
par Pierre Blais
PHOTO : FRed Kriel
LA POLITIQUE D’UN AUTEUR
Paris. Vingt-deuxième long métrage du cinéaste Bertrand Tavernier, QUAI D’ORSAY raconte l’histoire d’Arthur, un jeune homme engagé par le ministre des Affaires étrangères pour s’occuper de l’écriture de ses discours.
Il va entrer dans un univers insoupçonné, un monde dément, chaotique, dans lequel le ministre survolté rajoute
au bordel ambiant. Une expérience stupéfiante à laquelle, peu à peu, Arthur s’adaptera.
Éditions Le Clap : QUAI D’ORSAY est avant tout une série de bandes dessinées à succès du tandem Blain-Lanzac basée sur la vie politique de Dominique de Villepin et de son entourage. Qu’est-ce qui vous a convaincu de
l’adapter au grand écran?
Bertrand Tavernier : Premièrement, la très grande force comique mêlée
à l’impression de vérité extraordinaire. Toutes les réactions, délirantes,
paraissaient vraies. Ma rencontre avec l’auteur m’a d’ailleurs révélé que
c’était autobiographique. Ça m’a beaucoup plu. La deuxième chose, c’est
qu’il y avait beaucoup de personnages hauts en couleur dans cette histoire. Enfin, je dirais que cet univers est fascinant parce que les gens qui y
sont n’arrêtent jamais, mais jamais de bosser.
E.L.C. : Pourquoi faire confiance à Raphaël Personnaz et Thierry Lhermitte pour incarner Arthur et le ministre?
Magazine Beaubien n° 8 · mars et avril · 2014
B.T. : J’ai choisi Raphaël Personnaz dès le début de l’écriture du scénario.
J’avais envie de voir son regard découvrant ce monde et je savais qu’il
allait être épatant. Comme Niels Arestrup et Anaïs Demoustier. Thierry,
lui, est venu un peu plus tard. J’ai eu peur qu’il ne veuille pas revenir
à la comédie délirante. Mais en le rencontrant, j’ai réalisé qu’il était le
ministre : il a l’élégance, la forme physique, le côté délirant. Il est génial!
En plus, quand il cite un auteur, on y croit. Thierry, il l’a! Il peut citer
Héraclite, ça ne paraît pas incongru. Il a le timing comique. Il m’a même
proposé d’illustrer avec des gestes tout ce que dit le ministre. Le ministre,
il était insomniaque, il était incapable d’être seul et il épuisait tout le
monde. Thierry le rend bien. Et l’opposition avec Niels Arestrup, qui est
comme un rocher, ça devient un ressort de comédie formidable.
E.L.C. : En 45 ans de carrière, qu’aimez-vous le plus de votre métier de
cinéaste, et qu’aimez-vous le moins?
B.T. : Toutes les fonctions du métier de réalisateur sont à la fois grisantes
et parfois angoissantes. La pire, c’est la recherche de l’argent : c’est la
plus éprouvante, celle qui vous use, celle qui un moment vous donne
envie d’abandonner le métier quand vous devez passer un an, deux ans,
à essayer de convaincre des gens qui vous disent que votre film n’atti8
rera personne. Heureusement, pour QUAI D’ORSAY, ç’a été le bonheur
absolu. Sinon, l’écriture et le tournage, ce sont aussi de beaux moments
à vivre malgré les doutes. Mais le moment le plus enthousiasmant sur
tous mes films, c’est l’enregistrement de la musique. J’ai eu des musiques
magnifiques, qu’elles soient de Philippe Sarde, Antoine Duhamel, de
musiciens de jazz comme Louis Sclavis. On se dit que le musicien, c’est le
premier critique. Si mon film lui inspire cette musique, c’est qu’il doit y
avoir quelque chose d’intéressant. C’est impossible qu’une musique aussi
belle naisse sur rien. Les musiciens, surtout les musiciens de jazz, ce sont
des gens rares, ce sont mes frères. Ils se foutent de la pause, ils veulent
obtenir le morceau parfait!
E.L.C. : Est-ce qu’il y a un comédien ou une comédienne que vous aimeriez diriger pour une première fois, ou pour une nouvelle fois?
B.T. : Il y en a beaucoup! J’aurais adoré retravailler avec Philippe Noiret ou Tommy Lee Jones – une des plus grandes rencontres de ma vie,
même si parfois c’était difficile. Quel acteur! Vincent Lindon, lui, il a joué
dans quinze films formidables ces dernières années, le nombre de films
où il est épatant. En France, nous avons aussi des comédiennes géniales
comme Emmanuelle Devos, Léa Seydoux, Émilie Dequenne. J’adore
aussi Sandrine Kiberlain, elle est inouïe dans le film d’Albert Dupontel
(9 mois ferme). Au niveau acteurs-actrices, je n’ai que l’embarras du choix.
E.L.C. : En conclusion, revenons sur votre plus récent film : qu’est-ce qui
vous rend le plus fier de QUAI D’ORSAY?
B.T. : D’abord, je me suis posé plein de défis, j’ai travaillé avec une nouvelle équipe, je suis toujours en train de chercher, d’avoir cette même
excitation et de continuer à m’amuser à faire des films sans cynisme
comme chez les cinéastes que j’ai toujours admirés tels Claude Sautet ou
Michael Powell. Mais surtout, c’est un film qui est réellement drôle. Et
aussi, plusieurs personnes me l’ont dit, c’est un film qui fait preuve d’une
énergie, qui montre que je n’ai pas abdiqué, que la passion est toujours là.
Ça fait « premier film » et pour moi, c’est pas mal comme qualité! (P.B.)
Les frais de ce voyage ont été payés par UniFrance. ■
cinemabeaubien.com
TOM À LA FERME
Un film de Xavier Dolan
Du même réalisateur : Les Amours imaginaires
Québec · France
GÉNÉRIQUE : Québec · France. 2013. 95 min (V.O.F.). Drame
réalisé par Xavier Dolan. Scén. : Xavier Dolan, d’après l’œuvre de
Michel Marc Bouchard. Mus. : Gabriel Yared. Int. : Xavier Dolan,
Pierre-Yves Cardinal, Évelyne Brochu.
Magazine Beaubien n° 8 · mars et avril · 2014
SYNOPSIS : Tom vient de perdre son amant, récemment
décédé. Ne connaissant pas sa belle-famille, il se rend aux
funérailles dans une lointaine campagne afin d’en rencontrer
les membres. Sur place, Tom constate que personne n’était au
courant de sa relation amoureuse avec le défunt. Afin d’empêcher que la vérité n’éclate au grand jour, le frère aîné l’entraîne dans un jeu de rôles des plus malsains.
NOTES : Adapté de la pièce de théâtre de Michel Marc Bouchard, TOM À LA FERME offre à Xavier Dolan un rôle
ambigu dans une histoire où le mensonge et la violence
psychologique dominent. L’univers dépeint le fossé parfois
immense qui sépare la vie rurale de celle en milieu urbain.
Avec ce quatrième long métrage, Dolan revient aux émotions brutales de J’ai tué ma mère, tout en approfondissant
la réflexion sur l’amour et ses tabous grâce à la plume parfois
cruelle du dramaturge. (P.B.)
cinemabeaubien.com
9
LA MARCHE
Un film de Nabil Ben Yadir
Du même réalisateur : Les Barons
France · Belgique
GÉNÉRIQUE : France • Belgique. 2013.
120 min (V.O.F.). Comédie dramatique
écrite et réalisée par Nabil Ben Yadir. Mus. :
Stephen Warbeck. Int. : Olivier Gourmet,
Vincent Rottiers, Charlotte Le Bon.
SYNOPSIS : En 1983, en réaction à l’intolérance raciale qui sévit
en France, des adolescents organisent une marche pacifique entre
Marseille et Paris afin de sensibiliser la population face à la montée
du racisme. Au fil des 1 000 kilomètres à parcourir, ils rallieront
à leur cause plus de 100 000 personnes, créant un mouvement de
masse des plus inattendus.
NOTES : Alliant drame et comédie, LA MARCHE rappelle ce pèlerinage méconnu contre le racisme tenu sous l’ère Mitterrand. Donnant la parole à une galerie de personnages provenant de tous les
milieux, le cinéaste démontre qu’au sein même des militants, les
querelles et les dissensions étaient nombreuses même si tous partageaient cet élan pacifiste et rassembleur. Au final, cela donne un film
réaliste, revendicateur et surtout essentiel, compte tenu des débats
sociaux actuels en France. (P.B.)
UVANGA
Un film de Marie-Hélène Cousineau et
Madeline Piujuq Ivalu
Québec · Canada
«
»
Le spectacle marin est total et l’épopée humaine touche en plein cœur.
(V. Pescheux, Télé 7 Jours)
EN SOLITAIRE
Un film de Christophe Offenstein
France
GÉNÉRIQUE : Québec · Canada. 2014.
86 min (V.O.A. et inuktitute avec sous-titres
français). Drame réalisé par Marie-Hélène
Cousineau et Madeline Piujuq Ivalu. Int. :
Marianne Farley, Lukasi Forrest, Travis
Kunnuk, Peter-Henry Arnatsiaq.
GÉNÉRIQUE : France. 2013. 96 min (V.O.F.). Drame réalisé
par Christophe Offenstein. Scén. : Christophe Offenstein, Jean
Cottin et Thomas Bidegain. Mus. orig. : Patrice Renson. Int. :
François Cluzet, Samy Seghir, Karine Vanasse.
SYNOPSIS : Anna retourne pour la première fois à Igloolik, un
SYNOPSIS : Au pied levé, Yann Kermadec doit prendre le
relais d’un ami blessé et participer en solitaire à la nouvelle
course en voilier du Vendée Globe. Ce tour du monde se passe
comme prévu jusqu’au moment où le skipper trouve à son
bord un jeune réfugié mauritanien dont la présence peut le
mettre hors concours. Dès lors, la course ne sera plus la même.
village où elle a enseigné quinze ans plus tôt. Elle fait le voyage avec
son fils Tomas, né d’une idylle avec l’un des villageois. Alors qu’elle
est heureuse de faire découvrir à son fils ses origines, leur séjour est
assombri par les souvenirs entourant la mort de son ancien amant.
NOTES : Le collectif Arnait Video revient avec une œuvre originale
Magazine Beaubien n° 8 · mars et avril · 2014
et intéressante après de longues années d’absence. Les réalisatrices
Marie-Hélène Cousineau et Madeline Piujuq Ivalu signent leur
second long métrage, UVANGA, le premier film contemporain
entièrement tourné à Igloolik sur l’île de Baffin, lieu de tournage
des films Atanarjuat, la légende de l’homme rapide et Le Journal de
Knud Rasmussen. (P.-H.M.)
10
NOTES : Une fois de plus, François Cluzet se révèle hautement
crédible dans un rôle de composition qui l’amène à braver les
éléments, dans ce premier film réalisé par le directeur photo
Christophe Offenstein. Œuvre sportive qui met l’accent sur
les dangers de la haute mer et le courage de ceux qui la parcourent, EN SOLITAIRE se penche sur le sort des réfugiés,
et offre de plus l’occasion à Karine Vanasse, en skipper en
détresse, de prendre un bain d’eau salée. (P.B.)
cinemabeaubien.com
LÉGENDES
V.F.
Version française
V.O.A.
V.O.S.-T.F.
Version originale anglaise
Version originale avec sous-titres français
V.O.S.-T.A. Version originale avec sous-titres anglais
CLASSEMENT DES FILMS
En attente de classement.
Peut être vu par des personnes de tous âges.
Ne peut être vu que par des personnes âgées
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Sabrina Castonguay, 1 800 361-2470, poste 128 · sabrina.ca
Magazine Beaubien n° 8 · mars et avril · 2014
12
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CINÉMA POUR GROUPE
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9$
11 $
10,50 $
12,50 $
Dernier jour (admission générale)
5$
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Étudiants (du dimanche au jeudi après 21 h)
10 $
12 $
Âge d’or (65 ans et plus)
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Magazine Beaubien n° 8 · mars et avril · 2014
a | Richard Harvey, 1 800 361-2470, poste 132 · richard.harvey@clap.ca
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LE CINÉMA
VU PAR…
par Serge Pallascio
aussi être très critique si je ne crois pas aux personnages et sortir de la salle de
cinéma, ce qui est un bon exercice d’affirmation de soi.
E.L.C. : Quels sont les trois films que l’on devrait regarder en priorité pour
comprendre une partie de votre géographie intérieure?
André SAUVÉ
A.S. : Mon premier choix serait Happiness de Todd Solondz (1999) avec Philip
Seymour Hoffman. Mon deuxième film serait Lune de fiel de Roman Polanski
(1992). J’aime ces deux films parce qu’ils décrivent le côté plutôt sombre
de l’être humain afin qu’on puisse regarder comment celui-ci fait partie de
J’AIME LES CINÉASTES MARGINAUX notre identité au lieu de le nier. En contrepartie, mon troisième choix serait
la trilogie de Marcel Pagnol : Marius, Fanny et César dans sa version noir et
blanc réalisée entre 1931 et 1936. J’avoue que je suis plutôt puriste. J’aime les
André Sauvé n’a jamais pensé qu’il pourrait être humoriste un jour. Et pourtant, versions originales et, de plus, ce sont des films extraordinaires. On rit et on
ceux qui le connaissent depuis longtemps s’accordent à dire qu’il fait actuellement pleure en même temps.
la même chose qu’il faisait lorsqu’il était plus jeune et qu’il se déguisait en chevalier du Moyen Âge à la recherche du Graal. Aujourd’hui, il a cessé de vouloir être E.L.C. : Quel est votre cinéaste de prédilection?
quelqu’un d’autre. « Devenir soi-même est déjà tout un défi », confie-t-il. Il préfère
s’interroger sur l’être humain et sa quête du bonheur. Un mélange de lucidité et A.S. : J’apprécie beaucoup le réalisateur américain Jim Jarmusch à cause de la
d’absurdité. Une coexistence du sage et du fou à l’intérieur de lui. « Je me sers de lenteur de ses films. Il y a peu de dialogue. Il utilise souvent le noir et blanc.
ce qui m’oppresse et me préoccupe pour faire rire les gens », avoue notre invité en Il a le don du portrait. J’aime les cinéastes marginaux.
ajoutant du même souffle : « L’humour m’a sauvé la vie ». André Sauvé a accepté de
partager avec nous son Graal cinématographique.
E.L.C. : Quelle est selon vous la plus grande force du cinéma québécois actuel?
«
»
Éditions Le Clap : Quel est votre premier souvenir cinématographique?
A.S. : Le Québec a un pouvoir de création dont nous ne rendons pas toujours compte. Nous sommes partis d’un cinéma qui, il n’y a pas si long-
André Sauvé : Je me souviens de deux films en technicolor, un procédé qu’on temps, se regardait avec complaisance. Aujourd’hui, le cinéma québé-
utilisait dans les superproductions. Le Magicien d’Oz (Victor Flemming, 1939, cois a un rayonnement international grâce à des cinéastes comme Denis
avec Judy Garland) dont la fantaisie et l’aventure de la quête ont frappé mon Villeneuve, Jean-Marc Vallée. Quand on songe qu’on est un petit pays de
imaginaire d’enfant et Les Dix Commandements (Cecil B. DeMille, 1956) qui 7 millions d’habitants, c’est assez extraordinaire. J’adore ça.
m’a complètement bouleversé. Moïse a été mon héros de jeunesse.
E.L.C. : Accepteriez-vous une invitation à jouer dans un film québécois et quel
E.L.C. : Ne pourrait-on pas dire que Le Magicien d’Oz correspond au versant fou serait le cinéaste le plus susceptible de vous convaincre?
de votre personnalité et Les Dix Commandements à votre versant sage?
A.S. : J’ai le fantasme de travailler avec Robert Lepage d’ici cinq ans. Il n’a pas
A.S. : Tout à fait. Ces grands thèmes me transportaient déjà lorsque j’étais jeune : fait énormément de films, mais j’adore son travail.
la quête de sens, le périple héroïque du héros, le sage. Par la suite, j’ai beaucoup
lu Jung et j’y ai trouvé un écho à ce qui me préoccupait.
E.L.C. : Vous complétez la phrase : « Si le cinéma n’existait pas… »
E.L.C. : Quels films ont par la suite développé votre lien avec le cinéma?
A.S. : Si le cinéma n’existait pas, on irait voir ailleurs parce que l’être humain
a trop besoin de se faire raconter des histoires.
A.S. : J’ai regardé un peu de tout, mais ce que je recherchais avant tout, c’était
l’émotion. J’allais de l’humour des Monty Python au portrait des côtés sombres Raconter des histoires. Voilà ce qui anime André Sauvé. Celui qu’on a surde l’être humain dans des films comme Lune de fiel (Roman Polanski, 1992).
nommé « la comète solitaire » reconnaît ne pas se sentir à l’aise dans un groupe.
Il préfère la solitude qui permet d’être à l’écoute de soi et de ce qui se passe en
E.L.C. : Quel est le film qui change complètement votre relation avec le cinéma? dedans. Passage obligé à propos duquel il avoue : « Je ne ris pas beaucoup quand
j’écris ». Heureusement, il y a la méditation que l’humoriste pratique régulièA.S. : Le film Baraka (Ron Fricke, 1992) m’a beaucoup rejoint et m’a ouvert les rement. « Cela fait partie de ma vie. C’est un garde-fou qui m’est très utile ».
antennes, tout comme l’a fait le film Koyaanisqatsi (Godfrey Reggio, 1982). Ce Retour à la dichotomie du fou et du sage chez André Sauvé. La musique de Jeanne sont pas des films d’acteurs, mais les images sont d’une grande beauté et te Sébastien Bach envahit l’espace. La quête peut commencer. ■
transportent complètement. Ce sont des films contemplatifs et d’une classe à
part.
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E.L.C. : Que demandez-vous à un film?
A.S. : J’aime que le film me bouscule, qu’il me fasse chavirer, qu’il m’émeuve.
LE MUSÉE IMAGINAIRE
d’André Sauvé
J’aime qu’un film me fasse oublier que je suis en train de regarder un film. C’est
ce que j’ai vécu avec À l’origine d’un cri (2010) du réalisateur québécois Robin
Aubert.
Un auteur : Christian Bobin. C’est mon maître à penser.
Une œuvre littéraire : L’Inespérée de Bobin est un baume pour l’âme.
Un musicien : Jean-Sébastien Bach. Sa musique joue en sourdine
E.L.C. : Quel spectateur êtes-vous?
Une œuvre musicale : Sympathy for the Devil des Rolling Stones.
Un artiste visuel : Un aria d’opéra interprété par Maria Callas.
Une œuvre visuelle : Le peintre américain Jackson Pollock
Un lieu géographique : Quelque part en Indonésie
A.S. : Si un film m’émeut, je ne me retiens pas et je pleure. C’est ce que j’ai fait
devant le film Des hommes et des dieux (Xavier Beauvois, 2010). Mais je peux
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lorsque j’écris.
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Recette extraite du livre
Le Dîner de Babette
CINÉMA
GASTRONOMIQUE
par Christian Begin
PHOTO : TÉLÉ-QUÉBEC
Mon premier film à vie… Je vous le donne en
mille : La Petite Aurore, l’enfant martyre (Québec,
Jean-Yves Bigras, 1952)… Vous savez, cette version
qui flirte avec le mélodrame mexicain à la Mama
Dolores et un film d’horreur de série Z… Nous partons avec ça cette fois-ci…
Peut-on parler d’un traumatisme d’enfance? Certes!
Je suis au cinéma Broadway, à Montréal-Est. Je suis
avec mes cousins et mes cousines et les tablettes de
chocolat se vendent dix cennes… J’ai cinq Barre Six
de Cadbury dans le chargeur… Armé pour veiller
tard ou être ben malade. C’est selon…
C’est un programme double. Ça commence avec un
genre de Godzilla ou d’Ultraman, c’est pas clair…
Mais y’a des monstre de carton-pâte et, ma foi, on
est crampé toute la gang… Pas peur une minute.
Pas un frisson, rien, nada… On fait du bruit en
masse, on s’excite, on dérange tout le monde… et
on s’empiffre qui de Aero, qui de Caramilk, qui,
comme moi, de Barre Six… Le chocolat rentre au
poste, le cinéma ici n’est qu’accessoire… On a eu
une piasse chacun de mon oncle Bernard et on
compte bien l’utiliser…!
Le film finit par finir… On va se refaire les poches au
casse-croûte, pop-corn, liqueur… C’est fou comme
on est riche avec une piasse à cette époque… Et je
ne parle pas du début du siècle là… Nous sommes
en 1972, je dirais… J’ai neuf ans…
Puis l’autre représentation commence… C’est
l’aube d’un cauchemar qui hantera mes nuits pour
des années à venir! Et c’est mon premier contact
avec le cœur de ce papier : « La bouffe au cinéma »…
J’ai souvenir encore du visage en gros plan de la
belle-mère d’Aurore (Lucie Mitchell) qui s’approche de nous en caméra suggestive… J’en
tremble! Le voilà le monstre qui devait nous terrifier tous et toutes… Cousins, cousines, on est
pétrifiés, statufiés à jamais… Nous ne sortirons pas
vivants de ce cinéma! Le fer à repasser, les ciseaux,
les ronds de poêle, les coups, l’humiliation, tout y
passe! On n’est pas conscient à ce moment-là que
c’est un mauvais film, un « four » d’ailleurs qu’on
dit… Quand même! On se fout de tout ça, on a
peur… On a VRAIMENT peur!
Puis vient le savon… Scène initiatique pour moi,
évidemment! Le savon qu’Aurore devra manger…
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Sa belle-mère, la marâtre, qui se fera insulter dans la
rue plus tard, les gens ne discriminant pas la comédienne du rôle, cette femme laide et méchante fera
manger du savon à sa petite fille…! Pour laver sa
bouche de ses mauvais mots!!!
Et là, je ne me demande pas si elle l’a mangé pour
vrai, je ne me pose même pas la question. Aurore
mange du savon. On est loin de Babette, de La
Grande Bouffe, de L’Odeur de la papaye verte…
J’ai cherché pour vous une recette de savon comestible… Un clin d’œil comme ça, un doigt d’honneur
à Marie-Louise Andois! Rien trouvé! Je sais seulement que certaines boutiques érotiques en offre,
mais ça semble être comme la recette des épices
du colonel Sanders ou le secret de la Caramilk que
j’évoquais candidement plus haut… Disons seulement ici que si on offre des sous-vêtements comestibles, des p’tites culottes mangeables, l’existence
d’un savon qu’on peut partager goulûment et manger à bouche-que-veux-tu n’est pas étonnant outre
mesure… Magasinez maintenant…! Mais prenez
soin de bien lire les ingrédients avant de vous lancer
dans un snack qui pourrait vous surprendre…!
C’est comme ça donc que ça a commencé. Bien
sûr, ça se raffine maintenant et j’ai des souvenirs de
bouffe au cinéma qui sont mémorables, indicibles,
hautement sensuels, voire érotiques…
Babette et son festin (titre original : Babettes Gæstebud, Danemark, 1986, réalisateur, Gabriel Axel)
demeure, encore aujourd’hui, une expérience troublante, un plaisir mêlé de sensations multiples et
intimes… D’ailleurs, si vous ne l’avez pas vu, lancez-vous! Puis, parce que je vous aime bien, je vous
offre le menu de Babette afin de vous mettre l’eau
à la bouche.
PLATS
Soupe de tortue géante
Blinis Demidoff (blinis au caviar
et à la crème)
Cailles en sarcophage au foie
gras et sauce aux truffes
Salade d’endives aux noix
Fromages
Savarin et salade de fruits glacés
Fruits frais (raisins, figues, ananas…)
VINS
Xérès amontillado avec la soupe
Champagne Veuve Clicquot
1860, accompagne les blinis
Clos de Vougeot 1845 avec
cailles et fromages
Fine Champagne
Eau avec les fruits
Café accompagné de baba au
rhum
BLINIS DEMIDOFF
Pour 8 personnes
Temps de préparation : 3 heures (temps de repos compris)
Temps de cuisson : 15 minutes
INGRÉDIENTS
1/2 pain de levure fraîche ou 1/2 paquet de levure sèche
1 tasse de lait tiède ou chaud, mais pas bouilli
1 + 1/2 tasse de farine
2 jaunes d’œufs battus légèrement
1/4 tasse de crème épaisse (35 % au moins!)
1 pincée de sel
2 blancs d’œufs battus rapidement presque en neige
1 cuillère à soupe de beurre clarifié
1 tasse de crème fraîche ou de crème sûre
125 g de caviar – au choix! – ou plus selon les goûts
MÉTHODE
1- Dans un grand bol, dissoudre la levure dans le lait. Ajouter 1 tasse de farine et
battre jusqu’à ce que le mélange soit lisse. Couvrir avec un tissu propre dans un
endroit tiède pour lever pendant 2 heures.
2- Ensuite, faire un puits et mettre les jaunes d’œufs, la crème et la 1/2 tasse de
farine restante. Ajouter le sel et les blancs en neige sans casser les blancs. Couvrir
encore et laisser pendant 30 à 40 minutes (il faut que le mélange soit léger).
3- Placer un poêlon à fond épais ou une tôle sur le feu moyen et ajouter le
beurre. En utilisant une cuillère à soupe, former des blinis d’environ 7 cm avec le
mélange obtenu et levé. Mettre plusieurs blinis en même temps dans le poêlon.
Les faire dorer de chaque côté. Quand les blinis sont prêts, les mettre sur une
plaque chauffante
4- Servir 3 à 4 blinis par assiette avec de la crème fraîche et le caviar.
C’est facile! Pis c’est bon! TADAM!
À bientôt! Bon appétit! Bon cinéma!
Et parce que, parce que ça sera une habitude maintenant, je vous offre en annexe la recette des blinis…
Comme ça, pour votre cinéma maison!
Sinon, je vous parlais de La Grande Bouffe (film
franco-italien réalisé par Marco Ferreri, en 1973).
Là, on est incontestablement ailleurs! Dans la
démesure, la goinfrerie, voire l’indécence, la décadence… L’orgie! Cœur fragile s’abstenir… Le film
fut très controversé, hué, conspué, mais il livre un
portrait à la fois surréaliste (un peu à la Buñuel),
empathique et impitoyable de notre société de
consommation qui, encore plus et désespérément
aujourd’hui, se gave de plaisirs insipides et creux. Se
nourrit, jusqu’à en vomir, jusqu’à se « chier l’âme » –
je fais ici référence à une scène précise du film – afin
de combler le vide abyssal dans lequel nous sombrons…
OK, ça c’était trash… Terminons ici avec la beauté
pure, la sensualité et le raffinement asiatique…
L’explosion des goûts, la fête dans la bouche, la joie
pour les yeux… Tous les sens sollicités avec art! Je
vous parle ici de L’Odeur de la papaye verte (ou Mùi
đu đu xanh, film franco-vietnamien réalisé par Tran
Anh Hung et sorti en 1993). Qu’en dire sinon que
j’y reviens encore et encore! Ouf! De la nourriture
pour l’âme! Allez! Faites-vous plaisir! Prenez et
mangez-en tous…!
À LA PROCHAINE!
P.S. : En rentrant chez moi, après le cinéma Broadway, j’ai
TELLEMENT été malade…! TELLEMENT…!
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TEL PÈRE, TEL FILS
Un film de Kore-Eda Hirokazu
Du même réalisateur : Still Walking
Japon
GÉNÉRIQUE : Japon. 2013. 120 min (V.O.
Festival de Cannes 2013 – Prix du jury
japonaise avec sous-titres français). Drame
écrit et réalisé par Kore-Eda Hirokazu.
Int. : Fukuyama Masaharu, Ono Machiko,
Maki Yoko, Lily Franky.
SYNOPSIS : Ryoata, un architecte ne jurant que par sa réussite
professionnelle, forme avec son épouse et son enfant de six ans
une famille modèle. Tout bascule le jour où ils apprennent que,
au moment de la naissance de leur enfant, une erreur est survenue
à l’hôpital : deux bébés, dont le leur, ont été échangés. L’hôpital
organise une rencontre avec la famille de leur enfant biologique
élevé dans un milieu beaucoup plus modeste.
ANGÉLIQUE
Un film de Ariel Zeitoun
France · Belgique · République
tchèque · Autriche
GÉNÉRIQUE : France · Belgique · République tchèque · Autriche. 2013. 113 min
(V.O.F.). Drame d’aventures réalisé par Ariel
Zeitoun. Scén. : Philippe Blasband, Ariel Zeitoun, Serge, Anne et Nadia Golon. Mus.
orig. : Nathaniel Mechaly. Int. : Nora Arnezeder, Gérard Lanvin, Mathieu Kassovitz.
SYNOPSIS : Alors qu’elle est destinée à épouser contre son gré le
richissime Joffrey de Peyrac, Angélique se rebiffe jusqu’à ce qu’elle
constate que ce dernier s’oppose vivement aux politiques tyranniques
du roi Louis XIV. Déterminée elle aussi à nuire au pouvoir en place,
elle se liera d’amour et de cause à cet homme d’honneur, plus âgé, mais
aussi insoumis qu’elle à l’autorité.
NOTES : La série de films et de romans Angélique, marquise des anges
de cinéma bouleversante qui provoque d’importants questionnements sur les liens qu’un père peut créer en fondant une famille.
La génétique est-elle plus importante que le temps passé ensemble
à partager et à se comprendre? Le talentueux et primé cinéaste
japonais Kore-Eda Hirokazu pose ces questions à travers une mise
en scène élégante et un scénario qui réserve aussi beaucoup d’humour. Un film tendre qui redonne foi en l’humanité. (P.L.)
MARINA
Un film de Stijn Coninx
Belgique
GÉNÉRIQUE : Belgique. 2013. 118 min
(V.O. néerlandaise avec sous-titres français). Drame biographique réalisé par
Stijn Coninx. Scén. : Stijn Coninx et Rick
D’Hiet. Mus. orig. : Michelino Bisceglia.
Int. : Matteo Simoni, Evelien Bosmans,
Donatella Finocchiaro, Lugi Lo Cascio.
a marqué l’imaginaire voilà plus de 40 ans. Ariel Zeitoun nous en présente sa version avec ce premier volet d’un diptyque qui profite du
charme et de la fougue de Nora Arnezeder, au point de faire oublier
Mylène Demongeot, l’Angélique d’origine. Gérard Lanvin apporte
quant à lui une crédibilité à ce récit haletant, ancré dans une France
aux prises avec de nombreuses guerres de pouvoir. (P.B.)
LES YEUX JAUNES
DES CROCODILES
Un film de Cécile Telerman
France
GÉNÉRIQUE : France. 2014. 122 min
(V.O.F.). Drame réalisé par Cécile Telerman.
Scén. : Charlotte De Champfleury, d’après
l’œuvre de Katherine Pancol. Int. : Emmanuelle Béart, Julie Depardieu, Patrick Bruel.
SYNOPSIS : Italie, 1948. Le père du jeune Rocco quitte le pays pour
rejoindre la Belgique, terre promise pour des milliers d’Italiens en
quête d’un avenir meilleur. Ce qui devait être un séjour de courte de
durée se prolonge, au point que ce dernier fait venir toute sa famille.
Fraîchement installé, Rocco est alors confronté à un environnement
et à une langue qui lui sont étrangers. Il se cherche… trouve refuge
dans sa passion pour la musique.
SYNOPSIS : Iris, épouse élégante et bourgeoise, mène une vie superfi-
NOTES : Produit par les frères Dardenne (Le Gamin au vélo),
NOTES : Adapté du célèbre roman de Katherine Pancol portant le
même titre, le long métrage explore les différences de classes et de
valeurs à travers le parcours de deux sœurs que tout oppose. Emmanuelle Béart et Julie Depardieu semblent prédestinées dans ces rôles,
abordant chacune avec un souci de réalisme autant les scènes comiques
que plus dramatiques, s’imposant dans cette réflexion filmique sur la
providence. (P.B.)
MARINA est inspiré des souvenirs d’enfance du célèbre chanteur
et accordéoniste italo-belge Rocco Granata. Absolument passionnante, cette célébration d’un talent en pleine éclosion permet au
réalisateur belge Stijn Coninx de rappeler une page d’histoire peu
reluisante de son pays, soit l’hostilité et le racisme rencontrés par les
immigrants italiens dans les années 50. Essentiel et touchant. (S.G.)
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cielle parsemée de multiples dîners mondains parisiens. Sa sœur Joséphine, elle, est historienne et banlieusarde, séparée et mère de deux
filles, et peine à joindre les deux bouts. Sa vie changera du tout au tout
lorsque Iris, qui lors d’une soirée a prétendu être écrivaine, la persuade
d’écrire un livre sous son nom. L’étonnant succès de l’ouvrage transformera le destin des deux frangines.
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NOTES : Drame intimiste, TEL PÈRE, TEL FILS est une œuvre
«
Anxiogène et hilarant, entre analyse burlesque et règlement de
comptes attendri, le film a la grâce comique et la justesse des premiers
Woody Allen. (R. Cros, Première)
»
VALEUR
SÛRE
LES GARÇONS ET
GUILLAUME, À TABLE!
Un film de Guillaume Gallienne
France · Belgique
GÉNÉRIQUE : France · Belgique. 2013. 85 min (V.O.F.). Comédie
écrite et réalisée par Guillaume Gallienne. Int. : Guillaume Gallienne,
André Marcon, Françoise Fabian.a Ferilli.
SYNOPSIS : Guillaume ne ressemble ni à son père ni à ses frères :
véritables icônes de la virilité. Rapidement étiqueté de « fille manquée » et d’« homosexuel » par ses pairs, il s’attache grandement à
sa mère, au point de vouloir être comme elle… En revanche, sa
mère lui parle comme s’il était une fille! Malgré sa vie constituée
de malentendus, Guillaume devra faire le point sur sa véritable
identité. Que fera-t-il de celle qu’on lui a assignée?
«
Un film bouleversant, drôle, inventif et chargé
en émotions et en poésie dont on va essayer
d’en révéler le moins possible tant il fonctionne sur la surprise et le décalage de ton.
(C. Foltzer, Écran Large)
»
ATTILA MARCEL
Un film de Sylvain Chomet
France
GÉNÉRIQUE : France. 2013. 106 min (V.O.F.). Comédie écrite et
réalisée par Sylvain Chomet. Mus. orig. : Franck Monbaylet, Sylvain
Chomet. Int. : Guillaume Gouix, Anne Le Ny, Bernadette Lafont.
SYNOPSIS : Paul est un grand enfant trentenaire qui vit à Paris en
compagnie de ses deux vieilles tantes. Passionné de piano, il est hélas
muet comme une carpe et n’a aucun souvenir de sa jeunesse. Sa
routine sera bouleversée par sa rencontre avec madame Proust, une
voisine qui, à l’aide d’une tisane, se révèle capable de faire ressurgir
ce qui était profondément enfoui dans sa mémoire.
NOTES : Voilà plus de dix ans, Les Triplettes de Belleville nous avait
NOTES : Pour son premier long métrage, l’acteur et scénariste
Guillaume Gallienne nous livre un récit autobiographique adapté
d’un de ses spectacles humoristiques. Drôle et touchant, le film
réussit à aborder des sujets difficiles comme l’identité sexuelle,
et ce, avec légèreté. Par sa distribution éclatante, Guillaume Gallienne accomplit un grand coup en incarnant le personnage principal ainsi que celui de la matriarche, rendant ainsi un hommage
touchant à sa propre mère. (P.L.)
Snowdon
Centre Segal des arts de la scène
5170, ch. de la Côte-Ste-Catherine
centresegal.org
Concerto Della Donna, 27 avril 2014 à 14 h
littéralement charmés. Son réalisateur, Sylvain Chomet, délaisse cette
fois le dessin animé et pénètre dans l’imaginaire de l’enfance où se
côtoient un adulescent et des personnages féminins colorés, incarnés
par Anne Le Ny, Hélène Vincent et l’inoubliable Bernadette Lafont
dans son dernier rôle au grand écran. Le cinéaste crée avec ATTILA
MARCEL un univers foisonnant qui rappelle ceux de Jacques Demy,
Boris Vian et même celui, candide, d’Amélie Poulain. (P.B.)
Fabre
Théâtre Aux Écuries
7285, rue Chabot
auxecuries.com
«
Ce film confirme [...] un don pour faire
exister les personnages. Le cinéaste
Claudel regarde chacun d’eux comme
un roman à part entière.
(F. Strauss, Télérama)
»
AVANT L’HIVER
Un film de Philippe Claudel
France · Luxembourg
GÉNÉRIQUE : France • Luxembourg. 2012. 102 min (V.O.F.).
«
[…] À ceux et à celles qui se plaignent que le
cinéma français ne crée pas assez de bons rôles
pour les actrices, voilà la belle réponse d’une
cinéaste qui a la vie devant elle.
(B. Icher, Libération)
»
SUZANNE
Un film de Katell Quillévéré
De la même réalisatrice : Un poison violent
France
Drame écrit et réalisé par Philippe Claudel. Mus. orig. : André
Dziezuk. Int. : Daniel Auteuil, Kristin Scott Thomas, Leila Bekhti,
Richard Berry.
GÉNÉRIQUE : France. 2013. 90 min (V.O.F.) Drame réalisé par Katell
SYNOPSIS : Neurochirurgien de renom, Paul mène une vie en
apparence heureuse avec sa femme, jusqu’au jour où des bouquets de roses commencent à être livrés anonymement chez lui.
Au même moment, une jolie femme mystérieuse se disant son
ancienne patiente commence à s’immiscer dans sa vie… L’harmonie du couple est bouleversée.
SYNOPSIS : D’une enfance marquée par la mort de sa mère jusqu’à
NOTES : Dans son premier film, Philippe Claudel évoquait l’enfermement carcéral d’une femme. Ici, Paul et Lucie résident dans
une magnifique maison anxiogène, « un cercueil de verre » qui, de
l’extérieur, fait envie, mais dans lequel règnent une incommunicabilité et une lassitude attendant d’être exposées... Entremêlant
ingénieusement drame intimiste et thriller, porté par les solides
performances de Kristen Scott Thomas et Daniel Auteuil se
remettant en question, AVANT L’HIVER radiographie la matière
enfouie et complexe des sentiments d’un couple entré dans l’hiver de sa vie. (S.G.)
Quillévéré. Scén. : Katell Quillévéré et Mariette Désert. Mus. orig. : Verity
Susman. Int. : Sara Forestier, François Damiens, Adèle Haenel, Paul Hamy.
une cavale criminelle et amoureuse, en passant par la jeune maternité et les liens rompus avec une famille aimante, SUZANNE trace
le récit d’une vie qui se dérègle au fil de vingt ans de fuites et de
mauvais choix.
NOTES : Ce qui aurait pu n’être qu’une confortable relecture d’un
portrait de femme perdue (le souffle brûlant de l’amour passionnel, la quête éperdue de liberté…) ou un énième décalque de
l’œuvre de Maurice Pialat (de qui Katell Quillévéré s’inspire avec
une admiration certaine) s’impose, au final, comme l’éclatante
affirmation d’une des plus belles voix du jeune cinéma français…
Pour donner corps et émotion à sa chronique, la réalisatrice a fait
appel à la fabuleuse Sara Forestier (L’Esquive, Le Nom des gens) qui
se jette ici à corps perdu dans ce qui est incontestablement son
plus beau rôle à ce jour. (S.G.)
votre prochaine sortie
est sur
EN MOUVEMENT AVEC
sorties
culturelles
commerces
amis
secrets
d’initiés
BUNKER
Un film de Patrick Boivin et Olivier Roberge
Québec
GÉNÉRIQUE : Québec. 2014. 87 min
(V.O.F.). Drame d’anticipation réalisé par
Patrick Boivin et Olivier Roberge. Scén. :
Olivier Roberge. Mus. orig. : Louis Tremblay, Steve Lalonde. Int. : Patrice Robitaille, Martin Dubreuil, Julien Poulin.
SYNOPSIS : Deux militaires canadiens aux caractères opposés se
retrouvent dans un bunker, dans le nord du Québec. Leur mission :
durant six mois, être de garde; car si l’alarme se déclenche, ils ont
pour directive d’aussitôt riposter à cette possible attaque nucléaire
en ciblant la Russie. Lorsque le pire surviendra, ces hommes
devront opter entre suivre les ordres ou suivre leur instinct.
NOTES : Tourné dans la vallée de la Jacques-Cartier, BUNKER
présente un face-à-face opposant deux acteurs transparents et
intenses, Patrice Robitaille et Martin Dubreuil. Explorant autant
les relations humaines, l’isolement que l’éthique militaire, le film
démontre tout le savoir-faire de deux réalisateurs aussi astucieux
que sensibles dans leur démarche. Avec cette œuvre singulière, ils
se permettent une réflexion porteuse sur la nature humaine et son
désir de survie. (P.B.)
LA GARDE
Un film de Sylvain Archambault
Québec
«
Cette aventure n’est pas sans rappeler les films Atanarjuat, la légende de
l’homme rapide et Le Journal de Knud
Rasmussen. (Le Clap)
»
MAÏNA
Un film de Michel Poulette · Du même réalisateur : Histoire de famille
Canada
Magazine Beaubien n° 8 · mars et avril · 2014
GÉNÉRIQUE : Québec. 2014. (V.O.F.).
Drame réalisé par Sylvain Archambault. Scén. : Ian Lauzon, Daniel Diaz
et Ludovic Huot. Mus. orig. : Michel
Corriveau. Int. : Paul Doucet, Antoine
L’Écuyer, Sandrine Bisson.
GÉNÉRIQUE : Canada. 2014. 102 min (V.O. en innu et en inuk-
SYNOPSIS : Subissant une ordonnance d’interdiction de contact
avec son enfant d’une durée de cinq ans, un homme enfreint la
loi afin de renouer avec son fils. Il le kidnappe et entreprend un
voyage de chasse en espérant rétablir les liens brisés à la suite de
sa séparation avec la mère. Isolés en pleine forêt, le père et son
adolescent devront s’apprivoiser pour mieux survivre.
SYNOPSIS : Après une terrible bataille entre son clan et celui
des Inuits, Maïna, la jeune fille d’un grand chef innu, décide
de partir à la recherche de Nipki, le fils de son amie mourante.
Rapidement, Maïna est capturée par Natak, chef des Inuits,
tout comme Nipki. Contrainte à voyager avec l’ennemi à travers la Terre Glacée, la jeune femme tombera amoureuse de
son ravisseur.
NOTES : Bien que Paul Doucet (Funkytown) soit déjà considéré
comme un des bons comédiens québécois, ce rôle offert par Sylvain Archambault l’établira définitivement comme l’un des grands
acteurs de sa génération. Dans ce drame, le spectateur se sentira
écartelé entre un père, admirablement joué par Doucet, qui veut à
tout prix regagner le cœur de son fils et l’implacable logique judiciaire à laquelle font face de nombreux couples séparés. (P.B.)
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titut avec sous-titres français). Film d’aventures réalisé par
Michel Poulette. Scén. : Pierre Billon, d’après l’œuvre de Dominique Demers. Mus. orig. : Michel Cusson, Kim Gaboury. Int. :
Roseanne Supernault, Ipellie Ootoova, Graham Greene.erdone,
Sabrina Ferilli.
NOTES : Inspiré du roman de Dominique Demers (La Mystérieuse Mademoiselle C.), MAÏNA a été adapté par Pierre Billon, auteur de Nouvelle-France de Jean Beaudin. Cette aventure n’est pas sans rappeler les films Atanarjuat, la légende de
l’homme rapide et Le Journal de Knud Rasmussen. C’est le cinquième long métrage du réalisateur Michel Poulette d’abord
connu pour ses comédies (Louis 19, le roi des ondes et la série
RBO). (P.-H.M.)
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Index des films
Films à l’affiche n° 8
9 mois ferme
Un film de Albert Dupontel ...................................................à partir du 4 avril ................p. 5
Ange gardien, L’
Un film de Jean-Sébastien Lord...........................................à partir du 7 mars ...............p. 6
Angélique
Un film de Ariel Zeitoun .......................................................à partir du 21 mars ..........p. 15
Attila Marcel
Un film de Sylvain Chomet...................................................à partir du 18 avril ...........p. 18
Avant l’hiver
Un film de Philippe Claudel ..................................................à partir du 7 mars ............p. 19
Ayiti Toma, au pays des vivants
Un film de Joseph Hillel .......................................................à partir du 21 mars ..........p. 23
Bunker
Un film de Patrick Boivin et Olivier Roberge .........................à partir du 7 mars ............p. 21
Casse-tête chinois
Un film de Cédric Klapisch ...................................................à partir du 25 avril ..............p. 6
En solitaire
Un film de Christophe Offenstein .........................................à partir du 18 avril ...........p. 10
Garçons et Guillaume, à table!, Les
Un film de Guillaume Gallienne ............................................à partir du 14 mars ..........p. 18
Garde, La
Un film de Sylvain Archambault ...........................................à partir du 4 avril .............p. 21
Maïna
Un film de Michel Poulette ...................................................à partir du 21 mars ..........p. 21
Marche, La
Un film de Nabil Ben Yadir ...................................................à partir du 11 avril ...........p. 10
Marina
Un film de Stijn Coninx ........................................................à partir du 7 mars ............p. 15
Miraculum
Un film de Podz ...................................................................à partir du 28 février ...........p. 7
Quai d’Orsay
Un film de Bertrand Tavernier ..............................................à partir du 14 mars .............p. 7
Suzanne
Un film de Katell Quillévéré..................................................à partir du 4 avril .............p. 19
Tel père, tel fils
Un film de Kore-Eda Hirokazu ..............................................à partir du 28 mars ..........p. 15
Tom à la ferme
Magazine Beaubien n° 8 · mars et avril · 2014
Un film de Xavier Dolan .......................................................à partir du 11 avril ..............p. 9
Un parallèle plus tard
Un film de Sébastien Landry ................................................à partir du 25 avril ..............p. 6
Une autre vie
Un film de Emmanuel Mouret ...............................à partir du 18 avril | cinemabeaubien.com
Uvanga
Un film de Marie-Hélène Cousineau et Madeline Piujuq Ivalu ......à partir du 14 mars ..........p. 10
Yeux jaunes des crocodiles, Les
Un film de Cécile Telerman ..................................................à partir du 31 mars ..........p. 15
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AYITI TOMA, AU PAYS
DES VIVANTS
Un film de Joseph Hillel
Canada
GÉNÉRIQUE : Canada. 2014. 83 min (V.O. multilingue avec sous-titres
français). Documentaire écrit et réalisé par Joseph Hillel. Mus. orig. :
Jowee Omicil. Participants : Lody August, Sean Penn, Laënnec Hurbon.
SYNOPSIS : Haïti est la première république à être issue de l’esclavage. Au fil du temps, Haïti a survécu à l’impérialisme, aux dictatures
et à de nombreuses catastrophes naturelles. Au-delà de cette Haïti,
on trouve Ayiti Toma, un pays dont sont amoureux des rescapés, des
intellectuels exilés, des humanitaires et des adeptes du vodou haïtien.
Tous témoignent de l’importance de la sauvegarde de cette culture
créole riche et battante.
NOTES : Signifiant « notre pays qui est nôtre », AYITI TOMA est le
titre de ce documentaire de Joseph Hillel qui s’intéresse aux différentes couches de la société haïtienne. Même Sean Penn, en aidant
humanitaire, témoigne de son affection pour ce peuple qui peine
parfois à entrevoir un avenir meilleur. Ensemble, les intervenants
offrent une multitude de points de vue, partageant une passion commune pour ce pays de tous les possibles. (P.B.)
À L’AFFICHE DÈS LE 21 MARS