Transmission déclenchée des données de vol, 18 mars 2011

Transcription

Transmission déclenchée des données de vol, 18 mars 2011
Date de publication: 18 mars 2011
Document Technique
Rapport du
Groupe de travail
Transmission déclenchée de Données de
Vol
Avertissement
Les conclusions de ce document sont basées sur le travail effectué par le groupe de
travail "Transmission Déclenchée de Données de Vol". L’utilisation de ce rapport à
d’autres fins que la prévention pourrait conduire à des interprétations erronées.
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Table des matières
AVERTISSEMENT...................................................................................................................2
TABLE DES MATIERES .........................................................................................................3
1 – INTRODUCTION................................................................................................................4
1.1 Contexte ........................................................................................................................4
1.2 Concept de Transmission déclenchée des données de vol.....................................5
1.3 Objectif du groupe de travail.......................................................................................5
1.3 Approche.......................................................................................................................6
1.4 Calendrier......................................................................................................................7
1.5 Participants ...................................................................................................................7
2 – TRAVAIL REALISE ...........................................................................................................7
2.1 Base de données ..........................................................................................................7
2.2 Critères de détection des situations d'urgence ........................................................8
2.3 Délais d'alerte .............................................................................................................13
2.4 Envoi de données via SatCom ..................................................................................17
2.5 Activation des ELT avant l'impact ............................................................................25
2.6 Transmission régulière des données .......................................................................28
2.7 Avantages opérationnels...........................................................................................32
3 – POINTS D’INTERET ........................................................................................................33
4 – CONCLUSION .................................................................................................................35
ANNEXES ..............................................................................................................................37
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1 – INTRODUCTION
1.1 Contexte
Devant les difficultés rencontrées lors de la récupération des enregistreurs de données de
vol de l'AF447 ainsi que lors d’autres opérations difficiles de récupération en mer, le BEA a
créé en octobre 2009 un groupe de travail international appelé "Récupération de Données de
Vol" afin d'examiner de nouvelles technologies pour la sauvegarde des données de vol et/ou
pour faciliter la localisation et la récupération des enregistreurs de vol. Ce groupe de travail
s'est réuni deux fois au cours de l'automne 2009 et a évalué des domaines tels que la
transmission des données de vol par satellite ainsi que celui des nouvelles technologies
d’enregistreurs de vol ou de balises ULB.
Dans le deuxième rapport d'étape AF447 du 17 décembre 2009, le BEA a formulé des
recommandations s'appuyant sur les résultats de ce groupe de travail. Ces résultats sont
résumés dans un document disponible sur le site du BEA :
http://www.bea.aero/fr/enquetes/vol.af.447/recuperation.de.donnees.de.vol.rapport.final.du.goupe.de.travail.pdf
Ils ont été présentés en mars 2010 à la conférence de haut niveau de l'OACI sur la sécurité
aérienne (HLSC). Lors de cette réunion1, il a été décidé que "l'OACI devra effectuer en
priorité un examen des normes et pratiques recommandées (SARP2) et des documents
d'orientation, afin de soumettre aux États pour examen les modifications requises permettant
d'assurer la disponibilité des données nécessaires aux enquêtes sur les accidents, et
notamment des dispositions relatives à la récupération des données et informations des
enregistreurs de vol”
Dans ce contexte, le groupe FLIRECP (Flight Recorder Panel) de l'OACI a été chargé de
proposer des modifications de l'annexe 6 à la Commission de navigation aérienne de l'OACI.
Des modifications ont été proposées en juin 2010, qui précisent que pour les avions d'une
masse maximale au décollage certifiée de plus de 27 000 kg et dont :
 le certificat de type aura été délivré pour la première fois le 1er janvier 2018 ou après
cette date, un dispositif devra être installé permettant de transmettre
automatiquement des informations suffisantes pour déterminer la position d'un
accident sur l'eau dans un rayon de 4 NM.
 le premier certificat de navigabilité individuel aura été délivré le 1er janvier 2020 ou
après cette date, un dispositif devra être installé permettant de transmettre
automatiquement des informations suffisantes pour déterminer la position d'un
accident sur l'eau dans un rayon de 4 NM.
Remarque : L'intégration d'une ELT dans un enregistreur déployable ou la transmission de
données peuvent constituer des moyens de conformité. La transmission sous l'eau n'est pas
considérée comme un moyen de conformité acceptable.
Le règlement N° 996/2010 du Parlement européen et du Conseil du 20 octobre 2010 sur les
enquêtes et la prévention des accidents et des incidents dans l’aviation civile stipule ce qui
suit au paragraphe (29) du préambule :
(29)
Il convient d’encourager les progrès de la recherche, à la fois en matière de localisation en temps
réel des aéronefs et d’accès aux informations contenues dans les enregistreurs de vol sans que
leur présence physique soit nécessaire, afin d’améliorer les moyens dont disposent les enquêteurs
pour déterminer les causes des accidents et de renforcer le potentiel de prévention des incidents
1
Voir le rapport HLSC à l'adresse
http://www2.icao.int/en/HLSC/Lists/Advance %20Copy %20of %20the %20HLSC %202010 %20Report/Attachme
nts/1/HLSC.2010.DOC.9335.EN.pdf
2
Standards And Recommended Practices
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récurrents. Ces développements constitueraient une avancée importante en matière de sécurité
aérienne.
Le groupe de travail "Récupération de Données de Vol" a identifié la transmission des
données de vol quand les éléments précurseurs d’un événement catastrophique sont
détectés comme une solution à fort potentiel. Cependant celle-ci n'a pas été recommandée
dans le deuxième rapport d'étape AF447, car un travail supplémentaire a été jugé nécessaire
pour évaluer l'adéquation opérationnelle de cette solution. C'est pourquoi le BEA a décidé
de consulter de nouveau les membres du groupe et a créé le groupe de travail
"Transmission Déclenchée de Données de Vol".
1.2 Concept de Transmission déclenchée des données de vol
Les paramètres de vol peuvent être analysés en temps réel par un équipement de bord et
l'utilisation de la transmission déclenchée de données par le biais d'une équation logique est
un mécanisme bien en place.
Plusieurs entreprises utilisent déjà ce système à des fins de maintenance/surveillance. Voir
en annexe 1 des exemples de systèmes existants.
Cependant, le BEA ne disposait d'aucun critère permettant de détecter une situation
d'urgence sur la base des paramètres de vol.
Le concept de déclenchement de la transmission des données de vol consiste à :
 Détecter, à partir des paramètres de vol, si une situation d'urgence se profile. Et, si
tel est le cas,
 à transmettre automatiquement des données de l'avion jusqu'à ce que la situation
d'urgence prenne fin ou que l'avion touche la surface. Les données en mémoire
tampon contenant les moments précédant la situation d'urgence peuvent également
être transmises.
1.3 Objectif du groupe de travail
L'objectif était de déterminer si le concept de transmission déclenchée peut être mis en
œuvre pour localiser des débris d'aéronefs à voilure fixe en cas d'accidents survenus audessus de zones maritimes ou lointaines.
Pour ce faire, le groupe a apporté des réponses aux questions suivantes :
1. Existe-t-il des critères de déclenchement répondant aux deux conditions suivantes :
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a. La probabilité de détection des éléments précurseurs d'un événement
catastrophique est maximale (idéalement 100 %)
b. La probabilité d'une transmission déclenchée intempestive est réduite au
minimum (idéalement 0 %) ?
2. Les temps de connexion et de transmission par satellite sont-ils compatibles avec
les délais d'alerte que fournissent les critères de détection des situations
d'urgence ?
3. Les technologies actuelles et/ou futures en matière d'antenne satellite permettentelles une transmission en continu, même dans le cas d'avions en positions
inusuelles et soumis à des taux élevés de tangage et de roulis) ?
Si ces trois conditions sont remplies, les résultats du groupe de travail constitueront la base
des recommandations de sécurité qui seront formulées dans le cadre de l'enquête AF447.
Le cryptage et la protection des données, ainsi que le respect de la vie privée, n'ont pas été
traités par le groupe de travail. Seule a été examinée la faisabilité technique de la
transmission déclenchée de données de vol.
1.3 Approche
Le groupe s'est penché sur ce qui pourrait être considéré comme des critères fiables pour
détecter les situations d'urgence à partir des paramètres de vol et a évalué la robustesse de
ces critères.
Les membres du groupe de travail ont testé leurs critères avec une base de données de vols
normaux et de vols ayant connu un accident.
La robustesse des critères de déclenchement a été évaluée à l'aide des indicateurs
suivants :
 Taux d'erreurs de détection (ou taux de déclenchements intempestifs) : sur
l'ensemble des vols normaux, nombre de vols considérés comme présentant une
situation d'urgence
 Temps de transmission inutile imputable aux déclenchements intempestifs
 Taux de détection des situations d'urgence : sur l'ensemble des vols ayant connu un
accident/incident, nombre de vols considérés comme présentant une situation
d'urgence
 Pour les vols avec une situation d'urgence correctement détectée, délai d'alerte entre
le moment de la détection et le moment de l'impact avec la surface
Le groupe a rapidement admis qu'il est inutile de détecter en temps réel les sorties de piste,
tout simplement parce que l'épave est dans ce cas toujours facile à localiser. La transmission
des données ne réduirait pas alors de façon significative le délai de récupération des
enregistreurs de vol. Par conséquent, les sorties de piste ne figurent pas dans la base de
données utilisée par ce groupe de travail.
Des déclenchements intempestifs sont prévisibles. Une façon d'atténuer leur effet en termes
de coûts consiste à limiter au minimum la quantité de données transmises : les seules
données de latitude, longitude et altitude pourraient suffire à atteindre le principal objectif, à
savoir la localisation du point d'impact. Une autre solution consiste à définir des critères de
"fin de transmission" afin d'interrompre la transmission de données s'il est établi que la
situation d'urgence n'existe plus.
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La base de données a également été utilisée pour évaluer la continuité de la communication
avec les satellites lorsque des aéronefs sont en positions inusuelles.
1.4 Calendrier
Trois réunions ont eu lieu, deux au BEA à Paris en mars et juin 2010 et la dernière au siège
de l'OACI à Montréal en mars 2011.
1.5 Participants
Le groupe était composé de plus de 150 membres de nombreux pays, représentant un grand
éventail d'acteurs : bureaux d’enquêtes (BEA, NTSB, AAIB, TSBC, ATSB, ASC,…), autorités
de règlementation (OACI, AESA, FAA, DGAC…), fabricants d’avion (Airbus, Boeing),
fournisseurs d’accès, fabricants d'équipements et de satellites (Astrium/Star Navigation,
Inmarsat, Iridium, FLYHT, DRS…) et associations internationales (IATA, COSPASSARSAT…).
2 – TRAVAIL REALISE
2.1 Base de données
Le BEA a mis en place et géré une base de données de vol contenant 68 fichiers d'accidents
et incidents réels3 et 621 fichiers de vols "normaux". Ces 621 vols normaux représentent
3661 heures de données. Les fichiers d'accidents sont référencés dans la base de données
par A<numéro>, les incidents par I<numéro> et les vols normaux par N<numéro>.
Les fichiers d'accidents ont été fournis par les autorités d'enquête officielles. Les fichiers des
vols "normaux" ont été fournis par Air France. Les vols "normaux" englobent les vols
commerciaux réguliers n'ayant connu aucun incident, ainsi que les vols ayant connu des
incidents mineurs (p. ex. turbulences, légère survitesse...). Les fichiers ont été anonymisés,
aucune date ni paramètres de latitude/longitude n'étant fournis. Des informations sur le type
d'avion, la phase de vol et la catégorie d'événements4 sont disponibles pour chaque fichier
de la base de données. Voir annexe 2 pour plus de détails.
Les fichiers d'accidents et incidents ont été fournis par plusieurs autorités d'enquête5 et
concernent les types d'avions suivants :
3
44 accidents et 24 incidents
Définie par le Groupe de travail CAST/OACI sur les taxonomies (voir
http://www.intlaviationstandards.org/Documents/CICTTOccurrenceCategoryDefinitions.pdf)
5
AAIB, ASC, ATSB, BEA, MAK, NTSB et TSBC
4
7 / 49
La répartition par phase de vol et catégorie d'événements est la suivante :
Phases de vol
Catégories d'événements
Takeoff; 1
Cruise; 19
Approach;
28
Climb; 20
Les fichiers de vols normaux comprennent 212 vols d'Airbus A320, 217 vols d'Airbus A330 et
192 vols de Boeing B777. Chaque fichier représente en moyenne 6 heures de vol, du
décollage à l'atterrissage.
2.2 Critères de détection des situations d'urgence
Le groupe a examiné quels seraient les critères qui permettraient de détecter le plus grand
nombre d'accidents et d'incidents avec les plus grands délais d'alerte, tout en limitant les
déclenchements intempestifs pour les vols normaux. Les critères définis par le groupe de
travail s'appuient sur un nombre limité de paramètres (voir liste des paramètres en annexe
3). Un nombre bien plus important de paramètres serait disponible pour les systèmes de
bord qui pourraient exister dans le futur.
2.2.1 Approche de logique binaire
Le BEA a élaboré le jeu de critères suivant, fondé sur une estimation de ce qui constitue une
situation d'urgence. L'approche est binaire en ce sens qu'une condition est vraie ou fausse.
Si une condition est vraie, alors on considère qu'une situation d'urgence existe. Dans le cas
contraire, si toutes les conditions sont fausses, alors le vol est considéré comme normal.
8 / 49
Type de
critère
Nom du critère
Équation
Délai de
confirmation6
{|Roulis|>50°} OU
{|Roulis|>45°ET|Taux de roulis|>10°/s}
Inclinaison
latérale
excessive
2 sec
{Tangage>30°} OU {Tangage<-20°} OU
{Tangage>20° ET Taux de tangage>3°/s}
OU
{Tangage<-15° ET Taux de tangage<3°/s}
Position
inusuelle
Tangage excessif
DÉCROCHAGE
2 sec
1 sec
Alarme décrochage=VRAI
{VC<100kt(*) ET Hauteur
radioaltimétrique>100 ft}
VC insuffisante
2 sec
(*) 60 kt pour DHC-6
Vitesse
anormale
Vitesse Verticale
excessive (V/V)
{|V/V|>9000 ft/min}
Survitesse
Facteurs de
charge
inhabituels
Commande de
roulis excessive
Utilisation
excessive de la
gouverne de
direction
Avertissement de
proximité du sol
(TAWS)
Altitude
insuffisante
(gain d'altitude
insuffisant après
décollage)
TCAS
Alarme d'altitude
cabine
Accélérations
excessives
Activation de
commandes
de contrôle
Proximité
sol
du
Autres
2 sec
{VI>400kt} OU {Alarme de SURVITESSE =
VRAI ET Alt<15000 ft}
2 sec
{ nz>2,6g OU nz<-1,1g } OU
{|ny|>0,25g}
2 sec
{|Cmde Roulis commandant|>50 OU |Cmde
Roulis copilote|>50 } et {VI>80 kt}
{|Position de la gouverne de
direction|>6° ET VI>240 kt}
2 sec
2 sec
Alarme/alerte TAWS = VRAI
1 sec
{40<hauteur radioaltimétrique<100 ET
Eng1N1>80 % ET Eng2N1>80 % }
10 sec
TCAS RA = VRAI
ALARME ALT CABINE = VRAI
1 sec
10 sec
Number of triggers
Nombre de fois où chaque critère s'est avéré vrai pour les 68 accidents et incidents :
Les critères les plus utilisés sont ceux en
35
rapport avec des positions inusuelles et des
30
avertissements TAWS. Ceci est conforme
25
20
aux catégories d'accidents figurant dans la
15
base de données, étant donné que près de
10
60 % d'entre eux sont des pertes de contrôle
5
en vol ou des impacts sans perte de contrôle
0
(CFIT).
Un seul accident n'a pas pu être détecté au
moyen des critères ci-dessus. Il s'agit de
l'accident A036 (voir annexe 2), qui est un
accident de type CFIT. Le fichier de
l'accident A036 ne contenait pas de
paramètre TAWS, ce qui fait que
l'événement était difficile à détecter.
31
29
29
23
17
16
13
8
8
2
1
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W
S
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4
6
Nombre de secondes consécutives pendant lesquelles la condition doit être vraie
9 / 49
Le nombre total d'accidents/incidents détectés est de 67 sur 68, soit un taux de détection de
98 %.
Des déclenchements intempestifs ont eu lieu lors des vols normaux N158 et N179 :
ID fichier Type d'avion Nom du critère
N158
A320
Survitesse
N179
A320
V/V excessive
Le vol N158 a connu une légère survitesse
d'une durée de 4 secondes, que les critères
ont permis de détecter.
Le vol N179 présentait effectivement
quelques données mauvaises, avec une V/V
enregistrée supérieure à 9000 ft/min (une
fois pendant 23 secondes, et une seconde
fois pendant 2 secondes). Ces V/V
excessives ne correspondent pas réellement
à la situation vécue par l'avion, car elles sont
incompatibles avec les autres paramètres
(tangage, vitesse, accélération verticale...)
Le taux de déclenchements intempestifs est donc de 2 sur 621 vols. Afin de limiter l'impact
de ces déclenchements intempestifs en termes de coût, la transmission doit être interrompue
en cas de cessation de la situation d'urgence. Un délai de 250 secondes a été choisi pour
confirmer la disparition d'une situation d'urgence : si aucun des critères n'est vrai pendant
250 secondes consécutives, alors la transmission peut être interrompue. La valeur de 250
secondes a été retenue pour éviter l'arrêt de la transmission des accidents dans la base de
données :
Les 5 accidents répertoriés ici sont les seuls pour
lesquels une détection a eu lieu plus de 250
secondes avant l'impact. Pour tous ces accidents,
il n'y a aucune période de plus de 250 secondes
sans au moins une condition de déclenchement à
l'état Vrai. Par conséquent, la transmission ne
serait pas automatiquement interrompue avant
l'impact.
(Remarque : cette assertion ne tient pas compte de la
question de continuité de la communication traitée plus loin
dans le rapport)
En ajoutant 250 secondes aux délais, les critères de déclenchement sont vrais pour les vols
N158 et N179, le temps total de transmission inutile est de 779 secondes7. Étant donné que
le temps de vol total des 621 vols normaux est de 3 661 heures, le temps de transmission
inutile représente 0,006 % du temps de vol. Cela représente également une minute de
transmission inutile toutes les 282 heures de vol.
2.2.2 Approche de logique floue
Comme alternative aux règles de logique binaire décrites en Section 2.2.1, l'Université de
Cranfield8 a également élaboré une approche de logique floue afin de valider le concept. La
logique floue permet de pondérer les entrées au moyen de "fonctions d'appartenance"
continues plutôt qu'avec des fonctions échelon discrètes, ce qui permet ensuite de décider
7
8
4 + 23 + 2 + 3x250 sec = 779 sec
Cranfield University, College Road, Cranfield, Bedfordshire, MK43 0AL (Royaume-Uni)
10 / 49
dans quelle mesure un paramètre de sortie est Vrai ou Faux. Dans le cas d'une transmission
déclenchée, le résultat est le degré d'occurrence d'un accident établi au moyen d'un certain
nombre de règles combinées.
Bien que les règles
décrites en Section
2.2.1 constituent la
base du système flou,
des histogrammes
montrant la répartition
des valeurs
maximales des
paramètres pour
l'ensemble des vols
ont été utilisés afin de
définir les limites des
valeurs "normales",
"marginales" et
"excessives". Un
exemple
d'histogramme et de
fonctions
d'appartenance est
présenté pour les
angles de roulis.
80
Percentage of flights
70
Accident flights
60
50
Normal flights
40
30
20
10
0
5
10 15 20 25 30 35 40 45 50 55 60 65 70 75 80 85 90
Maximum roll angle (degrees)
Cette répartition des valeurs maximales a donné lieu aux fonctions d'appartenance suivantes
pour les angles de roulis.
Pour cet exemple, un angle de
roulis inférieur à 18° est
considéré comme "normal". S'il
est compris entre 18° et 23°, il
est toujours considéré comme
"normal", mais dans une
moindre mesure. S'il est
supérieur à 23°, alors ce n'est
pas "normal".
1
Membership value
0.75
Normal
Marginal
Excessive
0.5
0.25
0
0
10
20
30
40
50
Roll angle (degrees)
60
70
80
90
De la même manière, si l'angle
de roulis est supérieur à 25 °,
alors il est "excessif". S'il est
compris entre 20 ° et 25 °, il est
également "excessif", mais dans
une moindre mesure. Enfin, s'il
est inférieur à 20 °, il n'est pas
"excessif".
Les données d'entrée utilisées dans le modèle flou sont : tangage, roulis, taux de tangage
dérivé, avertissement TAWS, alarme décrochage, alarme altitude cabine, alarme TCAS,
roulis commandé par commandant de bord, accélération latérale, et la condition "gain
d'altitude insuffisant après décollage" décrite en Section 2.2.1.
En substance, le système obéit à trois régimes :
11 / 49
Description
Si tous les
paramètres sont
dans la plage
"normale" alors les
conditions de vol
sont considérées
normales.
Si l'un des
paramètres, pris
isolément, est
considéré comme
"excessif", alors un
déclenchement
intervient.
Si un certain nombre
de paramètres
combinés sont
considérés
"marginaux", un
déclenchement
intervient.
Règles logiques
SI {Tangage ET Roulis ET Taux de tangage ET Commande de roulis commandant ET ny} SONT {Normal} ET {TAWS ET Décrochage ET CabinAlt ET TCAS ET BadT/O} SONT {Faux} ALORS {Pas d'accident}
SI {Tangage OU Roulis OU Taux de tangage OU Commande de roulis commandant OU ny} SONT {Excessif} OU {TAWS OU Décrochage OU CabinAlt OU TCAS OU BadT/O} SONT {Vrai} ALORS {Accident} SI {Tangage ET Roulis ET Taux de tangage } SONT {Marginal} OU {ny} EST {Marginal} ALORS {Accident} Une multitude de détails sont nécessaires pour décrire intégralement le système présenté cidessus, notamment les fonctions d'appartenance, les règles logiques, les pondérations et
méthodes de logique floue. Pour cette raison, tous les détails n'ont pas été inclus.
Cependant, ce qui importe davantage que l'approche spécifique adoptée est de savoir si
l'approche de logique floue peut constituer une alternative viable à l'approche de logique
binaire.
Les résultats montrent que sur les 68 accidents et incidents, tous ont été détectés et
qu'aucun des 621 vols normaux n'a fait l'objet de faux positifs. Les vols normaux (N158 et
N179), qui ont généré des déclenchements intempestifs avec l'approche de logique binaire,
ne génèrent plus de déclenchements intempestifs avec ce système de logique floue. Ceci
s'explique par le fait que l'approche floue n'utilise pas les paramètres de "survitesse" et de
vitesse verticale. Ainsi, l'accident A036 qui n'a pas pu être détecté par l'approche de logique
binaire est maintenant correctement détecté. Ceci est dû à la limite différente de tangage en
piqué (-11 ° pour l'approche floue, et -20 ° pour l'approche binaire).
Il existe cependant un problème concernant un déclenchement lors d'un vol accidenté dû à
une condition apparemment sans rapport avec l'accident. Un tel déclenchement s'est produit
par exemple lors du vol A001 ; le système flou a occasionné un déclenchement près de 35
minutes (2088 secondes) avant la fin de l'enregistrement. Ce déclenchement a eu lieu en
raison du maintien d'un angle de roulis supérieur à 43 degrés pendant 3 secondes. Il est
clair, dans ce cas, que l'événement déclencheur n'était pas lié à l'accident. Cependant, dans
d'autres cas, la distinction peut ne pas être aussi évidente. Déterminer les événements qui
ont "contribué" à l'accident nécessiterait une analyse individuelle de chaque événement, ce
qui n'était pas justifié dans le cadre de cette première enquête.
Dans sa forme actuelle, le système flou ne remplit pas ses objectifs d'offrir des résultats dont
la variation est progressive ; le système décrit est un "prototype" rudimentaire qui tirerait
profit d'un développement plus poussé. Une valeur de sortie affinée permettra de régler le
niveau auquel intervient le déclenchement.
12 / 49
Avec un développement plus poussé, le modèle pourrait devenir de plus en plus sophistiqué
et gagnerait à évoluer vers un système encore plus large de collecte de données normales,
telles que celles recueillies par un programme de collecte de données de vol (FDM).
Cependant, ce système flou a pu générer des déclenchements sur tous les fichiers de vol
ayant connu des accidents/incidents, et ce sans aucun déclenchement sur l'ensemble des
fichiers de vols normaux, prouvant ainsi l'utilité potentielle de l'approche de logique floue.
2.2.2 Etude Airbus
Airbus a conduit une étude interne afin de définir des critères d’urgence, similaires à ceux
décrits au paragraphe 2.2.1. Des équations basées sur les paramètres de vol détectent les
« événements dangereux » suivants :
1
Evénement dangereux
Tangage excessif
Equation du critère correspondant
ASSIETTE > 30°
OU
ASSIETTE < -20°
OU
ASSIETTE > +20° ET TAUX DE TANGAGE>3°/s
OU
ASSIETTE < -15° ET TAUX DE TANGAGE <-3°/s
2
Roulis excessif
|ROULIS| > 60°
OU
|ROULIS| >45° ET |TAUX DE ROULIS|>10°/s ET
ROULIS*TAUX DE ROULIS > 0
3
Décrochage
Alarme de décrochage=VRAI
4
Survistesse
VC > Diving speed
OU
MACH > Diving Mach
5
Acceleration excessive
Nz > 2.6g OU Nz < - 1.1g
OU
8
|Ny| > 0.4g
Commande enregistrée en butée du CdB ou de l’OPL en
roulis (resp. tangage) pendant plus de 3 sec sans taux
de roulis (resp. taux de tangage) associé
Utilisation inappropriée de Déflection maximale du palonnier ET pas de panne
la gouverne de direction
moteur
Vitesse vertical excessive |V/V| > 10,000 ft/min
9
Basse vitesse
6
7
Commande inefficace
VC < 100 kt ET avion en vol
10 TAWS / GPWS
TAWS / GPWS alerte = "PULL UP"
11 TCAS
Avis de résolution TCAS = VRAI
2.3 Délais d'alerte
Les critères définis aux paragraphes 2.2.1 et 2.2.2 ont été appliqués à l'ensemble des vols
de la base de données. L'annexe 4 montre les vols pour lesquels chacun des critères de
l'approche de logique binaire était vrai et, pour les accidents seulement, les délais d'alerte
13 / 49
correspondants9. Chaque accident peut avoir un ou plusieurs critères qui fonctionnent (à
l'exception de l'A036 non détecté avec l'approche de logique binaire).
Les meilleurs délais d'alerte pour chaque accident sont représentés sur la figure ci-dessous.
300
240
Binary logic
Fuzzy logic
180
120
60
A001
A002
A003
A004
A005
A006
A007
A008
A009
A010
A011
A013
A014
A015
A016
A018
A019
A020
A021
A022
A023
A024
A025
A026
A027
A028
A029
A030
A031
A032
A033
A034
A035
A036
A037
A038
A039
A040
A041
A042
A043
A044
A045
A046
0
Les résultats sont semblables pour la plupart des accidents :
Approche de logique binaire
Sur les 44 accidents, 43 ont été correctement
détectés. Les délais d'alerte vont de 4 à 10019
secondes. La valeur moyenne est de 345
secondes. La valeur médiane est de 33
secondes.
Approche de logique floue
Tous les accidents ont été détectés. Les
temps de détection vont de 3 à 10018
secondes avec une valeur moyenne de
353 secondes et une valeur médiane de
34,5 secondes10.
Une répartition statistique des délais d'alerte pour l'ensemble des accidents de la base de
données est présentée dans la figure ci-dessous :
9
Temps entre la détection d'une situation d'urgence et le moment de l'impact
Ces valeurs n'incluent pas les situations ayant déclenché le système de détection plus tôt mais qui étaient
apparemment sans rapport avec l'accident
10
14 / 49
Tous les accidents - Approche de logique binaire
100%
90%
% of detection
80%
Les résultats indiquent des délais
d'alerte supérieurs à 15 secondes
dans 80 % des cas, supérieurs à 30
secondes dans 57 % des cas,
supérieurs à 60 secondes dans
34 % des cas et supérieurs à 120
secondes dans 23 % des cas.
70%
60%
50%
40%
30%
20%
10%
0%
0
30
60
90
120
150
180
210
240
270
300
Time to impact (s)
Tous les accidents – Approche de logique floue
100
90
% of detection
80
La figure montre que le délai d'alerte
a été supérieur à 15s pour 75 % des
accidents, supérieur à 30s pour
59 % des accidents, supérieur à 60s
pour 34 % des accidents et
supérieur à 120s pour 23 % des
accidents.
70
60
50
40
30
20
10
0
0
30
60
90
120 150 180 210
Time to impact (s)
240
270
300
Les résultats par phase de vol sont les suivants :
15 / 49
Accidents en phase de montée ou de décollage - Approche de logique binaire
100%
90%
Délais d'alerte
 supérieurs à 15 secondes
dans 82 % des cas,
 supérieurs à 30 secondes
dans 47 % des cas,
 supérieurs à 60 secondes
dans 24 % des cas,
 supérieurs à 120 secondes
dans 12 % des cas.
% of detection
80%
70%
60%
50%
40%
30%
20%
10%
0%
0
30
60
90
120
150
180
210
240
270
300
Time to impact (s)
Tous les accidents en croisière - Approche de logique binaire
100%
90%
% of detection
80%
70%
60%
50%
40%
30%
20%
10%
0%
0
30
60
90
120
150
180
210
240
270
300
Délais d'alerte :
 supérieurs à 15 secondes
dans 91 % des cas,
 supérieurs à 30 secondes
dans
91 %
des
cas
également,
 supérieurs à 60 secondes
dans 64 % des cas, et
 supérieurs à 120 secondes
dans 55 % des cas.
Time to impact (s)
Tous les accidents en phase d'approche - Approche de logique binaire
100%
90%
Délais d'alerte :
 supérieurs à 15 secondes
dans 73 % des cas,
 supérieurs à 30 secondes
dans 47 % des cas,
 supérieurs à 60 secondes
dans 27 % des cas et
 supérieurs à 120 secondes
dans 13 % des cas.
% of detection
80%
70%
60%
50%
40%
30%
20%
10%
0%
0
30
60
90
120
150
180
210
240
270
300
Time to impact (s)
16 / 49
Il convient de comparer ces délais d'alerte aux performances des différents systèmes de
communication par satellites (SATCOM) ou d'autres systèmes.
2.4 Envoi de données via SatCom
Pour les avions équipés de SatCom11, l'appel est établi au début du vol et la communication
est possible tant que l'antenne est en vue du satellite.
La visibilité de l'antenne dépend
de l'élévation par rapport au
satellite.
Cette figure montre l'élévation
absolue entre une antenne en un
point A et un satellite, c'est-à-dire
l'élévation si les ailes de l'avion
sont à l'horizontale.
L'élévation relative dépend du tangage, du roulis et du cap de l'avion, de la latitude et de la
longitude, ainsi que de la position des satellites. Lorsque l'élévation relative est supérieure à
0, l'antenne est en vue du satellite. Dans le cas contraire, l'antenne est masquée.
L'élévation absolue d'un avion dont les ailes sont à l'horizontale peut être positive en un point
donné sur Terre, mais l'élévation relative en ce même point peut devenir négative à mesure
que l'avion s'éloigne du satellite en s'inclinant.
Lorsque l'antenne est masquée, l'émetteur-récepteur passe en mode "panne de liaison", ce
qui signifie qu'il va tenter de rétablir la liaison mais ne coupera pas l'appel. La panne de
liaison peut durer environ 11 secondes. Par conséquent, si la liaison est rétablie en moins de
11 secondes, la transmission de données peut redémarrer aussitôt.
Passé les 11 secondes, l'appel sera coupé. Le système SatCom devra alors nécessairement
balayer de nouveau les faisceaux disponibles, établir une liaison radio, effectuer une mise à
jour nécessaire de la localisation, obtenir une attribution de canal et rétablir la liaison radio.
Généralement, ceci peut prendre jusqu'à 40 secondes.
2.4.1 Connectivité avec le système Inmarsat
La grande majorité des antennes Inmarsat des avions gros-porteurs sont des antennes à
gain élevé (HGA) en réseaux phasés, et sont montées sur le dessus de l'avion. Elles sont
près de l'avant de l'avion pour les Airbus A330/A340/A380 (toujours montées sur le dessus).
Elles sont environ aux ⅔ arrière pour les Boeing B747/B777 (principalement montées sur le
dessus du fuselage, mais certaines montées sur le côté). Toutes les antennes Inmarsat
SatCom sur les avions de transport aérien sont orientables et sont commandées par le
systèmes avionique SatCom. Le système calcule l'azimut et l'élévation (par rapport à la
cellule) et transmet ces informations à l'antenne.
11
Inmarsat ou Iridium
17 / 49
Les satellites pris en
compte par le groupe de
travail sont les quatre
satellites I3. Ils sont
géostationnaires et leurs
lignes isométriques
d'élévation absolue sont
représentées sur la figure
ci-dessous.
Une étude menée en collaboration avec Inmarsat a évalué la connectivité de l'antenne avec
les satellites pour chaque accident de la base et pour différents lieux sur la Terre.
Pour ce faire, une simulation a été faite en considérant pour chaque accident 597 lieux
d'occurrence différents sur le globe et en calculant à chaque fois le moment où la dernière
transmission possible aurait lieu (en prenant en compte les élévations relatives, un temps de
coupure de liaison de 11 secondes et un temps de reconnexion de 40 secondes). Les
longitudes de ces 597 points vont de 170°W à 170°E, par incrément de 10 °. Les latitudes
vont de 80S à 80N, également par incrément de 10°. Les pôles Nord et Sud ont été ajoutés à
ces points.
Pour un point donné, le satellite de référence est le satellite dont la longitude est la plus
proche de celle du point.
Sur les 44 accidents dans la base de données, deux ne possèdent pas de paramètres de
tangage, de roulis ou de cap (A006 et A016). Pour ces 2 accidents, l'élévation relative n'a
donc pas pu être calculée.
Par conséquent, la simulation a été effectuée sur la base de 42 accidents et 597 points, soit
un nombre total de 25074 combinaisons.
Pour chacune de ces combinaisons, les 2 indicateurs suivants ont été calculés :


temps écoulé entre la dernière transmission possible et le moment de l'impact,
distance maximale parcourue entre le moment de la "dernière transmission" et
l'impact. Cette distance peut alors être comparée à la limite de 4 NM proposée dans
les modifications de l'Annexe 6 de l'OACI en ce qui concerne la détermination de la
position d'un accident.
Étant donné que les satellites Inmarsat sont géostationnaires, la capacité de transmission
dépend fortement de la latitude. Les deux indicateurs ont été moyennés par la latitude des
25074 combinaisons.
18 / 49
40
1600
35
30
Distance travelled until impact
25
1000
20
800
15
600
10
400
90
80
70
60
50
40
30
20
0
10
-10
Latitude (°)
60
14
50
10
Distance travelled until impact
8
30
6
20
Distance (NM)
12
Elapsed time between last
transmission and impact
40
4
10
2
90
80
40
30
20
10
0
-10
-20
-30
-40
-50
-60
-70
0
-80
0
-90
Time (s)
Si l'on regarde les
latitudes comprises entre
80°S et 80°N, les
résultats sont meilleurs.
Les temps à proximité de
l'équateur sont inférieurs
à 5 secondes, montrant
que la transmission est
possible presque
jusqu'au moment de
l'impact.
La distance moyenne est
inférieure à 2 NM pour
les latitudes inférieures à
70°, ce qui est inférieur
aux 4 NM proposés dans
les modifications de
l'Annexe 6.
70
-20
-30
-40
-50
-60
0
-70
0
-80
5
-90
200
60
Time (s)
1200
Elapsed time between last
transmission and impact
50
1400
La figure ci-contre
montre que la
capacité de
transmission est
fortement
dégradée à
proximité des pôles
Nord et Sud, avec
une augmentation
exponentielle du
temps écoulé entre
la dernière
transmission et
l'impact ainsi que
de la distance
parcourue jusqu'à
l'impact, à mesure
que la latitude se
rapproche de 90°N
ou 90°S.
Distance (NM)
1800
Latitude (°)
Les heures de "dernière transmission" ont été comparées aux heures de détection des
situations d'urgence. Lorsque la situation d'urgence a été détectée après l'heure de la
"dernière transmission", ou en l'absence de toute détection (accident A036), on a considéré
que la transmission ne pouvait pas avoir lieu. Ce fut le cas pour 3874 combinaisons, ce qui
représente environ 15 % des combinaisons.
19 / 49
Le graphique
représente sur l'axe
Y la proportion de
combinaisons pour
lesquelles la
distance maximale
parcourue est
inférieure à la
distance sur l'axe
X.
Il montre par
exemple que, pour
82 % des
combinaisons, la
distance est
inférieure à 4 NM.
100.00%
90.00%
80.00%
70.00%
60.00%
50.00%
40.00%
30.00%
20.00%
10.00%
0.00%
0
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21
Distance (NM)
Il montre aussi que la courbe atteint un maximum d'environ 85 % et n'atteint pas 100 %. Ceci
correspond aux 3874 combinaisons pour lesquelles la transmission n'est pas possible.
2.4.2 Connectivité avec le système Iridium
La
constellation
Iridium
est
composée de 66 satellites en orbite
terrestre basse (LEO) à une altitude
d'environ 781 km. Les satellites en
orbite font le tour de la Terre en près
de 100 minutes. La conception de
cette constellation assure une
excellente visibilité et couverture des
satellites sur tout le globe, en
particulier aux pôles Nord et Sud.
Outre cette couverture d'un pôle à l'autre, le système Iridium présente les avantages
suivants :
 Une infrastructure de passerelle entièrement redondante
 Aucune dépendance vis-à-vis d'infrastructures régionales/d'un acheminement
terrestre
 Diversité des satellites, assurant une forte probabilité d'accès
 Sécurité assurée par un réseau numérique
 Temps minimal d'établissement de la communication et faible latence
 Services de communications voix et données véritablement globaux
Actuellement, plus de 20 000 avions à travers le monde sont équipés de systèmes Iridium,
parmi lesquels des gros-porteurs commerciaux, des jets d'affaires et des appareils d'aviation
générale. Un nombre croissant d'avions ETOPS sont également équipés de systèmes
Iridium.
20 / 49
En raison de leur petite taille, les antennes Iridium peuvent être installées presque n'importe
où sur un avion. Plusieurs antennes Iridium peuvent être installées sur un même appareil
afin d'optimiser la visibilité du satellite lors de conditions de vol inhabituelles. Même avec une
telle flexibilité en matière de configuration des antennes, il peut être difficile de maintenir une
connectivité fiable lors de conditions de vol normales. Lors de conditions de vol inhabituelles,
cela devient extrêmement difficile.
2.4.2.1 Étude de DRS
En 2003, il a été demandé à DRS de traiter ce problème pour l'U.S Air Force. Le résultat est
un produit nommé FACE, ou Fighter Aircraft Command & Control Enhancement
(optimisation du système de commandement/contrôle des avions de combat). Le système
FACE permettait une communication dans le monde entier entre les installations de
commandement et de contrôle militaires et les avions de combat grâce au réseau de
satellites Iridium. En combat, le système FACE a pratiquement éliminé les problèmes de
communication avec des avions hors de portée, a considérablement amélioré la
communication à basse altitude au-dessus de zones urbaines, et a réduit les délais
d'intervention des missions d'appui aérien rapproché.
Le système FACE repose sur plusieurs antennes Iridium intégrées dans la pointe avant
d'une nacelle en forme de missile. Ces antennes sont reliées aux modules électroniques
DRS dédiés, qui sont installés à l'intérieur de la nacelle. Les nacelles FACE sont montées
sur les saumons d'aile des avions de chasse afin d'éviter au maximum que les avions ne
masquent en cours de vol les 66 satellites Iridium LEO interconnectés.
Grâce à la technologie FACE, les appels Iridium entrants réceptionnés par la nacelle sont
transmis au pilote via la radio UHF/VHF standard de l'avion ou par interphone. Les nacelles
FACE assurent une liaison SATCOM robuste durant les vols tactiques, sans aucune
modification de l'avion. Dans le cadre d'opérations tactiques très dynamiques, le système
FACE s'est révélé efficace pour fournir des données fiables des communications vocales et
performances de l'avion, quelles que soient les attitudes de l'avion.
La technologie FACE a été récemment revue aux fins d'une utilisation sur des appareils
militaires, commerciaux et d'aviation générale.
Cette nouvelle gamme de produits
présentera une connectivité Satcom avancée. À la demande du BEA, DRS a effectué des
calculs de connectivité d'antennes Satcom en utilisant les données de vol provenant
d'accidents d'avions commerciaux. Pour cette étude, DRS a généré des simulations
informatiques de vols à partir des données de vol disponibles, en utilisant un modèle d'avion
commercial à réaction et une ou plusieurs antennes montées sur le fuselage de l'avion. La
connexion à la constellation Iridium est illustrée par une ligne pointillée rouge reliant
21 / 49
l'antenne de l'appareil au satellite. Lorsque l'avion est en vol horizontal, l'antenne est
connectée. Lorsque l'avion est à l'envers, la ligne rouge disparaît, ce qui signifie que
l'antenne n'est plus connectée
Le graphique ci-dessous montre les résultats obtenus pour les 85 dernières secondes de
l'accident A044 avec une seule antenne Satcom montée sur le dessus de l'avion. La
connexion satellite a été évaluée selon un paramètre appelé marge de liaison, c'est-à-dire la
quantité de puissance reçue au-dessus de la puissance nécessaire pour que la liaison
conserve les performances spécifiées. Selon Iridium, la marge de liaison moyenne attendue
au sol avec une perte de câble de 2 dB et une propagation en espace libre est de 13,1 dB.
Ce graphique montre que la dernière transmission Satcom intervient 50 secondes avant
l'impact.
25
250
200
20
15
50
0
10
-50
-100
5
Pitch and Roll (Degrees)
150
100
Link Margin (dB)
Airplane Link
Margin
Pitch
-150
*
**
-200
0
-250
165
175
185
195
205
215
225
235
Roll
245
Time (Sec)
* High probability of data loss or corruption due to loss of link margin.
* * The call is dropped because the link margin is low for more than 10 seconds. It
tries to reconnect but never has the required 30 seconds to reestablish a call.
DRS a effectué une simulation similaire en utilisant les données de l'accident A044, mais
avec plusieurs antennes montées sur le fuselage de l'avion. Le graphique suivant montre les
résultats :
22 / 49
25
250
200
20
15
50
0
10
-50
-100
5
Pitch and Roll (Degrees)
150
100
Link Margin (dB)
Airplane Link
Margin
Pitch
-150
-200
*
0
165
175
185
195
205
-250
215
225
235
Roll
245
Time (Sec)
* Loss of Link Margin is due to masking from the tail of the plane. The call will
not be dropped because the loss of connection is only one second long.
Minimal probability of data loss or corruption due to loss of link margin.
Au point temporel correspondant approximativement à 203 s, la perte de marge de liaison
est due au fait que l'empennage de l'avion a fait obstacle au satellite en s'intercalant entre
celui-ci et l'antenne ; on parle alors de masquage. Cependant, l'appel ne sera pas
abandonné car la perte de marge de liaison n'est que d'une seconde. Ce graphique montre
que la transmission est possible jusqu'au point d'impact.
Cette étude a montré que les systèmes Satcom utilisant une seule antenne ont de
mauvaises performances dans la plupart des environnements très dynamiques. Les
systèmes Satcom qui utilisent deux antennes ont de bonnes performances dans un grand
nombre d'environnements aéroportés, mais perdent potentiellement des données dans les
environnements extrêmes. Les systèmes Satcom dotés de plus de deux antennes devraient
avoir d'excellentes performances quels que soient l'environnement et l'attitude de l'avion.
2.4.2.2 Programme d'essai Star Navigation/Astrium
Star Navigation Systems/Astrium ont lancé en 2010 un programme d'essai visant à mesurer
les performances de connectivité du système STAR-ISMS12. Le test avait pour but d'évaluer
la réception du signal et la capacité de transmission d'une antenne Iridium omnidirectionnelle
sur une section simulée de fuselage, et de démontrer la fiabilité de la transmission des
données de vol ainsi que l'intégrité des données (pas de données perdues ou corrompues).
Le montage d'essai était composé des éléments suivants (voir image ci-dessous) :
1) Une section de fuselage présentant un profil de coupe transversale à 2 rayons
majeurs : un qui se rapproche du fuselage d'un avion à fuselage étroit (comme un Boeing
B737) et un autre se rapprochant du fuselage d'un avion d'affaires (comme un Beechcraft
King Air).
2) Une antenne Iridium omnidirectionnelle discrète pour avion
3) Un câble coaxial de qualité aviation commerciale
12
Voir annexe 1 pour plus de détails sur le système ISMS.
23 / 49
4) Un émetteur-récepteur Iridium (qualité aviation commerciale)
5) Un ordinateur portable spécialement configuré – servant de générateur de données
ARINC 429 et ARINC 717 et fournissant simultanément des données ARINC429 et
ARINC717 pour la transmission.
Un axe central a été utilisé, permettant de pivoter facilement le montage et d'appliquer un
roulis à 360 degrés. Le support de montage pouvait être relevé et fixé selon un angle de
tangage maximal de 90 degrés.
Pour atteindre les objectifs du test on a considéré que :
 La connectivité du réseau Iridium pourrait être convenablement vérifiée à l'aide du
témoin "Register" (enregistreur) sur le tableau à voyants de l'émetteur-récepteur.
 La puissance du signal pourrait être convenablement évaluée à l'aide de la DEL
"puissance du signal" de l'émetteur-récepteur
 La continuité de la connectivité pourrait être convenablement évaluée à partir de la
transmission continue des données de vol et a été évaluée à l'aide des DEL
"Register", "Data Call" (appel de données) et "Signal Strength" (puissance du signal),
et par confirmation/analyse des données reçues par la station au sol.
 La confirmation de l'intégrité des données de vol après la transmission a été
effectuée par une analyse manuelle des données
Après les vérifications de base du système visant à confirmer la capacité de réception et de
transmission à l'emplacement du montage d'essai, des premiers tests de transmission
statiques ont été effectués avec l'antenne positionnée à 0 °, 90 °, 270 ° et 180 °. Ces tests
ont été suivis de tests dynamiques selon un angle de roulis variant de 0 à 360 ° à un taux de
roulis d'environ 90°/s.
La possibilité de transmettre des données de vol avec une seule antenne a été démontrée
dans toutes les attitudes de l'avion, excepté les plus extrêmes. Avec une seule antenne
montée sur le dessus du fuselage, la connectivité Iridium est considérée extrêmement
robuste lorsque la position du fuselage reste comprise entre 270 ° et 90 °. Cependant, la
connectivité Iridium est considérée peu fiable lorsque l'attitude du fuselage reste comprise
entre 90 ° et 270 ° ou dans un profil permanent de "tonneau barriqué".
Une installation à deux antennes a donc été configurée avec une deuxième antenne installée
dans la partie basse du fuselage. Une boîte de commutation a été introduite dans le câblage
coaxial des antennes et reliée simultanément aux deux antennes. La puissance du signal
avec cette configuration a été réévaluée, et jugée globalement identique. Aucune perte de
puissance du signal n'a été observée. Le montage d'essai a ensuite été pivoté à 360
degrés, en basculant manuellement les antennes au point 90 ° afin que l'antenne la plus
24 / 49
haute transmette en permanence. Le schéma suivant montre la puissance du signal de
l'antenne supérieure et inférieure lors de la rotation du fuselage de 0 à 360 °.
Antenna Patterns (Roll Angle)
0
5
330
4
30
3
300
60
2
1
270
0
90
240
120
210
150
Upper Antenna
Lower Antenna
180
L'analyse de l'effet du tangage sur les essais a permis d'observer que les données fournies
par l'antenne n'indiquaient aucune variation des diagrammes de rayonnement, quel que soit
l'axe.
Ce test de transmission de données a fourni une combinaison de résultats qualitatifs et
quantitatifs, en évaluant à la fois la puissance du signal et le nombre réel d'octets transmis.
Les tests ont également démontré les performances de connectivité satisfaisantes d'une
installation simple et peu coûteuse, pour garantir l'intégrité de la transmission de données
lors d'une rotation complète du fuselage à 360 °. Le concept de commutation d'antennes
pour assurer le maintien de la connectivité du signal quelles que soient les attitudes (et
particulièrement à des taux de roulis importants) est considéré comme démontré.
2.5 Activation des ELT avant l'impact
Les ELT (Emergency Locator Transmitter) sont des émetteurs qui peuvent être suivis afin de
faciliter la détection et la localisation d'un avion en détresse. Ce sont des balises radio
communiquant dans le monde entier avec le système international de satellites pour les
recherches et le sauvetage Cospas-Sarsat (SAR). Lorsqu'elles sont activées, ces balises
émettent un signal de détresse, qui, en cas de détection par des satellites, peut être localisé
par une méthode combinée de trilatération et triangulation.
En 2005, l'OACI a exigé que tous les avions et hélicoptères, auxquels s'appliquent les
parties I, II et III de l'annexe 6 de la Convention relative à l'aviation civile internationale,
soient équipés d'au moins une balise ELT fonctionnant à 406 MHz. Avec une balise
406 MHz, la position de l'événement peut être relayée aux services de sauvetage avec plus
de rapidité, fiabilité et précision. La position GPS codée peut également être transmise par
des balises ELT 406 MHz.
Le système Cospas-Sarsat a été incontestablement utile pour la recherche et le sauvetage
des équipages dans un grand nombre d'accidents d'avions à travers le monde. Malgré ces
succès, la détection de signaux ELT après un accident d'avion reste problématique.
Plusieurs rapports ont mis en lumière des problèmes de dysfonctionnement du système de
déclenchement des balises, des cas de déconnexion de la balise de son antenne ou de
destruction de la balise à la suite d'accidents dans lesquels les avions ont été détruits ou
fortement endommagés. Même lorsque la balise et son antenne fonctionnent correctement,
25 / 49
les signaux peuvent ne pas être correctement transmis aux satellites Cospas-Sarsat en
raison d'un blocage physique dû à des débris de l'avion faisant obstacle à l'antenne de la
balise.
Les tentatives visant à améliorer les performances des balises ELT lors d'accidents d'avions
ont été contrariées par certaines limites de l'actuel système Cospas-Sarsat LEOSAR13. Ce
système ne dispose pas à tout moment d'une visibilité complète de la Terre, en raison du
nombre limité de satellites en orbite. De ce fait, les balises situées en dehors de la zone de
couverture d'un satellite ne peuvent pas être immédiatement détectées et doivent continuer à
émettre jusqu'à ce qu'un satellite passe au-dessus. Toutefois, le déploiement du système
MEOSAR14 dans les prochaines années permettra de réduire considérablement, voire
d'éliminer, ces limites et d'augmenter la probabilité de détection d'une balise.
Le système MEOSAR compte en effet un grand nombre de satellites, dont la position
orbitale change et qui présentent un large champ de vision. Ce nouveau système placera
des processeurs SAR à bord des constellations de satellites GPS, Galileo et GLOSNASS.
Les satellites MEOSAR seront en mesure d'assurer la détection, l'identification, la réception
quasi-instantanées de la position codée et la détermination de la position triangulée de la
balise ELT 406 MHz. L'un des avantages escomptés du futur système réside dans sa plus
grande capacité à localiser très rapidement une balise de détresse. Les satellites MEOSAR
se déplacent dans le ciel beaucoup plus lentement que les satellites LEOSAR (6 heures
contre 15 minutes). Ils peuvent donc rester positionnés quasiment au-dessus d'une balise
ELT pendant près d'une heure ; les chances d'acheminement d'un signal de détresse vers
des stations au sol sont donc sensiblement accrues.
Le système MEOSAR offrira en outre plusieurs voies de transmission possibles pour assurer
le transfert des données au segment sol. C'est ce que montre une étude du CNES15 : sur la
base d'une constellation Galileo de 27 satellites, une analyse simplifiée a établi qu'il y aurait
toujours au moins quatre satellites visibles en tout point de la Terre. Les pourcentages de
surface de la Terre où 5, 6, 7, 8 ou 9 satellites seront visibles en même temps sont
également indiqués dans le tableau ci-dessous.
Nombre
minimum de
satellites visibles
4
5
6
7
8
9
% de la surface
de la Terre
100 %
50 %
37 %
33 %
5%
2%
Ces résultats sont illustrés sur la figure ci-après.
13
14
15
Satellites SAR en orbite terrestre basse
Satellites SAR en orbite terrestre moyenne
Centre National d’Etudes Spatiales (agence spatiale française)
26 / 49
En outre, l'analyse préliminaire du système MEOSAR a montré que lorsqu'une constellation
complète de satellites MEOSAR sera opérationnelle, les balises pourront potentiellement voir
à tout moment entre 6 et 10 satellites, quelle que soit leur position sur Terre. Une impulsion
émise par une balise et contenant une localisation codée aura de fortes probabilités d'être
relayée au système au sol via au moins l'un des nombreux satellites disponibles, même si
l'avion est dans une position inusuelle.
La capacité escomptée du système MEOSAR, en termes de détection et localisation très
rapides d'une balise n'importe où sur Terre, ouvre de nouvelles possibilités pour la
conception de balises ELT offrant des performances plus fiables en cas d'accident d'avion.
Le BEA a contacté le Secrétariat Cospas-Sarsat fin juillet 2010, pour déterminer si des
améliorations pourraient être apportées aux futures balises ELT afin que celles-ci soient
activées avant l'impact ou qu'elles transmettent un ensemble limité de paramètres. Le
Secrétariat Cospas-Sarsat a indiqué que le moment était opportun pour présenter les
besoins de notre groupe de travail, car les premières exigences de haut niveau pour la
prochaine génération de balises étaient sur le point d'être fixées.
Le BEA a donc été invité à assister à la réunion du Groupe d'experts Cospas-Sarsat sur les
exigences applicables aux balises de la prochaine génération, qui a eu lieu en septembre
2010 près de Washington, DC. Cette réunion avait pour but de définir les premières
exigences opérationnelles pour les balises de la prochaine génération.
Des suggestions ont été formulées par le passé en vue de démarrer la transmission des
signaux de détresse avant un accident d'avion, lorsque le pilote (ou un ordinateur à bord de
l'avion) détermine que l'avion est en situation de détresse. L'avantage de mettre en œuvre
un tel mode de fonctionnement a cependant été compromis par les limites du système
LEOSAR à fournir avec fiabilité une localisation en temps opportun peu après l'activation
d'une balise ELT. Avec le système LEOSAR actuel, plusieurs minutes sont généralement
nécessaires pour déterminer une position. Ce délai, qui peut atteindre plusieurs heures, est
incompatible avec le temps généralement court existant entre les signes précurseurs d'une
situation de détresse et un crash, comme exposé au paragraphe 2.3.
27 / 49
Cette limitation disparaitra avec le prochain système Cospas-Sarsat MEOSAR. Des tests
préliminaires ont déjà démontré qu'une localisation dans un rayon de 5 kilomètres serait
possible avec une seule impulsion émise et qu'une précision supérieure à 1 km pourrait être
envisagée dans le cas de balises spécialement conçues pour le système MEOSAR. Les
spécifications de performances minimales définies dans le Plan de mise en œuvre MEOSAR
exigent l'obtention d'une localisation indépendante (indépendante de tout lieu codé) dans les
10 minutes après le premier message de la balise. Il est cependant essentiel que des salves
d'impulsions aient lieu pour bénéficier de cette capacité renforcée.
Pour ce faire, certaines exigences applicables aux balises actuelles ont été révisées,
notamment :
 Activation de la balise ELT sur indication d'une situation d'urgence : les mécanismes
d'activation actuels sont soit automatiques (activation par le choc et/ou l'eau), soit
manuels. L'activation des balises ELT avant l'impact augmenterait les chances d'une
transmission efficace. Cette exigence ne fera pas partie de la liste des exigences
minimales pour la certification Cospas-Sarsat. Elle existera toutefois et il appartiendra
aux autorités nationales de l'aviation civile de l'imposer ou non pour les avions
placés sous leur juridiction.
 Rapidité de transmission des premières impulsions : le temps entre le déclenchement
d'une balise ELT et la première impulsion, actuellement fixé à 50 secondes, pourrait
également être réduit afin que la transmission des données ait commencé avant
qu'un avion ne s'écrase. Une exigence provisoire fixe ce temps à 1 seconde. Il est
intéressant de comparer ce temps aux délais d'alerte suivants : 95 % des accidents
ont un délai d'alerte supérieur à 5 s, 86 % un délai d'alerte supérieur à 10 s, 80 % un
délai d'alerte supérieur à 15 s et 57 % un délai d'alerte supérieur à 30 s.
 Taux de récurrence des impulsions : afin d'augmenter les chances d'une localisation
précise et rapide, un taux de récurrence des impulsions plus élevé pourrait être
envisagé peu de temps après l'activation. Une exigence provisoire va fixer ce taux à
10 s dans les 30 premières secondes. Ensuite, le taux passera à 50 s.
 Caractéristiques des antennes : le diagramme d'antenne courant, optimisé pour le
système LEOSAR et des élévations comprises entre 5 ° et 60 °, pourrait être modifié
afin de mieux localiser les balises MEOSAR à des angles d'élévation plus importants
(proches de 90°).
Un calendrier fixé à l'issue de la réunion du groupe d'experts Cospas-Sarsat prévoit que les
exigences opérationnelles et l'évaluation technique soient achevées d'ici la fin 2012. Des
balises approuvées compatibles avec ces nouvelles exigences pourraient être disponibles
sur le marché d'ici la fin 2015.
2.6 Transmission régulière des données
La transmission des données de position à un rythme régulier (toutes les x minutes) pourrait
être une alternative à la transmission déclenchée reposant sur la détection d'une situation
d'urgence. Les éléments suivants permettent de déterminer à quelle fréquence la
transmission régulière doit avoir lieu pour atteindre l'objectif d'une zone de recherche de
4 NM.
2.6.1 Cas de l'accident AF447
Le système ACARS, intégré dans l'ATSU des Airbus A330 d'Air France, permet de
transmettre des messages non vocaux entre un avion et le sol par VHF ou par satellite.
L'avion AF447 était programmé pour transmettre automatiquement sa position toutes les 10
minutes environ.
28 / 49
Le 1er juin 2009, le dernier rapport de position a eu lieu à 2 h 10 min et 24 messages de
maintenance ont été reçus entre 2 h 10 min et 2 h 15 min. Ces messages ont tous transité
par le même satellite (Océan Atlantique Ouest, exploité par la société Inmarsat) et le réseau
ACARS SITA.
La distance maximale que l'avion a pu matériellement parcourir entre l'heure de sa dernière
position signalée et l'heure à laquelle une réponse programmée du système ACARS aurait
dû être reçue a été calculée. L'heure de l'impact a été estimée sur la base de l'heure de
réception du dernier message ACARS et de l'attente (non satisfaite) d'un autre message
dans les 60 secondes qui ont suivi. Cette analyse indique que la fin du vol a eu lieu entre 2 h
14 min 26 s et 2 h 15 min 14 s, soit un temps de vol d'environ 5 minutes depuis la dernière
position signalée. Si l'on considère une vitesse sol maximale de 480 kt (ou 8 NM/min), on
obtient une zone de recherche circulaire d'un rayon de 40 NM centrée sur la dernière
position connue. Cette zone représente plus de 17 000 km ² et est située à plus de 500 NM
des côtes.
2.6.2 Étude fondée sur la base de données
La base de données d'accidents constituée dans le cadre du groupe de travail a été utilisée
pour évaluer la distance entre une dernière position signalée hypothétique et le point
d'impact.
Différents intervalles de transmission (de 1 à 10 minutes) ont été pris en compte. La distance
est calculée sur la base de l'heure de la dernière transmission estimée (avec le système
Inmarsat) et de l'heure de l'impact, en utilisant la vitesse sol enregistrée, si celle-ci est
disponible, ou la vitesse air dans le cas contraire. Ce calcul est prudent, car il fait l'hypothèse
d'un vol en palier rectiligne de l'avion jusqu'à l'impact, sans changement de cap ni taux de
descente.
Le tableau ci-dessous résume les résultats de ces calculs. Il indique le pourcentage
d'accidents dont la zone de recherche correspond à une distance définie (1 NM et 40 NM) en
fonction de l'intervalle de transmission. Par exemple, si la position est envoyée toutes les 2
minutes, 85 % des avions de la base de données d'accidents s'écrasent dans un rayon de
7 NM (ligne bleue claire) par rapport à la dernière position signalée. Si la position est
transmise toutes les 3 minutes, 15 % s'écrasent à moins de 7 NM.
29 / 49
Ce graphique indique que 85 % des points d'impact sont à moins de 4 NM de la dernière
position signalée lorsque l'intervalle de transmission est de 1 minute.
2.6.3 Projet OPTIMI
Le SESAR Joint Undertaking (SJU) a lancé un projet appelé OPTIMI (Oceanic Position
Tracking Improvement and Monitoring Initiative). L'objectif de ce projet est d’améliorer le
suivi d’un avion lors de vols océaniques ou au-dessus de zones hostiles. Autant que les
solutions techniques, le défi comprenait l’optimisation de la coordination entre les services
afin d’accélérer les temps de sauvetage et de l’analyse des causes de l’accident. Le projet
prévoyait de délivrer des recommandations qui peuvent être implémentées en 2011. Les
besoins pour OPTIMI sont dans quatre domaines principaux :




Localiser des avions au-dessus des régions océaniques et au-dessus de zones
hostiles - actuellement, quand un vol quitte les secteurs qui sont bien couverts par
des systèmes de radar du trafic aérien (ATC), l'avion ne communique sa position à
l’'ATC que de temps en temps. Dans le cas d'un accident ceci peut augmenter le
temps pris par les services de recherches et de sauvetage (SAR) pour répondre.
Réaction rapide après des accidents – L’efficacité des services de recherches et de
sauvetage est dépendante des informations de positionnement pour rejoindre les
passagers rapidement.
Accéder aux enregistreurs de vol (‘boites noires’) – Dans le cas d’un accident, le
travail des enquêteurs dépend des données de ces enregistreurs pour analyser les
causes des accidents. En régions océaniques ou au-dessus de zones hostiles, leur
récupération est souvent difficile et longue.
Eviter de nouvelle récurrences – Un diagnostic rapide des causes d’un accident peut
révéler des problèmes répétitifs qui peuvent être à l’origine de futures occurrences.
Un diagnostic rapide des causes peut les prévenir.
L’étude a montré que la transmission périodique de la position ne permet pas d'avoir une
connaissance suffisante de la position de l'avion pour satisfaire aux exigences du projet
OPTIMI, sauf en cas d'utilisation d'un intervalle de transmission très court (environ 1 minute),
auquel cas la transmission a un coût important et nécessite un débit élevé. La figure suivante
montre une comparaison du coût financier et de la localisation possible d'un avion à
différents intervalles de transmission des rapports de position.
Après l’évaluation de la situation actuelle et les ensembles de démonstrations en vol
impliquant des vols commerciaux dans les trois régions océaniques Atlantique (NAT, EUR et
30 / 49
AFI), le consortium responsable du projet a délivré son rapport au SESAR Joint Undertaking
en janvier 2011 avec des recommandations dans les quatre domaines principaux :




Technologie : Encourager les équipages et utilisateurs du produit du Future Air
Navigation System (FANS 1/A) pour les centres de contrôle océanique et les avions
volant au dessus des zones océaniques ; cela va couvrir en particulier l’utilisation de
l’ADS-C et Controller Pilot Data Link Pilotes Communications (CPDLC) ;
Procédures : Transmettre automatiquement toutes les 15 minutes la position de
l’avion et de déclencher automatiquement une transmission d‘information de position
quand une déviation de la route est détectée ;
Economique : Optimiser le coût des communications pour les besoins du contrôle
dans les zones océaniques ainsi que dans la chaine de service ;
Réglementation : Développer conjointement entre sauveteurs et centres de contrôle
des protocoles pour la notification et interventions dans des situations d’urgence.
Le consortium recommande aussi de développer des technologies et procédures pour le
déchargement de données critiques de vol de l’avion vers le sol sur un déclenchement lors
d’un événement, ainsi que la possibilité de créer un centre de stockage pour rassembler ces
informations. Le projet SAT-OPTIMI va se charger de ces derniers items.
Plus de détails sont disponibles en ligne à http://www.sesarju.eu
2.6.4 SAT-OPTIMI project
L’objectif du projet SAT-OPTIMI (Satellite Oceanic Position Tracking Improvement and
Monitoring Initiative) est de conduire une étude qui présentera la faisabilité et les options
pour une meilleure utilisation des infrastructure de satellite et de la technologie pour
s’assurer du déploiement complet des services de suivi des zones océaniques et au-dessus
de zones hostiles. L’utilisation des infrastructure satellite pour déployer des services définis
par le projet OPTIMI conduit en 2010 par le SESAR JU. L’étude SAT-OPTIMI est une étude
de suivi complétant le projet OPTIMI en explorant des alternatives techniques au delà de
FANS-1A, applicables aux zones océaniques/au-dessus de zones hostiles et aux zones non
couvertes par la VHF, mais aussi en envisageant un déploiement de services capables de
supporter de tels services de suivi à moyen terme (après 2013) et à long terme (vers 2020).
Une amélioration majeure à considérer en analyse coût/bénéfice, est de développer un
système embarqué capable de détecter des situations d’urgence et de commencer ou
accélérer la fréquence de transmission de données de vol, et de diminuer cette fréquence si
les conditions d’urgence ne sont plus détectées:
 En conditions d’urgence, un envoi rapide de données de position peut être réalisé
sans utiliser les applications actuelles data-link (FANS-1/A) et ses protocoles
associés, avec une fréquence de quelques secondes au lieu de la limitation actuelle
d’une minute du FANS-1/A.
 En conditions normales, une hiérarchisation des priorités peut être significativement
améliorée avec l’utilisation des services de satellites de nouvelles générations.
31 / 49
Cependant, l’étude SAT-OPTIMI analyse en détail deux types de solutions de suivi de
trajectoire sur base de satellites :
o Un solution indépendante, non FANS-1/A, basés sur la constellation Iridium sur le
report de position pour les compagnies en condition d’urgence,
o L’utilisation de services de nouveaux satellites, compatibles avec FANS-1/A, tel que les
services océaniques de sécurité Inmarsat SwiftBroadband.
L’étude SAT-OPTIMI est prévue d’être terminée mi-2011.
2.7 Avantages opérationnels
Outre le fait de faciliter les enquêtes accidents, la transmission déclenchée ou régulière des
données de vol peut également permettre aux exploitants d'aéronefs d'améliorer leurs
procédures de vol, d'accroître le rendement et de réduire les coûts en :
 suivant et en analysant en temps réel les principaux systèmes embarqués, qui
peuvent transmettre des données de vol aux centres d'exploitation au sol de façon
périodique (programmée) ou "à la demande".
 suivant les avions en permanence, et en surveillant leur état et leurs performances.
Les avantages de ces systèmes sont nombreux pour les compagnies aériennes, car ils
permettent de :



Optimiser l'exploitation des appareils de la flotte en surveillant avec précision les
profils d'utilisation actuels et passés des cellules/composants,
Améliorer la gestion des flottes tout en réduisant les coûts d'exploitation et
d'entretien,
Transmettre au sol des données précises et pertinentes,
Les exploitants de systèmes de transmission actuels font état d’un retour sur investissement
de 6 à 18 mois.
Voir annexe 1 pour la liste des systèmes existants.
32 / 49
3 – POINTS D’INTERET
Le groupe de travail a identifié un certain nombre de domaines qui sont à noter pour
l’évaluation de la transmission déclenchée.
1. Critères de
détection
2. Temps écoulé
entre les
détections et les
transmissions
3. Tests en vol
Les critères de détection d’urgence décrits dans ce rapport ont été
évalués sur prés de 10 000 vols. Les évaluer sur un échantillon de vols
enregistrés encore plus large confirmerait la précision de la mesure du
taux de détections intempestives.
L’approche de logique floue décrite en 2.2.2 pourrait être testée
davantage en utilisant des données provenant de l’analyse des vols d’une
compagnie aérienne.
Le processus de transmission déclenchée peut être divisé en plusieurs
étapes. Une fois les conditions du déclenchement remplies, un petit
paquet de données est formé. Ce paquet est envoyé au système de
communications, qui doit le recevoir et procéder au traitement nécessaire.
Le paquet peut ensuite être transmis depuis l’aéronef.
Ce processus, même s’il est rapide avec la technologie moderne, peut
prendre quelques secondes. Une compagnie a indiqué que son système
prend quelques millisecondes pour développer et transmettre le message.
Les temps de transmission décrits au paragraphe 2.4.1 ont été calculés
en supposant que ce temps est nul, car aucune valeur numérique précise
n’a pu être obtenue par le BEA.
Les performances des antennes pour des attitudes inusuelles ont été
estimées par le groupe de travail en utilisant 3 méthodes : une simule 42
accidents réels en des centaines de points autour de la Terre. Une
seconde est basée sur des simulations avec des équipements au sol, et
une dernière est basée sur des simulations informatiques. Des résultats
issus d’avions militaires opérant avec 2 ou 4 antennes ont aussi été
présentés et sont encourageants.
La réalisation de tests en vol supplémentaires avec un avion de voltige
équipé d’équipements SatCom aiderait à quantifier et à documenter les
performances d’antennes en attitudes inusuelles.
4. Effets des taux de
tangage et de
roulis avec le
système Inmarsat
Le paragraphe 2.4.1 de ce rapport décrit comment une antenne Inmarsat
se comporterait dans 42 situations d’accident autour du monde. Cette
étude se concentre uniquement sur la visibilité de l’antenne avec la
constellation satellite lors des variations d’attitudes avion dans les 3
dimensions. Cependant, les effets du taux de tangage ou du taux de roulis
n’ont pas été pris en compte. Comparer les capacités d’orientation du
faisceau à ces taux pourrait révéler des limitations supplémentaires dans
la transmission dans des attitudes inusuelles avec le système Inmarsat.
Il est cependant important de noter que le vol AF447 a pu envoyer 24
messages de maintenance au cours des 4 dernières minutes de vol.
5. Impact des faux
positifs sur le SAR
Si les ELTs de nouvelle génération étaient activées automatiquement en
vol, une attention particulière devra être apportée pour ne pas appeler le
personnel SAR de façon injustifiée. Les ELTs fonctionnant sur 406 MHz
transmettent un code d’identification de l’exploitant. Si la balise ELT est
enregistrée auprès des autorités nationales du SAR, alors une
confirmation est d’abord cherchée par le service SAR avant de lancer une
équipe de sauvetage. Mais si les activations intempestives sont trop
33 / 49
fréquentes, cela pourrait nuire au SAR.
Abaisser le taux de détections intempestives des critères de
déclenchement vers un niveau acceptable pour les organisations du SAR
fera de l’activation automatique des ELTs une solution très prometteuse.
6. Commutation entre Les différents systèmes basés sur Iridium présentés dans ce rapport
antennes
fonctionnent avec plusieurs antennes autour de l’avion. Ces systèmes
dépendent pour transmettre de mécanismes de commutation qui
sélectionnent l’antenne qui a la meilleure visibilité vers la constellation
satellite. La façon dont ces systèmes fonctionnent n’est pas toujours claire
pour les membres du groupe de travail, et en particulier la source des
informations inertielles.
7. Emplacement et
masquage des
antennes
Le groupe de travail n’a pas étudié toutes les possibilités d’emplacement
d’antennes autour de l’avion ni les effets de masquage correspondants,
dus aux diverses sections de l’avion qui pourraient bloquer la visibilité
entre les antennes et les satellites.
8. Continuité de
transmission en
VHF
Le groupe de travail a étudié la continuité de transmission par satellite
lorsque les avions sont dans des attitudes inusuelles. Il y a cependant
d’autres moyens de transmettre de l’information, comme par exemple le
VHF Data Link Mode 2 (VDL/2). Des relais ADS-B et des antennes VHF
sont en cours d’installation sur le Groenland et sur des plateformes
pétrolières, permettant ainsi la couverture VHF dans l’Atlantique nord. Si
davantage de stations étaient installées autour du globe, le VDL/2 pourrait
aussi être utilisé pour la transmission de données dans d’autres régions
reculées ou au-dessus de zones océaniques.
L’étude de la continuité des transmissions VHF pour des avions dans des
attitudes inusuelles permettrait de déterminer si le VDL/2 est une solution
viable pour la transmission déclenchée en cas d’urgence.
34 / 49
4 – CONCLUSION
Le BEA a créé ce groupe de travail pour évaluer la faisabilité technique du déclenchement
de la transmission de données sur indication d'une situation d'urgence afin de faciliter la
localisation des débris d'aéronefs à voilure fixe ayant connu un accident au-dessus de zones
maritimes ou reculées.
Une étude reposant sur des cas réels d'accidents/incidents et sur des vols normaux réels a
prouvé que des critères basés sur un ensemble limité de paramètres de vol enregistrés
permettent de détecter 100 % de ces accidents et incidents. L'étude montre également que
ces mêmes critères peuvent être ajustés de façon à ce que presque aucune transmission
intempestive ne soit générée (une approche de logique floue n'a généré aucun
déclenchement intempestif, tandis qu'une approche de logique binaire simple a généré 1
minute de transmission inutile par tranche de 282 heures de vol).
Cette étude prouve qu'il est possible d'élaborer des critères fiables de détection de situations
d'urgence. La robustesse de la détection pourrait être encore améliorée avec des critères
plus élaborés et des paramètres supplémentaires sur les bus de données des avions
modernes, dont ne disposait pas la présente étude.
Les délais d'alerte, ou temps entre la détection et l'impact, sont d'au moins 5 secondes pour
95 % des accidents, d'au moins 15 secondes pour 80 % d'entre eux et d'au moins 30
secondes dans 57 % des cas. Si l'on ne prend en compte que les accidents survenus lors de
la phase de croisière, les délais d'alerte augmentent de manière significative : tous ont un
délai d'alerte supérieur à 10 s et 91 % d'entre eux un délai d'alerte supérieur à 30 s.
Une simulation effectuée pour tous les accidents de l'étude et sur toute la Terre a comparé
ces délais d'alerte et la capacité de transmission avec la constellation Inmarsat. Les résultats
ont montré que dans 85 % des cas, une transmission de données serait possible avant
l'impact avec la surface. Par ailleurs, dans 82 % des cas, la zone de recherche de l'épave
serait confinée dans un rayon de moins de 4 NM.
Les études ainsi que les tests grandeur nature effectués en vol avec la constellation Iridium
ont montré que les systèmes de télécommunications par satellite (SatCom) qui utilisent deux
antennes donnent de bons résultats dans bon nombre d'environnements aéroportés, mais
sont susceptibles de perdre des données dans des environnements extrêmes. Les systèmes
Satcom dotés de plus de deux antennes devraient avoir d'excellentes performances quels
que soient l'environnement et l'attitude de l'avion.
Une analyse a montré que si l’information de position est envoyée toutes les minutes, 85%
des accidents de l’étude aurait un point d’impact confiné à moins de 4 NM de la dernière
position envoyée.
Une coopération est engagée avec Cospat-Sarsat, et l'activation des balises ELT avant
l'accident est désormais une exigence opérationnelle de haut niveau pour les balises de la
prochaine génération. Les nouvelles exigences amélioreront également les performances
des balises ELT au cours des 30 premières secondes, afin d'augmenter les chances d'une
localisation précise et rapide. Le fait que les balises pourront potentiellement voir à tout
moment entre 6 et 10 satellites, quelle que soit leur position sur Terre, augmente très
fortement la probabilité de réception d'au moins une impulsion. La localisation avec une
seule impulsion devrait être de l'ordre de 5 km. Cette zone pourrait être considérablement
réduite si les impulsions contenaient des messages intégrant la position codée de l'avion ou
si plusieurs impulsions pouvaient être transmises avant l'impact.
35 / 49
Sur la base de l'ensemble de ces résultats, le groupe de travail conclut qu’il est
techniquement faisable de réduire significativement la zone de recherche d’une épave en :



Déclenchant la transmission de données appropriées par SatCom avant l’impact,
et/ou.
Activant automatiquement des ELTs de nouvelle génération avant l’impact, et/ou
Augmentant la fréquence des envois de position.
Le groupe a également suggéré que le positionnement dans un rayon de 4 NM est réaliste
pour 2020.
Le BEA prévoit de publier une recommandation de sécurité sur cette base dans le cadre de
l’accident du vol AF447. Les autorités de règlementation et l'industrie sont par conséquent
invitées à mener une analyse plus poussée dans ces trois domaines.
36 / 49
Annexes
Annexe 1 : Systèmes existants
Annexe 2 : Liste des accidents/incidents
Annexe 3 : Liste des paramètres dans la base de données
Annexe 4 : Délais d'alerte par critère
Annexe 5 : Limites d'élévation Inmarsat
Annexe 6 : Limites d'élévation Iridium
37 / 49
Annexe 1 : Systèmes existants
Les systèmes présentés ci-après sont des exemples de systèmes pouvant envoyer
automatiquement, d'un avion vers une station au sol, des données contenant des
paramètres de vol à des fins de maintenance/surveillance.
Nom du
système
CMS (via
ACARS)
Centralized
Maintenance
System (système
centralisé de
maintenance)
AHM
Airplane Health
Management
(suivi du
vieillissement
d’un avion)
Société
Airbus
Le système centralisé de maintenance (CMS) facilite les opérations
de maintenance. Il enregistre et sauvegarde certains messages
transmis par le système d’alerte de vol (FWS) ou les fonctions de test
intégrées des différents systèmes (BITE). Il assure la génération des
rapports de maintenance, dont les CFR (quand l’avion est en vol) et
les PFR (une fois l’avion au sol).
Les CFR sont transférés à l’ATSU (Air Traffic Service Unit) avant
d'être transmis via l'ACARS (Aircraft Communications Addressing and
Reporting System) intégré dans l'ATSU. Les rapports peuvent ensuite
être analysés au sol avec le logiciel AIRMAN (AIRcraft Maintenance
ANalysis). Cet outil a pour but d'aider les services de maintenance
des compagnies aériennes à anticiper les travaux d'entretien non
programmés et à prendre des décisions dans le cadre du dépannage.
Vingt-quatre rapports d'entretien concernant le vol AF447 ont été
reçus le jour de l'accident après le dernier rapport de position.
Boeing
Airplane Health Management utilise des données d'avion en temps
réel pour fournir des informations enrichies de notification, recherche
et correction de défauts permettant de réduire les interruptions de
programme et d'augmenter l'efficacité opérationnelle et celle de
l'entretien. AHM intègre la collecte, le suivi et l'analyse à distance des
données d'avion afin de déterminer l'état de fonctionnement ou de
performance actuel et futur d'un avion. Il convertit les données en
informations qui peuvent être utilisées pour prendre des décisions
d'exploitation ou d'autorisation/interdiction de vol. AHM surveille,
recueille et transmet automatiquement les niveaux de service via
l'ACARS du système d’aide à la maintenance (ACMS) installé. Ces
informations concernent la pression des pneus, la pression
d'oxygène, le fluide hydraulique, le groupe auxiliaire de puissance
(APU) et le niveau d'huile des moteurs.
Ce système était installé sur le B747-400 exploité par UPS, qui s'est
écrasé à Dubaï le 3 septembre 2010. Il a correctement transmis des
données alors que l'avion était encore en vol avant l'accident.
ECT
DTS
Industries
Data
Transmission
System (système
de transmission
de données)
& Brite Saver
Description succincte
DTS est un dispositif embarqué de suivi et de transmission de
données qui utilise le réseau de satellites Iridium. Il transmet des
messages préprogrammés sélectionnés par l'utilisateur ou des
messages automatiques déclenchés par un événement particulier.
Ce système était installé sur un hélicoptère AS350B3 qui s'est écrasé
en Terre Adélie (Antarctique) le 28 octobre 2010. Le DTS était en
service au moment de l'accident et l'épave a été retrouvée à environ
500 mètres de la dernière position transmise par le DTS.
Brite Saver est un système embarqué de suivi et de surveillance pour
avions et hélicoptères, reposant sur le réseau Iridium. Les données
de vol peuvent provenir d'une unité d'acquisition de données (DAU),
d'un système de surveillance des paramètres moteur (VEMD) ou
d'autres capteurs installés. Les données sont analysées en temps
réel et stockées dans la mémoire système qui peut être sécurisée.
Outre la position de l'avion transmise régulièrement, tout
dépassement de seuil ou alerte que détecte le système déclenche
immédiatement une transmission en continu des informations
pertinentes vers le sol sur un logiciel dédié ou basé sur le Web.
Les positions et messages de l'aéronef sont affichés sur une carte
aéronautique.
Après l'atterrissage, l'enregistrement complet des données de vol
peut être transféré à la station au sol et utilisé ensuite pour rechercher
toute tendance inhabituelle ou signe annonciateur d'une panne
éventuelle.
Le système est actuellement opérationnel à bord d'hélicoptères et
testé pour les avions.
FLYHT
afirs UpTime
Automated Flight
Information
Reporting
System (système
automatisé
de
transmission des
informations de
vol)
afirs UpTime est un système par satellite qui permet aux exploitants
d'aéronefs de gérer et surveiller en temps réel les opérations
aériennes n'importe où et à tout moment. afirs UpTime rassemble,
stocke et transmet des données, et fournit des informations via le
réseau de satellites Iridium.
Le système offre les fonctionnalités suivantes :
 Suivi des données OOOI
 Suivi de vol
 Tendances des moteurs
 Dépassement moteur/cellule
 Communications voix/texte
FLYHTStream, un mode de transmission en continu de données
d'urgence, fournit le niveau de sécurité supplémentaire nécessaire
aux passagers d'avions. Il peut être déclenché automatiquement ou
manuellement. Par conséquent, si l'équipage est trop occupé pour
demander de l'aide, FLYHTStream peut commencer à envoyer des
données critiques telles que des rapports de position, des rapports
sur l'état des équipements et des données de l'enregistreur des
paramètres de vol aux personnes des services d'exploitation
susceptibles de pouvoir apporter leur aide. Le système utilise le
réseau Iridium et des paquets de données UpTime pour transmettre
ces données au sol en continu tout autour du globe.
Ce système est actuellement testé à bord de plusieurs avions gros
porteurs.
Star
ISMS™
In-flight
Safety Navigation/
Astrium
Monitoring
System (système
de surveillance
de sécurité en
vol)
ISMS™ est un système embarqué de surveillance de vol qui fournit
une "fenêtre virtuelle à l'intérieur d'un avion". C'est un système de
communication air-sol commercial assurant la transmission
automatique et sécurisée des données de vol et alerte incident par
liaison satellite (Satcom).
Pendant le vol de l'avion, ISMS™ surveille en permanence certains
systèmes avioniques embarqués, analyse et transmet instantanément
par satellite les données et alertes d'incident à un centre de contrôle
au sol sécurisé. Le système ISMS™ permet au centre de contrôle au
sol de surveiller les tendances, de prévoir les défaillances possibles,
de planifier les réparations et d'aider l'équipage de conduite à prendre
des mesures préventives le cas échéant. ISMS™ fonctionne comme
un système d'alerte précoce qui détecte les signes précurseurs de
problèmes potentiels. Il exécute ces fonctions en "temps réel" et
assure une surveillance essentielle de la sécurité pour le bien des
passagers, de l'équipage et du personnel au sol.
ISMS™ vise à compléter et renforcer les systèmes existants, et non à
les remplacer. C'est un système "autonome", invisible pour l'équipage
de conduite, qui réduit la charge du pilote et fournit aux exploitants
des informations et données de vol en temps réel de grande valeur.
Ce système est actuellement testé à bord de plusieurs avions gros
porteurs.
Annexe 2 : Liste des accidents/incidents dans la base de données
A001
A002
A003
A004
A005
A006
A007
A008
A009
A010
A320
A320
B737
CRJ100
A310
MD-82
B737
F100
Concorde
DHC-6
Phase de
vol
Approche
Approche
Montée
Approche
Montée
Croisière
Approche
Montée
Montée
Montée
A011
A013
ATR72
B737
Croisière
Croisière
ICE
SCF-NP
A014
Shorts360
Montée
SCF-PP
A015
A016
A018
A019
A020
A021
A022
A023
A024
A025
A026
A027
A028
A029
B747
F27
A310
B737
A300
Saab340
B737
B737
CRJ200
A300
A320
A310
BAe146
Tupolev154M
Ilyushin-18V
Tupolev154M
Ilyushin-76TD
B737
Yakovlev-42
B737
Montée
Approche
Croisière
Montée
Montée
Montée
Croisière
Montée
Décollage
Approche
Montée
Approche
Approche
Croisière
CFIT
LOC-I
LOC-I
LOC-I
LOC-I
LOC-I
MAC
CFIT
ICE
LOC-I
MAC
LOC-I
CFIT
LOC-I
Perte de contrôle en vol
Impact sans perte de contrôle
Impact sans perte de contrôle
Impact sans perte de contrôle
Perte de contrôle en vol
Perte de contrôle en vol
Impact sans perte de contrôle
Givrage
Incendie/fumée (sans impact)
Panne ou mauvais fonctionnement d'un
circuit ou d'un composant (ne faisant pas
partie du groupe motopropulseur)
Givrage
Panne ou mauvais fonctionnement d'un
circuit ou d'un composant (ne faisant pas
partie du groupe motopropulseur)
Panne ou mauvais fonctionnement d’un
circuit ou d’un composant (faisant partie du
groupe motopropulseur)
Impact sans perte de contrôle
Perte de contrôle en vol
Perte de contrôle en vol
Perte de contrôle en vol
Perte de contrôle en vol
Perte de contrôle en vol
Collision/Quasi-collision en vol
Impact sans perte de contrôle
Givrage
Perte de contrôle en vol
Collision/Quasi-collision en vol
Perte de contrôle en vol
Impact sans perte de contrôle
Perte de contrôle en vol
Croisière
Approche
LOC-I
LOC-I
Perte de contrôle en vol
Perte de contrôle en vol
Montée
Approche
Approche
Croisière
CFIT
AMAN
CFIT
SCF-NP
CFIT
CFIT
Impact sans perte de contrôle
Manœuvre brusque
Impact sans perte de contrôle
Panne ou mauvais fonctionnement d'un
circuit ou d'un composant (ne faisant pas
partie du groupe motopropulseur)
Impact sans perte de contrôle
Impact sans perte de contrôle
CFIT
Impact sans perte de contrôle
Num
A030
A031
A032
A033
A034
A035
A036
A037
A038
Type d'avion
Ilushin-76TD Approche
IlyushinMontée
76MD
Tupolev-134 Approche
ID de catégorie
d'événement
LOC-I
CFIT
CFIT
CFIT
LOC-I
LOC-I
CFIT
ICE
F-NI
SCF-NP
Description de l'événement
A039
A040
A041
A042
A043
A044
A300
ATR72
B737
B757
B757
MD-82
Phase de
vol
Montée
Approche
Croisière
Croisière
Montée
Croisière
A045
A046
I001
I002
I003
I004
I005
I006
I007
I008
A330
A321
A310
DHC-8
CRJ705
A319
Falcon900
A330
B737
A330
Approche
Approche
Approche
Montée
Croisière
Croisière
Croisière
Croisière
Approche
Montée
LOC-I
CFIT
LOC-I
ICE
LOC-I
TURB
LOC-I
LOC-I
LOC-I
SCF-NP
I009
I010
I011
I012
I013
I014
Saab340
Embraer120
Saab340
Saab340
B717
B737
Approche
Approche
Approche
Approche
Approche
Croisière
ICE
FUEL
ICE
TURB
LOC-I
SCF-NP
I015
B777
Montée
SCF-NP
I016
B747
Croisière
SCF-NP
I017
I018
I019
I020
I021
I022
I023
I024
A320
BAe146
B737
B777
B777
A330
A330
B717
Approche
Croisière
Approche
Approche
Approche
Approche
Montée
Croisière
LOC-I
ICE
LOC-I
UNK
UNK
MAC
MAC
ICE
Num
Type d'avion
ID de catégorie
d'événement
LOC-I
LOC-I
LOC-I
LOC-I
LOC-I
SCF-NP
Description de l'événement
Perte de contrôle en vol
Perte de contrôle en vol
Perte de contrôle en vol
Perte de contrôle en vol
Perte de contrôle en vol
Panne ou mauvais fonctionnement d'un
circuit ou d'un composant (ne faisant pas
partie du groupe motopropulseur)
Perte de contrôle en vol
Impact sans perte de contrôle
Perte de contrôle en vol
Givrage
Perte de contrôle en vol
Passage dans une zone de turbulence
Perte de contrôle en vol
Perte de contrôle en vol
Perte de contrôle en vol
Panne ou mauvais fonctionnement d'un
circuit ou d'un composant (ne faisant pas
partie du groupe motopropulseur)
Givrage
Problème lié au carburant
Givrage
Passage dans une zone de turbulence
Perte de contrôle en vol
Panne ou mauvais fonctionnement d'un
circuit ou d'un composant (ne faisant pas
partie du groupe motopropulseur)
Panne ou mauvais fonctionnement d'un
circuit ou d'un composant (ne faisant pas
partie du groupe motopropulseur)
Panne ou mauvais fonctionnement d'un
circuit ou d'un composant (ne faisant pas
partie du groupe motopropulseur)
Perte de contrôle en vol
Givrage
Perte de contrôle en vol
Inconnu ou indéterminé
Inconnu ou indéterminé
Collision/Quasi-collision en vol
Collision/Quasi-collision en vol
Givrage
Annexe 3 : Liste des paramètres pour les fichiers d'accidents et de vols normaux dans la
base de données
Les fichiers ont une durée d'une (1) heure au maximum pour les vols ayant connu un
accident et couvrent l'intégralité du vol pour les vols "normaux". Tous les fichiers ont été
fournis au format Microsoft Excel à un taux d'échantillonnage de 1 Hz (1 point de données
par seconde).
Remarque : certains paramètres manquent dans quelques fichiers
1
Nom du paramètre
Altitude
ft
Unités
2
Vitesse air
kt
3
4
5
6
7
8
9
Vitesse sol
Angle de tangage
Angle de roulis
Cap magnétique
Niveau de puissance Moteur 1
Niveau de puissance Moteur 2
Hauteur radioaltimétrique
kt
°
°
°
Diverses
Diverses
ft
10 Vitesse verticale
11 nx
ft/min
g
12 ny
g
13 nz
g
14 Configuration
volets
15 Statut TAWS
des
becs
et
Discrètes
Discrètes
16 Alarme DÉCROCHAGE
Discrètes
17 Alarme d'altitude cabine
18 Master
Warning/Master
Caution
19 AOA gauche
Discrètes
Discrètes
°
20 AOA droit
°
21 P/A engagé
Discrètes
22
23
24
25
26
27
28
29
Alarme givrage Moteur 1
Alarme givrage Moteur 2
Moteur 1 N2
Moteur 2 N2
Antigivrage d'aile
Antigivrage Moteur 1
Antigivrage Moteur 2
Quantité carburant
Discrètes
Discrètes
%
%
Discrètes
Discrètes
Discrètes
lb
30
31
32
33
34
Masse totale
CG
Débit carburant Moteur 1
Débit carburant Moteur 2
Prélèvement d'air Moteur 1
lb
%
lb/h
lb/h
Discrètes
Description/Commentaires
Altitude-pression
Paramètre
combiné
(altitude
approximative + altitude précise)
Peut être indiquée vitesse air, vitesse
conventionnelle ou vitesse préétablie
Signe positif = cabré
Signe positif = aile droite vers le bas
1 à 360°
N1 ou EPR ou couple
Peut provenir du radioaltimètre 1 ou 2 ou
des deux combinés en un seul paramètre.
Est enregistrée ou dérivée de l'altitude
Accélération longitudinale
Signe positif = décélération
Accélération latérale
Signe positif = virage à droite
Accélération normale
Signe positif = montée
0 = Nettoyer ; 1 = Configuration
décollage ; 2 = Configuration approche
Alerte ou alarme GPWS ou EGPWS, quel
que soit le mode.
(0 = Pas d'alarme ; 1 = Alarme
Peut être sous forme d'activation du
vibreur de manche.
Peut être des informations en provenance
de l'enregistreur phonique (CVR).
0 = Pas de décrochage ; 1 = Décrochage
0 = Pas d'alarme ; 1 = Alarme
0 = Pas d'alarme/alerte ; 1 =
Alarme/Alerte
Angle d'attaque réel gauche (ou AOA1)
Signe positif = montée
Angle d'attaque réel droit (ou AOA2)
Signe positif = descente
0 = Pilote automatique déconnecté ; 1 =
Pilote automatique engagé
0 = Absence de givrage ; 1 = Givrage
0 = Absence de givrage ; 1 = Givrage
0 = OFF ; 1 = ON
0 = OFF ; 1 = ON
0 = OFF ; 1 = ON
Somme des quantités de l'ensemble des
réservoirs
Centre de gravité
0 = OFF ; 1 = ON
FIN
Nom du paramètre
35 Prélèvement d'air Moteur 2
36 Position de commande de
train
37 Vitesse vraie
38 Position
commande
de
tangage du commandant
39 Position
commande
de
tangage du copilote
40 Position commande de roulis
du commandant
41 Position commande de roulis
du copilote
42 Position des palonniers
43 Position de l'aileron gauche
44 Position de l'aileron droit
45 Position des gouvernes de
direction
46 Position volet de profondeur
gauche
47 Position volet de profondeur
droit
48 TCAS RA (Avis de résolution
du système d'alerte de trafic
et d'évitement de collision
49 Feu Moteur 1
50 Feu Moteur 2
51 Alarme survitesse
Unités
Discrètes
Discrètes
Description/Commentaires
0 = OFF ;1 = ON
0 = rentré ; 1 = sorti
kt
°
Signe positif = cabré
°
Signe positif = cabré
°
Signe positif = droite
°
Signe positif = droite
°
°
°
°
Signe positif = droite
Signe positif = levé (virage à gauche)
Signe positif = levé (virage à droite)
Signe positif = virage à droite
°
Signe positif = piqué
°
Signe positif = piqué
Discrètes
0 = Pas de résolution ; 1 = Résolution
Discrètes
Discrètes
Discrètes
52 Position des spoilers
°
0 = Pas de feu ;1 = Feu
0 = Pas de feu ;1 = Feu
SURVITESSE VMO/MMO
0 = Pas d'alarme ; 1 = Alarme
Autant de paramètres qu'il y a de spoilers.
Peut varier selon le type d'aéronef. 0° =
rentré.
Annexe 4 : délais d'alerte (temps jusqu'à l'impact) par critère avec l'approche de logique
binaire
Inclinaison latérale excessive
{|Roulis|>50°} OU
{|Roulis|>45°ET|Taux de roulis|>10°/s}
Délai de confirmation : 2
sec
550
Time to impact(s)
180
150
126
118
120
90
69
60
30
49
44
26
21
37
27
14
10
6
17
15
7
24
17
14 13
10
7
1
A001
A003
A005
A008
A009
A011
A018
A019
A020
A021
A022
A023
A025
A027
A030
A031
A033
A035
A040
A041
A042
A043
A044
I001
I002
I005
I007
I009
I011
I012
I018
0
Tangage excessif
Délai de confirmation : 2
sec
{Tangage>30°} OU {Tangage<-20°} OU {Tangage>20° ET
Taux de tangage>3°/s} OU {Tangage<-15° ET Taux de
tangage<-3°/s}
Time to impact(s)
180
161
150
120
111
96
90
73
60
51
43
38
30
33
32
11
16
9
7
0
6
6
4
9
9 10
A001
A003
A005
A010
A011
A015
A018
A019
A020
A021
A022
A023
A025
A029
A030
A031
A033
A040
A041
A043
A044
I001
I002
I007
I009
I011
I018
I019
I024
0
30
DECROCHAGE
Alarme de DECROCHAGE = VRAI
540
166
150
121
120
87
90
60
30
60
57
42
48
38
16
13
20
15
20
5
0
A001
A006
A007
A008
A011
A014
A016
A018
A019
A020
A022
A024
A027
A028
A035
I001
I003
I006
I007
I010
I013
I015
I019
Time to impact(s)
180
Délai de confirmation : 1
sec
VC insuffisante
Délai de confirmation : 2
sec
{VC<100kt(*) ET hauteur radioaltimétrique>100 ft}
(*) 60 kt pour DHC-6
1618
266
180
120
90
73
59
60
54
30
23
20
15
I024
I013
I001
A044
A043
A042
A031
A029
A025
A009
A001
0
A020
1
A018
Time to impact(s)
158
150
Vitesse Verticale excessive (V/V)
Délai de confirmation : 2
sec
{|V/V|>9000 ft/min}
150
120
112
98
90
69
60
41
12
5
7
14
13
11
A043
30
A041
30
A040
Time to impact(s)
180
N179
I024
I015
I011
I009
I007
I001
A044
A019
A018
A011
A006
A005
A003
A001
0
Survitesse
Délai de confirmation : 2
sec
{VI>400kt} OU {Alarme SURVITESSE = VRAI ET Alt<15000
ft}
254
150
120
90
90
60
31
30
34
27
20
2
2
A021
2
A019
15
5
N158
A042
A041
A040
A035
A030
A022
A018
A011
A006
0
A003
Time to impact(s)
180
Facteurs de charge inhabituels
Délai de confirmation : 2
sec
{nz>2,6g OU nz<-1,1g } OU {|ny|>0,25g}
150
120
96
90
73
60
40
31
18
I018
I017
I015
I005
I004
I001
A044
A041
4
A030
A022
A018
A011
A006
A005
9
3
1
0
A023
25
30
A019
Time to impact(s)
180
Commande de roulis excessive
Délai de confirmation : 2
sec
{|Cmde Roulis commandant|>50 OU |Cmde Roulis
copilote|>50 } ET {VI>80 kt}
765
Time to impact(s)
180
150
119
120
90
60
47
36
30
28
27
15
I010
A031
A024
A022
A019
A013
A011
A003
0
Utilisation excessive de la gouverne de direction
{|Position de la gouverne de direction|>6° ET VI>240
kt}
Délai de confirmation : 2
sec
150
120
90
60
30
18
I011
I005
0
A039
Time to impact(s)
180
Avertissement de proximité du sol (TAWS)
Délai de confirmation : 1 sec
Alarme /alerte TAWS = VRAI
298
180
180
Time to impact(s)
556
150
118
120
90
68
60
40
23 26
30
14
1
6
10
8
3
31
11
6
7
3
7
A001
A002
A003
A004
A005
A006
A007
A008
A009
A010
A014
A020
A026
A027
A028
A034
A035
A037
A038
A040
A043
A045
A046
I001
I007
I010
I017
I020
I021
0
0
37
33
Altitude insuffisante
(gain d'altitude insuffisant après le décollage)
Délai de confirmation : 10
sec
{40<hauteur radioaltimétrique<100 ET Eng1N1>80 % ET
Eng2N1>80 % }
Time to impact(s)
180
150
130
120
90
60
30
4
A037
A032
0
TCAS
Délai de confirmation : 1 sec
TCAS RA = VRAI
300
200
150
117
100
50
I023
I022
A035
0
A026
Time to impact(s)
264
250
Alarme d'altitude cabine
Délai de confirmation : 10 sec
ALARME ALT CABINE = VRAI
10000
10019
8000
6000
4000
2000
I016
I014
I008
0
A035
Time to impact(s)
12000