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communiqué Chagall, entre guerre et paix 21 février – 21 juillet 2013 Musée du Luxembourg 19 rue de Vaugirard, 75006 Paris www.museeduluxembourg.fr Cette exposition est organisée par la Réunion des musées nationaux - Grand Palais e Chagall meurt en 1985, presque centenaire. Il a traversé le XX siècle, connu une révolution, deux guerres et l’exil, côtoyé quelques-uns des artistes les plus novateurs, produit une œuvre dans laquelle peuvent se lire son expérience intime de l’Histoire, le souvenir de ses rencontres, de ses voyages et de sa patrie. e Le XX siècle a, pour une large part, refoulé l’allégorie et le narratif dans les œuvres d’art. Et c’est parce que Chagall a su s’affranchir des règles et des codes – voire des diktats – de la pensée moderniste tout en s’en nourrissant, qu’il a pu rester figuratif et témoigner de son temps. Il emprunte aux mouvements d’avant-garde (cubisme, suprématisme, surréalisme) quelques-unes de leurs formes, semble parfois s’en rapprocher, mais demeure toujours indépendant. Le parallèle entre les images de guerre et les images de paix révèle la complexité d’une œuvre qui ne se réduit jamais à un genre donné, mais intègre les événements, les situations et les émotions de l’artiste. Ainsi, selon les circonstances, Chagall visite et revisite certains thèmes, les enrichissant à chaque fois d’une dimension personnelle : sa ville natale de Vitebsk, les traditions juives de son enfance, les épisodes bibliques dont la Crucifixion, ainsi que le couple et la famille. L’exposition qui commence avec la déclaration de la Première Guerre mondiale, s’attache à illustrer quatre moments clés de la vie et de l’œuvre de Chagall : La Russie en temps de guerre Après un séjour de trois ans à Paris, Chagall part à Vitebsk retrouver sa fiancée Bella qu’il épousera en 1915. Il y est surpris par la déclaration de guerre. Bien que loin du front, il rend compte d’une réalité brute : les mouvements de troupes, les soldats blessés, les populations juives chassées de leurs villages. De la même façon, il s’attache à représenter l’environnement de son enfance dont il pressent la disparition et évoque, dans une série de tableaux, son intimité avec Bella. L’entre-deux-guerres En 1922, Chagall quitte définitivement la Russie. Après une étape à Berlin, il revient à Paris où il doit à nouveau se forger une identité artistique. Il se consacre, à la demande de l’éditeur Ambroise Vollard, à l’illustration de différents livres dont la Bible – un texte dont il est si familier depuis l’enfance qu’il dira « Je ne voyais pas la Bible, je la rêvais ». Parallèlement aux œuvres consacrées aux paysages, aux portraits et aux scènes de cirque, il réalise des peintures où figurent des personnages hybrides mi-animaux, mi-humains – Marc Chagall, Le Cheval rouge (détail), 1938-1944, huile sur toile, 114 x 103 cm, Paris, Centre Chagall, Georges Pompidou, muséeetnational entre guerre paix 1d’Art moderne / Centre de création industrielle, dation en 1988, en dépôt au musée des Beaux-Arts de Nantes © Rmn-Grand Palais / Gérard Blot © ADAGP, Paris 2013 / CHAGALL ® parfaites illustrations du bestiaire chagallien – ainsi que de nombreuses images du couple comme autant de représentations métaphoriques de son amour de la vie. L’exil aux Etats-Unis En 1937, les autorités nazies saisissent les œuvres de Chagall dans les collections publiques allemandes et trois de ses toiles sont présentées dans l’exposition « Art dégénéré » à Munich. Les événements politiques obligent Chagall à quitter la France et à s’exiler aux Etats-Unis en 1941. Installé avec Bella et Ida à New York, il retrouve plusieurs artistes et poètes juifs exilés comme lui. Bien qu’éloigné des lieux du conflit, Chagall n’ignore pas les actes de barbarie qui dévastent l’Europe et son pays natal. Guerre, persécutions, exode, villages en flammes hantent alors ses tableaux : désormais, une tonalité sombre envahit sa peinture. Le thème de la Crucifixion s’impose à lui comme symbole universel de la souffrance humaine. Son œuvre, particulièrement créative durant cette période, reflète encore le besoin de revenir à ses racines. Il rend hommage à son épouse Bella, disparue en 1944. L’après-guerre et le retour en France Chagall rentre définitivement en France en 1949 et s’installe à Orgeval, puis à Vence. Il prend alors de la distance avec le passé. L’artiste se consacre désormais à de grands cycles comme la série des monuments de Paris et explore d’autres techniques (vitrail, sculpture, céramique, mosaïque, techniques diverses de gravure...). Son usage de la couleur se modifie sensiblement et donne naissance à des tableaux où se mêlent à la fois des tonalités expressives et une étonnante luminosité. Cette dialectique de la guerre et de la paix, prise dans son sens le plus large, permet de mettre en relief des aspects essentiels de l’œuvre de Chagall. Elle aide à comprendre, au gré des épisodes qui ont marqué sa vie, le lien entre le regard qu’il porte sur la condition humaine et cette technique picturale sincère et sensible dont la nouveauté demeure, trente ans après sa mort, toujours aussi saisissante. L’exposition comporte une centaine d’œuvres, provenant de musées en France et à l’étranger : Centre Georges Pompidou, Musée national d’Art moderne / Centre de création industrielle, Paris ; Musée d’Art moderne de la Ville de Paris ; Musée national Marc Chagall, Nice ; Museum of Modern Art (MoMA), NewYork ; Philadelphia Museum of Art ; Moderna Museet, Stockholm, Galerie nationale Tretiakov, Moscou ; Museum Folkwang, Essen, ou encore l’Albertina de Vienne ainsi que de collections particulières. ............................ commissariat : Jean-Michel Foray (1942-2012), conservateur général honoraire du patrimoine. Julia Garimorth-Foray, conservateur au Musée d’Art moderne de la Ville de Paris scénographe : Nathalie Crinière, Agence NC ............................ ouverture : tous les jours de 10h à 19h30 et le dimanche de 9h à 20h. Nocturne le lundi* et le vendredi jusqu’à 22h. Ouverture exceptionnelle jusqu’à 22h les samedis du 23 mars au 20 avril 2013 inclus. Fermeture le mercredi 1er mai * sauf lundis fériés 1er avril et 20 mai, fermeture à 19h30 tarifs : 11€ TR 7,50€ Gratuit pour les moins de 16 ans accès : M° St Sulpice ou Mabillon, Rer B Luxembourg Bus : 58 ; 84 ; 89 ; arrêt Musée du Luxembourg / Sénat publication : catalogue de l’exposition 22,5 x 26 cm, 176 pages, relié, éditions de la Réunion des musées nationaux – Grand Palais, en vente dans toutes les librairies audioguides : 4 €, TR 3 €, téléchargement 2 €, (français, anglais, allemand, espagnol) audioguide enfant : 3 € contacts presse : Réunion des musées nationaux Grand Palais 254 – 256 rue de Bercy 75577 Paris cedex 12 Florence Le Moing florence.lemoing@rmngp.fr 01 40 13 47 62 Pauline Volpe pauline.volpe@rmngp.fr 01 40 13 41 60 renseignements et réservations sur www.museeduluxembourg.fr Chagall, entre guerre et paix 2 sommaire communiqué de presse p. 1 press release p. 4 коммюнике p. 6 biographie de Marc Chagall p. 8 biographie de Jean-Michel Foray p. 10 textes des salles p. 11 liste des musées prêteurs p. 16 liste des œuvres exposées p. 17 la scénographie de l’exposition par l’agence NC p. 26 quelques notices d’œuvres p. 27 extraits du catalogue p. 31 catalogue de l’exposition p. 33 Petit dictionnaire Chagall p. 34 le DVD : « A la Russie, aux ânes, et aux autres » p. 35 programmation culturelle p. 36 informations pratiques p. 38 liste des visuels disponibles pour la presse p. 39 le Musée du Luxembourg p. 47 exposition Marc Chagall, d’une guerre l’autre au Musée de Nice p. 48 exposition Marc Chagall, devant le miroir p. 50 partenaires medias p. 52 Chagall, entre guerre et paix 3 press release Chagall, between war and peace February, 21th – July, 21th 2013 Musée du Luxembourg 19 rue de Vaugirard, 75006 Paris www.museeduluxembourg.fr An exhibition organised by the Réunion des Musées Nationaux – Grand Palais Chagall was nearly a hundred when he died in 1985. He had crossed most of the 20th century, living through one revolution, two wars and a period of exile, and rubbing shoulders with some of its most avant-garde artists. His personal experience of History, the memory of people he knew, his travels and his homeland shine through in his work. Twentieth-century art largely repressed allegory and narrative. It was because Chagall did not follow the rules and codes (or even dogma) of modernist thought, while drawing nourishment from it, that he was able to stay figurative and bear witness to his time. He borrowed some of the forms of the avant-garde movements (Cubism, Suprematism, Surrealism) and sometimes seems to come close to them, but in the end remained independent. The parallel between the images of war and the images of peace reveals the complexity of an oeuvre which can never be reduced to a particular genre, but enfolds events, situations and the artist’s feelings. Depending on the circumstances, Chagall comes back to a few themes, enriching them each time with a personal dimension: his home town of Vitebsk, the Jewish traditions of his childhood, episodes from the Bible, including the Crucifixion, the couple and family life. Opening with the outbreak of the First World War, the exhibition seeks to illustrate four key periods in Chagall's life and work: Russia in wartime After three years in Paris, Chagall went back to Vitebsk to join his beloved Bella, whom he married in 1915. The war took him by surprise. Although he was far from the front, he reported the brutal reality of wartime: troop movements, wounded soldiers, and Jews driven out of their villages. In the same way, he depicted his childhood surroundings, which he felt to be doomed, and painted a series touching on his relationship with Bella. Between the wars In 1922, Chagall turned his back definitively on Russia. After a period in Berlin, he returned to Paris where he had to make his name as a painter all over again. On the request of the publisher, Ambroise Vollard, he illustrated a number of books, including the Bible, a text with which he had been so familiar since his childhood that he later said: "I did not just see the Bible, I dreamed it." As well as landscapes, portraits and Chagall, entre guerre et paix 4 Marc Chagall, Red Horse (detail), 1938-1944, oil on canvas, 114 x 103 cm, Paris, Centre Georges Pompidou, musée national d’Art moderne / Centre de création industrielle, dation en 1988, deposited at the musée des Beaux-Arts de Nantes © Rmn-Grand Palais / Gérard Blot © ADAGP, Paris 2013 / CHAGALL ® circus scenes, he painted hybrid creatures, half man-half beast, – perfect illustrations of the Chagallian bestiary – and many pictures of the couple as a metaphorical expression of his love of life. Exile in the United States In 1937, the Nazi authorities seized Chagall’s works in public collections in Germany and three of his paintings were shown in the Degenerate Art exhibition in Munich. Political events forced Chagall to leave France. With Bella and Ida he moved to New York, where he found several other Jewish artists and poets in exile. Although far from the theatre of war, Chagall was well aware of the acts of barbarity devastating Europe and his native land. War, persecution, refugees, burning villages haunted his paintings and a sombre tonality invaded his work. He used the theme of the Crucifixion as a universal symbol of human suffering. His oeuvre in this period was particularly fertile and still shows the need to return to his roots. He pays tribute to his wife Bella, who died in 1944. The post-war years and the return to France Chagall moved back to France in 1949 and settled first at Orgeval and then Vence. Putting the past behind him, he worked on major cycles such as the series of Paris monuments, and explored other techniques (stained glass, sculpture, ceramics, mosaic, various engraving techniques). His use of colour changed perceptibly and his paintings from this period radiate with a blend of astonishing light and expressive tonalities. This dialectic of war and peace in the broadest sense highlights the essential aspects of Chagall’s work. By exploring the decisive episodes in his life, it helps us understand the link between his vision of the human condition and his sincere, sensitive pictorial technique, which, thirty years after his death, is still strikingly innovative. The exhibition brings together some hundred works from museums in France and abroad: Centre Georges Pompidou, Musée national d’art moderne /Centre de creation industrielle, Paris; Musée d’Art moderne de la Ville de Paris; Musée national Marc Chagall, Nice; Museum of Modern Art, New York, Philadelphia Museum of Art; Moderna Museet, Stockholm, State Tretyakov Gallery, Moscow, Folkwang Museum, Essen, and the Albertina, Vienna, and from private collections. ............................ curator : Jean-Michel Foray (1942-2012), honorary general heritage curator. Julia Garimorth-Foray, curator at the Musée d’Art moderne de la Ville de Paris exhibition design : Nathalie Crinière, NC agency ............................ open : every day from 10 a.m. to 7:30 p.m and from 9 a.m to 8 p.m. on Sunday. Late night until 10 p.m. on Mondays* and Fridays. Exceptional closing on may 1st *except on april 1rst and may 20th publication : exhibition catalogue : 22,5 x 26 cm, 176 pages éditions de la Réunion des musées nationaux – Grand Palais, en vente dans toutes les librairies rates : 11 € , concession 7,50 € free for visitors under 16 years audioguides : French, English, German, Spanish : 4€ Concession 3 €, download 2 € access : M° St Sulpice or Mabillon, Rer B : Luxembourg Bus : 58 ; 84 ; 89 ; bus stop : Musée du Luxembourg / Sénat press contacts : Réunion des musées nationaux Grand Palais 254 – 256 rue de Bercy 75577 Paris cedex 12 Florence Le Moing florence.lemoing@rmngp.fr 01 40 13 47 62 Pauline Volpe pauline.volpe@rmngp.fr 01 40 13 41 60 information and bookings on : www.museeduluxembourg.fr Chagall, entre guerre et paix 5 коммюнике Шагал, между войной и миром 21 февраля – 21 июля 2013 Musée du Luxembourg 19 rue de Vaugirard, 75006 Paris www.museeduluxembourg.fr Выставка организована Объединением национальных музеев и Гран Пале. Шагал умер в 1985 г., почти в столетнем возрасте. Он пережил ХХ век, революцию, две войны, изгнание, в котором оказался вместе с самыми известными художниками-новаторами, создал произведения, повествующие о личном историческом опыте, о родине, событиях и путешествиях. ХХ век решительно отверг аллегорию и повествовательность в произведениях искусства. Отдавая предпочтение фигуративности, Шагал сумел преодолеть диктат модернистской эстетики и, активно подпитываясь ею, оставался в русле современности. Он заимствовал некоторые элементы у различных течений авангарда (кубизма, супрематизма, сюрреализма) и соприкасался с ними, но всегда оставался независимым. Параллель между образами войны и мира раскрывает всю сложность его творчества, которое никогда не замыкалось на одном конкретном жанре, а включало в себя события, поступки и эмоции художника. Обращаясь, в силу жизненных обстоятельств, к наиболее волнующим его темам (родной город Витебск, еврейские традиции детства, библейские сюжеты, Распятие, а также любовь и семья), Шагал обогащает их своим личным опытом. Выставка, хронологически начинающаяся с объявления Первой мировой войны, включает четыре основных момента жизни и творчества Шагала. Россия военного времени После трех лет жизни в Париже Шагал возвращается в Витебск к своей невесте Белле, на которой женится в 1915 г. Здесь его застает война. Вдали от линии фронта он болезненно осознает жестокость военной реальности: раненные солдаты, изгнанные из родных мест евреи. Художник изображает мир своего детства, предчувствуя его исчезновение, и создает серию картин, воспевающих любовь к Белле. Межвоенный период во Франции В 1922 г. Шагал окончательно покидает Россию. После недолгого пребывания в Берлине он возвращается в Париж, где ему заново приходится завоевывать свое место в художественном мире. По просьбе издателя Амбруаза Воллара Шагал иллюстрирует книги, в том числе и Библию, тексты которой он впитал в себя с самого детства: «Я не видел Библию, я грезил ею». Параллельно с пейзажами, портретами и цирковыми сюжетами художник создает работы, в которых присутствуют фантастические существа, полулюди, полуживотные – великолепные персонажи шагаловского бестиария, – а также многочисленные образы влюбленных как метафорическое выражение любви. Chagall, entre guerre et paix 6 Марк Шагал, «Красный конь» (деталь), холст, масло, Париж, Национальный музей современного искусства – Центр Жоржа Помпиду, хранится в Музее изящных искусств Нанта © ADAGP, Paris 2013 / CHAGALL ® Вынужденная эмиграция в Соединенные Штаты В 1937 г. нацистские власти изымают произведения Шагала из немецких государственных коллекций, а три картины экспонируются на выставке «Дегенеративное искусство» в Мюнхене. Политические события 1941 г. вынуждают его покинуть Францию и уехать в Соединенные Штаты. Поселившись с Беллой и Идой в Нью-Йорке, Шагал встречает там многих еврейских художников и поэтов, таких же изгнанников, как и он. Находясь вдали от военных действий, живописец не может оставаться равнодушным к ужасам, происходящим в Европе и в его родной стране. Война, преследования, исход, огненные деревни неотступно заполняют его холсты, окрашивая их в мрачные тона. Тема Распятия как универсальный символ человеческого страдания становится центральной в шагаловском творчестве, которое в этот период отличается особой изобразительностью, отражающей его стремление вновь обрести свою идентичность. Он отдает дань памяти Белле, скончавшейся в 1944г. Послевоенный период и возвращение во Францию В 1949 г. Шагал окончательно возвращается во Францию, поселяется сначала в Оржевале, затем в Вансе. Художник пытается дистанцироваться от прошлого и с этого момента начинает создавать живописные и графические циклы, например, серии памятников Парижа, изучает и использует новые для себя техники (витраж, скульптура, керамика, мозаика, разнообразные виды гравюры…). Колорит его работ заметно меняется, превращаясь в удивительный синтез экспрессивности и необычайной светоносности. Представленная на выставке диалектика войны и мира позволяет глубоко ощутить основные грани творчества Шагала и, через важнейшие события его жизни, понять связь между шагаловскими представлениями о предназначении художника и его живописью, такой искренней и чувственной, которая и тридцать лет спустя после его смерти по-прежнему остается столь же новаторской. На выставке представлено более ста произведений из французских и заграничных музеев: Центра Помпиду; Национального музея современного искусства/Центра промышленного творчества (Париж); Музея современного искусства города Парижа; Национального Музея «Библейское послание Марка Шагала» (Ницца); Museum of Modern Art (Нью-Йорк); Philadelphia Museum of Art; Moderna Museet (Стокгольм), Государственной Третьяковской галереи (Москва); Folkwang Museum (Эссен); галереи Альбертина (Вена), а также работы из частных коллекций. ............................ Кураторы: Жан-Мишель Форе (Jean-Michel Foray) (1942-2012), почетный главный хранитель культурного наследия. Его работу продолжила Юлия Гриморт-Форе (Julia Garimorth-Foray), хранитель Музея современного искусства города Парижа. Сценография: Натали Криньер (Nathalie Crinière), Agence NC ............................ Расписание работы: Ежедневно с 10.00 до 19.30, в понедельник и пятницу до 22.00 (кроме праздничных дней и школьных каникул зоны C). Выходной: 1 мая Стоимость билетов: 11 €, для льготных категорий граждан 7,50 € Дети до 16 лет бесплатно Как добраться: станции метро Сен-Сюльпис и Мабийон, RER линия B, остановка Люксембург Автобусы № 58, 84, 89, остановка Люксембургский музей / Сенат дополнительная информация … information and bookings on : www.museeduluxembourg.fr публикация: каталог выставки 22,5 x 26 см, 176 страниц éditions de la Réunion des musées nationaux – Grand Palais, en vente dans toutes les librairies аудиогиды: 4,00 € (французский, английский, испанский, немецкий языки), для льготных категорий граждан 3,00 €, детский аудиогид 3,00 € Контакты для прессы Réunion des musées nationaux Grand Palais 254 – 256 rue de Bercy 75577 Paris cedex 12 Florence Le Moing florence.lemoing@rmngp.fr 01 40 13 47 62 Pauline Volpe pauline.volpe@rmngp.fr 01 40 13 41 60 Chagall, entre guerre et paix 7 biographie de Marc Chagall 1887-1910 : Le choix de la peinture Marc Chagall naît le 7 juillet 1887 à Vitebsk, en Russie, dans une famille juive. Il part en 1907 étudier à Saint-Pétersbourg où il suivra le cours de Léon Bakst. En 1909, il rencontre Bella Rosenfeld, originaire comme lui de Vitebsk. Maxime Vinaver devient son mécène et lui accorde en 1910 une bourse pour séjourner à Paris. 1911-1914 : Paris, les rencontres décisives Chagall fréquente le quartier Montparnasse et trouve en 1911 un atelier à la Ruche. Il rencontre Robert et Sonia Delaunay, André Salmon, Chaïm Soutine et se lie avec Blaise Cendrars et Guillaume Apollinaire. Il expose au Salon des Indépendants. En 1913, Herwarth Walden l’invite à montrer son travail à Berlin. 1914 : première exposition personnelle à la galerie Der Sturm à Berlin 1914-1922 : La Russie sur fond de guerre et de révolution De Berlin, Chagall entreprend en juin 1914 un voyage à Vitebsk. Surpris par la guerre, il est contraint de rester en Russie. Il épouse Bella en 1915 et leur fille Ida naît en 1916. Lorsque la révolution éclate, Chagall s’enthousiasme pour les idées nouvelles. Il est nommé commissaire aux Beaux-Arts pour la région et directeur de l’école des Beaux-Arts de Vitebsk. Brouillé bientôt avec Malevitch, il démissionne en 1919 et quitte Vitebsk pour Moscou où il fréquente les milieux littéraires. 1920-1921 : peintures murales pour le Théâtre juif Kamerny à Moscou 1922-1923 : Berlin et l’initiation à la gravure En 1922, Chagall quitte la Russie pour Berlin. Il rencontre Paul Cassirer qui lui propose de traduire Ma Vie, l’autobiographie dont il vient d’achever l’écriture, et d’illustrer ce texte par des gravures. Le portfolio paraît en 1923. 1923-1941 : L’entre-deux-guerres en France En 1923, Chagall revient à Paris et retrouve les Delaunay, parmi d’autres. Ambroise Vollard lui commande plusieurs séries d’illustrations. Il voyage à travers la France, mais aussi en Hollande, en Italie, en Angleterre, en Espagne et en Pologne. Un séjour en Palestine en 1931 le plonge aux sources du judaïsme. Après plusieurs tentatives et grâce au soutien de Jean Paulhan, Chagall acquiert la nationalité française en 1937. Pendant la guerre, il se réfugie à Saint-Dyé-sur-Loire, puis à Gordes, avant de s’exiler aux Etats-Unis en 1941. 1923-1925 : illustration des Ames Mortes de Gogol 1926-1929 : illustration des Fables de La Fontaine ; Première exposition à New York 1930 : premières illustrations pour la Bible. Marc Chagall peignant Les arlequins, 1938-44, © Archives Marc et Ida Chagall, Paris Chagall, entre guerre et paix 8 1933 : grande rétrospective à la Kunsthalle de Bâle 1937 : exposition de quelques-unes de ses œuvres à Munich dans l’exposition « Art dégénéré », organisée par les nazis 1941-1948 : L’exil aux Etats-Unis A New York, il retrouve d’autres réfugiés : Léger, Bernanos, Masson, Maritain, Mondrian et Breton. Il travaille avec le Ballet Theatre de New York et séjourne en 1942 à Mexico où il réalise les décors et costumes du ballet de Tchaïkovski, Aleko. Après le décès soudain de Bella en 1944, Chagall cesse de peindre pendant près d’un an. En 1946, il s’installe à High Falls, dans l’Etat de New York, avec Virginia McNeil qui lui donne un fils, David, la même année. 1945 : décors et costumes de l’Oiseau de feu de Stravinsky 1946 : premières lithographies en couleur pour Les Mille et Une Nuits, qui seront publiées à New York en 1948 1947 : exposition au musée national d’Art moderne à Paris 1948-1985 : L’après-guerre et le retour en France Chagall s’installe définitivement en France en 1948, d’abord à Orgeval près de Paris, puis à Vence en 1949. Il se lie d’amitié avec l’éditeur Tériade qui lui propose d’illustrer la pastorale Daphnis et Chloé. Il épouse Valentina Brodsky le 12 juillet 1952. Une nouvelle et fructueuse période de création s’ouvre : l’artiste se consacre désormais à de grands cycles comme la série des monuments de Paris et aborde des techniques nouvelles, vitrail, mosaïque, céramique, sculpture, tapisserie. Son œuvre lithographique devient de plus en plus importante. En 1973, Chagall retourne en Russie, cinquante ans après l’avoir quittée, pour une exposition à la galerie Tretiakov de Moscou, où il signe les panneaux du Théâtre d’Art Juif. La reconnaissance de son œuvre se poursuit à travers de nombreuses expositions à partir de 1969, par l’ouverture à Nice d’un musée en 1973 et la remise de Grand-Croix de la Légion d’Honneur en 1978. 1950 : début de la série des peintures murales du Message Biblique qui sera achevée en 1966 et donnée à l'Etat Français 1964 : plafond de l’Opéra de Paris ; vitraux pour l’ONU à New York 1966 : peintures murales pour le Metropolitan Opera de New York 1969 : exposition « Hommage à Chagall » au Grand Palais à Paris 1973 : inauguration, en présence d’André Malraux, du musée national Message Biblique Marc Chagall à Nice, avec les dix-sept grands tableaux donnés à l’Etat en 1967 par Marc et Valentina Chagall 1974 : inauguration des vitraux de la cathédrale de Reims 1979 : inauguration des vitraux de l’Art Institute de Chicago 1984 : trois grandes expositions célèbrent le quatre-vingt-dix-septième anniversaire de l’artiste, au Centre Georges Pompidou à Paris, à la Fondation Maeght à Saint-Paul-de-Vence, au Musée National Message Biblique Marc Chagall à Nice Marc Chagall s’éteint le 28 mars 1985. Chagall, entre guerre et paix 9 Jean-Michel Foray (1942-2012) Photo : Jean-Michel Foray © Nicolas Foray Jean-Michel Foray était conservateur général du Patrimoine. Il a occupé diverses fonctions au sein des musées français (conservateur au Musée national d’Art moderne / Centre Georges Pompidou, conservateur en chef au Musée d’Art moderne de la Ville de Paris, directeur des musées nationaux Marc Chagall, Fernand Léger et Picasso à Nice, Biot et Vallauris dans le sud de la France). Il a organisé, depuis 1985, plus de cinquante expositions d’artistes modernes et contemporains (de Mark Rothko en 1999 au Musée d’Art moderne de la Ville de Paris à Arnulf Rainer en 2005 au Musée national Marc Chagall de Nice). Spécialiste de l’œuvre de Chagall, il a été le commissaire de plusieurs expositions consacrées à l’œuvre de cet artiste : rétrospective Chagall au Grand-Palais à Paris en 2003, rétrospective au San Francisco Museum of Art en 2003, exposition à la Galleria d’Arte Moderna de Turin, rétrospective à la galerie Tretiakov de Moscou en 2005, au Musée Klovicevi Dvori de Zagreb en 2008. Il a également organisé des expositions consacrées à Picasso dont : Picasso, portraits 1949-1960 (au Musée Picasso de Vallauris en 2003), Picasso, the Great Century en 2005 (au Musée d’art moderne de la Ville de Séoul, Corée). En 2009, il a co-organisé une exposition Renoir au musée d’art moderne de la Ville de Séoul. Parmi les publications récentes, Chagall, aux éditions Abrams à New-York en 2003, Fernand Léger aux éditions de la RMN à Paris en 2005, et des contributions à des catalogues d’exposition dont : Léger l’impersonnel pour le Musée des Beaux-arts de Varsovie, L’eau n’a pas d’opinion, Picabia 1939-1945 pour le Musée d’Art moderne de la Ville de Paris en 2002, Chagall und die Bibel pour le Musée à l’Albertina à Vienne, ainsi que de nombreux textes consacrés aux artistes contemporains (Stéphane Pencréac’h, Ronan Barrot, Vincent Corpet en 2007 et 2008). Chagall, entre guerre et paix 10 textes des salles avant-propos e Chagall meurt en 1985, presque centenaire. Il a traversé le XX siècle, connu une révolution, deux guerres et l’exil, côtoyé quelques-uns des artistes les plus novateurs de son temps, et produit une œuvre dans laquelle peuvent se lire son expérience intime de l’Histoire, le souvenir de ses rencontres, de ses voyages, de sa patrie. e Le XX siècle a, pour une large part, refoulé l’allégorie et le narratif dans les œuvres d’art. Et c’est parce que Chagall a su s’affranchir des règles et des codes — voire des diktats — de la pensée moderniste tout en s’en nourrissant, qu’il a pu rester figuratif et témoigner de son temps. Il emprunte aux mouvements d’avantgarde (cubisme, suprématisme, surréalisme) quelques-unes de leurs formes, semble parfois s’en rapprocher, mais demeure toujours indépendant. Le parallèle entre les images de guerre et les images de paix révèle la complexité d’une œuvre qui ne se réduit jamais à un genre donné, mais intègre les événements, les situations et les émotions de l’artiste. Ainsi, selon les circonstances, Chagall visite et revisite certains thèmes, les enrichissant à chaque fois d’une dimension personnelle : sa ville natale de Vitebsk, les traditions juives de son enfance, les épisodes bibliques dont la Crucifixion, ainsi que le couple et la famille. Commençant avec la Première Guerre mondiale, le parcours de l’exposition illustre quatre étapes clés de la vie et de l’œuvre de Chagall : la Russie en temps de guerre, l’entre-deux-guerres en France, l’exil aux EtatsUnis, l’après-guerre et le retour en France. I. La Russie en temps de guerre Bella Chagall a passé trois années à Paris où il s’est nourri, sans y adhérer, des recherches d’avant-garde des artistes cubistes et futuristes, et s’est lié d’amitié avec Apollinaire, Cendrars et Delaunay. Son identité artistique se construit par une articulation entre cette modernité et ses racines juives et russes. En 1914, Chagall se rend au vernissage de sa première exposition à Berlin et poursuit son voyage vers la Russie pour y retrouver sa famille et sa fiancée, Bella Rosenfeld. Mais la déclaration de guerre l’oblige à y rester huit longues années. Chagall épouse Bella en 1915 et leur fille Ida naît le printemps suivant. Il crée une série de peintures représentant son environnement proche et l’intimité avec Bella : « C’est comme si elle me connaissait depuis longtemps, comme si elle savait tout de mon enfance, de mon présent, de mon avenir, comme si elle veillait sur moi ; je sentis que c’était elle ma femme […]. Je suis entré dans une maison nouvelle et j’en suis inséparable. » La guerre À Vitebsk, qui est une ville-garnison, Chagall assiste aux mouvements des troupes et des populations chassées des lignes de front en 1914-1915. Mobilisé au milieu de l’année 1915, il échappe aux combats en travaillant dans un service d’intendance à Saint-Pétersbourg. L’engagement politique de Chagall à combattre les inégalités sociales et les différences de traitement entre les religions est sensible. Il rend compte des ravages de la guerre et en livre une chronique vivante à travers notamment une série de dessins expressifs : des soldats blessés rencontrés dans les rues, d’autres qui partent à la guerre pleurés Chagall, entre guerre et paix 11 par les femmes, mais aussi des paysans et des vieillards fuyant, le baluchon sur le dos. Marqué par cette réalité brute, il décrira plus tard, en 1922, dans son autobiographie Ma Vie : « Des militaires, moujiks en bonnets de laine, chaussés de laptis, passent devant moi. Ils mangent, ils puent. L’odeur du front, l’haleine forte du tabac, des puces. » Les nombreuses œuvres sur papier présentées ici montrent combien le passage à Paris a été déterminant pour Chagall. Il s’affirme en tant que dessinateur et affine son regard. Caractérisées par une grande maîtrise du trait et par un contraste appuyé, ces œuvres sur papier révèlent le volume et le mouvement propres aux figures, et annoncent également l’intérêt de Chagall pour les techniques de gravure. Vitebsk « Ce n’est que ma ville, la mienne, que j’ai retrouvée. J’y reviens avec émotion », écrit Chagall à propos de Vitebsk. Il évoque à de nombreuses reprises, avec un regard plein de tendresse, le monde de ses racines culturelles et sociales. La plupart des sujets qu’il traite appartiennent à son environnement immédiat et illustrent les rituels de la vie juive. La récurrence de ces motifs témoigne de son engagement en faveur de la revitalisation de la culture populaire judéo-russe et d’un art juif moderne. Il réalise en 1920 le décor pour le théâtre juif de Moscou ainsi que de nombreuses esquisses pour la scène. Des personnages que l'on peut identifier comme juifs apparaissent dans les œuvres de Chagall. Les mendiants de Vitebsk servent de modèles à bon nombre de portraits de rabbins. Dès 1914 apparaît également la figure du Juif errant : un baluchon sur l’épaule, il peut être l’illustration littérale d’une expression yiddish, « Luftmensch » (l’homme de l’air), qui désignait l’homme pauvre, vagabondant de ville en ville. Il symbolise à la fois l’espoir et la conscience d'un monde menacé par le changement, que Chagall sera bientôt appelé à quitter. II. L’entre-deux-guerres Vers le sacré Chagall et sa famille s’installent en France en 1923. Le peintre souhaite pénétrer au cœur du pays et, à travers la découverte des paysages, saisir l’essentiel de son mystère. Familiarisé avec la technique de la gravure depuis son séjour à Berlin en 1922, il illustre plusieurs livres à la demande d’Ambroise Vollard, Les Âmes mortes de Gogol, les Fables de La Fontaine, puis la Bible. L’illustration de la Bible permet à Chagall de s’inscrire dans la très longue tradition des représentations bibliques, occidentale et orientale. Avant d'entreprendre ce projet, il ressent la nécessité de comprendre la terre mythique de ses ancêtres et part pour la Palestine en 1931. L’expérience est bouleversante, tant sur le plan plastique que sur le plan spirituel : «En Orient, dit-il, j’ai trouvé la Bible et une part de moi-même. » Dans les quarante gouaches sur la Bible, préparatoires aux eaux-fortes, le choix des sujets montre à la fois une parfaite connaissance du texte biblique et une grande liberté à l’égard de la tradition. Chagall puise dans ses souvenirs, ceux de Vitebsk et ceux plus récents de son voyage en Palestine, pour créer ses figures de prophètes et de patriarches à visage humain. Il condense chaque récit en une image réduite à ses protagonistes principaux, qui annonce néanmoins par sa puissance évocatrice la monumentalité des grandes compositions bibliques ultérieures. Chagall, entre guerre et paix 12 Vers le rêve Chez Chagall, les images du rêve construisent un monde qui n’est ni une fiction, ni une imitation du monde réel, mais qui constitue plutôt l'expression de la subjectivité de l’artiste, son prolongement dans le tableau. Ce travail de condensation et de déplacement, caractéristique du rêve, confère aux œuvres oniriques de Chagall un caractère « surréaliste », sans pour autant laisser parler seuls l’imagination ou l’inconscient, comme chez les surréalistes : Chagall est un rêveur conscient. Dans les rencontres d’apparence incongrue que l’artiste crée entre figures, animaux ou êtres hybrides, il crée une sensation d’apesanteur et joue sur les échelles entre personnages et arrière-plan. De la même façon que ses personnages peuvent revêtir de multiples significations, dans une sorte de polyphonie visuelle (une madone peut aussi être une mariée, un âne l’artiste lui-même), Chagall développe plusieurs registres symboliques. Son identification à l’animal prend tout son sens quand on sait que, dans la spiritualité hassidique, l’animal est une parcelle du divin. Ces tableaux réorganisent le réel et créent un univers magique, pour reprendre le terme qu’André Breton emploie pour qualifier l’art de Chagall. III. L’exil aux Etats-Unis Les temps menaçants En 1937, les autorités nazies saisissent les œuvres de Chagall dans les collections publiques allemandes et trois de ses toiles sont présentées dans l’exposition « Entartete Kunst » [« Art dégénéré »] à Munich. Les événements politiques poussent Chagall à se replier au sud de la Loire, avant que l’instauration des lois antisémites en 1940 ne l’oblige à quitter sa seconde patrie et à s’exiler aux Etats-Unis. En 1941, il s’installe avec Bella à New York où il retrouve plusieurs artistes et poètes juifs exilés comme lui. Bien qu’éloigné des lieux du conflit, Chagall n’ignore pas les actes de barbarie qui dévastent l’Europe et son pays natal. Guerre, persécutions, exode, villages en flammes hantent alors ses tableaux : désormais, une tonalité sombre envahit sa peinture. Le thème de la crucifixion, symbole de la souffrance humaine, devient récurrent chez Chagall qui avait peint, dès 1938, Crucifixion blanche. Il mêle à ce thème classique de l’iconographie chrétienne des objets rituels du judaïsme tels le tallit (châle de prière) autour de la taille du Christ et le chandelier à sept branches, associant ainsi les vocabulaires du judaïsme et du christianisme. Deuil À New York, Chagall rencontre le galeriste Pierre Matisse qui l’exposera de 1941 à la fin de sa vie. En 1942, le chorégraphe Léonide Massine l’invite à concevoir les décors et les costumes d’Aleko, un ballet inspiré des Tziganes de Pouchkine, orchestré par Tchaïkovski. C’est l’occasion pour Chagall d’exalter sa patrie d’origine alors qu’elle subit le joug de l’envahisseur nazi. Au cours de cette période américaine, Chagall est conscient des événements, comme en témoignent certaines peintures aux tonalités sombres. Elles représentent souvent des scènes nocturnes dans lesquelles l’artiste évoque ses racines. L’autoportrait, le tableau dans le tableau, sont des motifs qui reviennent de façon récurrente dans ces œuvres : l’artiste témoigne de son temps en y inscrivant son histoire personnelle. Tout au long de l’année 1944, Chagall attend avec fièvre la libération de sa ville d’élection, Paris, où il souhaite retourner. Mais la mort subite de Bella l’anéantit : « Tout est devenu ténèbres ». Au cours des deux années suivantes, période de deuil et de reconstruction, le peintre ne cesse de rendre hommage à son épouse disparue. Chagall, entre guerre et paix 13 IV. L’après-guerre et le retour en France Vers la sérénité Chagall rentre définitivement en France en 1949 et s’installe à Orgeval, puis à Vence. Il parvient peu à peu à une plus grande sérénité et emprunte aux paysages de la Méditerranée leur lumière sublime. Cette dernière période voit l’épanouissement des thèmes solaires, maritimes ou mythologiques. L’artiste se consacre à de grands cycles constitués de peintures ou d’esquisses qui traduisent le travail en série autour d’un thème : la série de Paris et ses monuments ou encore le cycle du Message biblique. Son usage de la couleur se modifie sensiblement et les contours s’affirment. Sa peinture est nourrie par l’exploration de diverses techniques, dont la céramique, la sculpture, ainsi que l'art monumental à travers son expérience du vitrail et de la mosaïque. D’une intense luminosité, elle est un hymne à la liberté et à la vie. Chagall, entre guerre et paix 14 © Thierry Renard Chagall, entre guerre et paix 15 liste des musées prêteurs outre de très importants prêts de collections particulières par ordre alphabétique des pays Allemagne Bielefeld, Kunsthalle Bielefeld Essen, Museum Folkwang Hanovre, Sprengel Museum Wuppertal, Von der Heydt-Museum Autriche Vienne, Albertina Etats-unis New York, The Museum of Modern Art (MoMA) Philadelphie, Philadelphia Museum of Art France Céret, musée d’art moderne Grenoble, musée de Grenoble Nantes, musée des Beaux-Arts Nice, musée national Marc Chagall Paris, Bibliothèque nationale de France Paris, Centre Pompidou, Musée national d’Art moderne/Centre de création industrielle Paris, Musée d’Art moderne de la Ville de Paris Paris, Musée d’art et d’histoire du Judaïsme Saint-Paul, Fondation Marguerite et Aimé Maeght Italie Turin, GAM – Galleria Civica d’Arte Moderna e Contemporanea Venise, Fondazione Musei civici di Venezia, Galleria internazionale d’Arte Moderna di Ca’Pesaro Pays-Bas Amsterdam, Stedelijk Museum Russie Moscou, galerie nationale Tretiakov Suède Stockholm, Moderna Museet Chagall, entre guerre et paix 16 liste des œuvres exposées 102 œuvres I. La Russie en temps de guerre 1. Bella Autoportrait devant la maison 1914 50,7 x 38 cm huile sur carton marouflé sur toile collection privée Les Amoureux en vert 1916 - 1917 69,7 x 49,5 cm huile sur carton marouflé sur toile Paris, Centre Georges Pompidou, Musée national d’Art moderne / Centre de création industrielle, dation en 1988, en dépôt au musée national Marc Chagall, Nice. Vue de la fenêtre à Zaolchie, près de Vitebsk 1915 102,5 x 120,7 cm gouache et huile sur carton collé sur toile Moscou, Galerie nationale Tretiakov Bella et Ida à la fenêtre 1916 56 x 45 cm huile sur carton marouflé sur toile collection privée 2. La guerre Soldat blessé 1914 48,9 x 37,8 cm aquarelle, huile et gouache sur carton Philadelphia Museum of Art, don de Mary Katherine Woodworth en mémoire d’Allegra Woodworth, 1986 Le Salut 1914 37,8 x 49,8 cm huile sur carton marouflé sur toile de lin Paris, Centre Georges Pompidou, Musée national d’Art moderne / Centre de création industrielle, dation en 1988, en dépôt au musée d’art et d’histoire du Judaïsme, Paris. Recrue, guerre 1915 16,3 x 10, 1 cm mine graphite et encre sur papier beige Paris, Centre Georges Pompidou, Musée national d’Art moderne / Centre de création industrielle, dation en 1988 Guerre 1914 étude 45 x 35,5 cm mine graphite sur papier d'emballage gris Paris, Centre Georges Pompidou, Musée national d’Art moderne / Centre de création industrielle, dation en 1988 Le Soldat blessé 1914 22,3 x 18,3 cm encre de Chine sur papier Moscou, Galerie nationale Tretiakov. Le Vieux 1914 25 x 16,7 cm gouache blanche et encre sur papier beige Paris, Centre Georges Pompidou, Musée national d’Art moderne / Centre de création industrielle, dation en 1988. Chagall, entre guerre et paix 17 La Vieille 1914 25 x 16,7 cm encre, gouache blanche sur papier beige Paris, Centre Georges Pompidou, Musée national d’Art moderne / Centre de création industrielle, dation en 1988 Couple de paysans, départ pour la guerre 1914 18,5 cm x 22 cm crayon, encre, gouache blanche sur papier beige Paris, Centre Georges Pompidou, Musée national d’Art moderne / Centre de création industrielle, dation en 1988 Homme avec son chat et femme avec enfant (Les Réfugiés) 1914 22,3 x 17,2 cm encre de Chine, blanc sur papier, Moscou, Galerie nationale Tretiakov. Près de la maison 1916 20,3 x 18 cm gouache, mine de plomb sur papier Moscou, Galerie nationale Tretiakov. Les Temps changent-ils ? 1920 Illustration pour Deuil de D.Hofstein 34,4 x 25,7 cm encre sur papier vélin Paris, Centre Georges Pompidou, Musée national d’Art moderne / Centre de création industrielle, dation en 1988 Te souviens-tu comment meurt ce petit renard ? 1920 Illustration pour Deuil de D.Hofstein 36,2 x 24,1 cm encre sur papier vélin Paris, Centre Georges Pompidou, Musée national d’Art moderne / Centre de création industrielle, dation en 1988 Chapelet de gouttes de sang 1921 Illustration pour Deuil de D.Hofstein 28,3 x 35 cm encre sur papier vélin crème Paris, Centre Georges Pompidou, Musée national d’Art moderne / Centre de création industrielle, dation en 1988 3. Vitebsk Le Vieillard et le Chevreau 1930 52 x 66 cm tempera sur papier monté sur panneau Stockholm, Moderna Museet, legs de Gérard Bonnier, 1989 L'Homme à la barbe 1911 28,8 x 22,5 cm crayon, encre sur papier Paris, Centre Georges Pompidou, Musée national d’Art moderne / Centre de création industrielle, dation en 1988 L'Etude 1918 24,9 x 34,3 cm encre sur papier Paris, Centre Georges Pompidou, Musée national d’Art moderne / Centre de création industrielle, dation en 1988 Le Vieillard 1914 21,2 x 13,8 cm encres de couleur sur papier Paris, Centre Georges Pompidou, Musée national d’Art moderne / Centre de création industrielle, dation en 1988 Au-dessus de Vitebsk 1915-1920 67 x 92,7 cm huile sur toile New York, The Museum of Modern Art, acquis par le legs de Lillie P. Bliss, 1949 Chagall, entre guerre et paix 18 Scène de village à Vitebsk 1924-1926 39 x 55,5 cm huile sur toile Vienne, Albertina, collection Batliner Le Shofar 1915 26,3 x 32,7 cm crayon, aquarelle et gouache sur papier gris collé sur papier rouge Paris, Centre Georges Pompidou, Musée national d'Art moderne / Centre de création industrielle, dation en 1988 II. L’entre-deux-guerres 1. Vers le sacré La Synagogue de Vilna 1935 81,5 x 65,5 cm huile sur papier collection privée Le Chandelier et les Roses blanches 1929 100 x 81 cm huile sur toile collection privée Le Shofar 1931 Dessin n°25 28,2 x 22 cm encre, retouches sur papier vergé filigrané Paris, Centre Georges Pompidou, Musée national d’Art moderne / Centre d’art, dation en 1988 Aaron devant le chandelier 1932 gouache préparatoire pour la Bible 62 x 49 cm gouache, peinture à l’huile sur papier Nice, Musée national Marc Chagall, donation de 1972 Le Juif et la Chèvre 1914 16,8 x 11 cm aquarelle, encre, lavis, gouache sur papier fixé sur papier gaufré brun Paris, Centre Georges Pompidou, Musée national d’Art moderne / Centre de création industrielle, dation en 1988 Noé reçoit l'ordre de construire l'Arche 1931 gouache préparatoire pour la Bible 58 x 42,5 cm gouache sur papier Nice, Musée national Marc Chagall, donation de 1972 La Thora sur le dos 1933 28,3 x 21 cm encre, gouache, aquarelle sur papier vergé filigrané Paris, Centre Georges Pompidou, Musée national d’Art moderne / Centre de création industrielle, dation en 1988 Le Rabbin de Vitebsk 1914-1922 104 x 84 cm huile sur toile Venise, Fondazione Musei civici de Venezia, Galleria internazionale d'Arte Moderna di Ca'Pesaro L'Arc-en-ciel, signe d'alliance entre Dieu et la Terre 1931 gouache préparatoire pour la Bible 63,5 x 47,5 cm gouache sur papier Nice, Musée national Marc Chagall, donation de 1972 Abraham prêt à immoler son fils 1931 gouache préparatoire pour la Bible gouache, peinture à l’huile sur papier Nice, Musée national Marc Chagall, donation de 1972 Chagall, entre guerre et paix 19 Moïse répand les ténèbres 1931 gouache préparatoire pour la Bible 62 x 49 cm gouache, peinture à l’huile sur papier Nice, Musée national Marc Chagall, donation de 1972 Abraham et Isaac en route vers le lieu du sacrifice 1931 gouache préparatoire pour la Bible 62 x 48,5 cm gouache sur papier Nice, Musée national Marc Chagall, donation de 1972 Moïse reçoit les Tables de la Loi 1931 gouache préparatoire pour la Bible 61 x 48,5 cm gouache, peinture à l’huile sur papier Nice, Musée national Marc Chagall, donation de 1972 Création d'Eve 1931 gouache préparatoire pour la Bible 58 x 42,5 cm gouache sur papier Nice, Musée national Marc Chagall, donation de 1972 Dieu créa l'Homme 1930 gouache préparatoire pour la Bible 64 x 48 cm gouache sur papier Nice, Musée national Marc Chagall, donation de 1972 Moïse brise les Tables de la Loi 1931 gouache préparatoire pour la Bible 62 x 48,5 cm gouache, peinture à l’huile sur papier Nice, Musée national Marc Chagall, donation de 1972 Moïse répand la mort chez les Egyptiens 1931 gouache préparatoire pour la Bible gouache, peinture à l’huile sur papier Nice, Musée national Marc Chagall, donation de 1972 Abraham pleurant Sarah 1931 gouache préparatoire pour la Bible gouache sur papier Nice, Musée national Marc Chagall, donation de 1972 Josué se prosterne devant l'Ange porteur d'épée, chef des armées de l'Eternel gravure 1952-1956 eau-forte, pointe sèche Nice, Musée national Marc Chagall, donation de 1972 Le Monument du sépulcre de Rachel Gravure 1931-1934 eau-forte, pointe sèche Nice, Musée national Marc Chagall, donation de 1972 Le Pardon de Dieu annoncé à Jérusalem Gravure 33 x 22,8 cm 1952-1956 eau-forte, pointe sèche Nice, Musée national Marc Chagall, donation de 1972 Josué successeur de Moïse à la tête d'Israël s'apprête à passer le Jourdain sur l'ordre de L'Eternel Gravure 1952-1956 eau-forte, pointe sèche Nice, Musée national Marc Chagall, donation de 1972 Chagall, entre guerre et paix 20 Dieu apparaît en songe à Salomon qui lui demande le don de la sagesse Gravure 1952-1956 eau-forte, pointe sèche Nice, Musée national Marc Chagall, donation de 1972 L'Homme guidé par l'Eternel dans la voie droite Gravure 1952-1956 eau-forte, pointe sèche Nice, Musée national Marc Chagall, donation de 1972 Sous les murs de Jéricho, Josué écoute les ordres de Dieu Gravure 1952-1956 eau-forte, pointe sèche Nice, Musée national Marc Chagall, donation de 1972 L’Eternel se manifeste à Elie Gravure 1952-1956 32,1 x 20,1 cm eau-forte, pointe sèche Nice, Musée national Marc Chagall, donation de 1972 2. Vers le rêve Songe d'une nuit d'été 1939 116,5 x 67,9 cm huile sur toile Musée de Grenoble, don de l’artiste en 1951 Le Rêve 1927 81 x 100 cm huile sur toile Paris, Musée d'Art moderne de la Ville de Paris III. L’Exil aux Etats-Unis 1. Les temps menaçants La Crucifixion vers 1940 26,5 x 22,5 cm aquarelle et encre sur papier Stockholm, Moderna Museet La Crucifixion 1940 34 x 29,4 cm huile sur toile Philadelphia Museum of Art, Collection Samuel S. White 3rd and Vera White, 1959 L’Exode 1952-1966 130 x 162,3 cm huile sur toile de lin Centre Georges Pompidou, Musée national d'Art moderne / Centre de création industrielle, Paris, dation en 1988 en dépôt au Musée national Marc Chagall, Nice La Crucifixion en jaune 1942 140 x 101 cm huile sur toile de lin Paris, Centre Georges Pompidou, Musée national d’Art moderne / Centre de création industrielle Dation en 1988 Homme-coq au-dessus de Vitebsk 1925 49 x 64,5 cm Huile sur carton collection privée Chagall, entre guerre et paix 21 Triptyque « Résistance, Libération, Résurrection» Panneau Libération 1937 – 1952 panneau de droite issu du triptyque titré "Révolution" toile monumentale de 1937 découpée en 1943 en 3 parties 168 x 88 cm huile sur toile de lin Paris, Centre Georges Pompidou, Musée national d’Art moderne / Centre de création industrielle Dation en 1988, en dépôt au Musée national Marc Chagall, Nice La Guerre 1943 106 x 76 cm huile sur toile Paris, Centre Georges Pompidou, Musée national d'Art moderne / Centre de création industrielle don de l’artiste en 1953, en dépôt au Musée d’Art Moderne de Céret Triptyque « Résistance, Libération, Résurrection » Panneau Résurrection 1937 - 1948 panneau central issu du triptyque titré "Révolution" toile monumentale de 1937 découpée en 1943 en 3 parties 168 x 107,7 cm huile sur toile de lin Paris, Centre Georges Pompidou, Musée national d’Art moderne / Centre de création industrielle Dation en 1988, en dépôt au Musée national Marc Chagall, Nice Obsession 1943 76 x 107,5 cm huile sur toile de lin Centre Georges Pompidou, Musée national d’Art moderne / Centre de création industrielle, dation en 1988, Paris, en dépôt au musée des BeauxArts de Nantes Triptyque « Résistance, Libération, Résurrection » Panneau Résistance 1937 - 1948 panneau de gauche issu du triptyque titré "Révolution" toile monumentale de 1937 découpée en 1943 en 3 parties 168 x 103 cm huile sur toile de lin Paris, Centre Georges Pompidou, Musée national d’Art moderne / Centre de création industrielle Dation en 1988, en dépôt au Musée national Marc Chagall, Nice La Résurrection au bord du fleuve 1947 98 x 73,5 cm huile sur toile collection privée La Guerre 1943 19 x 38,9 cm encre sur papier Paris, Centre Georges Pompidou, Musée national d’Art moderne / Centre de création industrielle, dation en 1988 2. Le deuil Dans la nuit 1943 47 x 52,4 cm huile sur toile Philadelphia Museum of Art: Collection Louis E. Stern, 1963 Femme au bouquet de fleurs ou Les fleurs sur la table 1944 42 x 41,5 cm huile sur toile collection privée Chagall, entre guerre et paix 22 Paysage (fait à Cranberry Lake) 1944 45 x 56 cm huile sur toile collection privée Quatre contes des Mille et Une Nuits n° 7 1948 lithographie Paris, Bibliothèque Nationale de France Département des Estampes et de la Photographie, Mourlot 42 La Madone au traîneau 1947 97 x 79,5 cm huile sur toile Amsterdam, Stedelijk Museum Autour d’elle 1945 131 x 109,5 cm huile sur toile Paris, Centre Georges Pompidou, musée national d’Art moderne / Centre de création industrielle Don de l’artiste en 1953 Quatre contes des Mille et Une Nuits n°5 1948 lithographie Paris, Bibliothèque Nationale de France Département des Estampes et de la Photographie, Mourlot 40 L'Ame de la ville 1945 107 x 82 cm huile sur toile Paris, Centre Georges Pompidou, Musée national d’Art moderne / Centre de création industrielle, don de l’artiste en 1953 Quatre contes des Mille et Une Nuits n° 3 1948 lithographie Paris, Bibliothèque Nationale de France Département des Estampes et de la Photographie, Mourlot 38 Quatre contes des Mille et Une Nuits n° 2 1948 lithographie Paris, Bibliothèque Nationale de France, département des Estampes et de la Photographie, Mourlot 37 Quatre contes des Mille et Une Nuits n° 12 1948 lithographie Paris, Bibliothèque Nationale de France Département des Estampes et de Photographie, Mourlot 47 Quatre contes des Mille et Une Nuits n° 11 1948 lithographie Paris, Bibliothèque Nationale de France Département des Estampes et de la Photographie, Mourlot 47 la La Nuit verte 1952 72 x 60 cm huile sur toile collection privée Devant le tableau 1968-1971 116 x 89 cm huile sur toile Saint-Paul-de-Vence, Fondation Marguerite et Aimé Maeght Dans mon pays 1943 21 x 58 cm gouache et détrempe sur papier appliqué sur toile Turin, GAM – Galleria Civica d'Arte moderna e contemporanea Le Cheval rouge 1938-1944 114 x 103 cm huile sur toile Paris, Centre Georges Pompidou, Musée national d’Art moderne / Centre de création industrielle dation en 1988, en dépôt au Musée des BeauxArts de Nantes. Chagall, entre guerre et paix 23 A ma femme 1938-1944 130 x 184,8 cm huile sur toile Paris, Centre Georges Pompidou, Musée national d’Art moderne / Centre de création industrielle, don de Madame Ida Chagall en 1953 Le Mariage 1944 99 x 74 cm huile sur toile collection privée Le Roi David 1951 198 x 133 cm huile sur toile de lin Paris, Centre Georges Pompidou, Musée national d’Art moderne / Centre de création industrielle, dation en 1988, en dépôt au Musée national Marc Chagall, Nice IV. L’après-guerre et le retour en France 1. Vers la sérénité Esquisse pour le Nu rouge 1955 64,7 x 45 cm huile sur toile collection privée Sirène et poisson 1956-1960 77 x 57 cm gouache et pastel sur papier gouache préparatoire pour la lithographie d’interprétation Sirène et poisson, « Nice et la Côte d’Azur », 1967, conservée au Musée national Marc Chagall de Nice collection privée Esquisse pour les Toits rouges 1953 55 x 46 cm huile, encre de Chine et encre sépia sur toile collection privée Esquisse pour La Concorde 1953 62 x 48,5 cm huile, gouache et pastel sur papier collection privée Daphnis et Chloé 1956 105 x 75 cm encre noir au pinceau et à la plume, terre du Rousillon à l’œuf sur papier d’Arches collection privée Sous le palmier (Cap d’Antibes) 1969 66,4 x 51 cm gouache et aquarelle sur papier collection privée Esquisse pour La Vie 1963-1964 25,6 x 33 cm crayon et encre de Chine sur papier avec mise au carreau collection privée Esquisse pour La Vie 1964 56,8 x 78 cm crayon, encre de Chine, aquarelle, gouache et pastel sur papier collection privée Esquisse pour La Vie 1964 76,4 x 55,3 cm encre de Chine, aquarelle, gouache et collage de tissus sur papier collection privée Esquisse pour La Vie 1963-1964 56,6 x 76,5 cm crayon, encre de Chine, aquarelle, gouache et collage de tissus et de papiers sur papier collection privée Chagall, entre guerre et paix 24 Le Paysage bleu 1949 77 x 56 cm gouache sur papier Wuppertal, Von der Heydt-Museum Esquisse pour La Guerre 1964 38,5 x 58 cm gouache et encre de Chine sur papier collection privée La Maison rouge 1955 59 x 51,3 cm huile sur toile Hanovre, Sprengel Museum La Danse 1950-1952 238 x 176 cm huile sur toile de lin Paris, Centre Georges Pompidou, Musée national d’Art moderne / Centre de création industrielle, dation en 1988. En dépôt au musée national Marc Chagall, Nice Les cinq Bougies 1950 78,7 x 57,2 cm gouache et pastel sur papier Arches épais collection privée Monde rouge et noir 1951 244,5 x 189 cm gouache, aquarelle, pastel gras sur papier fait machine contrecollé sur papier contrecollé sur toile collection privée Le Monstre de Notre-Dame 1953 100 x 83,7 cm huile sur toile collection privée L'Appel à la lune 1953 65 x 53 cm gouache sur papier Bielefeld (Allemagne), Kunsthalle Bielefeld Le Champ de mars 1954-1955 149,5 x 105 cm huile sur toile Essen, Folkwang Museum Chagall, entre guerre et paix 25 la scénographie par l’agence NC La scénographie de l’exposition se construit sur une notion de circularité, transposant l’idée que l’œuvre de Chagall n’est pas linéaire mais circulaire et que les thèmes de ses peintures sont intrinsèquement liés. Les tableaux sont accrochés sur des cimaises grises, allant du clair à l'obscur en fonction des thématiques, afin de mettre en avant les œuvres colorées. . Chagall, entre guerre et paix 26 quelques notices d’œuvres Vue de la fenêtre à Zaolchie, près de Vitebsk, 1915 gouache, huile sur carton collé sur toile, 102,5 x 120,7 cm Moscou, Galerie nationale Tretiakov Marc Chagall a été « un peintre à la fenêtre », ainsi que l'a montré une exposition en 2003 au musée national Marc Chagall de Nice. Ce motif, principe organisateur de la surface de la toile depuis Alberti, jalonne toute la carrière de l’artiste. Dans Ma vie, son autobiographie, il écrit : « Je peignais à ma fenêtre, jamais je ne me promenais dans la rue avec ma boîte de couleurs », et c’est par le souvenir ou par la fenêtre ouverte qu’il observe la nature. Le retour en Russie en 1914 entraîne chez Chagall un renouveau du classicisme de la forme, perceptible dans ce tableau. Il n’est cependant pas incompatible avec des effets marqués par le contact parisien avec la modernité. On y retrouve, de fait, le même souci de précision et de réalisme dans le traitement de la nature morte devant la fenêtre et du paysage que dans la représentation des personnages, en particulier dans l’autoportrait de l’artiste, avec sa chemise à rayures et sa cravate soigneusement dessinées. La stricte limitation des bords de la fenêtre à ceux du tableau inscrit également l’œuvre dans une tradition réaliste de la représentation. Mais la superposition peu naturelle des deux portraits introduit un élément d’incohérence dont la signification métaphorique pourrait être : « Je n’ai qu’elle en tête. » Par ailleurs, les deux protagonistes ont les yeux tournés vers le haut, le rideau semble relayer toute la lumière qui tombe du ciel pâle par la fenêtre et pénètre à l’intérieur de la maison : cette lumière comporte indiscutablement une dimension sacrée. On ne peut s’empêcher d’évoquer ici La fenêtre de l’atelier de Friedrich (1805-1806, Albertina, Vienne) et le caractère sacré attribué à la croisée des montants. Dans le tableau de Chagall, les montants horizontaux sont doubles, mais la croisée supérieure, drapée dans le rideau rendu transparent par la lumière, renforce le sentiment d’intimité, de sérénité dans l’intérieur sombre, et peut symboliser la limitation de l’existence terrestre qui ne peut recevoir la lumière que du ciel. Elisabeth Pacoud-Rème La Thora sur le dos, 1933 encre, gouache, aquarelle sur papier vergé filigrané, 28,3 x 21 cm Paris, Centre Georges Pompidou, Musée national d'Art moderne / Centre de création industrielle, dation en 1988 Un petit homme fluet, vêtu de noir, à la manière des juifs pieux, un scribe peut-être, puisqu’il est doté d’une plume, absorbé dans sa tâche, semble porter sur son dos, le plus naturellement du monde, un rouleau de Torah démesuré : la Torah l’accompagne dans son cheminement, elle est tout à la fois une source spirituelle, un soutien et une charge. Dans son manteau (me’il), marqué d’une étoile de David, elle apparaît comme un monument, une sorte de tour, allégorie du nom de Dieu, rappelant ce verset des Proverbes (18.10) : « Le nom d’Adonaï est une tour forte : le juste y accourt et y est hors d’atteinte. » Nathalie Hazan-Brunet Chagall, entre guerre et paix 27 Homme-coq au-dessus de Vitebsk, 1925 huile sur carton, 49 x 64,5 cm Collection privée Chagall reprend une fois encore dans ce tableau le paysage des œuvres de la période russe intitulées Au-dessus de Vitebsk. Il est cependant traité de manière moins descriptive. La mémoire a modifié les proportions et la gamme colorée est plus restreinte, confrontant le gris et le blanc. On retrouve cependant l'opposition entre le caractère réaliste du paysage et la dimension fantastique du personnage volant, devenu ici une figure hybride. L'hybridation de l’homme et de l’animal, courante dans l’histoire de l’art, est très répandue dans l’œuvre de Chagall, particulièrement dans ses autoportraits. Elle s’applique alors à quelques animaux favoris, l’âne, le bouc, le coq, dans lesquels l’artiste se reconnaît le plus souvent. Le Coq de 1947 (musée national d'art moderne / Centre de Création Industrielle, Centre Georges Pompidou, dépôt au musée des Beaux-Arts de Lyon) est ainsi un autoportrait du peintre tout à fait explicite. Ces hybridations ont bien évidemment une signification symbolique et religieuse marquée. Le coq, parce que son chant annonce le lever du jour, est depuis toujours le symbole du renouveau. Par son rôle dans la basse-cour, il est également lié à la création. Il est aussi le symbole de la repentance dans les usages religieux des communautés juives de la région de Vitebsk tels qu’ils sont rapportés par Bella, la première femme de Chagall, dans son livre, Lumières allumées, et en particulier, dans la pratique des Kaparoth : la veille du Grand Pardon, un coq pour les hommes ou une poule pour les femmes sont affectés à chaque membre de la famille. On récite une formule qui transfère la culpabilité de chacun sur le volatile qui est ensuite égorgé rituellement. Le sens de l’image de l’artiste en coq recouvrirait donc sa volonté d’une part, d’abolir la culpabilité d'être parti de chez lui, d’autre part, d'être celui qui, par la force de son art, fait passer un message : il vole et chante, pour remercier Dieu de la joie qu’il donne aux hommes. Cette hypothèse est confortée notamment par le vêtement qu'il porte, proche d'un costume de clown : il est aussi le saltimbanque, celui par qui arrivent la joie et la fête. De plus, il porte à la main une lampe à pétrole, celle qu'on utilisait dans la maison familiale, dont la flamme, située en haut et au milieu du tableau, rappelle que toute lumière vient de Dieu. Le tableau offre ainsi un bel exemple des superpositions de sens caractéristiques des œuvres de Chagall et démontre, comme l'a souligné Jean-Michel Foray, qu'elles ne sont pas seulement des « images du rêve ». Elisabeth Pacoud-Rème Obsession, 1943 huile sur toile, 76 x 107,5 cm Centre Georges Pompidou, Musée national d'Art moderne / Centre de Création Industrielle, dation en 1988, en dépôt au musée des Beaux-Arts de Nantes Ce tableau de 1943 est caractéristique de la production des années de guerre : le Christ en croix en est le personnage principal, cette fois renversé à la différence d'autres tableaux qui lui sont contemporains où il domine au centre de la toile. Il s'inscrit dans un cycle commencé en 1938 avec La Crucifixion blanche (Art Institute, Chicago) et achevé avec la partition du tableau Révolution qui devient après-guerre le triptyque Résistance-RésurrectionLibération. Chagall choisit de représenter dans ces tableaux un Christ juif, ceint du châle de prière porté par les juifs dans la synagogue et non du périzonium traditionnel de la peinture chrétienne. Quand la croix est surmontée de l'acronyme INRI – Jésus de Nazareth, roi des juifs, avec le J écrit I en latin –, l'artiste surligne la judéité du personnage. Il est le symbole du malheur des juifs, du martyr, comme dans Le Martyr (1940). Chagall, entre guerre et paix 28 La croix est renversée au milieu d'une vue de Vitebsk en flammes. Devant la maison familiale passe le charriot que l'on voyait déjà dans sa représentation de la gravure de Ma Vie, mais, au lieu de voler comme en 1923, il semble cette fois se déplacer lourdement. La direction vers la gauche, dans le sens de lecture de l'hébreu, est aussi celle du recul, de la fuite. Les Chagall ont appris en exil aux Etats-Unis la destruction de Vitebsk, leur ville natale, et de son importante communauté juive, puisque cette région était zone de résidence obligatoire des juifs dans l'empire russe. On sait que le travail des commandos de la mort, les Einsatzgruppen, au début de la guerre à l’arrière du front de l'Est, fut mené rapidement, faisant disparaître les communautés juives en un temps record. La couleur contribue à l'intensité dramatique du tableau en opposant de manière brutale le rouge saturé des flammes au vert cru du corps du Christ que semble veiller le porteur de lumière dressé à l'extrême gauche, message d'espoir et seul rempart contre la barbarie. Les scènes de guerre de Chagall sont désormais toujours mises en images dans Vitebsk, devenue le lieu de mémoire de l'artiste et le symbole de la destruction des juifs de toute l'Europe de l'Est. Elisabeth Pacoud-Rème Le Cheval rouge, 1938-1944 huile sur toile, 114 x 103 cm Paris, Centre Georges Pompidou, Musée national d'Art moderne/Centre de création industrielle, dation en 1988, en dépôt au musée des BeauxArts de Nantes Le Cheval rouge, comme Résistance, Résurrection, Libération, fut exécuté en deux temps. Chagall, en effet, reprend avec de nouvelles interprétations un certain nombre de tableaux anciens dont la signification se modifie en fonction des événements et des épreuves qui affecteront l’artiste durant son séjour aux États-Unis. La première version de l’œuvre date de 1938 et s’inspire d’un cycle consacré au cirque. La version définitive semble résonner comme un écho à la guerre. Dans un paysage de ténèbres où se reconnaissent les rues et les maisons de Vitebsk, une étrange noce se célèbre. Le village enneigé est désert. Le marié bleu enlace la jeune et blanche mariée d’une étreinte tendre tandis que leurs deux visages se touchent. De ce couple intimement uni se dégage une impression de solitude extrême. Autour d’eux, des formes fantomatiques les entourent, esprits rieurs ou espiègles, blancheurs légères traversant la nuit. Un clown roux joue du violon, la tête d’un coq sourit. Rêvé ou vécu en un autre temps, un jeune garçon tient un bouquet. Au-dessus des mariés un cheval s’envole. Le rouge lumineux de sa robe rappelle celui de la houppa, ce dais traditionnel du mariage juif. Il tient une bougie allumée qui semble éclairer leur futur chemin. Sur son dos, une jeune écuyère exécute une cabriole. Magicienne ou devineresse, une énigmatique jeune femme, livre ouvert à la main, saute d’un toit en une ruade. S’apprête-t-elle à lire, à chanter l’hymne des épousailles ? Ou au contraire à chasser de son pied tendu le cheval rouge au doux regard ? L’œuvre nous interroge. Malgré un désordre apparent, l’irradiation poétique de la toile repose sur une composition subtile entre le décor du fond et la distribution des figures. La partie basse s’ouvre sur une perspective renversée qui place au premier plan le couple d’amoureux, acteurs solitaires, sur l’axe duquel Chagall organise l’ensemble. Au-dessus du couple, le maelström des personnages semble avoir été lancé dans l’espace d’un coup du hasard, mais s’ordonne en rapports chromatiques rares : note rouge de la crête du coq sur les plumes blanches de son cou, rappel lumineux de la robe et du voile de la mariée comme du croissant de lune proche, variations des jaunes en flammes plus ou moins intenses – du bougeoir aux chevelures – et jeu des transparences du blanc et du noir accordé au bleu de la figure du marié. Comme si l’artiste écrivait ici la partition d’un opéra funèbre, saluant avec dérision les forces invisibles du destin. Sylvie Forestier Chagall, entre guerre et paix 29 La Nuit verte, 1952 huile sur toile, 72 x 60 cm Collection privée Le peintre met en scène une fois de plus Vitebsk, sa ville natale, ici sous la neige mais toujours reconnaissable à ses maisons serrées autour du sanctuaire surmonté d'un dôme vert. Le paysage nocturne est éclairé d'une lune jaune, sous un ciel noir que traverse une énorme tête de chèvre, évocatrice du foyer juif en terre russe et figure tutélaire à l'œil presqu’humain. La présence de cette tête fantomatique aux dimensions formidables se retrouve dans de nombreuses peintures à partir de cette époque (La Bastille, 1953, collection privée ; Paris entre deux rives, 1953-1956, collection privée ; Les Pâques, 1968, musée national d'art moderne / Centre de Création Industrielle, Centre Georges Pompidou, dépôt au musée national Marc Chagall, Nice). Le paradis perdu de l'artiste, devenu après-guerre la métaphore de ses exils comme celle du malheur des juifs, exprime par sa seule représentation toutes les pertes, y compris celle de Bella, morte en 1944, qui tient ici le peintre embrassé comme si elle devait encore le protéger dans son travail. Au moment où il vient d'être quitté par Virginia Haggard, sa compagne de l'immédiat après-guerre, et avant d'avoir épousé Valentina Brodsky, Chagall fait passer dans ce tableau toute la mélancolie qui l'étreint quand il se retourne sur son passé. Elisabeth Pacoud-Rème La Danse, 1950-1952 huile sur toile de lin, 238 x 176 cm Paris, Centre Pompidou, Musée national d'Art moderne / Centre de création industrielle, dation en 1988, en dépôt au musée national Marc Chagall, Nice En 1948, Chagall reçoit commande de deux grandes compositions destinées au foyer du Watergate Theatre à Londres. Quoique le projet soit finalement abandonné par le commanditaire, l’artiste conçoit deux œuvres monumentales auxquelles il travaille de 1950 à 1952, Le Cirque et La Danse. La danse – comme le cirque – est un thème familier à Chagall. La culture hassidique et biblique dont il est imprégné l’assimile à une prière ou à une action de grâce. Mettre en mouvement toutes les ressources physiques du corps pour que le geste soit analogue à la fumée sacrificielle s’élevant vers le ciel, telle est la finalité de la danse. Ainsi du chant et de la danse de Myriam à la sortie d’Égypte, dont on peut reconnaître le tambourin au premier plan du tableau. L’évocation ici s’actualise en une ronde paysanne, sur le village de Vence reconnaissable à la circularité de son enceinte et à son clocher. Le paysage est méditerranéen ; sur la mer, proche, une voile se profile. Sur le fond d’un jaune éclatant paré des ors du soleil, parfois rehaussé de rouge qui structure les formes, Chagall organise la chorégraphie de ses personnages. N’est-il pas lui-même en scène dansant devant son tableau, palette à la main et prêt à s’envoler ? Peintre à la tête renversée, il est, du miroir de sa toile, l’ordonnateur de la fête picturale qui nous est offerte. La couleur modulant la lumière et les entrelacs de la ligne se conjuguent pour animer l’espace. Un mouvement tournoyant emporte les personnages. Au centre de la composition, un être hybride, danseur et musicien, mène la danse. Son collant d’un rouge intense, le bond aérien qui le soulève, n’est pas sans évoquer Nijinsky que Chagall avait vu à Paris en 1912 dans Le Spectre de la rose. Mais l’hybridité même de cet être fabuleux à tête d’animal rend métaphoriquement présente la force créatrice au sein de la peinture elle-même, à la fois mouvement et sonorité. Comme engendrés par un astre solaire, une corbeille de fruits et un poisson évoquent la luxuriance de la vie. La couleur fondamentale, le jaune, permet la musicalité de notes graves ou aiguës, telles que le vert, le bleu ou le violet. La toile résonne d’une partition qui est aussi chorégraphie. Le bouquet de pourpre et de nuit que tend au musicien danseur la jeune femme en vert à la longue chevelure bleue est l’hommage somptueux que rend le peintre à la musique et à la danse ainsi que l’hymne qu’il dédie à la liberté et à la vie. SylvieetForestier Chagall, entre guerre paix 30 extraits du catalogue avant-propos « J’ai fait de nombreux voyages. J’ai vu beaucoup de pays. J’ai pris diverses routes du monde à la recherche des couleurs et de la lumière. Je me suis élancé vers une certaine observation des idées, des rêves. Mais sur ce chemin, je me suis cogné. J’ai trouvé des guerres, des révolutions, et tout ce qui les accompagne… Mais aussi, j’ai rencontré des personnes rares ; leurs créations, leur charme, leur contact m’ont souvent tranquillisé et m’ont persuadé de persévérer. Plus clairement, plus nettement, avec l’âge je sens la justesse relative de nos chemins et le ridicule de tout ce qui n’est pas obtenu avec son propre sens, sa propre âme, qui n’est pas imprégné par l’amour. » ( Marc Chagall, in : Lecture of Marc Chagall for the Committee of Social Thoughts, Chicago, mars 1958, © Archives Marc et Ida Chagall, Paris.) L’exposition Chagall – Entre guerre et paix s’attache à montrer la complexité d’une œuvre qui ne se réduit pas à un genre donné, mais varie en fonction des événements historiques, des situations et des émotions de l’artiste, et demeure intrinsèquement liée à la conscience que celui-ci a de son identité. Le travail de Marc Chagall accentue le paradoxe que l’on retrouve chez nombre d’artistes qui ont connu l’exil, à savoir le besoin de trouver de nouveaux repères et, parallèlement, de réaffirmer leurs origines propres. C’est grâce à cette double attention portée à ce qu’il est et ce qu’il n’est pas, à ce qui lui appartient culturellement et ce que lui apporte l’autre, que Chagall a pu exister comme peintre, dans la posture profondément singulière qui a été la sienne. Au cours d’une longue vie marquée de ruptures et de doutes, l’artiste a toujours gardé des liens avec sa terre-patrie, la culture russe et la tradition juive. En même temps, laissant son pays derrière lui, que ce soit de façon choisie ou subie, il s’est largement ouvert à des idées et à des influences nouvelles. (…) Julia Garimorth-Foray Identité de l’artiste La question de l’identité, de son identité d’homme d’abord, d’artiste surtout, ne cesse de traverser l’œuvre de Chagall. Les références nombreuses au monde juif dans les tableaux des années russes, l’illustration de la Bible plus tard, le voyage en Palestine en 1931, le projet du Message Biblique dans les années de Vence, en 1950, témoignent du rapport étroit que Chagall entendait maintenir avec le judaïsme, et dans son art et dans sa vie personnelle (on pourrait notamment évoquer sa pratique constante du yiddish). Très tôt, dès ses débuts, son rapport avec le judaïsme est intense : il est en effet soucieux de participer au mouvement de revitalisation de la culture populaire judéo-russe et de recherche d’un art juif authentiquement moderne tel qu’il se constitue en Russie dans les années 1915 à 1920 (son engagement dans les activités de la Société pour l’encouragement de l’art juif de Saint-Pétersbourg, comme la réalisation du décor pour le théâtre juif de Moscou, atteste de cet effort). Mais il est désireux de s’intégrer au monde de l’art et d’y être reçu non comme artiste juif mais comme artiste (et son expérience parisienne visait bien ce dernier objectif). Par deux fois, quand il s’installe en France, provisoirement en 1911, puis définitivement en 1923, il se trouve dans la situation d’un artiste pris entre deux cultures, immergé dans une culture autre que la sienne. S’il ne veut pas perdre totalement son identité, il n’a d’autre solution que d’établir une relation en chiasme avec la culture dominante, de prendre à celle-ci de quoi s’y faire reconnaître, d’utiliser et de subvertir ses codes pour permettre aux siens d’exister. C’est très exactement ce que fait Chagall avec le cubisme : il prend à ce mouvement artistique, qu’il découvre lors de son premier séjour à Paris, des éléments formels qui peuvent faire passer certains de ses tableaux pour des tableaux cubistes (morcellement des formes en plans, déconstruction des figures, etc.), mais il choisit des sujets (une crucifixion avec Golgotha, un thème biblique avec Adam et Ève) qui sont très éloignés des préoccupations des cubistes parisiens de 1912. Cette relation Chagall, entre guerre et paix 31 contradictoire avec le cubisme, qui lui permet de s’imposer comme artiste original en ce qu’il articule la modernité et les figures d’une culture autre (les isbas, la neige, les coupoles de Vitebsk…), modèle l’ensemble des relations que Chagall aura, dans le futur, avec l’art de son temps. (…) Un art de l’expérience Pour Chagall l’art est un prolongement de la parole, une forme de discours. Sans doute se défend-t-il à de nombreuses reprises de pratiquer un art « littéraire ». Mais il n’empêche, ses tableaux sont très souvent, notamment les grandes compositions comme le triptyque Résistance, Résurrection, Libération de 19371948, des tableaux que l’on peut raconter. Les images de la peinture sont alors pour lui comme les icônes des écrans d’ordinateur : un raccourci qui, précisément, évite du discours. Mais elles sont aussi, littéralement, un moyen d’expression : elles synthétisent un récit. C’est ainsi que ses premiers grands tableaux sont d’emblée narratifs, comme Au-dessus de la ville (Moscou, galerie Tretiakov), qui réunit l’espace du réel, Vitebsk, et l’espace immatériel du songe. Leur réunion produit un court-circuit entre ce qui est de l’ordre de la représentation picturale et ce qui relève du langage. Et c’est le même type de rencontre entre deux ordres de représentation (et pour le modernisme ce genre de rencontre est parfaitement impur) que l’on retrouve plus tardivement dans les illustrations pour la Bible, qui procèdent de la conviction que ce que le langage ne peut dire, l’image peut le montrer. L’œuvre de Chagall peut donc être vue et comprise comme une vaste autobiographie, composée sans visée d’ensemble préalable. Au jour le jour, Chagall évoque son activité, ses émotions, ses voyages, ses lectures. Les tableaux sont alternativement des fragments de journaux de voyage, en Palestine, en Lituanie, des souvenirs de vacances, à Peïra-Cava, à Mourillon, en Grèce. Ils peuvent être aussi, comme le Songe d’une nuit d’été des réminiscences de lecture, réinterprétées ou transformées. Ils peuvent être enfin, à la façon d’une scène de théâtre, une sorte de lieu de rendez-vous où viennent se rencontrer plusieurs histoires, où les souvenirs de l’enfance viennent retrouver les objets du présent : ainsi de certains tableaux à caractère « surréaliste ». Au sein de l’art moderne, toute l’œuvre de Chagall apparaît ainsi atypique en ce qu’elle raconte son auteur, en un siècle qui s’est efforcé de marginaliser l’auteur en tant que tel. Elle s’est tenue à l’écart des grands e mouvements artistiques du XX siècle, inventeurs d’un style, les a frôlés, mais ne s’y est pas attachée. Elle a su cependant inventer son « écriture » propre : chaque tableau semble être un condensé vécu, un fragment de l’existence du peintre. En un temps où le virtuel empiète si fort sur le réel, où la perte d’expérience nous rabat vers les simulacres, le grand talent de Chagall, son intuition de génie, est d’avoir su, en s’interrogeant sur son identité, inscrire l’artiste (la personne de l’artiste, ce qu’il pense, ce qu’il éprouve au centre d’une œuvre qui réclame, pour être pleinement appréciée, qu’on fasse son expérience, (l’expérience de sa couleur, de sa complexité narrative), au rebours du mouvement dominant de l’art de son temps. D’avoir été e l’un des rares artistes du XX siècle à n’avoir refoulé ni le rôle de l’artiste, ni la nécessité de l’expérience le place à part, après les modernes en tous cas. Jean-Michel Foray Foray J-M., « Identità dell`artista », in Crump A., Foray J-M., Meyer M., Marc Chagall : un maestro d'900, GAM Galleria d`Arte, Turin, 24 mars- 4 juillet 2004, Florence, Artificio Skira, 2004 (repris in Bruk, Marc Chagall: "Bonjour, la patrie!", La Galerie Nationale Tretiakov, Moscou, Scanrus, 2005, pp. 124-134), pp. 23-33 (en russe et en anglais). Chagall, entre guerre et paix 32 le catalogue ouvrage collectif sous la direction de Julia Garimorth-Foray 22,5 x 26 cm, 176 pages, relié, 106 illustrations éditions de la Réunion des musées nationaux - Grand Palais, Paris 2013 35 € en vente dans toutes les librairies à partir du 6 février e Chagall meurt en 1985, presque centenaire. Il a traversé tout le XX siècle, connu une révolution, deux guerres et l’exil. Autant d’expériences qui sont venues renouveler son approche artistique, se conjuguant aux grands thèmes fondateurs qu’il revisite inlassablement : sa ville natale de Vitebsk, la tradition juive hassidique, la Bible, le couple, la famille et le cirque. Réunissant une centaine d’œuvres, l’exposition au musée du Luxembourg met en lumière la singularité avec laquelle Chagall aborde les représentations de guerre et celles de paix. La sélection révèle l’intense rayonnement d’une œuvre qui ne se réduit jamais à une seule lecture, le vocabulaire pictural intégrant avec audace les événements et les émotions de l’artiste. Entre guerre et paix. ................... auteurs : Jean-Michel Foray, Julia Garimorth-Foray, Elisabeth Pacoud-Rème, Nathalie Hazan-Brunet, Héléna Bastais, Sylvie Forestier .................. sommaire : avant-propos par Jean-Paul Cluzel, préface par Julia Garimorth-Foray, Identité de l’artiste par Jean-Michel Foray, La Russie en temps de guerre (Bella / La guerre / Vitebsk) ; L’entre-deux-guerres (Vers le rêve / Vers le sacré) ; L’exil aux Etats-Unis (Les temps menaçants / Deuil) ; L’après-guerre, le retour en France (Vers la sérénité) album de l’exposition : 21 x 26,5 cm, 48 pages, 40 illustrations, 10 € éditions de la Réunion des musées nationaux – Grand Palais, Paris 2013 en vente dans toutes les librairies à partir du 6 février 2013 e-album du musée national de Nice : CHAGALL, le Message Biblique - livre enrichi 4,49 € - disponible sur l’iPad en français / anglais / italien / allemand / russe / japonais nouveauté disponible sur l’App Store à partir du 12 février 2013. production et édition © 2013 – Réunion des musées nationaux-Grand Palais Cet e-album présente le message biblique ainsi qu’une sélection de la collection du musée, soit 30 œuvres de Chagall, dans une définition d’image inédite. Les zooms profonds permettent de plonger dans les détails de ces tableaux monumentaux. Chagall, entre guerre et paix 33 le petit dictionnaire Chagall Le petit dictionnaire Chagall en 52 symboles par Jean-Michel Foray 13 x 17 cm, 152 pages, 70 illustrations, broché sans rabats éditions de la Réunion des musées nationaux - Grand Palais, Paris 2013 12 € en vente dans toutes les librairies à partir du 5 février extrait de la préface par Julia Garimorth-Foray et Héléna Bastais : Jean-Michel Foray (1942 - 2012) a consacré de longues années à analyser l’œuvre de Marc Chagall et à la présenter par des expositions thématiques. Son expérience des questions posées par le public sur le sens du vocabulaire iconographique de l’artiste a donné naissance à cet ouvrage qui tente d’y répondre. JeanMichel Foray va dans le sens de Franz Meyer (Franz Meyer, Marc Chagall, Flammarion, 1964, édition révisée en 1995), selon qui seule une possibilité de lecture « ouverte » peut exprimer la richesse des symboles dans l’œuvre de Chagall. Les textes ici rassemblés proposent donc des clés de lecture, en évoquant la généalogie, la diversité d’utilisation de certains motifs récurrents et ce qu’ils racontent du peintre qui les convoque sur la toile, de façon à mieux comprendre, comme le dit leur auteur, « ce qui en fait l’universalité et toute la poésie ». liste des entrées : Adam et Eve, âne, ange, attelage volant, autoportrait, Bella, Bible, chandelier, chèvre, Christ, cimetière juif, cirque, coq, couples amoureux, couples hybrides, Etoile de David, êtres hybrides, famille, fenêtres, fleurs, fuite, horloge, Jérusalem, lune, maisons en flammes, maison paternelle, mendiant, mère et enfant, message biblique, miroirs, musiciens, neige, nuit, œil géant, oiseaux, Paris, paysages, peintre et muse, peintre à la palette, poissons, Rabbin, Roi David, Saint-Paul-de-Vence, Shofar, tableau dans le tableau, Tour Eiffel, Vava, veau blanc, violon, Virginia Haggard, visages doubles, Vitebsk. Chagall, entre guerre et paix 34 le DVD Chagall DVD Vidéo Chagall A la Russie, aux ânes et aux autres. par François Lévy-Kuentz réédité à l’occasion de l’exposition Chagall, entre guerre et paix Musée du Luxembourg (21 février – 21 juillet 2013) 14,50 €, 52 min, film couleurs, français - anglais édition © 2003 – Réunion des musées nationaux - Grand Palais coproduction © 2003 – INA / Réunion des musées nationaux – Grand Palais / France 5 et avec le concours des Archives Marc et Ida Chagall et du Comité Marc Chagall Marc Chagall, dans ses peintures, porte souvent un regard bienveillant et tendre sur le monde. Il a pourtant connu une révolution, deux guerres et l’exil… Entre paix et révolution, persécutions et retrouvailles, bonheur et exil, ses peintures ne cessent jamais de s’enrichir... Elles se remplissent de douceur puis les couleurs s’assombrissent des douleurs passées… Son art témoigne et surtout dépasse les épreuves de sa vie : envolées lyriques (dans les figures aériennes), amour (dans les figures de couples) sont autant d’échappées et de fuites oniriques du monde réel. Ce documentaire riche en archives inédites invite à découvrir la peinture de Marc Chagall et comprendre son œuvre universelle, intemporelle et infiniment humaine. Ce film a été récompensé au Grand Prix Fiat GLS Award 2004 et au Festival international du film d’Art de l’Unesco 2004. .................... réalisateur : François Lévy-Kuentz a aussi réalisé pour les éditions Réunion des musées nationaux-Grand Palais « le Scandale impressionniste », « Quand l’art prend le pouvoir » et « Yves Klein et la révolution bleue ème » (qui a remporté le Prix du meilleur portrait au XXV F.I.P.A. 2006, le Premier Prix au Milan Doc Festival 2007 et une Etoile SCAM 2009) Chagall, entre guerre et paix 35 programmation culturelle visites-conférences visite guidée adulte : visite générale de l’exposition : un conférencier du musée présente les moments clés de la vie et de l’œuvre de Chagall. durée : 1h15 du 25 février au 20 juillet - tous les jours (sauf jours fériés) du lundi au samedi à 12h et 18h (sauf le jeudi, une seule visite à 18h). Après le 22 juin, seules les visites du mercredi et du samedi sont maintenues visite « Le peintre et les poètes » : visite générale ponctuée de lectures de Chagall, Apollinaire, Cendrars. durée : 1h15 du 28 février au 13 juin - le jeudi à 12h (sauf jours fériés) et le samedi 16 mars à 12h dans le cadre du Printemps des poètes visite guidée en famille : « Le poisson bleu de Monsieur Chagall » (pour tous à partir de 7 ans) : lecture : Le Poisson bleu de Monsieur Chagall a disparu* suivie d’une visite de l’exposition * Valerie Lévêque et Hervé Gourdet, Editions Rmn Jeunesse durée : 1h du 3 mars au 21 juillet - le dimanche à 15h15 (sauf jours fériés) parcours croisés visite guidée « Chagall et la tradition juive » au Musée d’art et d’histoire du Judaïsme puis au Musée du Luxembourg : visite des collections du Musée d’art et d’histoire du Judaïsme : rapport de Chagall à la tradition juive, entre tendresse, fidélité et subversion. Puis, visite du Musée du Luxembourg : parcours de Chagall, entre guerre et paix. dates : Jeudi 11 avril, mardi 28 mai (11h30 au MAHJ, 15h au ML), dimanche 16 juin (11h au MAHJ, 15h au ML) visite guidée « Destins russes » au musée Zadkine puis au Musée du Luxembourg : découverte des deux artistes aux destins parallèles à travers la collection du musée Zadkine puis l’exposition du Musée du Luxembourg Chagall, entre guerre et paix. dates : Jeudi 4 avril, vendredi 7 juin (10h au musée Zadkine, 15h15 au ML) ateliers de pratiques artistiques La visite-atelier s’articule autour d’une visite de l’exposition de 45 minutes suivie d’une heure de pratique artistique dans l’espace pédagogique du musée. atelier 5/7 ans : « Mon bestiaire familier » : après avoir suivi la chèvre verte, le coq rouge ou les poissons bleus de Marc Chagall, les enfants créent leur propre bestiaire en atelier. durée : 1h45 le 1er mercredi du mois à 14h30 (6 mars, 3 avril, 5 juin, 3 juillet) et le vendredi 3 mai atelier 8/12 ans : « Les métamorphoses de Marc Chagall » : les enfants suivent un parcours commenté de l’exposition puis, à la suite de Marc Chagall, s’initient au jeu des métamorphoses à partir de figures d’anges, d’animaux et d’êtres humains. durée : 1h45 Chagall, entre guerre et paix 36 à 14h30, les mercredis : 13, 20 et 27 mars, 17 et 24 avril, 15, 22 et 29 mai, 12, 19 et 26 juin, 10 et 17 juillet à 14h30, les lundis 4 et 11 mars, 29 avril et 6 mai et les vendredis 8 et 15 mars, et 10 mai atelier pour tous (à partir de 13 ans) : « L’illustre atelier » : illustration de poèmes de Chagall et de ses contemporains. durée : 1h45 - du 3 mars au 21 juillet - le dimanche à 10h30 (sauf jours fériés) cycle de débats et de conférences un mercredi soir pour débattre : salle Vaugirard du Palais du Luxembourg – entrée gratuite – réservation obligatoire à cycledeconferences@museeduluxembourg.fr - Exil et identité, avec Wajdi Mouawad, écrivain, metteur en scène et Georges Banu, critique de théâtre, le 17 avril à 18h30 - La figure de la femme, avec Sylvie Forestier, conservateur général du Patrimoine honoraire et son invité, le 13 mars à 18h30 - Le judaïsme de Marc Chagall, avec Laurence Sigal, philosophe, ancienne directrice du Musée d’art et d’histoire du Judaïsme et François Boespflug, dominicain, historien des religions, le 22 mai à 18h30 les rencontres du jeudi : conférence d’histoire de l’art salle Monnerville du Palais du Luxembourg - entrée gratuite - réservation obligatoire à cycledeconferences@museeduluxembourg.fr les conférences et débats peuvent être réécoutés sur le site Internet du musée 15 jours après la date programmée. - Chagall, passage entre guerre et paix avec Julia Garimorth, commissaire de l’exposition, le 28 février à 18h30 - Le Thème biblique : religieux ou poétique ? avec Pierre Provoyeur, conservateur général du Patrimoine, le 7 mars à 18h30 - Marc Chagall, monstres, chimères et figures hybrides avec Elisabeth Pacoud-Rème, conservateur du Patrimoine, le 11 avril à 18h30 - L’artiste et la guerre au XXe siècle avec Claire Garnier, chargée de mission au Centre Pompidou-Metz, le 16 mai à 18h30 les dimanches littéraires : Les mots de Marc Chagall, avec Gabriel Dufay, les dimanches 7 avril et 23 juin à 17h30 durée : 30 mn - accès libre sur présentation d’un billet d’entrée du jour autres événements au musée Carnet de dessin, soirée étudiante : le musée proposera une nocturne exceptionnelle aux étudiants des écoles d’art qui pourront investir le musée comme un atelier et créer face aux œuvres. le mercredi 20 mars de 19h30 à 22h la Nuit des Musées : samedi 18 mai Chagall mis en musique, par l’Ensemble Calliopée, accordéon et clarinette : 20h30-21h15 Les mots de Marc Chagall, visite littéraire avec les étudiants de l’université Paris-Dauphine : seconde partie de soirée ouverture gratuite pour tous de 20h à 1h (dernier accès 0h15) Fête de la Musique : vendredi 21 juin concert entre 20h et 21h de l’Ensemble Calliopée Printemps des poètes : 9 au 24 mars 2013 Chagall, entre guerre et paix 37 informations pratiques Musée du Luxembourg 19 rue de Vaugirard 75 006 Paris 01 40 13 62 00 accès : M° St Sulpice ou Mabillon, RER B Luxembourg, bus 58 ; 84 ; 89 arrêt Musée du Luxembourg / Sénat ouverture : tous les jours de 10h à 19h30, nocturnes lundi * et vendredi jusqu’à 22h er Fermeture exceptionnelle le 1 mai (* sauf jours fériés et vacances scolaires zone C) entrée plein tarif : 11 € tarif réduit : 7.50 € forfait Tribu : 30 € (4 personnes dont au moins 2 jeunes de 16 à 25 ans = tarif réduit pour tous) gratuité pour les moins de 16 ans tarif réduit accordé aux jeunes de 16 à 25 ans inclus ; demandeurs d'emploi ; conférenciers et guides interprète nationaux et internationaux ; élèves et professeurs des écoles d’art ; artistes professionnels ; titulaires de la carte Famille nombreuse gratuité pour les bénéficiaires des minima sociaux ; handicapés invalides civils (carte MDPH orange) Liste complète des gratuités disponible à la billetterie ou sur le site Internet du musée visites guidées avec un conférencier du musée, visite adulte (1h15), visite en famille (1h) plein tarif : 18 € (entrée + visite guidée) tarif réduit : 14,50 € (entrée + visite guidée) offre Tribu : 50 € (entrée + visite guidée) pour 4 personnes dont au moins 2 jeunes de 16 à 25 ans = 12,50 € / personne pour les visiteurs déjà en possession d’une entrée pour l’exposition ou bénéficiaire de la gratuité du droit d’entrée : tarif visite guidée adulte : 8,50 € ; tarif visite guidée abonnés Sésame+ : 7,50 € tarif visite guidée enfant: 6,50 € visite-atelier avec un conférencier du musée (1h45) à partir de 5 ans pour les visiteurs déjà en possession d’une entrée pour l’exposition ou bénéficiaire de la gratuité du droit d’entrée tarif visite atelier adulte : 10 € ; tarif enfant : 8,50 € ; tarif préférentiel visite atelier : 6,50 € (enfants de 5 à 12 ans dont les parents sont bénéficiaires du RSA, ASS ou demandeurs d’emploi) audioguides : français, anglais, espagnol, allemand tarif : 4,00 €, tarif réduit : 3,00 € audioguide Enfant : 3,00 € abonnement Sésame+ abonnement liberté, plus besoin de billet, la carte Sésame+ vous offre un accès coupe-file et illimité aux sept expositions proposées pour la saison 2013 au Musée du Luxembourg et au Grand Palais ! renseignements et réservations sur : www.rmngp.fr Chagall, entre guerre et paix 38 visuels disponibles pour la presse autorisation de reproduction uniquement dans le cadre d’articles faisant le compte-rendu de l’exposition TOUTE MANIPULATION OU ALTERATION DE L’ŒUVRE EST INTERDITE I. La Russie en temps de guerre 1- Bella Marc CHAGALL Les amoureux en vert 1916-1917 huile sur carton marouflé sur toile, 69,7 x 49,5 cm Paris, Centre Georges Pompidou, Musée national d’Art moderne / Centre de création industrielle, dation en 1988, en dépôt au Musée national Marc Chagall, Nice © ADAGP, Paris 2013 / CHAGALL ® © RMN / Gérard Blot Marc CHAGALL Vue de la fenêtre à Zaolchie, près de Vitebsk 1915 gouache et huile sur carton collé sur toile, 102,5 x 120,7 cm Moscou, Galerie nationale Tretiakov © ADAGP, Paris 2013 / CHAGALL ® © The State Tretyakov Gallery, Moscou Chagall, entre guerre et paix 39 2- la guerre Marc CHAGALL Le salut 1914 huile sur carton marouflé sur toile de lin, 37,8 x 49,8 cm Paris, Centre Georges Pompidou, Musée national d’Art moderne / Centre de création industrielle, dation en 1988, en dépôt au musée d’art et d’histoire du Judaïsme, Paris. © ADAGP, Paris 2013 / CHAGALL ® © Centre Pompidou, MNAM-CCI, Dist. RMN / Philippe Migeat Marc CHAGALL Le soldat blessé 1914 encre de Chine sur papier, 22,3 x 18,3 cm Moscou, Galerie nationale Tretiakov © ADAGP, Paris 2013 / CHAGALL ® © The State Tretyakov Gallery, Moscou Marc CHAGALL Couple de paysans, départ pour la guerre 1914 crayon, encre, gouache blanche sur papier beige, 18,5 x 22 cm Paris, Centre Georges Pompidou, Musée national d’Art moderne / Centre de création industrielle, dation en 1988 © ADAGP, Paris 2013 / CHAGALL ® © Centre Pompidou, MNAM-CCI, Dist. RMN / Philippe Migeat Chagall, entre guerre et paix 40 3- Vitebsk Marc CHAGALL L’Homme à la barbe 1911 crayon, encre sur papier, 28,8 x 22,5 cm Paris, Centre Georges Pompidou, Musée national d’Art moderne / Centre de création industrielle, dation en 1988 © ADAGP, Paris 2013 / CHAGALL ® © Centre Pompidou, MNAM-CCI, Dist. RMN-Grand Palais / Philippe Migeat Marc CHAGALL La Thora sur le dos 1933 encre, gouache, aquarelle sur papier vergé filigrané, 28,3 x 21 cm Paris, Centre Georges Pompidou, Musée national d’Art moderne / Centre de création industrielle, dation en 1988 © ADAGP, Paris 2013 / CHAGALL ® © Centre Pompidou, MNAM-CCI, Dist. RMN / Philippe Migeat Marc CHAGALL Au-dessus de Vitebsk 1915-1920 huile sur toile, 67 x 92,7 cm New York, the Museum of Modern Art (MoMA), acquired throught the Lillie P. Bliss Bequest 1949 © ADAGP, Paris 2013 / CHAGALL ® © The Museum of Modern Art, New York / Scala, Florence Chagall, entre guerre et paix 41 II. L’entre-deux-guerres 1- vers le sacré Marc Chagall Abraham pleurant Sarah 1931 gouache préparatoire pour la Bible, gouache sur papier, 62,5 x 49,5 cm Nice, Musée national Marc Chagall, donation de 1972 © ADAGP, Paris 2013 / CHAGALL ® © Rmn / Gérard Blot Marc CHAGALL Le Chandelier et les roses blanches 1929 huile sur toile, 100 x 81 cm Collection privée © ADAGP, Paris 2013 / CHAGALL ® © collection privée 2- vers le rêve Marc CHAGALL Homme-coq au-dessus de Vitebsk 1925 huile sur carton, 49 x 64,5 cm Collection privée © ADAGP, Paris 2013 / CHAGALL ® © collection privée Chagall, entre guerre et paix 42 Marc CHAGALL Le Rêve 1927 huile sur toile, 81 x 100 cm Paris, Musée d’Art moderne de la Ville de Paris © ADAGP, Paris 2013 / CHAGALL ® © Musée d’Art Moderne / Roger-Viollet III. L’Exil aux Etats-Unis 1. Les temps menaçants Marc CHAGALL La Guerre 1943 huile sur toile, 106 x 76 cm Paris, Centre Georges Pompidou, Musée national d’Art moderne / Centre de création industrielle, don de l’artiste en 1953, en dépôt au musée d’art moderne de Céret © ADAGP, Paris 2013 / CHAGALL ® © Centre Pompidou, MNAM-CCI, Dist. RMN / Jacqueline Hyde Marc CHAGALL Obsession 1943 huile sur toile de lin, 76 x 107,5 cm Paris, Centre Georges Pompidou, Musée national d’Art moderne / Centre de création industrielle, dation en 1988, en dépôt au Musée des Beaux-Arts de Nantes © ADAGP, Paris 2013 / CHAGALL ® © Centre Pompidou, MNAM-CCI, Dist. RMN / Philippe Migeat Chagall, entre guerre et paix 43 2. Deuil Marc CHAGALL Paysage fait à Cranberry Lake 1944 huile sur toile, 45 x 56 cm Collection privée © ADAGP, Paris 2013 / CHAGALL ® © collection privée Marc CHAGALL La Madone au traîneau 1947 huile sur toile, 97 x 79,5 cm Amsterdam, Stedelijk Museum © Collection Stedelijk Museum, Amsterdam © ADAGP, Paris 2013 / CHAGALL ® Marc CHAGALL Le Cheval rouge 1938-1944 huile sur toile, 114 x 103 cm Paris, Centre Georges Pompidou, Musée national d’Art moderne / Centre de création industrielle, dation en 1988, en dépôt au musée des Beaux-Arts de Nantes © ADAGP, Paris 2013 / CHAGALL ® © RMN-Grand Palais / Gérard Blot Chagall, entre guerre et paix 44 Marc CHAGALL La Nuit verte 1952 huile sur toile, 72 x 60 cm Collection privée © ADAGP, Paris 2013 / CHAGALL ® © collection privée Marc CHAGALL L’âme de la ville 1945 huile sur toile, 107 x 82 cm Paris, Centre Georges Pompidou, Musée national d’Art moderne / Centre de création industrielle, don de l’artiste en 1953 © ADAGP, Paris 2013 / CHAGALL ® © Centre Pompidou, MNAM-CCI, Dist. RMN / Philippe Migeat IV. L’après-guerre et le retour en France 1. vers la sérénité Marc CHAGALL Le Paysage bleu 1949 gouache sur papier, 77 x 56 cm Wuppertal, Von der Heydt Museum © ADAGP, Paris 2013 / CHAGALL ® © Medienzentrum, Antje Zeis - Loi / Von der Heydt - Museum Wuppertal Chagall, entre guerre et paix 45 Marc CHAGALL La Danse 1950-1952 huile sur toile de lin, 238 x 176 cm Paris, Centre Georges Pompidou, Musée national d’Art moderne / Centre de création industrielle, dation en 1988, en dépôt au musée national Marc Chagall à Nice © ADAGP, Paris 2013 / CHAGALL ® © RMN-Grand Palais / Gérard Blot Marc Chagall Marc Chagall peignant Les arlequins 1938-1944 © ADAGP, Paris 2013 / CHAGALL ® © Archives Marc et Ida Chagall, Paris Affiche de l’exposition Affiche de l’exposition © affiche de la Réunion des musées nationaux – Grand Palais, Paris 2013 Chagall, entre guerre et paix 46 le Musée du Luxembourg D’abord installé dans le Palais du Luxembourg, que Marie de Médicis fait construire entre 1615 et 1630, le Musée du Luxembourg est le premier musée français ouvert au public en 1750. © Sénat G. Butet Les visiteurs peuvent alors y admirer les vingt-quatre toiles de Rubens à la gloire de Marie de Médicis et une centaine de tableaux provenant du Cabinet du Roi, peints par Léonard de Vinci, Raphaël, Véronèse, Titien, Poussin, Van Dyck ou encore Rembrandt. Après le transfert de ces œuvres au Louvre, le Musée du Luxembourg devient, en 1818, un «musée des artistes vivants», c’est-à-dire un musée d’art contemporain. David, Ingres, Delacroix, entre autres, y sont exposés. Affectataire du Palais et du Jardin du Luxembourg en 1879, le Sénat fait édifier le bâtiment actuel entre 1884 et 1886. Les impressionnistes y sont pour la première fois exposés dans un musée national, grâce au legs Caillebotte qui comporte des œuvres de Pissarro, Manet, Cézanne, Sisley, Monet, Renoir... Cette collection se trouve aujourd’hui au musée d’Orsay. Fermé après la construction d’un Musée national d’art moderne au Palais de Tokyo en 1937, le Musée du Luxembourg rouvre ses portes au public en 1979. Le Ministère de la Culture y organise des expositions sur le patrimoine des régions et les collections des musées de province, le Sénat conservant un droit de regard sur la programmation et l’usage du bâtiment. En 2000, le Sénat décide d’assumer à nouveau l’entière responsabilité du Musée du Luxembourg, afin de conduire une politique culturelle coordonnée dans le Palais, le Jardin et le Musée. S’il a pour missions premières, en sa qualité d’assemblée parlementaire, le vote de la loi, le contrôle du Gouvernement, l’évaluation des politiques publiques et la prospective, le Sénat se doit en effet également de mettre en valeur le patrimoine dont il est affectataire. Pour garantir un rayonnement et un niveau d’excellence dans la production et l’organisation des expositions présentées au Musée du Luxembourg, le Sénat a choisi de faire appel à des professionnels de ce secteur. Le Musée du Luxembourg s’est depuis lors imposé comme l’un des principaux lieux d’expositions parisiens, en permettant à ses très nombreux visiteurs d’apprécier les chefs-d’œuvre de Botticelli, Raphaël, Titien, Arcimboldo, Véronèse, Gauguin, Matisse, Vlaminck, Modigliani, Cranach, Cézanne, Cima da Conegliano, et dernièrement un hommage aux collectionneurs du Havre. Depuis 2010, le Sénat a délégué la gestion du Musée à l’Établissement public de la Réunion des musées nationaux et du Grand Palais des Champs-Élysées (Réunion des musées nationaux – Grand Palais) avec pour mission d’y organiser des expositions ambitieuses. Trois axes de programmation, en lien avec l’histoire du lieu, sont privilégiés : « la Renaissance en Europe », « art et pouvoir » et « le Palais, le Jardin et le Musée : le Luxembourg au cœur de Paris, capitale des arts ». La Réunion des musées nationaux – Grand Palais est l’un des premiers organisateurs d’expositions dans le monde. Elle expose, édite, diffuse, acquiert, accueille, informe. Elle contribue, pour tous les publics, à l’enrichissement et à la meilleure connaissance du patrimoine artistique aux niveaux national et international. Retrouvez toute l’actualité du Musée du Luxembourg sur www.museeduluxembourg.fr Chagall, entre guerre et paix 47 musée national Marc Chagall Marc Chagall, d’une guerre l’autre 23 février – 20 mai 2013 Cette exposition est organisée par le musée national Marc Chagall L’exposition Marc Chagall, d’une guerre l’autre participe aux manifestations du quarantième anniversaire du musée national Marc Chagall et précède Marc Chagall, Devant le miroir, autoportraits, couples et apparitions, exposition co-organisée avec la Réunion des musées nationaux - Grand Palais du 15 juin au 7 octobre 2013. Elle réunit des œuvres qui évoquent la carrière de l’artiste sur une longue période, de la Première Guerre à l'après Seconde Guerre mondiale. C'est, en effet, sur plus de quarante ans d'un siècle marqué par de véritables tragédies humaines que se développe une œuvre qui reflète les événements de la vie privée de l’artiste comme ceux de l’histoire du monde qu'il vit ou qu'il subit. Entre témoignage et dépassement des profonds changements de cette période, les œuvres de Chagall évoquent sa vie d’homme, mais rendent également compte de l’évolution de son regard sur sa ville, sur le judaïsme, sur les guerres qui marquent durement sa génération. Plus de soixante dessins, gouaches et collages sont présentés, provenant du musée national d’art moderne, Centre Georges Pompidou et d’une collection particulière. L’accent a été volontairement porté sur la part plus intime de l'œuvre, le dessin. Plus intime parce qu'il s'agit souvent d'annotations, rapides et libres, de formes, de figures ou de paysages, ou parce que ce sont des esquisses pour des œuvres en gestation. Ce caractère privé donne accès à une autre face du travail de l’artiste, souvent plus vif, plus léger, que les œuvres achevées. Ces dessins sont aussi le témoignage d'une évolution de l'art de Chagall. A son retour à Vitebsk, en 1914, après le fructueux premier séjour à Paris, il affiche son bonheur de rentrer chez lui, avec des observations de sa ville natale et de sa famille. Elles deviennent ensuite, avec l’exil, en 1922-23, le support de réminiscences qui perdurent dans son travail jusqu’à la fin de sa vie. Les paysages de Vitebsk, les personnages typiques qui la peuple - avec la série des têtes de vieillards - les parents, le couple qu'il forme avec Bella, devenue son épouse en 1915, évoluent en archétypes répétés d’un paradis perdu qui devient, après la Seconde Guerre mondiale, un lieu de mémoire allégorique de toutes les pertes. Au cours des années trente se multiplient également les projets de toiles importantes et plusieurs esquisses donnent un aperçu du travail préparatoire de Chagall, généralement appuyé sur des dessins au crayon ou à l’encre de Chine, suivis d’essais en couleur. Plusieurs des toiles issues de ce travail furent ensuite transformées pendant l’exil américain de l’artiste, pendant la Seconde Guerre mondiale ( Esquisse pour Le Cheval rouge, Esquisse et Etude pour Les Arlequins, collection particulière). Marc Chagall, Eliezer et Rebecca, 1931, huile et gouache sur papier, © musée national Marc Chagall, Nice, donation de 1972, Chagall, entre guerre et paix © RMN-Grand Palais / Gérard Blot © ADAGP, Paris 2013, CHAGALL ® 48 Les années qui suivent le retour en France, après 1948, sont l'occasion d'un renouvellement de l’œuvre, en lien avec l’utilisation de techniques différentes, l’accent porté sur la monumentalité et l’apparition de nouvelles sources d’inspiration, comme la Méditerranée, à la suite de l’installation dans le Midi, à Vence, et la découverte de la Grèce. Renouveau aussi autour des œuvres religieuses, où sont souvent évoquées en même temps les souffrances des Juifs à travers leur histoire. C’est la période de la mise en route du projet du Message Biblique, déjà abordé par quelques dessins de la collection du musée. Parmi tous ces dessins, le groupe cohérent formé par ceux destinés au livre d'Abraham Walt, dit Liessin, Lieder und Poemen, rassemble pour l’édition complète des poèmes de l’auteur, en 1938, la plupart des thèmes abordés par l'artiste entre les deux guerres. Parmi eux, les souvenirs de jeunesse, certains émouvants comme la figure du père ou les intérieurs de synagogue, d'autres violents comme ceux des pogroms, des vues de Jérusalem relevées lors de son voyage en Palestine en 1930, ou des scènes issues de sa vie dans les capitales, Saint-Pétersbourg ou Paris. Sur le plan formel, ils sont liés par une linéarité marquée, parfois interrompue par des plages d’un noir soutenu. L'expérience de la gravure, après la réalisation des illustrations pour Les Âmes mortes de Gogol, n'est pas étrangère à ce parti pris. Outre que ces dessins sont parfois des souvenirs proches d’œuvres déjà créées (Le mur de l’Ouest à Jérusalem rappelle Le mur des lamentations, collection particulière - L’Echelle de Jacob, la gravure Le songe de Jacob pour la Bible, musée national Marc Chagall) ou une première idée qui connaîtra de futurs développements (Pogrom évoque certaines scènes de La Crucifixion blanche, Art Institute de Chicago) ils sont également représentatifs de l’effort considérable accompli par Chagall dans l’illustration entre les deux guerres. L'exposition Marc Chagall, d’une guerre l’autre est organisée en parallèle avec celle présentée au même moment au musée du Luxembourg, Marc Chagall, entre guerre et paix, du 21 février au 21 juillet 2013. Ce rapprochement permet au public en région de découvrir ou d'approfondir sa connaissance de l’œuvre d'un artiste dont la singularité reste exemplaire. commissaires : Maurice Fréchuret, conservateur en chef du Patrimoine, directeur des musées nationaux du XXème siècle des Alpes-Maritimes et Elisabeth Pacoud-Rème, chargée des collections au musée national Marc Chagall ouverture : tous les jours sauf le mardi, les 1er janvier, 1er mai, 25 décembre de 10 h à 17 h de novembre à avril et de 10 h à 18 h de mai à octobre tarifs sous réserve de modifications : collection permanente 8,50 €, tarif réduit 6,50 €, groupes 7,50 € (à partir de 10 personnes). Gratuité pour les moins de 26 ans (ressortissants de l’U.E. ou en long séjour dans l’U.E.) et pour tous les 1ers dimanche du mois accès : Aéroport de Nice Côte d’Azur / Gare SNCF / Bus n° 15 et 22, arrêt « Marc Chagall » réservations visites libres : chagall.groupe@culture.gouv.fr réservations visites commentées : chagall.visiteguide@culture.gouv.fr renseignements : www.musee-chagall.fr audioguides adultes pour individuels en français, anglais, allemand, italien, russe, japonais, chinois. visioguides en LSF et audioguides enfants pour individuels en français et en anglais (pièce d’identité demandée). contacts presse : Musée national Marc Chagall Avenue Dr Ménard 06000 Nice Hélène Fincker helene@fincker.com T+33(0)6 60 98 49 88 Françoise Borello francoise.borello@culture.gouv.fr T+ 33(0)6 70 74 38 71 / + 33(0)4 93 53 75 73 Chagall, entre guerre et paix 49 communiqué Chagall devant le miroir autoportraits, couples et apparitions 16 juin – 7 octobre 2013 Musée national Marc Chagall, avenue Docteur Ménard, 06000 Nice Cette exposition est organisée par le musée national Marc Chagall et la Réunion des musées nationaux – Grand Palais À l’occasion du quarantième anniversaire du musée national Marc Chagall, une exposition entièrement dédiée à l’artiste, autour du thème de l’autoportrait, réunit près d’une centaine d’œuvres, peintures et dessins, dont de nombreux inédits. Ce sujet a été le plus traité par Chagall au cours de sa très longue carrière. Il reflète, à la manière traditionnelle, ses préoccupations stylistiques et les interrogations sur son identité comme sur son rôle d’artiste, auxquelles Chagall apporte cependant des réponses nouvelles. D'abord simple affirmation de soi comme peintre, il devient vite, dès 1915-1917, le moyen de se présenter comme le passeur d'un message qui le dépasse. Le peintre réalise également une version écrite de son autoportrait avec sa biographie poétique, Ma Vie, rédigée dès 1922, alors qu’il est âgé seulement de trente-cinq ans, et publiée plus tard, en 1931. De 1907 à 1985, cette abondante production relève de tous les genres : le plus souvent autoportraits au chevalet, à la palette ou dans l’atelier, donc en artiste ; plus rarement autoportraits méditatifs d’homme se regardant ; et une étonnante série d'autoportraits en Christ dans les années 40 et 50. Mais aussi de nombreux doubles portraits où Chagall se représente avec sa femme, inspiratrice étroitement enlacée au créateur, et enfin, des autoportraits déguisés où l’artiste se montre sous une autre forme, souvent celle d’un animal. Il apparaît également dans ses autres peintures comme témoignant de son travail accompli. Ces représentations de lui-même, très diversifiées, permettent à l’artiste d’embrasser le monde avec tous ses règnes – le hassidisme, la forme de judaïsme de son enfance, n’est pas étranger à cette vision de la Création - et d’en être le porte-parole. Le traitement même de ces autoportraits évolue avec le temps : tour à tour réaliste, descriptif, ou mis en scène à la manière des peintres anciens (on y note l’influence de l’Espagne ou des autoportraits de Rembrandt). L’autoportrait devient avec le temps une représentation de plus en plus stylisée, le visage de l’artiste offrant des traits peu individualisés mais reconnaissables à ses cheveux frisés bruns. De par son image en peintre qu’il assoit devant un tableau, dont on voit la plupart du temps le sujet, Chagall met l'accent sur le sujet de la peinture autant que sur le sujetpeintre. Marc Chagall, Mon portrait (détail), 1910, 16,1 x 17,3 cm, encre sur papier crème, Paris, musée national d’Art moderne - Centre Chagall, entre guerre et paix 50 Georges Pompidou ©Centre Pompidou, MNAM-CCI, Dist. RMN-Grand Palais / Philippe Migeat © Adagp, Paris 2012 - CHAGALL ® L’exposition permet d’aborder tous les aspects d’une production significative d’abord par la quantité ; de comprendre comment elle est, pour Chagall, le moyen d’affirmer sa différence en tant qu'artiste religieux ; et amène à s’interroger sur l’autoportrait comme voie d’accès privilégiée vers la vérité de l’artiste et la signification de son œuvre. ............................ commissaires : Maurice Fréchuret, conservateur en chef du Patrimoine, directeur des musées nationaux du XXème siècle des Alpes-Maritimes et Elisabeth Pacoud-Rème, historienne de l’art, chargée des collections au musée national Marc Chagall. ............................ Musée national Marc Chagall avenue Dr Ménard 06000 Nice Tél +33 (0) 4 93 53 87 20 Fax +33 (0) 4 93 53 87 39 ouverture : tous les jours, sauf le mardi, de 10h à 18h tarifs : 10 €, TR : 8 €, groupe 8,50 € (à partir de 10 personnes) incluant les collections permanentes. Gratuité pour les moins de 26 ans (ressortissants de l’UE ou en long séjour dans l’UE) et pour tous le premier dimanche du mois. audioguides : disponible en français, anglais, allemand, italien, russe, japonais, chinois. pour enfants : en français et en anglais visioguides en LSF publication aux éditions de la Réunion des musées nationauxGrand Palais, Paris 2013 catalogue de l’exposition : 22 x 28 cm, 136 pages, 124 ill., 35 € contacts presse : Réunion des musées nationaux - Grand Palais 254-256 rue de Bercy 75577 Paris cedex 12 Florence Le Moing florence.lemoing@rmngp.fr +33 (0) 1 40 13 47 62 contacts presse régionale : Françoise Borello francoise.borello@culture.g ouv.fr +33 (0) 4 93 53 75 73 Hélène Fincker helene@fincker.com +33 (0) 6 60 98 49 88 accès : en avion : Aéroport de Nice côte d’Azur en train : Gare SNCF Nice Ville en bus n°15 et 22, arrêt « Marc Chagall » en bus Nice le Grand Tour, arrêt « Musée Chagall » accès handicapés renseignements sur : www.musee-chagall.fr www.grandpalais.fr Chagall, entre guerre et paix 51 partenaires média de l’exposition http://www.leparisien.fr http://www.anous.fr/ http://lci.tf1.fr http://scope.lefigaro.fr http://www.lejournaldesarts.fr http://fr.euronews.com/ http://www.rtl.fr Chagall, entre guerre et paix 52
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