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LES ÉCO WEEK-END - VENDREDI 3 OCTOBRE 2014 33 WEEKEND CULTURE MasterChef, un menu appétissant Les «Rêveries urbaines» de Youssef Lahrichi P. 37 PORTRAIT Mohamed Merhari dit Momo, directeur de l’EAC-L’Boulvard P. 38 CINÉMA Tortues Ninja sur gran écran ! TENDANCE P. 39 & SHOPPING «La Suite» au prochain épisode... P. 40 P. 34-36 LES ÉCO WEEK-END - VENDREDI 3 OCTOBRE 2014 34 MÉDIAS BILLET Jihane Bougrine j.bougrine@leseco.ma Souriez, Malik est là ! O ui, oui Malik Bentalha revient à Casablanca ! Après avoir conquis la France grâce au Jamel Comedy Club, il est devenu le chouchou du Maroc avec sa participation au Marrakech du rire et sa première partie de Gad El Maleh lors de son dernier spectacle dans la ville blanche. Nul doute que le petit protégé de Jamel Debouzze à la vent en poupe et il s’apprête à le prouver le 23 octobre prochain au Studio des arts vivants de Casablanca avec son spectacle : «Malik Bentalha se la raconte». Basé sur de l’autodérision, le jeune humoriste a clairement un style et une touche bien à lui. Léger, moqueur, il se moque de lui et de sa vie avant tout. La critique dit même de lui qu’«avec son style unique et sa plume aiguisée, il met un véritable coup de fouet au monde du stand-up». Avec toute cette génération de comiques émergents, il faut du talent pour se démarquer et il le fait avec brio. C’est ainsi qu’il raconte son parcours depuis Laudun, petite bourgade proche d’Avignon jusqu’à Paris, la ville où tout est possible et où il découvre la vie sous les «spot lights». Paris, ce n’est pas seulement la belle vie, mais surtout les galères et il le raconte avec finesse et autodérision. Les femmes et son problème de surpoids d’antan reviennent aussi, ainsi que les gaps générationnels et culturels avec sa famille, ses parents… Un quotidien qu’il raconte à sa sauce et on accroche forcément. Malik Bentalha serait-il le prochain Jamel ou Gad ? Réponse le 23 octobre au Studio des arts vivants de Casablanca avec des sketchs vitami● nés pour toute la famille. Le Maroc aura son MasterChef... ● L’émission MasterChef arrive enfin au Maroc. Ce mardi, toute la presse a été invitée a découvrir les dessous de l’émission dans les studios de Benslimane. L’émission sera diffusée à partir du mardi 7 octobre en prime time sur 2M... Coulisses ! C’ est dans un décor très marocain et artisanal que 2M a décidé de reprendre le concept anglais «Masterchef» qui fait un tabac dans le monde entier. Une émission mondiale mais que l’on veut purement marocaine car la cuisine au Maroc est un patrimoine et un capital immatériel que le monde connaît et admire. Le défi et donc de taille. «J’ai vu les plateaux des émissions Masterchef de plusieurs pays mais je dois avouer que celui-là est particulier. Nous n’avons rien à envier à la version internationale», s’enthousiasme le Chef Moha, chef cuisinier que l’on ne présente plus et membre du jury de l’émission. Pour une fois, il ne s’agit pas de protocole ou de langue de bois. Les faits parlent d'eux-mêmes. Le studio est joliment décoré et la touche artisanale est présente avec les grandes portes en bois ou ornées, les arabesques, les lampes et les touches traditionnelles. Un plateau de 2.000 m2 composé d’un atelier, d’une salle de préparation, du restaurant et d’une mezzanine, confirme que l’émission à la sauce marocaine est bel et bien à standard international. L’émission qui ne se considère pas comme une émission culinaire mais un réel talent show où la compétition est le mot d’ordre, permet à 15 candidats marocains dont deux viennent d’Espagne et d’Italie, de traverser les épreuves durant 12 semaines, de traverser 10 villes du royaume et découvrir la beauté des paysages, de montrer qu’ils sont capables de deve- nir de grands chefs. Les candidats sont des amateurs de la cuisine d’ailleurs, une passion qu’ils n’ont pas pu transformer en métier suite aux aléas de la vie. Aujourd’hui ils ont la chance de prouver l’étendue de leur talent, puisqu’il y a 400.000 DH à la clef et une formation dans une école prestigieuse sous le regard critique d’un jury d’exception composé de grands noms de la gastronomie marocaine et internationale : les Chefs Moha, Khadija, Meryem et Ramzi.. Diffusé depuis l’année 1990 et produit dans plus de 40 pays, MasterChef rend hommage de par sa présence au royaume, à la cuisine marocaine, réputée pour être l’une des meilleures au2 monde. Qu’ils soient étudiants, ingénieurs, femmes au foyer ou LES ÉCO WEEK-END - VENDREDI 3 OCTOBRE 2014 professeurs, les candidats partagent tous la même passion pour l’Art culinaire et la même volonté de participer et remporter le 1er titre de Meilleur cuisinier amateur MasterChef Maroc. Choisis parmi 24.000 inscrits, les 15 candidats finalistes représentent toutes les composantes de la société marocaine avec ses diversités régionales et ses valeurs familiales. Parmi eux, deux candidats issus de la communauté des Marocains du Monde. «Nous tenions à respecter la parité hommesfemmes et à respecter toutes les générations. Nous avons sélectionné 8 femmes et 7 hommes de 19 à 50 ans», explique Salim Cheikh, directeur général de 2M. Une émission familiale à dimension internationale 2M promet une émission grandiose. Familiale et proche du public, elle sera exclusivement en arabe dialectale avec des mots techniques en français qui reviennent forcément. Dans les standards de Master Chef Monde, la chaîne s’est donnée les moyens nécessaires pour réussir le challenge. «L’émission a coûté 25 millions DH mais elle est rentable. 2M n’a rien déboursé, le financement s’est fait grâce au parrai- 35 MÉDIAS nage», explique Salim Cheikh. En effet, tout un attirail technique afin de permettre aux spectateurs de vivre la même expérience que les candidats, de vivre leurs émissions et leur stress. Pour ce faire, il a fallu mobiliser 18 caméras pour pouvoir tout capter, une équipe de 130 personnes pour 90 jours de tournage, 1.500 heures de rush, 27.000 km parcouru pour voir 10 villes du royaume, Istanbul et Libreville et un studio équipé de salles d’interviews, de régie cuisine, d’une ré- créer, à partir d’ingrédients imposés, des plats gastronomiques. Vient ensuite l’épreuve en équipe, le fameux offsite qui se déroule à l’extérieur de l’atelier MasterChef Maroc où l’esprit de cohésion du groupe doit primer avant tout. Enfin le Test Sous Pression, dernière chance pour les participants qui ont le moins convaincu le jury de se rattraper et rester dans la compétition. À l’issue de cette dernière épreuve, un candidat est définitivement éliminé de la compétition… Les meilleurs cuisiniers amateurs du Maroc iront à la découverte du patrimoine culinaire des régions du pays avec des surprises des plus inattendues. Trois épreuves spectaculaires auront lieu dans deux destinations étrangères : le Gabon et la Turquie. Hors ateliers et loin de leurs repères, les candidats devront rivaliser de talent et se surpasser pour créer des plats d’exception. «Ce n’est pas tant le talent et le don des cuisiniers qui feront la différence, c’est leur capacité à surmonter le stress et à réagir aux défis imposés», explique le directeur général de 2M. «L’émission a coûté 25 millions DH mais elle est rentable. 2M n’a rien déboursé». serve, de régie vidéo et de régie son, de bureaux de production, de loges et d’espaces de restauration. Dans chaque prime, trois épreuves intenses constitueront le programme hebdomadaire des participants. La boîte mystère, tant redoutée par les candidats qui doivent faire preuve de la plus grande imagination pour ●●● «Il a fallu mobiliser 18 caméras pour pouvoir tout capter, une équipe de 130 personnes pour 90 jours de tournage, 1.500 heures de rush». Une émission omniprésente Masterchef Maroc sera certes diffusée en prime time tous les mardis à partir du 7 octobre mais il y aura également 72 quotidiennes sous forme d’un magazine quotidien déclinant des «master class» animées par les chefs jury ou des Chefs invités, des reportages sur les produits du terroir, des conseils et, enfin, un retour sur la compétition. Des quotidiennes mais pas seulement puisque l’ère du temps est au 2.0. MasterChef Maroc est la première émission télévisée marocaine à avoir réalisé son casting exclusivement sur Internet. C’est pour garder cet aspect connecté et 2.0 que MasterChef Maroc met les petits plats dans les grands sur le digital. Le site «masterchefmaroc.2m.ma» et l’application mobile dédiée (iOS et Android sur smartphone et tablette) servent de relais pour les internautes qui souhaitent suivre les dernières informations sur leurs terminaux. Le tout pour faire de cette émission une version marocaine certes, mais aux standards internationaux. Reste à savoir si les images sont fidèles aux promesses et au tableau de bord de l’émission. Rendez-vous le mardi 7 octobre sur 2M pour le ● découvrir…. LES ÉCO WEEK-END - VENDREDI 3 OCTOBRE 2014 36 MÉDIAS UN JURY «CROUSTILLANT» ● Masterchef Maroc s’est offert un jury de qualité cosmopolite et d’horizons différents. Deux générations différentes tout en respectant la parité, le jury composé de Chef Moha, Chef Khadija Bensdira, Chef Myriam Ettahri et Chef Ramzi El Bouab apportent expérience et savoir- faire qu’ils mettent au service des heureux candidats. CHEF MYRIAM ETTAHRI CHEF MOHA «Dans la cuisine, il faut être juste, précis et observateur. Ils n'ont pas le droit à l'erreur» CHEF KHADIJA BENSDIRA «Les Marocains vont être bluffés par l’émission» «Quand un candidat que j’aime beaucoup est éliminé, cela se voit» R ien ne la prédestinait à une carrière dans la cuisine et pourtant. Celle qui prétend qu’elle découest l’ambassadrice de la cui- pait déjà des images de cuisine avant a cuisine est une histoire de fasine marocaine dans le de savoir lire et écrire est considérée mille et une histoire de ville et monde. Cette lauréate de aujourd’hui comme la représentante d’environnement. Celui qu’on ne l’École de tourisme et d’hôtellerie de de la nouvelle génération de chefs présente plus a puisé sa passion dans Marrakech a officié en tant que pro- cuisiniers marocains. Cette globetrotMarrakech, sa ville. Diplômé de l’École fesseur à l’École hôtelière de Fès. Elle teuse a sillonné le monde en comhôtelière de Genève, Chef Moha est enchaîne ensuite avec un parcours mençant son parcours par un Bacheun véritable érudit de la cuisine maro- académique à Liège où elle devient lor en commerce international à caine. Après avoir fait ses preuves en 1977 la première diplômée des l’université McGill pour finalement dans plusieurs établissements euro- Études supérieures pédagogiques changer de cap et bifurquer vers des péens réputés, il rentre au Maroc d’hôtellerie. Deux ans plus tard, elle études d’art culinaire à l’académie le après 14 ans pour créer son propre est nommée Chef des cuisines à Cordon bleu au Canada. Son diplôme restaurant, un riad situé dans la mé- l’École hôtelière de Touarga dont le en poche et des idées plein la tête, dina de Marrakech, où il officie tout but est de sauvegarder les recettes elle décide d’aller découvrir la culture naturellement en tant que Chef de traditionnelles authentiques. Elle dé- orientale auprès du Chef Pierre Gacuisine. «Pour être MasterChef , il faut croche ensuite le titre d’Ambassa- gnaire à Dubaï. Son riche parcours passer par tous les échelons. Moi j’ai drice de l’Art culinaire marocain en professionnel l’a menée jusqu’en Eucommencé par l’hôtellerie et j’ai été à 2000, un an avant de contribuer à rope puis à Singapour et en Australie la fois standardiste, commis, serveur. l’élaboration de l’ouvrage «Délices de avant de revenir au Maroc et plus parC’est important de passer par toutes la Méditerranée». «Je ne le dis pas ticulièrement à Fès puis à Casablanca. les étapes avant de gérer sa propre parce que je veux faire de la publicité, «C’est un rythme effréné et c’est un cuisine». Il participe également au je le dis parce que je le pense profon- travail phénoménal. Mais le résultat rayonnement de la cuisine marocaine dément. J’ai fait beaucoup d’émissions est incroyable. Je suis fière du résultat partout dans le monde et en particu- culinaires dans ma vie mais Master- même si au niveau humain, l’émission lier en Europe. «Ces jeunes ont une Chef, c'est particulier. L'émission ap- a été difficile pour moi. J’assume ma chance inouïe, ils ont 3 mois pour de- porte autre chose au spectateur ma- sensibilité et je ne la cache pas. Quand venir chef alors que nous on a passé rocain. Je pense que les Marocains un candidat que j’aime beaucoup est une vie entière pour arriver à ce titre». vont être bluffés par l’émission». éliminé, cela se voit». L C’ CHEF RAMZI EL BOUAB «Je ne m’attendais pas à un tel niveau des candidats» R amzi El Bouab figure parmi les plus jeunes Chefs étoilés de France. Dans sa famille, l’amour pour la cuisine se transmet de père en fils. De père hôtelier, il poursuit son parcours académique dans la prestigieuse école supérieure de cuisine française, Grégoire Ferrandi, avant d’entamer un parcours professionnel hors du commun. Il compte parmi ses mentors, Joël Robuchon et Michel Gerrard, tous deux détenteurs de trois prestigieuses étoiles au célèbre Guide Michelin. Après 10 ans d’expérience à l’étranger, il rentre au Maroc où il tient actuellement son propre restaurant, connu sur la place casablancaise. Ramzi El Bouab est la personnification de la cuisine française raffinée à laquelle il ajoute des touches nationales, pour le plus grand plaisir des candidats qui devront se surpasser en créativité pour lui présenter des dressages hauts en couleurs. Il est dans le gastronomique, il fait de la cuisine de bistrot avec des épices marocaines, généreuses. «On est venu me chercher dans mon restaurant. J’étais flatté mais je me suis posé la question : Comment gérer 3 mois de tournage et laisser mon restaurant? J’ai recruté un Chef qui m’a remplacé. Je ne regrette pas cette expérience car les candidats nous ont surpris. Je ne m’attendais pas à un tel niveau». LES ÉCO WEEK-END - VENDREDI 3 OCTOBRE 2014 37 CULTURE Les «Rêveries urbaines» de Youssef Lahrichi ● La Fondation Alliances réitère son programme «La chambre claire» en faveur de la jeunesse émergente dans l’art contemporain. Depuis le 30 septembre et jusqu’au 19 janvier, c’est le travail de Youssef Lahrichi qui est mis en avant. L ancé en juin 2013 par la Fondation Alliances, la Chambre claire est un programme novateur de soutien à la création photographique contemporaine émergente. À travers une approche alternative à celle du marché de l’art, la Chambre claire s’inscrit dans une démarche de découverte et d’accompagnement de nouveaux talents de la photographie. Deux fois par an, les locaux de la Fondation Alliances se transforment en un espace d’exposition ouvert aux artistes prometteurs, leur consacrant leur première exposition en solo. Cette nouvelle édition met à l’honneur le travail de Youssef Lahrichi avec l’exposition «Rêveries urbaines», présentée dans les locaux de la Fondation Alliances du 30 septembre 2014 au 19 janvier 2015. «Comme un amant, je guette ce moment où l’on peut se retrouver en tête-àtête, à l’abri des regards pour im- mortaliser de douces et brèves étreintes», déclare Youssef Lahrichi, lauréat de la troisième édition de la Chambre claire. Originaire de Fès, Youssef Lahrichi poursuit des études d’ingénierie en France avant de s’installer au Maroc en 2010. Après la ville calme et traditionnelle où il grandit et la capitale française où il étudie, Youssef choisit de finalement poser ses valises dans la métropole tentaculaire et bouillonnante de Casablanca pour y poursuivre une carrière dans le consulting. Dès son arrivée, Youssef Lahrichi se sent aspiré par l’agitation casablancaise et se met en quête de moyens de s’évader de la frénésie de la ville. À travers «Rêveries urbaines», Youssef Lahrichi ne se contente pas de saisir la ville mais prend le pari de la faire sienne et de la créer de toutes pièces à partir de ses propres représentations. En réalisant ses clichés aux premières lueurs du jour ou encore au moment de la rupture du jeûne pendant le mois de Ramadan, Youssef Lahrichi s’offre un tête-à-tête fantasmé avec sa ville d’adoption et révèle avec subtilité des moments d’intimité inatten● dus et oniriques. Bentalha va se la raconter à Casa ● L’humoriste français Malik Bentalha se produit le 23 octobre au Studio des arts vivants de Casablanca avec son spectacle : Malik Bentalha se la raconte. H umoriste en vogue et petit protégé de Jamel Debouzze, Malik Bentalha a la vent en poupe après son grand succès au Bataclan de Paris, ses spectacles, son show au Marrakech du rire et son avant-première de Gad El Maleh à Casablanca. Léger, moqueur, il se moque de lui-même et de sa vie avant tout. Avec son style unique et sa plume aiguisée, il donne un véritable coup de fouet au monde du stand up. C’est ainsi qu’il raconte son parcours depuis Lau- dun, petite bourgade proche d’Avignon jusqu’à Paris, la ville où tout est possible et où il découvre la vie sous les «spot lights». Paris, ce n’est pas seulement la belle vie, mais surtout les galères et il le raconte avec finesse et autodérision. Les femmes et son problème de surpoids reviennent aussi, ainsi que les gaps générationnels et culturels avec sa famille, ses parents…Des sketchs vitaminés à découvrir le 23 octobre au Studio des arts vivants de Casa● blanca. LECTURE Métamorphoses du travail - critique de la raison économique Cela ne s'appelait pas encore la «mondialisation libérale», que déjà André Gorz, voilà bientôt vingt ans, en pionnier critique d'une rare intelligence analytique, dénonçait la croyance quasi-religieuse que «plus vaut plus», que toute activité - y compris la maternité, la culture, le loisir - est justiciable d'une évaluation économique et d'une régulation par l'argent. Gorz détermine les limites que la rationalité économique ne peut franchir sans se renverser en son contraire et miner le contexte socioculturel qui la porte. Le lecteur découvre pourquoi et comment la raison économique a pu imposer sa loi. André Gorz, Éditions Gallimard, 140 DH. Dans le jardin de l’ogre Une semaine qu'elle tient. Une semaine qu'elle n'a pas cédé. Adèle a été sage. En quatre jours, elle a couru trente-deux kilomètres. Elle est allée de Pigalle aux Champs-Élysées, du musée d'Orsay à Bercy. Elle a couru le matin sur les quais déserts. La nuit, sur le boulevard Rochechouart et la place de Clichy. Elle n'a pas bu d'alcool et elle s'est couchée tôt. Mais cette nuit, elle en a rêvé et n'a pas pu se rendormir. Un rêve moite, interminable, qui s'est introduit en elle comme un souffle d'air chaud. Adèle ne peut plus penser qu'à ça... Leïla Slimani, Éditions Gallimard, 230 DH. LES ÉCO WEEK-END - VENDREDI 3 OCTOBRE 2014 38 PORTRAIT MOHAMED MERHARI DIT MOMO Directeur de l’ EAC-L'Boulvard Le militant pour une culture libre et utile ● Sage et à la fois «déjanté», Mohamed Merhari, dit Momo, se démène pour animer la scène culturelle nationale. Il raconte l’aventure de L’Boulevard et sa vision de la scène actuelle en toute intimité. I l déambule dans les coulisses de son festival, un rendez-vous musical qu’il a imaginé avec son acolyte Hicham Bahou il y a 15 ans. Lui c’est Mohamed Merhari que tout le monde connaît sous le pseudonyme de Momo comme s’il était l’ami de tout le monde, le «Momo» de la bande ou de la famille. Famille musicale en tout cas qu’il connaît et à laquelle il voue une passion sans limite. Cet enfant de la culture a ouvert les yeux dans un théâtre, le théâtre de la FOL (Fédérations des œuvres laïques) où son père travaillait. L’enfant de Casablanca, rebelle, n’aimait pas l’école et savait déjà que sa place était sur le terrain. «J’étais ni bon ni mauvais, mais l’école n’a jamais été mon fort. J’ai essayé de commencer des formations mais je n’arrivais pas à rester enfermé devant un tableau. Le terrain est la meilleure école. Quand on a commencé, il n’y avait nul part où apprendre à faire de la production par exemple. On a appris sur le tas. Avant on apprenait sur le tas, avec les Français ou les étrangers qui venaient superviser. Aujourd’hui on tourne à 99% d’équipes marocaines. C’est une belle évolution». Une évolution qu’il a vue et vécue. À 42 ans, Momo peut se féliciter d’être un des acteurs culturels les plus influents de la scène actuelle. À partir de rien, lui et son équipe ont réussi des miracles, par amour pour l’art et les artistes marocains. «Les musiciens n’avaient pas d’espace pour répéter, on a mis à leur disposition un espace. Ils n’avaient pas où jouer, on leur a donné une place pour jouer. C’est là où on s’est belles collaborations et les autorités ont aidé cette fois. On a l’habitude de râler mais cette année, cela a été un stress de moins», explique Momo en pensant à L’Boulevard, un projet qu’il a pensé et a réalisé. Aidé par une équipe de 6 personnes, il voyage, va à la rencontre des gens et se dit «bien entouré» puisqu’il se fait conseiller pour la programmation. D’ailleurs à quelques jours de la fin de la 15e édition, Momo pense déjà à la 16e. «Je crois que l’édition de cette année est l’une des meilleures de l’histoire de L’Boulevard. Depuis 2 ans, on a enlevé l’espace VIP et cela a enlevé énormément de frustrations chez les gens. On a eu de très belles têtes d’affiche, entre Asian Dub Fondation, Hamid Kasri qui a ramené Merchane et Karim Zyad, Gnawa Diffusion et Mos Def, on s’est tous bien amusés», explique celui dont la vie à l’air d’un festival au quotidien. Initiateur du BRock, l’endroit live et underground de la ville, il gère aussi le Boultek et intervient en tant que chroniqueur dans l’émission Ajial de 2M pour être toujours proche de la jeunesse «Aujourd’hui on tourne à 99% d’équipes marocaines. C’est une belle évolution». dit pourquoi ne pas faire un festival pour canaliser cette énergie et lui permettre de créer. C’est la où L’Boulevard est né». Un travail que le ministère de la Culture est censé faire mais conscients des rouages du système, les militants travaillent seuls dans l’ombre, jusqu’à trouver un peu de lumière. «À toute difficulté, on peut toujours trouver des solutions. C’est un festival qui travaille avec 3 préfectures, on a eu de créative. «On a une génération qui est techniquement très bonne. Des jeunes qui maîtrisent leurs instruments. Mais ils manquent de créativité je trouve. L’ancienne génération est tout le contraire, la technique s’apprenait sur le tas, mais ils étaient créatifs. Il faut du temps à cette jeunesse je pense», explique celui qui a vu les groupes marocains se séparer alors que le potentiel était là. «J’ai vu H-Kayne faire des concerts à l’étranger, Darga aussi. Ces groupes n’ont pas pu aller plus loin car il n’y avait pas d’accompagnement. Les managers ne sont pas compétents. Il n’y a pas de gestion de carrière», continue Momo qui pense que la clé du succès est de s’approprier le folklore marocain au lieu d’imiter. «On a un son rock marocain, reggae marocain, même de l’électro marocain. La jeunesse est en train de s’approprier le patrimoine parce qu’elle sent que c’est important. Dés que cette chose sera acquise, la musique marocaine réussira à s’exporter». En attendant, Momo continue à rêver et à transformer ses rêves en réalité dans le but de faire évoluer la scène marocaine, sur fond de tremplins et de concerts de qualité accessibles à tous. ● LES ÉCO WEEK-END - VENDREDI 3 OCTOBRE 2014 40 TENDANCE & SHOPPING RENDEZ-VOUS Les chaussures de Lionel Messi pour la Ligue des Champions «La Suite» au prochain épisode... ● «La Suite» de Casablanca change de peau et évolue vers un univers plus accessible et moins chic tout en restant toujours aussi branché ! On a essayé pour vous la nouvelle version de La Suite qui promet des surprises au jour le jour. V endredi dernier, La Suite de Casablanca a levé le voile sur sa nouvelle formule. Dans l’esprit des «factory style», l’endroit branché de Casablanca se veut à la fois convivial et survolté. Dans un décor à mi-chemin entre Brooklyn et Berlin, sans prétention et toujours très bien accueilli par une équipe à la fois professionnelle et chaleureuse, La Suite semble avoir trouvé son équilibre. Considéré comme «trop chic» alors que le service y est certes raffiné mais bon enfant, La Suite joue dans l’atmosphère sereine et proche de ses clients. Bar, restaurant et endroit pour amoureux de la musique, le restaurant-bar a subi une transforma- tion totale des 350m2 pour devenir un bar-restaurant type «Usine, Factory, Loft», à travers les matériaux chauds soit par la matière comme le bois, le cuir, l'utilisation de l’aspect patine, rouille, effet usé. L’établissement propose une nouvelle carte plus «soft» mais toujours originale. Dans une ambiance «easy food», les croquants vont sûrement devenir les futures stars de la carte. Que ce soit à une table de restaurant ou en mode fastfood au bar, le Chef propose de déguster ses mélanges de saveurs d'ici et d'ailleurs dans des contenants appropriés. Côté ambiance et musique, les DJs seront toujours au rendez-vous mais avec une touche de live supplémentaires. La Suite devient un vrai «playground» où la musique et les «jam sessions» permettront de fidéliser les plus mélomanes. Un programme tout au long de l’année pour faire des soirées de Casablanca des nuits inoubliables et authentiques avec un lot de surprises et de concept que La Suite ne souhaite pas dévoiler tout de suite. Le nouveau concept de l’endroit in de Casablanca chapeauté par Christophe Biche, Pierre Naal, le directeur des lieux et mixologue international, et le Chef Moctar Ouedraogo aux idées originales, aidé par un personnel fidèle depuis le début donne à l'établissement de la crédibilité, de la chaleur et surtout de la «Suite» dans les ● idées…À découvrir ! ●●● «La Suite joue dans l’atmosphère sereine et proche de ses clients». Adidas vient d'annoncer aujourd’hui le lancement d’une version plus moderne des chaussures Adizero F50 portées par Lionel Messi. Afin de célébrer la Ligue des Champions, la plus prestigieuse compétition destinées aux clubs, Adidas a révélé un design unique qui rend hommage à la star du ballon rond et à ses performances historiques. Inspirée des couleurs du FC Barcelone, Adizero F50 est un monument à la gloire de Lionel Messi. Le design des chaussures représente chacun des buts marqués par l’attaquant, les 21 villes où le joueur a signé ses réalisations, les quatre Ballons d’Or qu’il a remportés, les quatre hat-tricks marqués durant ses nombreuses participations à la Ligue des Champions ainsi que les trois trophées qu’il a soulevés durant sa carrière. Les mots qui ornent la chaussure Adizero F50, «respect», «divertissement», «vitesse», symbolisent parfaitement les qualités de jeu du joueur argentin. Les nouvelles chaussures Adizero F50 combinent des technologies révolutionnaires de haute précision qui permettent à celui qui le porte d’être encore plus rapide sur le terrain. Avec ses 165 g, la chaussure Adizero F50 est l’un des modèles les ● plus légers du marché. La rentrée de Vogue FASHION Sportswear Tailoring Kaki militaire À l’image des défilés Fendi, Miu Miu et Louis Vuitton, l’allure athlétique continue d’inspirer les créateurs. Des matières molletonnées, des mix de rouge, bleu ou noir, des effets résille pour un look sportswear cool et dynamique. Cet hiver, le smoking se porte au féminin. Les filles, comme ayant emprunté le costume de leur boyfriend, paradent en veste et pantalon classiques d’inspiration tailoring. Une tendance vue chez Haider Ackermann, Hermès ou Ralph Lauren. Dans des dominances kaki, les codes de la légion prennent du galon chez les créateurs. Une influence revisitée chez Balmain, Isabel Marant ou par Francisco Costa chez Calvin Klein Collection, qui ponctue sa collection automne-hiver 2014-2015 d'une pointe de grunge bien dosée. Quand l’uniforme devient un véritable vêtement mode… LES ÉCO WEEK-END - VENDREDI 3 OCTOBRE 2014 39 CINÉMA Tortues Ninja sur grand écran ! ● Le retour des Tortues Ninja sur grand écran est possible grâce à Jonathan Liebesman. Rendez-vous avec Leonardo, Michelangelo, Raphaël et Donatello à partir du 15 octobre. Shredder. Entre deux dégustations de pizzas (sans anchois, bien sûr) et un entraînement intense aux arts martiaux, prodigué par leur maître Splinter, ils vont accomplir leur destin, aidés par la courageuse reporter, April O’Neil. Adaptées d’une bande dessinée de Kevin Eastman et Peter Laird, les aventures des célèbres tortues ninja avaient déjà donné lieu à une trilogie de films parus entre 1990 et 1993 (Les Tortues ninja, Les Tortues ninja 2, Les Tortues ninja 3) et un film d’animation sorti sur les écrans en T enez-vous prêts : quatre héros de légende vont bientôt faire parler d’eux à New York… Leonardo, le leader, Mi- chelangelo, le beau gosse, Raphael, le rebelle et Donatello, le cerveau, vont tout faire pour défendre la ville de New York, prise entre les griffes de Papa rock’n’roll... ● «Papa was a rolling stone» est une adaptation à l’écran d’un roman que l’auteur, Sylvie Ohayon, décide de mettre elle-même à l’image. Sortie prévue pour le 8 octobre. D ans les années 80, Stéphanie grandit à La Courneuve auprès d’une mère absente et d’un beau-père brutal. Très vite, elle décide de s'extirper de son quotidien morose. Grâce à l’amour de sa grand-mère, à ses lectures, sa passion pour la danse et pour Jean-Jacques Goldman, elle se débat dans cette cité colorée où l’amitié est primordiale. Un jour, elle le sait, Stéphanie quittera la cité pour mener la vie dont elle a toujours rêvée. Le film raconte l'histoire de cet envol. Un film inspiré du livre autobiographique de la réalisatrice. «Papa Was Not a Rolling Stone» est une adaptation du roman du même nom de Sylvie Ohayon paru en 2011. L'auteure a choisi de réaliser le long métrage elle-même (c'est sa première réalisation). Pour ce faire, elle a coécrit le script avec Sylvie Verheyde. Si la noto- riété des Rolling Stones n'est plus à démontrer, le père de Stéphanie (et donc de Sylvie Ohayon), lui, n'est pas aussi connu que les papys rockeurs, puisqu'elle ne l'a jamais rencontré. D'où le titre «Papa Was Not a Rolling Stone», qui fut par ailleurs conseillé à la réalisatrice par un ami. Il s'agit également d'une référence indirecte à la chanson «Papa was a rolling stones», du groupe de musique soul The Temptations. Côté acteurs, la jeune Doria Achour qui incarne Stéphanie est entourée de grands habitués du cinéma, tels que Aure Atika, Marc Lavoine ou encore Sylvie Testud. Pour le reste du casting, des jeunes premiers ont été castés «à la sauvage», c'est-à-dire qu'ils ont été approchés au détour d'une rue. «Je souhaite former une troupe de jeunes talents, des révélations de la rue», précise la réalisatrice. ● 2007. Ninja Turtles vient ici relancer la franchise, en y apportant une nouvelle fraîcheur et des effets spéciaux modernes. C'est d'ailleurs le premier film de la saga à être réalisé en 3D. Dans le comic book, c'est une mutation qui permet au quatuor formé par Donatello, Raphael, Michelangelo et Leonardo d'acquérir une forme et une intelligence humaines, mais pour cette nouvelle adaptation, le producteur Michael Bay a affirmé que l'origine des tortues sera extraterrestre. Une déclaration qui a vite suscité l'indignation des fans de la franchise. Le réalisateur de la saga Transformers peut néanmoins compter sur le soutien du co-créateur des tortues, Kevin Eastman, qui approuve cette théorie et précise que si les tortues ne sont ● pas d'origine extraterrestre.