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15
No le magazine
des sciences et
des technologies
d’altran
www.altran.com
altitude
Sécurité :
Préparons
un monde
plus sûr
NEWS p. 12 Just, une voiture de plus ? / Fondation Altran : le palmarès du Prix 2008 HIGH-TECH p. 17 Préparons un monde
plus sûr PEOPLE p. 28 Expertise : Accompagnement de projets chez ViaMichelin / Campus : Altran et Telecom ParisTech inaugurent
le laboratoire Com’Num / Portrait : Nouriel Roubini, économiste qui a prédit la crise dès 2006
/édito/
/sommaire/
news 04
Promouvoir une dynamique
positive en matière
de recherche et d’innovation
04
Notre monde change, il change vite,
il change sur le fond, et ce n’est pas
près de finir ! L’allongement de la durée
de vie ; le climat, l’eau et tous les sujets
d’environnement ; la globalisation
de l’économie, mais aussi de la
communication ; les nouveaux équilibres
Nord-Sud, mais aussi Est-Ouest ;
les nouvelles donnes sociales. Tout cela
impose à la recherche de porter un regard
nouveau sur son rôle dans la société, sa manière
de l’exercer et les objectifs qu’elle se donne.
> 05 Téléphonie chiffrée
et intelligence économique
Altran CIS s’est intéressé au
risque de divulgation d’information
sensible lié à l’usage de téléphones
mobiles dans les entreprises.
Certains de nos collègues internationaux ont tendance à dire que
la recherche consiste à transformer de l’argent en savoir quand l’innovation
consiste à transformer ce savoir en richesses. Selon ce principe,
une politique de recherche efficace conduit, certes, à la production de brevets,
mais qui n’assurent pas en eux-mêmes une création immédiate de richesses
et d’emplois. C’est bien leur application concrète dans des produits et
services commercialisés au service de l’homme qui peut assurer le « retour
sur investissement », tout autant financier que social.
Il est donc fondamental de créer une spirale vertueuse associant recherche
fondamentale et appliquée, réconciliant ainsi recherche et innovation.
Yves de Chaisemartin
Président-Directeur général
02
Altitude n°15
> 14 Prix 2008 de
la fondation Altran
Présentation du lauréat et
des cinq finalistes du Prix
2008 de la Fondation Altran
pour l’Innovation.
high-tech 17
Les enjeux socio-économiques sont immenses, ils sont planétaires.
La recherche est plus que jamais la clef de l’avenir, la clef de sortie
de la crise actuelle. Les gouvernements ne s’y trompent pas,
qui mettent l’accent sur la recherche dans leurs plans de relance.
Mais la recherche justifiera sa place, majeure, en répondant à l’essentiel,
les besoins de l’être humain, homme, femme, dans le monde nouveau
qui arrive : se nourrir, se loger, se soigner, se déplacer, se parler,
se comprendre et se protéger.
Une réorganisation des programmes de recherche nationaux et internationaux
selon un schéma de ce type – passage d’une gestion actuelle par technologie
ou domaines d’application à une organisation par thématique prospective –
permettra de renforcer le lien entre la recherche et le citoyen, et de
décloisonner les efforts entre les différents acteurs publics et privés.
> 12 Just, une voiture
de plus ?
Altran Pr[í]me a souhaité
revenir à l’essentiel avec ce
concept car, Just, recentré
sur les fonctions nécessaires
à l’utilisateur.
2, rue Paul Vaillant-Couturier
92532 Levallois-Perret Cedex
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Altitude n°15
Directeur de la publication :
Pascal Brier
Rédacteur en chef :
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Rédaction :
Benoît Repoux, Martin Bellet,
Valérie Devillaine, Philippe François,
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Élisabeth Castaing, Olivier Farfal,
Sophie Loubeyre, Anne Placier
Crédit couverture :
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Fabrication :
Sylvie Esquer
Impression :
Imprimerie Vincent
Dépôt légal :
Avril 2009
ISSN : 1767-9974
Altitude (Paris 2003)
> 17 Préparons un monde plus sûr
Qu’elle soit financière, environnementale, sanitaire, alimentaire ou d’accès, la sécurité
est une notion aujourd’hui omniprésente. Ce dossier propose un panorama des technologies
et avancées numériques qui permettent d’améliorer notre sûreté au quotidien.
people 27
> 28 Accompagnement de projets chez ViaMIchelin > 30 Inauguration du
Les consultants de Datacep, filiale du groupe Altran,
accompagnent depuis 2001 ViaMichelin, l’un des leaders
du marché des produits d’aide à la navigation automobile.
Ils viennent renforcer les équipes sur divers projets,
notamment dans le développement de systèmes d’information
géographique (SIG).
Si vous souhaitez vous abonner à Altitude, rendez-vous sur le site altran.com
laboratoire Com’Num
Altran et Télécom ParisTech
ont inauguré ensemble
le laboratoire Com’Num,
fruit du partenariat
qui les unit depuis 10 ans.
Altitude n°15
03
news
Moyen-Orient
2008, Sesame
Le synchrotron accélérateur de paix ?
Souhaitant créer un lieu d’échanges
pour leurs chercheurs, neuf pays du
Moyen-Orient, parmi lesquels l’Iran,
Israël et l’Autorité palestinienne*,
ont uni leurs ressources pour
la construction d’un équipement
scientifique d’envergure.
Tout juste inauguré en Jordanie,
sous parrainage de l’Unesco,
le synchrotron Sesame est un
anneau de 133 m de circonférence
dans lequel des électroaimants font
tourner des électrons à très grande
vitesse. Soumises à une forte
accélération, ces particules
finissent par émettre un
rayonnement lumineux aux
caractéristiques exceptionnelles.
En effet, ce rayonnement, qui balaie
toutes les fréquences du spectre,
de l’infrarouge aux rayons X,
est pulsé et particulièrement stable.
* Les neufs pays membres du projet sont :
Bahreïn, Chypre, l’Iran, Israël, la Jordanie,
le Pakistan, l’Autorité palestinienne
et la Turquie.
Pour en savoir plus :
www.sesame.org.jo
Téléphonie
chiffrée
et intelligence
économique
altran Aviation civile
Rendre le ciel plus sûr
L’Aviation civile au Brésil
connaît une période de fort
changement. Jusque-là, il
coexistait de nombreuses
agences aux responsabilités
floues en matière
d’autonomie régulatrice.
Résultat, un système de
trafic aérien pas très sain.
La première étape de
cette transition consiste en
une analyse des accords
Open Sky adoptés dans
d’autres régions du monde.
Récemment mis en place,
cet ensemble de règles
et de pratiques remporte
l’adhésion et pourrait
changer considérablement
les choses au Brésil. Open
Sky crée un environnement
propice pour toutes les
composantes de l’aviation
civile (compagnies
aériennes, aéroports,
contrôleurs aériens,
passagers) en vue
d’améliorer aussi bien
la sécurité que la qualité
des services offerts.
Jupiter Images
Il peut en outre être filtré avec
précision pour ne conserver qu’une
seule longueur d’onde. Collecté dans
des laboratoires répartis le long de
l’anneau, il permet d’analyser toutes
sortes de matériaux.
Même s’il n’est pas comparable
au synchrotron de 27 km de
circonférence du Centre européen
pour la recherche nucléaire (Cern),
Sesame a des applications très
diverses, en physique nucléaire
et en médecine, mais aussi
en biologie et en environnement.
Ainsi, ses rayonnements permettent
d’étudier tout autant la composition
d’un matériau ou la configuration
d’une protéine qu’une interaction
entre deux polluants.
altran Protection
des données
Altran TCBR, filiale
brésilienne du Groupe,
est un acteur essentiel de
cette transition. Avec l’aide
d’Arthur D. Little Germany,
elle réalise une étude pour
l’Anac (Agence nationale
pour l’aviation civile). C’est
un projet d’une ampleur
sans précédent au Brésil en
matière de modernisation
de l’Aviation civile. Grâce
aux équipes d’Altran, il y
aura un avant et un après
Open Sky au Brésil.
altran Télécommunications
04
Altitude n°15
présence. Le système de
communication nécessite
de repenser les processus
pour les adapter à
l’environnement climatique,
logistique et humain, et sera
progressivement déployé
sur le théâtre des opérations
afin d’accompagner
l’expansion de l’ISAF
en Afghanistan.
L’équipe Altran ASD,
altran Téléphonie mobile
composée de quatre
consultants, est en liaison
permanente avec les
représentants de Thalès
sur place et apporte son
expertise en technologies
innovantes dans trois
domaines, afin de soutenir
la gestion du programme
en France : la gestion du
personnel sur le théâtre des
opérations (plus de soixante
personnes de différentes
nationalités), la planification
de toutes les actions sur le
site et la maîtrise des lots de
rechange et des processus
de maintenance.
Chatter à la perfection
Tous les ados qui utilisent la fonction messagerie
instantanée sur leurs téléphones portables l’ignorent,
mais c’est en partie grâce à Altran qu’ils peuvent chatter
sans exploser leurs forfaits ! Altran TEM, aidé d’Altran CIS,
a mis en place pour un des opérateurs français
un Bureau d’études orienté terminaux, qui n’a cessé
de croître depuis sa création, passant en dix-huit mois de
quatre à dix-sept consultants. Cette équipe cosmopolite
a pour rôle de vérifier que certains services vendus
par l’opérateur fonctionnent sur tous les terminaux
disponibles, en rédigeant plans et cahiers de test. Dans le
cas de la messagerie instantanée, le service est payant,
et la fonctionnalité doit donc être parfaite, tout comme
sa facturation. Leur expertise « terminal » transverse leur
permet d’entreprendre des projets de plus en plus
complexes, notamment dans l’ingénierie de validation,
en allant jusqu’à la mise en place de moyens de test.
Jupiter Images
Dans un pays où la sécurité
exige des délais de réaction
extrêmement courts et où
le relief rend très difficiles
les communications,
la Force internationale
d’assistance à la sécurité
(ISAF) de l’Otan doit
pouvoir s’appuyer sur des
compétences techniques
solides pour des services
de communications
sécurisées voix et données.
Thalès a en charge la
fourniture, l’exploitation
et la maintenance d’un
réseau déployé sur plus
de soixante points de
AFP/ T. Malterre
Avec l’OTAN en Afghanistan
Ce n’est plus un secret :
l’usage des téléphones
mobiles accroît le risque
de divulgation d’informations
sensibles. Si l’incident
affecte des renseignements
personnels, son écho
atteint parfois la place
publique. Mais s’il concerne
la stratégie d’un groupe
mondial, l’impact immédiat
est un affaiblissement
vis-à-vis de la concurrence,
voire une perte de marché.
Face à la menace,
une multinationale
française souhaite protéger
les échanges de données
et les communications
téléphoniques entre ses
dirigeants de par le monde.
Pour y répondre, la Practice
Sécurité des SI d’Altran
CIS Paris a mobilisé
ses savoir-faire en politique
de sécurité, sensibilisation,
audit, préconisation,
et a réalisé une étude
approfondie.
L’évaluation du besoin
de chiffrement impose
l’usage de la technologie 3G,
malgré une couverture
internationale incomplète.
Plus de vingt solutions
existantes ou en
développement ont été
identifiées et analysées,
ainsi que le cadre légal du
chiffrement dans les soixante
pays où le client est implanté.
Altitude n°15
05
Analyse
Neurologie
In vino
Electroniquas
Traduire la pensée
en paroles
Clément Perrotte
Optique
Un capteur
à vue d’œil
Le fond de notre œil est courbe,
pourquoi pas celui des appareils
photo ? C’est la question que s’est
posée l’équipe de John Rogers, de
l’université de l’Illinois (États-Unis).
En effet, aujourd’hui, si la lentille des
appareils photo et caméras est
courbe, le film ou le capteur
numérique qui reçoit l’image est plat.
Résultat : une distorsion de l’image
qui impose d’intercaler d’autres
lentilles pour compenser cette
déformation et obtenir une image
finale la plus « normale » possible.
Ces dispositifs optiques complexes
alourdissent tant le poids et
l’encombrement que le coût des
appareils. D’où l’idée des chercheurs
de développer un capteur numérique
courbe. La difficulté résidait dans la
DR
L’institut de microtechnologie
de Barcelone, en Espagne, a
récemment annoncé avoir mis
au point une langue électronique
capable de différencier cépages
et années de production des vins.
Cet appareil est équipé de six
dispositifs IFSET (Ion Sensitive
Field Effect Transistors), des microcapteurs électroniques capables
de reconnaître un large spectre
d’ions présents dans les liquides et
d’en mesurer la concentration, en
même temps que le pH et le degré
d’alcool. L’empreinte chimique
ainsi obtenue est alors traitée par
différentes méthodes statistiques
d’analyse multivariée pour
déterminer l’origine des vins testés.
Portable, peu coûteux et rapide, cet
appareil pourrait notamment être
utile dans la lutte contre les fraudes
à l’assemblage ou au cépage.
rigidité des matériaux électroniques,
cassant quand on cherchait à les
courber. Les chercheurs ont donc
utilisé le silicone, beaucoup plus
souple, pour fabriquer chaque pixel
de leur puce, le tout encapsulé dans
un polymère plastique de forme
hémisphérique. Les machines
qui fabriquent aujourd’hui des
équipements en silicone plats
devraient facilement s’adapter
pour produire cette nouvelle
technologie à coût raisonnable.
Outre dans les appareils photo
et caméras numériques, ces capteurs
pourraient, par leur faible
encombrement, participer au
développement d’un œil bionique.
Pour en savoir plus :
http://rogers.mse.uiuc.edu
altran Audits
Innover dans le domaine pharmaceutique
De Valck Consultants, filiale belge
du groupe Altran, lance une offre
d’audit qualité et d’évaluation
destinée à l’industrie
pharmaceutique. Cette activité
vient compléter le positionnement
06
Altitude n°15
unique de son département
« Pharma » axé sur l’Assurance
Qualité. Aujourd’hui, son niveau
d’expertise opérationnelle lui
permet de proposer des audits
internes, externes (fournisseurs)
et préparatoires (inspections,
certifications), basés sur son
expérience de l’industrie
et sur une approche méthodique
des standards internationaux
(FDA, Eudralex, ICH, ISO, PIC/S...).
Il est parvenu à prononcer un « o ».
Ça semble peu de chose, mais c’est
un pas de géant pour Erik Ramsey,
25 ans, qui n’avait pu émettre un seul
son depuis son attaque cérébrale
il y a neuf ans. Un pas de géant aussi
pour Frank Guenther et ses collègues
de l’université de Boston (États-Unis),
à l’origine de cette prouesse.
Erik Ramsey souffre du « locked-in
syndrome » : conscient et en pleine
possession de ses capacités
intellectuelles, il ne peut commander
aucun de ses muscles, à l’exception
des yeux. C’est grâce à eux qu’il
communique aujourd’hui, mais l’effort
est épuisant.
Les chercheurs ont implanté dans
le cerveau du patient une électrode
reliée à un ordinateur. Quand le patient
pense à émettre un son, l’électrode
capte les messages nerveux émis
dans son cortex moteur de la parole,
zone du cerveau qui commande
Erik Ramsey (en rouge), entouré de l’équipe
qui lui a permis d’exprimer son premier son
depuis son attaque cérébrale, il y a neuf ans.
habituellement les muscles du visage
pour former des sons. Ces différents
influx électriques sont transmis
à l’ordinateur qui les traduit en sons
correspondants et les transmet
à un synthétiseur vocal. Aujourd’hui,
le contrôle de l’outil par le patient
nécessite encore de l’entraînement,
et le système n’est capable
d’interpréter que les voyelles,
mais les chercheurs espèrent d’ici
à quelques années pouvoir restituer
des phrases complètes.
altran Relation client
Il y a 130 ans
Bertillon créait
l’identification
judiciaire
En 1879, Alphonse Bertillon,
alors commis aux écritures
à la préfecture de police, invente
une méthode pour identifier les
récidivistes grâce à la mensuration
osseuse de différentes parties
du corps : l’anthropométrie judiciaire
était née et, avec elle, les débuts
de l’identification judiciaire.
Nommé chef du service de l’identité
judiciaire, créé en 1893, Bertillon
met alors en place son système
– le bertillonnage – qui sera repris
par les polices du monde entier.
Il ajoute rapidement les empreintes
digitales sur ses fiches
anthropométriques et réalise la
première identification d’un suspect
grâce à celles-ci en 1902. Cette
méthode – la dactyloscopie – prend
vite le pas sur l’anthropométrie
en raison de sa plus grande fiabilité.
Aujourd’hui, l’automatisation
des fichiers facilite l’exploitation
des empreintes. Et de nouvelles
techniques d’identification se sont
développées, la plus répandue
étant basée sur l’ADN.
Le client est en ligne
L’amélioration de la relation client est au cœur des préoccupations
de toutes les entreprises, et si possible à faible coût. C’est pourquoi
le groupe Altran et Eptica, une société française spécialisée dans le
secteur, ont signé un partenariat pour la commercialisation de solutions
en ligne au Brésil. Altran apporte sa connaissance du marché brésilien,
Eptica fournit son expertise de leader européen dans le service client
multicanaux (self-service Web, gestion des e-mails, chat). Grâce à ces
solutions, il est possible de réduire les e-mails superflus de 25 %,
de diminuer le temps de traitement des e-mails de 50 %, de faire
baisser le nombre d’e-mails grâce à un self-service, et d’augmenter
le nombre de résolutions dès le premier contact en améliorant la qualité
et l’efficacité du service client. Eptica a déjà épaulé plus de deux cents
entreprises dans des secteurs très variés comme la banque, le
commerce, l’énergie ou l’automobile. Ce partenariat devrait répondre
aux attentes du marché brésilien, identifiées par Altran CIS Brazil.
Préfecture de Police, tous droits réservés
 
news
Altitude n°15
07
news
altran STOCKAGE DU GAZ
Cyberpromenade
en tapis roulant
Du gaz oui,
mais pas d’effet de serre
de mondes virtuels entre dans une
nouvelle dimension : le « visiteur »
n’est pas seulement équipé d’un
masque qui le plonge dans
un décor, il peut aussi se déplacer
dans ce décor grâce à un système
de tapis roulant. Qu’il se promène
ou qu’il coure, qu’il aille tout droit ou
décide de virer à droite, son action
est répercutée à l’image par quatre
caméras et une série de capteurs
placés sur son casque ; elle est
aussi transmise au tapis pour que
celui-ci adapte sa vitesse et son
sens de rotation en conséquence.
Un démonstrateur existe déjà
à l’institut Max Planck de Tübingen
(Allemagne). Outre le tourisme
virtuel, il pourrait intéresser
les développeurs de jeux vidéo
ou encore les plates-formes
d’entraînement militaire.
Pour en savoir plus :
www.cyberwalk-project.org
Contre vents
et coupures
Gas Plus, leader italien de la
production et distribution de gaz,
a sollicité le centre d’expertise
Énergie et Environnement d’Altran
Italy pour un projet concernant
l’efficacité énergétique et les
énergies renouvelables. Après
étude de différentes solutions
pour les clients particuliers,
institutionnels et professionnels,
plus de 100 000 kits
d’économiseurs d’eau ont été
distribués. En mixant simplement
eau et air pour la douche
ou la vaisselle, ces derniers
permettent d’économiser jusqu’à
40 % d’énergie en freinant la
consommation d’eau chaude.
Dans la dernière phase du projet,
le centre d’expertise d’Altran va
étudier la récupération thermique
dans les sites de stockage de gaz
de Gas Plus. Avec l’aide d’Altran,
Les conditions météorologiques
extrêmes qui ont frappé
la France en janvier ont mis
sur le devant de l’actualité
les problématiques de sûreté
de fonctionnement du réseau
électrique. Altran CIS intervient
auprès du RTE (Réseau français
de transport d’électricité), sur
le système de planification
des opérations de maintenance.
L’énergie électrique ne pouvant
se stocker, l’objectif est
de programmer les actions
préventives, curatives et
correctives sur le réseau.
Fiabiliser le réseau, c’est permettre
une optimisation des arbitrages
de routage et de délestage
de l’énergie, donc une meilleure
distribution.
altran SÉCURITÉ
08
Altitude n°15
Développement durable dans les entreprises brésiliennes
JM Francillon / Ville de Grenoble 2008
par exemple, un contrôle
biométrique des accès aux
endroits stratégiques comme
les tribunes officielles
ou le vestiaire. Ce principe
a été également décliné
avec la billetterie.
Tous les billets papier
sont équipés d’une puce
RFID (Radio Frequency
Identification) permettant
d’identifier les falsifications.
Ce stade est une référence en
matière de sécurité grâce à
l’utilisation des technologies
numériques intégrées
les unes aux autres.
un producteur et distributeur
de gaz devient un défenseur
des énergies renouvelables
et un promoteur des économies
d’énergie.
Altran Italy et Arthur D. Little ont été
sollicités par l’AIGET (Associazione
Italiana di Grossisti di Energia e Trader)
pour travailler à la création d’une bourse
nationale du gaz, l’Italian Gas Exchange
(IGEX). L’idée est de créer un lieu
d’échange physique, avec un marché
au comptant et des « futures » (contrats
à terme représentant des obligations
d’État, devises, cargaisons de pétrole,
etc. livrables à échéance du contrat),
où les vendeurs et les acheteurs
puissent échanger efficacement
des produits standardisés, de façon
anonyme, sans risques et de façon
transparente. IGEX fonctionne grâce
à deux intervenants : un opérateur
technique qui gère la plate-forme
d’échange, et un opérateur financier
qui dirige la chambre de compensation,
s’occupe de la gestion des risques et
indique à l’opérateur national la quantité
de gaz à injecter ou à retirer.
altran ENVIRONNEMENT
Le Stade des Alpes mise sur la BIOMÉTRIE
Altran TEM (Télécoms & Média)
a apporté son expertise pour
le compte de NEC, chargée
d’installer les systèmes
de sécurité, billettique
et réseaux sur le nouveau
stade de Grenoble. L’objectif
était de réaliser un stade
ultramoderne à la pointe
de la technologie, notamment
sur les aspects lutte contre
la fraude à l’accès et
enregistrement vidéo,
afin d’assurer une sécurité
maximale. L’idée directrice
était l’installation de systèmes
opérationnels permettant,
Vers une bourse
du gaz en Italie
Le Brésil, pays dans
lequel plus de 80 %
des éléments polluants
de l’atmosphère
terrestre proviennent
de la production
industrielle, va
bénéficier de la large
expérience
internationale de deux
sociétés françaises,
Altran et Voltalia,
dans le contrôle
environnemental.
En partenariat,
celles-ci vont proposer
des services qui
permettront
aux entreprises
brésiliennes de
concilier objectifs
de production,
indices de productivité
et développement
durable tout en
diminuant leur impact
sur l’environnement.
L’objectif est de réduire
leurs émissions
de carbone à travers
la réalisation d’un
inventaire carbone
et la mise en place de
solutions de réduction
et de compensation
des gaz à effet de
serre (GES). Le rapport
final établira
précisément les GES
émis par la société et
proposera des actions
préventives et
correctives.
En parallèle,
Voltalia proposera
aux entreprises
de compenser
volontairement leurs
émissions de CO2
par l’acquisition
de crédits carbone.
Jupiter Images
Tina Weidgans
Se promener dans la ville de Pompéi
avant sa destruction, c’est l’une
des applications possibles du projet
« Cyberwalk » développé par
un consortium de laboratoires
allemands, suisse et italien.
Avec ce programme, l’exploration
altran Réseau
altran FINANCE
Jupiter Images
Réalité VIRTUELLE
Altitude n°15
09
news
Prospective
altran Services mobiles
Bientôt le très haut
débit sans fil ?
Dans le cadre du pôle de
compétitivité System@tic ParisRégion, spécialisé dans les
systèmes embarqués, Altran
coordonne le projet Neptune,
qui a pour ambition de mettre
en place un réseau expérimental
de très haut débit sans fil basé sur
une technologie Wimax Mobile, puis
sur la technologie 4G. L’objectif
est, sur trois ans, de permettre
aux développeurs d’applications
de tester leurs services mobiles
auprès d’un panel d’utilisateurs
mis à disposition par la plate-forme,
et d’affiner leur modèle économique
afin d’accélérer leur mise sur
le marché. L’offre proposée par
Neptune couvrira à la fois des
aspects des validations technique,
fonctionnelle et de retour d’usage.
Une entité juridique indépendante
sera créée par le projet afin
d’en pérenniser les investissements,
et de continuer de stimuler
l’innovation dans les services
mobiles. De grands partenaires
privés et académiques tels que
France Telecom, Alcatel, TDF,
Polytechnique et HEC font partie
du projet.
10
Altitude n°15
L’électricité sans fil et sans pile,
c’est ce que propose Intel avec son
concept de WiTricity, contraction de
« wireless » et d’« electricity »*.
L’entreprise s’appuie sur un principe
vieux de presque un siècle :
la résonance magnétique entre
deux bobines de cuivre, déjà
étudiée par Nikola Tesla au xixe
siècle. Une première bobine,
parcourue par un courant alternatif,
émet un champ magnétique ; une
seconde, placée à quelques mètres
de là, entre en résonance sous
l’influence de ce champ et crée
un courant électrique. Avec une
perte d’énergie de 25 % environ,
la technologie développée par Intel,
sur la base de recherches menées
au Massachusetts Institute of
Technology (MIT), est prometteuse.
On peut imaginer, en effet, que
ce système, capable aujourd’hui
altran Simulation
de transmettre une puissance
de 60 W sur deux mètres (soit assez
d’énergie pour faire fonctionner une
ampoule), puisse, demain, alimenter
des téléphones portables ou des
ordinateurs. Deux questions restent
néanmoins en suspens : celle des
normes nécessaires à la production
de périphériques compatibles, et
celle de l’impact des ondes
électromagnétiques sur la santé.
De nombreux experts s’inquiètent
déjà des risques liés à l’utilisation
des téléphones portables et du
Wi-Fi. Une étude internationale est
d’ailleurs menée actuellement à ce
sujet dans treize pays, sous l’égide
de l’Organisation mondiale de la
santé (OMS). Le public risque
d’accueillir avec circonspection
cette nouvelle révolution
électromagnétique.
* « Sans fil » et « électricité ».
Une Aston Martin
virtuelle bien réelle
Record
Le Pétaflop fait un succès
Un million de milliards d’opérations
à la seconde, soit un pétaflop, c’est
le record récemment réalisé par
RoadRunner, le supercalculateur du
laboratoire américain de Los Alamos.
Pour les chercheurs, l’évolution de
la puissance de calcul est un enjeu
majeur, car les simulations de
modèles sont de plus en plus
complexes et demandent des temps
de calcul de plus en plus longs.
Principalement dans le domaine du
nucléaire, de l’étude des génomes et
protéines, de l’exploration de l’univers
ou des prévisions météorologiques.
Certains pays comme le Japon se
sont d’ailleurs fixé l’objectif ambitieux
d’atteindre dix pétaflops en 2012.
Dans cette course internationale, les
défis technologiques à relever
sont nombreux : problèmes de
refroidissement des processeurs,
d’alimentation électrique, ou encore
de transfert d’informations. À cela
s’ajoute le coût élevé d’achat des
machines (130 millions de dollars pour
RoadRunner). L’université de Stanford
a cependant trouvé une solution
ingénieuse à ce problème. Pour
réaliser l’étude d’une protéine, ils ont
lancé le programme Folding@Home
qui propose aux utilisateurs de la
PlayStation 3 de mettre les capacités
de cette console de jeu au service de
leurs calculs de simulation, via
Internet. En septembre 2007, le cap
du pétaflop a d’ailleurs été dépassé.
Quand l’union fait… la vitesse !
Grâce à Altran Technologies UK,
James Bond va pouvoir prendre
un peu de repos. En effet, les
consultants de cette filiale
anglaise du Groupe collaborent
avec les équipes Électricité
du constructeur automobile
Aston Martin au développement
d’un environnement de test
à la pointe de la technologie,
qui permettra de restituer en
laboratoire l’ensemble de la
dynamique du véhicule. Ainsi,
il sera possible de faire un tour
en voiture virtuelle pour explorer
différentes possibilités avant de
les valider dans la réalité.
Pour arriver à ce résultat,
Altran a commencé par évaluer
les besoins et les contraintes
du client pour cet outil, avant
de mettre en place en 2009
une équipe de consultants
sur site. Celle-ci assure
l’implémentation de la solution
dans son intégralité, depuis
les modifications de câblage
jusqu’au développement d’un
nouvel environnement de
simulation.
Norme internationale
Une Iso pour les nanos
DR
Jupiter Images
WiTricity, quand l’électricité
joue la fille de l’air
ISO/TS 27 687. Derrière ce
nom de code se cache une
norme attendue depuis
longtemps par le secteur
des nanotechnologies. Ce
référentiel, mis au point par
l’Organisation internationale
de normalisation (ISO),
définit en effet, pour la
première fois et de manière
précise, les spécifications
techniques (TS) relatives
aux nanoparticules
et autres nano-objets.
Il permettra aux entreprises,
institutions et particuliers
de parler le même langage.
Ainsi, jusque-là, on bornait
souvent l’échelle
nanométrique aux objets
dont la taille est comprise
entre 1 et 100 nanomètres.
Dans le nouveau référentiel,
cette barrière n’est pas
figée : certains matériaux
légèrement plus grands
peuvent en effet être
concernés, leur petite taille
leur conférant des
propriétés physiques
que des objets de même
composition chimique,
mais de plus grande taille,
n’ont pas. Ils seront
donc désormais soumis
aux mêmes contraintes,
notamment en matière
de prévention des risques,
que les matériaux
réellement nanométriques,
et n’auront plus l’excuse de
la taille. Ce référentiel
devrait progressivement
être décliné par les
organisations nationales
de normalisation.
Pour en savoir plus :
www.iso.org
Altitude n°15
11
Les lapins « timbrés »
une voiture de plus ?
nécessités du Time to
Market. Or, aujourd’hui,
selon Altran,
l’innovation par étapes
incrémentales a atteint
ses limites pour
répondre à ces défis.
Une autre démarche
est possible, l’idéation,
qui suppose de revenir
à l’essentiel, d’adopter
d’autres méthodes de
pensée et de travail,
d’aller vers la
cocréation et de se
La globalisation
rapide du secteur
automobile conduit
les constructeurs
et équipementiers à
répondre à plusieurs
problématiques
simultanément :
adapter et
personnaliser leurs
véhicules à l’extrême
tout en intégrant les
contraintes
environnementales,
réglementaires et les
nourrir de visions
issues d’autres
secteurs. C’est ce
qu’illustre le véhicule
essentiel Just, imaginé
par Altran. Just a été
pensé pour montrer la
capacité du groupe
Altran à générer des
innovations dans le
domaine automobile,
en exploitant au mieux
le positionnement
multisectoriel du
groupe. Ce concept de
voiture essentielle a été
recentré sur les
fonctions nécessaires à
l’utilisateur, tout en
restant attractive dans
son utilisation, puisque
l’automobile reste un
objet passion. Enfin,
Just souhaite
réconcilier l’automobile
avec l’environnement
en réduisant les
matériaux énergivores
et en utilisant les
ressources disponibles.
12
SNCF-Jean-Jacques Di Angelo
Un bouquet de services multimédia qui vous transporte
Le département marketing de la
direction Proximités de la SNCF,
entreprise qui gère les transports
ferroviaires en France, a réalisé
une étude afin d’imaginer
les services multimédia non
marchands à offrir à ses clients sur
la période 2008-2010*. Le concept
MooviTER, issu de ce projet,
a été inauguré en octobre 2008
en Bretagne.
Il s’agit d’une nouvelle rame de train
express régional (TER), un TER
communicant qui dispose d’espaces
Altitude n°15
de voyage repensés, mais aussi
de services innovants, fondés sur
les nouvelles technologies.
Altran Pr[i]me a participé à la
réflexion. Sa démarche a consisté
à inverser le raisonnement
fréquemment appliqué en matière
d’innovation dans les services
– l’orientation des idées de services
en fonction des opportunités liées
aux technologies et aux produits –
et à se demander si ces innovations
sont réellement en accord
avec les besoins des clients.
L’étude a prévu de fédérer
les activités et les métiers
de la SNCF, et d’impliquer
les autorités organisatrices
dans une logique d’appropriation
et de communication externe
sur les nouveaux bouquets de
services. Un premier atelier créatif
interne a permis d’élaborer les
scénarios de services, dans une
vision « usage par le client final ».
Une fois consolidés, les scénarios
retenus ont été repris au sein
d’un second atelier pour permettre
leur validation et leur enrichissement
par les autorités organisatrices.
La fin de l’étude a été consacrée
à la concrétisation technologique et
économique des services proposés
par le biais, d’une part, d’une
démarche de créativité orientée
« produits » (intégrant cette fois un
contenu technologique) et, d’autre
part, au travers de l’identification de
partenaires clés internes et externes,
de la planification de la mise en
œuvre et de la réalisation d’un
business plan. La logique de l’étude
a permis ainsi d’optimiser la prise
de décision au niveau de l’incubateur
de la gestion de projets de la SNCF,
et d’accélérer la mise sur le marché
des nouveaux services.
*« Voyons loin pour nos clients du TER
2008-2010, définissons un bouquet
de services multimédia. »
L’inventeur du célèbre lapin
Nabaztag propose aujourd’hui
de rendre communicant
n’importe quel objet du
quotidien : trousseau de clés,
mug, dossier, sac, etc. Il suffit
de coller dessus des puces
RFID, ou « ztamp:s »,
de leur associer des actions
(ouverture d’une application,
envoi de mail, etc.) et de les
poser sur la plate-forme de
lecture Mir:ror pour déclencher
ces actions. Exemple : vous
arrivez au bureau, ouvrez votre
ordinateur et posez votre mug
de café sur la plate-forme, cela
vous branche directement sur
votre webradio préférée et
ouvre votre messagerie
personnelle. Vous pouvez aussi
utiliser les Nano:ztags (petits
lapins déjà timbrés) pour
communiquer avec votre
ordinateur.
Prix : 45 euros le lecteur,
fourni avec trois ztamp:s
et deux Nano:ztags.
Pour en savoir plus :
www.violet.net
Kit mains libres
pour les malentendants
Pas toujours facile quand on est malentendant d’utiliser son
téléphone mobile de façon confortable. Avec un portable ordinaire,
la conversation se perd au milieu des bruits ambiants, mais
aussi des interférences créées par la proximité du mobile
et de la prothèse auditive. Il faut donc utiliser une boucle
à induction magnétique, petit boîtier qui se porte autour du cou
et qui transforme le signal vocal reçu en un champ magnétique
que peut capter l’appareil auditif. Seulement,
pour que le champ magnétique soit à nouveau
transformé en un son perceptible, il faut
basculer l’appareil auditif en mode « T »
(« T » pour téléphoner) en même temps
que l’on sort son téléphone de son
sac et qu’on le branche sur le petit
boîtier. Pas très pratique…
À moins que la personne ne porte
son téléphone autour du cou,
ce qui n’est pas toujours très seyant.
D’où l’intérêt du nouveau kit pour
malentendant LPS-5 de Nokia :
il peut être « connecté »
au téléphone par Bluetooth
et dispose d’un bouton pour
décrocher. En outre, il intègre
un vibreur pour les appels
entrants. Un vrai confort.
Prix : env. 300 euros
Pour en savoir plus :
www.nokiaaccessibility.com
Une puce nettoyeuse
de bruit
Téléphoner au passage du métro ou au milieu
d’un concert de klaxons tout en comprenant
et en se faisant comprendre, même d’un système
de reconnaissance vocale, c’est désormais
plus facile. Audience, une société américaine
spécialisée dans les processeurs vocaux,
a développé une puce pour téléphone qui filtre
les bruits parasitaires ambiants. Et elle s’est
associée à Sharp et LG Electronics pour la mettre
en application. Les deux fabricants viennent en
effet chacun de lancer un modèle de téléphone
mobile utilisant cette puce, l’un au Japon
(le Sharp SH 705 ill), l’autre en Corée (LG-SH400).
Pour en savoir plus : www.audience.com
Jupiter Images
Just,
Pr[í]me fait partie
de la practice
internationale
IMD (Innovation
Management
& Development).
Pour amener ses
clients (direction
générale, direction
marketing, direction
R & D) de l’idée
au marché, Pr[í]me
intègre une approche
environnementale
de manière
systématique.
Shopping
Techno
DR
pr[Í]ME pr[Í]ME pr[Í]ME pr[Í]ME pr[Í]ME pr[Í]ME
news
Altitude n°15
13
news
Prix 2008 : le palmarès
AlgoSource Technologies
Olivier Lépine, France
Capturer le CO2 avec des microalgues
Cette année, le Prix de la Fondation Altran pour l’innovation avait pour thème « Réduire la concentration de
CO2 dans l’atmosphère ». Le premier prix a été remis en janvier 2009 à Francisco Gallo Mejia, de l’université
du Pays basque, en Espagne. À la clé : un an d’accompagnement par des consultants Altran.
Le mot du
Président du Jury
Léopold Demiddeleer, directeur
New Business Development chez
Solvay, a présidé le jury du Prix
2008 de la Fondation Altran pour
l’Innovation. Maintenant que le nom
du lauréat est connu, il revient pour
nous sur la décision du jury.
« Le projet a plu aux membres
du jury, car son cadre dépasse
la problématique technologique.
Sa dimension sociale est très
attractive, il échappe à l’écueil
habituel du projet qui s’enferme
dans sa technologie. Ici, on se
concentre sur un problème pour
y apporter une solution, qui n’est
pas aussi simple qu’elle en a l’air.
Personnellement, je trouve que
c’est une réponse intéressante à
une question qui devrait interpeller
de grands groupes industriels.
Cela dit, même ramenée à une
taille raisonnable, l’entreprise de
la capture du CO2 reste un vaste
chantier, et les équipes d’Altran
vont avoir fort à faire durant l’année
qui vient pour accompagner
M. Gallo Mejia. »
Le bambou tient le bon bout
Le projet de Francisco Gallo Mejia vise
à développer des produits biocomposites à
base de bambou Guadua, pouvant être
utilisés pour la construction de maisons.
Ce sont à la fois les aspects
environnementaux, technologiques et
sociaux de ce projet qui ont séduit le jury.
De la protection de l’environnement…
Parce qu’il pousse de 18 mètres en 2 ans,
parce que l’on coupe la plante au
lieu de l’arracher, le bambou capte
d’importantes quantités de CO2 et
participe à la protection des sols. Comme
tout matériau fabriqué à partir de bambou,
les nouveaux composites permettront de
stocker le carbone absorbé par la plante.
… au développement économique
et social
Ce projet a aussi pour ambition d’impulser
le développement d’une activité industrielle
pérenne favorisant l’économie locale.
L’objectif est de permettre aux circuits
économiques locaux de s’approprier le projet
dans son ensemble : achat de terrains,
production de bambou, développement
d’entreprises de transformation, construction
« La première fois que j’ai lu le dossier de candidature de Francisco
Gallo Mejia, je l’ai vraiment trouvé très bon. Pas seulement car son
projet permet de réduire le CO2 dans l’atmosphère, mais aussi car
il allie développement durable, recyclabilité des composants et valeurs
humaines. Durant cette année, j’ai beaucoup appris sur ce projet,
et Francisco Gallo Mejia a fait de gros efforts pour expliquer le travail
qu’il avait accompli. Je pense que son projet correspond totalement
à l’esprit de la Fondation. Félicitations ! »
Asun Mateu, consultante Altran à Barcelone, coach du lauréat.
Altitude n°15
Le projet développé par Olivier Lépine, de l’entreprise française AlgoSource Technologies,
en partenariat avec l’entreprise JCL Environnement et le laboratoire Gepea/CNRS,
consiste à capter le CO2 issu des installations industrielles, puis à le traiter pour pouvoir
l’injecter sans opération de concentration dans des cultures de microalgues. Objectif :
produire une biomasse capable de remplacer des ressources fossiles dans différentes
industries, notamment l’agroalimentaire, la chimie verte et l’énergie. La valorisation de
cette biomasse se fait dans des bioraffineries dans lesquelles la totalité de la ressource
est utilisée. La production industrielle de microalgues permet de remplacer le carbone
fossile, source d’une augmentation de la concentration en CO2 dans l’atmosphère, par
une ressource renouvelable neutre sur le plan du CO2.
Le lauréat
Un très bon dossier
14
Fondation Altran
Projets s
e
finalist
RubisCO2
Francisco Gallo Mejia (au milieu), entouré de Christian
Le Liepvre, directeur de la Fondation (à gauche) et de
Léopold Demiddeleer, président du jury (à droite).
de maisons à partir de ces nouveaux
composites. Le projet concilie ainsi tous
les aspects du développement durable.
L’innovation technologique :
maillon essentiel
La technologie joue par ailleurs un rôle
primordial dans le projet, puisqu’elle permet
d’aboutir à un produit innovant.
La dynamique du projet exige la création
et l’exécution d’un plan industriel complet :
définition du produit, conception
de machines, choix des matières
complémentaires composant le produit final,
recherche de fonds, formation et
commercialisation. C’est tout le travail que
mèneront les ingénieurs du groupe Altran
aux côtés de Francisco Gallo Mejia.
« C’est une immense joie
d’avoir remporté le Prix de la
Fondation Altran ; je compte
sur l’équipe Altran pour
repenser la relation entre
homme, environnement,
économie et société. »
Francisco Gallo Mejia
Convert CO2 back to fuel
Arnaud Muller-Feuga, France
Siglinda Perathoner, Italie
2 tonnes de CO2
= 1 tonne de
microalgues
Des arbres artificiels
à la sève combustible
Le projet de photobioréacteurs, développé par Arnaud MullerFeuga, de l’entreprise française Microphyt, vise à favoriser
l’absorption maximale du CO2 utilisé lors de la production de
microalgues. Il s’agit de faire de tout système photosynthétique
confiné un puits intégral de CO2 contribuant efficacement à la
bioremédiation des rejets de ce gaz à effet de serre. Les
photobioréacteurs de Microphyt présentent les caractéristiques
requises pour l’obtention de ce résultat. À raison de deux tonnes
de CO2 fixées par tonne de biomasse sèche produite, le potentiel
de biofixation croît rapidement avec la production des
microalgues en photobioréacteurs clos. Applications futures :
les biocarburants en particulier. Il s’agit de biofixer la totalité
du CO2 introduit dans les systèmes photosynthétiques clos,
et non pas seulement de l’utiliser pour partie et diluer le reste
dans l’air de balayage, comme c’est le cas aujourd’hui.
MagCool
Christian Muller, France
Climatisation magnétocalorique
pour l’habitat
Le projet porté par Christian Muller, de
l’entreprise française Cooltech Applications, a pour objectif
de développer pour l’habitat un système novateur d’air
conditionné très économe en énergie et sans fluide générateur
de gaz à effet de serre. Ce système de climatisation est basé
sur une rupture technologique, l’effet magnétocalorique : soumis
à des alternances magnétiques, un alliage intermétallique
spécifique s’échauffe, puis se refroidit suivant des cycles
répétitifs. La société Cooltech Applications développait déjà
pour l’automobile un système de climatisation réversible basé sur
cet effet magnétocalorique. Le but du projet MagCool consiste
à étendre cette technologie innovante à l’habitat en proposant
un système réversible de climatisation magnétocalorique,
totalement écologique, sans aucun gaz réfrigérant et à grande
efficacité énergétique. MagCool va permettre de diminuer
sensiblement la consommation globale d’énergie électrique, et
de réduire ainsi la production de CO2 des centrales électriques.
L’équipement développé par Siglinda Perathoner, de
l’université de Messine, en Italie, vise à convertir le
CO2 en carburant, à pression et température
ambiantes, en utilisant la lumière du soleil et l’eau. Grâce à un dispositif
photoélectrocatalytique (PEC) extrêmement novateur, il sera possible de
créer des arbres artificiels capables de capturer le CO2 et de le convertir en
un combustible liquide (hydrocarbures, alcools). Ainsi, la mise en place de
ce concept permettra de réduire le niveau de CO2 dans l’atmosphère et de
capturer l’énergie renouvelable du soleil pour la transformer en un
combustible liquide stockable, transformable et évitant les investissements
coûteux de l’extraction d’énergies fossiles.
Smart energy glass
Casper van Oosten, Pays-Bas
Vitre à intelligence énergétique
Casper van Oosten
a créé, avec son
associé, Teun
Wagenaar, la start-up
Peer+ au sein
de l’université
de technologie
d’Eindhoven, aux
Pays-Bas, pour
développer son projet
« Smart Energy
Casper van Oosten
Glass ». Il s’agit d’un
(à droite), accompagné
nouveau type de
de son associé, Teun Wagenaar.
fenêtre modulable
capable de contrôler la quantité de lumière entrant dans une pièce tout en
collectant de l’énergie solaire. La fenêtre peut être utilisée sous trois modes
de luminosité : sombre, éclairée et tamisée. La lumière absorbée par
la fenêtre est convertie en énergie. Les avantages de ce système sont
nombreux : la captation de l’énergie se fait de façon totalement invisible
et intégrée au bâtiment ; des économies de coûts sont possibles
en matière d’air conditionné et d’énergie ; l’amélioration de la température
interne du bâtiment se fait grâce à un éclairage naturel et cyclique ;
la fenêtre peut être fabriquée dans la couleur souhaitée.
Altitude n°15
15
News
Fondation Altran
Retour sur le Prix 2000
BSIP
TraciMeal, l’une
des technologies pour
lesquelles la société
TechniGREG a été
primée en 2000,
permet de garantir
la chaîne du froid
dans la restauration
collective.
La maîtrise des contaminations
constitue une priorité pour les
industriels de l’agroalimentaire
qui subissent la pression de
durées de conservation de plus
en plus longues et de demandes
de garanties de la part des
consommateurs. Face à cet
enjeu, un contrôle rigoureux
et hautement technologique
Le nouveau livret
de la Fondation
Pour commander le nouveau livret
et connaître la mission et les actions de la
Fondation depuis sa création, contacteznous : fondation@fondation-altran.org
ou +33 (0)1 46 17 45 03.
16
Altitude n°15
de la contamination et de la
multiplication microbiennes
s’impose. Mais comment faire
en sorte que nos aliments
délient leur langue et racontent
leur histoire ?
Récompensée lors du Prix 2000
de la Fondation Altran sur le thème
de « l’innovation technologique au
service de la qualité et de la sécurité
alimentaire », la société
TechniGREG a mis au point deux
systèmes de traçabilité innovants :
TraciLOG et TraciMEAL. Leur
principe ? Doter les conteneurs
mobiles d’une « intelligence
électronique » leur permettant
d’enregistrer l’historique
des phases traversées
et de surveiller simultanément
la température intérieure et l’état
des portes du conteneur.
Cette technologie constituait
une réelle avancée pour la sécurité
alimentaire, car elle permet une
meilleure maîtrise de la chaîne
du froid grâce à une surveillance
automatique, inviolable et sans
contact. Cerise sur le gâteau,
TraciLOG génère aussi des données
permettant de prendre des mesures
correctives en cas d’incident.
Depuis la fin de l’accompagnement
par les consultants Altran, la société
a réutilisé cette technologie dans
d’autres domaines d’application,
comme le suivi des moyens
logistiques (palettes, conteneurs,
etc.), et a décroché de nombreux
contrats, avec Air France
ou McDonald’s, par exemple.
L’accompagnement offert
par Altran a permis d’accélérer
considérablement le
développement du projet et lui
a donné la crédibilité nécessaire
à une levée de fonds.
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Notre assiette suivie à la trace !
high-tech Dossier
> Préparons un monde
plus sûr
Et après…
Rendez-vous dans le prochain numéro
d’Altitude pour connaître le thème 2009 du Prix
de la Fondation Altran pour l’innovation, ou
suivez l’actualité sur www.fondation-altran.org
à partir de juin 2009.
18 / Sésame ouvre-toi /
21 / RSSI, un métier devenu incontournable /
22 / Embarquement en toute sécurité /
high-tech
Préparons
un monde
plus sûr
La tâche des cinéastes et autres
auteurs de science-fiction se
complique, car l’imagination sera
bientôt rejointe par les progrès
technologiques. C’est notamment
le cas en matière de sécurité.
Tour d’horizon.
C
Sésame, ouvre-toi
Dans un monde où il ne suffit plus de montrer « patte
blanche », le plus efficace est finalement d’identifier l’individu à partir de ce qu’il est, c’est-à-dire une
caractéristique physique qui lui appartient en propre,
et non plus à partir de ce qu’il a (badge, pièce d’identité, etc.). C’est le principe de la
« biométrie ». Un principe qui
« Il ne suffit plus de monremonte
à… 1879, date à laquelle
trer “patte blanche”, le plus
Alphonse
Bertillon invente son
efficace est finalement
système
d’identification
criminel
d’identifier l’individu à partir
connu
sous
le
nom
d’anthropode ce qu’il est. »
18
Altitude n°15
« La Cnil n’est pas hostile par principe aux moyens
mis en œuvre pour accroître la sécurité »
Gwendal Le Grand, chef du service de l’expertise informatique à la Cnil
(Commission nationale française de l’informatique et des libertés)1.
Altitude : Quelle
est la position
de la Cnil face aux
« nouveaux outils
de la sûreté » ?
Gwendal Le Grand :
Concernant la biométrie,
la Cnil fait principalement
’est peu dire que le domaine de la sé­curité
a considérablement évolué ces derniers
temps. Il faut dire que les attentats du
11 septembre 2001 ont littéralement
changé la donne au niveau mondial. Plus question
d’accéder à un avion de ligne, par exemple, sans
faire la preuve certaine de son identité. Partout, les
sites dits sensibles sont soumis à un protocole d’accès ultrarigoureux. Reconnaissons qu’en la matière,
la technologie a permis des avancées vertigineuses.
suite page 20
Rencontre avec…
la distinction entre deux
catégories : la biométrie
sans trace, qui s’intéresse
à un critère qui ne peut pas
être capturé à l’insu
des personnes afin,
notamment, d’usurper
leur identité (biométrie
du réseau veineux du doigt,
par exemple) et la biométrie
avec trace, telle que
l’empreinte digitale.
Ce distinguo est important
pour la Cnil qui prévoit
des procédures simplifiées
d’autorisation pour
la biométrie sans trace.
Témoin, le contour de
la main utilisé pour contrôler
l’accès à une cantine
scolaire.
À l’inverse, des méthodes
« avec trace », suscitent une
vigilance particulière : pour
limiter les risques, la Cnil
estime que le stockage des
empreintes digitales dans
une base centrale n’est
justifié que s’il concerne un
nombre limité de personnes
et qu’il est fondé sur un fort
impératif de sécurité,
comme par exemple dans le
secteur nucléaire. Par
ailleurs, la Cnil devrait
bientôt adopter une position
de doctrine sur la
reconnaissance faciale.
La vidéosurveillance
pose elle-même
une question
de droit…
En l’occurrence,
deux régimes coexistent :
la déclaration à la Cnil
pour les lieux privés et
l’autorisation préfectorale (loi
de 1995) pour les lieux
publics ou ouverts au public.
La Cnil estime
qu’elle seule peut garantir
l’équilibre entre les
impératifs de sécurité
publique et le respect
de la vie privée. Rappelons
que, d’une façon générale,
la Cnil n’est pas hostile
par principe aux moyens
mis en œuvre pour accroître
la sécurité. Mais de par
son rôle d’autorité
indépendante, elle se
montre légitimement
inquiète face aux abus
possibles. C’est le sens
même de sa mission qui
est de défendre les libertés
et d’évaluer notamment
la proportionnalité
des dispositifs.
1. Institution chargée de garantir
le respect de la vie privée et des
libertés lorsque des données
personnelles (nom, prénom, date
de naissance, e-mail, numéro de
sécurité sociale, de téléphone…)
sont utilisées en France.
Une souris très secrète
Consulter son compte bancaire par Internet est bien
pratique, mais quid de la confidentialité dans un cybercafé
ou sur un poste équipé d’un keylogger* qui espionne vos
frappes ? La plupart des services bancaires en ligne ont
trouvé la solution avec un nouveau système de saisie
du code confidentiel via la souris. On ne saisit plus
les chiffres au clavier mais en pointant le curseur
sur une série de chiffres placés sur une grille
aléatoire qui change à chaque connexion
pour une sécurité maximale.
*Logiciel espion.
•••
Altitude n°15
19
Le Mexique authentifie
ses électeurs
Quelque 2 000 stations d’enregistrement biométrique ont été installées
au Mexique, à l’Institut fédéral électoral, en vue d’authentifier les cartes
d’électeur. Un bon exemple de biométrie appliquée à l’authentification
et non à l’identification : il ne s’agit pas d’associer un nom à une
personne, mais de vérifier qu’une personne, quel que soit son nom,
était bien autorisée à voter. À terme, le système électoral gérera les
empreintes et les visages de 72 millions de personnes.
• • • suite de la page 18
mètrie judiciaire. Mais l’électronique a démultiplié le
potentiel de la biométrie. Si bien que la reconnaissance à partir des empreintes digitales, introduite
en 1893 par le même Alphonse Bertillon, a toujours
la préférence du marché : 48 % des ventes, devant
la morphologie faciale (12 %), la géométrie de la
main (11 %), l’iris (9 %), la reconnaissance vocale
(6 %), la rétine, les veines et la radiographie dentaire.
D’autres techniques, basées sur le comportement – la
démarche, le sourire, le mouvement des yeux – sont
également possibles. Toutes font appel aux mêmes
étapes, dont la première permet de se concentrer
sur un petit nombre de points dits « remarquables ».
C’est le cas des empreintes digitales dont l’analyse se
réduit à des « minuties », ces points spécifiques (jonctions, croisements de sillons, etc.) déjà
connus d’Alphonse Bertillon. Mais, si
7,5 milliards de dollars. C’est
certaines technologies sont presque
ce que devrait représenter
infaillibles, comme la reconnaissance
le marché mondial de la
de l’iris, d’autres ont une marge d’erbiométrie en 2012 (hors
reur plus élevée. De toute évidence,
ADN). Ce marché s’élevait
le choix reposera sur un compromis
à quelque 3 milliards de
entre le coût, la complexité, la résisdollars en 2007.
tance à la fraude, la capacité à se
(Source : International Biometric Group)
faire accepter des usagers… et les
aspects purement pratiques. La reconnaissance des
empreintes digitales, par exemple, fonctionnera bien
dans un bureau, mais plus mal en usine, où les mains
possiblement sales compliqueront la lecture. Reste
que dans l’ensemble, la biométrie – ou plutôt son intérêt pratique – bénéficie d’un préjugé favorable. Selon
une étude réalisée par le groupe LogicaCMG, 84 %
des Européens pensent que la prise des empreintes
digitales facilitera les formalités de voyage. Ils sont
encore 71 % à déclarer qu’ils se sentiraient plus en
suite page 24
20
Altitude n°15
RSSI :
un métier devenu
incontournable
Patrick Langrand est responsable
sécurité des systèmes d’information
(RSSI) du groupe La Poste depuis
deux ans.
Un métier dont l’importance
s’est accrue au cours des
dernières années : « Avec le
développement d’Internet,
puis de l’Internet mobile et
du Web 2.0, les systèmes
d’information ont pris une
place centrale, mais ils sont
aussi devenus plus
vulnérables, explique-t-il.
À La Poste par exemple,
nous avons dû neutraliser
plus de 400 signatures
de virus rien qu’en 2008.
Les attaques et les tentatives
d’écoute du réseau sont
permanentes. »
Le responsable sécurité
ne suffit plus pour répondre
et anticiper ces risques,
c’est pourquoi, depuis une
dizaine d’années, toutes
les entreprises se dotent,
en plus, de RSSI. La Poste
en compte un pour chacun
de ses métiers – la banque,
le courrier, ColiExpress,
le réseau d’enseignes et
la partie corporate.
Patrick Langrand est chargé
d’animer la filière de sécurité
de systèmes d’information.
« Mon rôle est de définir les
grands principes de sécurité
pour protéger le patrimoine
informationnel au niveau
du Groupe, précise-t-il.
Et, comme les enjeux ne
sont pas les mêmes selon
les branches, un RSSI est
chargé de les décliner
Portrait
high-tech
dans chaque métier. »
La fonction de Patrick
Langrand est très
transverse. Elle nécessite
d’avoir une vision globale de
l’entreprise, d’en connaître
tous les métiers et de tenir
compte des contraintes de
chacun pour améliorer les
process. En outre, elle
intègre une nouvelle
mission : « Avec le service
communication, nous avons
mis en place des ateliers
de sensibilisation en interne,
poursuit-il. Il s’agit de faire
comprendre aux salariés
quelles sont les menaces,
à quoi servent les
référentiels de sécurité
que nous mettons en place
et pourquoi les appliquer.
Nous intervenons par
ailleurs auprès des chefs de
projet pour qu’ils intègrent
dès le départ les exigences
de sécurité dans leurs
projets. » On ne peut
garantir, en effet, la sécurité
des systèmes d’information
sans responsabilisation
de tous les acteurs.
•••
Altitude n°15
21
high-tech
Focus
Embarquement
en toute sécurité
Plus de trafic,
moins d'accidents
En partenariat avec l’Organisation de l’aviation
civile internationale, Altran Sud-Ouest met depuis
2004 son expertise opérationnelle et technique au
service de la gestion de la sécurité, dans le cadre
de l’introduction dans l’espace aérien AFI (Afrique
et océan Indien) du Minimum réduit d’espacement
vertical (RVSM). L’espacement vertical minimal
qui doit séparer deux aéronefs doit, en effet, être
réduit de 2 000 à 1 000 pieds, de manière à instaurer six niveaux de vol supplémentaires et augmenter ainsi la capacité de l’espace aérien.
Depuis les attentats du 11 septembre 2001,
les aéroports redoublent d’efforts en matière de sécurité
et les technologies pour les aider se multiplient.
En voici quelques exemples.
Les passagers aux rayons X
Fini les bagages égarés !
Aujourd’hui, la plupart des portiques d’aéroports se
contentent de détecter les objets métalliques. Au
moindre « bip », c’est la fouille au corps. Pour
gagner du temps et, surtout, pour détecter les
explosifs (non métalliques), un nouveau scanner
corporel, baptisé Pro Vision, a donc été développé.
Déjà en service dans 150 aéroports, aux États-Unis,
en Russie et aux Pays-Bas notamment, il « déshabille » les passagers. Ces derniers entrent tout
habillés dans la cabine et, grâce à des ondes
électromagnétiques millimétriques, l’opérateur peut
voir à travers leurs vêtements (et sous-vêtements)
s’ils ne cachent pas d’objets suspects.
Même si l’opérateur ne se trouve pas en présence
de la personne observée et que les parties intimes
sont floutées, l’idée ne plaît pas à tout le monde...
Déjà exigé par les douanes américaines, le passeport biométrique deviendra obligatoire dans tous
les pays de l’Union européenne à partir de juin
2009. Succédant à l’actuel passeport électronique, il sera muni des mêmes protections contre
la fraude : photo numérisée, hologramme, encres
sensibles à la photocopie… Mais il portera en plus
les empreintes digitales de son titulaire, et une
puce RFID reprenant toutes ces informations sera
intégrée dans sa couverture cartonnée.
Désormais, la lecture du passeport se fera donc
en deux temps : le document sera scanné, puis,
grâce à des algorithmes complexes, les caractères de sa zone optique (c'est-à-dire des deux
lignes inscrites en bas de la première page)
donneront à la machine la clé pour interroger la
puce et vérifier l’identité du titulaire.
22
Altitude n°15
Videosurveillance 4D
Aujourd’hui, les agents de sécurité peuvent être
secondés par des caméras de surveillance qui,
associées à des logiciels de traitement des
images, les aident à reconnaître des visages ou à
détecter des comportements dangereux. Ces
logiciels reposent sur deux approches : la
segmentation vidéo temporelle et la segmentation
spatiale. La première permet de signaler les
changements dans les images que filme la
caméra ; la seconde permet d’extraire le visage ou
une partie du visage d’une personne, et de
comparer cette image à une galerie de portraits
pour identifier l’individu. Aujourd’hui, par manque
de luminosité, la technique ne permet pas de
reconnaître à 100% un criminel dans une foule.
Mais de nombreux développements sont en cours
pour la faire progresser. Citons notamment des
versions 3D de ces logiciels, qui permettraient
d’identifier un visage grâce à une vue de profil ou
de biais, ou encore des caméras qui seraient
capables de suivre une cible en mouvement.
Infographie : Antoine Dagan
Un passeport paré contre
la fraude
Les marqueurs RFID (Radio Frequency Identification) sont de petits objets qui peuvent être collés
ou incorporés dans des produits. Ils comprennent
une antenne associée à une puce électronique qui
leur permet de recevoir et de répondre aux
requêtes radio émises depuis l'émetteur-récepteur. À l’aéroport Nice-Côte d’Azur, une collaboration entre Altran Méditerranée (compétences
RFID) et Altran Sud-Ouest (compétences aéroportuaires) a permis d’assumer le rôle d’assistance à
maîtrise d’ouvrage dans la mise en place d’une
solution RFID dédiée au suivi et au tri des bagages
du Terminal T2.2. Ainsi, on sait en temps réel où
se situe chaque bagage, où il va et s’il est sur la
bonne voie. Rassurant, non ?
Altitude n°15
23
Crise financière : que fait la police ?
Par Pascal de Lima, chef économiste chez Altran CIS Financial Services.
Maître de conférence en économie à Sciences-Po Paris.
Coauteur avec Jacques Attali de Voyage au cœur d’une révolution (Lattès, 2007).
Le cœur de métier des banques est de gérer
des risques : risques de défaut de paiement
de ses clients, risques de marché liés à la
dévalorisation de son portefeuille d’actifs
financiers, risques opérationnels pouvant
être le résultat de défaillances humaines
ou de catastrophes naturelles.
Afin de mesurer et de contrôler ces risques,
les autorités de tutelle sont le garant de
l’application du cadre réglementaire français
et international. Le référentiel réglementaire
international s’articule autour des
recommandations du comité de Bâle.
Tout irait donc pour le mieux dans le meilleur
des mondes. Pourtant, l’actualité montre
que la planète financière a été secouée de
convulsions imprévisibles et incontrôlables
dont on ne finit pas de découvrir les effets.
• • • suite de la page 20
sécurité en utilisant une empreinte digitale ou une Souriez, vous êtes protégé
carte d’identité biométrique pour payer leurs achats La vidéosurveillance consiste à installer des caméras
dans des lieux publics ou privés en vue de lutter contre
à l’étranger.
Cause ou conséquence, l’essor phénoménal du l’insécurité. Son succès est phénoménal en Grandecommerce électronique s’est accompagné d’un Bretagne avec 4,5 millions de caméras, et les autres
mouvement de sécurisation des moyens de paie- pays n’échappent pas au phénomène. Reste que l’inment. Les sites marchands « sérieux » portent le térêt doit être proportionnel à l’investissement, encore
préfixe « https », preuve qu’ils sont protégés contre très élevé. Plus rentables sont les radars installés sur
les intrusions malveillantes. Côté cartes bancaires, le bord des routes… Fixes ou mobiles, leurs perforle code CVV2 – correspondant aux trois derniers mances atteignent des sommets. Mais les radars ne
chiffres indiqués sur le dos des cartes bancaires – sont pas l’unique moyen d’« observation » au service de
permet aux cybercommerçants de s’assurer que la la sécurité routière. De nombreuses caméras veillent
personne qui effectue l’achat est bien en possession à la sécurité des usagers sur les autoroutes, dans les
de la carte et n’a pas simplement copié sa signature tunnels, etc. : reliées à des postes de contrôle, elles permagnétique. Mais le plus simple pour éviter la fraude mettent de déclencher les secours « en temps réel ». À
à la carte bancaire est encore… de ne pas utiliser l’intérieur du véhicule lui-même, la géolocalisation par
de carte bancaire classique : des lecteurs de cartes GPS peut aujourd’hui appeler au secours automatiquement en cas d’accident. Certains
à puce délivrés par les banques
modèles sont même équipés d’un
permettent de payer en ligne
« Le cœur de métier
radar anticollision, qui déclenche
sans risque. À l’évidence, les
des banques est de gérer
automatiquement le freinage
solutions ne manquent pas…
des risques. »
suite page 26
24
Altitude n°15
Que s’est-il donc passé ?
La sophistication extrême des produits
financiers, notamment des produits dérivés,
a permis aux banques d’intervenir sur
d’autres marchés financiers, comme celui
du gré à gré, tout en étant parfaitement en
conformité sur les produits plus traditionnels
présents au bilan comptable. Les banques
ont ainsi développé de nombreux produits
dérivés très lucratifs, et qui ne figuraient que
« virtuellement » dans leurs états financiers.
Aucune autorité de marché ne pouvait donc
avoir une vision exhaustive des activités
bancaires, et donc des risques encourus sur
des produits d’une rare complexité (exemple,
le CDO cube qui peut comprendre trois
opérations de revente du risque client).
Que pouvons-nous souhaiter pour le futur ?
Tribune
high-tech
1. Réintégrer la partie « hors bilan »
dans le bilan de chaque banque.
Aujourd’hui, les actifs hors bilan dépassent
largement les actifs comptabilisés.
2. Obliger les banques à prendre en compte,
dans leur modèle d’alerte, des risques
extrêmes comme le défaut de crédit
généralisé, c’est-à-dire la non-solvabilité
de plusieurs clients au même moment
(les subprimes qui ont touché plus
de 3 millions de personnes aux États-Unis).
Avec la mise en place de ces deux points,
une banque pourra tenir en temps réel
son principal indicateur de solvabilité,
i.e. sa liquidité qui garantit la confiance
de ses clients et lui permet de tenir
son rôle de moteur de l’économie.
Alors à quand Bâle III ?
Sous le sceau
de l’électronique
Près de deux cents millions
de conteneurs circulent
de par le monde. Assez pour
s’assurer qu’ils parviennent
à bon port et avec la totalité
de leur contenu. C’est la
raison d’être des « e-Seals ».
Mieux qu’une simple puce
RFID, le e-Seal fonctionne
comme un sceau
électronique, alimenté
par une batterie. En cas
de problème, comme
l’apparition d’une brèche
dans le conteneur (indice d’un
vol éventuel), le propriétaire
du conteneur est alerté. La
position exacte de la caisse
en transit est également
connue en temps réel.
•••
Altitude n°15
25
high-tech
people
Projet Altran
« La sûreté repose sur des données fiables »
Interview de Patrick Simon, pilote opérationnel du Projet Mercator Déploiement pour ERDF
(Électricité Réseau de Distribution France), un des plus grands projets de systèmes d’information
géographique (SIG) du monde.
Altitude : Qu’est-ce que
le projet Mercator ?
Patrick Simon : Mercator a été
lancé en 2000 pour améliorer la
sécurité du réseau et des tiers, et
permettre une vision d’ensemble en
temps réel. D’abord, nous avons fiabilisé
et homogénéisé les données et les outils
existants. Ensuite, nous les avons fait
converger dans un grand SIG qui nous
permet de tout faire : tracés, MAJ, infos,
calculs d’optimisation des réseaux,
requêtes, thématiques… C’est ce SIG
que nous déployons actuellement.
Quelle est la contribution
d’Altran à ce projet ?
P. S. : Le premier consultant
Datacep (filiale française
du Groupe) est arrivé en 2002.
Aujourd’hui, ils sont une quinzaine,
qui interviennent sur différents sujets :
support utilisateur, assistance
aux régions, expertise fonctionnelle
et technique et, plus récemment,
sur le projet de démixtage
de la cartographie de détail
(plans au 1/200) comportant
presque 2 millions de plans…
Trajectoires
Soucieux de développer son réseau à
travers le monde mais aussi, et surtout,
de ne pas perdre ses meilleurs
consultants, le groupe Altran encourage
la mobilité de ses collaborateurs.
Qu’ils partent en mission à la découverte
d’un autre pays ou qu’ils reviennent
en terrain connu, l’expérience est
pour eux enrichissante.
Transfert transManche
> Pour Frédéric Jammes, Londres a constitué un retour
aux sources et une mise « en déséquilibre » nécessaire à son
développement, ainsi qu’une épopée familiale. Le plus dur
pour cet amateur de gastronomie internationale ? « Déjeuner
d’un sandwich triangulaire au-dessus de mon clavier tous les midi !
Sinon, les gens sont à la fois sérieux et ouverts, la culture
britannique est fantastique et la ville de Londres est extraordinaire. »
Quels sont les résultats
de Mercator ?
P. S. : Nous avons enregistré une
baisse non négligeable du taux
d’agression d’ouvrage (canalisation
éventrée, câble arraché), ce qui valide
les procédures et les outils relatifs au
SIG permettant de mettre la
cartographie à jour, et témoigne d’une
fiabilité et d’une sécurité accrues pour
les agents internes à nos entreprises,
mais aussi pour les tiers intervenants
sur la voirie ou les réseaux des autres
concessionnaires.
BIO
(Radio Fréquency Identification) contenant jusqu’à
512 bits de mémoire et reliées à une antenne, lisibles
à distance par onde radio. Collées sur les produits,
elles permettent une meilleure gestion des stocks
tout en optimisant la traçabilité tout au long de la
chaîne de distribution, depuis l’entrepôt jusqu’au passage en caisse. L’intérêt pour le respect de la chaîne
du froid est plus évident encore. Puces toujours,
dans le domaine de la santé où des « patchs » RFID
lisibles à partir d’un simple téléphone portable sont
capables de transmettre le bilan médical d’un patient
aux capacités cognitives réduites (atteint de la maladie
d’Alzheimer, par exemple). À la clé, une réduction du
risque d’erreur médicale (interactions médicamenteuses) et de mauvais diagnostic. En Angleterre, en
Australie, en Irlande, en Malaisie et, depuis peu, au
Raincy, une ville de la banlieue parisienne, des puces
RFID préviennent les enlèvements de bébés. En
Italie, à Laveno, c’est aux aveugles que s’adressent
De l’intérêt des puces savantes
les puces : intégrées aux cannes
Quasiment invisibles, les étiblanches, elles guident les malquettes « intelligentes », ou « éti« Dans le domaine de la
voyants à travers la ville, via leur
quettes actives », ont d’ores et
santé, des “patchs” RFID
téléphone mobile. Bienvenue
déjà séduit les industriels. À
peuvent aussi réduire les
dans un monde plus sûr…
la base, des puces dites RFID
risques d’erreur médicale. »
lorsque la distance de sécurité n’est plus respectée avec
le véhicule qui précède. Les SIG, systèmes d’information géographique, associent données cartographiques
(topographie, localisation de phénomènes naturels,
zones habitées, etc.) et traitement de l’information. À
l’échelle d’un territoire donné, différentes cartes sont
ainsi combinées pour analyser, comprendre et modéliser des situations particulières : quels sont les terrains
géologiques les plus propices aux mouvements de
terrain ? quels sont les secteurs d’une ville les plus souvent inondés ? Autres utilisateurs fervents des SIG, les
pompiers et autres services de secours : grâce au GPS
et à la cartographie embarquée, les forces présentes
sur le terrain peuvent se situer « dynamiquement » par
rapport à un sinistre, avec une parfaite connaissance
des « objets » présents sur le territoire : habitations, établissements recevant du public, etc.
26
Altitude n°15
Clément Perrotte
• • • suite de la page 24
1997 > INSA/
MSc Physics
1998 > rejoint
le groupe Altran
2005 > devient
directeur de BU
2008 > nommé
Managing
Director d’Altran
Technologies UK
N’allez pas croire que Frédéric soit là en touriste :
il est le Managing Director d’Altran Technologies UK
depuis juillet 2008. C’est l’étape la plus récente d’un
parcours sans faute de dix ans au sein du groupe
Altran : consultant, business manager, directeur
de Business Unit, directeur opérationnel de région.
« En 1998, Altran offrait des opportunités uniques
pour qui avait l’esprit d’entrepreneuriat, et je savais
que c’était l’endroit où un physicien pourrait devenir
dirigeant. » C’est d’ailleurs en Angleterre que
Frédéric a obtenu son MSc* de physique, après
avoir été diplômé de l’Institut national de sciences
appliquées (Insa) de Toulouse. La vie à Londres
ne l’a donc pas surpris, d’autant qu’il avait travaillé
un an chez British Telecom au début de sa carrière.
Pour ce fan de voile, de surf et de ski, « l’important
est de s’amuser », même si le relief et les côtes
anglaises ne lui en donnent pas forcément
l’opportunité !
* MSc : Master of science.
Dépaysement garanti
> Si le Brésil fait rêver la plupart d’entre nous, Daniel Gomes y est né, et il a eu envie
d’aller voir ailleurs. Ce consultant Altran, spécialisé dans le design de pièces automobiles,
a donc accepté de partir en Chine pour le compte d’Iveco.
Vous avez sûrement déjà été ébloui par les phares d’une des nombreuses
voitures sur lesquelles Daniel est intervenu depuis le début de sa carrière :
Peugeot 206, Fiat Punto, IDEA, Palio et Stilo, Ford Ka, Chevrolet Vectra,
Nissan Frontier, Volkswagen Golf et Polo… Par contre, il y a peu de chances
pour que vous montiez un de ces jours dans son prochain projet top secret
mené en Chine. Retour sur le choc des cultures : « La Chine est complètement
différente de tout ce que je connais, de tout ce que j’avais imaginé.
Leur capacité à faire les choses en grand est incroyable ! » Responsable
technique, Daniel Gomes fait le lien avec des fournisseurs locaux qui
produisent à petit prix et à grande vitesse. « Je me suis mis en contact
avec nos collègues d’Altran China, ils ont pu m’aider à identifier quelques fournisseurs potentiels. »
Aujourd’hui, entre le Brésil et la Chine, demain peut-être ailleurs, Daniel a une manière bien à lui
de voyager : « Je prends ma guitare, et la musique me transporte partout sur Terre ».
BIO
2003 > commence
à travailler pour Stola
do Brazil
2008 > rejoint le
groupe Altran
2010 > obtiendra le
diplôme de Pontifícia
Universidade Católica
de Minas Gerais
Altitude n°15
27
people
Expertise
Sandra MATHONNET
La sécurité informatique n’est pas toujours où on l’imagine.
ViaMichelin, l’un des leaders du marché des produits d’aide
à la navigation automobile, en fait son cheval de bataille.
Ses critères majeurs de différenciation sont l’innovation,
la qualité et la sécurité. Son objectif : assurer à ses clients un
maximum de confort et un minimum de risques pendant leurs
déplacements. Datacep, filiale du groupe Altran, accompagne
ViaMichelin depuis sa création en 2001 sur divers projets.
Responsable de la production
géographique chez ViaMichelin
interview
Altitude : Quels bénéfices tirez-vous de votre collaboration
avec Datacep ?
Sandra Mathonnet : Datacep, de par sa spécialisation dans le domaine de la géomatique, nous permet de renforcer nos équipes en place en nous proposant des candidats
aux profils adaptés à nos problématiques métiers, profils assez spécialisés que l’on ne
trouve pas aisément, et nous permet de répondre de manière efficace et souple aux
différents besoins du service.
Alt. : Que représente le service Contenu & Production
au sein de ViaMichelin ?
S. M. : Le service Contenu & Production a pour mission principale la production et la
mise à disposition à l’échelle mondiale des contenus géographiques – bases de données vectorielles et raster utilisées par nos différents moteurs de calcul d’itinéraire,
d’affichage de carte et reconnaissance toponymique –, mais aussi la production et la
fourniture de contenus thématiques – données sur les restaurants, hôtels, sites touristiques, radars, péages, etc. – pour les différents produits et services de
ViaMichelin.
Dans ce cadre, les équipes en place apportent entre autres :
• Une expertise et une qualification des données numériques à composante géographique et thématique renforcées par une longue expérience et bâties sur une double
compétence cartographique/thématique et informatique.
• Un savoir-faire éprouvé dans le traitement des contenus et la géolocalisation.
• Une capacité d’innovation matérialisée par le dépôt de brevets.
Notre objectif est de fournir aux clients qui utilisent les services et produits ViaMichelin
des contenus géographiques mais aussi thématiques (Guide rouge et Guide vert), à
forte valeur ajoutée, d’un niveau de qualité et de mise à jour optimal, qui les aideront
dans leurs déplacements ou dans la planification de leurs voyages.
Olivier Roulin (Business Manager, Datacep)
Issu d’une formation en informatique et en gestion d’entreprise, Olivier Roulin rejoint Datacep en janvier 2006.
Dans le cadre de la mission qui lui a été confiée pour le
compte de ViaMichelin, il a eu l’opportunité de monter
en compétence et en responsabilité.
« D’abord en charge de la production de données – intégration et extraction en base de données avec différents
formats d’entrée et de sortie, qualification et homologation
des données –, j’en ai profité pour acquérir de l’expérience.
Ensuite, en parallèle de cette activité, j’ai effectué des tâches
plus proches de l’Amoa (assistance à maîtrise d’ouvrage) :
redéfinition de processus, rédaction de spécifications et
réalisation de recette. » L’objectif est alors d’améliorer de
façon continue la qualité et la productivité du service. Olivier
a aussi pu assister le responsable Contenu & Thématique
de ViaMichelin, Hassan Aït-Fedail, sur la gestion de production et le suivi de projet, et ainsi proposer et mettre en
place des formats d’échanges plus simples et efficaces,
participer à l’élaboration de nouveau produits, à l’évaluation des fournisseurs… « Cette première expérience m’a
beaucoup apporté en termes de méthode, de relationnel
et d’épanouissement. J’ai eu l’occasion de m’impliquer sur
des projets ambitieux et j’y ai reçu une véritable formation
de terrain. » Olivier est à présent business manager chez
Datacep, en charge du compte ViaMichelin, et sa connaissance de ce marché et de cette activité apporte une réelle
valeur ajoutée à ses prestations.
Nicolas Pasquier (Consultant SIG, Datacep)
Le SIG utilisé dans le cadre des productions de ViaMichelin utilise des bases de données à composante
géographique volumineuses et complexes. Cela nécessite une bonne connaissance des outils SIG utilisés et
des problématiques géographiques rencontrées par le
client. « Dans le cadre de ma première mission, j’ai été
28
Altitude n°15
amené à qualifier des données vectorielles (base de données routières) et à intégrer ces dernières au sein du SIG,
qui permet de livrer les différents produits, dont le site
Internet grand public. Actuellement, j’interviens dans le
service de production de contenu thématique en charge
des données radars, péages et illustrations du Guide vert
Michelin. » La mission principale de Nicolas Pasquier est
d’assurer, avec une qualité et une réactivité maximales,
la fourniture de données dans différents formats pour de
multiples clients. Une mise à jour optimale des données
est également attendue, notamment dans le cadre des
thématiques péages et radars.
DR
De formation géographe, spécialisé dans les outils
et la gestion des systèmes d’information géographique (SIG), Nicolas Pasquier a rejoint Datacep en septembre 2006. Il a depuis réalisé deux missions pour
ViaMichelin.
La création, en 2001, de ViaMichelin
marque la volonté du groupe Michelin,
déjà bien présent sur le marché des cartes et guides touristiques, de s’engager
dans l’aide à la mobilité sur supports
numériques. Il propose désormais un
ensemble de services sur Internet, PDA,
DVD-Rom, téléphonie mobile et GPS.
Le site Internet dépasse le million de
visites par jour. Il couvre plus de 42 pays
en Europe et répertorie 7 millions de km
de routes. ViaMichelin offre depuis 2005
un service d’information trafic en temps
réel sur la France. Ce service d’information trafic est destiné aux constructeurs
automobiles et fabricants de GPS.
Alt. : Quelles sont les problématiques auxquelles
vous faites face ?
S. M. : La problématique de mise à jour des contenus, la valorisation et la restitution
claire et optimale de ces derniers dans nos produits sont au cœur de notre activité.
Notre préoccupation au quotidien est de répondre au mieux aux attentes des clients
finaux qui utilisent nos services et manipulent nos contenus.
Altitude n°15
29
Campus
people
Altran et Télécom
ParisTech inaugurent
le laboratoire Com’Num
Altran et Télécom ParisTech ont inauguré ensemble le laboratoire Com’Num dans les locaux
de l’école, dernier-né des projets, fruit du partenariat qui les unit depuis dix ans.
Découvrez les détails de ce succès !
Télécom ParisTech à s’associer à des entreprises, et
plus particulièrement à Altran.
Yves de Chaisemartin a, quant à lui, démontré l’intérêt pour un groupe comme Altran de s’associer à la
recherche académique, en insistant sur la complémentarité entre les besoins de l’industrie et les savoirs
émanant de la recherche universitaire. Le groupe, responsable vis-à-vis du monde académique, souhaite
donc développer autant que possible ce partenariat
prestigieux.
L’investissement d’Altran a permis la rénovation complète (salle et matériel informatique) du laboratoire
d’enseignement des Communications numériques,
ainsi que l’acquisition d’un équipement de pointe : un
banc d’essai à 60 GHz. Ce dernier offrira la possibilité de faire des expériences sur des fréquences à
très haut débit, c’est-à-dire 60 mille fois supérieures à
celles de l’ADSL ! Il est le symbole du développement
technologique dans le domaine du numérique et de
son importance pour le monde industriel.
La soirée a commencé par l’intervention d’Yves de
Chaisemartin, P-DG d’Altran, suivie de celle d’Yves
Poilane, directeur de Télécom ParisTech. Ce dernier
a insisté sur l’importance du partenariat école-entreprise et sur son souhait d’être le plus à l’écoute possible des entreprises. La nécessité pour une école
d’être à la pointe de l’innovation avec les équipements
les plus récents, l’importance de la technologie pour
les élèves ingénieurs et la proximité enseignementrecherche sont autant de besoins qui ont incité
30
Altitude n°15
Par la suite, un regard plus scientifique a été porté par
Bruno Thedrez, chef du département Communication
et Électronique de Télécom ParisTech, et Méhand
Guiddir, chief technical officer Altran Telecoms &
Media. Les deux ont défini les communications
numériques, en en présentant le principe fondamental et en insistant sur la nécessité de la recherche
aujourd’hui sur un tel sujet d’avenir.
S’en est suivi l’inauguration officielle du laboratoire ;
Yves de Chaisemartin et Yves Poilane ont ainsi
découpé le cordon symbolique et inauguré le laboratoire Com’Num Altran Télécom ParisTech. Des
professeurs, ainsi que des élèves, ont pu présenter
les expériences de mesure qui consistent à faire
varier les conditions de transmission entre l’émetteur et le récepteur. Ceci permet de mesurer la qualité des composants et de concevoir des solutions
à des problèmes intellectualisés. Lors du cocktail,
des visites guidées du laboratoire ont été organisées, et toutes les personnes présentes, consultants
d’Altran, étudiants, encadrement académique et
presse, ont pu visiter les lieux et découvrir le dispositif financé par Altran.
Dans la vie, il faut parfois
savoir être patient, attendre
son heure, saisir sa chance
au bon moment. Boris Kubrak
peut en témoigner : finaliste
de l’édition 2008 de l’Altran
Engineering Academy
remporté par Gustavo
Brambilla (voir Altitude no 14),
il ne s’est pas découragé.
Au contraire, il a mis à profit
les rencontres faites à cette
occasion et les contacts
noués avec ING Renault F1
Team pour créer sa chance.
De retour à Hoffenburg (BadeWurtemberg, Allemagne), ce
spécialiste de la mécanique
des fluides numérique (CFD)
et des échanges thermiques
a rapidement eu des
nouvelles de l’écurie
française, qui lui a proposé
un poste d’aérodynamicien
junior pendant la rédaction de
son mémoire de fin d’études
en ingénierie mécanique.
Boris a bien sûr accepté,
rejoignant Gustavo à Enstone
en septembre 2008.
Là, il a travaillé dans un cadre
unique : un centre de CFD
en Formule 1, doté
d’un supercalculateur
extrêmement puissant.
Il a pu y parfaire ses
connaissances en matière
de logiciels et poursuivre
son apprentissage, entamé
lors des ses expériences
précédentes chez BMW.
Ses efforts se sont
Une implication renforcée
auprès des universités belges
Altran Belgium a renforcé le concept des « campus teams »
en donnant à ces dernières une vraie responsabilité de RP
et de communication vis-à-vis du monde académique.
Le rôle des campus teams est le suivant :
• développer la notoriété d’Altran en tant qu’employeur
dans les universités belges ;
• positionner Altran comme un acteur incontournable
de l’ingénierie et de l’innovation ;
• créer un esprit « promo » au sein de la société et une émulation
entre les campus teams pour aider les managers à identifier
les meilleurs talents chaque année.
Sept campus teams déploient une batterie de réactivité et une
grande énergie pour atteindre leurs objectifs. Chaque équipe
est suivie par un « team leader », qui est le lien entre Altran
et le monde académique et qui assure le suivi du budget
communication pour son université. Les résultats sont très
positifs et nous félicitons chacune de nos campus teams
pour leurs efforts et leur enthousiasme.
DR
Tout vient à point…
particulièrement portés sur
le refroidissement des freins,
un point clé pour qu’ils
conservent leur efficacité !
Il a dû faire la preuve de ses
qualités, puisqu’en mars 2009,
Boris a reçu son diplôme
(MSc.) et une offre d’emploi
de la part d’ING Renault F1
Team. À l’orée de cette
nouvelle saison où les cartes
devraient être redistribuées,
il rejoint donc les rangs
de ceux qui fourniront à
Fernando Alonso et Nelson
Piquet la voiture pour gagner !
Altran Italy à
l’International Placement
Exchange 2008
Altran Italy a participé à la deuxième édition
de la BIP (Borsa Internationale del Placement),
à la Villa Erba de Cernobbio (lac de Côme).
La BIP est un événement unique dans
le panorama international du recrutement :
un rendez-vous où les acteurs des relations
entre campus et entreprises peuvent échanger
sur leurs expériences et leurs pratiques,
interagir et se créer un réseau.
Près de 100 entreprises et 100 universités
étaient représentées, dont un tiers
étaient étrangères, ce qui a permis environ
1 500 rencontres individuelles.
Altran Italy était représenté par Daniela Pala,
responsable du recrutement et de la formation,
qui a participé à des conférences et ateliers
sur des sujets liés aux placements financiers,
au recrutement et à la marque, contribuant
à renforcer la position d’Altran sur ce marché.
Altitude n°15
31
1958 : Naissance à Istanbul. 1960 : Sa famille s’installe à Téhéran avant d’émigrer vers Israël,
puis l’Italie. 1988 : Diplômé de Harvard. 1997 : Élu professeur de l’année à l’université de New York.
1998 : Conseiller économique au sein de l’Administration Clinton. 2006 : Invité par le FMI, il prédit
une crise financière mondiale.
portrait
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NOURIEL ROUBINI
Les sombres prophéties du Dr Doom
Dès 2006, l’économiste américain avait prédit la crise qui frappe l’économie mondiale.
Sans avoir toujours été écouté…
C’est tout juste si l’assistance n’a pas éclaté de rire. dangereuse crise systémique financière et aux actions à
Lorsqu’en septembre 2006, Nouriel Roubini annon- entreprendre pour s’y préparer. » Un an plus tard, la Bance, devant les experts du FMI, l’entrée prochaine des que fédérale américaine et les institutions financières euroÉtats-Unis dans une récession profonde, personne péennes ont agi pour éviter un désastre boursier mondial.
n’en croit le moindre mot. Alors, l’éminent économiste étaye Et la crise systémique est là.
sa prédiction : l’Amérique connaîtra, d’ici à quelques mois, Depuis, ce quinquagénaire, s’exprimant parfaitement en
cinq langues, court le monde, de colloques en rencontres
une crise immobilière doublée d’un choc pétrolier.
Plusieurs banques d’affaires feront faillite ; des géants du avec les plus hauts dirigeants de la planète financière. Une
crédit immobilier mettront la clé sous la porte. Incrédules, reconnaissance logique mais presque inattendue pour
les experts passent à un autre sujet : dans un contexte ce diplômé de Harvard, enseignant à l’université de New
de relative prospérité, ces propos apparaissent bien trop York. Car, paradoxalement, l’homme suscitait la méfiance
anxiogènes ! Sauf qu’à l’été 2007, les nuages s’amoncellent d’une partie du monde académique. Et pour cause : Rousur l’économie américaine. En novembre, l’ancien conseiller bini avoue un faible pour la vulgarisation et ses ouvrages
économique à la Maison-Blanche enfonce le clou dans un ne comportent que rarement des formules mathématiarticle publié sur le site Internet de son cabinet d’analyse* : ques…
« Je prévois maintenant le risque d’un effondrement aggra- Surnommé « Dr Doom » aux États-Unis – « Dr Catastrové du crédit et des liquidités, se transformant en krach phe » –, Roubini se refuse pourtant à se définir comme
généralisé du système financier, d’une gravité et d’une « pessimiste ». Une chose est sûre : le voilà aujourd’hui pris
ampleur jamais observées auparavant (…) Il faut souhaiter au sérieux. Très au sérieux.
que, dès aujourd’hui, quelques personnes
« Les gens pensaient
parmi les gouverneurs et les membres de
* Roubini Global Economics
que j’étais fou »
la FED commencent à réfléchir à cette
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