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15 No le magazine des sciences et des technologies d’altran www.altran.com altitude Sécurité : Préparons un monde plus sûr NEWS p. 12 Just, une voiture de plus ? / Fondation Altran : le palmarès du Prix 2008 HIGH-TECH p. 17 Préparons un monde plus sûr PEOPLE p. 28 Expertise : Accompagnement de projets chez ViaMichelin / Campus : Altran et Telecom ParisTech inaugurent le laboratoire Com’Num / Portrait : Nouriel Roubini, économiste qui a prédit la crise dès 2006 /édito/ /sommaire/ news 04 Promouvoir une dynamique positive en matière de recherche et d’innovation 04 Notre monde change, il change vite, il change sur le fond, et ce n’est pas près de finir ! L’allongement de la durée de vie ; le climat, l’eau et tous les sujets d’environnement ; la globalisation de l’économie, mais aussi de la communication ; les nouveaux équilibres Nord-Sud, mais aussi Est-Ouest ; les nouvelles donnes sociales. Tout cela impose à la recherche de porter un regard nouveau sur son rôle dans la société, sa manière de l’exercer et les objectifs qu’elle se donne. > 05 Téléphonie chiffrée et intelligence économique Altran CIS s’est intéressé au risque de divulgation d’information sensible lié à l’usage de téléphones mobiles dans les entreprises. Certains de nos collègues internationaux ont tendance à dire que la recherche consiste à transformer de l’argent en savoir quand l’innovation consiste à transformer ce savoir en richesses. Selon ce principe, une politique de recherche efficace conduit, certes, à la production de brevets, mais qui n’assurent pas en eux-mêmes une création immédiate de richesses et d’emplois. C’est bien leur application concrète dans des produits et services commercialisés au service de l’homme qui peut assurer le « retour sur investissement », tout autant financier que social. Il est donc fondamental de créer une spirale vertueuse associant recherche fondamentale et appliquée, réconciliant ainsi recherche et innovation. Yves de Chaisemartin Président-Directeur général 02 Altitude n°15 > 14 Prix 2008 de la fondation Altran Présentation du lauréat et des cinq finalistes du Prix 2008 de la Fondation Altran pour l’Innovation. high-tech 17 Les enjeux socio-économiques sont immenses, ils sont planétaires. La recherche est plus que jamais la clef de l’avenir, la clef de sortie de la crise actuelle. Les gouvernements ne s’y trompent pas, qui mettent l’accent sur la recherche dans leurs plans de relance. Mais la recherche justifiera sa place, majeure, en répondant à l’essentiel, les besoins de l’être humain, homme, femme, dans le monde nouveau qui arrive : se nourrir, se loger, se soigner, se déplacer, se parler, se comprendre et se protéger. Une réorganisation des programmes de recherche nationaux et internationaux selon un schéma de ce type – passage d’une gestion actuelle par technologie ou domaines d’application à une organisation par thématique prospective – permettra de renforcer le lien entre la recherche et le citoyen, et de décloisonner les efforts entre les différents acteurs publics et privés. > 12 Just, une voiture de plus ? Altran Pr[í]me a souhaité revenir à l’essentiel avec ce concept car, Just, recentré sur les fonctions nécessaires à l’utilisateur. 2, rue Paul Vaillant-Couturier 92532 Levallois-Perret Cedex www.altran.com altitude@altran.com Altitude n°15 Directeur de la publication : Pascal Brier Rédacteur en chef : Benoît Repoux Rédaction : Benoît Repoux, Martin Bellet, Valérie Devillaine, Philippe François, Émilie Tran Phong Conception et mise en pages : 01 77 45 86 88 Responsable d’édition : Émilie Tran Phong Direction artistique : David Corvaisier, Franck Widling Maquette : Franck Widling Secrétariat de rédaction : Élisabeth Castaing, Olivier Farfal, Sophie Loubeyre, Anne Placier Crédit couverture : Jupiter Images Fabrication : Sylvie Esquer Impression : Imprimerie Vincent Dépôt légal : Avril 2009 ISSN : 1767-9974 Altitude (Paris 2003) > 17 Préparons un monde plus sûr Qu’elle soit financière, environnementale, sanitaire, alimentaire ou d’accès, la sécurité est une notion aujourd’hui omniprésente. Ce dossier propose un panorama des technologies et avancées numériques qui permettent d’améliorer notre sûreté au quotidien. people 27 > 28 Accompagnement de projets chez ViaMIchelin > 30 Inauguration du Les consultants de Datacep, filiale du groupe Altran, accompagnent depuis 2001 ViaMichelin, l’un des leaders du marché des produits d’aide à la navigation automobile. Ils viennent renforcer les équipes sur divers projets, notamment dans le développement de systèmes d’information géographique (SIG). Si vous souhaitez vous abonner à Altitude, rendez-vous sur le site altran.com laboratoire Com’Num Altran et Télécom ParisTech ont inauguré ensemble le laboratoire Com’Num, fruit du partenariat qui les unit depuis 10 ans. Altitude n°15 03 news Moyen-Orient 2008, Sesame Le synchrotron accélérateur de paix ? Souhaitant créer un lieu d’échanges pour leurs chercheurs, neuf pays du Moyen-Orient, parmi lesquels l’Iran, Israël et l’Autorité palestinienne*, ont uni leurs ressources pour la construction d’un équipement scientifique d’envergure. Tout juste inauguré en Jordanie, sous parrainage de l’Unesco, le synchrotron Sesame est un anneau de 133 m de circonférence dans lequel des électroaimants font tourner des électrons à très grande vitesse. Soumises à une forte accélération, ces particules finissent par émettre un rayonnement lumineux aux caractéristiques exceptionnelles. En effet, ce rayonnement, qui balaie toutes les fréquences du spectre, de l’infrarouge aux rayons X, est pulsé et particulièrement stable. * Les neufs pays membres du projet sont : Bahreïn, Chypre, l’Iran, Israël, la Jordanie, le Pakistan, l’Autorité palestinienne et la Turquie. Pour en savoir plus : www.sesame.org.jo Téléphonie chiffrée et intelligence économique altran Aviation civile Rendre le ciel plus sûr L’Aviation civile au Brésil connaît une période de fort changement. Jusque-là, il coexistait de nombreuses agences aux responsabilités floues en matière d’autonomie régulatrice. Résultat, un système de trafic aérien pas très sain. La première étape de cette transition consiste en une analyse des accords Open Sky adoptés dans d’autres régions du monde. Récemment mis en place, cet ensemble de règles et de pratiques remporte l’adhésion et pourrait changer considérablement les choses au Brésil. Open Sky crée un environnement propice pour toutes les composantes de l’aviation civile (compagnies aériennes, aéroports, contrôleurs aériens, passagers) en vue d’améliorer aussi bien la sécurité que la qualité des services offerts. Jupiter Images Il peut en outre être filtré avec précision pour ne conserver qu’une seule longueur d’onde. Collecté dans des laboratoires répartis le long de l’anneau, il permet d’analyser toutes sortes de matériaux. Même s’il n’est pas comparable au synchrotron de 27 km de circonférence du Centre européen pour la recherche nucléaire (Cern), Sesame a des applications très diverses, en physique nucléaire et en médecine, mais aussi en biologie et en environnement. Ainsi, ses rayonnements permettent d’étudier tout autant la composition d’un matériau ou la configuration d’une protéine qu’une interaction entre deux polluants. altran Protection des données Altran TCBR, filiale brésilienne du Groupe, est un acteur essentiel de cette transition. Avec l’aide d’Arthur D. Little Germany, elle réalise une étude pour l’Anac (Agence nationale pour l’aviation civile). C’est un projet d’une ampleur sans précédent au Brésil en matière de modernisation de l’Aviation civile. Grâce aux équipes d’Altran, il y aura un avant et un après Open Sky au Brésil. altran Télécommunications 04 Altitude n°15 présence. Le système de communication nécessite de repenser les processus pour les adapter à l’environnement climatique, logistique et humain, et sera progressivement déployé sur le théâtre des opérations afin d’accompagner l’expansion de l’ISAF en Afghanistan. L’équipe Altran ASD, altran Téléphonie mobile composée de quatre consultants, est en liaison permanente avec les représentants de Thalès sur place et apporte son expertise en technologies innovantes dans trois domaines, afin de soutenir la gestion du programme en France : la gestion du personnel sur le théâtre des opérations (plus de soixante personnes de différentes nationalités), la planification de toutes les actions sur le site et la maîtrise des lots de rechange et des processus de maintenance. Chatter à la perfection Tous les ados qui utilisent la fonction messagerie instantanée sur leurs téléphones portables l’ignorent, mais c’est en partie grâce à Altran qu’ils peuvent chatter sans exploser leurs forfaits ! Altran TEM, aidé d’Altran CIS, a mis en place pour un des opérateurs français un Bureau d’études orienté terminaux, qui n’a cessé de croître depuis sa création, passant en dix-huit mois de quatre à dix-sept consultants. Cette équipe cosmopolite a pour rôle de vérifier que certains services vendus par l’opérateur fonctionnent sur tous les terminaux disponibles, en rédigeant plans et cahiers de test. Dans le cas de la messagerie instantanée, le service est payant, et la fonctionnalité doit donc être parfaite, tout comme sa facturation. Leur expertise « terminal » transverse leur permet d’entreprendre des projets de plus en plus complexes, notamment dans l’ingénierie de validation, en allant jusqu’à la mise en place de moyens de test. Jupiter Images Dans un pays où la sécurité exige des délais de réaction extrêmement courts et où le relief rend très difficiles les communications, la Force internationale d’assistance à la sécurité (ISAF) de l’Otan doit pouvoir s’appuyer sur des compétences techniques solides pour des services de communications sécurisées voix et données. Thalès a en charge la fourniture, l’exploitation et la maintenance d’un réseau déployé sur plus de soixante points de AFP/ T. Malterre Avec l’OTAN en Afghanistan Ce n’est plus un secret : l’usage des téléphones mobiles accroît le risque de divulgation d’informations sensibles. Si l’incident affecte des renseignements personnels, son écho atteint parfois la place publique. Mais s’il concerne la stratégie d’un groupe mondial, l’impact immédiat est un affaiblissement vis-à-vis de la concurrence, voire une perte de marché. Face à la menace, une multinationale française souhaite protéger les échanges de données et les communications téléphoniques entre ses dirigeants de par le monde. Pour y répondre, la Practice Sécurité des SI d’Altran CIS Paris a mobilisé ses savoir-faire en politique de sécurité, sensibilisation, audit, préconisation, et a réalisé une étude approfondie. L’évaluation du besoin de chiffrement impose l’usage de la technologie 3G, malgré une couverture internationale incomplète. Plus de vingt solutions existantes ou en développement ont été identifiées et analysées, ainsi que le cadre légal du chiffrement dans les soixante pays où le client est implanté. Altitude n°15 05 Analyse Neurologie In vino Electroniquas Traduire la pensée en paroles Clément Perrotte Optique Un capteur à vue d’œil Le fond de notre œil est courbe, pourquoi pas celui des appareils photo ? C’est la question que s’est posée l’équipe de John Rogers, de l’université de l’Illinois (États-Unis). En effet, aujourd’hui, si la lentille des appareils photo et caméras est courbe, le film ou le capteur numérique qui reçoit l’image est plat. Résultat : une distorsion de l’image qui impose d’intercaler d’autres lentilles pour compenser cette déformation et obtenir une image finale la plus « normale » possible. Ces dispositifs optiques complexes alourdissent tant le poids et l’encombrement que le coût des appareils. D’où l’idée des chercheurs de développer un capteur numérique courbe. La difficulté résidait dans la DR L’institut de microtechnologie de Barcelone, en Espagne, a récemment annoncé avoir mis au point une langue électronique capable de différencier cépages et années de production des vins. Cet appareil est équipé de six dispositifs IFSET (Ion Sensitive Field Effect Transistors), des microcapteurs électroniques capables de reconnaître un large spectre d’ions présents dans les liquides et d’en mesurer la concentration, en même temps que le pH et le degré d’alcool. L’empreinte chimique ainsi obtenue est alors traitée par différentes méthodes statistiques d’analyse multivariée pour déterminer l’origine des vins testés. Portable, peu coûteux et rapide, cet appareil pourrait notamment être utile dans la lutte contre les fraudes à l’assemblage ou au cépage. rigidité des matériaux électroniques, cassant quand on cherchait à les courber. Les chercheurs ont donc utilisé le silicone, beaucoup plus souple, pour fabriquer chaque pixel de leur puce, le tout encapsulé dans un polymère plastique de forme hémisphérique. Les machines qui fabriquent aujourd’hui des équipements en silicone plats devraient facilement s’adapter pour produire cette nouvelle technologie à coût raisonnable. Outre dans les appareils photo et caméras numériques, ces capteurs pourraient, par leur faible encombrement, participer au développement d’un œil bionique. Pour en savoir plus : http://rogers.mse.uiuc.edu altran Audits Innover dans le domaine pharmaceutique De Valck Consultants, filiale belge du groupe Altran, lance une offre d’audit qualité et d’évaluation destinée à l’industrie pharmaceutique. Cette activité vient compléter le positionnement 06 Altitude n°15 unique de son département « Pharma » axé sur l’Assurance Qualité. Aujourd’hui, son niveau d’expertise opérationnelle lui permet de proposer des audits internes, externes (fournisseurs) et préparatoires (inspections, certifications), basés sur son expérience de l’industrie et sur une approche méthodique des standards internationaux (FDA, Eudralex, ICH, ISO, PIC/S...). Il est parvenu à prononcer un « o ». Ça semble peu de chose, mais c’est un pas de géant pour Erik Ramsey, 25 ans, qui n’avait pu émettre un seul son depuis son attaque cérébrale il y a neuf ans. Un pas de géant aussi pour Frank Guenther et ses collègues de l’université de Boston (États-Unis), à l’origine de cette prouesse. Erik Ramsey souffre du « locked-in syndrome » : conscient et en pleine possession de ses capacités intellectuelles, il ne peut commander aucun de ses muscles, à l’exception des yeux. C’est grâce à eux qu’il communique aujourd’hui, mais l’effort est épuisant. Les chercheurs ont implanté dans le cerveau du patient une électrode reliée à un ordinateur. Quand le patient pense à émettre un son, l’électrode capte les messages nerveux émis dans son cortex moteur de la parole, zone du cerveau qui commande Erik Ramsey (en rouge), entouré de l’équipe qui lui a permis d’exprimer son premier son depuis son attaque cérébrale, il y a neuf ans. habituellement les muscles du visage pour former des sons. Ces différents influx électriques sont transmis à l’ordinateur qui les traduit en sons correspondants et les transmet à un synthétiseur vocal. Aujourd’hui, le contrôle de l’outil par le patient nécessite encore de l’entraînement, et le système n’est capable d’interpréter que les voyelles, mais les chercheurs espèrent d’ici à quelques années pouvoir restituer des phrases complètes. altran Relation client Il y a 130 ans Bertillon créait l’identification judiciaire En 1879, Alphonse Bertillon, alors commis aux écritures à la préfecture de police, invente une méthode pour identifier les récidivistes grâce à la mensuration osseuse de différentes parties du corps : l’anthropométrie judiciaire était née et, avec elle, les débuts de l’identification judiciaire. Nommé chef du service de l’identité judiciaire, créé en 1893, Bertillon met alors en place son système – le bertillonnage – qui sera repris par les polices du monde entier. Il ajoute rapidement les empreintes digitales sur ses fiches anthropométriques et réalise la première identification d’un suspect grâce à celles-ci en 1902. Cette méthode – la dactyloscopie – prend vite le pas sur l’anthropométrie en raison de sa plus grande fiabilité. Aujourd’hui, l’automatisation des fichiers facilite l’exploitation des empreintes. Et de nouvelles techniques d’identification se sont développées, la plus répandue étant basée sur l’ADN. Le client est en ligne L’amélioration de la relation client est au cœur des préoccupations de toutes les entreprises, et si possible à faible coût. C’est pourquoi le groupe Altran et Eptica, une société française spécialisée dans le secteur, ont signé un partenariat pour la commercialisation de solutions en ligne au Brésil. Altran apporte sa connaissance du marché brésilien, Eptica fournit son expertise de leader européen dans le service client multicanaux (self-service Web, gestion des e-mails, chat). Grâce à ces solutions, il est possible de réduire les e-mails superflus de 25 %, de diminuer le temps de traitement des e-mails de 50 %, de faire baisser le nombre d’e-mails grâce à un self-service, et d’augmenter le nombre de résolutions dès le premier contact en améliorant la qualité et l’efficacité du service client. Eptica a déjà épaulé plus de deux cents entreprises dans des secteurs très variés comme la banque, le commerce, l’énergie ou l’automobile. Ce partenariat devrait répondre aux attentes du marché brésilien, identifiées par Altran CIS Brazil. Préfecture de Police, tous droits réservés news Altitude n°15 07 news altran STOCKAGE DU GAZ Cyberpromenade en tapis roulant Du gaz oui, mais pas d’effet de serre de mondes virtuels entre dans une nouvelle dimension : le « visiteur » n’est pas seulement équipé d’un masque qui le plonge dans un décor, il peut aussi se déplacer dans ce décor grâce à un système de tapis roulant. Qu’il se promène ou qu’il coure, qu’il aille tout droit ou décide de virer à droite, son action est répercutée à l’image par quatre caméras et une série de capteurs placés sur son casque ; elle est aussi transmise au tapis pour que celui-ci adapte sa vitesse et son sens de rotation en conséquence. Un démonstrateur existe déjà à l’institut Max Planck de Tübingen (Allemagne). Outre le tourisme virtuel, il pourrait intéresser les développeurs de jeux vidéo ou encore les plates-formes d’entraînement militaire. Pour en savoir plus : www.cyberwalk-project.org Contre vents et coupures Gas Plus, leader italien de la production et distribution de gaz, a sollicité le centre d’expertise Énergie et Environnement d’Altran Italy pour un projet concernant l’efficacité énergétique et les énergies renouvelables. Après étude de différentes solutions pour les clients particuliers, institutionnels et professionnels, plus de 100 000 kits d’économiseurs d’eau ont été distribués. En mixant simplement eau et air pour la douche ou la vaisselle, ces derniers permettent d’économiser jusqu’à 40 % d’énergie en freinant la consommation d’eau chaude. Dans la dernière phase du projet, le centre d’expertise d’Altran va étudier la récupération thermique dans les sites de stockage de gaz de Gas Plus. Avec l’aide d’Altran, Les conditions météorologiques extrêmes qui ont frappé la France en janvier ont mis sur le devant de l’actualité les problématiques de sûreté de fonctionnement du réseau électrique. Altran CIS intervient auprès du RTE (Réseau français de transport d’électricité), sur le système de planification des opérations de maintenance. L’énergie électrique ne pouvant se stocker, l’objectif est de programmer les actions préventives, curatives et correctives sur le réseau. Fiabiliser le réseau, c’est permettre une optimisation des arbitrages de routage et de délestage de l’énergie, donc une meilleure distribution. altran SÉCURITÉ 08 Altitude n°15 Développement durable dans les entreprises brésiliennes JM Francillon / Ville de Grenoble 2008 par exemple, un contrôle biométrique des accès aux endroits stratégiques comme les tribunes officielles ou le vestiaire. Ce principe a été également décliné avec la billetterie. Tous les billets papier sont équipés d’une puce RFID (Radio Frequency Identification) permettant d’identifier les falsifications. Ce stade est une référence en matière de sécurité grâce à l’utilisation des technologies numériques intégrées les unes aux autres. un producteur et distributeur de gaz devient un défenseur des énergies renouvelables et un promoteur des économies d’énergie. Altran Italy et Arthur D. Little ont été sollicités par l’AIGET (Associazione Italiana di Grossisti di Energia e Trader) pour travailler à la création d’une bourse nationale du gaz, l’Italian Gas Exchange (IGEX). L’idée est de créer un lieu d’échange physique, avec un marché au comptant et des « futures » (contrats à terme représentant des obligations d’État, devises, cargaisons de pétrole, etc. livrables à échéance du contrat), où les vendeurs et les acheteurs puissent échanger efficacement des produits standardisés, de façon anonyme, sans risques et de façon transparente. IGEX fonctionne grâce à deux intervenants : un opérateur technique qui gère la plate-forme d’échange, et un opérateur financier qui dirige la chambre de compensation, s’occupe de la gestion des risques et indique à l’opérateur national la quantité de gaz à injecter ou à retirer. altran ENVIRONNEMENT Le Stade des Alpes mise sur la BIOMÉTRIE Altran TEM (Télécoms & Média) a apporté son expertise pour le compte de NEC, chargée d’installer les systèmes de sécurité, billettique et réseaux sur le nouveau stade de Grenoble. L’objectif était de réaliser un stade ultramoderne à la pointe de la technologie, notamment sur les aspects lutte contre la fraude à l’accès et enregistrement vidéo, afin d’assurer une sécurité maximale. L’idée directrice était l’installation de systèmes opérationnels permettant, Vers une bourse du gaz en Italie Le Brésil, pays dans lequel plus de 80 % des éléments polluants de l’atmosphère terrestre proviennent de la production industrielle, va bénéficier de la large expérience internationale de deux sociétés françaises, Altran et Voltalia, dans le contrôle environnemental. En partenariat, celles-ci vont proposer des services qui permettront aux entreprises brésiliennes de concilier objectifs de production, indices de productivité et développement durable tout en diminuant leur impact sur l’environnement. L’objectif est de réduire leurs émissions de carbone à travers la réalisation d’un inventaire carbone et la mise en place de solutions de réduction et de compensation des gaz à effet de serre (GES). Le rapport final établira précisément les GES émis par la société et proposera des actions préventives et correctives. En parallèle, Voltalia proposera aux entreprises de compenser volontairement leurs émissions de CO2 par l’acquisition de crédits carbone. Jupiter Images Tina Weidgans Se promener dans la ville de Pompéi avant sa destruction, c’est l’une des applications possibles du projet « Cyberwalk » développé par un consortium de laboratoires allemands, suisse et italien. Avec ce programme, l’exploration altran Réseau altran FINANCE Jupiter Images Réalité VIRTUELLE Altitude n°15 09 news Prospective altran Services mobiles Bientôt le très haut débit sans fil ? Dans le cadre du pôle de compétitivité System@tic ParisRégion, spécialisé dans les systèmes embarqués, Altran coordonne le projet Neptune, qui a pour ambition de mettre en place un réseau expérimental de très haut débit sans fil basé sur une technologie Wimax Mobile, puis sur la technologie 4G. L’objectif est, sur trois ans, de permettre aux développeurs d’applications de tester leurs services mobiles auprès d’un panel d’utilisateurs mis à disposition par la plate-forme, et d’affiner leur modèle économique afin d’accélérer leur mise sur le marché. L’offre proposée par Neptune couvrira à la fois des aspects des validations technique, fonctionnelle et de retour d’usage. Une entité juridique indépendante sera créée par le projet afin d’en pérenniser les investissements, et de continuer de stimuler l’innovation dans les services mobiles. De grands partenaires privés et académiques tels que France Telecom, Alcatel, TDF, Polytechnique et HEC font partie du projet. 10 Altitude n°15 L’électricité sans fil et sans pile, c’est ce que propose Intel avec son concept de WiTricity, contraction de « wireless » et d’« electricity »*. L’entreprise s’appuie sur un principe vieux de presque un siècle : la résonance magnétique entre deux bobines de cuivre, déjà étudiée par Nikola Tesla au xixe siècle. Une première bobine, parcourue par un courant alternatif, émet un champ magnétique ; une seconde, placée à quelques mètres de là, entre en résonance sous l’influence de ce champ et crée un courant électrique. Avec une perte d’énergie de 25 % environ, la technologie développée par Intel, sur la base de recherches menées au Massachusetts Institute of Technology (MIT), est prometteuse. On peut imaginer, en effet, que ce système, capable aujourd’hui altran Simulation de transmettre une puissance de 60 W sur deux mètres (soit assez d’énergie pour faire fonctionner une ampoule), puisse, demain, alimenter des téléphones portables ou des ordinateurs. Deux questions restent néanmoins en suspens : celle des normes nécessaires à la production de périphériques compatibles, et celle de l’impact des ondes électromagnétiques sur la santé. De nombreux experts s’inquiètent déjà des risques liés à l’utilisation des téléphones portables et du Wi-Fi. Une étude internationale est d’ailleurs menée actuellement à ce sujet dans treize pays, sous l’égide de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Le public risque d’accueillir avec circonspection cette nouvelle révolution électromagnétique. * « Sans fil » et « électricité ». Une Aston Martin virtuelle bien réelle Record Le Pétaflop fait un succès Un million de milliards d’opérations à la seconde, soit un pétaflop, c’est le record récemment réalisé par RoadRunner, le supercalculateur du laboratoire américain de Los Alamos. Pour les chercheurs, l’évolution de la puissance de calcul est un enjeu majeur, car les simulations de modèles sont de plus en plus complexes et demandent des temps de calcul de plus en plus longs. Principalement dans le domaine du nucléaire, de l’étude des génomes et protéines, de l’exploration de l’univers ou des prévisions météorologiques. Certains pays comme le Japon se sont d’ailleurs fixé l’objectif ambitieux d’atteindre dix pétaflops en 2012. Dans cette course internationale, les défis technologiques à relever sont nombreux : problèmes de refroidissement des processeurs, d’alimentation électrique, ou encore de transfert d’informations. À cela s’ajoute le coût élevé d’achat des machines (130 millions de dollars pour RoadRunner). L’université de Stanford a cependant trouvé une solution ingénieuse à ce problème. Pour réaliser l’étude d’une protéine, ils ont lancé le programme Folding@Home qui propose aux utilisateurs de la PlayStation 3 de mettre les capacités de cette console de jeu au service de leurs calculs de simulation, via Internet. En septembre 2007, le cap du pétaflop a d’ailleurs été dépassé. Quand l’union fait… la vitesse ! Grâce à Altran Technologies UK, James Bond va pouvoir prendre un peu de repos. En effet, les consultants de cette filiale anglaise du Groupe collaborent avec les équipes Électricité du constructeur automobile Aston Martin au développement d’un environnement de test à la pointe de la technologie, qui permettra de restituer en laboratoire l’ensemble de la dynamique du véhicule. Ainsi, il sera possible de faire un tour en voiture virtuelle pour explorer différentes possibilités avant de les valider dans la réalité. Pour arriver à ce résultat, Altran a commencé par évaluer les besoins et les contraintes du client pour cet outil, avant de mettre en place en 2009 une équipe de consultants sur site. Celle-ci assure l’implémentation de la solution dans son intégralité, depuis les modifications de câblage jusqu’au développement d’un nouvel environnement de simulation. Norme internationale Une Iso pour les nanos DR Jupiter Images WiTricity, quand l’électricité joue la fille de l’air ISO/TS 27 687. Derrière ce nom de code se cache une norme attendue depuis longtemps par le secteur des nanotechnologies. Ce référentiel, mis au point par l’Organisation internationale de normalisation (ISO), définit en effet, pour la première fois et de manière précise, les spécifications techniques (TS) relatives aux nanoparticules et autres nano-objets. Il permettra aux entreprises, institutions et particuliers de parler le même langage. Ainsi, jusque-là, on bornait souvent l’échelle nanométrique aux objets dont la taille est comprise entre 1 et 100 nanomètres. Dans le nouveau référentiel, cette barrière n’est pas figée : certains matériaux légèrement plus grands peuvent en effet être concernés, leur petite taille leur conférant des propriétés physiques que des objets de même composition chimique, mais de plus grande taille, n’ont pas. Ils seront donc désormais soumis aux mêmes contraintes, notamment en matière de prévention des risques, que les matériaux réellement nanométriques, et n’auront plus l’excuse de la taille. Ce référentiel devrait progressivement être décliné par les organisations nationales de normalisation. Pour en savoir plus : www.iso.org Altitude n°15 11 Les lapins « timbrés » une voiture de plus ? nécessités du Time to Market. Or, aujourd’hui, selon Altran, l’innovation par étapes incrémentales a atteint ses limites pour répondre à ces défis. Une autre démarche est possible, l’idéation, qui suppose de revenir à l’essentiel, d’adopter d’autres méthodes de pensée et de travail, d’aller vers la cocréation et de se La globalisation rapide du secteur automobile conduit les constructeurs et équipementiers à répondre à plusieurs problématiques simultanément : adapter et personnaliser leurs véhicules à l’extrême tout en intégrant les contraintes environnementales, réglementaires et les nourrir de visions issues d’autres secteurs. C’est ce qu’illustre le véhicule essentiel Just, imaginé par Altran. Just a été pensé pour montrer la capacité du groupe Altran à générer des innovations dans le domaine automobile, en exploitant au mieux le positionnement multisectoriel du groupe. Ce concept de voiture essentielle a été recentré sur les fonctions nécessaires à l’utilisateur, tout en restant attractive dans son utilisation, puisque l’automobile reste un objet passion. Enfin, Just souhaite réconcilier l’automobile avec l’environnement en réduisant les matériaux énergivores et en utilisant les ressources disponibles. 12 SNCF-Jean-Jacques Di Angelo Un bouquet de services multimédia qui vous transporte Le département marketing de la direction Proximités de la SNCF, entreprise qui gère les transports ferroviaires en France, a réalisé une étude afin d’imaginer les services multimédia non marchands à offrir à ses clients sur la période 2008-2010*. Le concept MooviTER, issu de ce projet, a été inauguré en octobre 2008 en Bretagne. Il s’agit d’une nouvelle rame de train express régional (TER), un TER communicant qui dispose d’espaces Altitude n°15 de voyage repensés, mais aussi de services innovants, fondés sur les nouvelles technologies. Altran Pr[i]me a participé à la réflexion. Sa démarche a consisté à inverser le raisonnement fréquemment appliqué en matière d’innovation dans les services – l’orientation des idées de services en fonction des opportunités liées aux technologies et aux produits – et à se demander si ces innovations sont réellement en accord avec les besoins des clients. L’étude a prévu de fédérer les activités et les métiers de la SNCF, et d’impliquer les autorités organisatrices dans une logique d’appropriation et de communication externe sur les nouveaux bouquets de services. Un premier atelier créatif interne a permis d’élaborer les scénarios de services, dans une vision « usage par le client final ». Une fois consolidés, les scénarios retenus ont été repris au sein d’un second atelier pour permettre leur validation et leur enrichissement par les autorités organisatrices. La fin de l’étude a été consacrée à la concrétisation technologique et économique des services proposés par le biais, d’une part, d’une démarche de créativité orientée « produits » (intégrant cette fois un contenu technologique) et, d’autre part, au travers de l’identification de partenaires clés internes et externes, de la planification de la mise en œuvre et de la réalisation d’un business plan. La logique de l’étude a permis ainsi d’optimiser la prise de décision au niveau de l’incubateur de la gestion de projets de la SNCF, et d’accélérer la mise sur le marché des nouveaux services. *« Voyons loin pour nos clients du TER 2008-2010, définissons un bouquet de services multimédia. » L’inventeur du célèbre lapin Nabaztag propose aujourd’hui de rendre communicant n’importe quel objet du quotidien : trousseau de clés, mug, dossier, sac, etc. Il suffit de coller dessus des puces RFID, ou « ztamp:s », de leur associer des actions (ouverture d’une application, envoi de mail, etc.) et de les poser sur la plate-forme de lecture Mir:ror pour déclencher ces actions. Exemple : vous arrivez au bureau, ouvrez votre ordinateur et posez votre mug de café sur la plate-forme, cela vous branche directement sur votre webradio préférée et ouvre votre messagerie personnelle. Vous pouvez aussi utiliser les Nano:ztags (petits lapins déjà timbrés) pour communiquer avec votre ordinateur. Prix : 45 euros le lecteur, fourni avec trois ztamp:s et deux Nano:ztags. Pour en savoir plus : www.violet.net Kit mains libres pour les malentendants Pas toujours facile quand on est malentendant d’utiliser son téléphone mobile de façon confortable. Avec un portable ordinaire, la conversation se perd au milieu des bruits ambiants, mais aussi des interférences créées par la proximité du mobile et de la prothèse auditive. Il faut donc utiliser une boucle à induction magnétique, petit boîtier qui se porte autour du cou et qui transforme le signal vocal reçu en un champ magnétique que peut capter l’appareil auditif. Seulement, pour que le champ magnétique soit à nouveau transformé en un son perceptible, il faut basculer l’appareil auditif en mode « T » (« T » pour téléphoner) en même temps que l’on sort son téléphone de son sac et qu’on le branche sur le petit boîtier. Pas très pratique… À moins que la personne ne porte son téléphone autour du cou, ce qui n’est pas toujours très seyant. D’où l’intérêt du nouveau kit pour malentendant LPS-5 de Nokia : il peut être « connecté » au téléphone par Bluetooth et dispose d’un bouton pour décrocher. En outre, il intègre un vibreur pour les appels entrants. Un vrai confort. Prix : env. 300 euros Pour en savoir plus : www.nokiaaccessibility.com Une puce nettoyeuse de bruit Téléphoner au passage du métro ou au milieu d’un concert de klaxons tout en comprenant et en se faisant comprendre, même d’un système de reconnaissance vocale, c’est désormais plus facile. Audience, une société américaine spécialisée dans les processeurs vocaux, a développé une puce pour téléphone qui filtre les bruits parasitaires ambiants. Et elle s’est associée à Sharp et LG Electronics pour la mettre en application. Les deux fabricants viennent en effet chacun de lancer un modèle de téléphone mobile utilisant cette puce, l’un au Japon (le Sharp SH 705 ill), l’autre en Corée (LG-SH400). Pour en savoir plus : www.audience.com Jupiter Images Just, Pr[í]me fait partie de la practice internationale IMD (Innovation Management & Development). Pour amener ses clients (direction générale, direction marketing, direction R & D) de l’idée au marché, Pr[í]me intègre une approche environnementale de manière systématique. Shopping Techno DR pr[Í]ME pr[Í]ME pr[Í]ME pr[Í]ME pr[Í]ME pr[Í]ME news Altitude n°15 13 news Prix 2008 : le palmarès AlgoSource Technologies Olivier Lépine, France Capturer le CO2 avec des microalgues Cette année, le Prix de la Fondation Altran pour l’innovation avait pour thème « Réduire la concentration de CO2 dans l’atmosphère ». Le premier prix a été remis en janvier 2009 à Francisco Gallo Mejia, de l’université du Pays basque, en Espagne. À la clé : un an d’accompagnement par des consultants Altran. Le mot du Président du Jury Léopold Demiddeleer, directeur New Business Development chez Solvay, a présidé le jury du Prix 2008 de la Fondation Altran pour l’Innovation. Maintenant que le nom du lauréat est connu, il revient pour nous sur la décision du jury. « Le projet a plu aux membres du jury, car son cadre dépasse la problématique technologique. Sa dimension sociale est très attractive, il échappe à l’écueil habituel du projet qui s’enferme dans sa technologie. Ici, on se concentre sur un problème pour y apporter une solution, qui n’est pas aussi simple qu’elle en a l’air. Personnellement, je trouve que c’est une réponse intéressante à une question qui devrait interpeller de grands groupes industriels. Cela dit, même ramenée à une taille raisonnable, l’entreprise de la capture du CO2 reste un vaste chantier, et les équipes d’Altran vont avoir fort à faire durant l’année qui vient pour accompagner M. Gallo Mejia. » Le bambou tient le bon bout Le projet de Francisco Gallo Mejia vise à développer des produits biocomposites à base de bambou Guadua, pouvant être utilisés pour la construction de maisons. Ce sont à la fois les aspects environnementaux, technologiques et sociaux de ce projet qui ont séduit le jury. De la protection de l’environnement… Parce qu’il pousse de 18 mètres en 2 ans, parce que l’on coupe la plante au lieu de l’arracher, le bambou capte d’importantes quantités de CO2 et participe à la protection des sols. Comme tout matériau fabriqué à partir de bambou, les nouveaux composites permettront de stocker le carbone absorbé par la plante. … au développement économique et social Ce projet a aussi pour ambition d’impulser le développement d’une activité industrielle pérenne favorisant l’économie locale. L’objectif est de permettre aux circuits économiques locaux de s’approprier le projet dans son ensemble : achat de terrains, production de bambou, développement d’entreprises de transformation, construction « La première fois que j’ai lu le dossier de candidature de Francisco Gallo Mejia, je l’ai vraiment trouvé très bon. Pas seulement car son projet permet de réduire le CO2 dans l’atmosphère, mais aussi car il allie développement durable, recyclabilité des composants et valeurs humaines. Durant cette année, j’ai beaucoup appris sur ce projet, et Francisco Gallo Mejia a fait de gros efforts pour expliquer le travail qu’il avait accompli. Je pense que son projet correspond totalement à l’esprit de la Fondation. Félicitations ! » Asun Mateu, consultante Altran à Barcelone, coach du lauréat. Altitude n°15 Le projet développé par Olivier Lépine, de l’entreprise française AlgoSource Technologies, en partenariat avec l’entreprise JCL Environnement et le laboratoire Gepea/CNRS, consiste à capter le CO2 issu des installations industrielles, puis à le traiter pour pouvoir l’injecter sans opération de concentration dans des cultures de microalgues. Objectif : produire une biomasse capable de remplacer des ressources fossiles dans différentes industries, notamment l’agroalimentaire, la chimie verte et l’énergie. La valorisation de cette biomasse se fait dans des bioraffineries dans lesquelles la totalité de la ressource est utilisée. La production industrielle de microalgues permet de remplacer le carbone fossile, source d’une augmentation de la concentration en CO2 dans l’atmosphère, par une ressource renouvelable neutre sur le plan du CO2. Le lauréat Un très bon dossier 14 Fondation Altran Projets s e finalist RubisCO2 Francisco Gallo Mejia (au milieu), entouré de Christian Le Liepvre, directeur de la Fondation (à gauche) et de Léopold Demiddeleer, président du jury (à droite). de maisons à partir de ces nouveaux composites. Le projet concilie ainsi tous les aspects du développement durable. L’innovation technologique : maillon essentiel La technologie joue par ailleurs un rôle primordial dans le projet, puisqu’elle permet d’aboutir à un produit innovant. La dynamique du projet exige la création et l’exécution d’un plan industriel complet : définition du produit, conception de machines, choix des matières complémentaires composant le produit final, recherche de fonds, formation et commercialisation. C’est tout le travail que mèneront les ingénieurs du groupe Altran aux côtés de Francisco Gallo Mejia. « C’est une immense joie d’avoir remporté le Prix de la Fondation Altran ; je compte sur l’équipe Altran pour repenser la relation entre homme, environnement, économie et société. » Francisco Gallo Mejia Convert CO2 back to fuel Arnaud Muller-Feuga, France Siglinda Perathoner, Italie 2 tonnes de CO2 = 1 tonne de microalgues Des arbres artificiels à la sève combustible Le projet de photobioréacteurs, développé par Arnaud MullerFeuga, de l’entreprise française Microphyt, vise à favoriser l’absorption maximale du CO2 utilisé lors de la production de microalgues. Il s’agit de faire de tout système photosynthétique confiné un puits intégral de CO2 contribuant efficacement à la bioremédiation des rejets de ce gaz à effet de serre. Les photobioréacteurs de Microphyt présentent les caractéristiques requises pour l’obtention de ce résultat. À raison de deux tonnes de CO2 fixées par tonne de biomasse sèche produite, le potentiel de biofixation croît rapidement avec la production des microalgues en photobioréacteurs clos. Applications futures : les biocarburants en particulier. Il s’agit de biofixer la totalité du CO2 introduit dans les systèmes photosynthétiques clos, et non pas seulement de l’utiliser pour partie et diluer le reste dans l’air de balayage, comme c’est le cas aujourd’hui. MagCool Christian Muller, France Climatisation magnétocalorique pour l’habitat Le projet porté par Christian Muller, de l’entreprise française Cooltech Applications, a pour objectif de développer pour l’habitat un système novateur d’air conditionné très économe en énergie et sans fluide générateur de gaz à effet de serre. Ce système de climatisation est basé sur une rupture technologique, l’effet magnétocalorique : soumis à des alternances magnétiques, un alliage intermétallique spécifique s’échauffe, puis se refroidit suivant des cycles répétitifs. La société Cooltech Applications développait déjà pour l’automobile un système de climatisation réversible basé sur cet effet magnétocalorique. Le but du projet MagCool consiste à étendre cette technologie innovante à l’habitat en proposant un système réversible de climatisation magnétocalorique, totalement écologique, sans aucun gaz réfrigérant et à grande efficacité énergétique. MagCool va permettre de diminuer sensiblement la consommation globale d’énergie électrique, et de réduire ainsi la production de CO2 des centrales électriques. L’équipement développé par Siglinda Perathoner, de l’université de Messine, en Italie, vise à convertir le CO2 en carburant, à pression et température ambiantes, en utilisant la lumière du soleil et l’eau. Grâce à un dispositif photoélectrocatalytique (PEC) extrêmement novateur, il sera possible de créer des arbres artificiels capables de capturer le CO2 et de le convertir en un combustible liquide (hydrocarbures, alcools). Ainsi, la mise en place de ce concept permettra de réduire le niveau de CO2 dans l’atmosphère et de capturer l’énergie renouvelable du soleil pour la transformer en un combustible liquide stockable, transformable et évitant les investissements coûteux de l’extraction d’énergies fossiles. Smart energy glass Casper van Oosten, Pays-Bas Vitre à intelligence énergétique Casper van Oosten a créé, avec son associé, Teun Wagenaar, la start-up Peer+ au sein de l’université de technologie d’Eindhoven, aux Pays-Bas, pour développer son projet « Smart Energy Casper van Oosten Glass ». Il s’agit d’un (à droite), accompagné nouveau type de de son associé, Teun Wagenaar. fenêtre modulable capable de contrôler la quantité de lumière entrant dans une pièce tout en collectant de l’énergie solaire. La fenêtre peut être utilisée sous trois modes de luminosité : sombre, éclairée et tamisée. La lumière absorbée par la fenêtre est convertie en énergie. Les avantages de ce système sont nombreux : la captation de l’énergie se fait de façon totalement invisible et intégrée au bâtiment ; des économies de coûts sont possibles en matière d’air conditionné et d’énergie ; l’amélioration de la température interne du bâtiment se fait grâce à un éclairage naturel et cyclique ; la fenêtre peut être fabriquée dans la couleur souhaitée. Altitude n°15 15 News Fondation Altran Retour sur le Prix 2000 BSIP TraciMeal, l’une des technologies pour lesquelles la société TechniGREG a été primée en 2000, permet de garantir la chaîne du froid dans la restauration collective. La maîtrise des contaminations constitue une priorité pour les industriels de l’agroalimentaire qui subissent la pression de durées de conservation de plus en plus longues et de demandes de garanties de la part des consommateurs. Face à cet enjeu, un contrôle rigoureux et hautement technologique Le nouveau livret de la Fondation Pour commander le nouveau livret et connaître la mission et les actions de la Fondation depuis sa création, contacteznous : fondation@fondation-altran.org ou +33 (0)1 46 17 45 03. 16 Altitude n°15 de la contamination et de la multiplication microbiennes s’impose. Mais comment faire en sorte que nos aliments délient leur langue et racontent leur histoire ? Récompensée lors du Prix 2000 de la Fondation Altran sur le thème de « l’innovation technologique au service de la qualité et de la sécurité alimentaire », la société TechniGREG a mis au point deux systèmes de traçabilité innovants : TraciLOG et TraciMEAL. Leur principe ? Doter les conteneurs mobiles d’une « intelligence électronique » leur permettant d’enregistrer l’historique des phases traversées et de surveiller simultanément la température intérieure et l’état des portes du conteneur. Cette technologie constituait une réelle avancée pour la sécurité alimentaire, car elle permet une meilleure maîtrise de la chaîne du froid grâce à une surveillance automatique, inviolable et sans contact. Cerise sur le gâteau, TraciLOG génère aussi des données permettant de prendre des mesures correctives en cas d’incident. Depuis la fin de l’accompagnement par les consultants Altran, la société a réutilisé cette technologie dans d’autres domaines d’application, comme le suivi des moyens logistiques (palettes, conteneurs, etc.), et a décroché de nombreux contrats, avec Air France ou McDonald’s, par exemple. L’accompagnement offert par Altran a permis d’accélérer considérablement le développement du projet et lui a donné la crédibilité nécessaire à une levée de fonds. Jupiter Images Notre assiette suivie à la trace ! high-tech Dossier > Préparons un monde plus sûr Et après… Rendez-vous dans le prochain numéro d’Altitude pour connaître le thème 2009 du Prix de la Fondation Altran pour l’innovation, ou suivez l’actualité sur www.fondation-altran.org à partir de juin 2009. 18 / Sésame ouvre-toi / 21 / RSSI, un métier devenu incontournable / 22 / Embarquement en toute sécurité / high-tech Préparons un monde plus sûr La tâche des cinéastes et autres auteurs de science-fiction se complique, car l’imagination sera bientôt rejointe par les progrès technologiques. C’est notamment le cas en matière de sécurité. Tour d’horizon. C Sésame, ouvre-toi Dans un monde où il ne suffit plus de montrer « patte blanche », le plus efficace est finalement d’identifier l’individu à partir de ce qu’il est, c’est-à-dire une caractéristique physique qui lui appartient en propre, et non plus à partir de ce qu’il a (badge, pièce d’identité, etc.). C’est le principe de la « biométrie ». Un principe qui « Il ne suffit plus de monremonte à… 1879, date à laquelle trer “patte blanche”, le plus Alphonse Bertillon invente son efficace est finalement système d’identification criminel d’identifier l’individu à partir connu sous le nom d’anthropode ce qu’il est. » 18 Altitude n°15 « La Cnil n’est pas hostile par principe aux moyens mis en œuvre pour accroître la sécurité » Gwendal Le Grand, chef du service de l’expertise informatique à la Cnil (Commission nationale française de l’informatique et des libertés)1. Altitude : Quelle est la position de la Cnil face aux « nouveaux outils de la sûreté » ? Gwendal Le Grand : Concernant la biométrie, la Cnil fait principalement ’est peu dire que le domaine de la sécurité a considérablement évolué ces derniers temps. Il faut dire que les attentats du 11 septembre 2001 ont littéralement changé la donne au niveau mondial. Plus question d’accéder à un avion de ligne, par exemple, sans faire la preuve certaine de son identité. Partout, les sites dits sensibles sont soumis à un protocole d’accès ultrarigoureux. Reconnaissons qu’en la matière, la technologie a permis des avancées vertigineuses. suite page 20 Rencontre avec… la distinction entre deux catégories : la biométrie sans trace, qui s’intéresse à un critère qui ne peut pas être capturé à l’insu des personnes afin, notamment, d’usurper leur identité (biométrie du réseau veineux du doigt, par exemple) et la biométrie avec trace, telle que l’empreinte digitale. Ce distinguo est important pour la Cnil qui prévoit des procédures simplifiées d’autorisation pour la biométrie sans trace. Témoin, le contour de la main utilisé pour contrôler l’accès à une cantine scolaire. À l’inverse, des méthodes « avec trace », suscitent une vigilance particulière : pour limiter les risques, la Cnil estime que le stockage des empreintes digitales dans une base centrale n’est justifié que s’il concerne un nombre limité de personnes et qu’il est fondé sur un fort impératif de sécurité, comme par exemple dans le secteur nucléaire. Par ailleurs, la Cnil devrait bientôt adopter une position de doctrine sur la reconnaissance faciale. La vidéosurveillance pose elle-même une question de droit… En l’occurrence, deux régimes coexistent : la déclaration à la Cnil pour les lieux privés et l’autorisation préfectorale (loi de 1995) pour les lieux publics ou ouverts au public. La Cnil estime qu’elle seule peut garantir l’équilibre entre les impératifs de sécurité publique et le respect de la vie privée. Rappelons que, d’une façon générale, la Cnil n’est pas hostile par principe aux moyens mis en œuvre pour accroître la sécurité. Mais de par son rôle d’autorité indépendante, elle se montre légitimement inquiète face aux abus possibles. C’est le sens même de sa mission qui est de défendre les libertés et d’évaluer notamment la proportionnalité des dispositifs. 1. Institution chargée de garantir le respect de la vie privée et des libertés lorsque des données personnelles (nom, prénom, date de naissance, e-mail, numéro de sécurité sociale, de téléphone…) sont utilisées en France. Une souris très secrète Consulter son compte bancaire par Internet est bien pratique, mais quid de la confidentialité dans un cybercafé ou sur un poste équipé d’un keylogger* qui espionne vos frappes ? La plupart des services bancaires en ligne ont trouvé la solution avec un nouveau système de saisie du code confidentiel via la souris. On ne saisit plus les chiffres au clavier mais en pointant le curseur sur une série de chiffres placés sur une grille aléatoire qui change à chaque connexion pour une sécurité maximale. *Logiciel espion. ••• Altitude n°15 19 Le Mexique authentifie ses électeurs Quelque 2 000 stations d’enregistrement biométrique ont été installées au Mexique, à l’Institut fédéral électoral, en vue d’authentifier les cartes d’électeur. Un bon exemple de biométrie appliquée à l’authentification et non à l’identification : il ne s’agit pas d’associer un nom à une personne, mais de vérifier qu’une personne, quel que soit son nom, était bien autorisée à voter. À terme, le système électoral gérera les empreintes et les visages de 72 millions de personnes. • • • suite de la page 18 mètrie judiciaire. Mais l’électronique a démultiplié le potentiel de la biométrie. Si bien que la reconnaissance à partir des empreintes digitales, introduite en 1893 par le même Alphonse Bertillon, a toujours la préférence du marché : 48 % des ventes, devant la morphologie faciale (12 %), la géométrie de la main (11 %), l’iris (9 %), la reconnaissance vocale (6 %), la rétine, les veines et la radiographie dentaire. D’autres techniques, basées sur le comportement – la démarche, le sourire, le mouvement des yeux – sont également possibles. Toutes font appel aux mêmes étapes, dont la première permet de se concentrer sur un petit nombre de points dits « remarquables ». C’est le cas des empreintes digitales dont l’analyse se réduit à des « minuties », ces points spécifiques (jonctions, croisements de sillons, etc.) déjà connus d’Alphonse Bertillon. Mais, si 7,5 milliards de dollars. C’est certaines technologies sont presque ce que devrait représenter infaillibles, comme la reconnaissance le marché mondial de la de l’iris, d’autres ont une marge d’erbiométrie en 2012 (hors reur plus élevée. De toute évidence, ADN). Ce marché s’élevait le choix reposera sur un compromis à quelque 3 milliards de entre le coût, la complexité, la résisdollars en 2007. tance à la fraude, la capacité à se (Source : International Biometric Group) faire accepter des usagers… et les aspects purement pratiques. La reconnaissance des empreintes digitales, par exemple, fonctionnera bien dans un bureau, mais plus mal en usine, où les mains possiblement sales compliqueront la lecture. Reste que dans l’ensemble, la biométrie – ou plutôt son intérêt pratique – bénéficie d’un préjugé favorable. Selon une étude réalisée par le groupe LogicaCMG, 84 % des Européens pensent que la prise des empreintes digitales facilitera les formalités de voyage. Ils sont encore 71 % à déclarer qu’ils se sentiraient plus en suite page 24 20 Altitude n°15 RSSI : un métier devenu incontournable Patrick Langrand est responsable sécurité des systèmes d’information (RSSI) du groupe La Poste depuis deux ans. Un métier dont l’importance s’est accrue au cours des dernières années : « Avec le développement d’Internet, puis de l’Internet mobile et du Web 2.0, les systèmes d’information ont pris une place centrale, mais ils sont aussi devenus plus vulnérables, explique-t-il. À La Poste par exemple, nous avons dû neutraliser plus de 400 signatures de virus rien qu’en 2008. Les attaques et les tentatives d’écoute du réseau sont permanentes. » Le responsable sécurité ne suffit plus pour répondre et anticiper ces risques, c’est pourquoi, depuis une dizaine d’années, toutes les entreprises se dotent, en plus, de RSSI. La Poste en compte un pour chacun de ses métiers – la banque, le courrier, ColiExpress, le réseau d’enseignes et la partie corporate. Patrick Langrand est chargé d’animer la filière de sécurité de systèmes d’information. « Mon rôle est de définir les grands principes de sécurité pour protéger le patrimoine informationnel au niveau du Groupe, précise-t-il. Et, comme les enjeux ne sont pas les mêmes selon les branches, un RSSI est chargé de les décliner Portrait high-tech dans chaque métier. » La fonction de Patrick Langrand est très transverse. Elle nécessite d’avoir une vision globale de l’entreprise, d’en connaître tous les métiers et de tenir compte des contraintes de chacun pour améliorer les process. En outre, elle intègre une nouvelle mission : « Avec le service communication, nous avons mis en place des ateliers de sensibilisation en interne, poursuit-il. Il s’agit de faire comprendre aux salariés quelles sont les menaces, à quoi servent les référentiels de sécurité que nous mettons en place et pourquoi les appliquer. Nous intervenons par ailleurs auprès des chefs de projet pour qu’ils intègrent dès le départ les exigences de sécurité dans leurs projets. » On ne peut garantir, en effet, la sécurité des systèmes d’information sans responsabilisation de tous les acteurs. ••• Altitude n°15 21 high-tech Focus Embarquement en toute sécurité Plus de trafic, moins d'accidents En partenariat avec l’Organisation de l’aviation civile internationale, Altran Sud-Ouest met depuis 2004 son expertise opérationnelle et technique au service de la gestion de la sécurité, dans le cadre de l’introduction dans l’espace aérien AFI (Afrique et océan Indien) du Minimum réduit d’espacement vertical (RVSM). L’espacement vertical minimal qui doit séparer deux aéronefs doit, en effet, être réduit de 2 000 à 1 000 pieds, de manière à instaurer six niveaux de vol supplémentaires et augmenter ainsi la capacité de l’espace aérien. Depuis les attentats du 11 septembre 2001, les aéroports redoublent d’efforts en matière de sécurité et les technologies pour les aider se multiplient. En voici quelques exemples. Les passagers aux rayons X Fini les bagages égarés ! Aujourd’hui, la plupart des portiques d’aéroports se contentent de détecter les objets métalliques. Au moindre « bip », c’est la fouille au corps. Pour gagner du temps et, surtout, pour détecter les explosifs (non métalliques), un nouveau scanner corporel, baptisé Pro Vision, a donc été développé. Déjà en service dans 150 aéroports, aux États-Unis, en Russie et aux Pays-Bas notamment, il « déshabille » les passagers. Ces derniers entrent tout habillés dans la cabine et, grâce à des ondes électromagnétiques millimétriques, l’opérateur peut voir à travers leurs vêtements (et sous-vêtements) s’ils ne cachent pas d’objets suspects. Même si l’opérateur ne se trouve pas en présence de la personne observée et que les parties intimes sont floutées, l’idée ne plaît pas à tout le monde... Déjà exigé par les douanes américaines, le passeport biométrique deviendra obligatoire dans tous les pays de l’Union européenne à partir de juin 2009. Succédant à l’actuel passeport électronique, il sera muni des mêmes protections contre la fraude : photo numérisée, hologramme, encres sensibles à la photocopie… Mais il portera en plus les empreintes digitales de son titulaire, et une puce RFID reprenant toutes ces informations sera intégrée dans sa couverture cartonnée. Désormais, la lecture du passeport se fera donc en deux temps : le document sera scanné, puis, grâce à des algorithmes complexes, les caractères de sa zone optique (c'est-à-dire des deux lignes inscrites en bas de la première page) donneront à la machine la clé pour interroger la puce et vérifier l’identité du titulaire. 22 Altitude n°15 Videosurveillance 4D Aujourd’hui, les agents de sécurité peuvent être secondés par des caméras de surveillance qui, associées à des logiciels de traitement des images, les aident à reconnaître des visages ou à détecter des comportements dangereux. Ces logiciels reposent sur deux approches : la segmentation vidéo temporelle et la segmentation spatiale. La première permet de signaler les changements dans les images que filme la caméra ; la seconde permet d’extraire le visage ou une partie du visage d’une personne, et de comparer cette image à une galerie de portraits pour identifier l’individu. Aujourd’hui, par manque de luminosité, la technique ne permet pas de reconnaître à 100% un criminel dans une foule. Mais de nombreux développements sont en cours pour la faire progresser. Citons notamment des versions 3D de ces logiciels, qui permettraient d’identifier un visage grâce à une vue de profil ou de biais, ou encore des caméras qui seraient capables de suivre une cible en mouvement. Infographie : Antoine Dagan Un passeport paré contre la fraude Les marqueurs RFID (Radio Frequency Identification) sont de petits objets qui peuvent être collés ou incorporés dans des produits. Ils comprennent une antenne associée à une puce électronique qui leur permet de recevoir et de répondre aux requêtes radio émises depuis l'émetteur-récepteur. À l’aéroport Nice-Côte d’Azur, une collaboration entre Altran Méditerranée (compétences RFID) et Altran Sud-Ouest (compétences aéroportuaires) a permis d’assumer le rôle d’assistance à maîtrise d’ouvrage dans la mise en place d’une solution RFID dédiée au suivi et au tri des bagages du Terminal T2.2. Ainsi, on sait en temps réel où se situe chaque bagage, où il va et s’il est sur la bonne voie. Rassurant, non ? Altitude n°15 23 Crise financière : que fait la police ? Par Pascal de Lima, chef économiste chez Altran CIS Financial Services. Maître de conférence en économie à Sciences-Po Paris. Coauteur avec Jacques Attali de Voyage au cœur d’une révolution (Lattès, 2007). Le cœur de métier des banques est de gérer des risques : risques de défaut de paiement de ses clients, risques de marché liés à la dévalorisation de son portefeuille d’actifs financiers, risques opérationnels pouvant être le résultat de défaillances humaines ou de catastrophes naturelles. Afin de mesurer et de contrôler ces risques, les autorités de tutelle sont le garant de l’application du cadre réglementaire français et international. Le référentiel réglementaire international s’articule autour des recommandations du comité de Bâle. Tout irait donc pour le mieux dans le meilleur des mondes. Pourtant, l’actualité montre que la planète financière a été secouée de convulsions imprévisibles et incontrôlables dont on ne finit pas de découvrir les effets. • • • suite de la page 20 sécurité en utilisant une empreinte digitale ou une Souriez, vous êtes protégé carte d’identité biométrique pour payer leurs achats La vidéosurveillance consiste à installer des caméras dans des lieux publics ou privés en vue de lutter contre à l’étranger. Cause ou conséquence, l’essor phénoménal du l’insécurité. Son succès est phénoménal en Grandecommerce électronique s’est accompagné d’un Bretagne avec 4,5 millions de caméras, et les autres mouvement de sécurisation des moyens de paie- pays n’échappent pas au phénomène. Reste que l’inment. Les sites marchands « sérieux » portent le térêt doit être proportionnel à l’investissement, encore préfixe « https », preuve qu’ils sont protégés contre très élevé. Plus rentables sont les radars installés sur les intrusions malveillantes. Côté cartes bancaires, le bord des routes… Fixes ou mobiles, leurs perforle code CVV2 – correspondant aux trois derniers mances atteignent des sommets. Mais les radars ne chiffres indiqués sur le dos des cartes bancaires – sont pas l’unique moyen d’« observation » au service de permet aux cybercommerçants de s’assurer que la la sécurité routière. De nombreuses caméras veillent personne qui effectue l’achat est bien en possession à la sécurité des usagers sur les autoroutes, dans les de la carte et n’a pas simplement copié sa signature tunnels, etc. : reliées à des postes de contrôle, elles permagnétique. Mais le plus simple pour éviter la fraude mettent de déclencher les secours « en temps réel ». À à la carte bancaire est encore… de ne pas utiliser l’intérieur du véhicule lui-même, la géolocalisation par de carte bancaire classique : des lecteurs de cartes GPS peut aujourd’hui appeler au secours automatiquement en cas d’accident. Certains à puce délivrés par les banques modèles sont même équipés d’un permettent de payer en ligne « Le cœur de métier radar anticollision, qui déclenche sans risque. À l’évidence, les des banques est de gérer automatiquement le freinage solutions ne manquent pas… des risques. » suite page 26 24 Altitude n°15 Que s’est-il donc passé ? La sophistication extrême des produits financiers, notamment des produits dérivés, a permis aux banques d’intervenir sur d’autres marchés financiers, comme celui du gré à gré, tout en étant parfaitement en conformité sur les produits plus traditionnels présents au bilan comptable. Les banques ont ainsi développé de nombreux produits dérivés très lucratifs, et qui ne figuraient que « virtuellement » dans leurs états financiers. Aucune autorité de marché ne pouvait donc avoir une vision exhaustive des activités bancaires, et donc des risques encourus sur des produits d’une rare complexité (exemple, le CDO cube qui peut comprendre trois opérations de revente du risque client). Que pouvons-nous souhaiter pour le futur ? Tribune high-tech 1. Réintégrer la partie « hors bilan » dans le bilan de chaque banque. Aujourd’hui, les actifs hors bilan dépassent largement les actifs comptabilisés. 2. Obliger les banques à prendre en compte, dans leur modèle d’alerte, des risques extrêmes comme le défaut de crédit généralisé, c’est-à-dire la non-solvabilité de plusieurs clients au même moment (les subprimes qui ont touché plus de 3 millions de personnes aux États-Unis). Avec la mise en place de ces deux points, une banque pourra tenir en temps réel son principal indicateur de solvabilité, i.e. sa liquidité qui garantit la confiance de ses clients et lui permet de tenir son rôle de moteur de l’économie. Alors à quand Bâle III ? Sous le sceau de l’électronique Près de deux cents millions de conteneurs circulent de par le monde. Assez pour s’assurer qu’ils parviennent à bon port et avec la totalité de leur contenu. C’est la raison d’être des « e-Seals ». Mieux qu’une simple puce RFID, le e-Seal fonctionne comme un sceau électronique, alimenté par une batterie. En cas de problème, comme l’apparition d’une brèche dans le conteneur (indice d’un vol éventuel), le propriétaire du conteneur est alerté. La position exacte de la caisse en transit est également connue en temps réel. ••• Altitude n°15 25 high-tech people Projet Altran « La sûreté repose sur des données fiables » Interview de Patrick Simon, pilote opérationnel du Projet Mercator Déploiement pour ERDF (Électricité Réseau de Distribution France), un des plus grands projets de systèmes d’information géographique (SIG) du monde. Altitude : Qu’est-ce que le projet Mercator ? Patrick Simon : Mercator a été lancé en 2000 pour améliorer la sécurité du réseau et des tiers, et permettre une vision d’ensemble en temps réel. D’abord, nous avons fiabilisé et homogénéisé les données et les outils existants. Ensuite, nous les avons fait converger dans un grand SIG qui nous permet de tout faire : tracés, MAJ, infos, calculs d’optimisation des réseaux, requêtes, thématiques… C’est ce SIG que nous déployons actuellement. Quelle est la contribution d’Altran à ce projet ? P. S. : Le premier consultant Datacep (filiale française du Groupe) est arrivé en 2002. Aujourd’hui, ils sont une quinzaine, qui interviennent sur différents sujets : support utilisateur, assistance aux régions, expertise fonctionnelle et technique et, plus récemment, sur le projet de démixtage de la cartographie de détail (plans au 1/200) comportant presque 2 millions de plans… Trajectoires Soucieux de développer son réseau à travers le monde mais aussi, et surtout, de ne pas perdre ses meilleurs consultants, le groupe Altran encourage la mobilité de ses collaborateurs. Qu’ils partent en mission à la découverte d’un autre pays ou qu’ils reviennent en terrain connu, l’expérience est pour eux enrichissante. Transfert transManche > Pour Frédéric Jammes, Londres a constitué un retour aux sources et une mise « en déséquilibre » nécessaire à son développement, ainsi qu’une épopée familiale. Le plus dur pour cet amateur de gastronomie internationale ? « Déjeuner d’un sandwich triangulaire au-dessus de mon clavier tous les midi ! Sinon, les gens sont à la fois sérieux et ouverts, la culture britannique est fantastique et la ville de Londres est extraordinaire. » Quels sont les résultats de Mercator ? P. S. : Nous avons enregistré une baisse non négligeable du taux d’agression d’ouvrage (canalisation éventrée, câble arraché), ce qui valide les procédures et les outils relatifs au SIG permettant de mettre la cartographie à jour, et témoigne d’une fiabilité et d’une sécurité accrues pour les agents internes à nos entreprises, mais aussi pour les tiers intervenants sur la voirie ou les réseaux des autres concessionnaires. BIO (Radio Fréquency Identification) contenant jusqu’à 512 bits de mémoire et reliées à une antenne, lisibles à distance par onde radio. Collées sur les produits, elles permettent une meilleure gestion des stocks tout en optimisant la traçabilité tout au long de la chaîne de distribution, depuis l’entrepôt jusqu’au passage en caisse. L’intérêt pour le respect de la chaîne du froid est plus évident encore. Puces toujours, dans le domaine de la santé où des « patchs » RFID lisibles à partir d’un simple téléphone portable sont capables de transmettre le bilan médical d’un patient aux capacités cognitives réduites (atteint de la maladie d’Alzheimer, par exemple). À la clé, une réduction du risque d’erreur médicale (interactions médicamenteuses) et de mauvais diagnostic. En Angleterre, en Australie, en Irlande, en Malaisie et, depuis peu, au Raincy, une ville de la banlieue parisienne, des puces RFID préviennent les enlèvements de bébés. En Italie, à Laveno, c’est aux aveugles que s’adressent De l’intérêt des puces savantes les puces : intégrées aux cannes Quasiment invisibles, les étiblanches, elles guident les malquettes « intelligentes », ou « éti« Dans le domaine de la voyants à travers la ville, via leur quettes actives », ont d’ores et santé, des “patchs” RFID téléphone mobile. Bienvenue déjà séduit les industriels. À peuvent aussi réduire les dans un monde plus sûr… la base, des puces dites RFID risques d’erreur médicale. » lorsque la distance de sécurité n’est plus respectée avec le véhicule qui précède. Les SIG, systèmes d’information géographique, associent données cartographiques (topographie, localisation de phénomènes naturels, zones habitées, etc.) et traitement de l’information. À l’échelle d’un territoire donné, différentes cartes sont ainsi combinées pour analyser, comprendre et modéliser des situations particulières : quels sont les terrains géologiques les plus propices aux mouvements de terrain ? quels sont les secteurs d’une ville les plus souvent inondés ? Autres utilisateurs fervents des SIG, les pompiers et autres services de secours : grâce au GPS et à la cartographie embarquée, les forces présentes sur le terrain peuvent se situer « dynamiquement » par rapport à un sinistre, avec une parfaite connaissance des « objets » présents sur le territoire : habitations, établissements recevant du public, etc. 26 Altitude n°15 Clément Perrotte • • • suite de la page 24 1997 > INSA/ MSc Physics 1998 > rejoint le groupe Altran 2005 > devient directeur de BU 2008 > nommé Managing Director d’Altran Technologies UK N’allez pas croire que Frédéric soit là en touriste : il est le Managing Director d’Altran Technologies UK depuis juillet 2008. C’est l’étape la plus récente d’un parcours sans faute de dix ans au sein du groupe Altran : consultant, business manager, directeur de Business Unit, directeur opérationnel de région. « En 1998, Altran offrait des opportunités uniques pour qui avait l’esprit d’entrepreneuriat, et je savais que c’était l’endroit où un physicien pourrait devenir dirigeant. » C’est d’ailleurs en Angleterre que Frédéric a obtenu son MSc* de physique, après avoir été diplômé de l’Institut national de sciences appliquées (Insa) de Toulouse. La vie à Londres ne l’a donc pas surpris, d’autant qu’il avait travaillé un an chez British Telecom au début de sa carrière. Pour ce fan de voile, de surf et de ski, « l’important est de s’amuser », même si le relief et les côtes anglaises ne lui en donnent pas forcément l’opportunité ! * MSc : Master of science. Dépaysement garanti > Si le Brésil fait rêver la plupart d’entre nous, Daniel Gomes y est né, et il a eu envie d’aller voir ailleurs. Ce consultant Altran, spécialisé dans le design de pièces automobiles, a donc accepté de partir en Chine pour le compte d’Iveco. Vous avez sûrement déjà été ébloui par les phares d’une des nombreuses voitures sur lesquelles Daniel est intervenu depuis le début de sa carrière : Peugeot 206, Fiat Punto, IDEA, Palio et Stilo, Ford Ka, Chevrolet Vectra, Nissan Frontier, Volkswagen Golf et Polo… Par contre, il y a peu de chances pour que vous montiez un de ces jours dans son prochain projet top secret mené en Chine. Retour sur le choc des cultures : « La Chine est complètement différente de tout ce que je connais, de tout ce que j’avais imaginé. Leur capacité à faire les choses en grand est incroyable ! » Responsable technique, Daniel Gomes fait le lien avec des fournisseurs locaux qui produisent à petit prix et à grande vitesse. « Je me suis mis en contact avec nos collègues d’Altran China, ils ont pu m’aider à identifier quelques fournisseurs potentiels. » Aujourd’hui, entre le Brésil et la Chine, demain peut-être ailleurs, Daniel a une manière bien à lui de voyager : « Je prends ma guitare, et la musique me transporte partout sur Terre ». BIO 2003 > commence à travailler pour Stola do Brazil 2008 > rejoint le groupe Altran 2010 > obtiendra le diplôme de Pontifícia Universidade Católica de Minas Gerais Altitude n°15 27 people Expertise Sandra MATHONNET La sécurité informatique n’est pas toujours où on l’imagine. ViaMichelin, l’un des leaders du marché des produits d’aide à la navigation automobile, en fait son cheval de bataille. Ses critères majeurs de différenciation sont l’innovation, la qualité et la sécurité. Son objectif : assurer à ses clients un maximum de confort et un minimum de risques pendant leurs déplacements. Datacep, filiale du groupe Altran, accompagne ViaMichelin depuis sa création en 2001 sur divers projets. Responsable de la production géographique chez ViaMichelin interview Altitude : Quels bénéfices tirez-vous de votre collaboration avec Datacep ? Sandra Mathonnet : Datacep, de par sa spécialisation dans le domaine de la géomatique, nous permet de renforcer nos équipes en place en nous proposant des candidats aux profils adaptés à nos problématiques métiers, profils assez spécialisés que l’on ne trouve pas aisément, et nous permet de répondre de manière efficace et souple aux différents besoins du service. Alt. : Que représente le service Contenu & Production au sein de ViaMichelin ? S. M. : Le service Contenu & Production a pour mission principale la production et la mise à disposition à l’échelle mondiale des contenus géographiques – bases de données vectorielles et raster utilisées par nos différents moteurs de calcul d’itinéraire, d’affichage de carte et reconnaissance toponymique –, mais aussi la production et la fourniture de contenus thématiques – données sur les restaurants, hôtels, sites touristiques, radars, péages, etc. – pour les différents produits et services de ViaMichelin. Dans ce cadre, les équipes en place apportent entre autres : • Une expertise et une qualification des données numériques à composante géographique et thématique renforcées par une longue expérience et bâties sur une double compétence cartographique/thématique et informatique. • Un savoir-faire éprouvé dans le traitement des contenus et la géolocalisation. • Une capacité d’innovation matérialisée par le dépôt de brevets. Notre objectif est de fournir aux clients qui utilisent les services et produits ViaMichelin des contenus géographiques mais aussi thématiques (Guide rouge et Guide vert), à forte valeur ajoutée, d’un niveau de qualité et de mise à jour optimal, qui les aideront dans leurs déplacements ou dans la planification de leurs voyages. Olivier Roulin (Business Manager, Datacep) Issu d’une formation en informatique et en gestion d’entreprise, Olivier Roulin rejoint Datacep en janvier 2006. Dans le cadre de la mission qui lui a été confiée pour le compte de ViaMichelin, il a eu l’opportunité de monter en compétence et en responsabilité. « D’abord en charge de la production de données – intégration et extraction en base de données avec différents formats d’entrée et de sortie, qualification et homologation des données –, j’en ai profité pour acquérir de l’expérience. Ensuite, en parallèle de cette activité, j’ai effectué des tâches plus proches de l’Amoa (assistance à maîtrise d’ouvrage) : redéfinition de processus, rédaction de spécifications et réalisation de recette. » L’objectif est alors d’améliorer de façon continue la qualité et la productivité du service. Olivier a aussi pu assister le responsable Contenu & Thématique de ViaMichelin, Hassan Aït-Fedail, sur la gestion de production et le suivi de projet, et ainsi proposer et mettre en place des formats d’échanges plus simples et efficaces, participer à l’élaboration de nouveau produits, à l’évaluation des fournisseurs… « Cette première expérience m’a beaucoup apporté en termes de méthode, de relationnel et d’épanouissement. J’ai eu l’occasion de m’impliquer sur des projets ambitieux et j’y ai reçu une véritable formation de terrain. » Olivier est à présent business manager chez Datacep, en charge du compte ViaMichelin, et sa connaissance de ce marché et de cette activité apporte une réelle valeur ajoutée à ses prestations. Nicolas Pasquier (Consultant SIG, Datacep) Le SIG utilisé dans le cadre des productions de ViaMichelin utilise des bases de données à composante géographique volumineuses et complexes. Cela nécessite une bonne connaissance des outils SIG utilisés et des problématiques géographiques rencontrées par le client. « Dans le cadre de ma première mission, j’ai été 28 Altitude n°15 amené à qualifier des données vectorielles (base de données routières) et à intégrer ces dernières au sein du SIG, qui permet de livrer les différents produits, dont le site Internet grand public. Actuellement, j’interviens dans le service de production de contenu thématique en charge des données radars, péages et illustrations du Guide vert Michelin. » La mission principale de Nicolas Pasquier est d’assurer, avec une qualité et une réactivité maximales, la fourniture de données dans différents formats pour de multiples clients. Une mise à jour optimale des données est également attendue, notamment dans le cadre des thématiques péages et radars. DR De formation géographe, spécialisé dans les outils et la gestion des systèmes d’information géographique (SIG), Nicolas Pasquier a rejoint Datacep en septembre 2006. Il a depuis réalisé deux missions pour ViaMichelin. La création, en 2001, de ViaMichelin marque la volonté du groupe Michelin, déjà bien présent sur le marché des cartes et guides touristiques, de s’engager dans l’aide à la mobilité sur supports numériques. Il propose désormais un ensemble de services sur Internet, PDA, DVD-Rom, téléphonie mobile et GPS. Le site Internet dépasse le million de visites par jour. Il couvre plus de 42 pays en Europe et répertorie 7 millions de km de routes. ViaMichelin offre depuis 2005 un service d’information trafic en temps réel sur la France. Ce service d’information trafic est destiné aux constructeurs automobiles et fabricants de GPS. Alt. : Quelles sont les problématiques auxquelles vous faites face ? S. M. : La problématique de mise à jour des contenus, la valorisation et la restitution claire et optimale de ces derniers dans nos produits sont au cœur de notre activité. Notre préoccupation au quotidien est de répondre au mieux aux attentes des clients finaux qui utilisent nos services et manipulent nos contenus. Altitude n°15 29 Campus people Altran et Télécom ParisTech inaugurent le laboratoire Com’Num Altran et Télécom ParisTech ont inauguré ensemble le laboratoire Com’Num dans les locaux de l’école, dernier-né des projets, fruit du partenariat qui les unit depuis dix ans. Découvrez les détails de ce succès ! Télécom ParisTech à s’associer à des entreprises, et plus particulièrement à Altran. Yves de Chaisemartin a, quant à lui, démontré l’intérêt pour un groupe comme Altran de s’associer à la recherche académique, en insistant sur la complémentarité entre les besoins de l’industrie et les savoirs émanant de la recherche universitaire. Le groupe, responsable vis-à-vis du monde académique, souhaite donc développer autant que possible ce partenariat prestigieux. L’investissement d’Altran a permis la rénovation complète (salle et matériel informatique) du laboratoire d’enseignement des Communications numériques, ainsi que l’acquisition d’un équipement de pointe : un banc d’essai à 60 GHz. Ce dernier offrira la possibilité de faire des expériences sur des fréquences à très haut débit, c’est-à-dire 60 mille fois supérieures à celles de l’ADSL ! Il est le symbole du développement technologique dans le domaine du numérique et de son importance pour le monde industriel. La soirée a commencé par l’intervention d’Yves de Chaisemartin, P-DG d’Altran, suivie de celle d’Yves Poilane, directeur de Télécom ParisTech. Ce dernier a insisté sur l’importance du partenariat école-entreprise et sur son souhait d’être le plus à l’écoute possible des entreprises. La nécessité pour une école d’être à la pointe de l’innovation avec les équipements les plus récents, l’importance de la technologie pour les élèves ingénieurs et la proximité enseignementrecherche sont autant de besoins qui ont incité 30 Altitude n°15 Par la suite, un regard plus scientifique a été porté par Bruno Thedrez, chef du département Communication et Électronique de Télécom ParisTech, et Méhand Guiddir, chief technical officer Altran Telecoms & Media. Les deux ont défini les communications numériques, en en présentant le principe fondamental et en insistant sur la nécessité de la recherche aujourd’hui sur un tel sujet d’avenir. S’en est suivi l’inauguration officielle du laboratoire ; Yves de Chaisemartin et Yves Poilane ont ainsi découpé le cordon symbolique et inauguré le laboratoire Com’Num Altran Télécom ParisTech. Des professeurs, ainsi que des élèves, ont pu présenter les expériences de mesure qui consistent à faire varier les conditions de transmission entre l’émetteur et le récepteur. Ceci permet de mesurer la qualité des composants et de concevoir des solutions à des problèmes intellectualisés. Lors du cocktail, des visites guidées du laboratoire ont été organisées, et toutes les personnes présentes, consultants d’Altran, étudiants, encadrement académique et presse, ont pu visiter les lieux et découvrir le dispositif financé par Altran. Dans la vie, il faut parfois savoir être patient, attendre son heure, saisir sa chance au bon moment. Boris Kubrak peut en témoigner : finaliste de l’édition 2008 de l’Altran Engineering Academy remporté par Gustavo Brambilla (voir Altitude no 14), il ne s’est pas découragé. Au contraire, il a mis à profit les rencontres faites à cette occasion et les contacts noués avec ING Renault F1 Team pour créer sa chance. De retour à Hoffenburg (BadeWurtemberg, Allemagne), ce spécialiste de la mécanique des fluides numérique (CFD) et des échanges thermiques a rapidement eu des nouvelles de l’écurie française, qui lui a proposé un poste d’aérodynamicien junior pendant la rédaction de son mémoire de fin d’études en ingénierie mécanique. Boris a bien sûr accepté, rejoignant Gustavo à Enstone en septembre 2008. Là, il a travaillé dans un cadre unique : un centre de CFD en Formule 1, doté d’un supercalculateur extrêmement puissant. Il a pu y parfaire ses connaissances en matière de logiciels et poursuivre son apprentissage, entamé lors des ses expériences précédentes chez BMW. Ses efforts se sont Une implication renforcée auprès des universités belges Altran Belgium a renforcé le concept des « campus teams » en donnant à ces dernières une vraie responsabilité de RP et de communication vis-à-vis du monde académique. Le rôle des campus teams est le suivant : • développer la notoriété d’Altran en tant qu’employeur dans les universités belges ; • positionner Altran comme un acteur incontournable de l’ingénierie et de l’innovation ; • créer un esprit « promo » au sein de la société et une émulation entre les campus teams pour aider les managers à identifier les meilleurs talents chaque année. Sept campus teams déploient une batterie de réactivité et une grande énergie pour atteindre leurs objectifs. Chaque équipe est suivie par un « team leader », qui est le lien entre Altran et le monde académique et qui assure le suivi du budget communication pour son université. Les résultats sont très positifs et nous félicitons chacune de nos campus teams pour leurs efforts et leur enthousiasme. DR Tout vient à point… particulièrement portés sur le refroidissement des freins, un point clé pour qu’ils conservent leur efficacité ! Il a dû faire la preuve de ses qualités, puisqu’en mars 2009, Boris a reçu son diplôme (MSc.) et une offre d’emploi de la part d’ING Renault F1 Team. À l’orée de cette nouvelle saison où les cartes devraient être redistribuées, il rejoint donc les rangs de ceux qui fourniront à Fernando Alonso et Nelson Piquet la voiture pour gagner ! Altran Italy à l’International Placement Exchange 2008 Altran Italy a participé à la deuxième édition de la BIP (Borsa Internationale del Placement), à la Villa Erba de Cernobbio (lac de Côme). La BIP est un événement unique dans le panorama international du recrutement : un rendez-vous où les acteurs des relations entre campus et entreprises peuvent échanger sur leurs expériences et leurs pratiques, interagir et se créer un réseau. Près de 100 entreprises et 100 universités étaient représentées, dont un tiers étaient étrangères, ce qui a permis environ 1 500 rencontres individuelles. Altran Italy était représenté par Daniela Pala, responsable du recrutement et de la formation, qui a participé à des conférences et ateliers sur des sujets liés aux placements financiers, au recrutement et à la marque, contribuant à renforcer la position d’Altran sur ce marché. Altitude n°15 31 1958 : Naissance à Istanbul. 1960 : Sa famille s’installe à Téhéran avant d’émigrer vers Israël, puis l’Italie. 1988 : Diplômé de Harvard. 1997 : Élu professeur de l’année à l’université de New York. 1998 : Conseiller économique au sein de l’Administration Clinton. 2006 : Invité par le FMI, il prédit une crise financière mondiale. portrait Win McNamee/Getty Images Getty Images NOURIEL ROUBINI Les sombres prophéties du Dr Doom Dès 2006, l’économiste américain avait prédit la crise qui frappe l’économie mondiale. Sans avoir toujours été écouté… C’est tout juste si l’assistance n’a pas éclaté de rire. dangereuse crise systémique financière et aux actions à Lorsqu’en septembre 2006, Nouriel Roubini annon- entreprendre pour s’y préparer. » Un an plus tard, la Bance, devant les experts du FMI, l’entrée prochaine des que fédérale américaine et les institutions financières euroÉtats-Unis dans une récession profonde, personne péennes ont agi pour éviter un désastre boursier mondial. n’en croit le moindre mot. Alors, l’éminent économiste étaye Et la crise systémique est là. sa prédiction : l’Amérique connaîtra, d’ici à quelques mois, Depuis, ce quinquagénaire, s’exprimant parfaitement en cinq langues, court le monde, de colloques en rencontres une crise immobilière doublée d’un choc pétrolier. Plusieurs banques d’affaires feront faillite ; des géants du avec les plus hauts dirigeants de la planète financière. Une crédit immobilier mettront la clé sous la porte. Incrédules, reconnaissance logique mais presque inattendue pour les experts passent à un autre sujet : dans un contexte ce diplômé de Harvard, enseignant à l’université de New de relative prospérité, ces propos apparaissent bien trop York. Car, paradoxalement, l’homme suscitait la méfiance anxiogènes ! Sauf qu’à l’été 2007, les nuages s’amoncellent d’une partie du monde académique. Et pour cause : Rousur l’économie américaine. En novembre, l’ancien conseiller bini avoue un faible pour la vulgarisation et ses ouvrages économique à la Maison-Blanche enfonce le clou dans un ne comportent que rarement des formules mathématiarticle publié sur le site Internet de son cabinet d’analyse* : ques… « Je prévois maintenant le risque d’un effondrement aggra- Surnommé « Dr Doom » aux États-Unis – « Dr Catastrové du crédit et des liquidités, se transformant en krach phe » –, Roubini se refuse pourtant à se définir comme généralisé du système financier, d’une gravité et d’une « pessimiste ». Une chose est sûre : le voilà aujourd’hui pris ampleur jamais observées auparavant (…) Il faut souhaiter au sérieux. Très au sérieux. que, dès aujourd’hui, quelques personnes « Les gens pensaient parmi les gouverneurs et les membres de * Roubini Global Economics que j’étais fou » la FED commencent à réfléchir à cette www.rgemonitor.com
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