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LES ÉCO WEEK-END - VENDREDI 23 JANVIER 2015
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WEEKEND
ÉVÈNEMENT
Escale littéraire avec Bahaa Trabelsi
P. 20
CULTURE
Tapis rouge pour Ahmed Soultan
P. 21
INTERVIEW
Mani, un producteur marocain en Amérique P. 24
TENDANCE
& SHOPPING
Un bout de France à Gauthier...
P. 26
FATEN HAMMAMA
LA SÉDUISANTE
COLOMBE S'EST
ENVOLÉE
P. 23
LES ÉCO WEEK-END - VENDREDI 23 JANVIER 2015
20
ÉVÈNEMENT
BILLET
Jihane Bougrine
j.bougrine@leseco.ma
Souvenirs…
...T
el est le thème de
cette semaine avec
la sortie tant attendue de l’adaptation
par Jean Paul Roove du roman de
David Foenkinos : Souvenirs. Une
fresque pleine d’émotions sur le
quotidien, les émois et les pannes
de cœur de trois générations. Très
joli travail de l’acteur réalisateur Jean
Paul Roove qui est resté fidèle à
l’âme du roman de Foekinos, poète
plein d’humour. Une histoire de famille avec des hauts et des bas qui
traite de la recherche de l’amour, du
départ en retraite qu’on ne prend
pas toujours bien et de la perte de
l’être aimé. La grand-mère a une
place centrale remarquablement
interprétée par Annie Cordie qui
ajoute un poids émotionnel encore
plus profond puisqu’on se replonge
dans l’enfance avec celle qui nous
faisait rêver avec des chansons populaires comme la Bonne du Curé.
On sourit, on se surprend à verser
quelques larmes que l’on essuie
pour rire à nouveau. La nostalgie du
passé nous rattrape, on se souvient
que la vie passe vite comme tout le
monde ne cesse de le répéter. Un
beau moment de cinéma passé
aux côtés d’acteur talentueux
comme Michel Blanc, Chantal
Lauby ou encore la révélation Mathieu Spinosi qui joue le petit –fils
idéal qui accompagne sa grandmère dans sa quête de souvenirs.
Poétique, romantique et juste, le
film est une jolie réussite. Il rappelle
ces comédies simples et belles
d’antan. On pense forcément à
Faten Hammama qui nous en
aura offert quelques centaines de
la sorte durant sa carrière et qui
nous a quitté ce 17 janvier. La diva
du cinéma arabe est partie en
nous laissant des moments authentiques de cinéma… Souvenirs,
●
vous dis-je.
Escale littéraire avec
Bahaa Trabelsi
● Vendredi dernier, Bahaa Trabelsi faisait son escale littéraire au Sofitel Tour Blanche
de Casablanca avec son roman «Parlez-moi d’amour».
U
ne rencontre pleine
d’amour autour de la
littérature et des jolis
mots que cette escale
littéraire du vendredi 16 janvier,
où l’écrivaine Bahaa Trabelsi présentait son recueil de nouvelles
«Parlez-moi d’amour». Ayant
reçu le Prix Ivoire pour la littérature francophone en 2014, la romancière s’est attaquée à l’exercice de la nouvelle après celui
du roman et s’en est remarquablement bien sorti. «Parlez-moi
d’amour» est un recueil de 11
nouvelles, qui dépeint sans
compromis les diverses facettes
d’une société et de la place, problématique, que tente de s'y
faire l’amour. La présentation a
été animée par Mélanie Frerichs-Cigli, journaliste et chroniqueuse à Luxe Radio. La rencontre s’est déroulée en présence
de nombreux invités de marque
de l’univers culturel marocain
francophone, ainsi que de représentants des médias. Bahaa
Trabelsi a ensuite procédé à une
séance de dédicaces. Le Sofitel,
partenaire de ce rendez-vous littéraire depuis 2008, compte tisser un lien authentique avec le
La prochaine
escale littéraire
est programmée
le 13 mars.
monde de la littérature. Pour ce
faire, le rendez-vous devient
mensuel. «Nous sommes heureux de pouvoir faire de notre
Café littéraire un rendez-vous régulier», a déclaré Thomas Greggory, directeur général du Sofitel Casablanca Tour Blanche.
«Avec nos cafés littéraires men-
suels, nous souhaitons aller encore plus loin et pérenniser ces
liens en ouvrant notre espace à
des écrivains et journalistes
confirmés», continue la même
source. D’ailleurs, Sofitel Casablanca Tour Blanche a signé un
accord avec la compagnie aérienne Air
France, qui devient
partenaire officiel de
l’établissement sur ce
volet. Air France avait
déjà été partenaire de
l’établissement à l'occasion d'événements
similaires, notamment
le café littéraire organisé à Paris
en décembre 2014 au Sofitel
Paris Faubourg, en présence de
Bouthaina Azami et de Naima
Lahbil Tagemouati, lauréates de
la deuxième édition du Prix littéraire féminin. Pour continuer sur
sa lancée, la prochaine édition
●
est prévue le 13 mars
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CULTURE
L'African dream d'Ahmed Soultan
● Le plus international des artistes contemporains marocains, Ahmed Soultan, a enfin vu ses efforts
récompensés. Le Maroc lui déroule désormais le tapis rouge.
C
omme quoi tout effort
est récompensé et
tout travail acharné
paye, Ahmed Soultan
le prouve grâce à une carrière indépendante, ambitieuse et
pleine d'implication, sans jamais
attendre qu'on lui tende la main.
L'artiste marocain s'est vu félicité
par le Maroc pour avoir été un
aussi bon ambassadeur de la
musique contemporaine du
pays. «Les services du ministère
de la Culture et ceux en charge
de la culture aux Affaires étrangères ont compris l'importance
et la symbolique d'une récompense décernée à un artiste
contemporain marocain au Nigéria pour les Africa Music Awards»,
confie Ahmed Soultan après sa
rencontre avec les ministres des
Affaires étrangeres, Salaheddine
Mezouar et de la Culture, Mohamed Amine Sbihi. «C’un évènement en partenariat avec l'Union
africaine....C'est un bon début
mais beaucoup de choses restent à faire, il y a encore beaucoup de travail», continue l’artiste
qui ne s’arrête jamais de travailler
et de se surpasser. Parti de rien,
le musicien de la région d’Agadir
a conquis le cœur de l’Afrique
avec des chansons à mi-chemin
entre les racines et l’avenir et des
textes en darija, amazigh, français et anglais, histoire de toucher une grande partie de la planète. Et il vient de remporter un
«Award» de plus cette année,
avec une symbolique toute particulière. En effet, ce trophée
vient récompenser les années
d’efforts déployés par l'artiste
pour faire connaître la chanson
marocaine contemporaine à l’international, mais plus particulièrement en Afrique anglophone,
grâce notamment à de multiples
collaborations avec les figures
emblématiques de la nouvelle
scène urbaine «Afrobeats» du
Ghana, Nigéria, Kenya et Afrique
du Sud, entre autres, mais aussi
aux deux «MTV Awards» gagnés
consécutivement en 2012 et
et production pendant des années, j’ai dû apprendre à jouer de
la guitare pour ne pas avoir à
compter sur quelqu’un d’autre.
Pareil pour la batterie et la derbouka. J’ai été aussi loin que je
pouvais en étant seul. Après, il y
avait la question du financement.
J’ai pu me débrouiller au tout
début grâce à mon commerce
de safran et d'argan, mais vu les
montants nécessaires aujourd’hui pour réaliser des
choses, ce n’est plus suffisant.
J’aimerais bien rester le plus
longtemps possible un modèle
maroco-marocain à 100%», nous
expliquait Ahmed Soultan, lors
d’une interview accordée aux
ÉCO. «Aujourd’hui, je me sens le
droit et la légitimité de revendi-
Après le MoyenOrient , il est,
aujourd'hui, consacré
meilleur artiste
d'Afrique du Nord.
2013, en tant que meilleur artiste
Afrique/Moyen-Orient, sans oublier les nominations «MTV European Music Awards» du meilleur
artiste Monde 2012 et 2013, face
à des poids lourds de l'industrie
musicale que sont Rihanna, Jus-
tin Bieber ou One Direction.
Avec toutes ces distinctions et
une reconnaissance à l’internationale qu’il a bâtie seul, Ahmed
Soultan ne se sentait pas soutenu des siens. «Pour faire de la
production, j'ai été assistant clip
quer un accompagnement et un
soutien de mon pays !». Et bien,
cet appel a été entendu et s’il ne
s’agit pas forcément d’une aide
«financière», le soutien moral a
été amorcé. «Mes entrevues
avec Salaheddine Mezouar et
Mohamed Sbihi ont été à la hauteur de mes espérances, j'ai eu
affaire à deux ministres qui ont
parfaitement saisi la teneur de
mon travail, l'atout que celui-ci
pouvait avoir en termes d'image
pour le pays, surtout d'un point
de vue diplomatico-culturel. Ils
ont salué le fait que je sois resté
producteur indépendant et
m'ont assuré de vouloir soutenir
mes projets en cours». Une
bonne nouvelle pour le musicien, bourreau de travail qui n’a
pas encore dit son dernier mot.
La sortie de son 3e album est
prévue courant 2015. Artiste à
●
suivre…
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CULTURE
Cali à la conquête de Casa
elle est appelée à résidence à
Casablanca par La Galerie 38, et
y prépare depuis une collection
d’une quarantaine d’œuvres
avec des œuvres encore plus
décalées, mais toujours dans
son univers très coloré qui se
joue du spectre des apparences, et du va et vient entre
l’être et le paraître jusqu’au possible Black Out… Son travail
nous renvoie directement au
● La Galerie 38 propose le 2e Solo Show au Maroc de Cali «Bic Me…I’m more Famous!» jusqu’au 22 février. Un tourbillon de fraicheur pour commencer l’année ne
beauté.
O
n avait parlé d’elle il y
a quelque temps lors
de sa première exposition à Marrakech
à BCK Gallery. Aujourd’hui, elle
séduit et débarque à Casablanca afin de présenter son
univers coloré. Avec sa technique particulière au stylo BIC,
Cali nous propose avec délicatesse et subtilité sa vision du
monde, son «Sweet Chaos» au
travers de ses icônes. Un pied
de nez à la célèbre citation : v«A
l’ avenir, chacun aura son quart
d’heure de célébrité mondiale»…
Dotée d’un double diplôme en
Arts appliqués à Rennes et à
Nantes, Cali fait ses premières
armes à Paris avant de s’installer
dans l’incontournable ville de
Saint-Tropez où son travail est
très vite remarqué. Sa clientèle
internationale lui permet de
voyager que ce soit à HongKong, New-York, Los Angeles,
Londres, Milan, Genève, Marrakech… Autant de sources d’inspiration inépuisable... En 2013,
L’artiste puise son
inspiration dans la
pluralité humaine
rencontrée au fil
de ses voyages.
c’est à Marrakech que Caroline
Limousin alias Cali s’installe
pour sa résidence artistique, durant laquelle elle réalise une
monde d’aujourd’hui et nous
permet, avec son indolente légèreté, de mieux le penser. Véritable bulle de fraicheur, Cali apporte un regard à la fois tendre
et plein de dérision sur ses célébrités. L’exposition «Bic Me…I’m
More Famous» est à découvrir à
La Galerie 38 du 22 Janvier au 22
●
Février.
vingtaine d’œuvres qu’elle y expose et dévoile au public avec
son exposition «Bic me I’m Famous». Après un franc succès,
Un Tunisien à Marrakech
● L'artiste peintre tunisien Ahmed Zaibi sera de passage à la Matisse Art Gallery
de Marrakech du 20 février au 12 mars.
D
e passage au Maroc,
Ahmed Zaibi, artiste tunisien, travaille et vit depuis
32 ans à Lucerne. Il exposera
son travail le 20 février prochaine à la Matisse Art Gallery
de Marrakech, un travail basé
sur des méthodes de peinture
expressives qui transforment les
traces en symboles, les tâches
en têtes, les lignes courbées en
arcs-en-ciel, les cercles en yeux
et quelques couleurs en espaces. À ses débuts, il s’est surtout occupé de la peinture acrylique, l’aquarelle et les gravures.
Les intéressantes gravures faites
au moyen d'aiguilles froides ont
souvent atteint l’imposante
grandeur d’un mètre carré et
même plus, ce qui lui assurait
déjà, au début des années 90 à
Lucerne, une renommée considérable. Grâce, principalement,
à cette technique, une importante finalité a vu le jour. Zaibi,
précis comme un écrivain sur
son papier, saisit ses images par
l’aiguille sur la plaque de cuivre
et transforme ses histoires, expériences et visions en un grand
album d’images. Parfois, un hu-
●●●
Sur la toile, l’artiste exprime
les idées qui «
tournent dans
sa tête».
mour caché se dévoile soudain.
Il ne se sert, dans ses travaux,
d’aucun concept. Parfois, il n’a
même pas de vision. Cependant, les idées commencent à
«tourner» dans sa tête, et l’aiguille et le pinceau dans sa
main. Souvent, il délimite ses
danses mouvementées par des
cadres de couleur sombre et
crée une vision d’espace supplémentaire qui ressemble à la
vue depuis une fenêtre. Cette
ouverture devient un filtre entre
l’intérieur et l’extérieur lui permettant de créer une distance.
Chaque partie témoigne de ses
gestes spontanés et de son talent de conteur, inhérent à ses
●
racines arabes.
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HOMMAGE
a voix douce et apaisante, son
regard de biche, sa justesse à
l’écran et son sens du jeu
constituaient un exemple. La
grande dame du cinéma égyptien
n’est plus, faisant du cinéma arabe un
orphelin au cœur brisé. Faten Hamama s’est éteinte au Caire à l’âge de
83 ans. Celle qui aura vécu l’une des
plus belles histoires d’amour du siècle
a commencé sa carrière à tout juste 9
ans avec «Jour heureux» en 1940. Elle
enchaînera les rôles et jouera ensuite
avec les plus grands de Youssef Chahine à Ezzedine Zulficar, avec qui elle a
été mariée malgré leur différence
d’âge et le refus catégorique de ses
parents. Celle qui a commencé sa carrière avec «Jour heureux» et qui l’a terminé dans les années 90 avec «Les
plus beaux jours», avait plus de 100
films à son actif et a joué différents
rôles tous aussi fins et bien joués les
uns que les autres, de «La maîtresse
de maison» à «La chanson éternelle»,
«Le fils du Nil», «Mon père m’a
trompé», «Le grand bouffon», «Ciel
d’enfer», «Les eaux noires», «L’appel du
courlis», en passant par «Les rives de
l’amour», le «Cairo», «Le péché» ou encore «Jour doux, jour amer», elle décide de mettre fin à sa carrière fin 90
pour se concentrer sur sa vie de famille. Rebelle et féministe, elle a même
refusé de suivre l'amour de sa vie : l’acteur Omar Sharif, à Hollywood par patriotisme. Sa place, selon elle, était en
Égypte, pour le cinéma et la condition
des femmes en Égypte et dans le
monde arabe. Pourtant leur histoire
d’amour, à l’écran comme dans la vie
aura fait rêver plusieurs générations.
S
Histoire d’amour éternelle
En 1954, Michel Chalhoub que l’on
connaît aujourd’hui sous le nom
d’Omar Sharif débarque fraîchement
de Londres après des études d’art dramatique et se voit proposer un rôle
LA SÉDUISANTE
COLOMBE S'EST
ENVOLÉE
● Faten Hamama n’est plus. Son nom était dans la mémoire collective comme un doux souvenir à l’écran. Son
talent manquera au cinéma arabe. Celle qui a été le
grand amour d’Omar Charif, nous a quitté le 17 janvier.
avec l’une des plus grandes stars de
l’époque : Faten Hamama. Ils tombent
amoureux tout de suite. À l’époque,
l’actrice est mariée au réalisateur Ezzedine Zulficar de 12 ans son aîné, mais
la magie opère et ils décident de vivre
leur histoire au grand jour. C’est alors
que l’acteur se convertit à l’Islam pour
épouser son âme sœur, dès lors, leur
histoire marquera les esprits. Après la
naissance de leur fils Tarik, plusieurs
films ensemble, Omar Sharif est
convoité par Hollywood et se voit proposer «Laurence d’Arabie» et un
contrat de 7 ans. Il saisit sa chance et
demande à sa dulcinée de le suivre.
Un sacrifice qu’elle ne fera pas. L’actrice star dans son pays n’est pas
prête à quitter l’Égypte et son combat
pour les femmes. Le couple mythique
divorce en 1974 et Faten Hamama refait sa vie avec un médecin, Mohamed Abdel Wahab. Omar Sharif ne
refera jamais sa vie. Il avouera des années plus tard qu’il n'a toujours aimé
qu’une seule femme et que c’est la solitude qui l’a poussé à devenir accro
au jeu. «Je ne suis plus amoureux de
personne, je n’ai jamais aimé une
autre femme», confie-t-il chez Ardisson en 2010.
Actrice mais femme avant tout
Engagée, l’actrice douce à l’écran
n’avait pas la langue dans sa poche.
Avec un soutien sans faille à la guerre
d’indépendance d’Algérie et son engagement auprès des femmes pour lequel elle a été nommée docteur honoris causa de l'Université américaine de
Beyrouth, elle fera le buzz avec des
films engagés qui dénoncent les inégalités sociales et défendent le droit
des femmes. Son sourire et sa sensualité auront accompagné des générations et auront influencé des carrières
entières. Elle était une légende de
l’écran et pouvait jouer absolument
tout. Le cinéma arabe est en deuil. ●
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INTERVIEW
MANI
Producteur
autre. Par exemple, P. Diddy m'a recommandé à Snoop Dogg en lui
disant que j’étais la bonne personne pour le représenter.
En quoi consiste votre travail ?
Je suis l'agent des célébrités, donc
on m'appelle du monde entier
pour m'occuper de tout ce qui se
rapporte à eux, à l'instar des
concerts, featurings, enregistrements, pubs pour des marques,
etc. Je suis amené à beaucoup
voyager. J'ai au moins fait trois fois
le tour du globe en 20 ans.
«Je suis certain que le Maroc
peut apporter énormément
au niveau international»
● Une découverte insolite que celle de Mani, producteur marocain qui a réussi
aux États-Unis, vivant entre New York, Miami et Paris. La plupart des stars d'aujourd'hui, à l'instar de Rihanna, Akon, P. Daddy, Snoop Dogg, Usher, Pharell Williams ou Will.i.am font partie de son carnet d'adresse.
Les ÉCO : Vous faites partie de
ces Marocains qui vivent leur
«american dream». Comment
est-ce arrivé ?
Mani : Pour être honnête, il a fallu
beaucoup de travail, beaucoup de
relationnel et un zeste de chance.
Mes parents ont émigré par nécessité économique et, me concernant, moi, c’est pour «grandir de
nouveau».
Faut-il quitter le Maroc pour
réussir ?
Je pense que le Maroc en est en-
core à ses débuts, dans le domaine, mais je suis convaincu du
fait que l'on est sur la bonne voie, et
ce pays deviendra un «pays starter» car il y a beaucoup de talents
qui méritent la reconnaissance de
leurs pairs. Je pense que le gros
problème du Maroc est que l'on a
du mal à avoir de la considération
pour nos compatriotes, couplé
avec un complexe d'infériorité face
aux Européens ou aux Américains.
Cependant, beaucoup d'exemples
prouvent le contraire, donc les
chose changent.
Comment êtes-vous passé de
la chorégraphie à la production
et du booking ?
La transition s'est faite rapidement.
Je suis resté dans le monde de l'art
grâce à mes rencontres et à mon
travail.
Comment avez-vous rencontré
Rihanna, Pharell Williams, Pitbull ou encore Pamela Anderson ?
Le milieu est relativement restreint.
En fait, si vous travaillez bien, un artiste vous recommandera à un
Peut-on installer une véritable
industrie musicale ou artistique au Maroc ?
Je pense qu il faut développer des
artistes avec un répertoire qui peut
aussi marcher hors du pays et lui
permettre de rayonner à l'international ; ainsi, on parlera de plus en
plus du Maroc. L'industrie musicale
marocaine s'en portera mieux. Les
artistes deviendront des ambassadeurs du pays. Cela passe par des
duos, des collaborations avec d'autre stars provenant d'autres pays, et
cela stimulera le marché musical
au Maroc. C'est ce que fait mon
collègue, le producteur RedOne,
avec des artistes comme Chawki,
et je suis fier de cela. D'ailleurs, je
m'occupe du booking de cet artiste car RedOne et moi sommes à
la fois très amis et collaborateurs.
Nous essayons de donner une
bonne image du Maroc à l’international.
Avez-vous des projets au
Maroc ?
Oui, je compte apporter ma petite
pierre à l'édifice car je suis certain
que le Maroc peut apporter énormément au niveau international. Je
suis en discussion pour organiser
de très gros événements au
Maroc; je vous en dirai plus très
vite. Je suis discret de nature, et ne
parle pas de ce qui n'est pas en●
core fait...
Bio Express
Il a fait sa formation au Conservatoire de danse supérieur de Paris, duquel il est sorti avec le premier prix, face à 250 candidats. Il commence par une carrière
de danseur professionnel puis de chorégraphe. En s’exportant à Los Angeles, il signe la chorégraphie de nombreuses stars, notamment Ricky Martin, Gala,
Gipsy Kings, Stevie Wonder, crée la comédie musicale «Charlie Chaplin» au Palais des congrès de Paris, met en scène des défilés pour Jean-Paul Gaultier, John
Galliano et Lancel… Désormais, Mani est le directeur artistique de la société de booking A.A.C. Ce Marocain originaire de Fès (où il est né) pilote sa société
depuis New York. Il est l’un des bookers/managers les plus influents en France et à l’international. Il s’occupe depuis plus de 20 ans d’artistes prestigieux dont
la plupart sont des stars internationales.
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CINÉMA
Meryl Streep, ma sorcière bien-aimée
● «Into the Woods, Promenons-nous dans les bois», adapté de Broadway musical, propose
de découvrir l’excellente Meryl Streep en vilaine sorcière que l’on ne peut qu’aimer.
L
e film «Into the Woods Promenons-nous dans les bois» est tiré
d'une comédie musicale à succès de Broadway, créée en 1986 par
Stephen Sondheim et James Lapine,
lesquels décidèrent de revisiter certains
contes de fées en s'inspirant notamment de l'essai du psychanalyste, Bruno
Bettelheim. C’est en 2011 que Rob Marshall accepta de travailler sur «Into the
Woods, Promenons-nous dans les
bois». Alors que Barack Obama s’adressait aux familles des victimes du 11 septembre 2001, il marqua les esprits en disant : «Vous n’êtes pas seuls… Aucun
d’entre nous ne l’est». Cette phrase, apparemment classique et anodine, est
en fait tirée de l’une des chansons les
plus bouleversantes du conte. En l’entendant, Marshall décida qu’il était
temps de passer aux choses sérieuses.
À l’origine, Rob Marshall souhaitait s’attaquer à une œuvre de Stephen Sondheim, un compositeur qu’il vénère et
pour lequel il a un immense respect.
C’est finalement ce dernier en personne qui lui suggéra, il y a plus de dix
ans, de travailler sur «Into the Woods,
Promenons-nous dans les bois», une
œuvre dont l’univers correspond au
réalisateur. Très connu à Broadway
(chorégraphe de nombreux musicals,
de Victor / Victoria à Damn Yankees en
passant par A Funny Thing Happened
on the Way to the Forum et Cabaret),
Marshall avait donc le profil idéal pour
●
s'attaquer au projet.
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TENDANCE & SHOPPING
RENDEZ-VOUS
L'amour à l'indienne
Un bout de France à Gauthier...
● La Cantine de Charlotte est devenu un passage obligé à Casablanca pour un
dîner en famille et entre amis agréable. Un bon moment à table qui rappelle
l’époque des grands-parents ou du Paris d'antan…
E
n plein centre de Gauthier, une cantine discrète et où il fait bon
manger se cache derrière un grand parking. C’est La
Cantine de Charlotte. Ambiance
feutrée, chaleureuse et prenante comme si l’on vous accueillait dans un bon vieux
salon, l’équipe de la brasserie
très française est heureuse de
recevoir à chaque fois. Initiés
par Charlotte Blasco-Meyniel et
Richard Meynier, les plats sont
copieux, originaux et viennent
tout droit du terroir mais surtout
du cœur. Entre les huîtres, le foie
gras, de la bonne viande ou du
poisson, il y en a pour tous les
goûts. De la terrine de foie gras
roulée aux poivres en passant
par les haricots blancs, gambas,
tomates confites et basilic et le
canard laqué, concombre et
mangue, les plats se suivent et
ne se ressemblent pas. Chez
Charlotte, on ne lésine pas sur
les portions et on propose des
thèmes nouveaux à chaque fois
ou des suggestions du chef parci et par-là, histoire de ne pas
tomber dans la routine. Une cuisine simple, où les plats sont affichés, à la craie sur un tableau,
comme à l’ancienne, le chef
propose des spécialités selon
les arrivages et les saisons pour
des services à midi où l'on propose des menus intéressants ou
le soir pour profiter d'un dîner
dans une bonne ambiance. La
liste des plats proposés n’est
pas longue et cela est fait exprès. Il ne s’agit pas de faire dans
le fast-food mais dans la nourriture étudiée et raffinée. L’endroit, souvent plein, a été pensé
par Charlotte Blasco-Meyniel,
expatriée au Maroc et à l’origine
du Tulik d’Anfa, premier bar à salades de la capitale économique. Elle décide de continuer
dans la restauration, mais cette
fois-ci plus approfondie où l'on
s’assoit pour manger entre copains ou en famille, et c’est ainsi
que le concept Cantine de
Charlotte est né avec Richard
Meynier, aux fourneaux dont la
réputation n’est plus à faire. ●
●●●
Entre le bistrot et
le bouchon lyonnais, la Cantine
de Charlotte rend
hommage à la
bonne cuisine
française.
Le Palais Namaskar, joyau de la
Collection Oetker, célèbre la
Saint Valentin comme si l’amour
rimait avec Bollywood. Romantisme, cadre enchanteur, pluie
de privilèges et mille attentions
son au programme pour la fête
des amoureux, célébrée le 14 février. Ainsi, un superbe dîner est
prévu. Des attentions à ne plus
en finir et un hommage à la beauté de
l’amour, sont les mots
d’ordre du Palais Namakar. Tout au long
de cette nuit magique, le palace met
les petits plats dans
les grands. Escapade sensorielle garantie avec un menu
spécialement concocté pour
l’occasion par le chef Antoine
Perray, qui s’est attelé à conjuguer noblesse des produits, et
clins d’œils romantiques, pour
des assiettes qui émoustilleront
tous les sens . Et parce que
l’amour ne se cantonne pas à
une seule journée, Namaskar
Goes Romantic propose toute
l’année des escapades gastronomiques, à savourer sans modération. Histoire de redonner
du piment au couple et de vivre
une lune de miel perpétuelle
L’offre s’adaptera aux évènements et aux saisons. L’objectif
est de ponctuer la vie des couples, de pauses inédites pour
entretenir la flamme des senti●
ments, toujours allumée.
Le printemps aux pieds
FASHION
Baskets blanches
Laçage maximum
Chaussures nouées
Déjà incontournables au printempsété 2014, les baskets blanches, remises
au goût du jour par le retour des Stan
Smith, seront de la partie l'été prochain. Le truc ? Les porter en toutes circonstances, aussi bien avec nos looks
sporty que dressy.
Avec ou sans talons, pour la nouvelle
saison, la sandale lacée était de tous
les défilés. Sexy, mais pas drag queen,
on habille ses jambes de croisements
géométriques et de lanières précieuses.
Avec leurs nœuds XXL, les sandales à
talons se font plus sophistiquées que
jamais. Un accessoire que l'on twiste
avec des pièces grunge ou que l'on
porte pour booster une robe du soir
un peu sage.