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Elisabeth II 30 ans sur le trône et elle couine toujours. JAA CH–1006 Lausanne PP/Journal Vendredi 1er juin 2012 > No 108 VALAIS Le caca Luca Page 3 www.vigousse.ch CHF. 3.– / Abonnement annuel CHF. 140.– VATICAN Odeur de Sainteté VAUD A qui gagne perd Page 4 Nucléaire Electricité à comparaître Page 5 VALAIS Sur nos monts quand les déchets Page 6 ÉCONOMIE Votre lettre de licenciement Page 17 Le pape est l’avocat de Dieu. Dommage que son client soit mort. Francis Picabia 2 Rubrique C’est pas pour dire ! La curée romaine Sebastian Dieguez J oie, un scandale au Vatican. Enfin du boulot pour les spécialistes du machin, invités partout à livrer leurs savantes analyses. Allez hop, décryptage : corbeaux, taupes, fuites, documents secrets, intrigues, complots, trahisons, luttes d’influence, corruption, arrestations, fiscalité, pédophilie, intégrisme… On n’oublie rien ? Ah oui, les acteurs : un directeur de banque, des cardinaux, des monseigneurs, un majordome, des secrétaires, des sous-secrétaires, un numéro deux, un numéro un, des gendarmes… Et le décor ! Un pseudo-Etat constitué de vieillards en robes avec des chapeaux marrants, de gardes suisses fin prêts pour le Carnaval et de quelques breloques valant des milliards. Franchement, avec tout ça, on est presque forcé de croire qu’il s’agit d’une affaire absolument passionnante. « Tu te mets dessus, coco, et tu nous ramènes du bon feuilleton, hein, à la Dan Brown, et lésine pas sur les clichés surtout, tu sais, les messes basses, les complots de sacristie, le Saint-Siège ébranlé, toutes ces conneries, quoi ! » Sauf que ça ne prend pas, tout le monde s’en fout. Et pourquoi ? Parce que des scandales, des affaires et des intrigues, c’est tout ce qu’on attend de l’Eglise catholique romaine. Qu’est-elle censée faire d’autre ? « Garder le dépôt de la foi », comme l’indique son Catéchisme officiel ? Ou encore amener « tous les hommes, par le resplendissement de la vérité de l’Evangile, à rechercher et à recevoir l’amour du Christ qui est au-dessus de tout » ? Sérieusement ? Qui croit encore à ces fadaises ? Il y a évidemment longtemps que le Vatican a renoncé à ces pitreries et entrepris de faire prospérer sa multinationale du rien. Le lavage de cerveau pour blanchir du pognon et salir des pauvres gosses, voilà les uniques fonctions d’une liturgie complètement inefficace autrement. Au lieu d’en faire la chronique prévisible et interminable, confisquons donc une fois pour toutes ce bazar superflu, obsolète et indécent. La crise européenne en serait instantanément résolue et on n’entendrait plus parler de cette secte ridicule. Vigousse Sàrl, rue du Simplon 34, CP 1499, CH-1001 Lausanne > www.vigousse.ch > contact@vigousse.ch, Tél. +41 21 612 02 50 > Directeur rédacteur en chef : Barrigue > Rédacteurs en chef adjoints : Laurent Flutsch & Patrick Nordmann > Chef d’édition : Roger Jaunin > Journaliste : Alinda Dufey > Abonnements : abo@vigousse.ch > Tél. +41 21 612 02 56 > Publicité : REGIPUB SA, av. de Longemalle 9, CP 137, 1020 Renens 1, Tél. 021 317 51 51, contact@regipubsa.ch – MEDIALIVE SA, 101 Ruchligweg, CP 52 4125, Riehen-Bâle, Tél. 061 561 52 80, im@medialive.ch > Layout et production : www.unigraf.com > Impression : CIR, Sion > Tirage : 15 000 ex. Vigousse vendredi 1er juin 2012 Point V 3 Espagne : la Bankia fait faillite, mais la Merdia va bien. Un indice de perdu, aucun de retrouvé Trou noir troublant Dans l’affaire du petit Luca Mongelli, le rapport de la police scientifique a malencontreusement « disparu » du dossier de l’instruction. C’est vraiment trop bête. Le petit Vigousse de la langue française Egarer [égaRé] v. t. Perdre un objet, fourvoyer une personne, la détourner du droit chemin. J’ai égaré mes clés de voiture : ça tombe bien, je ne sais plus du tout où je l’ai garée. (Th. Meury). ♦ Syn. Bidouiller. A Veysonnaz (VS), au soir du 7 février 2002, Luca est retrouvé blessé et inanimé dans la neige. Dans un premier temps, deux inspecteurs de la police cantonale montent sur place, ne parlent qu’avec des témoins indirects, ne sécurisent pas les lieux et rejettent l’aide de la police scientifique vu que pour les limiers « il n’y a pas de problème, c’est le chien Rocky qui a malmené le gamin » (Vigousse, 27.04 et 11.05.12). Nonobstant, les « experts » de la scientifique se rendent sur les lieux le lendemain, comme c’est leur devoir. Ils recueillent toute une série de traces, dont de l’ADN qui pourrait déterminer la présence de tiers au moment des faits et les identifier. L’analyse fait partie du rapport qui doit être joint au dossier d’instruction. explications quant à cette « disparition » au procureur Dubuis. En guise de réponse nous n’avons obtenu qu’un silence que nous ne saurions interpréter. Cette « perte » n’est qu’un des éléments montrant que l’affaire Luca a été « bloquée » en haut lieu. Petit aperçu de quelques autres mystères : les ambulanciers qui ont transféré Luca à l’Hôpital de Sion affirment que le docteur Kuchler, pédiatre, était sur place et qu’il aurait parlé des « traces verdâtres » entre les fesses du blessé en disant : Selon nos informations, recueil- « Attention, il y a quelque chose... » lies dans les arcanes de l’adminis- Or, curieusement, ledit pédiatre tration judiciaire valaisanne, ce ne figure pas sur les fiches de préfameux rapport devait permettre sence ce soir-là et il nie désormais d’élucider très facilement l’affaire avoir participé à quoi que ce soit ! et de confondre ceux qui s’en Et qu’a fait le professeur Patrick Raétaient pris à Luca. Hélas, par un vussin, chef de la réanimation aux très fâcheux et soins intensifs ? Esttrès étrange hace lui ou le docteur sard, ce document Kuchler (absent ?!) crucial a été « éga- « Eléments enterrés, qui a nettoyé l’anus de ré ». Il ne figure victime en « ometDocteur Watson! » latant pas parmi les cen» de conserver taines de pièces ces éléments qu’ils aud’enquête réunies par le juge raient dû transmettre à la police ? d’instruction Yves Cottagnoud, Et quand l’enquête s’est orientée puis par son successeur, le procu- vers les enfants qui auraient pu reur Nicolas Dubuis, toujours en commettre l’agression, pourquoi charge du dossier. leurs alibis ont-ils été acceptés Des policiers honnêtes se sont sans la moindre vérification ? (Voir émus de cette « négligence », qui ci-contre.) les perturbe sérieusement. Mais Conclusion : le dossier s’avère leur hiérarchie leur a vite fait si riche en bizarreries de toutes comprendre qu’il valait beaucoup sortes que c’en est tout de même mieux, pour eux et leur carrière, un peu bizarre. qu’ils la bouclassent. Patrick Nordmann Nous avons bien sûr demandé des La petite boutique des horaires Cas d’école Pour la Justice valaisanne, les quatre garçons soupçonnés dans l’affaire Luca ont un alibi en béton. Mais le béton s’avère très poreux. L e petit Luca pourrait bien avoir été assailli par quatre enfants de 9 à 16 ans, issus de deux familles valaisannes apparentées qui possèdent deux chalets à Veysonnaz. Sauf que le jour du drame les gosses en question étaient officiellement sur les bancs de l’école vaudoise. Avec leur diligence coutumière, le juge Yves Cottagnoud et le procureur Dubuis ont bien sûr vérifié si ces enfants étaient bien en classe à Lausanne pendant la semaine du 4 au 8 février 2002. Pour ce faire, ils ont posé la question par écrit aux directeurs des deux établissements concernés. Et ils ont reçu les réponses, le 26 août 2002, soit sept mois après les faits ! Signées par les directeurs des collèges du Belvédère et de l’Elysée, ces attestations (voir document) « certifient que les élèves Axel, Dorian et Lucas étaient en classe » pendant cette période. Dans une autre réponse, l’un des directeurs « certifie que le vendredi 8 février 2002 était un jour ouvrable dans le canton de Vaud et que, par conséquent, les enfants Axel et Dorian étaient bien en classe ce jour-là ». Un « par conséquent » d’autant moins convaincant que les enfants et leurs parents sont valaisans, que cette semaine-là le Valais était en plein Carnaval et que des témoins disent y avoir vu les jeunes gens à cette période. Mais qu’importe : le juge Cottagnoud a décidé que si les directeurs d’école le disent, fût-ce après sept mois et sur le simple fait que le jour dit « était un jour ouvrable », les élèves étaient en classe. Donc c’est classé : ils sont hors de cause, point final. On a déjà vu des enquêteurs plus tatillons. Quant aux « feuilles d’absence » produites plus tard pour tenter de prouver que les jeunes étaient bel et bien à l’école le jour du drame, elles ont été « salopées », d’après un témoin qui en a vu la photocopie : comme si on avait masqué au Tipp-Ex les noms de certains absents. Manifestement, ça n’est pas du ressort des limiers valaisans. PAT Vigousse vendredi 1er juin 2012 4 Faits divers et variés Pas nets, ces gars-là L’atome, tout un fromage Un tribunal « de sorte » L’affaire Ségalat sera jugée quand vous lirez ces lignes. Mais quel que soit le verdict, la Justice vaudoise aura encore perdu. Jus juteux Quand l’Association des entreprises électriques suisses parle d’avenir, la vérité se fait méchamment secouer. D ans son article titré « Mais l’audace de lui écrire que si son pourquoi Laurent Ségalat se père est reconnu coupable, « la défend-il si mal ? » (Le Matin Justice vaudoise, une fois de plus, se Dimanche, 27.05.12), le journaliste sera déshonorée ». Evidemment, ça Dominique Botti livre une partie a déplu au grand monsieur. de la réponse : « Le climat instauré Le président ne s’est pas montré d’entrée de jeu par le président du plus neutre par la suite. Du haut tribunal, Jean-Pierre de sa tribune, il a fait Lador, n’a pas égaleles yeux doux au proment avantagé l’accusé, général Eric « Si j'aurais su, cureur qui a été souvent remis Cottier et à Maître à l’ordre sur un ton sec Jacques Barillon, partie j'aurais pas et patriarcal. » Et dicivile qui interrompait prévenu ! » sons-le, c’est un doux les débats et ordonnait euphémisme. quasiment la séance, Ce magistrat, faut-il le rappeler, sur le ton hautain qu’affectionnent est censé arbitrer les débats entre les avocats « genevois » face à ces l’accusation et la défense. Or il a ploucs de Vaudois. commencé par s’en prendre vertement au prévenu, l’accusant Maître Barillon aurait d’ailleurs eu d’avoir orchestré une cabale contre tort de se gêner tant les magistrats notre belle justice et contre son ont collé à la caricature vaudoise : plus éminent représentant, c’est- construisant lentement des phrases à-dire lui-même, Lador Jean-Pierre, sans queue ni tête, ils emberlifipremier président du Tribunal de cotaient des questions molles et La Côte. Motif de son courroux : vagues. Et quand Laurent Ségalat, des lettres de soutien à l’accusé, Français, signalait poliment qu’il notamment une missive d’une de n’avait pas bien saisi, les représenses filles, âgée de 18 ans, qui a eu tants de notre justice, vexés, lan- E çaient : « Voyons, M’sieur Ségalat, vous z’êtes pas bête ou bien ? » Le premier jour du procès a ainsi offert, entre autres dialogues surréalistes, cet échange entre le procureur Cottier et l’accusé quant aux habitudes alimentaires de la défunte : « M’sieur Ségalat, vous r’gardez les autres quand vous mangez ? » « Euh... je ne sais pas, Monsieur le procureur, je ne comprends pas la question. » Exaspération de Cottier : « J’veux dire, y en a quand y mangent, y reprennent deux fois. Voyez, y z’ont une bonne platée et pis après, y z’en r’mangent une. Votre belle-mère, la défunte, c’était quel genre ? » « Qu’est-ce que vous entendez par là ? » « C’était une solide mangeuse ou bien pas ? » « Euh... Le Ségalat dans le texte O n nous le répète complaisamment, Laurent Ségalat est un « généticien renommé ». Pourtant, personne ne semble s’intéresser aux activités scientifiques de l’accusé. Non qu’on y trouve des indices sur son innocence ou sa culpabilité, évidemment, mais la lecture de ses plus récentes contributions est tout de même instructive quant aux préoccupations du bonhomme. Bon, laissons de côté son travail de bénédictin sur Caenorhabditis elegans et ses efforts, au demeurant admirables, pour associer recherche fondamentale et médecine clinique. Plus intéressantes sont ses activités hors laboratoire. Peu avant la Vigousse vendredi 1er juin 2012 5 Minute de silence pout l’attentat de Munich. Le record est de 60’’ 00. date fatidique du 9 janvier 2010, Laurent Ségalat publiait un petit brûlot intitulé La science à bout de souffle ? et un commentaire décapant dans la revue scientifique EMBO Reports. On y découvre un chercheur désabusé par l’état de sa profession, minée par une myriade de dysfonctions : pression excessive, compétition acharnée, copinage, bureaucratie, uniformisation, cloisonnement des spécialités, soumission aux modes du moment, peopolisation, fraude, dictature des grandes revues, confusion du succès et du mérite, arbitraire des publications, invasion des « découvertes » insignifiantes… Autant de « signes annonciateurs d’une fin de cycle que personne ne veut voir », dans lesquels il voit des analogies avec la crise financière mondiale et les dérèglements du sport business. Il y a certes de l’aigreur et de la désillusion dans ce procès sans appel, comme si l’auteur s’était déjà retiré d’un système qui le dégoûte pour passer à autre chose. Mais c’est aussi l’alerte d’un amoureux de la science, qui croit passionnément aux vertus de la connaissance et de la vérité, avec même une certaine candeur par endroits. Ainsi, il écrit page 85 : « On peut considérer que la recherche fondamentale normale, elle ne mangeait pas beaucoup. » Par cet interrogatoire subtil, le procureur général tentait de désamorcer la bombe qui démolit son accusation : en analysant le contenu de l’estomac de la victime, un éminent spécialiste zurichois a conclu que l’infortunée était sans nul doute tombée dans l’escalier plusieurs heures avant l’arrivée de l’accusé ! C’est donc sur ce ton gras et pâteux que notre justice entend confondre un prévenu, sans preuves ni aveux. Mais sur une intime conviction : faut se méfier de ces Français qui causent trop bien. Patrick Nordmann est une recherche permanente de la vérité, vérité dont les chercheurs approchent par investigations, tâtonnements et déductions successifs, à la manière d’un commissaire enquêtant sur un crime. » Une analogie qui fait aujourd’hui sourire, car, s’il est vrai qu’« en science, la vérité est intrinsèquement difficile à établir », il ne connaissait de toute évidence à l’époque ni le souci de la Justice vaudoise ni la magie de la « conviction intime » pour ce qui est d’établir la vérité. Sebastian Dieguez La science à bout de souffle ? de Laurent Ségalat, Editions Seuil, 107 pages. System crash, science and finance: same symptoms, same dangers? EMBO Reports, vol. 11, n° 2, 2010, pp. 86-89. n deux fascicules au format carte postale, l’Association des entreprises électriques suisses (AES) prétend faire un « tour d’horizon » quant à l’avenir électrique du pays. Un horizon assez restreint. En substance et en 180 pages, l’AES ne développe en effet qu’une seule vision: le nucléaire est mirifique et indispensable, le reste est merdique et impensable. A l’appui, une argumentation cousue de câble à haute tension et qui ne s’embarrasse pas de broutilles telles que la réalité des faits. Quelques membres de l’AES, moins aveuglément dévots du culte atomique, ont même manifesté leur agacement tant le machin est farci d’affirmations biaisées et d’énormités. Florilège en vrac. Les centrales nucléaires suisses, assène la brochure, ont une « période d’exploitation de 50 à 60 ans » alors qu’elles sont conçues pour durer 30 à 40 ans. Les frais de leur « mise hors service et de stockage » sont « déjà inclus » dans le tarif du courant, donc ces opérations ne coûteront rien au contribuable alors qu’elles nécessiteront des milliards supplémentaires, tout le monde le sait. Les quantités de détritus fortement radioactifs « sont modestes : en 50 ans de production d’électricité nucléaire, les déchets de haute activité représentent 500 grammes par habitant » ; soit 3500 tonnes alors qu’un seul gramme de plutonium peut tuer un million de personnes… « Après 200 000 ans de dégradation radioactive, les émissions atteignent des valeurs naturelles » ; chic alors, 200 millénaires, c’est si vite passé ! « La charge environnementale des mines » d’uranium « est aujourd’hui négligeable », mais ne le dites pas aux Nigériens, par exemple ; « la quantité de minerai à extraire est faible » vu la « forte densité énergétique du combustible », sauf que l’uranium fissile ne représente que 1% à peine du minerai, qu’il faut donc bel et bien extraire en masse. Et quand une mine est épuisée, on la remblaie et « des vaches paissent » dessus, youkaïdi youkaïda, le nucléaire est vraiment un bienfait pour la nature ! Les autres sources d’électricité, en revanche, sont effroyables. Comme les barrages, les éoliennes sont « en conflit avec la protection de la nature et du paysage » (alors que les centrales et les poubelles nucléaires sont ravissantes). On en passe et des pires, des chiffres trafiqués aux contrevérités tordues. Pourquoi une telle ferveur nucléaire chez les électriciens suisses ? Ne feront-ils pas leur beurre quelle que soit l’origine du courant ? Il s’avère que l’AES est dominée par la baronnie de grandes sociétés comme Alpiq, qui s’engraissent surtout en exploitant les centrales. Et que d’autres ont voué depuis des années une telle foi à l’atome qu’ils peinent à changer de cap. Ça se voit. Pour bien montrer que l’éolien est une sottise, l’AES affirme que le pays est « peu venteux ». On ne peut pas en dire autant de ses arguments. Laurent Flutsch Info lecteur Terreur d’identité Nom de nom Lorsqu’un quidam reçoit facture et rappels pour un homonyme, il a bien du mal à démontrer que lui, ce n’est pas un autre et réciproquement. I : il l y a plus de six mois, Florian Florian est éberlué Gerber reçoit un surprenant n’a jamais commandé ni reçu ce machin ! appel téléphonique : – Ici Madame Unetelle, adminis- Du reste il ne possède tratrice du magasin Mix-Image. Il pas de PlayStation. y a quelque temps, vous avez com- Et il n’a pas changé mandé sur notre site internet un jeu d’adresse depuis 2005. Il vidéo pour console PlayStation. Ce explique donc à son interlocutrice qu’elle a dû se tromper de produit vous a été liGerber vu qu’il y vré, mais vous ne vous « Jeu veux Florian en a une jolie flopée en êtes jamais acquitté du paiement. Vous avez pas payer ! » Romandie. La préposée, sceptique, répond qu’elle reçu de nombreux rapva se renseigner. pels et, entre-temps, Vendredi dernier, Flovous avez déménagé. Mais grâce à l’aide du contrôle des rian, qui avait complètement zaphabitants nous avons trouvé votre pé cette histoire, reçoit un nouvel nouvelle adresse, d’où mon appel. appel de la dame pète-sec de MixAlors maintenant, il vous faut régler Image: – Vous n’avez toujours pas réglé cette facture. votre facture ! Je me vois donc contrainte de vous dénoncer aux organismes du Net en tant que mauvais payeur. Face à cette menace, Florian perd patience. Non seulement il est étranger à cette affaire, mais en plus il paie toujours ses factures pour ses achats en ligne : il est hors de question pour lui d’être recensé comme « mauvais payeur » ! Il répète donc que ce n’est pas lui qui a passé cette commande et réclame les informations qui lui permettraient de prouver son innocence : date de la commande, adresse de livraison, etc. Mais l’accorte dame refuse d’en dire plus, préférant ressasser son credo : – La commande a été livrée à votre adresse, nous savons que vous avez reçu la facture et les rappels. Puis elle raccroche. Florian est énervé et inquiet. Il ne sait comment faire piger au magasin Mix-Image qu’il y a embrouille d’homonymes, car l’administratrice, certaine de tenir la bonne personne, refuse d’entrer en matière. Mix-Image devrait se rebaptiser Mix-Clients. Vigousse Vigousse vendredi 1er juin 2012 6 Faits divers et variés L’Hebdo : à quand le forum du 100 neuf ? Montagnes d’immondices C En Suisse, où la propreté Des ordures sur l'or blanc flottent dans nos océans », dit Françoise Minarro de Greenpeace. N’empêche : les communes et les associations locales ont fort à faire pour collecter les montagnes d’ordures dans nos montagnes d’or blanc. Au pied d’un télésiège valaisan, la Summit Foundation a comptabilisé dans les 7000 mégots par jour. Or il faut 15 ans pour qu’un mégot se dégrade naturellement… Notons que le mégot « nuit gravement à la santé » des marmottes, qui ont une fâcheuse tendance à les confondre avec des vers. Les bouchons des bouteilles en PET et autres saletés intoxiquent les oiseaux ou bloquent leur gosier. La Summit Foundation dit avoir ramassé 150 kilos de déchets sur le domaine de Verbier. Ça peut sembler anodin, mais pour les vrais amoureux de la montagne c’est comme pour les marmottes : dur à avaler. Lego et les gogos Jeux de filles Lego a lancé il y a quelques mois sa gamme Lego Friends, toute en couleurs pastels et en clichés bêtifiants. Vigousse vendredi 1er juin 2012 Des chercheurs britanniques ont récemment établi la première cartographie des sources d’eau souterraines du continent africain. Alors que plus de 300 millions d’Africains n’ont pas accès à l’eau potable, cette carte montre que sous le sol le précieux liquide coule à flots. Une affaire à creuser. une photo sexy. Une jouissance en sept secondes, voilà qui a de quoi décomplexer les habitués du deux-minutes-douche-comprise. Il y a toutefois une faille, car on n’arrête pas le progrès. Sur tous les derniers modèles de téléphone portable, une combinai- Le problème, c’est que les textes et plus encore les images embarrassantes peuvent demeurer très longtemps dans les cartes mémoire. C’est pour y remédier que l’application Snap Chat a été créée : grâce à elle, il est possible d’envoyer un message ou une photo qui ne s’affichera que sept secondes sur l’écran du destinataire, puis s’effacera définitivement. D’après les créateurs, cette durée permettrait de savourer entièrement Cas d’eau son de touches permet en effet de « capturer l’écran » sous forme d’image à stocker. Il suffit de le faire durant les sept secondes fatidiques. Après quoi, des petits malins pourront vendre la photo envoyée par leur partenaire à un site érotique de real amateurs, catégorie spécialisée dans les vues de femmes ou d’hommes se photographiant euxmêmes en pensant n’être vus que par la personne destinataire. Voilà comment participer, en 2012, à une gigantesque partouse planétaire à son insu. Jonas Schneiter Rêve américain Angie, une Texane de 19 ans, a toujours rêvé d’être élue reine du bal. Pour parvenir à ses fins, la donzelle a fait croire à tout son collège qu’elle était atteinte d’une leucémie et qu’il ne lui restait que quelques mois à vivre. Pour qu’elle puisse réaliser ses dernières volontés, elle a pu collecter auprès de ses camarades et professeurs la coquette somme de 17 000 dollars. La menteuse s’en est aussitôt servie pour organiser son propre bal, dont elle s’est autoproclamée reine. Les Etats-Unis sont un paradis pour la réussite individuelle. www.summit-foundation.org, prochains ramassages le 17 juin à Verbier et le 30 juin à Saas Fee. « Le QI de mon client frise juste les cinquante. » Audience en correctionnelle dans un tribunal d’arrondissement. Noms fictifs mais personnages réels et dialogues authentiques. Conso & consorts « O Cul virtuel S’échanger textes ou photos torrides par téléphone portable est devenu courant, mais pas sans risque. rèves Pierre-Pascal Chanel PUB n est des filles, des vraies, et on veut créer notre propre univers » : ainsi parle la campagne planétaire lancée en début d’année pour vanter la gamme Lego pour filles. Coût de l’opération pub : 40 millions. La nouvelle ligne de produits est fondée sur l’étude, des mois durant, de fillettes en Allemagne, en Corée, en Angleterre et aux Etats-Unis. Elle a été conçue par des stars du design, des experts en marketing, des consultants extérieurs. Outre la phrase choc de la campagne Les E responsables de Mountain Riders ont essayé en juin 2011 de sensibiliser les foules en plaçant des « Déchets de montagne » emballés dans les rayons surgelés des supermarchés. est légendaire, nos monts indépendants et nos glaciers sublimes sont-ils épargnés ? En tout cas, les grandes associations écolos ne semblent guère s’alarmer : « Les décharges à ciel ouvert ont été fermées il y a assez longtemps », signale Nicolas Wü thrich de Pro Natura. « Nous nous concentrons davantage sur la problématique des changements climatiques dans les Alpes », précise Pierrette Rey du WWF, « nous sommes surtout préoccupés par le sixième continent, celui des déchets plastiques qui Salon de messages n guise de relations sexuelles, certains pratiquent le sms cru et d’autres, plus esthètes, prisent les échanges de photos nues. Clairement moins envahissant qu’une aventure physique et bien plus discret qu’un 5 à 7 dans un motel, le phénomène s’est répandu et démocratisé. Il existe désormais des sites d’annonces et de rencontres exclusivement dédiés à celles et ceux qui recherchent ce genre de rapports. Pics de pollution De l’Himalaya aux Alpes, les sommets immaculés deviennent de véritables décharges en altitude. ordes, bouteilles d’oxygène, tentes, batteries… : au bas mot, une centaine de tonnes de détritus sont abandonnés sur l’Everest, transformé en dépotoir par de valeureux conquérants si friands de pureté grandiose. De plus en plus, les cimes himalayennes sont les poubelles pour aller grimper. Sous nos latitudes aussi, la montagne est une décharge. En France voisine, 6000 bénévoles de l’association Mountain Riders tentent de nettoyer les territoires de 130 stations. Ils ont récolté 17 tonnes de déchets en 2008, 65 tonnes en 2010 ! Les deux tiers de ces saletés sont imputables aux touristes. Et on y recense une bonne moitié de déchets non recyclables. Certains profitent même de la neige pour larguer en catimini des roues de voiture ou des tambours de machine à laver. Excédés, les 7 Paquebots géants : le « Costa Divina » encore plus cool que le « Concordia ». (franchement peu crédible dans la bouche d’une enfant de 5 ou 6 ans), ces éminents spécialistes du monde moderne ont formulé de savants axiomes : les petites filles aiment principalement le rose et le violet, elles rêvent de devenir pop star ou esthéticienne, elles adorent les châteaux de princesses, les cupcakes et les animaux, surtout les chiens. Le résultat ? Des briques et du broc avec salon de beauté, concours canin, maison de campagne (y compris fleurs, assiettes et croissants), château, clinique vétérinaire ou encore cuisine extérieure. Le tout déjà partiellement monté pour que les petites filles « voient la construction en rose, avec des éléments amusants » (dixit la pub). On est loin des actions héroïques, des professions aventureuses et des joies créatrices proposées aux garçons. Avec sa gamme pour petites dames, Lego compte bien damer le pion à ses concurrents Playmobil, Hasbro et Mattel. Mais voilà : ses figurines ressemblent comme des sœurs aux Polly Pocket de Mattel, sans les fameux habits en silicone interchangeables. Et Playmobil avait déjà créé des personnages féminins en... 1976 ! C’est ce qui s’appelle lancer à grand fracas une « nouveauté » qui ne casse pas des briques. Alyssia Minne Angle Terrassière/Villereuse Tél. 022 782 16 34 Monsieur Samoun est accusé de vol par métier, dommages à la propriété, violation de domicile, opposition aux actes de l’autorité, violence ou menace contre les autorités et les fonctionnaires, infractions à la loi fédérale sur les stupéfiants. – Il y a du monde à la table des plaignants, s’exclame le juge, six personnes, sans compter ceux qui ne se sont pas présentés, mais qui ont confirmé leur plainte par courrier ; une bonne dizaine, ajoute-il en secouant une pile de papiers. Vous n’avez pas chômé, Monsieur Samoun, pendant que vous étiez à l’EVAM ! En moins d’un an en Suisse, vous en avez commis, des vols ! Bon, commençons ! – Voici deux lettres des médecins de Monsieur, entame l’avocat de la défense. L’une explique qu’il doit subir une opération du genou qui nécessite 6 mois de convalescence, l’autre est une analyse psychiatrique qui dit que, euh… disons que le QI de mon client frise juste les cinquante. – Et ce n’est pas tout ce qu’il prend et boit qui l’aide à avoir les idées claires, soupire le magistrat, mais écoutons les plaignants maintenant. – Il a volé ma voiture et il l’a bien abîmée en conduisant ivre et sans permis, explique le premier. – Il reconnaît les faits, dit l’avocat. – Il a volé mon porte-monnaie dans la poche arrière de mon jean, fait le deuxième. – Il reconnaît aussi. – Il a fracturé ma portière et a volé mon sac de gym, résume le troisième. – C’est encore juste, soupire l’avocat. – Il a cassé la vitre de ma voiture et il a été surpris par la police, relate le quatrième. – Oui, oui, c’est vrai. – Il a brisé la vitre de ma voiture et a volé mes lunettes et mon GPS, renchérit le cinquième. – C’est bien lui, encore. – Il a cassé la serrure de ma voiture, mais y avait rien à voler, conclut le sixième. – Ça aussi, c’est lui. – Bon. Eh bien alors, l’affaire est claire, sourit le juge. – Juste une chose, intervient l’avocat après que l’accusé jusqu’alors muet lui a chuchoté à l’oreille, mon client n’a jamais jeté de chaise sur le securitas de l’EVAM, il visait un autre requérant qui le menaçait. – Les poursuites sur ce point sont déjà abandonnées, mais un de plus ou de moins, ça ne va pas changer grand-chose à l’affaire, fait le magistrat. – En effet, mais en assumant ses actes, il espère avoir la chance d’être opéré et soigné avant d’être renvoyé. – Je le lui le souhaite, mais ce n’est pas de mon ressort. Quoi qu’il en soit, il aura bientôt la réponse : il a signé des reconnaissances de dettes pour tous les vols. Et pour le reste, le procureur a requis 15 mois de prison. Donc, comme il est incarcéré depuis 407 jours, il va bientôt sortir. Lily Vigousse vendredi 1er juin 2012 8 Traits percutants Vigousse vendredi 1er juin 2012 Payez-vous un dessinateur : dessins@vigousse.ch Impuissance de l’ONU. Sur la Syrie, Kofi ânonne. 9 Vigousse vendredi 1er juin 2012 Pronostic à Roland-Garros : Rafa va leur laisser Nadal. MOT FIN D HISTOIRE L’ N Un nommé Otanès vante les bien- faits de la démocratie en faisant valoir, en substance, que le peuple n’est pas forcément imbécile et que le partage général du pouvoir évite au moins les lubies meurtrières d’un roi tordu et omnipotent. Son camarade Mégabyse réfute : s’il admet volontiers que la royauté est moche, il trouve la populace pourris s’allient et ruinent le pays jusqu’à ce que le peuple, exaspéré, porte aux nues et au pouvoir un homme providentiel. Ce qui donne une monarchie. Du coup, résume Darius, autant gagner du temps et choisir un roi tout de suite. Pas con. Convaincus, les quatre suivants Fig. 1 : Ambiance de fin de règne. ignare et déraisonnable. Mieux vaut, argue-t-il, un petit groupe de sages vertueux, dont bien sûr ils feront tous partie, qui forcément gouvernera dans l’excellence éclairée. Le troisième, un certain Darius, préfère de loin la monarchie. Parce que l’oligarchie, c’est bien joli, mais des rivalités naissent toujours entre ses membres. Ça tourne à l’aigre, au complot et au meurtre, après quoi le plus fort prend le pouvoir, ce qui donne une monarchie. Quant à la démocratie, c’est simple : si le peuple commande, c’est vite le foutoir, la corruption s’installe, les plus opinent, Mégabyse se rallie et Otanès boude. Il n’y a plus dès lors qu’à désigner le futur souverain et c’est réglé. Pour ce faire, ils décident d’aller faire un petit tour à cheval le lendemain et que sera roi celui dont la monture hennira la première au lever du soleil. Un mode de scrutin pas plus bête qu’un autre. Juste après, Darius a un petit entretien privé avec son fidèle écuyer, un nommé Oebarès. Lequel assure qu’il s’occupe de tout. Connaissant bien les goûts sexuels de l’étalon de son patron, il va se frotter la main aux parties génitales de sa jument favorite (la favorite de l’étalon, donc). Et au soleil levant, il passe inopinément cette main sous les naseaux du destrier de Darius, qui aussitôt pousse un hennissement concupiscent (le destrier). Darius est roi. Le 8e conseiller fédéral Arrrrhhhh ! Je vais tuer ce bâtard de Dragovic ! Je vais envoyer le DRA10 lui coller une balle dans la tête, à ce footballeur de mes deux ! Certes, ce n’était pas très drôle, son gag de vous toucher la calvitie après la victoire du FC Bâle, chieur A CC Raconté par le Grec Hérodote (né vers 480 et décédé vers 420), l’épisode montre à quel point la royauté est un régime sensé et légitime, et à quel point les monarques sont par définition les individus les plus compétents de tous pour gouverner. Du reste, au fil des millénaires et partout dans le monde, divers rois très sympas ont prouvé toute l’étendue de leur sagesse innée, de leur sens du bien commun et de leur amour du peuple. Jusqu’à ce que ledit peuple, dans sa mesquinerie habituelle, se lasse de trimer en crevant la dalle pour engraisser dans leurs palais dorés des nababs futiles et mégalomanes, et qu’il se mette en tête de couper la leur. Il y a bien sûr des exceptions, comme le Royaume-Uni. Les soixante ans de règne de Madame Elisabeth Windsor y seront célébrés à coups de millions ces prochains jours, dans la liesse populaire et dans un délire de fastes d’un autre âge. Le tout commenté à la télé, si ça se trouve, par un prénommé Darius. Laurent Flutsch Et puis aussi, c’est vous qui avez choisi votre département. Depuis son bunker sous le Palais fédéral, il dirige dans le plus grand secret le Gouvernement helvétique. Mais il m’a humilié devant les caméras, cet enculé ! mais ça ne mérite tout de même pas la mort… Vigousse vendredi 1 juin 2012 er Tapie des alpages U Le Nouvelliste du 29.05.12 Cher Christian, Vous voici donc, ainsi que nous le précise fièrement notre confrère du Nouvelliste, avec un bail renouvelé : après moult péripéties, votre FC Sion conservera sa place au sein de l’élite du football suisse et c’est très bien ainsi. Réjouissons-nous et trinquons, un verre de petite arvine en main, à ce qui n’est rien d’autre qu’une forme de justice, sur le terrain du moins. Cela acquis, vous prévenez : « Si on nous cherche des noises lors du prochain championnat, nous serons là ! » Croyez bien que personne n’en doute. Il n’est pas inutile, pourtant, et alors que les esprits se sont calmés, de vous rappeler que le jeu de football est l’un des plus simples qui soit : un terrain, une balle, des buts et c’est à peu près tout. C’est ce qui fait son charme et c’est pour cela qu’il est le plus répandu dans le monde. A cette liste, vous avez ajouté un bel esprit frondeur et le refus des lois qui le régissent tant bien que mal. ne nouvelle tendance a été identifiée chez les retraités, qui sont de plus en plus nombreux à retirer leur 2e pilier pour le dilapider en dépenses futiles, puis à réclamer l’aide sociale. Cet égoïsme intolérable n’étonnera que ceux qui jusque-là n’avaient pas encore compris cette vérité : les vieux sont des enflures. On peut tracer la source de ce comportement inique dans le fait que les vieux se considèrent comme une élite. En effet, tout le monde a été jeune un jour, mais tout le monde ne devient pas vieux. Même si, progrès de la médecine aidant, leur nombre est en augmentation, il n’en reste pas moins que beaucoup de malchanceux meurent avant d’atteindre le statut tant convoité de personne âgée. C’est là l’incroyable injustice de la vieillesse, qui n’est accordée arbitrairement qu’à une partie de la population. Ce qui explique leur arrogance de parvenus, de « nouveaux vieux ». Les plus naïfs pensent encore que les aînés sont inoffensifs. C’est oublier un peu vite qu’avant d’être vieux, ils ont tous été des sales jeunes. A la malfaisance de leurs vertes années, ils ont ajouté la ruse acquise au cours de leur longue existence de nuisibles. Leur réussite outrageante suscite poule et pantalons en velours côtelé pour ressembler à leurs modèles. Et cette fascination est compréhensible, car les vieux ont tout pour eux : l’argent piqué aux assurances, les femmes (certains de ces pervers se sont même mariés plusieurs fois), la drogue (on a connu des cas de vieillards prenant jusqu’à quinze médicaments différents par jour), les fausses dents en or, etc. l’envie de toute la société à tel point que si l’on demande aujourd’hui à un enfant ce qu’il veut faire plus tard, il ne répond plus « pompier », « policier » ou « astronaute », mais « vieux » ! Plus personne n’aspire à un travail honnête. Tout le monde veut devenir vieux tout de suite ! Ce qui inspire des mouvements de mode lamentables à l’image de tous ces voyous adolescents qui traînent dans les rues en charentaises, bretelles, sous-pulls, vestes pied-de- Moi, par exemple, qui ai attendu toute ma vie d’être vieux, je suis malheureux maintenant que je le suis devenu, car j’ai plein de maladies, j’arrive à peine à marcher et je fais sous moi. Si j’avais su, je serais devenu vieux plus tôt, quand j’étais encore jeune. Professeur Junge, phare de la pensée contemporaine Vincent Et cette fois-ci, vous n’étiez pas le plus fort ! 042 En tant que chef de l’armée et des sports, vous ne vous attendiez quand même pas à fréquenter la crème des intellectuels du pays, ou bien ? La vie selon le professeur Junge Cette semaine : pourquoi les personnes âgées donnent le mauvais exemple. C’était oublier que le petit monde du foot ressemble à s’y méprendre à ce Vieux Pays dont vous avez fait votre terrain de jeu favori. Et que si, à l’image de ce qui se passe dans votre cher Valais, certains y agissent à leur guise, usant et abusant de règlements souvent discutables, la loi qu’on y applique n’est jamais rien d’autre que celle du plus fort. Calmez-vous, Ueli… Ecoutez, Ueli, comme vous passez déjà votre temps à vous humilier tout seul dans les médias, il a dû penser que ça ne vous dérangerait pas. Les nouveaux vieux Courrier du Morceaux de rois ous sommes en Perse, 522 ans avant que soit sectionné le cordon ombilical entre la Vierge et le petit Jésus. Un putsch se prépare. Il y a du grabuge dans l’air. Sept conjurés armés jusqu’aux dents s’introduisent à pas de loup dans le palais et parviennent silencieusement jusqu’aux quartiers royaux. Là, ils font soudain pas mal de boucan : dans le cliquetis des épées, le gargouillis des viscères et les couinements des eunuques, ils bouchoient le souverain et sa garde rapprochée. Quelques jours après cet exploit héroïque, les sept se retrouvent pour discuter de la suite. D’abord, quel régime politique faut-il désormais adopter ? Quel est le meilleur système, la démocratie, l’oligarchie ou la monarchie ? Voilà qui n’est pas de la tarte. 11 Scandale au Vatican : leurs footballeurs sont honnêtes. Pitch E Bien profond dans l’actu ! E L 10 Roger Jaunin Vigousse vendredi 1er juin 2012 Rubrique Culture et déconfiture Un film danse et musique électronique, ce spectacle hybride se joue des croyances et des superstitions populaires. Etonnant, à n’en pas douter. Es-tu forte assez ? Temple Allemand, La Chaux-de-Fonds, 01-08.06. tion ? Quels moyens pour quelle finalité ? Comment changer la société ? Ce sont ces questions, la confrontation entre l’idéal de l’action politique et la réalité des faits, qui intéressent Nicolas Wadimoff. Et tous les spectateurs qui ont encore l’âme guevariste. Reste que si Opération Libertad, dont l’explosive Karine Guignard (alias la rappeuse lausannoise La Gale) incarne la grenade dégoupillée, est passionnant sur le fond, ne por- FARFOUILLER Que l’on soit fauché, adepte du vintage ou en quête d’une chemise pailletée pour une soirée disco, toute une tente est consacrée aux fringues et accessoires à vendre ou à acheter. Les fripes, c’est cheap & chic ! Vide dressing et vide grenier, esplanade de la Maladière, Neuchâtel, 02.06 de 10 h à 18 h. tant pas de jugement, il déroute un peu sur la forme. La voix off passe mal, la réalisation «cassette vidéo» fatigue, la rupture entre l’énergie punkisante de l’action et l’immobilisme théorique est trop marquée. Un casse qui lasse. Opération Libertad, de Nicolas Wadimoff, avec Karine Guignard, Natacha Koutchoumov. Durée : 1 h 37. En salles. Des cédés Booga-Boogaloo La chanson vivante Samedi 2 juin – 1re partie Laurent Malot Un univers teinté de jazz A l’heure où les plaisirs de la vie sont sacrifiés sur l’autel du sain et de l’ascèse, l'Olivier Magarotto Trio débarque avec un album de jazz qui va réveiller les vices. Formé par Olivier Magarotto à l’orgue Hammond, Julien Revilloud à la guitare et Yoann Julliard à la batterie, ce groupe franco-helvète ressuscite le jazz des années 60 en le mêlant habilement avec des sonorités actuelles, hip-hop ou musique africaine. Entre jazz, blues et musiques du monde, le trio peuple son album Urban Boogaloo de compositions originales qui transportent vers des territoires lointains. A l’écoute du titre Mustang, on se retrouve dans une cave sombre de la côte Ouest des Etats-Unis, au groove envoûtant et à l’ambiance délicieusement étouffante, saturée de fumée, d’alcool et de sueur… Quand le jazz est là, la pudeur s’en va. Alinda Dufey L’Esprit frappeur Villa Mégroz – 1095 Lutry (VD) www.livestream.com/espritfrappeur Vigousse vendredi 1er juin 2012 Urban Boogaloo, Olivier Magarotto Trio. Le CD (25 francs) se commande par courriel à olivier.magarotto@gmail Concerts : EJMA, Lausanne, 11.06, Fête de la musique, Orsières, 22.06, Icogne Festival Jazz, 07.07. min. Celui d’une œuvre qui vit par elle-même, sans autre contrainte et obsession que la recherche de la lumière. « Une peinture à la fois sombre et lumineuse, tactile et mentale, violente et contemplative, son œuvre s’offre comme une expérience à la fois physique, métaphysique et poétique qui se vit en direct. Au-delà du noir, bien sûr, mais au-delà des mots aussi. Bien au-delà », note Françoise Jaunin*, journaliste et auteure d’un livre d’entretien avec un artiste dont elle dit aussi qu’il est « un homme généreux, une belle personne et (que) ça se sent dans sa peinture ». Une palette de douleurs Nicolas, marié avec trois enfants, est un peintre célèbre et torturé. Jeanne, mariée à un pharmacien et mère de deux garçons, est une perpétuelle insatisfaite. Lorsque ces deux-là se rencontrent, l’attraction physique est subite, quasiment douloureuse. Refusant d’abord de céder à leur attirance, tout en se frôlant sans cesse, Nicolas (accompagné de sa femme et sa marmaille) et Jeanne vont s’échapper en Italie pour mieux se retrouver en France. Un rapprochement impossible, mais inéluctable. Largement, mais librement, inspiré de la vie du peintre Nicolas de Staël, et surtout de son ultime passion amoureuse, ce troisième livre de la Genevoise Nathalie Chaix est une sublime histoire d’amour. Le héros est un geignard sans caractère, l’objet de ses désirs est une fille facile qui n’assume rien, leur liaison est puante et finit mal, mais leur amour est pourtant vrai, beau. Au fil de la lecture, Bon anniversaire, Monsieur Lee ! Roger Jaunin * nom connu de la rédaction Pierre Soulages 2010-2012, à la Galerie Alice Pauli, Lausanne. Jusqu’au 21.07. www.galeriealicepauli.ch A lire également : Pierre Soulages – Outrenoir, entretien avec Françoise Jaunin. La Bibliothèque des Arts. En librairie. Un bouquin SUER Dans le cadre des mystères de l’UNIL (portes ouvertes du campus lausannois les 2 et 3 juin) sont organisées de vraies Olympiades grecques en costumes d’époque. Processions, libations, sacrifices aux divinités, épreuves théâtrales, sportives et musicales : en voilà un programme par Zeus ! Olympiades antiques, Université de Lausanne, bâtiment Amphimax, 03.06 de 13 h à 18 h. Bertrand Lesarmes PUB Laurent Viel Gosse, Pierre Soulages peignait la neige en noir. Au crépuscule de sa vie, créatif comme jamais peutêtre, l’artiste reste fidèle à ce que d’aucuns considèrent comme une « non-couleur » et qui, pour lui, en est bien une, la seule, « qui ne transige jamais ». Et de parler d’« une manière de peindre sans paroles ». Les 14 toiles qu’il présente à la Galerie Alice Pauli ont toutes été réalisées entre 2010 et 2012. D’ores et déjà vendues, elles seront exposées jusqu’au 21 juillet, et il est à craindre que pour la plupart d’entre elles ce soit là l’ultime occasion de les voir. Peintre non figuratif et encore moins abstrait, Pierre Soulages trace et emprunte son propre che- FREDONNER Isabelle Boulay, les Vulgaires Machins, Véronic Dicaire, Fred Pellerin, les Cowboys Fringants et autres voix aux saveurs d’érable. Festival Pully-Lavaux à l’heure du Québec, à Pully, Lutry, Orbe, Paudex, Belmont et Payerne, 01-09.06. www.pully-quebec.ch L Des védés Noirs ! CROIRE Entre théâtre, Révolutionnaires sur les nerfs Dans Opération Libertad, le Genevois Nicolas Wadimoff fait le portrait de guérilleros helvétiques qui n’ont rien de superhéros romantiques. Vendredi 1er juin (20 h 30) Samedi 2 juin (20 h) Dimanche 3 juin (17 h) Une expo Brouillon de culture Brigades rouges à croix blanche e changement, c’est maintenant ? On le disait déjà hier… Retour donc dans ces années 70 un peu folles où l’on voulait pendre le capitalisme avec les tripes des bourgeois, où, antinantis, on s’engageait dans la lutte avec armes et bagage idéologique. Les femmes et les hommes qu’on découvre dans Opération Libertad se sont levés le matin en rêvant du grand soir. Membres du Groupe Autonome Révolutionnaire (GAR à eux !), ils s’attaquent à une banque suisse qui, selon les lois de l’hospitalité financière ayant toujours cours, accueille l’argent sale des dictatures qui ne le sont pas moins. Fort bien, mais une fois qu’on a des biftons et un fasciste paraguayen sur les bras, on fait quoi ? Où se situe la limite entre guérilleros faisant l’ouverture du JT et Pieds Nickelés de la révolu- 13 Cannes :Citation la Palme d’or - citation à « Amour », - citation les -autres citation. ont la haine. © Vincent Cunillere 12 alors que les voix des deux amants alternent, leur passion dévorante suscite tant l’attendrissement que l’agacement, l’envie que le dégoût. Un roman à l’eau de rose au goût d’orange amère. Alinda Dufey Grand nu orange, de Nathalie Chaix, Bernard Campiche Editeur, 198 pages. Parfois, il faut savoir attraper les occasions au vol. Entre période d’été avec son lot de films inintéressants et overdose (en série ou en film) de Sherlock Holmes revisités et bousillés, il ne s’agirait pas d’oublier les 90 ans de cet immense acteur britannique qu’est Christopher Lee ! Car il se trouve que Sir Christopher, qui entame ces jours sa 66e année sur les écrans, a joué dans le meilleur Holmes jamais tourné au cinéma, celui où le Technicolor est à son plus somptueux niveau, celui où le cri de la bête résonne effroyablement sur la lande désolée, celui où l’ascétique Peter Cushing donne si bien la réplique au funeste comte de Baskerville. Toute la fine équipe qui avait réalisé, une année auparavant, le mythique premier Dracula pour le studio Hammer a brillamment réitéré l’exploit ; c’est glauque, c’est sinistre, mais aussi magnifiquement mis en scène et surtout, c’est so british. Michael Frei Karloff, films cultes, rares et classiques, Lausanne Le chien des Baskervilles, de Terence Fisher, 1959, MGM, VF et VOST, DVD, 86 min. PUB Gare aux grilles par égé Solution de la semaine précédente 1 2 3 4 6 7 8 9 1 B L E U M A 5 R I N E 2 O U I D R E O P 3 U B A C R A C L E 4 M E R I L L E S B S E S I F 5 E R 6 D O 7 I N S 8 E T 9 N U L N A 10 E P E T R M I U M D I A E R T A O A 10 S L Y I O N E N O S B S S S E Françoise Neuhaus > Mobile 079 213 82 64 Petit-Flon 35b, 1052 Le Mont-sur-Lausanne > Tél. 021 648 52 70 > Fax 021 648 52 71 Vigousse vendredi 1er juin 2012 14 Mass merdia Audience du 20 H de TF1 : sortie de route pour Ferrari. Budget plancher et audience plafond Bien profond dans le PAF La télé-réalité « low cost » pullule sur les chaînes bas de gamme. Et se reproduit comme des lapins! « S ecret story », saison 6, c’est parti ! Le lecteur de Vigousse n’en a rien à carrer ? Pas TF1, qui espère que cette télé-réalité lui rapportera une timbale publicitaire équivalente à celle de la saison 5 : soit 52 millions d’euros hors taxe. Mais il y a mieux et plus rentable. Depuis deux ans, une télé-réalité, qui sent bon son M-Budget, fait les choux bien gras des chaînes bas de gamme comme NRJ12, W9, NT1, voire TMC. Ici, on investit des clopinettes et les chefs-d’œuvre s’enchaînent : « Les Ch’tis font du ski », par exemple, ne coûtent que 6000 à 10 000 euros l’épisode de 26 minutes. Un rapport qualité-prix à la hauteur des neurones de ceux qui sont devant ou derrière la caméra. Mais attention, cela draine une moyenne de 400 000 à 800 000 adeptes à chaque diffusion. Des scores qui dépassent souvent ceux d’Arte ou de France 5 dans l’Hexagone. Le carton ultime a été atteint par la finale de « La belle et ses princes presque charmants » (W9) qui a scotché devant l’écran très plat 1,5 million de fans. Un malheur auprès des moins de 25 ans selon les instituts spécialisés… Sur le plan du casting, ce genre de programme se révèle très « efficient ». « Les anges de la télé-réalité » ou « Encore une chance » (NRJ12) recyclent en effet tous les ringards de « Star Academy », « XFactor », « Nouvelle star », « Top Chef » et autres « Ile de la tenta- tion » pour de nouveaux défis bien nuls. Or il n’est pas évident d’échapper à ces programmes. Un décompte précis de la grille télé entre le lundi 28 mai et le vendredi 1er juin 2012 laisse pantois : lorsque vous avez pointé toutes les diffusions de « Panique en cuisine » (M6, W9), « Relooking extrême » (W9), « Viens partager ma vie » (TMC), « Mini-miss, qui sera la plus belle ? » (NT1), « Premier amour » (TF1), on arrive à 90 passages ! Qui a dit que tout cela confinait à l’irréalité ? Pierre-Pascal Chanel Autodécollant GHI et Lausanne Cités (LC) sont deux célèbres journaux gratuits que tout un chacun reçoit régulièrement dans sa boîte aux lettres. Même ceux qui n’en veulent pas ! Vigousse (23.03.12) avait narré les aventures de pétitionnaires du bout du lac qui se battaient en vain pour ne plus recevoir cet encombrant canard chez eux. Du côté vaudois, le combat est plus désespéré encore, surtout si on a affaire à une gérance intransigeante. Une lectrice de votre petit satirique se désolait d’avoir à jeter chaque semaine LC malgré l’inscription « pas de pub » sur son casier. Elle commande donc à Lausanne Cités l’autocollant qu’ils ont spécialement produit à l’intention des récalcitrants (preuve qu’ils doivent être assez nombreux). Tout heureuse, elle le colle sur sa boîte à côté du « pas de pub » officiel. Mais le soir, elle s’aperçoit que la vignette « pas de LC » a disparu. Après enquête auprès du concierge, elle apprend que d’après le règlement de l’immeuble aucun autocollant personnel ne peut être apposé sur les boîtes. La gérance confirme l’oukase en prétendant que si on laisse les locataires faire ce qu’ils veulent, c’est le début de l’anarchie. Moralité : chaque semaine, elle retrouve son Lausanne Cités dans sa boîte ! Et vive la liberté ! Le choc des grimages S’il est bien un hebdomadaire qui colle à l’actualité, c’est L’illustré. Dans son édition du 16.05.12, le journal nous avait fait découvrir les Grisons en déguisant son journaliste en ours brun, allusion fine au plantigrade qui se balade dans la région. Dans celle du 23.05.12, le Festival de Cannes était bien sûr à l’honneur. Et dans ce cas-là également, le magazine a joué sur le grimage plutôt que sur l’information. En déguisant 10 personnalités romandes en « méchants » de cinéma, L’illustré se transforme à son tour en catalogue de farces et attrapes. D’autant que la belle Lolita Morena est très convaincante en Sharon Stone, belles gambettes croisées comme dans Basic Instinct, et qu’Oskar Freysinger a l’air plutôt nigaud avec son masque d’Hannibal Lecter dans Le silence des agneaux (blancs ?). On ne peut qu’encourager L’illustré à continuer dans cette voie : pour Roland-Garros, quelques peoples de chez nous avec une tête en forme de petite balle jaune, pour l’Euro de foot, le Conseil fédéral en joueurs ukrainiens et pour les Jeux olympiques, l’équipe suisse d’équitation en horse guards… Tirons dans le Tamedia Si tant est qu’on se soit marré ces dernières années du côté de la Tour Edipresse à Lausanne, on n’y rit plus du tout depuis que le groupe zurichois Tamedia a pris les commandes. En juin 2010 déjà, Pierre Lamunière, le futur ex-propriétaire, s’était vu prier d’embellir la mariée en liquidant 10% de ses effectifs, soit une centaine de collaborateurs, ce qui avait provoqué une belle onde de choc dans la presse romande. Une fois la fusion consommée, Tamedia s’était bien gardé de faire la moindre vague : quelques (dizaines de) postes supprimés ici et là, par petites touches, quelques petites publications cédées à des tiers, comme l’hebdomadaire Terre & Nature, le tout dans le velours et la discrétion. Or voici qu’en plein cœur du week-end de la Pentecôte, alors que le bon peuple des lecteurs grillait les saucisses, l’information était lâchée, reliée par nos confrères du Courrier et de La Liberté d’abord, par le reste de la presse romande ensuite : Tamedia s’apprête à se séparer de 21 nouveaux collaborateurs (5 à la Tribune de Genève et 16 à Lausanne, au sein UNIGRAF.COM des rédactions de 24 heures et du Matin). Ces 21 sacrifiés sur l’autel du profit ont tous été avisés de ce qui les attendait… avant même que le conseil d’administration de Tamedia valide ce qui est présenté comme « un projet ». Lequel, selon Zurich, consisterait à « externaliser un certain nombre de tâches relatives à l’entretien et à l’exploitation des trois rédactions ». Qu’en termes choisis ces choseslà sont dites… A relever encore que Tamedia est déjà dans l’œil des syndicats suisses allemands en raison du regroupement imposé à trois journaux régionaux. Une fusion qui s’est soldée par la suppression de 10 postes. Le cahier des sports Tricheur toi-même ! D’accord, ils ont triché. Vendu des matches et bafoué « l’esprit » du sport. Ils seront punis, deviendront entraîneurs-chômeurs, manqueront peut-être le prochain Eurofoot. Bien fait, ils n’avaient qu’à pas ! Du coup, et comme c’est arrivé dans le cyclisme, c’est toute une corporation qui va passer pour un ramassis de vendus : footballeurs = tricheurs et basta ! A ce stade d’une affaire qui va encore faire couler des hectolitres d’encre et de salive, la question s’impose : pourquoi « seulement » eux ? Oui, pourquoi ne pas élargir le champ de l’opprobre à TOUTES les catégories de gens célèbres, influents, sinon décideurs ? Dira-t-on, par exemple, que tous les chefs d’entreprise sont des salopards au prétexte que quelquesuns d’entre eux licencient en même temps qu’ils annoncent des bénéfices record ? Dira-t-on que tous les curés, pasteurs, rabbins et autres imams mentent à leurs ouailles parce que leurs dieux sont impuissants à rendre les hommes raisonnables ? Dira-t-on encore que tous les politiciens sont des mafieux, « la preuve, machin s’est engraissé sur le dos de ses contribuables » ? Il est des footballeurs qui vendraient leurs crampons pour une poignée d’euros de plus. Ceux-là méritent d’être dénoncés. Et les autres ? Et ce sera tout pour cette semaine. Roger Jaunin PUB Typisch les Welsches PUB c’te tuerie, J’kiffe trop ! FAUT QU’J’m’abonne. Abonnez-vous ou offrez Vigousse sur www.vigousse.ch 1 an (43 numéros dont 2 spéciaux ) CHF 140.–, étudiants, chômeurs, rentiers CHF 100.– (TVA et port compris) Vigousse vendredi 1er juin 2012 15 Rebuts de presse OTRE AVEC V T VOUS NEMEN ABON Z EN BONUS » RE UR RECEV DU «MEILLE IL E U 1 C l. E (Vo ). LE R OUSSE DE VIG x 31 cm. 4 format 2 92 pages, r CHF 22.– u le Va Soins énergétiques avec les cristaux Bonne humeur et détente au programme d’un été réussi : offrez-vous une séance de lithothérapie ! Les soins énergétiques apportent relaxation et régénération physique tout en agissant sur le moral. Une méthode naturelle idéale pour se libérer des tensions, du stress et recharger ses batteries en toute sérénité. Ozalee Lithothérapie Soins énergétiques, biomagnétisme et massages Annabelle Peringer Rue Saint-Martin 32 1005 Lausanne Tél. 076 577 87 32 www.ozalee.ch Sous le titre « Le coup d’œil de Peter Rothenbühler », l’éminent journaliste confie tous les samedis ses états d’âme dans Le Matin (26.05.12). L’un de ses coups d’œil ressemble plutôt à un coup de gueule puisqu’il s’en prend vertement aux journaux de la radio et de la télévision romande : « Comparez le téléjournal romand avec le « Tagesschau » alémanique et comparez l’émission « Forum » du soir avec l’émission sur la radio alémanique « Echo der Zeit » : c’est le jour et la nuit. » Et d’assurer qu’outre-Sarine c’est « l’information sérieuse qui prédomine, le travail des journalistes qui expliquent les événements ». Rien de tout cela par chez nous puisque que « Forum » « devient de plus en plus le théâtre de foires d’empoigne stériles » (là, il n’a pas tout tort !). Quant au journal télé de la RTS, « il se rapproche de plus en plus de celui de TF1, qui favorise les faits divers et le show-business ». Paroles de connaisseur puisque Rothenbühler, rappelons-le, est l’importateur en Suisse romande de la presse de boulevard style Blick qui a conduit les autres médias à abandonner « l’information sérieuse ». PUB Vigousse vendredi 1er juin 2012 16 Crise : l’Espagne aussi dégraisse. La suite au prochain numéro B é B E RT D E PLONK & REPLONK Rosset, c’est du sérieux ! U n quintal et des poussières sur la balance, le verbe savamment maîtrisé, Marc Rosset a rompu avec son image de grand Duduche, potache paresseux et volontiers fouteur de merde à la mode Cabu : c’est qu’à la RTS des Gilles Marchand et Massimo Lorenzi réunis, on fait dans le sérieux, sinon le pédant ; on a beau arborer une médaille d’or olympique au revers, une réputation d’éternel râleur et quelques coups de gueule passés à la postérité, on est prié de bien se tenir. Marc Rosset, donc, recyclé en consultant télé. Formaté, cadré, tenu de « faire juste » et surtout de ne pas en faire trop. Le bonhomme, c’est sûr et c’est la moindre des choses, connaît son sujet par cœur. L’analyse est pertinente, le pronostic reste prudent et quelques anecdotes lâchées ici ou là font sourire : Rosset consultant, c’est mieux qu’une réussite, un triomphe si l’on compare avec quelques ex-footeux toujours prêts à expliquer que la Nati pourrait devenir championne d’Europe sans même mouiller la chemise ; Vigousse vendredi 1er juin 2012 C’est arrivé la semaine prochaine (ou du moins ça se pourrait bien) Révélation La mule du pape était une taupe Monnaie inique Euro : la faute à pas de change avant, bien sûr, de s’en aller apprendre les rudiments de la balle au pied aux Brésiliens eux-mêmes. Encore faudrait-il qu’elle participe, mais bon… Rosset à « Roland », c’est du béton armé. C’est même si fort qu’on l’y voit capable de déjouer jusqu’aux pièges tendus par quelques journalistes dits « de plateau », tout contents de le mettre dans l’embarras en lui proposant, en direct et sans rire, « d’analyser » le tennis féminin, sujet dont il se fiche comme de sa première raquette. Personne ne lui en voudra, comme on ne saurait lui reprocher d’apprécier la cuisine italienne au point d’être le principal client de son propre restaurant, d’aimer les virées en Harley-Davidson ou encore d’être fan de Genève-Servette. Quoique sur ce dernier point… Mais là n’est pas le propos : le Grand, Grande Gueule Gouailleuse, n’est pas à la télévision pour être, comme un Noah ou un McEnroe, vraiment lui-même. C’est con, c’est de loin celui que l’on préfère. Roger Jaunin Frais d’Ibères La crise moud l’Etat Soldes monstres Fin de Syrie, liquidation générale