karl lagerfeld - C+ accessoires
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karl lagerfeld - C+ accessoires
F a s h i o n W e e k P a r i s SEPTEMBER 2013 Spring / Summer 2014 Special Guest Karl Lagerfeld KARLISM THINK PINK BUT DON’T WEAR IT. 2 3 25 41 57 63 69 75 Edito Actuality Universe Impulse Buyers Favorites Zoom Couture Week Agenda E d i to by / par Florence Julienne Two or three things that you would like to know about Karl…, As a professional magazine, C+ Fashion Week Paris decided to step through the looking glass of Mr. Karl Lagerfeld’s strong personality and affordable prices, digital network connected to Deux ou trois choses que vous aimeriez savoir sur Karl…, tangible reality, artistic signatures…Rarely has Magazine professionnel oblige, C+ Fashion Week a fashion system been so well updated in order Paris a choisi de passer de l’autre côté du miroir to meet frantic buyers’ demands and adapt to de la forte personnalité de M. Karl Lagerfeld, the market. The results of this investment pour étudier le work process de sa marque. cannot be evaluated on the short term, but it is Peopolisation, surf sur les tendances, écrin de an invitation to break-away from the corporate luxe, prix accessibles, réseau digital relié à la approach – me, me, me – from self-promotion – réalité physique, signatures artistiques… the art of telling one’s own story – Rarement système de mode n’a été aussi bien focus on his label’s work process. Celebrity culture, riding the trends, luxury showcase, to exchange – ideas, experiences, re-initialisé pour répondre aux attentes des successful plans…with the outside world. A acheteurs fébriles et s’adapter au marché. combination of being – the products that we Le résultat de cet investissement ne sera pas manufacture – with appearing – how they fit connu à court terme, mais cette analyse est une into our universe, is the challenge for Fashion invitation à sortir d’une démarche corporate – Week Paris spring-summer 2014. Designers, moi, moi, moi –, de l’auto-promotion – l’art buyers, students…who are able to achieve that are undoubtedly in the following pages. de raconter son histoire – pour échanger – des idées, des expériences, des bons plans… – avec le monde extérieur. Conjuguer l’être – les produits que nous fabriquons – et le parêtre – comment ils s’inscrivent dans notre univers –, tel est le challenge de la Fashion Week Paris printemps-été 2014. Les créateurs, Cover/Couverture Tokidoki by Simone Legno. The illustrations for each section are free adaptation of selfportraits Karl Lagerfeld (pages 3, 25, 41, 63), Ilovedust (page 69) and black Tokidoki (page 75). Special thanks to Karl’s Lagerfeld team : Caroline, Jonathan, Clara… And also all our friends, fans and lovers who care about us. acheteurs, étudiants… qui y parviendront sont immanquablement dans les pages suivantes. Cuir Plus : 49, rue Ampère 75017 Paris - France Tél. : + 33 (0)1 40 24 09 07 - www.cplusaccessoires.com - RC B350236469 SARL au capital de 16 000 € - Commission paritaire n° 0314 T 85474 - ISSN : 0992 - 3675 Dépôt légal à parution - Directrice de la publication et de la rédaction : Lydia Christidis - Responsable des éditions C+ Fashion Week Paris : Florence Julienne - Direction artistique : Laurence Devinat - Avec la collaboration de Jessica Agache Gorse et Ivan Moya Denia (Londres), Jeanne Angelini (Milan), Sylvie Chevallier (Tokyo), Iris Derœux (New-York), Anne Laure Allain, Charlie Berthet, Nadine Guérin et Nathalie Levray (Paris) - Montage : Christine Masson, Florence Lautié Traduction : Primoscrib - Impression : Stipa (93 Montreuil) Le numéro : 25 € - Bimestriel - Tous droits de reproduction, même partielle, réservés 2013. ACTUALITY KARLISM SHOES AND ACCESSORIES ARE IMPORTANT TO ME BECAUSE WITH THESE EVERYBODY IS MODEL SIZE. N ! ! ew! ! Le Facette The free-style tote Le Facette is made of two sides with raw edges that come in a palette of colors in leather or canvas, connected with zippered, interchangeable strips. As the name suggests –a reference to the famous disco ball?– Le Facette is both multiple and unique, can change shapes like a tote or bowling bag, and use, casual or sophisticated. The big is a worthy legacy that combines handcrafted skills from Brittany – the family has manufactured belts for 35 years – and the creative spirit of Camille and Flavien de la Portbarré. Le Facette is currently available in 26 models for women with 3 strips and 6 models for men. Retail price: about 900 €. CB. TRANOÏ CARROUSEL DU LOUVRE, FOYER. Le Facette Le cabas, version libre Le Facette se compose de deux faces à bords francs, proposées dans une palette chromatique de cuirs ou de toiles, réunies à la base par un jeu de bandes zippées et interchangeables. Tout comme son nom l’indique – en clin d’œil à la fameuse boule disco ? – le Facette, à la fois multiple et unique, peut changer de forme, cabas ou bowling, et de statut, décontracté ou sophistiqué. Ce sac, en digne héritier, combine le savoir-faire artisanal made in Bretagne – la famille fabrique des ceintures depuis 35 ans – et l’esprit créateur de Camille et Flavien de la Portbarré. Le Facette, à ce jour, se décline en 26 modèles femme avec 3 bandes et 6 modèles homme. Prix public : environ 900 €. CB. TRANOÏ CARROUSEL DU LOUVRE, FOYER. LN-CC bets on 4 Achilles Ion Gabriel This winter and next summer, the London-based concept store, Late Night Chameleon Cafe – LN-CC – has found what it has been looking for with the work by Achilles Ion Gabriel. The Paris-based, Finnish-Swedish-Russian (!) 25-year old designer has created unisex shoes since 2012 with an architectural look, influenced by his mother’s work who is a funerary sculptor. His selection for LN-CC is a good reason to visit the futuristic design London shop that opened three new rooms in early 2013, presenting a best of selection in an area of 6,000 m2. JAG. AGENCE 74QUINCAMPOIX. LN-CC parie sur Achilles Ion Gabriel Cet hiver et l’été prochain, le concept store londonien Late Night Chameleon Cafe – LN-CC – a trouvé chaussure à son pied dans le travail d’Achilles Ion Gabriel. Basé à Paris, ce styliste finlandais suédois et russe (!) de 25 ans signe depuis 2012 des chaussures unisexes au look architectural influencé par le travail de sa mère, sculpteur funéraire. Sa sélection par LN-CC est une raison d’aller dans la shop londonienne au design futuriste qui a ouvert début 2013 trois nouvelles salles, offrant désormais un best of dans un espace de 6 000 m2. JAG. AGENCE 74QUINCAMPOIX. Swarovski and Maison Martin Margiela A fusion of crystal and resin Swarovski and Maison Martin Margiela teamed up to create Crystalactite, presented during the designer’s haute couture show last July. The innovative cutting technique fuses crystal with matt white resin during the production process before cutting. It makes gluing unnecessary and creates asymmetric and avant-garde beauty. It results in a new collection from the Atelier Swarovski: it consists of a pendant, ring and bracelet. Swarovski et Maison Martin Margiela La fusion du cristal et de la résine Crystalactite est le nom de la création collaborative entre Swarovski et Maison Martin Margiela, présentée lors du défilé haute Couture du créateur, en juillet dernier. L’innovation réside dans la technique de taille, qui fusionne le cristal et la résine blanc mat, lors du processus de production, avant le facettage. Cela rend le collage inutile et crée une esthétique asymétrique et avant-gardiste. Une collection Atelier Swarovksi en est née : elle propose un pendentif, une bague et un bracelet. N ew Tintamar Sparkles for its 10th anniversary Although it doesn’t have many wrinkles yet, the label known for its innovative concepts, including the VIP pouch that goes everywhere, is getting a facelift for its anniversary with bags in pure gold. The 4 favorite models will be part of a limited edition with selective distribution. The Parisian store will shine like a star during Fashion Week. Tintamar store: 105 rue de Rennes 75005 Paris. Tintamar Etincelante pour ses 10 ans Pas tellement ridée pourtant, la marque bien connue pour ses concepts innovants, dont sa pochette VIP qui se glisse partout, s’offre quand même un bain de jouvence pour fêter son anniversaire, en plongeant ses it bags dans un bain d’or pur. Les 4 modèles fétiches font l’objet d’une édition limitée et d’une distribution sélective. A cette occasion, le point de vente parisien de la marque brillera de tous ses feux pendant la Fashion Week. Boutique Tintamar : 105 rue de Rennes 75005 Paris. MS-By Martine Sitbon Ménage à trois Shoes always come in pairs. But what if an outsider with good intentions broke up those perfect couples? Under the Black Martine Sitbon label, the French designer chose a ménage à trios for a collection called Lonely Shoes. An original idea that was spotted at the July 2013 edition of Who’s Next, which consists of offering an alternative right shoe. In other words, every pair of loafers or slippers has a third single shoe from the same family, but embroidered with different patterns. The result? Depending on your mood, the targeted foot can choose to be a good couple (ex: 2 Eiffel Towers or 2 does) or rebellious (ex: 1 Eiffel Tower and 1 poodle). CB. 6 MS-By Martine Sitbon Ménage à trois Les chaussures ont toujours fonctionné par paires. Et si un outsider, bien attentionné, venait défaire ces couples parfaits ? Sous le label Black Martine Sitbon, la créatrice française a fait le choix du ménage à trois, pour une collection baptisée Lonely Shoes. Une idée originale, repérée au salon Who’s Next juillet 2013, qui consiste à proposer une alternative au pied droit. Autrement dit, à chaque paire de loafer ou slipper, s’ajoute une troisième chaussure célibataire de la même famille, mais brodée de motifs différents. Résultat. Selon l’humeur, le pied visé peut choisir de jouer la carte du couple sage (ex : 2 Tours Eiffel ou 2 biches) ou rebelle (ex : une Tour Eiffel et un caniche).CB. PREMIERE CLASSE PARIS 27-30 SEPTEMBRE JARDIN DES TUILERIES alexis.thery@ursul.com +33.6.64.26.62.63 www.ursul.com ’ N ew Strong accessories in the Middle East The Chalhoub Group, present in 14 Middle Eastern countries in 450 stores, including multi-brand shops Tanagra, Faces, Katakeet and Level Shoe District, directed a study on luxury in the Middle East. An interview with co-managers, Anthony and Patrick Chalhoub. What accessory labels are in fashion? The usual gang: Chanel, Vuitton, Dior. What should a label do to be distributed in your multi-brand shops? We have specialized teams who are always on the lookout for new products. The best thing to do is to send an e-mail to the Chalhoub Group which will be forwarded to buyers based in Dubai. Compte tenu que les femmes portent l’abaya, y a-t-il des accessoires qui leur sont interdits ? Oui, les signes religieux, reliés à la chrétienté, trop apparents, et les produits à caractère érotique. Certaines interprétations de l’Islam restreignent le port de l’argent ou de l’or, par discrétion. Pour les écharpes, certaines femmes optent pour du noir, d’autres préfèrent la couleur. What are your clients’ favorite accessories? Dress and social codes favor bags (45% of sales), shoes (15%) and jewelry-fine jewelry. Le costume traditionnel est-il une obligation ? Pas au Koweït ou en Egypte, mais au Qatar, Emirats arabes unis et en Arabie Saoudite, c’est beaucoup plus traditionnel. Given that women wear the abaya, are there accessories that they are not allowed to wear? Yes, religious symbols related to Christianity, those that are too apparent or are erotic. Some branches of the Islam faith restrict the wearing of silver or gold for discretion. Some women choose black scarves, others prefer colors. Quelles sont les tendances de mode accessoires que vous avez pu observer ? Les chaussures à talons mettent en valeur la silhouette du fait qu’elle est cachée ; les bijoux plutôt en or, mais pas nécessairement impressionnants en taille ou en volume ; les couleurs rouge, vert, jaune… c’est le soleil, c’est la Méditerranée ! Les accessoires forts au Moyen-Orient Is traditional dress mandatory? Not in Kuwait or Egypt, but in Qatar, the United Arab Emirates and in Saudi Arabia people are much more traditional. Présent dans 14 pays du Moyen-Orient avec 450 points de vente dont les multimarques Tanagra, Faces, Katakeet et Level Shoe District, le groupe Chalhoub a réalisé une étude sur le luxe au MoyenOrient. Rencontre avec les co-dirigeants Anthony et Patrick Chalhoub. What fashion trends have you noticed for accessories? High heels enhance the silhouette since it is hidden; gold jewelry, but not necessarily in large sizes or volume; the colors red, green, yellow…the sun, it’s the Mediterranean! Quels sont les accessoires plébiscités par vos clientes ? Nous sommes dans une tenue vestimentaire et des codes sociaux qui favorisent les sacs (45 % des ventes), les chaussures (15 %) et la bijouteriejoaillerie. Quelles sont les marques d’accessoires à la mode ? Les « usual gangs » : Chanel, Vuitton, Dior. Que doit faire une marque qui souhaite être présente dans vos multimarques ? Nous avons des équipes spécialisées, qui sont toujours à la recherche de nouveautés. L’idéal est d’envoyer un mail au Groupe Chalhoub, qui sera retransmis aux acheteurs basés à Dubaï. Florence Julienne ’ ’ 9 Boutique 2, rue du Pas de la Mule - 75003 Paris Tél. +33 (0)1 44 61 41 02 www.valerievalentine.fr Atelier 15, impasse des Primevères - 75011 Paris Tél. +33 (0)1 43 55 44 45 commercial@valerievalentine.fr N ew Neypo Premium caps Jean Laumet had a one-track mind and that was to give caps a couture dimension, to make them as elegant as possible, more precisely in the dandy style, and especially to consider them as a finely crafted piece of clothing. He also wanted to steer away from the street style without disconnecting from the artistic, painter, music or tagger universe. Result. After studying at the Beaux-Arts in Valencienne and working with labels such as Superdry and Culture Denim, he launched his label: Neypo. The Neypo cap lives up to his objectives and is the rare, even unique product made according to the rules of the art – every step of production is scrupulously followed – so are skills – choice of materials, cuts, details, graphics. Limited editions with 5 to 20 numbered pieces… Recommended retail price from 65 € to 95 €. CB. maisons de MODE, Lille. Neypo Casquettes premium Jean Laumet n’avait qu’une idée en tête, apporter à la casquette une dimension couture, la hisser au sommet de l’élégance, du style dandy plus exactement, et surtout la considérer comme un vêtement qui serait de belle facture. Il voulait aussi la détourner du street style, sans pour autant se déconnecter de son univers artistique, la peinture, la musique ou le tag. Résultat. Après les Beauxarts de Valencienne et des collaborations pour des marques comme Superdry ou Culture Denim, il lance sa marque Neypo. Fidèle à ses objectifs, la casquette Neypo est le produit rare, voire unique, fabriqué dans les règles de l’art – chaque étape de production étant minutieusement respectée – et du savoir-faire – choix des matières, coupe, finitions, graphisme. Editions limitées, de 5 à 20 exemplaires, numérotées… Prix public conseillé de 65 € à 95 €. CB. maisons de MODE, Lille. Loes Vrij Leather making After a successful career as a lawyer, Loes Vrij decided to follow her passion and return to school, the Dutch Academy for Fashion in Amsterdam, and then the Central Saint Martins School in London. Her love for materials, and especially fine leathers, launched her into leather goods where she takes inspiration in cutting and assembling leather pieces. She launched her same-name label at the end of 2012 with her iconic bag, the Glorious Gun, very rock-couture, whose design and manufacture impress even laypeople. In any case, specialists can’t go wrong and are already distributing it, such as Antonioli in Milan and Smets Premium store in Brussels. TRANOÏ CARROUSEL DU LOUVRE. 10 Loes Vrij Autour du travail du cuir Après une carrière en tant qu’avocate, Loes Vrij décide de vivre sa passion et retourne sur les bancs de l’école, à la Dutch Academy for fashion à Amsterdam, puis à la Central Saint Martins School de Londres. Son amour pour les matières, et notamment les belles peausseries, la propulse dans la maroquinerie où elle puise son inspiration dans la coupe et l’assemblage des pièces de cuir. Elle lance sa marque éponyme fin 2012 à travers son sac iconique, le Glorious Gun, très couture rock, dont la conception et la fabrication impressionnent même les plus profanes. Les connaisseurs en tout cas ne s’y sont pas trompés et l’ont déjà référencée, comme Antonioli à Milan et Smets Premium store à Bruxelles. TRANOÏ CARROUSEL DU LOUVRE. THE INTERNATIONAL FINE & FASHION JEWELLERY SHOW* 11 DU VENDREDI 24 AU LUNDI 27 JANVIER 2014 PARIS PORTE DE VERSAILLES I PAVILLON 5 I www.bIJORhcA.cOm *Le salon international de la bijouterie précieuse et fantaisie. Remerciements : Viveka Bergström, Paola Zovar, Les Pingouins N ew M2 Malletier Minimalism & Surrealism This model has a striking handle. A forward, inimitable linear handle halfway between medieval armor and a toolbox. It is the hallmark of Melissa Losada and Marcela Velez, two Colombians who met at the Parsons School of Design in New York City. M2 Malletier is a structural leather goods label that is right in the current trend (except for backpacks), inspired by architects Ricardo Bofill and Jean-Michel Frank, while remaining supple, feminine side, as seen in their visuals. FJ. 32 RUE SEDAINE 75011 PARIS. M2 Malletier Minimalisme & Surréalisme Ce qui est frappant dans ce modèle, c’est l’anse. Une poignée linéaire vers l’avant, inimitable, entre la mallette à outils et les « armures médiévales ». Ce signe distinctif est l’œuvre de Melissa Losada et Marcela Velez, deux Colombiennes qui se sont rencontrées sur les bancs de la Parsons School of Design de New York. M2 Malletier est une ligne de maroquinerie structurée, en plein dans la tendance (hormis la percée du sac à dos), inspirée par les architectes Ricardo Bofill et JeanMichel Frank, mais souple et féminine, comme le racontent leurs visuels. FJ. 32 RUE SEDAINE 75011 PARIS. Hiroe Haruki Urban holiday The ideal shoe for holidays in the city! The young designer, Hiroe Haruki, worked with the basic concept to make a shoe for asphalt rather than sand, for her Holiday collection! For her, holidays are synonymous for travel (nomad style), style (original) and logically, comfort (functional)! Three requirements that she follows for her urban models with irreproachable design: solid, water-resistant leather, antishock soles, neon-colored sailor laces, hand sewing…Skills that she acquired in the workshops of Céline, Chau Har Lee and Roland Mouret, where she learned the ropes after having graduated with honors from the London College of Fashion. She works in a creative-intuitive way, thanks to her dual Anglo-Japanese education and her world travels. CB. 12 Hiroe Haruki Vacances urbaines La chaussure idéale pour passer des vacances en ville ! Un parti pris, viser l’asphalte plutôt que le sable, est le concept fondateur imaginé par la jeune styliste Hiroe Haruki, pour sa collection Holiday ! Vacances pour elle, étant synonyme de voyage (façon nomade), de style (original) et en toute logique de confort (fonctionnel) ! Une règle de trois exigences, qu’elle infuse dans ses modèles urbains, de conception irréprochable : cuir solide et water resistant, semelle anti-choc, cordon de marin couleur néon, cousu main… Un savoir-faire acquis dans les ateliers de Céline, Chau Har Lee et Roland Mouret, chez qui elle a fait ses gammes, après avoir reçu les honneurs du London College of Fashion. Et une dimension créative-intuitive, qu’elle doit à sa double éducation anglo-japonaise et à son nomadisme à travers le monde. CB. Kart Contraction of Kinetic Art Kinetic art means artwork in movement, that can be produced by the wind, sun, a motor or the viewer’s movement…Vincent Forget took the graphic and chromatic codes of this artistic movement to create patterns on coated canvas, that have become hallmarks for a line of leather goods (shopping bag, bowling bag, clutch…). The classic-looking models are updated with brightly colored linings and visible zippers. They are made in small series, and the Edition 01, as its name indicates, is the first collection. FJ. PREMIERE CLASSE. Kart Contraction de Kinetic Art L’art cinétique, ce sont des œuvres « en mouvement », qui peut être produit par le vent, le soleil, un moteur ou le déplacement du spectateur… Vincent Forget s’est approprié les codes graphiques et chromatiques de ce courant pour créer un motif de toile enduite, puis développer une ligne de maroquinerie (shopping bag, bowling, pochette…). Les modèles, en apparence classique, sont dynamisés par une doublure et un zip apparent de couleur vive. Edités en petites séries, la 01, comme son nom l’indique, est la première du genre. FJ. PREMIERE CLASSE. Annette Weisser A Couture spirit Originally from Sankt-Georgen, in Germany, Annette Weisser grew up in the workshops located in the Black Forest. She trained at Central Saint Martins School and after having worked for Carol Christian Poell in Milan, then for Lutz in Paris, she worked to restore high quality, handcrafted products, using her desire to recycle: not to through out but to use differently, reinvent with the idea of sustainability. Her creations are often somewhere between clothing and accessories, with assembled materials – mohair and mother of pearl, chrome and leather, loden and beadwork. Annette Weisser’s second collection is inspired by the 40s and 50s. “Despite the difficult conditions for life and shortages, the years in which women were pretty and imaginative”. Brooches and medallions are her favorite pieces. CAPSULE. Annette Weisser Dans un esprit Couture Native de Sankt-Georgen, en Allemagne, Annette Weisser a baigné dès son enfance dans l’univers des ateliers installés dans le massif de la Forêt-Noire. Formée à la Central Saint Martins School et après avoir travaillé chez Carol Christian Poell à Milan, puis chez Lutz à Paris, elle oeuvre à restituer un produit artisanal et de qualité, alimenté par un désir de récupération : ne pas jeter mais détourner, réinventer, avec l’idée de durabilité. Ses créations se situent entre vêtement et accessoire, avec des assemblages de matières – mohair et perle de nacre, chrome et cuir, loden et broderie de perles. Pour sa deuxième collection, Annette Weisser tire son inspiration des années 40, 50. « Ses années où malgré les conditions de vie difficile, les femmes étaient coquettes et imaginatives », souligne-t-elle. Les broches et les médaillons sont ses pièces fétiches. CAPSULE. Everpurse Body guard for cell phones Finally, someone has found help for our best friend (cell phone), who is no longer our best friend at the slightest sign of weakness: a small-sized leather, fabric or crocodile pouch that recharges your phone. What is Everpurse’s secret? You just need to put the bag on its mat (delivered with) to charge your phone. It uses inductive charging to send energy wirelessly from the mat to the purse so you never have to plug the purse in (you can even leave your phone in the bag while it is charging on the mat. The battery charges even faster!). We think that this clever product, thanks to participative investments, will give ideas to leather goods manufacturers. If the cap fits, wear it! CB. Everpurse Le body guard du mobile On a enfin trouvé pour notre meilleur ami (le téléphone portable), qui ne l’est plus au moindre signe de faiblesse, une pochette de petit format, en cuir, en tissu ou en croco, qui le recharge. Le secret d’Everpurse ? Pour recharger le sac à main, il vous suffit de le placer sur un tapis (livré avec). Une charge inductive envoie, sans fil ni câble, de l’énergie du tapis au sac, tout cela sans avoir à jamais brancher le sac lui-même (et vous pouvez même laisser votre téléphone dans le sac alors qu’il est sur son tapis de charge. Le rechargement de la batterie se fera d’autant plus vite !). Parions que ce produit malin, crée grâce à un financement participatif, donnera des idées aux fabricants de maroquinerie. CB. 13 ? Quid des salons de 1re session ? What about 1st session trade shows? Should we continue holding trade shows? Many managers for labels thought about this question when they left Porte de Versailles in July 2013. It is a good question, seeing the required human investment. A reasonable question too, when every euro counts. We can answer the question with, “Yes, we should.” It is no longer a question of filling out hundreds of orders but participating in a universe, a dynamic. In a world where everything is virtual, what is more important than creating real relationships? There are so many collections, capsules, internet access to information, automatic restocking that enable buyers to maintain constant contact with the desired label. However, in order for them to desire a label, there needs to be an encounter. Participation puts your name in catalogues that are published worldwide. It enables labels to display their collection alongside competition and therefore to standout, to present a sales pitch. It also enables labels to get new ideas for methods that attract customers. It helps understand customer expectations… Sales seasons are no longer clearly established on the calendar so the role of trade shows also becomes multifaceted. Platforms for exchange, marketing tool, festive place for promotion, prospection, inspiration…They no longer hold the position of gigantic markets but as anchor points…Direct meetings with buyers, organization for local showrooms with additional labels, increased presence in networks…In a world that is no longer binary, where the merchant/buyer pair is no longer linear, all levers are good to use. You have to constantly reinvent, anticipate the changes in sales relations. Grab onto fleeting opportunities. All of this with the single goal: to last. Anne-Laure Allain. Faut-il arrêter de faire des salons ? Cette question, au sortir de la porte de Versailles de juillet 2013, nombre de dirigeants de marque se la sont posée. Une question légitime, compte tenu de l’investissement humain nécessaire. Une question rationnelle, là où chaque euro représente un poids dans les comptes. A cette question, nous répondons « oui, il le faut ». Il n’est plus question d’y noter des centaines de commandes mais bel et bien de s’inscrire dans un univers, une dynamique. Dans ce monde où tout se virtualise, quoi de plus important que de nouer des relations réelles ? La prolifération des collections, des capsules, l’accès à l’information via Internet, le réassort automatique permettent aux acheteurs d’être en contact permanent avec la marque désirée. Mais pour susciter le désir encore faut-il oser rencontrer l’autre. Participer permet d’inscrire son nom sur des catalogues diffusés à l’international. De confronter sa collection à la concurrence et ainsi la différencier, l’argumenter. De s’inspirer des méthodes de ceux qui attirent le chaland. De comprendre les attentes de sa clientèle… Si les périodes de ventes ne sont plus clairement établies dans le calendrier, le rôle des salons devient lui aussi protéiforme. Plateforme d’échanges, outil marketing, lieu de promotion festif, de prospection, d’inspiration… Ils ne se positionnent plus en marchés géants mais comme des points d’ancrage. Pour transformer l’essai, les marques doivent néanmoins exacerber ces contacts et ce, tout au long de l’année… Rencontres directes avec les acheteurs, organisation de showrooms locaux avec des griffes complémentaires, présence accrue sur les réseaux… Dans un monde qui n’est plus binaire, où le duo vendeur/ acheteur ne s’entend plus de façon linéaire, tous les leviers sont à actionner. Il faut sans cesse réinventer, anticiper cette mutation des relations commerciales. Saisir au vol ces opportunités éphémères. Et ce dans un seul but : s’inscrire dans la durée. Anne-Laure Allain. ? contrecollage à façon de vos tissus ou synthétiques pour maroquinerie gamme de tissus coton , lin , toile , bâche 14 tissus et non tissés thermocollants w w w. j e a n -s a b i n e . c o m toile bagage tissus doublures EtablisEmEnt JEan sabinE complexe sur mesure 40 rue Jacques Durmeyer • BP 035 • 61101 Flers Cedex Tel. 02 33 65 24 76 • Fax 02 33 96 12 71 • jean-sabine@jean-sabine.com N ew Praiaz Beach-Chic Attitude It all started with “we couldn’t find what we were looking for!” No wonder! The object of their dreams – an all terrain, ultra-light, waterproof, floating, breathable model that is both chic & fun and…with a Monoi fragrance – was obviously not on the market. A vacuum in the beachwear universe that the pair, Chantal Barrat from Brazil and her partner, Vincent Lelard from France, filled in the summer 2013 with the Praiaz label (beach in Portuguese). Both of them imagined smart and enchanting shoes to live and feel like you’re at the beach all year long, a bit like the “Pariocas”, happy Parisians who live in Brazil. “From the beach to the bar”, a very attractive philosophy for life…On the menu for spring-summer 2014, a second, more elaborate collection enriched with ballet slippers and sunglasses in 10 colors, always made in their favorite material, Eva (ethylene and vinyl acetate). CB. Praiaz Beach-Chic Attitude Tout a commencé par « on ne trouvait pas chaussure à notre pied ! ». Et pour cause, l’objet de leurs rêves - un modèle mixte, tout terrain, ultra light, waterproof, flottant, respirant, à la fois chic & fun et… parfumé au Monoï - était de toute évidence absent du marché. Un vide dans l’univers du beachwear, que le duo, Chantal Barrat, Brésilienne d’origine, et son associé français, Vincent Lelard, a comblé pour l’été 2013, avec la marque Praiaz (plage en portugais). Tous deux ont imaginé des chaussures savantes et enivrantes, pour vivre et (re)ssentir la plage tout au long de l’année, un peu à la manière des « Pariocas », ces Parisiens happy établis au Brésil. « From the beach to the bar », une philosophie de vie bien attractive… Au menu du printemps-été 2014, une deuxième collection plus aboutie et enrichie de ballerines et de lunettes de soleil déclinées en 10 coloris, et toujours fabriquées dans leur matière fétiche l’Eva (éthylène the new et acétate de vinyle). CB. up-coming trend? Is plastic Ruco Line x Jean Nouvel / Première Classe 15 New Tradition Coaban ’ ’ ’ ’ Pr ess review ’’ Garage Magazine N°5 ’’ This issue of Garage is dedicated to WORDS, and since they’re irrevocable and eternal, they are such a terryfing mass of évidence. We fucked around with them. That’s the only thing to do. Choose your words with care. Editor’s letter Dasha Zhukova 16 ’ ’ 17 ( Awa r d s ((( ( ( Pamela Love Mystic and cool Arrows, feathers, snakes and eagle claws…Those are a few of the shapes that distinguish Pamela Love’s universe, New York designer who is on a roll. In 2013, she won the prestigious CFDA award, the Oscar of the fashion world. Pamela Love is a beautiful young woman of 31, a little bohemian and rock and roll, whose designs appeal with their unique style that combines fantasy, mystic, worlds with references to Amerindian arts, Mexican folklore, and medieval arts with a modern, cool New York touch. Her fresh creations are made of silver, bronze, copper and pink gold plate. Her classic, timeless collection is constantly expanding and includes a pair of earrings with five small arrows, a necklace with a snake’s head, rings engraved with eye or moon shapes, all priced between $100 and $1,000, and sold in 150 shops in the United States and elsewhere. The jewelry is made in New York and designed in Pamela Love’s Chelsea workshop where she works with about fifteen people. Her success has been rapid. Although the Brooklyn native says that she has been attracted to manual work and jewelry since childhood, she only started working in jewelry in 2006. At the time, she was finishing cinema studies and worked as an assistant to painter Francesco Clemente. She was not satisfied by jewelry that she found on the market and began making her own, gaining knowledge from books and kind-hearted New York jewelers. The story accelerates from there and her friends liked her designs (including some in the know), and word-of-mouth worked its magic, fashion journalists noticed her, including Anna Wintour from Vogue America. In 2010, she was among the finalists for the CFDA-Vogue award. Three years later, her designs represented cool and creative New York design. And here she is, working with big ready-to-wear labels, the latest being JCrew. Keep your eyes peeled! ID. RAINBOWWAVE. Pamela Love Mystique et cool 18 Des flèches, des plumes, des serpents et des serres d’aigles… Voici quelquesunes des formes qui marquent l’univers de Pamela Love, créatrice de bijoux newyorkaise, qui a le vent en poupe. Elle a remporté, en 2013, le prestigieux prix CFDA, véritable oscar de la mode. Belle jeune femme de 31 ans, bohème et rock and roll à la fois, Pamela Love séduit grâce à son style unique, mêlant l’onirique, le mystique, des références aux arts amérindiens, au folklore mexicain, aux arts médiévaux, mais en y ajoutant aussi le côté moderne et cool de New York. Cela donne des créations jeunes, en argent, bronze, cuivre et plaqué or rosé. Parmi sa collection classique, intemporelle et constamment enrichie, se trouvent une paire de boucles composées de cinq petites flèches, un sautoir monté d’une tête de serpent des bagues gravées avec des formes d’œil ou de lune, le tout entre 100 et 1 000 dollars, vendu dans quelque 150 boutiques aux Etats-Unis et ailleurs. Des bijoux « made in New York », conçus dans l’atelier de Chelsea où Pamela Love travaille désormais avec une quinzaine de personnes. Le succès fut rapide. Si cette native de Brooklyn se dit attirée par le travail manuel et les bijoux depuis l’enfance, elle ne s’y consacre que depuis 2006. A l’époque, elle termine ses études de cinéma et travaille comme assistante du peintre Francesco Clemente. Insatisfaite par les bijoux disponibles sur le marché, elle se met à fabriquer les siens, glanant son savoir dans les livres et auprès de bijoutiers new-yorkais bienveillants. L’histoire s’accélère, ses créations plaisent à ses amis (dont certains bien introduits), le bouche-à-oreille fonctionne, les journalistes de mode la remarquent, y compris Anna Wintour du Vogue américain. Dès 2010, elle figure parmi les finalistes du prix CFDA-Vogue. Trois ans plus tard, ses créations sont devenues l’incarnation d’un New York cool et créatif. Et la voilà à collaborer avec des grands noms du prêt-à-porter, le dernier en date étant JCrew. A suivre ! ID. RAINBOWWAVE. 19 Awa r d s Nicki Marquardt München German Design Award 2014 The German milliner, who has designed and made hats for men and women for 16 years, collects awards. After winning the reddot design award 2012, her folding hat collection, which includes 6 models, won the German Design Award 2014. The award has existed for 60 years, with the objective of discovering trends in German design, presenting them and rewarding them. South Korea has just rewarded her expertise for her two Haute Couture models, manufactured as one piece in rice straw, at the 8th edition of the Cheongju International Craft Competition 2013. PREMIERE CLASSE. Nicki Marquardt München German Design Award 2014 Cette modiste allemande, qui crée et réalise des chapeaux homme et femme depuis 16 ans, collectionne les nominations. Après avoir été présentée à la « red dot design award 2012 » sa collection de chapeau pliable, comprenant 6 modèles, a remporté le German Design Award 2014, L’objectif de ce prix, qui existe depuis 60 ans, est de faire découvrir les tendances du design allemand, de les présenter et de les récompenser. D’autre part, la Corée du Sud vient de consacrer son expertise pour ses deux modèles Haute Couture en paille de riz, fabriqués en une seule pièce, lors de la 8° édition du concours international de Cheongiu, Craft 2013. PREMIERE CLASSE. Casamadre Who is on Next Uomo 2013 The tied winner for the fifth edition of the contest organized by Pitti Immagine trade show and Vogue to discover new talent in Italian fashion, Casamadre is optimistic about the future. Founded three years ago by David Parisi and Alessia Crea, a couple in life and work, the label will take its first steps this fall with a circus-themed collection: a tribute to dancers, trapeze and other itinerant artists…. Their roots (both are of Calabrian origin) and innovation are at the base of their work that has already attracted some twenty shops in Europe. With the slogan, “We are Family”, Casamadre hopes to go further, creating a sort of consumer community that identifies with the label’s values. The universe will not stop at shoes: David and Alessia are planning on new developments in leather goods: their first bags will be revealed for the next fall-winter season. JA. TRANOÏ CARROUSEL DU LOUVRE. 20 Casamadre Who is on Next Uomo 2013 Vainqueur ex-aequo de la cinquième édition du concours organisé par le salon Pitti Immagine et Vogue pour découvrir des talents émergents dans la mode italienne, Casamadre veut voir l’avenir avec optimisme. Créée il y a trois ans par David Parisi et Alessia Crea, couple à la ville et à la scène, la marque fera ses premiers pas cet automne avec une collection évoquant le cirque : hommage aux danseuses, aux trapézistes et autres artistes du monde de la balle…. L’attachement aux racines (tous deux revendiquent leurs origines calabraises) et l’innovation sont à la base d’un travail qui a déjà séduit une vingtaine de boutiques en Europe. Avec son slogan « We are Family », Casamadre souhaite aller encore plus loin, créer une sorte de communauté de consommateurs qui se reconnaîtront dans ses valeurs. Et son univers ne va pas s’arrêter aux chaussures : David et Alessia songent à de nouveaux développements dans la maroquinerie : les premiers sacs seront dévoilés à l’automne-hiver prochain. JA. TRANOÏ CARROUSEL DU LOUVRE. Satu Maaranen Grand Prix winner at the Première Vision Festival in Hyères She is one of the new talents from Finland that was already noticed last year. A chilly wind blows on the prestigious award, presented this year by Felipe Oliveira Baptista (Lacoste). Actually, it is not so chilly because once again, the award goes to colorful, fresh work, delicately, subtly shaded. Satu Marranen first paints with a brush and then digitalized her designs. Some are unique prints (made directly on fabric); others are in series. Her wide-brimmed hats echo the couture spirit. FJ. PRE HELSINKI - EVENT RA SHOP. Satu Maaranen Grand Prix du Jury Première Vision Festival d’Hyères Elle fait partie de cette nouvelle garde finlandaise qui s’était déjà fait remarquer l’année dernière. C’est donc un vent glacial qui souffle sur ce prix prestigieux, remis cette année par Felipe Oliveira Baptista (Lacoste). En réalité pas si glacial, puisqu’une fois de plus, il salue un travail de coloris pimpants et frais, dont la délicatesse s’exprime ici à travers des dégradés subtils. Satu Maaranen peint d’abord au pinceau, puis digitalise. Certains imprimés sont uniques (réalisés directement sur la toile) ; d’autres ont pu être systématisés. Son clin d’œil à esprit couture se retrouve dans ses grandes capelines. FJ PRE HELSINKI - EVENEMENT BOUTIQUE RA. SuperDuper Hats Who is on Next Uomo 2013 Design, music, architecture, dance, cinema or encounters, lectures…So many universes that inspire the three designers at SuperDuper Hats, the Italian hat label: “We have a dream that we are trying to make come true,” explains Matteo Gioli and his two partners, sisters Veronica and Ilaria Cornacchini. The adventure started three years ago, when they found a simple wooden hat-blocker in an antique shop, developing into a real passion. They speak of unchained creativity using odd pieces that come together like a puzzle, while handmade crafting is handled in Tuscany. The trio hopes the label will grow. It was present at the Super Trade Show in Milan. Today in Paris. JA. TranoÏ CARROUSEL DU LOUVRE. SuperDuper Hats Who is on Next Uomo 2013 Le design, la musique, l’architecture, la danse, le cinéma ou encore des rencontres, des lectures… Autant d’univers qui inspirent les trois créateurs de SuperDuper Hats, la marque italienne de chapeaux : « Nous avons un rêve et nous nous efforçons de le réaliser » expliquent d’une seule voix Matteo Gioli et ses deux partenaires, les sœurs Veronica et Ilaria Cornacchini. L’aventure a débuté il y a trois ans, une simple curiosité pour une forme en bois de chapeaux, dénichée chez un antiquaire, qui s’est transformée en une véritable passion. Ils évoquent désormais une créativité débridée faite de morceaux disparates, qui s’assemblent comme dans un puzzle, tandis que la production artisanale est réalisée en Toscane. Le trio espère prendre son essor. Il était présent à l’édition des Salons Super à Milan. Aujourd’hui Paris. JA. TranoÏ CARROUSEL DU LOUVRE. 21 } } } } ShO p Op e n i n g s Is it finally time for } designer concept stores in China? 10 Corso Como Slow shopping Unlike the Colette concept store – to which it is often compared for similar ideas – 10 Corso Como expands to other locations, outside of its native city, Milan. After Seoul, it will open in Shanghai, the megalopolis which in terms of future perspectives, is expected to embrace the shop for its fashion, art & design offer. Last September 14, founder Carma Sozzani, launched the 4-story shop with 2,500 m2 of floor space, in an area that combines ancient Chinese traditions – the Jing’An neighborhood temple is dedicated to Buddha, peace and serenity, quite a program – and modernism. The interior design was signed by Kris Ruhs, architect, designer and jewelry maker. The 1st floor is a multi-functional area that includes designer cosmetics, bookstore, pastry shop…The 2nd and 3rd floors have men’s and women’s clothing and accessories. Finally, the 4th floor is a lounge that also serves as an art gallery. The idea is to arouse curiosity in the Chinese consumer, as an invitation to being more selective. As I said, quite a program… FJ. 1717 West Nanjing Road, Jing’An district, Shanghai 22 10 Corso Como Slow shopping Contrairement au concept store Colette – auquel il est souvent comparé par association d’idées – 10 Corso Como se déploie ailleurs que dans sa cité mère, Milan. Après Séoul, c’est au tour de Shanghaï, la mégapole la plus attendue en terme de perspective d’avenir, d’accueillir ce qui est une référence absolue pour sa proposition mode, art & design. Le 14 septembre dernier, Carla Sozzani, la fondatrice, a inauguré les 4 étages, soit 2 500 m2, d’un lieu qui unit traditions ancestrales chinoises – le temple du quartier de Jing’An est dédié à Bouddha, la paix et la sérénité, vaste programme – et modernisme. L’aménagement intérieur est signé Kris Ruhs, architecte, designer et créateur de bijoux. Le 1er étage est un espace multifonctionnel incluant design produits de beauté, librairie, pâtisserie… Les 2e et 3e étages desservent les vêtements et accessoires masculins et féminins. Enfin, le 4e est un lounge, doublé d’une galerie d’art. L’idée est de provoquer la curiosité du consommateur chinois pour l’inviter à être plus sélectif. Vaste et beau programme, disais-je… FJ. 1717 West Nanjing Road, Jing’An district, Shanghaï “Although the demand for designer articles is still sporadic, it is quite possible that human-sized multi-brand designer shops will emerge over the next few years,” states the blog “Business of Fashion”. For example, it mentions Ink, the concept store that opened this year and distributes Carol Christian Poell, Guidi, Werkstatt München… “Far from being on the same scale as other famous projects, Ink adapts a radical minimalist approach. The interior design looks like an obscure crypt… The shop is managed by Han Ying, a young Chinese woman who targets her compatriots who want to break away from luxury labels with cutting-edge labels that are staunchly anti-commercial.” Ink joins other establishments – mainly located in Beijing, Shanghai and Hong Kong – whose influence was decisive. Such as Lane Crawford, Joyce, The Villa Shanghai, Brand New China – created by Hung Huang, famous influential leader, who contributed the discovery of local designers – FEI Space, Twist, Wurhao Curated Shop or Marijuana… Corso Como’s opening in Shanghai will obviously contribute to the made in China (r)evolution. FJ. concept stores chinois créateurs L’heure des a-t-elle sonné ? « Si la demande pour des articles créateurs est encore sporadique, il est possible que les prochaines années verront l’émergence de multimarques créateurs à échelle humaine » remarque le blog « Business of Fashion ». Il cite pour exemple le concept store Ink, qui a ouvert cette année et distribue Carol Chrisian Poell, Guidi, Werkstatt München… « Loin de la grandeur des projets de renom, Ink embrasse un minimalisme radical. Le design intérieur évoque une crypte obscure… Le magasin est géré par Han Ying, une jeune Chinoise qui vise ses compatriotes désireux de se différencier des griffes de luxe, pour se tourner vers des marques délibérément anti-commerciales ». Ink rejoint d’autres établissements, principalement situés à Pékin, Shangaï et Hong Kong, dont l’influence fut déterminante. On pense à Lane Crawford, Joyce, The Villa Shangaï, Brand New China - crée par Hung Huang, célèbre leadeuse d’influence, qui a contribué à faire découvrir les créateurs locaux -, FEI Space, Twist, Wurhao Curated Shop ou Marijuana… L’ouverture de 10 Corso Como à Shangai, va évidemment dans le sens de cette (r)évolution made in China. FJ. } Le Bon Marché Rive Gauche © Virgile Guinard A tribute to accessories! The Parisian department store’s new accessories area opens the curtain to reveal 1 200 m2 of floor space and some 128 labels, including 40 new ones (Pierre Hardy, Delvaux, Reed Krakoff, Heaven, Glen Prince…) and 30 exclusive labels (Rauwolf, Barol, Joomi Lim, Eleazar…) for the FW13-14 season. The area has been rethought to be like a walk- designer furniture, arty boudoir, marquetry and pearl white patinas, golden light fixtures. At the entrance on rue de Sèvres, avant-garde accessories are displayed on various geometric tables. They should be changed twice per season, and the exercise in style promises to spotlight unusual, cutting-edge creations. For the launching, three artist’s expositions (Lorenzo Petrantoni, Analogia Project and the Akatre Studio) share their visions in osmosis with the area. After 8 months of work and a few euros (not released) of investment, the remodeling gives us hope in the commercial potential of accessories! Le Bon Marché Rive Gauche Honneur aux accessoires ! } Le nouvel espace Accessoires du grand magasin parisien lève le voile sur 1 200 m2 et quelque 128 marques référencées dont 40 nouvelles (Pierre Hardy, Delvaux, Reed Krakoff, Heaven, Glen Prince…) et 30 en exclusivité (Rauwolf, Barol, Joomi Lim, Eleazar…) sur la saison AW13-14. L’espace entier a été repensé comme une promenade – mobiliers design, boudoir arty, marqueterie et patines de nacre blanche, lumières dorées . A l’entrée rue de Sèvres, les accessoires d’avant-garde sont exposés sur des tables à géométrie variable. Destiné à changer deux fois par saison, cet exercice de style nous promet faire la part belle aux produits singuliers. A l’occasion de l’inauguration, trois expositions d’artistes (Lorenzo Petrantoni, Analogia Project et le studio Akatre) nous font partager leurs visions en osmose avec le lieu. 8 mois de travaux et quelques euros (non communiqués) d’investissement, un réaménagement qui nous conforte dans le potentiel commercial de l’accessoire ! Fashion designers Christmas market Another new Christmas market? Yes and no, because this one is directed by Stéphane Pariente (Les Anges de la Mode), Patricia Lerat (ex-Première Classe, consultant…) and Sébastien Boland (Court Circuit trade show), which is a good sign. The 3 000 m2 floor space at the Cité de la Mode et du Design will house the event, connected to social media along with exhibitions related to the designer universes. FJ. November 29 to December 1, 2013. Cité de la Mode et du Design, 34 quai d’Austerlitz 75013 Paris Designers de mode Christmas market } Encore un nouveau marché de Noël ? Oui et non car celui-ci est piloté par Stéphane Pariente (Les Anges de la Mode), Patricia Lerat (ex-Première Classe, aujourd’hui consultante) et Sébastien Boland (salon Court Circuit), ce qui est un bon présage. Les 3 000 m2 de la Cité de la Mode et du Design accueilleront un événement, connecté aux réseaux sociaux, rythmé par des expositions en adéquation avec les univers de créateurs réunis. FJ. Du 29 novembre au 1er décembre 2013. Cité de la Mode et du Design, 34 quai d’Austerlitz 75013 Paris Longchamp opens a flagship in London The French luxury leather goods maker has just opened a flagship store with 500 m2, located in the heart of London’s historical shopping district. “La Maison in Motion” has two floors with bags, shoes, leather goods accessories and ready-to-wear on the ground floor and men’s collections and luggage on the second floor; a floating mezzanine is dedicated to the Le Pliage collection. The interior is designed with contrasts, using natural and reflective materials – embossed leather, wood, painted and printed lacquer, frosted and etched mirrors. 229 Regent Street, Mayfair, London Longchamp s’offre un flagship à Londres Le maroquinier français vient d’inaugurer sa boutique phare de 500 m2, au cœur du centre historique du shopping. « La Maison in Motion » s’étend sur deux étages présentant, au rez-de-chaussée, l’offre sacs, chaussures, accessoires en cuir et prêt-à-porter. Les collections homme et les bagages occupent le premier ; une mezzanine consacrée à la collection Le Pliage. L’espace est habillé de matériaux naturels et réfléchissants – cuir estampé, bois, laque peinte et imprimée, miroirs dépolis et gravés. 229 Regent Street, Mayfair, Londres 23 } Acne Novel expression In July 2013 Acne opened its second store in London in the prestigious Brompton Cross. The new space has been designed with the Ambition: Create Novel Expression. The high-concept minimal functionalist store combines rough and industrial structures with the softness of its pink carpet and furniture. Perforated aluminum walls, neon light fixtures, steel racks set up a post-modern gallery-like environment where Acne’s clothes and accessories dash. This new store has managed to capture the multidisciplinary and contemporary essence of the Swedish brand. The 2,289 sq. ft. store houses the menswear and womenswear collections as well as denim, shoes and accessories. In addition, to celebrate the store opening, Acne’s Creative Director, Jonny Johannson, has designed a 300 limited edition Italian silk scarf. IMD. 93 Pelham Street, London sw7 2nj Acne Nouvelle expression } En juillet 2013, Acne a ouvert son second magasin à Londres dans le prestigieux quartier de Brompton Cross. Le nouvel espace a été conçu avec l’Ambition de Créer une Nouvelle Expression. Le magasin fonctionnel, minimal et hautement conceptuel associe des structures brutes et industrielles à la douceur de sa moquette et de ses meubles roses. Des murs en aluminium perforés, des néons et des racks en acier donnent à l’ensemble un look postmoderne, de type galerie, où les vêtements et accessoires d’Acne sont exposés. Cette nouvelle boutique a réussi à restituer l’essence multidisciplinaire et contemporaine de la marque suédoise. L’espace de plus de 200 m² accueille les collections homme et femme ainsi que les jeans, les chaussures et les accessoires. De plus, pour célébrer l’ouverture du magasin, son directeur artistique, Jonny Johannson, a créé une écharpe en soie italienne en édition limitée à 300 exemplaires. IMD. 93 Pelham Street, London sw7 2nj The Cools Shop different Half-way between social media and the market place, The Cools brings together a community of bloggers, tastemakers and other enthusiasts around avant-garde labels. Each one has its own news wall, like Facebook, and a B to See showcase (products on consignment) with articles that you can “like” – click cool – or buy. Olivier van Themsche pilots the platform from New York, with a majority of US labels, but with the desire to have an international scope. In accessories, we like the bags by Angel Jackson and Mawi, rings by Bibi Van der Velden, Emily Miranda and Diletta Gioacchini, bracelets by Sailormade and bags by Mödernaked. FJ. The Cools Shop different } Entre le social média et la market place, The Cools réunit une communauté de bloggers, tastemakers et autres passionnés, autour de marques avantgarde. Chacune possède un mur d’actualité, façon Facebook, et une vitrine B to See (produits en dépôt) avec des articles que l’on peut « liker » – cliquer cool – ou acheter. Olivier van Themsche pilote la platerforme depuis New York, ce qui fait la part belle aux marques US, mais la volonté est d’avoir un rayonnement international. Côté accessoires, on aime les sacs d’Angel Jackson et Mawi, les bagues de Bibi Van der Velden, Emily Miranda ou Diletta Gioacchini, les bracelets de Sailormade et les sacs de Mödernaked. FJ. Stuart Weitzman Sensory experience 24 After having designed an exceptional model with United Nude, Zaha Hadid, famous Iraqi architect, signs the new Stuart Weitzman shop, inaugurated during the FW Milan. Monochromes, nooks and crannies, modular shoe display cases can also be used as curved seats…”The concept is based on the division between static and adaptable elements in order to establish a unique relationship between the customer and the collection,” explains Zaha Hadid. The 100th flagship for the label expresses the desire to expand abroad, particularly in Asia. FJ. 10A in the Via Sant’Andrea, Milan Stuart Weitzman Expérience sensorielle Après avoir dessiné un modèle exceptionnel avec United Nude, Zaha Hadid, célèbre architecte irakienne, signe la nouvelle boutique de Stuart Weitzmann, inaugurée pendant la FW Milan. Teintes monochromatiques, replis et alcôves, présentoirs modulaires de chaussures servant également de sièges incurvés… « Le concept s’appuie sur la division entre les éléments figés et les éléments adaptables, afin d’établir une relation unique entre le client et la collection », explique Zaha Hadid. La 100e boutique, inaugurée par la marque, signe la volonté de se doter d’une expansion internationale, notamment en Asie. FJ. 10A de la Via Sant’Andrea, Milan UNIVERSE KARLISM I AM A WALKING MERINGUE. Pier Paolo Righi CEO of Karl Lagerfeld PDG de Karl Lagerfeld Interview by / Propos recueillis Florence Julienne Half Italian, half German, he has worked for 20 years in the sports industry, including 10 years at Nike as General Manager (Central Europe, Middle East, Africa). After 3 years with Tommy Hilfiger, Pier Paolo Righi joined Karl Lagerfeld. Moitié Italien, moitié Allemand, il a travaillé pendant 20 ans dans l’industrie du sport, dont 10 ans chez Nike en tant que directeur général (Europe centrale, Moyen-Orient, Afrique). Après un passage de trois ans chez Tommy Hilfiger, Pier Paolo Righi a rejoint Karl Lagerfeld. 26 What is your project for Karl Lagerfeld? When I first met with Karl, he liked the fact that I came from Nike. The sports industry has a different way of thinking. In fashion, things are more traditional, slower… It is less pretentious in sports and that is how I hope we will operate in the future, trying to be very open, fast, flexible, attentive to the market, close to our clients, aware of trends and able to adapt using digital technology… How is the Karl Lagerfeld Cie structured? A group of private entrepreneurs from the fashion industry, that already have some experience in developing brands, own part of the business. Apax is the main shareholder. Are you going to focus on the accessories line? The brand is already focused on accessories, because Karl himself is a man of ‘accewelries’, (contraction of accessories and jewelry)… It’s a very important aspect of our strategy for development. We partnered with Fossil to launch watches, which was the most successful launch that Fossil ever did. Bags will also become an important part of our business, always affordable and true to the core codes. Quel est votre projet au sein de Karl Lagerfeld ? La première fois que j’ai rencontré Karl, il a beaucoup aimé le fait que je venais de chez Nike. L’industrie du sport a une façon de penser très différente. Dans la mode, les choses sont plus classiques, plus lentes… Le sport est moins prétentieux, et c’est ainsi que je conçois notre fonctionnement à l’avenir : essayer d’être très ouverts, très rapides, flexibles, à l’écoute du marché, proches de nos clients, saisir l’air du temps, nous adapter, faire appel au numérique… Comment la société Karl Lagerfeld est-elle structurée ? Une partie de la société est détenue par un groupe d’entrepreneurs privés issus de la mode, qui ont déjà une certaine expérience dans le développement de marques. Le principal actionnaire est Apax. Allez-vous mettre l’accent sur les accessoires ? La marque est très accessoirisée, parce que Karl luimême est fan d’« accewelries » (contraction de bijoux et accessoires, Ndlr)… C’est un aspect très important de CO-BRANDINGS PERSONAL PROJECTS Karl Lagerfeld > Tokidoki Pens/stylus/lighters > S.T. Dupont Make up > Shu Uemura Shoes > Melissa Helicopters > Agusta Photographer > But Interior design (swimming pool, restaurant, terrace > Hotel Metropole Monaco Emblem > Sofitel SO Singapour Collaboration BOOK “Le monde selon Karl Selected quotations, “Karlims”of Karl Lagerfeld” Flammarion LICENCES Perfumes > Interparfums Watches > Fossil Sunglasses > Marchon Glasses > Orrefors Smartphone accessories > CG Mobile Candles > Welton 27 When you started as a digital brand, did you know that you were going to open connected stores…? Yes, it was part of the planning, because we use a holistic approach to connect with our clients. Although the digital world is one of the main ways to connect, it’s not the only one. The consumer also wants to visit a store and touch, feel, and be immersed in the label’s universe, virtually as well as physically. How can you maintain the label’s luxury image and offer affordable prices? It is possible because it’s just a few consumers who buy very expensive articles but actually a large group of consumers and a more mature Chanel consumer, who can afford to buy an evening dress for 1,500 euros, but we also get the 20-year old student who buys a T-shirt for 90 euros. What is your strategy for multi-brand shops? We focus on key department stores like Selfridges, Harrods, Harvey Nichols… those that can really present the brand in its entirety. We have some partners like Colette, Luisaviaroma… essentially for the image. There are other multi-brand accounts, but it is really selective In Europe, there are between 50 and 60… What about Asia? We are embarking very strongly in Asia where we opened our first store in Shanghai. We have brought onboard the former CEO of Burberry China, Andrew Cai, and he has started to build a very strong team. We think that by midnext year, we will have about 10 stores in China. Are you going to launch new types of products? The next big launch for us will be a line of fragrances for men and women under license with Interparfums next spring, with the support of a big marketing campaign. How do you decide between producing an article in-house or acquiring a license? We decide this according to the strategic importance to the brand and the expertise that we are lacking. We couldn’t have a better partner for watches than Fossil. They are already partners with Burberry, Michael Kors… And how do you choose your co-branding? We get a lot of co-branding requests every day. And our rule is to basically say, no at first (smiles). The project has to be creative, fun and ironic. For example, if you look at Shu Uemura, our collaboration was created to be fun but also because it has a link to Karl. It has to echo Karl Lagerfeld as a brand and fit with it in a natural way. 28 Do you measure what you invest and when do you think you will start making a return on investment? It’s not a short-term strategy built on quick return. I cannot tell you the exact payback period because we don’t evaluate in that way. However, I can assure you that our investors are ready to invest in the development of the brand and the company, as they have already proved by doing it, but obviously we are going to take our time in adjusting and refining the model…Karl Lagerfeld can only be a global brand and a global business. Finally you’re making Mr. Karl Lagerfeld eternal? In the end, we’re developing a brand, and developing a brand means creating long-term brand equity, and yes, making it eternal. notre stratégie de développement. Nous avons d’abord lancé les montres avec notre partenaire Fossil, qui n’a jamais connu meilleur lancement depuis sa création. Les sacs sont également en passe de jouer un rôle majeur, toujours accessibles en terme de prix et fidèles aux codes fondamentaux de KL. Lorsque vous avez débuté en tant que marque numérique, saviez-vous que vous alliez ouvrir des magasins connectés au réseau ? Oui, c’était prévu dès le départ. Nous opérons une approche globale pour nous connecter à nos clients. Si le monde numérique est un des principaux moyens d’y parvenir, c’est loin d’être le seul. Le consommateur veut aussi pouvoir visiter un magasin, toucher, sentir, et plonger dans le monde de la marque, virtuellement ET physiquement. Comment pouvez-vous vous permettre d’avoir une image luxe tout en proposant des prix abordables ? C’est possible, car nous visons une large cible. Certains consommateurs, plus matures, peuvent se permettre de s’offrir des articles très chers, comme une robe de soirée à 1 500 euros, mais il y a aussi l’étudiant de 20 ans, qui achète un T-shirt à 90 euros. Quelle est votre stratégie vis-à-vis des magasins multimarques ? Nous nous concentrons sur certaines enseignes, telles que Selfridges, Harrods, Harvey Nichols, etc., ou sur celles qui sont en mesure de présenter la marque dans son intégralité. Nous avons des partenaires tels que Colette, Luisaviaroma… essentiellement à des fins d’image. Nous sommes également distribués sur d’autres points de vente multi-marques, mais nous sommes très sélectifs. En Europe, nous en comptons peut-être entre 50 et 60… Et qu’en est-il de l’Asie ? Nous nous engageons très fortement sur ce continent, où nous avons ouvert notre premier magasin à Shanghaï. Pour ce faire, nous avons recruté l’ancien PDG de Burberry Chine, Andrew Cai, qui a commencé à mettre en place une équipe très « musclée ». D’ici l’été 2014, nous devrions avoir environ 10 boutiques en Chine. Avez-vous l’intention de lancer d’autres types de produits ? Notre grand lancement à venir sera, au printemps prochain, une ligne de parfums pour homme et pour femme, en licence avec Interparfums, soutenu par une importante campagne de communication. Sur quels critères décidez-vous qu’un article sera produit en interne ou sous licence ? Nous prenons cette décision en fonction de l’importance stratégique de l’article pour la marque et du savoir-faire qui nous manque. Nous ne pourrions pas, par exemple, avoir un meilleur licencié pour les montres que Fossil. Ils sont déjà partenaires de Burberry, Michael Kors… Et comment choisissez-vous votre co-branding ? Nous recevons chaque jour beaucoup de propositions de co-branding. Et notre règle consiste systématiquement à dire « non » (sourires). Car le projet doit être créatif, drôle et ironique. Par exemple, si vous prenez Shu U emura, le partenariat que nous avons créé est amusant, mais il a également un lien avec Karl (Karl dessine avec les ombres à paupières Shu Uemura, ndlr). Il faut que cela résonne avec Karl Lagerfeld, en tant que marque et que le rapprochement soit naturel. PHOTO: KARL LAGERFELD DISTRIBUÉ PAR FOSSIL FRANCE – 03 88 02 18 18 Evaluez-vous ce que vous investissez et quand pensezvous avoir un retour sur investissement ? Ce n’est pas une stratégie à court terme fondée sur un retour rapide. Je ne peux pas vous donner une date précise de retour sur investissement, parce que nous ne communiquons pas sur les chiffres. Mais je peux vous assurer que nos investisseurs sont prêts à investir dans la construction de la marque et de l’entreprise, comme ils le prouvent déjà. Mais nous allons bien sûr prendre notre En réalité, grâce à vous, Karl Lagerfeld, est éternel ? Nous bâtissons une marque, et sa construction signifie la création d’une image à long terme. En ce sens, nous le rendons éternel, effectivement. A few key moments in the story L’histoire en quelques moment clefs 1984, Karl Lagerfeld founds his eponymous label, managed by Bidermann, along with his activities as artistic consultant for Chanel, Fendi and others. He becomes one of the first freelancers in fashion, and still is today. The label was successively managed by Cora Revillon (1987) then Richemont (1991). 1984, Karl Lagerfeld crée sa griffe éponyme, gérée par Bidermann, en parallèle de ses activités de conseiller artistique pour Chanel, Fendi et d’autres. Il devient ainsi l’un des premiers freelance de la mode, statut qu’il conserve à ce jour. La marque sera ensuite administrée par Cora Revillon (1987) puis Richemont (1991). From 1998 to 2004, Karl Lagerfeld takes his labels and renames it: Lagerfeld Gallery. De 1998 à 2004, Karl Lagerfeld récupère sa marque et la rebaptise : Lagerfeld Gallery. 2004: H&M contacts Karl Lagerfeld for a capsule designer collection. It was the first of that type. On November 12, Karl’s face was in all the store windows, becoming a fashion icon for the general public. 2004 : H&M contacte Karl Lagerfeld pour une collection capsule créateur. C’est la première du genre. Le 12 novembre, le visage de Karl s’affiche sur toutes les vitrines, il devient une icône de mode pour le grand public. 2005: Tommy Hilfiger acquires the label and renames it Karl Lagerfeld. 2006, Tommy Hilfiger was bought by Apax, multi-national in capital investments and venture capital. 2010/2011: Karl Lagerfeld becomes the sole property of Apax. This was a period of reflection. January 25, 2012: Launch of the new concept, Masstige, uniting mass consumption and prestige, exclusively on the Internet (Net-a-porter for women, then Luisaviaroma for men the following season). 30 temps pour ajuster le modèle, l’affiner… une marque et une entreprise mondiale, c’est la seule façon d’aborder Karl Lagerfeld. February 2013: Inauguration of the first Karl Lagerfeld shop in blvd Saint Germain, the designer’s favorite neighborhood… followed by shops in Amsterdam, Paris Le Marais, Berlin, Munich, Beijing, Shanghai and soon, many others… 2005 : Tommy Hilfiger acquiert le label qu’il renomme Karl Lagerfeld. 2006, Tommy Hilfiger est racheté par Apax, multinationale de capital-investissement et de capital-risque. 2010/2011 : Karl Lagerfeld devient seule propriété d’Apax. Il s’agit d’une période de réflexion. 25 janvier 2012 : Lancement du nouveau concept, le Masstige, alliance de consommation de masse et de prestige, en exclusivité sur Internet (Net-a-porter pour la femme, puis Luisaviaroma pour l’homme dès la saison suivante). Février 2013 : Inauguration de la première boutique Karl Lagerfeld bd Saint-Germain, quartier de prédilection du designer… Suivront les boutiques d’Amsterdam, Paris Le Marais, Berlin, Munich, Pékin, Shanghaï et bien d’autres très prochainement… Antonella di Pietro Senior Vice President Accessories Interview by / Propos recueillis Florence Julienne The dashing Italian forged her skills during her art studies in NY and experience with her own label, then in luxury (Carolina Herrera, Ferragamo, Ungaro, Giambattista Valli, Kenzo and Gucci). She works between Amsterdam, Italy and Paris. Des études d’art à NY, une expérience en nom propre puis dans le luxe (Carolina Herrera, Ferragamo, Ungaro, Giambattista Valli, Kenzo et Gucci) ont forgé l’expertise de cette pimpante Italienne, qui se partage entre Amsterdam, l’Italie et Paris. What is the label’s DNA? Black and white, rock and roll – zippers, studs, chains, spikes, buffalo leather – fun, affordable luxury and models that are easy to wear. For SS14, we have added color while maintaining a touch a black to recall our DNA. Bags make a statement for the label because they complete the woman’s look. In order to do this, we analyzed the best sales in terms of style, size and function. How many bags do you make per season? We have made almost 40,000 pieces after two seasons. Highest sales are for the Zip Line and the Matelassé, however the Chic Line also sold well. SS14 is the first season that has 10 lines. Retail prices vary between 430 euros (with a 2.8 recommended margin for our distributors) to 280 euros. 65% of the collection is less than 500 euros. What about shoes? 10,000 shoes are manufactured. There again, the SS14 season will have 28 models, compared to only 2 for FW13, not counting the extended color range. The amount that we offer in the showroom corresponds to what we want to deliver so that we do not have to cancel production. The collection is planned for efficient production. As for style, we favor comfort along with the label’s DNA. Quel est l’ADN de la marque ? Le noir et blanc, le rock – zips, clous, chaînes, picots, cuir Buffalo –, le fun, le luxe accessible et des modèles faciles à porter. Pour le PE14, nous avons intégré la couleur en conservant toujours une touche noire pour rappeler l’ADN. Les sacs sont le « statement » de la marque car ils complètent l’allure de la femme. Pour ce faire, nous avons analysé les meilleures ventes, en termes de style, taille et fonctionnalité. Combien fabriquez-vous de sacs par saison ? Nous atteignons presque 40 000 pièces après deux saisons. Les ventes sont principalement concentrées sur la Zip Line et le Matelassé, mais la Chic Line a bien fonctionné. Le PE14 est la première saison qui compte 10 lignes. Le prix retail varie de 430 euros (avec une marge conseillée à nos distributeurs de 2,8) à 280 euros. 65 % de la collection se situe en dessous de 500 euros. Quid des chaussures ? 10 000 chaussures sont fabriquées. Là encore le PE14 va présenter 28 modèles contre 2 pour AH13, sans compter l’extension couleur. La quantité proposée en showroom correspond à ce que nous voulons livrer pour ne pas avoir à annuler les productions. La collection est prévue pour 31 Where do you manufacture? We have done a lot of work in our factories in Korea and in Hong Kong: the cost is slightly higher, but we can produce models with various Italian style crafting. It is very hard to find Chinese-made products that are made as well. The shoes are made in Italy. How many people work in accessory design? 15 people, 4 are based in Amsterdam where the Organization and Development departments are also located. Creative meetings take place in Paris. How do you work with your licensees? We send them a mood board at the beginning of the season. The designers work on their own and then present us with their projects. The Karl Lagerfeld House either validates the final result or not. What about co-brandings? Many of the co-brandings are managed by Karl (Melissa, Dupont…). The luggage section for Augusta helicopters was managed by Sophie de Langlade (collections manager, editor’s note) in terms of creativity. Augusta took care of the technical, more specific aspect. Visually, you use Karl Lagerfeld’s face a lot, don’t you? It is the label’s idea, but we must use it in a very subtle way. Incredibly, the top sales in scarf shops is the one with Karl’s head. The all-over pattern is in fact very subtle. Geometric Your products are on the crest of All Over Head Scarf trends, who detects them? Karl. He really has a sense for what is trendy. He detects a trend and always targets the product that buyers will want. He is the one who asked me to make the Creeper. If you miss a trend, how reactive are you to put it in the shop? We have our collection and we have what we call the “fast injection”, only made in Italy. After the digital presentation of the product via Net-à-Porter, Selffridges or Harrods…we design prototypes in two weeks then we send them into production and they are delivered two months later. As soon as we feel that a trend needs to be injected, we are prepared. A portion of my team is dedicated to that pole. 32 Does the label want to create in order to impose new models? No, because our priority is to make a trendy product that is affordable and easy to wear. We are not going to invent the new uncomfortable shoe or try to be the first to make a shape that doesn’t work in the end. It is important to find the right balance between quality and affordable price. avoir une « efficiency in production ». Pour le style, nous privilégions le confort, tout en reprenant l’ADN de la marque. Où fabriquez-vous ? Nous avons fait un gros travail dans nos usines en Corée et à Hong Kong ; le coût y est un peu plus élevé mais on peut produire des modèles « à l’italienne », avec des façons différentes. C’est très difficile de trouver du made in China qui soit aussi bien fait. Les chaussures sont made in Italy. Combien de personnes travaillent au design des accessoires ? 15 personnes dont 4 sont basées à Amsterdam, où sont également installés les services Organisation et Développement. Les réunions créatives se déroulent à Paris. Comment collaborez-vous avec vos licenciés ? Au début de la saison, un mood board leur est envoyé. Les designers travaillent de leur côté, puis nous présentent leurs projets. La maison Karl Lagerfeld valide ou non le résultat final. Quid des co-brandings ? Beaucoup de co-brandings sont dirigés par Karl (Melissa, Dupont…). La partie bagages des hélicoptères Augusta a été gérée avec Sophie de Langlade (responsable des collections, ndlr) en termes de créativité. Augusta s’est occupée de la partie technique, plus spécifique. Visuellement, vous jouez beaucoup sur le visage de Karl Lagerfeld ? C’est l’idée de la marque mais nous nous devons de l’utiliser très subtilement. Cela paraît incroyable, mais la première vente en boutique d’écharpes est celle avec la tête de Karl. La subtilité, c’est, par exemple, le « all-over ». Les produits que vous proposez surfent sur la tendance, qui les hume ? Karl. Il a vraiment le sens de l’air du temps. Il reconnaît la tendance et cible toujours le produit qui va être plébiscité par les acheteurs. C’est lui qui m’a demandé de faire la Creeper. Si une tendance vous a échappé, quelle est votre capacité à être réactifs pour la proposer en boutique ? Nous avons notre collection et ce que nous nommons la « fast injection », uniquement made in Italy. Après la présentation digitale du produit via Net-à-Porter, Selffridges ou Harrods… nous concevons les prototypes en deux semaines, puis nous les envoyons en production et ils sont livrés deux mois plus tard. Dès que nous pressentons qu’une « trend » nécessite une injection, nous sommes préparés. Une partie de mon équipe est consacrée à ce pôle-là. La marque a-t-elle la volonté de créer pour imposer de nouveaux modèles ? Non. Il s’agit avant tout de faire un produit à la mode, accessible et facile à porter. Nous n’allons pas inventer la nouvelle chaussure peu confortable ou chercher à être les premiers à réaliser une forme qui ne marche finalement pas. La balance entre mode, qualité et prix accessible est l’équilibre important à atteindre. K/Katch K/Zip Bowletto K/Kreeper Lace Up K/Klue K/Koktail Studs Sandal 33 K/Kuilted Mini Handbag Caroline Lebar Communication Manager Interview by / Propos recueillis par Florence Julienne Faithful to the Kaiser since 1986, she is the key to the label’s dynamics. She knows better than anyone how to tell the House’s story, from Karl’s love for Choupette (his cat) to geek land, the label’s current universe. Fidèle au Kaiser depuis 1986, elle est l’élément clef de la dynamique de marque. De l’amour que Karl porte à Choupette (sa chatte) à l’ère digitale dans lequel le label s’inscrit aujourd’hui, elle raconte, mieux que personne, l’histoire de la maison. Is the King Kouturier Kult your main communication lever? Karl Lagerfeld became an icon when the H&M collection came out in 2004. He is one of the media’s good clients. It was an obvious choice to use his face as a logo. 34 How do you manage his appearances which are often funny, even impertinent? It is impossible to say, “Calm down, Karl!” It would not really benefit me…Karl’s charm is his free expression. There is no controlling him. He gets good media coverage with all of his statements. In fact, I sometimes have to handle touchy situations or misunderstandings. Do you think that the fact that there is a lot of talk about him as a person – what he says (Karlism) what he is – overshadows his creations? That was the case, however, since his accessories have come out, in particular leather goods that are in all the magazines, the problem has been solved. What is the label’s position? Karl has always stated that you can have luxury at an affordable price. That is what we have tried to do in our shops that offer fun, fresh and purely fashionable products in a luxury, digital, modern showcase…For example, the dressing room that turns into a photo booth. We want to develop a very large product range that starts at 80 euros Votre principal levier de communication est le Kulte du King Kouturier ? Karl Lagerfeld est devenu une icône lorsque la collection H&M est sortie, en 2004. C’est un bon client pour les médias. Utiliser son visage comme logo de la marque semblait une évidence. Comment gérez-vous ses sorties, souvent drôles voire impertinentes ? Il est impossible de dire « Karl, calmez-vous » ! Et ce ne serait pas mon intérêt… La magie de Karl est qu’il s’exprime librement. Il n’y a aucune tentative de contrôle. Il est médiatique grâce à toutes ses déclarations. Mais effectivement, je me suis parfois retrouvée dans des situations de crise ou de malentendus. Pensez-vous que le fait que l’on parle beaucoup de lui, en tant que personne – ce qu’il dit (Karlism), ce qu’il est – vole la vedette à ses créations ? Cela a été le cas, mais depuis l’avènement de ses accessoires, et notamment la maroquinerie, qui paraît aujourd’hui dans tous les magazines, la question ne se pose plus. Quel est le positionnement de la marque ? Karl a toujours affirmé que l’on peut offrir du luxe à un prix abordable. C’est ce que nous avons essayé de mettre The shop’s big screen connects visitors/buyers with the international digital community. In the dressing room, an iPad can be used to take and send a photo to the customer’s personal page on Facebook. Nearly 600,000 people have liked the label’s Facebook page. The label wants to develop its social network. 35 The website is a wall of images that shows the different facets of Karl’s world. for mittens to 1,000 or 1,800 euros for a bag (retail price). Karl wants to stop making second ranges. What role do accessories play? The focus is on accessories and they are spotlighted at the entrance of our shops. Are your various collaborations another communication lever? (see cloud pictogram) Karl is an extraordinary designer, above the fact that he is a communicator. That is the reason why people are interested in him. The strength of our policy relies on the fact that we have a champion of free expression. Karl lets people speak and he trusts them. When we sit around the table to decide how to organize a promotion, we have fun and feel comfortable and free to offer our suggestions… What is the role of digital in the label’s development? At first, the label was supposed to be almost completely digital. Karl was the first designer to have been invited to the big Web* convention which brought together the major players in digital to announce the creation of a digital label in 2011. Our exclusive distributor for women is Net-à-Porter and Luisa Via Roma for men; however, many distributors have knocked on our door. Today we are present in large stores and have opened flagship stores (Paris, Amsterdam, Berlin, Munich). How does digital fit into your “physical reality”? We have designed an application that controls the giant screen in the Saint-Germain-des-Prés shop. It is connected to our website but there are also applications dedicated to the shop such as the photo guest book. You can take a picture of yourself or an object that you like in the collection, make a comment, ask a direct question to Karl and it becomes part of the community of our international shops. As the number of shops increases, the community will grow. We use all technological innovations to connect our digital shops. How important are social networks in your work process? Facebook, Twitter… play a big role in our digital communication. We have over 600,000 FB fans. I choose the network with the largest audience for the label which enables me talk to people, post personal photos of Karl, hold contests or mention expositions that Karl liked… We are not systematically pushing the product. We use all vectors that promote brand awareness. * Next dates for Le Web Paris, December 10 to 12, 2013 en œuvre dans nos boutiques. On propose des articles à la fois ludiques, frais et purs produits mode, dans un écrin de luxe, digital, moderne… Par exemple, la cabine qui se transforme en photo booth. Nous voulons développer une très large gamme de produits, allant de 80 euros pour des mitaines à 1 000 ou 1 800 euros pour un sac (prix public). Le propos de Karl est d’arrêter de faire des secondes lignes. Quel rôle y jouent les accessoires ? Le focus porte sur les accessoires, qui sont mis en avant, notamment à l’entrée de nos boutiques. Vos différentes collaborations constituent un autre levier de communication ? (voir pictogramme cloud) Avant d’être un communiquant, Karl est un designer extraordinaire. C’est la raison pour laquelle on s’intéresse à lui. La force de notre politique est que nous avons un champ d’expression libre. Karl laisse la parole aux gens et il leur fait confiance. Quand nous nous mettons autour d’une table pour savoir comment nous allons organiser une promotion, nous nous amusons assez pour pouvoir imaginer des idées qui paraissent loufoques sur le papier. La créativité naît du fait que les gens se sentent bien, libres de leurs propositions… Quel rôle joue le digital dans le développement de la marque ? A l‘origine, la marque devait être presque exclusivement digitale. Karl est le premier créateur à avoir été convié au grand congrès du Web*, qui réunit les grands acteurs du digital, pour annoncer, en 2011, la création d’une marque digitale. Notre distributeur exclusif pour la femme est Net-à-Porter et Luisaviaroma pour l’homme, mais de nombreux distributeurs ont frappé à notre porte. Aujourd’hui, nous sommes représentés dans de grandes enseignes et nous avons ouvert des points de vente en nom propre (Paris, Amsterdam, Berlin, Munich). Comment le digital s’inscrit-il dans votre « réalité physique » ? Dans la boutique de Saint-Germain-des-Prés, nous avons créé une application qui permet de contrôler l’écran géant. Celui-ci est connecté à notre site internet mais dispose également d’applications dédiées à la boutique comme, par exemple, le guest book photographique. Vous pouvez vous photographier ou un objet que vous aimez dans la collection, faire un commentaire, poser une question directement à Karl et cela rentre dans la communauté des boutiques internationales. Plus le nombre de boutiques augmentera, plus cette communauté grandira. Nous exploitons toutes les innovations technologiques pour lier les boutiques au digital. Quelle est l’importance des réseaux sociaux dans votre work process ? Facebook, Twitter… jouent un grand rôle dans notre communication digitale. Nous sommes à près de 600 000 fans FB. Pour la marque, je choisis le réseau à plus large audience, qui me permet de parler aux gens, de poster des photos personnelles de Karl, de faire des concours ou de citer les expositions que Karl a aimées… Nous ne sommes pas dans une mise en avant systématique du produit. Nous utilisons tous les vecteurs qui soutiennent la connaissance de la marque. * Prochaines dates de Le Web Paris, du 10 au 12 décembre 2013 Karl Lagerfeld Karl and the young breed of artists. Karl et la jeune garde artistique By / Par Nathalie Levray Karl Lagerfeld is always on the lookout and knows how to spot emerging new talent. Who are these artists? C+ introduces them. A l’affût du monde, Karl Lagerfeld sait distinguer les signatures de la scène émergente. Qui sont ces artistes ? C+ fait les présentations. Simone Legno “I live tokidoki” The US-based Italian artist, creator of Tokidoki, is working when he sketches in a notebook, scans on his computer or uses brushes and paint on a canvas. Tokidoki is a small stylized plastic character who represents a feeling, a mood or an influence. It is also Simone Legno’s universe, his art form. “Because,” he says, “tokidoki conveys an emotion, a unique form of beauty that reveals everything that reality cannot.” For ten years, he has imagined, lived and dreamed his works. “A passionate artist, dedicated body and soul to tokidoki,” as he likes to define himself. His style comes from pop culture from Asia, Europe and the USA. Inspired by kawaii culture, an aesthetic, childlike manner to approach things, the tokidoki world is “happy and adorable, mischievous and pure as well as provocative and sophisticated.” Simone Legno combines opposites to create harmony in this universe, “good and bad, sweet and sour, silly and serious…” Simone Lego « Je vis tokidoki » Un croquis sur son carnet et un scan sur son ordinateur ou face à une toile, avec pots et pinceaux, cet artiste italien vivant aux USA, créateur de tokidoki, travaille. Tokidoki, c’est un petit personnage de plastique, stylisé pour représenter un sentiment, une sensibilité ou un affect. C’est aussi tout l’univers de Simone Legno, une forme d’art. « Car, dit-il, le tokidoki donne de l’émotion, une forme unique de beauté et révèle tout ce que la réalité ne donne pas ». Depuis dix ans, ses œuvres, il les imagine, les vit, les rêve. « Un artiste passionné, voué corps et âme à tokidoki », comme il aime se définir. Son style emprunte à la culture pop, qu’elle vienne d’Asie, d’Europe ou des USA. Inspiré par la culture kawaii, façon esthétique et enfantine d’appréhender les choses, le monde tokidoki est « heureux et adorable, espiègle et pur mais aussi provocant et sophistiqué ». Dans ce monde-là, Simone Legno crée l’harmonie en mélangeant les opposés, « le bon et le mauvais, le doux et l’acide, le stupide et le sérieux… ». 37 BL67 A poet on canvas 38 BL67, a self-taught French artist who works in Paris, takes inspiration from pop art, comic strips, science fiction, religion and nature. He transposes Magritte’s surrealist poetry, Miro’s simplicity, Glen Baxter’s absurd sketches, Boris Vian’s sonnets or writer Eric Chevillard’s “wellthought reflections” on canvas. The man says that he is “in love with drawing and ideas”, and admits to “liking to look for simple and quirky ideas.” He is very proud of his series called “Prices”, price tags glued on canvases. The way he set their price is an example of his humor. For example, the canvas called “259 euros” composed of 259 tags for 1 €, costs 259 €. “Therefore,” comments the artist, “if the work becomes more valuable someday, the gain will be easy to calculate.” BL67 Un poète sur la toile S’il s’inspire du pop art, de la bande dessinée, de la science-fiction, de la religion, de la nature, BL67, artiste français autodidacte travaillant à Paris, transpose aussi dans son travail la poésie surréaliste de Magritte, la simplicité d’un tableau de Miro, les dessins absurdes de Glen Baxter, les sonnets de Boris Vian ou « les pensées toujours bien pensées de l’écrivain Eric Chevillard. ». L’homme se dit « amoureux du dessin et des idées », avoue « aimer chercher des idées simples et décalées ». Il est très fier de sa série intitulée « Prices », étiquettes de prix collées sur des toiles. La façon dont il a fixé leur prix illustre son humour. Par exemple, la toile intitulée « 259 euros », composée de 259 étiquettes de 1 €, est à 259 €. « Ainsi, commente l’artiste, si l’œuvre prend un jour de la valeur, la plus-value sera facile à calculer. » Ilovedust A creative team The multi-disciplinary creative group from Portsmouthland (Great Britain) started the adventure with only 2 in 2003 and currently includes about twenty designers “who work harder and sleep less than anyone else.” The advantage is to “diversify talents; work on a multitude of projects anywhere in the world and to add young, gifted designers to the team.” Ilovedust is distinctive for its cool, innovative design and a story that tells the tale of work that is planned and carried out as a group. The fun style is inspired by street culture; however, Ilovedust has a different way of looking at it. The unique universe is demonstrated “in the details, the small hidden areas in a drawing where you can slip in for fun.” They are announcing the soon addition of a new facet for their art which will be revealed in a project with Nike in New York. Mily Kadz, artists management, production & content, represents the group. Ilovedust Une équipe à la création Commencée à deux en 2003, l’aventure de ce collectif créatif multidisciplinaire de Portsmouthland (GrandeBretagne) se poursuit, aujourd’hui, avec une vingtaine de créateurs « qui travaillent plus dur et dorment moins que les autres ». L’avantage est de « diversifier les talents, travailler sur une multitude de projets n’importe où dans le monde, intégrer de jeunes designers doués ». La fabrique de Ilovedust est marquée par un design cool, innovant et une histoire racontée à travers un travail pensé et réalisé en commun. Le style ludique est inspiré par la culture street, mais le regard que porte Ilovedust diffère. Son univers particulier se lit « dans les détails, dans les petites zones cachées du dessin où l’on peut se faufiler pour s’amuser. ». Ils annoncent pour bientôt une nouvelle facette de leur art, qui sera révélée dans un projet signé à New York, avec Nike. Le collectif est représenté par Mily Kadz, artists management, production & contents. 39 Shin Tanaka Paper toy 40 The Japanese designer is unique on the world scene, and began created paper toys in his room in 2005. Shin Tanaka does not belong to any artistic trend. He claims to have “created his own movement, a genuine culture, the art of the paper toy, now an element of modern art.” His creations are exclusively made of paper, combining the art of folding, the use of colors and lines from street culture. Recognized by Karl Lagerfeld, as well as by famous labels such as Issey Miyake, Uniqlo and Adidas, inspired by reactions to other art forms such as music, cinema or fashion, Shin Tanaka develops creates for two areas. Paper toys that are specifically designed for events or exhibitions. Or virgin patterns that are available for download on the internet. “Because, explains the designer, everyone is an artist and can express himself with my paper toys.” Shin Tanaka will exhibit twenty unique pieces during the Parcours SaintGermain in Paris, October 17 to 27. Mily Kadz, artists management, production & content, represents Shin Tanaka. Shin Tanaka Jouet en papier Unique sur la scène mondiale, ce designer japonais, a commencé à créer des jouets en papier dans sa chambre, en 2005. Shin Tanaka n’appartient à aucune tendance artistique. Il revendique « créer son propre mouvement, une culture à part entière, l’art du « paper toy », désormais composante de l’art moderne. ». Des créations exclusivement en papier, qui associent l’art du pliage, l’usage des couleurs et les lignes de la culture de la rue. Reconnu par Karl Lagerfeld, mais aussi par des enseignes réputées comme Issey Miyake, Uniqlo ou encore Adidas, nourri de ses sensations face à d’autres formes d’art, comme la musique, le cinéma ou la mode, Shin Tanaka conçoit son travail autour de deux axes. Des jouets en papier spécifiquement créés pour des événements ou des expositions. Ou des gabarits vierges diffusés sur internet et à télécharger. « Car, explique le designer, chacun est un artiste et peut s’exprimer grâce à mes paper toy ». Shin Tanaka exposera vingt pièces singulières dans le cadre du Parcours SaintGermain, à Paris, du 17 au 27 octobre. Shin Tanaka est représenté par Mily Kadz, artists management, production & contents. IMPULSE KARLISM I AM LIKE A CARICATURE OF MYSELF. IT IS LIKE A MASK. FOR ME, THE VENICE CARNIVAL LASTS ALL YEAR LONG. > > F r o m S ch o ol > > Fashion schools are a breeding ground. C+ offers you to discover the 2013 graduation projects. Here are their proposals fresh, amazing, sometimes disturbing, but still tempting. Les écoles de mode sont le premier vivier des futurs talents. C’est pourquoi C+ leur a demandé de nous communiquer leurs projets de fin d’études. Voici leurs propositions neuves, étonnantes, parfois perturbantes, mais toujours alléchantes. Florilège. Esmod Paris Qi Hu 42 A special thank to Serena Simonini (Economic Promotion Agency of Tuscany), without whom this file couldn’t have succeed. Un remerciement tout particulier à Serena Simonini (Agence de promotion économique de Toscane), sans qui ce dossier n’aurait pu être réalisé. ArtEZ academy of Art & Design Arnhem Steven Visser Studio Berçot Paris Stéphanie Vendryes © E. Fu n gh Rhode Island School of Design Rhode Island Julia Min Fashion Institute of Technology New York Abagail Wagner Domus Academy Milano Olga Jazepova Istituto Marangoni Milano Gianqian Deng tnauqiP i > From School >>> ArtEZ academy of Art & Design Arnhem Mark Sturkenboom Fashion Institute of Technology New York Rachel Bohn Lover’s funerary urn 44 London College of Fashion Chaemin Hong Bunka Fashion College Tokyo Misako Ishii ESMOD Paris Yu Shan Chen 45 Polimoda Florence Hee Hyung Cho Central Saint Martins School London Nei Akiko > From School >>> Polimoda Florence Breno Cintra Pugliesi Polytechnic University-School of Design Hong Kong Felix Tai Pomch Studio Berçot Paris Seung Eun Lee (Nicky) 46 Istituto Marangoni Milano Giovanni Luca Valentini Bunka Fashion College Tokyo Ayano Matsuki Ioannis GUIA Une Uneannée année de destyles styles Ioannis GUIA 365 jours 12 basiques 365 jours! et vous 12 basiques et vous ! > From School >>> London College of Fashion Hyun Seon Jeon Central Saint Martins School London Percy Lau Polytechnic University-School of Design Hong Kong Oliver Lehtonen & Timothy Wan/TimoAccessories Hiko-Mizuno college of jewelry Tokyo Noboru Matsumoto Central Saint Martins School London Payson Ni Craft The Leather 2013 A creative partnership between tanning expertise from tanners in the Tuscany region and students from the biggest fashion schools in the world. This award was given at the Le Cuir à Paris trade show on September 18. Une collaboration créative entre le savoirfaire des tanneurs de la région de Toscane et les étudiants des plus grandes écoles de mode internationales. Ce prix a été décerné sur le salon Le Cuir à Paris, le 18 septembre dernier. Hiko-Mizuno College of Jewelry, Tokyo Eisuke Yoshikawa 49 # # # Trend # Gigi Burris Poetic hats Chapeaux poétiques 50 “I have always loved hats!” states Gigi Burris, 26, with sparkling eyes and radiant smile among her creations that fill her New York apartment and workshop. That day she was wearing a surprisingly delicate, lightweight white sailor hat with a discreet black ribbon adorned with rhinestones and agates. “It’s a new twist to a classic shape,” explains the young woman, summing up the essence of her success. The young milliner has reinvented the art of hat making. She studied at New York’s famous Parsons School of Design and spent a year in Paris where she fell in love with a haberdashery shop in the rue Monsigny, “it gave me a taste for vintage and details.” She came back to New York with new ideas and a vocation. In 2009, she designed a hat collection for her final school project and won the prestigious designer of the year award from Parsons. The press noticed her and her career was launched. Her work stands out for artisan, local craftsmanship with a unique style, “somewhere between girly and strange, like a combination between the world of princesses and something gothic.” She designs hats in felt, straw, with light touches of feathers, such as peacock feathers, silk flowers or alligator skin details, “because I grew up in Florida,” she mentions with a laugh. Her designs take us away, giving us the impression of entering the pure cinematographic universe of Sofia Coppola or Tim Burton’s tortured world. As she prepares her fourth collection (spring 2014), Gigi Burris is already distributed by Kirna Zabete in New York, Colette and Valery Demure’s online showroom. Hats off! ID. VALERY DEMURE « J’ai toujours adoré les chapeaux ! », lâche simplement Gigi Burris, 26 ans, les yeux pétillants et le sourire radieux, au milieu des créations qui peuplent son appartement et atelier new-yorkais. Ce jour-là, elle porte un chapeau de marin blanc, surprenant de délicatesse et de légèreté, entouré d’un discret ruban noir orné de strass et d’agates. « C’est une forme classique revisitée », nous explique la jeune femme, résumant ainsi ce qui fait sa force et son succès. La jeune modiste a su réinventer l’art du chapeau. Formée à Parsons, célèbre école newyorkaise de design, elle passa une année à Paris, où elle tomba amoureuse d’une mercerie, rue Monsigny, « me donnant le goût du vintage et du détail ». Elle revient à New York avec des idées, et une vocation. En 2009, son travail de fin d’études est une ligne de chapeau, récompensée par le prestigieux prix Parsons du créateur de l’année. La presse la remarque et la voici lancée, se distinguant par une fabrication artisanale, locale, et un style unique, « flottant entre le girly et l’étrange, comme un mélange entre l’univers d’une princesse et quelque chose de gothique ». Elle crée des chapeaux de feutre, de paille, allégés avec des plumes, comme des plumes de paon, des fleurs en soie ou des détails en peau de crocodile, « car j’ai grandi en Floride », glisse-telle en riant. Ces créations nous transportent, donnant l’impression de passer de l’univers cinématographique épuré de Sofia Coppola à celui torturé de Tim Burton. Préparant sa quatrième collection (printemps 2014), Gigi Burris est déjà distribuée chez Kirna Zabete à New York, Colette ou encore par le showroom en ligne de Valery Demure. Chapeau bas. ID. VALERY DEMURE 51 Trend Argument Geometry 2.0 Géométrie 2.0 A graduate in Art Design, Parisian Anne Sophie Chhim takes inspiration from the Bauhaus and Memphis movement for her geometric jewelry that she calls “minimal art objects”. The circle, after the diamond and triangle, is based on the principle of repetition while playing with light and color, like a puzzle. Her new collection, 2.0, favors pastels and shaded colors. An ultra-contemporary formal and graphic concept. NG. Diplômée en Art Design, la Parisienne Anne Sophie Chhim puise dans le Bauhaus et le mouvement Memphis, l’inspiration géométrique de ses bijoux, qu’elle baptise « objets d’art minimal ». Le cercle, après le losange et le triangle, se décline sur le principe de la répétition tout en jouant avec la lumière et la couleur, façon puzzle. Sa nouvelle collection 2.0 fait la part belle au pastel et aux nuances dégradées. Un concept formel et graphique ultra contemporain. NG. © C. Desheulles/Première Classe Cambridge Satchel The Brit It Bag! Le it cartable british ! 52 School is never over for Julie Deane, British homemaker who made an old-school satchel into a cult fashion object! To think it all started with a mother who wanted to earn some money so that her daughter, a victim of bullying, could go to a new school… With an investment of 600 £, she created an old-fashioned UK made leather satchel in 2008 that today, everyone wants to get their hands on! The Cambridge Satchel comes in a multitude of colors and is an “it bag” distributed in about one hundred multi-brand shops, department stores and two flagship stores in England. JAG. L’école n’est jamais finie pour Julie Deane, mère au foyer british qui a transformé un cartable old-school en objet fashion culte ! Et dire que tout est parti d’une envie de gagner de l’argent pour offrir à sa fille, victime de harcèlement, une nouvelle école… Avec 600 livres investis, elle a créé en 2008 ce sac rétro en cuir fabriqué in UK que désormais tout le monde s’arrache ! Décliné dans une multitude de couleurs, le Cambridge Satchel est un it bag distribué dans une centaine de multimarques, des grands magasins ainsi que dans deux boutiques en propre en Angleterre. JAG. Sophia Webster Oh so British pop shoes Des chaussures pop oh-so-British After having assisted English shoemaker, Nicholas Kirkwood – her mentor – Sophia Webster wowed the fashion world by launching her first SS2013 collection in acidulated pop colors that immediately appealed to stars such as Rihanna. Glitter, polka dots or leopard: the young British woman who wants to bring out “the little girl who likes to dress up” in every woman, dares to combine, on the edge of being kitsch but never quite giving in to it. Her girly shoes are already in a lot of concept stores and department stores. JAG. Après avoir assisté le chausseur anglais Nicholas Kirkwood – son mentor – Sophia Webster a épaté le monde de la mode en lançant une première collection SS2013 aux couleurs pop acidulées qui a immédiatement séduit des stars comme Rihanna. Paillettes, pois ou encore léopard : la jeune British, qui veut révéler chez la femme « la petite fille adorant s’habiller », ose les mélanges, surfant avec le kitsch sans jamais y sombrer. On trouve déjà ses chaussures girly dans de nombreux concept stores. JAG. 53 SucceSS € St o r y £ $ ¥ € Maison Pourchet International French Touch For the Maison Pourchet’s anniversary, C+ recounts the dynamics since Karine Dupont’s arrival as artistic director, who has promoted House legacy to benefit the future. A l’occasion de l’anniversaire de la Maison Pourchet, C+ retrace la dynamique mise en place depuis l’arrivée de sa directrice artistique, Karine Dupont, qui a su valoriser les atouts du passé pour en faire une force d’avenir. 54 Her universe is populated with Cocteau, Prévert, Schiaparelli, Steinberg, Boubat... Strong influences, often blessed by the idealistic dream to believe that tomorrow’s world will be better. Karine Dupont enrolled in the Ecole de la Chambre Syndicale de la Couture and the Institut Français de la Mode, where she developed a strong penchant for accessories and very early on, founded her own eponymous leather goods label. In 2010, she became artistic director for the Maison Pourchet, returning to the label’s DNA, thus repositioning the century-old label’s codes in modernity. Dans son univers, se croisent volontiers Cocteau, Prévert, Schiaparelli, Steinberg, Boubat... Des influences fortes, souvent bénies par la douce utopie (ou non ?) de croire que demain le monde sera meilleur. Inscrite à l’Ecole de la Chambre Syndicale de la Couture et à l’Institut Français de la Mode, Karine Dupont se découvre un goût prononcé pour l’accessoire et très vite crée sa marque de maroquinerie éponyme. En 2010, elle prend la direction artistique de la Maison Pourchet, renouant avec l’ADN de marque et redéfinissant dans la modernité les codes de cette maison centenaire. Updating emblematic codes, Madison canvas La modernisation des codes emblématiques, la toile Madison In 1970, Madison canvas that was waterproofed, produced in serigraphy, coated and grained, was intended for luggage manufacture. Today it continues with the label’s emblematic colors: navy blue, red and green. A new collection of small leather goods accessories pays tribute to canvas, giving it new energy with a brightly colored number, identifying each model in the line. Along with the logo –the Belfort lion head, from where the Maison originates, with three rings– they are the label’s basic visuals. Imperméable, sérigraphiée, cirée et grainée, cette toile, initialement destinée en 1970 à la fabrication de bagages, pérennise les couleurs emblématiques de la marque : marine, rouge et vert. Une nouvelle collection de petite maroquinerie la célèbre et lui donne un second souffle, avec l’inscription d’un chiffre de couleur vive, identifiant chaque modèle de la ligne. Avec son sigle – la tête du lion de Belfort, d’où est originaire la Maison, frappé de trois anneaux –, ils constituent les principaux fondamentaux visuels de la marque. The creation of the legendary “110” bag La création du sac iconique, le “110” The bag that celebrates the 110th anniversary of the Maison Pourchet, illustrates its “made in France” skills and creativity. The pure lines demonstrate the legacy of expertise and timeless elegance combined with a contemporary shopping bag with an urban look. The limited series has 110 numbered pieces made in nubuck, specifically created for the occasion and available in full-grained leather in the boutique version. Ce sac, qui célèbre cette année les 110 ans de la Maison, illustre son savoir-faire et sa créativité Made in France. Par ses lignes pures, il signe l’alliance de l’expertise, de l’élégance intemporelle reçue en héritage avec la modernité d’un shopper à l’allure urbaine. Une série limitée, composée de 110 pièces numérotées en nubuck, est spécialement éditée à cette occasion et déclinée en cuir grainé dans sa version boutique. ©X. Bellanger The expertise of Karine Dupont L’expertise de Karine Dupont The means to attract on the international scene: multi-channel communication Les armes de séduction à l’international, une communication multi-canale The Maison Pourchet chose to open its flagship store in the heart of one of the most legendary, international squares in Paris: the Place des Vosges, located in the Marais district. Karine Dupont imagined the shop as a sober, refined, distinctively contemporary area that enables one to (re) discover the Maison’s current universe. However, building a new brand image does not stop there! A dynamic communication policy redefines the visual identity, based on new digital communication tools using an aggressive multimedia strategy. The Maison Pourchet is also currently revamping its website and plans to open an e-shop by the end of October 2013. C’est au cœur de l’une des places les plus mythiques et internationales de Paris, place des Vosges, située dans le quartier du Marais, que la Maison Pourchet a choisi d’ouvrir sa boutique amiral. Imaginé par Karine Dupont, cet écrin sobre, raffiné, résolument contemporain, permet de re(découvrir) l’univers de la Maison dans sa version actuelle. Mais la construction de la nouvelle image ne s’arrête pas là ! Une politique de communication dynamique redéfinit l’identité visuelle et, s’appuyant sur de nouveaux outils de communication digitaux novateurs, met en place une stratégie multimédia offensive. La refonte du site internet est également en cours et la Maison Pourchet prévoit l’ouverture de son e-shop fin octobre 2013. 55 ... . -. -.. ... H--ite. ch..-nomad ... Jambox by Jawbone Artistic expression What is left of the Bohemian lifestyle? This! iPhone Kase Karl Lagerfeld Nomad accessories, co-brandings or artist signatures, open the trail for mass consumer aesthetics. Art has become a sales pitch that flatters the senses, ego and invites consumers to spend more. The growing “art business”, in particular through technology, is part of what philosophersociologist, Gilles Lipovetsky, describes in his last essay: “Capitalism has created a new genre: the art of consuming. It has democratized beauty. Why should art be reserved to museums?!” Granted, however, collecting art for purely market reasons, which makes us go from industrial capitalism to a capitalistic art industry, makes us think! What is left of the Bohemian lifestyle? The “artistic life” that people under 20 will (perhaps) never know… FJ. L’esthétisation du monde. Vivre à l’âge du capitalisme artiste, Gilles Lipovetsky et Jean Serroy, éditions Gallimard Fantasista Utamaro for fabrics manufacturer Komatsu Serein JW Anderson x Nikon Make your own artistic cover with Skin Cover Zik Parrot by Stark Signatures artistiques Que reste-t-il de la bohème ? Ça ! Aiaiai x Kitsuné Les accessoires nomades, co-brandings ou signatures d’artistes, ouvrent la voie à un esthétisme de masse. L’art devient un argument marketing qui flatte les sens, l’ego et invite les consommateurs à dépenser plus. Cette multiplication de l’« art business », notamment via la technologie, rentre dans ce que le philosophe-sociologue Gilles Lipovetsky décrit dans son dernier essai : « Le capitalisme a créé un genre nouveau, qui est l’art de la consommation. Il a démocratisé le beau. Pourquoi l’art serait-il réservé aux seuls musées ? ! ». Certes… Cependant, la récupération de l’art à des fins purement marchandes, qui nous fait passer du capitalisme industriel à l’industrie capitalistique de l’art, nous interpelle . Que reste-t-il de la bohème ? De cette « vie d’artiste » que les gens de moins de 20 ans ne pourront (peut-être) pas connaître… FJ. L’esthétisation du monde. Vivre à l’âge du capitalisme artiste de Gilles Lipovetsky et Jean Serroy, éditions Gallimard Mobility, accessories for smartphones by Ora Ïto Beats by Dr Dre x Colette BUYERS FAVORITES KARLISM IF I COULD BE REINCARNATED AS A FASHION ACCESSORY, IT WOULD BE A SHOPPING BAG. Francesco Galli folli follie Manager and buyer for 6 Folli Follie shops, Italy (Bologna, Riccione, Mantua, Verona and Brescia) Responsable et acheteur des 6 boutiques Folli Follie, Italie (Bologne, Riccione, Mantoue, Vérone et Brescia) Interview by / Propos recueillis par Jeanne Angelini, Milano 58 What accessories would you like for the Spring-Summer 2014 season? Our major purchases will be handbags. It is an irreplaceable feminine accessory, an important object that has to be beautiful. Today, it is very easy to imitate a look or a trend with the overabundant offer on the fashion market. However, it is difficult to cheat with bags and women cannot do without them. What colors? After the spring-summer 2013 season’s multitude of scarf-like prints, fluorescent shades and colorful patchworks, we are returning to a more sober palette that is closer to our tradition. I think that we will continue with winter’s shades of black, grey and petrol grey, white, dark red and burgundy with some touches of pastel. What materials? The past seasons had a lot of technical materials and we are going to emphasize natural materials. Women’s outfits will be dominated by cotton, silk and light wool. For accessories, we are returning to “second skin” leathers, in leather or nubuck, as well as more precious materials such as crocodile and python. Prada Galleria Cavour, 6 - Bologne Which labels interest you the most for the SS14 season? Prada, without a doubt. We appreciate their capacity to innovate, with an offer that really stands out, is always very stimulating. It is a real designers’ label: it is able to stand out with unique products that are very often forerunners to trends. De quel(s) accessoire(s) avez-vous envie pour le Printemps-Eté 2014 ? Le sac sera un achat prioritaire. C’est un accessoire féminin irremplaçable, un objet important qui doit être beau. Aujourd’hui, il est très facile d’imiter un look ou une tendance avec l’offre pléthorique du marché de la mode. Mais avec un sac, on peut difficilement tricher. Les femmes ne peuvent pas y renoncer. Quelle(s) couleur(s) ? Après un printemps-été 2013 marqué par une surenchère d’imprimés façon foulard, de teintes fluo et de patchworks colorés, nous allons revenir à une palette plus sobre, plus proche de nos habitudes. Je pense à un prolongement des tonalités de l’hiver, du noir, du gris dérivant sur le pétrole, du blanc, du rouge sombre et du bordeaux, avec quelques touches de pastel. Quelle(s) matière(s) ? Les dernières saisons ont connu une abondance de matières techniques, nous allons donc mettre l’accent sur le naturel. Les cotons, soies et laines fines primeront. Pour les accessoires, nous allons renouer avec des peausseries « seconde peau », en cuir ou en nubuck, ainsi que des matériaux plus précieux, tels que le crocodile ou le python. Sur quelle(s) marque(s) allez vous particulièrement porter votre attention pour le PE14 ? Prada, sans aucun doute. Nous apprécions sa capacité d’innovation, avec son offre qui sort vraiment du commun, toujours très stimulante. C’est une vraie marque de créateurs : elle réussit à se distinguer avec des produits uniques qui très souvent anticipent les tendances. Ken Downing Neiman Marcus Fashion manager for the American department store’s chain Headquartered in Dallas, Texas, USA Directeur mode de la chaîne de grands magasins dont le siège est à Dallas, Texas, USA I n t e r v i e w b y / P r o p o s r e c u e i l l i s p a r I r i s D e r œ u x , N e w Yo r k 150 Stockton Sreet - San Francisco What accessories would you like for the Spring-Summer 2014 season? The back-pack will be a must-have! We see it everywhere and it will be a big comeback for the 90s as we approach the season. It offers a real alternative to women, it’s exciting. Rebecca Minkoff offers very interesting models. Another trend that I love is the half-heel shoe. It goes perfectly with both mini and long skirts, as well as shorts. I think that Stella McCartney, Philip Lim and Proenza Schouler have very attractive models, and so does Gianvito Rossi. What colors? Pink! Bright pink, even fluorescent pink, as well as pale pink, like blush. It is the big story for spring-summer. It goes well with black and white in a range of soft, creamy, milky white tones and even sky blue or pale yellow. Yellow is another big theme for the season, whether soft or very bright. Personally, I am obsessed by Balenciaga’s pale pink back-pack. What materials? I am attracted to nubuck and leather accessories. Manolo Blahnik’s suede shoes are very original, especially the pink ones! I also have a weakness for silk and organza prints. Jason Woo’s palm tree prints are perfect. Which labels interest you the most for the SS14 season? A special mention goes to Charlotte Olympia; her shoe collections have a touch of fantasy and freshness. De quel(s) accessoire(s) avez-vous envie pour le printemps-été 2014 ? Le sac à dos sera un must have ! Il s’affirme de plus en plus à l’approche de cette saison qui signe le grand retour des années 90. Il offre une vraie alternative aux femmes, c’est excitant. Rebecca Minkoff propose des modèles très intéressants. Autre tendance que j’adore, la chaussure à talon mi-hauteur. Elle accompagne parfaitement les mini-jupes, mais aussi les jupes longues et les shorts. Les créations de Stella McCartney, Philip Lim et Proenza Schouler sont particulièrement séduisantes, et je citerais aussi celles de Gianvito Rossi. Quelle(s) couleur(s) ? Du rose ! Tant du rose vif voire fluo, que des roses pâles, comme un blush. C’est la grande histoire du printemps-été. Il accompagne des noirs et blancs et une gamme de tons doux, crème, blanc laiteux, et même du bleu ciel ou du jaune pâle. Le jaune est l’autre grand thème de la saison, qu’il soit doux ou très intense. Personnellement, je suis obsédé par le sac à dos rose pâle de Balenciaga. Quelle(s) matière(s) ? Je suis attiré par le nubuck et les accessoires en peau. Les chaussures en daim de Manolo Blahnik sont très originales, surtout les roses ! J’ai aussi un faible pour les impressions sur soie et l’organza. Les imprimés de Jason Woo, qui offrent des déclinaisons autour du palmier, sont parfaits. Sur quelle(s) marque(s) allez-vous particulièrement porter votre attention pour le PE14 ? Mention spéciale à Charlotte Olympia. Ses collections de chaussures apportent de la fantaisie, de la fraîcheur. Charlotte Olympia 59 Stavros Karelis Machine-A Buying Director, London Directeur des achats, Londres Interview by / Propos recueillis par Ivan Moya Denia, London What accessories would you like for the Spring-Summer 2014 season? A cap by Nasir Mazhar, a mom engraved ring by Kyle Hopkins, earrings by Ambush, limited edition necklace by Astrid Andersen, sandals by Vfiles, bandanas by Alex Mattsson, a beach towel by Shaun Samson and finally the platform shoes by Raf Simons x Adidas collaboration. What colors? I am a big fan of black and white, blue, red and gold. What materials? I think the towel fabric will be definitely a new addition to the already existing ones. Organza and lace play a significant part to many collections for SS14. For jewellery onyx, gold and iridescent will be very popular and finally leather in bright colors for backpacks like MCM. Which labels interest you the most for the SS14 season? I would have to choose three: Nasir Mazhar is the ultimate accessories brand when it comes to creativity, popularity and strong statement pieces; 60 Cap Nasir Mazhar 13 Brewer Street - London Kyle Hopkins an up coming jewellery designer, who has produced very successful pieces such as ¥€$ rings and necklaces, and is definitely one to watch, and finally Ambush, the Japanese duo who are the epitome of style and have produced numerous collaborations with international celebrities and influential people in fashion and arts. De quel(s) accessoire(s) avez-vous envie pour le Printemps-Été 2014 ? Une casquette de Nasir Mazhar, une bague gravée « mom » de Kyle Hopkins, des boucles d’oreille d’Ambush, le collier en édition limitée d’Astrid Andersen, des sandales de Vfiles, un bandana d’Alex Mattsson, une serviette de plage de Shaun Samson et enfin, les chaussures plateforme de Raf Simons x Adidas. Quelle(s) couleur(s) ? Je suis un grand fan du noir et blanc, du bleu, du rouge et du doré. Quelle(s) matière(s) ? Je pense que le tissu éponge sera certainement une nouveauté parmi les matières déjà présentes. L’organza et la dentelle jouent un rôle important dans de nombreuses collections printemps/ été 2014. Pour les bijoux, l’onyx, l’or et l’irisé seront très prisés et pour finir, le cuir utilisé dans des teintes lumineuses pour les sacs à dos, comme chez MCM. Sur quelle(s) marque(s) allez-vous particulièrement porter votre attention pour le PE14 ? J’en choisirais trois : Nasir Mazhar est la marque d’accessoires tendance, tant pour sa créativité, sa popularité et la force de caractère de ses pièces ; Kyle Hopkins, une créatrice de bijoux en pleine ascension, qui a produit des modèles qui ont eu beaucoup de succès, comme par exemple les bagues et les colliers ¥€$, et qui est définitivement à suivre de près, et enfin Ambush, le duo japonais, l’incarnation même du style, qui a collaboré avec de nombreuses célébrités et personnes influentes dans la mode et les arts. Satomi Machida Goldie H.P. Buyer for Goldie H.P. shops in Japan Acheteuse des boutiques Goldie H.P. au Japon Interview by / Propos recueillis par Sylvie Chevallier, Tokyo 1f, Shibuya Parco part 1., 15-1 Udagawa-Chou, Shibuya-Ku - Tokyo What accessories would you like for the Spring-Summer 2014 season? Beautiful pieces that use traditional skills while expressing something new. I am also attracted to accessories that reinterpret summer patterns: stripes, plant and animal patterns, in refined versions. What colors? All shades of white. Colors such as those used in frescoes: marble, sand…which have theatrical effects. What materials? Blends of natural and synthetic fibers which produce expressive material effects. Which labels interest you the most for SS14 season? Jane Carr, an English label, whose collection I am anxious to see. The label’s scarves tell a story and reflect our era. It is increasingly successful in Japan. Much more than simple pieces of fabric that are wrapped around the neck, the label’s creations are an essential element of the wearer’s outfit. De quel(s) accessoire(s) avez-vous envie pour le printemps-été 2014 ? De belles pièces, qui utilisent des savoir-faire artisanaux tout en exprimant quelque chose de nouveau. Je suis aussi séduite par les accessoires qui réinterprètent les motifs considérés comme estivaux : rayures, motifs végétaux et animaliers, et en proposent une version raffinée. Quelle(s) couleur(s) ? Le blanc, mais tout en nuances. Des coloris tels que ceux utilisés dans les fresques : marbre, sable…, qui ont un effet théâtral. Quelle(s) matière(s) ? Un mélange de fibres naturelles et synthétiques, qui donne un effet « matière » expressif. Sur quelle(s) marque(s) allez-vous particulièrement porter votre attention pour le PE14 ? Jane Carr, une marque anglaise dont j’attends la collection avec impatience. Ses foulards racontent une histoire et reflètent notre époque. Son succès va grandissant au Japon. Bien plus que de simples pièces de tissu que l’on enroule autour du cou, ses créations sont un élément essentiel de la tenue de celle qui les porte. 61 Jane Carr Carole Dehlouz FRENCH TROTTERS Founder and accessory buyer, Paris Fondatrice et acheteuse accessoires, Paris Interview by / Propos recueillis par Charlie Ber thet, Paris 62 What accessories would you like for the Spring-Summer 2014 season? Last summer’s bad weather made our customers take comfort in accessory purchases. Therefore, we are going to favor that sector for SS14. Starting with essential, well-manufactured shoes. The price is not a concern for our clientele who appreciates our selection as long as the model is not only attractive but comfortable. That is why we choose real shoe makers such as Avril Gau, Michel Vivien and Chie Mihara. What colors? We adapt our accessories to the color codes of ready-to-wear collections. For SS14, we would like warm, bold shades such as palm tree green or hibiscus, ocean blues, in order to offer our urban customers a bit of fantasy, exoticism and a taste of travel! Especially when winter plays overtime! What materials? We prefer noble materials, such as supple calfskin, exotic leathers such as python, corn snake or nubuck. I like combinations of materials that we find in some of Michel Vivien’s models! We also have our own shoe line co-signed by Avril Gau x French Trotters. Which labels interest you the most for the SS14 season? Michel Vivien for the colors and combined materials and Avril Gau for the Michel Vivien 128, rue Vieille-du-Temple - Paris simplicity and comfort. The product is perfect without frills. And of course, the co-brandings that French Trotters develops in addition to its own label. De quel(s) accessoire(s) avez-vous envie pour le Printemps-Eté 14 ? L’été dernier, avec le mauvais temps, nos client(e)s s’étaient réfugiés dans l’achat d’accessoires. Secteur que nous allons par conséquent, privilégier pour SS14. A commencer par la chaussure, incontournable, et de belle facture. Peu importe le prix pour notre clientèle qui apprécie notre sélection, à condition que le modèle, au-delà de l’attrait esthétique, soit également confortable. De ce fait, nous misons sur de vrais chausseurs, à l’instar de Avril Gau, Michel Vivien ou Chie Mihara. De quelle(s) couleur(s) avezvous envie ? Nous adaptons nos accessoires aux codes couleurs des collections de prêt-à-porter. Pour SS14, on a envie de teintes chaleureuses et audacieuses, comme des verts palmier ou hibiscus, et des bleus océan, afin d’offrir à nos clientes citadines, du rêve, de l’exotisme et des voyages ! D’autant plus quand l’hiver joue les prolongations ! Quelle(s) matière(s) ? Nous visons les matières nobles, telles que les veaux souples, les cuirs exotiques comme le python, l’élaphe (serpent des blés) ou le nubuck. J’aime les mélanges de matières que l’on croise sur certains modèles de Michel Vivien ! Nous-mêmes en proposons avec notre ligne de chaussures co-signée Avril Gau x French Trotters. Sur quelle(s) marque(s) allez-vous particulièrement porter votre attention pour le PE14 ? Michel Vivien pour le travail des couleurs et le mélange des matières et Avril Gau pour la sobriété et le confort. Le produit est juste et sans fioritures. Et bien sûr, les co-brandings que French Trotters, en tant que marque hype, développe. ZOOM KARLISM I LIKE EVERYTHING TO BE WASHABLE, MYSELF INCLUDED. Extra-ordinary Jewelry Le bijou extra-ordinaire Liberated and innovative jewelry makes statement silhouettes. More than ever, shops and consumers alike are looking for something different. Affranchi et novateur, le bijou bouscule la silhouette pour mieux se démarquer. Sa quête de différence est ainsi plus que jamais celle du point de vente et du consommateur. By Nadine Guérin Reinvent jewelry and create unique style…it’s the same battle along the chain because jewelry has become an omnipresent accessory, sought after by both fashion designers and consumers on a saturated and competitive market. “Not so long ago, the client had only two alternatives, depending on her budget: the Place Vendôme or popular labels,” states Valérie Hajage who in three years has made Hod a reference in specialized showcases (interview). The change began at the start of the millennium and has suddenly accelerated in recent seasons, creating a multifaceted sector. Creative, fantasy, couture, luxury or artistic, not to mention Fine Jewelry, the target has logically been expanded. With a renewed offer, independent designers with strong personalities continue to play a decisive role. Recognizing them requires a combination of curiosity and intuition, even if “designers with strong identities easily stand out from labels that are ‘followers’. They are difficult to imitate. Obviously, quality and expertise are essential,” states Parisian buyer, Valérie Hajage. Add to that a keen sense of design, a touch of luxury that is inherent to handmade products, combined with an arty aspect which appeals to buyers who are searching for added value. The informed, demanding consumer loves to be surprised. Jewelry in 2014 will do just that. Distinctive styles break free from traditional jewelry, tending toward the ornamental use of jewelry and artistic personalization. 64 Body jewelry There are pieces of jewelry that are similar to armor, reminding us that the body is fragile. In an era of urban jungles, the modern-day conqueror returns to the ancient idea of protective metal. Ear or fingernail jewelry, multiple chains worn around the chest, hand bracelets, finger rings forcefully reinvent the relationship between jewelry and the body. The hand ornament in particular, is an extension of the dramatic development of nail art. Notice the appearance of the ear bracelet or barrette that expand the vocabulary. One must be daring to assume the most radical. New ways of wearing jewelry redefine the art of ornamentation, raising it to a neo-futurist era. Broach Isabelle Michel Réinventer le bijou et singulariser son style… Même combat tout au long de la chaîne, car sur un marché saturé et concurrentiel, le bijou est devenu un accessoire omniprésent, plébiscité par la mode et la consommatrice. « Il y a encore peu de temps, la cliente n’avait d’autre alternative, selon son budget, que la place Vendôme ou les marques populaires », affirme Valérie Hajage qui a su, en trois ans, faire de Hod une vitrine spécialisée de référence (interview). Cette mutation, amorcée au début du millénaire, s’est brusquement accélérée ces dernières saisons, multipliant les facettes d’un secteur désormais protéiforme. Créatif, fantaisie, couture, de luxe ou d’artiste, sans oublier la Fine Jewelry, le bijou a logiquement élargi sa cible. Dans ce renouvellement de l’offre, l’émergence de créateurs indépendants à forte personnalité joue un rôle décisif qui se poursuit. Les reconnaître exige sur le terrain un mélange de curiosité et d’intuition même si, affirme l’acheteuse parisienne Valérie Hajage, « les créateurs à forte identité se distinguent très facilement des marques « suiveuses ». Ils sont difficilement imitables. La qualité et le savoir-faire sont évidemment primordiaux ». Il faudrait ajouter un sens poussé du design, la touche luxe inhérente au « handmade », combiné à un parti pris « arty », auxquels l’acheteur, dans sa quête de valeur ajoutée, doit avant tout être sensible. Le consommateur, averti et exigeant, a un faible pour les coups de cœur. Le bijou 2014 lui donne raison. Son style affirmé offre de belles échappées, hors des sentiers battus, vers l’usage ornemental, les recherches plastiques, la personnalisation. Bijoux de corps Il est des bijoux qui, semblables à une armure, rappellent que le corps est fragile. A l’ère des jungles urbaines, la conquérante des temps modernes renoue avec l’idée antique du métal protecteur. Ses bijoux d’oreille ou d’ongles, ses mutichaînes à enfiler sur le buste, ses bracelets de main, ses bagues phalanges réinventent avec force le rapport du bijou au corps. L’ornement de main, en particulier, prolonge l’essor fulgurant que connaît le nail art. A noter, l’apparition du bracelet ou de la barrette d’oreille qui élargit le vocabulaire. Assumer ces accessoires parmi les plus segmentants exige de l’audace. Les nouveaux porters qui mettent en scène « autrement » le bijou, redéfinissent l’art de l’ornement en le propulsant à l’ère néofuturiste. Silvertatoo Earrings SilverTatoo Body Jewellery Tania Zekkout Viveka Bergström Broche Revival 66 We had almost forgotten about the broche…and here it comes out of hiding, leaving behind the connotation of being an oldfashioned piece of jewelry for ladies. It even changes the trend. Currently, the broche is the hottest product of all. It is not intimidated by paradoxes. Often deemed difficult to sell, the broche is also the “well-placed little piece” that alone can create a maximum effect, no matter what the shape or material. Wearing it makes all the difference. Such as embroidered or hot-glued decorations, borrowed from haberdashery, and pins that are back to be worn in groups. Punk makes a comeback as well, supported by the New York exposition, “Punk: chaos to couture”, DIY (Do It Yourself) contributes to free expression for custom pieces. Materials create illusions Nail ring Bijules / Lakic Showroom Paris Broche Revival On l’avait un peu oubliée… La broche sort de sa réserve, échappe à sa connotation « old fashion » de bijou de dame. Elle inverse même la tendance. La broche est le produit le plus avant-gardiste du moment. Le paradoxe ne lui fait pas peur. Souvent jugée difficile à vendre, la broche est aussi en effet cette « petite pièce bien placée », capable de produire, qu’elle que soit sa forme ou sa matière, un effet maximal. Le porter, avec elle, fait toute la différence. Comme avec les décors brodés ou thermocollés, détournés de la mercerie, et les pin’s qui s’épinglent à nouveau par multiples. Sous le signe du come back punk porté par l’exposition new yorkaise « Punk : chaos to Couture », le DIY (Do It Yourself) redonne toute sa vigueur à la libre expression du Custom. Matières à illusions Inhérente au bijou, la matière bouscule son Materials that are inherent to jewelry uprôle au-delà des codes et des frontières. set their role beyond codes and boundaBroach Bijoux de Famille Elle est au cœur des actuels jeux de corries. They are at the center of current Tranoï Carrousel du Louvre respondances entre le précieux, le brut, ways of combining precious, raw, ordil’ordinaire… Sur la scène contemporaine, nary…On the contemporary stage; the la valeur refuge de l’or se réinvente tandis que l’exploration sure value of gold reinvents itself while exploration and innoet l’innovation défient le conventionnel. Tels le silicone façon vation defy traditions. Such as leather-like silicone, Plexiglass cuir, le Plexiglas plus léger que le verre, le caoutchouc ou la that is lighter than glass, metallic-like rubber or silk, porcelain soie au rendu métallique, la porcelaine aux accents minéraux that looks like minerals to confuse both the sense of sight and qui brouillent le sens visuel et tactile à la fois. Le confort du touch. The wearer’s comfort, lightweight and supple, gives a porter, tout en légèreté et en souplesse, donne un sens plus sinmore unique meaning to jewelry. Handcrafted skills are more gulier au bijou. Le geste artisanal, plus recherché que jamais, popular than ever before, giving a new definition to precious définit une nouvelle préciosité propice à l’émotion. that conveys emotions. SWAROVSKI® is a registered trademark by Swarovski AG. © 2013 D. Swarovski Distribution GmbH TO HELP YOU SUCCEED, WE GIVE YOU THE EDGE. Benefit from our unique cuts and enhanced foiling for unrivaled durability and a level of brilliance you won’t find in any other crystals. WWW.SWAROVSKI.COM/PROFESSIONAL ’’ INTERVIEW VALERIE HAJAGE Manager for the concept store Hod, Paris 3e What makes Hod different? Jewelry and accessories are not simply adornments. I try to present pieces that express something, that enhance a personality or a side of oneself on the day that one decides to wear the jewelry. I supplement the offer with small treasures that I bring back from my trips. They are a tribute to traditional craftsmanship and skills that are increasingly difficult to find. I also think that it is important that everyone can leave the shop with a piece that they like… therefore, there is a very wide price range. How do you select labels? I work with four types of designers: affordable jewelry, such as Brooke Gregson, Ileana Makri, Jacquie Aiche, Dezso… Their gold jewelry and semi-precious and precious stones are light and trendy. Fashion jewelry by Delfina Delettrez or Pamela Love have loyal fans… Their creative pace is similar to ready-to-wear designers’ and their universes are very distinctive. Ethnic jewelry, such as Trois Juillet, have an additional charm. They tell stories and enable groups of women to live from their work. Finally, there are labels that design distinctively trendy jewelry. Ipanema for example, offers affordable, attractive products. Silvia Rossi Tzuri Gueta 68 Quelle est la singularité de Hod ? Les bijoux et accessoires réunis ne sont pas de simples parures. J’essaie de présenter des pièces qui expriment quelque chose, permettent de marquer une personnalité ou une facette de soi, le jour où on décide de les porter. Cette offre est complétée par de petits trésors que je rapporte ponctuellement de mes voyages. Ils témoignent d’un artisanat et d’un savoir-faire traditionnel qui est de plus en pus difficile à dénicher. De plus il me semble important que chacune puisse repartir avec une pièce… Du coup, la gamme de prix est très vaste. Comment sélectionnez-vous les marques ? Je travaille avec quatre types de créateurs : de la joaillerie accessible comme Brooke Gregson, Ileana Makri, Jacquie Aiche, Dezso… Leurs pièces en or et pierres fines ou précieuses sont légères et dans l’air du temps. Les bijoux mode de Delfina Delettrez ou de Pamela Love ont de vrais fans… Leur rythme de création s’apparente à celui d’un créateur de prêt à porter et leur univers est très reconnaissable. Les bijoux éthiques, à la manière de Trois Juillet, ont un charme supplémentaire. Ils racontent des histoires et permettent à des communautés féminines de vivre de leur travail. Il y a enfin les bijoux «pile-poil» dans la tendance, qui sont très lisibles. Ipanema, par exemple, propose des produits accessibles et efficaces. Jordane Somville Eddie Borgo RainbowWave ’ ’ COUTURE WEEK KARLISM I NEVER GO OUT WITHOUT MY TRADEMARK DARK GLASSES, I LIKE TO WATCH NOT TO BE WATCHED. Knotted 70 1 Collier Bulgari 1 Bouchra Jarrar 2 Yiquing Yin © S.Fujii 2 71 3 3 Iris Van Herpen 72 1 1 Alexandre Vauthier Deep blue 73 2 3 Bague Chaumet 2 Stephane Rolland 3 Serkan Cura Kinetics 74 1 Bague Dior 1 Jean Paul Gaultier © P. Stable 2 Dior 2 ANTONELLA DI PIETRO AS COLLECTION AZZEDINE ALAIA BL67 BIJULES BLISS LAU CAROLE DEHLOUZ / FRENCH TROTTERS CAROLINE LEBAR CENtRAL SAINT MARTIN’S SCHOOL EDDIE BORGO ESMOD FRANCE FOSSIL FRANCESCO GALLI / FOLLI FOLLIE GERT VAN DE KEUKEN / EDELKOORT GIGI BURRIS GILLES LIPOVETSKY GROUPE CHALHOUB ILOVEDUST ISTITUTO MARANGONI KARL LAGERFELD KEN DOWNING / NEIMAN MARCUS PAMELA LOVE PIER PAOLO RIGHI POURCHET ROGER VIVIER SATOMI MACHIDA / GOLDIE H.P. SHIN TANAKA SILVERTATOO SIMONE LEGNO SOPHIA WEBSTER STAVROS KARELIS / MACHINE-A STUDIO BERÇOT VIVEKA BERGSTRÖM