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VENDREDI 11 JUILLET 2014 - LES ÉCO WEEK-END
19
WEEKEND
CULTURE
Le tour du monde en 114 jours…
P. 20-21
PORTRAIT
Nadia Kounda, actrice
MESUT ÖZIL
Dans
les coulisses
de l’histoire
P. 22
PORTRAIT
Fatima Ezzahra El Jaouhari, comédienne P. 23
TENDANCES & SHOPPING
Anfa Place à l’heure du ramadan
P. 25
P.24
LES ÉCO WEEK-END - VENDREDI 11 JUILLET 2014
20
CULTURE
BILLET
Jihane Bougrine
j.bougrine@leseco.ma
Souad revient
P
our notre plus grand bonheur, la chanteuse algérienne qui allie folk, sonorités orientales et flamenco
avec finesse, revient pour une tournée marocaine. Souad Massi a déjà
donné un avant-goût de son spectacle autour de Cordoue et de l’histoire de l’Andalousie lors de la dernière édition de Mawazine. Grâce à
l’Institut français au Maroc, elle récidive l’expérience en allant vers
des villes qu’elle n’a pas encore ensorcelées. Elle commencera le 17
juillet avec El Jadida, avant de s’emparer de Kénitra, de Meknès, de
Fès, de Tétouan, de Casablanca et
d’Agadir. C'est une jolie tournée en
perspective, que Souad Massi souhaitait faire il y a longtemps. Aujourd’hui, elle propose un projet
autour du passé, de la mémoire et
de la musique avec les Chœurs de
Cordoue, accompagnée par son
acolyte Éric Fernandez, guitariste
de génie à la virtuosité rare, soliste
de Chico et les Gypsies, qui a collaboré avec les plus grands du raï.
C'est un voyage dans le temps et
dans l’espace, sans même se déplacer, un bonheur pour les sens,
une aubaine pour les oreilles.
Souad Massi est magistrale, avec
une parfaite maîtrise de la scène.
Elle passe de la guitare au chant
avec aisance, tout en laissant la liberté de s’exprimer à ses musiciens. Humble, elle ne joue pas à la
diva et ne veut pas être au centre,
car seul l’amour de la musique
compte pour elle. Le tout est sublimé par la derbouka parfaite et la
voix de Rabah Kalfa, l’accordéon
d’Alexandre Léauthaud, les percussions de José Cortès et des moments de magie avec Sabrina Romero à la voix, au cajon et à la
danse. La Tracy Chapman de
l’Orient revient avec un projet musical solide et souhaite le présenter
●
au Maroc. Nous voilà ravis…
● «Il s’agit d’un véritable enrichissement personnel, j’ai découvert un autre volet de la vie, de ma façon d’être et de réfléchir au jour le jour», souligne Fadoua Berrada.
Le tour du monde
en 114 jours…
● Et si on vous disait que la première femme arabo-musulmane à avoir fait le tour
du monde est marocaine ? Celle qui a relevé le défi s’appelle Fadoua Berrada et a
parcouru 5 continents en 4 mois. Coulisse d’un incroyable voyage…
D’
aventures en aventures et de ports en
ports, Fadoua Berrada a sillonné le
monde à seulement 34 ans.
Seule, en bateau, elle parcourt
les océans et les continents et devient la première femme marocaine,
arabe
et
musulmane à faire le
tour du monde. «Le
voyage a toujours été
une priorité pour moi.
J’aime découvrir d’autres cieux et de nouvelles perspectives», explique la
jeune femme qui a mis en
stand-by une vie «normale» et
posée, pour vivre l’aventure de
sa vie. Dotée d’un diplôme de
l’ISCAE, rien ne prédisposait Fadoua Berrada a opter pour l’in-
certain. Elle qui a une vie professionnelle toute tracée, revient
sur les bancs de l’ISCAE, mais
cette fois-ci pour y dispenser
son 1er cours pour les étudiants
du cycle supérieur (Masters). Sa
La jeune femme a mis
en stand-by sa carrière d’enseignante
pour réaliser son rêve.
carrière dans l’enseignement
s’est ainsi développée en collaborant avec Mundiapolis, la FST
de Settat et en mode consulting
externe dans des domaines de
compétences comme le Project
Management et la communica-
tion interne. Désirant autre
chose, elle décide de créer en
2011 «Home Avenue», un
concept store spécialisé en porcelaine, orfèvrerie et cristallerie
de grandes marques au Morocco Mall. Assoiffée de créativité et d’indépendance, elle
créera également sa propre
ligne d’art de la table «by FB».
Que ce soit pour créer de nouveaux designs ou s’enfermer
dans son atelier pour exprimer
sur la toile ses sentiments les
plus intimes, un point commun
lie l’ensemble de ses créations,
c’est l’envie de partager et de
communiquer avec l’autre et
cette envie, elle décide de l’assouvir en 2014 lorsqu’elle fait le
choix d’aller à la rencontre du
monde. «Je suis partie seule et
être seule favorise une commu-
LES ÉCO WEEK-END - VENDREDI 11 JUILLET 2014
21
CULTURE
● Son périple a été l’occasion de rencontrer d’autres cultures et surtout d’autres femmes extraordinaires.
nion beaucoup plus forte avec
l’âme des lieux qu’on traverse.
On a beaucoup moins de difficultés à aller vers les gens, mais
les gens viennent aussi plus naturellement vers vous. Donc il y a
un sens du partage et de
l'échange que l'on développe».
Fedoua l’exploratrice
C’est ainsi que sur un coup de
tête ou presque, Fedoua Berrada se plonge dans ses recherches et se rend compte
que nulle femme marocaine n’a
réalisé le tour du monde seule.
«Des femmes l’ont fait autrement comme Leila Ghandi que
j’admire beaucoup, mais je voulais vraiment réaliser une
prouesse dans ma vie et devenir
la première femme marocaine à
le faire». Pour des raisons de logistique, le voyage se fait en bateau à partir du port de Miami
en Floride. «Faire le tour de la
planète terre en transversal à
partir d'un point de départ pour
y revenir après 4 mois», enchaîner avec le Costa Rica, le Panama, l’Équateur, le Pérou, le
Chili, la Polynésie, la Nouvelle
Calédonie, l’Australie, la Nouvelle Guinée, les Philippines, la
Chine, la Thaïlande, les Seychelles, l’Île Maurice et l’Île de la
Réunion, l’Afrique du Sud, la Na-
mibie, le Cap Vert et les Caraïbes du 3 janvier au 29 avril. Un
voyage qui a nécessité une
grande préparation, en plus de
gérer sa vie active, elle a dû faire
face aux méandres des demandes de visa que tout marocain doit subir. «J’ai demandé 13
visas, avec tous les dossiers à
préparer et les démarches à réaliser. J’ai même dû me déplacer
en Égypte pour le visa australien
et j’ai également du récupérer le
visa de Singapour depuis Sidney». Des «galères» vite balayées par une expérience riche
en émotions et intense. «Il s’agit
d’un véritable enrichissement
personnel, j’ai découvert un
par le voyage. Elle transformera
ainsi ce moment en un tronçon
de vie. Le mode de vie du
voyage devient le mode de vie
quotidien étalé sur le temps», se
livre Fadoua Berrada qui semble
découvrir une nouvelle définition du bonheur et qui insiste
sur le fait qu’elle a décidé de tenter cette expérience maintenant
pour une bonne raison : «J’avais
vraiment envie de bouleverser
l’équation qui dit que l’être humain doit attendre d’avoir de l’argent et du temps pour partir autant. La moyenne d’âge des
gens qui voyageaient avec moi
était de 73 ans. J’étais le vilain
petit canard. Je n’étais pas supposé être là». Le
temps, l’argent, les valeurs de la vie mais pas
seulement, Fadoua
Berrada a défié la nature et s’est dépassée
physiquement. Entre
volcans, jardins botaniques, montagnes,
elle a aussi vu les merveilles du monde et en
a escaladé certaines. «Vaciller
entre les cultures, les langues,
les terres, jongler entre des villages à l'état primitif, des îles de
quelques centaines d'habitants
vivant de pêche et de coco
avant un retour à la civilisation
Son voyage est
raconté dans un livre
qui s’intitule
«Survivre au temps».
autre volet de la vie et de ma
façon d’être et de réfléchir au
jour le jour. J’ai su prendre les
choses différemment, avoir un
sentiment de gratitude permanent pour positiver plus et prolonger l'excitation provoquée
●●●
«J’ai dû
demander
13 visas».
en passant par les plus grandes
capitales économiques du
monde». Tout lâcher et pourquoi pas, c’est ce qu’a décidé de
faire cette jeune femme en s’offrant une piqure d’adrénaline et
en prolongeant le plaisir du
voyage au-delà de la période réglementée. Pour le faire durer
encore et encore, elle a voulu
immortaliser les moments forts
de cette aventure par des toiles,
des photos inédites et un livre
qu’elle intitule : «Survivre au
temps». «Écrire pour marteler
des idées et marquer un passage. Il est nécessaire de laisser
des traces qu'on espère partager avec les autres. On a tous
une histoire à raconter. Plus ou
moins excitante et mouvementée. On se voit intemporel, immortel à travers ce que nous
écrivons. Dans mon cas, l'envie
d'écrire s'est imposée. Elle m'a
effleuré l'esprit qui se trouvait
submergé par un flux de pensées, il fallait donc chercher un
terrain d'écriture pour déverser,
s'alléger et reconstruire d'autres
histoires. «Survivre au temps»
est un livre de courts chapitres
attisant la curiosité du lecteur
tout en conservant son degré
de concentration, lesquels sont
distincts et ont comme ligne directrice le «temps».
●
LES ÉCO WEEK-END - VENDREDI 11 JUILLET 2014
22
PORTRAIT
NADIA
KOUNDA
Actrice
La rêveuse passionnée
● Elle a cette grâce naturelle à l’écran que les anciennes avaient. Nadia
Kounda est une révélation marocaine découverte dans la nouvelle série
ramadanesque qui fait du bruit, les «Mille et une nuits». Il y fait revivre
Shéhérazade, reine entre la vie et la mort, la sienne suspendue à un
conte. Décryptage d’une actrice espiègle qui berce par sa voix et ses
mots, et qui perce à l’écran…
S
ous ses airs de princesse
Jasmine, Nadia Kounda
aurait pu être prisonnière
de son château, piégée
dans une vie qu’elle n’aurait pas
choisie. Cependant, elle est allée
au bout de ses rêves. Actrice
dans l’âme, elle a toujours su
qu’elle voulait jouer la comédie,
devant la caméra. Née à Casablanca où elle a vécu jusqu’à ses
21 ans, elle a eu une scolarité sans
histoire entre l’école Yassamine,
l’école ORT et le CEGEP de Matane (Canada), pour obtenir son
DEC en Sciences de la nature,
avant de s’inscrire à l’Institut polytechnique de Casablanca. Entre
si j’avais fais le bon choix». Le bon
choix se dessine petit à petit
quand elle se voit offrir la possibilité de tourner sous la direction
de Narjiss Nejjar, dans «L’Amante
du Rif» en 2010. «Narjiss Nejjar
m’avait castée pour Cool center,
série ramadanesque dans laquelle j’avais d'ailleurs découvert
Younes Bouab (Shahrayar). Je n’ai
pas décroché le rôle dans Cool
center, mais lorsqu’elle m’a rappelée pour son long métrage, elle
était convaincu que j'étais Aya».
L'actrice décide d’aller vivre à
Montréal après cette expérience,
mais elle n'oublie pas pour autant
le Maroc. Ce dernier ne l'oublie
pas non plus: le réalisateur Anouar Moatassim
entend parler d’elle.
«J’étais destinée à un
autre projet ramadanesque. J’ai croisé des
amis du milieu dans un
restaurant et ce sont
eux qui ont dit au réalisateur Anouar Moatassim que j’étais à Casablanca. Le lendemain, Anouar me
contacte, il me présente le projet.
Le feeling est passé direct. Il m’a
proposé le rôle sans passer d’essai. En rentrant chez moi, j’étais
sûre que c’était le personnage de
Shéhérazade que j’allais incarner». Un rôle qui lui colle au cœur
mais peut-être pas à la peau: «Je
ne suis pas grande de taille ni très
fine, mes cheveux ne sont pas
lisses et ma dentition n’est pas
parfaite. C’est Shéhérazade qui
Elle a endossée le
rôle de Shéhérazade
comme une seconde
peau.
deux cours, elle participe à un
court métrage, «Tentations», de
Mohcine Nadifi, avant d’enchaîner avec Mohamed Nesrate pour
2 séries télévisées puis un téléfilm
avec Rachid Haman. «J’en rêve
depuis mon enfance. Je me suis
longtemps demandé si je devais
abandonner la sécurité pour le
rêve. Mais étant une aventurière,
j’ai choisi de prendre ce risque,
bien sûr. Il y a eu des moments
durant lesquels je me demandais
●●●
Généreuse
et aimante,
elle parvient à
relever le défi
d’un rôle lourd
à porter qui
aurait pu la
desservir.
n’avait d’autre choix que d’être
dans ma peau», révèle, le sourire
aux lèvres, l’actrice. «Interpréter
n’est jamais facile, mais c’est un
personnage riche et généreux,
elle m’a inspiré une manière de
parler, de marcher et de m’exprimer. C’était comme par magie,
dès que je sortais des loges je ne
me voyais plus, je voyais Shéhérazade. Avec l’aide des acteurs que
j'avais en face de moi, jouer n’était
plus réfléchi mais vécu». C’est
ainsi que Nadia Kounda vit intensément l’histoire des 1.001 nuits,
et cela se voit. Généreuse, douce
et aimante, elle parvient à relever
le défi d’un rôle lourd à porter et
qui aurait pu la desservir. Bien au
contraire, elle est juste et lui
donne un côté profondément
humain et vrai. Toujours juste, le
rôle semble presque facile à
camper, elle le fait avec aisance
et naturel. Celle qui parvient à déjouer le mal en faisant le bien
donne des leçons à ceux qui veu-
lent bien les écouter et prouver
qu’à chaque problème sa solution, ou plutôt un conte qui l’illustre et le résout. «Être sous la direction d’Anouar Moatassim est un
pur plaisir, il a su me mettre à l’aise
et en confiance dès les premiers
jours de tournage. La liberté qu’il
m’offrait et qu’il contrôlait à la fois
m'a permis d’aller jusqu’au bout
de ma recherche et de mon interprétation. C’est un plateau sur lequel j’ai vu des yeux briller
lorsqu’on jouait des scènes émotionnelles. Nous avions des admirateurs et spectateurs sur le plateau de tournage. Cela voulait
tout dire. Toute l’équipe a cru fort
et jusqu’à la fin en les Milles et une
nuit, malgré le stress et le rythme
accéléré». Un rythme effréné qui
donne naissance à une actrice
qui fera sûrement parler d’elle et
qui devrait avoir une longue et
belle carrière, ainsi qu'un conte
des 1.001 nuits… C’est, du reste,
tout le mal que l’on lui souhaite. ●
LES ÉCO WEEK-END - VENDREDI 11 JUILLET 2014
23
PORTRAIT
FATIMA EZZAHRA
EL JAOUHARI
Actrice
L’actrice qui a décroché
la lune…
● Elle incarne une méchante. Elle y met du cœur et tout son talent
et réussit à séduire le public dans le rôle de Kamar, femme du frère
du roi, qui rêve d’être reine. Alors qu’elle ne pensait même pas devenir
actrice un jour, Fatima Ezzahra El Jaouhari se met dans la peau d’un
personnage pensé pour elle, dans les 1001 nuits.
U
ne actrice malgré elle,
dont le charme a opéré
et dont le talent ne pouvait pas rester caché.
Telle est l’histoire de Fatima Ezzahra
El Jaouhari, qui a fait de son «exutoire un gagne-pain». Après un bac
scientifique, des études de psychologie et de communication information, elle fait 6 ans de théâtre
universitaire en parallèle, des cours
qui prendront vite le dessus
puisqu’ils deviennent vitaux pour la
future actrice. Née à Casablanca,
Fatima Ezzahra El Jaouhari prend
son envol à Grenoble où sa vraie vie
commence, sans qu’elle ne le
sache encore. «On m'aurait dit que
je deviendrais actrice il y a 6 ans,
j'aurais ri aux éclats. Pour moi, c'était
un passe-temps et surtout un
moyen de me rapprocher de la caméra, à laquelle je voue un amour
absolu. Je voulais réaliser. Je le veux
toujours. Pour moi, la vie est un apprentissage. On doit se donner les
moyens de faire ce qu'on veut réellement. Même si l'univers est
contre et que la voie la plus naturelle est impossible, il ne faut pas
hésiter à emprunter les chemins
semés d'embûches», confie celle
qui n’hésite pas à aller derrière les
caméras après ses séquences
pour en apprendre davantage.
Après avoir campé le rôle d'Amina,
dans «Quand ils dorment», premier court-métrage multi-primé
de Myriam Touzani, elle fait une
rencontre décisive avec Anouar
Moatassim, qui voit en elle Loubna
de son film «A l'aube, un 19 février».
Ce sera là le début de l’histoire
d’amour derrière la caméra d’un
réalisateur et de son actrice,
puisque Moatassim pense tout de
suite à Fatima Ezzahra dans un
nouveau projet qui lui tient à cœur:
les 1001 nuits. Il décèle en elle un
pouvoir dramaturgique que
même la jeune actrice ne soupçonne pas et lui offre un rôle en or,
un rêve pour une comédienne : incarner un personnage profond,
compliqu, qui permet de montrer
une palette d’émotions large.
«C'est difficile de jouer un rôle qui
est écrit spécialement pour soi.
Anouar a créé Kamar pour moi. Il a
vu en moi cette capacité à interpréter un caractère aussi lourd et négatif. Ce n'est pas facile d'incarner
ce genre de rôle et surtout dans ce
genre de cas de figure. Quand un
auteur crée un caractère spécialement pour l'acteur, c'est un grand
honneur. Pour moi, c'est une lourde
responsabilité aussi. Non seulement il fallait que je m'accapare le
rôle entièrement, mais je devais me
surpasser pour surprendre mon
réalisateur». Elle a réussi le pari avec
brio. Kamar est un des personnages centraux de la série et une
des figures les plus marquantes.
Elle touche tout en étant détestable, elle réussit même à décrocher
des sourires alors que les situations
●●●
«J'ai fait de mon
exutoire mon
gagne-pain».
feraient presque pleurer. Dans le
personnage de Kamar, cette
deuxième femme du palais qui
rêve d’être la première, Fatima Ezzahra El Jaouhari est charismatique
et pleine de charme. Elle joue sur la
sensualité pour faire passer son
venin et le tout est parfaitement interprété par la jeune actrice.
«Kamar est égocentrique, narcissique, mystérieuse, intelligente,
sournoise, arriviste, manipulatrice,
avide de pouvoir, fine stratège et altière. Vous avez compris, elle est la
méchante, mais pas seulement.
Elle est une femme, belle, pulpeuse, coquette, féminine, sophistiquée et elle en joue. Il m'a fallu
prendre tout ceci et le mixer avec
mon jeu, à savoir beaucoup de retenue et de pudeur, pas d'excès, ni
de surjeu. La vérité c'est un process
qui m'est venu naturellement, sa
manière de parler et de bouger, ou
l'art de parler en vers avec un accent fassi peu prononcé m'ont paru
logiques est plus qu'importants
pour compléter ma Kamar. Je me
rappellerai toujours de la première
fois où j'allais la jouer, à la fin de la
séquence, j'avais l'équipe tech-
nique en face qui observait un long
silence (c'était mon premier public
d'ailleurs), et les yeux d'Anouar
Moatassim brillaient. C'est à ce moment là que j'ai su qu'elle était bel et
bien là et qu'elle était crédible».
C’est le mot. Fatima Ezzahra El
Jaouhari est criante de crédibilité
même. «Mis a part le changement
de costumes, de coiffures et de
maquillage, il fallait surtout suivre et
respecter la continuité de son personnage et son évolution. Sans
l’aide de notre script Fatiha Allam et
de notre scénariste Meriam Drissi
qui ont été pour moi d'une grande
aide sur ce sujet, je n’aurai pas pu y
arriver», confie avec humilité celle
qui vient de finir un court métrage
français dont elle interprète le premier rôle «La révélation du cochon», réalisé par Rachid Benzine,
qu'elle a tourné à Paris après une
année bien chargée de projets où
la série a grandement contribué.
«Le facteur humain de l'équipe des
1001nuits est notre plus grande
force. Il est plus que motivant, il est
fédérateur!» Une chose est sûre, ce
talent prêt à décrocher la lune, est
à suivre, non loin des étoiles… ●
LES ÉCO WEEK-END - VENDREDI 11 JUILLET 2014
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INTERVIEW
MESUT
ÖZIL
Milieu de terrain allemand
Dans les coulisses
de l’histoire...
● Après l’écrasante victoire de l’Allemagne face au Brésil , le milieu de terrain allemand Mesut Özil revient sur ce moment historique. D’autant plus
qu’ il a définitivement conquis le public après une belle déclaration sur
les réseaux sociaux en fin de match : «Vous avez un beau pays, un peuple
magnifique et des joueurs extraordinaires ! Ne laissez pas le match d’hier
détruire votre fierté». Rencontre avec Mesut Özil, livrée en exclusivité aux
ÉCO en direct du Brésil par Adidas, sponsor officiel du joueur.
Les ÉCO : Vous avez passé une
saison en Angleterre après des
clubs en Allemagne et en Espagne. Quelle est la ligue qui
vous a attiré le plus ?
Mesut Özil : La Premier League est
probablement la ligue la plus difficile au monde car toutes les
équipes sont fortes. Chaque
équipe peut battre l’autre et cela est
très attrayant pour moi. J’ai beaucoup aimé cette ligue et j’adore
l’équipe d’Arsenal qui a un entraîneur fantastique. C’est lui qui m’a
persuadé de venir à Arsenal, il est
très impressionnant en tant qu’entraîneur. J’ai été bien accueilli par les
fans. L’atmosphère était très étonnante en Angleterre, je l’ai tellement
appréciée. Les fans m’encouragent
beaucoup.
Sentez-vous de la pression à la
veille de la finale de la Coupe du
monde ?
La pression ne me dérange pas. J’ai
joué avec le Real Madrid où la pression était immense durant chaque
match et cela est pareil dans la Premier League. Les fans ne peuvent
pas nous mettre de pression. Nous
savons que l’excellente performance de l’Allemagne était très tardive, mais nous sommes prêts à
garder ce niveau pour le prochain
match, ce sera immense pour nos
supporters.
Est-ce que vous vous projetiez
à l'époque au Brésil ?
Pas encore. Nous étions concentrés plutôt sur Arsenal. Le prochain match est toujours le plus
important, mais nous sommes
des amis et bien sûr il y a avait des
discussions sur le Brésil. C’est une
destination fascinante pour jouer
au football.
Quel sera votre sentiment si
vous retournez en Angleterre
avec la médaille de la Coupe du
monde ?
Ce sera un sentiment indescriptible. Pourtant je ne pense pas que
les fans anglais l’apprécieront, c’est
leur cauchemar. Les Allemands
remportent une Coupe du monde
! Assez de personnes ont mentionné cela lorsque j’étais là, mais ils
étaient très polis. Aussi je pense
que les fans d’Arsenal seront heureux. Lorsque la France a remporté
la coupe du monde, les fans d’Arsenal ont considéré cette victoire
comme étant la «leur», parce qu’il y
avait plusieurs joueurs français à Arsenal. Donc peut-être que ce sera
pareil pour moi, Per et Lukas.
Serge Gnabry joue également à
Arsenal, qu’est-ce que vous
pensez de sa future participation dans l’équipe allemande ?
Oui, il est jeune et talentueux et ça
ne surprend pas qu'il ait été choisi
pour participer à cette coupe. Il
peut gagner sa place et je pense
qu’il gagnera une excellente notoriété dans les prochaines années.
J’ai vu son talent et la façon avec laquelle il manipule le ballon. Il fera
une bonne impression dans le
monde du football allemand. Ça
fait toujours plaisir de voir de
jeunes talents.
Le Brésil est connu pour attaquer. Vous avez su montrer que
l’Allemagne aussi...
Oui ! C’est marrant de vous entendre dire cela parce que pendant de
nombreuses années l’Allemagne
n’était pas considérée comme une
nation qui jouait un joli football,
cette image est associée au Brésil
plutôt. Nous sommes associés à la
rigueur mais pas à la beauté. Maintenant nous avons prouvé que
nous pouvions être les deux, je
pense.
Quel regard portez-vous sur la
Coupe du monde 2010 ?
Cela a été une magnifique expérience. Magnifique pour moi et
pour tellement de jeunes joueurs
●●●
«Aujourd’hui,
nous avons
toutes les
chances pour
gagner».
allemands. Nous avons beaucoup
appris de cette expérience. Nous
avons appris combien il faut être
bon à ce niveau de compétition. Le
jeu espagnol était difficile à contrer.
Nous aurions sûrement pu les battre en d’autres circonstances mais
ce jour là, ils étaient impressionnants et ils ont su comment arracher la victoire. Nous pouvons faire
de tout cela une expérience dont
on pourrait apprendre et la traduire
en quelque chose de meilleur cette
fois-ci. Cela ne sert à rien d’avoir un
niveau suffisant pour les quarts de
final et arriver en demi-finale avec
seulement du potentiel. Aujourd’hui, nous avons toutes les
chances de notre côté pour gagner.
Vous avez près de 5 millions de
followers. Les tenez-vous informé, surtout cet été ?
Bien sûr. J’adore utiliser les réseaux
sociaux pour remercier les fans
après chaque match. Le football
n’est rien sans les supporters et être
capable de dire «merci» après un
match est la moindre des choses.
Beaucoup d’Allemands ont fait le
déplacement jusqu’au Brésil pour
nous encourager, c’est très important pour nous. Un tweet est le minimum que l’on puisse faire pour
eux afin de leur rendre la pareille. ●
LES ÉCO WEEK-END - VENDREDI 11 JUILLET 2014
25
TENDANCES & SHOPPING
RENDEZ-VOUS
Le cocon devient
papillon...
Anfa Place à l’heure
du ramadan
● Le centre commercial «star» de Casablanca qui vient de fêter ses 1 an, annonce
les soldes du mois de juillet. Entre mode et ramadan, le mall offre un espace où il
fait bon de sortir en ce mois sacré.
E
n pleine corniche, non loin
du Mégarama, un grand
centre commercial que
désormais tout le monde
connaît surplombe la capitale économique. Un peu plus humain et
chaleureux, Anfa Place mise sur la
proximité avec des enseignes de
mode adaptées à tous via 60 enseignes de shopping incluant vêtements, accessoires et décoration,
une chaîne de restauration originale où 30 enseignes de restauration proposent une large offre,
dont le ticket moyen va de 30 à
250/300 DH par personne, un supermarché Carrefour Market, une
dizaine d’enseignes de service de
proximité (pharmacie, banques, té-
léphonie, ou encore agences de
voyages pour ne citer que cellesci) et une offre de loisirs représentée par l’espace pour enfants
Gymbo, un cinéma 7D, ainsi que
des manèges et une patinoire, générant plus de 3.000 postes indirects, emploie aujourd’hui 400
personnes à temps plein. Depuis
février 2013, le mall d’une superficie
de près de 36.000 mètres carrés
accueille plus de 90 marques nationales et internationales à l’instar
de Marks & Spencer, Terranova, Us
Polo, Go Sport, ou encore New Yorker. «Bien que nous ayons des
marques prestigieuses telles que
Salsa Jeans, Lacoste ou encore
Marks & Spencers, nous sommes
inscrits dans une réelle démarche
de proximité et notre but premier
est de venir avec une offre qui siéra
à l’ensemble de la population.
Quels que soient le budget, l’âge,
ou encore le style de nos clients,
notre but est de leur apporter le
choix le plus large en termes de
produits», confie Latifa Chioukh, directrice d’Anfaplace Shopping
Center. Les soldes sont donc au
rendez-vous tout le mois de juillet.
Pour les footeux, des écrans
géants en plein food court sont
proposés ainsi qu’un service
adapté aux horaires du ramadan
où il est possible de manger
jusqu’à 1h du matin. Un sacré mois
à Anfa Place, en perspective... ●
●●●
Depuis février
2013, le mall
d’une superficie
de 36.000 m2
accueille plus
de 90 marques
nationales et
internationales.
L’enseigne Cocon et Papillon, spécialisée dans le linge de maison, les
trousseaux de bébé et le mobilier
pour enfants et adolescents, a récemment ouvert sa première boutique à Fès, la 3e au Maroc. Ce
show-room, situé sur le prestigieux
boulevard Mohamed Benabdellah
à Fès, rapprochera la marque de sa
clientèle fassie en lui proposant
une gamme élargie
d’articles signés Cocon
et Papillon. «La boutique de Fès, inaugurée en avril dernier, est
la 2e franchise après
celle de Rabat ouverte
en février 2014. Ces
ouvertures concrétisent la vision d’expansion de Cocon et Papillon, qui ambitionne d’ouvrir 10 franchises au
Maroc à juin 2015. Nous visons
également une ouverture à l’international à travers l’exportation de la
marque», explique Zineb Mekouar,
co-gérante de Cocon et Papillon.
Forte d’un savoir-faire 100% marocain et d’une expérience de près
de 20 ans, Coco et Papillon offre à
ses clientes un large choix de
pièces exclusives entièrement personnalisables, des meubles à la tapisserie en passant par les accessoires de chambre et le linge de
maison. L’enseigne, pionnière dans
son domaine d’activité, dispose
désormais d’un réseau de 3 showrooms à Casablanca, Rabat et Fès,
en attendant les ouvertures pré●
vues avant la fin de l’année.
Le sac de l’été
FASHION
Le mini sac
Le sac seau
Le sac polochon
La tendance grunge a fait des ravages
cet hiver. Du coup, pour l'été, on a envie
de mettre un peu plus de structure dans
nos tenues. Sans pour autant
abandonner nos panoplies
dégingandées, on mise simplement sur un petit sac...
Avant d'être parée pour l’été, il est nécessaire de choisir LE sac qui nous accompagnera durant toutes les vacances! Il peut
être en cuir façon zèbre, en
agneau doublé, en veau velours bicolore, imprimé effet
serpent, à franges ou en toile...
Mis en valeur par sa taille, il se
trouve sous diverses formes et
matières: angles arrondis et cuir
pour une tenue élégante, angles rectangulaires et toile pour
un effet moins habillé.