si loin - We Were So Far Away
Transcription
si loin - We Were So Far Away
PHOTOGRAPHE : LEN PETERSON. ARCHIVES DE LA COMPAGNIE DE LA BAIE D’HUDSON, ARCHIVES DU MANITOBA. HBCA 1987/363-E-210/68 x0poxz : o8 Wgn8 Xw v7Xi wb3ibdtq8i5, wb3ibc3Fz5 μi©Xu. HBCA 1987/363-E-210/68 w o8i x Ex 6 t b s ? U i f 5 s i 4 ç 6 b R 5 sW6A6 2008-u, 8-5 wkw5 meD5b6Lt4 kNø5 xF4g6ymiq8iz6g5 kNF4, kNK5, kN5yxK5 kNftq8i5 kNb6g5 si4√Ms6ymK5 wo8ixEx6ym[lt4 xg3ifu1i bf/4n4f5 scsyq5 bf/sJ8N6S5 bw/sJu4 “xq3C5t1i5 szy5bs¬Ms6SA5”: wkw5 wo8ixEx6XMs6g5. ∫4fx xg6ym/u1i4, x0π8axq5 bf/4ns9lt4, nNszq9l. vNbu w5b3inoEp4f5 x0/dtq5 wMsQK5. s i 4 ç 6 b R 5 Au printemps 2008, huit courageux Survivants des pensionnats indiens, deux provenant de chacune des regions géographiques inuits, à savoir le Nunavik, le Nunavut, le Nunatsiavut et la region désignée des Inuvialuits, ont fait part de leurs histoires à la Fondation autochtone de l’espoir. L’exposition « Nous étions si loin… : L’expérience des Inuits dans les pensionnats indiens » relate les souvenirs de ces Survivants qui s’expriment à leur façon. Photographies et objets personnels illustrent cette exposition qui se place dans un contexte historique grâce à des images recueillies dans des archives un peu partout au Canada. w k w5 émotivement, géographiquement et spirituellement. Nous étions si loin. Parfois, nous pensions que nous ne “xq3C6ymMs8q2SA5 w o 8 i x E x 6 t b s ? U i f 5 L ’ E X P É R I E N C E D ES I N U I TS DA N S L ES P E N S I O N N ATS sY y 4 g x l M s6S A 5 de la maison, très très loin — Marius Tungilik xR3C3tUi5 sYy4gxlMs6SA5 si loin x R 3 C 5 t U i5 chez nous. Nous étions très loin retournerions jamais chez nous ». w k w 5 nous étions L ’ E X P É R I E N C E D E S I N U I T S D A N S L E S P E N S I O N N AT S sfx wo8ixEx6tbs?Ms6g5 kbc5 g8zFz5 xqJu4 d/oJ5 μJø ?Ms?{, ˙o ?Ms?{, oox8 wMw/{, ∑b w3i6, √Mw8 iFx4y, xwXMBx7 s¬X8, mEsy gqo4, nMu? sw∫l4g6, sfxl 8 wkw5 xiAwymJ5 bmguz sWAh5tx6gz WymtbsA8NCm Xepslz sfiz si√6ymq8i4. nous étions si loin La Fondation autochtone de l’espoir est profondément reconnaissante à Mme Marjorie Flowers, Mme Shirley Flowers, Mme Lillian Elias, M. Peter Irniq, Mme Carolyn Niviaxie, M. Abraham Ruben, M. Marius Tungilik et Mme Salamiva Weetaltuk, les huit survivantes et survivants qui ont généreusement accepté de partager leur vécu. « Le pensionnat, ce n’était pas wo8ixEx6ym9lb. xq3C5t1i5 szyMx6SA5. tu4f5, whm4f5. b3i4f5. x7ml kN4f5. kbCs9liu Wlx6gu4 szy4gx¬Ms6SA5 nous étions si loin L’EXPÉRIENCE DES INUITS DANS LES PENSIONNATS xR3C5tUi5 sYy4gxlMs6SA5 w k w5 w o8 i x Ex 6 t b s ? U i f 5 si4ç6bR5 xzJ6√5t1i5.” — mEsy gqo4 Si je n’étais pas allée au pensionnat, j’aurais suivi ma famille à la chasse, ᐃᓕᓐᓂᐊᖅᓯᒪᓐᖏᒃᑯᒪ ᐃᓚᒃᑲ ᓄᓇᑦᑎᖕᓂ ᓄᒃᑕᖅᑐᑦ ᐃᓚᐅᕝᕕᒋᑦᑕᕐᓗᖏᑦ ᐃᓅᓯᖃᓂ- dans les campements, dans tout ce qu’ils avaient l’habitude de faire. ᐊᓚᐅᕈᓗᐊᖅᐳᖓ. ᐊᖑᓇᓱᐊᖅᑐᑦ, ᓄᓇᓕᕋᓛᒍᑦᑕᖅᑐᑦ, ᐊᒻᒪᓗ ᐃᖏᕐᕋᓂᖏᓐᓂ ᐃᓚᐅᑦᑕᕐᓗᖓ J’ai grandi dans des iglous, au milieu des chiens de traîneau, la faim au ᐃᒡᓗᕕᖓᕐᓂ ᐱᕈᖅᐳᖓ, ᕿᒧᒃᓯᖅᐸᒃᑎᒡᓗᖏᑦ, ᕿᐅᕙᒃᑎᓪᓗb ᐊᒻᒪᓗ ᑳᒃᐸᒃᑎᒡᓗᑕ. ᑖᒃᑯᐊ ventre et dans le froid. C’est ce à quoi je m’accroche : c’est la chose la plus ᑎᒍᒥᐊᖅᐸᒃᑲ. ᐱᒻᒪᕆᐅᕗᒍᑦ ᐅᓪᓗᒥᒧᑦ ᐃᓅᓯᖕᓄᑦ ᑎᑭᐅᑎᒃᑲ. ᐄ, ᐃᓐᓇᕈᓕᖅᖢᖓ ᑎᒍᒥ- importante de ma vie. Maintenant, ayant pris de l’âge, je peux dire que ᐊᖏᓐᓇᕋᒃᑭᑦ ᐃᖅᑲᒪᔭᒃᑲ ᐃᑲᔪᕐᓂᖃᓚᐅᖅᐳᑦ. ᓄᓇᒋᓂᖁᖓ ᐊᓯᔾᔨᖅᐸᓪᓕᐊᖏᓐᓇᖅᐳᖅ. ᓱᐅᕐᓗ nous étions si loin L’EXPÉRIENCE DES INUITS DANS LES PENSIONNATS xR3C5tUi5 sYy4gxlMs6SA5 w k w5 w o8 i x Ex 6 t b s ? U i f 5 si4ç6bR5 La reproduction intégrale ou partielle de ce document à titre personnel est librement autorisée, tout particulièrement dans un cadre pédagogique, sous réserve du respect des trois conditions suivantes : gratuité de la diffusion; respect de l’intégrité des document reproduits (pas de modification ni d’altération d’aucune sorte); et citation claire et lisible de la source sous la forme suivante : Source : Fondation autochtone de l’espoir, 2009 netbsv8i3ixDt4 bm®zlQ5 s=?¬8•5 wMw8Nq5 sfx ttC6ymJq8i5 N1ui6 xg3ix3lQ5, x7ml Wlx6gu4 wo8ix6t5t0Jbsix3t9lQ5, sfx b[? x1q6yK5, xg6lQ5 x∫i moQxo5 w4WQ5tx3lQ5: is3DyE0Jt4nsNt4 giscsbsymJ5; w4WQ5tx3lQ5 ttC6ym0Jyq GwMs6y0Jbs8q9li ckgw8N6H; x7ml NlNw5tx6ymix3St5 Nr5 W/i3i4 wm8N: W=FsJ6: wo8ixEx3tbs?Ms6g5 kbc5 g8zFz5, 2010 La reproduction de ce document, en tout ou en partie, pour son ajout dans des banques de données, encyclopédies, sites Web ou d’autres sites de référence est autorisée sous réserve d’en informer préalablement la Fondation autochtone de l’espoir. netbsv8i3ixDt4 bm®zlQ5 s=?¬8•5 wMw8Nq5 sfx ttC6ymJq8i5 wosc3ixDFQ5 kx5tym0JbsJk5, grosE0JbsJk5, cEbs/c3FQ/sJk5 s=?¬8•5 xyq8k5 cspmyE0Jbsix6t9lQ5 xJqt5tix6g5 sfx wo8ixEx3tbs?Ms6g5 kbc5 g8zFz5 gn6tbsç3lt4. © 2009 Fondation autochtone de l’espoir 75, rue Albert, pièce 801, Ottawa (Ontario) K1P 5E7 Tél : (613) 237-4806 www.legacyofhope.ca © 2010 wo8ixEx3tbs?Ms6g5 kbc5 g8zFz5 75 Albert Street, Suite 801, Ottawa, Ontario K1P 5E7 T: (613) 237-4806 www.legacyofhope.ca ISBN 978-0-9733520-1-6 ISBN 978-0-9733520-1-6 Front cover Eskimo Point, T.N.-O. – Enfants à l’école. x3Fx5, kN5yx6 — hD¥5 wo8ix3F1u. PHOTOGRAPHE : DONALD B. MARSH. ARCHIVES DU SYNODE GÉNÉRAL DE L’ÉGLISE ANGLICANE DU CANADA / P75-103-S1-179 x0poxz : ∫k W. μ{ sNl g4yx3F5 wb3ibc3Fz \ ≈1o4v8 g4yx3Fz vNbu \ P75-103-S1-179 Table des matières wloq5 Introduction 1 csp4vwQxD†5 Mot de la conservatrice 15 gnZ4n6 wb3iboEpu5 L’expérience des Inuits dans les pensionnats indiens 45 wkw5 wo8ixEx6tbs?1if5 si4√6bq5 Lillian Elias 47 oox8 wMw/{ Marjorie Flowers 63 mJø ?Ms?{ Shirley Flowers 81 ˙o ?Ms?{ Peter Irniq 97 „b w3i6 Carolyn Niviaxie 115 √Mw8 iFx6y Abraham Ruben 127 xw?MBx slW8 Marius Tungilik 145 mEsy gqo4 Salamiva Weetaltuk 159 nMu? sw∫l4g6 Images and Map 173 x0p5 x7ml kN8ax6 DISCLAIMER sN The information contained in this exhibition catalogue may be disturbing gn3t5t0JtK5 s?i bf/4ni rhq5 xvsQ/sN/8q5g5 wlxE/s8q9lt4 wMq8k5 to some readers. If you require immediate assistance, please contact scoµ6gk5. bwml wvJ6bs/ExcgxDF5 µ8Nu, scl[lt5 ≈8ixc6bwot5tp4f5 Health Canada’s Indian Residential Schools Resolution Health Support Program’s vNbu wo8ixEx3XMs6g5 kbc5 w¬yq8k5 wvJ3F4 WoEt5t0JbsJ6 gxF3N6- crisis line 24 hours a day, seven days a week, at 1-866-925-4419. goEJ5 wv3Ck5 24 csbµ5, s9lk5 7 WNhxDy3u sc¬tz 1-866-925-4419. Si nous n'avions pas été à l'école, selon notre âge, nous aurions d'abord eu beaucoup ᐃᓕᓐᓂᐊᓐᖏᒃᑯᑦᑕ ᐊᖏᕐᕋᑦᑎᖕᓂ ᐃᓱᒪᖅᓱᕋᔭᓚᐅᖅᐳᒍᑦ, ᐱᔭᒃᓴᓄᑦ ᐱᕈᖅᐸᓪᓕᐊᓂᖅᐳᑦ ᒪᓕᒡᓗᒍ de liberté, puis on nous aurait amenés sur des expéditions pour apprendre en ᐃᓕᓐᓂᐊᖅᑎᑕᐅᕙᓪᓕᐊᓗᑕ. ᐊᖑᓇᓱᒃᑐᓂ ᐃᓚᐅᓕᖅᐸᒡᓗᑕ ᑕᐅᑐᒃᑯᑦ ᐃᓕᓐᓂᐊᖅᐸᓪᓕᐊᓗᑕ observant nos parents ou nos Aînés, comment faire la chasse, comment être patient, ᐱᓇᔭᓚᐅᖅᑐᒍᑦ ᐊᖏᕐᕋᑦᑎᖕᓂ. ᐃᓕᓐᓂᐊᕋᔭᓚᐅᖅᐳᒍᑦ ᐅᑕᖅᑭᐅᕐᓂᖕᒥᒃ ᐊᖑᓇᓱᒡᓗᑕ, ᐃᒡᓗᕕ- comment construire des iglous, tout ce qu'on devait savoir, comment dépouiller ᖓᓕᐅᕐᓂᕐᒥᒃ, ᐊᒃᑐᐃᓂᕐᒥᒃ ᐊᖑᑦᑕᑦᑎᖕᓂᒃ ᐊᒻᒪᓗ ᕿᓯᖏᓐᓂᒃ ᐊᓐᓄᕋᒃᓴᓕᐅᕐᓂᖕᒥᒃ. ᖃᔭᓕᐅᕐᓂᖅ le gibier, préparer les peaux pour les vêtements ou d'autres choses. Nous aurions Introduction csp4vwQxD†5 Enfants brossant leurs dents à une école d’Aklavik, octobre 1939. hDyflw5 rAtys6g5 x4MF4 wo8ix3Fzi, sgWE !(#(. PHOTOGRAPHE : RICHARD FINNIE. ARCHIVES DE LA COMPAGNIE DE LA BAIE D’HUDSON, ARCHIVES DU x0poxz: so5h5 Fi. Bx5n8 Xw v7Xi wb3ibdtq8i5, wb3ibc3Fz5 μi©Xu. MANITOBA. HBCA 1987/363-E-110/31 HBCA 1987/363-E-110/31 La Fondation autochtone de l’espoir wo8ixEx3tbs?Ms6g5 kbc5 g8zFz5 La Fondation autochtone de l’espoir est un organisme sfx wo8ixEx6tbs?Ms6g5 kbc5 g8zFz5 vNbu national à but non lucratif. Son mandat est d’éduquer, de rehausser wvÔyx6∫c5bD8N6Lt4 xsM5ypsJ5 sfx W0Jtc6g5 wo8ix3- la sensibilisation et d’améliorer la compréhension de la population en ce t5tlt4 x7ml cspm/so6t5tlt4 x7ml grylt4 ckwoz- qui a trait aux séquelles qu’ont laissées les pensionnats indiens, y compris Ms6ymq8i4 sfx wo8ixEx6tbs?Ms6gk5 kbck5 wo8ix3F- leurs répercussions intergénérationnelles sur les Premières nations, les oEiz5, wMQ/s9lt4 x4gwiq8i4 x7ml ra¿q8i4 x4gw- Métis et les Inuits. Il veut aussi appuyer le processus de guérison continu ym1mb x9Mw5, x9MwzJ5 x7ml wkw5, x7ml wvJ6lQ5 vJyJu4 des survivants et survivantes de ces pensionnats. mun3X9oxlt4 ∫4fx wo8ixEx6tbs?Ms6g5 kbc5 xiAwymJ5. En 2002, en partenariat avec la Fondation autochtone de WNhxctQ9lQ5 kN6v6√6ymJ5 munwi3j5 tuq5 x7ml guérison et Bibliothèque et Archives Canada, la Fondation autochtone de scoμZc3F4 w5b3iboEpq5 vNbu, sfx wo8ixEx6tbs- l’espoir a monté sa première exposition : Que sont les enfants devenus? ?Ms6g5 kbc5 g8zFz5 ne5tMs6g5 WQx6t5tymJ5 ne÷6- Guérir l’héritage des pensionnats autochtones. Ayant fait l’objet de g4ni4 bwvi 2002. xtc6Li Ns[o hDyflw5V munwi6 nombreux éloges, cette exposition se sert de photographies d’archives et x9Mi4 wo8ixEx6tbs?Ms6g5 kbc5, sN WsQ/s9li scs- de documents originaux pour illustrer l’histoire et l’héritage du ys?4g6 ne÷6tbsJ6 xg6y1mb wm6ibi4 x0paxi4 x7ml régime des pensionnats indiens au Canada. Une version itinérante de ttC6ym/sMs6ymJi4 sfx WoEym9lt4 w7mv9M4 ckwoz- l’exposition est présentement en tournée pancanadienne, sensibilisant Ms6ymAyq8i4 x7ml wcsm/sq8N3ixo3iz vNb x9Mw5 des milliers de personnes sur cette partie de l’histoire de notre pays. kNQ8qbq8k5 kbc5 wo8ix3iFiz5. Voyant le besoin de documenter l’expérience particulière vécue bf9lA bwm iWosEc5bExc6gÅ6ym8N6g6 bmguz par les survivants et survivantes inuits aux pensionnats, et en se fondant x0ps8q5©Ju4 xg6bsiƒJ6 wkw5 kNQ8qbq8k5 kbc5 sur le succès de Que sont les enfants devenus?, la Fondation autochtone wo8ixEx6tbsymif5 xiAwymo6g5 x7ml nN?9oxlA sN de l’espoir est de nouveau entrée en partenariat avec la Fondation vJy5tx6tLA Ns[o hDyflw5 wo8ixEx6tbs?Ms6g5 kbc5 Portrait d’un jeune Inuit devant l’hôpital de la mission oblate, Chesterfield Inlet, 1958. x0pax6 wk4 kv2Wx6 sNl gkx•5g6 xXMw5 g4yx3Fxb ≈8ixFz, w[loÛ3J4, !(%*. PHOTOGRAPHE : CHARLES GIMPEL. ARCHIVES DE LA COMPAGNIE DE LA BAIE D’HUDSON, ARCHIVES DU x0poxz : ~o QS9. Bx5n8 Xw v7Xi wb3ibdtq8i5. Bx5n8 Xw v7Xi wb3ibdtq5, wb3ibc3Fz5. MANITOBA. HBCA 1987/363-G-102/11 HBCA 1987/363-G-102/11 3 INTRODUCTION | csp4vwQxD†5 g8zFz5. sfx wo8ixEx6tbs?Ms6g5 kbc5 g8zFz5 La Fondation autochtone de l’espoir est honorée de servir de dépositaire de leurs témoignages qui feront désormais partie des voix des survivants et survivantes. WNhxctc6Lt4 kN6v6√6ymJ5 munwi3j5 tuzi4 x7ml scoμZc3F4 w5b3iboEpq5 vNbu kw5tMs6g5 ne÷6t9lA “szy4g¨5gA5”: skw5 xg6ym/q5 kNQ8qbq8k5 kbc5 wo8ix3tbs9lt4. sN ne÷6t5tJ6 wkw5 xg6ym/q8i4 WoE9lt4 sfx 8 wkw5 kNQ6bq8k5 kbc5 wo8ixEx6tbsif5 xiAwymJ5 – m3Î4 xgi tnmi5 xF4g6ymJi5 vNbu. scoμ3lQ5 xgi, xgi si4√q5 ttC6ym5tx6g5 xgM- sfxl bwmzioμ6 wMQ/sixo6g5 gd6bsymlt4 s6ym/u1i4 xbsy6 wk4 xiAwymJ6 bwvz5 N9ox1i5 kNui5. scomctŒ4vu4 bwml, wloq5 kNQ8qbq8k5 kbc5 kNQ8qbq8k5 kbc5 wo8ixE-x6tbsMs6ymJ5 xiÅwymJ5 iWq5 iWos6ymJ5. wo8ix3Fq5 xg6ym/q5 x0ptxE/q5 ∫4fkz xuhk5 wk1k5 xiAwymJk5 ne5txc5b6g5, kNctŒ8q5txClxD5t4. x0pax5 ∫4fx N1ui6 WymifQ/t4 xgi sfx xiAwymJ5 x7ml ∫4fNz5 bmguz x7ml 9 vNbusbw5 g4yx3F5 x7ml wkoμ5 bd6- autochtone de guérison et Bibliothèque et Archives Canada pour ym/q5 wmv9M4 ckwoMs6ymJgcw5 bm0/s5txo6Lt4 ne÷6g5 réaliser l’exposition : « Nous étions si loin… » : L’expérience des Inuits sfiz wk1i4 x7ml xgMs6ym/3u1i4 vtz5tx6gi4. dans les pensionnats. Cette exposition rend compte des expériences de sfx wo8ixEx6tbs?Ms6g5 kbc5 g8zFz5 xqJu4 huit survivants et survivantes inuits dans les pensionnats, soit deux d/oJ5 μJø ?Ms?{, ˙o ?Ms?{, oox8 wMw/{, ∑b w3i6, de chacune des quatre régions inuites du Canada. √Mw8 iFx4y, xwXMBx7 s¬X8, mEsy gqo4, nMu? sw∫l4g6, Lu de façon individuelle, chaque témoignage raconte l’expérience sfxl 8 wkw5 xiAwymJ5 bmguz sWAh5tx6gz Wymt- d’une ou d’un survivant inuit issu d’une collectivité particulière. Pris bsA8NCm Xepslz sfiz si√6ymq8i4. sfxl bwmzioμ6 dans leur ensemble, les facettes du vécu qu’ont en commun les divers wMQ/sixo6g5 gd6bsymlt4 kNQ8qbq8k5 kbc5 wo8ixE- survivants et survivantes des pensionnats créent un tableau saisissant, x6tbsMs6ymJ5 xiÅwymJ5 iWq5 iWos6ymJ5 x7ml xys0/- n’importe leur milieu. Les photographies tirées des collections w5tx6bsymJ5 ∫4fNz5 wo8ixEx6tbs?Ms6g5 kbc5 g8zFz5 personnelles des survivants et survivantes et de neuf archives d’Église sfxl wo8ix6t5tix6g5 w˚o6gi4 μ8NsJ6 vNbusi4. et d’État illustrent de manière bouleversante ces expériences sfx wo8ixEx6tbs?Ms6g5 kbc5 g8zFz5 d/8N¨Dm/q5 xgi sfx wkw5” ˆMMs6g5 ßuz “szy4g≈l1¨- individuelles et collectives. La Fondation autochtone de l’espoir est profondément reconnaissante à Mme Marjorie Flowers, Mme Shirley Flowers, MsC5b”: wkw xg6ym/q5 kNQ8qbq8k5 kbc5 wo8ix3Fqi xJ6Nq8iq5, Wlx6gu4 sfx wmv9M4ysti4 Carolyn Niviaxie, kxt5tpsJ5, Bwg wlos6t. sN Bwg w[los6ts2 bs5gz M. Abraham Ruben, M. Marius Tungilik et Mme Salamiva Weetaltuk, x7ml scsyz kwtbsymJ6 whmQ/s5tx6ym9li x7ml x5b6- les huit survivantes et survivants qui ont généreusement accepté de N6©9li ne÷6tbsJ6 sN w4WAh5tx6t5tJ6 xgMs6ymJk5 partager leur vécu. La Fondation autochtone de l’espoir est honorée de sfx * wkw5, x7ml ∑˜4 hoK6 sfx bm3u4 wkw5 kNQ8- servir de dépositaire de leurs témoignages qui feront désormais partie qbq8k5 kbc5 wo8ixEx6tbsif5 xiAwymJ5. M 4 me Lillian Elias, M. Peter Irniq, M me nous étions si loin | L’EXPÉRIENCE DES INUITS DANS LES PENSIONNATS INDIENS csp4vwQxD†5 | INTRODUCTION des voix des survivants et survivantes des pensionnats enregistrées et dFxh4Sz wic3t5tZ5y sfiz si4√i4 g~J8N6LQ5 conservées par la Fondation, archives qui continueront d’éduquer des x7ml wo5t9ly wkw5 kNQ8qbq8k5 kbc5 wo8ixEx6tb- générations de Canadiens et de Canadiennes. sif5 xg6ym/q8i4. iEs4gz scsEixC5ys4 cbat5yk5, La Fondation tient aussi à remercier chacune des personnes qui ont Wc8NE/5yk5, WNhxctQ/5yk5 x7ml kNct5yk5 sfx ne÷6- participé à la réalisation de « Nous étions si loin… » : L’expérience des Inuits tbsJ5 W9lQ5 x7ml xyq5 x8i6N6g5 nˆq5 sfx wo8ixE- dans les pensionnats, dont tout particulièrement la conservatrice, x6tbs?Ms6g5 kbc5 g8zFz5. wo5t9li bmguz xg6- M me Heather Igloliorte. Grâce à la vision et à la perspective de bsif w˚y5ti5 kN5ti5 bwmzigc6 xg6bsMs6ymJ6 madame Igloliorte, l’exposition est un témoignage émouvant qui rend SwAN8q5g6 yK9o3Ù6 WQx6yisJ6 nwmctŒ4X9oxt5t9li compte des expériences de ces huit personnes et, de fait, honore tous x?∫i kN6v6√6ymJ5 x7ml kN6v6√6yÔ8q5g5 vNbus5. les survivants et survivantes inuits des pensionnats autochtones. Je suis heureux que vous ayez pris le temps d’écouter ces récits E5n35 r{bW{ afin de mieux comprendre les expériences qu’ont vécu les Inuits dans w[y?sbz x7ml xzJ6√z5 les pensionnats. J’espère que vous parlerez de cette exposition et de wo8ixEx6tbs?Ms6g5 kbc5 g8zFz5 l’importance des travaux de la Fondation autochtone de l’espoir aux membres de votre famille et à vos amis, vos collègues et vos voisins. Se familiariser avec cette partie de l’histoire de notre nation est le premier pas vers la réconciliation entre les Canadiens et Canadiennes autochtones et non autochtones. Richard Kistabish Président et président du conseil d’administration de la Fondation autochtone de l’espoir Écoliers. Ces enfants vivent trop loin du pensionnat pour retourner à la maison pendant l’été. [Élèves du pensionnat de la mission anglicane]. Aklavik. 1940-42. wo8ix6t5 kv2Wx5. sfx hD¥5 wo8ixCu4 szylx6gu xq3Cu1i5 xq3CD8N8q5g5 xs/4f5. ªwo8ix6t5 ≈1o4v8 g4yx3Fzb wo8ix3Fziº. x4˜F4. !($)u5 !($@j5. SAICH / ARCHIVES DES T.N.-O. / N-1990-003: 0223 nw5{, kN5yx6 \ wb3ibc3Fz \ N-!(()-))#: )@@# xR3C5tUi5 sYy4gxlMs6SA5 | wkw5 wo8ixEx6tbs?Uif5 si4ç6bR5 5 Fondation autochtone de guérison kN6v6√6ymJ5 munwi3j5 tuz Il y a de cela déjà presque sept ans, la Fondation autochtone bwm x3ÇA5 7 xiA3X9o≈o‰6g5 bwmzi5 sfx wo8ixE- de l’espoir, Bibliothèque et Archives Canada et la Fondation x6tbs?Ms6g5 kbc5 g8zFz5 WoEctQ9lQ5 kw5tMs6g5 Ns[o autochtone de guérison joignaient leurs efforts pour créer Que hDyflw5 sN ne÷6t5tJ6 vNbu xgZz sN xgo6bsli sont les enfants devenus?, une exposition rendant compte de ryxistbsJ6 kN6v6√6ymJ xg6liQ5 c9lˆa3ix3mb bms8N l’assimilation forcée des peuples autochtones sous le régime des nN3Dtc6Lt4 x9Mw5 kNQ8qbq8k5 kbc5 wo8ixEx6tbs9lt4 pensionnats indiens. Depuis, de nombreux survivants et survivantes g4yx3F1k5. xfis9li xiA6ymo6ggcsZlx6, xuh5 xiAwymJ5 ayant été victimes de traumatismes, de mauvais traitements et de dx6~6N6g6ys6Lt4, h4fbs9lt4 x7ml w4yNƒ9lt4 sfx N1ui6 négligence ont fait le récit de leurs expériences. Plusieurs ont entamé si4√6ym/q5. xuh5 mu2X9oxo6g5. bm6ymMs6g5 rai5ti un processus personnel de guérison. Devant la Chambre des communes, xgxZw5 x7ml g4yx3F1i wic6t5t9lt4 WoE0JtQ/q5 x9Mw5 le premier ministre du Canada a reconnu l’injustice des politiques kNQ8qbq8k5 kbc5 wo8ix3FQ9lQ5 Wlx6gu4 sfx i9oßb- antérieures et, en particulier, celle du régime d’Église et d’État des symJ5 vNbs2 xzJ6√6Jxzi5 Ntzi vNbs2 moZos6t3J- pensionnats indiens. Des excuses ont été présentées et on a pris des xq8i. mux8i6 g8idbsJm9li, x1q6ymiq5 hoJu4 scc- engagements pour que soit reconnue la vérité et la réconciliation bExc3iqk5 n[lc5bExc8q7mb x7ml ~wmctŒ5txo3X9ox- entamée. Malgré cela, de nombreux Canadiens et Canadiennes ix3mb. x7ml ho xuh≈lw5 vNbus5 cspm8q5tx6g5 bmguz sont encore très peu renseignés sur le sujet. L’éducation publique ckwozMsDyz8i4. wkoμ5 wo8ix3t9lQ5 ho sN xqÔ≈l4 demeure un énorme défi, un défi qu’il nous faut absolument ryxi W7mE≈¬9li x4hD8N6ix6g6 — yKi4nc5tx3ixC5b relever, car seul un esprit renseigné peut sensibiliser le cœur. bwm8Ns/ExcC5bl gryixC5b rai5ti bm6ymJi4, x7ml Lorsqu’il s’agit des anciens élèves inuits, les idées fausses et ryxi cspm5tx6g6 gnsm5tx6g5 bwm ßmtq xy5pD8N6g5. l’ignorance de leurs expériences personnelles s’avèrent encore plus ∫4fkz W9lA wkw5 wo8ixExMs6ymJ5, bm6ym9lt4 prononcées. Même les mots « pensionnat indien » ne s’appliquent x7ml wk5tx?sZt4 sfx bwm8N xg6tbsymJ5 xqi6nsJu4 Une famille esquimaude [Inuite] à Cambridge Bay, sur l’île Victoria. On voit la mission au loin. [Peter Panaktaaluk, son épouse et leur fils.] wkw5 cbatŒ5 wcl4©5txi, roi3u. g4yx3Fz5 bwv gkxi bf4nsK6 ª„b XN4∫l4, koxz w3izl.º FLEMING / ARCHIVES DES T.N.-O / N-1979-050: 0356 Fou1 \ kN5yx6 wb3ibc3Fz \ N-!(&(-)%): )#%^ 7 INTRODUCTION | csp4vwQxD†5 pas toujours. Les politiques en matière d’assimilation forcée des bmgmz5. sN grz “kNQ8qbq8k5 kbc5 wo8ix3Fz5” sN peuples nordiques revêtaient souvent un caractère particulier. N1ui6 ˆmZi ∫4fkz. sN xgxZ6 xyxÅ3Fc3tbsNi xg6lA Les récits des survivants et survivantes inuits mentionnent des eyxi xyDwymJ6, Wymt9lA srs6b6gu kNc6gk5, ryu bm8N déplacements de collectivités, parlent de foyers et de campements de ≈9Mß9li. bm0/l wkw5 scsyc3X4g5 kNq5 k4t6bsJ5, tentes. Leurs expériences des pensionnats indiens sont indissociables gJ3u/Exo5 wkQx4gi, x7ml g„5 kNoC˜q8i. sfx xg6y- de l’arrivée brutale, coordonnée et aliénante, dans les communautés m/q5 b[?i kNQ8qbq8k5 kbc5 wo8ixEx3Fq8i emAtJ8- arctiques des années 1950, d’étrangers ayant des politiques N8q5g6 naJ8N8q5g6, vmQ/q9li, x7ml vmN6gx¬9li incompréhensibles. En l’espace d’une génération, les Inuits sont sfx kNctQ8qbq5 x7ml xgxZw5 g8idbsymJ5 srs6b6g6 Externat dans la nouvelle mission anglicane (salle principale) durant la semaine de Pâques, alors que les enfants étaient revenus des camps. Les étudiants s’asseyaient ou s’agenouillaient sur le sol et utilisaient les bancs comme bureaux. La même pièce était utilisée pour les cérémonies du culte. [À l’avant :] inconnu, Ludy Pudluk (ou son frère), Noah (fils d’Idlouk). Établissement de Pond Inlet. 17-4-54. kNo1i wo8ix3Fz5 k∫6 nN/sJ6 ≈1o1v5 g4yx3Fz GwkQx4FzH mr=Fxat9lA hD¥5 bm3u4 trymo6t9lQ5 kNoC˜q8i5. wo8ix6g5 ydzJ5 w[y?J9l Nt3Ç x7ml w[y?s3i4 rSc6tbsJ5. sN w[lDy6 xg6bs?4g6 g4yx6gi. ªgkxi ne÷6g5:º rNs1mΩ5 NlN6g6, ¬t X9l6 Gkvzlrx6H, kN Gw9Ms5 w3izH. u5tmbo4. 17-4-54. WILKINSON / ARCHIVES DES T.N.-O. / 1979-051: 0802 Awr5y8, kN5yx6 \ wb3ibc3Fz \ N-1979-051: 0802 8 nous étions si loin | L’EXPÉRIENCE DES INUITS DANS LES PENSIONNATS INDIENS csp4vwQxD†5 | INTRODUCTION passés de la vie en pleine nature au confinement du salon. Le kNq8k5 bwvi 1950i. wlx8i sfx w˚J5 bw{hmi, wkw5 rythme traumatisant des changements et les déracinements w˚Ms6g5 kNgw8N¨o6X[Lt4 b[Kz wo8ixExCu4 kNco6Lt4 extraordinaires qui ont suivi expliquent sans doute en partie w[l wl≈•qNo6Lt4. sN hqst8N8qg≈¬4 xy5p6b3iz, pourquoi les peuples inuits sont aujourd’hui confrontés au taux x7ml sXv5bExc6bz hqst8N8qg≈¬1m5 cspmNo6g6, de suicide le plus élevé de tous les groupes ethniques au Canada. w7mç Bien que les peuples inuits aient, à de nombreux égards, une bwm8Nsizk5 sfx wkw5 s9lu xg6tbso3mb sk˜a9lt4 w7u1•c5b6g5 ∫4fNz9o xyq8i4 vNbusi5. expérience des pensionnats qui leur est propre, on doit aussi tenir bwm8NsZlx3t9lA sfx wkw5 xuh5 NlNw/5tx6ymJ5 compte du vécu qu’ils ont en commun avec les autres peuples x0pQMs8qizi4, bm3u[l xg6bsymJw8Ns9li bmw8i5 xy- autochtones qui ont subi le régime des pensionnats indiens. Tout q8i5 comme leurs confrères et consœurs métis et des Premières nations, wlx8i les élèves inuits ont été arrachés de leurs communautés, de leurs sfx5bs6 i9osbs/Exo5. ∫4ftg5 x9Mw6 x7ml x9MwzJ5 familles et de leurs territoires, on leur a arraché leur culture pour les wMq5, wkw5 wo8ix6g5 „6bsym1mb ˚bsym1mb kNq8i5, forcer à entrer dans le moule d’une race supposément supérieure. Wsygcq8i5, cbatq8i5, x7ml kNq8i5 nN/sv8i3ix3mb L’atmosphère enveloppante et éducative de la famille était remplacée WsQ/so3lt4 rNsiq8i4. WD6t5tZhx5tx6g cbatq8i5 par les impératifs institutionnels et ces enfants sans défense, dont bm8N wNQ6bs?[Li ryxi xg6lŒ6ymJi5 wo8ix3F1i5, x7ml certains n’avaient que quatre ans, ont improvisé des techniques sfx w7u1i4 nStNhA8N8q5gflw5 hD¥5 kbCf¬?[Lt4 tr9lA pour survivre dans un environnement hostile où régnaient les x3ÇAo5 tnmi4 wo8ixoC/6g5 w˚NhxDt4ni4 bmgjz ≈˜ - contraintes et la peur. Cela ne nie pas que des personnes bonnes l1j5 x?to1j5 nN/symJj5 WoEJm8qbClxq8i4 WoE- et bien intentionnées aient travaillé dans les pensionnats. Au t5t?4gk5 x7ml v2WxN6gk5. sc5txD8N6gA5 WsJcMs6g6 contraire, il y en a eu. Cependant, le système d’assimilation forcée x7ml wk5tx?4bc6Li w6vNw/6gi4 wo8ix3F1i. bwms- mis en place se devait être une machine de rééducation sociale de Ms3mb bm4fx; ho sN WoE0JtQ/z5 w˚yq8i4 xyst5tymJ6 masse au service de la domination coloniale. sN xbsy6 xqi6XsJ6 w˚yqk5 nN3Dtc6Lt4, vJy5tbßJ6 La question que posait l’exposition de 2002 intitulée Que sont kN6v6√6ymJi5 x9Mi5 sfx ryxistbsymJ5 kNQ8qbq8k5 kbc5 wo8ix6lt4 wo8ixEx3Fq8i Wp5tC6bs9li c9lˆa3ix3mb. les enfants devenus? conserve toute sa pertinence. L’assimilation sN xWdtQ/sJ6 bwvi 2002 Ns[o hDyflw5 ne÷6- est-elle une bonne politique? Alors que nous nous penchons sur tbsJu ho μ8Nj5 x©to4 x©tc3insl≈o6g6: sN c9lˆa3- le vécu des Inuits qui sont passés par les pensionnats indiens du t5ti6 WsÔ¿ xgxZs9liV bwml xbsy6 whmA8N6g6 sfx Canada, c’est une question sur laquelle on se doit de réfléchir, non xg6ym/q5tA5 wkw5 vNbu x9Mw5 kNQ8qbq8k5 kbc5 seulement dans le contexte d’un passé lointain, mais aussi dans wo8ix3Fq5, sN xWdt whmQ/s5txD8N6g6 W9lA vNbs2 des contextes actuels et futurs. em4ymo6bz xg6ym/z ryxio μ8Nj5 x7ml yKi4n5t8k5bs6. Georges Erasmus président Fondation autochtone de guérison Jxp s˜ymy xzJ6√z5 kN6v6√6ymJ5 munwi3j5 g1zFz xR3C5tUi5 sYy4gxlMs6SA5 | wkw5 wo8ixEx6tbs?Uif5 si4ç6bR5 9 Bibliothèque et Archives Canada scoμZc3F4 x7ml wb3ibc3Fz vNbu Les institutions de mémoire ont pour principales responsa- sN kwtbsiz, xys0/w6bsiz x7ml xsMbsiz bilités l’acquisition, la préservation et la gestion des documents ttC6bsymJi4 xg3ifq8i4 kN5b sN xq˜6 W/4nE/K5 témoignant des expériences d’une nation. Le gouvernement du wcsm/sd9lQ5 wo8ix3F4tA5. scoμZc3F4 x7ml wb3ibo- Canada a confié à Bibliothèque et Archives Canada (BAC) le E=Fz5 vNbu to/symJ6 Wp5tCd/s9li vJyJu4 wcsm/s- mandat d’être sa mémoire continue et, à ce titre, de refléter la J8Nd9lQ5 vNbs2 Z?m4fq5, x7ml bms8N b3CzA5 x0pŒ8- diversité de points de vue qui en découle. BAC est chargé de q©t5 scsyJ8N6g5 bm4fiz wlo`o5. W/4ncC5b vJy5t- sélectionner et de préserver, pour les générations actuelles et xD8Nd9lQ5 bm4fx W7mEsi3XsJ5 ttC6ymJ5 iDx6bsymlt4 futures, les documents les plus importants, qu’ils soient en format x7ml xys0/w3lQ5 yKi4n5b w˚˜6g5 bfix3mQ5, x7ml ∫fx4 analogique ou numérique. En préservant et en rendant accessible bm3u4 le témoignage des évènements du passé, non seulement nous xys0/w3lQ5 ttC6ym5txo3lQ5, wvJ6gA5 xgDm/6hD8N5tx3i3u4 préservons l’information, mais nous favorisons aussi la démocratie x7ml moZ3i4 bmw8i4. xgD8N3lQ5 ttC6ymJ5, WdtQ/sJ5 et soutenons l’État de droit. Un accès approprié aux documents, xsMbsJ8N3lt4, notamment à ceux qui expliquent les politiques et décisions Xy/4nsA8N3i6 Z?m4fk5, x7ml sN wMc6g6 k≈bymJi sNl gouvernementales, est la marque d’un gouvernement transparent et NlNw/6ymJ6 Z?m4f5 xgxZq8i x7ml whmoxEym/q8i. responsable. En ce qui concerne les pensionnats, la préservation μ8NsJ6, sN hD0/w4f5 sfiz xJhpiz bms8N wb3ibtA5 des explications consignées sur des documents d’archives favorise wvJ6g6 W?9oxizi hoi6 x7ml nwmctŒ4X9oxi6. la quête de la vérité et la démarche de réconciliation. cEbs/¨5g5 x7ml sfx WdbsJ5 x8iE/sJ5. x8i3N6g≈¬1mb bms8N m4WEx4nq5, scoμZc3F4 x7ml wb3iboE=Fz5 vNbu Wc3mb x0pŒ8- BAC possède plusieurs types de documents relatifs aux q5gi4 gd6ymJi4 W9lA bm8N wo8ixEx3tbsc5bMs6ym- pensionnats autochtones, dont certains peuvent facilement être iq8i4, wMq5 xgw8NsvstQJ5 wkoμk5. xyq5 gd6ymJ5 consultés par le grand public. Il est également possible d’obtenir W/sJ8N6g5 g4yCDt4 mo[lA WJ8N3it4 gnZ4ni4 x7ml gnD¬- d’autres documents en vertu de la Loi sur l’accès à l’information et /3bwot5ti3j5 moZ6. ryxio hD0/w6LQ5 x7ml sN gnZ4n6 Pensionnat indien de Shingle Point. Bessie Quirt avec un groupe d’écolières, automne 1929. (Lucy, Toki, Dlorac, Agnes, Ruth, Millie, Madeline, Emily, Mary et Mabel). Shingle Point, T.N.-O. y1f kKxi wo8ix3F4. Wy dx5 WctQ9lQ5 iFx6~5 wo8ix3F1u5, srx4~6 !(@(. G¬y, gr,glxM4, x1i{, sly, uo, xbo8, wuo, uxo x7ml mwSH. y1f kKxi, kN5yx6. ARCHIVES DU SYNODE GÉNÉRAL DE L’ÉGLISE ANGLICANE DU CANADA / P9314-470 g4yx3F5 wb3ibc3Fz \ ≈1o4v8 g4yx3Fz vNbu \ P(#!$-$&) 11 INTRODUCTION | csp4vwQxD†5 xgw8ND3tym9lA, sfx gd6ymJ5 wvÔtJ5 bmgjz ≈estQ0JtJ5 Wc3i3j5, wo8ix3t5t0Jt5 x7ml xqi6nu4 grysmoDtQJ8N6g5 ckwMs6ymJi4. bms8N xs9Mc5b6Lt4 ne÷3t5ti6 bf/Z4ni4, “szy4gx¬MsC5b...”, 8 scsy5 si4√6ymJ5 NlNw/5tx6LQ5 si4√q5 wkw5 xg6ym/t4 wo8ixEx6tbs à la Loi sur la protection des renseignements personnels. Tous ces ym9lt4 vNbu. sfx si4√5 wvJ6bsJ5 wb3ibi5 ttC6ym5- documents, préservés et rendus accessibles, contribuent à une tx6LQ5 meilleure information et à une compréhension plus profonde de ce g4yx3F1i5, wo8ix3F1i5, x7ml wkoμi5 xyq8i5 wb3ib- qui s’est passé, ainsi qu’au règlement des réclamations. L’exposition ftQ/sJ5. wMc6g5 sfiz ttci4, w`ky3i4 si4√6ymJ5, itinérante Nous étions si loin… présente la vie dans les pensionnats x0pax5 x7ml ttC6bsc5b6ymJgcF`i5. bm3u4, r[Z6g6g5 autochtones du Canada à partir des témoignages oraux de huit wvJctŒ[Lt4 WoE/symJ5 bwml gryJw8Nsymix3mb x7ml anciens élèves inuits. Ces récits de vie sont enrichis de documents wobE/symlt4 x0pŒ8q©ti4 bs5gc3i5ti4 sfxl gn3t5tJ5 d’archives, dont des lettres, des journaux personnels et des photo- N9ox1igw8N6 W0JbsJu4. graphies, provenant d’églises et d’écoles, ainsi que de centres d’archives WNhxctQ9lQ5 wb3ibw5 ttC6bsc5b3if5 sfx kxbsymJ5 wo8ixEx6tbs?Ms6g5 b[Kz kbc5 publics et privés. Cet ensemble est le fruit d’un effort collectif visant g1zFz5 x7ml kN6v6√6ymJ5 munwi3j5 tudtq5, sco- une plus grande compréhension mutuelle et la reconnaissance de μZc3F4 x7ml wb3iboE=Fz5 vNbu xqJu4 d/oK6 sN la diversité de points de vue rattachés à tout sujet ou évènement. to/symi3t4 xJqt5t1m5 s?5tk5 gi/sJ8N6Lb xuhm7E- BAC est extrêmement heureux d’avoir contribué à cette ≈l1i4 x0paxi4 x7ml ttC6ymJi4 Wym/s5tx6g5 Wdt8- exposition réalisée en collaboration avec la Fondation autochtone NE/K5 wvJ6g5 wq3Cc5b6gu4 ne÷6g6 bf/Z4noEJ6 de l’espoir et la Fondation autochtone de guérison; plusieurs x7ml gn6bst9lQ5 si4√6bsymJ5 sfx, bwm8NsZlx3t9lA images et documents illustrant ces récits de vie douloureux, qui font W/3i8q5g5, également partie de notre histoire, proviennent des fonds et collections SwA6bwob sfx ttC6ymJ5 kw3X9ox/K5 x7ml xys0/w6bK5 de BAC. N’oublions pas que les documents liés aux évènements s9lu ckwos6gi5 si4√6ymix3uJ5 yKi4n5tk5 w`k`M6gk5 d’aujourd’hui, que nous acquérons et préservons, raconteront aux si4√i4 grysm5tx3ix3mb, w4WAh5tx3lt4 x7ml wlxq0JtQ - générations futures une histoire de compréhension mutuelle, de /sJFi3i4 ≈e4ymo6gi4. wMQ1mQ9l w7mv9M4 wodyEMs6b5b. x7ml respect et de volonté de résolution. ¬4∫6 bis rÇ8 scoμZc3F4 wb3ibc3F[l vNbu scoμZoEp x7ml wb3iboEp vNbu Dr. Daniel J. Caron Bibliothécaire et archiviste du Canada Les élèves Inuits de l’école de Fort Churchill ne retournaient pas à la maison pour Noël. Sur cette photographie, les élèves jouent aux jeux traditionnels qu’on apprenait dans toutes les communautés. wkw5 wo8ix3Fzi stMs8q5g5 dFxh[F1u. s?i x0paxu< hD¥5 W1ax6g5 WaxDygc3u1i4 woym/3u1i4 kNo1i5. xwb Ax5 Wdtz \ giyJ6 x?b6 \ NUN-IWT-23 COLLECTION IDA WATT / AVATAQ CULTURAL INSTITUTE / NUN-IWT-23. L’ALF [Bp. Fleming] a emmené Ben et Sam à l’école de Lakefield pour une année d’essai. L’expérience n’a pas été répétée. W8 x7ml ~7 b[Kz6tbsJ5 Fou1 Mw4Fs wo8ix3Fzk5 xbsy3j5 x3ÇAj5 cspn6LQ5. sN cspnDtQ/z5 xg6bsv8iMs8q5g6. ARCHIVES DU SYNODE GÉNÉRAL DE L’ÉGLISE ANGLICANE DU CANADA / P8495-101 g4yx3F5 wb3ibc3Fz \ ≈1o4v8 g4yx3Fz vNbu \ P*$(%-!)! 12 nous étions si loin | L’EXPÉRIENCE DES INUITS DANS LES PENSIONNATS INDIENS Je me souviens d’être retournée chez moi et j’étais changée, ou à tout le moins, je AngiggalaugaluakKunga aujautillugu. June nânigalangani, ikKaumavunga angig- pensais que j’étais changée. Chez nous, nous appelons ça « avoir la tête enflée ». galidlunga immaKâ asiangusimalilaukKunga, isumaKalauttungali immaKâ asianJ’avais le sentiment d’être meilleure que [les gens de ma] communauté, meilleure gusimalikKunga. Angiggatini taijauKattalauttuk imâk ‘angijualolinniminik ippi- que mes parents. Je devais avoir adopté une certaine attitude parce que j’étais allée nialittuk’. Angijualolinniganik ippinialilaukKunga. PiunitsaugasugililaukKunga à au pensionnat et que je m’en étais sortie. Mes parents devaient être habitués à ce Mot de la conservatrice gnZ4n6 wb3iboEpu5 Mlle Velma MacDonald enseignant l’anglais à des enfants indiens et esquimaux, Inuvik, T.N.-O., déc. 1959 par Gar Lunney. Fsm u4∫k wo8ix6t5tJ6 c9lNs/Es6nt5t9li x9Mi4 wk1i[l hDy3i4, w˚F4 kN5yx6, tyWE !(%(, x0poxz √ li. BIBLIOTHÈQUE ET ARCHIVES CANADA / OFFICE NATIONAL DU FILM DU CANADA. scoμZc3F4 x7ml wb3iboEp4f5 vNbu \ vNbu bE/Z4nk5 vtmp5 vNbu. x0paxc3F4 \ PA-111777. COLLECTION PHOTOTHÈQUE / PA-111777. MOT DE LA CONSERVATRICE | gnZ4n6 wb3iboEpu5 si4√ctŒ1i6 Souvenirs des Inuit 2008, sfx xuh5 Wyt7mE≈lw5 wo8ixEx6tbsif5 En 2008, un groupe de huit courageux Survivants et Survivantes inuits des pensionnats ont partagé leur vécu avec la Fondation kbCs9lt4 wkw5 xiAwymJ5 autochtone de l’espoir afin de favoriser un processus de guérison chez xg6ym/t4 g8idtQym/t4 ∫4fkz wo8ixEx6tbs?Ms6g5 les autres Survivants et Survivantes, leurs familles, leurs communautés kbc5 g8zFz5 bwml iEsQ9lA wvÔtJ8N3mΩ5 bmg- et le reste du pays. Consignés dans le présent catalogue, leurs récits jz sont exprimés dans leurs propres mots et sont illustrés au moyen de kNctq8k5, x7ml bmw8k5 kNj5. sfx si4√q5, iWoß6ymJ5 photographies et d’objets personnels ainsi que par des photographies s?i ne÷6t5t0Jt5t8i, b[?sJ5 scsyq8i5 N1ui6 x7ml d’archives provenant d’un bout à l’autre du Canada. Les Survivants rhgw8Nw5 N1ui6 Wdt5t4 x7ml x0pdt5t4, x7ml wm3ibw5 et Survivantes, deux représentants de chacune des régions inuites x0pax5 wb3ibc3Fq8i5 Nrgw8N6 vNbu. sfx xiAwymJ5, m3Î4 — le Nunavut, le Nunavik, le Nunatsiavut et la région désignée des xgi wkw5 xF4g6ymJq8i — kNK5, kNF4, kN5yxK5 x7ml Inuvialuits — nous fournissent des exemples émouvants de ce que w˚Fxlw5 kNq5 — giyMs6g5 s?5t8k5 x4©tN6gi4 ck6 pouvait être la vie quotidienne de nombreux d’entre eux avant, w˚y6 ckwozMs6ymiz bw{hmi xuhk5 wk1k5 wo8ixE- pendant et après leur séjour dans les pensionnats. x6tbsMs6√3t8NQ5, bwhmist9lA, x7ml xiA6ymo6t9lA. Implantation du régime des pensionnats dans les régions arctique et subarctique du Canada WQx3iz kNQ8qbq8k5 kbc5 wo8ixEx6tbs9lt4 vNbus5 srs6b6gq5 x7ml iQx•8i6nsJ5 srs6b6g6 mun3X9oxi3j5 bmguz xiAwymo6gk5, si4√EMs6bz5 cbatq8k5 x7ml sfx kN6v6√6ymJ5 munwi3j5 g1zFz gros6ym/z wm8N, “kNQ8qbq8k5 kbc5 wo8ixEx3ioEiz5 vNbu, wo8ix6- La Fondation autochtone de guérison définit les pensionnats t9lQ5 kN6v6√6ymJ5. sfkz v7Xi5 wo8ix3Fq8k5, gJ3u9lt4 ainsi : « Le régime canadien des pensionnats fréquentés par des élèves wo8ixEx3X[Lt4, xq3Cc6tbs9lt4 wo8ix6g5, gJ3uFC˜5 autochtones. Ces pensionnats peuvent comprendre des écoles industrielles, cbatŒi xsMbsJ5, cbatŒgw8N6•tbsJ5, g4yx3F5 wo8i- des internats, des foyers pour élèves, des foyers d’accueil, des logements, x3Fq8i, kNQ8qbq8k5 kbc5 wo8ix3Fq5 s9l4f5 xq3Cq8- des pensionnats, des pensionnats dont la majorité des élèves étaient des •2Xb, s=?¬8•5 ckgw8N6 ≈e4bsymJk5 sc6ymJ5 d˜i5.”1 élèves de jour ou toute combinaison de ces établissements. »1 Pour les wk1k9o, peuples inuits, les pensionnats comprenaient aussi des campements de wMc6g6 gW3i kNoC˜i. sN W0JtQ9lA wo8ix3Fstbsiz tentes. Les pensionnats avaient pour objectif d’assimiler les peuples c9lˆa3ix3mb kN6v6√6ymJ5 bmgjz bmw8i4 çqstymJj5 autochtones à la culture coloniale dominante en arrachant les enfants c9lˆ5 Wsyzk5 sfxl W9lQ5 hD¥5 Wym/sÔZlx5 xˆN4- à leurs parents et à leurs communautés pour les placer dans des fq8i5 x7ml kNctq8i5, wo9lQ5 wlxk5 w[l3Jx5 szy4g- établissements loin de leur foyer parental. Dans ces établissements, on ≈l1j5 leur inculquait les idéologies chrétienne et européenne tout en leur whmoxEym/q8i4 interdisant de parler leur langue maternelle et de vivre selon leur culture. s=?¬8•5 xgd/sNt4 Wsygcq5. bwml SMw7 ui{b y†?8 Le 11 juin 2008, lors de l’historique cérémonie d’excuses B≈X scMs6g6 bwvi Ô8 11, 2008, bwvi mux5bExc6b- présentées par le Canada aux Survivants et Survivantes des pensionnats, gc3ui4 wmv9Mi5 mux9Li ∫4fkz xiAwymJk5 kNQ8qbq8k5 le premier ministre Stephen Harper disait ce qui suit : kbc5 wo8ix6gFi3k5, 16 sN kNQ8qbq8k5 kNzb, wo8ix6t9LQ5 x7ml kbc5 wo8ixEx6tbsiz5 g4yx3i3u4 sc9Md/sNt4 x7ml c9lˆ5 scsygcq8i4 nous étions si loin | L’EXPÉRIENCE DES INUITS DANS LES PENSIONNATS INDIENS gnZ4n6 wb3iboEpu5 | MOT DE LA CONSERVATRICE Dans les années 1870, en partie afin de remplir son bwvi obligation d’instruire les enfants autochtones, le xgExc6tbsJ5 wo8ix6t9lQ5 kN6v6√6ymJ5 hD- gouvernement fédéral a commencé à jouer un rôle yq5 kbCq5, wicoMs6g5 WoE?9ox9lQ5 W9ox- dans l’établissement et l’administration de ces écoles. Le /Exc3iq5 x7ml xsM9LQ5 sfx wo8ix3F5. sfx système des pensionnats indiens visait deux objectifs m3D4 gÇE/s?9oxlxax6g5 bmgjz kNQ8qb- principaux : isoler les enfants et les soustraire à l’influence q8k5 kbc5 wo8ixEx3tbsiz5 „6bslt4 x7ml de leurs foyers, de leurs familles, de leurs traditions et w[yN6bslt4 hD¥5 wo=FQixMs6bClxq8i5 xq3- de leur culture, et les intégrer par l’assimilation dans la Cui, cbatui, WsyEixMs6bClxq8i x7ml culture dominante. Ces objectifs reposaient sur l’hypothèse w˚ygcExMs6bClxq8i, x7ml sN c9lˆa3t5- que les cultures et les croyances spirituelles des tNhx3i6 kN6v6√6ymJ5 Wsygcq8i4 x7ml b3i- Autochtones étaient inférieures. D’ailleurs, certains q8k5 s4WE/q8k5 xqJu4 x0pQ8q5tx3mQ5 x7ml cherchaient, selon une expression devenue tristement NocENiQ5. ∑, wMq5 ei6g5, scl scsygc- célèbre, « à tuer l’Indien au sein de l’enfant ». Aujourd’hui, Ms6g6, “gd9lQ5 x9Mw5 hDyq5”. s9lu, wob6- nous reconnaissons que cette politique d’assimilation yJA5 sN xgxZ6 c9lˆDt5tNhxMs3iz5 bm6ymJ6, était erronée, qu’elle a fait beaucoup de mal et qu’elle xqJu[l slExN6g¨t5tymJ, x7ml wicExc8- 2 n’a aucune place dans notre pays. 1870i, sfx Z?mgc4f5, xgExcCu0J4 q5g6 s?A5 bμi kN5t8i. École de Shingle Point. [Groupe d’élèves avec quelques adultes — photo de groupe]. y1f kKxi wo8ix3F4. ªxuh5 wo8ix6t5 Wctc6Lt4 w8N3i4 — vtztbs9lt4 x0pos6bs=Fz8iº. FLEMING / ARCHIVES DES T.N.-O / N-1979-050: 0412 Fou1 \ kN5yx6 wb3ibc3Fz \ N-1979-050: 0412 xR3C5tUi5 sYy4gxlMs6SA5 | wkw5 wo8ixEx6tbs?Uif5 si4ç6bR5 17 MOT DE LA CONSERVATRICE | gnZ4n6 wb3iboEpu5 Les enfants inuits étaient arrachés de leur foyer familial en grands nombres et forcés à apprendre le mode de vie Qallunaat (non inuit) aux dépens du leur. bwml sfx kNQ8qbq8k5 kbc5 wo8ix3F5 bμ•Ms6g5 WbcMs6g5 vNbu bwmzi5 1831, ryxio bwm bwhmi so6t9lA 1950i sfx wkQx4y√M4gx¬Ms6ymJ5 W0JtQ9lA g4yx3F1i5 xsMbsJ5 x7ml Z?mgc4fi5, vNbs2 xF4g6ymJq8il wkw5 hDyflw5 W/s9lt4 xq3Cq8i5 xuh≈lw5 x7ml tos6bs9lt4 wlEx6~6bs9lt4 wo5td/s9lt4 sfx ®Ns/4nw5 xq[oQx3mb xro6gwix6g5 wo8ix3F1i4 xsMbsix6gi4 wlx8i vNbs2 srs6b6gxi. sN bwm8Ns0JtQ/z 1939aMs6t8NA wkw5 “x9MsNhQ/sMs8qmb” x7ml bwmw7m5 x©tcMs8q5g5 wlx8i Z?mgc4f5 c9lˆtg5 w˚yq8i4 ryxi bwm8N xJD8•6ix3mb N1ui6. irc3Fz8i. nwvi xwEo 5, 1939, sfx vNbu wc6gwF4Jx6 bm4r6Lt4 vJyt5tMs6g5 moZ3u4 sfx wkw5 x9MsJ5 mo[LA Bien que ces pensionnats aient existé au Canada dès 1831, Sty xuxoZ Wd/3Jxzi bwvi 1867, x7ml bwmw7m5 xgEx- ce n’est pas avant les années 1950 qu’un nombre important de ces cEK5 x9Mw5 Wd/3Jxzi4. sN ≈e4y0JbsMs6g6 wkw5 écoles, administrées par les congrégations religieuses et financées ≈8ixFq8i4, xJ6n6g6ysti4, x7ml wo8ixDti4 W/4n- par les gouvernements fédéral, provinciaux et les Églises, furent co6Lt4 Z?mgc4f5, bwm8NsZlx3m5 vNb bmguz wicD- exploitées dans le Nord canadien. Ce retard est dû au fait qu’avant mMs8q5g6 WoEJmNAl. bwml bwF5 r1 NlNw/6S6 wm8N 1939, les Inuits n’étaient pas considérés comme des « Indiens ». Par “Z?mgc4f5 conséquent, ils échappaient à la compétence fédérale. Le 5 avril 1939, gbst9lQ5 vNbs2 wc6gwF3Jxzk5 whmoxE9lA vNbs2 la Cour suprême du Canada décidait de façon unanime que les Inuits xzJ6√zb ttC3Fzi5; bwm8NsZlx3t9lA, WQxo3m5 kN3Jx6 étaient bel et bien des Indiens aux termes de l’Acte de l’Amérique sNbF4Jxy1m5 sN W0Jbs9li Z?mgc4f5 xyxi4 WoE/Ex- du Nord britannique de 1867, ce qui les assujettissait à la Loi sur les coMs6ym1mb. xiA3m5 W/‰3m5 sNbF3Jx3i6, WoEJ8•Ms6g5 Indiens. La santé, le bien-être et l’éducation des Inuits relevaient Z?mgc4f5 wc6g6bsNh4t5tiz5 bwvi 1939 vNbs2 wc6g- désormais du gouvernement fédéral, bien que le Canada ait hésité wF3Jxzi whmoxa9li.”3 xiA3m5 who7m5 kN3Jx2 sNbF4- à assumer ces responsabilités. Comme David King l’a expliqué : Jx3iz 2 bwvi 1945, whμltcoMs6ymJ5 kN∫E/sJ8N3iz « Le gouvernement fédéral avait l’intention d’en appeler de cette srs6b6g6 ~t5tMs6g6 vNbu4 yK7j5; bwvi 1951 vNb décision de la Cour suprême auprès du Conseil privé; cependant, gn6t5tK6 sN wo8ix6goEix3izk5 X3Nstz8i4 bmw8k5 le début de la Deuxième Guerre mondiale accapara l’attention du srs6b6g3usk5 x7ml wk1k5 x0pŒu4, x7ml bwvi 1954, gouvernement. La guerre terminée, aucun gouvernement fédéral x∫A5 x4hD6tbsoCu4 gxF6hxa9lt4 wkoμi5, sN k∫6 ne songea à contester la décision de la Cour suprême. »3 Après la kwbs9li x5t1i6n6\vtmpC˜6 bmgjz w{rΔ wo8ixDt4nq5 Deuxième Guerre, les préoccupations relatives à la souveraineté ∫4fNi wkoEpgc4fi x7ml kNusbiEpQ/sJ5 Z?m4fi5 du Canada dans l’Arctique attirèrent l’attention de la nation vers ses xgo6bst5tMs6g5 sfx kNQ8qbq8k5 kbc5 wo8ix3Fz régions nordiques. En 1951, le Canada dévoilait son programme WQx6tbsli scolaire, tant pour les habitants du Nord que les Inuits, et en 1954, s9li6ymJ6 tyWE 1954, sfx vtmpC˜5 whmosEMs6g5 sN succombant aux pressions croissantes de la part de la population, le kNQ8qbq8k5 nouveau Sous-comité sur l’éducation des Eskimos du ministère des giix3lQ5 kbc5 hD¥5 bmgmz5 x0pß8q5gxl1u5 x?to1i5, Affaires du Nord et des Ressources nationales recommandait que xgo6t9lQ5 wo8ix6goEi4f5 mo5tx3ix3mb c9lˆk5 W/E- 18 S6gi6noxD0pJmMs6ymJ5 ngw8N5tx6 kbc5 srs6b6gu. wo8ix6goEi6 ~MQQx3lA b[?i w6v6- si4√zi “x©tc3i6XsJ6 nous étions si loin | L’EXPÉRIENCE DES INUITS DANS LES PENSIONNATS INDIENS gnZ4n6 wb3iboEpu5 | MOT DE LA CONSERVATRICE le régime des pensionnats soit adopté dans tout le nord du pays. s6t5tx3lQ5 ˆm5txo3ix3mb ˆm4yix3mb w6vNw÷EJ8N6bq8k5 Dans un rapport paru en décembre 1954, le comité décidait que c9lˆ5 ®Ns/os3izk5.”4 le régime des pensionnats était « probablement le moyen le plus MXgxu, sN ckwoziz x0pQ8qu/z Nigw8N6 efficace pour donner aux enfants issus de milieux jugés primitifs vNbu. bwmo k?s˜5 x7ml ˜Xgx vtmt4 vNbs2 moZ3J- une éducation civilisée, une formation axée sur les métiers qui les xz5tA5 bwvi 1949, sfx m3Î4 Z?m5 WJmMs6ym8qbz5 4 préparerait à fonctionner dans l’économie des Blancs. » x9Mw5 Wd/3Jxz ∫4fkz kN6v6√6yMJu1k5 k∫6 vNbu Au Labrador, la situation était différente d’ailleurs au Canada. xF4g6ymJ6. sN whmoxz5 ∫4fxaZlx3t9lQ5 xgod/q5 Lorsque Terre-Neuve-et-Labrador se joignit à la Confédération en sfx vNbs2 Z?m4fq5b xq3lQ5 bm3u4 W/4nt4 g1z0JtQlQ5 1949, deux administrations gouvernementales décidèrent de ne sfx xJ6n6g6yst5 ˚?s˜5 x7ml ˜Xgx kN6v6√6gq8k5, pas assujettir la population autochtone à la Loi sur les Indiens. bwm8NsMsEK5 wkq8k5 x7ml xyq8k5 kN6v6√6gk5 Nrgw8N6 Cette décision allait à l’encontre de recommandations qui voulaient kNz8i vNbu. bwm8NsZlx3t9lA, sN vNbu xF4g6ymJz5 que le gouvernement du Canada assume la pleine responsabilité WtbsMs6g6 Z?mgc4fi5 ®Ns/i4 xsM5td9lQ5 Wp5tCsti4, de la prestation de services sociaux aux peuples autochtones de wMQslt4 wo8ix3F5, ∫4fkz ˜Xgx kN6v6√6gq8k5. bwvi Terre-Neuve-et-Labrador, comme il l’avait fait pour les Inuits et les ˜Xgxu, xuh7mE≈lw5 m4f4g5 wkw5 w˚h4g5 wo8ixEx6- autres groupes autochtones de part et d’autre du pays. Cependant, la tbsM6s6g5 kNQ8qbq8k5 kbc5 N/axk5 wo8ix3Fq8k5 nouvelle province recevait des subventions fédérales pour l’administration kNu szyQ/q8k5, x7ml si4√4nc6g6 xgMs6ym/3u1i4 de services destinés aux peuples autochtones du Labrador, y compris x4hD8N6gi4 xg6ym/q8i4 wo8ixctŒ5 bwvi kNQ8qbq8i5 l’éducation. Au Labrador, de nombreux jeunes Inuits fréquentèrent kbc5 wo8ixEx6tbsif5 wo8ix3Fq8i ∫4ftg5tx6 bmw8i des pensionnats dans des communautés très éloignées de leur foyer vNbu srs6b6gxi.5 familial et partagèrent beaucoup des expériences dévastatrices bwvi kN5yx6, trstMs6t8NA ho 1955, gΩi 15 vécues par les élèves du régime des pensionnats dans tout Snt wo8ixD8N6g5 hD¥5 kbc5 wkw5 wo8ixoMs6g5 bwvi 5 l’Arctique canadien. kNQ8qbq8k5 kbc5 wo8ixEx3Fq8i. xuh5 hD¥5 ho kNc- Avant 1955, dans les Territoires du Nord-Ouest, moins de Clx3t9lQ5 kNgw8Nu wMu1i cbatu1i, ryxio5bs6 sfx 15 pour cent des enfants inuits d’âge scolaire étaient inscrits dans w˚ycMs6g5 kNø5 x3ÇA5 xg6LQ5 W/4nc6Lt4 x7ml wo5t- les pensionnats. Beaucoup d’enfants vivaient encore en nomade Exc6Lt4 wkw5 WoE0Jyq8i4 x7ml cspm/q8i4 cspm/E - avec leur famille, et même ceux qui vivaient dans les communautés xc3mQ5 WoEcbs5txD8N3ix3li kNctui. bwml kNK7us5 et établissements prenaient part à des activités saisonnières en xiAwymJ6 mEsy gqo4 NlNw/5tx6g6 si4√ui, “wo8ix- apprenant les techniques et connaissances traditionnelles dont ils ExMs8q4fb auraient besoin pour devenir des membres actifs de la société inuite. whm6h6tbsZ/Ms6gA5 yK9o3u4 x7ml bwm xs9MD0/sc5bo3lb Tout comme Marius Tungilik, un survivant nunavummiut, l’explique wo5tixC5b bs5g[lb cbat5ti5 s=?¬8•5 w8Ngc5ti5 dans son témoignage : « Si nous n’avions pas été à l’école, selon notre ck6 xaNhA8N6ylb, ck6 ekw5g8NwoJ8N3Wb, ck6 w[lF- âge, nous aurions d’abord eu beaucoup de liberté, puis on nous aurait ZosD8N3Wb, ckgw8N5tx6 ∫4fizl eyoEi6 i3Jti4 bmg - emmenés sur des expéditions pour apprendre en observant nos parents jz x8kÇoxE9lQ5 s=?¬8•5 xyq8k5 x©tJ8N6gk5. wo5tN- ou nos Anciens comment faire la chasse, comment être patient, /Ms6gA5 comment construire des iglous, tout ce qu’on devait savoir à partir vr?osD8N6ylb wclZhA8N3ixCb. wo5tbsZ/Ms6gA5 bsg4- xR3C5tUi5 sYy4gxlMs6SA5 | wkw5 wo8ixEx6tbs?Uif5 si4ç6bR5 wo8ix3F1k5, ck6 mo[LA c/osD8N6ylb, ck6 x3ÇAc6tQiK5, sˆosD8N6ylb, x7ml 19 gnZ4n6 wb3iboEpu5 | MOT DE LA CONSERVATRICE b5tA5 ß4©5t5tA5∑otbsZ/Ms6gA5 si4√6gxD8N6ylb wmv9M4 WsygcMs6gi4.”6 xw∫aZlx6, wm5txfl4 WQxoMs6ym/z5 kNQ8qbq8k5 kbc5 wo8ixEx6tbs9lt4 srs6b6gu, sN wkw5 Wßygcz5 w˚yE9lA gqo4 NlNw/Ms6g6 x4hD6tbsoMs6ymJ5 Nigw8N5tx6 srs6b6gu W0JtQ9lA ei6g5 c9lˆ vNbus5 Wsygcz xg6bsod9lA srs6b6gu. x0pQNis4 iQxi srs6b6g6, bwvil xy5p6ymo3iq5 kN6v6√6ymJ5 kNq5 nigw8N5tx6 xy5p6ymo3t9lQ5 xri≈¬4 c9lˆs/6i6nso6Lt4 x7ml g4yxExc5b5txExc6Lt4, srs6b6gu, wkw5 Wsyz ho xys8q5txXl4g6 x7ml h4fbsNi ryxi etxi μ8N w˚yso6gi, W0JtQlx6gA wkw5 w[yN6bsymiƒ1mb vNbs2 Z?m4fq8i5 x7ml wkc8q5g¨tbs9lt4 sX4baA8NCt4 c9lˆi5. WQxo6t9lA 1900qi Gx7ml yKigcz8izi ˜XgxuoH g4yx3F5 kwc6Lt4 srs6b6gj5 x7ml iQ3Xyz8k5, ryxio bw{hmiso6t9lA 1910 x7ml 1920 sk6g7mE≈lw5 xuh7mE≈lw5 wkw5 hvoJu4, x7ml bm3u5tx6 xyD6tMs6bq5, ∫4fxgx9Mw5, w[yC3Jx˚6g5 x7ml ≈1ov4f˚6g5. bw{hmi6bw8N6 Bx5n8 Xw4f5 isF6t4f5 kwbsK5 Nigw8N5tx6 srs6b6gu, tos6LQ5 wkw5 emAtd9lQ5 w˚ygcE/q5 x7ml kN∫3lt4 vtzlt4 kNo1i sfx wosc6bs9lt4 isF6t4f5. bwml ro{t8 kx0p5 NlNw/Ms6g6 wo8ixDtuA5 ttC6bui4 xto4, “ei3i6 wkw5 b3iq8i4: g4yx6goEi6, c9lNs/o3t5ti6, x7ml Z?moEiz5 wcsm/q5,” bwvi 1920 “bs6¥c5b3i6 xu3i4 sN wk1i4 emwt5tMs6g6 Wsygcq8i4 srs4f5 N5tCh1i6 wNq9LA WsygcE8qbuA5 ®/c5†c5bo6Lt4 tEZixi4. bwm8Nso3m5, bm3u5txXlw5 wkw5 kNcoMs6g5 ci8Nh[LA sN bs6¥c5b3Ft4: kN∫‰8N6LQ5 bwml sk6yK5 bμi bs6¥=FQc5b6bu1i, sN sk6yMs6g5 Nugw8ˆo6Lt4 bs6¥c5b6Lt4 Wdt4nu1k5.”7 sN k∫6 wiQo6bq5 cbatŒ5 x4hS6tbsq8No6Lt4 x?tu1k5 i3Jti4 Enfants de l’Arctique. ARCHIVES DU SYNODE GÉNÉRAL DE L’ÉGLISE ANGLICANE DU CANADA / P7516-353 srs6b6gus6 hD¥5. g4yx3F5 wb3ibc3Fz \ ≈1o4v8 g4yx3Fz vNbu \ P7516-353 21 MOT DE LA CONSERVATRICE | gnZ4n6 wb3iboEpu5 de comment dépouiller le gibier, préparer les peaux pour les Wd/s9lt4, x7ml b1μ3Fosc5b6Lt4 wizi bmgjz “bm- vêtements ou pour d’autres usages. Nous aurions appris à faire des w8k5 ≈8ixNw5 — xsX˜i6, k®Dt8N6g5, w7m4t3i6, S?[l1i6 kayaks, des harpons et des kakivaks pour pêcher. Nous aurions x7ml xw5g6lwJ8N6g5 ≈8ixNw5 — bmsz6bsJ5 g4yx3ti5, appris en suivant leur exemple... On nous aurait enseigné l’histoire x3?Zh4ti5, x7ml isF6t4fi5. sfx m3DwozJ5 WQx6t5tymK5 selon la tradition orale. » φco6t5t9lt4 x7ml ≈z÷c5bo6t5t9lt4 wkw5 kNq8i4.8 6 Malheureusement, au cours des quelques courtes décennies ˙3l s8kxq8Nfl1u wkw5 vtMs6g5 kNoox¬o6Lt4, qui ont précédé l’implantation du régime des pensionnats dans slEx~6bs9lt4 cimN6gi4, x7ml ryx•sc5b6lt4 wo6Lt4 le Nord, la vie traditionnelle que Marius Tungilik décrit subissait isF6t4fi5 W∫c5b3lt4. sfx xy5pstJ5 ≈e4y0JtMs6g5 déjà des pressions croissantes en raison de l’assaut de la culture k∫u4 w˚yco6Lt4 sfx katbs9lt4 wkw5 Wsygcq5 eurocanadienne d’un bout à l’autre de l’Arctique canadien. bwml, xuhXlw5 x3ÇA5 xiAc5b6g5, sfx xqJ≈l1u4 Contrairement à ce qui s’était passé dans le Sud – où la xfix¬6gi4 x4gwym9lt4. xiAwymiƒJ6 nM¨? sw∫l4g6 transformation des collectivités autochtones avait été graduelle, wm8N sc6ymK6, “bwml xyq5bs6 xy5pMs6g5. e7¨5 répartie sur plus d’un siècle de colonisation et d’évangélisation par gdC6bs9lt4. xˆNZ ex3jxMs6ymJ6 sfx xsX6gi4 x8kÇø5 les Européens des pays de l’Ouest –, dans le Nord, la culture inuite xat5 gdCwo3mb e7ui4. xWEMs6ym/C ckw7m5 ex1mΩ5 était restée relativement intacte jusqu’au milieu du vingtième W0JtQ9lA bfMs6ym8q8N4f exJ6 w˚yl4∫8i. w8N scM- siècle, surtout parce que les Inuits avaient été négligés par le s6g6, “w˚y6S6 gdbsK6” ßN scsycMs6ymJ6 s?A5 gouvernement canadien et qu’ils avaient été très peu en contact Wsy5t8i4, avec les habitants du Sud. bwm8Nl gdnw0Jy≈lq5tA5. bm8N xiA6t9lA kNø5 ~Ms6g5 sfx Wsy5tA5 w˚0JtgxEZ5tA5 gdbso6g5 À compter de la fin du dix-neuvième siècle (et beaucoup — ~9Lt4 kK/c6gj5 e3i6i6XsJu4 x?∫•5g6 kNoq5b plus tôt au Labrador), des missionnaires chrétiens furent expédiés wm8Ns5tx∂pMs6ymJ6 e7uq5 gdbsgx3mb bm8N hfnwi6 dans les régions arctique et subarctique; mais ce n’est pas avant les wuxl1i x7ml ≈z÷c5b3i6 kw2S6 WQx6S6.” x?∫i5 années 1910 et 1920 que les Inuits furent rapidement et presque bm8NsZlx3m5 WsygcK5 katbs9li x7ml c9lˆad/so6Lt4 totalement convertis, surtout aux religions catholique et anglicane. wo8ixExc6b3lt4 À la même époque, les postes de traite de la Compagnie de la Baie WQx6tbs9li Nigw8N5tx6 srs6b6gu, x7ml wkw5 hDy- d’Hudson étaient déjà établis partout dans le Nord, ce qui flw5 W/s9lt4 xq3Cq8i5 xuh≈lw5 x7ml tos6bs9lt4 encourageait les Inuits à abandonner leur vie semi-nomade pour wlEx6~6bs9lt4 wo5td/s9lt4 c9lˆtg5 w˚yq8i4 ryxi s’installer dans des communautés établies autour des postes. bwm8N xJD8•6ix3mb N1ui6. kNQ8qbq8k5 kbc5 wo8ix3Fq8k5 Comme Kristen Norget l’explique dans son essai The Hunt for Inuit Souls: Religion, Colonization, and the Politics of Memory, dans les années 1920, « la traite des fourrures a forcé les Inuits à w˚y6 wlx8i kNQ8qbq8k5 kbc5 wo8ix3Fq5 abandonner leur traditionnelle chasse d’hiver au phoque au profit trst9lA 1964, xuh5 sk6g5 wo8ixD8N6gi4 x3ÇAo5 wkw5 du piégeage non traditionnel du renard arctique. À cette époque, hD¥5 kbc5 wo8ixMs6g5 kNQ8qbq8k5 kbc5 wo8ix3Fq8i presque tous les Inuits vivaient à relativement peu de distance d’un sk6yQxMs6g6 75 Sntu4.9 wMq5 hD¥5 wo8ixyQx6Lt4 poste de traite : des campements permanents avaient poussé un x3ÇAc6Lt4 $ s=?¬8•5 5, xyq5 w˚h4©9lt4; wMq5 wo8i- peu partout autour des postes, favorisant la dissémination des x6X[Lt4 eMusJu4 xyq9l w˚h4©il4∫5txq8i kNQ8qb- 22 nous étions si loin | L’EXPÉRIENCE DES INUITS DANS LES PENSIONNATS INDIENS gnZ4n6 wb3iboEpu5 | MOT DE LA CONSERVATRICE objets de traite. »7 Cette nouvelle concentration de familles exerçait une pression sur les ressources fauniques environnantes et faisait en sorte que les campements « subissaient l’assaut de maladies épidémiques comme la rougeole, la polio, la petite vérole, la tuberculose et la grippe, apportées par les missionnaires, les baleiniers et les commerçants. Les deux derniers groupes sont aussi responsables des fléaux de la syphilis et de l’alcoolisme dans les collectivités inuites. »8 Chacun à sa manière, continuent à militer de façon énergique pour la guérison, la santé communautaire et la revitalisation de leur culture. sfx xiAwymJ5 wMsymK5 bmguz WoExE/5ti4 vJyK6 bcJ8N8q5g5 sfx cspmpQ/sJ5 munwi3j5, kNo1i Il semble donc que, du jour au lendemain, les populations inuites s’étaient concentrées dans des établissements, étaient w¬yoEi6, x7ml WQx9M4t5t6 Wsygc3u1i4. menacées par la maladie et avaient été amenées à dépendre des objets de traite. Ces changements marquèrent le début d’une nouvelle ère d’appauvrissement de la culture inuite qui, en l’espace q8k5 kbc5 wo8ixEx6tbs9lt4. xuh5 wo8ix6g5 bfc5bM- de quelques décennies, aurait des conséquences dévastatrices à s6bq5 xzJ6√t4 xbsyx6LA x3ÇAu. wMq5 stD8NCt4 long terme. La survivante Salamiva Weetaltuk ajoute : « D’autres xq3Cu1k5 xfi≈l4 x3ÇAk5 xuhk5, W0JtQ9lA xJ3N3m5 x7ml choses aussi changeaient. On tuait les chiens. Ma mère a beaucoup xrg9li pleuré quand ces hommes habillés en rouge tuaient les chiens. Je sux4f5, x7ml szy4gx¬9lt4 wq3C/Exc6bz5 wo8ix- lui ai demandé pourquoi elle pleurait, parce que je ne l’avais jamais Exgw8N3lt4 — w˜8i4f5 vNbs2 xF4g6ymiq8k5. hoK6, vu pleurer de toute ma vie. Elle a dit : “Ils tuent notre vie.” Elle s9luj5, 90Snt vNbus5 wkw5 kNq5 ryxi sX4bsJ8N6g5 voulait dire notre culture, qu’ils tuaient l’essence de notre culture t1uh4f5.10 wMv8iz5bs6 sN wkc8q5g¨8i6 bwm gnsm- de la même façon dont ils tuaient les chiens. Après ça, la ctŒ1NMs8q5g6 srs6b6gu. bwml xiAwymJ6 bmguz communauté a changé. C’est comme s’il y avait un gros nuage noir „b au-dessus… Quand les chiens ont été tués, j’ai l’impression que xzJ6√K5 bek5 9 bwv•il4∫5ti w[loÛ3J1u. WbcMs8q7m c’est à ce moment-là que les agressions, l’alcool et les beuveries sc9MctŒAt4n5ti4; sc¬tbcCi. wcsmJz ttcsyx6gz ont commencé. » C’est dans ce tourbillon culturel et colonisateur m3D1i4 xˆN8i5 bw{hmi x3ÇAi 1958 x7ml 1959.” srs6b6gu w3i6 wcsmK6 wq3CNhQx4n6 wm8N, t1u˙4f5 s=?¬8•5 “sc9MctQc5bExcMs8qbK5 que le régime des pensionnats a été implanté dans le Nord. Les bwml xuh5 xiAwymJ5 sc6ymJ5 d/oi3u1i4 wo8ix6- enfants inuits étaient arrachés de leur foyer familial en grands tbsMsCu4, sN NocEoMs6ymix8qbz5 bmgjz x4hD6tb- nombres et forcés à apprendre le mode de vie Qallunaat (non sc5bMs3it4 inuit) aux dépens du leur. xfi7mE≈l4 x4hD6Lt4 bmgmz5 bwm8Nwtbs9lt4 sfx xi- x7ml xyspMs3it4 hDys0Jy3u1i4, x7ml AwymJ5, cbatq5, x7ml kNctq5. wkw5 scsy3u1i4 La vie dans les pensionnats sc9MQxc6tsMs8q5g5 s=?¬8•5 WoEJ8N3lQ5 Wsygc6t4 En 1964, le pourcentage d’enfants inuits d’âge scolaire qui wlx8i fréquentaient les pensionnats était passé à plus de 75 pour cent.9 wic3FQ/q8i. sfx whmMs6g5 bm8N wo8ix3t5tix6g6 Certains enfants commençaient l’école dès l’âge de quatre ou cinq c9lˆao6lt4 vNbus5 Wsygcz8k5, bwml sN xgEx- ans, alors que d’autres y entraient à l’adolescence. Certains c6tbs8q8i6 scsygcq8i4 xg6bsMs6g6 ≈8i6y6y0Jb- xR3C5tUi5 sYy4gxlMs6SA5 | wkw5 wo8ixEx6tbs?Uif5 si4ç6bR5 wo8ix3F5, gJ3uF5, gJ3uFC˜5 x7ml xyq5 23 MOT DE LA CONSERVATRICE | gnZ4n6 wb3iboEpu5 fréquentaient l’école pendant une courte période de temps, alors que d’autres passaient leur jeunesse tout entière dans le système des pensionnats. De nombreux enfants ne voyaient leurs parents qu’une fois par année. Certains ne pouvaient retourner à la maison pendant plusieurs années consécutives en raison des difficultés que présentaient les déplacements par avion ou par bateau dans le Nord, et de leur coût élevé. En outre, les distances à parcourir pour aller au pensionnat pouvaient être très grandes, celui-ci étant parfois situé dans une autre province ou dans un autre territoire. De fait, même aujourd’hui, 90 pour cent des communautés inuites canadiennes ne sont accessibles que par avion.10 Venant aggraver cet isolement, les moyens de communication dans le Nord étaient extrêmement mauvais. Comme le raconte le survivant Peter Irniq : « Nous ne pouvions pas communiquer avec nos parents pendant ces longs neuf mois que nous passions à Chesterfield Inlet. Nous n’avions tout simplement pas de moyens de communication, pas de téléphone. Je me souviens d’avoir reçu deux lettres de ma mère cette année-là, en 1958-1959. » Si de nombreux Survivants et Survivantes ont exprimé leur reconnaissance pour l’éducation qu’ils ont reçue, cela ne peut se comparer aux souffrances et au sentiment de perte qui ont marqué leur enfance, les dures épreuves vécues pendant des années dans les pensionnats, épreuves aussi subies par leurs familles et leurs communautés. On interdisait aux élèves inuits de parler leur propre langue ou de pratiquer quelque aspect que ce soit de leur culture dans les écoles, les dortoirs, les foyers et autres résidences. Comme on croyait que cela faciliterait leur assimilation à la culture coloniale canadienne, l’interdiction de parler les langues traditionnelles était appliquée de façon draconienne, avec punitions sévères et mauvais traitements à l’appui. En outre, on La s. Dusseault et sa classe à Aklavik. MISSIONNAIRES OBLATS DU DIOCÈSE CATHOLIQUE ROMAIN DE MACKENZIE-FORT SMITH. PHOTOGRAPHIE 576 x∫bz tns x7ml wo8ix5tbq5 x4˜F1u g4yx3Fz w[yC3Jx4f5. mv8p Kx5 yu5 wb3ibq8i5 /lNw=. ˆns∫ %&^. 24 MOT DE LA CONSERVATRICE | gnZ4n6 wb3iboEpu5 faisait en sorte que les enfants inuits aient honte de leur mode de s?[Li x7ml hfymt5t0Jbs9li. x7ml5bs6 ho, wkw5 hD¥5 vie traditionnel et beaucoup d’entre eux en vinrent à mépriser v1aQoMs6ym/z5 Wsygc6t4 w˚ygcFi3t4, x7ml xuh5 leurs parents, leur culture, leur mode de vie et leurs croyances Nd/Eo6bs9lt4 xˆN4fu1i4, Wsygc3u1i4, Wdygcs÷¬- plusieurs fois centenaires – jusqu’à la nourriture que leurs parents leur 1u1i4 x7ml s4WE/3u1i4, x7ml ieq8i4 sfx xzJ6√- donnaient. La survivante labradorimiut Shirley Flowers explique q8i5 cbatq8i5 giym/sJ5. ˜Xgxusb6 xiAwymJ6 : « J’avais perdu le goût de la nourriture sauvage. J’ai été incapable bmguz ˙o ?Ms?{ wm8N NlNw/Ms6g6, “xyspMs6bC de manger du phoque pendant des années. » Plusieurs Survivants mmbc5b3iEMs6bC ie9M∫5ti4. N5t6gD8NwoMs6gz xfi- et Survivantes se souviennent de s’être sentis supérieurs à leurs parents ≈l4 une fois de retour à la maison après avoir passé de nombreuses années xJq8i6n3Jxai6nsNhQ9lt4 xzJ6√u1i5 stÇzu4 xq3- dans le système des pensionnats où on leur avait fait croire que Cu1k5 le mode de vie de leurs parents était « primitif » et « sale ». wo8ixEx6tbsym9lt4, bwml s4WDho6tbsymMs6g5 sfx En plus d’être éduqués en anglais (ou en français dans le Nord du Québec), les enfants inuits devaient suivre un programme x3ÇAi wo8ixD8•6Lb.” xiA6ymoÇzb xzJ6√qb w˚0Jyq5 xuh5 xuh5 xiAwymJ5 x3ÇAw5 “ra?6ymJ5 wcsmJ5 kNQ8q8i wm3i∫lw5” kbc5 x7ml “hD≈lw5”. scolaire totalement axé sur la culture du Sud, ce qui laissait souvent WctQ9lA wo8ix6tbs9lt4 c9lˆtg5, s=?¬8•5 swÏ6- perplexes des enfants qui ne savaient que peu sinon rien de cette tg5 fXw4 b3Cq8k5, wkw5 hDyq5 moc5bExcMs6g5 bmw8i4 partie du pays. Lilian Elias, une Ancienne de la région inuvialuite, c9lˆ5 vNbu wo8ixDtq8i4, sfxl w7u1k5 ≈9MsJ5 x7ml explique sa confusion devant le gazon vert et les animaux étranges NlN6gx¬c5b6Lt4 des manuels scolaires Dick and Jane : « Quand je regardais Dick et bfMs6ym8q5tx7mE4g5 c9lˆ5 kN3Jxzi4. oox8 wMw/{, [Écolières] Le SS Distributor à quai. ªwo8ix6t5 iFx6~5º syv5b6t5tJ6 y[/zi rn4ymJk5. FLEMING / ARCHIVES DES T.N.-O / N-1979-050: 0093 Fou1, kN5yx6 \ wb3ibc3Fz \ N-!(&(-)%): ))(# 26 hDy3k5 sfxl urJfl1u4 s=?¬8•5 nous étions si loin | L’EXPÉRIENCE DES INUITS DANS LES PENSIONNATS INDIENS gnZ4n6 wb3iboEpu5 | MOT DE LA CONSERVATRICE Jane, je pensais que Dick et Jane étaient au Ciel. […] Ça vous sN w8Ngc6 w˚Fxlw5 kNzi5, NlNwMs6g6 wm8N montre bien ce que je connaissais de Dick et Jane! » Il est difficile x4h≈lA6 Nlc5bMs6g6 bmguz sx/s/3u4 WD6gi4 x7ml de s’imaginer d’avoir à la fois à apprivoiser un monde nouveau bfomN8q5g≈l1i4 i3Jti4 bwvi ‘t4 x7ml /w8’ scoμ - et à apprendre une langue étrangère, et ce, à un si jeune âge. Zq8i. “bfZ4f t4 x7ml /w8 whmMs6ymJz sN t4 x7ml Ce qui est encore plus lourd de conséquences, c’est le /w8 eM1usbsNhQ9lQ5. ª…º b[? bwm8N cspm8qtQMs6gz nombre impressionnant de Survivants et Survivantes qui ont ∫4fiz t4 x7ml /w8.” xJ3NMs6g6 bsgaxChQx4nz porté de graves accusations de mauvais traitements d’ordre c˚Ms6ym1mΩ5 psychologique, physique et sexuel contre ceux et celles qui tQ8qb5tA5, xbs5tƒ3lQ5, x7ml kbCsl≈6lb. étaient chargés de leur soin et de leur tutelle. David King wo5t/Ex4n6 k∫u4 kN3Jxu4, scsyc- bwm8NsZlx3t9lA, xq˜aMs6g6 ne5g6, xuh7mE≈lw5 kNQ8qbq8k5 kbc5 wo8ixEx6tbsif5 xiAwymJ5 Xy4y6- rapporte ce qui suit : ymJ5 hdbsymiC6Lt4 whmq5, tuq5 x7ml dkJ3ix6bsEn 1995, le Globe and Mail, un quotidien national, c5b6Lt4 ∫4fNz5 cmpQMs6bu1i5 x7ml cbataxEMs6- signalait deux enquêtes distinctes sur des « cas documentés bu1i5. bwml bwF5 r1 wm8N si4√6ymJ6; de sévices physiques et sexuels importants infligés à des élèves inuits » au pensionnat de Chesterfield Inlet, qui bwvi 1955, Al2 x7ml mw, gnZ4nos6t5 scoμ- était dirigé par l’Église catholique romaine. À l’issue Z3tA5 vNbusb6, si4√osMs6g5 m3Î4 cspn6bsymJ5 de 86 enquêtes sur des allégations d’agression sexuelle, Xøy4fi5 wMc6g5 wm8N “ttC6bsymJ5 NlNw/5t- 346 anciens pensionnaires et presque tout le personnel x6ym9lA dkJ6ix6bsc5b6gFi5 x7ml ≈8i6tb - enseignant ont été interviewés. Des preuves solides ont sc5b6gFi5 wkw5 wo8ix6g5” bwvi w[loÛ3J1u été constituées dans quatorze cas. Il en a résulté treize wo8ix3Fzi xsMbsJ6 w[yC3Jxi5 g4yx3Fz8i5. accusations d’agression sexuelle contre trois prêtres ∫4fx 86 cspn6t5 hDw6yNh4tq5 Xøy4f5 cspn- catholiques et 41 accusations contre un employé civil.11 Ms6g5 dkJ6ix6bsc5b6gFi3i4, 346 wo8ixEx6ymif5 x7ml bm3u5txXl4 w6vNw/6t5 xW6h6b- En plus des agressions sexuelles, beaucoup d’élèves ont été s9lt4. NiyMs6g5 ne5t9lt4 14 NlNw5tx6gi4 témoins ou ont fait l’objet de mauvais traitements d’ordre WoE/Exo1i4. sN trstymMs6g6 13 dkJ6ix6- psychologique ou physique, ou des deux. Dans les pensionnats de tF•5 tA/4na6tbsJ5 w[yC3Jx5 Wzh5 x7ml 41 Grollier Hall, Yellowknife et Fort Churchill, on a signalé des cas wc6gZ4na6tbs9lt4 kNz8i w6vNw/6tdtQ/sif5.11 de négligence, de fourniture d’alcool, de nourriture et de matériel pornographique pour attirer les élèves dans les chambres privées x7ml5bs6 bm8N dkJ3ix3i6, xuhk5 wo8ix6gk5 bf/s- du personnel. À Chesterfield Inlet, on « tondait » les cheveux des ymJ6 s=?¬8•5 xg6bsymJ6 tuq5tA5 hdbsc5b6Lt4 ≈8i6- fillettes pour les punir. Alors que les recherches de David King txa9lt4 x7ml\s=?¬8•5 whmq5 hdbs9lt4. bwvi A˜ow Bx, portent surtout sur les écoles du Nord-Ouest, d’autres accusations /lNw=, x7ml Kx5 ˙5yx sfx si4√Ms6g5 wo8ixEx6tbsymJ5 de mauvais traitements font l’objet d’enquêtes par la Commission cwd/sc5b6Lt4 wkc8q5gk5 w[lDy6k5 wcNw/6ti5 Wix3 - canadienne de vérité et de réconciliation relative aux iC6bs9lt4 sduxZ3i4, wuxl1u4 x7ml x8kÇwΩax6gi4; pensionnats indiens. bwvi w[loÛ3J1u x3N6 wo8ix6g6 k/q5 “rW/sMs6ymJ6” 12 xR3C5tUi5 sYy4gxlMs6SA5 | wkw5 wo8ixEx6tbs?Uif5 si4ç6bR5 27 gnZ4n6 wb3iboEpu5 | MOT DE LA CONSERVATRICE wø/6hxaifj5.12 bwml r1 cspn6ym/q5 WymJtw8NXlw5 wo8ix3F1i4 kN5yxu, Søy4f5 cspn6tdtq5 cspnwK5 xyq8i4 bwm8NwiCwJi4 hd5tc5b3mbÅ6 sN μ8N WoExaJ6 ∫4fNz5 kNQ8qbq8k5 kbc5 wo8ixEx6goEiz8k5 hoJ6ys6gi4 x7ml whmQJ8Nwc5bsti3j5 vtmp3Jx5 vNbu. w˚y6 xiA6ymo6t9lA kNQ8qbq8k5 kbc5 wo8ixMs6Lt4 sfx bm3u5txXl4 wo8ixEx6gF•5 bwfNi, sfx r9Mq5 emwymJ5 xqJ≈l1u4 eoÎo6g6 sfxl vJyJu4 ho x4gwymJ5 xuhi4 ckwoziz8k5 w˚yq5 csbμ5. w4WAh1i6 Xy/4nsNhQi3u4 x7ml woCh1i3j5 vtymJ5 bmgjz Wi6l4ifu5, x7ml bm3u5txXl4 wo8ixExMs6ymJ5 bm8N scsyE0J8NwoymMs6bz xfi≈l4, i9ostQJ8N3NA xrC6gEx4n6 sfx w7u1i4 hfwMs6g5 x7ml w˚J•6t5tymJ5. xw∫aZlx6, xuh5 Ws8q5gk5 ≈estQ0JtQymJ5 wo8ix3FsMs6gk5 vJytbs9lil bmgjz ra¿q5tA5 yKi4nu w˚ix6gk5. bwml kN6v6√6ymJ5 munwi3j5 tuz wm8N NlNw/6ymJ6: ra¿q5 s=?¬8•5 xuh5 w˚yco6g5 dx6~6N6gƒ6ymJ5 sfxl x4gwymJ5 dx6~6N6gi5 ≈e4bs8q4ft4 xbsy3u4 w˚yc6gi5 bwm8Nso3X4g6. bwml dx6~N6g6 w[y8N6bsymAi x7ml wvJ6bs8q4ft4 WoE/Ex4nzi4 bm8N, sN dx6~6N6g6 vJyix6g6 bwvz5 xbsy3u5 w˚yo1i5 bwfz wΔyc3ix6gk5. bwml wotbsymKA5 bfJ8N6ytbs9lb sN “ˆm4g6” hDys9lb, g8idtQ?4bK5 hDy5tk5. hD¥5 bmguz wo5tJ5∂kJ3ix3i6 sN “ˆm4g6”, x7ml Des Inuits montent dans le patrouilleur de l’Arctique de l’Est C.D. Howe de la Garde côtière canadienne pour y subir un examen médical et un examen des yeux. BIBLIOTHÈQUE ET ARCHIVES CANADA / MENTION DE SOURCE : WILFRED DOUCET / OFFICE NATIONAL DU FILM DU CANADA. COLLECTION PHOTOTHÈQUE / PA-189646. wkw5 wrmJ5 sux3Jxu4 ¥† Bxs< vN1Nzi srs6b6gu cspn6tq5 sux3Jx6 ≈8ixJc3mΩ5 cspn6g5 x7ml wpoE9lt4. scoμZxc3F4 x7ml wb3iboEp4f5 vNbu \ Credit: Wilfred Doucette / vNbu bE/sys6bsymJk5 vtmp5 \ PA-189646. 29 MOT DE LA CONSERVATRICE | gnZ4n6 wb3iboEpu5 La vie après le pensionnat sfx WoEMs6ym8q4fi0J4 w4WQ/t4 ∫{hmΩ6g6, Pour la majorité des élèves qui ont fréquenté les pensionnats, les xg6t5toC/6g6 ≈8i6yt5t0JtQlA x7ml dkJ3i- blessures qu’ils y ont subies ont laissé de profondes cicatrices qui xDtQo3ulA N1ui6 eg3z3k5. sN w˚y3j5 Ws8- continuent à nuire à de nombreux aspects de leur vie quotidienne. q5g6 bwm8NwosDbsJ6 sfx wkw5 xg6bq5 Des sentiments de culpabilité et de honte viennent aggraver cette nSt9lt4 w7u1i4 bwml vJyix6g6 giix6bz5 tragédie, alors que la plupart des anciens élèves ont souffert en hDy1u1k5, cspq5tx3lt4 bwm8Nwos3i3u1i4. sN silence pendant des dizaines d’années, ayant peur de témoigner bwm8NwMs6ymJoEi6 tu4f5 x7ml dkJ3ix3i3r5 contre ceux et celles qui les avaient exploités et maltraités. hftEi6 bwvi kNQ8qbq8k5 kbc5 wo8ix3F1i.”13 Malheureusement, les nombreuses et graves répercussions des pensionnats ont été transmises aux générations ultérieures. Selon la Fondation autochtone de guérison : bwm8NsoCu ryxi, sfx xiAwymJ5 x7ml cbatq5 ei3X9oxyK5 wvJDt4ni4 w7u1i4 xuh7mE≈¬9lt4. générationnels se manifestent lorsque les effets des wvJ6bs9lt4 traumatismes ne sont pas neutralisés au cours d’une xsM5ypi5 nNctŒ[Lt4 min3Lt4 bmguz xg6bsMs6ymizk5 seule génération. Lorsque le traumatisme n’est pas kNQ8qbq8k5 kbc5 wo8ixEx6tbsiz vNbu. ne6g6 traité et qu’il n’existe pas d’appuis pour le neutraliser, il cspt5t0JbsJ5 sera transmis de génération en génération. Ce que nous wvJ6yAbs9li bf/sJ8N6g5 wkoμ5 muxymK5 ∫4fx vNbs2 le passe à nos propres enfants. Les enfants qui apprennent que l’agression sexuelle est un comportement « normal » et qui n’ont jamais confronté les sentiments que cela soulève peuvent infliger de mauvais traitements d’ordre physique ou sexuel à leurs propres enfants. Ces WoEv3JxÇlw5 wvJctŒ[lt4 Les traumatismes intergénérationnels et multi- percevons comme étant « normal » quand on est enfant, on sfx x7ml xuhi5 μ8NsJ6 bm8N WoEQx6bsymK5 WoEt5t0JbsJi4 WD3X9oxizi4 x7ml grysmctŒ4t5ti6 Z?mz bwvi Ô8 2008, sN k∫6 kwbsymJ6 kNQ8qbq8k5 kbc5 wo8ixEx6goEiz8k5 hoJ6ys6gi4 x7ml whmQJ8Nwc5bsti3j5 vtmp3Jx5 vNbu, x7ml xuh5 xM√t3X9oxJ5 vtm•5 gnctŒAbsix6gk5 GwMq5 ≈e4bsymJ5 wo8ixEx6tbs?Ms6g5 kbc5 g8zFz5H, x7ml x0ptxXlq5 kNo1i comportements malsains dont les individus se servent WoE/sJ5 pour se protéger peuvent être transmis à leurs enfants, x7ml5bs6, sans même qu’ils en soient conscients. Voilà le munw8N6Lt4. sfx xiAwNhx6g5 v2WxQ/u1i4 x7ml woC- véritable héritage des agressions physiques et sexuelles h1i6, perpétrées dans les pensionnats.13 xo6Lt4, x7ml scsyE9lQ5 xyspymo3it4 scsy3u1i4 x7ml Heureusement, les Survivants, Survivantes et leurs familles commencent à chercher de l’aide et à s’entraider, et ce, en nombres sans précédent. Leurs courageux efforts sont appuyés par plusieurs programmes et organismes récemment mis sur pied qui collaborent trstix3mb xuh5 i9ostQ9lQ5, x4g6bsymlx6gk5 xiAwymJ5 st6t9lA slExN6gu5. sN∫ENh4ym?z5 cbatŒ5 N1ui6 geysmctŒ5t- Wsygc3u1i4 bwm8Nwo6tbsymit4 kNQ8qbq8k5 kbc5 wo8ix3Fq8i5. sfx ∫4fkz W9lQ5 whod9lA bwm sfx 8 Wv7mExlw5 xiAwymJ5 vtctŒo6ymK5 scMctŒAtQ9lQ5 xg6ym/t4 pour guérir les séquelles du régime des pensionnats canadien. La ∫4fkz bmw8k5 vNbusk5. bm3u4 sfx WoEpQ/sJ7mEs9lt4 présence de ce réseau de soutien, qui ne cesse de prendre de kNu1i, sfx xiAwymJ5 wMsymK5 bmguz WoExE/5ti4 l’envergure, se manifeste dans les excuses publiques présentées en vJyK6 bcJ8N8q5g5 sfx cspmpQ/sJ5 munwi3j5, kNo1i 2008 par le gouvernement du Canada, par la récente création de la w¬yoEi6, x7ml WQx9M4t5t6 Wsygc3u1i4, xgi N1ui6 30 nous étions si loin | L’EXPÉRIENCE DES INUITS DANS LES PENSIONNATS INDIENS gnZ4n6 wb3iboEpu5 | MOT DE LA CONSERVATRICE Commission de vérité et de réconciliation relative aux pensionnats WoE0Jy3uA5. wMq5, ∫4ftg5 oox8 wMw/{ x7ml „b w3i6 indiens et par le nombre croissant de cercles de partage (dont wkdtQ/sym˜aK5 xJD•6bs5txv8id9lA wkw5 scsyq8i4. certains ont été mis sur pied par la Fondation autochtone de xyq5, ∫4fx xw?MBx s¬X8 x7ml √Mw8 iFx4y, ˙o ?Ms?{ guérison) et d’autres initiatives communautaires visant à tendre la x7ml mEsy gqo4 ~ym9lt4 ttC6ymi6nsJK5 bwm8N ttC- main à ceux et celles qui sont touchés par cette tragédie. D’autres syE9lQ5 w7u1i4 WymJ5. kNF1Ç xiAwymJ6 bmguz nMÇ? Survivants et Survivantes ont déjà commencé leur propre processus sw∫l4g6 de guérison. Ils vainquent leur peur et leur honte, brisent le silence, w4WQ/co6g5, “iEs4gz bm3u4 myd9lQ5, xit9lA bm8N.” rebâtissent les réseaux familiaux et confrontent la perte de leur langue scsyq5tA5 μJo ?Ms?{, “sc9M1ixCu n1q4t5tJ8n3m5 et de leurs pratiques culturelles sous le joug du régime des pensionnats. s?8i4 w˚9lz.”dFxNMs6g6 x7ml sWAh4gz nNctQJ8NC4r5 C’est pour en arriver à ces fins que les huit courageux Survivants et Survivantes ont réuni leurs efforts pour partager leur vécu avec la population canadienne. Tous prennent déjà une part active à la vie de leur communauté et tous, chacun à sa manière, continuent à militer de façon énergique pour la guérison, la santé scMs6ymJ6 sfx xuh5 xiAwymJ5 μ8N xgi sfx Wvs=MaJ5 wkw5; bwml iEs4Sz sN ne÷6tbsJ6 x7ml si4√q5 ttC6bs5tx3lt4 cspm/s5txo3ix3mb ∫4fNz5 cspm8q5gi5, x7ml xg6bsJ8N5tx6g5 x7ml sWAho6t5tA8N6g5 x9˜4 ∫4fiz N1ui6bs6 mun3X9oxJi4. communautaire et la revitalisation de leur culture. Certains, comme Lillian Elias et Peter Irniq, sont devenus des chefs de file Bwg w[los6t en matière de préservation des langues inuites. D’autres, comme wb3iboEp Abraham Ruben et Caroline Niviaxie, puisent dans l’art la force de guérison pour régler de pénibles questions personnelles. Quant Bwg w[los6t sN ˜Xgxusb6 nN1ax6t x7ml w7uÅ6gu4 wb3iboEpsJ6 μ8N kNc6g6 à Shirley Flowers et Marius Tungilik, ils ont choisi l’écriture ≈g¿u, ≈8tsEs sNl W/-E6yyJ6 ¬4∫aDt4nui4 wo8ix3F4Jxu wkw5 nN1ax6goEizi4 comme moyen d’expression. Salamiva Weetaltuk, une Survivante x7ml WsygcoEi3u4. xN x∫bz wo8ix6ymJ6 /w wo8ix3F4Jxzi kx K{ soK, ˜Xgx. du Nunavik, a exprimé ce que ressentent de nombreux Survivants et Survivantes : « J’ai espoir que tout le monde peut guérir, qu’ils peuvent réussir à exprimer leur souffrance. » Et d’ajouter Marjorie Flowers : « J’en parle parce que cela me rend plus forte. » Travailler de près avec ces courageux Inuits a été pour moi un grand honneur et une leçon d’humilité. J’espère que cette exposition et les témoignages que contient le présent catalogue serviront à sensibiliser ceux et celles qui ne savaient tout simplement pas; j’espère aussi que tout ce travail sera utile et servira d’inspiration à ceux et celles qui ont entrepris leur propre processus de guérison. Heather Igloliorte, conservatrice Heather Igloliorte est une artiste labradorimiut et une conservatrice indépendante qui habite présentement Ottawa, en Ontario, où elle termine un doctorat en arts et en histoire culturelle inuits. Son père a fréquenté l’école Yale à North West River, Labrador. xR3C5tUi5 sYy4gxlMs6SA5 | wkw5 wo8ixEx6tbs?Uif5 si4ç6bR5 31 MOT DE LA CONSERVATRICE | gnZ4n6 wb3iboEpu5 Notes bibliographiques NlNw/Dt5 1 Fondation autochtone de guérison (2001 : 5). Guide du programme, 2e édition. Ottawa, Ontario : Fondation autochtone de guérison. 1 kN6v6√6ymJ5 munwi3j5 (2001:5). WoEt5t0JbsJk5 moQxo4 scoμZ6~3 scoμZoxaymiz. ≈g¿, ≈8tsEs: kN6v6√6ymJ5 munwi3j5 tuz. 2 Harper, Stephen (2008 : para. 2). Le premier ministre Harper présente des excuses officielles au nom de la population canadienne pour les séquelles du régime des pensionnats indiens, le 11 juin 2008. Citation récupérée le 16 janvier 2009 à : http://www.ainc-inac.gc.ca/ai/rqpi/apo/pmsh-fra.asp 3 King, David (2004 : 321). Residential Schools for Inuit. Montréal, Québec : Université Concordia [thèse de doctorat non publiée]. [traduction]. 2 B≈S, y†?8 (2008: xF4ymiz ttC6ymJi 2). SMw7 ui{b B≈X mux2S6 muxctQ9lQ5 vNbus5 W9lA bm8N kNQ8qbq8k5 kbc5 wo8ixEx6ymJoEi3j5, 11 Ô8 2008. „6bsJ6 15 sgWE 2008 s?z5: http://pm.gc.ca/eng/media.asp?category-2&id-2149 3 r1 bwF5 (2004-321). kNQ8qbq8k5 kbc5 wo8ix3Fz5 wk1k5. m8gEx, fXw4: √8ƒtx wo8ix3F4Jxz ªscoμZa6tbsym8q5g6 wo8ix3F4Jxj5 ttC6bsymgw8N6g6º. 4 Sous-comité sur l’éducation des Eskimos du ministère des Affaires du Nord et des Ressources nationales (1954). L’éducation dans le nord du Canada. Ottawa, Ontario [NAC RG-85, Vol. 1507, Dossier no 600-1-1, pt. 7] [traduction]. 4 xtx5 vtmpC˜5 w{rΔ wo8ixDt4nq5 wkoEpgc4ftA5 x7ml kNusboEp5 vNbu (1954). wo8ix6goEi6 vNbu srs6b6gu4. ≈g¿, ≈8tsEs [NAC RG-85, Vol. 1507, File # 600-1-1, pt. 7]. 5 Rompkey, Bill. (2003). The Story of Labrador. McGill-Queen’s University Press. Chapitre 5, Coming Together (sous-chapitre : The Aboriginal People). 5 NlNw/6ymK6 W9lQ5 ˜Xgx wkq5 cspQs3FQym/C sN sμ7r, Ws. (2003). si4√5 ˜Xgxu4. uQsfw1 wo8ix3F4Jxq5b gnZ4nq5. ~2b 5, “vtctŒo6g5” GttC6ymv8i6g6, “kN6v6√6ymJ5”H 6 Cet extrait de témoignage et la version intégrale (en traduction) de tous les témoignages des Survivants et Survivantes inuits des pensionnats sont accessibles par l’entremise de la Fondation autochtone de l’espoir à partir du site : www.legacyofhope.ca. 6 sN x7ml bm3u4 si4√6bsymJ5 wkw5 kNQ8qbq8k5 kbc5 wo8ixEx6tbsif5 xiAwymJ5 sfx scoμ6bsJ8N6g5 scctQlQ5 wo8ixEx6tbs?Ms6g5 kbc5 g8zFz5 cEbs/c3Fz5tA5: 7 Norget, Kristen (2007 : 222). The Hunt for Inuit Souls: Religion, Colonization, and the Politics of Memory. Tiré de : The Journals of Knud Rasmussen: A sixth sense of memory, history and high definition Inuit storytelling, éd. Gillian Robinson. Montréal : Isuma Distribution; 217-236. [traduction]. 7 kx0/8, ro{t8 (2007:222). ei3i6 wkw5 b3iq8i4: g4yx6goEi6, c9lNs/o3t5ti6, x7ml Z?moEiz5 wcsm/q5, si4√q5 WymJ5 N5 sÂymy8: 6 z5 wcsmJ8N3izA5, wmv9Mionw5 x7ml iWos6ymJ5 wkw5 si4√q5. wo8ixDt5. pox8 s˜W8n8. m8gEx: whm4f5 giscstz5; 217-236. 8 Norget (2007:222). [traduction]. 8 kx0/ (2007:222). 9 King, David (2006). Bref compte-rendu du régime des pensionnats pour les Inuits du gouvernement fédéral du Canada. Ottawa, Ontario: Fondation autochtone de guérison. 9 r1, bwF5 (2006). Nw˜6ymJ6 si4√z5 Z?mgc4f5 kNQ8qbq8k5 kbc5 wo8ixEx6tbsMs6ymiq8i4 wkw5. ≈g¿, ≈8tsEs: kN6v6√6ymJ5 munwi3j5 tudtq5. 10 Inuit Tapiriit Kanatami (date inconnue). Inuit Approaches to Suicide Prevention. Citation récupérée le 16 Octobre 2008 à : http://www.itk.ca/ Inuit-Approaches-to-Suicide-Prevention [traduction]. 10 wkw5 bW‰5 vNbu Gs9lc8q5g6H. wkw5 WQxDtz5 w7u1•c5b6bwot5ti3j5. W/sJ6 16 sgWE 2008 s?z5 11 King (2006:15). 11 r1 bwF5 (2006-15). 12 King (2006). 12 r1 bwF5 (2006). 13 Fondation autochtone de guérison (1999 : A5). Fondation autochtone de guérison, Guide du programme, 2e édition. Ottawa, Ontario : Fondation autochtone de guérison. 13 kN6v6√6ymJ5 munwi3j5 (1999:J5). kN6v6√6ymJ5 munwi3j5 moQxo4 scoμZ6 2 scoμZoxaymiz. ≈g¿, ≈8tsEs: kN6v6√6ymJ5 munwi3j5 tuz. Mère inuite avec un enfant devant elle et un dans son capuchon, NU, [Igloolik (Iglulik), Nunavut], 12 sept 1958. wk4 xˆN xbsy3u4 WxCo4 ~u•tbz x7ml xμ6Li, w[lo4, kNK5, ytWE !@, !(%*. BIBLIOTHÈQUE ET ARCHIVES CANADA / MENTION DE SOURCE : CHARLES GIMPEL / CHARLES GIMPEL FONDS / E004923423 scoμZc3F4 x7ml wb3iboEp4f5 vNbu \ Wt5tJ6 ~o Q7Ws ¿8{ \ no QS ?8{ \ E004923423 32 www.legacyofhope.ca http://www.itk.ca/Inuit-Approaches-to-Suicide-Prevention. nous étions si loin | L’EXPÉRIENCE DES INUITS DANS LES PENSIONNATS INDIENS x0l6yst ckw2Xoxifi5 | LES ÉVÉNEMENTS DANS LE TEMPS s9l6yst ckw2Xoxifi5 Les événements dans le temps L’Acte de l’Amérique du Nord britannique établit le Canada en tant 1867 Sty kx5 xuxoZ Wd/3Jx6 kw5tymJ6 vNb sN kN que nation et fait des « Indiens » les pupilles de la Couronne. Les x7ml sfx “x9Mw5” WJ8N6tc3tbsJ5 fw1u5. wkw5 Inuits étant exclus de cette disposition, leur statut en tant que wMost/symNt4, wobE/sym8q5g5 rNsiq8i4 ∫4ftA5 peuple autochtone reste incertain. kN6v6√6ymÔk5 sN NlN6g6. Afin d’éviter que le Nord tombe sous l’influence américaine, l’Angleterre 1880 bwml xuxoZt5g5 wodyco3ix8q7mb srs6b6gus5, transfère toutes ses terres et intérêts dans l’Haut-Arctique au w1M8 k4tMs6ym/q5 bm3u4 kNq5 x7ml WJm/q5 srs6- Canada. Les préoccupations relatives à la souveraineté vont dicter les b6g6 vNbj5. kNw6bsi≈ChQ9li0J4 scsyEc5b6LA Z?- politiques fédérales en matière du Nord pendant des décennies. Aux mgc4f5 xgxZ•izi4 srs6b6g6 xuhk5 x3ÇAk5. x∫A5 termes d’une politique aux motifs économiques que les historiens ont ®Ns/w5 W0JtQ/s9lt4 sN xgxZ6 WtbsymJ6 w7mv9M - depuis décrite comme « keep the Native, Native » (que l’indigène reste oEpsJi5 bw9lA “≈e4ymw8N3lQ5 kN6v6√6g5 kN6v6√6- indigène), on laisse dans la mesure du possible les peuples autochtones glt4”, srs6b6gu kN6v6√6ymJ5, wMQ/s9lt4 wkw5, du Nord, dont les Inuits, se débrouiller selon leurs propres moyens. w7ui3EtbsymJ5. Des modifications à la Loi sur les Indiens font en sorte que 1894 sN x9Mw5 Wd/3Jxz5 ≈eQx6bs9li, wo8ix6goEi6 l’éducation est désormais obligatoire pour les Indiens inscrits. On μ8N xyDEx8q9lA xg3lA ryxi sfkz wobE/symJk5 interdit aux enfants de parler leur langue maternelle et de pratiquer x9Mk5. hDy5 xJ6tbs9lt4 sc9Md/sNt4 scsygcq8i4, leur culture et leur spiritualité, tout en les forçant à apprendre Wsygcz xysplA, x7ml b3ioEiq5 ryxi c9lˆt©z- l’anglais et à s’initier à la culture occidentale et au christianisme. o6lt4, x7ml s4WExco6Lt4. Sous J. Lorne Turner, le gouvernement fédéral effectue pour la première 1934 x∫A5 p. lx8 ©k, Z?mgc4f5 cspnwMs6g5 wkw5 fois des recherches sur l’éducation des Inuits. Turner encourage fortement wo8ixDtz8i4 le gouvernement canadien à leur fournir les moyens de se scolariser. giyymdp9li wo8ixDt4nq8i4 wkw5. L’Acte de l’Amérique du Nord britannique prévoit maintenant que : 1939 yK9o3Ùu4. ©k tosEMs6g6 vNbu Sty kx5 xuxoZu4 Wd/3Jxz5 μ8N wMos0pymJ6 “wkw5 « l’autorité législative exclusive du parlement du Canada s’étend sur kNc6g5 fXw1u∫4fxl b¨ix8 krc3Fq5 moZ3tA5 x9Mw5 les habitants esquimaux [inuits] du Québec […] les Indiens et les terres x7ml kNq5 WQ/sJ5 x9Mi5. “wkw5 Z?mgc4f5 W/4n- réservées aux Indiens ». Les Inuits et ce qui touche leur éducation E/q5, wMQ/s9li wo8ix6goEi6 x7ml w¬yoEi6. et leurs soins de santé sont dorénavant une responsabilité fédérale. Orphelinat St. Anthony [1912], Collection photographique, International Grenfell Association. sfx xzJ6√c8q5g5 hD¥5, y85 x8gi ª!(!@º. kN3Jxu Ao8Fs vg0pctŒq5. THE ROOMS PROVINCIAL ARCHIVES, VA 108-48.1 x0poxq kxym/q5 w[lDy5 vNbu xF4g6ymJ5 wb3ibc3F5, VA 108-48. 35 x0l6yst ckw2Xoxifi5 | LES ÉVÉNEMENTS DANS LE TEMPS L’armée américaine révèle les conditions de vie et de santé 1944-45 sfx xuxoZ5 sNb6g4nq5 si4√osMs6g5 w˚=F4n- déplorables des Inuits, ce qui est largement diffusé dans les journaux s8q5gu4 w˚iC6LQ5 x7ml ≈8ixc6b6gx¬9lt4 wkw5. américains. Parmi les révélations : aucune éducation n’était offerte sN si4√z5 gn6bsMs6g6 ttC6bs9lil xuxoZ5 gnZ4- aux Inuits et le Canada n’avait rien fait pour enrayer les maladies nos6tq8i5. x?∫i5 NlNw6g6: wo8ixDt4nq8i4 wkw5 qui sévissaient parmi les populations inuites. gi/sMs8q5g5; x7ml vNb WoE8q5tx6g6 W9lA cimc5b6gi4 wk1i4. Le Canadian Social Science Research Board obtient les services 1944 sfx vNbu w˚yoEi3j5 cspn6tq5b vtmpq5 ≈e5t- du chercheur Andrew Moore et du médecin G. J. Wherrett. Moore x6yMs6g5 xys0/w6LQ5 Wp5tCst5 sN ¬4∫6 xkl jx effectue une recherche sur l’éducation des autochtones dans le x7ml p./. Ko5. jx WoEMs6bz wobsNh1iz sN Nord alors que le docteur Wherrett se penche sur leur santé. Les kN6v6√6g5 wo8ix6tbsiq5 srs6b6gu bwml Ko5 deux chercheurs recommandent fortement au gouvernement cspn6LQ5 srs6b6gu kN6v6√6g5 w¬yq5. “bm3u4 d’accroître ses programmes de façon importante et immédiate. xat5 tosE9lt4 Z?m4fi4 sk6yQxd9lQ5 WoEt5t0Jtq5 Trois quarts des habitants du Nord n’ont jamais été scolarisés et xqJu4 x7ml w3œMßli μ8NvstQsli. Wzh5 x=?lx5 le taux de mortalité infantile et le nombre d’épidémies sont bm3u4 kN6v6√6ymJ5 srs6b6gus5 ho wo8ixoMs8q5g5, extrêmement élevés. x7ml sk6iq5 hD¨5 gdc5b6g5 x7ml sk6©t5 xbs5tƒc5b6Lt4.” Le Programme d’allocations familiales est institué partout au 1944 hDy6yst5 ®Ns/4nw5 WbcoMs6g5 Nigw8N5tx6 vNbu. Canada. Ce programme a pour objectif d’améliorer la santé des sN bwm8Ns0JtQMs6bz5 sfx hDy6yst5 Wsy¿9o6t5- enfants, surtout ceux des familles pauvres. Le ministère de la Santé t1mb w¬yq8i4 hD¥5, Wlx6gi4 sfx ®Ns/cD8N8q5g5 et du Bien-être Canada se sert du programme comme moyen de x[LJ5 cbatŒ4gk5. ∫4fkz ≈8ixc6bwot5tp4f5 vNbu, persuader les Inuits d’acheter des produits du Sud comme du lait sN grQMs6bz5 tosDtQ9lA wk1k5 c9lˆ6yst5 w7jw5 et du Pablum comme aliments de base pour aider à enrayer la x7ml X9lw5 sfx ieQ/st9lQ5, sfx wvÔtQ0JtMs6g5 faim et la malnutrition. Plus tard, on menacerait certains Inuits √1i3j5 W3o8q0Jbs9lt4 x7ml tuq8k5 cim8NCt4. x3ÇAw5 de perdre leur allocation familiale s’ils n’envoyaient pas leurs xuh5 xiA6t9lQ5, wkw5 wMq5 slEx6~6bs9lt4 Wtbs- enfants au pensionnat. c5b0÷J•3iC6bs9lt4 wo8ixEx6t8q2XQ5 hDyt4 egzt4 kNQ8qbq8k5 kbc5 wo8ix3Fq8k5. Jeune Inuite et un enfant examinant une affiche sur les allocations familiales, 1948, Baker Lake, T.N.-O., [Baker Lake (Qamanittuaq), Nunavut]. x0pax6 : wk4 iFx6yx6 x7ml hDy6 bf8N6g5 hDy6yst5 u4~k5 xrusb3u4, !($*, cmi5gx6, kNK5. BIBLIOTHÈQUE ET ARCHIVES CANADA / MENTION DE SOURCE : S.J. BAILEY / scoμZc3F4 x7ml wb3iboEp4f5 vNbu \ Wt5tJ6 w{.p. Xwo \ wkoEpgc4f5 \ E006581131 MINISTÈRE DES AFFAIRES INDIENNES ET DU NORD CANADA / E006581131. xR3C5tUi5 sYy4gxlMs6SA5 | wkw5 wo8ixEx6tbs?Uif5 si4ç6bR5 37 LES ÉVÉNEMENTS DANS LE TEMPS | x0l6yst ckw2Xoxifi5 R. Quinn Duffy écrit : « Lorsque le gouvernement fédéral a 1947 ttC6g6 C. dw8 bF: bw{hmi bwm Z?mgc4f5 WMs6bz assumé le contrôle de l’éducation dans le Nord en 1947, il n’a rien sN srs6b6gu wo8ix6goEi6 1947, sfx cspQx - fait pour évaluer les répercussions du régime de missionnariat sur Ms8q5tx6g5 ck6 x4gwym1mΩb g4yx3F5 kN6v6√6g5 le bien-être social, politique et économique des autochtones. Il w˚yq8i4, Z?moEiq8i4, x7ml ®Ns/cD8N6iq8k5 Wy- n’a non plus tenté de déterminer où ses politiques éducatives mJi4. hdw6yNhMs8q7uJ5bs6 yKi4nq8k5 wo8ixDt4- futures mèneraient les autochtones ni de juger comment ce système nq8k5 xgxZ4nq8i4 sfx yKosDtQ/six6g5 kN6v6- scolaire s’insérerait dans la structure de développement globale √6ymJi5, s=?¬8•5 ck6 sfx wo8ixDt5 ˆm4yJ8N3mΩb du Nord. Au lieu de cela, le gouvernement fédéral a adopté une bmw8k5 nNym/3u1k5 W?9oxt5ti3j5 srs6b6gu4. ryxio approche incrémentielle. » bwm Z?mgc4f5 xgo6yMs6g5 xq[oQx6LA WQx6y0JtQ/t4.” Le gouvernement fédéral envoie S. J. Bailey dans l’Arctique de l’Est 1948 w{.p. Xwo trtbsMs6g6 Z?mgc4fiΩ6Li bsKz pour recueillir des renseignements sur la nécessité d’un régime vN1Nzk5 srs6b6gu kw5t/6g6Li gnsm0Jbsix6gi4 d’enseignement pour les Inuits et si ceux-ci désiraient un tel régime. W/Exc6gi4 x7ml\s=?¬8•5 WJmZ/6bq8i4 wo8ix6g- Son rapport se fondait principalement sur les renseignements fournis oE0Jbsix6gu4 par des informateurs non Inuits qui, d’après Bailey, étaient sensibles ttC6ym9li b3u5txXl4 gn3t5t0Jtq8i4 w˚8q5g5 sfxl aux besoins des Inuits. Après avoir consulté des Inuits à Chesterfield Xwo w4WAhoMs6m5 N[oQ9lQ5 W/Exc6g5 sfx wkw5. Inlet et dans les environs, Bailey affirmait que les Inuits voulaient que sc9MctQMs6LQ5 wkw5 wlx8i x7ml yM∫i w[loΩ6J4, leurs enfants soient éduqués, mais que les parents préféraient une Xwo si4√osoMs6g6 sfx wkw5 eg3zt4 wo8ixd/q5; école de jour, ou externat, avec un logement pour un enseignant. bwm8NsZlx3t9lA, D’après la grande majorité des non Inuits qu’il avait interviewés, le wo8ixExc6g5 pensionnat n’était tout simplement pas une option. « Lors de mes xsMbsJ5 wo8ix3F5 xg6bsJmNt4 bß5gq5tA5 csp- discussions relativement à ce problème, tous sont d’accord que m/s9lt4 w˚8q5gi5 xW6h6bsJi5. “sN scctŒAtQ9lA l’établissement d’un pensionnat N’EST PAS [sic] la solution, parce wlxq0JbsJ6, rNgw8N5tx6 s?8i4 xπctcC/6g6 sN que ces enfants doivent rester auprès de leurs parents pendant les kwbsiz mois d’hiver. » Bailey rapportait que les Inuits laissaient souvent wo8ix3Fq5 rßy0Jbs8q5g6 sfkz sX4yymw8NExc6- leurs enfants avec des parents pendant un certain temps quand ils t9lQ5 hD¥5 xzJ6√u1i4 srsoμ6.” Xwo si4√Ms6g6 partaient sur le territoire. Selon lui, cette coutume faciliterait leur sfx wkw5 emwymc5bMs6g5 rg3zu1i4 WxCu1i4 xfi- acceptation des externats. x¬5b6LQ5 wMu1k5 bwml kN¨t9lQ5. sN Wsygcz5 wk1k5. sN xzJ6√q5 wonwpq5 kNQ8qbq8k5 si4√z s9l4f5 trymlt4. kbc5 mo4ymMs6g6 xq3C6ymlt4 sfx N/axi5 wo8ixEx6tbsymJ5 wobs/Exo4 ˆmQ/so3li xg6bso3li s9l4f5 wo8ixc5b3o3lt4. Le gend. Van Blarcom en conversation avec Sam Crow, le gestionnaire du poste de la Compagnie de la Baie d’Hudson à Richmond Gulf, 1949, Richmond Gulf, Québec, [Tasiujuq (anciennement Gulf), Québec]. Xøy ?8 XMs¬7 sc9M4g6 ~7 f¬, sN isF6tz5 isF6t4f5 bwvi bys/6, !($(, so5ym5 A=, fXw4., sN bys/6, fXw1u. scoμZc3F4 x7ml wb3iboEp4f5 vNbu \ Wt5tJ6 w{.p. Xwo \ wkoEpgc4f5 kxym/q5 \ PA-110862 BIBLIOTHÈQUE ET ARCHIVES CANADA / MENTION DE SOURCE : S.J. BAILEY / MINISTÈRE DES AFFAIRES INDIENNES ET DU NORD CANADA / PA-110862 38 nous étions si loin | L’EXPÉRIENCE DES INUITS DANS LES PENSIONNATS INDIENS LES ÉVÉNEMENTS DANS LE TEMPS | x0l6yst ckw2Xoxifi5 Confronté à des pressions externes et internes, le gouvernement Early WQxo~6t9lQ5 x4hD6N6g¨tbs9lt4 x7ml wlx8i WNhx3FQ/u5, sN fédéral juge maintenant que la politique « keep the Native, Native » 1950s xgxZ6 “kN6v6√6ymJ5 kNc6√6ym†8N3lQ5” sN W0Jbs/- (que l’indigène reste indigène) n’est plus acceptable. Les Inuits ExcD8•6g6 ∫4fNz5 Z?mgc4fi5 xg6bs/ExcD8•6g6. doivent dorénavant être intégrés à la société canadienne. wkw5 μ8N wMostymo6g5 vNbusbk5 w˚cbs9lt4. Le Canada dévoile un régime d’enseignement tant pour les habitants 1951 vNb gn6t5tK6 sN wo8ixDt4nk5 X3Nstz5 bmw8k5 du Nord que pour les Inuits. Il s’agissait d’un prolongement du srs6b6gusk5 x7ml wk1k5. sN sz?ExDtz bw{hm régime de la fin des années 1940 dans le cadre duquel le Canada k3axi 1940 X3Nstz sN bfymJ6 vNb W5txo9lt4 avait établi, avec circonspection, des écoles fédérales, surtout dans N2Xwc5b6g5 wMq8i4 Z?mgc4f5 wo8ix3Fq8i4, bs?- l’Ouest de l’Arctique. i9lxb6 sx1Nzi srs6b6gu. Pensionnat indien All Saints. Nouveaux arrivants, Aklavik, T.N.-O. g4yx3F5 x9Mk5 wo8ix3Fq5. k∫5 tr5g5, x4˜F4, kN5yx6. ARCHIVES DU SYNODE GÉNÉRAL DE L’ÉGLISE ANGLICANE DU CANADA / P7538-848 g4yx3F5 wb3ibc3Fz \ ≈1o4v8 g4yx3Fz vNbu \ P7538-848 40 nous étions si loin | L’EXPÉRIENCE DES INUITS DANS LES PENSIONNATS INDIENS x0l6yst ckw2Xoxifi5 | LES ÉVÉNEMENTS DANS LE TEMPS Le ministère des Affaires du Nord et des Ressources nationales est 1952 kwQxv8iMs6bz5 x7ml whmQ9lA sN W/4nz5 wkw5. remis sur pied et son mandat comprend les Inuits. Le ministre des Affaires du Nord et des Ressources nationales, sfx wkoEpgc4f5 x7ml kNusbi4 vNbu WoEpq5 1955 ui{bz5 wkoEpgc4f5 x7ml kNusbi4 vNbu WoE- Jean Lesage, annonce la mise sur pied d’un nouveau régime p4fk5, π8 M~0, gn6t5tMs6g6 k∫u4 Z?mgc4fk5 wo8i- d’enseignement fédéral pour les Territoires du Nord-Ouest et le x3F1u4 WoE0Jtz5 bwvi kN5yx6 x7ml fXw4 b3Czi. Nord du Québec. Bien que le ministère des Affaires indiennes ait bwm8NsZlx3t9lA sfx wkoEpgc4f5 xsM5ypQ/s9lt4 administré un régime de pensionnats dans le Sud depuis 1879, il kNQ8qbq8k5 kbci4 xsM6t5tym9lt4 wo8ix3t5t9lt4 s’était très peu intéressé à la scolarisation des Inuits. La compétence c9lˆ kNzk5 bwmzi 1879, sfxl giyymNhMß8q5 - du ministère en matière d’éducation comprenait tous les Territoires tx6g5 du Nord-Ouest, le territoire du Yukon au nord de la rivière Peel, krc3Fz5 moZ3tA5 bmgjz wo8ix6goEi3j5 çqsty- la région de l’Ungava du Nord du Québec et les territoires le long mlx6g6 bmw8k5 kN5yx6, Ô√8 b3Cz Ws ƒzb, sz?4 de la côte est de la baie d’Hudson au Québec. kNz fXw4 b3Cz x7ml y[/q bys/3Jx6 fXw1u. wo8ixDt9M∫i4 wk1k5. sfx wkoEpfc4f5 Un nombre de pensionnats et de foyers fédéraux sont établis dans 1950s- sk6g5 xuh5 kNQ8qbq8k5 kbc5 wo8ixEx6tbsMs6g5 l’Ouest de l’Arctique. 1960s wo8ix3Fq5 x7ml Z?mgc4f5 gJ3uFdtq5 mgwMs6g5 sx1Nzi srs6b6g6. De petits foyers sont établis dans l’Est de l’Arctique et le Nord du Québec. On commence à fermer un certain nombre de petits foyers dans Early to midrtxi 1960s Late k3axi 1960s urJ5 gJ3uFC˜5 nN/sK5 vN1Nzi srs6b6g6 x7ml fXw4 b3Czi. urJ5 gJ3uFC˜5 sx1Nz srs6b6g6 mg?9oxyK5. l’Ouest de l’Arctique. La responsabilité en matière de scolarisation des Inuits est transférée 1970 W/4nq5 wkw5 wo8ix6goEi3j5 ˚bsK5 Z?mq8k5 kN5yx6 x7ml fXw4. au gouvernement territorial des Territoires du Nord-Ouest et au gouvernement du Québec. La Fondation autochtone de guérison est mise sur pied pour 1988 kN6v6√6ymJ5 munwi3j5 g1zFz5 kwbsK6 tos6yp- encourager les autochtones à bâtir et à renforcer des processus de sd9lQ5 x7ml wvJ3lQ5 kN6v6√6ymJ5 nN?9oxlQ5 x7ml guérison durables pour traiter les séquelles des agressions physiques vJ¥8No3t2X9oxlQ5 munw0Jbs?9oxix6g5 sfxl scsy- et sexuelles subies dans le cadre du régime des pensionnats, y compris ElQ5 wcsm0Jt4n6∫5 xg6bsiƒJ5 h4fn6bsymJ5 tuqtA5 les répercussions intergénérationnelles, et leur offrir des appuis x7ml dkJ6ix6bsi4f5 bwvi kNQ8qbq8i kbc5 pour y arriver. wo8ix3Fq8i, wMQ/s9li bm8N ra¿q8k5 x4gwymizk5. xR3C5tUi5 sYy4gxlMs6SA5 | wkw5 wo8ixEx6tbs?Uif5 si4ç6bR5 41 x0l6yst ckw2Xoxifi5 | LES ÉVÉNEMENTS DANS LE TEMPS Le conseil d’administration de la Fondation autochtone de guérison 2000 kN6v6√6ymJ5 munwi3j5 g1zFz5 vtmpq5 kw5tK5 kN6- met sur pied l’Association caritative de guérison autochtone (Aboriginal v6√6ymJk5 munwi3j5 ®Ns/4nk5 vg0pct„q5, sfxl ∫4f- Healing Charitable Association) qui devient la Fondation autochtone xDMs6ymJ5 wo8ixEx6tbs?Ms6g5 kbc5 g8zFz5 bwvi de l’espoir (FAE) en 2001. Le mandat de la FAE est de promouvoir 2001. sfx to/sym9lt4 wo8ixEx6tbs?Ms6g5 kbc5 g8z- l’éducation, la sensibilisation et la compréhension en ce qui concerne Fz5 wo8ix3t5tlt4 x7ml cspm/so3t5tlt4 x7ml gry- l’héritage des pensionnats et les répercussions intergénérationnelles t5tlt4 ckwozMs6ymizi4 wcsm0Jt6n4∫5 kNQ8qbq8i sur les peuples des Premières nations, les Inuits et les Métis et de kbc5 wo8ix3Fqi5, wMQ/s9lt4 x4gwymiq8k5 x7ml ra- continuer à appuyer le processus de guérison continu des Survivants iq8k5 x4gwym1mb wMq8k5 x9Mw5, x9MwzJ5 x7ml wkw5, et Survivantes du régime des pensionnats. x7ml wvJ6lQ5 vJyJu4 mun∑8N3i≈3mb W?9oxtbsq8N3lt4 sfx kNQ8qbq8i kbc5 wo8ix3Fq8i xiAwymJk5. Le gouvernement du Canada signe la Convention sur la résolution des 2005 vNbs2 Z?mz xtosEK6 x9Mw5 kNQ8qbq8i kbc5 questions des pensionnats indiens avec des avocats des Survivants et wo8ix6gF•5 xro6bsd9lQ5 xqDti4 WctQ9lQ5 r[Zg6- Survivantes, l’Assemblée des Premières nations, des représentants tq5 sfx xiAwymJ5, vg0pctŒq5 x9Mw5, wkw5 r[Zg6- et représentantes des Inuits et des avocats des églises. tq5, x7ml g4yx3F5 w7ui6˙tq5. Le gouvernement du Canada présente des excuses officielles aux 2008 anciens élèves des pensionnats indiens. La Commission de vérité et de réconciliation relative aux vNbs2 Z?mz Wt5tK6 sc6ymJi4 muw0Jti4 wo8ixEx6tbsMs6ymJk5 x9Mw5 kNQ8qbq8i kbc5 wo8ix3Fqk5. 2008 sfx x9Mw5 kNQ8qbq8i kbc5 wo8ix3Fq8i hoJ6ys6- pensionnats indiens est mise sur pied. Elle a comme mandat de gi4 x7m x7ml whmQJ8Nw6bsi3j5 vtmp3Jx5 kwbsK5. sfx documenter la vérité exprimée par les survivants, leurs familles, vtmp3Jx5 to/symJ5 ttC6bsd9lQ5 hoJ5 WymJ5 xiAwy- leurs communautés et toute personne touchée par les séquelles mJi4, cbatq8i4, kNq8i4 x7ml w7uk5 xbJu4 x4g6b- des pensionnats indiens. Son mandat vise aussi à informer tous symi3j5 kNQ8qbq8i kbc5 wo8ix3Fq8i5 wcsm0JbsJ5 les Canadiens de ce qui s’est passé dans les pensionnats afin que xg6bsMs6ymif5. sN toAbsymK6 gn6t9lQ5 bm3u4 vNb- la Commission puisse guider et inspirer les Autochtones — et us5 ckwMs6ym1mΩb sfx wo8ix3Ï5 bwml vtmp3Jx5 l’ensemble des Canadiens — dans le processus de vérité et de mo4t5ti≈3mb grosEpQ/slt4 x7ml sWAho6t9lQ5 kN6- guérison, dans la voie qui conduit à la réconciliation et à de nouvelles v6√6ymJ5 — x7ml bm3u4 vNb — W?9oxiEli0J4 hoJi4 relations fondées sur la compréhension et le respect mutuels. n´i6 x7ml munwi6 xdtQli0J4 nwmctŒ5txo3X9oxlt4 x7ml k∫a5tx3t9lA wMŒAyq5 mo[lA N1ui6 bm3u4 gryJw8Nßlt4 x7ml w4WAh5tx6gw8Nßlt4. Based on research by David King and edited by Heather Igloliorte. Lucy, Agnes et Mary, filles du catéchiste anglican de Holman (T.N.-O.) ARCHIVES DE LA COMPAGNIE DE LA BAIE D’HUDSON, ARCHIVES DU MANITOBA. HBCA 1987/363-E-110/45 xg6yJ6 cspn6bq8i4 bwF5 r1 x7ml ≈e4hw5tx6Li Bwg w[los3t. ly, x1i{ x7ml uxo, Xiq5 kNo1i x1ov8 g4yx3F4 wonwpz5 sl4n6©6 ªkN5yx6º. Bx5n8 Xw v7Xi wb3ibdtq8i5. cEbs/4f5 gd6bsymJ5 ˆns∫, wb3ibc3Fz5 μi©Xu. HBCA 1987/363-E-110/45 xR3C5tUi5 sYy4gxlMs6SA5 | wkw5 wo8ixEx6tbs?Uif5 si4ç6bR5 43 Nous n’avions pas le droit de parler notre propre langue. Quand ils m’ont surpris, ᐅᖃᐅᓯᑐᖃᑦᑎᓐᓂᒃ ᐅᖃᖁᔭᐅᕙᓚᐅᖏᑦᑎᐊᖅᑐᒍᑦ. ᐊᖑᔭᐅᒍᒪ ᐅᖃᓪᓚᒃᑎᓪᓗᖓ ᐃᓅᖃᑎᓐᓂᒃ une fois, en train de parler inuit avec quelqu’un dans la salle de classe, l’institutrice, une ᑕᐃᑲᓂ ᐊᔾᔨᖑᐊᖃᐅᖅᑐᒥ ᐃᒡᓗᕈᓯᕆᔭᑦᑎᓐᓂ ᐃᓕᓐᓂᐊᕐᕕᖕᒥ, ᓇᔭᖕᒧᑦ ᐃᓕᓴᐃᔨᒧᑦ ᐊᒡᒐᓐᓂᒃ Sœur Grise, m’a dit d’ouvrir ma main, et elle a pris une règle en bois et m’a frappé ᒪᑐᐃᖅᓯᖁᓇᔭᖅᑐᖅ ᐊᒻᒪᓗ ᕿᔫᑎᒥᒃ ᐆᒃᑐᕋᐅᒻᒥᒃ ᑎᒍᓯᓗᑎ ᐸᑦᑖᕆᕐᔪᐊᕋᔭᖅᑕᖓ ᐊᒃᓱᒻᒪᕆᐊᓗᒃ si fort que je peux encore en ressentir la douleur aujourd’hui. Elle a dit : « Je ne veux ᑕᒪᓐᓇᓗ ᓱᓕ ᐊᓐᓂᕐᓇᕆᔭᕋ ᐅᓪᓗᒥᓗᓐᓃᑦ. ᐅᖃᖅᐸᓚᐅᖅᑐᖅ ᐃᒫᒃ, “ᑐᓴᒃᑲᓐᓂᓚᐅᖅᓯ- plus jamais t’entendre parler cette langue dans cette classe. Tu es ici pour apprendre L’expérience des Inuits dans les pensionnats indiens wkw5 wo8ixEx6tbs?1if5 si4√6bq5 Photographie de Monseigneur Camirand, de trois Sœurs Grises et d’un groupe de jeunes Inuits. août 1937. x0poxz w[yC3Jx6 vuC5, Wzh5 N/w5 x7ml xuh5 wkw5 hD¥5. ≈Ay !(#&. ARCHIVES DE LA SOCIÉTÉ HISTORIQUE DE SAINT-BONIFACE, FONDS DU DIOCÈSE DE KEEWATIN-LE PAS, N1786 wb3ibc3Fz y5 WiF{ vg0pctŒq5 g4yx3F1k5 r?9o6Ù ?8{ scoμZzi5, N1786 Lillian elias oox8 wNw/{ Mes parents m’ont emmenée à l’école à l’automne. Je pense que c’était au mois d’août, avant qu’ils ne retournent sur le territoire pour l’hiver. Quand ils partent sur le territoire, ils ne reviennent pas avant Noël. Juste pour faire l’épicerie et ce genre de choses. Alors, ils m’ont laissée là, à pleurer. Je me souviens très bien de ce jour-là parce que c’était comme si je perdais mes parents, vous savez, comme si je perdais ceux que j’aimais, comme s’ils partaient pour toujours. C’était comme si je n’allais plus jamais les voir. Ukiakřami ilihariaqtitchuukangangni. Ahiariarnaqhirmam luuniin aataqaqlunga ukiiyaqturuuřuak aulaaqturvingmingnun. Qitchirvingniarmun aglaan, niqikřaqturianginaming. Qiayugaqtilunga unitchuukangangni, piigulaitkiga taamna uvluq angayuqaaktuqaa tuquřuak, piqpagiratluqaa taimunga tammaqtuat. Tauttutqingniaruminaitkikka. J’habite à Inuvik, dans les Territoires du Nord-Ouest. Inuuvingmi inuuniaqtunga, maani Nunaptingni. Uummarmi J’habitais autrefois dans le Delta [du Mackenzie]. On m’a envoyée inuuniaruugaluaqtuanga, kaałini ilihaqimařuanga (Roman Catholic) dans un pensionnat de l’Église catholique. J’avais huit ou neuf ans. Narvalik qulinguruutailaq luuniin, ukiuqtutilaara. Naluřunga Je ne me rappelais pas pourquoi ils devaient m’envoyer à l’école. huuq ilihariaqtilaamnik, qaffini ukiuni. Tavřaniit tanikama kihianik, C’est seulement après avoir passé trois ou quatre ans là que j’ai pingahuni hihamani luuniin tavřaniit qaaqlunga, huuq iliha- compris pourquoi ils m’avaient mise là. C’était parce qu’ils allaient riarnira ilitchuriga ilihariangitkuma famililaungairniarnivlunga perdre mon allocation familiale, ou celle de tous les enfants, si aucun angayuqaaka pinirait naagga luuniin nukaatka iluqaiha angayugalu des enfants de la famille n’allait à l’école. Mes parents ont pensé que atauhiq uniin ilihariangitpan tavřa famililaulaiyaqhigaik angayu- j’étais la plus brave pour aller à l’école. Ils pensaient que je pouvais qaaka. Angayuqaangma uvanga hihumagiagutigaannga hunaliqaa endurer les choses qui se passaient. Nous étions douze. Les autres hapiqřaringin matun pigikapku, 12nguřuaguut nuttaqani, tavřa ne sont pas allés au pensionnat. Mes parents m’ont envoyée à cette ilihariaqtitkaangna aññaatka ilihariaaqhuting. Humiliqaa inini école parce que mes cousins étaient là. Nous ne vivions pas inuuniaqtut, tamatkua nirřutiligaami inuuniaruuřugut. ensemble sur le territoire, nous vivions en différents endroits, là où Ukiakřami ilihariaqtitchuukangangni. Ahiariarnaqhirmam les animaux allaient. Nous les suivions. luuniin aataqaqlunga ukiiyaqturuuřuak aulaaqturvingmingnun. Lillian Elias. oox8 wMw/{. PHOTOGRAPHIÉE PAR JEFF THOMAS. x0poxz π= ∫m{. 47 L’EXPÉRIENCE DES INUITS DANS LES PENSIONNATS INDIENS | wkw5 wo8ixEx6tbs?1if5 si4√6bq5 Mes parents m’ont emmenée à l’école à l’automne. Je pense Qitchirvingniarmun aglaan, niqikřaqturianginaming. Qiayugaq- que c’était au mois d’août, avant qu’ils ne retournent sur le territoire tilunga unitchuukangangni, piigulaitkiga taamna uvluq angayu- pour l’hiver. Quand ils partent sur le territoire, ils ne reviennent pas qaaktuqaa tuquřuak, piqpagiratluqaa taimunga tammaqtuat. avant Noël. Juste pour faire l’épicerie et ce genre de choses. Alors, ils Tauttutqingniaruminaitkikka. m’ont laissée là, à pleurer. Je me souviens très bien de ce jour-là parce Hivuliqpiamik hiqaaqama iliharvingmun naluřuangaa tanik- que c’était comme si je perdais mes parents, vous savez, comme si je tun uqarnimik. Nalugikka uniin ukuak tautuktuak Dicklu Janelu perdais ceux que j’aimais, comme s’ils partaient pour toujours. kihuutilaangik. Naluřunga qanuq taimma ilihautivatigut tamat- C’était comme si je n’allais plus jamais les voir. kuninga, “qain”, “ilaanilumik” nalupkaqhuta nalupiaqtuanga Le premier jour que je suis entrée là, je ne parlais pas un mot kangiqhilaipiaqtuangaa. Hapiqnapiaqtuaq. Ařgamnik kihian d’anglais. Je ne savais même pas ce que c’était Dick and Jane, qui ils uqaruuřuangaa. Pangma uqalguhiřunga ařgamnik! Uqaqayaana- étaient, vous savez, ils nous enseignaient Dick and Jane en classe, piritchugut uqautchiqput aturlugu, taniktun uqaluatkaluaruvit. mais je ne savais même pas comment dire « viens » ou « au revoir » Tiguqlitpiaqlutin uqauluaruvit uqautchirnik. Ilannara ihiqamiu- ou « allô » ni rien. C’était très difficile. Je parlais beaucoup avec les taqhuta hilamin piuřaqhuta, pangmaluqaa piigulaitkiga una mains. Aujourd’hui, je suis plutôt bonne avec le langage gestuel! iqhitchakpaillunga. Taałangnik atnuraalgum tigukamiung. Qungi- Nous n’osions pas parler notre langue, même si nous ne savions pas hingagun tigukamiung kuřugřukluraa tuqutkaqhimalun uqaut- parler anglais, parce que nous nous ferions malmener. L’une de mes chirnikuqatqingniarnak. Tavřa taitnahini inuuniaqtuaguut. amies — nous venions tout juste d’arriver — je peux la voir très Hapinapiaqkunarililuta. Huna taimma kiñariliniq. nettement aujourd’hui parce que j’avais tellement peur de cette Kammavut uvaptingnik killaiyararivut. Atungaaliqhuivluta religieuse qui s’est dirigée vers elle, et elle avait l’air comme si elle irviamik tamatkuninga tavřa killaiyaraqtugut. Irviaq qitungitchuq allait la tuer. Elle l’a prise par le cou et s’est mise à la secouer. « Je ne mangailaqpak. Narvalik qulinguruutailaq luuniin ukiuqtutilaara, veux plus jamais t’entendre parler ta langue! » C’était le genre de kammiuliqhunga uvamnun. chose qu’il fallait subir. C’était très difficile. Nous n’avions pas le droit de Nuyalautaqpatka kipigait. Hiñigaqtugut-100natnguhung- parler rudement ou de dire des choses méchantes aux autres enfants, ni naqtut nutaqqat inugialaarungnaqtuq nalupqihuktunga. Aglaan même de regarder les religieuses de travers. Elles disaient que c’était laid. inugiaktugut, hiñigviuřaqalaařugut haniraligiqhuta haniralirii- Je ne sais pas ce qui était laid pour elles. « Ne me regarde pas comme ça! » viuřanik. Iqhinaqtuaq taimani inugiaktugut aglaan. Iqhinaqtuaq Nous devions coudre nos propres mukluks en ce temps-là. La semelle en peau d’orignal est épaisse comme ça (montrant d’un geste hiñikarniaqtuni ingming aimařuni nukaanik hiñikqatiqarnaqtuaq aimařuni. de la main) et c’était ça qu’il fallait coudre. La peau d’orignal était Angayukliit uvaptingnin munarihuukangaatigut. Iluqating dure. À huit ou neuf ans, je devais faire ça. Je devais faire mes propres angayukliřuat uvaptingnin munaqřihuuřuat. Kamaginaqtuat mukluks. Ils ont coupé mes cheveux, mes beaux longs cheveux. atařamik, kamagingitkupki munaqřitin huaktitchuuřut. Taitnarhuta On dormait tous dans… Je dirais qu’il devait y avoir une centaine kamagiukavut kuřugřukaluaqpatigut. d’élèves là, peut-être plus si... je ne me souviens pas vraiment. Mais Pangma 65nguq tunga tautuktuuřaaritka huli uvlupakluqaa nous étions beaucoup, je me souviens, beaucoup d’enfants, et nous hulugautingit tavřani. Taustiarmukhuta uvagut nutaraiyaat qiřřiqui - avions de petits lits côte à côte sur toute la longueur, comme ça yaqturuuřuaguut, ingnirvikpangmun. Atqaqhuta qiřřiqhuqpauřarik- 48 nous étions si loin | L’EXPÉRIENCE DES INUITS DANS LES PENSIONNATS INDIENS wkw5 wo8ixEx6tbs?1if5 si4√6bq5 | L’EXPÉRIENCE DES INUITS DANS LES PENSIONNATS INDIENS (montrant d’un geste de la main). Nous avions peur — essayer de s’endormir tout seul tandis qu’à la maison, on dormait avec notre petite sœur ou notre petit frère à nos côtés — et c’était très difficile. Les élèves plus vieux s’occupaient de nous. Ils avaient ce qu’on appelait des « charges », ils avaient la charge des petits. Il fallait les Nous n’osions pas parler notre langue, même si nous ne savions pas parler anglais, parce que nous nous ferions malmener. écouter sinon... parce que si on ne les écoutait pas, ils étaient pour avoir des problèmes. Alors, pour ne pas avoir de problèmes, ils s’assuraient qu’on les écoute, même s’ils devaient nous malmener. Aujourd’hui, j’ai 65 ans et je me souviens encore clairement de cela, juste comme si c’était une image, une image des choses qui Uqaqayaanapiritchugut uqautchiqput aturlugu, taniktun uqaluatkaluaruvit. Tiguqlitpiaqlutin uqauluaruvit sont arrivées là. On descendait au sous-sol et nous, les petits enfants, il fallait qu’on mette des bûches dans le feu, qu’on mette du bois uqautchirnik. dans cette grosse fournaise. Il fallait descendre jusqu’en bas s’ils nous disaient de descendre et de remplir la fournaise. Il fallait aller put, malruulavluta atqaraqtugut. Havaaqpauguřuat, uqummailuting. jusqu’en en bas. D’habitude, nous étions deux, mais c’était quand Hutługatamatigit arnaiyaaqatitka iqhiliruuřuangaa. Uvanga même un travail difficile. Les bûches étaient lourdes. Quand ils nous malmenaient, nous les filles, c’est là que j’avais piyuaqingitkaluaqtunga, aglaan malruiqhuaqlunga kunikhimagiga iglum mangaiyautaa uqaqlunga uqautchimnik. vraiment peur. Moi, je ne me suis jamais fait brasser, mais on m’a mise Taitnaqlunga kiaq uqautchira pilinngitkiga. Uqaqtailiřau- en punition quelques fois parce que j’avais dit un mot dans ma langue. kama, ihumaliqlunga uqautchira piiguqliniangitkin. Taimma ahiin Je pense que c’est pour ça que je me suis battue pour garder ma uqautchira utiqtilugu aikama tavřanga. Utiqtikiga taataamnik ikayuq- langue, parce qu’ils ne voulaient pas que je la parle. Je me disais : tiqaqlunga. Inuuniaqatiqhimagikaa taataaka, taataaka angayuqaaka « Vous n’allez pas m’empêcher de parler ma langue ». Alors, je l’ai atchaatka angaatka, inautaqaqtuaguuluqaa aulaaqturviptingni. réapprise rapidement quand je suis sortie de là. Je l’ai réapprise avec Upinraami aihuuřuaguut. Hikuirvikmi. Aquvatigun ahiin mes grands-parents. Je vivais avec mes grands-parents tout le temps. ailaakama Qitchirvingmi qaffitchaani uvluni. Angayuqaaka inuu- Mes grands-parents étaient là, avec ma mère et mon père et mes řamun nuutaktuak. Inauřam atinga Akłarvik qaimaraalaguuřuak tantes et mes oncles. Nous étions comme une petite communauté. qaffini hanahuirutini. Tatqiqhiutinilu atauhimiluuniin tavřa tualuk En été, nous retournions chez nous. En juin. Mais plus tard, himalaguklunga naaggaluunin pimauřalaguklunga qaffitchaani après environ trois ans, je me souviens d’être retournée à la maison uvluni. Aařigaa nakuuřuaq. Utirulaitkaluaqlunga utiqaqama pendant quelques jours à Noël. Mes parents ont dû venir s’installer iliharvingmun, utiraqtunga utiqhuuraukama. en ville, vivre dans la communauté. C’était à Aklavik, et ils ont dû Ilihariqhiamařunga tallimani ukiuni. Hivihuuřut, hivihuuřut, rester là pendant quelques semaines ou environ un mois, juste pour hivihuuřut talimat ukiut, 40tun laqaa ituat taimani ukiut hukait- me faire sortir de là, juste pour me garder avec eux quelques jours. chuat taimani. Qakugutaima hikuirvik tikithivia. Hikuirvik C’était merveilleux. Je ne voulais juste pas retourner à l’école, mais utaqhingunaqtuaq ailagvikřaq Hikuirvik. Tuvaaqatiga ailaitchuaq je n’avais pas le choix. luuniin upinraami. Tuquřuaq 13ni ukiuni. Tuvaaqataiqhunga. xR3C5tUi5 sYy4gxlMs6SA5 | wkw5 wo8ixEx6tbs?Uif5 si4ç6bR5 49 L’EXPÉRIENCE DES INUITS DANS LES PENSIONNATS INDIENS | wkw5 wo8ixEx6tbs?1if5 si4√6bq5 Je suis restée à l’école pendant cinq ans. C’est très, très, très long, cinq ans. C’était plus ou moins comme quarante ans, parce que l’année ne semblait jamais finir. « Combien de temps avant le mois de juin? » C’était seulement au mois de juin qu’on pouvait retourner à la maison. Mon mari ne retournait même jamais à la maison. Il est mort il y a treize ans. J’ai perdu mon mari. Et je sais que c’est à cause du pensionnat. Je sais parfaitement que c’est à cause du pensionnat parce qu’il ne savait pas comment exprimer les problèmes qu’il a eus là. C’était un homme silencieux. Il a été au pensionnat pendant onze ans. Et parfois, il ne retournait pas à la maison parce qu’il... Il venait de beaucoup plus loin. Il venait de la région de Tuk. Je n’entendais jamais personne parler inuktitut. Ça aurait été Ilihimagiga iliharvikmiiqpauřaqhuni ilihariarvium tuqutkaa, si agréable. Nous en parlions justement, mon amie et moi, il n’y a pas si uqarilailugi hulugarningitigun iliharvingmi Nipiaitchuaq. Qulit longtemps. Nous parlons toujours de l’époque où nous étions à l’école. atauhiq ukiuni tavřaniituaq. Ilaani ailaitchuaq ungahikluamin Nous disions que si nous avions vu au moins un Autochtone venir à qaimavluni Tuttuřaqtuumin. l’école, vous savez, juste venir nous visiter, ça aurait été si agréable de Tuhaalaitchunga inuvialuktun uqaqtuanik. Imma nakuu- voir cette personne. Chaque fois que nous voyions un Autochtone, nayaqtuq. Ilannaralu uqautigikaqpuk qanikkun. Iliharvingmiiru- nous étions tellement contentes. Ça n’avait pas d’importance qui tikpuk uqarihuugikpuk. Itna uqaqtuaguuk imalimaa Inupianik c’était, même si nous ne connaissions pas cette personne. Il y avait tautulaaruni nukuunayaqtuaq. Tanngungitchuam uniin, pulalaguta un hôpital juste à côté, et nous avons connu quelques personnes à uniin tanngungitchuaq tautulaktuni nakuunayaqtuq nalugaluaq- cet hôpital. Nous n’avions pas le droit de nous tenir là non plus. lugit. Atniarvik iliharviptingni hanigilirikaqput ilangit tanngu- Ils étaient tous des religieux : des sœurs, des pères et des frères. ngitchuat tautulaahuugivut. Taimaniptauq hilataaniitqulaitkaatigut. Ils m’ont appris à lire et à écrire. Quand je regardais Dick et Jane, je Taałangnik atnuraalgitlu faatat přalauřatlu. Taigurnimik pensais que Dick et Jane étaient au ciel quand je voyais tout le gazon ilihautikanni aglangnirmiklu. Taiguaqaqaara Dick Janelu tautu- vert. Ça vous montre ce que je savais de Dick et Jane! Bonté divine, qaakapkik qilamiinahuikaka hungaaqtaq nunangak tautukapku. ils doivent être au ciel! Et il y avait des animaux. Je ne savais pas quel Taitnatan ilihimakaka. Ařaa ukuak qilamiitchungnarniqhuk! genre d’animaux c’était. C’est pour ça qu’aujourd’hui, je pense, Nirřutit tauq tautunraat. Nalupiakatka huutilaangit taitnaqlunga je travaille vraiment, finalement, sur des choses que les élèves pangma havaaripiariga una, nutaqqat ilihimařanginik ilihaqhuv - connaissent, pour qu’ils apprennent des choses qu’ils ne connaissent lugit, tuttuniklu huniklu maani ilihimakanginnik. La professeure d’économie domestique, Mlle G. MacKay, apprend à de jeunes Esquimaudes comment coudre une robe à l’école fédérale locale, Inuvik, T.N.-O., décembre 1959. w[lu nNoEJ8N3i3u4 wonwp, x3N6 u4vw, wonwJ6 iFx6~i4 wk1i4 xqJ6bos3i3u4 x3NåJtos3i3u4 bwvi kNo1i Z?m4f5 wo8ix3Fdtzi, w˚F4 kN5yx6, tyWE !(%(. BIBLIOTHÈQUE ET ARCHIVES CANADA / OFFICE NATIONAL DU FILM DU CANADA. COLLECTION PHOTOTHÈQUE. / PA-130781 scoμZc3F4 x7ml wb3iboEp4f5 vNbu \ vNbu bE/Z4nk5 vtmp5 vNbu. x0paxc3F4 \ PA-130781 50 nous étions si loin | L’EXPÉRIENCE DES INUITS DANS LES PENSIONNATS INDIENS wkw5 wo8ixEx6tbs?1if5 si4√6bq5 | L’EXPÉRIENCE DES INUITS DANS LES PENSIONNATS INDIENS pas et qu’ils devraient connaître, les laisser apprendre des choses sur ce qu’ils voient, comme les caribous ou des choses comme ça. Nous mangions du poisson pourri qui était jaune. Il fallait manger ça. Et c’était tout jaune. Mais il fallait manger ça. Si nous ne le mangions pas, nous étions punis. Une de mes amies ne voulait C’était dur pour mes parents, très, très dur. Premièrement, ils ne voulaient pas m’envoyer à l’école. pas manger de gruau. Je pense qu’elle était vraiment fatiguée de manger du gruau et elle ne voulait pas le manger et, en plus, elle ne Uvagut ilangini piluktuariřugut taitnahimin se sentait pas bien. Eh bien! La sœur l’a vue. Elle a appelé les autres sœurs et elles se sont encore toutes jetées sur elle. Nous avons tous pilukapta inuuniarnimin, piilaikaluaqtuq. vu ça. Elles ont fait ça devant les enfants. Quand on voit quelque chose comme ça, on est mort de peur. C’était juste pour montrer Tipaaqtunik qalungnik quqhuqtaaqtanik. Nirihungitkigar- aux autres enfants, je pense, qu’on faisait mieux d’écouter sinon c’est naitchuq. Quqhuqtaapiat. Qanutun quqhuqtaapiahukřuit. Aglaan ça qui allait nous arriver à nous aussi. C’était vraiment effrayant, tamařřa niqivut niritqumatigut nirirarniaraqtugut nirihungit comme ça doit être en prison, je pense. kupki huaktuqlikihiřutin. Ilannara nirihungitcharniaqlugu itqu- J’adorais les concerts de Noël parce des Autochtones venaient tauřani kuřugřuk ittuaq, atniaraaqluni taałangnik atnuraalgum pour nous regarder. Juste de les voir! Nous étions sur la scène et nous tautungiqlugu. Quarait ilating piyukangat takuptingni. Iluqata faisions nos affaires et nous voyions tous ces Autochtones. Nous tautuktuakavut. Iqhinaqtuaq tautuktuni taitnahiraqtuanik. Nuta- étions tellement excités! Ça n’avait pas d’importance si nous les rauřat takkuani, hugilaitkait takkuraqtugit. Ilihautiniaqlugit connaissions ou pas, ou s’ils n’étaient pas de notre famille ni rien de taitnaraqhungilugit atlat — Taitnatuaruvik tuhaalaitkuvit taitna tout ça. Juste de les voir! Ils étaient si beaux! J’étais si heureuse quand piyuaqtithimiutin. Ařaa iqhinaqtuaq ihiqtauřuatiinluqa. ils disaient qu’on se préparait pour le concert. J’avais hâte de voir Piuřaaqtitcharmiatigut qitchirvingmi nakuarihuukara, tautu- tous ces Aînés et les gens des communautés parce qu’ils allaient à giagungniam piuřaarvikpangmun tautuktuaruuřuat takpikanin Aklavik à Noël et à Pâques et différents jours comme ça. Ils allaient qiniqtuarnaqtut tanngungitchuat inuit. Ařigaa nalugaluaqlugit là pour les fêtes, et ils venaient pour nous regarder. Il n’y avait tautuktuni. Ařigaa quyatchaguuřuanga hanayaaqikapta qitchirv- personne de ma famille. C’était juste des gens qui venaient de ingmi piuřaagakřavut. Utaqinguliruuřuangaa tautuguklugi innait différents endroits. Parfois, mon père et ma mère venaient et c’était qaihuuřuat qitchirvingmi Akłavingmun qitchirvingmi atanrum tellement agréable de les voir me regarder faire. Mes parents venaient tuquvianilu. Qaihuuřuat tautuktuariaqhuta. Ilangilaakagaluaq. en traîneau à chiens. Ça leur prenait probablement une journée Inuit qaiřuat nakinliqaa aulaarvingmingnin. Angayuqaaka uniaraq- complète. Ils devaient se lever de très bonne heure s’ils voulaient hutik qairuuřuak tautuktuariqlunga ilaani qaihuuřuak. Uvlupaiqlugu arriver la même journée. Mais des fois, ils devaient camper en iglauhuuřuak, uvlaatchauřami aulaqami uvluinaq qaihuuřuak. chemin. Ils avaient aussi des enfants, bien sûr. Ils devaient s’assurer Ilaaniptuaq nullaaruuřuak. Nutaraqarmiuk, nutaqattauq qiutchai- que les enfants n’aient pas froid. Ce que je portais était vraiment livlugit iglaukamik. Atnuraatka nakuuřuat qiqiliqilaitchuanga beau. Je ne me souviens pas d’avoir eu froid quand ma grand-mère anaanaga inuungaan mamuquuliuruunikaatiguk aitqahiuhunuklu paternelle était vivante. Chaque année, elle nous faisait des qiqiliqilaitchuangaa. Iliharvingmi kalikualuk kamivut uligřualuit vêtements tout doublés en peau de caribou en dedans, une peau de atigivut qanuhit taimma alappaa uqqungitchuat. Taakuninga kihian xR3C5tUi5 sYy4gxlMs6SA5 | wkw5 wo8ixEx6tbs?Uif5 si4ç6bR5 51 L’EXPÉRIENCE DES INUITS DANS LES PENSIONNATS INDIENS | wkw5 wo8ixEx6tbs?1if5 si4√6bq5 caribou par dessus, de là (montrant d’un geste de la main) jusqu’en uvagut atigivut atuqtilaitkait. Atlanik atnuraanik aturnaitchut. bas, des mitaines et le reste. Je ne me souviens pas d’avoir eu froid. Iluqating atiraanik atuqhuting kamik atigi. Huuk kiaq naluřunga. Ils étaient si beaux. [À l’école, nous portions] des souliers de toile, Kangiqhingitkiga taamna ingmiktitunluuniin atnuraaqluquvluta. des parkas en toile et des manteaux en grosse laine, si je me souviens Angayuqaaka nangittuak taimani. Ilihariaqtitchungitka- bien. Ce n’était pas vraiment de la grosse laine non plus parce qu’il luaqlunga. Inuit qaivluting uqalaururait famililaungairniarnivlugi faisait si froid. C’était un parka. Nous étions obligés de le porter. On ilihariangihuaqpata nutaqqahi kavamat kilingniarait. Famililau- nous interdisait de porter le nôtre, celui avec lequel nous étions ngarungurluting hutualuakitavřa kiinauřalualuat ingilraan arrivés. C’est avec un parka qu’on allait à l’école. Ils nous défendaient aminik tuniriqaaqating. de porter nos propres vêtements. Nous devions tous êtres habillés Inugiaktuat iřiqhimarariitka luuniin uqaurihungilugit. Tavřa pareils, les mêmes mukluks, le même parka. Je ne sais pas pourquoi. taaptuminga atlanguraanga. Taitna ihumahungitkaluaqlunga taitna Je n’ai jamais compris cette partie-là. Peut-être qu’ils voulaient qu’on ittuq. Taaptumuna atlanguraanga iřiqtuyuqhivlunga inungnun s’habille comme eux. hunaliqa ilitchuritchaililiqlugu. Naagga luuniin uqaritchailivlugu. C’était dur pour mes parents, très, très dur. Premièrement, ils ne Ilihimagit tamatkua apqutini inuunialiqhuat hapirnaqtuq uqariřuni voulaient pas m’envoyer à l’école. Ces personnes du gouvernement iliharviaqhimaniq atnirnaqtuq inugunmun. Ingmiguaqtualir- sont arrivées chez nous pour dire que si mes parents n’envoyaient matun inuunialirnaqtuq. pas un de leurs enfants au pensionnat, ils n’auraient plus d’allocation Uvagut ilangini piluktuariřugut taitnahimin pilukapta familiale. Tout l’argent supplémentaire qu’ils avaient, à part de leurs inuuniarnimin, piilaikaluaqtuq. Ilaani uqarunginama uqarilaitkitka, fourrures, venait de l’allocation familiale. aglaan uqaqhimaniq pangma angmapayaaqtuq inungnun uqarniq. Peut-être que je cachais beaucoup de choses que j’aurais pu Taitna matkua apqutini inuuniaqtuat uqarilirumihigi iłuiřutihing dire. Vous savez, je pense que c’est comme ça qu’ils m’ont changée nakururuniarmiut, ilangit tauq uqairiitchut hapiqřarhuting. Ilaatka là-bas. Même si je ne veux pas penser que c’est comme ça, c’est akpaqhuting kamanapiaqtut tamatumanga .... comme ça. C’est comme ça qu’ils m’ont changée, pour cacher les choses Imirnikun uvagut taangaqtiqpait. Tuvaaqatiga inuungaan que je ne veux pas que les gens sachent. Ou dont je ne veux pas parler. Je imiqtuaruuřuaguuk nutaangarmalu taaptumungaqlunuk ilihar- comprends toutes les personnes qui sont dans la rue parce que c’est vingmiunikun, nalupqihuklunuk kihumun naalaktualanikun vraiment difficile d’en parler. C’est très difficile pour nous, les Autochtones kangiqhinianginahuilunuk uqaraluarumnuk. Qanuk naglikhaaru- — pour moi en tout cas —, de parler de nos sentiments, de nos douleurs. tiptigun kangiqhinianginahuivlunuk. Si nous parlions de ça, nous étions traités comme des parias. Una nakuupiaqtuq ikayuulaupiaqtuq uqarniq nalugaluakar- Certains d’entre nous sont très chanceux de s’en sortir, très, nun, tavra taamna iłuarungnaqtuq ilaani inuk uqautiřuni kangiq- très chanceux de se sortir de ce sentiment, même si aujourd’hui, je hingitchuarihuuřut uqarikarnik. Aglaan nalukarnik inungmun m’en ressens encore. S’il y a des choses qui sont très difficiles à dire uqaruvik nakuugihaarnahuihugiga uqalautigaini itna uva inuu- et que je garde en dedans, j’en parle beaucoup, comme maintenant, niarnin ittuq amuniaruarlilaitchut innuniarnipkun ilitchuriniar- à d’autres gens. C’est pour ça que je dis que si ces personnes qui en nikunlu inuuniarutingnik. souffrent encore pouvaient juste... mais ils ne savent pas comment... juste commencer à parler de ces choses, ils s’en libéreraient eux aussi. Ma famille fait partie des chanceux qui… 52 Qitunrariit tautchimiinmata tavřa aimarvik. Tavřa taamna aimarviuřuq. Aimarviin ilatin taataakin angayuqaakin inuuniaqatigiřuni tavřa aimarvillautaq. Uvamni itnaittuq ilat inuuniaqa- nous étions si loin | L’EXPÉRIENCE DES INUITS DANS LES PENSIONNATS INDIENS wkw5 wo8ixEx6tbs?1if5 si4√6bq5 | L’EXPÉRIENCE DES INUITS DANS LES PENSIONNATS INDIENS L’alcoolisme. Nous buvions beaucoup. Nous buvions beau coup quand mon mari était vivant, et quand j’étais adolescente, je buvais beaucoup à cause de ça. Je ne savais pas avec qui en parler parce que beaucoup de gens avec qui j’essayais de parler ne me comprenaient pas. Ils ne pouvaient même pas comprendre dans quelle situation j’avais été. C’est très important de parler des choses qui hantent notre vie, des choses dont il faut parler, même à quelqu’un qu’on ne connaît pas. Je pense que c’est le meilleur moyen de s’en sortir parce que, des fois, quand on connaît quelqu’un et qu’on lui parle, c’est comme si cette personne ne nous comprenait pas, qu’elle ne sait pas Je dis toujours que si nous avons notre culture, notre langue, nos traditions, si on a ces trois choses, on peut se sentir bien avec soi-même. Ilanaruugit inuuniarniq uqautchiq aipaani inuuniarniq taapkua pimagupki ilingnun inuuhuqinat. de quoi on parle. Mais si on parle à d’autres gens qu’on ne connaît pas, quand ils vous disent voici ce qui arrive dans notre vie, alors on tigiřuni. Taitna uniin inuuniarnarniqhuq ilaiyaraluaqhuni sait qu’ils ne cherchent pas à savoir nos secrets juste pour savoir. angayuqaaka piiraluaqtilugik. inugiaktuatlutlat. Taitna hivumun Notre foyer, c’est notre famille. C’est ça qu’on appelle notre chez-nous. Notre chez-nous, c’est là où sont nos proches, notre aulařugut. Tautchimuktuaruuřugut. Uqaruuřugut uvaptikkun hunik iłuigihutiptingnik. Uvaptingnun ikayutiniuřaruuřugut. famille, notre père et mère, notre grand-père et notre grand-mère, Una kihian aimarvipkun tuhaaratualuaa aimavigiitchurgu- quand ils sont près de nous, c’est ça qu’on appelle notre foyer, notre ruuq inuniarvikraungilaq. Illiappait, huitchuhi uligřaugariitchuni chez-nous. Pour moi, c’est très important d’avoir des proches. C’est niqaitchuhi. Tiguhinaaqtuaqtuhu niqinik. tuhaaratka inungnin. comme pour nous, nous n’abandonnons pas, même si j’ai perdu ma Tavřa taapkua illiapparigaanga, taapkua uqarnirmun qapaktitchuu- mère et mon père. Ils sont tous partis maintenant. Et nous, nous gaatigut, hapirnaqihuugait taaptuma aimavigiiniq. Aimavikput- continuons. Nous nous rencontrons encore en famille pour les guuq qiqauřuq uunaangitchuq iliharviktun. Aimavingniitchukpiit occasions spéciales, les anniversaires ou ce genre de chose, nous nous qiqauřuami nirikukhiunaqtuami? Qianagutiguvit taitnahinik rencontrons encore. Nous nous parlons. Nous parlons de nos uqautirarigaatin, qiaritchiffaaqhutin aimavingimipkaqtilugu. problèmes et nous nous aidons beaucoup les uns les autres. Nous nous encourageons beaucoup les uns les autres. Tavřatualuungitchuq, tavřaptauq skauraaqpak ulipkauřaqtaq qiřungnik. Iliharvik ingnirvikpalik qiřuktuqtuamik. Skauqpapiaq La seule chose que j’ai entendue au pensionnat au sujet de angiřuaqpapiaq itnatun angitilaanga uumatun inauřatun taakił - mon chez-moi, c’est que ce n’était pas un endroit adéquat pour haahinaqhuni, qiřukpalhainaq. Kia niuniaqpagi skauraalungmin? vivre. Nous étions pauvres. Nous n’avions rien. Nous n’avions pas Uvagut nutaqqat, tunmirauřakun. Mikinapqaligvik, Iqhinaqtuq de bonnes couvertures. Nous n’avions pas la nourriture qu’eux ils unniin. Qilamiqpait kuvit imarhiřutin. Nalugaluaqtunga uqau- nous donnaient. Je les ai entendus dire ça. C’est ce genre de choses tiřuni ilihariqatit. Imaluuniin imaqtauhimaqagungnaqtuq aglaan dont j’ai encore beaucoup, beaucoup de difficulté à parler : comment qanulaitchut iqhihungnaqhuting, tunmirautat kapitpailuting. ils dénigraient mon chez-moi. Ils disaient que chez nous, il faisait Skaumin hinaanin kilvaulivlugi. Iguuqtat tamařa nutaqqat froid. Nous n’étions pas au chaud comme à l’école. « Préférez-vous qaniliqiviuřat tahamunga ingnirvikpangmun aglaan. Tunmirau- être chez vous où il fait froid et où vous n’avez presque rien à tatikun atqaqhuting. Angugauřat tunmirautaniiluting, tunmirau - xR3C5tUi5 sYy4gxlMs6SA5 | wkw5 wo8ixEx6tbs?Uif5 si4ç6bR5 53 L’EXPÉRIENCE DES INUITS DANS LES PENSIONNATS INDIENS | wkw5 wo8ixEx6tbs?1if5 si4√6bq5 manger? » Oui, nous aurions préféré être chez nous, mais nous ne tatigun atqaqhuni, qiřungnun aglaan qaligiikitanun, ukiakřatuaq pouvions pas dire ça. Si on commençait à pleurer parce que nous argaqhřaqtugut. Tallika kaviqhilaguuřuak. voulions retourner à la maison, ils nous disaient ces choses-là. Ils Nutaqqat ilangit atniqailihuugaluaqtut tallimiligun, nous disaient comment c’était lamentable chez nous, juste pour aunaqřuruuhungnaqtut ilangit tamatkua kii qiřut qairiitchuat nous arrêter de pleurer, mais nous pleurions encore plus parce que qiřřuit amiqaqhuting. Napaaqtut, ilihirnaviuřaritka. Naluřunga c’était chez nous que nous voulions être. tuquřuamik iřiqtuyuqtuaq, Iqhihuuřuangaa tuqunirmik. Ihuma- Non seulement ça, l’autre chose dont je me souviens, c’est huuřuangaa atnialirungilunga. qu’ils faisaient venir une grosse barge. Au pensionnat, on chauffait Uqřuqtun iluaq cod liver oilmik atilik ilhiikaqput. Pangma au bois. Ils faisaient venir une grosse barge... c’était une très grosse ihumagikapku, inugiaktuat atauhiq aluutaq alururarivarřung? barge, peut-être aussi grosse que la pièce ici, mais plus longue, et Uvlaatuaq iigurarniararikput. Ilaani iihungitkaluaqlugu, pihu- pleine de bûches. La barge était remplie de bûches jusqu’au bord. nginainmilunilu huaktik hiřutin pihungitkupku. Devinez qui devait vider la barge. Nous, bien sûr! Une petite planche Qaffini ukiuni pingahuni ilihariaqhimaqhaaqlunga, avik- comme celle-là (montrant d’un geste de la main). On pouvait à tuariřugut, taataaptingnin utuqqanaanin taniktun uqaliqhuting peine se tenir debout dessus. Nous étions morts de peur. Si on se kangiqhilaiqhuting utuqqanaat inupiatun uqaqhuting ilihariaq- tournait et qu’on allait trop vite, on risquait de tomber à l’eau. Je tuat ahiin taniktun, kangiqhilaiqlugiptauq innait. Iñugiakihii- suis pas mal certaine, après avoir parlé à d’autres élèves, aussi, je suis naqhuting ukiutqituarman. certaine que quelqu’un s’est noyé et personne n’a rien dit... parce Nutaqqatka ihipayaangitchut aimangilaamin iliharvingmun que cette planche était si petite. C’est ça qu’on appelle une planche... aapangiha tavřungaqnapinritkai. Tavřaaniqpakpailuni. Unilugu Des sœurs et des enfants déchargeant les barges. N/w5 x7ml hD¥5 syv5b6g5 sux3Jxi5. MISSIONNAIRES OBLATS DU DIOCÈSE CATHOLIQUE ROMAIN DE MACKENZIE-FORT SMITH. PHOTOGRAPHIE 476. g4yx3Fz w[yC3Jx4f5 mv8p Kx5 yu5 wb3ibq8i5 /lNw=. Nns∫ 476. 54 nous étions si loin | L’EXPÉRIENCE DES INUITS DANS LES PENSIONNATS INDIENS wkw5 wo8ixEx6tbs?1if5 si4√6bq5 | L’EXPÉRIENCE DES INUITS DANS LES PENSIONNATS INDIENS La planche allait de la barge jusqu’au rivage, et nous étions Ma grand-mère me l’a dit elle-même. aussi serrés que ça (montrant d’un geste de la main), je pense, jusqu’en bas. Nous faisions la chaîne jusqu’à la chaufferie, jusqu’à la fournaise. Il fallait descendre les marches. Mais il y avait aussi des garçons sur les marches. Nous étions debout sur les marches, nous descendions quelques marches, et la chaîne allait jusqu’à l’endroit où ils empilaient le bois. Nous faisions ça tous les automnes. Chaque automne, mes bras devenaient tout rouges. Il y avait des élèves qui essayaient de ne pas se faire mal aux bras, mais ils devaient saigner ou quelque chose, parce que ces bûches étaient Quand elle m’a envoyée à l’école, elle m’a dit : « N’oublie pas ta langue! » Anaanangma uqalautikangani ingmi. Iliharvingmungmanga uqalautigaanga “Uqautchin piigurniarnagu.” rugueuses. Elles étaient grosses comme des arbres (montrant d’un geste de la main). On nous obligeait à faire ça. Je m’en rappelle encore très bien. C’est clair comme une image. Je m’en souviens très bien. Je ne me naniriaqturvinin nuutuaguuk Inuuvingmun. Unikkaa alianaigi- souviens pas que quelqu’un soit mort parce qu’ils ne nous disaient rien, rani naniriaqturniq, Tavřungaqungilugi nutaqqani iliharvingmun. ils s’entouraient de secrets. J’avais aussi peur de mourir. Je pensais : « Ah! Pilagutilaamini iliharvikmuktiniangit kai! Hihamat nutaqqatka J’espère que je ne tomberai pas malade ». ihipayaangitchut iliharvingmun. Et l’huile de foie de morue qu’on nous donnait... Aujourd’hui, Piluatangirutini tavřaniinami nangirutini ihumagivlugi, ilihi- je pense à ça et à toutes ces... Une seule cuillère pour combien de malauraritka huřarautingit, uqarihuukangi imiqami kihian. Uvangap- centaines de filles? Ils nous donnaient de l’huile de foie de morue tauq imaqaananga uqarilaitkitka nangirutika. Inuunayaqtuq huli uqari- tous les matins. Des fois, nous ne voulions pas en prendre, mais nous gumigi nangirutini iliharviinami, ilihimařunga tuqutkaat iliharviit. étions obligées. Nous attendions notre huile de foie de morue... Malrungni luuniin aññaralu inugialařugut uqautigikaqput Je me souviens, quand je suis rentrée chez moi au bout de iliharianikput “Iluqaiha pikatiin?” Nataqqavut kangiqhiniara- quelques années, environ trois ans après être sortie du pensionnat, luaqtut qanutlugautiptingnik. Ukpiřingitkaatigut taitna inuuni - d’avoir ressenti comme si un fossé se creusait entre nous, entre les rutivut. Uqaringairvut tavřanga. Hapirnaq palaarman uqarihu- pensionnaires et les Aînés, parce que nous parlions trop souvent en anglais laitkikput ilihariarniqput. Uvanga utiqtiniataqlugu inuuniarnira et les Aînés ne nous comprenaient pas, et nous, on ne les comprenait pas utiqtaraa angayuqaama inurniarutaak. Tuvaaqanma aglaan quand ils parlaient leur langue. C’est le changement que j’avais constaté. nutaqqanminun kamaginginnguřaqulaitchuq. Nutaqqat qanuqliqaa Et chaque année, c’était pire. inuuniuřaqhutait kai. Nutaqqani, hurugautaqhulaitkai huna Mes enfants n’ont jamais mis les pieds au pensionnat parce inuuniarniq uniuqtauřarlugu. Taamna tavřa ilihaani iliharvingmi. que leur père ne voulait pas. Il avait été là trop longtemps. Il a même Taitna tautukkiga. Iluqanuk taamna malirunniaruuqkaqpuk. quitté son territoire de piégeage pour déménager à Inuvik. Il a Inuugiaktuat tangaqtuat atařamik inuit, nakurulaqaaqhu- abandonné ses pièges et je sais très bien qu’il adorait piéger, mais il ting qaffinin ukiuni itchakřani luuniin .... Hum taima pimating n’allait pas voir un de ses enfants partir au pensionnat. Il allait imiqhauřaraqtut imitqiffaaraqtut. Mařahipaluit inugiakhiřut empêcher ça. Jamais! Alors, tous mes quatre enfants n’ont jamais aimaviptingni. Nutaqqat taamna aturaat. Taitnaqhuting inuit même mis les pieds à l’intérieur d’un pensionnat. inuuniaqtut pangma naluvluting quliaqlirnikun iłuigiranmingnik. xR3C5tUi5 sYy4gxlMs6SA5 | wkw5 wo8ixEx6tbs?Uif5 si4ç6bR5 55 L’EXPÉRIENCE DES INUITS DANS LES PENSIONNATS INDIENS | wkw5 wo8ixEx6tbs?1if5 si4√6bq5 C’est à cause de ce qu’il a enduré là, voyez-vous. J’ai une idée Tavřaptauq nutaat inuit tamařa taitnangaqtualiqtut iliha- de ce qu’il a enduré, mais les seules fois qu’il en parlait, c’est quand riaqhimařuat. Angayuqaat nagilkaaqpailuting imiqtualiraqluit il buvait. Autrement, il n’en parlait pas. Les seules fois qu’il en parlait, ihumaaluum taitnaptaut nutaqqat tuvřaqlugii angayuqaating. c’était quand il buvait et il me fallait un ou deux verres, moi aussi. Angayuqaat naluvluting uqautiningi nutaqqat. Itna pianiniraa- C’est très difficile d’en parler parce que, s’il n’avait pas enduré ça, il ngitkitka. Taitnaittunga tavřa. Taitnaittunga uvanga qanuq atlakun serait encore ici. Je sais qu’ils l’ont tué. ihumakřanginik aitchuutikřailunga, uvamnun pihuiliraqtunga Il y a quelques années, mes cousines, mes cousins, moi-même uqautirarmik naluvlunga. Pilguqlunga inugurniarutimnik aglaan et plusieurs d’entre nous parlions de quand nous étions à l’école. inmiktugun nakuuřuakun inuuhalahuting. Naakunitualuit « Vous avez fait tout ça? » Nos enfants essayaient de comprendre ce nutaqqatka. Iluqating inmikliguartut. Paniga kihimi Inuuvingmi que nous avions enduré. Ils ne pouvaient pas croire que nous avions ittuq pingahut irnitka, atauhiq Kamloopsmi, atauhiq Calgarymi, enduré tout ça. Mais autrement, on n’en parle jamais. C’est trop dur de atauhiq Edmontonmi, taitna nuutqaqating inuuniarutikting parler de ce genre de chose. Moi, il fallait que je retrouve la façon dont mes parents m’avaient élevée. Mais mon mari ne voulait pas que mes enfants désobéissent. Qu’ils le contrarient, vous savez. Ses enfants ne feraient jamais ça, à aucun prix. J’ai remarqué ça. Il était un père très sévère. Et je savais que c’était à cause du pensionnat. Je le savais. Je pouvais le voir. Je le comprenais et on s’appuyait l’un l’autre. Il y a beaucoup d’alcooliques... Beaucoup de gens fonctionnent vraiment bien pendant quelques années, peut-être cinq ou six ans, puis ils... Quelque chose les frappe et ils recommencent à boire. Il y a beaucoup de drogue maintenant, là-bas, chez nous. C’est l’expérience que les élèves traversent, eux aussi. C’est pour ça que je vous ai dit que c’est ça qui affecte les gens aujourd’hui, ne pas savoir comment en parler à personne d’autre, ne pas savoir comment leur atlangruqlugu. Taitna tavřa ikayuqtaqtukřauřut taamna ihumagiřakřautivut. Ikayuakřuuruttauq takpavani inuuniaqtuat. Ikayurmanaqtut atauhitualuuřutin aglaan ikayurniq hapirnaqtuq katitutiluta kihian ikayurayarivut. Uqaq, uqaqlugi, piqpakkun taitnaqaatinnagit pilgulilaaruta ilayuqtakřavut. Uqalautirarangairlugi hulainirarngaitlugi. Huinauřutin. Ilitchuriřuangaa ilihautřikama iliharvikpangmi. Pangma inaruraluaqtut uvamnun huli qaihuuřut thirtytun naagaluuniin inuinnaqtunlu ukiunikaluaqtut iqamaariararigaanga piqpakkunmik ilihautřaalkailuaqluakun innuniaklilaktut. Munariukkaannga. Ilingitali munarilinngali. Kaanatami inuit ilitchuriniaqtakřaraluangat apiqřuřailuting, faire comprendre ce qui se passe en eux. Une autre chose que je vois, c’est que notre jeunesse se tourne vers l’alcool et la drogue à cause des pensionnats. Les parents ont tellement ingmingnik ilitchurilugi inuuniarningi. Aqapiqatigilugi atauhiulaaluting .... Ilaani inuit ihumaraqtut hunakiaq una uqaqpa souffert qu’ils commencent à boire, et le reste, et c’est pour ça que les taitnaingitchuq, tatinaingitchuq. Ilitchurinaqhiřut ilumun uqaq- jeunes commencent à faire la même chose. C’est parce que je pense que tuanik qanuqhirautiptingnik. Taitna ilitchuripiarivut tavřa les parents ne savent pas comment leur parler. Je ne les critique pas. Je suis taitnaptauq inuuniaqhimařuat ilitchuriniarivut ilumuuqtilaangi. comme ça. Je suis comme ça. Je n’ai jamais su comment leur parler quand Tautukhigi inuit ilangi, tanngungitchuat inuit. Itnaruuřut ils vivaient cette situation parce que je me sentais déjà coupable parce tavřaguuq inuvut inugialhaaqtut pihuktaaqtuani apqutini, qu’on buvait tellement, ils buvaient et le reste. Mais aujourd’hui, mes inugiaktuat Vancouvermi naniliqa uqautigilailugi nangiřutiting. enfants font bien dans la vie. Je suis si fière d’eux. Il n’y a rien qui me fasse Taitnaqhuting ikayuqtiruqtuq ikayuqlirniaqtuanik, Ikayuqtit plus plaisir, vous savez, à cause de la façon dont nous les avons élevés, ilihimařut nangiřutinginnik ihumařutinginnik inugutigihimav- 56 nous étions si loin | L’EXPÉRIENCE DES INUITS DANS LES PENSIONNATS INDIENS wkw5 wo8ixEx6tbs?1if5 si4√6bq5 | L’EXPÉRIENCE DES INUITS DANS LES PENSIONNATS INDIENS et malgré ça, ils réussissent dans la vie. Ils sont simplement merveilleux. Ils sont tous partis de la maison, sauf ma fille. Elle vit encore à Inuvik. J’ai trois garçons : un à Kamloops, un à Calgary et l’autre à Edmonton. C’était la seule façon dont ils pouvaient se sortir de la situation où ils étaient. Ce genre de choses, je pense, ça fait partie des choses auxquelles il faut penser. Aider les gens qui sont ici. On veut juste tellement les aider, mais quand on est tout seul, alors essayer de les aider, c’est très difficile. On a besoin d’un groupe. Parler. Parler et les aimer, je pense, c’est ce qui le plus important. J’ai compris qu’il ne faut pas aller les voir pour leur dire qu’ils ont tort. « T’es un mauvais garçon. » J’ai découvert ça quand j’enseignais aux adolescents du secondaire. Aujourd’hui, ils ont vingt ou trente ans, mais chaque fois qu’ils me voient, ils me serrent toujours dans leurs bras parce que je les ai aimés et que ça leur a permis d’être là où ils lugu tamna, iliharvingmiithimavluting inukayurniaraluarnagi sont aujourd’hui. Je les vois si bien réussir, beaucoup d’entre eux. Ils inuit, imingaiqliniaqlugitlu. Uvlupak Huli taitnaittuq. Kiavraaq- veulent encore me protéger. C’est à leur tour de me protéger. tuarrinaqtuq kiavialuluaqtuatun. Ikayurviqhaqtugut. Taitnaqihi- Les Canadiens devraient vraiment essayer de savoir, poser des questions. Connaître eux-mêmes la vérité. S’asseoir seul à seul avec quelqu’un qui a vécu cette expérience... Parfois, les gens pensent que mařuni nalunaitchuq ilihimanaqtuq qanuq ikayutikřanik. Itna ihumagiga pitqagigalu tamatkunani ilautlahilugi inugiaktuani ilaulahiniarlugi uqarlugi. nous disons ces choses sans raison, mais ce n’est pas le cas. Ils Uqalautihukitka inuit hivunmuuqta. Hivunmuuqta nakin doivent connaître la réalité de ce que nous avons enduré. Et c’est à qaigaluaqhuta, iluqata uqaqhimauřarniaqhaaqhata huřarautivut ce moment-là qu’ils vont finalement réaliser que ce que nous disons, nangiřutivut. Uqaqatigilugi ilihimakating inuit tutqagirangilaarnun ce que nous avons enduré, eh bien! c’est la vérité. tamana tutqimanagu ihumařun anitchimauřarniarlugu atnia- Regardez certaines personnes, certains Autochtones. Vous liutigihigin ilungniit paitkupku atniarutipalunguqpiaqtuq. savez, on dit que la majorité des Autochtones qui vivent dans la rue, Agitiniarlavut inuvut, utiqtilugi inuuniarninganun ingilraan. tous ceux-là, à Vancouver ou ailleurs, c’est parce qu’ils ne peuvent Aulaaqtutilugi aularvingnun, tavřa nakuruqpaaluk hivaluktut, pas parler de ces choses, ils ne peuvent pas les affronter. C’est pour taavani aulaaqhimařuni mamituarřiinaqtuq, ingmun ilihimanaqtuq les aider que les centres d’aide ont beaucoup de conseillers, comme tutitqingnaq. Uvanga taitnaruklunga ihumatigirariigitka nutaat ceux qui ne sont jamais allés au pensionnat eux-mêmes, ils essaient uniin ihumagihuugitka aulautirarlugi. d’aider notre peuple, ou d’autres gens, pour qu’ils arrêtent de boire Tuvaaqatigalu taitnaruuřuaguuk. Aulautiuřaruugitka huli et des choses comme ça. C’est la même chose aujourd’hui. C’est nataqqat. Havangairaluaqtunga havaktunga huli. Aulaarvimnu- [Classe de filles avec des sœurs] — Lillian pense avoir été dans cette classe, mais elle ne se reconnaît dans aucun des visages. ªwo8ix6g5 x3Nw5 N/i4 Wcto5º — oox8 wMw/{ x0paxdtz ryxio x0pax¨cbsNhQ8q5g6, sfNi ®Ni w7ui4 wobEym8q5g6. PHOTOGRAPHIE FOURNIE PAR LILLIAN ELIAS. x0pax3u4 giyymJ6 oox8 wMw/{. xR3C5tUi5 sYy4gxlMs6SA5 | wkw5 wo8ixEx6tbs?Uif5 si4ç6bR5 57 L’EXPÉRIENCE DES INUITS DANS LES PENSIONNATS INDIENS | wkw5 wo8ixEx6tbs?1if5 si4√6bq5 comme quand on est dans un cercle d’entraide. On a des centres. guuřugut. Nunavingnun pihukataaruuřugut. Nunaviit qanittut Quand on est là et qu’on est dans un cercle... Je leur conseillerais akiurangani aulaaqturvingma. Ahiariaruuřugut. Hunikliqaa d’assister à plus de réunions avec des Autochtones, et là, ils niritivlugi hilami umiaqtuuraqhuta. Aulaaqtugutuni maminngin- comprendraient vraiment comment les aider, en les faisant maturrinaqtuq inugunmun, ilingininilu taitna ituuq. Ilitchuriraqtut beaucoup parler. qanuhinikliqaa, nauřuanik qanuq aturnaqtilaangi, ilaaniptauq Il faut que je dise aux autres Inuits de continuer. Il faut mařahinik aulauřuilaitchunga, aasprinik qanuhinikliqaa. Taitnar- continuer à retourner là d’où nous venons, il faut continuer d’en parler, řuinaq aulautihuugitka huiłaaqlugit mařahilaaqlugi ilitchuriraqtut d’en parler avec des gens avec qui on se sent confortable, et ne pas atlanik atutlaliaamingnik. Ilanaruugit inuuniarniq uqautchiq garder ça en dedans sinon ça va nous dévorer. Les choses qu’on garde aipaani inuuniarniq taapkua pimagupki ilingnun inuuhuqinat. au fond de nous, ça va se transformer en cancer ou en maladie. Taitnaqtuaruugitka ilihautřaatka nutaqqat qulini ukiuni. Ingmun Nous devrions essayer de ramener notre peuple à ses sources, lui faire retrouver son identité. Sortir sur le territoire, dans la nature. nakin qaihimatilaani ilihimagupki Lillian kihuutilaanga inuuguraruma uvamnun nakuarikhiřunga. C’est là qu’on peut vraiment sentir la guérison, ce qui guérit en nous, Huamahiřuanga. Huamařunga, ilihimařung, pangma on peut le sentir quand on est dans la grande nature. Pour ma part, ihumauřaqhama hulaipairaluaqtuangaa, huna liqaa hapip- c’est ça que je cherchais, et j’ai l’espoir qu’ils vont même emmener iaraluakara, taitnaqlunga uqautchiraa pangma pimagiga akiili- les jeunes sur le territoire, dans la nature. tailivlunga akiilipkangitchuangaa. Kamanautiga pilagaat aglaan On faisait ça autrefois, mon mari et moi. Je vais encore sur le uquatchira pinapingitkaat. Anaanangma uqalautikangani territoire chaque été. Je suis à la retraite, mais je travaille encore très ingmi. Iliharvingmungmanga uqalautigaanga “Uqautchin piig- fort! Nous [mes élèves et moi] allons à mon campement. Nous urniarnagu.” marchons dans les collines. J’ai des collines pas trop loin, juste en Itna pigungihara akiiłaaqlunga havautarivlugu. Anaanaga face de mon campement. Nous cueillons des petits fruits. Différentes taapitchimahuukara kavamanungman. Atniarvingmun taaktiliar- choses. Nous mangeons ensemble, nous faisons des excursions en man mumiktitchirřauhuuřuangaa Aakagalu iluqaiha ikayuraqlugi bateau. Juste d’être dans la nature me guérit, et c’est pareil pour eux. mumiktitchiuřaqlugi, kinaliqaa ikayuqhuman akiiłaaqlunga Ils découvrent différentes choses, différentes plantes et ce qu’on fait havaaka tamarřa. Panga ahiin havaakřailiulaiqlunga inuit mumik- avec, et parfois, je fais exprès de ne pas emmener de médicaments, titakřiuqaming naagga luuniin aglauřaat taniktun mumiktakřat pas d’aspirine, rien comme ça. Je les emmène avec rien, comme ça, mumiktitaaliqlugi uvamnun qaiyaugailiqhuting. et puis ils découvrent qu’il y a plein de choses là-bas. En plus, je dis Pangma Qauklirmin tugliliuřunga utuqanaani Inuit toujours que si nous avons notre culture, notre langue, nos Circumpolar Conference Aulaaraqtuaruuřunga. Kuujuaq kupakmi traditions, si on a ces trois choses, on peut se sentir bien avec soi- ittuakmukhimařunga upinraatqik uqautiyaqluqlugi Nunavut même. C’est ce que je répète à mes élèves depuis dix ans. Si on sait Tunngavik Incorporated Tavřaniinama ukuat uqarikangiit utuqa- qui on est, si je sais qui est Lillian, je serai bien avec moi-même le naat nutaqqat. Aařigaa aliahungitchuangaa uqautikatka qanuq reste de ma vie. ihumamni ikayukaikřanga tamatkununga. Je suis devenue forte. Je suis très puissante, je dois l’avouer, et je Tavřa taamna ikayuulauvialuktuq ihagutiranga. Ilihimagiga suis forte aujourd’hui parce que, autrefois, quand je refusais de faire ceci iluanmun aulařut ukuat ihumatigivlugi innaitlu nutaqqat taimanga 58 nous étions si loin | L’EXPÉRIENCE DES INUITS DANS LES PENSIONNATS INDIENS wkw5 wo8ixEx6tbs?1if5 si4√6bq5 | L’EXPÉRIENCE DES INUITS DANS LES PENSIONNATS INDIENS ou cela, c’est pour cette raison que je n’ai pas perdu ma langue, parce que je ne les laissais pas me battre. Je refusais qu’ils me prennent toute Aujourd’hui, j’ai 65 ans et je me souviens mon identité. Ils pouvaient m’arracher ma fierté et des choses comme ça, mais pas ma langue. Ma grand-mère me l’a dit elle-même. Quand elle m’a envoyée à l’école, elle m’a dit : « N’oublie pas ta langue! » J’ai conservé ma langue parce que je l’ai voulu. Autrefois, j’emmenais ma grand-mère dans les bureaux du gouvernement et encore clairement de cela, juste comme si c’était une image, une image des choses qui sont arrivées là. je lui servais d’interprète. Quand je l’emmenais à l’hôpital, je lui servais d’interprète. Ma mère aussi. Je servais d’interprète pour tout le monde, quiconque en avait besoin. C’était du bénévolat. Aujourd’hui, je me sens si fière de ce que j’ai fait parce que, quand ils ont besoin de quelqu’un pour interpréter ou traduire ou quelque chose du genre, c’est moi qu’ils viennent voir. Pangma 65nguq tunga tautuktuuřaaritka huli uvlupakluqaa hulugautingit tavřani. Aujourd’hui, je suis vice-présidente du CCI [Conseil circumpolaire inuit]. Je voyage beaucoup. J’étais à Kuujjuaq, dans le qanga tautchiniitchuuřuk. Nutaqqat humik ilitchurihukuming Nord du Québec, l’été dernier, pour m’adresser au NTI [Nunavut inarmun qiviaruuřut innait ikayuqřuugait. Tunngavik Inc.]. J’étais là, et ils parlaient des jeunes et des Aînés. Una kangiqhilakput, nutaqqat ihumangit uvapitngnin C’était vraiment bien. J’ai beaucoup aimé ça. J’ai eu l’occasion de atlangařut uvaptuningitchuq. Atlangapiaqtuq uvamin. Itnarar- leur parler sur la façon d’aider les gens en les faisant parler de... naitchut itan una pingaqtuq taitnangilaaq. Una itqauma huugi- Vous savez, ce qu’ils font, c’est la bonne chose. Ils étaient sur ganutautiga, nutauhim kama, alarmik inauhimainama. la bonne voie parce que les jeunes et les Aînés sont toujours Uqalautilagukkitka ilihariaqhimařuat piigurnahi. Piigu- ensemble. S’ils veulent savoir quelque chose, il y a toujours un Aîné piaruffi hunikliqaa ainialaritchi. Ainiapiaritchi. Aulaavingmung- qui est là. Et les jeunes... nairuhi uqaqaligilugit inuit ikayuqpiaraahi ikayutiqaqpiaqtut Nous devons — je dois aussi comprendre les jeunes parce que l’esprit d’un jeune est différent du mien. Le mien est vraiment le ilingnun. Ilingnun ilitchurpiaruvit inuugutin natqingniaqtuq nakuuřuat inuunirnungniaqtutlu kiviktauhiřutin. contraire. Je veux qu’ils fassent de cette façon, mais on ne peut pas leur dire ça. Je le sais parce que j’ai enseigné pendant dix ans et que je me souviens que... oui, j’ai aussi été une adolescente. (Rires.) Alors, c’est ce que je fais. Je voudrais juste encourager tous ceux qui ont été élèves dans les pensionnats à ne pas oublier. S’ils ont tout oublié, ils devraient essayer de revenir chez eux. Essayez de revenir chez vous. Essayez d’aller sur le territoire, dans la nature, ou de parler à des gens qui pourraient vous aider. À moins de savoir qui vous êtes et de connaître vos traditions… toutes ces belles choses vont vous revenir. xR3C5tUi5 sYy4gxlMs6SA5 | wkw5 wo8ixEx6tbs?Uif5 si4ç6bR5 59 L’EXPÉRIENCE DES INUITS DANS LES PENSIONNATS INDIENS | wkw5 wo8ixEx6tbs?1if5 si4√6bq5 Lillian Elias Lillian Elias Lillian Elias habite actuellement à Inuvik, dans les Territoires du Lillian Eliasgum Inuuvingmiutam, Nunaptingni, aglaan Alarving- Nord-Ouest. Elle a fréquenté le pensionnat à Aklavik, Territoires mun ilihariaqhimaruq, manni nunaptingni 8tun kiaqukiuqhaq- du Nord-Ouest, dès l’âge de huit ou neuf ans. Des douze enfants huni nagaluuniin 9tun. 12 tun nutaqhat nukkaangit angayunga que comptait sa famille, elle a été la seule à fréquenter l’école. Elle itkaluqtut kihitchaurami ilihariaqtuqtualuk, ilihariqtuaq anga- l’a fait pour que ses parents puissent conserver leur allocation yuqhaangni qatqungilugik familyaungingnik ikayurniqraqlugit familiale dont ils avaient besoin pour subvenir aux besoins de leurs nukanni. Taniktun kihianik uqaqhimauraqnialarmi iliharvingmini onze autres enfants. Malgré que l’enseignement se fasse entièrement uqaqtitchairiraraluaqtiluni Inupiatun pigungihangi uqautchini. en anglais au pensionnat, Lillian a su conserver sa langue maternelle, Panigavluum. Inupiatun uqaqhimauraqhuni upinaraami aimala- l’inuvialuktun, en la parlant pendant les mois d’été et en servant de kami Ikayuraqluglu anaanani taapitchiqimauraqlugulu akilaaqhuni jeune interprète bénévole pour sa grand-mère et d’autres membres anairvingmungman kavamanunngman ilayuqliriarman nutauviu- de sa communauté auprès de l’hôpital local et des bureaux gouverne- rangnarmi. Havangaiqami Panigavluk hli havautarigai uqautchi- mentaux. Avant de prendre sa retraite comme enseignante, Lillian a tigun tamaitchailiniq, ilihautriuraqluqhuli uqautchiminik. Pangma continué à travailler pour conserver la langue inuite en l’intégrant Panigavluk ilauruq katimarini uqautchit angalarutingani, aqapi- à ses classes. Aujourd’hui, Lillian organise et prend part à des rauruqlu utuganaani kiaaqlugu nuna, ating Inuit tamatkiqlugi colloques sur la langue inuite et représente le Canada au Conseil utuqanaani. international des Anciens inuits du Conseil circumpolaire inuit. [Classe de garçons] — Ces garçons ont fréquenté la même école que Lillian. Les garçons et les filles étaient séparés. sfx xat5 b[?i5bw8N6 wo8ix6g5 oox8 wMw/{ wo8ix3Fzi. xat5 x7ml x3Nw5 xF4tbsymMs6g5 w7u1k5. PHOTOGRAPHIE FOURNIE PAR LILLIAN ELIAS. x0pax3u4 giyymJ6 oox8 wMw/{. 60 nous étions si loin | L’EXPÉRIENCE DES INUITS DANS LES PENSIONNATS INDIENS Marjorie Flowers mJø ?Ms?{ Je détestais ça. Je détestais ça, parce que je ressentais qu’on m’avait arrachée de ma famille. Je pense que j’étais un peu rebelle. Je ne voulais pas suivre les règlements, mais je savais que si je ne le faisais pas, je m’attirerais des problèmes. Alors, j’écrivais des lettres à mes parents et j’y dessinais des petites larmes. Je voulais qu’ils sachent à quel point j’étais malheureuse et je pensais qu’en dessinant ces larmes, ou en n’ayant pas de bons résultats scolaires, qu’ils me laisseraient revenir à la maison. Mais non… Omisotigilauttaga. Omisotigitsiamagilauttaga ippinialilaugama sollu alittudlunga avittitauttojâlilaugama ilagijakkanit. IsumaKavunga immaKâ ilangagut nâlalaunginiganik. Nâlagumalaungilanga maligatsanik tâvatualli KaujimalaukKunga nâlagasuangikuma piungitumonianniganik. Taimaidlunga allaKattadlunga angajukKâkanut allatakkanut Kupvikanik ilisidlunga. TakukKudlugit kitsaniganik isumaKadlunga taimâk piguma, ubvalonnet ilinniavimmi piujumik pingikuma immaKâ angiggatitaugajanniganik. Tâvatualli angiggatitaulaungilanga. Je suis allée à l’école à North West River, à l’école secondaire Ilinniaviliasimavunga North West Riverimi, Lake Melville Lake Melville. J’y suis allée pour la première fois en 1974, alors j’y ai High Ilinniavingani. Sivullipâmi aigiulaukKunga 1974ami, 1974amit e passé trois ans, de 1974 à 1977, de la 9 à la 11e année. Je suis 1977imut, grade 9amit grade 11imut. Maggovimmiunguvunga, originaire de Makkovik. C’est mon chez-moi. Nous prenions l’avion. inolipvigisimajaga. Angiggagidlugu. Tingijokkut aullaKattalauk- Parfois, c’était un Cessna, un petit avion deux places. D’autres fois, Kugut. Ilangani Cessnakkut, mikijukulukkut maggonik itsivauta- c’était dans un Beaver, un plus gros avion, un hydravion à flotteurs, likkut. Ilangani Bevarikkut, anginitsagalâk imânut sikumullu ou à skis. Et l’Otter, c’était le plus gros avion de tous. misongudlunilu KamutaujaKadluni. Amma taima Átariunigâttak J’avais sept frères et une soeur. Nous étions neuf dans la famille. anginippautillugu. Je suis la plus jeune, alors j’ai été la dernière à aller à l’école. J’y allais Áttanik KatangutiKalaukKunga. NainaulaukKugut ilageni. avec mon frère, le plus jeune de mes frères. Seulement un des neuf Nukadlipauvunga taimaidlunga kingullipângudlunga ilinniavi- enfants n’est pas allé au pensionnat. Tous les autres y sont allés. lialaukKunga aniga ilagidlugu, nukadlipâk anikkanit. Atausituinnak Marjorie Flowers. Marjorie Flowers. PHOTO BY JEFF THOMAS. ATJILIUGISIMAJUK JEFF THOMAS. 63 L’EXPÉRIENCE DES INUITS DANS LES PENSIONNATS INDIENS | wkw5 wo8ixEx6tbs?1if5 si4√6bq5 Katangutikkanit Paigijaupvilimmut Ilinniaviliasimangituk. Tâpsuma Je me souviens m’être terriblement ennuyée de ma famille. Je ne voulais pas être à cette école. Je voulais être chez nous. asiagut ilonnata ilinniaviliasimavugut. AngiggasonguKattalaukKugut Inoviani aujamilu. AngajukKâka taikanetillugik. Katangutikka taikanetillugit. Ilangit aullasimaligettilugit ilinniavitsuamut ilangit aippatâsimaligettilugit taipsumani jârikKutunitsaulaummata ilangit ilagengujuni. IkKaumavunga angiggamut paingusiammagilinnimik. Taipsumanialuk ilinniavimmegumalaungilanga. AngiggamegumalaukKunga. Tamanna uKumaittualoKattalauttuk aullasimagiak angiggamit. IkKaumavunga angiggamut paingusiammagilinnimik. Taipsumanialuk ilinniavimmegumalaungilanga. AngiggamegumalaukKunga. Taimaimmat tamanna uvannut uKumaittualolauttuk. Tamanna uKumaittualoKattalauttuk aullasimagiak angiggamit. Sivullipâk ulluk kitsanattualolauttuk. kitsanattualolauttuk sivullimik Kittaingattojâlilaugama takunnaKattalaugama aullaKattatunik ilinniavimmut ilonnatik utiKattadlutillu takugannijâgiKattadlugit alianattojâKattalaummat. Sunanik ilanginnik inosigani inosuttodlunga KimaigumattojâKattalaugama, tâvatualli ippigi- On nous permettait de retourner chez nous à Noël et pendant l’été. Mes parents étaient là. Mes frères et ma sœur aussi laungilanga Kanuk uKumaittiginiammangât, Kaujiniadlunga kisiani tingijommut ikisimalidlunga. étaient là, bien que certains d’entre eux soient déjà partis à Taipsumani kisiani ippigililaukKunga Kimailinniganik l’université et que d’autres soient mariés. Il y a un grand écart angajukKâkanik. Taimaidlunga KialilaukKunga tâvunga tikidlutanut. d’âges dans ma famille. Tikigama ilinniavimmut North West Riverimi ijekka bullimut Je me souviens m’être terriblement ennuyée de ma famille. uitatsialaugunnaitollonet. Uvak kitsaniganutuinnak. Taimaidlunga Je ne voulais pas être à cette école. Je voulais être chez nous. C’était KianginnalaukKunga sivullik wogik nâdlugu, nalunangilak. Angig- difficile pour moi, c’était difficile d’être loin de chez moi. gamut paingusiammagililaugama. Tâvatualli isumaKavunga La première journée a été très triste. C’était triste parce que ikajulauttumik uvannik animma tamâneKatigilaummânga. Tamanna j’avais un peu hâte au début. Parce tout le monde s’en allait à uKinnisautitsilauttuk. IsumaKavunga uKumainnisaugajalaunni- l’école et qu’ils en revenaient tous, ça me semblait agréable. Il y nganik tamânelaungipat. Taimaimmat ilangagut ilagijakkanik avait des choses qui se passaient dans ma jeune vie que j’étais ilanganik tamâneKatiKalaukKunga. contente de laisser derrière moi, mais je ne me rendais pas compte à quel point ce serait difficile avant que je sois dans l’avion. Omisotigilauttaga. Omisotigitsiamagilauttaga ippinialilaugama sollu alittudlunga avittitauttojâlilaugama ilagijakkanit. C’est à ce moment-là que je me suis rendu compte que je IsumaKavunga immaKâ ilangagut nâlalaunginiganik. Nâlagu- quittais mes parents. J’ai pleuré pendant tout le trajet. Quand je malaungilanga maligatsanik tâvatualli KaujimalaukKunga nâlaga- suis arrivée à l’école, à North West River, j’avais tellement pleuré suangikuma piungitumonianniganik. Taimaidlunga allaKattad- et mes yeux étaient si enflés que j’avais de la difficulté à voir. J’étais lunga angajukKâkanut allatakkanut Kupvikanik ilisidlunga. très triste. Alors, j’ai pleuré pendant toute la première semaine, au TakukKudlugit kitsaniganik isumaKadlunga taimâk piguma, 64 nous étions si loin | L’EXPÉRIENCE DES INUITS DANS LES PENSIONNATS INDIENS wkw5 wo8ixEx6tbs?1if5 si4√6bq5 | L’EXPÉRIENCE DES INUITS DANS LES PENSIONNATS INDIENS moins. Je m’ennuyais horriblement de ma famille. Mais je pense ubvalonnet ilinniavimmi piujumik pingikuma immaKâ angiggati- que ce qui m’a vraiment aidée, c’est que mon frère était avec moi. taugajanniganik. Tâvatualli angiggatitaulaungilanga. Ça a rendu les choses plus faciles. Je pense que ça aurait été Atâtamma allavigiKattalaukKânga kajusimattigasuadlunga beaucoup plus dur s’il n’avait pas été là. Donc, j’avais une partie uKagumadluni pijugiutjinimminik tamânenniganut ilinniagasual- de ma famille avec moi. lunga. Sunatuinnaigok tamâni asiangulimmata Labradorimi amma Je détestais ça. Je détestais ça, parce que je ressentais qu’on Labradorimiut inuit makigiaKalinninginnik Kupvasinnisaullutik m’avait arrachée de ma famille. Je pense que j’étais un peu rebelle. sunatuinnanit asianguvalliatuinnalittunit ammagok uvanga tamânen- Je ne voulais pas suivre les règlements, mais je savais que si je ne niganik tamânegiaKagama. Ammagok ilinniajakkanik pijagesimalig- le faisais pas, je m’attirerais des problèmes. Alors, j’écrivais des uma kinamullonegok ilinniasimajakkanik atsâtautuinnalâgunnaigama. lettres à mes parents et j’y dessinais des petites larmes. Je voulais UKumaittugalammagiuKattalauttuk angajukKâkanut. UKu- qu’ils sachent à quel point j’étais malheureuse et je pensais qu’en maittualolauttuk angajukKâkanut. Taimâk uKasonguvunga kingul- dessinant ces larmes, ou en n’ayant pas de bons résultats scolaires, lipaudlunga ilonnainit anikkanit aullagiaKalaugama. Atausituin- qu’ils me laisseraient revenir à la maison. Mais non… namik angajuKalaukKunga. Tamât angiggamit aullagiaKalimmata Mon père m’écrivait des lettres pour m’encourager, pour takunnâKattalaukKunga. Anânaga KiaKattalauttuk amma atâtaga me dire qu’il était fier que je sois là et qu’il fallait que je reçoive KiaKattalaummijuk. Kangalonnet tingijommut aiKattalaungituk une bonne éducation. Il disait que les choses changeaient au aullagiattulimmata. Anânaga kisimi. Uvangali takunnâKattalaut- Labrador, et que c’était le temps pour les gens du Labrador d’être à la taga — amma suli takunnâtojâgisoga — appalikatattuk ubvalonnet hauteur de tout ce qui se passait, et pour moi d’être à l’école. Quand tuavidlini pisukatattuk illugusikutâkkut Kimâkatadluni malugi- j’aurais fini mon éducation, alors, personne ne pourrait me l’enlever. jauttailititsigasuadluni Kupviminik. C’était dur pour mes parents. C’était très, très dur. Je peux Anânaga KiaKattalauttuk KiaKatigiKattadlugu. dire ça parce qu’après mes frères, j’ai été la dernière à partir. Je Atâtaga pigunnausimmitut atsugotiKammagilauttuk sakKi- n’avais qu’une seule sœur. Chaque fois qu’ils partaient de la titsigasuagiamik ilinniavinik Taggânimiut Satjugianginni isuma- maison, je pouvais voir la peine de mes parents. Ma mère pleurait Kavunga mingutommililaugamik takunnânginnagiamik Kitunga- et mon père pleurait. Mon père n’allait jamais reconduire ses minik aullakatattunik taimaigaluattilugu asivut Canadami enfants à l’avion pour leur dire au revoir. C’était ma mère qui le puttunitsanik ilinniaviKasongutillugit angiggamesongudlutillu faisait. Au lieu de cela, je le voyais – et je le vois très clairement – amma angiggamenginnadlutik ilinniaviliasongudlutillu. Taimaid- courir ou marcher vraiment vite le long du couloir de notre lunga isumaKavunga ilangagut nunaliujuni, sivukkatattiuKatau- maison, il pleurait et essayait de se cacher pour pas qu’on ne voie launninganik puttunitsamik ilinniavimik sakKititsiKataugiamik, ses larmes. Ma mère pleurait et je pleurais avec elle. ubvalonnet sakKititsiKataugiamik puttunitsamik ilinniavimik Mon père s’est beaucoup battu pour que nous ayons des Maggovimmili. écoles sur la Côte-Nord parce que lui et d’autres étaient fatigués Katangutikkanut uKautjutauKattalaungilanga. IsumaKavunga de voir les enfants partir loin de la maison pendant que dans le tamanna isumajânnatojâlaunninganik unuttolaugatta ilagengu- reste du Canada, il semblait y avoir des écoles secondaires et les jugut isumaKalaummigama Kanitagetsialaunnitinik. Tâvatualli enfants pouvaient rester chez eux tout en allant à l’école. Alors, je mânnaulittuk ippigiliaKivunga Kanukkiak avitsimâttojâlilaunni- xR3C5tUi5 sYy4gxlMs6SA5 | wkw5 wo8ixEx6tbs?Uif5 si4ç6bR5 65 L’EXPÉRIENCE DES INUITS DANS LES PENSIONNATS INDIENS | wkw5 wo8ixEx6tbs?1if5 si4√6bq5 J’ai perdu beaucoup de choses. J’ai perdu beaucoup de ma culture, les modèles de rôle et comment être un bon parent. Oui. J’ai perdu bien des choses. J’ai eu une éducation, mais en même temps, j’ai perdu beaucoup de moi-même. tinik. Taimaidluta uKâlautiKappâKattalaungilagut ilinniavimik ubvalonnet aullagiaKaKattanimmik. Angajudlimagiulaummimatalu uvannit taimaidlunga immaKâ katingaKatigitsiagunnalaungitakka. Tâvatualli suli ilonnata katingaKatigeligatta, katingaKatigeKattalaukKugut, tâvatualli suli pitaKalaukKuk avitsimautittojânnimik Kanuilingajumikkiak. Goose Baymegamik takugiattugasuaKattalauttut uvannik, jârikinnisait Katangutikka. JârikKutunitsaili Katangutikka taku- Asiujisimavunga angijualummik. Asiujisimavunga angijualummik ilusittinik Kitungaligisongugiamik amma itjagatsausongugiamik. PijagesimagaluakKunga ilinniagatsakanik tâvatualli asiujisimavunga kinaunimma ilanganik ilinniaviliaKattadlunga. lautsimalaungitakka uvannit jârikKutunitsamagiulaummata piusigijaminillu piusiKaKattalaummimatali. Tâvatualli ilangit jârikinnisait Katangutikka pulâgiaKattalauttut. Tâvatualli isumaKavunga KiatuinnaKattalaukKunga paingomituinnaKattalaugama. AliasuKattalaukKunga ilaKagiamik takugiugiamillu asinginnik ilinniavimmetunik. Ilonnata kiumajotiKattalaukKugut pinniagutiKattadlutalu taimaigaluattilugu suli atausiuKatigedluta angijumik ilagengujâlaukKugut. Taimaimmat tamatsumunga uKinnisauKattalaukKuk nunalinnoligama, asinginnut nunalinnut, Kaujimaligelaugama kinatuinnamik ilonnainit nunaliujunit. Ilangit tâpsu- pense que dans notre communauté, il était l’un de ceux qui manitsainak illugusimmeKatigiKattasimadlugit. Tamatsumunga travaillaient très fort pour que nous ayons des écoles secondaires, tamanna piujolaummijuk. ou qu’il y ait au moins une école secondaire à Makkovik. IsumaKavunga angajukKâkanut anginippâmik tunitjiviusi- Mes frères et ma sœur ne me donnaient pas de conseils. Je maniganik nigiugutitsakanik. Atsugotjinginnalaummanik uvannik trouve cela un peu étrange, parce que nous étions une grande pijagekKujidlutik ilinniagialikkanik amma ottugasuatuinnaKud- famille et je pensais que nous avions une famille très unie. Mais je lunga taikanegiamik pigunnausittut piggagasuakKudlunga taimâk me rends compte maintenant qu’il y avait comme un genre de ilinniagatsakanik ilisimalâgama taimaillunga piujumik suliatsaKa- séparation entre nous, alors, on ne parlait jamais vraiment de songulâgama suliatsaKainnalâgamalu pijagesimaliguma. Tamanna l’école ou de partir là-bas. Ils étaient tellement plus âgés que moi, sulijumik tunitjiviunigilauttaga nigiugutitsaganik. TamâneKatiK- alors, je pense que je ne pouvais pas établir de liens avec eux. agiak nukadlipâmik aniganik ikajulaummijuk. Unuttuatidlunga Malgré ça, quand nous étions tous ensemble, nous étions unis, angiggamut painguligama KinijaKattalauttaga uKâlaKatigigumad- mais il y avait quand même cette séparation entre nous. lugu, ilangani. Uvannuli kamagijaugumaKattalaungituk immaKâ S’ils étaient à Goose Bay, les plus jeunes de mes frères essayaient de venir me rendre visite. Les plus âgés, je ne les voyais isumaKavunga jâriKatigelulaunginannuk. ImmaKâ Kanuk pigumajangit uvak pigumajakkanut atjiululaungimata. jamais parce qu’ils étaient beaucoup plus vieux que moi et qu’ils TamânettuKalaukKuk paigijaupvimi kamajimik sungiu- faisaient leurs propres affaires. Mais certains des plus jeunes tililauttaganik. Sungiutijausimalilaummijuk asinginnut ilinniav- 66 nous étions si loin | L’EXPÉRIENCE DES INUITS DANS LES PENSIONNATS INDIENS wkw5 wo8ixEx6tbs?1if5 si4√6bq5 | L’EXPÉRIENCE DES INUITS DANS LES PENSIONNATS INDIENS venaient me rendre visite. Mais je pense que la plupart du temps, immetunut amma. Taimaidluni anânaujâlilauttuk uvannut. Pait- je ne faisais que pleurer parce que je me sentais seule. siKoKattalaummat uvannik, immaKâ. PiusiKaKattalauttuk miki- J’aimais rencontrer les autres élèves, être autour d’eux. Nous juniugaluak asingita paigijaupvimi kamajet uvattinut piusigiKat- nous chamaillions et nous nous battions beaucoup, mais malgré talaungitanginnik. NigikkainitsausonguKattalauttuk kâligatta, ub- ça, nous étions comme une seule grande famille. Alors, c’était valonnet ilangani pulâgiattisiKattalauttuk illugusimminut Kait- beaucoup plus facile pour moi quand je retournais dans ma siKattadluni communauté, ou que me rendais dans d’autres communautés, asinginnilonnet taimaittugalanik. Inolipviganilu allât aittungualau- parce que je connaissais quelqu’un partout. J’ai partagé ma givânga. Ilangit ilinniavimmetut, fonniKaligatta, ilangit angajudlet chambre avec certaines de ces élèves. Ça, c’était les bons côtés. uiggasuit nulettuKutimminut fonnitauKattalauttut angiggamit. aiskremmimik ubvalonnet mamattunik, Je pense que ce sont mes parents qui m’ont donné le plus Amma fonnijuKammat unnuagâlolittilugu ilangani fonnimetit- d’espoir. Ils m’encourageaient tout le temps pour que je finisse sisonguKattalauttuk, taimâk pijuKagiaKangikaluattilugu. Isuma- mon éducation, que je fasse de mon mieux pour rester là pour que Kavunga ilangani maligatsanik namminik maliKattalaungimijuk j’aie une bonne éducation. Après ça, je pourrais avoir un bon taimaidluni suangâtauKattalaummijuk. Nanegalualimmangât Kauji- emploi et une carrière quand j’aurais fini. C’est vraiment ça qui malaugunnaitaga unuttuni jârini. Tâvatualli ulluit ilanganni fonni- me donnait de l’espoir. J’étais aussi très encouragée parce que mon laummijuk tamângatuinnak. Taimaidlugu uKâlaKatigennalittaga. plus jeune frère était là. Je m’ennuyais très souvent de la maison, Tânna apigiusigijait Kuvianattojâttuk Kanuk takunnâgijo- et parfois, j’allais le voir pour lui parler. Souvent, il ne voulait pas jâmmangâkkit KaujiKattasimalittaka, imâk isumaKagama taimâk me voir, mais je pense que c’était à cause de notre âge. Peut-être apigilaugunga pingasuni ubvalonnet sitamani jâriulauttuni asianik qu’il voulait faire des choses que je n’aurais pas voulu faire. kiugajalaukKunga. Ilanga mânna kamaKataugutigilittaga suliagid- Il y avait une mère à résidence à l’école avec qui je suis lugu Paigijaupvimi Ilinniavimmesimajut Suliagijauninga uKâlau- devenue très proche. Elle était aussi très proche d’autres élèves. tigidlugulu, ippigiliaKilaukKunga Kanuk angitigijumik attuisimam- Elle est presque devenue comme une mère pour moi. Je pense que, mangât uvak inosiganik. Angijualummik attuilauttuk Kitungatâgama d’une certaine façon, elle me protégeait. Elle faisait des petites namminik. Ippigilaungitaga tamanna kisiani maggolauttok jârek choses que d’autres parents résidentiels ne faisaient pas pour nous. Kângimmanik. Elle nous laissait peut-être avoir un peu plus de nourriture si on KanuilaungimagigaluakKunga sugusekka jârittâKâttinagik avait faim, ou des fois, elle m’emmenait à son appartement et elle jârigilauttakanik ilinniavimmut aullatitaugiulaugama. Amma me donnait de la crème glacée ou du gâteau, ou quelque chose Kanillivallialinninginni tamakkununga jârinut Kaujivallialilau- comme ça. Le jour de ma fête, elle m’a même donné un cadeau. givunga Kitungâkanik ningaujivalliatuinnalinniganik. Quand on a eu le téléphone, les « chums » des filles plus âgées KaKialisimappâlikKunga isumaKagama piungitualummik avaient l’habitude de les appeler à partir de leur communauté. Et ilangani pivigiKattalaugakkik nâmmasingiutiKalimmanik suna- parfois, s’ils téléphonaient tard le soir, elle leur permettait d’utiliser galatuinnanik. Kongadlunga uKautiKattalauttâka, “Kanuilungilatik le téléphone et de prendre l’appel alors que c’était absolument angiggamegattik, angiggamevutik ilinniaviliasongudlutik katinga- défendu. Je pense qu’elle désobéissait aux règlements et qu’elle en KatiKasongudlutillu angajukKâtinik.” Taimâlli pigunnalulaunginama a souvent payé le prix. J’ai perdu le contact avec elle pendant bien ningaumapvigidlugik KongautiKattalauttâka. Tamanna angijua- xR3C5tUi5 sYy4gxlMs6SA5 | wkw5 wo8ixEx6tbs?Uif5 si4ç6bR5 67 L’EXPÉRIENCE DES INUITS DANS LES PENSIONNATS INDIENS | wkw5 wo8ixEx6tbs?1if5 si4√6bq5 lummik attuisimammijuk inoseginnik amma. Tamatsumani J’ai pleuré pendant tout le trajet. Quand je suis arrivée à l’école, à North West River, j’avais tellement pleuré et mes yeux étaient si enflés que j’avais de la difficulté à voir. Taimaidlunga KialilaukKunga tâvunga tikidlutanut. Tikigama ilinniavimmut North West Riverimi ijekka bullimut uitatsialaugunnaitollonet. kisiani jârimi Kângitainnatumi uKâlapvigitsiasogilitainnatâkka tamakkuninga namminillu ippigilaungilanga tamatsumunga taimailiuttitauKattalaunniganik. Taimaidluni tamanna ulapitsaivalliajuk uvannik ilitagisogilidlugu tamanna tukisiligama ottugasuanialidlunga KaKialipviKagasuagiamik Kitungâkanik. Asiangutitsigunnalungilanga pijagesimalittunik. SivuppiaKatigigunnatâkkali ottugaKattalunga piunitsamik piKatigitsiagasuallugik. Paigigasuanginnatâkka uvak pigunnausittut tâvatualli pitaKalaugama ninganimmik ilumiutaKadlunga ilanganilu sakKitiKattalaummigakku Kitungâkanut. Ilangagulli mitannamijung ilanganni ullotillugu taimailiugasualigelaummigama .... Tamammik uKâlagasualauttok uvannut. Taipsumani KanittoKolilaukKuk Inovianut Kittaivalliatuinnalittilugik Sânta Kailâ- des années. Mais un jour que je ne m’y attendais pas, elle a limmat. Ningaumaligelaugivunga tâvatualli ippigilaungilanga téléphoné. J’ai maintenu le contact avec elle. ningaumaniganik. Innima takunnânialittângani, amma panimma, C’est curieux que vous me demandiez ce que je pense de mon uKaniadlutik, “Anânâk, summat ningaumappâlikKen?” UKaniad- expérience, parce que si vous m’aviez posé cette question-là trois ou lunga, “Ningaumavingâ, ningaumalungilanga.” Tamammik quatre ans passés, ma réponse aurait été différente. L’une des choses uKaniadlutik, “Áhali, ningaumavutit.” Taipsumani ippiginialidlunga. dont je m’occupe actuellement, c’est le projet des pensionnats indiens. Ningaumanniga sakKiligegivuk. Tâvatualli Kitungâkanut tamat- Qu’en j’en parle, je me rends compte de quel impact ça a eu sur ma suminga tukisittitaugiaKalaukKunga. Namminik ippigusulaugun- vie et ça a vraiment eu un gros impact quand je suis moi-même naiKunga sugalualimmangâmma. Taimaimmat tamanna angijua- devenue mère de famille. J’ai réalisé ça, ça fait seulement deux ans. lummik asiangutitsisimalittuk inosiganik, ilitagiliaKilaugakkunit. J’allais bien jusqu’à ce que mes enfants atteignent l’âge que Sulili akKutitsaka sivitujogaluat, tâvatualli uKâlautigiluaKattalit- j’avais quand je suis partie à l’école. Et quand ils approchaient de tagali. Tamakkuninga PaigijaupvimennigiKattalauttakanik uKâlauti- cet âge, j’ai réalisé que je devenais très fâchée contre eux. KaKattalaugaluakKunga, ilinniavimmenigiKattalauttakanillu, paniga Je me sens tellement malheureuse parce que je pense que je uKalaummijuk atausiadluni, “Aigumagajasimavunga Paigijaupvi- les traitais très mal des fois, quand ils se plaignaient à propos de limmut Ilinniavimmut, ikvit unikkausikkut KuviasuinnaKattasi- ceci ou cela. Je me fâchais et je disais : « Au moins, vous êtes à la makKogavit.” Unikkautigalâtuinnalauttaga ilanginnik piusigi- maison, vous êtes à la maison et vous allez à l’école et vous pouvez Kattalauttatinik ilinniavimmeKatigilauttakalu. Ningautilauttaga être avec vos parents ». Et moi, comme je n’avais pas pu faire cela, je kisiani piuninginnik unikkausikkanik tusalaummat amma tusalau- passais ma colère sur eux. Ça a eu un gros impact sur leur vie aussi. ngimallu uvannut ânnianattoKattatunik. C’est seulement depuis l’an dernier que je peux leur en parler parce qu’avant, je ne réalisais pas que c’était ça qui était de travers. 68 Asialu malugilauttaga sivullipâmi angiggagiugama, angiggagiudlunga, naimalilaukKunga atjiuKongimagittumik. Puijet nous étions si loin | L’EXPÉRIENCE DES INUITS DANS LES PENSIONNATS INDIENS wkw5 wo8ixEx6tbs?1if5 si4√6bq5 | L’EXPÉRIENCE DES INUITS DANS LES PENSIONNATS INDIENS Pour moi, c’est un vrai cheminement vers la guérison d’être capable de reconnaître ça, et puis d’essayer de réparer ça avec eux. Je ne peux pas changer le passé. Je peux seulement continuer et essayer d’avoir une meilleure relation avec eux. J’ai toujours pris soin d’eux du mieux que j’ai pu, mais il y avait cette colère qui montait tout le temps contre eux. Une partie de ça est, en fait, un peu drôle parce qu’un jour j’étais… [Mes enfants] essayaient de me parler. Je pense que c’était dans le temps de Noël et ils étaient très excités parce que le Père Noël s’en venait. J’étais de mauvaise humeur, mais je ne m’en rendais pas compte. Mon fils et ma fille m’ont regardée et ils ont dit : « Maman, pourquoi t’es fâchée? » J’ai dit : « Fâchée? Je suis Kisinginnik. Puijet Kisinginnik tutsomiutaKaKattalaugatta. Tamanna pas fâchée! » Ils m’ont répondu : « Oui, t’es fâchée. » Et alors, je kangusotigimmagililauttaga angiggamut tikigiudlunga ilinnia- l’ai bien vu. Ma colère sortait. Mais il fallait que mes enfants me la vimmesimakKâdlunga. IsumaKalilaukKunga taimâk pijuKagia- montrent. Je ne comprenais pas ce qui se passait. Alors, ça a fait Kangininganik angajukKâka taimâk pigiaKangineginnik taimâk une énorme différence dans ma vie quand j’ai pu reconnaître et piusiKagiaKangineginnik, ilusigilauttatinik inodluta, isumaKali- dépasser cela. laukKunga tamanna tammautaulinninganik. IsumaKalilaukKunga J’ai encore beaucoup de chemin à faire, mais au moins, j’en piunitsaulinniganik angajukKâkanit. Tamatsuminga ippigiliaKi- parle. J’avais déjà parlé de quand j’étais à la résidence, à l’école, et laukKunga kisiani akKutitsaganik akKutiKaliaKigama Paigijaup- une fois, ma fille a même dit : « J’aurais aimé ça aller au pensionnat, vinik Ilinniavinik pitjutiKannimik isumajâliaKigamalu .... on dirait que tu as eu tellement de plaisir. » Je lui racontais Asiujisimavunga angijualummik. Asiujisimavunga angijua- seulement certaines des choses qu’on faisait ensemble. Je suis lummik ilusittinik Kitungaligisongugiamik amma itjagatsauso- devenue très en colère contre elle parce qu’elle ne connaissait que ngugiamik. Asiujisimavunga. Asiujisimavunga angijualummik. le bon côté de la médaille et pas l’autre, celui qui me faisait souffrir. PijagesimagaluakKunga ilinniagatsakanik tâvatualli asiujisimavunga Une autre chose qui m’a frappée le premier jour de mon kinaunimma ilanganik ilinniaviliaKattadlunga. Sillak kinauniganik retour à la maison, quand je suis finalement revenue à la maison, puigukasâlaukKunga. AsingaugumalilaukKunga asiangulilaugama c’était les odeurs. Il y avait des peaux de phoques. On avait des amma akunialuk utittisigasuagiaKalaukKunga nakit pisimanik- peaux de phoques dans notre entrée. J’ai vraiment eu très honte kanik, angajukKâkanut ajuKittutaunginnalaugaluadlunga .... de ça une fois revenue à la maison. Je pensais que ce que mes AngajukKâkanut ajuKittutaunginnalaukKunga nakit pisi- parents avaient fait là, ce n’était pas bien, comme leur façon de mammangâmma, tâvatualli asiujilauttaka ilinniaviliagama. Utit- vivre, la façon dont on vivait avant, je pensais que ce n’était pas la tigunnangiumalilauttaka unuttuni jârini. ImmaKâ 30nigalak jârinik Marjorie se rendait de Makkovik à North West River, Labrador dans ce petit avion pour aller au pensionnat. Marjorie aullaKattalauttuk Maggovimmit North West Riverimut uvona mikijukulukkut tingijokkut ailidluni Ilinniaviup Paitsivinganut. PHOTOGRAPHIE FOURNIE PAR MARJORIE FLOWERS. ATJINGUAK ATUINNAUTITAUJUK MARJORIE FLOWERSIMUT xR3C5tUi5 sYy4gxlMs6SA5 | wkw5 wo8ixEx6tbs?Uif5 si4ç6bR5 69 L’EXPÉRIENCE DES INUITS DANS LES PENSIONNATS INDIENS | wkw5 wo8ixEx6tbs?1if5 si4√6bq5 asiujisimavunga. IsumaKavunga sunagalanik pigalaKattanikkut aullagalaKattanikkut nunamut amma silami sunagalanik pigalaKattanikkut. Allât niKet nigiKattatakka .... PuijivinittugumalaugunnaiKunga unuttuni jârini; PigunnalaugunnaiKunga. PiugiKattalaugunnaitagalonnet naimaligakku igatillugit angajukKâma illungani, mamaittualonigâKattadlugu. Amma mitet, nigigunnalaugunnaiKunga mitivininnik asinginnilu. PigumalaugunnaiKunga taimaittugalait tipinginnik. IsumaKavunga kisiani nogama Hopedalemut pigumagiasilaukKunga. Tamanna Kuvianattojâmmijuk isumaKagama Hopedalemi ulapitsataugiasinnimik akKutitsaga pigiasittojâlaummat. Uvannut, Hopedale angiggagiluattojâgilittaga mânna tamâni ulapitsatauluattojâgama. Sollu nukKavitsaganut tikisimalittunga angiggagittojâdlugulu. Angiggagilualittagali uvang. InutuKaKagivuk ningiummik tamâni, atinga Andrea. Ikajuppâsimalittuk uvannik. Angiggagilauttaganit pisimammijuk bonne façon. Je pensais que j’étais un peu meilleure qu’eux. Je n’ai tâvatualli aippatâsimajuk tamângat. Kaujimalaungitaga siagu nosi- pas réalisé tout ça avant que je commence à travailler avec le projet malaummat, aippatâgami nosimalauttuk suli mikinitsautillunga. des pensionnats indiens et que je me mette à y penser… Amma angutimma atâtatsianga, ilinniavigisimammijaga angi- J’ai perdu beaucoup de choses. J’ai perdu beaucoup de ma jualummik. Asinginnik inuKagivuk nunaliujuni Kaujimajakkanik culture, les modèles de rôle et comment être un bon parent. Oui. amma taikkua aivigiKattamijakka. Amma angutiganulluasiak, J’ai perdu bien des choses. J’ai eu une éducation, mais en même ilinniatitausimagivunga angijualummik. Sollu angutimma .... temps, j’ai perdu beaucoup de moi-même. Je ne savais presque InutuKaungikaluadluni ilinniatisimavânga utigiamik inosigillugu plus qui j’étais. Je voulais devenir quelqu’un d’autre, et ça m’a pris ilusittinut. Tamanna tataminnianattuk. Angutimma angiggautisi- beaucoup de temps pour me retrouver, retrouver mes racines, mavânga, taimâk isumaKavunga taimâk uKagunnaKunga. même si mes parents me disaient toujours… Ilanga pitjutigijaga uvak, pitjutigillugu kavamatuKak, ilita- [Mes parents] m’avaient beaucoup appris sur mes racines, gijaulunginatta ilinganiKasimanittinik Paigijaupvinut Ilinniavinut. mais j’ai tout perdu quand je suis allée à l’école. Ça m’a pris des Tainna kavamatuKak ilitatsilungituk, ilitatsilungitut Labradorimiut années pour les retrouver, mes racines. Presque trente ans. Mais, à Paigijaupvinut Ilinniavinut AniguiKatausimanittinik tâvatualli suli force de faire des choses comme aller me promener sur le territoire kenaujattâtitauKattadluta atâgut NunalituKait Ulapitsataugia- et de faire des choses là-bas... Même la nourriture que je mangeais… Kanninginnut Tungavinganit suliaKasongugiamik nunaliujuni. Les tâches ménagères de Marjorie comprenaient le lavage à la brosse des planchers à l’école secondaire Lake Melville de North West River, Labrador. Marjorie niugautikkadluni natiligiKattalauttuk suliatsagidlugu Lake Melville Puttunitsami Ilinniavimmi, North West Riverimi. PHOTOGRAPHIE FOURNIE PAR MARJORIE FLOWERS. ATJINGUAK ATUINNAUTITAUJUK MARJORIE FLOWERSIMUT. 70 nous étions si loin | L’EXPÉRIENCE DES INUITS DANS LES PENSIONNATS INDIENS wkw5 wo8ixEx6tbs?1if5 si4√6bq5 | L’EXPÉRIENCE DES INUITS DANS LES PENSIONNATS INDIENS Pendant des années et des années, je ne voulais pas manger Taimaidlunga ottugagasuavunga Kanuk uKausigigajammangâkku de viande de phoque. Je ne voulais tout simplement pas. Je tamanna suli. Ammalu KaKialinnigâdluni AngajukKâsuap sakKi- rouspétais toujours quand je sentais l’odeur de la viande de tilauttanga, isumaKavunga tamatsuminga ilitatsigiaKannitinik. phoque en train de cuire dans la maison de mes parents. Je Labradorimiut ilautitaugialet tamatsumunga. IsumaKagivunga trouvais que ça puait. Et du canard… Je refusais de manger du sunamik sakKititsijuKaniappat, inunnik KaujimakKujivungali suna- canard et des choses comme ça. J’avais perdu le goût de manger mik sakKituKaniagaluappat, ubvalonnet tamakkua sakKigesima- ce genre de nourriture. galualittilugit, asiangutitsigunnalugunnaiKugut pijagesimalittunik, C’est probablement seulement quand je suis allée m’installer kisianili sivumuagiaKavugut. Tâvatualli kangusotiKagiaKangi- à Hopedale que j’ai recommencé. C’est drôle parce que je pense magikKugut nakit pisimagaluagutta tamannaumat kinauninnik que c’est à Hopedale que j’ai vraiment commencé le cheminement sakKijâtitsijuk ullumi. de ma guérison. Pour moi, Hopedale, c’est davantage chez moi PijagiakKutujugalauniattuk immaKâ nakvâgasuagiak nakit parce que c’est là que j’ai fait la plus grande partie de ma guérison. pisimaniptinik tâvatualli isumaKavunga ilonnata sunamik pitaKak- C’est comme si j’étais finalement revenue chez moi après tout ce Koniptinik iluptigut, Kaujimanimmik nakit pisimammangâpta, qui m’est arrivé. Je me sens davantage chez moi là. kinaummangâptalu. Saningituinnalugu pujuk makitituinnalutalu Il y a une vieille femme là-bas, Andrea. Elle m’a beaucoup tamatsumangat nakvâlugulu. Ilonnata atjigevugut. Ilonnata aidée. En fait, elle vient de chez moi [Makkovik], mais elle s’est atjigettitauvugut upigusunningagut Pingutitsijigijatta. Nallivul- mariée à Hopedale. Avant, je ne la connaissais pas parce qu’elle lonet piunitsaungilak .... était allée s’installer là-bas quand j’étais jeune. Et le grand-père de Ilonnata atjigengitunik inosiKavugut, atjigengitunik mon mari, il m’a appris beaucoup de choses. Et il y a beaucoup ilusiKavugut tâvatualli ilonnata atjigevugut. ÁnniaKattaKunga d’autres personnes que je connais dans la communauté à qui je takunnâligama ânniatillugik siunniutillugillu sugusekka. Tamanna vais rendre visite. Et même mon mari, il m’a appris beaucoup de aittotausongugivuk ingutattinut ilitagingikuptigu Kimallugu choses. C’est presque comme s’il… Ce n’est pas un Aîné, mais il sivumuangikutta. IsumaKavunga taimâk pigiaKannitinik. Asia- m’a appris comment retrouver notre façon de vivre. C’est ngutitsigunnalungilagut pijagesimalittunik. Tamanna ilitagijaut- extraordinaire. Je dirais même qu’il m’a ramenée à la maison. siagialik tâvatualli sivumuagiaKavugut tamângat itigavut tungatit- L’une des choses, pour moi, et ça concerne le gouvernement, c’est qu’il ne reconnaît sialillugit nunamut. Sangijodluta inogatta KaujimatitsigiaKavugut silatsuamiunik tamatsuminga. Sajuppilâttitaunialungilagut. pas que nous faisons partie du problème des pensionnats. IsumaKavunga tamatsuminga nigiugutitsaKanniganik sivuni- Le gouvernement ne reconnaît pas, ils ne reconnaissent pas les tsatini sivumuagutigillugu, ilitagilillugu pinianniusimajuk sivumua- Labradorimiut comme des Survivants des pensionnats. Mais pvigillugulu, makililluta Kupvanitsamut utittilillugu sangijolluta malgré ça, nous recevons du financement [fédéral] grâce à la inonigilauttavut tamakkua ilonnatik sakKilaukKâtinnagit. Isuma - Fondation autochtone de guérison pour faire des projets dans nos Kavunga asiagugalâk suliagijauligajanninganik sunatuinnait communautés. Alors, j’essaye encore de me réconcilier avec ça. Et asiangugeKattamata. UtilugajakKogunnaiKugut inosigilauttatinut les excuses du premier ministre, je pense qu’il faut les accepter. Le silatsuak asiangusimalimmat angijualummik. Tâvatualli sanaval- Labrador doit faire partie de cela. Et le plus important, ce que lialigajakKugut tamatsumangat, sunamik pinianniKattuKasimam- xR3C5tUi5 sYy4gxlMs6SA5 | wkw5 wo8ixEx6tbs?Uif5 si4ç6bR5 71 L’EXPÉRIENCE DES INUITS DANS LES PENSIONNATS INDIENS | wkw5 wo8ixEx6tbs?1if5 si4√6bq5 j’aimerais vraiment dire aux gens c’est que, malgré tout ce qui mangât, kajusimatsialuta kangusotigilunnagulu, kangusotigilunnagu arrive, ou tout ce qui est arrivé, nous ne pouvons pas changer le kinaunivut amma atullugit ilinniatitausimanivut. SunaKappalu, passé, nous pouvons seulement continuer. On ne doit jamais avoir asiujisimaguttalu, aivigiKattalugit inuit nunaliujuni Kaujimajut honte de ses racines et d’où on vient, parce que, vraiment, c’est ça sunatuinnanik piusiuKattalauttunik nâlatsiaKattalugit ilitagitsialugit qui fait de nous ce que nous sommes. atuKattalugillu ilangit atunniKatsiasongummata. IligunnaKugut C’est parfois un peu difficile de retrouver ses racines, mais je unuttunik. IligunnaKugut unuttunik pitjutigillugu kinaunivut. pense que chacun de nous, nous avons tous quelque chose en dedans, IsumaKagivunga ilangagut uKausigigumajaganik suliaKaKa- l’instinct d’où on vient, de qui on est. Nous avons seulement tiKainnagama katimmavimmik. Angijualummik katimmavimmut besoin d’épousseter cela un peu, de lever la tête et de le trouver. sukkutausimaligatta, angijualummik. Uvannuli, inosunnisaud- Nous sommes tous égaux. Nous avons tous la même valeur aux lunga AniguiKatausimadlungalu, utittisigasuagiak aninnimik yeux du Créateur. Personne d’entre nous n’est… ajungitumik sukkutausimajumik pijagiakKutujovuk. PijagiakKu- Nous avons tous des vies différentes, des cultures différentes, tujummagiuvuk inunnik ilitatsititsigasuagiak katimmavik tamâ- mais au fond, nous sommes tous pareils. Et ça me fait de la peine nenninganik, aninnik ajungituk tamânenninganik, nallianituinnak de voir tant de douleur et de souffrance qui se perpétuent chez nos annigusugumaguvit. Tâvatualli takutitsigumagivunga inunnik, enfants. Ça continuera avec mes petits-enfants si on refuse de voir atautsikut, imâk unuttualuit ânniatitausimagalualittilugit Pingu- les choses en face et de regarder vers l’avenir. Je pense que c’est ça titsijiujuk ânniatitsisimalungininganik, taimâk sakKititsisimalungi- qui est important. Nous ne pouvons pas changer ce qui est arrivé. ninganik. Inuit sakKititsisimavut. Inutuinnait piusitsamitut Il faut reconnaître ce qui est arrivé, mais il faut regarder vers piusiKasimalunginamik taimaidlutik sakKititsingâsimajut ânni- l’avenir et revenir les deux pieds sur terre. Parce que nous sommes anattunik. Sukkutigisimajut unuttualunnik. Pingutitsijilli tamânenginnalauttuk utakKinginnadluni apigijaugiamik. Angijualummik ânnianattunik siunniunattunillu sakKititsisimalittuk katimmavik. Tâvatualli sivumuagiaKavugut tapvangat tigusilluta tigugunnataptinik tungavigingâlillugulu Pingutitsijik. IsumaKavunga nungutausimaligajanniptinik nigiuvitsaKangikupta. IsumaKavunga tigumianginnagiaKavugut nigiuvitsaptinik. NigiuvitsaKangikupta sunaKangilagut. TaimaittuKangikupta nungutausimangualikKugut taimaimmat isumaKavunga âhailâ, nigiuvitsaKavugut. NigiuvitsaKainnaKuk. Nakvâgunnatuaguptigu ikumagalâgunnatuk tasiuttigigunnalugu tikitigunnaKâtigut tikipvigigumajaptinut. Anânaga pijiusimajuk Grenfellet Misiuninganut. Anânanga inogunnaisimajuk inosuttotillugu suli tâvatualli North West Riveriliasimajuk pijiugiattudluni kinamukkiak sulialimmut Grenfellet Misiuningani. Tâvanesimajuk akunigalâk atâtangata Kinuagisima- 72 nous étions si loin | L’EXPÉRIENCE DES INUITS DANS LES PENSIONNATS INDIENS wkw5 wo8ixEx6tbs?1if5 si4√6bq5 | L’EXPÉRIENCE DES INUITS DANS LES PENSIONNATS INDIENS une race de Survivants et il faut que le monde le sache. Personne nialidlugu utikKudlugu. Taimaidluni aullasimaniadluni. Atâtagali ne peut nous briser. aullasimalulaungituk. Sinittavilimmik ilinniaviKasimavuk Mag- Mon espoir pour l’avenir, je pense, c’est que nous puissions continuer, que nous reconnaissions ce qui est arrivé et que nous govimmi tâvatualli taikanimiungusimagami ullotillugu ilinniaviliaKattasimajuk. continuions d’avancer. Se sortir la tête hors de l’eau et redevenir Unuttolimmata kisiani jâret. ImmaKâ 30nik jâriKalidlunga, le peuple fier que nous étions avant que tout ça n’arrive. Je pense 35inigalak, taipsumani kisiani ulapitsataunimmik akKutiKatsia- que ça peut se faire, mais de façon un peu différente, parce que les liaKisimavunga. temps changent beaucoup. Je ne pense pas que nous puissions SuliaKagiasitainnadlunga taipsumani suli LIHC-kolauttut, vraiment retourner aux façons de vivre d’autrefois parce que le taipsumani pigiasitsialitainnalaukKunga taipsumanilu nolaugivunga monde a tellement changé. Mais on peut bâtir à partir de ça, à Hopedalemut, 12-iulikKut jâriulauttut. Tamatsumunga Suliatsak partir de ce qui est arrivé, continuer et ne pas avoir honte de ce qui sakKitainnamat suliatsaKaligelaukKunga LIHCkuni taimaimmat nous est arrivé, ne pas avoir honte de ce que nous sommes et nous ilangagut ikajotigiKattaligelauttavut. Atjigengitunik atuaganik servir de ce qu’on nous a enseigné. Si nous ne nous en souvenons atuatsivallianginnadlunga pigumavalliatuinnalilaukKunga ulapit- pas, il nous faut aller dans nos communautés, voir les gens qui sataugiamik. savent comment ces choses sont arrivées, les écouter et reconnaître Akunialuk pijagesimalidlunga ilinniavimmik isumaKa- le passé et en utiliser une partie, celle qui est très utile. On peut en laungilanga sunamik piungitumik pitaKakKoniganik. Allâlonnet retirer beaucoup, en apprendre beaucoup sur qui nous sommes. mânnaluatsiak apitsutaugiasikKânanga kangusuttojâlikKauvunga Une autre chose que je voulais dire, je pense, c’est que je uKâlautiKagasuagiamik ilinniavimmik piungitunik uKâlautiKa- travaille beaucoup avec l’Église. L’Église nous a fait beaucoup de giaKaKattalaunginatta. TaimailiugiaKangilagut. Ilangit inuit ilaliu- mal, vraiment beaucoup. Pour moi, en tant que jeune Survivante, gilugajangitut tamatsuminga taimaittolaungininganik tâvatualli essayer de retrouver notre spiritualité qui a été profondément tamanna taikkua isumanga. UKâlatuinnaKunga uvak unikkausit- abîmée, c’est difficile. C’est difficile de rappeler aux gens que l’Église sagijaganik. Kaujimavunga sunamik akKutiKasimammangâmma. est là, que la spiritualité est là, n’importe celle qu’on choisit. Mais Taimaidluni uKumaittualosok uKâlautiKagiak ilinniavimmik je veux aussi montrer aux gens que même s’il y a eu beaucoup de sulitsiagasuadlunilu ippiniattailigasuadlunilu tammaKolinnimik. souffrances, ce n’est pas le Créateur qui nous a fait du mal, qui est la IppiniaKattagivunga sunamik uKâlautiKaligama inunnut immaKâ cause de ce qui est arrivé. C’est la faute de certains êtres humains. Ce uKâlautaulinniganik taimâk uKâlajutsaunginiganik, tâvatualli sont des êtres humains qui n’ont pas fait les choses comme il faut et uKattailituinnaniagunnaiKunga. UKâlaniakKunga uKausikkanut qui ont causé tant de souffrances. Ils ont beaucoup détruit. Mais le sangijotitauniagama inollunga. IsumaKavunga taimâk piniangi- Créateur était toujours là, à attendre qu’on s’adresse à lui. L’Église a kuma suliakkanik pigunnasianianginiganik isumaKadlunga causé beaucoup de souffrances et de douleurs, mais il faut regarder vers ilijausimaniganik silatsuamut ikajugiaKallunga inoKatikkanik. l’avenir, tirer du passé ce qu’on peut et faire confiance au Créateur. Tamatsuminga tunitjiviusimavunga. Tamatsuminga tunitjiviusi- Sam Crow et sa famille immédiate et d’autres parents devant l’entrepôt du poste de la Compagnie de la Baie d’Hudson à Richmond Gulf, 1949, Richmond Gulf, Québec. [Tasiujaq (anciennement Richmond Gulf), Québec] ~7 f¬ x7ml cbatq5 x7ml wMq6 yM∫i y3lxz5 isF6t4f5 bwvi bys/6, !($(, so5ym5 A=, fXw4., sN bys/6, fXw1u. scoμZc3F4 x7ml wb3iboEp4f5 vNbu \ Wt5tJ6 w{.p. Xwo \ wkoEpgc4f5 \ PA-110861 BIBLIOTHÈQUE ET ARCHIVES CANADA / MENTION DE SOURCE : S.J. BAILEY / MINISTÈRE DES AFFAIRES INDIENNES ET DU NORD CANADA / PA-110861 xR3C5tUi5 sYy4gxlMs6SA5 | wkw5 wo8ixEx6tbs?Uif5 si4ç6bR5 73 L’EXPÉRIENCE DES INUITS DANS LES PENSIONNATS INDIENS | wkw5 wo8ixEx6tbs?1if5 si4√6bq5 Je pense que si nous n’avions pas d’espoir, ce serait la fin. Je mavunga ulapitsataugiaKavunga suliagillugillu isumâlotigiKat- pense qu’il faut vraiment toujours conserver l’espoir. Si on n’a pas tatakka taimâk inosiga makitatsianiammat. Taimâk pingikuma l’espoir, on n’a rien. Sans l’espoir, nous serions finis, alors je pense que, siKumituinnaniagama. Mingutudlagama siKullutaunginnanimmik oui, il y a de l’espoir. Il y a toujours de l’espoir. Il faut seulement trouver taimaimmat âkKitaugumalikKunga. cette petite lumière qui peut nous guider et qui va nous permettre Ilonnata Kaujimavugut unuttunik inunnik piluattumik Hopedalemi attutausimalittunik Paigijaupvimi Ilinniavinut. d’arriver là où on veut aller. Ma mère était servante à la mission Grenfell. Elle a perdu sa mère Suliaganik suliatsaKadlunga allât suliatsaKadlunga katimmav- quand elle était très jeune, mais elle est allée à North West River pour immi unuttut ânnitausimanimminik amma ânniatitausimanim- travailler comme servante pour quelqu’un qui travaillait à la mission minik inuit nammanginnaKut KaujiKattasimajaminik, tamanna Grenfell. Elle a travaillé là un bout de temps, jusqu’à ce que son père lui dise uKumaittoKattatuk suliagigasuagianga. Ilangani angijualummik, de revenir. Alors, elle est partie. Mais pas mon père. Il y avait un pensionnat inummik uKumaitsatitsiluadlamagisok. Taimaidlunga ulapitsa- à Makkovik, mais comme il habitait là, il fréquentait juste l’externat. taugumavunga, pigunnausittut ottulungalonnet. Ça m’a pris de longues années. Ce n’est probablement pas avant IsumaKavunga tamatsuminga ilangagut suliatsaKanniganik. d’avoir trente ans, ou vers la fin de la trentaine, peut-être aux environs Sulijumik isumagijaga tamanna. IsumaKavunga tamanna ilangagut de trente-cinq ans, que j’ai vraiment commencé ma guérison à suliatsagijaga inollunga. Marjorie ilijausimavuk silatsuamut proprement parler. ikajukKulugu. Ilonnatik KaujiKattasimajakka isumaKavunga Quand je suis allée travailler à ce qui à l’époque était le kajusimatitsininginnik uvannik suliaKaKatiKagiamik inunnik. Conseil des services de santé des Inuits du Labrador, c’est à ce Kitungaligigasuagiak piluattumik uKumailuaKattatuk kama- moment-là que j’ai fait beaucoup de travail et que je suis venue gigasuagianga. AulatsigasuagiaKadluta ikajotaugialinik Kallunât m’installer à Hopedale; c’était il y a douze ans. Quand le projet isumangitigut, ajuKattatut. Kitungaligigasuagiak, sulijumik uKa- [des pensionnats indiens] a été créé, je travaillais déjà avec le gunnaKunga, Kitungaligigasuagiak uKumaittosok asiujisimaligatta Conseil des services de santé des Inuits du Labrador, et le projet a angijualummik. Unuttualuit suguset akunialuk aullasimalilaum- été intégré à nos activités. Plus je lisais d’articles au sujet des mata akuniunitsak uvannit. Ilangit aullatitausimadlutik 10inik pensionnats, plus je voulais me consacrer à la guérison. jâriKadlutik. Ilangit tamâneligelauttut mikijonimmini. Jâri tamât Pendant très longtemps après avoir quitté l’école, je ne taikungagama, asingit illuit sanajaulilauttut. IliatsuKautimmik pensais pas que j’avais des problèmes. Même maintenant, avant sanajuKalilaukKuk taikani. Taimaimmat ilangit suguset ilijauKat- cette entrevue, je me sentais très mal à l’aise de parler des écoles talilauttut iliatsuKautimmut, tamângat iliatsuKautimmit ainiam- parce qu’on n’avait pas le droit de dire de mauvaises choses. Ce midlutik Pukkinitsamettuit Paigijaupvinganut, taikangat Pukkinit- n’était pas bien. Et certaines personnes peuvent ne pas être samettuit Paigijaupvinganit ainiammidlutik Puttunitsamettuit d’accord que c’était comme ça, mais c’est leur opinion. Je vous Paigijaupvinganut inosingit nâdlugit .... raconte simplement mon histoire. Je sais ce que j’ai traversé. Alors, Taimaimmat isumajâgiligunni nutagaunimminit pijagen- c’est difficile de parler de l’école et d’être honnête et de ne pas ninganut ilinniavimmit taikanenginnadlutik inollutik attutausi- sentir qu’on fait quelque chose de mal. Quand je parle de ces malinnik inolluni Kanullu pilâlimmangâppit anisinnaguvit choses, j’ai souvent l’impression que les gens disent que je ne namminillu paigigasuanialillutit, tamanna uKumaittualuk. 74 nous étions si loin | L’EXPÉRIENCE DES INUITS DANS LES PENSIONNATS INDIENS wkw5 wo8ixEx6tbs?1if5 si4√6bq5 | L’EXPÉRIENCE DES INUITS DANS LES PENSIONNATS INDIENS devrais pas dire ce que je dis, mais j’ai fini de me taire. Je vais parler parce que ça me redonne confiance en moi-même. Je pense que si je ne parle pas, alors je ne pourrai pas faire mon travail correctement, et je pense que je suis venue au monde pour aider les autres. C’est un don. C’est le don que j’ai, et je dois me guérir moi-même et aborder Ce que j’aimerais vraiment dire aux gens c’est que, malgré tout ce qui arrive, ou tout ce qui est arrivé, nous ne pouvons pas changer le passé, nous pouvons seulement continuer. mes problèmes pour équilibrer ma vie, sinon je vais juste être brisée. Et je suis fatiguée d’être brisée, je veux être « réparée ». Tout le monde connaît plusieurs personnes, surtout de Hopedale, qui ont été affectées par les pensionnats. Mon travail avec les gens et avec l’Église est très difficile à cause de toute la souffrance et la douleur qu’ils portent en eux. Parfois, ça peut être vraiment très accablant. C’est pour ça que je veux me guérir, ou au moins essayer de le faire. Je pense que ça fait partie de ce que je suis censée faire. Je le pense inunnik KaujimakKujivungali sunamik sakKituKaniagaluappat, ubvalonnet tamakkua sakKigesimagalualittilugit, asiangutitsigunnalugunnaiKugut pijagesimalittunik, kisianili sivumuagiaKavugut. vraiment. C’est ce que je dois faire comme personne. Marjorie fait partie de ce monde pour venir en aide aux autres. Toutes les expériences que j’ai eues, je pense, renforcent mes capacités d’aider les gens. Tâvatualli âkKitausok, taimâk isumaKavunga. ÁkKitausok. Suliagidlalugu kisiani amma kisiani namminivut inoKativut Être parent, c’est l’un des aspects les plus difficiles à traiter. songusippata inosingit âkKitillugit âkKisimaligutik ikajusongunialil- Quand on essaie d’appliquer des programmes créés dans la société lutik inoKatiminik. Taipsumani IsumaKavunga taima takulâkKugut blanche, ça ne fonctionne pas du tout. Les problèmes avec l’angle nunaliuKatiget pigulânninginnik inosiksiagittolillutillu. parental, je peux le dire honnêtement, c’est à cause de tout ce IsumaKavunga Nunatsiavut ottugalinninganik asiangutitsi- qu’on a perdu. Beaucoup d’enfants ont été partis beaucoup plus valliagiamik takusimaligivunga unuttunik pitjutigillugit Paigi- longtemps que moi. Certains sont partis à dix ans. Certains sont jaupvini Ilinniavet nunaliujuni. Ilangit nunaliujuit atuinnau- même partis quand ils étaient tout petits. Chaque année, quand Kongitut suli tamatsuminga suliaKautiKagiamik. Nalliutivitsangali j’étais là, ils construisaient d’autres édifices. Ils avaient construit nâmmasituappat sakKilâtuk. Unuttuatidlunga KaujiKattasima- un orphelinat. Alors, il y avait des enfants qui entraient à likKunga ippigilunnanga — immaKâ uKausigilautsimagaluattaga. l’orphelinat, puis de l’orphelinat, ils passaient à la résidence des Tamanna — sunamik KanuittuKalungininganik. IsumaKalauk- plus jeunes, puis dans celle des plus vieux, alors toute leur vie… Kunga ilonnatik Kanuilungininginnik. Sulili inosiga ilonnani Essayez de vous imaginer ce que ça peut vous faire, en tant Kuviasululaungituk. Imâk tukilimmik uKavunga, Kuviasulauttoga- que personne, d’être dans le système depuis que vous êtes bébé luak takutsauniga tâvatualli ilukkut mikijukuluttut sugusikulojâ- jusqu’à ce que vous finissiez l’école. Comment cela affecterait votre laukKunga ilusiKaKattadlunga sugusikuluttut inummagiulidlunga. façon de fonctionner une fois sorti du système et que vous êtes Taimaidlutik nalunagalammagittut Kanuk tamakkua sakKi- maintenant seul face à la vie… C’est dur. Kattamangâta. IsumaKagalualigatta piujualummik pilinnitinik Mais tout cela peut être arrangé, je pense. Ça peut être piniannivut takutsauningit nalunangiluaKattatut uKausigijattinit. réparé. Mais ça va prendre beaucoup de travail et il faut que nous Tâvatualli isumaKavunga tikivallianittinik amma uppivunga inuit xR3C5tUi5 sYy4gxlMs6SA5 | wkw5 wo8ixEx6tbs?Uif5 si4ç6bR5 75 L’EXPÉRIENCE DES INUITS DANS LES PENSIONNATS INDIENS | wkw5 wo8ixEx6tbs?1if5 si4√6bq5 piusiKagiaKalinninginnik uvagut piusigigasualittatinnik ullumiulittuk. UKâlautiKagiaKavugut unikkausitsaptinik ilitagillugillu ammalu ikajuttisasiulluta taimâk pigumagutta sivumuagumagutta. Tâvatualli ilitagijautsiagialik nalliutilaunninganik, inuit pigumagaluappata pigumangikaluappatalonnet, inuit uKâlautiKajutsaulittut tamakkuninga unuttut angijualummik suli KuatsângautiKammata tamatsuminga amma unuttualunik sakKijuKapuissions trouver la force nécessaire et guérir suffisamment pour être Kattasimammat Paigijaupvimi Ilinniavet pitjutigillugit ilonnatik capables de venir en aide aux autres. Lorsque nous en serons arrivés piujolungitogaluat. Ilangit piujogaluat. Ilonnâgut piungitualolu- là, nous verrons nos communautés devenir prospères et saines. laungitogaluak. Unuttunik piujunik sakKijuKasimavuk tâvatualli Je pense que le Nunatsiavut essaie d’apporter des changements, et moi-même, j’ai vu bien des choses se passer par ilangani takuKattaKunga piunginingit uKumainnisauKattamata piujunit. Tamanna âkKigialivut tamanna inigilittavut mânna. rapport aux pensionnats dans les communautés. Certaines de ces IsumaKalungilanga âkKinianninganik unnuatuinnak. communautés ne sont pas encore prêtes à affronter le passé. Ça OttuganiakKugut mikijunik allugalâKattaluta suliagigialivut arrivera en temps et lieu. J’ai souvent découvert que je ne réalisais suliagillugit pivalliatigasuallugu, inuit pivalliatigasuallugit. Taimâk pas – je crois l’avoir déjà dit – que les choses étaient de travers. Je pigiaKavugut, tamanna isumagijaga. pensais que tout était correct. Et pourtant, toute ma vie n’a pas été Nâjuittumik kaivittuKavuk attuiKattatumik sivullinit kingu- heureuse. Je veux dire, j’étais heureuse en surface, mais à l’intérieur, vânginnut. UKâlautilik unuttualunnik nunaliuKatigengituni; j’étais comme un petit enfant, et j’agissais comme un petit enfant unuttualunnik. Ilangani katagâliKattaKugut tuketsilidluta dans ma vie d’adulte. Kaujimaniagunnaimidluta summaumangât. Taimaidluta taimâk C’est vraiment étrange comment ces sortes de choses piKattaKugut, KaujiKattasimalittavut pititsitillugit ilonnata sauk- fonctionnent. On pense que ça va vraiment bien, mais nos gestes Katuinnadlugit ilumiutagisimaligattigik unuttuni jârini. Isuma- parlent beaucoup plus fort que nos paroles. Mais je pense qu’on Kalungilanga uKâlautigiguttigik atausiatuinnalugit âkKesongu- va y arriver, et je pense que ce qui est important, c’est que les gens ninganik ilonnainik. Taimâtuinnak âkKenialungilagut ilangit inuit fassent comme nous faisons aujourd’hui. On doit raconter nos unuttualunnik KuatsângautiKasimalimmata ilumiutagisimalid- histoires, reconnaître ce qui est arrivé et obtenir de l’aide si c’est lugillu ulluk tamât taimaidluta tamanna kamagitsiagialivut sivup- ce dont on a besoin, pour pouvoir enfin marcher vers l’avenir. piavalliagasuallutalu sukkaitumik. Taimaimmalu sukkaliutiluad- Mais on doit vraiment reconnaître ce qui s’est passé, que les gens le veuillent ou non, ils doivent commencer à en parler parce que le laguttigu ilonnainillu atautsikualuk pejaigasuagutta piungiluamik attuiniammimat, amma. traumatisme est tellement profond. Beaucoup de choses se sont SuliaKaKatiKalikKugut sugusinik mânna, inosuttunik passées dans les pensionnats et elles ne sont pas toutes bonnes. Hopedalemi. PitaKalikKugut Inosuttuit Ikajuttiget katingajinginnik, Certaines le sont. Ce n’était pas seulement mauvais. Il y a eu beaucoup taimaidlutik atjigengitunik sugalausiKaKattatut. Ilanga ikajotit- de choses positives, mais parfois, je vois que le négatif est plus lourd saugajattilugu pigiasittigumalauttaga taijak Pitsatunittâgilinnik Le dortoir et l’école Lockwood à Cartwright, Labrador. sN ˜4K5 wiQ/sJ6 wo8ix6gk5 √5sMw5, ˜Xgx. ARCHIVES THEM DAYS. b7 bw{ wb3ibc3Fzi5. 76 nous étions si loin | L’EXPÉRIENCE DES INUITS DANS LES PENSIONNATS INDIENS wkw5 wo8ixEx6tbs?1if5 si4√6bq5 | L’EXPÉRIENCE DES INUITS DANS LES PENSIONNATS INDIENS que le positif. On doit réparer cette partie-là, et c’est là où nous sommes rendus. Je ne pense pas que ça va se faire du jour au lendemain. On va devoir avancer à petits pas, reconstruire une brique à la fois. C’est ce que nous devons faire, je pense. Il y a un cycle, et il est intergénérationnel. On peut le voir très clairement dans les communautés, très clairement. Parfois, nous nous effondrons et nous ne savons tout simplement pas pourquoi. C’est à cause de nos expériences passées que nous avons enterrées depuis des années. Je ne pense pas que d’en parler une fois règle les choses. Ça ne règle pas les choses parce que certaines personnes ont subi un énorme traumatisme, et on doit faire attention et y aller doucement. Autrement, si nous allons trop vite et que nous faisons tout en une seule fois, ça va avoir de mauvaises conséquences. Nous intervenons auprès des enfants maintenant, les jeunes de Hopedale. Nous avons un groupe de soutien pour les jeunes et Inosuttunik Allanguannikut amma Pinguanikkut. Taimaittunik cela leur permet de faire diverses activités. L’un des programmes pigumagaluakKunga amma taggajâliuttiKattalugit amma allanguat- que je voulais commencer s’appelle « Habiliter les jeunes grâce à tiKattalugit Kanuk ilonnainut attutauKattamangâta inosuttodlutik. l’art et au théâtre ». C’est ce genre de choses que j’aime mettre en Hopedale ilangaulluni nunaliuKatigengitunut isumaKavunga place, pour qu’ils créent des vidéos et qu’ils illustrent de quelle sulijumik pigumakKoninganik sakKititsivallialiaKigiamik suliagi- façon toutes ces choses les affectent, en tant que jeunes. lillugiit suliagijaugialet taimâk Je pense que Hopedale est l’une des communautés qui veut Sunatuinnait sakKivallialiaKiniammata tamâni. Takusima- vraiment s’exprimer et travailler sur le passé, alors il se passe des likKunga angijualummik asianguvallisimalittumik suvailfaulaut- choses ici. Je vois une grande différence avec la communauté d’il tunit jârinit. Tamaungagiulaugama suvailfaulauttuni jârini y a douze ans. Quand je suis arrivée, il y a douze ans, il me semblait malunnatojâlaukKuk inuit tamâni sunamillonet sakKititsigumak- que les gens étaient vraiment très renfermés et ne voulaient pas Kolaungininginnik uKâlautiKagumalaungitullonet sunamillonet. parler. Maintenant, ils parlent. Il se passe beaucoup de choses pour Mânnali uKâlavallialittut. Tamâni inuit nâmmasiutiKatuinna- régler la violence familiale et les femmes en parlent. Elles Kattagunnaitut nâmmasiutjautuinnaKattalauttunik siagolauttuk n’acceptent plus ce qui était acceptable autrefois, et je pense que taimaidlunga isumaKavunga tamanna piujummagiuninganik ces changements sont merveilleux. Les choses changent lentement tamâni inuit asiangutitsivallialiaKimmata. Tamakkua sukkaito- et il y a encore beaucoup à faire. Mais les gens de la communauté galuat amma suli sunatuinnait sakKivalliatuinnalimmata, tâvatualli font des changements et ils sont en train de trouver leur voix. tamâni inuit asiangutitsivallialiaKijut amma nipattâliaKidlutillu. Des Esquimaux regardent atterrir un hélicoptère du patrouilleur de l’Arctique de l’Est « C.D. Howe » de la Garde côtière canadienne, à Arctic Bay, T.N.-O. [juillet 1951]. wkw5 dqx6g5 u5gu4 douÅo1u4 vNbs2 sux3Jxz “¥† Bs” srs6b6g6 vN1Nzi cspn6tsJ66 sux3Jx6, w4Wx3J4, kN5yx6 ªJMw 1951º. BIBLIOTHÈQUE ET ARCHIVES CANADA / MENTION DE SOURCE : W. DOUCETTE / OFFICE NATIONAL DU FILM DU CANADA. COLLECTION PHOTOTHÈQUE / PA-131766 scoμZxc3F4 x7ml wb3iboEp4f5 vNbu \ Wt5tJ6 : b?J gy5 \ vNbu bE/sys6bsymJk5 vtmp5 \ PA-131766 xR3C5tUi5 sYy4gxlMs6SA5 | wkw5 wo8ixEx6tbs?Uif5 si4ç6bR5 77 L’EXPÉRIENCE DES INUITS DANS LES PENSIONNATS INDIENS | wkw5 wo8ixEx6tbs?1if5 si4√6bq5 Marjorie Flowers Marjorie Flowers Marjorie Flowers a fréquenté l’école secondaire Lake Melville à Marjorie Flowers ilinniaviliaKattalauttuk Lake Melville High North West River, Labrador, de 1974 à 1977, à compter de la Ilinniavingani North West Roverimi, 1974amit 1977imut, pigiasidluni neuvième année. Elle est maintenant chef d’équipe auprès du grade 9ami. SuliaKattiulittuk SuliaKattinik Sivukkatattiudluni ministère de la Santé et du Développement social du Nunatsiavut Nunatsiavut SuliaKapvingani Inosiksiagittotitsigasuannimi amma à Hopedale, au Labrador. Marjorie révèle qu’avant de travailler Nunalinni Pivalliatitsigasuannimi Hopedale, Labradorimi. Marjorie au Projet de guérison pour les survivants des pensionnats uKajuk kisiani suliaKaKatauliaKikKâdluni Nunatsiavut kavamangata gouvernementaux du Nunatsiavut et de commencer à parler de Ilinniavini PaigijaupviuKattasimajuni Ulapitsainimmik Suliatsamik ses propres expériences alors qu’elle était enfant, elle n’avait pas amma uKâlautiKaliaKikKâdluni namminik sugusiudluni Kauji- véritablement compris à quel point le régime des pensionnats Kattasimajaminik, sulitsiatumik tukisigunnalaungilak Kanuk continuait à avoir des effets négatifs sur sa vie d’adulte, et angitigijumik ilinniavini paigijaupviuKattasimajut piusigisimajangit comment cela influençait la façon dont elle élevait ses propres suli piungitumik attuasimaninginnik inummagiugalualidluni enfants. « Ma colère sortait. Mais il fallait que mes enfants me la inosinganik, Kanullu attuasimammangât Kitungaminik Kitunga- montrent. Je ne comprenais pas ce qui se passait. Alors, ça a fait ligigasuagaluadluni. « Ningaumanialuga sakKililaukKuk, tâvatualli une énorme différence dans ma vie quand j’ai pu reconnaître (Kitungakanut) taimâk takutitaugiaKalaukKunga. Ippigusulaungi- et dépasser cela. » Marjorie travaille maintenant auprès des langa sulimmangâmma. Angijualummik asiangutitsilauttuk inosi- survivants et survivantes, des jeunes et des familles qui vivent des ganik, ilitagiliaKigakku. » SuliaKaKatiKaKattalittuk kamagitsiad- traumatismes intergénérationnels en raison des pensionnats. lugit aniguisimajunik, inosuttunik, ilagenillu KaujiKattasimalittunik sivullinit kinguvânginnut attutauKattatunik Kuatsângasimanimmut sakKititausimajunik ilinniavimmi paigijaupviusimajunut. « Je ne voulais pas me conformer aux règles, mais je savais qu’en faisant cela, je m’attirais des problèmes. Alors, j’écrivais des lettres à mes parents et je dessinais des petites larmes. Je voulais qu’ils sachent à quel point j’étais triste et je pensais qu’en faisant cela, ou que si je n’avais pas de bonnes notes à l’école, ils me laisseraient rentrer », raconte Marjorie. Marjorie uKajuk, « Nâlagumalaungilanga maligatsanik tâvatualli KaujimalaukKunga nâlagasuangikuma piungitumonianniganik. Taimaidlunga allaKattadlunga angajukKâkanut allatakkanut Kupvikanik ilisidlunga. TakukKudlugit kitsaniganik isumaKadlunga taimâk piguma, ubvalonnet ilinniavimmi piujumik pingikuma immaKâ angiggatitaugajanniganik. LETTRE ET ENVELOPPE FOURNIES PAR MARJORIE FLOWERS ALLALITJUSIAK PONGALU ATUINNAUTITAUJUK MARJORIE FLOWERSIMUT. 78 nous étions si loin | L’EXPÉRIENCE DES INUITS DANS LES PENSIONNATS INDIENS Shirley Flowers ˙o ?Ms?{ Pendant les quelques premières semaines, je me sentais seule. Je m’ennuyais beaucoup de ma famille. Ça me rendait physiquement malade, j’avais la nausée et je ne me sentais pas dans mon assiette. J’ai demandé à quelqu’un si je pouvais m’en aller chez nous, quelqu’un qui avait de l’autorité, quelqu’un à la Mission, et il ne m’a même pas répondu. Il est parti dans sa voiture en me laissant plantée là. Sivullinginni wogini paingomijâgalatsiamagilaukKunga. Angiggamut paingusiammagilidlunga. Timiga allât KanimmaliaKilidluni, migiangulidlunga nukKangagunnagunnaidlungalu, immaKâ. ApigilaugaluakKunga kinamikkiak angiggagajammangâmma, kinamikkiak aulatsijiujumik taikani, kinamikkiak MisiuniligijiuKataujumik kiulaungitullonet uvannut. Aullatuinnalauttut taikani Kimainnatuinnadlunga. J’ai quitté la maison à treize ans, alors c’était en 1966. On AullalaukKunga angiggamit 13aKadlunga, 1966iutillugu. m’a placée à la résidence cette année-là et j’y suis restée pendant Paigijaupvimut ailaukKunga taipsumani jârimi tamânenia- cette année. Puis je suis allée avec ma sœur à Terre-Neuve et je suis dlunga. Anga juganut Newfoundlandimut aiKatauniadlunga revenue à la résidence, mais cette fois, je me suis évadée. paigijaupvimut utiniammidlunga, tâvatualli KimâlaukKunga Je ne me souviens pas de ma première journée à l’école. Je me tulliani jârimi. souviens d’arriver à la communauté et d’entrer dans la résidence. IkKaumangilanga sivullipâmi ilinniaviliagiugama. IkKau- C’était pas mal effrayant, et solitaire. Je pense que j’étais la première mavungali nunalinnogiudlunga itigiudlungalungalu Paigijaup- fille à arriver, alors j’étais la seule dans la résidence. Je me souviens vimut. kappianalauttualuk paingunadlunilu. Annanit tamaunga- d’être entrée dans l’édifice et d’avoir vu des lits superposés dans toutes gialinit sivullipaulaukKunga taimaidlunga annatuangulaukKunga les grandes pièces. Il y avait à peu près quatorze lits superposés dans Paigijaupvimi. IkKaumavunga itilidlunga illualummut Kuligenik une pièce et quatorze dans une autre et j’étais la seule personne illiKatillugit ilonnatik illugusialuit. 14aniukKotuk Kuligenik dans la place. Il y avait de l’écho et c’était pas mal sinistre. illiKalaukKuk illugusimmi 14agiallanik asiani taipsumani Pendant les quelques premières semaines, je me sentais illugusimmi inutuammagiulaukKunga. Taimaidluni innaminuat- seule. Je m’ennuyais beaucoup de ma famille. Ça me rendait tualojâKattalauttuk ijuguKagunatuinnaudlunilu. Shirley Flowers. Shirley Flowers. PHOTOGRAPHIÉE PAR JEFF THOMAS. ATJILIUGISIMAJUK JEFF THOMAS. 81 L’EXPÉRIENCE DES INUITS DANS LES PENSIONNATS INDIENS | wkw5 wo8ixEx6tbs?1if5 si4√6bq5 Départ pour la résidence par Shirley M. Flowers Ma mère est assise près de la fenêtre, elle pleure Son coeur se déchire Le même souvenir revient chaque automne L’avion a emmené ses enfants Ils sont partis pour l’hiver C’est le moment de retourner à l’école L’école est à quatre-vingt-dix milles d’ici Nous ne les reverrons pas avant dix mois Au printemps, mes frères et mes soeurs reviennent L’avion circule au-dessus de nous Ma mère les accueille en courant, en pleurant Elle est infirme, mais aujourd’hui, elle peut courir Je me cache derrière les jupes de ma mère Je suis timide Mes frères et sœurs sont des étrangers Bientôt ce sera mon tour, Quand j’aurai douze ou treize ans Moi aussi, je devrai m’en aller J’ai peur et j’ai hâte Je vais découvrir un nouveau monde Je vis dans une chambre remplie d’étrangers Certains sont gentils, d’autres sont cruels Je m’ennuie de ma famille, je pleure tout le temps Mon cœur se déchire Je veux être chez moi J’aperçois quelqu’un qui pourrait m’aider Je marche jusqu’à sa voiture et je dis « Pouvez-vous m’envoyer chez moi, s’il vous plaît? Je suis seule, je m’ennuie et ça me rend malade. » Cette personne ne répond pas Il me regarde et part dans sa voiture me laissant là, pleurant, dans un nuage de poussière 82 Et tout à coup, on me traite de fautrice de trouble On a dit au directeur de notre école Que je voulais m’en retourner chez moi On me dit que ce que je dis, que ce que je ressens bouleverse les autres Et que cela cause des problèmes aux gens qui gèrent la place Il est impossible que je retourne chez moi Tout espoir s’est évanoui Il faut que je passe au travers, l’année devant moi Mon Dieu, comment peut-on faire de telles choses? Comment ma vie peut-elle leur appartenir? Je dois être en prison Je ne peux en sortir Je ne peux voir mes parents Mon cœur se déchire Je déteste ça ici Parfois, il faut qu’on se batte pour manger Il faut travailler dur pour entretenir la place J’ai tellement hâte de sortir d’ici Voilà le printemps qui arrive, je pourrai bientôt retourner chez moi pour ne plus revenir Pourtant, j’y retourne. Une fois. Cette fois-ci, je m’évade Personne ne peut me forcer de rester là Aujourd’hui, quand je regarde ma fille, mon adolescente Je me rends compte de ce que j’ai perdu Comment faire pour lui servir de mère Je n’étais pas avec ma mère quand j’avais son âge Mon cœur se déchire Mais cette fois, tout n’est pas perdu Ma vie n’appartient à personne Je suis libre Et cette liberté, je la partagerai avec elle. nous étions si loin | L’EXPÉRIENCE DES INUITS DANS LES PENSIONNATS INDIENS wkw5 wo8ixEx6tbs?1if5 si4√6bq5 | L’EXPÉRIENCE DES INUITS DANS LES PENSIONNATS INDIENS Aullalittut Paigijaupvimut unikkausinga Shirley M. Flowers Anânaga itsivajuk igalâp saniani Kiajuk ommatinga siKumilittuk tamanna taimâtsainak ikKaumaKattataga ukiatsâk tamât. tingijok aullaujilittuk sugusinginnik aullaumattitaunialittilugit ukiuk nâllugu. AullatitaugiaKalimmimata ilinniavimmut, ilinniavinga 90 mailitut Kaningitigijuk. Takuniagunnaimijavut senani takKini. Upingasângulimmat, anikka angajukkalu angiggalikKut. Tingijok tikilittuk Kulaudluni. Anânaga appalilikKuk Kiajuk. Sukkogaluadluni appalisongulikKuk ullumi. IjisimatuinnalikKunga anânamma annugângata tunuani. kangusutuinnalikKunga, anikka angajukkalu Kaujimalugunnaigakkit. Mânnakut uvanga aullagiaKalâlikKunga. Jârittâguma suvailfanik, 13-nanillonet aullagiaKalâgivunga. kappiasudlunga Kuviasuvunga atautsikut. Kaujimangitaganut aullalâlikKunga nutâmut silatsuamut. IllugusimmelikKunga inunnut tatattumik Kaujimangitakkanillonet Ilangit inutsiasuat, ilangit pinniagualuit Angiggamut paingunginnalikKunga Kianginnalidlungalu Ommatiga siKumilittuk AngiggagumalikKunga Inutsivunga ikajugajakKotumik uvannik. Aivigivaga motakânganettilugu uKautidlugu, “AngiggautigajakKamâ, paingulikKunga taimaidlunga KanimmalikKunga.” Taipsuma inop kiungilângalonnet. TakusagalâtuinnaKâdluni uvannik aullatuinnaKuk. Kimainnatuinnadlunga Kiatillunga inutuinnautilidlunga pujop iluani. xR3C5tUi5 sYy4gxlMs6SA5 | wkw5 wo8ixEx6tbs?Uif5 si4ç6bR5 Kaujititaunialimmidlunga, uKautjutaudlunga piungitumik sakKititsituinnalinniganik. Ilinniaviup angajukKânga uKautijausimappalaijuk angiggagumalinniganik. uKautijaunialimmidlunga uKausikka ippiniannikalu maliliaKititsilinninginnik asikkanik uKumaittumetitsilinniganillu aulatsijinginnik ilinniaviup paigijaupvingani, Kanullonellu piggagasuagaluaguma angiggatitaunialungitunga. Nigiugijatsaka ilonnatik asiuvut. KinuitsâgasuagiaKavunga tamatumani jârimi. Godigâ Kanulle ukua inoKativut taimâgâluk piKattaton? Kanulle ukua namminiKalitton uvak inosiganeng? IppinialikKunga immaKâ pannanaitsimavimmelikKingâ? Kimâgunnalunginama. Takugunnalugunnaigama angajukKâkanik Ommatigalu siKumilittuk. Piugingitâluga manna. Ilangani pinniagutigiaKaKattaKugut nigigiaKaligatta uKumaittualunik suliatsaKaKattadluta kamagitsiagiaKadlugu inigijavut. UtakKingomajâlikKunga Kimâgiamik tamângat Upingasâk tikimmat, angiggalâlikKunga mânnakut UtilâgunnaimagikKunga Utinginnadlungali, atausiagiallalunga Tamatumani KimâlâlikKunga kinamullonet nukKangattitaunialungilanga tamâni Mânnaulittuli takunnâligakku paniga uiggasolittuk, ippigisongulikKunga sunanik asiujittitausimammangâmma. Kanulle anânaunialikKingâ paniganun? Anânaganelaunginama panimma jâringinnik jâriKadlunga taimâk ippinialigama ommatiga ânniaKattatuk. Tâvatualli tamatumani sunamik asiujittitaunialugunnaiKunga kinamullonet inosiga namminigijaulungituk Sunamullonet apviataulungilanga Tamanna apviataunginiga ikajotiginiattavuk panigalu. 83 L’EXPÉRIENCE DES INUITS DANS LES PENSIONNATS INDIENS | wkw5 wo8ixEx6tbs?1if5 si4√6bq5 physiquement malade, j’avais la nausée et je ne me sentais pas dans mon Sivullinginni wogini paingomijâgalatsiamagilaukKunga. assiette. J’ai demandé à quelqu’un si je pouvais m’en aller chez nous, Angiggamut paingusiammagilidlunga. Timiga allât Kanimmalia- quelqu’un qui avait de l’autorité, quelqu’un à la Mission, et il ne m’a Kilidluni, migiangulidlunga nukKangagunnagunnaidlungalu, même pas répondu. Il est parti dans sa voiture en me laissant plantée là. immaKâ. ApigilaugaluakKunga kinamikkiak angiggagajamma Plus tard, je ne sais pas si c’était le jour même ou le ngâmma, kinamikkiak aulatsijiujumik taikani, kinamikkiak lendemain, j’ai dû me présenter au directeur de l’époque et il m’a MisiuniligijiuKataujumik kiulaungitullonet uvannut. Aullatuin- dit d’abandonner [mes espoirs de retourner chez moi]. Je causais nalauttut taikani Kimainnatuinnadlunga. des problèmes, et de toute façon, je ne retournerais pas chez moi, Siagugiangulimmat, Kaujimangilanga taipsumanitsainau- et il fallait que je me tienne tranquille. Alors, j’ai juste abandonné. laummangât ullumi ubvalonnet Kaummat, KaikKujauniadlunga « On m’avait acheté cette valise quand j’allais à la résidence d’étudiantes, pour que je puisse ranger mes affaires d’hiver. Toutes mes affaires d’hiver tenaient dedans. […] C’est là-dedans que je mettais tous mes vêtements d’hiver, tout ce dont j’avais besoin », raconte Shirley. Shirley uKajuk, “Una suitkâisik pisijausimajuk uvak pitsagidlugu aullagiaKaligama Paitsivimmut annugâKautitsagidlugu ukiumi. Ilonnatik ukiumi atugatsaka iluanettilugit. Ilonnatik ukiumi annugâtsaka tâpsumani pokKasimatillugit iluanut, sunatuinnait kingomagilâkKotakka.” PHOTOGRAPHIÉE PAR JEFF THOMAS. ATJILIUGISIMAJUK JEFF THOMAS. 84 nous étions si loin | L’EXPÉRIENCE DES INUITS DANS LES PENSIONNATS INDIENS wkw5 wo8ixEx6tbs?1if5 si4√6bq5 | L’EXPÉRIENCE DES INUITS DANS LES PENSIONNATS INDIENS Je me souviens que lorsque je suis arrivée là, quelqu’un est angajukKâp sânganut suangajauniadlunga taimailiukKujaunnanga. venu nous faire un long discours sur quelque chose. Je pense que Piungitumik sakKititsituinnaligama angiggatitaunialungina- c’était sur ce que nous pouvions faire, et ce que nous ne pouvions magok KunulituinnalaukKunga. Sapilituinnaniadlunga. pas faire, ce que nous devions faire et devions ne pas faire. Je ne IkKaumavunga taikungagiutilluta kinamikkiak itijuKalau- me rappelle pas des détails, mais tout ce dont je me souviens, c’est givuk sunamikkiak pitjutialuKadluni ajuKittuigiattutumik. ImmaKâ que cette personne a dit qu’on ne tolérerait pas les niaiseries. maligatsatinik pisottinik amma pigunnangitattinik, sunanik Je suis de Rigolet. Mon frère était [au pensionnat], il était pigialittinik amma sunanik pigiaKangitattinik. IkKaumangilanga venu avec moi. Il y était l’année précédente. Mais quand nous sunanilluasiak pitjutiKalaummangât ikKaumavungali tainna inuk sommes arrivés, ils nous ont séparés, nous habitions des chambres uKalaunninganik takugumangimaginniminik tukiKangitunik. différentes, alors nous ne nous voyions qu’aux repas. Et le reste de Rigolettimiunguvunga. Aniga taikanelauttuk. Anigalu taiku- ma famille était chez moi et les plus vieux étaient mariés, ou ils ngalaukKuguk. Taikungagiusimalauttuk aggâniulauttuk. Taikunga- vivaient leur propre vie ailleurs. Je pense que tous ceux qui gannuli avittitaulaukKuguk immigut illugusennut, taimaimmat passaient par le pensionnait n’en avaient pas la même expérience. kisiani takotisogiKattalilaukKuguk nigipvimi. Ilavut angiggametil- Certains détestaient ça et d’autres aimaient ça. lugit angajudlelu aippatâsimalittilugit namminik inolidlutik Nous étudions beaucoup d’histoire, de géographie, de asinginni nunaKalidlutik. IsumaKavunga Paigijaupvimi Ilinnianik mathématiques et d’anglais, ce genre de chose. Je me souviens atjigelaungilak atjigengitunut. Ilangit inuit piutsalulaungilat tamat- d’avoir eu le sentiment quand je suis allée là… j’y suis arrivée en suminga ilangillu inuit aliasutuinnalaukKut tamânegiamik, ilangilli. 9e année et quand j’ai commencé à faire les devoirs, le travail IlinniagatsaluviniKalaukKugut Kallunât Piusigisimalitta- scolaire, j’ai eu le sentiment d’avoir l’équivalent peut-être de la nginnik amma Nunatsuamiulimânik, kititaliginimmik, Kallunât 6e année. Alors, je n’étais pas préparée pour ça, et j’ai échoué. Je uKausinginnik taimaittugalanik. IkKaumagivunga, ippinialaun- n’ai pas obtenu la note nécessaire en histoire. nimik taikungagama, taikungalaukKunga Grade 9 aulidlunga, La deuxième année, j’ai eu la même note en histoire : 33. Ça ilinnianialidlunga ilinniagatsakanik, ilinniatitausimadlunga atji- a tout l’air que l’histoire ne m’intéressait pas, pas cette histoire-là, nginnik Grade 6et. Taimaidlunga tamakkuninga ilinniagatsanik en tout cas. C’était à propos de guerres qui s’étaient passées atuinnaulaungilanga ilinniagiamik taimaidlunga sivuppiania- quelque part en Europe. Ce n’était pas l’histoire des Inuits, quand ngimagidlunga. Sivuppialaungilanga Grade 9amit, pigunnalau- j’étais à la résidence. Mais lorsqu’on m’a envoyée vivre en famille, nginama Kallunât Piusigisimalittanginnik. quand on m’a envoyée à l’école sur l’île, à Terre-Neuve, j’ai eu un Aggâguani ilinniaviliagiallagama taimâtsainak pilaukKunga instituteur qui m’a fait la remarque suivante : «Vous les Eskimos, Kallunât Piusigisimalittanginnik ilinniagatsakanik maggoni jârenni; vous êtes des nomades ». Et je lui ai répondu : « Oui, ça se peut ». 33mik aittutaudlunga. Tusugilaunginakkuli Kallunât Piusigisi- Et puis : « Mais je pense que vous aussi, vous êtes des nomades ». malittangit, immaKâ, tâkkuningali Kallunât Piusigisimalittanginnik. Il m’a demandé ce que je voulais dire par là. Je lui ai dit : « Pour PitjutiKalualaummatali unatannisuannimik Tagiup Akiani nani- moi, un nomade c’est quelqu’un qui se déplace un peu partout et kiak. PitjutiKalaungitut Inuit ilusinginnik Paigijaupvimetillunga. qui déménage sa maison selon les saisons, quelque chose comme Tâvatualli ilakkani tujummianguttitaudlunga, ilinniaviliasimad- ça. Je pense que les gens de Terre-Neuve viennent tout le temps au lunga Newfoundlandimi, ilinniatitsijiKalaukKunga uKaniadluni xR3C5tUi5 sYy4gxlMs6SA5 | wkw5 wo8ixEx6tbs?Uif5 si4ç6bR5 85 L’EXPÉRIENCE DES INUITS DANS LES PENSIONNATS INDIENS | wkw5 wo8ixEx6tbs?1if5 si4√6bq5 Labrador pour attraper tous nos poissons et puis ils s’en uvannut. Imâk uKadluni, “Eskimongujusi nokatainnaKusi.” retournent chez eux pendant l’hiver. » uKaniadlunga, “Ilâ, immaKâ taimaittovugut.” uKaniammidlunga, J’ai été punie pour avoir dit ça. J’étais un peu rebelle, n’est- “IsumaKavungali ilitsi nokatainnagivusili.” uKaniadluni, “Sunamik ce pas? Je ne garde pas toujours ma langue dans ma poche. Mais tukilimmik uKalikKen?” uKaniadlunga, “Uvannuli inuk nokatain- j’entends tellement de choses comme ça. Des choses pour rabaisser natuk namutuinnak apvitakatainnasok iniKaKattadluni nanituinnak notre peuple. Parfois, je ne le prends pas du bon côté. silamik malidluni, Kanutuinnak. IsumaKavunga Newfoundlandait Je ne me souviens pas qu’ils nous aient appris quoi que ce soit au sujet du Labrador. Dans les premières années, même dans notre école, c’était Dick and Jane. Le père dans son complet bleu et sa cravate rouge et une belle voiture. Ça ne nous disait strictement rien. tikikatainnaninginnik Labradorimut uvagut ogattinik tigulagiattutuinnadlutik utiniammidlutik ukiungulimmat.” SugiattaulaukKunga taimailiuginiganut. Nâlangiluadlalilaugamai, immaKâ? KanialutuinnauKattagama ilangani, kiusagait- Une bonne chose, c’est que j’ai eu la chance de rencontrer togama. Taimailiuttausimajunilli tusânginnagama, Kaujimavutit. beaucoup de personnes qui me ressemblaient. Il y avait une InoKativut sunaKutauKattangimata taimâgalak. Ilangani kiusagait- bibliothèque et je me mettais le nez dans toutes sortes de livres toKattagama piujotsiaKattangilanga. quand j’en avais l’occasion, parce que le reste du temps, c’était IkKaumangilanga ilinniatitsiKattalaummangâta pitjutilin- beaucoup de choses routinières. Tous les matins, on devait se lever, faire nik Labradorimik. Pukkinitsami gradelinnik allât namminik toutes les corvées, puis ensuite les repas, nettoyer après les repas, faire ilinniavittini angiggami, Dick amma Jane, kinakkomangânnilon- d’autres corvées et puis étudier. Nous lavions tous les planchers, faisions net Kaujimangitavut, atâtangalu tungujuttânik ilagekkatuk aupa- tout le ménage, lavions toute la vaisselle et faisions le pain. La luttamik Kungasimmiutalik piujuakKulammilu motakâlik. TukiKagatik atunniKalaungimagittut uvattinut. Piujolauttuli takugiusonguKattalaugama unuttunik inunnik atjigalakkanik. Allanik atuatsiviKalaummat atuatsinginnalaukKunga unuttunik atuaganik Kanga pigunnasituagama unuttunik pijatsaKaKattalaugatta, Kanutuinnak. Ullâgâtsuk tamât makigiaKaKattalaukKugut pigialittinik pigiaKaKattadluta niKitsaliudluta, salummasaiKattadluta, pigialittinik pigiaKaKattadluta pijagegatta ilinniagatsatinik ilinniagiaKanialidluta. Ilonnainik natiligigiaKaKattadluta salummasaidlutalu, maggaligidluta niaKojaliugiaKadlutalu. NiaKojiugiusimavunga Paigijaupvimut aigiugama. 21anik niaKojanik. Angijualolaummat niaKojaliugutinga. AngiggalaugaluakKunga aujautillugu. June nânigalangani, ikKaumavunga angiggalidlunga immaKâ asiangusimalilaukKunga, isumaKalauttungali immaKâ asiangusimalikKunga. Angiggatini taijauKattalauttuk imâk ‘angijualolinniminik ippinialittuk’. Angijualolinniganik ippinialilaukKunga. PiunitsaugasugililaukKunga 86 nous étions si loin | L’EXPÉRIENCE DES INUITS DANS LES PENSIONNATS INDIENS wkw5 wo8ixEx6tbs?1if5 si4√6bq5 | L’EXPÉRIENCE DES INUITS DANS LES PENSIONNATS INDIENS première fois que j’ai fait du pain, c’est à la résidence. Vingt-et-une nunaliuKatikkanit, piunitsaugasugilidlunga angajukKâkanit, miches de pain. Ça prenait un assez grand bol, merci. taimaimmat immaKâ piunitsaugasugililaukKunga, ilinniaviliasi- Je suis retournée à la maison pendant l’été. À la fin juin. Je malilaugama pijagesimalilaugamalu. AngajukKâka immaKâ me souviens d’être retournée chez moi et j’étais changée, ou à tout sungiutisimalilauttok taimaittunik, isumaKavunga, upinnagatik le moins, je pensais que j’étais changée. Chez nous, nous appelons ça sepangaulilaugama Kitunganginnit ilinniaviliadlutik pijagesimalit- « avoir la tête enflée ». J’avais le sentiment d’être meilleure que [les tut. Angajudlet anikka angajukkalu ilonnatik Paigijaupvilia- gens de ma] communauté, meilleure que mes parents. Je devais Kattasimammimata, anânagalu sivulliudlutik uvannit. avoir adopté une certaine attitude parce que j’étais allée à au IkKaumavunga sugusikulodlunga anikka angajukkalu pensionnat et que je m’en étais sortie. Mes parents devaient être aullalimmata, IkKaumavunga anânaga pannaigiaKaKattalauttuk habitués à ce genre de chose, parce que j’étais la septième qui était aullagiaKalimmata. Tamanna uKumaittualoKattalauttuk. Kitsanat- allée au pensionnat et qui en était revenue. Mes frères et sœurs plus tualoKattalauttuk. KiaKattalauttuk ulluni aullavitsangit tikivalliani- âgés et ma mère étaient aussi passés par la résidence avant moi. nginni, Kaujimaligami aullalâlinninginnik tusaKattalauttaga uKatil- J’ai le souvenir d’avoir été très jeune enfant quand mes frères lugu, uKaKattalaummat imâk, “taimângukua pijutsaulungitogaluat.” et soeurs partaient. Je me souviens que ma mère se préparait à les Aullamata sunaKattojâniagunnaimagidluni, sunaKangitua- laisser partir. C’était pas mal intense. C’était triste. Elle pleurait lojânialidluni amma kitsanattualummik kisiani. TakuKattalauttaga pendant des jours avant leur départ, sachant qu’ils devaient s’en igalâmmedluni Kiajuk, KiappâKattadluni immaKâ wogini unuttuni. aller et je l’entendais dire des choses, tu sais, comme : « Ils ne ImmaKâ sitamanik jâriKalilaukKunga taipsumani isumaKanialid- devraient pas avoir à s’en aller ». lunga sujuKakKolinninganik taimâk takunnâligama. Taimaittu - Quand ils partaient, il restait un genre de vide, un grand saukKongikaluattilugu. vide et de la tristesse. Je la voyais regarder par la fenêtre et pleurer, ImmaKâ ilonnatigut ilangitigut isumaKavunga ilangagut beaucoup pleurer, pendant probablement des semaines. J’avais piujumiugaluak sakKiviusimaniganik. ImmaKâ inigilittaganelu- probablement environ quatre ans à cette époque et je pensais qu’il gajakKonginama atulaungikukkit ilangit akKutigigiaKalauttaka. y avait quelque chose qui clochait avec la situation. Ce qui se IsumaKavungali asiujilaunniganik ikKanattunik uvak inosigani. produisait ne devrait pas se produire. Ilangautillugu una Kitungaligisongugiak inosuttumik. Après tout, j’imagine que j’en ai tiré quelque chose de IkKaumavunga paniga 13anik jârittâmat, ikKaumavunga mota- positif, sous quelques aspects. Toutefois, je pense aussi être passée kâkkogaladlunuk takunnadlugu isumaKanialidlunga, “Kanulle à côté de choses importantes dans ma vie, comme servir de mère pinialikKingâ? Kanulle KitungaligisongunialikKingâ? Kanulle à une adolescente. Lorsque ma fille a eu treize ans, je me souviens paniganut anânaunialikKingâ? Kanuk pigiaKammangâmma de l’avoir regardée alors que nous étions en voiture et je me suis KaujimangimagikKunga.” Shirley et son frère sur le point de partir pour le pensionnat. « À cause de sa propre expérience [au pensionnat], ma mère faisait très attention avant que ses enfants ne repartent. Je pense qu’elle savait ce qui pouvait se passer ou elle se doutait ce à quoi il fallait s’attendre. Elle s’assurait que nous étions propres, que nous n’avions pas de poux ou quelque chose comme ça, pour que personne ne nous mène la vie dure. » Shirley aningalu aullakasâlittok Ilinniaviup Paitsivinganut. « Anânaga Kaujimalaugami (Ilinniaviup Paitsivinginnik), kamatsialauttuk Kitungaminik aullagiaKalimmata. Kaujimalaugami sujuKagajammangât nigiudlunilu sujuKalâmmangât. SalummasatsialaukKâtigut kumaijatsiadlutalu taimâk Kanutuinnak inoKatittinut pijâgittaunianginannuk. » PHOTOGRAPHIE FOURNIE PAR SHIRLEY FLOWERS. ATJINGUAK ATUINNAUTITAUJUK SHIRLEY FLOWERSIMUT. xR3C5tUi5 sYy4gxlMs6SA5 | wkw5 wo8ixEx6tbs?Uif5 si4ç6bR5 87 L’EXPÉRIENCE DES INUITS DANS LES PENSIONNATS INDIENS | wkw5 wo8ixEx6tbs?1if5 si4√6bq5 IsumaKavunga tamanna anginippautigiaKalauttaga ilitagiliaKigakku amma initsaliugiaKalidlugu namukkiak sivulliutigiaKalidlugu isumakkut pigunnanigani ilinniagiaKalikKunga Kitungaligisongugiamik, ottugaKattalunga tammaKattalunga, taimâk kisiani.” UnikkautiKangâjutsauvunga KaujiKattasimajakkanik. AkunialosimalikKuk, akunialolimmat kisiani ippigiliaKilikKunga attutausimanittinik immaKâlu ilangit inuit tapvunga tikiutisimangitut suli. Akunialolimmat kisiani ippigiliaKililaukKunga Kanuk angitigijumik attutausimaniganik taikunga suli ailautsimananga anânaga takunnatuinnadlugu kitsatillugu Kitungangit aullatitausidit : « Comment faut-il que je m’y prenne? Comment faire pour matillugit. Utisimalimmata amma, sitamanik jâriKalidlunga, immaKâ l’élever? Comment faire pour être sa mère? » pingasodlutik sitamaudlutillonet utimmata, takunnaligakkit, isuma- Je pense que ça a été une chose importante pour moi de me rendre compte de cela et toujours garder cela à l’esprit, qu’il fallait que j’apprenne comment être un parent. Je l’ai fait par tâtonnements, en essayant différentes choses, et en rectifiant le tir. Kadlunga, “kinakkuliukua ukua inuit? Anikkaukua angajukkaukua Kaujimalugunnaitakkaukua kangugilidlugillu uKautjugiangit. Nalunalungilak, angiggamettojâKattaKunga nunaliuKatikkani. Niuggusimagalualigama nunaliuKatigenut ullumiulittuk sitjakut Je devrais seulement parler de ma propre expérience. Je pisudlunga takusagama kitânut angiggagumaliaKiKattaKunga. pense que ça prend longtemps – ou que ça m’a pris longtemps – AngiggagumalikKunga. TaimailingagajakKunga. Angiggaguma- à me rendre compte de l’impact que ça a eu sur moi, et peut-être likKunga. Angiggak, isumaKavunga, Kangatuinnak ippinialigama que d’autres personnes n’en sont pas encore là. Ça m’a pris du ilinganiKanniganik nunamut. Sollu Marjorie Flowers nunaliu- temps à comprendre à quel point cela m’avait affectée, même Katinginni Hopedalemi, angiggamettojâKattaKunga taikaneligama. quand je n’étais pas à l’école, de voir ma mère et sa tristesse, et ses Allât niuggusimadluta Pannitonut ippinialaukKunga angiggamet- enfants partis. Et quand ils revenaient, quand j’avais, disons, quatre tojânnimik, tamanna Kaujimajait. Ippiniannatuk idluattumen- ans, peut-être trois ou quatre revenaient à la fois, je me demandais : nimik. Sunamukkiak atattojânnimik. ImmaKâ isumaKannik atat- « Qui sont ces personnes? Ils sont censés être mes frères et sœurs, tojânnimik nunamut inunnut, atjigennitinut. mais je ne les connais pas et je suis trop timide pour leur parler ». Ilugani, isumaKavunga immaKâ tâpsuma atattojânninga Je me sens certainement à l’aise dans la communauté [où piguvallialittuk ilugani. Kaujimavunga inosunnisaudlunga — j’habite]. Même quand j’y vais aujourd’hui et que je marche sur Aullagama atausik aullatitaugama Paigijaupvimut pigumalaugun- la plage et que je regarde vers le nord-est, je veux toujours m’en naiKunga niKijanik niKituagiKattalauttakanik. Puijivinittomagun- aller chez moi. Je veux retourner chez moi. C’est comme ça. Mon nalaugunnaiKunga unuttuni jârini aullasimakKâdlunga. Tâvat- Femme inuite avec son bébé, Igloolik, NU, [Igloolik (Iglulik), Nunavut] wkw5 x3Nw5 eg3zo/6g5 WxCo/6g5, w[lo4, kNK5 ªw[lo4, kNK5º BIBLIOTHÈQUE ET ARCHIVES CANADA / SANTÉ CANADA / E002394428 scoμZc3F4 x7ml wb3iboEp4f5 vNbu \ x8ixc6bwot5tp4f5 vNbu \ E002394428 88 nous étions si loin | L’EXPÉRIENCE DES INUITS DANS LES PENSIONNATS INDIENS wkw5 wo8ixEx6tbs?1if5 si4√6bq5 | L’EXPÉRIENCE DES INUITS DANS LES PENSIONNATS INDIENS chez-moi, je pense que c’est quand je sens que je fais partie de la terre. ualli tamakkua ilonnatik pisogilimmijakka. Taimaidlunga isuma- C’est comme là où habite Marjorie Flowers, à Hopedale, je me sens Kavunga ilanginnut asiangutitausimajunga tâvatualli pivalliadlunga chez moi, là. Même lors de notre voyage jusqu’à Pangnirtung, utittisivallialittunga ilonnainik. Pigunnausittut utittivalliagasuat- j’avais le sentiment d’être chez moi. C’est comme un sentiment de taka pijugiutigigumagakkit, pijugiutigigakkilu. PikataKattaKunga confort, il y a un lien qui se fait. Je pense que c’est le lien avec la piusituKagigialikkanik, sunatuinnanik, iKalunnialungalonnet isigit- terre et le peuple, les similarités. siagillugillonet mannisiugiallungalonnet nigillugillonet, sunali- Je pense que ce lien est en train de croître en moi. Je sais que giaKagumalonnet silak malillugu aullasimagalâKattalungalonnet quand j’étais plus jeune… quand on m’a envoyée à la résidence, j’ai nunami, imânilonnet, naiKattalugulu takugannijâgiKattalugulu perdu le goût de la nourriture sauvage. Pendant des années, je n’ai pu iniKunanninga ammalu allausigiKattalugu allanguaKattalugulu. manger de phoque. Mais tout ça m’est revenu. Alors, je pense que AllausiKasimalikKunga unuttuni jârini. ImmaKâ “Aullalittut certains aspects m’ont transformée, mais je suis encore capable Paigijaupvimut” sivulliutillugu allausigiliaKisimajaga. ImmaKâ d’en récupérer une bonne part. Et je travaille à le récupérer et je veux atuKattasimalittakanik uKausiKagiamik, ubvalonnet uvak ikajut- être fière de cela, et je le suis. Je fais les choses qui me viennent tigisimalittakanik uKausiKagiamik Kanuk ippiniammangâmma, naturellement, quoi que ce soit : aller pêcher du poisson et le fumer, tukisinannisaukKomat uKâlannimit. Utipvigisogidlugulu atuania- recueillir des œufs et les manger, ou faire ce qui est en saison, ou gakku ikKaumajâgutigisogidlugulu sunamik uKagasuammangâmma passer du temps sur le territoire, sur l’eau, sentir les odeurs de la âkKitivallialugulu immaKâ takunnâgikKotakka sakKitigajadlugit, nature et admirer la beauté sauvage, écrire à ce sujet et le dessiner. mikijukuluit allanguat. IsumaKavunga tamanna atattojânnimik J’écris beaucoup depuis des années. Départ pour la résidence sakKititsiKattaninganik amma ulapitsainimmilu uvannik, taimâllu. est probablement l’une des premières choses que j’ai écrites. Je AttuavallialiaKiKattagama sulijumik kinauniganik. Atugunna- pense que j’ai pris ce moyen pour exprimer, ou que ça m’a aidé à lungikaluadlunga uKausituKammik pisongugumali uKasonguga- exprimer ce que je ressentais, mieux que d’en parler. Je peux alors jakKunga namminik tukisijautitsialunga. Tamanna uppigijaga. retourner et relire ce que j’ai écrit, y réfléchir et bâtir à partir de IsumaKavunga, uvannili tamanna pitillugu, imâlli isuma- cela, et peut-être que cela m’inspirera des dessins, de petits dessins. Kavunga ilangani uKausittigut killigiutjiKattagatta sulimmangâtta, Je pense que cela m’aide à rétablir les liens, à guérir aussi. Je KaujimakKoKutit, tamanna sakKisimammat Ilinniavini Paigi- retrouve alors mon moi le plus profond. Je ne sais pas la langue jaupvinik kamajinginnit. Uvanevunga. Tâvatualli aniguituinnasi- [de mon peuple] et si je la connaissais, je pourrais m’exprimer malungilanga. Piggagasuanginnagama aniguinginnaKunga ottu- beaucoup mieux. C’est ce que je crois. ganginnadlunga âkKevalliagasuadlunga inosiganik ubvalonnet Je pense aussi, et c’est une réflexion personnelle, que savoir ikajugasuadlunga asikkanik, ubvalonnet allausiKaKattalunga notre langue détermine si on est un véritable Autochtone. Et on allanguaKattalunga inunnik takutitsiKattalunga tukisitsiagasual- l’a dit, que c’est là le résultat direct du système des pensionnats. Je lugit pijugiutigillugillu. suis ici. Mais ne pensez pas que je survis seulement. Je suis une Mânnakolauttuk Suliakkanik uKâlautiKalaugivunga inosut- survivante active et j’essaie de faire des choses pour améliorer ma tunut. Pitjutigidlugu Kallunânut AulatauliaKisimanivut amma vie ou pour aider les autres, même écrire et dessiner et montrer Inuit Piusigisimalittangit. Rigolettimedluta, Avittusimajuit ce que j’écris et je dessine aux autres, et l’apprécier et en être fière. katimatsuaKatigetillugit taimaimmat inosuttuit ilonnainit xR3C5tUi5 sYy4gxlMs6SA5 | wkw5 wo8ixEx6tbs?Uif5 si4ç6bR5 89 L’EXPÉRIENCE DES INUITS DANS LES PENSIONNATS INDIENS | wkw5 wo8ixEx6tbs?1if5 si4√6bq5 Ça m’a pris du temps à comprendre à quel point cela m’avait affectée, même quand je n’étais pas à l’école, de voir ma mère et sa tristesse, et ses enfants partis. nunaliuKatigengitunit tamânelaukKut. Suliakkanik uKâlautiKanialigama uiggasummik Rigolettimiumik, uvak nunagijanganit. Tânna uiggasuk uKalauttuk, “UKâlageguvit tamângat nottiniangimagikKagit. Apitsukataniagakkit unuttunik pijagiakKutujunik apitsuniagakkit.” UKâlautikkanik pijagegama sunamillonet uKausitsaKaniagunnaidluni. Taimaimmat apiginiadlugu, “Summat apitsuKaungilammâ? UKautjulauganga apitsukataniannining.” Akunialolimmat kisiani ippigiliaKililaukKunga Kanuk angitigijumik attutausimaniganik taikunga suli ailautsimananga anânaga takunnatuinnadlugu kitsatillugu Kitungangit aullatitausimatillugit. “NilligunnalaugunnaiKungalonnet”, uKaniadluni, “Kanulle apitsotiKanialigamâ tamakkuninga” TamânettuKalaugivuk inutuKammik. UKalaummijuk Kallunâtut kisiani uKagiaKammagiligami uKasongunimminik ammagok tukisiatsiaKattanginimminik Kallunâtut uKâlaKattatunik. Tâvatualli uKalauttuk, “TukisilaukKunga ilonnainik uKausigilauttanik.” Taimaidlugu uKautiniadlugu immaKâ tukisilaukKama uKâlalaugama uvak ommatiganit ipvit ommatinnut. PigiasiutiKalauk- Il n’y a pas très longtemps, j’ai fait une présentation aux jeunes sur la colonisation et l’histoire inuite. C’était à Rigolet, mais c’était une conférence régionale, alors il y avait des jeunes de toutes Kunga Kagitaujamut uKâlautigidlugit allausigiKattatakka, allanguasimajakka amma atjinguanik uKâlannigani. UKausiKagalâgumavunga pitjutigillugu nunagijavut les communautés. Quand je me préparais à faire ma présentation, pitjutigiluallugu Labrador amma atsugotigiKattatavut. Taimali il y a une fille de Rigolet qui m’a dit : « Quand vous aurez fini, je kenaujattâtitausimagaluadluta NunaKakKâsimajunik Ulapitsaiga- vais vous donner du fil à retordre. Je vais vous poser beaucoup de suannimi Tungavinganut suliatsaKadlutalu asianillonet, ilitagi- questions difficiles. » Et lorsque j’ai terminé, elle n’a rien dit. Alors jaulungilagut kavamatuKammut Paigijaupvilinnik Ilinniavinik je lui ai demandé : « Pourquoi ne m’as-tu pas posé une question? pitaKasimanittinik. Tamanna pijagiakKutujummagik, immaKâ, Tu m’avais dit que tu poserais des questions ». « Je ne pouvais uKâlammata kavamatuKammut kenaujait tamakkununga ilijausi- même pas parler, m’a-t-elle dit. Comment tu fais pour poser des malungimata. Tâvatualli tamanna Kanukkiak ottugagasuallugu questions là-dessus? » atsugotigigumagajattaga. ImmaKâllu uvalli isumakkut sunamikkiak Il y avait une Aînée là, aussi. À la fin, elle m’a dit que l’anglais akKutiKadlutik kenaujaKattisisimajogaluat, tamanna taimaidluni était sa deuxième langue et qu’elle avait beaucoup de difficulté à pijagiakKutujugalammagiujuk nalliagutuinnak. IlinganiKaligatta comprendre les présentateurs. Puis elle m’a dit : « Mais j’ai compris nunatsualimâmut mânnaulittuk. Una ottotigingualugu tigualiga- chacun des mots que tu as dits ». Alors, je lui ai dit que je pensais jaguma sugusimmik [Nutagatsaudluni Imialummut Kanutuinnak que c’était parce que je parlais de mon cœur au sien qu’elle avait Idluillingattitausimalluni Kanimmasilimmik] uKalugajangilanga pu me comprendre. J’avais commencé avec une présentation imâk “Kailauguk tânna sugusik, Kaingimagillugu Nutagatsaudluni PowerPoint avec un de mes textes, et des diapos de dessins que Imialummut Kanutuinnak Idluillingattitausimalluni Kanimma- j’avais faits pour chacune des phrases. singa”. Inogapta kinaunivut tigumiadlugu tigumiadlugit tigumiat- 90 nous étions si loin | L’EXPÉRIENCE DES INUITS DANS LES PENSIONNATS INDIENS wkw5 wo8ixEx6tbs?1if5 si4√6bq5 | L’EXPÉRIENCE DES INUITS DANS LES PENSIONNATS INDIENS Je veux dire quelque chose à propos de notre communauté tavut tamakkuninga KaujiKattasimajattinik Kaujimadluta. Isuma- et du Labrador en particulier et de nos luttes. Bien que nous Kavunga June 11, 2008imi AngajukKâsuak sakKititsilaunninganik soyons subventionnés par la Fondation autochtone de guérison KaKialinimmik ilitatsingimagidluni uvattinik tamanna isumagijaga et que nous ayons un projet, ou quelque chose comme ça, le sulijutsangininganik. gouvernement fédéral ne reconnaît pas nos pensionnats fédéraux. Una annugâkkanik iliukKaivitsautillugu pisijaulautsimajuk Ça doit être une « technicalité » parce qu’ils disent qu’aucun argent uvannut ilingatillugu aullanialigama Paigijaupvimut annugâKau- du fédéral n’a été dépensé pour nos pensionnats. Mais j’aimerais titsagidlugu ukiumi. Ilonnatik ukiutsiutitsaka tamatsuma iluane- contester ça. De toute façon, je pense qu’il y avait en fait des dollars tillugit tikititausimajut. Tânna tagga. Piulimasimalittaga sunatsa- du fédéral qui passaient par ces pensionnats, ce n’est qu’un détail gidlugukiak. 42ngulikKut jâriulauttut. Tâpsumunga ilonnatik technique en fin de compte. Nous faisons partie de la nation ukiutsiutitsaka, sunatuinnait atugialikka, ilinniavilialiguma tâpsuma canadienne maintenant. C’est comme si j’adopte un enfant iluanetillugit. Apigijaulaugivunga sunanik ukiutsiutiKaKattalaum- souffrant de troubles causés par l’alcoolisation foetale. Je veux mangâmma. IkKaumangilanga, ikKaumangilanga sunanik ukiut- adopter l’enfant, mais pas les troubles causés par l’alcoolisation siutiKaKattalaummangâmma. Ilinniavimmut annugâtsaKattitaulu- foetale. Nous sommes qui nous sommes, avec ce que nous avons Kattalaunginatta. Namminittinik kisiani annugâttaKattalaukKugut. comme expérience. À mon avis, le 11 juin 2008 le premier ministre ImmaKâ magguinituinnak annugâgiallasakkanik tigusiKattalauk- a fait des excuses sans nous reconnaître et ça, c’est une insulte. Kunga, sunamikkialonnet. J’avais une valise qu’on m’avait achetée lorsqu’on m’avait AtjinguaKagivunga anânamma atjiliusimajanganik — Anâ- envoyée à la résidence, pour mettre mes affaires pour l’hiver. Tout namma pannailautsimammâtiguk anigalu aullagiaKaligannuk, ce que j’avais pour passer l’hiver allait dedans. J’ai conservé cette annugâttusimadlunuk salumanippânik! UKagumaniagivunga valise pendant je ne sais combien de temps. Il y a quarante-deux siagugiak sunamigiallakiak, uvannik pitjutiKalunnanga. Pitjuti- ans de ça. C’est dans cette valise que je transportais tous mes Kallunga sunamikkiak sujuKalautsimammat. vêtements d’hiver, tout ce dont j’avais besoin pour l’école. Un jour Anânaga, namminik KaujiKattasimammigami, kamatsia- quelqu’un m’a demandé comment je m’organisais pour nginnalauttuk Kitungaminik aullatitsigiaKaligami. IsumaKavunga m’habiller l’hiver. Je ne m’en souviens pas, vous savez? Nous Kaujimalaunninganik sunamik sakKijuKagajanninganik ubvalonnet apportions nos propres vêtements. J’avais probablement seulement KaujimattojâKattadluni sunamik nigiunnimik nigiugijatsauKot- deux ensembles de vêtements, quelque chose comme ça. tumik. SalumatitsianginnalaukKâtigut kumaijatsiasimadluta suna- J’ai cette photographie de ma mère. Ma mère nous avait KakKunata taimaittunik inunnut iliatsutâgijaukKunata. préparés, mon frère et moi, pour le grand départ et elle nous avait IsumaKagivunga anânaga KaujimanakKoninganik, kina- habillés dans nos plus beaux vêtements! Je veux dire quelque chose mullonet tamanna uKausiusimangikaluattilugu, uKautikKolau- après, et ce n’est pas à mon sujet. C’est quelque chose qui est arrivé. gakkit uppivunga anânaga pijigijautuinnasimaninganik. Anânaga À cause de sa propre expérience, ma mère faisait très tiguinnatausimajuvinik 11inik jâriKatillugu angiggatitauniagun- attention avant que ses enfants partent. Je pense qu’elle savait ce naidluni kisiani 18anik jârittâgami. Aujaugalualimmagok angig- qui pouvait se passer ou elle se doutait de ce à quoi il fallait gagiaKaKattasimangituk; sunâtsumillonet. SuliaKagiattugiaKa- s’attendre. Elle s’assurait que nous étions propres, que nous Kattasimajuk Misiuninut, misiuniligijinut. xR3C5tUi5 sYy4gxlMs6SA5 | wkw5 wo8ixEx6tbs?Uif5 si4ç6bR5 91 L’EXPÉRIENCE DES INUITS DANS LES PENSIONNATS INDIENS | wkw5 wo8ixEx6tbs?1if5 si4√6bq5 Ce que j’essaie de dire, c’est que si nous nous taisons et si nous ne disons pas quelque chose, nos enfants et nos petits-enfants ne connaîtront jamais notre vérité. Uvalli isumakkut pivitsaminik atsâtausimajuk, namullonet aigiaKasimagani sunamillonet pigumajaminik pigiaKasimangituk. AullagiaKasimangituk kisiani suliaKautjiluni tâkkuninga inunnik. Kaujimangilanga akilittauKattasimammangât, ubvalonnet akilittauKattasimaguni sunatut akilittauKattasimammangât. Uvangali uppisiammagikKunga pijigijautuinnasimaninganik unuttuni jârini. Kanukkiak kamajiugiaKasimajuk ânniasiuttiup anânanganik. UKâlattailigutta amma sunamillu Taikani ânniasiuttiKasimammat anânanganillu. Tainna ânniasiut- uKausiKattailigutta Kitungavut amma mangininganik tainna annak atanigusiusimammat, immaKâ, amma ingutavut Kaujimalulângitut uvagut sulijumik unikkausitsatinik taimâk uKagasuagaluakKunga. tik niaKosimammat Misiunimi isumaKagivunga pitsiaviuKattasi- pituinnausimalungimimat. Sunamillonegok nâmmasimalautsimangituggok. IsumaKavunga uKumaitsatitauKattasimaninganik — salummasaiKattadluni KillisaiKattadluni nigikkaiKattadluni Kanugalatuinnak. ÁnniamagiKattasimajuggok takunnâligami asiminik aullâjalittunik, animinik angajumminillu, ilonnatik angiggâjalimmata, ununningit Kaujimajangit angiggâjalimmata n’avions pas de poux ou quelque chose comme ça, pour que personne ne nous mène la vie dure. anânagalu jârini unuttualuni angiggatitaugunnagani. Uvangaugamali kisiani akunialolimmat tukisiliaKisongu- Une autre chose que je crois faire partie de l’expérience de ma vunga. Akunialuk isumatsasiugiaKaKattaKunga immaKâ unut- mère, bien qu’on n’en ait jamais parlé, je pense que je vous l’ai dit : je tualunnik uKausitsaKagumagama, taimaittugalanik uKâlauti- crois que ma mère a été une esclave. Ma mère a été prise lorsqu’elle Kainnagama amma, piluattumik ilaganut tamângat pisimalungimi- avait onze ans et je ne pense pas qu’elle soit revenue avant l’âge de dix-huit ans. Elle n’avait pas le droit de retourner chez elle l’été, rien du tout. Elle devait travailler pour la Mission, les missionnaires. À mon avis, elle a perdu sa liberté, elle n’était pas libre de partir, ni de faire quoi que ce soit. Elle devait travailler pour ces gens. Je ne sais pas si on la payait, ou si elle l’était, combien cela pouvait représenter. Je crois fermement qu’elle a été une esclave pendant des années. Elle était un genre de servante pour la mère jogaluak. Ilangani atsugunnatummaginik uKâlautiKaKattaKuguk, angijumilli pivalliutigiKattatavuk. KaujimakKoKutit. NigiuvitsaKavunga amma isumaKagivunga KaujiKattasimajakka uKumaittogaluattilugit, tamânitsainalli apomautigigiaKalugunnaitakka. InigigiaKalugunnaitakka. Sunanik pisokkanik sakKititsisonguvunga uvallu inosiganik atsânittituinnagiaKalugunnaitaga. KaujiKattasimajakka uvannituinnak pitjutiKagiaKalugunnaimata. du médecin. Il y avait un médecin et sa mère qui habitaient là. Le ImigattiuliaKisimavunga. ImialuttomaliaKisimavunga Paigi- médecin était le chef de la Mission et je pense qu’elle a eu la vie jaupvimedlunga. Akunigalaulimmat kisiani KimaliaKisimajaga. dure, parce que sa mère était une matriarche et, je crois, très Imialummik imigiusimavunga 13anik jâriKalidlunga. Tâvatualli imia- exigeante. Rien n’était jamais fait à son goût. Je pense que ma mère a lummik attuisimagunnaiKunga 23ni jârini, taimaimmat Kanuiluk- eu la vie dure : nettoyer, polir, servir les repas et ce genre de chose. Le KogunnaiKunga. AkKutigilittaga tamanna. Piunitsaulittuli akKuti- pire, ça a dû être voir ses frères et sœurs s’en retourner à la maison, gilittaga mânna. Piunitsautigasualittagali tamanna akKutigilittaga. 92 nous étions si loin | L’EXPÉRIENCE DES INUITS DANS LES PENSIONNATS INDIENS wkw5 wo8ixEx6tbs?1if5 si4√6bq5 | L’EXPÉRIENCE DES INUITS DANS LES PENSIONNATS INDIENS et presque toutes les personnes dont j’ai connaissance, et qu’elle, AllausiKagumavunga suli, unikkâviKagumavunga inunnut elle devait rester là, pendant des années et des années et des années. suli, ilivalliagumavunga suli, suliatsaKallungalu taimaittugalanik. Je suis le type de personne qui met beaucoup de temps à AllausiKaKattanigani ilivallianiganilu pivalliavunga sungittotigi- digérer les choses. J’aurais besoin de penser davantage à tout cela, parce valliadlungalu. Sulili ilangani, immaKâ, Kanuilingaligama amma qu’il y a des choses que j’aimerais dire et que j’ai de nombreuses kinakkunik uKâlaKatiKaligama sungittotigijaganik suli asiujiKat- discussions de ce genre, surtout avec mon conjoint, qui ne vient pas d’ici. Nous avons des discussions très difficiles, mais qui m’aident dans ma croissance. Vous savez. J’espère – et je pense – que l’expérience est difficile, mais que je peux la dépasser. Je n’ai pas besoin de rester dans cette expérience. Je peux faire des choses pour régler la situation et ça ne prendra pas toute ma vie. Il n’est pas nécessaire que cette expérience définisse qui je suis. J’étais devenue alcoolique. J’ai commencé à boire quand taKunga ubvalonnet kappiasuliaKiKattaKunga aulatsijigalaujunik. Tâvatualli tamanna Kimavallialimmijaga mânna. Makitadlunga uKasongulikKunga sunanik pisongulidlunga pijugiutigisogilidlugit sunatuinnait suliagisimajakka. IsumaKaKattagivunga immaKâ Kangakiak atuagatsaujumik allagajanniganik ubvalonnet ottulungalonnet atuagatsaujumik allagasuagiamik. UKâlattailigutta amma sunamillu uKausiKattailigutta j’étais en résidence. Ça m’a pris du temps à surmonter cela. J’ai Kitungavut amma ingutavut Kaujimalulângitut uvagut sulijumik pris mon premier verre à treize ans. Mais ça fait vingt-trois ans unikkausitsatinik taimâk uKagasuagaluakKunga. que je ne bois plus, alors je vais pas mal bien. C’est un bon cheminement maintenant. J’en fais un bon cheminement. Ilanganilu immaKâ isumaKavunga immaKâ unuttut inuit nipaittoKattatut amma ilanganilu immaKâ inuit nilliagunnaimata Je veux écrire encore plus, parler à plus de gens, en nipaittodlutillu asingit inuit immaKâ isumaKaliaKiKattamata apprendre davantage et faire plus de ce genre de choses. À mesure KanuittuKalungininganik ubvalonnet uKattojâlidluta Kanui- que j’écris et que j’apprends, je grandis et j’ai de plus en plus lungininganik. Taimailungikaluattilugu. Taimaimmali uvanga confiance en moi. J’ai encore des moments difficiles, selon la isumaKavunga ilinniagiaKavunga nilliasongugiamik sunanillu situation, qui se trouve autour de moi, où je perds ma confiance uKausiKaKattalunga taimâk inuit Kaujimaniammata sulijumik, en moi, où j’ai peur des personnes qui représentent l’autorité. Mais ubvalonnet uvannik pitjutilinnik sulijunik. je suis en train de dépasser cela, maintenant. Je suis capable de me lever et de dire des choses, de faire des choses et être fière de cela. Je pense toujours qu’un jour, je devrais écrire un livre ou essayer de rassembler un genre de livre. Ce que j’essaie de dire, c’est que si nous nous taisons et si nous ne disons pas quelque chose, nos enfants et nos petitsenfants ne connaîtront jamais notre vérité. Il y a aussi le fait que beaucoup d’Inuits pratiquent le silence et parfois, si les Inuits sont silencieux, on peut penser que ce qu’ils ressentent ou pensent n’a pas d’importance ou encore, qu’ils sont d’accord avec ce que vous dites. Et ce n’est pas le cas. Alors pour ma part, je dois apprendre à parler haut et fort et dire les choses comme elles sont pour que les gens connaissent la vérité… ou ma vérité. xR3C5tUi5 sYy4gxlMs6SA5 | wkw5 wo8ixEx6tbs?Uif5 si4ç6bR5 93 L’EXPÉRIENCE DES INUITS DANS LES PENSIONNATS INDIENS | wkw5 wo8ixEx6tbs?1if5 si4√6bq5 Shirley Flowers Shirley Flowers Shirley Flowers occupe actuellement le poste de coordonnatrice Shirley Flowers manna kamajillagiujuk Nunatsiavut kavamangani du Projet de guérison pour les survivants des pensionnats Ilinniavini PaigijaupviuKattasimajuni Ulapitsainimmik Suliatsa- gouvernementaux du Nunatsiavut. Elle a aussi été facilitatrice pour Kadluni, ulapitsainimmik katingajuni kamajiusimajuk Labrador groupes de guérison auprès du Centre correctionnel du Labrador, Correctional Pannanaitsimavingani, pannanaitsimavimmit angig- conseillère auprès d’une maison de transition et directrice de gakasâlittunik ikajuttiudluni, aulatsijiudluni uigilukasimanimmut programmes de traitement de la toxicomanie. Parce que Shirley est âkKitigiamik ikajotaugunnatuni. Shirley Ilinniavini Paigijaup- aussi une survivante des pensionnats, elle peut partager ses conflits viuKattasimajunit AniguiKatausimammigami, uKâlautiKasongu- et ses expériences de vie avec les autres. Elle fait appel aux forces et givuk inosimmini atsugotigiKattasimajaminik KaujiKattasima- aux habiletés qu’elle a acquises lors de son propre processus de jaminillu asiminut, atusongulimmijuk songunimminik pisongu- guérison pour offrir son soutien aux survivants et survivantes. Pour nimminillu pivallianimmini ulapitsainimmut akKutigisimalitta- Shirley, la guérison comprend célébrer son attachement à la terre minik ikajulluni AniguiKatigisimajaminik. Shirley atuKattaKuk, et prendre part aux activités traditionnelles, pratiquer son art, akKutimik ulapitsainiup KujaliutiKadluni nunamut ilinganim- rechercher l’appui et les conseils des Anciens, des guérisseurs minik ilauKattadluni piusituKaujunik atudlutik sugalajuKalim- traditionnels et des modèles de rôle. Shirley espère qu’en partageant mat, allanguaKattadluni, KinijaKattadluni tasiuttaugumanimmik son vécu, elle contribuera à obtenir la reconnaissance des survivants ikajuttaugumanimmilu InutuKanut, piusituKaujutut âkKitigijinut et survivantes du Labrador. « J’espère que la Commission de vérité itjagatsaujunullu. Shirley tusuvuk uKâlautiKannimigut Kaujisi- et de réconciliation entendra nos récits et que nous pourrons prendre malittaminik, ikajugajanniminik ilitagijautitsigiamik Aniguisi- part à sa collecte de récits et d’expériences de vie. » malittunik Labradorimi. “Tusuvunga imâk ikkua Sulijumik amma Sittutitsigasuannimik kamajet tusakKulugit uvagut unikkausitsatinik ammalu ilaliutilillutalu katitsuininginnut unikkausinik amma KaujijauKattasimajunik.” Jeune Inuite non identifiée avec un fichu rouge assise à son bureau et écrivant avec un crayon jaune, Igloolik, NU, [Igloolik (Iglulik), Nunavut], mai 1965. wob3N8q5g6 wk4 iFx6~6 xsX6gu4 NnD¿6ymJ6 w[y?9li wo8ix3F1ui x7ml ttC6g6 d6h6bu4 ttCstc6Li, w[lo4, kNK5 ªw[lo4, kNK5º, mw !(^%. PHOTOGRAPHE : KRYN TACONIS / E004665291. fMw8 bfi{ \ E004665291 94 nous étions si loin | L’EXPÉRIENCE DES INUITS DANS LES PENSIONNATS INDIENS Peter Irniq „b w3i6 Nous voulons nous assurer qu’à l’avenir, ces choses-là n’arriveront plus jamais à des jeunes, à des petits enfants. Nous n’en voulons pas à ces gens, mais nous voulons faire en sorte que ces choses n’arrivent plus jamais à des jeunes, à des petits enfants, plus jamais. Jamais! ᐅᔾᔨᖅᑐᑦᑎᐊᕐᓂᐊᖅᑐᒍᑦ ᑕᐃᒪᐃᓕᐅᖅᑕᐅᒃᑲᓐᓂᓚᐅᖅᓯᒪᓂᐊᖏᓐᓂᖏᑦ ᒪᒃᑯᒃᑐᑦ, ᓱᕈᓯᑯᓗᐃᑦ, ᓯᕗᓂᒃᓴᑦᑎᓐᓂ. ᐊᑭᕋᖅᑐᐃᓐᓇᕈᒪᖏᑕᕋᓗᐊᕗᑦ ᑕᐃᒃᑯᐊ ᑕᐃᒪᐃᓕᐅᕐᓂᑰᔪᑦ, ᑭᓯᐊᓂ ᑕᒪᒃᑯᐊ ᐊᑐᖅᑕᐅᒃᑲᓐᓂᓚᐅᖅᓯᒪᖅᑯᔪᓐᓃᖅᑕᕗᑦ ᒪᒃᑯᒃᑐᓄᑦ, ᓱᕈᓯᑯᓗᖕᓄᑦ. ᓇᐅᒃ. ᖃᖓᓕᒫᖅ ᓇᐅᒃ! Je me souviens des jours très heureux quand j’étais un petit ᐃᖅᑲᐅᒪᔪᖓ ᖁᕕᐊᓇᖅᑐᒪᕆᖕᓂᒃ ᐃᓅᓯᖃᓚᐅᖅᓯᒪᓂᓐᓂᒃ ᓄᑲᑉᐱᐊ- garçon, avant d’aller au pensionnat de Chesterfield Inlet. Je vivais ᑯᓘᓪᓗᖓ ᓱᓕ, ᐃᓕᓐᓂᐊᕆᐊᓚᐅᖅᑎᓐᓇᖓ ᑐᔪᕐᒥᕕᖃᖅᑐᒥ ᐃᒡᓗᓕᒑᕐᔪᖕᒥ. ᐊᖓ- beaucoup comme mes parents, en Inuit traditionnel, le mode de vie ᔪᖄᒃᑯᒪ ᐃᓅᓯᕆᔭᖏᓐᓂᒃ ᐃᓅᓯᖃᖃᑕᐅᕙᓚᐅᕋᒪ ᐃᓄᐃᑦ ᐃᓕᖅᑯᓯᑐᖃᖏᓐᓂᒃ inuit. En hiver, j’étais toujours vêtu de vêtements de caribou, et au ᐊᑐᖅᑐᓂᒃ, ᐃᓄᐃᑦ ᐃᓅᓂᕆᔭᖏᓐᓂᒃ. ᑐᒃᑐᓂᒃ ᐊᓐᓄᕌᖅᓯᒪᐃᓐᓇᖅᐸᓚᐅᖅᑐᖓ printemps et en été, je portais des vêtements achetés au magasin. ᐅᑭᐅᒃᑯᑦ ᐊᒻᒪᓗ ᐊᓯᖏᓂᒃ ᐊᑎᕙᒃᓱᖓ ᓂᐅᕕᕐᕕᖕᒥᖔᖅᑐᓂᒃ ᐊᓐᓄᕌᖅ- Quand j’étais petit garçon, il y avait déjà des négociants de la Com- ᑲᓕᖅᐸᒃᓱᖓ, ᐅᐱᖔᒃᑯᑦ ᐊᐅᔭᒃᑯᓪᓗ. ᓂᐅᕕᖅᑎᖃᓕᓚᐅᖅᓯᒪᖕᒪᓪᓕ ᕼᐊᑦᓴᓐ pagnie de la Baie d’Hudson qui faisaient du commerce avec les Inuits, ᐲᒃᑯᓐᓂᒃ, ᓂᐅᕐᕈᑎᖃᕐᕕᐅᖃᑦᑕᖅᓱᑎᒃ ᐃᓄᖕᓄᑦ ᐊᒥᕐᓂᒃ ᕿᓯᖕᓂᒡᓗ, ᓴᓇᖑ - qui leur achetaient des fourrures, des peaux de phoque, des sculptures, ᐊᒐᕐᓂᒡᓗ, ᐊᓯᖏᓐᓂᒡᓗ ᐱᔪᒪᔭᐅᕙᒃᑐᓂᒃ. ᐱᕈᖅᓴᓚᐅᖅᓯᒪᔪᖓ ᓇᑦᑎᕋᓱᒃ- des choses comme ça. J’ai grandi en piégeant, et en chassant le phoque ᑎᐅᓪᓗᖓ, ᑐᒃᑐᓯᐅᖅᐸᒡᖢᖓ, ᐊᒻᒪᓗ ᒥᑭᒋᐊᕐᓂᐊᖅᐸᒡᖢᖓᓗ ᓇᐅᔮᓂ. et le caribou à Naujaat/Repulse Bay. Un été, en août 1958, nous avons vu un bateau qui venait vers ᖃᐅᔨᓕᓚᐅᖅᓯᒪᔪᒍᑦ ᐋᒐᓯᐅᑎᓪᓗᒍ 1958-ᒥᒃ ᐊᐅᔭᐅᑎᓪᓗᒍ, ᐅᒥᐊᕐᒥᒃ ᐊᒡᒋᖅᑐᒥᒃ ᓄᓇᓕᕋᓛᑦᑎᓐᓄᑦ. ᐃᓅᓪᓗᑕ ᑐᐱᕐᒥᓚᐅᖅᓯᒪᒐᑦᑕ ᐅᐱᖔᑕᒫᑦ ᑕᐃᑲᓂ notre campement. Nous vivions en Inuits, dans une tente, dans un ᓄᓇᓕᕋᓛᑦᑎᓐᓂ, ᐃᖃᓪᓕᐊᕆᐊᖅᕕᒋᕙᒃᑕᑦᑎᓐᓂ ᐃᖃᓗᐃᑦ campement éloigné où nous pêchions chaque printemps, quand le ᒪᔪᓕᖅᑎᓪᓗᒋᑦ: ᐅᑭᐅᖅᑕᖅᑐᒥᐅᑦ ᐃᖃᓗᖏᓐᓂᒃ. ᐋᒐᓯᐅᑎᓪᓗᒍ ᑕᐃᔅᓱᒪᓂ poisson – l’omble chevalier –, descendait la rivière. Au mois d’août ᐊᕐᕋᒍᖓᓂ, ᖃᐅᔨᓚᐅᖅᓯᒪᔪᒍᑦ ᐅᒥᐊᕐᒥᒃ ᐊᒡᒋᖅᑐᒥᒃ ᓄᓇᓕᕋᓛᑦᑎᓐᓄᑦ, ᓇᐅᔮᓂ. Peter Irniq. „b w3i6. PHOTOGRAPHIÉE PAR JEFF THOMAS. x0poxz π= ∫m{. 97 L’EXPÉRIENCE DES INUITS DANS LES PENSIONNATS INDIENS | wkw5 wo8ixEx6tbs?1if5 si4√6bq5 Quand le bateau a accosté, le prêtre a débarqué du bateau en premier, et il a dit à mon père qu’il venait chercher Peter Irniq et que je devais aller à l’école à Chesterfield Inlet. sux6 tr7m5, w4yC3Jx6 isMs6g6, xzJcz w4yC3Jx6 isçMs6g6 scMs6g6 x∫bZk5 xw4y3iC6hi „b w3i3u4, x7mlÅ wo8ixEx3ixCm w[loÛ3Ju. ᑕᐃᒪ ᓱᖃᐃᒻᒪ ᐊᓈᓇᒐ ᑏᓕᐅᕆᐊᓯᕗᖅ, ᓯᓚᒥ ᕿᔪᒃᑕᖅᒥᒃ ᐃᑯᐊᓚᑎᑦᑎᓗᓂ. ᑏᓕᐅᕈᔾᔨᓚᐅᕐᒪᑦ ᑎᑭᑉᐸᓪᓕᐊᔪᓄᑦ ᓄᓇᑦᑎᓐᓄᑦ. ᐅᒥᐊᖅ ᑎᑭᒻᒪᑦ, ᐃᒃᓯᕋᕐᔪᐊᖅ ᓂᐅᓚᐅᖅᑐᖅ, ᐊᖓᔪᖃᖓ ᐃᒃᓯᕋᕐᔪᐊᖅ ᓂᐅᖄᓚᐅᖅᑐᖅ ᐅᖃᓚᐅᖅᑐᖅ ᐊᑖᑕᒐᓄᑦ ᐊᐃᒃᓯᕐᓂᕋᖅᓱᓂ ᐲᑕ ᐃᕐᓂᕐᒥᒃ, ᐊᒻᒪᓗᒎ ᐃᓕᓐᓂᐊᕆᐊᕐᓂᐊᕋᒪ ᐃᒡᓗᓕᒑᕐᔪᒥ. ᐊᓱᐃᓛᒃ ᓱᕈᓘᔭᕆᐊᓕᓚᐅᖅᐳᑦ ᑕᒡᕙᖓᑦ ᐱᔾᔪᑕᐅᓂᖏᓐᓄᑦ ᐊᖓᔪᖄᒃᑲ ᑐᑭᓯᓂᐊᕐᕕᐅᓯᒪᖏᑦᑎᐊᕐᓂᕐᒪᑕ ᐃᓕᓐᓂᐊᕆᐊᖅᑎᑕᐅᔭᕆᐊᖃᕐᓂᕋᓂᒃ. ᐊᓱᐃᓛᒃ ᐊᐅᓚᕐᓂᐊᓯᑳᓪᓚᒃᐳᖓ ᐊᖓᔪᖄᒃᑲ ᕿᒪᒡᓗᒋᑦ ᓯᕗᓪᓕᖅᐹᑦᑎᐊᕐᒥᒃ ᕿᒪᒋᐅᕐᓂᐊᖅᓱᒋᑦ ᐃᓅᓯᓐᓂ 1958-ᒥ, ᐃᒡᓗᓕᒑᔪᖕᒧᖓᐅᔭᕆᐊᖃᓕᖅᓱᖓ. ᐅᓪᓗᒐᓴᐅᓂᐊᓕᖅᑐᓂ ᐊᐅᓪᓚᕐᓂᐊᓕᖅᑐᕕᓂᐅᓪᓗᖓᓗ ᖃᖓᑕᓲᕋᓛᒃᑯᑦ, ᐊᑕᐅᓯᓕᒃᑯᑦ ᓇᐅᔮᓂᒃ ᐃᒡᓗᓕᒑᔪᖕᒧᑦ ᐃᓕᓐᓂᐊᕆᐊᕐᓂᐊᖅᓱᖓ. ᑐᑭᓯᓂᐊᕐᕕᐅᓯᒪᖏᑦᑎᐊᓚᐅᖅᑐᑦ ᓯᕗᓂᐊᒍᑦ ᐊᐅᓚᓚᐅᖏᓐᓂᓐᓂ, ᑕᐃᒪᐃᓕᐅᖅᐸᓚᐅᕐᒪᑕ ᐊᐃᔭᐅᕙᒃᓱᑕ ᐃᒃᓯᕋᕐJᓂᐊᓄᑦ ᓇᐅᔮᓐᓂᑲᓗᐊᕈᕕᑦ, ᐅᕙᓗᓐᓃᑦ ᐃᒡᓗᓕᖕᒥᒃᑲᓗᐊᕈᕕᑦ, ᑯᒐᕐᔪᖕᒥᓗᓐᓃᑦ. ᑐᑭᓯᓂᐊᕐᕕᐅᓚᐅᖏᑦᑐᑦ ᐊᖓᔪᖄᒃᑲ. de cette année-là, nous avons vu un bateau qui se dirigeait vers notre ᐊᓱᐃᓛᒃ ᐃᒡᓗᓕᒑᕐᔪᖕᒧᐊᕋᒪ, ᐅᕐᓂᒃᑎᑕᐅᓚᐅᖅᑐᒍᑦ ᓇᔭᖕᓄᑦ, ᐊᓯᖏᓄᓪᓗ campement, à Naujaat/Repulse Bay. Alors, comme d’habitude, ma ᐃᓄᖕᓄᑦ. ᐊᕐᕋᒍᖓᓂ ᓯᕗᓂᐊᓂ, ᖃᓗᓈᑎᑐᑦ ᐅᖃᐅᓯᕐᓂᒃ ᐅᖃᕈᓐᓇᖅᓯᓯ- mère a commencé à faire bouillir du thé dehors, avec de la bruyère. ᒪᓚᐅᕋᒪ ᐊᒥᓲᖏᑦᑑᒐᓗᐊᓂᒃ ᑐᓵᖃᑦᑕᖅᓱᒋᑦ ᐃᒃᓯᕋᕐᔪᐊᑦ, ᒪᕐᕉᓚᐅᖅᓯᒪᖕᒪᑎᒃ Elle faisait du thé pour les visiteurs qui arrivaient à notre camp. ᓇᐅᔮᓂ. ᐊᓱᐃᓛᒃ ᖃᐅᔨᒪᓕᓚᐅᖅᓯᒪᔭᒃᑲ ᐅᖃᐅᓰᑦ ᖃᓗᓈᑎᑐᑦ ᓱᕐᓗ ᐊᑐᕋᔭᖅ- Quand le bateau a accosté, le prêtre a débarqué du bateau en ᑕᖏᑦ ᐅᖃᐅᓯᕐᓄᑦ “ᓇᑦᑎᖅ”-ᒧᑦ, “ᑐᒃᑐ”-ᒧᑦ ᐊᒻᒪᓗ “ᕿᔪᖁᑎ”-ᒧᑦ ᐊᒻᒪᓗ premier, et il a dit à mon père qu’il venait chercher Peter Irniq et que “ᐃᖃᓗᒃ”-ᓄᑦ, ᑕᐃᒪᐃᑦᑐᒐᓚᖕᓂ, ᐊᒻᒪᓗ ᐃᓕᑦᑎᓪᓗᑕ ᐅᖃᕈᓐᓇᕐᓂᖅ je devais aller à l’école à Chesterfield Inlet. Je dois vous dire, ça a créé “ᑭᓇᐅᕕᑦ?” ᖃᓗᓈᑎᑐᑦ. ᐊᓱᐃᓛᒃ ᖃᖓᑕᓱᕐᒥᒃ ᓂᐅᒐᑦᑕ, ᐅᔾᔨᕆᓕᖅᑕᕋ ᑕᓐᓇ un certain désarroi à ce moment-là parce que mes parents n’avaient ᒥᑭᑦᑐᑯᓗᒃ ᐊᖑᑎᐊᓛᑯᓗᒃ ᐃᖃᓇᐃᔭᖅᑎᐅᖃᑕᐅᔪᖅ ᓴᓂᓐᓂ ᓂᑯᕕᖓᔪᖅ, pas été consultés sur le fait que j’étais censé aller à l’école. Donc, je ᐊᐱᕆᓪᓗᓂᖓᓗ ᑭᓇᐅᖕᒪᖔᕐᒪ. ᐅᖃᐅᑎᓪᓗᒍ “ᐱᑕ”, ᐃᓯᔾᔪᑲᓴᒻᒪᕆᒃᓱᖓ ᖃᖑ- m’en allais sur un bateau, laissant mes parents pour la première fois ᓱᒃᑐᒻᒪᕆᐅᓚᐅᖅᓯᒪᒐᒪ ᖃᓗᓇᐅᔭᕆᐊᒃᓴᖅ. ᐊᓱᐃᓛᒃ ᐊᐱᕆᓕᖅᑐᖅ “ᐱᑖ?” ᐄ, de ma vie, en 1958, et je m’en allais à l’école à Chesterfield Inlet. “ᐱᑕ”. ᐊᓱᐃᓛᒃ ᐃᓚᒋᔭᐅᓚᐅᖅᑐᖅᓯᒪᔪᖅ ᑕᐃᓐᓇ ᐅᕙᑦᑎᓐᓂᒃ ᑕᑯᓂᐊᖅᑎ- Dans quelques jours, j’allais prendre l’avion pour la première ᑕᐅᔪᓂ, ᐃᖃᓇᐃᔭᖅᑎᐅᖃᑕᐅᓐᓂᖅᓱᓂᓗ ᐃᒃᓯᕋᕐᔪᐊᒃᑯᓐᓂ ᐃᖃᓇᐃᔭᖅᑎᓂ. fois, un Beaver, un avion à un moteur, de Naujaat à Chesterfield Inlet, ᑕᓐᓇ ᐊᓂᐅᓚᐅᖅᓯᒪᔪᖅ (ᐊᓂ) ᑕᐃᒃᑯᐊ ᑲᑐᔾᔨᑎᒋᖏᓐᓂ. ᐊᒡᔭᖅᑕᐅᓚᐅᖅᓯ- pour aller à l’école. Personne ne nous avait consulté avant le départ, ᒪᔪᒍᑦ Turquetil Hall-ᒧᑦ ᑐᔪᕐᒥᕕᐊᓗᖕᒧᑦ. ᑕᐃᑲᓂ ᑎᒍᔭᐅᓚᐅᖅᑐᑦ et c’était comme ça que les prêtres catholiques venaient nous chercher, ᐊᓐᓄCᕗᑦ, ᐊᓐᓄᕌᖁᑎᓪᓚᕆᕗᑦ ᐃᓄᐃᑦ. ᓱᓕ ᑲᒥᒃᓯᒪᕙᓚᐅᕋᒪ ᑲᒥᒃᓯᒪᓚ- qu’on soit à Naujaat/Repulse Bay ou Igloolik ou Gjoa Haven ou Pelly ᐅᖅᐳᖓ. ᑕᒪᕐᒥᑦᑎᐊᖅ ᐊᓐᓄᕌᑐᖃᕗᑦ ᑎᒍᔭᐅᓚᐅᖅᑐᑦ ᐊᒻᒪᓗ ᓯᕗᓪᓕᖅᐹᑦ- Bay. Personne n’avait consulté mes parents. ᑎᐊᕐᒥᒃ ᑕᑯᔭᕆᐅᖅᓱᖓ ᐃᑎᒐᐅᔭᕐᓂᒃ, ᐊᑐᕆᐅᖅᓱᖓᓗ ᐃᑎᒐᐅᔭᕐᓂᒃ. Quand nous sommes arrivés à Chesterfield Inlet, des Sœurs ᓯᕗᓪᓕᖅᐹᑦᑎᐊᕐᒥᒃ ᑕᑯᔭᕆᐅᖅᓱᖓ ᖃᓗᓈᖅᑕᓂᒃ ᖃᕐᓕᖕᓂᒃ (ᔨᓐᔅᓂᒃ) ᐊᒻᒪᓗ Grises et plusieurs autres personnes nous attendaient. Pendant ᓯᕗᓪᓕᖅᐹᑦᑎᐊᒥᒃ ᑕᑯᔭᕆᐅᖅᓱᖓ ᐊᑎᒋᒥᒃ ᖃᓗᓈᑕᓂᒃ ᐊᐃᓕᖕᓂᒃ, ᑕᐃᒃᑯᐊᓗ l’année, j’avais appris, par-ci par-là, quelques mots d’anglais de prêtres ᐊᑐᓕᖅᓱᒋᑦ. 98 nous étions si loin | L’EXPÉRIENCE DES INUITS DANS LES PENSIONNATS INDIENS wkw5 wo8ixEx6tbs?1if5 si4√6bq5 | L’EXPÉRIENCE DES INUITS DANS LES PENSIONNATS INDIENS catholiques, deux en fait, qui étaient à Naujaat/Repulse Bay. J’avais ᐊᓱᐃᓛᒃ ᐅᓐᓄᐃᓐᓇᖅ, ᖃᓗᓈᕈᓚᐅᖅᐳᒍᑦ ᐊᖑᑏᓪᓗ ᐊᕐᓇᐃᓪᓗ, appris quelques mots comme « phoque » et « caribou » et « boîte » et ᓱᕈᓯᑯᓘᓪᓗᑕ. ᐃᓕᓐᓂᐊᖅᑎᑕᐅᒋᐊᓕᓚᐅᖅᑐᒍᑦ ᖃᓗᓈᖑᖅᑎᑕᐅᓂᕐᒥᒃ ᑕᒡᕙᓂ « poisson », des choses comme ça, et nous avions appris à demander ᐃᓕᓐᓂᐊᕐᕕᖕᒥ. ᐊᓪᓛᓘᕙᓚᐅᖅᑐᖅ ᐅᕙᓐᓄᑦ ᓯᕗᓪᓕᕐᒥ ᐃᓕᓐᓂᐊᕆᐊᓕᓵᕋᒪ « C’est quoi ton nom? ». ᐱᔾᔪᑎᒋᓪᓗᒍ ᐃᓕᓐᓂᐊᕆᐊᓕᓂᐅᖏᑦᑎᐊᓚᐅᖅᓯᒪᒐᒪ. ᑎᑎᕋᕐᕕᐊᓗᖃᓚᐅᖅ- Alors, quand nous sommes descendus de l’avion, j’ai remarqué ᓯᒪᔪᖅ ᕿᕐᓂᖅᑐᒥᒃ. ᐃᓛᒃ, ᑐᖑᔪᖅᑑᓚᐅᖅᓯᒪᔫᒐᓗᐊᖅ, ᐃᓕᓴᐃᔨᕗᓪᓗ ce très petit oblat, un membre du personnel, debout près de moi, et il ᓇᔭᐅᓪᓗᓂ. ᑎᑎᖃᖃᓚᐅᖅᑐᖅ ᖃᓗᓈᑎᑐᑦ A, B, C-ᖅᑐᓂᒃ ᐃᓕᓐᓂᐊᕐᕕᖕᒥ m’a demandé : « C’est quoi ton nom? » Et j’ai répondu : « Peter », ᐊᒻᒪᓗ ᐊᔾᔨᖑᐊᖃᐅᖅᓱᓂ ᐊᒥᓲᖏᑦᑑtᓂᒃ ᓄᓇᕐᔪᐊᖑᐊᕐᓂᒃ, ᓄᓇᖑᐊᖃᖅᓱᑎᒃ presque en murmurant parce que j’étais très, très timide, très gêné de ᐊᒻᒪᓗ ᐊᔾᔨᖃᖅᓱᑎᒃ ᐃᒃᓯᕋᕐᔪᐊᕌᓗᖕᒥᒃ ᓴᓂᕋᒥ, ᐊᒻᒪᓗ ᐊᔾᔨᖑᐊᖃᖅᓱᑎᒃ parler anglais. Alors, il a dit : « Peter? » J’ai répondu : « Oui, Peter ». ᓇᔭᕕᓂᕐᒥᒃ ᓯᕗᓪᓕᖅᐹᕕᓂᕐᒥᒃ, ᐅᕙᓗᓐᓃᑦ ᓇᔭᕕᓂᕐᒥᒃ 200-ᖏᓂᑦᑐᓂᒃ Ce prêtre était l’une des personnes qui étaient là pour nous recevoir, ᐊᕐᕋᒍᓂᒃ ᓇᔭᐅᓚᐅᖅᓯᒪᔪᒥᒃ ᑕᐃᔅᓱᒪᓂ. ᑕᐃᒪᓕ ᐊᓱᐃᓛᒃ, ᓯᕗᓪᓕᖅᐹᒥᒃ ᑕᒪᒃᑯᐊ il faisait partie du personnel catholique. C’était un frère, un membre de ᐅᔾᔨᕆᓚᐅᖅᓯᒪᔭᒃᑲ ᑕᐃᑲᓂ ᐃᓕᓐᓂᐊᕐᕕᖕᒥ ᐃᒡᓗᕈᓯᕆᔭᑦᑎᓐᓄᐊᖅᑎᑕᐅ- l’organisation. Ils nous ont ensuite conduits à ce grand pensionnat, Turquetil ᒋᐅᕋᑦᑕ. Hall. Là, ils ont pris nos vêtements, nos vêtements traditionnels. Je portais ᐊᖏᔪᒻᒪᕆᐊᓗᖕᒥ ᑐᔪᕐᒥᕕᖕᒦᑎᑕᐅᓚᐅᖅᑐᒍᑦ, ᐃᒡᓗᖃᖅᑐᒥᒃ 40-ᓂᒃ, des bottes en peau de phoque. Ils ont pris tous nos vêtements traditionnels, ᐃᒻᒪᖄ ᐊᒥᓲᓂᖅᓴᓂᒡᓗᓐᓃᑦ. ᐊᖏᔪᖅᔪᐊᒻᒪᕆᐊᓗᖕᒥᒃ ᓯᓂᒡᕕᖃᖅᑎᑕᐅᓚᐅᖅᑐᑦ et pour la première fois, j’ai vu et porté des souliers. Pour la première ᒥᑭᑦᑐᓄᑦ fois, je voyais une paire de jeans. Pour la première fois, je voyais une ᑐᐱᕐᒥᐅᑕᐅᓕᓂᐅᓚᐅᕋᒥ ᐊᖏᓂᓕᖕᒥᒃ 14 X 12-ᒥᒃ, ᐃᓂᖃᖅᕕᐅᓪᓗᓂ 6-ᓄᑦ chemise à manches courtes. C’est comme ça qu’on nous avait habillés. ᐃᓚᒃᑲᓐᓄᖅ, 7-ᓄᑦ ᐃᓚᒃᑲᓐᓄᑦ. ᑕᒪᑯᐊᓕ ᐊᑐᓕᓂᕆᓚᐅᕋᒃᑭᑦ, ᐅᕙᓗᓐᓃᑦ 20- Du jour au lendemain, nous étions devenus des hommes blancs ᕗᑦ ᒥᒃ ᐊᖏᓂᓕᖕᒥ ᐃᒡᓗᕕᒐᕐᒥᑐᓕᓂᕆᓚᐅᕋᒃᑭᑦ, ᐅᕙᓗᓐᓃᑦ 20-ᕗᑦ ᒥᒃ et des femmes blanches, nous, des petits enfants. À cette école-là, on ᐊᖏᓂᓕᖕᒥ ᐃᒡᓗᕕᒐᕐᒥᒃ ᐅᑭᐅᒃᑯᑦ. ᐊᓱᐃᓛᒃ ᓅᑕᐅᔪᐊᓗᒐᑦᑕ ᐊᖏᔪᕐᔪᐊᒻᒪ- a commencé à nous apprendre à devenir des Européens. Quand je ᕆᐊᓗᖕᒧᑦ ᐃᒡᓗᕐᔪᐊᕌᓗᖕᒧᑦ, ᖁᐊᖅᓵᖅᓯᒪᓚᐅᖅᐳᖓ, ᓇᓗᓇᖏᓱᓂᓗ ᐊᒥᓱᓄᑦ suis arrivé pour la première fois à cette école, c’était très étrange pour ᖁᐊᖅᓵᕈᑕᐅᓯᒪᔪᖅ ᐊᓯᒃᑲᓄᑦ ᒪᒃᑯᒃᑐᓄᑦ, ᓱᕈᓯᕐᓄᑦ ᐃᓕᓐᓂᐊᕆᐊᖅᑎᑕᐅᓚᐅᖅ- moi parce que je n’étais pas habitué à aller à l’école. Il y avait un ᓯᒪᔪᓄᑦ ᑕᐃᔅᓱᒪᓂ ᑭᖑᓂᐊᒍᓪᓗ ᓇᓗᓇᖏᑦᑐᖅ. ᐊᖑᑎᓄᑦ ᓄᑲᑉᐱᐊᕐᓄᑦ ᐊᒻᒪᓗ ᓂᕕᐊᖅᓯᐊᓄᑦ ᐊᕐᓇᓄᑦ. tableau noir. En fait, c’était plutôt un tableau vert, et notre institutrice ᐃᕐᒥᒋᐊᖃᖅᐸᓚᐅᕐᑐᒍᑦ ᐃᓪᓘᑉ ᐊᑭᓐᓇᖏᓐᓂᒃ ᐊᒻᒪ ᓇᑎᕐᓂᒃ. ᐱᖃᑎ- était une Sœur Grise. Il y avait des A B C et quelques images du monde, ᖃᖅᓱᖓ ᓱᕈᓯᕐᒥᒃ ᐃᒡᓗᓕᒻᒥᐅᒥᒃ ᒪᕐᓗᑯᓂᒃ ᐊᑦᑎᕆᔨᐅᕙᓚᐅᕐᑐᖓ, ᐊᓂᐊᑦᓯ- une carte du monde, et des images du pape sur le mur de côté, et une ᕙᓚᐅᕐᑐᖓ ᓇᔭᓐᖑᐊᑦ image de la première Sœur Grise, ou une religieuse d’il y a quelques ᐊᓯᖏᓐᓂᒃ. ᐃᒋᐅᖅᑲᐃᕙᓚᐅᕐᑐᒍᑦ ᒥᓗᒐᐃᑦ ᐊᒥᕋᕕᓂᖏᓐᓂᒃ ᒪᕐᓗᖃᐅᑎᓄᑦ centaines ou plusieurs centaines d’années. C’est la première chose que ᓂᕆᓂᑯᖏᓐᓂᒃ ᑕᕆᐅᕐᒧᑦ. ᑕᐃᒪᓐᓇ ᐅᖃᐅᑎᔭᐅᕙᓚᐅᕐᑐᒍᑦ ᑎᓕᔭᐅᒍᑎᒋᓯᒪᔭᑕ j’ai remarqué quand on nous a amenés dans cette salle de classe. ᐃᓐᓇᖏᓐᓇᕆᑎᓪᓗᓂᒋᑦ. ᑕᐃᒪᐃᒻᒪᑦ ᒪᕐᓗᑯᓂᐊᕐᑎᕈᓚᐅᕐᓯᒪᔪᖓ ᐃᒡᓗᓕᒑᕐᔪᒻᒥ. ᓂᕆᒌᕋᒥᒃ ᒪᕐᓗᑯᖏᓐᓂᒃ, ᒥᓗᒐᕕᓂᕐᓂᒃ ᐊᒻᒪ Nous étions logés dans un très grand dortoir où il y avait ᓂᕿᑦᓯᐊᕙᐅᖏᑦᑐᒻᒪᕆᐊᓘᓚᐅᕐᓯᒪᔪᑦ ᓂᕆᔭᕆᐊᖃᖅᑕᕗᑦ. ᐅᖃᕈᓐᓇᕐ- environ quarante lits, peut-être un peu plus. Les lits étaient tous ᑐᖓᓕ ᓂᖀᑦ ᐱᐅᓚᐅᕐᓯᒪᖏᑦᑐᒻᒪᕆᐊᓗᐃᑦ. ᐱᓇᓱᐊᕈᓯᖅ ᐅᕝᕙᓘᓐᓂᑦ ᒪᕐᕉᒃ alignés. Il y a avait un énorme dortoir pour les petits garçons, et les ᐱᓇᓱᐊᕈᓰᒃ ᐊᓂᒍᑕᒫᑦ ᒪᒃᑖᕐᑐᕐᐸᓚᐅᕐᑐᒍᑦ, ᐅᕐᓱᖓᓂᒃ, ᐅᕝᕙᓘᓐᓃᑦ ᕿᓚᓗᒐᐅᑉ filles étaient à l’étage du dessus. J’étais habitué à une tente de 14 x 12 ᕿᓯᖓᓂᒃ. ᑕᓐᓇᓕ ᐊᑐᕐᓂᑯᑐᖃᕋ ᐊᖏᕐᕋᖕᓂ. ᑭᓯᐊᓂ ᐃᒧᒃᓯᐅᒐᕐᒥᒃ ᑯᐊᖅᑐᖅ- pieds qui abritait six ou sept membres de ma famille. J’étais habitué ᑎᑕᐅᕙᓚᖅᐳᒍᑦ, ᖃᓪᓗᓈᑦ ᓂᕿᖁᑎᖓᓂᒃ. ᑕᓐᓇᓕ ᖃᐅᔨᒋᐅᓕᓚᐅᕆᕙᕋ à ça ou, en hiver, à un igloo de vingt pieds de diamètre. Donc, cet ᑖᒪᓐᓇ ᕿᒥᕆᔭᐅᕙᓚᐅᖅᐳᒍᑦ ᑐᒃᑐᓂᒃ, ᐃᓄᐃᑦ ᓂᕿᖏᓐᓂᒃ ᑯᐊᖅᑐᖅᐸᒃᑲᑦᑕ, énorme endroit a été pour moi un très, très gros choc culturel, et je ᐃᖃᓗᖕᓂᒃ ᒥᑭᖓᕐᓂᒃ ᐊᒻᒪᓗ ᖁᐊᓂᒃ. ᑭᓯᐊᓂᓕ ᖃᓪᓗᓈᑦ ᓂᕿᖁᑎᖏᓐᓂᒃ xR3C5tUi5 sYy4gxlMs6SA5 | wkw5 wo8ixEx6tbs?Uif5 si4ç6bR5 99 L’EXPÉRIENCE DES INUITS DANS LES PENSIONNATS INDIENS | wkw5 wo8ixEx6tbs?1if5 si4√6bq5 suis sûr, pour beaucoup d’autres jeunes aussi, pour les enfants qui ᑕᐃᒪᓐᓇ ᓂᕆᔭᕆᐅᖅᖢᓂ ᐊᒃᓱᐊᓗᒃ ᓇᖁᔭᕐᓇᖅᐳᖅ. ᒪᒪᕆᓕᓚᐅᖅᓯᒪᓐᖏᑲᕋ. sont entrés au pensionnat cette année-là, ou pendant les années ᐃᖃᓗᒃ ᑎᑎᖅᑕᐅᕙᒃᑐᖅ ᐊᖏᕐᕋᑦᑎᖕᓂ ᐊᔾᔨᑐᐃᓐᓇᖓ. ᑭᓯᐊᓂ ᐃᕐᕋᕕᖏᑦ d’avant, ou dans les années d’après. ᐱᖅᑕᐅᓇᑎᒃ ᐆbᐅᕙᓚᐅᖅᐳᖅ. ᑭᓯᐊᓂ ᓂᕆᓗᒍ ᐱᔭᕆᐊᖃᕆᓪᓗᓂ, ᐃᕐᕋᕖᔭᖅ- Il fallait que nous lavions les murs et les planchers. Avec les autres garçons d’Igloolik, j’étais responsable des poubelles, je charriais le sceau dans lequel les Sœurs Grises jetaient leurs déchets après avoir mangé, vous savez, les pelures d’orange et les choses comme ça. Alors, ᓯᒪᓐᖏᑦᑐᖅ ᐆᔪᖅ. ᐊᑲᐅᓯᖅ ᓂᕆᕙᒃᑕᕗᑦ ᐱᐅᒋᓚᐅᖅᐸᕋ, ᐅᓐᓄᒃᓯᐅᑎ, ᐃᐳᐃᑦᑑᒦᑦᑐᖅ ᑕᐃᔭᖅ, ᑯᐊᓐ ᕕᐃᕝ. ᒪᒪᕆᓚᐅᕋᒃᑯ, ᓱᓕ ᐅᓪᓗᒥ ᒪᒪᕆᕙᕋ. ᓴᓇᑦᑕᐃᓕᐊᕈᓯᒃᑯᑦ ᐅᓪᓚᕈᒻᒥᑕᖅ on jetait à la mer les pelures d’orange et les restes du repas des ᖁᕕᐊᒋᕙᓚᐅᕆᕙᕋ. religieuses qui étaient dans le sceau. C’est ça qu’on nous disait de faire, ᐱᐅᓚᐅᓐᖏᑦᑐᖅ ᐅᖃᐅᓯᒃᓴᓂ ᐱᒋᐊᕈᑎᐅᕗᖅ. ᑭᓯᐊᓂ ᐃᓛ8iᒃᑯᑦ ᒪᒪᖅᑐᓂᒃ ça faisait partie de nos tâches. Donc, je suis devenu un préposé aux ᑕᒧᐊᑎᑕᐅᕋᔾᔪᒃᐸᓚᐅᖅᐳᒍᑦ. ᑯᐊᓐ ᐴᕝᒥᒃ ᐊᒻᒪᓗ ᐅᓪᓛᕈᒻᒥᑕᕐᓂᒃ ᑕᒪᒃᑯᓂ- poubelles quand je suis arrivé à Chesterfield Inlet. ᖓᕈᓘᔭᖅ. ᓰᕐᓇᖅᑐᖅᑐᖅᐸᓚᐅᖏᑦᑐᒍᑦ. ᑕᐃᑲᓂ ᑐᔪᕐᒥᕕᒋᔭᑦᑎᓐᓂ. ᓯᒐᓛᕋᓛᓂᒃ La nourriture était épouvantable. La nourriture était vraiment épouvantable. Une fois par semaine ou toutes les deux semaines, on ᐊᖏᔪᐊᓗᖕᓂᒃ ᐅᓪᓚᕈᒻᒥᑕᑲᖅᐸᓚᐅᖅᐳᑦ. ᓂᕿᕗᑦ ᒪᕐᕈᖕᓂᒃ ᓂᕆᕙᓚᐅᖅᑐᒍᑦ ᓯᕙᑖᕐᕕᖕᒥ (ᓵᓇᑦᑕᐃᓕᒥ) ᐃᒻᒧᒃᑐᖅᓱᑕᓗ, ᑕᒪᒃᑯᐊᓗ ᐃᖅᑲᐅᒪᑦᑎᐊᖅᑕᒃᑲ ᑕᐃᔅᓱᒪᓂ ᐊᒃᓱᐊᓗᒃ. avait du muktuk, du petit lard de baleine, ou de la peau de baleine. ᐅᐱᖔᒃᑯᑦ ᐊᖏᕐᕋᐅᓂᐊᓕᕌᖓᑕ, ᐃᒻᒪᖄ ᒪᕐᕈᖕᓂᒃ ᐱᓇᓱᐊᕈᓯᖕᓂᒃ J’étais habitué à ça à la maison. Puis ils nous donnaient à manger de ᐅᕝᕙᓗᓐᓃᑦ ᑕᖅᑭᐅᓕᖅᑐᒥ, ᐊᖏᕐᕋᐅᔪᒫᓕᖅᑎᓪᓗᑕ, ᐅᓪᓗᑯᑖᖑᓂᖅᓴᐅᕙ- la viande de vache congelée, de la viande de vache qui venait du sud ᓚᐅᖅᑐᖅ, ᑖᖅᓯᖃᑦᑕᕈᓐᓃᖅᓱᓂᓗ ᐅᓐᓄᒃᑯᑦ, ᖁᕕᐊᓇᖅᐸᓚᐅᖅᑐᖅ ᑕᒪᓐᓇ du Canada. Je n’étais pas habitué à ça. Et je pense que la raison pour ᐊᑐᕐᓂᐊᓕᕐᒥᔭᕗᑦ, ᐱᔾᔪᑎᒋᓪᓗᒍ ᑕᐃᑲᓂ ᐃᓕᓐᓂᐊᕐᕕᖕᒥ ᐊᒃᓱᒻᒪᕆᐊᓗᒃ laquelle ils nous donnaient ça à manger, c’était parce que nous étions ᓱᒃᑯᔨᐊᖑᕙᓚᐅᕋᑦᑕ ᐃᓕᓴᐃᔨᑦᑎᓐᓄᑦ ᓈᓴᐃᔪᓐᓇᖏᑦᑕᕌᖓᑕ ᐅᕙᓗᓐᓃᑦ habitués à manger de la viande de caribou, crue, gelée, ou du poisson ᖃᐅᔨᒪᖏᑦᑐᐊᓘᒐᖓᑦᑕ ᐃᓄᓕᕆᓂᕐᒥᒃ ᐊᓯᑦᑎᓐᓂᒃ ᐃᓕᓐᓂᐊᖅᑕᑦᑎᓐᓂᒃ, gelé ou des choses comme ça, mais je n’étais pas habitué à manger de la viande de vache congelée. Je n’ai jamais pu m’habituer à manger ça. Et l’autre chose qui était dégoûtante à manger, c’était l’omble chevalier qu’ils faisaient bouillir. J’étais habitué à manger de l’omble ᐊᓯᖏᓐᓂᒡᓘᒐᓗᐊᖅ ᓱᕐᓗ ᓱᓇᑐᐃᓐᓇᕐᒥᒃ ᖃᐅᔨᓴᕐᓂᓕᕆᔪᓂᒃ. ᓲᖃᐃᒻᒪᐅᒐᓗᐊᖅ, ᐃᓕᓐᓂᐊᓕᓂᐅᓚᐅᖏᑦᑎᐊᕋᑦᑕ ᖃᓗᓈᑦ ᐃᓕᖅᑯᓯᕆᔭᖏᓐᓂᒃ. ᐃᓕᑦᑎᕙᓚᐅᕋᑦᑕᓕ ᓇᖕᒥᓂᖅ ᐃᓕᖅᑯᓯᑐᖃᑦᑎᓐᓂᒃ, ᐊᖑᓇᓱᒃᑎᐅᕙᒃᓱᑕ ᐃᓅᖃᑎᒋᒃᓱᑕ. ᖃᐅᔨᒪᖁᔭᐅᕙᓚᐅᖅᑐᒍᑦ ᕿᒻᒥᐅᔭᖁᑎᖏᓐᓂᒃ (camels-ᓂᒃ) ᓴᐅᑎ ᐊᕇᐱᔭᒥᐅᓂ. Là, ils ont pris nos vêtements, nos vêtements traditionnels....Du jour au lendemain, nous étions devenus des hommes blancs et des femmes blanches, nous, des petits enfants. ᑕᒪᒃᑯᓂᖓ ᑕᒡᕙ ᐃᓕᓐᓂᐊᖅᑎᑕᐅᕙᓚᐅᖅᑐᒍᑦ ᑕᐃᑲᓂ ᐃᓕᓐᓂᐊᕐᕕᖕᒥ. ᖃᐅᔨᒪᕙᒋᖁᔭᐅᕙᓚᐅᖅᑐᒍᑦ ᑕᒪᐃᓐᓂᒃ ᐃᖃᓗᓕᕆᕕᖕᓂ ᑲᓇᑕᐅᑉ ᑲᓇᖕᓇᖓᓂᒃ ᐊᒻᒪᓗ ᓇᐹᖅᑐᓕᕆᓂᕐᒥᒃ ᑲᓇᑕᐅᑉ ᐅᐊᖕᓇᖓᓂᒃ ᐳᕆᑎᔅ ᑲᓚᒻᐱᔭᒥ. ᖃᐅᔨᒪᓚᐅᖏᑎᐊᖅᑐᒍᑦ ᑕᒪᒃᑯᓂᖓ ᐋᓛᓗᖕᓂᒃ ᓄᓇᕐᔪᐊᕐᒥᐅᑕᐅᖃᑕᐅᔪᓂᒃ. ᐃᓄᐃᑦ ᐃᓕᓐᓂᐊᖅᐸᖕᒪᑕ ᑕᐅᑐᒃᓱᑎᒃ ᐊᑖᑕᒥᓂᒃ ᐊᓈᓇᒥᓂᒡᓗ ᒥᖅᓱᖅᓂᖏᓐᓂ, ᐊᖑᓇᓱᖕᓂᖏᓐᓂᓗᓐᓃᑦ, ᐃᒡᓗᕕᒐᓕᐅᕐᓂᕐᒥᒡᓗᓐᓃᑦ ᑕᒪᒃᑯ- bwvi tA/sMs6g5 x8kCK5, x8kCK5, x8kÇdt9MEK5 wkw5.... xhw˜4 s8kw8N6, clˆDMs6WA5 xa†9l x3Nw9l, hDyf¬9lb. 100 ᓂᖓᓕᓵᖅ ᐃᓕᑦᑎᓲᖑᓪᓗᑎᒃ ᑕᐅᑐᒃᓱᑎᒃ. ᓱᖏᐅᑎᓴᕋᐃᑦᑐᒻᒪᕆᐅᔪᓐᓇᖅᑐᒍᑦ ᐃᓅᓪᓗᑕ. ᓱᖏᐅᑎᒋᐊᖅᓯᒪᔪᒍᑦ ᐅᓐᓄᐃᓐᓇᖅ. ᐅᖃᓕᒫᓕᓂᐅᓚᐅᖏᑦᑐᖓ ᐅᖃᓕᒫᒐᕐᓂᒃ ᑎᒃ ᐊᒻᒪᓗ ᔩᓐ (Dick and Jane-ᒥᒃ) ᐱᔾᔪᑎᖃᖅᑐᓂᒃ. ᐃᓕᓐᓂ ᐊᓚᐅᖅᓯᒪᔪᖓᓕ ᐃᓄᐃᑦ ᐅᓂᒃᑲᖅᑐᐊᑐᖃᖏᓂᒃ, ᓱᕐᓗ ᐅᒃᑐᑎᒋᓪᓗᒍ, ᑕᐃ- nous étions si loin | L’EXPÉRIENCE DES INUITS DANS LES PENSIONNATS INDIENS wkw5 wo8ixEx6tbs?1if5 si4√6bq5 | L’EXPÉRIENCE DES INUITS DANS LES PENSIONNATS INDIENS chevalier à la maison, mais eux, ils laissaient les entrailles dedans et ça goûtait épouvantable. Et il fallait manger ça. On n’avait pas le choix de manger l’omble chevalier avec ses entrailles, voyez-vous. Ce à quoi j’avais hâte pendant la semaine, surtout aux repas, c’était de manger du bœuf salé, du corned beef. Je m’étais habitué à ça assez rapidement et j’aime encore ça aujourd’hui. L’autre chose à laquelle j’avais hâte, c’était les samedis matins, quand on mangeait des corn flakes. Ils avaient une énorme boîte de corn flakes. C’était à peu près la seule fois qu’on nous donnait des corn flakes, le samedi matin. Normalement, la nourriture était vraiment dégoûtante. Mais il y avait de bons petits moments quand on avait du corned beef et des corn flakes et des choses comme ça. Ils ne nous ont jamais donné de sucreries dans cette école. Le samedi après-midi, nous avions deux biscuits avec du lait, et ça, c’est l’autre chose dont je me rappelle très bien de cette époque-là. ᒪᐃᓐᓂᕐᒧᓪᓗ ᖃᐅᔨᒪᓚᐅᖏᓚᖓ ᖃᓗᓇᑦ ᐃᓕᖅᑯᓯᖏᓐᓂᒃ. ᑕᐃᒪᐃᓐᓂᕐᒧᓪᓗ, Une autre chose à laquelle j’avais hâte, c’était au printemps, ᐱᓗᐊᖅᑐᒥᒃ ᓯᕗᓪᓕᖅᐹᒥᒃ ᐊᕐᕋᒎᓚᐅᖅᑐᓂ, ᖁᕕᐊᓇᖅᑐᓂᒃ ᐃᖅᑲᐅᒪᖏᓚᖓ, environ deux semaines ou un mois avant qu’on retourne à la maison, ᐊᒃᓱᒻᒪᕆᐊᓗᒃ ᓱᒃᑯᔨᐊᕆᔭᐅᕙᓚᐅᕋᑕ ᐱᓕᕆᔨᖏᓐᓄᑦ ᑕᐃᑲᓂ ᑐᔪᕐᒥᕕᒋᔭᑦᑎᓐᓂ quand les jours s’allongeaient et qu’il n’y avait plus de nuits noires. À ᐊᒻᒪᓗ ᐃᓕᓴᐃᔨᓄᑦ ᐃᓕᓐᓂᐊᕐᕕᖕᒥ (ᖃᓗᓈᑐᑦ ᑕᐃᔭᐅᔪᖅ Joseph Bernier cette école-là, nous étions sévèrement punis par nos instituteurs Federal Day School). quand nous ne pouvions pas faire des additions en arithmétique, ou ᐅᖃᐅᓯᑐᖃᑦᑎᓐᓂᒃ ᐅᖃᖁᔭᐅᕙᓚᐅᖏᑦᑎᐊᖅᑐᒍᑦ. ᐊᖑᔭᐅᒍᒪ ᐅᖃᓪ- que nous ne connaissions rien sur les études sociales ou des choses ᓚᒃᑎᓪᓗᖓ ᐃᓅᖃᑎᓐᓂᒃ ᑕᐃᑲᓂ ᐊᔾᔨᖑᐊᖃᐅᖅᑐᒥ ᐃᒡᓗᕈᓯᕆᔭᑦᑎᓐᓂ comme ça, ou même en sciences. Après tout, nous n’étions pas ᐃᓕᓐᓂᐊᕐᕕᖕᒥ, ᓇᔭᖕᒧᑦ ᐃᓕᓴᐃᔨᒧᑦ ᐊᒡᒐᓐᓂᒃ ᒪᑐᐃᖅᓯᖁᓇᔭᖅᑐᖅ ᐊᒻᒪᓗ habitués à apprendre des choses sur la culture du sud. Nous ᕿᔫᑎᒥᒃ ᐆᒃᑐᕋᐅᒻᒥᒃ ᑎᒍᓯᓗᑎ ᐸᑦᑖᕆᕐᔪᐊᕋᔭᖅᑕᖓ ᐊᒃᓱᒻᒪᕆᐊᓗᒃ, ᑕᒪᓐᓇᓗ apprenions notre propre culture chez nous : la langue inuite, la culture ᓱᓕ ᐊᓐᓂᕐᓇᕆᔭᕋ ᐅᓪᓗᒥᓗᓐᓃᑦ. ᐅᖃᖅᐸᓚᐅᖅᑐᖅ ᐃᒫᒃ, “ᑐᓴᒃᑲᓐᓂᓚ- inuite, la culture de notre peuple de chasseurs. ᐅᖅᓯᒪᓂᐊᖏᓚᒋᑦ ᑕᐃᒫᒃ ᐅᖃᐅᓯᕐᒥᒃ ᐅᖃᖅᑎᓪᓗᑎᑦ ᑕᒡᕙᓂ ᐃᒡᓗᕈᓯᕐᒦᓂᓐᓂ. Ils s’attendaient à ce que nous connaissions tout sur les ᑕᒡᕙᓃᑦᑐᑎᑦ ᐅᖃᕆᐅᖅᓴᓂᕐᒧᑦ ᑎᑎᕋᕆᐅᖅᓴᓂᕐᒧᓪᓗ ᖃᓗᓈᑎᑐᑦ, ᐊᒻᒪᓗ chameaux en Arabie Saoudite. C’était ce genre de chose qu’on nous ᓈᓴᐅᓯᕆᓂᕐᒥᒃ apprenait à cette école-là. Nous devions tout apprendre sur les pêches ᐃᓅᓃᓪᓗ ᐅᒃᐱᕆᔭᑎᓪᓗ.” ᑕᒪᒃᑯᐊ ᑕᒪᔾᔭ ᓇᔭᐃᑦ ᐅᖃᖅᐸᓚᐅᖅᑐᑦ, ᑕᒪᕐᒥᒃ de l’est du Canada et sur la foresterie dans l’ouest du Canada, en ᐃᖃᓇᐃᔭᖅᑎᐅᔪᑦ ᑐᔪᕐᒥᕕᖕᒥ ᐊᒻᒪᓗ ᐃᓕᓐᓂᐊᕐᕕᖕᒥ ᑕᐃᒪᐃᓕᔭᐅᕙᓚᐅᖅᑐᒍᑦ. Colombie-Britannique. Nous ne savions rien au sujet de ces étranges ᑕᐃᒪᐃᓐᓂᕐᒧᑦ ᑕᒡᕙ ᐱᐅᔪᓂᒃ ᖁᕕᐊᓇᖅᑐᓂᒃ ᐃᖅᑲᐅᒪᖏᓚᖓ ᑕᐃᔅᓱᒪᓂ parties de notre monde. ᓯᕗᓪᓕᕐᒥ ᐊᕐᕋᒎᓚᐅᖅᑐᒥ. Peter, 17 ans, à l’école secondaire Sir John Franklin, qu’il a fréquentée en 1963-1964. „b srsco6g6 !&-i4 ÷lˆwu wo8ix6g6, wo8ixMs6S6 hs ÷x8 KM8M8u !(^#-!(^$-j5. PHOTOGRAPHIE FOURNIE PAR PETER IRNIQ. x0pax3u4 giyymJ6 „b w3i6. xR3C5tUi5 sYy4gxlMs6SA5 | wkw5 wo8ixEx6tbs?Uif5 si4ç6bR5 ᐃᓕᓐᓂᐊᕐᓂᐊᕋᕕᑦ. ᐳᐃᒍᕐᓂᐊᖅᐸᐃᑦ ᐃᓕᖅᑯᓯᑐᖃᐃᑦ 101 L’EXPÉRIENCE DES INUITS DANS LES PENSIONNATS INDIENS | wkw5 wo8ixEx6tbs?1if5 si4√6bq5 Nous, les Inuits, nous apprenons en observant nos pères et nos ᐊᖏᕐᕋᕐᓂᐊᓕᕌᖓᑦᑕ, ᐃᒻᒪᖄ ᒪᕐᕈᒃ ᐱᓇᓱᐊᕈᓰᒃ ᓯᕗᓂᐊᓂ, ᖁᕕᐊ- mères coudre des vêtements et chasser et construire un igloo ou ᓇᖅᑐᒻᒪᕆᐅᕙᓚᐅᖅᑐᖅ, ᐊᓃᖑᐊᖅᑎᑕᐅᕙᓚᐅᕋᑦᑕ, ᐊᖅᓴᖅᑎᑕᐅᕙᒃᓱᑕᓗ ᓯᑯᒥ. n’importe quoi de ce genre. Nous apprenons en observant. Nous nous ᐃᓅᓪᓗᑕ ᐃᓱᒪᖅᓱᑦᑎᐊᖅᓱᑕ ᓄᓇᒥ, ᐃᓱᒪᖅᓱᓕᓂᐅᓪᓗᑕᓗ ᖁᕕᐊᒋᕙᓚ- adaptons très facilement. Nous nous sommes donc rapidement ᐅᖅᑕᕗᑦ ᓯᓚᒥ ᐊᖅᓴᖅᑎᑕᐅᓂᕗᑦ, ᑕᐃᒪᐃᓕᐅᕈᓘᔭᖅᑐᓪᓗ. ᐊᓯᖓᓂᑦᑕᐅᖅ, ᑕᒪᕐᒥᒃ adaptés. Je n’étais pas habitué à lire Dick and Jane. J’avais appris les ᓇᔭᐃᑦ ᐃᓕᓴᐃᔨᓪᓗ ᐱᐅᔪᕐᔪᐊᒻᒪᕆᐊᓗᓕᖅᐸᓚᐅᖅᑐᑦ ᐊᖏᕐᕋᐅᓂᐊᓕᕌᖓᑕ. légendes inuites, par exemple, mais, je n’étais pas habitué à la culture ᐃᖅᑲᐅᒪᓗᐊᖑᐊᖅᑕᕋ ᑕᐃᓇ ᓇᔭᒃ ᐅᕙᓐᓄᑦ ᖃᐃᓚᐅᖅᓯᒪᔪᖅ ᐅᖃᖅᓱᓂᓗ, ᐲᑕ, européenne du Sud. Alors, surtout pendant la première année, je n’ai ᐊᖏᕐᕋᕈᕕᑦ, ᐅᖃᐅᑎᓂᐊᖅᐸᑎᑦ ᐊᒃᓱᒻᒪᕆᐊᓗᒃ ᖁᕕᓇᖅᑐᒻᒪᕆᐅᓂᖓᓂᒃ ᑕᒫᓂ pas beaucoup de bons souvenirs, de moments heureux, parce que nous ᐊᕐᕋᒍᒥ ᐃᓕᓐᓂᐊᕐᓂᕐᓂ ᐊᒻᒪᓗ ᑐᔪᕐᒥᕕᖕᓂ, ᐊᒻᒪᓗ ᐅᖃᕐᓂᐊᖅᐳᑎᑦ ᐊᖓᔪᖄᕐᓄᑦ étions toujours sévèrement punis par le personnel du pensionnat, et ᐊᐅᔭᒃᑯᑦ ᐅᑎᓛᕐᓂᕋᕐᓗᑎᑦ.” ᑕᒪᒃᑯᐊ ᑕᐃᒪᐃᓕᐅᕈᓘᔭᖅᑐᑦ ᐃᖅᑲᐅᒪᑦᑎᐊᖅᑕᒃᑲ. aussi par nos instituteurs au pensionnat fédéral Sir Joseph Bernier. ᑕᐃᔅᓱᒪᓂ ᓇᐅᔮᓂ ᑕᓪᓕᒪᐃᓐᓇᑯᓗᖕᓂᒃ ᐃᒡᓗᕐᔪᐊᖃᓚᐅᖅᓯᒪᖕᒪᑕ. Nous n’avions pas le droit de parler notre propre langue. Quand ᐱᖓᓱᑦ ᐱᖁᑎᒋᔭᐅᓪᓗᑎᒃ ᕼᐊᑦᓴᓐ ᐱᒃᑯᓐᓄᑦ ᐊᒪᓗ ᒪᕐᕈᒃ ᐃᒃᓯᕋᕐᔪᐊᒃᑯᓐᓄᑦ. ils m’ont surpris, une fois, en train de parler inuit avec quelqu’un dans ᑕᐃᒪ ᐅᖃᖃᐅᒐᒪ, ᐃᓄᐃᓪᓕ ᐊᓯᕗᑦ ᑐᐱᕐᓃᖏᓐᓇᖅᐸᓚᐅᕐᒪᑕ ᐃᒡᓗᕕᒐᕐᓂᓗ la salle de classe, l’institutrice, une Sœur Grise, m’a dit d’ouvrir ma ᐅᑭᐅᒃᑯᑦ, ᐅᕙᓗᓐᓃᑦ ᐃᓛᖏᑦ ᖃᕐᒪᖕᓂᖃᑦᑕᖅᓱᑎᒃ ᐅᑭᐅᑯᑦ, ᐃᒃᑮᕐᓇᖏᓐᓂᖅ- main, et elle a pris une règle en bois et m’a frappé si fort que je peux ᓴᐅᖕᒪᑕ ᐃᒡᓗᕕᒐᕐᓂᒃ. encore en ressentir la douleur aujourd’hui. Elle a dit : « Je ne veux plus ᐊᓱᐃᓛᒃ ᐊᖏᕐᕋᕋᒪ ᓯᕗᓪᓕᖅᐹᒥ ᐊᕐᕋᒍᒥ ᒪᐃ 1959-ᖑᑎᓪᓗᒍ, 12-ᓂᒃ jamais t’entendre parler cette langue dans cette classe. Tu es ici pour ᐅᑭᐅᖃᓕᐊᓂᓚᐅᕋᒪ, ᐊᐅᓚᓚᐅᖅᓯᒪᒐᒥ 11-ᓂᒃ ᐅᑭᐅᖃᓕᖅᓱᖓ, ᓇᔭᒐᓗ apprendre à parler et à écrire l’anglais et apprendre l’arithmétique. ᐅᐃᖓᓗ ᐅᕙᓐᓂᒃ ᐅᑕᕿᓚᐅᖅᓯᒪᕘᒃ ᓇᐅᔮᓂ. ᐊᖓᔪᖃᒃᑲ ᓄᓇᒦᓚᐅᕐᒪᑕ — Oublie ta culture. Oublie ta langue et oublie ta vie spirituelle inuite. » ᓄᓇᒦᖏᓐᓇᖅᐸᓚᐅᕐᒪᑕ ᓄᓇᓕᖕᓂᐅᖏᑦᑐᖅ. ᓄᓇᓕᕋᓛᕐᒥᐅᑕᐅᕙᓚᐅᕐᒪᑕ 15 C’était ces choses-là que nous disaient les Sœurs Grises, le personnel ᑭᓛᒥᑕᓂᒃ ᐅᖓᓯᖕᓂᓕᖕᒥᒃ ᓄᓇᓕᖕᓂᒃ, ᒥᑭᔪᐊᐱᖕᒥ ᓄᓇᒥ. ᐅᖃᖃᐅᒐᒪ ᑕᐃᒪ, du pensionnat, à l’école. Alors, je n’ai pas de souvenirs de jours très ᑕᐅᕙᓂ ᑕᓪᓕᒪᐃᓐᓇᐅᓚᐅᖅᓯᒪᖕᒪᑕ ᐃᒡᓗᕐᔪᐊᑦ ᑕᒪᕐᒥᒃ. ᐊᓱᐃᓛᒃ ᐊᐃᔭᐅ- heureux pendant cette année-là. ᓚᐅᖅᓯᒪᔪᖓ ᕿᒧᒃᓯᒃᑯᑦ, ᑕᐃᔅᓱᒪᓂ ᑕᐃᒪᐃᑦᑐᐃᓐᓇᕐᓂᒃ ᐊᐅᓛᕈᑎᖃᖅᐸᓚ- Quand nous savions que pour retournerions bientôt à la maison, ᐅᕐᒪᑕ. ᖃᐅᔨᓕᖅᓱᖓᓗ ᐊᓈᓇᓐᓂᒃ ᐊᑖᑖᓐᓂᒡᓗ ᐊᒡᒋᖅᑐᓂᒃ ᐸᖅᓴᐃJᓂᒃ. disons quelques semaines avant, nous nous amusions pas mal parce ᖁᕕᐊᓇᑦᑕᔪᕗᖅ ᐊᓇᓇᒃᑯᒃᑲᒃ ᑕᑯᓕᕐᒥᒐᒃᑭᒃ, ᑯᓂᒃᓱᒋᒡᓗ, ᓄᑲᑯᓗᒐᓗ. que nous sortions dehors et nous jouions au football sur la glace de ᐅᖃᕈᓐᓇᖅᓯᔪᕕᓂᐅᓗᓂᓗ ᑕᐃᔅᓱᒪᓂ, ᐅᑭᐅᖃᓚᐅᕐᒪᑦ ᒪᕐᕈᖕᓂᒃ ᐱᖓᓱ- mer. Parce que nous sommes des gens extrêmement libres sur nos ᓂᒡᓗᓐᓃᑦ ᐊᐅᓪᓚᖅᑎᓪᓗᖓ. ᐃᑭᓪᓗᖓ ᖃᒧᑎᖕᒧᑦ, ᐅᑎᓕᓚᐅᖅᑐᒍᑦ ᓄᓇᑦ- terres, libres de faire tout ce qu’on veut, nous aimions les activités ᑎᓐᓄᑦ, ᐅᐱᖏᕕᖓᓐᓄᑦ ᑕᐃᔅᓱᒪᓂ ᐅᓪᓗᒃᑯᑦ. ᖁᕕᐊᓱᕐᔪᐊᓚᐅᖅᓯᒪᔪᖓ extérieures, comme jouer au football et des choses comme ça. L’autre ᐊᖏᕐᕋᖅᓯᒪᓕᕐᒥᒐᒪ ᐃoᒃᑲᓂᓕᖅᓱᖓ ᖃᐅᔨᒪᔭᒃᑲᓐᓂᓗ ᐊᕙᑎᑦᑎᓐᓂ, ᐅᖃᕈᓐ- chose, aussi, c’était que les religieuses, les surveillants et les instituteurs ᓇᖅᓯᓪᓗᖓᓗ ᐅᖃᐅᓯᕐᒥᒃ ᐊᑐᕈᒪᔭᓐᓂᒃ, ᐊᒻᒪᓗ ᐊᒥᓱᓂᒃ ᐃᓕᑦᑎᔭᕆᐊᖃ- devenaient extrêmement gentils avec nous juste avant que nous nous ᓕᖅᓱᖓ en retournions à la maison. Je me souviens de cette religieuse en ᖁᕕᐊᓇᕐᓂᖅᐹᖑᓯᒪᔪᖅ ᓇᐅᔮᓐᓄᑦ ᐅᑎᕋᒪ ᐊᓈᓇᒃᑯᒃᑲᓄᓪᓗ. ᖁᕕᐊᓇᖅ- particulier, qui avait l’habitude de venir me voir pour me dire : « Peter, ᑐᒻᒪᕆᖕᒥᒃ ᐊᑐᓚᐅᖅᓯᒪᕗᖓ ᐊᖏᕐᕋᕋᒪ ᐊᒻᒪᓗ ᖁᕕᐊᓇᖅᑐᒻᒪᕆᖕᓂᒃ ᐊᑐᓚ- quand tu seras à la maison, dis à tes parents que tu as eu beaucoup de ᐅᖅᓯᒪᔪᖓ ᐅᑎᕋᒪ ᐃᓚᒃᑲᓄᑦ ᑕᐃᔅᓱᒪᓂ ᐅᐱᖓᒃᓴᒃᑯᑦ, ᐱᓗᐊᖅᑐᒥᒃ 1959- bonheur cette année, à ce pensionnat et à cette école, et n’oublie pas ᖑᑎᓪᓗᒍ ᐊᖏᕐᕋᕆᐅᕋᒪ ᓯᕗᓪᓕᖅᐹᒥ ᐊᕐᕋᒍᓕᒫᖅ ᐊᐅᓪᓚᖅᓯᒪᓚᐅᖅᓱᖓ. de dire à tes parents, pendant l’été, que tu veux revenir. » Je me souviens très bien de ce genre de choses. 102 ᐃᓕᖅᑯᓯᑐᖃᓐᓂᒃ ᐅᖃᐅᓯᑐᖃᓐᓂᒡᓗ. ᑕᒪᓐᓇ ᐊᖏᕐᕋᕐᓂᕋ ᐊᒻᒪᓗ ᐱᔾᔪᑕᐅᓗᐊᓚᐅᖅᓯᒪᔪᖅ ᐊᒃᓱᕈᕐᓇᓗᐊᕐᓂᖓ ᑕᐃᔅᓱᒪᓂ ᑐᓴᕐᕕᒋᔪᓐᓇᓚᐅᖏᓐᓇᑭᑦ ᐊᖓᔪᖃᒃᑲ ᑕᒪᐃᓐᓂᒃ 9-ᓂ ᑕᕿᓂᒃ ᐃᒡᓗᓕᒑᕐᔪᖕᒥᓐᓇᑦᑕ. nous étions si loin | L’EXPÉRIENCE DES INUITS DANS LES PENSIONNATS INDIENS wkw5 wo8ixEx6tbs?1if5 si4√6bq5 | L’EXPÉRIENCE DES INUITS DANS LES PENSIONNATS INDIENS Autrefois, il n’y avait que cinq bâtiments en bois à Naujaat. Trois appartenaient à la Compagnie de la Baie d’Hudson et les deux autres, à l’Église catholique. Et comme je l’ai dit, nous autres, nous habitions dans des tentes et des igloos pendant l’hiver, ou parfois dans une hutte de terre pendant l’hiver, parce que c’était plus chaud qu’un igloo. Alors, quand je suis revenu chez moi, cette première année, en mai 1959, j’avais déjà douze ans parce que j’étais parti de chez moi à l’âge de onze ans, et ma sœur et mon beau-frère m’attendaient au village de Naujaat. Mes parents habitaient... nous n’avons jamais habité dans la communauté. Mes parents habitaient à environ quinze kilomètres du village, dans une petite colonie. Comme je l’ai dit, il n’y avait là que cinq constructions en tout. Alors, ils sont venus me chercher en traîneau à chiens, c’était le seul moyen de transport que nous avions dans ce tempslà. Et j’ai vu au loin ma mère et mon père qui venaient à notre rencontre. J’étais tellement heureux de voir mes parents, j’ai couru pour Peter et d’autres jeunes garçons à Naujaat, à la mission de l’Église catholique, plusieurs années avant qu’il aille au pensionnat. Peter est au premier rang, au milieu. Repulse Bay, au Nunavut, en 1952. les embrasser, eux et mon petit frère. Il avait appris à parler pendant PHOTOGRAPHIE FOURNIE PAR PETER IRNIQ. mon absence, parce qu’il n’avait que deux ou trois ans quand je suis „b w3i6 x7ml wMq5 kv2Wx5 Ns÷i w[yC3Jx5 g4yx3Fzi, wo8ixEx6tbs=F4nz trstMs3t8NA ho x3ÇAk5 xuhk5. „b rtx•5g6 yKi≈i. Ns÷5, kNK5 !(%@. parti. Alors, j’ai monté sur leur komatik, leur traîneau, et nous sommes retournés à notre campement, le campement de printemps, x0pax3u4 giyymJ6 „b w3i6. cet après-midi-là. J’étais vraiment, vraiment heureux de revenir à la maison, avec ma famille et le milieu que je connaissais si bien et où ᑐᓴᐅᑎᖃᓚᐅᖅᓯᒪᖏᓇᑦᑕ; ᐅᖄᓚᐅᑎᖃᖏᓱᓂ. ᐃᖅᑲᐅᒪᔪᖓ j’étais libre de parler à nouveau ma langue inuite, et d’apprendre ᑎᑎᖃᖅᑖᓚᐅᖅᓯᒪᒐᒪ ᐊᓈᓇᓐᓂᒃ 1958-ᒥᒃ ᐊᒻᒪᓗ 1959-ᒥ. ᒪᕐᕉᖕᓂᒃ ᐊᓱᐃᓛᒃ ᐊᐅᔭᓕᒫᖅ ᐊᖏᕐᕋᖅᓯᒪᓂᕋ ᕿᓚᒥᖁᒡᓗᒡᔭᕐᓇᓚᐅᖅᓯᒪᕗᖅ, beaucoup sur ma culture et ma langue. C’était tout un événement pour moi d’être revenu à Naujaat chez mes parents. J’étais heureux ᖁᕕᐊᓇᖅᑑᓪᓗᓂ, ᐃᓱᒪᖅᓱᖅᓱᖓ de revenir à la maison et d’être à nouveau avec ma famille ce ᐃᖃᓪᓕᐊᕈᓐᓇᕐᓂᖅ, ᓇᑦᑎᖅᓯᐅᖃᑕᐅᔪᓐᓇᕐᓂᕐᓗ ᐊᖓᔪᖃᒃᑲᓐᓂ, ᐅᖃᐅᓯᑐᖃ- printemps-là, ce printemps de 1959, quand je suis revenu à la maison ᕋᓂᒃ ᐅᖃᕈᓐᓇᖅᓱᖓ, ᐃᓱᒪᖅᓱᑦᑎᐊᓕᖅᓱᖓᓗ ᖃᓄᐃᓕᐅᕈᒪᓂᓐᓂᒃ ᑕᖅᑭᒐᓴ- pour la première fois après un an. ᐅᔪᓂ ᐊᖏᕐᕋᖅᓯᒪᓂᓐᓂ. ᐊᓂᔪᓐᓇᕐᓂᖅ, ᐊᖑᓇᓱᒋᐊᕈᓐᓇᕐᓂᖅ, ᖁᕕᐊᓇᓪᓚᕆᓚᐅᖅᓯᒪᔪᖅ ᐊᖏᕐᕋᖅᓯᒪᓂᕋ La raison pour laquelle [la vie au pensionnat] était si dure, ᐊᓈᓇᒃᑯᒃᑲᓂ, ᐃᓚᒃᑲᓂᓗ, ᐃᒪᖅᓱᓕᖅᓱᖓ ᐊᖏᕐᕋᖅᓯᒪᔪᓐᓇᕐᓂᖅ ᓄᓇᒥ c’était parce que nous ne pouvions pas communiquer avec nos ᐱᕈᕐᕕᒋᓯᒪᔭᕋᓂ, ᐃᓱᒪᖅᓱᕈᓐᓇᕐᓂᖅ ᖃᓄᐃᓕᐅᕈᓐᓇᕐᓂᖅ ᖃᓄᐃᓕᐅᕐᓂᕆ- parents pendant ces longs neuf mois que nous passions à Chesterfield ᕙᓚᐅᖅᑕᒃᑲᓐᓂᒃ ᓱᕈᓯᐅᓪᓗᖓ ᓇᐅᔭᕐᓂ, ᐃᓚᒃᑲᓗ ᐱᖃᑎᒋᕙᒃᑕᒃᑲᓗ ᓇᐅᔭᓂ. Inlet. Nous n’avions tout simplement pas de moyens de ᐊᖏᔪᐊᓗᖕᒥᒃ ᐊᑭᓖᓯᒪᕗᒍᑦ ᑐᔪᕐᒥᕕᖕᒥᑎᑕᐅᓂᑦᑎᓐᓂᑦ ᐃᓕᓐᓂᐊᕆ- communication, pas de téléphone. Je me souviens que j’avais reçu ᐊᖅᑎᑕᐅᓪᓗᑕ. ᐱᔾᔪᑕᐅᓪᓗᑎᒃ ᑕᒪᕐᒥᒃ ᑐᔪᕐᒥᕕᖃᖅᑎᑦᑎᓗᑎᒃ ᐃᓕᓐᓂᐊᕆ- deux lettres de ma mère cette année-là, en 1958-1959. ᐊᖅᑎᑦᑎᓂᖏᑦ ᒐᕙᒪᒃᑯᑦ ᐊᑐᓚᐅᖅᓯᒪᔭᖏᑦ ᑲᓇᑕᐅᑉ ᒐᕙᒪᑯᖏᓐᓂ, Alors, pendant tout l’été que j’ai passé à la maison, c’était ᐱᔾᔪᑎᖃᓚᐅᖅᑐᖅ ᐃᓄᐃᑦ, ᐃᓅᔪᓐᓂᖅᑎᑕᐅᓇᓱᐊᖅᓂᖏᑦ, ᐊᔾᔨᒋᓕᖅᑕᐅ- comme si j’étais revenu au paradis, un endroit de bonheur, où j’étais ᖁᓪᓗᒋᑦ ᐊᓯᓕᒫᖏᓐᓂᒃ ᑲᓇᑕᒥᐅᑕᐅᔪᓂᒃ, ᖃᓗᓈᖑᓕᕐᓂᐊᕐᒪᑕ ᐊᖑᑏᑦ xR3C5tUi5 sYy4gxlMs6SA5 | wkw5 wo8ixEx6tbs?Uif5 si4ç6bR5 103 L’EXPÉRIENCE DES INUITS DANS LES PENSIONNATS INDIENS | wkw5 wo8ixEx6tbs?1if5 si4√6bq5 libre d’aller dehors, d’aller chasser, d’aller pêcher, d’aller chasser le ᐊᕐᓇᐃᓪᓗ. ᐃᓕᓐᓂᐊᕆᐊᖄᓚᐅᖅᓱᑕ ᖃlᓇᑎᑑᖏᓐᓇᕆᐊᖃᓚᐅᖅᑐᒍᑦ. ᑕᐃᒪ phoque avec mes parents, libre de parler ma langue inuite, libre de ᐅᖃᖃᐅᕗᖓ, ᐃᓄᒃᑎᑐᑦ ᐅᖃᖅᑕᐃᓕᒪᑎᑕᐅᕙᓚᐅᕋᑦᑕ ᐃᓕᓐᓂᐊᕐᕖᑦ ᐃᓗᐊᓂ. faire tout ce que je voulais pendant quelques mois. J’ai vraiment eu 1958-ᒥ ᐊᕐᕋᒍᒥ, ᖃᐅᔨᒪᒐᓗᐊᕈᒪ ᖃᐅᔨᒪᓚᐅᖏᒃᑲᓗᐊᕈᒪᓗᓐᓃᑦ, du plaisir d’être de retour à la maison avec mes parents et mes ᓄᖑᑎᖅᑕᐅᕙᓪᓕᐊᓕᓚᐅᖅᐳᖅ ᓇᖕᒥᓂᕋ ᐃᓕᖅᑯᓯᕋ ᓇᖕᒥᓂᕋᓗ ᐅᖃᐅᓯᕋ, proches, libre d’être dans la communauté où j’avais grandi, libre de ᐊᒻᒪᓗ ᑭᓇᐅᓪᓚᑕᕐᓂᕋ ᐃᓅᓪᓗᖓ. ᐅᖃᓕᒪᖅᐸᓕᓚᐅᖅᑐᒍᑦ ᑎᒃ ᐊᒻᒪᓗ faire les choses que j’avais toujours faites quand j’étais un petit garçon ᔩᓐᑯᓐᓂᒃ (Dick and Jane) ᐃᓕᓐᓂᐊᕈᑎᓂᒃ ᐅᖃᓕᒪᒐᕐᓂᒃ, ᐊᒃᓱᕈᒻᒪᕆᐊᓗᒃ à Naujaat/Repulse Bay, avec mes amis à Naujaat. ᐅᕙᑦᑎᓐᓄᑦ ᐋᓚᐅᓚᐅᖅᓯᒪᔪᓂᒃ ᐃᓕᖅᑯᓯᕆᓚᐅᖅᑕᑦᑎᓐᓂᒃ. ᐱᕈᖅᓴᔭᐅᓚ- Le séjour que nous avons fait au pensionnat Turquetil Hall nous ᐅᖅᓯᒪᒐᑦᑕ ᓈᓚᖕᓂᕐᒥᒃ ᐊᑖᑕᑯᑎᓐᓂᒃ ᐊᓈᓇᑯᑦᑎᓐᓂᒡᓗ ᐅᓂᒃᑲᖅᑐᐊᖅᑎᓪᓗᒋᑦ a coûté cher, très cher. Parce que la façon dont le gouvernement canadien ᑭᕕᐅᖅᒥᒃ, ᓲᕐᓗ ᐆᒃᑑᑎᒋᓪᓗᒍ. ᑭᕕᐅᖅ ᐅᓂᒃᑳᖅᑐᐊᕆᔭᐅᖕᒪᑕ ᖃᐅᔨᓚᐅᖅᓯᒪᔭᕋ nous avait présenté toute l’idée des pensionnats, c’était pour assimiler ᓄᑲᑉᐱᐊᑯᓘᓪᓗᖓ. ᑕᒪᒃᑯᐊ ᐊᑐᖅᐸᓚᐅᖅᑕᕗᑦ ᐱᑕᖃᓚᐅᖏᑦᑐᑦ ᑕᐃᑲᓂ les Inuits, assimiler les Autochtones du Canada pour qu’ils deviennent ᐃᓕᓐᓂᐊᕐᕕᐊᓗᖕᒥ. ᐊᓱᐃᓛᒃ ᔭᒐᐃᓚᐅᖅᑐᒍᑦ ᐃᓕᖅᑯᓯᑐᖃᑦᑎᓐᓂᒃ. ᐅᖃᐅᓯᖅᐳᑦ comme les hommes blancs et les femmes blanches. Alors, quand nous ᔭᒐᐃᓚᐅᖅᑕᕗᑦ. ᓱᓕ ᐅᖃᐅᓯᑐᖃᓐᓂᒃ ᐅᖃᕈᓐᓇᖅᑐᖓ. ᖃᐅᔨᒪᔭᕋ ᓱᓕ sommes arrivés à l’école, nous devions parler anglais. Comme je l’ai ᐃᓕᖅᑯᓯᕋ ᑭᓯᐊᓂ ᐊᒥᓱᓂᒃ ᐃᓚᒋᔭᐅᔪᓂᒃ ᐃᓕᖅᑯᓯᑐᖃᑦᑎᓐᓄᑦ ᔭᒐᐃᓯᒪᔪᒍᑦ dit, c’était interdit de parler inuktitut dans les salles de classe. ᐅᖃᐅᓯᑦᑎᓐᓂᒡᓗ, ᑭᓇᒃᑯᓪᓚᕆᐅᓂᑦᑎᓐᓂᒡᓗ ᐃᓅᓪᓗᑕ. Que j’en aie été conscient ou pas à l’époque, l’année 1958 a été le ᔭᒐᐃᓚᐅᖅᓯᒪᖕᒥᔪᒍᑦ ᐊᖓᔪᖄᖑᔪᓐᓇᕐᓂᕐᒥᒃ ᖃᐅᔨᒪᓂᕐᒥᒃ. ᐊᒥᓱᑦ début de la fin de ma culture inuite personnelle, de ma langue et de ma ᐃᓕᓐᓂᐊᕆᐊᖅᑎᑕᐅᔪᕕᓃᑦ ᐊᖏᔪᐊᓗᖕᒥᒃ ᔭᒐᐃᓯᒪᔪᑦ ᐊᓈᓇᐅᔪᓐᓇᕐᓂᕐᒥᒃ vie spirituelle inuites. Nous avons commencé à lire des livres d’école ᐊᑖᑕᐅᔪᓐᓇᕐᓂᕐᒥᒃ, ᐱᔾᔪᑕᐅᓪᓗᑎᒃ comme Dick and Jane, qui étaient des études sociales extrêmement ᐊᕐᕋᒍᓕᒫᖅ, ᑕᒪᒃᑯᓂᖓ étrangères à la façon dont nous avions été élevés. La façon dont j’avais ᑕᐃᒃᑯᐊ ᓇᔭᐃᑦ, ᐊᓃᓪᓗ, ᐃᒃᓯᕋᕐᔪᐊᓪᓗ ᐊᖓᔪᖄᕆᔭᕗᑦ ᖃᐅᔨᒪᓚᐅᖏᑦᑎᐊᕐᒪᑕ 9-ᓂᒃ ᑕᖅᑭᓂᒃ, ᖁᓕᓂᒃ ᑕᖅᑭᓂᒃ, ᐊᓈᓇᖃᖅᑎᑕᐅᓚᐅᕋᑕ ᐊᑖᑕᖃᖅᑎᑕᐅᓪᓗᑕᓗ. ᐊᖓᔪᖄᑦᑎᐊᕙᐅᓂᕐᒥᒃ ᐱᔾᔪᑎᖃᖅᑐᓂᒃ. ᓲᖃᐃᒻᒪ, ᑲᑎᑎᑕᐅᓯᒪᓚᐅᖏᑦᑐᓗᓐᓃᑦ. Nous, les Inuits, nous apprenons en observant nos pères et nos mères coudre des vêtements et chasser et construire un igloo ou n’importe quoi de ce genre. Nous apprenons en observant. Nous nous adaptons très facilement. Nous nous sommes donc rapidement adaptés. wkw5 wo8ix6X1mb bsg4ht4 x∫bui4 xˆNui[l u6h6iq8i, xaNh1iq8il8•5, w[lFZos3i3u[o8•5 bm4fizo~6 wo5t˙a9lt4 bsg4ht4. hqstnCw5g7m EsJ8N6gA5 w˚9lb. hqstQx6ymJA5 x8kw8N6. 104 ᑲᑎᑎᑕᐅᓯᒪᓂᕐᒥᒃ ᖃᐅᔨᒪᖏᑦᑎᐊᕐᓂᖏᓐᓄᑦ, ᑕᐃᒪᐃᓐᓂᖏᓐᓄᑦ ᖃᐅᔨᒪᔭᑐᖃᕆᓚᐅᖅᑕᖓᑦ ᐅᕙᑦᑎᓐᓂᒃ ᐃᓂᖅᑎᕆᓗᐊᖅᑐᒻᒪᕆᐅᖃᑦᑕCᒥᒃ ᐃᓖᔭᖅᓱᐃᓂᐅᔪᓂᒃ ᓱᓇᐅᓗᐊᖏᑦᑐᓄᑦ ᓱᑰᖅᑕᐅᔾᔪᑎᒋᓇᔭᖏᑕᑦᑎᓐᓄᑦ ᓇᖕᒥᓂᖅ ᓄᓇᑦᑎᓐᓂᒃ ᐊᖏᕐᕋᑦᑎᓐᓂ. ᑕᐃᒪᓕ ᐃᓱᒪᒋᓪᓗᒋᑦ ᐃᓐᓇᐅᓕᕐᓂᕋ, ᖃᐅᔨᒪᖏᑦᑎᐊᖅᑲᑦᑕᖅᓯᒪᔪᖓ ᖃᓄᖅ ᐊᔪᖏᓐᓂᖃᕐᓂᕐᒥᒃ ᐊᖓᔪᖄᑦᑎᐊᕙᐅᓂᕐᒥᒃ. ᐊᖓᔪᖃᒃᑲᓂᒃ ᐊᔪᕐᓂᖅᓴᒻᒪᕆᐅᕗᖓ ᕿᑐᖓᓕᔭᑦᑎᐊᕈᓐᓇᕐᓂᕐᒥᒃ. ᐱᕈᖅᓴᐃᑦᑎᐊᕈᓐᓇᖏᑦᑐᖓ ᓱᕐᓗ ᐊᖓᔪᖃᒪ ᐊᔪᖏᓐᓂᖏᓐᓂᒃ ᐊᑐᕐᓗᖓ, ᐆᒃᑑᑎᒋᓪᓗᒍ. ᑕᐃᒪᐃᒻᒪᑦ ᐊᖏᔪᐊᓗᖕᓂᒃ ᔭᒐᐃᓯᒪᔪᒍᑦ ᐱᒻᒪᕆᐅᓂᖅᐹᓂᒃ ᐃᓅᒡᓯᓐᓄᑦ ᐊᑕᔪᓂᒃ, ᕿᑐᕐᖓᑦᑎᓐᓄᑦ ᐊᖓᔪᖄᑦᑎᐊᕙᐅᔪᓐᓇᕐᓂᕐᒥᒃ. ᐊᓈᓇᒃᑯᒃᑲ ᐊᒃᓱᕈᕐᓇᖅᑐᒃᑰᖅᓯᒪᔪᐊᖅᐳᑦ. ᕿᑐᕐᖓᒥᓂᒃ ᔭᒐᐃᓯᒪᔪᑦ. ᕿᑐᖓᒥᓂᒃ ᔭᒐᐃᓚᐅᖅᑐᑦ ᐅᒃᐱᕆᓚᐅᖅᑕᖓᓂᒃ ᐃᓇᕈᕈᒫᖅᑐᒥᒃ ᐃᓄᓪᓚᕆᒃᑎᑐᑦ, ᐊᖑᓇᓱᒍᓐᓇᕐᓗᓂ, ᐅᖃᕈᓐᓇᑦᑎᐊᕐᓗᓂ, ᓄᓇᒥᒃ ᐊᕙᑎᒥᓂᒃ ᐱᓱᒡᕕᒋᕙᒃᑕᒥᓂᒃ ᖃᐅᔨᒪᓗᓂ. ᖃᐅᔨᒪᓗᓂ, ᐱᕈᖅᓴᔭᐅᓂᐊᓚᐅᕋᓗᐊᕋᒪ ᑕᐃᒫᔅᓴᐃᓐᓇᖅ ᐊᒥᓱᓂᒃ ᐅᑭᐅᓂᒃ ᐱᕈᓴᔭᐅᓂᐅᕙᒃᑐᓂᒃ ᐱᖅᑯᓯᑐᖃᒃᑯᑦ ᐃᓅᓯᕆᔭᐅᖏᓐᓇᖅᑐᓂ ᐊᑐᖅᑕᐅᓕᖅᑐᓂ 10,000-ᓂᒃ ᐊᓂᒍᖅᓯᒪᓕᖅᑐᓂ nous étions si loin | L’EXPÉRIENCE DES INUITS DANS LES PENSIONNATS INDIENS wkw5 wo8ixEx6tbs?1if5 si4√6bq5 | L’EXPÉRIENCE DES INUITS DANS LES PENSIONNATS INDIENS été élevé, c’était en écoutant mon père ou ma mère me raconter des ᐊᕐᕋᒍᓂᒃ, ᓄᓇᕗᒻᒥ, ᐃᓄᐃᑦ ᓄᓇᑐᖃᖏᓐᓂᓗᓐᓃᑦ. ᑭᓯᐊᓂ, ᑕᐃᒪᐃᓕᐅ- histoires sur Kiviuq, par exemple. Kiviuq est une légende inuite que j’ai ᕈᓐᓇᐃᓕᓚᐅᖅᐳᑦ. ᖃᐅᔨᒪᔪᓐᓃᓚᐅᖅᑐᑦ ᐅᕙᓐᓂᒃ ᖃᓄᐃᓕᐅᖅᑕᐅᓯᒪᖕᒪ- apprise quand j’étais petit. Ce genre de choses n’existait pas à cette école, ᖔᕐᒪᓗᓐᓃᑦ ᐊᐅᓪᓚᖅᑎᑕᐅᒐᒥ ᐃᓕᓐᓂᐊᕆᐊᖅᑎᑕᐅᓪᓗᖓ. ᓲᖃᐃᒻᒪᓗᓐᓃᑦ, ᐃᓅᓯᕋ ᐊᓯᔾᔨᖅᓯᒪᓗᐊᒧᑦ ᐃᓕᓐᓂᐊᕆᐊᓚᐅᖅᓱᖓ, au pensionnat. Alors, nous avons perdu notre culture. Nous avons perdu notre langue. Je parle toujours ma langue. Je connais encore ma culture ᐃᓄᓯCᑦᑕᐅᖅ inuite, mais beaucoup de divers aspects de notre culture et de notre ᐃᓐᓇᕈᖅᐸᓪᓕᐊᓂᓐᓂ ᓇᐅᔮᓂ, ᐃᓚᒃᑲᓐᓂᒃ ᐃᑲᔪᖅᑎᐅᖃᑦᑕᕐᓗᖓ, ᐅᐃᑖᕆ- langue ont été perdus, tout comme notre spiritualité inuite. ᔭᐅᓗᖓ, ᑐᒃᑐᓯᐅᖅᑎᐅᓗᖓ. ᑕᒪᒃᑯᐊ ᐊᑐᕈᓐᓇᖅᓯᓯᒪᖏᑕᖏᑦ ᐊᐅᓪᓚᖅᑎᑕᐅᒐᒥ Nous avons aussi perdu l’art d’être parent. Beaucoup de gens ᐃᓕᓐᓂᐊᕐᕕᖕᒧᑦ. ᐊᓯᔾᔨᕐᔪᐊᖅᓯᒪᓕᓚᐅᖅᐳᖅ. ᐊᖏᔪᐊᓗᖕᒥᒃ qui sont allés à un pensionnat ont perdu les compétences nécessaires ᐱᕈᖅᓴᐃᔪᓐᓇᕐᓂᖏᓐᓂ pour être parent parce que pendant neuf ou dix mois de l’année, nous ᐃᑲᔪᖅᑎᐅᖃᑕᐅᔪᓐᓇᖅᑐᒥᒃ. ᐃᑲᔪᖅᑎᒋᔭᐅᓂᐊᓚᐅᕋᓗᐊᕋᒪ ᐊᑐᖅᓯᒪᖏᒻᒥᔪᑦ ᐃᓅᖃᑕᐅᑦᑎᐊᕐᓂᐊᖅᒥᒃ ᐊᑐᕋᔭᓚᐅᖅᑕᒥᓂᒃ, ᐊᖑᓇᓱᒃᑎᐅᓂᐊᖅᑐᒥᒃ, avions ces substituts de pères et de mères. Les Sœurs Grises, les Frères ᓲᖃᐃᒻᒪᓗᓐᓃᑦ 1963-ᒥ ᐊᒻᒪᓗ 1964-ᒥ, ᐱᓗᐊᖅᑐᒥᒃ 1964-ᖑᓕᖅ- des Écoles chrétiennes, les prêtres catholiques, tous ces gens qui étaient ᑎᓪᓗᒍ ᒐᕙᒪᒃᑯᑦ ᐅᕙᓐᓂᒃ ᐊᐅᓪᓚᖅᑎᑎᖕᒪᑕ ᑰᒡᔪᐊᕋᓗᖕᒧᑦ ᐃᓕᓐᓂᐊᕐᕕᖕᒧᑦ .... supposément nos parents ne connaissaient rien à l’art d’être parent. Après ᖃᐅᔨᒪᓂᐊᖅᑐᑎᑦ, 1960-ᖏᓂᒃ ᑲᓇᑕᐅᑉ ᒐᕙᒪᒋᓚᐅᖅᓯᒪᔭᖏᑦ ᐊᐅᓪᓚᖅᑎᑦᑎ- tout, ils n’étaient pas mariés. Ils ne connaissaient rien au mariage, alors ᕙᓚᐅᕐᒪᑕ ᐃᓄᖕᓂᒃ ᖃᓗᓈᓄᑦ ᐃᓕᓐᓂᐊᕐᕕᓕᖕᓄᑦ ᓇᓂᑐᐃᓐᓇᑦᑎᐊᖅ. ᐃᓄᐃᑦ la seule chose qu’ils connaissaient, c’était comment nous discipliner, ᐃᓕᓐᓂᐊᖅᑎᑕᐅᓚᐅᖅᓯᒪᔪᑦ ᓄᓇᒃᑯᕈᑎᓂᒃ ᐋᕿᒃᓱᐃᔨᐅᓂᕐᒥᒃ ᐊᒻᒪᓗ ᐊᖁᓯ- comment nous punir sévèrement pour de petites choses pour lesquelles ᐅᓂᕐᒥᒃ ᐊᖏᔫᑎᓂᒃ ᓄᓇᒃᑰᕈᑎᓂᒃ ᓴᓇᕐᕈᑎᓂᒃ 1960-ᖏᓐᓂ. ᖃᐅᔨᓕᓚᐅᖅᑐᑦ nous n’aurions pas été punis à la maison, dans notre communauté. ᐃᓄᐃᑦ ᓴᓇᔨᑦᑎᐊᕙᐅᖃᑦᑕᕐᓂᖏᓐᓂᒃ. ᑕᐃᒪ ᒐᕙᒪᒃᑯᑦ ᑕᐃᒫᒃ ᐅᖃᐅᓯᖃᖅ- Alors, dans ma vie d’adulte, cela m’a beaucoup manqué de n’avoir pas acquis de compétences parentales. Je ne suis pas aussi bon ᐸᓚᐅᖅᓯᒪᔪᑦ ᐃᓄᖕᓂᒃ. “ᐅᐊᒃ, ᐃᓕᔅᓯ ᐃᓅᔪᓯ ᐊᔪᖏᑦᑎᐊᖅᑐᓯ ᐊᒡᒐᒃᓯᓐᓂᒃ ᓴᓇᕐᕈᑎᖃᕈᓐᓇᕐᓂᖅ”, ᐅᖃᖅᐸᓚᐅᖅᑐᑦ. “ᓄᓇᒃᑰᕈᑎᓂᒃ ᓴᓇᑐᔪᐊᓘᔪᓯ.” ᑕᐃᒪᓕ que l’étaient mes parents quand j’en suis venu à élever mes propres 1964-ᒥ ᓴᓇᓕᓚᐅᖅᐳᑦ ᑰᒡᔪᐊᕌᓗᖕᒥ ᐃᓕᓐᓂᐊᕐᕕᖕᒥ enfants, par exemple. Beaucoup des aspects les plus importants de ᐃᓄᖕᓄᐃᓐᓇᖅ ᓄᓇᑦᓯᐊᕐᒥᐅᓂ, ᓄᓇᕗᒻᒥ ᐊᒻᒪᓗ ᓄᓇᕕᖕᒥᒃ, ᑯᐸᐃᒃ ᑕᕐᕋᖓᓂ. notre vie ont été perdus, et ça, c’est l’art d’être parent. ᑕᐃᒃᑯᐊ ᐃᓕᓐᓂᐊᕆᐊᖅᑎᑕᐅᓚᐅᖅᓯᒪᔪᑦ ᐅᕙᒍᑦ ᐊᑕᐅᓯᕐᒦᑎᑕᐅᓚᐅᖅᓯᒪᔪᑦ Ça n’a pas été facile pour mes parents. Ils ont perdu leurs ᐃᓄᐃᑦ ᑲᑎᖓᓂᐊᕐᒪᑕ, ᑰᒡᔪᐊᕋᓗᖕᒧᐊᖅᑕᐅᓪᓗᑕᓗ ᐃᓕᓐᓂᐊᕐᕕᐊᓗᐊᓄᑦ. enfants. Ils ont perdu l’enfant qu’ils élevaient en croyant qu’il allait 1964-ᖑᓕᖅᑎᓪᓗᒍ, ᐃᓕᓐᓂᐊᕆᐊᓕᓚᐅᖅᑐᖓ ᑯᒡᔪᐊᕐᒥ ᐃᓕᓐᓂ- devenir un vrai Inuk avec les connaissances nécessaires pour chasser, ᐊᕐᕕᐊᖕᒥ, ᐊᒻᒪᓗ ᐅᑎᖏᑕᐃᓇᓕᖅᓱᖓ ᓄᓇᓐᓄᑦ. ᑕᒪᓐᓇ ᐅᒡᒍᐊᕆᕙᒃᑕᕋ. capable de parler sa langue, capable de bien connaître son milieu, ᐅᕙᓐᓂᒃ ᓇᒻᒪᒋᖏᓯᒪᔪᖓ ᐊᒃᓱᐊᓗᒃ ᐊᑐᖅᓯᒪᔭᕋᓂᒃ ᐊᕐᕋᒍᓂᒃ ᐊᓂᒍᖅᓯᒪ- l’environnement où il vivait. Ils allaient m’élever exactement de la ᓕᖅᑐᓂ. ᑭᓯᐊᓂ ᑕᐃᒫᒃ ᐱᕈᖅᓴᔭᐅᓚᐅᕋᒥ ᖃᓗᓈᑦ ᐃᓕᓐᓂᐊᕐᕕᖓᓐᓂ même façon que nous avons toujours été élevés, comme le mode de ᑐᔪᕐᒥᕕᓕᖕᒥ. ᐅᑎᓚᐅᖅᓯᔪᓐᓃᓚᐅᖅᑐᖓ ᐊᖏᕐᕋᓐᓄᑦ ᓄᓇᒋᓂᐊᓕᕐᓗᒍ ᓇᐅᔭᑦ. vie traditionnel d’il y a 10 000 ans au Nunavut, ou sur les terres des ᐅᑎᓚᐅᖅᓯᒪᔪᖓ ᐊᕐᕋᒍᒐᓴᐃᑦ ᐊᓂᒍᕐᒪᑕ ᓄᓇᒋᓂᐊᓕᕐᓗᒍ, ᐊᒥᓱᑦ Inuits. Mais ils n’ont pas pu. Ils ne savaient plus rien à mon sujet après ᐊᓯᒃᑲ que je sois allé au pensionnat. ᑕᐅᓚᐅᖅᓯᒪᔪᐃᑦ. ᐊᓯᔾᔨᖅᓯᒪᓪᓚᕆᓚᐅᕋᒪ ᐃᓅᓪᓗᖓ. 1965-ᒥ, ᑲᓇᑕᐅᑉ En fait, ma vie a radicalement changé après que je sois allé au ᑕᐃᒪᐃᓚᐅᖅᓯᒪᓪᓗᑎᒃ Ontario ᐋᓐᑎᐅᕆᔫᒧᑦ. Naujaat, j’allais un jour les aider, j’allais devenir un bon soutien de ᒐᕙᒪᒃᑯᑦ xR3C5tUi5 sYy4gxlMs6SA5 | wkw5 wo8ixEx6tbs?Uif5 si4ç6bR5 ᐊᖑᑏᓪᓗ ᐃᓕᓐᓂᐊᕆᐊᖅᑎ - ᒐᕙᒪᒃᑯᖏᑦ, ᐃᓄᓕᕆᔨᑐᖃᒃᑯᖏᓐᓄᑦ ᓅᑕᐅᓚᐅᖅᑐᖓ ᑭᑦᓯᓇᒧᑦ, Kitchener, pensionnat, et leur vie a aussi radicalement changé. En grandissant à famille, un bon mari, un bon chasseur de caribou, un bon chasseur ᐊᕐᓇᐃᑦ ᐃᓕᓐᓂᐊᖅᓕᕆᒃᑯᖏᑦᑕ ᐊᖓᔪᖅᑳᖓᑦ ᑰᐅᔾᔪᐊᕋᓗᖕᒥ ᐃᓕᓐᓂᐊᖅᑐᓄᑦ ᑎᑭᓐᓇᒥ 1985-ᒥ ᖃᐃᕗᖅ ᐅᖃᐅᑎᔭᖅᑐᖅᐹᖓ ᑭᑦᓴᓄ, 105 L’EXPÉRIENCE DES INUITS DANS LES PENSIONNATS INDIENS | wkw5 wo8ixEx6tbs?1if5 si4√6bq5 de phoque. Ils n’ont rien pu faire quand on m’a emmené au ᐊᓐᑎᐅᕆᔪᒧᑦ pensionnat. Il y a beaucoup de choses qu’ils n’ont pas pu m’apprendre ᓯᓚᑐᔪᒥᒃ ᕿᓂᕆᐊᕋᒥ, ᐊᓱᐃᓛᒎᖅ ᓇᓂᕚᖓ! pour que je devienne un bon membre de la communauté inuite, un ᐊᐅᓪᓚᖅᑎᑕᐅᓂᐊᓕᕋᒪ ᐃᓕᓐᓂᐊᕆᐊᕐᓗᖓ. ᐃᓄᖕᒥᒍᖅ ᐅᖃᐅᑎᓕᖅᐹᖓ ᑭᑦᓴᓄᒧᑦ ᓅᑕᐅᓂᐊᓕᕋᕕᑦ, ᐊᒻᒪᓗ ᐃᒡᓗᕐᔪᐊᑦ ᐃᓗᓕᕆᕙᒃᑕᖏᓐᓂᒃ ᓴᓇᔨᓂ ᓴᓇᓂᕐᒧᑦ ᐱᓕᕆᖃᑕᐅᓂᐊᓕᕋᕕᑦ. ᐱᖁᑎᓂᒃ bon chasseur et un membre productif de la société. En fait, en 1963 et 1964, surtout 1964, quand le gouvernement ᓴᓂᖃᑦᑕᓚᐅᖅᑐᖅ ᐃᒡᓗᕕᖓᕐᒥᒡᖓᖅᓯᒪᓪᓗᖓ ᖃᓪᓗᓈᑦ ᓄᓇᖏᓐᓂ ᓴᓇᔭᖅ - m’a envoyé au centre de formation professionnelle de Churchill... ᑐᓕᓚᐅᕆᕗᖓ. 1965-ᒥ ᐅᕿᐅᑕᑲᖅᖢᖓ 18-ᓂᒃ. ᐃᓅᓯᕋᓕ ᓱᖃᐃᒻᒪ Voyez-vous, dans les années ‘60 surtout, le gouvernement du Canada ᐊᓯᔾᔨᖃᓪᓚᓕᕆᕗᖅ ᑕᕝᕙ. ᒐᕙᒪᒃᑯᓐᓂᑦ ᐱᓐᖑᕆᔭᐅᓕᖅᐳᒍᑦ ᐃᓄᒃᑎᒍᑦ, ᖃᓪᓗᓈᑦ envoyait des Inuits dans des centres partout dans le sud. Ils envoyaient ᓄᓇᖏᓐᓂ ᓴᓇᔪᓐᓇᕈᑦᑕ, ᖃᓪᓗᓈᑦ ᓄᓇᖏᓐᓄᑦ ᓴᓇᔭᖅᑐᓪᓗᑕ ᐃᓄᒃᑎᒍᑦ des Inuits pour suivre des cours de mécanique et sur équipement ᓴᓇᔨᖑᕐᓂᐊᓕᖅᐳᒍᑦ. 1960-ᓂ ᐃᓄᒃᑎᒍᑦ ᑲᓇᑕᐅᑉ ᒐᕙᒪᒃᑯᖏᓐᓂᑦ ᕿᒥᕐᕈ- lourd dans les années ‘60. Alors, ils ont fini par prendre l’Eskimo pour ᐊᕆᔭᐅᕗᒍᑦ ᖃᐅᔨᓴᖅᑕᐅᕗᒍᑦ ᖃᓄᖅ ᐊᑐᖅᑕᐅᔪᓐᓇᕆᐊᑦᑎᖕᓂᒃ ᓴᓇᔨᐅᓗᑕ. un bon mécanicien. C’est l’expression que le gouvernement utilisait pour les Inuits : « Oh, vous les Eskimos, vous êtes vraiment bon avec vos mains, qu’ils disaient. Vous êtes de très bons mécaniciens ». ᖃᓄᓪᓕ ᑖᒪᓐᓇ ᐃᓅᓯᖃᓚᐅᕐᓗᖓ ᓇᐅᔮᓄᑦ ᐅᑎᕈᒪ ᐃᒡᓗᕕᖓᕐᒥ ᐅᑭᐅᒃᑯᑦ ᐅᕝᕙᓘᓐᓃᑦ ᑐᐱᕐᒥ ᐊᐅᔭᒃᑯᑦ ᐃᒡᓗᖃᓕᕐᓗᖓ ᐱᓂᐊᓕᖅᑐᖓ? ᐊᕐᕌᒍᖃᓕᕐᓱᖓ 18,ᓂᒃ ᐅᕝᕙᓘᓐᓃᑦ 19,ᓂᖃᐃ ᐱᕕᒃᓴᖃᓕᓚᐅᕋᒪ Alors, en 1964, ils ont établi le centre de formation ᐱᕕᒃᓴᖃᓕᕆᐊᖅ ᑕᑯᓯᒪᔭᓐᓂᑦ. ᑕᐃᒪ ᑲᓇᑕᒥ ᖃᓪᓗᓈᑦ ᓄᓇᖓᓂ ᐅᕙᓐᓄᓪᓗ professionnelle de Churchill, seulement pour les Inuits des Territoires ᐃᓕᓐᓂᐊᓚᐅᕋᒪ ᑲᓇᑕᒥ ᖃᓪᓗᓈᑦ ᓄᓇᐊᓂᒃ, ᓱᖁᑎᒋᖏᓪᓗᒋᒃ ᑭᒃᑰᒐᓗᐊᕐᐸᑕ, du Nord-Ouest, je veux dire, du Nunavut et Nunavik, dans le Nord ᐃᓱᒪᕐᓱᕈᓐᓇᕋᑦᑕ ᖃᓄᑐᐃᓐᓇᖅ ᐅᖃᓕᒪᒋᖅᐊᖅ. ᐃᓱᒪᕐᓱᕐᑐᑦ ᐅᖃᕈᓐᓇᕆᐊᖅ. du Québec. Alors, ils ont rassemblé ceux d’entre nous qui étaient allés ᐃᓱᒪᕐᓱᕐᑐᐃᑦ ᖃᓄᐃᓐᓇᖅ ᐊᑲᐅᒋᖏᑕᒥᓂᒃ ᒐᕙᒪᐃᑦ ᒥᒃᓴᓄᑦ ᓂᓪᓕᐊᒍᓐᓇᕐᑐᑦ. dans les pensionnats, ils nous ont rassemblés et ils nous ont envoyés ᐃᓱᒪᕐᓱᕐᑐᒍᑦ ᐊᑲᐅᒋᖏᑕᒥᓂᒃ ᑲᓇᑕᐅᑉ ᐊᖓᔪᖅᑳᕐᔪᐊᖓᑕ ᒥᒃᓵᓄᑦ ᐅᖃᐅ- au centre de formation professionnelle de Churchill. ᓯᖃᕆᐊᖅ. ᓂᕈᐊᕐᓯᒪᔪᑦ ᐃᓄᖁᑎᒥᓂᒃ, ᓂᕈᐊᕐᓯᒪᓪᓗᑎᓪᓗ ᓯᕗᓕᐅᕐᑎᒥᓂᒃ ᐊᒻᒪ Alors, en 1964, je suis allé au centre de formation professionnelle ᐊᓯᖏᓐᓂᒃ ᐊᑐᕈᓐᓇᕐᑐᑦ. de Churchill et je ne suis jamais retourné chez moi. C’est quelque ᐊᖏᕐᕋᓐᓂ 1965-66,ᓂ ᐊᕐᕌᒍᒐᓴᓐᓂ ᐊᐅᓪᓚᕐᓯᒪᑯᑖᓚᐅᕐᑎᓪᓗᑕ, ᓱᓕ chose que je regrette. C’est quelque chose qui m’a beaucoup dérangé ᐃᓅᓯᖃᓚᐅᕐᐳᒍᑦ ᐊᐅᓚᑕᐅᔪᓂᒃ ᒐᕙᒪᒃᑯᓐᓄᑦ, ᑲᓇᑕᐅᑉ ᒐᕙᒪᖏᓐᓄᑦ, ᐸᓖᓯᓄᑦ au cours des années passées. Mais c’est comme ça que j’avais été élevé ᑲᓇᑕᒥ, ᐊᒪ ᓂᐅᕕᕐᑎᒃᑯᓐᓄᑦ ᐊᒻᒪ ᐃᕐᓯᕋᕐᔪᐊᒃᑯᓐᓄᑦ ᑐᒃᓯᐊᕐᕕᒻᒧᑦ. ᐃᓕᓴᕐ- dans le système des pensionnats. Alors, je ne suis jamais retourné vivre ᑕᐅᓯᒪᒍᒪ ᑲᓇᑕᒥ ᖃᓪᓗᓈᑦ ᓄᓇᖓᓂ 1960,ᖏᓐᓂ ᐃᓕᓚᐅᕐᐳᖓ ᑲᓇᑕᒥᐅ - chez moi à Naujaat/Repulse Bay. ᑕᓪᓚᕆᐅᖃᑕᐅᓂᕐᓂᒃ. ᐃᓱᒪᕐᓱᕐᓱᖓᓗ ᐅᖃᕈᓐᓇᕆᐊᖅ. ᖃᓄᑐᐃᓐᓇᖅ ᐅᖃᓕ- Je suis revenu chez moi plusieurs années plus tard, mais je ne ᒪᒍᓐᓇᕐᑐᖓ ᐊᑐᕈᒪᔭᕋ ᐊᑐᕐᓗᒍ. ᑕᐃᒪᓐᓇᑎᒋᖅ ᑕᕝᕙ ᐊᓯᔾᔨᓚᐅᕐᐳᖓ. suis jamais retourné vivre dans la communauté comme beaucoup ᐊᕐᕌᒍᖏᓐᓂ 1970,ᓂ ᖃᐅᔨᓚᐅᕐᐳᒍᑦ ᐃᓄᐃᑦ ᑕᐱᕇᑦ ᑲᓇᑕᒥ ᓴᖅᑭ- d’autres jeunes garçons et jeunes filles qui étaient allés au pensionnat. ᑕᐅᑎᓪᓗᒋᑦ, ᐃᓄᐃᑦ ᑲᑐᔾᔨᖃᑎᒌᖏᑦ ᑲᓇᑕᒥ, ᐊᒻᒪ ᓄᓇᓖᑦ ᐊᕕᒃᑐᕐᓯᒪᓂᖏᑦ J’avais beaucoup changé. En 1965, le gouvernement du Canada, les Affaires ᐃᓚᐅᓪᓗᑎᒃ ᐋᖅᑭᒃᑕᐅᖃᓯᐅᑎᓪᓗᑎᒃ ᐅᑭᐅᕐᑕᕐᑐᒥ, ᑕᐃᒪᐃᒻᒪᑦ ᐊᒥᓱᒻᒪᕆᐊᓗᐃᑦ indiennes, m’a envoyé à Kitchener, en Ontario. Le surintendant de ᐊᓯᔾᔨᕐᑐᕐᐸᓪᓕᐊᓕᓚᐅᕐᑐᑦ. ᐅᖃᐅᓯᖃᖅᐸᓪᓕᐊᓕᓚᐅᕐᓯᒪᔪᒍᑦ ᓄᓇᕗᑦᑖᕈᒪᓂᕐᒥᒃ, l’éducation du district de l’époque est venu au centre de formation ᑐᑭᖃᖅᑎᓪᓗᒍ “ᓄᓇᕗᑦ” ᐃᓄᐃᑦ ᐅᖃᐅᓯᖓᑎᒍᑦ. 1970,ᖑᑎᓪᓗᒋᑦ ᖃᐅᔨ- professionnelle de Churchill à l’automne 1965 – ça faisait un an que ᕙᓪᓕᐊᓕᓚᐅᕐᓯᒪᕗᒍᑦ ᐊᓯᔾᔨᕐᐸᓪᓕᐊᓕᓚᐅᕐᓯᒪᓂᖏᓐᓂᒃ ᐃᓄᐃᑦ ᐃᓂᓪᓚᖓ- j’étais à ce centre. Il est venu et il a commencé à chercher pour ce qu’il ᓂᖏᓐᓂᒃ. ᑕᐃᑦᓱᒪᓂ 1970,ᖏᓐᓂ ᖃᐅᔨᕙᓪᓕᐊᓕᓚᐅᕐᑐᒍᑦ ᐊᓯᔾᔨᕐᑐᕐᐸᓪᓕ- appelait « un jeune Eskimo intelligent » et il m’a choisi. Je suppose ᐊᔪᓂᒃ ᐃᑲᔪᓚᐅᕐᑕᓐᓂᒃ ᐊᓯᔾᔨᑐᐃᕙᓪᓕᐊᓂᒃᑯᑦ ᓴᖅᑭᑎᑦᓯᓇᓱᐊᓕᕐᑎᓪᓗᒋᑦ que j’étais un jeune Eskimo intelligent, alors il m’a choisi! ᓄᓇᕗᒃᓴᒥᒃ, ᓵᕐᓗ. 106 nous étions si loin | L’EXPÉRIENCE DES INUITS DANS LES PENSIONNATS INDIENS wkw5 wo8ixEx6tbs?1if5 si4√6bq5 | L’EXPÉRIENCE DES INUITS DANS LES PENSIONNATS INDIENS Il a dit qu’ils allaient m’envoyer à Kitchener, en Ontario, et me donner un travail dans une usine de fabrication de meubles. Me voilà en train d’essuyer des meubles et je venais de sortir de l’igloo. Maintenant, en 1965, j’essuie des meubles à l’âge de 18 ans. C’est une autre chose qui a aussi beaucoup changé ma vie. Pour moi, l’idée générale à cette époque, c’était qu’aux yeux du gouvernement canadien, nous étions des exemples pour le gouvernement du Canada. Nous étions des cobayes pour le gouvernement canadien parce qu’ils disaient : « Si tu fais un bon travail à Kitchener, ce sera plus facile pour les autres Eskimos de se trouver un travail dans le sud du Canada ». Alors, dans les années ‘60, nous étions des exemples pour le gouvernement canadien, des cobayes. Alors, après avoir vécu ce genre de vie, pensez-vous que je pouvais retourner à Naujaat et recommencer à vivre dans un igloo, ou vivre dans une tente, l’été? À l’âge de 18 ou 19 ans, j’avais maintenant d’autres possibilités. Une bonne chose au sujet du sud du Canada à mon avis, c’est quand j’ai appris Peter, 17 ans, à l’école secondaire Sir John Franklin, qu’il a fréquentée en 1963-1964. Photographié avec le père Trebaol, un prêtre oblat que les Inuits appelaient Iksirarjualaaq, ou « petit prêtre ». PHOTOGRAPHIE FOURNIE PAR PETER IRNIQ. que les Canadiens du sud, n’importe qui, étaient libres de parler. Ils avaient „b srsco6g6 !&-i4 ÷lˆwu wo8ix6g6, wo8ixMs6S6 hs ÷x8 KM8M8u !(^#-!(^$-j5. „b x7m w4C3Jx6 gE?x, wkw5 bwz5 “w4yC3JxCM6”, „bs2 x0pdtz. la liberté de parole. Ils étaient libres de critiquer leur gouvernement. x0pax3u4 giyymJ6 „b w3i6. Ils étaient libres de critiquer le premier ministre du Canada. Ils élisaient qui ils voulaient, ils élisaient leurs chefs et des choses comme ça. ᐱᕈᖅᓴᓚᐅᕋᒪ ᑐᒃᓯᐊᕐᕕᒃᑯᑦ, ᐃᓕᓐᓂᐊᕐᕕᒃᑯᓪᓗ, ᐳᐃᒍᖁᔭᐅᓪᓗᖓ Chez moi, en 1965-66, pendant des années, après quelques ᐅᖃᐅᓯᕐᓂᒃ ᓇᒻᒥᓂᖅ ᐊᒻᒪ ᐃᓕᖅᑯᓯᓐᓂᒃ. ᐃᓚᖏᑦ ᐱᓕᕆᐊᕆᓯᒪᖕᒥᔭᒃᑲ années en tout cas, nous vivions encore sous le gouvernement colonial, ᐱᔾᔪᑎᖃᖅᑐᑦ ᓴᕿᑎᑦᑎᓂᕐᒥᒃ ᐃᓄᐃᑦ ᖃᐅᔨᒪᔭᑐᖃᖏᑦ, ᐃᓅᖃᑎᒃᑲᓐᓄᑦ le gouvernement canadien, la GRC et même la Compagnie de la Baie- ᒐᕙᒪᒃᑯᑦ ᑲᑐᔾᔨᖃᑎᒌᖏᓐᓂ, ᑲᓇᑕᐅᑉ ᒐᕙᒪᒃᑯᖏᓐᓃᑐᓂ ᐅᕙᓗᓐᓃᑦ ᓄᓇᕗᑦ d’Hudson et l’Église catholique. S’il y a une chose que le sud du ᒐᕙᒪᒃᑯᖏᓐᓃᑦᑐᓂᒃ, ᐃᓄᑐᐃᓐᓇᕐᓄᓪᓗᓐᓃᑦ ᑕᐃᒪᓐᓂ, ᖃᓗᓈᓃᑦᑐᓂ ᑲᓇᑕ- Canada m’a appris dans les années '60, c’est que j’étais un Canadien. ᒥᐅᓂ, ᓯᓚᑦᑐᖅᓴᕐᕕᖕᓂᓗ, ᓲᕐᓗ ᐊᑮᑎᔭ ᔫᓂᕘᓯᑎᖓᓂ (Acadia University), J’avais la liberté de parole. Je pouvais parler de la façon que je voulais. ᓯᓚᑦᑐᖅᓴᕐᕕᖓᓐᓂ ᐳᕆᑎᔅ ᑲᓚᒻᐱᔭᒥ (University of B.C.), ᓯᓚᑦᑐᖅᓴᕐᕕᖓᓐ- C’est à ce point-là que j’avais changé. Je n’étais plus le même. ᓂᓗ ᒫᓂᑑᐸᒥ, ᑕᒪᒃᑯᐊᒐᓚᐃᑦ. Au début des années 1970, il y a eu la formation de l’Inuit ᐱᓕᕆᓯᒪᔪᒻᒪᕆᐅᔪᖓ ᑲᔪᓯᑏᓐᓇᕋᓱᐊᖅᓱᒋᑦ ᐊᒻᒪᓗ ᓴᐳᓐᓂᐊᖅᑕᐅ- Tapiriit Kanatami (la Fraternité des Inuits du Canada) et la création ᓯᒪᖁᓪᓗᒋᑦ, d’associations régionales disséminées dans plusieurs patries inuites ᑕᐃᒪᐃᓕᐅᖅᐸᒃᑐᖓ de l’Arctique, et ça a amené beaucoup de changements. On a ᐊᐅᓛᖃᑦᑕᖅᓱᖓ ᓇᒧᑐᐃᓐᓇᖅ ᓄᓇᕐᔪᐊᕐᒥ. ᒪᒃᑯᒃᑑᓪᓗᖓ ᐱᔾᔪᑕᐅᓪᓗᑎᒃ commencé à parler de la création du Nunavut, mot qui veut dire « ᖃᓗᓇᖑᖅᑎᑕᐅᓇᓱᐊᖅᓯᒪᓪᓗᑕ, notre patrie » dans ma langue. Dans les années 1970, nous avons ᐃᓕᖅᑯᓯᓐᓂ. ᖃᖑᒋᔭᒻᒪᕆᐊᓗᒋᓚᐅᖅᕋᒃᑯ ᐃᓕᖅᑯᓯᑐᖃᕗᑦ, ᐱᔾᔪᑎᖃᖅᓱᖓ commencé à voir la mise en place de structures politiques pour les ᑕᐃᒫᒃ ᐱᕈᖅᓴᔭᐅᓚᐅᖅᓯᒪᒐᑦᑕ ᑲᓇᑕᐅᑉ ᒐᕙᒪᒃᑯᖏᓐᓄᑦ ᖃᓗᓈᖑᖅᑎ- xR3C5tUi5 sYy4gxlMs6SA5 | wkw5 wo8ixEx6tbs?Uif5 si4ç6bR5 ᐊᑐᓕᖅᑎᑕᐅᕙᓪᓕᐊᖁᓪᓗᒋᓪᓗ ᐊᒥᓱᓂᒃ ᐊᔾᔨᒌᖏᑦᑐᓂᒃ ᐃᓄᐃᑦ ᐃᓕᖅᑯᓯᖏᑦ. ᐅᖃᓪᓚᒃᑎᐅᖃᑦᑕᖅᓱᖓ, ᖃᖑᓱᒃᑐᒻᒪᕆᐅᕙᓚᐅᖅᑐᖓ ᓇᖕᒥᓂᖅ 107 L’EXPÉRIENCE DES INUITS DANS LES PENSIONNATS INDIENS | wkw5 wo8ixEx6tbs?1if5 si4√6bq5 Inuits. Certains des changements qui se sont produits dans les années ᑕᐅᓇᓱᐊᖅᓱᑕ ᓄᓇᑦᑎᓐᓂ. ᐃᔪᕆᔭᐅᕙᓚᐅᖅᑐᒍᑦ ᐱᔾᔪᑕᐅᓪᓗᑎᒃ ᐃᒡᓗᕕᒐᕐᒥ- 1970 étaient des changements que j’avais moi-même aidé à mettre en ᐅᑕᐅᓂᖅᐳᑦ. place, la création du Nunavut, par exemple. ᐊᓐᓄᕌᖅᓯᒪᕙᓚᐅᕐᓂᕗᑦ, ᐊᒻᒪᓗ ᐃᔪᕆᔭᐅᕙᓚᐅᖅᑐᒍᑦ ᐱᔾᔪᑕᐅᓪᓗᑎᒃ ᐃᓄᐃᑦ ᑐᒃᑐᓂᒃ ᐊᒥᕐᓂᒃ ᑯᓂᖃᑦᑕᕐᓂᖏᓐᓂᒃ ᓱᕐᓗᒥᒍᑦ Je suis quelqu’un qui a été élevé par l’Église, par le système (ᕿᖓᕐᒥᒍᑦ). ᑕᐃᒫᒃ ᖃᓗᓇᓄᑦ ᖃᐅᔨᒪᔭᐅᕙᓚᐅᖅᑐᒍᑦ ᑕᐃᔅᓱᒪᓂ, ᒥᑕᐅᑕ- scolaire, le système des pensionnats, dans le but de me faire oublier ᐅᕙᒃᓚᐅᖅᓯᒪᕗᒍᑦ. ᐅᕙᓐᓄᓪᓕ, ᖃᖑᓱᒃᑐᒻᒪᕆᐊᓘᓕᓚᐅᖅᓯᒪᔪᖓ ᐃᓅᔭᕆᐊᒃᓴᖅ ma propre langue et ma culture. Une des choses que j’ai faites, c’est ᐊᕐᕋᒍᒐᓴᖕᓂ ᐊᓂᒍᖅᓯᒪᓕᖅᑐᓂ, ᐃᓕᓐᓂᐊᕆᐊᖅᑲᖅᑕᓕᖅᑎᓪᓗᖓ ᖃᓗᓈᓂ de rendre le Qaujimajatuqangit inuit — les connaissances ᐃᓕᓐᓂᐊᕐᕕᖕᓂ, ᓲᕐᓗ ᔭᓗᓇᐃᒥ, ᑰᒡᔪᐊᕌᓗᖕᒥ, ᐊᒻᒪᓗ ᖃᓗᓈᓂ ᐊᓯᖏᓐᓂᒃ, traditionnelles inuites — accessible à mes compatriotes inuits des ᑭᓯᐊᓂ 1970-ᖏᓐᓂ, ᐃᓕᖅᑯᓯᑐᖃᓐᓂᒃ ᐅᑎᖅᑎᑦᑎᕙᓪᓕᐊᔪᒪᓕᓚᐅᖅᓯᒪᔪᖓ. Peter Irniq (Peter s’appuie sur sa main, à gauche) et ses condisciples à l’externat fédéral Sir Joseph Bernier en 1958. „b w3i6 G„b Xt7uzJ6 nsu1ui4H x7ml wo8ixctq5 bwvi Jy= Si∑ wo8ix3Fzi, !(%*. PHOTOGRAPHIE FOURNIE PAR PETER IRNIQ. x0pax3u4 giyymJ6 „b w3i6. 108 nous étions si loin | L’EXPÉRIENCE DES INUITS DANS LES PENSIONNATS INDIENS wkw5 wo8ixEx6tbs?1if5 si4√6bq5 | L’EXPÉRIENCE DES INUITS DANS LES PENSIONNATS INDIENS organismes gouvernementaux, qu’il s’agisse du gouvernement du ᑕᐃᒪ ᐅᖃᖃᐅᒐᒪ, ᐃᓱᒪᖅᓲᑎᖃᓚᐅᕐᒪᑕ ᐱᔪᓐᓇᐅᑎᖃᖅᓱᑎᑦ ᐅᖃᕈᒪᔭ- Canada, du gouvernement du Nunavut, des Inuits en général ou des ᒥᓂᒃ ᐅᖃᕈᓐᓇᕐᓂᖅ ᖃᓗᓈᓂ ᑲᓇᑕᒥ, ᑕᐃᒪᐃᓕᖓᑎᑕᐅᓚᐅᔪᖏᓐᓇᑦᑕ Canadiens du sud, par l’entremise de diverses universités comme ᓱᕈᓯᐅᑎᓪᓗᖓ l’Université Acadia, l’Université de la Colombie-Britannique, ᓕᖅᑎᓪᓗᒋᑦ ᐃᓅᖃᑎᒃᑲᓐᓄᑦ 1970-ᖏᓐᓂ. ᐊᓱᐃᓛᒃ ᒐᕙᒪᓕᕆᔨᐅᖃᑕᐅᒋᐊ- l’Université du Manitoba, vous savez, des organismes comme ça. ᓕᓚᐅᖅᓯᒪᕗᖓ. ᒐᕙᒪᓕᕆᔨᐅᖃᑕᐅᓕᕋᒪ, ᒪᓕᒐᓕᐅᖅᑎᓄᑦ J’ai mis beaucoup d’efforts pour aider à préserver, à protéger ᓚᐅᖅᓯᒪᔪᖓ ᓇᐅᔭᓂ, ᐊᑐᖅᑕᐃᒃᑲsᕙᓪᓕᐊᔪᒪᓕᓚᐅᖅᐳᖓ ᒪᓕᒐᓕᐅᕐᕕᖕᒧᑦ ᓄᓇᑦᓯᐊᕐᒧᑦ, ᑐᓴᐅᒪᔭᐅᓂᕈᐊᖅᑕᐅ- ᐅᖃᐅᓯᖃᖃᑦᑕᓕᖅᓱᖓᓗ et à promouvoir la culture inuite. J’y arrive en faisant des conférences, ᐃᓚᐅᓂᖅᓴᐅᔭᕆᐊᖃᕐᓂᖏᓐᓂᒃ ᐃᓄᐃᑦ, ᐃᓕᓐᓂᐊᕈᑕᐅᓗᑎᒡᓗ en voyageant partout au pays. À cause du colonialisme, quand j’étais ᐃᓕᖅᑯᓯᖏᑦ, ᐃᓚᒋᔭᐅᓂᖅᓴᐅᓗᑎᒃ un jeune homme, j’avais très honte de ma culture inuite. J’avais très ᐃᓚᒋᔭᐅᓕᖁᓪᓗᒋᑦ ᐃᓕᓐᓂᐊᖅᑐᓕᕆᓂᒃᑯᑦ ᐊᑐᖅᑕᐅᔪᓂ ᑕᐃᒫᒃ ᒪᒃᑯᒃᑐᑦ honte de ma culture parce que c’est de cette façon que nous avons été ᐊᖑᑏᑦ ᓲᕐᓗ ᐆᒃᑑᑎᒋᓗᒍ ᐃᓕᓐᓂᐊᕈᓐᓇᕐᓂᐊᕐᒪᑕ ᐃᒡᓗᕕᒐᓕᐅᕐᓂᕐᒥᒃ. ᐊᑐᒐᒃᓴᐃᑦ ᐃᓄᐃᑦ ᐃᓄᖕᓄᖓᔪᑦ, ᒪᒃᑯᒃᑐᑦ élevés par le colonialisme du gouvernement canadien dans nos ᐅᒃᐱᕆᔭᖃᐃᓐᓇᕋᒪ ᖃᓗᓈᓂᕐᒥᐅᑕᐃᑦ ᑲᓇᑕᒥᐅᑦ ᐱᔪᓐᓇᐅᑎᖃᕐᒪᑕ communautés. On riait toujours de nous parce que nous vivions dans ᖃᐅᔨᒪᔭᕆᐊᖃᕐᒪᑕ ᖃᓄᐃᓕᐅᖅᑕᐅᕙᓚᐅᕐᒪᖔᑕ ᐅᕙᒍᑦ ᐃᓕᓐᓂᐊᕆᐊᖅᑎ- des igloos. On riait de nous parce que nous portions des vêtements ᑕᐅᓯᒪᔪᕕᓂᐅᔪᒍᑦ. ᐋᓐᓂᐊᖅᑐᓕᕆᔩᑦ ᐱᔪᓐᓇᐅᑎᖃᖅᑐᑦ ᖃᐅᔨᒪᔭᕆᐊᖃᕐᓂᕐᒥᒃ en peaux de caribou et parce que, traditionnellement, les Inuits se ᖃᓄᐃᓕᐅᖅᑕᐅᕙᓚᐅᕐᒪᖔᑕ ᖃᓄᐃᓕᐅᖅᑕᐅᓚᐅᖅᓯᒪᖕᒪᖔᑕ ᐃᓕᓂᐊᕆᐊᖅ- donnent un baiser avec le nez. C’est comme ça que la société nous ᑎᑕᐅᓯᒪᓪᓗᑕ ᓲᖅᑲᐃᒻᒪ ᐃᓄᐃᑦ ᐅᕙᑦᑐᑦ ᐅᑭᐅᖃᖅᑐᑦ ᐊᒃᓱᕈᕐᓇᖅᑐᒻᒪ- voyait à cette époque, et les gens se moquaient de ces choses. ᕆᐊᓗᖕᓂᒃ ᐊᑐᖅᓯᒪᔪᑦ. ᐊᖑᓐᓂᐊᖅᑕᐅᕙᓚᐅᖅᑐᒍᑦ, ᐊᕐᓇᕐᓂᐊᖅᑕᐅᕙᓚᐅᖅᑐᑦ, Pour ma part, j’avais très honte d’être Eskimo pendant les ᑎᒥᒃᑯᑦ ᐋᓐᓂᖅᑎᖅᑕᐅᕙᓚᐅᖅᑐᒍᑦ. ᐃᓱᒪᒃᑯᑦ ᓱᒃᑯᔨᐊᕆᔭᐅᕙᓚᐅᖅᑐᒍᑦ. années où je fréquentais des écoles du sud comme à Yellowknife et à ᑲᓇᑕᒥᐅᑦ ᐊᐱᖅᓱᖅᓂᖅᓴᐅᔭᕆᐊᖃᖅᑐᑦ ᖃᓄᐃᓕᐅᖅᑕᐅᓚᐅᖅᓯᒪᖕ- Churchill et dans le sud du Canada. Mais, dans les années 1970, j’ai ᒪᖔᑕ ᐊᒥᓱᓂᒃ ᐊᔾᔨᒌᖏᑦᑑᑎᓂᒃ ᐃᓕᓐᓂᐊᕐᕕᖕᓂ ᓇᓂᑐᐃᓐᓇᖅ ᑲᓇᑕᒥ. ᑕᒪᒃ- commencé à vouloir retrouver ma culture. Comme je l’ai dit, la liberté ᑯᓂᖓ ᐊᐱᖅᓱᕆᐊᖃᖅᐳᑦ. ᑐᓴᕈᒪᓂᖅᓴᐅᔭᕆᐊᖃᖅᑐᖅ ᐱᔾᔪᑎᖃᖅᑐᓂᒃ ᐃᓄᖕᓂᒃ d’expression existait dans le sud du Canada, et nous n’avions pas cette ᓅᓯᒪᓕᖅᑐᓂ ᐃᒡᓗᕕᒐᕐᓂᒃ ᑕᒪᐅᖓ ᑭᐊᒃᓴᐅᑎᓕᖕᓄᑦ ᐆᑦᑎᑲᐅᑎᒋᔪᓐᓇᖅᑐᓄᑦ, liberté quand j’étais jeune homme à Naujaat/Repulse Bay, et c’est pour ᐊᑖᓂ 45 ᐊᕐᕋᒍᐃᑦ, ᑕᐃᒪᐃᓐᓂᖏᓐᓄᑦ ᐊᐱᖅᓱᕐᓂᖅᓴᐅᔭᕆᐊᖃᖅᐳᑦ ᐅᕙᑦᑎᓐᓂᒃ ça que j’ai commencé à faire la promotion de notre culture chez mes ᐱᔾᔪᑎᖃᖅᑐᓂᒃ, ᐊᑐᖅᑕᐅᖃᑦᑕᖅᓯᒪᔪᓂᒃ ᐃᓕᓐᓂᐊᕐᕕᐅᓚᐅᖅᓯᒪᔪᓂᒃ, ᖃᓄᐃᓕ- compatriotes inuits au début des années 1970. Alors, je suis entré en ᔭᐅᓯᒪᖕᒪᖔᑕ ᑭᖑᓂᐊᒍᑦ ᐊᓪᓚᐃᑦ ᐃᓄᐃᓪᓗ ᑕᒪᒃᑯᓄᖓᖅᑕᐅᖃᑦᑕᖅᓯ- politique pour mieux y parvenir. Je suis entré en politique et je suis ᒪᓂᖏᓐᓄᑦ ᐃᓕᓐᓂᐊᕐᕕᖕᓄᑦ ᐊᐅᓪᓚᖅᑎᑕᐅᖃᑦᑕᖅᓯᒪᔪᓂ ᑲᓇᑕᒥ. devenu membre de l’Assemblée législative des Territoires du Nord- ᐅᖃᐅᑎᖃᑦᑕᖅᓯᒪᕙᒃᑲ ᐃᓅᖃᑎᒃᑲ ᐊᕐᕋᒍᒐᓴᐅᓕᖅlᓂ, ᓂᓪᓕᐊᖃᑦ- Ouest et je parlais d’une plus grande participation de la part des ᑕᖁᓪᓗᒋᑦ; ᐅᖃᐅᓯᖃᕐᓂᖅᓴᐅᔭᕆᐊᓖᑦ ᐱᔾᔪᑎᖃᖅᑐᓂᒃ ᐊᑐᖃᑦᑕᖅᓯᒪᔭᖏᓐᓂᒃ Inuits, de programmes culturels inuits dans les salles de classe. ᐃᓕᓐᓂᐊᕆᐊᖅᑎᑕᐅᓯᒪᓪᓗᑎᒃ Je parlais du besoin d’avoir davantage de programmes culturels pour les ᑕᐃᔅᓱᒪᓂᓂᑕᖅ ᐊᑐᖅᓯᒪᓂᕆᓕᕋᑦᑎᒍᑦ, ᑲᓇᑕᒥ ᐱᕙᓪᓕᐊᓂᑰᔪᓂ, ᐱᓗᐊᖅᑐᒥᒃ Inuits, les jeunes gens qui feraient partie du système scolaire pour que les ᐃᓄᖕᓂ. ᓱᓕ ᐱᒻᒪᕆᐅᕗᖅ, ᐃᓕᔭᖅᓱᖅᑕᐅᖃᑦᑕᕋᓗᐊᖅᑎᓪᓗᑕ ᑐᒃᓯᐊᕐᕕᖕ- jeunes hommes, par exemple, apprennent à construire un igloo. ᒥᐅᑕᓄᑦ ᑕᐃᔅᓱᒪᓂ, ᐊᑭᕋᖅᑐᐃᖏᑦᑐᒍᑦ ᑕᐃᒃᑯᓂᖓ ᐃᓄᖕᓂᒃ ᐅᕙᑦᑎᓐᓂᒃ J’ai toujours maintenu que les Canadiens du sud avaient le ᑐᔪᕐᒥᕕᓕᖕᓂ. ᑕᒪᓐᓇ ᐱᕙᓪᓕᐊᓯᒪᔪᓄᑦ ᑕᐃᒪᐃᓕᐅᖅᐸᓚᐅᖅᑐᓂᒃ. ᑲᖑᓇᖅᐸᓚᐅᖅᑐᖅ. ᑲᖑᓱᒃᓯᒪᕗᖓ. droit de savoir ce que nous avions subi dans les pensionnats ᐊᕐᕋᒍᒐᓴᐅᓯᒪᓕᖅᑐᓂ, ᐊᓱᐃᓛᒃ ᐃᒥᐊᓗᒃᐸᓚᐅᖅᑐᖓ, ᐳᐃᒍᕈᒪᓪᓗᒋᑦ autochtones. Les fournisseurs de soins de santé ont le droit de savoir ᖃᖑᓇᖅᑑᕙᓚᐅᖅᑐᑦ, ᖃᖑᓱᒃᑎᑕᐅᓂᕆᕙᓚᐅᖅᑕᕋ, ᓇᕐᕈᓇᖅᑑᑎᑕᐅᓂᕆ- ce que nous avons subi dans les pensionnats indiens. Voyez-vous, les ᕙᓚᐅᖅᑕᕋ ᐃᔨᖅᓯᒪᔪᒪᓪᓗᒋᑦ ᐊᑐᖅᐸᓚᐅᖅᑕᒃᑲ ᑐᒃᓯᐊᕐᕕᖕᒥᐅᓄᑦ, ᐱᓗᐊᖅᑐᒥᒃ xR3C5tUi5 sYy4gxlMs6SA5 | wkw5 wo8ixEx6tbs?Uif5 si4ç6bR5 109 L’EXPÉRIENCE DES INUITS DANS LES PENSIONNATS INDIENS | wkw5 wo8ixEx6tbs?1if5 si4√6bq5 Inuits de ma génération ont enduré pas mal de choses à cause du ᓇᔭᖕᓄᑦ ᑕᐃᑲᓂ ᐃᓕᓐᓂᐊᕆᐊᕐᕕᒋᓯᒪᔭᑦᑎᓐᓂ, ᑐᔪᕐᒥᕕᖃᖅᑐᓂ. ᑕᐃᓐᓇ système de pensionnats. Nous avons été sexuellement, physiquement ᑕᐃᒪᐃᓕᐅᖃᑦᑕᖅᑎᓪᓗᒍ, ᐊᐅᓚᑦᑎᔨᐅᓂᖃᖅᑎᑕᐅᓚᐅᖅᐳᖅ. ᓴᓐᓂᖓᔪᓕᖕᒥᒃ et mentalement agressés. ᐅᔭᒥᒃᓯᒪᕙᓚᐅᖅᑐᖅ, ᑎᒍᒥᐊᖅᐸᒃᓱᓂ ᓴᓐᓂᖓᔪᕐᒥᒃ ᔩᓱᓯᖑᐊᕐᒥᒃ. ᑭᒡᒐᖅᑐ- Les Canadiens devraient poser plus de questions sur ce qui ᐃᔨᐅᓚᐅᖅᑐᖅ ᒎᑎᒥᒃ. ᑭᒡᒐᖅᑐᐃᓚᐅᖅᑐᖅ ᐃᒃᓯᕋᕐᔪᐊᒃᑯᑦ ᑐᒃᓯᐊᕐᕕᖓᓂᒃ. nous est arrivé dans les divers pensionnats partout au Canada. C’est ᑕᒪᐃᓐᓂᕐᒧᑦ, ᐊᖏᔪᐊᓗᖕᒥᒃ ᐃᓕᕋᓇᕈᑎᖃᓚᐅᖅᐳᖅ. ᖃᓄᐃᓕᐅᕈᓐᓇᓚᐅᖅᐱᑕ? là-dessus qu’ils devraient poser des questions. Ils devraient s’intéresser ᑭᓇᒧᑦ ᐅᖃᕈᓐᓇᓚᐅᖅᐱᑕ? ᐅᖃᐅᓯᕆᒐᓗᐊᕈᕕᒋᓗᓐᓃᑦ ᐱᑦᑎᐊᖅᑕᐅᖏᓐᓂᖏᑦ davantage à ces Inuits qui sont passés de leur igloo au four micro- ᑭᓇᑐᐃᓐᓇᐅᑉ ᐃᒡᓗᓕᒑᕐᔪᖕᒥ ᑭᓇᑐᐃᓐᓇᕐᒧᑦ, ᓱᓕᔪᕆᔭᐅᓇᔭᓚᐅᖏᑦᑐᒍᓗᓐᓃᑦ. ondes en moins de quarante-cinq ans. C’est ce qu’ils devraient vouloir ᑕᐃᓐᓇ ᓇᔭᒃ ᑕᑯᒃᑲᓐᓂᕈᒪᔭᕋᓗᐊᕋ ᐊᐱᕆᔪᒪᓪᓗᒍ ᓱᒐᒥ ᑕᐃᒪᐃ - savoir à notre sujet, au sujet des expériences au pensionnat, des ᓕᐅᓚᐅᕐᒪᖔᑦ ᐊᕐᕋᒍᓕᒫᕌᓗᒃ, ᐊᒻᒪᓗ ᐊᒥᓱᓂᒃ ᐊᕐᕌᒍᓂᒃ ᑭᖑᓂᖏᓐᓂ. séquelles des pensionnats canadiens pour les Inuits et les Autochtones. ᐊᐱᕆᔪᒪᒐᓗᐊᕋᒃᑯ ᓱᒐᒥ ᑕᐃᒪᐃᓕᐅᓚᐅᕐᒪᖔᑦ ᐅᕙᓐᓂᒃ. ᑕᐃᒪᐃᓕᐅᖅ- Au cours des dernières années, j’ai dit à mes compatriotes inuits ᑕᐅᓂᐅᓴᓚᐅᖏᓐᓇᑦᑕ ᐊᖓᔪᖄᒃᑯᑎᓐᓄᑦ. ᑕᐃᒪᐃᓕᐅᖅᑐᖃᕋᔭᖏᑦᑎᐊᖅᑐᖅ qu’ils devraient parler de ces choses; ils devraient parler davantage de ᐃᓄᐃᑦ ᐃᓅᖃᑎᒋᖕᓂᖏᓐᓂ, ᐃᓱᒪᒋᔭᐅᓇᔭᖏᑦᑐᕐᓗᓐᓃ ᐃᓄᖕᓄᑦ. ᓈᒻᒪᖏᒪᑦ. leurs expériences dans les pensionnats. Ça fera partie de l’histoire, de ᓇᒻᒪᖏᒪᑦ ᐊᒥᓲᓗᐊᖅᑐᑦ ᐊᑐᐊᓂᒃᓯᒪᓕᑐᑦ ᐊᓂᒍᑎᓯᒪᔪᑦ ᒪᒃᑯᓗᐊᓚᐅᖅᑎᓪᓗᒋᑦ, l’histoire canadienne, surtout celle des Inuits. Malgré que nous ayons ᐃᓚᖏᓗᓐᓃᑦ 6-ᓂᒃ ᐅᑭᐅᖃᓚᐅᑐᑦ. ᐊᒫᖅᑕᐅᔪᓐᓂᖅᓴᓯᒪᓂᑰᒻᒪᕆᐅᓚᐅᖅᑐᑦ, été victimes de violence aux mains de membres de l’Église à cette ᐊᒪᑕᐅᑎᓂᒃ, ᐊᕐᓇᐃᑦ ᐊᑐᖅᐸᒃᑕᖏᓐᓂ ᐊᑎᒋu4 ᓄᑕᕋᓚᒥᓂᒃ. époque, nous n’en voulons pas aux gens qui nous fait ces choses. Nous ᐃᓚᖏᓐᓂᒃ ᐅᖃᑦᑎᐊᕈᒪᖕᒥᔪᖓ ᑐᑭᓯᓇᑦᑎᐊᕐᓗᒍ, ᑐᑭᓯᔭᐅᑦᑎᐊᕈᒪᒐᒪ ᒪᑐᒥᖓ: ᐃᓄᐃᑦ ᐅᕙᒍᑦ ᐃᓕᓐᓂᐊᕆᐊᖅᓯᒪᔪᕕᓂᐅᔪᒍᑦ Sir Joseph Bernier avons eu honte. J’en ai eu honte. Pendant de nombreuses années, j’ai noyé dans l’alcool la honte Federal Day School-ᒥ ᐱᐅᖏᑦᑐᓂᒃ ᐅᖃᐅᓯᖃᓚᐅᖅᓯᒪᖏᑦᑐᒍᑦ ᐃᓕᓐᓂ- dont j’ai souffert, ce que m’ont fait vivre les membres de l’Église, ᐊᕐᓂᕆᓯᒪᔭᑦᑎᓐᓂᒃ ᑕᐃᑲᓂ. ᐅᖃᕋᔭᕈᑦᑕᓗᓐᓃᑦ, ᐅᖃᐅᓯᕆᓇᔭᕈᑦᑎᒍᓗᓐᓃᑦ surtout une des Sœurs Grises du pensionnat. Quand elle faisait ça, ᑕᐃᓐᓇ ᐃᓕᓐᓂᐊᕐᕕᒋᓯᒪᔭᕗᑦ ᐅᖃᕋᔭᓚᐅᖅᑐᒍᑦ ᐱᐅᓂᖅᐹᖑᓯᒪᓂᖓᓂᒃ c’est elle qui avait l’autorité. Elle avait une croix, un crucifix de Jésus- ᐃᓕᓐᓂᐊᕐᕕᒋᓚᐅᖅᑕᕗᑦ, ᖃᓗᓇᑎᑐᑦ ᐃᓕᓐᓂᐊᖅᑎᑕᐅᓂᖅᐳᑦ ᐱᐅᓂᖅᐹᖑ- Christ dans sa main. Elle représentait Dieu. Elle représentait l’Église ᓯᒪᔪᖅ ᐃᓕᓐᓂᐊᕐᕕᓕᒫᓂ. ᓯᕗᓕᐅᖅᑎᓐᖑᖅᓯᒪᔪᒍᑦ ᑭᖑᓂᐊᓂ. ᐊᒃᓱᕈᕐᓇᖅᑐᒃ- catholique. Alors, elle avait beaucoup d’autorité. Qu’est-ce qu’on ᑰᖅᓯᒪᕐᔪᐊᖅᑐᒍᑦ. ᐱᓂᐊᕐᓂᖃᓚᐅᕋᑦᑕ. ᑕᐃᒃᑯᐊ ᐃᓕᓴᐃᔩᑦ ᑕᐃᒍᐃᕙᓚᐅᖅᑐᑦ pouvait faire? À qui pouvait-on dire ça? Même si nous nous étions ᐅᕙᑦᑎᓐᓂᒃ ᑐᑭᖃᖏᓐᓂᕋᐃᓪᓗᑎᒃ, ᓱᓇᒃᓴᐅᖏᓐᓂᕋᐃᓪᓗᑎᒃ, ᕿᒻᒥᑐᐃᓐ- plaints de ces choses qui arrivaient à quelqu’un à Chesterfield Inlet, ᓇᐅᓂᕋᐃᕙᓚᐅᖅᑐᑦ, ᐱᐅᔪᐊᓗᖕᓂᒃ ᐅᖃᕈᓐᓇᕐᓂᕐᒥᒃ ᖃᓗᓈᑎᑐᑦ ᐃᓕᓐᓂᐊᖅ- de toute façon, personne ne nous aurait crus. ᑎᑦᑎᓯᒪᕗᖅ. ᑕᒪᒃᑯᐊ ᐱᐅᔫᑎᐅᓯᒪᔪᑦ ᐊᑐᖅᓯᒪᔭᕋᓗᐊᕗᑦ ᐃᓕᓐᓂᐊᖅᑎᑕᐅᕙᓪ- Je voudrais revoir cette religieuse et lui demander pourquoi elle ᓕᐊᓕᕋᑦᑕ. ᐃᓕᓐᓂᐊᕐᓂᕆᓚᐅᖅᑕᕗᑦ ᐃᒡᓗᓕᒑᕐᔪᖕᒥ ᐱᐅᓂᖅᐹᑦᑎᐊᖑᓯᒪᔪᖅ. m’a fait ça pendant toute une année et l’année suivante. J’aimerais ᑭᓯᐊᓂ ᐃᓖᔭᖅᓱᖅᑕᐅᖃᑦᑕᖅᓯᒪᓂᕗᑦ .... pouvoir lui demander pourquoi elle m’a fait ça. Ce sont des choses ᐅᔾᔨᖅᑐᑦᑎᐊᕐᓂᐊᖅᑐᒍᑦ ᑕᐃᒪᐃᓕᐅᖅᑕᐅᒃᑲᓐᓂᓚᐅᖅᓯᒪᓂᐊᖏᓐᓂᖏᑦ que nos parents ne nous auraient jamais faites. C’est quelque chose ᒪᒃᑯᒃᑐᑦ, ᓱᕈᓯᑯᓗᐃᑦ, ᓯᕗᓂᒃᓴᑦᑎᓐᓂ. ᐊᑭᕋᖅᑐᐃᓐᓇᕈᒪᖏᑕᕋᓗᐊᕗᑦ ᑕᐃᒃᑯᐊ que, dans la société inuite, personne n’aurait pensé à faire. C’est mal. ᑕᐃᒪᐃᓕᐅᕐᓂᑰᔪᑦ, ᑭᓯᐊᓂ ᑕᒪᒃᑯᐊ ᐊᑐᖅᑕᐅᒃᑲᓐᓂᓚᐅᖅᓯᒪᖅᑯᔪᓐᓃᖅᑕᕗᑦ Ce n’est pas juste, quand on pense qu’un si grand nombre de ceux ᒪᒃᑯᒃᑐᓄᑦ, ᓱᕈᓯᑯᓗᖕᓄᑦ. ᓇᐅᒃ. ᖃᖓᓕᒫᖅ ᓇᐅᒃ! d’entre nous qui ont survécu étaient si jeunes, aussi jeunes que six ᐅᑎᕐᕕᒋᕙᕋ ᐃᓱᒪᒃᑯᑦ ᑕᐃᔅᓱᒪᓂ Turquetil Hall-ᒥ ᑐᔪᕐᒥᕕᕕᓂᖅᐳᑦ, ans. Ils étaient tout juste sortis de leur amauti, l’amauti que les femmes ᐊᒻᒪᓗ Sir Joseph Bernier Federal Day School-ᒥ ᐅᖃᐅᑎᔭᐅ- inuites portent sur le dos pour transporter leurs bébés. ᕙᓚᐅᕐᓂᖅᐳᑦ ᐅᖃᓪᓚᖃᑦᑕᖁᔭᐅᖏᓐᓂᖅ ᐃᓄᐃᑦ ᐅᖃᐅᓯᖓᓐᓂᒃ. ᑭᓯᐊᓂ, 110 nous étions si loin | L’EXPÉRIENCE DES INUITS DANS LES PENSIONNATS INDIENS wkw5 wo8ixEx6tbs?1if5 si4√6bq5 | L’EXPÉRIENCE DES INUITS DANS LES PENSIONNATS INDIENS L’une des choses que je voudrais clairement établir, et je voudrais être clairement compris, c’est que les Inuits de ma génération qui sont allés à Turquetil Hall ou au pensionnat fédéral Sir Joseph Bernier n’ont jamais rien dit de négatif à propos de l’éducation qu’ils ont reçue. Au contraire, nous avons dit que l’école que nous avions fréquentée, que l’éducation qu’on y avait reçue en anglais, était une excellente éducation. Finalement, nous sommes tous devenus des chefs de file. Nous avons beaucoup souffert. Nous avions une obligation. Autant les instituteurs pouvaient nous traiter de « bandes d’imbéciles », de « bons à rien » et de « bande de chiens sauvages », ils nous enseignaient l’anglais plutôt bien. Ça, c’est le bon côté de l’éducation qu’on a reçu. L’éducation que nous avons reçue à Chesterfield Inlet était excellente. Mais la violence, les agressions… Nous voulons nous assurer qu’à l’avenir, ces choses-là n’arriveront plus jamais à des jeunes, à des petits enfants. Nous n’en voulons pas à ces gens, mais nous voulons faire en sorte que ces choses n’arrivent plus jamais à des jeunes, à des petits enfants, plus jamais. Jamais! Peter Irniq (Peter est à l’extrême gauche) et un ami, Robert Qattuurainnuk, avec des filets qu’ils ont fabriqués à l’externat fédéral Joseph Bernier, 1959. PHOTOGRAPHIE FOURNIE PAR PETER IRNIQ. Je reviens sur cette toute première année où nous étions au pensionnat Turquetil Hall, à l’externat fédéral Sir Joseph Bernier, où on nous avait dit de ne pas parler notre langue, l’inuktitut. Mais vous „b w3i6 G„b nsuxi whxiH x7ml wo8ixctz s`MS5 c5©Cw8k4 m5tbstoxq5 bwvi ˙ Jy= Íi∑ Z?m4f5 wo8ix3Fzi, !(%(. x0pax3u4 giyymJ6 „b w3i6. savez, ceux d’entre nous à qui ils ont dit de ne pas parler notre langue, dans cette salle de classe, aujourd’hui, nous sommes devenus ceux qui ᐅᕙᒍᑦ ᐅᓪᓗᒥᐅᓕᖅᑐᖅ, ᐅᖃᖃᑦᑕᖁᔭᐅᓚᐅᖅᓯᒪᖏᑦᑐᒍᑦ ᐅᖃᐅᓯᑐᖃᑦᑎᓐᓂᒃ insistent le plus pour qu’il y ait plus de cours d’inuktitut à l’école. ᐃᒡᓗᕈᓯᕐᓂ ᐃᓕᓐᓂᐊᕐᕕᖕᓂ, ᐅᓪᓗᒥ ᐃᑲᔪᖅᓱᐃᔨᓪᓚᕆᐅᓕᖅᑐᒍᑦ ᐃᓄᒃᑎᑐᑦ Nous ne voulons pas que notre langue disparaisse, alors nous voulons ᐃᓕᓐᓂᐊᖅᑎᑦᑎᖃᑦᑕᖁᔨᓂᕐᒥᒃ ᐃᓕᓐᓂᐊᕐᕕᖕᓂ. ᐅᖃᐅᓯᑐᖃᖅᐳᑦ ᐊᑐᖅᑕᐅ- que le système scolaire complète ce que nous savons déjà, et enseigne ᖏᓐᓇᕆᐊᖃᕐᒪᑦ ᑕᐃᒪᐃᓐᓂᖓᓄᑦ ᐃᓕᓐᓂᐊᖅᑎᑕᐅᔪᓂᒃ ᐱᖅᑯᓯᕆᔭᐅᔪᓂᒃ la langue et la culture inuits, de la maternelle jusqu’à la douzième ᐃᓚᒋᔭᐅᑕᐅᓯᒪᔭᕆᐊᖃᖅᐳᑦ ᖃᐅᔨᒪᔭᕗᑦ, ᐊᒻᒪᓗ ᐃᓕᓐᓂᐊᖅᑎᑕᐅᖃᑦᑕᕐᓗᑎᒃ année. Les Inuits de ma génération à qui on a dit de ne jamais parler ᐃᓕᓐᓂᐊᓕᓵᖅᑐᓂᒃ ᐱᒋᐊᕐᓗᑎᒃ ᐳᖅᑐᓂᓕᖕᓄᑦ 12-ᒧᑦ. ᐅᕙᒍᑦ ᐃᓕᓐᓂ- leur langue en classe, c’est nous qui avons remué ciel et terre pour ᐊᕆᐊᖅᑎᑕᐅᓚᐅᖅᓯᒪᔪᒍᑦ ᐃᓅᒐᓗᐊᖅᓱᑕ ᐅᖃᐅᓯᑐᖃᑦᑎᓐᓂᒃ ᐅᖃᓪᓚᖃᑦ- faire en sorte qu’on enseigne la langue inuite. ᑕᖁᔭᐅᕙᓚᐅᖏᑦᑐᒍᑦ ᐃᓕᓐᓂᐊᖅᑎᓪᓗᑕ, ᓴᖏᔪᒥᒃ ᓂᐱᖃᖅᓯᒪᓕᖅᑐᒍᑦ ᐊᒃᓱᕉᑎᒋᓪᓚᕆᒃᓱᒋᑦ ᐃᓄᒃᑎᑐᑦ ᐃᓕᓐᓂᐊᖅᑎᑦᑎᖃᑦᑕᖁᔨᓪᓗᑕ, ᐅᖃᐅᓯᑐᖃᖅᐳᑦ ᐊᑐᖅᑕᐅᓗᑎᒃ. xR3C5tUi5 sYy4gxlMs6SA5 | wkw5 wo8ixEx6tbs?Uif5 si4ç6bR5 111 L’EXPÉRIENCE DES INUITS DANS LES PENSIONNATS INDIENS | wkw5 wo8ixEx6tbs?1if5 si4√6bq5 Peter Irniq „b w3i6 Né en 1947 à Naujaat/Repulse Bay, Nunavut, Peter Irniq a commencé w˚if 1947 Ns÷i, kNK5. „b w3i6 wo8ixoMs6ymJ6 ˙ l’école à l’externat fédéral Sir Joseph Bernier à Chesterfield Inlet Jy= Íiw wo8ix3Fzi w[loÛ3J1u bwvi 1958. bwvz5 en 1958. Après Chesterfield Inlet, on l’a envoyé à l’école des métiers w[loÛ3J1u5, „b xs9M6tbsMs6g6 ƒ[JxÇl1j5 nNp4nk5 de Churchill, au Manitoba, en compagnie de nombreux autres wo8ix3F4 μi©Xu ∫4fxl WctQ9lQ5 xuh5 wkw5 wo8ix6tb- Inuits pour y apprendre un métier du Sud. Aujourd’hui, Peter est six3mb c9lˆ5 nN0Jyq8i4. s9lu, „b w3i6 sN wkw5 un enseignant de culture inuite, un consultant et un conférencier Wsyq8i4 wonwpsJ6, cspmpQ/sJ6, x7ml sc9MQx6g6- chevronné qui a occupé plusieurs postes publics et politiques, dont tbs?4g6 sN w6vNw÷c3ymZu xuhi4 Z?moEi3u, wMQ/- ceux de sous-ministre du ministère de la Culture, de la Langue, s9li ui{bs gqoE9lis4 wodyoEp4f5 bwvi 1998 x7ml des Anciens et de la Jeunesse du Nunavut en 1998 et 1999, et de 1999 x7ml vuyNsymJ6 kNK7j5 x?∫i 2000 x7ml 2005. Commissaire du Nunavut entre 2000 et 2005. Ayant été forcé à bwml apprendre le mode de vie des Qablunaat (Blancs) dans le système Wsyq8i4, „b cspm/s5txo6t5tNh4ymK6 wkw5 cspm/- scolaire des pensionnats, Peter a depuis milité avec succès pour que gcq8i4 WymJi4, wMostym9lA kNK5 x7ml vNbs2 WoE0- l’Inuit Qaujimajatuqangit, ou IQ (connaissances traditionnelles JtQ9lA, x7ml Wymix3m0J4 wkw5 scsyq5 x7ml Wsyq5 inuites) soit intégré aux régimes gouvernementaux du Nunavut et WoEt5t0Jbslt4 wMostymlQ5 srs6b6g6 wo8ix3F5 wlxi. WD6n/symZu wo8ix3Fq8i wo5tymJ6 c9lˆ5 du Canada. Il a aussi obtenu que les programmes de langue et de culture inuites fassent partie des programmes scolaires du Nord. Peter Irniq, 13 ans, avec des condisciples à l’externat fédéral Sir Joseph Bernier à Chesterfield Inlet, 1960. Rangée arrière : Peter Irniq, Francois Nanuraq, Nick Amautinnuaq, Mike Kusugaq. Rangée avant : Jose Kusugak, Jack Anawak, Andriasi Siutinnuaq „b w3i6, x3ÇAo4 !#, wo8ixctq9l bwvi ˙ Jy= Íi∑ Z?m4f5 wo8ix3Fzi w[loÛ3J1u, !(^). gkx`i5g5: „b w3i6, K˜8hx NkC6, i4 xmst8kx6, mw4 fhZ6. yKix`i5g5: Ôy fhZ6, ÷4 xNDx6, x8gExy yst8kx6 PHOTOGRAPHIE FOURNIE PAR PETER IRNIQ. x0paxdtz „b w3i6 112 nous étions si loin | L’EXPÉRIENCE DES INUITS DANS LES PENSIONNATS INDIENS Carolyn Niviaxie √Mw8 iFx6y La première journée d’école était à fois excitante et effrayante. Les instituteurs étaient très sévères. Personne n’avait le droit de parler. Nous ne devions pas parler notre langue. C’était très, très sévère, comme les écoles d’autrefois. Nous étions punis quand nous parlions notre langue. On nous faisait rester dans un coin, rester après l’école, on nous donnait la fessée, on nous tirait les cheveux. ᐃᓕᓐᓂᐊᓯᒋᐅᕐᓂᖅ ᓯᕗᓪᓕᖕᒥ ᖁᕕᐊᓇᖅᐳᖅ ᐊᒻᒪᓗ ᑲᑉᐱᐊᓇᖅᖢᓂ. ᓂᒥᖅᓯᒪᔪᖅ ᐊᑕᐅᓯᕐᒧᑦ. ᐃᓕᓐᓂᐊᑎᖅᑎᑦᑎᔩᑦ ᐊᐅᓚᑦᑎᓪᓚᕆᓚᐅᖅᐳᑦ. ᐅᖃᓪᓚᒍᓐᓇᓐᖏᑉᐳᒍᑦ, ᐅᖃᐅᓯᖅᐳᒃ ᐊᑐᕈᓐᓇᓐᖏᑉᐸᕗᑦ. ᒪᓕᒐᖃᐅᓚᐅᖅᐳᖅ ᐃᒻᒪ ᐃᓕᓐᓂᐊᕐᕕᐅᑉ ᐃᓗᐊᓂ. ᐅᖃᐅᓯᖅᐳᑦ ᐊᑐᕈᑦᑎᒍ ᓱᖁᐅᖅᑕᐅᕗᒍᑦ, ᓱᐊᖅᑕᐅᕗᒍᑦ. ᐃᒡᓗᐅᑉ ᑎᕆᖅᑯᐊᓄᑦ ᓇᖏᖅᑎᑕᐅᕗᒍᑦ, ᐃᓕᓐᓂᐊᕋᓂᒃᑯᑦᑕ ᕿᒪᒃᑕᐅᕗᒍᑦ ᐃᓕᓐᓂᐊᕐᕕᖕᒥ, ᐸᑦᑕᕆ/ᐅᕗᒍᑦ, ᐅᕝᕙᓘᓐᑐᓂ ᓄᔭᖅᑐᖅᑕᐅᕗᒍᑦ. Tout d’abord, je suis de Sanikiluaq, au Nunavut. C’est là que je suis ᓯᕗᓪᓕᕐᐸᒥ ᐅᖃᕈᒪᕗᖓ, ᓴᓂᑭᓗᐊᕐᒥᐅᑕᐅᕗᖓ. ᐃᓅᓚᐅᖅᓯᒪᕗᖓ née, alors j’ai fréquenté l’école là pendant à peu près une année. Après ça, ᓴᓂᑭᓗᐊᕐᒥ, ᐅᑭᐅᖅ ᐊᑕᐅᓯᖅ ᐃᓕᓐᓂᐊᕆᐊᖅᐳᖓ ᑖᑲᓂ, ᑰᐅᔾᔪᐊᕋᐱᖕᒧᑦ on m’a envoyée à Kuujjuaraapik, à la résidence. J’avais sept ans. J’y suis ᐃᓕᓐᓂᐊᕆᐊᓕᖅᐳᖓ ᐅᑭᐅᑲᖅᖢᖓ 7-ᓂᒃ. ᐃᓕᓐᓂᐊᓕᖅᐳᖓ ᑖᑲᓂ ᑭᓯᐊᓂ restée jusqu’à l’âge de seize ans. Tellement, tellement d’années. Tout de 17-ᒍᕋᒪ ᐊᖏᕐᕋᖅᐳᖓ. ᐅᑭᐅᓄᑦ ᐅᓄᖅᑐᑦ ᐊᖏᕐᕋᖅᓯᒪᓐᖏᑉᐳᖓ. ᑰᔾᔪᐊ- suite après, je suis allée à Churchill [au Manitoba] pendant deux ans. ᕋᓗᖕᒧᑦ ᐃᓕᓐᓂᐊᕆᐊᓕᕆᕗᖓ ᐅᑭᐅᓄᑦ ᒪᕐᕈᐃᓐᓄᑦ. ᐋᑐᕚᒧᑦ ᐃᓕᓐᓂ- Après ça, ç’a été Ottawa, puis Brandon, au Manitoba. Je suis allée à l’école ᐊᕆᐊᓕᕆᕗᖓ ᐊᒻᒪᓗ ᕗᓚᓐᑖᓐ, ᒫᓂᑐᕝᕙᒧᑦ. ᐅᑭᐅᑦ 15-ᓂᒃ ᐃᓕᓐᓂᐊᖅᐳᖓ à tous ces endroits. En tout, du début à la fin, ça fait environ quinze ans. ᐊᖏᕐᕋᒪ ᓯᓚᑖᓂ. Je retournais chez moi pendant l’été. Nous ne retournions jamais ᐊᐅᔭᒃᑯᑦ ᐊᖏᕐᕋᖅᐸᒃᑲᓗᐊᖅᖢᖓ. ᖁᕕᐊᓱᒡᕕᖕᒥ ᐊᖏᕐᕋᖅᐸᓚᐅᓐ- à la maison pour Noël ni pour les enterrements, et j’ai perdu beaucoup ᖏᐳᖑᑦ. ᐊᒻᒪᓗ ᐃᓚᐃᕋᖓᑦᑕ ᑐᖁᔪᓂᒃ .... ᐊᒥᓱ ᐃᓚᒃᑲ ᑐᖁᓚᐅᖅᐳᑦ. de membres de ma parenté, beaucoup. Lorsque nous faisions quelque ᖁᕕᐊᓇᖅᑐᒥᒃ ᐊᑐᕋᖏᑦᑕ ᐊᖓᔪᖅᑳᕗᑦ ᐃᓚᐅᓐᖏᑉᐳᑦ. ᓱᖃᐃ ᖃᓄᖅ chose de fantastique, nos parents n’étaient jamais là, alors ils ne savaient ᐊᔪᖏᓐᓂᑦᑎᖕᓂᒃ ᖃᐅᔨᒪᓚᐅᓐᖏᑉᐳᑦ. ᐃᓚᒋᔭᕗᑦ ᐃᓚᐅᑎᑕᐅᓲᖑᒐᓗᐊᖅᐳᑦ pas ce que nous faisions à l’école, comme obtenir un diplôme d’une ᖁᕕᐊᓇᖅᑐᒥ ᑭᓯᐊᓂ ᑖwᒪᓐᓇ ᐱᓚᐅᓐᖏᑉᐳᒍᑦ. certaine école. Ils ne savaient pas. Maintenant, la parenté assiste aux cérémonies, mais pas dans ce temps-là. Les élèves qui habitaient là avaient leur chez-soi. Mais nous, nous ᓄᓇᑲᖅᑐᓪᓕ ᐊᖏᕐᕋᖅᐸᒃᖢᑎᒃ ᐃᓕᓐᓂᐊᕋᓂᒃᑯᑎᒃ, ᐅᕙᒍᓪᓕ ᐋᒃᑲ. ᐊᓯᐊᓂ ᓄᓇᖃᕋᑦᑕ. ᐃᓕᓐᓂᐊᓯᒋᐅᕐᓂᖅ ᓯᕗᓪᓕᖕᒥ ᖁᕕᐊᓇᖅᐳᖅ ᐊᒻᒪᓗ ᑲᑉᐱᐊᓇᖅᖢᓂ. venions d’autres communautés. ᓂᒥᖅᓯᒪᔪᖅᐊᑕᐅᓯᕐᒧᑦ. Carolyn Niviaxie. √Mw8 iFx4y. PHOTOGRAPHIÉE PAR JEFF THOMAS. x0poxz π= ∫m{. 115 L’EXPÉRIENCE DES INUITS DANS LES PENSIONNATS INDIENS | wkw5 wo8ixEx6tbs?1if5 si4√6bq5 La première journée d’école était à fois excitante et effrayante. ᐃᓕᓐᓂᐊᑎᖅᑎᑦᑎᔩᑦ ᐊᐅᓚᑦᑎᓪᓚᕆᓚᐅᖅᐳᑦ. ᐅᖃᓪᓚᒍᓐᓇᓐᖏᑉᐳᒍᑦ, Les instituteurs étaient très sévères. Personne n’avait le droit de parler. ᐅᖃᐅᓯᖅᐳᒃ ᐊᑐᕈᓐᓇᓐᖏᑉᐸᕗᑦ. ᒪᓕᒐᖃᐅᓚᐅᖅᐳᖅ ᐃᒻᒪ ᐃᓕᓐᓂᐊᕐᕕᐅᑉ Nous ne devions pas parler notre langue. C’était très, très sévère, comme ᐃᓗᐊᓂ. les écoles d’autrefois. Nous étions punis quand nous parlions notre ᐅᖃᐅᓯᖅᐳᑦ ᐊᑐᕈᑦᑎᒍ ᓱᖁᐅᖅᑕᐅᕗᒍᑦ, ᓱᐊᖅᑕᐅᕗᒍᑦ. ᐃᒡᓗᐅᑉ langue. On nous faisait rester dans un coin, rester après l’école, on nous ᑎᕆᖅᑯᐊᓄᑦ ᓇᖏᖅᑎᑕᐅᕗᒍᑦ, ᐃᓕᓐᓂᐊᕋᓂᒃᑯᑦᑕ ᕿᒪᒃᑕᐅᕗᒍᑦ ᐃᓕᓐᓂ- donnait la fessée, on nous tirait les cheveux. ᐊᕐᕕᖕᒥ, ᐸᑦᑕᕆ/ᐅᕗᒍᑦ, ᐅᕝᕙᓘᓐᑐᓂ ᓄᔭᖅᑐᖅᑕᐅᕗᒍᑦ. Ils nous ont enseigné la manière d’être des Blancs. Je pense que j’en connaissais plus sur l’histoire du Canada ou des États-Unis et des autres pays que sur mon propre peuple. Je pensais que je devrais vivre comme une personne blanche. Sinon, je ne survivrais pas. C’est un peu comme ça que… Si je n’étais pas allée au pensionnat, j’aurais suivi ma famille à la chasse, dans les campements, dans tout ce qu’ils avaient l’habitude de faire. J’ai grandi dans des iglous, au milieu des chiens de traîneau, la faim au ventre et dans le froid. C’est ce à quoi je m’accroche : c’est la chose la ᖃᓪᓗᓈᑦ ᐱᖅᑯᓯᖏᓐᓂᒃ ᐃᓕᓐᓂᐊᖅᑎᑕᐅᕗᒍᑦ. ᐃᓕᓐᓂᐊᕐᕕᖕᒥ ᐃᓕᓐᓂᐊᕐᓂᖅᓴᐅᕗᖓ ᑲᓇᑕᒥᒃ ᐊᒻᒪᓗ ᐊᒥᐊᓕᑲᑦ ᓄᓇᖓᓐᓂᒃ, ᑭᓯᐊᓂ ᓇᖕᒥᓂᖅ ᓄᓇᖓ ᐱᖅᑯᓯᖅᐳᑦ ᐃᓕᓐᓂᐊᓚᐅᓐᖏᑉᐸᕋ. ᐃᓱᒪᓚᐅᖅᓯᒪᕗᖓ ᖃᓪᓗᓈᖑᓇᓱᒋᐊᖃᓕᖅᑐᖓ. ᖃᓪᓗᓈᓐᖑᕋᓱᐊᓐᖏᒃᑯᒪ ᓱᓇᐅᓂᐊᓐᖏᑦᑐᖓ ᐃᓱᒪᒋᓕᖅᑦᖢᒍ. ᑖᒪᓐᓇ ᐃᓱᒪᓚᐅᖅᐳᖓ .... ᐃᓕᓐᓂᐊᖅᓯᒪᓐᖏᒃᑯᒪ ᐃᓚᒃᑲ ᓄᓇᑦᑎᖕᓂ ᓄᒃᑕᖅᑐᑦ ᐃᓚᐅᕝᕕᒋᑦᑕᕐᓗᖏᑦ ᐃᓅᓯᖃᓂᐊᓚᐅᕈᓗᐊᖅᐳᖓ. ᐊᖑᓇᓱᐊᖅᑐᑦ, ᓄᓇᓕᕋᓛᒍᑦᑕᖅᑐᑦ, plus importante de ma vie. Maintenant, ayant pris de l’âge, je peux dire ᐊᒻᒪᓗ ᐃᖏᕐᕋᓂᖏᓐᓂ ᐃᓚᐅᑦᑕᕐᓗᖓ. ᐃᒡᓗᕕᖓᕐᓂ ᐱᕈᖅᐳᖓ, ᕿᒧᒃᓯᖅ- que ça m’a aidée. ᐸᒃᑎᒡᓗᖏᑦ, ᕿᐅᕙᒃᑎᓪᓗb ᐊᒻᒪᓗ ᑳᒃᐸᒃᑎᒡᓗᑕ. ᑖᒃᑯᐊ ᑎᒍᒥᐊᖅᐸᒃᑲ. Où j’avais grandi, les choses commençaient à changer [dans la communauté]. C’était comme l’une des dernières cultures que la civilisation n’avait pas encore touchées. Notre endroit était très isolé, ᐱᒻᒪᕆᐅᕗᒍᑦ ᐅᓪᓗᒥᒧᑦ ᐃᓅᓯᖕᓄᑦ ᑎᑭᐅᑎᒃᑲ. ᐄ, ᐃᓐᓇᕈᓕᖅᖢᖓ ᑎᒍᒥᐊᖏᓐᓇᕋᒃᑭᑦ ᐃᖅᑲᒪᔭᒃᑲ ᐃᑲᔪᕐᓂᖃᓚᐅᖅᐳᑦ. ᓄᓇᒋᓂᖁᖓ ᐊᓯᔾᔨᖅᐸᓪᓕᐊᖏᓐᓇᖅᐳᖅ. ᓱᐅᕐᓗ ᑎᑭᑕᐅᕙᓪᓕᐊ- alors les changements ne s’opéraient pas vite à l’époque. Je pense que ᖏᓐᓇᖅᐳᒍᑦ c’est notre génération à nous qui avons beaucoup changé, plus tard. Mais ᑎᑭᑉᐸᓪᓕᐊᖏᓐᓇᓕᓚᐅᖅᐳᑦ. dans d’autres communautés, comme dans celle où j’habite maintenant, ᐱᒋᐊᖅᑲᖅᑐᕕᓂᐅᕗᒍᑦ. ᐅᓪᓗᒥᓕ ᓄᓇᒋᓕᖅᑕᕐᓂ, ᑰᐅᔾᔪᐊᕋᐱᒥ ᐃᒡᓗᕕᖓ- Kuujjuaraapik, les gens ne vivaient déjà plus dans les iglous. Ils avaient ᑲᖅᐸᓚᐅᓐᖏᑦᑐᑦ. ᖃᓪᓗᓈᑦ ᐃᒡᓗᓕᐊᖏᓂᒃ ᐃᒡᓗᖃᓚᐅᖅᐳᑦ. des maisons construites, pas comme un iglou. ᖃᓪᓗᓈᓂᑦ. ᐃᓅᑐᐅᖏᓐᓇᖅᐸᓚᐅᕈᓗᐊᖅᖢᑕ ᐅᕗᒍᑦ ᓇᓕᒧᒃᑲ ᑎᑭᕋᕋᓗᐃᑦ ᐊᓯᔾᔨᖅᐸᓪᓕᐊᓕᖅᖢᑕ ᓄᓇᖕᓄᑦ ᐅᑎᓚᐅᖅᓯᒪᒋᕗᖓ ᕿᒻᒥᖅᐳᑦ ᑐᖁᕋᖅᑕᐅᓐᓂᕋᒥᒃ ᐊᖑᑎᕗᑦ Je suis revenue à la maison une fois quand il n’y avait plus de ᐊᑖᑕᕗᑦ ᕿᒻᒥᖃᐅᕈᓐᓂᖅᑐᕕᓃᑦ. ᐸᓖᓯᒃᑯᓐᓂᑦ ᑐᖁᕋᖅᑕᐅᔪᕕᓂᑦ. ᑕᓐᓇ chiens : ils avaient tous été tués par la GRC. C’est l’un des plus grands ᐊᓯᔾᔨᖅᑐᓂ ᐃᖅᑲᐅᒪᓛᕋ. ᓄᓇᑲᖅᑐᑦ ᓇᖕᒥᓂᖅ ᐃᒡᓗᓕᐅᖅᐸᓕᓚᐅᕆᕗᑦ, ᑐᐲᑦ, changements dont je me rappelle. Et les gens avaient commencé à se construire leurs propres maisons, des maisons en bois, plus de tentes ni d’iglous. Beaucoup de changements allaient se produire. Certaines choses ont changé pour le mieux, d’autres pour le pire. Ce qui est bien, c’est que les gens peuvent gagner de l’argent, avoir un emploi, ce n’est pas comme avant, quand tout le monde devait chasser ᐃᒡᓗᕕᖓᐃᑦ ᐊᑐᖅᑲᐅᔪᓐᓂᓕᖅᖢᑎᒃ. ᐃᓄᒃᑎᒍᑦ ᐃᓅᓯᖅᐳᑦ ᐊᓯᔾᔨᖅᐸᓪᓕᐊᕋᓚᓯᓚᐅᖅᐳᖅ ᕿᓚᒥᐊᓗᒃ. ᐊᓯᔾᔨᖅᑐᑦ ᐃᓚᖏᑦ ᐱᐅᕗᑦ, ᐃᓚᖏᑦ ᓱᕋᒃᓴᐅᑏᑦ. ᐱᐅᓂᖓ ᐅᓇ, ᐃᓄᐃᑦ ᐃᖅᑲᓇᐃᔭᖅᑐᑦ ᑮᓇᐅᔭᓕᐅᕈᓐᓇᖅᓯᕗᑦ. ᓯᕗᓂᐊᓂ ᐊᖑᓇᓱᒃᑎᐅᓚᖅᐳᑦ ᐃᓄᐃᑦ, ᐅᓪᓗᒥ ᐃᖅᑲᓇᐃᔭᖅᑎᐅᔪᓐᓇᖅᓯᕗᑦ ᐃᓚᖏᑦ. ᐃᖅᑲᓇᐃᔭᕐᓂᖕᒧᑦ ᓵᒋᐊᓕᕋᑦᑕ pour gagner sa vie. Les changements ont commencé quand les gens ont ᐊᓯᔾᔨᕈᑎᒋᒃᑲᓂᕆᕙᕗᑦ ᐃᓅᓯᑦᑎᖕᓄᑦ. ᑕᐅᑐᒃᑲᕋ ᐃᓱᒪᖕᓂ ᐊᓯᔾᔨᖅᐸᓪᓕᐊᓂᖅ commencé à avoir des emplois. Dans mon esprit, c’est très clair. ᐃᖅᑲᐅᒪᓪᓗᒍ. Nous avons commencé à vivre en seul endroit. Avant, nous étions comme une grande famille avec beaucoup de tentes et d’iglous. Nous 116 ᓄᓇᓕᕐᔪᐊᕐᓂ ᐃᓄᐃᑦ ᓄᑎᖅᑲᐅᓕᕆᕗᑦ, ᒐᕙᒪᒃᑯᓐᓂᑦ. ᓄᓇᓕᕋᓚᑎᒍᑦ ᑐᐱᕐᓂ, ᐃᒡᕕᖓᕐᓂ ᐃᒡᓗᑲᖅᐸᓚᐅᖅᓯᒪᔪᑦ, ᓄᓇᓕᖕᓄᑦ ᓅᑕᐅᖓᒥᒃ nous étions si loin | L’EXPÉRIENCE DES INUITS DANS LES PENSIONNATS INDIENS wkw5 wo8ixEx6tbs?1if5 si4√6bq5 | L’EXPÉRIENCE DES INUITS DANS LES PENSIONNATS INDIENS avons commencé à vivre en un endroit et il y avait une école, des infirmières, des magasins, alors les gens ne se déplaçaient plus beaucoup à l’époque. Je veux dire entre le début et maintenant, au milieu. Mes parents habitaient Sanikiluaq/îles Belcher. C’est une petite île, mais beaucoup de gens habitaient là. Souvent, je me sentais heureuse parce que j’allais être avec ma famille, mon propre peuple. Mes [étés] se passaient dans l’insouciance, à me rendre utile, à beaucoup travailler La première journée d’école était à fois excitante et effrayante. Les instituteurs étaient très sévères. Personne n’avait le droit de parler. Nous ne devions pas parler notre langue. avec mes parents, ma mère. Mais l’été était très court. J’allais chercher l’eau, je lavais nos vêtements à la main, je faisais le ménage, j’aidais à prendre soin des autres. Nos parents étaient très, très forts. Certains parents perdaient tous leurs enfants et ils se retrouvaient sans enfants. Ils étaient très forts. wo8ixyQs3i6 yK9o1u dFxN6S6 x7ml v2WxN6Li. iu6ymJ6xbsy3j5. wo8ixt6t5tπ5 xsM5t9MEMs6S5. sc9MA8N8q2SA5, scsy6S4 Pourquoi est-ce que ça leur est arrivé? Ils m’ont dit que je devais aller à l’école ou bien… Je ne comprenais pas. Je devais seulement y aller. J’avais l’habitude de leur écrire, une fois de temps en temps, et ma xgD8N8q2XK5. moZcsMs6S6 w7m wo8ix3Fs2 wlxi. mère m’écrivait tous les deux ou trois mois. Les lettres prenaient beaucoup de temps à se rendre. La seule fois que ma mère m’a envoyé de l’argent pendant tout ce temps, c’était cinq dollars. J’étais plus vieille, ᐃᓕᓐᓂᐊᕐᕕᑲᖅᑐᒥ ᐊᒻᒪᓗ ᐋᓐᓂᐊᕐᕕᑲᖅᑐᒥ ᓄᓇᓕᖏᓐᓂ ᓴᖅᑭᑦᑎᕗᑦ. ᐃᓄᐃᑦ alors je me suis acheté des cigarettes, beaucoup de croustilles, des ᓄᒃᑕᕈᓐᓂᖅᐸᓪᓕᐊᓕᖅᐳᑦ ᓄᓇᓕᖕᓂ ᓄᓇᖃᓕᕋᒥᒃ. boissons gazeuses et de la gomme à mâcher. C’est la seule fois qu’elle ᐊᖓᔪᖅᑳᒃᑲᓕ ᓴᓂᑭᓗᐊᕐᒥ ᓄᓇᖃᓚᐅᖅᐳᑦ, ᕿᑭᖅᑲᕋᓚᖅ ᑭᓯᐊᓂ m’a envoyé de l’argent, parce qu’ils ne gagnaient pas d’argent, sauf pour ᐃᓄᒋᐊᖅᑐᖅ. ᖁᕕᐊᓱᒃᐸᓚᐅᖅᐳᖓ ᐃᓚᓐᓄᑦ ᐃᓅᖃᑎᖕᓄᑦ ᐅᑎᓚᕐᓂᕋ. leurs petites sculptures. ᐊᐅᔭᒃᑯᑦ ᐊᖏᕐᕋᖅᓯᒪᓕᕋᖓᑦᑕ ᐃᓱᒪᖅᓱᖅᐳᒍᑦ, ᐊᖓᔪᖅᑳᒃᑲ ᐱᓱᔪᖅᐸᒃᖢᖏᑦ L’école m’a beaucoup transformée. Nous avions de très bons ᐱᓕᕆᐊᖏᓐᓄᑦ. ᑭᓯᐊᓂ ᐊᐅᔭᐅᓂᖓ ᕿᓚᒻᒥᐅᕙᓚᖅᓯᒪᕗᖅ, ᐃᒥᖅᑲᖅᑎ- instituteurs, même s’ils étaient très sévères, nous apprenions tout. L’école ᐅᕙᒃᐳᖓ, ᐊᓐᓄᕋᓂᒃ ᐅᐊᓴᐃᕙᒃᐳᖓ ᐃᕐᒥᒃᐸᒃᐳᖓ, ᐊᒻᒪᓗ ᓄᓇᑦᑎᖕᓂ a changé ma conception de la vie, mais cela aurait pu se passer de façon ᐃᑲᔪᕆᐊᑲᖅᑐᑦ ᐃᑲᔪᖅᐸᒃᑲ. différente. Je connais des gens plus âgés qui ne sont pas passés par l’école ᐊᖓᔪᖅᑳᕗᑦ ᓴᓐᖏᔫᓚᐅᖅᓯᒪᕗᑦ, ᐃᓚᖏᑦ ᓄᑕᕋᓕᒪᖏᓐᓂᑦ ᐊᖅᓴᖅ- et ils sont plus calmes. Moi, la plus petite chose me fait prendre panique. ᑕᐅᕗᑦ, ᓱᑕᐃᖅᑕᐅᕗᑦ. ᐊᒃᓱᐊᓗᒃ ᓴᓐᖏᓚᐅᖅᐳᑦ. ᖃᓄᐃᒻᒪᑦ ᐊᖓᔪᖅᑳᕗᑦ Ç’est à cause de l’école. ᐊᔭᐅᖅᑕᐅᕙᑦ? ᐅᖃᐅᑎᔭᐅᕗᑦ ᓄᑕᕋᖏᑦ ᐃᓕᓐᓂᐊᕆᐊᕆᐊᑲᖅᑐᑦ, ᐃᓕᓐᓂ- Je me souviens… ᐊᕆᐊᓐᖏᑉᐸᑕ Nous habitions dans les résidences à Kuujjuaraapik. Je me ᐊᐅᓪᓚᖃᑕᐅᓕᖅᐳᖓ. suis retrouvée… J’étais la plus jeune au début. Notre mère à résidence ne prenait pas bien soin de moi. ᑲᑉᐱᐊᓴᖅᑕᐅᕗᑦ. ᑐᑭᓯᓇᒍ, ᐃᓕᓐᓂᐊᕆᐊᕆᐊᖃᓕᕋᒪ ᐃᓛᓐᓂ ᐊᖓᔪᖅᑳᐊᓐᓄᑦ ᑎᑎᕋᖅᐸᓚᐅᖅᐳᖓ ᐊᒻᒪᓗ ᐊᓈᓇᖓ ᑎᑎᕋᖅᐸᒃᖢᓂ ᑭᓯᐊᓂ ᐊᑯᓂᐊᓗᒃ ᑎᑎᖅᑲᑦ ᑎᑭᓚᖅᑐᑦ ᓂᕆᐅᒋᕙᓚᖅᓯᒪᕙᒃᑲ. Elle me mettait au lit tout de suite après l’école. Je n’avais même ᐊᑕᐅᓯᐊᖅᖢᓂ ᐊᓈᓇᒪ ᓇᒃᓯᐅᔾᔨᕕᒋᕙᖓ $5.00-ᒥᒃ. ᐃᓐᓇᕐᕙᓲᓕᕋᒪ pas le droit de sortir du lit avant le lendemain matin. Pendant toutes ᓯᒡᒐᓕᐊᓂᒃ ᓂᐅᕕᖅᐳᖓ, ᐸᑎᓯᓂᒃ ᐊᒻᒪᓗ ᑕᒧᐊᔭᖓᖅ. ᐊᓯᐊᒍᑦ ᑮᓇᐅᔭᒥᒃ ces heures, je devais rester au lit. Je me rendais aux toilettes tout en ᓇᒃᓯᐅᔾᔨᒃᑲᓐᓂᓚᐅᖅᓯᒪᓇᓂ, ᑮᓇᔭᐅᔭᓕᐅᕈᑎᖃᓚᓐᖏᑦᑐᑦ, ᓴᓇᓐᖑᐊᒐᑦ ᐊᓯᐊᒍᑦ. xR3C5tUi5 sYy4gxlMs6SA5 | wkw5 wo8ixEx6tbs?Uif5 si4ç6bR5 117 L’EXPÉRIENCE DES INUITS DANS LES PENSIONNATS INDIENS | wkw5 wo8ixEx6tbs?1if5 si4√6bq5 essayant qu’elle ne me voit pas. C’était surtout cette femme. Les autres ᐃᓕᓐᓂᐊᕐᕕᐅᑉ ᐊᓯᔾᔨᖅᐸᖓ ᐊᖏᔪᒥᒃ. ᐃᓕᓐᓂᐊᖅᑎᑦᑎᔨᑦᑎᐊᕙᖕᓂᒃ ᐃᓕᓐᓂᐊᖅᑎᖃᓚᐅᖅᐳᒍᑦ ᑭᓯᐊᓂ ᐊᖓᔪᖅᑳᒍᓪᓗᑎᒃ. ᐃᓕᓐᓂᐊᑦᑎᐊᓚᐅᖅᐳᒍᑦ. étaient corrects. Elle avait un « chum », aussi, un homme blanc. Il me donnait ᐃᓅᓯᕐᒧᑦ ᑕᐅᑐᓐᓂᕋ ᑕᕝᕙᖓᑦ ᐋᖅᑭᒋᐊᖅᐳᖅ ᐃᒪᓐᓇ. ᐊᓯᐊᒍᑦ ᐊᐅᓚ- des jouets ou des choses appropriées pour une petite fille. Je gardais ᔪᓐᓇᓚᐅᕋᓗᐊᒻᐳᖅ, ᖃᐅᔨᒪᔭᖃᕋᒪ ᐃᓐᓇᐅᓂᖅᓴᓂᒃ ᑖᒪᓐᓇ ᐊᑐᖅᓯᒪᓐᖏᑦᑐᓂᒃ. ces choses pendant quelques minutes, puis elle, ma mère à résidence, ᐅᕙᖕᓂᓪᓕ ᐊᑦᑐᖅᓯᒪᓂᖅᓴᐅᖓᒥᒃ. ᐅᕙᖓᓕ ᓱᓇᑐᐃᓐᓇᒧᑦ ᑯᒃᓴᓪᓚᒃᐸᒃᑲᒪ. me les enlevait pour les donner à sa famille, quelqu’un de sa parenté ᐃᓕᓐᓂᐊᕐᕕᖕᒥᑦ ᐃᓕᓐᓂᖁᖓ. ᐃᖅᑲᐅᒪᕗᖓ .... ou à d’autres. Elle avait un fils, aussi. C’était un très, très méchant garçon. Il nous frappait beaucoup et puis il allait faire son rapport à sa mère, ᑰᔾᔪᐊᕋᐱᖕᒥ ᐃᒡᓗᐊᓗᖕᓂ ᑐᔪᕐᓯᕙᓚᐅᖅᓯᒪᕗᒍᑦ. ᐃᒪᓐᓇ ᐊᑐᖅᓯᒪᕗᖓ .... ᓄᑲᖅᖠᖅᐹᒍᖓᒪ ᑕᐃᒪᖓᑦ ᐃᓕᓐᓂᐊᓕᕆᐊᕋᒪ. ᐊᓈᓇᓐᖑᐊᑦᑕ ce que nous avions fait, ce que nous avions dit, et nous étions punis. ᐱᑦᑎᐊᖅᐸᓚᐅᓐᖏᑉᐹᖓ, ᑲᒪᖏᑦᑎᐊᕐᓇᖓ. ᐃᓕᓐᓂᐊᕋᓂᑐᐊᕈᑦᑕ ᐃᓐᓇᖅ- Nous recevions de la nourriture qui devait nous durer pendant tout ᑎᑉᐸᓚᐅᖅᐸᖓ ᑭᓯᐊᓂ ᖃᐅᒃᐸᑦ ᐅᓪᓚᒃᑯᑦ ᒪᑭᖃᑕᐅᓂᐊᖅᖢᖓ. ᐃᒡᓕᖕᒦ- le mois. Cette nourriture était pour nous, mais elle la donnait à toute ᖏᓐᓇᕆᐊᑲᖅᐳᖓ ᐊᑯᓂᐊᓗᒃ. ᖁᐃᓴᖅᑐᖅᐸᓚᐅᖅᐳᖓ ᖃᐅᔨᑎᑦᑕᐃᓕᒡᓗᒍ. sa parenté. Certains campaient sur le territoire pendant toute l’année, ᑕᓐᓇ ᐊᕐᓇᖅ ᐊᑕᐅᓯᖅ ᐱᓗᐊᖅᐳᖅ, ᐊᓯᖏᑦ ᖃᓄᐃᓐᓇᑎᒃ. alors elle leur envoyait la nourriture qui nous était destinée. Donc, ᐱᖃᓐᓈᖃᓚᐅᖅᐳᖅ ᖃᓪᓗᓈᒥᒃ. ᐱᖃᓐᓇᖓᑕ ᐱᓐᖑᐊᓂᒃ ᐊᕐᓇᖅ- nous buvions beaucoup de chocolat chaud dans lequel elle mettait ᓯᐅᑎᓂᒃ ᑐᓂᕙᓚᐅᖅᐹᖓ. ᐊᕐᓇᐅᑉ ᐃᓚᖏᓐᓂᑦ ᐱᔭᐅᕙᓚᐅᖅᐳᑦ ᑭᓚᒥᑯᓗᒃ beaucoup de sel. C’était notre régime de base. Ça me donnait mal ᓇᖕᒥᓂᖅ ᐱᒋᓚᐅᖃᒃᖢᖏᑦ ᐊᖅᓴᖅᑕᐅᓕᖅᖢᖓ ᐱᕙᓚᐅᖅᐳᖅ. ᐅᕝᕙᓘᓐᓃᑦ au ventre et la diarrhée. ᐊᓯᖏᓐᓄᑦ ᑐᓂᔭᐅᓪᓗᑎᒃ ᐱᕙᓚᐅᖅᐳᑦ. Ils nous donnaient des vêtements aussi. Ils venaient du ᐊᕐᓇᖅ ᐃᕐᓂᖃᓚᐅᖅᐳᖅ, ᐱᑦᑎᐊᖅᐸᓐᖏᑦᑐᒥᒃ. ᐅᕙᑦᑎᖕᓂᒃ ᑐᖅᓯᕙ- gouvernement, du gouvernement fédéral. Mais parfois, on ne les voyait ᓚᐅᖅᐳᖅ même pas. Nous n’avions même pas l’occasion de les porter. Pendant le ᐊᖃᐅᓐᖏᑦᑑᕙᓕᐅᖅᐳᒍᑦ, ᓱᐊᒃᑕᐅᓪᓗᑕ. ᓂᕿᑕᖅᐸᓚᐅᖅᐳᒍᑦ ᑕᖅᑭᖅ ᐊᑕᐅᓯᖅ temps que cette femme a été là, je n’ai eu que des pyjamas à porter ᐊᑐᕐᓂᐊᖅᑐᓂᒃ, ᐅᕙᑦᑎᖕᓄᑦ ᑐᕋᖅᑐᑦ ᑭᓯᐊᓂ ᐃᓚᒥᓄᑦ ᑐᓂᐅᕋᖅᐸᓚᐅᖅᑕᖏᑦ. comme pantalons. Si on les déchirait, c’était fini. ᐃᓚᖏᑦᑕ ᐃᓚᖏᑦ ᓄᓇᓕᕋᓛᑦ ᐅᑭᐅᓕᒪᖅ, ᓂᕿᑦᓴᑦᑎᖕᓂᒃ ᑐᓂᓗᐊᖅ- Au cours des années, nous avons eu plusieurs différents parents à résidence. Au début, j’étais la plus jeune, et à la fin, j’étais la plus vieille, ᐊᒻᒪᓗ ᐅᖕᓂᕐᖢᖅᓴᖅᐸᒃᖢᓂ ᐸᓛᐅᖅᐸᖏᑦ. ᖁᖁᓕᐅᖅᐸᓚᐅᖅᐳᖅ ᐱᓚᐅᖅᐳᖅ. ᐅᖃᐅᓯᖏᓐᓄᑦ ᑕᕆᐅᖃᓗᐊᖅᑐᒥᒃ. ᓂᕿᑐᐊᓪᓚᕆ- ᓚᐅᖅᑕᕗᑦ. ᓇᐊᓐᖑᓇᖅᑐᖅ ᐊᒻᒪᓗ ᐊᕿᑦᑐᖅᓱᕐᓇᖅᑐᖅ. ᑲᓇᑕᐅᑉ ᒐᕙᒪᒃᑯᖏᑦ ᐊᓐᓄᕋᑦᓴᑦᑎᖕᓂᒃ ᓇᒃᓯᐅᔾᔨᕙᓚᐅᖅᐳᑦ, ᐃᓚᖏᑦ alors au cours des années… On nous faisait mettre en rang comme des soldats, nous ᑕᖁᕙᓚᐅᓐᖏᑕᕗᑦ. ᐊᑐᕈᓐᓇᓚsᓐᖏᑕᕗᓪᓗ. ᐃᒡᓗᖓᓂ ᐸᐃᔨᔭᐅᓪᓗᖓ marchions l’une derrière l’autre. Nous ne devions pas marcher en dehors ᓯᓂᒍᑎᐃᓐᓇᕐᓂᒃ ᐊᓐᓄᕋᖃᓚᐅᖅᓯᒪᒋᕗᖓ. ᓱᕋᓕᕋᓗᐊᖅᐸᑕ, ᐊᓯᖏᓐᓂᒃ du rang. Toutes les fins de semaine, on nous envoyait faire le ménage ᐱᑖᔾᔮᐊ8ᓇᑎᑦ. ᐅᕿᐅᑦ ᐅᓄᖅᑐᓂ ᐊᔾᔨᒌᓐᖏᑦᑐᓂᒃ ᑲᒪᔨᑲᖅᐳᒍᑦ, ᓯᕗᓪᓕᕐᒥ chez divers membres de la parenté. Aller chercher l’eau, ils avaient des ᒪᒃᑯᓛᖑᓚᐅᖅᐳᖓ ᐊᒻᒪᓗ ᑭᖑᓪᓕᕐᒥ ᐃᓐᓇᐅᓛᖑᓪᓗᖓ .... réservoirs pour l’eau, et nous transportions de l’eau toute la journée, ᐅᓇᑕᖅᑐᒃᓴᑐᑦ ᑐᓄᓕᕇᒃᖢᑕ ᐱᓱᒃᐸᓚᐅᖅᐳᒍᑦ, ᑐᔾᔮᖃᑦᑕᐅᑎᓪᓗᑕ. jusqu’à ce que le réservoir soit plein. On nous faisait faire divers travaux ᑐᔾᔮᑦᑕᑦᑕ ᓯᓚᑖᓄᑦ ᐊᓪᓗᕆᐊᖃᕋᑕ. ᐱᓇᓱᐊᕈᓯᐅᑉ ᓄᖑᐊᓂ ᐃᓚᑦᑎᖕᓄᑦ : une d’entre nous nettoyait la maison, l’autre allait chercher l’eau pour ᐃᑲᔪᕆᐊᖅᑎᑕᐅᕙᓚᐅᖅᐳᒍᑦ. ᐃᒥᖅᑕᖅᐳᒍᑦ, ᖃᑦᑕᕐᔪᐊᖓᑦ ᑕᑕᑎᓐᓇᓱᒃᖢᖑ divers membres de la parenté, dans différentes maisons. Parfois, il ᐅᓪᓗᓗᒃᑖᖅ ᐃᒥᖅᑕᖅᐳᒍᑦ. ᐃᓚᕗᑦ ᐱᓕᕆᐊᑲᖅᐳᑦ ᐊᓯᖏᓐᓂᒃ, ᓴᓗᒻᒪᖅᓴᐃᔪᑦ Carolyn et sa tante à North Camp (Sanikiluaq) aux îles Belcher, au Nunavut, alors que Carolyn était encore étudiante. √Mw x7m x5bz kNoC˜i Gnirlx3uH ho wo8ixEx6X4t[lA x0pos6bsif. √Mw2 x0pdtz. PHOTOGRAPHIE FOURNIE PAR CAROLYN NIVIAXIE. 118 nous étions si loin | L’EXPÉRIENCE DES INUITS DANS LES PENSIONNATS INDIENS L’EXPÉRIENCE DES INUITS DANS LES PENSIONNATS INDIENS | wkw5 wo8ixEx6tbs?1if5 si4√6bq5 n’y avait qu’une élève pour la maison, ou deux, si la personne qui ᐊᒻᒪ ᐃᒥᖅᑕᖅᑐᑦ. ᐃᒡᓗᓄᑦ ᑕᐃᒪᓐᓇ ᐊᒡᔭᖅᑐᐃᔪᑦ. ᐊᑕᐅᓯᖅ ᐃᒡᓗᒧᑦ ᐊᑕᐅᓯᕐᒧᑦ habitait là était autoritaire. ᑎᓕᔭᐅᕗᖅ, ᐃᒡᓗᑲᖅᑐᖅ ᐊᖓᔪᖅᑳᒍᒃᐸᑦ ᒪᕐᕈᐃᑦ ᐅᐸᖓᔭᖅᑐᑦ. ᐃᓕᓐᓂ- Mais lorsque j’ai commencé à fréquenter l’école ailleurs, comme ᐊᕆᐊᓕᕐᒥᒐᑦᑕ ᑰᔾᔪᐊᕋᓗᖕᒧᑦ ᐃᓅᓯᖅᐳᑦ ᐊᓯᔾᔨᓕᕆᕗᖅ, ᐃᓕᓐᓂᐊᖏᓐᓇ- à Churchill, c’était différent. Il fallait toujours aller à l’école et faire notre ᕆᐊᖃᕆᕗᒍᑦ. ᐊᔪᓐᖏᓐᓂᓕᒪᖅᐳᑦ ᐊᑐᖅᖢᒍ ᐃᓕᓐᓂᐊᑦᑎᐊᕋᓱᐊᖅᐳᒍᑦ. possible, mais nous avions des superviseures au lieu de mères à résidence. ᑲᒪᔨᖃᓕᓚᐅᖅᐳᒍᑦ ᐃᒡᓗᒥᐅᑕᐅᖃᑎᒋᓇᖏᑦ ᓯᕗᓪᓕᖅᑎᑐᑦ. ᐊᕐᓇᐃᑦ ᑲᑎᖓᕗᑦ Il fallait qu’on soit rentrées avant une certaine heure le soir. Et nous ᑲᒪᔨᑲᖅᖢᑎᒃ. ᐅᓐᓄᒃᑯᑦ ᐊᖏᕐᕋᖅᓯᒪᔭᕆᐊᑲᖅᑕᕗᑦ ᓇᓗᓇᕋᓂ. ᐱᓕᕆᐊᒃᓴ- avions des corvées, mais ce n’était pas trop grave. On nous récompensait ᖃᐅᖅᖢᑕᓗ ᐱᓚᐅᖅᐳᒍᑦ. ᖃᓄᐃᓚᐅᓐᖏᑦᑐᖅ. ᐱᓕᕆᑦᑎᐊᕋᖓᑦᑕ ᐃᓕᑕᕆᔭ- si nous faisions bien. ᐅᕙᓚᐅᖅᐳᒍᑦ. Après cela, on nous a envoyés dans des villes, comme Ottawa et ᐊᓯᖏᓐᓄᑦ ᓄᓇᓕᖕᓄᑦ ᐊᖏᓂᖅᓴᓄᑦ ᐃᓕᓐᓂᐊᕆᐊᖅᑕᓕᓚᐅᖅᐳᒍᑦ Winnipeg, et nous vivions dans une famille. C’était comme la liberté. ᑕᓐᓇ ᐊᑐᐊᓂᒃᑲᑦᑎᒍᑦ. ᓄᓇᓕᒡᔪᐊᕐᓄᑦ ᐋᑐᕚᒧᑦ ᐊᒻᒪᓗ ᕖᓂᐱᖕᒧᑦ, ᐃᓚᒌᓂ Nous devions toujours faire notre possible, c’était la chose principale. Je ᐊᖏᕐᕋᖏᓐᓂ ᑐᔪᕐᒥᓪᓗᑕ ᐱᓚᐅᖅᐳᒍᑦ. ᐃᓱᒪᖅᓱᕐᓇᓚᐅᖅᐳᖅ. ᐃᓕᓐᓂᐊᑦᑎᐊ- n’ai pas vraiment de mauvais souvenirs d’Ottawa ni de Brandon. ᕆᐊᖃᐃᓐᓇᖅᐳᒍᑦ ᓱᓕ. ᑕᓐᓇ ᐱᓕᕆᐊᒃᓴᕆᓪᓗᑎᒍ, ᐃᖅᑲᐅᒪᓐᖏᑉᐳᖓ ᐋᑐᕚᒥ ᕗᓚᐊᓐᑖᓐ- Beaucoup d’autres élèves sont allés à Winnipeg, aussi. Mais vivre en résidence était très difficile, l’une des choses les ᒥᓘᓐᓃᑦ ᐊᑲᐅᓐᖏᑦᑐᓂᒃ ᐊᑐᖅᑦᑐᓂᒃ. ᐃᓄᐃᑦ ᐊᒥᓱᑦ ᕖᓂᐱᖕᒧᑦ ᐃᓕᓐᓂᐊᕆᐊᓚᐅᕆᕗᑦ. plus difficiles… Quitter nos familles était aussi très difficile, être si loin d’eux. Il n’y avait pas de téléphone. Je pourrais parler des choses quotidiennes, ᓯᕗᓪᓕᐅᔪᓂ ᐃᒡᓗᐊᓗᖕᒥ ᑐᔪᒥᓂᖅ ᐊᒃᓱᕈᓐᓇᓛᒍᓯᒪᕗᖅ .... ᐃᓚᕗᑦ ᕿᒪᒃᑕᕗᑦ ᐊᒃᓱᕈᓐᓇᓚᐅᕆᕗᑦ. ᐅᖓᓯᒃᑐᐊᓗᐃᑦ ᐊᒻᒪᓗ mais la chose principale, c’était les résidences. Ces résidences étaient des ᐅᖃᓘᑎᖃᕋᓂ. ᖃᐅᑕᒪᖅᓯᐅᑎᓂᒃ ᐅᖃᐅᓯᑲᖅᐳᖓ, ᑐᔪᕐᒥᕕᒃᐳᑦ ᐱᐅᓚᐅᓐ- endroits très, très mauvais. ᖏᑦᑐᖅ ᐊᒃᓱᐊᓗᒃ. Aller à l’école, ce n’était pas si grave, mais vivre en résidence, c’était très ᐃᓕᓐᓂᐊᕐᓂᖅ ᖃᓄᐃᓐᖏᑦᑐᖅ ᑭᓯᐊᓂ ᑐᔪᕐᒥᕕᒃ ᐱᐅᓚᐅᓐᖏᑉᐳᖅ. dur. Seuls les instituteurs savent ce qui s’y passait. Peut-être. Les enseignants, ᐃᓕᓴᐃᔩᑦ ᖃᐅᔨᒪᖅᑯᐅᖅᐳᑦ ᖃᓄᖅ ᐱᓕᕆᐊᖑᓂᑦᑎᖕᓂᒃ, ᐋᒃᑲᖃᐃ. ᐃᓕᓐᓂ- les premières infirmières, les gens du gouvernement. Je ne sais pas s’ils ᐊᖅᑎᑦᑎᔩᑦ, ᐃᖢᐊᖅᓴᐃᔩᑦ, ᒐᕙᒪᒃᑯᑦ ᓴᓇᔨᖏᓪᓗ ᑎᑭᑉᐳᑦ. ᑐᑭᓯᓐᖏᑦᑐᖅᑲᐃ se rendaient compte à quel point c’était dur pour nous de nous adapter. ᒪᓕᒃᓴv+ᐅᑎᒋᔪᓐᓇᓐᖏᑕᕗᑦ. Je puis juste m’imaginer comment c’était pour mes parents : ᐊᖓᔪᖅᑳᖅᑲ ᐃᓱᒪᒋᕙᒃᐸᒃᑲ ᐃᒪᓐᓇ; « Où est ma fille? » “ᓇᐅᓪᓕ ᐸᓂᖓ?” « Qu’est-ce qui se passe? » ‘ᖃᓄᐃᓐᓂᐊᓕᖅᐸ?” « Qu’est-ce qu’elle traverse? » “ᖃᓄᐃᓕᐅᓕᖅᐸ?” « Qu’est-ce qui lui arrive? » “ ᓱᓇᒥᒃ ᐊᑐᓕᖅᐸ?” « Où est-elle? » “ᖃᓄᐃᑦᑑᓕᖅᐸ?” « J’ai besoin d’elle. » “ᓇᓃᑉᐸ?” « Si elle était ici, elle aurait pu faire ceci ou cela, mais il “ᐱᓯᒪᔪᒪᔭᕋ”. “ᑕᕝᕙᓃᒃᑯᓂ ᐃᒪᓐᓇ ᐱᓕᕆᖃᑦᑕᕋᔭᖅᐳᖅ, ᐱᑕᑲᓐᖏᑉᐳᖅ ᑭᓯᐊᓂ.” n’y a personne. » Et tous les pères dont on a pris les fils, ils avaient besoin de ᐊᑕᑕᓪᓗ ᐃᕐᓂᖏᑦ ᑕᒪᕐᒥᒃ ᐱᔭᐅᔪᑦ, ᐃᖃᔪᖅᑎᖃᕆᐊᖃᓚᐅᖅᐳᑦ. ᐊᖓᔪᖅᑳᑦᑕ ᐃᑲᔪᖅᑎᒋᓂᐊᓚᐅᕈᓗᐊᖅᐹᑎᒍᑦ. beaucoup d’aide. Ils avaient besoin de nous. J’ai trois enfants et neuf petits-enfants. Je leur ai beaucoup parlé ᐱᖓᓱᓂᒃ ᓄᑕᕋᑲᖅᐳᖓ ᐊᒻᒪᓗ ᐃᕐᖑᑕᒃᑲ 9. ᐅᖃᓪᓚᐅᑎᕙᒃᐸᒃᑲ de ce que j’ai vécu. Je leur dis que je vivais dans cela (pointant du doigt), ᐃᓕᓐᓂᐊᖓᕆᐊᖅᓯᒪᓪᓗᖓ ᐊᑐᖅᐸᓚᐅᖅᑕᕐᓂᒃ. ᐅᖃᐅᑎᕙᒃᐸᒃᑲ ᐃᒪᓐᓇ 120 nous étions si loin | L’EXPÉRIENCE DES INUITS DANS LES PENSIONNATS INDIENS wkw5 wo8ixEx6tbs?1if5 si4√6bq5 | L’EXPÉRIENCE DES INUITS DANS LES PENSIONNATS INDIENS dans un iglou. « C’est pas vrai! » qu’ils me disent. Je ne sais pas s’ils me croient ou non, mes petits-enfants. Mais mes enfants me croient. S’ils vont à l’école, je leur dis qu’il faut qu’ils fassent leur possible, qu’ils fournissent le meilleur de ce qu’ils peuvent fournir, de ne pas manquer une seule journée, sauf s’ils sont malades. C’est le genre de croyance que nous avons maintenant. Ce n’est plus comme quand nous vivions de la terre. Les gens aujourd’hui ont besoin d’emplois. À l’école, il faillait que je sois la meilleure, sinon, je n’aurais pas pu me débrouiller dans ce monde. Si je ne réussissais pas, je pensais que je serais rien. Alors, ça m’a aidée à devenir qui je suis, à devenir quelqu’un. On m’a enseigné des façons de planifier, afin que mes enfants soient… Comment on appelle ça? Le contrôle des naissances. Chez nos parents, les bébés arrivaient, comme ça, un par année. Mais on nous a enseigné qu’il fallait d’abord aller à l’école, finir l’école, se marier et puis planifier l’arrivée des enfants, combien on en aurait en combien d’années, vous savez. Mais mes enfants ne sont pas comme ça. Ils ont été élevés de façon différente, et de façon différente de comment moi j’ai été élevée. Quand l’un d’entre eux ne voulait pas aller à l’école, je ne mettais pas de pression sur lui. Je ne disais pas : « Tu dois y aller ». Je le laissais rester à la maison ou j’allais quelque part avec lui, même si je savais qu’il fallait qu’il aille à l’école pour réussir. J’étais un peu sévère avec eux. Mais je n’avais pas le choix. Notre société était très différente. On ne peut pas faire de mauvaises choses ᐃᓅᓚᐅᖅᓯᒪᕗᖓ, sans conséquence. Mais je n’ai pas fait de mauvaises choses, juste comme “ᓱᓕᖅᑯᒋᓐᖏᑦᑐᖅ” . ᐃᕐaᑕᒃᑲ ᓱᓕᒃᓱᕆᐊᖏᑦ ᖃᐅᔨᒪᓐᖏᕐᐳᖓ ᑭᓯᐊᓂ ᓄᑕᕋᒃᑲ ça. Ce n’est pas ce que je veux dire. ᓇᖕᒥᓂᒃᑲ ᖃᐅᔨᒪᕗᑦ, ᓱᓕᔪᖓ. Je suis fière de mon chez-moi. Je ne veux pas le changer, même ᐃᒡᓗᕕᖓᕐᒥ ᐃᒡᓗᑲᖅᐸᓚᐅᖅᓯᒪᕗᖓ. ᑭᐅᕙᒃᐳᑦ ᐅᖃᐅᑎᕙᒃᐸᒃᑲ ᐃᓕᓐᓂᐊᕐᕕᖕᒥ ᐱᑦᑎᐊᕆᐊᑲᖅᑐᑦ, ᐊᔪᓐᖏᓐᓂᓕᒫᑎᒃ s’ils ont essayé de me changer. Je crois dans ma culture. C’est mon ᐊᑐᓪᓗᒍ chez-moi. Ma langue, c’est là où se trouve mon chez-moi. Mon ᖃᓄᐃᓐᖏᓪᓗᑎᒃ chez-moi, c’est dans le peuple que je le trouve, mon peuple. ᐅᒃᐱᕆᔭᕗᑦ. ᓄᓇᐃᓐᓇᕐᒥ ᐃᓅᔪᓐᓂᕋᑦᑕ, ᐃᓄᐃᑦ ᐃᖅᑲᓇᐃᔮᖃᕆᐊᖃᓕᖅᑐᑦ. Je pense que les Inuits doivent croire en eux-mêmes, croire en leur ᐃᓕᓐᓂᐊᕆᐊᑲᖅᑐᑦ. ᐋᓐᓂᐊᕈᑎᒃ ᐃᓕᓐᓂᐊᕆᐊᕆᐊᑲᖅᐳᑦ. ᑕᓐᓇ ᐃᓕᓐᓂᐊᓐᖏᑦᑐᓐᓇᖅᐳᑦ ᐅᓪᓗᒥ ᐊᑐᐊᒐᖅᐳᑦ ᐃᓕᓐᓂᐊᕐᕕᖕᒥ ᐱᓕᕆᑦᑎᐊᕆᐊᖃᓚᐅᖅᐳᖓ. ᐱᓕᕆᑦᑎᐊᖅᐸᖕᓂᒃᒋᒃᑯF culture et être fiers de qui ils sont. Transmettre leurs connaissances à ᐅᓪᓗᒥ ᓄᓇᒦᓐᓇᔭᓐᖏᑉᐳᖓ. ᐱᓕᕆᑦᑎᐊᓐᖏᒃᑯᒪ ᓱᓇᐅᓐᖏᑦᑐᖓ ᐃᓱᒪᒋ- Non seulement Carolyn confectionne de très beaux paniers tissés, mais pour elle, exprimer sa culture de cette façon a un effet très thérapeutique. nNszq5 x4hxl4 WsJ5 x7m WoExE9lq5 whmz x8N4n6X4g6, x7ml wkw5 W6fygczk5 Wo7m4nstz. PHOTOGRAPHIE PAR MYLÈNE LARIVIÈRE. x0posEJ6 μø8 ˜EFx. xR3C5tUi5 sYy4gxlMs6SA5 | wkw5 wo8ixEx6tbs?Uif5 si4ç6bR5 121 L’EXPÉRIENCE DES INUITS DANS LES PENSIONNATS INDIENS | wkw5 wo8ixEx6tbs?1if5 si4√6bq5 ᕙᓚᐅᖅᓯᒪᕙᕋ. ᐅᓪᓗᒥᒧᑦ ᑭᓇᐅᓂᕐᓄᑦ ᐋᖅᑭᐅᒪᔾᔪᑎᖓ. ᖃᓪᓗᓈᑐᑦ ᐃᓅᓯᖅᑕᕐᓂᐊᕋᓱᒋᓚᐅᖅᓯᒪᕗᖓ, ᑲᑎᑎᑕᐅᒍᑦᑕ ᓄᑕᕋᖅᑕᖅᐸᓕᕐᓗᑕ. ᓄᑕᖅᑲᓄᑦ ᐸᕐᓇᒃᐸᓕᓚᐅᕋᑦᑕ ᓄᑕᕋᒃᑲ ᐸᕐᓇᒃᓯᒪᓪᓗᒋᑦ ᓄᑕᕋᖅᑖᕆᓂᑯᒃᑲ. ᐊᖓᔪᖅᑳᕗᓪᓕ ᐊᕐᕋᒍᑕᒪᑦ ᓄᑕᖅᑭᓚᐅᖅᐳᑦ. ᐃᓕᓐᓂᐊᕆᐊᓚᐅᕐᓗᑕ, ᐃᓕᓐᓂᐊᕋᓂᒃᑯᑦᑕ, ᑲᑎᑎᑕᐅᒍᑦᑕ ᖃᖓ ᓄᑕᕋᖅᓴᓂᒃ ᐸᕐᓇᒃᐸᓪᓕᐊᓕᕐᓗᑕ ᐱᓚᐅᖅᐳᒍᑦ. ᖃᑦᓯᓂᒃ ᓄᑕᕋᖃᕈᒪᓂᖅ ᐃᓱᒪᒋᓗᒍ. ᑭᓯᐊᓂ ᓄᑕᕋᒃᑲ ᑕᐃᒪᓐᓇᐅᓐᖏᑦᑐᑦ. ᐱᕈᖅᓴᔭᐅᓂᒋᑦ ᐱᕈᖅᓴᔭᐅᓂᕐᒪ ᐊᔾᔨᒋᓐᖏᑕᖓᑦ. ᓄᑕᖅᑲᒪ ᐃᓚᖓᑦ ᐃᓕᓐᓂᐊᕈᒪᓐᖏᑉᐸᑦ, ᐊᔭᐅᕆᕙᓐᖏᑉᐳᖓ. ᐅᖃᐅᓯᑎᕙᓐᖏᑕᕋ. “ᐃᓕᓐᓂᐊᕆᐊᕆᐊᑲᖅᐳᑎᑦ”. ᐊᖏᕐᕋᖅᓯᒪᑐᐃᓐᓇᖅᐳᖅ. ᐊᐅᓪᓚᖃᑎᒋᕙᕋᓘᓐᓃᑦ, ᐃᓕᓐᓂᐊᕆᐊᑲᖅᑐᖅ ᖃᐅᔨᒪᒐᓗᐊᖅᐳᖓ, ᐱᓕᕆᑦ- ᑎᐊᕐᓂᐊᕈᓂ. ᓄᑕᕋᓐᓄᑦ ᐊᐅᓚᑦᑎᒋᐊᖅᐸᓚᐅᕈᓗᐊᖅᐳᖓ ᑭᓯᐊᓂ ᐊᔪᕐᓇᖅᓯᔪᖅ. ᐅᓪᓗᒥ ᐃᓅᓯᖅᐳᑦ ᐊᔾᔨᒋᔪᓐᓂᖅᐸᖓ. ᐱᕋᔭᒋᐊᖃᕈᓐᓂᖅᑐᒍᑦ. ᐱᕋᔭᓚᐅᕐᓐᖏᑦᑐᖓ. ᐱCᔭᓚᐅᕐᓂᕋᕐᓗᖓ ᐅᖃᓐᖏᑉᐳᖓ. ᐊᖏᕐᕋᕋ Carolyn dans sa dernière année d’études à la Résidence fédérale de Kuujjuaraapik. Sa mère, qui avait également le rôle de mère en résidence, se tient derrière elle. PHOTOGRAPHIE FOURNIE PAR CAROLYN NIVIAXIE.. ᐱᒃᑯᒋᔭᕋ, ᐊᓯᔾᔨᑯᓐᖏᑕᕋ. ᐅᕙᖓ ᐊᓯᔾᔨᖅᑕᐅᒋᐊᓚ- ᐅᕈᓗᐊᒻᖅᐳᖓ. ᐱᖅᑯᓯᕋ ᐃᓄᓪᓗᖓ ᐅᒃᐱᕆᔭᕋ. ᐊᖏᕐᕋᕆᕙᕋ. ᐅᖃᐅᓯᕋ, ᐊᖏᕐᕋᕋ, ᐃᓄᖏᑦ ᐃᓅᖃᑎᕗᑦ. ᑲᓇᑕᒥᐅᑕᐅᖃᑎᕗᑦ ᖃᐅᔨᒪᔭᕆᐊᑲᖅᐳᑦ ᐊᖓᔪᖅᑳᑦᑎᖕᓂᑦ ᐊᖅᓴᖅᑕ- √Mw ra9oso6gu s®J6 wo8ix3F1u ƒ0JxCW1u, xˆNz wo8ix6gi vmpsif x0pcctQ?z. ᐅᒐᑦᑕ ᐃᓕᓐᓂᐊᖓᕐᕕᖕᓄᑦ ᐳᐅᖅᑕᐅᓂᑯᕗᒍᑦ. ᓄᑕᕋᐅᓪᓗᓂ ᐊᔪᕐᓇᖅᐸ- x0paxu4 giyJ6 √Mw iFx4y. ᓚᐅᖅᐳᖅ. ᐃᓐᓇᐃᑦ ᐱᑦᑎᐊᖅᐸᓚᐅᓐᖏᑦᑐᑦ ᑕᒪᓐᓇ ᐊᒃᓱᕈᖅᓇᕋᔭᓚᐅᕆᕗᑦ. ᓇᖕᒥᓂᖅ ᐱᖅᑯᓯᑲᖅᐳᑦ, ᐊᒻᒪᓗ ᐅᕗᒍᑦ ᐱᖅᑯᓯᑲᖅᐳᒍᑦ ᓇᖕuᓂᑦᑎᖕᓂᒃ. quiconque veut les écouter. Les autres Canadiens doivent savoir qu’on ᐱᒌᓐᓇᕐᓂᐊᖅᑕᕗᑦ ᐊᒻᒪᓗ ᐆᒪᑎᑦᑐᓐᓇᖅᑕᕗᑦ. ᐊᔾᔨᒋᔪᓐᓇᖅᑕᕗᑦ ᑭᓇᐅ- nous a pris de nos familles. C’était difficile pour un enfant, tout comme ᓂᑦᑎᖕᓂᒃ ᑎAᒥᐊᕐᓗᑕ. ᐃᓅᑐᐃᓐᓇᐅᕐᒥᖓᑦᑕ ᓄᓇᕐᔪᐊᕐᒥᐅᑕᑎᑐᑦ. ce le serait pour eux. Ils ont leurs cultures, et nous avons la nôtre; nous ᐃᓄᒃᑎᒍᑦ ᓇᖕᒥᓂᖅ ᐅᒃᐱᕆᖃᑦᑕᐅᑎᓂᖅᓴᐅᔭᕆᐊᑲᖅᐳᒍᑦ, ᐃᓅᓂᖅᐳᑦ, avons toujours notre culture et maintenant, nous devons faire en sorte ᐱᖅᑯᓯᖅᐳᑦ, ᐊᒻᒪᓗ ᐃᒻᒥᖕᓂᒃ ᐱᒃᑯᒋᓗᑎᒃ ᐃᓅᓂᕐᒥᖕᓂᒃ. ᑐᓵᔪᒪᔪᓄᑦ ᓂᓪᓕ - qu’elle reste forte, conserver notre culture comme eux, ils le font. Nous ᐊᕙᖏᑦ. ᑲᓇᑕᒥᐅᑕᐅᖃᑎᕗᑦ ᐊᖓᔪᖅᑳᕗᑦ ᓄᑕᖅᑲᖏᓐᓂᑦ ᐊᖅᓵᖅᑕᐅᓚᐅᖅᐳᑦ, sommes comme n’importe quel autre peuple au monde. Je pense que j’en ai beaucoup à partager, beaucoup d’histoires. Je ᐊᒥᓱᓂᒃ ᐅᓂᒃᑳᕈᓐᓇᖅᐳᖓ ᑎᑎᕋᓪᓗᐊᖅᑐᖓ ᑭᓯᐊᓂ ᐊᒻᒪ ᐃᑲᔪᕈᓐᓇᖅᐳᖓ. ᑕᐃᒍᖓᕐᒥᒃ ᐱᒋᐊᓚᐅᖅᓯᒪᓐᖏᑉᐳᖓ. ᑭᓯᐊᓂ ᐃᓅᓯᕋ pourrais écrire un livre au sujet de tout cela, mais je ne l’ai pas encore ᐊᓯᒋᓚᐅᖅᐸᒍ ᖃᓄᖅ ᐃᓅᓯᖃᕋᔭᓚᐅᕆᐊᒃᓴᖅ ᐃᓱᒪᒋᓐᓇᐅᔭᖅᐸᕋ. ᐊᖓᔪᖅ- fait. J’ai encore de la difficulté à m’imaginer comment c’était d’être un ᑳᖑᒍᕕᑦ parent dont tous les enfants lui ont été pris pour les envoyer au loin, alors ᐊᖓᔪᖅᑳᕗᑦ ᐊᒃᓱᐊᓗᒃ ᓴᓐᖏᓚᐅᖅᐳᑦ. ᐊᒃᓱᐊᓗᒃ ᓴᓐᖏᓚᐅᖅᐳᑦ. qu’ils devraient être là pour vous aider. Je pense que nos parents étaient ᐃᖃᔪᖅᑎᒃᓴᑎᑦ ᐱᐅᕋᖅᑕᐅᒃᐸᑕ, ᐊᐅᓪᓚᕈᔾᔭᐅᓗᑎᒃ. ᓂᕆᐅᒃᐳᖓ ᓄᓇᕐᔪᐊᖅᐳᑦ ᐊᓯᔾᔨᖅᐸᓪᓕᐊᔪᖅ ᐊᒻᒪᓗ ᓄᓇᓕᖁᑎᕗᑦ. ᐃᓄᖕᓂᒃ ᓘᒃᑕᖃᓚᖅᑐᒍᑦ, ᐃᖢᐊᖅᓴᐃᔨᓂᒃ, ᐊᒻᒪᓗ ᐊᒥᓱᓂᒃ ᐃᓕᓴᐃᔨᑲᖅᐳᒍᑦ. forts, très, très forts. Mon espoir pour l’avenir, c’est que le monde change. Que nos communautés changent. Il nous faut des médecins et des infirmières 122 ᓄᑕᕋᑎᑦ ᐅᖃᐅᓯᕐᒥᖕᓂᒃ ᐊᑐᖅᖢᑎᒃ ᐱᓕᕆᐊᒥᖕᓂ ᐱᓕᕆᔪᓐᓇᖅᑐᑦ ᑕᐅᑐᓐᖑᐊᖅᐸᒃᑲ. ᓯᕗᓂᑦᑎᖕᓂ ᑕᐃᒪᐃᓪᓗᓂ. nous étions si loin | L’EXPÉRIENCE DES INUITS DANS LES PENSIONNATS INDIENS wkw5 wo8ixEx6tbs?1if5 si4√6bq5 | L’EXPÉRIENCE DES INUITS DANS LES PENSIONNATS INDIENS inuits, nous avons beaucoup d’enseignants maintenant, dans tous les domaines, avec leur propre langue. C’est mon espoir pour l’avenir. Je pense que nous pouvons construire une école où on enseignerait notre propre langue. C’est possible, de la maternelle à l’université, il n’y a pas de problème. J’ai eu cette vision quand j’étais plus jeune. Je pense que nous sommes en chemin pour y arriver. Nous avons seulement besoin de croire en nos enfants et en nos petits-enfants, transmettre nos connaissances, notre culture, d’où nous venons. Tout est un parcours. J’ai foi dans l’avenir, que tout sera pour le mieux. Je veux que les plus jeunes, les jeunes, avancent dans la vie et qu’ils sachent que tout ne mène pas à un cul-de-sac. L’avenir existe. Parfois, nous croyons que la vie est un cul-de-sac. Nous ne devrions pas. Il y a toujours un lendemain. Tous ces dictons, comme « après la pluie, le beau temps », des choses comme ça. Beaucoup de choses qui se passent chez les jeunes Inuits sont le résultat des pensionnats indiens. Je le crois. Ils vivent la maladie de leurs ᐃᓕᓐᓂᐊᕐᕕᖕᒥᒃ ᐅᖃᐅᓯᑦᑎᖕᓂᒃ ᐃᓕᓐᓂᐊᕐᕕᖕᒥᒃ ᑕᑯᔪᒪᕗᖓ. ᐃᓕᓐᓂᐊᓯᒋᐊᓕᓴᖅᑐᓂᑦ ᐊᒻᒪ ᓯᓚᑦᑐᖅᓴᕐᕕᖕᒧᑦ ᐃᓕᓐᓂᐊᖅᑕᐅᔪᓐᓇᖅᑐᑦ ᐅᖃᐅᓰᑦ ᐃᓕᓐᓂᐊᖅᑕᐅᓗᑎᒃ ᐱᔪᒥᓇᖅᐳᑦ. ᐊᑐᖅᑕᐅᔪᓐᓇᖅᑐᖅ ᑕᑯᓯᒪᔭᕋ ᓄᑕᕋᐅᓪᓗᖓ. . ᐃᓅᓯᒃᓴᑦᑎᖕᓄᑦ ᖃᐅᔨᒪᔭᕗᑦ ᑎᑭᑉᐸᒃᑐᒍᑦ. ᓄᑕᕋᕗᑦ ᑐᓂᐅᕋᕐᓚᕗᑦ ᐊᑐᕈᓐᓇᖅᑕᖏᓂᑦ. ᐃᕐᕈᑕᕗᑦ ᐅᒃᐱᕆᓚᕗᑦ. ᑭᓯᐊᓂ ᐅᖃᐅᓯᖅᐳᑦ ᐊᓯᐅᑦᑕᐃᓕᓕ, ᐱᖅᑯᓯᖅᐳᑦ ᐊᒻᒪᓗ ᓇᕿᖓᕐᓂᕗᑦ. ᐃᓅᓯᖅ ᐅᐸᒃᑕᖅᐳᖅ ᓇᒧᑐᐃᓐᓇᖅ ᐃᖏᕐᕋᑦᑕᖅᐳᖅ, ᑭᓯᐊᓂ ᐱᐅᓂᖅᓴᒧᑦ ᐅᐸᒐᓱᐃᓐᓇᕆᐊᑲᖅᐳᒍᑦ. ᒪᒃᑯᒃᑐᑦ ᐃᓅᓯᕐᒥᖕᒥᒃ ᐊᑐᑦᑎᐊᕐᓕᑦ, ᐊᓐᓂᕈᓱᒡᓕᑦ. ᖃᐅᔨᒪᓕᖅ ᐊᑲᐅᓐᖏᑦᑐᖅᓯᐅᕐᓂᖅ ᓄᖅᑲᕆᑲᖅᐳᖅ. ᓯᕗᓂᒃᓴᑲᖅᐳᒍᑦ. ᐃᓚᓐᓂ ᐊᔪᓐᓇᖅᓯᕗᖅ, ᓵᕝᕕᒃᓴᖃᕈᓐᓂᖅᐳᒍᑦ. ᓱᓕ ᓴᐱᕐᓇᕆᐊᑲᓐᖏᑦᑐᖅ, ᖃᐅᒃᐸᑦ ᐅᓪᓗᖅ ᓄᑕᖅ. ᐅᑲᖅᑲᑦbᖅᑐᑎᑐᑦ, ᓱᓇᑐᐃᓐᓇᓂ ᓄᕗᔭᓂ ᐱᐅᔪᖅᑕᑲᖅᐸᒃᑐᖅ, ᐊᒻᒪᓗ ᐊᓯᖏᑦ ᐅᖃᐅᓯᐅᕙᒃᑐᑦ. ᐱᓕᕆᐊᖑᔪᑦ ᐅᓪᓗᒥ ᐅᓄᖅᐳᑦ, ᓄᑕᖅᑲᑐᑦ ᐃᓕᓐᓂᐊᕆᐊᖅᐸᓚᐅᖅᑐᑦ ᓱᕈᓯᐅᓗᐊᖅᑐᑦ ᓇᖕᒪᖓᖏᑦ ᐅᓄᖅᑑᑎᐅᕗᑦ. ᐊᖓᔪᖅᑳᖏᑦ ᐊᓐᓂᐊᖃᕆᕗᑦ. ᐅᕙᑦᑐᑦ ᐅᔾᔨᕆᓇᖓ ᐋᓐᓂᐊᒃᑲ ᑐᓂᐅᕋᖅᐸᓚᐅᖅᐸᒃᑲ ᐃᓅᖃᑎᓐᓄᑦ. ... ᐱᔮᕆᓇᖓ. ᑕᓐᓇ ᐅᓪᓗᒥ ᐊᔪᕈᑎᒋᓛᕋ, ᐊᖓᔪᖅᑳᒃᑲ ᐱᑕᖃᕈᓐᓂᖅᑐᑦ. parents. C’est comme moi, sans m’en rendre compte. Nous leur avons ᒪᒃᑯᒃᑐᕗᑦ ᐱᔪᓐᓇᕐᓂᖕᒥᖕᓂᒃ ᐊᑐᓪᓗᑎᒃ ᐱᓇᓱᒋᐊᑲᖅᐳᑦ. ᖃᐅᑕᒪᖅ transmis notre douleur sans nous en rendre compte, sans le vouloir. C’est ᐊᔭᐅᕆᐊᓕᒃ. ᖃᐅᕙᒃᐳᖅ, ᖃᐅᖏᓐᓇᕐᓂᐊᖅᑐᖅ. ᐅᓪᓗᒥᑐᐃᓐᓇᐅᓐᖏᑦᑐᖅ. une des pires choses auxquelles je fais face dans ma vie, maintenant. ᐱᓕᕆᑦᑎᐊᒃᑲᓐᓂᕈᓐᓇᕐᓂᖃᐃᓐᓇᖅᐳᖅ ᖃᐅᑕᒪᑦ. ᐱᓕᕆᐊᕆᔭᒥᖕᓂᒃ ᒪᓐᓇ Nos parents ne sont plus là. ᐱᓕᕆᑦᑎᐊᕋᓱᐊᖏᓐᓇᕐᕈᑎᒃ . Tout ce que je veux pour nos jeunes, c’est qu’ils fassent leur ᐃᓱᒪᑲᖅᐳᖓ, ᐃᓅᓯᖅᐳᑦ ᐊᓯᔾᔨᕆᐊᑲᖅᑐᖅ ᐅᒃᐱᕆᔭᐅᓂᐊᕈᑦᑕ. possible, jour après jour. Il y a toujours demain, il n’y a pas ᐋᓐᓂᐊᑐᐃᓐᓇᓐᖏᓪᓗᑕ ᐃᓅᒍᑦᑕ. ᐃᖅᑲᓇᐃᔭᖃᑎᒌᑦᑎᐊᖅᐳᒍᑦ ᐃᓐᓇᐃᑦ ᐊᒻᒪᓗ qu’aujourd’hui. On peut s’en tirer. Qu’ils fassent seulement leur ᒪᒃᑯᒃᑐᑦ. ᑐᑭᓯᑎᓪᓗᖏᑦ ᓇᓪᓕᒋᔭᕗᑦ ᐃᒃᐱᒋᔭᕗᑦ. possible dans tout ce qu’ils font. Je crois que pour guérir, il aurait fallu que nous changions qui ᑭᓯᐊᓂ ᐊᑐᖅᓯᒪᒍᓂᔾᔪᒃ ᐊᑐᕐᓂᑯᕗᑦ ᑐᑭᓯᐅᒪᓇᔭᖅᑕᖏᑦ. ᐃᓅᓯᖏᑦ ᐃᖏᕐᕋᑦᑎᐊᕐᓂᐊᖅᐸᑕ, ᐅᑎᖅᑕᕋᐅᔭᐊᓐᖏᓪᓗᑎᒃ ᑲᑕᒃᑕᕐᓂᕐᒧᑦ. nous étions pour qu’ils [nos enfants] puissent croire en nous, de voir que nous ne souffrions pas tout le temps. Nous devons travailler ensemble, jeunes et vieux. Nous devons leur faire comprendre que nous tenons à eux, que nous voulons leur bien. Mais je crois aussi qu’il faudrait qu’ils comprennent ce que nous avons vécu pour comprendre, pour que leurs vies aillent de l’avant au lieu de toujours descendre vers le bas. xR3C5tUi5 sYy4gxlMs6SA5 | wkw5 wo8ixEx6tbs?Uif5 si4ç6bR5 123 L’EXPÉRIENCE DES INUITS DANS LES PENSIONNATS INDIENS | wkw5 wo8ixEx6tbs?1if5 si4√6bq5 Carolyn Niviaxie √Mw8 iDx4y Carolyn Niviaxie est originaire de Sanikiluaq, au Nunavut, mais √Mw8 iFx4y sN nirlx3usbgc6, kNF4, ryxio kNcM- elle a vécu dans un foyer de Kuujjuaraapik dès l’âge de sept ans s6g6 gJ3uFzi ƒ4JxÇW4 bwvz x3ÇAc6Li 7 tr9lA 16. jusqu’à seize ans. Même si elle avait subi d’horribles traitements bwml ≈8i6tbs?MsClxCu ∫4fNz5 XepQ/ui5, sN vJy5t- de la part de ses tuteurs, elle a persévéré et a fréquenté des x6ymJ6 x7ml wo8ixEx6ym9li S6gi6nsJj5 wo8ix3Fq8i établissements d’études postsecondaires à Churchill et Brandon, ƒ[JxÇl4 x7ml S˜8b8 μi©Xu, x7ml ≈g¿, ≈8tsoJu. s9lu, au Manitoba, et à Ottawa, Ontario. Aujourd’hui, Carolyn milite de √Mw8 scsp?4g6 mu5t6gk5 kNui, x7ml si4√6ym/z façon active dans sa communauté en faveur de la guérison. Elle a partagé iEsQ9lA sN WJmo3t5tix3m5 xyui4 wk1i4 çqstNhx3lQ5 son parcours personnel dans l’espoir qu’il servira d’inspiration N1ui6 mun3X9oxlt4. sN5bs6 s4WDh4g6 W7mEsizi4 sfx aux autres Inuits pour entreprendre leur propre processus de bm3u4 guérison. Elle croit aussi qu’il est très important que tous les kN6v6√6ymJ5. “whmJz wkw5 w7u1i4 s4WE5txExc6g5, Canadiens comprennent ce qui est arrivé aux peuples autochtones s4WElA wkw5 Wsyz5, x7ml sWQlt4 rNsi3u1i4. gilQ5 du Canada. « Je pense que les Inuits doivent croire en eux-mêmes, cspm/t4 rNgw8Nj5 ˆM4gj5. xyq5 vNbus5 cspmQxc6g5 croire en leur culture et être fiers de qui ils sont. Transmettre leurs xzJ6√q8i4 connaissances à quiconque veut les écouter. Les autres Canadiens bwm8N5tx6 ∫4fx5bs6 bwm8N5bw8N xJC/Ms3uJ5.” vNbus5 grylt4 ≈5bsi3u4. ckwbsMs6ymiq8i4 xJ6N6g≈¬Ms6g6 vNbus5 kbCs9li, doivent savoir qu’on nous a pris de nos familles. C’était difficile pour un enfant, tout comme ce l’aurait été pour eux. » Cette photographie de la mère et du frère de Carolyn Niviaxie en compagnie de deux hommes non identifiés a été prise à l’époque où elle fréquentait le pensionnat. sN x0paxz √Mw8 iFx4ys2 xˆNz x7ml xiz Wctc6g5 m3D1i4 wob3N8q5gi4 xati4 x0ps6bsif bwvi wo8ixEx3FFizi √Mw2. x0poxz √Mw iFx4y. PHOTOGRAPHIE FOURNIE PAR CAROLYN NIVIAXIE. 124 nous étions si loin | L’EXPÉRIENCE DES INUITS DANS LES PENSIONNATS INDIENS Abraham Ruben xw?MBx slW8 Si la Gestapo existait encore, cette religieuse serait à la tête de l’organisation. Elle n’avait pas été choisie parce qu’elle était gentille et chaleureuse. Ils cherchaient des gens qui feraient ce qu’ils avaient à faire. La façon dont les prêtres et les religieuses nous ont traités, ça explique beaucoup de choses. Tamatkua qiniqtuani ituat pihuukpalahuli qaukliunayaqtuq hivuliuqti. Tavřa munaqřauranguqtitkaat nakuuman alaqlualaimanlu. Ivaqliqhuting havaktikřamingnik havayuqtuamik. Taamna quliaq tamatkua qanuq irřuhiat faattatlu sistatlu huřahautingit uvaptingnun iluqaan tavřaniittuq. Je voudrais commencer par les souvenirs que j’ai de mon en- Aulaqiqaaruktunga nutarautimnik piigulaihamnik. 8tun fance. Jusqu’à l’âge de huit ans, mes souvenirs sont très nets. Tout est utuqalilarataqlunga, nutaraunira nalupqinalařuq. Aglaan ilihimapiaqt- très clair. Je me souviens de beaucoup de choses. Mais à partir du pen- unga tavřangaani. Nutaraunimni ilihimařuanga. Tavřa aglaan sionnat, en 1959, et jusqu’aux années 1970... Pendant cette ilihariaqhama 1959min 1970mun aglaanii, ukiuni ilaani itnaituatun période de onze ans, il y a beaucoup d’années consécutives… si j’es- ihuq ukuit taapitakatka luqaa malrungni ukiungni kavamani saye de me rappeler des événements qui se sont passés, j’ai beaucoup maliřutaaliuqtit havauligivlugi qanuqlu tutqikhainianaqhuta, de difficulté à retrouver mes souvenirs. Je n’arrive pas à relier un mois huřarautitngit tavřaniirutimni itqagilaitkitka itqakaraluaqlugit ou une année avec l’autre. Surtout depuis les quelques dernières an- piigupiaqlugit atauhiq unniin naaggaluuniin atauhiq ukiuq. Taitna nées, avec la poursuite que j’ai intenté au gouvernement fédéral. Je itchungnaqtuttauq tamatkua inugiaktuat inuit ilihariaqhimařuat pense que c’est la même chose pour beaucoup de personnes qui sont hivuani. Inugiaktuat inuit iliharvingmi piarluqtaqtat. passées par les pensionnats indiens et qui y ont vécu des expériences Una hivuliqpaaguřuq ilihariaqaaqama tavřa Inuuvingmuqa traumatisantes. Beaucoup de nos mauvais souvenirs ont été comme apialakama ukiami 1959mi. Tikinama 100 hipilugu nutaqqat étouffés. tavřuganiaqhuat Grollier hallmun aglaktilaningniqhuat. Grollier Abraham Ruben. xw?MBx slW8 PHOTOGRAPHIÉE PAR JEFF THOMAS. x0poxz π= ∫m{. 127 L’EXPÉRIENCE DES INUITS DANS LES PENSIONNATS INDIENS | wkw5 wo8ixEx6tbs?1if5 si4√6bq5 Mon expérience au pensionnat a commencé quand je suis arrivé à Inuvik, à l’automne 1959. À mon arrivée, il y avait plusieurs hall inigat ilihariaqtuat Kavamat ilirangat munariřingit ahiin makua faatat sistauřatlu. Inuitlu atlat havaktingit tavřani. centaines d’élèves qui étaient déjà inscrits à Grollier Hall. Grollier Hall Atnuraiyaqhumatigut tugliriikitqahuta, anuyairyaqtugut. était un établissement financé par le gouvernement fédéral, mais Taulamik ahiin puuqhuta. Malruk luuniin sistauřak kivřautinik dirigé par des prêtres catholiques, des oblats missionnaires et des uqřuřutikřamiklu. Tugliriitiluta. Tavřa ahiin kivluqlugi nutchavut Sœurs Grises. On y employait aussi des laïcs comme cuisiniers, pour nuyaqpavut kipiqhaalugi taima ahiin nuhaiqipiaqhuta. Uqřu - faire le ménage, ce genre de choses. řuimik ahiin matchaklugu niaqhuqput kumaiqaunkiaq, ivaqtu- On nous a d’abord dit de nous mettre en rang, d’enlever nos riaqtiluta ahiin atnuraaqlutiluta. Inugiaktuaguut nutaqqani. vêtements, de nous remettre en rang, de nous enrouler dans des Taniktun uqalailaaguut hivuliqpaaq uvluq. Tavřa iluqata iqhi- serviettes, de nous mettre encore une fois en rang. Il y avait quelques hungnaqtugut. Angayuqaitchugut, illaitchugut uqaqatigiit qulait- religieuses avec des tondeuses électriques et une bouteille d’huile de kaatigut. charbon, du kérosène. Elles nous ont dit d’avancer, puis elles nous ont Tammatikiqhaaqhuta ivaqtuqtiluta atnuraatchiaqtiluta tugli- coupé grossièrement les cheveux avant de nous verser de l’huile de riiklitanilgitkaatigut tutqurvikřavut hanaiyanagutivlugi atiluiliu- charbon sur la tête. Elles nous ont ensuite rasé la tête jusqu’à la racine qalugi. Tavřaptauq munaqři atniaqtualiqiři sistařatlu. Tavřa ahiin des cheveux. Après nous avoir épouillés – qu’ils appellent ça comme apiqřuraaqhigaatigut hivuliuvlunga apiqřurmannga kinauvit kihuk ils veulent –, on nous a envoyés aux douches, on nous a nettoyés à la angayuqaakin. Qiniriga una arnaq “kihuk aakanlu aapanlu?” brosse et puis on nous a encore fait mettre en rang pour nos ukpingitchapiaqtunga qiniqlugi. vêtements. La plupart des enfants ne savaient pas parler anglais et Uqalautigitka piiguqtunga. Qiviaqhama hua una arnaqatiga c’était leur premier jour au pensionnat. Je dirais que la plupart d’entre apiqřuriga angayuqaakin, angagalu atchagalu apiqřuriga anga- nous étaient morts de peur. Pas de parents. Pas de membres de la yuqaagiyigiik? Naagga, Angayuqaakin Bill Berthalu kinguliqahiin famille. On ne pouvait même pas se parler entre nous. atqin Ruben! Kangiquhuliralaqtunga. Ii Abraham Ruben atira, Après le rasoir et les douches et après avoir reçu de nouveaux ilitchurilarataqlunga kihuutilaangik angayuqaaka. vêtements et le reste, nous nous sommes encore retrouvés en rang. Nirrihaving titkaatigut hanaiqapta. Itnatun nutaqqat itchu- On nous a donné un casier, puis on nous a dit de nous remettre en ngnaqtut 300tun 400tun luuniin inugiaktilaangi. Iliharvik itna rang parce qu’ils voulaient nous inscrire. Il y avait une infirmière de ittuq nukaqliit angutit arnat upstairmi angayukliit downstairmi. la santé publique avec les religieuses. Je me suis mis en rang et on m’a Una sistauřaq ilitchuripkaraat Akłarvingmiutaq. Niaqhukhiuri demandé mon nom et le nom de mes parents. J’ai regardé cette femme Akłarvingmi. Nalunaingutanik aitchuqtuiri. qui ne demandait « qui sont ta mère et ton père? » Je les regardais tous et j’étais complètement paralysé. Tamatkua qiniqtuani ituat pihuukpalahuli qaukliunayaqtuq hivuliuqti. Tavřa munaqřauranguqtitkaat nakuuman alaqlualai- J’ai dit que je ne m’en rappelais pas. Je me suis retourné et j’ai manlu. Ivaqliqhuting havaktikřamingnik havayuqtuamik. Taamna vu mon cousin qui était aussi en rang. Je lui ai demandé si ses parents, quliaq tamatkua qanuq irřuhiat faattatlu sistatlu huřahautingit qui étaient ma tante et mon oncle, étaient aussi les miens : « Qui sont uvaptingnun iluqaan tavřaniittuq. mes parents? Ton père et ta mère sont-ils mes parents? » Il m’a dit : Ilhimařara arnam huřarautaa tupaktuariřunga. Unuiqaa- « Non. C’est Bill et Bertha qui sont ton père et ta mère. Et ton nom qama qumangaiřuangaa. Qumangiakama uuma kiinanga tautukiga 128 nous étions si loin | L’EXPÉRIENCE DES INUITS DANS LES PENSIONNATS INDIENS wkw5 wo8ixEx6tbs?1if5 si4√6bq5 | L’EXPÉRIENCE DES INUITS DANS LES PENSIONNATS INDIENS de famille, c’est Ruben. » J’entends ça à travers le brouillard et ça me revient finalement. « C’est ça, mon nom, c’est Abraham Ruben. » Je sors finalement de la brume, et je finis par pouvoir dire à cette femme qui sont mes parents. Quand on a eu fini avec ça, nous nous sommes retrouvés dans la cafétéria. Je pense qu’il devait y avoir trois ou quatre cents enfants à ce moment-là. Au pensionnat, les plus jeunes garçons et filles étaient Je dirais que la plupart d’entre nous étaient morts de peur. Pas de parents. Pas de membres de la famille. On ne pouvait même pas se parler entre nous. aux étages du haut, les plus vieux aux étages du bas. On nous a présenté une religieuse qui avait été à Aklavik. Elle était la « chasseuse de têtes » à Aklavik. Je pense que si on avait à donner un prix... Si la Gestapo existait encore, cette religieuse serait à la tête de l’organisation. Elle n’avait pas été choisie parce qu’elle était gentille et chaleureuse. Ils cherchaient des gens qui feraient ce qu’ils avaient à faire. La façon dont les prêtres et les religieuses nous ont traités, ça Inugiaktuaguut nutaqqani. Taniktun uqalailaaguut hivuliqpaaq uvluq. Tavřa iluqata iqhihungnaqtugut. Angayuqaitchugut, illaitchugut uqaqatigiit qulaitkaatigut. explique beaucoup de choses. Mon premier souvenir d’elle, c’est de me faire réveiller… sistauřam unuapaiqlugu qumangiařuangaa. Tupaktunga uvlaami Cette première nuit-là, au pensionnat, j’ai fait des cauchemars. quiniqhuangaa, iqhiliqlunga humliqaa piyuaqlugu ihumaga. Tavřa Dans ces cauchemars, je voyais le visage de cette religieuse. J’ai fait des qaivluni nutaqqat makilangingmiulu ilitchurivluni quililaara cauchemars toute la nuit. Quand je me suis réveillé le matin, j’avais hinigviimnun. Hivulirmipiaq tavřa pigukturaanga kaliklunga mouillé mon lit parce que j’étais désorienté, mort de peur et tout le reste. pattakaanga. Elle est venue et tous les autres enfants s’étaient déjà habillés et étaient Angayuqaangma inugukangangni inungnu piyuariqungi- partis. Elle est arrivée et a vu que j’étais encore endormi, et elle a vu lunga. Akihaq tunagutiřunga. Hivulirmi pattanaguligaanga kinnap- que j’avais mouillé mon lit. Elle m’a jeté en bas du lit et m’a battu kun, kalikataqlunga hinigvimnin atchiquqlunga “espece de cochon” pour la première fois. C’est à ce moment-là que j’ai commencé… tapitarninga tuttuqpaaluk ilvit. Tautukhimaitchuq umunqiniq- Mes parents m’avaient élevé en me disant toujours de ne jamais baisser les bras devant personne. J’ai commencé à me défendre. Elle tamik. Hivuliqpiamik tavřa ilitchuriqhaariga una arnaq, Qakiqtanagutimanga taimaaqtuaguuk. m’a flanqué une claque dans le visage et m’a tiré en bas du lit en Tavřa taamna hivuliqpiaguřuq inugiaktuani. Ilitchuriřunga m’appelant « espèce de cochon » (en français dans le texte). Et qu’elle tavřa taitnaqaratarniqhunga uvaniirutimni qaffini ukiuni. Hivu- n’avait jamais vu un bon à rien comme moi. C’est comme ça que j’ai nikřara tautukkiga qanuq taamnalu tautchimiiniarrutlikřaq. rencontré cette femme. Je me débattais, et plus je me débattais, plus Nutqangitchuq. Qanutun aglaan pigukpauřaraluarmanga akihaq- elle frappait fort. Quand elle a commencé à utiliser ses poings pour tuřaqtunga. me frapper, j’ai reculé et ça s’est arrêté là. Una tavřa ilugaaktun inuhik atuaqhiika inuuniaruligalu Ça a été la première de nombreuses volées. Je me suis alors atlallu inuuhingat. Inuugurniaqhama nutaraungarmaqanga ... rendu compte que ça allait continuer tous les jours pendant les hunik liqa anagayuqaakpit inuniarutingangnik inuuhiřutin xR3C5tUi5 sYy4gxlMs6SA5 | wkw5 wo8ixEx6tbs?Uif5 si4ç6bR5 129 L’EXPÉRIENCE DES INUITS DANS LES PENSIONNATS INDIENS | wkw5 wo8ixEx6tbs?1if5 si4√6bq5 prochaines années. Je pouvais voir ce à quoi allait ressembler ma ilihauřangangnik. Qanuq inuit ingmingnun uumikutaitchuamik relation avec elle pendant des années. Et ça n’a pas arrêté. Elle me alihilugi kihutliqa inuit angalangaqtut. Unalu ukpirigaat nirřu- battait à un cheveu de la mort et je me défendais chaque fois. tiqaqtuq ilitquhilingnik maani nunami, inuit ahiin ingmiktuaq C’est ici qu’entrent en jeu un mélange de croyances traditionnelles ilitquhiqaqtut ilangit nakuuřut ilangittauq huinaqpait. Inuittauq et la situation où je me trouvais. Mes souvenirs d’enfance... Notre iliquhilingmi inuuniaruuřut. Tavřatun ukiulik angugaiyaaguřunga croyance de base, c’est qu’on établit des relations fondées sur ce que manna tavřa inunianagutigiga. nos parents nous ont enseigné. Nous avons une conception de la façon Itna ihumahuuřunga inupiagunira, qanuq una ilitquhikuun dont les gens devraient se traiter les uns les autres. Mais nous croyons tamna sistaq ilitchuriga arnaq. Tavřa taitna inuuniaqhaqtunga que nous habitons aussi le monde des animaux et celui des esprits, et que inugiaktuani ukiuni. le monde des humains est composé de plusieurs types de personnes, Aakangma aapangmalu uqautihuukangangni tammattu- et que certaines personnes sont fondamentalement méchantes. On munga haatqayaanak huirutihigaatin. Hivulirni ukiuni inuuniaq- croit aussi dans l’existence des mauvais esprits. Certains humains et tunga ingilaraanimi pangmaunirmilu. Hapinapiaqtuami inuu- certains êtres du monde spirituel ont la capacité de devenir maléfiques niaqtuaguut. Tavřa ahiin iliharviktitmuktinmatigut uuminga et d’adopter des intentions maléfiques. Alors, me voilà, un petit garçon havaktuamik sistamik avinamik inuuhiptingnimik. Qaffitchaani de sept ans, et je comprend que cette chose est entrée dans ma vie, et tathiqhiutini uqaqtuat uqautchimingnik itqilit inupiaklu himila- c’est ma culture autochtone qui me le dit : « J’ai rencontré un mauvais gait uqauhingat. Uvangalu arnaqatiitkalu malrungnni ikuingni esprit qui a la forme de cette femme, de cette religieuse ». Et qu’elle tigumigaluarikput uqautchiqput, Pihalatitchiaqhuta, hivulirmi allait faire partie de ma vie pendant des années. unnuami ... hivulirmiulvlumi uvaangurmaung tavřa ilaliuligaanga. Mon père et ma mère m’avaient enseigné de toujours m’arranger Hivuliqpaaq ilitquhinik ilitchuriřunga. Angayuqaamni pour ne pas être pris par ce genre d’esprit parce que sinon, il me ilituanga qanuq inuuniarniq iluarngamagaan aliniarutingni. dévorerait. Alors, les premiers jours, je vivais entre notre ancien passé, Iliharvingmukkama Inuuvingmi qanuqliqaa inuuniaqhaqtunga. mais aussi dans le présent. Pour nous, le passé et le présent coexistent. Iluqaiha ilihaulruirangit angayuaqaama inulautanguqutaak inaru- Ma réalité, c’était d’être pris dans un pensionnat et d’avoir cette sœur rupta puhimatun irliruq. Iluqani alanguqtuq inuuhira atlanik envoyée ici parce qu’elle était capable de détruire les gens. En quelques hiuniqhuta inuuniarnikřaptingnik huinalinluni inuugurniaruliga, mois, même en quelques semaines, elle pouvait prendre des enfants huinalilunilyu inararuma naluharlunga inuuniarunmik. qui parlaient dene, g’wichin ou inuvialuit et les amener à cesser de Ihumaaqtuanik qimilriuqiti tautugiaqtaqhaaqlugi. Tautu- parler leur langue et commencer à leur faire apprendre une toute giaqtaritkahuli ilitchuingiaqlugu pingahut ukiut nalukřitatka nouvelle façon de parler. Moi et quelques-uns de mes cousins, nous uliqtiniaqlugi utiqtunga inuunimni paqiniaqlugit huřarautitka. avons résisté pendant plusieurs années. Nous nous défendions de Natqikitka ihumamni inugiaktuat qanuqhauhikatka .... toutes nos forces. Cette première nuit... Ce premier jour et cette Ilihimařunga qanuraqtuat ilanni aglaan pangma qinraanulaitkiga. première nuit et le matin suivant ont été mon initiation. Ilihimagaluaqlutin iluangitchuaq piman aglaan qinraamun tuti- Mais mes premières vraies initiations avaient été d’affronter les lairiga, taitnaqlunga hinikaqtinmatuuqlunga utimuktinmatun esprits. Mes parents m’avaient fait comprendre comment on devrait inuuhira nularaurimnun. Taapkua ukuat hivihuřut tamaanga vivre sa vie quand on grandit et que notre développement se fait par haviklinikhuting inuuniaqtuamik arnaiyaanun angugaiyaanunlu 130 nous étions si loin | L’EXPÉRIENCE DES INUITS DANS LES PENSIONNATS INDIENS wkw5 wo8ixEx6tbs?1if5 si4√6bq5 | L’EXPÉRIENCE DES INUITS DANS LES PENSIONNATS INDIENS étapes. Quand j’ai commencé à aller à l’école à Inuvik, au pensionnat, munaqřiřikřanik .... Nukaatak ilatkalu taitnaptauq piyauaqiřung- ça a été une initiation sordide. Toutes les choses que mes parents naqtut. avaient essayé de nous enseigner étant enfants pour faire de nous des Hivulirni ukiuni ilihariaqtitchuukangit aimavingmingnin, hommes et des femmes intègres se retrouvaient sens dessus dessous. uumunga Sir Alexander Mackenzie, tamatkuninga kihianik ilihau- Un ensemble de valeurs complètement différentes avait été mis tivlugi taigurnimik aglangnirmik kihitchinirmiglu, qutchiktuanik en place, garantissant que mon enfance serait brisée, et qu’adulte, kihian ilihautivlugu ilitchuritquvluta taitnahianik. Tallimat mal- je serais un raté, avec des expériences et une perception de la rungmin qulinun aglaan taigualahilauřaqtunga kihitchilaura- vie faussées. lahivlungalu ukuak ihumagivlugik inupiatun taniktun avilaiqlugit Le grand-père et la famille d’Abraham. Abraham taatanga ilangitlu. PHOTOGRAPHIE FOURNIE PAR ABRAHAM RUBEN. ABRAHAM RUBEN TARRALIANGA. xR3C5tUi5 sYy4gxlMs6SA5 | wkw5 wo8ixEx6tbs?Uif5 si4ç6bR5 131 L’EXPÉRIENCE DES INUITS DANS LES PENSIONNATS INDIENS | wkw5 wo8ixEx6tbs?1if5 si4√6bq5 J’ai dû faire une psychothérapie. Je n’ai pas terminé. Pour me iliharniaqama. Qulitun ukiunikamam piyuaqhunguliqřungnaq- guérir moi-même, il faillait que j’essaie de déterrer mon passé parce lunga tavřa tavřanga taimaaqtunga ililiniangaiqtunga, uqaura- qu’il y a des périodes de trois ans où je ne me souviens d’absolument laiqlungalu hapilimiaqlugi arniaqatiitkalu kangiqhitilaiqhuta. rien, alors j’ai dû essayé de déterrer beaucoup de choses. Arnaqatiima qanin umigungulagřuarmanga ilingittauq piyuq - J’ai réglé beaucoup de vieux problèmes. Pas tellement des hiruuřut. choses ordinaires de tous les jours, mais des choses plus profondes... Pitqutailarninigi iliharvingmi alarmik ini uvaptingnun Je sais qu’il s’est passé quelque chose à un moment donné, mais je ne tamapkua ahiin uvlumikihian ilihariaqtaqtuat aimavinginin inupiat suis pas capable de m’en souvenir clairement. J’ai dû entrer de moi- itqilillu tamatkua nutaqqat uqarmata uqautchimingnik hugiaitkait même en transe, une transe où je pouvais rentrer à nouveau dans la atanikhulaitkait. Uqautchimingnik nutaqqat uqalařut inmintuuqtut peau de l’enfant que j’étais à ce moment-là. Les effets de ces années taniktun ilihauhimagaluaqtiluting. Aglan uvagut anglicamiituat persistent parce qu’ils avaient embauché des personnes pour les kaałiniituatlu, uqaqtingapiritkaahi uqautchifingnik itiqilitun garçons et pour les filles... Je pense que mes propres sœurs et d’autres naaggaluuniin inupiatun. de ma parenté ont vécu des expériences pareilles. Pitailirapiakangatigut hutailiraqluta uvagut piaqluktaaluaraa- Les premières années à l’externat fédéral Sir Alexander tigut aglaan ukuak pivaitchuugait nutaqqat avangahaarřuk qaimařuat Mackenzie, on nous enseignait seulement les choses de base : à lire, à angayuqaangit qialaitchuat umiakun Inuuvingmin ungahikluting écrire, l’arithmétique, les choses de base qu’ils voulaient qu’on tingmiřualukunlu. Qailaitpiaqtuat apqutailuta umiaqpait apprenne en premier. De l’âge de sept ans à dix ans, je pouvais à peu aulanginiut atařamik apqutainmivluta ukiumi 1950mi 60munlu. près lire et écrire des choses simples, mais je pensais en anglais et en Nutaqqat ilangit 800milestun; kiaq ungahiktigihungnaqtuq inuvialuktun. Je pouvais penser et parler dans les deux langues. À l’age qaritchuutirat ilihariaqtuat Inuuvingmun. Hivuliqpaagungitchuq de dix ans, j’ai dû commencer à être fatigué de me faire battre parce ilihariaviqhaarungitchuq, maani nunaptingni. que c’est à peu près dans ce temps-là que j’ai arrêté [de parler ma Ingilraan ihagutiřuat ilihariarviit 30tini 40tini luuniin langue]. Je ne pouvais plus avoir une conversation complète avec mes Akłarvingmi. Angaatchuliqiřit kiaq angalalangit. Kaałitlu aing- cousins. C’est aussi à ce moment-là que mes cousins m’ont dit de me likatlu iliharvingnik ihagutiřuat, kavamat luuniin aglaan anguli - taire sinon ils allaient se faire battre eux aussi. qiřit angalatangit. Aakaga ilihariaqhimařuq Akłarvingmi nutaa- Le règlement au pensionnat, c’était une chose, mais à l’externat viuřaqhuni 15tun utuqalilařalaqhuni, aquvatigu ahiin aapiyara. fédéral, parce qu’il y avait aussi beaucoup d’enfants autochtones de Hanauřaara “ilaatniluu” aapiyara aatauřaralu itqagivlugik piliara. la ville, ils n’appliquaient pas les mêmes règlements. Les enfants Aapiyara ilihariaqhimařuaq tavřani. Tallimatun kiaq ukiunik huni. pouvaient parler leur propre langue à condition que l’éducation Taututqingihara narvaliknik ukiuningman kihianik. comme telle soit en anglais. Mais dans les pensionnats anglican et Nutaqqat malrungnik inuguliqaqtut; Atauhiq ilihariaqtaq- catholique, nous n’avions pas le droit de parler notre langue, que ce haming aimamin nutaqqatlu atlat inauřami, atlanin inauřanin soit le dene ou l’inuvialuktun, sinon on risquait de se faire battre. nutaqqat ainglikatlu kaałitlu. Atauhiq pitukhimanginmatun L’autorité qu’ils avaient sur nous était énorme, et c’était pire inuuhiq. Iglua ahiin angalalaarnauvluni. encore pour les enfants qui venaient de plusieurs centaines de milles Una upkuaqimařami ituatun ittuq iglua ahiin angmam de la ville d’Inuvik. Leurs parents ne pouvaient venir les voir en avion ittalan ittuq inuuhiq. Iliharvium angalatanga inuuhin ukuat 132 nous étions si loin | L’EXPÉRIENCE DES INUITS DANS LES PENSIONNATS INDIENS wkw5 wo8ixEx6tbs?1if5 si4√6bq5 | L’EXPÉRIENCE DES INUITS DANS LES PENSIONNATS INDIENS ou en bateau. Ils ne pouvaient venir en bateau ou par la route ou par avion parce qu’il n’y avait pas de service régulier à la fin des années ’50 et au début des années ’60. Il y avait des enfants qui venaient de 800 milles pour aller à l’école à Inuvik. Ce n’est pas la première fois qu’il y avait des pensionnats dans l’ouest de l’Arctique. À Aklavik, les pensionnats existaient déjà à l’époque de mes Je pouvais voir ce à quoi allait ressembler ma relation avec elle pendant des années. Et ça n’a pas arrêté. Elle me battait à un cheveu de la mort et je me défendais chaque fois. parents, dans les années ’30 et ’40. Je suppose que c’était des établissements dirigés par l’Église. L’Église catholique et l’Église anglicane avaient commencé les premiers pensionnats. Ils avaient peut-être des fonds du fédéral, mais ils étaient principalement dirigés par les Églises. Ma mère était allée dans un pensionnat à Aklavik quand elle était une petite fille, jusqu’à l’âge de quinze ans, et [plus tard] mon frère y est allé. Ma sculpture, Le Dernier adieu, représente Hivunikřara tautukkiga qanuq taamnalu tautchimiiniarrutlikřaq. Nutqangitchuq. Qanutun aglaan pigukpauřaraluarmanga akihaqtuřaqtunga. mon frère et ma sœur plus âgée. Mon frère était allé à l’école à Aklavik. Il avait commencé à l’âge de cinq ans. Quand je l’ai revu, il avait huit angalalalutin faatat sistatlu munaqřitlu. Inuuniarnikput ahiin ans, quand on nous a envoyés à l’école d’Inuvik. anmun qiniqtauřuaq. Uqaqatigikuminaitchuihi ilatinlu. Les enfants au pensionnat menaient deux vies. Une vie était Angugauřat arnaiyaatlu uqaqatigiilaitchut. Hivulini taimani celle de l’externat avec d’autres enfants de la ville, d’autres villages et arnaiyaamik tahiuqaliqaruvik piyukhihiřutin kuniurupkulu naku - les enfants de l’école anglicane et du pensionnat catholique. Cette vie riniurarupkulu. Tamatkua inugurniarmik ilihautřaangi uvapting- était publique, plus libre. L’autre vie était une vie de prisonnier, nun. Taitnaqhuting ilangit nalupqinaqluakun inuunialiqhuting. comme s’ils étaient dans un couvent ou... Une vie était cloîtrée et l’autre vie était publique, ouverte. Nutaqqat ilangi taangiqiugaliqhuting mařahimałungnik, ihiugaliqhuting, qinayukhivluting, ilamingnun atniaruhiqtaqhuting. Au pensionnat, nous vivions sous la dictature des prêtres et des Taitnaqhuting ihumagiliraqtut ihumakřaungilanik ihumaliqhut- religieuses et des surveillants. Ce qui ressemblait à une vie de famille ing. Grollier Hall miirutimni ihagutimařung qaffingurmataukiut était mal vu. On ne pouvait pas parler aux membres de notre famille. ilitchuriřuat pingahukipiaq hungnaqtut tuquřuat tavřangiithi- Parler aux membres de notre famille était mal vu. Les contacts entre mařuat tuqullauvluting, ingmingnun tuqulluting, taangamlu les gars et les filles étaient mal vus. Dans les premières années, on tuqullugi. Tavřa qutchigungnaqtuq. pouvait nous menacer ou nous battre si on tenait la main d’une fille, Una ilichuritqupiariga tuhaarakaluaq ingilraan ... una pihi- si on lui parlait, si on l’embrassait ou si on montrait n’importe quelle mařuq quliarniariga. Allakun quliariniangitkiga. Itqilitlu inupiatlu sorte d’affection. Toutes les façons pour préparer un jeune homme atingitchuat ingilraan qanga atililaipiaqtuat. Atařamik katchuruk- ou une jeune fille à une vie de chasteté étaient incorporées dans la vie tut. Una nakuuřuatualuk, atauhiq luuniin malrukluuniin tavřanga des enfants. Ils mijotaient une recette qui se traduirait par un désastre iliharvingmin, avuligiinik nutaqqanik tautchimiitilugi. Atlat social et culturel, c’est ça qu’ils faisaient. tanngungitchuat qiniqtuaqluat nutaqqating tautchimuktilugi xR3C5tUi5 sYy4gxlMs6SA5 | wkw5 wo8ixEx6tbs?Uif5 si4ç6bR5 133 L’EXPÉRIENCE DES INUITS DANS LES PENSIONNATS INDIENS | wkw5 wo8ixEx6tbs?1if5 si4√6bq5 Certains des enfants des pensionnats [devenus adultes] sont portés tavřunga iliharvingmuktillugi, atiřuanik inuuniaruhinik atuqtillugi, à boire et à se droguer, à battre leur conjointe, à être violents avec les inuunialarukumik tavřani ingminnun munariaqqaating, pilaurar- autres, et je pense qu’il y a beaucoup de maladies qui viennent de [leurs larniangitchut, inuuniarniq pimaniarniq iluqating alauřuat, nutaqqat expériences au pensionnat]. Ils sont plus susceptibles d’avoir des maladies ilitchuripkarait ingmiguangiaqaaqating inuulaitchut. Inmikuuqtuat mentales et des traumatismes psychologiques. Pendant que Grollier Hall atařamik munarigait. Iluqahi inuuniarnikhi atiřuq atlangan- a été ouvert et pendant les quelques années après, on a déterminé qu’il gitchuq munagiliqhaaqahi ikayuutiluhilu innuniangitchuhi. y avait jusqu’à 60 personnes qui étaient mortes directement à cause de Umingatun ilitchuripkarniariffi. Paulatuumin qiamařunga. leur séjour au pensionnat, qui sont mortes à cause d’un meurtre, d’un Ini angiřuq qulauřaptingni itqilit nunangat Ft. Good Hope. Uvagut suicide ou d’empoisonnement à l’alcool. C’est un pourcentage assez élevé. katimarivut ilingitlu Tuktut Nogait. Munarivik pulaarvik tuttut Voici une dynamique que je dois mentionner parce qu’elle dure irniurviat. Iluqata Tuttuqaqtugut atiřuanik Bluenosenik atlirignik. depuis longtemps... C’est ce qui s’est passé, et je vais le dire carrément. Tautchikun ingitput. Good Hope miut ilaliulivlugi tamatumani Depuis longtemps, depuis des milliers d’années, les Dene et les Inuits tuttulingmi. ont toujours été à couteaux tirés. Ça a été la guerre ouverte pendant Atlat huli itqilit inuitlu itqilit iluqating taningnat qanul- des milliers d’années. Je pense que la seule bonne chose – ou peut- hiliqaa tanngungitchuat maani kaanatami, taimanga qanga matkua être, je devrais dire, l’une des seules bonnes choses des pensionnats –, inuit Fort Good Hopemin qaimahungnaqtut .... c’est que pour la première fois, en une seule génération, des enfants Paulatuumin qaimařunga, inauřaqput, Colville Lake qanittuq de différentes races se retrouvaient ensemble – différents groupes inauřaq. Aglaan itqilit Fort Good Hopemi inupiatlu maunga autochtones qui étaient des ennemis traditionnels –, et ces enfants se qaiřuat. Himiriikitauřaktut. Qainraqtut amikii tautchimik retrouvaient ensemble dans une situation difficile où ils avaient à atiřuanik tuttuqaqhuting. Himiriiřaqtut anguranik tariumin. affronter des problèmes communs, où ils devaient survivre, 1800ni kiaq tamatkuninga huarřungiliqaaqapta Fort Good Hopemi culturellement et individuellement. Ces enfants ont fini par inilakhuting tauqhiqviit himmirrarviit itiqilitlu inupiatlu taimani comprendre que la seule façon de survivre, c’était par l’amitié. Ils ingmingnuulaitchuat. Himmiriikhilaqlut kii. Qinalaitchut avaient un ennemi commun. Tous vivaient dans la même misère et la anguyalaitchut. seule façon de s’en sortir, c’était par l’entente et l’entraide. Iliharvingmukapta, ukuit, aquvaatigun tavřa tautchimukkait Je vais vous donner un exemple. Je viens d’un village qui inuit inauřaptingnin Fort Good Hope muktuat, Ivavikun uqariaq- s’appelle Paulatuk. Le plus gros village juste au sud, c’est Fort Good Hope. luting, aimariřuat. Ilihariaqhimavluting tautchikun. Pulaaqtua- Notre groupe et leur groupe, nous partageons quelque chose qui s’appelle luqaa ilamingnun. Taitnaitut inaqralaani maani tariumi ainglikani le Tuktut Nogait. C’est comme un parc national pour conserver l’endroit kaałini iliharaluaqtuat. Iluqating taamna inuuniarun atuqhi- ou les caribous se reproduisent. Nous avons une harde commune de mavlugu tammaqimagaluaqtuat nutaqqat. caribous appelée le troupeau Bluenose. C’est une frontière qu’on Ailahikapta aimaviptingnun inauřanun upinraami ting- partage avec eux. Ils l’ont agrandie pour que la région de Good Hope miřualuk iluqaan akiliqlugu aipkararigaatigut inauřaptingnun. en fasse partie. Uvangali aimaviga ilaani Cape Perry, 7 milestun ungahililaanga Mais l’autre chose, c’est que, de toutes les diverses bandes d’Inuits ou de Dene ou des diverses bandes indiennes du Canada, 134 Paulatuumin. Paulatuuq 60tit akunarangni nuulginapta. nous étions si loin | L’EXPÉRIENCE DES INUITS DANS LES PENSIONNATS INDIENS wkw5 wo8ixEx6tbs?1if5 si4√6bq5 | L’EXPÉRIENCE DES INUITS DANS LES PENSIONNATS INDIENS historiquement, les Inuits de notre région et les Indiens Hare qui seraient de Fort Good Hope... Je viens de Paulatuk, notre village. Colville Lake est le prochain village le plus près. Mais les Dene de Fort Good Hope et les gens de notre groupe des environs étaient des alliés traditionnels. Nous faisions du commerce. Ils venaient chez nous et on chassait les mêmes caribous. Ils venaient acheter des marchandises qu’on allait chercher à la côte. Dans les années 1800, quand les marchandises ont commencé à venir jusqu’ici, ils utilisaient Fort Good Hope pour mettre des postes de traite le long de cette partie de la côte. Alors, traditionnellement, dans les temps anciens, les Hare et les Inuvialuit de la côte étaient des amis. Ils faisaient du commerce. Il n’y avait pas de guerre. Après les années des pensionnats, quand un groupe de notre village avait l’occasion d’aller à Fort Good Hope pour commémorer l’expansion du parc, c’était comme un heureux retour en famille. Parce que plusieurs élèves étaient allés à l’école ensemble. C’est la même chose dans beaucoup d’autres communautés partout dans l’Arctique, que vous ayez été dans une école anglicane ou catholique. Partager les mêmes expériences, ça a rapproché les gens de toute une génération, de ce que j’appelle la génération des enfants perdus. Quand on nous permettait de revenir dans nos villages en été, il y avait un vol nolisé pour nous ramener dans nos villages. Dans Utiqhapta inauřaptingnun aimaviptingnun natqiknialgit- mon cas, c’était soit Cape Perry, qui était à sept milles au nord de chugut itqaknaqnialugu inuuniarniqput tavřani. Ilihimařugut. Paulatuk, ou à Paulatuk comme tel. Paulatuk, dans les années ‘60, Ilangitpigulaitkivut nunamiirutivut ahiarniaq, qalungniaq angu- quand on avait encore déménagé notre village... niaqniq tuttunik qařgiqlu, natchirniaq ihumagihukavut. Tavřa Quand on nous ramenait dans nos villages, nous avions tout aularnaqhianigaqhiman natqiknialgitchiniiurlu aulaqtitchaqtual- juste le temps d’apprendre à refaire connaissance [avec notre vie d’avant]. luaq huuřat nutaqqat malrutchaangni tatqiqhiutingni, ilitchu- Nous le savions. Nous avions des souvenirs de vivre dans la nature, de riniarvikřangni kihuutiilaangit angayuqaakin utilagvik. Aipqau- cueillir des petits fruits, de la chasse, la chasse au caribou et au lagopède řaqtuni ilihimařutin ungahikpangitchuq utiqvikaqput. Huna liqa et la pêche et la chasse au phoque et toutes ces choses auxquelles on tutqurniarlugu ihumangnun tammařatualuk kii aulautiřakřan avait pensé toute l’année. Finalement, nous pouvions sortir et c’était ukiupakhukřuk itqagiakřan. Ce tas de bois de caribou indique un endroit propice à la chasse au caribou. Quand Abraham étudiait au pensionnat, la chasse au caribou était l’une des nombreuses activités traditionnelles « à laquelle nous pensions toute l’année ». Nagruit qaligiiktat nalunaingutauřuq tuttunik anguniaqtuni. Abraham iliharvinmiinami tavřa “ukiupahukřuk itqagiratualunga huliqaa aulaaqtuqtuni huřarautit.” TARRALIANGA MARIUS TUNGILIK PHOTOGRAPHIE PAR MARIUS TUNGILIK. xR3C5tUi5 sYy4gxlMs6SA5 | wkw5 wo8ixEx6tbs?Uif5 si4ç6bR5 135 L’EXPÉRIENCE DES INUITS DANS LES PENSIONNATS INDIENS | wkw5 wo8ixEx6tbs?1if5 si4√6bq5 comme lâcher une bande d’enfants remplis d’adrénaline qui n’ont Hivulirmi ukiumi aakangma uqalautigaatigut uqautchiqhi que deux mois pour se rattraper, pour savoir qui sont leurs parents, piiguaqhiikhi. Uqautiraigaatigut sigliqtun. Uqapquqtuq taniktun voyez-vous, juste pour revenir chez eux. Aussitôt que nous revenions hivulirivlugu inupiatun uqarniq. Aularaqtugut qalungniariaqhuta à la maison, nous savions que le temps passerait trop vite. Nous ikayuraqlugit angayuqaavut. Aulaaqhimařuni nutqaqnaitchuq uvlu- voulions en absorber le plus possible parce que c’est tout ce que nous tuaq havakřaqaqtutin imiqtaqtuq pituiqtat. Quyahukpailuta allions avoir pour le reste de l’année. aqpaliraalahuuřugut haqlalaavluta hurukhuta iglaqhuta pituarrivluta. La première année, ma mère nous disait que nous avions de la Hivulirmi ukiumi ilihariahaaqpialakama uqalautikara difficulté à parler notre langue. Alors, elle nous parlait en inuktitut. Elle aakaga huřarautinginik utiqhama. Uumitchakpauřaqtuaq. Aakaga parlait à peine anglais, et l’inuktitut était sa langue maternelle. Nous partions arnaqpauřuq. Tallimatun takiłhilaanga 280 poundstun uqumaiłhi- pour la chasse, pour la pêche, nous aidions nos parents. Quand on est laanga. Inuit pihaarilaitkaat. Faataq tautugiaraa uqautiyaqtuqlugu dehors toute la journée, tous les jours, il faut avoir quelque chose à apiqřurariaqlugulu. Faataq piniqhuq tuhaangitchunga tamat- faire. On nous envoyait chercher de l’eau ou ramasser du bois pour le kuninga hutugautinik piyuarniniklu nutaqqanun. Faatam ukpi- feu ou nous aidions nos parents à sortir les poissons des filets ou à ripkarniraa aakaga anagaatdjuvingmi Faataq havaguunivlugu faire du nettoyage. Nous étions comme une bande de prisonniers iliharvingmilu, Faataq munaqři tavřani, Paulatuumiitchinařuaq libérés. Nous passions notre temps à courir, à crier, à nous chamailler nukatpiargungarmi angayuqaangmi ilihimagaak. Faatam uqalau- et à rire comme des fous, juste pendant cette courte période de liberté. tivlugit taamna faataq inuguqahimagiga, nalungitchunga nukuu- La première année, quand je suis revenu chez nous, j’ai dit à řuq inuk munarilautaqhigai nutaqqat kamakihangak taitna. ma mère ce qui se passait au pensionnat. Elle était furieuse. Ma mère Aakangma uqalalautigaanga ilihimanivlugu sistaq 15tun était une femme imposante. Elle faisait à peu près 5 pieds 11 po, 280 utuqqautigiřuaq taamna sistaq tavřaniinmiřuaq Akłarvingmi livres. Personne ne voulait être dans ses pattes. Elle est allée parler au sistaq huřarakangi angugaiyaat ilihimagai, kuřugřuklugi uqaq- prêtre et le prêtre a dit qu’il n’avait pas entendu de rapports tailivlugi uqautchinannik. Ilihimalauřaraluaqtuaq huřuarauti- d’agressions ou d’enfants battus. Il a dit à ma mère que le prêtre qui nginnik tavřani naluřuq aglaan huřarapiaqtilaangit. travaillait au pensionnat avait habité à Paulatuk quand il était jeune Aakangma uqalautigaanga Inuuvingmun aulaaqhilginama prêtre, et que donc, mes parents le connaissaient. Le prêtre lui a dit inugurniarni piqpaging nakin qaililiaan. Inuuniarnin piigurniar- qu’elle avait grandi avec ce prêtre, qu’elle savait que c’était un homme nagu pihalatitchiarnik pimmaung uumitchagutin. bon, qu’il fallait qu’elle lui fasse confiance, qu’il savait comment prendre soin des enfants. Alors, ça n’a pas été plus loin. Narvalik ukiut utuqqautilaara qulingurutailaq tikiyahigiga, utiqama taitna huli ittuq inuuniarnikřara tavřrani. Hivulirmi Mais ma mère m’a dit qu’elle savait qui était cette religieuse, hanahuirun mipiyuktauřunga, tavřa patchihiqtaqhuni. Itna ittut parce que lorsqu’elle était une jeune femme de quinze ans, cette même tamutkua tutqiktangi ingminun nutaqqat nakuuřuat kamakiarik religieuse était à Aklavik, et comme à son habitude, elle battait les plus huat ilaanun nakuarivlugi kamagilailat ahiin tuhaalailatlu piyu- jeunes des garçons, battait à grands coups de poing beaucoup migiugaliqlugit nutaqqanik ikayutinikhuni. Taitna havakřani d’enfants pour qu’ils arrêtent de parler leur langue. Alors, ma mère iligaa, taitnaitchuingnaqtuq inuuhiqput tavřani iliharvingmi savait, ou elle avait une bonne idée de ce qui se passait, mais elle ne aikaming inauřamingnun attailuqa ilingit ilamingnun nukaa- savait pas jusqu’où ça allait. mingnun iliharingaikanganun ilitchuripkarnialiqhuting. 136 nous étions si loin | L’EXPÉRIENCE DES INUITS DANS LES PENSIONNATS INDIENS wkw5 wo8ixEx6tbs?1if5 si4√6bq5 | L’EXPÉRIENCE DES INUITS DANS LES PENSIONNATS INDIENS Alors, avant de retourner à Inuvik, ma mère m’a dit d’être fier Qaikaming utiqqaming iliharvingmun nutaqqat quliaqtua- de mes racines. « Sois fier de ta culture, de tes traditions et de ce qu’on nagutinaraqqtut aulautimingnik qalungniarutimingnik. Uqaraqtut t’a enseigné. Continue à te défendre, coûte que coûte. » utiqtugut inupiatut "Inuuniarniptigun” tavřaniinapta iliharvingmi J’avais huit ans, presque neuf, et le premier jour que je suis hunaliqaa tanngungitchuaguniq uqaritqulaitkaiti uqautchit inuu- revenu, c’était encore la même chose. J’ai mangé ma première volée la niarinit. Tautugiaruugaitlu sistauřat inuit tanngungitchuat “tautukki- première semaine, et puis régulièrement après ça. En plus, ils mettaient matkua inuit”. Tautuktuariaqlugi kina taałraamagaitchuat havaapa- d’autres enfants sur mon dos pour essayer de me décourager. [La lugit, nivaktit, innait, huinauřuami inuuniaqtuat, hulanik ahiin atchiq - religieuse] s’était fait des alliés. À ce moment-là, elle avait organisé un huqhugi. Taimma aahiin piaqivluta taitna inuuhungitpiit, taitnalu groupe d’enfants qui faisait n’importe quoi pour elle pour être de son qinaqarunitpiit. Ikayurniarpiariffi taitna inuutqungitlutin. bord, et donc, on devenait aussi la cible d’autres élèves. Elle avait pensé Malrungik ihumalgit. Qapiklugu inuuniarnikput. Qanuqliqaa à tout. Je suis certain que mon expérience ressemblait beaucoup à navingniaqlugu iliquhiqput. Aipkaqamihigut ilihiarut inauřaptingi celle d’autres enfants quand ils retournaient chez eux, dans leur inuuniarniqput atlangařuq angayuqaapta inuuniarutaat. Angayuqaat village, et qu’ils devaient réapprendre à connaître leur famille, leurs utiqhiniararigaat ilitquhiq ilihimařuting ulirupta iliharvingmun frères et sœurs et leur culture. atlangařuak inuuniaqhilginapta. Qulinurman iliharirra naaga quli- Quand on revenait au pensionnat, les autres enfants racontaient tun ukiunikkama aakangma pigaanga inupiatun uqaliaqhuting. comme ils aimeraient retourner chez eux, retourner à leur camp d’été, Uqalautikkara uqaqayaaqtilaitkaatigut uqarniapayukapta uqa- faire la pêche, entendre des histoires et être chez eux. Ils appelaient ça utchiptingnik huakhiqpauřaraqlugutlu piyukiqhutalu. going Native parce qu’au pensionnat, tout ce qui avait rapport à notre Aapangma anguniaqtinguqukangani. Aakaga atlamik ihu- identité était interdit, notre langue, notre culture. Les sœurs nous maqaqtuaq taataangik angatkuuvlulik Alaskamin qaimavlutik disaient même « regarde les Autochtones de la ville. Regarde les gens ikaaqhutik uummarmun 1800ni luuniin. Taitna inuguqhimarvluni de la ville, ceux qui ont la peau brune sont ceux qui ont les pires inuuhinga tammaitchailitquvlugu anaanangata. emplois : ceux qui travaillent à la pelle, les ivrognes, tous les déchets de 16tun naaga luuniin 15tun ukiutka tikinapkiimiqlualia- la société… » (Elles les appelaient des déchets.) Elles disaient : « Tu ne niklunga imuqualirmikama 14tun ukiunikama. Kiinauřavut veux pas être comme ça, tu ne veux pas ressembler à ça. On va faire katilugi taanganik tauqhiriaraktugut akiitchuanik taangat Tauqhi- tout ce qu’on peut pour t’aider à ne pas être comme ça ». rivianunluta inauřamukhuta Calona White atingmik BCmi Double Alors, deux poids deux mesures, insultes raciales, tout pour jackmik atiqharaa. Akiitchuaq. 16tun ukiunikkama huliqa piyua- briser notre identité. Quand ils nous renvoyaient chez nous, dans nos nagutigaannga. 7min 14mun ukiunikama sistaq tavřa munari- villages, ils savaient que nos parents avaient d’autres plans pour nous. Nos nagutigaannga. Iqhitchakpailunga itchakřani ukiuni qimařunga parents voulaient raviver notre esprit parce qu’ils savaient que quand humukhauhiiqlunga. on retournerait au pensionnat, les gens qui étaient là avaient des Tavřa aahiin pahivlunga huna pimman nutaqqatigun hulu- intentions contraires. Quand je suis arrivé en dixième année... non, garmatalu uvamnun pahigaiqlugi. Qaffiuřugut hamma taitna quand j’avais dix ans, ma mère m’a dit que je ne savais plus parler ma atuqtauřuaguut sistamin uvaptingnun pahigaihuukangi piyaqtar- langue. Je lui ai dit que l’année d’avant, chaque fois que nous essayions mata nutaqqat naagga luuniin uumitchangmata ingmi pahiraut- de parler notre langue, ils nous battaient comme des chiens enragés. qungiluni. xR3C5tUi5 sYy4gxlMs6SA5 | wkw5 wo8ixEx6tbs?Uif5 si4ç6bR5 137 L’EXPÉRIENCE DES INUITS DANS LES PENSIONNATS INDIENS | wkw5 wo8ixEx6tbs?1if5 si4√6bq5 Mon père avait voulu que je devienne un chasseur. Ma mère Tavřanga aulaqitgiluni, nukaqlinin angugaigiyannin, anga- avait des idées différentes parce que ses grands-parents étaient des yulinun. Taitnaptauq ihagungaruthuli. Qinangmatin atlat nuta- chamanes de la tradition alaskienne de la mer de Béring, venus dans rauqharvit, piyungmatin qakiqtaqhutin naaggaluuniin qanuguhi- l’ouest de l’Arctique dans les années 1800... 1880, je pense. Elle a donc quitigimatin munaqřit pilagaqtut tavřa angutingu qarataqtutin grandi avec ces traditions, mais elle était aussi éduquée, quand elle aritauřangairin nunami tamařa inuuniarun. était petite fille, à continuer les traditions de sa grand-mère. Arrivé à l’âge de seize... non, quinze ans, j’étais complètement Tavřa tuvřarungnaritka quliaqtuaqtuat taaptunguuna iliharnianikun inuuhinga tavřaniittuat athungnaqtuq uvaptun, alcoolique. J’avais un très grave problème. Ça a commencé quand aglaan itnaittuq .... Les parents d’Abraham furent pour lui une source de soutien pendant son séjour au pensionnat. Avant notre retour à Inuvik, sa mère lui avait dit d’être fier de ses origines : « Sois fier de ta culture, de tes traditions et de ce que nous t’avons appris. Continue à te battre, ne baisse jamais les bras ». Abraham angayuqaangik inuuqtigigaik iliharviinami. “Utiaqaraluaqnanga Inuuvingmun aakangma uqautigaanga, ilingnun nakin qaitilaan kamagiyumautin. Kamagiung inuuniarnin aipaani inuuniarnik piigurnagi ilihauřavuk, hurřaraluaruvit, qinaqutin tiguminiarřung.” PHOTOGRAPHIE FOURNIE PAR ABRAHAM RUBEN. ABRAHAM RUBEN TARRALIANGA. 138 nous étions si loin | L’EXPÉRIENCE DES INUITS DANS LES PENSIONNATS INDIENS wkw5 wo8ixEx6tbs?1if5 si4√6bq5 | L’EXPÉRIENCE DES INUITS DANS LES PENSIONNATS INDIENS j’avais environ quatorze ans, je faisais de l’alcool maison. Nous mettions notre argent en commun et nous allions en ville chercher des bouteilles pas chères de Calona White. C’est la version « ColombieBritannique » du Doublejack. De la piquette. À l’âge de seize ans, j’étais mal pris à plusieurs niveaux. De l’âge de sept ans jusqu’à l’âge de quatorze ans, il y avait cette sœur qui s’occupait de moi. Cette période de six ans m’a marqué pour la vie. Et après, elle s’est arrangée pour que je devienne le bouc émissaire des problèmes de tous les autres enfants. Plusieurs d’entre nous sont devenus ses boucs émissaires, ce qui fait que toute l’angoisse et la colère que ressentaient les autres enfants, elle s’arrangeait pour que ça retombe sur nous au lieu de sur elle. Alors, on partait de là, du niveau des petits garçons jusqu’au niveau des grands. Les mêmes choses se produisaient, de niveau en niveau. Quand d’autres enfants nous sautaient dessus, soit pour nous taper dessus ou pour nous attaquer sexuellement – des enfants qui avaient eux aussi été agressés –, les surveillants nous disaient qu’il fallait s’endurcir, qu’on était maintenant dans « le vrai monde ». Alors, par rapport à ce système, je pense que je répète peut-être Avant de retourner à Inuvik, ma mère m’a dit d’être fier de mes racines. « Sois fier de ta culture, de tes traditions et de ce qu’on t’a enseigné. Continue à te défendre, coûte que coûte. ». Aakangma uqalautigaanga Inuuvingmun aulaaqhilginama inugurniarni piqpaging nakin qaililiaan. Inuuniarnin piigurniarnagu pihalatitchiarnik pimmaung uumitchagutin. les mêmes comportements et les mêmes histoires que les autres personnes qui sont passées par les pensionnats, mais... Qu’on raconte l’histoire une fois ou mille fois, elle doit quand Inuugiaktuani quliaqtuaralunagpan, quliagakřauřuq. Quli- même être racontée. Quand j’ai dit à l’arbitre et aux représentants du aqtuaqham ilitchuriniaqtuanun Kavamanmi huřarautinginik, gouvernement ce qui s’était passé, je leur ai dit qu’à partir des uqalautikatka pigulaihatka hulugautinik igluqpak tautuktuuřariga souvenirs que j’avais des choses qui s’étaient passées, je pouvais leur mingulrutaa, natinga, tipaa, atnuraangit inuit, qanuqlu ingming- décrire la texture des bâtiments, les planchers, les odeurs, la façon tigun qanuqhirarmata qaffitchaaluqaa ikaarnit qulralagigahuni dont s’habillaient les gens, leurs comportements, comme si tout ça pangma uvlutuaq tavřangiirutiga qailagiga qiniraatun hunliqaa s’était passé il y avait juste quelques heures, que je pouvais leur pigulaitkiga inuuniarutiga tavřani. Sistat tipaat, qaningalu, kii- raconter ce que je me rappelais, jour après jour, pour leur donner une nanga nirumaaktilaanga atnuraangit, iluqating haamniitchuuřut. idée de ce que c’était d’être là. L’odeur de la soeur, son haleine, la Fairbanks Alaksamun ilihariaqtuangaa 1971mi .... Ilihariaq- texture de son visage, ses vêtements, ses comportements, toutes ces tuanga aglauřarnimik Fairbanksmun ... ilihautřiga angun, utuq- choses étaient là, juste devant mes yeux. qanaaq Ron Senungetuk atinga, inupiak Alaskarmiuuq Prince of Quand j’ai commencé l’école à Fairbanks, en Alaska, en janvier Whales Islandmin qaimařuq. Ron ilihautřiřuaq grade 12mun. 1971 – je suis allé à l’école des beaux-arts à Fairbanks –, mon Kataatlingming ilihautřiqarniqhuaq ilihautivlugu aglauřarnimik professeur était un Autochtone, un Aîné nommé Ron Senungetuk. qutchiktuamik nalunaingutimik akimaniqhuq ilihaffaaqluni ahiin xR3C5tUi5 sYy4gxlMs6SA5 | wkw5 wo8ixEx6tbs?Uif5 si4ç6bR5 139 L’EXPÉRIENCE DES INUITS DANS LES PENSIONNATS INDIENS | wkw5 wo8ixEx6tbs?1if5 si4√6bq5 Ron est Inupiaq alaskien de l’île Prince of Wales. Ron a eu une formation Rhode Islandmi Alaskami ilihauřialahivluni. Tavřa ahiin ilihaani régulière jusqu’en douzième année. Il a eu un instructeur russe de l’Alaska naatgilugi Jorge Jensen Design Scandinaviami naatchilgilluni. qui l’a aidé à obtenir une bourse d’études Fulbright et il a pu continuer Utiqhami tavřa ilihautřihalakhuni taavani Americami ses études au Rhode Island School for American Craftsmen. De là, il ingimigun ... qaritchuuriřuaq hanauřaanik Tanngungitchuat a terminé ses études au Jorge Jensen Design Group, en Scandinavie. hanauřaanginik Alaskamun. Ihagutikami mikiruuřauvluni ihagu - Quand il est revenu en Amérique du Nord, il a lancé, à peu tiřuaq huuřanik katitchiuřaqhuni. Taimma ahiin pulaaqtuat près tout seul... Il a créé un mouvement artistique autochtone pamataagaqhivlugi hanauřaanik aglauřaanik hunikliqaa. Huuřanik contemporain en Alaska. Il a commencé ça à partir de rien. À ce qanuhinikliqaa. Ilitchuritkaglugi katiraraqhunilu hanauřaqtat moment-là, c’était surtout de l’art pour les touristes. C’était pas mal nutaqqatlu taavunigaqtitaqlugit ilihariaqtitaqlugit tungavingiklugu kitch. Il a organisé une série d’ateliers et de programmes, et il a trouvé Alaska Native Centre Fairbanksmi. Tavřa ihagulikma navaliurugut des élèves pour créer l’Alaska Native Arts Centre à Fairbanks. Quand ilihautřaangi, nalaupiaqlugu narvalingmik iliahautraaqaqtuq j’ai commencé en 1971, j’étais l’un des huit étudiants qu’il avait avec iluqaan ilihauřivia atutlahivlugu. Narvalikmun aglaan tavřaniila - lui, ce qui était pas mal exceptionnel, je pense, parce qu’avec huit řugut iliharviani ilangit qaffitchat kihian ikaarnini iliharuuřut Les élèves du Nunavik devaient fréquenter l’école de Fort Churchill. Ici, Sheila Watt Cloutier est la princesse du défilé. De gauche à droite : Brigette Kleist, Monica Akkamalu, Nancy Saimaijuq, Sheila, Martha Flaherty et Mary Palliser. wo8ix6t5 kNF1usbw5 wo8ixExExcc5bMs6ymJ5 Kx5 ˙5ys. sN, ¥M Ax5 flt∑ x8kÇ6ymJ6 W[Anst9lt4. nsuxi5: So0p5 vMw{5, miv xvml, ˆ8y nwmwJ6, ¥M, μb FosCt, x7ml uxo Xoh. xwb Ax5 Wdtz \ giyJ6 x?b6 \ NUN-IWT-11 COLLECTION IDA WATT / AVATAQ CULTURAL INSTITUTE / NUN-IWT-11 140 nous étions si loin | L’EXPÉRIENCE DES INUITS DANS LES PENSIONNATS INDIENS wkw5 wo8ixEx6tbs?1if5 si4√6bq5 | L’EXPÉRIENCE DES INUITS DANS LES PENSIONNATS INDIENS étudiants, on avait complètement accès aux studios. On pouvait être atauhimi hanahuirunmi. Aglaan uvagut narvalinaaniin uvlaami là huit heures par jour, contrairement à la plupart des ateliers d’art itchakřangurmaung hiqinruřaq ilaaniptauq avataanun ilaqtugut. où on n’a accès que quelques heures par semaine. Alors, on était là, Aglaan ungavalainigapku hivihuliaanga iliharniarvium de huit heures le matin jusqu’à six heures le soir, des fois plus tard, atauhimikhian iliniarnimiilaktunga utiqtunga maunga nunapti- pour d’autres études. ngnun qaffinikiaq taimani humiliqaa inuunialakluaqhama inau- La première fois, je suis allé pendant juste un semestre, en 1971. řanulaavlunga, ivaqliqlunga havakvikřamnik hanauřaqlungalu, Je suis retourné à la maison, non parce que j’avais de la difficulté à Tavřa utingitchunga 1974mun aglaan, ukiakřami1974min ilihar- apprendre, mais parce que, comme je l’ai déjà dit, j’étais alcoolique à vingmiittuangaa 75mun aglaan. l’âge de seize ans, et quand j’ai commencé l’école en Alaska, mes 1975min inuinnaqkiaq apqunmiitchungnaqtunga iglauv- problèmes n’avaient pas disparu. J’étais là, à lever le coude avec les lunga hunaliqaa ikaaqhaaqlugu kaanata, utiqlunga Saltspring, plus durs. L’alcool et la drogue. Mais l’art m’intéressait. J’ai compris Vancouver, Torontomun, Yellowknifemun ilaaniptauq pulaavlunga que c’était quelque chose que j’avais voulu faire et [Ron Senungetuk] Paulatuumun. Ilihaqtara Alaskami pililaitkiga hanauřarniq, ilaa- m’a donné l’occasion de le faire. niptauq katittaqtugut ilaatni hanauřaqtit, hanauřarviligaat hanau- Mais je ne pouvais pas tenir beaucoup plus qu’un semestre à la řaquhuuhaanga inuit nakinliqaa havagvikpait qutchiktuani atchik- fois, alors, je suis retourné dans les Territoires et j’ai passé quelques années tuanilu hanauřaaqhaqtunga iniqpangni inauřanillu. Inuinnarni sur la route, de ville en village, cherchant des emplois saisonniers, faisant ukiuni pulaktattuaqlunga apqunmi hanauřaqlunga. un peu de sculpture. Je ne suis pas retourné à l’école avant l’automne 1974. Nutqarataqtunga inilaigunaaqlunga 30tun kiaq iglauga- J’ai fait deux semestres... Pardon. J’y étais de l’automne 1974 luaqhama apqunmi inaruqlunga ihumaliqama ilipiarnahuiliqhunga à l’été 1975. hanauřarnmik tavřa hanauřarnira aplutigiga qutchiktuamun À partir de 1975, j’ai passé environ vingt ans sur la route, à havaularigigahuli. Hanauřautivlugi ukuat Inuvialuitni havaluanik voyager un peu partout au Canada; je retournais à Saltspring, à ikayuqhiqlunga una ihugutiniariga manna nunakput ikaaqlugu Vancouver, en passant par Toronto, Yellowknife pour un bout de temps, ilitchuriniaqaahiitka kiangivut nakin qaimamagaita inuit. avec, une fois de temps en temps, une visite à Paulatuk. Je n’avais pas oublié ce que j’avais appris en Alaska, et j’ai rencontré d’autres artistes, d’autres gens qui avaient des studios, et j’ai eu des commandes publiques et des commandes privées, pour faire différents projets ici et là au pays. En résumé, j’ai passé 20 ans sur la route à perfectionner mon art. Quand je me suis finalement arrêté, ça m’avait pris une bonne trentaine d’années sur la route pour m’apercevoir que j’avais mûri en tant qu’individu et en tant qu’artiste. Mon art pouvait passer au prochain niveau, et c’est à ce niveau que je travaille aujourd’hui. Mon travail dépasse maintenant le niveau de sculpture Inuvialuit régionale pour essayer de raconter l’histoire circumpolaire et les migrations des peuples de cette région. xR3C5tUi5 sYy4gxlMs6SA5 | wkw5 wo8ixEx6tbs?Uif5 si4ç6bR5 141 L’EXPÉRIENCE DES INUITS DANS LES PENSIONNATS INDIENS | wkw5 wo8ixEx6tbs?1if5 si4√6bq5 Abraham Anghik Ruben Abraham Anghik Ruben Abraham Ruben est originaire de Paulatuk, Territoires du Nord-Ouest. Abraham Ruben Paulatuumin qaimaruq nunaptingnin, aglaan Il a fréquenté l’externat fédéral d’Inuvik, aux Territoires du Nord-Ouest, ilihariqhimaruq Inuuvingmi, inuuniaqhimavluni Grollier hallmi vivant à la résidence Grollier Hall pendant onze ans, de 1959 à 1970. Iilni ukiuni 1959min 1970mun aglaan, taitnaqhuni iminagutiruaq Après y avoir subi de nombreuses années de mauvais traitements, nukatpiungarmi aglaan 1971mi ilihhariqutuaq Faribanks Alaska- Abraham a sombré dans l’alcoolisme alors qu’il n’était qu’un jeune mun, Tavra paqitchiruq iliaurikramninik tuvrakraminik inuupiat adolescent. En 1971, il s’est inscrit à l’école des arts de Fairbanks, en ignik pingat mingutiurarnimik ilihaqtuat, Ron senungetukmi. Alaska, où l’artiste inupiaq de réputation mondiale, Ron Senungetuk, Pangma 30tun ukiut naatmata, Abraham qutchikiruq kanatami lui a servi de guide et de mentor. Plus de trente ans plus tard, minguliurarnikun. Ahiniqtuq havaanga inuit humiliaqq ilitchurigaat Abraham est aujourd’hui l’un des artistes inuits les mieux connus nunakput ikaaqhaaqlugu, ilaumiuq matkuanani inungnun au Canada. Ses œuvres sculpturales ont été montrées dans de kihununliqa ingmigunlu pinarnarnaqtuanik hanauraaqhaqtuq. nombreuses expositions solo et en groupe, et elles font partie de Ingmingun havakviqaqtuq Salt Spring Ilandmi, British Columbia. plusieurs collections publiques et privées. Il habite actuellement à l’île Salt Spring, en Colombie-Britannique, où il a un studio. Écolières de première année à l’école All Saints d’Aklavik. yK9o3Ù6 x3ÇAx5, wo8ix6t5 iFx6yx5 g4yx3F5 wo8ix3Fzi x4˜F4. FLEMING / ARCHIVES DES T.N.-O. / N-1979-050: 0101 Fou1 \ kN5yx6 wb3ibc3Fz \ N-1979-050: 0101 142 nous étions si loin | L’EXPÉRIENCE DES INUITS DANS LES PENSIONNATS INDIENS Marius Tungilik mEsy gqo4 Je suppose que rien ne me disait que je n’allais pas voir mes parents pendant si longtemps. J’avais toujours été avec mes parents et on me nourrissait encore à la bouteille quand je suis parti pour l’école. Je ne sais pas ce qu’ils ont fait avec ma bouteille de bébé. Ils nous ont coupé les cheveux, fait prendre un bain, donné de nouveaux vêtements, plutôt des uniformes vraiment, avec des mocassins. ᑐᓴᖅᑎᓯᓚᐅᓐᖏᑦᑐᖓ ᐊᖓᔪᖅᑳᖅᑲ ᐊᑯᓂᐊᓗᒃ ᕿᒪᒃᓯᒪᓂᐊᓕᖅᑕᒃᑲ. ᐊᖓᔪᖅᑳᕐᓂ ᓱᐅᖃᐃᒻᒪ ᐱᒪᔭᐅᖏᓐᓇᕋᒪ ᐃᓅᓯᖕᓂ, ᓱᓕ ᐊᒪᒪᐅᑎᒧᑦ ᐊᒪᒪᒃᐸᒃᖢᖓ ᐊᐅᓪᓚᕈᔾᔭᐅᓕᓚᐅᖅᐳᖓ. ᐃᓕᓐᓂᐊᕆᐊᖅᑎᑕᐅᓕᖅᖢᖓ, ᖃᓄᖅ ᐊᒪᒪᐅᑎᖓ ᐱᔭᐅᓚᐅᕆᐊᖓ ᐃᖅᑲᐅᒪᓐᖏᑉᐳᖓ. ᓄᔭᖅᐳᑦ ᑭᐱᔭᐅᕗᑦ, ᑎᒥᕗᑦ ᐃᕐᒥᒃᑕᐅᕗᑦ ᐊᒻᒪ ᓄᑖᓂᒃ ᐊᓐᓄᕋᖅᑕᐅᓪᓗᑕ. ᐊᐱᖅᓱᖅᑕᐅᑦᑕᖅᐳᒍᑦ ᐊᑐᓂ ᖃᓄᖅ ᐊᑎᖃᕆᐊᑦᑎᖕᓂᒃ, ᐊᑎᕋᓕ ᐃᖅᑲᐅᒪᓚᐅᓐᖏᑕᕋ. ᐃᖅᑲᖅᑐᐃᔭᕆᐊᖃᓚᐅᖅᐳᖓ ᐊᑎᖕᓂᒃ. Je suis allé au pensionnat de Chesterfield Inlet. Quand j’y étais, on ᐃᒡᓗᓕᒡᒐᕐᔪᖕᒥ ᐃᓕᓐᓂᐊᕆᐊᓚᐅᖅᓯᒪᕗᖓ. ᐃᓕᓐᓂᐊᕐᕕᖓ ᑕᐃᔭᐅᓚ- l’appelait l’externat fédéral Sir Joseph Bernier. J’avais cinq ans. J’ai des ᐅᖅᐳᖅ ᓱᐅ ᔫᓯᑉ ᕕᓇ ᐃᓕᓐᓂᐊᕐᕕᖕᒥᒃ. ᐅᑭᐅᖃᑲᖅᖢᖓ ᑕᓪᓕᒪᓂᒃ ᐅᐸᒋᐊᕐᓂᑯᖓ. souvenirs très heureux de mon enfance. Avant d’aller à l’école, en ᓄᑕᕋᐅᓪᓗᖓ ᐃᖅᑲᐅᒪᔭᒃᑲ ᐃᓚᖏᑦ ᖁᕕᐊᓇᖅᐳᑦ. ᐃᓕᓐᓂᐊᕐᕕᖕᒧᑦ ᐊᐃᓚᐅᕐᓇᖓ autant que je me souvienne, j’étais un petit garçon très heureux. Les ᐃᓅᓯᕋ ᖁᕕᐊᓇᑦᑎᐊᓚᐅᖅᓯᒪᕗᖅ ᐊᖏᕐᕋᖕᓂ. ᓄᑕᕋᐅᖓᒪ ᐊᑲᖅᑕᐅᕙᓚᐅᖅᐳᖓ gens me parlaient avec tendresse tout le temps; ils m’appelaient ᐊᖓᔪᖅᑳᖕᓂᑦ, ᐃᓚᓐᓂᑦ ᓄᑕᕋᑦᑎᐊᕙᒃ ᐊᒻᒪ ᐊᓯᖏᑦ: ᐊᑎᕋ ᒪᕆᐅᓯ bᐃᔭᐅ- cutie… Je ne pense pas qu’on ne m’ait jamais appelé par mon vrai ᕙᓚᐅᓐᖏᑉᐳᖅ. ᐃᖅᑲᐅᒪᕗᖓ bᐃᔭᐅᓂᒃᑲ ᑕᒪᔾᔭ, “ᐃᕐᓂᑦᑎᐊᕙ, ᐃᕐᓂᐊᓐᓄ” nom, Marius. C’était toujours « mon merveilleux garçon » ou ᐅᕝᕙᓘᓐᓃᑦ “ᐊᓂᑯᓗᒃ”. ᖁᕕᐊᓇᖅᑐᓂᒃ ᐊᐃᔭᐅᕙᒃᖢᖓ. ᐊᖏᕐᕋᑦᑎᖕᓂ ᐃᓄᒃᑎᑐᑦ anikuluk. Ça avait toujours à voir avec quelque chose de merveilleux. ᓱᑲᐃᒻᒪ ᐅᖃᐅᓯᑲᖅᖢᑕ. ᐃᓱᒪᖅᓱᖅᖢᖓ ᓄᒃᑕᖃᑦᑕᓚᐅᖅᓯᒪᕗᖓ. ᑲᑉᐱᐊᓇᖅ- Bien sûr, nous parlions inuktitut tout le temps et il y avait des ᑐᑲᓐᖏᒻᒪᑦ, ᓄᓇᒧᑦ ᐱᓱᔪᒍᓐᓇᖅᖢᖓ ᐃᓚᓐᓂ ᐃᓄᑐᓪᓗᖓ. ᐃᓄᓪᓗᖓ moments où on me laissait librement aller n’importe où dans les ᐱᕈᓕᕋᖓᒪ, ᐃᓱᒪᒐᖃᓄᖅ ᐃᖏᕐᕋᕙᓚᐅᖅᐳᖅ ᖁᕕᐊᓇᖅᑐᓂ. ᑖᒃᑯᐊ ᓄᑕᕋᐅᓪᓗᖓ environs. Il n’y avait rien pour nous faire peur, alors je faisais un tour ᐃᖅᑲᐅᒪᑦᑎᐊᖅᐸᒃᑲ. dans la toundra de temps en temps, tout seul. Je laissais mon esprit ᐃᖅᑲᐅᒪᓐᖏᑕᕋ. ᑭᓯᐊᓂ ᐃᖅᑲᐅᒪᕗᖓ ᑎᖕᒥᓱᒧᑦ ᐃᓯᕆᐊᖃᓕᖅᑐᒍᑦ. ᑎᒥᓱᖅ vagabonder. J’ai des souvenirs très précis de ces jours-là, mais je ne ᑎᑭᓚᐅᑕᐃᓐᓇᕋᖓᑦ ᓄᓇᑦᑎᖕᓄᑦ ᐱᒻᒪᕆᐅᕙᓚᖅᐳᖅ. ᐅᔾᔨᕆᓕᖅᐳᖓ ᑎᖕᒥᓱᒥ me rappelle pas qu’on ne m’ait jamais dit que nous irions à l’école. Je ᐃᑭᒪᓪᓗᖓ, ᖃᐅᔨᒪᓐᖏᑦᑎᖅᖢᖓ ᖃᓄᐃᒻᒪᑦ ᐃᓚᐅᒋᐊᕐᓂᒃ. Marius Tungilik. mEsy gqo4. PHOTOGRAPHIÉ PAR JEFF THOMAS. x0poxz π= ∫m{. ᐃᓕᓐᓂᐊᕆᐊᖃᓚᖅᑐᒍᑦ ᐅᖃᐅᑎᔭᐅᓯᒪᓚᐅᓐᖏᓐᓇᓗ 145 L’EXPÉRIENCE DES INUITS DANS LES PENSIONNATS INDIENS | wkw5 wo8ixEx6tbs?1if5 si4√6bq5 savais seulement qu’on allait voir l’avion arriver. C’était toujours un ᓇᐅᔮᓂᑦ ᑎᖕᒥᓱᒃᑯᑦ ᐃᑭᒋᐊᕋᒪ ᑲᑉᐱᐊᓇᓚᐅᖅᓯᒪᕗᖅ. ᑭᐊᔪᖓ ᐊᒃᓱᐊᓗᒃ grand jour quand un avion arrivait. Et puis soudain, j’étais à bord de ᐃᖅᑲᐅᒪᔭᕋ ᐊᒻᒪᓗ ᐊᖑᑎᖃᑎᖕᓂᒃ ᐊᒃᑐᐊᓪᓗᖓ, ᑎᒍᒥᐊᖅᖢᓂᖓᖃᐃ. cet avion et ne savais pas pourquoi. ᖃᐅᔨᒪᓚᐅᓐᖏᑉᐳᖓ ᖃᓄᐃᓕᐅᓕᕆᐊᑦᑎᖕᓂᒃ. Le premier voyage en avion de Repulse Bay était terrifiant. Je ᑐᓴᖅᑎᓯᓚᐅᓐᖏᑦᑐᖓ ᐊᖓᔪᖅᑳᖅᑲ ᐊᑯᓂᐊᓗᒃ ᕿᒪᒃᓯᒪᓂᐊᓕᖅᑕᒃᑲ. me souviens seulement de pleurer et de pleurer et de m’accrocher à ᐊᖓᔪᖅᑳᕐᓂ ᓱᐅᖃᐃᒻᒪ ᐱᒪᔭᐅᖏᓐᓇᕋᒪ ᐃᓅᓯᖕᓂ, ᓱᓕ ᐊᒪᒪᐅᑎᒧᑦ mon cousin. Je n’avais vraiment aucune idée de ce qui se passait. ᐊᒪᒪᒃᐸᒃᖢᖓ ᐊᐅᓪᓚᕈᔾᔭᐅᓕᓚᐅᖅᐳᖓ. ᐃᓕᓐᓂᐊᕆᐊᖅᑎᑕᐅᓕᖅᖢᖓ, ᖃᓄᖅ Je suppose que rien ne me disait que je n’allais pas voir mes ᐊᒪᒪᐅᑎᖓ ᐱᔭᐅᓚᐅᕆᐊᖓ ᐃᖅᑲᐅᒪᓐᖏᑉᐳᖓ. ᓄᔭᖅᐳᑦ ᑭᐱᔭᐅᕗᑦ, ᑎᒥᕗᑦ parents pendant si longtemps. J’avais toujours été avec mes parents ᐃᕐᒥᒃᑕᐅᕗᑦ ᐊᒻᒪ ᓄᑖᓂᒃ ᐊᓐᓄᕋᖅᑕᐅᓪᓗᑕ. ᐊᐱᖅᓱᖅᑕᐅᑦᑕᖅᐳᒍᑦ ᐊᑐᓂ et on me nourrissait encore à la bouteille quand je suis parti pour ᖃᓄᖅ ᐊᑎᖃᕆᐊᑦᑎᖕᓂᒃ, ᐊᑎᕋᓕ ᐃᖅᑲᐅᒪᓚᐅᓐᖏᑕᕋ. ᐃᖅᑲᖅᑐᐃᔭᕆ- l’école. Je ne sais pas ce qu’ils ont fait avec ma bouteille de bébé. Ils ᐊᖃᓚᐅᖅᐳᖓ ᐊᑎᖕᓂᒃ. ᖃᓪᓗᓈᑐᑦ ᐊᐱᖅᓱᖅᑕᐅᒋᐅᕋᒪ “ᑭᓇᐅᕕᑦ”, ᒡᓱᖃᐃᒻᒪ nous ont coupé les cheveux, fait prendre un bain, donné de nouveaux ᑐᑭᓯᓐᖏᑉᐳᖓ. ᐊᖏᔪᒃᓯᖕᓄᑦ vêtements, plutôt des uniformes vraiment, avec des mocassins. Je me ᐊᐱᖅᓱᖅᑐᑦ ᐅᕙᖕᓂᒃ. ᓵᑦᑎᐊᕐᓃᑦᑐᖅ ᐊᑎᖃᒪᑦ “ᐊᐃᓇᕆᒥᒃ”, ᑭᐅᑲᓴᒃᐳᖓ souviens qu’ils nous demandaient tous qui nous étions et je ne pouvais ᐊᑎᖃᓂᕋᖅᖢᖓ ᐊᐃᓇᕇᒥᒃ, ᑭᓯᐊᓂ ᐊᑎᕆᓐᖏᑕᕋ ᖃᐅᔨᒪᓪᓗᖓ. ᑕᓐᓇ pas me souvenir de mon nom. J’ai dû vraiment réfléchir, parce qu’au début, ᐅᓪᓗᒥᒧᑦ ᐃᖅᑲᐅᒪᑦᑎᐊᖅᑕᕋ. ᐊᐱᕆᔭᕆᐊᖃᓚᐅᖅᐳᖓ, ᖃᓄᖅ ᐅᑯᐊ je ne comprenais pas ce qu’ils me demandaient, de leur dire mon nom. J’ai ᐅᓪᒡᓚᒃᑯᑦ ᑐᐸᖅᑕᐅᕙᓚᖅᐳᒍᑦ. ᑎᑭᒡᓴᖅᖢᑕ ᓯᓂᑉᐸᒋᐊᑦᑎᖕᓂᒃ ᐃᖅᑲᐅ- regardé les autres pour comprendre ce qu’ils demandaient. Le garçon ᒪᓐᖏᑉᐳᖓ, ᑭᐊᖓᔭᒃᑐᐊᓗᓚᒡᐅᖅᓯᒪᖓᑦᑕ ᑎᑭᒡᓴᖅᖢᑕ. ᐱᓕᕆᐊᑲᖅᑎᑕᐅ- juste en avant de moi s’appelait André, alors j’ai failli dire « André ». ᕙᓚᐅᖅᐳᒍᑦ. Je savais que mon nom n’était pas André. J’ai des souvenirs de ça. ᐱᓕᕆᐊᖃᓚᐅᖅᐳᖓ. ᒪᔪᕋᐅᑎᑦ ᓴᓂᕐᓗᖏᑦ ᑭᓯᐊᓂ ᐊᒻᒪᓗ ᓂᕐᕆᓰᑦ ᐃᖅᑲᐅᒪᓐᖏᑉᐳᖓ ᐃᕐᒥᓪᓗᖏᑦ ᑐᒃᓯᐊᕆᐊᓚᐅᖅᖢᑕ Ils nous réveillaient. Je ne sais pas comment on pouvait dormir ᐱᓕᕆᕙᓚᐅᕆᐊᑦᑎᖕᓂᒃ, ᐅᕝᕙᓘᓐᓃᑦ ᑐᒃᓯᐊᕐᓂᐊᓕᓴᖅᖢᑕ. ᐅᓪᓛᕈᒻᒥᑕᖅᑕᕗᑦ les premières nuits parce qu’on pleurait tout le temps. Nous avions ᐊᓗᒐᒃᓴᐅᖏᓐᓇᖅᐸᓚᐅᖅᐳᖅ. ᐊᓯᐊᓂᒃ ᓴᓇᑦᑕᐃᓕᒃᑯᑦ ᓂᕆᕗᒍᑦ ᑕᐃᒪᑐᐊᖅ. des corvées à faire. Mes corvées à moi, c’était de balayer les marches ᐃᒻᒧᖕᒥᒃ ᐊᒻᒪ ᓯᕙᓛᓂᒃ ᓂᕆᑎᑕᐅᕗᒍᑦ ᓴᓇᑦᑕᐃᓕᒃᑯᑦ. ᐃᓕᓐᓂᐊᕆᐊᓕᖅᖢᑕᓗ et faire la vaisselle. Je ne me souviens pas si nous allions à l’église en ᐅᓪᓚᒃᑯᑦ. premier ou si nous faisions nos corvées en premier. Le déjeuner, c’était du gruau presque tous les jours sauf le dimanche. On nous donnait ᐃᓕᓐᓂᐊᕐᕕᐅᑉ ᓱᓪᓗᑯᑖᖓᓂ ᑐᓄᓕᕆᒃᖢᑕ ᐅᑕᖅᑭᕙᓚᐅᖅᐳᒍᑦ. ᐃᓐᖏᖅᑐᒍᑦ ᓯᕗᓪᓕᖕᒥ “ᐆ ᑳᓇᑕᒥᒃ” ᐊᒻᒪᓗ “ᑯᐃᖕᒧᑦ” ᐃᓐᖏᖅᑐᒍᑦ. beaucoup de biscuits secs avec du lait. Puis nous allions à l’école. Nous ᓯᕗᓪᓕᖅ ᐅᑮᔭᕋ ᖃᓄᐃᓗᐊᓚᐅᓐᖏᑦᑐᖅ. ᐃᓅᓯᖅᑕᕗᑦ ᒪᓕᒐᕆᑐᐃᓐ- nous mettions en rang dans le corridor et nous devions tous chanter ᓇᓕᖅᖢᑎᒍ ᖃᐅᑕᒪᑦ. ᓇᔭᒃ ᕈᑲᓐ ᐃᓕᓐᓂᐊᖅᑎᑦᑎᔨᒋᓚᐅᖅᐸᕗᑦ. ᐃᓄᑦᑎᐊ- God Save The Queen et O Canada. ᕙᐅᓚᖅᐳᖅ. ᑭᓯᐊᓂ ᐊᔪᕐᓇᖅᐸᓚᐅᖅᐳᖅ. ᖃᓄᖅ ᐊᑯᓂᐅᑎᒋᔪᒥᒃ ᑕᐃᑲᓂᖕ- La première année, ce n’était pas si pire après un bout de temps. ᓂᐊᕆᐊᒃᓴᕗᑦ ᓇᓗᓇᓚᐅᖅᓯᒪᕗᖅ, ᐊᖏᕐᕋᖅᖢᑕ ᐊᔪᕐᓇᒃᑲᓐᓂᓕᓕᓚ- C’était devenu une routine. Sœur Rocan était notre enseignante de ᐅᖅᓯᒪᒋᕗᖅ. ᑕᖅᑭᓂᒃ 9-ᓂᒃ ᓄᓇᕗᑦ ᐃᓚᕗᑦ ᕿᒪᒃᓯᒪᒐᑦᑎᒍ ᓲᖃᐃᒻᒪ maternelle. Elle était gentille. Mais c’était difficile. Je ne savais pas ᐊᓯᔾᔨᖅᑐᓄᑦ ᐅᑎᖅᐸᒃᖢᑕ, ᑕᓪᓕᒪᓂᒃ ᐅᑭᐅᑲᖅᖢᓂ ᓱᕈᓯᐅᓪᓗᓂ ᐱᓗᐊᖅᑐᒥᒃ. combien de temps nous resterions là, et c’était difficile de retourner ᐊᖓᔪᖅᑳᑦᑎᖕᓄᑦ ᖃᓄᖅ ᐃᓅᖃᑎᖃᓂᐊᕆᐊᖅ ᓇᓗᓇᖅᓯᓪᓗᓂ ᐊᒻᒪᓗ dans notre village parce que les choses changent en neuf mois quand ᖃᑕᖑᑎᑦᑎᖕᓄᑦ. on a juste cinq ans. On ne sait plus comment agir avec nos parents ou ᐊᖓᔪᖅᑳᒃᑲᑦ ᓄᑕᕋᐃᖅᑕᑦ ᐃᒃᐱᒍᓱᒋᐊᖏᑦ ᖃᐅᔨᓚᐅᓐᖏᑉᐳᖓ. ᐊᐱᕆᓚ- avec nos petits frères et sœurs. Au mois de mai, vers le 19 ou le 20 mai, nous retournions à la maison. Seulement une fois par année. Je ne savais pas comment mes 146 19-20-ᕈᔪᖕᓂ ᐊᖏᕐᕋᖅᐸᓚᐅᖅᐳᒍᑦ. ᐅᑭᐅᖅ ᐊᑕᐅᓯᐊᖅᖢᒍ. ᖃᓄᖅ ᐅᖅᓯᒪᓐᖏᓐᓇᒃᑭᑦ. ᑭᓯᐊᓂ ᐅᑎᕋᒐᑦᑕ ᐊᒃᓱᐊᓗᒃ ᑯᕕᐊᓱᒃᐸᓚᐅᖅᑐᑦ. ᓇᓪᓕᒋᔭᐅᑦᑎᐊᖅᐳᒍᑦ ᐅᑎᕋᑦᑕ ᐊᖓᔪᖅᑳᑦᑎᖕᓄᑦ. ᐊᒃᓱᕈᖅᑐᑦ ᓄᑕᖅᑲᓂᒃ nous étions si loin | L’EXPÉRIENCE DES INUITS DANS LES PENSIONNATS INDIENS wkw5 wo8ixEx6tbs?1if5 si4√6bq5 | L’EXPÉRIENCE DES INUITS DANS LES PENSIONNATS INDIENS parents prenaient ça. Je ne leur ai jamais vraiment demandé. Je sais qu’ils étaient très heureux de nous voir revenir chaque fois. Ils nous entouraient de beaucoup d’amour et tout le reste. Je suis certain que c’était difficile pour eux. Ils nous disaient d’écouter nos surveillants, quelle que soit la personne qui prenait soin de nous, parce que d’une part, ce n’étaient pas des Inuits. À cette époque, nous nous sentions inférieurs aux Blancs; et d’autre part, mes parents étaient très religieux, alors nous tenions pour acquis qu’il fallait écouter le clergé. Nous n’avions pas le choix. Nous nous en retournions avec ces conseils. Ces choses étaient renforcées par le voile du secret au pensionnat. On nous disait de ne rien dire. On nous menaçait pour que nous ne disions rien. C’était une école catholique. Il y avait des prêtres oblats, des frères et des sœurs. Les Sœurs Grises. Ils nous traitaient de façon très différente de comment nous étions traités à la maison. Il n’y avait aucun geste d’affection ou d’amour. C’était un environnement très stérile. Tout était très sévère. Nous devions suivre les règlements et nous devions parler anglais. Il fallait que nous apprenions, que nous parlions, que nous écrivions et que nous lisions en anglais. Il fallait suivre l’horaire. Le temps semblait être pour eux la chose la plus importante, alors que chez nous, ce n’était pas important du tout. ᐊᖅᓴᖅᑕᐅᔪᑦ ᐱᔪᒃᓴᐅᓐᓂᖅᐳᑦ. ᑲᒪᔨᑦᑎᖕᓂᒃ ᑐᓵᒻᒪᕆᖁᔨᕙᓚᐅᖅᐳᑦ. ᖃᓪᓗᓈ- Et puis il y avait les repas. Chez nous, nous mangions quand ᖑᒪᑕ ᐱᓗᐊᖅᑐᒥᒃ. ᖃᓪᓗᓈᓂᑦ ᓱᓇᐅᓐᖏᓐᓂᖅᓴᐅᔪᒍᑦ ᐅᒃᐱᕆᓕᓚᐅᖅᐸᕗᑦ nous avions faim. À Chesterfield Inlet, à l’école, on ne pouvait manger ᐊᒻᒪᓗ ᐊᖓᔪᖅᑳᒃᑲ ᐅᒃᐱᖅᑑᒐᒥᒃ ᐃᓱᒪᓚᖅᐳᑦ ᐃᒃᓯᕋᔾᔪᐊᑦ ᐊᒻᒪᓗ ᓇᔭᐃᑦ qu’à certains moments, et nous mangions tous ensemble. Et il fallait ᓈᓚᒋᐊᑲᖅᑕᕗᑦ. ᓈᓚᖃᑦᑕᖁᔭᐅᖕᒪᑕ ᑭᓯᐊᓂ ᓈᓚᒡᓗᒋᑦ ᐱᔭᕆᐊᖃᓚᐅᖅᐳᒍᑦ. dire comment on s’était comporté chaque jour. Par exemple, ils ᓈᓚᖃᑦᑕᖁᔭᐅᓪᓗᑎᒃ ᐊᖓᔪᖅᑳᕗᑦ ᕿᒪᓕᖅᐸᒃᖢᑎᒍ ᐱᓚᐅᖅᐳᒍᑦ. prenaient un bulletin et ils nous appelaient et on devait dire « bon » ᑭᓯᐊᓂ ᐃᓕᓐᓂᐊᕐᕕᖕᒥ ᐃᒡᓗᐊᓗᒋᔭᑦᑎᖕᓄᓗ ᐃᔨᖅᓯᒪᔪᑦ ᐅᓄᓚᐅᖅᐳᑦ, ou « pas très bon » pour dire comment on s’était comporté ce jour-là. ᓂᓪᓕᐅᑎᔭᕆᐊᑲᓐᖏᑕᕗᑦ. ᐅᖃᖁᔭᐅᕙᓚᐅᓐᖏᑉᐳᒍᑦ. ᑲᑉᐱᐋᓴᖅᑕᐅᕙᓚᐅᖅᐳᒍᑦ Et si on avait été « extra bon », ils nous donnaient une « étoile de ᐅᖃᖁᔭᐅᓇᑕ. ᐃᒃᓯᕋᕐᔪᐊᓂᑦ ᐃᓕᓐᓂᐊᕐᕕᒃ ᐊᒻᒪ ᐊᖏᕐᕋᕆᔭᕗᑦ ᐊᐅᓚᑕ- bonne action », qu’ils appelaient ça. Si on ramassait assez d’étoiles, ᐅᓚᐅᖅᐳᖅ. ᐃᖅᓯᕋᕐᔪᐊᑦ, ᐊᓃᑦ ᐊᒻᒪ ᓇᔭᐃᑦ ᑲᒪᔨᒋᓪᓗᑎᒍ ᐱᒪᔭᐅᓚᐅᖅᐳᒍᑦ. on pouvait aller voir un film cette fin de semaine là. Ces étoiles étaient ᓇᔭᐃᑦ ᐊᖓᔪᖅᑳᓐᖑᐊᕗᑦ ᐊᖓᔪᖅᑳᑦᑕ ᐱᐅᓯᖏᓐᓂᒃ ᐱᖅᑯᓯᑲᓚᐅᓐᖏᑦᑐᑦ, une bonne façon de nous motiver. Pratiquement, tout le monde ᓇᒡᓕᖕᓂᒃᑯᑦ. ᓇᒡᓕᖕᓂᖅ ᓄᑕᖅᑭᕆᓂᖅ ᐊᔪᓚᐅᖅᑕᖏᑦ. ᐃᓅᓯᕗᑦ ᓇᒡᓕᖕᓂᕐᒥᒃ connaissait les règlements. ᓴᐅᓯᓯᒪᔭᐅᓪᓗᓂ ᐱᕈᖅᓴᔭᐅᓕᓚᐅᖅᐳᒍᑦ. ᒪᓕᒐᐃᓐᓇᕐᓄᑦ ᐃᓅᓯᑲᖅᑎᑕᐅᓕᖅᖢᑕ. Marius jeune à l’école Tusarvik à Naujaat-Repulse Bay, sur une photographie prise par l’un de ses enseignants, entre 1970 et 1974. mEsy m4f4Li bwvi gn3F4 wo8ix3Fz Ns÷i, x0pax6 x0pos6bsif wonwpzi5, x?∫i !(&) x7ml !(&$. PHOTOGRAPHIE FOURNIE PAR MARIUS TUNGILIK.. x0paxu4 giyJ6 mEsy gqo4. xR3C5tUi5 sYy4gxlMs6SA5 | wkw5 wo8ixEx6tbs?Uif5 si4ç6bR5 147 L’EXPÉRIENCE DES INUITS DANS LES PENSIONNATS INDIENS | wkw5 wo8ixEx6tbs?1if5 si4√6bq5 À l’école, il n’y avait pas d’interactions entre nous. Pendant neuf ᒪᓕᒐᑦ ᒪᓕᒡᓗᖏᑦ ᐃᓅᔭᕆᐊᖃᓕᖅᖢᑕ. ᖃᓪᓗᓈᑎᑐᑦ ᐅᖃᓪᓚᒋᐊᖃᓚᐅᖅᐳᒍᑦ. mois par année, nous n’avions pas d’interactions avec les jeunes bébés ᐅᖃᕆᐅᖅᓴᕗᒍᑦ, ᑎᑎᕋᕆᐅᖅᓴᕗᒍᑦ ᐊᒻᒪ ᑕᐃᒍᕆᐅᖅᓴᕗᒍᑦ ᖃᓪᓗᓈᑎᑐᑦ. ou avec les Aînés. Alors, comment pouvaient-ils penser que nous ᖃᐅᔨᓴᐅᑎ ᒪᓕᒐᕆᓕᖅᖢᑎᒍ. ᖃᐅᔨᓴᐅᑎᒥᑦ ᐃᓅᓯᖅᐳᑦ ᐊᐅᓚᑕᐅᒋᐊᖅᐳᖅ, pourrions devenir des parents, apprendre comment élever des enfants ᓄᓇᑦᑎᖕᓂ ᐊᖓᔪᖅᑳᑦᑎᖕᓂ ᖃᐅᔨᓴᐅᑎ ᐃᓱᒪᓐᓇᓗᐊᓚᐅᓐᖏᑦᑐᖅ, ᐱᕕᒡᔪ- quand nous vivions dans une bulle complètement isolée de ce qui se ᐊᖑᓕᖅᖢᓂ. passait dans la communauté? Je pense que ma grande chance, c’était ᓂᕆᓐᓇᐃᑦ ᒪᓕᒐᖃᓚᐅᖅᐳᑦ. ᐊᖏᕐᕋᑦᑎᖕᓂ ᑳᓕᕈᑦᑕ ᖃᖓᑐᐃᓐᓇᖅ que je savais, par exemple, ce que c’était que d’être aimé par ma famille. ᓂᕆᔪᓐᓇᓚᐅᖅᖢᑕ. ᐃᒡᓗᓕᒐᕐᔪᖕᒥᓕ ᓂᕆᓐᓇᓂᒃ ᒪᓕᓕᖅᖢᑕ. ᐊᑕᐅᑦᑎᒃᑯᑦ Avant d’aller à l’école, c’était tout ce que je connaissais. Je recevais ᓂᕆᕙᓚᖅᐳᒍᑦ. ᖃᐅᑕᒪᑦ ᖃᓄᐃᓕᐅᕐᓂᓕᒫᕗᑦ ᓇᓗᓇᐃᔭᕆᐊᑲᖅᐳᑦ. ᐊᑎᖅᐳᑦ de l’amour sans condition. J’ai essayé de suivre cet exemple. ᓈᓴᐅᑎᕗᑦ ᑕᐃᔭᐅᒃᐸᑕ ᓇᓗᓇᐃᔭᕆᐊᑲᖅᐳᒍᑦ ᖃᓄᖅ ᐃᓅᓯᕆᔭᑦᑎᖕᓂᒃ Si nous n’avions pas été à l’école, selon notre âge, nous aurions ᐅᓪᓗᕆᔭᑦᑎᖕᓂ, ᐃᒪᓐᓇ “ᐱᐅᕗᒍᑦ”, ᐅᕝᕙᓘᓐᓃᑦ “ᐱᑦᑎᐊᖅᑲᐅᓐᖏᑉᐳᒍᑦ, d’abord eu beaucoup de liberté, puis on nous aurait amenés sur des ᐱᐅᓐᖏᑉᐳᒍᑦ” . ᐅᓪᓗᕆᔭᑦᑎᖕᓂ “ᐱᐅᔪᒻᒪᕆᐅᒃᑲᐅᒍᑦᑕ”, ᓂᐱᑎᕈᑎᒥᒃ ᐱᓐᖑᐊᒥᒃ expéditions pour apprendre en observant nos parents ou nos Aînés, ᓇᓗᓇᐃᒃᑯᑦᑎᖅᑕᐅᕗᒍᑦ. ᓇᓗᓇᐃᒃᑯᑕᓂᒃ ᐱᑦᑎᐊᕈᑦᑕ ᑲᑎᑦᑎᒍᑦᑕ ᑕᕐᕆᔭᖅᑐᓂ comment faire la chasse, comment être patient, comment construire ᐃᓚᐅᔪᓐᓇᖅᐸᒃᖢᑕ. ᑕᕐᕆᔭᕆᐊᕐᓂᖅ ᐊᒃᓱᐊᓗᒃ ᑐᓱᖕᓇᖅᐸᒃᖢᓂ, ᐱᓚᐅᖅᐳᖅ. des iglous, tout ce qu’on devait savoir, comment dépouiller le gibier, ᑕᕐᕆᔭᕈᒪᒧᑦ ᐱᑦᑎᐊᕋᓱᐊᖅᐳᒍᑦ, ᒪᓕᒐᖏᑦ ᖃᐅᔨᒪᓕᕋᑦᑎᒍ. préparer les peaux pour les vêtements ou d’autres choses. Nous ᐃᓕᓐᓂᐊᕐᕕᖕᒥᓕ ᖁᐊᖅᓯᒪᑐᐃᓐᓇᖅᐳᒍᑦ. ᓄᑲᖅᖠᖕᓂᒃ ᓄᑕᕋᓂᒃ ᐊᒻᒪ aurions appris à faire des kayaks, des harpons et des kakivaks pour ᐃᖕᓇᕐᓂᒃ ᐃᓅᖃᑎᖃᓚᐅᖅᓯᒪᓇᑕ ᑕᖅᑭᓄᑦ 9-ᓄᑦ. ᖃᓄᓪᓕ ᑖᐃᒪ ᐃᓐᓇᕈᕈᑦᑕ pêcher. Nous aurions appris en les voyant faire. C’est comme ça qu’on ᓄᑕᕋᖃᓕᕈᑦᑕ ᓄᑕᖅᑭᕆᔪᓐᓇᕋᔭᖅᐱᑕ? ᐃᓄᑑᐅᖏᓐᓇᖅᖢᑕ ᐱᕈᖅᓴᔭᐅᓕ- fait ces choses. Et il y a des raisons pour lesquelles nous faisons les ᕋᑦᑕ. choses comme cela. On nous aurait enseigné les histoires de la ᐊᖓᔪᖅᑳᖕᓂᑦ tradition orale. Rien n’aurait eu besoin d’être lu ou écrit. Nous aurions ᐃᓕᓐᓂᐊᕆᐊᓚᐅᕐᓇᖓ ᓇᒡᓕᖕᓂᕐᒥ ᐊᑐᖅᑐᓂᒃ ᓇᔪᓚᐅᕋᒪ, ᐃᖅᑲᐅᒪᒡᓗᒍ appris les chansons, les légendes — on nous a refusé tellement de ces ᐃᔾᔪᐊᕋᓱᒍᑎᒋᕙᕋ ᐅᓪᓗᒥᒧᑦ. choses-là. Au fil des années, je me suis rattrapé jusqu’à un certain ᓄᓇᖅᑲᑎᕗᑦ ᓄᓇᓖᑦ ᒡᓱᕐᓗ ᐃᖅᑲᐅᒪᒐᒃᑯᑦ, ᓇᒡᓕᖕᓂᖅ ᐱᑕᑲᓐᖏᑦᑐᑦ. ᓇᒡᓕᒋᔭᐅᓪᓗᖓ ᐊᓯᐅᓚᐅᓐᖏᑉᐳᖅ ᐃᓅᓯᖕᓂ. ᐃᓕᓐᓂᐊᓐᖏᒃᑯᑦᑕ ᐊᖏᕐᕋᑦᑎᖕᓂ ᐃᓱᒪᖅᓱᕋᔭᓚᐅᖅᐳᒍᑦ, ᐱᔭᒃᓴᓄᑦ point, mais je ne sais pas encore comment faire beaucoup de ces ᐱᕈᖅᐸᓪᓕᐊᓂᖅᐳᑦ ᒪᓕᒡᓗᒍ ᐃᓕᓐᓂᐊᖅᑎᑕᐅᕙᓪᓕᐊᓗᑕ. ᐊᖑᓇᓱᒃᑐᓂ choses : on me les a volées. Les légendes… Je les voyais plus comme ᐃᓚᐅᓕᖅᐸᒡᓗᑕ ᑕᐅᑐᒃᑯᑦ ᐃᓕᓐᓂᐊᖅᐸᓪᓕᐊᓗᑕ ᐱᓇᔭᓚᐅᖅᑐᒍᑦ ᐊᖏᕐᕋᑦ- des contes de fées ou comme des versions complètement déformées ᑎᖕᓂ. ᐃᓕᓐᓂᐊᕋᔭᓚᐅᖅᐳᒍᑦ ᐅᑕᖅᑭᐅᕐᓂᖕᒥᒃ ᐊᖑᓇᓱᒡᓗᑕ, ᐃᒡᓗᕕᖓᓕ- des anciennes légendes inuites. Je m’endormais chaque fois que ᐅᕐᓂᕐᒥᒃ, ᐊᒃᑐᐃᓂᕐᒥᒃ ᐊᖑᑦᑕᑦᑎᖕᓂᒃ ᐊᒻᒪᓗ ᕿᓯᖏᓐᓂᒃ ᐊᓐᓄᕋᒃᓴᓕᐅᕐᓂᖕᒥᒃ. quelqu’un les racontait parce que c’était plus comme une histoire ᖃᔭᓕᐅᕐᓂᖅ, ᐅᓈᓕᐅᕐᓂᖅ, ᐊᒻᒪ ᐃᖃᓗᒐᓲᑎᒃᓴᓂᒃ ᑲᑭᕙᖕᓂᒃ ᓴᓇᓂᖅ. pour endormir les enfants quand on était à l’école. Mais c’était ᑕᐅᑦᑐᒃᑯᑦ ᐃᓕᑦᑎᕙᓪᓕᐊᑎᑕᐅᓇᔭᓚᐅᕈᓗᐊᖅᐳᒍᑦ ᐃᓚᑦᑎᖕᓂᑦ. ᑕᐅᑦᑐᒃᑯᑦ pourtant notre façon d’apprendre à nous. ᐃᓕᓐᓂᐊᕐᓂᖅ ᐱᖅᑯᓯᑐᑲᖅᑯᑦ ᐃᓄᒃᑎᒍᑦ. ᐅᓂᒃᑳᖅᑐᐊᓂᒃ ᐃᓕᑦᑎᓂᐊᕐ- Alors, dans ce sens-là, on nous a volé notre spiritualité. Notre ᓂᐊᕐᓂᕕᓂᖅᐳᑦ ᐊᓯᐅᕗᖅ, ᑎᑎᖅᑲᒃᑯᐅᓐᖏᑦᑐᖅ ᐃᖅᑲᐅᒪᓂᖅ ᐊᑐᕈᓐᓇᕋ- sens d’appartenance avec les bébés, avec les Aînés; nous n’avions pas ᔭᓚᐅᖅᑕᕗᑦ ᐊᓯᐅᕗᖅ. ᐱᓰᑦ, ᐅᓂᒃᑳᖅᑐᐊᑦ ᐃᓕᓐᓂᐊᕋᔭᓚᐅᖅᑕᕗᑦ ᐊᓯᐅᕗᑦ. de contacts avec les gens de Chesterfield Inlet. Nous n’avions pas le ᐃᓐᓇᐅᓕᖅᖢᖓ ᐃᓚᖏᑦ ᐃᓕᑕᕋᓗᐊᒃᑲ. ᑭᓯᐊᓂ ᐱᓕᕆᐊᓂᒃ ᐃᓕᑦᑎᓯᒪᓐ- droit d’avoir des contacts à l’extérieur de l’école, avec les gens de ᖏᑉᐳᖓ ᐊᒥᓱᓂᒃ. ᐅᓂᒃᑳᖅᑐᐊᓪᓕ ᖃᓪᓗᓈᑦ ᐅᓂᒃᑳᖅᑐᐊᖏᑦᑎᒍᑦ ᐃᓱᒪᒋᕙᒃᑲ. Chesterfield Inlet. On nous a complètement refusé une source de savoir ᐃᓄᖕᓄᑦ ᑐᕋᖅᑐᑦ ᑐᑭᖏᑦ ᑐᑭᓯᐅᒪᓇᖏᑦ. ᓯᖕᓇᒃᓴᖅᑕᐅᕙᓚᐅᖅᓯᒪᕗᖓ et d’expertise extrêmement précieuse qui était juste là, à Chesterfield ᐅᓂᒃᑳᖅᑐᐊᖅᑐᓂᑦ. ᓯᖕᓇᒃᓴᐅᑎᑐᑦ ᐃᓱᒪᒋᑐᐃᓐᓇᖅᐸᒃᑲ ᓄᑕᖅᑲᓄᑦ ᐅᓂᒃᑳᖅ- Inlet, parce qu’ils avaient peur que les habitants de la place prennent ᑕᐅᕙᒃᑐᑐᑦ. 148 nous étions si loin | L’EXPÉRIENCE DES INUITS DANS LES PENSIONNATS INDIENS wkw5 wo8ixEx6tbs?1if5 si4√6bq5 | L’EXPÉRIENCE DES INUITS DANS LES PENSIONNATS INDIENS avantage de nous. C’est une logique complètement malade. C’est la ᑖᒃᑯᐊ ᐊᑐᖅᑎᓪᓗᖏᑦ ᑕᕐᓂᕗᑦ ᐃᓅᓂᖅᐳᑦ ᐅᕙᑦᑎᖕᓂᑦ ᐊᖅᒡᓴᖅᑕᐅᕗᖅ. stupidité derrière leur logique : ils voulaient contrôler tous les aspects ᓄᑕᕋᓛᓂᒃ ᐃᓅᖃᑎᖃᓂᖅ, ᐃᓐᓇᕐᓂᒃ ᐊᒻᒪᓗ ᓄᓇᑲᖅᑐᓂᒃ ᐃᒡᓗᓕᒐᕐᔪᖕᒥ de notre vie, c’est l’Église, le système scolaire qui voulaient ça. ᐊᕕᑎᑕᐅᓯᒪᓂᒃᑯᑦ. ᓄᓇᑲᖅᑐᑦ ᐃᓅᖃᑎᒋᔭᕆᐊᖃᓚᐅᓐᖏᓐᓇᑦᑎᒍ. On nous disait que nous étions des Eskimos. Qu’on ne valait ᐃᒡᓗᓕᒐᕐᔪᖕᒥ ᓄᓇᑲᖅᑐᑦ ᐃᓄᐃᑦ ᐃᓕᓐᓂᐊᕐᕕᒃᓴᕕᓂᖅᐳᑦ ᓇᕐᕈ- pas grand-chose. La seule façon pour nous de réussir, c’était ᒋᔭᐅᒐᒥᒃ, ᐱᓂᕐᓗᐃᓂᐊᕋᓱᒋᔭᐅᒐᒥᒃ ᐃᓅᖃᑎᒋᔭᕆᐊᖃᓚᐅᓐᖏᑕᖅᐳᑦ. ᑕᓐᓇ d’apprendre le mode de vie des Anglais. Alors, dans ce sens-là, c’était ᓱᓕᓐᖏᑦᑎᐊᖅᑐᖅ, ᑕᒻᒪᖅᑐᖅ. ᐃᓅᓯᑦᑎᖕᓂᒃ aussi psychologiquement dégradant. On nous faisait haïr notre propre ᑖᒃᑯᐊ ᐃᓕᓐᓂᐊᖅᑐᓕᕆᔪᑦ ᐊᒻᒪᓗ ᑐᒃᓯᐊᕐᕕᓕᕆᔪᑦ ᐃᓅᖃᑎᑲᖅᑎᑦᑎᑦᑕ- peuple, notre propre race. On nous faisait regarder [les gens de notre ᐃᓕᓚᐅᖅᐳᑦ. race] de haut parce qu’ils ne savaient pas compter en anglais, parler ᑎᖑᒥᐊᕈᒪᒧᑦ ᓱCᖅᓴᔭᐅᓪᓗᑕ ᐅᖃᐅᑎᔭᐅᖏᓐᓇᖅᐸᓚᐅᖅᐳᒍᑦ ᐃᓯᑮᒨᖑᔪᒍᑦ, ᓱᕈᐃᑦ. anglais ou lire ou rien de ces choses-là que, nous, nous pouvions faire. ᓱᓇᒃᓴᐅᓐᖏᑦᑐᒍᑦ. Il faut être malade pour faire ce genre de chose. ᐊᑐᕐᕕᖃᓕᕐᓂᐊᖅᑐᒍᑦ, ᐅᖃᐅᑎᔭᐅᕙᓚᐅᖅᐳᒍᑦ. C’était très étrange, car à longueur d’année, on nous disait que ᑕᒫᓐᓂᒃ ᑭᓯᐊᓂ ᖃᓪᓗᓈᑐᑦ ᐃᓕᓐᓂᐊᕈᑦᑕ ᐃᓅᓯᑦᑎᖕᓂ ᑕᓐᓇ ᑐᓵᐃᓐᓇᖅᖢᒍ ᐃᓅᓪᓗᓂ ᓱᓇᒃᓴᐅᓐᖏᓐᓂᕐᒧᑦ ᐅᒃᐱᖕᓇᖅ- notre mode de vie, chez nous, était quelque chose de complètement ᓯᕙᓪᓕᐊᖏᓐᓇᓕᖅᖢᓂ, ᐃᓱᒪᕗᑦ ᑭᓇᐅᓂᖅᐳᑦ ᓇᕐᕈᓇᖅᓯᕙᓪᓕᐊᖏᓐᓇ- différent par rapport à ce qui se passait réellement dans notre village. ᓕᓚᐅᖅᐳᖅ. ᐃᓅᓂᖅᐳᑦ ᑲᖑᓇᖅᓯᓪᓗᓂ, ᓇᕐᕈᓇᖅᓯᓪᓗᓂ. Alors, quand on vous rabâche que l’inuktitut est une langue morte, ᐊᖓᔪᖅᑳᕗᑦ, ᐃᓚᕗᑦ, ᐃᓅᖃᑎᕗᑦ ᖃᓪᓗᓇᐅᔭᕈᓐN8ᖏᑦᑐᑦ ᓇᕐᕈᓇᖅ- que c’est une langue interdite, que notre mode de vie est primitif, on ᓯᒋᓪᓗᑎᒃ. ᐅᕗᒍᓪᓕ ᐊᔪᕈᓐᓂᖅᖢᑕ ᐅᖃᐅᓯᖏᓐᓂᒃ, ᑎᑎᕋᐅᓯᖏᓐᓂᒃ. ᑕᓐᓇ commence à réfléchir et à voir son propre peuple sous un autre jour. ᐱᐅᓐᖏᑦᑐᖅ, ᐊᑲᐅᓐᖏᑦᑐᖅ. On les voit manger avec les mains, et on se dit, c’est vrai, c’est primitif. Et ça, c’est du lavage de cerveau. Quand on vous fait sentir inférieur ou supérieur aux gens de ᐋᓪᓚᐅᔪᒥᒃ ᐅᑭᐅᓕᒪᖅ ᐃᓅᓯᑲᖅᐸᓚᐅᖅᒍᑦ ᐃᓕᓐᓂᐊᕆᐊᖅᓯᒪᒐᑦᑕ, ᐊᖏᕐᕋᑦᑎᖕᓂ ᐃᒪᐃᓐᓇᐃᑦᑐᐊᓗᓂᕋᖅᑕᐅᕗᒍᑦ ᐃᓅᓯᖅᐳᑦ, ᓱᓕᓇᓂ ᓇᕐᕈᓵ ᕆᓪᓗᑎᒃ ᐃᓄᐃᑦ ᐃᓅᓯᖏᓐᓂᒃ. ᐃᓄᐃᑦ ᐅᖃᐅᓯᖓᑦ ᑐᖁᖓᓂᕋᖅᑕᐅ - votre propre race, c’est de l’agression psychologique pure et simple. ᖏᓐᓇᖅᑎᒡᓗᒍ, ᐊᑐᕈᓐᓂᕐᓂᕋᖅᑕᐅᑎᓪᓗᒍ, ᐊᑐᕆᐊᑲᓐᖏᑎᒡᓗᒍ ᐃᓅᓂᖅ Personne d’entre nous n’en parlait. Nous gardions tout ça en dedans. ᓇᕐᕈᓇᖅᓯᕙᓪᓕᐊᖏᓐᓇᖅᐳᖅ. ᐃᓄᐃᑦ ᐊᒡᒐᒥᖕᓂᒃ ᐊᑐᖅᖢᑎᒃ ᓂᕆᕙᒃᑐᑦ ᐊᒻᒪᓗ Personne n’osait parler. C’était quelque chose dont on ne parlait ᓱᓇᐅᓐᖏᑦᑐᑦ ᐅᒃᐱᖕᓇᖅᑐᕗᑦ, ᑕᕝᕙ ᐃᓱᒪᕗᑦ ᐊᐅᓚᑕᐅᓕᖅᐳᖅ. jamais. Pendant beaucoup, beaucoup d’années, pendant des années, ᓱᕈᖅᓴᔭᐅᖏᓐᓇᖅᖢᓂ ᐃᓅᓂᕐᒧᑦ ᐃᓱᒪᒧᑦ ᓱᕈᖅᓴᔭᐅᓂᕐᒥ ᐊᑲᐅᓐᖏᓚᖅ. ça a été probablement le secret le mieux gardé de ce qui se passait ᑭᓯᐊᓂ ᓂᒡᓕᐅᑎᒋᕙᓚᐅᓐᖏᑕᕗᑦ, ᐱᓐᖏᖑᐊᖏᓐᓇᖅᐳᒍᑦ ᓱᕈᖅᓴᔭᐅᖓᑦᑕ. vraiment à l’école, ce qui se passait vraiment au pensionnat, vous ᓇᖕᒪᖓᕆᑐᐃᓐᓇᓕᖅᖢᑎᒍ ᐱᐅᓐᖏᑦᑑᓂᖅᐳᑦ ᐱᓚᐅᖅᐳᒍᑦ. ᑕᓐᓇ ᐱᓕᕆ- savez. Personne n’a jamais rien su de tout ça. ᐊᖑᓂᕐᒥᑦ On pouvait voir partout les signes de dysfonction. Il y avait des gens qui essayaient de fuir la réalité dans l’alcool ou la drogue; on ᐃᔨᖅᓯᒪᔪᑐᐊᖑᓚᐅᓐᖏᑉᐳᖅ ᐃᓕᓐᓂᐊᕆᐊᖅᓯᒪᓪᓗᑕ. ᐊᓯᖏᑦ ᖃᖑᓇᓪᓚᕆᒃᑐᑦ ᐱᐅᓐᖏᑦᑑᐊᓗᐃᑦ ᓂᒡᓕᐅᑎᓚᐅᓐᖏᑕᕗᑦ ᐊᑯᓂᐊᓗᒃ. ᐅᓪᓗᒥ ᐊᒃᑐᖅᑕᐅᓂᖅᐳᑦ ᑕᑯᒃᓴᐅᕗᖅ ᓇᓂᑐᐃᓐᓇᖅ. ᐊᒥᓱᑦ ᐃᒥᐊᓗᖕᒧᑦ voyait la violence, la colère déplacée, la confusion, le crime. Les signes ᐋᖓᔮᕐᓇᖅᑐᓄᑦ ᐳᐃᒍᕆᐊᖅᐳᑦ. ᐋᓐᓂᖅᓯᕆᓂᒃᑯᑦ, ᓂᖓᐅᒪᓂᒃᑯᑦ ᐱᓕᕆᔨ - étaient partout, mais personne ne disait rien. ᖏᓐᖏᑕᒥᖕᓄᑦ ᓵᖦᖢᑎᒃ, ᐃᓅᓯᖏᑦ ᓱᕋᖅᓯᒪᔪᑦ ᑕᒪᔾᔭ. ᓱᓕ ᐱᔾᔪᑎᓂᒃ Je savais qu’il y avait quelque chose de travers dans ce que je ressentais en dedans, dans la façon dont je voyais les choses, et ça ᓂᓪᓕᓚᐅᖅᓯᒪᓇᑎᒃ. ᖃᐅᔨᒪᓕᓚᐅᖅᐳᖓ ᓇᖕᒥᓂᖅ ᐃᒃᐱᒌᓐᓇᖅᑕᒃᑲ ᐊᒻᒪ ᐃᓱᒪᓂᒃᑲ n’allait pas avec la façon dont mes parents et tous les autres voyaient ᐅᕙᖕᓂᖓᓐᖏᑦᑐᑦ, ᐊᖓᔪᖅᑳᓐᓄᑦ les choses. Ils voyaient les choses de façon différente de moi. On nous ᐱᓗᐊᖅᑐᒥᒃ. ᐊᓯᒪ ᐊᑐᖁᔭᖏᓐᓂᒃ ᑕᐅᑐᖁᔭᖏᓐᓂᒃ ᐊᑐᖅᖢᖓ ᐃᓅᓯᖅᐳᑦ disait que nous n’étions pas des Blancs et nous n’étions plus de vrais ᑕᐅᑐᓗᐊᓕᕐᓂCᒃᑯ. ᐅᖃᐅᑎᔭᐅᕙᓕᓚᐅᕆᕗᒍᑦ ᑭᖑᓂᐊᓂ ᖃᓪᓗᓈᖑᓐᖏᑦᑐᒍᑦ xR3C5tUi5 sYy4gxlMs6SA5 | wkw5 wo8ixEx6tbs?Uif5 si4ç6bR5 ᐃᓚᓐᓄᑦ ᐃᓅᖃᑎᖕᓄᑦ ᑕᐅᑐᓐᓂᒃᑲ 149 L’EXPÉRIENCE DES INUITS DANS LES PENSIONNATS INDIENS | wkw5 wo8ixEx6tbs?1if5 si4√6bq5 Inuits. Nous ne connaissions pas les façons traditionnelles, alors nous ᐊᒻᒪᓗ ᐃᓅᔪᖕᓂᖅᑐᒍᑦ. ᐃᓄᐃᑦ ᐱᖅᑯᓯᖏᓐᓂᒃ ᐊᔪᕋᑦᑕ ᐊᒻᒪ ᖃᓪᓗᓈᓐᖑᔾᔮᓇᑕ, étions pris quelque part au milieu de nulle part. ᑕᕝᕙ ᐃᓅᓯᖅᐳᑦ ᐃᓂᖃᕈᓐᓂᖅᐳᖅ. ᐱᓕᕆᔪᓐᓇᕐᓂᖅᐳᑦ ᐃᓚᖏᓐᓂᒃ ᓈᒻᒪᒃᑐᖅ. ᑐᓵᔨᑦᑎᐊᕙᐅJᒍᑦ. ᑮᓇᐅᔭ - Nous avons beaucoup de bonnes compétences. Nous sommes de bons interprètes. Nous sommes de bons comptables et de bons ᓕᕆᔨᐅᔪᓐᓇᖅᐳᒍᑦ, teneurs de livres. Nous sommes de bons administrateurs. Nous savons ᐃᖅᑲᓇᐃᔭᕐᓗᑕ. ᑖᒃᑯᓂᖓ ᐊᔪᓐᖏᑉᐳᒍᑦ ᑭᓯᐊᓂ ᐃᓗᑦᑎᖕᓂ ᐋᓐᓂᐊᑲᖅᐳᒍᑦ. comment gagner de l’argent dans une économie de salaires. Mais tout ᖃᓄᕐᓗ ᓂᖓᐅᒪᓂᖅᐳᑦ ᐊᓂᑎᐊᓂᒍᓐᓇᓐᖏᖦᖢᑎᒍ ᐊᒻᒪ ᓇᓗᓕᐅᒪᓂᖅᐳᑦ. J’ai essayé de parler à des psychologues, aussi loin que dans les ᑮᓇᐅᔭᓕᐅᖅᑎᐅᔪᓐᓇᖅᐳᒍᑦ ᐃᓱᒪᓕᕆᔨᒃᑯᓐᓄᑦ ᐅᑲᖅᐸᓕᓚᐅᖅᓯᒪᕗᖓ 1970-ᕈᔪᖕᓂ ᐋᓐᓂᐊᒃᑲ ça, c’est à l’extérieur. À l’intérieur, c’était la souffrance et nous ne savions pas comment exprimer notre colère et notre confusion. ᑎᑎᕋᖅᑎᐅᔪᓐᓇᖅᐳᒍᑦ. ᐱᓪᓗᖏᑦ. 1980-ᓄᑦ ᑎᑭᖦᖢᒍ. ᐅᒃᐱᕆᔭᐅᕙᓐᖏᖦᖢᖓ. ᐅᖃᐅᓯᒃᑲ ᐊᑐᖅᑕᐅᓯᒪᓐᖏᓐᓇᒥᒃ ᑐᑭᓯᔭᐅᕙᖕᓇᑎᒃ. ᐅᖃᐅᑎᔭᐅᕙᒃᐳᖓ, “ᑐᒃᓯᐊᖃᑦᑕᕆᑦ”. années 1970 au sujet de ce problème, j’ai continué jusque dans ᑐᒃᓯᐊᕐᓂᖅ ᓱᓇᓄᑦ ᐊᑐᖅᐸ? “ᐃᓱᒪᒋᔪᓐᓇᐃᒃᑭᑦ”. ᐃᓱᒪᒋᔪᓐᓇᐃᕐᕕᒋᓚᒃᑲ les années 1980. Personne n’a pris ça au sérieux. Personne ne savait ᑭᓇᐅᓂᖕᓄ, ᐊᒻᒪᓗ ᐱᓂᕐᓗᐃᕙᓚᐅᕐᓂᖏᓐᓄᑦ ᐅᕙᖕᓂᒃ? ᖃᐅᔨᓕᓚᐅᖅᐳᖓ de quoi je parlais. Ils disaient « prie ». Prie. Qu’est-ce que la prière ᐃᓱᒪᓕᕆᔨᕐᔪᐊᖑᒐᓗᐊᑦ ᐊᖏᕐᕋᕆᓐᖏᑕᒥᖕᓄᑦ vient faire là-dedans? « Demande le pardon », qu’ils disaient. Le ᓄᑕᖅᑲᑦ ᐳᖅᑕᐅᓂᑯᑦ, ᑎᒥᒃᑯᑦ ᐊᒻᒪ ᓄᓕᐊᕐᓗᖕᓂᒃᑯᑦ ᐱᓕᕆᐊᖑᕙᓚᐅᖅᑐᓂᒃ pardon pour quoi? Pour comment je suis? Pour ce que quelqu’un ᐊᒻᒪ ᐃᓱᒪᖏᑦ ᓱᕋᒃᓴᖅᑕᐅᕙᓚᐅᖅᑐᓂᒃ ᐊᒻᒪ ᑕᕐᓂᒃᑯᑦ ᑐᑭᓯᐅᒪᓐᖏᑦᑐᑦ, d’autre m’a fait? ᐅᒃᐱᕈᓱᓐᖏᑦᑐᑦ. ᓄᑕᖅᑲᑦ ᑲᑉᐱᐊᓱᓗᐊᕐᓂᑯᑦ ᑯᖅᓴᓪᓚᒃᓯᒪᔪᑦ ᒥᑭᓗᐊᖅᖢᑎᒃ J’ai fini par comprendre que personne dans le secteur ᓱᓇᐅᕝᕙ ᐃᑲᔪᖅᑕᐅᔪᓐᓇᕈᓯᖏᑦ ᐃᓚᑯᐃᑦ. ᐅᖃᐅᓯᖏᓐᓂ ᐊᑐᖅᑕᐅᓯᒪᔪᑦ professionnel ne savait ce que c’était que d’avoir été interné et d’avoir ᐱᑕᑲᓐᖏᑦᑐᑦ. ᐊᓂᐊᑎᑦᑎᓂᖅ, ᒪᒥᓴᕐᓂᖅ ᐊᑐᖅᑕᐅᕙᓚᐅᓐᖏᒻᒪᑦ, ᑭᓯᐊᓂ été agressé physiquement, sexuellement, psychologiquement et ᐅᒃᐱᕆᔭᐅᓕᕋᑦᑕ ᐊᓂᐊᑎᑦᑎᓂᖅ ᐊᑐᖅᑕᐅᒋᐊᓕᓚᐅᖅᐳᖅ. spirituellement, d’avoir subi des agressions de cette ampleur. J’ai fini ᐅᓪᓗᒥ ᐊᓯᒋᓕᖅᐸᖏᑦ ᐊᒥᓱᑦ. ᓯᕗᓪᓕᐅᖃᑕᐅᓯᒪᕗᖓ ᐃᓕᓐᓂᐊᕐᕕᖕᓂ par comprendre qu’il y avait un énorme fossé entre la science et ce qui ᐱᓂᕐᓗᒃᑕᐅᓂᕐᒥᒃ ᐅᖃᐅᓯᖃᕆᐅᖅᖢᖓ ᑲᑎᒪᔪᓂ. ᓯᕗᓪᓕᐅᖃᑕᐅᒐᒪ ᐊᒃᓱᐊᓗᒃ que passait vraiment : le traumatisme. Personne ne savait comment ᐊᔪᕐᓇᓚᐅᖅᐳᖅ ᐊᓂᑎᒋᐅᖅᖢᒍ. ᓇᓗᓇᓚᐅᖅᐳᖅ ᐊᑯᓂᐊᓗᒃ ᖁᒻᒥᐅᑎᒋᒐᑦᑎᒍ, exprimer ça. La guérison ne faisait pas partie de notre vocabulaire ᓂᓪᓕᐅᑎᒋᔭᕆᐊᖃᓐᖏᓐᓇᑦᑎᒍ. avant que tout ça ne sorte au grand jour. ᑕᒻᒪᕆᐊᒃᓴᖅ ᑯᒃᓴᓇᓚᐅᖅᐳᖅ. ᓴᓐᖏᓗᐊᕆᓚᐅᖅᐳᖓ. ᐅᖃᓂᐊᓕᓴᖅᖢᖓ ᓂᓪᓕᕆᐊᒃᓴᖅ ᓴᐱᕐᓇᓚᐅᖅᐳᖅ ᐊᒻᒪ De plusieurs façons, bien des choses ont changé depuis ce ᑐᖁᓂᐊᕋᓱᒋᓚᐅᖅᐳᖓ. ᑭᓯᐊᓂ ᐊᑐᓚᐅᖅᖢᒍ ᓄᓇᐃᓐᓇᕐᒥ ᐃᓄᑑᓚᐅᕋᒪ temps-là. Je me souviens de la première fois que j’ai parlé des ᐃᓱᒪᒃᓴᖅᓯᐅᖅᖢᖓ, ᐱᔮᕆᓇᖓ. ᐊᖑᓇᓱᒋᐊᖅᓯᒪᓪᓗᖓ ᐅᓪᓗᑦ ᐱᖓᓱᑦ pensionnats pendant un forum public. J’étais l’un des premiers, alors ᐊᓯᐅᓕᓚᐅᕋᒪ. ᖃᓄᐃᓚᐅᓐᖏᑉᐳᖓ. ᐅᑭᐅᒃᓴᒃᑯᑦ, ᓄᕙᕝᕙᒥ. ᐃᓄᑑᖓᒪ c’était très, très difficile pour moi. Je ne savais vraiment pas si je devais ᐃᓱᒪᓕᓚᐅᖅᐳᖓ ᓂᓪᓕᕆᐊᑲᖅᑐᖓ. ᓂᓪᓕᕐᓂᐊᓕᖅᑐᖓ. parler ouvertement de ces choses parce que personne ne le faisait. ᓯᕗᕋᓂᖃᕈᓐᓂᕐᓗᖓ. J’étais tourmenté parce que je savais que c’était la bonne chose à faire, ᐱᓇᓱᐊᕈᓯᖅ ᐊᑐᓚᐅᖅᑎᓪᓗᒍ ᓄᓇᑲᖅᑲᖅᑐᓄᑦ ᖃᐅᔨᓴᖅᑎᓄᑦ ᐅᓂᒃᑳᕆ- mais je ne pensais pas en avoir ni le courage, ni la force. Je sentais que ᐊᓕᓚᐅᖅᓯᒪᕗᖓ. ᑲᖏᖅᖠᓂᕐᒥ. 1993-ᒥ ᐃᒡᓗᓕᒐᕐᔪᖕᒧᑦ ᐃᓕᓐᓂᐊᕆᐊᖅᐸᓚ- j’allais mourir si je disais ces choses-là en public. Heureusement, j’ai ᐅᖅᑐᑦ eu l’occasion de passer du temps en pleine nature, mais pas par choix. ᑲᑎᖕᓂᐊᖅᑐᑦ ᐅᒃᐱᕆᔭᐅᓐᖏᒻᒪᑕ. ᐃᓕᓐᓂᐊᖃᑎᕕᓂᒃᑲ ᐊᑐᖅᓯᒪᔭᑦᑎᖕᓂᒃ ᑐᑭᓯ- Je me suis perdu, j’ai été tout seul pendant trois jours. J’étais bien. ᐅᒪᔪᑦ ᐃᑲᔪᖅᓱᐃᓪᓚᕆᓚᐅᖅᐳᑦ. ᑲᑐᑎᓪᓗᑎᒍ ᑲᑎᖕᓂᖅ ᐱᓕᕆᐊᕆᓕᓚᐅᖅᐸᕗᑦ. ᑲᑎᖕᓂᐊᖅᑐᑦ ᐸᕐᓇᓕᓚᐅᖅᐸᕗᑦ. ᐊᐱᖅᓱᖅᑕᐅᖏᓐᓇᓕᓚᐅᖅᐳᖓ, C’était la fin de l’automne, en novembre. Mais ces trois jours passés ᐅᓪᓗᒥᓕ ᑲᑎᒪᔪᓂ ᐅᖃᐅᓯᐅᔪᓐᓇᖅᓯᕗᖅ, ᑲᑉᐱᐊᖑNᑎᒃ ᖃᖑᒋᓇᑎᐅᒃ. dans la solitude m’ont donné le temps nécessaire pour me décider. ᐊᓂᐊᑎᑦᑎᔪᒪᔪᑦ ᒪᒥᓴᕈᒪᔪᑦ, ᐃᓅᓯᕐᒥᖕᓂᒃ ᓯᕗᒻᒧᐊᒋᐊᕈᒪᔪᑦ. ᓇᖕᒪᒃᑕᒥᖕᓂᒃ Oui, j’allais le faire, quoi qu’il arrive. ᐲᔭᐃᔪᒪᔪᑦ. ᐅᓄᖅᑐᑦ ᐊᓯᔾᔨᖅᓯᒪᓕᖅᐳᑦ. 150 nous étions si loin | L’EXPÉRIENCE DES INUITS DANS LES PENSIONNATS INDIENS wkw5 wo8ixEx6tbs?1if5 si4√6bq5 | L’EXPÉRIENCE DES INUITS DANS LES PENSIONNATS INDIENS Une semaine après qu’on m’ait retrouvé, j’ai présenté ma soumission à la Commission royale sur les peuples autochtones, à Rankin Inlet. On a organisé la rencontre à Chesterfield Inlet en 1993. J’ai dû répondre aux questions de tout le monde. Personne ne croyait que de telles choses puissent arriver. Je recevais des appels de gens, partout dans le Nord, qui comprenaient et qui savaient exactement de quoi je parlais et ils m’appuyaient. Nous avons travaillé ensemble sur beaucoup de différents dossiers. Maintenant, quand on assiste des conférences, on peut écouter les gens parler de leur expérience plus ouvertement. Ils parlent du besoin de guérison, du besoin de regarder devant soi et des avantages de ne pas garder ce bagage au fond de soi. Tellement de choses ont changé. Mais en même temps, l’adaptation a été difficile. J’ai toujours su que la guérison comportait beaucoup d’aspects différents. L’un d’eux, ce sont des excuses, la confirmation de ce qui s’est vraiment passé, et la justice contre les criminels. Les gens doivent être tenus responsables de leurs actes en faisant de la prison, en payant des amendes et le reste. Il y a l’indemnisation pour les dommages. Il y a les traitements et le counseling. Donc, il y a de nombreux aspects qui doivent être réglés avant de pouvoir commencer le processus de guérison. Et pour faire ça, ça prend toute la ᐊᓂᒍᖅᓴᓂᖅ ᑭᓯᐊᓂ ᐱᑲᐅᑎᖏᓐᖏᑉᐳᖅ, ᐃᓚᓐᓂ ᐊᔪᕐᓇᖅᓯᕙᒃᐳᖅ. collectivité. On ne peut pas faire ça tout seul. On le peut, mais c’est ᒪᒥᓴᖅᐸᓪᓕᐊᓂ ᐱᔭᕆᑐᔪᖅ ᖃᐅᔨᒪᓚᐅᖅᐸᕋ, ᐊᒥᓱᑦ ᐱᓕᕆᐊᒃᓴᑦ ᐃᓚᓐᓂ beaucoup plus difficile. ᐱᔭᕆᑐᔪᑦ. ᐱᓂᕐᓗᐃᔨᑦᑎᖕᓂᑦ ᒪᒥᐊᕐᕕᐅᓂᖅ ᐱᒋᐊᕈᑕᐅᕗᖅ, ᐊᓐᓇᒃᓴᓂᕐᒧᑦ. La partie la plus difficile, je crois, c’est de l’admettre, de dire ᐱᓂᕐᓗᒃᑕᐅᓂᕐᒧᑦ ᓱᓕᔪᕆᔭᐅᓕᕐᓇᖅᑐᖅ ᐊᒻᒪᓗ ᐱᓂᕐᓗᐃᓂᑯᓄᑦ ᒪᓕᒐᒃᑯᑦ oui, c’est cela qui m’est arrivé. Voici comment ça m’a affecté. Et quand ᐸᓯᔭᐅᓕᕐᓇᖅᑐᖅ. ᑎᖑᔭᐅᓕᕈᓐᓇᖅᑐᑦ, ᐊᑭᓖᔭᕆᐊᖃᓕᕈᓐᓇᖅᑐᑦ nous avons commencé tout ça, nous ne pouvions pas raconter notre ᐊᓯᖏᓐᓂᒃ histoire sans pleurer, sans éclater en sanglots à un moment donné. ᐃᓄᓕᕆᔨᒃᑯᓐᓂᑦ C’était difficile. Alors, l’une des parties les plus difficiles, c’est juste de ᐊᓐᓇᒃᓴᓂᖅ ᐱᔭᕆᑐᔪᖅ. ᓄᓇᓕᖕᓂᑦ ᑭᓯᐊᓂ ᐃᑲᔪᖅᑕᐅᓗᓂ ᐱᕙᓪᓕ- commencer, de reconnaître qu’il y a quelque chose d’essentiellement ᐊᔪᓐᓇᖅᑐᖅ. ᐃᓄᒡᑐᔾᔪᑎᔪᓐᓇᓐᖏᑕᖅᐳᑦ. ᓇᖕᒥᓂᖅ ᐱᓕᕆᐊᕆᓗᒍ ᐊᔪᕐᓇᖅᑐᖅ, brisé dans notre vie qui fait que nous sommes comme nous sommes. ᐊᓯᖏᑦᑕ ᐊᔪᓐᖏᑕᕋᓗᐊᖓᑦ ᑭᓯᐊᓂ ᐱᔭᕆᑐᔪᖅ. Selon Marius, il est important de renouer avec les techniques et les connaissances traditionnelles qu’il n’a pas pu acquérir pendant son séjour au pensionnat. Cette photo de Marius se tenant près d’un trou de phoque a été prise dans les années 1990, probablement à Rankin Inlet. mEsys2 s4WE?z wkw5 cspm/gcq5 x7m W6fygcq5 WD6n3li gnD8NMs8qbi bgExv6bK5 wk4tA5. x0p x[lu i4X6g6 mEsy x0pos6b6 !(()-i. ᐱᓕᕆᐊᖑᓗᑎᒃ. ᓱᕈᖅᑕᐅᓂᑯᑦ ᐃᓱᒪᓕᕆᔨᒃᑯᓐᓂᑦ ᐊᒻᒪ ᐊᑭᓕᖅᑕᐅᔪᓐᓇᖅᑐᑦ, ᑕᒪᔾᔭ. ᐃᑲᔪᖅᑕᐅᓕᕈᓐᓇᖅᐳᒍᑦ ᓴᖅᑭᒃᑯᑦᑕ. vq6Oi1u, mEsys2 x0pdtz. PHOTOGRAPHIE FOURNIE PAR MARIUS TUNGILIK. xR3C5tUi5 sYy4gxlMs6SA5 | wkw5 wo8ixEx6tbs?Uif5 si4ç6bR5 151 L’EXPÉRIENCE DES INUITS DANS LES PENSIONNATS INDIENS | wkw5 wo8ixEx6tbs?1if5 si4√6bq5 Et nous devons trouver une façon de laisser ça derrière nous et de ᐊᔪᕐᓇᒡᓚᖅ ᒥᓯᐊᕈᓐᓇᕆᐊᖅ, ᐄ, ᑕᐃᒪᐃᓕᐅᖅᑕᐅᓯᒪᓪᓚᒡᑕᕐᓂᖅ ᓇᓗᓇᐃᖅᐳᒐ ᑕᓐᓇ ᓇᖕᒥᓂᖅ ᐊᑐᖅᓯᒪᔭᕋ. ᐅᑯᐊ ᐱᔾᔪᑎᒋᓪᓗᒍ ᐃᒪᓐᓇ continuer en regardant droit devant. Ça peut vraiment créer de la confusion, parce qu’on a le sentiment ᐃᓅᓯᑲᖅᐳᖓ. ᐊᑐᖅᓯᒪᔭᕋ. ᓂᓪᓕᐅᑎᒋᒋᐊᖅᐸᓕᓴᖅᖢᒍ ᑭᓯᐊᓂ ᑮᐊᓂᒃᑯᑦ qu’après avoir sorti ça de notre système, tout devrait être normal. Mais ça ᐊᓂᒍᖅᑎᑦᑐᓐᓇᖅᑕᕗᑦ. ᐊᔪᕐᓇᖅᑐᖅ. ᐱᒋᐊᕐᓂᖅ ᐊᔪᕐᓇᓚᖅ. ᐃᓅᓯᖅᐳᑦ ne marche pas comme ça. Tout n’est pas normal. Mais on a fait le premier ᐊᑲᐅᓐᖏᓐᓂᑲᖅᑐᖅ ᐊᖏᔪᒥᒃ ᓇᓗᓇᐃᕆᐊᓕᖅᖢᒍ ᖁᕕᐊᓇᓐᖏᑦᑐᖅ. ᑭᓯᐊᓂ pas. Et on doit être prêt à travailler avec les autres pour s’en sortir. ᓯᕗᒻᒧᐊᒋᐊᕐᓂᐊᕈᑦᑕ ᐊᑲᐅᓂᖅᓴᒥᒃ ᐃᓅᓯᒃᓴᒧᑦ ᐊᑐᕆᐊᑲᖅᑐᖅ. Récupérer le passé, ce qu’on a perdu, va prendre beaucoup de ᓇᓗᓇᓗᐊᒃᑲᓐᓂᓕᓱᖅ ᐊᓂᐊᑎᖦᖢᒍ ᐋᖅᑭᓐᓂᐊᕋᓱᒋᓐᓇᕐᒪᑦ. ᑭᓯᐊᓂ ᓱᓕ temps. Nous avons été isolés de notre communauté pendant de ᐱᓕᕆᐊᒃᓴᑦ ᐱᔭᕆᐊᑲᖅᑐᑦ ᐊᑐᓚᐅᕐᓗᖏᑦ ᐱᔪᕕᓂᖅ. ᓂᓪᓕᕆᐊᕐᓂᖅ ᐱᒋᐊᕈᑎ nombreuses années, alors on ne peut pas s’attendre à résoudre tous ᐊᒻᒪᓗ ᐃᖃᔪᖅᑕᐅᔪᒪᓂᖅ ᐊᓐᓇᒃᓴᕐᓗᓂ ᐊᑐᕆᐊᑲᖅᑐᖅ. ces problèmes complexes, toutes les complexités d’avoir été envoyé ᐊᓯᐅᔨᓯᒪᔭᖅᐳᑦ ᐊᖅ+ᓴᖅᑕᐅᓂᑯᑦ ᑕᓱᕆᐊᖃᕆᕗᑦ. ᐊᑯᓂ ᐱᓕᕆ- loin de chez nous dans une école pendant un certain temps. On ne ᐊᕆᓗᒍ ᑭᓯᐊᓂᑦᑕᐅᖅ. ᐊᑯᓂᐊᓗᒡᓗ ᐃᓄᑑᔾᔪᑎᒋᓂᑯᕗᑦ ᐱᒡᓗᒍ, ᐋᖅᑭ- peut pas dire : « Voilà! D’ici 2010 tout le monde est guéri ». Ça ne ᑲᐅᑎᒋᔪᓐᓇᓐᖏᑉᐳᖅ. ᐅᖃᕈᓐᓇᓐᖏᑉᐳᒍᑦ ᐅᑭᐅᖅ 2010-ᒥ. “ᐊᓂᐊᑎᑦ- marche pas comme ça. Ça prend beaucoup plus de temps que ça. Ça ᑎᓂᐊᕈᒡᓂᐊᖅᑐᑎᑦ ᒪᒥᕐᓂᐊᖅᑐᑎᑦ”. ᑖᒪᓐᓇ ᐊᐅᓚᑕᒃᓴᐅᓐᖏᑦᑐᖅ., ᐃᓅ- prend beaucoup d’énergie. Ça prend beaucoup de temps. Ça prend ᓕᓯᒪᓪᓗᐊᒧᑦ ᐊᓐᓇᒃᓴᐅᑎᒋᓂᐊᖅᑕᕗᑦ. ᐱᔭᕆᑐᖓᒥ ᓴᐱᓕᕐᓂᖅ, ᐊᒃᓱᕈ- beaucoup d’aide. Et certaines personnes sont plus prêtes que d’autres, ᓴᕐᓂᖅ ᑕᖃᓇᖅᓯᕙᒡᓗᑎᒃ ᐱᓂᐊᖅᑐᑦ. ᐃᑲᔪᖅᑕᐅᔭᕆᐊᖃᓂᐊᖅᑐᑎᑦ. ᐊᒻᒪᓗ alors il faut s’assurer que personne ne soit oublié. Si nous oublions des ᐊᑯᓂᐊᓂᐊᖅᑐᖅ. ᐃᓄᐃᑦ ᐃᓚᖏᑦ ᐊᓐᓇᒃᓴᕆᐊᕈᓐᓇᖅᓯᑎᓪᓗᖏᑦ ᐃᓚᖏᑦ gens, le cycle va continuer aussi longtemps qu’on le laisse tourner. ᐊᔪᖅᓯᓯᒪᕙᒃᐳᑦ ᐊᒻᒪ ᐋᖅᑭᒃᐸᓪᓕᐊᓕᖅᑐᓂᑦ ᕿᒪᒐᐅᓕᖅᖢᑎᒃ ᐱᕙᒃᐳᑦ. J’espère que nous pourrons tous nous tenir debout et dire : « Je suis quelqu’un d’honorable. Je mérite ce que la vie a de mieux à offrir. ᐊᓯᕗᑦ ᕿᒪᒃᑕᐃᓕᒋᐊᑲᖅᐸᕗᑦ. ᕿᒪᒃᑕᕗᑦ ᐊᔪᖅᓯᓯᒪᔪᑦ ᐊᐃᑦᑐᐃᕋᕐᓂᐊᖅᑐᑦ ᐊᑲᐅᓐᖏᔾᔪᑎᓂᒃ ᐃᓚᒥᖕᓄᑦ ᐃᓅᖃᑎᒥᖕᓄᑦ. La vie ne me doit pas les moyens de ma subsistance ». Je pense que c’est ᑕᑯᔪᒪᕗᖓ ᑕᒪᑦᑕ ᒪᑭᑦᑐᓐᓇᖅᓯᓗᑕ ᐅᖃᕈᓐᓇᖅᓯᓗᑕ, “ᐊᓐᓂᕐᓇᖅᐳᖓ”. comme ça qu’il faut penser, et en même temps, nous aurons de meilleurs “ᐃᓅᓯᑦᑎᐊᕙᖕᒥᒃᑕᐅᖅ ᐊᑐᓕᕈᓐᓇᖅᐳᖓ”. “ᐃᓅᐅᑉ ᐃᒪᓐᓇ ᐱᓂᕐᓗᓚᐅᕐᒪᖓ outils pour affronter ce qui va nous arriver, pour ne pas rester pris dans ᐱᑦᑎᐊᓐᖏᑦᑐᓐᓇᖅᐳᖓ”. l’idée que nous sommes inférieurs de quelque façon que ce soit : nous ᐊᑎᒋᐊᕐᓗᒍ. ᓱᕈᔪᕆᓂᖅᐳᑦ ᓇᖕᒥᓂᖅ ᓄᖅᑲᕐᓂᐊᖅᐸᑦ ᑭᓯᐊᓂ ᐃᑲᔪᖅᑕᐅᕙᒡᓗᑕ n’avons pas besoin de demander la permission à personne. Il me semble ᐋᖅᑭᒃᐸᓪᓕᐊᓂᐊᖅᑐᒍᑦ. ᖁᕕᐊᓱᖃᑕᐅᔪᓐᓇᖅᐳᖓ? ᑕᓐᓇ ᓄᖅᑲᖓJᑎᒋᖂ - que nous avons une attitude mentale ancrée qui nous fait nous demander ᕋᑦᑎᒍ. ᖁᕕᐊᓱᒃᑯᒪ ᖃᓄᐃᓐᖏᓚᖅ? ᑖᒃᑯᐊ ᑎᑭᑦᑐᓐᓇᖅᓯᒍᑦᑎᒍ ᐃᑲᔪᖅ- si nous avons le droit d’être heureux. « Est-ce que j’ai le droit d’être heureux? ᑎᖃᓪᓗᑕ ᐱᒋᐊᕈᑎᕗᑦ, ᑕᕝᕙ. » Si nous pouvons nous convaincre que oui, nous avons effectivement ᐃᓱᒪᕗᑦ ᑲᑦᑐᕆᐊᑲᖅᐳᖅ, ᐃᓱᒪᑦᑎᐊᕋᓱᖕᓂᖅ ᐊᔾᔨᒌᒃᑐᒥᒃ ᐃᑲᔫᓯᕐᓂᒃ ᐊᑐᐃᓐᓇᖃᓂᖅ ᐱᑕᖃᕆᐊᑲᖅᐳᖅ. ᑲᓇᑕᒥᐅ- le droit d’être heureux et que les gens participent à déterminer leur ᑕᐅᖃᑎᑦᑕ propre avenir, je pense que nous aurons bien fait notre travail. ᑲᓇᑕᒥᐅᑕᐅᕐᒥᖓᑦᑕ ᑭᑭᑕᐅᔭᕆᐊᑲᓐᖏᑉᐳᒍᑦ. ᑖᒃᓯᓂᒃ ᐊᑭᓕᖅᓱᐃᔨᐅᕐᒥᖓᑦᑕ. L’égalité, c’est quelque chose qu’il va falloir continuer d’aborder; l’égalité quand on parle d’accès aux ressources, d’accès aux services et ᐊᑐᐃᓐᓇᖏᓐᓂᒃ ᐊᑐᖅᑎᑕᐅᔪᓐᓇᖅᐸᒡᓗᑕ ᐱᔭᕆᐊᑲᖅᐳᒍᑦ. ᐊᑐᖅᓯᒪᖕᒥᒐᑦᑎᒍ, ᐊᒻᒪ ᐊᑯᓂᐊᓗᒃ ᐱᓕᕆᐊᕆᓕᖅᑕᕗᑦ ᐋᖅᑭᒍᒪᓂᖅ. ᐅᕙᖓ, ᐃᓚᒃᑲ, ᓄᑲᒃᑲ ᓇᔭᒃᑲ, ᐃᓚᒃ ᑕᒪᑦᑕ ᐱᓕᕆᐊᕗᑦ ᐅᑯᓂᐊᓗᒃ.... aux programmes qui sont offerts dans le reste du Canada. Nous avons ᐃᓕᓐᓂᐊᕆᐊᖅᐸᓚᐅᖅᑐᑦ ᐊᑕᐅᓯᒃᑯᑦ ᑕᒪᕐᒥᒃ ᐊᑭᓕᖅᑕᐅᓂᐊᓕᕐᒪᑕ ᐊᑭ- aussi droit à tout cela. Nous sommes Canadiens. Nous payons des taxes. ᕋᖅᑐᓚᐅᖅᐳᖓ. ᑕᒪᕐᒥᒃ ᐃᓕᓐᓂᐊᕆᐊᖅᐸᓚᐅᖅᑐᑦ ᐊᑭᓕᖅᑕᐅᓂᐊᓕᖕᒪᑕ ᐊᑭᕋᖅ- Nous avons vécu les mêmes expériences. Il y a longtemps que nous ᑐᕈᓐᓇᓚᐅᓐᖏᑉᐳᒍᑦ. ᐅᑭᐅᖅᑕᖅᑐᕐᒥᐅᑕᐅᔪᒍᑦ ᐱᔾᔪᑎᒋᓪᓗᒍ, ᐅᑭᐅᖅᑕᖅᑐᕐᒥ ᓱᓇ- travaillons là-dessus, moi et tellement d’autres aussi, mes frères, mes ᓕᒪᑦ ᐊᑭᑐᓂᖅᓴᐅᕗᑦ ᑲᓇᑕᐅᑉ ᐃᓚᖓᓂ. ᐊᑭᓕᖅᑕᐅᔾᔪᑎᒃᓴᒃ ᒥᑭᓗᐊᕆᔾᓗᖏᑦ, sœurs, mes cousins... ᐅᑭᐅᖅᑕᖅᑐᕐᒥ ᓄᓇᖃᓂᕗᑦ ᐱᓪᓗᒍ. ᑕᓐᓇ ᐃᓱᒪᒋᔭᐅᓚᐅᓐᖏᑉᐳᖅ. 152 nous étions si loin | L’EXPÉRIENCE DES INUITS DANS LES PENSIONNATS INDIENS wkw5 wo8ixEx6tbs?1if5 si4√6bq5 | L’EXPÉRIENCE DES INUITS DANS LES PENSIONNATS INDIENS J’ai déposé un avis d’opposition. Quand on a proposé le Paiement d’expérience commune, nous n’avons pas eu la chance de nous y opposer ou de déposer un avis d’opposition, mais moi je l’ai fait, en me fondant sur le fait, encore une fois, que nous étions dans Je sais qu’il nous reste encore beaucoup de travail à faire. le Nord. Le procédé d’indemnisation n’allait pas nous donner notre pouvoir d’achat simplement parce qu’une chose qu’on peut acheter ici, [dans le Sud] coûte vingt fois plus cher quand elle finit par arriver dans le Nord. Ils n’avaient pas pris ça en considération. Le cheminement n’est pas fini. Il faut continuer. Encore une fois, il y a eu beaucoup de lacunes dans tout le processus. Dans le système de justice pénale, personne n’a été reconnu coupable. Personne n’est allé en prison. Le système de justice pénale pensait que ce qui nous est arrivé n’était pas très important, comme cspmKz ho W/4n5 sk6g5. WoEx4n5 Wxi8q5g5. W/4n5 ho bm0/. l’a déclaré le procureur. À chaque étape du processus, nous avons été dénigrés. Les gens continuent à nous dénigrer. Les gens continuent à nous voir comme des citoyens de deuxième classe. On nous traite ᐊᑭᓕᖅᓱᐃᓕᖅᑐᑦ ᐃᓚᒃᑯᑦ ᐋᖅᑭᐅᒪᑦᑎᐊᓚᐅᓐᖏᑉᐳᒃ, ᐃᓚᑯᓪᓗᑎᒡᓗ. encore de telle façon que nous continuons à penser qu’on mérite ᐱᓂᕐᓗᐃiᑯᑦ mieux que ça, c’est le sentiment que nous avons. Nous ne nous ᐃᖅᑲᖅᑐᐃᔨᕐᔪᐊᖅ ᐅᖃᓚᐅᖅᐳᖅ ᐱᓂᕐᓗᒃᑕᐅᓂᑯᕗᑦ ᐊᖏᓗᐊᓚᐅᓐᖏᒻᒪᑦ. sentons pas supérieurs à eux. Nous voulons tout simplement nous ᓱᓇᐅᑎᑕᐅᓐᖏᓐᓇᖅᐳᒍᑦ ᓱᓕ ᐅᓪᓗᒥ. ᓱᓕ ᐃᓚᖏᑦ ᐊᑭᕋᖅᑐᖅᐳᑦ. ᓱᓕ sentir comme des égaux. Nous avons tellement à apporter au Canada, ᐃᓄᒃᑎᒍᑦ si on nous laissait seulement faire, si on nous permettait de faire partie ᕈᒪᓇᖅᑐᑦ ᐱᐊᓂᓐᖏᑦᑐᑦ ᖁᔭᓇᖅᑕᐅᔪᒍᑦ ᐃᓱᒪᔾᔪᑎᒋᕙᕗᑦ ᓱᓕ. ᑲᓇᑕᒥᐅᑕᑐᑦ de la famille. Nous pourrions tous ensemble créer un pays où la vie ᐊᓯᑦᑎᑐᑦ serait tellement meilleure. ᐱᓕᕆᐊᖑᔪᒪᕗᒍᑦ-ᑲᓇᑕᒥᐅᑕᐅᖃᑎᑦᑎᖕᓂᒃ ᐃᑲᔪᕈᓐᓇᕆᕗᒍᑦ. ᑲᓇᑕᒥ ᐃᓚᐅᑦ- Il y a beaucoup de défis à relever. Au moins, nous ne reculons ᐃᖅᑲᖅᑐᐃᕕᒃᑯᑦ ᐸᓯᔭᒃᓴᐅᓕᓚᐅᓐᖏᑉᐳᑦ. ᑎᒍᔭᐅᔪᖃᕋᓂᓗ. ᓱᓇᐅᓐᖏᓐᓂᖅᓴᐅᔪᕆᔭᐅᕗᒍᑦ ᐊᔾᔨᒋᔭᐅᔪᒥᒃ ᐊᓯᑦᑎᖕᓂᑦ. ᐱᓕᕆᐊᖑᒃᑲᓐᓂ- ᑕᐅᑐᒃᑕᐅᔪᒪᔪᒍᑦ. ᐊᔾᔨᒋᒐᑦᑎᒍ. ᐊᔾᔨᒋᔭᐅᓗᑕ ᑎᐊᕈᑦᑕ ᐃᓂᖃᑦᑎᐊᕈᑦᑕ ᓄᓇᑦᑎᐊᕙᐅᒃᑲᓐᓂᕈᓐᓇᖅᐳᖅ. plus. Nous ne lâchons pas, au moins, et dans certains cas, nous faisons ᐱᓕᕆᐊᒃᓴᑦ ᓱᓕ ᐱᐊᓂᓐᖏᑉᐳᑦ. ᐅᑎᖅᑕᐃᓐᓇᕈᓐᓂᕋᑦᑕ ᐊᑲᐅᕗᖅ. des progrès. Des fois, nous reculons un peu ou nous dépassons les ᓯᕗᒻᒧᐊᒃᐸᓪᓕᐊᓕᕋᑦᑕ. ᐃᓚᓐᓂ ᐅᑎᕆᐊᖅᐸᒃᐳᒍᑦ ᓴᐱᕐᓇᖅᓯᓱᒍᔪᖅ, ᑭᓯ- limites, mais c’est la nature humaine. Je pense que nous donnons une ᐊᓂ ᐃᓄᐃᑦ ᑕᒪᕐᒥᒃ ᑕᐃᒪᓐᓇᐃᒻᒪᑕ. ᓂᐱᖃᓐᖏᑦᑐᑦ ᓂᓪᓕᕈᓐᓇᓐᖏᑦᑐᓄᑦ voix à ceux qui n’en ont pas, les gens qui ne peuvent pas s’exprimer, ᓂᐱᒋᔭᐅᕗᒍᑦ. ᑖᒃᑯᐊ ᑭᒡᒐᖅᑐᕆᐊᑲᖅᐸᕗᑦ. ᖃᑭᒋᐊᕐᓂᖅ ᓄᓇᑲᖅᑐᓕᒫᓄᑦ vous voyez, ceux qui ont peur de ce que les gens vont penser d’eux ᐱᓕᕆᐊᕆᔭᕗᑦ, ᐅᕙᑦᑎᖕᓄᑐᐃᓐᓇᐅᓐᖏᑦᑐᖅ. ᓄᓇᖅᑲᑎᕗᑦ, ᐃᓚᕗᑦ, ᐱᖃ- s’ils parlent. Je pense que c’est aussi pour eux que nous parlons. Nous ᑎᕗᑦ ᑭᒡᒐᖅᑐᖅᑕᕗᑦ. ᖃᐅᔨᓯᒪᒐᑦᑕ ᐱᓂᕐᓗᒃᑕᐅᓂᖕᒥᒃ, ᖃᐅᑕᒪᑦ ᐃᓕᑕ- ne nous battons pas seulement pour nos besoins, nous nous battons ᕆᔪᓐᓇᖅᖢᑎᒍ. aussi pour les besoins des autres, de ceux de notre communauté, de ᐃᓄᒃᑎᒍᑦ ᐊᒃᓱᐊᓗᒃ ᐃᑲᔪᖅᑕᕗᑦ, ᐃᖃᔪᖅᑎᐅᒐᑦᑕ, ᓱᒡᓇ- nos familles, de nos amis. Nous voyons ce qui se passe. Nous savons cᓐᖏᑦᑐᑦ ce qui se passe. Nous le voyons tous les jours, jour après jour. ᓄᑕᖅᑲᕗᑦ ᐃᓱᒪᒋᓗᖏᑦ ᐱᓕᕆᐊᒃᓴᑦ ᐱᐊᓂᓐᖏᑦᑐᑦ ᐱᓕᕆᐊᕆᔭᕆᐊᑲᖅᐸᕗᑦ. Notre peuple est si généreux, si attentif, tellement capable de ᐱᖃᕈᑦᑕ ᐃᓅᖃᑎᑦᑎᖕᓄᑦ ᐅᒃᐱᒋᕙᕗᑦ. ᐃᖃᔪᕋᓱᒃᑎᐅᕗᒍᑦ. ᐃᓇᖏᖅᑎᒋᓛᕋᑦᑎᒍ. partager et il fait tellement confiance à autrui. Il ne peut s’empêcher ᐃᓚᓐᓂ ᓇᓗᓇᖅᓯᓪᓚᑦᑕᖅᐸᒃᐳᖅ. ᐃᓕᓐᓂᐊᕆᐊᕐᓂᑰᒐᒪ ᑕᐃᒪᐃᕐᐳᖓ de contribuer à régler la situation. Nous ne pouvons le laisser tomber, ᐅᕝᕙᓘᓐᓃᑦ ᐊᓯᖏᓐᓂᒃ ᐱᔾᔪᑎᖃᓕᖅᐳᖓ? ᐃᓕᓐᓂᐊᕆᐊᕐᓂᒡᑯᓂᖅ ᐱᔾᔪᑎᑐ- xR3C5tUi5 sYy4gxlMs6SA5 | wkw5 wo8ixEx6tbs?Uif5 si4ç6bR5 153 L’EXPÉRIENCE DES INUITS DANS LES PENSIONNATS INDIENS | wkw5 wo8ixEx6tbs?1if5 si4√6bq5 jamais! Nos enfants, d’une façon ou d’une autre, devront continuer ᐊᖑᓐᖏᑉᐳᖅ ᐊᑲᐅᓐᖏᑦᑐᓕᒡᓗᓂ, ᐊᓯᖏᑦ ᐱᕙᓪᓕᐊᔪᑦ ᐊᒃᑐᐃᕙᒃᑭᕗᑦ. ᐃᓄᐃᑦ le travail que nous faisons. ᒐᕙᒪᓕᕆᔨᒋᔭᕗᑦ ᓯᕗᓕᐅᖅᑎᕗᑦ ᐃᓄᕐᓗᓚᐅᖅᐸᒃᖢᑎᒃ, ᑕᕐᓂᖅᐳᑦ ᐅᒃᐱᖕᓂᕐᒧᑦ Parfois, la situation est très confuse. On se demande souvent ᐊᑕᓐᖏᓗᐊᓚᐅᖅᐸᒃᖢᓂ, ᐃᓄᐃᑦ ᐱᖅᑯᓯᑐᖃᖏᑦ ᐅᓂᒃᑳᖅᑐᐊᑦ ᖃᐅᔨᒪᔭᑐᖃᑦ « est-ce que c’est le résultat de ce qui est arrivé dans les pensionnats, ᐅᒃᐱᕆᔭᑦ, ᑎᕆᖕᓇᖅᑐᕕᓃᑦ ᐊᒻᒪ ᑕᑯᒃᓴᐅᓐᖏᑦᑐᒥ ᐱᕙᒃᑐᑦ, ᐃᓄᖕᓂᖓᕐ- ou est-ce le résultat de quelque chose d’autre… » On ne peut pas tout ᓂᖏᓐᓄᑦ ᖁᔭᓇᖅᑕᐅᓕᖅᖢᑎᒃ ᓇᕐᒍᒋᔭᐅᓕᖅᖢᑎᒃ ᐱᕙᒃᑐᑦ, ᑕᒪᔾᔭ. mettre dans le même panier et dire que tout ce qui va de travers, c’est à ᐱᔾᔪᑕᐅᔪᑦ ᐃᓅᓯᑦᑎᖕᓂ ᓇᓗᓇᐃᖃᑦᑕᕆᐊᑲᖅᐳᑦ ᓇᕿᖓᕐᓂᖏᓐᓂᑦ. cause du temps qu’on a passé dans les pensionnats ou que c’est la faute du ᓄᑕᕋᕗᑦ ᓯᕗᓕᐅᖅᑎᐅᓕᕐᓂᐊᖅᑐᑦ ᑕᓯᐅᕐᓗᖏᑦ ᐸᕐᓇᒃᓴᕆᐊᑲᖅᑕᕗᑦ. ᐃᓅᓯᖏᑦ système. Il y a tellement d’autres facteurs qui entrent en jeu et il faut ᐊᒻᒪ ᓄᑕᕋᖏᑦᑕ ᐃᓅᓯᖏᑦ ᐱᐅᓂᖅᓴᒥ ᐃᓂᖃᖁᓪᓗᖏᑦ. ᐃᓅᓯᒃᑯᑦ, ᑕᕐᓂᒃᑯᑦ pouvoir faire la différence entre ce qui est arrivé dans les pensionnats et ce ᐊᒻᒪ ᐃᓱᒪᒃᑯᑦ. ᑎᒥᒃᑯᑦ. ᓇᖕᒥᓂᖅᑕᐅᖅ ᐊᐅᓚᑦᑎᔨᐅᓕᕐᓗᑎᒃ ᐱᔭᕆᐊᖃᒡᓚᖅᑐᑦ qui s’est passé tout autour de nous, que ce soit les politiques inuites, notre ᐊᓐᓇᒃᓯᒪᑦᑎᐊᕐᓗᑎᒃ. ᐃᓇᖏᖅᑎᒋᓛCᑦᑎᒍ. façon de concevoir le monde spirituel, notre système de croyances, notre ᐊᒡᒐᕗᑦ ᓂᒥᖅᑕᐅᓯᒪᓚᐅᖅᐳᑦ. ᐱᓕᕆᑦᑎᐊᕈᓐᓇᓚᐅᖅᐳᒍᑦ ᐅᓄᖅᑐᑎᒍᑦ disposition d’esprit par rapport aux légendes et aux pouvoirs de la nature, ᐃᒥᐊᓗᖕᒧᑦ ᓴᐅᔭᐅᓚᐅᖅᐳᒍᑦ, ᐋᖓᔭᕐᓇᖅᑐᓂᑦ ᐊᒻᒪ ᑮᓇᐅᔭᓄᑦ ᐱᖑᐊᖃᓂᖕᒧᑦ le surnaturel, les tabous, les malédictions. ᐊᒻᒪ ᐱᕋᔭᕐᓂᖕᒧᑦ. ᑭᖑᕚᑦᑎᖕᓄᑦ ᓯᕗᓂᒃᓴᓕᐅᕈᑕᐅᓐᖏᑦᑐᒥᒃ ᐃᓅᓯᖃᓚᐅᕋᑦᑕ. Il faut que nous puissions faire la différence entre tous les aspects de la question. Qu’est-ce qu’il faut faire pour s’assurer que ᓄᑕᖅᑲᑦᑎᖕᓂᑦ ᐊᑐᖅᑕᐅdᓐᖏᑕᕗᑦ ᑕᒪᒃᑯᐊ. ᑭᓯᐊᓂ ᐅᓚᕕᓴᐅᑎᐅᓪᓗᑎᒍ ᑕᒪᒃᑯᐊ ᐊᓯᖏᓐᓂᒃ ᐊᑐᓚᐅᓐᖏᑉᐳᒍᑦ nos enfants soient capables de devenir de bons leaders, pour guider ᖃᐅᔨᒪᕗᖓ ᓱᓕ ᐱᔭᒃᓴᑦ ᐅᓄᖅᑐᑦ. ᐱᓕᕆᐊᒃᓴᑦ ᐱᐊᓂᓐᖏᑦᑐᑦ. ᐱᔭᒃᓴᑦ la nouvelle génération à adopter un style de vie plus sain dans tous ᓱᓕ ᑕᒪᔾᔭ. ᐱᓕᕆᐊᑦ ᓄᖅᑲᐅᑎᒋᓗᒋᑦ ᐅᑭᐅᒃ ᒪᕐᕈᐃᑦ ᐊᒻᒪ ᓇᑉᐸᖓ ᐱᐊᓂᒃᐸᑦ, les domaines de la vie : spirituel, physique et psychologique. Ils ᐱᓂᐊᓂᒃᓯᒪᓂᐊᓐᖏᑦᑐᒍᑦ. ᓯᕗᓂᒃᓴᒧᑦ ᐸᕐᓇᒃᓴᐃᓂᖅ ᐱᓕᕆᐊᕆᓚᐅᕐᓗᒍ, devront se l’approprier. Comme parents, on a le devoir de préparer le ᐃᒃᓯᓐᓇᕆᐊᑲᓐᖏᑉᐳᖅ, ᖃᔪᓯᒋᐊᑲᖅᐳᖅ. ᐅᖃᕈᓐᓇᓐᖏᑉᐳᒍᑦ “ᐅᑭᐅᖅ 2010-ᒥ terrain, de faire tout en notre possible pour s’assurer que nos enfants ᐊᓐᓇᒃᐳᒍᑦ”, ᑖᐃᒪᓐᓇ ᐊᐅᓚᑦᑐᓐᓇᓐᖏᑦᑐᖅ. ᐃᓅᖃᑎᕗᑦ ᐊᒃᓱᕈᐃᓐᓇᖁᓐᖏᑕᒃᑲ. ᐅᖃᕋᓱᐊᖅᐳᖓ ᐃᒪᓐᓇ, ᐃᓅᖏᓐ- soient capables de poursuivre la tâche. Nous avons eu les mains liées derrière le dos pendant si ᓇᕆᐊᑲᖅᐳᒍᑦ ᐊᒻᒪ ᐊᓐᓇᒃᓴᓕᖅᑐᑦ ᕿᒪᐃᑦᑕᐃᓕᓕᑦ ᐃᓚᒥᖕᓂᒃ, ᐊᑕᐅᑦᑎᒃᑯᑦ longtemps que nous ne pouvions pas faire du très bon travail pour ᐊᓐᓇᒃᓴᖅᑕ. ᐃᓄᐃᑦ ᐊᒃᓱᕈᐃᓐᓇᖁᓐᖏᓐᓇᒃᑭᑦ. ᐊᓐᓇᒃᓴᕐᓂᖕᒧᑦ ᐱᖏᐊᓕᓴᖅᑐᑦ préparer le terrain. Beaucoup d’entre nous ont souffert d’alcoolisme, ᐃᓱᒪᒋᓗᖏᑦ de toxicomanie, de dépendance au jeu et ont vécu en criminels. Ça ne ᕿᒥᕐᕈᐊᖅᑕᐅᕗᑦ, ᐋᖅᑭᒃᐸᓪᓕᐊᔪᓂᒃ ᑭᓯᐊᓂ ᐃᓚᖏᑦ ᑕᑯᒍᑎᒃ ᐱᒋᐊᕈᒪᕗᑦ. s’appelle pas vraiment bien préparer le terrain ou bien préparer ᓯᕗᓕᐅᖅᑎᐅᔪᑎᒍᑦ ᑕᑯᒃᓴᐅᑕ ᐊᓐᓇᒃᓴᖅᑐᑎᒍᑦ. l’avenir. Ces choses-là, nous ne voulons pas que nos enfants les vivent aussi. Et pourtant, c’est tout ce que nous connaissions. ᐊᓐᓇᒃᓴᕐᓂᖅ ᐊᐅᓚᑕᐅᖏᓐᓇᕆᐊᑲᖅᐳᖅ. ᐊᓐᓇᒃᓴᓕᖅᑐᑦ ᐊᖏᕐᕋᖅᓯᒪᓕᖅᐳᖓ. ᐊᑯᓂᐊᓗᒃ ᐊᖏᕐᕋᕋᓱᐊᖅᓯᒪᕗᖓ. ᐃᓅᕝᕕᒋᓂᑯᓂᖕᓄᑦ ᐅᑎᖅᐳᖓ, ᐅᑭᐅᑦ 30 ᐱᐊᓂᒃᑎᓪᓗᖏᑦ. ᓇᓂᑐᐃᓐᓇᖅ ᓄᓇᖃᕋᖓᒪ Je sais qu’il nous reste encore beaucoup de travail à faire. Le ᐊᖏᕐᕋᕆᓯᒪᕙᓚᐅᖅᑕᒃᑲ ᑎᒥᒃᑯᑦ, ᐃᓅᓯᕋ ᐊᐅᓚᔪᓐᓇᓱᖓᕈᒃᑯ ᐃᓚᐃᓐᓇᖓᒍᑦ. cheminement n’est pas fini. Il faut continuer. Je ne peux pas concevoir ᐃᓗᐃᑦᑑᓇᖓ. ᑭᓯᐊᓂ ᐊᖏᕐᕋᑐᖃᓄᑦ ᐅᑎᕋᒪ ᐃᓗᐃᑦᑑᓕᑕᐃᓐᓇᖅᐳᖓ. ᐃᓚᒃᑲ qu’on abandonne la cause dans un an et demi ou deux, après avoir ᑕᒪᔾᔭ: ᓄᑲᒃᑲ, ᓇᔭᒃᑲ. ᖃᖏᐊᒃᑲ ᐊᒻᒪ ᐱᖃᓐᓇᕆᔭᒃᑲ. ᐃᓄᐃᓪᓗ fait tout ça, sans planifier pour l’avenir. Comme je l’ai déjà dit, on ne ᐊᖏᕐᕋᖅᓯᒪᓚᐅᓐᖏᑉᐳᒍᑦ ᐃᓕᓐᓂᐊᕆᐊᖅᓯᒪᓪᓗᑕ. ᐊᖏᕐᕋᑦᑎᖕᓂᑦ peut pas « décider » que la guérison sera terminée en 2010. Les choses ᐅᖓᓯᓚᐅᖅᐳᒍᑦ. ᑎᒥᒃᑯᑦ, ᐃᓱᒪᒃᑯᑦ. ᑕᕐᓂᒃᑯᑦ. ᐊᒻᒪᓗ ᓄᓇᒃᑯᑦ. ᓄᑕᕋᐅᓪᓗᓂᒥ ne marchent tout simplement pas comme ça. ᐱᓗᐊᖅᑐᒥᒃ ᐅᖓᓯᒃᑐᐊᓘᓚᐅᖅᐳᒍᑦ ᐊᖓᔪᖅᑳᑦᑎᖕᓂᑦ. Ce n’est pas que je veux que les gens continuent à souffrir. Ce ᐃᓚᓐᓂ ᐊᖏᕐᕋᓚᐅᖅᓯᒪᔪᖕᓃᕐᓗᑕ ᐱᓂᐊᕋᓱᒋᕙᓚᐅᖅᐳᒍᑦ. ᑭᖑ- n’est pas ça la question. Ce que nous disons, c’est que le besoin de ᕚᑦᑎᖕᓄᑦ ᓇᖕᒪᒐᖅᐳᑦ ᐊᐃᑦᑐᖅᐸᓪᓕᐊᔭᕗᑦ .ᖃᒪᒋᑦᑎᐊᕐᓗᖏᑦ ᐱᓕᕆ- 154 nous étions si loin | L’EXPÉRIENCE DES INUITS DANS LES PENSIONNATS INDIENS wkw5 wo8ixEx6tbs?1if5 si4√6bq5 | L’EXPÉRIENCE DES INUITS DANS LES PENSIONNATS INDIENS guérison sera encore là parce que certaines personnes commenceront ᐊᖑᔭᕆᐊᑲᖅᐳᑦ. ᓄᑕᖅᑲᕗᑦ, ᐃᕐᖑᑕᕗᑦ ᐃᓚᐅᔭᕆᐊᑲᖅᐳᑦ ᐊᓐᓇᒃᓴᕐᓂᖕᒧᑦ tout juste leur cheminement. Ça leur prendra beaucoup de temps ᐃᓅᓯᖏᑦ pour se sortir de là, et il y en a qui veulent attendre pour voir comment ᓇᖏᑦ. ᐃᓕᓐᓂᐊᕐᓂᖅ ᐊᖏᕐᕋᒥ ᐊᓯᐊᓂ ᐅᖃᐅᓯᕆᓐᖏᑕᕋ, ᐊᑐᐊᓂᖕᒪᑦ notre cheminement se passe. C’est notre rôle en tant que leaders. ᐊᑐᖅᑕᐅᕙᖕᓂᐊᕈᓐᓃᖅᖢᓂᓗ. Je suis maintenant de retour chez moi, après avoir été parti si ᐊᒃᑐᖅᓯᒪᒐᑦᑎᒍ. ᑖᒃᑯᐊ ᐊᑐᓚᐅᖅᑕᕗᑦ ᐅᖃᐅᓯᑲᖅᐳᖓ ᐊᑐᖅᑕᐅᒃᑲᓐᓂᖁ- ᐊᓯᑦᑎᖕᓂᑦ ᑎᒍᒥᐊᖅ- ᑕᐅᓂᖅ ᐃᓖᔭᕆᔭᐅᓂᖅ, ᐅᑉᐱᕆᔭᒥᖕᓂᒃ ᐊᔭᐅᕈᑎᑲᖅᑐᓂᒃ ᐊᒻᒪ ᐅᖃᐅᓯᒃᑯᑦ, longtemps, je suis finalement chez moi, et je ne veux pas juste dire ᑎᒥᒃᑯᑦ, ᑕᕐᓂᒃᑯᑦ ᓱᕈᖅᓴᐃᓂᖅ, ᓄᖅᑲᕆᐊᖃᒪᑦ. ᐃᓅᒐᑦᑕ ᖃᓪᓗ- géographiquement. Je suis de retour là où je suis né et où j’ai grandi, ᓈᒍᑦᑎᑕᐅᓇᓱᐊᕐᓂᕕᓂᖅᐳᑦ ᐊᔪᕐᓇᖅᑎᓪᓗᒍ, ᑭᒃᑰᓂᖅᐳᑦ ᐊᑭᕋᕆᔭᐅᓪᓗᓂ après être parti pendant trente ans. Je pense que, partout où j’étais, je ᐊᑐᖅᑕᐅᒃᑲᓐᓂᕆᐊᑲᓐᖏᑉᐳᖅ. me sentais chez moi d’une certaine façon, n’importe où j’étais, parce ᐊᐃᑉᐹ, ᑐᑭᓯᔭᐅᔪᒪᕗᒍᑦ ᖃᓄᖅ ᐱᓂᕐᓗᒃᑕᐅᓂᕕᓂᑦᑎᖕᓂᒃ. ᓴᖅᑭ- que je pouvais vivre avec moi-même jusqu’à un certain point. Mais ᓚᐅᕐᓂᖅᐳᑦ ᖃᓄᖅ ᐃᓅᓯᑦᑎᖕᓄᑦ ᐊᒃᑐᐃᓂᑲᖅᓯᒪᕙ, ᐊᒻᒪᓗ ᐃᓅᓯᖅᐳᖅ de retour chez moi, je me sens absolument complet. Il y a ma famille, ᐋᖅᑭᒃᓯᒪᓐᖏᑦᑐᖅ ᓱᕋᖅᓯᒪᑎᓪᓗᒍ ᖃᓄᖅ ᐃᓅᓯᑦᑎᖕᓄᑦ ᐊᔪᕐᓇᖅᑎᒋᕙ. ᑖᒃᑯᐊ mes frères et sœurs qui sont là. Mes nièces et mes amis sont là, et les ᑐᑭᓯᐅᒪᔭᐅᒍᑎᒃ gens qui me comprennent et ceux que je comprends sont là. ᐃᓇᖏᖅᑎᐅᓂᐊᖅᐳᑦ ᐱᓕᕆᐊᒃᓴᓄᑦ. ᐃᖃᔪᕐᓂᐊᖅᐸᕗᑦ. ᐃᓕᓐᓂᐊᖅᑎᑉᐸᓪ- Le pensionnat, ce n’était pas chez nous. Nous étions très loin ᐃᑲᔪᕈᓐᓇᖅᓯᓂᐊᖅᐳᑦ ᐅᕙᑦᑎᖕᓂᒃ. ᑐᑭᓯᐅᒪᓕᕈᑎᒃ ᓕᐊᓂᐊᖅᐸᕗᑦ. ᐱᓕᕆᐊᖑᔭᕆᐊᖃᒪᑦ. ᑕᕝᕙ ᐅᖃᐅᓯᒃᓴᑐᐊᒃᑲ. de la maison, très très loin émotivement, géographiquement et spirituellement. Nous étions si loin. Parfois, nous pensions que nous ne retournerions jamais chez nous. Aussi, il faudra s’occuper de façon très importante de la question de l’impact intergénérationnel. Nos enfants et leurs enfants doivent participer pour s’assurer que, premièrement, ce genre de choses n’arrive plus jamais. Et je ne parle pas juste des pensionnats, parce que c’est quelque chose qui n’arrivera probablement plus jamais. Mais quand on permet aux autres de prendre le contrôle de notre vie, et quand les autres nous imposent leurs croyances et nous font nous sentir inférieurs, et qu’ils tentent de nous transformer en quelque chose que nous ne sommes pas, de changer notre mentalité, c’est ça que nous voulons dire par « s’assurer que ce genre de choses n’arrive plus jamais ». Deuxièmement, nous devons nous assurer qu’ils comprennent les vraies conséquences de ce qui nous est arrivé, les conséquences de tout dire, les conséquences d’avoir à faire face à tout ça et d’avoir à affronter les difficultés de la vie d’une manière très dysfonctionnelle. Il faut qu’ils comprennent tout ça et qu’ils regardent en avant et qu’ils participent au processus de guérison. Quand ce sera fini, ils pourront prendre le flambeau. Ils pourront faire le travail. Nous pouvons les aider, les guider, mais ce travail doit être fait. Voilà ce que j’ai à dire. xR3C5tUi5 sYy4gxlMs6SA5 | wkw5 wo8ixEx6tbs?Uif5 si4ç6bR5 155 L’EXPÉRIENCE DES INUITS DANS LES PENSIONNATS INDIENS | wkw5 wo8ixEx6tbs?1if5 si4√6bq5 Marius Tungilik mEsy gqo4 Le titre de la présente exposition : « Nous étions si loin… » est xtz ∫{hm bf/Z4n, “xq3C5t1i5 szy4gx¬Ms6SA5 sN tiré de notre entrevue avec Marius Tungilik, un survivant de W/symJ6 scsyzi5 xW6h6bs9li mEsy gqo4, sN xi- l’externat fédéral Sir Joseph Bernier de Chesterfield Inlet, qu’il AwymJ6 a fréquenté entre 1963 et 1969. Aujourd’hui, il est père et wo8ix3FQMs6bz x?∫i5 1963 x7ml 1969. s9lu, mEsy grand-père et il donne des conférences et prend une part active à x∫bßK6, x∫btxE/s9lil, wkw5 ~qi sc9M4tsJ6, x7ml la politique inuite actuelle. Il a aussi travaillé avec acharnement wMsc5b6g6 wkw5 Z?moEoÇzb. sN WoEc5b6ymJ6 xuhk5 pendant de nombreuses années à guérir les séquelles de x3ÇAk5 l’expérience des pensionnats chez les survivants et survivantes x4g6ym/q8k5 wo8ixEx6tbs?Ms6g5 kbc5 kNQ8qbq8k5 inuits. Bien qu’il dise dans son récit que le processus de guérison wkw5 doit se passer à plusieurs niveaux, il croit fermement que « le plus mun3X9oxi6 WoE/Exc6g6 xuhwozlA, s4WE/c5tx6g6 difficile, c’est de commencer ». Il partage son vécu en partie pour bwm8Ns/Exc3iq8i4 xiAwymJ5, “xbsy6 xJ3N˜6 wMz sN inspirer les autres à entreprendre leur propre processus de WQxCh4X9oxo~6LA.” si4√6ymJ6 xg6ym/ui4 wMzi WoE- guérison et de réconciliation. En 1993, il a été l’organisateur Jmo6t5tli principal de la réunion des anciens élèves du pensionnat de bwvi 1993, sN ≈e4hwpsMs6g6 w[loÛ3J1j5 wo8ixEx3if5 Chesterfield Inlet intitulée : « Dans l’esprit de la guérison : une vt5t9LQ5 xtc6g6 “mun3X9oxi3j5: vtzix6g5 wo8ixEx3- réunion spéciale ». Il organise une deuxième réunion pour if5.” μ8N ≈e4hw?9oxo3uJ6 vt5ix6gi5 xg6bsix6gi4 l’été 2009. xs/zi 2009. Deux jeunes Inuites non identifiées assises à leur bureau, Igloolik, NU, [Igloolik (Iglulik), Nunavut], mai 1965. m3Î4 wob3N8q5g6 w˚4 iFx6~5 w[y?J5 wo8ix3F1ui, w[lo4, kNK5 ªw[lo4, kNK5º, mw !(^%. PHOTOGRAPHE : KRYN TACONIS / E004665294. fMw8 bfi{ \ E004665294 156 w[loÛ3J1u nN9li ˙ Ôy= Íiw bcMs6ymNi xiAwymJk5. N1ui6 bwml mun3lt4 wo8ix3Fzi, bmgjz ttC6ymJ6 x7ml sNl munw?9oxi3j5 si4√zi bm8N nwmctŒo3X9oxlt4. nous étions si loin | L’EXPÉRIENCE DES INUITS DANS LES PENSIONNATS INDIENS Salamiva Weetaltuk nMu? sw∫l4g6 Je n’avais jamais vu quelqu’un se faire frapper avant d’aller à l’école fédérale de Kuujjuaraapik. Ce garçon est encore un enfant perdu. Et pas seulement lui. Dans chaque communauté, il y a plusieurs garçons et filles qui sont perdus. L’enfant qui a été frappé là est encore perdu. C’est un garçon à qui on a enlevé ce qu’il faut pour devenir un homme. C’est encore un garçon perdu. J’ai de la peine pour lui. Même s’il a faim, même si nous autres nous savons qu’il a faim, il ne demande pas à manger. C’est encore un enfant perdu. ᐅᓪᓗᒥᓕ ᓱᓕ ᑕᓐᓇ ᐊᖑᑎ ᐊᓯᐅᓯᒪᕗᖅ. ᑕᓐᓇᑐᐊᖑᓐᖏᑦᑐᖅ, ᐊᒻᒪᓗ ᐊᒥᓱᑦ ᐊᓯᖏᑦ. ᐃᓄᐃᑦ ᓄᓇᓕᖏᓐᓂ ᑕᒫᓐᓂ ᐊᖑᑏᑦ ᐊᒻᒪ ᐊᕐᓇᐃᑦ ᐊᓯᐅᓯᒪᔪᑦ ᓱᕋᒃᑕᐅᓂᑯᑦ ᐃᓕᓐᓂᐊᖅᑎᓂᑦ ᐊᒥᓱᕗᑦ. ᓄᑲᑉᐱᐊᖅ ᐋᓐᓂᖅᓯᖅᑕᐅᓂᑯ ᐃᓕᓐᓂᐊᕐᕕᖕᒥ ᓱᓕ ᐊᓯᐅᓯᒪᕗᖅ, ᐋᓐᓂᐊᖅᐳᖅ. ᐃᓐᓇᕈᕈᓐᓇᐃᓪᓕᕗᖅ ᐱᕈᕈᓐᓇᐃᓪᓕᕗᖅ, ᐊᖑᑎᓐᖑᔾᔮᔪᓐᓂᖅᑐᖅ ᐃᓐᓇᕈᕐᓗᓂ. ᓱᓕ ᐊᓯᐅᒪᕗᖅ ᐅᓪᓗᒥ. ᐃᒃᐱᒋᔭᕋ, ᓇᓪᓕᒋᔭᕋ. ᑳᒃᑲᓗᐊᕈᓂ ᓂᕿᒥᒃ ᑐᒃᓯᕋᕐᓂᐊᓐᖏᑦᑐᖅ. ᓱᓕ ᐊᓯᐅᓯᒪᔪᖅ. On m’a d’abord envoyée à l’école en français, à l’école provinciale ᐃᓕᓐᓂᐊᕆᐊᓚᐅᖅᓯᒪᕗᖓ ᑰᐅᔾᔪᐊᕋᐱᖕᒥ ᐊᕕᒃᑐᖅᓯᒪᔪᑦ ᐃᓕᓐᓂᖓᐊᕐ- de Kuujjuaraapik. Quand le gouvernement provincial a décidé qu’il n’y ᕕᖓᓄᑦ ᐅᐃᐅᐃᑎᑐᑦ ᐃᓕᓐᓂᐊᖅᑐᓂ. ᐃᓕᓐᓂᐊᖅᑐᑦ ᐊᒥᓲᒋᑦᑐᒋᔭᐅᓕᕋᒥᒃ ᕕᐅᑦ avait pas assez d’élèves, on m’a transférée à Fort George. J’ai quitté une ᔪᐊᔾᒧᑦ ᐊᐅᓪᓚᖅᑎᑕᐅᓕᓚᖅᓯᒪᕗᒍᑦ. ᐃᓄᐃᑦ ᓄᓇᖓᓐᓂᑦ ᐊᓪᓚᑦ ᓄᓇᖓᓐᓄᑦ. communauté inuite pour arriver dans une communauté crie, une ᑕᓪᓕᒪᑎᒍᑦ ᑖᑯᖓ ᐊᐅᓪᓚᖅᑎᑕᐅᕗᒍᑦ. ᖁᕕᐊᓱᒡᕕᒃ ᑎᑭᑉᐳᖅ ᐅᕙᖓ, culture complètement différente. Au début, nous étions cinq Inuits, et ᐃᓄᒃᑕᑐᐊᖑᓕᖅᖢᖓ. ᐃᓚᒃᑲ ᑎᓴᒪᑦ ᐊᖏᕐᕋᖅᐳᑦ ᑯᕕᐊᓱᒡᕕᖕᒥ, ᐅᕙᖓ quand Noël est arrivé, j’étais la seule. Les autres élèves inuits sont partis ᕿᒪᒃᑕᐅᓪᓗᖓ. ᖃᐅᔨᒪᓚᓐᖏᑉᐳᖓ ᖃᓄᐃᒻᒪᑦ. ᐊᖓᔪᖅᑳᒃᑲᖃᐃ ᑮᓇᐅᔭᖃ- à la maison pour Noël et moi je suis restée. Je ne sais pas du tout ᓚᐅᓐᖏᒻᒪᑕ ᖃᖓᑦᑕᐅᑎᒧᑦ. ᐃᖅᓯᕋᕐᔪᐊᑦ ᐃᒡᓗᖁᑎᖓᓄᑦ ᓄᑕᐅᕗᖓ. pourquoi. Peut-être parce que mes parents n’avaient pas d’argent pour payer mon billet, alors, je suis restée à l’école catholique. Pour moi, c’était à l’autre bout du monde parce que j’étais la seule Inuite à cet endroit. On me pinçait, on me tirait les cheveux et on m’agaçait parce que j’étais la seule Inuite à Fort George. ᐅᕙᖓᓕ ᐃᓱᒪᒋᔭᒃᑯᑦ, ᓄᓇᕐᔪᐊᑉ ᐃᓱᐊᓃᑉᐳᖓ, ᐃᓅᑐᐊᑦᑎᐊᖑᒐᒪ. ᓄᔭᖅᑎᖅᑕᐅᕙᒃᐳᖓ ᐊᒻᒪᓗ ᑕᐸᓱᒃᑕᐅᕙᒃᐳᖓ, ᓄᓇᓕᖕᓂ ᐃᓅᒃᑕᑐᐊᑦᑎᐊᖑᒐᒪ. ᐅᕿᐅᖃᓚᐅᖅᓯᒪᕗᖓ 9-ᓂᒃ. ᐅᕿᐅᓂᒃ ᐊᑕᐅᓯᐅᓐᖏᑦᑐᓂᒃ ᑖᑲᓂ ᓄᓇᑲᖅᐳᖓ ᑖᒪᓐᓇ. ᐅᑭᐅᑦ ᐊᒥᓱᓐᖏᑦᑐᑦ, ᐊᓈᓇᖓ ᐃᑲᔪᖅᑎᒋᓚᐅᖅᐸᕋ J’avais neuf ans. Je suis seulement restée là deux ans, parce que ᐅᑎᕈᒪᓇᖓ. ᐅᖃᐅᑎᒐᒃᑯ ᐃᓅᑐᐊᑦᑎᐊᖑᔪᖓ ᐊᒻᒪᓗ ᐃᓄᑐᐊᖅ, ᓇᓪᓕᒋᓕᕋᒥᖓ j’ai supplié ma mère de me reprendre. Après lui avoir dit que j’étais toute ᐅᑎᖅᑎᓚᐅᓐᖏᑖᖓ. ᐅᐃᐅᐃᑎᑐᑦ ᐃᓕᓐᓂᐊᕐᕕᖕᒥᑦ ᖃᓪᓗᓈᑐᑦ ᑲᓇᑕᐅᑉ Salamiva Weetalktuk. nMu? sw∫l4g6. PHOTOGRAPHIÉE PAR JEFF THOMAS. x0poxz ÷= ∫m{. 159 L’EXPÉRIENCE DES INUITS DANS LES PENSIONNATS INDIENS | wkw5 wo8ixEx6tbs?1if5 si4√6bq5 seule et tout le reste, elle était désolée pour moi et elle a décidé de ne pas ᒐᕙᒪᒃᑯᖏᑦᑕ ᐃᓕᓐᓂᐊᕐᕕᖓᓄᑦ ᓄᓕᓚᐅᕆᕗᖓ. ᐊᑐᓯᒪᓐᖏᑕᒃᑲ, ᑕᑯᓯᒪᓐ- me renvoyer là. J’ai donc été transférée de l’école française à un externat ᖏᑕᒃᑲ ᑕᕝᕙᓂ ᐊᐅᓚᓐᓂᖏᑦ, ᐃᓕᓐᓂᐊᖅᑎᑦᑎᔩᑦ ᓄᑕᖅᑲᓂᒃ ᐃᓕᓐᓂᐊᖅᑐᓂᒃ fédéral... C’était une atmosphère complètement différente de l’environne- ᐋᓐᓂᖅᓯᕆᔪᑦ, ᐊᓇᐅᓕᖅᑕᐅᔪᑦ ᐊᒻᒪᓗ ᑏᖓᓂᖅᑕᐅᔪᑦ. ᑕᑯᓚᐅᖅᓯᒪᓐᖏᑕᒃᑲ ment scolaire auquel j’étais habituée. Dans cette nouvelle école, les ᐱᑦᑎᐊᓐᖏᑦᑑᐊᓗᐃᑦ. ᑕᓐᓇ ᐅᓪᓗᕆᔭᕋ ᓯᕗᓪᓕᖅᐸᖅ ᑰᐅᔾᔪᐊᕋᐱᖕᒥ. instituteurs battaient leurs élèves et les frappaient avec des baguettes à ᐅᓪᓗᖅ ᓯᕗᓪᓕᖅᐸᖅ ᐃᖅᑲᐅᒪᓗᐊᖅᐸᕋ ᐃᓕᓐᓂᐊᖅᑐᓂ ᐱᑦᑎᐊᖅ- pointer et des ceintures de cuir, la « strape ». Je n’avais jamais vu ça. Ma ᐸᓐᖏᑦᑐᑦ ᓯᕗᓂᐊᓄᐊᖅᑕᐅᕗᑦ, ᑕᑯᑎᑦᑎᒋᐊᑲᖅᑐᑦ ᑐᓵᒻᒪᕆᓐᖏᑉᐸᑕ ᐃᒪᓐᓇ première journée à l’école fédérale de Kuujjuaraapik a été horrible. ᐱᓕᕆᐊᖑᓂᐊᖅᑐᑦ. Je me souviens de cette première journée, parce que la première chose que l’instituteur a faite, il a pointé les mauvais élèves pour qu’ils aillent en avant. Il voulait montrer aux autres élèves de la classe ce qui ᐃᓕᓐᓂᐊᖅᑎᑦᑎᔨᒥᒃ ᓄᑕᖅᑲᒥᒃ ᐃᓕᓐᓂᐊᖅᑎᑕᒥᓂᒃ ᐋᓐᓂᖅᓯᔪᖅ ᑕᑯᓚᐅᖅᓯᒪᓐᖏᑦᑐᖓ. ᑮᐊᓪᓗᖓ ᐊᖏᕐᕋᖅᐳᖓ ᕗᐅᑦ ᔪᐊᔾᒧᑦ ᐅᑎᕈᒪᓕᖅᖢᖓ. ᖃᓪᓗᓈ- allait nous arriver si on n’écoutait pas ses ordres. J’avais neuf ans et ᐅᔭᕈᓐᓇᓐᖏᑦᑐᑐᐊᖑᓕᕆᓗᖓ. ᐃᓄᒃᑎᑐᑦ ᐅᖃᕈᓐᓇᑦᑎᐊᑉᐳᖓ ᐃᓚᒃᑲ je n’avais jamais vu un instituteur frapper un élève de toute ma vie. ᐃᓕᓐᓂᐊᖅᑐᑦ ᐃᓄᒃᑎᑐᑦ ᐊᔪᖅᑐᑦ. ᐃᓄᒃᑎᑐᑦ ᓂᓪᓕᖅᑐᑦ ᒥᓗᕆᐊᖅᑕᐅᕗᑦ Tout de suite après l’école, je suis retournée à la maison en pleurant et, ᑎᑎᕋᐅᑎᒧᑦ ᐅᕝᕙᓘᓐᓃᑦ ᑎᑎᖅᑲᓂᒃ ᐱᔮᐃᔾᔪᑎ. croyez-moi ou non, je voulais retourner à Fort George! Dans ma ᐊᓐᓄᒡᕋᑦᑎᖕᓂᒃ ᐊᑐᕈᓐᓇᖅᖢᑕ ᑭᓯᐊᓂ ᐅᖃᐅᓯᖅᐳᑦ ᐅᑐᕆᐊᖃᓚ- nouvelle école, non seulement je ne parlais pas anglais, mais j’étais très ᐅᓐᖏᑉᐳᖅ. ᐅᐃᐅᐃᑎᑐᑦ ᐃᓕᓐᓂᐊᕐᕕᖕᒥ ᐱᖅᑯᓯᑦᑎᖕᓂᒃ ᐅᐱᖕᓂᖅ ᐃᓕᓐᓂ- bonne en inuktitut. À l’école fédérale de Kuujjuaraapik, on ne parlait pas ᐊᖅᑎᑕᐅᕗᒍᑦ ᐊᒻᒪᓗ ᐃᓕᓐᓂᐊᖅᐸᒃᖢᑕ ᐱᖅᑯᓯᑦᑕ ᒥᓵᓄᑦ. ᑕᕝᕗᖓ ᒡᓄᓐᓇᒪ inuktitut. Si nous parlions en inuktitut, on nous lançait une gomme ᐱᖅᑯᓯᖅ ᐊᓯᐅᕗᖅ ᐅᖃᐅᓯᖅᐳᑦ ᐊᑐᕆᐊᖃᕈᓐᓃᖅᖢᒍᓗ. ᐊᓈᓇᒪ ᐅᖃᐅᓯᖅᐳᑦ à effacer ou une craie par la tête. ᐱᖅᑯᓯᖅᐳᑦ ᐊᓐᓂᕆᓚᐅᖅᑕᖏᑦ ᐊᓯᐅᕗᑦ, ᐃᓄᒃᑎᑐᑦ ᐅᖃᕆᐊᖃᓐᖏᑦᑐᓂ Nous avions le droit de porter nos vêtements, mais nous n’avions ᐃᓕᓐᓂᐊᓕᕋᒪ ᓇᓗᓕᓚᐅᖅᐳᖓ, ᖃᓄᖅ ᐱᔭᕆᐊᖃᕆᐊᒃᓴᖅ. ᑲᑉᐱᐊᓇᓐᖏᑦᑐᓂᑦ pas le droit de parler notre langue. À l’école provinciale que j’avais ᑲᑉᐱᐊᓇᖅᑐᓄᑦ ᐅᐸᓕᕆᕗᖓ. ᐃᓕᓐᓂᐊᕐᕕᖕᒧᑦ. ᐃᓕᓐᓂᐊᖅᑎᑦᑎᔩᑦ ᐱᐅᕗᑦ fréquentée, on nous enseignait à respecter notre culture et nous avions ᐊᒻᒪᓗ ᐃᓕᓴᐃᕗᑦ. ᐃᓕᑦᑎᕗᒍᑦ ᑭᓯᐊᓂ ᐃᓕᓴᐃᔩᑦ ᐊᖓᔪᖅᑳᑦ ᐊᒻᒪ des cours sur notre culture. Mais quand ils m’ont transférée à l’école ᐃᓕᔭᑲᖅᐸᒃᑐᑦ. ᑕᑯᕙᓚᐅᖅᐳᖓ ᐊᓯᒃᑲ ᐋᓐᓂᖅᓯᐊᑦ, ᐃᓪᓗᕋ ᖃᐅᒪᑕᑦ ᐃᓕᓴ- fédérale, il n’y avait plus de culture. Nous n’avions pas le droit de parler ᐃᔨᒥᓂᑦ ᐋᓐᓂᐊᖅᓯᐊᖅ. ᐃᓕᓴᐃᔨ ᑕᓐᓇ ᐊᖑᑎᓂᒃ ᐅᒥᓱᓂᒃ ᖁᓄᔪᕐᓂᐊᖅ- inuktitut. Pendant que j’allais à l’école provinciale, ma mère faisait la ᓯᒪᓚᐅᕆᕗᖅ. ᐊᖑᑏᑦ ᐃᓐᓇᕐᓂᑦ ᐊᖑᑎᓂᑦ ᐊᒃᑐᖅᑕᐅᔭᕆᐊᑲᓐᖏᑦᑐᑦ. promotion de ma culture et de ma langue tout le temps, alors j’ai été ᓄᑕᖅᑲᑦ ᐃᓕᓐᓂᐊᖅᑐᑦ ᑕᒪᕐᒥ ᓵᑦᑎᐊᖏᓐᓂ ᐊᓐᓂᖅᓯᐅᖑᕙᓚᐅᖅᐳᑦ. désorientée quand je suis arrivée à l’école fédérale parce que nous ᓄᑕᕋᐅᖃᑎᖓ ᓴᓂᖅᑯᑦᑎᓕᕋᖓᒥ ᐊᒃᑐᐃᕙᓚᐅᖅᐳᖅ ᐃᓅᖃᑎᒥᓂᒃ. ᐊᒃᑐᖅᑕᖓ n’avions pas le droit de parler notre langue. Alors, je suis passée d’une ᐃᓕᓐᓂᐊᖅᑎᑦᑎᔨᒥᒃ ᐅᖃᐅᔾᔨᒃᐸᑦ ᐅᓐᓂᕐᓗᒃᓴᖅᐸᑦ, ᐊᒃᑐᐃᔪᖅ ᐃᓕᓐᓂᐊᖅᑐᑦ école très tranquille à une école épouvantable. Les professeurs étaient ᓵᑦᑎᐊᖓᓂ ᖃᓪᓕᖏᖅᑕᐅᕗᖅ ᐊᒻᒪᓗ ᐅᒃᐸᑎᖏᑦᑎᒍᑦ ᐊᓇᐅᓕᖅᑕᐅᕗᖅ. bons, oui, et ils nous en enseignaient beaucoup. On apprenait beaucoup, ᐊᓇᐅᑕᒧᑦ. mais ils étaient sévères et ils nous maltraitaient. Moi, on ne m’a jamais ᐃᓕᓴᐃᔨ ᐊᑕᐅᓯᖅ ᐋᓐᓂᖅᓯᕆᔪᖅ ᐊᓇᐅᓕᖅᑐᖅ ᐅᑉᐸᑎᖓᒍᑦ, battue, mais j’en ai vu d’autres se faire maltraiter. Mon cousin se faisait ᐊᓇᐅᑕᖓ ᓱCᖅᐳᖅ ᐊᒻᒪᓗ ᐋᓐᓂᖅᓯᖅᑕᖓᑕ ᐅᒃᐸᑎᖏᑦ ᐊᓇᐅᑕᐅᑉ ᓱᕋᖅᑑᑉ frapper tous les jours par son instituteur. Cet instituteur agressait [aussi] ᐃᓂᖓᓂᒃ ᕿᓪᓚᖃᓕᖅᖢᓂ ᐱᓚᐅᖅᓯᒪᒋᕗᖅ. ᐃᓕᓴᐃᔨᐅᑉ ᐋᓐᓂᖅᓯᐊᖓ, sexuellement beaucoup de garçons. Les garçons ne sont pas censés être ᓱᕋᖅᑎᖓᖓ. ᑕᕝᕙ ᐊᖑᑎᐅᑉ ᐃᓅᓯᖓ ᓱᕋᖅᑕᐅᒋᕗᖅ, ᑕᑯᕙᒃᑕᕋ ᖃᐅᑕᒪᑦ touchés par des hommes. ᐊᒻᒪᓗ ᓇᓪᓕᒋᓪᓗᒍ. [Les élèves] étaient frappés devant toute la classe. Une de mes amies ᐊᖑᑎ ᐋᓐᓂᐊᖅᓯᐊᖑᓂᑯ ᐊᓯᐅᓯᒪᕗᖅ ᐃᓅᓯᖓ. ᐃᒻᒥᓂᒃ ᑕᑯᖅᑯ- pouvait passer près d’un pupitre et toucher une autre élève par accident. ᑎᓐᖏᑉᐳᖅ. ᐃᒻᒥᓂᒃ ᓱᓇᐅᖏᓐᖏᑉᐳᖅ. ᐃᖅᑲᓇᐃᔮᖃᕈᓐᓇᓐᖏᑉᐳᖅ. ᓱᓇᒃᑯᑕᖏᑦ 160 nous étions si loin | L’EXPÉRIENCE DES INUITS DANS LES PENSIONNATS INDIENS wkw5 wo8ixEx6tbs?1if5 si4√6bq5 | L’EXPÉRIENCE DES INUITS DANS LES PENSIONNATS INDIENS Si l’élève qu’elle touchait le disait au professeur, mon amie aurait était emmenée devant la classe. Les culottes baissées, on l’aurait battue avec l’une de ces baguettes qu’ils utilisaient pour montrer les choses au tableau. Une fois, l’instituteur était en train de frapper un élève si fort que la baguette s’est brisée en deux et que le pauvre enfant en avait des marques sur les fesses. Il est complètement perdu, ce garçon, et je pense vraiment que c’est la faute de cet instituteur. Je le vois presque tous les jours [l’ancien élève], et je suis triste pour lui. Il est perdu, il ne peut pas se trouver d’emploi. Il n’a aucune confiance en lui, aucune volonté, on lui a arraché sa dignité. C’est parce que nos parents ne nous battaient pas à la maison et que c’était la première fois qu’on voyait toute cette violence et ces agressions. Ce n’était pas normal, mais on pensait que c’était le mode de vie des Blancs. ᐃᓅᑦᑎᐊᕈᑎᖏᑦ ᐱᖅᑕᐅᓂᑯᑦ ᐃᓖᔭᕆᔭᐅᓪᓗᓂ. ᐋᓐᓂᖅᓯᐊᖑᕙᒃᖢᓂ. On pensait que c’était comme ça qu’ils vivaient. Ils battaient leurs ᐊᖏᕐᕋᑦᑎᖕᓂ ᐊᖓᔪᖅᑳᑦᑎᖕᓂᑦ ᐋᓐᓂᐊᖅᓯᐊᖑᕙᓚᐅᓐᖏᓐᓇᑕ, ᐃᓕᓐᓂᐊᕐᕕᖕᒥ enfants, les battaient à coups de ceinture, les mettaient dans le coin... ᐋᓐᓂᖅᓯᐊᖑᕙᓕᕋᑦᑕ ᖃᐅᔨᒋᐊᖅᐳᒍᑦ, ᓱᕋᖅᑕᐅᒋᐊᓕᖅᐳᒍᑦ. ᐋᓐᓂᖅᓯᕆᓂᖅ Enfin, je pensais qu’ils faisaient ça à leurs propres enfants parce que c’est ᐱᐅᓐᖏᑦᑐᖅ ᖃᐅᔨᒪᓚᐅᖅᐸᕗᑦ, ᑭᓯᐊᓂ ᖃᓪᓗᓈᓄᑦ ᐱᖅᑯᓯᐅᓇᓱᒋᓚᐅᖅᐸᕗᑦ. ce qu’ils faisaient à mes amis et mes cousins à l’école. Je revenais à la ᖃᓪᓗᓈᑦ ᑖᒪᓐᓇ ᐃᓅᓯᖃᕋᓱᒋᓕᖅᖢᑎᒍ. ᓄᑕᖅᑲᒥᖕᓂᒃ ᐋᓐᓂᖅᓯᕆᕙᒃᑐᑦ, ᐊᓇ- maison et je racontais ça à ma mère. Elle pleurait avec moi. ᐅᓕᖅᓯᕙᒃᑐᑦ, ᐃᒡᓘᑉ ᑎᕆᖅᑯᐊᓄᑦ ᐊᓄᓪᓚᒃᓰᕙᒃᑐᑦ. ᐃᓕᓐᓂᐊᕐᕕᖕᒥ ᐃᓚᓐᓂᒃ Je n’avais jamais vu quelqu’un se faire frapper avant d’aller à ᐱᖃᑎᖕᓂᒃ ᑖᒪᓐᓇ ᐱᖃᑦᑕᕋᒥᒃ, ᐱᖅᑯᓯᐅᓇᓱᒋᓕᓚᐅᖅᐸᕗᑦ ᖃᓪᓗᓈᓄᑦ. l’école fédérale de Kuujjuaraapik. Ce garçon est encore un enfant perdu. ᐊᖏᕐᕋᕋᖓᒪ ᐊᓈᓇᖓ ᐅᖃᐅᑎᒍᒃᑯ ᐋᓐᓂᖅᓯᖅᑕᐅᔪᓂᒃ, ᑮᐊᖃᑎᒋᕙᓚᐅᖅᐸᕋ. Et pas seulement lui. Dans chaque communauté, il y a plusieurs garçons ᐃᓕᓐᓂᐊᕐᕕᓕᐊᓚᐅᕐᓇᖓ ᐋᓐᓂᖅᓯᐊᖑᔪᓂᒃ ᑕᑯᓚᐅᖅᓯᒪᓐᖏᑉᐳᖓ. et filles qui sont perdus. L’enfant qui a été frappé là est encore perdu. ᑭᓯᐊᓂ ᐃᓕᓐᓂᐊᓕᕋᒪ ᑰᐅᔾᔪᐊᕋᐱᖕᒥ. C’est un garçon à qui on a enlevé ce qu’il faut pour devenir un homme. ᐅᓪᓗᒥᓕ ᓱᓕ ᑕᓐᓇ ᐊᖑᑎ ᐊᓯᐅᓯᒪᕗᖅ. ᑕᓐᓇᑐᐊᖑᓐᖏᑦᑐᖅ, ᐊᒻᒪᓗ C’est encore un garçon perdu. J’ai de la peine pour lui. Même s’il a faim, ᐊᒥᓱᑦ ᐊᓯᖏᑦ. ᐃᓄᐃᑦ ᓄᓇᓕᖏᓐᓂ ᑕᒫᓐᓂ ᐊᖑᑏᑦ ᐊᒻᒪ ᐊᕐᓇᐃᑦ ᐊᓯᐅᓯᒪᔪᑦ même si nous autres nous savons qu’il a faim, il ne demande pas à ᓱᕋᒃᑕᐅᓂᑯᑦ manger. C’est encore un enfant perdu. ᐃᓕᓐᓂᐊᕐᕕᖕᒥ ᓱᓕ ᐊᓯᐅᓯᒪᕗᖅ, ᐋᓐᓂᐊᖅᐳᖅ. ᐃᓐᓇᕈᕈᓐᓇᐃᓪᓕᕗᖅ ᐱᕈᕈᓐ- ᐃᓕᓐᓂᐊᖅᑎᓂᑦ ᐊᒥᓱᕗᑦ. ᓄᑲᑉᐱᐊᖅ ᐋᓐᓂᖅᓯᖅᑕᐅᓂᑯ Personne ne fait le lien. Indiens bons à rien. Inuits bons à rien. ᓇᐃᓪᓕᕗᖅ, ᐊᖑᑎᓐᖑᔾᔮᔪᓐᓂᖅᑐᖅ ᐃᓐᓇᕈᕐᓗᓂ. ᓱᓕ ᐊᓯᐅᒪᕗᖅ ᐅᓪᓗᒥ. Inuits soûls. Indiens soûls. C’est tout ce qu’ils pensent de nous. Mais ᐃᒃᐱᒋᔭᕋ, ᓇᓪᓕᒋᔭᕋ. ᑳᒃᑲᓗᐊᕈᓂ ᓂᕿᒥᒃ ᑐᒃᓯᕋᕐᓂᐊᓐᖏᑦᑐᖅ. ᓱᓕ ᐊᓯᐅᓯᒪᔪᖅ. nous ne serions pas des Inuits soûls ou des Indiens soûls si on ne nous ᐱᔾᔪᑎᕗᑦ ᐃᓅᓯᑦᑎᖕᓂ ᓱᕋᒃᓴᐅᑎᒃᑲᓐᓂᖅᐳᑦ ᓱᓕ ᑐᑭᓯᔭᐅᓐᖏᑉᐳᑦ. avait pas agressés quand nous étions des enfants, si nous n’avions pas ᐊᓪᓚᑦ ᐱᐅᓐᖏᑦᑐᑦ. ᐃᓄᐃᑦ ᐱᐅᓐᖏᑦᑐᑦ. ᐊᓪᓚᑦ ᐋᖓᔭᖅᑏᑦ. ᐃᓄᐃᑦ été exposés à la violence et des choses comme ça. Beaucoup de gens qui ᐋᖓᔭᖅᑏᑦ. ᑕᕝᕙ ᑕᑯᔭᐅᓂᑐᐊᕗᑦ. ᓄᑕᕋᐅᑎᓪᓗᑕ ᐃᓖᔭᐅᓚᐅᓐᖏᒃᑯᑦᑕ ne boiraient pas autrement, boivent parce qu’ils ont des blessures en ᑖᒪᓐᓇᓗᒃ Le gendarme Van Blarcom discute de la possibilité d’établir une aire de conservation du rat musqué dans le district de la Grande Rivière de la Baleine, Grande Rivière de la Baleine, Québec, 1948. Søy ¿8 XMs√7 scctŒ4t5tJ6 kw5tJ8N3mΩb r2Zl4k kabs5bwot5t=F4nu4 kNu4 bwvi Ao4 KwJ kNzi. ƒ4JxÇW4, fXw, !($*. BIBLIOTHÈQUE ET ARCHIVES CANADA / AFFAIRES INDIENNES ET DU NORD. scoμZc3F4 x7ml wb3iboEp4f5 vNbu \ wkoEpgc4f5. xsM5y=Fz5b scoμZc3Fzi5 \ PA-027644 ᐃᓅᓯᖃᕋᔭᓐᖏᑦᑐᒃᓴᐅᕗᒍᑦ. ᐋᓐᓂᖅᓯᕆᔪᓂᒃ ᑕᑯᕙᓐᖏᓪᓗᑕ, ALBUMS DE LA BIBLIOTHÈQUE MINISTÉRIELLE / PA-027644 xR3C5tUi5 sYy4gxlMs6SA5 | wkw5 wo8ixEx6tbs?Uif5 si4ç6bR5 161 L’EXPÉRIENCE DES INUITS DANS LES PENSIONNATS INDIENS | wkw5 wo8ixEx6tbs?1if5 si4√6bq5 dedans qui doivent être guéries. Parce qu’il n’y avait aucun autre endroit ᐋᓐᓂᖅᓯᖅᑕᐅᕙᓐᖏᓪᓗᑕ ᐊᑲᐅᓚᐅᕈᓗᐊᖅᐳᖅ, ᓄᑕᕋᐅᓪᓗᑕ. ᐊᒥᓱᑦ ᐃᒥᐊ- où aller, je suis certaine que certains de ces garçons pensent qu’il est trop ᓗᖕᒥᒃ ᐊᑐᕋᔭᓐᖏᑦᑐᑦ ᐊᑐᖅᐸᒃᐳᑦ, ᐋᓐᓂᐊᕋᒥᒃ ᐃᓗᒃᑯᑦ. ᓇᒧᖓᕐᕕᒃᓴᑲᖅᐸ- tard. Mais il n’est jamais trop tard. Nous pouvons tous guérir. Nous avons ᓚᐅᓐᖏᓐᓇᒥᒃ. ᐃᓚᖏᑦ ᐋᖅᑭᒋᐊᕆᐊᖏᑦ ᐃᓅᓯᖅᑎᒃ ᑭᖑᕙᓗᐊᕋᓱᒋᕗᑦ. ᑭᖑᕙᓗ- tous notre jour de guérison. Je suis triste pour eux. À l’école, ils ne voulaient pas qu’on parle notre langue. Ils essayaient de nous dépouiller de toute notre culture. Quand j’étais à Kuujjuaraapik pendant toutes ces années depuis que j’étais jeune ᐊᕐᕕᑲᓐᖏᑦᑐᖅ ᐋᖅᑭᒋᐊᕐᓂᖅ, ᒪᒥᓴᕐᓂᖅ ᐊᓂᐊᑎᑦᑎᓂᖅ. ᑕᒪᑦᑕ ᒪᒥᓴᕐᕕᖕᒥᒃ ᐅᓪᓗᑲᖅᐳᒍᑦ. ᐊᐃᑦᑕᕆᕙᒃᑲ ᐊᔪᓕᕋᓱᒋᔪᑦ ᐃᓚᒃᑲ, ᓴᐱᓕᖅᑐᑦ ᐊᓐᓇᒃᓴᕆᐊᖅ. ᐃᓕᓐᓂᐊᕐᕕᖕᒥ ᐅᖃᐅᓯᖅᐳᑦ ᐊᑐᖁᔭᐅᓐᖏᑉᐳᖅ. ᐱᖅᑯᓯᖅᐳᑦ, enfant, j’étais dans la chorale. J’étais une anglicane dans la chorale, ᑭᓇᐅᓂᖅᐳᖅ ᐊᓯᐅᑎᑕᐅᒋᐊᖅᐳᑦ. ᑰᐅᔾᔪᐊᕋᐱᖕᒥ ᐅᑭᐅᑦ ᐊᒥᓱᑦ ᓄᓇᖃᕋᒪ fière de moi. Ma mère encourageait ça. Puis, j’ai été transférée à Fort ᓱᕈᓯᐅᕗᖓ, ᑐᒃᓯᐊᕐᕕᖕᒥ ᐃᓐᖏᑦᑎᓂ ᐃᓚᐅᖏᓐᓇᓚᐅᖅᐳᖓ. ᐊᔪᕆᖅᓱᐃᔨᒃᑯᑦ George. Ma première nuit là, je me suis mise à genoux pour prier et la ᐃᓐᖏᑦᑎᖏᓐᓂ religieuse m’a donné une fessée, très fort, et elle m’a mise au lit et je ne ᓄᑕᐅᓕᖅᐳᖓ ᕗᐅᑦ ᔪᐊᔾᔨᒧᑦ. ᐅᓐᓄᒃ ᓯᕗᓪᓕᖅ ᑕᐃᑲᓃᑦᑕᕋ ᓯᓂᓇᒥ savais pas ce que j’avais fait de mal. Je n’avais pas le droit de prier à ᓯᖅᑯᖅᐳᖓ ᑐᒃᓯᐊᕐᓂᐊᓕᕋᑦᑕ. ᓇᔭᐅᑉ ᐊᒃᓱᐊᓗᒃ ᓱᐊᒃᐹᖓ ᐊᒻᒪ ᐃᓐᓇᖅᑎᑉᐹᖓ. genoux comme les anglicans parce que, maintenant, j’étais dans une ᖃᐅᔨᒪᓐᖏᑉᐳᖓ ᓱᓇᒥᒃ ᐱᑦᑎᐊᓐᖏᒋᐊᒃᓴᓐᓂᒃ. ᐃᓚᐅᖓᒪ ᐱᒃᑯᒋᓚᐅᖅᓯᒪᔭᕋ. ᐊᓈᓇᒪ ᐃᓱᒪᖓᓂᒃ. ᓱᓇᐅᕙᓕ ᓯᖅᑯᖅᓯᒪᓗᖓ ᑐᒃᓯᐊᕆᐊᖃᕈᓐᓂᖅᑐᖓ, ᐊᔪᕆᖅᓱᐃᔨᒥᐅᑕᑐᑦ, école catholique. J’étais souvent assise à la table à manger pendant de longues ᐃᒃᓯᕋᕐᔪᐊᓄᑦ ᒪᓕᕐᖓᕋᒪ. heures, longtemps après que tous les autres étaient partis, parce qu’il ᐊᑯᓂᐊᓗᒃ ᓂᕆᕝᕕᖕᒥ ᓯᒃᓯᕙᖅᐸᓚᐅᖅᐳᖓ, ᐊᓯᒃᑲ ᓂᕆᐊᓂᒃᑲᒥᒃ restait encore de la nourriture dans mon assiette. Je ne savais pas ce qu’il ᐊᓂᑎᓪᓗᖏᑦ. ᓂᕆᔭᕆᐊᑲᖅᑕᒃᑲ ᓄᖑᑦᑕᕆᐊᖃᒪᑕ. ᓱᓇᐅᒋᐊᖏᑦ ᖃᐅᔨᒪᓐ- y avait dedans, et je n’allais pas manger ça. Très, très souvent, au souper, ᖏᓐᓇᒃᑭᑦ ᓂᕆᓂᐊᓐᖏᑕᒃᑲ. ᐊᒥᓱᐃᖅᖢᓂ ᐃᓚᖓ, ᓕᓐᑖ ᐊᖑᑎᖃᑎᖓ mon amie Linda, une de mes cousines, venait et mangeait rapidement ᓴᕐᕈᒃᑲᒥᖓ ma nourriture pour que la religieuse pense que j’avais fini mon assiette. ᓂᕆᐊᓂᖓᓱᒋᓂᐊᕐᒫᖓ. ᑕᒧᐊᕙᒃᖢᓂ ᑐᐊᕖᖕᓇᖅ ᐃᑲᔪᖅᐸᓚᐅᖅᓯᒪᕚᖓ. ᓇᔭᐅᑉ Elles ne savent pas faire à manger. Je ne crois pas qu’une seule ᓂᕿᓕᐅᕈᓐᓇᓚᐅᓐᖏᑦᑐᑦ. ᓄᓇᕐᔪᐊᕐᒥ ᓇᔭᐃᑦ ᑕᒪᕐᒥᑦᑎᐊᖅ ᓂᕿᓕ- religieuse au monde est capable de cuisiner. J’en suis sûre. Je ne pouvais ᐅᕈᓐᓇᖅᑯᐅᓐᖏᑦᑐᑦ. ᓂᕿᓕᐊᖏᑦ ᓂᕆᔪᓐᓇᓚᐅᓐᖏᑕᒃᑲ. ᐅᓪᓛᕈᒻᒥᑕᓕᐊᖏᑦ pas manger quoique ce soit qu’elles cuisinaient. Je détestais leur gruau. ᐊᓗᒐᒃᓴᖅ ᐆᔭᐅᔭᖅ ᐊᒃᓱᐊᓗᒃ ᒪᒪᕆᓚᐅᓐᖏᑕᕋ. ᒪᒪᕆᓚᐅᓐᖏᑕᕋ. ᐃᓕᓐᓂ- C’est ça qu’elles servaient tous les matins, un gros tas de gruau. Et juste ᐊᕐᕕᖕᒧᑦ ᑭᖑᕙᕆᐊᑲᓐᖏᓐᓇᒪ ᖁᔭᓐᓇᒥᒃ ᓄᖑᒋᐊᑲᓚᐅᓐᖏᑦᑐᑦ. ᑕᕝᕙ ᐱᐅᔪ- parce que je ne devais pas être en retard pour la classe, on ne me forçait ᑐᐊᖅ. ᐃᓕᓐᓂᐊᕐᕕᖕᒧᑦ ᑭᖑᕙᕆᐊᑲᓐᖏᓐᓇᒪ ᓄᒍᑉᐸᓚᐅᓐᖏᑦᑐᖅ, ᓂᕆᓐᖏᑕᕋ. pas à rester jusqu’à ce que j’aie tout mangé. C’était la seule bonne chose ᓵᑉ ᐊᑖᓄᑦ ᐃᒋᐅᖅᑲᐃᕙᓚᐅᖅᓯᒪᕗᖓ. ᐃᓄᐃᑦ ᓂᕿᖏᓐᓂᒃ ᓂᕿᖃᕋᒪ à propos du déjeuner! Je devais être à temps pour l’école, alors je n’avais ᑖᒃᑯᐊ ᓂᕿᖏᑦ ᓂᕆᔪᓐᓇᓐᖏᑕᒃᑲ. ᓂᕿᑦᑎᐊᕙᖕᒥᒃ, ᐃᓄᐃᑦ ᓂᕿᖓᓂᒃ. ᑯᐊᓐᒥᒃ jamais le temps de manger mon gruau. ᐊᕿᓪᓕᑎᓯᒪᔪᒥᒃ ᑕᑯᓚᐅᒻᓯᒪᓇᖓ ᐊᒻᒪᓗ ᐅᑯᐊ ᐆᔭᐅᔭᑦ ᐱᕈᖅᑐᑦ. ᐅᓪᓗᒥ 50-ᓂ Je faisais passer sous la table la nourriture que j’avais parce que ᐅᑭᐅᖃᓕᖅᐳᖓ, ᐱᕈᖅᑐᓂᒃ ᓂᕆᒋᐅᖅᓴᕙᓪᓕᐊᓕᑕᐃᓐᓇᖅᐳᖓ. ᓂᕿᓕᐅᑏᑦ j’étais habituée à manger de la nourriture du pays, de la bonne nourriture ᑖᑎᓯᓂᒃ ᐸᑎᑎᓂᒃ ᐆᑦᑎᕙᓚᐅᓐᖏᑦᑐᑦ, ᐊᕿᑦᑑᓕᕐᓗᖏᑦ ᐆᑦᑎᕙᓚᐅᓐᖏᑦᑐᑦ. de chez nous, de la nourriture bonne pour la santé. Je n’avais jamais vu ᑎᓯᔪᐊᓗᖕᒥᒃ ᐆᑦᑎᕙᓚᐅᖅᐳᑦ. ᐋᐳᑐᑦ ᓂᕆᔪᓐᓇᓚᐅᖅᑕᕗᑦ. ᐆᓯᒪᔪᑦ. ᐃᓕᓐ- du maïs en crème de ma vie. Et ces fèves vertes... J’ai presque cinquante ᓂᐊᕐᕕᖕᒥ ᕗᐅᑦ ᔪᐊᔾᔨᒥ ᐱᐅᓐᖏᓚᖅ: ᓂᕿᖓᑦ. ans maintenant et je commence juste à m’y faire, je commence lentement ᐊᒃᑲᑲᖅᐳᖓ ᐃᓕᓐᓂᐊᕆᐊᕐᓂᑯᒥᒃ ᑖᐃᑲᖓ ᐃᓕᑦᑎᓯᒪᓚᐅᖅᐳᖅ. à manger des légumes parce qu’à cette époque, quand ils préparaient des ᐅᖃᐅᓯᖃᕈᓐᓇᓚᐅᖅᑐᖅ 6-ᓂᒃ. patates, elles n’étaient pas bonnes et tendres. C’était une grosse patate ᐃᓕᓐᓂᐊᕐᓂᑯ ᐃᖢᐊᖅᓴᐃᔨᐅᓚᐅᖅᐳᖅ ᐊᒻᒪᓗ ᑎᖕᒥᓱᐅᕐᒥ ᐱᔩ. ᑕᒪᒻᒥᒃ dure, vous savez. On pouvait la manger comme une pomme même si ᑐᑯᖓᓕᖅᐴᒃ. ᑕᐃᑲᓂ 162 ᐃᓕᓐᓂᐊᕐᕕᑦᑎᐊᕙᐅᓂᖓ. ᐊᓈᓇᓪᓚᑦᑕᕋ ᐃᓕᓐᓂᐊᕐᕕᖕᒥ ᐃᓕᓴᑦᑎᐊᕐᓂᑰᒃ. ᓄᑲᖅᓕᐅᒐᒪ nous étions si loin | L’EXPÉRIENCE DES INUITS DANS LES PENSIONNATS INDIENS wkw5 wo8ixEx6tbs?1if5 si4√6bq5 | L’EXPÉRIENCE DES INUITS DANS LES PENSIONNATS INDIENS elle était cuite! C’était ce qu’il y avait de pire à l’école de Fort George : la nourriture. Un de mes oncles est passé par cette école-là. Il y a beaucoup appris. Il parlait six langues. Alors, il y avait aussi de bonnes choses dans ces écoles. Ma mère biologique a appris à être infirmière et hôtesse de l’air. Ils sont morts tous les deux maintenant, mais ils étaient ce qu’on peut être de mieux parce qu’on leur avait appris à devenir le meilleur d’eux-mêmes J’ai espoir que tout le monde peut guérir, qu’ils peuvent réussir à exprimer leur [souffrance]. Ne gardez plus ça au fond de vous parce que, même si vous n’y pensez pas, ça affecte encore votre vie. à cette école. C’est seulement moi, l’enfant gâtée, qui ne pouvait pas manger le gruau que ces deux-là mangeaient bien des années avant moi. w˚ct4v bm3u4 x8N4nd?4v mund?4v. Je n’ai pas vraiment de bons souvenirs, pas vraiment. Il y avait juste l’école et l’église. Jamais nous n’allions quelque part pour faire quelque chose. Alors, je n’ai pas vraiment de bons souvenirs. Mais j’avais hâte de retourner chez moi pour voir ma mère en été. Oh! oh! oh! Ce sont les sons qui sortaient de ma bouche quand je descendais wluscEJ8Nw3lq5 ≈8ixK5 xitsCExv6XK5. w˚y5t1k5 ≈8ix6b3i3j5 tu4f5 x4gwJ5 whmQlq5. de l’avion. En arrivant, j’ai dit à ma mère que je voulais quelque chose de gelé, de la nourriture gelée. Alors, j’ai eu de la viande de caribou gelée et ᐃᓱᒪᒃᑭᐅᖓᒪ ᐅᓪᓚᕈᒻᒥᑕᖅ ᓇᕐᕈᒋᕙᓚᐅᖅᑕᕋ, ᓱᓇᐅᕙᓕ ᐊᖓᔪᒃᑯᒻᒪ ᐅᑭᐅᓄᑦ de l’oie fumée, mais parce que je n’avais pas mangé de la nourriture du ᐊᒥᓱᓄᑦ ᓂᕆᓯᒪᓕᖅᑕᖏᑦ. pays depuis presque un an, j’ai eu un peu mal au ventre. Il fallait que mon corps se réhabitue à la nourriture de chez nous. Quand je retournais à la maison, j’apprenais des choses que je savais déjà depuis mon enfance. Pendant les cinq premières années de ma vie, j’avais déjà tout appris sur ma culture, je savais comment écrire l’inuktitut et tout. Ça me manquait d’aller ramasser des œufs et des petits fruits et le reste. J’avais l’habitude de ramasser beaucoup de petits fruits pour ma mère parce qu’elle était au lit, frappée du cancer. Je me suis terriblement ennuyée d’elle quand j’étais à Fort George. Mais j’essayais d’être une bonne élève. Je voulais qu’elle soit fière de moi. ᖁᕕᐊᓇᖅᑐᓂᒃ ᐃᖅᑲᐅᒪᓗᐊᓐᖏᑉᐳᖓ. ᐊᖏᕐᕋᑦᑕ ᓯᓚᑖᓂ ᐃᓕᓐᓂᐊᖅᑐᒍᑦ ᐃᒡᓗᑲᖅᐳᒍᑦ, ᑐᒃᓯᐊᖅᐸᒃᐳᒍᑦ ᐃᓕᖅᑯᓯᕗᑦ. ᐊᓯᖏᓐᓄᑦ ᐊᒻᒪᓗ ᓇᒧᓪᓘᓐᓃᑦ ᐅᐸᒃᐸᓚᐅᓐᖏᑦᑐᒍᑦ. ᐃᖅᑲᐅᒪᔭᑲᓐᖏᑉᐳᖓ ᖁᕕᐊᓇᖅᑐᓂᒃ. ᐊᐅᔭᒃᑯᑦ ᐊᓈᓇᒐ. ᐅᐸᒡᓚᖅᑕᕋ ᓂᕆᐅᒃᐸᓚᐅᖅᓯᒪᕗᖓ. ᑎᖕᒥᓲᒥᑦ ᓂᐅᒍᒪ ᐅᑲᖅᐸᐃᓐᓇᓚᐅᖁᖅᐳᖓ, ᐆ, ᐆ, ᐆ. ᐊᓈᓇᒐ ᐅᖃᐅᑎᕙᓚᐅᖅᐸᕋ ᐃᓄᐃᑦ ᓂᕿᖏᓐᓂᒃ ᖁᐊᖏᓐᓇᓂᒃ ᓂᕆᔪᒪᔪᖓ. ᑐᒃᑐᒥᒃ ᖁᐊᖅᑐᖅᐳᖓ. ᐊᒻᒪᓗ ᐆᑕᖅ ᓂᕐᓕᖅ, ᐅᑭᐅᖅ ᐃᓄᒃᓯᐅᑎᓂᒃ ᓂᕆᓯᒪᓐᖏᒧᑦ ᓈᖑᓚᐅᖅᐳᖓ Ce sont mes grands-parents qui m’ont élevée. Ils ne voulaient pas ᐋᖅᑭᒋᐊᖃᓚᐅᖅᐳᖅ. vraiment me voir partir si loin, mais ils n’avaient pas le choix parce qu’il ᐊᖏᕐᕋᕋᖓᒪ. ᓂᕆᓚᐅᖅᖢᖓ. ᓄᑕᕋᐅᓪᓗᖓ ᑎᒥᖓ ᐊᑐᖅᐸᓚᐅᖅᑐᑦ ᓂᕿᑐᑲᖕᓄᑦ ᖃᐅᔨᒪᓚᐅᖅᑕᒃᑲ n’y avait plus d’école française à Kuujjuaraapik; alors, ils devaient ᐃᓕᒃᑲᓐᓂᕆᐊᖃᓕᖅᖢᖏᑦ ᐱᕙᓚᐅᖅᐳᖓ. ᐅᑭᐅᑦ ᑕᓪᓕᒪᓄᑦ ᑎᑭᓪᖢᖓ m’envoyer loin de chez nous parce que pour eux, mon éducation était ᐃᓅᓂᕋ ᐃᓕᐊᓂᓚᐅᖅᓯᒪᕙᕋ. ᐱᖅᑯᓯᖅᐳᑦ, ᐃᓄᒃᑎᑐᑦ ᑎᑎᕋᕈᓐᓇᓚᐅᖅᐳᖓ. importante. Ils voulaient que j’aie une bonne éducation, comme mon ᐱᒋᐅᓯᐅᕐᓂᕐᓂᖅ ᐊᒻᒪᓗ ᓄᓂᕙᖕᓂᖅ ᐃᖅᑲᖅᐅᒪᕙᓚᐅᖅᐸᒃᑲ. ᐊᓈᓇᒐᑳᓐᓱᒧᑦ oncle et ma mère biologique. Ma mère ne voulait pas que j’aille à l’école ᐃᒡᓕᕐᒥᐅᑕᐅᖏᓐᓇᖅᐳᖅ ᐊᕝᕗᑎᕙᓚᐅᖅᐸᕋ. ᐊᒃᓱᐊᓗᒃ ᐅᖓᒋᓕᓚᐅᖅᐸᕋ fédérale, alors [mes grands-parents] m’ont envoyée à l’endroit le plus ᐃᓕᓐᓂᐊᕆᐊᖅᓯᒪᓪᓗᖓ. ᐃᓕᓐᓂᐊᑦᑎᐊᕋᓱᐊᓚᐅᖅᐳᖓ. ᐊᓈᓇᖓ ᐅᕙᖕᓂᒃ proche où il y avait une école française. ᐅᐱᒍᓱᖕᓂᐊᕐᒪᑦ ᐱᑦᑎᐊᖅᐸᒃᐳᖓ. xR3C5tUi5 sYy4gxlMs6SA5 | wkw5 wo8ixEx6tbs?Uif5 si4ç6bR5 163 L’EXPÉRIENCE DES INUITS DANS LES PENSIONNATS INDIENS | wkw5 wo8ixEx6tbs?1if5 si4√6bq5 Quand je suis allée à l’école anglaise de Kuujjuaraapik, ça m’a ᓂᖏᐅᒃᑯᓐᓂᑦ ᐱᕈᖅᓴᔭᐅᕗᖓ. ᐃᓕᓐᓂᐊᕆᐊᖁᔨᓚᐅᓐᖏᑦᑑᖓᓗᐊᑦ changée. J’étais une fille gênée, timide et intelligente. À l’école fédérale ᑭᓯᐊᓂ ᐅᐃᕕᖅᑎᑐᑦ ᐃᓕᓪᓂᐊᕐᕕᖃᓚᐅᓐᖏᑦ, ᓄᓇᑦᑎᖕᓂ. ᐃᓕᓐᓂᐊᕆᐊᖃᕋᒪ de Kuujjuaraapik, j’ai dû endurer les agressions des autres enfants. Ils ᓄᓇᑦᑎᖕᓂᒃ ᑭᓯᐊᓂ ᐊᐅᓪᓚᕐᓗᖓ. ᐊᒃᑲᒃᑐᑦ ᐊᒻᒪ ᐊᓈᓇᑦᑐᑦ ᐃᓕᓐᓂᐊ- m’appelaient frenchy, frog et ce genre de choses parce qu’ils étaient ᕆᐊᑲᖅᑐᖓ ᐱᓪᓗᑎᒃ. ᐃᓕᓐᓂᐊcᑎᒃᑲ ᑕᒪᕐᒥᒃ ᑲᓇᑕᐅᑉ ᒐᕙᒪᒃᑯᖏᑦᑕ anglais et que je parlais français. J’étais déjà en cinquième année en ᐃᓕᓐᓂᐊᒃᕕᖏᓐᓄᑦ ᒡᓄᑕᐅᕗᑦ. ᐊᓈᓇᒪ ᑲᓇᑕᐅᑉ ᒐᕙᒪᒃᑯᖏᑦᑕ ᐃᓕᓐᓂ- français, et quand on m’a transférée à l’école anglaise, je savais toutes les ᐊᕐᕕᖓᓄᑦ ᓄᐊᑯᓐᖏᒻᒪᖓ, mathématiques de la cinquième année et tout le reste en français, mais ᓄᑕᐅᓕᖅᐳᖓ ᐅᐃᕕᖅᑎᑐᑦ ᐃᓕᓐᓂᐊᖅᑐᓄᑦ. ᐅᐃᕕᖅᑐᑦ ᐃᓕᓐᓂᐊᖅᑐᓄᑦ ᐃᓚᐅᖁᓪᓗᖓ. ᖃᓪᓗᓈᑐᑦ ᐃᓕᓐᓂᐊᖅᑐᓂ ᐃᓚᐅᒐᒪ ᑰᐅᔾᔪᐊᕋᐱᖕᒥ ᐃᓅᓯᖕᓄᑦ en anglais, j’étais encore en maternelle. D’autres choses aussi avaient changé [chez nous]. Ils avaient tué ᐊᓯᔾᔨDᑎᒋᕙᕋ. ᖃᖑᑦᑕᐅᓚᐅᕋᒪ, ᐊᒻᒪᓗ ᓯᓚᑐᓪᓗᖓ. ᑲᓇᑕᐅᑉ ᒐᕙᒪᒃᑯᖏᑦᑕ les chiens. Ma mère a beaucoup pleuré quand ces hommes habillés en ᐃᓕᓐᓂᐊᕐᕕᖓᓂ ᑰᔾᔪᐊᕋᐱᖕᒥ ᑕᐸᓱᒃᑕᐅᕗᖓ . “ᕗᓛᓐᓯ” “ᕗᓛᒃ” ᖃᓪᓗᓈᑐᑦ rouge tuaient les chiens. Je lui ai demandé pourquoi elle pleurait, parce ᐃᓕᓐᓂᐊᕋᒥᒃ ᐅᕙᖓ ᐅᐃᕕᖅᑎᑐᑦ. ᐅᐃᕕᖅᑎᑐᑦ ᐃᓕᓐᓂᐊᕐᓂᖓ ᒍᓖᑦ que je ne l’avais jamais vu pleurer de toute ma vie. Elle a dit : « Ils tuent 5-ᒍᓪᓗᓂ ᑕᒪᕐᒥᒃ ᐊᔪᕈᓐᓂᖅᖢᖏᑦ ᐅᐃᕕᒻᑎᑐᑦ, ᖃᓪᓗᓈᑐᑦ ᐃᓕᓐᓂᐊᓕᕋᒪ notre vie ». Je n’ai pas compris ce qu’elle voulait dire. « Ils tuent notre ᐱᒋᐊᓕᓴᖅᑐᓄᑦ ᓱᕈᓯᓛᓄᑦ ᑭᖕᓄᑲbᖕᒧᐊᖅᑕᐅᕗᖓ. vie. » Elle voulait dire notre culture, qu’ils tuaient l’essence de notre ᐊᒻᒪᓗ ᒪᑯᐊ ᐊᓯᔾᔨᓚᐅᖅᐳᑦ, ᕿᒻᒥᕗᑦ ᑐᖁᕋᖅᑕᐅᓕᖅᐳᑦ. ᐊᐅᐸᖅᑐᓂᒃ culture de la même façon dont ils tuaient les chiens. Après ça, la ᐊᓐᓄᕋᖅᓯᒪᔪᑦ ᕿᒻᒥᓂᒃ ᑐᖁᕋᐃᓕᕐᒪᑕ, ᐊᓈᓇᖓ ᑮᐊᓚᐅᖅᐳᖅ ᐊᑯᓂᐊᓗᒃ. communauté a changé. C’est comme si un gros nuage noir passait ᐊᐱᕆᓚᐅᖅᓯᒪᕙᕋ ᖃᓄᐃᒻᒪᑦ ᑮᐊᕙ, ᑮᐊᔪᖅ ᑕᑯᓚᐅᖅᓯᒪᓐᖏᓐᓇᒃᑯ. ᐅᑲᖅᐳᖅ, dessus. Elle est devenue sombre, et tous ces gens en qui nous avions “ᐃᓅᓯᖅᐳᑦ ᑐᖁᑕᐅᓕᖅᐳᖅ.” ᑐᑭᓯᓚᐅᖅᓯᒪᓐᖏᑕᕋ ᓯᕗᓪᓕᕐᒥ. “ᐃᓅᓯᖅᐳᑦ confiance et que nous aimions et que nous n’avions jamais vus soûls ou ᑐᖁᑕᐅᓕᖅᐳᖅ.” ᓱᓇᐅᕝᕙ ᐃᓅᓯᖅᐳᑦ, ᐱᖅᑯᓯᖅᐳᑦ ᑐᖁᑕᐅᓕᖅᐳᑦ, ᕿᒻᒥᕗᑦ rien, ils ont commencé à boire et à se battre et toute la violence a ᑐᖁᑕᐅᓕᕋᒥᒃ. ᑕᓐᓇᐅᓚᐅᖅᑎᓪᓗᒍ ᓄᓇᓕᒃᐳᑦ ᑕᖅᑐᒦᓕᖅᐳᖅ. ᐃᓅᖃᑎᕗᑦ commencé. C’était parce qu’ils étaient pris dans la communauté. Ils ᐃᓚᓐᓈᕆᓚᐅᖅᑕᕗᑦ n’avaient plus de chiens. Ils n’avaient plus les moyens d’aller chasser ni ᐃᒥᖅᐸᓪᓕᐊᓕᖅᐳᑦ de survivre, alors tous nos frères et sœurs plus âgés ou les jeunes parents, ᑕᐅᑎᓕᖅᐳᑦ. ᐊᓯᔾᔨᖅᐳᑦ, ᑭᒃᑯᓐᓂᒃ ᐃᓄᐃᑦ ᐊᒻᒪᓗ ᐃᓚᖃᕆᐊᖅ ᓇᓗᓇᖅᓯᕗᖅ. ᐅᓇᑕᖅᐸᓕᖅᐳᖅ. ᐋᓐᓂᖅᓯᕆᖃᑦ- nous la jeune génération, nous étions tous complètement affectés par ᓄᓇᓕᖕᓂ ᓄᑦᑕᕆᐊᑲᓐᖏᑦᑐᑦ ᓄᖅᑲᖓᑐᐃᓐᓇᓕᕋᒥᒃ ᓂᖓᓕᖅᐳᑦ. ça, parce que nos parents avaient perdu quelque chose d’énorme, et ce ᕿᒻᒥᖃᕈᓐᓂᖅᑐᑦ ᐊᐅᓪᓚᕈᑎᒃᓴᓂᒃ. ᐊᖑᓇᓱᒍᑎᖏᓐᓂᒃ ᐊᖅᒡᓴᖅᑕᐅᖏᕗᑦ. qu’ils avaient perdu, nous aussi on l’avait perdu. Quand ils ont tué les ᐊᓐᓇᐅᒪᔾᔪᑎᖃᕈᓐᓃᖅᐳᑦ. ᐊᖓᔪᒃᖠᖅᐳᑦ ᐊᒻᒪᓗ ᐊᖓᔪᖅᑳᕗᑦ ᒪᒃᑯᒃᖢᑎᒃ chiens, les agressions, l’alcool et les beuveries ont commencé. ᓱᓇᐃᔭᖅᑕᐅᓕᖅᐳᑦ ᐊᒻᒪᓗ ᓇᓗᓕᖅᐸᓪᓕᐊᓕᖅᐳᑦ. ᐊᓯᐅᔨᓗᐊᕐᒪᑕ ᑕᒪᑦᑕ Nous n’allions plus camper jusqu’à ce que la glace se casse. Nous ᐊᓯᐅᔨᕐᔪᐊᓕᖅᐳᒍᑦ ᐃᓅᓯᑦᑎᖕᓂᒃ. ᓱᐅᕐᓗ ᕿᒻᒥᕗᑦ ᑐᖁᑕᐅᓚᐅᖅᑎᓪᓗᖏᑦ étions prisonniers dans la communauté. Perdre les chiens, ça voulait dire ᐃᓄᐃᑦ ᐋᓐᓂᖅᓯᕆᓂᕐᒧᑦ ᓵᐊᑉᐳᑦ ᑭᓯᐊᓂ ᓯᖁᐃᕋᖓᑦ ᐊᐅᓪᓚᖅᐸᓕᓚᐅᖅᐳᒍᑦ. plus de nourriture du pays. Plus de nourriture du pays, ça voulait dire ᐅᒥᐊᒃᑯᑦ. ᓄᓇᓕᖕᓂ ᐊᔪᖅᓯᑉᐳᒍᑦ, ᐊᐅᓪᓚᕈᑎᖃᔭᐊᓐᖏᓕᕋᑦᑕ. ᕿᒻᒥᖃᕈᓐᓃᕋᑦᑕ que nous tombions malades. Nous étions de plus en plus malades parce ᐃᓄᒃᓯᐅᑎᓂᒃ que nous ne mangions plus notre nourriture habituelle, notre nourriture ᐋᓐᓂᐊᕋᔪᒃᓯᕗᒍᑦ. ᓂᕿᕗᑦ à nous. La nourriture de chez nous est la meilleure au monde, et elle ᓂᕿᒋᔪᓐᓃᕋᑦᑎᒍ. ᐃᓄᐃᑦ ᓂᕿᖓᑦ ᐱᐅᓂᖅᐹᖅ ᓂᕿᓕᒫᓂᑦ. ᐊᑖᑕᑦᑕ ᕿᒻᒥᖏᑦ nous a pratiquement été arrachée de la bouche quand ils ont ôté à nos ᑐᖁᕋᖅᑕᐅᕐᒪᑕ ᐆᒪᔾᔪᑎᑐᐊᕗᑦ, ᓂᕿᕗᑦ ᓂᕿᑕᕈᓐᓇᐃᓪᓕᕗᒍᑦ. ᐃᓄᒃᓯᐅᑎᓂᒃ ᓂᕿᖃᕈᓐᓃᕋᑦᑕ ᐋᖅᑭᐅᒪᔾᔪᑎᒋᒐᑦᑎᒍ, ᐋᓐᓂᐊᖅᓴᕋᐃᓕᖅᐳᒍᑦ ᐊᔪᕐᓇᖅᓯᕗᖅ; parents leur moyen de survivre : nos chiens. J’étais une toute petite fille, et je me rappelle que bien des gens ᓄᑕᕋᐅᓪᓗᖓ ᑮᐊᔪᑦ ᐊᒥᓱᐊᓗᐃᑦ ᐅᔾᔨᕆᕙᒃᑲ ᕿᒻᒦᑦ ᑐᖁᕋᖅᑕᐅ- pleuraient ce jour-là. Parce que je suis allée chez les voisins, et que le père ᓕᖅᑎᓪᓗᖏᑦ. ᓴᓂᓕᖅᖠᑦᑎᖕᓄᐊᕋᒪ ᐊᖑᑎ ᐊᒻᒪ ᐊᕐᓇᑦ ᑮᐊᓚᐅᕆᕘᒃ. 164 nous étions si loin | L’EXPÉRIENCE DES INUITS DANS LES PENSIONNATS INDIENS wkw5 wo8ixEx6tbs?1if5 si4√6bq5 | L’EXPÉRIENCE DES INUITS DANS LES PENSIONNATS INDIENS et la mère de mon amie pleuraient aussi. Alors, je suis revenue à la maison et j’ai dit : « Maman, ils pleurent aussi. Pourquoi tout le monde pleure? » « Parce qu’on nous arrache notre vie », a-t-elle répété. Et parce que j’étais toute petite, ce n’est qu’aujourd’hui que je comprends ce que ça voulait vraiment dire. C’était difficile aussi pour les parents qui avaient perdu leurs enfants. D’abord, le gouvernement leur prenait leurs fils au moment où ils essayaient de leur enseigner comment survivre. On les emmenait. Alors, ils se disaient : « Bon, mes enfants ne sont plus là, alors je vais subvenir aux besoins de ma famille en allant à la chasse. » Mais ils ont aussi tué les chiens. C’est comme s’ils nous avaient tout pris. Je pense qu’ils essayaient de nous faire disparaître de la surface de la Terre, mais ça n’a pas marché parce que la plupart des Inuits croient ᐊᖏᕐᕋᕋᒪ ᐊᓈᓇᒐ ᐊᐱᕆᕙᕋ, ᐃᒃᑯᐊᑦᑕᐅᖅ ᑮᐊᔪᑦ, “ᐊᓈᓇᒃ, ᖃᓄᐃᒻᒪᑦ en Dieu, parce que nous prions et que nous avons un grand protecteur ᑮᐊᒋᕙᑦ, ᖃᓄᐃᒻᒪᑦ ᐊᒥᓱᑦ ᑮᐊᕙᑦ?” “ᐃᓅᓯᖅᐳᑦ ᓱᕋᑦᑎᖅᑕᐅᓕᕐᒪᑦ”. ᐅᑲᖅᐳᖅ là-haut. Aucun homme ne peut nous faire disparaître de la surface de la ᐊᓈᓇᒐ. ᓄᑕᕋᐅᓗᐊᒧᑦ ᑐᑭᓯᓐᖏᑕᕋ. Terre, parce que quelqu’un nous aide là-haut. ᐊᖓᔪᖅᑳᕗᑦ ᓄᑕᕋᒥᖕᓂᒃ ᐊᖅᓴᖅᑕᐅᔪᑦ ᐊᒃᓱᕈᖅᐸᓚᐅᕋᓗᐊᕆᕗᑦ. Je n’aime pas ça quand, des fois, une personne snob dit : « Ce maudit ᒐᕙᒪᒃᑯᓐᓂᑦ ᓄᑕᕋᖏᑦ ᐱᔭᐅᓕᖅᐳᑦ ᓯᕗᓪᓕᕐᒥ. ᐃᕐᓂᖏᑦ ᐱᔭᐅᕋᖅᐳᑦ Indien soûl! » C’est la faute du gouvernement s’ils sont soûls, c’est à cause des ᐃᓕᓐᓂᐊᖅᑎᓐᓇᓱᐊᖅᑕᖏᑦ ᐊᓐᓇᐅᒪᓂᖅ ᓄᓇᒥ ᐊᖑᓇᓱ`ᖕᓂᕐᒃᑯᓪᓗ. ᐊᖅᒡᓴᖅ- externats fédéraux. Ce sont des victimes. Ils n’avaient jamais été exposés ᑕᐅᓕᖅᐳᑦ ᓄᑕᕋᖏᓐᓂᒃ. ᓄᑕᕋᖏᑦ ᐱᔭᐅᓕᕆᕗᑦ. ᐃᓚᒃᑲ ᓄᖑᑕᐅᓕᕐᒪᑕ, à la violence et des choses comme ça, et c’est parce qu’ils souffrent. Ils ᐊᖑᓇᓱᒃᑎᐅᓂᐊᓕᖅᐳᖓ. ᑭᓯᐊᓂ ᕿᒻᒥᖏᑦ ᑐᖁᕋᖅᑕᐅᓕᕆᕗᑦ. ᐃᓄᐃᑦ ont été arrachés de leur mère, de l’amour de leur mère, et ils ne pouvaient ᓱᓇᒃᑯᑕᖏᓐᓂᒃ ᐊᖅᓵᕋᖅᑕᐅᓕᖅᐳᑦ ᑕᒫᓐᓂᒃ. pas se revoir avant l’été suivant. C’est pour ça que ces gens sont perdus. ᓄᓇᕐᔪᐊᕐᒥᑦ ᖁᔭᓇ ᑐᖁCᖅᓗᑕ ᐱᔭᐅᒋᐊᖅᑯᕐᓂᕋᓗᐊᕋᑦᑕ. ᐊᔪᖅᑕᐅ- Nous n’avions personne pour nous aider, pas de services sociaux, nulle ᓚᐅᖅᐳᑦ ᐃᓄᐃᑦ ᓄᖑᑕᐅᓂᖅ, ᒎᑎᒥᒃ ᐅᒃᐱᕆᔭᖃᓕᓚᐅᕐᒪᑕ. ᑐᒃᓯᐊᖅᐸᒪᑕ part, pas d’orienteurs, de conseillers scolaires, rien du tout. ᐃᑲᔪᖅᑕᐅᔪᒪᓪᓗᑎᒃ. ᑭᓇᒥᑦ ᓄᖑᑕᐅᔪᓐᓇᓐᖏᑉᐳᒍᑦ ᖁᑦᑎᒃᑐᒥ ᐃᑲᔪᖅᑎᖃᕋᑦᑕ. Les guérisons et tout ce qui les accompagne sont finalement là, ᖁᕕᐊᖏᕙᓐᖏᑕᕋ ᐱᐅᓱᒋᔪᓂᒃ ᐅᑲᖅᑐᒥᒃ ᑐᓴᕆᐊᒃᓴᖅ ᐃᒪᓐᓇ. “ᐊᓪᓚᑦ mais la plupart des gens qui ont le plus souffert sont maintenant six ᐃᒥᖅᑎᑐᐃᓐᓇᐃᑦ”. ᒐᕙᒪᒃᑯᑦ ᓱᕋᖅᓴᓚᐅᕋᒥᖏᑦ ᓄᑕᕋᐅᓂᖏᓐᓂ ᐃᒥᖅᐸᒃᐳᑦ, pieds sous terre. Les Survivants importants, ceux qui ont réalisé des ᐃᓕᓐᓂᐊᕐᕕᖕᒥ ᓱᕋᖅᓴᖅᑕᐅᓂᑯᑦ. ᐱᓂᕐᓗᒃᑕᐅᓂᑰᒐᒥᒃ. ᐋᓐᓂᖅᓯᖅᑕᐅᕙᓚᐅᖅᐳᑦ, choses, ils sont aussi six pieds sous terre. Je suis certaine que mon oncle… ᐊᒻᒪᓗ ᐊᓯᖏᑦᑎᒍᑦ ᐋᓐᓂᖅᑕᐅᓯᒪᕗᑦ. ᐋᓐᓂᐊᖅᐳᑦ. ᐊᓈᓇᒥᖕᓂᑦ ᐊᖅᓴᖅᑕ - Il a écrit un livre qui s’appelle De la toundra aux champs de bataille : ᐅᓂᑯᑦ. ᓇᓪᓕᒋᔨᒥᖕᓂᑦ, ᑭᓯᐊᓂ ᐊᐅᔭᐅᓕᖅᐸᑦ ᐅᑎᕐᕕᒋᓂᐊᖅᓗᓂᔾᔪᒃ. ᓱᖃᐃᒻᒪ Souvenirs du premier soldat inuit canadien connu. Il a réalisé ᐃᓄᐃᑦ ᐃᓚᖏᑦ ᐊᓯᐅᓯᒪᓪᓚᖅᐳᑦ. ᐃᑲᔪᖅᑎᑲᖅᐸᓚᐅᓐᖏᓐᓇᑦᑕ ᐃᑲᔪᖅᑕᐅᔭᕆ- beaucoup de choses, alors je crois que c’est lui qui devrait être assis ici ᐊᖃᕋᓗᐊᖅᖢᑕ. à vous raconter tout ce qu’il a réussi à réaliser en même temps qu’il ᐃᓕᓐᓂᐊᕐᕕᖕᒥ. Jeune garçon inuit avec deux chiens, Cape Dorset, T.N.-O., [Cape Dorset (Kinngait), Nunavut], 1962. ᐃᓄᓕᕆᔨᑕᖃᓚᐅᓐᖏᑉᐳᖅ. ᐃᓅᓯᓕᕆᔨᑕᖃᓚᐅᓐᖏᑉᐳᖅ wkw5 kv3Wx5 m3Î[l e7u4, r8zw, kN5yx6 ªr8zw5, kNK5º, !(^@. scoμZc3F4 x7ml wb3iboEp4f5 vNbu \ Wt5tJ6 no QS ?8{ \ no QS Wdtq8i5 \ E002394511 BIBLIOTHÈQUE ET ARCHIVES CANADA / MENTION DE SOURCE : CHARLES GIMPEL / CHARLES GIMPEL FONDS / E002394511. xR3C5tUi5 sYy4gxlMs6SA5 | wkw5 wo8ixEx6tbs?Uif5 si4ç6bR5 165 L’EXPÉRIENCE DES INUITS DANS LES PENSIONNATS INDIENS | wkw5 wo8ixEx6tbs?1if5 si4√6bq5 ᒪᒥᓴᕐᓂᖅ survivait. Parce que les Inuits sont des Survivants. Les Autochtones sont des Survivants, beaucoup d’Autochtones inuits. ᐊᓂᐊᑎᑦᑎᓂᖅ ᐊᑐᖅᐸᓪᓕᐊᓕᖅᐳᖅ ᒪᓐᓇ. ᑭᓯᐊᓂ ᐱᓕᕆᐊᖑᕙᓚᖅᑐᑦ ᐅᓄᖅᑐᑦ ᑐᖁᖓᓕᖅᑎᒡᓗᖏᑦ. ᐱᓕᕆᕐᔪᐊᖅᑎᐅᓚᐅᖅᓯᒪᔪᑦ Ça fait du bien de tout faire sortir cela. C’est difficile pour nous ᐃᓕᓐᓂᐊᕐᓂᑯᑦ ᑐᖁᖓᐅᓕᕆᕗᑦ. ᐊᒃᑲᒐ ᐃᓱᒪᒋᕙᒃᐸᕋ, ᑕᐃᒍᖓᕐᒥᒃ ᑎᑎᕋᓚ- de laisser ça sortir parce qu’on n’a jamais eu les travailleurs sociaux ᐅᖅᐳᖅ ᑕᐃᔭᖅ From the Tundra to the Battlefield: Memories et les orienteurs et des gens qui se sont inquiétés de nous, qui se of the First Known Canadian Inuit Soldier — ᐃᓄᐃᑦ sentaient concernés par nos souffrances. Il n’y a jamais eu personne. ᓄᓇᖓᓐᓂᑦ ᐅᓇᑕᖅᑐᓄᑦ ᐅᐸᕐᓂᖅ : ᑲᓇᑕᒥ ᐃᓄᒃ ᐅᓇᑕᖅᑐᒃᓴᖅ ᓯᕗᓪᓕᖅ C’était comme « Fais ceci, fais cela, fais ça! Tu seras comme ça, et ᐅᓂᒃᑳᖅᑐᖅ. ᐱᓕᕆᕐᔪᐊᖅᓯᒪᔪᖅ ᑐᖁᖓᓕᖅᑐᖅ, ᐃᓄᐃᑦ ᐊᓐᓇᐅᒪᔪᖕᓇᕐᒪᑕ comme ça et ça et c’est tout. Défense de pleurer. Même si tu as mal, ᐊᔪᓐᖏᑦᑐᑦ. ᓄᓇᑲᖅᑲᖅᑐᑦ ᑕᒪᕐᒥᒃ ᐊᓐᓇᐅᒪᔪᖕᓇᖅᐳᑦ. ᐊᓂᐊᑎᑦᑎᓪᓗᓂ défense de pleurer. Et tu ne dois pas en parler! » ᐊᒃᓱᐊᓗᒃ ᐃᑲᔪᕐᓂᑲᖅᐳᖅ. ᐊᒃᓱᕈᓗᐊᖅᐸᒃᐳᒍᑦ Les Inuits sont élevés pour devenir des gens qui pardonnent, qui ᐃᓅᓯᓕᕆᔨᒃᑯᓐᓂᒃ ᐊᒻᒪ ᐃᓄᓕᕆᔨᒃᑯᓐᓂᑦ ᐃᑲᔪᖅᑕᐅᕙᓚᐅᓐᖏᓐᓇᑦᑕ. ᐃᓄᐃᓪᓗ n’en veulent à personne, qui ne vont pas se coucher encore en colère contre ᐃᓚᖏᑦ ᐃᒃᐱᒍᓱᑦᑎᐊᖅᐳᑦ ᐃᑲᔪᕈᒪᑦᑎᐊᖅᐳᑦ. ᑭᓯᐊᓂ ᐃᑲᔪᖅᑎᖃᓚᐅᓐᖏᑦᑐᒍᑦ. quelqu’un, parce qu’on ne sait pas si on va se réveiller le lendemain ᐱᓕᕆxᖑᔭᕆᐊᑲᖅᑐᓂᒃ ᐱᓕᕆᓐᓇᕆᐊᖃᓚᐅᖅᐳᒍᑦ. ᐃᒪᓐᓇ ᐱᓕᕆᒋᑦ, ᑭᓯᐊᓂ matin. On nous a arraché ça aussi. Ils nous ont pris la meilleure partie de notre vie. Ça ne valait ᐱᓕᕆᐊᕆᓗᒍ. ᑮᐊᓐᖏᓪᓗᑎᑦ. ᐋᓐᓂᕋᓗᐊᕈᕕᑦ ᑮᐊᑦᑕᐃᓕᖏᑦ. ᐅᖃᐅᓯᕆᑦᑕᐃᓕᒍᒃ. peut-être pas grand-chose, mais nous étions des Survivants. Regarde, ᐃᓄᒃᑎᒍᑦ ᐃᓱᒪᒋᔪᓐᓇᐃᖅᓯᓴᕋᐃᑉᐳᒍᑦ. ᐃᓅᖃᑎᑦᑎᖕᓂᒃ ᖀᒥᒍᓱᖑᓐ - c’est comme ça que les Cris vivaient, et nous dans des iglous. Nous ᓇᓐᖏᑉᐳᒍᑦ ᐅᑯᓂ. ᓯᓂᒋᐊᓚᐅᓐᖏᓐᓂᖅ ᒪᒥᐊᑉᐸᒃᐳᒍᑦ ᓂᖓᐅᑎᔭᑦᑎᖕᓄᑦ. n’avions pas besoin de maisons. ᑕᓐᓇᑦᑕᐅᖅ ᓱᕋᕈᑎᒋᔭᕗᑦ ᐊᑐᓗᐊᒧᑦ. J’ai neuf enfants : sept garçons et deux filles, et quatorze ᐃᓅᓯᖅᐳᑦ ᓄᑕᕋᐅᓪᓗᑕ ᐱᐅᔪᖅ ᐱᖅᑕᐅᕗᖅ ᓱᕋᖅᑕᐅᕗᖅ. ᐊᔪᖅᓴᖅ- petits-enfants. Mais maintenant, ils sont huit parce qu’il y a deux ᑑᒐᓗᐊᖅᖢᑕ ᐃᓅᓯᖅᐳᑦ ᐱᐅᓚᐅᖅᐳᖅ. ᐊᓪᓚwᑦ ᐃᒪᓐᓇ ᐃᓅᓯᖃᒪᑕ, ᐅᕙᒍᑦ mois, mon fils est mort gelé. ᐃᓄᒃᑎᒍᑦ ᐃᒡᓗᕕᖓᕐᒥᐅᑕᐅᓪᓗ. ᖃᓪᓗᓈᑦ ᐃᒡᓗᖁᑎᖏᓐᓂ ᐊᑐᓐᖏᒃᑲᓗ- Vous savez quoi? À mon école, on nous enseignait à agresser nos ᐊᖅᖢᑕ ᐊᔪᓚᐅᓐᖏᑦᑐᒍᑦ. enfants parce que je n’ai pas été battue personnellement, et je ne veux 9-ᓂᒃ ᓄᑕᕋᑲᖅᐳᖓ; 7 ᐊᖑᑏᑦ ᐊᒻᒪᓗ ᒪᕐᕈᐃᑦ ᐊᕐᓇᒃ ᐊᒻᒪᓗ ᐃᕐᖑᑕᒃᑲ 14-ᒍᕗᑦ. ᒪᓐᓇ ᓄᑕᕋᒃᑲ 8-ᒍᓕᖅᐳᑦ ᐃᕐᓂᒪ ᐃᓚᖓᑦ ᖁᐊᓚᐅᖅᐳᖅ, ᑐᖁᔪᖅ. pas faire à quelqu’un ce que je ne veux pas qu’on me fasse. Mais certains ᐃᓕᓐᓂᐊᕐᕕᖕᓂ ᓄᑕᕋᑦᑎᖕᓂᒃ ᐃᓖᔭᖃᓂᖅ ᐃᓕᓐᓂᐊᑦᑎᐊᓚᐅᖅᐳᒍᑦ, enfants en étant agressés par nos professeurs. Moi, je ne bats pas mes parents frappent leurs enfants comme des fous pour les discipliner. Moi, ᐃᓖᔭᕆᔭᐅᓪᓗᑕ. je ne les bats pas pour les discipliner, je leur parle. Oui, je pense que c’est ᐃᓖᔭᐅᓚᐅᓐᖏᓐᓇᒪ. ᐱᓕᕆᐊᖑᔪᒪᓐᖏᓐᓇᒪ, ᐱᓕᕆᐊᑲᖅᐸᓐᖏᑉᐳᖓ. ᑭᓯᐊᓂ pour ça qu’ils ont commencé à battre leurs enfants, parce que c’est ça ᐊᖓᔪᖅᑳᑦ qu’on leur avait enseigné à l’école. Nous n’avions jamais vu de violence ᐋᓐᓂᖅᐸᓐᖏᑕᒃᑲ ᑭᓯᐊᓂ ᐅᖃᐅᓯᒃᑯᑦ. ᐃᓕᓐᓂᐊᕐᕕᖕᒥ ᐱᓕᕆᐊᖑᕙᓚᖅᑐᑦ avant d’avoir des instituteurs violents, des instituteurs violents et sévères. ᐋᓐᓂᖅᓯᐊᖑᕙᓚᐅᖅᑐᑦ ᓄᑕᖅᑲᒥᖕᓂᒃ ᐋᓐᓂᖅᓯᕆᕙᒃᐳᑦ. ᐃᓕᓐᓂᐊᖅᑎᑦᑎᔨᓂᑦ J’ai parlé à mes enfants des bonnes choses, mais je ne veux pas leur parler des mauvaises choses. Je ne veux pas qu’ils aient peur d’aller ᑭᓯᐊᓂ ᓇᖕᒥᓂᕐᓕ ᐃᓚᖏᑦ ᓄᑕᕋᒃᑲ ᓄᑕᕋᒥᖕᓂᒃ ᐋᓐᓂᖅᓯᕆᓂᖅ ᐃᓖᔭᕆᓐᖏᑕᒃᑲ, ᐋᓐᓂᖅᓯᕆᕙᒃᐳᑦ. ᑎᒥᒃᑯᑦ ᖃᐅᔨᒋᐊᖅᑕᕗᑦ. ᐃᓕᓐᓂᐊᖅᑎᑦᑎᔩᑦ ᓇᖕᒥᓂᖅ ᓄᑕᕋᒃᑲ ᐃᓚᖏᑦ ᐋᓐᓂᖅᓯᕆᕐᔪᐊᖅᐸᓚᐅᕐᒪᑕ. à l’école. C’était une école totalement différente. Je n’aurais jamais envoyé ᓄᑕᖅᑲᒃᑲ ᐃᓕᓐᓂᐊᕐᕕᖕᒥ ᐱᐅᔪᓂᒃ ᐊᑐᖅᓯᒪᔪᓂᒃ ᐅᓂᒃᑳᐅᑎᕙᒃᐸᒃᑲ aucun de mes enfants à Fort George. Pas question! J’aurais préféré les ᑭᓯᐊᓂ ᐋᓐᓂᕐᓇᖅᑐᑦ ᐅᖃᐅᓯᕆᕙᓐᖏᑉᐸᒃᑲ. ᐃᓕᓐᓂᐊᕐᕕᑦᒃ ᐊᔾᔨᐅᓐᖏᑦᑑ- éduquer à la maison, leur enseigner leur culture et leur langue à eux. ᓚᐅᖅᑐᖅ ᐃᓅᓯᖕᓂ. ᓄᑕᕋᒃᑲ ᑕᒪᕐᒥᒃ ᕗᐅᑦ ᔪᐊᔾᔨᒧᑦ ᐃᓕᓐᓂᐊᕆᐊᖅᑎᓐ- Je ne sais pas pourquoi ils essayaient de nous arracher notre culture et notre langue, parce que la seule façon de réussir ce qu’on peut 166 ᓂᐊᓐᖏᑕᒃᑲ. ᐊᖏᕐᕋᖏᓐᓂ ᐅᖃᐅᓯᖏᑦ, ᐱᖅᑯᓯᖏᑦ ᐊᒻᒪᓗ ᐃᓄᐃᑦ ᐱᖅᑯᓯᖏᑦᑎᒍᑦ ᐃᓕᓐᓂᐊᖅᑎᓐᓇᔭᖅᐸᒃᑲ. nous étions si loin | L’EXPÉRIENCE DES INUITS DANS LES PENSIONNATS INDIENS wkw5 wo8ixEx6tbs?1if5 si4√6bq5 | L’EXPÉRIENCE DES INUITS DANS LES PENSIONNATS INDIENS devenir de mieux, c’est en étant qui on est. Tout savoir sur sa culture et ᖃᐅᔨᒪᓐᖏᑉᐳᖓ ᓄᖑᓴᖅᑕᐅᓇᓱwᓐᓇᖅᐸ. ᐱᖅᑯᓯᖅᐳᑦ de nous enlever notre culture, ils ont fait que c’est plus difficile pour ᓱᓇᐅᓐᖏᒻᒪᑦ nous d’apprendre. Quand on sait tout... si je sais comment le dire en ᖃᐅᔨᒪᒍᑦᑎᒍ ᐊᓯᑦᑕ ᐅᖃᐅᓯᖏᓐᓂᒃ ᐱᖅᑯᓯᖏᓐᓂᒃ ᐃᓕᑦᑎᓴᕋᐃᓐᓂᖅᓴᐅᕗᒍᑦ. inuktitut, c’est pas un problème, je vais savoir comment le dire en anglais. ᑭᓇᐅᓂᖅᐳᑦ ᐱᖅᑕᐅᒋᐊᕋᒥ, ᑲᓪᓗᓈᑐᑦ ᐃᓕᓐᓂᐊᕆᐊᑲᖅᑕᕗᑦ ᐊᔪᕐᓇᕐᓂᖅ- Nous sommes passés d’écoles complètement sévères à des écoles trop indulgentes; pas assez de discipline, je ne pense pas que c’est bon non ᓴᐅᓚᐅᖅᐳᑦ ᐅᖃᐅᓯᖅᐳᑦ ᐃᓅᓂᖅᐳᑦ après, c’est plus facile d’apprendre une autre langue. Alors, en essayant Aujourd’hui, il n’y a pas assez de discipline dans les écoles. ᐊᒻᒪᓗ ᖃᓄᐃᒻᒪ ᓄᖑᓴᖅᑕᐅᕗᑦ, ᑭᓇᐅᓂᖅᐳᑦ ᐱᖅᑕᐅᓕ, ᓴᓗᖅᒪᖅᓴᖅᑕᐅᑕ. ᑭᓇᐅᓂᖅᐳᑦ ᐃᓅᓂᖅᐳᑦ ᐱᖅᑕᐅᒋᐊᓚᐅᕐᒪᑦ. ᐃᓄᒃᑎᑐᑦ ᒡᓱᕐᓗ ᐅᖃᐅᓯᖅᐳᑦ ᐅᖃᐅᓯᑐᑲᒃᑯᑦ ᖃᐅᔨᒪᓗᓂ ᐊᓯᑦᑕ ᐅᖃᐅᓯᐊᒍᑦ ᐃᓕᑦᑎᒋᐊᖅ ᐊᔪᕐᓇᓐᖏᓐᓂᖅᓴᐅᕗᖅ. ᐅᓪᓗᒥ ᐃᓕᓐᓂᐊᒃᕖᑦ ᐊᓴᓗᐊᓕᖅᐳᑦ. ᐃᓖᔭᑲᖅᐸᓚᐅᖅᖢᑎᒃ, ᐃᒡᓗᐊᓄᑦ plus. Je pense que la discipline aurait été correcte s’ils n’avaient pas ᐊᓴᓇᖅᑐᓄᑦ ᐱᓕᕆᓕᕐᓗᑎᒃ. ᓇᓕᐊᒃ ᐊᑲᐅᓐᖏᓐᓂᑲᖅᐳᑦ ᑕᒪᕐᒥᒃ. ᐊᒐᔪᖅᑳᐅᓯᕐ - utilisé la violence, parce que tu as juste à élever la voix et je vais faire ᓂᖏᑦ ᖃᓄᐃᓚᐅᓐᖏᒃᑲᓗᐊᖅᐳᑦ, ᐋᓐᓂᖅᓯᕆᕙᓐᖏᒃᑯᑎᒃ. ᓂᐱᒃᑯᑦ ᐊᖓᔪᖅᑳᐅᓯᖅ- tout ce que tu demandes. Si tu veux que je me peigne les cheveux, si ᐸᒃᑯᑎᒃ ᐊᒃᑐᐃᓐᖏᓪᓗᑎᒃ ᖃᓄᐃᓐᓂᐊᓚᐅᓐᖏᑦᑑᒐᓗᐊᖅ. ᓱᐅᓪᓗ, ᓄᔭᒃᑲ ᐃᓪᓚᐃᕈ- tu élèves la voix et que tu cries « peigne tes cheveux! », je vais me ᒪᒍᕕᖏᑦ, ᐃᕆᐊᓪᓚᒃᑯᕕᑦ , “ᐃᓪᓚᐃᓚᐅᕆᑦ”, ᐄ, ᐃᓪᓚᐃᕐᓂᐊᖅᐸᖏᑦ ᒪᓐᓇ ᒪᓐᓇ! peigner les cheveux tout de suite. ᓂᕿᑦᑎᖕᓂᒃ ᓇᕐᕈᓕᖅᑎᑕᐅᒋᐊᖅᐳᒍᑦ, ᐃᓱᒪᒋᕙᕋ. ᐃᓄᒃᑕᑐᐊᖑᒐᒪ, ᐊᓪᓚᑦ Et je pense qu’ils essayaient à nous amener à haïr notre ᐃᓕᓐᓂᐊᖃᑎᒃᑲ ᒥᑭᒐᖅᑐᖅᐸᓐᖏᑦᑐᑦ, ᐅᕙᖕᓂᒃ ᑕᐸᓱᒃᐸᓚᐅᖅᐳᑦ, ᒥᑭᒐᖅᑐᖅᑎ. nourriture. « Pouah! Tu manges cru, pouah! » Parce que j’étais la seule ᐊᑦᑎᖅᑕᐅᓯᒪᓚᐅᖅᐳᖓ, “ᒥᑭᒐᖅᑐᖅᑎ”. ᐊᓪᓚᑐᑦ ᐅᖃᐅᓯᒃᑯᑦ, ᐳᐃᒍᖅᑕᕋ, Inuite et que tous les autres élèves étaient des Cris et qu’ils ne mangeaient ᐳᐃᒍᕋᒃᑯ ᖃᓄᐃᓐᖏᑉᐳᖅ. ᐃᓅᖃᑎᖃᓚᐅᓐᖏᑉᐳᖓ, ᐃᓄᑑᖏᓐᓇᖅᐸᓚᐅᖅᐳᖓ. jamais rien de cru. Alors, ils m’avaient surnommée raw eater, « mange cru ». ᐃᓄᐃᑦ ᑕᒪᕐᒥᒃ ᐱᐅᓂᑲᖅᐳᑦ, ᐊᔪᓐᖏᓐᓂᑲᖅᐳᑦ. ᐱᖅᑯᓯᖅᐳᑦ ᐃᓄᒃᑎᒍᑦ Au moins, en cri, je ne sais plus comment ça se dit. Je suis heureuse de l’avoir ᐱᒻᒪᕆᐅᕗᖅ. ᐱᖅᑯᓯᑦᑎᖕᓂᒃ ᐊᖅ+ᓴᖅᑕᐅᔪᓐᓇᓐᖏᑉᐳᒍᑦ, ᐊᒃᓱᕈᕋᓗᐊᕈᑎᒃ. oublié! Je ne me suis pas fait d’amis. Aucun. J’étais toujours toute seule. ᐱᖅᑯᓯᖕᓂᒃ ᖃᐅᔨᒪᒍᕕᑦ ᓄᓇᕐᔪᐊᕐᒥ ᓇᓂᑐᐃᓐᓇᖅ ᐃᓅᔪᓐᓇᖅᐳᑎᑦ. ᐱᖅᑯᓯᕐᓂᒃ Chaque personne est importante, notre culture est importante, ᖃᐅᔨᒪᒍᕕᑦ, ᐃᓕᖕᓂᒃ ᖃᐅᔨᒪᕗᑎᑦ ᐊᒻᒪᓗ ᐱᓕᕆᐊᕐᓂᒃ ᓱᓇᑐᐃᓐᓇᒥᒃ personne ne peut nous voler notre culture, ni par la force ni avec rien d’autre. Et si vous connaissez votre culture, vous pouvez apprendre et réussir n’importe quoi au monde. ᓴᓐᖏᓂᖃᕋᕕᑦ ᐊᔪᓐᖏᑉᐳᑎᑦ. ᐃᓄᐃᑦ ᐊᓯᒥᖕᓂᒃ ᑎᒃᑯᐊᖅᑕᖅᑐᑦ ᐱᐅᓐᖏᑉᐸᒃᑲ. ᓄᓇᑲᖅᑲᖅᑐᓂᒃ ᐱᓗᐊᖅᑐᒥᒃ ᐊᑭᕋᖅᑐᖅᑐᑦ. ᐃᓅᓯᖏᓐᓂᒃ ᐊᑐᓚᐅᖅᓯᒪᓇᑎᒃ ᖃᐅᔨᒪᓇᓱᒋᕙᒃᑐᑦ. Je n’aime pas quand [d’autres gens] pointent du doigt les ᐊᓂᐊᑎᑦᑎᔭᕆᐊᑲᖅᐳᒍᑦ ᐋᓐᓂᐊᑦᑎᖕᓂᒃ. ᓇᖕᒪᒐᕆᑐᐃᓐᓇᕐᓗᒍ ᐋᓐᓂᐊᕐᓂᖅ Autochtones et disent du mal d’eux, parce qu’ils ne pourront jamais se ᐱᐅᓐᖏᑦᑐᖅ, ᐃᓕᖕᓂᒃ ᐊᒃᑐᐃᓂᐊᖅᑐᖅ. ᐋᓐᓂᐊᕐᓂᖅ ᓱᓕ ᐃᓗᖕᓂ ᐃᔨᖅᓯᒪᔪᖅ, mettre à leur place, jamais. Mais il faut le laisser sortir. Il ne faut pas ᓄᑕᕋᐅᓪᓗᑎᑦ ᐋᓐᓂᕐᓂᖅᑎᑦ ᐊᓂᑎᑦᑕᕆᐊᑲᖅᐸᑎᑦ. ᒪᒥᓴᕈᓐᓇᖅᐳᑎᑦ. garder ça en dedans parce que ça va nous ronger jusqu’au fond. La ᐃᑲᔪᖅᑎᖃᐅᑦᑎᐊᓕᖅᐳᒍᑦ ᐅᓪᓗᒥ ᓈᒪᔪᓂᒃ. ᐅᖄᓚᐅᑎᒃᑯᑦ ᐊᑭᑲᓐᖏᑦᑐᑦ douleur est là, l’enfant qui est au fond de nous doit sortir pour guérir. ᐅᖃᓪᓚᒃᕕᒃᓴᐅᓕᖅᐳᑦ, ᐅᖃᐅᓯᖅᑎᑦ ᑐᓴᖅᑕᐅᓂᐊᕋᑎᒃ ᓄᓇᑦᓯᖕᓂ. ᐃᒻᒪᒃᑲᓐᓂᖅ C’est après ça qu’on peut guérir. ᐅᖃᐅᓯᖅᐳᑦ ᑐᓴᖅᑕᐅᓴᕋᐃᓗᐊᓚᐅᖅᐳᑦ ᐊᒻᒪ ᓂᓪᓕᕈᒪᓗᐊᖅᑐᓄᑦ ᒪᑐᔭᐅᓯ- Maintenant, il y a toutes sortes d’aides qui n’existaient pas avant, même des numéros sans frais, et c’est confidentiel. Avant, il n’y avait pas ᒪᓚᐅᖅᐳᒍᑦ. ᐃᓕᓐᓂᐊᖅᑎᑦᑎᔨᒧᑦ ᐅᖃᕆᐊᕋᓗᐊᕈᕕᑦ, ᐃᑲᔪᖅᑕᐅᓂᐊᓐᖏᒧᑦ ᑕᒻᒪᖅᓴᐃᔨᒥᒃ ᑕᐃᔭᐅᖓᓕᖅᐸᓚᐅᖅᐳᒍᑦ. ᓵᕝᕕᓴᖃᖅᐸᓚᐅᓐᖏᑉᐳᒍᑦ. de confidentialité. Si nous parlions à un instituteur, il parlait dans notre ᐃᑲᔪᖅᑕᐅᓂᖅ ᐋᖅᑭᒃᐸᓪᓕᐊᖏᓐᓇᖅᐳᖅ. ᐋᖅᑭᒋᐊᒃᑲᓐᓂᕈᓐᓇᖅᑐᖅ ᓱᓕ. dos et puis nous étions considérés comme des petits fauteurs de trouble, ᒪᓐᓇ ᐊᒃᓱᕈᓗᐊᓐᖏᒻᒪᑕ, ᐱᐅᓯᒋᐊᒃᑲᓐᓂᕈᓐᓇᖅᐳᑦ. ᓄᓇᓕᖕᓂ ᐊᑐᓂ vous savez. Non, vraiment. Il n’y avait personne pour nous aider. ᒪᒥᓴᕐᓂᖅ ᐊᑐᖅᑕᐅᕙᓕᖅᐸᑦ ᐊᑲᐅᕗᖅ. ᐅᖃᐅᓯᐅᑦᑕᕐᓗᑎᒡᓗ ᐊᔪᕈᑎᕗᑦ Je trouve que ça s’améliore. Et je sais que ça peut s’améliorer ᓈᓚᐅᑎᒃᑯᑦ. ᑕᒪᑦᑕᑲᓴᒃ ᐃᓱᒪᒋᔪᓐᓇᐃᖅᓯᔪᓐᓇᖅᐳᒍᑦ, ᑭᓯᐊᓂ ᐊᔪᕐᓇᖅᑐᖅ encore plus. Parce qu’ils sont plus indulgents actuellement. Ils peuvent ᐱᒋᐊᓕᓴᖅᖢᒍ. ᐋᓐᓂᐊᕗᑦ ᑭᓯᐊᓂ ᐊᓂᐅᕋᓚᐅᕐᓗᖏᑦ, ᐊᓐᓇᒃᓴᖅᐸᓪᓕᐊᓕᕈᓐ- xR3C5tUi5 sYy4gxlMs6SA5 | wkw5 wo8ixEx6tbs?Uif5 si4ç6bR5 167 L’EXPÉRIENCE DES INUITS DANS LES PENSIONNATS INDIENS | wkw5 wo8ixEx6tbs?1if5 si4√6bq5 devenir de mieux en mieux. Commencer des séances de guérison dans ᓇᖅᐳᒍᑦ. ᒪᒥᓴᖅᓯᒪᓐᖏᓪᓗᓂ différentes communautés et des émissions à ligne ouverte, et des choses ᐊᒃᑐᐃᔪᓐᓇᖅᑐᑦ ᐃᓱᒪᒋᓗᖏᑦ. ᐋᓐᓂᐊᕗᑦ ᐅᕙᖕᑎᖕᓂᒃ ᐃᓚᑦᑎᖕᓂᒃ comme ça. Parce que la plupart d’entre nous ont été élevés pour ᓄᓇᑦᑎᖕᓂ ᒪᒥᓴᖅᐸᓐᖏᓐᓇᑦᑕ. ᐊᕐᕕᖅᑕᖅᑐᑦ ᐃᓅᓯᓕᕆᔨᒃᑯᑦ ᑎᑭᑉᐸᒃᑲ- pardonner et oublier, mais certaines choses ne sont pas si faciles à ᓗᐊᖅᐳᑦ ᓄᓇᓕᖕᓄᑦ ᐃᑲᔪᕆᐊᖅᑐᑦ. ᐅᐸᒃᑕᐅᑦᑕᓕᕋᖓᒥᒃ ᐊᒃᓱᐊᓗᒃ ᐃᑲᔪᖅᑐᑦ. pardonner et à oublier. Il faut les dire, parce qu’elles vont affecter notre ᑭᓯᐊᓂ ᐃᓚᖏᑦ ᑭᖑᕙᓗᐊᕋᓱᒋᔪᑦ ᐊᔪᕋᓱᒋᔪᑦ ᐅᐸᒃᐸᓐᖏᑉᐳᑦ, ᐃᑲᔪᖅᑕᐅ- vie jusqu’au bout, et si on souffre, ceux autour de nous souffrent aussi. ᔪᒪᔫᖓᓗᐊᑦᑕᐅᖅ. ᐃᓚᖏᑦ ᑭᖑᕙᓗᐊᕋᓱᒋᔪᑦ ᐊᒻᒪ ᑖᒪᓐᓇ ᐃᓱᒪᑲᖅᑐᑦ. Nous n’avions pas de séances de guérison et des choses comme ᑲᑦᑐᑦᑎᐊᕐᓂᐊᕈᕕᑦ ᐃᓅᓯᕐᓂ ᓴᐃᓕᓕᕈᒪᒍᕕᑦ ᐃᓕᖕᓂᒃ ᓇᓪᓕᒋᓕᕆᐊᑲᖅᐳᑎᑦ ça dans nos communautés. Il y a un groupe qui se promène et ils aident ᐊᒻᒪ ᖁᔭᒡᓇᓐᖏᓪᓗᑎᑦ ᐃᓕᖕᓂᒃ, ᐊᒻᒪᓗ ᐱᖅᑯᓯᕐᓂᒃ. ᑕᓐᓇ ᑕᑯᔪᒪᔭᕋ. beaucoup, mais il y a tellement de gens qui ont besoin de guérison, et ᐃᓅᖃᑎᒃᑲ ᑕᒪᕐᒥᒃ ᐊᓐᓇᒃᓴᖁᕙᒃᑲ ᒪᒥᓴᖁᕙᒃᑲ. ᐃᓗᒥᐅᖃᕆᔪᓐ- beaucoup de gens – même s’ils entendent parler qu’on offre ces séances ᓇᐃᕐᓗᖏᑦ ᐋᓐᓂᐊᕗᑦ ᐊᓂᑎᐅᕋᕆᐊᑲᖅᐸᕗᑦ. ᐃᓅᓯᑦᑎᖕᓄᑦ ᐋᓐᓂᐊᖅᑕᕐᓂᕐᒧᑦ de guérison –, ils ont trop honte ou ça fait trop longtemps ou ils pensent ᑎᒥᒃᑯᑦ ᐊᒃᑐᐃᔪᑦ ᐃᓱᒪᒋᓗᖏᑦ. ᐋᓐᓂᐊᕗᑦ ᐊᓂᐅᕋᖅᑎᔾᓚᕗᑦ ᐅᕙᑦᑎᖕᓂᒃ ᐊᒻᒪ « ça va pas trop mal jusqu’ici et je peux encore survivre ». Certaines ᐃᓚᑦᑎᖕᓂᒃ ᐊᒃᑐᐃᔪᑦ ᐊᒡᕕᐊᕈᑕᐅᔪᖅ ᐲᕆᐊᕐᓗᖏᑦ. ᐅᖃᓪᓚᖕᓂᖅ ᐊᑐᖅᓯᒪᕗᖅ personnes pensent comme ça. Pour être vraiment en paix avec soi-même ᐅᕙᖕᓄᑦ, ᐅᖃᓪᓚᕈᓐᓇᖅᓯᕗᖓ ᑮᐊᓐᖏᓪᖢᖓ. ᐅᖃᕈᓐᓇᓚᐅᖅᓯᒪᓐᖏᑉᐳᖓ, et pour apprendre comment s’aimer soi-même et aimer sa culture, il ᓂᓪᓕᕆᐊᕈᒪ ᑭᓯᐊᓂ ᑮᐊᓗᖓᐅᕙᓚᐅᖅᐳᖅ. ᐃᓱᒪᕙᓚᐅᖅᓯᒪᕗᖓ ᐃᓐᓇᐅᓕᕈᒪ ᐊᑕᐅᓯᕐᒥᒃ ᐃᓄᖕᒥᒃ ᐳᔾᔪᒃᓯᓚᖅᑐᖓ. faut en parler. C’est ça que j’aimerais voir. J’ai espoir que tout le monde peut guérir, qu’ils peuvent réussir à “ᐅᓇ ᐳᔾᔪᓚᖅᑕᕋ ᐃᓱᒪᕙᒃᐳᖓ”. ᑕᑯᓂᕋᒃᑯ ᑕᓯᐅᖃᑦᑖᑐᐃᓐᓇᓕᖅᐸᕋ. ᐊᒻᒪᓗ exprimer leur [souffrance]. Ne gardez plus ça au fond de vous parce que, ᐅᖃᐅᑎᕙᕋ, “ᐃᖅᑲᐅᒪᕖᑦ ᖃᐅᑕᒪᑦ ᐳᔾᔪᒃᐸᓚᐅᖅᑕᕐᒪ ᑐᓄᒃᑯᑦ?” ᐅᑲᖅᐳᖅ, même si vous n’y pensez pas, ça affecte encore votre vie. Dites-le parce “ᑲᑉᐱᐊᒋᓕᖅᐸᖏᑦ ᐅᕙᖕᓂᑦ ᐊᖏᓂᖅᓴᐅᓕᕋᕕᑦ!” ᐅᖃᐅᑎᕙᕋ, “ᐊᑭᒋᐊᖅ- que ça affecte encore votre vie et celle des gens autour de vous. Je pense ᐸᓐᖏᑦᑐᖓ.” ᓄᑕᕋᑎᑦ ᓄᑕᕋᖕᓂᒃ ᐳᔾᔪᒃᓯᑦᑕᐃᓕᓕᑦ. (ᐃᓄᒃᑎᑐᑦ ᐅᖃᐅᑎᕙᕋ). que ça m’a aidée, parce que maintenant, je peux en parler sans pleurer. ᓄᑕᖅᑲᑦ ᐊᒻᒪᓗ ᐃᓕᓴᐃᔩᑦ ᐅᖃᓪᓚᖃᑎᒋᕙᒃᐸᒃᑲ. ᐅᖃᐅᓯᕋ ᐊᑐᖅᖢᖑ, Avant, je ne pouvais même pas en parler. J’éclatais en sanglots. ᐊᒻᒪᓗ ᐊᑐᖅᑕᐅᖁᓪᓗᒍ. ᐅᓪᓗᒥ ᐃᓕᓐᓂᐊᖅᑐᓄᑦ ᐊᒻᒪᓗ ᐅᓪᓗᒥ ᐃᓕᓴᐃᔨᓄᑦ Je me disais qu’un jour, quand je serais grande, j’irais pincer une ᐅᖃᕈᓐᓇᖅᐳᖓ. ᐃᓕᓐᓂᐊᕐᕕᖕᒧᑦ ᐅᐸᐃᓐᓇᖃᑦᑕᖁᕙᒃᑲ ᓄᑕᖅᑲᑦ. ᐱᓕᕆᐊ- certaine personne. « Je vais aller la voir et la pincer! » Au lieu de la pincer, ᕆᔪᒪᔭᒥᖕᓂᒃ ᓱᓇᑐᐃᓐᓇᕐᒥᒃ ᐊᔪᓐᖏᑦᑐᑦ ᐃᒻᒥᖕᓂᒃ ᐅᒃᐱᕆᔭᕆᐊᑲᖅᐳᑦ. je lui ai serré la main. J’ai dit : « Tu sais quoi, tu avais l’habitude de me ᐃᓕᓐᓂᐊᖅᑎᑦᑎᔩᑦ ᐅᖃᐅᑎJᒪᕙᑲ: ᓄᑕᖅᑲᑦ ᐋᓐᓂᖅᓯᖅᐸᓐᖏᓪᓗᖏᑦ; ᐃᒻᒥᖕᓂᒃ pincer tous les jours, tous les jours, dans le dos! » Elle s’en souvenait. Puis ᐅᒃᐱᕆᓕᕆᐊᑲᖅᑐᑦ ᐃᑲᔪᒃᑭᑦ. ᑎᓕᐅᒃᑭᑦ ᐃᓕᓐᓂᐊᕐᓂᕐᒧᑦ. ᓄᑕᕋᖅ ᐊᓂᔭ- elle a dit : « J’ai peur de toi maintenant parce que tu es plus grande que ᕆᐊᑲᖅᐳᖅ, ᐃᓖᔭᐅᓂᖓᖑ ᐲᕆᐊᑲᖅᐳᖅ. moi! » Je lui ai répondu : « Je ne me venge pas. Arrange-toi seulement ᐅᕙᖓᓕ ᐊᖓᔪᖅᑳᒃᑲ ᑐᖁᕗᑦ ᐅᕿᐅᖃᓕᖅᑎᔾᓗᖓ 12-ᓂᒃ. ᐅᕿᐅᓄᑦ 12-ᓄᑦ ᐱᒪᔭᐅᑦᑎᐊᖅᐳᖓ ᐅᖑᒪᔭᐅᑦᑎᐊᖅᐳᖓ ᐊᖓᔪᖅᑳᐊᓐᓂᑦ. ᑭᓯᐊᓂ ᓄᑲᑉᐱ- pour que tes enfants ne pincent pas les miens! » (Parlant inuktitut) ᐊᖑᖃᑎᒃᑲ ᐃᓚᖏᑦ ᐊᓯᐅᓯᒪᕗᑦ. ᐊᖓᔪᖅᑳᖃᓐᖏᓐNᒥᒃ ᐊᖏᕐᕋᕈᑎᒃ ᐅᓐᓂᕐ- J’ai parlé aux enfants et aussi aux enseignants. Dans ma langue. ᓗᒍᓐᓇᓐᖏᑉᐳᑦ ᐊᓈᓇᒥᖕᓄᑦ ᐃᒪᓐᓇ. “ᐅᓪᓗᒥ ᓱᐊᒃᑕᐅᖃᐅᕗᖓ ᐃᓕᓴᐃᔨᖕᓂᑦ”. Je leur ai juste dit d’en parler. Je peux le répéter parce que je viens juste ᐊᒻᒪᓗ ᐊᒥᓱᒃ ᐃᒻᒥᖕᓂᒃ ᑐᖁᓴᖅᐸᓕᖅᐳᑦ ᐃᓅᖃᑎᕗᑦ. ᓯᒥᒃᑯᑦ de parler aux enseignants et aux élèves. Je leur ai dit de continuer à aller ᐋᓐᓂᖅᓯᖅᑕᐅᓂᖅ ᐊᑐᑐᐃᓐᓇᓚᐅᓐᖏᑉᐳᖅ, ᓄᑕᖅᑲᑦ ᐃᓚᖏᑦ ᖁᓄᔪᕐᓂ- à l’école. Ils peuvent réussir tout ce qu’ils veulent et être tout ce qu’ils ᐊᖅᑕᐅᓂᑯᑦ ᓱᕈᓯᐅᓪᓗᑎᒃ ᓱᕋᖅᑎᖅᑕᐅᓂᑯᑦ ᐅᓄᖅᐳᑦ. ᐃᓕᓐᓂᐊᖅᑎᑦᑎᔨᑲᖅᐳᖅ veulent devenir. J’ai aussi parlé aux enseignants : n’écrasez pas vos élèves, ᐃᒪᓐᓇ ᐱᓕᕆᕙᓚᐅᖅᑐᒥᒃ.... ne les agressez pas, donnez-leur de la confiance en eux, encouragez-les. L’enfant au fond d’eux doit s’exprimer. L’enfant qui a été agressé. 168 ᐃᓕᓐᓂᐊᕐᕕᖕᒥ ᐅᕕᓂᖕᓂᐊᖅᐸᓚᐅᖅᐳᒍᑦ. ᐃᓕᓴᐃᔨ ᐊᕐᓇᓂᒃ ᐃᓱᒪᓇᓂ, ᐊᖑᑎᓄᑦ ᐊᑦᑕᑕᖅᐸᓚᐅᖅᐳᖅ. ᐃᓕᓐᓂᐊᖅᑎᑦᑎᔨᐅᕐᒪᑦ ᖃᓄᖅ ᐊᔪᕐᓇᓚᐅᖅᐳᖅ. nous étions si loin | L’EXPÉRIENCE DES INUITS DANS LES PENSIONNATS INDIENS wkw5 wo8ixEx6tbs?1if5 si4√6bq5 | L’EXPÉRIENCE DES INUITS DANS LES PENSIONNATS INDIENS Moi, j’ai eu des parents jusqu’à ce qu’ils meurent quand j’avais douze ans. Mais pendant douze ans, j’ai été très bien protégée. Mais certains de ces enfants, que j’appelle les garçons perdus, ils n’avaient pas de parents et ils ne pouvaient même pas aller voir leur mère chez eux et dire : « J’ai été frappé par M. “chose” aujourd’hui. » Et il y a eu beaucoup de suicides. Parce qu’il y avait non seulement des agressions physiques, mais des agressions sexuelles aussi. Il y a cet instituteur qui avait l’habitude de... Nous prenions notre douche à l’école. Il laissait les filles tranquilles et se tenait avec les garçons, l’instituteur. C’était un bon instituteur, au début. Mais quand il est devenu directeur, il a commencé à aller à la maison [des garçons], à entrer chez eux, à aller dans leur chambre à coucher et les toucher, vous savez. Il y a plusieurs ᐃᓕᓐᓂᐊᕐᕕᖕᒥ ᐊᖓᔪᖅᑳᕆᔭᐅᓕᕋᒥ ᐊᖏᕐᕋᑦᑎᖕᓄᑦ ᐳᓚᖅᐸᓕᓚ- sans-abris à Montréal à cause de cet instituteur, ce directeur. Je suis ᐅᕆᕗᖅ. ᐃᒡᓗᖏᓐᓄᑦ ᐅᐸᒃᑯᓂ ᐃᒡᓗᕈᓯᖏᓐᓄᑦ ᐅᐸᒃᑯᓂ ᐊᒃᑐᖅᐸᒃᓗᓂᖏᑦ certaine que s’il voit ceci, il va savoir que je parle de lui. Toi, tu as ᐱᓕᕆᐊᕆᓕᓚᐅᖅᐸᖏᑦ. ᐃᓄᐃᑦ ᐊᖏᕐᕋᑲᓐᖏᑦᑐᑦ ᒪᓐᑐᓕᐊᒥ ᓄᓇᑲᖅᐳᑦ ᑖᒪ, détruit beaucoup d’élèves. Je te déteste. Je déteste cet homme. ᑕᔅᓱᒪ ᐃᓕᓴᐃᔨᐅᑉ ᓴᓇᐅᒐᖏᑦ. ᐅᖃᐅᓯᒃᑲ ᑐᓴᕈᓂᖏᑦ ᖃᐅᔨᒪᕗᖅ, ᐅᖃᐅᓯᕋ. Mon cousin est sans-abri à cause de lui. Il a trop honte d’aller dans le Nord maintenant, alors il est sans-abri à Montréal à cause de cet instituteur, cet instituteur qui est venu dans notre communauté pour nous éduquer, pour améliorer nos vies, a détruit beaucoup de garçons. ᐊᒥᓱᓂᒃ ᐃᓄᖕᓂᒃ ᓱᕋᐃᓂᑰᕗᑎᑦ. ᑮᒥᒋᕙᖏᑦ ᐊᒃᓱᐊᓗᒃ. ᐊᖑᑎ ᐊᒃᓱᐊᓗᒃ ᐱᐅᒋᓐᖏᑕᕋ. ᐊᖑᑎᖃᑎᒐ, ᓱᕈᖅᑕᐅᕗᖅ ᓱᕋᒃᑕᐅᕗᖅ ᑕᔅᓱᒪ ᐊᖑᑎᐅᑉ. ᐃᓄᐃᑦ ᓄᓇᖓᓐᓄᑦ ᐅᑎᕈᓐᓇᐃᓪᓕᕗᖅ. ᒪᓐᑐᓕᐊᒥ ᓄᓇᑲᖅᐳᖅ ᐊᖏᕐᕋᖃᕋᓂ. J’ai encore de la peine pour mon cousin, et quelques autres ᐃᓕᓐᓂᐊᖅᑎᑦᑎᔨ ᓄᓇᑦᑎᖕᓄᐊᓚᐅᖅᑐᖅ ᐃᓕᓐᓂᐊᖅᑎᑦᑎᔭᖅᑐᖅᑐᖅ ᐊᒥᓱ- personnes. Ces garçons ont honte parce les garçons ne sont pas censés ᐊᓗᖕᓂᒃ ᐊᖑᑎᓂᒃ ᓱᕋᐃᔪᖅ. ᐃᓅᓯᑦᑎᖕᓂᒃ ᐋᖅᑭᒃᓯᒋᐊᖅᑐᐃᔪᖅ ᐃᓕᓐᓂ- être touchés par un homme, et ils ont honte de le dire. Je peux voir à ᐊᖅᑎᑦᑎᔭᖅᑐᖅᑐᖅ ᓱᕋᖅᓴᐃᔨ. ᐊᒥᓱᓂᒃ ᐊᖑᑎᓂᒃ ᓱᕋᐃᕗᖅ. quel point ça affecte leur vie, la façon dont ils vivent, la façon dont ils élèvent leurs enfants. Je veux qu’ils viennent le dire, ou même s’ils ne peuvent pas le ᓱᓕ ᐋᓐᓂᕆᕙᕋ, ᐊᖑᑎᖃᑎᒐ, ᐊᒻᒪᓗ ᐊᓯᖏᑦ ᐱᓕᕆᐊᕕᓂᖏᑦ. ᐊᖑᑏᑦ ᐊᖑᑎᐅᖃᑎᒥᖕᓂᑦ ᐃᓐᓇᕐᒥᑦ ᐊᒃᑐᖅᑕᐅᔭᕆᐊᖃᓐᖏᑦᑐᑦ, ᐱᓕᕆᐊᖑᕙᓚᐅᖅᐳᑦ. ᓂᓪᓕᕈᒪᓇᑎᒡᓗ. ᐃᓅᓯᖏᓐᓄᑦ ᐊᒃᑐᐃᓪᓚᕆᒃᓯᒪᔪᖅ. ᓄᑕᕋᖃᓂᖏᓐᓄᓪᓗ. dire, ils peuvent quand même guérir. Il y a beaucoup d’endroits ᓂᓪᓕᐊᖁᕙᒃᑲᓗᐊᖅᐸᒃᑲ, ᐅᖃᐅᓯᕆᓗᖏᑦ ᐊᑐᖅᓯᒪᔭᑎᒃ. ᒪᒥᑦᑐᓐᓇᖅᑐᑦ, maintenant, Autochtones, Inuits et Cris, nous avons des endroits de ᐊᓂᐊᑎᑦᑎᔪᓐᓇᖅᑐᑦ. ᐃᑲᔪᖅᑕᐅᕕᐅᔪᑦ ᐅᓄᖅᓯᕗᑦ, ᐃᓄ`ᓄᑦ, ᐊᓪᓚᓄᑦ ᐊᒻᒪ guérison maintenant, des endroits où parler, des gens à qui parler, de ᑕᒫᐃᓐᓄᑦ ᓄᓇᑲᖅᑲᖅᑐᓄᑦ. ᐅᖃᓪᓚᒡᕕᐅᔪᓐᓇᖅᑐᑦ ᐃᑲᔪᖅᑎᐅᔪᑦ ᐅᓄᖅᓯ- façon confidentielle. Il y a des gens qui veulent nous aider maintenant. ᒐᓗᐊᖅᐳᑦ. ᐃᑉᐱᒍᓱᒃᑐᑦ ᐃᑲᔪᕈᒪᔪᑦ ᑕᒪᔾᔭᐅᓕᕋᓗᐊᖅᐳᑦ. Externat gouvernemental, résidence et poste de soins infirmiers, Cape Dorset, 1950. Z?m4f6 wo8ix3Fz, wiQ/s9li x7ml ≈8ixFs9li, r8zw5, !(%). scoμZc3F4 x7ml wb3iboEp4f5 vNbu \ Wt5tJ6 ≈o4~8g ytF8n8, wkoEpgc4f5 \ E008128820 BIBLIOTHÈQUE ET ARCHIVES CANADA / MENTION DE SOURCE : ALEXANDER STEVENSON, MINISTÈRE DES AFFAIRES INDIENNES ET DU NORD CANADA / E008128820 xR3C5tUi5 sYy4gxlMs6SA5 | wkw5 wo8ixEx6tbs?Uif5 si4ç6bR5 169 L’EXPÉRIENCE DES INUITS DANS LES PENSIONNATS INDIENS | wkw5 wo8ixEx6tbs?1if5 si4√6bq5 Salamiva Weetaltuk nMu? sw∫l4g6 Salamiva Weetaltuk a d’abord été inscrite à l’école provinciale de nMu? sw∫l4g6 wo9ixExçMs6ymK6 swÏ5 vNbj5 wo8i- langue française à Kuujjuaraapik, Nunavik. Elle a ensuite été x3Fzk5 ƒ4JxÇW1u, kNF4, ryxio ˚bsMs6ymJ6 Z?mgc4f5 transférée à l’externat fédéral à Fort George, au Québec. Pendant wo8ix3Fzk5 bwvi Kx5 Jx0, fXw4. bw{hmi, wk4bgx5- un certain temps, elle a été la seule Inuk de l’école, ce qui était très txaMs6ymJ6 difficile pour elle. Mais elle a toujours parlé en bien du pensionnat ryxio à ses enfants, car elle ne voulait pas qu’ils aient peur de se faire sivstc5b6ym/q5 W0JtQ9lA v2WxhdNiQ5 wo8ix5t≈d9lQ5, éduquer, vu que le système scolaire a maintenant beaucoup μ8No changé. Aujourd’hui mère de neuf enfants et grand-mère de s9lu, sN xˆNsJ6 9 eg3zc6g6 x7ml 14 w3abc6Li. quatorze petits-enfants, Salamiva croit qu’il est important que les nMu? s4WE/o4 W7mEsizi4 sfx xiAwymJ5 xiAwd9lQ5 survivants et survivantes vainquent la peur et la honte qu’ils v2WxQMs6bu1i4 peuvent ressentir lorsqu’il s’agit de demander de l’aide. Ainsi, ils wvJ6bsJmlt4, bwml wvJ6bsJ8N6g5 munwi3j5 wq3Cytb- pourraient profiter des bienfaits des initiatives en matière de symJi5 ˙3l kNø5 vtztbsiq5, munwJ5 vtmiq5, x7ml guérison comme les rencontres communautaires, les cercles de xyq5 wkoE0JbsJ5. “wo1i4 nwo5tx3ixCF5 x7ml wo5tlt5 guérison et autres services sociaux. « Pour être vraiment en paix N[oAhA8N3i3u4 wo1i4 x7ml wkw5 Wsyq8i4, xit9lA. bm0/ avec soi-même et pour apprendre à s’aimer soi-même et à aimer bfJm/C.” wo8ix3F1u. scMs6g6 W/3iMs6ym8q5g6 WsJw8N3iÅ6 wo8ix3t5t0JbsJ6 s=?¬8•5 xg6ym/ui4 x0pQ8q5txo6bz woChoDtu1i4 ∫{hjz, eg3zi bw{hmii5. xWEJ8N6g5 sa culture, il faut en parler. C’est ça que j’aimerais voir. » Public Health Nurse Peggy Ross is injecting an Inuit child with a needle at a vaccination clinic in Fort Chimo, Que, [Kuujjuaq (formerly Fort Chimo), Quebec]: December 1958 kNo1i ≈8ixFzi ≈8ixys6t5 WQ s˜{ vWyJ6 wk1u4 hDy3u4 Kx5 nwj, fXw4 ªƒ4Jx6º: tyWE !(%*. scoμZc3F4 x7ml wb3iboEp4f5 vNbu \ x8ixc6bwot5tp4f5 ¿8{ \ E002504588 LIBRARY AND ARCHIVES CANADA / DEPARTMENT OF NATIONAL HEALTH AND WELFARE FONDS / E002504588 170 nous étions si loin | L’EXPÉRIENCE DES INUITS DANS LES PENSIONNATS INDIENS Je détestais ça. Je détestais ça, parce que je ressentais qu’on m’avait arrachée de ma Omisotigilauttaga. Omisotigitsiamagilauttaga ippinialilaugama sollu alittudlunga famille. Je pense que j’étais un peu rebelle. Je ne voulais pas suivre les règlements, avittitauttojâlilaugama ilagijakkanit. IsumaKavunga immaKâ ilangagut nâlamais je savais que si je ne le faisais pas, je m’attirerais des problèmes. Alors, j’écrivais launginiganik. Nâlagumalaungilanga maligatsanik tâvatualli KaujimalaukKunga des lettres à mes parents et j’y dessinais des petites larmes. Je voulais qu’ils sachent nâlagasuangikuma piungitumonianniganik. Taimaidlunga allaKattadlunga angaà quel point j’étais malheureuse et je pensais qu’en dessinant ces larmes, ou en Images and Map x0p5 x7ml kN8ax6 S. Dusseault, Aklavik. x∫bz tns, x4˜F1u g4yx3Fz w[yC3Jx4f5 mv8p Kx5 yu5. MISSIONNAIRES OBLATS DU DIOCÈSE CATHOLIQUE ROMAIN DE MACKENZIE-FORT SMITH. PHOTOGRAPHIE 471. wb3ibq8i5 /lNw=. Nns∫ 471. IMAGES | x0p5 Images x0p5 Cette photographie de la mère et du frère de Carolyn Niviaxie en compagnie de deux hommes non identifiés a été prise à l’époque où elle fréquentait le pensionnat. PHOTOGRAPHIE FOURNIE PAR CAROLYN NIVIAXIE. sN x0paxz √Mw8 iFx4ys2 xˆNz x7ml xiz Wctc6g5 m3D1i4 wob3N8q5gi4 xati4 x0ps6bsif bwvi wo8ixEx3FFizi √Mw2. x0poxz √Mw iFx4y. Portrait d’un jeune Inuit devant l’hôpital de la mission oblate, Chesterfield Inlet, 1958. PHOTOGRAPHE : CHARLES GIMPEL. ARCHIVES DE LA COMPAGNIE DE LA BAIE D’HUDSON, ARCHIVES DU MANITOBA. HBCA 1987/363-G-102/11 x0pax6 wk4 kv2Wx6 sNl gkx•5g6 xXMw5 g4yx3Fxb ≈8ixFz, w[loÛ3J4, !(%*. x0poxz : ~o QS9. Bx5n8 Xw v7Xi wb3ibdtq8i5. Bx5n8 Xw v7Xi wb3ibdtq5, wb3ibc3Fz5. HBCA 1987/363-G-102/11 Enfants brossant leurs dents à une école d’Aklavik, octobre 1939. PHOTOGRAPHE : RICHARD FINNIE. ARCHIVES DE LA COMPAGNIE DE LA BAIE D’HUDSON, ARCHIVES DU MANITOBA. HBCA 1987/363-E-110/31 hDyflw5 rAtys6g5 x4MF4 wo8ix3Fzi, sgWE !(#(. x0poxz: so5h5 Fi. Bx5n8 Xw v7Xi wb3ibdtq8i5, wb3ibc3Fz5 μi©Xu. HBCA 1987/363-E-110/31 Lucy, Agnes et Mary, filles du catéchiste anglican de Holman (T.N.-O.) ARCHIVES DE LA COMPAGNIE DE LA BAIE D’HUDSON, ARCHIVES DU MANITOBA. HBCA 1987/363-E-110/45 ly, x1i{ x7ml uxo, Xiq5 kNo1i x1ov8 g4yx3F4 wonwpz5 sl4n6©6 ªkN5yx6º. Bx5n8 Xw v7Xi wb3ibdtq8i5. cEbs/4f5 gd6bsymJ5 ˆns+b, wb3ibc3Fz5 μi©Xu. HBCA 1987/363-E-110/45 174 nous étions si loin | L’EXPÉRIENCE DES INUITS DANS LES PENSIONNATS INDIENS x0p5 | IMAGES Carolyn dans sa dernière année d’études à la Résidence fédérale de Kuujjuaraapik. Sa mère, qui avait également le rôle de mère en résidence, se tient derrière elle. PHOTOGRAPHIE FOURNIE PAR CAROLYN NIVIAXIE. vMw ra9oso6gu s®J6 wo8ix3F1u ƒ0JxCW1u, xˆNz wo8ix6gi vmpsif x0pcctQ?z. x0paxu4 giyJ6 √Mw iFx4y Écoliers d’Ikaluit, Frobisher Bay [Iqaluit], 1958. PHOTOGRAPHE : LEN PETERSON. ARCHIVES DE LA COMPAGNIE DE LA BAIE D’HUDSON, ARCHIVES DU MANITOBA. HBCA 1987/363-E-210/68 wclw5 wo8ix3Fzi hD¥5, K¬Wh Xw ªwclw5º, !(%*. x0poxz : o8 Wgn8. Bx5n8 Xw v7Xi wb3ibdtq8i5, wb3ibc3Fz5 μi©Xu. HBCA 1987/363-E-210/68 Écoliers. Ces enfants vivent trop loin du pensionnat pour retourner à la maison pendant l’été. [Élèves du pensionnat de la mission anglicane]. Aklavik. 1940-42. SAICH / ARCHIVES DES T.N.-O. / N-1990-003: 0223 wo8ix6t5 kv2Wx5. sfx hD¥5 wo8ixCu4 szylx6gu xq3Cu1i5 xq3CD8N8q5g5 xs/4f5. ªwo8ix6t5 ≈1o4v8 g4yx3Fzb wo8ix3Fziº. x4˜F4. !($) u5 !($@ j5. nw5{, kN5yx6 \ wb3ibc3Fz \ N-1990-003: 0223 Externat dans la nouvelle mission anglicane (salle principale) durant la semaine de Pâques, alors que les enfants étaient revenus des camps. Les étudiants s’asseyaient ou s’agenouillaient sur le sol et utilisaient les bancs comme bureaux. La même pièce était utilisée pour les cérémonies du culte. [À l’avant :] inconnu, Ludy Pudluk (ou son frère), Noah (fils d’Idlouk). Établissement de Pond Inlet. 17-4-54. WILKINSON / ARCHIVES DES T.N.-O. / 1979-051: 0802 kNo1i wo8ix3Fz5 k∫6 nN/sJ6 ≈1o1v5 g4yx3Fz GwkQx4FzH mr=Fxat9lA hD¥5 bm3u4 trymo6t9lQ5 kNoC˜q8i5. wo8ix6g5 ydzJ5 w[y?J9l Nt3Ç x7ml w[y?s3i4 rSc6tbsJ5. sN w[lDy6 xg6bs?4g6 g4yx6gi. ªgkxi ne÷6g5:º rNs1mΩ5 NlN6g6, ¬t X9l6 Gkvzlrx6H, kN Gw9Ms5 w3izH. u5tmbo4. 17-4-54. Awr5y8, kN5yx6 \ wb3ibc3Fz \ N-1979-051: 0802 Une famille esquimaude [Inuite] à Cambridge Bay, sur l’île Victoria. On voit la mission au loin. [Peter Panaktaaluk, son épouse et leur fils.] FLEMING / ARCHIVES DES T.N.-O / N-1979-050: 0356 wkw5 cbatŒ5 wcl4©5txi, roi3u. g4yx3Fz5 bwv gkxi bf4nsK6 ª„b XN4∫l4, koxz w3izl.º Fou1 \ kN5yx6 wb3ibc3Fz \ N-1979-050: 0356 xR3C5tUi5 sYy4gxlMs6SA5 | wkw5 wo8ixEx6tbs?Uif5 si4ç6bR5 175 IMAGES | x0p5 Écolières de première année à l’école All Saints d’Aklavik. FLEMING / ARCHIVES DES T.N.-O. / N-1979-050: 0101 yK9o3Ù6 x3ÇAx5, wo8ix6t5 iFx6yx5 g4yx3F5 wo8ix3Fzi x4˜F4. Fou1 \ kN5yx6 wb3ibc3Fz \ N-1979-050: 0101 École de Shingle Point. [Groupe d’élèves avec quelques adultes — photo de groupe]. FLEMING / ARCHIVES DES T.N.-O / N-1979-050: 0412 y1f kKxi wo8ix3F4. ªxuh5 wo8ix6t5 Wctc6Lt4 w8N3i4 — vtztbs9lt4 x0pos6bs=Fz8iº. Fou1 \ kN5yx6 wb3ibc3Fz \ N-1979-050: 0412 Hôpital et pensionnat catholiques, Aklavik. MINISTÈRE DE L’INTÉRIEUR / ARCHIVES DES T.N.-O / G-1989-006: 0046 w[yC3Jx5 g4yx3Fq5b ≈8ixFz x7ml wo8ix3Fdtz5, x4˜F4. Z?m4fi5 \ kN5yx6 wb3ibc3Fz \ G-1989-006: 0046 [Écolières] Le SS Distributor à quai. FLEMING / ARCHIVES DES T.N.-O / N-1979-050: 0093 ªwo8ix6t5 iFx6~5º syv5b6t5tJ6 y[/zi rn4ymJk5. Fou1, kN5yx6 \ wb3ibc3Fz \ N-1979-050: 0093 Eskimo Point, T.N.-O. — Enfants à l’école. PHOTOGRAPHE : DONALD B. MARSH. ARCHIVES DU SYNODE GÉNÉRAL DE L’ÉGLISE ANGLICANE DU CANADA / P75-103-S1-179 x3Fx5, kN5yx6 — hD¥5 wo8ix3F1u. x0poxz : ∫k W. μ{ sNl g4yx3F5 wb3ibc3Fz \ ≈1o4v8 g4yx3Fz vNbu \ P75-103-S1-179 176 nous étions si loin | L’EXPÉRIENCE DES INUITS DANS LES PENSIONNATS INDIENS x0p5 | IMAGES L’ALF [Bp. Fleming] a emmené Ben et Sam à l’école de Lakefield pour une année d’essai. L’expérience n’a pas été répétée. ARCHIVES DU SYNODE GÉNÉRAL DE L’ÉGLISE ANGLICANE DU CANADA / P8495-101 W8 x7ml ~7 b[Kz6tbsJ5 Fou1 Mw4Fs wo8ix3Fzk5 xbsy3j5 x3ÇAj5 cspn6LQ5. sN cspnDtQ/z5 xg6bsv8iMs8q5g6. g4yx3F5 wb3ibc3Fz \ ≈1o4v8 g4yx3Fz vNbu \ P8495-101 Pensionnat indien de Shingle Point. Bessie Quirt avec un groupe d’écolières, automne 1929. (Lucy, Toki, Dlorac, Agnes, Ruth, Millie, Madeline, Emily, Mary et Mabel). Shingle Point, T.N.-O. ARCHIVES DU SYNODE GÉNÉRAL DE L’ÉGLISE ANGLICANE DU CANADA / P9314-470 y1f kKxi wo8ix3F4. Wy dx5 WctQ9lQ5 iFx6~5 wo8ix3F1u5, srx4~6 !(@(. G¬y, gr,glxM4, x1i{, sly, uo, xbo8, wuo, uxo x7ml mwSH. y1f kKxi, kN5yx6. g4yx3F5 wb3ibc3Fz \ ≈1o4v8 g4yx3Fz vNbu \ P9314-470 Pensionnat indien All Saints. Nouveaux arrivants, Aklavik, T.N.-O. ARCHIVES DU SYNODE GÉNÉRAL DE L’ÉGLISE ANGLICANE DU CANADA / P7538-848 g4yx3F5 x9Mk5 wo8ix3Fq5. k∫5 tr5g5, x4˜F4, kN5yx6. g4yx3F5 wb3ibc3Fz \ ≈1o4v8 g4yx3Fz vNbu \ P7538-848 Enfants de l’Arctique. ARCHIVES DU SYNODE GÉNÉRAL DE L’ÉGLISE ANGLICANE DU CANADA / P7516-353 srs6b6gus6 hD¥5. g4yx3F5 wb3ibc3Fz \ ≈1o4v8 g4yx3Fz vNbu \ P7516-353 Photographie de Monseigneur Camirand, de trois Sœurs Grises et d’un groupe de jeunes Inuits. août 1937. ARCHIVES DE LA SOCIÉTÉ HISTORIQUE DE SAINT-BONIFACE, FONDS DU DIOCÈSE DE KEEWATIN-LE PAS, N1786. x0poxz w[yC3Jx6 vuC5, Wzh5 N/w5 x7ml xuh5 wkw5 hD¥5. ≈Ay !(#&. wb3ibc3Fz y5 WiF{ vg0pctŒq5 g4yx3F1k5 r?9o6 Ù ?8{ scoμZzi5, N1786. xR3C5tUi5 sYy4gxlMs6SA5 | wkw5 wo8ixEx6tbs?Uif5 si4ç6bR5 177 IMAGES | x0p5 Photographie de Monseigneur Émile Yelle et d’un jeune Inuit nommé Siméon. Ce dernier porte un anorak traditionnel et est devant le monument au Sacré-Cœur à Chesterfield Inlet. ARCHIVES DE LA SOCIÉTÉ HISTORIQUE DE SAINT-BONIFACE, FONDS DU DIOCÈSE DE KEEWATIN-LE PAS, N1792. x0paxz xJE6˙p wus po x7ml m4f4g6 wk4 xto4 yus8. sN ra9o3Ùz xg6g6 do5bs/gc3ui4 ~zi NX6tbsymJ6 w[loÛ3J1u. wb3ibc3Fz y5 WiF{ vg0pctŒq5 g4yx3F1k5 r?9o6 Ù ?8{ scoμZzi5, N1792. Photographie de Monseigneur Martin Lajeunesse. o.m.i. et d’Honoré, un jeune Inuit, fils de Sammetak et le premier enfant baptisé par le Père Honoré Pigeon. Août 1937. ARCHIVES DE LA SOCIÉTÉ HISTORIQUE DE SAINT-BONIFACE, FONDS DU DIOCÈSE DE KEEWATIN-LE PAS, N1808 x0paxz μb8 MJwi{ x7ml g4yx3tz, m4f4g6 wk4, w3iz nwmb4 sNl yK9o6XsJ6 Ù6tbs9li ∫{hmz5 x∫b Wps8. ≈Ay !(#&. wb3ibc3Fz y5 WiF{ vg0pctŒq5 g4yx3F1k5 r?9o6 Ù ?8{ scoμZzi5, N1808 Photographie du Père Isaïe Desautels, o.m.i. en train de pousser Jean Ayarwark (junior), un jeune Inuit, sur une balançoire. On voit également le Père Lionel Ducharme o.m.i., Jean Ayarwark (senior), Inuit, et Alphonse Koilijerk, Inuit, au Juniorat de Saint-Boniface. Juillet 1938. ARCHIVES DE LA SOCIÉTÉ HISTORIQUE DE SAINT-BONIFACE, FONDS DES MISSIONNAIRES OBLATS DE MARIE IMMACULÉE, PROVINCE DU MANITOBA SHSB 26944. xpaxz x∫b xwnw tntx{ wvJ6g6 π8 x/Dx6 Gw3izH, m4f4g6 wk4, xsMv5∫3Fzi. bfJ8n3u/K5 x∫b Mwk g~7, π8 x/Dx6 Gx∫bzH, wk4, x7ml w¿8{ fwpJ4, wk4, bwvi y5 XiF{ Jiso5 — JMw !(#*. wb3ibc3Fz y5 WiF{ vg0pctŒq5 g4yx3F1k5 uxo wμfo5 mi©X ?8{, SHSB 26944. Le Père Brown qui joue de la guitare pendant un pique-nique à la cabane des filles près du pensionnat d’Aklavik, T.N.-O., [1959]. MISSIONNAIRES OBLATS, COLLECTION GRANDIN AUX ARCHIVES PROVINCIALES DE L’ALBERTA, OB.9350. x∫b SMs8 fr5bÙ6g6 iE/6g6ymJi x3Nw5 w[ldtzi ciQ÷i x4``MF4 wo8ix3Fzi, x4``MF4, kN5yx6, 1959. g4yx3F5 w[yC3Jx5, AM8b8 kxym/q8i5 bwvi w5b3ibc3Fz5 xwÍb, OB.9350 Mlle Velma MacDonald enseignant l’anglais à des enfants indiens et esquimaux, Inuvik, T.N.-O., déc. 1959 par Gar Lunney. BIBLIOTHÈQUE ET ARCHIVES CANADA / OFFICE NATIONAL DU FILM DU CANADA. COLLECTION PHOTOTHÈQUE / PA-111777. Fsm u4∫k wo8ix6t5tJ6 c9lNs/Es6nt5t9li x9Mi4 wk1i[l hDy3i4, w˚F4 kN5yx6, tyWE !(%(, x0poxz √ li. scoμZc3F4 x7ml wb3iboEp4f5 vNbu \ vNbu bE/Z4nk5 vtmp5 vNbu. x0paxc3F4 \ PA-111777. 178 nous étions si loin | L’EXPÉRIENCE DES INUITS DANS LES PENSIONNATS INDIENS x0p5 | IMAGES Élèves esquimaux et indiens dans un immense gymnase à l’école fédérale locale, Inuvik, T.N.-O., [décembre 1959]. BIBLIOTHÈQUE ET ARCHIVES CANADA / OFFICE NATIONAL DU FILM DU CANADA. COLLECTION PHOTOTHÈQUE / PA-129269. wkw5 x7ml x9Mw5 wo8ix6t5 wcwon6g5 iDgJ≈l1u W1ax3Fzi kNo1i Z?m4f5 wo8ix3Fdtzi, w˚F4 kN5yx6, ªtyWE !(%(º. scoμZc3F4 x7ml wb3iboEp4f5 vNbu \ vNbu bE/Z4nk5 vtmp5 vNbu. x0paxc3F4 \ PA-129269. La professeure d’économie domestique, Mlle G. MacKay, apprend à de jeunes Esquimaudes comment coudre une robe à l’école fédérale locale, Inuvik, T.N.-O., décembre 1959. BIBLIOTHÈQUE ET ARCHIVES CANADA / OFFICE NATIONAL DU FILM DU CANADA. COLLECTION PHOTOTHÈQUE. / PA-130781 w[lu nNoEJ8N3i3u4 wonwp, x3N6 u4vw, wonwJ6 iFx6~i4 wk1i4 xqJ6bos3i3u4 x3NåJtos3i3u4 bwvi kNo1i Z?m4f5 wo8ix3Fdtzi, w˚F4 kN5yx6, tyWE !(%(. scoμZc3F4 x7ml wb3iboEp4f5 vNbu \ vNbu bE/Z4nk5 vtmp5 vNbu. x0paxc3F4 \ PA-130781 Peter Irniq (Peter est à l’extrême gauche) et un ami, Robert Qattuurainnuk, avec des filets qu’ils ont fabriqués à l’externat fédéral Joseph Bernier, 1959. PHOTOGRAPHIE FOURNIE PAR PETER IRNIQ. Wb w3i6 G„b nsuxi whxiH x7ml wo8ixctz s`MS5 c5©Cw8k4 m5tbstoxq5 bwvi ˙ Jy= Íi∑ Z?m4f5 wo8ix3Fzi, 1959. x0paxdtz „b w3i6 Peter Irniq, 13 ans, avec des condisciples à l’externat fédéral Sir Joseph Bernier à Chesterfield Inlet, 1960. Rangée arrière : Peter Irniq, Francois Nanuraq, Nick Amautinnuaq, Mike Kusugaq. Rangée avant : Jose Kusugak, Jack Anawak, Andriasi Siutinnuaq PHOTOGRAPHIE FOURNIE PAR PETER IRNIQ. Wb w3i6, x3ÇAo4 !#, wo8ixctq9l bwvi ˙ Jy= Íi∑ Z?m4f5 wo8ix3Fzi w[loÛ3J1u, !(^). gkx`i5g5: „b w3i6, K`M8hx NkC6, i4 xmst8kx6, mw4 fhZ6 yKix`i5g5: Ôy fhZ6, ÷4 xNDx6 x8gExy yst8kx6. x0paxdtz „b w3i6. Peter Irniq et d’autres jeunes garçons à Naujaat, à la mission catholique romaine, plusieurs années avant qu’il fréquente le pensionnat. Peter est au centre de la première rangée. Repulse Bay (Nt), 1952. PHOTOGRAPHIE FOURNIE PAR PETER IRNIQ. Wb w3i6 x7ml wMq5 kv2Wx5 Ns÷i w[yC3Jx5 g4yx3Fzi, wo8ixEx6tbs=F4nz trstMs3t8NA ho x3ÇAk5 xuhk5. „b rtx•5g6 yKi≈i. Ns÷5, kNK5 1952. x0pax3u4 giyymJ6 „b w3i6. xR3C5tUi5 sYy4gxlMs6SA5 | wkw5 wo8ixEx6tbs?Uif5 si4ç6bR5 179 IMAGES | x0p5 Marius Tungilik pêchant sur la rivière North Pole. Marius est debout près du bateau, en arrière-plan. PHOTOGRAPHIE FOURNIE PAR MARIUS TUNGILIK. mEsy gqo4 wclZh4g6 ƒ1u, mEsy sN Nq6g6 gkxi ciQ÷i sux6. x0pax3u4 giyymJ6 μEsy gqo4. Peter Irniq (Peter s’appuie sur sa main, à gauche) et ses condisciples à l’externat fédéral Sir Joseph Bernier en 1958. PHOTOGRAPHIE FOURNIE PAR PETER IRNIQ. „b w3i6 G„b Xt7uzJ6 nsu1ui4H x7ml wo8ixctq5 bwvi Jy= Si∑ wo8ix3Fzi, !(%*. x0pax3u4 giyymJ6 „b w3i6. Marjorie Flowers se rendait de Makkovik à North West River dans ce petit aéronef afin de fréquenter le pensionnat. PHOTOGRAPHIE FOURNIE PAR MARJORIE FLOWERS. mJo ?Ms?{ wq3C?Ms6g6 mƒF1u5 kx{F{ soKj5 ˜Xgxu t1uhC˜4f5 wo8ixEx6tbs9li. x0pax3u4 giyymJ6 mJo ?Ms?{. Une des tâches de Marjorie Flowers à l’école secondaire Lake Melville de North West River au Labrador était de brosser les planchers. PHOTOGRAPHIE FOURNIE PAR MARJORIE FLOWERS. mJo ?Ms?{ coC6bz Nt6 wMQ1mA W/4nzb bwvi Mw4 usFs wo8ix3Fzi kx{F{ soK, ˜Xgx. x0pax3u4 giyymJ6 mJo ?Ms?{. [Classe de filles avec des soeurs] – Lillian Elias est la propriétaire de cette photographie, mais elle n’est pas certaine d’y figurer, puisqu’elle ne se reconnaît dans aucun des visages. PHOTOGRAPHIE FOURNIE PAR LILLIAN ELIAS. ªwo8ix6g5 x3Nw5 N/i4 Wcto5º — oox8 wMw/{ x0paxdtz ryxio x0pax¨cbsNhQ8q5g6, sfNi ®Ni w7ui4 wobEym8q5g6. x0pax3u4 giyymJ6 oox8 wMw/{. 180 nous étions si loin | L’EXPÉRIENCE DES INUITS DANS LES PENSIONNATS INDIENS x0p5 | IMAGES [Classe de garçons] — Ces garçons fréquentaient la même école que Lillian Elias. Les garçons et les filles étaient dans des classes séparées. PHOTOGRAPHIE FOURNIE PAR LILLIAN ELIAS. ªwo8ix6g5 xat5º — sfx xat5 b[?i5bw8N6 wo8ix6g5 oox8 wMw/{ wo8ix3Fzi. xat5 x7ml x3Nw5 xF4tbsymMs6g5 w7u1k5. x0pax3u4 giyymJ6 oox8 wMw/{. Le dortoir Lockwood à Cartwright, Labrador. ARCHIVES THEM DAYS. sN ˜4K5 wiQ/sJ6 wo8ix6gk5 √5sMw5, ˜Xgx. b7 bw{ wb3ibc3Fzi5. Femme inuite avec son bébé, Igloolik, NU, [Igloolik (Iglulik), Nunavut]. BIBLIOTHÈQUE ET ARCHIVES CANADA / SANTÉ CANADA / E002394428. wkw5 x3Nw5 eg3zo/6g5 WxCo/6g5, w[lo4, kNK5 ªw[lo4, kNK5º. scoμZc3F4 x7ml wb3iboEp4f5 vNbu \ x8ixc6bwot5tp4f5 vNbu \ E002394428. Jeune garçon inuit avec deux chiens, Cape Dorset, T.N.-O., [Cape Dorset (Kinngait), Nunavut], 1962. BIBLIOTHÈQUE ET ARCHIVES CANADA / MENTION DE SOURCE : CHARLES GIMPEL / CHARLES GIMPEL FONDS / E002394511. wkw5 kv3Wx5 m3Î[l e7u4, r8zw, kN5yx6 ªr8zw5, kNK5º, !(^@. scoμZc3F4 x7ml wb3iboEp4f5 vNbu \ Wt5tJ6 no QS ?8{ \ no QS Wdtq8i5 \ E002394511. Jeune Inuite non identifiée avec un fichu pourpre assise à son bureau et travaillant avec une règle et un crayon, Igloolik, NU, [Igloolik (Iglulik), Nunavut], mai 1965. PHOTOGRAPHE : KRYN TACONIS / E004665290. wob3N8q5g6 wk4 iFx6~6 NnD¿6ymJ6 w[y?9li wo8ix3F1ui x7ml nN0Jtc6g6 ß4gCstu4 x7ml ttCstu4, w[lo4, kN5yx6 kN5yx6 ªw[lo4, kNK5º, mw !(^%. fMw8 bfi{ \ E004665290. xR3C5tUi5 sYy4gxlMs6SA5 | wkw5 wo8ixEx6tbs?Uif5 si4ç6bR5 181 IMAGES | x0p5 Jeune Inuite non identifiée avec un fichu rouge assise à son bureau et écrivant avec un crayon jaune, Igloolik, NU, [Igloolik (Iglulik), Nunavut], mai 1965. PHOTOGRAPHE : KRYN TACONIS / E004665291. wob3N8q5g6 wk4 iFx6~6 xsX6gu4 NnD¿6ymJ6 w[y?9li wo8ix3F1ui x7ml ttC6g6 d6h6bu4 ttCstc6Li, w[lo4, kNK5 ªw[lo4, kNK5º, mw !(^%. fMw8 bfi{ \ E004665291. Jeune Inuite non identifiée avec un fichu rouge assise à son bureau et écrivant avec un crayon rouge, Igloolik, NU, [Igloolik (Iglulik), Nunavut], mai 1965. PHOTOGRAPHE : KRYN TACONIS / E004665291. wob3N8q5g6 wk4 iFx6~6 xsX6gu4 NnD¿6ymJ6 w[y?9li wo8ix3F1ui x7ml ttC6g6 xsX6gu4 ttCstc6Li, w[lo4, kNK5 ªw[lo4, kNK5º, mw !(^%. fMw8 bfi{ \ E004665292. Jeune Inuite non identifiée écoutant les instructions de son professeur, Igloolik, NU, [Igloolik (Iglulik), Nunavut], mai 1965. PHOTOGRAPHE : KRYN TACONIS / E004665293. wob3N8q5g6 wk4 iFx6~6 wo8ix6tbsJ6 wonwpui5, w[lo4, kNK5 ªw[lo4, kNK5º, mw !(^%. fMw8 bfi{ \ E004665293. Deux jeunes Inuites non identifiées assises à leur bureau, Igloolik, NU, [Igloolik (Iglulik), Nunavut], mai 1965. PHOTOGRAPHE : KRYN TACONIS / E004665294. m3Î4 wob3N8q5g6 w˚4 iFx6~5 w[y?J5 wo8ix3F1ui, w[lo4, kNK5 ªw[lo4, kNK5º, mw !(^%. fMw8 bfi{ \ E004665294. Inuits déchargeant des marchandises devant le magasin de la Compagnie de la Baie d'Hudson, NU, [Igloolik (Iglulik), Nunavut], 13 sept. 1958. BIBLIOTHÈQUE ET ARCHIVES CANADA / MENTION DE SOURCE : CHARLES GIMPEL / CHARLES GIMPEL FONDS / E004923431. wkw5 isCwJ5 yKi5txzi isF6t4f5 isF3ixi, w[lo4, kNK5 ªw[lo4, kNK5º, ytWE !#, !(%*. scoμZc3F4 x7ml wb3iboEp4f5 vNbu \ Wt5tJ6 no QWs ¿8{ \ no QS Wdtq8i5 \ E004923431. 182 nous étions si loin | L’EXPÉRIENCE DES INUITS DANS LES PENSIONNATS INDIENS x0p5 | IMAGES Jeune Inuite et un enfant examinant une affiche sur les allocations familiales, 1948, Baker Lake, T.N.-O., [Baker Lake (Qamanittuaq), Nunavut]. BIBLIOTHÈQUE ET ARCHIVES CANADA / MENTION DE SOURCE : S.J. BAILEY / MINISTÈRE DES AFFAIRES INDIENNES ET DU NORD CANADA / E006581131. x0pax6 : wk4 iFx6yx6 x7ml hDy6 bf8N6g5 hDy6yst5 u4~k5 xrusb3u4, !($*, cmi5gx6, kNK5. scoμZc3F4 x7ml wb3iboEp4f5 vNbu \ Wt5tJ6 w{.p. Xwo \ wkoEpgc4f5 \ E006581131. Sam Crow et sa famille immédiate et d’autres parents devant l’entrepôt du poste de la Compagnie de la Baie d’Hudson à Richmond Gulf, 1949, Richmond Gulf, Québec. [Tasiujaq (anciennement Richmond Gulf), Québec]. BIBLIOTHÈQUE ET ARCHIVES CANADA / MENTION DE SOURCE : S.J. BAILEY / MINISTÈRE DES AFFAIRES INDIENNES ET DU NORD CANADA / PA-110861 n7 f¬ x7ml cbatq5 x7ml wMq6 yM∫i y3lxz5 isF6t4f5 bwvi bys/6, !($(, so5ym5 A=, fXw4., sN bys/6, fXw1u. scoμZc3F4 x7ml wb3iboEp4f5 vNbu \ Wt5tJ6 w{.p. Xwo \ wkoEpgc4f5 \ PA-110861. Le gend. Van Blarcom en conversation avec Sam Crow, le gestionnaire du poste de la Compagnie de la Baie d’Hudson à Richmond Gulf, 1949, Richmond Gulf, Québec, [Tasiujuq (anciennement Gulf), Québec]. BIBLIOTHÈQUE ET ARCHIVES CANADA / MENTION DE SOURCE : S.J. BAILEY / MINISTÈRE DES AFFAIRES INDIENNES ET DU NORD CANADA / PA-110862. Xøy ?8 XMs¬7 sc9M4g6 ~7 f¬, sN isF6tz5 isF6t4f5 bwvi bys/6, !($(, so5ym5 A=, fXw4., sN bys/6, fXw1u. scoμZc3F4 x7ml wb3iboEp4f5 vNbu \ Wt5tJ6 w{.p. Xwo \ wkoEpgc4f5 kxym/q5 \ PA-110862. M. et Mme Ledyard, missionnaires à Eskimo Point pour la Northern Evangelical Society, enseignent l’écriture syllabique, l’écriture, la lecture et l’arithmétique en anglais aux jeunes Inuits. BIBLIOTHÈQUE ET ARCHIVES CANADA / MENTION DE SOURCE : ALEXANDER STEVENSON, MINISTÈRE DES AFFAIRES INDIENNES ET DU NORD CANADA / E008128804. swz x7ml koxz o8÷5, xJE6˙pq x3Fx5 ∫4fkz srs6b6gu g4yx6t5 vtmpq5 wo8ix6t5tJ5 wk1i4 hDy3i4 ttCEs6nt9lQ5 wk4tg5, scoμEs6nt9lQ5 x7ml ˆnsyEJ8N6yt9lQ5 c9lˆtg5. scoμZc3F4 x7ml wb3iboEp4f5 vNbu \ Wt5tJ6 ≈o4~8g ytF8n8, wkoEpgc4f5 \ E008128804. Externat gouvernemental, résidence et poste de soins infirmiers, Cape Dorset, 1950. BIBLIOTHÈQUE ET ARCHIVES CANADA / MENTION DE SOURCE : ALEXANDER STEVENSON, MINISTÈRE DES AFFAIRES INDIENNES ET DU NORD CANADA / E008128820. Z?m4f6 wo8ix3Fz, wiQ/s9li x7ml ≈8ixFs9li, r8zw5, !(%). scoμZc3F4 x7ml wb3iboEp4f5 vNbu \ Wt5tJ6 ≈o4~8g ytF8n8, wkoEpgc4f5 \ E008128820. xR3C5tUi5 sYy4gxlMs6SA5 | wkw5 wo8ixEx6tbs?Uif5 si4ç6bR5 183 IMAGES | x0p5 Mère inuite avec un enfant devant elle et un dans son capuchon, NU, [Igloolik (Iglulik), Nunavut], 12 sept 1958. BIBLIOTHÈQUE ET ARCHIVES CANADA / MENTION DE SOURCE : CHARLES GIMPEL / CHARLES GIMPEL FONDS / E004923423. wk4 xˆN xbsy3u4 WxCo4 ~u•tbz x7ml xμ6Li, w[lo4, kNK5, ytWE !@, !(%*. scoμZc3F4 x7ml wb3iboEp4f5 vNbu \ Wt5tJ6 ~o Q7Ws ¿8{ \ no QS ?8{ \ E004923423. Groupe de pensionnaires à l’école d’Aklavik. MISSIONNAIRES OBLATS DU DIOCÈSE CATHOLIQUE ROMAIN DE MACKENZIE-FORT SMITH. PHOTOGRAPHIE 360. xro6g6bs?4g5 Z?mi5 x4˜F1u g4yx3Fz w[yC3Jx4f5 mv8p Kx5. yu5 wb3ibq8i5 /lNw=. ˆns∫ 360. S. Dusseault, Aklavik. MISSIONNAIRES OBLATS DU DIOCÈSE CATHOLIQUE ROMAIN DE MACKENZIE-FORT SMITH. PHOTOGRAPHIE 471. x∫bz tns, x4˜F1u g4yx3Fz w[yC3Jx4f5 mv8p Kx5 yu5. wb3ibq8i5 /lNw=. Nns∫ $&!. Des sœurs et des enfants déchargeant les barges. MISSIONNAIRES OBLATS DU DIOCÈSE CATHOLIQUE ROMAIN DE MACKENZIE-FORT SMITH. PHOTOGRAPHIE 476. N/w5 x7ml hD¥5 syv5b6g5 sux3Jxi5. g4yx3Fz w[yC3Jx4f5 mv8p Kx5 yu5 wb3ibq8i5 /lNw=. Nns∫ 476. Soeurs Thibert et McQuillan, Aklavik, 1930. MISSIONNAIRES OBLATS DU DIOCÈSE CATHOLIQUE ROMAIN DE MACKENZIE-FORT SMITH. PHOTOGRAPHIE 571. N/ tS5 x7ml u4fwM8 x4˜F1Ç, !(#). g4yx3Fz w[yC3Jx4f5 mv8p Kx5 yu5 wb3ibq8i5 /lNw=. ˆns∫ %&!. 184 nous étions si loin | L’EXPÉRIENCE DES INUITS DANS LES PENSIONNATS INDIENS x0p5 | IMAGES La s. Dusseault et sa classe à Aklavik. MISSIONNAIRES OBLATS DU DIOCÈSE CATHOLIQUE ROMAIN DE MACKENZIE-FORT SMITH. PHOTOGRAPHIE 576. x∫bz tns x7ml wo8ix5tbq5 x4˜F1u g4yx3Fz w[yC3Jx4f5. mv8p Kx5 yu5 wb3ibq8i5 /lNw=. ˆns∫ 576. L’infirmière de la santé publique, Peggy Ross, injecte un enfant inuit pendant une clinique de vaccination à Fort Chimo, QC [Kuujjuaq (anciennement Fort Chimo), Québec] : décembre 1958. BIBLIOTHÈQUE ET ARCHIVES CANADA / FONDS DU MINISTÈRE DE LA SANTÉ NATIONALE ET DU BIEN-ÊTRE SOCIAL / E002504588. kNo1i ≈8ixFzi ≈8ixys6t5 WQ s˜{ vWyJ6 wk1u4 hDy3u4 Kx5 nwj, fXw4 ªƒ4Jx6º: tyWE !(%*. scoμZc3F4 x7ml wb3iboEp4f5 vNbu \ x8ixc6bwot5tp4f5 ¿8{ \ E002504588. Shirley Flowers et son frère sont prêts à partir pour le pensionnat. « Ma mère, en raison de sa propre expérience [avec les pensionnats] était très prudente lorsqu’elle envoyait ses enfants à l’extérieur. Elle savait probablement ce qui pouvait se passer et ce à quoi nous devions nous attendre. Elle s’assurait toujours que nous étions propres, que nous n’avions pas de poux afin que les gens ne nous causent pas de problème. » PHOTOGRAPHIE FOURNIE PAR SHIRLEY FLOWERS. ho ?Ms?{ x7ml xix xs9MEx6gyt9lA w8ixEx6Li. “xˆNZ wo8ixEx3XMs6ym1uZu, bwml W5txo?Ms6g6 xs9M6toÇzuQ5 eg3zi. cspmMs6g6 ck6 W/six3iq8i4 s=?¬8•5 cspmMs6g6 ck6 iEQxc3i3ui4. bwml nlm5tx6t9lQ5 x7ml fmcdNQ5 ckgw8N6 bm4fiz bwml wk1i5 W5tx6bsc5b3ix3mb.” x0pax3u4 giyJ6 ˙o ?Ms?{. Le dortoir et l’école Lockwood à Cartwright, Labrador. ARCHIVES THEM DAYS. M4K5 wo8ix6g5 wiz x7ml wo8ix3Fz5 √5sMw5, ˜Xgx. b7 bw{ wb3ibc3Fzi5. Un jeune Marius à l’école Tusarvik à Naujaat-Repulse Bay, sur une photo prise par un de ses professeurs, entre 1970 et 1974. PHOTOGRAPHIE FOURNIE PAR MARIUS TUNGILIK. mEsy m4f4Li bwvi gn3F4 wo8ix3Fz Ns÷i, x0pax6 x0pos6bsif wonwpzi5, x?∫i !(&) x7ml !(&$. x0paxu4 giyJ6 mEsy gqo4. xR3C5tUi5 sYy4gxlMs6SA5 | wkw5 wo8ixEx6tbs?Uif5 si4ç6bR5 185 IMAGES | x0p5 Le gendarme Van Blarcom discute de la possibilité d’établir une aire de conservation du rat musqué dans le district de la Grande Rivière de la Baleine, Grande Rivière de la Baleine, Québec, 1948. BIBLIOTHÈQUE ET ARCHIVES CANADA / AFFAIRES INDIENNES ET DU NORD. ALBUMS DE LA BIBLIOTHÈQUE MINISTÉRIELLE / PA-027644 Íoy ¿8 XMs√7 scctŒ4t5tJ6 kw5tJ8N3mΩb r2Zl4k kabs5bwot5t=F4nu4 kNu4 bwvi Ao4 KwJ kNzi. ƒ4JxÇW4, fXw, !($*. scoμZc3F4 x7ml wb3iboEp4f5 vNbu \ wkoEpgc4f5. xsM5y=Fz5b scoμZc3Fzi5 \ PA-027644 Des Esquimaux regardent atterrir un hélicoptère du patrouilleur de l’Arctique de l’Est « C.D. Howe » de la Garde côtière canadienne, à Arctic Bay, T.N.-O. [juillet 1951]. BIBLIOTHÈQUE ET ARCHIVES CANADA / MENTION DE SOURCE : W. DOUCETTE / OFFICE NATIONAL DU FILM DU CANADA. COLLECTION PHOTOTHÈQUE / PA-131766 wkw5 dqx6g5 u5gu4 douÅo1u4 vNbs2 sux3Jxz “¥† Bs” srs6b6g6 vN1Nzi cspn6tsJ66 sux3Jx6, w4Wx3J4, kN5yx6 ªJMw !(%!º. scoμZxc3F4 x7ml wb3iboEp4f5 vNbu \ Wt5tJ6 : b?J gy5 \ vNbu bE/sys6bsymJk5 vtmp5 \ PA-131766 De jeunes Inuits et d’autres personnes regardent le débarquement de marchandises, T.N.-O., [Resolute Bay (Qausuittuq), Nunavut]: sept. 1959. BIBLIOTHÈQUE ET ARCHIVES CANADA / MENTION DE SOURCE : K. PARKS / OFFICE NATIONAL DU FILM DU CANADA. COLLECTION PHOTOTHÈQUE / PA-179000. wkw5 kv2Wx5 xyq9l dqx6g5 isCwJi4. cshw5g6, kN5yx6 ªcshw5g6, kNK5º : ytWE !(%(. scoμZc3F4 x7ml wb3iboEp4f5 vNbu \ Wt5tJ6 r. Ù4{ \ vNbu bE/sys6bsymJk5 vtmp5 \ PA-179000. Des Inuits montent dans le patrouilleur de l’Arctique de l’Est C.D. Howe de la Garde côtière canadienne pour y subir un examen médical et un examen des yeux. BIBLIOTHÈQUE ET ARCHIVES CANADA / MENTION DE SOURCE : WILFRED DOUCET / OFFICE NATIONAL DU FILM DU CANADA. COLLECTION PHOTOTHÈQUE / PA-189646. wkw5 wrmJ5 sux3Jxu4 ¥† Bxs, vN1Nzi srs6b6gu cspn6tq5 sux3Jx6 ≈8ixJc3mΩ5 cspn6g5 x7ml wpoE9lt4. scoμZxc3F4 x7ml wb3iboEp4f5 vNbu \ Credit: Wilfred Doucette / vNbu bE/sys6bsymJk5 vtmp5 \ PA-189646. Orphelinat St. Anthony [1912], Collection photographique, International Grenfell Association. THE ROOMS PROVINCIAL ARCHIVES, VA 108-48.1 sfx xzJ6√c8q5g5 hD¥5, y85 x8gi ª!(!@º. kN3Jxu Ao8Fs vg0pctŒq5. x0poxq kxym/q5 w[lDy5 vNbu xF4g6ymJ5 wb3ibc3F5, VA 108-48.1 186 nous étions si loin | L’EXPÉRIENCE DES INUITS DANS LES PENSIONNATS INDIENS x0p5 | IMAGES Les élèves du Nunavik devaient fréquenter l’école de Fort Churchill. Ici, Sheila Watt Cloutier est la princesse du défilé. De gauche à droite : Brigette Kleist, Monica Akkamalu, Nancy Saimaijuq, Sheila, Martha Flaherty et Mary Palliser. COLLECTION IDA WATT / AVATAQ CULTURAL INSTITUTE / NUN-IWT-11. wo8ix6t5 kNF1usbw5 wo8ixExExcc5bMs6ymJ5 Kx5 ˙5ys. sN, ¥M Ax5 flt∑ x8kÇ6ymJ6 W[Anst9lt4. nsuxi5: So0p5 vMw{5, miv xvml, ˆ8y nwmwJ6, ¥M, μb FosCt, x7ml uxo Xoh. xwb Ax5 Wdtz \ giyJ6 x?b6 \ NUN-IWT-11. Les élèves Inuits de l’école de Fort Churchill ne retournaient pas à la maison pour Noël. Sur cette photographie, les élèves jouent aux jeux traditionnels qu’on apprenait dans toutes les communautés. COLLECTION IDA WATT / AVATAQ CULTURAL INSTITUTE / NUN-IWT-23. wkw5 wo8ix6t5 bwvi Kx5 ˙5ys wo8ix3Fzi stMs8q5g5 dFxh[F1u. s?i x0paxu, hD¥5 W1ax6g5 WaxDygc3u1i4 woym/3u1i4 kNo1i5. xwb Ax5 Wdtz \ giyJ6 x?b6 \ NUN-IWT-23. Certains Inuits du Nunavik fréquentaient l’école dans les T.N.-O. L’immeuble le plus proche est l’école de Yellowknife. À l’arrière-plan, l’hôtel où demeuraient les Inuits et les Indiens. COLLECTION IDA WATT / AVATAQ CULTURAL INSTITUTE / NUN-IWT-42 wMq5 wkw5 kNF1u5 wo8ixEx6ymJ5 kN5yx3j5. ci˜6 w[lsN wo8ix3Fz5 ÷lNw=u. gkx•5g6 sN B≈{g wiz5 wkw5 x7ml x9Mw5. xwb Ax5 Wdtz \ giyJ6 x?b6 \ NUN-IWT-42 Carolyn et sa tante à North Camp (Sanikiluaq) aux îles Belcher, au Nunavut, alors que Carolyn était encore étudiante. PHOTOGRAPHIE FOURNIE PAR CAROLYN NIVIAXIE. √Mw x7m x5bz kNoC˜i Gnirlx3uH ho wo8ixEx6X4t[lA x0pos6bsif. √Mw2 x0pdtz. Non seulement Carolyn confectionne de très beaux paniers tissés, mais pour elle, exprimer sa culture de cette façon a un effet très thérapeutique. PHOTOGRAPHIE PAR MYLÈNE LARIVIÈRE. nNszq5 x4hxl4 WsJ5 x7m WoExE9lq5 whmz x8N4n6X4g6, x7ml wkw5 W6fygczk5 Wo7m4nstz. x0posEJ6 μø8 ˜EFx. xR3C5tUi5 sYy4gxlMs6SA5 | wkw5 wo8ixEx6tbs?Uif5 si4ç6bR5 187 IMAGES | x0p5 Peter, 17 ans, à l’école secondaire Sir John Franklin, qu’il a fréquentée en 1963-1964. PHOTOGRAPHIE FOURNIE PAR PETER IRNIQ. „b srsco6g6 !&-i4 ÷lˆwu wo8ix6g6, wo8ixMs6S6 hs ÷x8 KM8M8u !(^#-!(^$-j5. x0pax3u4 giyymJ6 „b w3i6. Peter, 17 ans, à l’école secondaire Sir John Franklin, qu’il a fréquentée en 1963-1964. Photographié avec le père Trebaol, un prêtre oblat que les Inuits appelaient Iksirarjualaaq, ou « petit prêtre ». PHOTOGRAPHIE FOURNIE PAR PETER IRNIQ. „b srsco6g6 !&-i4 ÷lˆwu wo8ix6g6, wo8ixMs6S6 hs ÷x8 KM8M8u !(^#-!(^$-j5. „b x7m w4C3Jx6 gE?x, wkw5 bwz5 “w4yC3JxCM6”, „bs2 x0pdtz. x0pax3u4 giyymJ6 „b w3i6. « Je ne voulais pas me conformer aux règles, mais je savais qu’en faisant cela, je m’attirais des problèmes. Alors, j’écrivais des lettres à mes parents et je dessinais des petites larmes. Je voulais qu’ils sachent à quel point j’étais triste et je pensais qu’en faisant cela, ou que si je n’avais pas de bonnes notes à l’école, ils me laisseraient rentrer », raconte Marjorie. LETTRE ET ENVELOPPE FOURNIES PAR MARJORIE FLOWERS. Marjorie uKajuk, « Nâlagumalaungilanga maligatsanik tâvatualli KaujimalaukKunga nâlagasuangikuma piungitumonianniganik. Taimaidlunga allaKattadlunga angajukKâkanut allatakkanut Kupvikanik ilisidlunga. TakukKudlugit kitsaniganik isumaKadlunga taimâk piguma, ubvalonnet ilinniavimmi piujumik pingikuma immaKâ angiggatitaugajanniganik. ALLALITJUSIAK PONGALU ATUINNAUTITAUJUK MARJORIE FLOWERSIMUT. « On m’avait acheté cette valise quand j’allais à la résidence d’étudiantes, pour que je puisse ranger mes affaires d’hiver. Toutes mes affaires d’hiver tenaient dedans. […] C’est là-dedans que je mettais tous mes vêtements d’hiver, tout ce dont j’avais besoin », raconte Shirley. PHOTOGRAPHIÉE PAR JEFF THOMAS. Shirley uKajuk, “Una suitkâisik pisijausimajuk uvak pitsagidlugu aullagiaKaligama Paitsivimmut annugâKautitsagidlugu ukiumi. Ilonnatik ukiumi atugatsaka iluanettilugit. Ilonnatik ukiumi annugâtsaka tâpsumani pokKasimatillugit iluanut, sunatuinnait kingomagilâkKotakka.” ATJILIUGISIMAJUK JEFF THOMAS. Aujourd’hui, Marius chasse régulièrement dans le Nord. S’il n’était pas allé au pensionnat, il aurait appris « à chasser en observant mes parents ou les Aînés, à comment être patient, comment construire des igloos, tout : du dépouillement du gibier à la préparation des peaux pour faire des vêtements ou pour d’autres usages. » PHOTOGRAPHIE FOURNIE PAR MARIUS TUNGILIK. srs6b6g3u mEsy xaNh3Xo6S6. wo8ixEx6ymMsNq4fi “bsg4f5 won6bsixMs6©Zlx6 xzJ6√ui5, w8N3i5, xzJ6√ai3j5, w[lFzos3i1j5, ≈4g3i1j5 xabui4 x7ml xyq8i4 wk1i5 WoExa?4gi4.” mEsys2 x0pdtz. 188 nous étions si loin | L’EXPÉRIENCE DES INUITS DANS LES PENSIONNATS INDIENS x0p5 | IMAGES Selon Marius, il est important de renouer avec les techniques et les connaissances traditionnelles qu’il n’a pas pu acquérir pendant son séjour au pensionnat. Cette photo de Marius se tenant près d’un trou de phoque a été prise dans les années 1990, probablement à Rankin Inlet. PHOTOGRAPHIE FOURNIE PAR MARIUS TUNGILIK. mEsys2 s4WE?z wkw5 cspm/gcq5 x7m W6fygcq5 WD6n3li gnD8NMs8qbi bgExv6bK5 wk4tA5. x0p x[lu i4X6g6 mEsy x0pos6b6 !(()-i. vq6Oi1u, mEsys2 x0pdtz. x0paxu4 giyJ6 mEsy gqo4. Ce tas de bois de caribou indique un endroit propice à la chasse au caribou. Quand Abraham étudiait au pensionnat, la chasse au caribou était l’une des nombreuses activités traditionnelles « à laquelle nous pensions toute l’année ». PHOTOGRAPHIE PAR MARIUS TUNGILIK. Nagruit qaligiiktat nalunaingutauřuq tuttunik anguniaqtuni. Abraham iliharvinmiinami tavřa “ukiupahukřuk itqagiratualunga huliqaa aulaaqtuqtuni huřarautit.” TARRALIANGA MARIUS TUNGILIK. Le grand-père et la famille d’Abraham. PHOTOGRAPHIE FOURNIE PAR ABRAHAM RUBEN. Abraham taatanga ilangitlu. ABRAHAM RUBEN TARRALIANGA. Les parents d’Abraham furent pour lui une source de soutien pendant son séjour au pensionnat. Avant notre retour à Inuvik, sa mère lui avait dit d’être fier de ses origines : « Sois fier de ta culture, de tes traditions et de ce que nous t’avons appris. Continue à te battre, ne baisse jamais les bras ». PHOTOGRAPHIE FOURNIE PAR ABRAHAM RUBEN. Abraham angayuqaangik inuuqtigigaik iliharviinami. “Utiaqaraluaqnanga Inuuvingmun aakangma uqautigaanga, ilingnun nakin qaitilaan kamagiyumautin. Kamagiung inuuniarnin aipaani inuuniarnik piigurnagi ilihauřavuk, hurřaraluaruvit, qinaqutin tiguminiarřung.” ABRAHAM RUBEN TARRALIANGA. xR3C5tUi5 sYy4gxlMs6SA5 | wkw5 wo8ixEx6tbs?Uif5 si4ç6bR5 189 Les archives suivantes ont généreusement fourni les images présentées dans l’exposition : Archives de l’Anglican General Synod Archives de la Société historique de Saint-Boniface Institut Culturel Avataq Archives de la Compagnie de la Baie d’Hudson Bibliothèque et Archives Canada Missionnaires oblats, Archives Grandin aux Archives provinciales de l'Alberta Archives des Territoires du Nord-Ouest Diocèse catholique de Mackenzie-Fort Smith Archives provinciales The Rooms Them Days L’exposition « Nous étions si loin… » a été réalisée par la Fondation autochtone de l’espoir, en partenariat avec la Fondation autochtone de guérison et Bibliothèque et Archives Canada. Le présent catalogue d’exposition a bénéficié du soutien financier du Gouvernement du Canada et de la BRC. sfx g8iyymJ5 wb3ibw5 x0paxqi4 b[Kz bf/4nk5: x1ov8 vtmpq5 wb3ibdtq8k5 xwSbu wb3ibc3Fzi x?b6 Wsyg3voEF4 w[lD¥5 vNbs2 xF4g6ymJq8i5 wb3ibc3F5 B5n8 Xw4f5 v7Xi wb3ibdtq5 g4yx3F5 w4yC3Jx5, AM8b wb3ibdtq5 bwvi xF4g6ymJq8i5 kN5yx6 wb3ibdtq5 wb3ibq y5 XiÏ{ wmv9Mibw5 vg0pctŒq5 w4yC3Jx5 g4yx3Fz ur8p Kx5 yu5 bw{hmisMs6g6 ˜Xgxu scoμZc3Fz x7ml wb3iboEp4f5 vNbu ∫4fx bf/4n5 ≈6r4bsK5 wo8ixEx3tbs?Ms6g5 kbc5 g8zFzi5 WNhxctQ9lQ5 scoμZc3F4 x7ml wb3ibc3Fz5 vNbu. ∫4fx bf/4n5 r˙q5 xJ3ND8•6tbsymJ5 ®Ns/4nc3tbs9lt4 vNbs2 Z?mzi5 x7ml slxJ ®Ns/4fFz vNbu.