Echos 96 - Farm Radio International

Transcription

Echos 96 - Farm Radio International
É
.
Cultiver du
manioc
Gagnants d’un
cours de formation
conçoivent des
programmes pour
aider les
agriculteurs
Combattre la
carence en
vitamine A
Bienvenue à nos
nouveaux
partenaires!
Cultiver
du manioc
B
ienvenue à l’ensemble de ressources pour la radio
agricole 96. Ce dossier met principalement l’accent sur
le manioc, mais comporte un texte sur l’utilisation de
matériel agricole (une pompe à eau), ainsi qu’un
document d'information pour les radiodiffuseurs portant sur la
façon de parvenir à faire parler les agriculteurs de choses qui
sont importantes pour eux.
Dans de nombreuses régions de l’Afrique, le manioc est l’une
des cultures les plus importantes pour les petits exploitants
agricoles. Le présent ensemble de ressources se concentre sur la
production du manioc en Tanzanie, mais les informations qu’il
contient peuvent être facilement adaptées pour les cultivateurs
de manioc dans d’autres régions de l’Afrique.
Le manioc est important comme culture pour assurer la sécurité
alimentaire. Comme il supporte la sécheresse et qu’on peut
l’entreposer longtemps dans le sol, les agriculteurs en sont
venus à se fier à lui. Même quand les cultures céréalières font
défaut, les agriculteurs savent qu’ils tireront de la nourriture de
leur manioc. Grâce à ces qualités utiles, le manioc a souvent été
appelé une culture de famine. Malheureusement, le manioc a
développé un « problème d’image ». Il a été considéré
uniquement comme une culture de famine ou comme une
culture des pauvres, ce qui a empêché les agriculteurs de
réaliser son plein potentiel pour nourrir leurs familles et obtenir
un revenu.
Fort heureusement, le manioc a connu une renaissance en
Tanzanie et dans d’autres pays producteurs de manioc. Les
gouvernements ainsi que des organismes nationaux et
internationaux et des donateurs font la promotion du manioc pas
seulement comme culture de famine ou culture des pauvres,
mais comme une culture présentant un énorme potentiel de
revenu pour les agriculteurs. On peut ajouter une valeur au
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manioc de maintes façons. Il peut être transformé en
une gamme de produits alimentaires – pains, gâteaux,
biscuits et autres aliments à base de farine. De plus en
plus, il est utilisé comme ingrédient d’aliments pour
animaux et dans des produits industriels comme des
textiles, des colles et des produits du papier.
Actuellement, trop peu de petits exploitants agricoles
profitent des occasions d’ajouter de la valeur au
manioc en établissant des liens avec des
transformateurs et des spécialistes en
commercialisation, ou en transformant le manioc à la
ferme. Pour bénéficier des occasions dans l’ensemble
de la chaîne de valeur du manioc, nous conseillons aux
petits exploitants agricoles de travailler ensemble en
groupes ou en coopératives. En travaillant en groupes,
les agriculteurs peuvent maximiser leur potentiel, non
seulement pour se nourrir avec le manioc, mais pour
pénétrer dans la chaîne de valeur du manioc et
augmenter leur revenu et leur pouvoir de négociation.
La chaîne de valeur du manioc fait face à de nombreux
défis en Tanzanie et ailleurs. Par exemple, en
Tanzanie, peu d’agriculteurs ou de groupes agricoles
produisent la quantité de manioc nécessaire pour
approvisionner des transformateurs plus gros avec une
offre fiable. L’accès à de l’eau propre, la mauvaise
infrastructure de transport et la nature sousdéveloppée de la chaîne de distribution des produits
du manioc font partie des difficultés identifiées.
Mais, avec le regain d’intérêt et l’enthousiasme
entourant le manioc, tout commence à changer.
suite à la page 3
suite de la page 2
L’ensemble de ressources pour la radio agricole
comporte cinq éléments.
Nous sommes tout particulièrement enthousiastes de présenter le premier volet, un mini-feuilleton en 40 épisodes intitulé
La racine de la vie. Durant le feuilleton, nous rencontrons les cultivateurs de manioc Kumdidimo et Mesozi, nous
voyageons avec eux pour le meilleur et pour le pire, nous rions et pleurons avec eux et nous obtenons en route des tas de
renseignements précieux sur le manioc. La racine de la vie est accompagnée d’un manuel qui aide les radiodiffuseurs à
faire le meilleur usage du feuilleton dans leur station de radio.
Le volet 2 est une série d’enjeux qui se concentre sur le volet production de la chaîne de valeur du manioc, en mettant
l’accent sur la Tanzanie. Elle présente les histoires de deux cultivateurs de manioc, présente des renseignements de base
sur la culture du manioc – utiles pour les cultivateurs de manioc en Tanzanie et ailleurs en Afrique – des informations sur
la chaîne de valeur du manioc en Tanzanie, offre des conseils pour créer des émissions de radio sur le manioc et fournit
une liste de ressources – organismes, émissions audio, vidéos et documents – pour promouvoir l’information sur le manioc
en Tanzanie et ailleurs.
Le volet 3, intitulé Le manioc : Finie la culture des pauvres!, met l’accent sur la chaîne de valeur du manioc dans l’est du
Kenya et a été rédigé par Winnie Onyimbo. Nous voyons comment le manioc peut mettre sur la table familiale des
aliments essentiels et même vitaux durant les périodes de mauvais temps et comment la valeur ajoutée au manioc peut
aider les agriculteurs à satisfaire tous leurs besoins quotidiens.
Le volet 4 est intitulé : Un agriculteur utilise une pompe à eau pour faire tripler ses rendements de maïs. Il raconte
l’histoire d’un agriculteur malien qui a fait bon usage d’une machine simple – une pompe à eau – pour contribuer à faire
du compost précieux qui a presque triplé ses rendements de maïs. Il a été rédigé par la journaliste et membre du
personnel de Radios Rurales Internationales Mariam Koné.
Le volet 5 est un document d’information pour les radiodiffuseurs qui explore la façon dont les radiodiffuseurs peuvent
aider les agriculteurs à parler des sujets qui sont importants pour eux. Autrement dit, le document aborde la façon dont
les radiodiffuseurs peuvent encourager la voix des agriculteurs. Il offre une approche en sept étapes qui peut aider les
radiodiffuseurs à inciter les agriculteurs à participer à leur propre perfectionnement.
Nous espérons que vous aimerez l’ensemble de ressources pour la radio agricole 96! Comme toujours, si vous avez des
questions ou des commentaires au sujet du dossier, faites-le nous savoir en communiquant avec Vijay Cuddeford, éditeur
en chef de Radios Rurales Internationales et rédacteur en chef d’Échos, à l’adresse vcuddeford@farmradio.org.
Agriculteur apportant du manioc frais sur les marchés urbains
Femme utilisant un séchoir solaire pour ses croustilles de manioc
ECHOS | mai 2013 | 3
Les gagnants d’un cours de formation conçoivent des
programmes pour aider les agriculteurs
L
es producteurs radio de 12 stations et organisations
d’Afrique sub-saharienne diffuseront bientôt de nouveaux
programmes qu’ils ont conçus pour répondre aux besoins
réels des agriculteurs de leur auditoire.
De septembre à décembre 2012, des producteurs de radio
affiliés à diverses stations à travers l’Afrique ont participé à
un cours en ligne offert par Radios Rurales Internationales,
avec le soutien financier du Commonwealth of Learning et
du Gouvernement du Canada (par l’entremise de l’Agence
Canadienne de Développement International).
Durant le cours, les participants ont appris à concevoir un
programme radio hebdomadaire de haute qualité pour les
agriculteurs. Les modules du cours se concentraient sur des
sujets tels que les suivants: éléments d’un bon programme
de radio pour agriculteurs, identification des besoins de
l’auditoire, programmation d’informations, recours à la
narration, éléments rendant un programme intéressant,
conception d’un plan de programme, collecte de
commentaires venant de l’auditoire, et obtention de soutien
(financier ou en nature) pour le programme. Certains
participants ont profité de cette opportunité pour améliorer
un programme agricole déjà existant, alors que d’autres ont
conçu de nouveaux programmes.
Chaque participant s’est vu assigner un producteur
expérimenté, canadien ou africain, qui lui servait de mentor
et commentait ses devoirs de cours. À la fin du cours, les
participants ont soumis des plans de programme pour un
programme hebdomadaire centré sur les agriculteurs. Les
mentors ont évalué les soumissions et ont sélectionné les
meilleures, désignant ainsi des gagnants. Les gagnants
recevront des capitaux d’amorçage pour les aider à lancer
leurs programmes de radio.
« J’ai été très impressionné par le dévouement que les
participants ont démontré envers les agriculteurs de leur
auditoire, en investissant tant de temps dans l’amélioration
de leur programmation visant les agriculteurs », a dit Blythe
McKay, gestionnaire du programme de ressources pour
radiodiffuseurs, à Radios Rurales Internationales. « Les
agriculteurs sont les véritables gagnants puisqu’ils vont
avoir de meilleurs programmes radio. »
Félicitations aux personnes
et aux équipes suivantes
pour leurs soumissions
gagnantes :

Justin Boswell Oryema d’ABS FM, en
Ouganda

Peter Frank Banda, Filius Jere et Martin
Mwape, de Breeze FM, en Zambie

Mabel Phiri et Thomas Zulu, de Petauke
Explorers Radio, en Zambie

Carolyne Bii de Shine FM, au Kenya

Rachel Adipo d’UCRC, au Kenya

Cornelius Adumpo de Radio Builsa, au Ghana

Lydia Ajono de Radio Gurune, au Ghana

Rehema Ndagire, Sarah Mawerere et Richard Bwayo Katami de l’Uganda
Broadcasting Corporation

Peter Balaba et James Senabulya de Nakaseke FM, en Ouganda

Mushe Muhle Masuku de Nkayi Farming Radio, au Zimbabwe

Darlington Kahilu des National Agricultural Information Services, en
Zambie

Jean-Armand Bokally Dande de Radio Rurale Lolodorf, au Cameroun

Susuma Susuma, précédemment affilié à MVIWATA et désormais rattaché
à Radios Rurales Internationales, en Tanzanie
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M. Haji Muwanga Siraje, producteur
connu de café commercial du village de
Kiziba dans le district de Nakaseke
(photographié avec sa petite-fille),
interviewé par Peter Balaba de
Nakaseke FM pour son émission
radiophonique agricole
Quelques leçons apprises par les radiodiffuseurs au fil des ans
Depuis les débuts de la radiodiffusion dans les années 1920, les
radiodiffuseurs ont beaucoup appris sur ce qui fonctionne le mieux à la radio,
par exemple ceci.

L’auditoire est roi.

On ne peut pas revenir en arrière à la radio, si bien que l’information doit
être claire et facile à comprendre.

Le recours à des clubs d’écoute et à des discussions en groupes
peut améliorer grandement l’expérience de l’écoute radiophonique –
approche dont on a fait un très bon usage en Afrique.

Même si la radio à ses débuts était unidirectionnelle du studio vers l’auditoire, de nos jours elle englobe les
rétroactions par téléphone, lettres et courriel. Un auditeur peut avoir une question ou un commentaire sur une
émission, mais il est presque certain que beaucoup d’autres auditeurs partageront la question ou le point de vue.

L’histoire d’une lutte et/ou d’une victoire individuelle touchera beaucoup de gens lorsqu’elle sera diffusée.

Les auditeurs s’identifient avec les personnes qui leur ressemblent et qui ont partagé des expériences de vie
semblables.

La radio est bonne pour raconter des histoires et pour les illustrer. Elle n’est pas bonne pour transmettre des
informations factuelles denses.

Peu importe qu’une émission de radio soit bien intentionnée, si elle ne mobilise et ne divertit pas l’auditoire, les
gens vont fermer l’appareil.

Il suffit d’une seconde à un auditeur pour syntoniser une autre station – mais il faudra peut-être des heures ou
des jours avant qu’il ne revienne.

Offrir des émissions en langues locales et cibler des enjeux locaux attire les auditoires situés dans des endroits
précis.
Pourquoi les agriculteurs coupent-ils une émission agricole?
Dans le passé, les radiodiffuseurs ont commis au moins quatre grosses erreurs lors des diffusions destinées aux agriculteurs.

Les agriculteurs n’aiment pas les exposés magistraux – surtout prononcés par des non-agriculteurs! Les
radiodiffuseurs pensaient qu’en faisant des exposés aux agriculteurs, ces derniers agiraient. Cela ne marche pas. Souvent,
la seule action que prenaient les agriculteurs consistait à fermer la radio.

Les agriculteurs n’aiment pas être induits en erreur. Les gouvernements pensent parfois qu’ils peuvent dire aux
agriculteurs quoi faire sans connaître ni respecter la situation des agriculteurs. Les agriculteurs ne sont pas dupes et
ferment la radio.

Les agriculteurs ne veulent pas gaspiller leur temps pour des choses inutiles. Certaines émissions de radio ne
sont tout simplement pas très utiles. Les informations qu’elles fournissent ne sont pas pertinentes, pas assez détaillées ou
désuètes. Les agriculteurs n’ont aucune raison convaincante pour ouvrir la radio et ils ignorent donc l’émission.

Les agriculteurs veulent que leur émission soit
attrayante! Trop souvent, les réalisateurs de l’émission se
contentent de regrouper l’information et de l’envoyer sur les ondes
sans penser à la rendre attrayante pour leurs auditeurs. Les
agriculteurs changent de stations ou délaissent la radio.
Les réalisateurs des émissions agricoles doivent comprendre que
vous devez gagner la loyauté de vos auditeurs pour chaque
émission. Et la bonne nouvelle, c’est que vous pouvez la gagner et
que les agriculteurs vous aimeront pour ça!
ECHOS | mai 2013 | 5
Mise à jour sur le Programme de
formation et de normes de
Radios Rurales Internationales
Quel mois! Nous sommes en mars 2013 et des
formateurs de Radios Rurales Internationales
travaillent dans des stations de radio au Ghana, en
Éthiopie et au Malawi. Chaque formateur passera un
mois dans sa station respective, à travailler avec tous
les radiodiffuseurs de la station pour améliorer leurs
compétences, mais en se concentrant surtout sur
ceux qui réalisent des émissions ciblant les
agriculteurs. Les sessions de formation intenses
feront en sorte que chaque station réalisera une
nouvelle série d’émissions radiophoniques axées sur
les agriculteurs. La plupart d’entre elles suivent le
modèle de campagne radiophonique participative
élaboré par RRI.
Victoria Dansoa Abankwa avec Oheneba Appeagyei, formatrice en
station de RRI, lors d’une séance de formation
Bon nombre des radiodiffuseurs présents aux
formations les ont trouvées révélatrices et favorables
au changement : « Ce fut ma toute première expérience
d’aller sur le terrain pour rencontrer nos agriculteurs,
discuter de leurs besoins pour savoir ce qu’ils ont
vraiment envie d’entendre à la radio » de dire Victoria
Dansoa Abankwa. Au cours des trois dernières années,
cette agente de vulgarisation a animé une émission
régulière pour les agriculteurs à la station Central Radio
de Cape Coast, au Ghana. « Ce qui m’a émerveillée, ce
fut de réaliser que les agriculteurs pouvaient raconter
leurs enjeux sous forme d’histoires. »
Radios Rurales Internationales utilise le modèle de
« formation en station » pour améliorer les compétences
des radiodiffuseurs agricoles et autres dans les stations
de radio, au lieu d’avoir des cours ou des ateliers
spéciaux. Durant les formations en station, un formateur
compétent en radiodiffusion de RRI passe jusqu’à un mois
à travailler avec l’équipe de production de la station. Le
formateur, avec l’aide de l’équipe, identifie les points
faibles précis à la fois au niveau des compétences
individuelles en radiodiffusion et dans la conception de
l’émission radiophonique agricole. Pour aborder ces points
faibles, il y a des sessions de formation en groupe, du
mentorat individuel et un encadrement fort. Les stations
reçoivent une pochette complète de documents de
formation élaborés par le département de la Formation et
des Normes de RRI. Cette pochette reste dans la station
à des fins d’utilisation et de référence après le départ des
formateurs. Un gros avantage de l’approche en station
c’est que toute la formation est effectuée dans la langue
locale des radiodiffuseurs. Il n’est pas utile d’utiliser le
français ou l’anglais, ce qui signifie que la compréhension
et les explications sont beaucoup plus claires.
Et la formation ne s’arrête pas lorsque le formateur quitte
la station. Chaque membre de l’équipe de production
peut bénéficier au maximum d’une année de télémentorat par courriel et par Internet avec un
radiodiffuseur professionnel (africain ou canadien) qui
donne du temps bénévole pour écouter les observations
audio, faire la critique des textes et répondre aux
questions.
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Enfin, le personnel de RRI dans chaque pays surveille la
programmation produite par les stations après la formation.
À l’aide d’un outil élaboré par RRI, le personnel note les
émissions dans cinq secteurs clés et détermine si oui ou non
la formation a eu l’impact souhaité. Si d’autres points faibles
sont identifiés ou si certaines leçons ne semblent pas avoir
été apprises conformément aux attentes, RRI renvoie un
formateur dans la station pour se pencher sur les problèmes
précis.
« Pour le personnel de bien des stations de radio, c’est le
premier encadrement professionnel dont ils ont jamais
bénéficié » a déclaré David Mowbray, gestionnaire de la
Formation et des Normes de RRI. « Toutefois, nous ne
solutionnons pas toujours tous les problèmes la premier fois.
Mais, lorsque le personnel et la direction de la station ont la
volonté d’améliorer leurs émissions agricoles, le changement
peut être remarquable au niveau de la qualité et du
professionnalisme ».
Tous les formateurs en station bénéficient d’une formation
intensive de deux semaines dans le cadre d’un atelier
dispensé par RRI pour les formateurs. Il est suivi d’un
perfectionnement des compétences avec les formateurs pour
s’assurer qu’ils possèdent toutes les compétences et tous les
outils indispensables pour rendre leur formation efficace. RRI
surveille également le travail de ses formateurs par le biais
des rétroactions des stations, par des visites ponctuelles de
son personnel et par les rapports de la direction des stations.
Chaque formateur fournit un rapport détaillé des défis
rencontrés dans la station et de la façon dont ils ont été
relevés. Ces rapports sont partagés avec toute l’équipe de
formation afin que tout le monde puisse en tirer des leçons.
RRI est en train d’élaborer des outils spéciaux pour
regrouper les rétroactions des auditeurs sur les émissions
par l’entremise des téléphones cellulaires. Nous utiliserons
ces rétroactions pour nous aider à identifier les points faibles
qui nécessitent une attention supplémentaire de notre équipe
de formation.
Jusqu’à présent, nous avons placé des formateurs dans plus
de vingt stations de radio en Afrique et ce chiffre est en
augmentation rapide.
Certains des projets de Radios Rurales Internationales sont
particulièrement importants pour les Africaines des régions
rurales, dont la plupart sont à la fois mères et agricultrices.
Dans la majorité des ménages ruraux, les femmes africaines
sont chargées de faire pousser, préparer et servir les aliments
qui nourrissent leurs familles.
En partenariat avec la Fondation Bill & Melinda Gates et avec
plusieurs autres organismes, Radios Rurales Internationales a
lancé récemment un projet triennal visant à réduire la
carence en vitamine A en encourageant les agriculteurs à
cultiver et à consommer des patates douces à chair orange
riches en vitamine A.
Plus de 40 millions d’enfants de moins de cinq ans ont une
carence en vitamine A en Afrique subsaharienne. Sans un
apport suffisant de ce nutriment crucial, le corps est moins
apte à combattre les infections comme la rougeole, les
maladies respiratoires, les infections diarrhéiques et la cécité.
Une carence en vitamine A affecte également les femmes
enceintes et les nouvelles mères. La mortalité maternelle
augmente, tout comme les maladies, durant la grossesse et
l’allaitement.
Les patates douces sont une denrée de base dans de
nombreuses régions de l’Afrique subsaharienne, où elles sont
consommées chaque jour par des millions de personnes. Les
patates douces sont généralement cultivées par les femmes
et préparées pour les repas du ménage. Les variétés
traditionnelles sont jaune pâle et contiennent peu de vitamine
A. Mais, après quinze années de recherches, de nouvelles
patates douces à chair orange ont été sélectionnées. Les
nouvelles variétés contiennent des niveaux nettement plus
élevés de béta-carotène (lors de sa consommation, la bétacarotène produit de la vitamine A dans le corps), sans
affecter leur goût ni leur texture. Ces patates à chair orange
contribuent à réduire la carence en vitamine A chez les
femmes enceintes, les nouvelles mères et les jeunes enfants.
Le nouveau projet utilisera des stratégies de la radio
participative et des TIC, en collaborant avec 15 stations de
radio en Tanzanie, en Ouganda, au Ghana et au Burkina
Faso. Il permettra à au moins 100 000 ménages ruraux de
commencer à cultiver et à manger des patates douces à chair
orange.
À la fin du projet, les 15 stations de radio auront diffusé des
émissions sur les patates douces à chair orange à un
auditoire potentiel de 2,5 millions de ménages ruraux. Les
personnes qui cultivent des patates douces – en majorité des
femmes – acquerront une connaissance et des compétences
accrues tout en s’engageant à en faire pousser davantage. En
tant que parents et fournisseurs de soins, elles disposeront
d’une nouvelle culture pour améliorer leur propre santé et
celle de leurs enfants.
La vitamine A est un nutriment essentiel pour conserver la santé, surtout chez les femmes enceintes, les nouvelles mamans et
les jeunes enfants. Même si la carence en vitamine A est pratiquement inexistante au Canada, elle est très répandue dans des
régions de l’Afrique subsaharienne, ce qui met des enfants à risque de subir une cécité évitable et même de mourir.
Il existe une solution simple : la patate douce à chair orange. Radios Rurales Internationales travaillera avec des partenaires
radiophoniques locaux, la Fondation Bill & Melinda Gates et d’autres chefs de file en matière de santé et de nutrition pour
informer les familles agricoles africaines au sujet de cette culture nutritive. Grâce à des émissions radiophoniques intéressantes
et interactives, les agriculteurs et les agricultrices du Burkina Faso, du Ghana, du Mali, de la Tanzanie et de l’Ouganda
apprendront pourquoi les patates douces à chair orange sont importantes et comment les cultiver dans leurs champs.
POURQUOI LA VITAMINE A ?
des décès d’enfants de moins de
5 ans sont dus à une carence en
vitamine A, qui diminue la capacité
du corps à combattre des infections
courantes comme la diarrhée et la
rougeole.
250,000—500,000
43 MILLION
enfants mal nourris dans le monde en
développement deviennent aveugles
chaque année à cause d’une carence en
vitamine A, ce qui en fait la principale
cause de cécité évitable.
d’enfants de moins de 5 ans
manquent de vitamine A en
Afrique subsaharienne.
POURQUOI LA PATATE DOUCE À  5 est le rang occupé par la patate douce parmi les cultures vivrières les plus
importantes dans les pays en développement, mais les variétés à chair blanche et
CHAIR ORANGE?
jaune, qui sont courantes en Afrique, ne contiennent pas de vitamine A.
En trois ans, l’initiative de Radios
Rurales Internationales vise à
inciter au moins 500 000 familles
africaines à cultiver et manger des
patates douces à chair orange!
 15 années de recherche et développement sur les cultures ont produit une patate
douce à chair orange à haute teneur en béta-carotène et convenant aux conditions de
croissance de l’Afrique subsaharienne.
 1 boule de patate douce à chair orange (environ 150 grammes) satisfait les besoins
quotidiens d’un enfant en vitamine A.
ECHOS | mai 2013 | 7
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Radio Manivelle, Burkina Faso
Radio Notre Dame, Burkina Faso
Radio Salaki Dedougou, Burkina Faso
Radio Wueloho, Burkina Faso
ZAA Radio, Ghana
Zemma Elite Media, Kenya
Moribabougou FM, Mali
Oxygene 93.2 MHZ, Mali
Radio Fouta FM Yanfolila, Mali
Radio Kafokan, Mali
IZUBA Radio, Rwanda
87.6 ABS FM, Uganda
Justin Oryema (à gauche) de ABS FM interviewant M. Richard Olango,
agriculteur
L’ensemble de
ressources pour la
radio agricole 97 ciblera
la chaîne de valeur d’arachide
en Malawi.
L’ensemble comprendra des
séries d’enjeux, des dossiers
d’information pour les
diffuseurs et des textes sur des
sujets demandés.
Bulletin pour les partenaires de Radios
Rurales Internationales
Rédacteur en chef : Vijay Cuddeford
Rédactrice : Blythe McKay
Nous apppuyons les radiodiffuseurs de pays en
développement pour renforcer l’agriculture à petite échelle
et les collectivités rurales.
1404, rue Scott, Ottawa ON K1Y 4M8
Téléphone : 613-761-3650, Téléc. : 613-798-0990
Courriel: info@farmradio.org, www.farmradio.org
Projet réalisé avec l’appui financier du gouvernement du
Canada accordé par l’entremise de l’Agence canadienne de
développement international (ACDI).
8 | ECHOS | mai 2013
Collaborateurs : Blythe McKay et David Mowbray
Conceptrice : Anne Girard
Le matériel de Radios Rurales Internationales peut être
reproduit ou adapté sans autorisation, pourvu qu’il soit
distribué gratuitement ou au prix coûtant et que l’on en
mentionne l’origine des textes.
© Radios Rurales Internationales (Canada), 2013
Echos ISSN 1186-7841