Echos 96 - Farm Radio International
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Echos 96 - Farm Radio International
É . Cultiver du manioc Gagnants d’un cours de formation conçoivent des programmes pour aider les agriculteurs Combattre la carence en vitamine A Bienvenue à nos nouveaux partenaires! Cultiver du manioc B ienvenue à l’ensemble de ressources pour la radio agricole 96. Ce dossier met principalement l’accent sur le manioc, mais comporte un texte sur l’utilisation de matériel agricole (une pompe à eau), ainsi qu’un document d'information pour les radiodiffuseurs portant sur la façon de parvenir à faire parler les agriculteurs de choses qui sont importantes pour eux. Dans de nombreuses régions de l’Afrique, le manioc est l’une des cultures les plus importantes pour les petits exploitants agricoles. Le présent ensemble de ressources se concentre sur la production du manioc en Tanzanie, mais les informations qu’il contient peuvent être facilement adaptées pour les cultivateurs de manioc dans d’autres régions de l’Afrique. Le manioc est important comme culture pour assurer la sécurité alimentaire. Comme il supporte la sécheresse et qu’on peut l’entreposer longtemps dans le sol, les agriculteurs en sont venus à se fier à lui. Même quand les cultures céréalières font défaut, les agriculteurs savent qu’ils tireront de la nourriture de leur manioc. Grâce à ces qualités utiles, le manioc a souvent été appelé une culture de famine. Malheureusement, le manioc a développé un « problème d’image ». Il a été considéré uniquement comme une culture de famine ou comme une culture des pauvres, ce qui a empêché les agriculteurs de réaliser son plein potentiel pour nourrir leurs familles et obtenir un revenu. Fort heureusement, le manioc a connu une renaissance en Tanzanie et dans d’autres pays producteurs de manioc. Les gouvernements ainsi que des organismes nationaux et internationaux et des donateurs font la promotion du manioc pas seulement comme culture de famine ou culture des pauvres, mais comme une culture présentant un énorme potentiel de revenu pour les agriculteurs. On peut ajouter une valeur au 2 | ECHOS | mai 2013 manioc de maintes façons. Il peut être transformé en une gamme de produits alimentaires – pains, gâteaux, biscuits et autres aliments à base de farine. De plus en plus, il est utilisé comme ingrédient d’aliments pour animaux et dans des produits industriels comme des textiles, des colles et des produits du papier. Actuellement, trop peu de petits exploitants agricoles profitent des occasions d’ajouter de la valeur au manioc en établissant des liens avec des transformateurs et des spécialistes en commercialisation, ou en transformant le manioc à la ferme. Pour bénéficier des occasions dans l’ensemble de la chaîne de valeur du manioc, nous conseillons aux petits exploitants agricoles de travailler ensemble en groupes ou en coopératives. En travaillant en groupes, les agriculteurs peuvent maximiser leur potentiel, non seulement pour se nourrir avec le manioc, mais pour pénétrer dans la chaîne de valeur du manioc et augmenter leur revenu et leur pouvoir de négociation. La chaîne de valeur du manioc fait face à de nombreux défis en Tanzanie et ailleurs. Par exemple, en Tanzanie, peu d’agriculteurs ou de groupes agricoles produisent la quantité de manioc nécessaire pour approvisionner des transformateurs plus gros avec une offre fiable. L’accès à de l’eau propre, la mauvaise infrastructure de transport et la nature sousdéveloppée de la chaîne de distribution des produits du manioc font partie des difficultés identifiées. Mais, avec le regain d’intérêt et l’enthousiasme entourant le manioc, tout commence à changer. suite à la page 3 suite de la page 2 L’ensemble de ressources pour la radio agricole comporte cinq éléments. Nous sommes tout particulièrement enthousiastes de présenter le premier volet, un mini-feuilleton en 40 épisodes intitulé La racine de la vie. Durant le feuilleton, nous rencontrons les cultivateurs de manioc Kumdidimo et Mesozi, nous voyageons avec eux pour le meilleur et pour le pire, nous rions et pleurons avec eux et nous obtenons en route des tas de renseignements précieux sur le manioc. La racine de la vie est accompagnée d’un manuel qui aide les radiodiffuseurs à faire le meilleur usage du feuilleton dans leur station de radio. Le volet 2 est une série d’enjeux qui se concentre sur le volet production de la chaîne de valeur du manioc, en mettant l’accent sur la Tanzanie. Elle présente les histoires de deux cultivateurs de manioc, présente des renseignements de base sur la culture du manioc – utiles pour les cultivateurs de manioc en Tanzanie et ailleurs en Afrique – des informations sur la chaîne de valeur du manioc en Tanzanie, offre des conseils pour créer des émissions de radio sur le manioc et fournit une liste de ressources – organismes, émissions audio, vidéos et documents – pour promouvoir l’information sur le manioc en Tanzanie et ailleurs. Le volet 3, intitulé Le manioc : Finie la culture des pauvres!, met l’accent sur la chaîne de valeur du manioc dans l’est du Kenya et a été rédigé par Winnie Onyimbo. Nous voyons comment le manioc peut mettre sur la table familiale des aliments essentiels et même vitaux durant les périodes de mauvais temps et comment la valeur ajoutée au manioc peut aider les agriculteurs à satisfaire tous leurs besoins quotidiens. Le volet 4 est intitulé : Un agriculteur utilise une pompe à eau pour faire tripler ses rendements de maïs. Il raconte l’histoire d’un agriculteur malien qui a fait bon usage d’une machine simple – une pompe à eau – pour contribuer à faire du compost précieux qui a presque triplé ses rendements de maïs. Il a été rédigé par la journaliste et membre du personnel de Radios Rurales Internationales Mariam Koné. Le volet 5 est un document d’information pour les radiodiffuseurs qui explore la façon dont les radiodiffuseurs peuvent aider les agriculteurs à parler des sujets qui sont importants pour eux. Autrement dit, le document aborde la façon dont les radiodiffuseurs peuvent encourager la voix des agriculteurs. Il offre une approche en sept étapes qui peut aider les radiodiffuseurs à inciter les agriculteurs à participer à leur propre perfectionnement. Nous espérons que vous aimerez l’ensemble de ressources pour la radio agricole 96! Comme toujours, si vous avez des questions ou des commentaires au sujet du dossier, faites-le nous savoir en communiquant avec Vijay Cuddeford, éditeur en chef de Radios Rurales Internationales et rédacteur en chef d’Échos, à l’adresse vcuddeford@farmradio.org. Agriculteur apportant du manioc frais sur les marchés urbains Femme utilisant un séchoir solaire pour ses croustilles de manioc ECHOS | mai 2013 | 3 Les gagnants d’un cours de formation conçoivent des programmes pour aider les agriculteurs L es producteurs radio de 12 stations et organisations d’Afrique sub-saharienne diffuseront bientôt de nouveaux programmes qu’ils ont conçus pour répondre aux besoins réels des agriculteurs de leur auditoire. De septembre à décembre 2012, des producteurs de radio affiliés à diverses stations à travers l’Afrique ont participé à un cours en ligne offert par Radios Rurales Internationales, avec le soutien financier du Commonwealth of Learning et du Gouvernement du Canada (par l’entremise de l’Agence Canadienne de Développement International). Durant le cours, les participants ont appris à concevoir un programme radio hebdomadaire de haute qualité pour les agriculteurs. Les modules du cours se concentraient sur des sujets tels que les suivants: éléments d’un bon programme de radio pour agriculteurs, identification des besoins de l’auditoire, programmation d’informations, recours à la narration, éléments rendant un programme intéressant, conception d’un plan de programme, collecte de commentaires venant de l’auditoire, et obtention de soutien (financier ou en nature) pour le programme. Certains participants ont profité de cette opportunité pour améliorer un programme agricole déjà existant, alors que d’autres ont conçu de nouveaux programmes. Chaque participant s’est vu assigner un producteur expérimenté, canadien ou africain, qui lui servait de mentor et commentait ses devoirs de cours. À la fin du cours, les participants ont soumis des plans de programme pour un programme hebdomadaire centré sur les agriculteurs. Les mentors ont évalué les soumissions et ont sélectionné les meilleures, désignant ainsi des gagnants. Les gagnants recevront des capitaux d’amorçage pour les aider à lancer leurs programmes de radio. « J’ai été très impressionné par le dévouement que les participants ont démontré envers les agriculteurs de leur auditoire, en investissant tant de temps dans l’amélioration de leur programmation visant les agriculteurs », a dit Blythe McKay, gestionnaire du programme de ressources pour radiodiffuseurs, à Radios Rurales Internationales. « Les agriculteurs sont les véritables gagnants puisqu’ils vont avoir de meilleurs programmes radio. » Félicitations aux personnes et aux équipes suivantes pour leurs soumissions gagnantes : Justin Boswell Oryema d’ABS FM, en Ouganda Peter Frank Banda, Filius Jere et Martin Mwape, de Breeze FM, en Zambie Mabel Phiri et Thomas Zulu, de Petauke Explorers Radio, en Zambie Carolyne Bii de Shine FM, au Kenya Rachel Adipo d’UCRC, au Kenya Cornelius Adumpo de Radio Builsa, au Ghana Lydia Ajono de Radio Gurune, au Ghana Rehema Ndagire, Sarah Mawerere et Richard Bwayo Katami de l’Uganda Broadcasting Corporation Peter Balaba et James Senabulya de Nakaseke FM, en Ouganda Mushe Muhle Masuku de Nkayi Farming Radio, au Zimbabwe Darlington Kahilu des National Agricultural Information Services, en Zambie Jean-Armand Bokally Dande de Radio Rurale Lolodorf, au Cameroun Susuma Susuma, précédemment affilié à MVIWATA et désormais rattaché à Radios Rurales Internationales, en Tanzanie 4 | ECHOS | mai 2013 M. Haji Muwanga Siraje, producteur connu de café commercial du village de Kiziba dans le district de Nakaseke (photographié avec sa petite-fille), interviewé par Peter Balaba de Nakaseke FM pour son émission radiophonique agricole Quelques leçons apprises par les radiodiffuseurs au fil des ans Depuis les débuts de la radiodiffusion dans les années 1920, les radiodiffuseurs ont beaucoup appris sur ce qui fonctionne le mieux à la radio, par exemple ceci. L’auditoire est roi. On ne peut pas revenir en arrière à la radio, si bien que l’information doit être claire et facile à comprendre. Le recours à des clubs d’écoute et à des discussions en groupes peut améliorer grandement l’expérience de l’écoute radiophonique – approche dont on a fait un très bon usage en Afrique. Même si la radio à ses débuts était unidirectionnelle du studio vers l’auditoire, de nos jours elle englobe les rétroactions par téléphone, lettres et courriel. Un auditeur peut avoir une question ou un commentaire sur une émission, mais il est presque certain que beaucoup d’autres auditeurs partageront la question ou le point de vue. L’histoire d’une lutte et/ou d’une victoire individuelle touchera beaucoup de gens lorsqu’elle sera diffusée. Les auditeurs s’identifient avec les personnes qui leur ressemblent et qui ont partagé des expériences de vie semblables. La radio est bonne pour raconter des histoires et pour les illustrer. Elle n’est pas bonne pour transmettre des informations factuelles denses. Peu importe qu’une émission de radio soit bien intentionnée, si elle ne mobilise et ne divertit pas l’auditoire, les gens vont fermer l’appareil. Il suffit d’une seconde à un auditeur pour syntoniser une autre station – mais il faudra peut-être des heures ou des jours avant qu’il ne revienne. Offrir des émissions en langues locales et cibler des enjeux locaux attire les auditoires situés dans des endroits précis. Pourquoi les agriculteurs coupent-ils une émission agricole? Dans le passé, les radiodiffuseurs ont commis au moins quatre grosses erreurs lors des diffusions destinées aux agriculteurs. Les agriculteurs n’aiment pas les exposés magistraux – surtout prononcés par des non-agriculteurs! Les radiodiffuseurs pensaient qu’en faisant des exposés aux agriculteurs, ces derniers agiraient. Cela ne marche pas. Souvent, la seule action que prenaient les agriculteurs consistait à fermer la radio. Les agriculteurs n’aiment pas être induits en erreur. Les gouvernements pensent parfois qu’ils peuvent dire aux agriculteurs quoi faire sans connaître ni respecter la situation des agriculteurs. Les agriculteurs ne sont pas dupes et ferment la radio. Les agriculteurs ne veulent pas gaspiller leur temps pour des choses inutiles. Certaines émissions de radio ne sont tout simplement pas très utiles. Les informations qu’elles fournissent ne sont pas pertinentes, pas assez détaillées ou désuètes. Les agriculteurs n’ont aucune raison convaincante pour ouvrir la radio et ils ignorent donc l’émission. Les agriculteurs veulent que leur émission soit attrayante! Trop souvent, les réalisateurs de l’émission se contentent de regrouper l’information et de l’envoyer sur les ondes sans penser à la rendre attrayante pour leurs auditeurs. Les agriculteurs changent de stations ou délaissent la radio. Les réalisateurs des émissions agricoles doivent comprendre que vous devez gagner la loyauté de vos auditeurs pour chaque émission. Et la bonne nouvelle, c’est que vous pouvez la gagner et que les agriculteurs vous aimeront pour ça! ECHOS | mai 2013 | 5 Mise à jour sur le Programme de formation et de normes de Radios Rurales Internationales Quel mois! Nous sommes en mars 2013 et des formateurs de Radios Rurales Internationales travaillent dans des stations de radio au Ghana, en Éthiopie et au Malawi. Chaque formateur passera un mois dans sa station respective, à travailler avec tous les radiodiffuseurs de la station pour améliorer leurs compétences, mais en se concentrant surtout sur ceux qui réalisent des émissions ciblant les agriculteurs. Les sessions de formation intenses feront en sorte que chaque station réalisera une nouvelle série d’émissions radiophoniques axées sur les agriculteurs. La plupart d’entre elles suivent le modèle de campagne radiophonique participative élaboré par RRI. Victoria Dansoa Abankwa avec Oheneba Appeagyei, formatrice en station de RRI, lors d’une séance de formation Bon nombre des radiodiffuseurs présents aux formations les ont trouvées révélatrices et favorables au changement : « Ce fut ma toute première expérience d’aller sur le terrain pour rencontrer nos agriculteurs, discuter de leurs besoins pour savoir ce qu’ils ont vraiment envie d’entendre à la radio » de dire Victoria Dansoa Abankwa. Au cours des trois dernières années, cette agente de vulgarisation a animé une émission régulière pour les agriculteurs à la station Central Radio de Cape Coast, au Ghana. « Ce qui m’a émerveillée, ce fut de réaliser que les agriculteurs pouvaient raconter leurs enjeux sous forme d’histoires. » Radios Rurales Internationales utilise le modèle de « formation en station » pour améliorer les compétences des radiodiffuseurs agricoles et autres dans les stations de radio, au lieu d’avoir des cours ou des ateliers spéciaux. Durant les formations en station, un formateur compétent en radiodiffusion de RRI passe jusqu’à un mois à travailler avec l’équipe de production de la station. Le formateur, avec l’aide de l’équipe, identifie les points faibles précis à la fois au niveau des compétences individuelles en radiodiffusion et dans la conception de l’émission radiophonique agricole. Pour aborder ces points faibles, il y a des sessions de formation en groupe, du mentorat individuel et un encadrement fort. Les stations reçoivent une pochette complète de documents de formation élaborés par le département de la Formation et des Normes de RRI. Cette pochette reste dans la station à des fins d’utilisation et de référence après le départ des formateurs. Un gros avantage de l’approche en station c’est que toute la formation est effectuée dans la langue locale des radiodiffuseurs. Il n’est pas utile d’utiliser le français ou l’anglais, ce qui signifie que la compréhension et les explications sont beaucoup plus claires. Et la formation ne s’arrête pas lorsque le formateur quitte la station. Chaque membre de l’équipe de production peut bénéficier au maximum d’une année de télémentorat par courriel et par Internet avec un radiodiffuseur professionnel (africain ou canadien) qui donne du temps bénévole pour écouter les observations audio, faire la critique des textes et répondre aux questions. 6 | ECHOS | mai 2013 Enfin, le personnel de RRI dans chaque pays surveille la programmation produite par les stations après la formation. À l’aide d’un outil élaboré par RRI, le personnel note les émissions dans cinq secteurs clés et détermine si oui ou non la formation a eu l’impact souhaité. Si d’autres points faibles sont identifiés ou si certaines leçons ne semblent pas avoir été apprises conformément aux attentes, RRI renvoie un formateur dans la station pour se pencher sur les problèmes précis. « Pour le personnel de bien des stations de radio, c’est le premier encadrement professionnel dont ils ont jamais bénéficié » a déclaré David Mowbray, gestionnaire de la Formation et des Normes de RRI. « Toutefois, nous ne solutionnons pas toujours tous les problèmes la premier fois. Mais, lorsque le personnel et la direction de la station ont la volonté d’améliorer leurs émissions agricoles, le changement peut être remarquable au niveau de la qualité et du professionnalisme ». Tous les formateurs en station bénéficient d’une formation intensive de deux semaines dans le cadre d’un atelier dispensé par RRI pour les formateurs. Il est suivi d’un perfectionnement des compétences avec les formateurs pour s’assurer qu’ils possèdent toutes les compétences et tous les outils indispensables pour rendre leur formation efficace. RRI surveille également le travail de ses formateurs par le biais des rétroactions des stations, par des visites ponctuelles de son personnel et par les rapports de la direction des stations. Chaque formateur fournit un rapport détaillé des défis rencontrés dans la station et de la façon dont ils ont été relevés. Ces rapports sont partagés avec toute l’équipe de formation afin que tout le monde puisse en tirer des leçons. RRI est en train d’élaborer des outils spéciaux pour regrouper les rétroactions des auditeurs sur les émissions par l’entremise des téléphones cellulaires. Nous utiliserons ces rétroactions pour nous aider à identifier les points faibles qui nécessitent une attention supplémentaire de notre équipe de formation. Jusqu’à présent, nous avons placé des formateurs dans plus de vingt stations de radio en Afrique et ce chiffre est en augmentation rapide. Certains des projets de Radios Rurales Internationales sont particulièrement importants pour les Africaines des régions rurales, dont la plupart sont à la fois mères et agricultrices. Dans la majorité des ménages ruraux, les femmes africaines sont chargées de faire pousser, préparer et servir les aliments qui nourrissent leurs familles. En partenariat avec la Fondation Bill & Melinda Gates et avec plusieurs autres organismes, Radios Rurales Internationales a lancé récemment un projet triennal visant à réduire la carence en vitamine A en encourageant les agriculteurs à cultiver et à consommer des patates douces à chair orange riches en vitamine A. Plus de 40 millions d’enfants de moins de cinq ans ont une carence en vitamine A en Afrique subsaharienne. Sans un apport suffisant de ce nutriment crucial, le corps est moins apte à combattre les infections comme la rougeole, les maladies respiratoires, les infections diarrhéiques et la cécité. Une carence en vitamine A affecte également les femmes enceintes et les nouvelles mères. La mortalité maternelle augmente, tout comme les maladies, durant la grossesse et l’allaitement. Les patates douces sont une denrée de base dans de nombreuses régions de l’Afrique subsaharienne, où elles sont consommées chaque jour par des millions de personnes. Les patates douces sont généralement cultivées par les femmes et préparées pour les repas du ménage. Les variétés traditionnelles sont jaune pâle et contiennent peu de vitamine A. Mais, après quinze années de recherches, de nouvelles patates douces à chair orange ont été sélectionnées. Les nouvelles variétés contiennent des niveaux nettement plus élevés de béta-carotène (lors de sa consommation, la bétacarotène produit de la vitamine A dans le corps), sans affecter leur goût ni leur texture. Ces patates à chair orange contribuent à réduire la carence en vitamine A chez les femmes enceintes, les nouvelles mères et les jeunes enfants. Le nouveau projet utilisera des stratégies de la radio participative et des TIC, en collaborant avec 15 stations de radio en Tanzanie, en Ouganda, au Ghana et au Burkina Faso. Il permettra à au moins 100 000 ménages ruraux de commencer à cultiver et à manger des patates douces à chair orange. À la fin du projet, les 15 stations de radio auront diffusé des émissions sur les patates douces à chair orange à un auditoire potentiel de 2,5 millions de ménages ruraux. Les personnes qui cultivent des patates douces – en majorité des femmes – acquerront une connaissance et des compétences accrues tout en s’engageant à en faire pousser davantage. En tant que parents et fournisseurs de soins, elles disposeront d’une nouvelle culture pour améliorer leur propre santé et celle de leurs enfants. La vitamine A est un nutriment essentiel pour conserver la santé, surtout chez les femmes enceintes, les nouvelles mamans et les jeunes enfants. Même si la carence en vitamine A est pratiquement inexistante au Canada, elle est très répandue dans des régions de l’Afrique subsaharienne, ce qui met des enfants à risque de subir une cécité évitable et même de mourir. Il existe une solution simple : la patate douce à chair orange. Radios Rurales Internationales travaillera avec des partenaires radiophoniques locaux, la Fondation Bill & Melinda Gates et d’autres chefs de file en matière de santé et de nutrition pour informer les familles agricoles africaines au sujet de cette culture nutritive. Grâce à des émissions radiophoniques intéressantes et interactives, les agriculteurs et les agricultrices du Burkina Faso, du Ghana, du Mali, de la Tanzanie et de l’Ouganda apprendront pourquoi les patates douces à chair orange sont importantes et comment les cultiver dans leurs champs. POURQUOI LA VITAMINE A ? des décès d’enfants de moins de 5 ans sont dus à une carence en vitamine A, qui diminue la capacité du corps à combattre des infections courantes comme la diarrhée et la rougeole. 250,000—500,000 43 MILLION enfants mal nourris dans le monde en développement deviennent aveugles chaque année à cause d’une carence en vitamine A, ce qui en fait la principale cause de cécité évitable. d’enfants de moins de 5 ans manquent de vitamine A en Afrique subsaharienne. POURQUOI LA PATATE DOUCE À 5 est le rang occupé par la patate douce parmi les cultures vivrières les plus importantes dans les pays en développement, mais les variétés à chair blanche et CHAIR ORANGE? jaune, qui sont courantes en Afrique, ne contiennent pas de vitamine A. En trois ans, l’initiative de Radios Rurales Internationales vise à inciter au moins 500 000 familles africaines à cultiver et manger des patates douces à chair orange! 15 années de recherche et développement sur les cultures ont produit une patate douce à chair orange à haute teneur en béta-carotène et convenant aux conditions de croissance de l’Afrique subsaharienne. 1 boule de patate douce à chair orange (environ 150 grammes) satisfait les besoins quotidiens d’un enfant en vitamine A. ECHOS | mai 2013 | 7 Radio Manivelle, Burkina Faso Radio Notre Dame, Burkina Faso Radio Salaki Dedougou, Burkina Faso Radio Wueloho, Burkina Faso ZAA Radio, Ghana Zemma Elite Media, Kenya Moribabougou FM, Mali Oxygene 93.2 MHZ, Mali Radio Fouta FM Yanfolila, Mali Radio Kafokan, Mali IZUBA Radio, Rwanda 87.6 ABS FM, Uganda Justin Oryema (à gauche) de ABS FM interviewant M. Richard Olango, agriculteur L’ensemble de ressources pour la radio agricole 97 ciblera la chaîne de valeur d’arachide en Malawi. L’ensemble comprendra des séries d’enjeux, des dossiers d’information pour les diffuseurs et des textes sur des sujets demandés. Bulletin pour les partenaires de Radios Rurales Internationales Rédacteur en chef : Vijay Cuddeford Rédactrice : Blythe McKay Nous apppuyons les radiodiffuseurs de pays en développement pour renforcer l’agriculture à petite échelle et les collectivités rurales. 1404, rue Scott, Ottawa ON K1Y 4M8 Téléphone : 613-761-3650, Téléc. : 613-798-0990 Courriel: info@farmradio.org, www.farmradio.org Projet réalisé avec l’appui financier du gouvernement du Canada accordé par l’entremise de l’Agence canadienne de développement international (ACDI). 8 | ECHOS | mai 2013 Collaborateurs : Blythe McKay et David Mowbray Conceptrice : Anne Girard Le matériel de Radios Rurales Internationales peut être reproduit ou adapté sans autorisation, pourvu qu’il soit distribué gratuitement ou au prix coûtant et que l’on en mentionne l’origine des textes. © Radios Rurales Internationales (Canada), 2013 Echos ISSN 1186-7841