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UNIVERSITE DU SUD FACULTE DE MEDECINE DE SFAX ANNEE UNIVERSITAIRE 2005-2006 Laboratoire d'Histologie 1ère ANNEE MEDECINE COURS DE BIOLOGIE CELLULAIRE ORGANITES CYTOPLASMIQUES Préparé par : Pr. Ag Leila Ammar-Keskes PLAN I. INTRODUCTION II. RIBOSOMES A. Structure B. Fonctions III. RETICULUM ENDOPLASMIQUE A. Structure B. Caractéristiques biochimiques C. Fonctions 1. RER 2. REL IV. APPAREIL DE GOLGI A. Structure B. Composition chimique C. Fonctions 1. Glycosylation des protéines 2. Protéolyse 3. Transfert et tri des protéines V. LYSOSOMES A. Structure 1. Lysosomes primaires 2. Lysosomes secondaires 3. Corps résiduels B. Fonctions VI. PEROXYSOMES VII. MITOCHONDRIES A. Structure B. Composition chimique C. fonctions I. INTRODUCTION Les organites cellulaires sont des inclusions vivantes qui accomplissent de nombreuses fonctions. Ce sont les ribosomes, le réticulum endoplasmique, l’appareil de Golgi, les lysosomes, les peroxysomes et les mitochondries, etc (figure 1). Figure 1: la cellule et ses organites cytoplasmiques Le réticulum endoplasmique (RE) est une extension de la membrane nucléaire. L'appareil de Golgi est une extension du RE qui transforme et transporte les protéines vers la membrane plasmique. Ces organites forment le système endomembranaire qui est en connexion avec la membrane plasmique et qui assure des fonctions diverses, grâce à des enzymes insérées dans les membranes des différents organites. Le système endomembranaire est labile, se modifiant très rapidement en fonction des activités physiologiques de la cellule. Les mitochondries jouent un rôle important dans le métabolisme de la cellule. II. LES RIBOSOMES : Les ribosomes sont des particules compactes, réparties en très grand nombre dans le cytosol, associées ou non aux membranes du réticulum endoplasmique (figure 2). Ils sont constitués d'acide ribonucléique et de protéines et ont pour rôle essentiel de lire le message venant de l'ADN (code génétique) et de le traduire. Figure 2: Les ribosomes dans le cytoplasme cellulaire A) Structure : Les ribosomes sont des organites de forme sphéroïde ou elliptique (25 x 15 nm), denses aux électrons. Ils sont constitués de 2 sous-unités de tailles inégales, associées autour d’une molécule d’ARN messager comportant le code génétique à traduire (figure 3). Figure 3: les sous unités ribosomales autour de l'ARNm Dans la cellule Eucaryote, la grande sous-unité a la forme d'un fauteuil avec une protubérence centrale, le siège et trois bras, un dossier et deux accoudoirs (figure 4). Elle a un coefficient de sédimentation de 60S (S: Unité Sveldberg de mesure du poids moléculaire des molécules particulaires après ultracentrifugation) et elle est formée par l’assemblage de 3 types d’ARNr de coefficient de sédimentation respectifs (28 S ; 5 S ; 5,8 S) et d’une cinquantaine de protéines. Elle présente trois sites de fixation (site A (aminoacyl), site P (peptidyl) et site PT (peptidyl-transférase). La petite sous-unité (40 S) est formée d’un seul type d’ARNr (18S) associé à une trentaine de protéines. Elle possède le site de fixation de l’ARNm. Les protéines ribosomales entrent dans la composition des sites de fixation et jouent le rôle de récepteurs des facteurs de régulation de la synthèse protéique. Figure 4: taille et composition des sous unités ribosomales B) Fonctions des ribosomes : Les ribosomes ont pour rôle essentiel la lecture du message venant de l’ADN et sa traduction. La traduction s’exprime par la synthèse de protéines spécifiques. La synthèse protéique se fait en 3 étapes : 1) l’initiation (figure 5) qui comporte : * la fixation de la petite S/U ribosomale à l’ARNm du côté de l’extrémité 5’, au niveau du codon d’initiation (AUG ou GUG), en présence de facteurs d’initiation. * la fixation d’un premier complexe ARNt-Acide aminé au complexe précédent. Le premier acide aminé amené par l’ARNt est la méthionine. • la fixation de la grande sous unité à la petite sous-unité. Le complexe ARNt-Met se fixe alors sur le site P. Figure 5: Etape d'initiation de la synthèse protéïque 2) L’élongation : C’est la progression pas à pas des ribosomes le long de l’ARNm. Elle se fait en 3 mouvements successifs (figure 6A): - fixation d’un second complexe ARNt-AA sur le site A du ribosome et sur l’ARNm, face au codon voisin du codon initiateur. - formation d’une liaison peptidique entre le groupement carboxyle de la méthionine et le groupement amine du second acide aminé. - détachement du premier ARNt sur la molécule d’ARNm, induisant successivement : . La libération du site P par le premier ARNt déchargé de son acide aminé. . Un mouvement relatif de l’ARNm par rapport au ribosome (translocation). . Le transfert du 2ème ARNt du site A vers le site P. La répétition de ces trois mouvements engendre l’élongation du polypeptide (figure 6B), dont la séquence en AA est conditionnée par la nature des codons successifs de l’ARNm. A B Figure 6: Etape d'élongation de la synthèse protéique 3) La terminaision : C’est l’arrêt de la synthèse et la libération de la chaîne polypeptidique qui se font au niveau d’un codon stop (UAG, UAA, UGA). La protéine est libérée grâce à un facteur de libération. Le ribosome se dissocie en deux sous unités grâce à l’hydrolyse de la GTP en GDP et Pi (figure 7). Figure 7 : Phase de terminaison de la synthèse protéique La synthèse de nombreuses protéines peut se faire simultanément sur une même molécule d’ARNm par fixation de plusieurs ribosomes sur le même ARNm : polysomes (figure 8). Figure 8 : Ultrastructure du polysome Les polysomes peuvent être libres dans le cytoplasme ou attachés aux membranes du réticulum endoplasmique. III. LE RETICULUM ENDOPLASMIQUE (RE): 1) Structure Le RE est un ensemble de cavités closes communicantes entre elles. La forme de ces cavités est très variable (citernes aplaties, vésicules globuleuses et tubes contournés). Il se présente en microscopie électronique sous deux formes différentes, correspondant à 2 aspects fonctionnels, le réticulum endoplasmique rugeux, en continuité avec l’enveloppe nucléaire et le réticulum endoplasmique lisse (figure 9). Figure 9 : Schéma représentant les deux types de réticulum endoplasmique a) Le réticulum endoplasmique rugueux ou granulaire (RER ou REG) : formé de saccules ou de citernes aplaties, de 20 à 30 nm de largeur, garnis sur leur face cytoplasmique de ribosomes. Leur contenu est amorphe non dense aux électrons (figure 10). Figure 10: Ultrastructure du RER Le RER est présent dans toutes les cellules nucléées. Il est peu développé dans les cellules indifférenciées et particulièrement abondant dans les cellules spécialisées dans la synthèse et la sécrétion de protéines et de glycoprotéines (cellules acineuses du pancréas exocrine, plasmocytes). b) Le RE lisse ou agranulaire : Il est formé de tubules à paroi lisse de 30 à 60 nm de diamètre plus ou moins tortueux, ramifiés et anastomosés. Il est souvent en continuité avec les citernes du RER (figure 11). Le REL prédomine dans les cellules spécialisées dans le métabolisme des lipides et dans les réactions de détoxication ; comme les hépatoytes, dans les cellules endocrines des gonades et dans la corticosurrénale, il est abondant aussi dans les cellules musculaires où il forme un réseau complexe piégeant les ions Ca++ à partir du cytosol. RER REL Figure 11: Ultrastructure du réticulum endoplsmique lisse 2) Caractéristiques biochimiques Les membranes du RE ont des caractéristiques différentes de celles de la membrane plasmique : • Elles sont moins épaisses que la membrane plasmique (5 nm) • Elles sont plus fluides, du fait de la rareté du cholestérol et des glycolipides et la richesse en phospholipides. • Les glucides des glycolipides et des glycoprotéines sont rares et orientés vers la phase luminale. • Les protéines membranaires sont moins nombreuses. Elles sont essentiellement des enzymes intervenant dans la synthèse des protéines, dans le métabolisme des lipides et dans la détoxification (cytochrome P450). 3) Fonctions a) RER : * Synthèse des protéines : Le RER intervient dans la synthèse des protéines grâce aux ribosomes fixés sur leur membrane. La synthèse protéique concerne les protéines sécrétoires, les protéines lysosomiales et les protéines intégrales des biomembranes. Les protéines ribosomales, nucléaires, du cytosquelette et les protéines extrinsèques des biomembranes sont synthétisées dans le cytosol et font intervenir des ribosomes libres. La synthèse se fait à partir d’un ARNm qui possède une séquence de nucléotides codant pour un « peptide signal » (courte chaîne peptidique N-terminal). La synthèse de ce peptide signal s’effectue dans le cytosol et elle induit le transfert des ribosomes libres vers la membrane du RER. En effet, le peptide signal est reconnu au cours de sa synthèse par une ribonucléoprotéine (SRP). La SRP interagit spécifiquement avec le peptide et se lie au ribosome et entraîne l’arrêt de la synthèse protéique, dès que la séquence signal émerge dans sa totalité du ribosome (figure 12). Un récepteur de la membrane du RER ayant la forme d’un canal transmembranaire, reconnait simultanément la SRP et la séquence signal. Il fixe la grosse sous-unité du ribosome à la membrane du RER et permet l’internalisation de la séquence protéique dans la lumière du RER. Ce récepteur est constitué de deux glycoprotéines : les ribophorines qui constituent la paroi du canal transmembranaire (figure 12). Figure 12 : Synthèse protéïque dans le RER Lorsque la séquence signal se trouve dans la lumière du RER, elle est coupée grâce à une enzyme, la signal-peptidase, liée à la face luminale de la membrane puis elle sera dégradée. La synthèse du polypeptide continue et s’arrêtera au niveau des codons Stop situés à l’extrémité 3’ de l’ARNm. Les ribosomes ayant achevé la synthèse protéique, se détachent de la membrane et leurs deux sous-unités se séparent. La protéine ainsi synthétisée acquiert une structure tridimentionnelle. * Glycosylation des protéines : C’est l’une des principales fonctions de biosynthèse du RER. Elle consiste à synthétiser et à greffer des chaînes glucidiques sur les protéines synthétisées dans le RER. La glycosylation modifie certaines propriétés des protéines synthétisées (solubilité, stabilité et charges). Ces chaînes glucidiques servent de signaux de reconnaissance. Dans le RER, le premier rameau glucidique ajouté à la protéine en cours de synthèse est un oligosaccharide composé de 14 oses. IL est fixé au groupement amine de l’acide aminé « Asparagine » de la chaîne polypeptidique. Cet oligosaccharide est constitué de : N-acétyl glucosamine, de mannose et de glucose (figure 13). Il subira des modifications secondaires dans le RE, puis dans l’appareil de Golgi, d’où la diversité des oligosaccharides dans les glycoprotéines matures. Figure 13 : Structure de base des rameaux glucidiques fixés aux protéine dans le RER Le rameau glucidique est initialement lié à une molécule lipidique de la membrane du RER, le dolichol par un groupement pyrophosphate. Et grâce à l’enzyme glycosyl-transférase, l’oligosaccharide est transféré en une seule étape sur l’asparagine dès que cet acide aminé émerge dans la lumière dans le polypeptide en cours de synthèse. b) REL Grâce aux nombreuses enzymes contenues dans ses membranes, le REL intervient dans plusieurs fonctions : - Biosynthèse des lipides membranaires : cette fonction est assurée par les enzymes situées sur la face cytosolique. Les principaux lipides synthétisés sont les phospholipides qui dérivent des acides phosphatidiques comme la phosphatidylcholine (PC), la phosphatidyléthanolamine (PE), la phosphatidylsérine (PS), le phosphatidylinositol (PI). - Dans les hépatocytes, le REL intervient: . Dans la synthèse des composants lipidiques des lipoprotéines sécrétées par ces cellules, . Dans la détoxification de certains produits endogènes ou exogènes (drogues, médicaments....), grâce aux cytochromes P450 et à d’autres enzymes de détoxification. La détoxification se fait par hydroxylation et glycuroconjugaison. - Dans les cellules stéroïdogènes, les membranes du REL contiennent des enzymes intervenant dans la chaîne de biosynthèse des stéroïdes à partir du cholestérol mitochondrial. - Dans les fibres musculaires striées, le REL contient des pompes à Ca++ (Ca++ ATPases) piégeant le CA++ cytosolique. Ce calcium est libéré à travers des canaux ioniques au cours de la contraction. IV. L'APPAREIL DE GOLGI L’appareil de Golgi joue un rôle très important dans le métabolisme cellulaire. Il est le lieu de maturation de diverses molécules. Il assure également le tri et la distribution des substances qu'il reçoit du réticulum endoplasmique. C'est aussi le fabriquant de lysosomes Il est en relation avec le RER d’une part, et la membrane plasmique, d’autre part. 1) Structure La forme et la taille de l’appareil de Golgi diffèrent d’une cellule à l’autre et dans une même cellule selon son état fonctionnel. Il apparaît en microscopie optique souvent sous forme d’éléments arqués, les dictyosomes uniques ou multiples, disséminés dans le cytoplasme ou autour du noyau. Dans les cellules polarisées, il est souvent placé entre le noyau et la membrane plasmique apicale. En microscopie électronique, les dictyosomes sont constitués de saccules ou citernes empilés. Le nombre de saccules varie de 5 à 8 (figure 14). Les dictyosomes sont réunis par de nombreux tubules et présentent de nombreuses vésicules de bourgeonnement. Figure 14: Ultrastructure de l'appareil de Golgi Chaque dictyosome possède deux faces (figure 14’): une face cis (convexe) en rapport avec le réticulum endoplasmique. Elle est reliée au RE par un réseau tubulaire. Elle est constituée de saccules très aplatis avec une membrane fine (6 nm). une face trans (concave) en liaison avec la membrane plasmique, constituée de saccules un peu dilatés qui donnent naissance par bourgeonnement à des grains de sécrétion. La membrane des saccules est épaisse (10nm). Cette polarité morphologique des dictyosomes traduit une polarité fonctionnelle de l’appareil de Golgi. Figure 14’ : Les deux faces cis et trans du dictyosome 2) Composition chimique : La composition biochimique des membranes golgiennes est intermédiaire entre celle du RE et de la membrane plasmique : Dans les saccules de la face cis, la membrane est pauvre en cholestérol et riches en protéines (rapport protéines/lipides = 2 à 4). Les techniques cytochimiques ont montré l’existence de phosphatidases et phosphotransférases. Dans les saccules de la face trans, la membrane est riche en cholestérol et moins riches en protéines (rapport protéines/lipides = 1). Les enzymes sont surtout des phosphatases acides et des hydrolases ainsi que des glycosyltransférases. 3) Fonctions : L’appareil de Golgi assure des fonctions multiples. * Glycosylation des protéines C’est la fonction principale. Elle concerne toutes les protéines synthétisées dans le RER. Cette fonction a été mise en évidence par l’étude de la migration d'un acide aminé marqué (la leucineH3 tritiée) dans la cellule pancréatique. Les protéines synthétisées dans le REG sont transportées vers l'appareil de Golgi dans des vésicules qui naissent par bourgeonnement de la membrane du RE (figure 15). Ces vésicules fusionnent avec le saccule cis de l’AG ; puis le transport des protéines se poursuit de saccule en saccule jusqu'à la face trans. Ce transport est GTPdépendant. Les protéines sont ensuite exportées vers la membrane par des vésicules d’exocytose (grains de sécrétion). Figure 15: Transfert et glycosylation des protéïnes dans l'appareil de Golgi Au cours du transit golgien, les protéines subissent : soit une O-glycosylation (fixation d’un glucide sur l’oxygène d’un radical OH) de la sérine ou thréonine ou hydroxylysine, soit un remaniement des rameaux glucidiques fixé lors la Nglycosylation subie dans le RE (phosphorylation ou élimination des mannoses, addition de galactose, de glucose, d’acide sialique ou d’acide N-neuraminique ou encore sulfatation). Pour les glycoprotéines lysosomiales (hydrolases acides), il y a fixation d'un groupement mannose 6 phosphate qui permet la reconnaissance spécifique de ces glycoprotéïnes et leur tranfert vers des vésicules lysosomiales (figure 16). Figure 16 : Glycosylation des protéines lysosomiales dans l’appareil de Golgi * Protéolyse Elle correspond à la transformation de protéines inactives en protéines actives par l’action des endopeptidases ou protéases. Elle concerne essentiellement les protéines sécrétoires (insuline, collagène....). * Biosynthèse des glycolipides L'appareil de Golgi est le site essentiel de la synthèse de la partie glucidique des gangliosides (glycolipides très abondants de la membrane plasmique). * Transfert et tri des protéines Dans les saccules de la face trans, se déroule le tri des N ou O glycoprotéines et des glycolipides. Il met en jeu un signal de tri spécifique impliquant des récepteurs membranaires internes et l'agrégation selective des produits de sécrétion. Les molécules destinées à être exportées (protéines secrétoires) ou à intégrer la membrane plasmique sont empaquetées dans des vésicules de transport qui quittent continuellement le Golgi et qui vont fusionner avec la membrane plasmique. Pour les enzymes lysosomiales, les vésicules sont au début couvertes par un manteau de clathrine, puis elles perdent leur manteau et deviennent nues (figure 17). Figure 17 : Transfert et tri des enzymes lysosomiales Figure 17 : Transfert et tri des protéines dans l’appareil de Golgi V. Les lysosomes Les lysosomes constituent un ensemble d’organites assurant la fonction lytique de la cellule. Leur contenu est constitué principalement d'enzymes lytiques, les hydrolases acides (nucléases, protéases, glycosidases, lipases, phosphatases, sulfatases, phospholipases) actives à pH acide (4,5 à 5) . L’acidité à l’intérieur du lysosome est assurée grâce à des pompes à protons insérées dans la membrane qui utilisent l’énergie libérée par l’hydrolyse de l’ATP. 1) Structure La structure des lysosomes varie en fonction de leur état fonctionnel. On distingue les lysosomes primaires, les lysosomes secondaires et les corps résiduels (figure 18). Figure 18: Les différents types de lysosomes a- Les lysosomes primaires sont des granules de stockage des hydrolases acides qui ne contiennent pas de substrats à digérer ou de résidus de la digestion. Ils apparaissent en microscopie électronique à transmission sous forme de petites vésicules grossièrement sphériques de taille variable de 0,5 à 1 µm de diamètre, limitée par une membrane lisse ; leur contenu est homogène dense aux électrons (figure 19). Figure 19 : Lysosome primaire Figure 19 : Lysosome primaire b- Les lysosomes secondaires sont des lysosomes en activité. Ils contiennent en plus des hydrolases acides, des substrats à digérer ou en cours de digestion et des résidus de la digestion sous forme de particules opaques aux électrons ou de fragments membranaires. Ils apparaissent en microscopie électronique comme des organites de grande taille, de forme irrégulière et à contenu hétérogène. En fonction de l’origine des produits dégradés, on distingue deux types de lysosomes II (figure 20): Figure 20 : Lysosome secondaire - les phagolysosomes ou vacuoles digestives hétérophagiques, naissant de la fusion des lysosomes I avec des vacuoles d’endocyose spécifique ou non spécifiques (phagosomes). - les cytolysosomes ou vacuoles autophagiques, naissant de la fusion d’un lysosome I et d’un organite ou d’un secteur cytoplasmique (figure 21). Figure 21 : Lyse d'une mitochondrie par un lysosome (cytolysosome) c- Les corps résiduels représentent un état évolutif du lysosome secondaire. Il s’agit donc de lysosomes secondaires qui ont terminé l’étape de digestion du substrat ingéré et qui ont épuisé leur contenu enzymatique. Ils apparaissent en microscopie électronique comme des corpuscules au contour généralement régulier, de forme circulaire ou ovoïde et à contenu très hétérogène (débris lamellaires, vésicules, granules opaques aux électrons) (figure 22). Figure 22 : Corps résiduel 2) Fonctions des lysosomes Grâce à leur équipement enzymatique en hydrolases acides, les lysosomes interviennent dans certains processus physiologiques et pathologiques : - Dans le maintien de l’intégrité cellulaire et le renouvellement cellulaire, en assurant la dégradation des organites cellulaires lésés ou non fonctionnels et le catabolisme des déchets métaboliques. - Dans la digestion de matériaux extra-cellulaires : produits nutritifs, constituants de la matrice extracellulaire (résorption osseuse). - Dans la défense de l’organisme grâce à leur participation dans la destruction des microorganismes étrangers. - Dans la régulation de l’activité hormonale par la dégradation de l’excés de grains de sécrétion : crinophagie, ou dans la synthèse de certaines hormones (H thyroïdiennes). - Dans l’involution de certains organes : * organes embryonnaires (involution définitive) * menstruation (involution cyclique) * glande mammaire (involution temporaire ou définitive) - Dans la fécondation, en formant le sac acrosomial du spermatozoïde qui contient des enzymes nécessaires à la traversée des couches périovocytaires. - Dans les maladies métaboliques par absence de certaines enzymes lysosomiales aboutissant à une accumulation de métabolites (maladies de surcharge ou thésaurismoses génétiques ou acquises). - Dans les états inflammatoires en libérant massivement et brutalement leur contenu dans les espaces intercellulaires (infections, intoxication médicamenteuse). VI. LES PEROXYSOMES Les peroxysomes sont des des sacs membraneux comme les vésicules (0,2 à 0,5 µm de diamètre) présents dans toutes les cellules eucaryotes et contenant des enzymes puissantes (peroxydases et catalases) qui utilisent l'oxygène pour neutraliser de nombreuses substances nuisibles ou toxiques à la cellule. Ils sont particulièrement nombreux dans les cellules qui ont un rôle de détoxification (foie et rein). En ME, leur matrice apparaît homogène ou contenant parfois une structure cristalline (cristalloïde) formée par l’association de structures Tubulaires (figure 23). Figure 23: Ultrastructure des peroxysomes Leur membrane est très fluide (fragile) car pauvre en cholestérol. Elle est riche en enzymes, surtout des transporteurs d’électrons, des Les enzymes contenues dans la matrice des peroxysomes assurent la destruction du peroxyde d’hydrogène (H2O2) et sa transformation en eau selon deux mécanismes : un mécanisme qui fait intervenir les peroxydases et un donneur d’hydrogène : R.H2 + H2O2 → 2H2O + R (oxydation en présence de peroxydase) un mécanisme qui fait intervenir les catalases : H2O2 + H2O2 → O2 + 2H2O Ces réactions permettent l’oxydation d’une grande variété de substrats. Ainsi, les peroxysomes assurent plusieurs rôles. - Le rôle le plus important est la neutralisation des radicaux libres qui sont des substances chimiques très réactives comportant des électrons non appariés (ne se déplaçant pas vers d'autres molécules pour former des couples). - Dans le foie et le rein, les peroxysomes contribuent très activement à la détoxification. Les peroxysomes jouent également un rôle dans: - La régulation énergétique de la cellule, - La dégradation des purines en acide urique - La transformation des acides gras en glucides : - L'oxydation des acides gras - La dégradation des dérivés du cholestérol. VII. LES MITOCHONDRIES Ce sont des petits organites cytoplasmiques dont l’ensemble constitue le chondriome. Elles existent dans toutes les cellules, sauf les globules rouges. Elles sont particulièrement nombreuses dans les cellules ayant une grande activité comme le SNC et les muscles. Elles assurent la respiration cellulaire et la mise en réserve de l'énergie. A) Structure En microscopie optique, les mitochondries apparaissent après utilisation d’un colorant vital électif (rhodamine), sous forme de bâtonnets de 2 à 7 µm de long sur 0,5 à 1 µm de diamètre. En microscopie électronique, elles sont entourées par l’enveloppe mitochondriale qui est formée de deux membranes emboîtées et séparées par un espace étroit (10 nm), l’espace mésomitochondrial ou mésomembranaire (figure 24 A et B). A B Figure 24: Ultrastructure de la mitochondrie La membrane interne délimite la matrice. Elle émet des replis ou crêtes, perpendiculaires au grand axe de l’organite. La face matricielle de cette membrane est tapissée par des particules de 9 nm de diamètre, les particules élémentaires de Green. La matrice est amorphe ou finement granuleuse, moyennement dense aux électrons. B) Composition chimique Les techniques d’ultracentrifugation et de fractionnement ont permis de déterminer la composition chimique des différents constituants de la mitochondrie: * La membrane externe est riche en protéines, surtout en protéines de transport (les porines) qui forment des pores membranaires facilitant le passage de molécules de PM<5000 da. * La membrane interne contient une proportion très élevée d’un phospholipide, la cardiolipine et 3 types principaux de protéines : - des protéines de transport : nombreuses et conférant à la membrane une perméabilité très sélective (ATP, ADP, pyruvate, acides gras) - des protéines intervenant dans les réactions d’oxydation de la chaîne respiratoire (cytochromes, NADH déshydrogénase, succinate déshydrogénase). - Des navettes: transporteurs d'électrons: - Un complexe enzymatique, l’ATP synthétase assurant la fabrication d’ATP à partir d’ADP dans la matrice. Ces complexes enzymatiques correspondent aux particules de Green observées en ME. Cette composition est responsable de l’asymetrie de l’architecture moléculaire de la membrane interne qui représente l’entité fonctionnelle principale des mitochondries. * L’espace mésomembranaire contient plusieurs enzymes qui utilisent l’ATP exporté de la matrice pour phosphoryler d’autres nucléotides. * La matrice mitochondriale a une composition très riche. Elle contient : - De très nombreuses enzymes (celles qui métabolisent le pyruvate et les acides gras d’origine cytosolique en acétyl-coenzymeA et celles qui oxydent l’acétyl coenzymeA). - De gros granules de 30 à 100 nm de diamètre, opaques aux électrons, riches en Ca++, Mg++, Na+, K+. - Des ribosomes mitochondriaux attachés à la membrane interne de l’enveloppe. - De l’ADN, des ARN et des enzymes nécessaires à la réplication de l’ADN et l’expression des gènes mitochondriaux. L’ADN mitochondrial se présente sous forme d’une petite molécule bicaténaire circulaire de 5 à 25 µm de long. Il diffère de l’ADN nucléaire par sa forte teneur en cytosine et en guanine et par l’absence de protéines histones vraies. Dans l’espèce humaine, l’ADN mitochondrial comporte 16569 paires de base. La séquence nucléotidique est connue. De nombreux gènes ont été identifiés. Leurs mutations sont responsables de certaines maladies mitochondriales d'origine maternelle. C) Fonctions des mitochondries 1) Production d’ATP : c’est la fonction essentielle des mitochondries. La presque totalité de l’énergie nécessaire à la vie de la cellule provient de l’hydrolyse de l’ATP produit dans les mitochondries. Elle débute par l'internalisation à partir du cytosol des produits de dégradation glucidiques, protéïques (pyruvate à partir des acides aminés et des sucres simples) et lipidiques (acides gras). Les étapes mitochondriales de la production d'ATP sont les suivantes: - formation de l’acétyl-CoA à partir des acides gras (oxydation en présence de NAD : Nicotinamide Adénine Dinucléotide et FAD : Flavine Adénine Dinucléotide) et à partir du pyruvate (décarboxylation en présence NAD ) - décarboxylation et déshydrogénation de l’acétyl-CoA au cours d’un cycle de 8 réactions, le cycle de Kreebs. Au cours de ce cycle, des ions hydrogènes sont arrachés aux différents substrats et sont repris par le NAD et le FAD qui sont réduits selon les réactions : NAD + 2H+ + 2 e- NADH + H+ FAD + 2H+ + 2 e- FADH2 - Introduction des atomes H+ dans la chaîne respiratoire d’oxydoréduction. Le NADH et le FADH2 sont oxydés en cédant les protons et les électrons à haute énergie à des transporteurs localisés dans la membrane interne de la mitochondrie, constituant la chaîne respiratoire : NADH déshydrogénase, Ubiquinone (coenz Q), Cytochromes (B-C1, C) (figure 25). Les électrons sont transmis d’un transporteur à l’autre de la chaîne respiratoire. - Création d’un gradient électrochimique et phosphorylation oxydative : L’énergie libérée lorsque les électrons passent d’un transporteur à l’autre est utilisée pour pomper de la matrice les protons vers l’espace mésomitochondrial. Il se crée ainsi un gradient élecrochimique qui tend à faire rentrer les protons dans la matrice à travers un complexe protéique F0-F1, formé de deux sous-unités différentes (figure 25). Figure 25 : Etapes de la production d'ATP dans la mitochondrie F0 correspond à un canal membranaire à protons; F1 est formé de nombreuses protéines (α, β, γ, δ) qui forment des particules saillantes dans la matrice, les particules de Green délimitant une lumière centrale par où passent les ions H+. Ce complexe joue le rôle d’ATP synthétase, catalysant la phosphorylation de l’ADP en ATP (figure 26). La réaction de phosphorylation étant couplée aux réactions d’oxydation de la chaîne respiratoire, l’ensemble du phénomène porte le nom de phosphorylation oxydative. Figure 26: Composition protéïque des sous-unités F0 et F1 de l'ATP synthétase 2) Les autres fonctions des mitochondries - Synthèse des protéines : en faible quantité, mais de manière continue. Elle concerne 5 à 10% des protéines mitochondriales. - Concentration et stokage * d’ions Ca++, Na+, K+ * de métaux : or, fer, osmium * de glyco et lipoprotéines