Santé, un droit pour tous - Région Ile-de

Transcription

Santé, un droit pour tous - Région Ile-de
CHARLÈNE (PAGE 2)
BAILAH (PAGE 2)
CHAHNAZ (PAGE 3)
JÉRÉMY (PAGE 3)
JEAN-FRANÇOIS (PAGE 3)
ANNE (PAGE 3)
YOËL (PAGE 3)
HASSANE (PAGE 6)
LE JOURNAL DU CONSEIL RÉGIONAL
DÉCROCHAGE
SCOLAIRE
L’Île-de-France
se mobilise,
le Québec innove.
P. 6
HANDICAP
Les travaux se
multiplient dans les
gares pour les rendre
accessibles.
P. 10
www.iledefrance.fr
Déc. 2012 - Janv. 2013 – N° 44
SANTÉ,
UN DROIT
POUR TOUS ?
Face aux inégalités dans
l’accès aux soins, le diagnostic
d’un médecin, les remèdes de la Région.
PERRINE (PAGE 6)
DÉC. 2012 - JANv. 2013
L’ACTUALITÉ
© Julie Bourges/picturetank
À VOUS
LA PAROLE !
Lors de la Nuit blanche,
j’ai aimé visiter la Cité de
l’architecture. Mon regret :
l’absence de programmes
dans les gares…
’’
Charlène Puthon, Argenteuil (95)
© Julie Bourges/picturetank
2 L’ACTUALITÉ
Il faut plus promouvoir les
formations en alternance
auprès des jeunes. Dans
le bâtiment notamment,
où l’on recrute.
’’
Bailah Soh, Mantes-la-Jolie (78)
02Portrait d’Hanane
Lakhal, de l’association
Redresser ensemble
le Chêne-Pointu.
LOGEMENT Hanane Lakhal met ses talents de juriste au service
des habitants de la copropriété la plus dégradée de Clichy-sous-Bois.
03Les week-ends sans
limites du passe Navigo.
Jean-Paul Huchon
dialogue avec
deux Franciliens.
05De nouveaux espaces
de travail partagés.
05Baromètre
des Franciliens.
DANS LE MONDE
06Décrochage : les leçons
de la « Belle Province ».
06Chassé-croisé :
Hassane Kassi Kouyaté
est venu du Burkina
Faso à Paris ; Perrine
Rolland est partie
au Royaume-Uni.
LE DOSSIER
07 LA SANTÉ, UN DROIT
POUR TOUS ?
09Se soigner sans se
ruiner à Aubervilliers.
09Trois questions à :
Laure Lechatellier,
vice-présidente.
LES INITIATIVES
10Des gares Transilien
de plus en plus
accessibles.
11Le BTP prend la mesure
du défi écologique.
L’HISTOIRE
12Penser le territoire,
une véritable épopée.
12C’était le 21 décembre
1985 : les premiers
Restos du cœur ouvrent
en Île-de-France.
LES SORTIES
13Nos rendez-vous
culture et loisirs.
13L’île des artistes
contemporains,
à Chatou.
LES TRIBUNES
14Expression des
groupes politiques.
ALENTOURS
16À l’est, du nouveau…
grâce au prolongement
du T3 entre la porte
d’Ivry et celle de la
Chapelle.
La combattante du Chêne-Pointu
S
« urtout, n’oubliez pas la
réunion à 18 h 30 ! »
Hanane Lakhal connaît
presque tous les habitants du
Chêne-Pointu, à Clichy-sousBois (93). Et, lorsqu’elle en
croise un, il est vite question
entre eux de son combat.
Membre de l’association Re­­
dresser ensemble le ChênePointu (ARECP) depuis 2008,
Hanane est toujours aussi
in­d ignée par la spirale qui
entraîne les 6 000 habitants de
l’une des copropriétés les plus
dégradées de France. Ce triste
record se traduit par des
façades délabrées, des halls
ouverts aux quatre vents, des
parties communes où gam­
badent les rats et pendent les
fils électriques… Construite en
1966, cette résidence semble
abandonnée, tout comme sa
jumelle, l’Étoile du ChênePointu (1 800 logements au
total). « En 2010, dans cette
barre, un incendie a fait deux
victimes, pointe du doigt
Hanane. C’est simple : les habi­
tants n’en peuvent plus. » Car
la dégradation du bâti a fait
exploser les charges, chose
intenable pour des ménages
dont les deux tiers vivent sous
le seuil de pauvreté. « La se­­
maine dernière, j’ai reçu une
mère de famille au RSA qui ne
savait pas comment payer ses
2 000 euros de charges trimes­
trielles », relate Hanane. Le
résultat : la résidence a atteint
un passif de quatre millions
d’euros en 2011.
Marchands de sommeil
Chaque jour, jusqu’à 20 personnes se succèdent dans le
local où la jeune femme tient
ses permanences juridiques.
Oreille compatissante, elle est
aussi la plume qui négocie les
échéanciers auprès du syndic
et des juges, sollicite les assu-
îLE-DE-FRANCE décembre 2012 - JANVIER 2013 Nº 44
2008, rappelle-t-elle. Le maire,
Olivier Klein, nous soutient.
Du coup, les choses bougent. »
Lancé par l’État et la Région,
un premier plan de sauvegarde
a permis, en 2011, d’entamer
la réfection des toits terrasses
qui prenaient l’eau. Autre
chantier imminent : le remplacement de 16 ascenseurs, dont
certains à l’arrêt depuis sept
ans : « Imaginez un peu le quo­
tidien d’une mamie qui vit
au dixième étage ! » Mais le plus
grand espoir repose sur le
Depuis l’aide
annoncée, le sentiment
d’abandon se dissipe.
On attend du concret.
Membre de Redresser
ensemble le Chêne-Pointu
depuis 2008, Hanane Lakhal
voit son combat
sur le point d'aboutir.
© Stephan Zaubitzer/Picturetank
04Face-à-face :
rances, monte les dossiers
d’aide juridictionnelle. « On ne
peut pas faire ce boulot sans
s’investir à 100 %. Pourtant, au
début, je ne pensais pas pouvoir
supporter toute cette détresse. »
Jusqu’en 2007, Hanane menait
une vie paisible d’étudiante à
la Sorbonne. Titulaire d’un
master « Français langues
étrangères » et d’un DEA de
littérature, elle cherche à compléter son cursus par une formation juridique. Une amie lui
parle du Chêne-Pointu et de
l’association. Et c’est parti. Elle
vient chaque jour de Paris pour
s’initier au droit de l’immo­
bilier auprès de l’avocat de
l’ARECP. D’abord bénévole, elle
devient l’unique salariée de
l’association. Très vite, son
implication dépasse le seul
appui juridique aux habitants.
Avec les plus motivés, elle tente
de mobiliser médias et pouvoirs publics. « Nous en sommes
à notre troisième manif depuis
protocole signé le 17 septembre par l’État, la Ville et la
Région. Travaux d’urgence
pour les logements, lancement
d’études sur les parties communes, opérations de portage
pour racheter des appartements et lutter contre les mar­
­chands de sommeil : c’est bel
et bien la requalification globale du quartier qui s’engage.
« Le président Hollande était
déjà venu pendant sa cam­
pagne, note Hanane. Au­­jour­
d’hui, recevoir la visite de deux
ministres, d’un président de
Région et d’un préfet est un autre
signal fort. Le sentiment d’aban­
don se dissipe. Maintenant, on
attend du concret. » Le concret,
ce sont d’abord les ascenseurs.
Hanane attend qu’ils soient
tous remis en état. « Après je
changerai peut-être de job, ditelle. Ce sera sans doute dans le
social, là où on peut rendre aux
gens leur dignité. » Stéphane Boumendil
h http://chene-pointu.org/
L’ACTUALITÉ 3
’’
tEmPS
FORtS
JéRémY thiRY-CéSAiRE, VERSAiLLES (78)
93
94
91
’’
mAiSSE
CAP AU NORD SUR LA 14
PRèS DE
ChEZ VOUS
LeS WeeK-endS SanS LimiteS de naVigo
Une chance pour le tourisme et la culture
© Dr
directeur de
l’Office de tourisme
de Provins (77).
« Le dézonage le week-end
est très positif pour Provins.
La ville étant éloignée
du cœur de l’Île-de-France,
la problématique de
l’accessibilité est essentielle
pour nous. Nous allons
d’ailleurs mettre en place
un bus qui fera la navette
entre la gare et différents
lieux de la cité médiévale. »
ANNE
ROUHIER,
YOËL DREUX,
directeur
de production
audiovisuelle
à Pantin (93).
responsable
de l’agenda sorties
Citylien de la SNCF.
© Dr
JEANFRANÇOIS
ROBIN,
© bruno Fert/picturetank
Le premier week-end, 109 176 voyages hors zones
ont été effectués par 51 938 abonnés, selon le Stif.
Un mois plus tard, le cap des 200 000 trajets était
franchi par plus de 95 000 détenteurs de Navigo,
soit près de 5 % de l'ensemble. Depuis, jusqu’à début
novembre, le nombre de voyages a oscillé entre
200 000 et 220 000, avec des utilisateurs différents
d’une semaine à l’autre et donc bien plus nombreux.
De quoi laisser entrevoir une vaste marge de progression et susciter l’appétit des lieux touristiques
et culturels. « On sait par exemple qu’une exposition
à Paris est fréquentée en moyenne par 60 à 80 % de
Franciliens, note François Navarro, du Comité
régional du tourisme (CRT). Dès lors, tout ce qui
facilite l’accès à la culture – et les transports sont un
levier indéniable – constitue une chance pour les
acteurs du secteur. » Pour y voir clair, ces derniers
disposeront au printemps d’un baromètre des loisirs des Franciliens réalisé par le CRT. « En atten­
dant, nous leur conseillons de faire au maximum la
promotion du passe Navigo dézoné le week­end »,
explique François Navarro.
RENAUD ChARLES
« Étant bien moins fréquentés
le week-end, les trains
permettent de profiter au
mieux de l’offre de loisirs en
Île-de-France. C’est pourquoi
nous recensons, dans notre
agenda en ligne Citylien,
près de 10 000 sorties
possibles en transports en
commun (musées, festivals,
châteaux…). »
« Alors qu’avant le prix d’un
billet hors zones pouvait
constituer un frein pour
visiter l’Île-de-France, le
dézonage est un vrai coup de
pouce pour se déplacer. Cela
m’a déjà permis notamment
d’aller me promener en
forêt de Fontainebleau un
dimanche, ce que je n’aurais
pas fait auparavant. »
(94)
FONTENAY-SOUS-BOIS
(92)
COLOMBES
Convivial. Dès l’été prochain,
un centre socioculturel
intergénérationnel proposera
une multitude d’activités
dans le quartier des Grèves.
(95)
© Stephan ZaubitZer/picturetank
S
77
PROViNS
Ouverte depuis la rentrée à Gennevilliers (92), la Maison de l’apprentissage est un centre de formation
des apprentis hors norme. Elle abrite
en effet sous un même toit des
formations en maintenance des
ascenseurs et en propreté industrielle, mais aussi toutes celles de la
filière bois, qui étaient menacées
de disparition, il y a quelques
années encore, faute de moyens.
Avant d’être 600 à terme, quelque
400 élèves fréquentent déjà ses
espaces pédagogiques et ses lieux
de vie mutualisés qui favorisent les
échanges. h www.ccip.fr
DéZONAGE La semaine finie, les Franciliens sont de plus en plus
nombreux à profiter sans compter de leur forfait transports.
emaine après semaine, le passe Navigo dézoné
le week-end et les jours fériés élargit son cercle
d’adeptes. Lancé le 1er septembre, il permet
aux abonnés des transports d'Île-de-France de
voyager hors du périmètre couvert par leur forfait,
sans débourser un centime de plus. Une mesure
plébiscitée par plus de 90 % des Franciliens, d’après
un sondage Viavoice publié dans Île­de­France n° 43.
FONtENAY-SOUS-BOiS
GENNEVILLIERS, TEMPLE
DE L’APPRENTISSAGE
© cYruS cornut/picturetank
© ratp
Jusque-là confinée dans Paris, la
ligne 14 du métro (Saint-Lazare –
Olympiades) s’apprête à mettre un
pied en banlieue. Son prolongement
jusqu’à la mairie de Saint-Ouen (93),
prévu en 2017, a été déclaré d’utilité publique en octobre par l’autorité organisatrice des transports
d’Île-de-France, le Stif. Destiné à
désaturer la ligne 13 qui transporte
610 000 voyageurs par jour, ce projet vise aussi à accompagner des
secteurs en développement comme
le quartier Clichy-Batignolles (17e)
et les Docks de Saint-Ouen. Il
s’intègre par ailleurs dans le futur
réseau du Grand Paris Express.
CLiChY-SOUS-BOiS
Du grand spectacle ! En plus
d’être passé au numérique,
le cinéma Le Kosmos a été
totalement rénové. Le clou ?
Sa somptueuse façade Art
déco, d’autant plus haute
que le toit a été surélevé.
FOSSES
Pratique. Le pôle civique,
ouvert fin novembre, réunit
les services de la mairie,
un centre social, une maison
de l’emploi, une antenne
de l’Assurance-maladie et
même une école de danse.
(75)
PARIS 5E
© Marie genel/picturetank
ChAhNAZ BOUhADi, COURBEVOiE (92)
Les transports ont besoin
d’une refonte globale.
Pourquoi pas des trains à
horaires réguliers ? Ce
serait plus pratique.
© Julie bourgeS/picturetank
© Julie bourgeS/picturetank
L’accessibilité, ce n’est pas
que de gros équipements,
c’est une autre façon de
concevoir l’entrée des lieux
publics ou les trottoirs.
(91)
MAISSE
Naturellement ! Les
coopératives Union bio
semences ont fait
d’une usine de céréales
conventionnelles la première
usine de céréales bio
d’Île-de-France.
(78)
TRAPPES
Rassurant. Les grillages
dégradés seront remplacés
à la base de loisirs de
Saint-Quentin-en-Yvelines.
Et une étude sera menée
pour mieux sécuriser le site.
Eurêka ! Modernisé avec
soin, le musée Curie rend
le plus bel hommage à la
découvreuse du radium et
à la science en général.
(77)
MEAUX
Bien vu ! À la rentrée 2013,
un pôle parentalité
accueillera enfants et
parents près de l’école
maternelle Jeanne-d’Albret.
(93)
(92)
PIERREFITTE-SUR-SEINE
Géant ! Inauguré en octobre
dans le quartier des Poètes,
le palais des sports PierreMachon permet de pratiquer
escalade, boxe ou encore
danse sur plus de 3 000 m².
CLAMART
Écolo. En début d’année,
les habitants du quartier
de La Plaine pourront flâner
dans un parc paysager avec
plan d’eau… alimenté en
eau de pluie.
îLE-DE-FRANCE décembre 2012 - JANVIer 2013 Nº 44
4 L’ACTUALITÉ
JEAN-PAUL hUChON
C’ESt LANCé
LES VRAIS COÛTS
DES TRANSPORTS
© Stephan ZaubitZer/picturetank
Paris 20e.
Le Bourget (93).
« inVeStiR, c’eSt La FoRce
de La RÉgion »
Zara Chebili, comptable vivant au Bourget (93), et Stéphane Garin, maquettiste habitant Paris 20e, ont été choisis par l’institut CSA pour rencontrer
le président de la Région, Jean-Paul Huchon. Extraits de cet entretien.
ZARA CHEBILI : Un lycée est actuellement en construction au Bourget. On
attendait cela depuis longtemps !
JEAN-PAUL HUCHON : Oui, pour une
de la formation mais aussi des aides
nouvelles pour améliorer l’accès au
logement, au transport ou encore à
la santé.
ville, avoir un grand lycée, c’est un ZARA CHEBILI : L’accès à la santé reste
atout considérable. Et Le Bourget est un vrai problème. Trouver un médecin
vraiment un territoire d’avenir. Il a sans dépassement d’honoraires est
déjà une forte vocation touristique, un casse-tête. Du coup, on se prive sur
avec le musée de l’Air et de l’Espace. d’autres postes de dépenses…
Et il va bénéficier de l’arrivée du T7. JEAN-PAUL HUCHON : En effet, il y a
Bien sûr, pour définir le tracé d’une trop d’inégalités dans l’accès aux
ligne de transports ou
soins. C’est pourquoi
construire un lycée, il
nous allons aider les
faut des années. Mais
futurs professionnels à
Sans la
regardez ce qui se passe
s’installer dans les terriaujourd’hui en Île-de- Région, tous les
toires où l’offre de santé
est insuffisante aujourFrance : sans l’engage- grands chantiers
ment de la Région, tous seraient stoppés ! d’hui. Nous soutenons
les grands chantiers
par ailleurs la création de
Jean-Paul Huchon maisons et de centres de
seraient stoppés !
STÉPHANE GARIN : Justesanté, une réponse qui
ment, comment pouvez-vous apporter fait ses preuves notamment dans les
des réponses face à la crise ?
quartiers populaires.
JEAN-PAUL HUCHON : Notre première STÉPHANE GARIN : Finalement, quelles
réponse, c’est le soutien aux investis- métropoles pourraient être des mosements. C’est la force de la Région. dèles en matière de développement ?
Par ailleurs, nous menons une action JEAN-PAUL HUCHON : Bien sûr, le
volontariste en direction des PME. modèle qui vient à l’esprit, c’est celui
Beaucoup d’entre elles n’ont pas des villes scandinaves, et notamment
atteint une taille suffisante. Or c’est Stockholm… Mais on peut aussi citer
nécessaire, en particulier pour partir Montréal. Et même certaines villes
à la conquête de marchés à l’export. asiatiques très intéressantes. Sauf
Nous accompagnons leur dévelop- Pékin, où on est en train de construire
pement, nous les conseillons, nous un huitième périphérique ! Tous ces
soutenons leurs projets d’innovation. modèles, et ces contre-exemples
Enfin, nous avons un devoir : protéger nourrissent notre réflexion, d’autant
ceux qui sont les victimes de cette que nous venons d’adopter notre
crise. Nous mettons en place un vrai nouveau schéma d’aménagement
bouclier social, avec le renforcement Île-de-France 2030.
îLE-DE-FRANCE décembre 2012 - JANVIer 2013 Nº 44
Neuf partenaires européens, dont l’Institut d’aménagement et d’urbanisme
(IAU) de la Région Île-de-France, planchent actuellement pour établir le vrai
coût des différents modes de transports, en termes de pollution ou de
santé. L’initiative s’inscrit dans le programme européen interrégional Interreg
IVC. Ces experts ont trois ans pour
remettre leur copie.
h www.ecotale.eu ; www.iau-idf.fr
COUP DE JEUNE
Île-de-France 2030
PLACE À LA LOCATION
SOLIDAIRE
Pas facile de trouver un logement
quand on démarre dans la vie ! C’est
pourquoi la Région lance Solizen, avec
huit associations et organismes spécialisés dans l’aide au logement. Ce
dispositif permettra de faciliter l’accueil
des 18-30 ans dans le parc privé, à des
EN
ChiFFRES
2030, c’est l’objectif de
la Région dans le cadre
de son nouveau schéma
directeur.
60
gares sortiront de terre
d’ici à 2030 dans la région,
ce qui portera leur nombre
total à 900.
Projet de schéma directeur de la région Île-de-France
octobre 2012
Comment vivrons-nous en 2030 ? Dans
quel type d’habitat ? Quels seront nos
déplacements ? Quelle place occuperont alors les espaces naturels et
l’agriculture face à l’urbanisation ?
Toutes ces questions sont au cœur du
nouveau Schéma directeur de la
Région Île-de-France (Sdrif), un document stratégique conçu à l’aune du
développement durable. Les élus régionaux ont approuvé ce projet fin octobre.
Les semaines et les mois à venir permettront aux Franciliens de le découvrir,
d’en débattre et de l’amender.
h www.iledefrance.fr
(à lire également, page 12, notre article sur
l’histoire de la planification en Île-de-France)
mOt POUR mOt
1
million de Franciliens
70
000
logements par an jusqu’en
L’ÎLE-DE-FRANCE AU FUTUR
Défis, projet spatial régional, objectifs
Depuis le 26 novembre, la campagne
de communication bat son plein pour
présenter le conseil régional des jeunes
(CRJ). Les candidats qui souhaitent
siéger dans cette assemblée ont même
une page Facebook à leur disposition.
Au total, 140 filles et garçons âgés de
16 à 23 ans seront élus.
h www.facebook.com/crj.idf
de plus au maximum
(et 680 000 au minimum)
sont prévus par l’Institut
d’aménagement et
d’urbanisme d’ici à 2030.
prix inférieurs à ceux du marché…
grâce à des propriétaires prêts à être
solidaires. h www.iledefrance.fr/solizen
© rÉgion Île-De-France
STÉPHANE
GARIN
ZARA CHEBILI
Imaginée par l’agence Ailleurs exactement, cette nouvelle signature rythme désormais les campagnes de
communication de la Région Île-de-France. Elle a été
dévoilée cet automne en affichage dans les gares et
les centres commerciaux pour sensibiliser les jeunes
aux actions en faveur de l’accès au logement, de
l’apprentissage et des lycées. h www.iledefrance.fr
© Jean-Marc arMani/picturetank
FACE-À-FACE
« DEMAIN S’INVENTE ICI »
EN DiRECt
DU CONSEiL
RéGiONAL
TRANSPORT
Pas de bouchons
sur la Seine !
« Une entreprise,
aujourd’hui, ne peut plus
se développer sans tenir
compte des enjeux
environnementaux »,
souligne Jean-Paul Mochet,
directeur général de Marché Franprix. Depuis août,
l’enseigne teste le transport fluvial à Paris, avec
le soutien de la Région. « Nous approvisionnons
pour l’instant 100 magasins. Chaque jour, les
containers sont transportés par barge jusqu’au
quai de la Bourdonnais, à Paris 7e, puis par des
camions. Moins énergivore, ce mode de livraison
est aussi un gage de ponctualité… puisque, bien
sûr, il n’y a pas de bouchons sur la Seine. »
AGENDA
L’ACTUALITÉ 5
LE 6 DÉCEMBRE
Journée de restitution, après
26 débats territoriaux, dans
le cadre des 3es Assises
franciliennes de l’éducation
à l’environnement et au
développement durable.
Hémicycle du conseil régional,
57, rue de Babylone, Paris 7e.
www.assises-eedd.org/IDF
DU 19 AU 21 DÉCEMBRE
Session publique du conseil
régional consacrée au budget.
57, rue de Babylone, Paris 7e.
Retransmission des débats :
www.iledefrance.fr
LE 17 JANVIER
Lors des Assises de la
mobilité, la Région et le Stif
remettront les trophées de
la mobilité en Île-de-France.
Des prix distinguant
des initiatives exemplaires
en matière de transports
et de déplacements dans
quatre catégories :
espace public, transport
collectif, marchandises,
management de la mobilité.
PARtAGE À Paris notamment, la Région soutient
le développement du « coworking ».
de nouVeaux eSPaceS PouR
LeS « SanS buReau Fixe »
BAROMETRE
Ç
a bouge pour les adeptes des
bureaux partagés. La Cantine,
premier espace parisien dédié à
cette forme de travail, le « coworking »,
va quitter, mi-2013, ses locaux du passage des Panoramas (Paris 2e) pour
s’installer dans le quartier du Sentier
(3e). Dans la foulée, sa surface de location disponible passera de 240 m² à
1 500 m², ce qui lui permettra d’accueillir 300 personnes au lieu d’une
vingtaine actuellement. Ce déménagement illustre le succès des espaces
de travail partagés auprès des jeunes
entrepreneurs et des travailleurs
indépendants. Et tout particulièrement le succès de la Cantine, que la
Région aide depuis l’origine. Après
avoir soutenu sa création en janvier
2008, elle finance en effet les travaux
liés à sa nouvelle installation. Cela
pour une raison simple : le soutien aux
espaces de travail collaboratif est une
des priorités du plan régional de développement du numérique adopté en
septembre 2011.
Un coût très abordable
En juillet, la Région a d’ailleurs attribué 830 000 euros à 14 projets de télécentres ou espaces de « coworking »
dans six départements d’Île-deFrance. Le tout permettant de financer, dans chaque cas, l’installation,
l’infrastructure réseau ainsi que
l’achat de mobilier... Parmi les avantages du « coworking », il y a la possibilité de louer un espace de travail
pour une très courte période à un
coût très abordable. Et, souvent, de
meilleures conditions de travail et de
vie pour ses adeptes. De plus en plus
nombreux, ceux-ci pourraient être
11 millions en 2015 selon le Centre
d’analyse stratégique… CAROLiNE BOUDEt
h http://lacantine.org
L’imAGE
95
Stade de France, avenue
du Président-Wilson,
Saint-Denis (93).
GONESSE
LE BOURGEt
93
JOSSiGNY
DU 25 AU 27 JANVIER
Salon de l’apprentissage
et de l’alternance de Paris.
Parc des expositions,
Paris 15e. www.letudiant.fr
(rubrique Salons).
BAROmètRE
77
C’ESt VOtRE AViS
La qualité de l’environnement
Êtes-vous satisfait ou non de la qualité
de l’environnement en Île-de-France ?
Le climat économique
Diriez-vous que, en ce moment, l’activité
économique en Île-de-France est :
La qualité des transports
en commun
Êtes-vous satisfait des transports
en commun en Île-de-France ?
L’offre de soins
Là où vous vivez, considérez-vous
que l’offre de soins est…
L’évolution de la prise en charge
des questions de santé
À vos yeux, ces dernières années,
la prise en charge des problèmes
de santé en Île-de-France s’est…
Très satisfait
Assez satisfait
Pas vraiment satisfait
Pas du tout satisfait
Ne se prononce pas
10 %
50 %
28 %
11 %
1%
Très dynamique
Assez dynamique
Pas vraiment dynamique
Pas du tout dynamique
Ne se prononce pas
5%
38 %
37 %
14 %
6%
Très satisfait
Assez satisfait
Pas vraiment satisfait
Pas du tout satisfait
Ne se prononce pas
9%
46 %
21 %
12 %
12 %
Très satisfaisante
Satisfaisante
Insuffisante
Très insuffisante
Ne se prononce pas
16 %
63 %
17 %
3%
1%
Nettement améliorée
Plutôt améliorée
Plutôt dégradée
Nettement dégradée
Ne se prononce pas
5%
30 %
39 %
13 %
13 %
UNE OFFRE DE SOINS SATISFAISANTE
MAIS QUI SE DÉGRADE
© Stephan ZaubitZer/picturetank
Les Franciliens ont une perception positive de l’offre de soins,
même s’ils constatent une détérioration de la prise en charge de
leurs problèmes de santé.
À L’ÉCOUTE DES AVIONS Grâce à une station de mesure ultrasophistiquée
installée par Bruitparif sur le toit de leur médiathèque, les habitants de Gonesse,
près de Roissy (95), peuvent connaître en temps réel le bruit généré par les avions.
Et ils ont des preuves pour mieux le combattre ! h http://rumeur.bruitparif.fr
mique « pas dynamique » en Îlede-France, soit une hausse de six
points depuis juillet et de huit
points depuis mai. Due notamment à un contexte national et
international difficile, cette recruQuatre habitants d’Île-de-France descence des inquiétudes peut
sur cinq (79 %) jugent satisfaisante devenir préoccupante dans une
la qualité de l’offre de soins là où région où le moral économique
ils vivent (ils sont même 87 % dans semblait se maintenir.
le Val-d’Oise). Pour autant, plus Les autres indicateurs baroméd’un sur deux (52 %) estime que triques sont plus stables, avec une
la prise en charge se dégrade, un légère hausse du niveau de satissentiment particulièrement par- faction sur la qualité de l’environtagé par les 50-64 ans (66 %). À nement (60 %, + 3) depuis cet été,
l’inverse, 58 % des plus jeunes (18- et une baisse peu significative
24 ans) voient une amélioration. (55 %, - 2) de la satisfaction à
Par ailleurs, une
l’égard des transports
en commun.
petite majorité des
BONUS WEB
Tous les résultats
Franciliens (51 %)
de notre enquête :
mAÏDER ChANGO-BEFFA,
jugent désormais
www.iledefrance.fr
DiRECtRiCE ASSOCiéE
DE L’iNStitUt ViAVOiCE
l’activité éconoSONdAGe réALISé PAr TéLéPHONe POUr « ÎLe-de-FrANce » dU 10 AU 15 OcTObre 2012 SUr UN écHANTILLON de 1 010 PerSONNeS,
rePréSeNTATIF de LA POPULATION FrANcILIeNNe de 18 ANS eT PLUS, SeLON LA méTHOde deS QUOTAS.
îLE-DE-FRANCE décembre 2012 - JANVIer 2013 Nº 44
6 dans le monde
CANADA Le Québec mobilise de tous côtés
pour la « diplomation » de ses jeunes.
Loin de
chez vous
les leçons de
la « Belle Province »
Le chassé-croisé
(SYRIE)
Metteur en scène, conteur, comédien, musicien,
danseur… Hassane Kassi Kouyaté est un artiste
complet. Né au Burkina Faso, où il se ressource
trois fois par an, le directeur et fondateur de la
compagnie « Deux temps trois mouvements » a
grandi dans une famille de griots, dépositaires de
la tradition orale. Bachelier en 1986, il rejoint son
père à Paris – Sotigui Kouyaté, alors comédien chez
Peter Brook aux Bouffes du Nord –, et suit des études
de commerce. En parallèle, Hassane Kassi Kouyaté
sillonne l’Europe en tant que comédien et musicien.
Du Japon au Brésil, en passant par l’Algérie, il se
produit aujourd’hui dans « 30 pays par an ». Le
Burkina Faso est sa « source », mais l’Île-de-France
est sa « base ». À Paris 18e, son « village », il aime
vivre au carrefour de trois quartiers, « tamoul, sahé­
lien et bobo ». « Lieu de passage, la région me permet
de côtoyer des artistes. Quand j’organise une audi­
tion, j’ai accès à plus de diversité qu’ailleurs. Ce qui
me plaît, c’est d’être ici au cœur de cultures et de
populations différentes. » h www.2t3m-theatre.com
© Valentine Vermeil/picturetank
Un pont vers
Jérusalem-Est
sur les environnements scolaires (le
GRES). Il faut donc que tous les acteurs
de la réussite éducative travaillent
ensemble. » Un enjeu qui exige la
mobilisation de la société civile et des
collectivités locales. Ainsi, dans la
région du Saguenay-Lac-Saint-Jean,
au sud-est du Québec, le Conseil
régional de prévention de l’abandon
scolaire (Crépas) a obtenu le taux le
plus bas de décrochage au Québec.
La clé de cette réussite ? « On a extrait
la problématique des seuls murs de
l’école », explique Frédéric Tremblay,
conseiller en communication. Le Crépas mène de front des campagnes de
Les clés de la réussite
sensibilisation, des interventions au
Pour cela, la prévention est mise en sein du milieu éducatif, des appels à
avant dans les écoles dès le plus jeune projets (pas moins de 500 enseignants
âge, avec une grande place accordée y répondent chaque année), et une
à l’écrit, à la lecture et au calcul, et ce, semaine est consacrée à la « persévéjusqu’à la fin du lycée. L’approche rance scolaire », autrement dit à l’astouche aussi au contexte de vie de siduité. Car, malgré un recul régulier
l’élève, à sa relation avec l’enseidu décrochage, le problème reste
gnant, l’établissement, mais
crucial au Québec, cette proaussi ses parents, ses
vince francophone étant
amis… « Personne ne peut
la première du Canada
Canada
intervenir sur tous ces en termes d’abandon
Le Saguenayfacteurs simultanément,
scolaire.
Catherine Sauvat
Lac-Saint-Jean
souligne Michel Janosz,
h À lire sur www.iledefrance.fr,
professeur à l’Université
un dossier spécial sur
de Montréal et directeur
le décrochage scolaire.
* Source : Statistique Canada.
d’un groupe de recherches
îLE-DE-FRANCE décembre 2012 - JANVIER 2013 Nº 44
C’est une première pour
une collectivité territoriale
française : l’Île-de-France
a signé un accord de
coopération décentralisée
avec Jérusalem-Est.
Assorti d’une enveloppe
de 300 000 euros par an,
il portera sur l’éducation,
l’aide à la création
d’entreprise ou encore
la santé. Avec une priorité
donnée aux femmes
et aux jeunes.
De
Fontainebleau
(77) à Londres
(royaume-uni)
(MALI)
Des femmes
protégées et
formées
Avec l’aide de la Région,
l’Association pour
le progrès et la défense
des droits des femmes
de Bamako héberge
30 Maliennes ayant fui
la guerre au nord du pays,
en avril, et elle prépare en
parallèle leur réinsertion
socioprofessionnelle en les
formant durant six mois.
(AFGHANISTAN)
Cartographie
participative
L’association parisienne
Madera (Mission d’aide
au développement des
économies rurales en
Afghanistan) porte un
projet original : pour mieux
protéger les forêts de l’est
de l’Afghanistan, et
notamment éviter que le
bétail ne vienne se nourrir
de leurs bourgeons, elle va
faire appel aux populations
locales pour les
cartographier, de même
que les pâturages et les
points d’eau.
h www.madera-asso.org
Perrine Rolland
26 ans
© Dr
À
l’heure où l’Île-de-France a fait
du décrochage scolaire l’une de
ses grandes causes pour 2012,
l’exemple de nos cousins d’Amérique
peut être une source d’inspiration.
Le Québec, d’ailleurs à l’origine
de l’expression, voit le décrochage
comme un enjeu majeur de société.
Depuis les années 1990, les idées
comme les initiatives sont nombreuses, et, même si ce n’est pas
autant qu’on le voudrait, la situation
s’améliore : le taux de décrochage
scolaire des 20-24 ans est ainsi passé
de 17,4 % il y a 20 ans à 11,7 % en 2010*.
Hassane Kassi
Kouyaté 48 ans
D’une culture à l’autre
(TERRITOIRES
PALESTINIENS)
Les campagnes de lutte
contre le décrochage scolaire
se multiplient dans la région
du Saguenay-Lac-Saint-Jean.
De BoboDioulasso
(Burkina Faso)
à Paris
© éric Garault/picturetank
© renaud philippe/picturetank
Des mallettes
pour sauver des vies
Un soutien régional a
permis à l’Union des
organisations syriennes
de secours d’acheter
130 mallettes médicales.
De quoi mieux soigner
les victimes de l’armée
de Bachar el-Assad trop
éloignées des hôpitaux
de campagne ou des
points médicaux avancés.
À moi la City !
À 26 ans, Perrine rêve d’une carrière outre-Manche.
Son BTS de tourisme en poche, cette Bellifontaine
s’en est donné les moyens en s’établissant à Londres
pour perfectionner son anglais. Après 10 mois sur
place, elle se dit « séduite » par le cosmopolitisme
de la ville et espère désormais y décrocher un
emploi, comme beaucoup de ses amis avant elle.
La raison : « La mentalité est, ici, moins rigide, la
hiérarchie moins stricte, les salariés sont davantage
associés aux projets, et, surtout, les compétences
valent plus que les diplômes ! » Passionnée par le
patrimoine, Perrine le reconnaît cependant,
« Londres n’a pas le charme architectural de Fontainebleau ou de Paris. Et, même si les Lon­
doniens sont courtois, en Île-de-France, je me sens vraiment chez moi ». D’ailleurs, elle compte y
revenir un jour : « J’aimerais éduquer mes enfants
en France car, ici, cela représente un réel investisse­
ment. Les transports sont deux fois plus cher qu’en
Île-de-France et, pour se loger, il n’y a rien à moins
de 740 euros, même pas de chambre en coloc’ ! »
LE DOSSIER 7
ALLÔ DOCTEUR ! LA QUESTION DE L’ACCÈS AUX SOINS
… MAIS UNE RÉPARTITION INÉGALE SUR LE TERRITOIRE
UNE RÉGION BIEN DOTÉE EN MÉDECINS…
Accessibilité du territoire à une offre de 5 types de professionnels
de santé de premier recours et aux centres de santé*
366 MÉDECINS
pour 100 000 habitants
336
318
318
95
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318 313 306 289 283 279
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278 276 275 269
264 259
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259
254
248
242
239
75
77
Très bien pourvu
dans les 5 spécialités
Relativement
bien pourvu dans
les 5 spécialités
91
Dans une situation
intermédiaire
Offre de généralistes et
de dentistes relativement bonne,
mais sans offre de proximité
pour les 3 autres spécialistes
* Généralistes libéraux,
gynécologues, pédiatres,
ophtalmologues et dentistes
libéraux. Centres de santé
médicaux, dentaires
ou polyvalents.
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Non pourvu ou sans offre de proximité,
quelle que soit la spécialité
Sources : Urcam ÎDF 2006,
traitements IAU île-de-France,
Ordre national des médecins
Mailles non habitées
le diaGnoStiC d’un MédeCin, leS PReSCRiPtionS de la RéGion
la Santé, un dRoit PouR touS ?
Selon notre sondage*, 52 % des Franciliens considèrent que la prise en
charge des problèmes de santé s’est détériorée ces dernières années
dans la région. un mal réel qui nécessite des remèdes multiples.
S
i vous habitez dans les Hauts-de-Seine,
inspirez, soufflez : votre espérance de vie
est de deux ans plus élevée que celle d’un
habitant de Seine-Saint-Denis. Comment
rendre plus juste et plus efficace le système
de santé ? Comment inciter les professionnels
franciliens à exercer ailleurs que dans la capitale ?
Comment faire en sorte que les messages de prévention parviennent jusqu’aux publics les plus
fragiles ? Face à ces questions, le docteur Didier
Ménard, président de la Fédération des maisons
de santé d’Île-de-France, dresse un diagnostic
plutôt sombre. La Région Île-de-France, elle, établit
ses propres prescriptions.
1 – Traitement pour les déserts médicaux
Dans les cinq ans à venir, 11 % des médecins généralistes et 14 % des spécialistes franciliens prendront leur retraite. Des départs qui risquent de ne
participé à la création de l’un de ces établissements,
à Saint-Denis (93). Celui-ci a ouvert ses portes il y
a un an, et cinq médecins s’y sont installés. « La
nouvelle génération revendique le droit d’avoir une
vie à côté de la médecine », souligne Didier Ménard.
Pour lui, de telles structures sont appelées à se
déployer dans toute la région : « C’est une réponse
qui reste minoritaire à ce jour, mais qui n’est plus
anecdotique. Les professionnels ne veulent plus d’un
exercice solitaire de la médecine. Et les pouvoirs
publics appuient désormais ce mouvement. »
pas être compensés par l'installation de nouveaux
professionnels. Dans les zones rurales de l’Île-deFrance et dans les quartiers populaires, l’accès aux
soins de premier recours va se compliquer sérieusement si des solutions innovantes ne sont pas
mises en œuvre. La Région va donc lancer des aides
pour inciter les professionnels de santé à s'établir
dans les territoires les plus touchés par cette pénu- 2 – Des secours pour le droit rie. Il s’agit de faciliter l’installation future des étu- à la santé
diants de médecine générale, d’ophtalmologie, de Des médicaments moins remboursés, des
gynécologie, de dentisterie et du secteur paramé- mutuelles de plus en plus onéreuses… la médecine
dical (infirmiers, kinésithérapeutes, sages-femmes) deviendrait-elle un luxe dans la région ? On estime
via une allocation d’études de 700 euros par mois que 30 % de Franciliens auraient renoncé à des
versée durant deux ans au maximum, en lien avec soins en 2011. Dans la cité des Francs-Moisins de
des collectivités. En contrepartie, le bénéficiaire Saint-Denis, Didier Ménard est confronté au quos’engage à exercer sur place durant
tidien à cette réalité. « Ici, la question
BONUS WEB
trois ans. Autre solution, surtout pour
économique est omniprésente. La pluNotre sondage,
les quartiers populaires : le développart de mes patients n’a pas de mutuelle.
des reportages, des
infographies… sur :
pement des centres et des maisons de
Du coup, certains attendent la fin du
www.iledefrance.fr
santé. Le docteur Didier Ménard a
mois pour se soigner. D’autres ont
îLE-DE-FRANCE décembre 2012 - JANVIer 2013 Nº 44
© WeDoDAtA
370
8 LE DOSSIER
recours à des crédits à la consommation pour l’opération d’un enfant. Et de plus en plus de patients
renoncent à des droits. Il est vrai que la Sécurité
sociale elle-même est devenue une machine qui
fabrique de l’exclusion. Les problèmes administratifs
s’accumulent, les indemnités journalières sont parfois versées avec deux mois de retard. On demande
à des gens affaiblis d’engager un parcours du combattant de plusieurs mois pour obtenir la Couverture
maladie universelle, contrairement à l’esprit initial
du législateur ! » De son côté, la Région poursuit ses
efforts pour que l’accès aux soins soit à la portée
de tous. Alors que 16 % des jeunes vivent en dessous
du seuil de pauvreté en Île-de-France, elle a mis
en place en 2010 une aide qui permet aux étudiants
boursiers d’acquérir une complémentaire santé.
Et elle vient de décider d’élargir ce soutien aux
apprentis non couverts par leur mutuelle d’entreprise et aux jeunes en insertion inscrits dans un
dispositif de formation, du type école de la deuxième chance (voir encadré).
3 – Panser la prévention
Aide à la mutuelle
Alors qu’aujourd’hui,
en France, un tiers des
jeunes renoncent à se
soigner pour des raisons
financières, la Région
agit pour qu’il en soit
autrement sur son
territoire. Afin qu’ils
n’aient pas à choisir
entre payer le loyer ou
régler une consultation
chez un généraliste, elle
aide, depuis 2010, les
étudiants boursiers
les jeunes en insertion et les apprentis aussi
à souscrire une
complémentaire santé :
ils se voient accorder
jusqu’à 100 euros par
an, ce qui leur garantit le
remboursement à 100 %
des soins courants et
des hospitalisations.
Une mesure qui
répond à un réel besoin,
puisque les deux
mutuelles étudiantes
d’Île-de-France,
la LMDE et la Smerep,
problèmes qui affectent plus particulièrement
l’Île-de-France. C’est le cas des addictions et de la
toxicomanie, problématiques plus présentes ici
qu’ailleurs. Ou encore de la souffrance psychique
ou de l’infection par le VIH. Elle veut également
réaffirmer certains droits, comme celui de la
contraception et de l’avortement, alors que le
nombre de lieux dédiés à l’interruption volontaire
de grossesse est passé de 176 à 126 entre 1999 et
2005. Chaque année, la Région prend ainsi en
charge une campagne d’information lancée par
le Planning familial.
« Plus de 70 ethnies passent dans mon cabinet.
Alors, bien sûr, les messages de prévention doivent
s’adapter. » Pas étonnant, dès lors, que Didier
Ménard plaide pour une prévention personnalisée.
Mais le médecin va plus loin : « Nous devons nous
interroger sur la place du patient dans la prévention.
Il doit devenir un expert de sa maladie. Cela suppose
de ne plus s’accrocher à la toute-puissance du docteur
qui sait ! Nous devons échanger, composer et parfois 4 – Soigner l’environnement
négocier le projet thé­­ra­­peutique. Désormais, l’acte Les inégalités de santé sont alimentées par celles
ne s’arrête pas à la prescripqui frappent les populations.
tion médicamenteuse. » ComAccès à l’éducation, à une
« Nous devons interpeller les
ment bâtir de nouveaux
alimentation de qualité, aux
sports, à un habitat sain :
messages de prévention ?
élus et les pouvoirs publics Comment faire la promotion
tous les Franciliens ne sont
face à certaines situations, [...]
de la santé auprès de publics
pas logés à la même enseigne.
devenir des lanceurs d’alerte. » Pour faire vivre le principe
parfois très fragiles ? La
Dr Didier Ménard
Région a choisi de cibler les
d’égalité, il faut donc agir sur
comptaient déjà plus
de 10 000 bénéficiaires
en avril. Ce soutien va,
dans les mois à venir,
être étendu aux jeunes
apprentis non couverts
par une mutuelle
d’entreprise et aux
jeunes en insertion
inscrits, par exemple,
dans les écoles de
la deuxième chance.
La Région l’a décidé en
septembre, dans le
cadre de sa nouvelle
politique de santé.
Pour bénéficier de l’aide
régionale à la mutuelle,
il faut avoir entre 18 et 26 ans, résider
en Île-de-France,
et n’être éligible
ni à la Couverture
maladie universelle
complémentaire
ni à l’aide de l’État
pour l’acquisition d’une
complémentaire santé.
tous les fronts, en œuvrant à la fois pour améliorer
le cadre de vie et l’environnement. La Région en
fait sa priorité, en élaborant un plan pour la qualité
de l’air, en ouvrant les portes des cantines des lycées
à l’alimentation biologique, en luttant contre le
saturnisme, en adoptant un plan vélo et en développant les sports-loisirs. Elle plaide enfin pour
que la médecine fasse plus de place à des méthodes
alternatives, comme la médecine chinoise, l’acupuncture ou l’hypnose. Cette idée fait son chemin :
pour preuve, l'Assistance publique-hôpitaux de
Paris (AP-HP) vient de publier un rapport sur les
médecines complémentaires.
Pour sa part, le docteur Didier Ménard veut que
les médecins s’interrogent sur leur place dans cette
nouvelle politique de santé-environnement : « Nous
avons le devoir d’interpeller les élus et les pouvoirs
publics face à certaines situations. Ainsi, quand un
patient est atteint d’une insuffisance rénale chronique, sa prise en charge sera très compliquée s’il vit
dans un logement insalubre. Nous devons devenir
pierre chapdelaine
des lanceurs d’alerte. » * Sondage Viavoice à retrouver sur www.iledefrance.fr
Médecin généraliste à Saint-Denis,
Didier Ménard constate que de plus en plus
de patients attendent la fin du mois
pour se soigner.
îLE-DE-FRANCE décembre 2012 - JANVIER 2013 Nº 44
© Jéromine Derigny/Argos/Picturetank
© Marie Genel/picturetank
De nouvelles approches
médicales se développent à l’hôpital,
comme l’auriculothérapie
à l’institut Gustave-Roussy,
à Villejuif.
LE DOSSIER 9
À Aubervilliers,
le centre de santé reçoit
270 patients chaque jour.
REPÈRES
2
années d’espérance de vie
en plus pour les habitants
de Paris, des Yvelines
et des Hauts-de-Seine
par rapport à ceux de
Seine-Saint-Denis,
du Val-d’Oise ou
de Seine-et-Marne.
TROIS QUESTIONS À...
Laure Lechatellier
vice-présidente de la Région, chargée de l’action sociale,
des formations sanitaires et sociales, de la santé et du handicap
100 000 habitants :
la densité médicale
et paramédicale
est bien supérieure en
Île-de-France que la
moyenne nationale. Un
chiffre qui cache toutefois
de profondes disparités
entre les territoires.
4,5
fois plus de
© Éric Garault/picturetank
généralistes à Paris
qu’en Seine-Saint-Denis :
un exemple de
l’inégale répartition
des professionnels
de santé en Île-de-France.
centre de santé De la pluridisciplinarité à 2,1 %
des Franciliens sont en
de handicap,
bon marché et de qualité à Aubervilliers. situation
contre 2,7 % dans toute
« Bien se soigner…
sans se ruiner
J
e viens me faire soigner ici depuis
l’ouverture du centre. » Dominique,
retraité, sort tout juste de sa
séance d’acupuncture au centre
municipal de santé (CMS) d’Aubervilliers (93). « Nous n’avons pas de frais
à avancer, et les délais d’attente sont
moins longs que chez les médecins
libéraux. » Médecine générale, neurologie, radiologie, le CMS propose
une offre de soins diversifiée, de
proximité et à un prix accessible grâce
à l’application du tiers payant. Héritier du dispensaire, le centre est bien
ancré dans un territoire dont la population est l’une des plus pauvres de
France. Et qui, avec 70,6 médecins
généralistes pour 100 000 habitants
(contre 92 en Île-de-France), fait face
à une grave pénurie de professionnels
de santé. Pas étonnant, dès lors, que
ce CMS soit aussi fréquenté. « Nous
avons près de 270 visites par jour »,
détaille Émilie Saderne, la directrice
administrative.
En comptant les infirmières, la
conseillère conjugale et la psychologue, ils sont 36 praticiens à accueillir
les patients. Chacun est salarié par la
Ville, payé à l’heure travaillée (35 par
semaine) et non à l’acte.
« Comme un petit hôpital »
La structure permet aussi d’aborder
diverses disciplines. « En plus de la
gynécologie, j’effectue des heures au
centre de planification et d’éducation familiale », explique le docteur
Feldmann. « Ici, c’est comme un petit
hôpital, il y a une excellente coordination entre les praticiens », s’enthousiasme le docteur Castaldi-Pecot. Une
autre facette du métier qui séduit les
praticiens. « Beaucoup d’entre eux
n’adhèrent plus au modèle libéral, où
l’on doit affronter une charge de travail
colossale, note Xavier Vuillaume,
jeune médecin directeur du centre.
Ils sont aussi convaincus de la dimension sociale de la médecine, et recherchent une pratique collective. » En
2014, le lieu fêtera ses 50 ans. D’ici là,
des internes de l’Université Paris VI
y mèneront, avec ses médecins, des
projets de recherche en médecine
générale. Jérôme Guedj
la France, selon l’étude
Insee handicap-santé
de 2008.
50
territoires franciliens sont
particulièrement touchés
par la problématique de
la démographie médicale
ou paramédicale.
297
centres de santé existent
actuellement en
Île-de-France.
En
savoir
+
• sur www.iledefrance.fr,
l’intégralité de notre
sondage sur les Franciliens
et la santé.
• sur www.ors-idf.org,
l’étude publiée en septembre
par l’Observatoire régional
de santé et l’Institut
d’aménagement et
d’urbanisme d’Île-de-France
sur les acteurs locaux face à
la problématique de l’accès
aux soins. En ligne sur ce site aussi, la carte de la mortalité dans la région.
• sur www.aphp.fr, le
rapport du Pr Jean-Yves
Fagon et du Dr Catherine
Viens-Bitker qui détaille les
médecines complémentaires
pratiquées à l’hôpital.
© Marie Genel/Picturetank
405
médecins pour
« Santé et qualité de vie sont liées »
Peut-on améliorer la santé des Franciliens sans
améliorer la qualité de vie en Île-de-France ?
Laure Lechatellier : Non. C’est pourquoi nous
plaçons l’individu et l’environnement au cœur de
notre action, pour construire une politique de santé
environnementale. Quand on construit un mur
antibruit, on apporte une réponse concrète à la
première source de stress en Île-de-France, une
nuisance qui cause des troubles du sommeil et une
consommation excessive de médicaments. De
même, quand la Région soutient des travaux d’isolation thermique des logements, quand elle encourage les pratiques sportives, quand elle introduit
le bio dans les cantines des lycées, elle œuvre pour
la qualité de vie des Franciliens et leur santé.
Mais il y a aussi un problème d’accès aux soins. À tel
point que certains renoncent à voir des médecins,
notamment pour des questions de coût…
Laure Lechatellier : Étant en première ligne pour
aménager le territoire, la Région doit peser dans
ce débat. Chaque Francilien doit pouvoir bénéficier
d’une offre de soins de qualité, de proximité et
financièrement accessible. Nous apportons plusieurs réponses, notamment grâce aux centres de
santé. Parallèlement, nous incitons les étudiants
en médecine et dans le paramédical à s’installer
dans les territoires où il manque des professionnels
de santé. Dans les zones rurales tout comme dans
les banlieues populaires.
Face aux différents acteurs qui interviennent dans
le champ de la santé, l’État, les départements, les
communes, quelle est la place de la Région ?
Laure Lechatellier : Nous devons intervenir à
trois niveaux. Notre première responsabilité, c’est
de penser l’aménagement du territoire. Nous
devons aussi agir sur la qualité de vie. Ensuite, nous
avons un rôle d’expérimentation et d’innovation.
Nous le faisons à travers le soutien que nous allons
apporter à la création des maisons de naissance
ou au développement des médecines complémentaires. Enfin, nous devons protéger les lanceurs
d’alerte. Face aux risques sanitaires et environnementaux, la Région doit assumer un devoir d’information de la population et de transparence.
îLE-DE-FRANCE décembre 2012 - JANVIER 2013 Nº 44
10 LES INITIATIVES
Actions
LIVRE
Les lycéens et apprentis
en mode jurés littéraires
C’est parti pour le 2e Prix littéraire des lycéens,
apprentis et stagiaires de la formation profession­
nelle. Organisé par la Région, avec la Maison des
écrivains et de la littérature, il met en compétition
40 romans, nouvelles, poésies, essais ou albums
graphiques. Des livres lus par 40 classes, qui, en
plus, rencontreront un auteur et échangeront avec
des bibliothécaires ou libraires indépendants. Au
final, huit œuvres lauréates seront désignées en
mars, lors du Salon du livre.
h www.m-e-l.fr/documents/PDF/PRIX2012-2013.pdf
Un opérateur HLM qui sollicite le soutien de la
Région pour construire des logements peut béné­
ficier d’une aide supplémentaire s’il prévoit la créa­
tion d’un jardin collectif d’au moins 200 m². Cette
prime finance l’aménagement du terrain, la réali­
sation des chemins et clôtures, l’installation de
récupérateurs d’eau de pluie, des abris, des com­
posteurs… Elle est par ailleurs conditionnée à
l’élaboration d’une charte prévoyant le respect du
voisinage, le développement du lien social entre
habitants et une gestion écologique du jardin.
CITOYENNETÉ
Partenaire du Bondy Blog
Former aux métiers du journalisme des jeunes Fran­
ciliens des quartiers populaires, telle est la mission
de l’association Bondy Blog. Bénéficiaire d’une
aide régionale, son programme École du blog pro­
pose des ateliers de journalisme ouverts à tous,
animés par des journalistes professionnels qui
viennent présenter leur métier, et des formations
pour préparer les concours d’entrée aux écoles de
journalisme. La Région soutient aussi le travail
quotidien du Bondy Blog : réalisation de sujets
avec, en 2012-2013, la création de deux numéros
« papier », organisation de rencontres avec les
acteurs de la politique de la Ville, mise en place de
partenariats avec les grands médias et les écoles
de journalisme… h http://yahoo.bondyblog.fr/
© Hyperolds-MCD
NUMÉRIQUE
Des seniors 2.0
Grâce à l’association
Musiques et cultures
digitales, des femmes de
plus de 77 ans se retrou­
vent chaque semaine par
petits groupes pour s’ini­
tier à la création numé­
rique. Leurs ateliers ont
lieu actuellement à Paris,
à la Gaîté lyrique, à la
Maison des métallos et à
la mairie du 10 e. Et, dès
janvier, dans quatre lieux de proche banlieue,
encore à déterminer. Au menu : utilisation d’Internet,
du chat et des réseaux sociaux, mais surtout initia­
tion à l’art numérique avec la création de contenus
originaux grâce à la vidéo et à la photo, avec des
artistes comme Albertine Meunier et Julien
Levesque. Chaque groupe de seniors constitue
alors un gang de personnes âgées, ou gang de
« Hype(r)olds », qui investissent deux fois par an
l’espace public. h www.hyperolds.com
îLE-DE-FRANCE décembre 2012 - JANVIER 2013 Nº 44
© Laurent Villeret/picturetank
LOGEMENT
Des jardins au pied des HLM
La gare de Drancy est exemplaire
en termes d’accessibilité
grâce notamment à ses distributeurs
de billets de faible hauteur.
HANDICAP D’ici à 2020, l’essentiel du réseau Transilien
sera adapté aux voyageurs en fauteuil roulant.
Des gares plus accessibles
L
’accès aux transports en commun d’Île-deFrance pour les personnes à mobilité réduite
(PMR) prend forme. D’ici à 2020, 207 gares
Transilien SNCF seront accessibles. Elles repré­
sentent à elles seules 90 % du trafic voyageurs.
Prévus dans le cadre de la loi 2005 pour l’égalité
des droits et des chances, la participation et la
citoyenneté des personnes handicapées, les
aménagements nécessaires – qui impliquent des
chantiers lourds et longs – ont déjà été réalisés
dans près de la moitié de ces gares. La Région
a, pour sa part, dépensé depuis 2011 plus de
20 millions d’euros pour relever ce défi.
La diversité des hauteurs de quais
C’est ainsi que Drancy (93) est devenue une référence. Du stationnement devant la gare à la montée dans le train, tout est aux normes. La gare a été
dotée de guichets abaissés et de larges portes automatiques, laissant assez d’espace et de temps pour
manœuvrer un fauteuil roulant, valider son ticket
et ressortir. La passerelle et les deux ascenseurs
garantissent un accès au quai en toute autonomie.
Pour la montée dans le train, un dernier obstacle
subsiste, que l’on surmonte en faisant appel à un
agent de la SNCF, dans le cadre d’un service
appelé « Accès plus ». Les quais étant passés de 55 à 115 cm, une petite rampe manuelle suffit
aujourd’hui à combler le décalage avec la rame. La
diversité des hauteurs de quais en Île-de-France
est d’ailleurs une spécificité du réseau francilien,
qui tient à son histoire même : la coexistence
de plusieurs sociétés ferroviaires jusqu’à la création
de la SNCF en 1937. Le dispositif profite à tous :
« Lors des montées et des descentes, c’est une économie de temps pour tous les usagers et l’assurance
d’un train à l’heure », explique Thierry Queau, responsable de la cellule travaux à la SNCF.
Des chantiers longs pour ne pas gêner
Deux ans auront été nécessaires pour aménager
la gare. « Pour ne pas perturber les usagers, nous
avons effectué les travaux de nuit, d’où un temps de réalisa­­tion forcément plus long », justifie
Alain Saillard, directeur du projet
En savoir
accessibilité des gares à RFF,
plus
propriétaire des voies et des quais
• Au-delà
d’« Accès plus » de toutes les gares SNCF. Plusieurs
associations ont par ailleurs été
proposé par la
SNCF, l’autorité appelées à donner leur avis pour
des transports
que les travaux gênent le moins
franciliens,
possible les autres voyageurs.
le Stif, permet
de rejoindre par Ultime étape : le renouvelle­­­ment
la route
des trains franciliens, qui per­
les gares non
mettrait aux personnes à mobilité
accessibles.
réduite de circuler dans les rames
Le tout sur
en toute autonomie. Jérôme Guedj
réservation,
24 heures
avant, et pour
le prix d’un
billet Transilien.
Plus d’infos :
0810 767 433.
h www.
transilien.com
h À découvrir en vidéo sur www.iledefrance.fr,
un comparatif entre la gare de Drancy et
celle d’Enghien-les-Bains, qui ne sera accessible
qu’en 2014.
LES INITIATIVES 11
dEs QuEstIons,
dEs RéponsEs
Comment mettre fin aux
préjugés sur le secteur du
a future Cité régionale de l’environnement, un immeuble de bureaux
prévu en 2014 à Pantin (93), sera plus que jamais écologique. Une
vocation qui a fait l’objet d’une évaluation très précise sur la base
du « barème carbone » de la société BCO2 ingénierie. Contrairement
à la réglementation thermique nationale, qui porte uniquement
sur l’isolation, l’eau chaude sanitaire, la ventilation et l’éclairage,
cette méthode se veut beaucoup plus complète. Elle s’appuie sur
des critères bien plus nombreux allant de la localisation géographique au mode de construction, en passant par la consommation
totale d’électricité. Pour Laurent Castaignède, son concepteur, « il est désormais insuffisant de ne s’intéresser qu’au chauffage pour juger des performances énergétiques d’ensemble d’un bâtiment. En effet, grâce aux progrès réalisés au fil des années, ce poste est devenu un élément mineur du bilan carbone d’un projet. Il est donc paradoxal que, aujourd’hui, un immeuble de bureaux puisse se voir attribuer le label HQE (Haute qualité environnementale) tout en étant par exemple construit dans l’étalement urbain des métropoles, ce qui génère en proportion de très importants rejets de gaz à effet de serre par les déplacements individuels ». D’où l’intérêt de tenir
par les déplacements individuels ». compte de la localisation des projets. En la matière, la
Cité régionale de l’environnement se montre exemplaire, puisqu’elle sera desservie entre autres par le
métro.
h www.jeunesviolences
ecoute.fr (rubrique Forum)
© stepHan ZaubitZer/picturetank
C’Est biENtôt
Rendez-vous les 7 et 8 décembre
à Nanterre pour le premier forum
« Île-de-France 2030 Libération ».
Des états généraux pour une révolution verte
lEs FoRuMs
ÎlE-DE-FRaNcE 2030
R
épartis sur 18 mois à partir de décembre,
plusieurs grands débats invitent à réfléchir
au futur de notre territoire et à la vie des
Franciliens à l’horizon 203 0 , sous tous les
angles : urbanisme, transport, mobilités géographiques et sociales, cultures, savoirs. Le premier
rendez-vous a lieu les 7 et 8 décembre dans un
lieu emblématique de l’Île-de-France, le théâtre
des Amandiers (photo), à Nanterre (92). Ouvertes
à tous et gratuites, ces rencontres sont organisées par la Région en partenariat avec Libération
et accueilleront des intervenants issus du milieu
politique, universitaire et associatif. Elles font
suite à la dif fusion, fin octobre, auprès des
Franciliens , d ’un questionnaire élaboré en
lien ave c les enjeux du nouve au S chém a
directeur de l’Île-de-France.
Toutes les discussions seront retransmises sur
www.iledefrance2030.fr. L’actualité de ces forums
« Île-de-France 2030 Libération » sera couverte
par les apprentis de deux écoles de journalisme
parisiennes : le Centre de formation des journalistes et l’Institut pratique du journalisme. Les
élèves du lycée Suger de Saint-Denis (93), spécialisé dans les métiers de l’image et du son, se
chargeront pour leur part de filmer les débats.
h 1er Forum « Île-de-France 2030 libération » les 7 et
8 décembre, au théâtre des amandiers, à Nanterre (92).
Réservation : 01 46 14 70 99 (12h-19h) www.iledefrance2030.fr
Il est
paradoxal qu’un
immeuble de
bureaux puisse
se voir attribuer
le label HQE
tout en étant
construit dans
l’étalement
urbain des
métropoles.
La prise en compte des enjeux écologiques dans la
construction reste, en Île-de-France, un immense
défi à relever. Cette exigence ne doit pas seulement
être intégrée par les maîtres d’ouvrage lorsqu’ils
définissent un programme. Elle doit également
passer par la sensibilisation de l’ensemble des
professionnels du secteur. C’est la conviction
des acteurs de terrain réunis depuis
un an au sein des états
généraux de la conversion
écologique et sociale du
territoire francilien. Portant
le nom d’Écociliens, cette
démarche menée par la Région
en vue d’applications concrètes
à court et moyen terme a permis
de plancher sur l’adaptation de la formation
dans les métiers du bâtiment ou encore sur les
transports et l’industrie. Ses participants ont pu
proposer plusieurs pistes pour révolutionner des
pans entiers de l’économie régionale. Pistes qu’ils
soumettent aux Franciliens jusqu’à la mi-décembre
lors d’ateliers organisés dans chaque département.
Leur but ? Confronter les propositions des experts
aux réalités du terrain, faire émerger de nouvelles
idées d’acteurs locaux et identifier les expériences
innovantes. Dès février 2013, il découlera de cette
large concertation des préconisations officielles.
Preuve que la transition vers une société plus
responsable se construit dès maintenant.
tank
parismetropole.fr
lE BTP PREND la MEsuRE
Du DéFI écologIQuE
L
rt on /picture
h http://fabrique.
un cLIc Et un décLIc
Harcèlement téléphonique,
maltraitance psychologique,
violences familiales…
Le forum de Jeunes
Violences Écoute permet
aux victimes de prendre
la parole sur le Web,
d’échanger avec des
internautes et de recevoir
des conseils avisés.
éCoCiLiENs Laurent Castaignède, ingénieur conseil
climat-énergie, milite pour une autre façon de
calculer l’impact environnemental des bâtiments.
eL dia s/L e ca
unE pLatEfoRmE
pouR unE métRopoLE
Rassemblant depuis 2009
les collectivités franciliennes
pour partager la
compréhension des
dynamiques urbaines,
le syndicat Paris Métropole
lance le débat sur
la gouvernance du
Grand Paris. Une plateforme
dédiée à cette question a
été créée pour recueillir
avis et contributions.
bâtiment ? Les transports en
Île-de-France sont-ils un
frein à l’embauche et à
l’emploi ? Les débats se
poursuivent jusqu’à la fin
janvier 2013 sur le site des
Écociliens, dédié à la
transition économique,
écologique et sociale de
la région. Les propositions
les plus pertinentes seront
dévoilées en février.
h www.ecociliens.fr
© jea n-L ion
vu suR
LE WEb
RENAuD CHARLEs
h www.bco2.fr ; www.ecociliens.fr
îLE-DE-FRANCE décembre 2012 - JANVIer 2013 Nº 44
12 L’HISTOIRE
En janvier 1974, la ligne de Sceaux est prolongée
pour devenir une branche du RER B,
comme l’avait recommandé le schéma
directeur Sdaurp de 1965.
C’était le…
21 décembre 1985
Les premiers Restos du cœur, créés
à l’initiative de Coluche, ouvrent
leurs por tes en Île-de-France,
notamment à Gennevilliers et à
Aulnay-sous-Bois…
AMÉNAGEMENT Pour éviter le développement urbain anarchique,
la planification a, très tôt, été nécessaire en Île-de-France.
Penser le territoire,
une véritable épopée
L
utèce, créée en tant que point de franchissement de la Seine et comme étape du réseau
routier de l’Empire romain, devient le cœur
du royaume franc dès 508 sous Clovis. Adaptation
aux réalités géographiques (fertilité des sols, ressources), organisation des activités… À chaque
époque, les mêmes enjeux ont guidé l’aménagement du territoire. À la Renaissance, la cartographie permet de mieux représenter ces enjeux. La
région capitale est ensuite modelée par les évolutions institutionnelles, par les révolutions,
qu’elles soient d’ordre politique ou industriel…
Du plan Prost au Sdrif
Le tournant du xixe siècle est capital. Avec l’explosion démographique due à l’exode rural, et
l’accélération de l’urbanisation, une agglomération hétérogène se dessine : Paris haussmannien
dense, banlieue industrielle et réservoir de maind’œuvre, et paysages naturels. Le développement
urbain anarchique rend nécessaire la planification de grandes infrastructures. Dès 1932, les
plans d’aménagement se succèdent : le plan Prost
de 1934 identifie des espaces à préserver, mais
ignore les transports collectifs ; en 1960, le Plan
d’aménagement et d’organisation générale pour
la région parisienne (Padog) vise à limiter l’expansion pavillonnaire de l’entre-deux-guerres ;
en 1965, le Schéma directeur d’aménagement et
d’urbanisme de la région de Paris (Sdaurp) préconise la création de l’aéroport de Roissy (95) et
des villes nouvelles Cergy-Pontoise (95), Évry (91),
Marne-la-Vallée (77), Saint-Quentin-en-Yvelines
(78) et Sénart (77-91) et la mise en place des RER.
Depuis le Schéma directeur de la région Île-deFrance (Sdrif) de 1994, priorité à la densification
urbaine et aux investissements massifs en transports collectifs. Même s’ils semblent très techniques, ces plans d’aménagement sont essentiels
pour améliorer la qualité de vie des habitants.
Tout particulièrement dans la région francilienne
qui concentre richesses et disparités, et où le projet de Sdrif Île-de-France 2030 est sur le point
d’être soumis à enquête publique. julie védie
En savoir
plus
• Le projet
de Sdrif Îlede-France
2030 fixe des
objectifs à long
terme pour
la région en
matière de
logement,
de transports,
mais aussi
d’emploi,
d’agriculture…
www.
iledefrance.fr/
sdrif
• D’autres
infos sur le site
de l’Institut
d’aménagement
et d’urbanisme
d’Île-deFrance : www.
iau-idf.fr
julie védie
h www.restosducoeur.org
© Michel Gangné/AFP
© jean bruchet/IAU ÎDF
U
ne cantine gratuite pour les
plus démunis. C’est ainsi que
Coluche présente « une petite
idée, comme ça », le 26 septembre
1985 au micro d’Europe 1 : « Si des
fois y’a des marques qui sont
in­t éressées par “sponsorer” une
cantine gratuite qu’on pourrait
commencer par faire à Paris, nous,
on est prêt à aider une entreprise
comme ça, qui ferait un resto qui
aurait comme ambition, au départ,
de distribuer 2 000 à 3 000 couverts
par jour. » Voilà, l’humoriste
venait de lancer les Restos du
cœur. Pendant tout l’automne
1985, les bénévoles aff luent. Trouver de l’argent, des locaux, des
denrées alimentaires, mobiliser
les Français, les médias et les célébrités… Coluche est sur tous les
fronts. Le 21 décembre, les premiers Restos du cœur franciliens
ouvrent dans la confusion générale à Paris, à Gennevilliers (92),
à Aulnay-sous-Bois (93)… Cet
hiver-là, plus de 5 000 bénévoles
distribuent 8,5 millions de repas.
En février 1986, Coluche obtient
du Parlement européen l’ouverture des stocks non vendus de la
grande distribution pour les donner aux plus démunis. Malgré son
décès brutal en juin 1986, une loi
à son nom sera votée en décembre
1988, pour que chaque personne
donatrice à une association bénéficie d’une réduction d’impôts. Dates clés
1791
Création des départements de
la Seine et de la Seine-et-Oise.
1902
Première législation prescrivant
une autorisation de bâtir dans
les communes de plus
de 20 000 habitants.
1953
Loi facilitant l’expropriation pour
construire des logements et
implanter des activités.
îLE-DE-FRANCE décembre 2012 - JANVIER 2013 Nº 44
1958
Décrets relatifs aux zones à
urbaniser par priorité (ZUP) et à
la rénovation urbaine.
1976
Le district de la région
parisienne devient la Région
Île-de-France.
de janvier à mars 2013
Débats territoriaux puis enquête
publique, avant le vote définitif
du Sdrif en décembre 2013.
Coluche, entouré
de deux bénévoles, inaugure
le Resto du cœur de Gennevilliers.
LES SORTIES 13
Les Aventuriers
Rap, rock, électro, blues,
garage ou encore folk se
confrontent au cours de huit
concerts. Avec le groupe
anglais Breton et la
Suédoise Frida Hyvönen. Et
des Français comme Rover,
Isaac Delusion, François
& the Atlas Mountains ou
We are Enfant Terrible.
En prime, un concert électro
pour les enfants.
h Du 11 au 21 décembre.
Espace Gérard-Philipe et
salle Jacques-Brel,
94120 Fontenay-sous-Bois.
Tél. : 01 49 74 79 10.
www.festival-lesaventuriers.com
© Philippe Lévy-Stab
Jazz au fil de l’Oise
La note bleue résonne dans
une vingtaine de communes
des bords de l’Oise.
À travers des artistes
comme le duo Danilo Rea,
au piano, et Flavio Boltro,
à la trompette, le pianiste
Pierre de Bethmann ou
le guitariste Angelo Debarre
(photo), digne ambassadeur
des musiques tsigane,
manouche et gitane.
h Jusqu’au 16 décembre.
Dans divers lieux du
Val-d’Oise.
Tél. : 01 34 48 45 03.
www.jafo95.com
Suresnes Cités Danse
L’événement des
Hauts-de-Seine qui donne
droit de cité à la danse des
cités provoque de nouvelles
rencontres entre danse
hip-hop et chorégraphie
contemporaine. Avec Farid
Berki, Serge Aimé Coulibaly,
Sonia Duchesne, Karine
Saporta ou encore Mourad
Merzouki.
h Du 12 janvier au 3 février.
Théâtre de Suresnes
Jean-Vilar, 16, place
Stalingrad, 92150 Suresnes.
Tél. : 01 46 97 98 10.
www.suresnes-cites-danse.
com
(CINÉMA)
Les Écrans
documentaires
« Territoire et paysage » et
« le cinéma en création
partagée » sont les deux
thèmes de la 16e édition
du festival consacré
aux documentaires les plus
originaux. Au programme :
des rencontres, des débats,
des découvertes, et même,
en clôture, un ciné-concert.
h Du 5 au 9 décembre.
Espace Jean-Vilar,
1, rue Paul-Signac,
94110 Arcueil.
Tél. : 01 46 64 65 93.
www.
lesecransdocumentaires.org
Festival des cinémas
différents et
expérimentaux
Cap à l’est pour découvrir
des films très surprenants,
venus de Lituanie, de
Hongrie et d’ex-Yougoslavie.
h Du 11 au 16 décembre.
Salle Les Voûtes,
19, rue des Frigos, Paris 13e.
Tél. : 09 83 39 09 59.
www.cjcinema.org
Expositions Rénové et agrandi, le Centre d’art
de Chatou réserve encore plus de surprises.
L’Île des artistes
contemporains
© Sébastien Agnetti
De 1941 à 1944, la cité
de la Muette, à Drancy,
fut le principal camp
d’internement et de transit
des Juifs de France.
En 2009, des graffitis de
l’époque y sont découverts
lors de travaux : des dessins,
des messages ou
des poèmes qui, restaurés,
sont enfin exposés.
À noter, en complément,
des visites guidées
et des conférences.
h Jusqu’au 29 mars.
Archives départementales
de Seine-Saint-Denis,
18, avenue Salvador-Allende,
93000 Bobigny.
Tél. : 01 43 93 97 00. http://archives.seine-saintdenis.fr/
(CIRQUE)
Wear it like a crown
La compagnie suédoise
Cirkus Cirkör invite à porter
ses peurs et ses échecs
avec fierté… comme une
couronne ! Dans un univers
où jonglage, illusionnisme
et lancers de couteaux
composent des images
d’une beauté stupéfiante !
h Du 18 au 23 décembre.
Théâtre de Saint-Quentin-enYvelines, place GeorgesPompidou, 78180 Montignyle-Bretonneux.
Tél. : 01 30 96 99 00.
www.theatresqy.org
Avec le Centre national
édition art et images, l’île des
Impressionnistes est devenue
un haut lieu de la
création contemporaine.
S
itué à Chatou (78) sur l’île des
Impressionnistes, là où Renoir,
Degas et Monet ont peint les
week-ends au bord de l’eau des Parisiens, le Centre national édition art
et images (CNEAI) a, pour ses 15 ans,
effectué une mue spectaculaire. Rouvert en septembre après travaux, ce
centre d’art contemporain est plus
beau, plus grand – ce qui lui permet
d’exposer davantage de formes d’expression artistique – et beaucoup plus
accessible aux handicapés.
Ascenseur ou escalier suspendu
Jusqu’au 21 décembre, on peut le
découvrir au fil d’une expo intitulée
« Scénario d’automne : un lieu d’art
sans exposition en 10 points de vue ».
Le parcours débute sur les berges, par
(OPÉRETTE)
L’Auberge
du Cheval blanc
À l’affiche
© dr
Plus de 180 musiciens
d’ici et d’ailleurs célèbrent
les musiques d’Afrique en
24 concerts, dont deux à
la Maison de la culture de
Bobigny : le 7 décembre
avec la fanfare Follow Jah,
Andy Emler, Guillaume Orti,
Ballaké Sissoko (photo) et
Surnatural Orchestra,
le 8 avec notamment Erol
Josué, Moriarty et Christine
Salem.
h Jusqu’au 24 décembre.
À Bonneuil-sur-Marne (94) et
dans divers lieux de Paris
et de Seine-Saint-Denis.
Tél. : 01 47 97 69 99.
www.africolor.com
Des noms
sur des murs
Pour débuter l’année en
beauté, rendez-vous au bord
du lac de Wolfgangsee, dans
une auberge où l’empereur
François-Joseph tombe à
point nommé pour régler
les peines de cœur…
dans la joie et la bonne
humeur. Mise en scène
de Jacques Duparc.
h Les 12 et 13 janvier.
Opéra de Massy, 1, place
de France, 91300 Massy.
Tél. : 01 60 13 13 13.
www.opera-massy.com
© Musée d’Art contemporain de Zagreb
© Benoît Peverelli
Africolor
(EXPOSITION)
H² 0
Parmi les neuf spectacles à
l’affiche du festival de danse
hip-hop d’Aulnay-sous-Bois :
En filigrane d’Ibrahim
Sissoko sur des airs
de violoncelle de
Jean-Sébastien Bach et
MAI, une création de
Delphine Caron s’inspirant
des haïkus japonais.
h Du 12 au 16 décembre.
Dans quatre lieux culturels
d’Aulnay-sous-Bois (93).
Tél. : 01 48 66 49 90.
www.festival-h2o.com
© conseil général de seine-saint-denis
(MUSIQUE)
(DANSE)
© les écrans documentaires
Près de
chez vous
la Maison flottante des frères Bourroullec et le Musée de rue de Yona
Friedman. À l’intérieur, où se trouvent
désormais huit salles, les visiteurs
sont ensuite plongés dans l’histoire
du design avec un film d’Alexandra
Midal, puis transportés par l’Architecture mobile de Yona Friedman.
Un temps pour l’élévation, juste après,
en empruntant un ascenseur ou l’escalier suspendu pour admirer les
« Kome », ces œuvres d’art en plusieurs
exemplaires du Flamand Jef Geys.
Pour finir, au niveau deux, le public
est invité à flâner parmi 100 livres et
publications d’artistes des années
1960 à nos jours. caroline boudet
h Jusqu’au 21 décembre.
Île des Impressionnistes, 78400 Chatou.
Tél. : 01 39 52 45 35. www.cneai.com
Pleins feux sur
Boris BuCan
Le grand public découvre Boris Bucan
en 1983 avec son affiche de L’Oiseau
de feu, le ballet de Stravinsky (photo).
Inspiré par l’Antiquité, les arts premiers,
les styles Art Nouveau et Art déco,
ou des artistes comme Munch, Klee et
Picasso, l’artiste croate a fait de l’affiche
sérigraphiée son support de prédilection,
et de la rue son espace d’expression
favori. Le Lieu du design présente ses
créations à l’occasion d’une célébration
en France de la Croatie, à la veille de
son entrée dans l’Union européenne.
h Jusqu’au 9 janvier. Le Lieu du design,
74, rue du Faubourg-Saint-Antoine, Paris 12e.
Tél. : 01 40 41 51 02. www.lelieududesign.com
îLE-DE-FRANCE décembre 2012 - JANVIER 2013 Nº 44
14 LES TRIBUNES POLITIQUES
Groupe SOCIALISTE, républicain ET APPARENTÉS
© Olivier Pasquiers/le bar floréal
L’Île-de-France est la pre- C’est au titre de la lutte contre cette double fracmière région d’Europe par ture que la majorité régionale francilienne agit
la qualité et l’offre de soins. dans le domaine de la santé et vient de redéfinir
Cette distinction masque les grandes priorités de son action en la matière.
cependant de grandes dis- Fait nouveau, la Région dispose désormais en
parités en termes d’accès aux l’actuel gouvernement d’un partenaire partisoins et de répartition des culièrement décidé à garantir l’équité dans
personnels et des équipe- l’accès aux soins.
ments médicaux.
C’est cette quête de justice sociale qui a amené
En effet, de nombreux Fran- le groupe socialiste à créer une aide à l’acquiPS, rép. et apP. /
64 membres
ciliens repoussent dans le sition d’une mutuelle pour les jeunes boursiers
Guillaume
temps, voire renoncent aux et précaires.
Balas
soins en raison du dépasse- C’est cet engagement pour davantage d’égalité
ment d’honoraires de nombreux praticiens. Les qui pousse la Région à agir aujourd’hui dans la
urgences hospitalières sont aujourd’hui satu- lutte contre les « déserts médicaux ».
rées car elles donnent accès à
En effet, en tant qu’autorité en
des soins sans rendez-vous et « Les équipements
charge de l’aménagement de
sans avance de frais, ou tout médicaux, au même titre
l’Île-de-France, la Région doit
veiller à une répartition équilisimplement car elles consti- que les transports, les
brée des services publics sur son
tuent le seul accès à la santé équipements scolaires,
dans des territoires où la méde- culturels et sportifs, font
territoire. Les équipements
cine de proximité a quasiment partie des services publics
médicaux, au même titre que
auxquels les Franciliens
les transports, les équipements
disparu.
Nous ne pouvons tolérer que doivent pouvoir accéder de
scolaires, culturels et sportifs,
font partie des services publics
certains territoires de la zone manière égale. »
dense soient suréquipés quand
auxquels les Franciliens doivent
d’autres territoires, la Seine-Saint-Denis, la pouvoir accéder de manière égale.
Seine-et-Marne et le sud de l’Essonne, sont de Ainsi, en accentuant ses aides à l’installation
de centres de santé et de maisons pluridisciplivéritables « déserts médicaux ».
Les politiques en matière de santé sont de la naires de santé dans les zones sous-dotées et
compétence de l’État. Or l’action gouvernemen- en créant un système de bourse apte à inciter
tale mise en œuvre dans ce domaine sous la les étudiants en médecine et en formation saniprésidence de Nicolas Sarkozy n’a fait qu’ac- taire à s’installer dans ces mêmes zones, la
centuer ces déséquilibres, dépeçant petit à petit Région se donne donc les moyens de remédier
le service public de la santé qui faisait le fleuron aux déséquilibres territoriaux en matière de
de notre République.
santé.
Ainsi, la santé se trouve au cœur d’une fracture La santé fait partie intégrante de nos réflexions
sociale et territoriale qui laisse, de fait, au bord en matière d’aménagement et participe de la
du chemin les Franciliens les plus démunis et construction d’un territoire équilibré et cohérent. h contact@psidf.com ; www.psidf.com
les plus éloignés de la zone dense.
FRONT DE GAUCHE – PARTI COMMUNISTE, GAUCHE UNITAIRE ET ALTERNATIVE CITOYENNE
Sdrif : pour une Île-de-France solidaire,
écologique et citoyenne
© nathalie mohadjer/le bar floréal
Enfin ! La Région a adopté son projet de Schéma directeur (Sdrif).
Face à tous les obstacles, c’est un travail tenace que nous menons « Lutte contre les inégalités,
depuis 10 ans pour concevoir l’Île-de-France de 2030.
Le Sdrif dessine un projet de société, un destin collectif, un modèle impératif
de développement alternatif aux logiques de croissance financière écologique,
et au productivisme. Un modèle qui repose sur la lutte contre les réorientation de
inégalités, l’impératif écologique, la réorientation du dévelop- l’économie. »
pement économique.
Sa révision intègre le Grand Paris Express issu des débats publics, prend mieux en
compte l’enjeu de la métropole et des interactions entre centre et périphérie. Nous y
Fdg / 15 membres
avons renforcé les enjeux du développement industriel, des circuits courts et de la
Gabriel
formation.
Massou
Il va maintenant être soumis au débat public, que nous voulons large et démocratique,
pour que les citoyen-ne-s, leurs associations, leurs syndicats enrichissent encore le Sdrif. Nous en serons
pleinement partie prenante. h www.frontdegauche-pcfguac-idf.org
îLE-DE-FRANCE décembre 2012 - JANVIER 2013 Nº 44
EUROPE ÉCOLOGIE – LES VERTS
Pas d’OGM dans les
cantines des lycées !
Le 27 septembre, la Région a
adopté sa nouvelle politique de
santé. Pour la première fois, une
politique publique de santé
place comme préalable de son
action la prévention et la lutte
contre les maladies de civi­
lisation : cancers, diabètes,
obésité…
eelV / 51 membres L’objectif de cette nouvelle politique est de s’attaquer avant tout
MOUNIR
aux racines des maladies et non
SATOURI
de se concentrer uniquement
sur l’offre de soins.
Dans ce contexte, pour éviter d’éventuels risques
sanitaires aux jeunes Franciliens, l’ensemble des
élus a approuvé la proposition du groupe EELV de
privilégier les viandes « sans OGM » dans les
cantines des 471 lycées du territoire.
Pour garantir cette qualité, les élevages franciliens
seront évalués en fonction du nouveau label « nourri
sans OGM », mis en place cet été par le Haut Conseil
des biotechnologies. Une mission confiée au Centre
régional de valorisation et d’innovation agricole et
alimentaire.
Les ingrédients d’origine
végétale, eux, bénéficient « Pour la santé des
depuis 1997 d’une bonne Franciliens, misons
traçabilité et les légumes et sur la prévention ! »
céréales fournis dans les
cantines sont déjà garantis
sans organismes génétiquement modifiés.
Cette unanimité de vote est plus que symbolique.
Elle intervient après la publication de recherches
menées par le professeur Séralini et son équipe.
Une étude qui a confirmé les craintes de l’opinion
publique sur la possible dangerosité des OGM.
Depuis la parution de ces résultats, le débat fait
rage. La cacophonie qui en résulte montre surtout
la force des lobbies et le besoin de nouvelles expertises contradictoires.
Cette avancée dans la lutte contre les OGM et le
changement de paradigme initié par la politique
régionale de santé représente un véritable tournant
dans la façon dont nous envisageons la santé dans
nos sociétés modernes. Nous reconnaissons enfin
que les maladies de ce siècle sont directement liées
à notre environnement et à notre mode de vie :
sédentarité, malbouffe, pollution de l’air, contact
avec certaines molécules chimiques… Par des politiques de prévention, de l’information, la mise en
place de programmes dédiés (comme le plan
vélo…), la Région agira sur tous ces « déterminants
de santé ». Ainsi, l’année prochaine, la lutte contre
les perturbateurs endocriniens – comme le bisphénol A – deviendra « Grande cause régionale ».
© Nathalie Mohadjer/le bar Floréal
L’accès à la santé, un des enjeux de
l’aménagement du territoire francilien
h Tél. : 01 53 85 69 45.
Contact : eelv@iledefrance.fr ; http://elus-idf.eelv.fr
LES TRIBUNES POLITIQUES 15
prochaine séance plénière
du conseil régional
Mouvement populaire
Nos transports en 2020 :
pas de Grand Paris mais des tarifs
en hausse de 25 %
Les 19, 20 et 21 décembre
À l’ordre du jour : le budget 2013.
57, rue de Babylone, Paris 7e.
h À suivre en direct sur www.iledefrance.fr
La décision de François destinés à faire fonctionner le nouveau
Hollande d’attribuer la métro automatique à partir de 2018. Le Stif
gestion du Grand Paris va même plus loin puisque 770 millions
à Cécile Duflot, la pre- d’euros destinés à assurer la rénovation des
mière opposante au pro- lignes existantes ont également disparu.
jet, n’augurait rien de Englués dans une gestion calamiteuse des
bon. Les craintes ont finances publiques, les socialistes sacrifient
laissé place à des certi- les investissements d’avenir.
tudes. La double boucle Ils vont même encore plus loin puisque le
autou r de Pa r is, les Stif propose d’augmenter de 25 % les tarifs
MP /
52 membres
liaisons entre le centre des transports d’ici à 2020. Cette hausse
valérie
de Paris et les aéroports, viendrait s’ajouter à la hausse de près de
pécresse
les 200 kilomètres de 10 % des tarifs depuis les élections régionales
voies nouvelles et les 72 nouvelles gares de 2010. Ainsi, le passe Navigo mensuel
zones 1-2, qui coûtait 56,60 euros en 2010,
ne se feront pas.
Ce réseau de transports révolutionnaire, passerait à près de 80 euros en 2020. Et tout
ça sans véritable offre nouvelle
voulu par Nicolas Sarkozy et
puisque le Grand Paris ne se
lancé grâce à la détermination
des élus UMP, est mort avant de « Le passe Navigo
fera pas.
voir le jour. Après des années de 1-2 coûtera Moins de services et des tarifs
dégradations des transports, 80 euros en 2020. »
qui montent en f lèche : on
c’était pourtant la solution à la
marche sur la tête. Il est temps
galère des RER. La double boucle
que la gauche ouvre les yeux et
autour de Paris permettait d’offrir aux Fran- prenne les décisions qui s’imposent. Il faut
ciliens des parcours plus rapides, plus sûrs, impérativement réduire le train de vie du
la possibilité de traverser la région sans conseil régional et mobiliser tous les moyens
pour investir et préparer l’avenir de notre
nécessairement passer par Paris.
La raison de cet abandon : le gouvernement territoire.
Ayrault a décidé de ne pas inscrire dans le Avec Nicolas Sarkozy, les élus du Mouvebudget de l’État le milliard d’euros néces- ment populaire avaient inventé, dessiné et
saire à la réalisation du réseau. Jean-Paul financé une véritable révolution des
Huchon lui-même, malgré un soutien de transports en Île-de-France. Dans l’intérêt
façade au Grand Paris, ne fait pas mieux. des Franciliens, ce projet ne doit pas être
Le Syndicat des transports d’Île-de-France enterré.
(Stif) qu’il préside a, lui aussi, supprimé de h Tél. : 01 53 85 68 05 ;
ses perspectives budgétaires les 560 millions www.ump-iledefrance.fr
© olivier pasquiers/le bar floréal
PARTI RADICAL DE GAUCHE
ET MOUVEMENT UNITAIRE PROGRESSISTE
OUI AU MARIAGE
POUR TOUS
© Nathalie Mohadjer/le bar Floréal
La multiplication d’appels de
maires à ne pas vouloir célébrer
de mariages de couples de même
sexe, lorsque la loi le permettra,
est une grave atteinte aux principes
républicains.
Aucun dépositaire de l’autorité de
la loi ne peut ainsi en altérer l’application et rompre l’égalité des
citoyens devant elle.
PRG-MUP /
6 membres
Arguant de justifications anthropologiques ou religieuses, ces élus
Eddie Aït
entravent la marche de l’égalité. Le
mariage est une institution sociale et non naturelle.
Elle doit, et sera, ouverte à tous.
Nous appelons donc les élus
attachés au respect des prin- « Ouvrir le mariage cipes démocratiques à se et l’adoption rassembler et à revendiquer à tous les couples. »
l’égalité des droits.
h Contact : groupe.prgmup@gmail.com ; www.prg-mup-idf.fr
FRONT DE GAUCHE ET ALTERNATIFS
Refusons l’austérité !
union des démocrates et indépendants
la région a-t-elle les moyens d’agir ?
© nathalie mohadjer/le bar floréal
© jean-christophe bardot/Le bar floréal
Le gouvernement l’a annoncé :
pour 2013, la dotation aux collectivités territoriales serait gelée,
comme sous le gouvernement
Sarkozy, avant de baisser en 2014.
C’est l’austérité imposée aux
régions dans le cadre du Traité
européen (TSCG). Pourtant les
collectivités réalisent 70 % des
investissements publics notamFdG et A. /
5 membres
ment pour les transports publics,
Pascale
ce qui soutient l’activité et l’emLe Néouannic
ploi. La Région Île-de-France doit
refuser cette logique austéritaire
et renforcer son rôle de bouclier « Refusons social face à la crise et ses consé- les politiques à
quences sociales. Notre groupe sera l’eau de rose ! »
intransigeant lors de l’élaboration
du budget 2013. h www.frontdegauche-alters.fr
Le rapport concernant la nouvelle politique
de santé vient d’être voté.
« Nous nous
Réduire les inégalités territoriales, renforcer la interrogeons sur prévention et améliorer l’offre d’accès aux soins la mise en œuvre
sont des priorités que nous partageons.
des politiques
Nous nous interrogeons cependant sur la mise régionales qui en œuvre des politiques régionales qui sont sont votées. »
votées. En cette période de crise, la Région
ne dispose pas du budget pour mettre en œuvre une vraie politique
de santé.
UDI /
15 membres
Vouloir mettre en œuvre un « catalogue de mesures » revient à
Laurent
procéder à un saupoudrage qui se traduit souvent par des effets de
LAFON
communication mais qui ne produit pas les effets escomptés.
À l’heure où nous débattons sur la gouvernance de notre métropole, le groupe UDI
s’interroge sur le choix des politiques dont doit se doter la Région. Il est aujourd’hui
indispensable de faire des choix afin de pouvoir mettre en œuvre de vraies politiques
régionales. h www.udi-iledefrance.fr
îLE-DE-FRANCE décembre 2012 - JANVIER 2013 Nº 44
16 ALENTOURS
TRAMWAY En poursuivant son tour de Paris, de la porte d’Ivry
à celle de la Chapelle, le T3 offre de nombreuses idées de balades…
93
PORTE DE LA CHAPELLE (18e)
75
SAINT-DENIS
94
IVRY-SUR-SEINE
À L’EST, RIEN QUE DU NOUVEAU
CARNET
DE ROUTE
• Tout sur le
prolongement du T3 :
www.tramway.paris.fr ;
sur les œuvres d’art qui
jalonnent son parcours :
http://demarcheartistique.tramway.
paris.fr ; et sur son
futur prolongement :
www.prolongement-t3porteasnieres.fr
• Centre d’art
contemporain d’Ivry –
le Crédac,
la Manufacture
des œillets,
25-29, rue Raspail,
94200 Ivry-sur-Seine.
Tél. : 01 49 60 25 06.
www.credac.fr
Au fil des œuvres d’art
Au-delà, le T3 offre une image poétique
du transport urbain, avec sur son parcours
15 œuvres d’art créées pour les territoires
traversés : les lapins en métal du boulevard
Poniatowski (12e), réalisés par Sylvie
Auvray avec les élèves chaudronniers du
lycée professionnel ChennevièreMalézieux (12e) ; les sculptures de verre
lumineuses, aux couleurs changeantes,
de Ben Langlands et Nikki Bell, porte de
Vincennes (12e) ; L’Étoile du lampadaire
de Mark Handforth, qui éclaire d’un éclat
rosé la porte de Bagnolet (20e) ; ou encore
les bancs en bois ciselés par Bert Theis et
des apprentis menuisiers du centre de
formation de Noisy-le-Grand (93), au
parc de la Butte du Chapeau-Rouge (19e)…
Chemins de traverse
À ces projets visibles s’ajoute la résidence
d’artistes au lycée Paul-Valéry, porte de
Montempoivre (12e) : Gaëlle Hippolyte et
Lina Hentgen ont fait plancher les élèves
d’arts plastiques sur l’art dans l’espace
public et la notion de censure. Des productions présentées lors de l’inauguration
du tramway. Le tracé offre aussi des chemins de traverse. L’occasion de découvrir
qu’Ivry-sur-Seine (94) ne manque pas
d’attraits, du Hangar, salle de musiques
actuelles, au Crédac, centre d’art contemporain installé dans l’ancienne Manufac-
• Marché aux puces
de la porte de
Montreuil, avenue
du Professeur-AndréLemierre, 75020 Paris.
Tél. : 01 48 85 93 30.
www.paris.fr/marches
ture des œillets, un bâtiment industriel
en briques, verre et acier, datant de 1913.
• Le canal Saint-Denis :
À la porte Dorée (12e), la Cité nationale de
www.tourisme93.com
l’histoire de l’immigration est sans doute
(rubrique Loisirs)
le plus bel édifice Art déco de Paris. Porte
• Le temple de Ganesh,
de Montreuil (20e), le marché aux puces
17, rue Pajol,
dévoile ses trésors tous les week-ends. Plus
75018 Paris.
loin, en descendant à Canal-Saint-Denis,
Tél. : 01 40 34 21 89
ou 01 42 09 50 45.
on peut marcher au bord de l’eau jusqu’au
www.templeganesh.fr
Stade de France et découvrir le patrimoine
de Saint-Denis (93). Au terminus de la
porte de la Chapelle,
on arrive dans le
quartier indien, ses
boutiques de nourriture, de saris, et
son temple dédié à
Ganesh, le dieu à tête
d’éléphant ! Autant de
raisons de prendre le
T3, d’en descendre,
de flâner… En attentendant son pro- En descendant à Canal-Saint-Denis,
chain prolongement, on peut marcher au bord de l’eau
jusqu’à la porte d’As- jusqu’au Stade de France.
nières (17e). JULIE VÉDIE
Île-de-France, journal bimestriel du conseil régional, 35, bd des Invalides, 75007 Paris. Tél. : 01 53 85 53 85 journal@iledefrance.fr
Directeur de la publication : Jean-Paul Huchon. Directeur de la publication délégué : Xavier Crouan. Comité éditorial : Jean-Michel Thornary, Xavier Crouan, Maxime des Gayets, Pierre Chapdelaine.
Rédacteur en chef : Pierre Chapdelaine. Secrétaire de rédaction : Didier Fil. Journalistes : Caroline Boudet, Renaud Charles, Julie Védie. Ont collaboré à ce numéro : agence Citizen Press : Stéphane Boumendil,
Charles Centofanti, Jérôme Guedj, Catherine Sauvat ; La Machine à mots. Couverture : Christel Sasso/Picturetank. Conception : Rampazzo et Associés. Réalisation : Scoop Communication.
Impression : Île-de-France est édité à 4 502 093 exemplaires sur papier recyclé 57 g par Lenglet Imprimeurs. ISSN : 1779-4331. Dépôt légal à parution.
ÎLE-DE-FRANCE DÉCEMBRE 2012 - JANVIER 2013 Nº 44
© RAFAËL TRAPET/ALEPH/PICTURETANK
Ç
a y est ! Dès le 15 décembre, le T3
poursuit sa boucle autour de Paris
entre les portes d’Ivry (13e) et de la
Chapelle (18e). Six ans après sa mise en
service entre le pont de Garigliano et la
porte d’Ivry, il transportera désormais
283 000 personnes par jour. Pour prolonger le fameux « ruban vert » sur lequel ce
tramway semble glisser, 60 000 m² de
gazon et 1 500 arbres ont été plantés sur
son nouveau tracé de 14,5 km. Avec
11 communes concernées, des correspondances avec 11 lignes de métro, deux
lignes de RER (E et C), 44 lignes de bus et
60 stations Vélib’ situées à moins de 300 m
des 26 stations, c’est là l’aboutissement
d’un projet très attendu pour les transports franciliens.
© JEAN-MARC ARMANI/PICTURETANK
Marché aux puces, quartier
indien, canal et édifices Art déco
jalonnent le prolongement du T3.
• Cité nationale
de l’histoire de
l’immigration, 293,
avenue Daumesnil,
75012 Paris.
Tél. : 01 53 59 58 60.
www.histoireimmigration.fr