Parlons Recherche 2008 Vol. 3 - The Kidney Foundation of Canada
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Parlons Recherche 2008 Vol. 3 - The Kidney Foundation of Canada
Hiver 2008 Vol. 3 Parlons recherche PROMOUVOIR LE PERFECTIONNEMENT DES CHERCHEURS ET L'EXCELLENCE DE LA RECHERCHE DANS LE DOMAINE RÉNAL Les nouveaux progrès de la recherche dans le domaine rénal Les chercheurs œuvrant dans le domaine rénal au Canada forment une communauté dynamique qui enrichit dans cesse l’ensemble des connaissances sur les maladies rénales, leur mode de prévention et les traitements possibles. La Fondation du rein est fière d’appuyer ce réseau de chercheurs qui s’emploient à améliorer la qualité de vie des personnes affectées par une maladie rénale. En dépit des énormes progrès qui continuent d’être enregistrés, le besoin d’identifier et de décrire les orientations stratégiques clés qui guideront la recherche dans le domaine rénal au Canada au cours de la prochaine décennie s’impose de plus en plus. C’est d’ailleurs dans cet esprit que Horizons 2015*, une importante réunion consultative à laquelle ont participé des acteurs clés au sein de la communauté des chercheurs dans le domaine rénal, été organisée en novembre 2007. Réunissant un groupe représentatif de personnes ayant des points de vue uniques sur les nombreuses facettes de la recherche dans le domaine rénal, Horizons 2015 a nécessité neuf mois de planification intensive. Ce colloque a permis l’élaboration d’un programme de recherche stratégique dans le domaine rénal au Canada. Les participants ont identifié six axes stratégiques à privilégier : ■ Mécanismes, prévention et évolution de l’insuffisance rénale chronique ■ Modèles innovateurs pour de meilleurs soins de santé rénale et une meilleure qualité de vie ■ Prévention du rejet des greffes allogéniques de reins ■ Insuffisance rénale chronique et facteurs de risque de maladies cardiovasculaires ■ Nouvelles stratégies pour maximiser les dons d’organes, de tissus et de cellules, et leur attribution ■ Lésion rénale aiguë La Fondation canadienne du rein et ses partenaires continuent de consulter et de mobiliser les chercheurs en vue de faire avancer ces dossiers clés. « Les fonds investis par la Fondation dans la recherche reliée au domaine rénal ont procuré une source de soutien constante – 80 millions de dollars depuis sa création en 1964 – et contribué, par le biais de Horizons 2015, à l’élaboration SUITE À LA PAGE 2 Table des matières 3 Récipiendaires des subventions et bourses de recherche 2008-2009 6 Médaille d’excellence en recherche 2008 7 Profils des chercheurs 10 Membres du Conseil de la recherche et des ■ Heather Beanlands, Ph. D. Comités scientifiques des ■ D re Marie-Chantal Fortin programmes de recherche ■ D r Patrick Luke et du Comité des bourses ■ D r François Madore ■ D re Heather Reich 11 Pleins feux sur ■ D r Michele Zappitelli la recherche : Martha Horsburgh, Ph. D. 12 Remerciements Suite de la page 1 d’un programme visionnaire qui identifie les nouveaux domaines de priorité », souligne le D r Brendan Barrett, coprésident du Conseil de la recherche de la Fondation et président du comité de direction de Horizons 2015. « Les maladies rénales peuvent revêtir de multiples formes, explique le D r Barrett. « Elles peuvent être aiguës, héréditaires, reliées au système immunitaire ou une conséquence d’autres facteurs de risque comme le diabète et les maladies cardiovasculaires. De ce fait, l’étendue et le coût des recherches requises sont considérables. » Pendant que le programme de recherche dans le domaine rénal et le renforcement des capacités évoluent, d’importantes recherches sont menées à bien un peu partout au pays en vue d’approfondir les connaissances au sujet des maladies rénales et d’améliorer les traitements et les soins prodigués aux patients. Cette année, La Fondation du rein a financé par le biais de son programme de recherche 63 projets évalués par des pairs. Le présent numéro de Parlons recherche présente quelquesuns des chercheurs, hommes et femmes, dont les travaux importants les plus récents portent sur un vaste éventail de sujets reliés au domaine rénal. Ce numéro met également en vedette le lauréat de la Médaille d’excellence en recherche 2008 de la Fondation, le D r Paul Goodyer, qui s’est acquis une renommée mondiale pour ses recherches sur la base génétique des maladies rénales. Sont également décrits les travaux que Martha Horsburgh, Ph. D., effectue en ce moment avec une cochercheuse en vue de mieux épauler les aidants naturels dans le rôle précieux, mais souvent sous-estimé, qu’ils jouent dans la vie des personnes aux prises avec l’insuffisance rénale chronique. La Fondation canadienne du rein s’emploie à soutenir des chercheurs dynamiques qui sont en train de façonner des approches novatrices quant aux traitements et aux soins et qui rendent possible la perspective d’un avenir meilleur pour les Canadiens atteints d’une maladie rénale. * Horizons 2015 était une initiative conjointe de La Fondation canadienne du rein, de la Société canadienne de néphrologue, de la Société canadienne de transplantation et de l’Institut de la nutrition, du métabolisme et du diabète des IRSC. Subventions accordées par la Fondation pour la période 2008-2009 (par programme)* Subventions de soutien à la recherche du Programme de recherche biomédicale : 2 080 512 $ Bourses de postdoctorat du Programme de recherche biomédicale : 330 000 $ Bourses du Programme scientifique de recherche paramédicale : 260 102 $ Bourses de recherche du Programme de recherche biomédicale : 135 000 $ Le Prix d’excellence en recherche cardiorénale de La Fondation canadienne du rein et de Pfizer Canada : 75 000 $ Bourse de postdoctorat en recherche scientifique sur la calcification vasculaire, le métabolisme minéral et l’insuffisance rénale pour médecins : 65 000 $ Total : 2 945 614 $ * Ne comprend pas le programme KRESCENT. 2 Récipiendaires des subventions et bourses de recherche 2008-2009 63 projets sont subventionnés par la Fondation pour la période allant du 1er juillet 2008 au 30 juin 2009.* SUBVENTIONS DE SOUTIEN À LA RECHERCHE DU PROGRAMME DE RECHERCHE BIOMÉDICALE Bägli, Darius Jehan Rosalyn M. Adam, Magdy M. Hassouna The Hospital for Sick Children Toronto Ballermann, Barbara Nadia Jahroudi University of Alberta, Edmonton Bear, Christine The Hospital for Sick Children Toronto Bouchard, Maxime Université McGill, Montréal Bouvier, Michel Université de Montréal Burns, Kevin Université d’Ottawa Cailhier, Jean-François Centre de recherche du CHUM -Hôpital Notre-Dame, Montréal Chan, John Janos G. Filep Centre de recherche du CHUM -Hôtel-Dieu, Montréal Chen, Xing-Zhen University of Alberta, Edmonton Du, Caigan Christopher YC Nguan, Huifang Chen University of British Columbia Vancouver Garg, Amit Robert Brian Haynes, Kathleen Ann McKibbon, Faisal Rehman, Nancy L. Wilczynski Lawson Health Research Institute London Gommerman, Jennifer University of Toronto Gupta, Indra Hôpital de Montréal pour enfants Hemmelgarn, Brenda Matthew James, Merril L. Knudtson, William A. Ghali University of Calgary Isenring, Paul Université Laval, Québec Jassal, Sarbjit Vanita Gary Naglie, Shabbir Alibhai, Diane Watson University Health Network Toronto Loutzenhiser, Rodger Kosuke Takeya University of Calgary Luke, Patrick Gediminas Cepinskas The University of Western Ontario London MacRae, Jennifer University of Calgary Madore, François Jacques Genest Hôpital du Sacré-Coeur de Montréal Ohh, Michael University of Toronto Parent, Jean-Luc Université de Sherbrooke Jolicoeur, Paul Institut de recherches cliniques de Montréal Parent, Lucie Université de Montréal Jones, Nina University of Guelph Pause, Arnim Université McGill, Montréal Kapus, Andras Katalin Szaszi University Health Network Toronto Kingma, John Jacques R. Rouleau Université Laval, Québec Krepinsky, Joan McMaster University, Hamilton Lapointe, Jean-Yves Université de Montréal Lemay, Serge Université McGill, Montréal Liwski, Robert Kenneth A. West Dalhousie University, Halifax Lok, Charmaine Sophie Jamal, George Tomlinson, Dawn Pearce, Angela M. Cheung University Health Network Toronto Pawson, Tony Rizaldy P. Scott Samuel Lunenfeld Research Institute Toronto Pei, York University of Toronto Quaggin, Susan Samuel Lunenfeld Research Institute Toronto Robinson, Lisa The Hospital for Sick Children Toronto Rosenblum, Norman The Hospital for Sick Children Toronto Takano, Tomoko Université McGill, Montréal Tonelli, Marcello University of Alberta, Edmonton 3 van Breemen, Cornelis Mhairi K. Sigrist, Ada W. Chung, William A. Gourlay University of British Columbia Vancouver Konvalinka, Ana Directeurs: Daniel C. Cattran, James W. Scholey University of Toronto Bourse de postdoctorat SCN / La Fondation canadienne du rein Zhang, Zhu-Xu Anthony M. Jevnikar Lawson Health Research Institute London Nessim, Sharon Directrices: Janet Hux, Sarbjit Vanita Jassal University Health Network Toronto Bourse de postdoctorat Corporation Baxter / La Fondation canadienne du rein BOURSES DE RECHERCHE DU PROGRAMME DE RECHERCHE BIOMÉDICALE Ahmed, Sofia University of Calgary Cailhier, Jean-François Centre de recherche du CHUM -Hôpital Notre-Dame, Montréal Cherney, David University Health Network Toronto BOURSES DE POSTDOCTORAT DU PROGRAMME DE RECHERCHE BIOMÉDICALE Akimova, Olga Directeurs: Sergei N. Orlov, Pavel Hamet Centre de recherche du CHUM -Technopôle Angus, Montréal Alam, Ahsan Directeur: Vaidyanathapuram S. Balakrishnan New England Medical Centre Boston, MA Bourse de postdoctorat Amgen Bouchard, Josée Directeur: Ravindra L. Mehta University of California San Diego, CA Bourse de postdoctorat Ortho Biotech El Kares, Reyhan Directeur: Paul R. Goodyer Hôpital de Montréal pour enfants Gingras, Marie-Claude Directeurs: Arnim Pause, Michel Tremblay Université McGill, Montréal 4 Perl, Jeffrey Directeurs: Sarbjit Vanita Jassal, John S. Gill Toronto General Hospital Bourse de postdoctorat SCN / La Fondation canadienne du rein SUBVENTIONS DE SOUTIEN À LA RECHERCHE DU PROGRAMME DE RECHERCHE PARAMÉDICALE Beanlands, Heather Martha E. Horsburgh, Elizabeth A. McCay, Michelle A. Hladunewich, Souraya Sidani, Daniel C. Cattran Ryerson University, Toronto Bissonnette, Janice Kirsten Woodend, Gregory Knoll University d’Ottawa Dettmer, Elizabeth Margot I. Mitchell, Rita Pool, Jeffrey Schiff, Sharon Lorber, Miriam E. Kaufman The Hospital for Sick Children Toronto Nicholas, David Michelle McClure, Kelly J. McCormick, Annette Vigneux, Gail L. Picone The Hospital for Sick Children Toronto Paterson, Barbara Lee Ann Sock, Denis LeBlanc, Heather L. MacDonald University of New Brunswick Fredericton BOURSES DE DOCTORAT DU PROGRAMME DE RECHERCHE PARAMÉDICALE Barnieh, Lianne Directrice: Brenda Hemmelgarn University of Calgary Bourse de doctorat de la Succursale de l’Alberta-Sud de la FCR Mantulak, Andrew Directeurs: Anne Westhues, Marshall Fine Wilfrid Laurier University Waterloo Roy, Patrick Directeurs: François Madore, Jacques LeLorier Hôpital du Sacré-Coeur de Montréal LE PRIX D’EXCELLENCE EN RECHERCHE CARDIORÉNALE DE LA FONDATION CANADIENNE DU REIN ET DE PFIZER CANADA Touyz, Rhian M. Kevin Burns, Richard Hébert, Christopher Kennedy Université d’Ottawa BOURSE DE POSTDOCTORAT EN RECHERCHE SCIENTIFIQUE SUR LA CALCIFICATION VASCULAIRE, LE MÉTABOLISME MINÉRAL ET L’INSUFFISANCE RÉNALE POUR MÉDECINS Mac-Way, Fabrice Directrices: Marie-Hélène Lafage-Proust, Laurence Vico Université Jean Monnet, France Cofinancée par La Fondation canadienne du rein et Genzyme Canada Fruit d’un effort concerté, le programme KRESCENT représente un investissement majeur et opportun pour l’avenir de la recherche dans le domaine rénal au Canada. Le programme KRESCENT a vu le jour grâce à des dons des succursales de La Fondation canadienne du rein et à une contribution spéciale des membres de la Société canadienne de néphrologie. Les Instituts de recherche en santé du Canada, en particulier l’Institut de la nutrition, du métabolisme et du diabète ainsi que l’Institut de la santé circulatoire et respiratoire, accordent également leur soutien financier au programme. Ces fonds sont complétés par le généreux soutien d’Amgen, de la Corporation Baxter, de HoffmannLa Roche, des Aliments Maple Leaf, de Merck Frosst Canada Ltée, d’Ortho Biotech, de Shire BioChem, d’associations professionnelles et de particuliers. BOURSE DE DOCTORAT DESTINÉES AU PERSONNEL PARAMÉDICAL KRESCENT Hornby, Karen Directeurs : Ivan Barry Pless, Sam Shemie Université McGill, Montréal BOURSES DE POSTDOCTORAT KRESCENT Alexander, Todd Directeur: René J. M. Bindels Radboud University Nijmegen, Pays-Bas Bourse de clinicien-chercheur Phase 1 des IRSC James, Matthew Directeurs: Brenda Hemmelgarn, Bruce Culleton University of Calgary Bourse de postdoctorat Shire Biochem – KRESCENT Lafrance, Jean-Philippe Directeur: Donald Miller Boston University, Boston, MA BOURSES NOUVEAUX CHERCHEURS KRESCENT Foster, Bethany Université McGill, Montréal Cofinancée par le Fonds de la recherche en santé du Québec Jones, Nina University of Guelph Ly, Joseph Directrice: Susan E. Quaggin University of Toronto Bourse de postdoctorat conjointe Hoffmann-La Roche – KRESCENT Reich, Heather University Health Network Toronto Tangri, Navdeep Directeur: Andrew Levey Tufts-New England Medical Center, Boston, MA Bourse de postdoctorat conjointe Ortho Biotech – KRESCENT Zappitelli, Michele Université McGill, Montréal Cofinancée par le Fonds de la recherche en santé du Québec Walsh, Michael Directeurs: Braden Manns, David R. W. Jayne Addenbrooke’s Hospital Cambridge, R.-U. Wei, Chih-Chang Directeur: Joseph V. Bonventre Brigham and Women's Hospital Boston, MA Szaszi, Katalin St. Michael's Hospital, Toronto SOUTIEN À L’INFRASTRUCTURE NOUVEAUX CHERCHEURS KRESCENT Jones, Nina University of Guelph Zappitelli, Michele Université McGill, Montréal Yuen, Darren Directeurs: Richard E. Gilbert, Susan E. Quaggin St. Michael's Hospital, Toronto Bourse de postdoctorat conjointe Amgen – KRESCENT Béland, Mélanie Directeur: Maxime Bouchard Université McGill, Montréal Brezniceanu, Marie-Luise Directeur: John S. D. Chan Centre de recherche du CHUM – Hôtel-Dieu, Montréal Hartwig, Sunny Directeur: Jordan Kreidberg Children's Hospital Boston Boston, MA 5 Le D r Paul R. Goodyer remporte la Médaille d’excellence en recherche 2008 de La Fondation canadienne du rein our l’ensemble de ses travaux reconnus de par le monde sur les bases génétiques des maladies rénales, le D r Paul Rowland Goodyer s’est vu décerner la Médaille d’excellence en recherche 2008 de La Fondation canadienne du rein. P Diplômé de la Harvard University, le D r Goodyer est directeur de la division de néphrologie pédiatrique de L’Hôpital de Montréal pour enfants depuis 1998. Chercheur depuis plus de 20 ans, il s’intéresse tout particulièrement à la génétique moléculaire, un domaine de recherche axé sur les gènes en tant que déterminants de tous les processus physiologiques. r Les recherches du D Goodyer ont eu un impact direct sur l’identification, la classification et le traitement des maladies rénales héréditaires chez les enfants. Il a contribué à l’identification des mutations génétiques responsables de la cystinurie, de deux formes de maladie osseuse héréditaire et de la maladie de Dent, une affection héréditaire rare qui, dans les cas les plus graves, entraîne l’insuffisance rénale terminale. Pour ce qui est de la cystinurie, les recherches du D r Goodyer ont en outre permis de caractériser les mutations génétiques qui sous-tendent trois sous-types de cette anomalie douloureuse à l’origine de la formation de calculs dans les reins, l’urètre et la vessie. « La caractérisation de ces gènes malicieux est la première étape clé pour trouver de nouveaux traitements, souligne le D r Daniel Bichet, chercheur reconnu pour ses travaux d’avant-garde et titulaire de la Chaire de recherche du Canada en génétique des maladies rénales. La contribution du D r Goodyer est importante, car il a trouvé en quelque sorte une ‘signature’ commune, ce qui facilite le repérage de groupes de patients homogènes avec qui travailler. Elle nous permet aussi de prévoir la série d’événements qui sont susceptibles de se produire au sein de ces groupes et de mieux nous préparer à intervenir au moment opportun. » 6 Le laboratoire du D r Goodyer est reconnu à l’échelle mondiale pour ses recherches sur la fonction du PAX2, une protéine essentielle au développement normal des reins et d’autres organes chez les êtres humains, et sur son importance dans l’hypoplasie rénale, le cancer et la maladie polykystique des reins. Des développements récents issus des travaux effectués au laboratoire du D r Goodyer sur le PAX2 ont des implications d’une grande portée ; l’approfondissement des connaissances et l’amélioration des traitements qui en résultent transcendent le principal axe de recherche du D r Goodyer, à savoir les maladies rénales héréditaires. Auteur de plus de 100 articles publiés dans des revues prestigieuses avec un comité de lecture, le D r Goodyer est un conférencier très recherché aux congrès internationaux. Tout au long de sa carrière, il a joué un rôle clé dans la supervision d’étudiants de 2 e cycle et de 3 e cycle et de chercheurs-boursiers de niveau postdoctoral. Le D r Michele Zappitelli décrit la qualité du mentorat du D r Goodyer en ces termes : « Le D r Goodyer a le don vraiment unique de simplifier des concepts complexes pour en faire des hypothèses valables et vérifiables. Il m’a aussi enseigné à ne pas oublier qu’en fin de compte, il y a des personnes qui sont atteintes des maladies que nous étudions et que notre travail doit avoir un impact positif sur ces patients. » La Médaille d’excellence en recherche est décernée chaque année par La Fondation canadienne du rein. Elle rend hommage à un chercheur canadien, homme ou femme, dont le travail est reconnu par ses pairs pour avoir grandement amélioré le traitement des maladies rénales et des troubles connexes. La Fondation canadienne du rein est l’organisme national de bienfaisance qui est voué à la promotion de la santé rénale et à l’amélioration de la qualité de vie des toutes les personnes touchées par une maladie rénale. Comprendre les facteurs psychosociaux reliés à la progression de l’insuffisance rénale Il est important de comprendre comment les gens font face à la maladie et aux traitements. En plus d’aider les professionnels de la santé à identifier le type et la source du soutien dont une personne a besoin pour prendre en charge sa maladie, la réponse psychosociale d’une personne à une maladie a souvent une incidence sur les autosoins. Comme la prise en charge optimale de l’insuffisance rénale implique souvent la prise de médicaments et un régime alimentaire, les bons autosoins et le respect du plan de traitement peuvent avoir un effet sur les résultats cliniques à long terme. Des chercheurs étudient présentement les liens entre la réponse psychosociale, les autosoins et les marqueurs biologiques de la progression de la maladie. Heather Beanlands, Ph. D., est professeure agrégée à la Daphne Cockwell School of Nursing de la Ryerson University à Toronto. HEATHER BEANLANDS, PH. D. Elle travaille avec une équipe multidisciplinaire et multicentrique qui étudie l’influence des variables psychosociales sur les autosoins et les marqueurs biologiques de la progression de la maladie chez les personnes au premier stade de l’insuffisance rénale chronique. « Nous cherchons en gros à mieux cerner des facteurs qui n’ont pas encore été étudiés et qui peuvent être importants pour comprendre la progression de l’insuffisance rénale chronique, explique la P re Beanlands. Pour être plus précis, notre objectif est d’analyser la réponse d’une personne à sa maladie et de déterminer si cette réaction est reliée aux indicateurs d’état de santé que sont, par exemple, la pression artérielle et les protéines dans l’urine. » L’étude, qui sera menée à Edmonton et à Toronto, portera sur environ 200 personnes aux prises avec l’insuffisance rénale chronique. Ces personnes seront interrogées trois fois sur une période de 18 mois. « À la lumière des résultats que nous obtiendrons, nous espérons mieux saisir les déterminants psychosociaux des comportements en matière de santé et leur lien avec la progression de l’insuffisance rénale chronique, ajoute le P re Beanlands. Nous pourrons alors mettre au point des options de traitement qui tiennent compte de ces facteurs et qui, en bout de ligne, améliorent la santé et la qualité de vie de cette population grandissante. » La P re Beanlands s’est vu décerner une bourse du Programme scientifique de recherche paramédicale. Comparer les divers points de vue sur le don vivant altruiste Il arrive qu’une personne décide librement de faire don de l’un de ses reins à quelqu’un qui a besoin d’une transplantation. C’est ce qu’on appelle un « don vivant altruiste ». Cette pratique, qui a commencé vers la fin des années 1990, a suscité une certaine controverse chez les professionnels de la santé oeuvrant dans le domaine de la transplantation. Un tel geste de compassion de la part d’un donneur n’ayant aucun lien génétique ou émotif avec le receveur offrait une nouvelle source d’espoir aux personnes souffrant d’insuffisance rénale terminale en dépit de ses implications d’ordre éthique. Aujourd’hui, des programmes de dons vivants altruistes existent dans des centres de transplantation au sein de plusieurs pays, tout comme dans deux provinces canadiennes (la ColombieBritannique et l’Ontario). Par le biais d’une étude au sujet des opinions des médecins sur les dons vivants altruistes, des chercheurs espèrent établir les bases d’un programme semblable au Québec. D RE MARIECHANTAL FORTIN La D re MarieChantal Fortin est néphrologue à l’Hôpital NotreDame de Montréal et professeure agrégée à l’Université de Montréal. Ses travaux, qui ont d’abord été financés par le biais du Programme de bourses de postdoctorat de la Fondation, ont d’abord consisté en une étude comparative entre les attitudes des médecins transplantologues au Québec et en France vis-à-vis des dons vivants altruistes. « Le Québec et la France ont des caractéristiques culturelles communes, tels un système de santé public et des taux semblables de dons d’organes provenant de personnes décédées, mais ils diffèrent pour ce qui est des lois et des processus de transplantation, explique la D re Fortin. Bien qu’aucune loi québécoise n’interdise le don vivant altruiste, il n’existe pas encore de programmes établis ; en France, ce type de don est strictement prohibé. » Comme le fait remarquer la D re Fortin, la nature de l’altruisme du donneur et l’acceptabilité de ses motifs ont fait l’objet de débats très animés au cours des dernières années. Par ailleurs, les résultats positifs associés aux transplantations de reins provenant de personnes vivantes et la pénurie des organes destinés à des greffes expliquent l’intérêt grandissant que suscite le don vivant altruiste. Pour l’instant, si les professionnels de la santé sont pour la plupart favorables au don vivant altruiste, ils demeurent divisés sur de nombreux aspects de cette question complexe. « Ma recherche visait à aider à l’élaboration de lignes directrices pour le Québec qui tiennent compte des aspects juridiques, sociaux et culturels, précise la D re Fortin. Dans un contexte plus large, nous espérons que nos résultats serviront aussi à l’élaboration de directives internationales au sujet du don vivant altruiste. » La D re Fortin a reçu une bourse de postdoctorat du Programme de recherche médicale (2003-2005) et une bourse de postdoctorat en transplantation rénale (2005-2007). 7 Prolonger la survie du greffon rénal La transplantation rénale est le traitement de choix pour de nombreuses personnes aux prises avec l’insuffisance rénale terminale. Malheureusement, les taux de survie à long terme des greffons rénaux ne se sont pas améliorés au cours des dix dernières années en dépit des progrès des immunosuppresseurs. Des chercheurs mènent actuellement une étude sur la prévention de la mort cellulaire et la réduction de l’inflammation dans les reins à l’aide de molécules libérant du monoxyde de carbone, lesquelles sont administrées au cours du processus de transplantation. Le Dr Patrick Luke est coordonnateur du programme de transplantation multiorganes du London Health Sciences Centre en Ontario. Avec son équipe, il étudie les mécanismes au moyen desquels des molécules libérant du monoxyde de carbone peuvent minimiser les lésions rénales au cours des phases de prélèvement, de stockage et d’implantation de la greffe. D R PATRICK LUKE « Depuis les deux dernières décennies, on cherche surtout à améliorer la qualité des immunosuppresseurs et à prévenir le rejet, explique le D r Luke. Fait étonnant : en dépit de la mise au points d’agents puissants qui réduisent les taux de rejet aigu, les greffons rénaux subissent une importante destruction immunitaire et physique. Notre objectif, c’est d’utiliser les molécules libérant du monoxyde de carbone pour optimiser la survie et le bon fonctionnement des greffons rénaux. » Au cours de la transplantation, le rein peut subir des dommages irréversibles en raison de son entreposage sous froid et du choc subi lorsque le sang recommence à circuler dans l’organe. Des études récentes semblent indiquer que les molécules libérant du monoxyde de carbone peuvent prévenir l’inflammation et la mort des cellules, ce qui améliore du même coup la protection du greffon rénal. « Près de 20 % des patients qui attendent une greffe de rein en Amérique du Nord sont des personnes qui ont déjà perdu un rein, fait remarquer le D r Luke, et le besoin d’une nouvelle greffe continuera à être une réalité clinique jusqu’à ce que nous éliminions le rejet chronique. Si nous arrivons à prolonger la survie du greffon rénal de cinq ans chez tous les patients au Canada, l’accès aux organes sera grandement amélioré tout comme le soins dispensés dans le domaine rénal. » Le D r Luke s’est vu octroyer une subvention de soutien à la recherche du Programme de recherche biomédicale. Le Dr François Madore est professeur agrégé de médecine à l’Université de Montréal et à l’Hôpital du Sacré-Coeur de Montréal. De concert avec son équipe de 8 D R FRANÇOIS MADORE chercheurs, il étudie l’impact de l’urémie sur le transport du cholésterol dans les cellules endothéliales en vue de mieux comprendre les mécanismes par lesquels l’insuffisance rénale terminale contribue à l’apparition d’une maladie cardiovasculaire. « L’urémie et les maladies cardiovasculaires sont des affections complexes qui impliquent de nombreux processus pathogènes distincts, explique le D r Madore. Nous étudions présentement les mécanismes par lesquels l’urémie provoque des lésions et un dérèglement au niveau des cellules endothéliales et a ainsi une incidence sur l’apparition de l’athérosclérose. » Le profilage moléculaire est une nouvelle technologie qui permet d’étudier l’expression des gènes et des protéines dans des tissus provenant de biopsies et dans d’autres échantillons biologiques en vue de déterminer les caractéristiques moléculaires de la maladie d’un patient et ainsi de lui dispenser des soins sur mesure. Comme le nombre de personnes atteintes d’insuffisance rénale chronique continue de croître, des chercheurs espèrent identifier des biomarqueurs particuliers au sein de ce groupe de personnes afin de permettre aux médecins de mieux évaluer le pronostic du patient et sa réponse au traitement. Ces chercheurs espèrent en outre cerner non seulement les nouveaux mécanismes à l’origine des lésions rénales, mais aussi peut-être de nouvelles cibles thérapeutiques. La D re Heather Reich est néphrologue et chercheuseclinicienne au département de médecine de l’University Health Étudier le lien entre l’insuffisance rénale chronique et la progression des maladies cardiovasculaires Les maladies cardiovasculaires sont la principale cause de décès chez les personnes souffrant d’insuffisance rénale terminale. Jusqu’ici, les mécanismes par lesquels l’urémie – une accumulation toxique de substances dans le sang accompagnant l’insuffisance rénale terminale – provoque une maladie cardiovasculaire demeurent mal définis. De nombreuses données semblent indiquer que les cellules endothéliales (c.-à-d. les cellules qui tapissent les vaisseaux sanguins) jouent un rôle clé dans le développement de l’athérosclérose, une affection progressive dans laquelle le cholestérol et d’autres dépôts s’accumulent sur les parois internes des artères, limitant ainsi le débit sanguin. Identifier les marqueurs moléculaires de l’insuffisance rénale progressive Selon le D r Madore, des données récentes donnent à penser que l’expression des gènes impliqués dans le transport du cholestérol est peut-être altérée par des substances qui s’accumulent dans le sang des patients atteints d’insuffisance rénale terminale, ce qui, à son tour, pourrait prédisposer les cellules endothéliales à commencer à produire des lésions athéroscléreuses. « Une meilleure compréhension de la pathogénèse de l’athérosclérose et du rôle de l’urémie dans le tableau peuvent entraîner l’identification de nouvelles voies à cibler pour les interventions thérapeutiques en vue de réduire le fardeau que représente une maladie cardiovasculaire chez les patients aux prises avec l’insuffisance rénale terminale. » Le D r Madore s’est vu décerner une subvention de soutien à la recherche du Programme de recherche biomédicale et avait reçu auparavant une bourse de recherche du Programme de recherche biomédicale. D RE HEATHER REICH Network à Toronto. S’intéressant surtout à l’identification des marqueurs moléculaires chez les personnes aux prises avec l’insuffisance rénale, elle cherche à déterminer le niveau de risque d’un patient pour l’insuffisance rénale terminale. « Jusqu’ici, j’ai isolé un profil de l’expression génique dans les tissus du rein relié aux protéines dans l’urine, l’un des principaux facteurs de risque pour l’insuffisance rénale terminale, souligne la D re Reich. Dans la prochaine phase de mes travaux, je vais relier ce profil à l’évolution de l’insuffisance rénale et identifier de nouveaux marqueurs de la progression de cette maladie. » Des études antérieures dans le domaine des biomarqueurs semblent indiquer que l’insuffisance rénale sous un microscope diffère énormément d’une personne à l’autre au niveau moléculaire. Une meilleure compréhension de ces différences, explique la D re Reich, permettrait aux médecins d’explorer de nouvelles thérapies et de mieux personnaliser le traitement. « En somme, le dépistage précoce des patients présentant un plus grand risque de voir l’insuffisance rénale progresser faciliterait les interventions afin d’empêcher que la maladie n’atteigne le stade terminal et épargnerait aux patients dont le pronostic serait favorable sans traitement des thérapies toxiques inutiles, ajoute la D re Reich. Ce serait là un avantage tant pour les patients que pour le système de santé ». La D re Reich s’est vu décerner une bourse Nouveaux chercheurs KRESCENT et avait reçu auparavant une bourse de postdoctorat KRESCENT. Évaluer les biomarqueurs de l’atteinte rénale aiguë L’atteinte rénale aiguë (ARA) réfère à l’apparition soudaine d’une dysfonction des reins. Elle peut entraîner des problèmes graves, comme la rétention aqueuse, et elle a tendance à survenir chez des patients hospitalisés qui sont en phase critique. Jusqu’ici, la seule méthode de diagnostic fiable pour l’ARA est le recours à un test sanguin qui permet de détecter une augmentation de la créatinine sérique (CrS), une molécule de déchet chimique générée par le métabolisme des muscles. Malheureusement, les niveaux de CrS augmentent trop tard chez les patients aux prises avec une ARA pour permettre la mise en œuvre de stratégies de prévention efficaces. Des chercheurs testent en ce moment une nouvelle protéine sérique, la cystatine (CysC), et plusieurs nouvelles protéines dans l’urine, qui seraient des marqueurs plus fiables de l’atteinte rénale aiguë. Le Dr Michele Zappitelli est professeur adjoint en néphrologie pédiatrique à l’Hôpital pour enfants de Montréal. Dans le cadre d’une étude en trois parties, il analyse en D R MICHELE ZAPPITELLI ce moment des échantillons de sang et d’urine de 300 enfants hospitalisés et atteints d’une maladie rénale en vue de cerner les facteurs de risque pour l’atteinte rénale aiguë. « Ma recherche est surtout centrée sur la définition de l’épidémiologie de l’atteinte rénale aiguë chez les enfants en phase critique et sur l’évaluation de l’efficacité des biomarqueurs dans l’identification de la gravité de l’atteinte », explique le D r Zappitelli. En colligeant tous les jours des données médicales au sujet de patients admis dans l’unité de soins intensifs, le D r Zappitelli croit pouvoir établir un lien entre l’atteinte rénale aiguë et des séjours prolongés à l’hôpital. Dans une étude de suivi, il cherchera à déterminer si les enfants aux prises avec une atteinte rénale aiguë pendant leur hospitalisation présentent des signes d’une insuffisance rénale chronique. Dans la troisième partie de son étude, le D r Zappitelli se penchera sur une forme particulière d’atteinte rénale aiguë qui apparaît chez des patients hospitalisés et traités à l’aide d’aminoglycosides – un type d’antibiotique toxique pour les reins et souvent administrée à des enfants atteints d’infections. « En évaluant si le sang, la cystatine et d’autres protéines nouvelles dans l’urine sont des marqueurs plus précoces de l’ARA que la créatinine sérique, nous espérons être en mesure de fournir un diagnostic plus rapidement et de modifier les doses (de médicament) en conséquence, précise-t-il. Une fois que nous aurons identifié les biomarqueurs qui fonctionnent bien, nous pourrons mieux établir le pronostic pour ces patients. » Le D r Zappitelli s’est vu décerner une bourse Nouveaux chercheurs KRESCENT et avait reçu auparavant une bourse de postdoctorat KRESCENT. 9 Conseil de la recherche Dre Barbara Ballermann Membre Dr Brendan Barrett Coprésident, Conseil de la recherche Niloufer Bhesania Présidente nationale Dr Kevin Burns Président, Comité scientifique du Programme de recherche biomédicale Dre Sandra M. Cockfield Présidente, Comité des bourses Martha Horsburgh, Ph. D. Présidente adjointe, Comité scientifique du Programme de recherche paramédicale Dr Julian Midgley Président, Comité consultatif médical Comité scientifique du Programme de recherche biomédicale Cyril Muise Membre David Nicholas, Ph. D. Président, Comité scientifique du Programme de recherche paramédicale Dr Peter Nickerson Président adjoint, Comité scientifique du Programme de recherche biomédicale Paul Shay Directeur général national Susan Tkachuk Coprésidente, Conseil de la recherche Wim Wolfs Directeur, Programme national de recherche Maxime Bouchard, Ph. D. Université McGill, Montréal Michel Bouvier, Ph. D. Université de Montréal Dr Branko Braam University of Alberta Dr Kevin Burns Président L’Hôpital d’Ottawa Dr Andrey Cybulsky Université McGill, Montréal Dr Amit Garg London Health Sciences Centre Dre Brenda Hemmelgarn University of Calgary Dr Andras Kapus St. Michael's Hospital Research Institute Toronto Dr Scott Klarenbach University of Alberta Jean-Yves Lapointe, Ph. D. Université de Montréal Dr Serge Lemay Université McGill, Montréal Dr Peter Nickerson Président adjoint University of Manitoba Dr York Pei University of Toronto Dre Susan Quaggin Samuel Lunenfeld Research Institute Toronto Dr Norman D. Rosenblum The Hospital for Sick Children, Toronto Dre Lee Anne Tibbles University of Calgary Dre Deborah Zimmerman L'Hôpital d'Ottawa Comité scientifique du Programme de recherche paramédicale Heather Beanlands, Ph. D. Ryerson University, Toronto Pauline Darling, Ph. D. University of Toronto Carol Heck, Ph. D. Toronto General Hospital Martha Horsburgh, Ph. D. Présidente adjointe University of Saskatchewan David Nicholas, Ph. D. Président The Hospital for Sick Children, Toronto Comité des bourses Dre Sandra M. Cockfield, Présidente University of Alberta Dre Sarbjit Vanita Jassal University Health Network, Toronto Dre Joan C. Krepinsky St. Joseph's Hospital Hamilton Répartition des bourses de recherche 2008-2009 (par catégorie) * 1. 2. 3. 4. 5. 6. 7. 8. 9. 10. Biologie rénale 17 % Insuffisance rénale 17 % Transplantation 12,5 % Dialyse 12,5 % Croissance du rein 9 % Qualité de vie 6 % Glomérulonéphrite 5 % Cancer 5 % Génétique 5 % Rétention d’eau, de sel et de calcium par les reins 3 % 11. Hypertension 3 % 12. Diabète 3 % 13. Urologie 2 % 10 13 11 12 1 9 8 7 2 6 5 3 4 * Ne comprend pas le programme KRESCENT. 10 Plein feux sur la recherche Mettre en lumière le rôle des aidants Au fil des ans, devant le fardeau grandissant que représente la prestation des soins au Canada, plusieurs études ont été entreprises sur les autosoins chez les patients et les aidants. Comme de nombreuses personnes aux prises avec l’insuffisance rénale reçoivent des soins des membres de leur famille, le besoin d’aide venant de l’extérieur n’a jamais été aussi grand. Récemment, un nouvel outil de dépistage servant à mesurer les activités reliées aux soins a été introduit par une équipe de chercheurs dans l’espoir de mieux comprendre comment améliorer les politiques et les programmes psychoéducatifs actuels afin de venir en aide aux patients et aux membres de leur famille qui s’occupent d’eux. Martha (Beth) Horsburgh, Ph. D., est vice-présidente adjointe – recherche en santé à l’University of Saskatchewan et vice-présidente – recherche et innovation de l’agence Saskatoon Health Region. Elle a commencé sa carrière de chercheuse à la School of Nursing de l’University of Windsor en Ontario où ses travaux ont porté sur les autosoins, la santé et le bien-être des patients et de leurs aidants. Dans le cadre de son premier projet, qui a été financé par une subvention de soutien à la recherche du Programme de recherche paramédicale de La Fondation canadienne du rein, elle a analysé les aptitudes aux autosoins et les comportements en la matière chez des patients atteints d’insuffisance rénale terminale. Dans une étude subséquente, également financée par la Fondation, elle s’est penchée sur le rôle des aidants et sur leurs défis quotidiens. Les aidants se posent souvent des questions. « Ils sont l’impression d’être toujours en service, explique M me Horsburgh. Ils prennent leur rôle très au sérieux et sont toujours en train de se demander s’ils seront MARTHA HORSBURGH, PH. D. capables de répondre à leurs propres besoins et à ceux de l’autre. Notre recherche nous indique comment mieux soutenir ces personnes en termes de services professionnels et comment les aider à acquérir les compétences précises dont ils ont besoin pour remplir leur rôle. » L’étude a entre autres démontré que tant le patient que l’aidant devaient être considérés comme des membres de la grande équipe de soins. « Comme les aidants naturels connaissent intimement le membre de la famille ou l’ami dont ils s’occupent, ils peuvent éclairer l’équipe de bien des façons, notamment au sujet des habitudes de la personne, de ses besoins en matière de santé et d’autres détails personnels », fait remarquer M me Horsburgh. Ces derniers temps, M me Horsburgh s’est intéressée tout particulièrement aux besoins des aidants, qui s’acquittent d’un vaste éventail de tâches vis-à-vis de la personne dont ils s’occupent. Elle et son équipe utilisent un nouvel outil de dépistage, le LC-GAD (Lay Care-Giving for Adults receiving Dialysis), qu’ils ont eux-mêmes mis au point. Cet outil quantifie les activités cognitives reliées à la prestation de soins, comme l’évaluation, la défense des droits, l’accompagnement et la gestion de multiples tâches, ainsi que des activités observables, comme le transport, l’aide apportée pour l’hygiène personnelle et le soulagement des symptômes. De concert avec une cochercheuse, elle mettra en application les connaissances acquises grâce à cet outil en vue de modifier les programmes psychoéducatifs actuels qui appuient les autosoins chez les patients et les aidants naturels. « En prenant le temps de nous asseoir avec les aidants et de nous familiariser avec leurs responsabilités, nous arriverons à mieux comprendre le type de tâches dont ils s’acquittent et à quelle fréquence, précise-t-elle. Nous voyons comment au fil du temps de nouvelles difficultés s’ajoutent et comment leur aptitude à prendre soin d’eux-mêmes en est affectée. » Grâce à ces entrevues structurées, M me Horsburgh a découvert que de nombreux aidants sous-estiment le rôle précieux qu’ils jouent dans la vie d’un être cher atteint d’insuffisance rénale chronique. « Le rôle des aidants passe souvent inaperçu. Notre travail a entre autres mis en évidence l’importance de ces aidants dans la vie des personnes aux prises avec l’insuffisance rénale chronique, explique-t-elle. À plus long terme, nous espérons amener les aidants à bien prendre soin d’eux-mêmes et à tirer profit des ressources disponibles. Ils se sentiront ainsi davantage en possession de leurs moyens, ce qui ne peut qu’améliorer leur qualité de vie. » M me Horsburgh s’est vu décerner six subventions de soutien à la recherche du Programme de recherche paramédicale. 11 Au nom de toutes les personnes affectées par les maladies rénales, La Fondation canadienne du rein exprime sa reconnaissance : ■ aux milliers de bénévoles et de donateurs dans l’ensemble du pays qui, par leur générosité, permettent à la Fondation de financer des recherches prometteuses. Nos remerciements les plus sincères vont à ceux et celles qui ont choisi d’apporter un soutien durable à la recherche au Canada grâce à leurs fonds de dotation. ■ à la Société canadienne de néphrologie (SCN) pour l’énorme progrès réalisé dans la qualité des soins apportés aux patients et pour sa collaboration continue avec la Fondation, laquelle contribue à une recherche innovatrice et à la formation d’excellents chercheurs. ■ aux entreprises nationales Ortho Biotech, Amgen, la Corporation Baxter, Pfizer Canada et Genzyme Canada pour le soutien spécial qu’elles apportent aux jeunes chercheurs par leur contribution aux bourses de postdoctorat du Programme de recherche de la Fondation. ■ aux sociétés et associations professionnelles œuvrant dans le domaine de la santé rénale, aux IRSC, aux entreprises et aux personnes dont le généreux soutien a permis la création et le lancement du programme KRESCENT. ■ à l’Institut de la nutrition, du métabolisme et du diabète et à l’Institut de la santé circulatoire et respiratoire des IRSC, qui financent conjointement des projets spéciaux de recherche stratégique. Si vous désirez plus de renseignements sur les récipiendaires des subventions et bourses de recherche et sur le Programme de recherche de la Fondation ou si vous voulez la liste de nos succursales, veuillez vous adresser à : La Fondation canadienne du rein research@kidney.ca Bureau national www.rein.ca 5165, rue Sherbrooke ouest, bureau 300 Montréal, QC H4A 1T6 1-800-361-7494, poste 225 ou 514-369-4806