Popu lisme - kulturissimo

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Popu lisme - kulturissimo
N°93 - 9 décembre 2010
Populisme
Mensuel culturel et socio-politique
Paraît le deuxième jeudi du mois
* ACCENT AIGU: Editorial. Victime du populisme; Radotages (7); Von Patrioten und anderen
Matridioten; Alice au pays des cauchemars. Au psy l’an neuf!; Chez nos voicins français. Dur, dur
d’être président; „Populisme“ arabe?; Außenansicht: Volksnähe
* MUSIQUES: Les carnets du mélomane; Gespräch mit Manfred Honeck; In the steps of Chopin
* SPECTACLES SCENIQUES: Au flot du théâtre 59; L’apocalypse selon Angelin Preljocaj
* POLEMIQUE: Schleichender Revisionismus à la Luxembourgeoise. Stellungnahme und Gegenrede
* SPECIAL: Secrets d’Afrik
* LITTERATURE: Feuilleton: Jhemp Hoscheit „Klangfaarwen“
* ICI ET AILLEURS: Briefe an eine Freundin (3); Totalitarismus (3); Über Preußen und Deutschland
(XIII); Vor 70 Jahren (XIII). Diktator gegen Diktator; Contractualité solitaire (3); Chroniques
parisiennes. Les Yeux Du Monde; Quels intérêts peut servir l’OTAN?; Indépendance (III); Gramma apo
tin Ellada. Weihnachtsstimmung einmal anders; Bericht aus Deutschland; Brief aus Wien.
Geschmackvolle Witze; Letter from England. Popular politics; In the air. McPolitics
* A PROPOS: Hausemers Kulturreisen (30. Etappe): Spanien. Das Hühnerwunder
* RETOUR SUR IMAGE: Obama vs. Right Wing (Gado)
Sommaire - Editorial
S. 2
Mensuel culturel et socio-politique No. 93 du 9 décembre 2010
Dans cette édition:
La pensée du mois:
„Le populisme n’a absolument rien à voir avec le libéralisme. Il en
est même l’antithèse.“ (Karl Hauffen)
p.2: Editorial: Victime du populisme (GW)
Accent aigu:
p.3: Chères questions... Radotages (7) (Paul Hemmer)
p.4-5: Von Patrioten und anderen Matridioten (Carlo Kass)
p.6: Alice au pays des cauchemars. Au psy l’an neuf! (Alice Darvey)
p.7: Chez nos voisins français. Dur, dur d’être président! (M. Lang)
p.8: Courrier d’Orient. „Populisme“… notion applicable au
nationalisme arabe? (Wolfgang Freund)
p.9: Außenansicht. Volksnähe (Jacques Wirion)
Musiques:
p.10-11: Les carnets du mélomane (Nico Reyland)
p.12-13: Gespräch mit Manfred Honeck (Alain Steffen)
p.14-15: In the steps of Chopin (Brendan G. Carroll)
Spectacle scéniques:
p.16: Au flot du théâtre 59: L’excellence des petites salles
(Marc Weinachter)
p.17: L’apocalypse selon Angelin Preljocaj (Monique Bonati)
Polémique:
p.18 et 23: Stellungnahme: Schleichender Revisionismus à la
Luxembourgeoise? (F. Bremer)
p.19-22. Spécial: Secrets d’Afrik
Polémique:
p.23: Gegenrede: Meinungsfreiheit ist keine Einbahnstraße
(Carlo Kass)
Littérature:
p.24-25: Feuilleton. „Klangfaarwen“ (Jhemp Hoscheit)
Ici et ailleurs:
p.26: Briefe an eine Freundin (3) (Janina Strötgen)
p.27: Totalitarismus (3). Aspekte eines aktuellen Themas.
Noch mal Hannah Arendt (Michel Decker)
p.28: Über Preußen und Deutschland (13) (Tino Ronchail)
p.29: Vor 70 Jahren (13). Diktator gegen Diktator (Guy Wagner)
p.30: Contractualité solitaire (3) (Luc Laboulle)
p.31: Chroniques parisiennes. Au cœur de l’Europe: Les Yeux Du
Monde (Clotide Escalle)
p.32: Propos géopolitiques. Quels intérêts peut servir l’OTAN?
(Costas Calfelis)
p.33: Indépendance. Autobiographie d’un concept (III)
(Patrice Nganang)
p.34: Gramma apo tin Ellada. Weihnachtsstimmung einmal anders
(Linda Graf)
p.35: Brief aus Deutschland: Meine Städte (Klaus Hardtke)
p.36: Brief aus Wien. Geschmackvolle Witze (Michèle Thoma)
p.37: Letter from England. Popular politics (Diana White)
p.38: In the Air. McPolitics, or wolves as shepherds
(Ariel Wagner-Parker)
A propos:
p.39: Hausemers Kulturreisen (30. Etappe). Spanien. Das Hühnerwunder (Georges Hausemer)
p.40: Retour sur image: „Obama Vs Right Wing“ par Gado
Impressum:
Editeur: Editpress, Luxembourg, s.a.
Coordination externe: Ariel Wagner-Parker, Guy Wagner
Coordination interne: Janina Strötgen, Emile Hengen
Coordination technique: Emile Hengen
Couverture: La „Gëlle Fra“, victime du populisme national (Photo:
Isabella Finzi)
Toute correspondance est à adresser à: kulturissimo@editpress.lu
Supplément du Tageblatt et du Jeudi du 13.12.2010
Site Internet: http://www.kulturissimo.lu
Prochain numéro, le 13.01.2011 - Clôture rédact.: 27.12.2010
Editorial
Victime du populisme
Un chancre nommé populisme est en train de se répandre en Europe et en Amérique, mais l’organisation mondiale de la santé politique n’a toujours pas émis d’avertissement devant cette pandémie-là. Serait-elle déjà infectée à son tour elle aussi?
On semble encore une fois avoir oublié le 20e „siècle de barbarie“ (K. H. Deschner), car ce fut également avec des slogans
contre les partis démocratiques que les Mussolini, Hitler, Horthy,
Metaxas, Quisling… se sont frayé le chemin vers le pouvoir, dénonçant les milieux fortunés (pour Hitler, c’étaient les ploutocrates et le „judaïsme financier international“) et s’en prenant aux dirigeants démocratiques qui, selon eux, trahissaient les intérêts du
„peuple“.
En est-il autrement aujourd’hui?
Les vieux slogans populistes ne les retrouve-t-on pas dans les
bouches de Sarkozy, „digne“ émule de Le Pen, de l’infecte Berlusconi dont rien que la vue fait vomir, de Filip Dewinter, de Geert
Wilders, de H.-Chr. Strache, „digne“ successeur de feu Haider le
corrompu, ou dans les parades du parti fasciste hongrois Jobbik.
Le plus terrible est cependant ce qui se passe dans ces Etats Désunis d’Amérique où les adeptes de la „Tea Party“, les fanas de Sarah Palin et d’autres salopes et nullités, n’ont toujours pas digéré
qu’un Noir occupe „leur“ Maison Blanche, traitant Obama à la
fois de nazi et de successeur des Marx, Lénine, Staline et Mao. Et
dire qu’il y a des millions qui ont gobé de telles élucubrations et
voté pour ceux qui les ont foutus dans la m…, il y a à peine quelques années, du temps du criminel de guerre Bush.
Et qu’en est-il chez nous du phénomène populiste?
Demandez une fois aux meneurs de l’ADR, ces démagogues de
bas étage, qui ne sont surpassés que par l’inénarrable Mischi Wolter, fils du non moins inénarrable Jang et modèle du parfait populiste pur-sang. Carriériste, grand chasseur et non moins grand magouilleur, il sort depuis 1981député à chaque élection.
Pendant deux législations, il occupe le poste de ministre de l’Intérieur qu’il quitte à sa propre demande. Aurait-il lui-même mesuré l’étendue du désastre qu’il y a causé? Le souvenir qu’il laisse
ensuite comme président du groupe parlementaire CSV n’est pas
impérissable non plus. Il s’est cependant auréolé d’une de ces actions coups de tête dont il raffole: Proposant le „Roude Léiw“
comme étendard national, il focalisa pendant des mois sur lui la
discussion et l’attention.
Maintenant, le voilà catapulté à la présidence de son parti. Parallèlement, il a organisé le putsch à Bascharage, selon le principe:
„Ote-toi que je m’y mette“: Jeannot Halsdorf, le maire, est sommé
de quitter le siège où Mischi s’installe avec la grinçante bénédiction du ministre de l’Intérieur, cousin de l’évincé.
Comme notre Mischi, fort de son poste et de son prestige, a besoin d’un nouveau coup d’éclat pour se refaire une santé politique
un an avant les élections communales, il fait chanter son parti,
pour que la „Gëlle Fra“, de retour de Shanghai, soit exposée à Bascharage. Bien sûr, personne n’a dit non. Octavie Modert, encore
elle, n’a pas pu résister à la pression et subventionne l’„entreprise“
par 100.000 euros de deniers publics... Au détriment de qui?
Mais que diable va-t-elle faire dans cet affreux Hall 75 à Bascharage, notre pauvre dame dorée?
Qu’on lui fiche donc enfin la paix et que Wolter fasse de même.
***
Belle récompense pour la ténacité de „kulturissimo“: A en
croire les propos de Bob Krieps, nouvel „homme fort“ à la Culture, le stand d’exposition du ministère sera ouvert à partir de
l’année prochaine à tous les éditeurs, non seulement à ceux qui
sont fédérés. Un petit pas est fait, et la Fédération bouge aussi.
Attendons donc des lendemains qui chantent au lieu de nous
désenchanter.
Guy Wagner
Accent aigu
S. 3
Chères questions et affirmations gratuites
Radotages (7)
Paul Hemmer
Il ne suffit pas d’être marginal pour être
excellent.
Je suis populiste: je m’adresse aux classes
populaires, je critique le système et ses représentants qui se croient l’élite.
On est tous comme une grande famille,
avec beaucoup de frères ennemis.
Je suis élitiste.
Je veux sélectionner et favoriser une élite
qui travaille au bien du grand nombre.
Il n’y a point de démocratie vraie sans une
aristocratisation de la foule. (Georges Palante)
Le populisme est un effet pervers mais
inévitable de la démocratie représentative.
Du peuple ou du populiste qui est responsable? L’un ne va pas sans l’autre.
Electif n’est pas élitaire. Et la réciproque?
La stratification fondamentale d’un grand
groupe: meneurs, menés, critiques.
Je peux aimer l’homme de la rue et haïr le
peuple.
Peuple, plèbe, pleuple (sic), pleutre.
L’homme est tribal, donc raciste. Que
faire contre le tribalisme?
Tous les ismes (sic) sont des avatars du tribalisme, même l’individualisme.
L’individualiste veut se singulariser à l’extérieur. Un vrai caractère, tout en s’adaptant, se parfait à l’intérieur.
Un con est tolérable, une bande de cons
non.
Portrait de Niccolo de Machiavelli par Santi
di Tito
en constituent la normalité. Ajoutez les
15% de très faibles, vous aurez les 80%
avec lesquels vous pourrez faire n’importe
quoi.
Les caractères faibles se noient dans le
groupe pour se retrouver ambitieux, fanatiques et bêtes.
La sagesse des masses, la violence.
Tyran, courtisan, couple indissociable.
Mon identité: mon ADN, mes souvenirs
et mes rêves, non pas le folklore de quelque
troupeau que ce soit.
Pourquoi la peur d’autrui? C’est de soimême qu’on s’effraie, comme dans un miroir.
Le populiste ne respecte pas le populo, il
le prend pour tremplin.
L’identification me fatigue. L’identification collective me crève.
Les frustrés vont loin. La vengeance des
frustrés voilà l’Histoire.
„Les hommes doivent être ou cajolés ou
tués.“ (Machiavel)
L’humanité fonctionne par troupeaux.
Quand un berger réussit un troupeau plus
grand, on parle de parti, de nation, voire de
civilisation.
Un groupe a la faiblesse du plus faible de
ses membres, malgré la force du plus fort.
La montée des masses entraîne la montée
de quelques individus.
Les molécules d’un fluide ont un comportement quasi humain, les plus mobiles, les
plus chaudes montent.
Une politique non populiste n’est pas une
politique noble pour autant.
La fin de la démocratie avant qu’elle ne
commence, par les inégalités.
Un individu rationnel ça n’existe pas, un
groupe rationnel encore moins.
A valeurs individuelles, malheurs individuels. A valeurs collectives, malheurs collectifs.
L’individu peut jeter le déshonneur sur
son groupe. La réciproque n’est pas vraie.
Idem pour l’honneur.
L’union fait la force est une maxime apparemment neutre, mais quel sera l’usage fait
de cette force?
La recherche de l’identité collective m’effraie.
Le sang, le sol, le peuple, la nation… sont
loin d’être morts. Le tribalisme n’est dépassé que par quelques rares cerveaux, et ils
risquent à tout moment d’être éliminés.
Parmi les patriotes, je n’aime que ceux
dont la patrie est la raison et la mesure.
Quelle est la patrie de l’instinct humain?
L’humanité entière.
Drôle de raison et drôle de vertu que celles de la majorité.
On domestique les natures grégaires, non
pas les forts caractères.
C’est toujours une infime minorité qui résiste à l’oppression, d’alors, d’aujourd’hui
ou de demain.
La nature de l’homme serait-elle grégaire?
Les 66% de médiocres d’une population
Les migrations, une occasion sans pareille
pour abolir au lieu d’affermir les notions débiles de nation et de peuple.
Combien de peuples dans une nation?
Combien de nations dans un peuple?
Quelle population homogène dans une région? Problèmes insolubles au temps de la
sédentarité mêlée de migrations.
Le cosmopolitisme dans un mouchoir,
enfin!
„Notre nation est l’humanité.“ (X)
Le discours xénophobe est particulièrement con dans un pays comme le nôtre où
sans l’étranger rien ne fonctionne.
Ceux qui ne font pas partie du troupeau
ont peut-être intérêt à ne pas le faire savoir.
Quand nous serons tous responsables
nous n’aurons plus besoin de coupables.
Les plus belles utopies se brisent contre la
nature, la nature humaine.
Quoi de plus inhumain que l’humain?
Accent aigu
S. 4
Wenn Leitkultur zur Leidkultur wird
Von Patrioten und anderen Matridioten
Carlo Kass
„Those who cannot remember the past
are condemned to repeat it.“
(George Santayana)
Da der Einzelne das Ganze nicht überblickt, muss er notgedrungen vom Besonderen ausgehen. Schließt er nämlich nicht
vom Gemeinen auf das Allgemeine, dann
kann es ihm immer wieder vorkommen,
dass er in die Falle gerät, sich als Herrenmensch zu betrachten, um seine Angst vor
dem Fremden zu verdrängen.
Geschürt wurde diese bei den alten Griechen ach so menschliche Xenophobie
meist von Männern, sonst würde man ja
auch den Begriff Frauen- oder Damenmenschen gebrauchen. Den transzendentalen
Aufhänger in der westlichen Welt lieferte
danach die wohl gefährlichste Männerriege
der Welt, ein von der römischen Kurie regierter zölibatärer Klerus, dessen – oft gutgläubigen – Vertreter dem Einzelnen den
geistlichen Blick auf das Ganze vorgaukeln,
obwohl sie es nicht einmal fertig bringen,
ihren eigenen, dem antiken Stadtstaat Rom
nachempfundenen Stall auszumisten.
Natürlich gibt es in den drei Monotheismen Judentum, Christentum und Islam
zahlreiche Kirchen und Sekten, von denen
aber einzig und allein die römisch-katholische eine zentrale Kommandostelle mit
dogmatischer Normativität unterhält, zu
der auch die Unfehlbarkeit ihres Meisters
vom Heiligen Stuhl gehört, der sich immer
wieder in die weltliche Politik einmischt.
Vielfältiger Islam
Und es gibt immer wieder Betonköpfe, die
uns weismachen wollen, der Islam hätte eine ähnlich zentrale Sprengkraft. Dabei gibt
es vom türkischen Islam mit seiner Trennung von Kirche und Staat bis zum maghrebinischen mit seiner Notion der Republik
mehrere Wege zum Propheten, die nicht alle vermint sind.
Natürlich gibt es auch fanatischen Widerstand bei moslemischen Extremisten des
übrigen Islams, der, im Gegensatz zu den
Eliten der ebenfalls dogmatischen Whahhabiten in Saudi-Arabien, über seine Erdölreserven nur bedingt vom Geldfluss des Big
Business profitiert. Auch wenn man nicht
richtig weiß, wer den Oberterroristen Osama Bin Laden, der zu dieser Kaste gehörte,
über all die Jahre finanziert?
Dass sich der internationale Terrorismus
aus einem Meer von potenziellen Attentätern (auch aus dem Westen!) bedienen
kann, kommt vielleicht auch daher, weil
der Westen mit den Vereinigten Staaten als
„God’s own Country“ an seiner Spitze imperialistische Züge längst vergangener Zeiten an den Tag legt!?
Und als ob diese Gefahr den sicherheitsgeilen konservativen Politikern in Europa
noch nicht genug Kopfzerbrechen bereiten
würde, machen sich an ihren Flanken auch
noch Polithasardeure breit, die mit populistischen Formationen problemlos die parlamentarischen Hürden nehmen und damit
ganze Regierungen blockieren.
Pariser Talonettenkönig
Richtig gefährlich wird es dann aber, wenn
demokratisch gewählte Spitzenpolitiker
wie der Clown Berlusconi oder die Napoleon-Imitation Sarkozy ihre Parteien als
Mehrheitsbeschaffungsmaschinen
zum
Stimmenfang in der extrem rechten Ecke
anwerfen. Gewöhnlich sind es Politiker wie
damals Giscards Innenminister Poniatowski, deren Vorfahren selbst von der
Gastfreundschaft der neuen Heimat profitierten, die eine fast schon an Paranoia
grenzende, überempfindliche Fremdenangst mit ihren misstrauischen und reizbaren Nebenwirkungen entwickeln.
Diese oft geldgierigen und korrupten Politiker bedienen dann – wenn oft auch unbewusst – reaktionäre Kreise, die seit jeher
den christlichen Ständestaat der für sie moralisch permissiven Demokratie vorziehen.
Auf diesen Zug sprangen seit jeher solche
Tea-Party Hengste und Mähren wie in den
USA oder fanatische Anhänger der schon
angedeuteten Herrenriege aus dem Vatikan, obwohl diese mit wahren Engelszungen weiter den Frieden in der Welt predigt.
Und dann kann es, wie einst auf dem Weg
ins Dritte Reich, einmal mehr gegen Liberale, Kommunisten, Sozialisten, Roma, Juden
und andere „Ausländer“ gehen.
Aus der Balance
Denn wenn der Talonettenkönig aus Paris einen Einwand aus Brüssel zu seiner Roma-Politik als persönliche Kritik empfindet, dann hält er seine kleine gewählte Person wohl für die „Grande Nation“, und es
stellt sich die Frage, wie es auf dem alten
Kontinent wieder einmal so weit kommen
konnte, dass Brechts Schoß, aus dem dies
alles kroch, wieder befruchtet werden
konnte? Nun, wir wagen eine Antwort: Das
seit Jahrzehnten hart umkämpfte Ziel der
europäischen Sozialdemokratie, eine Balance zwischen hehrem Privateigentum
und gerechten kollektiven Lebensformen
herzustellen, wurde von einer kleinen Clique von Investmentbankern der Wall
Street, die immer noch im Sattel sitzt, in
kürzester Zeit zunichte gemacht. Und dies
mit Geldtransaktionen, die in keinem Verhältnis zum realen Warenverkehr stehen.
Und man komme im Schatten des beginnenden internationalen Währungskrieges
jetzt nicht und rede uns von einem Ende
der Krise und dem neuen deutschen Wirtschaftswunder!
Fakt ist doch, dass dieser Aufschwung bei
Hartz-IV-Empfängern und Working-Poors
überhaupt nicht ankommt.
Und diese Zusammenhänge beliefern
dann die mehrheitlich von Männern besetzten Stammtische mit Argumenten, dass
die Politiker in kürzester Zeit Milliarden
Euro aufbringen, um den systemrelevanten
Banken zu helfen, die Langzeitarbeitslosen
aber mit einer „Gehaltserhöhung“ von lächerlichen fünf Euro monatlich „abspeisen“.
Als ob die Erarbeiter des Wohlstandes in
diesem neuen Konzept nicht mehr gebraucht würden!? Als ob wir uns damit abgefunden hätten, auch in unseren doch relativ reichen Gesellschaften ein Drittel der
Bevölkerung (Ausländer wie Einheimische) einfach abzuschreiben!?
Das wären Themen, die zu diskutieren es
sich lohnen würde, statt eine populistische
Debatte über Integration zu führen! Das
sind pertinente Fragen, die auch von den
bestens beratenen Eliten vernommen werden. Sie können aber aus diesem Populismus nicht die leiseste Kritik an der eigenen
Kaste herauslesen. Dabei wäre jedem Populismus die Speerspitze zu brechen, wenn
diese Leute rechtzeitig seine Glocken hören und ihn richtig interpretieren würden.
Doch nach alter Gutsherrenart unterstützen diese machtverwöhnten Strippenzieher
lieber zweifelhaft herrische Patrioten und
weibische Matridioten, die die zechenden
Brüder über den Stammtisch ziehen, indem
sie die eigentlichen Probleme unter den
Teppich kehren.
Damals hängten sie sich schon Hitler mit
seiner Sturmabteilung (SA) an die goldene
Uhrkette – bis dieser die Zeiger neu stellte
und seine schwule und Knaben schändende Truppe auseinander nahm, um sich die
Gunst der eher mit protestantischen Aristokraten aus Nord- und Ostdeutschland besetzten Wehrmacht zu sichern, die er für
seine Lebensraumbeschaffung brauchte.
Deutschland sei kein Zuwanderungsland,
meint heute wieder der bajuwarische Pa-
Accent aigu
S. 5
dern und den Alten, ja sogar mit den Verstorbenen, also den „Unproduktiven“, umgehen.
Angstfrei und weltoffen
Ihnen gegenüber sind wir verpflichtet, die gleichen Fehler nicht zu wiederholen
triot Horst Seehofer, der als notorischer
Fremdgeher zur Integration Stellung bezieht.
Sie bedeute „nicht nebeneinander, sondern miteinander leben auf dem gemeinsamen Fundament der Werteordnung unseres
Grundgesetzes und unserer deutschen Leitkultur, die von den christlich-jüdischen
Wurzeln und von Christentum, Humanismus und Aufklärung geprägt ist“.
Soziale Kälte
Und dieser aufgeklärte Humanismus mit
seinen christlich-jüdischen Wurzeln hat damals Auschwitz verhindert!? So wie eheliche Integration den Seitensprung vorsieht!?
Bei solch dreister Verbiegung der Realität
wird Leitkultur recht schnell zur Leidkultur!
Und wenn dann der liberale Koalitionspartner in der Person seines Generalsekretärs, in Ermangelung einer Zurechtweisung
der überforderten Kanzlerin, bei Seehofer
die Gefahr der Vermischung von Politik
und Religion anmahnt, meldet sich Monsignore Robert Zollitsch als oberster deutscher Bischof zu Wort, um als beleidigte Leberwurst endlich von den Pädophilie-Vorwürfen ablenken zu können: Alles wie gehabt! Doch ob es nun das Gedenken an den
Schwarzen Freitag an der New-Yorker Bör-
se, das Vernichtungslager in Auschwitz
oder den rezent aufgeworfenen Skandal der
Kinderschändung betrifft: Vor allem die
Europäische Union als einmaliges gesellschaftspolitisches Modell darf nicht zum erinnerungsresistenten Gebilde werden.
Und hier wollen wir den Soziologen Oskar Negt einmal mehr bemühen, der die Beziehungskälte zwischen den Menschen und
die Gleichgültigkeit gegenüber der Gemeinschaft als die zwei Seiten einer Medaille
sieht: „Wenn das Wort ’Nie wieder Auschwitz!’ nicht zu einer beliebig handhabbaren
Phrase verkommen soll, dann müssen wir
den Blick konzentriert auf die wirklichen
Probleme unserer Gesellschaft richten, (...)
in denen sich der Angstrohstoff ansammelt,
der den fruchtbaren Boden für Vorurteil,
Rassenhass, und Vernichtungsphantasien
gegenüber Andersdenkenden bereitet.
Massenarbeitslosigkeit, Flexibilität ohne
sinnvolle Ruhezeiten, das Klima eines sozialdarwinistischen Überlebenskampfes, in
dem es immer mehr Verlierer gibt und die
Armut, insbesondere der Kinder, (...) das
sind überfällige Bearbeitungsfelder.“
Richtig! Denn Kinderarmut steht einer
Gesellschaft schlecht zu Gesicht. Als ob wir
nicht alle einmal Kinder gewesen wären!
Und das nicht nur am Nikolaustag und zu
Weihnachten.
Eine Gesellschaft misst sich nicht nur an
ihrem Bruttosozialprodukt, sondern auch
daran, wie ihre Erwachsenen mit den Kin-
Doch wie sollen wir dieses Herkules-Pensum bewerkstelligen?
Negt deutet von den drei Grundfragen
Kants – Was kann ich wissen? Was soll ich
tun? Was darf ich hoffen? – die beiden letzten um, während er die erste mit dem Hinweis beantwortet, dass dem Wissen praktisch keine Grenzen gesetzt sind.
Die zweite formuliert er um, indem nicht
das Sollen, sondern ein in Handlungszusammenhängen eingebundenes Können
unsere auf Erkenntnis und Wissen gehende
Neugierde bestimmt.
Bei der dritten schließlich soll das Bedürfnis dem Imperativ weichen: Was muss ich
hoffen? – damit die in mir arbeitende Phantasiefähigkeit dem gesellschaftlichen Betrieb eingefügt wird.
Denn realistisch scheinen für ihn nur
noch die Utopien zu sein, die negativen wie
die positiven, in denen sich „die wissende
Hoffnung autonom vergesellschafteter
Menschen Gehör verschafft und Licht auf
die praktischen Schritte wirft, die zur Überwindung des Gespensterdaseins der Tatsachenwelt unternommen werden.“
Der Negtschen Idee nach, kann das nur
„in einer Welt angstfreier und weltoffener
Bürger sein, die sich sehr wohl bewusst
sind, dass ihre Autonomie auf Privateigentum gründet, aber darin nicht aufgeht, dass
vielmehr Selbstbestimmung und individuelle Freiheit Verantwortung und Sorge für
das Gemeinwesen einschließen.“
Besser kann man Kant nicht neu erfinden. Doch wird man den Eindruck nicht
los, dass all die Gedanken dieser Philosophen, die ziemlich zurückgezogen lebten,
rare Perlen im Saustall unserer plutokratischen Gesellschaften waren… und sind.
Lag doch das Buch von Oskar Negt1, aus
dem wir hier zitierten, bei unserem Lieblingsbuchhändler als einziges Exemplar
zwischen unzähligen Druckwerken der
Memoiren des verlogenen Tony Blair und
der eugenischen Auswüchse eines Thilo
Sarrazin. „Beides sind eben Bestseller“,
klärte uns die stets so verständnisvolle Dame hinter dem Computer auf. Dabei warf
sie einen verzweifelten Blick an die Decke als müsste „die wissende Hoffnung autonom vergesellschafteter Menschen“ sich
doch noch im Raum befinden.
1
Oskar Negt, „Der politische Mensch
- Demokratie als Lebensform“
Steidl Verlag 2010
ISBN: 978-3-86521-561-1
www.steidl.de
Accent aigu
S. 6
Alice au pays des cauchemars
Au psy l’an neuf! La France malade du sarkosisme!
Alice Darvey
Parmi les maladies psychosomatiques
qui frappent la France d’aujourd’hui, la
névrose sarkomaniaco-dépressive est
l’une des formes les plus pernicieuses
du mal qui s’est abattue sur les Français
comme la vérole sur le bas clergé.
Et puisque nous sommes dans la psychiatrie écoutons un émule de Lacan, le psychanalyste Jean-Pierre Winter le décrire ainsi:
„Il (Sarkozy) avait semé suffisamment d’indices par ses paroles et ses gestes pour
qu’on puisse en déduire logiquement ce qui
est arrivé, à savoir le désaveu populaire
d’un homme qui prétendait parler au nom
du peuple sur des sujets graves comme la
sécurité, le pouvoir d’achat ou l’égalité des
chances“.
Le nombre de psychanalystes plus ou
moins médiatiques qui se sont intéressés à
l’hyper président est impressionnant, le net
en déborde. Quel bon client il ferait décidément!!
Besoin d’être admiré, manque d’empathie, attitudes hautaines et arrogantes… le
Président manifesterait-il des troubles narcissiques de la personnalité?
Dominique de Villepin qui ne fait plus
dans la dentelle l’a dit: „Nicolas Sarkozy est
un des problèmes de la France“.
Ses proches de l’UMP font de lui un personnage particulièrement peu flatteur et
font part de leurs inquiétudes: „Il clive, il
joue les uns contre les autres avec la plus extrême cruauté“. Un autre d’ajouter: „Il n’est
vraiment totalement humain que quand il
s’agit de lui-même.“ Ou encore: „Il a un
problème de nerfs, de paranoïa.“
Catherine Nay dans son livre nous décrit
un homme dont l’unique et véritable sujet
de préoccupation est lui-même et sa quête
obsessionnelle du pouvoir.
Le député Goulard libéral, proche de
l’UMP, nous renseigne lui aussi, sur son
comportement: „Son égoïsme, son obsession du moi lui tient lieu de pensée. La critique équivaut pour lui à une déclaration de
guerre qui ne peut se terminer que par la
reddition, l’achat ou la mort de l’adversaire“.
Un autre député issu de l’UDF: „On dit
qu’il est narcissique, égoïste. Les mots sont
faibles; Jamais je n’ai rencontré une telle capacité à effacer spontanément du paysage
tout, absolument tout, ce qui ne renvoie pas
à lui-même. Sarko une sorte d’aveugle au
monde extérieur dont le seul regard possible serait tourné sur son monde intérieur. Il
se voit, il se voit même constamment, mais
il ne voit plus que ça.“
Extrait de la couverture de „The Economist“ (9 septembre 2010)
Ce portrait peu flatteur explique l’ahurissante tournure qu’à prise l’interview présidentielle au lendemain d’un remaniement
ministériel où l’on a pu constater que „la
montagne avait accouché d’une souris“.
…Et moi, et moi, et moi …
Devant des journalistes médusés pour ne
pas dire abattus, Sarko s’est livré à son exercice favori: l’autosatisfaction. Brossant un
portrait narcissique de son action depuis 3
ans et demi, il se justifie en rejetant les critiques du peuple „qui n’a rien compris“, mais
qui sera bien content „plus tard“! Foin des
problèmes de la populace! Sarko dit ce qu’il
fait et fait ce qu’il dit! Et tant pis pour les
mécontents. Lui seul a raison envers et
contre tous. Affichant un mépris de fer à
l’égard de ses anciens collaborateurs qu’il a
virés pour cause de remaniement et de recentrage UheMPesque, il n’a même pas un
mot de remerciement pour celui qui a porté
la réforme des retraites, Eric Woerth,
congédié pour qu’il puisse mieux se défendre de toutes les accusations portées contre
lui. Quelle élégance, quel style! „Le style,
c’est l’homme“, écrivait Buffon.
Avec Sarko, on est fixé, tant sur le fond
que sur la forme!
Cet homme est petit, pour ne pas dire bas!
Un psy un peu caustique vous dirait qu’il
faut se méfier des hommes petits; ils sont
souvent méchants, cherchant à compenser
leur petite taille par un ego surdimensionné. La pauvre Claire Chazal a fait les
frais de l’humeur du prince: soumise à la
question, elle baissait les yeux en rougissant
telle une pucelle éplorée sous les coups de
butoir de son interlocuteur: Sarko demandant à Claire Chazal si elle approuvait son
raisonnement: „Mais Mme Chazal, je n’ai
pas entendu votre réponse!“ Et Claire Chazal de balbutier un timide „oui“ pour donner raison à Sarko.
David Pujadas fut un tantinet plus réactif,
à côté d’un Denizot complètement éteint.
Le spectacle désolant de ces trois journalistes en dit long sur la crainte qu’inspire le
personnage apparu malgré tout sur la défensive!
L’avenir est à moi ...
Enfin, nous fûmes un peu sidérés par les
propositions d’avenir de l’hôte de l’Elysée:
suppression du bouclier fiscal pour faire
plaisir aux pauvres et suppression de l’impôt sur la fortune pour faire plaisir aux riches. Le tout se soldant par un manque à
gagner d’environ 2,8 milliards d’euros.
Comment alors combler ce déficit? Rien
de plus simple: il suffirait d’organiser un
Sarkothon télévisé pour recueillir la manne
des généreux donateurs. Les trois plus généreux recevraient en prime une poignée de
main de David Douillet et une bise de
Carla.
Elle est pas belle, la vie?!
L’agitation des prétendants au fauteuil
présidentiel est le signe d’une fin de règne
qui s’approche.
Dans son sarkophage politique, le locataire de l’Elysée pourra toujours se consoler
en écoutant „ad vitam aeternam“ la douce
voix de Marilyn Monroe lui chanter indéfiniment: „Happy birthday Mister Preesiiident“!
Accent aigu
S. 7
Chez nos voisins français
Dur, dur d’être président!
Max Lang
On ne peut que s’ébaudir devant la procrastination aux motifs abscons d’un remaniement ministériel tant redouté par
les prébendiers du pouvoir, annoncé
qu’il était 6 mois à l’avance, réduisant
les laudateurs présidentiels à se perdre
en conjectures.
Elu tel un thaumaturge par une foule de zélateurs oblatifs, le président a dû se résoudre à un replâtrage approximatif pour mettre fin aux vaticinations de tel ou tel thuriféraire en mal d’accomplissement.
croche à ses basques, le sévère anachorète
de Bordeaux, dont la profession de foi: „Vivre à Bordeaux“ n’est qu’une vulgaire palinodie destinée à charmer ses administrés.
Brûlant aujourd’hui ce qu’il a adoré hier, le
Burdigalien attiré par le pouvoir comme un
papillon par la lumière est entré au gouvernement, perdant ainsi toutes ses chances
pour l’élection présidentielle. Ravalant les
critiques dont il n’était pas avare, ce cénobite d’occasion se mue en laudateur zélé
d’un pouvoir qu’il rêvait un jour de détenir.
Avouant comme principale motivation le
souhait d’empêcher la gauche de revenir au
pouvoir, le maire de Bordeaux a montré que
Les chaises
musicales
C’est ainsi qu’une des grandes
gagnantes au jeu des chaises
musicales ministérielles est
une certaine Vénus callipyge
aux charmes agrestes, redoutable par son incompétence et
son sourire carnassier, obsédée
des vaccins intempestifs aux
coûts exorbitants. Telle autre
s’est retrouvée sur la touche,
électron libre, mais laudatrice
inconditionnelle,
servant
d’alibi à une politique des plus
xénophobes, réputée pour sa
„grande gueule“, mais ayant
oublié de l’ouvrir quand elle
aurait pu se couvrir de gloire
au moment de l’affaire des
Roms. Une autre Vénus, moins
callipyge, ni hétaïre, ni asservie
subit le même sort, marquée
qu’elle est par son échec dans
la politique des banlieues.
Un autre des grands perdants
dans l’affaire est l’ex-futur premier ministre supposé JeanLouis Borloo dont le refus
d’accepter un poste subalterne a signé le
Waterloo. Idem pour l’ineffable French
Doctor qui avait déjà „failli“ donner sa démission, mais à qui cette fois on n’a pas
laissé le choix. Idem pour l’homme de la
grande réforme, celle des retraites. Il pourra
savourer la sienne si tant est que les „affaires“ qui lui collent aux basques lui en laissent le temps. Comment alors combler les
vides et donner l’illusion que tout change
alors que tout reste pareil? Mission délicate
pour un président dont le nombre des supporters fond à vue d’œil, obligé de récupérer dans son équipe un Béarnais qui s’ac-
son principal souci n’est pas le redressement de la France, mais bien plutôt l’impérieux besoin de conserver le pouvoir entre
les mains d’un clan qui traîne des „casseroles“ de plus en plus sonores et encombrantes. Enfin pour marquer le changement, il
faut que les choses soient encore plus semblables que d’habitude; le Président avec la
subtilité qui lui est coutumière a choisi
comme Premier ministre le porte-voix sans
état d’âme, la voix de son maître indéfectible, l’homme invisible par excellence, l’ancien locataire de Matignon, mettant en
scène ce qu’on pourrait appeler: „La réap-
parition de l’homme invisible“. Celui-ci
n’est plus, on se plait à le souligner, tellement invisible, mais il serait devenu translucide, ce qui constitue déjà un progrès, et de
plus il aurait pris du poids (politique) et serait devenu incontournable aux dires de
certains commentateurs politiques.
Tout change mais rien ne
change
Ce remaniement, à dix-huit mois des élections présidentielles, sonne pour certains la
fin d’une politique d’ouverture.
Mais y avait-il eu ouverture auparavant? Le fait de choisir certaines personnalités „exotiques“ comme alibi ne servait-il
pas à cacher la rigidité d’un
pouvoir dogmatique recentré
sur lui-même dans un autisme
politique touchant au pathologique? Craignant que tout le
monde n’ait pas compris, le Président a cru nécessaire une „explication de texte“ qui s’est présentée sous forme d’interview
télévisée. Devant trois journalistes apeurés, tremblant de dire
un mot plus haut que l’autre,
l’omniprésent président s’est
laissé emporter par ses deux péchés mignons: l’autojustification et l’autosatisfaction. Sans
un mot pour ses anciens collaborateurs tombés à la tâche, il a
balayé d’un revers de manche
les critiques de ceux qui
n’avaient pas compris les bienfaits de sa politique, justifiant
ainsi la poursuite d’une politique sociale et économique impopulaire, en traitant implicitement de crétins tous ceux qui
n’adhéraient pas à sa conception autoritaire et rigide de
l’exercice du pouvoir. En résumé, plus sa
politique est impopulaire, plus il a raison de
la poursuivre et de l’amplifier. L’annonce de
l’abandon du „bouclier fiscal“ ainsi que celui de l’impôt sur la fortune est un bel exemple des „avancées sociales“ de N. Sarkozy.
D’un côté la reprise de 680 millions de recettes fiscales au titre du bouclier contre la
perte de 3,6 milliards dus à la suppression
de l’impôt sur la fortune. Autrement dit: un
déficit d’environ 3 milliards à combler
d’une façon ou d’une autre!
Est-ce que ce n’est pas cela qu’on appelle
„la politique de Gribouille“?
Accent aigu
S. 8
Courrier d’Orient
„Populisme“… notion applicable au nationalisme arabe?
Wolfgang Freund
Les choses remontent aux années 20. Le
„fascisme“ de Benito Mussolini, idéologie
„copie conforme“ avec ce que le dictionnaire précité définit, vient de naître et
conduira l’Italie à sa presque destruction, le
national-socialisme hitlérien lui emboîtera
le pas et amènera l’Allemagne en 1945 à
une destruction quasi-totale. Les nationalismes italiens et allemands furent „populistes“ par excellence. Mais ce que le commun
des mortels en général ignore: le nationalisme arabe (les nationalismes arabes?) l’est
également, et pour cause.
C’est après le démembrement de l’Empire
ottoman en 1918/1919 et l’émergence de
nouveaux Etats-nations arabes pendant les
années 20 et 30 (Liban, Syrie, Irak, Jordanie
etc.) que le mouvement du „nationalisme
arabe“ y lève la tête, représenté d’abord par
des intellectuels syro-libanais, souvent
chrétiens. Mais ce mouvement est vite supplanté par les militants „antijuifs“ dans la
Palestine mandataire administrée par les
Anglais, sous le guidage du Jérusalémite Haj
Amin Al-Husseini qui trouvera rapidement,
en se substituant à ses co-idéologues syrolibanais, son territoire d’épanouissement:
l’Egypte urbaine cosmopolite de la première moitié du 20e siècle, avec ses minorités „colonialistes“ venues des quatre coins
de la Méditerranée et menant une vie de
bombance dans les grandes villes du pays, à
côté de l’élite régnante du Royaume
d’Egypte, aux origines turques: au Caire, à
Alexandrie, Port Saïd, Suez.
Les idéologues fondateurs du nationalisme arabe s’étaient directement inspirés
des „idées populistes“, voire des „concepts
socioculturels“ des fascistes italiens et des
nazis allemands. Tous leurs écrits et tous
leurs discours en témoignent. Or le volet allemand-nazi y prendra rapidement le dessus, pour trois raisons essentiellement:
d’abord le rapport de force. Il s’est avéré dès
le début de la guerre de 1939 que c’était les
Allemands d’Adolf Hitler qui menaient la
barque, les Italiens ne faisaient que suivre.
Puis l’Italie mussolinienne était, aux yeux
des Arabes, passablement „disqualifiée“ à
cause de ses ambitions coloniales en Libye
(et en Tunisie si les forces de l’Axe avaient
Photo: Wolfgang Freund
„Le Petit Larousse illustré“ donne quatre explications du terme „populisme“
dont la première intéresse ici: „Attitude
politique consistant à se réclamer du
peuple, de ses aspirations profondes, de
sa défense contre les divers torts qui lui
sont faits“… et nous voilà en pleine application devant le phénomène „arabe“!
Des livres arabes, glorifiant Hitler et les „siens“ (Rommel et Goebbels plus à droite),
inondent de nos jours le marché littéraire populaire moyen-oriental… vastes perspectives!
gagné la guerre), plus loin en Ethiopie. Last
but not least: le fascisme italien n’affichait
au départ rien d’antisémite, tandis que le
nationalisme arabe avait, dès le début de ses
articulations politiques et propagandistes,
les yeux rivés sur „la question juive“ en Palestine. Quoi de plus naturel alors pour des
gens comme Haj Amin Al-Husseini que de
chercher alliance auprès des nazis et de leur
Führer Adolf Hitler qui plaçait, lui, „la solution finale“ de „la question juive“ au
coeur de son programme à long terme (voir
Mein Kampf).
Le Haj Amin, choyé par Hitler et son propagandiste en chef, Joseph Goebbels, passait pendant la guerre 1939-1945 plusieurs
années à Berlin d’où il organisait des émissions radiodiffusées en langue arabe haranguant les masses du Maroc jusqu’en Irak
avec sa prose, comme quoi les Allemands
allaient immanquablement gagner la guerre
et envoyer tous les Juifs des pays arabes
comme ceux émigrés en Palestine, à la géhenne. Voyons pour l’Egypte: le tract Egypt
for the Egyptians lancé à partir de Berlin en
1942 porte indubitablement sa signature.
Voici quelques phrases tout-à-fait significatives: „The hour of freedom is here. Your
friends are near. They have come to bring
an end to your suffering… You can fight
against them [les Anglais et leurs obligés,
WF], these homeless riffraff and the bandits [les Juifs, WF] that England has sent
to your country … Greet the Axis soldiers
as friends. Protect them in danger just as
they will protect you… Thereby you will
achieve Egypt’s political freedom and independence …“ *)
La qualité „populiste“ du nationalisme
arabe (et par extension palestinien) plante
ses racines dans l’idéologie germano-nazie,
pour des raisons historiques que je viens
d’évoquer. Et elle reprend de plus bel en
Egypte dans les années 50 avec l’instauration du régime nassérien et l’arrivée de
nombreux réfugiés nazis allemands aux
bords du Nil, pour s’épanouir ensuite
comme des vagues circulaires d’une marée
noire à partir de l’épicentre cairote jusque
dans les derniers recoins du monde arabe.
S’y ajoute entre-temps la composante islamiste qui va au populisme arabo-nationaliste comme un gant. Contrairement aux apparences en surface, le simple „ver“ dans un
„fruit“ quelconque s’est transformé en
„pieuvre“ solidement installée dans une
vaste zone géopolitique qui dépasse le
monde arabe stricto sensu (Iran, Afghanistan, Pakistan) et dont les „performances“
futures se dessinent à l’horizon.
Comble de paradoxe: même le pays
moyen-oriental viscéralement non-arabe et
non-islamique dans ses structures, à savoir
l’Etat d’Israël, paraît de plus en plus infecté
du microbe d’un populisme pas très différent de ce qui se vit ailleurs dans la région.
Effet miroir ou pire? Si je me garde bien de
vouloir comparer les dirigeants israéliens
actuels aux pères fondateurs et spirituels du
nazisme, je ne peux, en même temps, m’empêcher de me souvenir de ce qu’un vieil ami
israélien, gauchiste, républicain, „droitsde-l’hommiste“ mais aussi sioniste invétéré,
me disait sur un ton spontané: „Les Israéliens devraient un jour ériger en pleine TelAviv ou Jérusalem une statue à l’honneur
d’Hitler; car sans lui et son action néfaste,
l’Etat d’Israël n’aurait jamais vu le jour.“
*)
cf. Jeffrey Herf, „Nazi Propaganda
for the Arab World“
Yale University Press 2009
www.yale.edu/yup
Accent aigu
S. 9
Außenansicht
Volksnähe
Jacques Wirion
Keine politische Richtung ist vor dem
Vorwurf des Populismus gefeit, denn
jede von ihnen, wenn sie nicht gerade
an der Macht ist, ist ihm ausgesetzt. Die
Regierenden wollen ja nur das schwer
lenkbare Staatsschiff in den sicheren
Hafen führen und können es nie allen
recht machen.
So beklagen sie z. B. den Vorwurf an ihre
Adresse, dass sie die eigentlich Verantwortlichen an der aktuellen Finanzkrise immer
wieder schonen und nicht bestrafen, indem
sie den Kritikern Populismus vorwerfen.
Sie setzen sich immer wieder der sogenannten populistischen Kritik aus, wenn sie die
falschen zur Kasse bitten.
Wenn der französische Präsident die notwendige Rentenreform durchboxt, weisen seine
Leute tadelnd auf die Gewerkschaften hin, welche die Jugend
mobilisieren in einer Frage, die
sie, die noch so weit vom Ruhestand entfernt sind, doch nichts
angeht und vergessen dabei,
dass in der heutigen Gesellschaft jede Maßnahme früher
oder später jeden betrifft; sie
übersehen also geflissentlich,
dass auch die Jugend in dieser
Frage mitzureden hat. Die derart Gescholtenen schlagen zurück, indem sie die zahlreichen
Begünstigungen der Wohlha- Schweizer
benden durch die Regierenden
anprangern. Wenn die aktuell
Regierenden in Deutschland die Atomreaktoren nicht - wie vorgesehen - abstellen,
stoßen sie auf den Widerstand der AKWGegner und sind rasch mit dem Populismusvorwurf bei der Hand, indem sie deren
Argumente populistisch nennen.
Wenn im Begriff Populismus, das Substantiv populus steckt, verweist die Bewegung auf ihren Ursprung, das Volk, und
müsste im Grunde eigentlich radikal demokratisch sein, wenn sie das Volk gegen die
Mächtigen vertritt. Nun stellt sich die Frage, ob es einen guten, nach mehr echter Demokratie strebenden Populismus gibt oder
ob der Ausdruck Rechtspopulismus eine
Tautologie ist. Und wie ist das dann mit
dem Linkspopulismus?
Doch der Begriff als Schimpfwort enthält
diesen Aspekt der Ausrichtung nicht und
visiert in seiner negativen Tendenz gerade
auf den billigen Erfolg, den etwa Hitler mit
einem Judenhass, der die latenten Empfin-
dungen eines Großteils der Bevölkerung
bediente, indem er „Erklärungen“ für ihren
desolaten Zustand nach dem Weltkrieg lieferte und mit ihnen einen Sündenbock ausmachte. Dass dieser demagogische Diktator mit dem Begriff in erster Linie anvisiert
ist, macht ihn zu einer guten Waffe.
Populisten suchen also prinzipiell, im
schwierigen politischen Geschäft die Instinkte der Wähler zu mobilisieren, wo
doch nur die nüchterne und die zurückhaltende Haltung zum Ziel führen können.
Die sozialen Themen sind vielfältig. Doch
im Grunde geht es immer um die Aufteilung
des sozialen Reichtums. Die besitzenden
Klassen wollen ihre Privilegien behalten
und die anderen sie mit ihnen teilen. So
fühlen sich diese auch oft durch den Zuzug
Anti-Minarett-Kampagne
von Ausländern bedroht, der die ersteren
eher bereichert.
Immer wieder gerät man mit Leuten in einen Konflikt über gesellschaftliche und politische Fragen, die in erster Linie ihre Gefühle sprechen lassen und die Welt folgendermaßen sehen: Es sind nur die intellektuellen Weicheier, die immer wieder mit ihrem ängstlichem Hinhalten Opfer von stärkeren Positionen werden. Sie seien nicht
aus einem Guss, zögerten wichtige Entscheidungen hinaus und seien im Grunde
„krank“. Zu Onkel Adolfs Zeiten durfte
man das noch laut sagen, heute muss man
politisch korrekt sein und den Mund halten. Man darf nicht frei von der Leber reden
und so wie der Mund einem gewachsen ist.
Alles ist doch viel einfacher, wenn man die
gegnerische Position nach Herzenslust diffamiert und das Recht nur im eigenen Lager
sieht. Das gesunde Volksempfinden steht
somit dem Warten und Zögern gegenüber
und ist für schnelle Maßnahmen, die bald
Remedur verschaffen, leicht zu gewinnen.
Die Intellektuellen verzögern nicht nur die
notwendigen und gesunden Entscheidungen, sie machen sie auf die Dauer unmöglich, und was dann passiert, hat Thilo Sarrazin im Titel seines Buches klar resümiert:
Deutschland schafft sich ab. Auch von
ihm werden die „gesunden Instinkte des
Volkes“ in jedem von uns angesprochen
und sollen endlich erwachen, damit dieses
Unglück abgewendet wird. Plötzlich hast
du in ganz Europa Minarette, das Gesetzbuch wird nach der Scharia umgemodelt,
und wie kommst Du dir in der freiheitlichen
Denk- und Lebensweise dann vor auf dem
einsamen Sockel der Demokratie?
Nur unsere Gegner und die der Freiheit
sind hellwach für die Gefahren,
die auf uns alle lauern, wir hingegen schlafen und brauchen
einen Geert Wilders, der meint:
„Europa muss aufstehen und
der islamischen Welt mitteilen:
Genug ist genug, wir werden
uns wehren, mit demokratischen Mitteln.“ (Der Spiegel
vom 6.11.2010). Mitglieder der
griechischen Kommunistischen
Partei brachten Plakate hervor,
auf denen zu lesen stand: „Völker Europas – erhebt Euch“.
Von rechts bis links gibt es dieses Bild, demzufolge die wachen und hellen Köpfe ihre
schlafenden Mitbürger aus der
Horizontale in die Vertikale rufen. Nicht umsonst hat die Kirche der Zeugen Jehovas gar einem ihrer Organe den Titel Erwachet gegeben. Ihr Einsatz ist allerdings noch wesentlich fundamentaler, da es ihnen um die endgültige Rettung geht. Ob Deutschland oder
gar Europa abgeschafft wird oder nicht, ist
angesichts der ewigen Rettung der Seelen
unwesentlich. Das erklärt auch, warum viele religiös Motivierte politisch wenig interessiert sind.
Doch die Denkweise des einfachen Volkes liegt auf dieser Linie: In politischen Fragen muss man schnell und wirksam sein
und darf dem vermeintlichen Gegner keinen Raum geben, denn der will uns an die
Wand spielen, und allein die Selbstverteidigung verlangt, dass wir uns wehren, sonst
werden wir verschwinden.
Die Herrschenden sind jedenfalls gut beraten, den Beherrschten den Mund nicht zu
verbieten, sonst wird der Populismus zu einem unerfreulichen Ventil gerechtfertigter
Belange.
Musiques
S. 10
Les carnets du mélomane
Des orchestres et des chefs
Nico Reyland
Il n’y a rien de plus fascinant que ces
grands orchestres de réputation mondiale qui, sous la baguette de chefs célèbres, ont réalisé les enregistrements
les plus illustres et qui, à force, sont
devenus l’aune à laquelle tous les autres
doivent se mesurer. Aussi avons-nous
apprécié à leur juste valeur le New York
Philharmonic, le London Sympony
Orchestra et, pourquoi pas, l’Orchestre
Philharmonique de Luxembourg qui
s’est assez dignement engagé sur la
voie de l’excellence.
Le New York Philharmonic
Orchestra et Alan Gilbert
Le programme était séduisant. L’ouverture
Egmont de L. van Beethoven suivie du
Vorspiel et du Liebestod de Tristan et Isolde et, en deuxième partie, la 4e Symphonie
de Brahms: un raccourci impressionnant de
l’art musical du 19e siècle dans ce qu’il a de
plus caractéristique.
On a beaucoup glosé à propos des relations quasi inexistantes entre les deux
géants: Goethe et Beethoven. Tout au long
de sa maturité, Beethoven a rêvé d’une collaboration avec Goethe autour du mythe de
Faust sans être vraiment entendu. Le génie
universel, Goethe, n’a jamais semblé avoir
un réel intérêt pour l’art musical et, de manière assez étonnante, il n’a pas voulu reconnaître la force créatrice et la profondeur
humaine et philosophique d’un homme
comme Beethoven. Son entourage intellectuel a pourtant fait des efforts dans cette direction mais sans jamais réussir à l’intéresser de manière significative. La musique de
scène que Beethoven avait écrite pour Egmont est restée pratiquement inconnue. De
nos jours, on ne la joue pas plus qu’à l’époque de sa création sauf, évidemment, l’Ouverture qui se prête de manière très efficace
aux débuts de concert.
Efficace par sa configuration mais également par sa durée qui n’excède pas quelques minutes, et c’est précisément là que réside la difficulté que les orchestres contemporains rencontrent pour l’interprétation.
Photo: Hayley Sparks
Par contre a-t-on pu constater qu’en cette
matière, il n’y a pas de constante immuable.
Episodiquement, il arrive aux plus grandes
formations d’avoir des „jours sans“ et de
cela aussi nous avons eu une preuve manifeste.
Alan Gilbert
C’est du Beethoven condensé sur l’essentiel. C’est une écriture qui ne pardonne aucun relâchement et qui exige une tension
permanente de la première note à la dernière. Dans les longues symphonies on a le
temps de reprendre son élan pour initier des
nouveaux départs à chaque détour. Egmont
est un bloc qui demande une sculpture
achevée d’un coup, d’un seul, et le chef autant que son orchestre se trouvent dans
cette position assez inconfortable de devoir
déclamer un texte au summum de son intensité dès le premier coup d’archet pour ne
plus relâcher la balle jusqu’à la note finale.
Malgré l’évidente virtuosité des instrumentistes, malgré la stupéfiante et magnifique coloration des timbres de cette illustre
formation, Alan Gilbert n’a pas vraiment
trouvé le ton de déclamation intense que la
composition exige. Les phrasés sont corrects, la mise en place est sans faille, par
contre, la respiration semble être celle d’un
coureur de fond, alors qu’il faudrait celle
d’un sprinter. On raconte que les plus
grands coureurs du 100 m sont capables de
courir les fameuses 10 ou 11 secondes avec
un maximum d’intensité sans vraiment reprendre haleine. C’est à cela qu’on pouvait
s’attendre de la part de cet orchestre. Nous
ne l’avons pas eu.
Remarque similaire pour le Prélude et le
Liebestod du Tristan. C’est une des musiques les plus intenses de la littérature mon-
diale, et on est vraiment resté sur sa faim en
face des grandes envolées lyriques que la
partition exige et que Alan Gilbert a abordées qu’avec un semblant de discrétion.
Nous avons cependant été pas mal secoués dès l’attaque des premières mesures
de la 4e Symphonie de Brahms. Clara
Schumann décrit cette musique en disant
que cela lui rappelle une belle journée de
printemps et qu’elle s’imagine allongée au
milieu d’un parterre de fleurs, abandonnée
à sa rêverie bucolique. Alan Gilbert fait le
contraire. Il attaque le thème „bucolique“
avec une grande intensité qu’il semble vouloir conserver pendant toute la durée de la
symphonie. Rien, dans la partition, ne permet de justifier une telle approche et ceci
malgré le fait que pas mal de grands chefs se
sont laissé séduire par l’apparente force de
Brahms. Il existe un enregistrement de 1952
de Furtwängler qui va dans cette direction
d’une façon assez brutale. Ce n’est pas
parce que c’est lui qu’il faut nécessairement
lui emboîter le pas.
Un grand orchestre, un grand concert
mais, malgré tout, une certaine déception.
Sir Colin Davis dirige le LSO
avec Nikolaï Znaider
L’un de mes sympathiques confrères (Alain
Steffen dans le Tageblatt du 16 novembre
dernier) a qualifié ce concert de „miracle“,
et on ne peut qu’applaudir des deux mains.
Ce ne fut pas seulement un régal de tous les
instants mais, plus encore, ce fut une véritable démonstration de l’art d’un chef d’orchestre qui, avec des moyens extrêmement
parcimonieux, arrive à dominer son ensemble de façon constante et de lui insuffler une
inspiration et une ferveur tout à fait exceptionnelles. Il est vrai que Sir Colin Davis,
aujourd’hui âgé de 83 ans, peut se prévaloir
d’une expérience sans pareille, et il est vrai
aussi que, depuis de nombreuses années, il
compte parmi les chefs les plus adulés.
Ceci dit, on a jugé sur les faits et il faut relever qu’on a pu assister à une véritable leçon d’interprétation musicale. Le Concerto
pour violon de Brahms pose pas mal de
problèmes dans ce contexte, et on a eu la satisfaction d’entendre le soliste Nikolaï
Znaider se fondre parfaitement dans le style
d’interprétation de Davis. On a vu comment on peut faire des phrasés très longs
sans escamoter la déclamation claire et précise, on a vu comment on peut jouer des rubato incroyables sans jamais perdre ni le
Musiques
tempo ni la cadence initiale et, surtout, on a
adoré cet orchestre qui joue dans des couleurs diversifiées et chatoyantes sans jamais
ignorer l’esprit autant que lettre de l’écriture
brahmsienne. Quelle leçon pour les heureux spectateurs de ce concert, mais aussi
quel régal pour les admirateurs de Znaider
qui ont retrouvé avec bonheur ce violoniste
que l’on n’hésitera pas à classer parmi les
tout premiers de notre époque.
Etait-ce donc le concert parfait? Pas tout
à fait. Les Variations Enigma d’Elgar données en seconde partie sont, malgré leurs
mérites indéniables, très loin du niveau
d’un Brahms. Elgar a beaucoup lu semblet-il et surtout, pourrait-on dire, il connaît
son Mahler sur le bout des doigts. Quoiqu’il
en soit: Sir Colin Davis et son London Symphony Orchestra ont sauvé la mise. La virtuosité orchestrale sied bien à Elgar et Sir
Colin Davis a appréhendé cette musique
somme toute assez moyenne avec un esprit
ouvert à tous les artifices qu’il met en œuvre
avec une facilité déconcertante.
L’OPL sous la direction de
Jukka-Pekka Saraste
ble. On peut se dire que la voie est tracée de
belle manière. Malgré la présence du violoncelle d’une excellente Marie-Elisabeth
Hecker qui a affronté le Concerto pour violoncelle d’Elgar avec courage et brio, Saraste et l’orchestre ont cependant été pas
mal desservis par la faiblesse de la composition d’Elgar. C’est plaisant, sans plus, et on
peut se demander quel intérêt il pouvait y
avoir, en 1919, de composer une musique
qui pourrait avoir été conçue un demi-siècle plus tôt. Toujours est-il que Marie-Elisabeth Hecker a été fort brillante et que
l’OPL, avec Saraste, a semblé être d’une
fraîcheur assez inattendue.
Connaissez-vous quelqu’un qui pourrait
vous raconter de quoi la pièce de théâtre,
Pelléas et Mélisande de Maeterlinck, peut
avoir l’air sur scène? Qui l’a jamais vue,
alors que, vers 1900, les compositeurs de
musique, de Debussy à Fauré et Schönberg,
parmi d’autres, semblent avoir été fascinés
par ce texte? S’il est vrai que Fauré n’a pas
vraiment fait œuvre d’innovateur dans sa
composition, il n’en reste pas moins que,
pour Schönberg, cela a été une sorte de
porte d’or pour s’introduire dans l’expressionnisme qui devait le conduire plus tard
vers d’autres horizons et que, pour Debussy, ce fut une tentative réussie d’innover
l’art de l’opéra. Que pouvaient-ils trouver
dans ce texte impressionniste? On connaît
les multiples anecdotes tissées autour de
l’opéra de Debussy à l’instar du titi parisien,
probablement membre de la cabale montée
Photo: Matthias Creutziger
Pourrait-on classer l’OPL à la suite des
grandes formations que nous venons d’évoquer? Certes non: on n’y est pas encore,
mais on ne peut ignorer la volonté de ses
promoteurs d’arriver à un niveau compara-
S. 11
Sir Colin Davis
en 1902 autour de la première, et qui, au
moment de la plainte de Mary Garden (Mélisande) „Oh, oh… je ne suis pas heureuse…“, aurait lancé depuis la salle: „t’en
fais pas petite, nous non plus…“.
Arnold Schönberg, tout jeune qu’il était
(c’est son opus 5), en a fait un remarquable
poème symphonique, peut-être un peu long
d’après ses amis, mais révélant une virtuosité d’écriture et une inspiration de très
bonne augure. Nous avons apprécié non
seulement l’inspiration et la technique
d’écriture, mais également les quelque 45
minutes de l’œuvre, tant l’interprétation de
Saraste et de l’OPL fut passionnante et vivante. La virtuosité d’écriture de Schönberg: cela veut dire que la tâche de l’orchestre est très ardue; l’inspiration de Schönberg: cela veut dire que le chef est placé devant une foule de questions épineuses.
L’OPL et Saraste se sont acquittés de leur
difficile tâche avec un grand brio, à tel point
que ce public qui, normalement, aurait pu
avoir des réactions mitigées en raison de la
difficulté de l’œuvre, leur a réservé une ovation à laquelle nous nous associons volontiers.
I. Bostridge, A. Kirchschlager
et J. Darke: un „Liederabend“
En n’assistant pas à ce concert mémorable,
votre mélomane quelque peu fantasque
s’est transformé en auditeur consciencieux.
Afin d’éviter de déranger tout le monde, y
compris les artistes, par une toux sonore,
persistante et incoercible, résistant aux remèdes les plus prometteurs, il s’est relégué
dans sa plus stricte intimité pour consacrer
une soirée entière à la musique enregistrée.
Quelle merveille que cet Internet si décrié!
Ce soir-là, j’y ai rencontré Ian Bostridge
dans ses œuvres, mais également E.
Schwarzkopf, solide et précise comme elle
en a l’habitude, Fischer-Dieskau avec son
merveilleux sens de la déclamation et son
humanisme, mais également Prégardien,
Goerne et bien d’autres.
De Mozart à Schubert, Schumann et
Hugo Wolf, les plus grands compositeurs de
lieder ont défilé et, finalement, on revient à
Bostridge, parce qu’il est unique, singulier
et à nul autre pareil. Qui peut se prévaloir
d’une telle précision dans le déroulement
d’un texte, qui peut dépasser cette sensibilité frisant parfois un agaçant maniérisme
(very British, isn’t it?), qui est capable d’intégrer le caractère diaphane de sa technique
vocale à cette vigueur expressive qui apparaît soudain au détour d’une syllabe? Au fur
et à mesure du déroulement de ce cheminement très privé et confidentiel, les regrets de
l’absent qui, comme toujours, a eu tort, se
sont amplifiés pour culminer dans la résolution de courir l’écouter in vivo à la plus
prochaine occasion.
Musiques
S. 12
Ein Gespräch mit Manfred Honeck, Chefdirigent des Pittsburgh Symphony Orchestra
„Mahlers Musik darf nie so klingen, wie eine
Sacher-Torte schmeckt!“
Interview: Alain Steffen
kulturissimo: Wir feiern 2010/11 ein
doppeltes Mahler Jubiläum. Hat sich
das Mahler-Bild in den letzten vierzig,
fünfzig Jahren wesentlich geändert?
Manfred Honeck: „Mahler ist für mich einer der interessantesten Komponisten
überhaupt. In seinen Werken hat er sich
immer mit dem Sinn und den Fragen des
Lebens beschäftigt, und das auf eine sehr
persönliche, tiefe und ehrliche Art und
Weise. Auf der anderen Seite gibt es dieses
großes Interesse für die böhmisch-österreichische Volksmusik. Und von diesen beiden Komponenten müssen wir ausgehen.
Die Zeit hat sich geändert und ändert sich
weiterhin permanent, und damit auch das
Verhältnis zum Sinn des Lebens. Die Tiefe
von Mahlers Musik begreift man in Kriegsjahren anders als in den Jahren des wirtschaftlichen Aufschwungs, und das Verhältnis der Menschen zur Volksmusik hat
sich besonders drastisch verändert, so dass
heute kaum noch einer weiß, wie die Volksmusik damals gespielt wurde. Wir können
heute rein technisch natürlich einen Walzer
oder Ländler spielen, aber wir empfinden
diese Musik heute nicht mehr so wie in der
Zeit, als die Menschen einen engen Bezug
dazu hatten.
Ich hatte das große Glück, dass mein Vater darauf bestand, dass ich als Kind Zither
spielen lernen musste, was doch eines der
typischsten österreichischen Volksmusikinstrumente ist. Der Lehrer hat nicht einmal richtig Noten lesen können, doch er
wusste intuitiv, aus der Tradition heraus,
wie die Märsche, Polkas und Walzer mit
diesem ganz besonderen Etwas gespielt
wurden, das man einfach nicht notieren
kann. Das Musikantische stand bei ihm
ganz im Vordergrund, dieses etwas derbe
Böhmische… Damals habe ich das alles
nicht so ernst genommen, aber heute weiß
ich, wie wichtig dieser Lehrer für mein Verständnis von Mahlers Musik gewesen ist.
Und wenn man Mahlers Umgang mit der
Volksmusik respektiert, so erkennt man
sehr schnell, dass Mahler gerade hier den
Zeitgeist des Dekadenz und des Fin-de-siècle im damaligen Wien sehr gut heraus gespürt hat. Mahlers Musik darf nie so klingen, wie Sacher-Torte schmeckt, obwohl
sie unheimlich lecker ist (lacht).“
„k“: Wie erklärt man sich dann aber
die Tatsache, dass Mahlers Musik, die
Manfred Honeck
ja einerseits sehr publikumsfreundlich
ist, so lange gebraucht hat, um sich
durchzusetzen?
M.H.: „In der Tat hat es nach Mahlers Tod
ein halbes Jahrhundert gedauert, bis sich
seine Symphonien im Konzertsaal wirklich
durchgesetzt haben. Dabei sind mehrere
Aspekte zu berücksichtigen. Die Musiker
der Wiener Philharmoniker waren zur Zeit
Mahlers in den Sommerferien oft in Kurorchestern engagiert und haben dort die ganze Palette von Walzern und Polkas rauf und
runter gespielt, haben also diese Musik sehr
gut gekannt.
Nun kommt ein Komponist wie Mahler
an die Wiener Oper und erlaubt sich, in die
quasi hehre und heilige Symphonie hinein
vermeintlich triviale Musik einzubauen. Alle Komponisten vor ihm: Brahms, Schubert, Schumann, Bruckner… haben sich an
Beethoven orientiert. Und plötzlich bringt
dieser Mahler all die triviale Musik, die im
Sommer von Kurensembles gespielt wird,
in seine Musik ein. Das musste im damaligen Wien zum Eklat führen. Selbst heute
noch höre ich von älteren Wiener Philharmonikern abschätzende Bemerkungen zur
Musik Mahlers. Doch dies ist tatsächlich
ein großes Missverständnis, denn Mahler
ist radikal gewesen. Er hat diese Dinge in
seine Musik aufgenommen und wollte die
Gesellschaft von damals einfach widerspiegeln. Was aber noch wichtiger ist: Er hat
diese sich anbahnenden Veränderungen gespürt. Heute erkennen wir aus der Distanz
heraus die Genialität der Verknüpfung von
Kunst und Volksmusik.
Eine weitere Komponente ist vielleicht
nicht unwichtig. Und die ist eindeutig politischer Natur. Dadurch dass Mahler jüdische Wurzeln hatte und später zum Katholizismus übergewechselt ist, sind diese beiden religiösen Einflüsse in seiner Musik
enthalten, was unweigerlich dazu geführt
hat, dass durch den Antisemitismus der
Musik Mahlers immer der Platz vorenthalten wurde, der ihr in Wirklichkeit zugestanden hätte. Und wir wissen dass der Antisemitismus sehr lange das künstlerische Geschehen in Deutschland und Österreich
mitbestimmt hat. Mit dem Ende des zweiten Weltkriegs und seinen Folgen befinden
wir uns schon in der Mitte des 20. Jahrhunderts. Es gab in diesen schwierigen Jahrzehnten nur vereinzelte Dirigenten, die
Mahlers Musik immer wieder aufgeführt
Musiques
haben: Bruno Walter, Otto Klemperer, Willem Mengelberg, Guido Adler und noch einige wenige andere. In den sechziger Jahren
war es Bernstein, der den Mahler-Boom
auslöste, danach folgten natürlich auch alle
anderen großen Dirigenten, und die Plattenfirmen merkten schnell, dass man mit
Mahler gutes Geld machen konnte. Glücklicherweise waren die ersten Gesamtaufnahmen unter Bernstein, Solti und Haitink
ausnahmslos hochkarätig, wenn auch
grundverschieden. Der, der Mahler jedoch
vielleicht am besten verstanden hatte, war
Rafael Kubelik.“
„k“: Weil er Tscheche war und somit
einen leichteren Zugang zu dem, wie
Sie sagten, böhmisch Derben hatte?
M.H.: „Genau. Ich glaube, es waren besonders die tschechischen Dirigenten wie
Kubelik oder Ancerl und Neumann, die einen sehr einfachen und natürlichen Zugang zu dem volkstümlichen Charakter von
Mahlers Werken hatten und diesen in ihren
Interpretationen und Aufnahmen auch immer wieder betont haben. Ohne aber, und
das ist wichtig, dabei die menschliche Tiefe,
die Zerrissenheit dieser Musik zu vernachlässigten. Kubelik lässt zum Beispiel den
Marsch am Schluss des Finales der 1. Symphonie nicht nur als Hymne, sondern recht
rassig spielen. Er spürt, dass da viel mehr ist
als nur plakative Zirkusmusik. Hier liegt ja
auch die Gefahr der Mahler-Interpretation:
Wenn man diese Hintergründigkeit nicht
kennt oder sie außer Acht lässt, kann Mahler sehr schnell trivial und oberflächlich
klingen.“
„k“: Gibt es für Sie auch Mahler Symphonien, bei denen Sie sagen würden,
dass sie qualitativ nicht so gelungen
wären?
M.H.: „Ich würde mich nie trauen, etwas
Negatives über die Musik von Mahler zu sagen, weil sie einfach völlig ehrlich ist. Mahler kümmert sich nicht darum, was das Publikum hören möchte, der kümmert sich
nur um das, was er als Komponist spürt und
wie er seine Welt wahrnimmt. Jede seiner
Symphonien hat ihr eigenes Charisma. Er
beginnt mit einer 1. Symphonie, die schon
ihresgleichen sucht. Seit Beethoven hat es
keinen Komponisten gegeben, der bereits
in seinem Erstlingswerk so radikal Position
bezieht. Bei Mahler ist ja quasi alles neu,
und er wirft alles, was ihm wichtig erscheint, in sein Werk, das in jeder Hinsicht
Grenzen sprengt. Das zeugt von großem
Mut. Er hat sich nicht an dem orientiert,
was Brahms und Bruckner gemacht hatten,
sondern er ist diesen Weg sofort radikal
weitergegangen. In seiner 2. Symphonie
macht er wieder alles anders, die Architektur und die Satzform sind neu, er nimmt Solistinnen und Chöre hinzu. Mit der 3. Symphonie erweitert er wiederum die Sätze und
macht die Musik tiefer, und mit der 4.
scheint er wieder zurückzugehen, der Ton
S. 13
ist heiter, die Form wiederum klassischer.
Viele glaubten daher, dass Mahler sich jetzt
an die Wiener Klassik anbiedern würde.
Aber sie vergaßen, dass sich unter dieser
scheinbaren Lieblichkeit viel Groteskes
und Akzentreiches verbarg. Die Fünfte und
die Sechste dann, in denen er in ungeahnte
Tiefen vorstößt und Musik schreibt, die in
einer solch dramatischen Intensität wohl
noch nie zuvor geschrieben wurde. Es folgt
mit der Siebten wiederum eine komplett
andere Welt, die durch ihre Modernität beeindruckt, die am Schluss aber wieder das
scheinbar Triviale aufleben lässt. Dann
kommt die Achte, die Symphonie der Tausend, die ja an Größe alles sprengt, was je
da gewesen ist. Hier benutzt er die Solisten
und den Chor in einer komplett neuen Optik. Nach dieser grandiosen und allumfassenden Symphonie verabschiedet er sich
dann von der Welt mit der tieftraurigen
Neunten und einer ebenso ergreifenden
Zehnten. Bei Mahler ist eben alles so
menschlich, so ehrlich!“
„k“: Gerade bei der Musik von Gustav Mahler spielt der Klang ja eine unglaublich wichtige Rolle. Welchen
Stellenwert besitzt das Phänomen
Klang bei einem Werk oder einer Interpretation?
M.H.: „Man kann hier keine eindeutige
Antwort geben, weil das Element Klang von
so vielen verschiedenen Faktoren abhängig
ist. Klang hat sehr viel zu tun mit der Sprache, die der Musiker spricht. Härtere Sprachen bringen oft einen härteren Ton im
Spiel mit sich. Klang hat sehr viel mit dem
kulturellen Umfeld zu tun, in dem man aufwächst, mit den Musikhochschulen, die
man besucht. Klang hat ebenfalls sehr viel
mit dem Instrument zu tun. Denken Sie da
an die Wiener Oboe. Die wird nur in Wien
gespielt, nirgendwo sonst auf der Welt. Das
ist Tradition. Die tschechischen Hörner haben ihre eigene Schule, und man versucht
natürlich, diese Traditionen weiterzugeben
und am Leben zu erhalten – gerade heute,
wo durch die Internationalisierung alles zu
verwässern droht und landestypische Orchester ihren Charakter nach und nach verlieren. Wir haben beim Pittsburgh Symphony Orchestra tatsächlich nur Amerikaner
oder asiatisierte Amerikaner. Und das ist
bei den meisten amerikanischen Orchestern so. Es ist üblich, dass sich bei uns zweibis dreihundert wirklich erstklassige Kandidaten für einen Posten bewerben. Und einer spielt besser als der andere. Eine letzte,
wichtige Komponente ist natürlich der Dirigent, der eine eigene Klangvorstellung hat
oder den Klang in eine gewisse Richtung
lenkt. Wenn ein Dirigent wirklich daran interessiert ist, kann er den Klang eines Orchesters auch verändern.“
„k“: Was ist für Sie jetzt als Dirigent
das Reizvolle an einem Orchester wie
dem Pittsburgh Symphony Orchestra?
M.H.: „Die amerikanischen Orchester haben ja den Ruf, dass sie sehr auf Präzision
gehen und dass sie bestmöglich vorbereitet
in die Proben kommen, denn jede Probe
muss bezahlt werden. Zudem haben diese
Orchester ein unheimliches Klangpotential, sind also wirkliche Klang-Körper. In
Pittsburgh kommt aber noch eine Komponente hinzu, die mir sehr wichtig ist. Die
Musiker spielen nicht nur technisch erstklassig oder kommen sehr gut vorbereitet
zu den Proben, nein, bei diesen Musikern
spürt man den Willen, ganz tief in die Musik einzutauchen und dem Wesentlichen
auf die Spur kommen. Gerade das aber ist
es, was mich interessiert.
Was nützt die ganze Präzision, wenn man
den Kern der Musik nicht begreift? Wenn
ich die Wahl zwischen technischer Präzision und empfundener Musik hätte, würde
ich mich immer für die Musik entscheiden.
Das heißt: ein Akkord bei den Streichern
beispielsweise, muss bei mir nicht unbedingt immer zusammen sein. Es kann
durchaus sein, und ich verlange es auch,
dass der Kontrabass einen kleinen Moment
früher einsetzt. Warum? Erst einmal, weil
die Saiten später ansprechen und andererseits, weil der Akkord selber eine Basis
braucht und daher früher wahrgenommen
werden muss.
Das war auch ein Trick von Furtwängler
und machte einen Teil seiner ganz speziellen Klangvorstellung aus. Furtwängler war
nie jemand, der unbedingt auf Präzision aus
war, sondern er begriff die Musik als etwas
Organisches. Sein Klang kam immer von
unten, weil er eben die dunklen Streicher
oft einen Deut früher einsetzen ließ. Und
mit den Musikern des Pittsburgh Symphony Orchestra kann man genau das machen,
weil sie auch dafür technisch sehr versiert
sind und Gefallen am Entstehen eines
Klanges haben.
Das führt uns dann wieder zu Mahler zurück, denn seine Musik verlangt gerade
nach solchen Kunstgriffen, die eine Interpretation wirklich musikantisch werden
lassen. Schauen Sie: Oft haben die Menschen nach einem Konzert das widersprüchliche Gefühl, einerseits an einem absolut präzisen und technisch brillant gespielten Konzert teilgenommen zu haben,
andererseits aber die Musik nie wirklich
empfunden zu haben. Gerade das kommt
vor, wenn Interpreten sich sagen: Komm
wir machen alles präzise und gehen dann
nach Hause.“
Hinweis
Von Alain Steffen erschien vor
kurzem: „Bitte, fragen Sie –
Interviews mit Musikern“. 516 Seiten,
Rombach Verlag Freiburg i. Br.
ISBN 978-3-7930-9630-6
Preis: 28 Euro
Musiques
S. 14
A European „Grand Tour“ for Chopin’s Bicentenary
„In the Steps of Chopin...“
I can think of no better way to celebrate
the 200th anniversary of Chopin’s birth
than to make a pilgrimage across Europe tracing his life, visiting places
where he lived and worked.
the city in 1945, there is still much Chopiniana to see. A good place to start is the restored family apartment in the Krasinski Palace. This was where Chopin lived from
1827-1830, and in the main parlour, Chopin performed his two piano concertos
here for the first time, to a private audience
of Polish cognoscenti. Today, the building
houses the Warsaw Fine Arts Academy and
a small museum has been created (in the
west wing) following the original layout
(based on contemporary drawings and personal accounts). The original contents were
lost when the Russian army destroyed the
interior in 1866.
Apparently, someone from the apartment
building took a shot at the military gover-
Therefore, of all the various special events
being organised during Chopin Year, a unique tour entitled „In the Steps of Chopin“,
organised by Maestro Travel, an enterprising travel company based in the UK, seemed the most imaginative. Invited along as
„resident expert“ I gladly accepted and joined an intrepid group of dedicated Chopin
admirers, on what proved to be a great musical adventure. It also provided
a unique snapshot of how different countries approached the
preservation of their heritage in
commemorating this most beloved of romantic composers.
The first port of call was naturally Poland, where Chopin was
born on March 1 2010 (some
sources say February 22). The
Polish government has turned
this anniversary year into a major national celebration, quite
equal to Austria’s Mozart year in
2006. The aim to promote Chopin internationally, increase visitor numbers, stimulate tourism and improve Poland’s global image has been largely successful. Large sums have been
spent in marketing Chopin as a
kind of national hero and in Chopin monument in Warsaw
Warsaw, where we began our
journey, it is difficult to walk
even a few steps without encountering the nor and as reprisal the residents were forcomposer. As well as banners, posters, spe- ced out, the men arrested, and their belongcial „Chopin Menus“ in restaurants and ings all burned. The Chopin apartment retacky souvenirs of every kind, the city now ceived particular attention as his music had
has new „audio benches“ that are installed already become, by then, a symbol of Polish
throughout the old town, and which, if one nationalism. This is one reason why compasits down, immediately give forth with a ratively few of Chopin’s personal items, cloloud, tinny recording of a polonaise, a ma- thing, books, etc are now extant.
One of Chopin’s pupils and friends, Jane
zurka or a waltz! Consequently, there is a
constant clamour of Chopin echoing Stirling, bought up many significant persothrough the old streets – a tasteless gim- nal items when Chopin’s belongings were
mick, more worthy of Disneyland! I might put up at auction after his death. She had
add that it is rather disconcerting to feel hoped that these treasures might form the
one’s posterior suddenly vibrating with he- beginning of a Chopin museum. Unfortunaroic piano music! However, the Americans tely, she envisioned the museum would be
I saw trying them out, clearly loved the ex- in Warsaw and sent the items home to Chopin’s family. All of them were lost in 1866.
perience.
Chopin spent his formative years in War- While nothing original survives here, rare
saw and in spite of Hitler’s attempts to com- and choice pieces of furniture and pianos
pletely obliterate it by destroying 90% of from Chopin’s time, as well as facsimiles of
his manuscripts, have been imaginatively
laid out and it is well worth a visit.
Near the apartment are two churches
with Chopin connections – the Church of
the Sisters of the Visitation where, as a boy,
he played the organ (the organ amazingly
survives) and the Church of the Holy Cross,
where his heart is buried.
In Lazienki Park, close to the Presidential
Palace, there is a very fine statue of Chopin,
by the secessionist artist Waclaw Szymanowski. The original was erected in 1926
and depicts, in bronze, the composer in
profile, sitting under a willow tree, listening
to the sounds of nature. Because of its importance to Polish nationalism, this was the
first monument to be blown up by the Nazis
(in 1940) and it was meticulously restored after WW2
using photographs and the original designs. Adjacent is a
large stone platform and in the
spring and summer, for the past
fifty years, on Sunday afternoons (at noon and 4-00pm),
gifted young pianists from the
music academy give free
concerts of Chopin’s works for
the audience in the park and
gardens. The acoustic is remarkably good and it is recommended to get a seat early – thousands turn up for these splendid
events.
Near the „Royal Mile“ just a
few hundred yards from the historic Hotel Bristol (where we
stayed) is the 18th century Ostrogski Palace which has been a
Chopin Museum since the
1930s but has now been transformed – at vast cost – into an impressive 4storey state-of-the-art museum, study centre and exhibition space with many original
manuscripts, rare instruments and other
ephemera gathered from around the world
and an imaginative use of modern technology, to tell his story in no fewer than eight
languages. One could easily spend several
days here, exploring the exhibitions, so rich
are the materials on display.
There are also regular recitals in the small,
new, concert hall and the museum easily
has the best Chopin Souvenir shop anywhere in Europe. Before we left Warsaw,
we also enjoyed a superb recital by Murray
Perahia, perhaps the finest, modern interpreter of Chopin. It was the musical highlight of our tour.
Chopin was actually born at Zelazowa
Wola, about 40 minutes by coach from WarPhotos: Brendan G Carroll
Brendan G Carroll
Musiques
saw and the small family house miraculously still stands, furnished with contemporary items donated by Polish collectors
and museums. When I last visited this magical place in 2005, it was a profoundly moving experience, its lovely old park with
many ancient trees and shrubs, little changed in 200 years. All that has now been
transformed however, and a considerable
sum has been spent to build a hideous, modern visitor centre, large café and new toilet
block, totally anachronistic to the historic
surroundings and completely dwarfing the
little „birth house“.
The park has also been drastically cleared
and „cleaned up“ and I shudder to think
how many beautiful old trees were felled to
build the new structures. In short, it has
been ruined and from what I gather, these
developments have provoked much local
criticism. As one local guide told me
quietly, with a look of great sadness, „What
Hitler could not accomplish, we have finished for him!“ For our group, what should
have been the highlight of our visit to Poland, turned out to be a profound disappointment.
However, it was time to move on. From
Warsaw, we flew to Paris, where in 1831,
Chopin settled and eventually met George
Sand. One might suppose that the Paris of
Chopin’s time hardly exists in 2010 but surprisingly, many of the places in which he lived, loved and performed are still to be
found - which, we did, with the help of an
excellent local guide provided by Maestro
Tours. Among the places we visited were
Chopin’s apartment in the Square d’Orleans, from which one may look at George
Sand’s apartment opposite (the two lived
separately to observe the social decorum of
the times), his apartment on the Place Vendôme where he died in 1849, the impressive
Madeleine Church where Chopin’s lavish
funeral service took place and finally, his
distinctive tomb at Père Lachaise cemetery.
We also enjoyed a morning at the Musée de
la Vie Romantique, former home of painter Ary Scheffer, a close friend of Chopin
and George Sand, which is now a permanent exhibition to them and their fascinating world, with many beautiful and rare
treasures to be seen in this lovely, quiet
house.
From Paris, we travelled by coach to the
south of France and Nohant, to George
Sand’s family estate, where Chopin spent
several happy years being cosseted and cared for, finally enjoying some stability in order to compose his greatest works. The elegant house and grounds have hardly changed in the past two centuries, and the furnishings and layout are such that one might
almost believe the famous occupants had
just stepped out for a moment. It was very
quiet on the day we visited, with few visitors
and we almost had the house to ourselves.
In the lovely, tranquil dining-room, the
table is laid with Chopin’s own exquisite,
S. 15
Chopin’s music room at Valdemossa
pale green porcelain dinner service (even
the napkins bear his monogram) and there
is a small upright piano, actually owned by
Chopin, that musically-minded visitors are
encouraged to play. I could not resist attempting the Berceuse, a piece I studied
long ago at college, and its quiet, undulating, rocking-cradle rhythm perfectly matched the mood, broken only by the chiming
of a clock in a distant part of the house. It
was a magical experience I shall not forget.
Unlike the locations in Warsaw, Paris and
especially Zelazowa Wola, so little has
changed here that one genuinely felt the
presence of Chopin in Nohant and I hope
the local authorities will not ever feel tempted to „update“ things. It is a unique and
special place, well worth visiting.
After a few days in this spectacular part of
France, we flew on to our final destination the island of Majorca, to Parma and then by
coach for a private escorted visit to the Carthusian Monastery at Valdemossa, where
the rooms in which Chopin and George
Sand spent the wet summer of 1838 are
now a museum. It was here, during the incessant rain, where the ailing composer
found the inspiration for the famous „Raindrop“ prelude.
A special treat was in store for us here, for
a splendid, intimate recital had been
thoughtfully arranged by Maestro Travel, in
Chopin’s actual music room, given by a talented young local pianist and featuring
many works associated with this period of
the composer’s life, including the Grand
Polonaise Brillante, the G minor Ballade,
a number of waltzes and mazurkas and the
Fantaisie-Impromptu, as well as the aforementioned Db major „Raindrop“ prelude.
Sitting in that lovely room on a brilliant,
warm sunny day, listening to the music,
with the plain white walls adorned with
photographs, letters and rare ephemera,
and the French windows opened on to the
pretty little garden beyond, it was easy to
pretend it was 1838 and not 2010.
The small town – while retaining its 19th
century charm – is now a Mecca for tourists
and is almost a shrine to Chopin, with his
image everywhere. After a few pleasant
days of reflection, our pilgrimage ended in
Majorca and we returned home much the
wiser about Chopin and his extraordinary
world, which, thanks to this imaginative
tour, vividly came alive for us.
Brendan Carroll was a guest of
„Maestro Travel“.
To find details of „Maestro Travel’s“
other specialist Music and Arts
Tours, please visit:
maestrotravel.com/matours.php
Some useful Chopin websites:
http://en.chopin.nifc.pl/chopin/places/poland/id/562
www.chopin.pl/chopin_start.en.html
www.chopin2010.pl
www.chopin.museum/en
www.pere-lachaise.com
Spectacles scéniques
S. 16
Au flot du théâtre 59
L’excellence des petites salles
Marc Weinachter
Ne disposant pas des mêmes moyens
que les grandes scènes, les petits théâtres ne peuvent tabler que sur l’originalité de leurs programmes et l’engagement idéaliste de leurs interprètes, ce
qui leur réussit souvent admirablement.
Belle découverte, l’autre soir, avec une
pièce à la fois romantique, humoristique et
dramatique de l’auteur finlandais sociocritique Jari Juutinen, et avec dans un rôle polymorphe, seule sur scène, une étonnante et
ravissante Milla Trausch. Avec Juliette/Juliette, repris en écho de Shakespeare, Juutinen revisite, à sa façon au 20e siècle, les
amours tragiques d’une pimpante décidée
Juliette et d’un beau ténébreux Raimo, ceci
dans le cadre mouvementé d’une Finlande
en crise économique.
Dans la pénombre d’une chambre en désordre, on découvre une jeune femme, l’air
ahuri, tenant un fusil à la main; elle vient de
tuer à bout portant et son mari et ses deux
enfants. Attendant son arrestation, elle
s’adresse au public pour lui faire revivre son
destin et ses motivations. Sortie d’un milieu
social cahotant – un père chauffeur ivrogne,
ne cessant de battre sa femme –, elle a eu
hâte de fuir la maison familiale à la recherche d’un bonheur sauveur. Comme par magie, amour et mariage s’installent dans sa
vie, comblée par la naissance de ses deux
enfants. Mais Raimo, le beau séducteur, se
révèle mari volage, pendant que le ménage
commence à crouler sous les dettes, Considérant, influencée par Shakespeare (vanitas
vanitatis) que tout est vain dans ce monde
injuste, Juliette, désespérée, procédera au
geste fatal.
Une triste introspection sociale d’un
monde uniquement dominé par l’argent,
laissant sur le tapis tous les marginalisés et
dépourvus. Milla Trausch, encore assez
néophyte dans le théâtre luxembourgeois,
tient en cette Juliette, malmenée par la vie,
un beau et intéressant rôle faisant appel à
toutes ses facettes de comédienne prometteuse.
Tenir seule la scène pendant plus d’une
heure, tout en animant, en dehors de Juliette, les personnages de son entourage direct, tient de la gageure, crânement réussie.
Malgré de petites hésitations et exagéra-
Photo: TOL
Au Centaure:
„Juliette/Juliette“
Marie-Anne Lorgé dans la pièce „Doute“
tions, la jeune interprète sait plaire par la
fraîcheur de son jeu varié et l’agréable flexibilité de sa voix. A retenir l’habile mise en
scène créant l’ambiance adéquate d’un ménage en pagaille et rupture.
Au TOL:
„Doute“
Un sujet de grande actualité, traité avec
doigté et pertinence, relevant d’un milieu
opaque et silencieux, difficile à pénétrer et à
éclairer: celui des prêtres pédophiles. Pièce
captivante et remuante, Doubt de l’Américain John Patrick Shanley s’est immédiatement signalée, dès sa première en novembre
2004, par ses incisives réflexions sur la religion, la morale et l’autorité ainsi que par
l’enchaînement en rafale de ses dialogues
pointus. Acclamé par le public, Doute a
reçu de nombreuses distinctions et a été
porté au cinéma en 2009.
L’action de la pièce se situe en 1964, année charnière entre l’assassinat du Président Kennedy et une certaine ouverture
pratiquée dans l’Eglise catholique par Vatican II. Sur le plan religieux, trois conceptions vont s’affronter, illustrées par les trois
personnages principaux: la discipline et la
sévérité éducatives prônées par la Principale du collège, Sœur Aloysius, le devoir de
solidarité et charité prêché par le Père
Flynn, l’acceptation avec douceur et compassion du devoir religieux par la jeune
Sœur James. Malgré ces différences de
conception, tout serait pour le mieux dans
ce Collège, s’il n’y avait pas les petites rivalités et mesquineries humaines entre enseignants, quant à leur mission.
Ainsi la Révérende, blindée dans son autoritarisme, reproche à la jeune Sœur James
d’aimer trop son métier et ses élèves. Quant
au Père Flynn, donnant dans le professeurcopain, il se trouve soupçonné de rechercher certaines relations coupables, notamment avec Donald Miller, un étudiant noir
tout nouveau dans ce collège blanc. Et
toute l’intrigue de tourner et se serrer dès
lors autour de ce Flynn, plutôt isolé et
chargé des pires présomptions. Animée
d’une rage passionnelle intérieure hors
contrôle et plombée dans une conviction
viscérale sans fondement direct, la Principale mettra tout en œuvre - pressions,
chantages et mensonges y compris – pour
confondre Flynn d’agissements pédophiles.
Malgré ses véhémentes protestations d’innocence et l’appui bouleversant de la mère
de Donald, reconnaissant à son fils traumatisé certains besoins d’affection, Flynn se
voit obligé de quitter le Collège. Par l’entremise de l’Evêque, un autre Collège lui sera
assigné, assorti d’une promotion.
Si la pièce se termine sans lever le voile
sur la culpabilité ou non culpabilité du prêtre, elle a surtout le mérite de mettre sous la
loupe un milieu religieux en crise, déchiré
entre un archaïsme dépassé et une libération tâtonnante sans orientation. L’auteur
Shanley, lui-même expulsé comme jeune
élève d’une école catholique à New York, a
mal vécu ce ghetto clérical, figé dans sa
mentalité d’obédience aveugle et pourri
dans ses racines humaines naturelles. La
soirée, palpitante de suspense soutenu, vaut
surtout par ses multiples scènes d’affrontement psychologiques entre les quatre protagonistes, tous campés avec une vérité tranchante de caractère.
La mise en scène, ramassée de Véronique
Fauconnet aidant, ce sont avant tout la parole, la mine et le geste qui captivent et
fixent le public. Soulignons la belle prestation des comédiens: Marie-Anne Lorgé en
impassible et hargneuse Principale, Jérôme
Varafrain, en prêtre entrechoqué dans sa
bienveillance, Caty Baccega, en douce petite chèvre soumise, et puis surtout Sabine
Pakora, en fulminante mère de famille dénonçant à tous vents hypocrisie et lâcheté.
Spectacles scéniques
S. 17
Du côté de la danse
Photo: © JC Carbonne
L’apocalypse selon Angelin Preljocaj
Un moment de „Suivront mille ans de calme“
Monique Bonati
Ce projet chorégraphique d’Angelin
Preljocaj se voulait à la croisée des
mondes dans un échange franco-russe.
Dix danseurs du Bolchoï, confrontés à
onze danseurs du Ballet Preljocaj.
Echange ou confrontation des styles?
La nouvelle chorégraphie Suivront mille
ans de calme issue de la lecture de l’Apocalypse, n’est en réalité que peu référentielle
au texte originel. C’est davantage une approche personnelle, poétique et stylisée du
chorégraphe.
Difficile dans ce cas d’interpréter de façon
précise la pensée du créateur. Son champ
d’action: le corps humain en faisant abstraction des acquis traditionnels. La grande
nouveauté, entre autres, a été pour les danseurs du Bolchoï de se glisser dans des
mouvements exprimant plus la sensualité,
le rêve, la violence, la danse primitive et la
révélation du texte de l’Apocalypse que le
côté classique de la danse: Beaucoup de travail pour sortir du cocon habituel et des
sempiternels entrechats; juste une pulsion
intérieure traduite par de nouveaux gestes
précis mais un peu secs et parfois trop appuyés pour symboliser les différentes phases du thème biblique. On connaît l’attrait
d’Angelin Preljocaj pour les fusions artisti-
ques: il a déjà invité sur scène le groupe de
musique AIR, les plasticiens Claude Lévêque ou Aki Kuroda. Dernièrement il a fait
appel au couturier Jean Paul Gaultier pour
une Blanche Neige qui fut un des plus
grands succès de Chaillot. A chaque fois,
Angelin Preljocaj tente d’affiner son expression chorégraphique, et parfois surprend par une nouveauté, qu’il souhaite à
chaque instant, renouvelée. Chef de file de
la nouvelle danse française depuis plus de
trente ans, Angelin Preljocaj reste un esprit
créateur en éveil, un passionné du mouvement pur.
„Suivront mille ans de calme voudrait effleurer la dérive des corps, ballottés par des
croyances et des idéaux perdus, entre les lignes de l’Apocalypse“, explique le chorégraphe dans ce livret. Aux origines de ce
mot il y a une racine grecque qui signifie
„révéler“ ou „dévoiler“. Il faut donc s’abstenir de chercher là toutes images illustrant
directement ou de façon trop réelle le fameux texte de Saint- Jean.
Renaissance de l’Homme après sa folie?
On peut considérer qu’il s’agit d’une fresque épique et d’un rituel de passage. Cette
danse stigmatise nos rituels, révèle le cynisme de nos postures qu’ils soient sociaux,
religieux ou païens.
A Moscou, la surprise fut, semble-t-il, totale pour le public surtout sur la scène du
Bolchoï plus habituée aux tutus et aux
pointes qu’à des hommes sacrifiant à Sodome et Gomorrhe, d’autres qui hurlent, et
la compagnie entière qui lave à grande eau
dans des éviers les drapeaux de toutes les
nations! Pour son entrée au Bolchoï, le
chorégraphe a frappé très fort et laissé le
public stupéfait. Cette collaboration a nécessité deux mois de préparation à Aix-enProvence, puis deux mois à Moscou, les
onze danseurs de la compagnie Preljocaj
totalement immergés dans cet univers n’ont
eu aucune difficulté avec le style de Preljocaj, mais les dix danseurs du Bolchoï ne
s’en sont sans doute pas tout à fait remis.
„Ça n’est pas aux étoiles que la direction a
proposé cette création mais aux membres
du corps de ballet. Et pourtant, j’ai voulu en
être: j’avais vu en vidéo et à Moscou des
pièces de Preljocaj“, dit Anastasia Meskova, soliste dans la compagnie.
Certains critiques ont littéralement esquinté le chorégraphe, le disant „maladroit
quant à la mise en valeur de ses intentions,
qu’il souligne toujours avec un peu trop
d’appui“. Ce n’est pas totalement mon avis:
l’idée était bonne. Reste que le résultat est
un peu décevant, parce qu’inégal.
L’innovation est davantage dans la scénographie de l’Indien Subodh Gupta conjuguée aux lumières de Cécile Giovansili,
l’une des très belles réussites de ce spectacle. Les chaînes qui pleuvent dans un bruit
sec, achevant leur course sur la scène symbolisent le destin des hommes entravés. Autre trouvaille: des cocons de plastique qui se
jouent des genres et stylisent une naissance
nouvelle. Bizarrement ce sont dans les instants-là, où tout se fige, que les lumières et
les poses des danseurs offrent le plus beau
spectacle pictural.
La musique électro-acoustique, synthétique et hypnotique du compositeur Laurent
Garnier sèche et brutale (bien trop forte au
début du spectacle) est sans doute censée
entraîner les spectateurs dans un monde de
folie. Sur cette musique, les danseurs miment la folie du monde avec ses rituels et sa
renaissance libératrice.
Par chance, ça finit par se calmer peu à
peu, l’oreille s’habitue, et le tout se termine
sur un charmant tableau avec deux petits
agneaux vivants, un vrai moment de grâce!
Bilan: d’excellents danseurs avec quelques duos assez réussis, mais un spectacle
un peu long et quelques baisses d’intérêt
vers le milieu qui manquaient de cette
„nouveauté“ qui perdure dans la logique de
Preljocaj. On ne pouvait s’empêcher de
penser à d’autres spectacles bien plus anciens, mais beaucoup plus inventifs.
Polémique
S. 18
Stellungnahme
Schleichender Revisionismus à la Luxembourgeoise?
Unter Berufung auf das Pressegesetz,
fordert Herr F. Bremer uns auf, in dieser
Nummer von „kulturissimo“ seine Stellungnahme zum Artikel von Carlo Kass
in „kulturissimo“ Nr. 91 (13. Oktober
2010): „Nach Auschwitz ist nichts mehr
wie es einmal war“, zu veröffentlichen,
was wir hiermit wort- und satzgetreu
tun. Wir haben natürlich Herrn Kass darüber informiert und ihm die Möglichkeit
zu einer Gegenrede gegeben. Sie erfolgt
im Anschluss an den Text von Herrn
Bremer.
In der Oktober-Nummer des “Kulturissimo” erdreistet sich ein besonders schlauer
Zeitungsschreiber, dem Unterzeichneten
“schleichenden Revisionismus” vorzuwerfen. An sich verdient das Geschreibsel des
Herrn Carlo Kass, so der Name des Kulturissimo-Autors, es nicht, dass man sich
ernsthaft damit beschäftigt. Doch ist die Beschuldigung zu schwerwiegend, als dass sie
einfach nur zur Kenntnis genommen werden könnte und man dann zur Tagesordnung übergeht.
Revisionismus und Negationismus sind in
Luxemburg strafbar (457-3, Strafgesetzbuch), genau wie in einer Reihe von anderen europäischen Ländern (Frankreich,
Belgien…).Das bezieht sich nicht nur auf
die Negation der Shoah und anderer Völkermorde, sondern auch auf ähnliche Verbrechen gegen die Menschheit, gemäß der
Entscheidung des internationalen Nürnberger Militärtribunals von 1948. Es sei hier
nur am Rande erwähnt, dass diese gesetzlichen Bestimmungen seit jeher äußerst umstritten sind, insbesondere in Frankreich,
wo zur Zeit eine Petition in Umlauf ist, welche die Abschaffung des “Gayssot”-Gesetzes fordert(Gayssot war der Initiator des
Gesetzes über Revisionismus und Negationismus).In der Petition wird hervorgehoben, dass es nicht Sache des Staates sein
kann, historische Wahrheiten festzulegen
und dass das “Gayssot”-Gesetz gegen die
freie Meinungsäußerung verstößt.
Was bringt aber eigentlich Carlo Kass dazu, mich derart verunglimpfend zu beschuldigen? Verfügt er über stichhaltige Beweise, um solch schlimme Vorwürfe in die Welt
zu setzen? Ausgangspunkt der Kass’schen
Überlegungen ist der Fall “Marguerite Biermann” sowie ein von mir am 3ten August
im “Tageblatt” veröffentlichter Kommentar.
In seinem Artikel nutzt Kass die Gelegenheit, um nachträglich den “Kulturissimo”-Lesern seine Meinung zum Gerichtsurteil gegen Frau Biermann zu verraten.
Das im Juni gesprochene Urteil, so Kass,
hätte König Salomon alle Ehre gemacht. So
einfach macht er es sich, er, der es eigentlich besser wissen müsste, ist er doch in den
Wandelgängen des Justizpalastes zu Hause! Kass locuta, causa finita! Für Marguerite Biermann, die sich zu Unrecht verurteilt
fühlt, ist das letzte Wort noch lange nicht
gesprochen und sie hat Berufung gegen das
Urteil der ersten Instanz eingelegt.
Laut Kass geht es in der “Biermann-Affäre” “längst nicht mehr um den Konflikt
zwischen Israel und seinen Nachbarn”,
sondern um “eine zwischenmenschlich gesellschaftliche Aberration”! Gemeint sind
damit wohl Frau Biermanns Bemerkungen
über die Juden Luxemburgs(Carte blanche
auf RTL).Ich kann mich des Verdachts
nicht erwehren, dass es Kass hauptsächlich
darum geht, vom wirklichen Problem, die
kriminelle Politik Israels, abzulenken, um
sich an einer Stellungnahme hierzu vorbei
zu drücken.
Recht muss man Kass geben, wenn er
meint, es gehe im Fall “Biermann” auch um
freie Meinungsäußerung. Ist er sich aber bewusst, was das Recht auf freie Meinungsäußerung bedeutet, z.B. dass auch unangenehme oder empörende Dinge gesagt oder
geschrieben werden dürfen? Das ist nicht
eine vom Unterzeichneten aus der Luft gegriffene Behauptung; vielmehr geht das aus
der Jurisprudenz des Europäischen Menschengerichtshofs in Strassburg hervor. Alle ,die sich mit dem Fall “Biermann” oder
ähnlich gelagerten Gerichtsverfahren beschäftigen, täten gut daran, sich das Straßburger Urteil zu merken.
“La liberté d’expression vaut non seulement pour des “informations” ou “idées”
accueillies avec faveur ou considérées comme inoffensives ou indifférentes, mais aussi
pour celles qui heurtent, choquent ou inquiètent: ainsi le veulent le pluralisme, la
tolérance et l’esprit d’ouverture sans lesquels il n’est pas de société démocratique.””(Fressoz et Roire c. France,21 janvier
1999)
Kass gibt vor, nicht mit persönlichen Attacken, Verleumdungen und Halb-oder
Unwahrheiten operieren zu wollen. Das
Vorhaben ist ihm gänzlich missglückt, wie
jeder Leser seines “Kulturissimo”-Beitrags
festgestellt haben wird. So unterstellt er mir,
ich würde mich hinter der Meinung anderer
verstecken und “ausgerechnet hinter dem
sehr persönlichen Statement” von Guy Rewenig, der bei Gelegenheit einer öffentlichen Veranstaltung Frau Biermann folgendermaßen seine Sympathie zum Ausdruck
gebracht hatte: “Wenn Marguerite Biermann eine Antisemitin ist, dann bin auch
ich ein Antisemit”.
Es würde mich zutiefst betrüben, sollte
ich tatsächlich Guy Rewenig, wie von Kass
behauptet, verletzt haben, weil ich dessen
“statement” in meinem Beitrag im “Tageblatt” erwähnte. Steht doch Rewenig ganz
oben auf der Liste meiner luxemburgischen
Lieblingsautoren - auf welcher der Name
Kass bisher nicht zu finden ist!
Auch die Art und Weise, wie Kass vorgeht, um mich des “schleichenden Revisionismus” zu beschuldigen, gereicht ihm
nicht zur Ehre. Die Methode ist zur Genüge
bekannt: man zitiert einen Auszug aus dem
Artikel des “Beschuldigten”, ohne sich um
den Kontext zu kümmern und bastelt daraus eine Schauermär zusammen.
“Wird Hitler mit seiner krankhaften Vorstellung der Judenvernichtung mit der Zeit
weißgewaschen, während die Nachkommen seiner Opfer erneut um ihren Ruf,
wenn nicht sogar um ihr Leben bangen
müssen? Werden maoistische Kulturrevolution, Ruanda, Sudan…wieder salonfähig
werden? “, So die perfide Unterstellung von
Kass. Wie böswillig und hinterhältig muss
ein Mensch sein, damit er mit derartigen
Verleumdungen operiert?
Um seine Beschuldigungen zu untermauern, ruft Kass ein halbes Dutzend von
Schriftstellern und Philosophen zu Hilfe.
Das geht von Plato und Sokrates, über
Gandhi und Kierkegaard, bis Jean Améry
und Imre Kertész. Das ist nun wirklich zu
viel der Ehre! Niemals hätte ich gedacht, eines Tages mit solch illustren Autoren in
Verbindung gebracht zu werden! Aber wozu eigentlich die ganze Mühe? Um dem Leser - soweit er nicht schon nach den ersten
Zeilen, entgeistert und erschlagen von soviel Wissen, die Waffen gestreckt hat - zu
zeigen, dass er, der Autor Kass, nicht bei
Schiller und Goethe stehen geblieben ist?
Wenn es Kass’ Absicht sein sollte, gegen
“das Vergessen” aufzurufen, dann darf er
getrost auf meine ehrlich gemeinte Hilfe
zählen. Insofern es um die Juden und Israel
geht, werde ich aber darauf bestehen müssen, dass auch die “Nakba” nicht ins Vergessen geraten darf. “Nakba”, die Katastrophe, ist die Bezeichnung für die Vertreibung von etwa 700.000 Palästinensern aus
ihrer Heimat durch die Juden in 1948.
Warum die “Geschichte umdenken?”,
fragt Kass. Nun, ohne “Umdenken”, ohne
die Arbeit “neuer” israelischer Historiker
wie Ilan Pappé, wäre die “Nakba” heute ins
Vergessen geraten. Auch weiterhin bleibt
die Nakba aus dem offiziellen israelischen
Diskurs ausgeschlossen; neuerdings gibt es
sogar Bestrebungen in Israels politischen
FORTSETZUNG AUF
Seite 23
Spécial
S. 19
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Polémique
FORTSETZUNG VON
S. 23
Seite 18
Kreisen, den israelischen Arabern das Gedenken an die “Katastrophe” von 1948 zu
untersagen! Man stelle sich einmal vor,
Deutschland würde den Juden sämtliche
Zeremonien zur Erinnerung an die Shoah
verbieten!? Ein Kommentar von Kass hierzu wäre äußerst willkommen.
Damit keine Zweifel aufkommen: ja, ich
bleibe bei meiner Meinung! Ja, es ist Zeit
zum Umdenken! Aber nicht das “Umdenken” wie Carlo Kass es mir unterstellt. Umdenken müssen in erster Linie die Juden in
Israel und in der Diaspora. Während Jahrzehnten haben sich Israels Juden hinter der
Shoah versteckt, um ihre kriminelle Politik
gegenüber den Palästinensern zu rechtfertigen. Als die ewigen Opfer, die sie auch heute noch meinen zu sein, hoffen sie, auf immer ungestraft zu bleiben; sie können dabei
auf die uneingeschränkte Hilfe der Diaspo-
ra zählen. Auf die Gefahr hin, mich dem
Vorwurf auszusetzen, ich würde mich doch
nur hinter der Meinung anderer verstecken,
möchte ich Erich Follath zitieren:
“Aus dem früher erlittenen Leid erwächst
nicht der Anspruch, sich internationalen
Maßstäben und Normen entziehen zu dürfen”.
Und:”…steigern sich israelische Politiker
in die Opferrolle-” wir allein gegen den Rest
der bösen, missgünstigen Welt” - absichtlich hinein, um sich nicht an ihren eigenen
demokratischen Maßstäben messen zu
müssen?” Umdenken ist aber auch auf Seiten der Freunde und Partner Israels gefordert, zuvorderst die USA und die Europäische Union. Wer, wie Israel, internationales
Recht tagtäglich verletzt, hat kein Anrecht
auf einen privilegierten Status innerhalb
der Staatengemeinschaft. Die westlichen
Demokratien haben sich längst zu Komplizen der verbrecherischen und menschenverachtenden israelischen Politik gemacht.
Sie sind nicht in der Lage, Israel zum Einlenken in den Friedensgesprächen zu bewegen. Noch gibt es aber eine winzig kleine
Chance, den Palästinensern endlich zu ihrem Recht zu verhelfen. Aus eigenem Antrieb wird der jüdische Staat dazu den Willen allerdings nicht aufbringen. Die Diaspora-Juden hingegen verfügen über genügend
Einflusspotenzial, um eine entscheidende
Rolle im Friedensprozess zu spielen. Die
“Carte Blanche” von Marguerite Biermann
war als Aufruf an die Juden Luxemburgs gedacht, sich für dieses Ziel einzusetzen.
Ich möchte diesen Beitrag nicht ohne eine versöhnliche Note abschließen: gerne
darf Herr Kass mich auf einer meiner
nächsten Reisen nach Berlin oder Jerusalem begleiten. Ob im “Jüdisches Museum
Berlin”, oder an der Gedenkstätte Yad Vashem in Jerusalem, werden wir dann gemeinsam in Andacht und Würde der sechs
Millionen Shoah-Opfer gedenken können.
François Bremer
Gegenrede
Meinungsfreiheit ist keine Einbahnstraße
Herr Bremer: Obwohl ich, im sichtlichen
Gegensatz zu Ihnen, unsere Meinungsverschiedenheit bisher keinesfalls persönlich
nahm, kamen Sie mir vor wie der Geisterfahrer, der übers Autoradio vernimmt, es
wäre ein Geisterfahrer auf der gleichen
Strecke unterwegs, um sich dann lauthals
über den Sprecher zu ärgern, es wären ja
Hunderte…
Bei solchen Betonköpfen müssen immer
die anderen umdenken, wie Sie es auch in
Ihrer Antwort nicht lassen können: „Umdenken müssen in erster Linie die Juden in
Israel und in der Diaspora. Während Jahrzehnten haben sich Israels Juden hinter der
Shoah versteckt, um ihre kriminelle Politik
gegenüber den Palästinensern zu rechtfertigen.“
Laut Ihren Worten verstecken sich also
„Israels Juden“ ohne Ausnahme (!) - nicht
etwa nur vereinzelte rechts- bis linksextreme Kolonialisten – seit Jahrzehnten hinter
der Shoah, um ihre kriminelle Politik gegenüber den Palästinensern zu rechtfertigen. Das nennt man Wiederholungstäter,
Herr Bremer! Ich gebe Ihnen einen guten
Rat: Schreiben Sie weiter, aber lassen Sie
die Finger vom Publizieren!
Weiter fordern Sie von mir stichhaltige
Beweise für den „schlimmen Vorwurf“ des
„schleichenden Revisionismus‘“. Nun, das
von Ihnen geforderte „Umdenken“ bezogen Sie mit den Worten: „fast sieben Jahrzehnte und drei Generationen sind seit der
Shoah vergangen“, klar und deutlich auf
die Shoah und nicht auf die aktuelle Politik
Israels! Was braucht es da noch eines Beweises? Das ist schlicht und einfach Aufforderung zum Revisionismus!
Ohne das beschönigende Adjektiv
„schleichend“! Wenn Sie schon so zartbesaitet mit Kritik umgehen, dann passen Sie
in Zukunft wenigstens auf, was Sie schreiben!
Und wenn wir schon bei den Beweisen
sind: Liefern Sie mir doch bitte sehr stichhaltige Beweise für Ihren Satz: „bei der
Lektüre des Urteils kann man sich des Eindrucks nicht erwehren, dass für die Mitglieder der jüdischen Gemeinde nicht die üblichen Maßstäbe gelten. Unsere Justiz ist offensichtlich der Meinung, dass ihnen ein
besonderer Schutz zusteht.“
Können Sie diese Beweise gegen die
„blinde Justitia“ nämlich nicht beibringen,
dann liegt hier ein eindeutiger Fall von „outrage à magistrat“ vor. Ich überlasse es Ihnen, die dazu passenden Paragraphen zu
recherchieren. Es sei denn, Generalstaatsanwalt Robert Biever nimmt sich dieser
Aufgabe an!? Das wäre mal ein Prozess,
den ich liebend gerne kommentieren würde.
Sie sehen also, Herr Bremer, die Meinungsfreiheit, die ich meine, ist ein weites,
mit vielen Fußangeln gespicktes Feld.
Ich will die Denkerphobie in Ihnen nicht
mit Voltaire totschlagen, doch werde ich
mich auch in Zukunft stets dafür einsetzen,
dass sogar Sie Ihre Meinung weiterhin frei
ausdrücken können, pardon, dürfen. Doch,
gesetzlich verankertes Antwortrecht hin
oder her, verschonen Sie mich in Zukunft
mit Ihrem einseitigen „Geschreibsel“.
Carlo Kass
Littérature
S. 24
Feuilleton: Jhemp Hoscheit
Klangfaarwen oder Dat immenst Gebai
vun der Erënnerung
„kulturissimo“ huet de Privileg, aus dem
nach net publizéierte Roman „Klangfaarwen“ vum Jhemp Hoscheit, deen am
Nationale Literaturconcours 2010 den 3.
Präis ex-acquo krut, den Ufank ofzedrécken. Mir soen dem Auteur Merci fir säi
Vertrauen. D’Geschicht spillt 1971. E
Bouf lieft an senger eegener Welt. Hie
weess net, wou säi Papp ass. Seng
Mamm schafft de ganzen Dag bei engem Bäcker a bekëmmert sech net vill
ëm hir Kanner. De Bouf, den Erzieler, erfënnt sech eng Ersatzwelt aus Kläng,
Téin a Geräischer, déi hien a Fixkëschte
späichert a versuergt. Enges Daags
wäert eent vun de sëllesche Geräischer
ganz besonnesch wichteg ginn…
Als Kand hat ech Angscht virun de Geräischer, besonnesch wann et der vill beienee
waren, an ech se weder zerleeën nach vun
anere Geräischer ënnerscheede konnt. Vill
Kanner hunn Angscht vru Geräischer.
Domadder verroden ech näischt Neits. Den
Ënnerscheed tëschent mir an deenen anere
Kanner war, vläicht, datt ech geléiert hat,
mat de Geräischer ëmzegon. Ech hunn se
gesammelt, wéi aner Kanner Pechbiller gesammelt hunn, an no enger gewëssen Zäit
konnt ech verschidde Geräischer tëscht
aneren erëmerkennen, ech konnt e bestëmmte Klang oder e bestëmmten Toun vun
aneren Téin oder Kläng ënnerscheeden.
Wéi et dozou komm ass, erzielt dës Geschicht. Ech war als Bouf - dat muss 1971
gewiescht sinn - an eng geféierlech Situatioun geroden, an där ech vu mengem Talent,
bestëmmte Geräischer ënnerscheeden ze
kënnen, Gebrauch maache konnt. Ech
weess net, wat mengen Elteren deemools
Schlëmmes geschitt wär, wann ech mech
net an deem richtege Moment u gewësse
Kläng erënnert hätt. Meng Elteren hu mer
vill ze verdanken. Wéi laang ech fir dës Geschicht brauch, dat weess ech net. Ech wëll
mech net fläissen an net ze lues maachen.
Dat hängt ganz dovun of, wéi staark meng
Erënnerungen nach sinn. Ech wär frou, wa
meng Mamm, déi am Altersheim ass, dës
Geschicht nach ze liese kritt. Hir Ae ginn
ëmmer méi schwaach. Ech weess nach net,
ob ech mengem Papp se ze liese ginn. Hien
huet der elo achzeg, lieft aleng am Haus an
der Rue des Champs, an deem ech laang gewunnt hunn. Vläicht wär mäi Papp, haut,
net rosen, wann en endlech d’Wourecht ge-
wuer géif ginn, wat deemools wierklech geschitt war, wou ech him - op eng gewësse
Manéier - d’Liewe gerett hat.
Et war ëmmer nees duerch bestëmmte
Geräischer, duerch déi ech als Kand lues a
lues ageschlof sinn. Dat kléngt elo vläicht
komesch oder paradoxal, mee ech weess et
ganz genee - ech ka mech neemlech elo
nees un de Kaméidi erënneren, iwwerdeems ech mech Schrëtt fir Schrëtt un déi
Zäit eruntaaschten - datt ech ouni Geräischer net aschlofe konnt. Et war awer net
nëmmen ee Geräisch, et war däers Kaméidi
elauter, et ware Geräischer vun allen Zorten, an ech froe mech nach haut, wéi en
Haus esouvill Geräischer konnt hunn, wou
en Haus all déi Geräischer am Dag gelagert,
gespäichert a verstoppt hat an a wéivill
Wénkelen an a wéivill Ecker et s’iwwerhaapt nëmmen all siche goung, fir datt de
gesammelte Kaméidi owes, wann et dobaussen op der Strooss méi roueg gi war, an
den Ouere vun engem klenge Jong fir Onrou suerge kéint.
Elo, bal véierzeg Joer nodeems dat geschitt war, wat mech dozou gefouert huet,
dës Geschicht ze schreiwen, muss ech
mech fir d‘éischt, ier ech mech mat hirem
Verlaf beschäftege kann, a meng Schlofkummer erandenken. D’Schlofkummer an
deem Haus, an deem ech vill aleng war.
Wann ech nees u meng Schlofkummer denken, komme mer mat de Gedanken - awer
och mat de Figuren an de Musteren op der
Tapéit, déi mer d’Gedanken elo mat onschaarfen Ëmrëss erbäizauberen - nees
d’Geräischer an de Kapp, an et ass genee
wéi deemools, wou ech am Bett louch, a
wou ech all déi eenzel Geräischer entziffere
wollt - besonnesch déi aus dem zougespaarte Mansardszëmmer -, déi sech eréischt
géint der Owend wéi Déif an d’Haus geschlach haten oder schonn am Haus waren
an nëmmen drop gelauert hunn, fir mech
owes a menger klenger Schlofkummer z’iwwerfalen.
Ech weess, datt ech am Ufank, wou ech
nach net dru gewinnt war, ee Geräisch vun
deem aneren zënnerscheeden, Krämpes
hat, anzeschlofen, well da war all Geräisch,
dat ech mer net erkläre konnt, e Feind oder
eng Gefor, ech hu gemengt, eist Haus géif
déi Geräischer erschafen an se verdueblen a
verdräifachen, fir mech owes fäerten ze
dinn, dat wär esou Usus bei de Geräischer,
déi wären do, fir kleng Kanner um Aschlo-
fen ze hënneren, déi géifen sech de ganzen
Dag drop freeën, fir owes soen ze kënnen,
Aha, du wëlls aschlofe mäi Kand, awer mer
loossen dech net aschlofen, du wäerts gesinn, oder besser du wäerts héieren, mäi
Kand, datt mer sou hannerlëschteg an eekleg sinn, datt mer dir de Schlof net vergonnen.
De Schlof, dee koum och net ëmmer gläich, sou wéi een dat hofft, an d’Geräischer,
déi sech wéi en akustesche Kuddelmuddel
breet gemaach hunn, hu mech beim
Aschlofe gestéiert, awer nëmme well ech se
net richteg bestëmme konnt, nëmme well
ech keen ee Geräisch vun deem aneren ënnerscheede konnt. Et waren am Fong keng
verschidden, eegestänneg Geräischer, mee
et war nëmmen een eenzege grousse Kaméidi, an deem sech all déi vereenzelt Geräischer zu engem groussen Duerchernee
versammelt a mir d’Aschlofe schwéier gemaach hunn, si hunn sech zu engem décke
Kaméidisblock - enger Cacophonie - a
menger Kummer vereenegt an sech duer
néiergelooss, wéi wann se soss keng aner
Plaz fonnt hätten fir hiert Onwiesen ze dreiwen, an et war, wéi wann e breeden, décken, schwéiere Buerer a mengen Ouere
dréine géif. Et war schwéier, an deem groussen, eenheetleche Kaméidi déi eenzel Geräischer ze zerleeën, ech hat d’Gefill, wéi
wann dee Kaméidi, dee bestänneg gebuert
huet, en déckt Eiseseel wär, dat aus elauter
dënnen Dréit gewieft wär, an, fir eng ënnerlech Zefriddenheet an eng gewësse Séilerou
ze kréien, wousst ech vun Ufank un, datt
ech misst léieren, all eenzel Geräischdrot
aus deem décke Kaméidisstrang erauszeléisen. Ech hu mech natierlech dobäi missen
ustrengen an dat war keng esou eng liicht
Aufgab, well jo de Kaméidi a mengen Ouere
gedauscht huet, a mäin Trommelfell huet
heiansdo staark gelidden, awer ech hu
mech net vum Kaméidi ënnerkréie gelooss,
ech hu mech konzentréiert an de Kaméidi a
Stécker zerluecht, déi ech lues a lues erkannt hunn; ech hu mech gefrot, vu wou
kommen déi Geräischer hier, watfire Wee
maachen se bis bei mech, aus wat bestinn
se? A wat ech se besser erkannt hunn, wat
se mer méi familiär virkomm sinn. Et ass jo
gewosst, datt ee virun eppes, wat ee gutt
kennt - an dat ass bei Kanner nach méi
wouer wéi bei Erwuessener - net méi sou
vill Angscht huet, wéi vrun eppes, wat engem friem ass, an doduerch huet déi
Littérature
Photo: Fabrizio Pizzolante
Angscht sech geluecht, ech hu mech berouegt, ech si mat de Geräischer eens ginn, ech
hu mat der Zäit geléiert, d’Geräischer, déi
drop aus waren, mäi Gläichgewiicht ze zerstéieren, selwer an de Grëff ze kréien. Si
waren net méi meng Feinden, mee si goufe
meng Frënn. Si hu mech op menge ville
Weeër begleet, wéi Komplizen. Ech hat se
gebännecht kritt.
Vläicht geet d’Geschicht haaptsächlech
nëmmen iwwert mäi perséinlechen Ëmgang mat de Geräischer. Aner Momenter,
aner Episoden, déi mer wichteg schéngen,
ouni awer en direkten Zesummenhang mat
Geräischer ze hunn, wäerten och hir Bedeitung kréien. Vläicht ginn ech iwwrem
Schreiwe bei där enger oder anerer Episod
aus menger Kandheet an d’Breet, wou ech
hätt missen an d’Déift goen, et kann awer
och sinn, datt ech net genuch an d’Breet ka
goen, wann et mer ze séier gelénge géif, un
de Fong vun der Wourecht ze kommen.
Ech loosse mech dreiwen. Wann een
d’Spannrad vun der Zäit ze séier zréckspullt, kënnen sech d’Fiedem séier verschlëppen. Ech ka mech nëmme mat vill
Gedold un déi Zäit eruntaaschten.
Wann ech e Fuedem verléieren, gräifen
ech en aneren op, an der Hoffnung, net zevill wäit vum Haaptfuedem ze geroden. Déi
Gefor besteet ëmmer, wann een sech elo
esou op de Wee mécht wéi ech, et kënnen
Nieweweeër optauchen, mat deenen een
net gerechent hat. Da stellt sech d’Fro, a
watfireng Richtung geet een. Ech hoffen,
ech kommen net ze wäit vum Wee of, deen
ech mer virgeholl hunn, ze goen.
Datt nëmmen e puer vun de ville Geräischer, déi et gëtt, meng Komplize konnte
ginn, war net virauszegesinn. Dat hätt kee
kënne viraussoen. Ech scho guer net. Ech
war scho frou, datt ech der am Laf vun dräi
bis véier Joer souvill wéi méiglech gesammelt hat. An dozou hunn och meng Fixkëschte bäigedroen, an deenen ech mer déi
eenzel Geräischer opgeholl hunn. ’Ophuelen‘ ass vläicht net dat richtegt Wuert. Ech
hunn s’a menge Fixkëschte versuergt a gespäichert. Zu där Zäit, iwwert déi ech elo
schreiwen, bestoung natierlech schonn déi
technesch Méiglechkeet, d’Geräischer op
Tounbänner opzehuelen, et goufe schonn
déi éischt Tounbandkofferen, awer finanziell gesinn, wär et onméiglech gewiescht,
an de Besëtz vun engem Tounbandkoffer ze
kommen, meng Mamm hätt mer ni ee kafe
kënnen. Hätt ech esou en Tounkoffer gehat
wéi de Claude - dem Untersuchungsriichter
Delors säi Jong - deen sech elo a meng
Erënnerung eraschläicht, dann hätt ech ni
dee speziellen Don vum richtege Lauschteren a vum opmierksamen Oppassen entwéckele kënnen. Et war mer gelongen, mat
Hëllef vun eidle Fixkëschten - menge klengen Tounkëschten - all eenzelt Geräisch
z‘ënnerscheeden. Ech hu laang gebraucht,
fir deen Don richteg ze beherrschen, esou
en Don kritt een net vun haut op muer. Ech
hunn dat bal bis zur Perfektioun tränéiert.
S. 25
Jhemp Hoscheit
Niewent der haaptsächlecher Funktioun
als Angschtverdreiwer, war dat Erkenne vu
Geräischer awer och als Zäitverdreif geduecht. Well ech déi meeschten Zäit bal nëmme mat mir beschäftegt war, hunn ech missen eppes Nëtzleches maachen, fir d’Zäit
erëmzekréinen. Ech hunn als klengt Kand
awer ni gemengt, datt ech, 1971, mat dräizeng Joer, bestëmmte Geräischer am richtege Moment, grad an deem Moment, wou et
drop ukéim, richteg erkenne kéint.
Mäin Hobby, Geräischer a Fixkëschte
festzehalen, hat awer och vill domadder ze
dunn, datt et vu menger Gebuert un bis ongeféier zwielef Joer kee Papp gouf. Ech hat,
wéi all Kand, e Papp, awer fir mech gouf et
hien net. Ech hat nëmme meng Mamm a
meng Schwëster. Ni huet ee mir an der
Kandheet gesot, wou mäi Papp war. An
nach haut froen ech mech, wéisou kee mir
dat gesot huet. Mol keng Undeitung un hie
gouf gemaach. Et gouf hien net. Ech war
esou staark op Geräischer fixéiert, well ech
sou dacks aleng war, a meng Geräischer
ware meng Frënn. Hätt eng männlech
Stëmm mer am Haus gesot: Dat ass de
Wand! Oder: Komm! Du brauchs dach net
ze fäerten. Oder: Hei, kuck! Ënnert dem
Bett ass näischt!, dann hätt ech mech net
esou op d’Geräischer konzentréiere missen. Et gouf keng staark Hand, déi mer all
déi méiglech Geforen, déi hannert de Geräischer gelauert hunn, hätt kënne verdreiwen. Ech hu mer missen op meng eege Ma-
néier Gefore vum Leif halen. E ganze Koup
Kaméidi ass an den Zëmmere vun eisem
Haus gegeeschtert an huet sech bis an deene klengste Wénkelen erëmgedriwwen, et
war en onbeschreifleche Kaméidi, ech hu
mer virgestallt, d’Geräischer kéimen aus de
Maueren oder aus de pechschwaarze Splécken, tëscht den hëlzen Dill, géifen se quëllen oder vun den Heizungsréier bis an
d’Heizungskierper schläichen. An d’Zëmmeren hunn sech ëmmer méi mat Kaméidi
gefëllt an de Kaméidi huet säin onbeschreiflecht Onwiese gedriwwen, an ech hat
Angscht, d’Zëmmere kéinte vun elauter Kaméidi baschten, well de Kaméidi widdert
d’Maueren, d’Dieren an d’Fënstere gedréckt huet. Owes war et am Schlëmmsten,
an ech hat Angscht, dee Kaméidi, deen de
ganzen Dag Zäit hat, sech breet ze maachen, géif sech mat sengem ganze Gewiicht
a mat senger ganzer Kraaft widdert déi
schappeg, dënn Wand stäipen, s‘ëmgeheien, an da wär de Kaméidi bei mir an der
Kummer an da wär ech em ausgeliwwert.
Hinweis
Vum Jhemp Hoscheit ass elo grad
bei den Editions Guy Binsfeld säin
éischte Krimi erauskomm:
„Mondelia“
ISBN: 978-2-87954-236-2
Präis: 23.90 Euro
Ici et ailleurs
S. 26
Briefe an eine Freundin (3)
E Preiss ass e Preiss
Janina Strötgen
Liebe Freundin,
Ich soll „Heim ins Reich zu Mutti!“ Zumindest wenn es nach den Wünschen
eines anonymen Lesers ginge, der meinen letzten Brief an dich mit solch zwar
belustigenden aber doch auch populistischen Kritzeleien zuerst beschmiert
und dann in die Redaktion zurück geschickt hat. „De roude Léiw ass nach
net futti!“ belehrt er mich. Als ob ich das
nicht wüsste!
Auf jedem zehnten Auto in Luxemburg
klebt er, der „Roude Léiw“. Als Überbleibsel des Fahnenstreits, den Staatschef Juncker persönlich vor gut einem Jahr beilegte,
indem er sich für die Gleichberechtigung
beider Nationalfahnen, der Trikolore und
dem „Roude Léiw“, aussprach.
Eigentlich habe ich nichts gegen Löwen,
diese schönen majestätischen Tiere. Und
auch nichts gegen den „Roude Léiw“, der
voller Kraft und Mut und Stärke die
Schleck-Brüder bei der Tour de France unterstützt. Aber den Slogan „Roude Léiw,
huel se!“, finde ich dann doch ganz schön
gruselig. „Huel se“ und beiß ihnen den
Kopf ab! Den anderen, den Fremden, den
Feinden, den Gegnern.
Es ist nun mal so, dass solche Nationalsymbole oft den gegenteiligen Zweck erfüllen, als den eigentlich gedachten. Statt zu
einen, spalten sie. Dass sie - wie es scheint in letzter Zeit wieder mehr an Bedeutung
gewinnen, ist doch paradox. Denn nebenher laufen die Integrationsdebatten auf
Hochtouren. Die Zeitungen sind voll davon: Gut klingende Theorie von besorgten
Politikern, Integrationsmaßnahmen von
Nichtregierungsorganisationen, Forderungen nach mehr Partizipation der Ausländer
im öffentlichen und sozialen, ja sogar politischen Leben.
Ein Graben durch ganz Europa
Natürlich ist dieser immer tiefer werdende
Graben zwischen nationalistisch-populistischen Anwandlungen auf der einen und
den bemühten Integrationsdebatten auf der
anderen Seite nicht spezifisch Luxemburgisch. Umso schlimmer, denn dieser Graben geht durch ganz Europa. Die auf der einen - wir auf der anderen Seite. Die faulen
Griechen, Iren, wahrscheinlich auch Portugiesen und Spanier - wir, die zahlen müssen, immer zahlen. Und in diesem Graben
wühlen sie dann, um ihre Parolen zu formen, die Sarrazins, Sarkozys und alle anderen, die von ihrer Geisteshaltung nichts mit
einem „Citoyen européen“ zu tun haben.
Armes Europa!
Aber ich möchte an dieser Stelle jetzt
nicht über den geistigen Verfall eines geeinten Europas lamentieren, sondern mit meinen Beobachtungen in Luxemburg bleiben.
Dass ein Europa der Europäer eine Utopie
ist, merkt man auch hier sehr deutlich. Als
Deutsche in Luxemburg fühlt man sich
nämlich ganz schön „deutsch“. Eigentlich
habe ich mich noch nirgendwo so
„deutsch“ gefühlt wie hier. Nicht mal in Israel.
Wie du weißt, habe ich kein besonders
starkes Nationalbewusstsein, und ich finde
den Anblick von wehenden deutschen
Flaggen weiterhin sehr befremdend. Ob zu
Recht oder zu Unrecht, weiß ich selbst
nicht so genau. Meine Meinung, dass sich
die Flaggen für Deutschland nach dem Nazionalsozialismus erstmal ausgeweht hatten, ist nicht unbedingt rational, sondern
vielmehr emotional motiviert. Das weiß
ich. Das sind nun mal Auswirkungen meiner Auseinandersetzung mit der Geschichte.
Diese fällt bei jungen Luxemburgern natürlich ganz anders aus. Jeder hier hat irgendeinen Großvater, der zwangsrekrutiert
wurde oder einen Großonkel der im KZ
oder im Widerstand war. Der Einmarsch
der Nazis und ihr Terrorregime haben Luxemburgs Selbstverständnis geprägt, wie
sonst keine zeitliche Epoche. Besonders
deutlich wurde mir dies beim Lesen von
schacko klak, dem erste Band der Romantrilogie von Roger Manderscheid (schacko
klak / de papagei um käschtebam / feier a
flam). Durch die Bedrohung der Unabhängigkeit 1939 entstand erst so etwas, was
man heute nationales Identitätsbewusstsein nennt. Und dabei scheint es so, dass
Luxemburg auch heute noch den Deutschen als Feindbild braucht, um seine nationale Identität zu definieren. Und zwar in
der Abgrenzung zum „Deutschtum“. Sprüche, wie „E gringen Hond an e gudde Preiss
gëtt et net“, oder „E Preiss ass e Preiss, och
wann e mam Zylinder am Bett läit“ oder sogar „Et gëtt keng houre Preisen, et gëtt nëmmen hourer Saupreisen“, werden nicht etwa von zurückgebliebenen Rassisten hinter
vorgehaltener Hand gesagt, sondern sind
salonfähig.
Die Deutschen haben Luxemburg so viel
Schlimmes angetan, dass Deutsche in Luxemburg heute solche Sticheleien aushalten müssen. Und meinetwegen, gegen ein
paar dumme Sprüche über den noch dümmeren „Houre Preiss“ habe ich ja gar
nichts. Schließlich ist der integriert, der
über sich lachen kann. Und political correctness wird sowieso überbewertet.
Aber Europa ist auch für mich nicht das,
was ich mir einmal ausgemalt hatte. In dem
Europa meiner Vorstellungen, muss sich
kein Europäer wegen seiner Nationalität
diskreditiert fühlen. In meinen ersten Wochen beim Tageblatt, ging ich zu einer Gedenkveranstaltung für Primo Levi. Dort
wurde ich mit der Frage begrüßt: „Gibt es
im Tageblatt denn keine Luxemburger Journalisten?“ Es sei doch nicht angemessen,
dass ausgerechnet eine Deutsche über eine
Veranstaltung für Naziopfer schreibt.
In solchen Situationen beginne ich dann
automatisch, mich zu rechtfertigen. Rutsche in Diskussionen ab, die ich eigentlich
gar nicht führen möchte. Merke, dass ich
anfange, meine Generation zu verteidigen.
Wir haben doch keine Schuld an den Naziverbrechen. Wir haben die Pflicht zur Verantwortung. Und deshalb schreiben wir
über Primo Levi.
Meistens leuchtet das meinem Gegenüber
dann auch ein. Und wenn er es besonders
gut mit mir meint, bekomme ich sogar
Komplimente, wie: „Du bist ja gar nicht
richtig ’deutsch‘“. Mir wurden sogar schon
„spanische Vorfahren“ angedichtet, wegen
meines angeblich „dunklen Teints“.
Deutsch sein scheint eine Charaktereigenschaft zu sein. Man kann entdeutscht werden; auch meine Frankreichliebe hat mir
dabei schon oft geholfen. Doch durch diese
„Entdeutschung“ werde ich deutscher als
ich bin. Und das macht mir Angst. Dann
will ich zwar nicht zurück „heim ins
Reich“, aber zurück zu Mutti! Oder zu dir,
liebe Freundin! In ein offenes Europa voller
Europäer, ohne nationale Grenzen und
Stereotypen.
Bis bald, liebe Freundin!
Ici et ailleurs
S. 27
Totalitarismus (3)
Aspekte eines aktuellen Themas;
noch mal Hannah Arendt
Michel Decker
Auseinandersetzungen mit den Themen
„Totalitarismus“ und „Faschismus“ berufen sich oft auf Hannah Arendts Hauptwerk „Elemente und Ursprünge totaler
Herrschaft“. Demgemäß sind das Dritte
Reich und die Sowjetunion (bis zum Tode Stalins) als totalitär zu bezeichnen.
Ein Großteil der Diskussion über Totalitarismus beschränkt sich auf diesen Bereich,
was zum Ergebnis hat, dass bei Unachtsamkeit der Unterschied zwischen Stalinismus
und Kommunismus verschwindet. Kommunismus ist nämlich nicht gleich Stalinismus. Auch wird auf diese Art das Sowjetregime schnell auf eine Stufe gestellt mit dem
Naziregime, was einer Verharmlosung der
Naziideologie gleichkommt. Denn das industrielle Umbringen von, nach Nazidoktrin, „Untermenschen“ hat es in der Sowjetunion so bekanntlich nicht gegeben. „Untermenschen“ waren übrigens nicht nur Juden, sondern auch Zigeuner, Polen und
Slawen generell.
Und einfach nur die Zahl der Toten gegeneinander zu stellen reicht nicht aus, weil
ansonsten die Gefahr besteht, dass irgendjemand auf die Idee kommen könnte, die
Toten der heutigen Weltwirtschaftsordnung
aufzulisten (die oft zitierten 30.000 Hungertoten pro Tag in einer Welt, die 12 Milliarden Menschen ernähren kann; das macht
etwa 10 Millionen Tote pro Jahr). Dieses ist
wichtig, weil der Totalitarismus nicht mit
diesen beiden Lesarten ausgestorben ist.
Hannah Arendts Totalitarismusstudie
kann also nicht auf diese Gegenüberstellung reduziert werden. Wenn man nämlich
ihr Werk ansieht, fällt einem auf, dass es als
Untertitel führt: „Antisemitismus, Imperialismus, totale Herrschaft“.
Einfach nur seitenmäßig umfasst der Teil
1 „Antisemitismus“ 243 Seiten, der Teil 2
„Imperialismus“ 350 Seiten und der Teil 3
„Totale Herrschaft“ ebenfalls 350 Seiten.
Drittes Reich und Stalinismus werden
hauptsächlich im dritten Teil behandelt,
was also den Schluss zulässt, dass die Tota1
Sie denkt hier u.a. wohl auch an
Entwicklungshilfe
2
Allen W. Dulles war selber
CIA-Direktor
litarismusdebatte sich nicht auf dies beiden
Erscheinungsformen reduzieren lassen
kann.
Imperialismus
Hannah Arendt geht sehr streng mit dem
Imperialismus zu Gericht. Sie macht sogar
Äußerungen, die einem heutzutage leicht
den Ruf eines „Verschwörungstheoretikers“ einbringen können. Diese Art Anschuldigung erlaubt es übrigens, jede Diskussion abzuwürgen und zudem noch den
Verwegenen ins intellektuelle Abseits zu
rücken. Bezüglich Imperialismus ist sie der
Meinung, dass nur reiche Länder sich die
Ausgaben einer imperialistischen Politik
leisten können, da Imperialismus neben
dem wirtschaftlichen Gewinn hohe politische Kosten hervorruft, z. B. unter der
Form von Auslandshilfen.1 Und sie folgert:
„Was jedoch schon jetzt beängstigend deutlich scheint, ist die Stärke gewisser, scheinbar unkontrollierbarer Prozesse, die darauf
hinauslaufen, jede Hoffnung auf eine Entwicklung der neuen Nationen zu Verfassungsstaaten zu zerstören und die republikanischen Institutionen in den alten (Nationen) zu untergraben. Die Beispiele sind
zu zahlreich, um sie auch nur flüchtig aufzuzählen, aber das Aufkommen eines ’invisible government’ in Gestalt der Geheimdienste, deren Einfluss auf die Innenpolitik,
auf den Kultur-, Ausbildungs- und Wirtschaftsbereich des amerikanischen Lebens
erst unlängst aufgedeckt wurde, ist ein so
unheilvolles Zeichen, dass man es nicht mit
Stillschweigen übergehen kann.“ Sie fährt
fort: „Es gibt keinen Grund, an der Feststellung von Allen W. Dulles2 zu zweifeln, dass
der CIA seit 1947 „mehr Einfluss auf unsere
Regierung als sonst ein Nachrichtendienst
auf irgendeine Regierung der Welt hat“,
noch gibt es einen Grund anzunehmen,
dass sich dieser Einfluss seit 1958, als er seine Feststellung traf, verringert hätte.“
Dies schrieb Hannah Arendt im Juli 1967
in einem neueren Vorwort zu Teil 2 „Imperialismus“, der selber schon 1949 vorlag.
Von unglaublicher Aktualität ist auch ihre Äußerung aus Teil 2 „Imperialismus“
über den Finanzier innerhalb des kapitalistischen Produktionssystems: „Er (der Finanzier) vermittelte und veranlasste durch
Kapitalinvestierungen eine neue Art der
Ausraubung fremder Länder und Kontinente, welche bisher unbekannt war und
Cover der Erstausgabe von Hannah
Arendts „The Origins of Totalitarianism“
von ferne geleitet werden konnte. Damit
leitete er eine eigentümliche Verwaltungstechnik imperialistischer Herrschaft ein.“
Und sie fährt weiter in ihrer Beschreibung
des Finanziers, die in ihrere Aktualität bis
zum heutigen Tag nichts eingebüßt hat. „Er
verstärkt das Element der Spekulation im
Börsengeschäft außerordentlich, weil die
realen Hintergründe von Kursdifferenz,
vom Steigen und Fallen von Papieren, die
Werte in den entferntesten Ländern repräsentieren, überhaupt nicht mehr zu kontrollieren waren. Dies eröffnete dem
Schwindel ein Feld praktisch unbegrenzter
Möglichkeiten, welche die alte Kaufmannsund auch Börsenmoral aller großen Finanzzentren der Welt in wenigen Jahrzehnten ruinierten. Da der Schwindel so wenig
wie das ehrliche Geschäft mit Werten aus
aller Herren Länder nicht ohne eine
Scheininformation der öffentlichen Meinung gedeihen kann, wurde für ihn, im Gegensatz zu der Epoche des älteren Industrie- und Handelskapitalismus, der Einfluss
auf die Presse und schließlich die Beherrschung eines Teiles ihres Nachrichtenapparates zu einer lebenswichtigen Aufgabe.“
Hannah Arendt spricht auch von dem
„Wahn der Bourgeoisie, dass Geld Geld
zeugen kann“, ohne durch den Produktionsprozess von Waren hindurchgehen zu
müssen. Dies schien möglich durch den
auswärtigen Aktienbesitz, doch sagt sie, ereignet sich dies Wunder der Akkumulation
nur, weil in diesen Ländern die schiere Gewalt ohne Rücksicht auf irgendein Gesetz
sich Reichtümer aneignen konnte.
Heute geschieht solches oft im Namen
von Gesetzen, die gezielt den Regierungen
von Außen „mit Nachdruck ans Herz gelegt
wurden“.
Wir werden in einem weiteren Beitrag
auf andere Aspekte des Totalitarismus zurückkommen.
Ici et ailleurs
S. 28
Über Preußen und Deutschland (XIII)
Die Westfront bis 1917
Tino Ronchail
Schlussangriff am 15. Dezember 1916. Sie
verloren 542.000 Mann, die Deutschen
Das Schicksal der deutschen Kolonien
434.000 in der zehnmonatigen Schlacht,
in Fernost war bis Dezember 1914 geredie maximal 8 km tiefe Geländegewinne auf
gelt. Die Japaner eroberten im Einvereinem Frontabschnitt von 32 km gebracht
nehmen mit Großbritannien in China die
hatte. Nach dieser Schlächterei war FalkenFestung Tsingtau, aus der sich das
hayn als Oberbefehlshaber nicht mehr tragdeutsche Kreuzergeschwader schon
bar und musste am 28. August wegtreten.
Mitte September in Richtung SüdatlanDie vor allem britische Offensive an der
tik abgesetzt hatte.
Somme, die sich unter dem Oberkommando von General Haig auch zu einer zehnIn den nächsten Monaten besetzten sie alle
monatigen Abnutzungsschlacht entwickeldeutschen Inselgruppen, bis auf Samoa, das
te, begann am 1. Juli 1916 und verlief wie
von den Neuseeländern annektiert wurde,
die Schlacht von Verdun. Ein siebentägiges
und Kaiser-Wilhelm Land (ein Teil von
Trommelfeuer auf den 24 km langen FrontNeu-Guinea), das die Australier nach einer
abschnitt mit 1.500.000 Granaten, d.h. fast
Woche Widerstand übernahmen.
400 Einschlägen pro Stunde und FrontkiloIn Afrika war das Gelände schwierig, die
meter, das hatte es noch nicht gegeben. Als
Versorgung der Truppen ein
dann die 13 britischen Divisiogroßes Problem, und die Kranknen zum Sturm antraten und in
heiten forderten mehr Opfer als
langen Reihen auf die deutschen
die Gefechte; so ging alles sehr
Stellungen zuliefen, wurden sie
schnell. Kamina, die Hauptvon den Maschinengewehren
stadt von Togo, fiel am 25. Auniedergemäht. An diesem Tag
gust 1914; in Deutsch-Kamerun
verloren die Briten 57.000
fiel Douala am 27. September
Mann, davon ein Drittel Tote,
1914, aber Stützpunkte beder höchste Tagesverlust in der
haupteten sich bis Februar
gesamten britischen Militärge1916. Südwestafrika (Namibia)
schichte. Und so ging es weiter…
kapitulierte am 9. Juli 1915 vor
Ein fortwährendes Gemetzel mit
den südafrikanischen und rhokleinen Gefechten und Großandesischen Truppen, die Windgriffen, an dessen Ende, am 18.
hoek schon im Mai erobert hatNovember,
die
Deutschen
ten. In Deutsch-Ostafrika dau- Ein deutscher Toter bei Verdun, einer von Hunderttausenden
660.000 und die Alliierten
erte der Krieg so lange wie in
630.000 Tote und Verwundete
Europa. General von Lettowhatten. Für einen GeländegeVorbeck zog mit seiner höchstens 15.000 sche Angriff, mit Verlusten einiger bekann- winn von ungefähr 13 km.
Mann, vor allem Askaris, starken Truppe ter Forts wie Douaumont und Vaux und eiItaliens Kriegseintritt begann mit kleinen
kreuz und quer durch die Lande, verlor alle niger Kilometern Gelände, zurückgeschla- Seeoperationen in der Adria und ab dem
Gefechte gegen die 100.000 afrikanischen gen.
23. Juni 1915 zu Land mit der ersten IsonDie französische Führung vollbrachte ei- zoschlacht. Der Isonzo fließt westlich von
und indischen Soldaten der Briten und kapitulierte erst am 25. November 1918 for- ne logistische Meisterleistung: Nur eine Triest in die Adria und war der Schauplatz
Straße von 72 km Länge und eine kleine von 11 italienischen Offensiven zwischen
mell.
Die Kolonialtruppen wurden nicht nur in eingleisige Schmalspurbahn zwischen Bar- Juni 1915 und August 1917, ohne dass gröden Kolonien, sondern vor allem auch in le-Duc und Verdun beförderten alles Nöti- ßere Geländegewinne erzielt wurden. Die
Frankreich eingesetzt. An der Westfront ge an die Front. Die Bahn transportierte je- Italiener hatten in dieser Zeitspanne
standen über 200.000 Soldaten aus dem den Tag 1.800 Tonnen, vor allem Lebens- 1.100.000 und die Österreicher 650.000
Maghreb und 163.000 „tirailleurs sénéga- mittel für 16.000 Offiziere und 420.000 Sol- Mann Verluste. Nur einmal, am 15. Mai
lais“, sowie Teile der indisch-englischen Ar- daten und Futter für 136.000 Pferde und 1916, starteten die Österreicher eine Offenmee. Auch als Arbeitskräfte waren sie ge- Maultiere. 3.500 Lastwagen waren Tag und sive im Trentino, dem heutigen italienischätzt: 63.000 Vietnamesen und Chinesen Nacht unterwegs zwischen Hinterland und schen Süd-Tirol südlich des Brennerpasses.
aus Indochina arbeiteten in französischen Front und transportierten zum Beispiel in Nach Geländegewinnen von bis zu 19 Kiloden ersten 14 Tagen der Schlacht 23.000 t metern und Einnahme zweier Städtchen,
Munitionsfabriken.
Die Westfront war 1915-16 im Stellungs- Munition, 2.500 t andere Güter und Asiago und Arsierno, stellten die Österreikrieg erstarrt, mit Durchbruchsversuchen 190.000 Soldaten. Die Rückfahrt diente cher ihren Hauptangriff ein, um Truppen
und „Abnutzungsschlachten“. Die Haupt- zum Abtransport von Verwundeten und nach Galizien zu verlegen, wo die russische
offensiven der Alliierten spielten sich im Toten.
Brussilow-Offensive
gestoppt
werden
Am 10 Juli begann die letzte deutsche musste. Die Italiener, die verstärkt worden
Februar-März 1915 in der Champagne, im
Mai-Juni im Artois nördlich von Arras, und Verdun-Offensive, die französische Gegen- waren, eroberten die Städte zurück. Die
noch einmal im September in beiden Regio- offensive erfolgte am 14. Juli. Die Franzo- Verluste der Italiener betrugen 147.000
nen ab, ohne Durchbruch und mit hohen sen übernahmen die Initiative bis zu ihrem Mann gegenüber 80.000 der Österreicher.
Photo: AFP
Menschenverlusten (250.000 Alliierte,
150.000 Deutsche).
1916 war das Jahr der „Abnutzungsschlachten“, Verdun und Somme. Die
deutsche Großoffensive begann bei Verdun am 21. Februar an einem 5 km breiten
Frontabschnitt mit einem neunstündigen
Trommelfeuer aus 1.400 Geschützen. An
dem Frontabschnitt war die deutsche Armee im Vorteil, denn die Artillerie war der
französischen mit 4:1 überlegen, neun
deutsche standen zwei französischen Divisionen gegenüber. In der Luft waren die
Deutschen ebenfalls stärker. Logistisch waren sie auch im Vorteil mit nicht weniger als
12 Eisenbahnlinien zur Versorgung der 5.
deutschen Armee. Trotzdem wurde unter
dem Oberbefehl General Pétains der deut-
Ici et ailleurs
S. 29
Vor 70 Jahren (XIII)
Diktator gegen Diktator
Guy Wagner
Seit dem Sommer 1936 ist Griechenland
eine faschistische Diktatur, da König
Georg II. nach Unruhen das Parlament
aufgelöst und dem neuen Ministerpräsidenten, Generalstabschef Ioannis Metaxas, unbeschränkte Vollmachten gegeben hat.
Der kleine Dicke will es nun dem mit dem
Schnauzbart und dem mit dem großen Unterkiefer gleich machen. Er lässt Tausende
von politischen Gegnern inhaftieren, verkündet die „Dritte Hellenische Zivilisation“ und zwingt die jungen Griechen in die
Metaxas-Jugend einzutreten, die nach dem
Modell der HJ aufgebaut ist.
Mussolini aber will Griechenland für sich
haben. So besetzt er am Karfreitag 1939 zuerst Albanien, das ihm als Ausgangsbasis
für den Angriff dienen soll.
Am 28. Oktober 1940 sendet er ein Ultimatum an die griechische Regierung und
fordert die Erlaubnis, in das Land einzuziehen. Metaxas soll mit einem einzigen Wort:
„Ochi!“ (Nein!; geschrieben „OXI“) geantwortet haben. In Wirklichkeit, so heißt es,
hat er um 3 Uhr morgens auf französisch
gesagt: „Alors c’est la guerre.“ (So ist denn
Krieg). Der 28. Oktober ist allerdings als
„OXI-Tag“ in die griechische Geschichte
eingegangen.
Mussolini überfällt das Land; Metaxas
ruft zum Widerstand auf. Der patriotische
Elan der Griechen ist so groß, daß ihre
schlecht ausgerüstete Armee, die weder
Panzer noch Flugzeuge hat, es unter General Alexandros Papagos trotzdem fertig
bringt, dem Angreifer die Stirne zu bieten.
„Mein Urgroßonkel [Takis Morfakis]
war Leutnant in der griechischen Armee,
als die Italiener Griechenland überfielen.
Der Krieg fand vor allem in den Bergen
statt, und die Soldaten auf beiden Seiten
froren. Die Italiener drängten anfangs die
Griechen zurück. Takis und zwei weitere
Soldaten blieben freiwillig und hielten die
Italiener in einem Tal solange auf, bis der
Rest seines Regiments eine sichere Zuflucht gefunden hatte. Nach einem Tag
des Kampfes ließen die beiden Soldaten
ihn mit einem schweren Maschinengewehr zurück. Takis hielt die Italiener
noch zwei Tage weitere auf, bevor auch er
sich zurückzog. Die ganze griechische Armee konnte danach die Italiener […] angreifen. In einer der Schlachten, wurde
Takis zweimal von Kugeln getroffen, einmal in den Bauch und einmal in die
Schulter. Er bekam eine Medaille für sei-
ne Tapferkeit. Leider wurde er im Bürgerkrieg gegen die Rechtsdiktatur getötet.“
(Zeugnis von Adam Morfakis, BBC 2,
16.11.2004)
Am 15. November drängen die Griechen
die Italiener in einer Gegenoffensive hinter
deren Ausgangsposition zurück, überrennen die neunte italienische Armee, dringen
nach Albanien ein und besetzen am 22.
November die strategisch wichtige Stadt
Korçë.
Damit ist der von Mussolini heraufbeschworene „Gesundheitsspaziergang“ zu
einem wahren Kreuzweg für ihn und seine
Armeen geworden.
Im besetzten Frankreich zirkuliert dazu
folgender Witz:
Hitler ruft Mussolini an.
„Benito, bist du noch nicht in Athen?“
„Ich kann dich nicht hören, Adolf.“
„Ich sagte: Bis du noch nicht in Athen?“
„Ich kann dich nicht hören… Du musst
von sehr weit her anrufen, - etwa aus
London?“
Die Niederlage der italienischen Truppen
führt am 6. Dezember zur Ablösung von
General Sebastiano Visconti Prasca durch
General Ubaldo Soddu, aber auch dieser
wird knapp vier Wochen später wegen Inkompetenz durch Ugo Cavallero ersetzt.
Selbst der gleichgeschaltete Figaro muss
sich am 15. Dezember fragen: „Ist die Armee auf dem Rückzug noch fähig, sich
neu zu gliedern und eine Gegenoffensive
zu lancieren gegen einen Angreifer [sic!],
für den feststeht, dass ihm die Luft im direkten Verhältnis zu seinen Erfolgen ausgeht? In wenigen Stunden werden wir
wohl eine Antwort auf diese Frage haben.“
Verzweifelt bittet Mussolini seinen Nazikumpanen um Hilfe. Dieser aber ist wütend, dass der Duce den Angriff begonnen
hatte, ohne ihn überhaupt zu informieren.
Zudem durchkreuzt eine Hilfe der Wehrmacht seine eigenen Pläne. Angesichts der
katastrophalen italienischen Niederlagen
erlässt er jedoch am 13. Dezember Weisungen für einen weiteren Feldzug, diesmal auf
dem Balkan („Unternehmen Marita“).
Bomben und Leid
Am 5. November wird Franklin Delano
Roosevelt zum 3. Mal wieder gewählt, was
einem Bruch der Tradition gleichkommt,
laut der ein US-Präsident nur zwei Mandate
ausüben darf.
Am 7. November greift die RAF die Waffenfabriken der Krupp in Essen und am
Eine griechische Mutter segnet ihren in
den Krieg ziehenden Sohn
nächsten Tag München an, wo der Hitler
gerade dabei ist, an den Putsch von 1923 zu
erinnern. Vier Tage später zerstört sie einen
großen Teil der italienischen Flotte in Taranto.
Hitler schlägt wütend zurück, indem am
14. die britische Stadt Coventry mit ihrer
außerordentlichen mittelalterlichen Kathedrale von 449 Bombern dem Erdboden
gleichmachen lässt. Nun ist die RAF wieder
am Zug. Sie überschüttet Hamburg mit
Bomben.
In Warschau beginnen die Nazis, eine
drei Meter hohe Mauer um das jüdische
Ghetto aufzurichten, in das die jüdische
Bevölkerung der Stadt am 3. Oktober hineingetrieben worden ist.
***
Auch in Luxemburg nimmt die Judenverfolgung ihren Lauf. Am 8. August 1940 sind
die ersten Juden von Luxemburg unter
deutscher Eskorte in die unbesetzte Zone
Frankreich abgeschoben worden. Bis Oktober 1941 werden es 1.450 Männer, Frauen und Kinder sein. Ihr Besitz wird konfisziert (cf. Paul Cerf: L’Etoile juive au Luxembourg).
Die Verordnung der Rassengesetze hat als
unmittelbaren Folge, dass Ehen und Beziehungen zwischen Juden und Deutschen
oder Assimilierten verboten sind, dass die
Juden ihren sämtlichen Besitz, Mobilien
und Immobilien, Ländereien, Wälder angeben müssen, dass sie ihre Wertpapiere, Aktien, Obligationen innerhalb einer Woche
bei einer Bank auf gesperrte Konten deponieren müssen, dass jüdische Konten als
solche gekennzeichnet sein müssen.
Ab November sind alle Schulen Luxemburgs „judenfrei“. Für alle andern Schüler
gilt seit Oktober 1940 eine neue Ordnung.
Wer nicht der VdB oder einer der NaziGliederungen angehört, wird von den Sekundarschulen verwiesen.
Ici et ailleurs
S. 30
Contractualité solitaire (3)
„Wieso Herbst?“
Luc Laboulle
Eigentlich wollte ich ja raus heute, doch
der Schnee hat mir einen Strich durch
die Rechnung gemacht. Meterhoch
tummelt er sich vor meinen Fenstern
und Türen, die sich ob der Masse nicht
mehr öffnen lassen. Naja, ganz so
schlimm ist es vielleicht nicht, aber einige Zentimeter liegen schon und es ist
verdammt kalt. Und was Schnee und
Kälte alles anrichten können, hat man ja
kürzlich in der Schweiz gesehen. Das
Wasser, Grundlage allen Lebens, gefriert, das Denken fällt schwer, Dunkelheit breitet sich aus, und schlussendlich
wird man sogenannte Ausländer ausweisen, weil sie angeblich morden und
vergewaltigen oder keine Arbeit finden
und Sozialhilfe beziehen. Als ob es dadurch auch nur ein Grad wärmer würde.
Da lobe ich mir doch den „Kleesschen“,
dem ich gestern in einem Einkaufzentrum
begegnet bin. Er saß dort auf einem Stuhl,
neben ihm nur der „Housecker“. Vor seinen Füßen tat sich eine lange Schlange auf.
Die Kinder wollten ihn sehen, die Eltern
auch. Absperrgitter gaben den Weg vor, die
Warteschlange ging bis zum Parkplatz nach
draußen. Einer nach dem anderen kamen
sie zu ihm, holten ihr Tütchen mit der
Schokolade ab, drückten dem „Kleeschen“
die Hand, so als hätten sie gerade ein wichtiges Geschäft abgewickelt. Dann gingen sie
weiter und machten Platz für den nächsten.
Eine Frau mit Mikrofon appellierte an die
Eltern, sie sollten bitte ihre Kinder nicht
dem Nikolaus auf den Schoß setzen. Vielleicht aus rechtlichen Gründen, dachte ich,
Kinder auf den Knien eines Geistlichen, das
kommt zurzeit bei manchen nicht gut an.
Doch meine Begleiterin meinte, wahrscheinlich würde es die Knie des Nikolaus
zu sehr belasten. Der Typ tat ihr leid, „hart
verdientes Geld“, sagte sie. Auch weil er
den ganzen Tag diesen schrecklichen Weihnachtspop hören musste.
Das Einkaufszentrum zur Adventszeit ist
eigentlich ein anonymer Ort, wo jeder an
und für sich alleine ist, ausschließlich mit
den eigenen redet. Nur manchmal ist es ein
Ort des Wiedersehens, wo sich Bekannte
treffen, die Familie, die den Rest des Jahres
keine ist, zufällig zusammenfindet. „Spielzeug ist nicht mehr. Aus dem Alter sind sie
raus“, meint eine Frau zu einem älteren
Paar, „dieses Jahr wird es schon etwas teurer.“ Und ihr Mann, Mitte vierzig, fügt hinzu: „Von dem ganzen neuen elektronischen
Kram verstehen wir doch schon gar nichts
mehr. Aber die Kinder, die kennen sich
aus.“
Im Einkaufszentrum war es nicht kalt. Es
roch nach Buttergebäck, und die jaulenden
Motorengeräusche einer Rennautosimulation übertönten das Gemurmel der vom
Weihnachtsfieber gepackten Masse. Trotzdem hielten wir es nicht lange aus. Allein
schon einen Parkplatz zu finden, war stressig gewesen, und als wir weg wollten, fanden wir den Ausgang nicht und landeten
hinter der „Bühne“, im Flur der Personalräume, wo die Angestellten sich umziehen
und Pause machen.
Unschuld
Schlussendlich schafften wir es doch irgendwie hinaus und fuhren nach Hause.
Die Stimmung unterwegs war schlecht. Wir
stritten nicht, aber irgendwie setzte uns dieser Weihnachtsschmu ganz schön zu.
Wahrscheinlich hatten wir einfach zu wenig gekauft (eigentlich fast gar nichts), nicht
genug investiert, den Vertrag nicht erfüllt.
Denn der Eintritt zu dieser demokratisierten Welt des Einkaufszentrums, die kurzweilige Unterhaltung bietet und prinzipiell
niemanden aufgrund von Kriterien wie ethnische Herkunft, Alter, Behinderung, sexuelle Orientierung, Geschlecht oder religiöse
Überzeugung ausschließt, kostet. Das, was
der Kunde für sein Geld erhält, ist augenblickliches Glück und vorübergehende Zufriedenheit. Er konsumiert, befriedigt vermeintliche „Bedürfnisse“ und erkauft sich
das Recht der Teilnahme am demokratisierten Leben. Damit wird er Teil einer Masse,
die sich genauso verhält wie er selbst. Er
wird „gleich“.
Doch der Zugang zu diesem Universum
ist streng geregelt. Der Kunde muss sich
kenntlich machen. Das wichtigste Dokument ist seine Kreditkarte. Sie ist der Ausweis der demokratisierten Konsumwelt, für
die das Einkaufszentrum nur ein Symbol
darstellt. Mit seiner Karte demonstriert der
Kunde seine Unschuld, sagt der Ethnologe
Marc Augé. Denn die Unschuld ist die Voraussetzung zur Teilnahme. Und unschuldig ist nur, wer das jederzeit beweisen
kann. Wer das nicht kann, steht im Generalverdacht. Vielleicht hat er kein Geld weil
er nicht genug arbeitet, möglicherweise ist
er ein Mörder, ein Vergewaltiger, oder noch
schlimmer: ein fauler Sozialschmarotzer,
dem der Staat nur soviel gibt, wie er
braucht, um überleben zu können. Hätte er
sich mal „anständig“ benommen, sich an
„unsere“ Regeln und Gesetze gehalten, so
wären ihm Glück und Reichtum schon zuteil geworden.
In der calvinistischen Schweiz, diesem
reichen Land in den Bergen, wo es ständig
kalt ist und Schnee liegt, wird dieses Denkmodell nun verstaatlicht. Allerdings gilt es
nicht für alle, sondern nur für eine (sehr
willkürlich zusammengewürfelte) Kategorie von Menschen: die Ausländer. Die
Gleichheit wird weiter abgeschafft, die Differenzen in Blut und Boden werden über
Sein und Nichtsein entscheiden. Noch
mehr als bisher. Damit reiht sich die
Schweiz neben Staaten wie Italien und
Frankreich ein, die schon seit geraumer
Zeit mit einer rechten Ausländerpolitik soziale Probleme zu lösen versuchen. In
Deutschland stießen vereinzelte rechtspopulistische Vorstöße bislang (noch) auf öffentlichen Widerstand.
In Luxemburg kann zum Glück kaum jemand Probleme mit so genannten Ausländern haben, denn „unsere“ morden und
vergewaltigen nicht, sondern arbeiten, damit es uns allen gut geht. Glücklich vereint,
leben wir in unserem Einkaufszentrum, das
uns den Zugang zu einer demokratisierten
Welt eröffnet. Mehr als drei Prozent prognostiziertes Wirtschaftswachstum sprechen
für sich. Denn das, was Jean Baudrillard „le
plus extraordinaire bluff collectif“ moderner Gesellschaften genannt hat, hält den
Mythos am Leben.
Es geht uns blendend, wir sind zufrieden
und glücklich. Trotz Krisen wachsen und
wachsen wir weiter, denn unser Wachstum
ist uneingeschränkt. Das weiß auch der Nikolaus, deshalb kommt er so gerne hierher.
Draußen war es kalt und fast schon dunkel, obwohl es noch früh am Nachmittag
war. Ich setzte meine Begleiterin ab und
fuhr nach Hause. Doch auch hier war es
kalt. Heizen ist teurer geworden, seit es
heißt, das Haus sei schlecht isoliert. Heute
morgen liegt Schnee, und alle kommen zu
spät zur Arbeit. Wie gut, dass ich ausschlafen kann.
Ici et ailleurs
S. 31
Chroniques parisiennes
Au cœur de l’Europe: Les Yeux Du Monde
Clotilde Escalle
Pour continuer d’affiner notre perception du théâtre en Europe, nous avons
rencontré une compagnie basée à
Bruxelles, Les Yeux Du Monde. Celle-ci,
ainsi que la compagnie pour les spectacles pour enfants, Kokliko, ont été
créées par Magali Revest, Française, et
Bart Walter, Hollandais.
Soucieux d’une ouverture vers d’autres
pays, dans cette préoccupation culturelle de
l’Europe et d’un au-delà des frontières,
commune aux artistes de tous les temps, ils
sont à la pointe d’une création et d’une réflexion qui les engage entièrement.
réel, avec une lumière blanche, des corps
qui sont crus sur scène. Ce n’est pas mon
théâtre, cela ne me touche pas, mais je
comprends qu’il existe aujourd’hui, comme
un cri, un cri d’alarme. Mais comme l’on dit
trop que l’on est en danger partout, que l’on
nous répète que tout va mal et qu’il n’y a
pas de possibilité que ça aille mieux,
puisqu’on est en crise permanente, j’ai envie de proposer autre chose au public, qu’il
s’interroge sur la fragilité de l’être.
C’est la possibilité de regarder autrement,
de ne pas être assis sur son siège en se sentant coupable ou voyeur d’une proposition.
La provocation me paraît obsolète. Notre
envie est de proposer un temps pour aller à
la rencontre de l’autre, pour être, tout simplement. Prendre du temps. Un spectacle,
rappelons-le, ce sont des êtres vivants sur
une scène, qui vivent une histoire à un moment donné, et ce moment-là on ne le vivra
plus jamais. Notre compagnie est comme
un individu qui prend sa place dans le
monde. Nous désirons une universalité des
propos et ne pas être juste dans l’air du
temps.“
kulturissimo: Vous mêlez au théâtre
d’autres territoires artistiques selon
une conception très contemporaine.
Vous livrez une partition et le spectateur doit cheminer mentalement. Diriez-vous que vous préférez proposer,
plutôt qu’illustrer?
Magali Revest: „Effectivement, je préfère
suggérer et proposer. Ma formation de danseuse et de plasticienne fait que je
préfère embarquer le spectateur
dans un voyage, je désire qu’il
puisse s’approprier des images
pour en faire sa propre histoire.
Bart Walter, par contre, est plus
concret, cela vient de sa formation de sculpteur. Il a besoin de se
rattacher à une histoire, moi je
suis plus abstraite. Nous trouvons
ainsi un terrain entre le rêve et la
réalité, empreint de symbolique.
Lorsque nous concevons des „Poussières“
spectacles pour enfants, par
exemple, nous touchons à des
„k“: Vous faites également un travail
mémoires. Plusieurs niveaux de lectures
sont possibles. Des spectateurs adultes sou- remarquable sur la nudité. Que ditdain ressentent des choses très enfouies de elle, cette nudité, que convoqueleur enfance. L’adulte entre alors en lien t-elle?
M.R.: „Cette nudité met en évidence la
avec l’enfant qu’il accompagne au théâtre.“
beauté du corps et sa simplicité. Nous
„k“: Lorsqu’on connaît votre travail avons par exemple filmé des séquences où
exigeant, l’envie de mener les gens au- l’on voit simplement deux ventres qui respidelà du miroir, que pensez-vous du rent. Ces deux ventres pourraient être des
théâtre aujourd’hui, et surtout com- poissons. Notre travail convoque l’imagiment y situez-vous votre démarche?
naire, à partir d’un propos plastique, d’une
M.R.: „Mon travail est avant tout un tra- métamorphose incessante. Nous faisons le
vail du corps. Mon théâtre est celui du rêve, focus sur cette chose magnifique et incroyail doit embarquer les gens, les évader du ble qu’est la machine humaine. Carolyn
quotidien. Je veux emmener le spectateur Carlson, sur scène, lorsque j’étais enfant,
vers l’Autre, un Autre fascinant, car il est me fascinait.
On aurait dit un insecte. Elle avait un
vaste. Aujourd’hui, il y a un théâtre très réaliste. Je pense qu’on a besoin de quelque corps qui vraiment se dessinait dans l’eschose de palpable, alors on a ce théâtre du pace.“
„k“: Quel est votre rapport au texte?
M.R.: „Le texte doit se travailler avant
tout comme une nourriture. Il devient aussi
mouvement, et influe forcément sur le mouvement du corps. La forme d’écriture est
également très importante. Elle doit couler,
on doit en sentir la nécessité, l’engagement
de l’auteur. C’est lorsque celui-ci affirme
que son écriture est forcément juste.“
„k“: Comment concevez-vous le travail de mise en scène?
M.R.: „Nous partons d’un thème ou d’un
texte. Pour ce qui est du thème, „Poussières“, par exemple, est parti d’un travail d’interrogation à propos de la mémoire dans
Bruxelles. Cette mémoire était symbolisée
par un immeuble vide depuis huit ans, où
l’on sentait évidemment la présence du
passé. De la même façon, aux Puces, beaucoup de photos en noir et blanc sont vendues, ainsi que des lettres, celles-ci appartiennent à des appartements vidés, dont la
mémoire n’intéresse plus personne. C’est
une mémoire qui s’évapore, tous ces gens
sont morts, il ne reste plus que des traces.
Nous nous sommes inspirés de lieux à
l’abandon pour réveiller les histoires. Car de cet immeuble, ils n’ont
gardé que la façade. Cela est très
représentatif de notre époque, enflée du paraître. Quand il s’agit
d’un texte, nous réfléchissons à
l’espace qui pourrait l’accueillir.
Nous pensons alors par images, espace, lumières, et le décor joue
vraiment avec les acteurs.“
„k“: Pourquoi avez-vous choisi
de vous installer en Belgique?
M.R.: „La Belgique me semblait au
croisement des disciplines, plus
ouverte que la France où les arts sont compartimentés, on fait soit de la danse, de la
peinture ou du théâtre, même s’il y a des exceptions qui ont nourri ma perception,
comme Philippe Decouflé et Philippe
Genty. Nous sommes vraiment pour l’Europe. C’est une aventure intéressante que
d’aller là où se font les choses. Nos équipes
sont composées de gens qui viennent de
tous les pays, Bulgarie, Portugal, Hollande,
France, et bien sûr Belgique. Bruxelles est
une espèce de terreau, où l’on parle beaucoup de langues différentes, beaucoup plus
qu’à Paris, on y recense à peu près vingtneuf langues parlées. Bruxelles est un mouvement permanent.“
WEB
www.kokliko.eu | www.lydm.eu
Ici et ailleurs
S. 32
Propos géopolitiques
Quels intérêts l’OTAN peut-elle servir?
Costas Calfelis
l’OTAN dans de nouveaux projets, comme
annoncé à Lisbonne. L’Union européenne,
L’Amérique de Barack Obama n’est
quant à elle, ne dispose d’aucun instrument
peut-être pas celle de Bush. Le pragma„sécuritaire“. Les pays européens ne se sont
tisme anglo-saxon reste le même.
dotés qu’en 1992, avec le traité de MaasComme l’a dit un politicien français: les
tricht, d’une politique étrangère et de sécudécisions de l’OTAN ne sont pas prises
rité commune (PESC), censée faciliter la
au sein du Commandement Intégré de
coordination des diplomaties des Etats
l’OTAN, mais à la Maison Blanche.
membres. Substantiellement, celle-ci s’est
révélée être une „filiale“ de l’OTAN. L’UE
s’est donc depuis longtemps livrée incondiQu’est-ce aujourd’hui la valeur de la relationnellement à l’OTAN et contribue à ses
tion transatlantique, à part l’incroyable cabudgets avec des capitaux colossaux… dont
pacité militaire tant appréciée, précisément,
le montant n’est jamais communipar les Etats-Unis?
qué. Et, tandis que les discussions et
L’OTAN est largement identifiée
les accords sur la protection des
par l’opinion publique internatiopays européens ont touché à leur fin
nale et par plusieurs gouvernements
au cours des deux derniers mois, les
comme étant une institution domipolémiques de l’OTAN et du Pakisnée par les Etats-Unis. Le discrédit
tan ont considérablement augjeté sur ce pays par les erreurs des
menté. Ce dernier pays sera-t-il la
Bush, père et fils, et en particulier par
prochaine cible d’une attaque? - à
l’invasion d’Irak et les difficultés
laquelle seront obligés de s’associer,
croissantes rencontrées actuellement
bien évidemment, tous les pays qui
en Afghanistan,*) où la situation est
viennent d’accepter le nouveau
parallèle au Vietnam, a des répercustraité de Lisbonne.
sions très graves pour le rôle futur de
La réalité de la grande crise éconol’Alliance atlantique,
mique qui châtie les citoyens des 28
La voie unique de sauver les appapays membres de l’OTAN, dont la
rences, trouver des prétextes pour se
majorité sont aussi des membres de
retirer d’Afghanistan, où l’OTAN a
l’UE, exige des explications honnêéchoué, et pour apaiser à l’intérieur
tes concernant la nécessité et l’utides Etats-Unis l’esprit réactionnaire
lité de la présence de tant d’avions,
des citoyens américains contre ces
de chars, de munition, de potentiel
guerres dépensières et inutiles, c’était
humain, entraînant tant de frais
la préparation d’un nouveau Somexorbitants et compromettant promet et l’annonce d’une transformafondément les budgets des pays en
tion caméléonienne de sa structure
(?) et de sa politique.
Affiche d’une manifestation durant le sommet de l’OTAN crise.
Le „seul et unique grand ennemi“
Ainsi les dirigeants de l’OTAN ont à Lisbonne
n’existant plus, la présence d’une
estimé, vendredi dernier, que „ce
énorme armée de chars et d’avions
sommet de Lisbonne restera dans
l’histoire.“ Ils y ont adopté un nouveau texte de la charte de l’Alliance Atlantique. fait partie d’une autre époque - lointaine
concept stratégique, qui guidera son action Cependant, ce seul paragraphe l’a transfor- dans l’espace et dans le temps. L’OTAN
pour les dix ans à venir. Ils se sont mis d’ac- mée d’institution défensive en organisme tend à s’enrober de la cape d’une organisacord sur le bouclier antimissile; ceci, après offensif. Résultat: les échecs des guerres tion politique et économique. Toutefois, il
l’échec de l’installer dans tous les pays si- atroces d’abord en Yougoslavie et subsé- existe une question-clé dont la réponse
tués aux frontières de la Russie. Maintenant quemment partout où existaient les intérêts reste ouverte aux membres de l’Alliance
ils vont l’imposer - par tout moyen et sur- géopolitiques et économiques américains, augmentant toujours et dont les intérêts
tout avec „l’accord“ des pays membres - à avec comme aboutissement l’Afghanistan. sont souvent contradictoires à ceux de l’orAujourd’hui, 11 ans plus tard, la guerre en ganisme: Quels sont les buts et les bénéfices
toute l’Alliance, à laquelle ils ont invité
Afghanistan évolue loin des frontières de communs servis par l’existence de l’OTAN,
aussi la Russie.
L’hypocrisie n’était pas absente non plus l’OTAN, et la situation internationale a combien y en a-t-il et de quelle importance
de ce sommet. Cette fois par l’intermédiaire changé radicalement. Les Etats membres sont-ils?
du nouveau commis des USA, le secrétaire sont maintenant 28, ce qui rend beaucoup
général Rasmussen, qui a déclaré: „Je re- plus difficile tout consensus. Ainsi, les
gretterais profondément les mains des répu- Etats-Unis, toujours à la recherche de leur
*)
blicains du Sénat qui hésitent à examiner, rôle de premier plan dans une nouvelle ère
Cette année, le bilan provisoire est
avant 2011, le document signé avec la Rus- caractérisée par la crise économique, ont
déjà de 654 décès dans les rangs de
sie“ et expliquant que l’absence de ratifica- préparé une doctrine stratégique adaptée
l’ISAF: triste record depuis le début
tion mettrait en cause la sécurité nationale pour l’OTAN. Cette dernière avance déjà
de l’intervention fin 2001.
américaine (!!!), mais aussi les relations vers la revalorisation de la participation de
avec Moscou (!!!). La dernière fois que
l’OTAN a créé une nouvelle doctrine stratégique, c’était en 1999, et elle fut décidée
par ses 16 alliés. Il fut alors prouvé que
cette stratégie s’était faite avec les Balkans,
et plus spécifiquement en Bosnie, dans l’arrière tête, où existait alors la plus grande
crise. Depuis, sous plusieurs prétextes,
dont le principal était le „maintien de la
paix“, elle a déclenché des guerres infernales.
Durant la réunion de 1999, tenue à Washington, un seul paragraphe fut ajouté au
Ici et ailleurs
S. 33
Afrique: 50 ans d’indépendance
Indépendance: Autobiographie d’un concept (III)
Patrice Nganang
L’Afrique de 2010, c’est plutôt un continent
qui en une cinquantaine de pays possède
les instruments de la violence, et en des crises infinies et quelques génocides, a déjà
montré qu’il sait s’en servir. C’est donc un
continent effectivement indépendant.
Pourtant subrepticement, c’est dans une
définition iconoclaste de ce qu’est l’indépendance que se fondent les évidences de la
demande de Tévoédjrè: dans un paradigme
renversé qui, à la place de la vieille équation
de 1960 liant celle-ci à la décolonisation,
installe une nouvelle qui la couche dans le
lit de la liberté.
La révolution qui fonde son propos c’est
donc le passage d’une définition relative de
l’indépendance a une définition catégorique de celle-ci. Mais peut-être faut-il pour
mieux comprendre le séisme où s’enracine
sa proposition, préciser qu’au moment de la
formulation de l’appel, l’indépendance est
pour les pays africains aussi une autobiographie qu’ils écrivent depuis trente ans.
Majeurs de par leur âge, ils la vivent donc
comme une évidence.
Le droit de tuer qui fonde la souveraineté
de l’Etat, leurs citoyens le connaissent dans
leur chair et dans leurs os, eux qui font face
aux rackets de la police, des „kill and go“,
comme on les appelle au Nigeria, à la sottise
des bureaucraties, et n’entendent le mot
„changement“ que lorsqu’ils sont réveillés
par des musiques militaires qui annoncent
un coup d’Etat.
En 1990, ne l’oublions pas, un seul pays,
le Sénégal, s’était ouvert à un multipartisme
qui est d’ailleurs encore trop jeune pour être
qualifié de démocratique. Pour la cinquantaine d’autres Etats, l’indépendance n’aura
été qu’une succession de calamités si graves
que son anniversaire à vrai dire gagnerait à
être marqué d’un deuil national. Premier
gaou n’étant cependant pas gaou comme
on dit en Côte d’Ivoire, les populations brutalisées ont réalisé, elles, que si avec l’indépendance leur souveraineté avait été inscrite dans celle de l’Etat dont ils sont les nationaux, cet Etat au fond ne s’est pas senti
obligé de la garantir. Quoi de plus légitime
Photo: lautrefraternite.com
L’appel d’Albert Tévoédjrè: „Nous en
appelons donc clairement au droit et au
’devoir d’ingérence’ du monde entier“,
est troublant. Est-ce un appel à la recolonisation de l’Afrique qui transparaît
ici: une trahison donc? Est-ce un coup
de pied dans le derrière du nationalisme
africain: une lâcheté? Est-ce un continent africain mis à genou qui prend la
parole: une honte générale? Que non!
Albert Tévoédjrè
pour elles donc, que de demander le divorce?
Ainsi c’est dans l’Afrique des années de
braise que de manière incertaine, en trois
principes que je vais énoncer tout de suite,
un nouveau paradigme de l’indépendance
sera formulé autour de l’instrument de son
énonciation, la voix, et son corollaire, la parole.
Le premier principe de cette formulation
neuve, nous pouvons l’appeler la parole libre, asseyant ainsi sa définition de la voix
dans l’ancienne parrêsia grecque. C’est que
le principe de la parole libre, autant que celui du droit de tuer, patria potestas, est très
ancien, et ne devrait pas être confondu avec
l’exigence d’un soi-disant „Etat de droit“
pour lequel tant d’Africains sont morts en
1990, car après tout, le droit de faire usage
de la violence est bien un droit lui aussi, inscrit qu’il est dans les évidences constitutives
de l’État - fondateur de la souveraineté nationale, de l’indépendance donc.
La nouveauté de la parole libre est relative
à son entrée plutôt tardive dans la dramatique du vécu africain, du fait qu’avec elle,
pour la première fois au Benin, l’indépendance est définie par un intellectuel africain
dans son paradigme même de manière absolument positive. En d’autres mots, le
droit de la personne, le droit des gens à
avoir une opinion, le droit à la vie, sont clairement mis au-dessus du droit des Etats à
user de la violence; le droit d’avoir une voix
est mis au-dessus de celui d’avoir une armée, - et là réside le chamboulement fondamental d’Albert Tévoédjrè.
C’est la positivité absolue de sa définition,
posée trente ans après l’acquisition du droit
de tuer par les Etats et leur utilisation abusive, qui fait de sa demande un iconoclasme.
Car au fond en filigrane de son chamboulement réside le principe simple qu’un Etat
qui se retournerait contre ceux de ses citoyens qui ne correspondent pas à son
image de la vérité, soit par un génocide, une
guerre civile, ou d’autres formes de procès,
perdrait automatiquement son droit à se
nommer indépendant, ses citoyens ayant,
pour protéger leur droit à la vie, la possibilité de se référer à „la communauté internationale“, bref, à des instances supranationales qui automatiquement abolissent la souveraineté des Etats.
Dans le dernier vers de son poème de la
négativité, l’UPC disait que „l’indépendance ne veut pas dire qu’il sera possible de
marchander la souveraineté nationale pour
faire entrer le Cameroun dans la Communauté“; or c’est justement cela que Tévoédjrè demande. De son appel dramatique
en 1991 à la suspension de l’immunité présidentielle et au jugement d’un Charles Taylor, l’ex-président du Liberia au Tribunal de
La Haye, il n’y a qu’un pas qui n’aurait sans
aucun doute jamais été franchi durant les
années 1960 quand la souveraineté des
Etats était si sainte qu’elle a permis à un Bokassa de passer une retraite paisible, et de
mourir finalement de vieillesse dans son
propre lit et entre les bras de ses femmes.
La parole libre est installée dans le principe d’une éthique citoyenne, fondée
qu’elle est moins sur le primat de l’Etat souverain qui a le droit de tuer que sur celui de
l’individu qui a droit à la vie.
Le droit de vie est, lui, garanti, moins par
le sacré de la vie humaine, cette illusion
d’un dix-huitième occidental qui prônait la
laïcité, mais sanctifiait la vie, que par des
institutions supranationales, bref, par la
communauté des nations fondée sur le droit
international. C’est l’expérience des abus de
la souveraineté, les pays africains n’ayant
pas été les premiers à en faire abus, qui aura
imposé ce mécanisme de contrôle réciproque.
Quiconque ne le respecte pas est éjecté de
la Communauté des nations, en d’autres
mots, est bouté hors de la communauté humaine, comme l’ont vécu tout dernièrement
encore le Zimbabwe, le Nigeria sous le règne sanglant de Sani Abacha, et l’Afrique
du Sud de l’apartheid.
(à suivre)
Ici et ailleurs
S. 34
Gramma apo tin Ellada
Weihnachtsstimmung einmal anders
Linda Graf
In Lefkada sind alle winterlich verpackt, in
Mänteln, Wollpullovern und Stiefeln eingestiegen, doch bereits vor der Meeresbrücke
nach Patra geht ein junger Bursche mit
hochrotem Gesicht und verschwitztem
Haar durch die Sitzreihen hindurch zum
Chauffeur und drängt ihn in ungeduldigem
Ton, die Klimaanlage einzuschalten.
Die Ärmel seines T-Shirts, auf dem die
Aufschrift Please do make me like you zu
lesen steht, hat er bis zu den Schultern
hoch gerollt. Kaputt. Die Klimaanlage
funktioniert nicht.
Der Verkehrsstrom auf der Autobahn
nach Athen verläuft in beide Richtungen.
Um das Beisammensein im kurz bevorstehenden neuen Jahr zu ermöglichen, fahren
die in Athen arbeitenden Griechen zurück
in ihre Dörfer. Andererseits nehmen Familienangehörige die Reise nach Athen auf
sich, um Weihnachten in der Stadt zu verbringen. Sie machen viel Aufhebens um ihre prall mit Orangen gefüllten Plastiktüten
und um die mehrfach verschnürten Pappkartons, durch die das Blut der frisch geschlachteten Schafe sickert. Mit Gebäck,
Obst und Fleisch aus dem Dorf tragen sie
zum Weihnachtsessen in der Stadt bei. Vor
mir sitzt ein Alter, auf dem Nebensitz hat er
einen Käfig mit einem ausgewachsenen
Perlhuhn abgestellt. Zu beiden Seiten der
Fahrbahn sind hausgroße Plakate angebracht, Quentin Tarantino wirbt für Whiskey und streckt den Fahrern dabei seinen
Mittelfinger entgegen. Die Zufahrtsstraße
zu Athen ist mit einem Mischmasch aus
Geschäftsketten, Autowerkstätten und
rechteckigen Wohnbauten gesäumt, manche davon sind zur Gänze mit Werbeplakaten bedeckt. Monströse Fressalien - Hamburger, Souvlakis, Pommes - sowie in kyrillischer Schrift auf der Fassade prangernde
Werbeslogans springen den potentiellen
Kunden an: „Den saubersten Schmutz isst
man hier!“ Demgemäß heißt der Fastfoodladen „Schmutz“.
Der Bus hält am Syntagmaplatz in der
Nähe des Parlamentsgebäudes. Ein riesiger
Tannenbaum schmückt die Mitte des Platzes, um den herum sich rosafarbene, gelbe
und blaue Plastikbäume scharen. Ein überwältigendes Durcheinander herrscht vor.
Photo: Linda Graf
Die vorgezogenen Gardinen bieten keinen Schutz vor der Hitze. Vierundzwanzig Grad weisen die roten Ziffern auf
der Leuchttafel an, und im sonnendurchfluteten Bus wähnt man sich im
Sommer, nicht knapp vor Weihnachten.
Über dem weihnachtlichen Getümmel ragt die Akropolis
Dunkelhäutige Weihnachtsmänner mischen sich unter Kinder und Erwachsene
und halten nach Euromünzen heischende
Handflächen vor, es sind viele, und sie machen einen Heidenlärm mit ihren vergoldeten Glöckchen und Plastiktrompeten. Einmannstände bieten Zuckerwatte, Gyros,
Kokosnussstückchen und geröstete Kastanien an. Clowns warten mit scheuenden
Ponys auf Kinder, die durch die Menge traben möchten. Barfüßige Zigeunerfrauen in
mehrschichtigen Röcken halten Schnüre
mit hässlichen Gasballons, zudem tränkt
ein süßlich fauliger Duft die Stadtluft. Es
geht auf fünf Uhr zu und der Vollmond, als
wolle er zum allgemeinen Kitsch und Spektakel beitragen, zeigt sich bereits am Himmel. Die Sonne strahlt immer noch.
Monastiraki. Der dunkelnde Himmel ist
mit rosafarbenen Schlieren durchzogen
und die Akropolis, allseitig beleuchtet,
steht stoisch über dem städtischen Tumult,
über den Weihnachtslichtern, die blau und
rot blinkend von Wurstständen herabhängen, in Olivenbäumen und Pinien aufleuchten und um die Pfosten der Straßenlampen
geschlungen sind. Die Pakistanis haben Laken auf den Gehsteigen ausgebreitet und
bieten Schuhe, Gürtel, gefälschte Armbanduhren und Handtaschen an. Auf einen
Warnpfiff hin bündeln sie ihre Laken an
den Zipfeln zusammen, werfen sie sich
über den Rücken und stieben unter Gelächter und Geschrei vor den Polizisten in alle
Nebengassen davon. Inder mit Nikolausmützen gehen umher und bieten den Flanierenden weihnachtsliedsingende Plüschesel und Feuerzeuge mit fluoreszieren-
den Engelsflügeln an. Gegen neun Uhr setzt
ein eigentümlicher Stimmungswechsel ein:
die Tavernen schließen, die Geschäftsinhaber lassen die graffitibemalten Läden herunter. Heiligabend gehen die Griechen
nach Hause. Plötzlich wird es still, beinahe
unheimlich. Rundherum wird nun vorwiegend russisch, deutsch, englisch oder italienisch geredet. Man ist ratlos, weil in der Athinastraße außer herumstreifenden Polizisten und Junkies kaum noch griechische
Landsleute anzutreffen sind. Man fühlt sich
ausgeschlossen, inmitten der Touristen und
den indischen Weihnachtsmännern von
der einheimischen Bevölkerung im Stich
gelassen, jetzt, da es nicht mehr lärmt und
kreucht.
Mitternacht. Vom Hotelbalkon aus kann
man beobachten, wie rings in Athen Feuerwerkskörper in den Himmel schießen, bunt
und endlich wieder laut. Frohe Weihnachten! Auch für den Premierminister, der sein
Weihnachtsgeschenk vor der Bescherung
erhalten hat: zig Billionen aus der Kasse der
Europäischen Union. Bleibt zu mutmaßen,
ob die wirtschaftliche Lage des Landes einen längst versprochenen Aufschwung erlebt.
Hinweis
Von Linda Graf ist in diesem Sommer der Roman „Drei Pinien Motel“
erschienen. Editions Saint-Paul
Luxemburg, 196 S.
ISBN 978-2-87963-775-4
Preis: 19 Euro
Ici et ailleurs
S. 35
Bericht aus Deutschland
Klaus Hardtke
Hamburg
Hamburg - das war für mich damals, als ich
noch Schüler war, vor allem das Hamburger Schauspielhaus unter der Leitung von
Gustaf Gründgens.
Kaum eine Aufführung, für die ich nicht
stundenlang bei jedem Wetter um eine Karte anstand. Ich war theaterbesessen, lernte
viele große Stücke der Weltliteratur kennen, und die Interpreten auf der Bühne waren sensationell: Will Quadflieg, Joana Maria Gorvin, Elisabeth Flickenschildt, Herrmann Schomberg, Heinz Reincke, Antje
Weisgerber und viele andere berühmte Namen. Hamburg damals - das war die Flutkatastrophe von 1962 und die Rolle, die Helmut Schmidt als Hamburger Innensenator
bei deren Bewältigung spielte, indem er z.
B. die Bundeswehr hinzuzog bei Hilfseinsätzen (unerhört zu jener Zeit und gegen
das Grundgesetz!)
Hamburg - das war der deutsch-französische Schüleraustausch zwischen meinem
Gymnasium und einem in Paris, so dass ich
auf diese Weise schon als Teenager zweimal
in die französische Hauptstadt kam, in der
ich nach dem Studium fünf Jahre lang leben
und arbeiten sollte.
Hamburg - das war die zugefrorene Alster
im Winter, so dass man, wo sonst Fährschiffe verkehrten, zu Fuß in die Stadt hinein
laufen konnte bis zum Jungfernstieg. Das
war der Abiturientenball im Hotel Atlantik, Händels Wassermusik in Planten und
Blomen, Dampferfahrten auf der Elbe hinaus nach Blankenese, Hafenrundfahrten
durch den Freihafen und die Speicherstadt,
das Lessing-Denkmal am Gänsemarkt, die
Beatles im Star-Club an der Großen Freiheit... Hamburg - das waren die ersten
schüchternen Annäherungsversuche an
Mädchen und unverwüstliche Freundschaften mit Schulkameraden, die zum Teil
bis heute andauern.
Berlin
Berlin - das war vor allem das Studium der
Allgemeinen und Vergleichenden Literaturwissenschaft bei Peter Szondi an der
Freien Universität. Ein Höhepunkt war der
Besuch von Szondis Freund Paul Celan. Innerhalb eines Jahres begingen beide Selbstmord.
Berlin - das war die Studentenrevolte von
1968, die schon 1967 anfing, als bei den
Protesten gegen den Besuch des Schah von
Persien der Student Benno Ohnesorg von
einem Polizisten erschossen wurde.
Berlin - das war die erste große Liebe, die
begann, als man sich einfand vor dem
Spandauer Gefängnis, wo gerade die Nazigrößen Baldur von Schirach und Alfred
Speer entlassen wurden, die ausgelebt wurde im Stadtteil Kreuzberg in einer Zweizimmer-Wohnung für 50 Mark Monatsmiete,
Hinterhof, zweiter Stock, Außenklo. Es
war das Paradies, bis die Studentenrevolte
uns auseinander brachte, weil die Freundin
sich zusehends radikalisierte im Geist von
Marx und Mao und ich links von Willy
Brandt nichts ernsthaft in Betracht zog.
Berlin - das war die Ankunft der ersten
Türken in Kreuzberg und die Zeit des
Kreuzberger Straßentheaters, mit dem wir
uns unter anderem gegen die Diskriminierung der Türken wandten, die von Anfang
an ziemlich heftig war.
Berlin - das war die Mauer, die, als ich in
Kreuzberg wohnte, nur ein paar hundert
Meter entfernt verlief, eine ständige Erinnerung an den real existierenden Sozialismus.
München
München - nach zehnjähriger Abwesenheit
von Deutschland, das war ab 1980: eine solide, halbwegs gut bezahlte Arbeit als
Sprachtrainer bei Siemens und die abwechslungsreiche Beziehung zu einer Iranerin, die 1990 in eine Ehe mündete, aus
der 1993 eine Tochter hervorging und die
1999 scheiterte.
München - das war und ist irgendwie Diaspora für einen, der Hamburg und Berlin
verinnerlicht hat. Erst recht für eine Iranerin aus der 10-Millionen-Stadt Teheran.
München - das war der barocke Fürst und
bayerische Ministerpräsident Franz Josef
Strauß, der 1988 starb und, von seinen Bayern vergöttert, höchst feierlich zu Grabe getragen wurde.
München - das ist alle Jahre wieder das
Oktoberfest, die Lizenz für Leute aus aller
Welt zum fröhlichen Besäufnis in riesigen
Photo: contraste.org
Meine Städte in Deutschland:
Hamburg - Berlin - München
Berlin - das war auch der Tod des Benno
Ohnesorg
Zelten. Münchener sind stolz auf die Einheit von „Laptop und Lederhosen“, die
Einheit von Traditionspflege und High
Tech. München ist reich und Heimat von
vielen feinen Leuten, die das gern zeigen.
München war aber auch die Wirkungsstätte von Rainer Werner Fassbinder, einem
der wichtigsten Regisseure des Neuen
Deutschen Films.
München verfügt über eine ganze Reihe
von bedeutenden Museen, pflegt die klassische Musik und kann sich zweier großer
Theater rühmen, Kammerspiele und Residenztheater, und zweier ausgezeichneter
Universitäten, die Technische Universität
und die Ludwig-Maximilians-Universität.
München hat den Englischen Garten, das
ist der „Central Park“ der Stadt sozusagen,
mit einem See, auf dem man rudern kann,
und dem Chinesischen Turm. Am Chinesischen Turm gibt es einen riesigen Biergarten. Es gibt viele riesige Biergärten in und
um München. Bier ist in München das Lebenselixier, vom Säuglingsalter an.
München ist gemütlich, die kleinste der
genannten Großstädte, und nicht gerade
ein Hort von kulturellen Innovationen und
originellem, buntem Leben.
Wenn ich innerhalb Deutschlands noch
mal umziehen würde, dann vermutlich
nach Berlin. In das neue wiedervereinigte
Berlin, wo inzwischen wieder die Musik zu
spielen scheint wie seinerzeit in der Weimarer Republik.
Ici et ailleurs
S. 36
Brief aus Wien
Geschmackvolle Witze
„US- Anwälte verklagen die ÖBB
(Österreichische Bundesbahn), weil sie
der ÖBB vorwerfen, sie seien beteiligt
gewesen an der Deportation von Juden:
Liebe US-Anwälte, das glaube ich nicht.
Wären die Juden mit der ÖBB gefahren,
wären sie heute noch nicht in Auschwitz.“ (Der Komiker Dirk Stermann in
„Willkommen Österreich“)
zynisch, derb, schräg, irr, hundsgemein.
Natascha Kampusch wurde öfters Zielscheibe ihrer ätzenden Bemerkungen. Eine
Woche nach Haiders Tod wurden die mediale Berichterstattung und der Totenkult
um den in den Tod gerasten Kärntner Landeshauptmann mit Spott und Hohn übergossen. Darf man denn das? Entsetzen in
der Haider-Community. Die Pietäts-Frage
wurde von ziemlich pietätsfernen Medien
mit großer Inbrunst gestellt. Darf man sich
über einen Toten tot lachen? In Kärnten
wurden Auftritte verboten, die Autoreifen
ihres Managers aufgestochen.
Die rechtsradikale Strache-FPÖ, deren
Wählerpotenzial rasant wächst und die in
der letzten Zeit von einer wahren Nazi-Pa-
Ob er über einen Holocaust-Witz lachen
könne, wurde der Wiener Oberrabiner Paul
Chaim Eisenberg in einer „Willkommen
Österreich“-Sendung gefragt. „Da müsste er
schon sehr gut sein“, antwortete dieser. Wie
gut der Holocaust-Witz war, den
Dirk Stermann in der wöchentlichen Show, die er zusammen mit
Christoph Grissemann gestaltet,
servierte, ist anscheinend eine Geschmacksfrage. Jedenfalls wurde in
den erstaunlich kurzen und leidenschaftslosen Medien-Reaktionen,
die eher wie eine Pflichtübung erschienen, das Wort „Geschmack“
sehr oft strapaziert. In der FernsehSendung wurde der Gag aus der
Live-Aufzeichnung
geschnitten.
Das Publikum im Saal, das jung, gebildet, ziemlich alternativ ist, sei in
schallendes Gelächter ausgebrochen.
Dirk Stermann und Christoph Grissemann
Seit beinahe 20 Jahren gestalten
die beiden Komiker Radio- und
Fernsehsendungen für den ORF. „Die ranoia befallen ist, schreit nach dem sog.
Deutsche Koch-Schau“ mit dem Schlacht- Holocaust-Witz auf und fordert ein sofortiruf besessen kochender Nazis „Wollt ihr ges Absetzen der Sendung. Schon nach der
das totale Sieb“? wurde Kult. In seinem ge- Regierungsumbildung im Jahr 2000 wurde
rade erschienenen Buch, schildert Dirk eine Passage in einem Interview mit den
Stermann, der deutschen Migrationshinter- Komikern, die lautete, Haider könnte man
grund hat, im Roman einer Entpiefkenisie- nur stoppen, indem man ihn erschießen
rung (als „Piefke“ wird in Österreich der würde, von ihnen als Aufruf zum Mord belaute, direkte, forsche Deutsche ge- zeichnet. Eine Sendung wurde daraufhin
schmäht) den mit Schmalz und Schmäh ge- Monate lang eingestellt. Der von Haider
milderten Clash der Kulturen. Im seit drei einmal plump verunglimpfte Ariel MuziJahren wöchentlich servierten „Willkom- cant, der Vorsitzende der Jüdischen Kultusmen Österreich“, das auch auf 3sat ausge- gemeinde Wiens („Wie kann einer Ariel
strahlt wird, haben sie es geschafft, zu den heißen, der so viel Dreck am Stecken
am verhasstesten und verehrtesten Witzbol- hat?“), protestiert. In der ORF- Chefetage
den der Republik zu werden. Hat Dagmar ist man „fassungslos“. Dieses Thema würde
Koller, die Witwe des verstorbenen Bürger- keine Scherze in welcher Form auch immer
meisters, vor ihrem Gast-Auftritt hinter der zulassen.
Erstaunlich farb- und temperamentlos die
Bühne masturbiert? Bei einem Gläschen
Wein lässt sich auch diese Piefke-Frage wie- Stellungnahmen in den Medien. Im ORF
nerisch-charmant beantworten. Das Duo kommt der „Zwischenfall“ in den Nachbewegt sich mit Vorliebe auf dem haar- richten nicht vor. Nur das extra-bunte
scharfen Grat zwischen Wahn und Witz - Österreich titelt mit „Nazi-Spruch“. Der
Absturz jederzeit möglich. Sie sind begna- linksliberale „Standard“ weist darauf hin,
dete Schauspieler. Sie sind frech, satirisch, Stermann und Grissemann seien zwar über
jeden Nazi-Verdacht erhaben, distanziert
sich aber beflissen von der „Blödelei“.
Stürmer, Feierkrop, Canard Enchaîné,
Titanic. Darf man, geblendet von den eigenen Geistesblitzen, sie bedenkenlos um
sich schleudern? Wo sind die Tabus, was ist
menschenverachtend, was ist Volksverhetzung? „Wen soll ich sonst verachten, wenn
nicht Menschen?“ fragt der sein Judentum
demonstrativ hervor kehrende SpiegelJournalist Henryk Broder, „Kieselsteine?“
Worüber lachen wir, wenn die Hofnarren
und Eulenspiegel ihre Ein- und Ausfälle der
Jury für Politische Korrektheit unterbreiten
müssen? Oder wird eine total verrohte Gesellschaft in einer schaurigen Trümmerlandschaft der gebrochenen Tabus landen?
Hitler mutierte in den letzten Jahren
vom Monster zur Klamauk-Figur.
Eine junge, jüdische Generation gestattete sich, sich mit schrägen Gags
gegen das Erbe des Grauens zu wehren. Jüdische Punks schreckten
nicht vor schrillem Witz zurück.
Konsens schien allerdings darin zu
bestehen, dass diese vordergründig
respektlose Art, sich mit der Vergangenheit auseinander zu setzen, der
jüdischen Community vorbehalten
sei. „Ich darf das“, fordert aber Dirk
Stermann ein. Islamistenwitze, die
er im Kontext der Satiresendung
mache, seien vollkommen anders zu
bewerten als die gleichen Witze, die
Strache im 20. Bezirk bei einer Propagandaveranstaltung der FPÖ reißen würde, äußerte Grissemann einmal.
Ähnlich argumentiert Stermann. Dies sei
kein Judenwitz, dies sei ein ÖBB-Witz.
Aber auch als Nicht-Jude seien ihm, bei
dem es schließlich klar sei, dass es keinerlei
Affinität zu Antisemitismus gebe, grundsätzlich gestattet, Judenwitze zu machen.
Dies sei außerdem eine Generationenfrage.
Dass der Gag aus der Sendung geschnitten
wurde, akzeptiere er aber.
Geschmackvolle Witze? - „Satire darf alles“, sagt Henryk Broder.
Photo: pluspunkt.at
Michèle Thoma
Hinweis
Von Michèle Thoma erschien als
letzte Buchveröffentlichung: „Wie
ich die georgische Mafia suchte und
Charlie Chaplin, Buddha und Bambi
fand“
Verlag ultimomondo, 126 Seiten,
ISBN 978-2-919933-57-0
Preis: 18 Euro
Ici et ailleurs
S. 37
Letter from England
Popular Politics
Diana White
It goes without saying that most politicians
are incapable of speaking the truth or, at least, once they reach Westminster, they very
quickly learn how to avoid speaking the
truth, which comes to the same thing. Nick
Clegg’s about-turn on university fees being
an example. Politics has always been a puerile game, with MPs attacking the opposition while cynically ensuring their own policies, which they know they have no real
ability to carry out, will ensnare the voters
into the honey-trap of hope.
Before everyone over twenty-one could
vote, politicians had no need to appeal to
the masses, as the masses had no say in the
highly undemocratic process that existed.
Furthermore, only those who could attend
the hustings were able to see the various
candidates and only those who could read
benefited from the newspaper reports.
When universal suffrage for the over twenty-ones came, the manifestos of the different political parties were what counted, together with the ability of politicians to speak well in public and put across those manifestos. With the arrival of television, the
way politics and politicians were presented
to voters underwent a dramatic change.
Electioneering was no longer just a voice on
the radio, or a leaflet or even a photo in a
paper with a few columns of reporting.
Television was viewed suspiciously at first
by politicians, but they were soon persuaded into giving televised election broadcasts. The first of these was in 1951, when
each of the three main parties appeared once.
Politicians have come a long way since
then and so has television reportage. Party
political broadcasts are no longer just a
question of stating your case and showing
up the opposition, as Macmillan and Wilson endeavoured to do - rather badly apparently - in 1955. Now that everyone could
see the men hoping to become the next prime minister speaking to them live in their
own homes, something more than words
was brought into the equation: the importance of the personality of the individual.
Words, it was realised, are not enough, if
the person uttering them isn’t valued. Looking the part was suddenly as vital as saying
what the voters wanted to hear. On televisi-
Illustration: Wikimedia Commons
Unlike Pinocchio, whose nose grew longer when he lied, we cannot see the noses of our MPs growing longer as the
lies, or „terminological inexactitudes“,
as Churchill put it, are spouted.
Unlike Pinocchio, politicians’ noses do not
grow longer when they lie...
on one had to be perceived as the trustworthy person who would represent your
interests in Westminster, which required
candidates to appear much more than superficially respectable; now they had to be
polished to a bright gloss. In the twenty-first
century, we have taken this to unimagined
heights (or depths): image is everything and
creating the right one has given employment to a whole host of professionals, from
spin-doctors and stylists to the kind of lifestyle guru the Blairs found so helpful.
Sincerity is the key, coupled with an ability to reach out to the common man. A politician’s voice, clothes, hairstyle, body
language, the way they walk, shake hands
and smile… everything that might let them
down in the eyes of the public is rigorously
scrutinized, analyzed and then improved by
men and women whose mission is to present a finished product in whom the voter
can place their confidence; a person of integrity and intelligence, the man or woman
who will „see us right“.
Except that they aren’t and probably
won’t. And along with the perfect image we
have the popular programmes of promises,
the manifestos that speak the words the
„man on the Clapham omnibus“, the emblematic representative of the common citizen, wants to hear. The words that seem to
understand the concerns and priorities of
the ordinary man and woman. We also have
the media’s pre-occupation with the politicians’ private lives to run alongside the
image-making process. The lushly photographed interviews with the spouses and
the cheerful family pictures that say how ordinary and just-like-you they are: and, as if
all this were not enough, there are the spindoctors who weave their webs of deceit and
half-truths; who beaver away behind the
scenes honing the speeches and making sure their supporters are up to speed and on
board the ship that will, they hope, carry
them to - or keep them in - Westminster,
Downing Street and all points powerful.
There have been times when politicians
have run a genuine campaign aimed at improving life for the country, as in free health-care and subsidized housing. These
days it’s more like a theatrical performance;
politicians play to the gallery composed of
the floating voters. The party faithful can
largely be ignored, it’s the rest of the population the politicians must woo, those who
vote on the basis of a candidate’s personal
appeal.
As in Shakespeare’s day, when players set
up in an Inn yard and looked to those lodged in the galleries for their payment, so too
does the prospective candidate look to those people whose loyalty can be manipulated
by an apparently straight-talking, look-youin-the-eyes, firm-handshaking and empathizing individual whose promises and apparent beliefs strike the chord of agreement
in their own hearts; the man or woman who
has been groomed to please the waverers
and tap into their psyche. The politics of
popular appeal from the popular politician.
It was Sir Alec Douglas-Home, elder
brother of the playwright William, who first
spotted the flaw developing in political
campaigns, in 1964, when Harold Wilson
challenged him to a televised live debate.
Sir Alec, a poor public speaker having suffered from spinal tuberculosis which froze his
upper lip, refused to appear alongside Wilson. But this was not only to safeguard himself and his party; he already saw how
things would develop once politicians embarked on televised appearances. „You’ll
get a sort of ’Top of the Pops‘ contest. You’ll
then get the best actor as leader of the country and the actor will be prompted by the
scriptwriter“, he said.
And that is exactly what we have. Puppet
politicians at the mercy of scriptwriting
string-pullers, financed by interest groups.
So much for transparency and open government.
Ici et ailleurs
S. 38
In the air
McPolitics, or wolves as shepherds
„The Department of Health is putting
the fast food companies McDonald’s
and KFC and processed food and drink
manufacturers such as PepsiCo, Kellogg’s, Unilever, Mars and Diageo at the
heart of writing government policy on
obesity, alcohol and diet-related disease…“ („The Guardian“, 13.11.2010)
their own interests - especially since government seems to be siding with the „wolves“.
The RDNs are co-chaired by health ministers - but Lansley has made it clear to the
industries concerned that his ministry
seeks voluntary cooperation, not regulation. He will not, for instance, be using pricing, availability and marketing to discourage consumption of alcohol and unhealthy foods, or enforcing the efficient „trafficlight“ labelling system (whereby the
amount of fats, salt and sugar in processed
foods is clearly indicated in green, orange
and red, according to the level of risk to health. Health experts and consumers are in
favour of „traffic-lights“, but manufacturers
and supermarkets have spent millions trying to get the system abolished). Moreover,
Lansley has invited the industries to set
their own priorities - and identify any obstacles, such as inconvenient EU legislation,
It reads like satire of the most unsubtle
kind, on a par with „Government puts automobile industry in charge of transport policy“ or „Farmer hires wolves to watch over
sheep“. But it isn’t satire, it’s reality.
The new Conservative UK Health Secretary, Andrew D. Lansley, has indeed set up
five committees, known as „responsibility
deal networks“ (RDNs), whose remit is to
draft policies on Alcohol, Food, Physical
activity, Health at work and Behaviour
change, destined to improve public
health. And the above-mentioned industries are to sit at the drafting table.
If statistics are to be believed, there
really are serious problems to tackle obesity in the UK has trebled over the
last two decades: almost 25% of
adults and over 12% of children are
now obese. According to estimations,
diet-related diseases cost the Health
Service six billion a year and lack of
exercise another 1.8 billion; alcohol
misuse costs some 2.7 billion and alcohol-related deaths have doubled in
the last 15 years.
Experts, however, doubt it is realistic to expect proposals for genuine improvement and change from the very Brave New World…
people whose manifest interest lies in
not changing anything; they worry
proceedings will be unduly influenced by they would like his government to remove.
Finally, the work of the RDNs is to be
the power of the industries concerned.
The RDNs on alcohol and physical fit- overseen by a panel chaired by the minister,
ness, for instance, are co-chaired, respecti- on which local government and regional
vely, by the head of the Wine and Spirit Tra- health bodies do sit, but where the food,
de Association and by the Fitness Industry drink, hospitality, advertising and retail inAssociation, lobbyists for private gyms and dustries form a very powerful presence.
The origins of the RDNs in fact date from
personal trainers. The RDN on diet-related
health problems includes representatives of before the recent elections in which the Lib
McDonalds, Kentucky Fried Chicken, Piz- Dem-Tory coalition scraped into power.
za Hut and Unilever, while the sub-commit- Lansley, then in opposition, created a Putee on calories is chaired by PepsiCo - none blic Health Commission to think up poliof these names exactly synonymous with cies, based on voluntary deals between
business and government, which the Tories
healthy eating and drinking.
True, theirs will not be the only voices to could use when they came to power. The
be heard: health and consumer groups are commission was led by the UK and Ireland
also represented. But these are concerned chairman of Unilever (at whose London
the voice of reason will not prove loud HQ it met) and manned by representatives
enough to force the big boys to act against of supermarkets, advertising, the alcoholic
drinks and fitness industries, a few health
and consumer groups and two (token?)
specialists on liver disease and alcohol.
The food and drinks industries couldn’t
believe their luck: after years of expensive
and strenuous lobbying, they were now
being asked to write their own policies!
And these would be backed by a minister
who was „one of them“ (Lansley was then
director of a marketing firm, whose clients
included PepsiCo, Pizza Hut and Guinness). He had already taken on board several ideas dear to their hearts, promising, once in power, to promote general dietary responsibility instead of demonising junk
food and to curtail the regulatory powers of
that über-thorn in their flesh, the Food
Standards Agency, instigators of limits on
the advertising of high-risk foods to kids
and „traffic-light“ food labelling.
Many members of this Commission are
now helping draft the health policies to be
laid before Parliament.
Prof. Sir Ian Gilmore, ex-president of
the Royal College of Physicians and a
member of the „alcohol“ RDN, has
publicly voiced his doubts that there
could be „a meaningful convergence
between the interests of industry and
public health since the priority of the
drinks industry was to make money
for shareholders while public health
demanded a cut in consumption.“ As
he also pointed out: „On alcohol there is undoubtedly a need for regulation on price, availability and marketing and there is a risk that discussions will be deflected away from regulation that is likely to be effective but
would affect sales.“
Indeed there is! As the saying goes:
„chickens don’t vote for chicken pie“.
But this is just one of many examples of
Big Business involvement in what should
properly be affairs of government: think of
McDonalds with their „education“ packages and the pharmas, the military-industrial
complex, the petrol companies and the rest.
Perhaps the dismal truth is that Lansley’s
RDNs are a last-ditch attempt by government to wrest back some say in „government“ affairs from industry...
In one of LaFontaine’s fables, a hungry
wolf disguises himself as a shepherd to get
access to the sheep, only to betray himself
when he tries to speak.
Perhaps when the UK food and drinks industry speaks, it will selflessly and idealistically suggest slashing its profits for the sake
of the country’s health.
And chickens start praising chicken pie.
Photo: gewista.at
Ariel Wagner-Parker
A propos
S. 39
Hausemers Kulturreisen (30. Etappe): Spanien
Das Hühnerwunder
Georges Hausemer
Viehpfad vom legendären Jakobsweg.
Auch ihm schulde ich meine unerwartete
Begegnung mit besagtem Hühnerpaar, obwohl ich niemals auf die Idee käme, mich
als Anhänger einer wie auch immer gearteten religiösen Überzeugung zu bezeichnen,
sondern mir Pilger- und ähnliche Plagen
seit jeher unter allen Umständen vom Hals
halte.
des Diebstahls. Prompt wurde der junge
Mann zum Tode verurteilt und gehängt.
Wo kommen nur all diese Tiere her?
Doch als seine Eltern aus Santiago zurückNun also auch noch zwei Hühner, die im
kehrten, baumelte Hugonell noch immer
spätgotischen Käfig der gotischen Kaam Galgen, quicklebendig, weil an den Füthedrale von Santo Domingo de la Calßen gestützt vom Heiligen Jakobus. Daraufzada gefangen gehalten werden. Und
hin eilten sie zum örtlichen Bischof, um
jede Menge Schafe, die es sich locker
Gnade für ihren Sohn zu erbitten. Der Kirleisten können, den Winter im Süden
chenmann aber, der gerade bei seinem
der Iberischen Halbinsel zu verbringen.
sonntäglichen Mittagsmahl saß und mit
dem genüsslichen Verspeisen zweier gebratener Hühner beschäftigt war, lachte nur
Mich als ausgesprochenen Natur- oder gar
herzhaft und entgegnete ihnen in abfälliTierfreund zu bezeichnen, käme mir nie in
gem Ton, ihr Sohn sei so tot wie das Geflüden Sinn. Dabei musste ich unlängst festgel auf seinem Teller. In diesem Moment erstellen, dass unzählige Hunde, Katzen,
Schafe, Rehe, sogar Biber, Wasser- und an- An einem ganz bestimmten Jakobswande- hob sich das Federvieh und flog gackernd
dere Schweine meine Texte bevölkern. Rat- rer allerdings kommt man nicht vorbei in davon, so dass der Junge vom Galgen geten, Elefanten und Giraffen haben es sogar Santo Domingo de la Calzada, was wörtlich nommen wurde und unbehelligt die Heimgeschafft, es sich auf den Titelseiten einiger übersetzt übrigens „Heiliger Sonntag der reise antreten durfte, während an seiner
Stelle der Wirtstochter der Strick
meiner Bücher bequem zu maum den Hals gelegt wurde.
chen. Und nun gesellen sich auch
Von diesem makabren Märchen
noch zwei Hühner dazu. Deren
gibt es zahlreiche Varianten, die
Bekanntschaft verdanke ich, wie
auch noch an vielen anderen Staich unumwunden zugeben muss,
tionen entlang des Jakobsweges doeinigen hundert Schafen. Ganz
kumentiert werden.
besondere Hühner sind es, sogeIn Santo Domingo de la Calzada jenannte Kirchenhühner nämlich,
denfalls erinnert daran ein vergitein Hahn und eine Henne, um geterter und verglaster Käfig, der mitnau zu sein, aber…, nun ja, Tiere
ten in der örtlichen Kathedrale,
eben, mal wieder Tiere, die sich in
hoch über einer Treppe ins Kellerdiese kleine Reisegeschichte gegewölbe, angebracht ist und in dem
schlichen haben. Und das kam so.
ständig ein Hahn und eine Henne
Seit einigen Jahren lebt in Spahocken, die offenbar regelmäßig
nien die Wanderviehwirtschaft
ausgewechselt werden. Wer ganz
wieder auf, die Transhumanz, wie
besonderes Glück habe, so heißt
der entsprechende Fachausdruck
lautet. Das heißt, dass zweimal Hühnerpaar in spätgotischem Kathedralskäfig: Man muss je- es, könne die eingesperrten Vögel
sogar gackern beziehungsweise
jährlich riesige Schafherden zwi- doch ganz genau hinschauen …
krähen hören, was aber neulich
schen den kühlen, saftig grünen
nicht der Fall war, vermutlich weSommerweiden im Norden der
Iberischen Halbinsel und den angenehm befestigten Straße“ bedeutet und auf den gen mangelnder Frömmigkeit meinerseits.
lauen, selbst in der kalten Jahreszeit frucht- Geistlichen gleichen Namens verweist, der Stattdessen erfuhr ich, dass die deutsche
baren Winterweiden der Extremadura und hier einst ein Hospital und eine Brücke für Partnerstadt von Santo Domingo de la CalAndalusiens hin und her getrieben werden. die frommen Durchreisenden erbauen ließ. zada das baden-württembergische WinnenAuch reisende Fremde dürfen sich als zah- Besagter Pilger wurde Hugonell gerufen, den ist, wo am 11. März 2009 ein schwer
lende Gäste unter die wolligen Merino- stammte angeblich aus Xanten im deut- bewaffneter 17-Jähriger die Albertville-ReTruppen mischen und diese ein paar Stun- schen Rheinland und soll irgendwann im alschule stürmte und…, na, Sie wissen
den, auf Wunsch auch ein paar Tage lang 14. Jahrhundert, als mittelalterlicher „Vor- schon.
Vielleicht wäre es doch besser, sich häufiauf ihrem Migrationszug begleiten.
gänger“ eines gewissen Hape Kerkeling, mit
Auf meiner ganz persönlichen Suche seinen Eltern nach Santiago de Compostela ger mit Tieren abzugeben.
nach dem Schweigen der Lämmer und ihrer unterwegs gewesen sein. Der Legende nach
ebenfalls eher wortkargen Begleiter landete machte die Familie in einer Herberge des
ich in Santo Domingo de la Calzada, einer Ortes Halt, wo die Wirtstochter sich in den
Hinweis
Kleinstadt in der Autonomen Region Rioja. Sohn verliebte und ihn zu verführen verVon Georges Hausemer ist kürzlich
Hier beginnt einer der nicht nur historisch, suchte - was ihr jedoch nicht gelang, da der
erschienen: „Die kochenden Kerle
sondern auch heute noch bedeutendsten junge Mann standhaft blieb, schließlich bevon der Muschelbucht“. Lesereise
Triftwege des gesamten Mittelmeerraums. fand er sich auf einer religiösen Wallfahrt.
Baskenland.
Die „cañada real soriana occidental“ führt Aus verletztem Stolz, Rachsucht und Zorn
Picus Verlag, Wien, 132 S.
quer durch einige der ärmsten Gegenden schmuggelte das Mädchen dem widerISBN 978-3-85452-979-8
Spaniens bis an die portugiesische Grenze spenstigen Gast einen Silberbecher ins GePreis: 14,90 Euro
ganz im Westen. Gekreuzt wird der antike päck und bezichtigte ihn bei seiner Abreise
Photo: Georges Hausemer
Die Wirtstochter und der
widerspenstige Pilger
S. 40
A propos
Gado's comment on recent events
Obama is... not the „Tea Party“’s cup of tea