Popu lisme - kulturissimo
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Popu lisme - kulturissimo
N°93 - 9 décembre 2010 Populisme Mensuel culturel et socio-politique Paraît le deuxième jeudi du mois * ACCENT AIGU: Editorial. Victime du populisme; Radotages (7); Von Patrioten und anderen Matridioten; Alice au pays des cauchemars. Au psy l’an neuf!; Chez nos voicins français. Dur, dur d’être président; „Populisme“ arabe?; Außenansicht: Volksnähe * MUSIQUES: Les carnets du mélomane; Gespräch mit Manfred Honeck; In the steps of Chopin * SPECTACLES SCENIQUES: Au flot du théâtre 59; L’apocalypse selon Angelin Preljocaj * POLEMIQUE: Schleichender Revisionismus à la Luxembourgeoise. Stellungnahme und Gegenrede * SPECIAL: Secrets d’Afrik * LITTERATURE: Feuilleton: Jhemp Hoscheit „Klangfaarwen“ * ICI ET AILLEURS: Briefe an eine Freundin (3); Totalitarismus (3); Über Preußen und Deutschland (XIII); Vor 70 Jahren (XIII). Diktator gegen Diktator; Contractualité solitaire (3); Chroniques parisiennes. Les Yeux Du Monde; Quels intérêts peut servir l’OTAN?; Indépendance (III); Gramma apo tin Ellada. Weihnachtsstimmung einmal anders; Bericht aus Deutschland; Brief aus Wien. Geschmackvolle Witze; Letter from England. Popular politics; In the air. McPolitics * A PROPOS: Hausemers Kulturreisen (30. Etappe): Spanien. Das Hühnerwunder * RETOUR SUR IMAGE: Obama vs. Right Wing (Gado) Sommaire - Editorial S. 2 Mensuel culturel et socio-politique No. 93 du 9 décembre 2010 Dans cette édition: La pensée du mois: „Le populisme n’a absolument rien à voir avec le libéralisme. Il en est même l’antithèse.“ (Karl Hauffen) p.2: Editorial: Victime du populisme (GW) Accent aigu: p.3: Chères questions... Radotages (7) (Paul Hemmer) p.4-5: Von Patrioten und anderen Matridioten (Carlo Kass) p.6: Alice au pays des cauchemars. Au psy l’an neuf! (Alice Darvey) p.7: Chez nos voisins français. Dur, dur d’être président! (M. Lang) p.8: Courrier d’Orient. „Populisme“… notion applicable au nationalisme arabe? (Wolfgang Freund) p.9: Außenansicht. Volksnähe (Jacques Wirion) Musiques: p.10-11: Les carnets du mélomane (Nico Reyland) p.12-13: Gespräch mit Manfred Honeck (Alain Steffen) p.14-15: In the steps of Chopin (Brendan G. Carroll) Spectacle scéniques: p.16: Au flot du théâtre 59: L’excellence des petites salles (Marc Weinachter) p.17: L’apocalypse selon Angelin Preljocaj (Monique Bonati) Polémique: p.18 et 23: Stellungnahme: Schleichender Revisionismus à la Luxembourgeoise? (F. Bremer) p.19-22. Spécial: Secrets d’Afrik Polémique: p.23: Gegenrede: Meinungsfreiheit ist keine Einbahnstraße (Carlo Kass) Littérature: p.24-25: Feuilleton. „Klangfaarwen“ (Jhemp Hoscheit) Ici et ailleurs: p.26: Briefe an eine Freundin (3) (Janina Strötgen) p.27: Totalitarismus (3). Aspekte eines aktuellen Themas. Noch mal Hannah Arendt (Michel Decker) p.28: Über Preußen und Deutschland (13) (Tino Ronchail) p.29: Vor 70 Jahren (13). Diktator gegen Diktator (Guy Wagner) p.30: Contractualité solitaire (3) (Luc Laboulle) p.31: Chroniques parisiennes. Au cœur de l’Europe: Les Yeux Du Monde (Clotide Escalle) p.32: Propos géopolitiques. Quels intérêts peut servir l’OTAN? (Costas Calfelis) p.33: Indépendance. Autobiographie d’un concept (III) (Patrice Nganang) p.34: Gramma apo tin Ellada. Weihnachtsstimmung einmal anders (Linda Graf) p.35: Brief aus Deutschland: Meine Städte (Klaus Hardtke) p.36: Brief aus Wien. Geschmackvolle Witze (Michèle Thoma) p.37: Letter from England. Popular politics (Diana White) p.38: In the Air. McPolitics, or wolves as shepherds (Ariel Wagner-Parker) A propos: p.39: Hausemers Kulturreisen (30. Etappe). Spanien. Das Hühnerwunder (Georges Hausemer) p.40: Retour sur image: „Obama Vs Right Wing“ par Gado Impressum: Editeur: Editpress, Luxembourg, s.a. Coordination externe: Ariel Wagner-Parker, Guy Wagner Coordination interne: Janina Strötgen, Emile Hengen Coordination technique: Emile Hengen Couverture: La „Gëlle Fra“, victime du populisme national (Photo: Isabella Finzi) Toute correspondance est à adresser à: kulturissimo@editpress.lu Supplément du Tageblatt et du Jeudi du 13.12.2010 Site Internet: http://www.kulturissimo.lu Prochain numéro, le 13.01.2011 - Clôture rédact.: 27.12.2010 Editorial Victime du populisme Un chancre nommé populisme est en train de se répandre en Europe et en Amérique, mais l’organisation mondiale de la santé politique n’a toujours pas émis d’avertissement devant cette pandémie-là. Serait-elle déjà infectée à son tour elle aussi? On semble encore une fois avoir oublié le 20e „siècle de barbarie“ (K. H. Deschner), car ce fut également avec des slogans contre les partis démocratiques que les Mussolini, Hitler, Horthy, Metaxas, Quisling… se sont frayé le chemin vers le pouvoir, dénonçant les milieux fortunés (pour Hitler, c’étaient les ploutocrates et le „judaïsme financier international“) et s’en prenant aux dirigeants démocratiques qui, selon eux, trahissaient les intérêts du „peuple“. En est-il autrement aujourd’hui? Les vieux slogans populistes ne les retrouve-t-on pas dans les bouches de Sarkozy, „digne“ émule de Le Pen, de l’infecte Berlusconi dont rien que la vue fait vomir, de Filip Dewinter, de Geert Wilders, de H.-Chr. Strache, „digne“ successeur de feu Haider le corrompu, ou dans les parades du parti fasciste hongrois Jobbik. Le plus terrible est cependant ce qui se passe dans ces Etats Désunis d’Amérique où les adeptes de la „Tea Party“, les fanas de Sarah Palin et d’autres salopes et nullités, n’ont toujours pas digéré qu’un Noir occupe „leur“ Maison Blanche, traitant Obama à la fois de nazi et de successeur des Marx, Lénine, Staline et Mao. Et dire qu’il y a des millions qui ont gobé de telles élucubrations et voté pour ceux qui les ont foutus dans la m…, il y a à peine quelques années, du temps du criminel de guerre Bush. Et qu’en est-il chez nous du phénomène populiste? Demandez une fois aux meneurs de l’ADR, ces démagogues de bas étage, qui ne sont surpassés que par l’inénarrable Mischi Wolter, fils du non moins inénarrable Jang et modèle du parfait populiste pur-sang. Carriériste, grand chasseur et non moins grand magouilleur, il sort depuis 1981député à chaque élection. Pendant deux législations, il occupe le poste de ministre de l’Intérieur qu’il quitte à sa propre demande. Aurait-il lui-même mesuré l’étendue du désastre qu’il y a causé? Le souvenir qu’il laisse ensuite comme président du groupe parlementaire CSV n’est pas impérissable non plus. Il s’est cependant auréolé d’une de ces actions coups de tête dont il raffole: Proposant le „Roude Léiw“ comme étendard national, il focalisa pendant des mois sur lui la discussion et l’attention. Maintenant, le voilà catapulté à la présidence de son parti. Parallèlement, il a organisé le putsch à Bascharage, selon le principe: „Ote-toi que je m’y mette“: Jeannot Halsdorf, le maire, est sommé de quitter le siège où Mischi s’installe avec la grinçante bénédiction du ministre de l’Intérieur, cousin de l’évincé. Comme notre Mischi, fort de son poste et de son prestige, a besoin d’un nouveau coup d’éclat pour se refaire une santé politique un an avant les élections communales, il fait chanter son parti, pour que la „Gëlle Fra“, de retour de Shanghai, soit exposée à Bascharage. Bien sûr, personne n’a dit non. Octavie Modert, encore elle, n’a pas pu résister à la pression et subventionne l’„entreprise“ par 100.000 euros de deniers publics... Au détriment de qui? Mais que diable va-t-elle faire dans cet affreux Hall 75 à Bascharage, notre pauvre dame dorée? Qu’on lui fiche donc enfin la paix et que Wolter fasse de même. *** Belle récompense pour la ténacité de „kulturissimo“: A en croire les propos de Bob Krieps, nouvel „homme fort“ à la Culture, le stand d’exposition du ministère sera ouvert à partir de l’année prochaine à tous les éditeurs, non seulement à ceux qui sont fédérés. Un petit pas est fait, et la Fédération bouge aussi. Attendons donc des lendemains qui chantent au lieu de nous désenchanter. Guy Wagner Accent aigu S. 3 Chères questions et affirmations gratuites Radotages (7) Paul Hemmer Il ne suffit pas d’être marginal pour être excellent. Je suis populiste: je m’adresse aux classes populaires, je critique le système et ses représentants qui se croient l’élite. On est tous comme une grande famille, avec beaucoup de frères ennemis. Je suis élitiste. Je veux sélectionner et favoriser une élite qui travaille au bien du grand nombre. Il n’y a point de démocratie vraie sans une aristocratisation de la foule. (Georges Palante) Le populisme est un effet pervers mais inévitable de la démocratie représentative. Du peuple ou du populiste qui est responsable? L’un ne va pas sans l’autre. Electif n’est pas élitaire. Et la réciproque? La stratification fondamentale d’un grand groupe: meneurs, menés, critiques. Je peux aimer l’homme de la rue et haïr le peuple. Peuple, plèbe, pleuple (sic), pleutre. L’homme est tribal, donc raciste. Que faire contre le tribalisme? Tous les ismes (sic) sont des avatars du tribalisme, même l’individualisme. L’individualiste veut se singulariser à l’extérieur. Un vrai caractère, tout en s’adaptant, se parfait à l’intérieur. Un con est tolérable, une bande de cons non. Portrait de Niccolo de Machiavelli par Santi di Tito en constituent la normalité. Ajoutez les 15% de très faibles, vous aurez les 80% avec lesquels vous pourrez faire n’importe quoi. Les caractères faibles se noient dans le groupe pour se retrouver ambitieux, fanatiques et bêtes. La sagesse des masses, la violence. Tyran, courtisan, couple indissociable. Mon identité: mon ADN, mes souvenirs et mes rêves, non pas le folklore de quelque troupeau que ce soit. Pourquoi la peur d’autrui? C’est de soimême qu’on s’effraie, comme dans un miroir. Le populiste ne respecte pas le populo, il le prend pour tremplin. L’identification me fatigue. L’identification collective me crève. Les frustrés vont loin. La vengeance des frustrés voilà l’Histoire. „Les hommes doivent être ou cajolés ou tués.“ (Machiavel) L’humanité fonctionne par troupeaux. Quand un berger réussit un troupeau plus grand, on parle de parti, de nation, voire de civilisation. Un groupe a la faiblesse du plus faible de ses membres, malgré la force du plus fort. La montée des masses entraîne la montée de quelques individus. Les molécules d’un fluide ont un comportement quasi humain, les plus mobiles, les plus chaudes montent. Une politique non populiste n’est pas une politique noble pour autant. La fin de la démocratie avant qu’elle ne commence, par les inégalités. Un individu rationnel ça n’existe pas, un groupe rationnel encore moins. A valeurs individuelles, malheurs individuels. A valeurs collectives, malheurs collectifs. L’individu peut jeter le déshonneur sur son groupe. La réciproque n’est pas vraie. Idem pour l’honneur. L’union fait la force est une maxime apparemment neutre, mais quel sera l’usage fait de cette force? La recherche de l’identité collective m’effraie. Le sang, le sol, le peuple, la nation… sont loin d’être morts. Le tribalisme n’est dépassé que par quelques rares cerveaux, et ils risquent à tout moment d’être éliminés. Parmi les patriotes, je n’aime que ceux dont la patrie est la raison et la mesure. Quelle est la patrie de l’instinct humain? L’humanité entière. Drôle de raison et drôle de vertu que celles de la majorité. On domestique les natures grégaires, non pas les forts caractères. C’est toujours une infime minorité qui résiste à l’oppression, d’alors, d’aujourd’hui ou de demain. La nature de l’homme serait-elle grégaire? Les 66% de médiocres d’une population Les migrations, une occasion sans pareille pour abolir au lieu d’affermir les notions débiles de nation et de peuple. Combien de peuples dans une nation? Combien de nations dans un peuple? Quelle population homogène dans une région? Problèmes insolubles au temps de la sédentarité mêlée de migrations. Le cosmopolitisme dans un mouchoir, enfin! „Notre nation est l’humanité.“ (X) Le discours xénophobe est particulièrement con dans un pays comme le nôtre où sans l’étranger rien ne fonctionne. Ceux qui ne font pas partie du troupeau ont peut-être intérêt à ne pas le faire savoir. Quand nous serons tous responsables nous n’aurons plus besoin de coupables. Les plus belles utopies se brisent contre la nature, la nature humaine. Quoi de plus inhumain que l’humain? Accent aigu S. 4 Wenn Leitkultur zur Leidkultur wird Von Patrioten und anderen Matridioten Carlo Kass „Those who cannot remember the past are condemned to repeat it.“ (George Santayana) Da der Einzelne das Ganze nicht überblickt, muss er notgedrungen vom Besonderen ausgehen. Schließt er nämlich nicht vom Gemeinen auf das Allgemeine, dann kann es ihm immer wieder vorkommen, dass er in die Falle gerät, sich als Herrenmensch zu betrachten, um seine Angst vor dem Fremden zu verdrängen. Geschürt wurde diese bei den alten Griechen ach so menschliche Xenophobie meist von Männern, sonst würde man ja auch den Begriff Frauen- oder Damenmenschen gebrauchen. Den transzendentalen Aufhänger in der westlichen Welt lieferte danach die wohl gefährlichste Männerriege der Welt, ein von der römischen Kurie regierter zölibatärer Klerus, dessen – oft gutgläubigen – Vertreter dem Einzelnen den geistlichen Blick auf das Ganze vorgaukeln, obwohl sie es nicht einmal fertig bringen, ihren eigenen, dem antiken Stadtstaat Rom nachempfundenen Stall auszumisten. Natürlich gibt es in den drei Monotheismen Judentum, Christentum und Islam zahlreiche Kirchen und Sekten, von denen aber einzig und allein die römisch-katholische eine zentrale Kommandostelle mit dogmatischer Normativität unterhält, zu der auch die Unfehlbarkeit ihres Meisters vom Heiligen Stuhl gehört, der sich immer wieder in die weltliche Politik einmischt. Vielfältiger Islam Und es gibt immer wieder Betonköpfe, die uns weismachen wollen, der Islam hätte eine ähnlich zentrale Sprengkraft. Dabei gibt es vom türkischen Islam mit seiner Trennung von Kirche und Staat bis zum maghrebinischen mit seiner Notion der Republik mehrere Wege zum Propheten, die nicht alle vermint sind. Natürlich gibt es auch fanatischen Widerstand bei moslemischen Extremisten des übrigen Islams, der, im Gegensatz zu den Eliten der ebenfalls dogmatischen Whahhabiten in Saudi-Arabien, über seine Erdölreserven nur bedingt vom Geldfluss des Big Business profitiert. Auch wenn man nicht richtig weiß, wer den Oberterroristen Osama Bin Laden, der zu dieser Kaste gehörte, über all die Jahre finanziert? Dass sich der internationale Terrorismus aus einem Meer von potenziellen Attentätern (auch aus dem Westen!) bedienen kann, kommt vielleicht auch daher, weil der Westen mit den Vereinigten Staaten als „God’s own Country“ an seiner Spitze imperialistische Züge längst vergangener Zeiten an den Tag legt!? Und als ob diese Gefahr den sicherheitsgeilen konservativen Politikern in Europa noch nicht genug Kopfzerbrechen bereiten würde, machen sich an ihren Flanken auch noch Polithasardeure breit, die mit populistischen Formationen problemlos die parlamentarischen Hürden nehmen und damit ganze Regierungen blockieren. Pariser Talonettenkönig Richtig gefährlich wird es dann aber, wenn demokratisch gewählte Spitzenpolitiker wie der Clown Berlusconi oder die Napoleon-Imitation Sarkozy ihre Parteien als Mehrheitsbeschaffungsmaschinen zum Stimmenfang in der extrem rechten Ecke anwerfen. Gewöhnlich sind es Politiker wie damals Giscards Innenminister Poniatowski, deren Vorfahren selbst von der Gastfreundschaft der neuen Heimat profitierten, die eine fast schon an Paranoia grenzende, überempfindliche Fremdenangst mit ihren misstrauischen und reizbaren Nebenwirkungen entwickeln. Diese oft geldgierigen und korrupten Politiker bedienen dann – wenn oft auch unbewusst – reaktionäre Kreise, die seit jeher den christlichen Ständestaat der für sie moralisch permissiven Demokratie vorziehen. Auf diesen Zug sprangen seit jeher solche Tea-Party Hengste und Mähren wie in den USA oder fanatische Anhänger der schon angedeuteten Herrenriege aus dem Vatikan, obwohl diese mit wahren Engelszungen weiter den Frieden in der Welt predigt. Und dann kann es, wie einst auf dem Weg ins Dritte Reich, einmal mehr gegen Liberale, Kommunisten, Sozialisten, Roma, Juden und andere „Ausländer“ gehen. Aus der Balance Denn wenn der Talonettenkönig aus Paris einen Einwand aus Brüssel zu seiner Roma-Politik als persönliche Kritik empfindet, dann hält er seine kleine gewählte Person wohl für die „Grande Nation“, und es stellt sich die Frage, wie es auf dem alten Kontinent wieder einmal so weit kommen konnte, dass Brechts Schoß, aus dem dies alles kroch, wieder befruchtet werden konnte? Nun, wir wagen eine Antwort: Das seit Jahrzehnten hart umkämpfte Ziel der europäischen Sozialdemokratie, eine Balance zwischen hehrem Privateigentum und gerechten kollektiven Lebensformen herzustellen, wurde von einer kleinen Clique von Investmentbankern der Wall Street, die immer noch im Sattel sitzt, in kürzester Zeit zunichte gemacht. Und dies mit Geldtransaktionen, die in keinem Verhältnis zum realen Warenverkehr stehen. Und man komme im Schatten des beginnenden internationalen Währungskrieges jetzt nicht und rede uns von einem Ende der Krise und dem neuen deutschen Wirtschaftswunder! Fakt ist doch, dass dieser Aufschwung bei Hartz-IV-Empfängern und Working-Poors überhaupt nicht ankommt. Und diese Zusammenhänge beliefern dann die mehrheitlich von Männern besetzten Stammtische mit Argumenten, dass die Politiker in kürzester Zeit Milliarden Euro aufbringen, um den systemrelevanten Banken zu helfen, die Langzeitarbeitslosen aber mit einer „Gehaltserhöhung“ von lächerlichen fünf Euro monatlich „abspeisen“. Als ob die Erarbeiter des Wohlstandes in diesem neuen Konzept nicht mehr gebraucht würden!? Als ob wir uns damit abgefunden hätten, auch in unseren doch relativ reichen Gesellschaften ein Drittel der Bevölkerung (Ausländer wie Einheimische) einfach abzuschreiben!? Das wären Themen, die zu diskutieren es sich lohnen würde, statt eine populistische Debatte über Integration zu führen! Das sind pertinente Fragen, die auch von den bestens beratenen Eliten vernommen werden. Sie können aber aus diesem Populismus nicht die leiseste Kritik an der eigenen Kaste herauslesen. Dabei wäre jedem Populismus die Speerspitze zu brechen, wenn diese Leute rechtzeitig seine Glocken hören und ihn richtig interpretieren würden. Doch nach alter Gutsherrenart unterstützen diese machtverwöhnten Strippenzieher lieber zweifelhaft herrische Patrioten und weibische Matridioten, die die zechenden Brüder über den Stammtisch ziehen, indem sie die eigentlichen Probleme unter den Teppich kehren. Damals hängten sie sich schon Hitler mit seiner Sturmabteilung (SA) an die goldene Uhrkette – bis dieser die Zeiger neu stellte und seine schwule und Knaben schändende Truppe auseinander nahm, um sich die Gunst der eher mit protestantischen Aristokraten aus Nord- und Ostdeutschland besetzten Wehrmacht zu sichern, die er für seine Lebensraumbeschaffung brauchte. Deutschland sei kein Zuwanderungsland, meint heute wieder der bajuwarische Pa- Accent aigu S. 5 dern und den Alten, ja sogar mit den Verstorbenen, also den „Unproduktiven“, umgehen. Angstfrei und weltoffen Ihnen gegenüber sind wir verpflichtet, die gleichen Fehler nicht zu wiederholen triot Horst Seehofer, der als notorischer Fremdgeher zur Integration Stellung bezieht. Sie bedeute „nicht nebeneinander, sondern miteinander leben auf dem gemeinsamen Fundament der Werteordnung unseres Grundgesetzes und unserer deutschen Leitkultur, die von den christlich-jüdischen Wurzeln und von Christentum, Humanismus und Aufklärung geprägt ist“. Soziale Kälte Und dieser aufgeklärte Humanismus mit seinen christlich-jüdischen Wurzeln hat damals Auschwitz verhindert!? So wie eheliche Integration den Seitensprung vorsieht!? Bei solch dreister Verbiegung der Realität wird Leitkultur recht schnell zur Leidkultur! Und wenn dann der liberale Koalitionspartner in der Person seines Generalsekretärs, in Ermangelung einer Zurechtweisung der überforderten Kanzlerin, bei Seehofer die Gefahr der Vermischung von Politik und Religion anmahnt, meldet sich Monsignore Robert Zollitsch als oberster deutscher Bischof zu Wort, um als beleidigte Leberwurst endlich von den Pädophilie-Vorwürfen ablenken zu können: Alles wie gehabt! Doch ob es nun das Gedenken an den Schwarzen Freitag an der New-Yorker Bör- se, das Vernichtungslager in Auschwitz oder den rezent aufgeworfenen Skandal der Kinderschändung betrifft: Vor allem die Europäische Union als einmaliges gesellschaftspolitisches Modell darf nicht zum erinnerungsresistenten Gebilde werden. Und hier wollen wir den Soziologen Oskar Negt einmal mehr bemühen, der die Beziehungskälte zwischen den Menschen und die Gleichgültigkeit gegenüber der Gemeinschaft als die zwei Seiten einer Medaille sieht: „Wenn das Wort ’Nie wieder Auschwitz!’ nicht zu einer beliebig handhabbaren Phrase verkommen soll, dann müssen wir den Blick konzentriert auf die wirklichen Probleme unserer Gesellschaft richten, (...) in denen sich der Angstrohstoff ansammelt, der den fruchtbaren Boden für Vorurteil, Rassenhass, und Vernichtungsphantasien gegenüber Andersdenkenden bereitet. Massenarbeitslosigkeit, Flexibilität ohne sinnvolle Ruhezeiten, das Klima eines sozialdarwinistischen Überlebenskampfes, in dem es immer mehr Verlierer gibt und die Armut, insbesondere der Kinder, (...) das sind überfällige Bearbeitungsfelder.“ Richtig! Denn Kinderarmut steht einer Gesellschaft schlecht zu Gesicht. Als ob wir nicht alle einmal Kinder gewesen wären! Und das nicht nur am Nikolaustag und zu Weihnachten. Eine Gesellschaft misst sich nicht nur an ihrem Bruttosozialprodukt, sondern auch daran, wie ihre Erwachsenen mit den Kin- Doch wie sollen wir dieses Herkules-Pensum bewerkstelligen? Negt deutet von den drei Grundfragen Kants – Was kann ich wissen? Was soll ich tun? Was darf ich hoffen? – die beiden letzten um, während er die erste mit dem Hinweis beantwortet, dass dem Wissen praktisch keine Grenzen gesetzt sind. Die zweite formuliert er um, indem nicht das Sollen, sondern ein in Handlungszusammenhängen eingebundenes Können unsere auf Erkenntnis und Wissen gehende Neugierde bestimmt. Bei der dritten schließlich soll das Bedürfnis dem Imperativ weichen: Was muss ich hoffen? – damit die in mir arbeitende Phantasiefähigkeit dem gesellschaftlichen Betrieb eingefügt wird. Denn realistisch scheinen für ihn nur noch die Utopien zu sein, die negativen wie die positiven, in denen sich „die wissende Hoffnung autonom vergesellschafteter Menschen Gehör verschafft und Licht auf die praktischen Schritte wirft, die zur Überwindung des Gespensterdaseins der Tatsachenwelt unternommen werden.“ Der Negtschen Idee nach, kann das nur „in einer Welt angstfreier und weltoffener Bürger sein, die sich sehr wohl bewusst sind, dass ihre Autonomie auf Privateigentum gründet, aber darin nicht aufgeht, dass vielmehr Selbstbestimmung und individuelle Freiheit Verantwortung und Sorge für das Gemeinwesen einschließen.“ Besser kann man Kant nicht neu erfinden. Doch wird man den Eindruck nicht los, dass all die Gedanken dieser Philosophen, die ziemlich zurückgezogen lebten, rare Perlen im Saustall unserer plutokratischen Gesellschaften waren… und sind. Lag doch das Buch von Oskar Negt1, aus dem wir hier zitierten, bei unserem Lieblingsbuchhändler als einziges Exemplar zwischen unzähligen Druckwerken der Memoiren des verlogenen Tony Blair und der eugenischen Auswüchse eines Thilo Sarrazin. „Beides sind eben Bestseller“, klärte uns die stets so verständnisvolle Dame hinter dem Computer auf. Dabei warf sie einen verzweifelten Blick an die Decke als müsste „die wissende Hoffnung autonom vergesellschafteter Menschen“ sich doch noch im Raum befinden. 1 Oskar Negt, „Der politische Mensch - Demokratie als Lebensform“ Steidl Verlag 2010 ISBN: 978-3-86521-561-1 www.steidl.de Accent aigu S. 6 Alice au pays des cauchemars Au psy l’an neuf! La France malade du sarkosisme! Alice Darvey Parmi les maladies psychosomatiques qui frappent la France d’aujourd’hui, la névrose sarkomaniaco-dépressive est l’une des formes les plus pernicieuses du mal qui s’est abattue sur les Français comme la vérole sur le bas clergé. Et puisque nous sommes dans la psychiatrie écoutons un émule de Lacan, le psychanalyste Jean-Pierre Winter le décrire ainsi: „Il (Sarkozy) avait semé suffisamment d’indices par ses paroles et ses gestes pour qu’on puisse en déduire logiquement ce qui est arrivé, à savoir le désaveu populaire d’un homme qui prétendait parler au nom du peuple sur des sujets graves comme la sécurité, le pouvoir d’achat ou l’égalité des chances“. Le nombre de psychanalystes plus ou moins médiatiques qui se sont intéressés à l’hyper président est impressionnant, le net en déborde. Quel bon client il ferait décidément!! Besoin d’être admiré, manque d’empathie, attitudes hautaines et arrogantes… le Président manifesterait-il des troubles narcissiques de la personnalité? Dominique de Villepin qui ne fait plus dans la dentelle l’a dit: „Nicolas Sarkozy est un des problèmes de la France“. Ses proches de l’UMP font de lui un personnage particulièrement peu flatteur et font part de leurs inquiétudes: „Il clive, il joue les uns contre les autres avec la plus extrême cruauté“. Un autre d’ajouter: „Il n’est vraiment totalement humain que quand il s’agit de lui-même.“ Ou encore: „Il a un problème de nerfs, de paranoïa.“ Catherine Nay dans son livre nous décrit un homme dont l’unique et véritable sujet de préoccupation est lui-même et sa quête obsessionnelle du pouvoir. Le député Goulard libéral, proche de l’UMP, nous renseigne lui aussi, sur son comportement: „Son égoïsme, son obsession du moi lui tient lieu de pensée. La critique équivaut pour lui à une déclaration de guerre qui ne peut se terminer que par la reddition, l’achat ou la mort de l’adversaire“. Un autre député issu de l’UDF: „On dit qu’il est narcissique, égoïste. Les mots sont faibles; Jamais je n’ai rencontré une telle capacité à effacer spontanément du paysage tout, absolument tout, ce qui ne renvoie pas à lui-même. Sarko une sorte d’aveugle au monde extérieur dont le seul regard possible serait tourné sur son monde intérieur. Il se voit, il se voit même constamment, mais il ne voit plus que ça.“ Extrait de la couverture de „The Economist“ (9 septembre 2010) Ce portrait peu flatteur explique l’ahurissante tournure qu’à prise l’interview présidentielle au lendemain d’un remaniement ministériel où l’on a pu constater que „la montagne avait accouché d’une souris“. …Et moi, et moi, et moi … Devant des journalistes médusés pour ne pas dire abattus, Sarko s’est livré à son exercice favori: l’autosatisfaction. Brossant un portrait narcissique de son action depuis 3 ans et demi, il se justifie en rejetant les critiques du peuple „qui n’a rien compris“, mais qui sera bien content „plus tard“! Foin des problèmes de la populace! Sarko dit ce qu’il fait et fait ce qu’il dit! Et tant pis pour les mécontents. Lui seul a raison envers et contre tous. Affichant un mépris de fer à l’égard de ses anciens collaborateurs qu’il a virés pour cause de remaniement et de recentrage UheMPesque, il n’a même pas un mot de remerciement pour celui qui a porté la réforme des retraites, Eric Woerth, congédié pour qu’il puisse mieux se défendre de toutes les accusations portées contre lui. Quelle élégance, quel style! „Le style, c’est l’homme“, écrivait Buffon. Avec Sarko, on est fixé, tant sur le fond que sur la forme! Cet homme est petit, pour ne pas dire bas! Un psy un peu caustique vous dirait qu’il faut se méfier des hommes petits; ils sont souvent méchants, cherchant à compenser leur petite taille par un ego surdimensionné. La pauvre Claire Chazal a fait les frais de l’humeur du prince: soumise à la question, elle baissait les yeux en rougissant telle une pucelle éplorée sous les coups de butoir de son interlocuteur: Sarko demandant à Claire Chazal si elle approuvait son raisonnement: „Mais Mme Chazal, je n’ai pas entendu votre réponse!“ Et Claire Chazal de balbutier un timide „oui“ pour donner raison à Sarko. David Pujadas fut un tantinet plus réactif, à côté d’un Denizot complètement éteint. Le spectacle désolant de ces trois journalistes en dit long sur la crainte qu’inspire le personnage apparu malgré tout sur la défensive! L’avenir est à moi ... Enfin, nous fûmes un peu sidérés par les propositions d’avenir de l’hôte de l’Elysée: suppression du bouclier fiscal pour faire plaisir aux pauvres et suppression de l’impôt sur la fortune pour faire plaisir aux riches. Le tout se soldant par un manque à gagner d’environ 2,8 milliards d’euros. Comment alors combler ce déficit? Rien de plus simple: il suffirait d’organiser un Sarkothon télévisé pour recueillir la manne des généreux donateurs. Les trois plus généreux recevraient en prime une poignée de main de David Douillet et une bise de Carla. Elle est pas belle, la vie?! L’agitation des prétendants au fauteuil présidentiel est le signe d’une fin de règne qui s’approche. Dans son sarkophage politique, le locataire de l’Elysée pourra toujours se consoler en écoutant „ad vitam aeternam“ la douce voix de Marilyn Monroe lui chanter indéfiniment: „Happy birthday Mister Preesiiident“! Accent aigu S. 7 Chez nos voisins français Dur, dur d’être président! Max Lang On ne peut que s’ébaudir devant la procrastination aux motifs abscons d’un remaniement ministériel tant redouté par les prébendiers du pouvoir, annoncé qu’il était 6 mois à l’avance, réduisant les laudateurs présidentiels à se perdre en conjectures. Elu tel un thaumaturge par une foule de zélateurs oblatifs, le président a dû se résoudre à un replâtrage approximatif pour mettre fin aux vaticinations de tel ou tel thuriféraire en mal d’accomplissement. croche à ses basques, le sévère anachorète de Bordeaux, dont la profession de foi: „Vivre à Bordeaux“ n’est qu’une vulgaire palinodie destinée à charmer ses administrés. Brûlant aujourd’hui ce qu’il a adoré hier, le Burdigalien attiré par le pouvoir comme un papillon par la lumière est entré au gouvernement, perdant ainsi toutes ses chances pour l’élection présidentielle. Ravalant les critiques dont il n’était pas avare, ce cénobite d’occasion se mue en laudateur zélé d’un pouvoir qu’il rêvait un jour de détenir. Avouant comme principale motivation le souhait d’empêcher la gauche de revenir au pouvoir, le maire de Bordeaux a montré que Les chaises musicales C’est ainsi qu’une des grandes gagnantes au jeu des chaises musicales ministérielles est une certaine Vénus callipyge aux charmes agrestes, redoutable par son incompétence et son sourire carnassier, obsédée des vaccins intempestifs aux coûts exorbitants. Telle autre s’est retrouvée sur la touche, électron libre, mais laudatrice inconditionnelle, servant d’alibi à une politique des plus xénophobes, réputée pour sa „grande gueule“, mais ayant oublié de l’ouvrir quand elle aurait pu se couvrir de gloire au moment de l’affaire des Roms. Une autre Vénus, moins callipyge, ni hétaïre, ni asservie subit le même sort, marquée qu’elle est par son échec dans la politique des banlieues. Un autre des grands perdants dans l’affaire est l’ex-futur premier ministre supposé JeanLouis Borloo dont le refus d’accepter un poste subalterne a signé le Waterloo. Idem pour l’ineffable French Doctor qui avait déjà „failli“ donner sa démission, mais à qui cette fois on n’a pas laissé le choix. Idem pour l’homme de la grande réforme, celle des retraites. Il pourra savourer la sienne si tant est que les „affaires“ qui lui collent aux basques lui en laissent le temps. Comment alors combler les vides et donner l’illusion que tout change alors que tout reste pareil? Mission délicate pour un président dont le nombre des supporters fond à vue d’œil, obligé de récupérer dans son équipe un Béarnais qui s’ac- son principal souci n’est pas le redressement de la France, mais bien plutôt l’impérieux besoin de conserver le pouvoir entre les mains d’un clan qui traîne des „casseroles“ de plus en plus sonores et encombrantes. Enfin pour marquer le changement, il faut que les choses soient encore plus semblables que d’habitude; le Président avec la subtilité qui lui est coutumière a choisi comme Premier ministre le porte-voix sans état d’âme, la voix de son maître indéfectible, l’homme invisible par excellence, l’ancien locataire de Matignon, mettant en scène ce qu’on pourrait appeler: „La réap- parition de l’homme invisible“. Celui-ci n’est plus, on se plait à le souligner, tellement invisible, mais il serait devenu translucide, ce qui constitue déjà un progrès, et de plus il aurait pris du poids (politique) et serait devenu incontournable aux dires de certains commentateurs politiques. Tout change mais rien ne change Ce remaniement, à dix-huit mois des élections présidentielles, sonne pour certains la fin d’une politique d’ouverture. Mais y avait-il eu ouverture auparavant? Le fait de choisir certaines personnalités „exotiques“ comme alibi ne servait-il pas à cacher la rigidité d’un pouvoir dogmatique recentré sur lui-même dans un autisme politique touchant au pathologique? Craignant que tout le monde n’ait pas compris, le Président a cru nécessaire une „explication de texte“ qui s’est présentée sous forme d’interview télévisée. Devant trois journalistes apeurés, tremblant de dire un mot plus haut que l’autre, l’omniprésent président s’est laissé emporter par ses deux péchés mignons: l’autojustification et l’autosatisfaction. Sans un mot pour ses anciens collaborateurs tombés à la tâche, il a balayé d’un revers de manche les critiques de ceux qui n’avaient pas compris les bienfaits de sa politique, justifiant ainsi la poursuite d’une politique sociale et économique impopulaire, en traitant implicitement de crétins tous ceux qui n’adhéraient pas à sa conception autoritaire et rigide de l’exercice du pouvoir. En résumé, plus sa politique est impopulaire, plus il a raison de la poursuivre et de l’amplifier. L’annonce de l’abandon du „bouclier fiscal“ ainsi que celui de l’impôt sur la fortune est un bel exemple des „avancées sociales“ de N. Sarkozy. D’un côté la reprise de 680 millions de recettes fiscales au titre du bouclier contre la perte de 3,6 milliards dus à la suppression de l’impôt sur la fortune. Autrement dit: un déficit d’environ 3 milliards à combler d’une façon ou d’une autre! Est-ce que ce n’est pas cela qu’on appelle „la politique de Gribouille“? Accent aigu S. 8 Courrier d’Orient „Populisme“… notion applicable au nationalisme arabe? Wolfgang Freund Les choses remontent aux années 20. Le „fascisme“ de Benito Mussolini, idéologie „copie conforme“ avec ce que le dictionnaire précité définit, vient de naître et conduira l’Italie à sa presque destruction, le national-socialisme hitlérien lui emboîtera le pas et amènera l’Allemagne en 1945 à une destruction quasi-totale. Les nationalismes italiens et allemands furent „populistes“ par excellence. Mais ce que le commun des mortels en général ignore: le nationalisme arabe (les nationalismes arabes?) l’est également, et pour cause. C’est après le démembrement de l’Empire ottoman en 1918/1919 et l’émergence de nouveaux Etats-nations arabes pendant les années 20 et 30 (Liban, Syrie, Irak, Jordanie etc.) que le mouvement du „nationalisme arabe“ y lève la tête, représenté d’abord par des intellectuels syro-libanais, souvent chrétiens. Mais ce mouvement est vite supplanté par les militants „antijuifs“ dans la Palestine mandataire administrée par les Anglais, sous le guidage du Jérusalémite Haj Amin Al-Husseini qui trouvera rapidement, en se substituant à ses co-idéologues syrolibanais, son territoire d’épanouissement: l’Egypte urbaine cosmopolite de la première moitié du 20e siècle, avec ses minorités „colonialistes“ venues des quatre coins de la Méditerranée et menant une vie de bombance dans les grandes villes du pays, à côté de l’élite régnante du Royaume d’Egypte, aux origines turques: au Caire, à Alexandrie, Port Saïd, Suez. Les idéologues fondateurs du nationalisme arabe s’étaient directement inspirés des „idées populistes“, voire des „concepts socioculturels“ des fascistes italiens et des nazis allemands. Tous leurs écrits et tous leurs discours en témoignent. Or le volet allemand-nazi y prendra rapidement le dessus, pour trois raisons essentiellement: d’abord le rapport de force. Il s’est avéré dès le début de la guerre de 1939 que c’était les Allemands d’Adolf Hitler qui menaient la barque, les Italiens ne faisaient que suivre. Puis l’Italie mussolinienne était, aux yeux des Arabes, passablement „disqualifiée“ à cause de ses ambitions coloniales en Libye (et en Tunisie si les forces de l’Axe avaient Photo: Wolfgang Freund „Le Petit Larousse illustré“ donne quatre explications du terme „populisme“ dont la première intéresse ici: „Attitude politique consistant à se réclamer du peuple, de ses aspirations profondes, de sa défense contre les divers torts qui lui sont faits“… et nous voilà en pleine application devant le phénomène „arabe“! Des livres arabes, glorifiant Hitler et les „siens“ (Rommel et Goebbels plus à droite), inondent de nos jours le marché littéraire populaire moyen-oriental… vastes perspectives! gagné la guerre), plus loin en Ethiopie. Last but not least: le fascisme italien n’affichait au départ rien d’antisémite, tandis que le nationalisme arabe avait, dès le début de ses articulations politiques et propagandistes, les yeux rivés sur „la question juive“ en Palestine. Quoi de plus naturel alors pour des gens comme Haj Amin Al-Husseini que de chercher alliance auprès des nazis et de leur Führer Adolf Hitler qui plaçait, lui, „la solution finale“ de „la question juive“ au coeur de son programme à long terme (voir Mein Kampf). Le Haj Amin, choyé par Hitler et son propagandiste en chef, Joseph Goebbels, passait pendant la guerre 1939-1945 plusieurs années à Berlin d’où il organisait des émissions radiodiffusées en langue arabe haranguant les masses du Maroc jusqu’en Irak avec sa prose, comme quoi les Allemands allaient immanquablement gagner la guerre et envoyer tous les Juifs des pays arabes comme ceux émigrés en Palestine, à la géhenne. Voyons pour l’Egypte: le tract Egypt for the Egyptians lancé à partir de Berlin en 1942 porte indubitablement sa signature. Voici quelques phrases tout-à-fait significatives: „The hour of freedom is here. Your friends are near. They have come to bring an end to your suffering… You can fight against them [les Anglais et leurs obligés, WF], these homeless riffraff and the bandits [les Juifs, WF] that England has sent to your country … Greet the Axis soldiers as friends. Protect them in danger just as they will protect you… Thereby you will achieve Egypt’s political freedom and independence …“ *) La qualité „populiste“ du nationalisme arabe (et par extension palestinien) plante ses racines dans l’idéologie germano-nazie, pour des raisons historiques que je viens d’évoquer. Et elle reprend de plus bel en Egypte dans les années 50 avec l’instauration du régime nassérien et l’arrivée de nombreux réfugiés nazis allemands aux bords du Nil, pour s’épanouir ensuite comme des vagues circulaires d’une marée noire à partir de l’épicentre cairote jusque dans les derniers recoins du monde arabe. S’y ajoute entre-temps la composante islamiste qui va au populisme arabo-nationaliste comme un gant. Contrairement aux apparences en surface, le simple „ver“ dans un „fruit“ quelconque s’est transformé en „pieuvre“ solidement installée dans une vaste zone géopolitique qui dépasse le monde arabe stricto sensu (Iran, Afghanistan, Pakistan) et dont les „performances“ futures se dessinent à l’horizon. Comble de paradoxe: même le pays moyen-oriental viscéralement non-arabe et non-islamique dans ses structures, à savoir l’Etat d’Israël, paraît de plus en plus infecté du microbe d’un populisme pas très différent de ce qui se vit ailleurs dans la région. Effet miroir ou pire? Si je me garde bien de vouloir comparer les dirigeants israéliens actuels aux pères fondateurs et spirituels du nazisme, je ne peux, en même temps, m’empêcher de me souvenir de ce qu’un vieil ami israélien, gauchiste, républicain, „droitsde-l’hommiste“ mais aussi sioniste invétéré, me disait sur un ton spontané: „Les Israéliens devraient un jour ériger en pleine TelAviv ou Jérusalem une statue à l’honneur d’Hitler; car sans lui et son action néfaste, l’Etat d’Israël n’aurait jamais vu le jour.“ *) cf. Jeffrey Herf, „Nazi Propaganda for the Arab World“ Yale University Press 2009 www.yale.edu/yup Accent aigu S. 9 Außenansicht Volksnähe Jacques Wirion Keine politische Richtung ist vor dem Vorwurf des Populismus gefeit, denn jede von ihnen, wenn sie nicht gerade an der Macht ist, ist ihm ausgesetzt. Die Regierenden wollen ja nur das schwer lenkbare Staatsschiff in den sicheren Hafen führen und können es nie allen recht machen. So beklagen sie z. B. den Vorwurf an ihre Adresse, dass sie die eigentlich Verantwortlichen an der aktuellen Finanzkrise immer wieder schonen und nicht bestrafen, indem sie den Kritikern Populismus vorwerfen. Sie setzen sich immer wieder der sogenannten populistischen Kritik aus, wenn sie die falschen zur Kasse bitten. Wenn der französische Präsident die notwendige Rentenreform durchboxt, weisen seine Leute tadelnd auf die Gewerkschaften hin, welche die Jugend mobilisieren in einer Frage, die sie, die noch so weit vom Ruhestand entfernt sind, doch nichts angeht und vergessen dabei, dass in der heutigen Gesellschaft jede Maßnahme früher oder später jeden betrifft; sie übersehen also geflissentlich, dass auch die Jugend in dieser Frage mitzureden hat. Die derart Gescholtenen schlagen zurück, indem sie die zahlreichen Begünstigungen der Wohlha- Schweizer benden durch die Regierenden anprangern. Wenn die aktuell Regierenden in Deutschland die Atomreaktoren nicht - wie vorgesehen - abstellen, stoßen sie auf den Widerstand der AKWGegner und sind rasch mit dem Populismusvorwurf bei der Hand, indem sie deren Argumente populistisch nennen. Wenn im Begriff Populismus, das Substantiv populus steckt, verweist die Bewegung auf ihren Ursprung, das Volk, und müsste im Grunde eigentlich radikal demokratisch sein, wenn sie das Volk gegen die Mächtigen vertritt. Nun stellt sich die Frage, ob es einen guten, nach mehr echter Demokratie strebenden Populismus gibt oder ob der Ausdruck Rechtspopulismus eine Tautologie ist. Und wie ist das dann mit dem Linkspopulismus? Doch der Begriff als Schimpfwort enthält diesen Aspekt der Ausrichtung nicht und visiert in seiner negativen Tendenz gerade auf den billigen Erfolg, den etwa Hitler mit einem Judenhass, der die latenten Empfin- dungen eines Großteils der Bevölkerung bediente, indem er „Erklärungen“ für ihren desolaten Zustand nach dem Weltkrieg lieferte und mit ihnen einen Sündenbock ausmachte. Dass dieser demagogische Diktator mit dem Begriff in erster Linie anvisiert ist, macht ihn zu einer guten Waffe. Populisten suchen also prinzipiell, im schwierigen politischen Geschäft die Instinkte der Wähler zu mobilisieren, wo doch nur die nüchterne und die zurückhaltende Haltung zum Ziel führen können. Die sozialen Themen sind vielfältig. Doch im Grunde geht es immer um die Aufteilung des sozialen Reichtums. Die besitzenden Klassen wollen ihre Privilegien behalten und die anderen sie mit ihnen teilen. So fühlen sich diese auch oft durch den Zuzug Anti-Minarett-Kampagne von Ausländern bedroht, der die ersteren eher bereichert. Immer wieder gerät man mit Leuten in einen Konflikt über gesellschaftliche und politische Fragen, die in erster Linie ihre Gefühle sprechen lassen und die Welt folgendermaßen sehen: Es sind nur die intellektuellen Weicheier, die immer wieder mit ihrem ängstlichem Hinhalten Opfer von stärkeren Positionen werden. Sie seien nicht aus einem Guss, zögerten wichtige Entscheidungen hinaus und seien im Grunde „krank“. Zu Onkel Adolfs Zeiten durfte man das noch laut sagen, heute muss man politisch korrekt sein und den Mund halten. Man darf nicht frei von der Leber reden und so wie der Mund einem gewachsen ist. Alles ist doch viel einfacher, wenn man die gegnerische Position nach Herzenslust diffamiert und das Recht nur im eigenen Lager sieht. Das gesunde Volksempfinden steht somit dem Warten und Zögern gegenüber und ist für schnelle Maßnahmen, die bald Remedur verschaffen, leicht zu gewinnen. Die Intellektuellen verzögern nicht nur die notwendigen und gesunden Entscheidungen, sie machen sie auf die Dauer unmöglich, und was dann passiert, hat Thilo Sarrazin im Titel seines Buches klar resümiert: Deutschland schafft sich ab. Auch von ihm werden die „gesunden Instinkte des Volkes“ in jedem von uns angesprochen und sollen endlich erwachen, damit dieses Unglück abgewendet wird. Plötzlich hast du in ganz Europa Minarette, das Gesetzbuch wird nach der Scharia umgemodelt, und wie kommst Du dir in der freiheitlichen Denk- und Lebensweise dann vor auf dem einsamen Sockel der Demokratie? Nur unsere Gegner und die der Freiheit sind hellwach für die Gefahren, die auf uns alle lauern, wir hingegen schlafen und brauchen einen Geert Wilders, der meint: „Europa muss aufstehen und der islamischen Welt mitteilen: Genug ist genug, wir werden uns wehren, mit demokratischen Mitteln.“ (Der Spiegel vom 6.11.2010). Mitglieder der griechischen Kommunistischen Partei brachten Plakate hervor, auf denen zu lesen stand: „Völker Europas – erhebt Euch“. Von rechts bis links gibt es dieses Bild, demzufolge die wachen und hellen Köpfe ihre schlafenden Mitbürger aus der Horizontale in die Vertikale rufen. Nicht umsonst hat die Kirche der Zeugen Jehovas gar einem ihrer Organe den Titel Erwachet gegeben. Ihr Einsatz ist allerdings noch wesentlich fundamentaler, da es ihnen um die endgültige Rettung geht. Ob Deutschland oder gar Europa abgeschafft wird oder nicht, ist angesichts der ewigen Rettung der Seelen unwesentlich. Das erklärt auch, warum viele religiös Motivierte politisch wenig interessiert sind. Doch die Denkweise des einfachen Volkes liegt auf dieser Linie: In politischen Fragen muss man schnell und wirksam sein und darf dem vermeintlichen Gegner keinen Raum geben, denn der will uns an die Wand spielen, und allein die Selbstverteidigung verlangt, dass wir uns wehren, sonst werden wir verschwinden. Die Herrschenden sind jedenfalls gut beraten, den Beherrschten den Mund nicht zu verbieten, sonst wird der Populismus zu einem unerfreulichen Ventil gerechtfertigter Belange. Musiques S. 10 Les carnets du mélomane Des orchestres et des chefs Nico Reyland Il n’y a rien de plus fascinant que ces grands orchestres de réputation mondiale qui, sous la baguette de chefs célèbres, ont réalisé les enregistrements les plus illustres et qui, à force, sont devenus l’aune à laquelle tous les autres doivent se mesurer. Aussi avons-nous apprécié à leur juste valeur le New York Philharmonic, le London Sympony Orchestra et, pourquoi pas, l’Orchestre Philharmonique de Luxembourg qui s’est assez dignement engagé sur la voie de l’excellence. Le New York Philharmonic Orchestra et Alan Gilbert Le programme était séduisant. L’ouverture Egmont de L. van Beethoven suivie du Vorspiel et du Liebestod de Tristan et Isolde et, en deuxième partie, la 4e Symphonie de Brahms: un raccourci impressionnant de l’art musical du 19e siècle dans ce qu’il a de plus caractéristique. On a beaucoup glosé à propos des relations quasi inexistantes entre les deux géants: Goethe et Beethoven. Tout au long de sa maturité, Beethoven a rêvé d’une collaboration avec Goethe autour du mythe de Faust sans être vraiment entendu. Le génie universel, Goethe, n’a jamais semblé avoir un réel intérêt pour l’art musical et, de manière assez étonnante, il n’a pas voulu reconnaître la force créatrice et la profondeur humaine et philosophique d’un homme comme Beethoven. Son entourage intellectuel a pourtant fait des efforts dans cette direction mais sans jamais réussir à l’intéresser de manière significative. La musique de scène que Beethoven avait écrite pour Egmont est restée pratiquement inconnue. De nos jours, on ne la joue pas plus qu’à l’époque de sa création sauf, évidemment, l’Ouverture qui se prête de manière très efficace aux débuts de concert. Efficace par sa configuration mais également par sa durée qui n’excède pas quelques minutes, et c’est précisément là que réside la difficulté que les orchestres contemporains rencontrent pour l’interprétation. Photo: Hayley Sparks Par contre a-t-on pu constater qu’en cette matière, il n’y a pas de constante immuable. Episodiquement, il arrive aux plus grandes formations d’avoir des „jours sans“ et de cela aussi nous avons eu une preuve manifeste. Alan Gilbert C’est du Beethoven condensé sur l’essentiel. C’est une écriture qui ne pardonne aucun relâchement et qui exige une tension permanente de la première note à la dernière. Dans les longues symphonies on a le temps de reprendre son élan pour initier des nouveaux départs à chaque détour. Egmont est un bloc qui demande une sculpture achevée d’un coup, d’un seul, et le chef autant que son orchestre se trouvent dans cette position assez inconfortable de devoir déclamer un texte au summum de son intensité dès le premier coup d’archet pour ne plus relâcher la balle jusqu’à la note finale. Malgré l’évidente virtuosité des instrumentistes, malgré la stupéfiante et magnifique coloration des timbres de cette illustre formation, Alan Gilbert n’a pas vraiment trouvé le ton de déclamation intense que la composition exige. Les phrasés sont corrects, la mise en place est sans faille, par contre, la respiration semble être celle d’un coureur de fond, alors qu’il faudrait celle d’un sprinter. On raconte que les plus grands coureurs du 100 m sont capables de courir les fameuses 10 ou 11 secondes avec un maximum d’intensité sans vraiment reprendre haleine. C’est à cela qu’on pouvait s’attendre de la part de cet orchestre. Nous ne l’avons pas eu. Remarque similaire pour le Prélude et le Liebestod du Tristan. C’est une des musiques les plus intenses de la littérature mon- diale, et on est vraiment resté sur sa faim en face des grandes envolées lyriques que la partition exige et que Alan Gilbert a abordées qu’avec un semblant de discrétion. Nous avons cependant été pas mal secoués dès l’attaque des premières mesures de la 4e Symphonie de Brahms. Clara Schumann décrit cette musique en disant que cela lui rappelle une belle journée de printemps et qu’elle s’imagine allongée au milieu d’un parterre de fleurs, abandonnée à sa rêverie bucolique. Alan Gilbert fait le contraire. Il attaque le thème „bucolique“ avec une grande intensité qu’il semble vouloir conserver pendant toute la durée de la symphonie. Rien, dans la partition, ne permet de justifier une telle approche et ceci malgré le fait que pas mal de grands chefs se sont laissé séduire par l’apparente force de Brahms. Il existe un enregistrement de 1952 de Furtwängler qui va dans cette direction d’une façon assez brutale. Ce n’est pas parce que c’est lui qu’il faut nécessairement lui emboîter le pas. Un grand orchestre, un grand concert mais, malgré tout, une certaine déception. Sir Colin Davis dirige le LSO avec Nikolaï Znaider L’un de mes sympathiques confrères (Alain Steffen dans le Tageblatt du 16 novembre dernier) a qualifié ce concert de „miracle“, et on ne peut qu’applaudir des deux mains. Ce ne fut pas seulement un régal de tous les instants mais, plus encore, ce fut une véritable démonstration de l’art d’un chef d’orchestre qui, avec des moyens extrêmement parcimonieux, arrive à dominer son ensemble de façon constante et de lui insuffler une inspiration et une ferveur tout à fait exceptionnelles. Il est vrai que Sir Colin Davis, aujourd’hui âgé de 83 ans, peut se prévaloir d’une expérience sans pareille, et il est vrai aussi que, depuis de nombreuses années, il compte parmi les chefs les plus adulés. Ceci dit, on a jugé sur les faits et il faut relever qu’on a pu assister à une véritable leçon d’interprétation musicale. Le Concerto pour violon de Brahms pose pas mal de problèmes dans ce contexte, et on a eu la satisfaction d’entendre le soliste Nikolaï Znaider se fondre parfaitement dans le style d’interprétation de Davis. On a vu comment on peut faire des phrasés très longs sans escamoter la déclamation claire et précise, on a vu comment on peut jouer des rubato incroyables sans jamais perdre ni le Musiques tempo ni la cadence initiale et, surtout, on a adoré cet orchestre qui joue dans des couleurs diversifiées et chatoyantes sans jamais ignorer l’esprit autant que lettre de l’écriture brahmsienne. Quelle leçon pour les heureux spectateurs de ce concert, mais aussi quel régal pour les admirateurs de Znaider qui ont retrouvé avec bonheur ce violoniste que l’on n’hésitera pas à classer parmi les tout premiers de notre époque. Etait-ce donc le concert parfait? Pas tout à fait. Les Variations Enigma d’Elgar données en seconde partie sont, malgré leurs mérites indéniables, très loin du niveau d’un Brahms. Elgar a beaucoup lu semblet-il et surtout, pourrait-on dire, il connaît son Mahler sur le bout des doigts. Quoiqu’il en soit: Sir Colin Davis et son London Symphony Orchestra ont sauvé la mise. La virtuosité orchestrale sied bien à Elgar et Sir Colin Davis a appréhendé cette musique somme toute assez moyenne avec un esprit ouvert à tous les artifices qu’il met en œuvre avec une facilité déconcertante. L’OPL sous la direction de Jukka-Pekka Saraste ble. On peut se dire que la voie est tracée de belle manière. Malgré la présence du violoncelle d’une excellente Marie-Elisabeth Hecker qui a affronté le Concerto pour violoncelle d’Elgar avec courage et brio, Saraste et l’orchestre ont cependant été pas mal desservis par la faiblesse de la composition d’Elgar. C’est plaisant, sans plus, et on peut se demander quel intérêt il pouvait y avoir, en 1919, de composer une musique qui pourrait avoir été conçue un demi-siècle plus tôt. Toujours est-il que Marie-Elisabeth Hecker a été fort brillante et que l’OPL, avec Saraste, a semblé être d’une fraîcheur assez inattendue. Connaissez-vous quelqu’un qui pourrait vous raconter de quoi la pièce de théâtre, Pelléas et Mélisande de Maeterlinck, peut avoir l’air sur scène? Qui l’a jamais vue, alors que, vers 1900, les compositeurs de musique, de Debussy à Fauré et Schönberg, parmi d’autres, semblent avoir été fascinés par ce texte? S’il est vrai que Fauré n’a pas vraiment fait œuvre d’innovateur dans sa composition, il n’en reste pas moins que, pour Schönberg, cela a été une sorte de porte d’or pour s’introduire dans l’expressionnisme qui devait le conduire plus tard vers d’autres horizons et que, pour Debussy, ce fut une tentative réussie d’innover l’art de l’opéra. Que pouvaient-ils trouver dans ce texte impressionniste? On connaît les multiples anecdotes tissées autour de l’opéra de Debussy à l’instar du titi parisien, probablement membre de la cabale montée Photo: Matthias Creutziger Pourrait-on classer l’OPL à la suite des grandes formations que nous venons d’évoquer? Certes non: on n’y est pas encore, mais on ne peut ignorer la volonté de ses promoteurs d’arriver à un niveau compara- S. 11 Sir Colin Davis en 1902 autour de la première, et qui, au moment de la plainte de Mary Garden (Mélisande) „Oh, oh… je ne suis pas heureuse…“, aurait lancé depuis la salle: „t’en fais pas petite, nous non plus…“. Arnold Schönberg, tout jeune qu’il était (c’est son opus 5), en a fait un remarquable poème symphonique, peut-être un peu long d’après ses amis, mais révélant une virtuosité d’écriture et une inspiration de très bonne augure. Nous avons apprécié non seulement l’inspiration et la technique d’écriture, mais également les quelque 45 minutes de l’œuvre, tant l’interprétation de Saraste et de l’OPL fut passionnante et vivante. La virtuosité d’écriture de Schönberg: cela veut dire que la tâche de l’orchestre est très ardue; l’inspiration de Schönberg: cela veut dire que le chef est placé devant une foule de questions épineuses. L’OPL et Saraste se sont acquittés de leur difficile tâche avec un grand brio, à tel point que ce public qui, normalement, aurait pu avoir des réactions mitigées en raison de la difficulté de l’œuvre, leur a réservé une ovation à laquelle nous nous associons volontiers. I. Bostridge, A. Kirchschlager et J. Darke: un „Liederabend“ En n’assistant pas à ce concert mémorable, votre mélomane quelque peu fantasque s’est transformé en auditeur consciencieux. Afin d’éviter de déranger tout le monde, y compris les artistes, par une toux sonore, persistante et incoercible, résistant aux remèdes les plus prometteurs, il s’est relégué dans sa plus stricte intimité pour consacrer une soirée entière à la musique enregistrée. Quelle merveille que cet Internet si décrié! Ce soir-là, j’y ai rencontré Ian Bostridge dans ses œuvres, mais également E. Schwarzkopf, solide et précise comme elle en a l’habitude, Fischer-Dieskau avec son merveilleux sens de la déclamation et son humanisme, mais également Prégardien, Goerne et bien d’autres. De Mozart à Schubert, Schumann et Hugo Wolf, les plus grands compositeurs de lieder ont défilé et, finalement, on revient à Bostridge, parce qu’il est unique, singulier et à nul autre pareil. Qui peut se prévaloir d’une telle précision dans le déroulement d’un texte, qui peut dépasser cette sensibilité frisant parfois un agaçant maniérisme (very British, isn’t it?), qui est capable d’intégrer le caractère diaphane de sa technique vocale à cette vigueur expressive qui apparaît soudain au détour d’une syllabe? Au fur et à mesure du déroulement de ce cheminement très privé et confidentiel, les regrets de l’absent qui, comme toujours, a eu tort, se sont amplifiés pour culminer dans la résolution de courir l’écouter in vivo à la plus prochaine occasion. Musiques S. 12 Ein Gespräch mit Manfred Honeck, Chefdirigent des Pittsburgh Symphony Orchestra „Mahlers Musik darf nie so klingen, wie eine Sacher-Torte schmeckt!“ Interview: Alain Steffen kulturissimo: Wir feiern 2010/11 ein doppeltes Mahler Jubiläum. Hat sich das Mahler-Bild in den letzten vierzig, fünfzig Jahren wesentlich geändert? Manfred Honeck: „Mahler ist für mich einer der interessantesten Komponisten überhaupt. In seinen Werken hat er sich immer mit dem Sinn und den Fragen des Lebens beschäftigt, und das auf eine sehr persönliche, tiefe und ehrliche Art und Weise. Auf der anderen Seite gibt es dieses großes Interesse für die böhmisch-österreichische Volksmusik. Und von diesen beiden Komponenten müssen wir ausgehen. Die Zeit hat sich geändert und ändert sich weiterhin permanent, und damit auch das Verhältnis zum Sinn des Lebens. Die Tiefe von Mahlers Musik begreift man in Kriegsjahren anders als in den Jahren des wirtschaftlichen Aufschwungs, und das Verhältnis der Menschen zur Volksmusik hat sich besonders drastisch verändert, so dass heute kaum noch einer weiß, wie die Volksmusik damals gespielt wurde. Wir können heute rein technisch natürlich einen Walzer oder Ländler spielen, aber wir empfinden diese Musik heute nicht mehr so wie in der Zeit, als die Menschen einen engen Bezug dazu hatten. Ich hatte das große Glück, dass mein Vater darauf bestand, dass ich als Kind Zither spielen lernen musste, was doch eines der typischsten österreichischen Volksmusikinstrumente ist. Der Lehrer hat nicht einmal richtig Noten lesen können, doch er wusste intuitiv, aus der Tradition heraus, wie die Märsche, Polkas und Walzer mit diesem ganz besonderen Etwas gespielt wurden, das man einfach nicht notieren kann. Das Musikantische stand bei ihm ganz im Vordergrund, dieses etwas derbe Böhmische… Damals habe ich das alles nicht so ernst genommen, aber heute weiß ich, wie wichtig dieser Lehrer für mein Verständnis von Mahlers Musik gewesen ist. Und wenn man Mahlers Umgang mit der Volksmusik respektiert, so erkennt man sehr schnell, dass Mahler gerade hier den Zeitgeist des Dekadenz und des Fin-de-siècle im damaligen Wien sehr gut heraus gespürt hat. Mahlers Musik darf nie so klingen, wie Sacher-Torte schmeckt, obwohl sie unheimlich lecker ist (lacht).“ „k“: Wie erklärt man sich dann aber die Tatsache, dass Mahlers Musik, die Manfred Honeck ja einerseits sehr publikumsfreundlich ist, so lange gebraucht hat, um sich durchzusetzen? M.H.: „In der Tat hat es nach Mahlers Tod ein halbes Jahrhundert gedauert, bis sich seine Symphonien im Konzertsaal wirklich durchgesetzt haben. Dabei sind mehrere Aspekte zu berücksichtigen. Die Musiker der Wiener Philharmoniker waren zur Zeit Mahlers in den Sommerferien oft in Kurorchestern engagiert und haben dort die ganze Palette von Walzern und Polkas rauf und runter gespielt, haben also diese Musik sehr gut gekannt. Nun kommt ein Komponist wie Mahler an die Wiener Oper und erlaubt sich, in die quasi hehre und heilige Symphonie hinein vermeintlich triviale Musik einzubauen. Alle Komponisten vor ihm: Brahms, Schubert, Schumann, Bruckner… haben sich an Beethoven orientiert. Und plötzlich bringt dieser Mahler all die triviale Musik, die im Sommer von Kurensembles gespielt wird, in seine Musik ein. Das musste im damaligen Wien zum Eklat führen. Selbst heute noch höre ich von älteren Wiener Philharmonikern abschätzende Bemerkungen zur Musik Mahlers. Doch dies ist tatsächlich ein großes Missverständnis, denn Mahler ist radikal gewesen. Er hat diese Dinge in seine Musik aufgenommen und wollte die Gesellschaft von damals einfach widerspiegeln. Was aber noch wichtiger ist: Er hat diese sich anbahnenden Veränderungen gespürt. Heute erkennen wir aus der Distanz heraus die Genialität der Verknüpfung von Kunst und Volksmusik. Eine weitere Komponente ist vielleicht nicht unwichtig. Und die ist eindeutig politischer Natur. Dadurch dass Mahler jüdische Wurzeln hatte und später zum Katholizismus übergewechselt ist, sind diese beiden religiösen Einflüsse in seiner Musik enthalten, was unweigerlich dazu geführt hat, dass durch den Antisemitismus der Musik Mahlers immer der Platz vorenthalten wurde, der ihr in Wirklichkeit zugestanden hätte. Und wir wissen dass der Antisemitismus sehr lange das künstlerische Geschehen in Deutschland und Österreich mitbestimmt hat. Mit dem Ende des zweiten Weltkriegs und seinen Folgen befinden wir uns schon in der Mitte des 20. Jahrhunderts. Es gab in diesen schwierigen Jahrzehnten nur vereinzelte Dirigenten, die Mahlers Musik immer wieder aufgeführt Musiques haben: Bruno Walter, Otto Klemperer, Willem Mengelberg, Guido Adler und noch einige wenige andere. In den sechziger Jahren war es Bernstein, der den Mahler-Boom auslöste, danach folgten natürlich auch alle anderen großen Dirigenten, und die Plattenfirmen merkten schnell, dass man mit Mahler gutes Geld machen konnte. Glücklicherweise waren die ersten Gesamtaufnahmen unter Bernstein, Solti und Haitink ausnahmslos hochkarätig, wenn auch grundverschieden. Der, der Mahler jedoch vielleicht am besten verstanden hatte, war Rafael Kubelik.“ „k“: Weil er Tscheche war und somit einen leichteren Zugang zu dem, wie Sie sagten, böhmisch Derben hatte? M.H.: „Genau. Ich glaube, es waren besonders die tschechischen Dirigenten wie Kubelik oder Ancerl und Neumann, die einen sehr einfachen und natürlichen Zugang zu dem volkstümlichen Charakter von Mahlers Werken hatten und diesen in ihren Interpretationen und Aufnahmen auch immer wieder betont haben. Ohne aber, und das ist wichtig, dabei die menschliche Tiefe, die Zerrissenheit dieser Musik zu vernachlässigten. Kubelik lässt zum Beispiel den Marsch am Schluss des Finales der 1. Symphonie nicht nur als Hymne, sondern recht rassig spielen. Er spürt, dass da viel mehr ist als nur plakative Zirkusmusik. Hier liegt ja auch die Gefahr der Mahler-Interpretation: Wenn man diese Hintergründigkeit nicht kennt oder sie außer Acht lässt, kann Mahler sehr schnell trivial und oberflächlich klingen.“ „k“: Gibt es für Sie auch Mahler Symphonien, bei denen Sie sagen würden, dass sie qualitativ nicht so gelungen wären? M.H.: „Ich würde mich nie trauen, etwas Negatives über die Musik von Mahler zu sagen, weil sie einfach völlig ehrlich ist. Mahler kümmert sich nicht darum, was das Publikum hören möchte, der kümmert sich nur um das, was er als Komponist spürt und wie er seine Welt wahrnimmt. Jede seiner Symphonien hat ihr eigenes Charisma. Er beginnt mit einer 1. Symphonie, die schon ihresgleichen sucht. Seit Beethoven hat es keinen Komponisten gegeben, der bereits in seinem Erstlingswerk so radikal Position bezieht. Bei Mahler ist ja quasi alles neu, und er wirft alles, was ihm wichtig erscheint, in sein Werk, das in jeder Hinsicht Grenzen sprengt. Das zeugt von großem Mut. Er hat sich nicht an dem orientiert, was Brahms und Bruckner gemacht hatten, sondern er ist diesen Weg sofort radikal weitergegangen. In seiner 2. Symphonie macht er wieder alles anders, die Architektur und die Satzform sind neu, er nimmt Solistinnen und Chöre hinzu. Mit der 3. Symphonie erweitert er wiederum die Sätze und macht die Musik tiefer, und mit der 4. scheint er wieder zurückzugehen, der Ton S. 13 ist heiter, die Form wiederum klassischer. Viele glaubten daher, dass Mahler sich jetzt an die Wiener Klassik anbiedern würde. Aber sie vergaßen, dass sich unter dieser scheinbaren Lieblichkeit viel Groteskes und Akzentreiches verbarg. Die Fünfte und die Sechste dann, in denen er in ungeahnte Tiefen vorstößt und Musik schreibt, die in einer solch dramatischen Intensität wohl noch nie zuvor geschrieben wurde. Es folgt mit der Siebten wiederum eine komplett andere Welt, die durch ihre Modernität beeindruckt, die am Schluss aber wieder das scheinbar Triviale aufleben lässt. Dann kommt die Achte, die Symphonie der Tausend, die ja an Größe alles sprengt, was je da gewesen ist. Hier benutzt er die Solisten und den Chor in einer komplett neuen Optik. Nach dieser grandiosen und allumfassenden Symphonie verabschiedet er sich dann von der Welt mit der tieftraurigen Neunten und einer ebenso ergreifenden Zehnten. Bei Mahler ist eben alles so menschlich, so ehrlich!“ „k“: Gerade bei der Musik von Gustav Mahler spielt der Klang ja eine unglaublich wichtige Rolle. Welchen Stellenwert besitzt das Phänomen Klang bei einem Werk oder einer Interpretation? M.H.: „Man kann hier keine eindeutige Antwort geben, weil das Element Klang von so vielen verschiedenen Faktoren abhängig ist. Klang hat sehr viel zu tun mit der Sprache, die der Musiker spricht. Härtere Sprachen bringen oft einen härteren Ton im Spiel mit sich. Klang hat sehr viel mit dem kulturellen Umfeld zu tun, in dem man aufwächst, mit den Musikhochschulen, die man besucht. Klang hat ebenfalls sehr viel mit dem Instrument zu tun. Denken Sie da an die Wiener Oboe. Die wird nur in Wien gespielt, nirgendwo sonst auf der Welt. Das ist Tradition. Die tschechischen Hörner haben ihre eigene Schule, und man versucht natürlich, diese Traditionen weiterzugeben und am Leben zu erhalten – gerade heute, wo durch die Internationalisierung alles zu verwässern droht und landestypische Orchester ihren Charakter nach und nach verlieren. Wir haben beim Pittsburgh Symphony Orchestra tatsächlich nur Amerikaner oder asiatisierte Amerikaner. Und das ist bei den meisten amerikanischen Orchestern so. Es ist üblich, dass sich bei uns zweibis dreihundert wirklich erstklassige Kandidaten für einen Posten bewerben. Und einer spielt besser als der andere. Eine letzte, wichtige Komponente ist natürlich der Dirigent, der eine eigene Klangvorstellung hat oder den Klang in eine gewisse Richtung lenkt. Wenn ein Dirigent wirklich daran interessiert ist, kann er den Klang eines Orchesters auch verändern.“ „k“: Was ist für Sie jetzt als Dirigent das Reizvolle an einem Orchester wie dem Pittsburgh Symphony Orchestra? M.H.: „Die amerikanischen Orchester haben ja den Ruf, dass sie sehr auf Präzision gehen und dass sie bestmöglich vorbereitet in die Proben kommen, denn jede Probe muss bezahlt werden. Zudem haben diese Orchester ein unheimliches Klangpotential, sind also wirkliche Klang-Körper. In Pittsburgh kommt aber noch eine Komponente hinzu, die mir sehr wichtig ist. Die Musiker spielen nicht nur technisch erstklassig oder kommen sehr gut vorbereitet zu den Proben, nein, bei diesen Musikern spürt man den Willen, ganz tief in die Musik einzutauchen und dem Wesentlichen auf die Spur kommen. Gerade das aber ist es, was mich interessiert. Was nützt die ganze Präzision, wenn man den Kern der Musik nicht begreift? Wenn ich die Wahl zwischen technischer Präzision und empfundener Musik hätte, würde ich mich immer für die Musik entscheiden. Das heißt: ein Akkord bei den Streichern beispielsweise, muss bei mir nicht unbedingt immer zusammen sein. Es kann durchaus sein, und ich verlange es auch, dass der Kontrabass einen kleinen Moment früher einsetzt. Warum? Erst einmal, weil die Saiten später ansprechen und andererseits, weil der Akkord selber eine Basis braucht und daher früher wahrgenommen werden muss. Das war auch ein Trick von Furtwängler und machte einen Teil seiner ganz speziellen Klangvorstellung aus. Furtwängler war nie jemand, der unbedingt auf Präzision aus war, sondern er begriff die Musik als etwas Organisches. Sein Klang kam immer von unten, weil er eben die dunklen Streicher oft einen Deut früher einsetzen ließ. Und mit den Musikern des Pittsburgh Symphony Orchestra kann man genau das machen, weil sie auch dafür technisch sehr versiert sind und Gefallen am Entstehen eines Klanges haben. Das führt uns dann wieder zu Mahler zurück, denn seine Musik verlangt gerade nach solchen Kunstgriffen, die eine Interpretation wirklich musikantisch werden lassen. Schauen Sie: Oft haben die Menschen nach einem Konzert das widersprüchliche Gefühl, einerseits an einem absolut präzisen und technisch brillant gespielten Konzert teilgenommen zu haben, andererseits aber die Musik nie wirklich empfunden zu haben. Gerade das kommt vor, wenn Interpreten sich sagen: Komm wir machen alles präzise und gehen dann nach Hause.“ Hinweis Von Alain Steffen erschien vor kurzem: „Bitte, fragen Sie – Interviews mit Musikern“. 516 Seiten, Rombach Verlag Freiburg i. Br. ISBN 978-3-7930-9630-6 Preis: 28 Euro Musiques S. 14 A European „Grand Tour“ for Chopin’s Bicentenary „In the Steps of Chopin...“ I can think of no better way to celebrate the 200th anniversary of Chopin’s birth than to make a pilgrimage across Europe tracing his life, visiting places where he lived and worked. the city in 1945, there is still much Chopiniana to see. A good place to start is the restored family apartment in the Krasinski Palace. This was where Chopin lived from 1827-1830, and in the main parlour, Chopin performed his two piano concertos here for the first time, to a private audience of Polish cognoscenti. Today, the building houses the Warsaw Fine Arts Academy and a small museum has been created (in the west wing) following the original layout (based on contemporary drawings and personal accounts). The original contents were lost when the Russian army destroyed the interior in 1866. Apparently, someone from the apartment building took a shot at the military gover- Therefore, of all the various special events being organised during Chopin Year, a unique tour entitled „In the Steps of Chopin“, organised by Maestro Travel, an enterprising travel company based in the UK, seemed the most imaginative. Invited along as „resident expert“ I gladly accepted and joined an intrepid group of dedicated Chopin admirers, on what proved to be a great musical adventure. It also provided a unique snapshot of how different countries approached the preservation of their heritage in commemorating this most beloved of romantic composers. The first port of call was naturally Poland, where Chopin was born on March 1 2010 (some sources say February 22). The Polish government has turned this anniversary year into a major national celebration, quite equal to Austria’s Mozart year in 2006. The aim to promote Chopin internationally, increase visitor numbers, stimulate tourism and improve Poland’s global image has been largely successful. Large sums have been spent in marketing Chopin as a kind of national hero and in Chopin monument in Warsaw Warsaw, where we began our journey, it is difficult to walk even a few steps without encountering the nor and as reprisal the residents were forcomposer. As well as banners, posters, spe- ced out, the men arrested, and their belongcial „Chopin Menus“ in restaurants and ings all burned. The Chopin apartment retacky souvenirs of every kind, the city now ceived particular attention as his music had has new „audio benches“ that are installed already become, by then, a symbol of Polish throughout the old town, and which, if one nationalism. This is one reason why compasits down, immediately give forth with a ratively few of Chopin’s personal items, cloloud, tinny recording of a polonaise, a ma- thing, books, etc are now extant. One of Chopin’s pupils and friends, Jane zurka or a waltz! Consequently, there is a constant clamour of Chopin echoing Stirling, bought up many significant persothrough the old streets – a tasteless gim- nal items when Chopin’s belongings were mick, more worthy of Disneyland! I might put up at auction after his death. She had add that it is rather disconcerting to feel hoped that these treasures might form the one’s posterior suddenly vibrating with he- beginning of a Chopin museum. Unfortunaroic piano music! However, the Americans tely, she envisioned the museum would be I saw trying them out, clearly loved the ex- in Warsaw and sent the items home to Chopin’s family. All of them were lost in 1866. perience. Chopin spent his formative years in War- While nothing original survives here, rare saw and in spite of Hitler’s attempts to com- and choice pieces of furniture and pianos pletely obliterate it by destroying 90% of from Chopin’s time, as well as facsimiles of his manuscripts, have been imaginatively laid out and it is well worth a visit. Near the apartment are two churches with Chopin connections – the Church of the Sisters of the Visitation where, as a boy, he played the organ (the organ amazingly survives) and the Church of the Holy Cross, where his heart is buried. In Lazienki Park, close to the Presidential Palace, there is a very fine statue of Chopin, by the secessionist artist Waclaw Szymanowski. The original was erected in 1926 and depicts, in bronze, the composer in profile, sitting under a willow tree, listening to the sounds of nature. Because of its importance to Polish nationalism, this was the first monument to be blown up by the Nazis (in 1940) and it was meticulously restored after WW2 using photographs and the original designs. Adjacent is a large stone platform and in the spring and summer, for the past fifty years, on Sunday afternoons (at noon and 4-00pm), gifted young pianists from the music academy give free concerts of Chopin’s works for the audience in the park and gardens. The acoustic is remarkably good and it is recommended to get a seat early – thousands turn up for these splendid events. Near the „Royal Mile“ just a few hundred yards from the historic Hotel Bristol (where we stayed) is the 18th century Ostrogski Palace which has been a Chopin Museum since the 1930s but has now been transformed – at vast cost – into an impressive 4storey state-of-the-art museum, study centre and exhibition space with many original manuscripts, rare instruments and other ephemera gathered from around the world and an imaginative use of modern technology, to tell his story in no fewer than eight languages. One could easily spend several days here, exploring the exhibitions, so rich are the materials on display. There are also regular recitals in the small, new, concert hall and the museum easily has the best Chopin Souvenir shop anywhere in Europe. Before we left Warsaw, we also enjoyed a superb recital by Murray Perahia, perhaps the finest, modern interpreter of Chopin. It was the musical highlight of our tour. Chopin was actually born at Zelazowa Wola, about 40 minutes by coach from WarPhotos: Brendan G Carroll Brendan G Carroll Musiques saw and the small family house miraculously still stands, furnished with contemporary items donated by Polish collectors and museums. When I last visited this magical place in 2005, it was a profoundly moving experience, its lovely old park with many ancient trees and shrubs, little changed in 200 years. All that has now been transformed however, and a considerable sum has been spent to build a hideous, modern visitor centre, large café and new toilet block, totally anachronistic to the historic surroundings and completely dwarfing the little „birth house“. The park has also been drastically cleared and „cleaned up“ and I shudder to think how many beautiful old trees were felled to build the new structures. In short, it has been ruined and from what I gather, these developments have provoked much local criticism. As one local guide told me quietly, with a look of great sadness, „What Hitler could not accomplish, we have finished for him!“ For our group, what should have been the highlight of our visit to Poland, turned out to be a profound disappointment. However, it was time to move on. From Warsaw, we flew to Paris, where in 1831, Chopin settled and eventually met George Sand. One might suppose that the Paris of Chopin’s time hardly exists in 2010 but surprisingly, many of the places in which he lived, loved and performed are still to be found - which, we did, with the help of an excellent local guide provided by Maestro Tours. Among the places we visited were Chopin’s apartment in the Square d’Orleans, from which one may look at George Sand’s apartment opposite (the two lived separately to observe the social decorum of the times), his apartment on the Place Vendôme where he died in 1849, the impressive Madeleine Church where Chopin’s lavish funeral service took place and finally, his distinctive tomb at Père Lachaise cemetery. We also enjoyed a morning at the Musée de la Vie Romantique, former home of painter Ary Scheffer, a close friend of Chopin and George Sand, which is now a permanent exhibition to them and their fascinating world, with many beautiful and rare treasures to be seen in this lovely, quiet house. From Paris, we travelled by coach to the south of France and Nohant, to George Sand’s family estate, where Chopin spent several happy years being cosseted and cared for, finally enjoying some stability in order to compose his greatest works. The elegant house and grounds have hardly changed in the past two centuries, and the furnishings and layout are such that one might almost believe the famous occupants had just stepped out for a moment. It was very quiet on the day we visited, with few visitors and we almost had the house to ourselves. In the lovely, tranquil dining-room, the table is laid with Chopin’s own exquisite, S. 15 Chopin’s music room at Valdemossa pale green porcelain dinner service (even the napkins bear his monogram) and there is a small upright piano, actually owned by Chopin, that musically-minded visitors are encouraged to play. I could not resist attempting the Berceuse, a piece I studied long ago at college, and its quiet, undulating, rocking-cradle rhythm perfectly matched the mood, broken only by the chiming of a clock in a distant part of the house. It was a magical experience I shall not forget. Unlike the locations in Warsaw, Paris and especially Zelazowa Wola, so little has changed here that one genuinely felt the presence of Chopin in Nohant and I hope the local authorities will not ever feel tempted to „update“ things. It is a unique and special place, well worth visiting. After a few days in this spectacular part of France, we flew on to our final destination the island of Majorca, to Parma and then by coach for a private escorted visit to the Carthusian Monastery at Valdemossa, where the rooms in which Chopin and George Sand spent the wet summer of 1838 are now a museum. It was here, during the incessant rain, where the ailing composer found the inspiration for the famous „Raindrop“ prelude. A special treat was in store for us here, for a splendid, intimate recital had been thoughtfully arranged by Maestro Travel, in Chopin’s actual music room, given by a talented young local pianist and featuring many works associated with this period of the composer’s life, including the Grand Polonaise Brillante, the G minor Ballade, a number of waltzes and mazurkas and the Fantaisie-Impromptu, as well as the aforementioned Db major „Raindrop“ prelude. Sitting in that lovely room on a brilliant, warm sunny day, listening to the music, with the plain white walls adorned with photographs, letters and rare ephemera, and the French windows opened on to the pretty little garden beyond, it was easy to pretend it was 1838 and not 2010. The small town – while retaining its 19th century charm – is now a Mecca for tourists and is almost a shrine to Chopin, with his image everywhere. After a few pleasant days of reflection, our pilgrimage ended in Majorca and we returned home much the wiser about Chopin and his extraordinary world, which, thanks to this imaginative tour, vividly came alive for us. Brendan Carroll was a guest of „Maestro Travel“. To find details of „Maestro Travel’s“ other specialist Music and Arts Tours, please visit: maestrotravel.com/matours.php Some useful Chopin websites: http://en.chopin.nifc.pl/chopin/places/poland/id/562 www.chopin.pl/chopin_start.en.html www.chopin2010.pl www.chopin.museum/en www.pere-lachaise.com Spectacles scéniques S. 16 Au flot du théâtre 59 L’excellence des petites salles Marc Weinachter Ne disposant pas des mêmes moyens que les grandes scènes, les petits théâtres ne peuvent tabler que sur l’originalité de leurs programmes et l’engagement idéaliste de leurs interprètes, ce qui leur réussit souvent admirablement. Belle découverte, l’autre soir, avec une pièce à la fois romantique, humoristique et dramatique de l’auteur finlandais sociocritique Jari Juutinen, et avec dans un rôle polymorphe, seule sur scène, une étonnante et ravissante Milla Trausch. Avec Juliette/Juliette, repris en écho de Shakespeare, Juutinen revisite, à sa façon au 20e siècle, les amours tragiques d’une pimpante décidée Juliette et d’un beau ténébreux Raimo, ceci dans le cadre mouvementé d’une Finlande en crise économique. Dans la pénombre d’une chambre en désordre, on découvre une jeune femme, l’air ahuri, tenant un fusil à la main; elle vient de tuer à bout portant et son mari et ses deux enfants. Attendant son arrestation, elle s’adresse au public pour lui faire revivre son destin et ses motivations. Sortie d’un milieu social cahotant – un père chauffeur ivrogne, ne cessant de battre sa femme –, elle a eu hâte de fuir la maison familiale à la recherche d’un bonheur sauveur. Comme par magie, amour et mariage s’installent dans sa vie, comblée par la naissance de ses deux enfants. Mais Raimo, le beau séducteur, se révèle mari volage, pendant que le ménage commence à crouler sous les dettes, Considérant, influencée par Shakespeare (vanitas vanitatis) que tout est vain dans ce monde injuste, Juliette, désespérée, procédera au geste fatal. Une triste introspection sociale d’un monde uniquement dominé par l’argent, laissant sur le tapis tous les marginalisés et dépourvus. Milla Trausch, encore assez néophyte dans le théâtre luxembourgeois, tient en cette Juliette, malmenée par la vie, un beau et intéressant rôle faisant appel à toutes ses facettes de comédienne prometteuse. Tenir seule la scène pendant plus d’une heure, tout en animant, en dehors de Juliette, les personnages de son entourage direct, tient de la gageure, crânement réussie. Malgré de petites hésitations et exagéra- Photo: TOL Au Centaure: „Juliette/Juliette“ Marie-Anne Lorgé dans la pièce „Doute“ tions, la jeune interprète sait plaire par la fraîcheur de son jeu varié et l’agréable flexibilité de sa voix. A retenir l’habile mise en scène créant l’ambiance adéquate d’un ménage en pagaille et rupture. Au TOL: „Doute“ Un sujet de grande actualité, traité avec doigté et pertinence, relevant d’un milieu opaque et silencieux, difficile à pénétrer et à éclairer: celui des prêtres pédophiles. Pièce captivante et remuante, Doubt de l’Américain John Patrick Shanley s’est immédiatement signalée, dès sa première en novembre 2004, par ses incisives réflexions sur la religion, la morale et l’autorité ainsi que par l’enchaînement en rafale de ses dialogues pointus. Acclamé par le public, Doute a reçu de nombreuses distinctions et a été porté au cinéma en 2009. L’action de la pièce se situe en 1964, année charnière entre l’assassinat du Président Kennedy et une certaine ouverture pratiquée dans l’Eglise catholique par Vatican II. Sur le plan religieux, trois conceptions vont s’affronter, illustrées par les trois personnages principaux: la discipline et la sévérité éducatives prônées par la Principale du collège, Sœur Aloysius, le devoir de solidarité et charité prêché par le Père Flynn, l’acceptation avec douceur et compassion du devoir religieux par la jeune Sœur James. Malgré ces différences de conception, tout serait pour le mieux dans ce Collège, s’il n’y avait pas les petites rivalités et mesquineries humaines entre enseignants, quant à leur mission. Ainsi la Révérende, blindée dans son autoritarisme, reproche à la jeune Sœur James d’aimer trop son métier et ses élèves. Quant au Père Flynn, donnant dans le professeurcopain, il se trouve soupçonné de rechercher certaines relations coupables, notamment avec Donald Miller, un étudiant noir tout nouveau dans ce collège blanc. Et toute l’intrigue de tourner et se serrer dès lors autour de ce Flynn, plutôt isolé et chargé des pires présomptions. Animée d’une rage passionnelle intérieure hors contrôle et plombée dans une conviction viscérale sans fondement direct, la Principale mettra tout en œuvre - pressions, chantages et mensonges y compris – pour confondre Flynn d’agissements pédophiles. Malgré ses véhémentes protestations d’innocence et l’appui bouleversant de la mère de Donald, reconnaissant à son fils traumatisé certains besoins d’affection, Flynn se voit obligé de quitter le Collège. Par l’entremise de l’Evêque, un autre Collège lui sera assigné, assorti d’une promotion. Si la pièce se termine sans lever le voile sur la culpabilité ou non culpabilité du prêtre, elle a surtout le mérite de mettre sous la loupe un milieu religieux en crise, déchiré entre un archaïsme dépassé et une libération tâtonnante sans orientation. L’auteur Shanley, lui-même expulsé comme jeune élève d’une école catholique à New York, a mal vécu ce ghetto clérical, figé dans sa mentalité d’obédience aveugle et pourri dans ses racines humaines naturelles. La soirée, palpitante de suspense soutenu, vaut surtout par ses multiples scènes d’affrontement psychologiques entre les quatre protagonistes, tous campés avec une vérité tranchante de caractère. La mise en scène, ramassée de Véronique Fauconnet aidant, ce sont avant tout la parole, la mine et le geste qui captivent et fixent le public. Soulignons la belle prestation des comédiens: Marie-Anne Lorgé en impassible et hargneuse Principale, Jérôme Varafrain, en prêtre entrechoqué dans sa bienveillance, Caty Baccega, en douce petite chèvre soumise, et puis surtout Sabine Pakora, en fulminante mère de famille dénonçant à tous vents hypocrisie et lâcheté. Spectacles scéniques S. 17 Du côté de la danse Photo: © JC Carbonne L’apocalypse selon Angelin Preljocaj Un moment de „Suivront mille ans de calme“ Monique Bonati Ce projet chorégraphique d’Angelin Preljocaj se voulait à la croisée des mondes dans un échange franco-russe. Dix danseurs du Bolchoï, confrontés à onze danseurs du Ballet Preljocaj. Echange ou confrontation des styles? La nouvelle chorégraphie Suivront mille ans de calme issue de la lecture de l’Apocalypse, n’est en réalité que peu référentielle au texte originel. C’est davantage une approche personnelle, poétique et stylisée du chorégraphe. Difficile dans ce cas d’interpréter de façon précise la pensée du créateur. Son champ d’action: le corps humain en faisant abstraction des acquis traditionnels. La grande nouveauté, entre autres, a été pour les danseurs du Bolchoï de se glisser dans des mouvements exprimant plus la sensualité, le rêve, la violence, la danse primitive et la révélation du texte de l’Apocalypse que le côté classique de la danse: Beaucoup de travail pour sortir du cocon habituel et des sempiternels entrechats; juste une pulsion intérieure traduite par de nouveaux gestes précis mais un peu secs et parfois trop appuyés pour symboliser les différentes phases du thème biblique. On connaît l’attrait d’Angelin Preljocaj pour les fusions artisti- ques: il a déjà invité sur scène le groupe de musique AIR, les plasticiens Claude Lévêque ou Aki Kuroda. Dernièrement il a fait appel au couturier Jean Paul Gaultier pour une Blanche Neige qui fut un des plus grands succès de Chaillot. A chaque fois, Angelin Preljocaj tente d’affiner son expression chorégraphique, et parfois surprend par une nouveauté, qu’il souhaite à chaque instant, renouvelée. Chef de file de la nouvelle danse française depuis plus de trente ans, Angelin Preljocaj reste un esprit créateur en éveil, un passionné du mouvement pur. „Suivront mille ans de calme voudrait effleurer la dérive des corps, ballottés par des croyances et des idéaux perdus, entre les lignes de l’Apocalypse“, explique le chorégraphe dans ce livret. Aux origines de ce mot il y a une racine grecque qui signifie „révéler“ ou „dévoiler“. Il faut donc s’abstenir de chercher là toutes images illustrant directement ou de façon trop réelle le fameux texte de Saint- Jean. Renaissance de l’Homme après sa folie? On peut considérer qu’il s’agit d’une fresque épique et d’un rituel de passage. Cette danse stigmatise nos rituels, révèle le cynisme de nos postures qu’ils soient sociaux, religieux ou païens. A Moscou, la surprise fut, semble-t-il, totale pour le public surtout sur la scène du Bolchoï plus habituée aux tutus et aux pointes qu’à des hommes sacrifiant à Sodome et Gomorrhe, d’autres qui hurlent, et la compagnie entière qui lave à grande eau dans des éviers les drapeaux de toutes les nations! Pour son entrée au Bolchoï, le chorégraphe a frappé très fort et laissé le public stupéfait. Cette collaboration a nécessité deux mois de préparation à Aix-enProvence, puis deux mois à Moscou, les onze danseurs de la compagnie Preljocaj totalement immergés dans cet univers n’ont eu aucune difficulté avec le style de Preljocaj, mais les dix danseurs du Bolchoï ne s’en sont sans doute pas tout à fait remis. „Ça n’est pas aux étoiles que la direction a proposé cette création mais aux membres du corps de ballet. Et pourtant, j’ai voulu en être: j’avais vu en vidéo et à Moscou des pièces de Preljocaj“, dit Anastasia Meskova, soliste dans la compagnie. Certains critiques ont littéralement esquinté le chorégraphe, le disant „maladroit quant à la mise en valeur de ses intentions, qu’il souligne toujours avec un peu trop d’appui“. Ce n’est pas totalement mon avis: l’idée était bonne. Reste que le résultat est un peu décevant, parce qu’inégal. L’innovation est davantage dans la scénographie de l’Indien Subodh Gupta conjuguée aux lumières de Cécile Giovansili, l’une des très belles réussites de ce spectacle. Les chaînes qui pleuvent dans un bruit sec, achevant leur course sur la scène symbolisent le destin des hommes entravés. Autre trouvaille: des cocons de plastique qui se jouent des genres et stylisent une naissance nouvelle. Bizarrement ce sont dans les instants-là, où tout se fige, que les lumières et les poses des danseurs offrent le plus beau spectacle pictural. La musique électro-acoustique, synthétique et hypnotique du compositeur Laurent Garnier sèche et brutale (bien trop forte au début du spectacle) est sans doute censée entraîner les spectateurs dans un monde de folie. Sur cette musique, les danseurs miment la folie du monde avec ses rituels et sa renaissance libératrice. Par chance, ça finit par se calmer peu à peu, l’oreille s’habitue, et le tout se termine sur un charmant tableau avec deux petits agneaux vivants, un vrai moment de grâce! Bilan: d’excellents danseurs avec quelques duos assez réussis, mais un spectacle un peu long et quelques baisses d’intérêt vers le milieu qui manquaient de cette „nouveauté“ qui perdure dans la logique de Preljocaj. On ne pouvait s’empêcher de penser à d’autres spectacles bien plus anciens, mais beaucoup plus inventifs. Polémique S. 18 Stellungnahme Schleichender Revisionismus à la Luxembourgeoise? Unter Berufung auf das Pressegesetz, fordert Herr F. Bremer uns auf, in dieser Nummer von „kulturissimo“ seine Stellungnahme zum Artikel von Carlo Kass in „kulturissimo“ Nr. 91 (13. Oktober 2010): „Nach Auschwitz ist nichts mehr wie es einmal war“, zu veröffentlichen, was wir hiermit wort- und satzgetreu tun. Wir haben natürlich Herrn Kass darüber informiert und ihm die Möglichkeit zu einer Gegenrede gegeben. Sie erfolgt im Anschluss an den Text von Herrn Bremer. In der Oktober-Nummer des “Kulturissimo” erdreistet sich ein besonders schlauer Zeitungsschreiber, dem Unterzeichneten “schleichenden Revisionismus” vorzuwerfen. An sich verdient das Geschreibsel des Herrn Carlo Kass, so der Name des Kulturissimo-Autors, es nicht, dass man sich ernsthaft damit beschäftigt. Doch ist die Beschuldigung zu schwerwiegend, als dass sie einfach nur zur Kenntnis genommen werden könnte und man dann zur Tagesordnung übergeht. Revisionismus und Negationismus sind in Luxemburg strafbar (457-3, Strafgesetzbuch), genau wie in einer Reihe von anderen europäischen Ländern (Frankreich, Belgien…).Das bezieht sich nicht nur auf die Negation der Shoah und anderer Völkermorde, sondern auch auf ähnliche Verbrechen gegen die Menschheit, gemäß der Entscheidung des internationalen Nürnberger Militärtribunals von 1948. Es sei hier nur am Rande erwähnt, dass diese gesetzlichen Bestimmungen seit jeher äußerst umstritten sind, insbesondere in Frankreich, wo zur Zeit eine Petition in Umlauf ist, welche die Abschaffung des “Gayssot”-Gesetzes fordert(Gayssot war der Initiator des Gesetzes über Revisionismus und Negationismus).In der Petition wird hervorgehoben, dass es nicht Sache des Staates sein kann, historische Wahrheiten festzulegen und dass das “Gayssot”-Gesetz gegen die freie Meinungsäußerung verstößt. Was bringt aber eigentlich Carlo Kass dazu, mich derart verunglimpfend zu beschuldigen? Verfügt er über stichhaltige Beweise, um solch schlimme Vorwürfe in die Welt zu setzen? Ausgangspunkt der Kass’schen Überlegungen ist der Fall “Marguerite Biermann” sowie ein von mir am 3ten August im “Tageblatt” veröffentlichter Kommentar. In seinem Artikel nutzt Kass die Gelegenheit, um nachträglich den “Kulturissimo”-Lesern seine Meinung zum Gerichtsurteil gegen Frau Biermann zu verraten. Das im Juni gesprochene Urteil, so Kass, hätte König Salomon alle Ehre gemacht. So einfach macht er es sich, er, der es eigentlich besser wissen müsste, ist er doch in den Wandelgängen des Justizpalastes zu Hause! Kass locuta, causa finita! Für Marguerite Biermann, die sich zu Unrecht verurteilt fühlt, ist das letzte Wort noch lange nicht gesprochen und sie hat Berufung gegen das Urteil der ersten Instanz eingelegt. Laut Kass geht es in der “Biermann-Affäre” “längst nicht mehr um den Konflikt zwischen Israel und seinen Nachbarn”, sondern um “eine zwischenmenschlich gesellschaftliche Aberration”! Gemeint sind damit wohl Frau Biermanns Bemerkungen über die Juden Luxemburgs(Carte blanche auf RTL).Ich kann mich des Verdachts nicht erwehren, dass es Kass hauptsächlich darum geht, vom wirklichen Problem, die kriminelle Politik Israels, abzulenken, um sich an einer Stellungnahme hierzu vorbei zu drücken. Recht muss man Kass geben, wenn er meint, es gehe im Fall “Biermann” auch um freie Meinungsäußerung. Ist er sich aber bewusst, was das Recht auf freie Meinungsäußerung bedeutet, z.B. dass auch unangenehme oder empörende Dinge gesagt oder geschrieben werden dürfen? Das ist nicht eine vom Unterzeichneten aus der Luft gegriffene Behauptung; vielmehr geht das aus der Jurisprudenz des Europäischen Menschengerichtshofs in Strassburg hervor. Alle ,die sich mit dem Fall “Biermann” oder ähnlich gelagerten Gerichtsverfahren beschäftigen, täten gut daran, sich das Straßburger Urteil zu merken. “La liberté d’expression vaut non seulement pour des “informations” ou “idées” accueillies avec faveur ou considérées comme inoffensives ou indifférentes, mais aussi pour celles qui heurtent, choquent ou inquiètent: ainsi le veulent le pluralisme, la tolérance et l’esprit d’ouverture sans lesquels il n’est pas de société démocratique.””(Fressoz et Roire c. France,21 janvier 1999) Kass gibt vor, nicht mit persönlichen Attacken, Verleumdungen und Halb-oder Unwahrheiten operieren zu wollen. Das Vorhaben ist ihm gänzlich missglückt, wie jeder Leser seines “Kulturissimo”-Beitrags festgestellt haben wird. So unterstellt er mir, ich würde mich hinter der Meinung anderer verstecken und “ausgerechnet hinter dem sehr persönlichen Statement” von Guy Rewenig, der bei Gelegenheit einer öffentlichen Veranstaltung Frau Biermann folgendermaßen seine Sympathie zum Ausdruck gebracht hatte: “Wenn Marguerite Biermann eine Antisemitin ist, dann bin auch ich ein Antisemit”. Es würde mich zutiefst betrüben, sollte ich tatsächlich Guy Rewenig, wie von Kass behauptet, verletzt haben, weil ich dessen “statement” in meinem Beitrag im “Tageblatt” erwähnte. Steht doch Rewenig ganz oben auf der Liste meiner luxemburgischen Lieblingsautoren - auf welcher der Name Kass bisher nicht zu finden ist! Auch die Art und Weise, wie Kass vorgeht, um mich des “schleichenden Revisionismus” zu beschuldigen, gereicht ihm nicht zur Ehre. Die Methode ist zur Genüge bekannt: man zitiert einen Auszug aus dem Artikel des “Beschuldigten”, ohne sich um den Kontext zu kümmern und bastelt daraus eine Schauermär zusammen. “Wird Hitler mit seiner krankhaften Vorstellung der Judenvernichtung mit der Zeit weißgewaschen, während die Nachkommen seiner Opfer erneut um ihren Ruf, wenn nicht sogar um ihr Leben bangen müssen? Werden maoistische Kulturrevolution, Ruanda, Sudan…wieder salonfähig werden? “, So die perfide Unterstellung von Kass. Wie böswillig und hinterhältig muss ein Mensch sein, damit er mit derartigen Verleumdungen operiert? Um seine Beschuldigungen zu untermauern, ruft Kass ein halbes Dutzend von Schriftstellern und Philosophen zu Hilfe. Das geht von Plato und Sokrates, über Gandhi und Kierkegaard, bis Jean Améry und Imre Kertész. Das ist nun wirklich zu viel der Ehre! Niemals hätte ich gedacht, eines Tages mit solch illustren Autoren in Verbindung gebracht zu werden! Aber wozu eigentlich die ganze Mühe? Um dem Leser - soweit er nicht schon nach den ersten Zeilen, entgeistert und erschlagen von soviel Wissen, die Waffen gestreckt hat - zu zeigen, dass er, der Autor Kass, nicht bei Schiller und Goethe stehen geblieben ist? Wenn es Kass’ Absicht sein sollte, gegen “das Vergessen” aufzurufen, dann darf er getrost auf meine ehrlich gemeinte Hilfe zählen. Insofern es um die Juden und Israel geht, werde ich aber darauf bestehen müssen, dass auch die “Nakba” nicht ins Vergessen geraten darf. “Nakba”, die Katastrophe, ist die Bezeichnung für die Vertreibung von etwa 700.000 Palästinensern aus ihrer Heimat durch die Juden in 1948. Warum die “Geschichte umdenken?”, fragt Kass. Nun, ohne “Umdenken”, ohne die Arbeit “neuer” israelischer Historiker wie Ilan Pappé, wäre die “Nakba” heute ins Vergessen geraten. Auch weiterhin bleibt die Nakba aus dem offiziellen israelischen Diskurs ausgeschlossen; neuerdings gibt es sogar Bestrebungen in Israels politischen FORTSETZUNG AUF Seite 23 Spécial S. 19 LJ )'%#"'! pJ#%! on!m! 01234 567869FCA@>8<:988F<9F8<9<8C6 6~686~8<6F87689<FF67869F7986F CF6~F9687}C6F7986FC5C| P8[]<69/3/<:3< {6f<8F96869CA8e8<8d67968F 76996969<96C}cF99<8bF89A6cc6a 26F9C<$7<6C6~9687986CA9696bCA93F68<9976 69}}~86C6F686FC6A}f<96 fA87796F<f6F6<C676996F87<}9}|389F6<>6F96CF6F7[F8Fb C68}C79<8b<FFF<6F89<6c8a F8989fC<FAc<9CA6F87<}9}f<lc6F89FF}bF8[<F98<86b86>bF79a 7<6dC6`0C<9986FF_69`]98<FF<8_| 869898F<FF<8886|@7699698C<9<8886FAj8966f6C6C876a 99<8F69CA87[<~6F|2C6~<6988FC<$7<6C6F<~867[8888c<f6697689<F 1F6}8898}7}C69b8F8F }~}669FF<7dF89896A}96C6c}8c89[<f6C{8c8|z F86F967[}FF867<f96<86 A8<F9<8C6F7<9}F<C<cla ~<76F6F8978F9<9}6FCF69C6 C6A<C}96C76C67}9<f61}a ~667 FC 6 w}898C~<6 kj88CA[< 8678}68CF 6~<886698< 8789<f6C{8c8|1F76<a7<8F ]<F[FibC60 F69[~<6k j88CA[< }68c69b6F989<f6F98C<9<866F~<a 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Man stelle sich einmal vor, Deutschland würde den Juden sämtliche Zeremonien zur Erinnerung an die Shoah verbieten!? Ein Kommentar von Kass hierzu wäre äußerst willkommen. Damit keine Zweifel aufkommen: ja, ich bleibe bei meiner Meinung! Ja, es ist Zeit zum Umdenken! Aber nicht das “Umdenken” wie Carlo Kass es mir unterstellt. Umdenken müssen in erster Linie die Juden in Israel und in der Diaspora. Während Jahrzehnten haben sich Israels Juden hinter der Shoah versteckt, um ihre kriminelle Politik gegenüber den Palästinensern zu rechtfertigen. Als die ewigen Opfer, die sie auch heute noch meinen zu sein, hoffen sie, auf immer ungestraft zu bleiben; sie können dabei auf die uneingeschränkte Hilfe der Diaspo- ra zählen. Auf die Gefahr hin, mich dem Vorwurf auszusetzen, ich würde mich doch nur hinter der Meinung anderer verstecken, möchte ich Erich Follath zitieren: “Aus dem früher erlittenen Leid erwächst nicht der Anspruch, sich internationalen Maßstäben und Normen entziehen zu dürfen”. Und:”…steigern sich israelische Politiker in die Opferrolle-” wir allein gegen den Rest der bösen, missgünstigen Welt” - absichtlich hinein, um sich nicht an ihren eigenen demokratischen Maßstäben messen zu müssen?” Umdenken ist aber auch auf Seiten der Freunde und Partner Israels gefordert, zuvorderst die USA und die Europäische Union. Wer, wie Israel, internationales Recht tagtäglich verletzt, hat kein Anrecht auf einen privilegierten Status innerhalb der Staatengemeinschaft. Die westlichen Demokratien haben sich längst zu Komplizen der verbrecherischen und menschenverachtenden israelischen Politik gemacht. Sie sind nicht in der Lage, Israel zum Einlenken in den Friedensgesprächen zu bewegen. Noch gibt es aber eine winzig kleine Chance, den Palästinensern endlich zu ihrem Recht zu verhelfen. Aus eigenem Antrieb wird der jüdische Staat dazu den Willen allerdings nicht aufbringen. Die Diaspora-Juden hingegen verfügen über genügend Einflusspotenzial, um eine entscheidende Rolle im Friedensprozess zu spielen. Die “Carte Blanche” von Marguerite Biermann war als Aufruf an die Juden Luxemburgs gedacht, sich für dieses Ziel einzusetzen. Ich möchte diesen Beitrag nicht ohne eine versöhnliche Note abschließen: gerne darf Herr Kass mich auf einer meiner nächsten Reisen nach Berlin oder Jerusalem begleiten. Ob im “Jüdisches Museum Berlin”, oder an der Gedenkstätte Yad Vashem in Jerusalem, werden wir dann gemeinsam in Andacht und Würde der sechs Millionen Shoah-Opfer gedenken können. François Bremer Gegenrede Meinungsfreiheit ist keine Einbahnstraße Herr Bremer: Obwohl ich, im sichtlichen Gegensatz zu Ihnen, unsere Meinungsverschiedenheit bisher keinesfalls persönlich nahm, kamen Sie mir vor wie der Geisterfahrer, der übers Autoradio vernimmt, es wäre ein Geisterfahrer auf der gleichen Strecke unterwegs, um sich dann lauthals über den Sprecher zu ärgern, es wären ja Hunderte… Bei solchen Betonköpfen müssen immer die anderen umdenken, wie Sie es auch in Ihrer Antwort nicht lassen können: „Umdenken müssen in erster Linie die Juden in Israel und in der Diaspora. Während Jahrzehnten haben sich Israels Juden hinter der Shoah versteckt, um ihre kriminelle Politik gegenüber den Palästinensern zu rechtfertigen.“ Laut Ihren Worten verstecken sich also „Israels Juden“ ohne Ausnahme (!) - nicht etwa nur vereinzelte rechts- bis linksextreme Kolonialisten – seit Jahrzehnten hinter der Shoah, um ihre kriminelle Politik gegenüber den Palästinensern zu rechtfertigen. Das nennt man Wiederholungstäter, Herr Bremer! Ich gebe Ihnen einen guten Rat: Schreiben Sie weiter, aber lassen Sie die Finger vom Publizieren! Weiter fordern Sie von mir stichhaltige Beweise für den „schlimmen Vorwurf“ des „schleichenden Revisionismus‘“. Nun, das von Ihnen geforderte „Umdenken“ bezogen Sie mit den Worten: „fast sieben Jahrzehnte und drei Generationen sind seit der Shoah vergangen“, klar und deutlich auf die Shoah und nicht auf die aktuelle Politik Israels! Was braucht es da noch eines Beweises? Das ist schlicht und einfach Aufforderung zum Revisionismus! Ohne das beschönigende Adjektiv „schleichend“! Wenn Sie schon so zartbesaitet mit Kritik umgehen, dann passen Sie in Zukunft wenigstens auf, was Sie schreiben! Und wenn wir schon bei den Beweisen sind: Liefern Sie mir doch bitte sehr stichhaltige Beweise für Ihren Satz: „bei der Lektüre des Urteils kann man sich des Eindrucks nicht erwehren, dass für die Mitglieder der jüdischen Gemeinde nicht die üblichen Maßstäbe gelten. Unsere Justiz ist offensichtlich der Meinung, dass ihnen ein besonderer Schutz zusteht.“ Können Sie diese Beweise gegen die „blinde Justitia“ nämlich nicht beibringen, dann liegt hier ein eindeutiger Fall von „outrage à magistrat“ vor. Ich überlasse es Ihnen, die dazu passenden Paragraphen zu recherchieren. Es sei denn, Generalstaatsanwalt Robert Biever nimmt sich dieser Aufgabe an!? Das wäre mal ein Prozess, den ich liebend gerne kommentieren würde. Sie sehen also, Herr Bremer, die Meinungsfreiheit, die ich meine, ist ein weites, mit vielen Fußangeln gespicktes Feld. Ich will die Denkerphobie in Ihnen nicht mit Voltaire totschlagen, doch werde ich mich auch in Zukunft stets dafür einsetzen, dass sogar Sie Ihre Meinung weiterhin frei ausdrücken können, pardon, dürfen. Doch, gesetzlich verankertes Antwortrecht hin oder her, verschonen Sie mich in Zukunft mit Ihrem einseitigen „Geschreibsel“. Carlo Kass Littérature S. 24 Feuilleton: Jhemp Hoscheit Klangfaarwen oder Dat immenst Gebai vun der Erënnerung „kulturissimo“ huet de Privileg, aus dem nach net publizéierte Roman „Klangfaarwen“ vum Jhemp Hoscheit, deen am Nationale Literaturconcours 2010 den 3. Präis ex-acquo krut, den Ufank ofzedrécken. Mir soen dem Auteur Merci fir säi Vertrauen. D’Geschicht spillt 1971. E Bouf lieft an senger eegener Welt. Hie weess net, wou säi Papp ass. Seng Mamm schafft de ganzen Dag bei engem Bäcker a bekëmmert sech net vill ëm hir Kanner. De Bouf, den Erzieler, erfënnt sech eng Ersatzwelt aus Kläng, Téin a Geräischer, déi hien a Fixkëschte späichert a versuergt. Enges Daags wäert eent vun de sëllesche Geräischer ganz besonnesch wichteg ginn… Als Kand hat ech Angscht virun de Geräischer, besonnesch wann et der vill beienee waren, an ech se weder zerleeën nach vun anere Geräischer ënnerscheede konnt. Vill Kanner hunn Angscht vru Geräischer. Domadder verroden ech näischt Neits. Den Ënnerscheed tëschent mir an deenen anere Kanner war, vläicht, datt ech geléiert hat, mat de Geräischer ëmzegon. Ech hunn se gesammelt, wéi aner Kanner Pechbiller gesammelt hunn, an no enger gewëssen Zäit konnt ech verschidde Geräischer tëscht aneren erëmerkennen, ech konnt e bestëmmte Klang oder e bestëmmten Toun vun aneren Téin oder Kläng ënnerscheeden. Wéi et dozou komm ass, erzielt dës Geschicht. Ech war als Bouf - dat muss 1971 gewiescht sinn - an eng geféierlech Situatioun geroden, an där ech vu mengem Talent, bestëmmte Geräischer ënnerscheeden ze kënnen, Gebrauch maache konnt. Ech weess net, wat mengen Elteren deemools Schlëmmes geschitt wär, wann ech mech net an deem richtege Moment u gewësse Kläng erënnert hätt. Meng Elteren hu mer vill ze verdanken. Wéi laang ech fir dës Geschicht brauch, dat weess ech net. Ech wëll mech net fläissen an net ze lues maachen. Dat hängt ganz dovun of, wéi staark meng Erënnerungen nach sinn. Ech wär frou, wa meng Mamm, déi am Altersheim ass, dës Geschicht nach ze liese kritt. Hir Ae ginn ëmmer méi schwaach. Ech weess nach net, ob ech mengem Papp se ze liese ginn. Hien huet der elo achzeg, lieft aleng am Haus an der Rue des Champs, an deem ech laang gewunnt hunn. Vläicht wär mäi Papp, haut, net rosen, wann en endlech d’Wourecht ge- wuer géif ginn, wat deemools wierklech geschitt war, wou ech him - op eng gewësse Manéier - d’Liewe gerett hat. Et war ëmmer nees duerch bestëmmte Geräischer, duerch déi ech als Kand lues a lues ageschlof sinn. Dat kléngt elo vläicht komesch oder paradoxal, mee ech weess et ganz genee - ech ka mech neemlech elo nees un de Kaméidi erënneren, iwwerdeems ech mech Schrëtt fir Schrëtt un déi Zäit eruntaaschten - datt ech ouni Geräischer net aschlofe konnt. Et war awer net nëmmen ee Geräisch, et war däers Kaméidi elauter, et ware Geräischer vun allen Zorten, an ech froe mech nach haut, wéi en Haus esouvill Geräischer konnt hunn, wou en Haus all déi Geräischer am Dag gelagert, gespäichert a verstoppt hat an a wéivill Wénkelen an a wéivill Ecker et s’iwwerhaapt nëmmen all siche goung, fir datt de gesammelte Kaméidi owes, wann et dobaussen op der Strooss méi roueg gi war, an den Ouere vun engem klenge Jong fir Onrou suerge kéint. Elo, bal véierzeg Joer nodeems dat geschitt war, wat mech dozou gefouert huet, dës Geschicht ze schreiwen, muss ech mech fir d‘éischt, ier ech mech mat hirem Verlaf beschäftege kann, a meng Schlofkummer erandenken. D’Schlofkummer an deem Haus, an deem ech vill aleng war. Wann ech nees u meng Schlofkummer denken, komme mer mat de Gedanken - awer och mat de Figuren an de Musteren op der Tapéit, déi mer d’Gedanken elo mat onschaarfen Ëmrëss erbäizauberen - nees d’Geräischer an de Kapp, an et ass genee wéi deemools, wou ech am Bett louch, a wou ech all déi eenzel Geräischer entziffere wollt - besonnesch déi aus dem zougespaarte Mansardszëmmer -, déi sech eréischt géint der Owend wéi Déif an d’Haus geschlach haten oder schonn am Haus waren an nëmmen drop gelauert hunn, fir mech owes a menger klenger Schlofkummer z’iwwerfalen. Ech weess, datt ech am Ufank, wou ech nach net dru gewinnt war, ee Geräisch vun deem aneren zënnerscheeden, Krämpes hat, anzeschlofen, well da war all Geräisch, dat ech mer net erkläre konnt, e Feind oder eng Gefor, ech hu gemengt, eist Haus géif déi Geräischer erschafen an se verdueblen a verdräifachen, fir mech owes fäerten ze dinn, dat wär esou Usus bei de Geräischer, déi wären do, fir kleng Kanner um Aschlo- fen ze hënneren, déi géifen sech de ganzen Dag drop freeën, fir owes soen ze kënnen, Aha, du wëlls aschlofe mäi Kand, awer mer loossen dech net aschlofen, du wäerts gesinn, oder besser du wäerts héieren, mäi Kand, datt mer sou hannerlëschteg an eekleg sinn, datt mer dir de Schlof net vergonnen. De Schlof, dee koum och net ëmmer gläich, sou wéi een dat hofft, an d’Geräischer, déi sech wéi en akustesche Kuddelmuddel breet gemaach hunn, hu mech beim Aschlofe gestéiert, awer nëmme well ech se net richteg bestëmme konnt, nëmme well ech keen ee Geräisch vun deem aneren ënnerscheede konnt. Et waren am Fong keng verschidden, eegestänneg Geräischer, mee et war nëmmen een eenzege grousse Kaméidi, an deem sech all déi vereenzelt Geräischer zu engem groussen Duerchernee versammelt a mir d’Aschlofe schwéier gemaach hunn, si hunn sech zu engem décke Kaméidisblock - enger Cacophonie - a menger Kummer vereenegt an sech duer néiergelooss, wéi wann se soss keng aner Plaz fonnt hätten fir hiert Onwiesen ze dreiwen, an et war, wéi wann e breeden, décken, schwéiere Buerer a mengen Ouere dréine géif. Et war schwéier, an deem groussen, eenheetleche Kaméidi déi eenzel Geräischer ze zerleeën, ech hat d’Gefill, wéi wann dee Kaméidi, dee bestänneg gebuert huet, en déckt Eiseseel wär, dat aus elauter dënnen Dréit gewieft wär, an, fir eng ënnerlech Zefriddenheet an eng gewësse Séilerou ze kréien, wousst ech vun Ufank un, datt ech misst léieren, all eenzel Geräischdrot aus deem décke Kaméidisstrang erauszeléisen. Ech hu mech natierlech dobäi missen ustrengen an dat war keng esou eng liicht Aufgab, well jo de Kaméidi a mengen Ouere gedauscht huet, a mäin Trommelfell huet heiansdo staark gelidden, awer ech hu mech net vum Kaméidi ënnerkréie gelooss, ech hu mech konzentréiert an de Kaméidi a Stécker zerluecht, déi ech lues a lues erkannt hunn; ech hu mech gefrot, vu wou kommen déi Geräischer hier, watfire Wee maachen se bis bei mech, aus wat bestinn se? A wat ech se besser erkannt hunn, wat se mer méi familiär virkomm sinn. Et ass jo gewosst, datt ee virun eppes, wat ee gutt kennt - an dat ass bei Kanner nach méi wouer wéi bei Erwuessener - net méi sou vill Angscht huet, wéi vrun eppes, wat engem friem ass, an doduerch huet déi Littérature Photo: Fabrizio Pizzolante Angscht sech geluecht, ech hu mech berouegt, ech si mat de Geräischer eens ginn, ech hu mat der Zäit geléiert, d’Geräischer, déi drop aus waren, mäi Gläichgewiicht ze zerstéieren, selwer an de Grëff ze kréien. Si waren net méi meng Feinden, mee si goufe meng Frënn. Si hu mech op menge ville Weeër begleet, wéi Komplizen. Ech hat se gebännecht kritt. Vläicht geet d’Geschicht haaptsächlech nëmmen iwwert mäi perséinlechen Ëmgang mat de Geräischer. Aner Momenter, aner Episoden, déi mer wichteg schéngen, ouni awer en direkten Zesummenhang mat Geräischer ze hunn, wäerten och hir Bedeitung kréien. Vläicht ginn ech iwwrem Schreiwe bei där enger oder anerer Episod aus menger Kandheet an d’Breet, wou ech hätt missen an d’Déift goen, et kann awer och sinn, datt ech net genuch an d’Breet ka goen, wann et mer ze séier gelénge géif, un de Fong vun der Wourecht ze kommen. Ech loosse mech dreiwen. Wann een d’Spannrad vun der Zäit ze séier zréckspullt, kënnen sech d’Fiedem séier verschlëppen. Ech ka mech nëmme mat vill Gedold un déi Zäit eruntaaschten. Wann ech e Fuedem verléieren, gräifen ech en aneren op, an der Hoffnung, net zevill wäit vum Haaptfuedem ze geroden. Déi Gefor besteet ëmmer, wann een sech elo esou op de Wee mécht wéi ech, et kënnen Nieweweeër optauchen, mat deenen een net gerechent hat. Da stellt sech d’Fro, a watfireng Richtung geet een. Ech hoffen, ech kommen net ze wäit vum Wee of, deen ech mer virgeholl hunn, ze goen. Datt nëmmen e puer vun de ville Geräischer, déi et gëtt, meng Komplize konnte ginn, war net virauszegesinn. Dat hätt kee kënne viraussoen. Ech scho guer net. Ech war scho frou, datt ech der am Laf vun dräi bis véier Joer souvill wéi méiglech gesammelt hat. An dozou hunn och meng Fixkëschte bäigedroen, an deenen ech mer déi eenzel Geräischer opgeholl hunn. ’Ophuelen‘ ass vläicht net dat richtegt Wuert. Ech hunn s’a menge Fixkëschte versuergt a gespäichert. Zu där Zäit, iwwert déi ech elo schreiwen, bestoung natierlech schonn déi technesch Méiglechkeet, d’Geräischer op Tounbänner opzehuelen, et goufe schonn déi éischt Tounbandkofferen, awer finanziell gesinn, wär et onméiglech gewiescht, an de Besëtz vun engem Tounbandkoffer ze kommen, meng Mamm hätt mer ni ee kafe kënnen. Hätt ech esou en Tounkoffer gehat wéi de Claude - dem Untersuchungsriichter Delors säi Jong - deen sech elo a meng Erënnerung eraschläicht, dann hätt ech ni dee speziellen Don vum richtege Lauschteren a vum opmierksamen Oppassen entwéckele kënnen. Et war mer gelongen, mat Hëllef vun eidle Fixkëschten - menge klengen Tounkëschten - all eenzelt Geräisch z‘ënnerscheeden. Ech hu laang gebraucht, fir deen Don richteg ze beherrschen, esou en Don kritt een net vun haut op muer. Ech hunn dat bal bis zur Perfektioun tränéiert. S. 25 Jhemp Hoscheit Niewent der haaptsächlecher Funktioun als Angschtverdreiwer, war dat Erkenne vu Geräischer awer och als Zäitverdreif geduecht. Well ech déi meeschten Zäit bal nëmme mat mir beschäftegt war, hunn ech missen eppes Nëtzleches maachen, fir d’Zäit erëmzekréinen. Ech hunn als klengt Kand awer ni gemengt, datt ech, 1971, mat dräizeng Joer, bestëmmte Geräischer am richtege Moment, grad an deem Moment, wou et drop ukéim, richteg erkenne kéint. Mäin Hobby, Geräischer a Fixkëschte festzehalen, hat awer och vill domadder ze dunn, datt et vu menger Gebuert un bis ongeféier zwielef Joer kee Papp gouf. Ech hat, wéi all Kand, e Papp, awer fir mech gouf et hien net. Ech hat nëmme meng Mamm a meng Schwëster. Ni huet ee mir an der Kandheet gesot, wou mäi Papp war. An nach haut froen ech mech, wéisou kee mir dat gesot huet. Mol keng Undeitung un hie gouf gemaach. Et gouf hien net. Ech war esou staark op Geräischer fixéiert, well ech sou dacks aleng war, a meng Geräischer ware meng Frënn. Hätt eng männlech Stëmm mer am Haus gesot: Dat ass de Wand! Oder: Komm! Du brauchs dach net ze fäerten. Oder: Hei, kuck! Ënnert dem Bett ass näischt!, dann hätt ech mech net esou op d’Geräischer konzentréiere missen. Et gouf keng staark Hand, déi mer all déi méiglech Geforen, déi hannert de Geräischer gelauert hunn, hätt kënne verdreiwen. Ech hu mer missen op meng eege Ma- néier Gefore vum Leif halen. E ganze Koup Kaméidi ass an den Zëmmere vun eisem Haus gegeeschtert an huet sech bis an deene klengste Wénkelen erëmgedriwwen, et war en onbeschreifleche Kaméidi, ech hu mer virgestallt, d’Geräischer kéimen aus de Maueren oder aus de pechschwaarze Splécken, tëscht den hëlzen Dill, géifen se quëllen oder vun den Heizungsréier bis an d’Heizungskierper schläichen. An d’Zëmmeren hunn sech ëmmer méi mat Kaméidi gefëllt an de Kaméidi huet säin onbeschreiflecht Onwiese gedriwwen, an ech hat Angscht, d’Zëmmere kéinte vun elauter Kaméidi baschten, well de Kaméidi widdert d’Maueren, d’Dieren an d’Fënstere gedréckt huet. Owes war et am Schlëmmsten, an ech hat Angscht, dee Kaméidi, deen de ganzen Dag Zäit hat, sech breet ze maachen, géif sech mat sengem ganze Gewiicht a mat senger ganzer Kraaft widdert déi schappeg, dënn Wand stäipen, s‘ëmgeheien, an da wär de Kaméidi bei mir an der Kummer an da wär ech em ausgeliwwert. Hinweis Vum Jhemp Hoscheit ass elo grad bei den Editions Guy Binsfeld säin éischte Krimi erauskomm: „Mondelia“ ISBN: 978-2-87954-236-2 Präis: 23.90 Euro Ici et ailleurs S. 26 Briefe an eine Freundin (3) E Preiss ass e Preiss Janina Strötgen Liebe Freundin, Ich soll „Heim ins Reich zu Mutti!“ Zumindest wenn es nach den Wünschen eines anonymen Lesers ginge, der meinen letzten Brief an dich mit solch zwar belustigenden aber doch auch populistischen Kritzeleien zuerst beschmiert und dann in die Redaktion zurück geschickt hat. „De roude Léiw ass nach net futti!“ belehrt er mich. Als ob ich das nicht wüsste! Auf jedem zehnten Auto in Luxemburg klebt er, der „Roude Léiw“. Als Überbleibsel des Fahnenstreits, den Staatschef Juncker persönlich vor gut einem Jahr beilegte, indem er sich für die Gleichberechtigung beider Nationalfahnen, der Trikolore und dem „Roude Léiw“, aussprach. Eigentlich habe ich nichts gegen Löwen, diese schönen majestätischen Tiere. Und auch nichts gegen den „Roude Léiw“, der voller Kraft und Mut und Stärke die Schleck-Brüder bei der Tour de France unterstützt. Aber den Slogan „Roude Léiw, huel se!“, finde ich dann doch ganz schön gruselig. „Huel se“ und beiß ihnen den Kopf ab! Den anderen, den Fremden, den Feinden, den Gegnern. Es ist nun mal so, dass solche Nationalsymbole oft den gegenteiligen Zweck erfüllen, als den eigentlich gedachten. Statt zu einen, spalten sie. Dass sie - wie es scheint in letzter Zeit wieder mehr an Bedeutung gewinnen, ist doch paradox. Denn nebenher laufen die Integrationsdebatten auf Hochtouren. Die Zeitungen sind voll davon: Gut klingende Theorie von besorgten Politikern, Integrationsmaßnahmen von Nichtregierungsorganisationen, Forderungen nach mehr Partizipation der Ausländer im öffentlichen und sozialen, ja sogar politischen Leben. Ein Graben durch ganz Europa Natürlich ist dieser immer tiefer werdende Graben zwischen nationalistisch-populistischen Anwandlungen auf der einen und den bemühten Integrationsdebatten auf der anderen Seite nicht spezifisch Luxemburgisch. Umso schlimmer, denn dieser Graben geht durch ganz Europa. Die auf der einen - wir auf der anderen Seite. Die faulen Griechen, Iren, wahrscheinlich auch Portugiesen und Spanier - wir, die zahlen müssen, immer zahlen. Und in diesem Graben wühlen sie dann, um ihre Parolen zu formen, die Sarrazins, Sarkozys und alle anderen, die von ihrer Geisteshaltung nichts mit einem „Citoyen européen“ zu tun haben. Armes Europa! Aber ich möchte an dieser Stelle jetzt nicht über den geistigen Verfall eines geeinten Europas lamentieren, sondern mit meinen Beobachtungen in Luxemburg bleiben. Dass ein Europa der Europäer eine Utopie ist, merkt man auch hier sehr deutlich. Als Deutsche in Luxemburg fühlt man sich nämlich ganz schön „deutsch“. Eigentlich habe ich mich noch nirgendwo so „deutsch“ gefühlt wie hier. Nicht mal in Israel. Wie du weißt, habe ich kein besonders starkes Nationalbewusstsein, und ich finde den Anblick von wehenden deutschen Flaggen weiterhin sehr befremdend. Ob zu Recht oder zu Unrecht, weiß ich selbst nicht so genau. Meine Meinung, dass sich die Flaggen für Deutschland nach dem Nazionalsozialismus erstmal ausgeweht hatten, ist nicht unbedingt rational, sondern vielmehr emotional motiviert. Das weiß ich. Das sind nun mal Auswirkungen meiner Auseinandersetzung mit der Geschichte. Diese fällt bei jungen Luxemburgern natürlich ganz anders aus. Jeder hier hat irgendeinen Großvater, der zwangsrekrutiert wurde oder einen Großonkel der im KZ oder im Widerstand war. Der Einmarsch der Nazis und ihr Terrorregime haben Luxemburgs Selbstverständnis geprägt, wie sonst keine zeitliche Epoche. Besonders deutlich wurde mir dies beim Lesen von schacko klak, dem erste Band der Romantrilogie von Roger Manderscheid (schacko klak / de papagei um käschtebam / feier a flam). Durch die Bedrohung der Unabhängigkeit 1939 entstand erst so etwas, was man heute nationales Identitätsbewusstsein nennt. Und dabei scheint es so, dass Luxemburg auch heute noch den Deutschen als Feindbild braucht, um seine nationale Identität zu definieren. Und zwar in der Abgrenzung zum „Deutschtum“. Sprüche, wie „E gringen Hond an e gudde Preiss gëtt et net“, oder „E Preiss ass e Preiss, och wann e mam Zylinder am Bett läit“ oder sogar „Et gëtt keng houre Preisen, et gëtt nëmmen hourer Saupreisen“, werden nicht etwa von zurückgebliebenen Rassisten hinter vorgehaltener Hand gesagt, sondern sind salonfähig. Die Deutschen haben Luxemburg so viel Schlimmes angetan, dass Deutsche in Luxemburg heute solche Sticheleien aushalten müssen. Und meinetwegen, gegen ein paar dumme Sprüche über den noch dümmeren „Houre Preiss“ habe ich ja gar nichts. Schließlich ist der integriert, der über sich lachen kann. Und political correctness wird sowieso überbewertet. Aber Europa ist auch für mich nicht das, was ich mir einmal ausgemalt hatte. In dem Europa meiner Vorstellungen, muss sich kein Europäer wegen seiner Nationalität diskreditiert fühlen. In meinen ersten Wochen beim Tageblatt, ging ich zu einer Gedenkveranstaltung für Primo Levi. Dort wurde ich mit der Frage begrüßt: „Gibt es im Tageblatt denn keine Luxemburger Journalisten?“ Es sei doch nicht angemessen, dass ausgerechnet eine Deutsche über eine Veranstaltung für Naziopfer schreibt. In solchen Situationen beginne ich dann automatisch, mich zu rechtfertigen. Rutsche in Diskussionen ab, die ich eigentlich gar nicht führen möchte. Merke, dass ich anfange, meine Generation zu verteidigen. Wir haben doch keine Schuld an den Naziverbrechen. Wir haben die Pflicht zur Verantwortung. Und deshalb schreiben wir über Primo Levi. Meistens leuchtet das meinem Gegenüber dann auch ein. Und wenn er es besonders gut mit mir meint, bekomme ich sogar Komplimente, wie: „Du bist ja gar nicht richtig ’deutsch‘“. Mir wurden sogar schon „spanische Vorfahren“ angedichtet, wegen meines angeblich „dunklen Teints“. Deutsch sein scheint eine Charaktereigenschaft zu sein. Man kann entdeutscht werden; auch meine Frankreichliebe hat mir dabei schon oft geholfen. Doch durch diese „Entdeutschung“ werde ich deutscher als ich bin. Und das macht mir Angst. Dann will ich zwar nicht zurück „heim ins Reich“, aber zurück zu Mutti! Oder zu dir, liebe Freundin! In ein offenes Europa voller Europäer, ohne nationale Grenzen und Stereotypen. Bis bald, liebe Freundin! Ici et ailleurs S. 27 Totalitarismus (3) Aspekte eines aktuellen Themas; noch mal Hannah Arendt Michel Decker Auseinandersetzungen mit den Themen „Totalitarismus“ und „Faschismus“ berufen sich oft auf Hannah Arendts Hauptwerk „Elemente und Ursprünge totaler Herrschaft“. Demgemäß sind das Dritte Reich und die Sowjetunion (bis zum Tode Stalins) als totalitär zu bezeichnen. Ein Großteil der Diskussion über Totalitarismus beschränkt sich auf diesen Bereich, was zum Ergebnis hat, dass bei Unachtsamkeit der Unterschied zwischen Stalinismus und Kommunismus verschwindet. Kommunismus ist nämlich nicht gleich Stalinismus. Auch wird auf diese Art das Sowjetregime schnell auf eine Stufe gestellt mit dem Naziregime, was einer Verharmlosung der Naziideologie gleichkommt. Denn das industrielle Umbringen von, nach Nazidoktrin, „Untermenschen“ hat es in der Sowjetunion so bekanntlich nicht gegeben. „Untermenschen“ waren übrigens nicht nur Juden, sondern auch Zigeuner, Polen und Slawen generell. Und einfach nur die Zahl der Toten gegeneinander zu stellen reicht nicht aus, weil ansonsten die Gefahr besteht, dass irgendjemand auf die Idee kommen könnte, die Toten der heutigen Weltwirtschaftsordnung aufzulisten (die oft zitierten 30.000 Hungertoten pro Tag in einer Welt, die 12 Milliarden Menschen ernähren kann; das macht etwa 10 Millionen Tote pro Jahr). Dieses ist wichtig, weil der Totalitarismus nicht mit diesen beiden Lesarten ausgestorben ist. Hannah Arendts Totalitarismusstudie kann also nicht auf diese Gegenüberstellung reduziert werden. Wenn man nämlich ihr Werk ansieht, fällt einem auf, dass es als Untertitel führt: „Antisemitismus, Imperialismus, totale Herrschaft“. Einfach nur seitenmäßig umfasst der Teil 1 „Antisemitismus“ 243 Seiten, der Teil 2 „Imperialismus“ 350 Seiten und der Teil 3 „Totale Herrschaft“ ebenfalls 350 Seiten. Drittes Reich und Stalinismus werden hauptsächlich im dritten Teil behandelt, was also den Schluss zulässt, dass die Tota1 Sie denkt hier u.a. wohl auch an Entwicklungshilfe 2 Allen W. Dulles war selber CIA-Direktor litarismusdebatte sich nicht auf dies beiden Erscheinungsformen reduzieren lassen kann. Imperialismus Hannah Arendt geht sehr streng mit dem Imperialismus zu Gericht. Sie macht sogar Äußerungen, die einem heutzutage leicht den Ruf eines „Verschwörungstheoretikers“ einbringen können. Diese Art Anschuldigung erlaubt es übrigens, jede Diskussion abzuwürgen und zudem noch den Verwegenen ins intellektuelle Abseits zu rücken. Bezüglich Imperialismus ist sie der Meinung, dass nur reiche Länder sich die Ausgaben einer imperialistischen Politik leisten können, da Imperialismus neben dem wirtschaftlichen Gewinn hohe politische Kosten hervorruft, z. B. unter der Form von Auslandshilfen.1 Und sie folgert: „Was jedoch schon jetzt beängstigend deutlich scheint, ist die Stärke gewisser, scheinbar unkontrollierbarer Prozesse, die darauf hinauslaufen, jede Hoffnung auf eine Entwicklung der neuen Nationen zu Verfassungsstaaten zu zerstören und die republikanischen Institutionen in den alten (Nationen) zu untergraben. Die Beispiele sind zu zahlreich, um sie auch nur flüchtig aufzuzählen, aber das Aufkommen eines ’invisible government’ in Gestalt der Geheimdienste, deren Einfluss auf die Innenpolitik, auf den Kultur-, Ausbildungs- und Wirtschaftsbereich des amerikanischen Lebens erst unlängst aufgedeckt wurde, ist ein so unheilvolles Zeichen, dass man es nicht mit Stillschweigen übergehen kann.“ Sie fährt fort: „Es gibt keinen Grund, an der Feststellung von Allen W. Dulles2 zu zweifeln, dass der CIA seit 1947 „mehr Einfluss auf unsere Regierung als sonst ein Nachrichtendienst auf irgendeine Regierung der Welt hat“, noch gibt es einen Grund anzunehmen, dass sich dieser Einfluss seit 1958, als er seine Feststellung traf, verringert hätte.“ Dies schrieb Hannah Arendt im Juli 1967 in einem neueren Vorwort zu Teil 2 „Imperialismus“, der selber schon 1949 vorlag. Von unglaublicher Aktualität ist auch ihre Äußerung aus Teil 2 „Imperialismus“ über den Finanzier innerhalb des kapitalistischen Produktionssystems: „Er (der Finanzier) vermittelte und veranlasste durch Kapitalinvestierungen eine neue Art der Ausraubung fremder Länder und Kontinente, welche bisher unbekannt war und Cover der Erstausgabe von Hannah Arendts „The Origins of Totalitarianism“ von ferne geleitet werden konnte. Damit leitete er eine eigentümliche Verwaltungstechnik imperialistischer Herrschaft ein.“ Und sie fährt weiter in ihrer Beschreibung des Finanziers, die in ihrere Aktualität bis zum heutigen Tag nichts eingebüßt hat. „Er verstärkt das Element der Spekulation im Börsengeschäft außerordentlich, weil die realen Hintergründe von Kursdifferenz, vom Steigen und Fallen von Papieren, die Werte in den entferntesten Ländern repräsentieren, überhaupt nicht mehr zu kontrollieren waren. Dies eröffnete dem Schwindel ein Feld praktisch unbegrenzter Möglichkeiten, welche die alte Kaufmannsund auch Börsenmoral aller großen Finanzzentren der Welt in wenigen Jahrzehnten ruinierten. Da der Schwindel so wenig wie das ehrliche Geschäft mit Werten aus aller Herren Länder nicht ohne eine Scheininformation der öffentlichen Meinung gedeihen kann, wurde für ihn, im Gegensatz zu der Epoche des älteren Industrie- und Handelskapitalismus, der Einfluss auf die Presse und schließlich die Beherrschung eines Teiles ihres Nachrichtenapparates zu einer lebenswichtigen Aufgabe.“ Hannah Arendt spricht auch von dem „Wahn der Bourgeoisie, dass Geld Geld zeugen kann“, ohne durch den Produktionsprozess von Waren hindurchgehen zu müssen. Dies schien möglich durch den auswärtigen Aktienbesitz, doch sagt sie, ereignet sich dies Wunder der Akkumulation nur, weil in diesen Ländern die schiere Gewalt ohne Rücksicht auf irgendein Gesetz sich Reichtümer aneignen konnte. Heute geschieht solches oft im Namen von Gesetzen, die gezielt den Regierungen von Außen „mit Nachdruck ans Herz gelegt wurden“. Wir werden in einem weiteren Beitrag auf andere Aspekte des Totalitarismus zurückkommen. Ici et ailleurs S. 28 Über Preußen und Deutschland (XIII) Die Westfront bis 1917 Tino Ronchail Schlussangriff am 15. Dezember 1916. Sie verloren 542.000 Mann, die Deutschen Das Schicksal der deutschen Kolonien 434.000 in der zehnmonatigen Schlacht, in Fernost war bis Dezember 1914 geredie maximal 8 km tiefe Geländegewinne auf gelt. Die Japaner eroberten im Einvereinem Frontabschnitt von 32 km gebracht nehmen mit Großbritannien in China die hatte. Nach dieser Schlächterei war FalkenFestung Tsingtau, aus der sich das hayn als Oberbefehlshaber nicht mehr tragdeutsche Kreuzergeschwader schon bar und musste am 28. August wegtreten. Mitte September in Richtung SüdatlanDie vor allem britische Offensive an der tik abgesetzt hatte. Somme, die sich unter dem Oberkommando von General Haig auch zu einer zehnIn den nächsten Monaten besetzten sie alle monatigen Abnutzungsschlacht entwickeldeutschen Inselgruppen, bis auf Samoa, das te, begann am 1. Juli 1916 und verlief wie von den Neuseeländern annektiert wurde, die Schlacht von Verdun. Ein siebentägiges und Kaiser-Wilhelm Land (ein Teil von Trommelfeuer auf den 24 km langen FrontNeu-Guinea), das die Australier nach einer abschnitt mit 1.500.000 Granaten, d.h. fast Woche Widerstand übernahmen. 400 Einschlägen pro Stunde und FrontkiloIn Afrika war das Gelände schwierig, die meter, das hatte es noch nicht gegeben. Als Versorgung der Truppen ein dann die 13 britischen Divisiogroßes Problem, und die Kranknen zum Sturm antraten und in heiten forderten mehr Opfer als langen Reihen auf die deutschen die Gefechte; so ging alles sehr Stellungen zuliefen, wurden sie schnell. Kamina, die Hauptvon den Maschinengewehren stadt von Togo, fiel am 25. Auniedergemäht. An diesem Tag gust 1914; in Deutsch-Kamerun verloren die Briten 57.000 fiel Douala am 27. September Mann, davon ein Drittel Tote, 1914, aber Stützpunkte beder höchste Tagesverlust in der haupteten sich bis Februar gesamten britischen Militärge1916. Südwestafrika (Namibia) schichte. Und so ging es weiter… kapitulierte am 9. Juli 1915 vor Ein fortwährendes Gemetzel mit den südafrikanischen und rhokleinen Gefechten und Großandesischen Truppen, die Windgriffen, an dessen Ende, am 18. hoek schon im Mai erobert hatNovember, die Deutschen ten. In Deutsch-Ostafrika dau- Ein deutscher Toter bei Verdun, einer von Hunderttausenden 660.000 und die Alliierten erte der Krieg so lange wie in 630.000 Tote und Verwundete Europa. General von Lettowhatten. Für einen GeländegeVorbeck zog mit seiner höchstens 15.000 sche Angriff, mit Verlusten einiger bekann- winn von ungefähr 13 km. Mann, vor allem Askaris, starken Truppe ter Forts wie Douaumont und Vaux und eiItaliens Kriegseintritt begann mit kleinen kreuz und quer durch die Lande, verlor alle niger Kilometern Gelände, zurückgeschla- Seeoperationen in der Adria und ab dem Gefechte gegen die 100.000 afrikanischen gen. 23. Juni 1915 zu Land mit der ersten IsonDie französische Führung vollbrachte ei- zoschlacht. Der Isonzo fließt westlich von und indischen Soldaten der Briten und kapitulierte erst am 25. November 1918 for- ne logistische Meisterleistung: Nur eine Triest in die Adria und war der Schauplatz Straße von 72 km Länge und eine kleine von 11 italienischen Offensiven zwischen mell. Die Kolonialtruppen wurden nicht nur in eingleisige Schmalspurbahn zwischen Bar- Juni 1915 und August 1917, ohne dass gröden Kolonien, sondern vor allem auch in le-Duc und Verdun beförderten alles Nöti- ßere Geländegewinne erzielt wurden. Die Frankreich eingesetzt. An der Westfront ge an die Front. Die Bahn transportierte je- Italiener hatten in dieser Zeitspanne standen über 200.000 Soldaten aus dem den Tag 1.800 Tonnen, vor allem Lebens- 1.100.000 und die Österreicher 650.000 Maghreb und 163.000 „tirailleurs sénéga- mittel für 16.000 Offiziere und 420.000 Sol- Mann Verluste. Nur einmal, am 15. Mai lais“, sowie Teile der indisch-englischen Ar- daten und Futter für 136.000 Pferde und 1916, starteten die Österreicher eine Offenmee. Auch als Arbeitskräfte waren sie ge- Maultiere. 3.500 Lastwagen waren Tag und sive im Trentino, dem heutigen italienischätzt: 63.000 Vietnamesen und Chinesen Nacht unterwegs zwischen Hinterland und schen Süd-Tirol südlich des Brennerpasses. aus Indochina arbeiteten in französischen Front und transportierten zum Beispiel in Nach Geländegewinnen von bis zu 19 Kiloden ersten 14 Tagen der Schlacht 23.000 t metern und Einnahme zweier Städtchen, Munitionsfabriken. Die Westfront war 1915-16 im Stellungs- Munition, 2.500 t andere Güter und Asiago und Arsierno, stellten die Österreikrieg erstarrt, mit Durchbruchsversuchen 190.000 Soldaten. Die Rückfahrt diente cher ihren Hauptangriff ein, um Truppen und „Abnutzungsschlachten“. Die Haupt- zum Abtransport von Verwundeten und nach Galizien zu verlegen, wo die russische offensiven der Alliierten spielten sich im Toten. Brussilow-Offensive gestoppt werden Am 10 Juli begann die letzte deutsche musste. Die Italiener, die verstärkt worden Februar-März 1915 in der Champagne, im Mai-Juni im Artois nördlich von Arras, und Verdun-Offensive, die französische Gegen- waren, eroberten die Städte zurück. Die noch einmal im September in beiden Regio- offensive erfolgte am 14. Juli. Die Franzo- Verluste der Italiener betrugen 147.000 nen ab, ohne Durchbruch und mit hohen sen übernahmen die Initiative bis zu ihrem Mann gegenüber 80.000 der Österreicher. Photo: AFP Menschenverlusten (250.000 Alliierte, 150.000 Deutsche). 1916 war das Jahr der „Abnutzungsschlachten“, Verdun und Somme. Die deutsche Großoffensive begann bei Verdun am 21. Februar an einem 5 km breiten Frontabschnitt mit einem neunstündigen Trommelfeuer aus 1.400 Geschützen. An dem Frontabschnitt war die deutsche Armee im Vorteil, denn die Artillerie war der französischen mit 4:1 überlegen, neun deutsche standen zwei französischen Divisionen gegenüber. In der Luft waren die Deutschen ebenfalls stärker. Logistisch waren sie auch im Vorteil mit nicht weniger als 12 Eisenbahnlinien zur Versorgung der 5. deutschen Armee. Trotzdem wurde unter dem Oberbefehl General Pétains der deut- Ici et ailleurs S. 29 Vor 70 Jahren (XIII) Diktator gegen Diktator Guy Wagner Seit dem Sommer 1936 ist Griechenland eine faschistische Diktatur, da König Georg II. nach Unruhen das Parlament aufgelöst und dem neuen Ministerpräsidenten, Generalstabschef Ioannis Metaxas, unbeschränkte Vollmachten gegeben hat. Der kleine Dicke will es nun dem mit dem Schnauzbart und dem mit dem großen Unterkiefer gleich machen. Er lässt Tausende von politischen Gegnern inhaftieren, verkündet die „Dritte Hellenische Zivilisation“ und zwingt die jungen Griechen in die Metaxas-Jugend einzutreten, die nach dem Modell der HJ aufgebaut ist. Mussolini aber will Griechenland für sich haben. So besetzt er am Karfreitag 1939 zuerst Albanien, das ihm als Ausgangsbasis für den Angriff dienen soll. Am 28. Oktober 1940 sendet er ein Ultimatum an die griechische Regierung und fordert die Erlaubnis, in das Land einzuziehen. Metaxas soll mit einem einzigen Wort: „Ochi!“ (Nein!; geschrieben „OXI“) geantwortet haben. In Wirklichkeit, so heißt es, hat er um 3 Uhr morgens auf französisch gesagt: „Alors c’est la guerre.“ (So ist denn Krieg). Der 28. Oktober ist allerdings als „OXI-Tag“ in die griechische Geschichte eingegangen. Mussolini überfällt das Land; Metaxas ruft zum Widerstand auf. Der patriotische Elan der Griechen ist so groß, daß ihre schlecht ausgerüstete Armee, die weder Panzer noch Flugzeuge hat, es unter General Alexandros Papagos trotzdem fertig bringt, dem Angreifer die Stirne zu bieten. „Mein Urgroßonkel [Takis Morfakis] war Leutnant in der griechischen Armee, als die Italiener Griechenland überfielen. Der Krieg fand vor allem in den Bergen statt, und die Soldaten auf beiden Seiten froren. Die Italiener drängten anfangs die Griechen zurück. Takis und zwei weitere Soldaten blieben freiwillig und hielten die Italiener in einem Tal solange auf, bis der Rest seines Regiments eine sichere Zuflucht gefunden hatte. Nach einem Tag des Kampfes ließen die beiden Soldaten ihn mit einem schweren Maschinengewehr zurück. Takis hielt die Italiener noch zwei Tage weitere auf, bevor auch er sich zurückzog. Die ganze griechische Armee konnte danach die Italiener […] angreifen. In einer der Schlachten, wurde Takis zweimal von Kugeln getroffen, einmal in den Bauch und einmal in die Schulter. Er bekam eine Medaille für sei- ne Tapferkeit. Leider wurde er im Bürgerkrieg gegen die Rechtsdiktatur getötet.“ (Zeugnis von Adam Morfakis, BBC 2, 16.11.2004) Am 15. November drängen die Griechen die Italiener in einer Gegenoffensive hinter deren Ausgangsposition zurück, überrennen die neunte italienische Armee, dringen nach Albanien ein und besetzen am 22. November die strategisch wichtige Stadt Korçë. Damit ist der von Mussolini heraufbeschworene „Gesundheitsspaziergang“ zu einem wahren Kreuzweg für ihn und seine Armeen geworden. Im besetzten Frankreich zirkuliert dazu folgender Witz: Hitler ruft Mussolini an. „Benito, bist du noch nicht in Athen?“ „Ich kann dich nicht hören, Adolf.“ „Ich sagte: Bis du noch nicht in Athen?“ „Ich kann dich nicht hören… Du musst von sehr weit her anrufen, - etwa aus London?“ Die Niederlage der italienischen Truppen führt am 6. Dezember zur Ablösung von General Sebastiano Visconti Prasca durch General Ubaldo Soddu, aber auch dieser wird knapp vier Wochen später wegen Inkompetenz durch Ugo Cavallero ersetzt. Selbst der gleichgeschaltete Figaro muss sich am 15. Dezember fragen: „Ist die Armee auf dem Rückzug noch fähig, sich neu zu gliedern und eine Gegenoffensive zu lancieren gegen einen Angreifer [sic!], für den feststeht, dass ihm die Luft im direkten Verhältnis zu seinen Erfolgen ausgeht? In wenigen Stunden werden wir wohl eine Antwort auf diese Frage haben.“ Verzweifelt bittet Mussolini seinen Nazikumpanen um Hilfe. Dieser aber ist wütend, dass der Duce den Angriff begonnen hatte, ohne ihn überhaupt zu informieren. Zudem durchkreuzt eine Hilfe der Wehrmacht seine eigenen Pläne. Angesichts der katastrophalen italienischen Niederlagen erlässt er jedoch am 13. Dezember Weisungen für einen weiteren Feldzug, diesmal auf dem Balkan („Unternehmen Marita“). Bomben und Leid Am 5. November wird Franklin Delano Roosevelt zum 3. Mal wieder gewählt, was einem Bruch der Tradition gleichkommt, laut der ein US-Präsident nur zwei Mandate ausüben darf. Am 7. November greift die RAF die Waffenfabriken der Krupp in Essen und am Eine griechische Mutter segnet ihren in den Krieg ziehenden Sohn nächsten Tag München an, wo der Hitler gerade dabei ist, an den Putsch von 1923 zu erinnern. Vier Tage später zerstört sie einen großen Teil der italienischen Flotte in Taranto. Hitler schlägt wütend zurück, indem am 14. die britische Stadt Coventry mit ihrer außerordentlichen mittelalterlichen Kathedrale von 449 Bombern dem Erdboden gleichmachen lässt. Nun ist die RAF wieder am Zug. Sie überschüttet Hamburg mit Bomben. In Warschau beginnen die Nazis, eine drei Meter hohe Mauer um das jüdische Ghetto aufzurichten, in das die jüdische Bevölkerung der Stadt am 3. Oktober hineingetrieben worden ist. *** Auch in Luxemburg nimmt die Judenverfolgung ihren Lauf. Am 8. August 1940 sind die ersten Juden von Luxemburg unter deutscher Eskorte in die unbesetzte Zone Frankreich abgeschoben worden. Bis Oktober 1941 werden es 1.450 Männer, Frauen und Kinder sein. Ihr Besitz wird konfisziert (cf. Paul Cerf: L’Etoile juive au Luxembourg). Die Verordnung der Rassengesetze hat als unmittelbaren Folge, dass Ehen und Beziehungen zwischen Juden und Deutschen oder Assimilierten verboten sind, dass die Juden ihren sämtlichen Besitz, Mobilien und Immobilien, Ländereien, Wälder angeben müssen, dass sie ihre Wertpapiere, Aktien, Obligationen innerhalb einer Woche bei einer Bank auf gesperrte Konten deponieren müssen, dass jüdische Konten als solche gekennzeichnet sein müssen. Ab November sind alle Schulen Luxemburgs „judenfrei“. Für alle andern Schüler gilt seit Oktober 1940 eine neue Ordnung. Wer nicht der VdB oder einer der NaziGliederungen angehört, wird von den Sekundarschulen verwiesen. Ici et ailleurs S. 30 Contractualité solitaire (3) „Wieso Herbst?“ Luc Laboulle Eigentlich wollte ich ja raus heute, doch der Schnee hat mir einen Strich durch die Rechnung gemacht. Meterhoch tummelt er sich vor meinen Fenstern und Türen, die sich ob der Masse nicht mehr öffnen lassen. Naja, ganz so schlimm ist es vielleicht nicht, aber einige Zentimeter liegen schon und es ist verdammt kalt. Und was Schnee und Kälte alles anrichten können, hat man ja kürzlich in der Schweiz gesehen. Das Wasser, Grundlage allen Lebens, gefriert, das Denken fällt schwer, Dunkelheit breitet sich aus, und schlussendlich wird man sogenannte Ausländer ausweisen, weil sie angeblich morden und vergewaltigen oder keine Arbeit finden und Sozialhilfe beziehen. Als ob es dadurch auch nur ein Grad wärmer würde. Da lobe ich mir doch den „Kleesschen“, dem ich gestern in einem Einkaufzentrum begegnet bin. Er saß dort auf einem Stuhl, neben ihm nur der „Housecker“. Vor seinen Füßen tat sich eine lange Schlange auf. Die Kinder wollten ihn sehen, die Eltern auch. Absperrgitter gaben den Weg vor, die Warteschlange ging bis zum Parkplatz nach draußen. Einer nach dem anderen kamen sie zu ihm, holten ihr Tütchen mit der Schokolade ab, drückten dem „Kleeschen“ die Hand, so als hätten sie gerade ein wichtiges Geschäft abgewickelt. Dann gingen sie weiter und machten Platz für den nächsten. Eine Frau mit Mikrofon appellierte an die Eltern, sie sollten bitte ihre Kinder nicht dem Nikolaus auf den Schoß setzen. Vielleicht aus rechtlichen Gründen, dachte ich, Kinder auf den Knien eines Geistlichen, das kommt zurzeit bei manchen nicht gut an. Doch meine Begleiterin meinte, wahrscheinlich würde es die Knie des Nikolaus zu sehr belasten. Der Typ tat ihr leid, „hart verdientes Geld“, sagte sie. Auch weil er den ganzen Tag diesen schrecklichen Weihnachtspop hören musste. Das Einkaufszentrum zur Adventszeit ist eigentlich ein anonymer Ort, wo jeder an und für sich alleine ist, ausschließlich mit den eigenen redet. Nur manchmal ist es ein Ort des Wiedersehens, wo sich Bekannte treffen, die Familie, die den Rest des Jahres keine ist, zufällig zusammenfindet. „Spielzeug ist nicht mehr. Aus dem Alter sind sie raus“, meint eine Frau zu einem älteren Paar, „dieses Jahr wird es schon etwas teurer.“ Und ihr Mann, Mitte vierzig, fügt hinzu: „Von dem ganzen neuen elektronischen Kram verstehen wir doch schon gar nichts mehr. Aber die Kinder, die kennen sich aus.“ Im Einkaufszentrum war es nicht kalt. Es roch nach Buttergebäck, und die jaulenden Motorengeräusche einer Rennautosimulation übertönten das Gemurmel der vom Weihnachtsfieber gepackten Masse. Trotzdem hielten wir es nicht lange aus. Allein schon einen Parkplatz zu finden, war stressig gewesen, und als wir weg wollten, fanden wir den Ausgang nicht und landeten hinter der „Bühne“, im Flur der Personalräume, wo die Angestellten sich umziehen und Pause machen. Unschuld Schlussendlich schafften wir es doch irgendwie hinaus und fuhren nach Hause. Die Stimmung unterwegs war schlecht. Wir stritten nicht, aber irgendwie setzte uns dieser Weihnachtsschmu ganz schön zu. Wahrscheinlich hatten wir einfach zu wenig gekauft (eigentlich fast gar nichts), nicht genug investiert, den Vertrag nicht erfüllt. Denn der Eintritt zu dieser demokratisierten Welt des Einkaufszentrums, die kurzweilige Unterhaltung bietet und prinzipiell niemanden aufgrund von Kriterien wie ethnische Herkunft, Alter, Behinderung, sexuelle Orientierung, Geschlecht oder religiöse Überzeugung ausschließt, kostet. Das, was der Kunde für sein Geld erhält, ist augenblickliches Glück und vorübergehende Zufriedenheit. Er konsumiert, befriedigt vermeintliche „Bedürfnisse“ und erkauft sich das Recht der Teilnahme am demokratisierten Leben. Damit wird er Teil einer Masse, die sich genauso verhält wie er selbst. Er wird „gleich“. Doch der Zugang zu diesem Universum ist streng geregelt. Der Kunde muss sich kenntlich machen. Das wichtigste Dokument ist seine Kreditkarte. Sie ist der Ausweis der demokratisierten Konsumwelt, für die das Einkaufszentrum nur ein Symbol darstellt. Mit seiner Karte demonstriert der Kunde seine Unschuld, sagt der Ethnologe Marc Augé. Denn die Unschuld ist die Voraussetzung zur Teilnahme. Und unschuldig ist nur, wer das jederzeit beweisen kann. Wer das nicht kann, steht im Generalverdacht. Vielleicht hat er kein Geld weil er nicht genug arbeitet, möglicherweise ist er ein Mörder, ein Vergewaltiger, oder noch schlimmer: ein fauler Sozialschmarotzer, dem der Staat nur soviel gibt, wie er braucht, um überleben zu können. Hätte er sich mal „anständig“ benommen, sich an „unsere“ Regeln und Gesetze gehalten, so wären ihm Glück und Reichtum schon zuteil geworden. In der calvinistischen Schweiz, diesem reichen Land in den Bergen, wo es ständig kalt ist und Schnee liegt, wird dieses Denkmodell nun verstaatlicht. Allerdings gilt es nicht für alle, sondern nur für eine (sehr willkürlich zusammengewürfelte) Kategorie von Menschen: die Ausländer. Die Gleichheit wird weiter abgeschafft, die Differenzen in Blut und Boden werden über Sein und Nichtsein entscheiden. Noch mehr als bisher. Damit reiht sich die Schweiz neben Staaten wie Italien und Frankreich ein, die schon seit geraumer Zeit mit einer rechten Ausländerpolitik soziale Probleme zu lösen versuchen. In Deutschland stießen vereinzelte rechtspopulistische Vorstöße bislang (noch) auf öffentlichen Widerstand. In Luxemburg kann zum Glück kaum jemand Probleme mit so genannten Ausländern haben, denn „unsere“ morden und vergewaltigen nicht, sondern arbeiten, damit es uns allen gut geht. Glücklich vereint, leben wir in unserem Einkaufszentrum, das uns den Zugang zu einer demokratisierten Welt eröffnet. Mehr als drei Prozent prognostiziertes Wirtschaftswachstum sprechen für sich. Denn das, was Jean Baudrillard „le plus extraordinaire bluff collectif“ moderner Gesellschaften genannt hat, hält den Mythos am Leben. Es geht uns blendend, wir sind zufrieden und glücklich. Trotz Krisen wachsen und wachsen wir weiter, denn unser Wachstum ist uneingeschränkt. Das weiß auch der Nikolaus, deshalb kommt er so gerne hierher. Draußen war es kalt und fast schon dunkel, obwohl es noch früh am Nachmittag war. Ich setzte meine Begleiterin ab und fuhr nach Hause. Doch auch hier war es kalt. Heizen ist teurer geworden, seit es heißt, das Haus sei schlecht isoliert. Heute morgen liegt Schnee, und alle kommen zu spät zur Arbeit. Wie gut, dass ich ausschlafen kann. Ici et ailleurs S. 31 Chroniques parisiennes Au cœur de l’Europe: Les Yeux Du Monde Clotilde Escalle Pour continuer d’affiner notre perception du théâtre en Europe, nous avons rencontré une compagnie basée à Bruxelles, Les Yeux Du Monde. Celle-ci, ainsi que la compagnie pour les spectacles pour enfants, Kokliko, ont été créées par Magali Revest, Française, et Bart Walter, Hollandais. Soucieux d’une ouverture vers d’autres pays, dans cette préoccupation culturelle de l’Europe et d’un au-delà des frontières, commune aux artistes de tous les temps, ils sont à la pointe d’une création et d’une réflexion qui les engage entièrement. réel, avec une lumière blanche, des corps qui sont crus sur scène. Ce n’est pas mon théâtre, cela ne me touche pas, mais je comprends qu’il existe aujourd’hui, comme un cri, un cri d’alarme. Mais comme l’on dit trop que l’on est en danger partout, que l’on nous répète que tout va mal et qu’il n’y a pas de possibilité que ça aille mieux, puisqu’on est en crise permanente, j’ai envie de proposer autre chose au public, qu’il s’interroge sur la fragilité de l’être. C’est la possibilité de regarder autrement, de ne pas être assis sur son siège en se sentant coupable ou voyeur d’une proposition. La provocation me paraît obsolète. Notre envie est de proposer un temps pour aller à la rencontre de l’autre, pour être, tout simplement. Prendre du temps. Un spectacle, rappelons-le, ce sont des êtres vivants sur une scène, qui vivent une histoire à un moment donné, et ce moment-là on ne le vivra plus jamais. Notre compagnie est comme un individu qui prend sa place dans le monde. Nous désirons une universalité des propos et ne pas être juste dans l’air du temps.“ kulturissimo: Vous mêlez au théâtre d’autres territoires artistiques selon une conception très contemporaine. Vous livrez une partition et le spectateur doit cheminer mentalement. Diriez-vous que vous préférez proposer, plutôt qu’illustrer? Magali Revest: „Effectivement, je préfère suggérer et proposer. Ma formation de danseuse et de plasticienne fait que je préfère embarquer le spectateur dans un voyage, je désire qu’il puisse s’approprier des images pour en faire sa propre histoire. Bart Walter, par contre, est plus concret, cela vient de sa formation de sculpteur. Il a besoin de se rattacher à une histoire, moi je suis plus abstraite. Nous trouvons ainsi un terrain entre le rêve et la réalité, empreint de symbolique. Lorsque nous concevons des „Poussières“ spectacles pour enfants, par exemple, nous touchons à des „k“: Vous faites également un travail mémoires. Plusieurs niveaux de lectures sont possibles. Des spectateurs adultes sou- remarquable sur la nudité. Que ditdain ressentent des choses très enfouies de elle, cette nudité, que convoqueleur enfance. L’adulte entre alors en lien t-elle? M.R.: „Cette nudité met en évidence la avec l’enfant qu’il accompagne au théâtre.“ beauté du corps et sa simplicité. Nous „k“: Lorsqu’on connaît votre travail avons par exemple filmé des séquences où exigeant, l’envie de mener les gens au- l’on voit simplement deux ventres qui respidelà du miroir, que pensez-vous du rent. Ces deux ventres pourraient être des théâtre aujourd’hui, et surtout com- poissons. Notre travail convoque l’imagiment y situez-vous votre démarche? naire, à partir d’un propos plastique, d’une M.R.: „Mon travail est avant tout un tra- métamorphose incessante. Nous faisons le vail du corps. Mon théâtre est celui du rêve, focus sur cette chose magnifique et incroyail doit embarquer les gens, les évader du ble qu’est la machine humaine. Carolyn quotidien. Je veux emmener le spectateur Carlson, sur scène, lorsque j’étais enfant, vers l’Autre, un Autre fascinant, car il est me fascinait. On aurait dit un insecte. Elle avait un vaste. Aujourd’hui, il y a un théâtre très réaliste. Je pense qu’on a besoin de quelque corps qui vraiment se dessinait dans l’eschose de palpable, alors on a ce théâtre du pace.“ „k“: Quel est votre rapport au texte? M.R.: „Le texte doit se travailler avant tout comme une nourriture. Il devient aussi mouvement, et influe forcément sur le mouvement du corps. La forme d’écriture est également très importante. Elle doit couler, on doit en sentir la nécessité, l’engagement de l’auteur. C’est lorsque celui-ci affirme que son écriture est forcément juste.“ „k“: Comment concevez-vous le travail de mise en scène? M.R.: „Nous partons d’un thème ou d’un texte. Pour ce qui est du thème, „Poussières“, par exemple, est parti d’un travail d’interrogation à propos de la mémoire dans Bruxelles. Cette mémoire était symbolisée par un immeuble vide depuis huit ans, où l’on sentait évidemment la présence du passé. De la même façon, aux Puces, beaucoup de photos en noir et blanc sont vendues, ainsi que des lettres, celles-ci appartiennent à des appartements vidés, dont la mémoire n’intéresse plus personne. C’est une mémoire qui s’évapore, tous ces gens sont morts, il ne reste plus que des traces. Nous nous sommes inspirés de lieux à l’abandon pour réveiller les histoires. Car de cet immeuble, ils n’ont gardé que la façade. Cela est très représentatif de notre époque, enflée du paraître. Quand il s’agit d’un texte, nous réfléchissons à l’espace qui pourrait l’accueillir. Nous pensons alors par images, espace, lumières, et le décor joue vraiment avec les acteurs.“ „k“: Pourquoi avez-vous choisi de vous installer en Belgique? M.R.: „La Belgique me semblait au croisement des disciplines, plus ouverte que la France où les arts sont compartimentés, on fait soit de la danse, de la peinture ou du théâtre, même s’il y a des exceptions qui ont nourri ma perception, comme Philippe Decouflé et Philippe Genty. Nous sommes vraiment pour l’Europe. C’est une aventure intéressante que d’aller là où se font les choses. Nos équipes sont composées de gens qui viennent de tous les pays, Bulgarie, Portugal, Hollande, France, et bien sûr Belgique. Bruxelles est une espèce de terreau, où l’on parle beaucoup de langues différentes, beaucoup plus qu’à Paris, on y recense à peu près vingtneuf langues parlées. Bruxelles est un mouvement permanent.“ WEB www.kokliko.eu | www.lydm.eu Ici et ailleurs S. 32 Propos géopolitiques Quels intérêts l’OTAN peut-elle servir? Costas Calfelis l’OTAN dans de nouveaux projets, comme annoncé à Lisbonne. L’Union européenne, L’Amérique de Barack Obama n’est quant à elle, ne dispose d’aucun instrument peut-être pas celle de Bush. Le pragma„sécuritaire“. Les pays européens ne se sont tisme anglo-saxon reste le même. dotés qu’en 1992, avec le traité de MaasComme l’a dit un politicien français: les tricht, d’une politique étrangère et de sécudécisions de l’OTAN ne sont pas prises rité commune (PESC), censée faciliter la au sein du Commandement Intégré de coordination des diplomaties des Etats l’OTAN, mais à la Maison Blanche. membres. Substantiellement, celle-ci s’est révélée être une „filiale“ de l’OTAN. L’UE s’est donc depuis longtemps livrée incondiQu’est-ce aujourd’hui la valeur de la relationnellement à l’OTAN et contribue à ses tion transatlantique, à part l’incroyable cabudgets avec des capitaux colossaux… dont pacité militaire tant appréciée, précisément, le montant n’est jamais communipar les Etats-Unis? qué. Et, tandis que les discussions et L’OTAN est largement identifiée les accords sur la protection des par l’opinion publique internatiopays européens ont touché à leur fin nale et par plusieurs gouvernements au cours des deux derniers mois, les comme étant une institution domipolémiques de l’OTAN et du Pakisnée par les Etats-Unis. Le discrédit tan ont considérablement augjeté sur ce pays par les erreurs des menté. Ce dernier pays sera-t-il la Bush, père et fils, et en particulier par prochaine cible d’une attaque? - à l’invasion d’Irak et les difficultés laquelle seront obligés de s’associer, croissantes rencontrées actuellement bien évidemment, tous les pays qui en Afghanistan,*) où la situation est viennent d’accepter le nouveau parallèle au Vietnam, a des répercustraité de Lisbonne. sions très graves pour le rôle futur de La réalité de la grande crise éconol’Alliance atlantique, mique qui châtie les citoyens des 28 La voie unique de sauver les appapays membres de l’OTAN, dont la rences, trouver des prétextes pour se majorité sont aussi des membres de retirer d’Afghanistan, où l’OTAN a l’UE, exige des explications honnêéchoué, et pour apaiser à l’intérieur tes concernant la nécessité et l’utides Etats-Unis l’esprit réactionnaire lité de la présence de tant d’avions, des citoyens américains contre ces de chars, de munition, de potentiel guerres dépensières et inutiles, c’était humain, entraînant tant de frais la préparation d’un nouveau Somexorbitants et compromettant promet et l’annonce d’une transformafondément les budgets des pays en tion caméléonienne de sa structure (?) et de sa politique. Affiche d’une manifestation durant le sommet de l’OTAN crise. Le „seul et unique grand ennemi“ Ainsi les dirigeants de l’OTAN ont à Lisbonne n’existant plus, la présence d’une estimé, vendredi dernier, que „ce énorme armée de chars et d’avions sommet de Lisbonne restera dans l’histoire.“ Ils y ont adopté un nouveau texte de la charte de l’Alliance Atlantique. fait partie d’une autre époque - lointaine concept stratégique, qui guidera son action Cependant, ce seul paragraphe l’a transfor- dans l’espace et dans le temps. L’OTAN pour les dix ans à venir. Ils se sont mis d’ac- mée d’institution défensive en organisme tend à s’enrober de la cape d’une organisacord sur le bouclier antimissile; ceci, après offensif. Résultat: les échecs des guerres tion politique et économique. Toutefois, il l’échec de l’installer dans tous les pays si- atroces d’abord en Yougoslavie et subsé- existe une question-clé dont la réponse tués aux frontières de la Russie. Maintenant quemment partout où existaient les intérêts reste ouverte aux membres de l’Alliance ils vont l’imposer - par tout moyen et sur- géopolitiques et économiques américains, augmentant toujours et dont les intérêts tout avec „l’accord“ des pays membres - à avec comme aboutissement l’Afghanistan. sont souvent contradictoires à ceux de l’orAujourd’hui, 11 ans plus tard, la guerre en ganisme: Quels sont les buts et les bénéfices toute l’Alliance, à laquelle ils ont invité Afghanistan évolue loin des frontières de communs servis par l’existence de l’OTAN, aussi la Russie. L’hypocrisie n’était pas absente non plus l’OTAN, et la situation internationale a combien y en a-t-il et de quelle importance de ce sommet. Cette fois par l’intermédiaire changé radicalement. Les Etats membres sont-ils? du nouveau commis des USA, le secrétaire sont maintenant 28, ce qui rend beaucoup général Rasmussen, qui a déclaré: „Je re- plus difficile tout consensus. Ainsi, les gretterais profondément les mains des répu- Etats-Unis, toujours à la recherche de leur *) blicains du Sénat qui hésitent à examiner, rôle de premier plan dans une nouvelle ère Cette année, le bilan provisoire est avant 2011, le document signé avec la Rus- caractérisée par la crise économique, ont déjà de 654 décès dans les rangs de sie“ et expliquant que l’absence de ratifica- préparé une doctrine stratégique adaptée l’ISAF: triste record depuis le début tion mettrait en cause la sécurité nationale pour l’OTAN. Cette dernière avance déjà de l’intervention fin 2001. américaine (!!!), mais aussi les relations vers la revalorisation de la participation de avec Moscou (!!!). La dernière fois que l’OTAN a créé une nouvelle doctrine stratégique, c’était en 1999, et elle fut décidée par ses 16 alliés. Il fut alors prouvé que cette stratégie s’était faite avec les Balkans, et plus spécifiquement en Bosnie, dans l’arrière tête, où existait alors la plus grande crise. Depuis, sous plusieurs prétextes, dont le principal était le „maintien de la paix“, elle a déclenché des guerres infernales. Durant la réunion de 1999, tenue à Washington, un seul paragraphe fut ajouté au Ici et ailleurs S. 33 Afrique: 50 ans d’indépendance Indépendance: Autobiographie d’un concept (III) Patrice Nganang L’Afrique de 2010, c’est plutôt un continent qui en une cinquantaine de pays possède les instruments de la violence, et en des crises infinies et quelques génocides, a déjà montré qu’il sait s’en servir. C’est donc un continent effectivement indépendant. Pourtant subrepticement, c’est dans une définition iconoclaste de ce qu’est l’indépendance que se fondent les évidences de la demande de Tévoédjrè: dans un paradigme renversé qui, à la place de la vieille équation de 1960 liant celle-ci à la décolonisation, installe une nouvelle qui la couche dans le lit de la liberté. La révolution qui fonde son propos c’est donc le passage d’une définition relative de l’indépendance a une définition catégorique de celle-ci. Mais peut-être faut-il pour mieux comprendre le séisme où s’enracine sa proposition, préciser qu’au moment de la formulation de l’appel, l’indépendance est pour les pays africains aussi une autobiographie qu’ils écrivent depuis trente ans. Majeurs de par leur âge, ils la vivent donc comme une évidence. Le droit de tuer qui fonde la souveraineté de l’Etat, leurs citoyens le connaissent dans leur chair et dans leurs os, eux qui font face aux rackets de la police, des „kill and go“, comme on les appelle au Nigeria, à la sottise des bureaucraties, et n’entendent le mot „changement“ que lorsqu’ils sont réveillés par des musiques militaires qui annoncent un coup d’Etat. En 1990, ne l’oublions pas, un seul pays, le Sénégal, s’était ouvert à un multipartisme qui est d’ailleurs encore trop jeune pour être qualifié de démocratique. Pour la cinquantaine d’autres Etats, l’indépendance n’aura été qu’une succession de calamités si graves que son anniversaire à vrai dire gagnerait à être marqué d’un deuil national. Premier gaou n’étant cependant pas gaou comme on dit en Côte d’Ivoire, les populations brutalisées ont réalisé, elles, que si avec l’indépendance leur souveraineté avait été inscrite dans celle de l’Etat dont ils sont les nationaux, cet Etat au fond ne s’est pas senti obligé de la garantir. Quoi de plus légitime Photo: lautrefraternite.com L’appel d’Albert Tévoédjrè: „Nous en appelons donc clairement au droit et au ’devoir d’ingérence’ du monde entier“, est troublant. Est-ce un appel à la recolonisation de l’Afrique qui transparaît ici: une trahison donc? Est-ce un coup de pied dans le derrière du nationalisme africain: une lâcheté? Est-ce un continent africain mis à genou qui prend la parole: une honte générale? Que non! Albert Tévoédjrè pour elles donc, que de demander le divorce? Ainsi c’est dans l’Afrique des années de braise que de manière incertaine, en trois principes que je vais énoncer tout de suite, un nouveau paradigme de l’indépendance sera formulé autour de l’instrument de son énonciation, la voix, et son corollaire, la parole. Le premier principe de cette formulation neuve, nous pouvons l’appeler la parole libre, asseyant ainsi sa définition de la voix dans l’ancienne parrêsia grecque. C’est que le principe de la parole libre, autant que celui du droit de tuer, patria potestas, est très ancien, et ne devrait pas être confondu avec l’exigence d’un soi-disant „Etat de droit“ pour lequel tant d’Africains sont morts en 1990, car après tout, le droit de faire usage de la violence est bien un droit lui aussi, inscrit qu’il est dans les évidences constitutives de l’État - fondateur de la souveraineté nationale, de l’indépendance donc. La nouveauté de la parole libre est relative à son entrée plutôt tardive dans la dramatique du vécu africain, du fait qu’avec elle, pour la première fois au Benin, l’indépendance est définie par un intellectuel africain dans son paradigme même de manière absolument positive. En d’autres mots, le droit de la personne, le droit des gens à avoir une opinion, le droit à la vie, sont clairement mis au-dessus du droit des Etats à user de la violence; le droit d’avoir une voix est mis au-dessus de celui d’avoir une armée, - et là réside le chamboulement fondamental d’Albert Tévoédjrè. C’est la positivité absolue de sa définition, posée trente ans après l’acquisition du droit de tuer par les Etats et leur utilisation abusive, qui fait de sa demande un iconoclasme. Car au fond en filigrane de son chamboulement réside le principe simple qu’un Etat qui se retournerait contre ceux de ses citoyens qui ne correspondent pas à son image de la vérité, soit par un génocide, une guerre civile, ou d’autres formes de procès, perdrait automatiquement son droit à se nommer indépendant, ses citoyens ayant, pour protéger leur droit à la vie, la possibilité de se référer à „la communauté internationale“, bref, à des instances supranationales qui automatiquement abolissent la souveraineté des Etats. Dans le dernier vers de son poème de la négativité, l’UPC disait que „l’indépendance ne veut pas dire qu’il sera possible de marchander la souveraineté nationale pour faire entrer le Cameroun dans la Communauté“; or c’est justement cela que Tévoédjrè demande. De son appel dramatique en 1991 à la suspension de l’immunité présidentielle et au jugement d’un Charles Taylor, l’ex-président du Liberia au Tribunal de La Haye, il n’y a qu’un pas qui n’aurait sans aucun doute jamais été franchi durant les années 1960 quand la souveraineté des Etats était si sainte qu’elle a permis à un Bokassa de passer une retraite paisible, et de mourir finalement de vieillesse dans son propre lit et entre les bras de ses femmes. La parole libre est installée dans le principe d’une éthique citoyenne, fondée qu’elle est moins sur le primat de l’Etat souverain qui a le droit de tuer que sur celui de l’individu qui a droit à la vie. Le droit de vie est, lui, garanti, moins par le sacré de la vie humaine, cette illusion d’un dix-huitième occidental qui prônait la laïcité, mais sanctifiait la vie, que par des institutions supranationales, bref, par la communauté des nations fondée sur le droit international. C’est l’expérience des abus de la souveraineté, les pays africains n’ayant pas été les premiers à en faire abus, qui aura imposé ce mécanisme de contrôle réciproque. Quiconque ne le respecte pas est éjecté de la Communauté des nations, en d’autres mots, est bouté hors de la communauté humaine, comme l’ont vécu tout dernièrement encore le Zimbabwe, le Nigeria sous le règne sanglant de Sani Abacha, et l’Afrique du Sud de l’apartheid. (à suivre) Ici et ailleurs S. 34 Gramma apo tin Ellada Weihnachtsstimmung einmal anders Linda Graf In Lefkada sind alle winterlich verpackt, in Mänteln, Wollpullovern und Stiefeln eingestiegen, doch bereits vor der Meeresbrücke nach Patra geht ein junger Bursche mit hochrotem Gesicht und verschwitztem Haar durch die Sitzreihen hindurch zum Chauffeur und drängt ihn in ungeduldigem Ton, die Klimaanlage einzuschalten. Die Ärmel seines T-Shirts, auf dem die Aufschrift Please do make me like you zu lesen steht, hat er bis zu den Schultern hoch gerollt. Kaputt. Die Klimaanlage funktioniert nicht. Der Verkehrsstrom auf der Autobahn nach Athen verläuft in beide Richtungen. Um das Beisammensein im kurz bevorstehenden neuen Jahr zu ermöglichen, fahren die in Athen arbeitenden Griechen zurück in ihre Dörfer. Andererseits nehmen Familienangehörige die Reise nach Athen auf sich, um Weihnachten in der Stadt zu verbringen. Sie machen viel Aufhebens um ihre prall mit Orangen gefüllten Plastiktüten und um die mehrfach verschnürten Pappkartons, durch die das Blut der frisch geschlachteten Schafe sickert. Mit Gebäck, Obst und Fleisch aus dem Dorf tragen sie zum Weihnachtsessen in der Stadt bei. Vor mir sitzt ein Alter, auf dem Nebensitz hat er einen Käfig mit einem ausgewachsenen Perlhuhn abgestellt. Zu beiden Seiten der Fahrbahn sind hausgroße Plakate angebracht, Quentin Tarantino wirbt für Whiskey und streckt den Fahrern dabei seinen Mittelfinger entgegen. Die Zufahrtsstraße zu Athen ist mit einem Mischmasch aus Geschäftsketten, Autowerkstätten und rechteckigen Wohnbauten gesäumt, manche davon sind zur Gänze mit Werbeplakaten bedeckt. Monströse Fressalien - Hamburger, Souvlakis, Pommes - sowie in kyrillischer Schrift auf der Fassade prangernde Werbeslogans springen den potentiellen Kunden an: „Den saubersten Schmutz isst man hier!“ Demgemäß heißt der Fastfoodladen „Schmutz“. Der Bus hält am Syntagmaplatz in der Nähe des Parlamentsgebäudes. Ein riesiger Tannenbaum schmückt die Mitte des Platzes, um den herum sich rosafarbene, gelbe und blaue Plastikbäume scharen. Ein überwältigendes Durcheinander herrscht vor. Photo: Linda Graf Die vorgezogenen Gardinen bieten keinen Schutz vor der Hitze. Vierundzwanzig Grad weisen die roten Ziffern auf der Leuchttafel an, und im sonnendurchfluteten Bus wähnt man sich im Sommer, nicht knapp vor Weihnachten. Über dem weihnachtlichen Getümmel ragt die Akropolis Dunkelhäutige Weihnachtsmänner mischen sich unter Kinder und Erwachsene und halten nach Euromünzen heischende Handflächen vor, es sind viele, und sie machen einen Heidenlärm mit ihren vergoldeten Glöckchen und Plastiktrompeten. Einmannstände bieten Zuckerwatte, Gyros, Kokosnussstückchen und geröstete Kastanien an. Clowns warten mit scheuenden Ponys auf Kinder, die durch die Menge traben möchten. Barfüßige Zigeunerfrauen in mehrschichtigen Röcken halten Schnüre mit hässlichen Gasballons, zudem tränkt ein süßlich fauliger Duft die Stadtluft. Es geht auf fünf Uhr zu und der Vollmond, als wolle er zum allgemeinen Kitsch und Spektakel beitragen, zeigt sich bereits am Himmel. Die Sonne strahlt immer noch. Monastiraki. Der dunkelnde Himmel ist mit rosafarbenen Schlieren durchzogen und die Akropolis, allseitig beleuchtet, steht stoisch über dem städtischen Tumult, über den Weihnachtslichtern, die blau und rot blinkend von Wurstständen herabhängen, in Olivenbäumen und Pinien aufleuchten und um die Pfosten der Straßenlampen geschlungen sind. Die Pakistanis haben Laken auf den Gehsteigen ausgebreitet und bieten Schuhe, Gürtel, gefälschte Armbanduhren und Handtaschen an. Auf einen Warnpfiff hin bündeln sie ihre Laken an den Zipfeln zusammen, werfen sie sich über den Rücken und stieben unter Gelächter und Geschrei vor den Polizisten in alle Nebengassen davon. Inder mit Nikolausmützen gehen umher und bieten den Flanierenden weihnachtsliedsingende Plüschesel und Feuerzeuge mit fluoreszieren- den Engelsflügeln an. Gegen neun Uhr setzt ein eigentümlicher Stimmungswechsel ein: die Tavernen schließen, die Geschäftsinhaber lassen die graffitibemalten Läden herunter. Heiligabend gehen die Griechen nach Hause. Plötzlich wird es still, beinahe unheimlich. Rundherum wird nun vorwiegend russisch, deutsch, englisch oder italienisch geredet. Man ist ratlos, weil in der Athinastraße außer herumstreifenden Polizisten und Junkies kaum noch griechische Landsleute anzutreffen sind. Man fühlt sich ausgeschlossen, inmitten der Touristen und den indischen Weihnachtsmännern von der einheimischen Bevölkerung im Stich gelassen, jetzt, da es nicht mehr lärmt und kreucht. Mitternacht. Vom Hotelbalkon aus kann man beobachten, wie rings in Athen Feuerwerkskörper in den Himmel schießen, bunt und endlich wieder laut. Frohe Weihnachten! Auch für den Premierminister, der sein Weihnachtsgeschenk vor der Bescherung erhalten hat: zig Billionen aus der Kasse der Europäischen Union. Bleibt zu mutmaßen, ob die wirtschaftliche Lage des Landes einen längst versprochenen Aufschwung erlebt. Hinweis Von Linda Graf ist in diesem Sommer der Roman „Drei Pinien Motel“ erschienen. Editions Saint-Paul Luxemburg, 196 S. ISBN 978-2-87963-775-4 Preis: 19 Euro Ici et ailleurs S. 35 Bericht aus Deutschland Klaus Hardtke Hamburg Hamburg - das war für mich damals, als ich noch Schüler war, vor allem das Hamburger Schauspielhaus unter der Leitung von Gustaf Gründgens. Kaum eine Aufführung, für die ich nicht stundenlang bei jedem Wetter um eine Karte anstand. Ich war theaterbesessen, lernte viele große Stücke der Weltliteratur kennen, und die Interpreten auf der Bühne waren sensationell: Will Quadflieg, Joana Maria Gorvin, Elisabeth Flickenschildt, Herrmann Schomberg, Heinz Reincke, Antje Weisgerber und viele andere berühmte Namen. Hamburg damals - das war die Flutkatastrophe von 1962 und die Rolle, die Helmut Schmidt als Hamburger Innensenator bei deren Bewältigung spielte, indem er z. B. die Bundeswehr hinzuzog bei Hilfseinsätzen (unerhört zu jener Zeit und gegen das Grundgesetz!) Hamburg - das war der deutsch-französische Schüleraustausch zwischen meinem Gymnasium und einem in Paris, so dass ich auf diese Weise schon als Teenager zweimal in die französische Hauptstadt kam, in der ich nach dem Studium fünf Jahre lang leben und arbeiten sollte. Hamburg - das war die zugefrorene Alster im Winter, so dass man, wo sonst Fährschiffe verkehrten, zu Fuß in die Stadt hinein laufen konnte bis zum Jungfernstieg. Das war der Abiturientenball im Hotel Atlantik, Händels Wassermusik in Planten und Blomen, Dampferfahrten auf der Elbe hinaus nach Blankenese, Hafenrundfahrten durch den Freihafen und die Speicherstadt, das Lessing-Denkmal am Gänsemarkt, die Beatles im Star-Club an der Großen Freiheit... Hamburg - das waren die ersten schüchternen Annäherungsversuche an Mädchen und unverwüstliche Freundschaften mit Schulkameraden, die zum Teil bis heute andauern. Berlin Berlin - das war vor allem das Studium der Allgemeinen und Vergleichenden Literaturwissenschaft bei Peter Szondi an der Freien Universität. Ein Höhepunkt war der Besuch von Szondis Freund Paul Celan. Innerhalb eines Jahres begingen beide Selbstmord. Berlin - das war die Studentenrevolte von 1968, die schon 1967 anfing, als bei den Protesten gegen den Besuch des Schah von Persien der Student Benno Ohnesorg von einem Polizisten erschossen wurde. Berlin - das war die erste große Liebe, die begann, als man sich einfand vor dem Spandauer Gefängnis, wo gerade die Nazigrößen Baldur von Schirach und Alfred Speer entlassen wurden, die ausgelebt wurde im Stadtteil Kreuzberg in einer Zweizimmer-Wohnung für 50 Mark Monatsmiete, Hinterhof, zweiter Stock, Außenklo. Es war das Paradies, bis die Studentenrevolte uns auseinander brachte, weil die Freundin sich zusehends radikalisierte im Geist von Marx und Mao und ich links von Willy Brandt nichts ernsthaft in Betracht zog. Berlin - das war die Ankunft der ersten Türken in Kreuzberg und die Zeit des Kreuzberger Straßentheaters, mit dem wir uns unter anderem gegen die Diskriminierung der Türken wandten, die von Anfang an ziemlich heftig war. Berlin - das war die Mauer, die, als ich in Kreuzberg wohnte, nur ein paar hundert Meter entfernt verlief, eine ständige Erinnerung an den real existierenden Sozialismus. München München - nach zehnjähriger Abwesenheit von Deutschland, das war ab 1980: eine solide, halbwegs gut bezahlte Arbeit als Sprachtrainer bei Siemens und die abwechslungsreiche Beziehung zu einer Iranerin, die 1990 in eine Ehe mündete, aus der 1993 eine Tochter hervorging und die 1999 scheiterte. München - das war und ist irgendwie Diaspora für einen, der Hamburg und Berlin verinnerlicht hat. Erst recht für eine Iranerin aus der 10-Millionen-Stadt Teheran. München - das war der barocke Fürst und bayerische Ministerpräsident Franz Josef Strauß, der 1988 starb und, von seinen Bayern vergöttert, höchst feierlich zu Grabe getragen wurde. München - das ist alle Jahre wieder das Oktoberfest, die Lizenz für Leute aus aller Welt zum fröhlichen Besäufnis in riesigen Photo: contraste.org Meine Städte in Deutschland: Hamburg - Berlin - München Berlin - das war auch der Tod des Benno Ohnesorg Zelten. Münchener sind stolz auf die Einheit von „Laptop und Lederhosen“, die Einheit von Traditionspflege und High Tech. München ist reich und Heimat von vielen feinen Leuten, die das gern zeigen. München war aber auch die Wirkungsstätte von Rainer Werner Fassbinder, einem der wichtigsten Regisseure des Neuen Deutschen Films. München verfügt über eine ganze Reihe von bedeutenden Museen, pflegt die klassische Musik und kann sich zweier großer Theater rühmen, Kammerspiele und Residenztheater, und zweier ausgezeichneter Universitäten, die Technische Universität und die Ludwig-Maximilians-Universität. München hat den Englischen Garten, das ist der „Central Park“ der Stadt sozusagen, mit einem See, auf dem man rudern kann, und dem Chinesischen Turm. Am Chinesischen Turm gibt es einen riesigen Biergarten. Es gibt viele riesige Biergärten in und um München. Bier ist in München das Lebenselixier, vom Säuglingsalter an. München ist gemütlich, die kleinste der genannten Großstädte, und nicht gerade ein Hort von kulturellen Innovationen und originellem, buntem Leben. Wenn ich innerhalb Deutschlands noch mal umziehen würde, dann vermutlich nach Berlin. In das neue wiedervereinigte Berlin, wo inzwischen wieder die Musik zu spielen scheint wie seinerzeit in der Weimarer Republik. Ici et ailleurs S. 36 Brief aus Wien Geschmackvolle Witze „US- Anwälte verklagen die ÖBB (Österreichische Bundesbahn), weil sie der ÖBB vorwerfen, sie seien beteiligt gewesen an der Deportation von Juden: Liebe US-Anwälte, das glaube ich nicht. Wären die Juden mit der ÖBB gefahren, wären sie heute noch nicht in Auschwitz.“ (Der Komiker Dirk Stermann in „Willkommen Österreich“) zynisch, derb, schräg, irr, hundsgemein. Natascha Kampusch wurde öfters Zielscheibe ihrer ätzenden Bemerkungen. Eine Woche nach Haiders Tod wurden die mediale Berichterstattung und der Totenkult um den in den Tod gerasten Kärntner Landeshauptmann mit Spott und Hohn übergossen. Darf man denn das? Entsetzen in der Haider-Community. Die Pietäts-Frage wurde von ziemlich pietätsfernen Medien mit großer Inbrunst gestellt. Darf man sich über einen Toten tot lachen? In Kärnten wurden Auftritte verboten, die Autoreifen ihres Managers aufgestochen. Die rechtsradikale Strache-FPÖ, deren Wählerpotenzial rasant wächst und die in der letzten Zeit von einer wahren Nazi-Pa- Ob er über einen Holocaust-Witz lachen könne, wurde der Wiener Oberrabiner Paul Chaim Eisenberg in einer „Willkommen Österreich“-Sendung gefragt. „Da müsste er schon sehr gut sein“, antwortete dieser. Wie gut der Holocaust-Witz war, den Dirk Stermann in der wöchentlichen Show, die er zusammen mit Christoph Grissemann gestaltet, servierte, ist anscheinend eine Geschmacksfrage. Jedenfalls wurde in den erstaunlich kurzen und leidenschaftslosen Medien-Reaktionen, die eher wie eine Pflichtübung erschienen, das Wort „Geschmack“ sehr oft strapaziert. In der FernsehSendung wurde der Gag aus der Live-Aufzeichnung geschnitten. Das Publikum im Saal, das jung, gebildet, ziemlich alternativ ist, sei in schallendes Gelächter ausgebrochen. Dirk Stermann und Christoph Grissemann Seit beinahe 20 Jahren gestalten die beiden Komiker Radio- und Fernsehsendungen für den ORF. „Die ranoia befallen ist, schreit nach dem sog. Deutsche Koch-Schau“ mit dem Schlacht- Holocaust-Witz auf und fordert ein sofortiruf besessen kochender Nazis „Wollt ihr ges Absetzen der Sendung. Schon nach der das totale Sieb“? wurde Kult. In seinem ge- Regierungsumbildung im Jahr 2000 wurde rade erschienenen Buch, schildert Dirk eine Passage in einem Interview mit den Stermann, der deutschen Migrationshinter- Komikern, die lautete, Haider könnte man grund hat, im Roman einer Entpiefkenisie- nur stoppen, indem man ihn erschießen rung (als „Piefke“ wird in Österreich der würde, von ihnen als Aufruf zum Mord belaute, direkte, forsche Deutsche ge- zeichnet. Eine Sendung wurde daraufhin schmäht) den mit Schmalz und Schmäh ge- Monate lang eingestellt. Der von Haider milderten Clash der Kulturen. Im seit drei einmal plump verunglimpfte Ariel MuziJahren wöchentlich servierten „Willkom- cant, der Vorsitzende der Jüdischen Kultusmen Österreich“, das auch auf 3sat ausge- gemeinde Wiens („Wie kann einer Ariel strahlt wird, haben sie es geschafft, zu den heißen, der so viel Dreck am Stecken am verhasstesten und verehrtesten Witzbol- hat?“), protestiert. In der ORF- Chefetage den der Republik zu werden. Hat Dagmar ist man „fassungslos“. Dieses Thema würde Koller, die Witwe des verstorbenen Bürger- keine Scherze in welcher Form auch immer meisters, vor ihrem Gast-Auftritt hinter der zulassen. Erstaunlich farb- und temperamentlos die Bühne masturbiert? Bei einem Gläschen Wein lässt sich auch diese Piefke-Frage wie- Stellungnahmen in den Medien. Im ORF nerisch-charmant beantworten. Das Duo kommt der „Zwischenfall“ in den Nachbewegt sich mit Vorliebe auf dem haar- richten nicht vor. Nur das extra-bunte scharfen Grat zwischen Wahn und Witz - Österreich titelt mit „Nazi-Spruch“. Der Absturz jederzeit möglich. Sie sind begna- linksliberale „Standard“ weist darauf hin, dete Schauspieler. Sie sind frech, satirisch, Stermann und Grissemann seien zwar über jeden Nazi-Verdacht erhaben, distanziert sich aber beflissen von der „Blödelei“. Stürmer, Feierkrop, Canard Enchaîné, Titanic. Darf man, geblendet von den eigenen Geistesblitzen, sie bedenkenlos um sich schleudern? Wo sind die Tabus, was ist menschenverachtend, was ist Volksverhetzung? „Wen soll ich sonst verachten, wenn nicht Menschen?“ fragt der sein Judentum demonstrativ hervor kehrende SpiegelJournalist Henryk Broder, „Kieselsteine?“ Worüber lachen wir, wenn die Hofnarren und Eulenspiegel ihre Ein- und Ausfälle der Jury für Politische Korrektheit unterbreiten müssen? Oder wird eine total verrohte Gesellschaft in einer schaurigen Trümmerlandschaft der gebrochenen Tabus landen? Hitler mutierte in den letzten Jahren vom Monster zur Klamauk-Figur. Eine junge, jüdische Generation gestattete sich, sich mit schrägen Gags gegen das Erbe des Grauens zu wehren. Jüdische Punks schreckten nicht vor schrillem Witz zurück. Konsens schien allerdings darin zu bestehen, dass diese vordergründig respektlose Art, sich mit der Vergangenheit auseinander zu setzen, der jüdischen Community vorbehalten sei. „Ich darf das“, fordert aber Dirk Stermann ein. Islamistenwitze, die er im Kontext der Satiresendung mache, seien vollkommen anders zu bewerten als die gleichen Witze, die Strache im 20. Bezirk bei einer Propagandaveranstaltung der FPÖ reißen würde, äußerte Grissemann einmal. Ähnlich argumentiert Stermann. Dies sei kein Judenwitz, dies sei ein ÖBB-Witz. Aber auch als Nicht-Jude seien ihm, bei dem es schließlich klar sei, dass es keinerlei Affinität zu Antisemitismus gebe, grundsätzlich gestattet, Judenwitze zu machen. Dies sei außerdem eine Generationenfrage. Dass der Gag aus der Sendung geschnitten wurde, akzeptiere er aber. Geschmackvolle Witze? - „Satire darf alles“, sagt Henryk Broder. Photo: pluspunkt.at Michèle Thoma Hinweis Von Michèle Thoma erschien als letzte Buchveröffentlichung: „Wie ich die georgische Mafia suchte und Charlie Chaplin, Buddha und Bambi fand“ Verlag ultimomondo, 126 Seiten, ISBN 978-2-919933-57-0 Preis: 18 Euro Ici et ailleurs S. 37 Letter from England Popular Politics Diana White It goes without saying that most politicians are incapable of speaking the truth or, at least, once they reach Westminster, they very quickly learn how to avoid speaking the truth, which comes to the same thing. Nick Clegg’s about-turn on university fees being an example. Politics has always been a puerile game, with MPs attacking the opposition while cynically ensuring their own policies, which they know they have no real ability to carry out, will ensnare the voters into the honey-trap of hope. Before everyone over twenty-one could vote, politicians had no need to appeal to the masses, as the masses had no say in the highly undemocratic process that existed. Furthermore, only those who could attend the hustings were able to see the various candidates and only those who could read benefited from the newspaper reports. When universal suffrage for the over twenty-ones came, the manifestos of the different political parties were what counted, together with the ability of politicians to speak well in public and put across those manifestos. With the arrival of television, the way politics and politicians were presented to voters underwent a dramatic change. Electioneering was no longer just a voice on the radio, or a leaflet or even a photo in a paper with a few columns of reporting. Television was viewed suspiciously at first by politicians, but they were soon persuaded into giving televised election broadcasts. The first of these was in 1951, when each of the three main parties appeared once. Politicians have come a long way since then and so has television reportage. Party political broadcasts are no longer just a question of stating your case and showing up the opposition, as Macmillan and Wilson endeavoured to do - rather badly apparently - in 1955. Now that everyone could see the men hoping to become the next prime minister speaking to them live in their own homes, something more than words was brought into the equation: the importance of the personality of the individual. Words, it was realised, are not enough, if the person uttering them isn’t valued. Looking the part was suddenly as vital as saying what the voters wanted to hear. On televisi- Illustration: Wikimedia Commons Unlike Pinocchio, whose nose grew longer when he lied, we cannot see the noses of our MPs growing longer as the lies, or „terminological inexactitudes“, as Churchill put it, are spouted. Unlike Pinocchio, politicians’ noses do not grow longer when they lie... on one had to be perceived as the trustworthy person who would represent your interests in Westminster, which required candidates to appear much more than superficially respectable; now they had to be polished to a bright gloss. In the twenty-first century, we have taken this to unimagined heights (or depths): image is everything and creating the right one has given employment to a whole host of professionals, from spin-doctors and stylists to the kind of lifestyle guru the Blairs found so helpful. Sincerity is the key, coupled with an ability to reach out to the common man. A politician’s voice, clothes, hairstyle, body language, the way they walk, shake hands and smile… everything that might let them down in the eyes of the public is rigorously scrutinized, analyzed and then improved by men and women whose mission is to present a finished product in whom the voter can place their confidence; a person of integrity and intelligence, the man or woman who will „see us right“. Except that they aren’t and probably won’t. And along with the perfect image we have the popular programmes of promises, the manifestos that speak the words the „man on the Clapham omnibus“, the emblematic representative of the common citizen, wants to hear. The words that seem to understand the concerns and priorities of the ordinary man and woman. We also have the media’s pre-occupation with the politicians’ private lives to run alongside the image-making process. The lushly photographed interviews with the spouses and the cheerful family pictures that say how ordinary and just-like-you they are: and, as if all this were not enough, there are the spindoctors who weave their webs of deceit and half-truths; who beaver away behind the scenes honing the speeches and making sure their supporters are up to speed and on board the ship that will, they hope, carry them to - or keep them in - Westminster, Downing Street and all points powerful. There have been times when politicians have run a genuine campaign aimed at improving life for the country, as in free health-care and subsidized housing. These days it’s more like a theatrical performance; politicians play to the gallery composed of the floating voters. The party faithful can largely be ignored, it’s the rest of the population the politicians must woo, those who vote on the basis of a candidate’s personal appeal. As in Shakespeare’s day, when players set up in an Inn yard and looked to those lodged in the galleries for their payment, so too does the prospective candidate look to those people whose loyalty can be manipulated by an apparently straight-talking, look-youin-the-eyes, firm-handshaking and empathizing individual whose promises and apparent beliefs strike the chord of agreement in their own hearts; the man or woman who has been groomed to please the waverers and tap into their psyche. The politics of popular appeal from the popular politician. It was Sir Alec Douglas-Home, elder brother of the playwright William, who first spotted the flaw developing in political campaigns, in 1964, when Harold Wilson challenged him to a televised live debate. Sir Alec, a poor public speaker having suffered from spinal tuberculosis which froze his upper lip, refused to appear alongside Wilson. But this was not only to safeguard himself and his party; he already saw how things would develop once politicians embarked on televised appearances. „You’ll get a sort of ’Top of the Pops‘ contest. You’ll then get the best actor as leader of the country and the actor will be prompted by the scriptwriter“, he said. And that is exactly what we have. Puppet politicians at the mercy of scriptwriting string-pullers, financed by interest groups. So much for transparency and open government. Ici et ailleurs S. 38 In the air McPolitics, or wolves as shepherds „The Department of Health is putting the fast food companies McDonald’s and KFC and processed food and drink manufacturers such as PepsiCo, Kellogg’s, Unilever, Mars and Diageo at the heart of writing government policy on obesity, alcohol and diet-related disease…“ („The Guardian“, 13.11.2010) their own interests - especially since government seems to be siding with the „wolves“. The RDNs are co-chaired by health ministers - but Lansley has made it clear to the industries concerned that his ministry seeks voluntary cooperation, not regulation. He will not, for instance, be using pricing, availability and marketing to discourage consumption of alcohol and unhealthy foods, or enforcing the efficient „trafficlight“ labelling system (whereby the amount of fats, salt and sugar in processed foods is clearly indicated in green, orange and red, according to the level of risk to health. Health experts and consumers are in favour of „traffic-lights“, but manufacturers and supermarkets have spent millions trying to get the system abolished). Moreover, Lansley has invited the industries to set their own priorities - and identify any obstacles, such as inconvenient EU legislation, It reads like satire of the most unsubtle kind, on a par with „Government puts automobile industry in charge of transport policy“ or „Farmer hires wolves to watch over sheep“. But it isn’t satire, it’s reality. The new Conservative UK Health Secretary, Andrew D. Lansley, has indeed set up five committees, known as „responsibility deal networks“ (RDNs), whose remit is to draft policies on Alcohol, Food, Physical activity, Health at work and Behaviour change, destined to improve public health. And the above-mentioned industries are to sit at the drafting table. If statistics are to be believed, there really are serious problems to tackle obesity in the UK has trebled over the last two decades: almost 25% of adults and over 12% of children are now obese. According to estimations, diet-related diseases cost the Health Service six billion a year and lack of exercise another 1.8 billion; alcohol misuse costs some 2.7 billion and alcohol-related deaths have doubled in the last 15 years. Experts, however, doubt it is realistic to expect proposals for genuine improvement and change from the very Brave New World… people whose manifest interest lies in not changing anything; they worry proceedings will be unduly influenced by they would like his government to remove. Finally, the work of the RDNs is to be the power of the industries concerned. The RDNs on alcohol and physical fit- overseen by a panel chaired by the minister, ness, for instance, are co-chaired, respecti- on which local government and regional vely, by the head of the Wine and Spirit Tra- health bodies do sit, but where the food, de Association and by the Fitness Industry drink, hospitality, advertising and retail inAssociation, lobbyists for private gyms and dustries form a very powerful presence. The origins of the RDNs in fact date from personal trainers. The RDN on diet-related health problems includes representatives of before the recent elections in which the Lib McDonalds, Kentucky Fried Chicken, Piz- Dem-Tory coalition scraped into power. za Hut and Unilever, while the sub-commit- Lansley, then in opposition, created a Putee on calories is chaired by PepsiCo - none blic Health Commission to think up poliof these names exactly synonymous with cies, based on voluntary deals between business and government, which the Tories healthy eating and drinking. True, theirs will not be the only voices to could use when they came to power. The be heard: health and consumer groups are commission was led by the UK and Ireland also represented. But these are concerned chairman of Unilever (at whose London the voice of reason will not prove loud HQ it met) and manned by representatives enough to force the big boys to act against of supermarkets, advertising, the alcoholic drinks and fitness industries, a few health and consumer groups and two (token?) specialists on liver disease and alcohol. The food and drinks industries couldn’t believe their luck: after years of expensive and strenuous lobbying, they were now being asked to write their own policies! And these would be backed by a minister who was „one of them“ (Lansley was then director of a marketing firm, whose clients included PepsiCo, Pizza Hut and Guinness). He had already taken on board several ideas dear to their hearts, promising, once in power, to promote general dietary responsibility instead of demonising junk food and to curtail the regulatory powers of that über-thorn in their flesh, the Food Standards Agency, instigators of limits on the advertising of high-risk foods to kids and „traffic-light“ food labelling. Many members of this Commission are now helping draft the health policies to be laid before Parliament. Prof. Sir Ian Gilmore, ex-president of the Royal College of Physicians and a member of the „alcohol“ RDN, has publicly voiced his doubts that there could be „a meaningful convergence between the interests of industry and public health since the priority of the drinks industry was to make money for shareholders while public health demanded a cut in consumption.“ As he also pointed out: „On alcohol there is undoubtedly a need for regulation on price, availability and marketing and there is a risk that discussions will be deflected away from regulation that is likely to be effective but would affect sales.“ Indeed there is! As the saying goes: „chickens don’t vote for chicken pie“. But this is just one of many examples of Big Business involvement in what should properly be affairs of government: think of McDonalds with their „education“ packages and the pharmas, the military-industrial complex, the petrol companies and the rest. Perhaps the dismal truth is that Lansley’s RDNs are a last-ditch attempt by government to wrest back some say in „government“ affairs from industry... In one of LaFontaine’s fables, a hungry wolf disguises himself as a shepherd to get access to the sheep, only to betray himself when he tries to speak. Perhaps when the UK food and drinks industry speaks, it will selflessly and idealistically suggest slashing its profits for the sake of the country’s health. And chickens start praising chicken pie. Photo: gewista.at Ariel Wagner-Parker A propos S. 39 Hausemers Kulturreisen (30. Etappe): Spanien Das Hühnerwunder Georges Hausemer Viehpfad vom legendären Jakobsweg. Auch ihm schulde ich meine unerwartete Begegnung mit besagtem Hühnerpaar, obwohl ich niemals auf die Idee käme, mich als Anhänger einer wie auch immer gearteten religiösen Überzeugung zu bezeichnen, sondern mir Pilger- und ähnliche Plagen seit jeher unter allen Umständen vom Hals halte. des Diebstahls. Prompt wurde der junge Mann zum Tode verurteilt und gehängt. Wo kommen nur all diese Tiere her? Doch als seine Eltern aus Santiago zurückNun also auch noch zwei Hühner, die im kehrten, baumelte Hugonell noch immer spätgotischen Käfig der gotischen Kaam Galgen, quicklebendig, weil an den Füthedrale von Santo Domingo de la Calßen gestützt vom Heiligen Jakobus. Daraufzada gefangen gehalten werden. Und hin eilten sie zum örtlichen Bischof, um jede Menge Schafe, die es sich locker Gnade für ihren Sohn zu erbitten. Der Kirleisten können, den Winter im Süden chenmann aber, der gerade bei seinem der Iberischen Halbinsel zu verbringen. sonntäglichen Mittagsmahl saß und mit dem genüsslichen Verspeisen zweier gebratener Hühner beschäftigt war, lachte nur Mich als ausgesprochenen Natur- oder gar herzhaft und entgegnete ihnen in abfälliTierfreund zu bezeichnen, käme mir nie in gem Ton, ihr Sohn sei so tot wie das Geflüden Sinn. Dabei musste ich unlängst festgel auf seinem Teller. In diesem Moment erstellen, dass unzählige Hunde, Katzen, Schafe, Rehe, sogar Biber, Wasser- und an- An einem ganz bestimmten Jakobswande- hob sich das Federvieh und flog gackernd dere Schweine meine Texte bevölkern. Rat- rer allerdings kommt man nicht vorbei in davon, so dass der Junge vom Galgen geten, Elefanten und Giraffen haben es sogar Santo Domingo de la Calzada, was wörtlich nommen wurde und unbehelligt die Heimgeschafft, es sich auf den Titelseiten einiger übersetzt übrigens „Heiliger Sonntag der reise antreten durfte, während an seiner Stelle der Wirtstochter der Strick meiner Bücher bequem zu maum den Hals gelegt wurde. chen. Und nun gesellen sich auch Von diesem makabren Märchen noch zwei Hühner dazu. Deren gibt es zahlreiche Varianten, die Bekanntschaft verdanke ich, wie auch noch an vielen anderen Staich unumwunden zugeben muss, tionen entlang des Jakobsweges doeinigen hundert Schafen. Ganz kumentiert werden. besondere Hühner sind es, sogeIn Santo Domingo de la Calzada jenannte Kirchenhühner nämlich, denfalls erinnert daran ein vergitein Hahn und eine Henne, um geterter und verglaster Käfig, der mitnau zu sein, aber…, nun ja, Tiere ten in der örtlichen Kathedrale, eben, mal wieder Tiere, die sich in hoch über einer Treppe ins Kellerdiese kleine Reisegeschichte gegewölbe, angebracht ist und in dem schlichen haben. Und das kam so. ständig ein Hahn und eine Henne Seit einigen Jahren lebt in Spahocken, die offenbar regelmäßig nien die Wanderviehwirtschaft ausgewechselt werden. Wer ganz wieder auf, die Transhumanz, wie besonderes Glück habe, so heißt der entsprechende Fachausdruck lautet. Das heißt, dass zweimal Hühnerpaar in spätgotischem Kathedralskäfig: Man muss je- es, könne die eingesperrten Vögel sogar gackern beziehungsweise jährlich riesige Schafherden zwi- doch ganz genau hinschauen … krähen hören, was aber neulich schen den kühlen, saftig grünen nicht der Fall war, vermutlich weSommerweiden im Norden der Iberischen Halbinsel und den angenehm befestigten Straße“ bedeutet und auf den gen mangelnder Frömmigkeit meinerseits. lauen, selbst in der kalten Jahreszeit frucht- Geistlichen gleichen Namens verweist, der Stattdessen erfuhr ich, dass die deutsche baren Winterweiden der Extremadura und hier einst ein Hospital und eine Brücke für Partnerstadt von Santo Domingo de la CalAndalusiens hin und her getrieben werden. die frommen Durchreisenden erbauen ließ. zada das baden-württembergische WinnenAuch reisende Fremde dürfen sich als zah- Besagter Pilger wurde Hugonell gerufen, den ist, wo am 11. März 2009 ein schwer lende Gäste unter die wolligen Merino- stammte angeblich aus Xanten im deut- bewaffneter 17-Jähriger die Albertville-ReTruppen mischen und diese ein paar Stun- schen Rheinland und soll irgendwann im alschule stürmte und…, na, Sie wissen den, auf Wunsch auch ein paar Tage lang 14. Jahrhundert, als mittelalterlicher „Vor- schon. Vielleicht wäre es doch besser, sich häufiauf ihrem Migrationszug begleiten. gänger“ eines gewissen Hape Kerkeling, mit Auf meiner ganz persönlichen Suche seinen Eltern nach Santiago de Compostela ger mit Tieren abzugeben. nach dem Schweigen der Lämmer und ihrer unterwegs gewesen sein. Der Legende nach ebenfalls eher wortkargen Begleiter landete machte die Familie in einer Herberge des ich in Santo Domingo de la Calzada, einer Ortes Halt, wo die Wirtstochter sich in den Hinweis Kleinstadt in der Autonomen Region Rioja. Sohn verliebte und ihn zu verführen verVon Georges Hausemer ist kürzlich Hier beginnt einer der nicht nur historisch, suchte - was ihr jedoch nicht gelang, da der erschienen: „Die kochenden Kerle sondern auch heute noch bedeutendsten junge Mann standhaft blieb, schließlich bevon der Muschelbucht“. Lesereise Triftwege des gesamten Mittelmeerraums. fand er sich auf einer religiösen Wallfahrt. Baskenland. Die „cañada real soriana occidental“ führt Aus verletztem Stolz, Rachsucht und Zorn Picus Verlag, Wien, 132 S. quer durch einige der ärmsten Gegenden schmuggelte das Mädchen dem widerISBN 978-3-85452-979-8 Spaniens bis an die portugiesische Grenze spenstigen Gast einen Silberbecher ins GePreis: 14,90 Euro ganz im Westen. Gekreuzt wird der antike päck und bezichtigte ihn bei seiner Abreise Photo: Georges Hausemer Die Wirtstochter und der widerspenstige Pilger S. 40 A propos Gado's comment on recent events Obama is... not the „Tea Party“’s cup of tea