Tramway de Tours - La Nouvelle République
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Tramway de Tours - La Nouvelle République
bougez mieux 2 La Nouvelle République Mercredi 15 septembre 2010 Édito Circulez... Y’a tout à revoir S ouvenez vous. C’était dans les années soixante-dix… Il n’y a pas si longtemps. Le carrefour autoroutier de Francfort était érigé en symbole de la modernité d’une vieille Europe qui ne se laisserait pas distancer par les États-Unis. Les milliers de kilomètres de bitume maillant Los Angeles paraissaient être autant de lignes dans lesquelles l’avenir se dessinait ou, mieux, pouvait se lire. Les chevaux-vapeur expiraient un souffle de liberté que rien ne devait arrêter. Rien, sinon la pollution, la pénurie promise d’énergie fossile, l’engorgement des boulevards, l’asphyxie des villes ainsi que l’aspiration à un partage plus équitable et plus efficace de la rue. Malgré ses boulevards, ses ponts, son autoroute urbaine et son bout de périphérique, l’agglomération de Tours n’y échappe pas : 36.700 véhicules empruntent quotidiennement le pont Mirabeau, plus de 21.000 passent par la Tranchée, près de 18.000 par le pont Wilson et plus de 25.000 par le boulevard Churchill. Un peu plus au sud, on en dénombre quotidiennement 15.950 à Pont Cher et à l’ouest 25.500 avenue Proudhon, sur la rive gauche de la Loire. Il devient urgent de trouver des modes de circulation alternatifs. Les couloirs de bus, puis les bandes ou pistes cyclables ont apporté des éléments de réponse. Premiers pas vers plus d’écomobilité, terme un brin technocratique qui englobe à la fois les transports en commun et les solutions plus douces de déplacement comme le vélo ou la marche. Avec le tramway, une nouvelle étape doit être franchie en 2013. Dossier clé des dernières élections municipales, il fait certes toujours polémique. Il va encore nourrir de vifs débats au fur et à mesure de l’avancement des chantiers qui s’ouvrent et qui vont perturber aussi bien la circulation que la vie de la cité pendant de longs mois. Mais ce tramway est la clé d’un dispositif dont l’ambition est non seulement de circuler différemment mais aussi de vivre la ville autrement. Il est donc au cœur du cahier spécial que nous consacrons à l’évolution des déplacements dans l’agglomération de Tours, en ce début de semaine de la mobilité. Tramway, bus, vélo, usages moins égoïstes de l’auto… Notre dossier présente quelques-unes des pistes choisies ou bientôt explorées au cœur de la Touraine pour sortir de l’ère du tout bagnole. Revue de détail. Alain Defaye. Textes : Jacques Benzakoun, Alain Defaye, Caroline Devos, Claire Fabry-Cassin, Christophe Gendry, Johan Guillermin, Pascaline Mesnage, Bruno Pille, Philippe Samzun. Photos : Jean-François Bignon, Patrice Deschamps et Ludovic Dupraz. Réalisation : Service des thématiques NR Secrétariat de rédaction : Matthieu Pays Maquette/PAO : Christelle Hélène-Kibleur La Nouvelle République du Centre-Ouest 232, avenue de Grammont - 37048 Tours Cedex 1 Tél. 02.47.31.70.00 Fax 02.47.31.70.70 Directeur de la publication président du Directoire Olivier Saint-Cricq Directeur de la rédaction Philippe Rivière Rédacteur en chef Bruno Bécard Responsable Thématiques Dominique Lavrilleux Régie publicitaire NR Communication Tours : 02.47.60.62.51 Imprimerie La Nouvelle République - Tours CPPAP 0610 C 87037 - ISSN 0152-2590 le tram repères La Nouvelle République Mercredi 15 septembre 2010 le programme de la semaine Enquête publique Bien circuler ensemble, ce sera le fil conducteur de la semaine de la mobilité et de la sécurité routière, organisée par le ministère du Développement durable. Débutant ce mercredi 15 septembre et s’achevant le 22 septembre, elle donnera lieu à nombre d’animations dans les principales villes et agglomérations. À Tours, les transports en commun et le tramway tiendront évidemment la vedette. Mais il sera aussi beaucoup question des autres modes de circulation doux, de sécurité et de partage de la rue. Voici quelques-unes des étapes qui jalonneront cette semaine : > Mercredi 15 septembre : journée des transports publics. Pass à 1 euro sur les réseaux Fil Bleu et Fil Vert ; animations en gare SNCF. > Vendredi 17 septembre : sécurité routière et zones de circulation apaisées. Inauguration d’une « zone 20 », rue Bernard-Palissy et présentation des doubles sens vélos dans les zones 30 avec sensibilisation des cyclistes par la police nationale et la police municipale. > Samedi 18 septembre : village des partenaires place Jean-Jaurès, de 10 h à 18 h. Prêt de Velociti, jeu-concours SNCF, présentation de véhicules électriques, sensibilisation aux contraintes des personnes à mobilité réduite… > Dimanche 19 septembre : patrimoine et vélo. Prêt de vélos pour une visite guidée du patrimoine. > Mardi 21 septembre : petitdéjeuner offert pour les clients des TER en gare de Tours. Table ronde sur la mobilité durable, à 18 h, dans les locaux de l’Escem, 1 rue Léo-Delibes. > Mercredi 22 : sécurité routière. Contrôles antipollution dans l’après-midi, place AnatoleFrance. Une nouvelle donne Annoncée pour septembre 2013, la mise en service du tramway de Tours va redistribuer les cartes pour la circulation. repères l devra être rapide, confortable, pratique et beau, donc attractif. De Vaucanson, au nord, à Jean-Monnet, au sud (voir le plan que nous publions en pages centrales), le tramway de Tours a pour premier objectif de transporter 55.000 voyageurs par jour, avec des pointes susceptibles d’atteindre 3.600 voyageurs par heure et par sens dès 2013. À lui seul, ce nouveau moyen de transport va ainsi accueillir environ 40 % des usagers quotidiens du réseau urbain de transport en commun dont la fréquentation globale devrait augmenter de 27 % et atteindre 138.000 voyageurs par jour. > Gain de temps. La vitesse moyenne des rames atteindra 20 km/h alors que celle des bus ne dépasse guère 17 km/h. Il leur faudra 46 minutes pour effectuer les 15 km séparant Vaucanson de Jean-Monnet, en passant par l’Europe, la Tranchée, la rue Nationale, la place Jean-Jaurès, la gare, le Sanitas, l’avenue de Grammont, les rives du Cher, les Deux-Lions, le centre-ville de Joué et la Rabière. Ce qui représente un gain de temps de 4 minutes par rapport au bus. > Un tramway toutes les 6 minutes. Aux heures de pointe, une rame circulera toutes les 6 minutes. Une fréquence supérieure à celle des bus à haut niveau de service (10 minutes) des deux lignes qui utiliseront le même site propre, avenue de Grammont. Une utilisation mixte bus - tram est également prévue dans le centre de Joué et sur le pont qui enjambera le Cher. I 400 pages d’observations Ouverte entre la mi-juin et la fin du mois de juillet, l’enquête publique a recueilli une centaine d’observations sur quelque 400 pages de registres. Elle a même été prolongée de quinze jours par rapport aux délais initiaux. En chiffres, cette enquête représentait aussi trois tomes de présentation du projet du tramway mis à disposition du public. Vingt registres d’observations d’une vingtaine de pages chacun, ainsi que le courrier adressé aux commissaires enquêteurs (une quarantaine de lettres) ont ensuite été envoyés en préfecture. Le préfet et ses services prennent désormais le temps de la réflexion pour apprécier le contenu avant de rendre un avis d’ici la fin de l’année. De son côté, Cité Tram entreprend la rédaction d’un mémoire en réponses sur les avis des commissaires enquêteurs. > Des rames de 43 m. Le matériel roulant sera composé de 21 rames de 43 m, un peu plus longues que celles qui sont en service au Mans et vont l’être à Angers mais comparables à celles de Montpellier. Composée de sept caisses de 2,40 m de large, chaque rame pourra accueillir environ 280 passagers. Le quart d’entre eux pourra être assis. Le tramway de Tours offrira ainsi un « taux de confort » identique à celui de Montpellier mais légèrement inférieur à celui du tramway du Mans. > Vidéosurveillance. Les stations, parkings relais et carrefours névralgiques seront équipés de caméras de vidéosurveillance reliées au centre d’exploitation. Les rames seront, elles aussi, dotées de caméras. Au total, il est prévu d’en acheter une centaine. > Billettique. Le système sera entièrement revu avec un titre de transport sans contact valable aussi bien pour le tramway que le bus, les parkings relais et les abris vélos sécurisés. Le ticket unitaire sera rechargeable. Il n’y aura pas de vente de billet dans les rames. En revanche, des distributeurs seront installés sur chacun des quais des stations de tramway ainsi que dans les 10 arrêts de bus les plus fréquentés. Suffisant pour convaincre un certain nombre d’automobilistes de laisser leur voiture au parking ? Même si une ligne de tramway ne résout pas, loin s’en faut, tous les problèmes de circulation, les exemples récents plaident en sa faveur : « Le tram est beaucoup mieux perçu que le bus. Il y a beaucoup de petits trajets qui s’effectuent en voiture. On espère un report sur le tram. » 369 millions d’euros C'est le montant hors taxes de la facture du tramway (valeur janvier 2009). Le financement de cet investissement est assuré par le Sitcat (versement transport des entreprises de plus de 9 salariés et emprunt) qui bénéficiera de quelque 103 millions d’euros de subventions pour cette opération : 50 M€ de Tour(s) plus ; 28,2 M€ de l’État au titre du Grenelle de l’environnement et du plan « Dynamique espoir banlieue » ; 10 M€ de l’État et 12 M€ de la région au titre du contrat de plan ; 2,7 M€ de l’Europe au titre du Feder (fonds européen de développement régional). 2e ligne, c'est parti ! La première ligne de tramway irriguera l’agglomération suivant un axe nord-sud. La deuxième pourrait, elle, tracer son sillon dans une transversale est-ouest. Aucun calendrier n’est dévoilé, pour l’instant. Mais, en coulisses, les élus et techniciens du Sitcat se penchent déjà sur la question. « On a commencé la réflexion sur cette deuxième ligne de tramway et nous aurons progressé sur ce dossier d’ici la fin de l’année », annonce Jean Germain. « Ce sujet est étroitement lié au travail entrepris par la SNCF, RFF et la Région sur un nouveau cadencement des lignes TER à partir du 1er janvier 2012. Ils réfléchissent aussi sur les étoiles ferroviaires et le tramtrain. Si on a ces deux projets, il faudra avoir un peu plus de Bus à haut niveau de service (BHNS) pour aller très vite entre les gares. Le cadencement peut changer beaucoup de choses sur la liaison entre Saint-Pierre et Tours : au lieu de la vieille navette, on pourrait avoir un tram-train toutes les dix minutes. » Chacun son rôle MOBILITÉ 3 > La création d’une ligne de tramway a été décidée en 2007 par le syndicat intercommunal des transports en commun de l’agglomération tourangelle (Sitcat), autorité organisatrice des transports urbains dans les 19 communes de l’agglomération et 6 autres : Chanceaux-sur-Choisille, Parçay-Meslay, Rochecorbon, Vernou-sur-Brenne, Vouvray et La Ville-aux-Dames. > La maîtrise d’ouvrage a été confiée, en 2008, au groupement CitéTram, composé de la société d’équipement de la Touraine (SET) et de la société Transamo, spécialiste française de la conception et la réalisation de transports en commun en site propre. > Choisi en 2009, le designer du tramway est la société tourangelle RCP, dirigée par Régine Charvet-Pello, qui a déjà signé ceux de Paris, du Mans, d’Angers et qui a réuni une équipe dans laquelle on trouve notamment Daniel Buren. le tram les travaux 4 La Nouvelle République Mercredi 15 septembre 2010 I 2010-2013 I LE CALENDRIER Bd Lou is-XI Certains chantiers de déviation des réseaux (eau, gaz, électricité, télécommunications) ont déjà commencé ou vont commencer : dans les secteurs du Colombier et de l’Europe, à Tours Nord, au Sanitas et avenue de Gaulle, aux Deux-Lions, au Pont Volant et à la Rabière. Ceux qui concernent l’avenue de la Tranchée doivent commencer en octobre, ceux du boulevard Churchill en décembre. Dans le centre-ville de Tours et l’avenue Grammont, ils sont programmés à partir de février 2011. Ils doivent démarrer en mars, dans le centre-ville de Joué, puis en avril, avenue Maginot. Route Par le périphérique Bd WinstonChurchill Av. d e Pon t-Che r Déviation des réseaux s nnière e Savo d sD rdeaux -Jaurès I mai 2011 I « Un pari urbain » début de la construction du centre de maintenance, au nord et du pont sur le périphérique, au sud. « Le tramway, ce n’est pas qu’une affaire de transport. » Au Sitcat comme à CitéTram, tous s’accordent à souligner que la création d’une première ligne de tramway est aussi un pari urbain. Témoin l’attention portée à l’intégration des stations dans leur environnement et aux éléments de liaisons que seront le pont construit sur le Cher, à la hauteur des DeuxLions et celui qui enjambera le périphérique, à Jouélès-Tours. Long de 230 m, le premier de ces deux ouvrages accueillera à la fois la plateforme sur laquelle circuleront le tramway et une ligne de bus et une « voie verte » de 3 m de large réservée aux circulations douces : celle des piétons et des cyclistes. La nuit, sa corniche sera soulignée par un trait de lumière matérialisant le lien entre les deux berges. Le pont sur le périphérique aura, quant à lui, des gardecorps transparents permettant de voir les tramways depuis le périphérique. Pont Volant I à partir de la mi-2011 I construction de la plateforme sur laquelle le tramway circulera et des stations, pose des rails, des réseaux alimentant le tramway. Axe très emprunté de l’agglomération, la rue du Pont-Volant est fermée à la circulation depuis la fin du mois d’août. Les travaux doivent s’achever fin novembre. D’ici-là, la circulation restera déviée par les Deux-Lions. I août 2013 I fonctionnement à blanc I septembre 2013 I mise en service Rue Galpin -Thiou ugé rie-Ro es-Ma u q c a Rue J Rue de l’Ély sée t heurie ndré-T Rue A sin spelo de l’E Allée or ntrés trésor de Mo e Mon Allée Allée d signy e-Tas ttre-d signy de-La e-Tas vard ttre-d Boule de-La vard Boule t Rue Saint-Just Ru e du Ha lle ba rdi er nton Rue Da -Papin Rue Denis mont Gram ue de Aven ichele ules-M Rue J re -Riviè d rman Rue A Quartier du Sanitas C'est dans ce secteur qu'ont été donnés les premiers coups de pioche pour la construction du futur tramway. Le secteur de l'avenue du Général-de-Gaulle devrait être difficile jusqu'en octobre. 1 2 3 3 u hierry- d’Argenlie Allée T 4 Rond-point de Saint-Paul E RMÉ u Place dt-Tuslane aulle dan n a m de-G l Place de Com a r né la Liberté u Gé ue d Aven 1 re a t-Laz ain Av. S 100 m te d R. du R. d’Auv eC Bd d Bd Jean aménagement de la place de la Tranchée Rue J n hino Rue des Mart yr s Ru ed e Ch an te p ie Par les R Deux-Lions R. Kléber e ou Bo Av. de I février 2011 I avril 2012 I ourdan eux-Lions D3 7 Ru t lan rgne e E o V .-B e P. ra nly démarrage de la construction du pont sur le Cher. e olomb ichel-C Rue M Deux-Lions Zone de travaux I février 2011 I juin 2012 I boise Le Cher Av. M.-Mérieux Ligne et infrastructures m Rue d’A ont ramm Itinéraires conseillés : G Av. de Déviation des réseaux, aménagements de voirie, construction d’une plateforme, de stations, pose de rails… 2010 marque le début de trois années de travaux dont le calendrier peut subir quelques adaptations mais dont les grandes étapes sont, pour le moment, programmées comme suit : FE VOIE 2 4 Après avoir concerné la section comprise entre le place de la Liberté et l’avenue Saint-Lazare, les travaux de déviation des réseaux entamés début septembre se poursuivent sur la section de l’avenue de Gaulle comprise entre le rondpoint Saint-Paul et l’avenue Saint-Lazare, entraînant sa fermeture jusqu’au début du mois d’octobre. Entamés fin août, les travaux de la place SaintPaul doivent s’achever avant la fin du mois. Le chantier qui bloque l’angle de l’allée de Montrésor et de la rue Damille-Lefèvre depuis le début du mois se prolonge jusqu’au début du mois d’octobre. Travaux entre l’allée Thierry-Argenlieu et l’avenue du Général-de-Gaulle qui reste fermée à la circulation. Également… L’allée de Montlouis est fermée à la circulation jusqu’à la fin du mois en raison de travaux qui concernent aussi l’allée de la Bourdaisière. le tram les travaux La Nouvelle République Mercredi 15 septembre 2010 5 Quartier de l’Europe ot éMa dr An Au nord de Tours, les travaux se concentrent autour de l'avenue de l'Europe. Cette première phase de déviation des réseaux devrait perturber la circulation au moins jusqu'au début du mois de décembre. & 3 2 4 aistre Rue X.-de-M La déviation des réseaux (gaz, électricité, téléphone, eau, chauffage) de l’avenue de l’Europe a commencé début septembre, de part et d’autre de la rue de Jemmapes. Elle se poursuit jusqu’à la fin du mois d’octobre, rue de Jemmapes, de part et d’autre du Beffroi. Jusqu’à début décembre, les travaux de déviation des réseaux imposent un basculement de la circulation sur un seul côté, avenue de l’Europe, d’abord au niveau de la rue des Douets puis sur l’ensemble de la section comprise entre la rue de Rotterdam et la rue Sapaillé.. ue Av en 5 & 6 6 Carrefour de la Marne Rue Pilatrede-Rozier gin pes Jemma che aro ’Arras Del alais Rue de C Rue de Rue d Rue baix ou Avenue de R 1 VOIE FERMÉE 100 m Après les travaux de déviation des réseaux de chauffage, entre la rue Sapaillé et l’avenue Gustave-Eiffel, les travaux concernent depuis le 6 septembre le carrefour de la Marne. La fermeture de l’avenue Gustave-Eiffel entre l’avenue de l’Europe et l’avenue Maginot entraîne un report de la circulation sur les deux autres côtés du triangle. Par ailleurs, la fermeture de la rue Pilâtre-de-Rozier (sauf pour les riverains) impose aux véhicules de passer par la rue du PasNotre-Dame et la rue Daniel-Mayer. Rue du Colombier Par ailleurs, la rue du Colombier est fermée à la circulation jusqu’à la mi-octobre, entre le boulevard du Maréchal-Juin et la rue Ronsard. Une déviation est mise en place par la rue Ronsard, la rue Daniel-Mayer et la rue Védrines. Rue du Pas-Notre-Dame Avenu e-Eiffel Av. Gustav é .-Plant Allée G 4 pe e de l’Euro 2 5 d Pergau Rue L.- ppée ts VOIE FERMÉE RMÉE VOIE FE 3 Rue du Luxembourg illé Sapa erdam Rue du -Co ançois Rue Fr Rue d’Amst s Doue he 1 Rue de m otterda Ru -Raba c pes e de la Bassée Jemma Rue M. e de R Rue de Ru Rue de Belgique le tram paroles de... 6 La Nouvelle République Mercredi 15 septembre 2010 « Le tram, difficile d'être contre » Jean Germain, maire de Tours et président du Sitcat estime que les Tourangeaux adhérent massivement au tramway, qui se posera aussi comme un atout touristique. Tour d'horizon des sujets qui fâchent... et des autres. > INDEMNISATION DES COMMERÇANTS. « Le dommage pour travaux publics fait partie du “ b.a.-ba ” de la responsabilité administrative. Si on crée un trouble à autrui, il est en droit d’en demander réparation. Si on fait une commission d’indemnisation des professionnels riverains, c’est pour que cela aille plus vite. » > STATIONNEMENT REVU À LA BAISSE DANS LE CENTRE. « Bien sûr, il y aura un peu moins de places de stationnement et on va étendre un peu le stationnement payant et celui des riverains. On est dans une pente qui fait que les hypercentres seront de moins en moins des lieux de stationnement de voitures. Mais, par contre, ils seront de plus en plus fréquentés. Aujourd’hui, l’hypercentre est l’un des endroits où il y a le plus d’habitants qui reviennent depuis dix ans. Car, il y a les écoles, les commerces, l’université… En rendant piétonne la rue Nationale, jusqu’à la rue des Halles, ça sera noir de monde. » Le maire de Tours voit dans le tramway un atout touristique pour l’agglomération. (Photo NR) Dans un bus tourangeau en décembre 2008. (Photo NR) lors que les premières tranchées s’ouvrent au nord de Tours et sur Joué-lès-Tours pour les travaux de déviation de réseaux, préalable nécessaire à la réalisation des infrastructures du tramway, Jean Germain affiche une certaine sérénité quant à la concrétisation de ce grand projet. Et, même si la période du chantier s’annonce difficile, le maire de Tours et président du Sitcat (le syndicat chargé des transports sur l’agglo) assure que la majorité des Tourangeaux sont favorables au tram. > GROS ENGOUEMENT POUR L’ENQUÊTE PUBLIQUE. « 198 personnes avaient écrit sur le registre d’enquête à la mi-juillet et 2.200 personnes s’étaient déjà rendues à la Maison du tram (*). Ça ne m’a pas surpris. Le tram était l’une des pierres angulaires de notre programme de 2008. 65 % des gens s’exprimant sur l’enquête sont favorables au tramway. C’est compliqué d’être contre le tramway en 2010. Ça intéresse les gens comme mode de transport et élément de transformation de leur ville. Ils aiment bien les grands projets. » > UNE ATTRACTION TOURISTIQUE. « Ce tramway, avec son côté esthétique, sera aussi une attraction touristique. Regardez Montpellier, avec son tramway, avec les fleurs. Il y a des A gens qui y vont uniquement pour le voir. C’est une œuvre et ce que l’on veut faire avec le design RCP et Buren. On est dans une période triste, sans beaucoup de génie. C’est normal qu’on puisse avoir de l’enthousiasme pour quelque chose qui va redessiner la ville pour des dizaines d’années et apporter du boulot à 1.000 personnes par jour pendant trois ans. » > LE BUDGET A PRIORI TENU. « Je pense que le budget (369 M€ aux dernières estimations, NDLR) sera tenu et qu’on sera même un peu au-dessous. La maîtrise d’œuvre est très bonne et nous sommes dans des circonstances qui font qu’il y a une réelle bataille des entreprises pour avoir les marchés actuellement. On devrait donc terminer dans les clous. » > DES PARKINGS RELAIS À VENIR. « Il y a plusieurs parkings relais en prévision, qui vont être réalisés dans l’année à venir. Il y en aura un à Chambray (250 places) et un à L’Heure tranquille (250 places). Ils ne seront pas gratuits. Je ne suis pas pour car il faut que les gens se rendent compte de ce que cela coûte. » > PLUS DE BUS PENDANT LES TRAVAUX. « On augmentera le nombre de bus pendant les travaux pour être en “ sur-service ”. On va également acquérir trois minibus électriques pour tripler le service “ Électron ” en centreville. » > SOUTIEN CRITIQUE DES VERTS. « Si les Verts étaient d’accord tout le temps avec moi, ils se feraient sermonner par leurs dirigeants. Com- paré à ce qui se passe dans d’autres collectivités, ils sont relativement corrects. Ils veulent faire entendre leur différence. On ne peut pas avoir raison sur tout, il faut accepter les critiques et tenir compte des opinions qui s’expriment. C’est une preuve d’intelligence. Globalement, ça se passe plutôt bien. » > PONT WILSON. « C’est un pont emblématique de la ville de Tours. Il y a un attachement des Tourangeaux à ce pont et à ne pas le voir modifié. Ça se présente bien. Je ne suis pas favorable à ce que les vélos se retrouvent avec les voitures, dans une zone 30. Il faut qu’ils circulent avec les piétons. La cohabitation est tout à fait possible, car le pont Wilson, ce n’est pas la rue Nationale. » > AMÉNAGEMENTS AUTOUR DE LA GARE. « Ça avance bien. C’est un sujet sur lequel il doit y avoir une certaine discrétion. On discute avec des propriétaires et des investisseurs. On est d’accord avec l’architecte des Bâtiments de France sur les volumes (de la future tour à la place de Tissus Vinci, NDLR). Ce sera un beau projet. Par ailleurs, on ne laissera qu’une partie de la gare routière sur place. Il faut donc recaser les bus. Je veux qu’il y en ait moins qui stationnent sur cet espace. » > LES NUISANCES DES TRAVAUX. « De toute façon, quand il y a des travaux, on est embêté. Il faut que le produit livré efface tout le reste et qu’on se dise : “ On a souffert, mais c’était quand même bien ”. Je veux que, pendant les travaux, toutes les parties en chantier soient accessibles à pied et à vélo. » > LES DÉLAIS RESPECTÉS ? « On peut avoir un hiver extrêmement rude, qui bloque le chantier. On n’est donc pas à l’abri des aléas climatiques. Mais, touchons du bois, le pire n’est pas toujours sûr. » > PAS D’INQUIÉTUDE SUR LES TARIFS. « Dans les stations de tramway, les billets à l’unité seront délivrés par des machines et on ne pourra rentrer dans le tram qu’avec un ticket. Mais on veut que ce type de billet devienne marginal et que de plus en plus de gens soient abonnés parce que c’est moins cher. Quant aux tarifs, je ne vois pas de raison d’être inquiet sur une possible augmentation. Car, partout, le tramway entraîne une hausse de la fréquentation. » > LES BUS, AVANT-GOÛT DU TRAM. « Les nouveaux bus qui arriveront en fin d’année afficheront un intérieur identique à celui du tramway. Ils auront aussi une livrée esthétique et audacieuse ainsi que des planchers bas et les mêmes portes que le tram. » (*) Elle a été inaugurée le 11 juin dernier, rue Charles-Gille, à Tours. Elle est ouverte du mardi au samedi, de 10 h à 19 h. La Nouvelle République Mercredi 15 septembre 2010 le tram paroles de... 7 « Une cohérence dans le projet » Christian Gatard, le maire PS de Chambray-lès-Tours, se réjouit du projet de deuxième ligne, qui devrait relier l’hôpital Trousseau à la gare TGV de Saint-Pierre. omme ses administrés, le maire de Chambray-lèsTours attend avec impatience la deuxième desserte du tram, dont les travaux pourraient commencer en 2017. « Elle reliera l’hôpital Trousseau à la gare TGV de Saint-Pierre. Il y a d’ailleurs une certaine cohérence dans le projet : la première ligne relie et traverse les quartiers les plus peuplés. La seconde desservira les équipements publics qui génèrent le plus d’emplois dans l’agglomération : l’hôpital, l’université et le lycée Grandmont », se réjouit Christian Gatard. Avant que le tracé ne soit encore définitivement approuvé, l’élu dessine un axe suivant, sur sa commune, l’actuelle ligne 2A de Fil Bleu qui descend ensuite par l’Alouette, rejoindra la C première ligne du tram au carrefour de Verdun avant de bifurquer vers Saint-Pierre. « Il n’y a pas eu débat particulier sur ce choix au moment où nous avons rendu public le Plan de déplacement urbain de l’agglomération en 2003… », ajoute-t-il. À l’échelle du Schéma de cohérence territoriale de l’agglomération tourangelle (40 communes) qu’il préside, Christian Gatard révèle que le Scot va « lancer pour l’an prochain une étude multimodale qui permettra d’évaluer les trafics ». C’est donc une approche globale de la mobilité qui sera menée pour être ensuite intégrée au Projet d’aménagement et de développement durable (PADD) : utilisation de l’étoile ferroviaire, contournement autoroutier, place de l’agriculture Christian Gatard, maire de Chambray. (Photo NR) périurbaine, logements. Le tramway n’a donc pas fini de véhiculer avec lui sa part de réorganisation de la cité. Bruno Pille. « Au-delà des clivages politiques » Quoique du bord opposé à la majorité départementale, Jean-Gérard Paumier, le maire UMP de Saint-Avertin, travaille activement sur le projet du tramway tourangeau. Jean-Gérard Paumier, maire de Saint-Avertin. (Photo archives NR) e vice-président du syndicat des transports en commun de l’agglomération tourangelle n’en fait pas mystère : pour Jean-Gérard Paumier, maire UMP de Saint-Avertin, le projet dépasse les clivages politiques et le périmètre de L Tour(s) plus stricto sensu. « Il s’agit même d’un chantier d’intérêt départemental », insiste le conseiller général d’opposition. « Pour l’avoir vécu à Rouen, je suis persuadé qu’il y aura un avant et un après le tram », affirme-t-il. « Dans les 20 années à venir, l’écart se creusera entre les agglomérations qui auront pris ce tournant et les autres. Bien sûr, la période des travaux n’est pas simple à gérer et il faut compter avec un temps de basculement. Mais ensuite, cela changera radicalement la manière d’appréhender les déplacements urbains. » Et pas seulement le long du corridor du tram ! « À partir de 2013, il s’agira de l’épine dorsale du réseau, mais il n’y aura pas pour autant des usagers de première classe dans le tram et des voyageurs de seconde classe dans les bus », prévient Jean-Gérard Paumier. Il rappelle que l’effort du Sitcat ne se limite pas au tram et concerne, également, l’amélioration du service des bus, avec la mise en place de lignes à haut niveau de service. « À chaque fois que des travaux de voirie sont entrepris dans les communes, nous sommes attentifs à préserver voire améliorer la vitesse commerciale de ces bus », précise-t-il. À terme, Saint-Avertin pourrait aussi accueillir le tram. La desserte du CHU Trousseau qui se situe sur la commune est, en effet, dans les cartons et Jean-Gérard Paumier propose, en concertation avec son collègue de Chambray Christian Gatard, d’en profiter pour prolonger cette future ligne audelà de l’enclave hospitalière, jusqu’au quartier des GrandsChamps, où la densité de population est importante. Christophe Gendry. 8 le tram paroles de... La Nouvelle République Mercredi 15 septembre 2010 « Profiter de l’étoile ferroviaire » Eux, le tram, ils en rêvent depuis des années... Mais les représentants de la Fédération nationale des associations d’usagers des transports (Fnaut), rêvent d'un tram exemplaire.. ls voient enfin le bout du tunnel. Après plus de quinze ans d’un âpre combat qui a commencé sous l’ère Royer, Jean-François Troin, Jean-Claude Oesinger et une petite poignée d’autres Tourangeaux touchent enfin du doigt leur rêve : installer un tramway dans l’agglomération tourangelle. Pour cela, il aura fallu attendre qu’une bonne vingtaine de villes nous grillent la priorité mais bon, l’essentiel est là. Enfin presque… Si la Fédération nationale des associations d’usagers des transports (Fnaut) soutient avec conviction l’arrivée du tram en Touraine, elle n’en demeure pas moins un allié critique. La Fnaut s’étonne notamment de la non-connexion, à quelques centaines de mètres près, avec les gares de Joué-lès-Tours et de la Douzillère. « C’est une lacune qui I nous prive d’une intermodalité facile et peu coûteuse », note Jean-François Troin. Il insiste : « Cela prouve que le projet a été pensé dans une optique d’agglomération restreinte et non dans une vision d’une desserte territoriale élargie. » Car le vrai rêve de la Fnaut et de l’Association tourangelle de Développement du Tramway, c’est qu’un jour, la Touraine se dote du tram-train, un engin qui roule indifféremment sur des rails urbains et sur des rails SNCF. Oui mais voilà, l’empattement du tram devrait être de 240 centimètres quand celui du tram-train est de 265 cm. « On a une étoile ferroviaire extraordinaire en Indre-etLoire, il serait vraiment dommage de ne pas en profiter », souligne l’ancien géographe. Jean-François Troin, ancien géographe, insiste sur les avantages du « tram-train ». (Photo NR) Deux autres conseils leur tiennent à cœur : éviter les tronçons où se retrouveront voitures et tramways (avenue Maginot, rue Charles-Gille, rue Gamard) et prévoir des parcs relais suffisamment vastes pour éponger toutes les voitures avant qu’elles n’entrent dans la ville. Jacques Benzakoun. « Vecteur de transformation » Deuxième ville du département, Joué-lès-Tours accueillera le terminus sud du tramway. Une arrivée qui entraînera bien des bouleversements. ela fait désormais plusieurs semaines que les travaux préparatoires à l’arrivée du tramway ont démarré sur Joué-lès-Tours : à l’entrée nord de la ville d’abord (Pont-Cher) puis dans le quartier de la Rabière (Lavoisier). Pour le maire, Philippe Le Breton, il fallait commencer et aller de l’avant : « Il n’est pas plus difficile de les faire en septembre, en octobre ou en novembre… », affirme-t-il. Le maire de Joué estime aussi que l’enquête publique n’a pas remis en cause le principe même du tramway : « Il fallait se prononcer sur le comment du tram, pas sur son pourquoi… ». C Philippe Le Breton, maire de Joué-lès-Tours. (Photo NR) La seconde ville du département possédera un parking relais à proximité du terminus, devant le lycée JeanMonnet. « Bien sûr que l’on pourra prolonger la ligne encore plus au sud de la commune mais il fallait respecter les coûts (NDLR : 350 M€). Il était important que la ligne traverse des quartiers à forte densité de population et notamment la zone commerce… ». Philippe Le Breton ajoute que d’autres bouleversements sont à prévoir avec le départ de la maison de retraite Debrou du centre-ville : « Oui, ce tramway est un vecteur de transformation pour Joué-lès-Tours… ». le tram et les autres... La Nouvelle République Mercredi 15 septembre 2010 9 Des transports complémentaires Pour inciter vraiment les Tourangeaux à changer leurs habitudes de déplacement, les concepteurs du tramway misent avant tout sur la complémentarité entre les différents modes de transport. repères À pied, à vélo : nouvelles liaisons douces Les piétons et les cyclistes auront leur place sur les nouveaux ouvrages ou nouvelles voies empruntés par le tramway. Ce sera le cas à Joué-lèsTours sur le pont enjambant le périphérique, entre La Rabière et Jean-Monnet. La même logique s’appliquera au nouveau pont sur le Cher, entre les DeuxLions et les Rives-du-Cher. L’arrivée du tramway doit également permettre de recréer une liaison piétonnière entre la gare et le Sanitas. Une autre « liaison douce » est prévue entre Maginot et Trois-Rivières. Intégrer le tram dans son environnement et l’associer aux autres moyens de transport, c’est tout l’enjeu des décisions qui se prennent actuellement. (Document Sitcat) a mise en service du tramway devrait encourager l’usage du vélo à Tours. Le tracé de la ligne sera ainsi doublé d’aménagements cyclables et une dizaine de stations proposeront des espaces où les usagers du tram pourront stocker de façon sécurisée leurs deux-roues. « Nous travaillons aussi, avec le Sitcat, sur la mise en place d’une station d’accueil pour les vélos dans le périmètre immédiat de la gare SNCF », complète Pierre Texier, maire-adjoint chargé des déplacements. Ce lieu ne serait pas qu’un simple parking. Les cyclistes y trouveraient une consigne, des douches, un espace per- L mettant de réaliser la maintenance de leur machine ou encore un point de vente d’accessoires. « On pourrait aussi y louer un vélo », poursuit l’élu tourangeau, en insistant sur la nécessité de prévoir un équipement évolutif. Il sera, en tout cas, opérationnel pour la mise en service du tramway. Celui-ci sera-t-il accessible aux vélos ? « Les cyclistes devraient pouvoir monter à l’intérieur, avec leurs machines, en dehors des heures de pointe », annonce Pierre Texier. L’élu planche également, plus largement, sur l’intermodalité. Avec l’objectif d’inciter un grand nombre d’automobilistes à renoncer à leur voiture dans le centre-ville, grâce à l’implantation de parkings-relais (à chaque extrémité de la ligne, aux Deux-Lions, rue Mayer…) où ils pourront laisser leur véhicule pour prendre le tramway. Autre chantier à mener à bien : la mise en cohérence des différents réseaux de transports en commun (Fil bleu, Fil vert, TER…) « pour faire en sorte qu’ils ne doublonnent pas ». L’une des pistes envisagées serait de créer des pôles d’échanges périphériques. Cars - tram : des pôles d’échange Objectif : désengorger la halte routière de la gare. (Photo NR) Contrairement aux voitures, les cars continueront à circuler devant la gare de Tours. Le Sitcat est clair : « Dans l’immédiat, la halte routière est maintenue. » Mais l’enjeu consiste à la délester d’une partie du trafic qu’elle absorbe et de la « pres- sion » qu’elle subit, notamment en fin de semaine. Le Sitcat a donc opté pour des « pôles d’échange » entre les cars venus de l’extérieur et le réseau de transport urbain. Au sud de l’agglomération, l’un d’entre eux sera implanté au parking Gallardon, en limite de Chambray et de Saint-Avertin. Un autre est prévu à Jean-Monnet, à Joué-lès-Tours. Au nord, ces pôles d’échange se situeront à Vaucanson et au Beffroi. Le principe est de permettre aux usagers des transports scolaires ou des lignes départementales un accès direct à des lignes urbaines leur donnant la possibilité d’atteindre rapidement leur destination dans l’agglomération. Ce qui sera non seulement le cas avec le tramway mais aussi avec la ligne 2, desservant Trousseau, Grandmont, le cœur de ville puis la Petite Arche avec des bus à haut niveau de service (voir par ailleurs). Le Sitcat travaille avec les services de Fil Vert (cars départementaux) et de la SNCF pour les cars TER, pour optimiser le fonctionnement de ces pôles d’échanges et réduire, autant que faire se pourra, les rotations vers la halte routière de la gare. Parkings relais pour les voitures Avec le tramway, le Sitcat se donne pour objectif de réduire sensiblement la circulation automobile en ville. Gain de temps, confort, accessibilité : les atouts qu’offre ce moyen de transport qui bénéficie par ailleurs d’une meilleure image que le bus, ne suffiront toutefois pas, si rien n’est fait, pour inciter les automobilistes à laisser leurs voitures aux portes de la ville. C’est déjà le rôle des parkings relais du Lac de la Bergeonnerie et de celui de la Tranchée. D’autres structures du même type sont dans les cartons. Premier de ces futurs parkings, celui qui sera créé en limite de Chambray et de Saint-Avertin, à Gallardon, au niveau de la station de bus aménagée à hauteur de l’ancien supermarché Rallye. Le Sitcat a acquis les terrains. Ce parking doit ouvrir dès 2011. Deux autres parkings sont prévus à Vaucanson et à JeanMonnet (Joué-lès-Tours), aux extrémités de la ligne de tramway. Ils seront opérationnels en 2013. Ce dispositif pourrait être complété à Tours-Nord, en limite de Saint-Cyr. Le Sitcat a aussi pour objectif d’en créer un aux Deux Lions : « On est toujours à l’affût. » Parking-relais + tram : le duo gagnant pour un centre-ville désengorgé. (Photo NR) le tram et le bus 12 La Nouvelle République Mercredi 15 septembre 2010 Fil bleu prépare son plan de bataille Pas de tramway performant sans bus urbains au diapason : c’est le credo de Pascale Nicolas, la nouvelle directrice de Fil bleu, qui prépare actuellement une réorganisation partielle du réseau, pour traverser au mieux la période des grands travaux. usagers et de ne pas perturber les conducteurs en leur imposant, au fur et à mesure, des déviations différentes, selon l’avancement du chantier, » explique Pascale Nicolas. « Il nous semble préférable de réorganiser les lignes concernées pendant toute la période des perturbations, tout en conservant l’architecture globale du réseau. » Quand la rue Nationale et le pont Wilson ne seront plus pratiquables, comment faire traverser la ville et la Loire aux bus de Fil Bleu ? « Le tram ne donne sa pleine mesure que s’il s’articule au mieux avec un réseau de bus urbains performant. » Pascale Nicolas, directrice de Fil Bleu. (Photo NR) lle est là, c’est le cas de la dire, pour « faire bouger les lignes », au propre comme au figuré ! Pascale Nicolas, qui assure la direction de Fil bleu depuis le mois de juin, a pour mission de préparer l’entreprise à l’arrivée du tramway. « Il n’est pas question de fonctionner avec deux entités séparées mais, au contraire, de tout faire pour conserver notre unité et notre cohérence en passant d’un seul moyen de transport à une dimension multimodale », insiste-t-elle. « D’autant plus que le tramway ne donne sa pleine mesure que s’il s’articule au mieux avec un réseau de bus urbains performant. L’un ne va pas sans l’autre. Et il ne faut jamais oublier que le client n’aime pas les correspondances. » E Le défi est de taille. Il va falloir former les conducteurs à la conduite du tramway — soixante-dix agents seront nécessaires — et gérer un troisième site en plus des dépôts de Rochepinard et de Tours-Nord, en l’occurrence le centre de maintenance situé à proximité du terminus de la première ligne, près du lycée Vaucanson. Reste que l’actualité immédiate, c’est la préparation d’un réseau « bis » qui doit permettre aux bus de continuer à respecter une vitesse commerciale acceptable pour les usagers pendant la période des travaux les plus lourds. Fil bleu et le syndicat intercommunal des transports de l’agglomération tourangelle (Sitcat) vont encore y travailler quelques semaines, pour une mise en place au printemps 2011. « L’objectif est de ne pas déboussoler les La période la plus critique débutera l’année prochaine, lorsque la rue Nationale et surtout le Pont Wilson ne seront plus praticables. Comment, dans ces conditions, dégager un itinéraire en site propre — c’est-à-dire interdit aux voitures particulières — pour traverser le cœur de ville et la Loire ? « Nous souhaitons éloigner le moins possible les usagers du centre de Tours », insiste la directrice de Fil bleu. Une exigence qui se traduira par d’inévitables restrictions de circulation pour les automobiles. On comprend donc que le sujet soit sensible et les arbitrages difficiles à rendre. Pour compenser l’inévitable allongement des trajets durant les travaux, le temps de validité des billets passera de 1 h à 1 h 15. Un gros effort est également prévu en matière d’information. « Il y aura du monde sur le terrain pour renseigner nos clients », promet Pascale Nicolas. C. G. Le tram tire le bus vers le haut Élus et opérateurs le martèlent. Ils ne veulent pas d’un réseau de transport public « à deux vitesses » dans l’agglomération de Tours. En investissant dans un tramway hightech, ils ont donc aussi choisi de donner un sérieux coup de jeune au réseau de bus. Voici quelques-uns des changements à venir : > Ligne 2. Allant de Trousseau à la Petite Arche en passant par le campus de Grandmont et l’avenue de Grammont, elle sera transformée en ligne à haut niveau de service et roulera en partie sur la même voie que le tramway, avec lequel elle aura plusieurs stations communes, entre le Cher et la Loire. > Achats. Trente-huit nouveaux bus sont attendus d’ici la fin de l’année. À terme, la ligne 2 sera complètement équipée de ce nouveau matériel roulant. > Système d’information. Les clients du réseau Fil Bleu disposeront de panneaux plus modernes et plus nombreux pour s’informer. Le réseau actuel en compte une soixantaine. En 2013, il y en aura une centaine pour les seuls bus, qui s’ajouteront à ceux qui seront implantés dans les 29 stations de tramway. La ligne 2 sera transformée en ligne à haut niveau de service. (Photo NR) le tram et le vélo... 14 La Nouvelle République Mercredi 15 septembre 2010 Le tram ouvre la voie au vélo Plus de 11 km d’aménagements cyclables seront réalisés le long de la première ligne de tramway. Dont 7 km de pistes. étaient déjà en projet. Mais aligner des bandes et les itinéraires de liaison dédiés aux cyclistes ne suffit pas. Encore faut-il que ce maillage soit cohérent et offre les connexions souhaitables, dans des conditions de sécurité satisfaisantes. Dessertes, continuité, passage de ronds-points et de carrefours : la création d’une ligne de tramway de 15 km va quelque peu modifier la donne, sur l’axe stratégique de déplacements dans l’agglomération. Mais les cyclistes ne devraient pas être perdants. De Vaucanson, au nord, à Jean-Monnet, au C'est la distance complète sud, ils disposent de pistes cyclables actuellement de 7.750 m de pistes sur la ville de Tours ou bandes cyclaprévue à l'issue bles et de voies de des travaux circulation apaisée du tram. (limitée à 30 km / h), de part et d’autre de l’itinéraire qu’empruntera la ligne. Sur tout l’itinéraire, tram et deux roues feront la route ensemble. (Document Sitcat) Avec l’arrivée du tramway, ils en auront plus de 19.300. son apporte son lot d’aménagements a loi le veut. Tours et les comBond le plus spectaculaire : le linéaire cyclables dans l’agglomération. munes qui l’entourent en ont de pistes cyclables. Il sera multiplié Les fruits de cette stratégie se pèsent fait un des axes forts de leur par 8 et frisera, à l’arrivée, les 9 km. en kilomètres. Le réseau cyclable en politique de déplacement depuis Les cyclistes gagneront aussi près de faisait 337 l’an dernier et 75 autres une dizaine d’années… Chaque sai- 9 km L DES ABRIS SÉCURISÉS onter dans le tramway avec son vélo ? Ce sera théoriquement possible : « On a privilégié de grands espaces à l’intérieur des rames, avec des sièges qui se relèvent et des appuis statiques », indique-t-on au Sitcat. Mais les vélos ne seront tolérés qu’aux heures creuses : « Le but du tramway, ce n’est pas de transporter des vélos. Il y a des conflits d’usage. Cela doit donc rester exceptionnel. » En revanche, les cyclistes disposeront d’arceaux. « Il y aura des places pour les vélos à chaque station », promet-on. Des abris sécurisés seront en outre implantés à proximité immédiate de dix d’entre elles : Vaucansson, Marne, Beffroi, Tranchée, Choiseul, Anatole- M France, gare, Verdun, Gratias et Jean-Monnet. Quarante vélos pourront stationner dans chacun de ces garages. Mais leur accès sera réservé aux abonnés. Le stationnement sera, en outre, payant, afin d’éviter que les vélos s'y installent de façon prolongée. Il n'y aura pas de modèle unique pour ces abris sécurisés. Ils devront, en effet, s’intégrer le mieux possible dans leur environnement. Or, celui de la place Choiseul n’a rien à voir avec celui du Beffroi. Celui de la gare devra, quant à lui, avoir une vocation beaucoup plus large. Mais rien n’est simple (voir page 15). L’ancien parking Heurteloup devrait être utilisé, à terme, pour le stationnement résidentiel et pour celui des cyclistes qui veulent faire des courses en ville. 400 m de bandes cyclables, (voir l’infographie en page 15) À l'issue des travaux, tout n’ira cependant pas pour le mieux dans le meilleur des mondes cyclistes. Aucune piste ou bande cyclable n’est notamment prévue sur le pont Wilson, en raison de sa faible largeur. Il sera donc transformé en zone de circulation apaisée où les vélos partageront la chaussée avec les autos censées rouler à 30 km/h. La montée de Joué-lès-Tours pose, elle aussi, un problème. Les vélos empruntent actuellement la voie de bus. Après la création de la ligne de tramway, ils grimperont la côte sur une piste cyclable mais la descendront dans la même voie de circulation que les voitures. Des zones mixtes qui, comme les secteurs que les cyclistes partagent avec les piétons, resteront autant de lieux potentiels de conflits d’usages. Pour les limiter et les résoudre, beaucoup de voix s’élèvent en faveur d’un code de la rue connu du plus grand nombre et opposable à tous ceux, piétons, cyclistes, automobilistes, qui pensent que les axes de circulation sont à eux et à eux seuls. A. D. collectif cycliste : miser sur l’automobilité Les membres du collectif cycliste étudient le tracé du futur tram. (Photo NR) L’un des modèles possibles d’abri sécurisé pour les vélos. (Document fourni par le Sitcat) « Une solution pour décongestionner la ville. » Voilà comment, Gérard Rollin, président du collectif cycliste 37, voit l’arrivée du tramway à Tours. Les travaux qui s’annoncent vont obligatoirement entraîner de nouveaux aménagements pour la circulation en ville. Pour le président du collectif, c’est l’occasion de se positionner. « On doit profiter des travaux pour que le vélo prenne sa place en ville. » Gérard Rollin espère et compte utiliser ces futures perturbations pour changer les comportements et les habitudes des citadins. « On s’attend à ce que les gens laissent plus facilement l’automobile pour circuler en tramway. Mais ça ne peut pas être le seul moyen de transport. ». « La solution ? L’Intermodalité. » Pour le président du collectif, le tramway doit être combiné au vélo. Parmi les citadins, 3 % circulent à vélo à Tours : « On est dans la moyenne nationale, mais on pourrait faire mieux ». Et c’est en associant tramway et vélo que le président du collectif pense avoir le couple gagnant. Sur la ligne de tramway, 29 stations seront équipées de supports à vélos. Mais les vélos ne sont pas fournis, « les futures stations de tramway ne seront pas munies de vélos libre-service car c’est un système inadapté à une ville moyenne comme Tours. » Pour le président du collectif cycliste, il ne reste plus aux particuliers qu’à se munir de leur propre bicyclette. Claire Fabry-Cassin. le tram et le vélo... La Nouvelle République Mercredi 15 septembre 2010 Le casse-tête à la gare Pas question d’écarter les vélos du pôle multimodal de la gare ! Le garage qui pourrait être aménagé dans l’ancien parking Heurteloup en serait beaucoup trop éloigné pour satisfaire une demande qui ne pourra qu’augmenter : « Quotidiennement, il y a déjà aujourd’hui plus de 200 vélos accrochés dans la gare. Si on offre un service de qualité, on en aura au moins le double. » Proximité, forte capacité : avec de tels paramètres, l’équation n’est pas facile à résoudre dans un quartier où chaque mètre carré est non seulement précieux mais aussi soumis à de fortes contraintes esthétiques. Une première piste consisterait à utiliser le parking souterrain. Mais encore faudrait-il créer un ascenseur ou une rampe d’accès. Outre cet investissement, il faudrait aussi prendre en compte le manque à gagner pour le concessionnaire des lieux : « Les cyclistes ne sont pas prêts à payer ce que paient les automobilistes pour stationner leur véhicule. » En outre, les lieux ne se prêtent pas forcément à l’aménagement d’une véritable « maison du vélo » telle que la rêvent les représentants des cyclistes : avec des douches, un espace conseil, une vitrine pour la Loire à vélo, voire d’autres services… Autre possibilité : installer cette « maison du vélo » dans le futur bâtiment de l’Îlot Vinci. Mais au prix du mètre carré dans un immeuble dont la vocation serait aussi d’accueillir un hôtel, des bureaux et des logements, la facture pourrait s’avérer salée. 15 Évolution des pistes cyclables Séquence 2 Modification de 2.000 m de bande en piste Restitution de 1.200 m de bande Séquence 3 Création de 1.100 m de piste Séquence 1 Création de 1.100 m de piste Restitution de 400 m de piste Création piste cyclable uniquement dans le sens nord > sud Séquence 4 Restitution de 600 m de bande Création de 300 m de bande Bandes cyclables Pistes cyclables Circulation apaisée Séquence 5 Création de 1.800 m de circulation apaisée Sauf annotation spécifique les bandes ou pistes sont dans les deux sens. Séquence 6 Création de 600 m de piste Séquence 7 Création de 1.000 m de piste Séquence 8 Création de 1.000 m de piste Création de 1.200 m de bande Des dizaines de vélos sont d’ores et déjà accrochés chaque jour dans la gare. (Photo NR) (Publireportage) BIKE PARADISE : UN VÉLO POUR VOUS A l’heure de l’écologie, nous nous devons d’être de plus en plus inventifs en matière de source d’économie de notre capital Terre. Tous les niveaux de notre consommation et de notre style de vie sont l’objet d’attentions particulières. Au cœur de cette problématique, nos modes de transport pèsent pour beaucoup dans notre empreinte écologique. Face à ce nouveau défi, le vélo est par définition un des moyens de transport les plus écologiques. BIKE PARADISE, située à Saint-Cyr-surLoire, en a fait le pari. Si historiquement, ce magasin a privilégié la pratique sportive, il a vu son offre s’enrichir d’une nouvelle tendance : le commuting. Ce terme anglo-saxon n’est rien d’autre que le nom de ce que l’on pourrait appeler le déplacement journalier en français. Cette pratique a déjà séduit beaucoup de citadins par delà nos frontières et apparaît comme une alternative économique et écologique pour un grand nombre de français. Quelles que soient vos attentes, il y a un vélo pour vous. Et BIKE PARADISE est l’endroit idéal où trouver celui qu’il vous faut. Thomas, conseiller chez BIKE PARADISE : ché. Tous les jours, de nombreux clients abandonnent leur voiture pour ce nouveau moyen de transport. » Qu’est-ce qui selon vous explique cette tendance lourde du vélo hybride ? Combien est-il nécessaire d’investir pour « Le coût d’utilisation de la voiture incontess’assurer une pratique confortable ? tablement, mais surtout les gros efforts des fabricants. Le confort, l’autonomie et la facili« Cela est très variable et doit faire l’objet té d’utilisation ont fait un bond prodigieux d’une étude attentive. Nous sélectionnons ces dernières années. Si le vélo est depuis chaque année, chez les plus grandes mar- toujours un moyen de transport économique, ques, les produits présentant le meilleur rap- il est devenu plus rapide et sans efforts. Les port qualité/prix. Que vous souhaitiez avoir utilisateurs ne s’y trompent pas. » un vélo pour vous déplacer au quotidien, vous balader seul ou en famille, à assistance Un dernier mot ? électrique ou non, nous aurons le modèle qu’il vous faut, au meilleur prix. L’amplitude « Venez nous rendre visite ! Le conseil, les prix est donc aussi large que l’éventail des marques, les prix, le service après-vente, pratiques et il est parfois nécessaire d’inves- tout est réuni pour que vous puissiez vivre tir pour que la source d’économie que cons- votre vélo au quotidien dans les meilleures titue le vélo ne devienne pas une dépense conditions. Il ne vous reste plus qu’à faire inutile. L’apparition des vélos à assistance appel à nous pour franchir le pas de l’écociélectrique a résolument bouleversé le mar- toyenneté ! » ■ BIKE PARADISE Séquence 9 Modification de 400 m de bande en piste Création de 990 m de bande monodirectrionnelle (sens nord-sud) Séquence 10 Création de 250 m de bande et piste Séquence 11 Création de circulation apaisée sur 600 m Vélo à la demande : un peu cher... Quel est selon vous l’aspect le plus important dans le choix d’un vélo ? « Avant toute chose, je dirais le conseil. Notre expérience, notre pratique du cyclisme au quotidien et notre sélection de produits nous permettent de conseiller au mieux nos clients et de répondre à ses attentes. Être à l’écoute du pratiquant et bien cerner ses besoins sont les deux aspects les plus importants de notre métier. » Création bande cyclable uniquement dans le sens nord > sud 콯 02 47 51 21 00 298, boulevard Charles-de-Gaulle – SAINT-CYR-SUR-LOIRE À quand un service public de location de vélos à la demande, à Tours, sur le modèle de celui qui existe à Paris ? Sans doute pas pour demain. L’agglomération tourangelle est un peu trop petite pour que les coûts de fonctionnement d’un tel service restent dans des limites acceptables. L’exemple d’Orléans qui s’est dotée d’un service de ce type, incite plutôt les élus et opérateurs tourangeaux à se montrer prudents sur ce terrain. Des solutions moins coûteuses peuvent être envisagées. L’une d’elles consiste à obliger les usagers à remettre le vélo qu’ils louent à la borne où ils l’ont trouvé. L’autre, adoptée par la ville de La Rochelle, repose sur la création de microstations très proches les unes des autres. Ces deux systèmes permettent de réduire substantiellement les frais de fonctionnement liés au transport des vélos. Reste à évaluer leur pertinence dans une agglomération où il existe déjà une véritable culture du vélo. On estime que la moitié des habitants de la seule ville de Tours en possèdent un. à vélo 16 La Nouvelle République Mercredi 15 septembre 2010 Pour se remettre en selle « On se sentait pousser des ailes, à bicyclette... » Pour beaucoup, la chanson est très loin de la réalité. La vélo-école propose aux adultes d'apprendre à pédaler. certaine mobilité, de protéger l’environnement et de faire de l’exercice. Pour beaucoup, c’est aussi un moyen d’insertion. » Dans cette école, il y a trois niveaux. Le premier, pour les plus novices, permet d’apprendre les bases. Le second permet de s’y remettre. Une remise en selle parfois difficile avec le trafic urbain. Itinéraires à connaître, routes à suivre... Au dernier niveau, on conseille les habitués. Des ateliers sur la mécanique et sur le code de la route viennent se greffer par la suite. Le choix de l’association est de se tourner vers un public d’adultes. Un public souvent peureux ou honteux, car « c’est gênant de ne pas savoir faire du vélo ». Nadine a 58 ans. Elle a récupéré le vélo de son petit-fils de 12 ans pour se mettre en selle et accompagner sa famille pour une future balade en bords de Loire. « Quand j’étais enfant, je n’avais pas de vélo car j’habitais en ville. Le seul vélo de la famille était réservé au garçon. Aujourd’hui, mon pire ennemi c’est la peur mais j’ai envie de pouvoir circuler aisément, même à travers les voitures. » Aïcha a 51 ans. Pour elle, le vélo, c’est une nécessité. « J’envie les enfants, à l’aise sur leur vélo. Je suis très contente d’avoir rencontré le collectif. Avec eux, j’ai pu prendre confiance. Je veux être mobile. Un pour tout apprendre, Aller où je veux, quand je veux. Pour le moment, il y a un pour s'y remettre encore quelques chutes, mais on pédale ! » Agnès, 61 ans, ancienne institutrice les accompagne : sa pédagogie et un pour aller Agnès, monitrice, remet des gilets de sécurité à ses élèves, Aïcha et Nadine. (Photo NR) l’aide surtout à rassurer ses élèves. Monitrice depuis sa plus loin. retraite, elle « a du temps et adore le vélo. C’est bête que certains adultes n’osent pas se lancer. » Car beaucoup hésitent encore à reprendre les pédales. Leur objectif ? Aller boire un café uand on n’est plus enfant, c’est difficile de s’élancer, tête baissée, ensemble, à Savonnières... à vélo. sur le bitume. Les gamelles font peur aux plus grands. C'est la raison Claire Fabry-Cassin. pour laquelle le Collectif cycliste 37 propose, depuis 2007, une vélo école pour adultes. Gérard Rollin, président du collectif en précise le projet. * Collectif cycliste 37-Vélo école. Coordinatrice : Gunhild Witte, Tél. 02.47.25.99.96. « Depuis les années quatre-vingt, l’association revendique les aménagements et Adhérents : 12 € pour l’adhésion, tous les modules gratuits. Non-adhérents : 10 € pour insiste sur la sensibilisation et la promotion du vélo. On n’a rien inventé, dans cerchaque module. tains pays, les vélos-écoles existent depuis longtemps. Cela permet d’avoir une 3 niveaux Q LE VÉLO-TAXI : POUR ROULER PROPRE ! epuis mars 2009, des vélos-taxis privés sillonnent le centre-ville de Tours. Ces taxis du XXIe siècle sont répartis sur l’ensemble du centre-ville, à trois points fixes : devant l’agence Cyclopolitain, rue de Châteauneuf, à l’angle de la rue Nationale et de la rue des Halles et enfin, rue de Bordeaux (face à la gare). Les usagers ont aussi la possibilité de les héler dans la rue et même d’en réserver un par téléphone pour qu’il vienne jusqu’à leur domicile. « Nous avons une importante clientèle de personnes âgées qui ne peut pas se déplacer à pied. Le vélo-taxi leur permet d’aller chez le médecin, le coiffeur… », assure Vanessa, l’une des responsables de la société Cyclopolitain-Tours. Les usagers utilisent le vélotaxi sur des parcours courts : 900 mètres en moyenne. Les conducteurs circulent en centre-ville sur un périmètre de quelques kilomètres qui s’étend de la Loire au Cher et jusqu’aux communes de La Riche et Saint-Pierre-des-Corps. D Un trajet avec le Cyclopolitain revient à 1,50 € du kilomètre. (Photo NR, Patrice Deschamps) Cyclopolitain, 32 rue Châteauneuf à Tours. Tél. 09.53.99.74.63. Des citadins qui ne perdent pas les pédales Dans les rues de Tours… à vélo. Écologiques et économiques, les vélos connaissent une seconde vie après l’été. Pierre Dumaz, responsable du magasin de vente et de location de vélo, Vélomania. (Photo NR) e vélo en ville, ça marche ! Quand l’été touche à sa fin et que les vents plus frais pointent leur nez, les Tourangeaux ne se découragent pas. Ils pédalent. Patrick Fournier, responsable du magasin de vente et de location de vélos à Tours, Détours de Loire, le confirme. « Dès septembre, les étudiants réapparaissent et composent en majeure partie notre clientèle. » « Plus qu’un simple plaisir, le vélo en ville, c’est une activité à part entière. » Une activité qui, en effet, plaît de plus en plus aux habitants des grandes agglomérations. Les Tourangeaux écolos ? Pour Patrick L Fournier, « il se pourrait qu’il y ait, en effet, une prise de conscience qui incite les gens à se déplacer à vélo ». Mais Pierre Dumaz, responsable du magasin de location et de vente de vélo Vélomania, nuance : « Les gens ont mauvaise conscience de prendre leur voiture mais certains continuent d’avoir les mêmes mauvais réflexes. Laisser tomber la voiture ? On dit ça depuis 1974. On peut toujours espérer mais les voitures continueront de circuler. C’est un fait. » Certes, mais entre les voitures, les cyclistes se faufilent et s’obstinent. Pour Patrick Fournier, de réels efforts sont réalisés. « Pistes cyclables, sens interdit pour automobilistes qui ne le sont plus pour les cyclistes... Les aménagements apparaissent peu à peu. » Pierre Dumaz voit les choses d’un autre œil. « On ne pense pas assez aux cyclistes. Rue du commerce, par exemple, il y a un trottoir énorme qui pourrait être partagé avec une piste cyclable. Et si vous voulez circuler dans le quartier Velpeau, il vous faudra un bon VTT car la chaussée n’est pas du tout adaptée ! ». Pourtant, les Tourangeaux persistent. « Certains combinent même transport en commun et vélo pour éviter de prendre la voiture », ajoute Patrick Fournier. VTT, VTC, vélo pliant ou encore remorque couverte pour ramener ses courses, l’offre s’adapte à la demande urbaine. C. F.-C. au travail autrement La Nouvelle République Mercredi 15 septembre 2010 17 ST gagne la guerre de la Tranchée À STMicroelectronics, un salarié sur cinq va au boulot à vélo, en bus ou en covoiturage. Un résultat qui est le fruit d'une véritable politique d'entreprise. 60 %, auxquels s’ajoute une participation de 10 % prise en charge par le Sitcat et par Fil Bleu. Concrètement, sur un abonnement mensuel de 33 €, seuls 13,20 € restent à la charge du salarié », explique Jean-Pierre Noguier, le coordonnateur du PDA. ST promeut également le vélo et le covoiturage. « Un kit comprenant casque, poncho, bombe anticrevaison est remis aux salariés qui s’engagent à effectuer à vélo la moitié de leur parcours domicile-travail. Nous avons également C'est le nombre de salariés investi dans des vélos électriSTMicroelectronics ques loués 22 € par mois afin, qui viennent au travail notamment, de surmonter en covoiturage. Un chiffre l’épreuve rédhibitoire que qui a doublé constituait la montée de la Tranen un an. chée. Une prime est accordée à Une réflexion d’ensemble lancée en 2004. (Photo NR, Jean-François Bignon) ceux qui désirent en faire l’acquisition et à leur arrivée à l’usine, les cyclistes ont une douche à leur disposition. » d’ozone, l’entreprise a mis la main à la STMicroelectronics, on n’a pas Malgré toutes ces dispositions, ils ne poche. attendu les accords de Grenelle sont « que » 69 à utiliser les transports « Depuis 2009, les employeurs sont oblipour se préoccuper de l’environen commun et 136 à s’adonner à la bicygées de financer à 50 % le coût de déplanement. Le PDA (comprenez le Plan de clette. « Nous travaillons en 3 x 8. Ceux cement des salariés qui empruntent un déplacement en entreprise) remonte à qui embauchent à 6 h ou débauchent à transport en commun. Ici, on participe à 2004. Pour économiser la couche 84 À Paroles de salariés écomobiles 22 h ne peuvent pas prendre le bus. Avec SKF, qui est confronté à la même problématique, nous avons entamé des démarches auprès du Sitcat pour tenter d’obtenir des aménagements d’horaires. » Mais des différents moyens de « circulation douce », c’est surtout le covoiturage qui a le vent en poupe. « 84 personnes ont opté pour ce système. Leur nombre a doublé en un an. Nous avons mis à leur disposition une trentaine de places de parking (il est en phase de saturation) parmi celles situées le plus près des bâtiments et nous allons organiser des dîners pour mettre en rapport les salariés originaires d’un même secteur géographique. La formule a surtout séduit les gens qui viennent de loin et qui travaillent à des horaires fixes. » Aucune de ces mesures ne semble spectaculaire à première vue mais, mises bout à bout, elles ont permis de toucher plus de 20 % des salariés de ST (1.500 personnes) et de réduire de 15 % les émissions de CO2. Ce sont bien les petits ruisseaux qui font les grandes rivières. Philippe Samzun. Vente & location de scooters électriques 15 bis place Velpeau 37000 Tours 02 36 43 50 48 ST a installé un parking prioritaire pour ses employés qui choisissent le covoiturage. (Photo NR, Jean-François Bignon) Olivier n’a pas grand mérite à venir travailler à vélo. Il n’habite qu’à un kilomètre et, en plus, il est président de la section VTT de STMicroelectronics. N’empêche. « Si on se sent en sécurité avenue du Danemark grâce à un feu spécial cycliste, il n’en va pas de même sur le reste du parcours. D’un autre côté, je n’ai pas le souci de me garer quand j’arrive. » C’est pour des raisons d’écologie et d’économie que Sophie a, elle aussi, opté pour le vélo mais pas n’importe lequel : un des cinq vélos électriques mis à disposition par l’entreprise. « J’habite Saint-Genouph, j’ai 11 km à faire. Je n’ai pas choisi le chemin le plus court mais celui qui présentait le moins de risques. Si le vélo n’avait pas été équipé d'une assistance électrique, j’aurais renoncé à cause de la Tranchée. Tout n’est pas rose. Le Pont Napoléon débouche sur un véritable entonnoir. Par endroits, je suis contrainte de passer sur les trottoirs au niveau des quais de la Loire mais à 6 h 30, il n’y a pas beaucoup de piétons. » La location d’un vélo électrique lui a permis de se débarrasser d’une des deux voitures du foyer et la perte de temps n’est pas conséquente. « Je mettais 25 minutes en voiture, je suis parvenue à ne pas en mettre plus de 33 à vélo. » C’est aussi pour préserver l’environnement en même temps que leur portefeuille que Christelle, Arnaud et Isabelle se donnent tous les jours rendez-vous à Druyes. L’un est d’Azay-le-Rideau, l’autre de Druyes, le troisième de Savonnières. « Pour le trajet en voiture entre Druyes et notre lieu de travail, on alterne, on fait une semaine chacun. Ça fonctionne depuis un an et demi et on n’y voit que des avantages. » 30 06 28 21 83 20 Autonomie • 30 à 50 km selon la conduite (de 30 à 50 km/h) Économique • 30 à 50 cts d'euro seulement les 100 km (selon la conduite) Écologique • Aucun rejet de CO2 • Silencieux ! Batteries Lithium DOUBLE AUTONOMIE NOUVEAU ! Classique ou Rétro, mais toujours électriques Rechargeables sur toutes prises de courant 220V Visitez le site web www.scoot-coeur.com 50 la voiture autrement 18 La Nouvelle République Mercredi 15 septembre 2010 Les autos que l’on partage Disposer d’une voiture adaptée à chaque type de déplacement et uniquement en cas de besoin : une piste qui sera explorée à Tours. La plupart sont des coopératives composées de leurs utilisateurs, de collectivités, d’entreprises et de partenaires institutionnels. Leurs bénéficiaires versent des frais d’inscription souvent modiques (30 à 40 €), une avance sur utilisation de 100 à 200 € ainsi qu’un abonnement mensuel (autour de 10 €). La structure d’autopartage met à leur disposition des véhicules de plusieurs catégories dont l’usage leur est facturé en fonction du temps d’utilisation et des kilomètres parcourus. Tours veut être l’une des prochaines agglomérations à proposer ce service. Des contacts sont en cours avec Bordeaux qui a lancé le sien avec succès. Montant de la mise de départ, investisseurs, implantation des stations où les véhicules seront garés, gestion du service : une étude de faisabilité va être menée à terme dans les semaines qui viennent. Le service d’autopartage doit être opérationnel dans le courant de l’année prochaine. un service géré en régie à poitiers Le système a été lancé avec succès à Bordeaux. (Photos France AutoPartage) quoi bon investir dans une auto si l’on n’en a pas impérativement besoin ? Entretien, assurance, stationnement… Outre son prix d’acquisition, posséder une voiture coûte cher. Surtout en ville. D’où l’idée d’en acheter collectivement et de s’organiser pour que chacun puisse en disposer uniquement quand il le souhaite. En France, l’autopartage est né voici dix ans, à Strasbourg. Ses fondateurs ont créé une association, avec le soutien de la ville et de l’agence pour À la maîtrise de l’énergie. Devenue société coopérative d’intérêt collectif, elle fédère aujourd’hui quelque 2.000 adhérents et met à leur disposition un parc de 85 véhicules. « La philosophie de ce système est simple : on ne paie que ce que l’on utilise », résume Joël Steffen, de France AutoPartage, réseau qui fédère désormais des structures du même type dans une douzaine de villes et revendique 7.000 utilisateurs pour un parc de plus de 350 véhicules. En Centre-Ouest, Poitiers est actuellement la seule agglomération à mettre à la disposition de ses habitants un service d’autopartage, Otolis. Il a été confié en régie à l’opérateur de transports publics. Otolis est équipé d’une douzaine de véhicules répartis en trois catégories : citadine, familiale, utilitaire. Composé à 95 % de voitures à bi-carburation (essence et gaz) le parc d’Otolis est réparti dans cinq stations. Le réseau compte aujourd’hui 146 adhérents et en accueille environ six nouveaux par mois. Les temps d’utilisation des véhicules vont de 40 minutes à plus de 4 heures et de 14 à 130 km. L’éco-voiturage à Tours ’est décidé, j’arrête de taxer. 50 kilomètres chaque jour pour me rendre sur mon lieu de travail, c’est 900 € de carburant chaque année. Trop c’est trop. Il est temps de retourner au bon plan étudiant pour réduire l’addition. Justement, www.covoiturage.agglo-tours.fr permet à chacun de trouver le copilote idéal. Lieu de départ et d’arrivée, fréquence et type de trajet, musique préférée ou encore centres d’intérêts, en quelques clics, je retrouve les éventuels conducteurs ou passagers qui me correspondent pour partager la route et les frais. Un nouveau site de rencontres ? Des rencontres qui, en tout cas, aideront à réduire la facture. Le site annonce 3.660 membres inscrits dans le département ; de grandes chances pour moi de trouver des passagers partants d’Azay-le-Rideau pour aller travailler à Tours tous les jours de la semaine. Certains viennent de Chinon, d’autres s’arrêtent à La Riche. Pour les uns c’est occasionnel, pour les autres, un trajet régulier voire quotidien. Inscrite récemment sur le site, les profils des autres membres devraient m’être accessibles. Les passions de chacun m’indiqueront alors les sujets susceptibles d'alimenter les conversations à venir. Avant le départ, nous fixerons ensemble les règles du co-voiturage. Pour la participation financière, c’est le site internet qui calcule le coût du carburant pour le trajet indiqué. Un coût qui, incontestablement, réduira ma facture annuelle. Bien sûr, les mauvaises surprises peuvent arriver. Certains ont déjà dû utiliser la rubrique « On m’a posé un lapin ! ». Mais jusque-là, tout s’est très bien passé pour moi, je me demande même si je ne vais pas chercher des passagers pour un prochain départ en vacances… Vers Tours et au-delà mais toujours à des petits prix écologiques ! C Le covoiturage, c’est bon pour la planète, pour le portefeuille et en plus ça créé des liens. (Photo NR) C. F.-C. en ville autrement La Nouvelle République Mercredi 15 septembre 2010 19 Vélogistic livre plus propre Deux vélos triporteurs électriques qui sillonnent la ville pour livrer des colis… C’est l’idée développée depuis un peu moins de deux ans par la société Vélogistic. Et ça roule ! Après une première approche qui est tombée à l’eau, la société a décroché un premier gros contrat avec Géodis. « Pour ne pas s’embêter à envoyer un camion en ville et pour des questions d’image, ajoute Jean-Marie Hellouvry, c’est plus intéressant pour eux de déposer ici leurs colis pour les livraisons en ville. » Des fleurs, des livres et même des huîtres ou des perruches : les triporteurs de la société livrent les marchandises les plus diverses. Des fleurs, des livres, du vin et même des huîtres ou des perruches... Jean-Marie Hellouvry a créé Vélogistic avec son associé Paul Guillermet, il y a près de deux ans. (Photo NR, Patrice Deschamps) ’est dans un entrepôt de la place Velpeau que la société Vélogistic a jeté son camp de base. De là, Jean-Marie Hellouvry et Paul Guillermet — les deux associés qui se sont lancés dans cette aventure — font partir leurs triporteurs vers les entreprises de la ville. Les deux hommes viennent d’horizons très différents. L’un travaillait dans le monde de l’insertion, l’autre avait développé une activité de commerçant ambulant de vêtements. Rien à voir ni avec le transport ni avec la logistique. C Après une année passée à bourlinguer à travers le monde, Jean-Marie Hellouvry s’est associé avec son vieux copain Paul Guillermet. En cherchant l’activité dans laquelle ils pourraient se lancer, ils sont tombés sur un concept innovant. « C’était une société parisienne, explique Jean-Marie Hellouvry, qui faisait du transport de marchandises en ville avec des triporteurs. » Un mode de transport propre qui a immédiatement séduit les deux entrepreneurs. À Tours, les passants ont pris l’habitude de voir déambuler les triporteurs de Vélogistic. Et la petite entreprise a bien résisté à la crise. Elle a même des projets de développement. « Nous avons l’intention d’acheter un petit fourgon électrique pour livrer des colis plus importants, ajoute le chef d’entreprise. Nous avons aussi passé un contrat avec un vigneron pour livrer ses vins dans la ville en un jour ou deux maximum. Du coup, les restaurateurs peuvent éviter de stocker. » Les deux aventuriers de la logistique à vélo (avec assistance électrique) font tout eux-mêmes. Y compris l’entretien de leurs véhicules. Ils pestent parfois contre les pistes cyclables qui n’en sont pas. Et surtout contre l’absence de réflexion à long terme de la part des pouvoirs publics sur le transport de marchandises en ville. Mais les deux hommes croient en l’avenir... Caroline Devos. Un camion de livraison électrique à Tours e développement durable gagne les transporteurs de marchandises. En fait, la livraison en camion électrique repart. « Repart » car le chocolatier Poulain (Blois) utilisait les batteries roulantes jusque dans les années soixante-dix. Le groupe Deret, présent sur le territoire dans 23 villes, possède une flotte de 50 véhicules électriques. Il s’étoffe un peu plus en ouvrant une nouvelle plate-forme ad hoc à La Villeaux-Dames. « Nous travaillons auprès des enseignes nationales de luxe, de prêt-à-porter et du multimédia. Nous livrons deux parfumeries sur Tours-Centre et Les Deux-Lions deux fois par semaine. Le véhicule, qui peut parcourir entre 95 et 115 km, roule en parfaite autonomie. Nous avons observé ailleurs que certains camions rentraient même de leurs tournées avec 30 à 40 % de charges de batterie résiduelles… », explique Jean-Luc Fournier, directeur de communication du groupe. Les chauffeurs de l’entreprise sont formés une demi-journée sur la conduite et l’entretien basique des véhicules classés en 5,5 tonnes. « De leur façon même de conduire dépend leur consommation énergétique. Deret a passé une convention avec l’Ademe et a signé une charte où il s’engage à réduire les émissions de CO2 de 20 % », ajoute M. Fournier. Le transporteur vient d’ailleurs de remporter le grand prix de l’innovation « Transport et Logistique », toutes catégories confondues lors du dernier Salon des solutions logistiques, le Sitl. Aboutissement d’une réflexion sur la gestion du dernier kilomètre ! Bruno Pille. L Le transporteur Deret développe une flotte « tout électrique ». Il vient de s’installer à La Ville-aux-Dames avec un véhicule capable de parcourir 115 km. (Photo NR, Patrice Deschamps)