dossier de presse

Transcription

dossier de presse
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DOSSIER DE PRESSE
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SOMMAIRE
Générique
3
Résumé
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Synopsis
5
La vie au hasard de Françoise Dériaz
7
Note d’intention de la réalisatrice
8
Note de la production
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Biofilmographie de la réalisatrice
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Biofilmographie de la production
12
Les hommes de sables de Choïna
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Informations annexes
15
- Choïna qui n’existe pas
- L’imaginaire du phare, de la technique à la création du mythe
- Les Nénets
- La spirale (et le tourbillon)
Louise Productions Sàrl
Avenue de France 60
1004 Lausanne
Tél.: +41 21 624 61 16
Fax: +41 21 624 00 16
info@louiseproductions.ch
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Titre
ÉLÉGIE POUR UN PHARE
Durée
56 min.
Réalisation
Dominique de Rivaz
Image et son
Dmitrij Leltschuk
Dominique de Rivaz
Prune Jaillet
Anna Martinella
Dominique de Rivaz
Prune Jaillet
Jan Peters
Heinz Dill
Olivier Kunz
Loredana Cristelli
Peter von Siebenthal
Christoph Walther
Montage image
Narratrice
Scénario
Consultants scénario
Direction de production
Caméra additionnelle
Consultante montage
Montage son et mixage
Etalonnage
Musiques
Mémoire Eternelle, Office des Funérailles
Chœur des moines du monastère de Chevetogne
Direction: Père Thomas Pott
Spinning Jennie de Guy Klucevsek
Accordion Tribe ‘Sea of Reeds’
Chant liturgique Chœur du Monastère des Solovki,
Arkhangelsk
Composition et interprétation
musique additionnelle
Jonas Fischer
Studio son
Projektstudio GmbH, Berne
Post production image
Trinipix, Berne
Studio enregistrement musique
Tonstudio Spiez, Lukas Zaugg
Studio son intérimaire
Studio X Berlin, Alexander Semrow
Production
Louise Productions
Heinz Dill et Elisabeth Garbar
Coproduction
RTS, Radio Télévision Suisse Romande
Unité documentaire
Irène Challand
Gaspard Lamunière
ARTE G.E.I.E.
Unité culture
Kornelia Theune
Caroline Mutz
Ce film a bénéficié de l’aide de
Cinéforom - Fondation Romande pour le Cinéma / Loterie Romande
Pro cinéma Berne - Direction de l’instruction publique
du Canton de Berne, Office de la culture
ÉLÉGIE POUR UN PHARE interprète
librement le poème de
Henri Michaux, La Ralentie, 1937
Citations:
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Sylvain Tesson, Dans les forêts de Sibérie, 2011
Mariusz Wilk, Le journal d’un loup, 1999
Jean-Pierre Abraham, Armen, 1988
Kôbô Abé, La femme des sables, 1988
Maurice Chappaz, A rire et à mourir, 1996
Maik Brandenburg, magazine MARE, février 2011
3!
Choïna, à ciel ouvert
RÉSUMÉ
Son père vient de mourir. Elle est en deuil. Au matin de sa mort, dans un magazine
glané dans un kiosque de gare, une photographie l’interpelle. Il est dit que dans un
hameau perdu du Grand Nord russe, un phare va être éteint à jamais, et son gardien
mis à pied. Sa tristesse s’incarne sans crier gare en ce double destin. Sans qu’ellemême ne comprenne encore pourquoi, elle sait, elle en est persuadée: ce sera là-bas,
le lieu du deuil.
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4!
SYNOPSIS
Tout l’attire vers un phare qu’on dit condamné à être incessamment éteint. Elle vient de perdre
son père. Elle dit: «Aller vers la lumière est sûrement le juste chemin». Mais peut-être – cette
fois encore – arrivera-t-elle trop tard. Qu’importe. Il y a, là-bas, quelqu’un, le gardien d’un phare
condamné. Peut-être sauront-ils – il, elle – se consoler de leurs pertes respectives.
Elle pense: «Là-bas, au delà du cercle polaire, le deuil prendra une autre forme». Elle le sent: si
la vie peut resurgir, ce sera du fond d’elle-même. Alors elle guette. Elle guette le retour du
gardien qui n’est pas au rendez-vous. Elle filme, contre vents et marées, un lieu de désolation
où vestiges de plans quinquennaux, épaves de chalutiers et ossements humains jonchent les
dunes. Trois cent verstes au-delà cercle polaire arctique, entre mer Blanche et mer de Barents,
dans l’immense Russie du nord, son chagrin se transforme en intérêt pour ce lieu étrange, à la
fois fascinant et repoussant, perdu dans les débris rouillés, et qui fut, jusqu’en 1970, un port de
pêche vital pour la Russie. Qui maintenant est dévoré par les sables qui avancent. Catastrophe
écologique ou malédiction? Шойна которой нет - Choïna qui n'existe plus.
Peu à peu son chagrin s’estompe. Elle voit la poignée d’habitants qui se bat contre les sables.
Des irréductibles. Bien en vie. Et chaque jour le phare qui se dresse, insolent, bien que muet. Et
les baies de la toundra qui percent le sable, vivantes, colorées. Et les enfants qui se jouent du
sable et l’eau qu’on y puise.
Au fil des jours où ni le soleil ni la lune ne montent à l’horizon, en ce babi lieta, cet été indien,
elle capte, en longs plans-séquences, à la limite de la photographie, les préparations en vue de
l’hiver austral, le lancer du ballon sonde, le passage annuel du tanker de diesel, le feu dans
l’archaïque four à pain… Elle assiste à la leçon de chant à l’école, elle croque les enfants à la
cantine, les ados à la disco, entre sables et vodka... Chaque jour elle observe les oies qui s’en
vont vers le sud. Une mouette morte bat de l’aile, exposée au sommet d’un pieu. La mort, à
Choïna, est intimement mêlée à la vie. À sa vie.
Les épaves des chalutiers l’attirent, à marée basse elle y revient. Et puis soudain elle se
souvient: cette image d’un chalutier couché sur le flanc, c’est celle que son père a prise d’elle,
sur une côte du Finistère, lorsqu’elle avait cinq ans. Et cette autre photo d’elle, petite fille
pensive sur les marches d’un escalier en colimaçon, les escaliers d’un phare breton. En quête
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5!
d’un lieu de deuil, elle comprend qu’elle est venue ici à la rencontre de l’image primordiale,
l’image qui a fait d’elle une cinéaste. Sa quête soudain prend sens. Son film improvisé, chahuté
par les vents, au-delà du deuil, est un hommage à la transmission.
À la veille de s'en retourner, elle va faire ses adieux au phare abandonné. Elle ne sait comment
prendre congé de ce pachyderme inutile. Le soir tombe. Elle pose son oreille contre la porte de
fer rouillé comme on ausculterait un monstre pour être certain qu’il est bien mort. Et alors elle
entend. Elle entend une plainte, une plainte animale, interminable. Elle entend le phare pleurer.
Alors elle prend le phare dans ses bras. Et ensemble ils dansent.
Désensablement journalier
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6!
LA VIE AU HASARD
Soudainement confronté à la mort et précipité en un instant dans l'immensité sidérale des mystères
de l'existence, faut-il se blottir dans sa douleur, ou partir pour les confins du monde pour éprouver le
vertige des abîmes? Se laisser submerger par le chagrin ou se propulser à corps perdu vers
l'inconnu?
Une rencontre, une phrase attrapée au vol ou une image viennent parfois, sans crier gare, changer
le cours d'une voie qui semblait toute tracée. Découverte inopinément dans un magazine, la
photographie d'un phare du bout du monde voué au silence éternel évoque alors le souvenir d'un
père tout juste décédé, laissant sa fille sans balises, tel un esquif livré à la tempête.
Faute d'avoir pu sauver l'homme qui fut le repère de son enfance, Dominique de Rivaz part pour le
grand nord polaire en espérant arriver avant que le phare ne s'éteigne à jamais et que son gardien,
comme elle, ne se retrouve orphelin.
Le hasard a donc irrépressiblement guidé ses pas au bord de la mer Blanche, plus précisément à
Choïna. Dans cette ville à l'abandon dévorée par les sables, où une poignée d'habitants
s'accrochent désespérément à leur terre, leurs racines et leur raison de vivre, elle se retrouve
inéluctablement confrontée au phare désormais aveugle, aux traces du gardien congédié, à l'agonie
d'une bourgade naguère prospère, aux ruines pitoyables de l'Union soviétique.
Symbolique de la force inébranlable, vue à hauteur d'enfance, d'un père protecteur, le phare est de
taille à résister longtemps à l'ensablement. Désormais seul et abandonné, supplanté par le GPS, il
se mue en sentinelle de la mémoire du passé, en écrin éternel des souvenirs déposés à ses pieds
par les esseulés de passage.
Dans les interstices de la désolation extrême, la ténacité de la vie se déploie pourtant avec une
vigueur insoupçonnée.
Le hasard qui l'avait amenée à endurer le deuil de son père dans le désert polaire l'a finalement
emplie de sensations vivifiantes. L'âpre lutte des végétaux pour subsister dans ce climat hostile, les
rires d'enfants crânement insouciants ou encore l'espoir irréductible des naufragés des sables –
pépites si précieuses dans tant de désolation – l'incitent insensiblement à se tourner du côté de la
vie. Ces images, elle les offre en partage au regard du monde.
Françoise Deriaz
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7!
NOTE D’INTENTION, Dominique de Rivaz
ÉLÉGIE POUR UN PHARE représente, dans ma filmographie, un projet atypique. Le décès de mon
père, un phare condamné à être éteint, son gardien mis au rebut, un drame écologique et une
malédiction sont les acteurs muets d’ÉLÉGIE POUR UN PHARE.
ÉLÉGIE POUR UN PHARE se veut moyen métrage documentaire expérimental à la croisée des
chemins qui structurent ma vie créative aujourd’hui: le cinéma et l’écriture. À la croisée, également,
du documentaire et de la fiction.
Le texte off, scandé de façon particulière, est réduit à sa plus minimale expression. Un texte plus
proche d’une partition que d’un écrit journalistique. Il y est question de la quête d’un lieu, le lieu du
deuil, de l’absence, et du parcours qui mène vers la lumière, quelle qu’elle soit.
Le lieu où se déroule le récit est un hameau de trois cents âmes au-delà du cercle polaire, dans le
Grand Nord russe. Je viens d’y passer seule de longues semaines. La vie, là-bas, a une lenteur de
plans-séquences. Cette lenteur, à la limite de la photographie, m’est nécessaire comme elle est
nécessaire au récit: elle est surtout indispensable au deuil, indispensable à la mémoire qui tente de
se souvenir, indispensable enfin à la communion avec ce lieu étrange. On pourrait dire d’ÉLÉGIE
POUR UN PHARE que c’est un essai documentaire zen, aux antipodes d’un film pour zappeurs. Son
univers évoque un peu, dans le domaine du cinéma comme dans celui de la littérature, le lieu à la
fois réel et symbolique que décrit l’auteur japonais Kôbô Abé dans son roman, La femme des
sables.
ÉLÉGIE POUR UN PHARE joue sur ces différents niveaux: un niveau de réalité, l’histoire véridique du
hameau de Choïna jadis colonie de pêche fleurissante, puis l’invasion désastreuse des sables; le
niveau autobiographique, la perte du père; le niveau – fictionnel – de la rencontre qui n’aura jamais
lieu, avec le gardien du phare. Choïna réunit à elle seule les fils de cette quête multiple, Choïna
devient métaphore de la vie.
Le temps, dans ce village où avancent les sables, est hors de notre temps habituel. Et l’image doit
se soumettre à ce rythme particulier: un temps où chacun doit renoncer à intervenir. C’est cela, la
vie des habitants de Choïna, dans ce désert le plus austral et le plus petit de la planète: une
impuissance à intervenir. Impuissance à l’égard du drame écologique qu’ils vivent et impuissance
face à l’abandon du lieu par les autorités du pays.
Après des longs métrages de fiction, MEIN NAME IST BACH et LUFTBUSINESS, j’ai eu besoin de
travailler seule, avec des moyens minimaux.
Je souhaite qu’ÉLÉGIE POUR UN PHARE entraîne chacune et chacun aux confins de soi-même, aux
confins du monde connu.
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8!
NOTE DE LA PRODUCTION
Il y a toujours une part de mystère dans les circonstances qui aguillent les projets jusqu'à nous.
Celui de Dominique de Rivaz nous arriva par un coup de fil, forcément inattendu. Rapide, direct, à
l’image de sa personnalité et de son tempérament vif.
Une certitude se cristallisa, tant Dominique de Rivaz sut donner forme à son propos et à le
matérialiser en le documentant au cours d’un premier voyage à Choïna. Un séjour qui s’imposa à
elle comme une évidence pour faire face à une autre réalité, celle consistant à voir et à sentir son
père s’en aller, inéluctablement. Sans pouvoir faire quoi que ce soit pour qu’il en soit autrement.
Cette déchirure se transmua en un défi à la vie quand, sans trop savoir pourquoi, il lui apparut
soudain sans l'ombre d'un doute que c’était là-bas qu’elle devait se rendre.
Le film a pris progressivement corps, par strates successives, tissage subtil d’images, de sons et de
mots. Dominique est revenue à Choïna pour y capter le dialogue intime qu'elle poursuit avec ce lieu
improbable qui l'a choisi plus qu'elle ne l'a choisi. Face au phare éteint qui se dresse comme une
balise familière et salutaire de son paysage intérieur aux contours soudain nouveaux, ces arpents
de désert polaire vont devenir par la force des choses le sanctuaire de son deuil.
Heinz Dill, producteur
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9!
Dominique de RIVAZ, réalisatrice
Réalisatrice,
photographe
et
auteure.
Originaire de Sion, née en 1953 à Zurich.
Domiciliée à Berne, vit et travaille entre Berne
et Berlin. Licence ès littérature et histoire
modernes de l’Université de Fribourg, sous la
direction du Pr Jean Roudaut. Nombreuses
activités dans le cinéma en Russie, Ukraine,
Tadjikistan, Estonie. Les cinématographies
d’Asie, Afrique et Amérique latine ont
influencé durablement ses choix esthétiques.
Parle couramment l’allemand, le suisse
allemand, l’italien, l’anglais, le russe.
Longs métrages de fiction
LUFTBUSINESS
Meilleure interprétation masculine pour Dominique Jann, Quartz 2009
Festival international du film de Locarno 2008, section «Ici et ailleurs»
Tómas Lemarquis, Dominique Jann, Joel Basman, André Jung, Claude De Demo.
CAB productions (CH), Iris productions (LUX), SF DRS, Arte, 96’, 2007
MEIN NAME IST BACH
Prix du Cinéma Suisse 2004
Sélectionné pour représenter la Suisse aux Oscars 2004, catégorie «Meilleur film étranger»
Jürgen Vogel, Vadim Glowna. 106’, 2003
CAB Productions (CH), Pandora Film (D), Twenty Twenty Vision (D), ARTE, WDR
Documentaires
CLAUDE GORETTA
Portrait du cinéaste suisse Claude Goretta, 26’, RTS / SF DRS, 2012
DESIGNSUISSE
SRG SSR idée suisse, 12’, 2006
CHERE JACQUELINE… HOMMAGE A UNE GRANDE DAME DU CINEMA
Portrait de la cinéaste Jacqueline Veuve, 52’, TSR, 2005
MON PERE, C’EST UN LION (JEAN ROUCH, POUR MEMOIRE)
Coréalisation Lionel Baier, 7’, 2002
ONOMA, EXPO 02
SRG SSR idée suisse, 18’, 2002
GEORGES BORGEAUD OU LES BONHEURS DE L'ECRITURE
PCT Production - INA, documentaire, 52’, 1993
BALADE FRIBOURGEOISE
Coréalisation Jacqueline Veuve, docu-fiction, Hugo Corpataux Productions, 60’, 1993
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Courts métrages
BANNII DJEN (LE JOUR DU BAIN)
Court métrage noir/blanc 35 mm, 20’, 1994
Léopard de Demain, Festival international de Locarno
Grand prix du Festival du court métrage de Namur
AELIA
Court métrage noir/blanc 35 mm, 20’, 1985
Prix du Public meilleur film étranger Festival du court métrage de Clermont-Ferrand
Prix du court métrage Festival de Figueira da Foz - Prix du Canton de Berne
Ouvrages photographiques
Les Hommes de sable de Choïna (parution septembre 2013)
Ouvrage photographique à quatre mains, en collaboration avec Dimitri Leltschuk
Editions Noir sur Blanc, 2013
Sans début ni fin - Le Chemin du Mur de Berlin
Ouvrage photographique, à pied sur le Chemin du Mur de Berlin,
Editions Noir sur Blanc & Benteli Verlag, 2009
Romans
Rose Envy
Roman, Editions Zoé, 2012
Sélection Le Roman des Romands 2013
Sélection Prix du public de la RTS 2013
Sélection Prix Wepler-Fondation-La Poste 2012
La Poussette
Roman, Editions Buchet-Chastel, 2011
Sélection Prix Rive gauche 2011
Douchinka
Roman, Editions de l’Aire, 2008
Prix Schiller Découverte 2009
Théâtre
Tache: [ta∫] n. f.
Collection Théâtre suisse
Éditions L’Âge d’Homme & Société Suisse des Auteurs, 2002
www.dominiquederivaz.de!
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LOUISE PRODUCTIONS Sàrl
Société basée à Lausanne, Suisse, fondée en 1996.
Producteurs: Heinz Dill et Elisabeth Garbar.
Louise Productions a commencé par offrir des services de production exécutive pour le cinéma, la
télévision et la publicité, assurant en particulier l'accueil de productions étrangères venant tourner
en Suisse, que ce soit pour le long métrage, le documentaire de télévision ou la publicité
(LA DÉBANDADE de Claude Berri, Renn Productions; CHAOS de Coline Serreau, Les Films Alain
Sarde, des vidéos musicales de Phil Collins ou Maxime Le Forestier).
Depuis 2001, Louise Productions développe et produit des films documentaires et de fiction, à la
fois pour la télévision et le cinéma.
La démarche de Louise Productions se distingue par son engagement aux côtés des auteurs et
l’accompagnement qu’elle assure tout au long de la réalisation de leur film.
Filmographie
2013 ÉLÉGIE POUR UN PHARE, essai cinématographique de Dominique de Rivaz, en coproduction avec la
RTS, la SSR et Arte G.E.I.E., et avec le soutien de Cinéforom, Fondation romande pour le cinéma, la
Loterie Romande, Pro cinéma Berne, Direction de l’instruction publique, Office de la culture
L’ESCALE de Kaveh Bakhtiari, documentaire cinéma en coproduction avec Kaléo Films, Paris, et la
Télévision suisse SRG SSR, avec le soutien de l’Office fédéral de la culture, du Fonds Regio Films, de
la Ville de Genève, du Fonds culturel Suissimage. de la fondation Corymbo, du Pour-cent Culturel
Migros, Film für eine Welt,du Centre national de la cinématographie et de l’image animée et de la
Région Ile-de-France.
Sélection officielle Cannes 2013, Quinzaine des Réalisateurs
2012 HIVER NOMADE de Manuel von Stürler, coécrit par Claude Muret. Documentaire de cinéma (90 min.)
en coproduction avec TSR Radio Télévision Suisse, Arte G.E.I.E. et le soutien de l’Office fédéral de la
culture, du Fonds Regio Films (avec la Loterie romande, la Ville de Lausanne et la Fondation vaudoise
pour le cinéma), du Fonds culturel Suissimage, de la Fondation UBS pour la culture, de la Gesellschaft
zu ober Gerwern Bern, du Bürgergemeinde Bern, de la Fondation SUISA, du Pour-cent culturel Migros.
Première mondiale au Forum de la Berlinale 2012
Visions du Réel, Nyon - Prix du meilleur documentaire suisse toutes catégories
Nommé Meilleur documentaire aux European Film Awards 2012
Quartz 2013 pour la meilleure photographe à Camille Cottagnoud
Prix spécial de l’Académie du cinéma suisse à Karine Sudan pour son montage
ème
55 San Francisco International Film Festival
Dok Fest Münich
Seattle International Film Festival
Et de nombreux autres festivals. Voir www.hivernomade.ch
2009 À L'OMBRE DE LA MONTAGNE de Danielle Jaeggi. Voyage inédit dans le temps... entre
sanatoriums et présence allemande, la Suisse se trouve alors face à son destin. Documentaire
long métrage de cinéma en coproduction avec Les Films d'Ici, Paris, Graffiti Doc, Italie, SRG SSR idée
suisse (TSR) et Arte G.E.I.E., avec le soutien de l'Office fédéral de la culture, la Fondation vaudoise
pour le cinéma, du Fonds Regio Films, du Canton des Grisons et de la Ville de Davos. Sorti en salles
en Suisse romande le 28 octobre 2009.
2009 LA BEAUTÉ CRUE d'Hervé Nisic et Michel Beretti. Réflexions sur la relation que les artistes
contemporains ont entretenue avec l'Art brut comme source d'inspiration. Documentaire de long
métrage, en coproduction avec la Télévision suisse romande et Atopic,Paris.
Festival du film d'art 2009, Montréal, Canada.
2008 AU CAFÉ ROMAND de Richard Szotyori avec Matthias Urban, Jean-Pierre Gos, Jane Friedrich
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et Isabelle Tosic. Court métrage de 9 min. Coproduction avec la Télévision suisse romande et le
soutien de l'Office fédéral de la culture, la Fondation vaudoise pour le cinéma, le Fonds Regio Films,
Vevey-Riviera, Casino Barrière. Prix du Meilleur espoir suisse et Prix du jury des jeunes au Festival du
film de Locarno. Sortie en salles en Suisse romande le 28 octobre 2009 en première partie du film UN
AUTRE HOMME de Lionel Baier (6136 entrées en Suisse).
2007 LA VALISE de Kaveh Bakhtiari avec Maurice Aufair et Bella Wajnberg. Court métrage de 12 min.
Coproduction avec la Télévision suisse et le soutien de l'Office fédéral de la culture, la Fondation
vaudoise pour le cinéma, le Fonds Regio Films, les villes de Genève et Vevey, le Pour-cent culturel
Migros. Sortie en salles en 2009 en première partie du film A L’OMBRE DE LA MONTAGNE de
Danielle Jaeggi.
Festivals Cinéma Tout Ecran 2007, Suisse (Prix meilleur court métrage suisse); Regensburg Short Film Week
2007, Allemagne (Prix du public); Fipa Festival 2008, France; Trieste Film Festival 2008, Italie; 43rd Solothurn
ème
Festival 2008, Suisse; Tampere Film Festival 2008, Finlande; 10 Festival du film francophone 2008, Autriche;
Edinburgh Film Festival, Ecosse; Sydney International Festival 2008, Australie; Festroia International Film Fest.
2008, Portugal; Festival Cinema Jove 2008, Espagne; Fairecourt Festival 2008, France (tournée de dix villes);
Odense Film Festival 2008, Danemark; Rhode Island Festival 2008, Etats-Unis; Festival du film francophone 2008,
Suisse; FICFA Festival du film d'Acadie 2008, Canada; Savannah Film Festival 2008, Etats-Unis; Festival de
Badalona 2008, Espagne; 17th Mediterranean Fest. of New Filmmakers 2009
2005 LE SOUFFLE DU DÉSERT de François Kohler. Documentaire de cinéma 80 min. produit pour le
compte de XL Production pour Film & TV Sàrl, en coproduction avec l'Office national du film du
Canada, la Télévision suisse romande et Arte G.E.I.E., avec le soutien de la Fondation vaudoise pour le
cinéma et le Fonds Regio Films. Sortie en salles en Suisse romande en 2005 et Suisse allemande en
2006, ainsi qu'en Belgique. Près de 9000 entrées en Suisse et 3000 en Belgique.
2003 iXième, JOURNAL D'UN PRISONNIER de Pierre-Yves Borgeaud et Stéphane Blok. Documentairefiction de long métrage. Coproduction avec la Télévision suisse romande, avec le soutien de l'Office
fédéral de la culture, de la Fondation vaudoise pour le cinéma et du Fonds Regio Films. Sortie en salles
en Suisse romande en 2004 avec 980 entrées.
Festivals Festival de Locarno 2003, Suisse (Léopard d'or de la compétition vidéo internationale); New-York
International Independent Film and Video Festival 2004, Etats-Unis; Trieste 2004, Italie; Festival international du film
de la Rochelle 2004, France; SefNef Seoul Net and Film Festival 2004, Corée du Sud; VIPER Basel 2004, Suisse.
Productions en cours:
L’AIR DE RIEN
NAIN GÉANT
THIEL LE ROUGE
Court métrage de fiction de Sylvie Lazzarini, coproduit par Firelano
Productions, Paris.
Court métrage d’animation de Fabienne Giezendanner.
Long métrage documentaire de Danielle Jaeggi et Alain Campiotti.
Productions en financement:
À MOI!
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Long métrage de fiction de Kamal Musale, avec le soutien de l’Office
fédéral de la culture.
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Les hommes de sable de Choïna
de Dominique de Rivaz et Dmitri Leltschuk
Ouvrage de photographies bilingue français-allemand
Editions Noir sur Blanc
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Suite à leurs voyages dans le Grand Nord russe, Dmitri Leltschuk et Dominique de Rivaz
confrontent leurs regards sur Choïna, un village des rives de la mer Blanche, aujourd’hui envahi par
les sables. Les hommes de sable de Choïna évoque le destin des habitants de ces lieux reculés,
livrés aux forces de la nature. Lyriques et contemplatives, baignées par la lumière particulière du
Nord, ces photographies donnent à penser sur l’immensité du monde.
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Parution : septembre 2013
29 € / 36,50 CHF / 232 pages
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Informations annexes
Шойна которой нет - Choïna qui n'existe pas
Aperçu historique
L'histoire se passe dans le Shoinskaya Polar Desert, à presque 4000 km de la Suisse, dans le
désert le plus septentrional au monde, dont le hameau, Шойна (Choïna) est la «capitale».
Choïna, autrefois, était un campement fréquenté par les nomades éleveurs de rennes Nenets qui
peuplent la presqu'île de Kanin qui s'étend au delà du cercle polaire, à 400 km au nord de la ville
d'Arkhangelsk.
Dans les années 1930, Choïna était une très importante colonie de pêche, on y comptait jusqu'à
60 bateaux par jour, on la surnommait même «Mourmansk la seconde». En 1933, l'usine produisait
2,5 millions de boîtes de conserve par an.
Pendant la seconde guerre mondiale, la Russie eut besoin de grands projets de capture de
poisson. La mer Blanche fournissait en quantité innombrable morue, flétan, béluga, éperlan, plie,
poisson-chat… Les côtes fournissaient les phoques. Le poisson était traité au sel, mis en barils,
puis envoyé à Arkhangelsk. Des caravanes de chevaux, chargées de ce poisson congelé,
parcouraient 400 km en direction du continent, pour revenir avec des voyageurs, du courrier, de la
nourriture. La devise étant: «Tout pour le front, tout pour la victoire».
Choïna disposait de trois amarrages immenses. Les jetées étaient couvertes de carcasses de
baleines blanches, de bélugas, de requins: il y avait tant de poissons qu'il était impossible de tout
remonter à la fois. Des baraquements à deux étages accueillaient les deux à trois mille ouvriers et
pêcheurs du kolkhoze Pôle Nord. Les ouvrières éventraient les animaux avec des couteaux,
séparaient la couche de graisse de la peau. Les ouvriers coupaient des morceaux à la hache, les
mettaient dans des barils de bois. La graisse servait à fabriquer du savon, la chair nourrissait les
renards, les martes et les zibelines des fermes à fourrure. La ferme collective Красная Заря",
l'Aube Rouge, comptait cinquante vaches pour le lait frais.
Extrait d’archives soviétiques
Une fabrique de briques tournait à plein temps. Le bourg comptait une école russe et une école
nenets, des ateliers, deux bains, un hôpital, des espaces verts, des jardins potagers… On croyait
alors à un avenir heureux, dans le droit chemin du Parti communiste. Le magasin ne manquait
!
15!
jamais de produits, même si fruits et légumes n'étaient livrés qu'en automne. Le samedi, le club et le
cinéma étaient noirs de monde. On y dansait au son de l'accordéon.
Злые духи, les esprits malins
La guerre finie, les poissons furent exportés par avion. C'est à cette époque que, lors de la
construction de la piste d'atterrissage de secours, fut déplacée la pierre de culte des Nenets. Les
Nenets locaux en sont certains: les esprits malins, злые духи, planifièrent, à ce moment précis,
d'envoyer les sables et le malheur sur Choïna.
Les stocks de poisson s'épuisèrent. La pêche en mer Blanche fut interdite pour cinquante ans.
Début des années soixante, la conserverie fut fermée et délocalisée.
Une nuit de novembre 1963, un ras de marée balaya le quai, détruisit une rue entière d'habitations,
emporta les entrepôts et le cimetière. Cette date marque le début de la fin de la colonie Choïna. La
ferme collective fut délocalisée. Plus de production, plus de salaires. Les gens commencèrent à
quitter Choïna pour Arkhangelsk et les villes environnantes du continent. Choïna fut déclarée «sans
perspectives» par les autorités de Moscou. Ne subsistèrent qu'un détachement de l'armée, la
station météorologique, le phare, l'école, la poste et l'administration.
Dans les années 1980, voilà que, les sables se mirent en marche, comme chez Shakespeare la
forêt de Birnam. Les avis divergent sur les origines de cette catastrophe: imprévoyance, drame
écologique ou malédiction… En 1929, le Comité central des soviets de Russie, qui voulait
sédentariser les nomades, créa le District de Nenets qui recouvre les campements des Samoyèdes
le long de l'océan Glacial. Le village de Choïna est un exemple de cette expérience de
sédentarisation. Le lieu fut fort mal choisi: il se situe sur des sables mouvants. Lors de l'abattage
massif des animaux marins, de la pêche à outrance et le chalutage de fond durant les années de
gloire de Choïna, les filets arrachèrent la vase du fond de la mer Blanche. Plus rien ne retint le
sable. Plus tard, les bêtes du kolkhoze d'abord, les voitures tout terrain ensuite, anéantirent le tapis
de mousse de la toundra. Ces deux revêtements détruits, plus rien ne put arrêter l'avancée des
sables.
Quoi qu'il en soit et depuis lors, les dunes engloutissent les maisons d'habitation, la porcherie, la
boulangerie, les bains... La caserne militaire doit être déplacée à l'intérieur des terres, ar le sable
avance de plusieurs mètres par an.
2010. Le phare de Choïna, symbole de vie et de résistance de ce lieu hors du commun, est
condamné.
Choïna, Klondike sibérien
Aujourd'hui, 375 habitants sont recensés à Choïna. Les réserves de poisson épuisées, les
ressources ne suffisent plus à nourrir les habitants. Le sable engloutit rues et maisons; l'hiver, la nuit
polaire envahit le hameau. Choïna, victime d'une situation post soviétique désolante (un cargo livre
des containers de nourriture sans garantie aucune, les hommes y survivent rarement jusqu'à l'âge
de la retraite – 55 ans – à cause de l'alcool), Choïna, la «sans perspectives»", aurait disparu depuis
longtemps sans le courage de quelques irréductibles. Choïna, Klondike sibérien de notre siècle,
laissée exsangue après une ruée aux poissons dévastatrice et abandonnée à elle-même dans les
oubliettes de l'Histoire.
О тебе не пели песен, Шойна,
Ты запела о себе сама.
Personne ne t’a chantée, ô Choïna,
Alors tu t'es chantée toi-même.
Choïna qui touche au cœur celles et ceux qui s'égarent sous ses latitudes…
!
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L'IMAGINAIRE DU PHARE
DE LA TECHNIQUE A LA CRÉATION DU MYTHE
Les phares sont aujourd'hui indissociables de notre littoral. Ils ont acquis au fil des ans une charge
symbolique, un sens, un imaginaire qu'ils n'avaient pas à l'origine. La littérature a joué un rôle
certain dans cette mutation très lente. Déjà dans l'Odyssée, premier texte écrit de notre culture,
Homère chantait ce guide lumineux. Quant au Pharos d'Alexandrie, prototype des phares et
«merveille du monde», il est avant toute chose le témoin de la puissance et de l'imaginaire de
l’Egypte, au même titre que les Pyramides.
Pharos reste une exception. Dans l'antiquité, les phares sont très rares, voire inexistants. En ce
temps-là, on se sert plutôt de torches ou de feux de broussailles occasionnels dont la fonction,
essentiellement utilitaire et militaire, est dénuée de connotation métaphorique. C'est pourquoi, dans
les textes anciens, les phares sont généralement cités par les historiens ou les stratèges à propos
de batailles ou de conquêtes. Lucain, Suétone et Tacite les évoquent au sujet de la guerre civile
entre César et Pompée, et les chroniqueurs du Moyen Âge les mentionnent dans leurs relations de
la conquête de l'Angleterre, du règne de Charlemagne, de celui de Saint Louis ou de l'aventure des
Croisades. Ces textes descriptifs peuvent paraître assez froids. Les phares resteront des objets
«techniques» ou «scientifiques» de la Renaissance (Carnets de Léonard de Vinci), puis du siècle
des lumières (recherches savantes de Buffon), jusqu’au milieu du XIXème siècle, âge d’or de la
signalisation maritime.
L'imaginaire de la mer et de la tempête est plus ancien: il remonte à Homère. Citons encore
l'Enéide de Virgile, Les Métamorphoses d’Ovide, les Petits poèmes d'Avienus, Les Satires de
Juvenal, la fameuse «tempeste» du Quart Livre de Rabelais et même certains vers de Ronsard ou
de Pierre de Marbeuf. Mais pour la symbolique du phare, il faudra attendre le début du XIXème
siècle.
Deux grands auteurs donnent au phare ses lettres de noblesse. Jules Verne, le premier, célèbre à
travers lui l'électricité, l'industrialisation, le labeur des ingénieurs, le progrès scientifique. Ce
positivisme scientifique est à l'origine de la science-fiction moderne.
Parallèlement, chez Victor Hugo, apparaît le gardien de phare. Le bâtiment – identifié – dans le
paysage devient un bâtiment «identifiant». Grâce aux «travailleurs de la mer», l'édifice acquiert son
statut symbolique et humain. La relation emphatique et affective entre le spectateur et l'objet est
créée, l'imaginaire du phare naît. Devenu «poétique», il s'enrichit au travers des différents courants
esthétiques – romantisme, réalisme, symbolisme. On le retrouve chez Vigny, Lamartine, Corbière,
Laforgue, Baudelaire, Edgar Allan Poe, Maupassant, Flaubert, pour ne citer qu'eux.
À la fin du XIXème siècle, deux courants se dessinent: le souvenir du bord de mer, positif, mais aussi
le thème du huis clos. Le phare devient un lieu de drame, de tension et de mort. Le gardien fou et
enragé, le naufragé, le sauveteur héroïque, le pendu, le cocu, la veuve et l'orphelin font les beaux
jours de la «littérature de gare» et du roman noir. Le thème est également exploité par le théâtre,
l'opéra et le cinéma. Les titres des romans sont à cet égard significatifs: Le mystère du phare de
Jean de La Hire (Tallandier, 1937), Le phare de l'épouvante de Robert Lestrange (Tallandier, 1959),
Le phare maudit de Philippe Néré, Le tueur dans le phare d'Andrew Garve (1964). Ceux des
œuvres dramatiques ne le sont pas moins: pour la seule année 1928, citons Ar Men ou le phare qui
s'éteint, drame lyrique de l'abbé François Lozet, et la création de La tour de feu, opéra de
l'autrichien Silvio Lazzari, breton d'adoption.
Le cinéma n’est pas en reste: Le phare dans la tempête (1920), Le phare qui s'éteint (1926), Le
phare du malheur (1955) et surtout le magnifique Les gardiens de phare de Jean Grémillon (1929).
Beaucoup plus tard, ce courant ressurgit dans la bande dessinée: L'ouragan de feu de Jacques
Martin (1975), Meurtre dans le phare de Clerc et Landon (1986). L'homme dans le phare est le
dépositaire de nos peurs et de nos angoisses ancestrales.
Quant au souvenir positif, il apparaît avec la naissance des stations balnéaires. Le phare est un
élément de reconnaissance pour une destination de vacances, comme le décrit si bien Virginia
Woolf dans La promenade au phare (1927). Objet publicitaire, il vante les mérites des compagnies
de chemin de fer, des casinos, des villégiatures et de la plage. On visite la tour pour des
observations panoramiques, on photographie le point de vue remarquable, on envoie des cartes
!
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postales, on décore commodes et tables de nuit. Au bazar de la plage, on achète vêtements,
assiettes décoratives, boîtes de gâteaux, salières et poivrières à l'effigie d'Ar Men ou de Cordouan.
Les touristes, nouveaux consommateurs, s'approprient un espace naturel sauvage, mais
néanmoins «habité» et sécurisé.
Déjà Alphonse Allais, dans Phares, caricaturait ce voyeurisme touristique et les rapports houleux
entre marins et terriens, en narrant la visite d'un phare planté... en plein Eure! La tempête et le
sauvetage en mer deviennent spectacle, les chants de marins pour touristes pullulent. Même des
auteurs moins populaires comme Pierre Mac Orlan ou Max Jacob se sont prêtés à ce jeu.
Fruit d'un lent et savant amalgame où se mêlent la complexité d'un objet technique, la place du
gardien, des fonctions légendaires, l'anachronisme des lieux et le conflit avec les éléments naturels,
l'imaginaire du phare évolue à partir de 1950, date à laquelle, grâce aux progrès de l'automatisation,
il cesse d’être habité. Advient la nostalgie d’un passé magnifié, oublieux de la dureté de la vie des
gardiens. Il se transforme alors en un lieu d'isolement, de retraite, de réflexion, de méditation,
presque un monastère. Le phare acquiert une valeur presque mystique: il devient un guide vers la
vérité, un éclaireur, une lumière spirituelle. C’est ainsi que l'envisagent, par exemple, Jacques
Prévert dans Le gardien de phare aimait trop les oiseaux, Yukio Mishima dans Le tumulte des flôts
ou encore Sergio Bambaren dans son Gardien de phare.
Les phares, désormais inhabités, rendus moins utiles depuis l’introduction du satellite, font à
présent partie de notre patrimoine imaginaire.
Margot Desachy et Francis Dreyer
Les phares, une anthologie
L’Archipel, 2005
La spirale (et le tourbillon)
Les vrilles de la vigne, les coquillages découverts sur la plage, l'escargot qui rampe dans l'humide et
ces chemins enroulés autour de la montage jusqu'au château aux toits pointus… l'œil d’un enfant
ne manque pas d'images spiralées pour alimenter sa contemplation. À travers celle-ci, la spirale
s'inscrit dans sa mémoire des formes, à proximité des autres figures volumétriques. Cependant, la
vision inconsciente ne saurait se satisfaire de ces représentations figées de l'hélicoïde. Une spirale
qui s'offre au regard est nécessairement un volume fini. L'essence de la spirale imaginaire subit par
là une double trahison. Certes, la spirale symbolique est forme, volume. Mais elle est avant tout
mouvement. L'hélicoïde du rêve est une dynamique en accomplissement. Elle est une image en
devenir. Dans le rêve éveillé, c'est-à-dire au cœur de la vie psychique, une spirale n’a ni origine ni
but déterminés. Si cela était, elle serait une figure arrêtée et perdrait dans l'instant sa nature
transformante. L'hélicoïde imaginée induit le développement, l'avancée, le trajet, la mouvance. La
figure imaginaire ne saurait avoir de limite.
Georges Romey
Dictionnaire de la Symbolique II
Albin Michel 1997
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Les Nénets
Les Nénets, du groupe des Samoyèdes, semblent venir des monts Saïan, en Sibérie méridionale.
Ce peuple se serait mélangé aux aborigènes qui, selon des récits traditionnels, vivaient dans des
abris souterrains. Chez les peuples autochtones sibériens, il fait partie des Ouraliques. ll représente
le groupe le plus important parlant le samoyède.
Lors de l'invasion mongole, les Nénets, ainsi que d'autres tribus du nord-ouest de la Sibérie,
payaient des impôts au khanat sibérien de Koutchoum Khan. En 1585, les Russes annexèrent ces
tribus et imposèrent leurs propres impôts en fourrures.
Les Nénets éleveurs de rennes, qui vivaient dans la toundra, utilisaient des chiens de berger et des
luges tirées par des rennes. Au printemps, ils emmenaient leurs troupeaux vers le nord et
retournaient au sud avec eux en automne.
Les Nénets chassaient les mammifères marins, pêchaient dans les lacs et les rivières et attrapaient
des oiseaux migrateurs, oies et canards, au moyen d'immenses enclos de filets. Ils vivaient dans
des tentes coniques, faites d'écorces de bouleau en été et de peaux de renne en hiver.
Les Nénets étaient chamanistes et animistes. Ils croyaient que les montagnes, les fleuves et autres
caractéristiques physiques avaient un esprit propre. Le chamane avait pour mission de soigner les
malades, de prédire l'avenir et de donner des conseils pour la chasse.
Après la révolution de 1917, le pouvoir soviétique chercha à remettre en cause le mode de vie
nomade et à abolir le chamanisme.
Le territoire côtier (mer de Barents) du nord de la Russie. sur lequel les Nénets sont répartis est
désertique. Il s’étend de la presqu'île de Kanin au cours inférieur de l'Oussa, au nord des monts
Oural et de Vorkouta. Le chef-lieu, Narian Mar, est situé sur l'estuaire de la Petchora, au centre du
territoire. La population nénets s'élève à environ 38’000 habitants.
L’association du peuple autochtone nénets défend leurs droits au sein de la Fédération des petits
peuples de Russie.
Les Nénets doivent faire face à de multiples problèmes dont l'approvisionnement, l'éducation et le
manque de ressources financières. Les Nénets souhaitent une approche différente aux problèmes
écologiques et aux besoins spécifiques de leur peuple.
Leur héritage et leur mode de vie ancestral leur dictent de gérer et préserver les ressources
naturelles; mais travail et logement sont aussi devenus une nécessité. Il faut que soit garantie la
protection de leurs droits, notamment lors de l'implantation des nouvelles mines de nickel. Car si
cette nouvelle activité leur procure du travail, il ne faut pas que cela se fasse au préjudice de la
nature, sans quoi les Nénets seraient bannis de leur terre.
L'activité industrielle se fait au détriment de l'élevage du renne, de la chasse et de la pêche, et ce
sans compensation aucune en l'absence de lois défendant les droits des peuples autochtones.
Depuis le changement de l'URSS en Russie, beaucoup de transformations ont été annoncées mais
elles tardent à entrer en vigueur.
Intervention d’Alexander Yevai
représentant du peuple Nénets au GT de l'0NU, 1997
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