Télécharger l`article
Transcription
Télécharger l`article
Recommandations Embolie pulmonaire Les nouvelles recommandations de l’ESC Nicolas Meneveau (Pôle Cœur-Poumon, CHU Jean Minjoz, Besançon ; nicolas.meneveau@univ-fcomte.fr) Les nouvelles recommandations de la Société européenne de cardiologie sur la prise en charge de l’embolie pulmonaire (EP) font état d’un certain nombre d’avancées par rapport à la dernière version datant de 2008 (1). Éléments diagnostiques L’évaluation diagnostique, a priori, fait aujourd’hui appel aux scores simplifiés de Wells et de Genève, validés par ces nouvelles recommandations (2-3) (Tab. 1A et 1B). La valeur prédictive négative élevée des D-Dimères justifie qu’ils soient systématiquement dosés en cas de probabilité clinique faible ou modérée. Leur valeur seuil peut être à présent ajustée sur l’âge selon la formule (âge x 10), pour les patients âgés de plus de 50 ans. Cet ajustement permet d’augmenter la spécificité des D-Dimères, et d’exclure le diagnostic d’EP chez 30 % des patients âgés de plus de 75 ans (4). La place prépondérante de l’angioscanner constitue l’évolution marquante de la démarche diagnostique de ces recommandations. Un scanner normal permet à lui seul d’exclure le diagnostic d’EP chez les patients avec probabilité clinique faible ou modérée et D-Dimères élevés (grade IA) (5). Chez les patients avec probabilité clinique élevée, l’angioscanner est l’examen de première intention Tableau 1A – Scores de prédiction clinique de Wells pour l’embolie pulmonaire. Points selon score de décision clinique Score de Wells Version originale Version simplifiée ATCD d’EP ou TVP 1,5 1 Fréquence cardiaque > 100 bpm 1,5 1 Chirurgie ou immobilisation dans les 4 dernières semaines 1,5 1 1 1 Cancer évolutif 1 1 Signes cliniques de TVP 3 1 Diagnostic alternatif moins probable que l’EP 3 1 - Faible 0-1 N/A - Intermédiaire 2-6 N/A - Élevé ≥7 N/A - EP peu probable 0-4 0-1 - EP probable ≥5 ≥2 Hémoptysie Probabilité clinique Score à 3 niveaux Score à 2 niveaux pour affirmer le diagnostic d’embolie pulmonaire (les D-Dimères ne doivent pas être dosés dans ce contexte) (grade IB). Le recours à l’IRM n’est pas justifié en raison de sa sensibilité médiocre (grade IIIA) (6). La scintigraphie pulmonaire permet d’affirmer Cardiologie - Cardinale • Avril 2015 • vol. 9 • numéro 72 (examen de haute probabilité) (grade IIa B) ou d’infirmer (examen normal) (grade IA) le diagnostic, dans un cas sur deux. La scintigraphie est préférentiellement utilisée chez les patients ambulatoires, avec probabilité clinique faible et radiographie 67 Recommandations pulmonaire normale, de préférence chez le sujet jeune. La grossesse, un contexte allergique, une insuffisance rénale sévère ou un myélome sont autant de situations dans lesquelles la scintigraphie pulmonaire peut être envisagée comme un examen de première intention (7). L’échocardiographie transthoracique ne fait pas partie du bilan diagnostique chez les patients avec EP “non à haut risque” (8). Enfin, l’écho-Doppler veineux des membres inférieurs conserve sa valeur diagnostique, du fait d’une bonne sensibilité et d’une bonne spécificité dans la recherche d’une thrombose veineuse profonde, présente chez 70 % des patients avec EP documentée (9). Stratégie diagnostique Les différents critères diagnostiques validés sont résumés dans Tableau 1B – Scores de prédiction clinique de Genève pour l’embolie pulmonaire. Points selon score de décision clinique Score de Genève révisé Version originale Version simplifiée ATCD d’EP ou TVP 3 1 Fréquence cardiaque • 75-94 bpm • ≥ 95 bpm 3 5 1 2 Chirurgie ou fracture dans le mois précédent 2 1 Hémoptysie 2 1 Cancer évolutif 2 1 Douleur unilatérale du membre inférieur 3 1 Douleur à la palpation du MI et œdème unilatéral 3 1 Âge > 65 ans Probabilité clinique Score à 3 niveaux - Faible 0-3 0-1 - Intermédiaire 4-10 2-4 - Élevé ≥ 11 ≥5 - EP peu probable 0-5 0-2 - EP probable ≥6 ≥3 Score à 2 niveaux Tableau 2 – Critères diagnostiques validés. Critère diagnostique Probabilité clinique d’embolie pulmonaire Faible Intermédiaire Élevée EP peu probable EP probable Résultat négatif, test ultrasensible + + – + – Résultat négatif, test à sensibilité modérée + ± – + – + + ± + ± Scintigraphie pulmonaire normale + + + + + Scintigraphie pulmonaire négative et écho-Doppler veineux proximal négatif + ± – + – Angioscanner thoracique avec EP segmentaire + + + + + Probabilité élevée à la scintigraphie pulmonaire + + + + + TVP proximale visible en écho-Doppler veineux + + + + + Exclusion de l’EP D-Dimère Angioscanner thoracique Normal (scanner multibarette) Scintigraphie pulmonaire Confirmation de l’EP 68 Cardiologie - Cardinale • Avril 2015 • vol. 9 • numéro 72 Embolie pulmonaire le tableau 2. La stratégie diagnostique diffère en fonction de la présence ou non de signes de choc ou d’hypotension systémique (Fig. 1). La présence d’une instabilité hémodynamique peut être un obstacle à la réalisation d’un angioscanner et justifier la réalisation d’une échographie transthoracique au lit du patient à la recherche d’une dysfonction ventriculaire droite ou d’une hypertension artérielle pulmonaire aiguë (Fig. 2) (grade IC) qui permettent d’instaurer sans délai un traitement de reperfusion (grade IIb C). Dans la mesure du possible, il est toutefois souhaitable de réaliser un angioscanner de confirmation après stabilisation du patient. En l’absence d’instabilité hémodynamique, la stratégie diagnostique est basée sur l’angioscanner pulmonaire (Fig. 3). L’évaluation de la probabilité clinique combinée au dosage des D-Dimères constitue la première étape de cette stratégie, permettant d’écarter le diagnostic d’EP chez 30 % des patients (grade IA). Le dosage des D-Dimères ne doit toutefois pas être réalisé en cas de probabilité clinique élevée, en raison d’une faible valeur prédictive négative dans ce contexte (grade IIIB). Suspicion d’EP aiguë TAS < 90 mmHg Ou chute de TAS de 5 % patients avec suspicion d’EP Choc ou hypotension Oui Non Haut risque Non à haut risque 95 % des patients avec suspicion d’EP Figure 1 – Stratification clinique du risque de décès précoce. Suspicion d’EP avec choc ou hypotension Angioscanner disponible immédiatement Non Oui Échocardiographie Surcharge VD Non Oui Aucun autre test disponible ou patient instable Angioscanner disponible et patient stabilisé Angioscanner Positif Négatif Tx spécifique EP : reperfusion primaire Rechercher d’autres causes de l’instabilité hémodynamique Rechercher d’autres causes de l’instabilité hémodynamique Figure 2 – Algorithme diagnostique des EP à haut risque. Suspicion d’EP sans choc ou hypotension Évaluer probabilité clinique d’EP Jugement clinique ou score de prédiction Évaluation pronostique et stratification du risque La prise en charge de l’EP repose sur l’évaluation du risque de mortalité précoce. Cette stratification du risque repose en premier lieu sur la présence ou non de signes cliniques de choc ou d’instabilité hémodynamique qui définit les embolies pulmonaires à haut risque (5 % des patients) (grade IB). Pour les patients stables sur le plan 40 mmHg pendant > 15 min En dehors du contexte d’une nouvelle arythmie, d’hypovolémie, ou de sepsis Probabilité clinique faible ou intermédiaire, ou EP peu probable Probabilité clinique élevée, ou EP probable D-Dimère Négatif Positif Angioscanner Pas d’EP Pas de traitement EP confirmé Traitement Angioscanner Pas d’EP Pas de traitement bilan complémentaire EP confirmé Traitement Figure 3 – Algorithme diagnostique des EP “non à haut risque”. Cardiologie - Cardinale • Avril 2015 • vol. 9 • numéro 72 69 Recommandations hémodynamique (patients “non à haut risque”), il est nécessaire de recourir au score PESI (ou au score PESI simplifié) pour distinguer les embolies à risque intermédiaire (PESI ≥ III ou sPESI ≥ 1), des embolies à bas risque (PESI ≤ II ou sPESI = 0) (grade IIa B). Le score PESI (Pulmonary Embolism Severity Index) et sa version simplifiée (sPESI), permettent d’identifier avec au moins autant d’exactitude les patients à bas risque que la combinaison de paramètres échographiques et biologiques (Tab. 3) (10-13). Approximativement un tiers des patients avec EP ont un score PESI ≤ II ou un score sPESI de 0 qui les identifient comme étant à bas risque. À l’inverse, les patients ayant un score PESI ≥ III et ceux ayant un score sPESI ≥ 1 définissent le groupe des patients à risque intermédiaire dont la mortalité à 1 mois est respectivement de 24,5 % et 11 %. Le dosage de la troponine et l’évaluation de la dilatation ventriculaire droite (par échocardiographie, scanner, ou biomarqueurs) ne se justifient que pour les embolies à risque intermédiaire (grade IIa B). On distingue ainsi les embolies à risque intermédiaire élevé définies par l’association d’une dysfonction ventriculaire droite et d’une élévation de la troponine, des embolies à risque intermédiaire bas définies par la présence de l’un ou l’autre de ces critères (Fig. 4). Traitement de la phase aiguë L’anticoagulation L’anticoagulation à la phase aiguë de l’EP a pour objectifs de prévenir le décès et la survenue d’une récidive d’événement thromboembolique veineux. L’initiation immédiate d’un traitement 70 Tableau 3 – Scores de PESI et PESI simplifié (Pulmonary Embolism Severity Index). Paramètre Version originale Version simplifiée Âge en années 1 point (si âge < 80 ans) Âge Sexe masculin + 10 points - Cancer + 30 points 1 point Insuffisance cardiaque chronique + 10 points Maladie pulmonaire chronique + 10 points Fréquence cardiaque ≥ 110 bpm + 20 points 1 point Tension artérielle systolique < 100 mmHg + 30 points 1 point Fréq. respiratoire > 30 cycles par minute + 20 points -- Température < 36 °C + 20 points -- État cognitif altéré + 60 points -- Saturation artérielle en oxygène < 90 % + 20 points 1 point 1 point Suspicion clinique d’EP Choc ou hypotension Oui Non Algorithme diagnostique des EP à haut risque Algorithme diagnostique des EP non à haut risque EP confirmée Évaluer risque clinique (PESI ou sPESI) PESI Classe III-IV ou sPESI 1 EP confirmée PESI Classe I-II ou sPESI = 0 Risque intermédiaire Considérer stratification de risque supplémentaire Fonction VD (écho ou scanner) Biologie (troponine, BNP, NT-proBNP) Un seul positif, ou les 2 négatifs Tous les 2 positifs Risque élevé Intermédiaire élevé Intermédiaire faible Reperfusion primaire TTT AC, surveillance, continue, considérer reperfusion de sauvetage Hospitalisation, TTT AC Bas risque Considérer sortie précoce et traitement ambulatoire Figure 4 – Stratification pronostique et prise en charge. anticoagulant est recommandée dans les embolies à haut risque ou à risque intermédiaire en attendant la confirmation du diagnostic. Le traitement conventionnel initial consiste à administrer une anticoagulation parentérale par héparines de bas poids moléculaire ou fondaparinux pendant au moins 5 jours. L’héparine non fractionnée est justifiée en cas d’insuffisance rénale sévère. Cette anticoagulation parentérale se superpose à l’instauration d’un traitement par antivitamine K, dabigatran ou edoxaban. Si le choix d’un anticoagulant direct se porte sur le rivaroxaban ou l’apixaban, l’association initiale à un traitement parentéral n’est pas nécessaire ou limitée à 24-48 h. La nouveauté la plus marquante de Cardiologie - Cardinale • Avril 2015 • vol. 9 • numéro 72 Embolie pulmonaire Tableau 4 – Place des AOD dans le traitement de l’EP à la phase aiguë. EP sans choc ou hypotension (risque intermédiaire ou faible) Anticoagulation – nouveaux anticoagulants oraux Comme alternative à l’association anticoagulation orale avec un AVK, une anticoagulation par rivaroxaban (15 mg 2 x/j pendant 3 semaines, puis 20 mg en 1 prise) est recommandée. I B Comme alternative à l’association anticoagulation orale avec un AVK, une anticoagulation par apixaban (10 mg 2 x/j pendant 7 jours, puis 5 mg en 1 prise) est recommandée. I B Comme alternative au traitement par AVK, l’administration de dabigatran (150 mg 2 x/j, ou 110 mg 2 x/j pour les patients âgés de > 80 ans ou ceux sous traitement concomitant par vérapamil) est recommandée à la suite de l’anticoagulation parentale de la phase aiguë. I B Comme alternative au traitement par AVK, l’administration d’édoxaban est recommandée à la suite de l’anticoagulation parentale de la phase aiguë. I B ces recommandations sur le plan thérapeutique est sans nul doute l’avènement des anticoagulants oraux directs comme une alternative aux antivitamines K dans le traitement de l’EP. Les molécules actuellement disponibles se sont montrées aussi efficaces que l’association HBPM-antivitamines K avec un risque d’hémorragies majeures réduit (14-17). Elles font ainsi l’objet d’une recommandation de grade IB (Tab. 4). La reperfusion Le traitement thrombolytique de l’EP permet une restauration plus rapide de la perfusion pulmonaire que l’héparine non fractionnée (1819). Il est associé à une réduction de la mortalité ou des récidives chez les patients ayant une instabilité hémodynamique (20). La thrombolyse est donc indiquée en première intention dans les EP à haut risque. Les différents régimes de thrombolyse sont rapportés dans le tableau 5. L’efficacité de la fibrinolyse est maximale lorsqu’elle est instaurée dans les 48 heures du début des symptômes, mais elle peut être efficace jusqu’à 2 semaines après leur apparition (21). Les embolies à risque intermédiaire ne justifient pas d’un traitement thrombolytique en routine (grade IIIB), comme l’étude PEITHO a pu l’établir (22). Une surveillance continue “armée” Tableau 5 – Protocoles de thrombolyse validés dans le traitement des EP à haut risque. Régimes de traitement thrombolytique approuvés dans l’EP Streptokinase 250 000 UI en dose de charge sur 30 minutes, suivi de 100 000 IU/h sur 12-24 heures Régime accéléré : 1,5 million UI sur 2 heures Urokinase 4400 UI/kg en dose de charge sur 10 minutes, suivi de 4400 UI/kg par heure sur 12-24 heures Régime accéléré : 3 millions UI sur 2 heures rtPA 100 mg sur 2 heures ; ou 0,6 mg/kg sur 15 minutes (dose maximale 50 mg) de ces patients en unité de soins continus est recommandée afin de permettre une stratégie de reperfusion en cas de dégradation hémodynamique. Les indications d’embolectomie chirurgicale ou de thrombectomie percutanée se limitent aux contreindications ou aux échecs de la thrombolyse. Elles se conçoivent dans un environnement approprié, doivent faire l’objet d’une décision pluridisciplinaire et être réalisées par des équipes expérimentées (23-25). Stratégies thérapeutiques Les différentes stratégies thérapeutiques sont présentées dans la figure 4. Le traitement thrombolytique (grade IB) est l’option à privilégier dans le cadre des EP à haut risque, en association à l’héparine Cardiologie - Cardinale • Avril 2015 • vol. 9 • numéro 72 non fractionnée (grade IC), la plupart des contre-indications étant relatives dans ce contexte. Les EP à risque intermédiaire doivent recevoir un traitement anticoagulant par HBPM ou fondaparinux avant même la confirmation du diagnostic, si la fonction rénale le permet (grade IA). En cas de risque intermédiaire élevé, une surveillance continue est nécessaire (grade IB) et l’option d’une thrombolyse ne peut être considérée qu’en cas de détérioration hémodynamique (grade IIa B). Les EP à risque intermédiaire bas ne justifient que d’un traitement anticoagulant. Enfin, les patients avec EP à bas risque, identifiés par un score PESI ≤ II ou un score sPESI de 0, pourraient faire l’objet d’une sortie précoce voire d’un traitement ambulatoire, après s’être assuré 71 Recommandations de la compréhension et de la compliance du patient vis-à-vis des contraintes inhérentes au traitement (grade IIa B). La mise en place d’un parcours de soins est indispensable à la prise en charge de ces patients. systématiquement être envisagé dans ce cadre, si le risque hémorragique est faible et que cette option recueille l’assentiment du patient (grade IIa B). Un traitement à vie est recommandé en cas de récidives d’événements thromboemboliques idiopathiques (grade IB). Durée de l’anticoagulation L’aspirine peut être une alternative au traitement anticoagulant au long cours chez les patients intolérants à ce traitement (26-27) (grade IIb B). Les nouveaux anticoagulants directs ont été évalués dans le cadre d’une extension du traitement anticoagulant, au-delà de 6 à 12 mois, avec des résultats encourageants, justifiant qu’ils puissent être une alternative aux antivitamines K (grade IIa B). Les recommandations concernant la durée du traitement anticoagulant oral n’ont pas évolué. L’objectif de ce traitement est de prévenir les récidives d’événements thromboemboliques. Les anticoagulants oraux sont privilégiés dans la majorité des cas, à l’exception des contextes néoplasiques qui justifient le recours aux HBPM. La durée du traitement doit être de 3 mois en présence d’un facteur de risque réversible (chirurgie, traumatisme, immobilisation, grossesse, contraception…) (grade IB) et être supérieur à 3 mois en cas d’EP idiopathique (en règle générale de 6 à 12 mois) (grade IA). Le maintien d’un traitement au long cours doit Qu’est-ce qui a vraiment changé ? L’ajustement des D-Dimères sur l’âge et la place incontournable de l’angioscanner constituent les avancées les plus marquantes de la démarche diagnostique de ces recommandations. La stratifica- tion du risque repose aujourd’hui essentiellement sur des éléments cliniques : la présence ou non d’une instabilité hémodynamique et l’évaluation du score PESI, qui permettent de distinguer les EP à haut risque, des EP à risque intermédiaire ou à bas risque. C’est cette stratification, ajustée sur la présence ou non d’une dysfonction ventriculaire droite et d’une élévation de la troponine, qui va guider la stratégie thérapeutique. L’avènement des anticoagulants oraux directs, comme une alternative aux AVK, est sans doute l’évolution la plus marquante du traitement de l’EP, attendue depuis près de 50 ans. Les EP à bas risque pourraient, quant à elles, faire l’objet d’une prise en charge en ambulatoire, sous réserve d’études complémentaires et à condition qu’un parcours de soin ait été prén alablement défini. Mots-clés : Recommandations, Embolie pulmonaire, D-Dimères, Angioscanner Bibliographie 1. Konstantinides SV, Torbicki A, Agnelli G et al. 2014 ESC guidelines on the diagnosis and management of acute pulmonary embolism. Eur Heart J 2014 ; 35 : 3033-3069, 3069a-3069k. 2. Gibson NS, Sohne M, Kruip MJ et al. Further validation and simplification of the Wells clinical decision rule in pulmonary embolism. Thromb Haemost 2008 ; 99 : 22934. 3. Klok FA, Mos IC, Nijkeuter M et al. Simplification of the revised Geneva score for assessing clinical probability of pulmonary embolism. Arch Intern Med 2008 ; 168 : 2131-6. 4. Righini M, Van Es J, Den Exter PL et al. Age-adjusted D-dimer cutoff levels to rule out pulmonary embolism: the ADJUST-PE study. JAMA 2014 ; 311 : 1117-24. 5. Righini M, Le Gal G, Aujesky D et al. Diagnosis of pulmonary embolism by multidetector CT alone or combined with venous ultrasonography of the leg: a randomised non-inferiority trial. Lancet 2008 ; 371 : 1343-52. 6. Revel MP, Sanchez O, Couchon S et al. Diagnostic accuracy of magnetic resonance imaging for an acute pulmonary embolism: results of the ‘IRM-EP’ study. J Thromb Haemost 2012 ; 10 : 743-50. 7. Reid JH, Coche EE, Inoue T et al. Is the lung scan alive and well? Facts and controversies in defining the role of lung scintigraphy for the diagnosis of pulmonary embolism in the era of MDCT. Eur J Nucl Med Mol Imaging 2009 ; 36 : 505-21. 8. Roy PM, Colombet I, Durieux P et al. Systematic review and meta-analysis of strategies for the diagnosis of suspected pulmonary embolism. BMJ 2005 ; 331 : 259. 9. Hull RD, Hirsh J, Carter CJ et al. Pulmonary angiography, ventilation lung scanning, and venography for clinically suspected pulmonary embolism with abnormal perfusion lung scan. Ann Intern Med 1983 ; 98 : 891-9. 10. Wicki J, Perrier A, Perneger TV et al. Predicting adverse outcome in patients with acute pulmonary embolism: a risk score. Thromb Haemost 2000 ; 84 : 548-52. 11. Aujesky D, Roy PM, Verschuren F et al. Outpatient versus inpatient treatment for patients with acute pulmonary embolism: an international, open-label, randomised, non-inferiority trial. Lancet 2011 ; 378 : 41-8. 12. Jimenez D, Aujesky D, Moores L et al. Simplification of the pulmonary embolism severity index for prognostication in patients with acute symptomatic pulmonary embolism. Arch Intern Med 2010 ; 170 : 1383-9. 13. Righini M, Roy PM, Meyer G et al. The Simplified Pulmonary Embolism Severity Index (PESI): validation of a clinical prognostic model for pulmonary embolism. 72 J Thromb Haemost 2011 ; 9 : 2115-7. 14. Schulman S, Kearon C, Kakkar AK et al. Dabigatran versus warfarin in the treatment of acute venous thromboembolism. N Engl J Med 2009 ; 361 : 2342-52. 15. Buller HR, Prins MH, Lensin AW et al. Oral rivaroxaban for the treatment of symptomatic pulmonary embolism. N Engl J Med 2012 ; 366 : 1287-97. 16. Agnelli G, Buller HR, Cohen A et al. Oral apixaban for the treatment of acute venous thromboembolism. N Engl J Med 2013 ; 369 : 799-808. 17. Buller HR, Decousus H, Grosso MA et al. Edoxaban versus warfarin for the treatment of symptomatic venous thromboembolism. N Engl J Med 2013 ; 369 : 1406-15. 18. Dalla-Volta S, Palla A, Santolicandro A et al. PAIMS 2: alteplase combined with heparin versus heparin in the treatment of acute pulmonary embolism. Plasminogen activator Italian multicenter study 2. J Am Coll Cardiol 1992 ; 20 : 520-6. 19. Goldhaber SZ, Haire WD, Feldstein ML et al. Alteplase versus heparin in acute pulmonary embolism: randomised trial assessing right-ventricular function and pulmonary perfusion. Lancet 1993 ; 341 : 507-11. 20. Wan S, Quinlan DJ, Agnelli G et al. Thrombolysis compared with heparin for the initial treatment of pulmonary embolism: a meta-analysis of the randomized controlled trials. Circulation 2004 ; 110 : 744-9. 21. Daniels LB, Parker JA, Patel SR et al. Relation of duration of symptoms with response to thrombolytic therapy in pulmonary embolism. Am J Cardiol 1997 ; 80 : 184-8. 22. Meyer G, Vicaut E, Danays T et al. Fibrinolysis for patients with intermediate-risk pulmonary embolism. N Engl J Med 2014 ; 370 : 1402-11. 23. Meneveau N, Seronde MF, Blonde MC et al. Management of unsuccessful thrombolysis in acute massive pulmonary embolism. Chest 2006 ; 129 : 1043-50. 24. Kuo WT, Gould MK, Louie JD et al. Catheter-directed therapy for the treatment of massive pulmonary embolism: systematic review and meta-analysis of modern techniques. J Vasc Interv Radiol 2009 ; 20 : 1431-40. 25. Kucher N, Boekstegers P, Muller OJ et al. Randomized, controlled trial of ultrasound-assisted catheter-directed thrombolysis for acute intermediate-risk pulmonary embolism. Circulation 2014 ; 129 : 479-86. 26. Becattini C, Agnelli G, Schenone A et al. Aspirin for preventing the recurrence of venous thromboembolism. N Engl J Med 2012 ; 366 : 1959-67. 27. Brighton TA, Eikelboom JW, Mann K et al. Low-dose aspirin for preventing recurrent venous thromboembolism. N Engl J Med 2012 ; 367 : 1979-87. Cardiologie - Cardinale • Avril 2015 • vol. 9 • numéro 72