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Jeudi 8 JUILLET 2010
SOMMAIRE
ACTUALITÉS 2
AFFAIRES 5
SPECTACLES 6
SPORTS 7
EN MANCHETTES
Entreprises | Yvon Laprade
Shell ne peut démanteler
sa raffinerie
Le syndicat des 550 travailleurs de
la raffinerie Shell, à Montréal-Est,
vient d’obtenir de la Cour supérieure
une injonction provisoire qui
empêche la pétrolière de débuter
les travaux de démantèlement...
SUITE PAGE 5
Musique | Philippe Meilleur
QUÉBEC – Le ministre des
Finances n’y est pas allé
avec le dos de la cuillère
mercredi pour qualifier un
reportage du Journal de
Montréal qui mettait en
doute les chiffres de son
budget de mars dernier et
sa recette pour atteindre
l’équilibre budgétaire en
2014. Selon Raymond Bachand, il s’agit là «d’un reportage qui fait honte à la
profession journalistique»
et qui est «indigne du poste
de la personne qui signe
ça».
Yves Chartrand
chartrandy@ruefrontenac.com
Visiblement en colère devant ce
qu’il a lu en manchette au début
de la semaine dans le quotidien montréalais dont les journalistes ont été mis en
lock-out il y a 18 mois, le ministre Bachand a indiqué qu’il
a adressé une lettre de protestation à Pierre Karl Péladeau,
grand patron de Quebecor,
pour lui demander de corriger
cette «erreur majeure dans une
de ses entreprises».
Il a précisé en outre que son
ministère avait entrepris des
démarches pour porter cette
affaire devant le Conseil de
presse du Québec, le tribunal
d’honneur des médias dont
vient de se retirer Quebecor,
frustré pour des décisions récentes qui ont blâmé notamment Le Journal de Montréal.
«Le Conseil de presse est un
organisme important au Québec», juge pourtant Raymond
Bachand, qui estime que «le
pouvoir de la presse est important dans une démocratie
mais c’est aussi important
qu’il y ait un standard de qualité et on est descendu en bas
de cela cette semaine».
Le reportage de lundi est
signé par Mathieu Turbide, un
adjoint au directeur de l’information, qui, depuis le lock-out
décrété le 24 janvier 2009, a
remplacé des journalistes mis
sur le trottoir.
Il s’est appuyé sur une analyse d’un «comptable à la retraite» pour prétendre que les
chiffres du dernier budget «trahissent» le ministre Raymond
Bachand, qui affirme que son
gouvernement fera 62 pour cent
de l’effort budgétaire pour retrouver
le chemin de l’équilibre budgétaire.
Ce reportage aux «titres injurieux», dit le ministre, est basé
«sur des analyses fausses» qui
aboutissent donc «à des
conclusions fausses». Il s’appuie «sur une personne qui se
donne le titre de comptable
agréé, ce qui est inexact selon
mes informations», précise-t-il.
Raymond Bachand reproche
aussi au Journal de Montréal
de ne pas «avoir pris la peine
de valider (les chiffres) auprès
du ministère des Finances».
Selon lui, le reportage est truffé
«d’erreurs grossières».
Festival de jazz —
Un bilan fort positif
Le 31e Festival international de
Jazz de Montréal (FIJM), qui s’est
terminé hier soir, a engrangé des
recettes de 4,25 millions de
dollars à la billetterie en plus
d’attirer des...
SUITE PAGE 6
Un journaliste indigne
«Le reportage qui a été fait
dans Le Journal de Montréal est
indigne du poste de la personne qui a écrit ça et contraire
à l’éthique de la profession»,
tranche sévèrement le ministre
des Finances. Il a ajouté plus
tard que ces pages étaient «injurieuses» envers lui et les gens
de son ministère.
Raymond Bachand n’a pas
voulu embarquer sur le terrain
glissant du lock-out à cause
suite page 2
Tennis | Léandre Drolet
Wozniak et 43 des 45
meilleures joueuses
mondiales à Montréal
Montréal sera gâté en août car
la ville accueillera pas moins de
43 des 45 meilleures joueuses
mondiales de tennis lors de la
présentation de la coupe Rogers
au stade Uniprix du parc Jarry.
NOS CHRONIQUEURS MARCO FORTIER 4 MARTIN LECLERC 8
RF
Actualités
Les gangs de rue relativement plus
tranquilles cette année
Les crimes violents attribuables aux gangs de rue sont
en baisse dans la métropole
selon la police de Montréal,
qui a dressé son traditionnel
bilan d’été mercredi matin à
son quartier général.
Daniel Renaud
renaudd@ruefrontenac.com
«Montréal est une ville très sécuritaire», a fièrement lancé le directeur
adjoint Jacques Robinette, responsable
des enquêtes au SPVM.
Sur les 16 meurtres commis à
Montréal depuis le début de l’année, seulement deux sont attribuables aux gangs de rue, soit ceux
commis le 18 mars à la boutique
Flawnego, qui appartient au chef
de gang Ducarme Joseph. Ce dernier a échappé in extremis à cet attentat.
Durant les six premiers mois de
2009, 15 meurtres et tentatives de
meurtre ont été commis par des individus liés aux gangs de rue à
Montréal, comparativement à
12 depuis le début de cette année.
En revanche, le nombre de meurtres et de tentatives de meurtre
avec armes à feu est demeuré stable, mais les policiers ont saisi 144
armes à feu appartenant aux gangs
de rue depuis le début de l’année,
soit presque deux fois plus que
pour la même période l’an dernier.
«C’est attribuable à de meilleures
Cuisante défaite de Charest
RueFrontenac.com | Jeudi 8 juillet 2010
duquel le principal quotidien du
Québec est privé de ses «vrais»
journalistes depuis 18 mois. «Je
vous laisse tirer les conclusions ce
pour quoi ça arrive dans le Journal
de Montréal aujourd'hui», a-t-il
répondu aux journalistes qui le
questionnaient.
Il a indiqué par ailleurs ne pas
vouloir entreprendre une vendetta contre Pierre Karl Péladeau, un homme d’affaires pour
qui, dit-il, il a «beaucoup de respect» et à qui il voue une «affection». «Mais comme dans toute
entreprise, il y a des dérapages»,
ajoute le ministre.
projections et analyses dans les
dossiers, et à un meilleur ciblage»,
a expliqué M. Robinette, qui a également souligné que les policiers
ont amorcé ou terminé 45 enquêtes
depuis le début de 2010.
Protéger sa vie
À un journaliste qui lui a demandé pourquoi les membres de
gangs possèdent autant d’armes à
feu, M. Robinette a répondu que dans
ce milieu, «tout le monde veut avoir sa
propre arme à feu pour protéger sa propre vie».
Selon l’officier, les gangs de rue recrutent des membres de plus en plus
jeunes et sont de plus en plus sophistiqués et structurés comme les organisations criminelles établies, crime
organisé italien et motards, avec lesquelles ils s’affilient.
Quant à la vague d’attentats contre les
cafés italiens qui seraient commis, entre
autres, par des membres de gangs de
rue, l’officier n’a pas voulu épiloguer
parce que l’enquête se poursuit pour
tenter de résoudre les 13 incendies qui
n’ont toujours pas été élucidés.
Alors que certaines théories veulent
que la tentative d’assassinat contre Ducarme Joseph soit liée au meurtre de
Nick Rizzuto fils, commis le 28 décembre dernier, M. Robinette attribue aux
gangs de rue le double meurtre du
Flawnego.
Il assure qu’il n’y a aucune guerre actuellement au sein du crime organisé
italien et «qu’il y a une multitude d’hypothèses, et qu’elles sont toutes
bonnes».
Le ministre Raymond Bachand a
tiré à boulets rouges sur Le Journal
de Montréal.
PHOTO D'ARCHIVES CHANTAL POIRIER
Au cabinet du ministre, on indiquait mercredi que le service des
communications avait échangé
avec le bureau du président du
Conseil de presse John Gomery. Un
porte-parole du cabinet a précisé
que l’on songeait sérieusement à
porter plainte, même si Quebecor a
claqué la porte de l’organisme la
semaine dernière.
Le ministère des Finances a aussi
émis un communiqué en aprèsmidi pour s’inscrire en faux contre
le reportage controversé que l’on
qualifie de «déplorable».
Dans un langage plus châtié que
celui du bouillant Raymond Bachand, le ministère estime que les
faits avancés par Le Journal de
Montréal «nuisent à l’intégrité des
documents budgétaires» en raison
des «interprétations fort discutables
de M. (Louis) Charbonneau», le
prétendu comptable agréé consulté
par Le Journal de Montréal pour
construire son reportage.
2
Actualités
Perquisition abusive
La conjointe d’un Hells Angels
n’a pas convaincu le juge
La conjointe d’un Hells Angels arrêté lors de l’opération SharQc, qui a décimé le
gang en avril 2009, a vainement tenté de convaincre un
juge d’invalider la perquisition qui a permis de saisir
chez elle de gros dollars et
des bijoux à l’effigie des
Hells appartenant prétendument à son homme, Stéphane Plouffe.
«Fesse», selon son sobriquet chez
les Hells, a été arrêté dans les semaines suivant l’opération SharQc
qui avait mené à l’arrestation de
156 motards et sympathisants, tous
accusés soit de meurtres, complots
pour meurtres, gangstérisme et trafic de drogue..
Lors de la gigantesque opération du 16 avril 2009, des policiers se sont présentés au 43,
rue du Louvre à Blainville, demeure de Geneviève D’Amours,
munis d’un mandat de perquisition.
Plouffe n’y habitait pas, mais
le mandat signé par un juge les
autorisait à rechercher dans la
demeure une foule d’objets tels
des bijoux, vêtements ou documents prouvant un lien entre
Fesse et les Hells. On mentionnait même y rechercher un testament léguant tout au groupe
criminel, des listes de comptabilité ou découpages de territoires de vente de stupéfiants,
des photos ou des caches d’argent ou d’armes.
Et ils trouvèrent en partie ce
qu’ils cherchaient, a énuméré la
couronne ce mercredi au juge
de la Cour supérieure James
Brunton, soit 100 000$ dissimu-
lés en des endroits stratégiques
de la demeure, des téléphones
et blackberry, deux bagues d’or
et d’argent à l’effigie des Hells
Angels, de même qu’une chaîne
en or, elle aussi aux couleurs
des anges de l’enfer.
Perquisition légale?
Très peu de temps après l’opération, l’avocat de «Fesse»
Plouffe a déposé une requête
pour que soit invalidée cette
perquisition, invoquant que la
police détenait bien peu de motifs lui permettant raisonnablement
de
croire
qu’elle
trouverait chez M me D’Amours
des
éléments
incriminants
contre son concubin.
Cette requête a donc été entendue ce mercredi par le juge
Brunton.
Celui-ci a donc appris que les
enquêteurs, attitrés au projet
SharQc, avaient obtenu ce mandat de perquisition en expliquant au juge, qui l’a émis,
qu’ils avaient aperçu «Fesse» à
cette adresse à quatre reprises
au cours de l’enquête.
Une fois, il y est entré après
avoir déverrouillé la porte. Il
possédait vraisemblablement la
clé et il portait un sac de sport
qui semblait lourd. À une autre
reprise, il déneigeait l’entrée de
la cossue demeure.
«Ça prend plus que des soupçons et des probabilités de trouver ce qu’on cherche. Tout cela
n’est pas suffisant pour permettre une invasion de domicile
par la police», a plaidé M e
Claude Olivier, qui ajoute que
la liste des éléments recherchés
par la police, trop large selon
lui, donne à croire que les limiers allaient à la pêche.
Pour les fins du dossier, M e
Claude Olivier a indiqué que
l’appartenance de son client,
qui avait aussi été visé par
l’opération Printemps 2001, au
groupe de motards criminalisés
n’était pas contestée.
«Le témoin Martin Roy a indiqué qu’il le connaissait comme
membre des Death Riders
devenu Hells Angels associé à
RueFrontenac.com | Jeudi 8 juillet 2010
Martin Robert et Benoit Frenette», a indiqué l’avocat.
À la couronne, on a réitéré,
que l’enquête démontrait le
lien entre Plouffe et la demeure de Blainville, puisque
sa conjointe y résidait et qu’il
en détenait les clés, et que la
perquisition était justifiée.
«Certains des biens confisqués là l’avait été en 2001
(Printemps 2001) et avaient été
remis à M m e D’Amours, qui
était alors avec un autre Hells
Angels», a rajouté M e Olivier.
Il n’a toutefois pas convaincu
le juge Brunton qui estime que
le fait, que Plouffe pelletait devant la demeure et en possédait les clés, établissait un lien
suffisant entre le motard et le
43, rue du Louvre pour en justifier la perquisition.
Conflit d’intérêt
Par ailleurs, la couronne a déposé une autre requête pour faire
déclarer inhabile pour cause de
conflit d’intérêt l’un des avocats
des motards arrêtés lors de
SharQc.
On réclame ainsi la destitution
de M e François Taddeo, avocat de
Claude Pépin. Me Taddeo travaille
au même cabinet que Mes Pierre
Panaccio et Stéphanie Carrier.
Ceux-ci avaient déjà été déclarés
inhabiles à représenter leurs
clients dans cette cause pour
avoir dans le passé représenté, en
plus d’entretenir diverses relations avec Martin Roy, témoin repenti dans cette affaire qui
témoignera contre les accusés.
Pour la même raison, on réclame
la tête de Me Taddeo. La requête
sera débattue en septembre.
3
Actualités
«Petites victoires silencieuses» en Haïti
Une chronique de MARCO FORTIER |
Pauvre Haïti. Le chaos et la
destruction règnent toujours
dans le pays, près de six
mois après le tremblement
de terre qui a emporté plus
de 230 000 vies et malgré
des centaines de millions de
dollars en aide internationale.
«On a arrêté l’hémorragie, il faut
maintenant faire la guérison», dit
Jean-Pierre Taschereau, gestionnaire principal aux urgences internationales à la Croix-Rouge
canadienne.
L’organisme a amassé la somme
appréciable de 196 millions de dollars au Canada pour venir en aide à
Haïti depuis le séisme dévastateur
du 12 janvier dernier. Près de 100
millions ont été dépensés.
«Pour une fois, notre défi n’est
pas une question d’argent», dit le
secouriste.
Le séisme a détruit 188 383 mai-
sons et jeté à la rue un million et
demi de personnes, selon la CroixRouge. Des milliers de tentes ont
été distribuées, mais il reste à aménager des abris plus solides, capables de résister à la saison des
ouragans qui s’annonce en Haïti.
À peine 3264 de ces cabanes de
bois ou d’acier ont été construites,
sur un total planifié de 125 000. Les
secouristes ont assez d’argent pour
répondre aux besoins, mais manquent cruellement d’espace, explique Jean-Pierre Taschereau.
Difficile de reconstruire dans les
villes comme Port-au-Prince, parce
que les débris du tremblement de
terre restent toujours en place. Et
de vastes terres demeurent inoccupées dans les campagnes à cause
d’un imbroglio juridique. Il est légalement impossible de construire
des abris «permanents» sur ces
terres dont l’identité des propriétaires reste incertaine, selon le représentant de la Croix-Rouge.
fortierm@ruefrontenac.com
Garder espoir
Jean-Pierre Taschereau rentre
d’Haïti. Il a vu le chaos, la destruction, la souffrance, mais aussi ce
qu’il appelle ses «petites victoires
silencieuses».
Le grand soulagement des secouristes, c’est d’avoir limité les dégâts
après le tremblement de terre. Les
dizaines de milliers de blessés ont
été secourus, personne n’est mort
de soif, de faim ou de fièvre, et il
n’y a pas eu d’épidémie de choléra
ou de diarrhée.
La Croix-Rouge a donné des soins
de santé gratuits à plus de 135 000
patients. Jusqu’à 2000 personnes se
font traiter chaque jour dans les
deux hôpitaux de campagne et quatre unités de santé de la CroixRouge. Mieux encore, les secours
internationaux donnent de l’eau
potable à 280 000 personnes par
jour.
En bref, des pauvres qui étaient
laissés à eux-mêmes avant le trem-
Plus de 180 000 maisons ont été
détruites par le séisme en Haïti.
PHOTO D'ARCHIVES MARTIN BOUFFARD
blement de terre se font soigner
leurs bobos.
«Le désespoir et le décourage-
L’ex-PDG de VIA Rail débouté en Cour d’appel
L’ex-président et chef de la
direction de VIA Rail, Marc
Lefrançois, essuie un nouvel
échec avec la poursuite de
plus de 2,6 M$ qu’il a intentée contre le gouvernement
canadien après son congédiement pour sa participation à un des épisodes du
scandale des commandites.
Alain Bisson
bissona@ruefrontenac.com
Dans une décision rendue publique
mercredi et rédigée par le juge en chef,
Michel Robert, la Cour d’appel du Québec rejette l’appel de M. Lefrançois. Ce
dernier contestait une première décision écartant ses prétentions rendue
par la Cour supérieure en juillet 2008.
L’ex-patron de VIA Rail estime avoir
été congédié sans justification, le 5
mars 2004, et réclame l’indemnité de
départ de 117 650$ prévue à son
contrat. Il soutient également que sa
mise à l’index lui a causé des dommages moraux qu’il évalue à 2 M$ et
exige le versement de dommages
exemplaires à hauteur d’un demi-million de dollars.
La Cour supérieure ne lui a pas accordé un sou, et la Cour d’appel n’a
pas été plus généreuse.
Le juge Robert rappelle les faits dans
la décision de la Cour d’appel datée du
2 juillet.
Commandite
En octobre 1998, Robert Guy Scully
contacte M. Lefrançois pour solliciter
une commandite de 1 M$ pour la télésérie Maurice Richard: histoire d’un Canadien. M. Scully soutient alors que le
ministère des Travaux publics lui a assuré que VIA se montrerait coopérative.
Cependant, M. Lefrançois refuse la requête en expliquant que le budget de
commandite de VIA est déjà atteint.
Dans les jours qui suivent, Charles
Guité, grand responsable du programme des commandites à la Direction générale des services de
coordination des communications
(DGSCC) des Travaux Publics — VIA
relève pourtant du ministère des Transports —, indique à M. Lefrançois que le
million que VIA versera lui sera remboursé.
M. Lefrançois rencontre M. Scully à
nouveau peu après et négocie avec lui
l’octroi de 910 000$. Une première facture de 650 000$ est envoyée directement à M. Lefrançois le 7 décembre
1998. Deux autres factures de 130 000$
chacune, produites le 31 août 1999, sont
RueFrontenac.com | Jeudi 8 juillet 2010
réglées à partir du compte VIA Rail
Canada Inc. Executive Disbursement.
Le 31 mars 2000, M. Lefrançois reçoit
confirmation de la DGSCC des Travaux
publics que le remboursement de la
commandite sera fait par chèque le jour
même, mais qu’il transitera par la société Lafleur Communications.
Sous la directive de la DGSCC, l’assistante administrative du président de
VIA fait réaliser une fausse facture de
750 000$, plus les taxes, adressée à Lafleur et portant la mention «commandite télésérie The Maurice Rocket
Richard Story».
Questions embarrassantes
En novembre 2003, la vérificatrice générale du Canada met au jour le pot aux roses
et pose une série de questions embarrassantes au sujet du comportement de VIA
dans cette affaires. Elle note entre autres qu’il
n’y a eu aucune contrat de signé entre les
parties, qu’une fausse facture a été réalisée au
nom de Lafleur Communications et que le
conseil d’administration de VIA ou son comité de vérification n’ont pas été avisés de
ces manœuvres.
M. Lefrançois est suspendu de ses fonctions le 24 février 2004, il rencontre des
huiles du ministère des Transports le 4
mars afin de s’expliquer, puis est congédié
le lendemain.
La Cour supérieure a estimé que M. Lefrançois a manqué à son devoir de transparence, que son congédiement était
justifié, et qu’il n’a pas droit à une indemnité de départ.
«En tant que haut fonctionnaire,
l’appelant (M. Lefrançois) était soumis au devoir déontologique le plus
strict, tel que rendu explicite par le
code auquel il était soumis. La
somme des gestes inappropriés posés
révèle une inconduite qui justifiait le
congédiement», écrit la Cour d’appel.
«Il n’y a pas d’erreur manifeste et
dominante de la part du tribunal dans
la qualification de la gestion du dossier de commandite comme manquant de transparence», ajoute le juge
Robert.
Les dommages sont aussi écartés
par la Cour d’appel. Certes, dit le juge
en chef, apprendre son congédiement
dans les journaux, le lendemain de la
rencontre avec les responsables du
ministère des Transport, n’est pas
chose facile, mais M. Lefrançois n’a pu
établir devant le tribunal aucune mauvaise
foi, négligence ou préjudice extraordinaire.
RueFrontenac.com a contacté l’avocat
de M. Lefrançois, Claude-Armand Sheppard, pour avoir ses commentaires. Il
n’avait pas encore rappelé au moment de
la mise en ligne de ce texte.
4
RF
Affaires
que «le marché immobilier local
sera plus équilibré pour le reste de
l’année et que les prix des maisons
se maintiendront».
Et au Canada...
Les prix des maisons à Montréal tout comme dans la plupart des autres villes du pays ont bondi considérablement
au cours de la dernière année. Toutefois, la situation devrait
se calmer au cours des prochains mois alors que les prix se
stabiliseront, selon un rapport que vient de publier la firme
Royal LePage.
Michel Van de Walle
vandewallem@ruefrontenac.com
Au cours des 12 derniers mois, le
prix moyen d’une maison individuelle dans la région de Montréal a
grimpé de 8,7% pour atteindre 255
906$ à la fin du mois de juin. La
plus forte hausse a été constatée
dans le secteur de Lachine, où le
prix moyen d’une unifamiliale a
bondi de 16,7%.
Du côté des condos, les plus
fortes augmentations ont été notées
à Westmount (17,3%) et encore à
Lachine (12%), où les prix moyens
atteignent respectivement 305 000$
et 280 000$.
Selon Royal LePage, l’augmentation des prix est attribuable au
nombre peu élevé de maisons à
vendre alors que les acheteurs s’activaient en prévision de la hausse
attendue des taux d’intérêt.
La société immobilière prévoit
Dans le reste du pays, le prix
moyen d’une maison individuelle
de plain-pied a augmenté de 9%
pour atteindre 331 868$. Les plus
fortes hausses ont été constatées à
Vancouver (19,1%) et à Victoria
(11,6%).
C’est toutefois à St. John’s, TerreNeuve, que les prix des maisons à
deux étages et des condos ont
bondi le plus, soit de 19,6% et de
18,4%, respectivement. Là-bas,
c’est le boom pétrolier combiné à
une offre restreinte de propriétés
qui sont responsables de cette
considérable hausse, écrit la firme
immobilière dans l’un de ses communiqués.
Pour le reste de l’année, dans
l’ensemble du pays, on anticipe
une accalmie dans l’activité, une
stabilisation des prix et même des
baisses dans certains marchés.
«Cela ne doit pas être considéré
comme une correction majeure,
mais plutôt comme la réaction naturelle aux sommets que le marché
a atteints très tôt cette année», affirme Phil Soper, président et chef
de la direction des services immobiliers Royal LePage.
Shell ne peut démanteler sa raffinerie
Le syndicat des 550 travailleurs de la raffinerie Shell, à
Montréal-Est, vient d’obtenir
de la Cour supérieure une
injonction provisoire qui empêche la pétrolière de débuter les travaux de
démantèlement de l’usine.
Yvon Laprade
lapradey@ruefrontenac.com
«C’est une bonne nouvelle», a
réagi le président du syndicat
(SCEP-FTQ), Jean-Claude Rocheleau, en entrevue à Rue Frontenac.
Cette injonction est d’une durée de
10 jours, «et elle est renouvelable»,
a tenu à préciser le leader syndical.
La décision a été rendue mercredi
matin au palais de justice de
Montréal par le juge Claude Auclair, de la Cour supérieure du Québec. Ainsi, Shell ne pourra débuter
la démolition des équipements tant
qu’elle n’aura pas le feu vert du ministre des Ressources naturelles de
la Faune, en vertu de la Loi sur les
produits pétroliers.
«Nous savions que la compagnie
voulait procéder à des travaux de
perforation sur l’un des fours de
l’unité des lubrifiants, fermée depuis le début juin. Nous avons
donc demandé cette injonction provisoire pour éviter qu’ils (Shell)
causent des dommages irréversibles», a expliqué Jean-Claude Rocheleau.
Il y a quelques jours, le syndicat
avait évoqué des dispositions dans
la réglementation pour forcer Shell
à respecter les travailleurs et… l’environnement.
Selon lui, il est impératif que les
équipements soient préservés en attendant que le dossier de la vente,
ou de la fermeture de la vieille
RueFrontenac.com | Jeudi 8 juillet 2010
raffinerie de 75 ans, soit réglé dans
un sens ou dans l’autre. «Nous
n’avons pas perdu espoir. Il y a encore un acheteur très sérieux
(Derek-US, qui aurait proposé
420 M$ pour la raffinerie et le réseau des stations-service). Tout
n’est pas encore terminé», insiste le
président du syndicat.
À ce sujet, il mise sur la convocation des membres de la haute direction de Shell (à Londres et au
Texas) devant un comité parlementaire à Ottawa.
«Nous nous attendons à ce que
les dirigeants de Shell et ceux de
l’acheteur potentiel viennent s’expliquer au début août à Ottawa»,
croit-il savoir.
De toute évidence, le bras de fer
entre la pétrolière Shell et le syndicat des 550 travailleurs pour éviter
le démantèlement de la raffinerie
de Montréal-Est et pour forcer la
Jean-Claude Rocheleau a accueuilli
l'Injonction comme une bonne
nouvelle.
PHOTO CHANTAL POIRIER
multinationale à vendre ses installations pourrait se prolonger
jusqu’à la fin de l’été…
5
RF
Arts & Spectacles
Festival de jazz
Un bilan fort positif
Philippe Meilleur
meilleurp@ruefrontenac.com
Ces bonnes performances ont
permis au festival de combler un
budget record de 31 millions de dollars,
ont affirmé les organisateurs.
«La journée d’hier à elle seule, pendant laquelle était présenté le Défilé
Mardi gras et le spectacle Nouvelle-Orléans, nous a coûté un million de dollars, a expliqué le président-fondateur,
Alain Simard, aux journalistes réunis à
la Maison du festival.
«C’est la preuve que lorsque les
moyens sont au rendez-vous, il est toujours possible de faire mieux que les
années précédentes.» L’allusion aux
FrancoFolies, qui ont perdu une subvention de 1,7 millions de dollars d’Industrie Canada, à quelques semaines
du début des festivités, saute aux yeux.
Les dirigeants du FIJM ont par ailleurs
assuré que l’accès au site, rendu difficile
PHOTO CHANTAL POIRIER
Le 31e Festival international de Jazz de Montréal (FIJM), qui
s’est terminé hier soir, a engrangé des recettes de 4,25 millions de dollars à la billetterie en plus d’attirer des millions
de visiteurs au coeur du Quartier des spectacles, se sont
réjouis les organisateurs ce matin en conférence de presse.
par des travaux menés rue Ste-Catherine, n’a jamais mis en danger la sécurité des festivaliers.
Un homme frappé d’une crise cardiaque a pu être secouru à temps, ontils rapporté, de même qu’une femme
enceinte qui a débuté ses contractions
pendant le Défilé Mardi gras. La seule
victime semble avoir été le Bonhomme
Carnaval, qui a eu beaucoup de difficulté à supporter la chaleur accablante
pendant le Défilé...
Des coups de coeur,
des déceptions
Parmi les coups de coeur des têtes
dirigeantes du FIJM, on note le grand
spectacle d’ouverture en extérieur de
Brian Setzer et son orchestre, désormais unanimement considéré comme
un événement musical historique.
Le Parc-X Trio, formation jazz de
Parc-Extension, a été la découverte
du vice-président à la programmation, Laurent Saulnier. «Quand ils
jouent ensemble, ces trois-là deviennent une 4e personne», a-t-il illustré. Le directeur artistique André
Ménard a quant à lui souligné le travail du Steve Miller Band et de Boz
Scaggs, entre autres.
À l’inverse, la performance du
chanteur Smokey Robinson a été moins
habile que prévu. «C’était plutôt approximatif», a avoué André Ménard en
s’empressant d’ajouter que la carrière de
l’artiste justifiait amplement le prix Spirit qu’on lui a remis.
Le concert de Laurie Anderson,
Lou Reed et John Zorn, que certains spectateurs ont quitté en
furie, a aussi été critiqué pour son
aspect très expérimental.
Les organisateurs du FIJM ont
par ailleurs annoncé que la 32e
édition de leur événement se tiendra du samedi 25 juin au lundi 4
juillet 2011. La série de concerts
Jazz à l’année reprendra aussi du
service dès le mois de septembre,
à L’Astral.
permet d’aller. Il y a ça... Mais les balises
de François sont surtout dans la manière
de traiter les thèmes, du plus doux au
plus dur ou vulgaire. «La zoophilie, par
exemple. Ce n’est pas un scandale de
faire des gags là-dessus. Ce qui le serait,
par contre, c’est d’en montrer», fait-il voir.
De toute façon, à titre de metteur en scène
c’est lui qui a eu le dernier mot sur les
«M&M», qui n’ont rien de bonbons au chocolat, Mike Ward, Pierre Hébert, André
Sauvé, Cathy Gauthier, Sylvain Larocque et
compagnie qui prennent part au gala. Dernier mot… faut le dire vite. Car de son propre aveu, trop modeste, François Avard a
atteint une autre limite.
«Comment on dit? Le principe de Peter?
Chacun tend à atteindre son niveau d’incompétence. Je l’ai compris. Je le vis!»
lance-t-il moqueur. Pour une première
mise en scène à vie, il n’a effectivement pas
choisi le plus petit des défis. Mais ce n’est
pas tant le défi que le fait de travailler avec
ses fidèles camarades qui l’a motivé. «Louis
m’a approché pour le gala et au fond,
même si je disais non à la mise en scène, je
serais pris à travailler avec eux. Pourquoi
pas essayer de vivre ça», raconte-t-il.
Le «metteur en herbe» s’est basé sur ses
bons souvenirs des galas Juste pour rire
autrefois présentés à la télé. «J’ai tenté
d’ajouter du festif. De donner du chic pour
créer un contraste avec le propos. Pour
donner un certain lustre à la grossièreté»,
dit-il.
Un lustre plaira sans doute à TVA, diffuseur des galas, qui vise généralement un
public Tintin de 7 à 77 ans. D’ailleurs, à ce
chapitre, François Avard assure ne pas
avoir eu de consigne particulière quand
au contenu du gala. «On n’a pas eu de
consigne. Ceci dit, on ne voulait pas travailler ni développer des idées pour rien en
apprenant que ça ne serait pas diffusé. Depuis le Bye Bye, on commence à avoir de
l’expérience. Quoique…», sous-entend-il.
Un gala qui crie au scandale
C’est juste pour rire. On oublie, parce que c’est le nom du
festival, mais on ne devrait jamais perdre de vue le sens de
ces mots «Juste pour rire». Voilà sans doute ce qui explique
pourquoi la 28e édition de JPR s’ouvre ce mercredi avec un
gala qui crie déjà au scandale, animé par les controversés
Louis Morissette et Jean-François Mercier. Un gala vendu à
guichets fermés, mais surtout étiqueté 18 ans et plus.
Pascale Lévesque
levesquep@ruefrontenac.com
Si, si! La publicité disait vraiment
18 ans et plus. Pas de chance à
prendre? «Bien des humoristes sont prêts
à dire n’importe quoi sur scène, mais pas
devant des jeunes enfants ou des ados»,
explique François Avard, complice de
l’ombre du tandem «M&M». Ce n’est
donc pas par là qu’arrivera le scandale
promis.
«Scandale, scandale… c’est comme ça
que ça a été annoncé, mais le public doit
s’attendre à rire bien plus qu’à être
scandalisé», plaide Avard, qui en plus de
superviser l’écriture de ses deux clowns
a aussi accepté de porter le chapeau de
metteur en scène. Une première. «Pour
qu’il y ait scandale, il faut que ca prenne
les gens par surprise, qu’il y ait rupture
avec leur bon sens et leurs valeurs. Je
pense que ce soir et demain, le public va
être consentant. De toute façon, on a les
mêmes limites que le public», assure-t-il.
Arrêtez les presses! Ou… euh… le téléchargement? Morissette, Mercier et
Avard ont des limites! «La vie privée des
gens», nomme spontanément l’auteur
quand on lui demande jusqu’où il se
RueFrontenac.com | Jeudi 8 juillet 2010
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RF
La finale de la Coupe du
monde de soccer 2010
opposera l’Espagne aux
Pays-Bas, dimanche soir,
au stade Soccer City de
Johannesburg.
Pour obtenir ce privilège, l’Espagne a disposé de l’Allemagne par
la marque de 1 à 0 lors de la
deuxième demi-finale présentée devant plus de 62 000 spectateurs,
mercredi soir, au stade Moses
Mabhida de Durban, en Afrique
du Sud.
Il s’agira de la première présence des Espagnols dans le
match ultime, alors que les Néerlandais se sont inclinés deux fois
de suite en finale, soit en 1974, 2
à 1, face à l’Allemagne, et en
1978, 3 à 1, contre l’Argentine.
La meilleure performance de
l’Espagne jusqu’à présent a été
Sports
une quatrième position en 1950.
Pendant ce temps, la petite finale opposera l’Allemagne et
l’Uruguay, samedi soir, au stade
Nelson Mandela Bay de Port Elizabeth.
Chose certaine, la Coupe du
monde 2010 sera attribuée à un
pays qui ne l'a pas encore gagnée. À ce jour, le Brésil a remporté cinq titres, l'Italie quatre,
l'Allemagne trois, l'Uruguay et
l'Argentine deux chacun. La
France et l'Angleterre ont chacune
remporté un titre.
Carles Puyol le héros
Les Espagnols n’ont certes pas
volé cette victoire fort bien ficelée
aux dépens des Allemands qui
avaient marqué pas moins de 13
buts lors de leurs quatre victoires
précédentes.
Les vainqueurs ont complètement
Evgeni Nabokov retourne en Russie
À défaut d’avoir trouvé preneur
avec une équipe de la LNH, après
avoir passé ses dix premières saisons dans la LNH avec les Sharks
de San Jose, le gardien russe Evgeni
Nabokov a signé un contrat de quatre ans d’une valeur de 24 M$ US
avec la formation de Saint-Pétersbourg dans la Ligue continentale
(KHL) de Russie. Il aura 35 ans le
25 juillet.
Pendant ce temps, les Sabres de
Buffalo et l’attaquant de 35 ans, Rob
Niedermayer, se sont fixés sur les
termes d’une entente d’une saison et
d’un montant de 1,15 M$ US.
Enfin, les négociations ont repris
entre le conseiller d’Ilya Kovalchuk,
Jay Grossman, et les Kings de Los
Angeles. Les deux parties ne sont
toutefois pas encore près d’une entente.
RueFrontenac.com
RueFrontenac.com | Jeudi 8 juillet 2010
maîtrisé le rythme de la rencontre.
Leur possession du ballon a été de
beaucoup supérieure à celle de
leurs rivaux.
Il n’y a pas eu de but au cours de
la première demie, l’Espagne ayant
toutefois eu le dessus dans les
échanges.
David Villa et Carles Puyol ont
obtenu les meilleures chances dans
le camp espagnol.
Il en a été de même pour Piotr
Trochowski et Mesut Oezil dans le
clan allemand.
Il a fallu attendre la 73e minute,
en deuxième demie, pour voir
Carles Puyol jouer les héros. Il a
inscrit le seul but du palpitant duel
en faisant habilement dévier de la
tête derrière le gardien Manuel
Neuer un coup de pied de coin tiré
par Xavi alors qu’il se trouvait dans
la surface de réparation.
La meilleure occasion de marquer
allemande a été créditée à Toni
Kroos au cours de la 69e minute. Il
a toutefois été frustré par un superbe arrêt du gardien Iker Casillas.
Le sélectionneur espagnol Vicente
Del Bosque avait cloué Fernando
Torres sur le banc, l’ayant remplacé
par Pedro. Torres n'a fait son entrée
dans le match qu'à la 81e minute,
en remplacement de David Villa.
Du côté allemand, l’excellent
Thomas Mueller était suspendu
pour avoir écopé de deux cartons
jaunes lors de sorties précédentes.
RueFrontenac.com
Une deuxième opération
pour JACQUES DEMERS
Le bureau du sénateur
Jacques Demers a cru bon
émettre un communiqué,
mercredi après-midi, afin
de clarifier l’état de santé
d’une des figures les plus
populaires au Québec.
Opéré pour une hernie à l’estomac dans un hôpital d’Ottawa, le
29 juin, le dernier entraîneur en
chef à avoir conduit le Canadien à
la conquête de la coupe Stanley
en 1993, est retourné d’urgence
sur la table d’opération, lundi, à
cause de complications reliées à
la première intervention chirurgicale.
Il repose dans un état stable et
sa convalescence sera d’une
durée indéterminée. Il avait été
admis dans un centre hospitalier
de la capitale nationale après
s’être plaint de maux à l’estomac.
Jusqu’à nouvel ordre, Jacques
Demers n’accordera pas d’entrevue aux médias.
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Jacques Demers repose dans un
état stable à la suite de sa
deuxième opération pour une hernie à l'estomac.
PHOTO D'ARCHIVES
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Une chronique de MARTIN LECLERC |
leclercm@ruefrontenac.com
Quand ils se couchent
le soir, les athlètes
professionnels ne rêvent
pas de remporter des
championnats. Ils rêvent
de faire fructifier leur
talent. Ils rêvent d’être
performants sur le terrain
de manière à empocher le
plus de millions possible
pendant les trop courtes
années de leur trop courte
carrière. C’est ça, le vrai
but du jeu. Le reste n’est
que spectacle…
Chaque année, les agents de
joueurs de la LNH se réunissent à
Toronto avec les dirigeants de l’Association des joueurs pour faire le
point sur l’état du business du
hockey. On trace un portrait de l’industrie et on fait un historique des
contrats signés au cours du dernier
exercice financier. On souligne à
gros traits le mérite des agents qui
sont parvenus à obtenir les meilleures ententes et on inscrit au tableau les noms de ceux qui ont
obtenu pour leurs clients les
contrats les moins avantageux.
Cette année, je me demande sur
quel tableau le nom de Jay Grossman, l’agent d’Ilya Kovalchuk, apparaîtra. De plus en plus de sources
crédibles avancent que le spectaculaire attaquant russe s’apprête
à signer un contrat de six ou sept
ans d’une valeur de 60 M$ avec
les Devils du New Jersey.
Soixante millions de dollars.
Kovalchuk est peut-être en voie
de rafler le plus imposant contrat
consenti cette année. Mais c’est
aussi 41 M$ de moins que les 101
M$ (pour 12 ans) que les Thrashers d’Atlanta lui avaient offerts
il y a six mois.
Kovalchuk a-t-il été mal
conseillé? A-t-il mal évalué le
marché?
Peu importe. La réalité, c’est
qu’il vient de voir la somme de
41 M$ lui glisser entre les doigts.
Si on garde en tête que le but
premier d’un athlète professionnel consiste à presser le citron et
à empocher le maximum de revenus générés par son talent, Kovalchuk est peut-être sur le point
de devenir le plus grand perdant
de toute l’histoire de la LNH.
Cela dit, le sort de Kovalchuk
ne fera pleurer personne. Même
s’il a très mal géré son accesssion
à l’autonomie, il sera assis sur
une (très haute) montagne d’argent pour le reste de ses jours.
Son histoire me fait donc beaucoup moins de chagrin que celle
de Martin Biron.
Quelques minutes après l’ouverture du marché de l’autonomie,
le sympatique gardien québécois a
jeté tout le monde par terre le 1er
juillet dernier en acceptant un
contrat de deux ans (à raison de
875 000$ par saison) des Rangers
de New York. Quand on sait
qu’Alex Auld a pu obtenir 1 M$
RueFrontenac.com | Jeudi 8 juillet 2010
chez le Canadien, on se dit que
Biron aurait certainement pu obtenir un meilleur salaire s’il s’était
montré un peu plus patient. Et on
se demande encore pourquoi il
s’est «peinturé dans le coin» avec
une entente de deux ans.
Il avait refusé 16 M$...
Ça fait deux ans de suite que
Biron rate le bateau sur le marché.
Selon des sources proches de l’organisation des Flyers, Biron a rejeté il y a deux ans une offre
«irrésistible» de Paul Holmgren.
Le DG des Flyers était prêt, diton, à lui accorder un contrat de
quatre ans d’une valeur avoisinant les 16 M$.
Sur le point de bénéficier de son
autonomie, l’athlète de Lac-Beauport estimait toutefois pouvoir
obtenir davantage sur le marché
et il a laissé cette fortune sur la
table. Holmgren, lui, s’est retourné de bord en donnant
1,5 M$ (pour un an) à Ray Emery.
Et son club a tout de même participé à la finale de la coupe Stanley.
Quand le 1er juillet 2009 est finalement arrivé, Biron n’a jamais eu droit aux offres
contractuelles auxquelles il
s’attendait. Au lieu d’avoir un
contrat de 16 M$ en poche et le
titre de premier gardien des
Flyers, il a été contraint d’accepter une entente d’une saison
(1,4 M$) pour camper le rôle de
troisième gardien des… Islanders de New York. Le voilà
maintenant condamné à regarder jouer Henrik Lundqvist
pendant deux ans.
Faites le calcul. Biron a non seulement jeté 12 ou 13 M$ dans le
trou de l’évier le jour où il a refusé l’offre des Flyers. Il a aussi
saboté des années de sa carrière
qui, d’un point de vue sportif, auraient pu être extraordinaires.
Dans la très courte carrière d’un
athlète professionnel, l’accession
à l’autonomie est censée être un
véritable cadeau du ciel. Un
moment unique.
On sait maintenant que ça peut
mal tourner.
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