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Jeudi 8 JUILLET 2010 SOMMAIRE ACTUALITÉS 2 AFFAIRES 5 SPECTACLES 6 SPORTS 7 EN MANCHETTES Entreprises | Yvon Laprade Shell ne peut démanteler sa raffinerie Le syndicat des 550 travailleurs de la raffinerie Shell, à Montréal-Est, vient d’obtenir de la Cour supérieure une injonction provisoire qui empêche la pétrolière de débuter les travaux de démantèlement... SUITE PAGE 5 Musique | Philippe Meilleur QUÉBEC – Le ministre des Finances n’y est pas allé avec le dos de la cuillère mercredi pour qualifier un reportage du Journal de Montréal qui mettait en doute les chiffres de son budget de mars dernier et sa recette pour atteindre l’équilibre budgétaire en 2014. Selon Raymond Bachand, il s’agit là «d’un reportage qui fait honte à la profession journalistique» et qui est «indigne du poste de la personne qui signe ça». Yves Chartrand chartrandy@ruefrontenac.com Visiblement en colère devant ce qu’il a lu en manchette au début de la semaine dans le quotidien montréalais dont les journalistes ont été mis en lock-out il y a 18 mois, le ministre Bachand a indiqué qu’il a adressé une lettre de protestation à Pierre Karl Péladeau, grand patron de Quebecor, pour lui demander de corriger cette «erreur majeure dans une de ses entreprises». Il a précisé en outre que son ministère avait entrepris des démarches pour porter cette affaire devant le Conseil de presse du Québec, le tribunal d’honneur des médias dont vient de se retirer Quebecor, frustré pour des décisions récentes qui ont blâmé notamment Le Journal de Montréal. «Le Conseil de presse est un organisme important au Québec», juge pourtant Raymond Bachand, qui estime que «le pouvoir de la presse est important dans une démocratie mais c’est aussi important qu’il y ait un standard de qualité et on est descendu en bas de cela cette semaine». Le reportage de lundi est signé par Mathieu Turbide, un adjoint au directeur de l’information, qui, depuis le lock-out décrété le 24 janvier 2009, a remplacé des journalistes mis sur le trottoir. Il s’est appuyé sur une analyse d’un «comptable à la retraite» pour prétendre que les chiffres du dernier budget «trahissent» le ministre Raymond Bachand, qui affirme que son gouvernement fera 62 pour cent de l’effort budgétaire pour retrouver le chemin de l’équilibre budgétaire. Ce reportage aux «titres injurieux», dit le ministre, est basé «sur des analyses fausses» qui aboutissent donc «à des conclusions fausses». Il s’appuie «sur une personne qui se donne le titre de comptable agréé, ce qui est inexact selon mes informations», précise-t-il. Raymond Bachand reproche aussi au Journal de Montréal de ne pas «avoir pris la peine de valider (les chiffres) auprès du ministère des Finances». Selon lui, le reportage est truffé «d’erreurs grossières». Festival de jazz — Un bilan fort positif Le 31e Festival international de Jazz de Montréal (FIJM), qui s’est terminé hier soir, a engrangé des recettes de 4,25 millions de dollars à la billetterie en plus d’attirer des... SUITE PAGE 6 Un journaliste indigne «Le reportage qui a été fait dans Le Journal de Montréal est indigne du poste de la personne qui a écrit ça et contraire à l’éthique de la profession», tranche sévèrement le ministre des Finances. Il a ajouté plus tard que ces pages étaient «injurieuses» envers lui et les gens de son ministère. Raymond Bachand n’a pas voulu embarquer sur le terrain glissant du lock-out à cause suite page 2 Tennis | Léandre Drolet Wozniak et 43 des 45 meilleures joueuses mondiales à Montréal Montréal sera gâté en août car la ville accueillera pas moins de 43 des 45 meilleures joueuses mondiales de tennis lors de la présentation de la coupe Rogers au stade Uniprix du parc Jarry. NOS CHRONIQUEURS MARCO FORTIER 4 MARTIN LECLERC 8 RF Actualités Les gangs de rue relativement plus tranquilles cette année Les crimes violents attribuables aux gangs de rue sont en baisse dans la métropole selon la police de Montréal, qui a dressé son traditionnel bilan d’été mercredi matin à son quartier général. Daniel Renaud renaudd@ruefrontenac.com «Montréal est une ville très sécuritaire», a fièrement lancé le directeur adjoint Jacques Robinette, responsable des enquêtes au SPVM. Sur les 16 meurtres commis à Montréal depuis le début de l’année, seulement deux sont attribuables aux gangs de rue, soit ceux commis le 18 mars à la boutique Flawnego, qui appartient au chef de gang Ducarme Joseph. Ce dernier a échappé in extremis à cet attentat. Durant les six premiers mois de 2009, 15 meurtres et tentatives de meurtre ont été commis par des individus liés aux gangs de rue à Montréal, comparativement à 12 depuis le début de cette année. En revanche, le nombre de meurtres et de tentatives de meurtre avec armes à feu est demeuré stable, mais les policiers ont saisi 144 armes à feu appartenant aux gangs de rue depuis le début de l’année, soit presque deux fois plus que pour la même période l’an dernier. «C’est attribuable à de meilleures Cuisante défaite de Charest RueFrontenac.com | Jeudi 8 juillet 2010 duquel le principal quotidien du Québec est privé de ses «vrais» journalistes depuis 18 mois. «Je vous laisse tirer les conclusions ce pour quoi ça arrive dans le Journal de Montréal aujourd'hui», a-t-il répondu aux journalistes qui le questionnaient. Il a indiqué par ailleurs ne pas vouloir entreprendre une vendetta contre Pierre Karl Péladeau, un homme d’affaires pour qui, dit-il, il a «beaucoup de respect» et à qui il voue une «affection». «Mais comme dans toute entreprise, il y a des dérapages», ajoute le ministre. projections et analyses dans les dossiers, et à un meilleur ciblage», a expliqué M. Robinette, qui a également souligné que les policiers ont amorcé ou terminé 45 enquêtes depuis le début de 2010. Protéger sa vie À un journaliste qui lui a demandé pourquoi les membres de gangs possèdent autant d’armes à feu, M. Robinette a répondu que dans ce milieu, «tout le monde veut avoir sa propre arme à feu pour protéger sa propre vie». Selon l’officier, les gangs de rue recrutent des membres de plus en plus jeunes et sont de plus en plus sophistiqués et structurés comme les organisations criminelles établies, crime organisé italien et motards, avec lesquelles ils s’affilient. Quant à la vague d’attentats contre les cafés italiens qui seraient commis, entre autres, par des membres de gangs de rue, l’officier n’a pas voulu épiloguer parce que l’enquête se poursuit pour tenter de résoudre les 13 incendies qui n’ont toujours pas été élucidés. Alors que certaines théories veulent que la tentative d’assassinat contre Ducarme Joseph soit liée au meurtre de Nick Rizzuto fils, commis le 28 décembre dernier, M. Robinette attribue aux gangs de rue le double meurtre du Flawnego. Il assure qu’il n’y a aucune guerre actuellement au sein du crime organisé italien et «qu’il y a une multitude d’hypothèses, et qu’elles sont toutes bonnes». Le ministre Raymond Bachand a tiré à boulets rouges sur Le Journal de Montréal. PHOTO D'ARCHIVES CHANTAL POIRIER Au cabinet du ministre, on indiquait mercredi que le service des communications avait échangé avec le bureau du président du Conseil de presse John Gomery. Un porte-parole du cabinet a précisé que l’on songeait sérieusement à porter plainte, même si Quebecor a claqué la porte de l’organisme la semaine dernière. Le ministère des Finances a aussi émis un communiqué en aprèsmidi pour s’inscrire en faux contre le reportage controversé que l’on qualifie de «déplorable». Dans un langage plus châtié que celui du bouillant Raymond Bachand, le ministère estime que les faits avancés par Le Journal de Montréal «nuisent à l’intégrité des documents budgétaires» en raison des «interprétations fort discutables de M. (Louis) Charbonneau», le prétendu comptable agréé consulté par Le Journal de Montréal pour construire son reportage. 2 Actualités Perquisition abusive La conjointe d’un Hells Angels n’a pas convaincu le juge La conjointe d’un Hells Angels arrêté lors de l’opération SharQc, qui a décimé le gang en avril 2009, a vainement tenté de convaincre un juge d’invalider la perquisition qui a permis de saisir chez elle de gros dollars et des bijoux à l’effigie des Hells appartenant prétendument à son homme, Stéphane Plouffe. «Fesse», selon son sobriquet chez les Hells, a été arrêté dans les semaines suivant l’opération SharQc qui avait mené à l’arrestation de 156 motards et sympathisants, tous accusés soit de meurtres, complots pour meurtres, gangstérisme et trafic de drogue.. Lors de la gigantesque opération du 16 avril 2009, des policiers se sont présentés au 43, rue du Louvre à Blainville, demeure de Geneviève D’Amours, munis d’un mandat de perquisition. Plouffe n’y habitait pas, mais le mandat signé par un juge les autorisait à rechercher dans la demeure une foule d’objets tels des bijoux, vêtements ou documents prouvant un lien entre Fesse et les Hells. On mentionnait même y rechercher un testament léguant tout au groupe criminel, des listes de comptabilité ou découpages de territoires de vente de stupéfiants, des photos ou des caches d’argent ou d’armes. Et ils trouvèrent en partie ce qu’ils cherchaient, a énuméré la couronne ce mercredi au juge de la Cour supérieure James Brunton, soit 100 000$ dissimu- lés en des endroits stratégiques de la demeure, des téléphones et blackberry, deux bagues d’or et d’argent à l’effigie des Hells Angels, de même qu’une chaîne en or, elle aussi aux couleurs des anges de l’enfer. Perquisition légale? Très peu de temps après l’opération, l’avocat de «Fesse» Plouffe a déposé une requête pour que soit invalidée cette perquisition, invoquant que la police détenait bien peu de motifs lui permettant raisonnablement de croire qu’elle trouverait chez M me D’Amours des éléments incriminants contre son concubin. Cette requête a donc été entendue ce mercredi par le juge Brunton. Celui-ci a donc appris que les enquêteurs, attitrés au projet SharQc, avaient obtenu ce mandat de perquisition en expliquant au juge, qui l’a émis, qu’ils avaient aperçu «Fesse» à cette adresse à quatre reprises au cours de l’enquête. Une fois, il y est entré après avoir déverrouillé la porte. Il possédait vraisemblablement la clé et il portait un sac de sport qui semblait lourd. À une autre reprise, il déneigeait l’entrée de la cossue demeure. «Ça prend plus que des soupçons et des probabilités de trouver ce qu’on cherche. Tout cela n’est pas suffisant pour permettre une invasion de domicile par la police», a plaidé M e Claude Olivier, qui ajoute que la liste des éléments recherchés par la police, trop large selon lui, donne à croire que les limiers allaient à la pêche. Pour les fins du dossier, M e Claude Olivier a indiqué que l’appartenance de son client, qui avait aussi été visé par l’opération Printemps 2001, au groupe de motards criminalisés n’était pas contestée. «Le témoin Martin Roy a indiqué qu’il le connaissait comme membre des Death Riders devenu Hells Angels associé à RueFrontenac.com | Jeudi 8 juillet 2010 Martin Robert et Benoit Frenette», a indiqué l’avocat. À la couronne, on a réitéré, que l’enquête démontrait le lien entre Plouffe et la demeure de Blainville, puisque sa conjointe y résidait et qu’il en détenait les clés, et que la perquisition était justifiée. «Certains des biens confisqués là l’avait été en 2001 (Printemps 2001) et avaient été remis à M m e D’Amours, qui était alors avec un autre Hells Angels», a rajouté M e Olivier. Il n’a toutefois pas convaincu le juge Brunton qui estime que le fait, que Plouffe pelletait devant la demeure et en possédait les clés, établissait un lien suffisant entre le motard et le 43, rue du Louvre pour en justifier la perquisition. Conflit d’intérêt Par ailleurs, la couronne a déposé une autre requête pour faire déclarer inhabile pour cause de conflit d’intérêt l’un des avocats des motards arrêtés lors de SharQc. On réclame ainsi la destitution de M e François Taddeo, avocat de Claude Pépin. Me Taddeo travaille au même cabinet que Mes Pierre Panaccio et Stéphanie Carrier. Ceux-ci avaient déjà été déclarés inhabiles à représenter leurs clients dans cette cause pour avoir dans le passé représenté, en plus d’entretenir diverses relations avec Martin Roy, témoin repenti dans cette affaire qui témoignera contre les accusés. Pour la même raison, on réclame la tête de Me Taddeo. La requête sera débattue en septembre. 3 Actualités «Petites victoires silencieuses» en Haïti Une chronique de MARCO FORTIER | Pauvre Haïti. Le chaos et la destruction règnent toujours dans le pays, près de six mois après le tremblement de terre qui a emporté plus de 230 000 vies et malgré des centaines de millions de dollars en aide internationale. «On a arrêté l’hémorragie, il faut maintenant faire la guérison», dit Jean-Pierre Taschereau, gestionnaire principal aux urgences internationales à la Croix-Rouge canadienne. L’organisme a amassé la somme appréciable de 196 millions de dollars au Canada pour venir en aide à Haïti depuis le séisme dévastateur du 12 janvier dernier. Près de 100 millions ont été dépensés. «Pour une fois, notre défi n’est pas une question d’argent», dit le secouriste. Le séisme a détruit 188 383 mai- sons et jeté à la rue un million et demi de personnes, selon la CroixRouge. Des milliers de tentes ont été distribuées, mais il reste à aménager des abris plus solides, capables de résister à la saison des ouragans qui s’annonce en Haïti. À peine 3264 de ces cabanes de bois ou d’acier ont été construites, sur un total planifié de 125 000. Les secouristes ont assez d’argent pour répondre aux besoins, mais manquent cruellement d’espace, explique Jean-Pierre Taschereau. Difficile de reconstruire dans les villes comme Port-au-Prince, parce que les débris du tremblement de terre restent toujours en place. Et de vastes terres demeurent inoccupées dans les campagnes à cause d’un imbroglio juridique. Il est légalement impossible de construire des abris «permanents» sur ces terres dont l’identité des propriétaires reste incertaine, selon le représentant de la Croix-Rouge. fortierm@ruefrontenac.com Garder espoir Jean-Pierre Taschereau rentre d’Haïti. Il a vu le chaos, la destruction, la souffrance, mais aussi ce qu’il appelle ses «petites victoires silencieuses». Le grand soulagement des secouristes, c’est d’avoir limité les dégâts après le tremblement de terre. Les dizaines de milliers de blessés ont été secourus, personne n’est mort de soif, de faim ou de fièvre, et il n’y a pas eu d’épidémie de choléra ou de diarrhée. La Croix-Rouge a donné des soins de santé gratuits à plus de 135 000 patients. Jusqu’à 2000 personnes se font traiter chaque jour dans les deux hôpitaux de campagne et quatre unités de santé de la CroixRouge. Mieux encore, les secours internationaux donnent de l’eau potable à 280 000 personnes par jour. En bref, des pauvres qui étaient laissés à eux-mêmes avant le trem- Plus de 180 000 maisons ont été détruites par le séisme en Haïti. PHOTO D'ARCHIVES MARTIN BOUFFARD blement de terre se font soigner leurs bobos. «Le désespoir et le décourage- L’ex-PDG de VIA Rail débouté en Cour d’appel L’ex-président et chef de la direction de VIA Rail, Marc Lefrançois, essuie un nouvel échec avec la poursuite de plus de 2,6 M$ qu’il a intentée contre le gouvernement canadien après son congédiement pour sa participation à un des épisodes du scandale des commandites. Alain Bisson bissona@ruefrontenac.com Dans une décision rendue publique mercredi et rédigée par le juge en chef, Michel Robert, la Cour d’appel du Québec rejette l’appel de M. Lefrançois. Ce dernier contestait une première décision écartant ses prétentions rendue par la Cour supérieure en juillet 2008. L’ex-patron de VIA Rail estime avoir été congédié sans justification, le 5 mars 2004, et réclame l’indemnité de départ de 117 650$ prévue à son contrat. Il soutient également que sa mise à l’index lui a causé des dommages moraux qu’il évalue à 2 M$ et exige le versement de dommages exemplaires à hauteur d’un demi-million de dollars. La Cour supérieure ne lui a pas accordé un sou, et la Cour d’appel n’a pas été plus généreuse. Le juge Robert rappelle les faits dans la décision de la Cour d’appel datée du 2 juillet. Commandite En octobre 1998, Robert Guy Scully contacte M. Lefrançois pour solliciter une commandite de 1 M$ pour la télésérie Maurice Richard: histoire d’un Canadien. M. Scully soutient alors que le ministère des Travaux publics lui a assuré que VIA se montrerait coopérative. Cependant, M. Lefrançois refuse la requête en expliquant que le budget de commandite de VIA est déjà atteint. Dans les jours qui suivent, Charles Guité, grand responsable du programme des commandites à la Direction générale des services de coordination des communications (DGSCC) des Travaux Publics — VIA relève pourtant du ministère des Transports —, indique à M. Lefrançois que le million que VIA versera lui sera remboursé. M. Lefrançois rencontre M. Scully à nouveau peu après et négocie avec lui l’octroi de 910 000$. Une première facture de 650 000$ est envoyée directement à M. Lefrançois le 7 décembre 1998. Deux autres factures de 130 000$ chacune, produites le 31 août 1999, sont RueFrontenac.com | Jeudi 8 juillet 2010 réglées à partir du compte VIA Rail Canada Inc. Executive Disbursement. Le 31 mars 2000, M. Lefrançois reçoit confirmation de la DGSCC des Travaux publics que le remboursement de la commandite sera fait par chèque le jour même, mais qu’il transitera par la société Lafleur Communications. Sous la directive de la DGSCC, l’assistante administrative du président de VIA fait réaliser une fausse facture de 750 000$, plus les taxes, adressée à Lafleur et portant la mention «commandite télésérie The Maurice Rocket Richard Story». Questions embarrassantes En novembre 2003, la vérificatrice générale du Canada met au jour le pot aux roses et pose une série de questions embarrassantes au sujet du comportement de VIA dans cette affaires. Elle note entre autres qu’il n’y a eu aucune contrat de signé entre les parties, qu’une fausse facture a été réalisée au nom de Lafleur Communications et que le conseil d’administration de VIA ou son comité de vérification n’ont pas été avisés de ces manœuvres. M. Lefrançois est suspendu de ses fonctions le 24 février 2004, il rencontre des huiles du ministère des Transports le 4 mars afin de s’expliquer, puis est congédié le lendemain. La Cour supérieure a estimé que M. Lefrançois a manqué à son devoir de transparence, que son congédiement était justifié, et qu’il n’a pas droit à une indemnité de départ. «En tant que haut fonctionnaire, l’appelant (M. Lefrançois) était soumis au devoir déontologique le plus strict, tel que rendu explicite par le code auquel il était soumis. La somme des gestes inappropriés posés révèle une inconduite qui justifiait le congédiement», écrit la Cour d’appel. «Il n’y a pas d’erreur manifeste et dominante de la part du tribunal dans la qualification de la gestion du dossier de commandite comme manquant de transparence», ajoute le juge Robert. Les dommages sont aussi écartés par la Cour d’appel. Certes, dit le juge en chef, apprendre son congédiement dans les journaux, le lendemain de la rencontre avec les responsables du ministère des Transport, n’est pas chose facile, mais M. Lefrançois n’a pu établir devant le tribunal aucune mauvaise foi, négligence ou préjudice extraordinaire. RueFrontenac.com a contacté l’avocat de M. Lefrançois, Claude-Armand Sheppard, pour avoir ses commentaires. Il n’avait pas encore rappelé au moment de la mise en ligne de ce texte. 4 RF Affaires que «le marché immobilier local sera plus équilibré pour le reste de l’année et que les prix des maisons se maintiendront». Et au Canada... Les prix des maisons à Montréal tout comme dans la plupart des autres villes du pays ont bondi considérablement au cours de la dernière année. Toutefois, la situation devrait se calmer au cours des prochains mois alors que les prix se stabiliseront, selon un rapport que vient de publier la firme Royal LePage. Michel Van de Walle vandewallem@ruefrontenac.com Au cours des 12 derniers mois, le prix moyen d’une maison individuelle dans la région de Montréal a grimpé de 8,7% pour atteindre 255 906$ à la fin du mois de juin. La plus forte hausse a été constatée dans le secteur de Lachine, où le prix moyen d’une unifamiliale a bondi de 16,7%. Du côté des condos, les plus fortes augmentations ont été notées à Westmount (17,3%) et encore à Lachine (12%), où les prix moyens atteignent respectivement 305 000$ et 280 000$. Selon Royal LePage, l’augmentation des prix est attribuable au nombre peu élevé de maisons à vendre alors que les acheteurs s’activaient en prévision de la hausse attendue des taux d’intérêt. La société immobilière prévoit Dans le reste du pays, le prix moyen d’une maison individuelle de plain-pied a augmenté de 9% pour atteindre 331 868$. Les plus fortes hausses ont été constatées à Vancouver (19,1%) et à Victoria (11,6%). C’est toutefois à St. John’s, TerreNeuve, que les prix des maisons à deux étages et des condos ont bondi le plus, soit de 19,6% et de 18,4%, respectivement. Là-bas, c’est le boom pétrolier combiné à une offre restreinte de propriétés qui sont responsables de cette considérable hausse, écrit la firme immobilière dans l’un de ses communiqués. Pour le reste de l’année, dans l’ensemble du pays, on anticipe une accalmie dans l’activité, une stabilisation des prix et même des baisses dans certains marchés. «Cela ne doit pas être considéré comme une correction majeure, mais plutôt comme la réaction naturelle aux sommets que le marché a atteints très tôt cette année», affirme Phil Soper, président et chef de la direction des services immobiliers Royal LePage. Shell ne peut démanteler sa raffinerie Le syndicat des 550 travailleurs de la raffinerie Shell, à Montréal-Est, vient d’obtenir de la Cour supérieure une injonction provisoire qui empêche la pétrolière de débuter les travaux de démantèlement de l’usine. Yvon Laprade lapradey@ruefrontenac.com «C’est une bonne nouvelle», a réagi le président du syndicat (SCEP-FTQ), Jean-Claude Rocheleau, en entrevue à Rue Frontenac. Cette injonction est d’une durée de 10 jours, «et elle est renouvelable», a tenu à préciser le leader syndical. La décision a été rendue mercredi matin au palais de justice de Montréal par le juge Claude Auclair, de la Cour supérieure du Québec. Ainsi, Shell ne pourra débuter la démolition des équipements tant qu’elle n’aura pas le feu vert du ministre des Ressources naturelles de la Faune, en vertu de la Loi sur les produits pétroliers. «Nous savions que la compagnie voulait procéder à des travaux de perforation sur l’un des fours de l’unité des lubrifiants, fermée depuis le début juin. Nous avons donc demandé cette injonction provisoire pour éviter qu’ils (Shell) causent des dommages irréversibles», a expliqué Jean-Claude Rocheleau. Il y a quelques jours, le syndicat avait évoqué des dispositions dans la réglementation pour forcer Shell à respecter les travailleurs et… l’environnement. Selon lui, il est impératif que les équipements soient préservés en attendant que le dossier de la vente, ou de la fermeture de la vieille RueFrontenac.com | Jeudi 8 juillet 2010 raffinerie de 75 ans, soit réglé dans un sens ou dans l’autre. «Nous n’avons pas perdu espoir. Il y a encore un acheteur très sérieux (Derek-US, qui aurait proposé 420 M$ pour la raffinerie et le réseau des stations-service). Tout n’est pas encore terminé», insiste le président du syndicat. À ce sujet, il mise sur la convocation des membres de la haute direction de Shell (à Londres et au Texas) devant un comité parlementaire à Ottawa. «Nous nous attendons à ce que les dirigeants de Shell et ceux de l’acheteur potentiel viennent s’expliquer au début août à Ottawa», croit-il savoir. De toute évidence, le bras de fer entre la pétrolière Shell et le syndicat des 550 travailleurs pour éviter le démantèlement de la raffinerie de Montréal-Est et pour forcer la Jean-Claude Rocheleau a accueuilli l'Injonction comme une bonne nouvelle. PHOTO CHANTAL POIRIER multinationale à vendre ses installations pourrait se prolonger jusqu’à la fin de l’été… 5 RF Arts & Spectacles Festival de jazz Un bilan fort positif Philippe Meilleur meilleurp@ruefrontenac.com Ces bonnes performances ont permis au festival de combler un budget record de 31 millions de dollars, ont affirmé les organisateurs. «La journée d’hier à elle seule, pendant laquelle était présenté le Défilé Mardi gras et le spectacle Nouvelle-Orléans, nous a coûté un million de dollars, a expliqué le président-fondateur, Alain Simard, aux journalistes réunis à la Maison du festival. «C’est la preuve que lorsque les moyens sont au rendez-vous, il est toujours possible de faire mieux que les années précédentes.» L’allusion aux FrancoFolies, qui ont perdu une subvention de 1,7 millions de dollars d’Industrie Canada, à quelques semaines du début des festivités, saute aux yeux. Les dirigeants du FIJM ont par ailleurs assuré que l’accès au site, rendu difficile PHOTO CHANTAL POIRIER Le 31e Festival international de Jazz de Montréal (FIJM), qui s’est terminé hier soir, a engrangé des recettes de 4,25 millions de dollars à la billetterie en plus d’attirer des millions de visiteurs au coeur du Quartier des spectacles, se sont réjouis les organisateurs ce matin en conférence de presse. par des travaux menés rue Ste-Catherine, n’a jamais mis en danger la sécurité des festivaliers. Un homme frappé d’une crise cardiaque a pu être secouru à temps, ontils rapporté, de même qu’une femme enceinte qui a débuté ses contractions pendant le Défilé Mardi gras. La seule victime semble avoir été le Bonhomme Carnaval, qui a eu beaucoup de difficulté à supporter la chaleur accablante pendant le Défilé... Des coups de coeur, des déceptions Parmi les coups de coeur des têtes dirigeantes du FIJM, on note le grand spectacle d’ouverture en extérieur de Brian Setzer et son orchestre, désormais unanimement considéré comme un événement musical historique. Le Parc-X Trio, formation jazz de Parc-Extension, a été la découverte du vice-président à la programmation, Laurent Saulnier. «Quand ils jouent ensemble, ces trois-là deviennent une 4e personne», a-t-il illustré. Le directeur artistique André Ménard a quant à lui souligné le travail du Steve Miller Band et de Boz Scaggs, entre autres. À l’inverse, la performance du chanteur Smokey Robinson a été moins habile que prévu. «C’était plutôt approximatif», a avoué André Ménard en s’empressant d’ajouter que la carrière de l’artiste justifiait amplement le prix Spirit qu’on lui a remis. Le concert de Laurie Anderson, Lou Reed et John Zorn, que certains spectateurs ont quitté en furie, a aussi été critiqué pour son aspect très expérimental. Les organisateurs du FIJM ont par ailleurs annoncé que la 32e édition de leur événement se tiendra du samedi 25 juin au lundi 4 juillet 2011. La série de concerts Jazz à l’année reprendra aussi du service dès le mois de septembre, à L’Astral. permet d’aller. Il y a ça... Mais les balises de François sont surtout dans la manière de traiter les thèmes, du plus doux au plus dur ou vulgaire. «La zoophilie, par exemple. Ce n’est pas un scandale de faire des gags là-dessus. Ce qui le serait, par contre, c’est d’en montrer», fait-il voir. De toute façon, à titre de metteur en scène c’est lui qui a eu le dernier mot sur les «M&M», qui n’ont rien de bonbons au chocolat, Mike Ward, Pierre Hébert, André Sauvé, Cathy Gauthier, Sylvain Larocque et compagnie qui prennent part au gala. Dernier mot… faut le dire vite. Car de son propre aveu, trop modeste, François Avard a atteint une autre limite. «Comment on dit? Le principe de Peter? Chacun tend à atteindre son niveau d’incompétence. Je l’ai compris. Je le vis!» lance-t-il moqueur. Pour une première mise en scène à vie, il n’a effectivement pas choisi le plus petit des défis. Mais ce n’est pas tant le défi que le fait de travailler avec ses fidèles camarades qui l’a motivé. «Louis m’a approché pour le gala et au fond, même si je disais non à la mise en scène, je serais pris à travailler avec eux. Pourquoi pas essayer de vivre ça», raconte-t-il. Le «metteur en herbe» s’est basé sur ses bons souvenirs des galas Juste pour rire autrefois présentés à la télé. «J’ai tenté d’ajouter du festif. De donner du chic pour créer un contraste avec le propos. Pour donner un certain lustre à la grossièreté», dit-il. Un lustre plaira sans doute à TVA, diffuseur des galas, qui vise généralement un public Tintin de 7 à 77 ans. D’ailleurs, à ce chapitre, François Avard assure ne pas avoir eu de consigne particulière quand au contenu du gala. «On n’a pas eu de consigne. Ceci dit, on ne voulait pas travailler ni développer des idées pour rien en apprenant que ça ne serait pas diffusé. Depuis le Bye Bye, on commence à avoir de l’expérience. Quoique…», sous-entend-il. Un gala qui crie au scandale C’est juste pour rire. On oublie, parce que c’est le nom du festival, mais on ne devrait jamais perdre de vue le sens de ces mots «Juste pour rire». Voilà sans doute ce qui explique pourquoi la 28e édition de JPR s’ouvre ce mercredi avec un gala qui crie déjà au scandale, animé par les controversés Louis Morissette et Jean-François Mercier. Un gala vendu à guichets fermés, mais surtout étiqueté 18 ans et plus. Pascale Lévesque levesquep@ruefrontenac.com Si, si! La publicité disait vraiment 18 ans et plus. Pas de chance à prendre? «Bien des humoristes sont prêts à dire n’importe quoi sur scène, mais pas devant des jeunes enfants ou des ados», explique François Avard, complice de l’ombre du tandem «M&M». Ce n’est donc pas par là qu’arrivera le scandale promis. «Scandale, scandale… c’est comme ça que ça a été annoncé, mais le public doit s’attendre à rire bien plus qu’à être scandalisé», plaide Avard, qui en plus de superviser l’écriture de ses deux clowns a aussi accepté de porter le chapeau de metteur en scène. Une première. «Pour qu’il y ait scandale, il faut que ca prenne les gens par surprise, qu’il y ait rupture avec leur bon sens et leurs valeurs. Je pense que ce soir et demain, le public va être consentant. De toute façon, on a les mêmes limites que le public», assure-t-il. Arrêtez les presses! Ou… euh… le téléchargement? Morissette, Mercier et Avard ont des limites! «La vie privée des gens», nomme spontanément l’auteur quand on lui demande jusqu’où il se RueFrontenac.com | Jeudi 8 juillet 2010 6 RF La finale de la Coupe du monde de soccer 2010 opposera l’Espagne aux Pays-Bas, dimanche soir, au stade Soccer City de Johannesburg. Pour obtenir ce privilège, l’Espagne a disposé de l’Allemagne par la marque de 1 à 0 lors de la deuxième demi-finale présentée devant plus de 62 000 spectateurs, mercredi soir, au stade Moses Mabhida de Durban, en Afrique du Sud. Il s’agira de la première présence des Espagnols dans le match ultime, alors que les Néerlandais se sont inclinés deux fois de suite en finale, soit en 1974, 2 à 1, face à l’Allemagne, et en 1978, 3 à 1, contre l’Argentine. La meilleure performance de l’Espagne jusqu’à présent a été Sports une quatrième position en 1950. Pendant ce temps, la petite finale opposera l’Allemagne et l’Uruguay, samedi soir, au stade Nelson Mandela Bay de Port Elizabeth. Chose certaine, la Coupe du monde 2010 sera attribuée à un pays qui ne l'a pas encore gagnée. À ce jour, le Brésil a remporté cinq titres, l'Italie quatre, l'Allemagne trois, l'Uruguay et l'Argentine deux chacun. La France et l'Angleterre ont chacune remporté un titre. Carles Puyol le héros Les Espagnols n’ont certes pas volé cette victoire fort bien ficelée aux dépens des Allemands qui avaient marqué pas moins de 13 buts lors de leurs quatre victoires précédentes. Les vainqueurs ont complètement Evgeni Nabokov retourne en Russie À défaut d’avoir trouvé preneur avec une équipe de la LNH, après avoir passé ses dix premières saisons dans la LNH avec les Sharks de San Jose, le gardien russe Evgeni Nabokov a signé un contrat de quatre ans d’une valeur de 24 M$ US avec la formation de Saint-Pétersbourg dans la Ligue continentale (KHL) de Russie. Il aura 35 ans le 25 juillet. Pendant ce temps, les Sabres de Buffalo et l’attaquant de 35 ans, Rob Niedermayer, se sont fixés sur les termes d’une entente d’une saison et d’un montant de 1,15 M$ US. Enfin, les négociations ont repris entre le conseiller d’Ilya Kovalchuk, Jay Grossman, et les Kings de Los Angeles. Les deux parties ne sont toutefois pas encore près d’une entente. RueFrontenac.com RueFrontenac.com | Jeudi 8 juillet 2010 maîtrisé le rythme de la rencontre. Leur possession du ballon a été de beaucoup supérieure à celle de leurs rivaux. Il n’y a pas eu de but au cours de la première demie, l’Espagne ayant toutefois eu le dessus dans les échanges. David Villa et Carles Puyol ont obtenu les meilleures chances dans le camp espagnol. Il en a été de même pour Piotr Trochowski et Mesut Oezil dans le clan allemand. Il a fallu attendre la 73e minute, en deuxième demie, pour voir Carles Puyol jouer les héros. Il a inscrit le seul but du palpitant duel en faisant habilement dévier de la tête derrière le gardien Manuel Neuer un coup de pied de coin tiré par Xavi alors qu’il se trouvait dans la surface de réparation. La meilleure occasion de marquer allemande a été créditée à Toni Kroos au cours de la 69e minute. Il a toutefois été frustré par un superbe arrêt du gardien Iker Casillas. Le sélectionneur espagnol Vicente Del Bosque avait cloué Fernando Torres sur le banc, l’ayant remplacé par Pedro. Torres n'a fait son entrée dans le match qu'à la 81e minute, en remplacement de David Villa. Du côté allemand, l’excellent Thomas Mueller était suspendu pour avoir écopé de deux cartons jaunes lors de sorties précédentes. RueFrontenac.com Une deuxième opération pour JACQUES DEMERS Le bureau du sénateur Jacques Demers a cru bon émettre un communiqué, mercredi après-midi, afin de clarifier l’état de santé d’une des figures les plus populaires au Québec. Opéré pour une hernie à l’estomac dans un hôpital d’Ottawa, le 29 juin, le dernier entraîneur en chef à avoir conduit le Canadien à la conquête de la coupe Stanley en 1993, est retourné d’urgence sur la table d’opération, lundi, à cause de complications reliées à la première intervention chirurgicale. Il repose dans un état stable et sa convalescence sera d’une durée indéterminée. Il avait été admis dans un centre hospitalier de la capitale nationale après s’être plaint de maux à l’estomac. Jusqu’à nouvel ordre, Jacques Demers n’accordera pas d’entrevue aux médias. RueFrontenac.com Jacques Demers repose dans un état stable à la suite de sa deuxième opération pour une hernie à l'estomac. PHOTO D'ARCHIVES 7 Une chronique de MARTIN LECLERC | leclercm@ruefrontenac.com Quand ils se couchent le soir, les athlètes professionnels ne rêvent pas de remporter des championnats. Ils rêvent de faire fructifier leur talent. Ils rêvent d’être performants sur le terrain de manière à empocher le plus de millions possible pendant les trop courtes années de leur trop courte carrière. C’est ça, le vrai but du jeu. Le reste n’est que spectacle… Chaque année, les agents de joueurs de la LNH se réunissent à Toronto avec les dirigeants de l’Association des joueurs pour faire le point sur l’état du business du hockey. On trace un portrait de l’industrie et on fait un historique des contrats signés au cours du dernier exercice financier. On souligne à gros traits le mérite des agents qui sont parvenus à obtenir les meilleures ententes et on inscrit au tableau les noms de ceux qui ont obtenu pour leurs clients les contrats les moins avantageux. Cette année, je me demande sur quel tableau le nom de Jay Grossman, l’agent d’Ilya Kovalchuk, apparaîtra. De plus en plus de sources crédibles avancent que le spectaculaire attaquant russe s’apprête à signer un contrat de six ou sept ans d’une valeur de 60 M$ avec les Devils du New Jersey. Soixante millions de dollars. Kovalchuk est peut-être en voie de rafler le plus imposant contrat consenti cette année. Mais c’est aussi 41 M$ de moins que les 101 M$ (pour 12 ans) que les Thrashers d’Atlanta lui avaient offerts il y a six mois. Kovalchuk a-t-il été mal conseillé? A-t-il mal évalué le marché? Peu importe. La réalité, c’est qu’il vient de voir la somme de 41 M$ lui glisser entre les doigts. Si on garde en tête que le but premier d’un athlète professionnel consiste à presser le citron et à empocher le maximum de revenus générés par son talent, Kovalchuk est peut-être sur le point de devenir le plus grand perdant de toute l’histoire de la LNH. Cela dit, le sort de Kovalchuk ne fera pleurer personne. Même s’il a très mal géré son accesssion à l’autonomie, il sera assis sur une (très haute) montagne d’argent pour le reste de ses jours. Son histoire me fait donc beaucoup moins de chagrin que celle de Martin Biron. Quelques minutes après l’ouverture du marché de l’autonomie, le sympatique gardien québécois a jeté tout le monde par terre le 1er juillet dernier en acceptant un contrat de deux ans (à raison de 875 000$ par saison) des Rangers de New York. Quand on sait qu’Alex Auld a pu obtenir 1 M$ RueFrontenac.com | Jeudi 8 juillet 2010 chez le Canadien, on se dit que Biron aurait certainement pu obtenir un meilleur salaire s’il s’était montré un peu plus patient. Et on se demande encore pourquoi il s’est «peinturé dans le coin» avec une entente de deux ans. Il avait refusé 16 M$... Ça fait deux ans de suite que Biron rate le bateau sur le marché. Selon des sources proches de l’organisation des Flyers, Biron a rejeté il y a deux ans une offre «irrésistible» de Paul Holmgren. Le DG des Flyers était prêt, diton, à lui accorder un contrat de quatre ans d’une valeur avoisinant les 16 M$. Sur le point de bénéficier de son autonomie, l’athlète de Lac-Beauport estimait toutefois pouvoir obtenir davantage sur le marché et il a laissé cette fortune sur la table. Holmgren, lui, s’est retourné de bord en donnant 1,5 M$ (pour un an) à Ray Emery. Et son club a tout de même participé à la finale de la coupe Stanley. Quand le 1er juillet 2009 est finalement arrivé, Biron n’a jamais eu droit aux offres contractuelles auxquelles il s’attendait. Au lieu d’avoir un contrat de 16 M$ en poche et le titre de premier gardien des Flyers, il a été contraint d’accepter une entente d’une saison (1,4 M$) pour camper le rôle de troisième gardien des… Islanders de New York. Le voilà maintenant condamné à regarder jouer Henrik Lundqvist pendant deux ans. Faites le calcul. Biron a non seulement jeté 12 ou 13 M$ dans le trou de l’évier le jour où il a refusé l’offre des Flyers. Il a aussi saboté des années de sa carrière qui, d’un point de vue sportif, auraient pu être extraordinaires. Dans la très courte carrière d’un athlète professionnel, l’accession à l’autonomie est censée être un véritable cadeau du ciel. Un moment unique. On sait maintenant que ça peut mal tourner. 8