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Les DEBATS
Béjaïa
Une «caverne d'Ali Baba»
ambulante découverte
Votre quotidien national
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Le FLN renoue avec les clivages à l'approche du 10 congrès
ème
Saâdani-Belkhadem, le clash
Les clivages s'accentuent et les passions se déchaînent au Front de libération nationale
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(FLN) à la veille de son 10 congrès.
ème
Des mesures seront prises contre les
faux bénéficiaires, promet le ministre
Soupçons sur 125 000
logements sociaux
Alors que l'Etat, à travers
différentes formules,
consent des efforts pour
«loger» toutes les
catégories de la
population selon leurs
moyens, il est à
s'interroger sur le mode
d'attribution, notamment
pour ce qui est du
logement social.
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Recrutement dans le secteur de l'Education
Selon le ministre des Moudjahidine
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Saisie de quatre véhicules
les crimes commis en Algérie»
sans immatriculation sur la transparence du concours
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Les querelles personnelles dominent l’actualité
Politique ou divertissement ?
Par Nabil Benali
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es deux pans les plus importants
de notre système pluraliste que
sont les partis politique et les
médias, presse écrite et télévision
confondus, viennent, une nouvelle fois, de
donner la preuve qu’il est plus que temps
de trouver mieux que ce qui existe en
termes de personnel politique et de pratiques journalistiques. Cela, bien sûr, si
l’on veut que ce pays retrouve la voie des
alternatives crédibles dans tous les
domaines. Mais avec la dernière sortie de
Amar Saâdani contre Abdelaziz Belkhadem
et les réponses de ce dernier au SG du
FLN, toujours par médias interposés, nous
voilà une nouvelles fois servis pour ce qui
est devenu le menu quotidien des
Algériens. A ces derniers, on continue en
effet de présenter ces passes d’armes
comme de l’information, l’actualité du
moment, des faits politiques de la première
importance, alors qu’ils ne sont que des
querelles personnelles qui n’ont absolument rien à voir avec les besoins de la
population. Et comme habituée à en faire
sa une, son plat de résistance et ses choux
gars, la presse semble incapable de manquer l’occasion et fonce tête baissée pour
offrir au public le met le plus croustillant
dont elle est capable : un match. Saâdani
contre Belkhadem au sujet du FLN,
Hanoune contre Saâdani à propos de la
Constitution, Sellal contre Benyounes
concernant la circulaire sur la vente de l'alcool, Saïd Sadi contre Saâdani dans la
polémique sur Messali Hadj, Djilali
Soufiane contre Nebbou lors des consultations sur la conférence du FFS, et la liste
est encore longue : Kamel Daoud contre
Abdelfattah Hamadache après la publication d’un roman, Hanachi contre
Raouraoua dans le football ou encore
Soudani contre Gourcuff, etc, etc…
Dans toutes les controverses évoquées, avec la chute libre des capacités
d’investigation sur fond d’explosion de la
surface médiatique que l’on constate avec
les télévisions privées, la multitude de
journaux, sans compter Internet, il n’y a
plus aucun sujet qui soit traité avec suffisamment de rigueur.
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N ° 1 2 8 3 - Ve n d r e d i 2 4 - S a m e d i 2 5 a v r i l 2 0 1 5
A l'approche de la
commémoration des
massacres du 8 Mai 1945,
la question de la
repentance refait surface,
sachant que Paris ne
montre aucune intention de
s'excuser ou de
dédommager les Algériens
et se contente de discours
prononcé par le président
Hollande, en 2012, devant
les députés algériens. Page 5
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2 Les DEBATS
EVENEMENT
N° 1283 - Ven. 24 - Sam. 25 avril 2015
Des mesures seront prises contre les faux bénficiaires, promet le ministre
Soupçons sur 125 000 logements
sociaux
Alors que l'Etat, à travers différentes formules, consent des efforts pour «loger» toutes
les catégories de la population selon leurs moyens, il est à s'interroger sur le mode
d'attribution, notamment pour ce qui est du logement social.
Par Sofiane Aït Mohamed
D
e l'aveu même du
ministre du secteur,
plus de 125 000 logements de ce type sont
vacants ou occupés par des
tierces personnes.
Le ministre de l'Habitat, de
l'Urbanisme et de la Ville,
Abdelmadjid Tebboune, a révélé
en effet, jeudi, que plus de «125
000 logements sociaux publics
étaient vacants ou occupés par
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Par A
C
des personnes autres que les
bénéficiaires réels ont été recensés à début avril», a fait savoir le
ministre dans une déclaration à la
presse en marge d'une séance de
questions orales au Conseil de
la nation. Les offices de gestion
et de promotion immobilière
(Opgi) ont lancé début avril une
enquête à travers le territoire
national pour recenser les logements sociaux publics vacants
ou occupés par des non-bénéficiaires. Cette enquête se pour-
suit, a ajouté le ministre pour qui
le chiffre est appelé à la hausse.
Sur la base des résultats de l'enquête, le ministère soumettra un
rapport au gouvernement pour
prendre les mesures nécessaires pour la régularisation de
ces logements, notamment
ceux cédés aux tiers en infraction à la loi. Il est à rappeler,
dans ce contexte, qu'à chaque
fois qu'il est procédé à l'affichage des listes de bénéficiaires,
des protestations et parfois des
émeutes sont signalées à travers tout le territoire. Souvent,
ceux qui n'ont pas bénéficié de
logements crient au «scandale», et accusent les commissions locales chargées du dossier de «parti pris», de «hogra»
ou carrément de «corruption».
par ailleurs, et dans un autre
registre, le ministre a indiqué
dans sa réponse à une question orale d'un membre du
conseil de la nation sur la situation urbanistique du pays, que
les constructions inachevées et
non conformes aux règles d'urbanisme seront démolies si les
propriétaires ne se mettent pas
en conformité avant août 2016.
Les délais fixés par la loi 08-15
relative à la régularisation des
constructions ne seront pas
prorogés, a-t-il averti, soulignant que plus de 70% des
demandes soumises aux communes à cet effet ont été traitées. La réhabilitation du paysage urbanistique des villes et
villages du territoire national
est une priorité pour le secteur,
mais il est difficile actuellement
de concilier entre les exigences
de quantité et de qualité en raison de la forte demande sur le
logement, a encore soutenu le
ministre. Cependant, a poursuivi M. Tebboune, avec l'élimination de l'habitat précaire à
l'horizon 2016 et la progression dans la distribution des
différents programmes de
logement public, le secteur
passera à l'étape d'amélioration qualitative. Il a annoncé
que son département ministériel était en négociation, depuis
une semaine, avec des pays
européens sur un projet de
jumelage au profit de l'Agence
nationale d'urbanisme, notamment pour la formation de spécialistes.
S. A. M.
Affaire de l'autoroute
Est-O
Ouest
Le procès
reprend
demain
Le procès des 23 personnes
impliquées dans l'affaire dite de
l'autoroute Est-Ouest, reprendra
demain près le tribunal criminel
d'Alger.
L'affaire a été reportée deux fois,
la dernière remonte au 19 avril
dernier, après que les avocats,
au nombre de cinq, du principal
accusé, Chani Medjdoub, se sont
destitués de sa défense et retirés
de ce procès.
Les avocats de Chani Medjdoub
se sont destitués après avoir
constaté que le tribunal n'avait
pas répondu «immédiatement» à
leur demande de «nullité de la
procédure judiciaire» dans l'instruction de cette affaire.
Chani Medjdoub avait récusé des
avocats commis d'office.
«Je peux me défendre tout seul»,
avait-il soutenu, mais le président
du tribunal criminel d'Alger, après
avoir tenté de le convaincre qu'il
ne pouvait se défendre dans une
affaire criminelle requérant la présence d'une défense même commise d'office, a décidé d'ajourner
ce procès d'une semaine pour
donner à l'accusé le temps
nécessaire pour trouver un avocat.
Ce sont les mêmes avocats qui
s"étaient destitués le 19 avril dernier qui défendront Chani
Medjdoub demain, selon une
source proche de ce collectif de
défense.
Il s'agit des Maîtres Tayeb
Belarif, Amine Sidhoum et Zahia
Aït Ammar ainsi que les étrangers, Maîtres William Bourdon et
Philippe Penning.
16 personnes sont impliquées
dans cette affaire, dont une en
fuite et quatre en détention, ainsi
que sept entreprises étrangères
(Chine,
Japon,
Canada,
Espagne, Italie, Suisse et
Portugal), qui doivent répondre
de plusieurs chefs d'inculpation,
notamment association de malfaiteurs, abus de pouvoir, corruption, dilapidation de deniers
publics et blanchiment d'argent,
selon l'arrêt de renvoi.
R. N.
Le douar des urbanistes
elui qui, le premier, a pensé à la configuration des cités de ce pays devrait être honoré de la médaille de l'urbanisme. Il a eu le
génie de ne pas chercher trop loin pour
trouver l'architecture et les agencements qu'il nous
fallait. Il a juste regardé au-delà de la ville, derrière les murs et il n'était pas sorcier de résoudre la
question qui se posait, celle d'un habitat adapté à
nos valeurs. Le douar. Les valeurs passant sur tout
le reste, tant pis si beaucoup de choses essentielles à la vie en ville sont sacrifiées. On a eu droit
à un toit, que demander de plus sans risquer de
blasphémer. Et puis, du reste, on n'est pas dépaysé. Tout y est, la mosquée au milieu, le hammam
mitoyen, le dispensaire... Que demander de plus ?
Pour ceux qui demandent un plus, ils feront
comme on fait au douar…aller en ville. Prendre le
bus quoi ! Le douar reste un douar et ne laisse pas
de place au superfétatoire. Prendre le bus demande, aussi, de le faire comme au douar. Il faut y aller
de ces centaines de mètres ou de ces kilomètres
vers la route qui mène à la ville. Il faut sortir du
douar pour pouvoir le quitter. Au retour, on descend, de même, loin du douar. Qu'il vente, qu'il
pleuve ou qu'il fasse grand soleil. Que l'on soit
jeune, vieux, malade ou handicapé. Chose qui
pose problème et à laquelle les urbanistes n'ont
pas pensé, c'est que le douar on ne le quittait pas
souvent et parfois jamais. Le douar se suffisait de
tout. La cité, elle, on la quitte tous les jours pour
aller loin à la peine, et/ou dans l'urgence permanente et y retourner le soir venu. On la quitte,
aussi, souvent pour tout et pour rien, pour des
papiers, pour des courses… Heureusement, encore, que les besoins ne sont pas nombreux et
même qu'ils se résument à l'essentiel. Se reposer,
dormir et manger.
L'urbaniste qu'on doit
médailler a, par ailleurs, poussé à la perfection sa
reproduction du douar. Autour du bâti, du terrain
vague et rien que du terrain vague. Des vagues de
poussière durant l'été et de la boue en hiver. S'il
y avait des trottoirs et du goudron sur les passages, le schéma d'ensemble en serait dérangé,
chose qui compromettrait la géographie des lieux.
Et puis à quoi peuvent servir des trottoirs et du
goudron en dehors de la ville ? Au douar, on vit de
la terre et dans la terre. Au douar, la poussière et
la boue font partie de l'habitat, on ne peut pas
s'en plaindre. Notre urbaniste, on allait oublier, a
fait beaucoup de sociologie avant de concevoir
les plans adéquats. Il a même prévu l'intimité des
ouvertures sur l'espace. Il n'y a pas toujours réus-
si, mais il a pensé à préserver les balcons des
regards extérieurs. Difficulté majeure, un appartement dans un immeuble, même planté dans la
boue, ne fera jamais une maison traditionnelle.
Des années après cette trouvaille urbanistique
géniale, on se rend compte que s'est inventée une
nouvelle sociologie, aux antipodes de celle du
douar et de celle des valeurs défendues. La citédouar n'a pas eu les mêmes vertus que son modèle, elle les a même inversées. Elle a produit une
société qui ne se reconnaît dans rien, qui pointe
des paraboles vers le ciel à chercher une vie
meilleure, par la procuration des images qu'elle
chasse inlassablement, pour s'évader de la poussière et de la boue, loin du douar et de ses gardiens. Des images venues d'ailleurs, qui semblent
décrire la vie que le douar cloné ne permet pas
d'avoir et qui font espérer que de nouveaux urbanistes découperont l'espace et le peupleront
autrement qu'en référence au douar. Elle a produit
une jeunesse qui ne connaît pas le vert de la nature, et qui le détruit quand elle le rencontre au lieu
de le cultiver, comme au douar. Un douar qui, luimême, n'est plus resté ce qu'il était et qui tente
tous les jours de se débarrasser de ce qu'il n'est
plus tout à fait.
A. H.
EVENEMENT
N° 1283 - Ven.24 - Sam. 25 avril 2015
Le FLN renoue avec les clivages à l'approche du 10 congrès
ème
Les DEBATS
3
Révision constitutionnelle
Saâdani-Belkhadem : le clash
Les clivages s'accentuent et les passions se déchaînent au Front de libération nationale
(FLN) à la veille de son 10 congrès.
ème
Menasra appelle
les Algériens
à adhérer au projet
Le président du Front du changement,
Abdelmadjid Menasra, a appelé hier le peuple
algérien à adhérer au projet de révision constitutionnelle, soulignant la nécessité de le soumettre
à référendum populaire.
Les Algériens «sont appelés à adhérer au projet
de révision constitutionnelle qui doit être soumis
à référendum populaire», a dit M. Menasra lors
d'une réunion avec les chefs de bureaux de wilaya
du Front du changement.
M. Menasra a préconisé de soumettre le projet de
révision constitutionnelle à référendum populaire
afin de conférer à la nouvelle Constitution la «légitimité», le peuple étant la source de pouvoir, a-t-il
précisé.
Après avoir souligné que «son parti avait répondu
à l'invitation du président de la République,
Abdelaziz Bouteflika à participer aux consultations autour du projet de Constitution consensuelle», M. Menasra a appelé à «davantage d'efforts
pour convaincre toutes les parties à y adhérer».
Par ailleurs, le président du Front du changement
a appelé à la protection de l'identité nationale et de
ses constantes déplorant dans ce contexte les
«tentatives visant à porter atteinte aux symboles
de l'histoire de l'Algérie et de sa Révolution».
«Tentatives vaines, car c'est l'identité nationale
qui a unifié les rangs du peuple algérien et résisté
face au colonialisme français et au terrorisme», at-il soutenu.
Evoquant les derniers développements aux plans
régional et international, M. Menasra a souligné
que son parti «se félicite» de la médiation menée
par l'Algérie pour le règlement des crises dans
certains pays de la région, soulignant que la «stabilité de l'Algérie est liée à la stabilité du Mali et de
la Libye».
R. N.
Dialogue intermalien à Alger
Par M. Ait Chabane
L
e mouvement de redressement n'ayant pas parvenu à
reverser Amar Saâdani après
moult
tentatives,
revoilà
Abdelaziz Belkhadem sortir de sa réserve observée depuis sa «déchéance politique» décidée par le président de la
République, et déclarer la guerre à l'actuel locataire du QG de Hydra. Le secrétaire général du vieux parti n'a pas
mâché ses mots en s'attaquant frontalement et virulemment à son prédécesseur à la tête du FLN. Lors d'une rencontre avec les mouhafedhs du parti
organisée jeudi dernier à Alger, Amar
Saâdani a vilipendé Belkhadem, l'accusant notamment de conspirer contre le
camp du président avec, à la clé, des
ambitions présidentielles à peine voilées. «Belkhadem porte bien son nom.
C'est un khadem, (un serviteur) au profit
de ses maîtres», a-t-il lâché, l'accusant
en filigrane d'être l'un des instigateurs
du livre-polémique écrit par un journaliste français dans lequel il a divulgué les
noms de hauts responsables algériens
détenteurs de biens immobiliers en
France.
Concrètement,
Saâdani
reproche à Belkhadem de fomenter un
complot pour revenir à la tête du FLN et
se présenter au nom du parti majoritaire
à la prochaine élection présidentielle.
Pour rappel, Abdelaziz Belkhadem avait
convié des ministres et des membres du
Comité central du FLN dans sa résidence à Club des Pins dans la capitale, à
l'occasion d'une réception conviviale,
dont les échos ont été répercutés par
certains médias. Ce à quoi Belkhadem
n'est pas resté de marbre, et riposté
aussi virulemment aux accusations portées contre sa personne par Saâdani. Il
qualifie notamment d' «insolence et de
contre-vérité» les allégations concernant
son éventuelle conspiration contre le
camp du président Bouteflika, rappelant
au passage qu'il avait fait campagne
pour le président durant les quatre dernières élections présidentielles qu'il avait
remportées. «Il n'a pas d'idées ni de programme», a-t-il encore martelé, appelant
entre les lignes les militants et les cadres
du FLN à redresser la barre et hisser le
parti au niveau qui lui sied, afin, dit-il de
l'extirper de «l'indigence politique et
intellectuelle» dans lesquelles il s'est
engouffré depuis l'intronisation de
Saâdani à sa tête. Ce clash frontal entre
Saâdani et Belkhadem augure d'une
rude bataille à venir en perspective du
10 congrès du parti qui tarde justement
à se concrétiser à cause de la grande
confusion suscitée par le projet de révision constitutionnelle. Dans cette
optique, Belkhadem, en dépit d'une
perte de terrain depuis la débâcle qu'il
avait essuyée au lendemain de la présidentielle du 17 avril 2014, semble
renaître de ses cendres et revenir en
force sur la scène politique en cette
conjoncture indécise, confuse et énigmatique. L'on s'attend ainsi à une reprise des hostilités à la maison du vieux
parti, comme à la veille de toute échéance importante. Amar Saâdani qui semble
jusque-là diriger d'une main de fer les
destinées du FLN aura donc fort à faire
face à cette nouvelle vague de protesta
menée cette fois-ci par un Belkhadem
résolu de signer sa renaissance politique.
M. A. C.
ème
Le chef de la Minusma
optimiste
Le chef de la Mission de l'ONU au Mali (Minusma),
Mongi Hamdi, s'est dit optimiste quant au succès
du Processus d'Alger par la signature de l'Accord
le 15 mai prochain par toutes les parties prenantes, à l'issue d'un entretien avec le président
malien, Ibrahim Boubacar Keita à Bamako.
«Nous gardons l'espoir et la conviction que le processus d'Alger sera couronné de succès par la
signature de l'Accord le 15 mai prochain par
toutes les parties prenantes maliennes, parce qu'il
n'y a pas d'autre choix que de s'inscrire dans la
logique de paix», a déclaré M. Hamdi après sa rencontre mardi avec le président Keita.
«La signature d'un accord n'est que la première
étape d'un long chemin vers la paix, la sécurité, la
réconciliation et le développement que suppose la
poursuite du dialogue», a reconnu M. Hamdi, également Représentant spécial du Secrétaire général
de l'ONU. M. Hamdi a réitéré, lors de cette rencontre, le soutien total de la Minusma au président
malien pour les efforts qu'il a entrepris pour aller
de l'avant et signer l'accord de paix et de réconciliation au Mali.
R. N.
Les querelles personnelles dominent l'actualité
Politique ou divertissement ?
Par Nabil Benali
L
es deux pans les plus importants de notre système pluraliste que sont les partis
politique et les médias, presse écrite et télévision confondus, viennent,
une nouvelle fois, de donner la
preuve qu'il est plus que temps de
trouver mieux que ce qui existe en
termes de personnel politique et de
pratiques journalistiques. Cela, bien
sûr, si l'on veut que ce pays retrouve la voie des alternatives crédibles
dans tous les domaines. Mais avec
la dernière sortie de Amar Saâdani
contre Abdelaziz Belkhadem et les
réponses de ce dernier au SG du
FLN, toujours par médias interposés, nous voilà une nouvelles fois
servis pour ce qui est devenu le
menu quotidien des Algériens. A
ces derniers, on continue en effet
de présenter ces passes d'armes
comme de l'information, l'actualité
du moment, des faits politiques de
la première importance, alors qu'ils
ne sont que des querelles personnelles qui n'ont absolument rien à
voir avec les besoins de la population. Et comme habituée à en faire
sa une, son plat de résistance et
ses choux gars, la presse semble
incapable de manquer l'occasion et
fonce tête baissée pour offrir au
public le met le plus croustillant dont
elle est capable : un match. Saâdani
contre Belkhadem au sujet du FLN,
Hanoune contre Saâdani à propos
de la Constitution, Sellal contre
Benyounes concernant la circulaire
sur la vente de l'alcool, Saïd Sadi
contre Saâdani dans la polémique
sur Messali Hadj, Djilali Soufiane
contre Nebbou lors des consultations sur la conférence du FFS, et la
liste est encore longue : Kamel
Daoud
contre
Abdelfattah
Hamadache après la publication
d'un roman, Hanachi contre
Raouraoua dans le football ou
encore Soudani contre Gourcuff,
etc, etc…
Dans toutes les controverses
évoquées, avec la chute libre des
capacités d'investigation sur fond
d'explosion de la surface médiatique que l'on constate avec les télévisions privées, la multitude de journaux, sans compter Internet, il n'y a
plus aucun sujet qui soit traité avec
suffisamment de rigueur. Aucun
thème ne se voit non plus consacré
le temps qu'il devrait occuper, car la
matière médiatique première, ce
sont désormais les polémiques et
les batailles rangées. Certes, il existe encore des enquêtes et des
scandales, mais les lecteurs et les
téléspectateurs en suivent les péripéties comme des feuilletons distrayants et qui ne les concernent en
rien. Sur la vingtaine de chaînes
«étrangères» privées, le programme phare est le talk-show où la
réussite se mesure à l'agressivité
que les protagonistes affichent les
uns envers les autres. Encore la
quête du match ! Le même constat
vaut pour le monde de l'édition où
le genre le plus vendeur en
Algérie reste le livre révélation,
surtout concernant l'Histoire et
tout ce qui peut ressembler au
procès du régime, voire le procès
d'une figure du régime.
Il est vrai que notre classe politique n'a plus grand-chose à offrir,
en termes d'idées et de programmes. Après l'illusion qu'elle a
réussi à entretenir au lendemain
d'octobre 1988, plus personne
n'est dupe de son niveau. Il est
dommage, cependant, qu'une
majorité de supports médiatiques
s'en contentent et préfèrent cette
matière là, à partir de laquelle une
sorte
d'information-spectacle
serait plus facile à produire. Du
divertissement en somme et non
de l'information, puisque par définition, l'information est ce qu'on ne
sait pas et qu'on a vraiment, mais
vraiment besoin de savoir.
N. B.
ACTUEL
4 Les DEBATS
Recrutement dans le secteur de l'Education
Benghebrit rassure sur
la transparence du concours
Le département de l'Education nationale a annoncé que le concours de recrutement de nouveaux enseignants à des postes permanents, prévus pour le mois de
mars dernier, sera organisé désormais durant le mois de mai en vue de pallier
le déficit en enseignants dans son secteur. Le département de Bengebrit se
porte garant de la transparence et l'équité de l'opération de recrutement.
N° 1283 - Ven. 24 - Sam.25 avril 2015
Métro d'Alger
La ligne Haï El Bard-El
Harrach livrée en juin
prochain
La réception et l'exploitation de la ligne
du métro d'Alger Haï El Badr-El Harrach est
prévue au mois de juin prochain, a affirmé,
jeudi à Alger, le ministre des Transports,
Amar Ghoul, au cours d'une visite sur le
site du chantier.
A la station d'El Harrach-Centre, le
ministre a indiqué que les travaux de réalisation de cette ligne sont avancés à 95%
dans les stations et à hauteur de 99% pour
les tunnels et la pose des voies, ce qui
«devrait permettre ensuite le début des
essais techniques avant de passer à l'exploitation», a précisé le ministre.
La ligne de métro Haï El Badr-El Harrach
compte quatre stations sur 4 km, et dont le
coût de réalisation est de 110 millions d'euros. M. Ghoul a également souligné que
l'extension d'El Harrach vers l'aéroport
international Houari-Boumediene d'Alger
sur 9 km avec huit stations sera achevée en
2018, soit en même temps que le nouvel a
éroport.
En plus de la station d'El Harrach, le
ministre a visité le projet d'extension du lot
place des Martyrs-Taleb Abderrahmane
(Bab El Oued), alors que l'extension
Grande-Poste-place des Martyrs sera livrée
en 2017. Quant à l'extension Haï El Badr-Aïn
Naâdja, le ministre a indiqué que les travaux de réalisation sont achevés à 95%.
Mais, le projet, qui devait être initialement
livré en avril 2015, a été retardé. Le ministre
n'a donné aucune explication sur ce retard
et aucune nouvelle date pour la livraison du
projet n'a été annoncée. Quand au projet
Aïn Naâdja-Baraki, les études sont terminées et «on est à la phase de préparation du
lancement des travaux», a souligné M.
Ghoul.
R. N.
Fermés à cause de la fièvre aphteuse
Par Louiza Ait Ramdane
L
e concours pour le
recrutement de nouveaux enseignants
à des postes permanents sera organisé le 27 mai
prochain. Près de 20 000
postes pédagogiques sont à
pourvoir dans les établissements scolaires ou les postes
issus des départs anticipés.
Les postulants peuvent, dès à
présent, déposer leur dossier
de candidature au niveau des
directions de l'éduction ou des
établissements scolaires déjà
désignés. Le dépôt des candidatures des postulants a
débuté le 22 avril et devrait se
poursuivre jusqu'au 12 mai
prochain. Ces derniers pourront s'inscrire par le biais de
l'Internet ou bien déposer leur
demande auprès des diverses
directions de l'Education de
wilaya, explique le directeur
des ressources humaines
(DRH) du ministère de
l'Education
nationale,
Abdelhakim Bellabed, s'exprimant sur les ondes de la
Radio nationale, Chaîne III. Il
indique que 18 profils pédagogiques ont été retenus pour
les trois paliers d'enseignement (primaire, secondaire et
universitaire), parmi lesquels
figurent les langues, l'histoiregéo, les mathématiques, les
sciences
naturelles,
les
sciences économiques ou
bien encore l'informatique.
Ce concours est ouvert
aux diplômés de l'université
qui répondent aux conditions,
aux contractuels et aux vacataires du secteur de l'éducation.
Selon
Abdelhakim
Bellabed, toutes «les conditions nécessaires ont été
réunies pour que le concours
de recrutement des futurs
enseignants soit réussi».
Il rappelle, dans ce sens,
que la ministre de l'Education
nationale, Nouria Benghebrit, a
adressé une lettre aux directeurs de wilaya de l'éducation
dans laquelle il a été demandé
d'accorder plus d'équité aux
postulants ainsi que l'application rigoureuse des conditions
de recrutement. La ministre
insiste aussi pour que la réception des postulants soit la plus
correcte possible et qu'ils puissent déposer leur dossier
avec, non seulement de l'espoir, mais surtout avec beaucoup de sérénité. «Il a été
également prévu des inspections inopinées dans les lieux
de dépôt des candidatures
pour une meilleure prise en
charge des dossiers des postulants», ajoute le même responsable.
Abdelhakim
Belabed, qui reconnaît que
beaucoup d'anomalies ont été
constatées concernant les difficultés des inscriptions évoqué
par certains candidats qui ont
préféré recourir à Internet pour
les inscriptions estime que le
site en question a fait défaut,
car, «il y avait une consultation
intense, de par le nombre de
candidats au même moment».
«C'était un problème technique et c'est pris en charge»,
rassure t-il. Pour y remédier,
le DRH au ministère de
l'Education nationale relève
qu'un index est opérationnel
sur le site de son département,
où sont précisés les sites retenus pour le dépôt des dossiers. «Et le recrutement se
fera après examen des dossiers puis leur classification
pour procéder enfin aux entretiens le 27 mai prochain»,
selon le même responsable,
indiquant par ailleurs que ce
délai «pourrait être prolongé
s'il s'avère trop court pour
recevoir tous les candidats».
Le représentant du ministère
de l'Education nationale tient à
souligner que les candidats,
parmi lesquels seront recherchés de futurs superviseurs
qualifiés, seront recrutés sur la
base d'une bonne qualification
pédagogique, mais également
de l'expérience acquise. Il
indique, par ailleurs, que le
ministère a prévu d'organiser,
à l'avenir, d'autres opérations
du même type pour renforcer
davantage la qualité de l'enseignement dans ses diverses
filières. L'invité affirme, par
ailleurs, que l'organisation de
ce concours n'entraînera pas
de perturbations des examens
de fin d'année, lesquels, ajoute-t-il, ont été prévus pour se
dérouler «dans les meilleures
conditions possibles».
Pour rappel, la ministre a
souligné auparavant, que le
nombre avancé à diverses
occasions et relatif aux
besoins du secteur en prévision de la prochaine rentrée
scolaire, «sera considéré à la
hausse car les postes à pourvoir dépassent de loin les
7 000 prévus. Le secteur de
l'Education nationale a recruté,
l'année dernière, près de 150
000 enseignants, tous paliers
confondus. Cela n'a pas totalement permis de combler le
déficit enregistré dans le
domaine.
L. A. R.
Réouverture des marchés
aux bestiaux
Les marchés aux bestiaux dans la wilaya
d'El Bayadh ont retrouvé jeudi leurs activités
habituelles, après une fermeture de 15 jours,
à titre préventif, décidée par les pouvoirs
publics après avoir décelé des foyers de
fièvre aphteuse dans la wilaya.
La réouverture de ces marchés intervient
sur décision de wilaya, après avoir constaté
une avancée dans la campagne de vaccination qui a touché jusque-là 80% du cheptel
bovin, a indiqué le directeur des services agricoles de la wilaya, Ramdane Haïmoudi.
L'opération, pour laquelle ont été mobilisées 13 équipes vétérinaires, se poursuit à
travers la wilaya, a-t-il ajouté.
La décision de réouverture de ces marchés aux bestiaux a été favorablement
accueillie par les éleveurs, car constituant
pour les éleveurs le principal espace de négoce du cheptel à même d'assurer les ressources nécessaires à la pérennité de leur
activité, ont confié certains d'entre eux à
l'APS.
Les services de la wilaya avaient recouru à
la fermeture temporaire des marchés aux bestiaux, à la suite de la détection de 34 foyers de
fièvre aphteuse à travers 13 des 22 communes de la wilaya d'El Bayadh, selon le responsable de l'inspection vétérinaire de la
wilaya, Saâd Houari.
R. N.
Tension dans les stations-sservice
Retard dans l'acheminement de carburant, selon Yousfi
Le ministre de l'Energie, Youcef
Yousfi, a affirmé jeudi que les perturbations de distribution de carburant enregistrées récemment au
niveau des stations-service étaient
dues au retard accusé dans l'acheminement et l'approvisionnement en
dépit de la disponibilité du produit,
soulignant la nécessité d'augmenter
les capacité de stockage.
M. Yousfi qui répondait aux
membres du Conseil de la nation
lors d'une séance consacrée aux
questions orales, a indiqué que les
perturbations enregistrées récemment dans la distribution du carburant ne sont pas dues à une pénurie,
la production étant stable, mais à
des problèmes de transport liés
notamment à la mise en rade des
tankers en raison des conditions climatiques et à des difficultés d'acheminement (transport routier).
Il a précisé que le déficit des
capacités actuelles de stockage de
l'Entreprise nationale de distribution
et de commercialisation des produits pétroliers (Naftal) a accentué
cette situation, ajoutant que ces
capacités ne couvraient qu'une
semaine des besoins du marché
national en carburant.
Le ministre a rappelé que des
projets étaient actuellement en
cours de réalisation pour porter les
capacités de stockage à 30 jours à
l'horizon 2020.
Par ailleurs, les quatre nouvelles raffineries qui seront réalisées à l'horizon 2018-2019, seront
dotées de centres de stockage
d'une capacité de 300 000 tonnes
chacune, a-t-il ajouté.
L'élargissement du réseau de
pipeline, estimé actuellement à
plus de 1 000 km, devrait, quant à
lui, se substituer au transport routier qui nécessite beaucoup de
temps et qui mobilise des milliers
de camions citernes pour sillonner
le territoire national.
Le marché national a connu
récemment des perturbations d'approvisionnement des stations de
carburant dans certaines régions
du pays, suscitant une pression
dans la majorité des stations sur
fond de rumeur de pénurie, selon
Naftal.
Bilal L.
HISTOIRE
N° 1283 - Ven.24 - Sam. 25 avril 2015
Les DEBATS
5
Selon le ministre des Moudjahidine
«La France reconnaitra, tôt ou tard,
les crimes commis en Algérie»
A l'approche de la commémoration des massacres du 8 Mai 1945, la question de la repentance refait surface,
sachant que Paris ne montre aucune intention de s'excuser ou de dédommager les Algériens et se contente de discours prononcé par le président Hollande, en 2012, devant les députés algériens.
Par Nacera Bechar
I
l y a quelques jours, c'est un membre du
gouvernement français, chargé des
anciens combattants qui s'est déplacé
en Algérie pour déposer une gerbe de
fleurs à Sétif devant la stèle de Bouzid
Chaâl, premier martyr des massacres du 8
Mai 1945. Un geste qualifié de «fort» par le
responsable français, mais ce n'est pas
l'avis des historiens et d'une partie de la
famille révolutionnaire qui ne croit qu'a une
vraie reconnaissance des crimes coloniaux.
Dans ce contexte, le ministre des
Moudjahidine, Tayeb Zitouni, qui avait
accompagné le responsable français dans
sa visite à Sétif, a indiqué, jeudi à Alger, que
la France reconnaîtra, tôt ou tard, les crimes
perpétrés contre le peuple algérien pendant
l'époque coloniale. Dans une déclaration à
la presse en marge de la séance plénière
du Conseil de la nation consacrée aux
questions orales, le ministre a laissé
entendre que l'Algérie ne renoncera pas à
sa demande de reconnaître les crimes coloniaux. A ce propos, il dira en réponse à une
question sur les dernières déclarations du
président français, François Hollande :
«Nous transmettrons le message de génération en génération (...) tout comme nous
nous enorgueillissons de nos aïeux», a-t-il
dit .
Il a souligné également la récente visite
en Algérie du secrétaire d'Etat français
chargé des Anciens combattants et de la
mémoire, Jean Marc Todeschini, la qualifiant d'initiative «appréciable», mais «insuffisante». Il a rappelé, à ce propos, les massacres commis par la France en Algérie
durant et avant la Révolution dont les massacres du 8 Mai 1945, les effets des essais
nucléaires dans le Sahara algérien et les
tragédies générées par la ligne Challe et
Morice.
Le Petit Journal, émission de Canal +, a
extrait une vidéo dans laquelle François
Hollande doit débattre d'histoire avec une
lycéenne qui le lance sur un sujet sensible
et explique au président français que la
France a mené «un génocide en Algérie».
Hollande parle de «guerre d'Algérie et nous
l'avons reconnue» et pas de génocide. «Un
génocide c'est si nous avions voulu tuer
tous les Algériens», lui répond le chef d'État. François Hollande reconnaît l'importance de cette histoire commune entre la
France et l'Algérie. En France , une pétition
a été lancée par les intellectuels français
pour appeler le président de la République
française à reconnaitre les massacres du 8
Mai 1945 à Sétif. A ce jour, plus de 1 000
signatures ont été collectées sur le site français lesoranges.com. Pour appuyer cette
démarche, la population française a été
invitée à participer à un rassemblement ce
8 mai 2015 sur le parvis de l'Hôtel de ville
de Paris de 15h à 17h.
Dans le cadre des activités relatives à la
commémoration des massacres, le ministre
a annoncé l'organisation, les 4 et 5 mai prochain à Oran, d'une conférence sur la torture pratiquée à l'encontre du peuple algérien
durant l'ère coloniale, soulignant que cette
rencontre s'inscrivait dans le cadre de l'effort consenti pour faire connaître les tragédies endurées par les Algériens à ce
N.B.
moment de l'histoire.
Grande bataille de Souk Ahras,
Moment crucial de la Révolution de Novembre
L
a grande bataille de Souk
Ahras, dont le 57 anniversaire sera commémoré
dimanche prochain, est, sans
conteste, un des moments les
plus cruciaux de la glorieuse
Révolution, estiment des historiens. Cette bataille d'une semaine débuta à Oued Chouk le 26
avril 1958 pour s'étendre jusqu'à
Ouilene, non loin de Souk Ahras,
puis vers les hauteurs de
Hammam N'bails, dans la wilaya
voisine de Guelma.
Pas moins de 639 martyrs
combattant dans les rangs de
l'Armée de libération nationale
(ALN) tombèrent au champ d'honneur durant cet âpre engagement
qui a aussi fait 300 morts et plus
de 700 blessés parmi les troupes
de l'armée coloniale française.
Selon des sources historiques,
le site de la bataille, accidenté et
très difficile d'accès, avait rendu
difficiles les déplacements des
combattants de l'ALN, ce qui
contraignit le commandement du
4 bataillon de l'ALN, basé près
de Sakiet Sidi Youcef (Tunisie), à
franchir la ligne électrifiée Morice,
près de Dehaoura (Guelma), pour
expédier des armes en direction
de la Wilaya II historique.
C'est la découverte par les
ème
ème
forces d'occupation, le 26 avril
1958, de cette tentative d'approvisionnement des maquis en armes
et en munitions qui déclencha la
grande bataille de Souk Ahras.
«Les combats furent tellement
féroces que les affrontements finirent par des engagements au
corps à corps», se souvient le
président de l'association des rescapés de cette bataille, le moudjahid Hamana Boulaâras qui affirme
aussi que la première «étincelle»
eut pour théâtre le site montagneux d'Oued Chouk, dans la
région de Zaârouria, lorsque des
troupes du 4 bataillon de l'ALN
ont tenté de forcer la ligne électrifiée Morice à partir de Aïn
Mazer, près de Sakiet Sidi
Youcef.
Selon M. Boualaâras, les instructions du commandement
étaient fermes et claires : «Il fallait éviter tout accrochage avec
l'ennemi pour ne pas mettre en
péril la vie des moudjahidine et
réduire la quantité d'armes et de
munitions transportées».
C'est sur le mont Boussalah
que les premiers accrochages se
produisirent entre l'armée d'occupation et l'une des trois katibas
qui réussit à couvrir le passage
de la caravane d'armes escortée
ème
par le reste des troupes de l'ALN,
raconte M. Boulaâras.
Les générations
montantes doivent
savoir.
er
Les générations montantes
«doivent savoir qu'elles ont un
passé glorieux dont elles peuvent
légitimement s'enorgueillir», souligne Djamel Ouarti, professeur
d'histoire à l'université de Souk
Ahras. Ce fut, soutient-il, «l'une des
plus grandes batailles de la guerre
de Libération nationale, comparable
à certaines grandes batailles de la
Seconde Guerre mondiale».
L'armée françaises y avait engagé ses unités d'élite les plus aguerries, dont les 9 et 14 régiments
de parachutistes, les 8 et 28
régiments d'artillerie et les 26 ,
151 et 152 régiments d'infanterie mécanique dont la plupart des
soldats et des officiers avaient pris
part à la Seconde Guerre mondiale
et à la guerre d'Indochine.
En face, se sont dressées, ajoute M. Ouarti, les unités de l'ALN
composées du 4 bataillon commandé par Mohamed-Lakhdar
Sirine et ses adjoints Ahmed Draïa
et Youcef Latreche, ainsi que plusieurs katibas chargées de transème
ème
ème
ème
ème
ème
ème
ème
porter des armes vers les maquis
de Taher (Jilel), de Mila et de
Skikda.
Il rappelle aussi que La Dépêche
de Constantine (quotidien colonial
remplacé à l'indépendance par AnNasr, Ndlr) avait évoqué, au 1 jour
de la bataille, l'ALN qui «tente de
franchir la ligne Morice, conduisant
à des actions des forces françaises
pour intercepter les combattants
arabes et leur armement».
Deux jours après, le même journal change de ton et parle désormais de «franchissement réussi des
rebelles»
et
«d'affrontements
féroces près de Souk Ahras».
Les Français aussi
se souviennent
et témoignent
Si le souvenir de cette grande
bataille est toujours vivace dans la
mémoire collective des habitants
de la région de Souk Ahras et des
moudjahidine de la base de l'Est, il
a aussi marqué les esprits dans les
rangs de l'armée française.
Cette dernière, en opération
dans la région, n'a pas compris ce
qui lui arrivait, comme en témoigneront, plus tard, le sergent Lasne
et le lieutenant Saboureau, commandés alors par le capitaine
Serge Beaumont, officier parachutiste français, qui tombera avec 32
de ses hommes. «Que s'est-il
passé ? Nous sommes tombés en
plein dispositif ennemi. Très supérieurs en nombre, très bien équipés
et armés, les «fellaghas» dissimulés dans les arbousiers ont usé
d'un stratagème. Notre habitude de
l'emporter sur l'adversaire est telle
que lorsque, à quelques mètres,
les «rebelles» se découvrent,
vision impressionnante de casquettes kaki, et feignent de se
rendre, les bras levés, nos parachutistes cessent de tirer et se
lèvent pour les capturer. A ce
moment-là, un coup de sifflet strident déclenche avec une violence
extrême des tirs à la cadence très
rapide de mitrailleuse MG 42
(excellente arme allemande qui
équipe fréquemment l'ALN, Ndlr)
qui déciment les nôtres».
Si la grande bataille de Souk
Ahras ne décida pas du sort de la
Révolution, elle prouva à la France
coloniale, mais aussi au monde
entier, que l'armée française n'avait
pas affaire à des groupes de
«rebelles» mais à une armée de
libération née d'un peuple opprimé
plus que jamais déterminé à vivre
libre.
R. H.
ECONOMIE
6 Les DEBATS
Coopération euro-m
med
Partenariat entre les entreprises algériennes et étrangères
Le président du FCE rencontre
plusieurs ambassadeurs
Le partenariat entre les entreprises algériennes et étrangères était au centre des
discussions entre le président du Forum des chefs d'entreprise (FCE) Ali Haddad, et les
ambassadeurs d'Allemagne, de Grande-Bretagne et de la Suisse en Algérie, a indiqué
l'organisation patronale, jeudi dernier, dans un communiqué.
L
ors de sa rencontre
avec l'ambassadeur
d'Allemagne
en
Algérie,
Gotz
Lingenthal, M. Haddad, a souligné l'intérêt des entreprises
algériennes pour le savoir-faire
allemand et qui «espèrent
conclure
des
partenariats
gagnant-gagnant», souligne le
document.
Considérant que l'Allemagne
représente avec son industrie
diversifiée, un «exemple» à
suivre pour l'Algérie, le président
du FCE a insisté, dans ce sens,
que le forum était «prêt à jouer le
rôle d'intermédiaire et œuvre à
intensifier la coopération économique entre les deux pays».
Pour sa part, M. Lingenthal a
souligné l'existence d'une volonté politique des deux pays pour
améliorer la coopération économique, rappelant que les relations économiques bilatérales
ont enregistré une «avancée
considérable» depuis la création, sous l'impulsion de la
chancelière, Angela Merkel et
le président de la République,
Abdelaziz Bouteflika, d'une
commission mixte qui se réunit
régulièrement. Il a annoncé, à
cette occasion, la visite en
Algérie, du 11 au 13 mai prochain, du président de la
Chambre arabo-allemande du
commerce et d'industrie, Peter
Ramsauer, qui sera accompagné d'une délégation composée d'une quinzaine de chefs
d'entreprises.
Par ailleurs, lors de son
entrevue avec l'ambassadeur
de Grande-Bretagne, Andrew
Noble, M. Haddad a assuré
que la Grande-Bretagne est un
partenaire «important» pour
l'Algérie, en réitérant la disponibilité du FCE à accompagner
les entreprises britanniques qui
souhaitent investir en Algérie.
Il a indiqué que les secteurs
de coopération entre les deux
pays sont multiples, tels que
les finances où l'Algérie a
besoin du savoir-faire britannique, la formation, l'agriculture
et la sous-traitance.
Le diplomate britannique a
relevé, pour sa part, que «les
entreprises anglaises mécon-
naissent le marché algérien et
les opportunités qu'il recèle»,
et c'est pourquoi les deux parties ont plaidé pour la nécessité de renforcer les relations
économiques entres les deux
pays, notamment entre les
PME, selon le FCE.
Avec l'ambassadeur de
Suisse, Berset Kohen Muriel,
l'accent a été mis sur le rapprochement entre les entreprises
algériennes
et
suisses
connues pour leur savoir-faire
dans certains secteurs tels que
l'agroalimentaire et les biens
d'équipement et sur l'amélioration de la coopération via l'intensification des rencontres économiques.
Bilal L.
Production d'énergies renouvelables
L'Algérie mise sur la baisse des coûts
L'
Algérie mise sur la baisse des coûts
de production des énergies renouvelables à travers la fabrication des
panneaux solaires et des appareils utilisés
localement pour la concrétisation de son nouveau programme de développement de ce
type d'énergies, a affirmé jeudi le ministre
de l'Energie, Youcef Yousfi.
Lors d'une séance du Conseil de la
nation consacrée aux questions orales, M.
Yousfi a souligné que son secteur visait à
réaliser le programme sur les énergies
renouvelables, adopté récemment par le
gouvernement «à travers la baisse des
coûts déjà élevés de la production après
acquisition de l'expérience et expertise
requises et la mobilisation des universités et
des programmes de recherche».
Le ministre a, dans ce sens, invité les
investisseurs à s'orienter vers la fabrication
des appareils et panneaux solaires pour
contribuer à la réduction de leurs prix, afin
de pouvoir générer l'électricité à partir de
cette énergie propre, pour un coût avoisinant ou égal à la production de l'électricité à
base de gaz.
Evoquant le coût important de ce genre
d'énergie, M. Yousfi a indiqué que la production d'un kiloWatt d'électricité généré à
partir de l'énergie solaire équivaut actuellement au quadruple de la production de la
même quantité à partir du gaz.
A une question sur la possibilité de réaliser le programme de production de l'électricité à base des énergies renouvelables,
le ministre a souligné qu'il s'agissait d'un
problème financier, car le coût de cette
énergie demeurait très élevé, précisant que
les programmes seront tracés en fonction
des capacités du pays.
Le programme national de développement des énergies renouvelables basé
essentiellement sur l'énergie solaire vise à
produire 22 000 mégaWatt à l'horizon
2030, ce qui permettra d'augmenter la part
d'électricité générée à partir des différents
N° 1283 - Ven. 24 - Sam. 25 avril 2015
types d'énergies renouvelables à plus de
27% de la production nationale de cette
énergie.
Le secteur aspire à produire 400
mégaWatt d'électricité à base de l'énergie
solaire à la fin 2015, avant d'atteindre progressivement 5 000 mégaWatt en 2020 et
17 000 mégaWatt en 2030.
Ces quantités permettront, a-t-il poursuivi, de satisfaire les besoins croissants du
marché de l'électricité et de garantir près de
120 000 postes d'emploi directs et indirects.
L'exécution de ce programme sera
accompagnée par des incitations fiscales et
un plan de rationalisation de la consommation d'énergie. Evoquant le projet Desertec,
le ministre a estimé inutile de parachever ce
projet qui vise à approvisionner l'Europe de
20% de l'électricité consommée par le continent, alors que la majorité de ses pays enregistrent un surplus en électricité.
Ghani I.
Quatre projets
innovants identifiés
Quatre projets algériens portant
sur la valorisation industrielle de
produits agricoles ont été identifiés
par le consortium chargé d'exécuter le Programme de coopération
euro-méditerranéenne (Cinea), a
indiqué, jeudi à Alger, Ali Ferrah,
chercheur à l'Institut national de
recherche agronomique d'Algérie
(Inraa).
Ces projets innovants ont été
identifiés dans le cadre du 2
forum «Recherche industrie» organisé par l'Inraa dans le cadre de la
mise en oeuvre du projet Cinea par
un consortium constitué de six
pays, dont l'Algérie, représentés
par 11 institutions de recherche.
Le premier projet concerne
l'économie de l'eau et qui porte sur
l'application de techniques permettant d'économiser cette ressource
et d'utiliser moins de fertilisants
chimiques, a expliqué M. Ferrah à
l'APS, en marge de la clôture de ce
forum de trois jours auquel ont
pris part des chercheurs et des
opérateurs algériens et maghrébins.
Le deuxième projet a été proposé par une entreprise algérienne et
porte sur la valorisation du safran
étant donné les vertus multiples
que de cette plante.
Le troisième concerne la qualité
intégrée des blés. «C'est une problématique formulée par des
industriels algériens qui ont
besoin d'un blé de qualité ayant les
spécificités nécessaires pour fabriquer des pâtes alimentaires», a-ton souligné.
Ces producteurs qui sont
contraints d'importer ce blé de plusieurs pays pour satisfaire leurs
besoins sollicitent les chercheurs,
dans le cadre du projet Cinea, pour
trouver des solutions permettant
de produire localement ces variétés de blés recherchées.
Le quatrième projet concerne la
valorisation du lentisque, un
arbuste possédant plusieurs vertus, dans le domaine de l'agroalimentaire, du cosmétique et de la
santé.
Le consortium avait organisé
son premier forum à Paris durant
lequel avaient été identifiés trois
projets relatifs à la valorisation de
la datte, du caroubier et de l'huile
d'olive.
Ces produits sont communs
aux trois pays de la rive sud de la
Méditerranée membres du consortium, à savoir, l'Algérie, la Tunisie
et le Maroc. «Mais, ces projets vont
servir tous les partenaires du
consortium», a précisé M. Ferrah.
«Ces forums sont en quelque
sorte des incubateurs de projets
car l'objectif est de transformer
ces projets en start-up innovantes», a indiqué ce chercheur en
soulignant la nécessité de travailler en réseau afin de tirer profit
des expériences des autres pays et
permettre le transfert de technologie.
Formulés par des opérateurs
économiques et des coopératives
agricoles, ces projets sont prêts à
être financés par des bailleurs de
fonds et des financements privés.
Financé par la Commission
européenne, le projet Cinea a pour
objectif de promouvoir la coopération euro-méditerranéenne pour le
renforcement de l'exploitation de
l'innovation dans le domaine
agroalimentaire.
Ce projet vise notamment la
création d'un réseau de recherche
dans l'industrie et le transfert technologique pour arriver à une agriculture durable et une agro-industrie compétitive et soutenir l'innovation pour renforcer les échanges
entre la recherche et le secteur
industriel.
Bilal L.
ème
N° 1283 - Ven.24 - Sam. 25 avril 2015
Les DEBATS
SANTÉ
Programme élargi de vaccination
Introduction prochaine de quatre
nouveaux vaccins
Quatre nouveaux vaccins seront prochainement introduits dans le Programme
élargi de vaccination (PEV), a indiqué, jeudi à Alger, le directeur de la prévention
au ministère de la Santé, de la Population et la Réforme hospitalière, Smail
7
Durant l'année passée
Plus de 600 cas
de cancer recensés
Six cents vingt six cas de cancer ont
été recensés, en 2014, dans la wilaya de
Chlef, a-t-on appris, jeudi, de la responsable du service de lutte contre le cancer
de l'hôpital des sœurs Badj du chef-lieu
de wilaya. Actuellement, le nombre global
de cancéreux est «près de 800 malades»
qui suivent un traitement, dont «un taux
de plus de 50% composé de femmes
atteintes du cancer du sein ou du col de
l'utérus», a souligné D Siham Beraïkia,
lors d'une journée de sensibilisation sur
cette maladie organisée, à l'initiative de la
direction de la Santé.
Selon elle, le nombre de malades souffrant de cancer pourrait atteindre 1.300,
en 2016 à Chlef, un chiffre nécessitant,
estime-t-elle, le «redoublement d'efforts
de la part de tous les partenaires actifs
sur le terrain pour sensibiliser davantage
sur cette maladie».
Les médias devraient contribuer aux
campagnes de sensibilisation, a-t-elle
estimé, mettant en exergue la nécessité
de créer des cellules d'écoute pour inciter
les femmes au dépistage précoce.
Elle a, également, appelé à un encadrement psychologique des malades,
pour accompagner le travail des médecins spécialistes, tout en assurant un
suivi médical aux malades issus des
régions reculées de la wilaya.
Un centre d'oncologie d'une capacité
d'accueil de plus de 100 lits est, actuellement, en réalisation, à Chlef , en vue d'atténuer les souffrances des malades
contraints de se déplacer vers des
wilayas voisines, d'autant plus que le service oncologique de la wilaya ne compte
que 32 lits, a informé le directeur de la
santé, Mohamed Laytime.
R. S.
r
L
e vaccin polio injectable (VPI) sera
introduit, selon le même responsable, avant la fin 2015 tandis que
les trois autres (vaccins antirubéole, anti-oreillons et anti-pneumococcique) seront ultérieurement intégrés.
Les autorités publiques ont introduit
quatre nouveaux vaccins dans le PEV dans
un souci d'améliorer et préserver la santé
du citoyen, a affirmé M. Mesbah à l'occasion de la Semaine mondiale de la vaccination. Cette opération s'inscrit dans le cadre
de l'engagement de l'Algérie vis-à-vis de
l'OMS, a-t-il ajouté précisant que l'Etat
avait consacré, à cet effet, 7.000 centres
de vaccination en les dotant d'un staff technique qualifié. Selon le P Mesbah, la couverture sanitaire réalisée par l'Algérie dans
le domaine de la vaccination a dépassé
90% qualifiant ce taux d'«acquis non atteint
par certains pays avancés» avant de
saluer l'engagement des pouvoirs publics à
r
assurer la disponibilité et la distribution des
vaccins à travers toutes les régions du
pays. Un cahier des charges relatif à la
vaccination dans le secteur privé sera mis
en place, a fait savoir le même responsable
selon lequel il s'agit d'un «partenariat
important» pour la promotion de la santé
publique dans les deux secteurs.
Le représentant de l'OMS en Algérie,
Bah Keita a, de son côté, mis en avant le
rôle de la vaccination dans la prévention
des maladies infectieuses dans le monde
et l'amélioration de la qualité de la vie.
Le responsable du laboratoire biologique à Mustapha Pacha, P Mohamed
Tazir (ex-directeur de l'Institut Pasteur) a
insisté sur la transparence dans l'approvisionnement, la vaccination dans les secteurs public et privé et l'élaboration
d'études sur les résultats de cette opération. Le P Abdenour Laraba, chef de service pédiatrie à l'hôpital Lamine Debaghine
r
r
(Bab El-Oued) a appelé à la préservation
des acquis réalisés par l'Algérie en matière
de vaccination préconisant la vigilance et le
suivi afin d'éviter le retour des maladies
éradiquées en Algérie.
Pour le spécialiste, la vaccination est la
«colonne vertébrale» de tout système de
santé et le «meilleur moyen» prouvé contre
les maladies infectieuses ajoutant que l'insistance par certains spécialistes sur l'intégration de nouveaux vaccins s'inscrit dans
le cadre des «développements survenus
en Algérie et dans le monde ainsi que l'apparition de nouveaux virus».
Pour sa part, le chef de service de
pédiatrie à l'hôpital Frantz Fanon (Blida), le
P Chawki Keddache a souligné la nécessité de revoir le système de vaccination
notamment en termes de dosage surtout
après la disparition définitive de certaines
maladies en Algérie, a-t-il dit.
R. S.
r
Association des diabétologues et endocrinologues libéraux
Plus de 250 spécialistes en congrès
P
lus de 250 experts
nationaux et internationaux en diabétologie et
endocrinologie prennent part
aux travaux du 3 congrès de
l'Association nationale des diabétologues et endocrinologues
libéraux (Andel), ouvert jeudi
soir à Oran.
«L'objectif de ce congrès
est d'unifier les diabétologues
et endocrinologues autour de
thèmes tels que le diabète, la
thyroïde, l'hypertension artérielle et donner un aperçu de ce
qui se fait dans ces domaines à
travers le monde», a déclaré à
l'APS le vice-président de
l'Andel, D Oussalah Khaled.
Pour ce qui est des nouveautés en matière de traitement, le
même spécialiste a cité les
nouvelles molécules qui seront
bientôt disponibles en Algérie,
dont principalement la liraglutide pour le traitement du diabèe
r
te du type 2 et les inhibiteurs
DPP4, une nouvelle molécule
pour le traitement des diabétiques. «L'information est primordiale dans ce domaine, car
ces médicaments sont susceptibles de rentrer en Algérie», at-il souligné signalant que tous
les spécialistes les connaissent pour qu'enfin le ministère
de la Santé puisse les mettre
sur le marché. La situation du
diabète en Algérie est alarmante. Des statistiques font
savoir que de 8 à 11% des
Algériens sont diabétiques. La
situation risque de s'empirer si
des décisions fermes en matière de diminution du sucre dans
certains nombre d'aliments
comme la limonade et d'obligation de l'éducation physique et
sportive dans les écoles, ne
seront pas prises. Au sujet de
l'autre thème du congrès, D
Oussalah Khaled a indiqué
r
que le choix est porté sur la
tyroïde et la grossesse, «surtout que la tyroïde constitue un
danger pour la santé de la
femme enceinte pouvant causer des avortements, même
pour l'enfant qui peut être
sujet à des troubles de la
croissance». Plusieurs thèmes
seront abordés lors de cette
rencontre de 3 jours, dont «Le
cœur et diabète», «HTA et diabète», «Dyslipidémie et diabète» et «Thyroïde et grossesse».
Reda A.
Hôpital Mohamed Boudiaf
de Bouira
Remise en service
du bloc opératoire
Le bloc opératoire central de l'établissement
public
hospitalier
(EPH)
Mohamed Boudiaf de Bouira a été remis
en service, jeudi, après une opération de
réhabilitation ayant touché ses différents
services, a-t-on constaté.
Le bloc opératoire central de l'EPH a
été doté de tous les équipements nécessaires en vue d'assurer une bonne prise
en charge des patients, a expliqué le
directeur de l'hôpital, Boutmer Djamel, en
marge d'une cérémonie présidée à l'occasion par les autorités locales.
«Ce service a été réhabilité de façon à
ce qu'il réponde aux normes internationales en matière d'hygiène et d'équipements», a-t-il souligné, ajoutant que l'opération de réhabilitation a duré plusieurs
mois. Les travaux de réhabilitation ont été
lancés en 2012 pour un montant de plus
de 75 millions de dinars, a précisé de son
côté le directeur de la santé publique de
la
wilaya,
Boukherchoufa
Saïd.
Actuellement, ce service est composé de
six salles d'intervention chirurgicales
doublées est d'un service de radiologie
équipé d'un scanner et d'un mammographe de dernière génération. Une cinquantaine de chirurgiens y seront affectés, dont 12 orthopédistes, trois neurochirurgiens, cinq chirurgiens pédiatres et
sept médecins réanimateurs, a assuré M.
Boutmer.
Six gynécologues s'occupent, de leur
part, de la prise en charge des tumeurs du
sein ou de l'utérus, des accouchements
par césarienne ou des interventions
consécutives aux avortements, a-t-il
expliqué. Pour l'heure, les spécialistes
éprouvent d'énormes difficultés dans la
prise en charge des malades au niveau du
service des urgences qui ne comporte
qu'une seule salle d'opérations.
Le service des urgences a aussi bénéficié de travaux de réhabilitation ayant
duré plusieurs mois, a indiqué le même
responsable.
R. S.
8 Les DEBATS
RÉGIONS
N° 1283 - Ven.24 - Sam. 25 avril 2015
Oran
Skikda
Campagne d'information
sur le tri sélectif des déchets
Une campagne d'information sur le tri sélectif des
déchets ménagers a été
lancée, jeudi, à Oran dans
le cadre d'une opération
pilote initiée par le R20
MED, bureau local de
représentation pour la
Méditerranée de
l'Organisation internationale non gouvernementale (ONG) R20.
«C
ette action a pour
objectif d'informer et de
sensibiliser les citoyens
à l'importance du tri
sélectif qui sera mis en œuvre dès samedi
prochain
(aujourd’hui, ndlr)», a précisé à l'APS
Rachid Bessaoud, directeur du R20 Med
basé à Oran. La campagne se tient cinq
jours durant au niveau des deux premiers
sites retenus au titre de l'opération pilote, à
savoir les quartiers AADL Pépinière et Akid
Lotfi, situés à l'est de la ville d'Oran. Des
cadres du secteur de l'environnement et
des associations à caractère écologique
participent à ces journées pour expliquer au
public l'organisation du nouveau système
de gestion des déchets. Dans ce contexte,
des bacs spécifiques à la nature des objets
résiduels (verre, métal, plastique, papier)
sont mis en place dans les deux sites
pilotes. Ces déchets seront ensuite acheminés par les agents de collecte vers les
chaînes de tri du Centre d'enfouissement
technique (CET) de Hassi Bounif avant
d'être recyclés par des opérateurs spéciali-
De nouveaux lycées
pour diminuer
la surcharge des classes
Le secteur de l'éducation a bénéficié,
dans la wilaya de Skikda, de onze nouveaux lycées destinés à diminuer le problème de surcharge de classes, a-t-on
appris, jeudi, auprès de la direction de
l'éducation.
La répartition de ces projets à travers
les communes a été effectuée par la
direction du secteur en coordination
avec les directions des équipements
publics et de la planification et du suivi
du budget, a précisé le responsable de
la cellule de communication, Sadek
Hefaidia. Deux autres lycées en réalisation dans les communes d'Oum Toub et
de Mdjez Edchich, d'une capacité de
1.000 places chacun, seront réceptionnés «avant la prochaine rentrée scolaire», a fait savoir le même responsable.
Huit autres établissements d'enseignement secondaire sont également en
cours de réalisation dans les communes
de Filfila, Collo, Azzaba, Zerdaza, Oued
Zhour, Beni Zid, El-Marsa et Aïn
Bouziane, a encore ajouté la même source, soulignant que le taux d'avancement
des travaux de réalisation de ces projets
est «entre 30 et plus de 60%».
Par ailleurs, plusieurs collèges d'enseignement moyen (CEL) ont été également lancés en construction dans les
localités de Filfila, Oum Toub, Collo, ElHarrouch, Tamalous, Salah Bouchaour,
Ramdane Djamel et Hammadi Krouma,
selon M. Hefaïdia.
Reda A.
sés, a indiqué le directeur du R20 Med.
«L'opération de tri sélectif a été précédée
d'un programme de formation au profit de
plusieurs enseignants issus d'une dizaine
d'établissements scolaires, et ce, à l'effet
de mieux ancrer la culture environnementale chez les élèves», a-t-il souligné.
Ce responsable a également rappelé
que l'action initiée par son organisation
matérialise le partenariat conclu entre le
gouvernement algérien, représenté par le
ministère de l'Aménagement du territoire et
de l'Environnement, et l'ONG R20 (Regions
of Climate Action). L'importance de l'industrie du recyclage sera au centre du 1 premier Forum international sur l'économie et
l'industrie des déchets en Algérie (FEIDA
2015), prévu en septembre prochain à
Oran, a signalé la même source.
R. A.
er
Chlef
380 postes budgétaires dans le ministère de l'Education
L
e secteur de l'éducation nationale
dans la wilaya de Chlef, offre trois
cents quatre vingt (380) nouveaux
postes budgétaires au titre d'un concours
sur titre englobant les trois paliers scolaires
(primaire, moyen et secondaire), a-t-on
appris, jeudi, auprès de la direction du secteur. «La direction de l'éducation de la
wilaya a entamé mercredi la réception des
dossiers de candidature pour ce concours
de recrutement, qui se poursuivra jusqu'au
12 mai prochain», a-t-on ajouté de même
source, signalant l'affichage, au profit des
concernés, de toutes les informations relatives au nombre de postes ouverts dans
chaque palier, de même que les spécialités
à pourvoir. La plus grande partie de ces
postes revient au cycle primaire avec 190
postes offerts pour les langues arabe et
française, alors que le cycle moyen a été
destinataire de 185 postes.
Pour l'année scolaire 2015-2016, la
wilaya de Chlef prévoit l'accueil de près de
145.000 nouveaux élèves dans les classes
de première année primaire, un effectif en
hausse comparativement à l'année scolaire
2014-2015, qui a enregistré 120.000 nouveaux inscrits dans le cycle primaire, a indiqué, pour sa part, le chef du service
concours et scolarité, Djamel Benfreha. Il
a, également, fait part d'une prévision d'accueil de prés de 17.000 élèves en classes
préparatoires, dont les inscriptions ont été
entamées depuis le début du mois courant
jusqu'à la rentrée scolaire prochaine, a t-il
informé.
Des classes seront ouvertes, durant la
prochaine rentrée aux enfants aux besoins
spécifiques, dont les autistes, en coordination avec la direction de l'Action sociale, a
t-il ajouté, signalant l'ouverture programmée de trois nouvelles écoles primaires,
attendues à la réception en septembre prochain.
R. R
El-K
Kala (El-TTarf)
Des battues pour lutter
contre les chiens errants
Des battues pour lutter contre la prolifération des chiens errants qui exposent les citoyens, notamment les
enfants, aux risques de morsures pouvant entraîner la rage, vont être lancées
à El-Kala (El-Tarf), a indiqué, jeudi, le
président de l'assemblée populaire
(APC), Ahmed Bentouili.
Les battues organisées chaque lundi
et jeudi, avec la collaboration d'un groupe de chasseurs professionnels,
«demeurent, pour l'heure, insuffisantes
pour venir à bout de ce phénomène», a
affirmé cet élu qui a mis l'accent sur la
vigilance des citoyens.
De nombreux habitants d'El-Kala
avaient fait part à plusieurs reprises de
leur appréhension devant la multiplication de ces canidés déambulant à travers les rues à longueur de journée, et
plus encore à la tombée de la nuit ou tôt
le matin. Le président de l'APC d'El-Kala
a rappelé qu'il y a quelques jours à
peine, un jeune écolier de 7 ans, attaqué
par un chien sans maître, n'a dû son
salut qu'à l'intervention d'un passant qui
a pu faire déguerpir la bête au moyen
d'un bâton.
M. Bentouili en appelle également au
«sens civique» des citoyens qui, selon
lui, «ne doivent pas perdre de vue que
les ordures ménagères que l'on dépose
n'importe où, loin des bennes prévues à
cet effet, sont une véritable ‘’invitation’’
aux chiens errants».
R. N.
Commune d'El-K
Khemis (Djelfa)
Raccordement au réseau de gaz naturel
L
es travaux de raccordement de la
commune d'El-Khemis (environ 90 km
au nord-ouest de Djelfa) au réseau de
gaz naturel ont atteint «un niveau appréciable» d'avancement estimé à près de 80%,
a-t-on appris jeudi auprès des services de la
wilaya. Le projet consiste en le raccordement
de 165 foyers de cette commune au réseau
de gaz de ville, à travers deux réseaux de
distribution et de transport, longs respectivement de 6 et de 22 km, a-t-on ajouté, précisant qu'une enveloppe de plus de 4,4 milliards de dinars a été affectée à la réalisation
de ce projet, inscrit au titre de la deuxième
tranche du quinquennal 2010-2014. Le programme en question englobe la réalisation de
2.026 raccordements au gaz naturel, à travers cinq communes de la wilaya. Il s'agit de
Amoura (350 foyers), El-Guernini (263
foyers), Sidi Bayzid (360 foyers), Oum
Aadham (445 foyers) et El-Khemis (165
foyers), et de la zone d'habitation secondaire
du barrage Oum Droue (332 foyers), dans la
daïra de Dar Chioukh. La wilaya de Djelfa a
fait de «grands pas» en matière de raccordement au réseau de gaz naturel, une énergie
aujourd'hui assurée au niveau de 29 sur 36
de ses communes, alors que des travaux
sont en cours pour le raccordement de six
autres collectivités d'ici à fin 2015, a-t-on souligné de même source.
R. R.
N° 1283 - Ven. 24 - Sam. 25 avril 2015
CONFLITS
Les DEBATS
Guerre en Syrie
Yémen
«Consultations séparées» avec les
parties prenantes le 4 mai à Genève
Pas de répit dans les
raids, l'ONU nomme un
nouveau médiateur
Le médiateur de l'ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura, va entamer le 4 mai à
Genève des «consultations séparées» avec les différentes parties prenantes au
conflit syrien dans une tentative de relancer les négociations dans l'impasse, a
annoncé hier l'ONU.
mer dans la journée devant le
Conseil de sécurité de l'ONU.
L'objectif de ces consultations est de faire le point sur la
situation «presque trois ans
après l'adoption du communiqué de Genève» du 30 juin
2012, selon M. Fawzi.
Le
communiqué
de
Genève est un document
signé par les grandes puissances le 30 juin 2012 comme
plan de règlement politique du
conflit, à l'issue de la 1
conférence internationale sur
la question syrienne, appelée
Genève 1.
En quatre ans, depuis
2011, les violences en Syrie
ont fait plus de 220 000 morts
et contraint 11,2 millions de
personnes à quitter leur foyer.
Le conflit avait débuté par
des manifestations pacifiques
réclamant des changements
démocratiques. L'implication
en 2013 des groupes jihadistes a rendu ce conflit encore plus complexe.
En janvier, M. de Mistura
avait estimé que les conditions n'étaient pas réunies
pour une nouvelle conférence
internationale sur la Syrie,
après l'échec de la conférence Genève 2 l'an dernier,
tenue sous les auspices de
l'ancien médiateur de l'ONU
Lakhdar.
M. de Mistura a été
nommé le 10 juillet 2014
envoyé spécial de l'ONU pour
la Syrie, en remplacement de
M. Brahimi, qui avait jeté
l'éponge à la fin mai 2014.
AFP
ère
C
es
consultations
auxquelles participeront les représentants ou ambassadeurs des parties invitées
ainsi que des experts, dureront
de quatre à six semaines, a
expliqué un porte-parole de
l'ONU, Ahmad Fawzi, lors d'un
point de presse.
L'ONU n'a donné aucune
précision sur les parties
syriennes ayant été invitées. M.
Fawzi a toutefois précisé que
les groupes «terroristes»
comme le Front Al-Nosra ou
Daech (un acronyme de l'Etat
islamique) n'ont pas été
conviés à Genève.
Mais, a-t-il souligné, «il y
aura ceux qui ont des relations avec eux» et «qui peu-
vent communiquer avec eux».
«Les invitations ont été
envoyées aux parties intéressées, en premier lieu aux
Syriens, et bien sûr aux
acteurs régionaux et internationaux», a-t-il dit.
M. de Mistura rencontrera
d'abord les représentants des
Syriens, a-t-il ajouté.
M. de Mistura doit s'expri-
Deux otages d'Al Qaîda tués par erreur
Obama présente ses excuses
B
arack Obama a annoncé jeudi la
mort de deux otages occidentaux
d'Al Qaîda, tués par erreur en janvier lors d'une opération américaine à la
frontière pakistano-afghane, assumant la
responsabilité de cette tragédie pour
laquelle il a présenté ses excuses.
Dans une brève déclaration au ton
grave, le président américain a présenté
ses condoléances aux familles de deux travailleurs humanitaires - l'Américain Warren
Weinstein et l'Italien Giovanni Lo Porto tués «de manière tragique» dans cette
zone très instable où les Etats-Unis mènent
nombre d'opérations à l'aide de drones.
Sur la base d'éléments rassemblés par
les services de renseignement et de «centaines d'heures de surveillance», l'exécutif
américain pensait qu'il s'agissait d'une base
d'Al Qaîda, qu'il n'y avait aucun civil sur le
site et que capturer les terroristes n'était
pas possible, a expliqué M. Obama.
«Je regrette profondément ce qui s'est
passé», a-t-il déclaré.
L'Italie a déploré «une erreur tragique»,
mais souligné que la responsabilité de la
mort des deux hommes incombait «entièrement aux terroristes», contre lesquels elle a
affiché sa détermination à continuer à lutter
«avec ses alliés».
La Maison-Blanche, qui a refusé de dire
si des drones avaient été utilisés, a indiqué
qu'une autre opération avait par ailleurs
permis d'éliminer Adam Gadahn, un
Américain converti à l'Islam, dit «Azzam
l'Américain», qui était devenu porte-parole
de la nébuleuse.
Défendant la stratégie américaine dans
cette région, M. Obama a souligné que,
depuis les attentats du 11 septembre 2001,
elle avait permis «d'éviter des attaques et
de sauver des vies à la fois en Amérique et
à travers le monde».
La démocrate Dianne Feinstein, viceprésidente de la commission du
Renseignement au Sénat, a réclamé une
nouvelle évaluation des procédures en
place afin de s'assurer que «tout est fait
pour éviter la mort de civils innocents».
Elle a jugé nécessaire la publication d'un
rapport annuel sur le nombre de morts, «à
la fois combattants et civils», provoqués
par les frappes américaines.
Warren Weinstein, 73 ans, avait été
kidnappé par Al Qaîda le 13 août 2011 au
Pakistan, à son domicile de Lahore (est).
Il était apparu dans une vidéo diffusée par
une branche d'Al Qaîda en mai 2012.
Sa femme, Elaine, a souligné qu'elle
ne disposait pas encore de «tous les éléments» entourant sa mort, et dit attendre
les résultats de l'enquête indépendante
qui sera menée par le gouvernement
américain.
Elle a cependant exprimé sa «déception» vis-à-vis d'Islamabad. «Il n'ont pas
agi plus tôt lorsqu'une occasion (de le libérer) s'est présentée», a-t-elle déploré,
9
jugeant que le gouvernement pakistanais
n'avait pas fait de ce dossier une priorité.
La Maison-Blanche a précisé que les
familles de deux otages seraient indemnisées.
Giovanni Lo Porto, Sicilien de 39 ans,
avait été enlevé le 19 janvier 2012 au
Pakistan, en même temps qu'un
Allemand, qui a été libéré en octobre 2014
à Kaboul. Les deux travailleurs humanitaires étaient employés par l'ONG
Welthungerhilfe, et s'occupaient de
construire des logements d'urgence après
des inondations dévastatrices en 2010 au
Pakistan, qui avaient touché jusqu'à 21
millions de personnes.
M. Obama a précisé avoir ordonné la
déclassification de cette opération qui a
coûté la vie aux deux humanitaires «dès
que la cause de leur mort» avait été déterminée. «Je l'ai fait parce que les familles
méritaient de connaître la vérité», a-t-il
ajouté, soulignant que les Etats-Unis
devaient faire preuve de transparence
«dans les bons moments comme dans les
moments difficiles». «Nous allons réfléchir
aux leçons que nous pourrons tirer de
cette tragédie et aux changements qui
devront être apportés», a-t-il dit.
Amnesty International a estimé que la
transparence dont avait fait preuve le président américain sur ce dossier était une
«bonne chose».
AFP
La coalition menée par l'Arabie
Saoudite a poursuivi jeudi ses raids
contre les rebelles chiites au Yémen,
au moment où l'ONU annonçait la
nomination d'un nouveau médiateur,
chargé de mettre fin à un conflit qui a
déjà fait plus de 1 000 morts.
Le Mauritanien Ismaïl Ould Cheikh
Ahmed remplacera le démissionnaire
Jamal Benomar, critiqué par les partisans du président yéménite en exil,
Abd Rabbo Mansour Hadi, et leurs
alliés du Golfe. Sa nomination sera
effective lundi prochain si aucun pays
du Conseil de sécurité ne s'y oppose.
Mais la reprise de pourparlers sous
l'égide des Nations unies, ce que souhaitent les rebelles chiites houthis, ne
pourra se faire qu'après un arrêt total
des frappes, ont prévenu ces derniers.
Or, deux jours après l'annonce par
Ryad de la fin de la campagne aérienne déclenchée le 26 mars, les raids
continuent. Dans la nuit puis jeudi, ils
ont touché pratiquement toutes les
zones où les rebelles sont présents:
près de la capitale Sanaa (nord), à
Hodeïda (ouest) et près d'Aden (sud),
où des affrontements opposent toujours rebelles et combattants fidèles
au président Hadi, selon des témoins.
Dans cette grande ville du sud, six
personnes ont été tuées et 56 blessées en 24 heures de combats, a affirmé jeudi à l'AFP, un responsable de
santé.
A Dhaleh, au moins 23 rebelles
chiites ont été tués jeudi par des
frappes de la coalition arabe, selon un
bilan d'un responsable local qui n'a
pas pu être confirmé de source indépendante.
Un peu plus au nord, à Taëz, un
responsable de la Croix-Rouge a indiqué à l'AFP qu'une de ses équipes
avait retrouvé les corps de10 soldats
après la prise mercredi par des
rebelles d'un camp de militaires proHadi.
Jeudi soir, le ministre des Affaires
étrangères du gouvernement yéménite en exil a accusé Téhéran, qui soutient les houthis, d'essayer de «violer
le blocus maritime» imposé au Yémen
pour empêcher que des armes ne parviennent aux rebelles.De hauts responsables américains ont toutefois
indiqué que le convoi de bateaux iraniens soupçonné par les Américains
de transporter des armes pour les
rebelles chiites du Yémen avait fait
demi-tour. Mais les bateaux, qui progressent lentement, «peuvent à tout
moment» reprendre leur cap vers le
Yémen, selon ces sources, précisant
que les Américains «surveillaient de
très près» ce convoi.En annonçant la
fin des frappes mardi, le gouvernement saoudien avait précisé qu'il
maintenant ce blocus et qu'il se réservait la possibilité d'intervenir de nouveau si des mouvements rebelles se
faisaient menaçants.
Les développements depuis 48
heures prouvent que «les conditions
objectives d'un véritable cessez-le-feu
ne sont pas réunies» et que «la guerre
n'est pas finie», a estimé l'analyste
émirati, Abdelkhaleq Abdulla.La poursuite des raids suscite par ailleurs des
interrogations sur les raisons qui ont
poussé l'Arabie Saoudite à annoncer
la fin de la campagne aérienne. Les
spéculations vont bon train à ce sujet.
Certains mettent en avant des pressions internationales en raison des
nombreuses victimes civiles du
conflit, d'autres des conseils amicaux
de pays occidentaux alliés de Riyad
pour l'amorce d'un règlement politique et d'autres encore évoquent des
négociations en coulisse qui ont déjà
commencé avec des parties yéménites.
L'Arabie Saoudite a fait l'objet de
nombreuses critiques à propos du
coût humain des raids, dont celles de
Human Rights Watch, qui a demandé
jeudi une enquête sur les bavures présumées de la guerre.
AFP
10 Les DEBATS
FRICAINES
Côte d'Ivoire
Désarmement ardu
pour les derniers anciens rebelles
«Celle-là, je ne la rendrai pas !» Kalachnikov rouillée à la main, Etienne, un ancien
rebelle ayant aidé Alassane Ouattara à accéder au pouvoir en 2011, refuse de participer à l'opération de désarmement, qui entame sa dernière ligne droite en Côte
A
vec un millier de ses
c o m p a g n o n s
d'armes, Etienne (un
prénom d'emprunt)
occupe la caserne de la Brigade
anti-émeutes de Yopougon, un
quartier d'Abidjan meurtri par la
crise postélectorale de 20102011.
L'occupation, qui vise à obtenir de l'Etat des compensations –
logement, intégration dans les
forces de sécurité, argent... –
dure depuis quatre ans. Mais
Alassane Ouattara a douché
leurs derniers espoirs la semaine
dernière. «Tous les ex-combattants qui sont encore dans les
camps militaires» doivent «libérer ces espaces avant le 30 juin
2015», a-t-il lancé, ajoutant qu'il
n'y aurait «plus de recrutement
dans l'armée». Régler le problème des anciens rebelles est
devenu un enjeu majeur à six
mois de la prochaine présidentielle, pour laquelle Alassane
Ouattara fait figure de grand
favori. Ces éléments, pour beaucoup venus du nord du pays,
l'avaient aidé à accéder au pouvoir en avril 2011, après quatre
mois de crise et deux semaines
de guerre contre les forces de
l'ex-président Laurent Gbagbo,
qui refusait de reconnaître sa
défaite au scrutin de novembre
2010. Plus de 3.000 personnes
avaient péri durant cette crise.
Si 13.000 ex-rebelles ont
intégré l'armée, selon un expert
sécuritaire, de nombreux autres
continuent de sévir en Côte
d'Ivoire. En décembre dernier,
l'ONG Human Rights Watch les
accusait d'être responsables de
multiples attaques armées, parfois mortelles, dans le nord du
pays. «Je ne veux plus ‘’faire
palabre’’ (me quereller) pour la
politique», assure désormais
Etienne, son fusil bien en évidence sur les genoux. Il dit en
posséder deux autres.
«Mais si j'entends qu'un des
mes amis ex-combattants a un
problème, je n'hésiterai pas à
revenir l'aider», ajoute-t-il fièrement, avant de quitter les lieux
sur sa moto, la mitraillette à
peine dissimulée dans un sac.
Selon Etienne, plus de 400
occupants de la caserne, dont
une partie des bâtiments n'a
jamais été achevée, garderont
tout ou partie de leurs armes.
D'autres ex-rebelles ont confirmé à l'AFP qu'ils ne rendront
pas les leurs. Certains d'entre
eux comptent ostensiblement
leurs douilles, à quelques
dizaines de mètres seulement
des officiers de l'Autorité de
démobilisation, de désarmement et de réinsertion (ADDR),
venus sur les lieux. Pour les
inciter à rendre l'intégralité des
munitions, l'ADDR, une agence
mandatée par le gouvernement,
a fixé un quota : chacun doit restituer au moins 210 balles pour
pouvoir bénéficier d'un accompagnement professionnel et
financier. Mais cette approche à
de gros ratés. Zamblé, l'air
sérieux, part à la rencontre des
agents, un impressionnant collier d'une centaine de balles
autour du cou. Faute d'en
rendre suffisamment, il est toutefois éconduit, et s'en revient,
les douilles bien en évidence, à
la caserne. Ces munitions l'accompagneront dans son retour
à la vie civile. Quelque 53.000
ex-combattants sur 74.000 ont
déjà été démobilisés, affirme à
l'AFP le directeur de l'ADDR,
Fidèle Sarassoro. Selon plusieurs experts, ces chiffres sont
exagérés pour des raisons politiques. Les bénéficiaires du programme, après un mois passé
dans un site de «resocialisation», suivent au moins deux
mois de formation professionnelle, payée 40.000 francs CFA
mensuels (60 euros). Ils perçoivent une somme forfaitaire de
800.000 FCFA (env 1.200
euros) s'ils ne trouvent pas
d'emploi.
AFP
RDC
Trois agents de la mission de l'ONU enlevés
T
rois agents de la mission de l'ONU en
République démocratique du Congo
(Monusco) ont été enlevés, jeudi, au
Nord-Kivu, a-t-on appris de source onusienne à Goma, capitale de cette province de l'est
du pays. «Trois agents de la Monusco,
dont un international et deux nationaux
de UN-MAG, ont été kidnappés à
Kibumba», à une trentaine de kilomètres
au nord de Goma, a déclaré cette source à
l'AFP.
UN-MAG est l'unité de la Monusco chargée du déminage et de la neutralisation des
munitions non explosées au Nord-Kivu,
région ravagée par les conflits depuis plus de
vingt ans. Selon la source onusienne, les
employés de la Monusco faisaient route vers
Rutshuru, à plus de 60 km au nord de Goma,
et ont été enlevés vers 17h30 (15h30 GMT).
«Nous ne savons pas où ils ont été emmenés», a-t-on ajouté de même source, sans
préciser davantage les circonstances de l'enlèvement ni la nationalité de l'employé étranger enlevé.
Parlant sous le couvert de l'anonymat, un
officier de l'armée congolaise a indiqué avoir
trouvé avec ses hommes vers 18h (16h
GMT) «une voiture de la Monusco marquée
UN-MAG» dans les environs de Kibumba.
«Le moteur tournait et la voiture était vide.
Apparemment, ceux qui étaient dedans ont
été enlevés», a-t-il ajouté. Selon un responsable des forces de sécurité locales, le véhicule a été retrouvé entre Kibumba et Rugari,
localité située à une dizaine de kilomètres au
nord de Kibumba, sur la route de Rutshuru.
La nouvelle de l'enlèvement des trois
membres de la Monusco survient alors que le
chef du département des opérations de maintien de la paix de l'ONU, Hervé Ladsous, est
en RDC. Il a notamment eu des discussions
avec les autorités afin d'aplanir les divergences entre la mission onusienne et le gouvernement de Kinshasa.
Jeudi, le gouverneur du Nord-Kivu, Julien
Paluku, a déclaré à la presse avoir été informé de «l'infiltration d'une centaine de militaires rwandais» en territoire congolais du
côté de Kibumba, localité frontalière du
Rwanda.
AFP
N° 1283 - Ven.24 - Sam. 25 avril 2015
Crise en Centrafrique
Report du Forum
de Bangui à début
mai
Le Forum de Bangui, qui devait se
tenir à partir de lundi et doit réunir des
représentants de tout le pays pour
trouver des solutions durables à la
crise en Centrafrique, a été reporté à
début mai, selon un décret lu à la radio
jeudi.
«Le chef de l'Etat de transition,
Catherine Samba Panza, a décidé de
tenir compte de la disponibilité du
médiateur international dans la crise
centrafricaine, le président congolais
Denis Sassou Nguesso, pour décaler
la tenue effective du forum national de
Bangui», a expliqué Anicet Clément
Guiyama Masogo, conseiller politique
à la présidence centrafricaine. Au
moins 680 délégués de Bangui, de l'intérieur du pays, ou encore de l'extérieur ainsi que des représentants de la
communauté internationale, doivent
participer à ce forum qui doit avoir lieu
du 4 au 11 mai et se situe dans la
logique de l'accord de cessation des
hostilités de juillet 2014 à Brazzaville.
Des consultations ont été menées
en 2014 et 2015 dans tout l'arrièrepays avec le concours des forces
internationales, pour permettre aux
populations de désigner leurs représentants et faire part de leurs attentes
aux autorités.
Si le principe du forum est unanimement accepté, le Conseil national
de transition (CNT, parlement transitoire), la classe politique et la société
civile ont critiqué des aspects de son
organisation, conduisant la présidente
à plusieurs réaménagements.
R. A.
Législatives au Bénin
Cotonou ferme ses
frontières terrestres
Les frontières terrestres du Bénin
avec ses pays limitrophes seront fermées dès la nuit du 25 au 27 avril en
vue de favoriser le bon déroulement
du scrutin législatif du 26 avril, selon
un communiqué du ministère béninois
de l'Intérieur, de la sécurité publique et
des Cultes publié vendredi. Le Bénin
partage ses frontières terrestres à l'est
avec le Nigeria, au Nord avec le Niger,
au nord-ouest avec le Burkina Faso et
à l'ouest avec le Togo.
Plus de 4,5 millions d'électeurs
béninois sont attendus aux urnes le 26
avril prochain, pour élire les 83 députés devant siéger au Parlement.
Mardi dernier, des sources diplomatiques à Cotonou ont indiqué que
l'Union africaine (UA) va envoyer 40
observateurs au Bénin pour surveiller
ces élections législatives.
Cette équipe d'observateurs, qui
sera dirigée par l'ancien président
intérimaire du Mali, M. Dioucounda
Traoré, observera le processus préélectoral, à savoir la campagne électorale, la distribution des cartes d'électeurs, le déroulement du scrutin et la
phase post-électorale, notamment la
proclamation des résultats du scrutin,
selon ces sources.
R. A.
Guinée
Un mort dans une manifestation de l'opposition
U
ne personne a été tuée et quatre
autres blessées lorsque les forces de
l'ordre tentaient, jeudi, d'empêcher
une manifestation de l'opposition dans le
centre-nord de la Guinée, ont affirmé une
source hospitalière et des témoins.
«La victime a été battue à coups de
matraque par les forces de l'ordre», à Labé,
fief de l'opposition dans le centre-nord du
pays, a déclaré une source hospitalière, citée
par l'AFP, précisant qu'il s'agissait de
Ousmane Bah (25ans). Le climat était très
tendu jeudi entre manifestants et forces de
l'ordre dans la ville, où le marché central, les
écoles et des stations-service étaient fermés.
A Conakry, le porte-parole de l'opposition
Aboubacar Sylla a confirmé un mort à Labé,
sans autre indication. Les forces de l'ordre
ont fait usage de gaz lacrymogènes pour
empêcher une délégation conduite par l'ex-
Premier ministre, Cellou Dalein Diallo, d'en
sortir, selon l'AFP. A Kindia, à 130 km à l'est
de Conakry, des heurts entre manifestants et
forces de l'ordre ont fait deux blessés, un
gendarme et un manifestant, selon la même
source. Le vice-président de l'Union des
forces démocratiques de Guinée (UDFG),
principal parti d'opposition dirigé par M.
Diallo, Fodé Oussou Fofana a fait état de
plusieurs dizaines d'arrestations dans les
rangs de l'opposition à Kindia, une information confirmée de source sécuritaire.
L'opposition guinéenne avait appelé plutôt à manifester dans tout le pays contre le
«calendrier électoral de la discorde», alors
que le président Alpha Condé a de nouveau
exclu toute possibilité de revoir la date de la
présidentielle (octobre 2015) et des locales
(2016).
R. N.
12 Les DEBATS
EN DEBAT
LES ÉTATS-UNIS FINANCENT DES
MÉDIAS «ÉTRANGERS INDÉPENDANTS»
N° 1283 - Ven.24 - Sam.25 avril 2015
Par Julie Lévesque
L
e magazine étasunien Foreign
Policy a publié récemment un texte
intitulé Les hurluberlus, les trolls et
les idiots utiles (Cranks Trolls and
Useful Idiots), dans lequel l’auteur,
Dalibor Rohac, traque « les guerriers de l’information de la Russie »
lesquels ont selon lui infesté le web
de mensonges et de propagande sur des
sites web potentiellement payés par le gouvernement russe.
Rohac écrit:
Tout au long du conflit dans l’est de
l’Ukraine, ces sites ont systématiquement
régurgité la propagande russe, répandant des
mensonges, des demi-vérités, et des théories
du complot, souvent directement traduits du
russe […]
L’hebdomadaire tchèque Respekt a publié
un article de fond sur le mystérieux site de «
nouvelles » Aeronet (également connu sous
le nom AENews). Lancé en 2001 par des passionnés d’aviation, le site a changé de propriétaire plusieurs fois. Depuis l’été 2014, il a
régulièrement publié des articles accusant le
nouveau gouvernement ukrainien de fascisme et alléguant que des mercenaires étasuniens et britanniques se battaient dans l’est
de l’Ukraine. (Dalibor Rohac, Cranks, Trolls,
and Useful Idiots, Foreign Policy, 12 mars,
2015) Premièrement, regardons la faiblesse
des allégations dans l’article.
L’auteur accuse des médias de faire exactement ce que lui-même et les médias traditionnels étasuniens font généralement lorsqu’ils traitent de questions touchant à la politique étrangère, comme la question ukrainienne : ils «[régurgitent systématiquement la
propagande étasunienne, répandent] des
mensonges, des demi-vérités, et des théories
du complot ». Ils ont toutefois l’avantage de
ne pas avoir besoin de traduire quoi que ce
soit. Apparemment pour Rohac, un article
écrit en russe est nécessairement de la propagande russe. C’est aussi simple que cela :
les Russes ne produisent tout simplement pas
de contenu journalistique honnête. Cet argument à propos de textes « directement traduit
de sources russes » n’est pas seulement
faible, il est xénophobe.
Les exemples de l’auteur pour prouver ses
points sont faibles. Aeronet n’est pas le seul
site à avoir non seulement accusé, mais aussi
prouvé la nature fasciste du gouvernement
ukrainien. De nombreux médias indépendants ont publié de nombreux articles à cet
effet, démontrant que plusieurs figures clés
au sein du gouvernement non élu sont des
néonazis et que le Bataillon d’Azov est rempli
de membres liés à des groupes néonazis:
Svoboda et le Secteur droit (Right Sektor)
(sans compter les anciens membres du défunt
parti fasciste UNA-UNSO), ont non seulement
intégré le Cabinet, les deux principales entités
néonazies se sont vues confier des positions
clés qui leur accordent de facto le contrôle des
forces armées, de la police, de la justice et de
la sécurité nationale .
Alors que le parti de Iatseniouk contrôle la
majorité des portefeuilles et que le chef néonazi de Svoboda, Oleh Tyahnybok, n’a pas eu
de poste ministériel important (apparemment à
la demande de la secrétaire d’État adjointe
Victoria Nuland), les membres de Svoboda et
de Secteur droit occupent des postes clés
dans le domaines de la défense, de l’application de la loi, de l’éducation et de l’économie.(Michel Chossudovsky, Les États-Unis
ont installé un gouvernement néonazi en
Ukraine, Mondialisation.ca, mars 2014)
Même les grands médias comme The
Guardian et la BBC ont admis que « de nombreux membres [du Bataillon d’Azov] ont des
liens avec des groupes néonazis », bien qu’ils
minimisent leurs propres déclarations en disant
que leur présence est « exagérée »:
« Je n’ai rien contre les nationalistes
russes, ou une grande Russie », a déclaré
Dimitri, [un membre du bataillon d’Azov...]
«Mais Poutine n’est même pas un Russe.
Poutine est un juif. »
Le symbole du bataillon n’est pas sans
rappeler la Wolfsangel nazie, même si le
bataillon prétend qu’elle représente en réalité
les lettres N et I superposées, signifiant «
idée nationale ». Bon nombre de ses
membres ont des liens avec des groupes néonazis et même ceux qui rient de l’idée qu’ils
soient des néonazis ne l’ont pas nié de
manière très convaincante. (Shaun Walker,
Azov fighters are Ukraine’s greatest weapon
and may be itsgreatest threat, The Guardian,
10 septembre 2014)
Mikael Skillt est un tireur d’élite suédoise
ayant sept ans d’expérience dans l’armée et
la Garde nationale suédoise. Il se bat actuellement avec le Bataillon Azov, un groupe
armé volontaire pro-ukrainien dans l’est de
l’Ukraine […] Quant à ses opinions politiques, M. Skillt préfère se qualifier de nationaliste, mais en réalité, ses points de vue sont
typiquement néonazis [...]
M. Skillt croit que les races (sic) ne
devraient pas se mélanger. Il dit que les juifs
ne sont pas des Blancs et qu’il ne faut pas les
mélanger avec les Blancs. Son prochain projet est d’aller se battre pour le président syrien
Bachar al-Assad parce qu’il croit M. Assad se
tient debout face au « sionisme international
». (Dina Newman , Ukraine conflict: ‘White
power’ warrior from Sweden, BBC News, 16
juillet 2014)
En ce qui concerne le deuxième argument
de Rohac relativement aux mercenaires occidentaux qui se battent en Ukraine, en mai
dernier plusieurs médias ont rapporté que les
mercenaires de la société militaire privée
Blackwater, désormais appelée Academi,
opéraient en Ukraine. L’information n’est pas
venue du Kremlin, mais plutôt d’une source
médiatique allemande et a été publiée par le
média de masse allemand Bild am Sonntag :
Environ 400 mercenaires d’élite de la
société étasunienne notoire de sécurité privée
Academi (anciennement Blackwater) participent à l’opération militaire ukrainienne contre
les manifestants antigouvernementaux dans
les régions du Sud-Est du pays, selon un
média allemand.
Citant une source du milieu du renseignement, le journal Bild am Sonntag, écrivait
dimanche que les employés d’Academi sont
impliqués dans la répression militaire de Kiev
envers les militants pro-autonomie près de la
ville de Slaviansk, dans la région de Donetsk.
(400 US mercenaries ‘deployed on ground’ in
Ukraine military op, Rt.com, 11 mai 2014)
Quelques jours après les révélations allemandes, le magazine français Paris Match a
publié un article citant des témoins affirmant
avoir vu des mercenaires étrangers sur le terrain en Ukraine :
Plusieurs témoins assurent avoir entendu
certains des miliciens parler avec un fort
accent de l’ouest ukrainien. Ils ont aussi
remarqué plusieurs hommes venus du
Caucase, possiblement des mercenaires
tchétchènes. D’autres, ne parlaient jamais,
semblaient étrangers à la région. Le photographe de guerre Jérôme Sessini a passé
près d’une heure à côtoyer ces miliciens
avant qu’ils n’ouvrent le feu.
« Ce n’est pas une certitude, mais à leur
attitude générale et à leurs gestes très précis,
j’ai eu la nette impression – disons à 95% –
qu’il y avait des mercenaires américains ou
formés par les Américains parmi eux »
explique Sessini, qui a côtoyé pendant plusieurs années les hommes des sociétés de
sécurité privée américaines lors de ses reportages en Irak et en Afghanistan.
Plusieurs de ces hommes étaient masqués, ou drapés dans des keffiehs, ce qui
rend difficile de pointer qui parmi eux a tiré les
coups mortels. (Alfred De Montesquiou,
Révélations sur la tuerie Krasnoarmeïsk ,
Paris Match, 15 mai 2014)
À la fin janvier de cette année, un homme
armé en uniforme parlant clairement avec un
accent anglais a également été filmé par un
réseau de télé local ukrainien. Il a ensuite été
identifié comme étant Christopher Garrett
alias Leon Swampy . Selon RT, il n’était
pas le seul :
« Des gens armés en uniforme parlant
couramment l’anglais sans accent ont été
repérées à Marioupol après un tir de roquette, alimentant les allégations selon lesquelles des membres de sociétés militaires
privées étrangères servent au sein des
troupes ukrainiennes. (Ukraine: Military-Clad
English-speakers Caught on Camera in
Mariupol Shelling Aftermath. Who Are They?,
RT 26 janvier 2015)
Le recrutement de combattants pour
l’Ukraine par des Français est un fait également bien documenté. L’ancien membre de
la Légion étrangère Gaston Besson a fait du
recrutement pour le Bataillon d’Azov.
Donc, comme nous pouvons voir, ce que
l’auteur de Foreign Policy qualifie d’« accusations » et d’« affirmations » sont en réalité des faits vérifiés et facilement vérifiables
pour quiconque sait se servir d’un ordinateur.
Rohac admet qu’« il n’y a aucune preuve
directe reliant le site Aeronet à la Russie »,
tout en suggérant qu’« il est géré par un indi-
vidu ou une organisation dont les motifs sont
étroitement alignés avec ceux du Kremlin ».
Les raisons qu’il invoque pour justifier le
lien possible sont peu convaincantes : « le
contenu politique du site, le secret qui l’entoure et son apparence relativement professionnelle ». En outre, souligne Rohac, l’éditeur
d’Aeronet affirme qu’il se rend parfois à
Moscou pour affaires, ajoutant qu’il a « des
amis en Russie. » Cela ne prouve rien et ne
tiendrait pas devant un juge.
Le site Areonet est clairement critique des
États-Unis et de la propagande antirusse,
mais cela n’implique pas systématiquement
un financement russe. Il existe de nombreux
organes de presse occidentaux indépendants, y compris celui-ci, qui expriment un
point de vue similaire et n’ont aucun lien avec
le gouvernement russe.
Ce texte de Foreign Policy est typique de
la chasse aux sorcières post 11-Septembre
des grands médias. De nos jours si vous
publiez des articles qui critiquent les politiques occidentales et contredisent le discours biaisé des médias occidentaux, vous
êtes soit un « site de conspirations » ou un
obscur organe de propagande du Kremlin ou
de quiconque est l’ennemi du jour. Il est
devenu évident pour bien des citoyens occidentaux que ceux qui lancent les accusations
sont ceux qui commettent le délit. Les médias
occidentaux se livrent à la propagande de
guerre pour Washington depuis très longtemps et ont propagé de nombreuses théories du complot (entre bien d’autres, les
armes de destruction massive de l’Irak, l’utilisation par le gouvernement syrien d’armes
chimiques contre des civils, les forces de
Kadhafi sur le Viagra violant des femmes
libyennes).
Le financement étasunien de médias «
indépendants » à l’étranger
Alors que les grands médias occidentaux
accusent souvent la Russie de financer
secrètement des organes de presse contrôlés par l’État on ne parle presque pas, voire
jamais, du financement étasunien de médias
étrangers.
Le gouvernement des États-Unis finance
des médias à l’étranger et la plupart du temps
brouille ses pistes en finançant de soi-disant
organisations non-gouvernementales (ONG),
qui à leur tour donnent des subventions à des
médias étrangers alignés sur le discours
dominant des médias occidentaux.
Quand la Russie le fait, les médias qui
N° 1283 - Ven.24 - Sam.25 avril 2015
reçoivent les fonds sont considérés comme
étant contrôlés par l’État. Cependant, lorsque
les États-Unis s’adonnent au même exercice,
le geste est présenté de cette manière très
orwellienne propre à l’Amérique comme un
effort pour « développer un secteur médiatique indépendant à l’étranger ». Des «
médias indépendants » financés par l’État?
Ça ressemble étrangement à un oxymore.
Depuis 2007, le gouvernement étasunien
a directement donné au moins 25,5 millions
de dollars en subventions à diverses organisations étasuniennes à but non lucratif pour
des projets médiatiques en Ukraine seulement. Sur 18 subventions, 14 sont allées à
Internews Network. Un rapide coup d’œil sur
son site Internet montre que cette ONG est
alignée au discours des médias traditionnels
occidentaux, donc avec la politique étrangère
de la Maison-Blanche. Parmi les bailleurs de
fonds du réseau Internews se trouvent de
nombreuses agences gouvernementales
ainsi que des « fabricants de démocratie »
occidentaux bien connus, à savoir des organisations engagées dans la promotion des intérêts des États-Unis à l’étranger en prétextant
défendre la démocratie et les droits humains.
En voici quelques-uns :
Rockefeller Brothers Fund
Rockefeller Family & Associates
Rockefeller Foundation John D. and
Catherine T. MacArthur Foundation
John S. and James L Knight Foundation
Google
Open Society Foundations
Omidyar Network
European Commission
Différents Ministères des affaires étrangères et organismes de développement
international (Pays-Bas, Norvège, Suède,
Royaume-Uni, États-Unis)
Groupe de la Banque mondiale
Freedom House
National Democratic Institute (NDI)
(organisation des démocrates, à but non
lucratif)
National Endowment for Democracy
(NED)
Freedom House et le National
Endowment for Democracy (NED) se sont
avérés être des partenaires de la CIA par le
passé. Comme l’explique Robert Parry, «
Freedom House et le National Endowment
for Democracy soulignent leur attachement
à la liberté de pensée et à la démocratie,
mais les deux ont coopéré avec une opération de propagande organisée par la CIA
dans les années 1980, selon des documents publiés par la bibliothèque présidentielle de Ronald Reagan ».
Le NED a mainte fois été lié à des « activistes » dans les pays étrangers où les
gouvernements ne sont pas soumis à
Washington et s’y opposent. D’une certaine
manière, le NED a remplacé la CIA. Sur sa
page web, le NED affirme qu’après la
Seconde Guerre mondiale, « les responsables politiques américains ont recouru à
des moyens clandestins en envoyant des
conseillers, du matériel et des fonds pour
soutenir les journaux et partis en état de
siège en Europe. Lorsque l’on a révélé vers
la fin des années 1960 que certaines ONG
étasuniennes recevaient du financement
clandestin de la CIA pour mener un guerre
d’idées dans des forums internationaux,
l’administration Johnson a conclu que ce
financement devait cesser, recommandant
l’établissement d’un “mécanisme publicprivé” pour financer ouvertement des activités à l’étranger ».
Les DEBATS
Ainsi naquit la NED. La fondation se
décrit comme étant non gouvernementale
même si elle est « financée en grande partie par le Congrès étasunien [...] et distribue
des fonds à des organisations privées dans
le but de promouvoir la démocratie à l’étranger ». Puisqu’il est bien connu et documenté que les États-Unis renversent depuis
longtemps des gouvernements de gauche
démocratiquement élus et appuient des dictatures à travers le monde, comme l’Arabie
saoudite, la prétention de la NED « de promouvoir la démocratie à l’étranger » est
absurde.
Comme nous pouvons le voir dans ces
articles des années 1970 et 1980, l’instauration par le président Johnson d’« un mécanisme public-privé » pour financer ouvertement des activités à l’étranger » n’a pas mis
un frein à la propagande médiatique de la
CIA.
Le Centre d’aide aux médias internationaux (Center for International Media
Assistance CIMA), un projet du National
Endowment for Democracy, a publié plusieurs rapports annuels sur le développement des médias dans le monde entier.
Le premier rapport s’appelait U.S.
Public and Private Funding of Independent
Media Development Abroad. (Financement
étasunien public et privé voué au développement des médias indépendants à l’étranger).
Le but affiché du rapport est « d’apprendre qui sont les principaux bailleurs de
fonds, dans quelle partie du secteur ils se
concentrent (aide directe aux médias, formation des journalistes, campagnes d’information du public, amélioration de l’environnement juridique des médias, et gestion des
médias) et de connaître les opportunités
d’éduquer des donateurs potentiels à propos de l’importance du développement des
médias indépendants comme élément
essentiel des sociétés démocratiques ».
Certaines des principales conclusions du
rapport de 2007 étaient les suivantes :
- En 2006, le financement étasunien
public et privé pour le développement des
médias internationaux dépassait 142 mil-
lions de dollars;
- Le financement du gouvernement étasunien s’élevait à près de 69 millions de
dollars;
- Les subventions d’organisations à but
non lucratif soutenues par le gouvernement
– le National Endowment for Democracy et
l’US Institute of Peace – totalisaient 13 millions de dollars.
L’Agence étasunienne pour le développement international (USAID) et le Bureau
de la démocratie, des droits de l’homme et
du travail rattaché au Département d’État
étaient les donateurs gouvernementaux les
plus importants, avec des dons respectifs de
49 684 000 dollars et 11 800 000 dollars
en 2006 seulement. Le plus important donateur privé cette année-là était l’Open Society
Institute avec 40 millions de dollars, suivi
par la Fondation John S. et James L. Knight,
avec 7 millions de dollars.
La stratégie du gouvernement pour la
période 2007-2012 détaillée dans le rapport
est particulièrement intéressante. Selon le
Plan stratégique du département d’État et
de l’USAID pour l’exercice fiscal 2007-2012,
le gouvernement ferait « progresser la liberté de presse en aidant à créer et à développer des médias indépendants [...] »
L’USAID joue un rôle clé dans le financement des médias « indépendants » à
l’étranger, en particulier dans l’ancienne
Union soviétique:
« Grâce aux efforts visant à transformer
les médias contrôlés par l’État en médias
indépendants dans les États post-soviétiques, l’Europe et l’Eurasie est la seul des
quatre directions générales géographiques
de l’USAID à avoir un expert désigné en
développement des médias. » (Ibid.)
La rhétorique employée dans ce rapport
constitue de la pure propagande et ne se
donne même pas la peine d’être logique. Il
dit clairement que l’État étasunien investit
de l’argent et des ressources « visant à
transformer les médias contrôlés par l’État
en médias indépendants ». S’ils sont financés par l’État étasunien, comment peuventils être qualifiés d’indépendants? Nous
sommes portés à croire, que les médias
financés par la Russie sont contrôlés par
l’État alors que ceux financés par les ÉtatsUnis sont « indépendants ».
Pour une raison quelconque, peut-être la
raison même, dans le rapport de 2010 intitulé Le financement du gouvernement étasunien pour le développement des médias, le
terme « indépendant » a été supprimé. Ce
rapport précise que le financement étasunien des médias étrangers a augmenté «
de façon spectaculaire » entre 2005-2010 :
« Au cours des cinq dernières années,
le Département d’État étasunien et l’USAID
ont dépensé plus d’un demi-milliard de dollars afin de soutenir le développement des
médias internationaux [...] Les budgets du
Département d’État et de l’USAID pour
l’exercice 2010 totalisaient plus de 47,9 milliards de dollars. Moins de 0,3% de cette
somme, soit 140,7 millions de dollars, a été
consacré au développement des médias.
Cela représente tout de même une augmentation des dépenses de 36%, soit 37,3
millions de dollars de plus que l’exercice
précédent pour le développement des
médias et une hausse encore plus spectaculaire comparativement aux 68,9 millions
dépensés cinq ans plus
tôt ». Le gouvernement étasunien finance même directement les médias russes. Par exemple, en
2011-2012 l’USAID a donné
2 540
13
000 dollars en subventions pour un programme appelé « La presse écrite indépendante en Russie ». Les principaux bénéficiaires sont les organisations russes FNE et
la Fondation Finformpolicy Dvl.
Cela semble très peu, mais, comme
nous l’avons vu plus haut, la plupart des
fonds de l’État pour « le développement
des médias », autrement dit pour la propagande et la subversion politique, transite par
des organisations « non gouvernementales
» financées par le gouvernement, telles que
le NED et Freedom House, obscurcissant
ainsi les origines du financement. Ces organisations n’accorderont sûrement pas de
subventions aux médias qui s’opposent au
discours des grands médias occidentaux.
Par exemple, le rapport annuel de 2012
du NED, indique, uniquement pour la
Russie, plus de 4,6 millions de dollars de
financement pour divers programmes «
d’accès à l’information », incluant entre
autres : 74,730 dollars « Pour continuer à
développer en Russie un réseau de journalisme d’investigation dans le domaine de
l’environnement » et 80 000 dollars pour
une organisation qui
«surveillera le
recours à la torture par des fonctionnaires
chargés de l’application de la loi en s’appuyant sur des reportages dans la presse
régionale et en offrant des consultations
dans ses bureaux locaux. L’organisation
fera connaître les résultats de sa surveillance sur son site Internet, à travers des ONG
partenaires et dans les médias locaux et
nationaux ».
Si le montant dépensé par le gouvernement étasunien pour les médias « indépendants » a diminué au cours des dernières
années, CIMA explique dans son rapport de
2013, Financement du gouvernement étasunien pour les médias : Tendances et
stratégies, que cela est dû à « des compressions dans le financement du développement des médias associé au retrait des
États-Unis en Irak et en Afghanistan en particulier, une baisse de 28 millions de 2010 à
2012 en Asie du Sud et en Asie centrale, et
de 17,7 millions au Proche-Orient ».
Depuis le début des rapports de CIMA, il y
a eu deux hausse marquées du financement
du gouvernement étasunien : « Les données indiquent une brusque hausse du financement en 2008 dans le cadre d’un investissement majeur dans la démocratie et la gouvernance en Irak – incluant les médias – et
une autre en 2010 en raison d’un investissement similaire en Afghanistan. »
Ces données sont très révélatrices et discréditent complètement l’idée de « médias
indépendants » promue par le gouvernement
étasunien et la NED. Elles montrent clairement que dans la dernière décennie, le gouvernement des États-Unis a considérablement augmenté son financement des
«médias indépendants » dans les pays qu’il
a illégalement envahis et occupés militairement.
Comment les États-Unis peuvent-ils prétendre financer le développement des médias
indépendants et « promouvoir la liberté » à
l’étranger, tel que mentionné dans le rapport
de 2007, lorsqu’ils donnent l’argent après
avoir mené des guerres illégales contre les
pays récipiendaires, tué des millions de leurs
citoyens, détruit leurs infrastructures et alors
qu’ils les occupent militairement ?
Si ce n’est pas exactement l’essence de la
propagande et d’un média contrôlé par l’État,
c’est quoi s?
J. L.
14
Les DEBATS
KIOSQUE
Volcan Calbuco
Le Chili redoute
une troisième éruption
Le sud du Chili était
toujours en état d'alerte
hier de crainte d'une
troisième éruption du
volcan Calbuco, qui a
craché le feu pour la
première fois depuis un
demi-siècle, illuminant le
ciel nocturne et
provoquant l'évacuation
de 5 000 personnes.
L
es autorités ont décrété l’état
d’urgence dans cette région touristique proche de l’Argentine, y
ont dépêché l’armée et évacué
la population dans un rayon de 21 kilomètres après deux brusques éruptions,
la première mercredi soir et la deuxième
jeudi avant l’aube. Du cratère culminant
à 2.003 mètres d’altitude et situé au bord
de l’océan Pacifique à 1.300 kilomètres
au sud de Santiago, ont surgi jusqu’à
jeudi d’immenses colonnes de fumée
puis de cendres, s’élevant jusqu’à une
quinzaine de kilomètres.
Mais le volcan, qui s’est réveillé
après 54 ans, offrant un spectacle
impressionnant de lave en éruption sur
un ciel zébré d’éclairs, pourrait de nouveau entrer en action, a averti le Service
national de géologie et de mines.
«L’éruption en cours peut évoluer jusqu’à de nouvelles poussées éruptives
d’ordre similaire à celles qui se sont produites au cours des dernières 24
heures», a-t-il mis en garde.
«Nous ne savons pas comment cela
va évoluer. C’est assez imprévisible», a
déclaré la présidente chilienne Michelle
Bachelet, arrivée sur place jeudi aprèsmidi. Aucune coulée n’était cependant
apparente sur les flancs du volcan jeudi.
Le ciel était couvert d’épais nuages de
cendres, forçant les compagnies
aériennes à annuler des vols. Les
nuages ont atteint le sud de l’Argentine,
dont la ville touristique de Bariloche,
située à seulement 100 kilomètres du
volcan, où les autorités ont demandé
aux habitants de rester chez eux en raison de la présence de cendres.
Le gouvernement chilien n’a pas fait
état de victimes. Un alpiniste de 21 ans
a été porté disparu dans un premier
temps, mais a été retrouvé.
La première éruption mercredi a duré
environ 90 minutes, provoquant un énorme champignon de cendres et marbrant
le ciel de rose et de jaune alors que le
soleil se couchait.
Lors de la deuxième, sept heures
plus tard, le volcan a craché de la lave et
des éclairs volcaniques se sont produits,
un phénomène causé selon les experts
par l’éjection d’importantes quantités de
roches en fusion et de cendres, chargées d’électricité statique.
«L’explosion a provoqué une hystérie
immédiate chez les habitants. On n’en
croyait pas nos yeux», a dit à l’AFP
Marcia Claro, patronne d’une cafetéria à
Puerto Varas, localité touristique de
38.000 habitants sur les rives du lac
Llanquihue. Les touristes étaient pour
leur part ravis du spectacle des éclairs
bleu-blanc marbrant le rougeoiement de
la lave. «Moi je suis venue passer trois
mois de vacances au Chili, mais je ne
m’attendais pas à ça», témoignait Cody
Fritz, une touriste américaine de 30 ans.
«L’éruption a été incroyable (...) Mes
vacances sont rentabilisées avec le
spectacle du Calbuco !»
Le Calbuco avait connu sa précédente éruption en 1961. «Il n’était pas du tout
endormi ! Il était actif et vivant» avec des
émissions régulières de gaz et de fumerolles, a toutefois expliqué à l’AFP
Florent Brenguier, sismologue de
l’Université de Grenoble (France). «Une
durée de 50 ans entre deux éruptions,
c’est très court à l’échelle d’un volcan»,
a-t-il poursuivi: «Cette nouvelle éruption
n’est pas du tout surprenante» et pourrait
durer «plusieurs jours ou semaines».
Une épaisse couche de cendres
recouvre la région, provoquant l’affaissement des toits de certaines maisons.
AFP
USA
Des manifestants à Baltimore après la mort
d'un Noir
P
lus de 200 personnes ont manifesté
jeudi dans le centre de Baltimore,
dans l’est des Etats-Unis, pour marquer
leur colère et leurs frustrations après le
nouveau décès d’un homme noir, blessé
lors de son arrestation.
Freddie Gray, 25 ans, est mort des
suites d’une fracture des vertèbres cervicales une semaine après avoir été
arrêté le 12 avril et inculpé pour possession d’un couteau, ont indiqué les autorités locales. Selon plusieurs médias
citant sa famille, son larynx était également brisé. Des rassemblements se
tiennent tous les soirs depuis l’annonce
de son décès, réclamant que toute la
lumière soit faite sur les circonstances
de ses blessures.
«Il est vraiment inconcevable qu’un
jeune homme, âgé de 25 ans, au
meilleur de sa forme, soit mort pour
absolument aucune raison», a déclaré
le révérend Jamal Bryant, l’un des organisateurs de la manifestation de jeudi
devant la mairie de Baltimore, ville portuaire du Maryland qui compte 620.000
habitants.
Plusieurs vidéos de l’arrestation de
Gray, filmée par des passants, montrent
le jeune homme plaqué sur le trottoir par
deux policiers dans un quartier populaire de l’ouest de la ville, avant qu’il ne
soit traîné dans un fourgon de police à
proximité.
«Ils l’avaient plié comme s’il s’agissait d’un crabe en origami», a déclaré
Keven Moore, qui a filmé l’une des
vidéos, au journal Baltimore Sun. «Il
était tout plié (...), et criait».
Plusieurs enquêtes ont été lancées
sur ce drame, dont une fédérale menée
par le ministère de la Justice.
Les manifestants attendent du maire
de Baltimore et du chef de la police de
la ville - tous deux noirs dans une ville
où le parti démocrate règne en maître de faire toute la transparence sur la mort
du jeune homme.
«Pas de justice, pas de paix», scandait la foule devant le bâtiment magistral
de la mairie, tandis que plusieurs
dizaines de policiers observaient derrière des barrières et qu’un hélicoptère des
forces de l’ordre survolait les lieux.
Puis le cortège s’est dirigé vers le
port de la ville, plusieurs manifestants
faisant un sit-in au milieu d’un carrefour
très fréquenté ce qui a perturbé la circulation en pleine heure de pointe.
Des membres de la famille de Gray
ont fait une brève apparition devant la
mairie, sans s’exprimer. L’un des organisateurs a annoncé que les funérailles
étaient prévues lundi. Ce décès est le
dernier d’une série de bavures qui ont
ravivé les tensions raciales ces derniers
mois aux Etats-Unis et la polémique sur
la brutalité policière, après la mort de
plusieurs hommes noirs non armés.
Six policiers ont été suspendus avec
salaire après la mort de Freddie Gray.
R. A.
N° 1283 - Ven.24 - Sam.25 avril 2015
Migrants en Méditerranée
L’UE va tripler le budget
de son opération
de sauvetage
Les décisions prises jeudi lors du sommet
extraordinaire de l’UE sur la question des
migrants sont «loin du compte», a regretté vendredi le porte-parole du gouvernement français,
Stéphane Le Foll. «Il a fallu attendre des drames,
et ils se sont multipliés depuis quelques
semaines, pour qu’on revienne au dispositif mis
en place par l’Italie, à l’échelle de l’Europe. C’est
déjà un retour à un peu plus d’engagement de
l’Europe mais on est loin du compte par rapport
aux enjeux», a déclaré M. Le Foll sur France Info.
L’Union européenne a décidé jeudi de tripler le
budget de son opération de surveillance et de
sauvetage en mer Triton, actuellement de trois
millions d’euros par mois, pour prévenir de nouveaux drames de l’immigration en Méditerranée.
«Nous voulons agir vite, ce qui signifie tripler
les ressources financières» de cette opération, a
déclaré la chancelière allemande Angela Merkel,
à l’issue du sommet.
«Nous avons triplé Triton, alors que la proposition était de le doubler», a souligné le président de la Commission européenne, JeanClaude Juncker. Il a indiqué que les dirigeants
européens avaient annoncé une hausse de leurs
contributions, avec plus de navires qui vont
patrouiller en Méditerranée, mais aussi des
avions, des hélicoptères et du personnel.
Mme Merkel a confirmé que l’Allemagne était
prête à mettre à disposition deux navires. La
France a également annoncé la mise à disposition de deux navires, et la Belgique d’un.
«Il est important que nous avancions sur tous
les éléments pour que, si possible, une telle tragédie ne se reproduise pas» a-t-elle ajouté. Sur
le mandat de Triton, «nous n’avons pas élargi
aujourd’hui le champ opérationnel» permettant
de sortir des eaux territoriales et d’aller plus
près de la Libye. «Mais nous avons sans doute
besoin de discuter cela de nouveau», a-t-elle
reconnu. En ce qui concerne l’accueil de candidats à l’asile, Mme Merkel a affirmé que les 28
n’avaient «fixé aucun chiffre parce que nous
pensons que 5.000 n’est pas suffisant». Les
pays se sont également entendu pour «soutenir
la proposition de la Commission pour tester une
répartition des migrants en cas de besoin», a-telle ajouté.
AFP
Condamnés à mort en Indonésie
Les exécutions en
cours de préparation
Les autorités indonésiennes ont annoncé
jeudi avoir donné l’ordre de préparer les exécutions de 10 condamnés à mort pour trafic de
drogue, principalement des étrangers, dont le
Français Serge Atlaoui, suscitant l’indignation
de la France et de l’UE. «L’ordre a été donné de
lancer les préparatifs», a déclaré à l’AFP le porteparole du bureau du procureur général, Tony
Spontana, sans plus de détails.
Les Européens, réunis en sommet jeudi à
Bruxelles, ont vivement réagi: «L’Union européenne est totalement opposée à la peine de
mort. Cela ne peut pas être une réponse au trafic
de drogue», a déclaré le président du Conseil
européen, Donald Tusk. Le président français,
François Hollande, a pour sa part, affirmé qu’il
fallait «tout faire jusqu’au dernier moment» pour
que l’exécution de Serge Atlaoui n’ait pas lieu.
«L’abolition de la peine de mort est pour nous un
principe essentiel (...) Pour Serge Atlaoui la mort
ne peut pas être la sanction», a-t-il déclaré.
Aucune date n’a été fixée pour les exécutions
qui seront notifiées 72 heures au préalable aux
condamnés. Le procureur général a précisé que
cela n’avait pas encore été le cas. Les 10
condamnés, originaires d’Australie, France,
Brésil, Philippines, Nigeria, Ghana et Indonésie,
seront alignés ensemble devant un peloton
d’exécution.
Paris n’a cessé de hausser le ton depuis le
rejet du dernier recours du Français mardi par la
Cour suprême d’Indonésie pour tenter de le sauver. Serge Atlaoui, incarcéré depuis 10 ans, affirme qu’il n’a fait qu’installer des machines industrielles dans ce qu’il croyait être une usine
d’acrylique, et qui abritait en réalité une fabrique
clandestine d’ecstasy.
AFP
N° 1283 - Ven. 24 - Sam. 25 avril 2015
CULTURE
Deux icônes de la littérature algérienne
Constantine honore Zhor Ounissi
et Malek Haddad
Un hommage particulier a été rendu, jeudi dernie en fin d'après-midi à Constantine, à
l'écrivaine Zhor Ounissi et, à titre posthume, au poète et homme de lettres, Malek
Haddad, deux icônes de la littérature, natifs de la ville du Vieux rocher.
L
a cérémonie, organisée au Palais de
la culture portant le nom de l'écrivain
disparu, en présence des familles et
d'amis de ces deux figures de la littérature nationale, a été marquée, notamment
par la présentation et la vente-dédicace du
livre de l'ancienne ministre algérienne, Zhor
Ounissi, paru en avril 2015 aux éditions
Alpha sous le titre L'imam Abdelhamid
Benbadis et la renaissance d'une Ouma :
histoire d'une vie.
Née en 1937 à
Constantine, où elle vécut jusqu'à l'âge adulte, Mme Ounissi est auteure et femme politique. Elle est connue pour être l'une des
premières femmes à avoir occupé un poste
de ministre en Algérie. Des témoignages,
des récitals de poésie, des lectures d'extraits de poèmes de Malek Haddad et des passages du livre de Mme Ounissi, ont caractérisé cette cérémonie d'hommage organisée
sous l'égide du commissariat de l'événement
«Constantine, capitale de la culture arabe» à
l'occasion de la Journée mondiale du livre et
du droit d'auteur en présence des autorités
de la wilaya et de nombreux hommes de culture. Le chef de département du livre et de
la littérature du commissariat, Yasser Arafat
Gana, le directeur de la culture, Djamel
Foughali ainsi que de nombreux universitaires, écrivains et poètes, ont, tour à tour,
vanté les mérites de la «Chahrazed de la
prose», Zhor Ounissi, avant de mettre en
exergue les qualités et la beauté du verbe de
Malek Haddad, l'auteur de Si Constantine
m'était contée qui consiste en une série
d'articles parus dans le journal An Nasr
(paraissant alors en français) entre le 4 et le
14 janvier 1966.
Le Malheur en danger (poèmes), La Nef
de Paris, La Dernière impression, Je t'offrirai
une gazelle (roman), L'élève et la leçon
(roman), Le Quai aux Fleurs ne répond plus
(roman), Les Zéros tournent en rond (essai)
et Ecoute et je t'appelle (poèmes), ont été
cités en référence pour illustrer les qualités
littéraires de cet homme de lettres constantinois.
Bilal L.
Complotite chronique
Le nouveau Debussy et ses déboires
Par Nedjma Baya Merabet
P
etit printemps quand tu
nous tiens ! Politique ou
culturel, les printemps
semblent hivernaux chez les
Arabes et assimilés. Après mes
mésaventures
à
la
Cinémathèque, dont les agents
de caisse et de porte se sont
amusés à m'agresser, rappelant
une attitude de vigiles fascistes,
voici de nouvelles aventures,
moins hostiles, mais tout de
même bien désagréables, et surtout révélatrices de l'état déliquescent des valeurs du travail
dans le tiers-monde.
Le printemps du cinéma amazigh a inauguré la nouvelle salle
de cinéma El Khayyam ( anciennement Debussy, situé sur la rue
éponyme).Chapoté par le HCA
mitoyen au cinéma (Haut commissariat à l'amazighité).
Le premier jour, je vais voir un
documentaire, non sous-titré.
N'étant pas berbérophone, je fus
obligée de quitter la salle. Après
tout, pourquoi assister à un film
dont on ne comprend pas la
langue ? Rien de grave, les
moyens sont rarement au rendez-vous dans le cinéma indépendant, hors des sphères officielles des pontes du 7 art,
encore moins pour mettre des
ème
sous-titres, qui ne semblent pas
une nécessité dans l'esprit des
responsables d'un pays au nombreuses langues, dialectes, voire
créoles.
Le lendemain, je vais voir un
autre film de la même manifestation. Je m'asseois dans une salle
vide, à peine quatre bonhommes
discutant près de la porte qui quittent la salle une minute après
mon arrivée.
Pas vraiment étonnée, je
décide tout de même d'attendre
un moment, puis l’écran est levé
! Je sors de la salle pour questionner les employés. On m'informe que le DVD du film a été reçu
seulement un quart d'heure avant
l'horaire
de
projection.
Malheureusement, c'était un format Divx, et le cinéma ne possède pas le matériel nécessaire
pour la lecture d'un tel format.
Je repars bredouille, déçue,
mais toujours pas étonnée. Je me
remémore le film russe projeté à
la Cinémathèque qui était désynchronisé (décalage d'environ 10
secondes entre la bande son et
l'image).
Je me souviens aussi du programmateur qui rejette la faute
sur d'illustres inconnus qui
seraient plus responsables que
lui, ainsi que d'un ami, ancien
programmateur du ciné-club
Chrisallyde qui sacrifiait de nombreuses heures de sa fragile jeunesse algérienne pour mettre au
point des sous-titres de bonne
qualité sur un film de Tarkovski,
et ce, sans rémunération ... Bref,
deux déplacements inutiles, et
pas un film du printemps à se
mettre sous la dent.
Le troisième jour, je me pointe
encore à 17h pour voir Koukou,
un roi kabyle. Toute réjouie de
pouvoir voir un documentaire sur
la Kabylie de l'époque ottomane,
j'entre dans la salle et trouve le
réalisateur en plein débat avec
son public, sous la modération
d'une élégante dame aux cheveux noir corbeau. Encore une
fois, je m'étonne et tente de me
consoler en me disant qu'on a dû
inverser le programme et qu'il y
aura bien un autre film à voir, histoire de pouvoir écrire quelque
chose sur ce printemps plutôt
maussade.
Mais rien ne se passa. A la fin
du débat, la salle se vide. Je me
dirige donc vers la dame brune et
lui demande, avec peu de
conviction d'avoir une réponse
sinon satisfaisante, du moins
correcte : «Excusez-moi, à quelle heure avez-vous projeté le film
SVP ?». Et la dame de me
répondre par une question :
«Mais pourquoi donc posez-vous
cette question ?». Je réponds
logiquement que le programme
que j'ai en main indique 17h, or à
cette heure-ci le débat qui succède au film prévu à cet instant était
déjà entamé. Et elle de répondre
:»Ah oui, nous avons directement enchaîné après la fin de la
projection de l'avant-dernier
documentaire». Puis, à la vue de
mon air étonné, voire pantois,
elle anticipe et me dit avec un
sourire calme : «Vous aurez bien
d'autres opportunités de revoir
ces films !», se retournant et me
laissant blasée et perplexe à la
fois ! Trois déplacements, zéro
film. Qu'en est-il du respect du
programme et de ses horaires,
du public qui s'est déplacé après
avoir fini une dure journée de travail, et pris la peine de subir les
affres de la circulation d'AlgerCentre, des journalistes qui se
déplacent pour couvrir l'événement ... Des papillons tournoient
dans ma tête. Je me contenterai
de sentir les effluves du jasmin
aux abords de quelques maisons
coloniales … Je me contenterai
du triste souvenir d'un débat
riche de quelque anecdotes folkloriques et de vision historique
aux naïves évidences déclamées
fiévreusement dans un relent de
fierté tribaliste.
N.B.M.
Les DEBATS
15
Assia Djebbar
La voix des femmes
sans voix
Assia Djebbar a été, à travers
son oeuvre, La voix des femmes
sans voix ont souligné jeudi dernier
à Tizi Ouzou les participants à une
journée d'étude sur l'oeuvre et le
parcours de cette grande figure de
la littérature algérienne contemporaine.
Mme Fatima Malika
Boukhelou, enseignante universitaire et Nadia Sebkhi, directrice de
la revue littéraire l'IvrescQ, ont souligné, lors de cette rencontre organisée à l'occasion de la Journée
mondiale du livre et du droit d'auteur, que Assia Djebbar a vite compris, à l'instar de tous les écrivains
de son époque, combien l'écriture
avait un «pouvoir salvateur, libérateur, cathartique et à même de
changer l'ordre du monde et contribuer à l'émancipation de la
femme». L'écriture, devient alors
pour cette membre de l'Académie
française (élue en 2005) et pour les
femmes de la «société traditionnelle» à travers ses oeuvres, «un processus d'individuation avec lequel
cette frange de la société pouvait
conquérir sa place et de s'affirmer
dans la collectivité», a témoigné
Mme Boukhelou. Pour sa part,
Mme Sebkhi a souligné que Assia
Djebbar, décédée le 7 février dernier, est une de ces écrivaines
géantes qui ont marqué l'histoire
de l'écriture, de leurs noms, en mettant sa plume au service des
femmes pour «transformer les
sans-voix, leur douleur avalée et
leur silence résigné en prose, poésie, scénario et récit», car pour l'enfant de Tipasa, écrire c'est plaider
pour les autres, a-t-elle ajouté.
R. C.
À travers huit communes
de Chlef
Une caravane
de théâtre pour enfants
Une caravane de théâtre pour
enfants portant le nom du défunt
Maâmar Ben Brou, une figure de
proue du théâtre à Chlef, a entamée,
jeudi, une tournée, qui la mènera à
travers huit communes de la wilaya,
a-t-on appris du directeur de la
Maison de la culture.
«Cette caravane porte le nom de
Maâmar Ben Brou, en hommage
aux réalisations de cet amoureux
des planches, qui a formé de nombreux comédiens de la wilaya», a
indiqué Djilali Dahmani, lors d'une
cérémonie organisée, à la Maison
de la culture, en l'honneur de la
famille du défunt. Encadrée par des
comédiens professionnels de la
wilaya, la caravane, qui se rendra à
Barbara, El Marsa et Beni Haoua ,
entre autres, a pour objectif de
«divertir les enfants des zones
reculées de la wilaya , et de leur
faire connaitre l'importance du
théâtre en général». De nombreux
responsables locaux ont pris part à
la cérémonie d'ouverture de cette
manifestation, qui a rendu hommage à de nombreuses figures culturelles locales, et amies du dramaturge Ben Brou, qui ont témoigné, à
l'occasion, des hautes qualités
intrinsèques de cet artiste et de son
Le
grand amour pour le 4 art.
défunt Mâamar Ben Brou est né en
1944 à Chlef. Il est considéré parmi
les figures de proue du théâtre dans
la région, notamment durant les
années 1960 du siècle dernier. Il
possède à son passif de nombreuses participations à l'échelle
nationale, tout en ayant participé à
la formation de nombreuses
troupes théâtrales. Un répertoire
qui lui valut l'obtention, en 1996, du
premier titre national dans le
théâtre.
Reda A.
ème
FEMMES
N° 1283 - Ven.24 - Sam. 25 avril 2015
PAROLES DE FEMMES
«Une beauté sans grâce est
une beauté sans appas.»
Ninon de Lenclos
Actu-femmes Page animée par Tinhinan
Les DEBATS
17
ILS ONT DIT :
«La grâce, plus belle encore que la
beauté.»
Jean de La Fontaine
Concours national «Innovation et TIC»
Deux jeunes femmes remportent le Premier prix
Deux jeunes femmes, Sylia Khecheni et Ikram Djebri, ont remporté jeudi
soir à Alger le Premier prix du concours national «Innovation et TIC» pour
la conception d'un tee-shirt interactif dédié aux enfants autistes.
L
es deux lauréates ont reçu leur récompense
d'une valeur d'un million de dinars des mains
de la ministre de la Poste et des
Technologies de l'information et de la communication, Zohra Derdouri lors d'une cérémonie qui a eu
lieu en présence d'autres membres du gouvernement et de responsables d'entreprises activant
dans le domaine des TIC. Le concours catégorie
femmes, organisé par le ministère de la Poste et
des TIC, vise à primer le meilleur projet innovant et
original.
La lauréate Khecheni, qui a lancé un appel aux
investisseurs pour la concrétisation de son projet,
avait expliqué que l'idée consiste à équiper un
enfant autiste d'un tee-shirt intelligent muni de capteurs à Leds connectés à Internet, ce qui permettra,
a-t-elle dit, de suivre en direct et de façon «embarquée» l'enfant.
Les lumières des Leds sont programmées de
telle façon à provoquer chez l'enfant autiste une
réactivité, le but étant d'éveiller en lui la curiosité et
de lui permettre de se mouvoir avec son environnement, a-t-elle ajouté, indiquant que les progrès de
l'enfant sont transmis directement, via une applica-
tion mobile et par PC, à ses parents ou son pédopsychiatre. Par ailleurs, le deuxième prix d'une
valeur de 800 000 DA a été décerné à une équipe
de deux jeunes femmes (Imène Zellag et Soumia
Ali Ziane) pour avoir conçu une application pour
mobile «dz-pharm» dans le but d'améliorer le
domaine de la pharmacie en Algérie. Le troisième
prix (600 000 DA) a été octroyé à une étudiante de
19 ans, Inès Jazaerli, pour la conception d'un site
internet (www.el7ouma.com) de divertissement et
de services pour les jeunes Algériens d’ici et
d’ailleurs.
«Ce site a pour objectif de valoriser les compétences et les talents de la jeunesse algérienne établie à l'étranger et en Algérie et de l’amener à s’exprimer en croyant à sa réussite dans le pays»,
explique Melle Jazaerli.
Les trois équipes de lauréats ont été sélectionnées parmi 10 candidats ayant été choisis par
le jury à prendre part à la final. La phase de présélection a vu l’inscription de plus de 130 candidates
et plus de 40 projets présentés, a-t-on expliqué
auprès des organisateurs.
Reda A.
SANTE
Le stress empêche l'empathie
Face à des inconnus,
nous avons du mal à ressentir la même émotion que
celle qui les traversent. Le
stress serait un des freins
principaux à ce défaut d'empathie.
oir quelqu'un dans la
rue pleurer ne vous fait
ni chaud ni froid ? Cette
absence de compassion pour
les émotions d'une personne
qu'on ne connaît pas, s'expliquerait en partie par le stress.
Jeffrey Mogil, neuroscientifique à l'université McGill au
Canada, s'est focalisé sur cette
relation entre stress et empathie en réalisant des expériences sur des souris et des
humains. «Vous pouvez obtenir les mêmes résultats chez
V
LE LIN
les souris et les humains»,
croit bon de préciser le chercheur.
La démonstration en a été
donnée dans deux tests différents. D'abord, des souris ont
reçu de la métyrapone, un
médicament qui inhibe la production de cortisol, l'hormone
du stress. Objectif : observer
la réaction des rongeurs face
à la douleur d'un autre congénère placé dans la même
cage. Résultat, les souris
ayant reçu un médicament ont
exprimé beaucoup plus d'empathie que des souris qui
étaient soumises à un niveau
de stress intense.
Ensuite, cette association
entre stress et empathie a été
vérifiée sur des participants
humains. Il leur a été demandé d'observer une personne,
connue ou inconnue, en train
de plonger pendant 30
secondes la main dans l'eau
glacée. Au final, les volontaires ont partagé la même
souffrance que le cobaye, uniquement quand celui-ci leur
était familier.
Lutter contre le
stress pour être plus
empathique ?
«Ce qui empêche les personnes de ressentir de l'empathie envers les autres à un
niveau très basique est le fait
qu'elles sont stressées parce
qu'elles se trouvent en contact
étroit avec des personnes
qu'elles n'ont jamais rencontrées auparavant. Donc l'empathie est incapable de se
manifester», résume Jeffrey
Mogil, dans la revue spécialisée Current Biology. «Le
stress produit par le cerveau
peut agir comme une barrière
sur le système empathique.
Peu de gens réalisent qu'ils
sont angoissés face à l'inconnu, mais c'est souvent le
cas».
Tony Buchanan, neuroscientifique à l'université Saint
Louis, aux Etats-Unis, qui a
également travaillé sur les
effets du stress, pense qu'agir
contre le stress pourrait donc
augmenter l'empathie entre les
individus.
Nouvelle jeunesse au rayon beauté
Enfouis au cœur des graines et
des fleurs, les actifs de cette belle
plante nourrissent désormais les
peaux assoiffées. Et pas seulement, car les cheveux aussi peuvent en profiter !
uand on pense au lin, on
pense au tissu... Pas étonnant, car depuis l'Egypte
ancienne, ces fibres servent à
confectionner des vêtements. Dans
la Bible, on retrouve même de nombreuses références à cette matière.
A la fin du XIX siècle, le coton fait
son apparition et... détrône le lin.
Mais cette petite fleur bleue a bien
d'autres utilités.
Avec les graines de ses fruits, on
fabrique une farine utilisée en pharmacie pour réaliser des cataplasmes. On en extrait aussi une
huile qui permet, entre autres, de
protéger et de renforcer le bois.
En cosmétique, on retrouve principalement des extraits de graines
Q
e
de lin dans des soins adoucissants,
hydratants ou reconstituants, choisis
pour leurs propriétés filmogènes.
Ainsi, «la fleur de lin, qui n'a pourtant
pas de parfum particulier, est souvent présente dans des gels douche,
afin d'apporter une caution de douceur aux produits», analyse Bernard
Fabre, phytochimiste, responsable
du laboratoire des produits végétaux
pour Klorane.
En hiver, une solution
anti-tiraillement
Les graines de lin sont riches en
polyholosides (des sucres complexes) qui ont la particularité de
retenir l'eau dans la peau et en mucilages, des molécules un peu
épaisses qui restent en surface pour
colmater les brèches de l'épiderme.
L'huile extraite de ces graines se
polymérise au contact de l'air.
«L'huile durcit et forme un film
protecteur en surface», précise
Bernard Fabre. Cette couche
recouvre les trous de la couche cornée fragilisée, qui retrouve son
imperméabilité et freine ainsi la
déshydratation.
«Elle laisse une enveloppe
soyeuse avec un toucher particulièrement doux et agréable sur l'épiderme», poursuit le spécialiste. En
reconstituant la barrière hydrolipidique, le lin apaise en même temps
les sensations d'irritation et d'inconfort. Emollient, il assouplit les tissus
et soulage les tiraillements dus à
une réaction inflammatoire.
Plus de fermeté,
moins de relâchement
Le lin donne au visage plus de
densité, de «pulpeux». Il stimule la
synthèse des glycosaminoglycanes, dont l'acide hyaluronique.
Ces macromolécules essentielles
retiennent l'eau dans les différentes
couches de la peau, comme une
éponge. Grâce à elles, le matelas
de soutien est comme regonflé et
son élasticité est améliorée. Le lin
forme aussi une pellicule protectrice
autour du collagène, qui le préserve
de l'oxydation et de toutes dégradations. Il retarde ainsi le relâchement
cutané dû au vieillissement des tissus.
Des cheveux qui
retrouvent de leur
superbe
Ces propriétés redensifiantes ne
sont pas réservées au visage, car le
lin permet d'étoffer une chevelure
trop fine. Puisque «les mucilages
du lin sont précieux pour épaissir et
gainer également les cheveux»,
ajoute Bernard Fabre. En fait, ils
entourent la fibre capillaire pour
augmenter son diamètre. Et comme
ils se rigidifient, ils apportent de la
tenue et de l'ampleur au cheveu, un
peu comme un tuteur. Moins filasse, la chevelure est plus facile à
coiffer et retrouve de sa superbe.
Des bienfaits aussi
pour la santé
Si cette plante a de nombreuses
vertus en application locale, elle est
aussi très intéressante quand elle
est prise par voie orale. Car les
graines de lin sont très riches en
oméga-3, et en particulier en acide
alpha-linolénique. Cet acide gras
essentiel n'est pas fabriqué par l'organisme. Or, il consolide la barrière
cutanée et contribue à une bonne
hydratation de la peau. Il a aussi un
effet sur la dépression et améliore
le moral. Enfin, les qualités hygroscopiques du lin facilitent la digestion.
• Gérante Naïma MAHMOUDI • Directeur de la publication Aïssa KHELLADI •
•Direction-Administration 2, boulevard Mohamed V, Alger. Tél. : 021.78.14.16 -
Le fondateur
Quotidien national
d’information
Edité par la SARL
MAHMOUDI INFO
Abderrahmane Mahmoudi
Fax : 021.78.14.17 - Service Publicité : 021.78.14.17•Email : Lesdebats@hotmail.com •
Web : http://www.lesdebats.com • Impression SIA • Publicité ANEP 1, avenue Pasteur, Alger, Tél. : 021.73.30.43
18 Les DEBATS
N° 1283 - Ven.24 - Sam.25 avril 2015
SPORTS
Ligue 1 Mobilis (26 J)
e
USMA-MCA, le derby de toutes les passions
L
a 26 journée du championnat
professionnel de football de
Ligue 1 Mobilis, qui se jouera
aujourd’hui, sera marquée par
le déplacement du leader, l’ES Sétif,
à El-Harrach, alors que son dauphin
le MO Béjaïa, sera en appel à Tizi
Ouzou face à la JS Kabylie. Revenue
à la tête du classement à la faveur de
la surprenante défaite concédée par
le MOB chez lui face à l’USM
Harrach, l’ES Sétif (1 , 41 pts) aura
fort à faire au stade de Mohammadia
face à des Harrachis en pleine
confiance.
Les
joueurs
de
Kheireddine Madoui, qui restent sur
un match nul (2-2) en déplacement
e
er
Christian Gourcuff
«Atteindre
l’efficacité
collective»
Le sélectionneur de l’équipe algérienne de football, Christian Gourcuff,
a indiqué à Alger que la recherche de
l’harmonie entre le technique, le tactique et le mental, est primordiale
dans la préparation d’une équipe.
«Pour tout entraîneur, l’objectif visé, à
travers l’accomplissement d’un entraînement, est d’atteindre l’efficacité collective. Pour cela, une harmonisation dans le travail technique, tactique
et mental est indispensable», a fait
savoir Gourcuff, lors d’une conférence
pédagogique
sous
le
thème
«Méthodologie d’entraînement en
football», animée à la résidence universitaire Taleb Abderrahmane de
Ben Aknoun.
Devant un parterre constitué principalement d’étudiants des filières
sportives et de jeunes techniciens,
Gourcuff a indiqué qu’avant chaque
séance de préparation «il est nécessaire de définir, au préalable, les
objectifs recherchés à travers l’entraînement. Cela permet de définir clairement et avec précision le travail à
accomplir».
Au cours de l’entraînement, la
maîtrise des exercices dépend dans
une large mesure des capacités de
l’entraîneur à faire respecter le contenu de la feuille de route qu’il remet, au
préalable, à chacun des membres de
son staff technique. «La séance d’entraînement doit être soigneusement
planifiée», a souligné le coach national. Christian Gourcuff a insisté en
outre sur l’importance pour une équipe de définir une stratégie de jeu, et
surtout garder les principes de jeu qui
lui sont propres.
face au Marocains du Raja de
Casablanca en Ligue des champions, seront face à un vrai test contre
l’USMH (6 , 36 pts) qui aspire à assurer définitivement son maintien. Le
MOB (2 , 39 pts), finaliste de la Coupe
d’Algérie, tentera de se refaire une
santé chez son voisin de la JSK (10 ,
32 pts), où rien ne va plus après le
départ de l’entraîneur français JeanGuy Wallemme. Les Crabes n’ont
d’autre alternative que de revenir
avec un bon résultat de Tizi Ouzou
pour ne pas compromettre leurs
chances pour le titre, d’autant que les
Sétifiens seront capables de damer le
pion à l’USMH. L’ASM Oran (3 , 37
pts), l’autre révélation de la saison
avec le MOB, effectuera un déplacement semé d’embûches à Alger
pour croiser le fer avec le CR
Belouizdad (8 , 34 pts), sommé de
réagir après la lourde défaite concédée lors du derby face au MC Alger
(3-0). L’autre formation de l’Oranie, le
MCO (4 , 36 pts), sévèrement battu
e
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ASO Chlef
copie face au Doyen. Le RC Arbaâ
(7 , 35 pts) accueillera la lanterne
rouge, le NA Hussein-Dey (27 pts),
avec l’intention de faire un pas vers le
maintien. Le Nasria de son côté,
battu lors de la précédente journée à
domicile par le MC El-Eulma (2-1),
n’aura pas la tâche facile face aux
joueurs de Mohamed Mihoubi. En
bas du classement, deux matchs
mettront aux prises des mal classés :
CS Constantine-ASO Chlef et MCE
Eulma-USM Bel-Abbès, où le
moindre faux pas pour l’une de ces
équipes pourrait être fatal.
Imad M.
Le programme :
Samedi 24 avril à 17h :
MCO- JSS
JSK- MOB
CRB- ASMO
USMA-MCA (à huis clos)
USMH-ESS
MCEE-USMBA
RCA-NAHD (à huis clos)
CSC-ASO
mardi à Chlef (3-0), aura l’occasion
de se racheter à domicile face à la JS
Saoura (12 , 32 pts) et du coup raviver ses chances de terminer la saison
sur le podium. De leur côté, les gars
de Béchar, plus que jamais menacés
par la relégation, devront sortir le
grand jeu pour espérer accrocher les
Oranais, intraitables dans leur antre
Ahmed-Zabana. Les regards des
puristes seront braqués sur le stade
Omar-Hamadi (Alger) qui abritera le
e
97 derby algérois entre l’USMA (5 ,
36 pts) et le MCA (9 , 33 pts), un
match qui devrait tenir toutes ses promesses. Auteur de quatre victoires
de rang, le MCA aura à cœur de s’offrir son voisin, en perte de vitesse.
Les Usmistes, conspués par leurs
supporters dimanche lors de la victoire peu rassurante en 8 de finale
(aller) de la Ligue des champions
face aux Guinéens de l’AS Kaloum
(2-1), seront appelés à revoir leur
e
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Zaoui songe à raccrocher
Le capitaine d’équipe de l’ASO Chlef,
Samir Zaoui, a indiqué, jeudi, qu’il comptait
tirer sa révérence à l’issue de la saison en
cours, souhaitant avant cela contribuer au
maintien de son club en Ligue 1 algérienne
de football. «Je compte prendre ma retraite
en fin de saison. Si ça ne tenait qu’à moi,
j’aurais déjà raccroché les crampons depuis
au moins deux ans, mais je n’ai pas voulu
décevoir les dirigeants de l’ASO qui me
demandaient à chaque fois de continuer», a
déclaré l’ancien international algérien. Zaoui,
qui bouclera ses 39 ans le 3 juin prochain,
avait rejoint l’ASO lors de la saison 1999-
2000. Il avait porté auparavant les couleurs
de l’ES Berrouaghia (1997-1999) et l’O
Médéa (1999-2000). Et pour sa très probable
dernière saison sur les terrains, Zaoui n’a pas
été chanceux, en ce sens que son équipe est
en train de vivre un exercice très difficile. Les
Chélifiens, 15 et avant-derniers au classement, luttent pour leur maintien parmi l’élite
avant cinq journées de la clôture du championnat. «Mon souhait est de laisser l’ASO
dans la cour des grands. Au vu des matchs
livrés au cours de la deuxième manche du
championnat, ainsi qu’en Coupe d’Algérie
(l’équipe a été éliminée en demi-finales, ndlr),
es
Sporting Lisbonne
Slimani un des meilleures butteurs
africains en championnats européens
L’attaquant algérien de Sporting Lisbonne,
Islam Slimani, auteur de 11 buts cette saison en
championnat de première division portugaise de
football pointe à la deuxième position au classement des meilleurs buteurs africains évoluant
dans les 12 championnats européens les plus
relevés selon l’indice UEFA. Ce classement
établi par le site RFI est dominé par le
Sénégalais Demba Ba, l’attaquant de Besiktas
(Turquie) qui compte 16 buts. Absent des terrains pour quelques semaines en raison d’une
blessure contractée lors de la précédente Coupe
d’Afrique déroulée en Guinée équatoriale (17
janvier-8 février 2015), Slimani a fait un retour
tonitruant à la compétition. Il s’est notamment
illustré en inscrivant 4 buts lors de ses 4 dernières apparitions avec le Sporting. L’attaquant
de 26 ans, qui dispute seulement sa deuxième
saison en Europe, est à égalité avec le
Sénégalais
Papiss
Cissé
(Newcastle,
Angleterre). Pas admis dans ce classement en
raison du faible niveau de leur championnat, l’exattaquant international algérien, Rafik Djebbour
est tout de même à 11 buts avec l’Apoel Nicosie
à Chypre, alors que Hilal Soudani, le coéquipier
de Slimani en équipe nationale, a marqué pour
l’heure 10 buts en Croatie avec le Dinamo
Zagreb.
Equipe nationale
Halliche souhaite garder la même dynamique
Le capitaine d’équipe de la sélection algérienne de football,
Rafik Halliche, a déclaré que les Verts viseront à l’avenir un parcours meilleur que celui réalisé au Mondial-2014 du Brésil où ils
avaient atteint les huitièmes de finale. «Désormais, nous ambitionnons de faire mieux que les huitièmes de finale du Mondial en vue
des prochaines échéances. Nous sommes tenus de garder cette
dynamique née de notre parcours lors du précédent rendez-vous
planétaire», a indiqué Halliche, citée par la presse qatarie, à l’issue de la cérémonie de remise du trophée de la meilleure sélection arabe décerné à l’Algérie par l’Union arabe de la presse sportive (UAPS). «Nous avons encore des challenges importants à disputer prochainement, dont les éliminatoires de la Coupe d’Afrique
des nations de 2017 prévues au Gabon et celles du Mondial-2018
en Russie», a-t-il ajouté. La sélection algérienne avait réussi à se
qualifier pour la première fois en huitièmes de finale du Mondial
brésilien avant de s’incliner difficilement face à l’Allemagne (2-1,
a.p), future championne du monde.
nous méritons mieux que de jouer le maintien», a-t-il regretté. L’ASO, qui reste sur une
brillante victoire à domicile face au MC Oran
(3-0), mardi dernier en match retard de la 25
journée du championnat, sera appelée à
affronter en déplacement le Club africain de
Tunis, le 1er mai prochain en match retour
des huitièmes de finale de la Coupe de la
Confédération (1-1 à l’aller). «On joue cette
compétition sans grande pression, car toute
notre attention est portée sur le maintien», a
encore précisé le longiligne défenseur central,
absent des deux précédents matchs de son
équipe pour blessure.
e
MO Béjaïa
Les lieux de la
vente des billets
des fans pour
la finale connus
La direction de la jeunesse et des sports
de la Wilaya de Béjaia en coordination avec
les responsables du MO Béjaia ont fixé, au
cours d’une réunion tenue mercredi, les
lieux de vente des billets de la finale de la
Coupe d’Algérie devant opposer le MOB au
RC Arbaâ le 2 mai prochain au stade
Mustapha Tchaker de Blida (16h), a appris
l’APS auprès du club béjaoui. Le MOB et le
RCA bénéficieront chacun d’un quota de
11.000 billets, comme décidé lors de la
réunion technique déroulée en début de
semaine au siège de la Fédération algérienne de football (FAF) sous l’égide de son président Mohamed Raouraoua, et en présence des présidents des deux formations finalistes.
La vente du quota des Crabes aura
lieu comme suit : 6.000 billets (Béjaïaville) seront mis en vente aux guichets du
stade de l’unité maghrébine
1.500 billets (vallée de la Soummam
) seront mis en vente aux guichets du
stade d’Akbou.
1.500 billets (côté du Sahel) seront
mis en vente aux guichets du stade d’Aokas
1.100 billets seront distribués aux
organisateurs du déplacement et différentes associations.
900 billets pour les ultras. Le MOB
et le RCA, pensionnaires du championnat
de Ligue 1, animent pour la première fois
de leur histoire une finale de la Coupe
d’Algérie.
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Les DEBATS
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Slogan «Consommons algérien»
GHIR HAK
radje07@yahoo.fr
Nécessité d'augmenter la
production agricole
Les participants à une conférence sur
la valorisation du produit agricole
comme facteur de promotion de l'industrie agroalimentaire ont affirmé, jeudi à
Tlemcen, que la concrétisation du slogan «Consommons algérien» exige
impérativement l'augmentation, la diversification et la promotion de la production agricole. Le président de la
Fondation Filaha innove, initiatrice de
cette rencontre en collaboration avec la
Chambre du commerce et de l'industrie
Tafna de Tlemcen, Amine Bensemane, a
indiqué que tous les facteurs (des
cadres compétents, de vastes superficies agricoles, de l'eau, ...) sont réunis
pour relever ce défi, ajoutant que le produit agricole algérien se caractérise par
sa qualité bio, qui le rend très prisé par
les consommateurs en Algérie et à
l'étranger. Le même responsable a rappelé, au passage, l'intérêt accordé à ce
secteur par les pouvoirs publics à travers des programmes de développement, des mesures de soutien aux
investisseurs, leur accompagnement
dans l'amélioration de la production,
citant toutefois certaines lacunes et
dysfonctionnements qui caractérisent
toutes les filières agricoles et le
manque de coordination entre les
branches professionnelles (agriculture,
élevage, aviculture et agroalimentaire).
Le président du conseil professionnel
du lait, Mahmoud Benchekor, a mis l'accent sur les possibilités de l'Algérie
pour réaliser cet objectif qui est de
consommer algérien en assurant l'autosuffisance, tout en notant que ces
moyens sont inexploitées «ce qui nous
pousse à l'importation pour combler
toute pénurie». En matière de lait et
dérivés, la production nationale a
atteint 3,5 milliards de litres de lait par
an pour satisfaire 78 % des besoins
nationaux estimés à 5 milliards de
litres. La différence est donc importée
de l'étranger, a signalé M. Benchekor,
ajoutant que ce déficit peut être comblé
par l'intensification de la culture fourragère dont le maïs. Après avoir présenté
un aperçu sur le Salon international de
la production, du matériel agricole et de
l'industrie agroalimentaire prévu du 14
au 17 mai prochain au Palais des expositions d'Alger, M. Bensemane a abordé
le rôle et l'activité de la fondation Filaha
innove, qui constitue un espace de
consultation, de réflexion et de communication et ses objectifs pour améliorer
le produit agricole. Cette rencontre a
enregistré la présence d'opérateurs privés du secteur agricole et des représentants d'instances intéressées par
l'agriculture. Le débat a permis aux
intervenants de soulever leurs préoccupations au sujet de l'investissement et
du manque de main-d'oeuvre dans les
champs agricoles, notamment dans la
partie ouest de la wilaya de Tlemcen.
R. N.
Adrar
Arrestation de trois
contrebandiers
Béjaïa
Une «caverne d'Ali Baba»
ambulante découverte
U
ne véritable caverne
d'Ali
Baba
ambulante, a été
découverte récemment à Béjaïa, par la brigade
de recherche et d'investigation de la Sûreté de wilaya,
lors d'une opération de fouille
ordinaire d'un fourgon en
stationnement, a indiqué,
hier, la sûreté de wilaya.
Le fourgon contenait le
butin de plusieurs cambriolages commis ces dernières
semaines, allant du simple
vêtement, aux ordinateurs,
en passant par une variété
de consommables informatiques jusqu'au motocycle,
représentant une valeur
vénale de près de 4 millions
de dinars, selon une première estimation, a-t-on
précisé. Sur la brèche
depuis plusieurs jours déjà,
notamment
après
les
plaintes des victimes, les
policiers ont eu le flair juste,
en interpellant le conducteur du véhicule incriminé,
qui campait étrangement à
une heure tardive non loin
de la cité universitaire du 17
Octobre dont quelques
commerces en ont été victimes. L'examen de son
véhicule a vite fait de révéler le pot-aux-roses. Il dissi-
mulait de façon débordante
une foule de cartons, remplis de produits volés dont
45 ordinateurs, des produits
électroniques, notamment
des batteries, receveurs
Wifi, amplificateurs, et des
tablettes et même un scooter, embarqué le soir même
du forfait.
La fouille a permis aussi
de mettre la main sur un
ensemble
d'instruments
ayant servi aux différents
casses, dont des barres
métalliques, des serrejoints, marteaux, sécateurs,
et gants, a-t-on ajouté.
Passé aux aveux, le
conducteur du véhicule, un
homme, âgé de 25 ans, originaire de la ville, arrêté en
compagnie d'un de ses acolytes, originaire de Khemis
Miliana (Aïn Défla) , a
reconnu les faits et dénoncé, les autres membres présumés du gang.
Déférés devant le parquet, deux mis en cause ont
été écroués, alors que
quatre autres individus ont
été soumis à un contrôle judiciaire, a-t-on précisé.
R. N.
Plusieurs individus arrêtés
Saisie de quatre véhicules
sans immatriculation
ème
Trois contrebandiers ont été arrêtés,
mercredi dernier à Adrar, par un détachement de l'Armée nationale populaire (ANP), qui a également saisi 218
quintaux de denrées alimentaires et 1
920 litres de carburant destinés à la
contrebande, a indiqué jeudi le ministère de la Défense nationale (MDN).
«Dans le cadre de la sécurisation des
frontières et de la lutte contre la
contrebande, un détachement, relevant du secteur opérationnel d'Adrar
(3 Région militaire) et en coordination avec les éléments de la Sûreté
nationale, a intercepté mercredi dernier trois contrebandiers et a saisi un
camion, 218 quintaux de denrées alimentaires et une quantité de 1 920
litres de carburant destinée à la
contrebande», a précisé la même
source dans un communiqué. De
même, un détachement, relevant du
secteur opérationnel d'El Oued (4
Région militaire) «a arrêté un contrebandier conduisant un camion chargé
d'une quantité de 13 101 bouteilles de
différents types de boissons, a ajouté
le communiqué.
Par ailleurs, et au niveau de la 6
Région militaire, un détachement, relevant du secteur opérationnel de Bordj
Badji Mokhtar, «a appréhendé trois
contrebandiers et a saisi deux
camions chargés de 265 quintaux de
denrées alimentaires et de 1 000 litres
de carburant destinés à la contrebande», a fait savoir le MDN.
Farid D.
ème
Tlemcen
Les éléments des gardes-frontières de
Bab El Assa relevant du secteur opérationnel de Tlemcen, ont saisi, durant les
dernières 48 h, quatre véhicules sans
immatriculation et une quantité de 3 000
litres de carburant destinée à la contrebande, indique hier le ministère de la
Défense nationale (MDN), dans un communiqué. «Dans le cadre de la sécurisation des frontières et de la lutte
contre la contrebande et le crime organisé, les éléments des gardes-frontières de Bab El Assa relevant du secteur opérationnel de Tlemcen (2
Région militaire) ont saisi, jeudi dernier,
quatre véhicules sans immatriculation
et une quantité de 3 000 litres de carburant destinée à la contrebande», précise
la même source.
«De même, les éléments de la
Gendarmerie nationale de Tlemcen ont
saisi une quantité de 13,8 kg de kif traité dissimulée dans un véhicule touristique», ajoute le communiqué.
R. N.
ACTU...
U
Un réseau de falsification
de documents démantelé
n réseau spécialisé dans la falsification
de documents administratifs et de
cachets officiels a été démantelé à
Oran par les éléments de la brigade de
recherche et d'investigation (BRI) relevant de la
police judicaire de la Sûreté de wilaya, a-t-on
appris jeudi du chef de cette Sûreté. Cette
bande criminelle, composée de quatre personnes dont une femme, s'était spécialisée
dans la falsification de documents officiels
(cartes nationales d'identité, permis de conduire, cartes grises, passeports, certificats de
scolarité, cartes professionnelles et autres), a
idiqué à la presse Salah Nouasri, ajoutant que
ce «puissant réseau bénéficiait de complicités,
notamment au niveau de certains secteurs
urbains de la commune d'Oran et autres communes des wilayas voisines». «Cette bande
criminelle, qui opérait au niveau d'Oran et des
wilayas voisines, disposait de deux logements,
l'un pour l'accueil des victimes, l'autre pour la
délivrance des documents», a déclaré le
même responsable, assimilant ce réseau à
une «administration publique parallèle». Suite
à des informations faisant état de falsificateurs
de documents administratifs et après une
enquête approfondie, les éléments de la BRI,
relevant de la police judicaire ont réussi à
dévoiler le mystère et mettre hors d'état de
nuire cette bande de personnes dont l'épouse
d'un des mis en cause qui travaillait au secteur
urbain d'Oran, a-t-on souligné de même source. Une perquisition du domicile du présumé
chef de bande, un récidiviste notoirement
connu, s'est soldée par la saisie de 52 faux
cachets officiels de plusieurs institutions, de
quatre micro-ordinateurs dont deux portables,
d'un scanner, de quatre clefs USB, de trois
cartes mémoires avec tablette, de dossiers de
demande de logements, de 10 cartes d'identité
nationale vierges, de 15 permis de conduire
vierges, de 10 cachets de la Fonction publique
et d'un montant de un million de DA. Les mis
en cause seront présentés jeudi à la justice, a
indiqué le chef de Sûreté de wilaya.
G. F.
ème
ème
Impliquées dans des affaires
de drogue
Arrestation
de 19 femmes
Les brigades de lutte contre les stupéfiants relevant de la Sûreté nationale ont
interpelé 19 femmes dont six mineures,
impliquées dans des affaires liées à la
détention, consommation et trafic de
drogue au cours du premier trimestre
2015, a indiqué jeudi un communiqué de
la direction générale de la Sûreté nationale (Dgsn).
La Dgsn, qui met en garde contre les
tentatives de propagation de la consommation de drogue parmi les femmes,
notamment les mineures, réaffirme l'intensification de ses efforts de concert
avec d'autres services afin de poursuivre
les personnes impliquées dans ces activités criminelles.
Dans ce cadre la Dgsn a appelé toutes
les composantes de la société à coopérer avec ses services afin de pouvoir lutter contre les dangers de la drogue et
empêcher sa propagation dans la société et à dénoncer toute activité liée au trafic de drogue sur le numéro vert 15-48.
R. B.
Accidents de la route
81 morts en une
semaine
81 personnes ont trouvé la mort et 735
autres ont été blessées dans 425 accidents de la route survenus durant la
période allant du 14 au 20 avril , indique
jeudi un bilan de la Gendarmerie nationale.
La wilaya d'Alger vient en tête de ce
bilan avec 28 accidents (5 morts et 33
blessés) suivie de la wilaya de Aïn Defla
(17 accidents) puis Boumerdès (16 accidents).
Les services de la Gendarmerie nationale ont rappelé que le facteur humain
reste la principale cause de ces accidents, outre l'insouciance des piétons,
et l'état des véhicules et des routes.
R. N.