asnieres-sur-seine
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archiSTORM architecture + design + art ASNIERES-SUR-SEINE COMMENT ALLIER MIXITE ET ATTRACTIVITE AUTOUR DU POLE MULTIMODAL LES COURTILLES PIERRE DE COUBERTIN Rédactrice du dossier : Delphine Désveaux Avec l'aimable participation de Sébastien Pietrasanta (maire d’Asnières-surSeine,conseiller régional d’Île-de-France), Josiane Fischer (premier maire adjoint en charge de l'urbanisme), Dominique Lyon (architecte urbaniste lauréat), Albert Le Roux (responsable communication à la mairie d'Asnières). ARCHISTORM Directeur de publication, éditeur : Marc Sautereau marc-sautereau@archistorm.com Rédactrice en chef : Michèle Leloup leoup.m@orange.fr Responsable du dossier : Astrid Boisselet astrid-boisselet@archistorm.com Direction artistique, maquette : Chloé Gibert-Sander c.gibert-sander@bookstorming.com Direction de production : Maryline Robalo m.robalo@bookstorming.com Relecture : Cécile Amen, Cécile Michel Publicité : Leslie Brochot leslie-brochot@archistorm.com Marie-Lou Lizé ml-lize@archistorm.com Rédaction : Archistorm 18-20 rue de la Perle 75003 Paris Tél : 00 33 (0)1 42 25 15 58 Mail : archistorm@archistorm.com Web : www.archistorm.com SEM 92 Président : Alain-Bernard Boulanger Directeur général : Hervé Gay Directeur de la communication : Elisabeth Tran Directeur de la stratégie et du développement urbains : Anne Blondeau Directeur adjoint en charge du Pôle Conseil, Études & Stratégie urbaine : Véronique Tirant Abonnement : - France : Archistorm c/o D.I.P. 18, quai de la Marne 75164 Paris Cedex 19 - Autres pays : s’adresser au journal - Bulletin d’abonnement en page 144 Diffusion : - Prestalys en kiosques - DIF’POP en librairies Imprimé en Italie Chez Arti Grafiche, via Vaccareccia 57, 00040 Pomezia - Roma Bimestriel. Le numéro : 7,90 euros Commission paritaire : 0914T83530 Dépôt légal : à parution le 1er mars 2011 N°ISSN : 1763 – 6361 Archistorm est édité par Bookstorming Tiré à part d’archiSTORM n°47, mars/avril 2011 Le magazine décline toute responsabilité pour tous les manuscrits et photos qui lui sont envoyés. Les articles et photos publiés n’engagent que leurs auteurs. Tous droits de reproduction réservés. Quatrième ville des Hauts-de-Seine située en première couronne, Asnières-sur-Seine jouit d’une desserte exceptionnelle qui lui permet de s’inscrire dans les enjeux du Grand Paris. Au nord de la ville, le quartier « les Hauts d’Asnières-sur-Seine » bénéficie d’un renforcement des infrastructures de transport : arrivée du métro en 2008 et du tramway en 2012 combiné à un accès directe à l’A86. C’est pourquoi la Ville a souhaité porter une attention toute particulière au quartier qui jouxte le pôle multimodal, au-delà du programme initial défini par le projet ANRU. Le nouveau quartier Pierre de Coubertin bénéficie d’une double façade urbaine et d’une importante offre foncière générant une forte attractivité. En juin 2009, le syndicat mixte des Hauts d’Asnières, composé de la ville d’Asnières-sur-Seine et du département des Hauts-de-Seine, en a confié l’aménagement à la SEM 92 qui a engagé un dispositif opérationnel aussi atypique que pragmatique. Au nord-ouest de la ville, en lisière et en sortie de l’A86, « les Hauts d’Asnières » est un quartier « disparate et distendu » issu de l’urbanisation des années 1960. Ignorant son environnement ou les relations avec la ville limitrophe de Gennevilliers, cet urbanisme monofonctionnel a généré, comme souvent, l’isolement et l’introversion du quartier. Aujourd’hui, le prolongement de la ligne 13 du métro, la requalification du boulevard urbain Pierre de Coubertin, l’arrivée pro- chaine de la ligne du tramway T1 et son implantation en entrée de ville sont une opportunité dont la Municipalité s’est saisie pour porter un projet ambitieux et emblématique à l’échelle de son territoire. Concessionnaire du syndicat mixte des Hauts d’Asnières, la SEM 92 a pour mission de « fabriquer » un quartier dense, mixte, animé, qui relie avec cohérence les différents tissus urbains, en intégrant notamment les logements sociaux des années 1960. COMMENT ARTICULER ECHELLE METROPOLITAINE ET ECHELLES DE "VIE" « Aujourd’hui le quartier des Hauts d’Asnières se situe au cur des enjeux métropolitains du Grand Paris, à mi-chemin des pôles économiques de La Défense et de la plaine Saint-Denis. Depuis sa construction dans les années 1960, ce quartier souffrait de son enclavement et de son isolement. L’arrivée du métro en 2008, du tramway T1 en 2012, et sans doute demain d’une station Grand Paris ou Arc Express, changent complètement la donne : ce quartier est l’un des mieux desservis en infrastructures de transport dans le nord-ouest parisien. 29 de béton. Le projet Du Besset-Lyon que nous avons retenu va redessiner le quartier des Courtilles et contribuer à relier les Hauts d’Asnières au reste de la ville. Notre ambition est de faire d’Asnières une ville plus homogène humainement en privilégiant les conditions de la mixité sociale. Pour cela, nous allons développer l’implantation d’entreprises et de commerces de proximité et favoriser davantage l’accession à la propriété. » Sébastien Pietrasanta, maire d’Asnières-sur-Seine, conseiller régional d’Île-de-France Ces territoires nés dans les années 1960 souffrent souvent d’une forme de monotonie architecturale faite de barres et de tours Trois questions à Josiane Fischer, premier maire adjoint en charge de l’urbanisme Le quartier des Hauts d’Asnières fait l’objet d’une convention ANRU. Pourquoi avoir choisi un développement particulier pour le pôle Pierre de Coubertin ? Quand nous sommes arrivés en 2008, nous avons souhaité donner aux abords de la station de métro une impulsion économique plus importante. C’est pourquoi nous avons mis en place une restructuration ambitieuse avec des logements diversifiés, des commerces, un pôle à dominante sportive et, pour la première fois dans les Hauts d’Asnières, des immeubles de bureaux. La consultation que nous avons lancée avec la SEM 92 a permis à trois grands noms de l’urbanisme de faire évoluer la programmation grâce à un processus d’élaboration itératif. Quel était l’intér˜t de ce dispositif ? Cette méthodologie a indubitablement créé une émulation. Chaque étape a vu naître des confrontations d’idées qui ont fait évoluer les prescriptions de la ville et de l’aménageur. Ainsi, grâce au dialogue, au partage des réflexions et aux propositions des trois équipes – et je tiens à saluer le travail de Dietmar Feichtinger, très moteur et novateur dans le processus –, nous avons pu aboutir au très beau projet de Du Besset-Lyon. En quoi le projet lauréat fait-il la différence ? Il constitue la meilleure réponse économique, offre une grande flexibilité et présente une réelle vitrine de ce que nous cherchons à développer. Le gymnase, aussi original que structurant pour la façade urbaine, valorise le site et s’adresse à tous les Asniérois par la profondeur de champ qu’il dégage. (Propos recueillis par Delphine Désveaux) Les acteurs Maîtrise d’ouvrage - Aménageur • SEM 92 1/ Réconciliation : Une réconciliation urbaine qui se structure par un réseau de voies nouvelles raccordées, reliées et support d’animation Rue Poincaré Pôle multimodal Avenue nouvelle Gymnase Les partenaires Avenue de la Redoute • Ville d’Asnières-sur-Seine • Conseil général des Hauts-de-Seine : Direction des infrastructures de transports, direction de la voirie • RATP • Villes limitrophes : Gennevilliers, Colombes Les experts • Albert Amar, architecte urbaniste en chef de l’opération des Hauts d’Asnières et maître d’œuvre des espaces publics • Isabelle Crosnier, programmiste du stade, du gymnase et de la maison des loisirs et de la culture • Hydratec, BET hydraulique • Cushman & Wakefield, expert en programmation commerciale et en immobilier d’entreprise • Agence Carbonnet : expertise parking en infrastructure 1 Boulevard Pierre de Coubertin archi _ partenariat archiSTORM COMMENT VALORISER ET RENDRE PERENNE L’ATTRACTIVITE EXCEPTIONNELLE DU SITE Les objectifs sont multiples : > Valoriser une offre diversifiée et complète de mobilité : la Ville accessible pour tous Chiffres clés > Rendre naturelles et lisibles les relations vers les quartiers existants • Dates contractuelles de concession pour l’aménagement : 2009 - 2016 > Articuler les échelles territoriales et locales, les pratiques collectives et domestiques • Superficie du site : 10 ha > Intégrer la programmation mixte : équipements sportifs, logements et bureaux, commerces • Logements : 35 000 m2 Shon (dont 20 000 m2 en accession) > Créer un pôle économique et commercial attractif fondé sur une programmation réaliste • Bureaux : 35 000 m2 Shon • Équipements sportifs : 4 000 m2 Shon > Proposer des morphologies urbaines et architecturales adaptées aux dualités d’usages et d’ambiances • Commerces : 4 000 m2 Shon • Création de voieries : 800 m > Redonner une place à l’aménagement d’espaces publics et paysagers • Investissements : 40 M d'euros TTC 31 UNE CONSULTATION ORIGINALE La nécessité de combiner une restructuration urbaine avec l’insertion architecturale de trois équipements sportifs consommateurs d’espaces et a priori faiblement générateurs d’urbanité, la volonté de raccorder le nouvel aménagement au quartier existant, les contraintes techniques conditionnées par les risques d’inondation et la présence d’infrastructures ferroviaires ont conduit la SEM 92 à engager un dispositif de collaboration ouvert et progressif afin de caler à l’opérationnel, la concession d’aménagement prenant fin mi-2016. Dans un esprit de dialogue, la consultation a fait appel à trois équipes d’architectes urbanistes de renom, Dietmar Feichtinger, François Leclercq et Dominique Lyon. Pour permettre aux équipes d’avoir une bonne connaissance de la commande et du quartier, le processus d’élaboration de l’aménagement s’est déroulé en plusieurs temps. Lors d’une première phase dite ouverte, des réunions techniques ont rassemblé les trois équipes d’urbanistes avec les services techniques concernés (ville, RATP…) et des experts extérieurs pour identifier clairement les enjeux (programmation commerciale, équipements publics, contraintes techniques…) et faire émerger des propositions. À l’issue de ces rencontres, chaque équipe a présenté ses hypothèses et ses orientations. En fonction de l’accueil donné aux différents scénarios, les opérateurs ont modifié le cahier des charges sur les bases duquel s’est engagée la seconde phase de la consultation, dite fermée, au cours de laquelle chaque équipe a finalisé son projet personnel. Désigné en novembre 2010, le projet lauréat est celui de l’agence Du Besset-Lyon associée aux paysagistes Ter. Courant 2011, les trois équipes pourront participer aux deux concours de maîtrise d’uvre pour la construction des équipements sportifs (gymnase et stade) et la maison des loisirs et de la culture. Le reste des programmes fera l’objet de consultations promoteurs/architectes. Calendrier Phase 1 « ouverte » • Mars à mai 2010 : réunions techniques, définition des enjeux, contraintes, ambitions du projet • Mai à juin 2010 : orientations et scénarios urbains et programmatiques > Intégrer les contraintes techniques : zone inondable, réseaux ferrés en sous-sol, conflits de déplacements • Septembre 2010 : recalage du cahier des charges par la maîtrise d’ouvrage 3/ Le concept du « bois clair » réunit les espaces publics et espaces résidentiels en définissant un paysage cohérent : Les espaces publics favorisent le maillage et la connexion des différents secteurs du quartier (rues, parvis, coulée verte). Leur traitement se prolonge dans les îlots privés ou sportifs avec l’idée d’un « bois clair » qui se déploie sur l’ensemble du quartier et dont le traitement architectural des futurs bâtiments devra tenir compte. Phase 2 « fermée » • Septembre 2010 : projet individuel des équipes • Novembre 2010 : projet Du Besset-Lyon lauréat • Printemps 2011 : concours de maîtrise d’œuvre pour les équipements sportifs (gymnase, piste d’athlétisme) • Mai 2011 : lancement de la consultation promoteurs Équipements sportifs 2 1 Bureaux Logements Commerces Gymnase 2/ Attractivité : Un pôle économiquement viable défini par le projet qui forme un ensemble cohérent en rassemblant : - un pôle économique qui concentre les immeubles de bureaux (25 000 m2 à 35 000 m2) de part et d’autre de la nouvelle voie, en vis-à-vis de l’opération tertiaire Connexio développée par Gennevilliers (52 500 m2), de manière à constituer un pôle de près de 80 000 m2 d’immobilier d’entreprise. - Une offre commerciale directement connectée aux voies de circulations urbaines et aux transports en commun. - Un pôle sportif au cur du quartier qui présente un fort potentiel d’animation urbaine et vient conforter l’attractivité du secteur. 3 archi _ partenariat 13 ENTRETIEN AVEC DOMINIQUE LYON, 33 5 architecte urbaniste laurEat LES VERTUS DU DIALOGUE Que pensez-vous de la méthodologie appliquée ? La SEM 92 a mis en place une méthode très productive qui a permis aux trois équipes de maîtrise d’uvre concurrentes de rencontrer en phase ouverte des consultants en commerces et tertiaire, des programmistes ainsi que les services techniques compétents (services du réseau enterré et des superstructures de la RATP, services techniques de la ville, services de la DDE sur la question de la prévention des risques d’inondation…). De pouvoir aborder ainsi en direct toutes les questions nous a permis d’appréhender les problématiques techniques de la RATP ou de 4 la DDE et de faire entendre nos arguments. Cela nous a donné l’occasion de modifier la programmation qui a été révisée par les élus. Nous avons ainsi avancé avec pragmatisme sur un projet « informé », ce qui est bien plus intéressant que de travailler à partir d’un programme figé : s’il s’était agi d’un concours, nous aurions certainement contesté le cahier des charges, avec le risque que cela suppose, mais nous n’aurions pas fait la part des choses entre les réelles contraintes techniques et les idées reçues. Quelles difficultés présentaient le site ? Les contraintes étaient extr˜mement complexes à gérer : la proximité de l’A86, l’accès au port de Gennevilliers par la RD19, les lignes enterrées de la RATP, les problèmes d’inondation et l’intégration de grands équipements sportifs qui produisent une dilatation de l’espace. (Propos recueillis par Delphine Désveaux) Le projet lauréat : réconciliation, ouverture et mixité attractive • Du Besset-Lyon Architectes Urbanistes • Agence TER – Paysagistes • RFR éléments – BET HQE • VP & GREEN Engineering – BET Structures • ATPI – BET VRD • 8’18’’ – Éclairagiste • MDETC – Économiste Malgré la complexité des contraintes, la réponse du projet lauréat semble aussi cohérente qu’évidente, ce qui est sans doute la marque d’un projet juste. 4/ Visibilité : La visibilité est assurée par la création de repères sur les façades urbaines : - Un gymnase, signal fort : « monument » sur l’avenue de La Redoute. - La station de métro-tramway requalifiée, valorisée dans un programme immobilier global. - Un vocabulaire architectural et paysager repérable et remarquable sur les deux grands boulevards : Redoute et Coubertin. - Des jeux d’ouverture sur les façades des bâtiments exprimant les relations intérieur/extérieur. 5/ Lieu de destination : Transports, mixité des programmes, lieu de travail, animation sportive, zone de chalandise conséquente, vocabulaire architectural contemporain contribuent à faire de ce quartier une destination vivante et attractive. archi _ partenariat Quels sont pour vous les grands enjeux de cet aménagement ? La parcelle AG3 est un grand vide avec un nud d’infrastructures. L’objectif de la Ville est de recréer une vitalité autour de la nouvelle interconnexion tout en ne tournant pas le dos aux Hauts d’Asnières. Notre souci a été de ne pas opposer les différents tissus mais au contraire de retrouver une cohérence. 1 LES DEUX AUTRES PROJETS 1/ DFA | Dietmar Feichtinger architectes Perspective du quartier Henri Poincaré et plan masse 2/ François Leclercq architecte Plan masse 1/500 et perspective de la place du métro, vue depuis l’avenue de la Redoute 2 Satisfaite de cette démarche initiée dans le dialogue et le travail progressif et par la réelle cohérence des propositions de l’agence Du Besset-Lyon, la SEM 92 va poursuivre cette méthodologie opérationnelle et pragmatique pour conduire le projet dans les mois à venir.