Fiches pédagogiques - Parc naturel régional de Briere
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Fiches pédagogiques - Parc naturel régional de Briere
Découvrez le patrimoine naturel et culturel du Parc naturel régional de Brière... … au travers de fiches pédagogiques illustrées Mars 2010 Edité par le Parc naturel régional de Brière Crédits photos: Parc naturel régional de Brière (sauf mention contraire) INTRODUCTION Les Parcs naturels régionaux sont des territoires habités aux patrimoines naturel et culturel riches et variés. Ils prônent un développement harmonieux de leur territoire, et font le pari que l’homme et la nature ne s’opposent pas. La Brière, les marais salants en sont des exemples dans notre environnement quotidien ; ils constituent de merveilleux outils pédagogiques pour le développement durable. Le rôle du Parc naturel régional est bien sûr de préserver ces espaces pour leurs richesses naturelles et culturelles, il est également de les faire connaître et de mieux les faire comprendre, au travers notamment des fiches pédagogiques contenues dans ce livret. Un effort particulier de synthèse et de présentation a été fait pour rendre ce livret à la fois informatif et pédagogique. Ces fiches apportent sur chaque thème l’information essentielle et elles permettront aux utilisateurs de s’appuyer sur des présentations simples pouvant servir de base à un travail plus approfondi. Ce livret peut également être consulté ou emprunté au : Centre de documentation Augustin Vince 214 rue du Chef de l’île - Fédrun 44720 Saint Joachim 0240916868 documentation@parc-naturel-briere.fr Sommaire Fiches pédagogiques Axe A Présentation générale Parcs naturels régionaux de France Fiche 1 Parc naturel régional de Brière Fiche 2 Géologie du bassin briéron, de la dernière glaciation à nos jours Fiche 3 Bassin versant et marais du Mès Fiche 4 Fonctionnement de l’eau dans les marais du Brivet et de Brière Fiche 5 Paysages du Parc naturel régional de Brière Fiche 6 Axe B Aspects humains Archéologie et préhistoire Fiche 1 Histoire Fiche 2 Habitat et chaumière Fiche 3 Tourbe et tourbage Fiche 4 Batellerie Fiche 5 Exploitation du roseau Fiche 6 Elevage Fiche 7 Poissons et pêche Fiche 8 Activité traditionnelle bien ancrée : la chasse au gibier d’eau Fiche 9 Art, culture et littérature Fiche 10 Savoir-faire Fiche 11 Axe C Patrimoine naturel (présentation du milieu ) Marais et bocages (batraciens, triton crêté, natura 2000) Fiche 1 Roselière et enjeux de gestion (butor) Fiche 2 Milieu aquatique (anguille, loutre) Fiche 3 Paysage maritime et biodiversité Fiche 4 Invasions biologiques (écrevisse, jussie) Fiche 5 Mars 2010 Parcs naturels régionaux de France AXE A : Présentation générale Fiche 1 Définition : Un Parc naturel régional est un territoire rural habité, reconnu au niveau national pour sa forte valeur patrimoniale et paysagère, mais fragile, qui s’organise autour d’un projet concerté de développement durable - la charte -, fondé sur la protection et la valorisation de son patrimoine. Le territoire d’un Parc naturel régional représente une entité naturelle et paysagère remarquable dont l’intérêt est reconnu au niveau national. Il s’appuie aussi sur l’affirmation d’une identité forte. Chaque Parc naturel régional a ses propres spécificités territoriales, ses caractéristiques paysagères et naturelles. C’est la qualité (naturelle, culturelle, patrimoniale, paysagère), et l’identité de son territoire qui caractérisent chaque Parc naturel régional. 1- Vocation Un Parc naturel régional a pour vocation de protéger et valoriser le patrimoine naturel, culturel et humain de son territoire en mettant en œuvre une politique innovante d’aménagement et de développement économique, social et culturel, respectueuse de l’environnement. Ph.Pnr Loire Anjou Tourai- La charte : La charte est le contrat qui concrétise le projet de protection et de développement de son territoire pour 12 ans. Elle est le résultat d’une large concertation entre les forces vives du territoire, collectivités territoriales et partenaires. La charte fixe les objectifs à atteindre, les orientations de protection, de mise en valeur et de développement du Parc, ainsi que les mesures qui lui permettent de les mettre en œuvre. Elle engage les collectivités du territoire (communes et structures intercommunales), le Département et la Région qui l’ont adoptée, ainsi que l’Etat qui l’approuve par décret. Ph.Pnr Brenne Ph.Pnr Brenne Ph.Pnr Gatinais français 2- Missions Un Parc naturel régional exerce ses missions dans les domaines suivants : la protection et la gestion du patrimoine naturel, culturel et paysager l’ aménagement du territoire le développement économique et social l’accueil, l’éducation et l’information l’expérimentation Ph.Pnr Brenne Ph.Pnr Brenne Ph.Pnr Gatinais français Mars 2010 ZOOM : La Fédération des Parcs naturels régionaux de France, créée en 1971, est le porte parole du réseau des Parcs naturels régionaux. Elle se fixe pour objectifs : - de représenter les intérêts collectifs des Parcs naturels régionaux auprès des instances nationales et internationales - de participer à la définition et à la mise en œuvre de la politique en faveur des espaces ruraux français - de diffuser et faire connaître l’ éthique des Parcs naturels régionaux et leurs actions, en France et à l’ international Les Parcs naturels en France : Les dates importantes •1870 : Création du Parc de Yellowstone (USA) : 1er Parc naturel créé au niveau mondial. 3- Les Parcs naturels régionaux … des territoires très diversifiés Montagne : Queyras, Corse... Moyenne Montagne : Volcans d’Auvergne, Haut Languedoc... Bocage : Normandie-Maine, Avesnois... Zones humides : Brière, Marais du Cotentin et du Bessin... Plateaux karstiques : Grands Causses, Vercors... Fleuves et estuaires : Loire-Anjou-Touraine, Landes de Gascogne... Façades littorales : Armorique, Camargue... •1960 : Institution des Parcs nationaux français. •1963 : Création du 1er Parc national français : La Vanoise. Les Parcs naturels régionaux en chiffres •1967 : Décret n° 67-136 instituant les Parcs naturels régionaux. - Les Parcs naturels régionaux couvrent 7 millions d’hectares, soit 12% du territoire •1968 : Création du 1er Parc naturel régional : Saint Amand Raisme. - 3 millions de personnes vivent dans un Parc naturel régional, réparties dans près de 4 000 communes •1971 : Création du Ministère de la Protection de la Nature et de l’Environnement (le 1er en Europe). Création de la Fédération des Parcs naturels régionaux - 21 Régions et 69 Départements sont pour partie classés Parc naturel régional En savoir plus : Parc national – Parc naturel régional - Centre de documentation Augustin Vince, Centre administratif du Parc La spécificité d’un Parc naturel régional par rapport à un autre espace protégé réside non seulement dans la complémentarité entre ses objectifs de protection et de développement, mais aussi dans l’engagement volontaire de l’ensemble des partenaires à orienter leurs interventions au bénéfice de l’environnement et du patrimoine dans le cadre du contrat qu’est la charte du Parc. - Guihéneuf Bernard et al, 2007 - Pigelet-Lambert, 2007 - Fresko Jean-Jacques, 2007 - www.parcs-naturelsregionaux.fr Ainsi, un Parc naturel régional induit des mesures de gestion et de protection de valeur contractuelle pour l’ensemble de son territoire, à la différence d’autres espaces protégés de valeur réglementaire. Un Parc national est constitué d’un «coeur», monument exceptionnel de la nature, et d’une aire d’adhésion. L’Etat, en classant le Parc national par décret, se porte garant au regard de la communauté internationale de la protection de ce «coeur» de Parc. Il confie la gestion du Parc à un établissement public national, compétent pour l’application de sa réglementation spéciale. Une charte d’adhésion traduit la solidarité écologique entre le «coeur» et les territoires environnants. Comme celle d’un Parc naturel régional, cette charte engage les communes adhérentes et les autres collectivités publiques. Parc naturel régional de Brière AXE A : Présentation générale Fiche 2 « C’était bien elle : dix mille hectares de silence et de nudité, un immense lotus bleu épanoui au milieu du cirque de l’atmosphère. » Ainsi s’exprimait Alphonse de Châteaubriant, dans ses notes de voyage (publiées en 1923) quand, pour la première fois, il découvrit la Brière. Au cœur des marais émerge un chapelet d’îles habitées : Fédrun, Mazin, Errand… Une rivière, le Brivet, traverse ces zones inondables de près de 20 000 ha, avant de se jeter dans la Loire au pied du Pont de SaintNazaire. 1- Géographie Encadrés par les estuaires de la Loire et de la Vilaine, les marais briérons s’insèrent dans un ensemble harmonieux de zones humides (golfe du Morbihan, marais salants de Guérande, lac de Grand-Lieu) où histoire naturelle et histoire humaine ont forgé des territoires d’exception. 2- Le Parc naturel régional de Brière Le territoire de 17 communes est classé, partiellement ou en totalité selon les cas, Parc naturel régional depuis 1970. Quelques chiffres : Le Parc naturel régional est caractérisé notamment par l’importance des zones humides et un patrimoine bâti de chaumières exceptionnel. Superficie totale : 49 000 ha. Zones humides sur le Parc : environ 17 000 ha. Marais de Grande Brière Mottière : environ 7 000 ha. 18 communes adhérentes et 3 communes associées. Il s’adosse au Sud au pôle industrialo portuaire qui s’étend en rive Nord de l’estuaire de la Loire de Saint-Nazaire à Donges. Les entreprises emploient une part importante des habitants du Parc : construction navale, aéronautique, raffinerie… 17 communes territorialement concernées. 70 000 habitants sur le territoire et 155 511 habitants dans les 18 communes adhérentes (recensement 1999). Au Sud-ouest et à l’Ouest, les communes littorales ont une vocation touristique affirmée. La Brière, qui offre aux estivants un arrière pays aux multiples intérêts (paysager, culturel, environnemental), contribue fortement à l’attractivité du territoire qui bénéficie d’importantes dessertes routières et d’une ligne TGV. Mars 2010 ZOOM : Les communes du Parc naturel régional de Brière sont regroupées en 3 intercommunalités la Communauté d’Agglomération Côte d’Amour Presqu’île Atlantique - CAP Atlantique la Communauté d’Agglomération de la REgion Nazairienne et de l’Estuaire - CARENE la Communauté de Communes de Pontchâteau Saint-Gildas-des-Bois - CCPSG Le comité syndical du Syndicat Mixte du Pnr Brière est composé de 54 membres, représentant : - le Conseil Régional des Pays de la Loire 3- L’organisation du Parc naturel régional de Brière La gestion du Parc naturel régional est confiée à un Comité Syndical composé de représentants des collectivités adhérentes, et chargé de l’application de la charte « objectif 2010 » - le Conseil Général de Loire– Atlantique - les communes adhérentes - la ville de Nantes - la Commission Syndicale de Grande Brière Mottière - le Syndicat Mixte d’Aménagement Hydraulique du Bassin du Brivet, ainsi que de membres associés: - la Chambre de Commerce et d’Industrie de Saint-Nazaire (44) L’équipe technique, composée de 29 personnes, met en œuvre les actions définies dans la charte, en fonction des priorités déterminées par le Comité Syndical. soutenir les activités favorisant un développement durable du territoire soigner le cadre de vie des habitants maintenir la biodiversité améliorer la qualité de l’eau PARC NATUREL REGIONAL valoriser le patrimoine soutenir une agriculture durable éduquer au territoire et sensibiliser à son devenir accueillir les visiteurs dans le respect du patrimoine naturel et culturel - la Chambre d’Agriculture (44) - la Chambre de Métiers (44) - les communes de Besné, Pontchâteau, Prinquiau Une prochaine extension du Parc naturel régional ? Centré autour du marais indivis de Grande Brière Mottière, le territoire du Parc naturel régional de Brière couvre pour partie seulement les marais du Brivet. Il en va de même pour les marais côtiers du Mès, au Nord-Ouest du Parc. En savoir plus : - Guihéneuf Bernard, 2007 - Carte IGN 1/50 000e : le Parc naturel régional de Brière - Centre de documentation Augustin Vince, Centre administratif du Parc - www.parc-naturel-briere.fr/ carte d’identité/objectif 2010 Dans le cadre de la révision de charte, qui a lieu tous les 12 ans, une réflexion est engagée pour étendre le territoire du Parc aux communes de Besné, Mesquer, Pontchâteau et Prinquiau, afin d’aboutir à une meilleure cohérence entre le périmètre du Parc naturel régional et les espaces de marais. Géologie du bassin briéron, de la dernière glaciation jusqu’à nos jours AXE A : Présentation générale Fiche 3 Définition : Ère Quaternaire : période géologique récente caractérisée par l’apparition de l’homme La géologie du bassin briéron s’intègre dans le schéma général de l’histoire géologique de la Bretagne méridionale avec l’une des dépressions les plus étendues de cette région. Cette grande surface actuellement marécageuse résulte du comblement d’une zone d’effondrement, comprise entre la faille du coteau de Guérande et le Sillon de Bretagne. Transgression : élévation du niveau marin en période de réchauffement climatique Socle : en géologie, roche sur laquelle repose le sol Roche métamorphique : formée par la recristallisation de roches sédimentaires sous l'action de la température et de la pression 1- Coupe géologique, d’après la Société Béarnaise, 1955 Quelques chiffres : Altitude maximum du Sillon de Bretagne : 90 m Lors de la dernière glaciation quaternaire, il y a 17 000 ans, la mobilisation importante de l’eau dans les calottes glacières provoque une baisse du niveau marin, soit environ 120 m au dessous du niveau marin actuel des mers. Surface du bassin versant : 80 000 ha L’essentiel du comblement s’est fait à l’Ère Quaternaire (Holocène) avec la remontée du niveau de la mer (transgression flandrienne). La sédimentation est donc constituée de vases grise, verte ou bleue d’origine marine surmontées d’une tourbe brune, puis noire. Surface des marais briérons : 18 000 ha Durant cette période, l’histoire de la Brière a été influencée par sa position de bassin côtier, parcouru par le Brivet et des petits cours d’eau notamment en bordure de l’estuaire de la Loire : selon les époques, les marais ont donc été soumis à l’influence marine ou fluviatile. Épaisseur maximum des sédiments argileux : 27 m Le socle de la région considérée est essentiellement constitué par des roches métamorphiques : à l’est de la Brière, les micaschistes forment l’essentiel des affleurements de Besné (12 m), Donges (20 m) et Montoir (5 m) ; à l’ouest, les micaschistes viennent butter contre les granites de Guérande. L’ensemble de ces marais est à une altitude moyenne de +1m NGF, excepté en bordure de Loire où un bourrelet sablo-vaseux culmine à +3m NGF. Mars 2010 ZOOM : Les mortas Utilisés depuis des temps immémoriaux dans la construction des charpentes de chaumières et aujourd’hui par les sculpteurs, ces troncs d’arbres parfois gigantesques, sont les témoins « fossilisés » de la forêt jadis engloutie sous les eaux d’inondation… Les caprices de la nature et l’imagination débordante des hommes ont alimenté quantité de légendes populaires, mais aussi les écrits des savants et des romanciers ! Aujourd’hui, les études scientifiques (analyses polliniques et datations au carbone 14) rétablissent la véritable histoire... Définition : 2- La naissance des marais briérons BP : de l’anglais Before Present, soit avant l’époque actuelle 4 000 ans d’histoire naturelle pour une des plus grandes zones humides d’Europe occidentale... Néolithique : période de la Préhistoire comprise entre 6 500 et 4 000 BP marquée par la naissance de l’agriculture Avec le retrait de la mer vers 4 500 BP, les hommes du Néolithique mettent à profit cette nouvelle situation pour se déplacer dans la cuvette et exploiter la forêt de chênes qui s’y développe. Palustre : se dit des organismes qui vivent dans les zones de marais Tourbe : matière organique issue de la décomposition lente, mais incomplète, de la végétation dans un milieu saturé en eau et privé d’oxygène La Brière vers 4 500 BP La fin de cette période, vers 3 800 BP, voit progressivement dépérir la forêt de chênes au profit de fourrés humides à aulnes, saules et bouleaux. Une tourbe brune commence à se former. Lentement repoussés par le marais qui s’impose, les hommes quittent la Brière devenue inhospitalière. L’installation de zones palustres à massettes, laîches et roseaux souligne le début de l’apparition de la tourbe noire. La Brière vers 3 000 BP Les actions menées sur le territoire du Parc : En savoir plus : - PnrB,1977 - Bonnet Patrick et al, 2004 - Visset Lionel, 1990 - PnrB, 1998 - Sellier Dominique, 2007 - Portal Claire, 2009 - PnrB, 2005 Depuis 1970, de nombreuses études scientifiques visant à comprendre la mise en place des paysages de Brière se sont succédées. Alliant analyse des pollens et découvertes archéologiques, elles ont permis de retracer l’histoire naturelle et humaine de ces étendues marécageuses. Les ouvrages de vulgarisation et articles rédigés à partir des résultats obtenus font encore référence. Il s’agit notamment de « 8 000 ans en Brière » de Lionel Visset, « Histoire géologique récente de la Brière » de Daniel Prigent. Une exposition sur la tourbe et les mortas est par ailleurs disponible en prêt au Centre administratif du Parc. Plus récemment, les géographes du CNRS et de l’Université de Nantes (Laboratoire Geolittomer, Igarun), en partenariat avec le Parc, ont développé des études sur la géomorphologie de la Presqu’île Guérandaise. Celles -ci ont fait l’objet de nombreuses publications scientifiques consultables au Centre de documentation Augustin Vince et d’un ouvrage de vulgarisation (Claire Portal, 2009) destiné au grand public et aux enseignants intéressés par le sujet. Bassin versant et marais du Mès AXE A : Présentation générale Fiche 4 D’après C. Portal, 2009 Définition : Bassin versant : espace drainé par un cours d’eau et ses affluents Zone intertidale : espace maritime compris entre le niveau des pleines mers et celui des basses mers Etier : chenal de marée conduisant l’eau de mer jusqu’aux salines Saliculture : activité de production de sel Conchyliculture : production de coquillages Claire : bassin d’affinage de coquillages (huîtres, palourdes) Phytoplancton : organismes végétaux microscopiques en suspension dans l’eau Situé au Nord-Ouest du territoire du Parc, le bassin versant du Mès est caractérisé par une remarquable diversité paysagère. Le Mès, petit fleuve côtier de 15 kilomètres, prend sa source sur la commune de Guérande et traverse des zones inondables qui, de l’amont vers l’aval, sont marquées par des successions végétales établies selon un gradient croissant de salinité. Cette ancienne vallée comblée par des sédiments marins s’ouvre à l'ouest dans l'Océan Atlantique, entre la Pointe de Merquel (commune de Mesquer) et celle de Pen-Bé (commune d’Assérac). A proximité de la Baie de Pont-Mahé s'étend une zone intertidale constituée par les traicts de Pen-Bé au nord et de Rostu au sud, soit au total 263 hectares de vasières exploités pour partie par l’homme. 1- Typologie des paysages et activités humaines Les eaux douces du Haut-Bassin drainent des terrains d’aspect bocager où se pratique l’élevage. Les ruisseaux, souvent modifiés en fossés, contribuent aux délimitations des parcelles. La vallée moyenne, située en amont de la zone marquée par la présence permanente d’eau salée, est caractérisée par un paysage de roselière, autrefois exploitée pour la couverture en chaume. Dans la basse vallée, aménagée (les traicts), se pratiquent pêche à pied, saliculture et conchyliculture, des vannages spécifiques permettant l’admission et l’évacuation des eaux marines. 2- Des paysages maritimes préservés pour une exploitation adaptée : la conchyliculture P. Bonnet Quelques chiffres : Surface totale du bassin versant : 11 360 ha Surface des zones humides sous influence marine : 650 ha Surface des marais salants : 392 ha, 1 350 œillets exploités, 35 paludiers installés 3 000 œillets incultes (données 2004) De l’embouchure du Mès jusqu’à la baie de Pont-Mahé, l’homme depuis toujours a su tirer profit des richesses de l’Océan en développant des pratiques de cueillette (coquillages, crustacés) qui ont petit à petit évolué vers des pratiques d’élevage adaptées à ces milieux abrités. L’oxygénation et la richesse des eaux marines, notamment en phytoplancton, est particulièrement propice à l’élevage des moules sur bouchots et, plus en amont sur l’estuaire, des huîtres en poches : ces concessions conchylicoles s’étendent jusqu’aux anciens marais salants, parfois recreusés en claires sur des terrains acquis par le Conservatoire du Littoral. Cet organisme d’État développe une politique d’achat de terrains privés sur le littoral, et se donne pour double objectif la pérennisation de ces activités économiques tout en facilitant l’accès et l’information du grand public. Mars 2010 ZOOM : Faire cristalliser le sel marin (chlorure de sodium) de manière naturelle en utilisant le processus de concentration par évaporation (actions conjuguées du vent et du soleil) : cela consiste à faire circuler l’eau de mer par gravité depuis le bassin de stockage (vasière) jusqu’aux cristallisoirs en surveillant les niveaux d’eau afin d’optimiser le phénomène d’évaporation. Ainsi, l’eau de mer poursuit un trajet ouvert : quand elle atteint les œillets, elle repart vers l’atmosphère sous forme de vapeur ; en revanche, le sel reste en circuit fermé ; à chaque nouvel apport d’eau, la concentration en sel augmente dans les œillets jusqu’au seuil de cristallisation (saturation vers 280 g/l). Définition : Vasière : bassin de stockage de l’eau de mer rempli à la faveur des grandes marées Fare (F) : bassin d’échauffement inclus dans le circuit d’eau de la saline ; sert à concentrer le sel dans l’eau Aderne (A) : réserve de saumure très concentrée permettant d’alimenter quotidiennement les œillets 3- Des terrains conquis sur la mer pour une production séculaire et originale : la saliculture La situation abritée de l’estuaire du Mès et l’accumulation consécutive de sédiments terrestres et marins ont permis très tôt à l’homme, par endiguements successifs et aménagements, de conquérir ces terrains imperméables sur la mer. Les marais salants de Guérande sont probablement antérieurs au haut Moyen Age ; les premiers documents écrits attestant de concessions attribuées à l’abbaye Saint-Sauveur de Redon datent du 9ème siècle (cartulaire de Redon). L’aménagement des salines du Mès s’est essentiellement opéré aux 14 et 15 ème siècles. La saline : un système labyrinthique astucieux Délivre : petit canal central permettant de distribuer l’eau de l’aderne dans chaque œillet Œillet (O) : lieu où le sel cristallise pendant la période estivale ; lieu de récolte du sel Ladure : surface circulaire d’argile où le sel est hissé hors de l’œillet au moment de la récolte pour égouttage Vasière 25 grammes de sel par litre d’eau de mer Quelques chiffres : Récolte moyenne par œillet : 50 kg de gros sel gris par jour, soit 1,3 tonne par saison, 50 kg de fleur de sel par saison Production annuelle de gros sel gris sur la Presqu’île de Guérande : 10 000 tonnes (moyenne sur 20 ans) Production moyenne française de sel en France : 3 millions de tonnes En savoir plus : - Poisbeau,1980 - Buron Gildas, 1999 - Terre de Sel, 2003 D’après J. PoisbeauHémery, SSNOF Les actions menées sur le territoire du Parc Dans le cadre de démarches partenariales initiées par la Communauté d’Agglomération CAP Atlantique et le Conservatoire du Littoral, le Parc naturel régional et les communes territorialement concernées (Assérac, Saint-Molf) développent des programmes de sensibilisation sur le fonctionnement de ces écosystèmes littoraux. Pour mettre en œuvre ces programmes, l’équipe éducative du Parc s’appuie sur les compétences des acteurs locaux notamment sous forme d’accueil dans les exploitations (ferme marine et salines) et dans la mise en œuvre de chantiers nature. Ce dernier point se décline en 2 grands types d’actions proposées aux scolaires du Territoire : Sensibilisation sur la gestion raisonnée des estrans (plage de Pont-Mahé) et collecte de macro-déchets humains dans le respect de la biodiversité propre à ces milieux (espèces végétales des dunes embryonnaires, nidification d’espèces d’oiseaux patrimoniales). Sensibilisation sur l’envahissement des salines par le Baccharis halimifolia , arbuste Nord-Américain introduit en Presqu’île de Guérande à des fins ornementales et pour lequel des chantiers d’arrachage sont organisés chaque année en liaison avec les paludiers. Fonctionnement de l’eau dans les marais du Brivet AXE A : Présentation générale Fiche 5 Les syndicats de gestion : Comme toute grande zone humide aménagée, les Marais du Brivet font l’objet d’une gestion hydraulique relevant des syndicats. Le Syndicat Mixte pour l’Aménagement Hydraulique du Bassin du Brivet (SMAHBB), regroupant les communes du bassin versant, ainsi que la Commission Syndicale de Grande Brière Mottière (CSGBM) se partagent la gestion de ce vaste territoire. Leurs rôles essentiels sont : d’entretenir le vaste réseau des canaux, d’assurer la gestion de l’eau par la mise en oeuvre de vannes et d’écluses et le respect d’un règlement d’eau. De mettre en œuvre les politiques d’aménagement concertées (SAGE, CREZH). Le fonctionnement hydraulique au fil des saisons : En fonction des conditions climatiques, deux grandes phases hydrauliques se succèdent dans l’année : phase humide (hiver/printemps) et phase sèche (été/automne). Encadrés de bocage et légèrement encaissés entre le Sillon de Bretagne et les coteaux guérandais, les marais du Brivet sont reliés à l'estuaire de la Loire par la rivière « le Brivet » et trois canaux : Le Priory, Martigné et La Taillée, creusés lors d'une opération de dessèchement au 19ème siècle. Le marais de Grande Brière Mottière, avec son statut particulier de marais indivis sur 6 700 hectares d’un seul tenant, a été façonné par les activités des riverains les briérons - au fil des siècles (tourbage, élevage, pêche, récolte du roseau). Le Brivet parcourt 3 zones de marais : les marais du Haut Brivet dans son cours supérieur, ceux de Donges et de la Boulaie dans son cours moyen, et la Grande Brière Mottière indivise dans son cours inférieur. Un ensemble de vannes et d’écluses, construites pour la plupart au début du 19ème siècle, a contribué à isoler ces marais de l'estuaire de la Loire : les eaux rejoignent l’océan avec la marée descendante, lors de l’évacuation des crues hivernales et printanières. Carte des marais du Brivet et de Brière 1- Le cycle de l’eau au fil des saisons Les marais du Brivet sont inondés au début du printemps et plus ou moins asséchés en fin d’automne. L’amplitude annuelle des niveaux d’eau est de 60 à 80 cm et jusqu’à 2 mètres, avec les grandes crues ou les étiages prononcés ; elle s’explique par une pluviométrie annuelle d’environ 800 mm sur le bassin versant et sur l’ensemble des marais : - Octobre à mars : 500 mm - Avril à septembre : 300 mm HIVER - PRINTEMPS : Octobre / avril - Décompartimentation progressive à l’intérieur des marais - Évacuation des eaux vers la Loire à marée basse ETÉ - AUTOMNE : Mai / septembre - Rétention des eaux - Compartimentation progressive - Réalimentation partielle à partir de la Loire estuarienne par le canal de la Taillée Le cycle et l’amplitude moyenne des niveaux d’eau en Brière de 1980 à 2009 Mars 2010 ZOOM : L'avis des scientifiques Enjeux biologiques Les scientifiques et les naturalistes contribuent à éclairer les gestionnaires sur les besoins en eau pour la faune et la flore. Une réflexion concertée avec le Conseil scientifique du Parc permet de faire des propositions de gestion hydraulique en fonction de l’intérêt biologique des secteurs de marais. Plusieurs types de gestion sont préconisés, plus ou moins humides, selon que l’on s’intéresse aux poissons et batraciens, à la végétation, aux oiseaux hivernants ou nicheurs. 2- Un régime de balancement des eaux pour le maintien de l’équilibre biologique Diagramme du paysage marécageux en fonction des saisons, d’après D. Clavreul Un peu d’histoire Au Moyen-Âge et jusqu’au 18ème siècle, tous les marais proches de la Loire, de Saint Nazaire à Donges, étaient recouverts par la mer, submergés par le débordement des eaux de l’estuaire aux grandes marées ; les prairies de Montoir, à ce titre, étaient reconnues pour l’excellence de leur foin : elles font aujourd’hui l’objet d’une protection spéciale (Natura 2000). En 1935, un vannage a été construit sur le Brivet à Méan. Jusqu'à cette époque encore récente, la marée remontait dans le Bas-Brivet, atteignant le port de Rozé (Saint-Malo-de -Guersac). Le facteur eau influence fortement la végétation des prairies humides : des variations du niveau d’eau dépend la diversité des communautés végétales. Elles se répartissent en fonction des durées d’émersion, variables selon la topographie. Pour la faune aquatique, la balance saisonnière des niveaux d’eau est utile quand elle intervient à la bonne période et surtout de façon lente et progressive. La décrue déplace chaque année les limites du milieu aquatique sur des centaines de mètres : le rythme d’assèchement est particulièrement important pour les poissons (brochets) et tous les invertébrés de la chaîne alimentaire (vers, mollusques, insectes et crustacés, …). 3- Les usages et la gestion : un compromis à trouver La gestion de l’eau est un art difficile qui doit composer avec les éléments naturels (évènements climatiques, ruissellement) et avec les besoins des divers groupes d’usagers du marais. Les activités et les différents besoins en eau L’élevage nécessite que les prairies marécageuses soient hors d’eau du printemps à la fin de l’automne. Les usagers chasseurs demandent un niveau d’eau assez haut une grande partie de l’année afin de favoriser le stationnement des oiseaux migrateurs et leur reproduction. Pour la pêche, l’inondation est appréciée en hiver et au printemps : elle favorise l’alimentation et la reproduction des poissons (brochets, perches, carpes…). La coupe de chaume (roseau) pour les toitures s’effectue en hiver et demande peu d’eau sur le marais au moment de la récolte. Enfin, les riverains (habitations) craignent toujours les hautes eaux du fait du risque d’inondation. Les Actions menées par le Parc et ses partenaires sur le territoire : En savoir plus : - PnrB, 2002 - Boulet Annie, 2004 - Centre de documentation Augustin Vince, Centre administratif du Parc - www.parc-naturel-briere.fr - www.loire-estuaire.org En matière de gestion de l’eau, le Parc a un rôle de conseil, d’expertise et d’appui technique. Il n’a pas la responsabilité du fonctionnement hydraulique qui relève des syndicats de gestion. Hydrométrie et qualité des eaux Le Parc de Brière collecte des données sur la zone humide des marais du Brivet-Brière. L’acquisition de données sur les niveaux d’eau sur une longue période de 30 ans permet de constituer une référence. Ces données, ainsi que celles concernant les suivis de la qualité des eaux, sont transmises aux organismes gestionnaires et aux scientifiques. Le Schéma d’Aménagement et de Gestion Estuaire de la Loire (SAGE) Le Parc s’est impliqué dans la réalisation du SAGE qui détermine des objectifs de qualité et de protection des ressources en eau. Il inclut le bassin du Brivet dans sa totalité. Un des outils de mise en œuvre du SAGE est le Contrat Restauration et Entretien des Zones Humides BrièreBrivet, qui organise un programme de travaux sur 5 ans en faveur des milieux aquatiques. Paysages du Parc naturel régional de Brière AXE A : Présentation générale Fiche 6 Le territoire du Parc naturel régional de Brière bénéficie d’une richesse paysagère unique. B. Marquis Paysage : Définition issue de la Convention Européenne du Paysage (Florence - 2000) : « Paysage » désigne une partie de territoire telle que perçue par les populations, dont le caractère résulte de l’action de facteurs naturels et/ou humains et de leurs interrelations (Ch.I. Article 1.a). S. Babonneau Les outils de protection des paysages (et des espaces naturels) : Les sites classés ou inscrits (arrêté ministériel). Les zones humides, avec leurs roselières, buttes, plans d’eau et canaux contrastent avec les paysages ruraux bocagers, tandis que les marais salants constituent à eux seuls des paysages d’exception. 1- Les marais de Brière Le marais indivis, appelé également Marais de Grande Brière Mottière est l’emblème de la Brière. C’est une vaste étendue plane d’où émergent les buttes, les îles et quelques lignes verticales. La faible altitude de ses abords, associée à la présence de la végétation arborescente sur le pourtour, explique la faible exposition aux vues du marais indivis, qu’on aperçoit cependant depuis l’extrémité des chemins ruraux qui le desservent. P. Bonnet Les Zones Naturelles d'Intérêt Ecologique Faunistique et Floristique (ZNIEFF). Les Zones de Protection du Patrimoine Architectural, Urbain et Paysager (ZPPAUP). Les zones « N » des Plans Locaux d’Urbanisme (PLU). Les éléments de patrimoine protégés au titre du L123.1.7 du code de l’urbanisme dans les PLU. Phytolab Le marais privé constitue un paysage encore plus horizontal que la Grande Brière, car il est davantage exploité, et de fait, mieux entretenu. Y émergent les îles de très faible a l t i t u d e t r a d it i o n n e l l e men t occupées par des gagneries*. 2- Le Bassin du Mès Il forme un système composite de marais salants, de marais saumâtres et de bocage sur un espace relativement réduit. Edition sHengoun Les espaces boisés classés au PLU. C’est un paysage ouvert où le jeu des relations visuelles est important. Les périmètres Natura 2000 (Directives européennes visant le maintien des habitats naturels et de la faune et flore sauvages). Phytolab Mars 2010 ZOOM : « Choisir les ARBRES et ARBUSTES pour NOS PAYSAGES de Brière » La construction d’une maison avec l’aménagement de son jardin, la création d’un lotissement ou l’exploitation d’une parcelle agricole, sont autant d’exemples d’actions qui vont avoir une incidence sur notre cadre de vie. Afin, notamment, de favoriser une meilleure intégration paysagère des constructions, l’usage d’arbres et d’arbustes d’essences locales, agencés et associés de manières différentes selon le lieu et l’effet recherché, permettra de conserver l’identité rurale du territoire et éventuellement de prolonger les structures végétales existantes. 3- Le Bocage Tout autour des marais, s’étend le bocage. Considéré comme mimétique, il s’est construit indépendamment du relief, contrairement au bocage organique, qui lui, est lié aux pratiques culturales et donc au relief et à l’hydrographie. S. Babonneau Légende : Préservation de la trame végétale existante, lors des constructions. S. Babonneau La préservation des haies existantes à proximité des habitations, avec éventuellement leur fossé et/ou talus, permet de favoriser la transition avec les espaces naturels voire même avec l’espace public. Les haies et les espaces de transition ont un rôle écologique important pour la circulation des espèces en créant de véritables corridors écologiques permettant la traversée du hameau par la faune. *gagnerie : partie centrale des îles, non inondable, réservée aux cultures Le bocage a été fortement marqué par les remembrements successifs, notamment dans la partie Nord du territoire du Parc. Ensemble cohérent, ce bocage continue d’être façonné par les transformations contemporaines. Il est possible d’y définir des entités paysagères différentes, en fonction : du rapport des hommes au marais : - un bocage tourné vers le marais, à l’est : bocage et marais sont ici étroitement imbriqués et on trouve, dans ce secteur, nombre d’îles et presqu’îles occupées par des gagneries*, dont la présence est caractéristique de cette partie du bocage. - un bocage tourné vers les terres, au nord : éloignée des marais, cette entité paysagère abrite des bois et forêts de feuillus de qualité. de l’évolution récente des activités humaines : - un bocage touristique dans la partie située à l’ouest du marais de Grande Brière Mottière : plus dense que le bocage du nord, ce secteur recèle un patrimoine rural et architectural riche, puisque l’on y rencontre de nombreuses chaumières et des sites prestigieux. - Soltner Dominique, 1998 - Belliot Guy et al, 2004 - PnrB, 2005 - www.conventions.coe.int - www.caue44.com - www.bibliothequeenligne. espaces-naturels.fr Edition sHengoun Edition sHengoun - un bocage périurbain dans la partie sud proche de SaintNazaire : même si l’urbanisation, l’industrialisation et les arrachages de haies l’ont affecté, ce secteur bocager offre une importante capacité d’intégration paysagère grâce à sa forte densité de haies. B. Marquis Les actions menées sur le territoire du Parc En savoir plus : Edition sHengoun Elaboration de la charte paysagère : éditée en 2005, cette charte a pour vocation majeure d’être un document d’aide à la décision lors de tout projet d’aménagement, autant lors de l’élaboration des documents d’urbanisme que dans le cadre de projets d’aménagement de moindre envergure, et ce, quelle que soit l’échelle envisagée. Actions de sensibilisation : Éducation au territoire (scolaire, stages...), Animation de la charte paysagère pour sa prise en compte dans les documents d’urbanisme et les projets d’aménagement, Valorisation des essences locales : opération un arbre une vie (un arbre offert aux enfants nés dans l’année), travail avec les jardineries et pépinières du territoire... Archéologie et préhistoire AXE B : Aspects Humains Fiche 1 Définition : Vers 5 000 avant JC, le niveau de la mer s’élève nettement. A cette époque la « cuvette briéronne » est totalement envahie par l’océan, cette pénétration par l’eau salée ne laissant émerger que quelques iles. Celles-ci sont recouvertes de forêts de chênes et de noisetiers. La Brière ressemble alors à un estuaire parsemé d’îlots. Dès les premiers stades de régression de la mer, les hommes occupent La Brière. Néolithique : du grec neos, « nouveau » et lithos, « pierre ». Apparition de nouvelles techniques (pierre polie, céramique) correspondant à une économie de production (agriculture et élevage). Mégalithe : du grec megras, « grand » et lithos, « pierre », monument composé d’un ou plusieurs grands blocs de pierre bruts ou remaniés par l’homme. Dolmen : du breton dol, « table » et men, « pierre », monument mégalithique composé d’une ou plusieurs dalles horizontales reposant sur des blocs verticaux. Menhir : du breton pierre longue. Cairns : terme irlandais qui désigne une couverture de pierres recouvrant les sépultures mégalithiques. Chronologie : Mésolithique (-10 000/-4 500) outillage microlithique ; campements en bordure de mer ou des zones humides (L’Organais, Sainte-Reine-deBretagne). Néolithique (-4 500/- 2 000) enclos palissadés (Sandun, Guérande) ; hache polie, céramiques (L’Organais, Sandun, La Butte aux pierres, ...) ; sépultures collectives (Tumulus de Dissignac, La Barbière (Crossac). Age du Bronze (- 2 000/-750) premiers fours à sel ; nombreux dépôts de bronziers (Treffier à Besné) ; site portuaire de Penhoët (céramique campaniforme) ; réutilisation de monuments mégalithiques (Dissignac). 1- Néolithique Âges préhistoriques La Tène La période Néolithique a commencé vers 4 500 av. J-C. pour se terminer vers 2 000 av. J-C. Hallstatt Âge du fer La région de Guérande y compris l’emplacement actuel du marais de Grande Brière a bien été occupée dès la préhistoire principalement à partir du Néolithique moyen (Chasséen). De nombreuses Holocène preuves l’attestent. Bronze final Bronze moyen Protohistoire Bronze ancien Âge du bronze Chalcolithique Cette période marque la sédentarisation des premiers paysans du Néolithique qui délaissent peu à peu la cueillette et la chasse au profit de la domestication des espèces végétales et animales. Néolithique Mésolithique / Épipaléolithique Paléolithique supérieur Parmi les espèces végétales cultivées, on retrouve l’orge, le petit pois et le blé dès 4 300 avant J-C. Pléistocène Paléolithique moyen—( dont moustérien) Préhistoire Paléolithique inférieur Paléolithique Âge de la pierre L’habitat le mieux connu est situé sur l’îlot de la Butte aux Pierres, dont le point le plus élevé émerge d’environ 3 mètres au-dessus du niveau actuel du marais. Il recèle 7 sépultures sous cairns. Vers 1 800 avant J-C., la Brière prend son aspect actuel, un vaste marais où la tourbe, issue de la décomposition des végétaux, commence à se former. Les marais succèdent à la forêt, dont les troncs d’arbres, notamment les chênes se minéralisent progressivement.. Ces « mortas » sont toujours utilisés par certains sculpteurs. Mars 2010 Zoom sur quelques traces d’occupation Tumulus de Dissignac—Saint-Nazaire mégalithes et habitats liés à l’histoire holocène de La Brière • l’île granitique de la Butte aux Pierres (site à tumulus), tertre funéraire néolithique, • la route des “îles” de Trignac-Montoir-de-Bretagne à La Chapelle-des-Marais et passant par Fédrun, • le menhir de la Roche-aux-Moines à Saint-Lyphard, édifié sur un pointement rocheux de gneiss, • le menhir de la Pierre Blanche à Trignac, • le menhir de Cromain à Saint-Malo-de-Guersac, • la forêt fossile de l’âge du Bronze à l’île d’Errand. Des éléments isolés font même penser à une occupation encore plus ancienne (Moustérien, vers -85 000 ans), mais les sols granitiques (notamment vers Guérande) et l'urbanisation n'ont laissé que peu d'éléments. Les gravures pariétales Les dalles de granit de certaines tombes à couloir ( cas du Tumulus de Dissignac) sont parfois ornées de signes inscrits au creux de la pierre. Les symboles les plus fréquemment représentés sont la hache et la crosse. Chacune a une connotation propre : la hache pour l’agriculture et la crosse pour l’élevage ( bâton du berger). 2- Tout en étant dépendant de son marais... L’histoire de la Brière a débuté par la montée progressive des eaux qui a valu à la Brière d’être en premier un immense golfe marin comparable au golfe du Morbihan. Vers 1500 av J-C, les eaux du Brivet ennoient la cuvette briéronne entrainant la régression de la forêt et l’installation de roselières. La tourbe noire commence à se former. Dès lors, la Brière devient un vaste marais d’eau douce. (Pour en savoir plus, cf fiche 3 Axe A). 3- ... L’homme dessine son territoire futur Le recul de la mer, la progression des forêts alentours et des roselières au cœur du marais de Brière dessinent les contours d’un territoire en devenir. Dès la fin de l’âge de fer, la déforestation consécutive à la pression humaine ne cesse de s'accroître. Les populations s’installent sur les coteaux, aux abords du Brivet et dans les îles. A partir de cette période deux modes de vies se distinguent : la vie en Brière des îles au nord et à l’est du marais et la vie dans le bocage à l’ouest et au sud du marais. De manière schématique, les Briérons des îles prennent possession du marais et y déclinent des usages. Les Briérons vivant dans le bocage s’ancreront dans une agriculture plus traditionnelle ou vers les métiers du com- En savoir plus : - PnrB, 2001 - PnrB, 2002 - Visset Lionel, 1990 - Bonnet Patrick et al, 2004 - www.pierreseche.com/ bibfrance1946-1950.html - www.persee.fr - www.ablogjeanfloch.overblog.com/ Crédit photos et illustrations : Bazile, Wikipédia, avec l’aimable autorisation de Loïc Menanteau Les actions menées par le Parc sur le territoire Inventaire – petit patrimoine : le petit patrimoine bâti rassemble des richesses architecturales souvent délaissées : fours, puits, croix, moulins, ponts et ouvrages hydrauliques. Une enquête sur ce petit patrimoine a été réalisée par le Parc, entre 1994 et 1998, afin de mieux le connaître et d’élaborer une carte de répartition de chaque type de patrimoine sur le territoire. En consultation au centre de documentation Augustin Vince, Centre administratif du Parc. Histoire AXE B : Aspects Humains Fiche 2 Définition : La Brière ou Grande Brière (Ar Briwer en breton) est un marais situé géographiquement au nord de l'estuaire de la Loire débouchant sur l'océan Atlantique à l'ouest du département de la Loire-Atlantique. Ses habitants s'appellent les Briérons. Son territoire s'étend sur 490 km², dont 170 km² de zones humides, au cœur desquelles le marais de Grande Brière Et au début de cette ère, il y avait… Le Pont de Gras Ce pont gallo-romain datant du 1er siècle serait en réalité un guet qui atteste de l’occupation stratégique de ce territoire bocager entre les marais de Brière et le château de Ranrouët à Herbignac. Il est aussi le passage d’une rive (La Brière) à l’autre (Le Mès). Depuis la préhistoire, l’homme est étroitement lié à l’évolution des marais. Ceux-ci fournissent aux Briérons de multiples ressources. Si les terres labourables sont très rares et inondables en hiver, l’élevage, la chasse – notamment au gibier d’eau, abondant ici – et la pêche ont été pratiqués depuis longtemps en Brière. Le ramassage du bois et la coupe des roseaux leur ont procuré des matériaux de construction. Quant à la tourbe, elle était restée pour certains briérons un combustible pour le chauffage et la cuisson des aliments. 1- De l’antiquité au Haut Moyen Age Dès le haut Moyen Âge, au VIème et au VIIème siècles, les Bretons semblent se fixer dans la région. Ils sont déjà nombreux à l’époque des premiers rois de Bretagne, puisque, dans la Presqu’île guérandaise et en Brière, nombre de paroissiens préfèrent un évêque breton, Gislard, à l’évêque Atcard de Nantes farouche opposant de Nominoë et de son fils Erispoë. Cette époque est aussi marquée par l’installation d’ermites (exemples de St Friard et St Second à Besné) qui convertissent les populations au christianisme. En parallèle, les guerres bretonnes et les conquêtes des raids vikings invitent des hommes du « Nord » à se sédentariser dans la région. Durant ces périodes de troubles, des dynasties seigneuriales émergent : vicomté de Donges, baronnies de La Roche-Bernard et de Pontchâteau … Des bourgs naissent, les échanges économiques animent le territoire et des luttes de pouvoirs s’exercent. 2- Le temps de l’édification des forteresses Le château de Ranrouët a été construit au XIIème siècle par les seigneurs d’Assérac qui s’implantent sur ce site après avoir été chassés de leurs terres. La forteresse médiévale est construite progressivement jusqu’au XVIIème siècle. Le château est ensuite abandonné à la fin du XVIIIème siècle. Il est inscrit aux Monuments Historiques* depuis 1925. * Un monument historique est, en France, un monument ou un objet qui a été classé ou inscrit comme tel afin de le protéger, du fait de son intérêt historique, artistique et architectural. Le classement est le plus haut niveau de protection. Il concerne l'édifice extérieur, intérieur et ses abords. La porte Saint-Michel est l’entrée principale de la cité fortifiée de Guérande. Le caractère monumental de son architecture, datée du milieu du XVème siècle, témoigne du prestige et de la puissance de la ville au Moyen Age. Elle est classée Monument Historique en 1853. La Ville est détentrice du label Ville d’Art et d’Histoire depuis 2005. Mars 2010 Zoom : Extrait des lettres patentes du Duc François II ( 1461) Blason du Duc François II de Bretagne « Et avec ce, par l’abondance des dites eaux, le chemin et voye par lesquels le peuple de la paroisse de Montouer et des paroisses de Saint-Nazaire, Saint André (…) et autres paroisses voisines avoient accoustumé aller à la dite Brière (…) sont tellement empeschez, que les gens du païs n’y pourront aller à bœufs ni charrettes, que paravant le souloin faire… » 3– Des droits revendiqués Jusqu’au XVIIIème siècle, les marais de Brière, de Besné et de Donges forment un seul ensemble dénommé “marais de Donges” ou “marais de Montoir”. Les 21 communes dont les habitants sont encore de nos jours propriétaires de 7 000 hectares du marais indivis de Grande Brière Mottière, sont issues des dix-huit paroisses de l’Ancien Régime, elles-mêmes issues de très grandes paroisses originelles (formées au Haut Moyenâge). La copropriété trouve sa base juridique dans les lettres patentes de François II, Duc de Bretagne, en 1461, mais les droits d’usage semblent remonter beaucoup plus loin dans le temps. Lors des divisions de paroisses et de constitution de communes, les habitants conservaient leurs droits. C’est ainsi qu’on peut expliquer les droits des habitants de La Turballe, commune détachée de Guérande au XIX ème siècle et aussi ceux d’Escoublac dont pourtant le contact cesse avec le marais entre le XIème et le XIIIème siècle (création de la paroisse de Saint-André-des-Eaux). L’assèchement des marais Au XVIIIème siècle, des projets d’assèchement des marais provoquent de nombreuses et violentes contestations. En 1774, la Compagnie Debray passe notamment contrat avec deux seigneurs locaux à Donges et à Besné, sans se soucier du statut juridique du marais. Les Briérons pensent qu’on veut les déposséder de leurs communs, terres indispensables à l’économie locale (ventes et exportation des produits du marais, ressources vivrières). D’autres ressources économiques existent comme la poterie à Herbignac et l’exploitation du granit à Crossac… Louis XVI, dans ses lettres patentes datant de 1784, réaffirma les droits des briérons. «Les habitants de Brière ne sauraient se passer de cette denrée de première nécessité et maintiennent les habitants […] dans la propriété, possession et jouissance de la dite Brière Mottière et terrains contenant de la tourbe à brûler» La révolution reconnut, elle aussi, les droits briérons par le décret du 5 janvier 1791 et la loi du 28 août 1792. Depuis cette époque, tous les régimes successifs ont reconnu et respecté le statut particulier de ce territoire de 7 000 hectares, géré depuis 1838 par la Commission Syndicale de la Grande Brière Mottière, composée de 21 syndics, un élu de chaque commune. En 2009, le statut d’indivision est toujours en place, et la gestion du marais indivis toujours exercée par la Commission Syndicale de Grande Brière Mottière au nom de tous les habitants copropriétaires qui avoisinent aujourd’hui les 180 000 personnes. La régression des activités traditionnelles s’est accompagnée d’un abandon progressif du marais qui s’est luimême traduit par la diminution des surfaces en eau, la prolifération de la roselière et un atterrissement progressif de cet espace. Pour faire face à cette évolution, les responsables d’aujourd’hui, que ce soit au sein des communes, des structures gestionnaires des marais ou du Parc naturel régional doivent intervenir par des moyens mécaniques. Chacun doit avoir conscience que cet entretien est néanmoins essentiel pour garder à la Brière son caractère de zone humide, car ne pas intervenir serait la condamner irrémédiablement. Le lien qui a uni pendant des siècles la Brière et ses habitants doit ainsi perdurer même si les pratiques évoluent. En savoir plus : - Boulet Annie et al, 2004 - la Madeleine d’hier et d’aujourd’hui, 2000 - Vince Augustin, 1981 - Cap Atlantique, 2009 Crédits photos : Y.Nourry, A.Launay, Archives Départementales 44, wikipédia, B.Marquis Les actions menées par le Parc sur le territoire Travaux scientifiques pilotés par le Parc Travaux ethnologiques sur l’histoire du Pays et de certains villages : Village de Kerhinet Travaux d’éditions depuis la création du Parc ( Briérons naguère, Brière entre Terre et Mer) Nombreux partenariats avec les associations d’histoire locales (Le Coupis à La Chapelle des Marais, le Pas de St Malo à St Malo de Guersac, La Marine en Bois du Brivet à Montoir de Bretagne…). Habitat et chaumière AXE B : Aspects humains Fiche 3 L’architecture briéronne a évolué lentement en raison de la pauvreté de ses habitants. Les constructions traditionnelles sont très dépendantes du milieu naturel, tant par leur mode d’implantation que par les techniques de construction. Ainsi les matériaux utilisés sont liés directement au paysage (pierre, argile, terre, roseau, bois de chêne et de châtaignier). MH Lamourec Définition : La chaumière est une maison d'habitation rurale traditionnelle tirant son nom de sa toiture recouverte de chaume, matériau naturel souple qui s’adapte aux alignements défectueux et compense les différences de niveaux. En Brière les chaumières étaient couvertes de jonc. Celui-ci a progressivement fait place au roseau. 1- Les villages et hameaux Historiquement, les constructions se regroupent le plus souvent en villages reliés par un ancien réseau de voies épousant le contour du bocage. Les maisons étaient implantées autour d’un espace commun comportant les principaux éléments de la vie sociale (mare, lavoir, four, puits ou source...). Deux grands types d’organisation : les hameaux et villages de longères (Québitre) et villages constitués autour d’un espace commun (Kermouraud). Le plus souvent toutefois, le groupement s’est formé de façon plus aléatoire : deux ou trois constructions isolées ont été progressivement raccordées par de nouvelles constructions. Cadastre napoléonien Cadastre actuel Phytolab 2- Les bourgs Les bourgs présentent des structures dont on peut expliquer la diversité par l’époque de formation et les transformations qu’ils ont ensuite subies. La comparaison entre le cadastre napoléonien (début XIXème siècle) et le cadastre actuel est à ce titre fort significatif, puisqu’il met en évidence trois types de bourgs : les bourgs récents (Saint- Malode-Guersac), les anciens gros villages (La Chapelle-desMarais, Besné, Prinquiau, Saint André-des-Eaux), les bourgs anciens (Montoir-de-Bretagne, Missillac). S. Babonneau Quelques chiffres : Un territoire Parc de 49 000 ha dont 17 000 ha de zones humides. Près de 80 000 habitants. 3 500 chaumières recensées en 1997. 255 fours à pain sur le territoire. 1 024 puits. Phytolab Ces communes ont suivi depuis le milieu du XIXème siècle des processus d’évolution assez comparables qui tendent à estomper les différences d’origine : reconstruction des églises, équipements collectifs (mairies, écoles) et plus récemment : salles polyvalentes, salles de sports, maisons de retraite... Edition sHengoun Mars 2010 ZOOM : LA CHAUMIERE BRIERONNE constitue la forme la plus emblématique et la plus pittoresque du patrimoine rural de Brière. Elle est modeste, tant par sa forme que par ses dimensions. Généralement orientée au sud, elle est percée d’une porte, d’une fenêtre et d’une lucarne. La chaumière briéronne a un aspect trapu, avec des murs bas et couverte d’une épaisseur de chaume généreuse. Par souci d’économie, les pignons sont aveugles pour permettre les accolements et éviter de monter un mur. C’est ce qui explique que les longères couvertes en chaume sont communes sur le territoire et peuvent être composées de plusieurs unités d’habitations (jusqu'à 5 ou 6). 3- Les îles de Brière Sur les îles de Brière, zones émergentes à l’est du marais, l’espace est particulièrement limité. L’occupation du sol est, malgré quelques variantes, toujours fidèle à un schéma général. La partie centrale, non inondable est appelé gagnerie, espace dégagé, sans arbre, où on cultivait les céréales. Les parcelles sont découpées sur les îles selon une double logique : profiter au mieux du soleil sur la façade principale de l’habitation et orienter les parcelles et passages pour qu’ils rayonnent depuis la gagnerie vers le canal nommé curée qui ceinture l’île. BD Ortho® I.G.N. 2004 mise à disposition par le Conseil général de Loire-Atlantique A Foy une unité d’habitation Définition : un creniaud : petite annexe pour les porcs. De faible hauteur, un adulte ne peut y entrer que plié en deux. Ainsi, ayant perdu leur utilité, ces annexes tendent à disparaître. Les chaumières y sont bâties au bord d’une voie de ceinture qui fait le tour de l’île. Entre ce chemin et la curée, la partie inondable en hiver est appelée levée, la terre y est légère et riche, donc propice aux cultures potagères. On y construit des loges, huttes de jonc et de roseau où sont remisés les outils ou abritées les volailles. Steff & Lemoine Phytolab MH Lamourec B. Marquis Les actions menées par le Parc sur le territoire En savoir plus : - PnrB, 2005 - PnrB, 2001 - PnrB, 1994-1995 - Foy Alain et al, 2004 - www.chaumiers.com L’aide à l’emploi du chaume : Dés 1970, des aides financières ont été mises en place afin d’aider les propriétaires à rénover leur toiture en chaume. Depuis 2007, l’aide à l’emploi du chaume vient de la Région des Pays de la Loire et est gérée directement par le Parc. Cette politique est également relayée par la CARENE qui apporte un financement complémentaire aux propriétaires habitants sur son territoire. Convention qualité chaume : Depuis 2006, une convention lie les chaumiers de Brière au Parc. Elaborée en partenariat avec les couvreurs chaumiers locaux et la Chambre de Métiers de Loire Atlantique, elle s’appuie sur les travaux de l’Association nationale des couvreurs chaumiers. Elle vise à valoriser une démarche globale de qualité lors de l’intervention des artisans couvreurs. Elle encourage et incite les artisans à utiliser des pratiques respectueuses du patrimoine architectural briéron et de ses spécificités. Tourbe et tourbage AXE B : Aspects humains Fiche 4 La tourbe est issue de la très lente décomposition de végétaux, réalisée par des micro-organismes, bactéries et champignons, à l’abri de l’air, en milieu saturé d’eau de façon quasi-permanente. Cette décomposition spéciale est appelée tourbification, elle préserve une partie de la matière organique. 1- Le temps du tourbage L’extraction de la tourbe est une activité liée au manque de bois sur le marais. Quelques chiffres : Les quantités de tourbe extraites variaient d’une commune à l’autre. Campagne de 1840 (en stères) : Saint-Joachim : 50 040 Crossac : 540 Montoir-de-Bretagne : 10 170 Herbignac : 2 188 Outre le tourbage à des fins personnelles, chaque année des lots de tourbe et de noir étaient proposés par adjudication à des entreprises qui devaient les extraire de certains canaux, ceci permettant leur entretien. Ces produits du marais faisaient l’objet de nombreuses spéculations. Ainsi en 1873, 30 000 tonnes sont mises en vente au prix de 45 000 francs. En 1890, seules 5 000 tonnes sont vendues pour 6 000 francs. Voyages à Nantes : 1860 : 208 voyages, 33 chaloupes, 8 000 tonnes 1862 : 252 voyages, 29 chaloupes, 12 000 tonnes 1872 : 2 000 tonnes 1880 : 3 000 tonnes 1887 : 2 500 tonnes Les chaloupes emplies de mottes avaient leur port d’attache à Nantes : place de la Petite Hollande ou le pont de l’Hôtel de ville. Les briérons vendaient leur tourbe jusqu’à Belle-Île en mer, les îles de Ré et d’Oléron. La Brière est une terre nue, sur laquelle les arbres ne poussent qu’en très faible nombre. Le bois coûtait donc cher et les Briérons vendaient au marché au bois de Guérande le peu de bois qu’ils pouvaient ramasser. Les acheteurs étaient majoritairement des boulangers. A partir de 1838, la Commission Syndicale surveille et contrôle l’extraction de la tourbe sur laquelle elle perçoit une taxe. Une carte de tourbage, qui donne le droit de tourber, doit être préalablement retirée chez le régisseur par les chefs de famille. Les gardes, nommés par la Commission Syndicale et chargés de quantifier la tourbe extraite, font également respecter certaines interdictions comme celle de tourber à moins de 10 mètres des chemins, nommés charreaux, ou à moins de 8 mètres des canaux. Les Briérons s’estimant les seuls propriétaires de la tourbe entendent agir en toute liberté. Dans ces conditions, l’application des règlements établis par la Commission Syndicale, au nom des habitants, ne se fait pas sans susciter des réticences. C’est généralement entre le 15 août et le 15 septembre, époque de l’année où les eaux sont les plus basses, que la plupart des familles participent pendant plusieurs jours à ce grand travail collectif du tourbage. La tourbe était découpée en mottes, parallélépipèdes d’une longueur de 20 à 23 cm sur une section carrée de 10 à 15 cm. Ces mottes étaient ensuite mises à sécher sur les lieux de l’extraction avant d’être ramenées en chaland à proximité de la chaumière. Après les opérations de séchage, les mottes voyaient leurs dimensions réduites d’un tiers ou même de la moitié. Il fallait environ 5 jours d’extraction de tourbe pour chauffer une famille durant un hiver entier. 2- Les outils d’extraction La marre : pelle large au fer recourbé qui sert à retirer la couche végétale et à dégager ainsi la couche de tourbe. Elle est également utilisée pour « lever la motte » c’est à dire pour trancher la tourbe dans le sens horizontal. Employée surtout à l’ouest du marais, les Briérons des îles lui préféraient la houlette, pelle, et le salet ou salais, grand couteau en forme de T renversé, qui sert à découper la tourbe dans le sens vertical. La cage à mottes : une sorte de caisse aux parois faites de barreaux, qui sert surtout au transport sur une courte distance. Le charigot, brouette sans bord, est utilisé pour les distances moyennes. Mars 2010 ZOOM : les origines Le site de la chapelle Saint-Second (Commune de Besné) a livré les premiers vestiges de l’utilisation de la tourbe datant du VIIème siècle. « Nous avons retrouvé des restes de rites funéraires pratiqués pour honorer la mémoire du Saint. Parmi les débris de vaisselle utilisée lors de ces festins nocturnes, il y avait des fonds de pots en céramique contenant de la tourbe brûlée, certainement utilisée pour s’éclairer ou se réchauffer. Mais le tout début de son utilisation doit probablement se situer un peu avant puisque le vocabulaire qui y a trait vient du latin. »*. 3- ...vers un partenariat public - privé Les causes de l’abandon du tourbage sont diverses. La principale est certainement le développement des transports qui fut bénéfique au charbon, meilleur combustible que la tourbe (il ne faut pas oublier que le chauffage était le principal but de son extraction). D’autre part avec l’industrialisation de l’estuaire (Forges de Trignac, chantiers navals de Penhoët), les Briérons furent attirés par un nouveau mode de vie et abandonnèrent la Brière comme source de subsistance. Quelques sursauts se firent sentir pendant les deux guerres mondiales. Qualité et respect de l’environnement Au cœur d’une réflexion globale sur la réduction des intrants non renouvelables comme la tourbe, le « noir » de Brière entre dans la composition d’un terreau labellisé WWF, un gage de respect pour l’environnement en terme d’emballages, de sur conditionnement et de transport. Depuis plus de cinquante ans, l’activité d’extraction de la tourbe et surtout du noir, a disparu et les canaux s’envasent. La coupe du roseau et l’extraction du « noir » dans les marais avaient jusque là entretenu ceux-ci, limitant leur comblement. Les plans d’eau (piardes et copis) se colmatent par accumulation de vase et progression de la roselière. Il y a 50 ans, plus de 700 ha de plans d’eau existaient en Brière, il en reste moins de 300 ha aujourd’hui. Il était donc nécessaire de trouver de nouvelles solutions de gestion pour le marais, l’extraction du noir et sa commercialisation par la société Florentaise en fait partie. Créé en 1973, le groupe Florentaise est l’un des leaders français dans le secteur des terreaux et supports de culture. L’entreprise fabrique et commercialise une gamme complète de terreaux, engrais organiques et fertilisants pour le jardin. Les actions menées par le Parc sur le territoire En savoir plus : - Postel-Vinay Sylvie, 1981 - PnrB, 2005 - Berthelot Christian et al, 2004 - *Noblet Laurence, 1997 Crédit photos : A.Lebreton, collection PnrB, Florentaise, A.Launay Le Parc naturel régional de Brière et la Commission Syndicale de Grande Brière Mottière procèdent chaque année à des travaux de curage des canaux et des plans d’eau au moyen de pelleteuses mécaniques et d’une drague suceuse. Les volumes et surfaces en jeu sont considérables et par conséquent, les coûts d’extraction onéreux. Dans une convention signée en 1999, la Commission Syndicale concède à la société Florentaise l’enlèvement et la commercialisation, pour son propre compte, des déblais de curage pour lesquels la société a obtenu l’autorisation préfectorale en 2005 pour une durée de 15 ans. En contrepartie, la société Florentaise contribue au programme annuel de travaux de curage par la réalisation de lagunes et la restauration de piardes. Depuis 2005, les vases extraites toute l’année par la drague sont stockées dans des lagunes pour être décantées et récupérées à des fins de valorisation. Une fois égouttée, la vase organique appelée « noir de Brière » est mise en andain à l’automne en bordure des canaux. Du 1er janvier au 31 mars, elle est acheminée par une barge sur une aire de stockage périphérique où elle est chargée dans les camions à destination des sites de transformation de la Florentaise. Batellerie AXE B : Aspects humains Fiche 5 L’eau, source de vie pour les hommes Comment avancer en chaland Au néolithique, chassé périodiquement par les invasions marines successives, l’homme se déplaçait au rythme des caprices de la nature. Il s’adapta progressivement à ce milieu aquatique en perpétuelle évolution. Au cours de la période historique, du fait de sa pénétration difficile, cette région servit à plusieurs reprises de rempart et d’abri. D’après certains historiens, Romains et Vénètes livrèrent bataille près de Saint-Lyphard. Plus tard, à la fin du XVIIIème siècle, les prêtres réfractaires, puis les chouans, y cherchèrent refuge. Plus près de nous, les Allemands inondèrent le marais et résistèrent dans la « Poche de Saint-Nazaire » jusqu’à l’armistice du 8 mai 1945. 1- Se déplacer dans le marais En raison de l’absence de routes et de l’isolement, la batellerie briéronne joua un grand rôle : les canaux représentaient les seules voies de communication et le bateau faisait partie de la vie quotidienne du marais. Autrefois, les Briérons utilisaient deux types d’embarcations : les chalands : barques plates à simple bordage, pointues aux deux bouts, destinées à circuler dans le marais. Certains chalands de transport ou de pêche ont plus de 6 mètres de longueur, d’autres, de chasse, sont moins longs (moins de 4 mètres) et plus étroits pour se faufiler plus facilement dans les roseaux. le blin (ou blain, belin) : embarcation plus longue que le chaland (7 à 12 mètres), munie d’un double bordage. Parfois ponté, il était destiné à tous les transports (bétail, tourbe, roseau, litière…). Le futur utilisateur allait choisir, acheter et faire scier son bois, mais construisait souvent son chaland lui-même, parfois aidé par des voisins. Les voiles étaient fabriquées à domicile. Blins et chalands étaient le plus souvent amarrés à deux pieux fichés le long des levées. En savoir plus : 2- Un commerce en Brière… - Association Pontchâtelaine d’histoire locale, 1997 - Noblet Laurence, 1997 - Guériff Fernand, 1977 - PnrB, 1977 - Postel-Vinay Sylvie, 1981 Les Briérons utilisaient leur chaland tous les jours pour transporter les produits du marais : la tourbe, le roseau, le fourrage et la litière pour les bêtes. Des bateaux arrivaient à Saint-André-des-Eaux en apportant du fumier et repartaient à Saint-Joachim avec des produits maraîchers. Ces échanges entre communes ont permis de développer une navigation briéronne particulière à travers le marais. Mars 2010 Zoom : Une découverte dans le Brivet en 1996 Lors de travaux de désenvasement des canaux principaux des marais du Haut-Brivet (Commune de Sainte-Anne-sur-Brivet) ont été remises au jour plusieurs pirogues fossiles en faisant ainsi l’une des découvertes les plus importantes en termes de batellerie fluviale de l’Ouest de la France. La plupart d’entre elles datent de l’époque carolingienne. …qui devient peu à peu triangulaire à partir du port de Rozé Les chantiers navals au XIXème siècle Autrefois la marine en bois du Brivet… bateau ventru et trapu, souvent ponté et utilisé pour les transports extérieurs. La chaloupe : par les échanges avec Pontchâteau et la Loire : ainsi naquit la marine en bois du Brivet. C’est au milieu du XIXème siècle qu’apparurent les grands chantiers. Rozé, au confluent des eaux du Brivet et de celles de la Brière indivise, devient ainsi un double et même triple port : - lieu de débarquement des marchandises de la Brière, il est le port principal du marais comme le sont aussi les ports de Bréca, de la Chaussée Neuve, témoins du commerce intérieur du marais (maraîchage, roseau, tourbe), - lieu d’embarquement et de débarquement des chaloupes empruntant l’étier de Méan pour le commerce (vers Nantes) ou les Îles du Ponant (tourbe, noir), - lieu de transit pour les marchandises remontant vers Pontchâteau. Ce trafic, resté secondaire par le faible tirant d’eau accessible, a toutefois pu être maintenu grâce à la canalisation du lit du Brivet au XIXème siècle entre Saint-Malo-deGuersac et la Guesne (pierre, bois, blé). Le port disposait de 3 chantiers (établissements Ollivaud, Clément et Thomas), d’une cale de radoub et d’un bassin de carénage. Les chantiers de Brière ont été florissants à la grande époque de la marine à voiles entre 1845 et 1860 avec les commandes des armateurs enrichis par le trafic négrier. Méan, petit bourg situé à l’embouchure du Brivet, était devenu extrêmement vivant grâce à la présence de plusieurs chantiers navals qui ont envoyé au XIXème siècle des bateaux à travers toutes les mers du globe. Ces quelques chantiers ont fonctionné simultanément, ou se sont succédés, comme : - les Chantiers Loumeau : il est probable qu’ils soient antérieurs à la Révolution. Le dernier bateau sorti fut le brick « Prophète Elie » de 157 tonneaux, en 1874 (tonneau : mesure de capacité valant 1 440 m3). - les Chantiers Ollivaud : de 1852 à 1882, 88 navires en bois et à voiles sortirent des cales. … aujourd’hui les chantiers navals à Penhoët de la Princesse Eugénie au Queen Mary II Des chalands aux paquebots, 3 sites à découvrir au fil du Brivet : Le port de Rozé à Saint-Malo-de-Guersac Le site de Rozé est le berceau de la construction navale et le nœud fluvial de l’ancien commerce de la tourbe. A travers un voyage dans le passé, vous réaliserez à quel point cette richesse spécifique de la région alimentait le quotidien des Briérons. La marine en bois du Brivet à Montoir-de-Bretagne Vous y découvrirez, à travers maquettes de bateaux, cartes et instruments de navigation, la construction des chaloupes, bricks, goélettes et quatre siècles de la vie des cap-horniers et des marins de Montoir. L’Ecomusée de Saint-Nazaire Venez découvrir l’histoire du port et de la ville depuis leur création au XIX ème siècle jusqu’à nos jours. Partagez aussi la grande aventure humaine et technique des industries navale et aéronautique. Exploitation du roseau AXE B: Aspects humains Fiche 6 Depuis la préhistoire, l’homme utilise le roseau : confection de toitures, brise -vent, revêtement de sol… De nouveaux usages se sont développés au cours du XXème siècle : production de pâte à papier en Roumanie et en Chine notamment, fabrication de panneaux isolants, reconstitution de sols épuisés par la culture du riz. Le pouvoir épurateur des roselières est aujourd’hui valorisé dans le traitement des eaux. Le marché du roseau 1- Entre tradition et patrimoine La demande de roseau pour la couverture est en moyenne d’un million de bottes chaque année en France. Si la Camargue est le principal producteur, le roseau est aussi exploité dans l’Estuaire de la Seine, en Bretagne et en Brière. Certaines années, des importations en provenance de l’Est de l’Europe, d’Afrique du Nord voire d’Asie complètent la production nationale. La couverture des bâtiments avec des matériaux végétaux est encore largement répandue dans le monde. En Brière, le roseau et le « jonc », sont traditionnellement utilisés comme matériaux de couverture des maisons d’habitations - chaumières - et des annexes. 2- La coupe du roseau Vous avez dit « beau roseau »? Pour pouvoir être utilisé en couverture, le roseau doit répondre à certains critères : tiges bien droites résistance à l’écrasement homogénéité : hauteur et diamètre des tiges dans une botte La coupe du roseau pour la couverture, est pratiquée de novembre à mars, lorsque les tiges sont sèches et dépourvues de feuilles. Quelques « coupeurs » pratiquent encore cette activité en Grande Brière. Le roseau est coupé à la faucille, mis en « bottes », puis acheminé en chaland jusqu’au bord du marais où il est entreposé en « javelles », afin que la base des tiges sèche naturellement. La production d’ un coupeur peut aller de 50 à 100 bottes par jour. En moyenne 10 000 à 15 000 bottes sont coupées annuellement en Brière. Toutes les roselières ne sont donc pas exploitables. Le coupeur choisit avec soin son secteur, et il faudra plusieurs années de coupe pour que la production et la qualité soient optimales. Mars 2010 Quelques outils du chaumier ZOOM : Si en France la majorité des chaumières est aujourd’hui couverte en roseau, les pailles de seigle ou de blé étaient jusqu’ au début du XXème siècle les plus utilisées. Dans les régions de marais, les toitures étaient également confectionnées avec d’autres espèces, selon leur disponibilité et parfois en mélange : scirpe des lacs, marisque, massette... La palette à repiquer est utilisée pour soulever l’ancien roseau lors d’ un repiquage, et à positionner la gerbe de remplacement, le « bouchon » 3- La couverture des chaumières Le terme de chaume vient du latin Calamus et désigne la tige des plantes de la famille des Graminées (ou Poacées). Le métier de chaumier et son savoir-faire ont failli disparaître du territoire en 1970. En 2009, 14 entreprises exercent à l’année cette activité économique. Une quinzaine de bottes sont posées sur chaque m2 de toiture, solidement attachées à la charpente ; pour une chaumière, ce sont donc entre 1 000 et 3 000 bottes qui seront nécessaires. La palette à égaliser, comme son nom l’indique, sert à égaliser la couverture pour qu’elle soit bien plane Le fauchet est conçu pour retailler la surface de la couverture afin de la rendre lisse en apparence Accroché dans la couvertu- re en cours de construction, le tabouret permet au chaumier de tenir debout et de stocker quelques bottes de roseau. En savoir plus : - Centre de documentation Augustin Vince, Centre administratif du Parc - Fourcade Patricia, 1987 - Goergen Philippe, 1996 - Lahure Franck, 1989 - Office National de la Chasse, 1985-1988 Chaque chaumier est adepte d’une technique de pose : méthode briéronne par passées - bandes verticales, ou méthode hollandaise par passées horizontales. Une toiture peut également être restaurée par « repiquage », c’est à dire l’ajout de nouvelles bottes de roseau à l’ancienne couverture. Développement de la coupe du roseau et nouveaux modes de valorisation en Brière Seule une faible proportion des roselières de Brière est exploitée. Une entreprise locale développe progressivement une activité de récolte mécanisée du roseau pour la couverture en chaume(*). La demande locale de roseau de couverture, très supérieure à la production actuelle, laisse entrevoir des perspectives de développement intéressantes. La valorisation énergétique du roseau, dont une étude récente a démontré la faisabilité, constitue une autre piste, répondant en outre aux enjeux plus globaux de développement d’énergies renouvelables. Photo P.Jean Les aiguilles permettent de passer le fil de fer servant à attacher les bottes, sous le liteau de la charpente Elevage Axe B: Aspects humains Fiche 7 Perspectives : La prise de conscience du lien entre agriculture et environnement est une actualitƒ. La pratique de l•ƒlevage extensif reste une activitƒ indispensable „ l•ƒquilibre du milieu marƒcageux. Ses caractƒristiques concernent une partie importante de la population agricole vivant sur le territoire du Parc. Une gestion conciliant valeur ƒconomique, entretien et conservation des milieux, garantit a pƒrennitƒ de ce complexe marƒageux. L€•levage, une tradition ancr•e en Bri‚re : Dans la Bri€re des ‰les, „ la belle saison, le bƒtail est Šmontƒ‹ sur les buttes pour gagner les Šplati€res‹, au fur et „ mesure que se dƒcouvrent de nouvelles p‡tures, lorsque l•eau baisse. Les troupeaux paissent en hiver sur les coteaux et plateaux bocagers entourant la Bri€re. Une activit• d€•levage essentielle pour entretenir un espace sensible : Les prairies naturelles mises en p‡ture ou utilisƒes pour la rƒcolte des foins ouvrent les marais et favorisent la biodiversitƒ. Quelques chiffres : 500 agriculteurs sur le territoire du Parc dont environ 200 mettent en valeur le marais. 23 000 hectares de SAU dont 5 500 ha en zone humide. D•finitions : SAU : Surface agricole utile PLU : Plan local d•urbanisme SCOT : Schƒma de cohƒrence territoriale L€•levage est une activit• indispensable ‚ l€•quilibre du milieu mar•cageux. Depuis la cr•ation du Parc de Briƒre en 1970, il est identifi• comme l€outil de gestion le plus adapt• pour maintenir et valoriser les prairies naturelles inondables dans les marais qui couvrent environ le tiers du territoire du Parc. La pr•servation des richesses biologiques du marais est li•e au maintien des formations prairiales inondables, par la persistance des activit•s agricoles de fauche et de p„turage. 1- L€•levage dans l€histoire de la Bri‚re Quand les vieux documents parlent de la Briƒre et de ses environs : Au 15€me si€cle, la Bri€re, fait parler d•elle : en 1461, une lettre patente de Fran‚ois II , duc de Bretagne, fait rƒfƒrence „ la situation de submersion des terrains et abondance des eaux, par manque d•entretien depuis au moins 60 ans ; il est question "d'une certaine mani€re de lac en la paroisse de Montouer, que par la grande submersion et abondance d'eaux, par d•fault d'avoir est• cur• et tenu nest, ..... et avec ce par l'abondance desdites eaux, le chemin et voye par lesquelles le peuple de la paroisse de Montouer et des paroisses de Saint Nazaire, Saint Andr•, .... et autres paroisses voisines avoient accoustum• aller ‚ la dite Bri€re ....sont tellement empeschez, que les gens du paƒs ne y pourront aller ‚ b„ufs ne charettes que paravant le souloin faire!..". Voici ce que pouvait …tre le paysage briƒron „ la fin du Moyen†‡ge : „ l•embouchure de la Loire, de Saint Nazaire „ Donges en passant par Trignac et Montoir, de grands espaces marƒcageux, couverts rƒguli€rement par les marƒes. 2- L€avenir d€un marais •quilibr• : prairies et biodiversit• Le marais trouve un •quilibre par l€•levage extensif Un marais est un milieu qui ƒvolue naturellement. La vƒgƒtation y est tr€s prolifique et il y a accumulation de mati€re vƒgƒtale (biomasse) : le marais se comble et le paysage se ferme, il ƒvolue en roseli€re. Lorsqu•il y a de l•ƒlevage, le bƒtail consomme les plantes, s•oppose „ la prolifƒration des vƒgƒtaux et la prairie s•installe : le milieu s•ouvre et favorise flore et faune aquatiques riches et diversifiƒes. Une agriculture ‚ 2 visages L'agriculture du Parc de Bri€re se caractƒrise par son activitƒ dominante d'ƒlevage bovin. Elle peut se rƒpartir en 2 zones gƒographiques et en 2 principaux syst€mes de production. - Dans sa partie centrale, dite c…ur de Briƒre (†les et bordures de Briƒre) : La plupart des fermes sont spƒcialisƒes en production de viande bovine. Cet ƒlevage est basƒ sur un syst€me herbager comprenant une part importante (50 „ 75%), „ tr€s importante (75 „ 90 %) de marais dans la SAU*. - Sur les coteaux et plateaux bocagers entourant la Briƒre : L'ƒlevage laitier spƒcialisƒ est dominant. Toutefois, il existe encore quelques ƒlevages spƒcialisƒs en viande bovine : ce sont surtout les ƒlevages laitiers qui ont dƒveloppƒ un troupeau allaitant et forment aujourd'hui la plus grande part du potentiel viande bovine sur cette zone. Le syst€me de production est en gƒnƒral basƒ sur la polyculture (cƒrƒales, maˆs fourrager, herbe) ainsi que le p‡turage, avec frƒquemment, utilisation des fourrages de marais par le troupeau allaitant. Mars 2010 Zoom : L'avenir de l€•levage L•agriculture ne peut subsister que dans une approche ƒconomique et territoriale. On doit s'intƒresser „ l•avenir de l'espace agricole et „ la transmission des exploitations. En relation avec les intercommunalitƒs et les communes, le Parc est prƒsent dans les instances de mise en Œuvre des documents de planification et d•urbanisme ; il incite „ la prise en compte de l•agriculture au travers de zonage et r€glement adaptƒs dans les SCOT, Schƒma de secteur et PLU• La limitation de l•ƒtalement urbain prƒserve les espaces agricoles. Le Parc associe les agriculteurs sur la sauvegarde des paysages. Il m€ne encore des actions de sensibilisation sur les ruissellements sur les coteaux. 3- Caract€ristiques de l•agriculture : Aspects agronomique et €conomique La plupart des marais du Brivet et du M€s ont la particularitƒ de ne pas …tre transformƒs, hormis par les activitƒs de fauche et de p‡turage. Il n•y a aucun retournement du sol, ni semis et la fertilisation y est tr€s limitƒe, voire nulle, notamment dans le marais tourbeux. Dans les marais du Brivet et de l'estuaire de la Loire, les prairies naturelles inondables offrent des ressources intƒressantes. Elles fournissent une production moyenne de 6 tonnes de mati€re s€che par hectare (de 3,5 „ 8 tonnes), au pic de production. La gestion contractuelle ‡ les Mesures Agri Environnementales mises en …uvre depuis 1992 Les mesures agri environnementales mises en Œuvre en France depuis 1992 ont pour objectif de dƒvelopper des pratiques agricoles respectueuses de l•environnement et bƒnƒficient d•aides nationales et europƒennes ; elles s•appliquent „ encourager - avec une viabilitƒ ƒconomique suffisante - certaines pratiques agricoles favorables au maintien des ƒcosyst€mes humides. Des agriculteurs volontaires souscrivent un engagement pour 5 ans, sur la base d•un cahier des charges ƒlaborƒ dans la concertation, au sein de comitƒs de pilotage. Les Actions men•es par le Parc sur le territoire ??D•marche de valorisation de la viande bovine de Briƒre : une viande issue du terroir local. La viande du Parc naturel r•gional de Briƒre : une production unique Des animaux sƒlectionnƒs et ƒlevƒs en plein air une grande partie de l•annƒe, une vaste zone naturelle reconnue d•intƒr…t ƒcologique majeur, l•appellation ŠProduit viande bovine du Parc naturel rƒgional de Bri€re‹ est reconnue des consommateurs. En savoir plus : - Centre de documentation Augustin Vince, Centre administratif du Parc - PnrB, 1998 - AFPF, 2008 CARENE, 2005 Objectifs de la D•marche : Cr•ation de l…Association des Eleveurs du Parc naturel r•gional de Bri€re en 2008 Elle regroupe une vingtaine d•ƒleveurs, abatteur, transporteur et distributeurs, ainsi que le Parc naturel rƒgional de Bri€re et la Chambre d•agriculture de Loire Atlantique pour mener „ bien le projet. Elle a pour but de valoriser la viande bovine issue des communes du Parc, de sƒlectionner les bovins correspondant au cahier des charges approuvƒ au plan national, de mettre en marchƒ les produits sƒlectionnƒs, d•assurer la promotion et le contrŽle de qualitƒ. La viande produite rƒpond „ des crit€res de qualitƒ prƒcis. Les transports sur de longues distances et la pollution sont limitƒs, les ƒlevages sƒlectionnƒs ont une action positive sur l•entretien du marais et du bocage, sur la prƒservation des paysages, sur la faune et la flore du marais. La viande est commercialisƒe en boucherie et dans les rayons boucherie traditionnelle des supermarchƒs ; elle est aussi proposƒe dans les cantines scolaires du territoire du Parc. ??L'engagement de la Charte du Parc naturel r•gional de Briƒre et l€agriculture : La charte du Parc prƒconise de maintenir et de dƒvelopper l'activitƒ agricole „ travers plusieurs pistes d'actions dont certaines vont trouver une traduction dans la prƒsente dƒmarche qui s'engage : - consolidation des syst€mes d'ƒlevage (meilleure valorisation des broutards et des rƒformes), - amƒlioration de la valeur ajoutƒe par une dƒmarche de qualitƒ, - amƒlioration de la qualitƒ gƒnƒtique des troupeaux, - maintien et dƒveloppement de l'ƒlevage extensif sur les marais (relancer le p‡turage, restaurer des marais, inciter et accueillir de nouveaux ƒleveurs sur les marais). Poissons et pêche en Brière AXE B : Aspects humains Fiche 8 Une vingtaine d’espèces de poissons peuplent les eaux des marais briérons . À l’interface avec l’océan, le peuplement originel comporte des espèces d’eau douce mais également d’autres d’origine marine ou migratrice. Anciennement moyen de subsistance, la pêche reste aujourd’hui un loisir encore fortement ancré dans les pratiques locales. Les méthodes de pêche traditionnelles perdurent depuis des générations. Un brochet sur sa frayère (lieu de reproduction des poissons) Quelques chiffres : 22 espèces identifiées en 2006 47% des effectifs de poissons sont des individus d’espèces introduites. Le brochet, prédateur, représente seulement 0.26 % des effectifs. En trente ans, 6 espèces ont été introduites et 15 ont disparu. (source : étude 2004-2006) 1- Les poissons sédentaires Le peuplement des poissons sédentaires, caractéristique des zones de plaine est composé principalement d’espèces appréciant les eaux sans courant et très végétalisées. Parmi celles-ci, on rencontre la tanche, le rotengle, la brème, mais aussi des carnassiers comme le brochet et la perche commune… Des 20 espèces sédentaires, on peut retenir que 9 ont été introduites, volontairement ou non, parfois depuis longtemps comme la carpe, d’autres plus récemment comme le poisson chat, la gambusie, ou le carassin ... 1 2 5 4 3 6 7 8 1 brochet - 2 poisson chat - 3 tanche - 4 gambusie - 5 perche soleil - 6 perche franche - 7 gardon - 8 brème. 2- Les poissons migrateurs Définition : Amphihaline : espèce dont une partie du cycle biologique se réalise en eau douce et une autre en mer (ex. : anguille). Anadrome : espèce qui vit en mer mais se reproduit en eau douce (ex. : alose, saumon). Syn. : potamotoques Catadrome : espèce qui grandit en eau douce mais se reproduit en mer (ex. : anguille). Syn. : thalassotoque Certaines espèces vont vivre alternativement en eau douce et en eau de mer pour réaliser leur cycle biologique et entreprendre des migrations sur de plus ou moins grandes distances. À ce niveau, la championne est l’anguille, mais on trouve également actuellement le flet et plus sporadiquement le mulet. En trente ans, les espèces amphihalines ont largement régressé dans les marais du Brivet puisqu’en 1972 était notée la présence de 12 espèces. Gobie, plie, sole, mais aussi alose, bar et lamproie, fréquentaient au moins les parties les plus proches de l’estuaire. L’installation de barrages aux connexions avec la Loire forment des obstacles à leur migration. A Méan, à l’embouchure du Brivet, une passe à anguilles permet aux civelles de franchir le vannage Mars 2010 ZOOM : L’anguille se reproduit dans la mer des Sargasses. Arrivée sur nos côtes, elle est dénommée civelle. Elle effectue sa croissance dans les cours d’eau et marais puis, après une dizaine d’années, elle évolue en anguille argentée, se préparant à une ultime traversée transatlantique pour se reproduire. En Brière, cette espèce est très appréciée et plusieurs méthodes de pêche sont pratiquées : bosselle, carrelet et fouine. L’anguille est une espèce en danger : un plan de sauvegarde européen est mis en oeuvre depuis 2009. Passe à civelles du Priory La capacité de reptation des civelles est mise à profit pour leur faire franchir les ouvrages. Des rampes irriguées et hérissées de poils sont installées au dessus des obstacles : les civelles les empruntent pour pénétrer dans les marais. On peut y capturer les civelles pour les suivis scientifiques… avant de les relâcher à l’amont. La pêche à la ligne La pêche à la ligne est très prisée le long du Brivet. Diverses techniques sont utilisées. Avec une canne sans moulinet, les petits poissons blancs sont recherchés (gardon, rotengle, brème). Ils serviront d’appâts (de vif), pour traquer les carnassiers avec une canne munie d’un moulinet. D’autres pêcheurs préfèrent utiliser des leurres (cuillères, poissons nageurs) pour déjouer leur méfiance et les capturer. En savoir plus : - Maillard Yves, 1972 - Cucherousset Julien, 2007 - PnrB, 1947 - www.parc-naturel-briere.fr - www.onema.fr 3- La pêche aux engins Dans les marais, perdure une forte tradition de pêche aux engins. La bosselle : souvent posée dans des petits chenaux (coulines) ou au bord des canaux, c’est un piège dans lequel les poissons rentrent guidés par des parties en entonnoir (les pêchons) empêchant la sortie des poissons. Autrefois tressées en osier, elles sont maintenant en grillage plastique. Plus spécialement utilisé pour l’anguille, ce piège peut prendre les petits poissons de toutes espèces ainsi que les écrevisses. Le carrelet : un filet carré horizontal, tendu par quatre perches (les alarmes) assemblées par un manchon (la tête de mort). Installé sur un bateau (chaland) ou un ponton, il est manœuvré grâce à un treuil et un mât. Relevé très régulièrement, il permet la capture de toutes les espèces de poissons. Lors des premières crues d’automne, les pêches de nuit permettent de capturer l’anguille d’avalaison appelée localement mailloche ou pimpenneau. La fouine : la Brière est maintenant la seule région où la fouine est pratiquée. Cet outil est une fourche en fer dont les lames coincent l’anguille mais ne la transpercent pas. Emmanchée sur une perche de 3 à 4 m, elle est plongée jusqu’au fond. Si une anguille est là, les lames métalliques s’écartent, et la retiennent. Le pêcheur la remonte et la libère dans son bateau. La pêche à l’aveugle est pratiquée l’été quand les eaux basses concentrent les poissons. Le filet : droit ou maillant, les pêcheurs utilisent des filets verticaux pour capturer les poissons carnassiers tels que le sandre, le brochet et la perche. Après avoir tendu son filet, le pêcheur bat l’eau (il bouitte) à l’aide d’une perche afin de rabattre les poissons vers le piège. Les actions menées par le Parc sur le territoire Les gestionnaires de la pêche en Brière sont la Commission Syndicale de Grande Brière Mottière et deux associations agréées pour la Pêche et la Protection des milieux aquatiques. Afin de les aider dans leurs actions, le Parc réalise annuellement des inventaires scientifiques pour suivre les évolutions du peuplement de poissons. Selon ses observations, le Parc encourage à la mise en œuvre d’actions pour restaurer le peuplement de certaines espèces. Restaurer l’accès aux frayères : le brochet, espèce vulnérable, se reproduit préférentiellement sur les prairies inondées. Cependant, les déblais de curage des canaux sont déposés sur leur périphérie interdisant l’accès des poissons reproducteurs aux frayères. Le Parc appuie les opérations d’ouverture de passages permettant de restaurer l’accessibilité. Pour faciliter les remontées de civelles, le Parc s’engage à mettre en œuvre des manœuvres spécifiques au niveau des barrages estuariens ou aménager des passes à anguilles. En 2009, 12 500 civelles ont emprunté la passe de Méan. brocheton Activité traditionnelle bien ancrée : la chasse au gibier d’eau Axe B: Aspects humains Fiche 9 Autrefois considérée comme une des activités traditionnelles de prélèvement des ressources de leur marais par les Briérons, elle était une activité de survie, puis devint dans les années 1950, un complément pour certains. Deux auxiliaires précieux pour la chasse aux canards : Les appelants (canards captifs) attirent les oiseaux sauvages par leur chant. Les formes (des leurres), autrefois en bois, aujourd’hui en plastique, complètent le dispositif. Le chien, d’arrêt ou retriever, doit être bien adapté à ce type de milieu pour retrouver les oiseaux tombés dans cet univers de roseaux. 1- La chasse aux canards Cette chasse, essentiellement d’affût en automne-hiver, est complétée en été par celle dite au « cul-levé » : le chasseur va surprendre les oiseaux posés dans les nombreux petits plans d’eau dispersés au cœur de la roselière. Pour comprendre la chasse à l’affût, il faut connaître le rythme journalier des canards qui se remisent de jour dans les baies, estuaires voisins et les réserves proches et « gagnent » chaque soir des secteurs d’alimentation parfois distants de plusieurs kilomètres. Ces mouvements d’oiseaux appelés « passées » (le soir et le matin) sont mis à profit par les chasseurs qui, au bord d’un plan d’eau libre, construisent des bosses (huttes) de chasse couvertes de roseaux épousant la forme du chaland. 2- Le gibier : les espèces chassées Les espèces les plus prélevées sont par ordre d’importance décroissant : Colvert Souchet Sarcelle d’hiver Elles correspondent parfois aux concentrations des oiseaux observés dans les Réserves permettant ainsi de comprendre l’origine des prélèvements : oiseaux cantonnés* ou de passage. Petit lexique briéron : - canard colvert : le gros - canard souchet : le goule large - canard chipeau : le nez canne - canard pilet : le pointard - canard siffleur : le rousseau - foulque macroule : la judelle - grèbe huppé : plongeur à bec de poule (espèce protégée) - bécassine des marais : piclendèche - combattant varié : le pluvier gris Quelques tableaux de chasse totalisés Décembre Colvert Sarcelle d’hiver Souchet Siffleur Pilet Chipeau Foulque Bécassine * 49 106 15 36 1 15 31 54 Comptages Réserves Janvier Février 48 31 12 27 4 3 4 21 47 38 12 16 19 1 175 Colvert Sarcelle d’hiver Souchet Siffleur Pilet Chipeau Foulque Bécassine Décembre Janvier 500 70 6 250 8 25 400 8 530 7 3 150 6 19 420 Février 250 50 15 220 16 20 340 cantonnés : oiseaux installés dans le secteur depuis plusieurs semaines. Mars 2010 Les Réserves de chasse et de pêche de la Grande Brière Mottière (gérées par la CSGBM) et celle du Parc naturel régional de Brière (la Réserve P. Constant ) ont obtenu en fin 2009 l’aval du Conseil Scientifique pour leur agréement en Réserve naturelle régionale. Réserve Pierre Constant 30 hectares - 1980 - ZOOM : l’intérêt des réserves naturelles Elles permettent le stationnement et la tranquillité de nombreuses espèces chassées ou protégées. Les réserves de Grande Brière Mottière ont un règlement strict nécessitant l’accord préalable du président et l’accompagnement d’un garde pour toute pénétration humaine. Seuls les travaux d’entretien et d’élevage y sont libres. Elles ont toutes deux fait l’objet d’une demande d’agrément au titre de Réserves naturelles volontaires en 2001. La réserve Pierre Constant est localisée sur les marais privés contigus de St-Malo-de-Guersac. Elle est la propriété du Parc de Brière et est ouverte au public durant la saison touristique. La Foulque macroule (judelle) Elle est à l’origine du fameux pâté briéron et aussi d’un mode de chasse particulier : le chasseur, couché dans un petit chaland, approche les grosses bandes de foulques stationnant au cœur du marais à la fin de l’hiver. La Bécassine des marais (piclendèche) Autrefois chasse des riches étrangers ou parisiens, elle est devenue une chasse de passionnés : au « cul-levé », le chasseur arpente le marais. Réserve des Grands Charreaux L’Oie cendrée Gibier d’eau emblématique pour tout chasseur de sauvagine, elle symbolise à elle seule la migration, l’ambiance hivernale et le plaisir d’une prise exceptionnelle. 3- La chasse aujourd’hui en quelques repères Réserve du Charreau de Pendille Pour chasser dans le marais indivis, les personnes doivent posséder un permis de chasse valide et la carte de Brière délivrés auprès des régisseurs de la Commission Syndicale de Grande Brière Mottière. Chaque année, 900 chasseurs pratiquent en Grande Brière. La période de chasse au gibier d’eau a évolué depuis 50 ans. Initialement de fin juillet à fin mars, elle est fixée actuellement de fin août à fin janvier. Les dates varient selon les espèces. En période hivernale, elle peut être interrompue par arrêté préfectoral en cas de périodes de froid intense et prolongé. Certaines espèces chassées auparavant sont aujourd’hui limitées en prélèvement, voire protégées (courlis cendré, vanneau huppé…). Action en liaison avec le Parc naturel régional de Brière En savoir plus : - Martel Paul et Jacques, 1981 - PnrB, 1977 - De Witt Jean, 1949 - ANCGE, la sauvagine, 2009 - FDCLA, chasser en LoireAtlantique Si les chasseurs de gibier d’eau sont partie prenante dans la gestion des réserves, d’autres actions leur permettent de participer au maintien de la biodiversité. En novembre 2009, les chasseurs de Saint-Malo-de-Guersac, en partenariat avec la Fédération départementale des chasseurs, la commune et le Parc naturel régional de Brière, ont engagé une action de restauration de haies en bord de marais. Ainsi, 250 arbres et arbustes ont été plantés représentant 130 m de haies. Cette plantation a été réalisée sans dénaturer le paysage existant, en maintenant des fenêtres paysagères sur le marais. D’autre part, les bosquets déjà existants de pruneliers et mûriers ont été conservés, et les ouvertures de prés respectées. Cette plantation effectuée avec les enfants des écoles de la commune a été cofinancée par la Région des Pays de la Loire dans le cadre d’un appel à projets biodiversité. Art, culture et littérature AXE B : Aspects Humains Fiche 10 Voici contée l’histoire des chênes et des roseaux Au temps où la Bretagne était même forêt. La nature en Brière parsemée de canaux Etait le Paradis du saule et du genêt. Paul Burban, Faut pas rêver ! , « Le Morta et le Corseau, Histoire de la Brière », 1998 La Brière musicale et cinématographique L'œuvre d'Alphonse de Châteaubriant a été adaptée au cinéma par Léon Poirier. L'adaptation musicale avait été effectuée par Paul Ladmirault. Le film est sorti en janvier 1925. Le film Brière et briérons datant de 1947 (16’ - R.Chenay) raconte la vie des habitants des îles partagés entre leurs marais et leur travail aux chantiers navals. 1- La Brière, terre de légendes : La légende de l’île du Taureau : «A l’endroit de la Brière actuelle était une forêt. La dame à qui elle appartenait avait un fils menant mauvaise vie. Celui-ci s’était associé avec des brigands qui se cachaient dans les profondeurs de la forêt. La dame, pour le punir, exprima ce vœu : «que la forêt soit renversée sens dessus dessous et que seul l’arbre sous lequel est mon taureau soit préservé». Toute la forêt fut renversée mais l’île dite du Taureau en Guérande fut respectée. En ce lieu les arbres qu’on retire du fond tourbeux de la Brière sont debouts dans la vase tandis que partout ailleurs on les trouve couchés ou renversés». La naissance de la Brière : «Et cela se passe ainsi depuis l’ancienne époque que tout ce pays ne formait qu’une grande forêt noire, et que la dame de Blanche-Couronne, dont le mari guerroyait en Terre Sainte, s’était aventurée un soir hors de son château. Poursuivie dans les bois par des pirates, comme elle cherchait son salut dans la fuite, elle lança au visage de ces bandits l’anneau de ses noces, et de si grand amour appela son seigneur, qu’autour d’elle aussitôt la forêt s’abîma dans un profond marais. Perdue en ce grand lac, elle y demeura toute la nuit sur une pauvre levée de terre jusqu’à ce que vînt l’aurore, où les eaux de la Brière se teignirent à jamais du feu des bijoux». 2- La littérature De nombreux auteurs ont évoqué La Brière dans leurs écrits : La Brière, roman de Alphonse de Châteaubriant pour lequel il reçoit en 1923 le Grand prix du roman de l'Académie française est le premier ouvrage romancé portant sur le territoire. «Les mulons couvraient les buttes, quelques-uns déjà s’en allaient sur le chaland, et c’était comme un rêve de sa vie passée qu’il contemplait à les voir s’éloigner. Du côté de Rozé, aussi, les chaloupes appareillèrent pour Nantes. Elles n’étaient plus que trois cette année ... toujours moins nombreuses.» extrait de La Brière de Châteaubriant. Mars 2010 Zoom La tradition du conte a longtemps été associée aux veillées au coin de la cheminée. La tradition va s’éteindre dans les années 50 pour renaître grâce à la volonté du Parc naturel régional de Brière et de Paul Burban, conteur et auteur de ses propres contes. Une association « Les conteurs de Brière et d’ailleurs » verra le jour en 1997 avec pour objectif la création d’un nouveau répertoire en Brière. Cette association, composée de dix conteurs et musiciens, se produit régulièrement en Brière. La politique culturelle du Parc aidant, un véritable soutien aux structures de diffusion et aux conteurs souhaitant se professionnaliser a permis la création d’un réseau de conteurs professionnels aujourd’hui réunis dans l’association « Les conteurs de l’Estuaire ». Cette association est partenaire du festival Festi’Contes qui se déroule en novembre à St-Lyphard. René Guy-Cadou (1920-1951) Poète né à Sainte-Reine-de-Bretagne 3- Un peintre parmi les autres : Jean Frélaut De 1939 à 1942, Jean Frélaut (1879-1954) a dessiné la Brière avec le réalisme et la démarche ethnographique qui ont marqué l’ensemble de son œuvre. Son étude de la Brière au travers de ses pointes sèches résume, à elle seule, l’ensemble des mœurs et traditions des gens du marais. Qu’il s’agisse de cet homme debout dans son chaland chargé de tourbe et gréé d’une voile à livarde, ou bien de ces tourbeurs occupés à extraire le précieux combustible, les gravures se suffisent à elles-mêmes pour résumer sans détour ni fioriture superflue les différentes étapes d’une activité caractéristique, laborieuse et indispensable à la subsistance des Briérons. Regards d’artistes Proposer à des artistes venus d’ailleurs de les appréhender, d’y poser leurs regards, a donné lieu à la mise en place de résidences. Entre octobre 2000 et novembre 2001, 24 peintres, sculpteurs français et étrangers ont séjourné à Kerhinet par périodes de 10 jours. Ils ont produit environ 350 œuvres dont une sélection a été présentée à Kerhinet entre le 2 juin et le 29 septembre 2002 : au total 145 œuvres ont été exposées. Un livre d’art, réunissant une grande partie des travaux que les paysages naturels et l’activité des hommes ont inspirés à ces créateurs, a été édité pour l’occasion. C’est en juillet 1939 que la Société des Amis des Livres passe commande à Jean Frélaut pour l’illustration d’une nouvelle édition de La Brière. Dès lors, l’artiste, fidèle à son habitude de s’imprégner sans concession de son sujet, effectue plusieurs séjours en Brière d’où il ramène quantité de notes et d’esquisses à partir desquelles il dessine et grave ses oeuvres dans son atelier de la cité Rochard (de nos jours, 16 rue Jean Frélaut) à Vannes. Gravure - René Yves Creston (1898-1964) 4- Fêtes et traditions Le territoire est bercé par des fêtes traditionnelles, symboles du patrimoine auquel les briérons sont attachés : le pardon de la St-Corneille, la fête de la tourbe, la fête des chalands fleuris, la fête briéronne, le festival des vanniers, le marché des potiers. Quelques exemples : La Saint-Corneille : Ce célèbre pardon qui anima le bourg de La Chapelle-des-Marais pendant plus de 80 ans (1883- 1966) fut un événement considérable qui, en 1882, survécut grâce à ses outils de travail de l’époque : les bœufs et les chevaux. Les Chalands fleuris : depuis 1965, La fête des Chalands fleuris est la plus importante manifestation de la commune de Saint-André-des-Eaux, elle a traditionnellement lieu le 1er dimanche du mois d’Août. Elle met en scène, sur un thème annuel, une parade de chalands (barques à fond plat utilisées dans le marais de Brière) richement décorés de fleurs naturelles et qui montrent l’ingéniosité, le savoir-faire, le sens artistique des bénévoles pour le plus grand bonheur des milliers de spectateurs massés le long du canal. Les actions menées par le Parc sur le territoire En savoir plus : - Belliot Guy et al, 2004 - Launay Aurélie, Caudal Gaëlle, 2007 - PnrB, 2002 - Guériff Fernand, 1979 - Vince Augustin, 1958 et 1981 - www.wikipedia.org Aménagement et rénovation des musées, réalisation d’expositions, soutien à la création d’associations et à l’organisation de fêtes liées au patrimoine briéron, soutien aux artistes via des résidences et organisation d’expositions, création de la Chaumière des saveurs et de l’artisanat en collaboration avec les producteurs, artisans et artistes locaux, organisation de rencontres et de manifestations annuelles (Contes au marais, marchés aux produits du terroir, La Brière au fil de l’eau, Transbriéronne, Fête du Parc...), collaboration aux manifestations régionales et nationales, développement de la pratique du conte en Brière (charte 2001-2010) . Depuis 2006, le Parc naturel régional de Brière propose une manifestation itinérante nommée le Mois des Parcs (ex-fête du Parc) qui a pour objectif de présenter les missions du Parc, de favoriser la découverte du patrimoine naturel et culturel du territoire - 5 000 à 10 000 visiteurs chaque année - Cette manifestation a lieu en septembre. Savoir-faire AXE B : Aspects Humains Fiche 11 Définition : Dans un sens courant, le savoir -faire (ou « know-how » en anglais) se définit comme l’ensemble des connaissances théoriques, techniques et pratiques, d’une personne ou d’un corps de métier. Il est donc lié à l’expérience professionnelle, aux aptitudes personnelles, ainsi qu’aux différentes méthodes d’exploitation propres à une profession. Le savoir-faire implique une certaine habileté à réussir ce que l’on entreprend, à résoudre des cas pratiques. Le présence, en Brière, de ressources naturelles et de matières premières a entraîné la confection d’ustensiles et d’objets usuels nécessaires à la vie quotidienne. L’artisanat s’est développé au point d’engendrer des spécificités locales aujourd’hui reconnues dans l’identité briéronne. 1- Mayun, village de vanniers L’origine de la vannerie dans le village de Mayun demeure incertaine. Selon la légende, cet artisanat remonterait à la guerre de 100 ans. Le Baron Raoul, seigneur de la Roche possédait un domaine qui comprenait La Roche, Nivillac, Saint-Gildas, Herbignac, Assérac et la frairie des Marais (La Chapelle des Marais). En 1364, il s’engagea auprès de Duguesclin contre les anglais. Pendant la bataille d’Auray, il est fait prisonnier et emmené en Angleterre. On raconte alors que l’un de ses soldats aurait appris l’art de tresser les paniers dans les cachots anglais. « On aurait même retrouvé des paniers fossilisés dans les prisons de Guernesey et Jersey ! ». De retour à Mayun, il aurait transmis ce savoir -faire aux habitants du village… …Au-delà de cette légende, la vannerie a eu une importance considérable dans ce village puisqu’au milieu du XIXème siècle on compte environ 150 vanniers pour une population de 700 à 750 habitants. Le renom du panier mayunnais réside à la fois dans l’un des matériaux qui le compose, la bourdaine et dans sa technique de fabrication qui lui donne toute sa solidité. Cette excellente réputation lui a permis d’être vendu dans la presqu’île mais aussi à Paris et en Allemagne. La chaumière des saveurs et de l’artisanat La Chaumière des Saveurs et de l'Artisanat, située au cœur du village de Kerhinet invite à découvrir les produits et savoir-faire des acteurs du territoire : artistes, artisans et producteurs fermiers. 2- Herbignac, une terre de poterie La présence d’une couche géologique riche en argile et en mica a permis, jusqu’au XXème siècle, le développement d’un savoirfaire spécifique dans la région d’Herbignac : la poterie. Les quantités de poteries retrouvées sur la commune d’Herbignac sont aujourd’hui les témoins d’une grande activité de fabrication de pots en terre cuite dans ce secteur. Les formes des cruches, pots, carreaux, tuiles et autres briques sont simples et ne présentent pas une grande originalité. Le sens pratique l’emportant sur la création, les décors sont rares ou rustiques. La situation géographique d’Herbignac, entre Loire et Vilaine et à proximité des marais, incite les habitants à utiliser les transports fluviaux pour exporter leurs productions, accentuant ainsi le développement de la batellerie. Leurs poteries suivent ainsi les mêmes voies que la tourbe et sont commercialisées sur le pourtour de la Brière, sur les marchés des paroisses voisines, à Vannes, à Guérande et sur les marchés du littoral. Mars 2010 ZOOM La Maison de la Mariée renferme des objets symbolisant le mariage. Tout commence en 1970 : globes de mariée, couronnes de fleurs d’orangers en cire et autres souvenirs de mariage sont collectés grâce à la passion de Lucie Godin. C’est sur l’île de Fédrun à Saint-Joachim, qu’elle installe sa collection et ouvre un musée dans une chaumière. En 1998, le Parc naturel régional de Brière acquiert l’ensemble et exauce ainsi le souhait de sa créatrice : préserver sa collection et ne pas la disperser. Le musée, rénové en 2004, raconte des histoires singulières : celles de la couronne de mariée et du globe, mais aussi les histoires familiales qui constituent la vie du couple. Des globes de mariée glanés dans la France d’après guerre aux couronnes savamment créées par les Brièronnes dans les ateliers de Saint-Joachim, la Maison de la Mariée présente une vision ethnologique et scientifique d’un artisanat d’art aujourd’hui utilisé par les plus grands créateurs de mode. 3- Les ateliers de Saint-Joachim Au début du XXème siècle, Saint-Joachim compte plusieurs ateliers de fabrication de fleurs artificielles. En l’absence de raisons historiques ou géographiques, c’est sans doute la personnalité de quelques entrepreneurs qui est à l’origine de cet artisanat. Deux ateliers ont marqué cette histoire : Moyon-Lambert et MarionGramfort. En 1906, 138 ouvrières confectionnent et assemblent des fleurs en cire à Saint-Joachim. 4- La lingère et la brodeuse Les lingères pouvaient se spécialiser dans le repassage de coiffes et dans la broderie. Les tissus brodés les plus recherchés furent sans doute ceux issus de l’ouvroir de Missillac. Cet atelier de couture, de broderie et de tricot était dirigé par des religieuses. De 1920 à 1971, il abrita le travail de jeunes femmes, qui pouvaient exercer jusqu’à leur mariage. Entre 1947 et 1950, elles étaient cinquante. Elles confectionnaient les pièces de tissus brodés nécessaires au trousseau d’une jeune fille à marier. Celui-ci comportait principalement le linge de maison, les initiales du couple y étant brodées. Cet atelier confectionna le trousseau de la princesse de Monaco. La broderie est une des scènes fortes de la féminité car elle reflète l’histoire au quotidien des femmes dans la société rurale traditionnelle. « On chantait, on contait, on priait tout en se livrant aux travaux d’aiguille » durant les veillées, « univers magique propice à la transmission orale, ludique ou religieuse ». Progressivement, les valeurs citadines pour la parure vont s’imposer. La coiffe va constituer un enjeu dans la bataille des régionalismes contre les influences urbaines qui tendaient à l’uniformité et à l’effacement des spécificités locales traditionnelles. A la coiffe va se substituer le chapeau, les femmes vont ainsi libérer leur chevelure si longtemps dissimulée sous ces tissus minutieusement brodés. En savoir plus : Les actions menées par le Parc sur le territoire - Belliot Guy et al, 2004 Création d’expositions sur les savoir-faire présentés ci-dessus - PnrB, 2006 - Guériff Fernand, 2005 - Vince Augustin, 1981 - Laurentin Marie-Thé, 2007 - www.parc-naturel-briere.fr Etudes ethnologiques consultables au Centre de documentation Augustin Vince La Maison de la Mariée est labélisée Musée de France Soutien au festival de la vannerie, au marché des potiers… Organisation des marchés aux produits du terroir valorisant les savoir-faire locaux. Marais et bocage Axe C: Patrimoine naturel Fiche 1 Le bocage briéron a subi les premiers réaménagements fonciers en 1970 et 1977 avec pour conséquences de forts arasements et un agrandissement du maillage des haies. La déprise agricole et les pressions foncières contribuèrent fortement à sa dégradation. Ce type de paysage a pu être préservé sur le territoire de quelques communes du Parc de Brière, notamment Saint-André-des-Eaux, Crossac, Sainte-Reine-de-Bretagne. 1- Le bocage : entre activité rurale et nature Définition : Hygrophile : plante aquatique Hélophyte : grande graminée aquatique (ex. : le roseau) Hydrophile : plante de milieux humides Odonate : insecte de la famille des libellules Trame verte et bleue : ensemble des éléments boisés (vert) et aquatiques (bleu) sur un territoire (haies, bosquets, ruisseaux, mares…) Haies, champs, chemins creux, vergers et potagers près des habitations regroupées en hameaux hébergent de nombreuses espèces. Parmi celles-ci, les chouettes et chauvesouris, animaux nocturnes qui ont pendant longtemps pâti d’une mauvaise réputation. Les traditions d’exploitation familiale à la base du développement bocager ont contribué à la survie de certaines races locales : - races animales, comme la vache nantaise, le mouton des Landes - races végétales, comme les variétés anciennes de pommes à cidre. 2- Le rôle multiple du bocage Patiemment modelé à travers des générations, le bocage assure de multiples fonctions écologiques désormais prises en compte dans l’aménagement de l’espace : frein à l’érosion des terres : les haies et talus retiennent l’eau de ruissellement réduisant les phénomènes de crues et accélérant l’infiltration régulation du vent : une haie stratifiée permet de protéger des surfaces cultivables importantes (15 à 25 ha) meilleur rendement des cultures sur l’ensemble de la parcelle malgré une perte initiale à proximité de la haie rôle patrimonial (paysager) et économique (filière bois, apiculture…) rôle écologique : maintien de l’équilibre entre les espèces animales et végétales par une diversité de l’occupation du sol garant de la richesse des espèces rencontrées. 3- Les éléments du paysage bocager Les mares, des réservoirs de biodiversité Les mares, trous d’eau ou petites entités humides de faible surface (de 0 à 5 000 m² selon les différentes définitions) et de faible profondeur, contribuent pleinement à la richesse biologique des territoires qui les abritent. Ce sont de petits archipels de biodiversité, servant de refuge pour de nombreuses plantes et animaux. Une végétation de milieu humide - des plantes hygrophiles - des hélophytes - des plantes hydrophiles Une faune de milieu humide - les amphibiens - les odonates Dépressions naturelles ou creusées par l’homme, elles font partie du petit patrimoine : mare de village (lavoir), mare des prés (abreuvoir), mare forestière... Mars 2010 ZOOM : Si le bocage est considéré généralement comme un milieu abritant une nature ordinaire voire banale, il n'en possède pas moins nombre d'espèces à forte valeur patrimoniale protégées aux niveaux régional, national ou même européen. C'est le cas d'une espèce d’amphibien urodèle (Batracien avec une queue) de la famille des grands tritons : le triton crêté identifié prioritaire au titre de la directive habitat d'espèces de Natura 2000. D'une taille adulte comprise entre 9 et 15 cm, il est présent en France sur les 2/3 nord du territoire à l'exception de la Bretagne septentrionale. Il se reproduit dans des mares relativement profondes, riches en végétation aquatique et de préférence à proximité de secteurs boisés. Les haies, une biodiversité originale en Brière Il paraît naturel de commencer par traiter de la biodiversité végétale engendrée par les diverses essences d’arbres ou arbustes, formant l’essentiel des haies du territoire, véritables ossatures de la trame bocagère. Photos : Cormier (p. 17 de la plaquette « Choisir les arbres et arbustes pour nos paysages de Brière » et Prunellier (p. 24 de la même plaquette) 27 espèces sont présentes dont les plus courantes : les chênes sessile et pédonculé, le châtaignier, le cornouiller sanguin, le frêne, le hêtre ou le robinier faux acacia. Il est à souligner l’importance des « bocages » qui engendrent par la même occasion la présence ou l’absence des différentes espèces. La biodiversité des bocages (dégradé, jeune, complexe…) est synonyme de biodiversité animale. Les prairies, des milieux ouverts indispensables La prairie bocagère dite «naturelle» est toujours en herbe, c’est-à-dire permanente de plus de cinq ans d’un point de vue agricole. La prairie multi espèce est une prairie qui approche la trentaine d’espèces végétales différentes et constitue probablement un bon réservoir de biodiversité (source : Groupe régional prairie, comm. Pers.). Pour pallier la fermeture de ces milieux, la jachère fleurie permet un maintien de la biodiversité animale et plus particulièrement les abeilles, coléoptères ou nombreux insectes composant une des premières mailles des chaînes alimentaires. La biodiversité (faune et flore) que l’on peut retrouver dans les trois milieux de façon distincte est extrêmement riche, tant d’un point de vue quantité d’espèces présentes que qualité (espèces patrimoniales). La notion de réseau prend ici toute son importance : les interconnexions entre ces trois milieux sont donc indispensables, la gestion qui en découle doit se penser de manière globale (incluant les trois milieux) à l’échelle d’un territoire cohérent (au minimum une commune), trames verte et bleue (Grenelle de l’Environnement). Les actions menées par le Parc sur le territoire En savoir plus : - PnrB, 2006 - www.parc-naturel-briere.fr - www.frcpaysdelaloire.com - www.afahc.fr Sauvegarde des mares Exemple : La mare de la Saulzaie - La Chapelle-des-Marais (2004) Dans le cadre d’une accession à la propriété, le résident a posé la question du réaménagement de la mare en partie comblée préférant conserver le caractère humide de cette partie de parcelle. Les services du PnrB sont intervenus au titre de conseil. Un premier bornage a permis de délimiter les contours de la mare ancienne, un curage de la mare a été réalisé en deux temps : recreusement en aval et nettoyage simple par enlèvement des dépôts à proximité de la sortie d’eau en profil de queue d’étang. Les connexions avec le réseau hydraulique préexistantes ont été restaurées de manière à conserver un minimum de plan d’eau en étiage. Ces travaux ont été à la charge du propriétaire (coût estimé 700 €). Les services du PnrB ont assuré la plantation d’essences locales : osier en haie humide, iris des marais, molinie et jonc diffus dans la zone humide, cératophylle, typha latifolia et hydrocharis pour la partie plus aquatique (coût en temps passé : 4 demi-journées à deux personnes). Roselière et enjeux de gestion AXE C : Patrimoine naturel Fiche 2 Les roselières sont l'apanage des marais et contribuent à façonner les paysages. Ces milieux, qui paraissent communs au premier abord, rendent un grand nombre de services « gratuits » au sein des zones humides et restent indispensables au développement et à la survie d'une partie de la biodiversité animale spécialisée. La roselière briéronne, dans son ensemble, constitue aujourd'hui l'une des plus grandes roselières de France. 1- Fonction et valorisation des roselières Définition : Le mot roselière est utilisé, suivant les cas, pour définir les formations dominées par le roseau Phragmites australis, ou bien au sens large, pour caractériser l'ensemble des principales formations à grandes hélophytes (plante aquatique avec tiges et feuilles hors de l'eau dont les racines sont ancrées dans un sol gorgé d'eau) qui regroupent les graminées, typhacées ou cypéracées. Elles présentent en effet des caractéristiques écologiques et de gestion relativement communes. Des services rendus Les roselières remplissent de nombreuses fonctions naturelles : elles protègent les rives contre l'érosion, piègent les sédiments, participent à l'épuration de l'eau et à son oxygénation, participent également à la fixation des métaux lourds et à la décantation des vases … On peut également ajouter à ces services rendus, la fonction de « puits de carbone » assurée dans les roselières non entretenues qui contrecarre, localement l'effet de serre. Une ressource naturelle exploitée Le roseau peut être exploité et valorisé sous plusieurs formes : en tant que chaume que l'on emploie pour la couverture des maisons traditionnelles, pour la confection de palissades et coupe-vents, pour la fabrication d'abris, pour la filtration des eaux usées des stations de lagunage … D'un point de vue agricole, il est valorisé en tant que litière pour le bétail, pâturé extensivement et peut servir, dans une moindre mesure, en foin pour l'alimentation du bétail. 2- Roselière de Brière Quelques chiffres : En France, les roselières couvrent une surface totale de 53 855 ha (recensement ONCFS 2008). Plus de 70% de la surface sont constitués de phragmitaie. En Brière, la surface des roselières est d'environ 8 000 ha, ce qui la place au deuxième rang des plus grandes roselières de France, derrière la Camargue. La roselière en Brière est l'élément prédominant et structurant du paysage. Elle couvre près de la moitié de la surface de la zone humide et cette proportion atteint 85% en Grande Brière Mottière. Elle est essentiellement constituée de roseau (Phragmites australis) et de baldingère (Phalaris arundinacea) et, dans une moindre mesure, de massette (Typha angustifolia), de scirpe lacustre (Scirpus lacustris), de grande glycérie (Glyceria maxima), de rubanier (Sparganium ramosum), et de ros (Cladium mariscus). Depuis plus de cinquante ans, le déclin des activités traditionnelles liées à l'exploitation du marais de Brière (curage, coupe de la tourbe et du roseau, fauche et élevage) a entraîné une extension rapide des roselières et un développement de la saulaie au détriment des plans d'eau et des prairies naturelles humides. Mars 2010 ZOOM : Le Butor étoilé, un habitant discret des roselières Le Butor étoilé (Botaurus stellaris) est sans doute l'oiseau le plus caractéristique des roselières de Brière, par son chant étonnant et son extraordinaire mimétisme. C'est un héron trapu, aujourd'hui menacé au niveau européen. En 30 ans, l'effectif de la population reproductrice a chuté de 40%. Les roselières briéronnes accueillent encore aujourd'hui une importante population de Butor étoilé. D'après les inventaires réalisés ces dernières années dans le cadre de Natura 2000, ces roselières abritent environ 15% de la population nationale, ce qui constitue la deuxième plus importante zone de reproduction de l’espèce en France après celle de la Camargue. Un plan de restauration national de l'espèce est en cours. Il vise à mettre en place des mesures favorables à la conservation des populations françaises. 3- Les roselières, sources de biodiversité et enjeux biologiques en Brière Atterrissement L'atterrissement est un mécanisme d'accumulation de sédiment, de matière organique et de colonisation par les ligneux qui permet le passage vers une végétation terrestre. La roselière elle-même est une source de production primaire très importante, de 30 à 45 t/ha/an. Cette biomasse de tiges, de feuilles et de rhizomes produite chaque année meurt et se décompose. Les roselières hébergent une flore et une faune spécifiques adaptées à une végétation haute et dense. Elles peuvent accueillir une centaine d'espèces d'insectes, plus d'une trentaine d'oiseaux, divers poissons, batraciens, reptiles et mammifères. En Brière, on peut citer parmi elles le busard des roseaux (Circus aeroginosus), la locustelle luscinioïde (Locustella luscinioides), le phragmite des joncs (Acrocephalus schoenobaenus), la rousserolle effarvate (Acrocephalus scirpaceus), de nombreux ardéidés comme le héron pourpré (Ardea purpurea) et notamment le butor étoilé (Botaurus stellaris), pour lequel les roselières briéronnes jouent un rôle important dans la conservation de l'espèce au niveau national (zoom). Les roselières briéronnes jouent également un grand rôle lors des passages migratoires (zones refuge pour le repos des passereaux paludicoles, zones trophiques, zones de mue très importantes pour les canards qui perdent, en été, leur capacité de voler et pour lesquels il est donc primordial de trouver des abris). Zone en voie d’atterrissement Roselière stable Roselière en voie d’expansion Plan d’eau En savoir plus : - Barnaud et Fustec 2007, - Clément et Francez, 2007 - Eybert Marie-Christine et al, 2007 - Le Barz Céline et al, 2009 - Marquet Matthieu, 2008 - Sinnassamy et Mauchamp, 2001 - Bonnet Patrick et Hédin Jacques, 2004 - Marquet Matthieu et Berthelot Christian, 2007 Un programme de restauration d'une roselière en faveur du Butor étoilé dans le cadre de Natura 2000 Contrairement aux autres roselières françaises, celle de Brière est peu exploitée malgré une demande locale de roseau de couverture relativement forte. Le projet expérimental de restauration et d'entretien d'une roselière, porté par la Commission Syndicale de Grande Brière Mottière en partenariat avec un exploitant chaumier et le Parc naturel régional de Brière, répond à plusieurs objectifs complémentaires : - lutter contre l'atterrissement du marais par un entretien et une exportation de la matière végétale, - valoriser le roseau en qualité chaume et contribuer modestement à la couverture des chaumières briéronnes par du roseau coupé localement, - restaurer, conserver et favoriser des milieux nécessaires à la reproduction d'espèces d'oiseaux vivants dans les roselières comme le Butor étoilé. Milieu aquatique AXE C : Patrimoine naturel Fiche 3 Plan d’eau végétalisé Définition : Piarde : Vaste plan d’eau peu profond exondé en étiage. Les piardes sont des milieux importants sur le plan de la productivité biologique. Copis : Plan d’eau longiforme permanent. Il peut être considéré comme un élargissement d’un chenal naturel lié à l’ancien enlèvement de la tourbe et du noir. Connecté aux canaux, c’est un refuge pour la faune aquatique durant les périodes de manque d’eau. Plantes en danger : Autrefois très abondants, les herbiers aquatiques ont disparu de nombreux plans d’eau. Depuis 10 ans, la prolifération de l’écrevisse de Louisiane a éliminé ou raréfié 33 des 38 espèces de plantes aquatiques briéronnes. Ce phénomène bouleverse l’écosystème. L’écosystème aquatique est le résultat d’un équilibre entre un milieu naturel et les espèces animales et végétales qui y vivent. Les lacs, les cours d’eau mais également les marais, constituent des écosystèmes aquatiques. L’eau en est l’élément majeur. Son écoulement structure les habitats, crée des zones d’érosion ou à l’inverse de sédimentation. Ses variations (crues et étiages) modifient le paysage et sélectionnent les espèces qui y sont adaptées. De sa qualité dépend la présence ou l’absence de telle ou telle espèce. Les cours d’eau permettent la circulation des espèces qui y sont inféodées. 1- L’écosystème aquatique On distingue quatre grands groupes d’acteurs dans ces écosystèmes : les plantes aquatiques et les algues qui, à partir de l’énergie solaire et des sels minéraux, produisent de la matière organique végétale. les consommateurs sont des animaux (crustacés, poissons, insectes, mollusques…), qui se nourrissent de la matière organique végétale. les prédateurs mangent les animaux consommateurs (brochets, perches, libellules, hérons, grenouilles…) Source : http://www.eaurmc.fr/juniors/cahiers-pedagogiques/ les décomposeurs, comme les bactéries ou les milieux-aquatiques champignons, vont transformer les animaux et les végétaux morts et produire des sels minéraux utilisables à nouveau par les végétaux. La préservation des milieux aquatiques est essentielle au maintien de la biodiversité dans le Parc naturel régional de Brière. 2- Les milieux aquatiques Enclos protégeant la végétation aquatique de la prédation de l’écrevisse de Louisiane Quelques chiffres : - Des plans d’eau menacés : plus de 700 ha en 1948, 250 ha en 1980 300 ha de piardes et copis actuellement entretenus ou reconquis par les travaux mécaniques, - 130 km de canaux principaux et secondaires en Grande Brière, - dans le Parc, on retrouve 22 espèces de poissons, 15 de batraciens et 11 d’odonates (libellules)... Les étangs, cours d’eau, canaux, mares mais aussi les zones inondables ou humides, les nappes souterraines, constituent les écosystèmes aquatiques. Le milieu aquatique est caractérisé par : A. Ginon un habitat (pentes plus ou moins accentuées au niveau des berges) des populations végétales des populations animales la qualité physico chimique de l’eau (température, pH, salinité, matières azotées et phosphorées…) Il est influencé par : le climat (pluviométrie, l’ensoleillement, vent…) la géologie (topographie, nature des roches…) les activités humaines (gestion hydraulique, pollution, production d’eau potable…) Les milieux aquatiques sont la spécificité du territoire du Parc. Si les marais recouvrent près de la moitié du territoire, les milieux bocagers offrent une étonnante richesse en milieux aquatiques comme les mares et les étangs. Mars 2010 ZOOM : Parmi les espèces inféodées au milieu aquatique, la loutre et l’anguille sont des espèces emblématiques mais fragiles. Elles sont considérées comme bio indicatrices du fonctionnement des milieux aquatiques. La bonne santé de leur population est la preuve d’une très bonne qualité des milieux. Espèces vulnérables, elles font l’objet de mesures de préservation et leurs habitats sont restaurés ou conservés. Définition : Corridor biologique : désigne un ou des milieux reliant fonctionnellement entre eux différents habitats vitaux pour une espèce. «Trames bleue et verte» : politiques de préservation des corridors biologiques s’appuyant sur les cours d’eau (trame bleue) et le bocage (trame verte). Quelques chiffres : Plus de 90% des cas de mortalité de loutres recensés en Brière ces 10 dernières années sont dus à des collisions routières. 15 cadavres ont été recensés par le Parc naturel régional, sur les marais du Mès et du Brivet, de novembre 2000 à janvier 2004. L’anguille ne représente que 1,2% des effectifs de poisson dans les marais du Brivet en 2009. Considérée en danger elle fait l’objet de mesures de sauvegarde. 3- La libre circulation biologique De nombreuses espèces (crapaud, salamandre, anguille, brochet, loutre, libellule …) réalisent tout ou partie de leur cycle biologique dans le milieu aquatique. Pour se nourrir, se reproduire, grandir, exploiter de nouveaux territoires, elles se déplacent. Les infrastructures humaines constituent parfois un obstacle ou augmentent la dangerosité des déplacements. Le franchissement des routes peut se révéler fatal pour de nombreuses espèces. Des batraciens (crapaud commun, grenouille agile) peuvent au moment de leur reproduction être décimés lors de leur trajet vers les mares. Loutres et ragondins sont victimes de collisions routières. La migration de l’anguille est interrompue par les barrages. La restauration de corridors biologiques est une action favorable aux espèces tout en structurant le territoire. Le saviez-vous : La civelle est une jeune anguille arrivant des sargasses après 2-3 ans d’un voyage transatlantique. Elle ne pèse que 0,3 g. Après 7 à 12 ans en eau douce, elle repart en mer pour se reproduire une unique fois. La loutre participe à la régulation de ses proies en consommant celles qui sont les plus faibles ou bien celles qui sont en surabondance, comme l’Ecrevisse de Louisiane en Brière. En savoir plus : - Moyon Xavier, 1997 et 1998 - 2000 - Lafontaine Lionel, 2005 - Carsignol Jean, 2005 - Cucherousset Julien, 2005 - Cucherousset Julien et al, 2007 - Paillisson Jean-Marc, 2008 - Hédin Jacques, 1998 - Rosoux et Green, 2004 - Letourneau Sylvain, 2005 Les actions menées par le Parc sur le territoire Le Parc naturel régional de Brière a lancé différentes actions en faveur de la loutre et s’est particulièrement attaché à la problématique de la mortalité routière, principale cause de mortalité directe de l’espèce. Les collisions ont généralement lieu en hiver, lors des hautes eaux. A cette période, le franchissement de certains ouvrages hydrauliques représente un danger pour la loutre. Si le tirant d’air est insuffisant, elle ne s’y engage pas et traverse la chaussée. Le Parc a entrepris la réalisation d’expertises routières en 1998-2000 et 2001-2002 pour évaluer le degré de sensibilité des ouvrages et les routes potentiellement sensibles (trafic, collisions, ouvrage de franchissement, tirant d’air, tirant d’eau, configuration de l’ouvrage). Via des subventions de l’Etat, le Parc a pu réaliser l’aménagement de cinq ouvrages hydrauliques, favorisant le passage des loutres et réduisant le risque de mortalité de cette espèce. Pour l’anguille, le Parc accompagne les gestionnaires pour favoriser la prise en compte de cette espèce menacée notamment dans la gestion des ouvrages hydrauliques. Deux solutions complémentaires peuvent être mises en œuvre. Les passes à civelles, sont des sortes d’échelles artificielles qui permettent le franchissement par-dessus l’ouvrage. Seulement une partie des civelles en migration peut les emprunter. Des envois hivernaux de marée permettent à l’eau de mer de remonter en amont des barrages entrainant des milliers de civelles, bloquées par les portes, vers les marais. Le Parc soutient la mise en place de trames bleue et verte. Paysage maritime et biodiversité AXE C : Patrimoine naturel Fiche 4 Ouverture du Parc sur l’Océan, l’embouchure du Mès est caractérisée par la présence d’habitats naturels de grand intérêt (vasières intertidales, prés salés et dunes embryonnaires), sources importantes de biodiversité . Ce secteur géographique est, en outre, situé à l’Ouest du site Natura 2000 « marais du Mès, baie et dunes de Pont-Mahé, étang du Pont de Fer » pour lequel un programme d’actions adaptées est mis en œuvre. Piloté par la Communauté d’Agglomération Cap Atlantique, celui-ci vise à concilier la préservation d’habitats et d’espèces remarquables avec le développement d’activités humaines spécifiques (conchyliculture, saliculture et tourisme). Voir fiche 4 Axe A 1- Les vasières ou slikkes L’érosion des falaises littorales par la mer et les fleuves côtiers est à l’origine du colmatage des anses littorales. Transportés par les courants marins, les éléments fins se déposent progressivement dans les secteurs les plus abrités. Chaque marée apporte son flot de sédiments propices au développement de la vie marine. Du plancton microscopique, premier maillon des chaines alimentaires, aux poissons estuariens (anguille, bar, sole, mulet, …), ces zones constituent un formidable réservoir de nourriture pour les oiseaux migrateurs en provenance des contrées nordiques. Dès la fin de l’été et surtout en automne, des milliers d’échassiers, canards et bernaches cravants trouvent là des escales accueillantes ; l’hiver venu, les déplacements quotidiens des oiseaux, rythmés par les marées et l’accessibilité à la nourriture, sont un spectacle fascinant. Recouvertes à chaque marée haute, ces étendues de vases, en apparence dépourvues de végétation, offrent néanmoins à quelques plantes pionnières, comme les salicornes ou les spartines, des possibilités de colonisation importantes. La faible profondeur de l’eau et l’éclairement conséquent permettent par ailleurs la prolifération d’algues microscopiques, les diatomées, principales ressources alimentaires des mollusques bivalves (coques, palourdes, tellines et scrobiculaires) et de certains gastéropodes, les hydrobies. Ces formes planctoniques donnent à la vasière une teinte brunâtre témoignant de leur extrême densité. D’une manière plus générale, la biomasse considérable d’organismes observés dans ces sédiments souligne l’extraordinaire productivité biologique de ces milieux maritimes. 2- Les prés salés ou schorres Quelques chiffres : Dans un m2 de vasière, on trouve : - plusieurs centaines de coques, - plusieurs milliers de vers (néréis, arénicoles). Productivité végétale des prés salés : 20 tonnes de matière sèche par hectare et par an Productivité en invertébrés des prés salés : de 0,5 à 1 tonne par hectare. Editions Ouest-France Ces milieux constituent une transition remarquable entre les zones de vasières, immergées à chaque marée, et le milieu terrestre qui ne connaît que d’épisodiques immersions les jours de moyennes ou de grandes marées (coefficient de marée supérieur à 75). Bien adaptées à ces conditions écologiques contraignantes, une flore et une faune originales occupent ainsi, entre terre et océan, cette frange littorale étroite. La richesse observée trouve notamment son origine dans la mobilité des espèces animales et végétales transportées par les courants marins. En outre, les sédiments des prés salés et leur végétation colonisatrice ont pour effet d’amortir l’énergie des vagues et de la houle à marée haute. Ces estrans sont des composants essentiels dans la protection des rivages et des activités humaines de l’arrière pays. Il est donc primordial de les protéger. Mars 2010 ZOOM : L’accumulation de sable sur les côtes Nord-Ouest du territoire du Parc résulte d’actions de sédimentation et d’érosion marines conjuguées. Si la sédimentation l’emporte sur l’érosion, sous des conditions de vent relativement constantes, la dune naît et s’édifie en haut de plage. Assurant de multiples fonctions, elle s’avère une protection naturelle très efficace contre la mer en fixant le sable. Elle constitue en outre un remarquable réservoir de biodiversité en abritant des espèces très adaptées à ce milieu contraignant (vent, mobilité du substrat, salinité, sècheresse). Elle présente enfin de nombreux atouts touristiques et pédagogiques liés à la qualité de ces paysages littoraux et à la variété des phénomènes observés. « Chardon » bleu des dunes, 3- Les dunes, un patrimoine vivant mais fragile Belle espèce à grandes inflorescences bleutées, le Panicaut des sables ou « Chardon bleu » est une plante caractéristique de la dune mobile. En raréfaction du fait de sa cueillette abusive, cette plante fait l’objet de toute l’attention des botanistes. Sa beauté et la fragilité de son milieu de vie en ont fait l’emblème du Conservatoire du Littoral : Le sable grossier de haut de plage, très perméable, est salé et riche en nitrates provenant de la décomposition des algues laissées par la marée : l’arroche des sables, la roquette de mer et la bette maritime sont des plantes typiques de ces formations embryonnaires. Au-delà de cette zone, l’oyat des dunes aux feuilles rigides et la giroflée des sables colonisent le sédiment. Très exposées aux vents dominants et aux embruns, les plantes sont les véritables édificateurs de la dune mobile (ou dune blanche) : les feuilles piègent les grains de sable qui permettent le développement d’un système racinaire puissant (les rhizomes) et participent ainsi à son élévation progressive. En s’éloignant du rivage, le sable plus fin, moins perméable et moins salé favorise l’installation d’un grand nombre d’espèces végétales comme l’immortelle, l’oeillet des dunes ou le raisin de mer. Mousses et lichens s’y développent en abondance. Le recouvrement végétal maximum, assure alors la fixation du sable (dune fixée ou dune grise) et l’apparition d’espèces arbustives et arborescentes (dune boisée à Chêne vert et Pin maritime). Les actions menées par le Parc sur le territoire Sur cette ligne fragile et étroite, interface entre la terre et la mer, le développement d’activités humaines peut conduire à la disparition ou à la banalisation de ces espaces de nature. Face à ces menaces, le Conservatoire du Littoral intervient sur le territoire avec les moyens d’une agence foncière publique, pour préserver l’avenir. Cette action répond à des enjeux de société fondamentaux, notamment prévenir la perte irréversible d’un capital biologique, esthétique et identitaire, en constituant un patrimoine de biens protégés et inaliénables. En savoir plus : - Bournérias Marcel et al, 1986 - Guiheneuf Bernard et al, 1992 - Jéquel Noël, Rouve Denis, 1982 - Cap Atlantique, 2009 - Forum des marais atlantiques, 2006 Mais cette démarche ne peut être ponctuelle ou individuelle. Elle s’appuie nécessairement sur une vision partagée avec les collectivités territoriales (Communauté d’Agglomération Cap Atlantique, Parc naturel régional de Brière), les associations (Bretagne Vivante, LPO, Association pour la protection des marais salants du bassin du Mès, CPIE Loire-Océane) et les communes concernées qui apportent leur soutien à cette cause nationale et planétaire. A titre d’exemples, on peut souligner une série d’opérations réalisées sur la partie littorale du territoire : aménagement d’une signalétique et diffusion de documents à des fins pédagogiques (élevage des coquillages et pêche à pied, biodiversité de l’avifaune et des plantes de la dune), mise en place d’un programme de gestion raisonnée de la plage de Pont-Mahé (Assérac), pose de ganivelles, projets éducatifs et actions de sensibilisation . Invasions biologiques AXE C : Patrimoine naturel Fiche 5 Les invasions biologiques, c'est-à-dire l’extension de l’aire de vie d’une espèce, est un processus naturel qui participe à l’évolution des espèces. Ce phénomène n’est donc pas récent mais son intensité a nettement augmenté durant les dernières décennies. Il est généralement sous la responsabilité volontaire ou non de l’homme, de ses activités et de ses transports. Or, certaines espèces introduites perturbent les équilibres biologiques et imposent des contraintes supplémentaires pour la gestion conservatoire des milieux envahis. La Brière est particulièrement concernée par les invasions biologiques. Définition : Invasive : se dit d’une espèce qui s’étant acclimatée dans un nouveau domaine géographique, y est un agent de perturbation qui nuit à la biodiversité biologique (Union Internationale de Conservation de la Nature). Invasive = exotique envahissante. Quelques chiffres : Poissons : sur 22 espèces présentes dans les marais briérons, 9 ont été introduites et représentent actuellement 80 % des effectifs. Disparues : avant l’écrevisse de Louisiane, les herbiers aquatiques recouvraient de 80 à 100% des plans d’eau et comptaient 38 espèces de plantes. Maintenant, les herbiers ne couvrent que quelques % et 33 espèces ont disparu ou sont devenues rares. 1- Un territoire propice Les zones humides du Parc sont sensibles aux invasions biologiques. Si le climat tempéré et l’abondance d’eau sont plutôt favorables, c’est sans doute la responsabilité humaine qui prédomine. La proximité d’une plateforme internationale d’échanges sur l’estuaire (le port de Saint Nazaire, Montoir-deBretagne) et la densité d’habitat résidentiel, favorisent l’introduction de nouvelles espèces. La détérioration des milieux naturels (remblaiement, pollution…) et l’aménagement du territoire (routes, canaux…) facilitent leur installation et leur propagation. 2- Un territoire sensible Les marais briérons sont des milieux riches et essentiels pour la conservation de communautés biologiques autochtones : de nombreuses espèces rares s’y épanouissent. Mises en compétition avec les invasives, les espèces locales sont dominées, concurrencées, consommées, affaiblies. Les usages sont modifiés, parfois menacés. Ainsi la libre prolifération de la Jussie interdirait toute navigation et dévaloriserait l’intérêt agricole des prairies. Les déséquilibres engendrés par les invasions favorisent, à leur tour, d’autres invasions. Elles concourent à modifier complètement les équilibres antérieurs. Mars 2010 ZOOM : Procambarus Clarkii est originaire de Louisiane, d’où sa dénomination. La Brière en 1987, est le premier territoire métropolitain colonisé par cette espèce. Les individus d’origine se seraient probablement échappés d’un élevage localisé dans le bocage. En 10 années, elle colonise tous les marais, puis ses populations explosent. Cette espèce a complètement bouleversé les équilibres biologiques en place, détruisant les herbiers aquatiques et accélérant l’effondrement des berges des plans d’eau. Avec elle, tout un cortège d’espèces autochtones est menacé : plantes, insectes, amphibiens, poissons…. Mais pour d’autres, elle offre une source de protéines abondantes : hérons, aigrettes, anguilles, spatules, ….et ibis sacré du Nil, une autre espèce exotique. Espèces envahissantes : Elles se caractérisent par d’excellentes capacités d’adaptation, une forte production de biomasse et une reproduction efficace. La jussie peut produire 20 tonnes de matière organique sèche à l’hectare par an et doubler sa biomasse tous les 20 jours. Une femelle ragondin est mature sexuellement à 6 mois et a 2 à 3 portées par an de 5 à 6 petits chacune. Le saviez vous ? : 3- Tous genres et tous continents confondus Les invasions biologiques concernent tous les genres du vivant, des plus gros comme les vertébrés aux plus petits comme les virus. En Brière, les espèces qui préoccupent les gestionnaires sont nombreuses. Les mammifères : le ragondin (Amérique du sud) et le rat musqué( Amérique du nord). Les oiseaux : l’ibis sacré du Nil (Moyen-Orient). Les plantes : la jussie et le myriophylle du Brésil (Amérique du sud) sont actuellement les plus préoccupantes mais balsamine de l’Himalaya, renouée du Japon et de Sacchaline (Asie), baccharis (Amérique du nord), ambroisie à feuilles d’armoise (Amérique du nord) s’implantent également. Les poissons : la perche soleil, le poisson chat (Amérique du nord), le gambusie (sud Etats-Unis) le pseudorasbora et le carassin (Asie) sont considérés comme invasifs et s’ajoutent aux sandre, black bass, et carpe volontairement introduits. Les insectes : le capricorne de Chine (Asie) a été trouvé sur le haut Brivet et le frelon chinois (Asie) se rapproche par la façade atlantique. Les crustacés : outre l’écrevisse de Louisiane, le crabe chinois (Asie) est également présent sur la partie sud des marais….. Au niveau planétaire, les invasions biologiques sont considérées comme la deuxième source d’érosion de la biodiversité après la destruction des habitats. En Brière, 80 000 euros sont consacrés annuellement à la récolte manuelle de la jussie. Durant l’été 2009, une dizaine d’employés saisonniers ont été recrutés et ont éliminé manuellement près de 120 tonnes de jussie. En savoir plus : - Pascal Michel, Lorvelec Olivier, 2008 - Damien Jean-Patrice, 2007 - Damien Jean-Patrice et al, 2007 et 2009 - Cucherousset Julien, 2005 et 2007 - Paillison Jean-Marc, 2008 - www.pays-deloire.ecologie.gouv.fr - www.issg.org - www.europe-aliens.org - www.forum-marais-atl.com Les actions menées par le Parc sur le territoire Il n’existe pas de recette miracle pour lutter contre les invasions biologiques. La prudence préconise d’éviter l’introduction d’espèces invasives et recommande l’éradication d’une espèce dans sa nouvelle aire de répartition si cela est (encore) possible. Pour les plantes, l’un des moyens les plus efficaces est la récolte manuelle. Le Parc veille, sensibilise et aide les gestionnaires. Le baccharis en Grande Brière Mottière : en 2005, 125 arbustes sont identifiés. Leur nombre augmentant tous les ans, le gestionnaire décide d’une intervention en 2007. Ce sont alors 4 696 arbustes éliminés principalement par arrachage. Sur un site test, il est efficace à 98% !. L’année suivante, 5 731 individus issus de germination à partir du stock de graines, sont arrachés. En 2009, bien que de nouveaux sites soient colonisés « seuls » 395 pieds sont éliminés. Ces chiffres attestent que la méthode manuelle, respectueuse de l’environnement, est efficace si les chantiers sont conduits annuellement. Quelques références documentaires ● ANCGE 2009, La Sauvagine ● Association Française pour la production fourragère 2008, La Feuille de l'AFPF ● Association La Madeleine d'Hier et d'Aujourdui 2000, La Madeleine, un petit pays, une longue histoire ● Association Pontchâtelaine d'Histoire Locale 1997, Le Brivet au fil des Siècles, Collection au Passé Retrouvé ● BARNAUD Geneviève, FUSTEC Eliane 2007, Conserver les zones humides : Pourquoi ? Comment ? Editions QUAE, Versailles ● BELLIOT Guy, CAUDAL Gaëlle, LENAIN Séverine 2004, La Brière, Pays entre Terre et Mer, Editions Hengoun, Pluneret, pages 86 à 121 ● BERTHELOT Christian, MOYON Xavier, BOULET Annie 2004, La Brière, Pays entre Terre et Mer, Editions Hengoun, Pluneret, pages 32 à 39 ● BONNET Patrick, BOULET Annie, CAUDAL Gaëlle 2004, La Brière, Pays entre Terre et Mer, Editions Hengoun, Pluneret, pages 10 à 17 ● BONNET Patrick, HEDIN Jacques 2004, La Brière, Pays entre Terre et Mer, Editions Hengoun, Pluneret, pages 132 à 147 ● BOULET Annie 2004, La Brière, Pays entre Terre et Mer, Editions Hengoun, Pluneret, pages 13 à 19 ● BOURNERIAS Marcel, POMEROL Charles, TURQUIER Yves 1986, La Bretagne de la Pointe du Raz à l'estuaire de la Loire, Editions Delachaux et Niestlé ● BURON Gildas 1999, Bretagne des Marais Salants, Editions Skol Vreizh, Morlaix ● CAP ATLANTIQUE 2009, Découvrir et respecter les laisses de mer 2009, le Mémo du Château de Ranrouët ● CARENE 2005, Diagnostic agricole 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