La Semaine 2790

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La Semaine 2790
BI-HEBDOMADAIRE D'INFORMATION ET D'ACTION SOCIALE PARAISSANT AU CONGO-BRAZZAVILLE
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A nnée
N°2790 Vendredi 9 Mai 2008 - 56ème Année - Siège Social: Bd Lyautey - Brazzaville - B.P: 2080
CONGO: 500 F CFA - FRANCE: 1,5 Euro -Tel: (242) 500.77.94 / 582.27.60 / 666.39.69 - E-mail: lasemaineafricaine@yahoo.fr
Congo
Conférence épiscopale du Congo
Il y a 36 ans disparaissait
le premier président
de la République,
l’abbé Fulbert Youlou
Un colloque international pour
la création d’une université
catholique au Congo
Le ministre Henri
Ossebi (à g.) et
Mgr Louis Portella
Mbuyu,
à l’ouverture du
colloque, au palais
du parlement.
(P.10)
Processus électoral au Congo-Brazzaville
Le président Fulbert Youlou (à d.)
5
mai 1972 - 5 mai 2008, cela fait, exactement,
36 ans que disparaissait, en exil, à Madrid,
en Espagne, le premier président de la République, l’abbé Fulbert Youlou, à l’âge de 55 ans.
Inhumé à Madibou, un village tout proche, à
près de 5 km au Sud de Brazzaville, il a été réhabilité par la Conférence nationale souveraine
de 1991. Malheureusement, depuis cette reconnaissance nationale, la République brille
par une certaine indifférence, quant à la commémoration de sa mémoire. Le 36ème anniversaire de sa mort a été célébré le 5 mai dernier
et seuls, le maire de Brazzaville, Hugues
Ngouelondélé, et Bernard Kolélas, ancien maire
de la capitale, qui ont déposé des gerbes de
fleurs sur sa tombe.
F
ulbert Youlou fut,
d’abord, prêtre. Or
donné le 9 juin 1946, à
Brazzaville, avec d’autres
Congolais, comme Théophile Mbemba et Benoît
Gassongo, par Mgr Paul
Biéchy, il sera révoqué du
sacerdoce après son engagement politique.
Entré tard en politique, Ful-
bert Youlou connaîtra une ascension fulgurante. En effet,
sollicité pour être candidat aux
élections anticipées à l’assemblée nationale française, il se
hissa en troisième position
après Jean-Félix Tchicaya et
Jacques Opangault, leader du
M.s.a (Mouvement socialiste
(Suite en page 14)
L’opposition demande au
gouvernement de tenir une
concertation de la classe politique
(P.3)
Pascal Tsaty-Mabiala,
secrétaire général de l’U.pa.d.s
«L’unité se fera autour de
ce qui a été péniblement
construit au congrès de
décembre 2006»
Anguios Nganguia-Engambé, candidat
à l’élection présidentielle de 2009
«Nous avons
l'opportunité de changer
notre République»
(P.7)
Florence Loemba
«Les douanes
congolaises ne font pas
obstruction au transit
des marchandises vers
le Cabinda»
(P.9)
Anguios
NganguiaEngambé
(P.8)
LA SEMAINE AFRICAINE N° 2790 du Vendredi 9 Mai 2008 - PAGE 1
POINT DE VUE
Prévention des catastrophes et gestion stratégique des risques
Pour une modernisation de la
gouvernance en République du Congo
La sécurité physique et sociale des personnes,
la protection des actifs (entreprises, collectivités, administrations, patrimoine et environnement) de l'Etat, ainsi que la prévention des catastrophes constituent, de nos jours, des objectifs stratégiques des gouvernements, dans les
perspectives de développement durable et de
réduction de la pauvreté en Afrique, en Général,
et au Congo, en particulier.
V
.i.h-sida, cholera, Ebola,
sécheresse, inonda
tions, catastrophes aériennes, maritimes et écologiques, accidents industriels,
routiers et ferroviaires, mouvements populaires, acte de
terrorisme - la liste n'est pas
exhaustive - sont des réalités
et risques auxquels la République du Congo doit faire
face, avec beaucoup de résilience.
La survenance de ces réalités et risques dans un contexte de réduction de la pauvreté et de modernisation du
Congo constituent des facteurs d'aggravation de la vulnérabilité de l'Etat et compromettent par la même occasion, les efforts de développement socio-économique et
de construction entrepris par
le Gouvernement.
Face à cette situation et du fait
que la conscience du risque
est naissante dans la société
congolaise et l'action des partenaires au développement
du continent encore insuffisante dans le domaine de la
maîtrise des risques majeurs
et la prévention des catastrophes auprès du gouvernement, la stratégie actuelle se
limite à la mise en œuvre des
secours, assistance morale
et matérielle après la survenance d'une catastrophe, au
détriment des actions de réduction des risques et de
prévention des catastrophes
en général.
Les avantages, politiques et
socio-économiques d'une
réelle stratégie nationale de
prévention des catastrophes
et de gestion des risques
sont considérables pour le
gouvernement les collectivités publiques, les entreprises et l'ensemble des populations.
De nos jours, l'identification
et l'analyse des vulnérabilités, leur évaluation et traitement éventuel ainsi que le
contrôle des vulnérabilités
liées aux actifs et au patrimoine de l'Etat et aussi aux missions du gouvernement dans
les domaines de la santé et la
prévoyance, l'éducation et la
formation, la sécurité et la
protection des biens et des
personnes, le transport, la
construction d'infrastructures, la production industrielle, les télécommunications,
et les nouvelles technologies
de l'information et de la communication pour ne citer que
ceux là, sont des outils techniques modernes de gouvernance indispensables pour la
réalisation des objectifs du
millénaire.
Il est inéluctable pour la République du Congo, en plein
processus de modernisation
et de réduction de la pauvreté que la survenance des catastrophes récurrentes et
l'absence d'une réelle stratégie nationale de gestion globale des risques, remet en
cause les efforts de développement entrepris par le gouvernement.
Le retour d'expérience en
matière de prévention des
catastrophes et de gestion
globale des risques montre
que les pays riches comme
les Etats-Unis d'Amérique, le
Canada, l’Angleterre, la France, l'Allemagne, l'Australie et
bien d'autres ont adopté cet
outil de gestion dans la gouvernance de leurs cités, collectivités et entreprises.
A titre d'illustration, chaque
Etat fédéral des USA est doté
d'une politique de gestion
des risques dont ci-après un
extrait de la politique du Minnesota.
«L'Etat du Minnesota appliquera, pour le traitement des
vulnérabilités auxquelles il
est exposé, un processus de
gestion des risques qui implique l'identification et l'analyse de ces vulnérabilités et
l'utilisation des instruments
de réduction et de financement appropriés aux ressources financières de l'Etat.
En accord avec ses lois et règlements, l'Etat devra être
protégé contre les risques
accidentels dont la survenance, en un ou plusieurs incidents au cours d'une année
fiscale, affecterait son budget
de façon significative, en le
mettant en difficulté pour
remplir ses obligations à
l'égard de ses habitants et de
ses contribuables. La prévention et la sous-traitance
sont des aspects très importants aux yeux de l'Etat...». (Englewood cliff, Nj Prentice Hall
Inc, 1972: A case study in risk
management)
En Allemagne et en Angleterre, la gestion globale des risques est une obligation légale dans les collectivités et organisations publiques ;
Au niveau de l'Union européenne (O.c.d.e) la prévention
des catastrophes et la gestion des risques est une exigence communautaire. C'est
le cas de directive Seveso, en
France, plus proche de chez
nous, les catastrophes climatiques (tempêtes et inondations) ainsi que les accidents
industriels majeurs ont conduit les gouvernements successifs de gauche et de droite de doter l'Etat des moyens
juridiques, organisationnels
et techniques de prévention
des catastrophes et de gestion des risques majeurs.
En Afrique, l'heure est encore au questionnement:
• Pourquoi une politique nationale de prévention des catastrophes et de gestion des
risques ?
• Existe-t-il des risques et catastrophes dont la survenance nécessiterait des ressources importantes de la
part du gouvernement?
• Les ressources nécessaires au financement des dommages résultant d'une catastrophe ou d'un risque majeur
ont-elles été provisionnées
au budget de l'Etat?
Ces dernières décennies ont
été marquées, en Afrique,
par des catastrophes de toutes natures, c'est le cas du
naufrage du Diola, au Sénégal,
incendie et naufrage du Salam
en Egypte, l'explosion d'un
camion citerne, à Cotonou, au
Bénin, l'explosion d'un pipe
au Nigeria, la chute d'un aéronef sur un quartier populaire
Jean-Chrysostome
Aimé Mabanza
de Kinshasa. En République
du Congo, nous pourrons citer: l'incendie d'un avion cargo et la collision entre deux
aéronefs sur le tarmac de l'aéroport international Agostino
Neto à Pointe-Noire, l'incendie
sur la barge Nkossa (plateforme pétrolière) au large de
Pointe-Noire, les épidémies
de choléra et de fièvre hémorragique Ebola, sont des
exemples de vulnérabilités
dont les conséquences éco-
nomiques et sociales sont
catastrophiques et appellent
une réflexion au plus haut niveau de l'Etat quant à la question de la mise en place (Tune
politique globale de prévention des catastrophes et de
gestion des risques dans un
cadre stratégique de modernisation du Congo, de lutte
contre la pauvreté et de bonne gouvernance.
«Ne pas prévenir, c'est déjà
gémir», nous enseigne Léonard de Vinci.
Depuis peu, l'Afrique, en général et la République du Congo, en particulier, se dote des
outils modernes de gestion
de la cité, conduisant ainsi les
gouvernants à considérer la
maîtrise des risques comme
une obligation morale et un
objectif stratégique des dirigeants modernes.
L'arrivée bien que tardive de
la gestion des risques en Afrique, après le marketing dans
les aimées soixante dix, le
management stratégique
dans les années quatre vingt
dix, 2005 a marqué l'introduction officielle de la gestion
globale des risques (Risk
Management) comme outil
stratégique et technique dans
la gouvernance des organisations publiques ou privées.
Plusieurs séminaires de formation et de sensibilisation
sont organisés à Brazzaville,
au Congo, par le Groupe Financière Assurance du Golfe
de Guinée (Groupe FINASS
2G), en partenariat avec le
CARMInstitute et l'université
Paris 1 Panthéon Sorbonne
de France, à l'endroit des collectivités, administrations et
des entreprises.
Par la mise en place d'une
politique de prévention des
catastrophes et de gestion
des risques, le gouvernement donne un contenu à l'expression: « l'Etat est responsable de la sécurité physique,
sanitaire, alimentaire, sociale et économique des biens et
des personnes». Il incombe
donc au gouvernement de
mettre en place des programmes intégrés de réduction et de financement des
risques et catastrophes.
En absence de politique nationale de gestion des risques, il n'est pas rare de voir
les gouvernants se réfugier
derrière l'expression: «l'Etat
est son propre assureur» donc
disposant des ressources financières suffisantes pour
réparer les conséquences
des catastrophes et risques
majeurs. En réalité, il s'agit
d'une volontaire fuite en avant
et un aveu de vulnérabilité de
l'Etat.
Sur l'efficacité politique et
économique généré par l'outil
gestion des risques, rappelons que les entreprises côtés sur les places boursières
internationales sont soumises à l'obligation de présentation des résultats financiers, et de la politique de
gestion globale des risques
de l'entreprise.
II y va de la volonté de transparence dans la gestion de
l'Etat, que de présenter au
peuple actionnaire de l'ensemble des actifs de l'Etat, la
politique définie par le gouvernement pour la réduction
des vulnérabilités, la prévention des catastrophes et la
gestion des risques majeurs
liés à l'ensemble de ces missions et objectifs.
La présence au sein des conseils d'administrations et des
comités de gestion des institutions internationales, des
grandes entreprises, administrations et collectivités
des pays riches de la fonction
gestion des risques, est l'expression du niveau de résilience atteint par ces organisations, à l'instar des Nations
Unies dotées d'un Secrétariat
international pour la prévention des catastrophes (SIPC).
Améliorer la résilience des
Etats Africains est un devoir
moral des gouvernants actuels à l'endroit des générations futures.
(Jean-Chrysostome Aimé
MABANZA, (ARM),
Directeur Afrique Groupe FINASS
2G, Directeur de l'Institut Africain
de Management des Risques (IARM):
La Lettre du Risk Manager n°002,
avril 2008)
Hommage à Aimé Césaire
Le Martiniquais se disait africain
et le croyait profondément
H
élas, Césaire s’est
éteint. Le gouverne
ment français a décidé de lui faire des obsèques
nationales. Mieux vaut tard
que jamais: de son vivant,
Césaire n’a pas eu les honneurs officiels auxquels, du
reste, il n’aspirait sans doute
pas. Cet homme a, profondément, marqué ma jeunesse
dans mon Afrique natale
d’abord. Etudiant à Paris, j’ai
eu le bonheur de le côtoyer,
et d’apprécier l’homme
autant que le grand écrivain
que j’admirais. C’est lui qui
m’a donné le goût de la poésie; il ne cessait de me prodiguer des encouragements
pour vaincre ma timidité et ma
gaucherie, devant la magnificence des Muses. A son contact, j’ai appris que la modestie était un privilège des
grands. Il m’a éveillé à la conscience politique de l’Afrique
exploitée et méprisée. Par lui,
j’ai commencé à savoir que la
vraie conscience politique
était une démarche culturelle et que le vrai combat politique était tout autant un acte
de culture. La médiocrité
empêche la politique à la petite semaine de s’élever à une
telle hauteur.
Inutile d’insister sur le rôle de
Césaire dans l’émancipation
politique et culturelle de
l’Afrique. Le verbe de Césaire, bien plus que celui de Senghor, a trouvé un écho profond en Afrique, éveillant ou
stimulant la foi dans la libération du continent. Je me souviens de ce journal de Kinshasa qui, dans la fièvre du
mouvement anti-colonialiste,
reproduisit in extenso le tex-
Mathieu Mounikou
te du «Discours sur le colonialisme». La jeunesse étudiante africaine de ma génération était, majoritairement,
tournée vers le dernier et
plutôt critique, voire très critique, envers le dernier. Qu’il
me pardonne, le cher maître,
de me risquer à l’opposer,
même incidemment, à un
homme auquel le liait une
profonde amitié née de leur
rencontre proverbiale à
Louis-le-Grand et cimentée
par le maniement conjugué
de cette «arme miraculeuse»
qu’est la parole poétique, au
service de la réhabilitation du
monde nègre.
Le Martiniquais se disait africain et le croyait profondément. Je l’ai appris un jour à
mes dépens, lorsqu’il il me
reprit gentiment, après
m’avoir entendu dire qu’il
était antillais. C’est qu’aux
yeux du poète et du militant
anticolonialiste qu’il était,
l’Afrique était davantage
qu’une expression géographique: une culture. Non pas
une culture folklorique, non
pas la culture passéiste des
ethnologues férus d’exotisme, non; plutôt une culture de
combat pour sortir de la marginalisation et de la chosification où le colonialisme et le
racisme avaient enfermé
l’homme africain, et singulièrement le Nègre. Pas l’ombre
du racisme chez cet humaniste; je l’ai, un jour, entendu définir le nègre comme tout individu soumis à l’exploitation
et nié dans son humanité.
Parole de poète. Les mots
ont des ailes d’aigle qui soulèvent le monde par-dessus
les fausses évidences aux
contours d’une banalité aliénante. Je relis, non sans
émotion, ces vers éblouissants du «Cahier d’un retour
au pays natal»:
«Faites de moi l’exécuteur de
ces œuvres hautes
voici le temps de se ceindre
les reins comme un vaillant
homme –
Mais les faisant, mon cœur,
préservez-moi de toute haine
ne faites point de moi cet
homme de haine pour qui je
n’ai que haine
car pour me cantonner en cette unique race
vous savez pourtant mon
amour tyrannique
vous savez que ce n’est point
par haine des autres races
que je m’exige bêcheur de cette unique race
que ce que je veux
c’est pour la faim universelle
pour la soif universelle»
Ces vers n’ont pas pris une
seule ride, à l’heure de la
mondialisation tapageuse.
Des fruits succulents d’un
arbre qui allie l’élégance du
palmier caraïbe à la robustes-
se du baobab africain.
Pour Césaire le nègre n’était
certes pas incolore. Mais, je
me répète, il portait la couleur
d’une oppression séculaire
et, à certains égards, singulière; le nègre était cette espèce que l’intelligentsia occidentale, et à sa suite, la science et la sensibilité occidentales avaient pris soin d’expulser de la «normalité humaine». Le nègre était d’abord la
victime par excellence, le
souffre-douleur, le spolié et
l’humilié de la culture occidentale dominante, expression de l’impérialisme. Et
suppôt, à l’occasion, d’un
mercantilisme sans scrupule.
Par conséquent, le combat du
nègre était aussi celui de tous
les exploités de par le monde. La négritude était le combat des exploités, des marginalisés et des exclus, les nègres en premier, pour sortir
de la négation impérialiste; un
combat pour une vraie culture de l’universel où chaque
groupe humain apporterait sa
pierre originale à l’édifice
commun de l’humanité. La
négritude visait le «retour du
nègre à la normalité humaine», sa reconnaissance par
l’Occident comme un égal, un
partenaire, un compagnon
respectable de la civilisation
universelle.
Césaire disparu, c’est l’Afrique qui perd un de ses lointains fils parmi les plus
brillants; un fils qui a tant aimé
le «pay s des ancêtres»
auquel il a tant donné. De profundis.
Mathieu MOUNIKOU
LA SEMAINE
AFRICAINE
du Vendredi
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LA SEMAINE
AFRICAINE
N° 2790N°
du2790
Vendredi
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NATIONAL
Processus électoral au Congo-Brazzaville
Clôture de la session ordinaire des deux
chambres du parlement
L’opposition demande
Renforcer le
au gouvernement de tenir une
contrôle du parlement
concertation de la classe politique sur l’action de l’exécutif
Dans une déclaration publiée à Brazzaville, le 30
avril 2008, l’A.n.r (Alliance pour la nouvelle république) et l’A.r.d (Alliance pour la république et la
démocratie), deux plates-formes de l’opposition
dirigées, respectivement par Pascal Tsaty-Mabiala
et Clément Mierassa, «demandent au gouvernement de convoquer, dans les meilleurs délais, tous
les partis politiques, en vue d’une concertation sur
les points» relatifs à l’organisation des élections
au Congo. Elles ont lancé «un vibrant appel aux
autres forces patriotiques et démocratiques congolaises» de soutenir cette demande. Nous publions, ci-après, l’intégralité de cette «déclaration
solennelle sur le processus électoral au CongoBrazzaville».
«L’histoire récente de l’Afrique, celle du Congo, en particulier, enseigne que les élections sont l’une des causes
principales des troubles sociopolitiques qui déchirent le
continent. Les exemples récents de la Côte-D’ivoire du
Togo, du Kenya, du Cameroun, du Zimbabwe, etc, sont
révélateurs à cet égard.
Au Congo, en 1997, tirant les
leçons des événements malheureux de 1993-1994 et pour
éviter au pays de nouveaux
drames, la majorité présidentielle et l’opposition d’alors
avaient signé, le 31 mai 1997,
sous l’égide de Monsieur Federico Mayor, à l’époque directeur général de l’Unesco
et en présence du professeur
Pascal Lissouba, président
de la République, un engagement solennel pour organiser
de façon consensuelle, l’élection présidentielle. Dans cette perspective, les deux parties avaient décidé de:
1- réaliser ensemble un recensement
administratif
spécial, en vue de la maîtrise
du corps électoral;
2- faire organiser toutes les
opérations électorales par un
organe consensuel, composé, de façon paritaire, des représentants de la majorité
présidentielle et de l’opposition.
En 2007, à l’occasion des élections législatives de juin,
juillet et août, le pouvoir actuel a substitué à la démarche consensuelle de 1997,
une démarche unilatérale.
Dans ce cadre, il a refusé de
réaliser un recensement administratif consensuel pour
déterminer un corps électoral fiable. De même, il a réservé une fin de non recevoir à la
juste revendication du collectif des partis de l’opposition
et de certains partis de la
majorité présidentielle et des
organisations de la société
civile, relative à la mise en place d’une commission électorale nationale, véritablement
indépendante.
Par ailleurs, le pouvoir a fait
adopter une loi électorale
confiant, dans les faits, l’organisation des élections au
ministre de l’administration
du territoire et de la décentralisation qui, au niveau des
départements, des communes, des arrondissements et
des districts, a nommé comme présidents des commissions d’organisation des élections, les préfets, les administrateurs-maires, les souspréfets, les secrétaires généraux des départements, des
districts et des arrondissements, tous membres du
Parti congolais du travail (parti
au pouvoir).
Comme on le sait, désormais,
l’organisation et le déroulement des élections législati-
ves ont été chaotiques: listes
électorales comportant des
noms de personnes décédées, d’enfants de moins de
15 ans, de personnes fictives,
de nombreux étrangers, bureaux de vote fictifs, électeurs ayant plusieurs cartes
et inscrits dans plusieurs
bureaux de vote, votes multiples, encre non indélébile,
migration des électeurs
d’une localité à une autre,
nombre de votants dépassant le nombre des inscrits
(dans un village, par exemple,
le nombre d’inscrits est
supérieur à la population totale du village), intimidations
des électeurs par des éléments armés au service de
certains candidats de la majorité présidentielle, distribution sélective des cartes
d’électeurs, connivence entre les candidats du pouvoir
et les présidents locaux des
commissions d’organisation,
proclamation des résultats
sans indication du nombre
des inscrits, du nombre des
votants, du pourcentage des
abstentions, rétention des
procès-verbaux de transcription des résultats, non affichage des résultats devant le
bureau de vote, tel que prévu
dans la loi électorale.
Devant l’ampleur de ces irrégularités et l’inorganisation
généralisée du scrutin, Henri
Bouka, président de la Conel
avait déclaré que «les organisateurs de ces élections
étaient à guillotiner».
Le président de la République, lui-même, avait été obligé de reconnaître qu’il y a eu
beaucoup de problèmes d’organisation, mais il s’était empressé d’ajouter, à tort, qu’il
s’agissait de problèmes techniques qui, selon lui, «étaient
heureusement maîtrisés».
Les premiers responsables
de l’organisation de ces élections (le ministre de l’administration du territoire et de
la décentralisation, le directeur général des affaires électorales) ont été limogés.
Aujourd’hui, le gouvernement de la République, après
avoir échoué dans l’organisation des élections législatives
de 2007 et manqué de tenir
les délais fixés par lui-même
pour la tenue des élections
locales et sénatoriales, veut
reproduire les mêmes irrégularités, en organisant, de
manière unilatérale, la révision extraordinaire des listes
électorales.
On se rappellera que c’est au
cours du conseil des ministres du 13 février 2007 que le
gouvernement a fixé le calendrier des élections législatives de 2007 et des élections
locales de 2008, en ces termes: «Toutes les conditions
techniques, financières et
matérielles sont en train
Pascal Tsaty-Mabiala
Clément Mierassa
d’être réunies afin de garantir un scrutin juste et équitable pour tous. Un scrutin digne d’un pays qui, en 2002, a
donné à l’Afrique et au monde, une belle leçon de maturité politique, en organisant,
dans un contexte de postconflit, des élections générales, libres et transparentes,
sans heurts ni violence... Les
élections législatives en 2007
seront organisées dans le
statu quo en ce qui concerne
les circonscriptions électorales. Il ne sera procédé à aucun
découpage électoral et le président de la République a mis
un point d’honneur à ce que
le gouvernement respecte
scrupuleusement les délais
prescrits par la Constitution...
Ainsi, le premier tour des législatives aura lieu le 24 juin
2007, tandis que le second
tour aura lieu le 22 juillet.
Quant aux élections locales,
elles seront organisées le 20
janvier 2008, toujours dans le
strict respect des délais prescrits par la Constitution» (sic).
Dans cette lancée, le parlement a été amené à légaliser
ces prescriptions du conseil
des ministres, en adoptant
une loi électorale promulguée par le président de la
République, en mai 2007.
Comme il fallait s’y attendre,
aucune condition n’a été réunie par le gouvernement qui,
rappelons-le, préparait ces
élections depuis août 2002,
période d’entrée en vigueur
de l’actuelle législature qui
est de cinq ans pour l’assemblée nationale, six ans pour
le sénat et sept ans pour le
président de la République.
Cette impréparation et cette
inorganisation ont abouti au
chaos électoral de juin, juillet
et août 2007 pour les législatives et à un report sine die
et sans support juridique des
élections locales, initialement
prévues pour le 20 janvier
2008. Un vide juridique a été
ainsi créé et le Congo se trouve, aujourd’hui, sans corps
électoral fiable.
Devant le cafouillage actuel
auquel se livre le gouvernement dans la mise en place
du fichier électoral, conscientes du fait que des élections
mal organisées sont une
source importante de troubles, l’A.n.r et l’A.r.d, tirant les
leçons des élections législatives chaotiques de juin,
juillet et août 2007 et soucieuses de voir les prochaines
consultations électorales se
dérouler dans la paix et la
transparence, demandent au
gouvernement de convoquer,
dans les meilleurs délais,
tous les partis politiques en
vue d’une concertation sur
les points suivants:
1 - le consensus sur le fichier
électoral;
2- la recomposition de la commission d’organisation des
élections;
3- le consensus sur le calendrier des élections locales et
sénatoriales.
L’A.n.r et l’A.r.d:
- interpellent le président de
la République, chef de l’Etat,
afin qu’il ordonne au gouvernement de prendre des dispositions qui s’imposent, en
vue de la recherche d’une
solution politique à la situation d’illégalité constitutionnelle qui prévaut aujourd’hui,
illégalité marquée par le report sans support juridique
des élections locales et les
conséquences qui en découlent;
- lancent un vibrant appel aux
autres forces patriotiques et
démocratiques congolaises
pour appuyer les initiatives de
l’A.n.r et de l’A.r.d relatives à
la convocation urgente d’une
concertation de l’ensemble
des partis politiques sur le
processus électoral au Congo».
Miguel Amado, ambassadeur,
chef de la délégation
de l’Union européenne
au Congo
«J’ai le grand plaisir
de travailler avec les
autorités congolaises»
L
e nouvel ambassadeur, chef
de la délégation de l’Union
européenne au Congo, Miguel
Amado, a été reçu en audience
par le ministre d’Etat, garde
des sceaux, ministre de la justice et des droits humains, Aimé
Emmanuel Yoka, jeudi 8 mai
2008, à son cabinet de travail.
Au sortir de cette audience,
Miguel Amado a indiqué à la
presse qu’il a abordé avec le
ministre d’Etat, les questions
liées à la cérémonie de présentation de lettre de créances, au
fonctionnement de la justice et
au développement du Congo.
Arrivé à Brazzaville le 26 mars
2008, Miguel Amado s’est dit
content d’être au Congo. «C’est
mon cinquième pays et mon
dernier poste. Je vais essayer
de faire beaucoup de choses.
Je n’ai pas encore présenté mes
lettres de créances à Monsieur
Ouvertes le 3 mars 2008, les sessions ordinaires des deux chambres du
parlement congolais ont été clôturées le 30 avril 2008, au palais du
parlement, à Brazzaville.
Pour le sénat, la dix-septième session ordinaire comprenait 23 affaires
dont la plupart étaient dominées par les projets de loi relatifs à la
conduite de l’administration judiciaire et d’autres, concernant l’organisation de la justice, notamment la création des tribunaux et la modification des ressorts et des compétences de certaines juridictions. Au
terme de cette dix-septième session, 14 affaires ont été examinées et
adoptées et 9 affaires ont été reportées à la prochaine session. Clôturant cette session, André Obami-Itou, président du sénat, a indiqué que
le sénat, en tant que conseil de la nation, a apporté sa pierre à la
consolidation de l’Etat de droit dans notre pays. «Des efforts soutenus
et un haut sens du travail acharné et bien fait nous ont permis de
terminer nos assises avec un sentiment justifié de mission accomplie.
Je voudrais, pour cela, féliciter les vénérables sénateurs pour leur
apport individuel et collectif à ce succès», a-t-il dit.
Dans son allocution, le président du sénat n’a pas manqué de faire
allusion au lancement des travaux de la municipalisation accélérée de
la ville de Brazzaville. Une municipalisation qui, sur deux années,
sélectionne 170 projets d’une valeur de 128 milliards de francs Cfa. En
effet, l’essentiel des projets retenus cible des domaines tels que les
voiries urbaines, l’assainissement de l’environnement, l’habitat, les
André Obami-Itou
Justin Koumba
infrastructures énergétiques et sanitaires, la déserte en eau et en électricité, etc. Pour André Obami-Itou, la chambre haute accompagnera le
processus de réalisation de ces projets, «fidèle à ses engagements et
conformément à ses fonctions constitutionnelles. Accompagner veut
dire suivre attentivement et pas à pas. Accompagner veut dire aussi,
aller sur les lieux, regarder, écouter, en se faisant expliquer pour comprendre, afin de parler en toute connaissance de cause».
Au cours de leurs deuxième session, les députés, quant à eux, ont
décortiqué des dossiers parmi lesquels plusieurs projets de lois votés,
notamment la ratification de deux pactes de non-agression, de solidarité et d’assistance mutuelle entre les Etats de la Cemac et les pays des
Grands Lacs ainsi que le protocole d’accord signé entre le Congo et la
France sur la question du flux migratoire. Ils ont également procédé à
la création de trois groupes d’amitié, à savoir, le groupe d’amitié
Congo-Grèce, le groupe d’amitié Congo-Libye et le groupe d’amitié
Congo-Paraguay.
Au regard d’intenses activités de cette session, le président de l’assemblée nationale, Justin Koumba, s’est dit satisfait des résultats obtenus.
Par ailleurs, il a insisté sur le déséquilibre entre les moyens d’action du
législatif et ceux de l’exécutif. «Tout observateur attentif pourrait relever, en effet, la faible emprise du parlement sur le processus décisionnel… En tant qu’institution chargée de contrôler l’action du gouvernement, il lui appartient de veiller à ce que le gouvernement rende des
comptes au peuple. Pour y parvenir, le parlement devrait s’employer à
être plus à l’écoute des citoyens et à améliorer ses méthodes de travail.
Bref, à mieux représenter ses électeurs et lui rend des comptes, être
ouvert et transparent dans ses procédures, à mieux s’acquitter de ses
tâches essentielles des législateurs et de son droit de regard sur l’exécutif», a-t-il affirmé.
Signalons qu’en marge des travaux des sessions des deux chambres,
les députés et les sénateurs ont participé à un colloque-atelier sousrégional sur le thème: «Science, technologie et parlement», organisé
en partenariat avec l’Unesco, du 11 au 14 mars 2008, à Brazzaville.
Cyr Armel YABBAT-NGO
le président de la République.
J’espère les présenter très bientôt», a-t-il déclaré.
Par ailleurs, il a fait savoir que
les questions des droits de
l’homme et de justice étaient
également au centre de leurs
préoccupations. «Je disais à
Monsieur le ministre qu’un
pays sans une bonne justice
est un pays qui n’a pas une
bonne démocratie».
S’agissant du 9ème et 10ème
Fed (Fonds économique de
développement), le nouvel ambassadeur de l’Union euro-
péenne a dit qu’il connais bien
le dossier. «On est en train de
démarrer le 10ème Fed. La programmation est faite et j’ai le
grand plaisir de travailler avec
les autorités congolaises, pour
la mise en œuvre de ce 10ème
Fed. Donc, les projets avancent
et ils avanceront davantage. Je
peux vous rassurer que je ne
dormirai pas sans que les projets avancent. Nous devons travailler vite et bien».
C. A. YABBAT-NGO
LA SEMAINE AFRICAINE N° 2790 du Vendredi 9 Mai 2008 - PAGE 3
NATIONAL
Coup d’oeil en biais
Crise de carburant dans la capitale
économique Pointe-Noire
Depuis le début de la semaine, la capitale économique du Congo,
Ekiaye Ackoly Wamené, vice-président du C.s.l.c
L’importance de la régulation
des médias en période électorale Vice-président du C.s.l.c (Conseil supérieur de la
liberté de communication), Ekiaye Ackoly Wamené
a fait une communication, jeudi 25 avril 2008, à l’hôtel de ville de Brazzaville, dans le cadre du séminaire de formation des formateurs en matière d’organisation et de supervision des élections, organisé par le commissariat général du comité de la
convention pour la paix et la reconstruction du
Congo. A cette occasion, il a rappelé l’importance
de la régulation des médias en période électorale,
tout en soulignant le rôle du Conseil supérieur de
la liberté de communication.
I
ntitulée: «La régulation des
médias en période électorale», cette communication
s’est articulée sur quatre
points que sont:
- l’intérêt de la régulation des
médias en période électorale;
- les bases de la régulation
des médias en période électorale;
- l’action de la régulation des
médias en période électorale;
- l’expérience et les contraintes de régulation en période
électorale.
L’orateur s’est aussi appesanti sur les enjeux des élections dans une démocratie et
sur le rôle que doit jouer le
conseil supérieur de la liberté de communication, organe
régulateur des médias au
Congo.
Parlant de l’importance de l’information en période électorale, considérée comme période sensible, Ekiaye Ackoly
Wamené a indiqué que «la
participation de la population ne peut être promue sans
communication et sans information. Il s’agit, pour le ré-
gulateur, de veiller à deux choses: l’équilibre et l’impartialité dans le traitement de l’information; l’égalité d’accès
aux médias pour la vulgarisation des programmes de
tous les candidats».
Parlant du cadre juridique de
la régulation des médias au
Congo, il a soutenu que «la
régulation des médias se fonde, au Congo, sur un certain
nombre de lois que le législateur a mis à la disposition du
régulateur. Cet arsenal juridique à pour but essentiel d’éviter les abus des uns et des
autres, à travers les médias,
en tout temps. (…) A travers la
loi organique n°4-2003, le législateur a confié au C.s.l.c,
entre autres missions, de garantir l’impartialité du secteur
public des médias; de veiller
à l’accès équitable des partis,
associations et groupements
politiques à l’audiovisuel public (…). La loi n°8-2001 édicte le comportement professionnel à observer dans l’exercice de la profession par les
journalistes, en tout temps:
observation de l’objectivité
dans le traitement des infor-
Ekiaye Ackoly Wamené
mations et se conformer aux
normes éthiques et déontologiques du métier».
Considérée comme un puissant moyen de persuasion et
de dissuasion, la régulation,
a dit Ekiaye Ackoly Wamené,
vise à éviter l’utilisation abusive des médias. En imposant
une certaine discipline aux
professionnels de la presse,
aux partis politiques et aux
candidats, le législateur congolais a voulu protéger les
valeurs républicaines; protéger les tiers de la diffamation
et de l’injure. «Les productions
des médias doivent obéir à un
minimum de normes, en dehors desquelles la paix fuit le
pays, en emportant avec elle
les chances du respect des
droits de l’homme et du développement durable», a-t-il déclaré.
Reconnaissant l’importance
du pouvoir des médias et de
ses multiples sollicitations
lors des campagnes électorales, le conférencier a
relevé que «les médias sont un
pouvoir et ont un rôle qui n’est
plus à démontrer, dans le renforcement de la démocratie.
Mais, ils sont, aussi, un couteau à double tranchant. C’est
pourquoi, pendant la période
électorale, qualifiée de sensible au regard des soubresauts
antérieurs vécus au Congo,
dans lesquels la presse a sa
part de responsabilité. L’action de réguler vise, justement,
à dédramatiser les élections
et apaiser la campagne électorale, à travers les médias,
parce qu’ils peuvent être utilisés à des fins d’intolérance,
d’appel au meurtre, d’incitation à la haine ethnique ou raciale et d’apologie du crime
et de la violence».
Sur l’expérience et les contraintes de la régulation des
médias, en période électorale, le vice-président du C.s.l.c
a reconnu que cela ne peut
se faire sans difficultés. «Au
nombre des difficultés rencontrées, figurent l’insuffisance
des moyens humains et financiers du conseil, le manque de
dispositif technique pour le
suivi efficient des médias,
l’inexpérience de certains
journalistes, le déficit organisationnel ou structurel au niveau des états-majors des candidats, l’immensité du territoire ou de la circonscription», a-t-il dit.
Alain Patrick MASSAMBA
Tournée du préfet dans le département de la Sangha
Adolphe Elemba dresse un
état préoccupant des infrastructures
Après son installation officielle, en mars dernier, comme
préfet du département de la Sangha, Adolphe Elemba
a effectué, du 21 mars au 2 avril 2008, une tournée dans
les sous-préfectures de Sembé, Ngbala, Souanké,
Mokéko et Picounda. Il a bouclé sa tournée à Ouesso,
en se rendant dans les deux arrondissements de cette
commune. En douze jours, son cortège a parcouru près
de deux mille kilomètres de voie carrossable et fluviale.
A son retour, il a fait le point de sa tournée à la presse
locale, dans son cabinet de travail. Le préfet s’est dit
frappé par la dégradation des routes et des ponts qui
empêchent la circulation des personnes et des produits
agricoles.
A
dolphe Elemba est descendu sur le terrain,
pour tâter du doigt la
réalité du département qu’il
dirige. Au terme de sa tournée, il a dressé un tableau
préoccupant de la Sangha.
Outre l’état de dégradation
des routes et des ponts, les
structures de santé et d’éducation sont, pour la plupart,
fermées, soit parce qu’elles
sont dans un état de délabrement, soit parce qu’il manque
de personnel. Le personnel
qui existe est constitué beaucoup plus de bénévoles.
Partout où il est passé, dans
ses rencontres avec les populations, le préfet de la Sangha a véhiculé des messages
de paix, d’unité et de travail. Il
n’a pas manqué d’inviter ses
compatriotes à s’impliquer
dans la réalisation de «La Nouvelle Espérance», le projet de
société du président Sassou
Nguesso.
A la question de savoir pour-
quoi un organe de presse n’a
pas fait partie de son cortège, le préfet a indiqué que
cela n’a pas été fait à dessein,
car il doit sa promotion aussi
à cette presse. C’est l’insuffisance de la logistique qui
explique cette absence; «la
presse n’a pas été négligée»,
a-t-il expliqué.
Au-delà du constat établi, il
faut dire que le tour d’horizon
qu’a fait le nouveau préfet du
département de la Sangha
n’est qu’une formalité habituelle, car ses prédécesseurs l’ont fait et les rapports
sommeillent dans les tiroirs.
Le chef de l’Etat, lui-même, en
avait fait, en 2002, promettant
aux populations la construction des ouvrages de traversée comme les ponts sur la
Koudou, la Mambili, le barrage de kandéko, la reprise du
travail à
Sangha-palm,
etc. Mais, des promesses qui,
jusqu’aujourd’hui, ne sont
pas tenues. En tant que pré-
Adolphe Elemba
fet, que pourra faire Adolphe
Elemba, pour relever le défi ?
Quels espoirs pour les populations de la Sangha, après sa
tournée? Autant de questions!
Le préfet, quant à lui, pense
qu’il est le dépositaire du
pouvoir de l’Etat dans le département. Aujourd’hui, le
transfert des compétences
est fait en faveur des collectivités locales. Les travaux de
la route de Garabizam ont
commencé, grâce aux financements du conseil départemental de la Sangha. Trois
ponts sur neuf prévus sont
déjà construits vers Picounda et les efforts sont entrepris avec la contribution des
sociétés forest ières, pour
que le pont sur la Koudou soit
construit. «Ce n’est pas en
une année qu’on peut réaliser toutes les promesses et
il ne faut pas avoir l’impression que rien ne se fait», a dit
le préfet. Ce dernier a saisi
cette occasion pour inviter les
journalistes à prendre des
initiatives, pour que la participation des populations aux
élections locales soit effective.
L’autre préoccupation des
journalistes a porté sur les
sièges des mairies d’arrondissements de Ouesso. Les
deux arrondissements manquent, en effet, de locaux appropriés. Ils sont hébergés
dans des maisons d’habitation transformées en bureaux. Deux fois de suite, le
personnel de la mairie de l’arrondissement I a été délogé,
faute de paiement de loyer. Le
préfet pense que ce sont des
questions qu’il faut voir avec
le conseil municipal, dans le
cadre du programme de municipalisation de la ville de
Ouesso. Mais, avant d’y arriver, rien n’empêche que le
conseil municipal réfléchisse,
sans attendre, sur des initiatives à prendre, a-t-il dit en
substance. C’est autant dire
que la tâche est grande pour
Adolphe Elemba en tant que
préfet d’un département où
beaucoup de structures restent à construire ou à réhabiliter.
Victor GUEMBELA
LA SEMAINE AFRICAINE N° 2790 du Vendredi 9 Mai 2008 - PAGE 4
SOCIETE
Dr Raphaël Taty Taty, coordonnateur
du centre de pathologie infectieuse de Pointe-Noire
Ouesso
Organisation
«Les maladies infectieuses
d’un séminaire sur le
demeurent la première cause de
respect des procédures
morbidité et de mortalité au Congo» de contrôle commercial
Spécialiste des maladies infectieuses, le docteur
Raphaël Taty Taty coordonne, depuis 2003, un centre de pathologie infectieuse situé au premier étage
de la Tour Mayombe, à Pointe-Noire. Soucieux de
prévenir et de soigner les maladies liées aux infections, il dresse, dans l’interview ci-après, l’état
de la propagation de ces pathologies dans notre
pays.
* Docteur, pouvez-vous nous
parler des maladies dont vous
vous occupez?
** Nous nous occupons des
maladies infectieuses qui
sont et demeurent la première cause de morbidité et de
mortalité au Congo. Ailleurs,
beaucoup de pathologies infectieuses sont évitables par
la vaccination et les mesures
d’hygiène ou bien maîtrisées
par les thérapies éprouvées
et validées.
Les maladies infectieuses,
spécialité de microorganismes non d’organe comme la
cardiologie, la gynécologie,
etc, comprennent les maladies parasitaires, virales,
bactériennes et mycosiques.
Notre centre est, donc, dédié
aux pathologies infectieuses
d’un point de vue clinique, biologique et thérapeutique,
sans oublier les recherches
cliniques et fondamentales.
* En dehors de ces maladies, y
en a-t-il d’autres dont vous
vous occupez?
** Nous participons à la lutte
contre le sida qui ne recule
pas et qui, au contraire, gagne les zones rurales avec
des séroprévalences de 5%.
Ce qui doit faire craindre l’exode rural et la famine par la
baisse de la production champêtre. L’impact social du V.i.hsida n’est plus à démontrer
et cela devrait préoccuper
tout le monde, dans la lutte
contre cette pandémie.
* Quel est l’état dans le pays
des autres pathologies?
** Les maladies parasitaires
dont on s’occupe peu comme
les filarioses de types loa loa
ou dipetalonema perstans
avec des taux de 20% appellent à ouvrir des axes de recherche. Le paludisme nous
tient toujours le pavé très
haut, malgré l’investissement important et constant de
l’Etat.
Grâce aux trithérapies antirétrovirales, les méningites à
cryptocoques sont moins fréquentes, mais restent, parfois, des pathologies inaugurales, car il y a encore des diagnostics tardifs de V.i.h bien
que l’Etat ait mis des centres
de dépistage anonymes et
gratuits. Nous devons continuer à améliorer nos services.
La tuberculose multirésistante est une des infections les
plus fréquentes, avec même
des co-infections de mycobactérium tuberculosis et
abcessus. La présence de
mycobactérium abcessus
doit nous obliger à user de
nouvelles méthodes de diagnostics comme la biologie
moléculaire devant une tuberculose multirésistante.
Nous n’avons pas eu de cas
de choléra, cette année, dans
Dr Raphaël Taty Taty
notre centre. Cependant, le
vaccin Dukoral est toujours
disponible, car mieux vaut
une petite protection que rien
du tout.
Les hépatites virales B demeurent toujours un problème de santé publique et on
se réjouit de l’introduction du
vaccin contre l’hépatite virale
B, dans le programme élargis
de vaccination. Ce vaccin nous
permet d’éviter le virus et le
cancer primitif du foie qui est
souvent lié à ce virus.
L’hépatite C peut sembler être
plus fréquente dans certaines zones rurales, ce qui
nous ouvre des axes d’anthropologie médicale à la recherche d’éventuelles pratiques culturelles dans les
communautés.
* Comment vous vous y prenez, pour faire face à tout cela
dans votre centre?
** Ce ne sera pas pour nous,
mais pour les autres et faire
pour les autres, c’est faire
pour soi même. Cette humble tâche participera peut
être à l’amélioration de la santé de notre population. La
santé peut être considérée
comme le premier capital
d’une population; donc la préserver, c’est capital.
Pour les recherches, notre
champ étant très vaste, nous
collaborons avec les centres
suivants:
1- le laboratoire des virus
émergents du Japon (Pr Ido,
Kyoto);
2- le laboratoire de parasitologie du Musée de l’histoire
naturelle (Dr Bain, Paris);
3- le service des maladies infectieuses de Ch. Villeneuve
Saint-Georges, France (Dr Patey);
4- Montfort Hospital, Ottawa,
Canada (Dr H. Loemba);
5- Westat, Inc., Rockville, MD,
USA (Dr M. Sarr);
6- le laboratoire Cerba Pasteur (Dr Olichon, Paris);
7- la faculté de médecine de
Brazzaville (Pr Abena, Pr
Obengui).
La direction générale de la consommation et de la répression
des fraudes a organisé un séminaire, mercredi 2 avril 2008, à
Ouesso, à l’intention des agents de la direction départementale, sur le thème: «Le respect des procédures de contrôle
commercial, pour ne pas être en porte-à-faux avec la loi». Animé
par Bernard Mandounou Kiminou, directeur général de la consommation et de la répression des fraudes, et Alfred Ngoulou,
venus à Ouesso à cet effet, ce séminaire avait pour objectif de
garantir les conditions d’un fonctionnement équilibré et transparent du marché, au profit des consommateurs et de l’ensemble des opérateurs économiques. Il s’est déroulé en présence de Basile Obongui, directeur départemental de cette
structure administrative.
* Quel est votre mot de fin,
docteur?
** Nous devons appliquer, faire et transmettre ce que nous
savons sur les maladies infectieuses au prix de ce que
nous sommes. Si selon la
parole de Saint-Paul, «le visage de ce monde passe», une
base demeure éternellement
et que sur cette base, nous
pourrons, sans cesse, reconstruire sur de nouveaux
plans, quelles que soient les
destructions des maladies
infectieuses.
Bernard Mandounou Kiminou
Propos recueillis par
Denis Equateur NGUIMBI
Conférence de presse du député Christophe Moukouéké
«Le congrès extraordinaire de
l’U.pa.d.s organisé en décembre
2006 est illégal»
Ancien ministre, député U.pa.d.s de la circonscription
unique de Mabombo, dans le département de la
Bouenza, et ancien secrétaire général de l’U.pa.d.s
(Union panafricaine pour la démocratie sociale), Christophe Moukouéké a donné une conférence de presse,
samedi 26 avril dernier, à son domicile, au quartier Batignolles, dans le quatrième arrondissement de Brazzaville. Au cours de cette conférence de presse qui a duré
près de quatre heures, il a critiqué le congrès extraordinaire de l’U.pa.d.s qu’il a qualifié d’illégal. Et, il a fait
des mises au point sur ce qui se dit de lui dans les milieux de l’U.pa.d.s.
C
’était une conférence
de presse toute particulière. Côté décor: un
orchestre et une chorale
pour l’animation; des banderoles sur les murs appelant à
l’unité du parti; un grand portrait du président fondateur
de l’U.pa.d.s, Pascal Lissouba,
placé à côté de la tribune; des
militants qui portaient des
tee-shirts frappés de son effigie, massés dans un coin.
Côté tribune: le conférencier
entouré de quelques figures
de l’U.pa.d.s: Victor TambaTamba, Jean Mouyabi, Raymond Ndombi et Pabou Mbaki. La conférence de presse
a démarré par un mot liminaire de 17 pages. C’était long à
suivre. L’ancien secrétaire
général de l’U.pa.d.s a d’abord
indiqué son idéal. «Mon rêve
est celui d’œuvrer à la plus
grande réalisation des espérances particulières et communes». Il a revisité ses liens
avec le président Lissouba
qu’il a qualifié de «grand homme politique. «Dès mes débuts
politiques, il y a plus de 40 ans
aujourd’hui, j’ai rencontré un
homme, un grand homme, un
homme politique, Pascal Lissouba dont le charisme, les
qualités et les idées m’ont fasciné et marqué toute ma vie
Christophe Moukouéké
politique», a-t-il dit.
Puis, il n’est pas passé par
quatre
chemins,
pour
dénoncer «le congrès organisé par quelques camarades du
parti, en décembre 2006 et n’a
pas obéi aux statuts du parti.
C’est un congrès illégal», a-til déclaré, donnant, point par
point, les infractions commises par les organisateurs de
ce congrès contre les statuts
du parti. Pire, il le considère
comme un putsch. «En réalité, le congrès de décembre
2006 est l’aboutissement d’une
longue conspiration à connotation ethnique et ou régionale qui couvait au sein de notre parti dès l’origine», a-t-il
indiqué. C’est pourquoi, les
instances
actuelles
de
l’U.pa.d.s n’ont, à ses yeux,
aucune légitimité. Pour cela,
il demande la tenue d’un congrès unitaire, afin de refaire
l’unité du parti.
Christophe Moukoueké a
abordé plusieurs autres
points comme l’audience que
lui avait accordée le président de la République. Il met
cette audience dans le compte du dialogue entre l’opposition et le pouvoir. «Nous nous
sommes séparés riches, tous
les deux, riches du partage de
la seule chose qui compte:
réapprendre à se parler». Il a
aussi parlé de son amitié avec
le président Denis Sassou
Dans un commentaire emprunt d’exemples concrets, Bernard
Mandounou Kiminou a focalisé son intervention sur les missions assignées à un contrôleur commercial. Il a parlé de la
connaissance des textes réglementaires et de leur application, du comportement qu’un contrôleur commercial doit afficher sur le terrain. Pour lui, ce comportement relève de l’éthique. En effet, avant de constater les infractions et de réprimer
la fraude, le contrôleur commercial doit observer les principes
ci-après:
- avoir une bonne connaissance des textes en vigueur;
- être courtois dans l’exercice de ses fonctions envers les
partenaires-commerçants et vis-à-vis des autorités politiques
et administratives;
- éviter la brutalité et des propos inappropriés;
- avoir le doigté et le bon tact en vue de recueillir le maximum
d’informations;
- être capable d’éduquer et de convaincre le contrevenant;
- être intègre, rigoureux et incorruptible;
- faire une introspection pour bien agir.
L’orateur a fustigé les contrôleurs qui se font corrompre par
les commerçants, en recevant des dons en nature et en argent. Car la corruption les rend inefficaces. Il a aussi souligné
le manque d’instruments d’analyse et de contrôle, pour déterminer la qualité des marchandises, que ce soit à Brazzaville ou
à Ouesso.
Bernard Madounou Kiminou a défini, par ailleurs, l’action d’un
contrôleur commercial. Elle consiste à protéger le consommateur, réguler la concurrence, réprimer la fraude commerciale,
etc. Enfin, il a mis en garde certains contrôleurs en mission
qui ont tendance à se substituer au directeur départemental.
Cela relève d’un manque de bon sens. S’agissant des disparités dans la fixation des taxes, il revient à la direction générale
de la consommation de concevoir un barème qui puisse harmoniser les différentes infractions, a-t-il indiqué.
Dans son intervention, Basile Obongui, directeur départemental de la consommation et de la répression des fraudes de la
Sangha, a souhaité que le dynamisme dont fait montre Madame la ministre du commerce et de la consommation ne soit
pas éphémère. Il a suggéré que soient crées des délégations
à Ngombé, Pokola, Gatongo et Tala-Tala. Ces postes de contrôle auront l’avantage d’assurer le contrôle de l’entrée et de
la sortie des marchandises.
Le directeur départemental de la consommation et de la répression des fraudes a invité la direction générale à gérer le
personnel sans complaisance car, constat fait, Brazzaville et
Pointe-Noire concentrent beaucoup d’agents qui refusent de
servir dans les départements. Ceux qui sont affectés à l’intérieur du pays sont considérés comme des sacrifiés.
Dans son mot de clôture, Bernard Mandounou Kiminou n’a
pas caché sa satisfaction sur le déroulement du séminaire.
«Je vous rassure que les contrôleurs ont été édifiés et, désormais, ils vont évoluer avec beaucoup d’aisance», a-t-il dit. De
même, Basile Obongui a remercié la direction générale de la
consommation et de la répression des fraudes, pour avoir
organisé ce séminaire.
Victor GUEMBELA
Correspondant à Ouesso
(Suite en page 9)
LA SEMAINE AFRICAINE N° 2790 du Vendredi 9 Mai 2008 - PAGE 5
NATIONAL
Arthur C. Zoalguidas, vice-président du conseil municipal de Ouesso
«Le pouvoir, on en veut
tellement que, dans la pratique,
nous confondons tout»
Après avoir fait le bilan du conseil municipal de
Ouesso (département de la Sangha) dans une précédente interview, Arthur C. Zoalguidas revient sur
certaines affaires dont on lui a attribué la responsabilité. Histoire de lever, une fois pour toutes, la
confusion que certains font dans l’exercice des
fonctions publiques. Cette interview a été réalisée
fin février 2008 et fait suite à la première partie
publiée dans notre édition n°2778 du vendredi 21
mars 2008.
* Monsieur le vice-président,
nous revenons vers vous pour
évoquer certaines affaires qui
ont secoué le conseil municipal de Ouesso. A un moment
donné, les conseillers ont voulu en découdre avec le président du conseil municipal,
d’où l’intervention de la direction générale des collectivités
locales. De quel côté avezvous pris position?
** Autant que je m’en souvienne et comme le laisse
transparaître votre question,
la descente du préfet directeur général des collectivités
locales à Ouesso était consécutive au malentendu né de
la correspondance que les
deux autres membres du bureau avaient adressée, en
désespoir de cause, au président du conseil municipal,
stigmatisant une certaine
conduite des affaires. Dans ce
cas précis, nous avions utilisé l’un des moyens garantis
par la Constitution, en son
article 19. Alors, pourquoi, et
aurait-il été normal que des
conseillers aient eu la volonté d’en découdre avec leur
président? Pour moi, il y
aurait eu là, manifestation,
une fois de plus, de ce que
souvent, tout était fait sans
l’esprit des textes. Que le directeur général des collectivités locales soit arrivé sur le
terrain n’était que raisonnable: la case du pompier devait-elle s’embraser dans l’indifférence de celui-ci? Ecouter, il se serait alors écarté de
la trajectoire: la stricte observation des dispositions réglementaires
en
vigueur
n’aurait-elle pas été la voie
appropriée pour un réajustement salutaire ?
Il vous souvient qu’à la session inaugurale de février
2003, nous avons élu le président de notre conseil à 100%.
Cela ne lui conférait nullement des droits propres à un
monarque certes, mais là,
déjà, à en découdre avec lui,
en cas de lecture différente
de quelque question, personne, y compris lui, ne devrait y
souscrire. En le disant, je ne
perds pas de vue que le comportement de quelques-uns,
parmi nous, avait, parfois,
quelque chose de révoltant.
Oui, il était lisible que des efforts pour l’émergence de
vues plus objectives d’inspiration démocratique étaient,
souvent, annihilés par l’action
de thuriféraires cachant mal
leur frénésie dithyrambique.
Cela ne nous a pas fait avancer, bien au contraire.
* Peut-on dire qu’il y a eu conflit de compétence entre vous
et le président du conseil municipal? Si oui, quels ont été
les points de friction?
** Conflit de compétence entre nous? Par rapport à quel
sujet précis? A mon avis, il
n’en a jamais été question et,
ipso facto, pas de points de
friction comme tels. Il convient, cependant, que certaines choses soient dites, peutêtre qu’en déduction de cel-
les-ci, apparaîtra le sujet de
votre préoccupation. Tout
peut aussi dépendre de la façon dont nous cernons les
concepts.
S’il est que des compétences
des dirigeants découlent des
attributions rattachées à
leurs fonctions, je soutiens la
réponse ci-dessus. Dans notre collaboration, il a pu y avoir
confusion ou inobservation,
délibérée ou non, des règles
du jeu. L’aide des textes devrait suffire pour redresser
la barre. Ici, c’est le président
qui a des attributions que définit l’article 66 de la loi 007/
2003 du 06 /02/2003. Tel n’est
pas le cas du vice-président
qui, aux termes de l’article 69
de la même loi, reçoit délégation de certaines activités du
président. Il va, alors, de soi
que les compétences de l’un
et de l’autre se déduisaient
de cette sorte de transfert qui
rendait peu envisageable l’hypothèse d’un conflit. Si les lois
et autres textes de règlement pouvaient traiter de chaque sujet, dans les moindres
détails, outre qu’ils seraient
fastidieux, ils éviteraient les
malentendus occasionnés
par l’interprétation partisane
qui en est parfois faite. Ce qui
précède me fait dire, dans le
cas d’espèce, que la délégation d’att ributions est une
obligation légale, même si ce
caractère obligatoire n’est
pas écrit.
Par là, elle se distingue de
quelque chose de suspendu
à la volonté personnelle, à
l’humeur ou à la gentillesse
d’un président de conseil.
Aussi, le pouvoir qu’il a de
mettre fin à la délégation n’est
pas inconditionnel. De fait,
cette éventualité doit se justifier par l’intérêt prouvé du
bon fonctionnement du conseil et respecter la forme requise. Sur la même lancée, un
mot mérite d’être dit sur un
aspect tout aussi révélateur
de notre manque de maîtrise
de l’arsenal juridique qui régit notre activité: la tendance
que peut avoir un président
de conseil à considérer le
vice-président, comme son
intérimaire. Ce dernier n’en
est que le suppléant, tirant
toute légitimité de l’élection.
D’ailleurs, la source de la distinction entre les deux est
déjà confirmée par leurs supports juridiques: la loi pour la
suppléance et la note de service pour l’intérim -du moins
pour le palier hiérarchique
occupé par notre administration dans le système général.
En considération de cette
précision, serait-il décent que
les dispositions d’une loi
s’éteignent devant une note
de service, qui n’a pas l’importance d’un arrêté, luimême moins qu’un décret?
Les juristes -dont je ne fais
pas partie- ont la réponse à
cette question.
Pour tout dire, le problème
est celui de l’idée que nous
nous faisons du pouvoir et
compte tenu surtout de no-
sident n’est pas là par les effets de la suppléance voulue
par l’article 68 de la loi 007/
2003 du 03/02/2003.
Arthur C. Zoalguidas
tre environnement. Le pouvoir, on en veut tellement que,
dans la pratique, nous confondons tout. Autant que je l’ai
avancé plus haut, aucun texte
sur la décentralisation ne fait
des présidents de conseils
des autocrates. C’est vrai
que, comme humains, nous
sommes exposés à l’erreur.
Dans le fonctionnement des
conseils, tout va de la conscience que leurs membres
ont de leur mission et de
l’étendue de leurs droits et
devoirs. Des aspects de certains textes gagneraient à
être simplifiés par la précision -cas de la délégation d’attributions du président au
vice-président- en attendant
que notre civisme progresse
au point de faire admettre à
chacun que les fonctions,
quelle qu’en soit l’origine,
sont impersonnelles et doivent être gérées ainsi.
* II se raconte dans la ville que
vous avez ordonné le décaissement de sept millions de
francs Cfa à la veille de la session extraordinaire du conseil
municipal. Qu’en savez-vous?
** Une fois de suite, vous parlez d’un cas sans éléments
qui m’aideraient à réagir avec
plus de concision. Vous faites probablement allusion à
la session extraordinaire de
décembre 2007, consacrée au
rapport bilan du mandat. Cette référence au temps est
pour souligner que, quoique
vice-président de l’exécutif,
j’avais l’information, là, séance tenante, comme le commun des conseillers. En effet, le président en avait fait
part à tous, au cours de l’unique huis-clos de ces assises. Ses explications indiquaient que la fameuse somme de sept millions cinq cent
mille avait été mise à la disposition de notre recette
municipale, autour du 26 novembre. Or, lui-même et moi
nous nous trouvions à Brazzaville, à l’occasion des obsèques de feu le vénérable président Ambroise E. Noumazalay. J’en aurais ordonné le
décaissement? A quelles
fins et sur quelle ligne d’imputation? Je peux vous dire
que cela ne me revient pas.
Que ceux qui ne le savent pas
ou font semblant de ne rien
savoir, notent que je n’ai de
signature que quand le pré-
* Les travaux de construction
de l’école primaire de Mboma piétinent, alors que les
matériaux sont stockés à la
résidence du président du
conseil municipal: les raisons
de ce retard?
** Finalement, j’en apprends
davantage avec vous. Je dois
simplement vous rappeler
que, entre février et avril 2004,
je n’ai pu m’occuper que de la
phase théorique de conception des projets avec les techniciens. Ceux qui en ont eu la
charge de la gestion financière et matérielle sont mieux
placés pour vous édifier sur
le sujet.
* On vous a reproché une certaine mobilité qui vous a fait
déplacer assez souvent. Que
répondez-vous?
** On a toujours trouvé quelque chose à reprocher à
l’autre, sans se donner la peine de chercher à comprendre. C’est plus grave quand
l’échelon supérieur de la hiérarchie locale s’en mêle au
point de gérer l’administration avec des états d’âme.
Oui, il m’arrive d’effectuer
deux à trois déplacements
par an pour la France, pour
des durées allant de trois
semaines à un mois. Mais,
tout se passe le plus régulièrement du monde, sur autorisation accordée par ma hiérarchie. Elle n’est pas spécialement généreuse ou complaisante avec moi, loin s’en
faut. Voyez ce certificat médical du service de cardiologie
du Centre de médecine nucléaire de Creil, en France. Il y
est question que je m’y retrouve au moins trois fois par
an pour un contrôle de suivi,
mais je n’en fais que deux.
Aussi, ma situation d’agent
de la fonction publique me
donne droit à un mois de congés administratifs par an.
J’en profite pour retrouver
mon épouse et mes trois jeunes enfants qui vivent dans
ce pays. Le tout est totalement à ma charge dix fois sur
dix pour les congés et huit
fois sur dix, pour le contrôle
de santé. Qu’y a-t-il d’une attitude d’absentéiste crapuleux
ici? D’autres faits ont marqué
la même période de notre
mandat: de février 2003 à février 2004, je n’avais pas d’attributions, mais chaque jour,
j’étais présent au poste. En
plus, depuis janvier 2004, ma
résidence de fonction se trouve à l’autre bout de la ville, à
près de trois kilomètres de
distance de l’hôtel de ville. Je
suis sans véhicule de fonction et prends le taxi tous les
jours dans les deux sens à
mes frais. Pourquoi ceux-là
n’intéressent-ils personne?
Parce qu’ils honorent leur
auteur, ça ne saurait être de
leur goût.
Propos recueillis par
Victor GUEMBELA
Correspondant à Ouesso
La Semaine Africaine,
votre journal
Maher Ghuidaoui, directeur général
de l’hôtel Laïco Maya-Maya
«L’ambition de
l’hôtel Laïco, c’est de
demeurer le meilleur
hôtel de Brazzaville»
De nationalité tunisienne, Maher Ghuidaoui, 38 ans, est le
directeur général de l’hôtel Laïco Maya-Maya, ex-hôtel Le Méridien. Il a, officiellement, pris ses fonctions le 1er janvier 2008
et dirigera cette structure hôtelière pendant trois ans. Dans
l’interview qu’il nous a accordée, il parle de l’ambition du nouvel hôtel et il annonce le démarrage des travaux de rénovation de l’hôtel pour début mai prochain.
* Monsieur le directeur général, avec quel capital démarrez-vous vos activités
hotellières? ** Il y a, en fait, un budget
global destiné à la rénovation, ainsi qu’à l’extension
de l’hôtel. Il représente
une enveloppe d’à peu
près 25 millions de dollars.
* Quel est l’effectif du personnel de l’hôtel et quel
est le sort des travailleurs
de l’ex-hôtel Le Méridien?
** Nous comptons, actuellement, 136 travailleurs et
nous employons entre 20
et 25 extra, chaque mois,
sans compter les employés
Maher Ghuidaoui
occasionnels que nous prenons, au fur et à mesure dans les
écoles hôtelières et à l’O.n.e.m.o, l’Office national de l’emploi
et de la main d’œuvre.
S’agissant des travailleurs de l’ex-hôtel Le Méridien, nous
avons gardé le même personnel. Il n’y a que le directeur, M.
Robinet, qu’on a changé. D’ailleurs, ce dernier m’a remis les
clés de l’hôtel le 31 décembre 2007 et j’ai pris mes fonctions
le 1er janvier 2008. Nous avons repris, exactement, le même
personnel qu’avait Le Méridien depuis tout temps et nous
avons reconduit tous les contrats. En plus, nous procurons
une formation à tour de rôle, à tout un chacun qui, éventuellement, voudrait développer certaines connaissances dans
d’autres domaines et de se mettre à la page de ce qui se
passe dans l’hôtellerie mondiale.
* Quelle innovation entendez-vous apporter dans les structures hôtelières au Congo?
** Nous arrivons avec un savoir-faire vieux de 40 ans. Dans
notre extension, nous prévoyons une salle de congrès pour
500 m2, avec une suite présidentielle; des suites seniors et
juniors pourront être assimilées à des suites présidentielles,
ainsi qu’une villa présidentielle. Donc, nous jouons dans la
cour des grands.
* Quelle est votre implication dans le développement économique du Congo?
** Nous procurons de la main-d’œuvre, nous faisons une extension, donc, nous allons encore recruter. Nous prévoyons
un service pour 4 ou 5 suites présidentielles. Ce qui nécessite
une qualification qui fait tourner la roue.
* Ayant à peine démarré, êtes-vous déjà confronté à des difficultés?
** Les difficultés majeures auxquelles nous sommes confrontés, actuellement, c’est que c’est un terrain très dur, dans ce
sens que tout doit être importé. Et pour importer, il faut vraiment asseoir une politique et une stratégie, pour écourter le
temps. Parce que tout se joue, en fait, sur le transport entre
Pointe-Noire et Brazzaville. Pour arriver à Pointe-Noire, ça n’a
jamais été un problème, puisqu’il y a la mer et le port. Cela ne
pose pas de problème. Par contre, il y a le problème de la
douane, à Brazzaville et le problème de transport entre Brazzaville et Pointe-Noire, qui reste toujours non maîtrisable.
* Vous êtes venus avec un label qui a du mal à s’imposer et à
effacer dans la tête des gens le premier label, Le Méridien.
Avez-vous une politique à mener dans ce sens?
** Je pense que nous avons repris un bâtiment qui est vieux.
Nous ne sommes pas trop sortis dans la ville pour le crier,
parce qu’en fait, on voudrait que le nom Laïco apparaisse
avec le nouveau bâtiment, la nouvelle apparence. Et puis,
surtout, avec tout ce que nous proposons comme qualité de
service, nous préférons, d’abord, pénétrer le marché, petit à
petit, mais sûrement.
* Quelle est l’ambition de votre hôtel?
** L’ambition de l’hôtel Laïco est d’être «leading hotel», c’est
de demeurer le meilleur hôtel de Brazzaville.
Propos recueillis par
Pascal AZAD-DOKO
LA SEMAINE AFRICAINE N° 2790 du Vendredi 9 Mai 2008 - PAGE 6
NATIONAL
Pascal Tsaty-Mabiala, secrétaire général de l’U.pa.d.s
«L’unité se fera autour de ce qui a été péniblement construit au congrès de décembre 2006»
En réaction à la conférence de presse donnée par
l’ancien secrétaire général de l’U.pa.d.s, Christophe Moukouéké, le samedi 26 avril 2008, le nouveau secrétaire général de ce parti, Pascal TsatyMabiala, a tenu à accorder une interview à notre
hebdomadaire, pour donner sa part de vérité sur
la légitimité de la direction de l’U.pa.d.s, sur l’unité
et le sens du combat de ce parti qui est l’unique
formation politique de l’opposition parlementaire.
M. Tsaty-Mabiala réplique à son prédécesseur qui
demande la tenue d’un congrès unitaire «l’unité
se fera autour de ce qui a été péniblement construit au congrès de décembre 2006».
* Monsieur le secrétaire général, dans une conférence de
presse destinée à apporter
toute la lumière sur la situation
controversée
de
l’U.pa.d.s, votre prédécesseur
vous dénie le statut de secrétaire général que vous lui
auriez arraché, à la faveur
d’un vaste complot. Comment
réagissez-vous?
** C’est grotesque. Et toutes
les fois que j’entends M.
Moukoueké évoquer un complot que j’aurais ourdi pour
n’emparer de la direction du
parti, je meurs de rire, simplement parce que je ne comprends rien à cette accusation. D’abord, pourquoi me
dénierait-il un statut que m’a
conféré un congrès régulièrement organisé et qui, contrairement à celui de 1995, a
laissé une grande place au
débat démocratique? Et je
vous rappelle que c’est à
l’unanimité que j’ai été élu
secrétaire général. Lui, ne l’a
jamais été, car en 1991, il avait
été nommé par téléphone et
en 1995, c’est par une fatwa
du président Pascal Lissouba qu’il avait été reconduit à
cette fonction. Ensuite, pourquoi un complot d’autant que
le parti n’avait plus de direction? Pour mettre un terme
au bicéphalisme entretenu
par Paulin Makita et lui, qui
empoisonnait la vie du parti,
le président avait fixé une
feuille de route, en décembre
2005, par laquelle il nous exhortait d’aller au congrès,
pour élire les nouvelles instances du parti. Enfin, en septembre 2006, tous les organes exécutifs du parti étaient
suspendus par le ministre de
l’administration du territoire
et de la décentralisation. Au
total, l’U.pa.d.s n’avait plus de
secrétaire général, au moment où se tenait le congrès
et, par conséquent, personne ne pouvait s’en prévaloir.
* M. Christophe Moukoueké
récuse la légitimité du congrès de 2006 qui n’a pas respecté les articles 47 et 57 qui
régissent l’U.pa.d.s et s’est
tenu en l’absence des compagnons de Pascal Lissouba. Là
encore, il vous accuse d’avoir
organisé un putsch. Vrai procès?
** M. Moukoueke lit les statuts et les interprète à sa
manière et à son goût. S’agissant du débat juridique dont
il est devenu si friand pour
expliquer le fameux complot,
sans emporter la conviction
de personne, je puis vous affirmer que la procédure statutaire de convocation du congrès et, en l’occurrence, du
congrès extraordinaire, a été
respectée. Les articles 47 et
57 avaient été bel et bien appliqués. Par lettre du 17 novembre 2006 du président du
parti, le conseil national avait
été convoqué en session extraordinaire, le 21 décembre
2006, à Brazzaville, à l’effet
d’organiser un congrès extra-
ordinaire. Par acte n°29/06/CNCD-P du 18 novembre 2006, le
président du parti avait convoqué le congrès du parti
pour les 23 et 24 décembre
2006. Un glissement de date
imputable au retard dans la
mise à disposition de la logistique nous avait conduit à un
report au 27 décembre 2006.
M. Moukoueké se permet
d’affirmer que, selon les statuts du parti, le congrès extraordinaire n’est pas compétent pour changer la direction
du parti. C’est la énième ineptie qu’il débite.
En réalité, l’article 52 qu’il lit
de travers, stipule: «Le congrès est compétent pour:
- déterminer les orientations
sur l’ensemble des activités
du parti et des problèmes liés
à la gestion de la société;
- procéder à toute modification des statuts du parti;
- accorder quitus au conseil
national du parti sur sa gestion;
- élire le président du parti, le
président du conseil national
et les membres du conseil
national».
Notez bien: il est entendu que
le secrétaire général est élu
par le conseil national, pendant le congrès. Comme on
peut le lire et le comprendre,
l’article 52 des statuts donne
pouvoir au congrès d’élire
une nouvelle direction du parti. Autrement dit, le congrès,
qu’il soit ordinaire ou extraordinaire, en a le pouvoir.
La contestation de M.
Moukoueké
va
jusqu’à
l’authenticité des actes. A ce
sujet, est-ce à lui de les contester, en dehors des preuves? Depuis que le congrès
s’est tenu, Pascal Lissouba,
le concerné, ne nous a pas
poursuivis devant les tribunaux pour faux et usage de
faux. Et c’est alors à lui de
jouer le «Seigneur haut justicier»! Et ses contradictions
ne s’arrêtent pas là, il conteste tous les actes du président
publiés postérieurement à la
date du 24 juillet 2004, mais
pas celui du 9 mars 2005
(pourtant tout aussi postérieur à cette date) qui convoque le conseil national du 30
avril 2005.
En clair, tout acte qui l’arrange, comme celui du 9 mars
2005, est authentique. Les
autres sont simplement dolosifs. Son discours sur la légalité est tellement subjectif
et personnalisant qu’il oublie
que le conseil national du 30
avril 2005 était déjà une violation consciente des statuts,
puisque son mode d’organisation (en sessions décentralisées) n’est pas prévu par les
statuts dont il a fait son bréviaire.
Pourtant, il ne le dit jamais. En
vérité, même s’il y avait violation des statuts, la situation
exceptionnelle du parti l’exigeait pour sortir de cette crise. Ce qui a été parfaitement
décidé, notamment pour tenter de résoudre la question
Pascal Tsaty-Mabiala
de sa suspension du parti.
Quant au débat récurrent sur
l’antériorité historique au sein
du parti qu’on doit lui reconnaître, pour être un soi-disant
compagnon de Pascal Lissouba, Christophe Moukoueké devrait étudier l’histoire des partis politiques. Il
y constaterait que dans la vie
des partis, les sabras n’ont
toujours pas été à la tête, les
enjeux internes et externes
pouvant imposer un «nouveau-venu» dont le talent est
reconnu. Et d’ailleurs, de quel
compagnon vous parlez?
Christophe Moukoueké ne
peut, honnêtement, revendiquer une telle position aux
côtés de Pascal Lissouba, car
un vrai compagnon ne traite
pas son mentor de 40 ans de
piètre homme politique.
A la vérité, tout le monde sait
que ce dandy, friand de belles filles et de belles voitures dans les années 60 et au
début des années 70, ne
s’est engagé en politique que
sur le tard, copté par son ami,
le feu président Marien
Ngouabi, dont il est devenu,
par la suite, le ministre de la
propagande.
* Le ministre Pambou Mbaki
a affirmé, devant la presse, que
vous lui auriez dit à PointeNoire que vous aviez organisé un putsch et que l’aile
Moukoueké n’avait qu’à vous
suivre ou elle subirait. C’est
renversant, ce que vous avez
dit là?
** Pourquoi renversant? Vous
devez plutôt en rire! Ce Monsieur qui n’a rien à dire sur
Tsaty-Mabiala peut s’offrir un
plaisir dans l’affabulation pour
s’attirer quelques bonnes
grâces de son chef. Tout ce
qui descend au-dessous de
la ceinture est abject et ne
m’intéresse pas.
* Le député de Mabombo s’interdit d’être un lièvre électoral et a professé devant la presse qu’il est le seul candidat de
l’U.pa.d.s crédible qui réunit
tous les critères pour être présidentiable. Vous n’avez pas
délesté les 40 ans de lutte qu’il
revendique?
** II apparaît comme si Christophe Moukoueké était emporté par un extraordinaire
rêve depuis 2005, après son
voyage au Gabon. Après tout,
chaque homme politique a le
droit de rêver et de se donner la plus noble des ambitions. Mais, je ne pense pas
qu’il soit le
meilleur d’entre
nous, pour nous
faire
gagner
l’élection présidentielle. En effet, on ne confie
pas cette fonction à un homme qui n’a pas
donné
suffisamment
de
gage de loyauté.
La seule qualité
que je lui reconnaisse, si c’en
est une, est celle de ne pouvoir
assumer ses
choix et ses jugements. Hier
en exil, Denis
Sassou Nguesso était le criminel, le dictateur
froid à qui il
n’oserait pas
serrer la main.
Aujourd’hui, il
n’exclut pas de
le servir sans
conditions. Or,
les dernières crises que
nous avons connues dans le
pays et qui remontent au contentieux politique entre
l’U.pa.d.s et le P.c.t d’août
1992, sont de sa responsabilité, lui et ses amis. Que puisje vous dire d’autre?
Moukoueké a choisi d’aller à
Canossa. Je luis souhaite un
bon voyage, mais je ne l’y accompagnerai pas. J’affirme
mon rôle de député de l’opposition, rôle que j’assume
avec honneur et dignité.
* L’ancien secrétaire général
soupèse votre action à l’exécutif et constate qu’aucune
démonstration de force ne
vient attester que l’U.pa.d.s est
de retour. Les militants qui
étaient là avaient-ils raison
d’applaudir comme pour confirmer ces dires?
** Quels que soient les résultats que j’obtiendrai à la tête
du parti, je n’attends pas une
prime de lui qui, d’ailleurs, et
c’est de bonne guerre, ne
souhaite que mon échec pour
se présenter comme le seul
à pouvoir conduire l’U.pa.d.s
aux différentes victoires électorales. Mais qui le croirait,
sauf ses fanatiques qu’il a invités à sa conférence de presse, transformée en meeting
de soutien. Moukoueké ignore que de 1991 à 1997,
l’U.pa.d.s a connu une période exceptionnelle, bénéficiant
de l’aura et du charisme de
Pascal Lissouba, de l’enthousiasme populaire né de la
Conférence nationale souveraine et des avantages administratifs et autres que confère le pouvoir d’Etat. Il s’imagine capable, aujourd’hui, d’atteindre ces performances
dans la mobilisation des militants, traumatisés par les
guerres civiles et, pour certains, attirés par les prébendes que déverse le pouvoir,
en particulier dans nos fiefs
électoraux. II va jusqu’à ironiser sur la sobriété de notre
siège actuel, situé en diagonale de sa résidence dont on
n’assurerait pas, selon lui, les
loyers mensuels. Cela est,
une fois de plus, sans objet.
Mais, il oublie que pendant
cinq ans (1992-1997), avant que
Pascal Lissouba ne nous
achète l’immeuble actuellement occupé par «Asia», le
siège de l’U.pa.d.s, parti au
pouvoir, se situait dans son
salon de moins de 30 m2, et
le bureau du secrétaire général n’était qu’un réduit de 4m2,
alors qu’il était mis à sa disposition, pour le fonctionnement du parti, pas moins de
20 millions de francs Cfa par
mois, qu’il gérait, bien entendu, tout seul, et sans le moindre contrôle. Et, s’il vous plaît,
ce n’était pas tout; alors, avec
tous ces moyens, n’avoir pas
été capable d’organiser la résistance populaire à Brazzaville quand éclate la guerre du
5 juin 1997, préférant se terrer à la Poudrière ou inutilement à Libreville, ce Monsieur
devrait être moins glorieux et
surtout moins arrogant. J’ai
hérité d’un parti sans ressources. Aux difficultés financières s’ajoutent les désordres que lui et ses amis organisent, en instrumentalisant une partie de leur groupe ethnique (sans y parvenir
heureusement) qui constitue
son seul soutien, alors qu’il
est demeuré à la tête d’un
parti national et ce, pendant
dix ans. Peut-il nous dire ce
que sont devenues les fédérations qu’il a installées à
Brazzaville à la hussarde? Et,
où se réunit son secrétariat
national issu du congrès de
1995? Où est le comité directeur issu du congrès de
1995? Et le fameux conseil
issu du congrès de 1995?
J’ai toujours cru que l’âge apportait de la retenue, ferment
de la sagesse. Ce n’est pas,
hélas, ce que je vois en lui.
Tout son discours est construit sur la haine, le mensonge, la surestimation de sa
personne. C’est, à l’entendre
parler, le centre de l’intelligence et de la vertu. J’attends,
depuis que je le connais, d’en
être convaincu.
* L’honorable Moukoueké affirme qu’il a voté, malgré lui,
le budget de l’Etat 2008 qu’il a
qualifié de passable, pour
vous envoyer un signal fort, à
savoir qu’il n’entend pas respecter les directives d’une direction politique illégitime.
Vous sentez-vous frustré par
ce renoncement?
** Moukoueké n’assume jamais ses choix. Il vote un budget, expression d’une politique économique et sociale, et
se justifie en disant que son
vote est un désaveu infligé à
la direction de l’U.pa.d.s qu’il
ne reconnaît pas. Curieux raisonnement! Est-il sérieux? Et
c’est à un tel personnage qu’il
faut confier les destinées du
parti?
* Avec une touche d’ironie, sur
l’entrée de l’aile C.d.u.r à
l’U.pa.d.s, M. Moukoueké interdit à Ange Edouard Poungui et Jacques M ouandaMpassi d’avoir droit au chapitre, parce qu’ils n’ont pas la
veine lissoubienne. Il les a traités de «koro koro» de
l’U.pa.d.s. L’U.pa.d.s seraitelle intégriste, à ce point?
** Christophe Moukoueké affiche, au grand jour, son sectarisme ou pour dire simple,
son égoïsme politique. Tous
les partis s’agrandissent, en
s’ouvrant aux autres forces
politiques avec lesquelles
existe une parenté politique.
L’U.p.s.d, devenue C.d.u.r, tout
en affirmant son autonomie
vis-à-vis de l’U.pa.d.s, a toujours soutenu Pascal Lissouba, au même titre que le
M.a.r.s, l’U.r.p et l’U.d.c. En
2005, nous avons, à l’unanimité, décidé d’une adhésion collective de ces trois partis à
l’U.pa.d.s. Le congrès de décembre 2006 a confirmé leur
appartenance achevée à
l’U.pa.d.s et leurs militants
bénéficient des mêmes
droits que les anciens de
l’U.pa.d.s. Où est le problème? Je ne comprends vraiment pas qu’il y ait des esprits chagrins qui ramènent
le débat à une empoigne au
sein du parti avec nos camarades
venus
renforcer
l’U.pa.d.s. La «veine lissoubienne» qu’il revendique
pompeusement pourrait être
l’expression du repentir de
Brutus. Depuis quand est-il un
vrai compagnon de Pascal Lissouba? La question peut être
posée à la fameuse «école lissoubiste»: nulle trace de son
nom. Sur la liste consultée
des «lissoubistes intellectuels», on note Mounthault,
Dacosta, Aba-Gandzion, Vader-Rezen et autres. Pas un
seul événement politique
majeur qui signale la présence de Moukoueké aux côtés
de Pascal Lissouba. Il continue de sabler le champagne
et de se gaver de caviar avec
ses amis du comité central
du P.c.t, pendant que «son
mentor» est traîné en prison.
La haine qu’il nourrit à l’égard
de Poungui dépasse, aujourd’hui les limites de la raison. Cet intégrisme et cette
intolérance lui valent le rejet
des autres communautés
nationales et de toute l’opposition congolaise. Notez bien:
qui vient à ses réunions? 95%
sont les membres de son
groupe ethnique, au point de
réduire l’U.pa.d.s qu’il dit être
le seul capable de diriger, à
une mutuelle du village. Non,
l’U.pa.d.s n’est pas intégriste. C’est Moukoueké qui l’est
jusqu’aux ongles.
* Question personnelle:
auriez-vous un problème personnel avec Christophe
Moukoueké qui a révélé à la
presse qu’il vous salue distraitement et ne vous a jamais
embrassé?
** Je n’ai aucun problème avec
Christophe Moukoueké. J’ai
servi le parti sous lui, en toute loyauté et s’il est honnête,
il peut vous dire ce qu’a été
mon rendement politique et
intellectuel à ses côtés. Mais,
je n’attends pas de lui des
fleurs. Il ne m’en donnera jamais. Aujourd’hui, je sers le
parti là où les militants ont
voulu me voir. Je me débats
tant que je peux. Contre moi,
il y a le pouvoir qui ne me pardonnerait pas, semble-t-il,
mon intransigeance et il y a,
bien sûr, Moukoueké et ses
amis qui ne souhaitent pas
me voir réussir.
* Rendant témoignage de ses
relations personnelles avec
Pascal Lissouba, l’ancien secrétaire général a juré que
Lissouba ne l’a jamais sanctionné pour avoir écrit «Trente ans de révolution pour
rien», que c’est vous qui avez
excellé dans le faux pour peaufiner des textes contre lui,
parce que Lissouba est une
partie de sa vie. Finalement,
vous convoitiez son statut depuis longtemps?
** Moukoueké se trompe
d’adversaire au sein du parti.
II n’y a pas plus que moi à
l’avoir soutenu dans sa traversée du désert. Au moment où il était peu fréquentable, à la suite de la publication de son livre d’insultes et
de diffamation à l’endroit de
Pascal Lissouba, j’étais l’un
des rares à l’approcher. Que
«de choses» j’ai faites avec
lui, en toute honnêteté! Martin
Kimpo le sait. Le seul dirigeant de l’U.pa.d.s qui ait pu
maintenir, jusqu’en exil, une
collaboration militante, sincère et active avec lui, c’est moi.
Il me reproche d’être ambitieux. Est-ce un crime que de
l’être?
(Suite en page 9)
LA SEMAINE AFRICAINE N° 2790 du Vendredi 9 Mai 2008 - PAGE 7
PUBLI-INFO
Anguios Nganguia-Engambé, candidat à l’élection présidentielle de 2009
«Nous avons l'opportunité
de changer notre République»
Ancien candidat aux élections législatives dans
une circonscription à Talangaï, le sixième arrondissement de la capitale Brazzaville, militant politique depuis 1974, Anguios Nganguia-Engambé
est diplômé d’études supérieures d’économie et
des douanes. Consultant auprès des institutions
monétaires et commerciales internationales, il est
marié et père de cinq enfants. Après l’annonce
de sa candidature à l’élection présidentielle de
2009, il revient, dans l’interview ci-après, expliquer les fondements de la politique qu’il entend
conduire, pour une République solidaire, comme
il le dit souvent.
* Monsieur Nganguia-Engambé, après l’annonce de votre
candidature à l’élection présidentielle, qu’avez-vous entrepris depuis?
** Merci bien de me donner, à
nouveau, l’occasion de m’exprimer à travers les colonnes
de votre journal que je sais le
plus lu dans le pays. Vous
savez, lorsqu’on décide de
briguer la magistrature suprême, c’est qu’on ne veut
plus rester les bras croisés.
Il faut se mettre résolument
au travail. Car, les Congolaises et Congolais attendent
de voir ce dont vous êtes capable.
Depuis que j’ai annoncé ma
candidature à l’élection présidentielle, d’ailleurs c’était
dans votre journal, il n’y a plus
de répit pour moi. J’ai entrepris des périples qui m’ont
conduit dans certains pays
africains, en Europe et en
Amérique. J’étais notamment
à Paris, en France, en Allemagne, en Belgique, en Grande
Bretagne, en Italie, à Dublin,
au Brésil, au Canada, à
Washington et à New-York.
Ces périples, que je poursuis
d’ailleurs, me permettent de
prendre des contacts dans le
cadre de ma pré-campagne à
l'élection présidentielle 2009.
Ce faisant, je confirme mon
engagement politique et je
suis en train de préparer le
document de mon projet politique qui sera publié dans
les tout prochains jours, pour
que les Congolaises et Congolais en prennent connaissance, en attendant le rendez-vous du 14 juillet 2009, la
date de la fin de la magistrature suprême entamée en
2002. Cela va leur permettre
d’avoir du temps pour le lire
et le relire, un an avant l’élection présidentielle, afin de
mieux connaître mon engagement politique, moi qui me
présente à eux comme le candidat du rassemblement.
* Est-ce que ce n’est pas trop
tôt, d’aucuns vous accuseront
de vous mettre déjà en campagne électorale, alors que le
moment n’est pas encore
venu?
** Si vous regardez autour de
vous, vous allez constater
que certains candidats potentiels sont déjà en pleine précampagne dans les journaux,
les télévisions, les radios,
sur Internet et pourquoi pas
parler de ceux qui sont déjà
sur les banderoles de certaines associations et autres
moyens de camouflage de la
pré-campagne? Dans une démocratie, on ne peut empêcher un citoyen de faire connaître ses idées politiques.
C’est un travail fondamental,
avant d’entrer pleinement en
campagne électorale. Si nous
ne nous exprimons pas dans
les médias, comment les
très loin: un dirigeant respectueux doit avoir en tête les
cinq principes généraux de la
vie humaine: la politique, la
politesse, le carnet d'adresses, la sagesse et les relations humaines qui sont la richesse de l'homme, quels
que soient les moyens roulants et financiers qu’on peut
avoir. Car, celui qui gagne un
poste administratif ne gagne
pas tout et celui qui perd un
poste administratif ne perd
pas tout dans la vie.
Congolaises et Congolais
vont-ils nous connaître, apprécier nos idées politiques
et porter leur choix sur nous?
* Quelles sont alors les idéesforce de votre projet de société, de votre engagement politique?
** Mon ambition est de rassembler les Congolaises et
Congolais, pour une République solidaire. Ce ne sont pas
des paroles en l’air. Mon projet est intitulé: «En avant pour
la République du Congo de
demain». Pour un urbanisme
plus humain, un aménagement du territoire équilibré,
des finances publiques équilibrées, le maintien de la diversité sociale, l’amélioration
de la qualité de vie, l'intercommunalité des projets. Les
chantiers qui nous attendent
portent sur une République
du Congo solidaire, une politique fiscale juste et mesurée, la construction des logements locatifs sociaux pour
tous, la sécurité assurée à
tous, la prévention aussi, les
Anguios
NganguiaEngambé
réaliser votre programme
dont vous avez esquissé les
traits?
** L'équipe de ma campagne
à l'élection présidentielle de
2009 «En avant pour la République du Congo de demain»
va plus loin avec mon engagement et mon projet politiques. Loin des batailles de
politique nationale, j’ai un
groupe de Congolaises et
Congolais de toutes les origines politiques (centre, majorité présidentielle, oppositions et indépendants) représentatif de la diversité de la
République, mais unis par le
courage de dire et la volonté
de faire, de mettre leur éner-
Anguios Nganguia-Engambé promet...
soins de santé et la retraite
assurés aux seniors dans la
République du Congo, l'école
pour la réussite de tous.
La République du Congo de
demain doit être: dynamique,
démocratique, écologique,
entreprenante, solidaire,
éducative, sportive, culturelle, sécur isante, défensive,
avec une politique étrangère
basée sur des valeurs solides. Elle doit être aussi assise sur une justice indépendante, une économie créatrice d’emplois, un système de
transport adéquat, une agriculture qui répond à nos besoins, un environnement
préservé et un tourisme développé, un commerce équitable et des télécommunications abordables. Bref, le
Congo de demain sera plus
beau, plus vert, plus sportif,
plus facile à vivre, plus solidaire...
* On sait qu’un homme politique ne va jamais seul, pour
aborder de telles échéances,
sur qui comptez-vous pour
gie et leur capacité d'action au
service d'une vision à long
terme de notre pays. Mon
équipe de campagne modèle
composée des femmes, des
hommes et des jeunes
comptera de 300 à 500 personnes dans tout le pays, du Nord
au Sud, de l'Est à l'Ouest. Le
moment viendra où mon équipe sera connue. Mais, je vous
ai déjà dit comment elle sera
constituée.
Ensuite, je peux vous die que
ma campagne pour l’élection
présidentielle 2009 sera financée par les Congolaises et
Congolais même à cinq cent
francs Cfa près, par mes amis
et amies d'Afrique, d'Europe,
des Etats-Unis d’Amérique et
des autres Etats du monde,
ma famille, l’apport personnel
et peut-être celui de l'Etat
congolais aussi, et aussi par
les associations.
* Même si vous avez des idées
qu’apportez-vous de nouveau?
** Mon action politique contribuera à favoriser la construc-
tion du lien social, à le préserver des déchirements
inutiles ou à le retisser. La
République du Congo doit être
le lieu où s'élaborent des politiques qui aident à développer les solidarités et le mieux
vivre ensemble. Toutes les
actions allant dans ce sens,
doivent y être conduites dans
des domaines aussi différents que le logement, l'emploi, l’économie, la sécurité,
le sport, la culture, l'éducation, la santé et la retraite, la
justice. J'adresse à l'ensemble de notre pays un message de confiance: confiance
dans la parole des habitants,
dans la participation citoyen-
* Pensez-vous que c’est une
aspiration qui intéresse vos
compatriotes?
** La République du Congo a
besoin d'un changement profond. La réponse ne se fait
pas attendre: c'est oui. Construire l'avenir passe par ce
changement profond. On a
toujours dit mais jamais mis
en œuvre. Aujourd'hui, Congolaises et Congolais, nous
avons l'opportunité de changer notre République et non
seulement cela, mais changer notre mode de vie, améliorer notre pouvoir d'achat,
assurer l'avenir de nos enfants, de nos jeunes, de nos
femmes et de nos hommes,
sécuriser notre retraite et
assurer à nos grands-parents une retraite plus aisée
et confortable. Rien que sur
ces quatre points cités, c'est
tout un changement profond
qui est en passe de devenir
réalité.
Les Congolaises et Congolais, les Africaines et Afri-
...d’améliorer le quotidien des Congolais.
ne, dans le sens de la solidarité dans la capacité à agir collectivement, à prendre en
main les affaires.
Je dis aux compatriotes que
je serai à votre écoute et dans
le dialogue: c'est mon objectif, c'est mon courage de dire,
c'est ma volonté de faire,
c'est ma méthode, pour changer le Congo. Avec moi, une
autre histoire peut commencer... L'avenir de notre République est entre nos mains.
En politique, négocier c'est
écouter l'autre. La personne
qui ne peut pas négocier
montre ses limites. J'ai appris
à regarder où je mets les
pieds. Etre président de la
République du Congo, ministre, directeur de cabinet, directeur général, chef de service, chef de section, ce n'est
pas arriver à la fin du monde.
Les Congolaises et Congolais ont besoin du respect de
la parole donnée, du respect
des engagements pris, du
respect de l'autre dans la réalisation des rendez-vous donnés et du dialogue. Je vais
cains, les Européennes et
Européens et les citoyens
des autres Etats du monde,
m'appellent «La Force Tranquille», parce que j'ai le respect d'autrui, je sais m'occuper de mon prochain, j'écoute, j'aide, j'observe, je suis au
service de celles, de ceux qui
me le demandent et en instaurant le dialogue, tout peut
être permis.
C'est ce que je veux faire de
notre République. C'est par la
force de l'homme, mais dans
la tranquillité de l'esprit, que
tous ensemble, nous allons
agir et je vous promets solennellement que la République du Congo deviendra un
des exemples sociaux du
continent africain.
Arrêtons de nous lamenter,
agissons tous ensemble, ne
croyons plus aux promesses
démagogiques qui nous bercent d'illusions, depuis très
longtemps. Plus de 40 ans
après
l’indépendance,
croyons déjà en nous-mêmes et je demande aux compatriotes de m’apporter leur
soutien. Je leur promets une
magistrature suprême exemplaire, qui fera de notre pays
et de nous, des êtres différents, que le sourire s'installera à nouveau en nous et que
les souffrances familiales
seront atténuées très largement.
Arrêtons de vivre chaque jour
dans l'obscurité. Dieu créa la
lumière, la République du
Congo revivra dans la lumière.
Aujourd’hui, demain, portez
haut, en vous, ce message
d'espoir, de paix et de tranquillité. J'en serai notre porte-étendard incontournable,
pour une République meilleure. Je m'en porte garant devant le peuple. J'en profite
pour lancer un appel solennel aux Congolaises et Congolais qui avaient acheté, dans
le désordre, les logements
locatifs sociaux après la Conférence nationale souveraine.
Ils doivent les restituer impérativement dans un délai bref
de six mois et sans condition
à l'Etat congolais. Une procédure d'urgence sera mise en
place dans le respect du délai prescrit, comme le cas
aujourd'hui, tout est vendu
sans réserve, sans penser à
l'avenir de la République.
Par la même occasion, je demande à toutes les Congolaises et à tous les Congolais
de se joindre à moi pour défendre la démocratie sociale
dans notre pays, car la démocratie est une bonne chose,
elle est comme l'eau de source. J'émets un vœu à toutes
les Congolaises et à tous les
Congolais de l'étranger de
descendre à Brazzaville, en
juin 2009, pour défendre la
démocratie sociale dans notre pays.
La République du Congo de
demain doit bâtir sa stratégie
sur ce qui devrait être fait
depuis longtemps, mais qui
n’est pas fait jusqu'à nos
jours. Aujourd'hui, il s'agit de
bâtir une nouvelle phase du
développement de la République du Congo de demain. Il
faut ouvrir des services des
affaires sociales et de l'Onemo dans tous les arrondissements et les départements,
pour s'occuper des problèmes sociaux et du recensement des jeunes chômeurs.
Je veux l’école pour tous, la
santé pour tous, l'eau pour
tous, l'électricité pour tous, le
transport en commun pour
tous, les logements locatifs
sociaux pour tous, le ramassage des ordures pour rendre les villes et les chefslieux de département plus
propres; l’aménagement et
l’agrandissement des avenues et ruelles, des villes
propres, en exigeant à tous
les habitants de tenir propres leurs parcelles, la destruction et l’interdiction à tous
de faire les petits commerces dans les rues et les avenues, pour les rendre plus
propres. Pour la réussite
d'une telle opération, il faudra
qu'elle soit accompagnée et
surveillée par la police et la
gendarmerie de proximité.
Au regard de nos budgets
d’Etat depuis 1992, avec des
potentialités très énormes
exprimées et publiées dans
ces budgets jusqu'à nos
jours, tout cela serait déjà fait.
Mais, je peux assurer qu’avec
Anguios Nganguia-Engambé,
candidat à l'élection présidentielle 2009, candidat du changement et de l'avenir de la
République du Congo, ces
points sont pris en priorité
par mon engagement et mon
projet politique.
Propos recueillis par
Jérôme NKOUTA
LA SEMAINE AFRICAINE N° 2790 du Vendredi 9 Mai 2008 - PAGE 8
NATIONAL
Florence Loemba
«Les douanes congolaises ne font
pas obstruction au transit des
marchandises vers le Cabinda»
Une délégation des opérateurs économiques angolais
a effectué une descente dans les locaux des douanes
congolaises de Pointe-Noire. Leurs marchandises, des
conteneurs frigorifiques contenant de la viande sont bloquées, depuis plusieurs mois, dans le Port Autonome
de Pointe-Noire. A la suite de l’entretien qu’elle a eu
avec eux, Mme Florence Loemba a tenu à présenter à
congopage.com, un journal sur Internet, la position de
son administration, par rapport aux opérateurs économiques étrangers. Les douanes congolaises n’ont aucun
intérêt à contrarier le commerce entre l’Angola et le
Congo, soutient-elle. C’est ce qu’elle explique dans l’interview ci-après.
* Les opérateurs économiques
angolais ne cessent de se
plaindre des tracasseries
douanières, voire portuaires
qu’ils subissent pour faire
transiter leurs marchandises
dans le Port maritime de Pointe-Noire. Qu’en dites-vous?
** Je suis heureuse de l’occasion que vous m’offrez de clarifier la situation des marchandises des opérateurs
économiques angolais dans
le Port de Pointe-Noire.
J’aimerais dissiper les malentendus entre eux et nous.
Nos deux pays sont liés, depuis longtemps, par des relations d’amour, d’amitié et de
fraternité. Vous n’ignorez pas
que Pointe-Noire, avec son
port en eau profonde, est le
portail d’entrée aux marchandises à destination des pays
limitrophes du Congo-Brazzaville. Les douanes congolaises n’ont, donc, nullement
intérêt à perturber le fonctionnement du processus qui
fait du Congo, un pays de transit.
Notre souhait est d’inciter les
pays voisins à faire transiter
leurs marchandises par chez
nous. En raison de la fermeture du port angolais de Cabinda, les marchandises destinées à ce pays passent,
maintenant, par notre port. Le
trafic s’effectue normalement, sans problème.
Mal informée par leurs transitaires dits ambulants, une
délégation d’opérateurs économiques angolais a pensé
devoir nous demander des
comptes, au sujet de leurs
marchandises bloquées sur
le port, depuis plusieurs
mois. La rumeur aurait prétendu que les douanes congolaises ne voudraient plus
de transit à destination de
Cabinda et de l’Angola. Cette
information me dérange au
plus haut point. C’est une
contre-vérité et une absurdité. Comment et pourquoi nos
services voudraient-ils saborder l’essence même de
leur existence? Nous avons
reçu cette délégation et nous
avons pu expliquer à ses
membres que le problème
provient de leurs transitaires.
Nous n’avons pu que leur conseiller de s’adresser, désormais, à des sociétés reconnues de la place, plutôt que
vers celles qui n’ont pas renouvelé leur compte créditaire pour 2008.
Je tiens, une fois de plus, à
rassurer les opérateurs économiques angolais: les douanes congolaises ne peuvent
pas interdire le trafic entre
nos deux pays. Ce n’est pas
dans leur intérêt. Notre souhait est de voir ce commerce
s’intensifier. Et, c’est dans
cette optique que nous avons
fait le déplacement à la frontière angolo-congolaise, pour
rencontrer la partie angolaise, conduite par le directeur
général adjoint des douanes
angolaises. Nous avons eu,
avec lui, des échanges fructueux qui nous ont permis de
dissiper certains malentendus. Suite à cette initiative,
nous avons reçu une autre
délégation d’opérateurs économiques conduite par M.
Serrano, pendant notre journée du partenariat de chaque
vendredi.
Notre souci est d’expliquer
aux opér ateurs économiques, même congolais, les
procédures douanières. Nous
voyons sur le port apparaître
une catégorie de gens se disant transitaires, alors qu’ils
ne le sont pas, ne possédant
pas l’agrément douanier. Celui-ci s’obtient en deux étapes:
1- l’agrément provisoire accordé par le directeur général des douanes;
2- l’agrément définitif signé
par la Cemac.
Ceux qui n’ont pas d’agrément et ne sont donc pas capables de faire le travail pour
lequel ils ont été mandatés,
trouvent, comme excuse,
auprès de leurs clients une
prétendue responsabilité du
service des douanes. La délégation, forte de cette assurance, a promis de revenir
dans le cas où le besoin se
fera sentir.
* II s’est posé, également, un
problème au niveau des prix
concernant une voiture ou un
conteneur. Existe-t-il un barème établi?
** Nous disons qu’il n’y a pas
de barème concernant les
prix des marchandises. A l’exportation, il n’y a pas grandchose à payer. Ce qui est cher,
c’est ce qui va être consommé dans le pays. En ce qui
concerne les marchandises
en transit, le taux le plus élevé est de 4,5% plus quelques
autres taxes comme le T.e.l
(Travail extra-légal), pour ceux
qui escortent les véhicules,
voitures et conteneurs.
* Quel est le prix du dédouanement d’un conteneur dans
le port de Pointe-Noire?
** Les douanes congolaises
ont un taux fixe de 4,8% avec
les autres taxes. Cependant,
vous savez qu’il faut passer
par un commissionnaire ou
un transitaire. Il rajoute sa
commission qui, elle, est variable d’une maison à l’autre.
Les tarifs sont, donc, eux
aussi variables. En ce qui concerne la mise en place de tarifs fixes, nous allons voir
avec des représentants syndicaux et des maisons de
transit, pour en discuter. La
tâche va être ardue, comprenez que les maisons de transit fixent leurs tarifs, en fonction des prestations rendues.
Mme Nicole, de la maison de
transit T.m.c que nous avons
choisie pour s’occuper du
problème, ici en objet, ne de-
cédures de facilitation et de célérité qui
leur permettent d’enlever ou de sortir la
marchandise avec
une
déclaration
sommaire, ce qui
permettra d’emmener la marchandise
et de payer par la suite. Nous leur faisons
totalement confiance.
Elles bénéficient de
certaines procédures privilégiées et
accélérées. N’hésitez pas d’aller vers
ces maisons pour
des opérations sûres.
Mme Florence Loemba
mande que 130.000 francs Cfa
(près de 200 dollars) par conteneur. Les transitaires ambulants demandent des sommes exorbitantes allant jusqu’à 500 ou 1000 dollars. C’est
inadmissible.
Nous promettons de régler
toutes ces questions, au fur
et à mesure. Les contacts
que nous avons créés entre
nous et les opérateurs cabindais permettront, sans doute, de mettre en évidence
que les faux transitaires grugent leurs clients avec des
prix exorbitants et farfelus.
* Le port de Cabinda (Angola)
étant fermé, en raison des
travaux, celui de Pointe-Noire
ne risque-t-il pas d’être envahi par les marchandises angolaises? Quelles sont les
dispositions douanières et
transitaires prises pour aider
les opérateurs économiques
angolais?
** Nous n’avons absolument
aucune crainte, en ce qui concerne l’accroissement de l’activité. 600 douaniers travaillent à Pointe-Noire et les
dispositions sont prises pour
que cela se passe sans problème. Nous sommes équipés pour traiter tous les dossiers et les transitaires reconnus par les services douaniers sont aussi disponibles
pour apporter leur concours.
Que les opérateurs économiques angolais n’aient aucune
crainte, nous ne ménagerons
aucun effort pour que leurs
marchandises quittent notre
port dans les délais les plus
brefs.
* Le mois de septembre 2008
est retenu pour l’organisation
des élections angolaises. Le
port de Pointe-Noire sera en
mouvement avec l’arrivée du
matériel destiné aux élections.
Alors quelles procédures et
recommandations prises pour
un dédouanement rapide et
aussi de renforcer cette coopération économique entre
les deux pays?
** Nous disons que le tout part
du transitaire qui est à la base
d’une information douanière.
Certains opérateurs fuient
les grandes maisons de transit, parce qu’elles sont un peu
chères. Il y a, pourtant, des
cas où il faut faire des sacrifices. S’il est question de
grands colis de l’Etat liés aux
élections, il ne faut pas hésiter de prendre un grand transitaire, comme S.d.v, Panalpina, Getma, Socotrans, T.m.c,
Saga et autres qui connaissent leur affaire et avec lesquels nous avons des accords. Ils bénéficient des pro-
* Interdiction est faite au transit des cotis
de porc et des croupions par le Congo.
L’Angola se sent pénalisée par
cette note qui entraîne le blocage d’une partie de sa marchandise, depuis des mois.
Comment comptez-vous vous
y prendre, pour résoudre cette équation?
** Pour des raisons très valables, le gouvernement de
notre pays, par l’intermédiaire du Ministère du commerce, avait pris la décision d’interdire la vente de cotis de
porc et de croupions au Congo. Le transit vers l’Angola
demeurait possible. Cependant, certains opérateurs
économiques véreux ont
trompé la vigilance de nos
administrations. Laissant
croire que la marchandise
était destinée à l’Angola, ils la
mettaient en vente sur le
marché congolais. Il a, donc,
été décidé que les cotis de
porc ne devraient plus transiter par le Congo.
Tant qu’un nouveau texte législatif n’est pas publié, nous
sommes bien contraints d’appliquer la loi. Dans le cadre du
partenariat, nous vous suggérons d’entrer en contact avec
la direction départementale
du commerce, pour obtenir
une dérogation. Celle-ci obtenue, la douane s’occupera de
faire sortir les conteneurs
et escorter jusqu’à Cabinda.
* L’Angola était-elle informée
de cette note?
** Une loi est générale et impersonnelle. Elle s’applique à
tous les pays limitrophes du
Congo, dans le sens où les
cotis de porc ne doivent pas
être importés au Congo, ni
transiter par le Congo. Cela
concerne tous les pays et pas
seulement l’Angola. En tout
cas, les transitaires connaissent la loi, si ceux qui ont été
choisis pour cette opération
n’ont pas été à même de conseiller leurs clients, il ont démontré leur incompétence.
* Quelle assurance pouvezvous, aujourd’hui, donner aux
opérateurs économiques angolais, pour le dédouanement
sans faille de leurs marchandises?
** Nous sommes là pour rassurer et sécuriser les acteurs économiques angolais.
Nous leurs disons: notre porte
vous est ouverte pour vous
recevoir, en cas de problème.
Nous nous ferons un plaisir à
chacune de vos interrogations de vous répondre selon la procédure et la réglementation en vigueur.
Propos recueillis par
Ofaye BOURG
Congopage.com
Conférence de presse du député Christophe
Moukouéké
(Suite de la page 5)
Nguesso avec qui il se connaît depuis le collège de Dolisie et pour lui, c’est une tranche de sa vie qu’il ne peut pas
oublier.
Son comportement à l’assemblée nationale comme
député de l’U.pa.d.s? «Le jour
où, en dépit de notre élégance et de notre souci d’élever le
débat, le pouvoir donnera
pour toute réponse que l’arrogance, le cynisme et le refus d’écouter, je serais de ceux
qui flétriront cela, de façon
résolue et sans faiblesse. Pour
le reste, l’ivresse des joutes
oratoires qui fait un peu partie des figures imposées dans
l’esthétique parlementaire, si
l’on regarde bien, c’est très
souhaitable pour les jeunes
parlementaires désireux, à
bon droit, de se faire un nom.
Des anciens bretteurs comme
nous, devons faire triompher
un style et un ton qui ne heurtent pas excessivement», a-t-il
dit.
S’agissant du fait qu’il se serait auto-réhabilité après sa
suspension en tant que secrétaire général de l’U.pa.d.s,
il s’est expliqué: «Oui, c’est
moi qui ait signé cette décision qu’ils ont distribuée à la
presse. Mais, ce qu’ils ne disent pas, c’est que cette décision est une application d’une
résolution du conseil national
du 30 avril 2005 me réhabilitant dans les fonctions de secrétaire général. Ils ne disent
pas, non plus, que nous avions, tous, convenu, après cette session du conseil national
du 30 avril, devant l’indisponibilité du président Lissouba et pour ne pas bloquer le
parti, que le secrétaire général prenne des décisions d’application de toutes les résolutions du conseil national.
Quel malhonnêteté intellectuelle!», s’est-il exclamé.
Pour ceux qui l’accusent
d’être le principal exécutant
d’un complot du président de
la
République
contre
l’U.pa.d.s, le conférencier a
rétorqué : «C’est gros comme mensonge et c’est fort».
Moukouéké veut-il être candidat à l’élection présidentielle pour jouer le rôle de lièvre
électoral? C’est ce que ses
adversaires pensent de lui.
Mais, là encore, il a rétorqué:
«C’est-à-dire, je vais faire
semblant de courir pour laisser passer Sassou Nguesso.
Alors, j’ai envie de leur demander qui serait le candidat
crédible à l’U.pa.d.s: TsatyMabiala ou qui d’autre? Un de
ceux qui rasent, pour reprendre l’une de leurs expressions, les murs des cases à
Mouy ondz i, pour négocier
une investiture qui n’est pas
à l’ordre du jour? C’est maladroit et c’est minable. En 40
ans de vie politique, je n’ai jamais vu plus bas».
A propos des élections locales qui pointent à l’horizon, il
estime que la multiplication
des listes de l’U.pa.d.s n’est
pas le fait du pouvoir. «Elle est
due à nos propres divisions.
Je voudrais dire aux militants
de l’U.pa.d.s, comme aux législatives, je leur ai proposé
que nous allions ensemble à
ces élections, malgré nos divergences. Cette proposition
a été rejetée. Ont-ils le droit
de me faire, aujourd’hui, un
procès? La panique donne de
drôles de réflexes. Mais,
dans tout cela, ne nous trompons pas. Les Congolais
nous connaissent plus que
nous le pensons», a dit l’ancien secrétaire de l’U.pa.d.s.
Christophe Moukoueké a
aussi abordé la situation du
pays. Pour lui, le Congo a tout
ce qu’il faut pour le bonheur
de ses habitants. Mais, pour
cela, il faut en finir avec la «bipolarisation conflictuelle qui
scinde le pays en deux».
Pascal Azad DOKO
toutes les fois qu’il parPascal Tsaty-Mabiala... haine,
le. Comment, dans un dis-
(Suite de la page 7)
* L’ancien secrétaire général
a formulé deux prières: un débat au sein du parti et la tenue d’un congrès unitaire.
Quelle réponse lui réservezvous?
** Un débat contradictoire public
avec
Christophe
Moukoueké, c’est ce que j’ai
toujours demandé aux journalistes. Je suis prêt. Quant
au congrès unitaire dont il
parle, sans en donner les
contours, rien de plus aberrant que de multiplier, inutilement, les congrès, pour un
parti sans ressources et qui
a d’autres impératifs et
d’autres urgences en ce moment. Et rien ne dit que ce fameux congrès apportera
l’unité tant galvaudée. Le prochain congrès se tiendra
dans deux ans, c’est-à-dire en
2010, ainsi que le prévoit la
périodicité statutaire. Rien ne
justifie la tenue d’un congrès
ordinaire
aujourd’hui.
Moukoueké ne peut se présenter comme le héraut de
l’unité au sein du parti, lui qui
a le couteau entre les dents
et dont le souffle inspire la
cours de 17 pages, peut-il réserver 15 pages aux insultes,
à la diabolisation, aux attaques
personnelles et conclure sur
deux pages par un appel à
l’unité? Vous y croyez, vous?
Par ailleurs, l’unité, oui, mais
elle se fera autour de ce qui a
été péniblement construit au
congrès de décembre 2006.
Voilà la base de cette unité.
Hors de cette réalité, c’est
l’aventure dans laquelle je
refuse d’embarquer le parti
dont je suis le principal dirigeant aujourd’hui.
* Veuillez conclure.
** En conclusion: après avoir
qualifié Denis Sassou Nguesso de «dictateur froid» et Lissouba de «débile homme politique»,
Christophe
Moukoueké tente désespérément de se faire pardonner
par l’un et par l’autre. Incapable d’assumer ses choix et
ses turpitudes, il est,
aujourd’hui, prêt à accomplir
le voyage de la honte. Moi, je
n’irai pas à Canossa.
Propos recueillis par
Pascal AZAD DOCKO
Imprimerie Saint-Paul
Pour tous travaux d’impression en noir
et blanc et en couleur, ayez confiance
à l’Imprimerie Saint-Paul, à Brazzaville.
Une remise est accordée aux clients fidèles. Pour de plus amples renseignements, adressez-vous au service commercial:
Blaise BIKINDOU
Tel: (242) 560.39.11
ou 666.43.09
Benoît A.K.
MIAKALOUBANZA
Tel: (242) 525.35.17
LA SEMAINE AFRICAINE N° 2790 du Vendredi 9 Mai 2008 - PAGE 9
VIE DE L’EGLISE
Conférence épiscopale du Congo
Un colloque international, pour la création
d’une université catholique au Congo
A l’initiative de la Conférence épiscopale du
Congo et en partenariat avec le Ministère de l’enseignement supérieur, il se tient, du 8 au 9 mai
2008, au palais du parlement, à Brazzaville, un
colloque international sur le thème: «Université,
éthique et développement: quelle contribution
de l’Eglise catholique au Congo?». La cérémonie d’ouverture a été présidée par le ministre
de l’enseignement supérieur, M. Henri Ossebi,
en présence de Mgr Louis Portella Mbuyu, évêque de Kinkala, président de la Conférence
épiscopale du Congo, et du représentant du
préfet de Brazzaville. Ce colloque international,
auquel ont participé d’importantes personnalités, comme Mgr Laurent Monsengwo Pasinya,
archevêque de Kinshasa (RDC), et Michel
Camdessus, ancien directeur général du Fonds
monétaire international, conseiller spécial à la
Banque de France, prélude le projet de création de l’Université catholique du Congo.
L
es évêques du Congo,
notamment NN.SS.
Anatole Milandou, archevêque métropolitain de
Brazzaville, Jean-Claude
Makaya Loemba, évêque de
Pointe-Noire, Daniel Mizonzo,
évêque de Nkayi, le nonce
apostolique au Congo et au
Gabon,
Mgr
Andrès
Europe, M. Olivier Echappe,
professeur à Lyon III et à l’institut catholique de Paris; M.
Emmanuel Pic, professeur à
l’institut catholique de Lille;
Yaya Moussa, représentant de
la Banque mondiale au Congo,
François Lumwamu, ancien ministre de l’enseignement supérieur et ancien recteur de l’Uni-
M. Henri Ossebi.
Mgr Louis Portella Mbuyu.
Mgr Laurent Monsengwo.
Abbé Olivier Massamba.
Mgr Andrès Carrascosa Coso (à gauche) et M. Michel Camdessus.
Carrascosa Coso, le pasteur
Patrice Nsouami, président de
l’Eglise évangélique du Congo,
etc, y étaient présents. La ministre des petites et moyennes
entreprises, chargé de l’artisanat, Adélaïde Moundelé Ngollo
et Luc Adamo Mateta, hautcommissaire à l’instruction civique et à l’éducation morale
et plusieurs autres invités y
ont manifesté un intérêt particulier.
Parmi les invités de marque, il y
avait aussi Gérard Defois, archevêque émérite de Lille et
président de justice et paix
versité Marien Ngouabi. Des
universitaires, des chercheurs,
de nombreux ouvriers apostoliques (prêtres, religieux, religieuses), des laïcs et des étudiants ont également pris part
à ce colloque qui a regroupé
près de 200 participants venus
des pays d’Afrique et d’Europe.
Dans son allocution, à la cérémonie d’ouverture, le président
de la Conférence épiscopale
du Congo, Mgr Louis Portella
Mbuyu a indiqué que ce colloque international est le résultat d’une analyse approfondie
place et sans être obligés d’aller à l’étranger; limiter la fuite
des cerveaux ou l’émigration
des compétences; compléter
les efforts du gouvernement
par une offre privée de qualité,
la rénovation ou le renouveau
de la société congolaise; remédier au recul et à l’oubli de la
morale aussi bien dans la construction de la nation que dans
la gestion des affaires publiques et la nécessité de
redynamiser l’enseignement
supérieur, gage du développement. Toutes ces raisons sont
portées par la conscience
M. Michel Camdessus.
tat, est probablement la première, de par l’approche
institutionnellement novatrice,
qui sous-tend le projet architectural implicite de ce colloque», a-t-il déclaré. Plus loin, il
a apprécié, avec satisfaction, la
démarche empruntée pour l’organisation de ce colloque. «Il
m’apparaît, en effet, comme original, en prologue à un projet
imminent de construction
d’une future université catholique au Congo, portée par tout
le puissant réseau institutionnel et para-institutionnel du
Vatican, d’associer, dans ce
pays à peine fraîchement sorti
du corset idéologique
marxiste, qu’est le Congo,
«projet social» et «protection
éthique».
Pour le ministre Ossébi, l’initiative prise par les évêques du
Congo, de créer une université
catholique, vient à point
nommé soulager les attentes
des populations, dans le seul
but de resocialiser la jeunesse
dans son éthique.
Après la cérémonie d’ouverture, les participants ont suivi
avec une attention soutenue,
les exposés fait par les différents conférenciers. La première conférence a été celle de
Michel Camdessus, qui a exposé sur le thème: «Université
et développement en Afrique»,
avec pour modérateur, Mgr
Laurent Monsengwo Pasinya.
Ce dernier a été le deuxième intervenant de la journée sur le
thème: «Ethique et développe-
NN.SS Gérard Defois (au milieu) et Anatole Milandou (à droite).
qui a, longtemps, germé dans
les esprits des évêques du
Congo, suite à l’évolution de
la situation économique du
pays et à de nombreuses sollicitations. Il a, ensuite, donné le
sens de ce projet qui doit bientôt prendre corps. «Pourquoi
une université catholique au
Congo? La décision de créer
une université catholique dans
notre pays est, à la fois, le résultat d’une analyse de son
évolution socio-économique et
politique et le signe de la volonté de l’Eglise, de proposer
des réponses appropriées.
Cette analyse a permis d’identifier des problèmes et des besoins de nature différente auxquels elle a souhaité répondre,
par la mise en place d’une
structure d’enseignement supérieur. Parmi les besoins identifiés, ceux-ci peuvent être
évoqués: la formation d’une
élite intellectuelle et professionnelle dans les domaines
de la gestion économique, politique et sociale du pays; la
nécessité d’offrir aux jeunes
congolais la possibilité de faire
de bonnes études ouvrant à
des emplois valorisant sur
d’une responsabilité apostolique face aux grands défis de
l’évangélisation dans le contexte du Congo d’aujourd’hui.
II ne s’agit pas pour les évêques du Congo de créer une
université de plus dans le pays
mais bien de faire preuve
d’inventivité, en créant une
université porteuse d’une spécificité», a-t-il déclaré.
Le ministre de l’enseignement
supérieur, M. Henri Ossébi a
salué l’approche novatrice de
ce colloque. «En cela, notre
rencontre, sans doute la énième
en Afrique, en termes de cons-
ment en Afrique», avec pour modérateur Mgr Gérard Defois.
Quant à la troisième communication, elle a été l’œuvre de M.
David Mavouangui, ancien chef
de département de philosophie
à l’Université Marien Ngouabi,
sur «les sources doctrinales de
l’éthique».
Signalons que la cérémonie
d’ouverture s’est déroulée sous
les notes musicales de la chorale Immaculée conception de
la paroisse Notre-Dame du Rosaire de Bacongo.
Pascal BIOZI KIMINOU
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VIE DE L’EGLISE
Abbé Désiré Tsouari, curé de la paroisse Notre-Dame de Fatima de Dolisie
«Mettre tout le monde au parfum
de la Pentecôte»
Débutés en mars 2007, les travaux de construction de la grotte mariale de la paroisse Notre-Dame
de Fatima, dans le diocèse de Nkayi, vont à l’étape
de finition. La grande fête consacrée à la bénédiction de cette grotte est prévue, le samedi 17 mai
2008, en rapport avec la fête de Notre-Dame de
Fatima. Ce qui a réduit l’action de l’ascension et
de la pentecôte au sein de ladite paroisse. Tout
est ramené à la bénédiction de la grotte mariale.
Dans l’interview ci-après, le curé de la paroisse
Notre-Dame de Fatima, l’abbé Désiré Tsouari, s’en
explique.
* Le 1er mai dernier, concomitamment avec la fête internationale du travail, les chrétiens ont célébré l’ascension
du Christ. Dans votre paroisse, qu’est-ce qui a marqué cet
événement, Monsieur l’abbé?
** Dans le cadre des activités
liées à la fête d’ascension,
d’abord, il faut reconnaître
que nous étions aussi dans
le bain du 1er mai comme fête
des travailleurs. Mais, chez
nous, le 1er mai, fête des travailleurs, a été doublement
fêtée, avec l’ascension. L’ascension qui est l’élévation du
Christ au ciel, pour préparer
la place à tous ceux qui seront rachetés. Et les activités
liées à la fête de l’ascension,
c’est d’abord la messe, la
première activité qui compte,
pour nous catholiques. Et, liée
à cette fête, le 1er mai, en fait,
je peux vous dire que comme ça été chanté, que ça été
un chaos pour les travailleurs.
Le 1er mai, au niveau de l’Egli-
se, ça n’a, peut-être pas, été
un chaos. Mais, nous avons
un peu changé nos activités.
Il y avait des activités programmées. Mais, avec la pentecôte qui arrive et la bénédiction
de notre croix, nous avons
pensé amener toutes les activités dans la semaine
même de la bénédiction de la
grotte mariale.
* La pentecôte n’est plus
qu’une affaire de quelques
jours. Quelles sont les activités liées à l’organisation de
cette grande fête, singulièrement, au sein de votre paroisse?
** La fête de la pentecôte est
là. Cette fête clôture les 50
jours des festivités liées à la
Pâques. Le Christ qui est allé
au ciel à l’ascension, a promis
à ses apôtres et à ses disciples un défenseur: le paraclet, le Saint-Esprit. Donc,
nous sommes en train d’attendre, dans la prière, cet
L’abbé Désiré Tsouari, curé de la paroisse.
événement du Saint-Esprit.
Celui-ci arrive le jour de la
Pentecôte, comme il est arrivé déjà aux apôtres le jour où
ils étaient dans le cénacle en
train d’attendre. Nous aurons
une veillée de prière, le samedi, dans la paroisse. Cette
veillée de prière va clôturer
les sept semaines, c’est-àdire les 49 jours de prières
intenses.
* Peut-être une dernière préoccupation à aborder avant
de clore cet entretien?
** La préoccupation, c’est
mettre tout le monde au parfum de la Pentecôte. Parce
que c’est la force du SaintEsprit qui a permis aux disciples et aux apôtres d’aller
plus loin, afin d’évangéliser le
monde. Voyez-vous, ils
étaient enfermés dans la maison, par peur. Mais, dès qu’ils
ont reçu cette force, ils ont
oublié même qu’il y avait des
menaces juives, ils sont allés
annoncer la Bonne Nouvelle.
Et tout chrétien devait vivre
cette dynamique du Saint-Esprit, afin d’avoir finalement les
pieds déliés et tout le corps
délié, la langue déliée, afin
d’aller évangéliser au nom du
Christ. Sans cette force du
Saint-Esprit, je crois que personne ne peut prétendre
évangéliser le monde.
Propos recueillis par
Eric MAHOUNGOUNZINGOU Mgr Anatole Milandou a confirmé
quarante-quatre catéchumènes
Située à 100 km au Nord de Brazzaville, la paroisse
d’Odziba était en fête, dimanche 27 avril 2008, en
recevant à nouveau, après quelques années, l’archevêque métropolitain de Brazzaville Mgr Anatole
Milandou. Au cours de la messe qu’il y a célébrée à
la grotte mariale, à ciel ouvert, 44 catéchumènes
ont reçu le sacrement de confirmation. La paroisse
d’Odziba, qui n’est pas encore consacrée à un
saint, ne dispose que d’un presbytère et manque
encore d’église. La présence de Mgr Milandou avait
aussi pour rôle de fortifier les chrétiens de cette
paroisse dans la foi.
D
l’autel, sous l’animation de la
chorale Cardinal Emile
Biayenda et la schola populaire d’Odziba.
Dans son homélie, prononcée
principalement en lingala, farcie de quelques extraits en
français, Mgr Milandou a mis
en exergue l’attitude de Pierre qui avait renié Jésus quel-
La Pentecôte: L’Esprit de paix
nous append à parler
Texte: Ac 2, 1-11; 1 Co 12, 3-13; Jn 20, 19-23
Chers frères et sœurs,
Paroisse d’Odziba (Archidiocèse de Brazzaville)
e nombreux fidèles
chrétiens venus des
v i l l a g e s
environnants (Itaba, Imvouba,
Nkouo, Wayako, etc.) avaient
pris d’assaut l’esplanade de
la grotte mariale d’Odziba
pour prendre part à l’eucharistie solennelle que Mgr Anatole Milandou y a célébrée.
Etaient présent autour du prélat, les abbés Guy Honoré
Madienguéla, Yvon Ndalla,
curé et vicaire de la paroisse
d’Odziba, Davy Bassila Benazo, deuxième secrétaire de
l’archevêché, le diacre Job
Bounkazi, stagiaire diaconal à
la paroisse Saint-Augustin de
la Tsiémé.
La cérémonie a connu la présence du chef du village accompagné de son épouse.
Les chrétiens de plusieurs
mouvements d’apostolat
dont l’E.p.v, la légion de Marie, la confrérie Saint-Michel,
les Elias, les Yambotés, etc, y
ont pris massivement part,
portant les uniformes de
leurs groupes respectifs.
Cela a rehaussé l’éclat de
l’événement. La procession
des offrandes a donné lieu à
une grande animation. Des
fidèles chrétiens dansaient
en apportant les offrandes à
Dimanche de Pentecôte A
50 jours après sa sortie d’Egypte, le peuple d’Israël reçut au
Sinaï la Loi. 50 jours après la résurrection du Seigneur, la communauté chrétienne, reçoit l’Esprit de Jésus en guise de Loi,
désormais inscrite dans les cœurs. Dans le passage de l’évangile de Jean que nous lisons en ce jour, Jésus se fait voir à ses
disciples qui avaient peur et leur donne la paix. L’Esprit Saint
est l’Esprit de Jésus, notre paix. La venue de l’Esprit est un
avènement de la paix de Dieu. La paix véritable, la paix de Dieu
n’est ni le fruit des accords de cessation d’hostilités, ni l’absence de guerre, ni la paix des «accords politiques pour le
désarmement et la paix», qui vient souvent après beaucoup de
pompes funèbres. La paix de Dieu est essentiellement un accueil: accueil de l’Esprit que Jésus nous donne, accueil du
prochain, accueil de l’étranger sans logis, accueil de nos ennemis. Jésus dit en effet: «Recevez l’Esprit Saint». Recevoir l’Esprit Saint, c’est accueillir Dieu chez nous, c’est avoir la paix, et
cela dépend de nous, de notre oui, de notre ouverture: la paix
de Dieu a besoin de notre hospitalité pour entrer chez nous.
Alors que les portes de nos cœurs sont sans doute encore
verrouillées par les soucis de la vie et la peur d’un lendemain
incertain, Jésus est là, à l’intérieur et nous dit: «paix à vous»,
«recevez l’Esprit Saint». Le fruit de l’avènement de la paix de
Dieu chez, c’est notre ouverture à la Parole. L’Esprit Saint nous
apprend à parler. A parler de Dieu, certes, mais aussi à faire de
nos paroles des occasions de communion et de rassemblement. Parler pour annoncer les merveilles de Dieu, parler pour
rassembler ceux ou celles qui ne se parlent pas. Ainsi, célébrer
la pentecôte est pour nous l’occasion de revisiter l’élément qui
fonde toute communauté humaine en général et la communauté chrétienne en particulier: la communication ou le partage de la parole. Il n’y a pas de société humaine sans un
minimum de communication, sans le don et l’accueil d’une parole venant de l’autre. Et la guerre survient quand on ne se
parle plus. Le miracle de la pentecôte au début de l’Eglise se
repose sur la communication: «chacun entend les apôtres
dans sa propre langue». Si nous voulons vivre pleinement l’Esprit de pentecôte, il nous faut renouer le dialogue avec nos
ennemis, avec ceux qui s’opposent à nous, qui ne pensent pas
comme nous. Vivre la pentecôte, c’est se parler, tout simplement.
Mais l’unité de la foi ne supprime pas la diversité des cultures.
L’unité se fait dans le rassemblement de communion, dans le
respect des particularités des personnes, des langues et des
cultures. Le récit de la pentecôte dans les actes des apôtres
cite douze peuples ou nations. C’est une manière de dire que
l’Eglise s’adresse à la terre entière, en respectant la différence
de chaque peuple. Il s’agit là d’une différence sans indifférence. Différence des cultures et des origines, non indifférence
dans l’annonce de l’Evangile. La Bonne Nouvelle de la pentecôte
est pour tous les peuples, et elle rassemble toutes les nations
dans une même famille, celle des enfants de Dieu, et cela, grâce
au miracle de la communication ou du langage, qui nous sort
de nous-mêmes et de notre suffisance.
L’irruption de l’Esprit dans notre monde est un événement de
la parole. Et le chrétien, comme prophète, est le serviteur obligé
de cette parole, à dire en mots humains. Parole qui s’adresse
aussi, avec risques et périls pour le chrétien, à ceux qui font les
lois et qui détiennent les pouvoirs. Parole qui s’adresse aux
politiques, pour rappeler l’exigence de la justice, du partage et
de la bonté, pour leur faire mémoire des vies qu’ils oublient
sous prétexte des nécessités ou des intérêts de l’heure et de
l’histoire; pour les faire sortir d’une jouissance du pouvoir,
vécue et assumée comme ajournement perpétuel de la satisfaction: la politique laissée à elle-même, sans cette parole prophétique qui l’éveille à la bonté, ne peut qu’engendrer la mort.
Mgr Anatole Milandou donnant la confirmation à un catéchumène. (Photos Willy).
vant la foule. «C’est cet esprit
de force et de courage que
vous allez recevoir, chers con-
encore le sacrement de confirmation: «Ceux qui n’ont que
le sacrement de baptême et de
Frère Claver BOUNDJA, O. P.
confirmation».
Après l’homélie, la trame du
Les prêtres concélébrants autour de Mgr Anatole Milandou.
Une vue des participants à la messe.
ques jours auparavant, mais
qui, rempli de l’Esprit Saint, le
jour de la pentecôte, a parlé
des merveilles de Dieu de-
l’eucharistie sont des demis
chrétiens, des chrétiens à moitié. Ils doivent poursuivre le
catéchisme, pour recevoir la
firmands», a poursuivi Mgr
l’archevêque, qui a saisi cette occasion pour interpeller
les chrétiens qui n’ont pas
déroulement de la messe a
été ponctuée par le rituel de
la confirmation, au cours duquel les 44 candidats sont
passés, tour à tour, devant
l’archevêque pour recevoir le
sacrement de confirmation.
Peu avant la fin de la messe,
Mgr Milandou a remercié les
chrétiens qui l’ont accueilli à
Odziba.
La cérémonie a pris fin autour
d’un repas fraternel que l’archevêque a bien voulu partager avec ses convives. C’est
à cet instant que l’abbé Gérard Goméka, curé de la paroisse Saint François-Xavier
de Boundji, dans le diocèse
d’Owando, se rendant à sa
paroisse, étant informé de la
présence de Mgr Milandou
dans les parages, est venu lui
présenter ses civilités et lui
témoigner de son affection
filiale.
Gislain Wilfrid BOUMBA
La Semaine
Africaine,
votre journal
LA SEMAINE AFRICAINE N° 2790 du Vendredi 9 Mai 2008 - PAGE 11
ANNONCES
leurs partenariats financiers et leurs inscriptions dans des réseaux internationaux.
OFFRE D’EMPLOI
Profil du Poste de Coordonnateur du PCPA CONGO
Le Programme Concerté Pluri-Acteurs au Congo (PCPA Congo)
recrute le Coordonnateur ou la coordonnatrice de sa cellule
exécutive, pour une période de deux ans, à compter de juin
2008. Les candidats son priés d’adresser une lettre de motivation et un curriculum vitae par mail avant le 17 mai, en version
PDF à:
Jean-Louis VIELAJUS, Délégué Général du CFSI
vielajus@cfsi.asso.fr
Cadre général
Le Programme pluriannuel Concerté Pluri-Acteurs (PCPA) va
démarrer à la fin du mois de mai 2008 au Congo, pour une
période de deux ans, éventuellement renouvelable. Réalisé avec
le soutien du Ministère français des Affaires Etrangères et Européennes, il est placé sous la responsabilité administrative et
financière de l’Association de Solidarité Internationale CFSI
(Comité français pour la Solidarité Internationale).
Conformément au document de projet discuté lors de la réunion du comité de pilotage du programme, en décembre 2007,
à Brazzaville, les activités du programme seront animées au
Congo par un coordonnateur.
Le coordonnateur, recruté pour cette phase de deux ans, sera
placé sous la responsabilité du comité de pilotage et sous
gestion du Forum des Jeunes Entreprises du Congo (FJEC). Il
sera responsable de la cellule exécutive du PCPA, qui disposera de locaux et de moyens bureautiques à Brazzaville. Il travaillera en collaboration avec le chargé de programme concerné au siège du CFSI.
Missions
* Le coordonnateur sera le responsable de la cellule exécutive
chargée de la mise en œuvre et du suivi des activités du programme;
* Il assurera la responsabilité des actions engagées par la cellule exécutive, sur la base des orientations du comité de pilotage et en conformité avec les objectifs du programme.
* Il assistera au comité de pilotage et en assurera le secrétariat;
* Il veillera à la circulation des informations entre les parties
prenantes de l’action, assurera l’animation au quotidien ainsi
que la visibilité du programme;
* Il assurera la préparation des comités de pilotage, auquel il
rendra compte du déroulement du programme;
* Il sera l’ordonnateur des dépenses du programme au Congo et
responsable de sa gestion dans le respect des procédures financières internes du CFSI.
Profil du poste
* Expérience de 10 années au minimum dans la sphère du développement et du secteur associatif, incluant des fonctions de
responsabilité d’au moins cinq ans.
* Connaissance du secteur des organisations de la société civile
(OSC) congolaise et de l’administration congolaise;
* Compétences en gestion de programmes de développement et
de dispositifs d’appui aux OSC;
* Expérience de gestion d’une équipe de travail;
* Connaissances des acteurs et outils de coopération internationale existant au Congo;
* Compétences en matière d’animation, de formation et de rédaction.
* Bac plus 5.
Contrat et rémunération
La personne recrutée sera employée sous contrat à durée déterminée par le Forum des Jeunes Entreprises du Congo, pour le
compte du CFSI.
Description des objectifs du PCPA
Objectifs globaux1- Renforcer l’efficacité et la crédibilité des OSC
congolaises, en tenant compte de leur diversité
Objectifs détaillés
11- Inciter les OSC à mettre en pratique les valeurs dont elles se
réclament : gouvernance démocratique, solidarité, gestion transparente, indépendance vis à vis du politique, etc.
12- Inciter et aider les OSC à élargir leur base sociale, en élargissant et en ré animant leur vie associative ou syndicale, et / ou en
renforçant leur lien avec les populations et les organisations de
base avec lesquelles elles travaillent.
13- Permettre aux OSC qui ont déjà amorcé un début de
«professionnalisation» de poursuivre et d’amplifier leurs actions
et de profiter de ce surcroît de perspectives pour renforcer leurs
capacités dans les domaines qu’elles auront, elles-mêmes, jugés
prioritaires.
14- Aider les OSC les plus crédibles à diversifier et à accroître
2- Renforcer les dynamiques collectives au sein de la société
civile congolaise
21- Aider les OSC qui interviennent sur les mêmes thématiques
ou sur les mêmes territoires, sans avoir l’habitude de travail en
commun, à commencer à conduire des actions communes.
22- Aider les collectifs, réseaux et plates-formes d’OSC déjà
structurés à renforcer leur action et leur cohésion.
3- Contribuer à l’amélioration du dialogue entre pouvoirs publics et société civile
31- Renforcer les capacités de proposition et de plaidoyer de
quelques plates-formes thématiques et faciliter un dialogue
durable entre celles-ci et leurs interlocuteurs.
32- Permettre aux OSC et à leurs membres d’être informés de
l’agenda des pouvoirs publics et de mieux connaître le fonctionnement des institutions publiques.
33- Contribuer à l’information réciproque de l’ensemble des OSC
qui participent au dialogue avec les pouvoirs publics.
Missions de la cellule exécutive
Placée sous la responsabilité du comité de pilotage du PCPA, la
cellule exécutive sera chargée de la gestion administrative et
financière du programme et de sa mise en oeuvre.
Selon les activités proposées ci-dessus, elle aurait à:
* contribuer à l’élaboration du cahier des charges et des procédures du fonds d’appui;
* lancer les appels à proposition, instruire les dossiers sur le
plan administratif (rendre compte de leur éligibilité), préparer la
réunion de la commission d’attribution;
* suivre les projets sélectionnés dans le cadre de ce fonds;
*préparer les contrats passés avec les prestataires sollicités
pour mettre en place les services d’appui et d’information et
suivre l’exécution de ces contrats;
* mettre à jour le site, assurer la sortie du journal;
* préparer les contrats passés avec les prestataires chargés
d’animer les sessions de formation destinées aux collectifs et
plates-formes;
* organiser les réunions d’animations et d’informations
«bailleurs, institutions publiques et politiques sectorielles»;
* organiser les réunions prévues pour l’élaboration et la mise en
débat du code de bonne conduite;
* contribuer à la préparation des comités de pilotage et des
Assemblées plénières notamment leur organisation logistique;
* assurer la mise en place du dispositif de suivi évaluation du
programme et contribuer à son reporting.
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SOCIETE
Journée internationale de la presse
Technologies de l’information
et de la communication
Pour un colloque sur
le journalisme au Congo
Pendant que le monde entier a célébré, samedi 3
mai 2008, la 15ème Journée mondiale de la liberté de
la presse, sous le thème: «Liberté d’expression
accès à l’information et automatisation des individus» Bernard Mackiza, coordonnateur de l’O.c.m
(Observatoire congolais des médias) a passé au
peigne fin la situation de la presse en République
du Congo et, propose la tenue d’un colloque sur
le journalisme. Celui-ci dégagera des solutions
possibles, pour un meilleur avenir de ce métier,
dans son pays. Interview.
* Nous fêtons, aujourd’hui, la
Journée mondiale de la liberté de la presse. Vous, premier
responsable de l’O.c.m, qu’est
ce qui vous préoccupe?
** Je suis préoccupé par la
crise du journalisme dans
notre pays. Une crise qui découle de l’incompréhension
des missions des communicateurs, par ceux qui exercent
le métier dont dépend le développement, par les pouvoirs surtout publics, par ceux
qui préparent à l’exercice de
ce métier et par ceux qui consomment la presse.
* Cela veut dire, précisément,
quoi?
** Le journalisme congolais
pose un vrai problème. Comment peut-on comprendre
qu’un pays où le taux de scolarisation, à un moment donné, a avoisiné les 100%, ne
puisse pas disposer de la capacité minimale d’accès à l’information. Si le seuil minimum fixé par l’Unesco est de
100 journaux pour 1000 habitants, je ne sais pas si le Congo peut atteindre les 10 pour
mille. Evidemment, on ne peut
s’attendre à mieux avec l’absence de politique nationale
de la communication. Vous
me rétorquerez qu’on installe ici une radio, là une télévision, on permet l’accès à l’Internet et à bien d’autres techniques de l’information, on
nomme des gens à la tête des
médias. Mais cela n’est pas
suffisant.
Les pouvoirs publics devraient aménager des garanties sur la liberté de l’information et de l’expression.
L’article 7 de la loi 8-2001 du 12
novembre 2001 parle des entreprises d’information et de
communication qui participent
au rayonnement de la culture
nationale, à la satisfaction des
attentes du public, en matière d’information et de communication et au développement de l’esprit critique du
public! Que font justement les
pouvoirs publics pour donner
un contenu dynamique à l’article 7? Etudie-t-on les conditions économiques, juridiques des entreprises de
presse? Quelles mesures
prend-on pour le développement, l’émergence, l’amélioration du niveau professionnel des entreprises de presse? Prévoit-on une enveloppe conséquente chaque année, pour toute la presse,
étant entendu que l’Etat n’est
pas la propriété de la fonction
publique?
Exonère-t-on des droits et
taxes les consommables des
médias, les équipements des
imprimeries? Pense-t-on réduire les frais d’installation,
les tarifs de télécommunication, de téléphone, d’Internet,
des médias? Pourquoi les
créateurs des médias n’accèdent-ils pas au prêt de banque à faible taux d’intérêt, ce
qui leur permettrait de jouir
de leur indépendance. Mais,
surtout, est-on conscient que
le but des exonérations et
autres formes d’aide promises dans la loi 8-2001 du 12
novembre 2001 est de diminuer les prix prohibitifs des
matières premières, afin que
cette baisse de prix se répercute sur le prix de l’exemplaire du périodique?
Quelles structures d’impression des périodiques met-on
en œuvre? A-t-on réfléchi sur
les systèmes de transports
publics fiables pour la distribution des périodiques?
Lorsqu’on parle des conditions juridiques de la presse,
on pense, aussi, à la convention collective. Pourquoi ne
clarifie-t-on pas la situation de
la bi appartenance de certains
agents de l’information et de
la communication? Qu’entreprend-on pour accroître
l’autorité nationale de la presse écrite lorsqu’on a conscience que celle-ci bénéficie
d’une spatialisation qui l’isole de la campagne? Qu’entreprend-on pour mettre un terme à tout ce qui appauvrit le
contenu de nos médias, c’està-dire comment arrêter l’exacerbation des rôles de propagande officielle? Comment
associe-t-on les journalistes
au déroulement des évènements?
A-t-on pensé créer des commissions qui rassembleraient des compétences dont
le souci premier serait d’obtenir des financements pour
Bernard Mackiza.
des projets à réaliser?
Quant à la pratique du journalistique dans notre pays, celle-ci n’est pas de nature à
promouvoir le développement de la presse.
Cette pratique, nous le savons, fait l’objet de vives critiques des milieux politiques,
universitaires et judiciaires.
Le public n’est pas en reste,
même si les sondages ne
font pas encore partie de notre vécu. Les journalistes,
eux-mêmes, n’hésitent pas à
dénoncer des pratiques qui
ne font pas honneur à leur
profession.
* Vous soulevez là des problèmes presqu’insolubles. Que
suggérez-vous?
** Un colloque qui dégagera
des solutions possibles. Un
colloque, un vrai sur l’avenir
du journalisme au Congo. Ce
colloque rassemblerait, à
Brazzaville, ou dans tout autre
lieu du Congo:les ministres
ou leurs représentants, en
charge des questions de
communication;le Conseil supérieur de la liberté de communication; le représentant
de l’Unesco;les représentants des associations des
professionnels de l’information et de la communication;
les opérateurs économiques; les spécialistes des
questions de communication; les directeurs de publication; les représentants des
confessions religieuses, les
responsables de la formation
des agents d’information et
de communication; des psychologues, des sociologues,
des philosophes, des juristes, des économistes.
L’objectif de ce colloque? Réfléchir sur l’avenir du journalisme, profession dont la mission principale est de faire de
l’information la condition du
développement. Il s’agira,
notamment, de définir la politique de communication dans
notre pays, les structures de
la formation des communicateurs. Le colloque débattra de
la question de la langue de
travail et de l’instauration de
l’enseignement de la communication depuis le collège.
Les débats de ce colloque
porteront, aussi, sur les groupes de presse, l’indépendance intellectuelle pour ne pas
être la copie conforme de l’extérieur, sur l’école imposée
aux Congolais et qui produit
ce que nous sommes.
* Mais qui doit organiser ce
colloque?
**La question à se poser
d’abord est celle de savoir si
après ce que je viens de dire
le colloque est une nécessité pour le journaliste au Congo. Si oui, il faudra faire un
projet que l’on proposera à
ceux qui sont susceptibles de
contribuer à le réaliser.
Propos recueillis par
Viclaire MALONGA
Journée mondiale de lutte contre le paludisme
Protéger les élèves du
paludisme en le combattant
L’humanité entière a célébré,
le 25 avril 2008, la Journée
mondiale de lutte contre le
paludisme. Il y a peu d’années, cette Journée n’était
célébrée que sur le continent
africain où sévit, à outrance,
la malaria. En République du
Congo, les pouvoirs publics,
les O.n.gs, les associations
et autres partenaires impliqués dans la lutte contre le
paludisme n’ont pas été en
marge de cette célébration.
C’est ainsi que l’Acvie (Association connaissance & vie)
que dirige Mme Chara Rébecca Loubienga-Babéla a organisé une causerie éducative
sur le paludisme à l’intention
des élèves des cy cles de
Brazzaville. Celle-ci a eu lieu
au Mémorial Pierre Savorgnan De Brazza, sur le thème:
«Paludisme, Savorgnan De
Brazza et nous».
Cette causerie éducative a fait
mouvoir plusieurs élèves.
Ceux-ci sont venus des Lycées: Saint Vincent, Emery
Patrice Lumumba, Savorgnan
De Brazza et du collège 8 février. Ils y ont passé toute la
journée. Ces élèves ont suivi au cours de cette causerie
éducative deux exposés
portant sur les conséquences de la maladie rendus,
respectivement, par le Dr Bindounga de l’O.m.s Congo et
le Pr. Obengui du C.h.u-B
(Centre hospitalier et universitaire de Brazzaville).
Mme Chara R. LoubiengaBabéla.
Dans son allocution Mme Bélinda Ayéssa, directrice générale du Mémorial Pierre Savorgnan De Brazza, a dit: «cette causerie éducative va permettre aux jeunes élèves de
découvrir notre histoire et
celle de Brazza et, d’avoir une
idée plus approfondie sur cette fièvre tropicale qui avait,
déjà, occasionné au début du
19éme siècle des dégâts». Elle
a, en outre, annoncé que Pierre Savorgnan De Brazza «était
très sensible à la situation des
pathologies et principalement de la fièvre tropicale en
milieu noir», en citant, ce faisant, un extrait de ses
écrits: «l’épidémie était, luimême, l’objet de fièvres permanentes». Pour la présiden-
te de l’Acvie, Mme Chara Rébecca Loubienga-Babéla, «il
est de notre devoir de léguer
non seulement aux enfants
des biens matériels, mais aussi de les préserver des effets
néfastes du paludisme, en assainissant notre environnement», avant d’ajouter qu’ensemble, gouvernement, société civile, communauté
nous devons conjuguer nos
efforts et adopter, à cet effet,
une approche communautaire en matière de prévention
et de traitement du paludisme.
Signalons que le paludisme
est une maladie qui, jusqu’à
présent, reste plus fatale que
toutes autres en l’occurrence le V.i.h-sida. En République
du Congo, la malaria sévit de
manière endémique. Il est la
cause de 55,1% des consultations hospitalières et, est à
l’origine de 74,3% des décès
chez les enfants de 5 ans. Et
plus de 70.000 enfants en
meurent. Aussi réduit-il la
croissance économique de
l’Afrique de 1,3% par année.
C’est eu égard à toutes ces
conditions qu’on a initié, au
plan africain, avec l’apport de
l’O.m.s (Organisation mondiale de la santé), le projet intitulé «Faire reculer le paludisme». Dans les pays africain,
le paludisme absorbe jusqu’à
40% le budget de la santé.
Pascal NGALIBO- YALA
Le Congo signera bientôt
un protocole d’accord avec
la société américaine Microsoft
Le géant mondial de l’informatique, Microsoft, va réaliser, dans
les semaines qui viennent, au Congo, un audit sur la situation
des technologies de l’information et de la communication dans
notre pays, aux fins de déceler les enjeux et partant, mettre en
œuvre, au Congo, une cyber-stratégie nationale. Cette annonce
a été, récemment, faite par Thierry Moungalla, ministre des postes et télécommunications chargé des nouvelles technologies
de la communication, qui a regagné Brazzaville, au terme de la
2ème édition du Forum africain sur les meilleures pratiques dans
le domaine des technologies de l’information et de la communication, qui s’est tenu, du 21 au 23 avril, à Ouagadougou,
capitale du Burkina-Faso.
Thierry Moungalla et Cheikh Modibo Diarra.
En marge de ce forum, le ministre, qui a conduit la délégation
congolaise, a eu un entretien avec le patron de Microsoft Afrique, Cheikh Modibo Diarra, qui, selon ses propos, arrivera bientôt à Brazzaville, pour signer un protocole d’accord avec le
Congo, afin d’examiner la situation nationale en matière de
T.i.c (Technologies de l’information et de la communication).
«Une société qui travaille, actuellement, avec Microsoft viendra, ici, faire ce travail. Ensuite, elle nous rendra un rapport, au
terme duquel nous allons élaborer notre Cyber-stratégie nationale, qui est un document qui existe mais que nous devrons
actualiser, en tenant compte des évolutions actuelles», a affirmé Thierry Moungalla.
Cet appui de Microsoft, dont certains pays comme le Sénégal
et le Rwanda ont déjà bénéficié, permettra au Congo, grâce à la
rénovation du cadre juridique et institutionnel du secteur, d’accéder à des outils performants en matière de logiciel. Le Congo
pourra, ainsi, souscrire au «E-gouvernement» à travers un portail gouvernemental, et opérer une meilleure gestion d’outils
dans tous les secteurs sociaux et économiques. Ce travail, qui
est une sorte d’anticipation du déploiement des Tic au Congo,
sera fortifié par la mise en place, à l’horizon 2009, de la fibre
optique dont le contrat de fourniture du système avec Alcatel
et le consortium du Wafs est en cours. A ce sujet, le ministre
s’est entretenu à Ouagadougou avec son homologue Angolais
des sciences et technologies. L’Angola qui est impliqué dans
le Wafs n’a pas encore signé avec Alcatel. Aussi Thierry
Moungalla a-t-il rappelé à ce pays l’urgence de s’y conformer
avant le 30 juin, au risque de se voir être exclus du projet.
Le Forum
La 2ème édition du Forum africain sur les meilleures pratiques
dans le domaine des technologies de l’information et de la
communication a été ouverte par le président burkinabé, Blaise
Compaoré, en présence de son homologue togolais, Faure
Gnassingbé. Les ministres de plusieurs pays comme le Ghana,
le Cap vert, l’Ouganda, la Zambie, la Tanzanie, l’Angola et le
Bénin y ont pris part. Steve Ballmer, président de Mocrosoft,
au niveau mondial a, lui-même, participé à ce rendez-vous,
motivé par le souci de rendre plus fluide l’utilisation des technologies de l’information et de la communication, en Afrique.
Ce Forum a rassemblé plus de 300 participants venus de plusieurs pays africains et d’ailleurs. Consacré, cette année, au
vaste sujet de l’E-gouvernement, il a permis, aux hauts responsables de tout le continent africain, d’échanger leurs expériences spécifiques et d’apporter des exemples concrets de solutions technologiques réussies dans leurs pays respectifs.
En marge du Forum, le ministre Thierry Moungalla, porteur d’un
message du président Denis Sassou Nguesso, a été reçu par le
président Burkinabé. L’entretien entre Thierry Moungalla et
Blaise Compaoré a porté, également, sur l’excellence des relations entre les deux pays. Signalons que le président de la
République Denis Sassou Nguesso avait pris part à la première
édition qui avait eu lieu en juin 2007.
Par ailleurs, le ministre des postes et télécommunications a
conféré, au cours de ce Forum, avec son homologue béninois,
au sujet d’un contentieux postal entre les deux pays. Les deux
ministres ont conclu sur le principe d’un rétablissement des
relations postales, en trouvant, dans un premier temps, une
solution juridique idoine pour régler leur contentieux.
Jane Emmanuelle
LA SEMAINE AFRICAINE N° 2790 du Vendredi 9 Mai 2008 - PAGE 13
SOCIETE
Cabinet d’audit Ernst et Young
(Suite de la page 1)
Permettre aux sous-traitants pétroliers
de maîtriser le régime juridique et fiscal
Le cabinet d’audit Ernst et Young du Congo-Brazzaville
a organisé, mercredi 23 avril 2008, à l’hôtel Azur international, à Pointe-Noire, un séminaire sur les régimes
juridiques et fiscaux, à l’intention des cadres et agents
évoluant dans les sociétés de sous-traitance pétrolière
basées au Gabon, au Cameroun, en Guinée Equatoriale
et au Congo-Brazzaville et des équipes transversales
internationales Ernst et Young de France. Les travaux
de ce séminaire ont été présidés par Crespin Simedo
Pereira, directeur juridique et fiscal du cabinet d’audit
Ernst et Young au Congo. Il a connu la participation d’une
cinquantaine de délégués venus des sociétés de soustraitance pétrolière des pays exportateurs de pétrole
d’Afrique centrale.
L
e but principal de ce séminaire est de vulgariser les lois et règlements en matière de fiscalité, afin de mettre à la disposition des sociétés de soustraitance pétrolière, des
outils nécessaires dans la
réalisation de leurs activités,
a déclaré Crespin Simedo
Pereira. Il s’est agi, entre
et développer des réseaux
professionnels entre les cadres des sous-traitants pétroliers.
Cinq communications ont,
tour à tour, édifié les participants, à travers des thèmes
variés mais complémentaires, sur les régimes juridiques et fiscaux appliqués
dans les pays de la sous-ré-
Une vue des participants au sortir du séminaire.
autres, d’identifier les avantages comparatifs des soustraitants pétroliers, de promouvoir des contacts directs
gion et leurs particularités.
Responsable du secteur pétrolier au cabinet Ernst et
Young au Congo-Brazzaville,
Crespin Simedo Pereira (à g.)
Patrick Kongo a fait, par exemple, une nette distinction entre le régime juridique et le
régime fiscal au Congo. S’appuyant sur la loi organique qui
régit le secteur pétrolier, il a
indiqué que les sociétés de
sous-traitance pétrolière
sont des simples prestataires de services. Le régime
fiscal concernant les soustraitants est étendu à l’impôt
sur les bénéfices, la taxe sur
la valeur ajoutée, la contribution des patentes, les impôts
et taxes sur les salaires des
employés. Pour rentrer en
activités, les sous-traitants
dans le domaine des hydrocarbures doivent obtenir un
agrément du Ministère de tutelle, en versant une caution.
Le recrutement du personnel
doit se faire selon les textes
en vigueur, en s’adressant à
l’Onemo (Office nationale de
l’emploi et de la main-d’œuvre). Il les a informés qu’en
matière du code de travail, le
Congo a signé une convention
fiscale avec la France et les
ANNONCE LEGALE
CONSTITUTION D’UNE SOCIETE
A RESPONSABILITE LIMITEE
Société: GROUPE FAMILIAL BOUKA (GFB).
Société A Responsabilité Limitée, au capital de 1.500.000 F. CFA.
Siège social: 58, Rue Maloukou, Arrondissement 5 Talangaï,
Brazzaville; Tél.: 513 44 23.
Objet de la société: Locations de véhicules, transport de biens
et des personnes, achat et vente de bois et de toutes opérations
se rapportant, directement ou indirectement, aux opérations d’importation et vente de véhicules et de bois.
Durée de la Société: 99 ans, à compter de la date d’immatriculation de la société au Registre de Commerce et du Crédit mobilier.
Apport en numéraire: UN MILLION (1.000.000 F. CFA ).
Gérant: MBOUKA Claude Olivier, domicilié à l’Etude de Maître
Gérard DEVILLERS, B.P: 1211, Avenue de l’Indépendance, Immeuble Burostock, face Ambassade de RDC, Brazzaville.
Acte Constitutif: Acte authentique de Maître Gilbert OPANDET.
Immatriculation: La société a été immatriculée au greffe du Tribunal de Commerce de Brazzaville, au n°RCCM.CG/BZV/08 B
1039 du 25/04/2008.
Le Gérant
pays membre de la Cemac
(Communauté économique
et monétaire d’Afrique centrale).
A l’issue des travaux, les séminaristes ont interpellé les
décideurs publics, les législateurs et la société civile sur
l’intérêt général des structures de sous-traitance.
Notons que le secteur pétrolier au Congo est très réglementé et le pays tire près de
80% de ses ressources financières, des recettes pétrolières.
Il faut signaler que le cabinet
«Ernst and Young Global»,
spécialisé en audit, fiscalité,
droit et transaction, a des bureaux dans 29 pays africains.
Le cabinet Ernst et Young du
Congo-Brazzaville compte
près de 40 collaborateurs et
travaille en collaboration permanente avec les bureaux
Ernst et Young d’Afrique francophone et de France.
Pascal BIOZI KIMINOU
africain). Dans la foulée, il créa
l’U.d.d.i.a (Union démocratique
pour la défense des intérêts
africains) et la même année
1956, il est élu premier maire de
Brazzaville, commune de plein
exercice et capitale de l’A.e.f
(Afrique équatoriale française).
En mars 1957, il fut voté à l’unanimité, dans la région du Pool,
comme conseiller territorial.
Ensuite, il fut nommé ministre
de l’agriculture, des eaux et
forêts dans le gouvernement
dirigé par le gouverneur du
Moyen-Congo, à Pointe-Noire
et dont Jacques Opangault, fut
vice-président.
Mais, un changement de majorité intervenu à l’assemblée
nationale, en 1958 et qui le
porta à la tête d’un gouvernement provisoire, provoqua des
émeutes à Pointe-Noire. A Brazzaville, ces émeutes prirent la
tournure d’une guerre tribale
entre partisans de l’U.d.d.i.a et
du M.s.a, en février 1959. Des
violences qui ne durèrent que
trois jours, mais qui marqueront
pendant longtemps la conscience collective congolaise,
dans une rivalité bipolarisée
entre le Nord et le Sud du pays.
Grâce à la réconciliation entre
Youlou et Opangault, les deux
camps enterrent très vite la hache de guerre, pour conduire
le pays à l’indépendance.
En effet, lorsque le général
Charles De Gaule revint aux affaires en mai 1958, en France,
et qu’il proposa aux territoires
d’outre-mer la Constitution du
28 septembre 1958, le Congo
choisit, le 28 novembre 1958, le
statut d’Etat autonome dans la
communauté franco-africaine.
Presque tous les partis politiques avaient battu campagne
dans ce sens. Fulbert Youlou
était alors premier ministre,
chef du gouvernement. Sa vie
aura été celle d’une grande fi-
Abbé Fulbert Youlou
gure de l’histoire politique congolaise. Le 15 août 1960, à la
place de la mairie centrale de
Brazzaville, le ministre français
de la culture, André Malraux,
remettait solennellement au
président de la République,
Fulbert Youlou, les instruments
de la souveraineté internationale du Congo. A la tête du
pays, celui-ci s’illustra comme
un chef d’Etat «modéré», conduisant une politique anticommuniste. Les gens de gauche
se ligueront contre lui et il sera
renversé le 15 août 1963 par une
grève générale des travailleurs
déclenchée par des puissants
mouvements syndicaux. Il sera
remplacé par le président Alphonse Massamba-Débat qui
était, jusque-là, président de
l’assemblée nationale. Jeté en
prison à Brazzaville, l’abbé Fulbert Youlou, avec l’aide de quelques acteurs politiques,
s’évade, le 25 mars 1965, par
Kinshasa, en RDC (République
Démocratique du Congo) et
l’Espagne l’accueille comme
exilé politique. Le corps de
l’abbé Fulbert Youlou repose
dans sa modeste maison de
Madibou et l’Etat ne débourse
au radis pour son entretien.
Philippe BANZ
Programme des Nations Unies pour le développement
AVIS DE VACANCE DE POSTE
(Interne et externe - Rediffusion)
Les valeurs fondamentales des Nations Unies:
Intégrité. Professionnalisme. Respect de la diversité
Le bureau de la Représentation du Programme des Nations Unies pour le Développement
(PNUD) en République du Congo, à Brazzaville, recherche:
Titre du poste
Un (e) Contrôleur
Financier (PMSU)
[niveau G6]
Durée et type du
contrat
Date de prise de Lieu d’affectation
fonction
6 mois
(avec possibilité de
renouvellement)- Contrat Dès que possible
de Service
Brazzaville
Les candidatures (lettre de motivation -non manuscrite-, CV, copies des diplômes, certificats
de travail, nom, adresse et téléphone de 3 personnes référence) doivent être adressées, sous
pli fermé, avec la mention «Avis de vacance de poste/Contrôleur Financier» sur l’enveloppe, à:
Monsieur le Représentant Résident du PNUD
Angle Avenue Foch/Rue Behagle
Brazzaville, République du Congo
Les personnes intéressées sont priées de se rapprocher du PNUD (Guérite entrée), pour
obtenir les renseignements complémentaires sur les termes de référence du poste.
LES CANDIDATURES FEMININES SONT VIVEMENT ENCOURAGEES
N.B. Seuls les candidats répondant au profil du poste seront contactés.
Date limite de dépôt des candidatures: 16 mai 2008
Michel BALIMA
Chargé de Bureau
Brazzaville, le 2 mai 2008
LA SEMAINE AFRICAINE N° 2790 du Vendredi 9 Mai 2008 - PAGE 14
PUBLI-INFO
Collectif des habitants et occupants de la bande littorale Matombi - Bas-kouilou
Argumentaire contre la décision de
déguerpissement prise par le Gouvernement
1- Rappel historique
Les villages sis dans la bande littorale Matombi - Bas-Kouilou
existent au moins depuis 1787, donc bien avant que la route
actuelle ait été construite en 2001 et que n’ait été pris le décret
présidentiel n°2001-521 le 19 Octobre 2001. Il sied de rappeler
que Matombi fut le port royal destiné aux pêcheurs de Sa
Majesté. Ce village tire son nom de la source enfouie sous le
feuillage en dessous du chemin vicinal qui mène à Diosso. Des
contraintes de pêche ont fait que des campements s’installent
tout le long du littoral à: Tchivesso; Bimbanga; Tchissanga;
Hol’Moni; Bois des singes; Bas-Kouilou.
Tout le monde sait qu’en Afrique, la terre, les eaux, la forêt
appartiennent à des groupes humains organisés. Au Congo,
ce fait historique a été rétabli par un acte de la Conférence
Nationale Souveraine, en reconnaissant les propriétaires terriens, partout dans toute la République. L’Etat régulateur ne
s’approprie les lieux qu’en cas d’utilité publique avérée. Et ce,
dans l’intérêt de la collectivité et après avoir indemnisé les
propriétaires.
Tout le long du littoral, il y a des lieux d’occupation séculaire
reconnaissables aux palmiers qui les jalonnent et qui témoignent, de ce fait, de leur occupation par des hommes, à un
certain moment de l’histoire. Les familles auxquelles ces lieux
appartiennent existent, sont connues et ont pour noms:
Tchingongo; Tchimagni; Tchikama; Bikula; Nä; Tchindzili;
Tchifuni, etc.
Certains de ces lieux ont, parfois, été abandonnés pour des
raisons diverses: sorcellerie; décès du patriarche; migrations
pour causes économiques et écologiques. Les vestiges de
cette vie passée sont visibles à travers les chemins vicinaux
qui permettaient aux habitants de ces lieux: Foramine, Ntoupou,
etc, de rejoindre leurs campements sis en bordure de mer. La
route des caravanes, autre vestige de ce passé, témoigne, avec
évidence, du fait que les flibustiers et autres négriers longeaient cette partie de la côte, d’où les haltes répertoriées.
Le décret présidentiel de 2001 constate bien une présence
humaine en ces lieux et reconnaît aux habitations qui les constituent, leur statut de villages.
Article 8 du décret: «La bande littorale Matombi – Bas-Kouilou
est définie par la zone qui s’étale du village Matombi au village
Bas-Kouilou, en passant par le village Tchissanga…».
Ce qui inclut les deux villages extrêmes (Matombi et Bas-Kouilou) que certains esprits s’ingénient à exclure. Diviser pour
mieux régner!
Aricle 10 du décret: «Les propriétés privées, situées à l’intérieur des zones ainsi délimitées…».
Il existe des statistiques d’hommes, femmes et enfants qui y
vivaient avant la construction de la route. Certains d’entre eux
y vivent encore.
Dès lors, le Gouvernement peut-il prétendre appliquer le décret en ignorant volontairement ces faits historiques probants
et en violant la quintessence même du décret?
2- Eléments juridique
2-1 : Objet du décret:
Article 1er : «Il est déclaré d’utilité publique et mis en défens
les zones destinées à recevoir les constructions ordonnancées, conformément au plan directeur d’urbanisme et au programme de construction de la ville de Pointe-Noire».
Il n’est pas sans intérêt de relever que bien le décret vise la
bande littorale Matombi – Bas-Kouilou, celle-ci ne fait pas partie de la ville de Pointe-Noire. Qu’en tout état de cause, la
construction de la ville de Pointe-Noire ne peut partir des villages composant cette bande que l’on s’acharne à vouloir débarrasser de ses habitants et occupants dès maintenant, alors
que d’autres zones également concernées dans le décret et se
trouvant dans la ville même de Pointe-Noire, telles que:
Tchikobo II, Vasière Katt-Matou et marché central, côte sauvage, etc, ne sont nullement inquiétées.
2-2 : Modalité d’application du décret:
Le décret ne prescrit nullement le déguerpissement des habitants occupants des zones y visées.
L’article 10 stipule: «Les propriétés privées situées à l’intérieur
des zones ainsi délimitées, peuvent, en tant que de besoin,
être frappées d’expropriation pour cause d’utilité publique».
La loi n°11 -2004 du 26 Mars 2004 portant procédure d’expropriation pour cause d’utilité publique, prévoit ce qui:
Article 9: «La déclaration d’utilité publique est l’acte par lequel
la puissance publique affirme que la réalisation d’une opération présente un intérêt général suffisant, pour justifier le re-
cours à la procédure d’expropriation».
Article 10: «La déclaration d’utilité publique constitue un acte
administratif susceptible de recours pour excès de pouvoir devant le juge administratif».
Article 11: «L’utilité publique est déclarée par un décret ou un
arrêté ministériel qui en fixe la durée de la validité, la nature des
travaux, le périmètre concerné et le délai pendant lequel l’expropriation devra être réalisée.
Ce délai ne peut-être supérieur à trois ans. Toutefois, les effets de
la déclaration d’utilité publique peuvent être prorogés par un
décret ou un arrêté ministériel pour une durée n’excédant pas
deux ans. Passé ce délai, la procédure d’expropriation est nulle.
Les délibérations des conseils départementaux et municipaux
portant sur une mesure d’expropriation, doivent à peine de nullité, respecter les dispositions de la présente loi».
2-3 Antécédent judiciaire:
En juillet 2006, le Premier Ministre, au nom du Gouvernement,
avait sollicité et obtenu du Tribunal de Grande Instance de PointeNoire, une ordonnance d’expulsion des personnes vivant ou installées dans ces villages et de démolition de leurs constructions.
Cette ordonnance félonne attaquée à juste titre par les habitants
et occupants menacés, avait été annulée par la Cour d’Appel de
Pointe-Noire (Arrêt civil du 18/08/2006, rôle civil n°180, répertoire
n°212).
3- Aspects sociaux et administratifs
Les constructions comprises dans cette bande littorale sont des
propriétés de deux catégories de personnes:
a- Populations d’origine qui y vivent et pratiquent la pêche maritime artisanale et les cultures vivrières dans les forêts et
plaines environnantes.
A ceux-ci, se sont adjoints leurs enfants, petits-enfants, neveux,
etc, vivant en ville et qui, pour mettre en valeur les villages de
leurs parents, y ont érigé des cases modernes où ils vont passer
leurs week-end;
b- Compatriotes congolais et quelques rares étrangers
auxquels les originaires ont vendu des lopins de terre sur lesquels les intéressés ont érigé des constructions à usage soit
commercial, soit d’habitation.
Toutes ces personnes y sont installées de bonne foi. En effet:
- Au moment de la prise du décret présidentiel, ces zones sont
habitées et toutes les étendues de terre non construites appartiennent à des familles bien connues et dont le droit à la propriété
terrienne est garanti par un acte de la Conférence Nationale Souveraine;
- L’Administration publique a participé tant passivement que activement au maintien et à l’installation de ces personnes dans les
lieux concernés par:
a- l’absence de concertation avec les propriétaires terriens en vue de prendre, ensemble, les dispositions visant à empêcher de nouvelles constructions dans ces zones;
b- le manque de surveillance de ces zones pour y interdire toute
nouvelle construction;
c- la délivrance à certains citoyens en ayant fait la demande, après la prise du décret, des permis d’occuper.
4- Au plan politique
Certaines personnes mal intentionnées veulent faire passer les
habitants et occupants de la bande littorale Matombi – Bas-Kouilou pour des citoyens en rébellion contre l’autorité de l’Etat.
S’il est entendu que l’Etat dispose de moyens pour imposer sa
politique, il n’en demeure pas moins que le même Etat ne doit
pour autant négliger de tenir compte des avis et de la situation
des citoyens.
Le législateur a, en effet, prévu les conditions que l’Etat doit
respecter lorsqu’il se propose de disposer des terres appartenant à des particuliers pour des raisons d’utilité publique.
Or, que constatons-nous dans le cas qui nous concerne relativement aux principes qui s’imposent dans ce cas:
- Principe d’égalité de tous les citoyens devant la loi;
- Principe d’équité;
- Principe de la séparation des pouvoirs;
- Droit des citoyens de se défendre face à l’arbitraire ou à la
violation des dispositions légales.
- constructions sur des espaces affectées à des entreprises
publiques;
- constructions sur des lits de rivières;
- constructions en bordure de mer, etc.
- Défaut notoire de concertation dans un cadre apaisé, la partie gouvernementale privilégiant l’ultimatum, la menace plutôt
que le dialogue et la discussion sur les bases légales.
- Les raisons pouvant justifier la récupération de la bande
littorale Matombi - Bas-Kouilou n’apparaissent pas clairement
dans le décret présidentiel. Celles avancées lors de leurs interviews par les Ministres en charge du dossier sont des plus
floues et loin de refléter la réalité:
- zone qui serait inhabitée avant la construction de la route.
C’est un comble!
- occupants sans titres. Quels titres?
- route nationale (RN5) menacée de destruction par l’avancée
de l’érosion marine dont les habitants et occupants seraient à
l’origine.
Mais, les habitants et occupants de cette zone ne sont en rien
responsables de cette érosion! Tout le monde sait que ce phénomène naturel est aggravé par le reflux résultant du dragage
du Port de Pointe-Noire et de la construction du port pétrolier
Boscongo. Des études officielles qui l’attestent existent et
que Messieurs les Ministres préfèrent taire. Ce phénomène est
vraisemblablement aggravé actuellement par la fonte de la calotte glacière par effet de serre.
Par contre, rien ne semble être fait alors que la route nationale
subit les assauts des pluies diluviennes:
-des ouvrages sont menacés de destruction au niveau du pont
sur la rivière Lemba et du pont sur le ruisseau jouxtant le
panneau qui annonce le Péage de Lemba dont l’argent qui y
est collecté servirait à entretenir la route; route régulièrement
encombrée de bancs de sable entraînés par les éboulements
de terrain, dès Siafoumou et des collines situées du côté opposé à la bande littorale qui ont été blessées pendant les
travaux et dont l’entrepreneur n’a pas replanté les arbres décimés: entrée Matombi; village Matombi vers le restaurant Okland;
entrée carrière de sable de Matombi après entrée restaurant Le
Manzi et après entrée restaurant Cub Mat, village Bimbanga.
-frein à la mise en valeur de cette zone par des investisseurs
potentiels;
-construction d’une digue. Mais, une digue à construire entre
la rivière rouge et Hol’Moni seulement, à quelles fins?
Ce sont, là, autant de raisons qui ont été maladroitement avancées et qui manquent de crédibilité. Par ailleurs, il est immoral
et cela en flagrante opposition avec le principe d’égalité de
tous devant la loi, que certains bénéficient de facilités et que
d’autres ignorent royalement le décret présidentiel, cas notoirement connus, sans se faire interpeller, un seul instant, par
Messieurs les Ministres chargés de l’application du décret.
Or, le principe d’équité et, donc, d’impartialité impose qu’il n’y
ait pas de parti pris ni de privilèges à accorder à certains plutôt
qu’à d’autres.
5- Au plan socio-économique
Devant l’opacité et l’incohérence dans ce que le Gouvernement veut entreprendre (L’utilité publique n’est pas établie et
prouvée), nous risquons de perdre ce qui nous reste de plage
fiable. Comble pour un pays qui possède 200 kms de littoral.
En effet:
- la plage mondaine a été scandaleusement affectée au port
pétrolier Boscongo Total au lieu que ce port aille à Ndjeno;
- la plage qui se trouve à la côte sauvage est extrêmement
dangereuse: vagues hautes, fonds marins importants, récifs,
eaux tumultueuses.
Seule, la baie de Loango présente actuellement les caractéristiques d’une plage fiable: la zone est calme, les eaux peu profondes, etc. Autant de raisons qui ont fait les navires négriers
préférer y mouiller plutôt qu’ailleurs.
Les populations locales qui y résident pratiquent la pêche
maritime et les cultures. Leurs seuls moyens de subsistance.
Que deviendraient-elles une fois chassées de là? Les pouvoirs publics, eux-mêmes, reconnaissent à cette zone son caractère de zone touristique. Mais, curieusement, en même temps
ils voudraient y prolonger le port de Pointe-Noire. Etrange
contradiction!
6- En conclusion
Le décret présidentiel est appliqué de manière parcellaire. Ne sont
violentés que les malheureux occupants de Kounda ainsi que les
habitants et occupants au-delà du village Matombi jusqu’à
Hol’Moni.
Les populations du Kouilou ne veulent rien entendre de cette
entreprise sournoise et n’acceptent pas que le Gouvernement,
dont la mission première devrait être d’apporter assistance,
aide et protection aux plus démunis, vienne troubler inutilement la quiétude d’honnêtes citoyens installés loyalement et
dignement chez eux. Le cimetière de Loango est en train d’être
englouti par l’océan dans un silence méprisant des Pouvoirs
Publics. Ce pays manque-t-il, à cet égard, d’argent pour la
prise de mesures idoines ou reproche-t-on à nos morts qui y
sont enterrés d’être à l’origine de l’érosion marine, pour les
condamner, eux aussi, ainsi au déguerpissement?
C’est une flagrante violation du décret présidentiel qui réglemente les espaces mis en défens ainsi que les droits en cas d’expropriation, expropriation qui sous-entend l’indemnisation. Dans
d’autres zones non menacées de déguerpissement, existent des
situations hautement répréhensibles:
- constructions sur des pipe-lines;
Pour le Collectif
Le Président
Paulin KALI-KIYEMBI
Pointe-Noire
LA SEMAINE AFRICAINE N° 2790 du Vendredi 9 Mai 2008 - PAGE 15
ANNONCES
Les Premières Journées Commerciales,
Scientifiques et Technologiques du District d’Enyellé
APPEL
A CONTRIBUTIONS
La commission scientifique et technique des Premières Journées Commerciales, Scientifiques et Technologiques d’Enyellé lance un appel à
contributions international pour:
A. Une collecte des articles scientifiques
A1. Tout article scientifique, de quelque domaine que ce se soit, sur le
District d’Enyellé et le département de la Likouala, en général.
A2. Et sur des sujets saillants suivants, en particulier:
- L’histoire du district d’Enyellé et/ou du Département de la Likouala;
- La population du district d’Enyellé et de la Likouala;
- Les possibilités de développement agro-pastoral, de la pêche,
des exploitations forestières du district d’Enyellé;
- Les problèmes de santé dans le district d’Enyellé;
- La culture, les us et traditions des populations d’Enyellé;
- La réalisation des objectifs du militaire dans le district d’Enyellé...;
- Les possibilités de conservation de l’environnement;
Les contributions scientifiques sont attendues au secrétariat des journées, installé au CERGEC ou par E-mail, à l’adresse suivante:
Enyelle2008@yahoo.fr, au plus tard, le 31 mai 2008.
B. Des dons, legs et autres contributions financières
Ces dons, legs et autres contributions financières peuvent être
envoyés au compte suivant: Journée d’Enyellé (CERGEC)
N°: 20 13 33 01 001, à la Congolaise de Banque/ Brazzaville
Pour toute information complémentaire
Appelez au: 00(242)569 77 46
Le Président de la commission
Scientifique et technique
Damase BODZONGO
OFFRE D’EMPLOI
Importante banque de la place recrute,
pour les besoins de ses services:
Poste: 2 Chargés d’Affaires
- Spécialité: Gestion Financière
Position hiérarchique: Rattachés
Expérience:
au Responsable du Centre d’Affai- - Première expérience professionnelle souhaitée (1 à 2 ans)
res Entreprises
Compétences Techniques
- Techniques de vente et de négoDescriptif du poste
- Développement d’un portefeuille ciation;
d’entreprises et de la clientèle des - Bonnes bases d’analyses financièparticuliers s’y rattachant, via la res et juridiques
captation de flux et d’opérations
de financements;
Evolution
- Au sein du CAE, voire autres servi- Trouver de nouveaux clients;
- Respect et maîtrise des risques ces opérationnels et fonctionnels
financiers et de conformité aux dans une banque en fort développenormes bancaires des opérations ment
Aptitudes requises
- Pro activité;
Postes à pourvoir à Pointe-Noire
- Autonome et volontaire;
et Brazzaville
- Travailleur et rigoureux;
- Sens du contact, goût du Com- Bien vouloir nous faire suivre CV,
mercial;
avec coordonnées téléphoniques et
- Appétence au risque crédit, la adresse postale fiable, à l’adresse cirédaction et aux taches adminis- après: chargedaffaire@gmail.com
tratives.
Age: 25-30 ans
Date limite des dépôts
Profil: des candidatures: 10 mai 2008
- Minimum Bac+4;
LA SEMAINE AFRICAINE
REMERCIEMENTS
Bd. Lyautey (en face du CHU)
B.P. 2080 - BRAZZAVILLE
Direction - Tel: (242) 668.24.72 / 678.76.94
Journal édité par la Commission épiscopale des moyens de
communication sociale.
Président:
Mgr Jean GARDIN
Préfet apostolique
de la Likouala
Vice-président:
Mgr Anatole MILANDOU,
Archevêque de Brazzaville
Directeur de Publication:
Joachim MBANZA
Secrétaire de rédaction
Véran Carrhol YANGA
Tel: (242) 668.24.72
Saisie&Montage (PAO):
Atelier La Semaine
Africaine
Service Commercial:
Brazzaville:
Tél. 666.39.69/500.77.76
Radio Magnificat «La joie de ceux
qui (s)’aiment!» : S.O.S.
Radio Magnificat, la radio catholique émettant de 6h 00 à 18
h 00 sur 93.7 FM, serait très heureuse de recevoir toute aide
financière et / ou matérielle susceptible de garantir sa survie et
la promotion de son action religieuse, sociale et culturelle.
Que la Parole de Dieu soit annoncée efficacement, en vue de
l’édification et du salut de notre pays, le Congo !
D’avance merci au Nom du Seigneur Jésus-Christ ! (… Et
Dieu vous comblera de toutes sortes de grâces» (2 Corinthiens 9, 6-8).
Nos Contacts: Tel: 531 12 60 – 543 12 30 – 952 17 68
E-mail: radio.magnificat@yahoo.fr
Radio Magnificat est située dans l’enceinte du Centre
Interdiocésain des Œuvres (CIO), près du CHU, derrière
l’Ambassade de Chine, entrée impasse
Lycée Chaminade.
Radio Magnificat: CCP. Maison Libermann 1 821 85 T La
Source
Ou MUCODEC 239 N° 19464 – 41219 EPA
Pauline, notre sœur,
- Tu étais venue dans notre
monde le 24 juillet 1954 et
KIZABOULOU était ton
nom - Tu as défendu avec nous
la cause des enfants meurtris par la vie et les guerres
- Tu as été avec nous à
TALITHA KOUM, «Enfant,
lève-toi»; Mc; 5, 41
- Tu as quitté cette terre le 8
février 2008
- Aujourd’hui, que le Seigneur Jésus te reçoive dans
son Royaume
-Aujourd’hui:
· tes chers enfants,
· les enfants de TALITHA
KOUM
· les encadreurs
te disent: «BELLE ETERNITE»
et TALITHA KOUM Ministère de la Santé, des Affaires sociales et de la Famille
COMMUNIQUE
Le Comité de Coordination Nationale des projets financés par le
Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme demande à la société civile, aux secteurs privé et public de
bien vouloir soumettre des projets dans les domaines précités.
Ces propositions seront examinées en toute transparence par le
CCN, puis transmises au Fonds mondial, au plus tard, le 1er juillet
2008.
Pour être jugés recevables, les projets doivent obéir aux critères
suivants:
- la conformité du Comité de Coordination Nationale avec la sélection transparente de ses membres;
- la sollicitation et l’examen transparents des propositions avec,
éventuellement, des sous-projets initiés par des partenaires;
- la sélection transparente et documentée avec des critères raisonnablement compétitifs des bénéficiaires principaux;
- la contribution d’un grand nombre d’acteurs dans l’élaboration
des projets;
- la mise en place d’une politique de gestion des conflits d’intérêts;
- la connaissance des questions transversales, notamment les
questions relatives au genre, au renforcement du système de santé
et à la planification multisectorielle.
Pour toutes informations complémentaires,
veuillez-nous contactez aux numéros suivants:
538 82 44; 558 62 21.
LA SEMAINE AFRICAINE N° 2790 du Vendredi 9 Mai 2008 - PAGE 16
CULTURE
Première édition du Grand prix des arts
Gothène, Extra Musica,
Mouanga Nkodia...lauréats
Samedi 26 avril 2008, la salle des congrès du palais du parlement de Brazzaville a vibré au rythme
de la cérémonie de remise des prix aux lauréats
de la première édition du Grand prix des arts. Une
nouvelle trouvaille de Henri Germain Yombo, l’actuel commissaire général du Fespam (Festival
panafricain de musique). La cérémonie, très riche en couleurs, était placée sous le patronage
du ministre de la culture et des arts, Jean-Claude
Gakosso. Elle s’est déroulée en présence de plusieurs hôtes de marque, parmi lesquels Mme
Claudia Lemboumba Sassou Nguesso, conseiller
à la communication et aux relations publiques du
chef de l’Etat, le consul du Mali au Congo, M. Traoré, et son épouse.
L
e Grand prix des arts récompensera, désormais, chaque année, les
artistes dans leur diversité:
peintres, écrivains, sculpteurs, musiciens, etc. Ainsi,
la première édition a mis à
l’honneur trois artistes, deux
groupes et une individualité.
Il s’agit de:
- Grand prix sculpture: Bernard Mouanga Nkodia, actuel
directeur de la galerie centrale de l’Uneac (Union nationale
des écrivains et artistes congolais) ;
- Grand prix peinture: Marcel
Gotène;
- Grand prix art dramatique:
Troupe nationale de Théâtre;
- Grand prix littérature: Léopold Pindy Mamonsono;
- Grand prix promotion culturelle: Gervais Hugues Ondaye;
- Grand prix musique moderne: Orchestre Extra Musica
Zangul.
Chaque récipiendaire a reçu
une statue, un bouquet de
fleurs et une enveloppe, dont
le montant n’a pas été révélé.
Outre la remise des prix, la
première édition du Grand
prix des arts a été marquée
par le concert fort réussi que
la célèbre chanteuse chrétienne congolaise (RDC) L’Or
Mbongo, a donné avec son
groupe «La Mano di Dio».
Oupta, la chanteuse à la voix
envoûtante du groupe brazzavillois Lang’i, et l’artiste comédien Julien Bissila ont,
aussi, confirmé tout le bien
qu’on dit d’eux.
Henri Germain Yombo et Jean-Claude Gakosso (au milieu), pendant la cérémonie.
Pascal BIOZI KIMINOU
Le ministre de la culture et des arts (2ème de la g. vers la dr.) aux
côtés des membres d’Extra Musica.
Mémorial Pierre Savorgnan De Brazza
Le Dictionnaire vili-français
a été présenté au public
Joseph Tchiamas, François Soumbou, Gabriel
Blaise Makosso, Alexandre Makosso, Joseph
Siama, Jean Paul Serge Pangou, et Simão
Mamboma (linguiste du Cabinda). Tels sont les
six chercheurs, tous sexagénaires, qui viennent
de publier le Dictionnaire vili-français. Avec le
concours de l’I.la.lo.k (Institut des langues locales au Kouilou). Le nouvel ouvrage a été présenté, officiellement, au public, au cours d’une
cérémonie qui a eu lieu, le 17 avril 2008, au Mémorial Pierre Savorgnan De Brazza, à Brazzaville.
C’était en présence de plusieurs hommes de lettres et de culture, parmi lesquels le ministre
d’Etat, ministre des hydrocarbures, l’écrivain
Jean-Baptiste Tati Loutard; Mme Yvette Lucie
Lebondzo, directrice générale de la culture et des
arts; Mme Bélinda Ayessa, directrice générale du
Mémorial Pierre Savorgnan De Brazza.
P
ublié aux Editions
L’Harmattan, en France, le Dictionnaire vilifrançais comprend 232 pages. Il a fallu cinq années, à
ses auteurs, pour le mettre
au point.
En concevant cet ouvrage,
les auteurs ont visé comme
objectif: d’implanter le vili
dans ce qui constitue sa
substance linguistique et de
dégager son identité de langue. «Sa visée principale est
de contribuer à une meilleure connaissance de cette
langue eu égard à son effritement et à celui de support
et la culture», a indiqué l’un
des auteurs de l’ouvrage, qui
a, ensuite, précisé que: «la
langue vili est l’une des lan-
gues de notre pays, le Congo, les plus menacées dans
son intégrité. Il n’y a qu’à entendre les conversations, notamment d’une jeunesse qui
a rompu les liens avec les valeurs d’une culture traditionnelle pour s’en rendre compte».
Il va sans dire que la tâche
n’a pas été facile, pour les
auteurs, d’aboutir, à la rédaction de cet ouvrage. D’où leur
recours à d’autres compétences extérieures, pour le
parfaire. «L’idée du dictionnaire vili-français qui a germé dans quelques esprits a,
finalement, rencontré l’assentiment du grand nombre,
parmi les locuteurs du vili et
ceux des langues voisines
La couverture du livre
L’institut des langues locales au Kouilou prône l’enseignement des langues dans
l’espace Loango, en particulier, le vili, pour permettre la
réhabilitation du patrimoine
culturel ainsi dévalorisé.
Le vili est la langue de la communauté qui vit sur la bande
côtière du Congo-Brazzaville
dans le département du Kouilou. La communauté vili est
la principale héritière du
royaume Loango.
Disponible en librairie, le Dictionnaire vili-français est
vendu à 22 euros.
Dictionnaire vili-français;
Editions L’Harmattan, Paris
Une vue des auteurs de l’ouvrage.
que sont les Yombé, les
loumbou et les locotchi», a
dit Marcel Poaty.
(France); 232 pages; 22
euros.
Pascal NGALIBO-YALA
Journée internationale du livre
La ville de Ouesso
n’a pas été en marge
de l’événement
Vendredi 25 avril 2008, la salle de conférence de la préfecture
de la Sangha a servi de cadre à la célébration de la Journée
internationale du livre. La cérémonie était placée sous le patronage du préfet de la Sangha, Adolphe Elemba. Elle s’est
déroulée en présence de M. Alain Oyandzi, directeur départemental de la culture et des arts de la Sangha, des chefs d’établissements et des élèves de la commune de Ouesso.
La cérémonie a été marquée
par des exposés-débats, qui
ont porté sur quatre thèmes:
«Lire les livres, pour qui et
pourquoi ?», développé par
Mme Patriciat Ngolla, professeur certifiée de lycée; «Les
différentes sortes de livres»,
par M. Serge Gandou, professeur certifié des lycée; «Comment et où doit-on lire les livres?», par Alain Oyandzi; et,
enfin, «Les écrivains congolais et leurs œuvres», par Richard Koumou, professeur
certifié de lycée.
Après ces exposés-débats,
qui ont suscité un grand intérêt, les participants ont Alain Oyandzi
passé en revue les ouvrages exposés, comme: «L’Anthologie
de la littérature congolaise d’expression française» de JeanBaptiste Tati-Loutard; «Le pleurer-rire» d’Henri Lopes; «Sur
la braise» d’Henri Djombo; et «Une saison au Congo» du
célébrissime écrivain et poète martiniquais Aimé Césaire, rappelé à Dieu, il y a quelques jours. D’ailleurs, avant de dégager
les objectifs visés par cette journée, M. Alain Oyandzi a fait
observer une minute de silence en mémoire du chantre de la
Négritude. «Il s’agit de redonner la valeur à cet outil qui, de
nos jours, est menacé de disparition et de désintéressement,
au profit des nouvelles technologies de l’information, tels
que l’Internet, la télévision, et la radio». En ce qui concerne le
département de la Sangha, il s’agit d’inciter le public jeune et
adulte à la lecture des livres, car selon Charles Montesquieu,
les lettres nourrissent l’âme», a-t-il dit.
Avant de clore son propos, M. Alain Oyandzi a adressé ses vifs
remerciements à M. Adolphe Elemba, pour son implication
personnelle dans la réussite de la célébration de cette journée.
Le préfet de la Sangha, quant à lui, s’est dit ému, parce que le
problème du livre est toujours au centre de sa vie. «On ne peut
pas réussir le développement avec un peuple
analphabète. L’ignorance est un facteur du sous-développement», a-t-il affirmé. Lui qui caresse le rêve de construire une
bibliothèque départementale de la Sangha. Un rêve qu’il avait
dévoilé au directeur départemental de la culture et des arts de
la Sangha, lors de sa première visite après son intronisation.
M. Adolphe Lemba s’est dit, aussi, très touché par la disparition d’Aimé Césaire. D’ailleurs, il a souhaité organiser une conférence-débat sur son chef-d’oeuvre: «Cahier d’un retour au
pays natal». Une manière pour, lui, de rendre un vibrant hommage à ce grand nom de la littérature francophone.
VICTOR GUEMBELA
Correspondant à Ouesso
Pointe-Noire
Eric Dibas Franck présente son
roman: «Peine perdue»
C’est ce vendredi 9 mai 2008, qu’a
lieu, à Pointe-Noire, la présentation officielle au public du coup
d’essai romanesque d’Eric Dibas
Franck, paru il y a quelques mois,
aux Editions Elzévir, à Paris, en
France. La cérémonie est placée
sous le patronage du ministre des
transports maritimes et de la marine marchande, Martin Parfait
Aimé Coussoud Mavoungou. Elle
connaît la participation de plusieurs hommes de lettres et de
culture congolais et étrangers.
C’est à Alpha-Noël Malonga, maître de conférence à la Faculté des
lettres et des sciences humaines
Eric Dibas Franck
de l’Université Marien Ngouabi,
et Frédéric Pambou, directeur général de l’Agence nationale de l’artisanat et ancien directeur général de la culture, qu’échoit la mission de
faire la critique littéraire de cet ouvrage de 339 pages, dont la trame de
l’histoire se déroule dans deux villes congolaises, en l’occurrence
Mavula, et Ndjindji.
Vendredi 2 mai dernier, Eric Dibas Franck a présenté son nouveau livre
à la télévision 3A Télésud, à Paris, au cours de l’émission «Entre
nous» qu’anime Michel Biongolo.
LA SEMAINE AFRICAINE N° 2790 du Vendredi 9 Mai 2008 - PAGE 17
ANNONCES
CONSEIL NATIONAL DE LUTTE CONTRE LE SIDA
SECRETARIAT EXECUTIF PERMANENT
B.P: 2459; Brazzaville; Tel.: (242) 551 85 95
E-mail: sep_cnlscongo@yahoo.fr
PROJET DE LUTTE CONTRE LE VIH/SIDA ET DE SANTE
Financement Association Internationale de Développement (Don H 082 COB)
Brazzaville, le 30 avril 2008
AVIS DE MANIFESTATION D’INTERET
N°SCI 24/30-04-08/PLVSS
En vue d’effectuer la revue des études VIH/SIDA/IST
de 2002 à 2007 et d’élaborer le plan stratégique national de recherche opérationnelle sur le VIH/SIDA/IST.
Pour pallier la faiblesse de la réponse nationale dans
le domaine de la recherche opérationnelle, le Secrétariat Exécutif Permanent du Conseil National de Lutte
contre le SIDA de la République du Congo (SEP/CNLS)
procède au recrutement d’un consultant national.
Titre du poste: Consultant chargé de faire la revue
des études VIH/SIDA/IST de 2002 à 2007 et d’élaborer
le plan stratégique national de recherche opérationnelle sur le VIH/SIDA/IST
Lieu d’affectation: Brazzaville, République du Congo
Durée du contrat: La durée de la consultation est de
trois mois (90 jours)
Tâches et Activités du consultant:
Sous la supervision de la Secrétaire Exécutive Permanent du CNLS, le consultant national aura pour mission de:
i) Faire une revue documentaire de toutes les études
portant sur le VIH/SIDA/IST réalisées durant la période
allant de Janvier 2002 à Décembre 2007;
ii) Etablir la liste des structures ayant conduit les étu-
des sur le VIH/SIDA/IST, pendant la période sous revue;
iii) Etablir le profil des investigateurs, co-investigateurs
et enquêteurs ayant participé/conduit les études;
iv) Etablir la liste des structures ayant financé les différentes études axées sur le VIH/SIDA/IST, ainsi que le
budget alloué à chaque étude;
v) Identifier les axes stratégiques et domaines prioritaires de recherche axée sur le VIH/SIDA/IST; ces domaines feront l’objet d’une révision, une fois le nouveau
cadre stratégique adopté;
vi) Analyser le circuit d’approbation des protocoles de
recherche opérationnelle; vii) Proposer des canevas
standard de soumission des protocoles de recherche,
ainsi qu’une grille générique d’analyse des protocoles
de recherche opérationnelle;
Conditions de Candidature:
Le consultant devra répondre aux critères suivants:
• Etre titulaire d’un diplôme universitaire (Bac + 5 ans
au moins) en médecine, santé publique ou en sciences
sociales;
• Justifier d’une expérience professionnelle d’au moins
5 ans dans la conduite des travaux de recherche;
MINISTERE DE L’ECONOMIE, DES FINANCES ET DU BUDGET
DIRECTION GENERALE DES IMPOTS
DIRECTION DE LA CONSERVATION DES HYPOTHEQUES ET DE LA PROPRIETE FONCIERE
• Avoir publié au moins 10 articles dans les journaux
scientifiques de renommée internationale;
• Une expérience spécifique dans la pratique de l’évaluation est un plus;
• Avoir une bonne connaissance de l’outil informatique;
• Avoir une bonne capacité de rédaction et de synthèse;
• Parler couramment et écrire en Français.
Composition du dossier de candidature:
Les dossiers des candidats devront comprendre les
pièces suivantes:
1. Une demande manuscrite;
2. Une lettre de motivation;
3. Un curriculum vitae avec la liste des publications
des articles dans les journaux scientifiques de renommée;
4. Des copies certifiées conformes des diplômes;
Dépôt du dossier de candidature:
Les dossiers de candidature doivent être adressés,
au plus tard, le 22 mai 2008, à 11h00, sous pli fermé,
à l’adresse suivante, avec la mention: «Avis de manifestation d’intérêt pour le recrutement du consultant
chargé d’effectuer la revue des études VIH/SIDA/IST
de 2002 à 2007 et d’élaborer le plan stratégique national de recherche opérationnelle sur le VIH/SIDA/IST».
Conseil national de Lutte contre le SIDA/ Secrétariat
Exécutif Permanent – Attn:
Dr Marie-Francke PURUEHNCE
Rue des Anciens Enfants de Troupe (AET), non loin
du CEG NGANGA Edouard – B.P: 2459; Brazzaville
Tél.: (242) 572 11 50/663 15 59
E-mail:sep_cnlscongo@yahoo.fr
La Secrétaire Exécutive
Dr Marie Francke PURUEHNCE
ANNONCE LEGALE N°94
Suivant réquisitions reçues par la Directrice de la Conservation des Hypothèques et de la Propriété Foncière, une procédure
d’immatriculation, en vue de l’établissement des titres fonciers, est en cours. Cette procédure concerne les immeubles suivants:
N° de réquisitions
TF 2250 M/ciment
5540 du 18/10/07
5027 du 15/06/07
5025 du 15/06/07
5026 du 15/06/07
5766 du 03/01/08
6104 du 07/03/08
5616 du 23/11/07
6116 du 11/03/08
6119 du 12/03/07
6161 du 26/03/08
6163 du 26/03/08
6162 du 26/03/08
6076 du 05/03/08
6442 du 19/03/08
2882 du 05/07/05
5732 du 18/12/07
5998 du 05/02/08
5849 du 22/01/08
6128 du 17/03/08
6137 du 19/03/08
5568 du 29/10/07
6069 du 04/03/08
5454 du 26/09/07
6160 du 26/03/08
6205 du 03/04/08
Références Cadastrales
Sect.T Plles 163-163/1 et 163/2. Sup.2237,62m2
Sect.F bloc 25 Plle 5 Sup.240,00m2
Sect.BN bloc - Plle -Sup. 40,110m2
Sect. P7 suite bloc - Plle 1628 Sup. 541,00m2
Sect.C3 bloc 150 Plle 1794 bis Sup. 863,12m2
Sect. - bloc - Plle - Sup.900,00m2
Sect. BF bloc -Plles 12-13 Sup,800,00m2
Sect. P13 bloc 127 Plle 2054 Sup. 400,00m2
Sec. P1 bloc 31 Plle 6 Sup. 547,80m2
Sect. AQ bloc - Plle 3 Sup. 327,57m2
Sect. BF bloc - Plle 3 Sup. 420,56m2
Sect. BF bloc - Plle 2 Sup. 499,37m2
Sect. BF bloc - Plle 1 Sup. 559,68m2
Sect. W bloc - Plles 1 et 2 Sup. 800,00m2
Sect. AQ bloc - Plle 9 Sup.249,44m2
Sect. - bloc 2 Plle 4 Sup. 1.147,00m2
Sect. U bloc - Plle 01 Sup. 400,00m2
Sect. P16 bloc 94 Plle 04 Sup. 343,10m2
Sect. BD bloc 15 Plle 152 Sup.394,00m2
Sect. AT bloc 86 Plle 11 Sup.400,00m2
Sect. BF bloc -Plles 5 et 6 Sup. 800,00m2
Sect. AB bloc - Plles 3 et 4 Sup. 946,36m2
Sect.- bloc - Plles 12-13 Sup.800,00m2
Sect. P7 bloc - Plle 7 sup. 332,24m2
Sect. AN bloc - Plle 07 Sup. 360,00m2
Sect. P14 bloc 11 Plle 1 Sup.185,74m2
Quartiers
Zone Industrielle Mpila Ouenzé Bzv
64, rue Chaptal, Bacongo Bzv
Qtier Mbouono, Makélékélé Bzv
1628, Avnue des Trois Martyrs Moungali Bzv
1794 bis, Avnue Bouéta Mbongo Makélékélé Bzv
Qtier Ollémé,Ollombo (Dpt des Plateaux)
Qtier Jacques Opongault, Talangaï Bzv
Qtier Mazala Moukondo, Moungali Bzv
27, rue Bacongo Poto-Poto B/ville
Rue Londélakayes, la Poudrière M/gli Bzv
Qtier Makabandilou, Talangaï Bzv
Qtier Makabandilou, Talangaï Bzv
Qtier Makabandilou, Talangaï Bzv
Rue Kiama, qtier Mikalou II Talangaï Bzv
Rue Kakamoueka, la Poudrière, Moungali Bzv
Village Djiri, Ignié (Dpt du Pool)
Zone Ex-Siacic, Mpila Ouénzé, Brazzaville
Rue Bouénza N°51, Talangaï Bzv
Qtier Mantari, Nkombo Mfilou Bzv
Rue Nana Michel, Moukondo Moungali Bzv
Avne Ibaliko, qtier Massengo Mfilou
25, Ave Kimbouani Emile, Makélékélé Bzv
Qtier Moungoungui, Impfondo (Dpt Likouala)
859, rue Voula Plateaux des 15 ans Moungali
Qtier Kahounga, Mfilou Bzv
Rue Angola libre, Ouénzé Brazzaville
Au-delà d’un délai de deux (2) mois, à compter de ce jour, aucune opposition ou déclaration
à l’immatriculation ne sera plus recevable (Art. 26 de la loi 17/2000 du 30 décembre 2000 portant
régime de la Propriété Foncière).
Arr
Requérants
5
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M. SIDIKI DOUCOURE
Les Enfants MVILA
Les Enfants MALANDA YABIE et Neveux
Mme YABIE Marcelle Lucie
Les Enfants MALANDA YABIE
M. AMBENDZE Gustave
M.EBOUA-BEA Pascal
Mme MIZIDI née DIKOULA MEKOKO P.C
Mlle AYAYOS IKOUNGA Fleur Reine
M. MAVOUNGOU Godefroy
M. KOUMOUS Jean Nicolas
M. K0UMOUS Jean Nicolas
M. K0UMOUS Jean Nicolas
M. LEKOUDZOU Sangui
Mme LOUFOUA Marie Solange
M. AMONA Guy Justin
M. DZON OBOMBALY Bertrand Gildas
Mme VOUALA Marie
M.OKONDZA Fernand
M. MOUNAMOU Jean Edgard
M. BOTOKA Martin Serge
M. LOUBOULA-FOUNDOUX Christel E.
M. AKAMBO Pascal
M. NGOMA Modeste Bienvenu Junior
M. PANDI Bertrand Eric Fedheré
M. IBATA Casimir
Fait à Brazzaville, le 30 Avril 2008
La Directrice de la Conservation des Hypothèques
et de la Propriété Foncière
Regina Nicole OKANDZA YOKA
LA SEMAINE AFRICAINE N° 2790 du Vendredi 9 Mai 2008 - PAGE 18
SPORTS
Seizièmes championnats d’Afrique d’athlétisme
L’Ethiopie, hôtesse d’exception
D
u 1er au 4 mai 2008, Addis-Abéba, capitale de
l’Ethiopie, a abrité les
seizièmes
championnats
d’Afrique d’athlétisme dominés par l’Afrique du Sud. Une
première, pour l’Ethiopie qui
a une longue tradition d’athlétisme, surtout dans les
courses de fond et de demifond.
Le succès a, comme on pouvait s’y attendre, couronné
l’entreprise. Cinq jours durant, le stade national de la
capitale éthiopienne a vibré
aux exploits de ses favoris, à
l’image de Kénénisa Békélé,
qui a conservé son titre sur
5000 m. Mais, pas seulement!
Le public s’est passionné,
également, pour des disciplines aussi exotiques que
les… lancers de poids et de
disque ou de javelot. C’est
pour la première fois, semble-t-il, qu’on a vu une telle
ambiance autour d’une piste
d’athlétisme, ont affirmé certains coureurs et pas des
moindres, comme la Camerounaise Françoise Mbango,
championne olympique du triple saut.
Ces championnats ont confirmé, dans leur rôle de porteétendard, les athlètes de l’ancienne génération. Ils ont, cependant, porté des nouveaux
dieux sur les fonts baptismaux. Le lecteur le constatera, en parcourant les résultats des 38 épreuves où un
titre de champion a été attribué.
Bref, l’Afrique du Sud, comme le veut une certaine tradition qui commence à s’établir,
n’a, en rien, cédé sa suprématie. Avec 22 podiums, devant le Nigeria (19) et le Kenya
(15). Le Kenya, dont plusieurs
stars auraient refusé d’affronter le voisin éthiopien,
chez lui, termine au pied du
podium, en quatrième position.
Et le Congo Brazzaville? Nos
athlètes étaient bien à Addis
Chilier (Mau) 7,99 m. 3- Stephan Louw (Nam) 7,98 m
4x100m Hommes: 1- Afrique du
Sud- 38’’75. 2- Ghana- 40’’30.
3- Cameroun- 40’’60.
L’Ethiopien Kénenisa Békélé (n°748), vainqueur du 5000 m à Addis
Abéba
Abéba. Malheureusement,
pour eux et pour nous, ni titre ni podium. On pourrait parler de participation simplement symbolique. Toutefois,
en l’absence d’informations
précises, il est difficile d’en
percer le mystère.
Guy-Saturnin
MAHOUNGOU
Quelques résultats
Messieurs
110m Haies: 1- Hennie Kotse
(RSA) – 13’’95. 2- Samuel Okon
(Ngr) – 14’’08. 3- Nurudeen Salim (Ngr) – 14’’27.
Triple-saut: 1- Ndiss Kaba Badji (Sen) - 17,07 m. 2- Hugo Lucie Mamba Schlick (Cam)
16,92 m. 3- Tarik Bouguetaib
(Mar) 16,82 m.
Perche: 1- Mouhcine Chaouri
(Mar) 4,80 m. 2- Larbi Bourada (Alg) 4,50 m. 3- Willem
Coertzen (RSA) 4,00 m.
M arteau: 1- Chris Harmse
(R.s.a) 77,72 m. 2- Moustafa
Al Gamal (Egy) 69,70 m. 3- Ahmed Abdul Raouf (Egy) 68,15
m.
3000m steeple: 1- Richard Nateelong (Ken) - 8’31’’68. 2- Michael Kipyego (Ken) 8’32’’94.
3- Willy Komen (Ken) - 8’41’’98
400m Haies: 1- Lj Van Zyl (RSA)
- 48’’91. 2- Abderahmane Hamadi (Alg) - 49’’84. 3- Ibrahim
Abdoulaye Maiga (M li) 49’’84
800m: 1- David Rudisha (Ken)
– 1’44”20. 2- Ahmed Ismail
(Sud) - 1’45’’41. 3- Asbel Kiprop
(Ken) – 1’46”02
400m: 1- Ali Nagmeldin (Sud)
45’’64. 2- Isaac Makwala (Bot)
45’’64. 3- James Godday (Ngr)
45”77.
10.000 m: 1.Gebregziabher
Gebremariam (Eth) 28’17’’11.
2. Ebrahim Jeylan (Eth)
28’30’’66. 3. Eshetu Wondemu
(Eth) 28’56’’36.
100 m: 1. Olusoji Fasuba (Ngr)
10’’10. 2. Emedolu Uchene
(Ngr) 10’’21. 3. Hannes Dreyer
(RSA) 10’’24.
Disque: 1. Hannes Hoplez
(RSA) 56,98 m. 2. Yasser Ibrahim (Egy) 56,06 m. 3. Nabil Kiram (Mri) 52,99 m
Poids: 1. Abdu Moaty Moustafa (Egy) 18,06 m. 2. Yasser
Ibrahim (Egy) 17,39 m. 3. Janus Roberts (RSA) 16,44 m.
Decathlon: 1.Larbi Bourada
(Alg) 7574 pts. 2. Willem Coertzen (RSA) 7374 pts 3. Boualem
Lamri (Alg) 6919 pts.
Longueur: 1- Yahya Berrabah
(Mar) 8,04 m. 2- Jonathan
Division 1 de football de Brazzaville
Les Aiglons tiennent bon
L
a phase aller du championnat de Division 1 de
Brazzaville vit ses dernières péripéties. Elle a confirmé, en sa septième journée, mardi 7 et mercredi 8 mai
2008, le leadership de CARA
(14 points) et d’Inter Club (13
points). Chacun dans son
groupe. Mais, si des points
supplémentaires sont tombés dans l’escarcelle des
Aiglons, Inter Club fait du surplace.
Attardons-nous, un peu, sur
le match contre l’AS Kondzo,
qui a permis à CARA de consolider sa position dans le
groupe A. Pourtant, il a fallu
attendre quarante trois minutes de course pour que Ka-
polongo accouche du but initial des Aiglons. Deux autres
buts, aux 72e et 85e minutes,
reviennent respectivement à
Sacky (2-1) et à Christian
Nguimbi (3-1). Entre-temps,
Thyevon Ndolengot (50e), a fait
douter les Aiglons, en égalisant. Un but splendide, inscrit
d’une tête plongeante à montrer dans les écoles de football.
Quant aux Diables-Noirs,
d’une triple bouchée, ils ont
fait T.P Zala. Le junior Césaire
Ngandzé, reprenant à la «Mbono» un ballon de Mfongang
Tabo, a ouvert le chemin du
succès des siens: 1-0 (5 e ).
Nsiangani (70e ), contre son
camp, et le Camerounais Al-
e
fred Mfongang Tabo (85 ), l’ont
imité pour alourdir la marque:
3-0.
Il faut souligner la première
victoire de Patronage SainteAnne (4-0), qui a noirci la vareuse de l’AS Gendarmerie.
Auteurs des buts: Boky Okiélé (30e), Babindamana « Ndieffi» (32e) et Agabus (58 et 75e).
A Eboué, l’A.S Police a renoué
avec le succès en clouant le
bec à Club 57 Tourbillon (3-1),
tandis que Saint-Michel poursuit sa remontée, en désarmant Inter Club (2-1).
Autres résultats: J.S.T-Union
Sport Mbingui (2-2), AS
Mbako-J.S.O (1-0), F.C ComusAjax de Ouenzé (0-0)
G.M.
Le Congo condamné à payer une amende de 2000 dollars
Pour la énième fois, la Caf (Confédération africaine de football)
a sanctionné des fédérations
nationales dont les supporters
de clubs en ont trop fait, tournant en dérision ses officiels,
pendant les rencontres interclubs. Et, elle menace de les
mettre au ban de la famille
footballistique en cas de récidive.
La Fécofoot (Fédération congolaise de football) figure dans
le lot des associations nationales condamnées par la Caf.
Elle payera une amende de 2000
dollars, suite aux incidents enregistrés au Stade Municipal de
Pointe-Noire, lors du match
Diables-Noirs-F.C Enyimba (Nigeria), comptant pour le tour
préliminaire retour de la Ligue
africaine des champions. Et
pour cause. Des supporters
congolais avaient jeté des projectiles sur l’arbitre assistant.
D’autres griefs sont reprochés
à la fédération congolaise. Pour
ces raisons, le Congo a été
condamné à payer une amende
de 7000 dollars. Cependant, le
jury disciplinaire de la Caf a
décidé de dispenser la
Fécofoot d’une somme de 5000
dollars et de payer, seulement
et immédiatement, la somme de
2000 dollars. Mais, elle sera
obligée de payer les 5000 dollars restants, au cas où ce même
type d’incident se reproduit,
dans les enceintes sportives
congolaises.
Jean ZENGABIO
Dames
Hauteur: 1- Anika Smit (RSA)
-1,88 m. 2- Marcoleen Pretorius (RSA) 1,84 m. 3- Marizca
Gertenbach (RSA) 1,84 m.
1500m: 1- Gelete Burka (Eth)
4’08’’25. 2- Meskerem Assefa
(Eth) - 4’10’’40. 3- Agnes Samaria (Nam) 4’13’’91.
400m: 1- Amantle Montsho
(Bot) 49’’83. 2- Agugan Folashade (Ngr) 50’’89. 3- Racheal
Nachula (Zam) 51’’39.
100 m: 1. Damola Osayomi
(Ngr) 11’’22. 2. Vida Anim
(Gha) 11’’43. 3. Delphine Atangana (Cmr) 11’’46.
100 m haies: 1. Fatmata Fofanah (Gui) 13”10. 2.Toyin
Augustus (Ngr) 13”12. 3.Carole Kaboud Me Bam(Cmr)
13’’52.
5000 m: 1. Meslech Melkamu
(Eth) 15’49’’81. 2. Meseret Defar (Eth) 15’50’’19. 3. Grace
Momanyi (Ken) 15’50’’19.
Longueur: 1- Janice Josephs
(RSA) 6,64 m. 2- Chinazom
Amadi (Ngr) 6,31 m. 3- Patricia Soman (Civ) 6,13 m.
Marteau: 1. Marwa Hussein
(Egy) 62,26 m. 2. Florence Ezeh
(Tog) 61,26 m. 3. Funke Adeoye
(Ngr) 57,02 m.
Perche: 1. Leila Ben Youssef
(Tun) 4,00 m. 2. Nisrine Dinar
(Mar) 3,80 m. 3. Letitia Berthier (Bur) 3,70 m.
Disque: 1- Elizna Naude (RSA)
55m34. 2- Suzane Kragbe
(Civ) 49,52 m. 3- Simone Du
Toit (RSA) 47,10 m.
4x100m: 1- Nigeria 43’’79. 2Ghana- 44’’12. 3- Afrique du
Sud 44’’28.
Javelot: 1- Sunette Viljoen
(RSA) 55,17 m. 2- Lindy Agricole (Sey) 52,92 m. 3- Hanaa
Omar (Egy) 52,32 m.
10 000m: 1- Tirunesh Dibaba
(Eth) 32’49’’08. 2- Ejegayehu
Dibaba (Eth) 32’50’’36. 3Wude Ayalew (Eth) 32’55’’17.
Heptathlon:1-Patience Okoro
(Ngr) 4906 pts. 2- Florence Wasike (Ken) 4867pts. 3- Nadège
Essama Foe (Cmr) 4470 pts
Quarts de finale
aller de la Coupe
du Congo
de football
Gloire aux anciens
Les reconnaissez-vous?
Dix charmants footballeurs de Diables-Noirs, des années 50 et
60. Belle affiche. Historiques retrouvailles. Au lendemain, ce
me semble, d’une finale victorieuse de coupe, fêtée dans un
coin de Bacongo. La moitié de ces joueurs a, déjà, hélas, quitté
ce monde!
Dix joueurs. Dix virtuoses. Dieux ou rois avant l’illustrissime
Brésilien Pelé. Cinq attaquants: Clément Massengo, Lévy
Makani, Ndoudi, Loukoki, Boniface Massengo. Trois gardiens:
Mayama, Kibiassi et Mantari. Deux défenseurs: Baboutila et
Bibandzoulou. On les voit sur cette photo d’époque que nous
devons à un ami.
Assis, de gauche à droite: Robert Ndoudi «Piantoni», JeanMarie Loukoki «Kopa» (+), Boniface Massengo «Professeur»,
Joseph Mantari «Défoufou». Debout, de gauche à droite: Clément Massengo « Doktor Fû-Manchu» (+), Placide Mayama
«Vignal», Lévy Batiaka «Décos» (+), Adolphe Bibandzoulou
«Amoyen» (+), Boniface Kibiassi «Vignal», Ange Baboutila
«Fantomas».
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Samedi 10 mai 2008
A.S Kondzo-La M ancha
(Stade Massamba-Débat)
U N PAR T ENAR IAT ST RA TE GIQ UE
UN PARTENARIAT
STRATEGIQUE
Dimanche 11 mai 2008
Inter Club-Diables-Noirs
(Stade Denis Sassou
Nguesso de Dolisie)
Dimanche 11 mai 2008
Aigle Sport-Club 57 Tourbillon et A.S Mbako-F.C
Bilombé (Stade MassambaDébat)
Karaté
La troisième édition du
Challenge Denis Sassou
Nguesso, pour la paix en
Afrique centrale, se déroule
à Oyo, au moment où nous
mettons sous presse. Cinq
pays de la sous-région y
prennent part: Cameroun,
Gabon, R.C.A, R.D.Congo
et, naturellement, le Congo
Brazzaville. De même que
l’Angola, qui ne fait plus
partie de cette zone. Nous y
reviendrons.
. FR ET IN TE RNA TIO NA L
A ERIEN / MAR IT IME
. COUR R IER EXPR ES S
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LA SEMAINE AFRICAINE N° 2790 du Vendredi 9 Mai 2008 - PAGE 19