Etat des connaissances sur les interactions hydrodynamiques avec
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Etat des connaissances sur les interactions hydrodynamiques avec
T HÈME B E TAT DES CONNAIS SANCES SUR LES INTER ACTIONS HYDRODYNAMIQUES A VEC LES STRUCTURES DES OUVR AGES P RÉSIDENT : P IERRE -LOUIS V IOLLET, D IRECTEUR DES L AB ORATOIRES D ’EDF R APPORTEUR : P HILIPPE S ERGENT, C HEF DE D ÉPAR TEMENT AU CETMEF Bilan des interventions P h i l i p p e S E R G E N T, T, C E T M E F . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 1 9 Etude du débouché hydraulique d’un système de seuils en parallèles : application au cas d’un barrage mobile couplé à un seuil fixe par l’exploitation d’essais physiques dans le cadre du «programme de modernisation des barrages à manœuvre manuelles» de VNF Guy CICERO, LNHE et Vanessya LAB ORIE, CETMEF . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 121 Hauteur d’ascension d’une vague sur une digue : approches théorique, expérimentale et numérique Damien VIOLEAU, EDF R&D/LNHE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 133 Comportement hydrodynamique non-linéaire des ouvrages Jérôme BROSSARD, Université du Havre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 143 Hydraulic and Coastal structures in international perspective K r y s t i a n W. W. P I L A R C Z Y K , R W S / D u t c h P u b l i c W o r k s D p t . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 5 1 Rédaction d’un guide sur l’utilisation des enrochements dans les ouvrages hydrauliques ‘Rock Manual – 2ème édition’ Sébastien DUPRAY, CETE de Lyon, Michel FONS, SOGREAH, Michel BENOIT, LNHE-EDF Division R&D, J e a n - J a c q u e s T R I C H E T , C E T M E F, F, . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 8 3 Construction et installation de la digue de Monaco C h r i s t o p h e C O L M A R D , A n d r é T O S E L LO , S A I P E M S . A . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 191 JST 2004 117 118 JST 2004 B IL AN DES I NTERVENTIONS FLUVIAL Les essais physiques dans le domaine fluvial ont été bien représentés aux Journées avec - l’exploitation des essais hydrauliques sur seuils noyés ou dénoyés en rivière réalisés au Laboratoire National d’Hydraulique et Environnement de Chatou - les essais hydro-sédimentaires de la Compagnie Nationale du Rhône sur des ouvrages fluviaux (barrage, seuil) Des besoins ont été formulés d’avoir à disposition des formules analytiques pour les seuils, des données à échelle 1 – c.a.d in situ. Il a également été précisé que souvent, le cas le plus défavorable pour les ouvrages, ne correspond pas aux conditions de débit maximal. Des essais in-situ originaux sont réalisés en Belgique par le Laboratoire de Recherche du Ministère Wallon sur les ondes hydrauliques générées sur les Voies Navigables par la gestion des ouvrages d’art hydraulique ainsi que par le passage des bateaux. Se pose la question de mener des campagnes de mesure analogues en France. Il est indiqué que les ondes s’atténuent peu en conditions d’étiage. Les simulations numériques présentées par la l’Université de Liège montrent des nouvelles capacités de modélisation avec des données de terrain de plus en plus précises (maille de 1 m²), des capacités de calcul plus puissantes (3 millions de degrés de liberté) et de nouvelles techniques de post-traitement (Réalité Virtuelle et images de synthèse). MARITIME Les ouvrages à caissons perforés ont fait l’objet de nombreuses présentations ; ce qui démontre sans doute un renouveau d’intérêt pour ce type d’ouvrage. Les principales réalisations au Japon ont été présentées par l’Université du Havre. Les travaux de Tanger, Beyrouth, Dieppe, Nice et Monaco ont été aussi le sujet de plusieurs présentations. Les chercheurs s’aperçoivent maintenant que, si la période fondamentale est bien dissipée dans le caisson, ce phénomène s’accompagne aussi de génération d’harmoniques, et sans doute également d’ondes longues dangereuses pour les amarres des bateaux. Des recherches sont en cours pour évaluer l’intérêt d’utiliser conjointement poreux et parois perforés. Les méthodes de dimensionnement avec formule de Goda sont enfin remises en question. L’étude de la contre-jetée de Monaco est présentée par SAIPEM. Elle bénéficie d'un brevet hydraulique, le by-bop, développé par BOUYGUES OFF SHORE, devenu SAIPEM, qui consiste à découpler les effets verticaux et horizontaux de la houle. Ces travaux montrent de manière exemplaire comment de travaux de recherche universitaire peuvent déboucher rapidement sur des brevets et des applications techniques opérationnelles. SIRENHA présente des outils de conception optimale et d’aide à la décision pour le dimensionnement d’ouvrages fixes ou flottants. Les outils d’optimisation multicritères deviennent de plus en plus communs. De nouveaux outils de modélisation de la houle basés sur une approche Lagrangienne du type SPH (ou bien CFD avec méthode VOF pour la traitement de la surface libre) sont présentés. Ils sont de plus en plus utilisés pour étudier l’impact des vagues sur les structures. Une étude du Run-up avec la méthode SPH est présenté par le Laboratoire National d’Hydraulique et Environnement. Des tests préliminaires d’utilisation des modèles de Boussinesq sont aussi montrés par Principia. On constate des progrès notables pour la modélisation de la houle. Des validations sont encore nécessaires pour utiliser les modèles sur des études opérationnelles. Les temps calculs restent encore prohibitifs. Le CETMEF présente la refonte du Rock Manual dans le cadre d’une co-opération avec les anglais et néerlandais, avec pour objectif d’en faire le manuel de référence pour le dimensionnement des ouvrages en Europe et au-delà. Il est regretté que les Espagnols, compte-tenu de leurs travaux sur les ouvrages, n’aient pu être associés dès le départ du projet. K.Pilarczyk a présenté la vision des néerlandais en terme d’aménagement du territoire dans un pays soumis à de très forts risques hydrauliques. Il s’agit d’assurer une gestion du risque qui préserve habitations et activités. Sa vision du futur pour les Pays-Bas laisse deux options : monter les digues toujours plus haut ou vivre dans des maisons flottantes ou sur pilotis comme au Viet-Nam. Conclusions : Cette journée a permis de réunir chercheurs et ingénieurs. Des travaux divers ont été présentés allant de la théorie de la turbulence à la construction des ouvrages en passant par la simulation numérique, les essais physiques, les essais in-situ et guides méthodologiques. Les ingénieurs ont pu avoir un bon état de l’art de la recherche francophone (avec une forte présence belge). Les chercheurs ont pu voir de leur côté quelques applications de leurs recherches. La communauté universitaire étant réduite dans le domaine des ouvrages maritimes, il s’agit de trouver des moyens pour la renforcer, en commençant peutêtre par la rassembler comme lors de ces journées. Philippe SERGENT JST 2004 119 120 JST 2004 E TUDE DU DÉBOUCHÉ HYDR A ULIQUE D ’ UN SYSTÈME DE SEUILS EN PAR ALLÈLES : APPLICATION A U CAS D ’ UN BARR AGE MOBILE COUPLÉ À UN SEUIL FIXE PAR L’ EXPLOITATION D ’ ES SAIS PHYSIQUES DANS LE CADRE DU « PROGR AMME DE MODERNISATION DES BARR AGES À MANŒUVRE MANUELLES » DE G u y - M i c h e l C I C E R O, Laboratoire National d’Hydraulique et d’Environnement (EDF) E t Va n e s s y a L A B O R I E , Division Hydraulique et Sédimentologie Fluviales (CETMEF) vanessya-laborie@equipement.gouv.fr 1. Contexte général de l’étude Les rivières présentent le long de leur linéaire un certain nombre d’ouvrages hydrauliques aux fonctions très diverses, mais qui sont, entre autres, des singularités hydrauliques, c’est-à-dire des obstacles physiques qui perturbent l’écoulement. Parmi ces singularités, on trouve les barrages mobiles, qui permettent de réguler et de relever un plan d’eau en fonction du débit (qui varie lui-même en fonction du temps). Les barrages mobiles sont souvent constitués d’une partie mobile (vannes, clapets, aiguilles etc.) et d’une partie fixe (seuil fixe). Le seuil fixe est un ouvrage hydraulique permettant de contrôler ou de mesurer le débit s’écoulant audessus de l’ouvrage. Un déversoir contracte plus ou moins la section d’écoulement ; il peut permettre de stopper les érosions régressives (évolution de la rivière à l’aval de ponts ou de déversoir fixe digues), de stabiliser la rivière ou de relever Passe mobile la ligne d’eau. à aiguilles Ces singularités hydrauliques, nombreuses, génèrent des phénomènes particuliers, difficilement Figure 1 :un barrage à aiguilles couplé avec un déversoir fixe au barrage du Carandeau maîtrisables sans une sur l’Aisne.de Chissay sur le Cher connaissance appro- VNF fondie de leurs caractéristiques et de leurs fonctions hydrauliques précises. Les ouvrages de type barrage/écluse sont généralement composés de plusieurs passes de caractéristiques différentes (vannes, aiguilles, déversoirs) : à titre d’exemple, certains sont constitués d’une partie mobile à aiguilles combinée à une partie déversoir fixe. Le réglage du débit à l’aide d’aiguilles amovibles présente l’avantage d’une grande souplesse au niveau du contrôle des surfaces d’ouverture. Les consignes imposées en terme de retenue impliquent la manœuvre du barrage mobile. L’incidence en terme de perte de charge et donc de lignes d’eau de ces différentes configurations (barrage levé, partiellement ou complètement effacé couplé à un déversoir fixe) induisent induit des lois hydrauliques complexes, méconnues dans le cas de seuils en parallèle. Une étude paramétrique sur modèle physique, dont le but était de mieux connaître les relations entre le débit d’écoulement dans un barrage de configuration complexe et le niveau d’eau amont de celui-ci, a été commandée par le CETMEF au LNHE et réalisée en novembre 2001. Elle visait la construction d’une base de données expérimentales sur un système de seuils parallèles (barrage mobile + déversoir fixe) et à son exploitation. L’intérêt de cette étude résidait particulièrement, dans le cadre du programme de modernisation des barrages à manœuvres manuelles commandé par VNF, dans l’étude de la semi-modernisation des barrages et l’affinage des calculs au droit de ceux-ci pour déterminer l’impact de la bouchure d’une passe sur les écoulements dans les autres passes. Parallèlement à cette étude, une notice bibliographique répertoriant les différentes formules de débit rencontrées dans la littérature classique sur les seuils a été réalisée au CETMEF. Dans ce JST 2004 121 cadre, les formules usuelles concernant les seuils rectangulaires ont été recensées et exploitées pour différentes configurations expérimentales de seuils parallèles, afin notamment de déterminer la pertinence de leur utilisation dans le cadre de notre étude compte-tenu des mesures disponibles et de leurs propres incertitudes. 2. Présentation des essais physiques de la 1ère tranchedu modèle et des mesures réalisées. des essais physiques) de la largeur totale du barrage mobile ; 2- ouvertures occultées sur la moitié (configuration C des essais physiques) de la largeur totale du barrage mobile ; 3- ouvertures occultées sur les 2/3 (configuration D des essais physiques) de la largeur totale du barrage mobile. Dans les configurations A (resp. E) des essais physiques, le barrage mobile est complètement obstrué (resp. effacé). Les deux seuils ont une épaisseur de crête de 1 m. Figure 2 : schéma des configurations étudiées : système composé d’un déversoir fixe couplé à un barrage mobile de bouchure de largeur et d’excentricité variables (d’après [1]) Les essais réalisés au cours de cette campagne portent sur la mesure de la surface libre et sur les lignes de séparation des courants à l’approche des ouvertures entre le déversoir fixe et le barrage mobile, dont la matérialisation a été obtenue par injection de colorant. Ces mesures devront permettre de mieux connaître les lois régissant ces écoulements, car les formules existantes s’adaptent à des configurations simples et pour des domaines limités. Il est important de noter que, dans cette première tranche d’essais physiques, la mesure des vitesses n’a pas été retenue étant donnée la difficulté de mesure et les irrégularités turbulentes du courant à l’approche des seuils. Les paramètres variables des essais physiques sont : L’ouvrage étudié lors de la modélisation physique est positionné perpendiculairement à l’écoulement. Il se compose d’un déversoir fixe juxtaposé à un barrage à aiguilles, donc à ouvertures amovibles, de pelle inférieure à celle du déversoir. Cette configuration représente le barrage de Chissay sur le Cher à l’échelle 1/20ème. Celui-ci se compose ainsi de deux parties principales : - la configuration (A, B, C, D ou E) ; - un déversoir fixe de 35 m de large, déversoir dont la hauteur de pelle est de 2 mètres par rapport au fond amont de la rivière pour la 1ère série d’essais et de 1.5 m pour la 2nde série d’essais ; - un barrage à aiguilles de 45 m de large, juxtaposé au déversoir fixe précédent, dont l’ouverture peut être obstruée par des aiguilles amovibles. Ces aiguilles émergent de l’eau en permanence et sont bloquées dans leur partie inférieure sur un seuil dont le niveau est à 1 m du fond amont de la rivière. Trois configurations ont été testées sur ce modèle : Les paramètres à mesurer sont : 1- ouvertures occultées sur 1/3 (configuration B 122 JST 2004 - le débit (débits «nature» testés de 40 m3/s, 80 m3/s, 110 m3/s ou 150 m3/s) ; - la cote de surface libre aval imposée ; - la hauteur de pelle du déversoir (2 m pour la 1ère série d’essais et 1.5 m pour la 2nde série d’essais physiques). - le débit d’alimentation contrôlé par des débitmètres électromagnétiques, - la hauteur de la surface libre en différents points du modèle. Elle est mesurée par 14 prises de pression hydrostatique disposées sur deux lignes passant au milieu du déversoir et du barrage à aiguilles. Sur chaque ligne, les mesures sont à 120m, 80m, 40m et 20m à l’amont du barrage et à 20m, 40m et 60m à l’aval. - les profils de la surface libre selon les axes perpendiculaires (X) et parallèles (Y) aux seuils Cette mesure est faite par un système optique mobile (cf. figure ci-dessous) composé d’un laser dont le faisceau vertical tire vers l’interface à mesurer et d’une caméra dont l’objectif est muni d’un zoom. Lorsque le faisceau laser traverse une interface séparant deux milieux différents, une partie de l’énergie est réfléchie par cette interface et sa position est ainsi mesurée. Cette méthode permet de suivre en continu les fluctuations du plan d’eau sans perturber l’écoulement. Un déversoir en rivière dans des conditions hydrauliques données se caractérise par son type de crête et son régime d’écoulement. Epaisseur de crête Figure 3 : coupe longitudinale d’un déversoir avec caractérisation de l’écoulement et des paramètres géométriques du déversoir (d’après [2]) Le type de seuil, à crête épaisse ou mince, est relatif à l’écoulement au droit de l’ouvrage. Le nombre et la position des profils longitudinaux et transversaux dépendent de la configuration géométrique (figure ). En effet, plus l’épaisseur de la crête du seuil est négligeable devant la hauteur d’eau amont audessus de celui-ci, plus le seuil paraît transparent vis-à-vis de l’écoulement. Un déversoir en rivière appartient ainsi à l’une des trois catégories suivantes : seuil à crête mince, seuil à crête épaisse ou du domaine des poutrelles. Les critères qui permettent de définir le type de seuil étudié sont les suivants : - si C< H1 , alors le seuil est à crête mince ; 2 2H - si C> 1 , alors le seuil est à crête épaisse 3 H - 1 <C < 2H1 (domaine des poutrelles), le type 3 2 3. Présentation des différentes formules répertoriées et utilisées La Figure 2 ci-dessus montre que le déversoir fixe et le barrage mobile étudiés expérimentalement. Ce sont des seuils rectangulaires. C’est pourquoi les formules utilisées lors de l’exploitation et l’analyse de cette 1ère tranche d’essais physiques sont celles relatives aux déversoirs rectangulaires sans contraction latérale répertoriées dans la «notice sur les déversoirs –synthèse des lois d’écoulement au droit des seuils et des déversoirs», en cours de validation. Cette notice a pour but de décrire le fonctionnement hydraulique des singularités de type «déversoir» et de recenser l’ensemble des travaux qui leur a été consacré, formules de débit notamment, afin de faciliter la compréhension de l’utilisation de ces ouvrages, leur dimensionnement et l’évaluation de leurs impacts. de crête du seuil peut alors être épais ou mince, voire non défini. En réalité, pour cette plage de valeurs et dans le cas de seuils rectangulaires, seules les formules existantes pour les seuils minces et valables dans ce domaine d’application ont été utilisées. Régime d’écoulement Déversoir à crête mince Ecoulement noyé Ecoulement noyé en dessous Ecoulement dénoyé Déversoir à crête épaisse Ecoulement noyé Ecoulement dénoyé Tableau 1 : régimes d’écoulement suivant le type de crête du déversoir (d’après [2]) L’écoulement réagit de manière différente suivant le type de crête de l’ouvrage défini dans l’étape précédente. Le Tableau 1 ci-contre récapitule les différents régimes d’écoulement existants pour les deux types de déversoir (crête épaisse et crête mince). JST 2004 123 Un écoulement est dit «dénoyé» lorsque le niveau d’eau amont est indépendant du niveau d’eau aval. L’écoulement est fluvial à l’amont du seuil, passe en régime torrentiel au droit de l’ouvrage et se raccorde à l’écoulement fluvial en aval soit par un ressaut en dissipant l’énergie par turbulence avec des instabilités à la surface, soit en chute libre. Un écoulement est dit «noyé» lorsque le niveau d’eau aval influence le niveau d’eau amont. A débit constant, l’écoulement reste fluvial d’amont en aval, même au passage du seuil. Il se produit une surélévation en amont du seuil au-dessus de la hauteur normale (exhaussement), puis une accélération au droit du seuil, traduit par un abaissement de la ligne d’eau. Déversoir Ecoulement noyé Formules existantes pour les seuils rectangulaires sans contraction latérale Il a été choisi dans l’étude du système parallèle (barrage mobile + déversoir fixe) de n’exploiter que les formules existantes pour des seuils rectangulaires sans prendre en compte : 1°) la contraction latérale de chacun des écoulements perturbé par la présence de l’autre, ce malgré l’influence largement présumée du phénomène. Les formules relatives aux seuils rectangulaires avec contraction latérale ne sont ici pas adaptées. 2°) la contraction de l’écoulement transitant par le barrage mobile liée à la bouchure et au Z2 < Zseuil ou [ h2 >ö avec ö∈ 2 ; 0,82 à crête épaisse h1 3 avec Z2 > Zseuil à crête mince Z2 > Zseuil Ecoulement noyé en dessous Ecoulement dénoyé ] [ h2 <ö avec ö∈ 2 ; 0,82 3 h1 ] avec Z2 > Zseuil (N.B : en réalité ces 2 conditions sont mathématiquement identiques) Z2 < Zseuil et h1 < h2 Z2 < Zseuil et h1 > h2 Où Z2, Z1 et Zseuil sont respectivement les cotes des surfaces libres amont, aval et de la crête du seuil Tableau 2 : détermination du type d’écoulement pour les deux types de crête (d’après [2]) Le Tableau 2 ci-dessus répertorie les critères de détermination du régime d’écoulement pour les deux types de seuil (seuil épais et seuil mince). Finalement, dans le cadre de l’analyse des résultats de cette 1ère tranche d’essais physiques, certains paramètres, tels que la crête ou la pelle du déversoir (barrage mobile ou seuil fixe), peuvent être qualifiés de «pseudo-invariants». En effet, le rapport de la hauteur d’eau amont sur l’épaisseur «géométrique» de crête du déversoir définit l’épaisseur «hydraulique», c’est-à-dire mince, épaisse, ou du domaine des poutrelles, du déversoir ; de même, les rapports des hauteurs d’eau amont et aval et de la hauteur de pelle déterminent le caractère de l’écoulement (noyé ou dénoyé). Ainsi, pour une même épaisseur «géométrique» de crête du seuil, l’épaisseur «hydraulique» variera en fonction de l’écoulement (débit, cote aval imposée). 124 JST 2004 positionnement de celle-ci. Il aurait alors fallu choisir la largeur de référence de l’écoulement (la largeur totale de la rivière ou la largeur totale du barrage mobile). L’une des implications de ces choix réside dans l’interprétation des écarts qui seront observés entre les résultats théoriques et les résultats expérimentaux, puisque l’un des facteurs de correction à apporter aux formules existantes de seuils sans contraction latérale sera lié à la fois à l’excentricité de la bouchure qu’on néglige par ce biais et à la contraction des écoulements transitant par le barrage mobile ou le déversoir fixe. Le tableau 3 rassemble l’ensemble des formules et abaques disponibles pour les seuils rectangulaires épais, ainsi que, pour les seuils minces, celles de Kindsvater et Carter pour le régime dénoyé et Brater et King pour le régime noyé. Les formules de Bazin, de la SIA et de Rehbock en régime dénoyé pour les seuils minces ont également été exploitées dans le Tableau 3 : formules et abaques recensées pour les seuils rectangulaires sans contraction latérale (d’après [2]) JST 2004 125 cadre de cette étude et fournissent des résultats sensiblement identiques à ceux de Kindsvater et Carter dans leurs champs d’application respectifs. B5-B6 ; D4-D5-D6 ; E2) utilisent la même combinaison de formule (épais noyé pour le barrage mobile avec h1/(h1+p)>0.35 et épais noyé avec h1/(h1+p)<0.35 pour le seuil fixe) dont il s’agira d’évaluer la validité. On s’aperçoit ainsi (cf. Figure 7) que les paramètres adimensionnels h1/C et h2/C permettent de déterminer le caractère mince, épais ou du domaine des poutrelles d’un déversoir. Les formules et abaques du Tableau 3 ci-dessus permettent alors de déterminer le caractère noyé ou dénoyé de l’écoulement. Il faut noter que pour les seuils épais, le paramètre adimensionnel (h1/(h1+p)) permet de déterminer le couple (h1/C ;h2/C) Figure 7 : détermination du caractère mince ou épais, puis noyé ou dénoyé d’un seuil fixe dans l’espace (h1/C : h2/C) limite entre l’écoulement noyé et dénoyé ; ce qui explique la présence de courbes limites noyé/dénoyé différentes selon la pelle du déversoir considéré (1.0 m pour le barrage et 2.0 m pour le seuil fixe dans la 1ère série d’essais ; 1.0 m pour le barrage et 1.5 m pour le seuil fixe dans la 2nde série d’essais). Sur la figure cidessous, ainsi que Figure 8 : zoom sur le positionnement de la 1ère tranche d’essais physiques dans l’espace (h1/C ;h2/C) sur la Figure 8, les essais physiques de cette 1ère tranche ont 4. Méthodologie appliquée au système également été positionnés. L’intérêt de cette (déversoir fixe+barrage mobile) représentation réside dans l’identification des La programmation en fortran de l’ensemble des différentes combinaisons de formules liées aux couples (épaisseur de crête ; régime d’écoulement ; formules et des abaques citées au paragraphe ennoiement) des deux seuils mis en parallèle. Ainsi, précédent a permis de décliner le tableau ci-dessus pour la pelle de 1.5 m, les essais (C4-C5-C6 ; B4- pour un système de seuils parallèles composé d’un 126 JST 2004 barrage mobile et d’un déversoir fixe dont les données géométriques sont fournies au programme de calcul. Les données d’entrée sont ainsi : - le nombre de déversoirs mis en parallèle (2 dans cette étude) ; - la cote du fond en amont du système de seuils en parallèle ; - la consigne de cote de surface libre aval ; - le débit amont imposé à l’entrée du système au cas où l’on désire obtenir la cote amont de la surface libre correspondante à une précision donnée la cote amont de la surface libre correspondante ; - les pelles amont, largeurs et épaisseurs de crête respectives du barrage mobile et du déversoir fixe (dans le cas d’un système composé de deux seuils parallèles). couplé à un déversoir fixe de pelle 2.0 m (1ère série d’essais) toujours à crête épaisse et en régime d’écoulement dénoyé dans la gamme de débits représentée. Il est important de noter la noncontinuité (correspondant aux limites d’application des formules) entre les formules faisant passer d’un seuil épais en régime noyé à un seuil mince en régime noyé ! Application à l’exploitation des 2 séries d’essais physiques La démarche du programme de calcul est la suivante : pour une configuration donnée (bouchure, débit et cote de surface libre aval imposés), on balaie les cotes de surface libre amont depuis la cote de la crête du déversoir le plus bas (ici toujours le barrage mobile) jusqu’à une cote maximale correspondant à la limite d’application des formules de seuil mince soit une hauteur d’eau amont h1 de 2.5*C. Pour chaque cote amont, on enchaîne les étapes suivantes pour chaque seuil en parallèle : - détermination de la crête du seuil (mince ou épaisse) ; - selon le type de crête, détermination de la limite entre les régimes d’écoulement noyé et dénoyé pour le seuil, ce qui permet la détermination du caractère noyé ou dénoyé de l’écoulement au-dessus du seuil ; - utilisation de la formule appropriée (déterminée à l’aide du Tableau 3) pour déterminer le débit en écoulement dénoyé transitant au-dessus du seuil considéré ; Figure 9 : diagramme de fonctionnement «empirique» obtenu par le code de calcul pour la configuration d’essais physiques D pour une cote aval imposée à 56.52 m et une pelle de déversoir fixe de 2.0 m. Le programme de calcul fournit alors le diagramme de fonctionnement du système de seuils parallèles, à savoir la cote de surface libre amont correspondant à un débit total amont, pour une consigne de cote de surface libre imposée à l’aval. Le programme de calcul permet également de déterminer la répartition «théorique» des débits entre le déversoir fixe et le barrage mobile ; il indique, par ailleurs, le type d’épaisseur de crête de chaque seuil et son régime d’écoulement. La Figure 9 ci-dessus montre un exemple de diagramme de fonctionnement obtenu à l’aide du programme de calcul pour un barrage mobile aux 2/3 ouvert (configuration D des essais physiques) - si le régime d’écoulement est noyé, détermination du coefficient d’ennoiement. On obtient alors le débit «théorique» (obtenu à l’aide des formules empiriques) au-dessus du seuil considéré. Une fois les deux débits transitant au-dessus de chacun des seuils déterminés pour une cote amont donnée, le débit total «théorique», qui est aussi le débit d’entrée dans le canal, peut être calculé. Pour un débit d’entrée donné (correspondant à un essai physique donné), la cote amont «théorique» du système (barrage mobile + déversoir fixe) peut ainsi être facilement déterminée. De la même manière, à partir de la cote amont mesurée expérimentalement, il est possible de déterminer le débit total amont «théorique» et de le comparer avec le débit effectivement imposé dans le dispositif expérimental. JST 2004 127 5. Exploitation des essais physiques La démarche ci-dessus a été appliquée pour chaque série d’essais physiques, afin de tester la validité des formules «théorique» dans le cas d’un système de seuils en parallèle. La Figure 10 représente pour chaque essai physique les courbes de fonctionnement «théoriques» associées à la configuration de l’essai et aux conditions hydrauliques qui lui sont appliquées, ainsi que les résultats expérimentaux. Figure 10 : exploitation des 2 séries d’essais physiques : pour une pelle de déversoir fixe de 1.5 m (en haut) et pour une pelle de déversoir fixe de 2.0 m (en bas) 128 JST 2004 La Figure 10 permet de visualiser rapidement, pour chaque essai physique, d’une part, pour une cote amont, le débit total «théorique» correspondant et donc son écart avec le débit réellement imposé à l’amont du dispositif expérimental, d’autre part, l’erreur sur la cote de surface libre amont que l’on commettrait si, à partir de la connaissance du débit de la rivière, était prédit le niveau de la rivière correspondant. Selon la série d’essais physiques considérée (pelle de déversoir fixe de 1.5 m ou pelle de déversoir fixe de 2.0 m), les résultats sont mitigés différents. De manière globale sur les deux séries d’essais physiques (correspondant respectivement à des pelles de déversoir fixe de 1.5 m et 2.0 m), les Figure 10 et Figure 11 montrent une répartition des erreurs relatives sur le débit total «théorique» calculé (en rouge sur la figure ci-dessus) comprise entre 0 et 10 % pour plus des 3/4 des essais physiques, ce qui correspond à une erreur largement acceptable en terme d’exploitation. Pour moins d’1/4 des essais physiques, l’erreur sur les débits est comprise entre 10 % et 20 %. Les deux séries d’essais ne sont pas égales devant les erreursprésentent pas la même distribution d’erreurs, que ce soit en termes de perte de charge ou de débit. Ainsi, les Figure 10 et Figure 11 montrent que les erreurs de la «théorie» par rapport à l’expérience, pour la série d’essais utilisant un barrage mobile couplé à un déversoir fixe de pelle égale à 2.0 m, à la fois en termes de débit et de perte de charge sont très faibles (rectangles rouges pour les débits JST 2004 129 Figure 11 : comparaison entre la théorie et l’expérience par l’estimation des erreurs en cm sur la perte de charge totale du système (en bleu sur le graphe) et l’erreur relative sur le débit total (en rouge sur le graphe) pour les 2 séries d’essais physiques (puces rectangles pour la pelle de 2.0 m (en haut) et puces en triangles pour la pelle de 1.5 m (en bas)) et bleus pour les pertes de charge sur la figure cidessus), compte tenu des incertitudes inhérentes à la mesure. L’erreur de 20 % sur le débit total n’est franchie que pour l’essai D6 et celle de 10 % seulement pour les essais B8 et B9. Concernant les erreurs sur la perte de charge, elles sont inférieures à 4 cm sauf pour les essais B8, B9 et A2. La série d’essais utilisant un barrage mobile couplé à un déversoir fixe de pelle égale à 1.5 m fournit des résultats de comparaison entre «théorie» et expérience moins satisfaisants à double titre. D’une part, l’erreur sur la perte de charge est souvent supérieure à 5 cm, même si elle reste inférieure à 9 cm et l’erreur sur les débits pour la majorité des essais de cette série est comprise entre 10 % et 20 %. D’autre part, une comparaison sur les débits «théoriques» obtenus pour chaque essai 130 JST 2004 a été effectuée entre la formule classique d’un déversoir épais dénoyé (coefficient de débit de 0.385) et les formules empiriques recensées dans le 3- Présentation des différentes formules répertoriées et utilisées. L’analyse de ces résultats montre que les résultats des formules empiriques sont systématiquement les meilleurs pour une pelle de 2.0 m, alors qu’ils ne sont généralement meilleurs que dans 1/3 des configurations d’essais physiques pour une pelle de déversoir fixe égale à 1.5 m. L’analyse des coefficients de débit expérimentaux devra permettre d’en déterminer la raison. Outre un facteur lié à l’excentricité de la bouchure (dont l’influence n’apparaît pour l’instant pas très significative) et la contraction latérale de l’écoulement, la modification des formules empiriques devra donc également et surtout faire intervenir un facteur prenant en compte la hauteur de pelle des seuils constituant le système en parallèle. 6. Conclusions et perspectives Ces deux séries d’essais physiques ne constituent qu’une 1ère tranche d‘essais, livrée en décembre 2001 par le LNHE, dont l’exploitation a permis de définir une 2ème tranche d’essais complémentaires pour finaliser l’étude paramétrique sur modèle physique. L’exploitation de cette 1ère tranche d’essais a, ainsi, permis de déterminer les configurations complémentaires d’essais physiques à réaliser ; en effet, compte-tenu de la diversité des configurations déjà étudiées, le nombre de paramètres hydrauliques en commun n’a pas encore permis de dégager de loi hydraulique généralisable. Sur cette base, le 1er modèle réduit ayant été détruit, un 2nd modèle a été reconstruit au LNHE et est en phase de calage sur quelques configurations de la 1ère tranche d’essais ; il est, en effet, important pour la validité des comparaisons des résultats des modèles entre eux de s’assurer de la cohérence des résultats des essais physiques entre les deux tranches d’essais successives. Par ailleurs, si cette 2ème tranche d’essais physiques pouvait bénéficiera normalement de mesures de vitesses, ce qui permettra a priori la mise en place plus approfondie et moins incertaine de lois de répartition de débit serait a priori possible. Un certain nombre deLes perspectives s’ouvriront alors s’élargiront une fois les essais physiques de 2ème tranche, ciblés par rapport à l’exploitation de la 1ère tranche, réalisés. Ainsi, pour les essais physiques dont les résultats présentent des écarts importants entre la «théorie» et la pratique et si la 2ème tranche d’essais confirme cette tendance, il s’agira de déterminer exactement les formules et les combinaisons de formules utilisées pour chaque pelle afin d’ introduire des termes correctifs à valider pour la mise en place de nouvelles lois de seuil. Pour les essais dont les résultats des formules empiriques sont meilleurs que la formule classique en débit, mais dont l’erreur sur le débit reste tout de même de l’ordre de 10 à 20 %, et bons en cotequi présentent des erreurs en perte de charge acceptables compte-tenu des objectifs d’exploitation, il s’agira d’étudier les lignes de séparation des écoulements respectifs du barrage mobile et du déversoir fixe afin de voir l’influence à la fois de la contraction de l’écoulement et des zones d’interaction des deux écoulements. Bibliographie [1] rapport HP – P75/068/A «écoulements autour des ouvrages en rivières – base de données expérimentales sur les seuils à aiguilles» (J. ALLILAIRE – F. VINET) de novembre 2001. [2] «notice sur les déversoirs – tome 1 - synthèse des lois d’écoulement au droit des seuils et des déversoirs», CETMEF, 2004 JST 2004 131 132 JST 2004 H A UTEUR D ’ ASCENSION D ’ UNE V AGUE SUR UNE DIGUE : APPROCHES THÉORIQUE , EXPÉRIMENT ALE ET NUMÉRIQUE D. VIOLEAU EDF R&D / LNHE 6 q u a i W a t i e r, 7 8 4 0 0 C h a t o u , France tel. +33 1 30 87 78 31 fax. +33 1 30 87 80 86 damien.violeau@edf.fr Résumé La hauteur d’ascension (runup) d’une vague sur une digue est un paramètre important pour le dimensionnement des ouvrages littoraux. Parmi les formules empiriques disponibles pour son estimation, pour la plupart calibrées sur des essais concernant des digues à enrochements, peu semblent prendre en compte de manière rigoureuse l’influence de la rugosité du parement de la digue. Les prédictions de runup se trouvent ainsi souvent sous-estimées si la digue réelle est couverte d’un parement plus lisse. Afin de pallier cette lacune, des développements théoriques sont proposés ici, validés de manière satisfaisante par des essais sur modèle réduit. Une approche numérique est également présentée pour proposer des pistes de recherches ultérieures. INTRODUCTION Le dimensionnement des digues et protections côtières nécessite une bonne connaissance du runup et des volumes de franchissement dus aux vagues. La complexité de ces phénomènes incite souvent à se contenter d’expériences pour évaluer des formules de dimensionnement opérationnelles. La plupart de ces formules, fondées sur la notion d’«indice de déferlement», se montrent insuffisantes pour rendre compte de tous les phénomènes mis en jeu. En particulier, la rugosité du parement de la digue est un paramètre souvent oublié ou considéré de manière approximative par l’intermédiaire de coefficients correcteurs à la signification imprécise ; il s’agit pourtant d’un paramètre essentiel pour le sujet qui nous occupe ici. prenant en compte la rugosité du parement. Cette formule est ensuite confrontée à des expériences afin d’en vérifier la valeur (Violeau, 2003). On présente enfin une approche numérique lagrangienne, fondée sur la méthode numérique SPH, qui devrait permettre à terme d’étudier précisément ces phénomènes en évitant, autant que possible, le recours à des modèles réduits plus lourds à mettre en oeuvre. 1. Considérations théoriques 1.1 Analyse dimensionnelle On considère le cas d’une série de vagues monochromatiques en incidence normale sur une digue simple dont le parement fait un angle θ avec l’horizontale. On fait d’autre part l’hypothèse que la rugosité dudit parement peut être entièrement décrite par la taille ζ de ses constituants (voir figure 1). Les quantités dimensionnelles intervenant ici sont donc ζ, θ, R (le runup), ainsi que la hauteur H et la période T des vagues. Il est également possible de considérer la vitesse phase des vagues en pied de digue C en lieu et place de T. Une hypothèse essentielle dans la suite est que la profondeur d’eau d en pied de digue n’influence pas explicitement le runup ; elle modifie cependant la longueur d’onde des vagues au pied de l’ouvrage, si bien que l’influence de d est implicitement prise en compte par l’intermédiaire de C. Pour des raisons de dimensions, la densité de l’eau ne peut affecter R, pas plus que la viscosité moléculaire si l’écoulement est assez turbulent (grand nombre de Reynolds), ce qui est certainement le cas sur un parement assez rugueux. On doit donc rechercher R sous la forme générale R* = Φ(tan θ, ζ∗ , Frw) (1) où R*= R/H et ζ* = ζ/ H représentent un runup et une rugosité adimensionnalisés, tandis que Frw= C/√gH est un nombre de Froude de vague, Φ étant une fonction à déterminer. L’objet des paragraphes suivants est d’établir la forme d’une telle fonction. Figure 1 : Notations Donner une réponse précise à ces questions exige une représentation analytique de la phase d’ascension (ou de descente) d’une vague sur un parement incliné. Dans ce qui suit, on propose des développements mathématiques simples permettant d’aboutir à une formulation explicite de runup JST 2004 133 1.2 Évaluation du RUNUP Le runup R est défini comme la distance verticale entre le point le plus élevé atteint par une vague et le plan d’eau moyen, comme indiqué en figure 1. R peut être déterminé en faisant un bilan d’énergie de la particule d’eau A située à l’extrémité de la langue d’eau durant son mouvement descendant entre A1 et A2. L’énergie dE perdue par A lorsqu’elle se déplace sur une distance dx est en effet reliée au frottement sur le parement τ par hdE=τdx, où h est la hauteur de la langue d’eau à son extrémité (h est très petite, mais certainement non nulle). Ainsi, nous obtenons (2) où U est la vitesse de la particule A à l’instant t, z étant sa cote verticale. En négligeant la pression p au point A, l’équation (2) devient où h0 est la hauteur d’eau au point A lorsqu’il arrive en A2, et τ (1,h0) la contrainte en ce même point (où ν = 1). D’autre part, une analyse des ordres de grandeur des différents termes impliqués dans le mouvement de A montre que lorsqu’il arrive en A2, son accélération est négligeable, si bien qu’on est en présence d’un équilibre entre pente et frottement, comme dans un canal classique en régime permanent : (7) (cette hypothèse importante, qui peut être vérifiée sur modèle réduit – Cf. 2e partie – est cependant fausse dans la phase de démarrage du point A, lorsqu’il est encore proche de A1, où c’est au contraire l’accélération qui domine). Compte tenu de (7), l’équation (5) se récrit (8) (3) Notons que cette dernière relation pourrait être directement dérivée de l’équation de quantité de mouvement de Saint-Venant (Viollet et al., 1998). En intégrant (3) entre l’extrémité supérieure (point A1, où U = 0) et l’extrémité inférieure (point A2, où l’on pose U = U0), nous avons (5) où la variable muette ν représente le rapport (U / U0)2. Remarquons que négliger le frottement 2 aboutirait à R = U0 /2g, c’est-à-dire que toute l’énergie potentielle serait intégralement convertie en énergie cinétique lors de la descente. L’équation (5) montre aussi que l’effet du frottement est de réduire le runup, comme il se doit. Nous savons qu’à grand nombre de Reynolds, le frottement est une fonction quadratique de la vitesse ; il existe donc une fonction f vérifiant (6) 134 JST 2004 Calculer l’intégrale (8) exigerait la connaissance de l’évolution de h en fonction de ν, ce qui demanderait la résolution des équations de SaintVenant dans ce cas particulier. Toutefois, on peut contourner cette difficulté en faisant l’approximation suivante. L’équation de continuité affirme que (9) Or, les observations (voir 2e partie) montrent que la surface de l’eau en A est presque parallèle à la pente de la digue, si bien que h est presque constante dans un certain voisinage de A. Il est alors possible de supposer que U l’est également, ce qui aboutit à une hauteur h constante dans le temps (h = h0). Ainsi, l’équation (8) devient (10) Nous voyons que dans cette approximation, le frottement réduit le runup d’un facteur ln 2 par rapport au cas sans frottement. Déterminer U0 exige à présent le choix d’un modèle de frottement, ce qui est l’objet du paragraphe suivant. 1.3 Frottement Le meilleur modèle pour le frottement semble être fondé sur la notion de coefficient de perte de charge λc (voir par exemple Viollet et al., 1998). L’équilibre (7) s’écrit alors (11) Enfin, et compte tenu des valeurs de κ et a, les équations (10), (11), (12), (13) et (15) permettent d’exprimer le runup sous la forme (16) Cette équation est bien de la forme générale (1), et peut être récrite sous forme adimensionnelle : En faisant l’hypothèse d’une répartition logarithmique de la vitesse entre le fond et la surface, on obtient la formule de Colebrook (Smart et al., 2002) donnant λc en fonction de h0 : (12) où κ = 0,41 est la constante de Karman et a = 12,0. ks représente la rugosité équivalente, généralement reliée à la rugosité proprement dite par ks = bζ, où b est une constante dépendant de la forme des éléments rugueux ; il est cependant parfois délicat de déterminer une valeur précise de b pour une surface arbitraire (Nezu et Nakagawa, 1993). Une seconde équation reliant U0 et h0 est nécessaire afin de fermer le modèle. En supposant que la masse totale passant à travers la section verticale contenant A2 est égale au flux dû aux vagues pendant une période T sous l’effet des vitesses orbitales Uw, nous obtenons la relation voulue. Considérant que les vitesses Uw sont données par la théorie linéaire de Stokes (voir par exemple Dean et Dalrymple 1984), nous obtenons (13) Si nous définissons α = ah0 / ks, les équations (11), (12) et (13) aboutissent à une relation implicite donnant α : (14) avec (17) Les équations (14) à (16) (ou (17)) permettent une prédiction complète du runup. Le paramètre b, seul indéterminé dans ce contexte, sera déduit de mesures au paragraphe 2.2. 1.4 Résumé et commentaires Les développements qui précèdent ont permis d’aboutir à une formule donnant le runup en fonction des différents paramètres du problème, et notamment de la rugosité du parement de digue. Toutefois, le modèle final requiert la résolution de l’équation implicite (14) pour trouver α. Il pourrait être agréable de disposer d’une relation explicite approchée afin de se dispenser de cette étape. La forme suivante permet, par exemple, de déterminer α avec une précision de 1 % : (18) Sur la base des hypothèses retenues ici, nous avons procédé ailleurs à des développements complémentaires, montrant par exemple qu’un modèle de Strickler peut être retenu pour modéliser le frottement, aboutissant à une formulation explicite très simple, mais avec moins de succès dans les validations sur modèle réduit (voir paragraphe suivant). Il est également possible d’examiner théoriquement l’effet de la direction d’incidence de la houle sur l’ouvrage ou d’une houle aléatoire, ainsi que d’établir des formules approchées de franchissement dans ce dernier cas (Violeau et Menon, 2002). 2. Expériences sur modèle réduit (15) 2.1 Description du modèle Des essais ont été conduits sur modèle réduit au Laboratoire National d’Hydraulique et Environnement (LNHE) d’EDF R&D, de manière à JST 2004 135 valider les formules proposées plus haut. Le modèle se présente comme un canal à houle de 50 m de long muni d’un batteur générant une houle monochromatique (figure 2). Un procédé d’absorption active permet d’éviter toute réflexion parasite. Une digue est positionnée à l’autre bout, couverte d’un revêtement amovible. L’échelle spatiale est de 1/10e (sous similitude de froude), tandis que la hauteur d’eau moyenne au large est de 0,5 m (5 m en nature). Les caractéristiques géométriques de la digue (tan θ ,ζ) sont données par la table 1. Le cas ζ = 0,02 m constitue une exception : dans ce cas, les enrochements traditionnels sont remplacés par une structure simulant un revêtement pavé. Cette structure particulière possède une rugosité équivalente a priori plus faible que dans le cas de blocs, et présente une anisotropie locale. Figure 2 : Description du canal à houle Pour chaque configuration de digue, 9 séries d’essais ont été menées, correspondant chacune à 9 couples de paramètres de houle (H,T) : H = 0,4 m, 0,7 m, 1,0 m, et T = 3 s, 5 s, 7 s (valeurs en nature). Toutefois, il convient de garder à l’esprit le fait qu’il est nécessaire de connaître H et C en pied de digue pour appliquer les équations (14) à (16) ; ces grandeurs peuvent être estimées en faisant appel à la théorie linéaire de la houle (Dean et Dalrymple, 1984). Le runup est mesuré à l’aide d’un peigne métallique conducteur (figure 2). formules traditionnelles échouent dans ce cas. La formule bien connue proposée par Van der Meer (1992), par exemple, se lit (pour des enrochements) (19) où Ir0 est l’indice de déferlement (ou paramètre d’Irribarren), défini par Ir0 =tanθ / √H/L0 (L0 étant la longueur d’onde par grande profondeur). De Waal et Van der Meer (1992) proposent en outre de prendre en compte l’effet de la rugosité du parement à l’aide d’un coefficient empirique. Ils proposent une formule générique pour un parement lisse, assorti de coefficients réducteurs (< 1) pour les parements rugueux. Inversement, nous sommes parti ici de la forme rugueuse (19), que nous avons majorés (dans le cas de rugosités modérées) par un facteur 1,4, comme le suggère le tableau mentionné dans la référence précitée (De Waal et Van der Meer, 1992, p. 1763). Toutefois, comme le montre la figure 3, même avec cette correction la formule (19) sous-estime les runups de près de 40 % pour les parements peu rugueux. Pour la série d’essais présentée ici, l’erreur relative moyenne donnée par (19) vaut 20 %, tandis que le modèle présenté ici ((14) à (16)) la réduit à 12 %. Table 1 – Résumé des paramètres des expériences menées au LNHE. Caractéristiques de la digue en nature (θ = angle à l’horizontale ; ζ = rugosité du parement). 2.2 Résultats et discussion La figure 3 permet de comparer les valeurs de runup mesurées aux prédictions fournies par les formules proposées ici, soit (14) à (16). L’accord est assez bon, en particulier pour les fortes valeurs (correspondant à des rugosités relativement faibles). A l’inverse, cette même figure montre que les 136 JST 2004 Figure 3 – Comparaison entre prédictions et mesures de runup. Notre formule – éq. (14) à (16) : z ζ = 0,67 m et 0,57 m, S ζ = 0,47 m et 0,02 m. Van der Meer (1992) – éq. (19) : ζ = 0,67 m et 0,57 m, U ζ = 0,47 m et 0,02 m. Les hypothèses faites dans la première partie peuvent être facilement vérifiées sur ce modèle réduit. En particulier, l’hypothèse d’une langue d’eau presque parallèle à la digue au voisinage de son extrémité est clairement validée par la figure 4, dans le cas d’enrochements comme dans le cas d’un parement plus lisse. La méthode est fondée sur l’idée qu’un fluide peut être représenté par une collection de masses élémentaires macroscopiques appelées «particules». Chaque particule a, située au point ra, possède une masse constante ma et porte une densité ρ a, une pression pa, un vecteur vitesse ua, une viscosité dynamique µa, et plus généralement d’autres Figure 4 – Forme de la surface libre sur des enrochements (à gauche) et sur une surface simulant un revêtement pavé (à droite). quantités si nécessaire (température, énergie, etc.). On considère ensuite qu’une fonction arbitraire A relative au point r peut s’écrire sous forme d’un produit de convolution avec un noyau spatial arbitraire wh : Dans le cas d’un revêtement en enrochements (trois premières colonnes de la Table 1), le paramètre b permettant la détermination de la rugosité équivalente à partir de la taille des blocs (ks = bζ) a été évalué à 2,7, valeur étonnamment proche de celles souvent recommandées dans le contexte de la sédimentologie, où les rugosités de peau sont pourtant considérablement plus faibles. Dans le cas du revêtement pavé (dernière colonne de la Table 1), ce paramètre est bien plus élevé (b=27), à cause de fortes recirculations locales accroissant les pertes de charges (c’est d’ailleurs le principe de ce type de revêtement). (20) où l’intégrale est étendue à l’ensemble du domaine de calcul, le paramètre h représentant le support de la fonction noyau. Pour passer à un formalisme discret, on approche ensuite (20) à l’aide d’une somme de Riemann (ou une approximation de Monte-Carlo) : 3. Approche numérique (21) 3.1 La méthode Lagrangienne SPH La méthode numérique SPH (Smoothed Particle Hydrodynamics) est une méthode entièrement lagrangienne (sans aucun maillage ni grille de calcul), développée à la fin des années 70 pour résoudre des problèmes d’astrophysique. Ayant connu un large essor dans les années 80, elle a été rapidement adaptée à la modélisation des fluides – avec un certain succès. Nous allons d’abord exposer brièvement ses principes, avant de montrer qu’elle permet de reproduire le phénomène d’ascension d’une vague sur une digue. Pour plus de détails sur SPH en général, on pourra se reporter à Monaghan (1992), ou à Violeau et Issa (2004) pour un rapide panorama de ses applications possibles en dynamique des fluides turbulents. où b est un indice discret représentant les particules suffisamment proches de a pour interagir avec elle. Le volume d’intégration dr’ a été remplacé par le volume mb / ρ b de la particule b, tandis que Ab représente la valeur de A au point occupé par b et rab est la distance entre a et b. En dérivant (21), on peut exprimer le gradient de A sous la forme (22) où Va représente un gradient pris par rapport aux coordonnées de la particule a, tandis que wh(rab) est écrit wab par souci de concision. Le même JST 2004 137 procédé permet de traiter n’importe quel opérateur différentiel, si bien que le formalisme SPH permet d’estimer tout opérateur à l’aide du seul noyau wh, sans aucun maillage de calcul. Dans une formule telle que (22) et dans toutes les équations qui vont suivre, les sommes Figure 5 : champ d’interaction d’une discrètes sont restreintes particule aux particules b dont la distance à a est de l’ordre de la longueur h (voir figure 5) ce qui permet de conserver des temps de calculs raisonnables. Un tableau de liens entre particules est donc établi à chaque pas de temps. A l’aide des éléments qui précèdent, il est possible de montrer que les équations de NavierStokes se mettent sous la forme discrète suivante, pour chaque particule a : (23) (24) avec rab = ra – rb, uab = ua – ub et g l’accélération de la gravité. L’équation (23) est une équation de quantité de mouvement contenant des forces de pression et de viscosité, et est utilisée pour estimer les vitesses des particules à chaque pas de temps, tandis que (24) est une forme SPH de l’équation de continuité d’un fluide compressible, servant à calculer leurs densités. Toutes deux peuvent être intégrées en temps à l’aide d’un schéma eulérien explicite d’ordre 1 (par exemple), suite à quoi les positions sont obtenues par intégration ordinaire des vitesses. La pression est enfin estimée par le biais d’une équation d’état : (25) où ρ 0 est une densité de référence, c0 une vitesse du son numérique et γ = 7 pour l’eau (Monaghan 1994). Si c0 est suffisamment élevée, l’équation (25) représente un fluide faiblement compressible, la pression servant de force de rappel pour empêcher des particules voisines de trop se rapprocher. 138 JST 2004 Figure 6 : Particules fictives Les parois solides, souvent modélisées à l’aide de particules exerçant des forces répulsives, ont particules fluides cependant avantage à être représentées par la méthode des particules fictives ou «miroirs» (figure 6), dont la particules de bord densité est imposée par symétrie grâce à l’équation de continuité (24). La pression s’en trouve alors symétrisée par rapport à la paroi, puisqu’elle est reliée à la densité par (25), ce qui permet d’imposer au bord Figure 6 – Particules fictives. une condition de Neumann sur p. Dans le cas d’un écoulement turbulent modélisé par une approche de type «Reynolds», les vitesses et pression sont considérées comme des moyennes, ce qu’on notera dans la suite à l’aide d’une barre. Si les contraintes de Reynolds sont modélisées à l’aide de l’hypothèse de Boussinesq, fondée sur la notion de viscosité turbulente, (23) et (24) prennent la forme (26) (27) (les écoulements considérés étant quasiincompressibles, on suppose ρa = ρa). Plusieurs tentatives de fermetures ont été tentées, notamment un modèle de longueur de mélange présenté par Issa et al. (2004). Nous préférons présenter ici une approche plus sophistiquée, fondée sur une adaptation à SPH du modèle κ–ε (Violeau 2004). On définit ainsi pour chaque particule une viscosité turbulente cinématique νT,a = µT,a / ρa, une énergie cinétique turbulente ka et un taux de dissipation εa, reliées par la dépendance dimensionnelle suivante : (28) où Cµ est une constante empirique (Viollet et al. 1998). Les quantités ka et εa sont estimées à chaque pas de temps par des équations de transport-diffusion prenant la forme SPH suivante : de la hauteur d’eau maximale, que l’on compare aux données expérimentales de Koshizuka et Oka (1996). D’autres validations sont présentées dans Violeau et Issa (2004). Elles mettent en jeu des termes de production Pa, de diffusion turbulente (avec kab = ka- kb et εab = Ainsi validée, la méthode SPH semble être particulièrement appropriée à la modélisation du comportement de vagues à l’approche de digues, tant pour estimer le runup ou les taux de franchissement que pour calculer les efforts reçus. Le fait de disposer de particules pour modéliser les parois permet d’ailleurs de les rendre facilement mobiles ; un batteur à houle numérique peut ainsi être construit (figure 9). La figure 10 montre le comportement des vagues simulées lorsqu’elles atteignent la digue. Des simulations exhaustives permettront de mieux évaluer l’impact des vagues sur des ouvrages complexes, munis de murs de couronnement ou de risbermes, sans avoir nécessairement recours à la modélisation physique, plus longue et coûteuse à mettre en œuvre. Il sera néanmoins nécessaire, pour disposer d’un modèle fiable dans notre contexte, de procéder à des validations quantitatives précises, en termes de répartition spatiale des grandeurs cinématiques et turbulentes, ce qui sera fait prochainement sur la base de données expérimentales appropriées (répartition des champs de vitesses, par exemple). Ce travail fera l’objet de futures publications. (29) (30) εa-εb) et de dissipation. La production est définie par Pa = ν T,aS a ,Sa = √2Sa,ijSa,ij étant le taux de 2 déformation scalaire moyen. Toutefois, afin d’éviter les trop forts taux de production en présence de déformations élevées, on retient le modèle proposé par Guimet et Laurence (2002) : (31) Le taux de déformation moyen de chaque particule peut être estimé à partir de considérations énergétiques sous la forme suivante (donnée ici sans démonstration) : (32) avec uab = ⎜uab⎜. On utilise les valeurs traditionnelles de coefficients (Viollet et al. 1998) : Cµ = 0,09, σk = 1,0, σε = 1,3, Cε1 = 1,44 and Cε2 = 1,92. Les équations (29) et (30) sont enfin munies de conditions appropriées aux parois solides (Violeau 2004). 3.2 Applications aux interactions houle Ouvrages Le modèle présenté au paragraphe précédent est au fondement du logiciel Spartacus-2D, développé au LNHE. On présente ici l’effondrement d’une colonne d’eau de 2 m de haut (représentée par 13 000 particules fluides) sous l’effet de la gravité, dans un bassin de 4 m de long. La figure 7 montre l’évolution de la surface libre et du champ de vitesse scalaire (les particules n’y sont pas visibles pour des raisons de clarté), tandis que la figure 8 donne une validation fondée sur l’évolution du front d’onde et JST 2004 139 Figure 7 (ci-dessus) – Effondrement d’une colonne d’eau simulée avec 13 000 particules fluides par la méthode SPH. Amplitude de la vitesse à différents instants Figure 8 (ci-contre) – Effondrement d’une colonne d’eau simulé avec la méthode SPH (–). Position X du front d’onde et hauteur d’eau maximale H et validation à l’aide des expériences (|) de Koshizuka et Oka (1996). On présente aussi en figure 11 un essai d’impact de vague sur un mur vertical en 3 dimensions (les simulations précédentes étant restreintes à deux dimensions). Ce travail, fondé sur le développement d’une simulation des grandes échelles (LES) pour la modélisation de la turbulence, est présenté en détail et validé par Issa (2004). 140 JST 2004 Figure 9 (en haut) - Modélisation d’un batteur à houle et propagation de vagues à l’aide de la méthode SPH Figure 10 (ci-dessus) - Ascension d’une vague sur une digue : approche nuémrique à l’aide de la méthode SPH (les particules ne sont pas visibles ici). Figure 11 (ci-contre) Modélisation de l’impact d’une vague sur un mur vertical : approche tridimensionnelle avec SPH (Issa 2004) REMERCIEMENTS L’auteur remercie J.-M. Menon, qui a mené la campagne de mesures présentée au paragraphe 2, ainsi que R. Issa, co-auteur du logiciel Spartacus-2D faisant l’objet de la troisième partie. JST 2004 141 REFERENCES De Waal J.P. et Van der Meer J.W., 1992, Wave runup and overtopping on coastal structures, proc. XXIIIe International Conference on Coastal Engineering, 1758-1771. 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Les géométries de ces ouvrages ont beaucoup évoluées en relation avec le développement de nouvelles techniques de fabrication et une meilleure modélisation du comportement structurel. Ces nouvelles géométries induisent des problèmes de comportement hydrodynamique non rencontrés avec de simples digues en enrochement par exemple. Les avancées scientifiques associées à la construction off-shore sont, bien sûr, disponibles et utilisées, mais sont insuffisantes pour traiter par exemple de certains effets induits par des ouvrages portuaires ou côtiers sur l’agitation du plan d’eau environnant. Dans l’exposé qui suit, nous nous attachons à mettre en évidence des phénomènes hydrodynamiques non linéaires non pris en compte par les concepteurs d’ouvrages et à en donner une certaine quantification. Les phénomènes non linéaires dont il est question ici se traduisent par des transferts d’énergie des composantes fondamentales des houles incidentes vers les harmoniques d’ordre supérieur. Les amplitudes de ces harmoniques sont, parfois, loin d’être négligeables et induisent une agitation du plan d’eau totalement sous estimée jusqu’à présent. Un autre effet de ce fonctionnement non linéaire concerne les sollicitations de la structure ; ce dernier aspect n’est pas traité dans ce qui suit. HYDROD YNAMIQUE DES OUVR AGES Les résultats et analyses exposées ici, s’appuient sur de multiples expérimentations en canal à houle réalisées au Laboratoire de Mécanique, Physique et Géosciences à l’université du Havre. Ces expérimentations portaient, essentiellement, sur trois types de structures : un caisson Jarlan, une plaque immergée et une digue semi immergée. Dans chacun de ces cas nous efforcerons de présenter succinctement son fonctionnement au ‘premier ordre’ (linéaire), puis de mettre en évidence les phénomènes non linéaires et enfin de les quantifier. La plus grande partie des résultats présentés ont fait l’objet de publications référencées en fin de document. 2. Étude du caisson Jarlan Le brevet déposé dans les années 1960 par G.E. Jarlan [1] a été une avancée significative pour limiter l’agitation devant les ouvrages verticaux due à la réflexion de la houle. Nous verrons au paragraphe 4 l’intégration d’un tel caisson à une digue. 2.1 Analyse linéaire Son principe est extrêmement simple si on l’interprète au premier ordre comme un interféromètre. La paroi frontale perforée se comporte alors comme un miroir semi-transparent et la paroi arrière opaque comme un miroir parfait. La combinaison des multiréflexions entre les deux parois conduit aux résultats théoriques présentés ci-dessous et tracés sur la figure 1. Sur cette figure d est la distance entre parois et L la longueur d’onde d’une houle monochromatique. On constate qu’on obtient un minimum de réflexion JST 2004 143 pour un rapport d =0,25 et qu’il peut s’annuler L théoriquement pour un coefficient de réflexion de la paroi perforée seule de 0,5. 1,6 Rexpé. coefficient de réflexion 1,4 Rth .lin . 1,2 1 Le comportement hydrodynamique réel de cet ouvrage diverge donc des résultats des modèles utilisés couramment aujourd’hui. Les effets induits par une modélisation insuffisante sur l’efficacité (sous estimation de l’amortissement) et sur le dimensionnement optimal (via le rapport d/L) sont économiquement importants. 2.3 Explication du phénomène et tentative d’une modélisation plus pertinente 0,8 0,6 0,4 0,2 0 0 0,05 0,1 0,15 0,2 0,25 0,3 0,35 0,4 d/L 2.2 Observations expérimentales Des mesures réalisées en canal à houle au laboratoire ont données les résultats présentés sur la figure 1. Dans les deux cas, les conditions sont identiques. Les résultats expérimentaux ont été obtenus par la méthode de sondes mobiles développée au laboratoire [2]. Nous constatons deux phénomènes. Le coefficient de réflexion mesuré a une valeur minimale plus faible que ce que prévoit la théorie linéaire utilisée ici et ce minimum de réflexion est atteint pour un rapport d ≈0,17. Un modèle plus sophistiqué L [3] basé sur l’approche classique des écoulements à potentiel même avec une condition de perte de charge conduit à un résultat théorique semblable au modèle simpliste ci-dessus et notamment ne permet pas de retrouver la position du minimum de réflexion. Des visualisations de l’écoulement au travers les orifices par bulles d’hydrogène montrent la présence d’intenses anneaux tourbillonnaires de part et d’autre de la paroi perforée (figure 2). Dès lors, l’hypothèse d’irrotationnalité de l’écoulement ne peut être soutenue plus longtemps. Le développement des tourbillons a pour conséquence de rendre l’écoulement turbulent devant la paroi perforée et dans la chambre entre les deux parois. Cette turbulence développée provoque une dissipation beaucoup plus importante que ce que peut reproduire une perte de charge localisée aux orifices. Ce phénomène peut expliquer qu’on obtienne une valeur plus faible pour le coefficient de réflexion prédit par les modèles. Une autre conséquence, peut être plus intéressante du point de vue dimensionnement de l’ouvrage, réside dans le fait que l’écoulement turbulent dans la chambre induit aussi une modification de la vitesse de propagation des ondes multi-réfléchies entre les deux parois. Pour vérifier la crédibilité de cette hypothèse nous avons développé [4].un modèle simplifié d’écoulement turbulent en introduisant des coefficients de diffusion turbulente dans le cadre d’une théorie d’onde longue Deux autres hypothèses très simplificatrices sont avancées : - la diffusion turbulente dans la direction horizontale est supposée uniforme, soit : νTx = cte - l’intégrale sur une verticale du terme associé à la stratification verticale de vitesse est proportionnelle à la vitesse débitante à travers la verticale, soit : propagation L’équation de conservation de la quantité de mouvement horizontale est alors : paroi perforée surface libre En intégrant cette équation sur une verticale on obtient : 12 mm 144 JST 2004 séparant des harmoniques de Stokes associés au rapport fini de l’amplitude sur la longueur d’onde. Ces harmoniques dits ‘libres’ sont le symptôme d’un fonctionnement non linéaire. ω et k vérifient l’équation de dispersion suivante : La figure 4 présente les taux d’harmoniques mesurés en correspondance avec l’évolution du coefficient de réflexion mesuré. Rexpé. A2 réf. /A1 réf. A2 réf./A1 inc. 3 Le coefficient ka induit ainsi un amortissement de l’amplitude des ondes multi-réfléchies dans la chambre et la célérité de propagation est déduite de kp par la relation C = C = ω . kp Le coefficient de réflexion est obtenu par la même expression que dans le cas du modèle linéaire. Sur la figure 3 est représentée l’évolution du coefficient de réflexion obtenue avec ce modèle en comparaison avec les évolutions précédentes. Les coefficients de diffusion NTy et νTx ont été ajustés pour reproduire au mieux les valeurs expérimentales ; soit, NTy = 58 et νTx = 0,2. Rexpé. Rth. avec dissipation Rth.linéaire coefficient de réflexion 1.4 1.2 1 0.8 0.6 0.4 0.2 0 0 Figure 3 0.1 0.2 0.3 0.4 d/L Ces résultats montrent que l’introduction des termes de diffusion turbulente permet d’une part de modéliser l’amortissement dans la chambre entre les deux parois et d’autre part rend bien compte du décalage du minimum de réflexion par rapport au modèle linéaire. Un troisième effet du développement des tourbillons est de permettre le transfert d’énergie du mode fondamental vers les harmoniques d’ordre supérieur. La méthode expérimentale utilisée permet de mesurer très précisément les amplitudes des harmoniques issus de ce transfert d’énergie en les Rexpé. et A2 réf./A1 réf. 2.5 dont on déduit le nombre d’onde : 0.18 0.16 0.14 0.12 0.1 0.08 0.06 0.04 0.02 0 2 1.5 1 0.5 0 0 0.1 0.2 0.3 A2 réf./A1 inc. qui, avec les conditions aux limites linéarisées, donne une solution propagative de pulsation ω et de nombre d’onde complexe k pour l’onde se propageant dans la chambre. 0.4 d/L Nous constatons que lorsque la réflexion est minimale (réflexion calculée avec les amplitudes des modes incident et réfléchi) le taux d’harmonique est important d’où une agitation du plan d’eau non prise en compte par les modèles linéaires. 3. Comportement d’une plaque horizontale immergée L’utilisation d’une plaque immergée à proximité de la surface libre a été envisagée dans les années 80 lors des premières réflexions sur l’extension du port de Monaco [5]. En théorie, elle est très simple de conception. Elle paraît bien adaptée dans les zones de grandes profondeur et lorsque le seuil admissible d’agitation en aval n’est pas trop bas. Ce système assure aussi une excellente continuité du milieu marin. Cependant ce genre d’ouvrage est peu utilisé mais le concept a été vraisemblablement à la base du développement d’ouvrages récents. De nombreuses méthodes analytiques ont été développées pour modéliser le comportement d’un tel ouvrage [6] [7] [8]. surface libre Les modèles anaplaque lytiques proposés permettent de fond du canal relativement bien représentées les évoBrossard, 1989 lutions des coefficients de réflexion et photographie 5 de transmission, donc les phénomènes au premier ordre mais surestiment la transmission d’énergie en aval de la plaJST 2004 145 que. Ces modèles ne sont pas capables de prendre en compte le développement des tourbillons aux extrémités de la plaque qui sont pourtant déterminant dans le fonctionnement de l’ouvrage. La photographie 5 suivante donne un exemple du dégagement tourbillonnaire en aval. Ces tourbillons interagissent fortement avec la surface libre et sont ensuite convectés vers le fond par induction mutuelle. transmis ! Il est évident ici qu’un calcul au premier ordre ne donnant que les amplitudes des modes fondamentaux est inadéquat pour traiter le problème d’agitation du plan d’eau. Ce fait est amplifié quand on raisonne en terme de cambrure car les harmoniques d’ordre supérieur ont des longueurs d’onde bien plus faibles que les modes fondamentaux. Comme dans le cas précédent, on peut supposer que ces tourbillons vont transférer de l’énergie vers les harmoniques d’ordre supérieur. Pour confirmer cette hypothèse nous avons réalisé de nombreux essais en canal à houle en mesurant les modes propagatifs de la déformation de la surface libre [9] et les champs de vitesse [10]. La figure 7 montre que ce transfert d’énergie est, comme pour le caisson Jarlan, fortement corrélé au coefficient de réflexion de l’ouvrage. Ce constat permet de mettre en garde le concepteur sur l’opportunité de dimensionner l’ouvrage en s’appuyant seulement les valeurs optimales de la réflexion (et donc de la transmission) calculées sur les amplitudes des modes fondamentaux. Nous présentons ci-dessous quelques uns des résultats obtenus concernant les taux d’harmoniques libres du deuxième ordre mesurés pour une immersion de la plaque de 24%. La figure 6 présente les évolutions de ces taux rapportés aux amplitudes des modes fondamentaux pour les modes incident, réfléchi et transmis. Figure 6 24% 1.20 2nd fr ee mode / fundamental 1.00 0.80 incid en t 0.60 transmitted 0.40 reflected 4. Cas d’une digue semi-immergée Les résultats présentés ici sont issus d’une étude réalisée au laboratoire sur le projet d’extension du port de Nice [11]. L’une des solutions envisagées était la construction d’une digue semi-immergée comportant un caisson Jarlan du côté mer pour diminuer l’agitation du plan d’eau due à la réflexion et ainsi permettre des accostages de navires en extérieur du port. Sans le caisson Jarlan cette digue est conceptuellement très proche de la digue de Monaco. 0.20 0.00 0 5 10 15 20 wavenumber K 25 30 0.8 0.7 0.8 0.6 0.5 0.6 0.4 0.4 0.3 0.2 0.2 0.1 0 0 0 5 10 15 20 wavenumber K 25 30 Nous constatons que le transfert d’énergie s’effectue en aval de la plaque et donc concerne l’agitation transmise. Le taux maximal observé est de l’ordre de 1 pour cette expérience, ce qui signifie que l’amplitude du second harmonique transmis a la même amplitude que le mode fondamental 4.1. Intérêt du caisson Jarlan Afin de mettre en évidence l’intérêt du caisson Jarlan et ses effets secondaires nous avons d’abord modélisé et expérimenté une structure sans caisson Jarlan, donc un ouvrage semi-immergé avec deux parois verticales imperméables. Le modèle est analytique avec prise en compte de modes évanescents au droit des singularités géométriques. r z L r x h 0.9 reflection i 1 (A 2/A 1)tr. reflection coefficient 1 1.2 2nd tra ns mitted ha rmo nic ra te caisson Jarlan Figure 7 2 4% III I II O 146 JST 2004 La figure 8 présente les évolutions des coefficients de réflexion et de transmission en fonction de la période de la houle régulière générée dans le canal. Les écarts entre le modèle et les résultats expérimentaux sont dus, probablement, à la dissipation négligée par le modèle à potentiel. On remarque que cet ouvrage fonctionne comme un filtre passe bas. On retrouve dans l’évolution du coefficient de réflexion l’effet du caisson Jarlan du paragraphe 2. Ceci est encore plus évident en présentant l’évolution du coefficient de réflexion en fonction du rapport largeur de caisson L2 sur longueur d’onde λ en amont comme sur la figure 10. 0.7 i = 0.08 m 0.6 0.6 refle ction coe fficient Cr Ct model, 3 eva. modes Ct experimental 0.4 0.3 0.2 0.1 0.3 0.2 0.1 0.10 0.15 Figure 10 0.5 0.6 0.7 Figure 8a 0.8 0.9 1.0 1.1 1.2 0.9 0.8 0.7 Cr model, 0 eva. mode Cr model, 2 eva. modes Cr model, 3 eva. modes Cr experiment al 0.5 0.5 0.6 0.7 0.8 Figure 8b 0.9 1.0 1.1 1.2 1.3 0.30 Si on représente l’évolution du coefficient de réflexion en fonction du rapport largeur de caisson L2 sur la longueur d’onde λ’ calculée sur la base de la hauteur d’eau, non plus en amont de l’ouvrage mais, à l’intérieur du caisson on obtient les évolutions de la figure 11. wave period T (s) L’adjonction d’un caisson Jarlan en amont de l’ouvrage modifie complètement le fonctionnement en terme de réflexion comme le montre la figure 9 en comparaison avec la figure 8b. L(m) est la largeur de la digue et i(m) son immersion pour une hauteur d’eau h de 0,25m. 0.7 L=0.36-i=0.08 L=0.45-i=0.08 L=0.54-i=0.08 0.6 L=0.36-i=0.12 L=0.45-i=0.12 L=0.54-i=0.12 L=0.36-i=0.16 L=0.45-i=0.16 L=0.54-i=0.16 0.7 i = 0.08 m 0.6 i = 0.16 m 0.5 0.4 0.3 0.2 0.1 Figure 0.4 0.3 0.2 0.1 0 0.6 0.7 0.8 0.9 1.0 figure 9 wave period T (s) 1.1 1.2 i = 0.12 m 0 0.08 0.5 0.5 0.25 L’examen de la figure 9 montre qu’une immersion supérieure à la moitié de la profondeur ne diminue pas notablement la réflexion. On remarque, et cela peut paraître paradoxal, qu’une moindre immersion de la digue induit une augmentation de la réflexion ; en fait c’est là que réside tout l’intérêt du caisson Jarlan, son rôle sur la diminution de la réflexion est d’autant plus grand qu’il concerne une plus grande hauteur du milieu. wave period T (s) 0.6 0.20 L 2/ λ 1.3 1 reflection coefficient Cr 0.4 0.05 0 reflection coefficient Cr 0.5 0 reflection coefficient Cr transmission coefficient Ct 0.5 i = 0.12 m i = 0.16 m Ct model, 0 eva. mode Ct model, 2 eva. modes 1.3 0.13 11 0.18 0.23 0.28 0.33 L2 /λ ' Ainsi on remarque que les minima du coefficient de réflexion sont obtenus pour des valeurs très voisines du rapport largeur sur longueur d’onde qui sont proches de la valeur de 0,17 donnée au paragraphe 2. Cette valeur éloignée de 0,25 traduit le fonctionnement non linéaire de l’ouvrage essentiellement dû ici à la présence du caissson Jarlan. JST 2004 147 4.2. Effets non linéaires Les valeurs mesurées sont faibles par rapport à celles relevées en réflexion en amont de l’ouvrage. i = 0.08 m transmitted harmonic rate i = 0.12 m i = 0.16 m 0.06 0.05 0.04 0.03 0.02 0.01 0 0.7 Figure 12 0.8 0.9 1 1.2 wave period T (s) Le comportement non linéaire est essentiellement dû aux développements des intenses tourbillons annulaires de part et d’autre des orifices de la paroi perforée. Ce comportement a pour effet de transférer de l’énergie du mode fondamental de la houle incidente vers les harmoniques d’ordre supérieur comme dans les cas traités précédemment. Cette hypothèse doit conduire à observer un taux d’harmonique faible en aval de l’ouvrage (en transmission) et beaucoup i = 0.12 m 0.30 1.3 i = 0.08 m 0.6 0.30 0.5 0.25 0.4 0.20 0.3 0.15 0.10 0.2 0.1 0.05 0.00 0 0.8 1 0.5 0.4 0.20 0.3 0.15 0.2 0.10 0.1 0.05 0.00 0 1.2 1.4 1.6 1.8 2 kh 1.2 1.4 1.6 1.8 2 kh 2.2 2.4 2.6 2.8 3 A 2.ref./A1 in c. 0.25 1 0.7 0.35 Cr 0.8 A 2.ref./A1 inc. Cr 0.40 2.2 2.4 2.6 2.8 plus important en réflexion. C’est ce qu’indiquent les résultats présentés sur les figures 12 et 13. Sur la figure 12 sont reportées les valeurs du taux d’harmonique (rapport des amplitudes du second harmonique transmis et du fondamental transmis) pour toutes les immersions et largeurs de digues testées. Figure 13 (k est le nombre d’onde et h la profondeur en amont) Nous constatons que quel que soit l’immersion il y a une forte corrélation de la production d’harmoniques avec le coefficient de réflexion (qui est une caractéristique du premier ordre) ; ce résultat est analogue à ceux des études précédemment présentées. 3 i = 0.16 m A 2.ref./A1 in c. Cr 0.30 reflected harmo nic rate reflected harmo nic rate 1.1 reflection co efficient Cr 0.6 reflected harmo nic rate 0.5 Sur la figure 13 nous ne présentons les résultats que pour une largeur de digue de 0,45m et pour trois valeurs d’immersion. Les taux d’harmoniques sont ici les rapports des amplitudes du second harmonique réfléchi sur le fondamental incident (et non pas fondamental réfléchi), afin d’éliminer l’effet multiplicateur dû aux faibles valeurs de l’amplitude du mode fondamental réfléchi ; ceci permet de constater le transfert d’énergie intrinsèque au fonctionnement non linéaire de l’ouvrage. 0.5 0.25 0.4 0.20 0.3 0.15 0.2 0.10 0.1 0.05 0.00 0 0.8 148 JST 2004 1 1.2 1.4 1.6 1.8 2 kh 2.2 2.4 2.6 2.8 3 reflection coefficient Cr 0.07 reflection coefficient Cr 0.08 Le taux d’harmonique peut atteindre 30% lorsque la réflexion de l’ouvrage est minimale. Ainsi le seul examen du coefficient de réflexion indique une amplitude de vague réfléchie de l’ordre de 5% de celle incidente alors que l’amplitude du second harmonique atteint 30% de l’amplitude incidente. 5. Conclusions Les exemples traités ici montrent la nécessité d’analyser et de prédire le fonctionnement hydrodynamique d’un ouvrage au-delà du premier ordre. Les effets non linéaires peuvent être très importants sur l’agitation du plan d’eau et aussi très probablement sur les sollicitations des ouvrages. L’analyse expérimentale est difficile car elle nécessite la quantification des transferts d’énergie du mode fondamental vers les harmoniques ; seule une technique de mesure permettant de discriminer et de mesurer tous les modes propagatifs est adéquate. La prédiction, quant à elle, nécessite de prendre en compte les phénomènes physiques associés aux développements des tourbillons ; ce qui exclu, a priori, tous les modèles à potentiel. Cependant le rotationnel est très concentré et localisé, au moins dans la phase initiale du développement des tourbillons à partir des singularités géométriques ; ce constat conduit à envisager les méthodes particulaires pour résoudre une partie des problèmes. De façon complémentaire, et pour un souci d’optimisation des géométries des ouvrages, des études plus phénoménologiques peuvent être envisagées. Elles devraient permettre d’inventer de nouvelles géométries permettant de contrarier les effets non linéaires mis en évidence ou, pourquoi pas, de les utiliser pour améliorer les performances des ouvrages maritimes. Références 1. Jarlan G.E., 1961. A perforated vertical wall breakwater. The Dock & Harbour Authority, 41(488), pp. 394-398. 2. Brossard J., Hémon A., Rivoalen E.. 2000. Improved analysis of regular gravity waves and coefficent of reflexion using one or two moving probes. Coastal Engineering 39, pp. 193-212. 3. Molin B. et Betous P., 1993. Atténuation de la houle par une dalle horizontale immergée et perforée. 4èmes Journées de l'Hydrodynamique, Nantes, pp. 387-400 4. Huberson S., Brossard J., Rivoalen E., Lhuissier J.F., Olivier C., 1996. Etude non linéaire du comportement hydrodynamique d'un caisson Jarlan. 4èmes Journées Génie Civil-Génie Côtier, Dinard. 5. Guevel P., Landel E., Bouchet R. et Manzone J.M., 1986. 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This overview ranges from initial problem identification boundary condition definition and functional analysis, to design concept generation, selection, detailing and costing and includes an examination of the construction and maintenance considerations and quality assurance/quality control aspects. It also indicates the principles and methods, which support the design procedure making reference as appropriate to other parts of the chapter. It must be recognized that the design process is a complex iterative process and may be described in more than one way. Some speculation on the possible future needs and/or trends in hydraulic and coastal structures in the larger international perspective is also presented briefly. Introduction To place hydraulic and coastal structures in international perspective of users one has at first to define what we understand by this term. In general, each man-made structure in contact with marine environment can be treated as a coastal structure, and when in contact with fresh water (river, reservoir, estuary) as a inland or hydraulic structure. Applying this definition, some traditional/standard civil structures (e.g. a sheet pile, a bulkhead, a concrete wall, etc) will become coastal structures when placed in contact with marine environment, or hydraulic structure when placed in contact with fresh water. Sometimes, the term hydraulic structure(s) is used as an umbrella covering both, inland and coastal structures. Usually, by coastal structures we imply a number of typical structures such as breakwaters, jetties, groins, seawalls, sea dikes, sea revetments, etc. Usually the heavy hydraulic loading associated with the marine environment distinguishes these structures from more conventional land and inland applications (hydraulic structures). Therefore, when discussing coastal structures the same items are also valid for hydraulic structures. The discussion, however, cannot remain limited to the technical subjects only. Most engineering structures have a large impact on the environment, and Society forces the engineering world to mitigate the negative effects of works (if any) on the environment. When discussing the subject of coastal structures, it is useful to indicate briefly the type of structures and their terminology, and where coastal structures play a role in the marine technology (see Figure 1). As mentioned above, there are many ways of classification and presentation of coastal structures. For a quick orientation in the scope of functional selection, the classification proposed by Van der Weide (1989) can be applied (Figure 1b). Rock structures can be classified using the ratio between the hydraulic load (e.g., wave height, Hs) and the strength (e.g., .D, where . = relative mass density of material and D = representative size, i.e., stone diameter); Hs/.D. This classification is shown in Figure 1c. Whenever possible, geographical differentiation and international comparison (various safety standards, use of local materials, equipment and labour, etc.) will be taken into account when discussing this topic. In general it is worth noting that each region/country has its own problems and its own solutions related to technical and economic ability of the country. JST 2004 151 activity for an engineer because of multifunctional character and multidisciplinary interactions and responses namely, interaction between complex hydraulic loading, morphology, foundation (geotechnical aspects) and structural elements (stability) (Przedwojski et al., 1995). It should be stressed that the integrated, multifunctional and multidisciplinary approach to planning and design of hydraulic or coastal structures is still not yet a common approach. Even in the education process of engineers this approach is not always followed. As indicated earlier, hydraulic and coastal structures are one of Fig. 1a.-Classification the means to solve a water of coastal structures management or a coastal (SPM, 1984) problem. Coastal erosion is one of the most frequent coastal problems. Erosion of the part of Fig. 1c. Classification of rock structures using Hs/.D-parameter (Van der Meer, 1988) Problem identification and design process In general, a coastal (or hydraulic) structure is planned as a practical measure to solve an identified problem. Examples are seawalls and dikes, planned to reduce the occurrence of inundation due to storm surges and/or flooding, or a shore or bank protection structures to reduce erosion. Coasts and banks appear in many landforms, yet all coasts and banks have one element in common: they form the transition between land and water. With the water being a dynamic element, it is clear that coasts or banks also act dynamically. The design of erosion control structures is one of the most challenging 152 JST 2004 Fig. 1b - Classification of coastal structures according to Van der Weide (1989) transport of sand onshore and on the dry beach, while the tides express themselves in a periodic rising and falling of the water and in tidal currents. Strong winds result in extreme stormsurges and high waves, which are the dominant factor for structural stability of structures, flood protection, etc. They belong to “short” duration phenomena although the duration can be even in order of days. Coastal erosion can be due to two fundamentally different processes (RIKZ, 2002) : (i) erosion duringa severe storm surge, and/or (ii) structural erosion. Process (i) can be considered as a typical (often heavily, but temporary) redistribution phenomenon. Sand from the dunes and upper part of the beach is transported during the storm surge to deeper water and settles there. Under ordinary conditions, the sand will usually return partly to its preFigure 1c - Classification of rock strutures using storm position. Assuming that there is no gradient Hs/∆D-paramater (Van der Meer, 1988) in longshore transport, the total volume of sand between some limits of a the coast, which is often considered to be the most valuable part, viz., beach and dunes (or mainland), dynamic cross-shore profile practically does not is an example of such a problem. To understand the change due to the storm surge. Process (ii), problem and to find a proper control measure one structural erosion, is quite different from erosion must understand the hydraulic and morphological due to a storm surge. This erosion is in most cases processes involved. Morphological processes cover due to morphological gradients (mainly, gradients those physical processes, which eventually result in in longshore currents) along the coast. The volume the modification of the shape of a coast. The of sand within a cross-shore profile reduces gradually hydraulic and morphological processes in the coastal with time. Without additional measures, the upper zone are governed by two primary phenomena, part of the profile (i.e. dune area) may also be lost namely wind and tide. The winds are directly permanently. Changing the gradient in longshore responsible for the generation of waves, currents current provides a way to reduce the erosion. When and water-level fluctuations and as a result, for the an erosion control scheme to a structural erosion JST 2004 153 problem is designed, one always needs to take into account the consequences of the selected alternative for the erosion process during storm surges. The methods of interference differ from each other in a way they interfere with the coast. Where the hard methods aim at reducing the sediment transport along the coast or to try to contain the sand on the beach or in the dunes, beach nourishment merely supply sand which consequently will be eroded again. The latter implies that in most cases beach nourishments will have to be repeated regularly in order to protect an eroding coastline in the long term. When these beach nourishments can be reduced, for instance by applying offshore breakwaters, the investment of constructing the offshore breakwaters may be paid back by the (long term) reduction of the beach nourishments (CUR, 1997). All these factors must already be included in the design of project scheme. There is still much misunderstanding on the use of dikes and seawalls and their possible disadvantages related to the disturbance of the natural coastal processes and even acceleration of beach erosion. However, it should be said that in many cases when the upland becomes endangered by inundation (as in The Netherlands, Bangladesh, Vietnam, and other countries) or by high-rate erosion (possible increase of sea-level rise) leading to high economical or ecological losses, whether one likes it or not, the dike or seawall can even be a 'must' for survival. The proper coastal strategy to be followed should always be based on the total balance of the possible effects of the counter measures for the coast considered, including the economical effects or possibilities. It is an 'engineering-art' to minimise the negative effects of the solution chosen (Kraus and Pilkey, 1988). In general, designer has always to remember that an effective application of (hard) measures to stop or reduce the gradual erosion in the area under consideration always will result in a reduced input of sediments to the lee-side area. Often this reduced input leads to (increased) erosion in the lee-side area compared to the previous situation. Whether this is acceptable or not depends on the particular case. The lee-side consequences should always be taken properly into account in studying solutions for erosion problems (Pilarczyk, 1990, Pilarczyk and Zeidler, 1995). In conclusion, before making a final choice of a specific measure, the effectiveness and consequences of applying such a measure should be investigated with all available means. Some of these means (models) can give probably only a 154 JST 2004 qualitative answer (show tendencies), but still can be a very useful tool in helping to take a right decision. Substantial developments have taken place in hydraulic and coastal engineering design over recent years. These have been due principally to an improved scientific understanding of the river and coastal environment and to the development of better analytical and predictive techniques – particularly through mathematical modelling. Although a number of calculation methods have been developed and are applied, the mathematical description of the hydro-morphological processes and the consequent quantitative assessment of the influence of structures on the behaviour of the coastline still are in a first stage. Further developing the description of these processes and incorporating them in computer programs will be required in order to have the tools available to design coastal structures and predict their impact more reliably. A number of promising attempts in this direction are already done in various research centres in Europe, USA and Japan (Van Gent, 1995, Hanson et al., 1996, Larson et al., 1997, Hsu et al., 1999). The closer international co-operation in this field is needed to accelerate these developments, including a proper validation using different geographical site data. However, from the viewpoint of coastal structures design (groins, offshore breakwaters, sea walls, etc.), considerable further developments will still be necessary before the design can be carried out on a fully analytical basis. Experience and engineering judgement still therefore form major elements of good design practice for hydraulic and coastal structures. Despite of these new developments, a large number of new designs all over the world have not always been successful and the money spent on existing systems has not always yielded the anticipated benefits. As an example, inventory of functioning of groins applied along Dutch coast has indicated that about 50% of them do not fulfil the functional requirements, and sometimes even have an adverse effect. However, due to the relatively high investment involved, the designers and local authorities (to avoid to be blamed for a wrong choice) often defend a certain choice of insufficient or even nonfunctioning structures. But this wrong choice reflects often only a real state of our knowledge and not an inadequacy of a designer. There is an obvious need for guidelines on the use and effectiveness of coastal structure systems to assist engineers working in coastal engineering planning and management and to give them a basic understanding of design practice. At the problem identification stage (see example in Figure 2), the presence of an existing or future problem is acknowledged and defined. The acknowledgement of an existing or future problem is generally accompanied by a determination to find an appropriate solution to that problem. In the context of this book, this solution will probably consist of a coastal or shoreline structure, bed protection, or any kind of maritime works. Future problems may be foreseeable as a result of predictable changes or may be generated by proposed engineering works. A simple example of the latter would be the need of protecting the down drift part of a planned shoreline protection (flank protection). Where several options exist, the preferred solution should always be determined as a result of cost/benefit analysis and consideration of environmental impact. Starting with identification of the problem (e.g. inundation or shoreline erosion), a number of stages can be distinguished in the design process for (and life cycle of) a structure, the subsequent stages of which are determined by a series of decisions and Figure. 2 - Identification of coastal problem Fig. 3. Main stages in design process (Pilarczyk, 1990) actions cumulating in the creation of a structure (or structures) to resolve the problem. Post-design stages (to be considered during design!) are the construction and maintenance (monitoring and repair) of the structure and, finally, its removal or replacement. An overall formulation in flow chart form is given in Figure 3. From the design process/life cycle of a structure, one must be aware that the design of a structure may easily develop into a multidisciplinary process, including social conditions, economics, environmental impact, safety requirements, etc. Figure 3 - Main stages in desing process (Pilarczyk, 1990) In conjunction with identification of the problem, all of the boundary conditions, which influence the JST 2004 155 problem and its potential solutions, must also be identified. These boundary conditions are of various types and include aspects of the following : - planning policy (including environmental impact aspects); - physical site conditions; - construction and maintenance considerations. Planning policy aspects involve political, legislative and social conditions and include a definition of acceptable risk of failure/damage/loss of life and acceptable/desirable environmental impacts. Therefore, the functional design of hydraulic and/or coastal structures, which aims to combine all these functions and requirements, can be often a very heavy task for the designer. Future needs in polices and design philosophies Design and construction of hydraulic and/or coastal structures were for many centuries (actually, up to mid- 20th century) based mainly on the system of trial and error, with little scientific backgrounds. However, there has been an increasing need in recent years for reliable information on design methodology and stability criteria of revetments exposed to wave and current action. This need arises partly from an increase in the number and size of applications which have to be realised accordingly to the higher safety standards, and partly from constructing structures at specific locations where they are exposed to more severe wave and current attack (artificial islands, offshore breakwaters, river and sea dikes, waterways and entrance channels with increased intensity and loading due to navigation, etc.). In the past we have seen only too often, that local experience determined the selection of type and dimensions of the protection system. A satisfying structure of the neighbours was copied, although hydraulic loads and subsoil properties were different. This led to designs, which were unnecessarily conservative and consequently too costly, or were inadequate and thus leading to high maintenance costs. Actually, the technical feasibility and the dimensions of protective structures can easily be determined on a sounder basis and supported by better experience than in the past. Often, the solution being considered should still be tested in a scale model since no generally accepted design rules exist for all possible solutions and circumstances. Applied design methods, usually site- and material-specific, require often different design 156 JST 2004 parameters, and vary considerably in reliability. As a result, engineers experience particular difficulties when comparing alternative options for new structures and are very restricted in calculations of failure risk and residual life. Bringing more worldwide uniformity in design approaches is a very important factor for overall improvement of reliability of coastal structures. However, proper functioning of hydraulic and coastal structures as an instrument in solving water management and coastal problems is even more important aspect. Both of these components include risks. Managing these risks, equally when there is a strong man-made (e.g. structure) or nature-made component (e.g. flood protection), basically means assessing alternative options under uncertainty. The possibility of multiple fatalities is one of the factors that can vary between options. There is a number of publications which help to increase the awareness of societal risk, and show how to aggregate risks from major hazards, disseminate available knowledge of existing approaches, and exchange information of applications from various domains (e.g., TAW, 2000). The basic components of this integrated approach are shown in Figure 4. Figure 4 - General approach (TAW, 2000) This is very important when structures have to function as flood protection, especially for low-lying areas. The higher, stronger and more reliable the flood defences are, the lower the chance they will collapse. Reducing the possibility of consequent damage is the essential benefit of the level of safety inherent in the flood defences. To provide these benefits strengthening the flood defences demands major investment from society. This covers not only the money for flood construction and maintenance. In many cases such construction or improvement of the flood defence means damage to the countryside, natural life or local culture. The demands that are made on the level of protection against high waters also have to be based on balancing of social costs against the benefits of improved flood defences (Jorissen and Stallen, 1998). However, the balance between costs and benefits can also change as a result of changing social insights, at last but not at least, the actual occurrence of floods and flood damage, or the future climate change. To include all these aspects in the design, it is necessary to have the new design techniques cantered on risk-based approach. In future practice, the results of (much) improved calculations should give rise to the discussion whether the local standards have to be increased (that means also further strengthening of flood defences or other risk reduction measures) in order to comply with existing standards for Group Risk or that the present situation is to be accepted as good practice. However, this discussion can only take place based on an extensive policy analysis. At present, such policy analysis cannot be fully drawn up yet. A lot of technical and non-technical data has to be collected and models have to be developed, but there are more than technical problems. This also implies the new requirements concerning the education of engineers and/or the need to work in multidisciplinary design teams. Level of protection Most design manuals are based on a deterministic design philosophy assuming a design water level and a design wave height of predicted return period (say 1 in 50 or 100 years), and the structure is designed to resist that event with an acceptable degree of safety. Probabilistic design methods, applied firstly on a large scale (in coastal engineering) during design and construction of the Eastern Scheldt Barrier in the Netherlands in 1980’s, are still not yet a common design philosophy in coastal engineering. However, their use is highly increasing in recent years in western countries. In probabilistic approach, the reliability of the structure is defined as the probability that the resistance of the structure exceeds the imposed loads. Extensive environmental (statistical) data is necessary if realistic answers are to be expected from a probabilistic analysis, and it is mainly for this reason that the procedures have not been frequently used in the past. However, the more uncertainty one has on environmental data and on structure response calculations, the more important it is to use a probabilistic approach. By using this approach one can estimate the uncertainties and their influence on the final result. For the return period of environmental events used in the design of hydraulic and coastal structures, the actual value or values selected are generally considered both in relation to the level of protection required and the design life of the structure. Both have an important bearing on the subsequent benefit cost study. Where high risk is involved and/or where scheme has a disproportionately high capital cost (i.e. flood barrier scheme, dikes protecting low-lying high density housing/population) extreme return periods of up to 1 in 1000 (or even 1 in 10000) years are chosen to ensure an adequate factor of safety. In case of projects of national importance (i.e. flood protection scheme), usually very costly, grant aid is sough from central government (or international aid agency), in which case agreement is reached early in the design through consultation with the appropriate authority. Design life Existing Codes of Practice or Design Guidelines often provide some information on the minimum requirements for the design life of hydraulic and coastal structures (usually as 20 years for temporary or short term measures, 50 to 100 years for shore protection structures and 100 to 1000 years or more for flood prevention structures). However, the proper choice of return period should be carefully investigated base on type and required function of the structure. Also, the probabilistic approach allows to carryout the calculation with respect to cost optimization, which can be a reasonable base for the proper choice of the design return period. Whatever the level of protection, there is always a risk of damage by storms more extreme than the design event. Unless the structure is maintained in a good state of repair, the risk of damage is increased in time. Similarly, the limitations in the serviceable life of some materials used in the construction (i.e. concrete subject to abrasion, steel subject to corrosion, timber subject to deterioration, etc.) means that they cannot be expected to last the overall life of the structure and, repairs and replacement must be allowed for (must be planned for already in the design stage). It is unrealistic to expect to design any hydraulic or coastal structure such that it will be free of maintenance or repair during its lifetime. JST 2004 157 Nevertheless, the ever-increasing requirement to minimise maintenance costs in line with some (national) economic restrictions has a considerable influence on the type of solution ultimately accepted. Cost optimization often shows that it is beneficial to use heavier rock (often only with a little increase of cost) than normally used in a rubble structure, to reduce the risk of damage suffered and so reduce the maintenance requirement (especially in case when mobilizing of material and equipment can be a problem). Conversely, where access and maintenance are relatively easy and where the result of failure is less serious, low capital-cost works are often an economical and acceptable solution. Failure modes and partial safety factors (based on Burcharth, 1999 and others) For the majority of coastal (or hydraulic) structures, however, like breakwaters, groins and revetments, there seems to be no generally accepted safety or risk levels, and very few design standards comprise such structures. Prof. Burcharth, a driving force in Europe for reliability standards for breakwaters, made in 1999 an interesting attempt to discussion on the safety levels and ways of implementing them in the design procedure of breakwaters, at least in conceptual design stage. In this stage, we basically are evaluating alternative designs and it is of course important that we compare designs with equal functional performance and equal safety. To continue the functioning of the hydraulic or coastal structures during the prescribed lifetime, their renovation/rehabilitation will be usually needed. In general, in Figure 5 - Potential failure modes for designing rehabilitabreakwaters (Burcharth, 1994) tion or upgrading works the engineer is restricted to a much more greater extent than in new works by the existing conditions. In some cases, complete demolition and reconstruction of the structure (or its part) can be considered as an optimum solution. The design of this type A (coastal) structure can fail or be damaged in of works is primarily conditioned by the inadequacy several ways (Figure 5). Consequently, it is very of the previous structure to fulfil its original purpose important that the designer considers all the relevant or to meet the requirements of a new and more demanding standard or new Figure 6 - Example of an event) tree for dikes boundary conditions (i.e. due and correlation between aims and products to the climate change). In some cases, the wrong functioning of the structure can be proved (i.e. a loss of beach in front of the sea wall). In such a case, a radically different type of structural solution may be evolved, which is more compatible with coastal (or river) processes and the needs of conservation and amenity, (for example, introduction of a shingle beach, sometimes in combination with a groin system, instead of a sea wall, as it was often applied in United Kingdom). 158 JST 2004 failure modes and assures a certain safety level for each of them. The safety of the whole structure can then be calculated by a fault tree analysis (see Figure 6). level (probability of failure) and structure lifetime. This means that structures can be designed to meet any target safety level, for example, 20% probability of certain damage within 50 years. It is generally accepted that for each failure mode, implementation of safety in design should be done by the use of partial safety factors linked to the stochastic variables in the design equation, rather than by an overall safety factor on the design equation. An increasing number of national codes (for concrete structures, soil foundation, etc.) and the Euro Code are based on partial safety factors, because this allows a more precise consideration for the differences in parameter uncertainties than an overall safety factor. The PIANC partial coefficient system provides the partial coefficients for any safety level, but no recommendations about safety levels are given, as it is left to the designer to decide on this. Decision can and should be made on the basis of cost benefit analysis (risk analysis). However, because such analysis can be rather complicated and uncertain, there should be defined in the national or international codes and standards some design target safety classes for the most common types of coastal structures. This will certainly accelerate the use of partial safety factors. The safety classes and related failure probabilities could, for example, be formulated as given in Table 1 (Burcharth, 1999a). The useful background information can be found in (Burcharth, 1994). The principle of partial safety factors and fault tree analysis related to flood defences is explained in (CUR/TAW, 1990), and for coastal structures is explained in Burcharth (1994, 1999). The formats of partial safety factor systems in existing codes and standards differ, Table 1. Example of format for safety classes for permanent breakwater structures (numbers only illustrative) but have the same shortcoming in that the specified coefficients are not related to a specific safety level. They are tuned to reflect the historically accepted safety of conventional designs, and are organized in broad safety classes for which the actual safety level is unknown. Such format is not Flood protection and management; suitable for breakwaters and coastal defence comparative study for the North Sea coast structures for which no generally accepted designs Increasing population and development have left and related safety levels exist. coastal areas more vulnerable to a variety of hazards, On this background, and using probabilistic including coastal storms, chronic erosion and techniques, a new partial safety factor system was potential sea level rise. Development of coastal developed for breakwaters, originally in the scope areas not only can create increased risk for human of PIANC Working Group 12 on Rubble Mound life, it also can create a substantial financial risk for Breakwaters (PIANC 1992). The new approach was individuals and the involved governmental agencies subsequently used also for vertical wall structures in Absolute flood prevention will never be possible the PIANC Working Group 28, and further expanded although its impact upon human activities can be in the EU-MAST 2 and 3 projects Rubble Mound mitigated in areas of flood hazard. The challenge of Breakwaters and PROVERBS, respectively. The flood prevention therefore is to provide an acceptable system allows design to any wanted target safety degree of protection by physical infrastructure JST 2004 159 combined with alternative means of risk reduction against the most severe floods. A broad range of coastal management functions require good understanding of flooding in order to determine effective policy and response. In most countries, the provision of flood defenses is undertaken by public authorities (national, regional or local). Thus, the funding flood defense infrastructure forms part of public expenditure and vies with other services and budgets for a share of national and local revenue both for expenditure on new works and on maintenance of existing defenses. Public expenditure on flood defense may be judged on economic return at a national or regional level and is often constrained by political judgments on the raising and distribution of public finances. The timescales for such political judgments are driven by many factors including public opinion, national and international economic cycles, etc. It may be argued that the provision of effective flood defense can become a “victim” of its own success, with increase pressure to reduce expenditure on flood defense when the defenses appear to remove the flood hazard and the impacts of the previous flooding recede in the public and institutional memories. Thus we may hypothesize a cyclic variation of flood hazard determined by responses to major flood events (Samuels, 2000). Superimposed upon this 160 JST 2004 cycle will be increases in vulnerability from economic and social development within (coastal) flood plains and changes in the climatic forcing and hydrological response. The problem of flooding is too complex for a complete review. However, there are a large number of excellent publications where useful information on these problems and associated techniques can be found (CUR/TAW, 1990, Przedwojski et al., 1995, Meadowcroft et al., 1995, Vrijling, 1998, Jorissen and Stallen, 1998, Koch, 2000, Oumeraci, 2001). Also, as an example, the results of comparative studies on coastal flooding for some countries along the North Sea are presented below. The countries along the North Sea coast enjoy both the advantages and disadvantages of this shared neighbour. All countries face the threat of coastal floods to some extent, although the potential consequences of a flooding disaster vary significantly. Each country has developed a system of flood protection measures according to the nature of the threat, potential damages, and its historical, social, political and cultural background. These measures may range from coastal zone planning to evacuation in emergency situations. In all cases, however, construction and maintenance of flood defence structures is the core of these measures. Table 2. : Overview of flood protection policies Recently, the North Sea Coastal Management Group (NSCMG) has agreed to conduct a joint study on the different approaches to safeguarding against coastal flooding. The primary goal of research is to improve communication between the various countries on this subject. The study is limited to coastal defence structures in the five participating countries, namely: Belgium, the United Kingdom, Germany, Denmark and the Netherlands (Jorissen et al., 2001). The safety offered by flood defence structures, generally expressed as return periods of extreme water levels, seems to vary quite a lot in the different countries. In the United Kingdom, no safety levels are prescribed. Indicative safety levels range from less than 200 years to 1,000 years. In The Netherlands, on the other hand, the legally prescribed safety standards range from 2,000 to 10,000 years. The return period of an extreme water level however, is only one indication of the actual safety provided by the flood defence structures. In practice, the applied data, design procedures, criteria and safety margins determine actual safety. In addition to all this, significant historical, social, cultural and political differences contribute to the variety of flood protection policies, especially with regard to the authorities involved and responsibilities. Table 2 compares some specific aspects of flood protection policies in the five countries. Manuals and codes Unlike the majority of engineering designs, the design of hydraulic and/or coastal works is not always regulated or formalised by codes of practice or centralised design and construction. In some countries (e.g. Japan, China) the design of hydraulic and coastal structures is based upon a national code of practice, but usually it is based upon a design manual or standardised design guidelines. Such publications may have mandatory effect or be simply advisory. Design Codes of Practice are more useful for less developed countries (or countries with less maritime engineering tradition) where, due to a certain arrears in technological development, too much freedom can lead to the unreliable designs. However, such design codes must be prepared by experts (or at least verified by experts) and periodically upgraded. In general, it should be recommended to upgrade the codes every five years. In Europe, most countries are using design guidelines instead of design code. A formal code of practice (or a strict formalised design manual) are usually considered to be inappropriate for coastal engineering in view of the somewhat empirical nature of the present design process, the diversity of factors bearing on the design solution (often site dependent), and still the major role that engineering judgement and experience plays in the design process. The term ‘guidelines’ implies that guidance is given to the engineer responsible for planning and designing coastal structures in that steps in the design/planning process are described; and the considerations involved are discussed, alternative methodologies are set out and their present limitations explained. Usually these guidelines are officially formalized, but still they include a certain freedom in their use; designer may deviate from these guidelines when reasonable arguments are provided or when better (more recent) approved design techniques are used. In this way, designers can follow the actual worldwide developments. The Netherlands probably provides the best example of construction and use of design guidelines. As a low-lying country, dependent on reliable water defence system, it requires high level of safety and thus, also reliable design and construction techniques. The responsible departments of the Dutch government, under supervision of the Technical Advisory Committee for Water Defences (TAW), have supported the production of a number of overall guidelines and Technical Reports giving guidelines on a general strategies and design philosophies, and on specific technical subjects. These guidelines cover not only the general design philosophy and methodology, but also technical details on failure modes and calculation methods (often developed in own research programs when not available, or not reliable enough on the market). These guidelines were often used as a reference by other countries (especially, countries around the North Sea) for establishment of their own guidelines. The usual period of upgrading these guidelines is about 5 years. There are national standards in the Netherlands on specification of materials (rock, concrete, timber, steel, geotextile, etc., which are gradually replaced by European Standards (EuroCodes). In Germany, the Committee for Waterfront Structures has produced the design recommendations (EAU 1996, 2000). These are not mandatory regulations, and so can be simply up-dated annually if required. However, Germany is known as a country with a long standardisation tradition in civil engineering applications (German DIN’s); it concerns specifications and design methods in a wide range of various materials (concrete, steel, timber, geosynthetics, earthworks, etc.). Also, structural safety is treated by one of JST 2004 161 these codes. Most of these codes will be actually replaced by Euro codes. When designing coastal structures or their components, reference is usually made to these DIN standards. In the UK there is little centralised design or construction of coastal structures. In 1984, the British Standards Institution (BSI) issued a Code of Practice for maritime structures. This Code of Practice is not, however, intended to be of direct use in the design of coastal structures. While it considers some subject areas in detail, some other aspects of importance in the design of coastal structures receive very little attention and/or need updating. More information on organisational aspects (policy responsibility) and standards and technical guidelines in UK can be found in (Fowler and Allsop, 1999). In Spain, design of coastal structures is regulated by a recent document: Recommendations for maritime structures, ROM 0.2-99. The ROM documents gather the leading state of the art knowledge, as well as the extensive experience in maritime engineering in Spain. The objective of the ROM is to define a set of RULES and Technical Criteria, that must be followed in the project design, operation, maintenance and dismantle of Maritime Structures, no matter the materials and methods used in each of the project stages. Concerning the structural safety, the ROM proposes different levels of reliability analysis, for each of the mutually exclusive and collectively exhaustive modes of failure, depending on the general and the operational nature of the maritime structure. Structures with small values of the “nature” (definition of the importance of structure and consequences of failure) can be verified with a “partial safety coefficient level”, while those with high nature values are enforced to be verified with the application of a Probabilistic Level II method. An overall procedure is set up in order to guide the designer to fulfil the recommendations prescribed in the program ROM. A software program has been written in order to help designers to follow the ROM. A new revised version of ROM is planned for 2002. Japan is known as a country working with rather strict design standards. The history and recent developments on design standards for maritime structures in Japan are extensively outlined in the three papers at Coastal Structures’99 ( Takahashi et al., Mizuguchi et al., Yamamoto et al., 1999). Originally, depending on the designation and usage of a particular region, coasts were managed by four governmental agencies (construction, transport, fishery, and agriculture), each with its own standards 162 JST 2004 and regulations. This situation was very confusing for everybody, especially because of different design approaches and criteria. Recently, the Ministry of Construction and the Ministry of Transport are combined to the new Ministry of Land, Infrastructure and Transport (MLIT) which fact clarifies the present coastal management situation in Japan. Actually, extensive revision of technical standards on coastal facilities is under way. Already in 1999, it was decided to revise the old ‘Technical Standards for Port and Harbour Facilities’ and ‘Design Standard of Fishing Port Facilities’ (see OCADI, 1999/2002). Following that, the Japanese Committee on Coastal Engineering is actually preparing Design Manual on Coastal Facilities, which will be a base for a new Japanese standard (Mizuguchi and Iwata, 1999). Also, the Japanese Coastal Act (dated from 1956), is under revision. The purpose of these revision activities is to harmonise the different approaches and to reflect progresses in coastal engineering from the recent years. The neutral body like Japanese Committee on Coastal Engineering is asked to guide all these revision activities, and in this way to help to resolve the differences within the Ministries involved. In United States, where the U.S. Army Corps of Engineers is responsible for many coastlines, the most frequently used guide is the Shore Protection Manual (SPM, 1984). This is not an official formalised national Design Code, but in practice it is treated in that way, especially within the U.S. Army Corps organization. This guide was a very modern tool in the 70’s and was used worldwide for the design of coastal structures. The advantage of this guide was its completeness, clear style and calculation examples. The disadvantage was its conservatism and limited upgrading in new editions; upgrading was only accepted when the faults become very evident or when much experience with some new techniques was gained, usually outside the U.S.A. As a result, the new design techniques developed often in US were at first applied in Europe or other countries where European consultants were active. Currently, SPM is being replaced by the new and updated Coastal Engineering Manual (CEM, 2002), which becomes a very modern guide reflecting latest developments and which, in combination with recent Manuals on Rock (CUR/CIRIA, 1991, CUR/RWS, 1995) can be recommended for worldwide use as reference. It should be mentioned here that during the Coastal Structures’99 Conference, a special session on “Guidelines, Standards and Recommendations on Maritime Structures” was held. Speakers invited from different countries around the World (Denmark, France, Germany, Holland, Italy, Japan, UK, USA and Spain) were invited to present the state of the art and the level of development of guidelines in their respective countries. Also, the PIANC Safety Factor System for Breakwaters was discussed. From the presentations, it seems that a large variety of codes, manuals and guidelines with different scopes and objectives are now available; moreover, it is apparent that each country is writing their standards without too much connection with other countries. However, there are many similarities between these documents. to meet new defence standards may require the engineer to determine the structural stability of the existing structures in order to determine whether the increased loading is capable of being accommodated. To support the engineer in his new task, new techniques for safety assessment and new criteria for dealing with upgrading of existing structures should be developed. In this respect, the ability to benefit from lessons learnt from the previous works is of paramount importance. The Dutch guide on safety assessment of dikes can be seen as an example of such development (Pilarczyk, 1998, TAW, 1996). Concerning the structural safety, most of the standards are using the Method of the Limit States as a standard method for the verification of the failure modes. Many countries are still using overall safety factors, while others are developing or using partial safety factors. In order to facilitate the design of breakwaters to any target safety level, the PIANC PTC II Working Groups on breakwaters developed a system of partial safety factors corresponding to any wanted safety level which can be considered as a practical engineering way of using a probabilistic level II method. The PIANC “method” is independent as such of the level of environmental data quality. The partial safety factors given are related to the data quality (poor or good data sets). More details on this subject can be found in the Proceedings of this conference (Losada, ed., 1999). Taking a long-term view, the nature of the requirements will partly depend on the increasing demands that might be made on the coastline due to the continuing upward trend in leisure pursuits, or a greater emphasis on conservation (CIRIA, 1986). Such development may well necessitate a radical change of strategy in coastal defences but it is impossible to predict the type of changes that may result. However from the viewpoint of design, it is already recognised that there is a need to consider coastal engineering strategy over much greater lengths of coastline and over a longer period than at present. Some examples in this direction can be found in the Netherlands (RWS, 1990, TAW, 2000) and in UK (MAFF, 1997, 2000). Future design requirements (codes) Technical developments will always go on resulting in one or other way in further upgrading of our knowledge and improvement of our design standards. However, each new period brings some new elements and problems, which should explicitly be taken into account and planned in more structural way. The type of design that will need to be undertaken in the 21st century will reflect on one side the type and magnitude of existing work including their ageing and continuing deterioration, which is seen to be mainly in the field of upgrading, extension, rehabilitation and maintenance (CIRIA, 1986). On the other side, the new problems arising due to the long-term changes affecting the coastal regimes, such as the structural erosion in front of coastal structures and the trend towards rising sea levels, steeping of foreshores, land subsidence and continue reduction of sediment supply from the rivers. Some new flood elevation schemes in lowlying areas will probably be required due to new safety standards. The upgrading and extension of existing structures Strategic planning on this scale would be helped, if a comprehensive and detailed database of all the existing hydraulic and coastal defences all over the world existed. National authorities and international organisations should initiate some actions for development of such a database (including the lessons learnt from failures) and preparing new guidelines. The state-of-the-art review, which follows, should be based on (international) discussion with design engineers, contractors, research scientists and administrators to present a balanced presentation of a wide range of views. These guidelines should set out the state of the art in each subject area and comment on limitations in actual knowledge. The introduction of (internationally recognised) guidelines should bring about an increase of reliability (reduction of risk) and a (possible) reduction in the overall cost to the nation of works by (CIRIA, 1986): - helping the designer to identify the most effective design solution; - improving the overall level of design practice, so as to reduce the number and cost of overdesigned and under-designed works; JST 2004 163 - promoting common standards of planning and design, thus improving the effectiveness and co-ordination of coastline control nationally. The future guidelines should serve a valuable role in setting out a common framework for future planning and design, and for helping to identify the most effective of a number of alternative design approaches with reference to the differences in geographical conditions and economic developments (abilities). Production of the guidelines must not reduce the need to carry out further research into the key areas of design but in opposite, it should stimulate a new research in areas where our knowledge is still limited. Moreover, not all situations can be covered by guidelines, which refer more to standard cases, and there will always be need for additional research (i.e. model investigation) for special problems and high-risk projects. In order to maintain an overall coherence, the design guidelines should be reviewed (internationally) periodically (say, every 5 to max. 10 years) to introduce the advances in the state-of-the-art, and incorporate new experience. Design Techniques The design of hydraulic and coastal structures subjected to currents and wave attack is a complex problem. The design process and methodology are summarised in Figures 7 and 8. Figure. 7 Design process and integrated approach Design methodology When designing these structures, the following aspects have to be considered : - the function of the structure - the physical environment - the construction method - operation and maintenance The main stages, which can be identified during the design process, are shown in Figure 7. The designer should be aware of the possible constructional and maintenance constrains. Based on the main functional objectives of the structure a set of technical requirements has to be assessed. When designing a hydraulic or a coastal structure (dike, seawall), the following requirements to be met can be formulated : 1. the structure should offer the required extent of protection against flooding at an acceptable risk, 2. events at the dike/seawall should be interpreted with a regional perspective of the coast, 3. it must be possible to manage and maintain the structure, 4. requirements resulting from landscape, recreational and ecological viewpoints should also be met when possible, 5. the construction cost should be minimised to an acceptable/responsible level, 6. legal restrictions. A very important stage in the design process is that of making alternatives, both, in case of a conceptual design (making choice of a solution) as well as in a final design (optimisation of the structural design). These are the moments in the design where the cost of project/structure can be influenced. Elaboration of these points mentioned above depends on specific local circumstances as a type of upland (low-land or not) and its development (economical value), availability of equipment, manpower and materials, etc. The high dikes/seawalls are needed for protection of lowlands against inundation while lower seawalls are often sufficient in other cases. The cost of construction and maintenance is generally a controlling factor in determining the type of structure to be used. The starting points for the design should be carefully examined in cooperation with the client or future manager of the project. 164 JST 2004 Level I Tools (Rules of Thumb) Some examples of rules of thumb (tools for first estimate) are given below. a) Stability of revetments under wave attack (1) with ξp= breaker similarity index on a slope; ξp = tanα(Hs/Lop)-0.5=1.25Tp.Hs-0.5.tan α, Figure 8 - Design methodology and tools Note : the meaning of design levels I, II, and III in Figure 8 is different from the terminology related to the design levels using probabilistic approach as discussed in previous Sections (Level I: overall safety factors, Level II: only mean value and standard deviation for stochastic parameters, and Level III: actual distribution of stochastic parameters used). This design methodology is shown schematically on Figure 8, including also various simulation models (design tools) required to evaluate the behaviour of the structure in the various stages of design (Van der Weide, 1989, Pilarczyk, 1990). In general, it can be stated that in the course of the designprocess more advanced methods are used. The actual choice, however, is dependent on the complexity of the problems, the size of the project and the risk-level, which is acceptable. Depending on the objective, simulation can vary from crude approximations and rules of thumb (usually applicable at level I/conceptual design), through accepted empirical design formulae with their limitations (usually applicable at level II/preliminary design), to sophisticated reproductions of reality, using physical models, analogue techniques or numerical models (usually applicable at level III/final detail engineering). This kind of methodology should be followed both, in a case of functional design as well as in case of structural design. Examples of level I tools (rules of thumb) and level III tools (models) are presented below. Level II tools can be found on the website : http://ihe.nl/we/dicea/cress.htm or http://www.cress.nl (CRESS-program). Hs = significant wave height, ∆ = relative mass density of units, D = thickness of cover layer (= Dn50 for stone), α = angle of slope, F = 2 to 2.5 for rock, = 3 for pitched stone, = 4 to 5 for place blocks, = 5 to 6 for interlocked blocks and cabled block mats. b) Maximum (depth-limited) wave height (2) where h is the local depth. More precisely: use Goda’s graphs (Goda, 1985) or ENDEC: http://www.cress.nl c) Current attack : (3) where U is the depth-average velocity and g is the gravity. Multiply (3/4)D for a uniform flow and (3/2)D for a non-stationary, turbulent flow. d) Scour depth (hscour) and length of toe protection (Ltoe prot.) (4) where Hs is the local wave height e) Minimum length of protection of crest/splash area (5) JST 2004 165 f) Granular filter Level III tools (models) (6) for uniformly graded materials (for breakwaters . 3 to5), or more general : D15up/D85down breakwaters 5; material/soil tightness (for 3 to 4) D15up/D15down 5; permeability criterion D60/D10 < 10 ; internal stability (= uniform grading) (up = upper layer, down = lower layer) Figure 9 - Geometrically closed granular filters g) Geotextile filter (for uniform gradation of subsoil) (7a) (7b) h) Wave run-up, Ru2% (= 2% run-up exceeded by 2% of waves only) (8) or more general : where Hs= significant wave height, α = angle of slope and ξp = breaker index ; for riprap, use 0.6 Ru2%. 166 JST 2004 Knowledge of the relevant wave climate is crucial to the design and construction of coastal structures (do remember: rubbish in rubbish out). Good reliable data measured over a long period is rarely available; and in many cases limitations of time and/or cost do not permit such data to be obtained. The alternative is to derivate long-term estimates of wave climate by hindcasting on the basis of wind data. Special attention still deserves the prediction of wave climate in areas exposed to hurricanes, typhoons, and tsunamis, especially for countries, which do not have own (proper equipped) forecasting services. An essential parameter in the design of hydraulic or coastal structures is the probability of occurrence of severe events (high water levels, high waves). The design procedure based on the probabilities of water levels alone plus appropriate wave height is presently widely applied. However, this procedure does not reflect the full picture, as it does not allow for the possible correlation between the various parameter causing extreme events (tide, surge magnitude, wind direction, wave height and period). For an optimum design the joint probability of all these parameters should be taken into account. A number of recent manuals and guidelines have included this as a recommended approach; however, its application needs more detailed statistical data and correlations, and probabilistic calculation methods. (CUR/TAW, 1990, CUR/CIRIA, 1992, PIANC, 1992, CEM, 2002). Further developments in this direction should be stimulated, especially concerning the more userfriendly programs for reworking of statistical data into the required full joint design probability. The next important design activity is to transfer the ‘offshore’ wave conditions into shallow water. Actually, the most frequently used methods are 1D models as developed by Goda and by Battjes&Janssen (ENDEC-model). This item is currently the subject of the further improvement of a number of computer programs of various levels of sophistication. The most advanced method is at this moment probably the SWANmodel (Simulating Waves Nearshore), which was developed by the Technical University of Delft in the Netherlands and is a public domain model (Booij et al., 1996). However, even this model still needs further validation under various conditions. Shallow foreshores considerably affect wave propagation and hence wave impact and run-up on coastal structures. This concerns for instance the evolution of wave height distributions and wave energy spectra between deep water and the toe of coastal structures As it was already mentioned, there are a number of models available. As an example, two numerical models have been applied in recent studies in the Netherlands to model the wave propagation over the foreshore and one numerical model has been applied to model wave motion on the structure (Van Gent and Doorn, 2001). The models applied for wave propagation over the shallow foreshore are a spectral wave model (SWAN; Ris, 1997 and Ris et al., 1998) and a time-domain Boussinesq-type model (TRITON; Borsboom et al., 2000, 2001). The model applied for modelling wave motion on the structure is a time-domain model based on the nonlinear shallow-water wave equations (ODIFLOCS; Van Gent, 1994, 1995). SWAN model simulates propagation of short waves. It does not model processes where bound low-frequency energy becomes free due to wave breaking, which is a relevant process for situations with shallow foreshores. For the modelling of wave breaking (depth-induced wave breaking and white capping), wave set-up, bottom friction and triad wave-wave interaction the default settings were used. The applied Boussinesq-type model is the twodimensional wave model for wave propagation in coastal regions and harbours TRITON (WL | Delft Hydraulics), which is described in Borsboom et al. (2000, 2001). This efficient model simulates wave propagation and wave breaking in the time-domain, which also allows for simulation of processes where bound low-frequency energy becomes free due to wave breaking. This is a relevant process for situations with shallow foreshores. Wave breaking was implemented based on a new method where wave breaking is modelled as an eddyviscosity model in combination with a surface roller, similar to the method applied by Kennedy et al. (2000). For the determination of the eddy viscosity use is made of the concept of surface rollers, as also applied by Schäffer et al. (1992). In contrast to many other existing models for wave breaking, this breaker model in TRITON allows for modelling of more severe wave breaking, as is the case in the discussed applications. The general impression from examining the wave energy spectra is that the timedomain model simulates both the spectral shapes and the energy levels rather accurately for the conditions with significant energy dissipation due to severe wave breaking. Also the energy shift to the lower frequencies is modelled surprisingly well. The accuracy of the predictions for the wave periods is higher than obtained with the spectral wave model, though at the cost of higher computational efforts. The model is considered as suitable to provide estimates of the relevant parameters for wave runup and wave overtopping on dikes with shallow foreshores. For wave interaction with a dike the model applied here is the time-domain model ODIFLOCS (Delft University of Technology) which simulates wave motion on coastal structures (Van Gent, 1994, 1995). Perpendicular wave attack on structures with frictionless impermeable slopes is simulated by solving the non-linear shallow-water wave equations. Steep wave fronts are represented by bores. Use is made of an explicit dissipative finite-difference scheme (Lax-Wendroff), (Hibberd and Peregrine, 1979). Similar models have been shown to predict well wave reflection and wave run-up on impermeable rough slopes (Kobayashi et al, 1987). Based on the investigations described in this paper the following conclusions can be drawn: The spectral wave model, applied for wave propagation of short waves over the foreshore (SWAN), yields valuable insight in the evolution of wave energy spectra over the foreshore. It also shows that the computed energy levels in the short waves are rather accurately predicted, considering the rather extreme energy dissipation in the tests. The wave parameters Hm0 and Tm-1,0 at the toe of the structure are both under predicted (13% and 21% respectively), using the default settings of this numerical model. Modifications of the numerical model settings for this kind of applications might improve the results. Further improvements of this model could be dedicated to decrease wave energy transfer to higher frequencies and to increase wave energy transfer to lower frequencies. The time-domain wave model applied for wave propagation over the foreshore (TRITON) shows accurate results for the wave parameters Hm0 and Tm-1,0 at each position. The deviations at the toe of the structure remain below 10% and 5% respectively (based on the energy in the short waves). The evolution of the wave energy spectra is rather accurately simulated despite the extreme energy dissipation. Also the energy transfer to lower frequencies is clearly present. The model to include wave breaking in this Boussinesq-type model JST 2004 167 appears to be effective in reducing the wave energy without significant loss of accuracy in the simulation of wave energy spectra. Further validations of this model include 2DH-situations with angular wave attack, directional spreading and non-uniform depthcontours. The time-domain wave model applied for the simulation of wave interaction with the dike (ODIFLOCS) shows that accurate results on wave run-up levels can be obtained if use is made of measured surface elevations of the incident waves (on average 10% under predictions of the wave runup levels). The use of incident waves based on numerical results from the spectral wave model (SWAN) doubles the mean differences (18%) because both numerical models lead to too much wave energy dissipation. The use of incident waves calculated by the time-domain wave model (TRITON) reduces the differences significantly (on average less than 3%) because the numerical models lead to counteracting errors. Applying the two models together led to relatively accurate predictions of the wave run-up levels for the present data set. Stability of cover layers; some examples The sudden intensification of research on rubble mound breakwaters in the 80’s was triggered by several damage to a series of relatively new breakwaters (Sines in Portugal, Arzew in Algeria and Tripoli in Libya). Also a substantial number of damage cases in Japan led to review of existing design formulae and the development of the famous Goda’s formula for vertical breakwaters (Goda, 1985). It was evident that there were fundamental problems with our methods of designing rubble mound breakwaters. The failure of Sines, Arzew and Tripoli breakwaters are described in Burcharth (1987). The main causes of the failures were: 1) The relative decrease in armour unit strength with increasing size was not considered and/or taken into account. This was crucial for slender, complex types of armour units (Burcharth, 1980, 1987). 2) The second reason for the major failures of rubble mound breakwaters was underestimation of the wave climate. 3) The third reason was bad model testing with incorrect modelling of the structure and the seabed topography. A lot of research on the strength of slender armour units followed these failures resulting in strength-design formulae for Dolosse and Tetrapods by which one can estimate the tensile stresses as 168 JST 2004 function of incident waves, size of the units and for (Dolosse) the waist ratio. The tensile strength can then be compared to the concrete tensile strength in order to estimate if breakage takes place or not. The formulae also provide the relative number of broken units given the wave climate, the size and the tensile strength of the concrete (Burcharth et al., 2000). The failures involving broken slender concrete units resulted in two trends : a. return to bulky units like cubes, and b. development in stronger complex (multileg) units, still with hydraulic stability higher than, for example, cubes. The Accropode is a result of this development. These failures also stimulated research into concrete material strength problems related to armour units. For example, Burcharth (1984) studied fatigue for slender units. A thermal stress caused by temperature differences in the concrete during curing is a problem related to large bulky units. Burcharth (1983, 1991, 1992) studied this problem theoretically and by full-scale experiments for Sines, and formulated some guidelines to avoid the problem. The introduction of a hole in Antifer cubes was a result of this work. The solution was necessary for casting large cubes in the very hot climate of Somalia (Burcharth, 1991). All the older design were mostly based on (simplified) formula of Hudson dated from 50’s, which gained its popularity due to its simplicity and the status of US Army Corps. However, the problems with using this formula started in 70’s with introduction of random waves and the necessity of transformation of regular waves into irregular waves. In 80’s, the number of testing facilities and test results with random waves became so large that the necessity of new design formulas became evident. Note: the Hudson formula is still preferred in some countries, e.g. USA, for shallow water conditions. The new research in 80’s provided more understanding of failure mechanisms and new more sophisticated formulae on stability and rocking of rubble mound structures and artificial armour units. Formulae developed by Van der Meer (1988) by fitting to model test data, with some later modifications, became standard design formulations. However, the reason of this development was quite different than above mentioned. To explain this we have turn back to 70’th when the author was involved in Delta project, the largest project of damming tidal gaps in the Netherlands, following the necessary actions after flood disaster in 1953. The author has discovered at that time that there was little known on stability of cover layers under wave attack, and that the existing formulations (Hudson, Irribaren, Hedar) were not perfect. He was strengthened in his suspicion by research of John Ahrens, a brilliant researcher from US Corps of Engineers, who was probably too far ahead in time for a general acceptance. Even in his home organisation he never gained the recognition, as he deserved; his work was never mention in US Shore Protection Manual. Ahrens (1975) performed extensive tests on riprap stability and the influence of the wave period; the test were conducted in the CERC large wave tank (with regular waves). Pilarczyk (1983, 1984) continued to replot Ahrens’s data and obtained surprising similarity with the later design graph by Van der Meer (1988). This work by Ahrens and his later research on dynamic stability of reefs and revetments, together with work by van Hijum on gravel beaches (Van Hijum and Pilarczyk, 1982), were the reason for the author to prepare a proposals for a systematic research on static and dynamic stability of granular materials (rock and gravel) under wave attack. This program, commissioned early 80’s to the Delft Hydraulics, was successfully realized under direct guidance by Van der Meer in 1988. The basic structure of the Van der Meer formula is such that the stability number H/∆D is expressed in terms of natural or structural boundary conditions, for example (the sample formula is valid for rock under plunging waves) : (9) in which: Hs = significant wave height, ∆ = relative mass density, Dn50 = nominal stone diameter, P = permeability coefficient representing composition of the structure, S = damage level, and ξm = surf similarity parameter (Iribarren number). The work of Van der Meer is now generally applied by designers and it has considerably reduced (but not eliminated) the need to perform model experiments during design process. We have always to remember that each formula represents only a certain schematisation of reality. Moreover, as far as these formulas are based on experiments and not based on fully physical understanding and mathematical formulations of processes involved, each geometrical change in the design may lead to deviation in the design results, and to the need of performance of model investigation. Another advantage of the Van der Meer formulae over the formula of Hudson is the fact that the statistical reliability of the expression is given, which enables the designer to make a probabilistic analysis of the behaviour of the design (d’Angremond, 2001). Note: the statistical uncertainty analysis for almost all formulae (including Hudson) is given by Burcharth in CEM (2002). Following the same philosophy, Van der Meer and others have modified and extended the formulae for the stability of rock to many other aspects of breakwater design such as stability of some artificial units, toe stability, overtopping and wave transmission. However, these latest formulae (overtopping and transmission) are still in very rudimentary stage and need further improvement and extension. It concerns especially such structures as submerged reefs with a wide crest where all design aspects (stability, transmission, and functional layout) are not understood properly yet. Some experience with these structures is obtained in Japan, however, the generally valid design criteria are still absent. What has been said for slopes under wave attack is largely valid for slopes and horizontal bottom protection under currents. The designer has a number of black box design tools available, but the understanding of the contents of the black box is far from complete. Specifically when these black box design formulae are used in expert systems, one may in the end be confronted with serious mistakes. If an experienced designer still realises the shortcomings and limitations of the black box formula, the inexperienced user of the expert system can easily overlook the implication of it. Although a reliable set of design formulae is available, the main challenge in the field of rubble mound structures is to establish a conceptual model that clarifies the physical background of it. This will require careful experimental work, measuring the hydrodynamic conditions in the vicinity of the slope and inside the breakwater. Burcharth et al. (1999c) studied the internal flow process in physical models at different scales and in prototype and developed a method for scaling of core material, thus minimizing scale effects on stability. Possibly, an intermediate step has to be taken by developing a 2-D mathematical model (often called “numerical flume”) that describes the pressures and flow field with sufficient accuracy, examples of such development can be found in (Van Gent, 1995, Troch, 2001, Itoh et al., 2001). Experimental work will also remain necessary to assess the influence JST 2004 169 of turbulence. A second challenge is a further exploring of the opportunity to use single instead of double armour layers and further modification of filter rules. This will lead to considerable savings. The first results of these new developments are promising, but it will take quite some time before this research leads to engineering tools. Another development (and also challenge for future) is the multifunctional design of breakwaters (and may be other structures), for example, a combination of protective function with energy production (wave or tide power), aquaculture, public space for (restaurants, underwater aquarium/parks), etc. Many activities in this direction are already undertaken in Japan. More information on new developments in design techniques and alternative design of maritime structures, and the future needs for research, can be found in ASCE (1995), PHRI (2001), and CEM (2002). It should be stressed that the proposed developments for breakwaters were partly stimulated/initiated by early developments in understanding and quantification of physical processes in block revetments (De Groot et al., 1988, Burger et al., 1990, Pilarczyk et al., 1995, Kohler and Bezuijen, 1995, CUR 1995, Bezuijen and Klein Breteler, 1996, Klein Breteler et al, 1998, Pilarczyk, 1998, 2000). Wave attack on revetments will lead to a complex flow over and through the revetment structure (filter and cover layer), which are quantified in analytical and numerical models (CUR, 1995, ASCE, 1995). The stability of revetments with a granular and/or geotextile filter (pitched stones/blocks, block mats and concrete mattresses) is highly influenced by the permeability of the entire revetment system. The high uplift pressures, induced by wave action, can only be relieved through the joints or filter points in the revetment (Figure 10). The permeability of the revetment system is a decisive factor determining its stability, especially under wave attack, and also it has an important influence on the stability of the subsoil. The permeability of a layer of closely placed concrete blocks on a filter layer with and without a geotextile has been investigated in recent years in the Netherlands in the scope of the research programme on stability of revetments The usual requirement that the permeability of the cover layer should be larger than that of the under layers cannot usually be met in the case of a closed block revetment and other systems with low permeable cover layer (i.e. concrete geomattresses). The low permeable cover layer introduces uplift pressures during wave attack. In this case the permeability ratio of the cover layer and the filter, represented in the leakage length, is found to be the most important structural parameter, determining the uplift pressure. The schematised situation can be quantified on the basis of the Laplace equation for linear flow (Figure 10). In the analytical model nearly all-physical parameters that are relevant to the stability have been incorporated in the "leakage length" factor. For systems on a filter layer, the leakage length Λ given as : (10) where: Λ = leakage length (m), D = thickness of the revetment cover layer (m), b = thickness of the filter layer (m), k = permeability of the filter layer or subsoil (m/s), and k’ = permeability of the top (cover) layer (m/s). The pressure head difference, which develops on the cover layer, is larger with a large leakage length than with a small leakage length. This is mainly due to the relationship k/k' in the leakage length formula. The effect of the leakage length on the dimensions of the critical wave for semipermeable revetments is apparent from the following equation: (11) Figure 10 - Physical processes in revetment structure 170 JST 2004 where: Hscr = significant wave height at which blocks will be lifted out (m); ξop = tanα/√(Hs/(1.56Tp2)) = breaker parameter (-); Tp = wave period (s); ∆= relative mass density of cover layer = (ρs -ρ)/ρ, and f = stability coefficient mainly dependent on structure type and with minor influence of ∆, tanα and friction. This research has proved that the stability of a revetment is dependent on the composition and permeability of the whole system. of the cover layer. Formulas have been derived to determine the permeability of a cover layer and filters, including a geotextile. Also, stability criteria for granular and geotextile filters were developed based on the load – strength principle, allowing application of geometrically open filters, and thus allowing optimisation of composition and permeability of revetments. It is obvious that only a certain force exceeding a critical value can initiate the movement of a certain grain in a structure. That also means that applying geometrically closed rules for filters often may lead to unnecessary conservatism in the design and/or limitation in optimisation freedom (see Figure 11). Also, it often results in execution problems especially when strict closed filter (with many layers) has to be executed under water under unstable weather conditions (Pilarczyk, 1994, Schiereck, 2001). Figure 11 - Application of granular filters (Schiereck, 2001) In the scope of these studies, also the internal strength of subsoil has been studied in terms of critical hydraulic gradients. It was recognised that to reduce the acting gradients below the critical ones a certain thickness of the total revetment is needed. This has resulted in additional design criteria on the required total thickness of revetment to avoid the instability of the subsoil. That also means that granular filter cannot always be replaced by geotextile only. For high wave attack (usually, wave height larger than 0.5m or high turbulence of flow) the geotextile functioning as a filter must be often accompanied by a certain thickness of the granular cushion layer for damping hydraulic gradients. All these design criteria can be found in Pilarczyk (2000). The main problem in extension of these achievements to other applications (other revetments, filter structures, bottom protection, breakwaters, etc.) is the lack of calculation methods on internal loads (i.e., hydraulic gradients) for different structural geometry and composition. Also the geometrically open filter criteria need further development. Research in these fields is still needed and will result in more reliable and cost effective designs. Verification of design Not all hydraulic or coastal structures or their components are understood completely; moreover, the existing design techniques represent only a certain schematisation of reality. Therefore for a number of structures and/or applications the verification of design by more sophisticated techniques can still be needed. Whilst certain aspects, particularly in the hydraulic field, can be relatively accurately predicted, the effect of the subsequent forces on the structure (including transfer functions into sublayers and subsoil) cannot be represented with confidence in a mathematical form for all possible configurations and systems. Essentially this means that the designer must make provisions for perceived failure mechanisms either by empirical rules or past experience. However, using this approach it is likely that the design will be conservative. In general, coastal structures (i.e. revetments, sea walls, etc.) are extended linear structures representing a high level of investment. The financial constraints on a project can be so severe that they may restrict the factors of safety arising from an empirical design. It is therefore essential from both the aspects of economy and structural integrity that the overall design of a structure should be subject to verification. Verification can take several forms: physical modelling, full-scale prototype testing, lessons from past failures, etc. Engineers are continually required to demonstrate value for money. Verification of a design is often expensive. However, taken as a percentage of the total costs, the cost is in fact very small and can lead to considerable long-term savings in view of the uncertainties that exist in the design of hydraulic and coastal structures. The client should therefore always be informed about the limitations of the design process and the need for verification in order to achieve the optimum design. JST 2004 171 Materials and systems ; some examples The cost of production and transportation of materials required for hydraulic and coastal structures is an important consideration when selecting a particular design solution. Thus it is important to establish the availability and quality of materials for a particular site at an early stage when considering design options. Using the available tools and models, the structure can be designed to perform the functional requirements. An additional problem is that these functions will change with time in service because of material degradation processes. Therefore the designer’s skill must also encompass consideration of durability and degradation processes. A degradation models for materials and structures should be developed so that the whole-life consequences may be considered at the design stage (NB. a provisional model for armour stone, which considered rock and environmental parameters, is presented in the CUR/CIRIA Manual (1991). Wastes and industrial by-products as alternative materials Domestic and industrial wastes and industrial byproducts form a still growing problem especially in high-industrialized countries or highly populated regions. A careful policy on application of these materials in civil engineering may (partly) help to reduce this problem. Current European policies aim to increase the use of waste materials of all kinds and to find economic, satisfactory and safe means of their disposal. The use of waste materials in hydraulic and coastal structures is limited by their particle size distribution, mechanical and chemical stabilities and the need to avoid materials which present an actual or potential toxic hazard (CUR/CIRIA, 1991, CUR/RWS 1995, Henneveld and Van der Zwan, 1997). In the Netherlands, due to the lack of natural rock resources, the application of waste materials in civil engineering has already a long tradition. The extensive research on properties of waste materials allows making a proper selection depending on environmental requirements. Waste materials such as silex, quarry wastes, dredging sludge (depending on the source/location), and many minestone wastes have little or no hazardous contamination. These materials can be used as possible core, embankment fill or filter material. The engineering properties of many waste materials are often comparable or better than traditional materials. Slags have good friction properties due to their angularity and roughness and typically have high 172 JST 2004 density. Mine wastes sometimes have poor weathering characteristics, but are usually inert and have satisfactory grading for deep fills. The fine materials such as fly ashes and ground slags are already in general use as cement replacement and fillers. Good quality control, not only for limiting the potential for toxic hazard, but also of the mechanical properties of waste materials can considerably increase the use of such low-cost materials in appropriately designed coastal and bank protection structures. Geosynthetics and durability Geosynthetics are relatively a new type of construction material and gained a large popularity especially in geotechnical engineering and as component for filter structures. There is a large number of types and properties of geosynthetics, which can be tailored to the project requirements (Pilarczyk, 2000). Geosynthetics have already transformed geotechnical engineering to the point that it is no longer possible to do geotechnical engineering without geosynthetics; they are used for drainage, reinforcement of embankments, reduction of settlement, temporary erosion control, and hazardous waste containment facilities (Giroud, 1987). These latest are very often planned as land reclamation along the shores. When geosynthetic materials or products are applied in civil engineering, they are intended to perform particular functions for a minimum expected time, called the design life. Therefore, the most common (and reasonable) question when applying geosynthetics is ‘what is the expected/guaranteed lifespan of these materials and products’. There is no a straight answers to this question. Actually, it is still a matter of ‘to believe or not to believe’. Both the experimental theory and practice cannot answer this question yet. However, the Dutch evaluation of the long-term performance of the older applications of geotextiles (back to 1968) has proved that the hydraulic functioning was still satisfactory. A similar conclusion has been drawn from the recent evaluation of the long-term performance of nonwoven geotextiles from five coastal and bankprotection projects in USA (Mannsbart and Christopher, 1997). The technology of geosynthetics has improved considerably in the years. Therefore, one may expect that with all the modern additives and UV-stabilizers, the quality of geosynthetics is (or can be, on request) much higher than in the 60s. Therefore, for the ‘unbelievers’ among us, the answer about the guaranteed design life of geosynthetics can be at least 50 years. For ‘believers’, one may assume about 100 years or more for buried or underwater applications. These intriguing questions on the lifespan of geosynthetics are the subject of various studies and the development of various test methods over the world. Also, the international agencies related to normalization and standardization are very active in this field. The recent guide (European Standard) of the European Normalization Committee presents the actual ‘normalized knowledge’ on this subject (CEN/CR ISO, 1998). The object of this durability assessment is to provide the designing engineer with the necessary information (generally defined in terms of material reduction or partial safety factors) so that the expected design life can be achieved with confidence. solutions. That was for the author the main reason to write the state-of-the-art on application of geosynthetics and geosystems in hydraulic and coastal engineering (Pilarczyk, 2000). Some of the recent applications are shown in Figure 12. These new (geo)systems (geomattresses, geobags, geotubes, seaweed, geocurtains and screens) were applied successfully in number of countries and they deserve to be applied on a larger scale. Recently, geocontainers filled with dredged material have been used in dikes and breakwaters in a number of projects around the world, and their use in this field is growing very fast. Also, a number of new applications for geosynthetic curtains and screens have been developed and tested in practice. Geosystems In recent years traditional forms of river and coastal works/structures have become very expensive to build and maintain. Various structures/systems can be of use in hydraulic and coastal engineering, from traditional rubble and/or concrete systems to more novel materials and systems such as geotextiles/geosynthetics, natural (geo)textiles, gabions, waste materials, etc. Moreover, there is a growing interest both in developed and developing countries in low-cost or novel engineering methods, particularly as the capital cost of defence works and their maintenance continue to rise. The shortage of natural rock in certain geographical regions can also be a reason for looking to other materials and systems. This all has prompted a demand for cheaper, less massive and more environmentally acceptable engineering. However, besides the standard application in filter constructions, the application of geosynthetics and geosystems in hydraulic and coastal engineering still has a very incidental character, and it is usually not treated as a serious alternative to the conventional Figure 12 - Some concepts on the application of geotextile systems JST 2004 173 Because of the lower price and easier execution these systems can be a good alternative for protective structures in hydraulic and coastal engineering both in developed and developing countries. The main obstacle in their application, however, is the lack of proper design criteria (in comparison with rock, concrete units, etc.). In the past, the design of these systems was mostly based on rather vague experience than on the general valid calculation methods. More research, especially concerning the large-scale tests and the evaluation of the performance of projects already realised, is still needed. In Pilarczyk (2000) an overview is given of the existing geotextile systems, their design methods (if available), and their applications. Where possible, some comparison with traditional materials and/or systems is presented. The recent research on some of these systems has provided better insight into the design and applications. Technology transfer and capactity building Know-how/technology transfer is an important expedient in the sustainable development of nations. Technology transfer is sustainable when it is able to deliver an appropriate level of benefits for an extended period of time, after major financial, managerial and technical assistance from an external partner is terminated. Apart from clearly identified objectives for Technology Transfer projects, proper project design and well-managed project execution, essential factors conditioning the survival of projects include: policy environment in recipient institution/country, appropriateness of technology and management organisational capacity (Overbeek et al, 1991). Technology Transfer means the transfer of knowledge and skills, possibly in combination with available tools, to institutions and individuals, with the ultimate aim to contribute to the sustainable development of the receiving institution (national) or country (international). Professional educational institutes are likely to restrict their work to specialised education and training of individuals. Institutions, however, generally aim at a broader approach. The objective of Technology Transfer should be to reinforce the capability of institutions and individuals to solve their problems independently. The required support can be indicated in a diagram differentiating between the analysis and solution phases of engineering problems. Obviously, knowledge and experience is required on three levels to obtain optimum results: - knowledge of the processes - knowledge and experience in the use of process simulation techniques - experience in practical applications 174 JST 2004 Knowledge and experience can best be transferred in phases during a project that runs over several years. In many cases, however, budget restrictions call for another approach. The advisor may be called upon as a consultant, and the project includes only some of the phases mentioned above. Not only knowledge and skills must be transferred to the client’s staff, but it must also be integrated in the client’s organization for future, independent use. In order to guarantee an efficient interaction between the transfer and the integration activities, distinction in phases is required. One may distinguish the following realization phases: 1. professional education scientific/technological level) 2. professional training technology/skills/tools) (general (new/specific 3. development phase (physical/logistic adjustments at recipient party) 4. institute support (advisory services/exchange visits during project) The necessary number of phases may vary depending of situation (country, type of project). Capacity building is important pre-condition for the realization of future challenges and transfer of know-how, especially for developing countries. Hydraulic and Coastal engineering is a complex art. At this moment a limited number of phenomena can be understood with the help of the laws of physics and fluid mechanics. For the remainder, formulas have been developed with a limited accuracy. In addition, input data are limited availability and form another source of uncertainty. Consequently, a sound engineering approach is required, based on practical experience and supported by physical and numerical models, to increase the understanding of many phenomena and to come up with sustainable solutions. Especially, standard’ solutions do not exist in coastal engineering; solutions very much depend on the local circumstances as well as the social and political approach towards coastal engineering. Consequently, the transfer of coastal engineering knowledge is a complex art as well. Sustainable transfer of hydraulic and coastal engineering technology at postgraduate level should therefore aim at increasing the capacities and skills of the engineers such that they are able to analyse a problem correctly and identify possible directions of solutions. Simply learning formulas and learning standard solutions for standard problems are not fruitful and even dangerous: such training does not increase the engineer’s understanding of the underlying processes and serious failures may be the result. Transfer of hydraulic and coastal engineering technology should therefore be problem oriented, practical in nature and geared towards the specific needs of the engineers following the training programme (Verhagen, 1999). A general trend can be observed from applying rules to more conceptual thinking. Rules will change fast, so it is more important for an engineer to know the design philosophy. Also engineers have to learn where to find the most up-to-date knowledge regarding the design, which he is making at a certain moment. Because the increased growth in science, rules are outdated faster than in the past; this means that in most cases engineers should not apply the rules they have learned in university. So they should be trained always first to verify if the design method they learned in university is still valid. Engineers should be trained in a flexible application of the design methodologies they have learned. For design purposes the use of complicated computer software is increasing. The packages become more and more user friendly, but the insight in the computational process becomes less. This means that the direct link between output and input is less obvious. Engineers have to become more and more aware of the need of checking the output of these programs in inconsistencies (rather than on numerical accuracy). Because of the high quality of presentation methods of modern software, input inconsistencies are often not recognized in time. Engineers have to be trained to become more and more keen on this problem (Verhagen, 1996). Transfer of technology to developing countries can also be a complex matter and needs properly educated engineers. Copying solutions from the western, industrial countries for application in developing countries is in general not the best solution for solving the problems of developing countries. The main reason for that is that the available resources in the developing world are different from the resources in western countries. In the industrialized countries there is a strong tendency to solve problems in such a way that the amount of required labor decreases, so a capitalintensive solution is searched for. The reason for this is the very costly social system and the high standard of living. This causes a big difference between the hourly income and the hourly costs of labor. In developing countries this difference is much less, but on the contrary it is difficult and expensive to import industrial products from elsewhere. Also it is difficult to have sufficient capital available. For those countries it is more economic to search for solutions, which require hardly any investments, but are relatively labor intensive. These solutions generally require often more maintenance. However, increased maintenance costs are sometimes very pleasant, provided the initial investment is very low. The cost of the solution can be spread over a longer period without borrowing money for a capitalintensive solution. Maintenance is very important for sustainability of the investment/projects. Maintenance has to be done on the right moment. Also, there has to be a maintaining agency and there has to be a maintenance plan. In solving these problems, one should always analyse the cause of the problem. Sometimes it is easier to change something in the estuary or river, than to combat the erosion. When it is not possible to take away the cause of the problem, then a number of technical tools are available as discussed in this book. In the design of these methods in most cases a low-investment approach can be followed. Low investment solutions generally require more maintenance than capital-intensive solutions. Therefore the construction has to be designed in such a way that maintenance can be performed easily, with local means, thus, with local materials, local people and with local equipment. These requirements are not very special and one can meet these requirements easily. The main problem is that one has to realise these points during the design phase. We may conclude from the above that modern engineer must be educated in various technical and non-technical fields. The task of engineers involved in problems of developing countries should be the adaptation (translation) the actual knowledge to appropriate technologies suitable for their problems and their possibilities. Conclusions Problem identification and understanding is very important for a proper choice of solution to water (flood) management and coastal problems. Generally, it may be concluded that there are both physical as well as social aspects to every problem. As a consequence mere technical solutions often turn out to be mistake. Furthermore, the future use of coast in general should be tailored to fit within the system, whether it is a recreational coast, a wetland or an ecosystem. For sustainable management, land use planning is required which does take floodplains and coastal waters into account. Proper quality of environmental boundary conditions defines the quality of design. In many JST 2004 175 cases, especially in less developed countries this can be a main obstacle in design of hydraulic and/or coastal structures. Further developments in forecasting and transformation techniques should be stimulated. There are a large number of hydraulic and coastal structures. For some of them, workable design criteria have been developed in recent years (rubblemound breakwaters, riprap, block revetments, filter structures, etc.). However, many of these criteria/formulae are still not quite satisfactory, mainly because they are lacking physical background, what makes extrapolation beyond the present range of experience rather risky. To solve this problem, it will be necessary to continue physical model experiments (on scale and in prototype) to develop, validate and calibrate new theories. Moreover, there is still a large number of systems with not adequate design techniques, for example, groins, submerged/reef breakwaters, a number of revetment types (gabions, geomattresses), geosystems, open filter, prediction and measures against scouring, etc. However, opposite to the functional design, the structural design can always be solved by the existing means (design criteria if available or model investigation), assuming availability of funds. Functional design (especially for coastal problems) is one of the most important and most difficult stages in the design process. It defines the effectiveness of the measure (project) in solving specific problem. Unfortunately, there are still many coastal problems where the present functional design methods are rather doubtful, especially concerning shoreline erosion control measures (i.e. groins, sea walls). Also, adequate measures against lee-side erosion (flanking) deserve more attention. Alternative (waste) materials and geosynthetics and geosystems constitute potential alternatives for more conventional materials and systems. They deserve to be applied on a larger scale. The geosynthetic durability and the long-term behaviour of geosystems belong to the category of overall uncertainties and create a serious obstacle in the wider application of geosynthetics and geosystems and, therefore, are still matters of concern. The understanding of the coastal responses in respect to the sedimentary coast and its behaviour is at least qualitatively available. However, reliable quantification is still lacking which make functional design of shore erosion control structures very risky. Much mathematical and experimental work is still to be done. Because of scale effects, the experiments 176 JST 2004 will have to be carried out in large facilities or may be verification is even only possible on the basis of prototype observations over a long period. This work is so complicated that international co-operation is almost a prerequisite to achieve success within a reasonable time and cost frame. Research on hydraulic and coastal structures should benefit from more co-operations among researchers and the associated institutions. Publishing basic information and standardised data would be very useful and helpful in establishing a more general worldwide data bank available, for example, on a website. Systematic (international) monitoring of realised projects (including failure cases) and evaluation of the prototype and laboratory data may provide useful information for verification purposes and further improvement of design methods. It is also the role of the national and international organisations to identify this lack of information and to launch a multiclient studies for extended monitoring and testing programmes, to provide users with an independent assessment of the long-term performance of hydraulic and coastal structures, including alternative materials and systems (geosynthetics, geosystems, alternative/waste materials, etc.). Inventory, evaluation and dissemination of existing knowledge and future needs, and creating a worldwide accessible data bank are urgent future needs and some actions in this direction should be undertaken by international organisations involved (PIANC, IAHR, UNESCO/WMO, US Coastal Council). It should be recommended to organise periodically (within time span of 5 to 10 years) state-of-the-art reports on various subitems of hydraulic and coastal engineering, which should be prepared by international experts in a certain field. It can be organised by creating semi-permanent working groups on specific subject and their activities should be paid from a common international fund, which should be established by one of the international organization. Adjustment of the present education system as a part of capacity building for solving future problems should be recognised as one of the new challenges in hydraulic and coastal engineering. It is also important for the proper technology transfer to developing countries and development and maintaining of appropriate technologies for local use. Moreover, solidarity must be found in sharing knowledge, costs and benefits with less developed countries which are not able to facilitate the future requirements of integrated coastal management by themselves (on its own) including possible effects of climate change. More attention should be paid to integration of technological innovation with institutional reforms, to rise of awareness to change human behaviour, to developing of appropriate technologies that are affordable by poorer countries, to promoting technologies that would fit into small land holdings (local communities), and to capacity building (education), which is needed to continue this process in sustainable way. Finally, there is a continuous development in the field of hydraulic and coastal engineering, and there is always a certain time gap between new developments (products and design criteria) and publishing them in manuals or professional books. Therefore, it is recommended to follow the professional literature on this subject for updating the present knowledge and/or exchanging new ideas. References Ahrens, J.P., 1975, Large Wave Tank Tests of Riprap Stability, C.E.R.C. Technical Memorandum no. 51, May. Ahrens, J.P., and T. Bender, 1991, Evaluating the performance of seawalls, Proc.Coastal Structures and Breakwaters, London; publ. by Thomas Telford, 1992. ASCE, 1995, Wave Forces on Inclined and Vertical Wall Structures, Task Committee on Forces on Inclined and Vertical Wall Structures, ASCE, New York. Battjes, J.A. and Janssen, J.P.F.M., 1978, Energy loss and set-up due to breaking of random waves, Proc. 16th Int. Conf. Coastal Engineering, ASCE, 569-587. Bezuijen, A. and Klein Breteler, M., 1966, Design Formulas for Block Revetments, J. Waterway, Port, Coastal and Ocean Eng. 122, 6. Booij, N., Holthuijsen, L.H. and Ris, R.C., 1996, The “SWAN” wave model for shallow water, Proc. 25th Int. Conf. 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Key Words : hydraulic and coastal structures, applications, methodology, design codes, manuals, developments, review, international perspective 182 JST 2004 R ÉDACTION D ’ UN GUIDE SUR L’ UTILISA TION DES ENROCHEMENTS DANS LES OUVR AGES HYDR A ULIQUES ‘R OCK M ANU AL – 2 ÈME S é b a s t i e n D u p r a y, Chef de section, CETE de Lyon, 25 avenue F Mitterrand – BP 1 69674 Bron cedex sebastien.dupray@equipement.gouv.fr Michel Fons, Directeur de projet, SOGREAH, 6 rue de lorraine - 38130 ECHIROLLES michel.fons@sogreah.fr Michel Benoit, I n g é n i e u r - c h e r c h e u r, L a b o r a t o i r e National d'Hydraulique et Environnement (LNHE) - EDF Division R&D 6 quai Watier – BP 49 – 7 8 4 0 1 C H AT O U c e d e x michel.benoit@edf.fr J e a n - J a c q u e s Tr i c h e t , C h e f d e d i v i s i o n , C E T M E F, 2 boulevard Gambetta - BP 60039 60321 Compiègne cedex jean-jacques.trichet@equipement.gouv.fr Résumé Trois partenaires européens, Royaume-Uni, PaysBas et France, se sont associés pour produire un guide technique autoporteur sur l’utilisation des enrochements dans les ouvrages hydrauliques qui sera publié en Anglais, Français et Espagnol. Cet article présente tout d’abord l’essentiel des références techniques disponibles sur le sujet, puis les motivations et l’organisation adoptée pour la rédaction de la seconde édition du ‘Manual on the ÉDITION ’ use of rock in hydraulic engineering,’ plus connu comme le ‘Rock manual’. Enfin, un point sur l’état d’avancement du projet est proposé au lecteur. Mots clés Enrochements, digue, guide technique, ouvrages hydrauliques, bonnes pratiques, Europe Abstract Three European partners, United Kingdom, The Netherlands and France, are in association to draft a self explanatory guidance document on the use of rock in hydraulic structures, which will be published in English, Spanish and French. This paper presents the essential technical documentation on the topic then the motivations for working at a second edition of the ‘Manual on the use of rock in hydraulic engineering’, also known under the nick name ‘Rock Manual’. Finally, the point reached by the project is presented to the reader. Key words Armourstone, breakwater, guidance, hydraulic structures, best practice, Europe 1. Les documents de référence sur l’utilisation des enrochements dans les ouvrages hydrauliques 1.1. Définition L’expression «ouvrages hydrauliques en enrochements» couvre ici les ouvrages ou parties d’ouvrages partiellement ou complètement construits en enrochements (naturels ou artificiels), à savoir les ouvrages maritimes, côtiers et portuaires les ouvrages en voies navigables ou en rivières, les protections de berges ou d’ouvrages, les protections de barrage, etc. 1.2. Brève revue des documents existants en France sur les enrochements Jusque dans les années 1980, en France, les ouvrages en enrochements naturels ne faisaient l’objet d’aucune norme spécifique relative à leur conception, à leur dimensionnement, à leur construction, ni aux matériaux utilisés. En 1989, le Laboratoire Central des Ponts et Chaussées JST 2004 183 (LCPC) a publié le guide technique intitulé «Les enrochements»1, fruit d’une collaboration entre le Centre d’Études Techniques Maritimes et Fluviales (CETMEF, ex-STCPMVN), le Réseau des Laboratoires des Ponts et Chaussées (RLPC) et des professionnels. Ce guide traite essentiellement du volet matériau, sous l’angle de la prospection, de la production, du contrôle qualité et des spécifications. Il s’appuie sur des normes ou textes du domaine géotechnique, notamment développés pour les granulats ou la mécanique des roches, et propose des méthodes alors innovantes. Sur la problématique plus générale des digues à talus en enrochements naturels ou artificiels, le Laboratoire National d’Hydraulique (LNH) de EDF R&D a publié en 1987 «Le dimensionnement des digues à talus»2. Le CETMEF a également publié des guides sur les ouvrages maritimes et fluviaux, et notamment sur la conception et le dimensionnement des digues à talus3 et des protections de berges4. 1.3. Premières éditions du Rock Manual C’est en 1991 qu’est produite la première version du ‘Manual on the use of rock in coastal and shoreline engineering’5, plus connu sous le nom de ‘Rock manual’, fruit d’une collaboration entre le CIRIA anglais (Construction Industry Research and Information Association ) et le CUR néerlandais (Centre for Civil Engineering Research and Code). Ce guide s’intéresse essentiellement à la conception, au dimensionnement et aux matériaux de construction des ouvrages maritimes et côtiers en enrochements. Une édition élargie est proposée par le CUR sous le nom ‘Manual on the use of rock in hydraulic engineering’6 en 1995. Celle-ci couvre en plus les ouvrages en rivière, en canaux, les barrages, ainsi que les méthodes de construction. 1.4. Autres documents sur les ouvrages en enrochements Dans la littérature étrangère, il existe de nombreuses publications sur les digues et ouvrages en enrochements. En 1990, aux Etats-Unis, le US Army Corps of Engineers (USACE) publie le guide ‘Construction with large stones’7. Ce guide a principalement pour cible les maîtres d’œuvre. Il présente les spécificités liées à l’utilisation de blocs de rocher dans les ouvrages hydrauliques et il fait des recommandations pour la production, le contrôle et les spécifications de ces matériaux. La conception et le dimensionnement sont traités dans le ‘Shore Protection Manual’8 dans ses différentes versions successives, et dans sa version la plus récente (2003), renommée ‘Coastal Engineering Manual’9. 184 JST 2004 Quelques autres documents doivent être mentionnés pour compléter l’inventaire des documents de référence sur l’utilisation des enrochements naturels dans les ouvrages hydrauliques : les actes de la conférence de 1991 sur la durabilité des enrochements pour les digues10, deux publications sur l’utilisation des enrochements pour la lutte contre l’érosion de l’ASTM11 et de Thorne12, le bilan des derniers développements sur l’évaluation des propriétés des granulats et des enrochements, édité par Latham13. 2. Les motivations pour une seconde édition du ‘Rock Manual’ Des changements importants dans le domaine ont rendu nécessaire la mise à jour du ‘Rock Manual’ afin de le rendre conforme au contexte législatif et normatif européen, d’intégrer les récentes recherches et les meilleures pratiques actuelles. Parmi les points importants, on peut mentionner les suivants : - En application de la directive ‘Produits de construction’ (89/106/CEE)15 et sous mandat M125 de la CE, le CEN a produit deux normes spécifiques au matériau enrochement EN 1338316, 17. Ces normes concernent tous les matériaux naturels et artificiels, de taille supérieure à 45 mm, à l’exception des blocs bétons préfabriqués. Dans sa première partie, cette norme donne les spécifications pour que les ouvrages répondent aux exigences essentielles sur les ouvrages à savoir : résistance mécanique et stabilité, sécurité en cas d’incendie, hygiène, environnement, sécurité d’utilisation, protection contre le bruit, économie d’énergie. Elle propose aussi des exigences complémentaires qui peuvent être nécessaires pour certains types d’ouvrages ou d’environnement. La deuxième partie présente les méthodes de prélèvement et d’essais spécifiques aux enrochements. La version française sera accompagnée de documents nationaux et servira de référence aux producteurs pour effectuer le marquage CE de leurs produits avant mise sur le marché. - L’intégrité des enrochements fait actuellement l’objet d’une recherche franco-anglaise, qui a pour but de proposer une méthode d’essai pour déterminer la résistance in-situ d’enrochements présentant des défauts potentiels. Elle vise aussi à proposer une méthode d’estimation des changements de granulométrie lors de la construction et en service. - La forme et la méthode de pose des enrochements ont fait l’objet de recherches en Angleterre. Elles permettent de mieux comprendre et estimer leurs effets sur la porosité et la stabilité de la carapace. en décharge et préserver la ressource naturelle. Des recherches récentes proposent des méthodologies pour en étudier les utilisations possibles et pour évaluer les impacts de ces matériaux sur l’environnement. - Les blocs artificiels en béton (Cubes Rainurés, Tétrapodes, Accropodes, Core-Loc, etc.) dont le comportement est assez proche de celui des blocs naturels sont introduits avec leur spécificités. - L’estimation du coût global des structures incluant la construction, les mesures compensatoires et la maintenance se généralisent. Ainsi, les éléments nécessaires à l’évaluation de solutions alternatives (utilisant des blocs artificiels en béton ou des gabions) doivent être présentés. - La mise en place des Eurocodes introduit un nouveau formalisme pour la justification des ouvrages. Il sera présenté dans les parties du guide qui le nécessitent, notamment pour ce qui concerne la géotechnique en intégrant le formalisme développé dans l’Eurocode 7. - Les outils et méthodes permettant de mesurer, connaître et maîtriser les conditions de l’environnement physique dans lequel sont implantés les ouvrages ont progressé, qu’il s’agisse des techniques de mesure in situ, des logiciels de modélisation numérique ou des installations d’essais en laboratoire. Grâce à ces progrès, une meilleure connaissance des conditions naturelles du relief et du sous-sol est possible (bathymétrie, géotechnique, dynamique des fonds). Il en est de même des conditions hydrauliques (niveaux d’eau, vagues, courants, glace,…), qui sont plus précisément estimées et mieux caractérisées par les méthodes actuelles. - Un certain nombre de travaux et de recherches ont été conduits ces dernières années, notamment dans le cadre de projets de recherche européens, sur les interactions fluidestructure appliquées aux digues à talus, ainsi que sur la stabilité de ces ouvrages et leur dimensionnement. Les résultats de ces projets méritent d’être intégrés dans un guide de dimensionnement, afin de pouvoir être utilisés par l’ingénierie. - La directive ‘habitats, faune, flore’ (92/43/CEE)14 a pour objet d'assurer le maintien de la diversité biologique par la conservation des habitats naturels et prévoit la mise sur pied d'un réseau de zones protégées. Les projets d’ouvrages hydrauliques à proximité de zones humides sont donc largement concernés par la mise en application de cette directive. - L’utilisation de matériaux alternatifs, secondaires ou recyclés se développe pour limiter leur mise 3. Le projet ‘Rock manual’ 3.1. Les grands principes de la collaboration Suite à la proposition du CIRIE (Royaume-Uni), une équipe composée de représentants hollandais, anglais et français a décidé en avril 2003 de rédiger une deuxième édition du ‘Rock manual’, avec l’objectif d’intégrer les développements indiqués cidessus. L’Espagne a récemment rejoint l’équipe de projet. Les principes qui régissent ce projet sont présentés ci-dessous et ils permettent au lecteur d’avoir une vision globale du contexte : - Le ‘Rock manual – 2ème édition’ est un guide technique présentant un bilan des bonnes pratiques dans l’utilisation des enrochements dans les ouvrages hydrauliques. Les innovations du domaine sont mentionnées pour tenir le lecteur au fait des derniers développements dans les domaines scientifiques et techniques concernés. Le guide technique propose des méthodes et des outils appropriés à la résolution de problèmes identifiés, mais il n’a légalement ni le statut de norme ni de recommandation. - Les lecteurs ciblés pour ce guide sont les maîtres d’œuvre et d’ouvrage, les bureaux d’ingénierie, les producteurs d’enrochements, les entreprises et les laboratoires. - Les structures visées par ce guide sont les ouvrages en enrochements, notamment les ouvrages maritimes, côtiers et portuaires, les ouvrages en rivières et en voies navigables, les barrages en enrochements et les protections de barrage. - Le guide est ‘autoporteur’. Ainsi, il couvre la conception, le dimensionnement, la construction et la maintenance des ouvrages concernés, ainsi que les matériaux de construction, i.e. les enrochements naturels et l’essentiel de solutions alternatives proches, à savoir, les blocs artificiels en béton, les gabions. JST 2004 185 - Le guide sera disponible en Anglais, Français et Espagnol au format papier et électronique. 3.3. Le planning prévisionnel Le projet est organisé en 7 phases successives, comme présenté sur la figure 1. - Des financements sont disponibles pour les partenaires anglais (via 06/03 10/03 04/04 10/04 03/05 09/05 03/06 le CIRIA) et hollandais (via le CUR), tandis que la participation française au projet est 1 Phase 2 Phase 3 Phase 4 Phase 5 Phase 6 Phase 7 volontaire et autofinanpublication cée par chaque particien français et pant. en espagnol contenu 1er jet document final 3.2. L’équipe de projet ème table des matières 2 jet publication en anglais L’équipe de projet est composée d’environ 120 personnes, structurées en Figure 1 - Programme prévisionnel trois groupes nationaux, auxquelles s’ajoutent environ 30 experts européens et internationaux. 3.4. Le contenu du ‘Rock manual – 2nde L’animation du projet est assurée par un comité de édition’ pilotage. Un comité éditorial veille à la qualité éditoriale du guide. La table des matières, produite à l’issue de la Les principaux partenaires dans l’équipe projet sont : - au Royaume-Uni : HR Wallingford, Imperial College, Halcrow, - au Pays-Bas : Rijkwaterstaat, Delft Hydraulics, Technical University Delft . La composition de l’équipe française est indiquée dans le tableau ci-dessous. Cette composition n’est pas définitive et peut faire l’objet d’amendements pour intégrer de nouveaux membres dans la mesure où leur participation s’intègre dans le planning détaillé plus loin. Cette équipe associe le Réseau Scientifique et Technique du Ministère de l’Equipement, des entreprises, des bureaux d’études privés ou publics et des maîtres d’œuvres privés et publics. Composition de l’équipe française : Responsables de chapitre - Auteurs Relecteurs (en plus des précédents) CETMEF(a,c), Cete de LRPC Blois, LRPC Angers, Lyon(a,b), Sogreah(a), EDF- Frabeltra, GTM, Bouygues, LCPC, Arrondissement LNHE(c) Interdépartemental des Carrières du Boulonnais, Travaux Loire, Service Compagnie Nationale du Navigation de la Seine, Port Rhône, Port Autonome de Autonome de Marseille, Rouen, Port Autonome du EDF-CEMETE, ENPC, Union Havre, Marine Nationale, Nationale des Producteurs de Granulats (UNPG) LCPC, France-Gabion, Note : (a) membre du comité de pilotage, (b) membre du comité éditorial, (c) responsable de chapitre 186 JST 2004 phase 2, est présentée ci-dessous et permet au lecteur d’appréhender le contenu du guide. Table des matières à l’issue de la phase 2 : 1. INTRODUCTION 1.1 utilisations de l’enrochement, 1.2 approches pour le dimensionnement, 1.3 structures couvertes par le guide, 1.4 utilisations du guide 2. CONCEPTION ET REALISATION 2.1 introduction, 2.2 aspects fonctionnels, 2.3 aspects techniques, 2.4 aspects environnementaux, 2.5 aspects économiques 3. MATERIAUX 3.1 introduction, 3.2 enrochements naturels, 3.3 blocs artificiels en béton, .5 gabions, 3.6 autres matériaux 4. CARACTERISATION DU SITE ET COLLECTE DE DONNEES 4.1 données bathymétriques, 4.2 données hydrauliques : domaines maritimes et côtiers, 4.3 données hydrauliques : domaines fluviaux et navigation intérieur, 4.4 données géotechniques et reconnaissances, 4.5 données liées à la glace 5. PHENOMENES PHYSIQUES ET OUTILS DE DIMENSIONNEMENTS 5.1 phénomènes hydrauliques, 5.2 réponses de l’ouvrage, 5.3 modélisations des phénomènes hydrauliques et du comportement des ouvrages, 5.4 études géotechniques 6. DIMENSIONNEMENT DES OUVRAGES ‘A LA MER’ 6.1 digues, 6.2 ouvrages portuaires, 6.3 protections côtières, 6.4 ouvrages off-shore 7. DIMENSIONNEMENT DES BARRAGES 7.1 bouchures et casiers 7.2 protections des barrages réservoirs, 7.3 seuils, déversoirs, barrages de dérivation, 7.4 ouvrages de régulation et déversoirs de barrages 8. DIMENSIONNEMENT DES OUVRAGES EN RIVIERE OU CANAL 8.1 généralités et méthodologie, 8.2 ouvrages en rivière, 8.3 ouvrages en canal 8.4 ouvrages spéciaux 9. METHODES DE CONSTRUCTION 9.1 équipements, 9.2 transport et de manutention, 9.3 spécificités liées au site, 9.4 préparation de chantier, 9.5 contrôles et suivi, 9.6 assurance qualité, 9.7 risques et sécurité sur chantier, 9.8 généralités sur les méthodes de construction 9.9 spécificités des méthodes constructives liées à l’ouvrage 10. GESTION ET MAINTENANCE DES OUVRAGES 10.1 politiques de gestion et stratégies de maintenance, 10.2 surveillance et suivi, 10.3 évaluation des performances de l’ouvrage, 10.4 réparation et réhabilitation 10.5 programmes de suivi et de maintenance 3.5. La méthode de travail relecture par des professionnels et des experts du domaine. Ainsi, les phases 3 à 5 se décomposent comme suit : - rédaction par des équipes organisées par chapitre, - relecture par l’équipe de projet pour s’assurer de la cohérence du texte, - relecture par des représentants des 3 pays partenaires pour s’assurer que les pratiques nationales sont respectées, - relecture par des experts internationaux pour s’assurer de la validité du document hors d’Europe. A l’issue de chaque phase, le comité éditorial s’assure de la prise en compte des commentaires des relecteurs par les auteurs et la production est validée par le comité de pilotage. 4. Conclusion et appel à contributions Cet article a présenté les motivations, l’organisation et l’essentiel du contenu de la seconde édition du ‘Rock Manual’. Ce guide autoporteur sur l’utilisation des enrochements dans les ouvrages hydraulique sera disponible en Français à partir de 2006. Ce projet est un bel exemple de collaboration entre des acteurs publics et privés au sein de l’Europe pour aboutir à un document au niveau de l’état de l’art, avec une utilisation pratique pour l’ingénierie. Afin de s’assurer que les pratiques françaises sont prises en compte au mieux, toute personne désireuse d’être impliquée dans l’équipe française peut prendre contact avec les auteurs de l’article (Sébastien Dupray notamment). L’objectif du travail est que le document reflète les meilleures pratiques des professionnels et que les derniers développements publiés soient intégrés. C’est pourquoi une part importante est laissée à la JST 2004 187 Références 1. 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La protection du port est réalisée principalement par deux digues : La jetée principale assurant la protection des houles les plus fortes (perturbations des Baléares) et la contre jetée protégeant le secteur Est Sud Est. Les conditions de houles centennales définies sont les suivantes : Hs=4.9m, Tp=12s et Gamma=3.3 pour le design de la jetée principale et Hs=4m, Tp=9.6s et gamma = 3.3 pour celui de la contre jetée. Figure 1 - Houles dominantes sur Mer) et une seconde campagne dans le même laboratoire a été menée en 1999 pour connaître les efforts globaux et locaux induits par la houle. Cet article présente un aspect du travail qui a été fourni pour dimensionner l’ouvrage et pouvoir l’installer en juillet 2002. Description du site à protéger Le port de Monaco est exposé à des houles du large provenant d’un large secteur compris entre les directions Sud Ouest et Est. Les deux principaux phénomènes induisant de la houle dans ce secteur Description de la contre jetée La contre jetée a été est composée de manière à répondre au cahier des charges. Voici les conditions les plus contraignantes imposées au niveau mécaniques des fluides : 1. Les courants marins ne doivent pas être fondamentalement perturbés. 2. Profondeur d’eau principale : 40 mètres 3. Le coefficient de transmission ne doit pas excéder 10% pour des périodes inférieures ou égales à 10s. JST 2004 191 4. Le coefficient de réflexion ne doit pas excéder 40% Pour répondre au critère 1 et 2 nous avons choisi le profil de digue partielle montée sur pieux avec un tirant d’eau très faible (9 mètres). Pour le critère 3 nous avons utilisé un béquet plan sur la face amont de manière à casser les vitesses verticales responsables en grande partie de la transmission de la houle sous l’ouvrage et nous avons utilisé le principe Bybop (brevet SAIPEM SA et Principauté de Monaco) sur la face aval pour augmenter l’efficacité du système mur d’eau Fixe (brevet Principauté de Monaco). Pour le critère 4 nous avons construit coté amont un caisson perforé de porosité égale à 30%. La chambre est profonde de 6.2m. La figure 2 ci-dessous montre une coupe de la contre jetée. Figure 3 Sensibilité du principe Bybop incliné est différente (pour le profil 2 nous avons rajouté un surépaisseur de 2m sur le béquet aval) (voir figure 3 et figure 4). On constate que lorsque l’effet Bybop est maximal pour les grandes périodes (profil 1) le comportement du coefficient de transmission est un peu détérioré pour les petites périodes. Figure 2 - Profil de la contre-jetée Essais au laboratoire d’Océanide Evolution du coefficient de transmission en fonction de l'importance du Bybop Comportement de la contre-jetée 40 35 30 25 Kt en % Le système Bybop étant un système raisonnant, durant des essais préliminaires, nous avons réglé la masse d’eau au dessus de la paroi inclinée de manière à avoir un pic de bon fonctionnement à T=9s. La figure suivante montre la réponse en transmission pour un tirant d’eau de 8m de deux profils dont l’importance de la masse d’eau sur le plan Profil1 Profil2 20 15 10 5 0 4 6 8 Période en s 192 JST 2004 Figure 4 10 12 Pour le profil aval final nous avons réalisé un compromis entre les deux solutions de manière à conserver un coefficient de transmission toujours inférieur à 10% de 0 à 10 secondes. Concernant le dimensionnement du profil amont il nous a fallu faire un compromis entre la taille de la chambre perforée et la taille du béquet avant. Le béquet est principalement dédié à l’amélioration du coefficient de transmission et la chambre à l’amélioration du coefficient de réflexion. La figure suivante montre la comparaison entre deux configurations testées pour un tirant d’eau de 8m. sur une largeur de 10 m. Le tirant d’eau final est égal à 9 mètres et la largeur de l’ouvrage à 30 mètres La figure suivante montre les résultats obtenus en transmission et en réflexion pour le profil final. Figure 6 - Comportement du profil final. Efforts mesurés Kr Chambre de 4m et porosité de 40% Influence de la largeur de la chambre du caisson perforé Kr Chambre de 6m et porosité de 30% Kt Chambre de 4m et porosité de 40% 40 Kt Chambre de 6m et porosité de 30% 35 Kr et Kt en % 30 25 20 15 10 5 0 4 5 6 7 8 9 Période en s Figure 5 - Evolution du coefficient de transmission en fonction du profil amont. A la fin des essais d’optimisation, concernant le profil amont nous avons retenu une largeur de chambre égale à 6 mètres, une porosité de 30 pourcent et un béquet de 5 mètres de long avec une pente de 22.5° (un angle minimal était nécessaire pour la constructibilité). Concernant le profil aval, nous avons retenu un mur incliné à 35° débutant à -5.5m 10 11 12 Durant la campagne d’essais menée en 1999, nous avons testé le profil final pour connaître les efforts induits par les houles monégasques. Nous avons instrumenté la maquette de quatre sondes de surfaces libre, de six capteurs de pression. Cinq tronçons de mur ont également été instrumentés avec des jauges de contrainte. Pour connaître les efforts globaux, la maquette était fixée par ces superstructures à une balance d’effort. Les figures 7a et 7b montrent l’instrumentation de la maquette. Nous avons pu ainsi évaluer les efforts verticaux et horizontaux locaux et globaux à prendre en compte en houle régulière. Nous avons montré qu’il était possible en superposant les efforts locaux, de retrouver la valeur des efforts globaux. La figure 8 le montre pour la condition de houle régulière T=10s Hi=6.5m. Nous avons également réalisé le même travail pour la houle irrégulière centennale. JST 2004 193 Figure 7a - Instrumentation de la contre jetée Figure 7b - Instrumentation de la contre jetée 194 JST 2004 Jarlan haut Efforts horizontaux locaux 57 58 59 60 61 62 63 JARLAN BAS 64 65 Effort66 béquet avant 67 1000 Effort parapet Effort mur arriere 800 Effort hydro mur fond Jarlan Effort mur fond jarlan claque Cumul des efforts horizontaux 600 400 200 0 -200 -400 Temps en s Effort Horizontal T=10s Hi=6.5m h=40m 15 25 35 45 55 65 900 SOMME DES EFFORTS HORIZONTAUX 700 Effort global 500 300 100 -100 -300 -500 Temps en s Figure 8 - Cumul des efforts horizontaux locaux et comparaison avec l’effort horizontal global JST 2004 195 Sous le béquet aval Sous la chambre centrale Sous la chambre ouverte Cumul des efforts Verticaux T=10s Hi=6.5m h=40m 800 Sous béquet amont Sur béquet amont 600 Sur le fond de la chambre ouverte Promenade Somme des Fz 400 Fz global Sur le béquet aval 200 0 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 -200 -400 -600 Temps en s Sous le béquet aval Sous la chambre centrale Sous la chambre ouverte Sous béquet amont Sur béquet amont Sur le fond de la chambre ouverte Promenade Somme des Fz Fz global Sur le béquet aval Cumul des efforts Verticaux T=10s Hi=6.5m h=40m 800 600 400 200 0 2 12 22 32 42 -200 -400 -600 Temps en s Figure 9 - Efforts verticaux cumulés en réel 196 JST 2004 52 62 35 Effort total à l’impact et % de l’effort Global (KN/ml) Impact seul et % de l’effort local (KN/ml) Effort sans l’impact et % de l’effort local (KN/ml) Nous trouvons pour la houle Mur du fond 560 210 350 régulière T=10s de la chambre 75% 37.5% 62.5% et Hi=6.5m un Partie supérieure de 144 48 96 efforts horizontal la paroi perforée 19% 34% 66% de 750 Partie inférieure de 110 49 61 KNewtons/ml la paroi perforée dont 75% est 15% 44% 56% repris par le mur Paroi perforée 254 97 157 vertical du fond Complète 33% 38% 62% de la chambre Tableau 1 Comparaison efforts dynamique et effort quasi hydrostatique Jarlan. Nous avons également constaté que la part des efforts liée à la hauteur d’eau (part quasi-hydrostatique) était la plus importante : 62.5% pour le mur du fond de la chambre et 62% pour la paroi perforée. Concernant les efforts verticaux nous trouvons un effort maximal de 500 KNewtons. Figure 10 - Contre-jetée installée sur ces appuis vue de face Installation de la contre la contre jetée Installation du caisson pile : Le système supportant la contre-jetée est constitué de deux piles, de 13 mètres de haut, montées sur un caisson en béton de 17 mètres de haut. Les deux piles sont espacées de quarante mètres. La digue repose sur deux appuis par pile et sur une troisième série en bout de digue comme le montre la figure suivante. Figure 11 - Contre-jetée installée sur ces appuis vue de coté JST 2004 197 Le système de pile (caisson pile) est mis en place en augmentant progressivement l’assiette puis dans une deuxième phase en corrigeant l’assiette. Ainsi le GM reste-t-il important durant l’immersion initiale jusqu’au tirant d’eau de Figure 12 - Immersion initiale du caisson pile 26,6m. Grâce à l’ajout de quatre cheminés temporaires permettant un control de la descente finale par flottaison il est possible de finaliser l’immersion et de poser sans problème le caisson pile sur le fond (te=40m). Figure 13 - Installation du caisson pile Figure 14 - La modélisation de la pile a été réalisée avec Moses 198 JST 2004 Installation de la digue : Une fois le caisson pile installé, la contre jetée a été placée au dessus des cônes de centrage des deux séries d’appuis amortisseurs. Le jeu horizontal initial entre le centreur et le logement amortisseur est de plus ou moins 15 centimètres. Ce jeu est limité par la suite par l'enfoncement des centreurs dans les cônes. Ainsi durant une brève période, de part les mouvements de la digue, un choc entre un centreur et son cône de centrage est possible. Mer de Face : Tz<=5s soit Tp<= 6.43s et Hs <= 0.7m Mer de quart : Tz <= 4s soit Tp<= 5.15s et Hs <= 0.5m Mer de coté : Tz <= 4s soit Tp<= 5.15s et Hs <= 0.25m Pour limiter les impacts, les cônes sont munis d'amortisseurs latéraux absorbant 60 tonnes par centimètre de compression. Chaque dispositif amortissant peut reprendre jusqu’à 1000 tonnes d’efforts vertical et jusqu’à 400 tonnes d’effort horizontal. L'étude des mouvements et des efforts réalisée avec le logiciel Moses montre qu'il est possible d'installer la digue sans trop de problèmes pour les houles inférieures ou égales aux valeurs suivantes : Le jour de la pose les conditions de houle étaient faibles. Lorsque la digue fut enfin en contact avec les vérins de réglage d’altitude, il a été possible de la ballaster jusqu’à obtenir son poids maximal. La mise sur appui définitif a été réalisée quelques semaines plus tard une fois le sol tassé, après correction journalière de l’altitude des quatre vérins. La correction d’altitude des vérins était nécessaire de manière à corriger la torsion et la flexion de la contre-jetée (la flèche de déformation en flexion tolérable était inférieure à 5 cm). Figure 15 - Digue en phase d’approche des cônes de centrage JST 2004 199 Figure 16 - Eléments nécessaire à l’installation de la contre-jetée Figure 17 - Description des éléments nécessaires à la pose sur la pile sud 200 JST 2004