Pratique des soins infirmiers au téléphone et lignes - CANO-ACIO
Transcription
Pratique des soins infirmiers au téléphone et lignes - CANO-ACIO
Pratique des soins infirmiers au téléphone et lignes directrices pour le traitement des symptômes Comité consultatif des spécialistes en soins infirmiers April 2004 2 Comité consultatif des spécialistes en soins infirmiers Groupe de travail sur la pratique au téléphone Guide sur la pratique des soins infirmiers au téléphone et Lignes directrices pour le traitement des symptômes Collaborateurs Anita Hartwig, RN, CON (C) Barb McGlade RN, CON (C) Debbie Lawrie RN, BScN, CON (C) Barb Fitzgerald RN, MSN Grace Chan RN, CON (C) Carole Beals RN, BScN, CON (C) Kathryn Hughes BScN, RN, CON (C) Lizette Deacon RN, CON (C) Margaret Paan BScN, RN Maryanne Nardi Patti Marchand, RN, BScN, MN (c), CON (C) Susie Chaddock RN Terry Major BScN, RN, CON (C) Wendy Birch RN, CON (C) Ursula Kuisma RN, CON (C), CINA (C) Trish MacPherson RN, CON (C) Peggy Pavlin RN, CON (C), OCN Margaret Chappell B.A.Sc., R.D Linda Robb Blenderman RN, BNSc, MSc, CON (C) Barb Ballantyne RN Beverley Page RN, BSCN, CON (C) Donna Van Allen RN, BHScN, CON (C) Fran Konorowski RN, BHSc(N), CON (C) Janice Romanko RN Judy Hastings RN Lynda Meeks RN, CON (C) Lynne Penton RN, BScN, MN, CON (C) Margaret Samide RN, CON (C) Pamela Ross RN, CON(C) Shelly Amato RN, CON (C), CINA (C) Susie Ostrowski BScN, RN Toni Simpson RN Vicki Sorrenti RN, CON (C) Kristy Dillon, RN, BScN, CON (C) John Covello, RN, CCCN Annette Vatter, RN, BScN Janine Robertson B.A.Sc., R.D. Cathi Petrow BA Présidente, Comité consultatif des spécialistes en soins infirmiers Esther Green RN, M.Sc. (T) Présidente, Groupe de travail sur la pratique au téléphone Lorraine Montoya RN, BSN, CON(C) Adjointe administrative : Brenda Moore Dernière mise à jour : 5 avril 2004. 3 TABLE DES MATIÈRES Sujet Page TOPIC PAGE Introduction ---------------------------------------------------------------------------------------------------- 4 Composantes des lignes directrices---------------------------------------------------------------------- 6 Lignes directrices --------------------------------------------------------------------------------------------- 7 Lignes directrices sur l’anorexie ------------------------------------------------------------------- 7 Lignes directrices sur la dyspnée ----------------------------------------------------------------- 9 Lignes directrices sur la constipation------------------------------------------------------------- 11 Lignes directrices sur les diarrhées--------------------------------------------------------------- 13 Lignes directrices sur la dysurie, la nycturie et l’hématurie --------------------------------- 15 Lignes directrices sur la fatigue-------------------------------------------------------------------- 17 Lignes directrices sur la fièvre --------------------------------------------------------------------- 19 Lignes directrices sur les nausées et les vomissements ------------------------------------ 21 Lignes directrices sur la stomatite ---------------------------------------------------------------- 23 Lignes directrices sur la douleur------------------------------------------------------------------- 25 Lignes directrices sur les transformations cutanées------------------------------------------ 27 Lignes directrices sur les réactions cutanées consécutives à la radiothérapie -------- 29 Principes et lignes directrices pour la pratique au téléphone -------------------------------------- 31 Conseils au téléphone ------------------------------------------------------------------------------- 31 Rôle des infirmières autorisées-------------------------------------------------------------------- 31 Objectifs de la pratique des soins infirmiers au téléphone---------------------------------- 32 Activités permettant d’établir et de maintenir une relation thérapeutique infirmière/client----------------------------------------------------------------------------------------- 32 Portée de la pratique --------------------------------------------------------------------------------- 32 Documentation------------------------------------------------------------------------------------------------- 33 Service à la clientèle ----------------------------------------------------------------------------------------- 35 Principes et techniques pour la communication ------------------------------------------------------- 36 Embûches courantes lors des communications téléphoniques------------------------------------ 40 Signaux d’alarme-------------------------------------------------------------------------------------- 41 Aspects juridiques--------------------------------------------------------------------------------------------- 42 Négligence---------------------------------------------------------------------------------------------- 42 Responsabilité ----------------------------------------------------------------------------------------- 43 Confidentialité ------------------------------------------------------------------------------------------ 43 Difficultés au plan de la communication ----------------------------------------------------------------- 44 Lignes directrices et protocoles téléphoniques -------------------------------------------------------- 45 Étude de cas N° 1--------------------------------------------------------------------------------------------- 46 Étude de cas N° 2--------------------------------------------------------------------------------------------- 48 Étude de cas N° 3--------------------------------------------------------------------------------------------- 49 Annexe I : Démarche des soins infirmiers -------------------------------------------------------------- 50 Annexe II : Ordre des infirmières et infirmiers de l’Ontario : Normes téléphoniques --------- 53 Bibliographie---------------------------------------------------------------------------------------------------- 59 Annexe : Réponses aux études de cas------------------------------------------------------------------ 61 4 Les soins infirmiers au téléphone et l’infirmière en oncologie Introduction En novembre 2001, Action Cancer Ontario (ACO) organisait un atelier de travail à Toronto sur la pratique des soins infirmiers en oncologie au téléphone, La Dre Margaret Fitch, directrice des Soins infirmiers en oncologie et des Soins de soutien, ainsi que Beverley Page, spécialiste de la formation pour les soins infirmiers en oncologie au Centre régional de cancérologie Toronto-Sunnybrook ont animé cet atelier. L’objectif de la rencontre était de déterminer de nouvelles façons d’offrir un soutien aux infirmières en oncologie dans ce domaine de soins émergent. L’atelier a permis d’élaborer, de mettre à l’essai et d’appliquer des lignes directrices pour la pratique au téléphone en fonction de la documentation en vigueur dont pouvaient se servir les infirmières en oncologie de Action Cancer Ontario. La pratique au téléphone est une question importante pour toutes les infirmières. L’Ordre des infirmières et infirmiers de l’Ontario (OIIO) a clairement défini ses attentes dans son document « Normes pour la pratique des soins infirmiers téléphoniques (1999) ». Les interventions téléphoniques font partie de la pratique générale des infirmières autorisées, et les infirmières peuvent avoir dans divers contextes à établir des communications efficaces avec les patients et les membres des familles qui ont besoin d’orientation pour l’administration de leurs soins. En oncologie, un certain nombre de situations obligent l’infirmière à évaluer le patient au téléphone, à définir les problèmes et à intervenir en conséquence. Les infirmières en oncologie doivent faire face tous les jours à des situations dans lesquelles leurs connaissances théoriques et pratiques sont nécessaires en vue de traiter des symptômes et d’administrer des soins. Il n’existait cependant pas de lignes directrices structurées pour soutenir le personnel infirmier dans sa pratique téléphonique. Il importait donc de combler cette lacune et d’élaborer des lignes directrices pour la pratique au téléphone susceptibles d’être appliquées efficacement dans divers contextes. Pour répondre à ce besoin, ACO, par le biais du Comité consultatif des spécialistes en soins infirmiers, a constitué un groupe de travail. La responsable de ce groupe était Lorraine Montoya, infirmière enseignante au Centre régional de cancérologie d’Ottawa. Mme Montoya a su réunir des infirmières non seulement pour élaborer les lignes directrices, mais encore pour mettre sur pied un programme de formation ainsi que le présent guide. Son orientation et sa recherche de l’excellence sont devenues l’élément moteur de ce projet, et nous tenons à souligner son travail et son dévouement. Un certain nombre d’infirmières de toutes les régions de l’Ontario ont participé au groupe de travail, comme l’indique la première page de ce guide. Leurs connaissances et leur expérience ont rehaussé l’ampleur et la crédibilité de ce projet. Le groupe de travail a élaboré trois lignes directrices qui représentaient pour le groupe des domaines prioritaires : fièvre, nausées et vomissements, et douleurs. Ces lignes directrices, qui ont permis de mettre à l’essai le modèle et le cadre de toutes les lignes directrices ultérieures, sont fondées au plan du contenu sur la documentation spécialisée existante. Le groupe de travail a déterminé neuf autres domaines pour les lignes directrices, dans une deuxième étape, et a depuis accru ce nombre et poursuivi son travail sur des lignes directrices additionnelles. Pourquoi les lignes directrices sont-elles si importantes? Les infirmières ne savent-elles pas ce qu’elles doivent faire lorsqu’elles parlent au téléphone avec un patient? Voilà des questions importantes qu’il faut étudier et sur lesquelles le groupe s’est penché. Les membres du groupe ont constaté qu’il n’y avait pas de normes pouvant orienter la pratique téléphonique des infirmières en oncologie et établi que l’évaluation et les interventions qu’effectuent les infirmières auprès des patients susceptibles d’être confrontés à la maladie étaient essentielles. Chez un 5 patient immunodéprimé, une fièvre n’est pas un trouble léger, tout comme un épistaxis chez un patient dont la numération plaquettaire est faible. Chaque situation doit être traitée de façon appropriée, et les conseils qui sont donnés doivent non seulement être crédibles, mais également reposer sur la documentation scientifique en vigueur. La sécurité des patients est un élément essentiel des soins de qualité, et nous avons souhaité établir des soins sûrs et efficaces pour chaque patient. Des mesures d’évaluation ont été appliquées à divers points au cours de l’élaboration. Ces mesures étaient orientées par deux facteurs principaux : l’utilité des lignes directrices dans un cadre de pratique très occupé et la facilité d’utilisation pour la pratique infirmière. Ayant reconnu ce principe, le groupe de travail poursuivra l’élaboration des lignes directrices, la mise à jour des lignes existantes et l’évaluation de leur application et de leur efficacité dans la pratique. Enfin, nous souhaitons que les lignes directrices soient mises à la disposition de toutes les infirmières qui travaillent avec des personnes atteintes d’un cancer. Les lignes directrices pour la pratique au téléphone peuvent être consultées sur le site web de ACO et sont destinées au personnel infirmier qui travaille dans divers contextes. Le programme de formation et le guide intégral sont également disponibles sur demande. Ce travail n’a pas été entrepris à la légère. Le groupe de travail a consacré un temps considérable à la recherche documentaire tout en élargissant et modifiant le contenu, en révisant le cadre général, en évaluant les applications pour la pratique et en travaillant de concert avec ses collègues. Ce travail considérable n’aurait pu être mené à bien d’une autre façon, et les membres du groupe peuvent s’enorgueillir de ce que ces lignes directrices constituent une ressource d’excellence pour toutes les infirmières en oncologie. Esther Green, Directrice des soins infirmiers, Action Cancer Ontario. 6 COMPOSANTES DES LIGNES DIRECTRICES Des lignes directrices bien rédigées offrent une standardisation, un soutien pour les décisions et une protection juridique à l’infirmière. Elles facilitent la documentation en permettant de qualifier une intervention comme « conforme aux lignes directrices ». Les lignes directrices suivent un processus réfléchi et logique. Les lignes directrices doivent donner lieu à des questions d’évaluation. Les questions d’évaluation doivent éliminer en premier lieu la possibilité de symptômes imminents et traiter ensuite des symptômes dans l’ordre décroissant de gravité. La terminologie orale doit être du niveau de la 5e année pour assurer une compréhension générale au sein d’une population profane. La gravité doit être établie dans le cadre d’une ligne directrice en définissant un échéancier pour la prestation des soins et en déterminant quels sont les soins nécessaires. Les lignes directrices doivent être structurées. Les symptômes de déshydratation doivent être les mêmes dans les lignes directrices sur les diarrhées que dans celles sur les vomissements. Le cas des patients à haut risque doit être traité dans les lignes directrices. Les patients neutropéniques présentant une fièvre sont exposés à des risques plus importants que les patients non neutropéniques dans le même cas. Les lignes directrices doivent comporter des renseignements et des mesures d’enseignement appropriées et exactes pour les patients. Dans la mesure du possible, l’information est fondée sur la recherche et comporte des sources de référence. Les lignes directrices doivent décrire des critères permettant aux patients d’évaluer leurs symptômes. Ces critères doivent être bien définis et quantifiables. Plutôt que de faire appel à des termes descriptifs comme « faible » ou « modérée », ils doivent comporter des mesures réelles comme « imbiber une compresse en quatre heures ». Les lignes directrices doivent inciter l’infirmière à offrir des mises en garde, par exemple : « Si vos symptômes persistent ou s’aggravent, n’hésitez pas à rappeler ». Les lignes directrices doivent indiquer à l’infirmière les cas où le patient a besoin d’un suivi. Lorsqu’un client téléphone et se plaint de symptômes multiples, l’infirmière doit éliminer la possibilité de symptômes imminents, puis utiliser les lignes directrices pour les symptômes les plus graves. Pour un même appel, elle peut utiliser plus d’une ligne directrice. LIGNES DIRECTRICES SUR L’ANOREXIE Anorexie : perte d’appétit qui entraîne une diminution de l’ingestion orale. Cachexie : perte progressive des tissus maigres et des graisses corporelles Termes courants : « pas d’appétit », « manque d’appétit » « estomac plein » « pas faim », « perte de poids » « me forcer à manger »,« faiblesse », « trop fatigué pour manger », « faiblesse musculaire » Évaluation générale Nom, date de naissance, N° d’identification clinique, médecin Diagnostic, traitement : type, date du dernier traitement Médicaments actuels, allergies Nom et numéro de la pharmacie Évaluation des symptômes Poids : poids actuel, poids un mois avant le diagnostic. Changement du poids depuis une semaine, un mois. Taille. Ingestion orale : décrire le changement de l’ingestion depuis un mois. Troubles de déglutition? Qu’est-ce que le patient mange? Aliments normaux (décrire), quantité réduite, petites quantités de solides, liquides seulement, suppléments nutritifs seulement, très peu d’aliments, alimentation par tube seulement, alimentation parentérale. Ingestion depuis 24 heures, décrire la consistance et la quantité d’aliments. Votre capacité d’effectuer vos activités habituelles a-t-elle changé? Depuis combien de temps? Décrire. Nausées et vomissements : présence, quantité, fréquence. Y a-t-il une stomatite ou une mucosite? Selles : date des dernières selles. Constipation ou diarrhées? Douleurs : les douleurs sont-elles maîtrisées? Dépression/fatigue : présence et effet sur l’appétit? Signes de déshydratation : voir l’Annexe, au verso. Imminents Urgents Aucune ingestion orale depuis 24 h Signes de déshydratation Diminution soudaine et importante dans la capacité d’ exécution des tâches quotidiennes Diminution modérée ou importante dans la capacité d’ exécution des tâches quotidiennes Ingestion orale minimale Présence d’au moins un symptôme relié à l’alimentation : nausées, vomissements, constipation, diarrhées, mucosite, dysphagie Perte de > 2 % du poids corporel en une semaine, ou > 5 % en un mois Nécessite des soins médicaux immédiats Nécessite des soins médicaux dans les 24 heures Non urgents Pas d’appétit, mais peut prendre quelques aliments et des liquides Capable d’exécuter les tâches reliées aux activités de la vie quotidienne Soutien, enseignement et suivi au besoin Enseignement aux patients S’assurer que le patient prend ses médicaments prescrits Simplifier la préparation des repas pour réduire les tensions et l’anxiété : soupes en boîte, repas congelés, sandwiches Prendre de petits repas : 5-6 fois par jour. Ne pas attendre d’avoir faim. Accroître la consommation quand l’appétit est le plus grand, p. ex., au déjeuner Proposer des aliments à forte teneur en protéines et en calories : fromage, yaourt, œufs, lait frappé, suppléments énergétiques (tenir compte des comorbidités, p. ex. diabète) Limiter la consommation de liquide 30 minutes avant l’heure des repas (pour ne pas se sentir l’estomac plein) Les aliments froids sont parfois mieux tolérés Rester assis pendant 30-60 minutes après chaque repas pour favoriser la digestion Suivi, évaluation, documentation Noter la date et l’heure de l’appel téléphonique Noter l’évaluation, les interventions et les plans de suivi Faire au besoin une orientation vers les services de soins appropriés : communautaires, hospitaliers ou autres ressources indiquées Demander au patient de rappeler si ses symptômes ne s’améliorent pas ou si son état se détériore Rappeler au patient les situations qui nécessitent des soins médicaux immédiats 8 LIGNES DIRECTRICES SUR L’ANOREXIE Annexe Complications possibles Déshydratation : soif, bouche sèche, débit urinaire, turgescence cutanée, hypotension posturale, faiblesse, étourdissements, confusion Anomalies des analyses sanguines : albumine, créatinine, urée, phosphore, cholestérol, magnésium, etc. Perte de poids, fatigue, dépression, anxiété, diminution de la qualité de vie Diminution des capacités fonctionnelles et de l’exécution des tâches Retard ou interruption du traitement en raison de la gravité de la perte de poids, toxicité possible Facteurs de risque, causes possibles Pathologie avancée (stade 3 – 4) avec métastases Cancer du poumon, gastrique, de l’œsophage, du pancréas et du foie, mais tous les patients cancéreux sont à risque Pathologies connexes : obstruction intestinale, chirurgie intestinale importante, douleurs Traitements connexes : entérite ou autres effets secondaires découlant d’une radiothérapie, d’une chimiothérapie ou d’autres effets médicamenteux, consommation de narcotiques Autres : dépression, anxiété Présence d’au moins un symptôme associé à l’alimentation : nausées, vomissements, mucosite, diarrhées, dysphagie, modification du goût, intolérances alimentaires Figure 1 : Évolution des pertes de poids significatives Temps Perte importante Perte grave 1 semaine 1 mois 3 mois 6 mois 1–2 % 5% 7,5 % 10 % >2% >5% > 7,5 % > 10 % Bibliographie Brown, J.K., (2002). A systematic review of the evidence on symptom management of cancer-related anorexia and cachexia. Oncology Nursing Forum 3, 517-532. Gabbard, D., Luthringer, S., Eldridge, B. (2002) Oncology nutrition standards of care. Oncology Issues. Supplement: Integrating Nutrition Into Your Cancer Program. March/April, 8 – 10. McCallum, P.D. & Polisena, C.G.,(2000). The clinical guide to oncology nutrition, Chicago: American Dietetic Association. Ottery, F., (1995). Supportive nutrition to prevent cachexia and improve quality of life, Seminars in Oncology, 22, 2, Suppl 3, 98 - 111. Oncology Nursing Society (2002). Fatigue. Cancer Symptoms.org. Retrieved January 8, 2004 from http://www.cancer symptoms.org/symptoms/anorexia. Small, W., Carrara, R., Danford, L., Logemann, J., Cella, D. (2002). Quality of life and nutrition in the cancer patient. Oncology Issues. Supplement: Integrating Nutrition Into Your Cancer Program. March/April,13-14. Stepp, L. & Pakiz, T.S., (2001). Anorexia and cachexia in advanced cancer, Nursing Clinics of North America: Palliative and Supportive Care of Advanced Cancer, 36, 4, vii. Strasser, F. & Bruera, E.D., (2002). Update on anorexia and cachexia, Haematology/Oncology Clinics of North America16, 3, 589 – 617. Walker, M.S. & Masino, K. (1998). Oncology nutrition patient education materials, Chicago: American Dietetic Association. Wojtaszek, C.A., (2002). Nutrition screening and assessment: An overview, Oncology Issues. Supplement Integrating Nutrition into Your Cancer Patient, Mar/Apr, 11-12. Wojtaszek, C.A., (2002). Nutrition impact symptoms in the oncology patient, Oncology Issues. Supplement Integrating Nutrition into Your Cancer Program, Mar/Apr, 15-17. Yarbro, C.H., Frogge, M.H. & Goodman, M. (2000). Cancer symptom management: Patient self-care guides (2nd ed.). London: Jones and Bartlett. 9 LIGNES DIRECTRICES SUR LA DYSPNÉE Dyspnée : expérience subjective décrite comme une sensation désagréable ou inconfortable reliée à la respiration, ou comme le besoin de respirer. La dyspnée est le diagnostic médical qui décrit un état d’essoufflement. Description subjective courante : difficulté à respirer, sensation d’étouffement, oppression dans la poitrine, besoin d’air, « je me sens essoufflé » « je ne peux respirer » Évaluation générale Nom, date de naissance, N° d’identification clinique, médecin Diagnostic, traitement : type, date du dernier traitement Médicaments actuels, allergies Nom et numéro de la pharmacie Évaluation des symptômes Quand avez-vous commencé à être essoufflé? Avez-vous des troubles respiratoires chroniques? p. ex., asthme, emphysème, etc. Présentement, quelle est votre facilité à respirer sur une échelle de 0-10? Au pire _____? Au mieux _____? Pouvez-vous décrire votre état d’essoufflement? Comment vous sentez-vous? Quelle est la durée de votre essoufflement? Est-il constant? Est-ce que cela varie? Qu’est-ce qui l’aggrave? Quand vous parlez, quand vous marchez sur un terrain plat, au repos, à l’effort en parlant, en montant les escaliers, quand vous êtes couché ou quand vous vous levez, selon la température et l’humidité? Qu’est-ce qui vous soulage? (médicaments, aérosol-doseur, oxygène, air frais, ventilateur, repos, exercices respiratoire ou quand vous vous relaxez) Y a-t-il d’autres symptômes qui apparaissent quand vous êtes essoufflé? (fièvre, douleur, douleurs à la poitrine, toux [couleur des crachats-], respiration sifflante, stridor, confusion mentale) Imminents Urgents Épisodes aigus ou exacerbation de l’essoufflement, p. ex., air, faim, incapacité de parler ou de se coucher à plat Nouvelle douleur thoracique, douleur thoracique aiguë Fièvre supérieure à 38 ° Nouveau symptôme ou modification du mode de respiration habituelle, p.ex., essoufflement plus important, respiration difficile pendant le sommeil ou en état d’éveil, pauses nécessaires en parlant Nécessite des soins médicaux immédiats Nécessite des soins médicaux dans les 24 heures Non urgents Pas de changement par rapport aux symptômes chroniques, p. ex., MPOC, emphysème, asthme Soutien, enseignement et suivi au besoin Enseignement aux patients Mesures de confort – positionnement, relaxation, distractions, techniques de rétention respiratoire (voir l’Annexe – Figure 1), prise de médicaments et d’oxygène Passer en revue les mesures préventives – exercices respiratoires, éviter les déclencheurs, décaler et classer les activités de façon prioritaire. Noter les épisodes d’essoufflement et les interventions personnelles – au repos, médicaments, noter le nombre et l’intensité des épisodes (échelle 0-10). Documenter les effets nuisibles des traitements au besoin Éviter ce qui rend la respiration plus difficile, p. ex., air froid, humidité, fumée de cigarette Suivi, évaluation, documentation Noter la date et l’heure de l’appel téléphonique Noter l’évaluation, les interventions et les plans de suivi Faire au besoin une orientation vers les services de soins appropriés : communautaires, hospitaliers ou autres ressources indiquées Demander au patient de rappeler si ses symptômes ne s’améliorent pas ou si son état se détériore Rappeler au patient les situations qui nécessitent des soins médicaux immédiats 10 LIGNES DIRECTRICES SUR LA DYSPNÉE Annexe Complications possibles Capacité de tousser réduite – risques accrus d’infection Déséquilibre hydrique et électrolytique – risques d’hypokaliémie, d’hyponatrémie, d’hypercalcémie Constipation, diarrhées (pression des concrétions fécales), fatigue, cicatrisation lente d’une blessure, dépression. Qualité de vie Facteurs de risque, causes possibles Urgence oncologique : syndrome de compression de la veine cave supérieure Effets tumoraux directs (cancer pulmonaire primaire ou effets métastatiques comme une obstruction des voies aériennes ou une atélectasie) Effets tumoraux indirects (pneumonie, embolie pulmonaire, anémie, épanchement pleural, hépatomégalie, défaillance cardiaque, trouble pulmonaire préexistant, MPOC, asthme). Effets secondaires du traitement (pneumonie ou fibrose consécutive à une chimiothérapie ou une radiothérapie). Figure 1 : Techniques de rééducation fonctionnelle respiratoire Respiration diaphragmatique Respiration lèvres pincées Les patients apprennent à dilater de façon consciente Les patients apprennent à inspirer de façon consciente leur paroi abdominale pendant la descente par le nez, puis à expulser l’air en gardant les lèvres diaphragmatique inspiratoire – l’efficacité peut être pincées. L’expiration prend donc deux fois plus de vérifiée en plaçant une main sur l’abdomen et l’autre temps. sur la poitrine. La respiration lèvres pincées est surtout utile pendant Les patients doivent faire cet exercice, en position les périodes de ventilation accrue. dorsale, de 10 à 20 minutes trois fois par jour. Après six La respiration lèvres pincées peut améliorer le mode de à huit semaines, des améliorations apparaissent dans respiration et la fonction des muscles respiratoires, le mode de respiration, les gaz sanguins et la force du mais ses effets sur les symptômes d’essoufflement muscle expiratoire. sont variables. Bibliographie Andrews, T. (2002). The Management of Breathlessness in Palliative Care. Nursing Standard, 16 (17), 43-55. Cox, c. (2002). Non-pharmacological Treatment of Breathlessness. Nursing Standard, 16 (24), 33-36. Jevon, P. & Ewns, B. (2001). Assessment of a Breathless Patient. Nursing Standard, 15 (16), 48-54. Krishnas, M., Corner, J., Bredin, M.MA., Plant, H., & Bailey, C. (2001). Cancer Nursing Practice Development: Understanding Breathlessness. Journal of Clinical Nursing, 10 (1), 103-108. LaDuke, S. (2001). Terminal Dyspnea & Pallative Care: Patient Deaths are Inevitable. American Journal of Nursing, 101 (11), 26-31. Pazdur, R., Coia, L., Hoskins, W.J., & Wagman, L.D. (2002). Sixth Edition Cancer Management: A Multidisciplinary Approach, Medical, Surgical & Radiation Oncology. PRR, Inc., Melville, N.Y. Wickham, P (2002). Dyspnea: Recognizing and Managing an Invisible Problem. Oncology Nursing Forum, 29 (6), 925-933. Reuben, D. & Mor, V. (1996). Dyspnea in Terminally Ill Cancer Patients. CHEST, 89(2), 234-236. Ripamonti, C. & Bruera, E. (1997). Dyspnea: Pathophysiology and Assessment. Journal of Pain and Symptom Management, 12(4), 220-232. Tarzian, A. (2000). Caring for Dying Patients Who Have Air Hunger. Journal of Nursing Scholarship, 23(2), 137-143. Twycross, R. & Wilcock, A. (2001) Symptom Management in Advanced Cancer. Oxford, Radcliffe Medical Press. Wickham, P. (2002). Dyspnes: Recognizing and Managing an Invisible Problem. Oncology Nursing Forum, 29 (6), 925-933. Yarbro, C.H., Frogge, M.H. & Goodman, M. (2000). Cancer symptom management: Patient self-care guides (2nd ed.).London: Jones and Bartlett. 11 LIGNES DIRECTRICES SUR LA CONSTIPATION La constipation est définie comme la présence de selles peu fréquentes, sèches et très dures, consécutives à une diminution du remplissage ou de l’évacuation rectale. Termes courants : « gonflement », « selles difficiles ». Évaluation générale Nom, date de naissance, N° d’identification clinique, médecin Diagnostic, traitement : type, date du dernier traitement Médicaments actuels, allergies Nom et numéro de la pharmacie Évaluation des symptômes Nombre de selles par jour ou date des dernières selles Symptômes associés : faiblesse motrice, perte sensorielle, douleurs, nausées, vomissements, distension ou rigidité abdominale, flatulences, rétention urinaire En cas de vomissements, décrire la couleur, l’odeur, la consistance et la quantité Habitudes intestinales normales : fréquence, consistance, couleur Examiner la consommation actuelle d’aliments et de liquide Troubles concomitants : diabète, hypothyroïdisme ou autres Que prenez-vous présentement pour traiter votre constipation? Cela est-il efficace? Imminents Urgents Douleurs abdominales graves ± nausées et vomissements Vomissements à odeur fécale Distension abdominale grave et rigide Antécédents de chirurgie abdominale récente Perte sensorielle ± faiblesse motrice >Nausées ou vomissements accrus Distension ou douleurs abdominales accrues Aucune selle pendant plus de trois jours Nécessite des soins médicaux immédiats Nécessite des soins médicaux dans les 24 heures Non urgents Selle sèche ou dure ± douleurs abdominales Antécédents d’immobilité Anorexie accrue Diminution de la consommation de liquide Régime intestinal prescrit non suivi Aucune selle depuis deux jours Soutien, enseignement et suivi au besoin Enseignement aux patients Alimentation Consommation accrue de fibres Produits de grains entiers, son, fruits frais, légumes crus Accroître la consommation de liquide : 8-12 verres par jour Limiter la consommation d’aliments qui produisent des gaz : chou, haricots, poivron vert Régime intestinal Passer en revue les agents amollissants et laxatifs prescrits Souligner la nécessité d’un régime intestinal quotidien Souligner l’importance des selles quotidiennes, surtout en cas de prise d’agents contre la constipation (opioïdes, Odansetron, Vincristine, etc.) Activités Accroître le niveau d’activité selon les capacités Suivi, évaluation, documentation Noter la date et l’heure de l’appel téléphonique Noter l’évaluation, les interventions et les plans de suivi Faire au besoin une orientation vers les services de soins appropriés : communautaires, hospitaliers ou autres ressources indiquées Demander au patient de rappeler si ses symptômes ne s’améliorent pas ou si son état se détériore Rappeler au patient les situations qui nécessitent des soins médicaux immédiats 12 LIGNES DIRECTRICES SUR LA CONSTIPATION Annexe Complications possibles Obstruction mécanique Absorption inappropriée ou médicaments par voie orale Trouble métabolique Concrétions fécales Déchirure, fissures ou hémorragie rectale Obstruction intestinale Facteurs de risque / Causes possibles Urgence oncologique : Envisager une compression de la moelle épinière Envisager une hypercalcémie Agents pharmacologiques : opiacés analgésiques, agents chimiothérapeutiques (Vincristine, Vinblastine), certains antiémétiques (Ondansetron), anticonvulsifs, certains médicaments psychotropes Processus pathologique : obstruction intestinale ou obstruction non mécanique, p. ex., iléus paralytique Facteurs extrinsèques : alimentation, déshydratation, manque d’intimité Bibliographie Bisanz, A. (1997). Managing bowel elimination problems in patients with cancer. Oncology Nursing Forum, 24(4), 679-688. Cimprach, B., & Marciniak, K. (1997). A model for prioritizing chemotherapy assessment and teaching – The University of Michigan’s PCAT Model. Oncology Nursing Forum, 24(3), 455-456. Dest, V. (1997). Managing constipation caused by chemotherapy. R.N, 60(12), 6. Gilding, M. et al. (1999). Management of constipation in older adults. Best Practice, 3(1), 1-6. Gitt, S.M., Flint, P., Fredell, C.H. & Scmitz, G.L. (1992). Bowel perforation due to metastatic lung cancer. Journal of Surgical Oncology, 51(5), 287-291. Glare, P., & Lickiss, J.N. (1992). Unrecognized constipation in patients with advanced cancer: A recipe for therapeutic disaster. Journal of Pain and Symptom Management, 7(6), 369-371. Hicks, A. (2001). The Prevention and management of constipation. Journal of Orthopaedic Nursing, 5: 208-211. Itano, J.K., & Taoka, K.N. (1987). Core curriculum for oncology nursing. 3rd ed. W.B. Saunders, Co: Philadelphia, Pa. Mancini, I., & Bruera, E. (1998). Constipation in advanced cancer patients. Support Care Cancer, 6: 356-364. McCaffey, M., & Pasero, C. (1999). Preventing and managing opioid induced side-effects. Clinical manual of pain: 2nd ed. Mosby, Inc: St. Louis, Mi. Otto, S. (2003). Oncology Nursing 4th Ed. St Louis, Missouri: Mosby. Plaisanie, L., & Ellis, J. A. (2002). Opioid-induced constipation, management is necessary but prevention is better. American Journal of Nursing, 102(3), 72-73. 13 LIGNES DIRECTRICES SUR LES DIARRHÉES La diarrhée est une augmentation anormale de la quantité, de la fréquence et de la teneur en liquide des selles, qui est souvent associée à une sensation d’urgence, à un inconfort périanal et à de l’incontinence. Termes courants : selles molles, coliques, selles liquides Évaluation générale Nom, date de naissance, N° d’identification clinique, médecin Diagnostic, traitement : type, date du dernier traitement Médicaments actuels, allergies Nom et numéro de la pharmacie Évaluation des symptômes Début, durée et volume des diarrhées Nombre, consistance et couleur des selles depuis 24 heures Présence de mucus ou de sang? Quantité? Habitudes intestinales normales, présence d’une stomie? Crampes associées, gaz, douleurs abdominales, distension ou ténesme (drainage inefficace) Avez-vous essayé de traiter la diarrhée? Avec quoi? Cela a-t-il été efficace? Consommation récente d’antibiotique ou hospitalisation récente Si sous chimiothérapie : quels sont les médicaments reçus et à quand remonte leur dernière administration? Imminents Si sous radiothérapie : région irradiée et nombre de traitements reçus? Recevez-vous une chimiothérapie et une radiothérapie ensemble Autres symptômes : nausées, vomissements, - soif, assèchement de la bouche ou de la peau, étourdissements, fièvre, irritation cutanée près de l’anus ou du stroma, modification du poids? Changements récents dans les habitudes normales d’alimentation (repas au restaurant) Comment est la peau près de l’anus ou de la stomie? Pouvez-vous boire et garder des liquides? Quelle quantité? Quels types de liquide? Quantité et description de l’urine Urgents Non urgents Douleurs abdominales et rectales, N et V > 10 selles par jour Déshydratation, étourdissements Fièvre = ou > 38 ° 6-10 selles par jour et crampes graves Présence de sang ou de mucus dans les selles Ne peut tolérer des liquides adéquats Dégradation cutanée 4-6 selles par jour Quelques crampes Quelques selles nocturnes Peut tolérer une quantité suffisante de liquides Nécessite des soins médicaux immédiats Nécessite des soins médicaux dans les 24 heures Soutien, enseignement et suivi au besoin Enseignement aux patients Modifier l’alimentation en fibres (fruits frais, légumes, son, noix, graines), éliminer le lait et les produits laitiers, la caféine et l’alcool Éviter les aliments gras, épicés ou sucrés la consommation de liquides, selon la tolérance, à 8-12 tasses de 8 oz/jour, et manger souvent de petits repas de fruits ou légumes cuits, riz, viandes maigres, poisson ou poulet, bananes, compote de pommes, rôties Prendre les médicaments contre la diarrhée prescrits par le médecin, ou selon les instructions sur l’emballage Boire des boissons « sportives », comme Gatorade ou Powerade Mesures de confort : bain de siège, crème contre les hémorroïdes, au besoin Suivi, évaluation, documentation Noter la date et l’heure de l’appel téléphonique Noter l’évaluation, les interventions et les plans de suivi Faire au besoin une orientation vers les services de soins appropriés : communautaires, hospitaliers ou autres ressources indiquées Demander au patient de rappeler si ses symptômes ne s’améliorent pas ou si son état se détériore Rappeler au patient les situations qui nécessitent des soins médicaux immédiats 14 LIGNES DIRECTRICES SUR LES DIARRHÉES Annexe Complications possibles Malnutrition, déshydratation Insuffisance rénale, déséquilibre des électrolytes Atteinte cardio-vasculaire Absorption réduite des médicaments oraux Inflammation, irritation ou hémorragie périanale Anxiété, insomnie, fatigue Douleurs abdominales Qualité de vie réduite Dégradation cutanée Facteurs de risque, causes possibles Radiothérapie abdominale ou pelvienne Recours à des traitements alternatifs (suppléments alimentaires, herbes médicinales, lavement au café) Antibiotiques, laxatifs, antiacides, AINS Chirurgie (gastrectomie, vagotomie, résection intestinale) Régime alimentaire, alimentation entérale par tube Intolérance au lactose Rejet de greffe Chimiothérapie : 5FU, capécitabine, cisplatine, cyclophosphamide, cytosine-arabinoside, daunorubicine, docétaxel, doxorubicine, interféron, irinotecan, leucovorine, méthotrexate, oxaliplatine, topotécan Autres troubles médicaux, notamment côlon irritable, infection (virale, bactérienne, protozoaire, parasitaire, fongique), chirurgie, concrétion fécale Bibliographie Basch, A. (1987). Changes in Elimination. Seminars in Oncology Nursing. 3 (Nov), (4). Bisanz, A. (1997) Managing Bowel Elimination Problems in Patients with Cancer. ONF. 24(4), 679. Cope, D. G. (2001) Management of Chemotherapy Induced Diarrhea and Constipation. Nursing Clinics of North America. 36 (Dec.),(4). Dupont H.L. (1997). Guidelines on Acute Infectious Diarrhea in Adults. American Journal of Gastroenterology. 93.1962. Hogan, C. (1998)The Nurse’s Role in Diarrhea Management. ONF. 25 (5). Manual of Cl.inical Dietetics 6th Ed(2000). American Dietetic Association and Dieticians of Canada. McCallum, M.S. & Polisena, C.G. (Eds.) (2000). The clinical guide to oncology nutrition. Oncology Nutrition Dietetic Practice Group. Oncology Nursing Society. (2001) Chemotherapy and Biotherapy: Guidelines and Recommendations for Practice. 105 Pfizer Pharmaceutical. Product descriptions: Tucks. Retrieved Jan 9, 2004 from http://www.pfizer.com/docounter/womens/mn_tucks.html. Yarbro, C.H., Frogge, M.H. & Goodman, M. (1999). Cancer symptom management (2nd ed.). London: Jones and Bartlett. 15 LIGNES DIRECTRICES SUR LA DYSURIE, LA NYCTURIE ET L’HÉMATURIE Modification de l’élimination urinaire Dysurie : miction difficile ou douloureuse Nycturie : miction excessive la nuit Hématurie : présence de sang dans l’urine Termes courants : « urgence d’aller uriner », « j’urine constamment », sensation de brûlure quand j’urine, besoin d’uriner mais incapacité de le faire Évaluation générale Nom, date de naissance, N° d’identification clinique, médecin Diagnostic, traitement : type, date du dernier traitement Médicaments actuels, allergies Nom et numéro de la pharmacie Évaluation des symptômes Début, durée et habitudes actuelles touchant la miction (fréquence, urgence, hésitation) Combien de temps depuis la dernière miction Apparence de l’urine : couleur, clarté, présence de sang ou de mucus Volume de l’urine Habitudes urinaires courantes Présence de douleurs : emplacement, description, durée Interventions récentes : cathétérisme vésical, prostatectomie, radiothérapie à dose élevée, biopsie Symptômes concomitants : fièvre, fatigue, étourdissement, essoufflement Activités sexuelles Quantité de liquide ingérée en 24 heures Antécédents d’infections du tractus urinaire Date des dernières analyses de sang et d’urine Imminents Urgents Douleur aiguë Incapable d’uriner > 10 heures avec consommation normale de liquide Hémorragie franche Fièvre > 38 ° C Changements importants dans les habitudes urinaires entraînant un inconfort ou une détresse Modification de l’apparence de l’urine Nécessite des soins médicaux immédiats Nécessite des soins médicaux dans les 24 heures Non urgents Changements mineurs dans les habitudes urinaires normales Soutien, enseignement et suivi au besoin Enseignement aux patients Recommander une consommation de liquide de 8-12 verres de 8 oz par jour Réduire la consommation de liquide après le repas du soir Éviter les aliments et les liquides qui irritent la vessie, p. ex., épices, café, alcool Recommander d’utiliser une lubrification pendant les rapports sexuels et la miction post-coïtale chez les femmes Éviter de rester trop longtemps dans le bain ou le bain tourbillon Éviter les produits d’hygiène personnelle comportant de la poudre ou du parfum Un médicament anti-inflammatoire vendu sans ordonnance (p. ex., ibuprofen) peut être pris avant d’aller au lit pour réduire l’inflammation, l’œdème, etc. Suivi, évaluation, documentation Noter la date et l’heure de l’appel téléphonique Noter l’évaluation, les interventions et les plans de suivi Faire au besoin une orientation vers les services de soins appropriés : communautaires, hospitaliers ou autres ressources indiquées Demander au patient de rappeler si ses symptômes ne s’améliorent pas ou si son état se détériore Rappeler au patient les situations qui nécessitent des soins médicaux immédiats 16 LIGNES DIRECTRICES SUR LA DYSURIE, LA NYCTURIE ET L’HÉMATURIE Annexe Complications possibles Insuffisance rénale aiguë Distension de la vessie Perturbation de la qualité de vie, insomnie, fatigue Facteurs de risque, causes possibles Urgence oncologique : compression de la moelle épinière Antécédents d’infections urinaires chroniques Diabète Infection Hypertrophie bénigne de la prostate Chimiothérapie, p. ex. cyclophosphamide Médicaments actuels, p. ex. opioïdes, diurétiques, certains antihypertenseurs, p. ex., Flomax, Cardura (ces médicaments peuvent provoquer une perte de conscience et une hypotension orthostatique lorsqu’ils sont pris avec des antihypertenseurs ou d’autres alpha ou bêta-bloquants) Progression de la maladie Interventions pelviennes invasives, p. ex. prostatectomie transurétrale, cystoscopie, hystérectomie, prostatectomie Irradiation pelvienne chez les hommes et les femmes par faisceau externe ou brachythérapie Inflammation consécutive au traitement Obstruction Bibliographie Abbott Laboratories, (1996). Hytrin drug insert, Chicago, Il. Abel, L.J., Blatt, H.J., Stipetich, R.L., Fuscardo, J.A., Zeroski, D., Miller, S.E., Dorsey, A.T., et al. (1999). Nursing Management for patients receiving brachytherapy for early prostate cancer, Clinical Journal of Oncology Nursing, 3,1. Ames, C.D., & Gray, M., (2000). Voiding dysfunction after radiation to the prostate for prostate cancer (review), Journal of Wound, Ostomy and Continence Nursing, 27, 3, 155 – 167. Boehringer Ingelheim Pharmaceuticals, Inc. (1997). Flomax drug insert, Ridgefield, CT. Held, J.L., Osborne, D.M., Volpe, H., & Waldman, A.R.(1994). Cancer of the prostate: Treatment and Nursing implications, ONF,21, 9 1517 – 29. Jepson, R.G., Mihaljevic, L., & Craig, J. (2002). Cranberries for preventing urinary tract infections (Review), The Cochrane Database of Systematic Reviews, 4. Kurowski, K. (1998). The woman with Dysuria, American Family Physician, 57,9, 2155 – 64. Pfizer Inc, (1997) Cardura drug insert, New York. Sacco, D.E., Daller, M., Grocela, J.A., Babayan, R.K. & Zietman, A.L. (2003). Corticosteroid use after prostate brachytherapy reduces the risk of acute urinary retention, BJU International, 91,4, 345. Sylvester, J.E., Grimm, P., Blasko, J., Heaney, C.& Rose, J. (2002). Modern prostate brachytherapy, Oncology Issues, May/June 2002, 34 – 39. 17 LIGNES DIRECTRICES SUR LA FATIGUE La fatigue est définie comme une sensation subjective, inhabituelle et persistance d’épuisement reliée à un cancer ou à un traitement contre le cancer qui perturbe le fonctionnement habituel Termes courants : fatigué, épuisé, crevé, manque d’énergie, je ne peux me concentrer Évaluation générale Nom, date de naissance, N° d’identification clinique, médecin Diagnostic, traitement : type, date du dernier traitement Médicaments actuels, allergies Nom et numéro de la pharmacie Évaluation des symptômes Début et durée Autres symptômes : signes d’hémorragie, pâleur de la peau ou des membranes, sensation de froid, sensation de perte de conscience, essoufflement (au repos ou pendant les activités), pulsations cardiaques rapides, douleurs dans la poitrine, lourdeur dans les jambes Vous sentez-vous reposé après une nuit de sommeil? Capacité de réaliser les activités courantes? Comment ce changement est-il survenu? Combien de temps au lit au cours des 24 dernières heures? Y a-t-il eu une modification? Y a-t-il quelque chose qui réduit votre fatigue? Plus particulièrement? Avez-vous des difficultés à vous concentrer? Pouvez-vous maintenir votre attention pendant une conversation? Vous sentez-vous triste, anxieux ou stressé? Comment évaluez-vous votre fatigue sur une échelle de 0-10 : 0 = aucun problème; 10 = épuisement total, 1-4 = légère; 4-6 = modérée; 7-9 = grave Avez-vous reçu une transfusion sanguine? Quand? Pouvez-vous manger et boire normalement? Imminents Urgents Apparition soudaine d’une fatigue grave Douleur dans la poitrine Tachycardie Essoufflement au repos Hémorragie ou perte rapide de sang Fatigue grave (> 6 sur l’échelle) Déficit fonctionnel nuisant à la qualité de vie Essoufflement à l’effort Nécessite des soins médicaux immédiats Nécessite des soins médicaux dans les 24 heures Non urgents 1-6 sur l’échelle Capacité de réaliser les activités courantes Soutien, enseignement et suivi au besoin Enseignement aux patients Utiliser des stratégies de conservation de l’énergie : établir des priorités, espacer les activités, déléguer des tâches au besoin Prévoir des périodes de repos pendant la journée Faire des activités reposantes, p. ex. jeux, musique, lecture Gestion du stress : techniques de relaxation Une augmentation des activités physiques favorise la circulation, accroît le niveau de l’énergie, donne un sentiment de bien-être et favorise un meilleur sommeil. Recommander une augmentation des activités physiques et de l’exercice, selon les capacités 75 % des patients qui reçoivent un traitement contre le cancer éprouvent de la fatigue. La fatigue peut survenir indépendamment d’une anémie. La fatigue peut être épisodique, mais elle est souvent cumulative. La fatigue consécutive à un traitement N’INDIQUE PAS une progression de la maladie. La fatigue reliée au cancer ne peut être prévenue, mais on peut souvent la traiter. Suivi, évaluation, documentation Noter la date et l’heure de l’appel téléphonique Noter l’évaluation, les interventions et les plans de suivi Faire au besoin une orientation vers les services de soins appropriés : communautaires, hospitaliers ou autres ressources indiquées Demander au patient de rappeler si ses symptômes ne s’améliorent pas ou si son état se détériore Rappeler au patient les situations qui nécessitent des soins médicaux immédiats 18 LIGNES DIRECTRICES SUR LA FATIGUE Annexe Qualité de vie réduite Dépression Dysfonction cognitive Chimiothérapie ou radiothérapie Anémie Insomnie Déséquilibre hydrique et électrolytique Infection Processus pathologique Effets secondaires des médicaments Dépression Changement dans les habitudes pour les activités ou l’exercice Stress Complications possibles Complications possibles de l’anémie : Hypoxie tissulaire grave pouvant entraîner une ischémie myocardique ou un infarctus Dysfonction cognitive Anorexie Facteurs de risque, causes possibles Causes possibles de l’anémie Traitement de l’anémie : reliée à une malignité Anémie de pathologie chronique Infiltration de la moelle osseuse Effets myélosuppresseurs de la chimiothérapie Traiter la cause sous-jacente, p. ex., hémorragie, carence en fer transfusion de globules rouges érythropoïétine au besoin Hémorragie Hémolyse Infection Carences alimentaires Bibliographie Armstrong, J., Hurria, A., & Hudis, C. (2003). Cancer and Treatment-Related Anemia: Understanding and Interpreting the Latest Anemia Guidelines. Retrieved July 17, 2003 from http://www.medscape.com/viewprogram/2209 Oncology Education Services Inc.(1999). Retrieved July 16, 2003 from http://www.oesweb.com/online_CE/assess/default.htm National Cancer Institute: Fatigue (PDQ). Retrieved July 16, 2003 from http://www.nci.nih.gov/templates/page_print.aspx?viewid=3ed94029-47a4-4db1-9c2108b8a506fe35&version=healthprofessional NCCN Practice Guidelines version (2000). Cancer Related Fatigue. National Comprehensive Cancer Network Inc Portenoy, R. K. & Itri, L. M. (1999). Cancer related-fatigue: Guidelines for evaluation and management. The Oncologist, 4(1), 1-10. 19 LIGNES DIRECTRICES SUR LA FIÈVRE La fièvre est définie comme une température buccale supérieure ou égale à 38 ° C (100,4 ° F) Termes courants : faire de la température, avoir des frissons Évaluation générale Médicaments actuels, allergies Nom et numéro de la pharmacie Nom, date de naissance, N° d’identification clinique, médecin Diagnostic, traitement : type, date du dernier traitement Évaluation des symptômes Température, début, durée, modèle À quand remonte votre dernier traitement contre le cancer et qu’est-ce que c’était Avez-vous passé récemment des analyses sanguines? Quand? Où? Présence de frissons, tremblements, douleurs musculaires ou osseuses, ou contact avec une maladie contagieuse? Si oui, laquelle? Quels remèdes avez-vous pris jusqu’ici contre la fièvre? Quand? Cela a-t-il été efficace? Imminents Hospitalisation récente? Quand? Où? Y a-t-il d’autres symptômes : maux de tête ou difficultés à se concentrer, essoufflement, toux ou crachats, ulcérations ouvertes ou avec écoulements dans la bouche, autres plaies ouvertes ou avec écoulements, sensation de brûlure ou urgence urinaire, douleurs ou difficulté avec les activités, éruptions cutanées récentes Portez-vous un dispositif d’accès veineux? Type, apparence du site (rougeur, gonflement, chaleur, etc.), quand a-t-il été utilisé? Voyage récent hors du pays? Urgents Myélosuppression au cours des trois dernières semaines Neutropénie confirmée par des analyses sanguines Céphalées graves, essoufflement Changement des fonctions mentales Stomatite grave (ulcération grave, incapacité d’avaler) Blessure ou autre infection possible Fièvre malgré une prise d’antibiotiques depuis 48 heures Frissons persistants Fièvre pendant plus de 24 heures Dispositif d’accès veineux Stomatite, érythème douloureux, oedème Nécessite des soins médicaux immédiats Nécessite des soins médicaux dans les 24 heures Non urgents Effet secondaire connu d’un agent biologique (voir l’Annexe pour la liste des agents biologiques) Soutien, enseignement et suivi au besoin Enseignement aux patients Prendre sa température toutes les 2-4 heures Se laver fréquemment les mains et assurer une bonne hygiène buccale avec une brosse à dents molle Éviter les lavements, suppositoires, douches, tampons ou interventions invasives Garder les blessures propres et sèches Éviter les foules et les personnes pouvant être malades (p. ex. grippe, rhume) Informer le médecin en cas de contact avec une maladie : grippe, zona, varicelle, oreillons ou rougeole Prendre les antibiotiques ou antipyrétiques prescrits Téléphoner à nouveau si les symptômes s’aggravent Accroître la consommation de liquide à 8-12 verres, si possible Suivi, évaluation, documentation Noter la date et l’heure de l’appel téléphonique Noter l’évaluation, les interventions et les plans de suivi Faire au besoin une orientation vers les services de soins appropriés : communautaires, hospitaliers ou autres ressources indiquées Demander au patient de rappeler si ses symptômes ne s’améliorent pas ou si son état se détériore Rappeler au patient les situations qui nécessitent des soins médicaux immédiats 20 LIGNES DIRECTRICES SUR LA FIÈVRE Annexe Complications possibles Demande métabolique accrue Modifications des facultés mentales, p. ex. confusion Arythmies Anxiété accrue Si elle n’est pas traitée, la neutropénie fébrile peut provoquer une septicémie pouvant être létale Facteurs de risque, causes possibles Urgence oncologique : neutropénie fébrile Chimiothérapie myélosuppressive au cours des 2-3 dernières semaines (Nadir : 7-14 jours après la chimiothérapie) Infection : dispositif d’accès veineux, stomatite, blessure, DIU Malignité hématologique Âge extrême (jeunes et vieux) Tumeur Allergie ou réaction d’hypersensibilité aux médicaments Allergie ou réaction d’hypersensibilité à un traitement sanguin Rejet de greffe Vaccin récent contre la grippe Effets secondaires des médicaments : traitement biologique ou immunologique (voir ci-après) Traitements biologiques ou immunologiques Effets secondaires : Fièvre, frissons, rigidité, douleurs musculaires. La fièvre peut survenir dans les heures suivant le traitement. Exemples de traitement biologique : interferon, interleukine, facteur de stimulation des colonies de macrophages granulocytes (GM-CSF), herceptine, rituxan, filgrastim (Neupogen-G-CSF) Bibliographie Katz, H.P.(2001), Telephone medicine: Triage and Training for Primary Care, 2nd ed. Philadelphia, F.A. Davis Company. Kennedy, G. & Fitch, M. (1994). Ambulatory Oncology Nursing Practice Guidelines: A Focus on Patient Outcome Standards. Toronto—Sunnybrook Regional Cancer Centre. 126 – 127 Macartney, G. (2003, April). The nurse’s role in identifying and addressing oncologic emergencies. Workshop presented for oncology nurses, Ottawa, Canada Moran, A. & Camp-Sorrell, D. (2002). Maintenance of venous access devices in patients with neutropenia. Clinical Journal of Oncology Nursing. 6 (3), 126-130. Oncology Nursing Society. (2001). Chemotherapy and Biotherapy: Guidelines and Recommendations for Practice. 88 –92 National Cancer Institute(2002): cancer.gov - Fever, Sweats, and Hot Flashes (PDQ). Shelton, K.B. (2003). Evidence-based care for the neutropenic patient with leukemia. Seminars in Oncology Nursing, 19(2), 133-141. Yarbro, C.H., Frogge, M.H. & Goodman, M. (1999). Cancer symptom management (2nd ed.). London: Jones and Bartlett. 21 LIGNES DIRECTRICES SUR LES NAUSÉES ET LES VOMISSEMENTS Les nausées entraînent une sensation désagréable, qui peut varier entre une anorexie et une indigestion, et peut provoquer des vomissements. Les vomissements provoquent l’expulsion forcée du contenu de l’estomac par la bouche et peut donner lieu à des haut-le-cœur (mouvements gastriques et oesophagiens sans vomissements) Termes courants : « maux d’estomac, pression dans l’estomac, manque d’appétit, sensation de grippe, haut-le-cœur, indigestion » Évaluation générale Nom, date de naissance, N° d’identification clinique, médecin Diagnostic, traitement : type, date du dernier traitement Médicaments actuels, allergies Nom et numéro de la pharmacie Évaluation des symptômes Si sous chimiothérapie, à quand remonte le dernier traitement et quel était-il? Si sous radiothérapie : région irridiée et nombre de traitement reçus? Nausées : début, fréquence, intensité et facteurs qui aggravent ou soulagent les nausées Vomissements : caractère, couleur, force, quantité, fréquence Utilisation actuelle d’antiémétiques, médicaments antérieurs Interventions non pharmacologique? Si oui, quelles sont-elles et quelle est leur efficacité? Autres : quantité ingérée de liquide et d’aliments depuis 24 heures? Distension abdominale? Flatulences, à quand remonte la dernière selle? Signes de déshydratation : réduction du débit urinaire, fièvre, soif, assèchement des muqueuses, faiblesse, étourdissements, confusion Imminents Urgents Non urgents Vomissements de sang ou de liquide noirâtre Douleurs ou céphalées graves Faiblesse, étourdissements, réactions incohérentes ou ne réagit plus Signes de déshydratation (Voir l’Annexe) Incapacité à manger ou boire depuis 24 heures Absence d’amélioration dans les 6 heures suivant une modification de traitement Aigus, retardés ou anticipatoires Nécessite des soins médicaux immédiats Nécessite des soins médicaux dans les 24 heures Soutien, enseignement et suivi au besoin Nausées et vomissements reliés à une chimiothérapie Aucun signe de déshydratation Enseignement aux patients Passer en revue le traitement antiémétique prescrit, la posologie et la voie d’administration Envisager un changement du médicament ou de la voie d’administration Prendre les antiémétiques prescrits régulièrement pendant 3 jours après chaque traitement de chimiothérapie, avant les repas et avant les traitements Recommander la consommation de petites gorgées de liquide clair, selon la tolérance Petits repas fréquents, aliments froids à saveur neutre, aliments non épicés, éviter les températures extrêmes et les odeurs fortes Enseigner au patient à porter attention aux signes de déshydratation Consulter le médecin si l’apport en liquide ne peut être maintenu pendant 24 heures Stratégies de distraction : (en plus du traitement antiémétique) musique, exercices modérés, relaxation, exercices de respiration Inviter la personne à téléphoner à nouveau si son état ne s’améliore pas Suivi, évaluation, documentation Noter la date et l’heure de l’appel téléphonique Noter l’évaluation, les interventions et les plans de suivi Faire au besoin une orientation vers les services de soins appropriés : communautaires, hospitaliers ou autres ressources indiquées Demander au patient de rappeler si ses symptômes ne s’améliorent pas ou si son état se détériore 22 Rappeler au patient les situations qui nécessitent des soins médicaux immédiats LIGNES DIRECTRICES SUR LES NAUSÉES ET LES VOMISSEMENTS Annexe Complications possibles Déshydratation et déséquilibre électrolytique Signes de déshydratation : soif accrue, perte de la turgescence cutanée, assèchement de la bouche, réduction du débit urinaire, hypotension posturale, faiblesse, étourdissements, confusion Alkalose métabolique si les vomissements sont graves Diminution de l’état mental ou physique Pneumonie de déglutition possible Alimentation réduite, déchirure oesophagienne Diminution de la capacité pour l’administration des soins personnels Facteurs de risque, causes possibles Âge extrême (jeunes et vieux) Sexe : plus fréquents chez les femmes Pathologie de stade avancé Niveau élevé d’anxiété Agents chimiothérapeutiques à effet émétogène modéré ou élevé : cisplatine, cytarabine, cyclophosphamide, étoposide Sensibilité à la détresse gastro-intestinale Narcotiques opioïdes, douleurs graves Obstruction intestinale, constipation, ascite Hypercalcémie, perturbation des électrolytes Lésions du SNC, PIC accrue Radiothérapie gastrique ou du SNC Non-oncologique : grippe, empoisonnement ou intoxication alimentaire, etc. Bibliographie Anastasia,P., and Blevins, M. (1997). Outpatient chemotherapy, telephone triage for symptom management. ONF. 24 1). 13-21. Bender,C., et. al. (2002). Chemotherapy-induced nausea and vomiting. Clinical Journal of Oncology Nursing. 6,(92). 4-101. Eckert, R.M., (2001). Understanding anticipatory nausea. Oncology Nursing forum. 28(10), 1553 – 1560. Kingston Regional Cancer Centre. (2001). Cancer Care Handbook. 7th Edition. 352. Marek, C. (2003). Antiemetic therapy in patients receiving cancer chemotherapy. Oncology Nursing Forum 30(2), 25971. Nauright,L.,Moneyham,L., and Williamson,J., (1999). Telephone triage and consultation: An emerging role for nurses. ursing Outlook. 47. 219-226 Oncology Nursing Society. (2001). Chemotherapy and Biotherapy: Guidelines and Recommendations for Practice. 23 LIGNES DIRECTRICES SUR LA STOMATITE ET LA MUCOSITE ORALE Une stomatite est une inflammation ou une ulcération aiguë de la membrane muqueuse orale ou oropharyngée. Elle est souvent appelée mucosite buccale. Les termes courants sont ulcération de la bouche, ulcères buccaux. Évaluation générale Médicaments actuels, allergies Nom et numéro de la pharmacie Nom, date de naissance, N° d’identification clinique, médecin Diagnostic, traitement : type, date du dernier traitement Évaluation des symptômes Avez-vous des douleurs dans la bouche? Y a-t-il des saignements dans votre bouche? Si oui, depuis combien de temps? Faites-vous de la température? Y a-t-il des cloques, des ulcères ou des plaques blanches sur votre langue, vos lèvres ou dans votre bouche? Si oui, combien y en a-t-il et depuis combien de temps sont-elles apparues? Avez-vous de la salive dans la bouche? Si oui, est-elle plus épaisse qu’à l’habitude? Pouvez-vous manger ou boire? Si oui, quelles sont les quantités? Avez-vous perdu du poids? Combien? Avez-vous des prothèses dentaires? Si oui, pouvez-vous les porter ou aggravent-elles la douleur? Le fait de manger ou d’avaler aggrave-t-il la douleur? Utilisez-vous un rince-bouche? Si oui, de quel type? Prenez-vous des analgésiques? Si oui, lesquels? Prenez-vous d’autres types de traitement? P. ex. traitements holistiques ou herbes médicinales. Imminents Urgents Température ≥ 38 C Ne peut boire de liquide Détresse respiratoire Hémorragie des ulcères buccaux Les analgésiques actuels ne peuvent éliminer la douleur Ulcérations ou craquelures sur la langue Signes de déshydratation (Voir l’Annexe) Ne peut manger ou boire depuis 24 heures Absence d’amélioration dans les 6 heures suivant une modification de traitement Plaques blanchâtres sur la muqueuse buccale Nécessite des soins médicaux immédiats Nécessite des soins médicaux dans les 24 heures Non urgents Ulcères non douloureux, érythème Douleur légère, sans lésions Soutien, enseignement et suivi au besoin Enseignement aux patients Réaliser les soins de la bouche au moins quatre fois par jour Utiliser une brosse à dents très molle, rincer la brosse à dents après utilisation Se brosser la langue Garder les lèvres lubrifiées avec de l’eau ou un baume à base d’aloès Ne pas utiliser de rince-bouche à base d’alcool, mais plutôt une solution de 1 c. à thé de sel par tasse d’eau tiède, ou un produit prescrit par le médecin Boire 8-12 tasses (250 mL) de liquide par jour, éviter les boissons acides ou gazéifiées Éviter l’alcool et le tabac Consommer des aliments mous, éviter les aliments acides, salés, épicés ou secs Si la bouche est sensible, ne porter les prothèses dentaires qu’au moment des repas Sucer des bonbons sans sucre ou mâcher de la gomme sans sucre pour garder la bouche humide Prendre sa température toutes les quatre heures Éviter les aliments très chauds (température) Prendre des analgésiques systémiques ou locaux contre la douleur Utiliser un rince-bouche médicamenteux prescrit par le médecin Suivi, évaluation, documentation Noter la date et l’heure de l’appel téléphonique Noter l’évaluation, les interventions et les plans de suivi Faire au besoin une orientation vers les services de soins appropriés : communautaires, hospitaliers ou autres ressources indiquées 24 Demander au patient de rappeler si ses symptômes ne s’améliorent pas ou si son état se détériore Rappeler au patient les situations qui nécessitent des soins médicaux immédiats LIGNES DIRECTRICES SUR LA STOMATITE ET LA MUCOSITE ORALE Annexe Infection systémique Diminution de la qualité de vie Malnutrition Complications possibles Obstruction des voies aériennes Déshydratation Constipation Facteurs de risque, causes possibles Agents chimiothérapeutiques : (risque élevé) : cytarabine, 5FU, méthotrexate, bléomycine, doxorubicine, étoposide, mitomycine c, mitoxantrone, docétaxel, paclitaxel, vinblastine, vincristine), anticholinergiques et antihistaminiques, phénytoïne et stéroïdes Radiothérapie : réaction inflammatoire au traitement dans la région de la tête et du cou Tumeurs orales : perturbent l’intégrité de la muqueuse buccale, ce qui peut provoquer une inflammation ou une infection Greffe de moelle osseuse Age avancé; nourrisson ou jeune enfant Exposition à l’alcool, au tabac ou aux aliments acides ou épicés État nutritionnel défavorable, déshydratation Mauvaise hygiène buccale Infection dentaire chronique préexistante : affection gingivale, carie dentaire Bibliographie Baird, Susan B. (1998). Decision making in Oncology Nursing. Bensadouun, Rene-jean et al. (2001). Chemotherapy and radiotherapy induced mucositis in head and neck cancer patient: new trends in pathophysiology, prevention and treatment. Oncology. Spring. Hsu, Karl et al. (2003) Oral Toxicity Associated with Chemotherapy. Up to date. Jan 17. Miller, M & Kearney, N (2001) Oral Care for Patients with Cancer. A review of the literature, Cancer Nursing, Vol 24(4) 241-254 Oncology Nursing Society. (2001). Chemotherapy and Biotherapy: Guidelines and Recommendations for Practice. Wojtaszek, Cynthia. (2000). Management of Chemotherapy-Induced Stomatitis. Clinical Journal of Oncology Nursing. Volume 4, Number 6 (Nov/Dec). Yarbro, C.H., Frogge, M.H. & Goodman, M. (1999). Cancer symptom management (2nd ed.). London: Jones and Bartlett. Zigfeld, Constance R. et al. (1998) Manual of Cancer Care. 25 LIGNES DIRECTRICES SUR LA DOULEUR Douleur : inconfort aigu ou chronique dont l’intensité peut varier. « La douleur est ce que le patient déclare qu’elle est. » Termes courants : douleur continue, inconfort, endolorissement Évaluation générale Médicaments actuels, allergies Nom et numéro de la pharmacie Nom, date de naissance, N° d’identification clinique, médecin Diagnostic, traitement : type, date du dernier traitement Évaluation des symptômes Endroit : noter si la douleur est externe ou interne, stationnaire ou irradiante. S’agit-il d’un nouvel endroit douloureux? Intensité (0 à 10) : Indiquer la note sur l’échelle, la note quand la douleur est la plus grande et la plus faible, ainsi que la douleur acceptable. Description : Reprendre les mots du patient, p. ex., légère, endolorissement, aiguë, atroce, profonde, pénible, crampes, brûlures, aiguilles, en coup de poignard Symptômes associés : nausées, vomissements, constipation, anxiété, dyspnée, insensibilisation ou picotements, rétention urinaire, anorexie, faiblesse motrice, douleur reliée à la détresse, effets sur la capacité de réaliser les activités courantes Durée : Pendant combien de temps la douleur persiste-t-elle généralement? P. ex. secondes, minutes, heures, constante Facteurs qui aggravent ou soulagent la douleur : marcher, se déplacer, manger, heure du jour (quand), chaleur, froid, distraction, massage, rester immobile, relaxation, changer de position, médicaments, autres Quels sont les médicaments pris actuellement contre la douleur? Qu’est-ce que la douleur empêche de faire? P. ex., vie courante, activités sociales, sommeil ou repos, parler de ses émotions, appétit Qu’est-ce qui a été prescrit contre les effets secondaires des médicaments? Quelles sont les attentes du patient touchant la réduction de ses douleurs? Imminents Urgents Non urgents Le patient ne prend pas correctement ses analgésiques Patient présentant une détresse ou un inconfort aigu Apparition soudaine et aiguë de la douleur Exacerbation aiguë des niveaux précédents Douleurs à un nouvel endroit Faiblesse motrice associée Analgésique empêchant la réalisation des activités courantes Douleur modérée Le patient déclare qu’il ne peut réduire ses douleurs avec son traitement actuel Prescription ou orientation nécessaire Nécessite des soins médicaux immédiats Nécessite des soins médicaux dans les 24 heures Soutien, enseignement et suivi au besoin Douleur ou analgésiques réduisant les fonctions mais n’empêchant pas les activités courantes Douleur légère qui n’empêche pas les activités courantes Enseignement aux patients Prendre régulièrement les analgésiques tel que prescrit. Prendre des entre-doses au besoin. Noter dans un journal les douleurs et l’efficacité ainsi que les effets secondaires des analgésiques. Évaluer les habitudes intestinales. Si le patient se réveille la nuit, il peut prendre une entre-dose avant d’aller au lit. Prévoir les activités qui peuvent être douloureuses, p. ex. bain, et prendre des analgésiques une heure à l’avance Passer en revue les mesures non pharmacologiques qui peuvent s’ajouter aux analgésiques : techniques d’imagerie et de distraction en attendant que les analgésiques fassent effet, massage pour favoriser la relaxation musculaire, la chaleur ou le froid peut réduire la sensation de douleur, des activités sociales peuvent fournir une distraction, la musique et les exercices de relaxation facilitent la concentration et portent l’attention sur des sensations autres que la douleur. Suivi, évaluation, documentation Noter la date et l’heure de l’appel téléphonique Noter l’évaluation, les interventions et les plans de suivi Faire au besoin une orientation vers les services de soins appropriés : communautaires, hospitaliers ou autres ressources indiquées Demander au patient de rappeler si ses symptômes ne s’améliorent pas ou si son état se détériore 26 Rappeler au patient les situations qui nécessitent des soins médicaux immédiats LIGNES DIRECTRICES SUR LA DOULEUR Annexe Complications possibles Perturbation des activités courantes Détresse psychosociale, p. ex. anxiété et dépression Diminution de la qualité de vie Une réduction insuffisante des douleurs accroît la détresse reliée à la douleur, ce qui peut perturber davantage les activités courantes Facteurs de risque, causes possibles Urgence oncologique : compression de la moelle épinière, syndrome de compression de la veine cave supérieure Facteurs de risque pour une réduction inappropriée de la douleur : perte cognitive Atteinte tumorale Métastase tumorale Mucosite Intervention diagnostique ou thérapeutique Radiothérapie Chimiothérapie Période postchirurgicale Non reliés à un cancer Bibliographie Brant, J. (2003). Pop quiz: all about pain. Clinical Journal of Oncology Nursing 7(1), 101-102. McCaffery, M., Pasero, C. (2003) Breakthrough pain: It's common in patients with chronic pain. AJN 103(4), Apr , pp 83-86. Oncology Nursing Society. (2001). Chemotherapy and Biotherapy: Guidelines and Recommendations for Practice. Oncology Nursing Society, PRISM. (2002). Pain. Cancer Symptoms.org. Retrieved January 8, 2004 from http://www.cancersymptoms.org/symptoms/pain. Pestonjee, S.F. (2000). Nurses Handbook of Patient Education. Registered Nurses Association of Ontario. 226 RNAO. Best Practice Guidelines. Assessment and management of pain. Retrieved January 22, 2004 from http://www.rnao.org/bestpractices/completed_guidelines/BPG_Guide_C2_pain_asp. Wells, N., Murphy, B., Wujcik, D. and Johnson, R. (2003). Pain-related distress and interference with daily life of mbulatory patients with cancer with pain. Oncology Nursing Forum 30(6), 977-986. West, C.M., Dodd, M.J., Paul, S.M., Schumacher, K., Tripathy, D., Koo, P. and Miasdowski, C. (2003). The PROSELF Pain control program – an effective approach for cancer pain management. Oncology Nursing Forum 30(1), 65-73. 27 LIGNES DIRECTRICES SUR LES MODIFICATIONS CUTANÉES Réaction ou trouble cutané : Changement de la couleur, de la texture ou de l’intégrité de la peau. Termes courants : urticaire, cloques, lésions, dermatite, craquelures, boutons, inflammation, rougeur Évaluation générale Nom, date de naissance, N° d’identification clinique, médecin Diagnostic, traitement : type, date du dernier traitement Médicaments actuels, allergies Nom et numéro de la pharmacie Évaluation des symptômes Traitement concomitant, p. ex. chimiothérapie ou radiothérapie Antécédents médicaux :greffe de la moelle osseuse ou de cellules souches? / maladie du greffon?) Début, présentation, durée Symptômes connexes? fièvre, malaise, nausées, diarrhées, maux de tête? Couleur, odeur, gonflement? Lisse ou rugueuse Sèche ou humide Démangeaisons ou non Chaude ou froide Imminents Douleurs ou sensibilité, cela perturbe-t-il les activités courantes? Remèdes essayés? Sont-ils utiles? Incontinence Antécédents de blessure, signes d’infection (rougeur, sensibilité, écoulements, décrire) Présence d’un dispositif d’accès veineux? Comorbidités, p. ex. diabète Analyses sanguines récentes Boissons ou aliments nouveaux ou différents? Nouveaux produits de nettoyage ou d’hygiène? Contact avec une personne ayant une maladie infectieuse? Radiothérapie antérieure? Exposition au soleil? Urgents Fièvre de 38 ° C ou plus Infection possible du DAV Infection possible d’une blessure Antécédents de réaction de rejet de greffe Inconfort perturbant les activités courantes Contact avec une personne infectieuse Progression rapide des symptômes Lésions ouvertes ou avec écoulements Possibilité d’une infection par zona Nécessite des soins médicaux immédiats Nécessite des soins médicaux dans les 24 heures Non urgents Changements prévus Amélioration avec les remèdes maison Soutien, enseignement et suivi au besoin Enseignement aux patients Bains froids ou tièdes, savon doux, assécher sans frotter Émollients à base d’eau (Keri, Neutrogena, Lubriderm, etc.) sur la peau intacte seulement Éviter les vêtements serrés et les tissus irritants pour réduire les dommages à la peau; le coton est recommandé Si une réaction allergique est possible – antihistaminiques, lotion calamine, bain Aveeno Éviter les produits parfumés pour la lessive et l’hygiène personnelle Protection contre le soleil : écran ayant un FPS de 15 ou plus pour éviter les dommages provoqués par le soleil La vitamine B6 (pyridoxine) peut réduire la gravité du syndrome main-pied (Alley, 2002) Éviter l’application directe de froid dans la région (sac de glace) Éviter les piscines chlorées et les bains tourbillon Ne pas raser les endroits irrités Bains de siège pour l’irritation périanale Fécule de maïs pour assécher, sur la peau intacte, pour soulager les démangeaisons et réduire la friction – ne pas appliquer sur les replis cutanés ou les régions ouvertes Laisser la peau à l’air libre, si possible Boire 8-12 verres de 8 oz de liquide par jour (maintenir l’hydratation) Éviter les dyachilons, les Band-Aid sur la peau irritée Se laver fréquemment les mains, éviter de gratter ou d’endommager les lésions Suivi, évaluation, documentation Noter la date et l’heure de l’appel téléphonique Noter l’évaluation, les interventions et les plans de suivi Faire au besoin une orientation vers les services de soins appropriés : communautaires, hospitaliers ou autres ressources indiquées Demander au patient de rappeler si ses symptômes ne s’améliorent pas ou si son état se détériore 28 Rappeler au patient les situations qui nécessitent des soins médicaux immédiats LIGNES DIRECTRICES SUR LES MODIFICATIONS CUTANÉES Annexe Complications possibles Infection localisée ou systémique (zona) Anxiété, perturbation du sommeil, fatigue Diminution de la qualité de vie Perte fonctionnelle dans la région touchée Douleurs importantes dans la région touchée Facteurs de risque, causes possibles Réaction du greffon contre l’hôte Réactions d’hypersensibilité : urticaire, angioneurose cutanée, éruptions cutanées Sensibilité à la radiothérapie et rappel : réactions cutanées dans une région irradiée ou sensibilité cutanée accrue à la radiothérapie Médicaments associés : bléomycine, docétaxel, doxorubicine, 5FU, gemcitabine, vinblastine, daunorubicine Réaction allergique, dermatite de contact : éruption maculo-papulaire Agents infectieux, p. ex. zona (varicelle) Effets secondaires de la chimiothérapie, p. ex. érythrodysesthésie palmaire-plantaire : caelyx ou 5FU, xeloda, bléomycine, docétaxel, capécitabine, cytarabine, thiotepa Extravasation vésicante, décoloration vasculaire Morsures d’insectes ou contact avec un parasite Altération de l’intégrité cutanée reliée à un cancer de la peau ou à une atteinte hépatique Exposition au soleil ayant provoqué des cloques Définition des types descriptifs courants Érythrodysesthésie palmo-plantaire (syndrome palmo-plantaire) : débutant par un érythème et un œdème de la paume ou de la plante des pieds, d’une sensibilité ou paresthésie pouvant évoluer en desquamation et provoquer des douleurs importantes Macule – région plane et circonscrite de décoloration Papule – « tache » soulevée, palpable, ferme, généralement < 5 mm (morsure d’insecte) Nodule – région soulevée, ferme, circonscrite et palpable pouvant atteindre toutes les couches de la peau; > 5 mm Plaque – papule superficielle, soulevée, ferme, rugueuse à partie supérieure plate, > 2 cm de diamètre. Les papules peuvent se confondre pour former des plaques (psoriasis) Papule oedémateuse – régions d’œdème cutané soulevées, de formes irrégulières, solides, transitoires, de diamètre variable, rouges, rose pâle ou blanches (urticaire) Vésicule – cloque soulevée, circonscrite et superficielle remplie de liquide, < 5 mm de diamètre Bulle – vésicule > 5 mm de diamètre Pustule – vésicule soulevée, superficielle, remplie de pus (impétigo) Écailles– cellules kératinisées et entassées, exfoliation en écailles, épaisses ou minces, sèches ou huileuses, de dimension variable (psoriasis) Croûte – exsudat sanguin ou sérique asséché, légèrement soulevé Excoriation – perte de l’épiderme Note : Les lésions qui semblent rouges ou brunes sur la peau blanche apparaîtront de couleur noire ou pourpre sur la peau pigmentée, et un érythème léger peut être masqué complètement. Bibliographie Albrecht, M.A. (2003). Clinical features of varicella-zoster virus infection: Herpes zoster. UpToDate 11.3. Retrieved Feb 24, 2004 from http://www.uptodate.com. Alley, E., Green, R. and Schuchter, L. (2002). Cutaneous toxicities of cancer therapy. Current Opinion in Oncology, 14:212-216. Baltzer Cleri, L., Haywood, R. (2002). Oncology pocket guide to chemotherapy (5th Ed.). Philadelphia: Mosby. Bolderston, A., (2001). Skin Care for Radiotherapy Patients. UK: Anglia Polytechnic University. Hui, Y. F. and Cortes, J. E. (2000). Palmar-Plantar Erythrodysesthesia Syndrome Associated with Liposomal Daunorubicin. Pharmacotherapy 20 (10): 1221-1223. Korinko, A., Yurick, A., (1997). Maintaining Skin Integrity During Radiation Therapy. Am J Nurs, Vol 97 (2). Lawton, S. (2003). Assessing the Patient with a Skin Condition. Journal of Tissue Viability 11(3), 113-115. Oncology Nursing Society. (2001). Chemotherapy and Biotherapy: Guidelines and Recommendations for Practice. 29 LIGNES DIRECTRICES SUR LES RÉACTIONS CUTANÉES CONSÉCUTIVES À LA RADIOTHÉRAPIE Les réactions cutanées consécutives à la radiothérapie s’expliquent par des lésions faites aux cellules normales dans la région traitée. Leur gravité dépend de la dose de radiations, des autres traitements concomitants et des circonstances individuelles. Termes courants : brûlures de radiation, peau sensible Évaluation générale Médicaments actuels, allergies Nom et numéro de la pharmacie Nom, date de naissance, N° d’identification clinique, médecin Diagnostic, traitement : type, date du dernier traitement Évaluation des symptômes Radiothérapie : o À quel moment sont-elles apparues? o À quand remonte la fin du traitement? o Quelles régions de votre corps ont été traitées? o Avez-vous déjà eu d’autres traitements de radiothérapie? Chimiothérapie : o Recevez-vous une chimiothérapie orale ou intraveineuse? o Quels médicaments avez-vous reçus et quand? o Recevez-vous une chimiothérapie et une radiothérapie simultanément? Avez-vous présenté les symptômes suivants? o Assèchement de la peau ou démangeaisons (prurit) o Rougeur, sensibilité, chaleur, œdème (érythème) Imminents o Exfoliation de la peau (desquamation sèche) o Peau humide, douloureuse, œdème, écoulements, croûte (desquamation humide) Avez-vous de la difficulté à avaler, à manger ou à boire? Y a-t-il des signes d’infection? o Écoulements ou odeurs anormales o Fièvre o Douleur et gonflement Avez-vous de la difficulté à vous déplacer ou à marcher? La réaction cutanée provoque-t-elle des douleurs excessives associées à des nausées ou à de la fatigue? Quels remèdes prenez-vous pour soulager vos réactions cutanées? Ont-ils été efficaces? Quels médicaments prenez-vous pour vos réactions? Urgents Non urgents Fièvre de 38 ° C ou plus Autres signes d’infection Douleur non maîtrisée Inconfort perturbant les activités quotidiennes Traitement actuel inefficace Aggravation des symptômes, p. ex. apparition d’une desquamation humide Amélioration avec l’administration de soins personnels Nécessite des soins médicaux immédiats Nécessite des soins médicaux dans les 24 heures Soutien, enseignement et suivi au besoin Enseignement aux patients Éviter les frictions, p. ex. surfaces cutanées qui se frottent, vêtements qui frottent contre la peau Éviter les températures extrêmes, p. ex. sac de glace ou coussin chauffant Éviter les produits irritants, p. ex. désodorisant, savon fort, parfum, lotion (autres que les produits recommandés par le médecin ou l’infirmière) Éviter les expositions au soleil et aux vents froids Laver délicatement la peau à l’aide d’un savon doux, à l’eau tiède, assécher sans frotter Ne pas appliquer de fécule de maïs si la peau n’est pas intacte, ou dans les replis cutanés (comme les aisselles ou le pli fessier) Ne pas appliquer de ruban adhésif sur la région traitée Prendre régulièrement des médicaments contre la douleur et des anti-inflammatoires Utiliser un émollient à base d’eau sur la peau intacte, p. ex. Base Glaxal, Lubriderm Signaler les signes et symptômes d’infection, p. ex. fièvre, écoulements, odeur Maintenir un bon apport alimentaire et hydrique pour favoriser la cicatrisation des tissus. Suivi, évaluation, documentation Noter la date et l’heure de l’appel téléphonique Noter l’évaluation, les interventions et les plans de suivi Faire au besoin une orientation vers les services de soins appropriés : communautaires, hospitaliers ou autres ressources indiquées Demander au patient de rappeler si ses symptômes ne s’améliorent pas ou si son état se détériore 30 Rappeler au patient les situations qui nécessitent des soins médicaux immédiats LIGNES DIRECTRICES SUR LES RÉACTIONS CUTANÉES CONSÉCUTIVES À LA RADIOTHÉRAPIE Annexe Complications possibles Infections localisées Anxiété, perturbation du sommeil Diminution de la qualité de vie Facteurs de risque, causes possibles Régions dans lesquelles l’humidité et la friction sont importantes, p. ex. aisselles, région périanale, repli inframammaire, région derrière les oreilles Autres régions corporelles, p. ex. paroi thoracique, région supraclaviculaire, tête et cou, visage Troubles préexistants (diabète, greffe cutanée, maladie vasculaire) Âge (le vieillissement peut provoquer des transformations dégénératives et réduire l’irrigation sanguine) Exposition chronique au soleil (amincit l’épiderme et accroît la sensibilité de la peau aux radiations) Tabagisme (accroît l’hypoxie des tissus et retarde la cicatrisation) Chimiothérapie concomitante, p. ex. doxorubicine, méthotrexate, 5FU, hydrouea, bléomycine Bibliographie Bolderston, A. (2001). Skin Care for Radiotherapy Patients. UK: Anglia Polytechnic University. Naylor, W. & Mallett J. (2001) Management of acute radiotherapy-induced skin reactions: a lifetime review. European Journal of Oncology Nursing, 5-94, 221-233. Oncology Nursing Society. (1998) Manual for radiation oncology nursing practice and education. Oncology Nursing Press, Inc. USA.. Otto, S. (2003), Oncology Nursing (4th ed.). St. Louis: Mosby, Inc. Robbins, MA. (2003). Symptom management in radiation oncology: Acute and Long-term side effects. American Journal of Nursing, 102 (0), 32-36. Yeo, W. (2000). Radiation-Recalll skin disorders associated with the use of anti-neoplastic drugs: pathogenesis prevalence, and management. American Journal of Clinical Dermatology, 1 (2), 113-116. 31 PRINCIPES ET LIGNES DIRECTRICES POUR LA PRATIQUE AU TÉLÉPHONE Lorsqu’elle dispense des conseils et réalise des interventions par téléphone, l’objectif de l’infirmière reste le même : appliquer le processus des soins infirmiers pour déterminer les besoins du patient et offrir des soins appropriés. Toutes les communications téléphoniques avec un patient font appel à la relation infirmière-patient. Voici un extrait des normes de l’OIIO touchant la relation thérapeutique infirmière-client (1999) : « La relation infirmière-client est établie et maintenue par l’infirmière par le biais de ses connaissances et compétences spécialisées en soins infirmiers, son attitude et ses comportements de compassion. La relation est thérapeutique. Elle est fondée sur la confiance, le respect et l’intimité avec le client, et nécessite le recours approprié au pouvoir de l’infirmière ». Dans tous les contextes de prestation de soins, l’infirmière doit appliquer des compétences interpersonnelles et intellectuelles fondamentales qui sont illustrées par ses capacités de réflexion critique, une communication verbale efficace, une approche systémique pour la prise des antécédents et l’évaluation, ainsi que par la documentation complète de l’ensemble de l’intervention. Conseils téléphoniques Association canadienne des infirmières en oncologie (ACIO) Dans le contexte des soins infirmiers en oncologie au Canada, les consultations téléphoniques sont régies par les normes suivantes de l’ACIO pour les infirmières en oncologie. Norme 6 : Relation thérapeutique de soutien Les personnes atteintes d’un cancer et leur famille doivent profiter d’une relation thérapeutique de soutien éclairée et sensible avec leurs fournisseurs de soins, à chacune des étapes de leur expérience du cancer. Norme 7 : Soins fondé sur la recherche Les personnes atteintes d’un cancer et leur famille doivent profiter de soins fondés sur la théorie et les sciences (sciences physiologiques et psychosociales) qui incorporent les principes d’une pratique fondée sur la recherche, les pratiques exemplaires et les données disponibles. Rôle de l’infirmière autorisée Les composantes des soins comprennent l’application des connaissances et de l’expérience, l’évaluation, la communication, la prise de décision mutuelle, l’affectation des ressources, l’évaluation et les résultats. (Larson-Dabn, 2001) Les soins dispensés dans le cadre de la pratique infirmière au téléphone sont interactifs et doivent comprendre l’évaluation du client, la planification et la fourniture de l’information ainsi que le soutien, l’évaluation et la documentation (Normes pour la pratique des soins infirmiers téléphoniques, OIIO). Le rôle de la consultation téléphonique met plus particulièrement l’accent sur la prestation de conseils et d’une formation en matière de santé, et comporte un échange d’informations à propos des services de santé. Les infirmières qui dispensent des soins infirmiers téléphoniques appliquent ce processus pour déterminer les besoins du client, dispenser et évaluer 32 les soins. En fonction des données préliminaires d’évaluation, l’infirmière applique ses compétences en matière de réflexion critique et son jugement clinique pour choisir et respecter un protocole approprié aux circonstances du client. La phase de mise en œuvre du processus de soins infirmiers peut comprendre la fourniture de conseils sur la santé, d’informations ou d’une consultation, l’orientation du client vers les services d’urgence ou la recommandation de consulter son médecin. L’infirmière évalue la mesure dans laquelle le client comprend l’information et les conseils fournis : elle demande généralement au client de lui répéter l’information. Les infirmières qui dispensent des soins par téléphone ont des connaissances approfondies et à jour dans les domaines cliniques propres à leur expertise , ainsi que des aptitudes approfondies en communication. Quand la conversation téléphonique est terminée, l’infirmière documente son interaction. Objectifs de la pratique des soins infirmiers téléphoniques Favoriser l’accès aux soins de santé Fournir aux patients de l’information à propos de leurs besoins en matière de soins de santé Soutenir le processus de prise de décision par le patient à propos des ressources les plus efficaces et économiques qui répondent à ses besoins Favoriser l’adaptation à la maison des patients atteints d’un trouble aigu ou chronique Activités qui établissent et maintiennent la relation thérapeutique infirmière-client Déterminer les objectifs et les souhaits du patient, et les placer au centre du plan de soins Accorder au patient le temps nécessaire pour qu’il s’explique et pose ses questions Explorer les observations inhabituelles, les valeurs ou les comportements pour en déterminer la signification sous-jacente Faire preuve d’un intérêt véritable pour le patient en étant chaleureuse et amicale Fournir de l’information pour favoriser les choix du patient et lui permettre de prendre des décisions éclairées Portée de la pratique La pratique des soins infirmiers vise la promotion de la santé, l’évaluation des besoins, la prestation des soins et des traitements nécessaires aux troubles de santé par le biais de mesures de soutien, de prévention, thérapeutiques, palliatives et de rééducation en vue d’assurer ou de maintenir des fonctions optimales (Ordre des infirmières et infirmiers de l’Ontario, 2003). Toutes les infirmières sont responsables de leurs propres décisions et actions, de la qualité de leur pratique et du maintien de leurs compétences à chacune des étapes de leur carrière. 33 Documentation La documentation est une exigence juridique et professionnelle pour les infirmières (Société de protection des infirmières et infirmiers du Canada, 1997). Les infirmières qui dispensent des soins par téléphone sont tenues de documenter leurs interactions téléphoniques (OIIO, Normes sur la documentation des soins infirmiers, 2002). La documentation doit être complète et concise, et être réalisée au moment opportun (Anastasia, 2001, p. 52). Selon Anastasia (1997), la documentation est un élément essentiel qui permet à l’infirmière de mieux se rappeler les faits si la situation ou certains de ses aspects sont remis en cause ou suscitent des questions de la part des tribunaux. La documentation est fondamentale pour le maintien du dossier de santé écrit du patient à chacune des étapes des soins, et elle doit être complète, objective, exacte, réalisée au moment opportun, lisible et concise. L’infirmière doit maintenir une documentation pertinente, chronologique, non effaçable, permanente, accessible, confidentielle et axée sur le client. Voici les exigences minimales qui doivent faire partie de la documentation des interactions téléphoniques avec le patient : • • • • • Date et heure de l’appel Nom, numéro de téléphone et adresse du client Date de naissance ou âge du client Raison de l’appel Signes et symptômes détaillés décrits Exemples 1. Hémorragie vaginale grave par rapport à Hémorragie vaginale rouge vif qui traverse un tampon par heure, pendant 8 heures (Wheeler, 1997, p. 40). 2. Fatigue extrême par rapport à Le patient est alité 20 heures sur 24. Il ne peut se lever que pour se rendre à la toilette et ne peut rester assis pendant les repas. • • • • • Protocole particulier utilisé pour l’appel Informations ou conseils donnés Orientations réalisées Exemples : Orientation vers une diététiste (Judy Foodguide) pour une consultation touchant l’alimentation Suivi nécessaire Signature et qualité de l’infirmière (Ordre des infirmières, 1999, p. 9) 34 En plus de l’Ordre des infirmières, la documentation spécialisée souligne également le rôle de la documentation : • Compréhension verbalisée de l’information fournie au client. Exemple : Mme Smith a répété le plan établi pour traiter sa constipation, elle déclare comprendre la nécessité d’accroître sa consommation de liquide à 8-10 tasses par jour, et elle rappellera dans 48 heures pour parler de ses progrès. • Période recommandée pour que le client se procure des soins. Exemple : Mme Smith est invitée à se rendre au département de l’urgence si ses symptômes ne régressent pas ou s’aggravent dans les huit prochaines heures. La patiente déclare qu’elle comprend la situation. • Si la personne qui téléphone n’est pas le patient o Relation de cette personne avec le client o Proximité de cette personne par rapport au patient o Si possible, demander à parler directement au patient Exemple : Appel reçu de la part du conjoint de la patiente, Joe Smith, qui est le soignant principal à la maison. Il déclare que la patiente est au lit à côté de lui. La documentation démontre la pratique professionnelle et la responsabilité des soins infirmiers. Elle constitue un moyen essentiel de communication entre les fournisseurs de soins de santé. Elle contribue à assurer la continuité et l’uniformité dans le plan de soins du patient. Le respect des normes de pratique touchant la documentation favorise la prestation de soins de qualité sûrs et efficaces aux patients. 35 SERVICE À LA CLIENTÈLE Dans un organisme de soins de santé, les principes relatifs à un service de qualité s’appliquent. L’un de ces principes est que les attentes du client et sa perception de son expérience avec le personnel constituent des éléments essentiels. L’infirmière a la capacité et la possibilité d’établir une relation de confiance positive avec le client, et cette situation s’applique tout autant aux soins infirmiers administrés directement qu’ à ceux dispensés au téléphone. Plaintes courantes 1. Mise en attente pendant de longues périodes : La politesse joue un rôle important dans l’établissement d’une relation satisfaisante avec les patients. On doit les remercier pour leur patience pendant qu’ils attendent, leur offrir de les rappeler dans une période déterminée et toujours leur demander la permission de les mettre en attente avant de le faire. Le patient peut avoir une raison valable de ne pas vouloir attendre (il fait un appel d’un téléphone public, la pile de son téléphone cellulaire est à plat, il se trouve dans une situation d’urgence réelle, etc.). 2. Ne pas être rappelé rapidement : Donner au client un délai déterminé pour le rappeler, et s’assurer que ce délai est respecté. 3. Être transféré d’une personne à l’autre : Souvent, les appels sont de nature personnelle et il peut être contrariant de répéter des renseignements personnels à plusieurs personnes. Il y a toujours un risque de débranchement accidentel, et on doit donc transmettre au client le numéro du poste du destinataire avant le transfert de l’appel. 4. Promesse non tenue : L’infirmière qui ne respecte pas les engagements qu’elle a pris perd de sa crédibilité. Si elle déclare au patient qu’elle le rappellera dans une heure, l’infirmière doit rappeler le client même si elle n’a pas l’information requise. Elle peut alors renégocier un autre délai avec le patient. Le patient saura ainsi que l’infirmière ne l’a pas oublié et qu’elle s’occupe de son cas. 5. Être traité de façon grossière ou sans compassion : Tous les patients doivent être traités de façon respectueuse, thérapeutique, professionnelle et avec compassion. 36 PRINCIPES ET TECHNIQUES POUR LA COMMUNICATION La capacité de l’infirmière à dispenser des soins est soutenue par ses aptitudes à la communication, à la fois au plan verbal et pour l’écoute. Grâce à des communications efficaces, l’infirmière peut être mieux en mesure d’obtenir des antécédents complets et d’effectuer l’évaluation, ce qui contribue à dispenser au patient les soins les plus appropriés. Personnalité téléphonique Les 10 ou 20 premières secondes de l’interaction téléphonique ont des conséquences importantes sur la perception par le patient des capacités de l’infirmière et de son désir de répondre à ses besoins. La technique simple consistant à faire une pause et à se concentrer avant chaque appel permet de maintenir la fraîcheur de la voix de l’infirmière. La perception par le patient de l’attitude de l’infirmière détermine souvent la possibilité d’établir une relation positive de confiance. Une attitude de compassion est au centre des communications positives, et son importance ne peut être surestimée. Si les patients ne savent pas jusqu’ à quel point ils sont importants pour vous, ils ne seront pas à l’écoute de votre compétence Une attitude de compassion peut être décrite de la façon suivante : Éviter les présuppositions ou les stéréotypes Faire preuve d’empathie pour le patient Parler de façon réfléchie et donner des réponses verbales qui manifestent de l’intérêt et une écoute active Appeler le patient par son nom pendant la conversation. Au début, et jusqu’à ce que le patient ait donné son autorisation, employer des titres plus officiels comme « Mme ». Ne pas utiliser des termes tels que: « Mon cher », qui peuvent sembler condescendants Traiter chaque appel comme s’il était le premier de la journée. Les appels difficiles doivent être traités de façon conséquente, et l’infirmière doit faire preuve de maîtrise d’elle-même et d’empathie, tout en gardant les idées claires. La confiance en soi et l’organisation renforcent les efforts de communication de l’infirmière. L’infirmière doit avoir tout le matériel nécessaire, par exemple un stylo, du papier et un annuaire téléphonique, pour se concentrer sur l’appel et ne pas avoir à chercher le matériel nécessaire. Qualité de la voix Ton : Le ton de voix doit être vif, plaisant et naturel. Souriez quand vous parlez, de façon à élever naturellement le ton de votre voix. Les sentiments de l’infirmière se reflètent dans son expression faciale et se traduisent dans le ton de sa voix. De la même façon, les émotions du patient se réfléchissent dans son ton de voix et doivent faire partie de l’évaluation de l’infirmière. 37 Volume : L’infirmière doit être consciente du volume de sa voix. Les variations du volume de la voix peuvent influer sur les effets de la consultation téléphonique. L’infirmière peut dédramatiser une situation tendue en restant calme et conséquente. Si la voix de l’infirmière est faible, elle devra se rappeler de parler plus fort. Si le patient ne peut entendre l’infirmière, des renseignements précieux peuvent être perdus et le patient hésitera peut-être à demander à l’infirmière de répéter. Clarté et rapidité : Une élocution claire, une prononciation à vitesse modérée sont des techniques positives de communication. Le rythme du débit peut refléter un changement d’humeur et mettre certains points en valeur. L’infirmière doit écouter le patient pour orienter son intervention en fonction de la capacité du patient à répondre aux questions. Les patients qui ont un handicap auditif ou de la parole ou du langage ont besoin d’une communication plus lente. La communication peut être plus claire si l’infirmière évite les termes médicaux ou techniques. Obstacles qui empêchent une communication efficace Prendre un ton de voix brutal ou donner l’impression d’être très occupé Utiliser un langage inapproprié ou des mots d’argot Argumenter avec le patient Blâmer le patient ou d’autres fournisseurs de soins de santé Faire la leçon au patient Minimiser les préoccupations du patient Ne pas prendre le temps nécessaire pour l’appel Perdre une perspective professionnelle Mâcher de la gomme en parlant Parler trop fort ou pas assez Mener plus d’une conversation à la fois Prendre l’appel dans un lieu bruyant sans intimité Ne pas être prêt à répondre aux besoins du patient Avoir des connaissances insuffisantes Avoir des préjugés Compétences pour l’écoute L’écoute est plus qu’une simple question d’oreille. Pour bien écouter, on doit faire attention à ce qui se dit et comprendre qu’il y a un sens caché derrière les mots utilisés par le patient. Se concentrer : On peut très facilement se laisser distraire, physiquement et psychologiquement. Il faut faire un effort conscient pour bien écouter. Répéter : Répéter et passer en revue ce que le patient a dit pour s’assurer de bien le comprendre. Ne pas sauter aux conclusions : L’infirmière pourra créer un obstacle si elle anticipe les besoins du patient. Écouter les signaux auditifs : Les bruits ou les sons qui accompagnent la parole constituent des indices essentiels sur les émotions qui peuvent transmettre de l’information. Si les indices non verbaux ne correspondent pas à ce qui est dit, l’infirmière devrait supposer que quelque chose ne va pas. 38 Stratégies d’entrevue L’infirmière doit posséder de bonnes compétences pour les entrevues afin de réaliser une évaluation fructueuse du patient. Questions ouvertes : Éviter les réponses par « oui » ou « non », pour obtenir une plus grande quantité d’informations. Résumer les énoncés : Vous pourrez ainsi établir les bases d’une nouvelle conversation. Par exemple : « Voici ce qui semble vous préoccuper… » Énoncés réflexifs : Ils transmettent les observations de l’infirmière et indiquent qu’il se produit plus qu’un simple échange verbal. « Vous semblez essoufflé… » ou « Vous semblez très troublé. » Énoncés incitatifs : Phrases qui encouragent le patient à continuer de partager de l’information. « Continuez » ou « Dites-m’en davantage à propos de… ». L’infirmière pourra devoir se concentrer davantage lorsque le patient a tendance à errer d’un sujet à l’autre. Faire des clarifications : L’infirmière doit obtenir plus de détails à propos de certains sujets ou mieux comprendre les réponses du patient. « Combien de fois avez-vous vomi? » Reformuler : Cette stratégie démontre que l’infirmière comprend ce que dit le patient. « Ainsi, vous dites que vous vous sentez mieux aujourd’hui? » L’infirmière peut demander au patient de répéter ce qu’elle lui a dit. Énoncés de validation : L’infirmière reconnaît les capacités et les gestes du patient. « Vous avez bien fait d’appeler. » Énoncés constructifs : L’infirmière suscite la collaboration du patient en employant des énoncés constructifs qui font appel à son sens de l’autonomie. Les énoncés qui font preuve de tact et sont formulés à la première personne sont mieux acceptés par le patient. « J’aimerais que vous… » ou « Il serait utile pour vous de… » plutôt que « Vous devez… » ou « Vous devriez ». Énoncés définitifs : Le patient et l’infirmière doivent parler de façon claire. « Je vais… » plutôt que « Je vais essayer… ». Quand vous organisez un appel de suivi, soyez précis à propos des heures. « Je vous rappelle dans deux heures » plutôt que « Je vous rappelle aussitôt que possible ». Rester positif : L’infirmière a toujours diverses possibilités à exploiter, même dans les cas où elle n’a pas toutes les réponses. Elle doit mettre l’accent sur ce qui peut être fait plutôt que sur les obstacles existants. C’est pourquoi un énoncé comme « Je ne sais pas, mais je vais me renseigner » est préférable à « Je ne sais pas ». Si le patient présente une demande déraisonnable, dites : « Voici ce que je peux faire » plutôt que « C’est impossible ». 39 Fin de l’appel L’infirmière doit faire un résumé pour passer en revue les progrès et rassembler les éléments importants. L’infirmière doit déterminer si le patient a les ressources et les capacités nécessaires pour se conformer aux instructions données. L’infirmière doit passer en revue ses instructions pour que le patient comprenne bien ses propres responsabilités. Utilisez la forme « Je vais/Vous allez » pour renforcer les instructions. « Vous devrez prendre les médicaments prescrits contre les nausées dès que vous les recevrez, puis à nouveau après quatre heures. S’ils ne sont pas efficaces, rappelez-moi. Je vais envoyer la prescription par télécopieur à votre pharmacie et indiquer que vous irez chercher vos médicaments ». L’infirmière doit demander au patient de la rappeler si les symptômes persistent, s’aggravent ou évoluent. Confirmez la bonne volonté du patient en vous entendant sur les mesures à prendre. Les dernières impressions d’un appel ont des conséquences importantes pour le patient, et l’infirmière doit continuer de porter attention au ton de voix et à la vitesse d’élocution du patient. Laissez-lui le temps de poser ses dernières questions, et laissez le patient raccrocher le premier. 40 Embûches courantes lors des communications téléphoniques Les situations suivantes doivent être évitées lors des communications téléphoniques. Il s’agit d’erreurs fréquemment commises par les infirmières responsables du triage téléphonique. 1) Questions orientées : Éviter d’orienter le patient vers une réponse ou un diagnostic particulier. Laissez-lui le temps d’exprimer ses préoccupations dans ses propres mots, en lui posant des questions ouvertes. Selon Sheila Wheeler (1993), « Plutôt que de chercher à déterminer l’étiologie précise des différents symptômes, l’infirmière responsable du triage téléphonique doit viser à identifier les symptômes et les classer en fonction de leur gravité » (p. 34). 2) Jargon médical : Utiliser des mots que le patient peut comprendre. 3) Collecte de données inappropriées : Ne pas recueillir suffisamment d’informations pour bien cerner le problème. 4) Ne pas prendre suffisamment de temps : Prendre le temps nécessaire pour recueillir l’information nécessaire (5 -10 min). 5) Sauter aux conclusions : Ne jamais supposer que vous connaissez les raisons des préoccupations du patient. 6) Stéréotypes : Éviter d’avoir d’idées préconçues à propos d’une personne ou de ce qu’elle dit. Rester ouverte à l’information nouvelle ou contradictoire. 7) Accepter le diagnostic du patient : Le patient peut se tromper sur ce qui est, à son avis, l’origine du problème. Poser d’autres questions si l’information fournie est ambiguë ou contradictoire. 8) Ne pas laisser le patient terminer : Poser les questions de diverses façons. Laisser le patient aller jusqu’au fond de sa pensée. Wheeler (1993) explique cette situation comme suit : « Vous n’êtes pas malade jusqu’à ce que je vous dise que vous avez un syndrome » (p. 77). 9) Barrières linguistiques : Demander à parler à une personne de confiance avec qui vous pouvez communiquer ou demander à une collègue qui parle la langue du patient de lui téléphoner. L’infirmière ne doit pas essayer de deviner ce que le patient dit lorsque la situation de communication n’est pas idéale. 41 Signaux d’alarme Les signaux d’alarme sont des catégories générales de risques élevés. Les signaux d’alarme suivants ont été classés en cinq catégories : G → Gravité des symptômes p. ex. douleurs, hémorragie, choc, arrêt cardiaque A→ Âge du patient et considérations reliées à l’âge V→ Véracité Le patient peut reproduire exactement les circonstances entourant sa situation p. ex. poser la même question de diverses façons S→ Stress psychologique ou physique du patient p. ex. Y a-t-il une corrélation directe entre le stress éprouvé par le patient et la gravité de la situation? D→ Débilité / Distance p. ex. Le patient peut-il réaliser ses activités courantes? Est-il alité ou mobile? A-t-il accès au centre et dispose-t-il d’un moyen de transport? Autres considérations à propos des signaux d’alarme se rapportant aux symptômes 1. Symptômes graves – Organiser l’appel de façon prioritaire en évaluant tout d’abord les symptômes les plus graves. 2. Symptômes étranges – Noter les symptômes qui sont, de façon atypique, « les plus graves », « nouveaux », soudains, imprévus, récurrents. 3. Symptômes suspects – Voici les six principaux éléments qui sont souvent mal diagnostiqués : 1. tête 2. système respiratoire 3. poitrine 4. étourdissements 5. grippe 6. grossesse ectopique Note : Le patient peut donner des renseignements trompeurs (il interprète mal ses symptômes ou leur gravité). Le patient peut nier la présence de symptômes (p. ex. infarctus du myocarde ou situation de violence) et avoir également une raison sous-jacente. 4. Identifier l’état d’esprit du patient (panique? colère? calme?) 5. Déterminer ce qui est le plus important et poser la question au patient. 42 Aspects juridiques « Le triage téléphonique est un nouveau domaine des soins en émergence et controversé. » (Coleman, 1997). L’évaluation lors du triage téléphonique se fait principalement de façon auditive. L’infirmière n’a aucun contact visuel, olfactif ou tactile avec le client, et ne peut compter sur les « signaux d’alarme ». Tous ces facteurs entraînent des risques pour le triage téléphonique en soins infirmiers. Les lignes directrices peuvent réduire les risques d’ordre juridique auxquels les infirmières sont exposées en assurant le maintien de normes élevées et cohérentes pour les soins infirmiers. En leur qualité de professionnelles, les infirmières doivent cependant disposer d’une certaine autonomie. Cela signifie que l’infirmière responsable du triage téléphonique doit faire preuve de jugement en appliquant les lignes directrices et en recherchant les meilleurs résultats pour chaque patient. Une documentation méticuleuse et le respect des protocoles organisationnels et des principes de la pratique protégeront l’infirmière contre toutes les allégations juridiques. Négligence Une faute professionnelle est une négligence commise par un spécialiste dans l’exercice de ses fonctions professionnelles. Dans le domaine des soins infirmiers, une négligence consiste à ne pas prendre toutes les précautions qu’une infirmière raisonnable ayant la même expérience prendrait dans des circonstances analogues. Quatre éléments doivent être établis pour prouver une négligence : 1] Devoir de répondre à la norme de prudence 2] Manquement au devoir de répondre à la norme de prudence 3] Manquement au devoir ayant provoqué un dommage prévisible 4] Fait de causer une blessure ou un dommage réel. Voici une brève description de ces quatre éléments. 1. Devoir de répondre à la norme de prudence • Lorsque l’infirmière répond au téléphone, une relation est établie avec le client. Un devoir juridique de dispenser des soins est établi. 2. Manquement au devoir • Lorsqu’une infirmière ne respecte pas les normes de soins écrites, un manquement au devoir peut être envisagé. 3. Dommage prévisible • Il s’agit du fait pour une infirmière de ne pas reconnaître un aspect des soins susceptible d’entraîner un dommage ou de ne pas conseiller le client à ce sujet. L’infirmière a le devoir d’expliquer au client les conséquences qu’entraînera le non-respect des conseils donnés. Par exemple, le client doit être informé qu’il doit consulter son médecin si certains symptômes, par exemple une fièvre, apparaissent après une chimiothérapie. Le préjudice au plan du « dommage prévisible » doit être un résultat pouvant raisonnablement être anticipé d’une action négligente ou d’une omission de la part de l’infirmière. L’infirmière ne peut être tenue responsable si le préjudice résultant était imprévisible ou imprévu. 43 4. Préjudice ou dommage réel • Il s’agit d’un dommage réel survenu pour le patient et provoqué directement par l’information ou l’absence d’information donnée par l’infirmière responsable du triage téléphonique. De plus, il importe au plus haut point de documenter l’appel. Cette façon de faire favorise la continuité et l’uniformité des soins, tout en fournissant la preuve des gestes raisonnables de l’infirmière en cas de poursuite juridique. (Mikels, 1999) Responsabilité « Le dossier de santé démontre la responsabilité de l’infirmière et reconnaît sa pratique professionnelle » (OIIO, 2002). Voici également un extrait des normes professionnelles de l’OIIO, 2002 : « Chaque infirmière est responsable à l’égard du public et a la responsabilité de s’assurer que sa pratique et sa conduite répondent aux exigences juridiques et aux normes de la profession ». Les infirmières sont responsables du point de vue juridique à l’égard des personnes ou organismes suivants : 1) Clientèle 2) Employeur 3) Organisme professionnel Confidentialité Le patient doit révéler des informations personnelles pour être traité efficacement. En votre qualité d’infirmière, vous êtes tenue par la loi de protéger la confidentialité des données. Vous pouvez divulguer de l’information confidentielle si votre client vous autorise à le faire dans la mesure où le client a la capacité juridique nécessaire pour consentir à la divulgation de renseignements personnels sur sa santé. Ce consentement doit être obtenu par écrit et respecter les politiques et méthodes de votre établissement. La divulgation non autorisée de données peut entraîner des poursuites juridique de la part du client, et l’infirmière peut être poursuivie pour négligence, divulgation de renseignements confidentiels ou diffamation. Résumé En conclusion, les infirmières doivent être en mesure d’établir des communications efficaces, par écrit et oralement. Elles doivent connaître et respecter les normes de soins établies pour la pratique des soins infirmiers téléphoniques. Le texte Les soins infirmiers téléphoniques et le chapitre portant sur les aspects juridiques des soins infirmiers téléphoniques du document Telephone Nursing Practice Core Curriculum constituent des ressources précieuses pour les infirmières. On peut également obtenir un complément d’information en communiquant avec la Société de protection des infirmières et infirmiers du Canada. 44 DIFFICULTÉS AU PLAN DE LA COMMUNICATION Clients difficiles L’infirmière ne doit pas oublier que son objectif consiste à aider le patient à déterminer comment recouvrer ou maintenir sa santé et son bien-être. En raison d’une situation de stress ou de circonstances personnelles, le patient peut avoir de la difficulté à communiquer efficacement avec l’infirmière. L’infirmière doit prendre en compte les sentiments du patient et s’occuper ensuite du problème en cause. Éviter de réagir prématurément aux émotions du patient Faire preuve d’empathie avec le patient. Ne pas juger Écouter pour comprendre sans nécessairement être d’accord avec le patient Rester calme et éviter les confrontations Permettre au patient de ventiler sa colère Utiliser des énoncés réflexifs pour clarifier les émotions du patient Chercher à aider le patient en posant des questions comme « Que puis-je faire pour vous?» Savoir quand et comment mettre fin à un appel Ne pas faire preuve de suffisance avec les patients qui appellent fréquemment pour éviter de rater quelque chose d’important. Situations d’urgence Une urgence peut réduire la capacité du patient à communiquer clairement Rassurer le patient et engager la conversation. Des énoncés comme « Je vous écoute, vous pouvez continuer» contribuent à calmer le patient Donner calmement des conseils précis. En conseillant des mesures bien adaptées, l’infirmière aide le patient à retrouver la maîtrise de sa situation. Refus de suivre les conseils Si le patient refuse de suivre les conseils donnés, l’infirmière doit indiquer clairement et documenter les conséquences de ce geste. « Comprenez-vous ce qui pourrait arriver si vous ne suivez pas ce conseil? » Si le patient refuse de suivre les conseils, l’infirmière doit déterminer ce qu’il entend faire. La réponse doit être documentée. Appels obscènes Les appels obscènes ou de menace sont perturbants. Déterminer si l’utilisation d’un langage inconvenant est « normale » pour ce patient Chercher à remonter jusqu’à la racine du problème et tenter de calmer le patient Ne pas reproduire le niveau de frustration du patient et ne pas adopter un langage obscène Si le langage obscène ou outrancier se poursuit, l’infirmière doit être prête à suivre les politiques organisationnelles, notamment informer le patient qu’elle mettra fin à l’appel si ce langage se poursuit. Une documentation complète est nécessaire. 45 LIGNES DIRECTRICES ET PROTOCOLES TÉLÉPHONIQUES Lignes directrices, protocoles et algorithmes sont des expressions souvent utilisées l’une pour l’autre. Les lignes directrices sont plus générales et déterminent la voie que l’infirmière devrait emprunter, alors que les protocoles et les algorithmes offrent des données particulières qui orientent la pratique. Les lignes directrices bien rédigées font appel au processus infirmier, sont fondées sur les symptômes, comportent des étapes d’évaluation qui comprennent des critères de disposition cohérents, offrent des conseils sur les soins à la maison et comportent des textes sur l’enseignement et la consultation. Elles permettent de structurer l’évaluation infirmière téléphonique en permettant d’établir une pratique cohérente, exacte, complète et de qualité, quels que soient les antécédents, la formation et l’expérience de l’infirmière. L’utilisation de lignes directrices téléphoniques qui précisent les questions à poser peut faciliter la réalisation d’une évaluation complète par téléphone. Personne n’a la science infuse. Les lignes directrices peuvent donc aider l’infirmière dans son processus de prise de décision. Elles contribuent à structurer l’appel et à organiser l’information à recueillir. Les lignes directrices ne remplacent pas le jugement critique que l’infirmière applique tous les jours, et qui doit être utilisé dans tous les contextes des soins infirmiers. Même si l’infirmière connaît bien les lignes directrices, le document doit être ouvert et suivi pour chaque appel applicable. Les lignes directrices constituent un rappel des aspects importants des soins qui doivent être envisagés et évalués, tout en permettant à l’infirmière de rester bien concentrée, même si elle ressent une fatigue physique ou psychologique. Dans certains cas, l’infirmière peut si elle le juge approprié s’écarter des dispositions indiquées dans les lignes directrices. Elle doit alors documenter la justification de ses actions. Le principe directeur doit toujours être qu’en cas de doute, il est préférable d’errer dans le sens de la prudence pour le patient. 46 Étude de cas N° 1 Diane est une femme de 55 ans qui vient de recevoir un diagnostic de cancer du sein invasif de stade III. Elle a suivi une chimiothérapie néoadjuvante, suivie d’une mastectomie modifiée et d’une dissection des ganglions axillaires. L’intervention a révélé une pathologie résiduelle dans le tissu mammaire, quatre ganglions sur 16 étant positifs. Elle a maintenant entrepris quatre cycles de docétaxel. Après le cycle 1, Diane, qui est l’une des patientes que vous voyez en clinique, vous appelle pour discuter de ses symptômes de mucosite et s’assurer qu’elle fait tout ce qu’il faut pour prévenir d’autres complications. Lors de l’évaluation initiale, elle semble alerte, orientée et calme au téléphone. En réponse à vos questions, Diane déclare avoir reçu son premier traitement il y a 11 jours. Elle décrit les ulcérations ouvertes dans son palais et bilatéralement sur sa muqueuse buccale, ainsi que des ulcères du côté droit de sa langue. Elle a de la difficulté à manger en raison de ses douleurs à la bouche et de ses difficultés de déglutition. Elle prend le plus de liquide possible. En plus des liquides, elle effectue tous les soins standard de sa bouche indiqués dans sa brochure sur la chimiothérapie et les lignes directrices du centre de traitement sur la mucosite. Elle ne prend rien contre ses douleurs buccales et précise qu’elle n’a pas de plaques de couleur crème dans la bouche. En raison de la gravité de sa mucosite, vous décidez d’approfondir votre évaluation. En plus du protocole sur la mucosite, vous consultez les lignes directrices sur la fièvre. Questions 1. Quelles sont les constatations qui vous inquiètent le plus? a) Diane reçoit une chimiothérapie (docétaxel) et présente une mucosite b) Diane téléphone en raison de ses questions et de ses préoccupations c) Les douleurs de Diane et ses difficultés de déglutition d) Diane a indiqué qu’il s’agit du jour 11 de son protocole de chimiothérapie et qu’elle souffre d’une mucosite grave 2. Compte tenu des risques de neutropénie et d’infection possibles, vous voulez déterminer si Diane présente d’autres symptômes pour lesquels vous pouvez intervenir ou que vous demandez au patient de contrôler. Quelles questions devriez-vous poser? Indiquer trois questions. 3. Compte tenu de cette information, vous faites l’évaluation suivante : a) Diane présente un faible risque de neutropénie fébrile, et vous passez en revue les mesures de confort (notamment la prise de sa température) tout en encourageant Diane à téléphoner si sa mucosite s’aggrave ou si elle fait de la fièvre avec ou sans frissonnements. b) Diane est exposée à un risque modéré et vous lui demandez de se présenter pour passer une analyse sanguine au cours des deux à quatre prochaines heures. Si elle présente des rougeurs ou de la fièvre, vous conseillez à Diane de prendre sa température et de la noter. c) Vous soupçonnez une neutropénie fébrile chez Diane, et vous lui conseillez de se rendre au département d’urgence le plus proche pour une évaluation plus complète et un bilan médical 47 4. Quelles sont les incidences juridiques particulières de cet appel téléphonique, et quelles mesures prendriez-vous pour réduire les risques au plan de la pratique infirmière liés à l’évaluation d’une patiente par téléphone? 5. Que comporterait votre documentation à ce stade-ci de votre démarche de soins? 6. Quelles questions envisageriez-vous lors d’un examen de revue : Indiquer quatre questions qui contribueraient à l’auto-évaluation et à l’évaluation du protocole? Vous réunissez vos formulaires de documentation sur la consultation téléphonique ainsi que le dossier de Diane, et vous passez en revue ses antécédents, son état actuel et vos interventions avec son oncologue en vue de lui faire prescrire une analyse sanguine et une analyse différentielle. Si Diane présente une neutropénie fébrile, vous confirmez avec l’oncologue que Diane sera orientée vers le département de l’urgence. Si elle présente une fièvre légère et que la numération de ses globules blancs est normale, vous téléphonerez à l’oncologue pour établir s’il y a d’autres constatations anormales lors de l’examen. Diane vous rencontre à la clinique une fois ses analyses sanguines complétées. L’examen révèle une bouffée congestive : température de 38 C, pulsations de 90, tension artérielle de 110⁄60, respiration de 16. Analyse sanguine complète et différentielle : la numération des cellules sanguines est de 0,9 x 109⁄L, l’hémoglobine de 112 g⁄L, les plaquettes de 100 x 109⁄L, les neutrophiles de 0,03 x 109L. L’examen physique est reporté étant donné que vous dirigez Diane vers le département d’urgence pour un examen complet et un bilan septique. Vous passez rapidement en revue le processus et les interventions qui auront lieu au département d’urgence, et répondez aux questions de Diane. Vous la rassurez et vous lui offrez votre soutien parce qu’elle vous a appelée aujourd’hui. La prochaine étape consistera à informer le département d’urgence qu’elle est en route et qu’elle aura besoin d’interventions rapides. Vous notez le protocole de chimiothérapie et les résultats des analyses sanguines pour que Diane les remette à l’infirmière responsable du triage. Vous informez également de la situation son oncologue et son conjoint, à la demande de Diane. Il peut être utile de réexaminer chacune des composantes du processus infirmier qui se sont appliquées pendant l’appel téléphonique. Une auto-évaluation peut être réalisée au cours de l’appel, ou de façon rétrospective par la suite. VOIR LES RÉPONSES À L’ÉTUDE DE CAS N° 1 À LA PAGE 55 48 Étude de cas N° 2 Le 7 mai – M. P. est un homme de 47 ans qui est vu à la clinique d’oncologie en raison d’une tumeur primaire non identifiée. Depuis trois jours, il est de plus en plus essoufflé, présente des épisodes de transpiration nocturne, a perdu 10 livres et souffre de céphalées. La radiographie révèle une cardiomégalie, la tomodensitographie met en évidence un épanchement pleural et la cytologie démontre un adénocarcinome. Le patient reçoit un diagnostic de carcinome de stade avancé avec épanchement malin et très vraisemblablement un cancer pulmonaire primaire. On lui offre une chimiothérapie pour le traitement des symptômes, qu’il refuse. Son père est décédé l’année précédente d’un cancer du poumon, et « il a vu ce que la chimiothérapie lui avait fait ». Il semble en colère et refuse de l’aide, mais accepte une orientation vers les soins infirmiers palliatifs des services de soins communautaires. 12 mai – M. P. est évalué en vue de traiter ses symptômes. Le patient prenait du Tylenol N° 2 (acétaminophène et codéine)au besoin contre la douleur et il se plaint de constipation et de douleurs. Les médicaments sont changés pour du MS Contin 15 mg bid, du Tylenol N°2 (acétaminophène et codéine) pour les entre-doses, un ou deux comprimés de Senokot deux fois par jour et 1-2 comprimés de Colace bid. 27 mai – Le patient communique par téléphone avec son infirmière primaire Il semble en détresse et se plaint de ne pas avoir fait de selles depuis six jours. En parlant à l’infirmière, il mentionne également l’apparition d’une toux, une augmentation des transpirations nocturnes et des perturbations de son sommeil. Pendant l’évaluation, les réponses du patient sont les suivantes : il passe des « gaz », n’a pas de nausée ni de crampes abdominales, il mange même si son appétit est réduit étant donné qu’il ne va pas à la selle, il boit 6-8 verres de liquide par jour contre sa constipation et prend tous les jours le Colace et le Senekot au petit déjeuner. Questions 1. Quels médicaments l’infirmière devrait-elle conseiller pour réduire la constipation, et pourquoi? 2. Le conseil ci-dessus est-il conforme aux normes de l’Ordre des infirmières et infirmiers de l’Ontario ou aux normes de la province où vous exercez comme infirmière autorisée? 3. Le fait de recommander du lait de magnésie est-il considéré comme une « prescription » dans les normes de l’Ordre des infirmières et infirmiers de l’Ontario ou dans les normes de la province où vous exercez comme infirmière autorisée? 4. Le fait pour l’infirmière de communiquer la prescription à une pharmacie communautaire correspond-il aux normes de l’OIIO ou aux normes de la province où vous exercez comme infirmière autorisée? 5. Quel enseignement l’infirmière devrait-elle prodiguer à propos des analgésiques, des médicaments contre la toux et des médicaments contre la constipation? 6. Quelles sont les recommandations à donner au patient et le suivi à assurer par l’infirmière? VOIR LES RÉPONSES À L’ÉTUDE DE CAS N° 2 À LA PAGE 58 49 Étude de cas N° 3 M. J. Y est un homme de 79 ans ayant des antécédents de lymphomes de faible grade. Il présentait à l’origine une masse dans le quadrant inférieur gauche. La biopsie a révélé un lymphome malin des cellules folliculaires avec CD 20 positives. Il a été traité à l’aide de six cycles de chimiothérapie associée CPV (cyclophosphamide, vincristine et prednisone orale). Une résolution de sa masse intraabdominale et de la lymphadénopathie complète a été obtenue. Lors de l’examen général de suivi, six mois après la fin de la chimiothérapie, il présentait des signes de récurrence et a entrepris une chimiothérapie à l’aide de fludarabine. Il vient de terminer quatre cycles, et attend une tomodensitographie pour le reclassement par stade. L’épouse de M. Y se préoccupe des douleurs qu’éprouve son mari. Il se plaint surtout de douleurs lombaires du côté droit. Les lignes directrices sur la douleur sont consultées à titre de référence. 1. Quel est votre premier plan d’action pour répondre à Mme Y? 2. Quels aspects de ces douleurs devez-vous évaluer pour mener à bien votre évaluation? 3. Y a-t-il d’autres symptômes à propos desquels vous poseriez des questions précises? En réponse à votre évaluation, M. Y explique : Sa douleur est au niveau de la crête iliaque et s’irradie dans sa cuisse droite jusqu’au genou. Il déclare que la douleur a une intensité variable, la décrit comme vive et continue, parfois pulsative, ajoutant qu’elle s’aggrave lors des mouvements et en position couchée, pour s’amenuiser en position assise. M. Y indique qu’il souffre de ces douleurs depuis environ un mois, mais qu’elles se sont aggravées depuis la dernière semaine. Il n’a pas constaté de modification sensorielle dans ses membres inférieurs, mais il présente une nycturie et une diminution du jet urinaire . Il va à la selle deux fois par jour et prend deux comprimés de SenokotMD. Son sommeil est perturbé par le fait qu’il a de la difficulté à trouver une position confortable. Il note sa douleur comme 7⁄10 à l’heure actuelle, 10⁄10 dans les cas les plus graves, 6⁄10 dans les cas les meilleurs et considère qu’elle est acceptable. Selon lui, la chaleur et le froid sont inefficaces pour soulager ses douleurs. Son médecin de famille lui a prescrit 1-2 comprimés d’oxycocet toutes les quatre heures. Il ne prend qu’un comprimé parce que ce médicament lui « embrouille » l’esprit. Il éprouve un certain soulagement après avoir pris l’oxycocet, qui ne persiste que 60 à 90 minutes. 4. Compte tenu des données dont vous disposez, vous prenez la décision suivante : a. ses symptômes peuvent être reliés à des antécédents de discopathie dégénérative et vous l’adressez à son médecin de famille b. il ne prend pas ses médicaments de façon efficace, et vous lui conseillez de prendre deux comprimés d’oxycocet toutes les quatre heures c. il ne peut traiter sa douleur avec ses médicaments actuels, plus particulièrement en raison des effets secondaires signalés, et vous l’adressez donc au service de gestion de la douleur ou de soins palliatifs d. il doit être évalué de façon urgente par l’oncologue, et vous prenez un rendez-vous pour lui à la clinique plus tard dans la journée VOIR LES RÉPONSES À L’ÉTUDE DE CAS N° 3 À LA PAGE 60 50 ANNEXE 1 Démarche des soins infirmiers (correct) Le processus des soins infirmiers offre un modèle pour la prestation cohérente des soins destinés aux patients, dans tous les contextes de la pratique. Les soins infirmiers téléphoniques comprennent des responsabilités correspondant à la qualité des soins. Le processus infirmier comprend l’évaluation, l’analyse du problème, la planification, la mise en œuvre et l’évaluation. Évaluation 1 Entrevue : Les questions doivent être posées selon une suite logique, de façon attentive et sensible en fonction du niveau de gravité des besoins, de façon à favoriser une description détaillée de la situation actuelle. 2. Collecte des données : Les données portent non seulement sur les réponses verbales aux questions, mais également sur d’autres indicateurs qui peuvent être décelés au téléphone. Le patient est-il calme ou agité, y a-t-il des bruits de fond pouvant indiquer la présence d’autres personnes, etc. Tous les facteurs doivent être pris en compte pour déterminer comment réaliser l’entrevue et classer par priorité les besoins du patient. Dans le meilleur des cas, l’infirmière parle directement au patient dans toute la mesure du possible. 3. Évaluation : L’évaluation que fait l’infirmière des symptômes présentés par le patient ou de ses besoins est essentielle à l’interaction. L’infirmière peut considérer la gravité clinique des besoins manifestés, ainsi que la perception par le patient de la gravité des besoins. Ces deux points de vue peuvent ne pas correspondre, et l’infirmière doit porter attention à la présence de stéréotypes et de préjugés qui peuvent fausser l’évaluation du patient. Le ton de voix du patient, sa situation socio-économique perçue, son style de communication, sa situation dans la collectivité, son sexe ou diverses caractéristiques culturelles peuvent permettre de mieux cerner l’importance des besoins du patient et de déterminer comment l’infirmière traitera les préoccupations verbalisées par le patient. L’absence de contact direct réduit pour l’infirmière la possibilité de faire appel à tous les influx sensoriels (visuels, olfactifs, tactiles, verbaux et non verbaux) pour évaluer la situation du patient. L’infirmière doit porter attention aux signes auditifs, verbaux et affectifs communiqués par la parole. Le patient a donc une responsabilité accrue d’aider l’infirmière à réaliser son évaluation, son intervention et l’évaluation des résultats. L’infirmière doit porter attention à la possibilité qu’a le patient de communiquer avec exactitude sa situation actuelle, et faire appel à des questions ouvertes et à des indices jusqu’à ce que toute l’information nécessaire soit réunie. 4. Classement prioritaire : Ce processus permet de déterminer le niveau de gravité indiqué par les circonstances. Le classement prioritaire des appels nécessite de la part de l’infirmière la détermination immédiate des situations urgentes et la mise en œuvre des interventions nécessaires. Les lignes directrices sur le triage permettent de déterminer l’ampleur de l’urgence et facilitent ainsi le règlement approprié de l’appel. 51 Analyse et plan Pendant l’évaluation des signes et symptômes que présente le patient, ainsi que pendant la collecte des autres informations pertinentes, l’infirmière analyse continuellement l’information pour élaborer un plan de soins efficace. Après avoir éliminé la possibilité d’une situation d’urgence, elle met en œuvre le plan de soins en choisissant les lignes directrices appropriées, en consultant d’autres ressources et en recherchant au besoin la collaboration nécessaire. 1. Lignes directrices : Le choix des lignes directrices est fondé sur la détermination faite par l’infirmière du principal symptôme du patient, l’entrevue et l’étape de l’évaluation lui permettant de soutenir sa décision. Avec l’appui des lignes directrices, l’infirmière conseille le patient sur les possibilités d’intervention ou d’orientation. 2. Orientation vers d’autres ressources : S’il n’y a pas de lignes directrices correspondant aux besoins du patient, l’infirmière peut consulter d’autres documents ou des spécialistes des soins de santé. Elle peut par exemple devoir répondre à un patient qui souhaite de l’information sur une intervention ou un médicament donné. 3. Collaboration : La prise de décision en groupe permet d’envisager le problème du patient en fonction de points de vue multiples. Une collaboration interdisciplinaire peut être nécessaire avec les soins à domicile ou les services communautaires pour offrir aux patients les services de soutien nécessaires au maintien à domicile. Mise en œuvre 1. Résolution de problèmes : La résolution de problèmes est un instrument important à la disposition de l’infirmière. L’infirmière doit être en mesure de collaborer avec le patient pour susciter des renseignements complets, déterminer le problème de façon exacte et choisir la solution la plus pratique. De cette façon, le patient joue un rôle essentiel dans l’obtention des résultats souhaités. 2. Intervention : L’intervention peut comprendre les éléments suivants : instructions d’urgence, enseignement sur la santé, prise de rendez-vous, consultation et rôle de liaison pour la détermination des ressources. Ces activités peuvent nécessiter la collaboration des membres de la famille ou des soignants du patient. L’information transmise doit correspondre aux lignes directrices autorisées. Des échéanciers doivent être établis, et les résultats prévus pour les soins doivent être précisés, de même que les conséquences éventuelles du non-respect du plan de soins établi. L’information doit comprendre des instructions sur le moment approprié pour un nouvel appel ou la façon d’obtenir de l’aide. 3. Enseignement au patient : L’infirmière doit fournir des renseignements complets et exacts si elle veut atteindre le résultat souhaité. L’infirmière doit absolument présenter l’information de façon lente et délibérée, évaluer la compréhension du patient et déterminer son anxiété et son stress pendant le processus d’enseignement. 4. Soutien : Le soutien peut avoir un caractère psychologique. Le fait pour le patient de disposer d’une personne calme et empathique qui l’écoute lui permet de gérer une situation difficile et contribue à établir le climat de confiance qui permet au patient de poursuivre et de faire ce qui est nécessaire. Si le patient perçoit un manque de compréhension pour ses problèmes, il pourra se sentir découragé, frustré et hostile. L’infirmière peut offrir son soutien en coordonnant les ressources comme les services de soins à domicile. 52 5. Facilitation du suivi approprié : Le suivi peut nécessiter des interventions variées : appel téléphonique à un moment prédéterminé pour connaître l’évolution de la situation ou visite à la clinique pour une consultation médicale. Il est nécessaire de bien expliquer au patient pourquoi ce suivi est important en raison des risques associés au non-respect du plan de suivi, que le patient doit bien comprendre. Par exemple, un patient neutropénique fébrile recevant une chimiothérapie déclare avoir une fièvre de 39 degrés et hésite à se présenter à l’urgence pour recevoir des soins immédiats. L’infirmière doit lui expliquer les conséquences graves que peut entraîner pour le patient le non-respect de ses conseils, qui consistent à obtenir immédiatement des soins médicaux. Évaluation 1. Documentation : La documentation doit être complète, exacte, à jour, lisible et concise. L’évaluation et les interventions de l’infirmière doivent être documentées, et il est essentiel de tenir à jour le dossier de santé du patient. S’il y a des lacunes dans la documentation, ou si l’information n’est pas claire, l’infirmière et son employeur s’exposent à des sanctions juridiques, sans mentionner les conséquences pour les soins du patient. 2. Communication : Des compétences sont nécessaires pour les communications verbales et écrites. L’infirmière et le patient doivent bien se comprendre mutuellement. L’information doit être transmise de façon concise aux autres membres de l’équipe de soins de santé. 3. Suivi : Le sujet est très vaste et peut comprendre un appel téléphonique de la part de l’infirmière au service d’urgence pour indiquer qu’un patient est en route, ou un appel au patient le jour suivant pour passer en revue ses progrès ou lui répéter qu’il doit téléphoner à nouveau si ses symptômes s’aggravent ou ne s’améliorent pas. 4. Analyse : L’évaluation de l’appel peut permettre d’analyser l’efficacité de la pratique professionnelle ou de déterminer que certains changements doivent être apportés aux composantes d’une ligne directrice. Les soins infirmiers téléphoniques Table des matières Introduction 3 À qui ces normes s’adressent-elles ? Qu’entend-on par soins infirmiers téléphoniques ? Quel rapport y a-t-il entre les soins infirmiers téléphoniques et la télésanté ? Les principes sous-jacents aux soins infirmiers téléphoniques 3 3 3 4 Les buts recherchés La relation thérapeutique Les risques associés aux soins infirmiers téléphoniques Choisir la catégorie appropriée de prestataires de soins La prestation de soins infirmiers téléphoniques outre-frontières Le recours aux protocoles normalisés Le consentement éclairé et la protection des renseignements personnels L’expérience clinique appliquée aux soins infirmiers téléphoniques Le rôle des milieux de travail de qualité 4 4 4 5 5 5 6 6 7 Suite à la page suivante DIRECTIVE PROFESSIONNELLE Table des matières Suite Les responsabilités de l’infirmière La prestation de soins La tenue de dossiers 7 7 8 Foire aux questions 8 Autres ressources 9 Bibliographie 11 L’OIIO A POUR MISSION de protéger le droit de la population à des services infirmiers de qualité en guidant l’autoréglementation de la profession infirmière. LE PRINCIPE DIRECTEUR DE L’OIIO est d’assurer l’excellence des soins infirmiers à l’échelle de la province. Les soins infirmiers téléphoniques n° 51041 ISBN 1-897074-24-7 Copyright © Ordre des infirmières et infirmiers de l’Ontario, 2004. Il est interdit de distribuer ce document, en tout ou en partie, à des fins commerciales ou lucratives sans l’autorisation écrite de l’OIIO. On peut toutefois le reproduire, intégralement ou partiellement, à des fins personnelles ou éducatives sans autorisation expresse, aux conditions suivantes : ■ faire tout effort raisonnable pour en assurer la reproduction fidèle; ■ préciser que l’OIIO en est l’auteur; et ■ préciser que le document reproduit n’est pas une version officielle. Première édition : juin 1999 sous le titre : Normes sur les soins infirmiers téléphoniques Réimprimée : janvier 2000, décembre 2000, juin 2004 On peut se procurer d’autres exemplaires du présent fascicule auprès du Centre de services à la clientèle au 416 928-0900 ou au 1 800 387-5526. This document is available in English under the title: Telephone Practice, Pub. No. 41041. Introduction À qui ces normes s’adressent-elles ? Bien que prodiguer des soins au téléphone soit la tâche principale des infirmières1 qui oeuvrent dans les centres d’appel ou les services info-santé, cette activité peut aussi s’exercer dans divers autres milieux de travail. Les présentes normes précisent les attentes de l’Ordre des infirmières et infirmiers de l’Ontario (OIIO) en matière de soins infirmiers téléphoniques et s’appliquent à toutes les infirmières qui ont recours à ce mode de communication avec leurs clients. 2 Qu’entend-on par soins infirmiers téléphoniques ? Les soins infirmiers téléphoniques (aussi appelés télésoins) consistent à prodiguer des soins par téléphone à des clients. Cette interaction repose sur la relation thérapeutique. Il s’agit d’une démarche interactive qui doit englober les éléments suivants : évaluation du client, planification, renseignements, soutien, évaluation et consignation au dossier. La prestation de soins à distance peut s’avérer nécessaire dans divers milieux : centres de soins ambulatoires, centres d’appels (lignes infosanté ou traitement de maladies, par ex.), cabinets de médecin, unités d’hôpitaux, urgences, agences d’infirmières visiteuses et bureaux de santé publique. Les soins infirmiers téléphoniques englobent notamment : expliquer l’utilité et les effets d’un médicament; conseiller une nouvelle maman en matière d’allaitement; répondre aux questions d’un client sur des tests de laboratoire; donner des renseignements précis sur une maladie, conseiller le client ou l’adresser vers d’autres ressources (exemples : ligne d’aide pour sidatiques; service d’aide aux mères à risque, centre antipoison, ligne d’écoute pour ados); vérifier l’état de santé d’un client qui a quitté récemment un établissement de santé; effectuer le triage téléphonique de clients qui demandent d’être soignés immédiatement; effectuer de l’intervention de crise auprès de personnes souffrant de maladies mentales; effectuer la surveillance de routine de maladies chroniques telles que l’asthme ou le diabète; offrir des services d’évaluation et des conseils en matière d’immunisation; aider les voyageurs à obtenir l’aide dont ils ont besoin à l’étranger. Quel rapport y a-t-il entre les soins infirmiers téléphoniques et la télésanté ? Les soins infirmiers téléphoniques font partie de la télésanté. Voici comment Industrie Canada définit la prestation de soins infirmiers à distance : la télésanté se résume essentiellement à l’utilisation des technologies de l’information et des communications pour offrir des services, des soins et de l’information en matière de santé sur de grandes et de courtes distances. Grâce à la technologie électronique (Internet, vidéoconférences, télé-radiologie, systèmes informatiques et télérobotique, par exemple), les professionnels de la santé peuvent parler à leurs clients, transmettre de l’information et consulter d’autres professionnels de la santé en faisant fi des distances. Exemple : depuis son cabinet, un professionnel de la santé peut, à l’aide d’un écran vidéo, d’un ordinateur et d’un appareil de traitement des données, écouter les battements du coeur d’un client assis dans son domicile; envoyer des images numérisées d’une lésion cutanée à un chirurgien plasticien dans une autre ville; transmettre des rayons X à un radiologiste dans une région isolée ou pratiquer une intervention sur un client à des kilomètres de là. 1 2 Le mot « infirmière » est employé sans préjudice et désigne aussi bien les hommes que les femmes. Dans le présent document, le mot infirmière(s) englobe les IAA et les IA. Ordre des infirmières et infirmiers de l’Ontario Directives professionnelles : Les soins infirmiers téléphoniques 3 L’expansion des télésoins permet de circonscrire rapidement les enjeux légaux, réglementaires et professionnels. Ainsi, le gouvernement, l’industrie et les parties intéressées, dont l’Ontario Hospital Association, l’Association des infirmières de l’Ontario et l’Association des infirmières et infirmiers du Canada, ont entrepris l’examen de ces questions3 Le présent document est donc un rapport d’étape qui est sujet à des modifications. Les principes sous-jacents aux soins infirmiers téléphoniques Le rôle de l’infirmière qui prodigue des soins infirmiers téléphoniques repose sur les neuf principes suivants. 1. Les buts recherchés améliorer l’accès aux soins de santé; répondre aux questions des clients sur leurs problèmes de santé; appuyer les décisions que prennent les clients quant aux moyens les plus efficaces et les plus rentables de répondre à leurs besoins; appuyer les clients qui sont confinés à domicile par une maladie aiguë ou chronique afin de faciliter leurs choix en matière de santé. Même si ces buts peuvent réduire le nombre de visites superflues au cabinet du médecin ou à l’urgence, les soins infirmiers à distance ne visent pas toutefois à remplacer les services de santé couramment prodigués, y compris la relation directe entre le client et le prestataire de soins. 2. La relation thérapeutique Toute interaction téléphonique avec un client constitue une relation thérapeutique. Par conséquent, l’objectif premier de la prestation de soins infirmiers téléphoniques est le même que pour toutes les autres interventions infirmières : donner la priorité aux besoins du client. D’après La relation thérapeutique, l’énoncé de principes sur la relation thérapeutique se résume essentiellement à ceci : « Pour établir et cultiver une relation thérapeutique, l’infirmière fait appel à ses connaissances et compétences professionnelles ainsi qu’à sa compassion. Les rapports qu’elle tisse avec ses clients sont fondés sur la confiance, le respect et l’intimité; il ne doit pas y avoir abus de pouvoir. » Ce document précise également les gestes que doit poser l’infirmière pour établir et maintenir une relation thérapeutique. Ces démarches s’appliquent aussi à la prestation de soins infirmiers téléphoniques. En voici quelques-unes : se présenter; s’adresser au client en employant le nom ou le titre que celui-ci préfère; cerner les objectifs et les désirs du client et en faire l’élément central du plan de soins; permettre au client de s’expliquer et de poser des questions; explorer tout commentaire, attitude ou comportement inhabituel afin d’en comprendre le sens caché; manifester un intérêt sincère et faire preuve de compassion; promouvoir la liberté de choix du client et faciliter la prise de décisions éclairées en lui donnant l’information nécessaire. 3 En 1998, l’Ontario Hospital Association a publié le document Telehealth: A survey of legal issues. L’Association des infirmières et infirmiers du Canada a créé récemment un groupe de travail sur les télésoins composé de représentants de partout au pays. Son mandat : explorer les enjeux réglementaires des télésoins. Enfin, lors d’une discussion le 18 novembre 1998, la représentante de l’Association des infirmières de l’Ontario a confirmé que cet organisme étudiait lui aussi cette question. Ordre des infirmières et infirmiers de l’Ontario Directives professionnelles : Les soins infirmiers téléphoniques 4 L’aptitude à communiquer oralement est essentielle à l’établissement d’une relation thérapeutique au téléphone. D’où l’importance de découvrir tout obstacle linguistique et d’y remédier dès le début de la relation. 3. Les risques associés aux soins infirmiers téléphoniques Il y a deux risques particuliers associés aux soins infirmiers téléphoniques : l’absence de contacts personnels et directs avec les clients et le fait que l’infirmière dépende du client pour lui fournir des renseignements précis et complets sur son problème de santé. Le risque est moins grand si le client est déjà soigné par l’infirmière, comme dans un cabinet de médecine familiale ou dans le cas des infirmières visiteuses. On peut aussi réduire ces risques en veillant à ce que les soins soient prodigués par des infirmières qui possèdent les connaissances, les aptitudes, le jugement et l’expérience nécessaires pour pouvoir répondre aux besoins des clients. Afin de n’omettre aucun renseignement important sur le client, l’infirmière peut adopter diverses stratégies, dont celles-ci : Poser des questions ouvertes qui favorisent une réponse plus détaillée que oui ou non. Dans certains cas, cependant, il convient de poser des questions fermées (par ex. : « Allaitez-vous votre enfant ? »). Parler simplement. Éviter le jargon médical ou technique. Discuter assez longtemps avec le client afin d’obtenir suffisamment d’informations pour faciliter la prise de décisions. Ne pas sauter aux conclusions ni classer les clients ou les problèmes en fonction de stéréotypes. Parler directement au client concerné dans la mesure du possible. Exemple : demander à l’épouse qui décrit les symptômes dont souffre son mari de lui passer le téléphone. Remettre en question/explorer le diagnostic posé par le client. Exemple : une cliente affirme que ses douleurs à la poitrine sont les symptômes d’une indigestion. L’infirmière, en posant plus de questions, découvre qu’il s’agirait plutôt d’une crise cardiaque, compte tenu des autres symptômes et des antécédents médicaux de la cliente. Ne pas demander au client de reconsidérer son choix. Exemple : si le client demande une ambulance, ne lui suggérez pas de prendre la voiture pour se rendre à l’urgence. Reconnaître que la fatigue peut influer sur l’efficacité des soins prodigués au téléphone. Découvrir les obstacles linguistiques et y remédier. 4. Choisir la catégorie appropriée de prestataires de soins L’IAA prodigue des soins infirmiers téléphoniques lorsque les besoins des clients sont connus — lignes d’information sur le sida ou la contraception, par exemple. Elle peut aussi en prodiguer lorsqu’elle a facilement accès à d’autres collègues ou à des ressources (un centre de médecine familiale, par exemple). Le triage téléphonique implique des problèmes de santé complexes et des conditions imprévisibles. Dans de telles circonstances, l’infirmière doit être en mesure de prendre en charge les cas les plus difficiles. Ceci exclut donc l’IAA, puisque ce rôle dépasse les limites de son exercice. Pour en savoir plus sur les facteurs qui entrent en jeu dans le choix d’un prestataire de soins, lire Le recours aux IA et aux IAA. 5. La prestation de soins infirmiers téléphoniques outre-frontières Il est possible qu’un membre de l’OIIO prodigue des soins par téléphone à des clients dans des endroits éloignés, voire à l’extérieur de la province ou du pays. Toute infirmière ontarienne qui travaille dans un établissement ontarien exerce en Ontario, même si elle prodigue des soins infirmiers téléphoniques à un client à l’extérieur de l’Ontario. Aussi doit-elle se conformer aux normes d’exercice établies par l’OIIO. Ordre des infirmières et infirmiers de l’Ontario Directives professionnelles : Les soins infirmiers téléphoniques 5 L’emplacement du service où travaille l’infirmière n’a aucun effet sur les résultats des soins prodigués aux clients. Si le client le lui demande, ou si cela est indiqué, l’infirmière peut dévoiler cette information. Ce renseignement est probablement inutile dans les circonstances suivantes : conseils aux clients, renseignements, triage. Mais, si l’infirmière doit diriger un client habitant une région éloignée vers une ressource locale elle jugera sans doute utile de préciser son emplacement géographique. 6. Le recours aux protocoles normalisés (Dans le présent document, le mot protocole englobe aussi un algorithme clinique, des lignes directrices ou un questionnaire normalisé pour les entrevues.) L’OIIO est en faveur des protocoles normalisés. Il faut cependant prévoir des modalités permettant de déroger au protocole lorsqu’il y a conflit entre le jugement de l’infirmière et le protocole. Pour être utiles aux infirmières, les protocoles normalisés doivent tenir compte des facteurs suivants : L’infirmière qui prodigue des soins téléphoniques est responsable de ses actions et de la qualité de son exercice. Elle met à profit ses capacités de raisonnement lorsqu’elle met en oeuvre les politiques de l’employeur ou les protocoles normalisés. Il existe, dans les milieux de travail où l’on prodigue souvent des soins au téléphone, des protocoles normalisés permettant de consigner l’information obtenue et les renseignements transmis. L’infirmière qui prodigue des soins au téléphone applique son jugement clinique à tous les cas qu’elle traite et se sert des protocoles comme lignes directrices. L’infirmière prend des notes sur les situations où elle a dérogé au protocole établi comme le lui dictait son jugement clinique. Toute dérogation au protocole établi fait l’objet d’une discussion avec l’équipe soignante et d’un examen au moment de réviser le protocole. S’il n’existe pas de protocoles, l’infirmière prône l’élaboration d’un questionnaire normalisé pour les entrevues avec des questions-clés à poser à tous les clients et de l’espace pour prendre des notes. Il faut revoir et mettre à jour régulièrement les protocoles normalisés. 7. Le consentement éclairé et la protection des renseignements personnels Les soins infirmiers téléphoniques sont assujettis aux mêmes règles sur la confidentialité que tous les autres types d’interventions infirmières. Le document Déontologie infimière, publié par l’OIIO, précise comment l’infirmière démontre son respect de la vie privée des clients et de la confidentialité des dossiers médicaux. En voici quelques exemples : respecter le caractère confidentiel de l’information personnelle et relative à la santé, conformément aux lois et aux normes d’exercice, y compris les renseignements conservés électroniquement; aviser les clients ou les mandataires du fait que d’autres membres de l’équipe soignante auront accès à tout renseignement qu’elle obtient dans l’exercice de ses fonctions; aviser les clients ou les personnes qui décident en leur nom du fait que l’information pourrait servir à d’autres fins que la prestation de soins (recherche, amélioration de la qualité, etc.) et s’abstenir de recueillir de l’information qui n’est pas essentielle à la prestation de soins de santé. Il faut obtenir le consentement éclairé du client avant de lui prodiguer un traitement. En général, les soins infirmiers prodigués au téléphone se limitent à obtenir les antécédents en matière de santé d’une personne ou à évaluer une personne pour déterminer son état général (Loi de 1996 sur le consentement aux soins de santé). Or, ces activités ne constituent pas des traitements aux termes de la Loi. Il n’est donc pas nécessaire, en principe, d’obtenir le consentement éclairé du client. Mais, en vertu d’un principe directeur général, tout professionnel de la santé qui prodigue des soins à un client lorsque la situation n’est pas urgente doit obtenir le consentement du client. En ce qui concerne les soins infirmiers téléphoniques, ceci implique4: 4 Aux termes de la Loi sur le consentement aux soins de santé, le consentement est éclairé si, avant de le donner : Ordre des infirmières et infirmiers de l’Ontario Directives professionnelles : Les soins infirmiers téléphoniques 6 se présenter et préciser sa catégorie professionnelle (IA/IAA); expliquer la nature de l’aide que l’infirmière apportera (exemple : « Je vais vous poser quelques questions, puis je vous donnerai des conseils ou des renseignements »); informer le client de la possibilité qu’une tierce partie écoute la conversation et que l’appel soit enregistré; expliquer au client comment joindre la même infirmière ou le même centre d’appels s’il a besoin de renseignements supplémentaires. Ces renseignements peuvent être donnés soit par l’infirmière, soit par un message enregistré que le client entend avant de parler à l’infirmière. 8. L’expérience clinique appliquée aux soins infirmiers téléphoniques L’infirmière qui prodigue des soins infirmiers au téléphone possède des connaissances approfondies et actuelles dans les disciplines cliniques pertinentes; elle est également dotée d’excellentes aptitudes à la communication. Les télésoins peuvent parfois exiger des compétences, de l’expertise et des connaissances supérieures à celles acquises par le biais du programme d’études de base. Aussi est-il conseillé à l’infirmière qui exerce dans cette discipline de suivre un programme spécialisé. 9. Le rôle des milieux de travail de qualité Le milieu où exerce l’infirmière influe considérablement sur la qualité des soins prodigués. Des facteurs tels que le soutien professionnel, les ressources techniques, un éclairage adéquat et des pauses-santé aident à créer un milieu de travail qui favorise la qualité des soins prodigués. Dans un milieu de travail de qualité, l’employeur : avertit les clients et le personnel infirmier lorsqu’il écoute leurs conversations aux fins d’amélioration de la qualité et de gestion du rendement; respecte le jugement clinique de l’infirmière lorsqu’elle décide de déroger aux protocoles établis; reconnaît que les soins infirmiers prodigués au téléphone doivent être personnalisés; accorde suffisamment de temps aux entretiens entre l’infirmière et ses clients; facilite les activités de suivi que l’infirmière juge essentielles, y compris l’aiguillage du client, les consultations et les rappels; favorise l’élaboration ou la mise à jour des protocoles et des lignes directrices adaptés à la clientèle cible; prépare des protocoles normalisés (électroniques ou sur papier) afin, d’une part, de faciliter les entretiens et la prise de décisions et, d’autre part, d’améliorer la qualité et la cohérence des soins infirmiers téléphoniques5 fournit un formulaire (sur papier ou électronique) sur lequel consigner l’information recueillie durant les entretiens avec les clients, y compris ceux effectués après un séjour à l’hôpital (surtout lorsque les dossiers médicaux sont informatisés et, donc, inaccessibles aux infirmières lorsque le client quitte l’établissement); offre aux infirmières des activités de perfectionnement professionnel; veille à la prestation des meilleurs services infirmiers possibles en embauchant suffisamment de personnel; 4 Aux termes de la Loi sur le consentement aux soins de santé, le consentement est éclairé si, avant de le donner : a) la personne a reçu les renseignements concernant les questions énoncées ci-dessous dont une personne raisonnable, dans les mêmes circonstances, aurait besoin pour prendre une décision concernant le traitement; et b) la personne a reçu des réponses à ses demandes de renseignements supplémentaires concernant ces questions. Les questions sont les suivantes : la nature du traitement, les effets bénéfiques prévus du traitement, les risques et les effets secondaires importants du traitement, les autres mesures possibles et les conséquences vraisemblables de l’absence de traitement. 5 Pour de plus amples précisions sur les dossiers électroniques, lire La tenue de dossiers. Ordre des infirmières et infirmiers de l’Ontario Directives professionnelles : Les soins infirmiers téléphoniques 7 répond aux besoins du personnel en matière d’ergonomie, d’éclairage, de réduction du bruit et de pauses-santé. Les responsabilités de l’infirmière La prestation de soins La prestation de soins infirmiers téléphoniques repose sur la démarche infirmière visant à identifier les besoins du client, à prodiguer des soins et à les évaluer. Cette démarche est un processus normalisé de résolution des problèmes qui convient parfaitement à l’évaluation des besoins des clients individuels ou collectifs, peu importe le milieu dans lequel sont prodigués les soins infirmiers téléphoniques. Voici comment elle s’applique à la prestation de soins infirmiers téléphoniques. Évaluation initiale L’infirmière se sert d’un questionnaire normalisé ou d’un protocole informatisé durant chaque entretien; l’infirmière fait tout son possible pour parler directement à la personne malade. Bien qu’il soit possible d’adapter le protocole d’évaluation initiale selon la situation, l’infirmière doit, en général, recueillir les données suivantes : le motif de l’appel, y compris les antécédents, les signes et les symptômes; le nom du client (peut être omis si le client désire garder l’anonymat); l’adresse du client, en cas d’urgence; d’autres renseignements utiles (âge, sexe, capacité respiratoire, niveau de conscience, allergies, poids, antécédents médicaux, ordonnances en vigueur, numéro de téléphone du médecin traitant/de l’infirmière praticienne traitante et de l’hôpital; et le numéro de téléphone du client au cas où un suivi est indiqué ou essentiel. Planification À la lumière des données recueillies à l’évaluation initiale, l’infirmière choisit le protocole qui convient au client en s’appuyant sur son esprit critique et son jugement clinique. Mise en oeuvre À cette étape-ci, l’infirmière agit. Son intervention peut prendre diverses formes, dont donner des consignes, des renseignements ou des conseils en matière de santé, diriger le client vers un service d’urgence ou l’inciter à consulter un médecin/une infirmière praticienne. Dans le cas d’une infirmière visiteuse, ceci pourrait impliquer une visite chez le client. Évaluation finale L’infirmière s’assure que le client comprend les conseils ou les renseignements prodigués. Pour ce faire, elle demande au client de répéter l’information. Étant donné que les appels de suivi ne sont peut-être pas une tâche régulière, l’infirmière doit juger par elle-même s’il convient d’en effectuer un ou non. La tenue de dossiers L’infirmière qui prodigue des soins infirmiers téléphoniques doit consigner son entretien et conserver les documents conformément à La tenue de dossiers, document publié par l’OIIO. Les données peuvent être consignées par écrit ou sur ordinateur. Le dossier devrait comprendre au moins les renseignements suivants : la date et l’heure de l’appel; les nom, numéro de téléphone et adresse du client (sauf s’il désire garder l’anonymat); la date de naissance du client (ou son âge); Ordre des infirmières et infirmiers de l’Ontario Directives professionnelles : Les soins infirmiers téléphoniques 8 les renseignements fournis par le client, y compris le motif de l’appel, les signes et symptômes décrits, le protocole choisi (le cas échéant), les consignes ou renseignements fournis, l’aiguillage, le suivi ainsi que la signature et le titre de la personne qui a pris l’appel. Les documents sont conservés conformément aux lois ou règlements pertinents, en général pendant 10 ans. Demander des conseils au téléphone à une autre infirmière Consigner l’entretien, y compris la date et l’heure de l’appel et le nom de la personne ressource, soit dans le dossier du client, soit sur un formulaire ou sur ordinateur. Donner des conseils au téléphone à une autre infirmière Toujours employer la même méthode pour consigner les renseignements fournis par l’infirmière qui appelle (par ex., colonnes dans un agenda téléphonique ou un protocole énumérant les questions à poser). Consigner les renseignements suivants : o la date et l’heure de l’appel; o le nom de l’infirmière qui a appelé; o le nom du client concerné, le cas échéant; o l’information obtenue, y compris le motif de l’appel; o les renseignements sur le client fournis par la collègue; o les conseils ou renseignements prodigués; o le suivi nécessaire ou effectué; et ◗ la signature et le titre. Foire aux questions Quels sont certains des enjeux juridiques liés à la prestation des soins infirmiers téléphoniques ? Comme on l’a déjà fait remarquer en page 5, l’absence de contacts personnels et directs avec les clients a nourri le point de vue selon lequel la communication de soins infirmiers au téléphone est une activité à risque élevé. La Société de protection des infirmières et infirmiers du Canada a d’ailleurs signalé que, dans certaines provinces, des infirmières ont été accusées de négligence, voire jugées coupables, pour les motifs suivants : avoir donné des conseils inadéquats ou inopportuns, avoir aiguillé le client vers le mauvais professionnel de la santé ou ne pas l’avoir aiguillé du tout. Cela dit, en octobre 1998, il n’existait ni lois ni jurisprudence en matière de télésanté en Ontario. L’infirmière ontarienne qui prodigue des soins infirmiers téléphoniques à des clients résidant dans un autre territoire (une autre province ou un autre pays, par exemple) ne doit pas oublier qu’en vertu de certaines lois elle devra peut-être se rendre dans l’autre territoire pour se défendre contre des allégations de faute professionnelle. Aussi devrait-elle demander à son employeur quelles mesures il a prises en matière de responsabilité : aide juridique, politiques et procédures à cet égard, nécessité de souscrire une police d’assurance civile professionnelle. Doit-on suivre un programme d’études officiel pour pouvoir prodiguer des soins infirmiers au téléphone ? Pas nécessairement, parce que l’acquisition des compétences essentielles à la prestation efficace Ordre des infirmières et infirmiers de l’Ontario Directives professionnelles : Les soins infirmiers téléphoniques 9 de soins infirmiers téléphoniques — des compétences poussées en matière de communication et de techniques d’entrevue et des connaissances cliniques approfondies — peut se faire grâce à l’expérience pratique. Cela dit, les programmes d’études en soins infirmiers téléphoniques qui traitent des principes de communication et d’entretiens et qui initient l’infirmière aux moyens de communication utilisés dans les centres d’appels peuvent favoriser le perfectionnement des compétences en matière de prestation de soins infirmiers téléphoniques. La prestation de soins infirmiers sur Internet pose-t-elle des problèmes particuliers ? C’est un fait généralement admis que la protection des renseignements personnels n’est pas absolue sur Internet. En outre, cela peut poser plus de risques que la communication au téléphone parce que l’infirmière n’entend pas la voix de son client et/ou ne communique peut-être pas avec lui en temps réel. En règle générale, on ne procède pas au triage des clients sur Internet. Le fait de prodiguer directement des conseils par le biais d’Internet à un client qui s’est identifié constitue une relation thérapeutique. L’information contenue dans les présentes normes s’applique donc aux soins prodigués. Quelles sont les attentes de l’OIIO à l’égard des infirmières qui prodiguent des télésoins dans l’exercice de leurs fonctions ? Voici deux exemples de soins à distance : transmettre, à l’aide d’une caméra, l’image de l’amplitude articulaire d’un membre ou acheminer par ordinateur un électrocardiogramme. Même si ces tâches font appel à la technologie, elles constituent néanmoins un contact direct avec un client. Il n’y a donc pas de différence par rapport à la prestation de soins traditionnels : l’infirmière est tenue d’évaluer si elle a les compétences requises pour se servir des appareils techniques, découvrir ses lacunes et obtenir la formation nécessaire pour y remédier. La prestation de soins infirmiers téléphoniques pose-t-elle des dilemmes déontologiques? Aucun dilemme déontologique se rapportant spécifiquement au contexte ontarien n’a été signalé à l’OIIO. Aux États-Unis, des infirmières prodiguant des soins infirmiers dans un centre d’appels ont déclaré que le fait de s’attendre à ce qu’elles effectuent des études de marché ou recueillent de l’information sur l’utilisation et la vente de produits soulevait des questions d’ordre déontologique. Le document Déontologie infirmière explique comment résoudre certains dilemmes déontologiques. Autres ressources Il existe plusieurs sites Internet sur les soins infirmiers téléphoniques. Les adresses suivantes étaient exactes au moment d’aller sous presse. Busy Signals — un bulletin d’information électronique canadien sur la télésanté : www.cyberhealth.bc.ca Site de l’American Nurses Association : www.nursingworld.org/readroom/tele2.htm Telephone Nursing Telezine — un magazine électronique américain sur les soins infirmiers téléphoniques : www.katsden.com Site du National Council of State Boards of Nursing (É.-U.) : www.ncsbn.org On peut également consulter les sources suivantes : les références citées dans le présent document; la Telehealth Association of Ontario au 416 968-9224; télécopieur : 416 968-0517; courriel : tao@lexicar.com; la chronique sur les télésoins dans le journal ontarien Hospital News. Ordre des infirmières et infirmiers de l’Ontario Directives professionnelles : Les soins infirmiers téléphoniques 10 Bibliographie Brinegar, P. et M. McGinley. Telepractice and Professional Licensing: A guide for legislators, Kentucky, The Council on Licensure, Enforcement and Regulation, 1998. Buccini, R. et L.E. Ridings. « Using licensed vocational nurses to provide telephone patient instructions in a health maintenance organization » dans Journal of Nursing Administration, vol. 24, n° 1 (1994), p. 27-33. Canada. Ministère de la santé. Bureau de la santé et de l’inforoute. Direction générale des politiques et de la consultation, Activités internationales en télésoins à domicile, Ottawa, le Ministère, 1998. Canada. Ministère de l’Industrie. Cadres de compétitivité sectorielle— Points saillants sur l’industrie de la télésanté, Ottawa, le Ministère, (dépliant), s. d. Crolla, D.A. « Health care without walls: Responding to telehealth’s emerging legal issues » dans Health Law in Canada, vol. 19, n° 1 (1998), p. 1-32. Mailhot, C.B. « Telepresence: What is it? », Nursing Management, OR Edition, (septembre 1996), p 32I-32L. Ontario Hospital Association. Telehealth: A survey of the legal issues, Toronto, l’Association, 1998. Reisinger, P. B. « Experiences of critical care nurses in telephone triage positions », Dimensions of Critical Care Nursing, vol. 17, n° 1 (1998), p. 20-27. Robinson, D.L., M.M. Anderson et P.M. Erpenbeck. « Telephone advice: new solutions for old problems », The Nurse Practitioner, vol. 22, n° 3 (1997), p. 179-192. Société de protection des infirmières et infirmiers du Canada. Conseils téléphoniques, Ottawa, la Société, 1997. Waddingham, K. « Nursing on the Web », RN Journal, mars-avril 1999, p. 16. Warner, I. « Telehealth in home care practice », Journal of Nursing Administration, vol. 28, n° 6 (1998), p. 3 et 16. Wheeler, S.Q. Telephone triage: Theory, practice & protocol development, Albany (New York), Delmar, 1993. Cité dans Nursing 94, mai, p. 32LL-32. Wheeler , S.Q. et B. Siebelt. « Calling all nurses: How to perform telephone triage », Nursing 97 (juillet 1997). Ordre des infirmières et infirmiers de l’Ontario Directives professionnelles : Les soins infirmiers téléphoniques 11 101, chemin Davenport Toronto (Ontario) Canada M5R 3P1 www.cno.org 51041 12p JUIN 2004 1M Téléphone : 416 928-0900 Sans frais en Ontario : 1 800 387-5526 Télécopieur : 416 928-6507 Courriel : cno@cnomail.org BIBLIOGRAPHIE American Academy of Ambulatory Care Nursing. (2001). Telehealth nursing practice core course. Anthony J. Janetti Inc. American Academy of Ambulatory Care Nursing. (2001). Telehealth Nursing Practice Course. N.J.” Anthony J. Janetti Inc. American Academy of Ambulatory Care Nursing (1997). Telephone Nursing Practice Administration and Practice Standards. AAACN, 1997 Anastasia, P.J. (2002). Telephone Triage and Chemotherapy Symptom Management in the Ambulatory Care Setting. Oncology Supportive Care Quarterly, 1(1), 40-55. Cady, R. (1999). Telephone Triage – avoiding the pitfalls. The American Journal of Maternal/Child Nursing. 24(4), July/Aug 1999. Canadian Nurses Protective Society (1997). Telephone Advice. Info law: a legal information sheet for nurses, 6(1), September. Canadian Nurses Protective Society. (1993). Confidentiality Health Information: Your Client’s Right, Info Law 1(2), September Canadian Nurses Protective Society. (1993). Negligence, Info Law 3(1). September Chobanuk, J., Kashuba, L., Bates, J. (1999). Telephone triage in acute oncology. The Canadian Nurse, January 1999. Coleman, A. (1997). Where do I stand? Legal implications of telephone triage. Journal of Clinical Nursing, 6 (3): 227-231. College of Nurses of Ontario. (1999). Standard for the therapeutic nurse-client relationship. Toronto, Ontario, Canada. College of Nurses of Ontario. (2002). Nursing documentation Standards.Toronto, Ontario, Canada. College of Nurses of Ontario. (2003). Professional standards for registered nurses and registered practical nurses in Ontario. Toronto, Ontario, Canada College of Nurses of Ontario. (2003). Telephone nursing practice standards for registered nurses and registered practical nurses in Ontario. Toronto, Ontario, Canada. College of Nurses of Ontario. (2003). What is nursing? Toronto, Ontario, Canada. Dundas, J., Casler, C. (1998). Can I talk to a nurse. Nursing Management, Dec. Gulanick, M. et al. (1996). Telephone nursing in a general medicine ambulatory clinic. Med Surg Nursing, April, 1996, 5(2). 61 Larson-Dahn, M.L. (2001). Tel-eNurse practice, quality of care and patient outcomes. Journal of Nursing Administration. 31(3), 145-152. Legal Considerations in the Provision of Telephone Advice. (2000, May). HIROC Claims and Risk Management Bulletin, #17. Mikels, C. (1999). Legal issues of telephone nursing lecture presented at Rockford health system. Telehealth Nursing Practice Core Course. Rockford, IL. Nail, L et al. (1989). Nursing care by telephone : describing practice in an ambulatory oncology center. Oncology Nursing Forum, 16(3). 1989. Simonsen-Anderson. (2002). Safe and sound: Telephone triage and homecare recommendations save lives – and money. Nursing Management, June. Tapp, Aim. (2000). Legal Issues in the Practice of Telephone Advice. Plenary Session, Oct 13. Wheeler, S.Q. (1997). Calling all nurses: How to perform telephone triage. Nursing97, July, 37-41. Wheeler, S.Q. and Windt, J. (1993). Telephone Triage, Theory, Practice and Protocol Development. Albany: Delmar. 62 Réponse à l’étude de cas n° 1 Réponses 1. Après avoir évalué que la mucosite de Diane était grave, vous avez envisagé la possibilité d’autres troubles. Vous savez que la membrane épithéliale de la peau et la muqueuse qui tapisse la bouche et les organes internes constituent la barrière physique entre le milieu interne du corps et les bactéries. Une colonisation bactérienne ou la pénétration de la barrière épithéliale entraîne une infection. Il s’agit de la première ligne de défense, et de la plus importante. Les régions les plus courantes dans lesquelles les bactéries pénètrent pour les coloniser sont le tractus alimentaire (bouche, pharynx, œsophage, intestin), les sinus, les poumons et la peau (Pizzo, 1999). Vous avez également réfléchi au nombre de jours depuis le traitement. Les cellules progénitrices proliférantes qui produisent les granulocytes, les érythrocytes et les thrombocytes matures dans la circulation périphérique sont souvent détruites par les médicaments chimiothérapeutiques. Comme les cellules immatures de la moelle osseuse et les cellules matures préexistantes sont détruites, les symptômes apparaissent généralement de sept à 14 jours après le traitement (Ellerhorst-Ryan, 1997). Réponse : d 2. Diane n’a pas fait connaître d’autres préoccupations, mais vous voulez vous assurer qu’elle n’a pas d’autres signes ou symptômes. Il importe de déterminer si elle fait de la température, avec ou sans frissons. Contrairement à la croyance populaire, les patients immunodéprimés et neutropéniques peuvent faire de la fièvre. L’élévation de la température est produite par les monocytes, et non pas les neutrophiles. Les monocytes sécrètent un pyrogène endogène qui agit sur le thalamus (organe qui détermine la température du corps), ce qui provoque une fièvre (Pizzo, 1999). Quand le point de réglage hypothalamique se déplace vers le haut, à un niveau plus chaud, des mécanismes de conversion de la chaleur entrent en jeu pour élever la température corporelle au nouveau point établi. Il y a alors des frissons (friction des faisceaux de fibres musculaires qui produit de la chaleur), une vasoconstriction, un taux métabolique accru et des comportements de recherche de la chaleur. A-t-elle eu une prescription de son oncologue pour une numération sanguine additionnelle? Parfois, l’équipe de soins demande une numération sanguine additionnelle pour déterminer dans quelle mesure le patient devient neutropénique lors d’un traitement de myélosuppression. Ces données aident à décider si un facteur de stimulation des colonies de macrophages granulocytes doit être ajouté au traitement, au lieu d’attendre que le patient présente un épisode de neutropénie fébrile, avec les risques subséquents de morbidité, de délai de traitement ou de modification de la posologie. Dans certains cas, la décision est faite en fonction d’un protocole particulier de chimiothérapie, alors que dans d’autres situations, cela dépend du choix du médecin vis-à-vis le suivi requis. Réponse : La patiente présente-t-elle une température élevée? A-t-elle d’autres signes ou symptômes d’infection? Un rendez-vous a-t-il été pris pour une numération intérimaire? Diane a indiqué qu’elle se sentait parfois chaude depuis ce matin, mais qu’elle n’avait pas pris sa température. Elle déclare ne pas avoir de frissons et qu’aucun rendez-vous n’a été pris pour une numération sanguine additionnelle. Son rendez-vous de suivi et son deuxième traitement sont prévus dans dix jours. Vous lui demandez si elle prend d’autres médicaments, plus particulièrement de l’acétaminophène et de l’acide acétylsalycilique étant donné qu’elle 63 Réponse à l’étude de cas n° 1 (suite) présente des douleurs importantes à la bouche. Elle n’a pris que des multivitamines. Elle déclare ne pas avoir d’autres symptômes, notamment les suivants : essoufflement, toux, sensation de brûlure ou urgence urinaire, constipation, éruption cutanée ou rougeur ou gonflement, particulièrement au site d’insertion de son cathéter veineux central introduit par voie périphérique. Elle indique que sa bouche est pire aujourd’hui qu’hier, et se sent fatiguée en raison de « toutes ces douleurs à la bouche ». 3. Dans les formes précoces de symptômes compensatoires septiques, on peut constater que la peau est chaude et rougie en raison de la dilatation des artérioles, d’une résistance vasculaire périphérique réduite, d’un débit cardiaque normal ou accru et d’une légère hypotension. La résistance périphérique entraîne la perte de liquide dans l’espace interstitiel. Si la fonction myocardique et le remplacement des liquides sont appropriés, le syndrome peut ne pas progresser dans la mesure où des antibiotiques appropriés sont instaurés immédiatement. La durée de cette phase précoce peut varier entre 30 minutes et 16 heures (Ellerhorst-Ryan, 1997). Vous pensez qu’elle est exposée à un risque modéré de neutropénie fébrile, et vous décidez qu’il serait utile de compléter la numération sanguine par une numération différentielle. L’évaluation sur place de la patiente vous permettrait également de réaliser un examen physique rapide comportant les signes vitaux et un examen buccal. Vous notez de plus la consommation d’acétaminophène ou d’acide acétylsalycilique en raison de leurs effets antipyrétiques, qui déplacent le point de déclenchement hypothalamique du corps vers le bas et déclenchent les mécanismes compensatoires de refroidissement (Carpenter, 1998). Ce phénomène pourrait masquer la température qu’elle pourrait faire. Vous discutez avec Diane de son rendez-vous au centre et vous lui en expliquez les motifs. Il est près de midi et vous avez du temps pour voir Diane. Elle déclare qu’elle peut se rendre au centre d’ici une heure et vous rencontrer à la clinique sans rendez-vous. Réponse : b 4. Lorsqu’une infirmière participe à un appel téléphonique, elle est responsable au plan professionnel et juridique des conseils donnés. Les allégations les plus fréquentes de négligence sont les suivantes : conseils inappropriés ou non pertinents, orientations inappropriées ou défaut de réaliser une orientation (Société de protection des infirmières et infirmiers du Canada, 1997; McLean, 1998). Mesures à prendre Éviter autant que possible le jargon médical pour que la patiente comprenne clairement vos questions et vos conseils. Recueillir et évaluer correctement les données qui vous permettront d’analyser la situation de façon critique. Éviter les réactions excessives ou minimalistes. Consulter les lignes directrices de l’établissement sur la pratique. Utiliser consciencieusement les lignes directrices et les protocoles et faire preuve d’un jugement indépendant pour chaque appel afin de décider si le protocole s’applique ou non à la situation. Clarifier au besoin l’information avec le patient. 5. La documentation doit comprendre les éléments suivants : Date et heure de l’appel, nom, numéro de téléphone et adresse, renseignements recueillis, information ou conseils donnés, orientation et renseignements sur le suivi, réponses 64 verbales du patient et compréhension de l’information, qualité de la personne qui prend l’appel. 6. L’évaluation a-t-elle permis de recueillir des données appropriées auprès du patient? Des symptômes associés pouvant rendre le cas imminent ont-ils été examinés? Quelles sont les lignes directrices les plus appropriées pour guider la démarche de soins infirmiers? Est-ce que le niveau d’urgence et les directives de soins étaient les plus appropriés? Toutes les ressources appropriées et disponibles ont-elles été envisagées dans l’élaboration du plan? Le plan mis en œuvre a-t-il donné les résultats souhaités? La documentation était-elle complète, concise et exacte? Les communications faites aux tiers étaient-elles appropriées en vue d’accroître la qualité des soins? Qu’est-ce que l’infirmière aurait pu faire mieux? Quel était le niveau de satisfaction du patient par rapport aux soins dispensés? Bibliographie Étude de cas N° 1 American Academy of Ambulatory Care Nursing. (2001). Telehealth nursing practice core course. Anthony J. Janetti Inc. Canadian Nurses Protective Society. (1997). Telephone advice. A legal information sheet for nurses. Infolaw. 6(1). Carpenter, R. (1998). Fever. In Chernecky, C.C. & Berger, B.J. (Eds.). Advanced and critical care oncology nursing managing primary complications. London: W.B. Saunders. Casey, L.C. (2000). Immunologic response to infection and it’s role in septic shock. Critical Care Clinics, 16(2), 193-209. Coleman, A. (1997). Where do I stand? Legal implications of telephone triage. Journal of Clinical Nursing. 6(3), 227-231. Ellerhorst-Ryan, J.M. (1997). Infection. In Groenwald, S.L., Hansen Frogge, M., Goodman, M., & Henke Yarbro, C. (Eds.). Cancer nursing principles and practices. Boston: Jones and Bartlett. McLean, P. (1998). Telephone advice: Is it safe? The Canadian Nurse. September. Pizzo, P.A. (1999). Fever in Immunocompromised Patients. New England Journal of Medicine. 341(12), 893-900. 65 Réponse à l’étude de cas n° 2 Réponses 1. L’infirmière conseille au patient d’accroître la prise de Senokot et de Colace à deux comprimés bid. Pourquoi? Le Colace est un « laxatif détergent » qui réduit la tension de surface et permet la pénétration de l’eau et des graisses dans les selles. Le Senokot est un « stimulant du gros intestin », qui favorise la motilité du colon. 2. Oui, le médecin avait prescrit 1-2 comprimés de Colace bid et 1-2 comprimés de Senokot bid. L’infirmière respecte son domaine de pratique lorsqu’elle conseille au patient d’accroître sa médication conformément aux prescriptions du médecin. L’infirmière recommande ensuite au patient de prendre du lait de magnésie, 30 mL immédiatement, pour ses intestins. Selon l’opinion professionnelle de l’infirmière, le lait de magnésie peut être recommandé étant donné que le patient peut tolérer les médicaments oraux même s’il n’a pas eu de selles depuis six jours. 3. Non, le lait de magnésie étant vendu sans ordonnance, ce médicament ne nécessite donc pas de prescription. Selon l’OIIO, l’infirmière est la seule responsable de recommander des médicaments vendus sans ordonnance, et donc des résultats de cette recommandation. Avant de recommander ces médicaments, l’infirmière doit disposer des connaissances, des compétences et du jugement nécessaires par rapport à la situation du patient, son état de santé, son profil médicamenteux et les médicaments. Avant de recommander ces médicaments aux patients, les infirmières doivent déterminer si leur établissement dispose d’une politique exigeant que les médicaments sans ordonnance soient recommandés par un médecin ou une infirmière autorisée (classe étendue). L’infirmière informe le patient qu’elle devra consulter le médecin à propos de sa constipation, sa toux, sa transpiration nocturne et son insomnie. Le médecin est informé des symptômes et de ce que l’infirmière a conseillé au patient à propos de sa constipation. Le médecin rédige une ordonnance pour un sirop à la codéine contre la toux et de l’ativan pour l’insomnie. Le médecin demande à l’infirmière d’informer le patient des nouvelles prescriptions et d’assurer la liaison avec la pharmacie communautaire. 4. Oui, mais il est recommandé dans ce scénario d’envoyer la prescription par télécopieur à la pharmacie communautaire. L’OIIO recommande le recours au télécopieur de façon à « réduire les incidents entourant les prescriptions communiquées verbalement et les erreurs médicales ». De plus, l’OIIO demande de « préconiser un système de communications optimales pour transmettre et confirmer les prescriptions entre les spécialistes des soins de santé ». 5. L’infirmière doit renforcer l’enseignement : quand et comment prendre le Colace et le Senokot, accroître la consommation de fibres et augmenter l’apport en liquide. 6. Le patient doit être invité à rappeler s’il n’a pas eu de selles dans les 24 heures, ou immédiatement s’il éprouve des signes et symptômes d’obstruction intestinale (douleurs abdominales graves, gonflement, nausées et vomissements). 66 Réponse à l’étude de cas n° 2 Le suivi doit comprendre la transmission verbale ou écrite immédiate des nouvelles données à l’infirmière communautaire. Un appel téléphonique de suivi devrait être fait auprès du patient dans les 24 ou 48 heures pour évaluer si ses intestins « fonctionnent ». Dans le cas contraire, ou si la description des selles par le patient indique qu’il peut y avoir encore des problèmes, l’infirmière doit recommander au patient de recevoir une évaluation médicale afin d’éliminer certaines pathologies comme une obstruction intestinale, une concrétion fécale ou un syndrome narcotique de l’intestin. Une évaluation par un diététiste peut également être indiquée. Bibliographie Étude de cas n° 2 American Academy of Ambulatory Care Nursing. (2001). Telehealth nursing practice core course. Pitman, NJ, USA. Camp-Sorrell, D. & Hawkins, R. A. (Ed.). (2000). Clinical manual for the oncology advanced practice nurse. Oncology Nursing Press Inc., Pittsburg, PA. College of Nurses of Ontario. (2003). Medication standards. Toronto, Ontario, Canada. 67 Réponse à l’étude de cas n° 3 1. Si possible, demander à parler directement au patient. Sinon, documenter le lien du patient par rapport à Mme Y et la raison pour laquelle M. Y n’a pu vous parler. 2. a. S’agit-il d’une « nouvelle » douleur? Expériences antérieures analogues. b. Paramètres qui provoquent la douleur, l’aggravent ou la soulagent c. Qualité ou gravité de la douleur : description du patient dans ses propres termes : pulsative, en coup de poignard, brûlure, douleur gênante, utilisation de l’échelle 0-10 d. La douleur va-t-elle en s’irradiant? D’où et jusqu’où? e. Symptômes associés : nausées et vomissements, étourdissements, constipation f. Début, fréquence, durée g. Médicaments : que prend-il contre la douleur, cela est-il efficace? h. Incidences sur les activités de la vie quotidienne 3. Constatations ESSENTIELLES signalées par le patient : « la douleur s’aggrave avec le mouvement et en position couchée, et elle régresse en position assise ».Dans le syndrome de compression de la moelle épinière et ce, contrairement à une entorse ou à une vieille blessure, la douleur est aggravée ou n’est pas soulagée en position couchée (Flounders & Ott. 2003; Osowski, 2002) On doit demander au patient s’il présente d’autres symptômes, notamment : rigidité musculaire, sensation de lourdeur, difficulté à monter un escalier et problèmes de coordination. La faiblesse motrice est le deuxième symptôme le plus fréquemment rencontré en présence d’une compression de la moelle épinière (80 % des cas) et elle peut apparaître en même temps qu’une perte sensorielle. Une dysfonction sensorielle est également présente dans le syndrome de compression de la moelle épinière. L’infirmière doit donc poser des questions au patient à propos de la présence, de la région et du début de l’insensibilité, des picotements ou du refroidissement dans les bras, les mains, les doigts, les jambes, les pieds, les orteils et le tronc. On doit également demander au patient s’il éprouve des symptômes de constipation ou de rétention urinaire, ce qui peut constituer des indicateurs précoces d’une lésion au niveau du système nerveux autonome La présence d’une incontinence urinaire ou intestinale indique une atteinte autonome progressive, et une insensibilité périanale peut s’expliquer par un syndrome de queue de cheval, pathologie qui nécessite une décompression immédiate. (Osowski, M. 2002) 4. Il doit être évalué immédiatement. Une intervention chirurgicale dans les 48 heures de l’apparition des symptômes améliore généralement les déficits sensoriels et moteurs, ainsi que la fonction urinaire et rénale (Osowski, 2002). 68 Les patients qui présentent un syndrome de compression de la moelle épinière nécessitent une réponse immédiate pour obtenir ou maintenir une bonne régulation de la douleur et pour prévenir, inverser ou limiter les lésions neurologiques permanentes. C’est pourquoi le cas devrait être considéré non seulement comme une urgence oncologique, mais également comme une urgence au plan des soins palliatifs. Le déterminant le plus important du résultat neurologique est l’ampleur de l’atteinte neurologique au début du traitement. Un retard peut entraîner la paralysie et prévenir le retour de la maîtrise de l’intestin et de la vessie (Frank, 1998). Le syndrome de compression de la moelle épinière est le plus souvent associé à un cancer primaire qui provoque des métastases osseuses notamment dans le cancer du sein, du poumon et de la prostate, suivi du lymphome, myélome ou d’un carcinome rénal. Le SCC provient généralement de tumeurs extradurales qui prennent la forme de métastases osseuses dans les vertèbres. D’autres mécanismes peuvent également intervenir, notamment des tumeurs extravertébrales, une adénopathie ou des ganglions lymphatiques prévertébraux, ce qui provoque une excroissance dans l’espace épidural. Il en résulte l’ensemencement du liquide céphalorachidien par les tumeurs du système nerveux central, qui se disséminent dans l’espace sous-arachnoïdien et le long de la moelle épinière (Flounders & Ott, 2003). La séquence des symptômes du SCC sont les douleurs, la faiblesse motrice, la perte sensorielle, la perte motrice et la dysfonction autonome. Bibliographie Étude de cas n° 3 Flounders, J. & Ott, B. ( 2003). Oncology Emergency Modules: Spinal Cord Compression. Oncology Nursing Forum, 30(1), Retrieved January 10, 2003 from http://www.ons.org/ONF/2003/Jan_Feb_03/E17-E23.pdf Frank, G. (1998). Spinal Cord Compression: A Palliative Care Emergency. Nursing. Retrieved September 30, 2003 from http://www.palliative.org/PC/ClinicalInfo/NursesNotes/SpinalCordCompression.html Osowski, M. (2002). Spinal Cord Compression: An Obstructive Oncologic Emergency, Topics in Advanced Practice Nursing eJournal. Retrieved October 20, 2002 from http://www.medscape.com/viewarticle/442735_1