Retrouvez l`édition spéciale Magazine Marchés Africains JE 2014
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www.marchesafricains.fr édition spéciale 9es JOURNÉES ENTREPRISES 2iE H O RS SÉ RI E N ° 3 8 - j u i n 2 0 1 4 Construire villes en Afrique, les défis et perspectives Interviews Pr Amadou Hama Maïga : directeur général de 2iE – Cheikhe Hadjibou Soumaré : président de la Commission de l’UEMOA – Charafat Afilal : ministre déléguée du Royaume du Maroc chargée de l’Eau – Birahima Nacoulma : président du Conseil national du patronat burkinabè – Seydou Mamadou Coulibaly : directeur général du Conseil Ingénierie et Recherche Appliquée – Halid Alhassane : directeur général de la Société Nigérienne d’Électricité – Olivier Lassagne : directeur général de Total Burkina – Mamadou Dia : directeur général de la Sénégalaise Des Eaux – Lionel Garreau : responsable de l’Exécutive Master Paris-Dauphine M 07582 - 38 - F: 4,90 E - RD 3’:HIKRPI=WUY^UV:?k@a@n@i@a"; MAHS38_2iE_002_CV:MAHS 19/05/14 14:21 Page2 MAHS38_2iE_003_INT:MAHS 20/05/14 13:17 Page3 Crédits photos couverture : Dmytro Tolokonov - Fotolia.com/Russakov Alexandr - Fotolia.com SOMMAIRE EDITEUR 06 Salon - Le tandem formation–emploi en question France AFRICAGENCY 128, rue la Boetie – 75008 PARIS Téléphone : +33 (0)1 40 15 09 92 Télécopie : +33 (0)1 45 62 17 24 info@africagency.com / www.africagency.com Administration 46, rue Jean Jaurès 45140 SAINT-JEAN-DE-LA-RUELLE Téléphone : +33 (0)2 38 46 63 63 Télécopie : +33 (0)2 38 46 63 64 info@africagency.com / www.africagency.com Directeur de la Publication Milutine RADIC mradic@orange.fr Rédacteur en Chef Nicolas DELECOURT ndelecourt@africagency.com Directrice Déléguée Christine LE CUZIAT clecuziat@africagency.com Chef d’édition Christian LAPEYRE shmalet@africagency.com Enquête et Rédaction Kouza COULIBALY Catherine DEMY Anne-Sophie LALLEMANT Christian LAPEYRE Anne WAGJ Secrétaire de rédaction Annie JUNJAUD Communication et Publicité Monique SOSSOUMIHEN (Bénin / Togo) arbre_voyageur@yahoo.fr Muriel BOSSUYT (Burkina Faso) mukisnoo@hotmail.com Jean-Paul ZORMA (Burkina Faso) jeanpaulzoroma@yahoo.fr Dani LALOUX (Cameroun) dani.laloux@floreilege.be Odile MANY ENYEGUE (Cameroun) manyodile@yahoo.fr SION GROUP POINT COM Honoré NOMO ESSOMBA (Cameroun) etasion@yahoo.fr Doumbia SALIFOU (Côte d’Ivoire) doumbiasalifou_africagency@yahoo.fr BICS & PARTNERS – Yuri TROVOADA (Guinée Équatoriale) contact.bics@gmail.com Vivianne NGOBAMBOU (Gabon) vivimouk@yahoo.fr Simon Pierre EBOUGNAKA–NGATSEKE (République du Congo) eb.simonpierre@yahoo.fr Abdoulaye BANOU (République du Mali) Abdoulayebanou2002@yahoo.fr Abonnements et comptabilité Pascale SAYAG psayag@orange.fr Maquette Tristan BEN MAHJOUB tristanbenmah@gmail.com Webmaster Laurent TEDESCO laurent@tedesco.com Tous droits de reproduction, même partielle, par quelque procédé que ce soit, réservés pour tous pays. 2014©Marchés Africains - Dépôt légal 2e trimestre 2014 Imprimerie de Champagne – ZI Les Franchises 52200 LANGRES CPPAP n° 0210 I 86114 – ISSN 0984-9521 – NMPP 7582 10 Salon - Interview – Pr Amadou Hama Maïga, directeur général de 2iE : « Nous diplômons plus de 500 étudiants par an » 20 Croissance verte - 2iE en état de veille Éditorial 05 Éditorial – « Foire aux cerveaux » pour identifier les besoins des entreprises Salon 06 9es Journées Entreprises 2iE – Le tandem formation-emploi en question 09 9es édition des Journées Entreprises – PROGRAMME 10 Interview/Pr Amadou Hama Maïga, directeur général de 2iE - Institut international d’Ingénierie de l’Eau et de l’Environnement Parrain/Commission de l’UEMOA – Interview/Cheikhe Hadjibou Soumaré, président de la Commission de l’UEMOA Interview/Seydou Mamadou Coulibaly, directeur général du Conseil Ingénierie et Recherche Appliquée Parrain/Société Nigérienne d’Électricité – Interview /Halid Alhassane, directeur général Discours de la présidente de l’Association des femmes étudiantes ingénieures et stagiaires de 2iE – N. Aïda Nadège Ouedraogo Présentation des entreprises : CIRA – SOGEA SATOM – SDE – TOTAL BURKINA 12 15 16 17 19 Villes durables 20 22 24 25 28 29 30 Croissance verte – 2iE en état de veille Formations doctorales – La recherche, cheville ouvrière de la stratégie de 2iE Partenariat – Interview/Dr Pascale Naquin, directrice scientifique du CEFREPADE Défis et enjeux – Comment faire face à une multitude de défis ? Interview/Mamadou Dia, directeur général de la Sénégalaise Des Eaux Portrait – Mahamadou Zi, fondateur de l’entreprise Zi Matériaux Interview/Jean-Pierre Ndoutoum, spécialiste de programme en politiques énergétique, maîtrise et accès à l’énergie au sein de l'IFDD Success story 32 33 Yasmine Binta Traoré : l’ambition de bâtir écolo Présentation des entreprises : DTP TERRASSEMENT – CHAMBRE DE COMMERCE ET D’INDUSTRIE DU BURKINA FASO – BURKINA EQUIPEMENTS - SIREA Africa water 2014 34 37 39 Forum mondial de l’eau – Parler d’une même voix Interview/Charafat Afilal, ministre déléguée du Royaume du Maroc auprès du ministre de l’Énergie, des Mines, de l’Eau et de l’Environnement, chargée de l’Eau Présentation des entreprises : RMO JOB CENTER – BANK OF AFRICA – SITARAIL – EDF STORE & FORECAST Formation – Emploi et compétences 40 42 43 45 47 48 50 52 53 54 55 Interview/Djim Doumbé Damba, directeur des formations et de l’innovation pédagogique à 2iE Interview/Lionel Garreau, responsable de l’Exécutive Master Paris-Dauphine Interview/Saty Kouamé, responsable du MBA à 2iE Observatoire des métiers et des compétences – Cercles des DRH : Deux outils de pilotages efficients Interview/Sylvie Chevalet, consultante en stratégie et compétences Interview/Birahima Nacoulma, président du Conseil national du patronat burkinabè Chambre de commerce et d’industrie du Burkina Faso – « Créer les conditions d’un secteur privé fort » Interview/Olivier Lassagne, directeur général de Total Burkina Interview/Yacouba Bance et Patrick Kiba, collaborateurs de DTP Terrassement Aggreko – Percée sur l’Afrique Présentation des entreprises : IGIP AFRIQUE Sarl – TED – ATLAS COPCO - AGGREKO Entrepreneuriat 56 58 63 63 Technopôle – L’incubateur, le laboratoire qui fabrique les jeunes pousses Interview/Promoteur de Fasopro incubé à 2iE – Kahitouo Hien Présentation des entreprises : CGE – SAGC – EMIG - ERM Présentation des entreprises : SEAT Sarl – ATC Success story 65 La belle histoire de ASE, jeune pousse des énergies 66 9es édition des Journées Entreprises – COMITÉ D’ORGANISATION Marchés Africains – H.S. N° 38 40 Formation – Emploi et compétences Suivre efficacement une formation professionnelle en ligne n Spécial 9es Journées Entreprises 2iE 3 MAHS38_2iE_004_005_INT:MAHS11_005_INT 19/05/14 14:09 Page4 MAHS38_2iE_004_005_INT:MAHS11_005_INT 20/05/14 13:19 Page5 ÉDITO Par Christian Lapeyre « FOIRE AUX CERVEAUX » POUR IDENTIFIER LES BESOINS DES ENTREPRISES e patron des patrons burkinabè Birahima Nalcouma estime que dans le monde économique actuel, il faut anticiper les besoins naissants des entreprises afin de dynamiser l’offre de formation et d’y faire preuve d’innovation. Aussi, quand il insiste sur la nécessité d’élaborer et dispenser les cursus en relation étroite avec le monde de l’entreprise, résume-t-il l’objectif affiché et poursuivi par l’Institut 2iE, l’une des rares grandes écoles privées digne de ce nom en Afrique subsaharienne et qui fonde son orientation pédagogique sur cette même maxime. L’Institut fait en effet de ses Journées Entreprises (JE), qui se dérouleront les 5 et 6 juin 2014 en plein cœur de Ouagadougou – avec une « pré-journée » le 4 juin –, un quasi « marché de l’emploi » qui présente pour les étudiants-chercheurs et les entreprises un triple intérêt : tout d’abord une vue sur l’insertion socioprofessionnelle, l’employabilité et les métiers, ensuite une opportunité pour les entreprises, lors de cette « foire aux cerveaux », d’identifier les meilleurs profils, et enfin l’occasion pour elles d’exprimer leurs besoins en compétences afin de permettre à l’Institut 2iE d’ajuster son offre de formation. L C’est aussi un moment exceptionnel, car les actuels étudiants seront mis en contact direct avec l’une de ces success stories qui font la fierté de 2iE : la société Accès Services Énergétiques (ASE), créée par des étudiants à la fin de leur formation et spécialisée dans les services énergétiques, emploie une dizaine de salariés et vise en 2014 un CA de 60 millions de FCFA. Les étudiants devraient également découvrir qu’en plus des partenariats noués par l’Institut avec les universités de Berkeley (Californie) ou Hokkaïdo (Japon), 2iE met à profit ses liens avec l’Université Paris-Dauphine : le responsable de l’Executive Master, Lionel Garreau, souligne l’intérêt de la stratégie de déploiement des formations de Paris-Dauphine en Afrique, notamment avec les perspectives de développement de son partenariat avec 2iE. Concernant l’entrepreneuriat en Afrique, il pose l’axe de recherche suivant : comment faire fructifier une entreprise en ayant comme clientèle des populations défavorisées ? « Les villes durables en Afrique : défis inédits et solutions innovantes », tel est le thème central de ces 9es JE. Un parallèle sera établi par les intervenants entre deux formes de croissance apparemment difficilement conciliables : d’un côté la croissance verte, de l’autre la croissance urbaine et démographique de l’Afrique. Comment une grande école telle que 2iE peut-elle relever le défi de contribuer à les harmoniser ? Autre fait majeur, la tenue, pendant ces JE, d’Africa Water 2014, une conférence en prélude au Forum mondial de l’eau (FME) de 2015 en Corée du Sud, avec pour thème : « Le droit à l’eau et à l’assainissement pour tous en Afrique ». Le Maroc, avec sa ministre déléguée chargée de l’Eau, veut profiter de cette tribune pour mobiliser ses partenaires africains afin que l’eau se retrouve en tête des agendas politiques. Cela nécessite de sensibiliser la communauté internationale et les décideurs politiques à l’impact qu’auraient sur la stabilité des pays africains le renforcement de la solidarité Nord/Sud et le transfert des richesses au profit des pays du Sud. Des JE qui, pour cette 9e édition, accueillent parmi leurs parrains, et ce n’est pas rien de le souligner, la très respectable Commission de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) – qui par ailleurs fête ses vingt ans d’existence –, avec à sa tête son discret président sénégalais Cheikhe Hadjibou Soumaré. Ce dernier a beau jeu de rappeler que sur la période 2012-2016, sur 102 projets dit « prioritaires » compris dans le Programme économique régional (PER) pour un coût de 5 763 milliards (Mds) de FCFA, une ligne budgétaire de près de 50 Mds de FCFA a été affectée aux projets liés à la formation supérieure. Car l’enseignement reste, à ses yeux, un des secteurs censés « améliorer la compétitivité » de la zone UEMOA. De plus, en œuvrant pour la création d’un environnement favorable au développement de l’entreprise et à l’accompagnement des jeunes chefs d’entreprise, l’UEMOA peut ainsi, en collaboration avec certains partenaires français comme le Conseil régional de Bretagne, déployer son programme dénommé Talents du Monde/UEMOA qui, aux dires du président de la Commission, « colle parfaitement avec les objectifs poursuivis par les JE 2iE ». En outre, NIGELEC, l’autre parrain de ces journées, aura l’œil sur les profils nigériens. Car, de l’aveu de son directeur général Halid Alhassane, le personnel de cette société, proche du départ à la retraite, devrait être renouvelé à 80 % à l’horizon 2020. n Marchés Africains – H.S. N° 38 n Spécial 9es Journées Entreprises 2iE 5 © Olivier Le Moal - Fotolia.com MAHS38_2iE_006_007_INT:MAHS 20/05/14 13:20 Page6 salon 9es Journées Entreprises 2iE LE TANDEM FORMATION-EMPLOI EN QUESTION Pour la 9e fois consécutive, 2iE réunit les 5 et 6 juin autour d’une table patrons et dirigeants ouest-africains, étudiants et formateurs à l’occasion de ses Journées Entreprises. lacées sous le thème « emploi et entreprise », ces journées ont la particularité de rapprocher deux mondes complémentaires mais trop souvent distants sur le continent : celui de l’employeur et celui du futur employé. En cause, une certaine inadéquation entre l’offre de formation et les besoins en compétences des entreprises. Quoique l’ayant quasiment résolu, 2iE remet ce problème de fond sur la table des discussions avec les entreprises et leurs futurs agents. Mieux encore, ces journées servent à faire germer la graine entrepreneuriale qui sommeille très souvent en ces apprenants. Une force pour 2iE, aujourd’hui pôle d’excellence formant des ingénieursentrepreneurs en phase avec l’innovation et la croissance verte. Pour la présente édition, les organisateurs attendent plus de 150 entreprises et au moins 1 500 visiteurs. Au départ événement interne dont l’objectif visait à imprégner les étudiants du monde de l’entreprise, les Journées Entreprises ont mûri, et acquis de la notoriété. Leur succès ne tient plus seulement à ce que 2iE présente à ses convives, il repose aussi et surtout sur la capacité des étudiants à développer leurs talents d’entrepreneurs. Certes, le mérite de 2iE est d’avoir réussi à concilier deux exigences majeures : d’un côté former des cadres compétents à la pointe de l’innovation pour les administrations publiques africaines et le secteur privé, de l’autre faire éclore les jeunes pousses de l’entrepreneuriat. Plus qu’une simple tribune, l’événement s’est imposé au fil des édi- P 6 Marchés Africains – H.S. N° 38 n tions aux yeux des entreprises et des décideurs comme la manifestation phare en matière de promotion de l’entrepreneuriat social, et surtout comme une « foire aux cerveaux ». Mais ces journées dépassent largement ce cadre en offrant aux entreprises participantes un espace où trouver des réponses à leurs besoins en ressources pour faire face aux mutations et aux évolutions. En initiant la réflexion sur le lien formation-emploi, 2iE marque sa volonté de constamment s’ajuster aux besoins des entreprises tout en mettant à la disposition de ses États membres des cadres hautement formés. Il rappelle aussi que ce lien est un défi permanent, raison pour laquelle 2iE considère sentiel et plus de 1 000 autres pour la formation à distance. Avec un taux d’employabilité de ses étudiants au-delà de 90 %, 2iE assume son rôle de pôle d’excellence en matière de formation des cadres et futurs manageurs africains qui, à partir des ressources locales, inventent des solutions adaptées aux besoins des populations. Considérant que ce taux est un indicateur appréciable, le directeur général Pr Amadou Hama Maïga admet lui-même que l’un des impacts visibles des Journées Entreprises est qu’elles permettent un niveau d’employabilité élevé des diplômés de l’Institut. Cela fait dire à plus d’un que 2iE offre des formations de qualité équivalente à celles des Le mérite de 2iE est d’avoir réussi à concilier deux exigences majeures : d’un côté former des cadres compétents à la pointe de l’innovation pour les administrations publiques africaines et le secteur privé, de l’autre faire éclore les jeunes pousses de l’entrepreneuriat. comme inopportune toute formation dont le taux d’employabilité n’excède pas les 80 %. « Nous formons pour l’emploi en Afrique dans les domaines à la pointe de l’innovation, contrairement aux universités nationales. Cela nous permet d’être dynamiques et d’être ce que nous sommes », affirme le directeur général de l’Institut 2iE, Pr Amadou Hama Maïga. Avec un succès certain : 2iE compte plus de 2 000 étudiants issus de 27 nationalités inscrits en pré- Spécial 9es Journées Entreprises 2iE grandes universités européennes ou américaines. Par exemple, à l’issue de son cursus Bachelor, l’étudiant de 2iE a acquis toutes les compétences lui permettant de plonger dans le monde du travail avec une certaine polyvalence. Pour le cycle ingénieur, il en sort doté de la double compétence d’ingénieur-manageur, d’où le concept d’ingénieurs-entrepreneurs créateurs d’entreprises s’orientant vers la croissance verte et l’innovation. MAHS38_2iE_006_007_INT:MAHS 19/05/14 14:12 Page7 Ces journées sont par ailleurs pour l’Institut une occasion de faire la promotion de son offre innovante de formation présentielle ou à distance. Masters, MBA, école doctorale... l’offre de formation diplômante ou qualifiante variée et souple permet d’acquérir des compétences pour ceux qui aspirent aux emplois actuels et à ceux de demain. Avec 500 diplômés par an, l’Institut 2iE veut aussi réaffirmer son rôle dans la formation d’ingénieurs opérationnels, capables de concevoir, réaliser et gérer les infrastructures si nécessaires au développement du continent. Une étude intitulée « Infrastructure africaines : la transformation impérative » réalisée dans 24 pays révèle que l’état déplorable des infrastructures en Afrique subsaharienne – électricité, eau, routes et technologie de l’information et de la communication – freine de 2 % chaque année la croissance économique des pays et limite la productivité des entreprises jusqu’à 40 %. De ce rapport très alarmant pour le continent découle la justesse de la vision de 2iE, dont le projet scientifique de recherche porte justement sur des secteurs-clés comme l’eau, les bioénergies, les éco-habitats, l’efficacité énergétique ou encore le solaire. L’ambition est de créer une école doctorale internationale et inter-universitaire à travers cinq thématiques de recherche pour nourrir l’innovation dans l’enseignement, et surtout de contribuer à la croissance verte grâce au lien étroit qui doit s’établir désormais entre laboratoire et entreprise. C’est aussi pour cette raison que l’Institut organise un cycle annuel de conférences (eau, biocarburants, solaire et énergie) pour susciter la réflexion sur les grands enjeux de développement de l’Afrique et faire le point des connaissances, expériences et technologies. Lors de ces journées, 2iE va également prouver que ses étudiants sont aussi brillants techniciens qu’entrepreneurs débutants. L’incubateur qui aide les jeunes pousses à éclore va encore aller à la pêche aux meilleurs projets à travers le concours Business Plan. Pour intégrer ce dispositif d’appui scientifique managérial, juridique et financier désormais ouvert à tout porteur d’un projet jugé pertinent et à fort impact social, le jeune entrepreneur ou l’étudiant doit simplement soumettre une idée d’entreprise et défendre son business plan devant un jury. Sur dix projets accompagnés, les trois les plus matures actuellement sont Fasopro, qui veut utiliser la chenille de karité pour combattre la malnutrition, TECO2, qui propose des revêtements de toitures à base de plastiques recyclés et enfin Fasosoap, qui veut mettre au point un savon répulsif pour éviter les piqûres de moustiques et prévenir ainsi le paludisme, cause d’environ 3 000 décès par jour. Toujours étudiants, Dembélé et Niyondiko, les promoteurs de Fasosoap qui ont émerveillé le monde entier en remportant la victoire à Berkeley, sont en train de développer en parallèle la lessive anti-moustique tout en travaillant discrètement sur l’effet répulsif de leur savon avec un partenaire français, ITECH. Ces lauriers traduisent incontestablement la force de l’Institut, qui repose sur un principe simple : la recherche et l’entrepreneur. Ainsi, les résultats de la recherche ne dorment plus dans les tiroirs, comme le déplore une certaine opinion, mais trouvent un écho, une vitrine de réalisation et de valorisation à travers l’entrepreneuriat. Kouza Coulibaly Marchés Africains – H.S. N° 38 n Spécial 9es Journées Entreprises 2iE 7 MAHS38_2iE_008_009_INT:MAHS 19/05/14 14:12 Page8 MAHS38_2iE_008_009_INT:MAHS 19/05/14 14:13 Page9 Ouagadougou les 4, 5 et 6 juin 2014 9 édition des e JOURNÉES ENTREPRISES PROGRAMME Pré-journée - Mercredi 4 juin 9h – 10h 10h – 11h 15h – 16h 16h – 18h NIGELEC : Présentation des grands projets décennaux et des besoins en ressources humaines liées par M. Sidi Amar Ahmed Directeur des Ressources Humaines AGGREKO : Présentation de l’entreprise et de sa stratégie de recrutement par M. Bocar Laurent Sy | HR Generalist | North and West Africa Finale du Challenge inter spécialités 2iE : des étudiants de 2iE se livrent à une joute oratoire devant un jury de recruteurs. Que le meilleur gagne ! TABLE RONDE « Gestion Prévisionnelle des Emplois et des Compétences » panel : Bernard Bres – Technopole /2iE, Sylvie Chevalet – Consultante, Jacqueline Bergeron – Responsable réseau professionnel compétences/ Ministère français des Affaires Étrangères. Amphithéâtre Ouaga Jeudi 5 juin 8h30 – 9h 9h – 10h 10h – 10h15 Accueil et installation des invités et des participants – bâtiment scientifique Lancement des Journées : - Mot d’accueil du DG 2iE et remise officielle du trophée DÉFI BOUYGUES CONSTRUCTION 2013 - Mot d’accueil du Président de l’Association des étudiants - Mot des parrains : Président de l’UEMOA et Directeur Général NIGELEC - Ouverture officielle de l’espace d’exposition, visite et échanges Pause-café/rafraîchissement DÉBUT DU FORUM EMPLOI (ENTRETIENS INDIVIDUELS EN SALLE ET DANS LES STANDS) 10h15 – 10h30 10h30 – 12h30 15h30 – 17h Lancement du Cercle des DRH de l’Observatoire des métiers et des compétences 2iE Parole aux DRH des entreprises TABLE RONDE « Les Villes durables en Afrique : défis inédits et solutions innovantes – Regards croisés » panel : Pierre Fulcrand – Architecte urbaniste, Pr Ali Limam – Responsable Laboratoire de Génie Civil et d'Ingénierie Environnementale/ INSA Lyon, Dr Adamah Messan – Responsable Laboratoire Eco Matériaux de Construction/2iE – Dr Mariam Sou Dakouré – Enseignante en assainissement/2iE, Dr Ahmed Bagré – Chef département Génie Industriel, Énergétique et Électricité. Vendredi 6 juin 7h30 – 8h30 9h – 10h30 10h30 – 10h45 10h45 – 12h45 12h45 Visite guidée par les étudiants des infrastructures des campus de Kamboinsé Présentations personnalisées des entreprises Pause-café/rafraîchissement Nouveau Quick pitch : 5 étudiants ont 1m30s pour défendre leur projet et emporter le prix du public CONCOURS « meilleur projet de création d’entreprise d’étudiants » Pause FIN DU FORUM EMPLOI (ENTRETIENS INDIVIDUELS EN SALLE ET DANS LES STANDS) 15h – 17h 17h – 17h15 17h30 STANDS ENTREPRISES ÉCHANGES/PARTENARIATS FORUM EMPLOI/ RECRUTEMENTS SPÉCIFIQUES PRÉSENTATIONS PERSONNALISÉES D’ENTREPRISES Evènements parallèles durant les journées STANDS ENTREPRISES ÉCHANGES/PARTENARIATS FORUM EMPLOI/ RECRUTEMENTS SPÉCIFIQUES VISITE DE KAMBOINSÉ Film et lancement de l’édition 2014 du Concours Green Start Up Challenge Résultats du quick pitch, du concours et cérémonie de remise des prix Clôture de la 9e édition des Journées Entreprises Cocktail de clôture Marchés Africains – H.S. N° 38 Evènements parallèles durant les journées PRÉSENTATIONS PERSONNALISÉES D’ENTREPRISES n Spécial 9es Journées Entreprises 2iE 9 2iE MAHS38_2iE_010_011_INT:MAHS 19/05/14 14:14 Page10 salon Interview/Directeur général 2iE 2iE contribue à améliorer les ressources humaines en formant des ingénieurs opérationnels, innovants, pour concevoir, réaliser et gérer les infrastructures. L’institut a également mis en place un dispositif organisationnel et pédagogique pour garantir l’adéquation entre l’offre de formation et les besoins des entreprises. Pr Amadou Hama Maïga, directeur général de 2iE - Institut International d’Ingénierie de l’Eau et de l’Environnement. « NOUS DIPLÔMONS PLUS DE 500 ÉTUDIANTS PAR AN » L’Institut international d’ingénierie de l’eau et de l’environnement (2iE), situé au cœur de la capitale burkinabè, est aujourd’hui un pôle d’excellence qui forme des ingénieurs-entrepreneurs. Alors qu’il organise les 5 et 6 juin la 9e édition des Journées Entreprises mettant face à face employeurs et demandeurs d’emploi, son nouveau directeur général par intérim Pr Amadou Hama Maïga insiste sur la qualité de la formation et son adéquation permanente avec les besoins du marché, un défi permanent pour 2iE. Marchés Africains : Quel bilan pouvez-vous dresser de la 8e édition des Journées Entreprises organisées en 2013 par 2iE ? Pr Amadou Hama Maïga : Nous en tirons un bilan très positif pour plusieurs raisons. D’abord, il y a le nombre croissant de participants et la diversité de leur provenance. En 2013, nous avons eu une forte participation de pays anglophones. Nos étudiants y ont aussi pris une part active en investissant le concours Business Plan. Enfin, nous avons continué à améliorer nos relations avec les entreprises en nouant des contrats de partenariat avec certaines sociétés comme la Société d’exploitation des eaux de Côte d’Ivoire. D’un événement interne destiné à imprégner les étudiants du monde de l’entreprise et à 10 Marchés Africains – H.S. N° 38 n montrer à celles-ci que nous ne formons pas seulement des fonctionnaires, les Journées Entreprises sont devenues un rendez-vous institutionnel incontournable. Aujourd’hui, 2iE forme toujours pour les administrations publiques, mais aussi et surtout pour le secteur privé africain. Les Journées Entreprises ont donc connu une évolution considérable. Comment avez-vous mesuré l’impact de cet événement sur la région ouest-africaine ? Nous n’avons pas entrepris pour le moment de réaliser une étude d’impact formelle pour vérifier comment les entreprises perçoivent les Journées Entreprises. On peut considérer que le taux d’employabilité de nos étudiants – au-delà de 90 % – est un bon indicateur. Spécial 9es Journées Entreprises 2iE Malgré l’augmentation des effectifs, nous diplômons plus de 500 étudiants par an. On peut donc peut-être considérer que l’un des impacts visibles est que les Journées Entreprises contribuent à maintenir un niveau très élevé d’employabilité. Pour l’édition 2014, le thème porte sur l’emploi et l’entreprise. Pourquoi, et quel est son enjeu dans le contexte actuel ? Le lien entre emploi et entreprise est un défi permanent pour 2iE. Nos formés doivent être immédiatement aptes et utiles pour répondre aux besoins des secteurs professionnels. À ce titre, nous considérons inopportune une formation qui n’a pas au moins 50 % de taux d’employabilité. Nous formons pour l’emploi MAHS38_2iE_010_011_INT:MAHS 19/05/14 14:14 Page11 en Afrique dans des domaines à la pointe de l’innovation, contrairement aux universités nationales. Cela nous donne notre dynamisme et nous permet d’être ce que nous sommes. Notre objectif est de nous assurer que nos formations correspondent bel et bien aux besoins des entreprises. Donc, cette thématique est en lien étroit avec notre raison d’être : former pour l’emploi. Combien d’entreprises sont attendues ? Nous attendons entre 100 et 150 entreprises et institutions. L’UEMOA (Union économique et monétaire ouest-africaine) fait partie des institutions avec lesquelles nous avons pris attache. Nos étudiants sont mobilisés et nos équipes mettent les bouchées doubles pour réussir l’organisation de l’événement. L’Afrique anglophone est-elle aujourd’hui une priorité pour 2iE ? Tout à fait ! Mais je dirais que c’est surtout 2iE qui attire les anglophones. Ils nous ont toujours sollicités pour profiter de ce que nous savons et faisons. 2iE est donc de plus en plus attractif pour les anglophones, et nous devons répondre à leurs demandes. Lors de la première réunion de la Conférence des universités de l’Afrique de l’Ouest tenue à 2iE, plus de 40 universités sur la cinquantaine présente provenaient de pays anglophones. Cela constitue la preuve que 2iE est considéré comme le spécialiste de l’intégration universitaire, tant par la qualité de la formation que de l’offre de recherche. L’université technologique basée à proximité d’Abuja, au Nigeria, est très intéressée par l’expérience de 2iE. Nous mettons en place les dispositifs pour répondre favorablement à ces sollicitations. Depuis le succès de vos étudiants à Berkeley en 2013, d’autres sésames ont-ils été décrochés par vos entrepreneurs sociaux ? Oui. Nous avons remportés le 2e prix du « Défis Bouygues construction », en France. Un des leaders mondiaux des travaux publics qui réunit annuellement les jeunes talents sur les méthodes innovantes. Les nôtres ont travaillé sur les matériaux de construction innovants. Pour la 4e fois, nos étudiants sont finalistes de ce concours. Nous avons également lancé l'an dernier la première édition du Green Start up Challenge, une compétition en faveur de la croissance verte en Afrique ; qui a reçu une soixantaine de projets, parmi lesquels trois ont été sélectionnés pour rejoindre notre incubateur. Quels sont vos priorités à la tête de l’Institut ? L’Afrique a besoin de renforcer ses capacités humaines pour répondre aux défis du développement. Lorsque l’on voit que les universités nationales, pour plusieurs raisons, n’arrivent pas à former des cadres compétents, et que 2iE a la chance d’être dans un contexte favorable, nous savons que nous avons un rôle important à jouer. 2iE doit contribuer à améliorer les ressources humaines en formant des ingénieurs opérationnels, innovants, pour concevoir, réaliser et gérer les infrastructures. Telle est notre vision, qui cadre parfaitement avec le plan d’action. Nous portons une attention particulière à l'adéquation de l'offre de formation aux besoins du marché. Nous travaillons d'ailleurs en relation étroites avec les entreprises dans ce sens. Enfin, la croissance des effectifs est une réalité, et nous avons atteint notre vitesse de croisière. Notre plan d’action pour les cinq prochaines années ne prévoit pas d’augmentation variable des effectifs. Propos recueillis par Kouza Coulibaly 2iE Où en est 2iE dans sa volonté d’étendre les centres d’excellence vers d’autres régions africaines comme l’Afrique centrale et, surtout, les pays anglophones ? Pour l’Afrique centrale, nous avons deux centres opérationnels à Koumba et Garoua au Cameroun. Nous y avons un personnel détaché et œuvrons inlassablement à conférer à ces centres le label 2iE. C’est une action extrêmement importante de déconcentration des activités de l’Institut. Nous voulons aussi répondre à des besoins immédiats. Le gouvernement camerounais veut former plus de 1 000 ingénieurs dans les cinq années à venir, et autant de techniciens supérieurs. Nous devons répondre à cette attente forte. Donc, nos centres sur place permettent de former davantage de cadres, de techniciens supérieurs. D’autres actions sont en cours, comme la création d’un Centre commun de formation pour l’eau et l’électricité au Gabon, avec une vocation régionale. Ce projet est toujours à l’étude. Nous continuons également à accompagner, à la demande, d’autres universités, comme celle de Ségou au Mali. Nos équipes ont aidé la Mauritanie à monter un programme de formation sur les mines. D’autres projets vont bientôt démarrer, avec la Banque mondiale, pour lesquels nous aurons à appuyer des universités de Tamalé au Ghana. Vue du centre de Garoua au Cameroun. Marchés Africains – H.S. N° 38 n Spécial 9es Journées Entreprises 2iE 11 MAHS38_2iE_012_013_INT:MAHS 19/05/14 14:15 Page12 salon Parrain/Commission de l’UEMOA « L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR DOIT AMÉLIORER LA COMPÉTITIVITÉ DE L’UNION » AFP Le Programme économique régional (PER) de la période 2012-2016 comprend 102 projets prioritaires pour un coût de 5 763 milliards de FCFA. Près de 50 milliards ont été affectés aux projets se rapportant à la formation supérieure, explique Cheikhe Hadjibou Soumaré, président de la Commission de l’UEMOA. pective, l’ambition de l’Union depuis quelques années est de faire de l’enseignement supérieur un facteur d’amélioration de la compétitivité de l’Union, à travers la disponibilité d’une offre régionale de formation et de recherche de qualité, conforme aux standards internationaux. Les actions visent à appuyer les réformes et l’harmonisation des systèmes d’enseignement supérieur par la mise en place d’une politique communautaire en vue d’accompagner en particulier la réforme LMD (Licence Master Doctorat) dans les universités des États membres de l’Union. La Commission veillera à assurer le développement des centres d’excellence régionaux et à instaurer une culture de la recherche au sein des Institutions d’enseignement supérieur (IES). Il faut souligner que la Commission accorde une place de choix aux programmes adressés à la jeunesse : employabilité des sortants des institutions d’enseignement supérieur, emploi et insertion des jeunes. Marchés Africains : En matière de formation et d’éducation, quelle est globalement la politique commune aux huit États membres de l’UEMOA ? Cheikhe Hadjibou Soumaré : La politique communautaire de l’UEMOA en matière de formation et d’éducation est définie par son Traité. À travers celui-ci, l’Union met en œuvre des actions communes en vue de la rationalisation et de l’amélioration des performances de l’enseignement supérieur et de la formation professionnelle. Dans cette pers- 12 Marchés Africains – H.S. N° 38 n Spécial 9es Journées Entreprises 2iE Dans le Programme économique régional (PER) 2012-2016, dont les besoins sont estimés à près de 4 400 milliards de FCFA, quelle est la part accordée au secteur de l’éducation ? Le Programme économique régional de l’UEMOA (PER), qui en est à sa deuxième phase (2012-2016), est un programme important de l’UEMOA. Ses objectifs sont l’accélération et le renforcement de l’intégration régionale, et le soutien à la croissance économique de l’Union. Il comprend 102 projets prioritaires pour un coût total de 5 763 milliards de FCFA. Le développement des ressources humaines inscrit dans l’axe stratégique n°4 du PER se justifie par l’importance du capital humain dans le développement économique. C’est pourquoi, au niveau de l’éducation, l’UEMOA accorde dans sa stratégie une importance particulière à l’enseignement supérieur, à la recherche scientifique et à la formation professionnelle. Dans le cadre du PER, la composante développement humain compte deux projets phares : le Programme d’appui à l’enseignement supérieur (PAES, phase II) pour 43 milliards de FCFA et le Programme d’appui aux centres d’excellence régionaux (PACER, phase II) pour 5,2 milliards. Ces projets en sont à leur deuxième phase, après une première phase exécutée dans le cadre du PER1 (2006-2010). Comme vous le constatez, sur la période 20122016, les dotations en faveur de l’enseignement supérieur et de la recherche s’élèvent à près de 50 milliards de FCFA. Les ressources ciblées dans le cadre du PER sont dédiées au financement d’actions qui visent essentiellement le renforcement des institutions d’enseignement supérieur et de recherche, et ce dans le respect du principe de subsidiarité. MAHS38_2iE_012_013_INT:MAHS 19/05/14 14:16 Page13 Sachant les difficultés à recruter du personnel de qualité au niveau intermédiaire (de BTS à Bac+3), existe-t-il des passerelles entre l’UEMOA et 2iE afin de tenter de répondre à ce besoin en ressources humaines qualifiées pour les entreprises locales dans la sous-région ? La question de la main-d’œuvre intermédiaire de qualité est un réel défi en Afrique, en particulier dans l’ensemble des États membres de l’UEMOA. En cause, la persistance du faible lien entre les secteurs professionnels et les systèmes de Développement des compétences techniques et professionnelles (DCTP), l’incapacité de ces systèmes à répondre de façon appropriée aux acteurs du secteur informel et du monde agricole, qui représentent 90 % des actifs. Consciente de ces limites et face à l’ampleur des défis, la Commission de l’UEMOA s’efforce de trouver des solutions novatrices. À cet effet, elle vient de lancer une étude de faisabilité sur l’adaptabilité du concept de collèges communautaires nord-américains. Dans le cadre de cette quête constante pour trouver des réponses aux échecs des réformes dans le domaine de l’Enseignement et la Formation Technique et Professionnelle (EFTP), et tenant compte des recommandations fortes attendues de cette étude, la Commission pourrait envisager de nouer de nouveaux partenariats avec des institutions spécialisées similaires. Les passerelles actuelles se situent au niveau de l’appui au développement des Centres d’Excellence. La Commission a octroyé un appui total de plus de 360 millions de Francs CFA depuis la mise en œuvre du programme en 2006. Ces appuis ont permis d’acquérir des équipements, de former des enseignants, de renforcer la gouvernance et de donner des appuis ponctuels à des étudiants. Pendant la 9e édition des Journées Entreprises 2iE, une table ronde sera organisée pour évoquer les défis inédits et les solutions innovantes de villes durables en Afrique. Comment, au sein de l’UEMOA, sont appréhendées les questions liées aux villes durables en Afrique ? Le développement des villes revêt une importance capitale pour l’UEMOA. Au regard des nombreux défis et enjeux en matière de développement urbain, l’UEMOA s’est dotée d’un Programme indicatif régional urbain (PIRDU) adopté par le Conseil des ministres en mars 2009. Cet important programme, il faut le rappeler, est inscrit dans les priorités du Programme économique régional de l’UEMOA. L’objectif global du programme est de faciliter les synergies dans les initiatives concertées en matière de développement urbain. Mais l’UEMOA veut aller plus loin en mettant en place un mécanisme de financement des collectivités territoriales, notamment les municipalités, pour la mise en œuvre de projets concrets, du fait de leurs ressources limitées. Ainsi, l’intérêt porté par l’UEMOA au développement de villes durables tient du fait qu’elle place les collectivités territoriales au centre de sa stratégie de développement. Sur le plan démographique, la tendance qui se dessine montre que la population de l’espace UEMOA pourrait augmenter de façon exponentielle d’ici à 2030, avec une forte concentration dans les centres urbains. Un tel dynamisme urbain, conséquence aussi bien des migrations que de la croissance naturelle de la population à laquelle les États et les collectivités territoriales ne sont pas bien préparés, demeure source de multiples préoccupations, parmi lesquelles l’insuffisance d’équipements et de services sociaux de base, le chômage, la paupérisation croissante des masses urbaines, la crise du logement et l’accroissement des bidonvilles. Pour répondre à ces préoccupations, l’orientation stratégique du PIRDU repose sur le principe d’approche territoriale de développement. Notre stratégie ne mise pas sur les villes comme une entité en soi, mais suivant une vision qui permette aux espaces urbains et ruraux de se compléter et de coopérer. Pour cela, l’accent a été mis sur la promotion de réseaux de villes intermédiaires relais pour servir de véritables pivots d’organisation et d’animation des espaces nationaux et sous-régionaux. La même attention est accordée aux zones de production, aux pôles de développement et aux zones transfrontalières pour lesquelles certains bailleurs de fonds ont des préférences particulières. Quels sont les attentes de l’UEMOA en participant à la 9e édition des Journées Entreprises 2iE à Ouagadougou ? Dans le cadre de la mise en œuvre de sa politique de promotion des investissements privés, la Commission de l’UEMOA met un accent particulier sur la création d’un environnement favorable au développement de l’entreprise et sur l’accompagnement des jeunes chefs d’entreprise. C’est dans ce cadre qu’en partenariat avec le Conseil régional de Bretagne, la Fondation Solacroup Hébert en France et la Chambre consulaire régionale, la Commission met en œuvre un programme dénommé Talents du Monde/UEMOA. Les objectifs des Journées Entreprises de l’Institut 2iE cadrent bien avec ceux du Programme Talents du Monde/UEMOA. La Commission salue toute initiative qui œuvre à tisser une passerelle forte entre les instituts de formation, les chefs d’entreprises, les administrations et les diplômés. Les Journées Entreprises de l’Institut 2iE répondent bien à cet objectif. Ces journées doivent contribuer à promouvoir l’esprit entrepreneurial dans nos écoles et à constituer un cadre d’expression des jeunes chefs d’entreprise. Une place de choix devrait être faite aux entreprises innovantes. Ces journées doivent offrir un tremplin pour la promotion des pépinières d’entreprises dans notre espace économique. Comment une institution du calibre de l’UEMOA contribue-t-elle, en sa qualité de parrain, à apporter une valeur ajoutée aux 9es Journées Entreprises de 2iE ? Le parrainage des Journées Entreprises par l’UEMOA est le signe de son engagement à faire de la promotion de l’esprit entrepreneurial une préoccupation forte de l’ensemble du système éducatif de l’Union. C’est également un moyen d’apporter un soutien à l’initiative et de contribuer à sa réussite. La forte implication de la Commission à l’organisation de ces Journées permet de souligner la dimension régionale, voire internationale, de l’événement. C’est une invite à toutes les entreprises de l’espace UEMOA à croire en cette initiative de 2iE et à s’impliquer davantage en y participant. Nous encourageons cette initiative et lui souhaitons plein succès ! Propos recueillis par Christian Lapeyre Marchés Africains – H.S. N° 38 n Spécial 9es Journées Entreprises 2iE 13 MAHS38_2iE_014_015_INT:MAHS 19/05/14 14:16 Page14 Bureau national du Burkina Faso Bureau Faso Field Office « La stratégie 2013-2022 décrit en détail les voies et moyens par lesquels la Banque appuiera la transformation de l’Afrique, afin d’ouvrir et de développer le marché intérieur africain et d’attirer les investissements. La Stratégie à long terme offre une vision sur la façon dont la Banque utilisera ses réalisations importantes pour mieux soutenir la transformation de l’Afrique, en cette ère de profonde mutation et de promesse. L’environnement mondial en évolution rapide crée de nouvelles opportunités et pose de nouveaux défis pour l’Afrique. » Donald KABERUKA, Président du Groupe de la BAD « Dans la perspective d’aider le Burkina Faso à relever ses défis et tirer profit de ses opportunités, la stratégie de la Banque 2012-2016 repose sur deux piliers : le développement d’infrastructures économiques structurantes de soutien à la croissance et la consolidation de la gouvernance. La stratégie appuie également les aspects transversaux, notamment la réduction des disparités de genre dont l’accès des femmes aux facteurs de production en rapport avec l’atteinte des OMD, l’emploi des jeunes, le renforcement des capacités de résiliences climatiques et en économie verte et, des études analytiques et sectorielles d’aide à la prise de décision publique. » Document de stratégie pays 2012-2016, Burkina Faso Quelques réalisations de la BAD au Burkina Faso La réalisation de la route bitumée de 52 km entre Dori et Téra a permis le désenclavement de la partie Nord du Burkina et le doublement des échanges commerciaux entre le Burkina Faso et le Niger. Cette infrastructure régionale s’accompagne de diverses autres réalisations telles que les voiries urbaines, des forages, la réhabilitation de structures sanitaires et scolaires. De 2010 à aujourd’hui, près de 2.000 forages équipés de pompes à motricité humaine, 20 adductions d’eau potables simplifiées, 490 latrines collectives dans les lieux publics ont été réalisés dans le cadre de l’appui de la Banque au secteur de l’eau et de l’assainissement au Burkina. Ce qui a permis de faciliter l’accès en eau potable à environ 1.000.000 personnes en milieu rural. Route Dori - Téra Au cours des 4 dernières années, 479 salles de classe ont été construites et équipées de mobilier, forages ou raccordement au réseau d’eau potable dans les zones d’intervention du projet Éducation V améliorant ainsi l’accès à l’éducation pour 25.000 élèves ainsi que la qualité de l’éducation de base dans les zones déficitaires. La réalisation d’environ 100 forages et le Eau & branchement en eau courante de 22 écoles ont Assainissement 20 % permis aux enseignants et aux élèves de se préserver contre les risques de maladies d’origine hydrique, d’améliorer leurs conditions d’hygiène et Social d’entretenir des jardins potagers et de planter des 18 % Transport arbres. 48 % Répartition du portefeuille de projets actifs au Burkina Faso – Avril 2014 Agriculture 6% Château d’eau de Nobéré Énergie 8 % http://www.afdb.org MAHS38_2iE_014_015_INT:MAHS 20/05/14 13:46 Page15 salon Interview/Conseil Ingénierie et Recherche Appliquée « LES JE, UN CADRE DE COMMUNICATION SUR NOTRE STRATÉGIE DE RECRUTEMENT » CIRA Seydou Mamadou Coulibaly, directeur général, explique à Marchés Africains les raisons qui président à la participation de CIRA SA, leader en matière de conseils et d’études, aux Journées Entreprises, et la stratégie de déploiement du groupe, notamment vers l’Afrique anglophone. Marchés Africains : Qu’est-ce qui a incité CIRA SA à participer à l’édition 2014 des Journées Entreprises de 2iE ? Seydou Mamadou Coulibaly : CIRA SA a choisi d’accompagner l’édition 2014 des Journées Entreprises de 2iE pour des raisons stratégiques. Nous voulons d’abord contribuer à la promotion et à la pérennisation de 2iE, une école qui a forgé nos premiers pas. Je dois dire que les promoteurs et dirigeants actuels de CIRA SA, de même que la majorité des cadres et techniciens qui y travaillent, sont d’anciens diplômés de 2iE. La pérennité de 2iE rassure notre entreprise quant à la disponibilité des ressources humaines pour sa stratégie de développement en Afrique. Ensuite, CIRA SA vient se faire connaître aux étudiants et partenaires de 2iE et profiter de l’événement pour voir dans quelle mesure renforcer ses équipes et recruter les meilleurs profils. Avez-vous d’autres attentes ou priorités ? D’une manière générale, ces Journées représentent pour CIRA SA un cadre de communication sur sa stratégie de recrutement. Leader en matière de conseil, d’études et d’assistance, CIRA SA cumule plus de 20 ans d’expérience dans le développement de l’infrastructure de transport. Sur quoi repose aujourd’hui la force du groupe ? La politique de CIRA SA a toujours été de faire faire par les gens qui savent faire. C’est très important dans le domaine de l’ingénierie. Nous allons toujours chercher la compétence là où elle se trouve, partout où elle se trouve. La force du groupe repose également sur sa politique qualité, ses ressources humaines et sa capacité à écouter ses clients afin de répondre à leurs besoins. Justement, dans le contexte actuel de déficit criant d’infrastructures sur le continent, quelle est l’importance de former des ressources humaines à la pointe de l’innovation ? Pour nous, la formation est la clé de tout développement, et pas seulement une nécessité pour un secteur donné. L’Afrique, aujourd’hui, doit avoir dans tous les secteurs et à tous les niveaux des ressources humaines compétentes et capables d’innover pour soutenir la croissance. Des institutions comme 2iE ont un grand rôle à jouer, à l’image des États et du secteur privé africain. Nous devons arriver, à travers une politique bien mûrie, à créer une émulation qui favorisera l’émergence de talents, sans oublier la grande majorité, à qui il est indispensable de donner des bases solides permettant de répondre aux besoins de nos sociétés. Si nos jeunes sont bien formés, nous pourrons compter sur nous-mêmes pour nous développer. Quels sont les défis du groupe en termes de compétences et de savoir-faire pour couvrir l’ensemble de ses projets ? CIRA SA est une entreprise évoluant depuis 22 ans dans le secteur de l’ingénierie en Afrique. CIRA SA en chiffres Années Chiffre d’affaires en milliard de FCFA Effectif personnel 2010 6,8 297 2011 8,1 374 2012 10 379 2013 11,3 412 Prévision 2014 13,8 460 Après tant d’années au service du développement de nos pays, un des défis aujourd’hui est de consolider toute cette expérience et ce savoir-faire afin de nous permettre d’aller audelà de l’état de l’art dans le secteur de l’ingénierie. Nous cherchons donc à mettre en place une stratégie de développement de nos compétences et de notre savoir-faire afin de donner à l’entreprise de la flexibilité, ainsi qu’une grande capacité à intégrer de nouveaux concepts et à s’adapter à toute modification des conditions du marché. Quelle est la contrainte propre à votre secteur ? Nous baignons déjà dans un contexte macroéconomique parfois défavorable au développement du secteur privé. De plus, la compétition pour gagner des affaires est depuis bien longtemps devenue mondiale. Il faut être à la hauteur et s’y maintenir. Cela suppose d’avoir des ressources humaines compétentes, ce qui repose la question de la formation. Comment voyez-vous l’avenir du groupe CIRA ? Va-t-il étendre ses activités dans les pays d’Afrique anglophone ? La compétition est rude et les défis nombreux. Mais nous envisageons l’avenir avec sérénité. Le groupe CIRA SA a encore de beaux jours devant lui et nous y travaillons à chaque instant. Nous avons déjà mis en place les bases nécessaires à une extension de nos activités dans les pays anglophones, quoique ce marché soit difficile à percer en raison des barrières linguistiques. Cela ne nous freine cependant pas dans notre stratégie car nous avons des références solides et un savoir-faire. Propos recueillis par Kouza Coulibaly Source : CIRA Marchés Africains – H.S. N° 38 n Spécial 9es Journées Entreprises 2iE 15 MAHS38_2iE_016_017_INT:MAHS 19/05/14 14:19 Page16 salon Parrain/Interview Société Nigérienne d’Électricité « DÉCELER LES PROFILS QUI NOUS INTÉRESSENT DANS LE CADRE DE NOTRE POLITIQUE DE RECRUTEMENT » Lors des 9es Journées Entreprises 2iE, NIGELEC aura l’œil sur les profils nigériens. Car, de l’aveu de son directeur général Halid Alhassane, le personnel de cette société, proche du départ à la retraite, devrait être renouvelé à 80 % à l’horizon 2020. Marchés Africains : Qu’attend votre société NIGELEC de sa participation aux 9es Journées Entreprises (JE) 2iE prévues les 4, 5 et 6 juin ? Halid Alhassane : Les Journées Entreprises 2iE représentent un cadre idéal de rencontre avec l’encadrement de l’école pour prendre connaissance des différentes filières d’enseignement. C’est l’occasion pour nous de voir sur place la qualité des moyens pédagogiques mis à la disposition de la filière Génie électrique. C’est également l’occasion de déceler parmi les étudiants nigériens qui poursuivent leurs études dans cette filière les profils qui peuvent nous intéresser dans le cadre de notre politique de recrutement. Nous mettrons enfin à profit notre séjour pour nous enquérir des conditions d’études de nos collègues en formation d’ingénieurs technologues à 2iE. Comment peut-on définir le ou les métiers qui font la spécialité de la société NIGELEC ? NIGELEC a pour objet l’achat, la production, le transport et la distribution de l’énergie électrique sur l’ensemble du territoire national. Nous avons un référentiel de métiers très large qui se rapporte directement à cet objet. Nous n’avons pas de spécialités qui nous soient propres, car les métiers que nous exerçons sont ceux de la plupart des sociétés d’électricité. Parmi ces métiers de spécialité qui se rapportent au cœur de notre activité, nous pouvons citer, entre autres, les électriciens de réseau, les mécaniciens surveillants de quart, les mécaniciens monteurs, les techniciens supérieurs en distribution, et enfin les ingénieurs électriciens, électromécaniciens, électrotechniciens, mécaniciens et mécatroniciens. Quelle place accordez-vous à la formation et au renouvellement des cadres, si l’on considère que les travaux en matière d’énergie renouvelable 16 Marchés Africains – H.S. N° 38 n chez 2iE ont aussi des applications concrètes sur le terrain ? La plupart des cadres de notre société ont été recrutés dans les années quatre-vingt et quatrevingt-dix. Il s’agit, pour l’essentiel, d’un personnel âgé, qui doit être renouvelé à 80 % à l’horizon 2020. Pour faire face à cette situation tout en créant les meilleures conditions de réalisation de l’ambitieux programme de développement de nos activités, nous avons élaboré et sommes en train de mettre à exécution une stratégie de renforcement des capacités qui s’articule en quatre points : le recrutement direct sur le marché de travail, la formation promotionnelle pour le passage dans la catégorie cadre de techniciens supérieurs expérimentés sélectionnés sur dossier (une opération du genre est actuellement en cours en collaboration avec 2iE), la mise en formation de techniciens supérieurs dans les grandes écoles à la suite de tests de sélection, et enfin le recrutement direct des lauréats des grandes écoles d’ingénieurs nommément identifiés dans le cadre d’une convention de formation signée avec le ministère en charge de l’Enseignement supérieur. La formation occupe donc, vous voyez, une place prépondérante dans notre politique de revalorisation des ressources humaines : le budget qui lui a été consacré a presque doublé ces dernières années. Dans le domaine des énergies renouvelables, au-delà du projet de barrage de Kandadji, dont l’exécution est assurée par un autre organisme, nous avons dans notre pipe-line le projet de construction d’une centrale solaire de 20 à 50 MW en cours d’étude. Nous n’avons pas, pour le moment, de spécialiste dans ce domaine et sommes intéressés par les opportunités que 2iE peut nous offrir dans ce segment d’avenir. En votre qualité de dirigeant de société, pensez- Spécial 9es Journées Entreprises 2iE Nom/Acronyme de l’entreprise SOCIÉTÉ NIGÉRIENNE D’ÉLECTRICITÉ (NIGELEC) Coordonnées siège 46, Avenue du Général de Gaulle BP 11 202 – Niamey Tél : (+227) 20 72 26 92/20 72 26 96 Fax : (+227) 20 72 32 88 E-mail : nigelec@intnet.ne Domaines d’activités Achat, Production, Transport et Distribution d’Électricité. Pays dans lesquels l’entreprise est présente NIGER Nom et contacts du Responsable en charge du Recrutement et des stages SIDI AMAR AHMED : Directeurs des Ressources Humaines Tél : (+227) 20 72 40 42 Email : asidiamar@yahoo.fr Postes à pourvoir au niveau de votre entreprise : Ingénieurs Électriciens : 5 ; Ingénieurs Informaticiens : 2 ; Ingénieur Télécom : 1 ; Ingénieur en Environnement : 1 ; Cadres Comptables : 4 ; TS Électromécaniciens : 2 ; TS Électronicien : 1; TS Maintenance Informatique : 2 ; TS Comptables : 4 ; Électriciens de Réseau : 30 ; Mécaniciens Surveillants de quart : 27 ; Agents Comptables et Administratifs : 29 ; Caissiers : 16 ; Secrétaires : 3 ; Releveurs : 43 ; Infirmier : 1 ; Chauffeurs : 10. Nombre d’embauches prévues : 178 Agents Nombre de stagiaires recherchés : Néant Profils recherchés : Néant vous que ces 9es journées vous permettront de tisser un lien plus fort avec les étudiants et, pourquoi pas, de découvrir de nouveaux talents ? Au-delà de notre mission, qui est de fournir un service de qualité, nous avons également l’obligation de promouvoir l’emploi dans notre pays. Néanmoins, cela doit se faire dans le strict respect des règles de bonne gestion afin de garantir la pérennité de notre société. Les ingénieurs et les techniciens supérieurs qui possèdent des talents certains ou de forts potentiels nous intéressent à plus d’un titre. Nous osons espérer que ces 9es journées, dont le thème est « l’emploi et l’entreprise », nous permettront de tisser des liens avec des étudiants nigériens qui pourront retenir notre attention. Propos recueillis par Christian Lapeyre MAHS38_2iE_016_017_INT:MAHS 19/05/14 14:19 Page17 discours du président N. AÏDA NADÈGE OUEDRAOGO, PRÉSIDENTE DE L’AFEIS-2IE esdames et Messieurs les représentants du gouvernement du Burkina Faso, Mesdames et Messieurs les membres et représentants du corps diplomatique, Messieurs les parrains, Mesdames et Messieurs les chefs d’entreprises, Mesdames et Messieurs les membres du corps enseignant, honorables invités, chers camarades étudiants, en tant que présidente de l’Association des femmes étudiantes ingénieures et stagiaires de 2iE (AFEIS2iE), j’ai le privilège de vous souhaiter la bienvenue. Merci de l’intérêt que vous portez à ces Journées Entreprises qui, aujourd’hui, en sont à leur 9e édition. Initié en 2007, le forum des Journées Entreprises, qui est un rendezvous annuel, constitue un événement phare de 2iE et accueille chaque année plus de 1500 participants, dont plus d’une centaine d’entreprises venues du monde entier. Ce forum offre aux entreprises, acteurs économiques, étudiants et diplômés une plate-forme d’échanges privilégiés pour nouer des partenariats et faciliter l’insertion professionnelle des futurs et jeunes diplômés. Car le souci majeur de tout étudiant en fin de cycle est bien sûr l’insertion professionnelle. Souvent, nous avons déjà bien du mal à nous exprimer face à nos professeurs, alors il est encore bien moins évident de se mettre en valeur et de s’affirmer face aux entreprises. Fort heureusement, 2iE tente de pallier ce genre de difficultés. Tout d’abord, grâce à la formation qu’il offre, 2iE assure le minimum de compétences techniques et pratiques à tous ses étudiants. En effet, nous bénéficions de programmes bien élaborés nous permettant de répondre aux besoins des diverses entreprises, ce qui nous facilite la pratique sur le terrain et nous élève au même rang que les étudiants des autres grandes écoles du monde entier. Les nombreuses accréditations qu’il détient en sont les preuves formelles. Mais, au-delà de cela, 2iE propose également des formations en entrepreneuriat pour ceux et celles dont l’ambition est de se mettre à leur propre compte. C’est ainsi qu’il a en son sein une équipe managériale et entrepreneuriale très compétente qui nous guide et nous conseille à travers des formations, comme c’est le cas avec le « parcours entrepreneur ». Tout ceci pour dire que l’étudiant de 2iE a toutes les compétences requises pour être un ingénieur manageur, responsable, compétent et entrepreneur. Je ne saurais terminer mes propos sans faire mention de la place qu’occupent les femmes dans les métiers de l’ingénierie. Sans conteste, malgré la volonté de nos autorités politiques, de nos États, et leurs efforts pour la formation de la jeunesse, le taux d’implication des femmes dans les domaines scientifiques reste faible. Néanmoins, à 2iE, nous remarquons une légère augmentation du taux des femmes, qui est de 30 % cette année, contre 5 % en 2010. Conscientes des avis défavorables accordés à la femme ingénieure dans nos sociétés africaines, nous devons nous armer de persévérance pour faire valoir 2iE Discours de la présidente de l’Association des femmes étudiantes ingénieures et stagiaires 2iE. M notre place. Il s’agit d’un challenge quotidien qui commence dès maintenant, et que nous poursuivrons tout au long de nos vies. Mais nous croyons qu’avec cette nouvelle génération féminine, cela est d’autant plus possible qu’aujourd’hui, nous remarquons une forte implication des femmes dans l’entreprenariat. Prenons pour exemple la participation de trois de nos consœurs, sur cinq participants au total, à la finale du concours Business Plan des Journées Entreprises en 2013. Nous avons ainsi vu Mlle Véronique Tindano, qui travaille à l’incubateur 2iE pour développer son projet de production d’isolant à partir de la ressource de coton, ou encore Mlle Yasmine Binta Traoré, qui a participé à la finale du GSVC (Global Social Venture Competition) avec son projet de fabrication de briques à base de résidus céréaliers dénommé Ti-Roogo. Tout cela pour dire que nous, les femmes, nous avons les potentialités et les capacités requises pour entreprendre et mener à bien le métier d’ingénieur. Il n’est donc plus à démontrer aujourd’hui que les entreprises qui accordent leur confiance aux femmes ont beaucoup à y gagner. Et c’est un geste qu’il faut continuer à encourager vivement. Honorables invités, autorités et décideurs, chers camarades étudiants, ces journées vous sont dédiées, et nous espérons qu’elles vous feront découvrir de belles surprises. Les étudiants, mais surtout les étudiantes de 2iE sont ainsi décidées à vous prouver leur savoir-faire et à vous démontrer qu’elles peuvent participer activement au développement de nos pays, que ce soit dans les domaines de l’eau, de l’environnement, du génie civil ou encore de l’énergie. C’est donc sur cette note de détermination et de motivation que je vous invite à profiter pleinement de ces Journées Entreprises, en vous souhaitant de passer d’excellents moments enrichissants. Je vous remercie. Marchés Africains – H.S. N° 38 n Spécial 9es Journées Entreprises 2iE 17 MAHS38_2iE_018_019_INT:MAHS 19/05/14 14:20 Page18 MAHS38_2iE_018_019_INT:MAHS 19/05/14 14:21 Page19 présentation des entreprises Nom/Acronyme de l’entreprise SOGEA SATOM Nom/Acronyme de l’entreprise Conseil Ingénierie et Recherche Appliquée (CIRA SA) Nom du Groupe d’appartenance Groupe VINCI Coordonnées siège Hamdallaye, ACI 2000 – BP 5016 – Bamako – Mali Tél. : (+223) 20 24 32 34/20 24 50 64/44 90 00 64 Fax : (+223) 20 24 15 03 E-mail : cira@cira-mali.com Site web : www.cira-mali.com Coordonnées siège SOGEA SATOM – Groupe VINCI 2, rue Louis Blériot – 92500 Rueil Malmaison – France Domaines d’activités Infrastructures de transport, Aménagements hydro-agricoles et développement rural, Approvisionnement en eau et assainissement, Bâtiments civils et industriels. Pays dans lesquels l’entreprise est présente Bénin, Burkina Faso, Burundi, Centrafrique, Congo, Côte d’Ivoire, Djibouti, Gabon, Guinée, Guinée Bissau, Mali, Mauritanie, Niger, République Démocratique du Congo, Rwanda, Sénégal, Tchad, Togo, Cameroun. Nom et contacts du Responsable en charge du Recrutement et des stages Aguibou TALL, Administrateur du personnel Tél. : (+223) 74 13 66 56 E-mail : a.tall@cira-mali.com Domaines d’activités Construction (Route et Terrassement, Génie civil, Travaux Hydrauliques, Bâtiment) Pays dans lesquels l’entreprise est présente Afrique du Sud, Algérie, Bénin, Burkina Faso, Burundi, Cameroun, Côte d’Ivoire, Congo, Gabon, Guinée, Guinée Équatoriale, Kenya, Madagascar, Mali, Maroc, Niger, Ouganda, Sénégal, République Centrafricaine, République Démocratique du Congo, Tanzanie, Tchad, Togo. Nom et contacts du Responsable en charge du Recrutement et des stages Louise GUINDO, Cécile FAVRE www.sogea-satom.com (rubrique Ressources Humaines) Postes à pourvoir au niveau de votre entreprise : Conduite de travaux (Route/Terrassement, Génie Civil, Hydraulique, Bâtiment), Suivi de chantier, Gestion du parc matériel, Mécanique des engins de Travaux Publics, Qualité, Sécurité, Environnement. Postes à pourvoir au niveau de votre entreprise : Non communiqué Nombre d’embauches prévues : 5 Nombre d’embauches prévues : Non communiqué Nombre de stagiaires recherchés : 2 Nombre de stagiaires recherchés : Non communiqué Profils recherchés : Écoles d’Ingénieurs, Bac +2/3 en Travaux/Mécanique/ Qualité, Sécurité, Environnement. Profils recherchés : Non communiqué Nom/Acronyme de l’entreprise SDE (SÉNÉGALAISE DES EAUX) Nom du Groupe d’appartenance FINAGESTION Coordonnées siège Centre de Hann – Route du Front de Terre – BP 224 Dakar – Sénégal Tél. : (+221) 338 39 37 37 Fax. : (+221) 338 39 37 09 E-mail : eau@sde.sn Nom/Acronyme de l’entreprise TOTAL Burkina Domaines d’activités Exploitation et distribution d’eau. Coordonnées siège 1080, Avenue Kwamé N’Krumah - 01 BP 21 Ouagadougou 01 – Burkina Faso Pays dans lesquels l’entreprise est présente Sénégal, République Démocratique du Congo, Arabie Saoudite. Domaines d’activités Pétrole/Énergie Nom et contacts du Responsable en charge du Recrutement et des stages Abdoulaye CISSE, Directeur des Ressources Humaines Tél. : (+221) 774 50 72 86 E-mail : acisse@sde.sn Pays dans lesquels l’entreprise est présente 130 pays à travers le monde. Nom du Groupe d’appartenance TOTAL Nom et contacts du Responsable en charge du Recrutement et des stages Vincent OUEDRAOGO E-mail : vincent.ouedraogo@total.bf Postes à pourvoir au niveau de votre entreprise : Non communiqué Nombre d’embauches prévues : Non communiqué Postes à pourvoir au niveau de votre entreprise : Non communiqué Nombre de stagiaires recherchés : 2 Nombre d’embauches prévues : Non communiqué Profils recherchés : Ingénieurs hydrauliciens Nombre de stagiaires recherchés : Non communiqué Profils recherchés : Non communiqué Marchés Africains – H.S. N° 38 n Spécial 9es Journées Entreprises 2iE 19 Auguste Lange - Fotolia.com MAHS38_2iE_020_021_INT:MAHS 20/05/14 13:54 Page20 villes durables Croissance verte 2IE EN ÉTAT DE VEILLE Réputé pour la formation d'ingénieurs-entrepreneurs, 2iE se met à l’avant-garde de la promotion des villes durables en favorisant la recherche et surtout l'émergence de jeunes entrepreneurs capables d'innover pour offrir des alternatives aux populations africaines. lors que, selon les Nations Unies, les centres urbains abriteront près de 54 % de la population mondiale à l'horizon 2020, et que ce chiffre devrait atteindre 60 % en 2030 pour arriver à 75 % en 2050, c’est bien d’une urbanisation accélérée qu’il faut parler pour l’Afrique. En effet, au moins un Africain sur deux résidera en ville, et les projections montrent l’arrivée de 300 millions de nouveaux citadins. De 400 millions en 2009, soit 40 % de la population africaine, le nombre d’Africains urbains passera le cap du milliard en 2040 : 60 % de la population continentale vivra alors en ville. « Aucun gouvernement ne peut ignorer la rapide transition urbaine en cours », explique l’ONUHabitat, avec une date-clé à retenir, l’année 2030. C’est à cet horizon que l’Afrique urbaine pèsera plus que l’Afrique rurale en nombre d’habitants. L'espace urbain rassemble des systèmes intégrés, organisés selon des schémas complexes et de nature très variée selon que l'on considère les infrastructures, les équipements et activités génératrices de biens ou de services ou encore la satisfaction des besoins essentiels d'une population concentrée géographiquement. L’enjeu majeur dans un contexte d’urba- A 20 Marchés Africains – H.S. N° 38 n nisation galopante sera de mettre en place un dispositif pour assurer l'accès à l'eau, à l'énergie, à un réseau de transport adapté, à des logements de qualité, à l'alimentation, à la santé, à l'éducation, à la sécurité, à un réseau d'assainissement des eaux usées et de gestion ATLAS COPCO BURKINA FASO UNe SOCIéTé dU gROUPe SUédOIS ATLAS COPCO Un Leader mondialement reconnu, notamment pour la fourniture et le service d’équipements de forage destinés à l’exploration et l’exploitation de gisements miniers et carrières. Spécial 9es Journées Entreprises 2iE MAHS38_2iE_020_021_INT:MAHS 20/05/14 13:54 Page21 des déchets, à un environnement sain. L’ONUHabitat estime à 3,4 % le rythme actuel d’urbanisation sur le continent. L’agence onusienne prédit que d’ici à 2025, Kinshasa et Lagos occuperont respectivement les 11e et 12e rangs des villes les plus importantes au monde. Face à l'ampleur des défis, de grandes écoles comme 2iE ont un rôle crucial à jouer dans la réponse à leur apporter. En matière de recherche par exemple, 2iE peut contribuer à la conception, à l'optimisation et à la caractérisation multi-échelles des matériaux de construction utilisant des composants naturels et des déchets. Cela est d'autant plus urgent qu'une meilleure connaissance scientifique et technologique de leur comportement thermomécanique et physique permettra de produire des matériaux qui s'adaptent au contexte de variabilité climatique en favorisant l'émer- gence d'entrepreneurs innovants. C'est sur ce lien précieux entre la recherche et l'entreprise que repose désormais la force de 2iE. « Nous voulons démontrer qu'il est possible d'innover, d'entreprendre en misant sur les ressources locales. Notre objectif est de faire en sorte que les futurs entrepreneurs analysent leur environnement et puisent dans leurs propres ressources pour proposer des solutions répondant à des besoins locaux », explique Élodie Hanff, directrice adjointe du Technopôle. La vision de cette jeune cadre responsable de l'incubateur dont le rôle est de forger les premiers futurs ingénieurs-entrepreneurs est d'autant plus avantgardiste que l'Afrique recèle des déchets agricoles et industriels exploitables. Ainsi, l’incubateur encourage ses jeunes pousses à puiser dans leur milieu pour d'une part répondre à un besoin local et d'autre part créer de la richesse. Un pari certes loin d'être gagné pour l'instant, mais dont les premiers résultats commencent à faire leurs effets. Le projet TECO2, actuellement dans l'incubateur, innove d’ailleurs dans ce sens. Il veut offrir une alternative aux populations qui recouvrent leurs maisons avec des tôles métalliques en proposant une solution à base de matières premières locales, des déchets plastiques recyclés qui, selon les premiers tests en laboratoire, offriraient un meilleur confort thermique. La jeune entreprise lancera bientôt sa production semi-industrielle et compte vendre ses produits moins cher que les tôles métalliques. Une façon de promouvoir le logement écologique pour des villes moins polluantes. Marchés Africains – H.S. N° 38 Kouza Coulibaly n Spécial 9es Journées Entreprises 2iE 21 2iE MAHS38_2iE_022_023_INT:MAHS 19/05/14 14:27 Page22 villes durables Formations doctorales Pour l’Institut 2iE, la recherche doit contribuer au développement économique en Afrique par un lien étroit à établir entre chercheurs et entrepreneurs. Il s’agit de s’assurer que les innovations trouvent un relais auprès des industriels africains pour leur mise en œuvre. LA RECHERCHE, CHEVILLE OUVRIÈRE DE LA STRATÉGIE DE 2IE Afin de soutenir la recherche, l’Institut international d’ingénierie de l’eau et de l’environnement (2iE) déroule une stratégie visant à doubler ses effectifs d’enseignants-chercheurs et à ériger un pôle d’excellence en termes d’équipements de laboratoire. ne forme pas seulement des ingénieurs-entrepreneurs : il soutient en amont la création d’entreprises vertes par la recherche, qui est aussi la sève nourricière des innovations au niveau de l’enseignement. Son école doctorale est la cheville ouvrière de la recherche en ce que les connaissances nouvelles et les innovations sont intégrées à l’enseignement afin de mettre les étudiants à jour. Mais ce n’est pas son seul rôle : pour l’Institut, la recherche doit contribuer au développement économique en Afrique par un lien étroit à établir entre chercheurs et entrepreneurs. Il s’agit de s’assurer que les innovations trouvent un relais auprès des industriels africains pour 2iE 22 Marchés Africains – H.S. N° 38 n leur mise en œuvre. « 2iE a pour ambition de soutenir la recherche au sein d’un réseau continental afin de servir de catalyseur dans le sens de l’innovation et du développement », précise le Pr Hamma Yacouba, directeur de la recherche. L’enseignant-chercheur, spécialiste des eaux agricoles, plaide en effet pour une coopération des chercheurs africains en vue de constituer une masse critique de chercheurs dans la région. « Cela nous permet d’espérer des résultats probants et imposants », ajoute-t-il. Cinq axes thématiques de recherche Pour sa part, 2iE développe cinq axes thématiques correspondant à des besoins vitaux orientés vers la recherche de solutions dura- Spécial 9es Journées Entreprises 2iE bles adaptées au contexte africain en vue de soutenir la croissance verte et l’entreprenariat social. Ainsi la thématique « Cycle de l’eau » vise-t-elle à évaluer les ressources en eau selon différents scénarios et modèles climatiques. Elle aborde également les processus pluie-débit, l’hydrodynamisme des sols et leur dégradation, ainsi que la gestion de l’eau pour l’agriculture. La seconde thématique porte sur « la qualité de l’eau ». Alors que 300 millions d’africains n’ont pas accès à l’eau potable, ce volet est prépondérant. « En matière de qualité des eaux, nous étudions des approches systémiques pour disposer de procédés innovants de dépollution (eaux potable et eaux usées), et la valorisation des déchets 2iE MAHS38_2iE_022_023_INT:MAHS 19/05/14 14:27 Page23 constitue un défi majeur », explique le Pr Ya- cédés catalytiques (enzymatique ou hétérogène) en novembre prochain. Celles de 2015 et couba. pour la production et la transformation de la bio- 2016 porteront respectivement sur les bioéQuant à la thématique « Systèmes solaires », masse en énergie à petite et grande échelle comme nergies et l’eau. Avec 10 milliards de FCFA de elle s’intéresse aux projets d’implantation de les plates-formes multifonctionnelles », précise le portefeuille de recherche, l’école doctorale centrales solaires sur un site exigeant une P r Hamma Yacouba. Enfin, la thématique de 2iE entend recruter une masse critique de étude précise de la ressource solaire disponi- « Éco-habitat et efficacité énergétique » vise à chercheurs. « Nous comptons doubler l’effectif ble dans le temps afin d’en apprécier le ren- concevoir, optimiser et caractériser les maté- des enseignants-chercheurs dans les 10 ans à vedement effectif. « Nous nir, et renforcer les partravaillons sur l’intentenariats internationaux sité solaire des panneaux avec les établissements « 2iEapourambitiondesoutenirlarechercheauseind’un solaires et sur leur maind’enseignement et de reréseaucontinentalafindeservirdecatalyseurdanslesensde cherche pour la création tenance, ainsi que sur les systèmes hybrides énerde laboratoires conjoints », l’innovationetdudéveloppement.» gie solaire/bioénergies. annonce le Pr Yacouba. Ce qui permettra de Pour ces derniers, l’avantage est qu’en fonction des conditions, l’un ou riaux locaux de construction : « Il s’agit ici préparer ensemble des projets de recherche l’autre prend le relais pour éviter les délestages et d’utiliser les composants naturels ainsi que les dé- pour la mobilisation des financements à trala surconsommation, ce qui atténue les pics et les chets agricoles et industriels pour arriver à assurer vers un réseau de professionnels solidement constitué, toute chose qui vise d’une part pertes d’énergie », résume l’enseignant-cher- un confort thermique », indique le professeur. Ces thématiques de recherche correspon- à assurer la durabilité des équipements de cheur. Pour ce qui concerne la thématique « Bioénergies », les recherches se concentrent dent à un cycle de conférences tournantes recherche et d’autre part à arrimer l’école sur les procédés de conversion énergétique dont l’objectif est de vulgariser les résultats doctorale aux normes et standards internade la biomasse adaptés aux demandes et aux de la recherche auprès des professionnels, tionaux. contextes des zones rurales africaines. « Nous des décideurs étatiques et des ONG. Une Kouza Coulibaly travaillons à la mise au point de nouveaux pro- conférence sur le solaire est d’ailleurs prévue EDF Store & Forecast commercialise des solutions logicielles de prévision, de planification et de pilotage automatique optimisé de la production d’énergie renouvelable et du stockage. Avec les solutions d’EDF S&F, les producteurs et gestionnaires de réseaux optimisent à la fois le dimensionnement et l’exploitation de leurs installations. Les prestations offertes vont de l’ingénierie à l’installation des solutions logicielles accompagnées des services techniques de maintenance et de suivi. Marchés Africains – H.S. N° 38 n Spécial 9es Journées Entreprises 2iE 23 MAHS38_2iE_024_027_INT:MAHS 20/05/14 13:53 Page24 villes durables Partenariat /Interview du Dr Pascale Naquin, directrice scientifique du CEFREPADE « AVEC 2IE, NOUS AVONS DES CENTRES D’INTÉRÊT COMMUNS » Le Dr Pascale Naquin est directrice scientifique du Centre francophone de recherche partenariale sur l’assainissement, les déchets et l’environnement (CEFREPADE). Adossé à l’Institut National des Sciences Appliquées (INSA) de Lyon, ce centre travaille sur la valorisation de déchets et dirige des projets en Afrique. de Lyon. Nous avons des centres d’intérêt communs, notamment la valorisation des déchets, l’eau et l’assainissement. Nous essayons de voir dans quelle mesure travailler ensemble au niveau scientifique, économique et environnemental pour mettre en place des procédés et des technologies adaptés. 2iE est une école abritant des personnes issues d’horizons divers. Nous sommes amenés à travailler sur des problématiques très variées. DR Dr Pascale Naquin. Marchés Africains : Pouvez-vous nous présenter votre institution ? Dr Pascale Naquin : Le CEFREPADE est une association créée en 2007 à partir de l’Institut National des Sciences Appliquées (INSA) de Lyon au sein d’un laboratoire qui travaille depuis 40 ans sur les problématiques de gestion et traitement des déchets. Nous recevons régulièrement des étudiants, y compris ceux venus d’Afrique qui ont des problématiques différentes des nôtres et pour lesquelles nous réfléchissons ensemble afin de trouver des solutions adaptées. Ces partenariats et échanges ont conduit à la création de Avez-vous des projets en cours d’exécution avec 2iE ? 2iE a lui-même initié l’accompagnement des porteurs de projets. Nous sommes en contact avec ces porteurs qui ont des idées intéressantes, mais n’ont parfois pas le bagage suffisant pour les concrétiser. Il est intéressant pour nous d’apporter notre soutien. À l’inverse, j’ai présenté à Technopôle notre projet de gestion de déchets à Ouagadougou : si des porteurs de projets sont intéressés par ces matières premières, nous pouvons faire émerger ces produits, puisque nous travaillons en lien étroit avec les centres de tri et des associations impliqués dans la gestion des dé- « Lesdéchetsménagerssontunenjeuimportantdansbeaucoup devillesafricaines.Ilsconstituentunenuisancegrandissante.» l’association pour contribuer à la gestion durable des déchets et de l’assainissement. Nous travaillons donc dans le cadre de projets en Haïti, au Togo, au Burkina Faso et au Cameroun pour la valorisation de déchets. Quel est l’enjeu stratégique et académique de votre partenariat avec 2iE à travers le Technopôle ? Un partenariat existe déjà entre 2iE et l’INSA 24 Marchés Africains – H.S. N° 38 n chets à Ouagadougou. Nous sommes aux côtés de la mairie et du Grand Lyon depuis 2009. Nous pouvons ainsi accompagner 2iE dans le développement de filières innovantes en matière de valorisation des déchets. Selon vous, quelle place doit occuper la gestion des déchets dans le cadre de la promotion des villes durables ? Spécial 9es Journées Entreprises 2iE Les déchets ménagers sont un enjeu important dans beaucoup de villes africaines. Ils constituent une nuisance grandissante. L’échec des transferts de technologies développées en Occident doit justement nous amener à réfléchir et à inventer des modèles endogènes en termes de normes, de cadres réglementaires, de besoins d’utilisation, etc. Nous pouvons imaginer des techniques de construction totalement différentes de ce qui se fait ailleurs pour valoriser et gérer les déchets de façon adaptée. Il faut arrêter de mimer ce qui a été fait au Nord et qui ne marche pas ici. Nous travaillons avec 2iE, dans le cadre de projets financés par l’Union européenne, à des modes de gestion adaptés au contexte. 2iE participe en élaborant des guides de formation pratique. Nous voulons inciter les collectivités territoriales à mieux prendre en compte la valorisation des déchets. Êtes-vous satisfaite de l’état de mise en œuvre du projet de gestion des déchets ménagers à Ouagadougou ? Ouagadougou est une ville exemplaire en Afrique en matière de gestion des déchets ménagers. Je crois que cela est lié essentiellement à sa coopération décentralisée avec le Grand Lyon, qui aide à assainir et à structurer la propreté de la ville. Nous avons ici un système qui enregistre un bon taux de collecte de déchets et une décharge plutôt bien conçue et bien gérée. Mais le gros défi reste de créer des unités de transformation de ces déchets pour qu’au final, nous ayons moins de déchets transportés à la décharge. C’est la nouvelle phase dans laquelle nous sommes entrés avec la ville de Ouagadougou pour initier des opérations de tri et dégager des matières pouvant intéresser des opérateurs privés : papiers, cartons, etc. Il y a encore beaucoup à faire mais je dois dire que nous sommes sur la bonne dynamique. Propos recueillis par Kouza Coulibaly MAHS38_2iE_024_027_INT:MAHS 19/05/14 14:30 Page25 Défis et enjeux COMMENT FAIRE FACE À UNE MULTITUDE DE DÉFIS ? Accès à l’eau potable, à l’assainissement, à l’énergie et au logement, gestion des déchets ménagers, les villes africaines font face à une problématique d’urbanisation durable multi-facettes et seront appelées à le faire de plus en plus. Ouagadougou, capitale du Burkina Faso, chaque saison des pluies rapporte son lot de galères et d’angoisses. Dès que le ciel déverse des trombes d’eau, les rues non bitumées de la capitale burkinabè se transforment en chemins boueux sur lesquels piétons et motocyclistes slaloment. S’y ajoute la galère quotidienne de ceux qui doivent emprunter des transports en commun brillant par leur irrégularité. Comme à Ouagadougou, les autres villes africaines sont confrontées à une multitude de questions à résoudre, même si, d’une ville à l’autre, les problèmes divergent, À l’ampleur du changement climatique risque de placer les espaces urbains face à des défis majeurs. De nombreux événements récents ont mis en évidence leur vulnérabilité aux aléas climatiques tels que les vagues de chaleur, les inondations ou les ouragans : les travaux scientifiques de la communauté internationale prédisent l’augmentation certaine de leur intensité et de leur fréquence, avec des conséquences significatives pour ces territoires. Ce sera surtout significatif pour les mégalopoles qui, au nord comme au sud, se situent dans les deltas des grands fleuves ou dans les zones côtières de faible élévation, et pement relevait que 74 % des personnes souffrant d’un déficit d’électricité dans le monde étaient concentrés dans 20 pays, dont 12 en Afrique au subsaharienne, où elle en comptabilise 590 millions. Selon le communiqué, environ 690 millions de personnes de la même région u (Suite p. 26) Vivre en ville tendra à devenir de plus en plus complexe tant l’ampleur du changement climatique risque de placer les espaces urbains face à des défis majeurs. comme le souligne, dans sa stratégie de développement urbain pour la décennie en cours, la Banque africaine de développement (BAD). Les ruraux sont encore majoritaires dans les pays n’ayant pas de façade maritime – au Burundi, en Ouganda, au Burkina Faso ou en Éthiopie, le taux d’urbanisation ne dépasse pas les 20 % –, tandis que les pays côtiers sont parmi les plus urbanisés : le Gabon, Djibouti ou la Libye comptent entre 75 et 80 % d’urbains. Autre constat : plus un pays est riche, plus il est urbanisé. Des problèmes identiques et dissemblables Mais, dans l’ensemble, les problèmes rencontrés ont un air de parenté : comment favoriser l’accès à l’eau, à un réseau d’assainissement des eaux usées et des déchets, à l’alimentation, à un logement décent, au transport, à la sécurité ? Vivre en ville tendra à devenir de plus en plus complexe tant qui sont exposées aux cyclones et aux inondations : elles représentent 2 % de la surface terrestre et hébergent 10 % de la population mondiale. En Afrique, chaque année, la population urbaine croît de 7 %. L’Afrique compte environ 400 millions de citadins, soit 39 % de la population, taux le plus bas de tous les continents, et ils seront 760 millions en 2030. Selon les experts, le nombre de villes de plus de 1 million d’habitants a presque doublé en dix ans et s’élève à 53 aujourd’hui. D’après la BAD, moins du tiers de la population africaine a accès à une route praticable en toute saison. Les coûts de transport et les délais d’acheminement des marchandises le long des corridors routiers sont deux à trois fois supérieurs à ceux des autres régions du monde. Mais l’insalubrité des quartiers reste le problème crucial pour les villes africaines. Autre défi et non des moindres, l’énergie. Dans un communiqué, la première institution panafricaine de financement du dévelop- Marchés Africains – H.S. N° 38 n Spécial 9es Journées Entreprises 2iE 25 MAHS38_2iE_024_027_INT:MAHS 19/05/14 14:30 Page26 villes durables u dépendent de combustibles solides pour la cuisson, ce qui se traduit par un taux d’accès de 63 % pour la population urbaine et de 14 % pour le monde rural. « En outre, 19 des 20 pays avec les plus bas taux d’accès à l’énergie dans le monde sont en Afrique subsaharienne, avec le Sud Soudan 2 %, le Tchad et le Libéria 4 %, et le Burundi 5 % », indique la BAD. À ce niveau, tous les analystes s’accordent à relever le paradoxe africain entre les déficits criants et l’immense potentiel énergétique encore sous-exploité. « Les sources d’énergie renouvelable sont nombreuses en Afrique. Les bassins hydrauliques d’Afrique centrale, la faille de la Rift Valley ainsi que l’ensoleillement dont bénéficie le continent en général sont des sources d’énergies hydraulique, géothermique et solaire peu égalées dans le reste du monde. À l’heure ac- géothermiques, et les initiatives photovoltaïques restent encore embryonnaires », constate l’OCDE « Lessourcesd’énergierenouvelablesontnombreusesen Afrique.Lesbassinshydrauliquesd’Afriquecentrale,lafaillede laRiftValleyainsiquel’ensoleillementdontbénéficielecontinent engénéralsontdessourcesd’énergieshydraulique, géothermiqueetsolairepeuégaléesdanslerestedumonde.» tuelle, néanmoins, seule une infime partie de ce potentiel est exploitée : 7 % seulement des capacités hydrauliques, moins de 1 % des capacités dans un rapport. De fait, il importe aujourd’hui plus que jamais de changer de système et d’amorcer immédiatement une transition énergétique en direction d’une nouvelle approche plus durable et plus respectueuse de l’équilibre écologique de la planète ainsi que de l’équité entre les différentes régions du monde et entre les générations. Repenser l’architecture Autre défi, le système architectural des villes. L’environnement construit, bâtiments et villes, doit être au cœur des préoccupations des agglomérations : il est le nœud des changements souhaités. Les villes abritent aujourd’hui plus de 50 % de la population mondiale, consomment les 2/3 de l’énergie produite au plan mondial et contribuent pour autant aux émissions de gaz à effet de serre. Cette énergie est en grande partie utilisée pour les besoins de mobilité, ainsi que de confort dans les bâtiments (bureaux et logements). Le secteur du bâtiment et de la construction représente à lui seul 40 % de l’énergie totale consommée et environ 35 % des émissions de gaz à effet de serre. Ces tendances devraient se maintenir, voire se renforcer. Un document de Africités, une initiative villes durables francophones, nous apprend que si la vulnérabilité d’un territoire urbain dépend fortement de ses caractéristiques géographiques, elle dépend également de multiples facteurs dont l’urbanisme, l’organisation et la nature des infrastructures telles que le transport, le type d’habitat, les activités économiques locales, le mode de vie des populations ou encore l’existence d’infrastructures de protection. « Par exemple, la sensibilité d’une ville aux vagues de chaleur est fortement liée à sa morphologie, c’est-à-dire à son organisation spatiale, ainsi qu’au type d’habitat, et cela peut faire varier dans des proportions significatives ce que l’on appelle « l’îlot de chaleur urbain » (excès des températures de l’air dans les 26 Marchés Africains – H.S. N° 38 n Spécial 9es Journées Entreprises 2iE MAHS38_2iE_024_027_INT:MAHS 19/05/14 14:30 Page27 zones urbaines comparativement aux zones rurales qui les entourent, avec des maxima qui peuvent aller de 2°C pour une ville de 1 000 habitants jusqu’à 12°C pour une ville de plusieurs millions d’habitants) », explique Africités. Les financements en question Les multiples défis à relever concernant les villes durables sonnent comme une invitation pour les décideurs, les collectivités territoriales, les aménageurs, les entreprises et les partenaires financiers à aborder la question du financement des politiques urbaines. Ils réseaux ou nouveaux systèmes d’approvisionnement en eau, énergie, etc. Ils doivent aussi songer à la promotion de ces nouvelles villes. Un rapport des services financiers de Siemens révèle que les villes durables exigeront des investissements de près de 413 milliards d’euros dans leurs infrastructures et services publics avant 2020. En l’absence d’estimations claires sur le coût réel du financement des villes durables, il faut cependant noter que la part des villes dans le PNB du continent, qui est déjà de 55 %, devrait encore croître. L’accompagnement étudié de l’urbanisa- « Lesvillesseront-elles,d’icià2030,enmesured’accueillir 300 millionsdepersonnesetdecréerlarichesseespérée? » doivent opérer des choix d’investissements afin que les partenariats public-privé répondent à une réflexion sur la refonte des villes et la création de nouveaux espaces, nouveaux tion sera d’un grand renfort pour solidifier l’apport de cette dernière à l’économie. Les villes seront-elles, d’ici à 2030, en mesure d’accueillir 300 millions de personnes et de créer la richesse espérée ? D’autant plus que d’autres sources prédisent que cet apport à l’économie se fera en passant par l’aggravation de la pauvreté urbaine. « Les taux de croissance ne permettent pas de créer suffisamment d’emplois pour faire face à la hausse du nombre d’habitants dans les villes. Nombre de pays ne disposent également pas de moyens suffisants pour construire des infrastructures et des logements adéquats : les montants des investissements nécessaires – estimés à 40 milliards de dollars par an – sont de loin supérieurs aux capacités financières des États. Conséquence : 63 % des urbains africains vivent dans des bidonvilles ou habitats de fortune, sans accès à l’eau courante et à l’électricité », préviennent les experts qui font la corrélation entre urbanisation galopante et aggravation de la misère. Une façon de mettre les décideurs face à leurs responsabilités, puisque les villes africaines accueilleront au cours des 20 prochaines années 300 millions de nouveaux habitants et qu’en 2030, un Africain sur deux sera citadin. Kouza Coulibaly Marchés Africains – H.S. N° 38 n Spécial 9es Journées Entreprises 2iE 27 MAHS38_2iE_028_029_INT:MAHS 19/05/14 14:32 Page28 villes durables Interview/Sénégalaise Des Eaux « NOUS AVONS BESOIN DE PERSONNEL BIEN FORMÉ » SDE Pour Mamadou Dia, directeur général de la Sénégalaise Des Eaux (SDE), les Journées Entreprises 2iE sont « un marché qui offre une belle brochettes d’ingénieurs-étudiants présentant des profils intéressants pour les patrons d’entreprises ». Mamadou Dia, directeur général de la Sénégalaise Des Eaux (SDE). Marchés Africains : Quelles sont les attentes de votre société en participant aux 9es Journées Entreprises du 4 au 6 juin 2014 ? Mamadou Dia : La Sénégalaise Des Eaux (SDE) participe à ce forum international de Ougadougou d’abord pour marquer sa présence sur l’échiquier des entreprises qui comptent en Afrique en montrant ce qu’elle sait faire dans le domaine de l’exploitation et de la distribution d’eau. Il se trouve également qu’au-delà du partenariat réciproque avec 2iE, c’est aussi une plate-forme pour les professionnels, qui peuvent tisser des relations de partenariat, et, surtout, c’est un marché qui offre une belle brochettes d’ingénieurs et d’étudiants qui présentent des profils intéressants pour les patrons d’entreprises que nous sommes. Partant de là, nous avons une ouverture pour des opportunités sur des projets, sur la formation et sur d’autres axes de développement. Quel est votre cœur de métier ? Et en quoi le Burkina Faso ou d’autres pays de la zone UEMOA vous semblent-ils un marché propice pour développer et faire fructifier vos activités ? À la SDE, le cœur de métier est la production, le transport, la distribution et l’exploitation commerciale de l’eau. Nous sommes 28 Marchés Africains – H.S. N° 38 n en train de développer tout un réseau de partenariat pour un accompagnement mutuel dans la recherche des fuites, dans le benchmarking ou tout autre domaine où nous pouvons faire du gagnant-gagnant dans le cadre d’une coopération Sud-Sud dans le secteur de l’eau. Cela peut être transversal, allant de la formation à des échanges d’expériences. D’ailleurs, en matière d’expérience, la Sénégalaise des Eaux est précurseur pour les centres d’appels permettant la prise en charge des préoccupations de sa clientèle, et nous restons ouverts aux sociétés sœurs afin de leur montrer notre expertise en la matière. Nous avons également dans des pays comme la Guinée et la Mauritanie quelques opportunités que nous entendons développer. Notre ambition va même au-delà de la zone UEMOA, puisque nous avons un contrat de service avec la REGIDESO (Régie de Distribution d’Eau de la République Démocratique du Congo) à la suite d’un appel d’offres international, et nous sommes aussi en Arabie Saoudite. C’est fort de tout cela que je m’autorise à dire qu’ici, il y a de réelles possibilités de rayonnement pour des entreprises comme la SDE, en faisant du benchmarking et un échange de bonnes pratiques dans les domaines de l’eau et de l’assainissement en vue d’une amélioration continue des performances des sociétés d’eau de la zone UEMOA. Comment appréciez-vous la portée des formations de 2iE pour les ingénieurs spécialisés, notamment sur les questions énergétiques ou de développement durable ? Vous savez, nous avons besoin de personnel bien formé, surtout dans un domaine où la connaissance doit être pointue. Cela suppose une bonne formation et, dans le domaine de l’ingénierie, je vois que 2iE déve- Spécial 9es Journées Entreprises 2iE loppe des modules intéressants et montre la voie de ce qu’il faut faire en la matière. Seulement, il faut beaucoup plus miser sur la formation d’ingénieurs spécialisés et rapidement utilisables par l’entreprise pour leur permettre de donner le maximum de leur talent en s’intégrant rapidement dans les équipes opérationnelles. À mon avis, cette formation spécialisée est l’avenir pour nos entreprises, et j’encourage 2iE à maintenir le cap. En votre qualité de dirigeant de société, pensez-vous que le thème de ces 9es journées, « l’emploi et l’entreprise » vous permettra de tisser un lien plus fort avec les étudiants et, pourquoi pas, de découvrir de nouveaux talents ? « L’emploi et l’entreprise », thème de ces 9es journées, est d’actualité : quand l’entreprise va, l’emploi va, et quand l’emploi va, l’entreprise va aussi, pour paraphraser l’autre. Nos pays sont souvent confrontés au problème du chômage qui touche sa couche la plus valide, tous ces jeunes talentueux qui sortent des écoles mais que les entreprises ne peuvent pas recruter à cause d’un contexte économique défavorable, alors que nous tendons vers l’émergence. Pour y arriver, nous avons besoin de tout ce monde, mais les entreprises doivent avoir une certaine viabilité financière pour penser à les recruter. Ce forum est pour tous ces étudiants qui, à l’issue de leur formation, vont se retrouver sur le marché de l’emploi, une opportunité de se frotter à la réalité dans les entreprises. Pour les chefs d’entreprises que nous sommes, c’est également une occasion de dénicher quelques perles rares qui pourraient intégrer nos boîtes à la fin de leur formation et participer pleinement à la réalisation de nos performances. Propos recueillis par Anne-Sophie Lallemant MAHS38_2iE_028_031_INT:MAHS 20/05/14 13:21 Page29 Portrait MAHAMOUDOU ZI, UN PASSIONNÉ DES ÉCO-MATÉRIAUX Fondateur en 1996 de l’entreprise éponyme Zi Matériaux et membre de l’association Acanthe, Mahamoudou Zi contribue à faire pousser des murs 100 % éco-matériaux. Son abnégation et sa passion lui valent aujourd’hui d’être cité comme une référence dans ce domaine. Gros plan sur un entrepreneur social dont le chiffre d’affaires avoisine les 150 millions de FCFA. Q Mahamoudou Zi, promoteur de l’entreprise éponyme Zi matériaux spécialisée dans la fabrication de tuiles, pavés et briques avec des matériaux 100 % locaux. MA uand Mahamoudou Zi, fondateur de l’entreprise éponyme spécialisée dans les éco-matériaux, n’est pas au bout du fil avec un partenaire pour régler des questions de commande, ou en mission de prospection et de formation, il est dans un atelier avec des manœuvres pour produire des matériaux locaux destinés à la construction. Alors que des camions chargés de briques font des va-et-vient, des ouvriers s’activent dans les ateliers de production. À 44 ans, l’entrepreneur doit sa réussite aux écomatériaux, qu’il côtoie depuis 1992. C’est ce passionné, travailleur infatigable doté d’une vision claire de l’avenir, qui a ouvert ses portes à Marchés Africains. Entre visite guidée des ateliers de production et échanges avec les employés, le tout entrecoupé par des appels et des interpellations conviviales, il est au four et au moulin. « L’activité est rentable, même si en ce moment, c’est un peu la période morte », reconnaît M. Zi devant les piles de tuiles, de briques et de carreaux entreposées sous des hangars. Sur le domaine qui s’étend sur 25 000 m2, les pavés, les tuiles et les briques disputent l’espace aux gravats de sable et de terre qui entrent dans la fabrication des éco-matériaux. L’entrepreneur a une explication à cette situation : cette production est prête à être liquidée. « Pour le moment, Zi matériaux fonctionne au ralenti, donc les hangars sont remplis. Et il faut les vider », indique-t-il, précisant que les débuts d’année sont caractérisés par un ralentissement des chantiers. L’entrepreneur évalue ses stocks à environ 60 000 tuiles, 70 000 briques et 250 000 pavés. Il estime la valeur de cette production à 35 millions de FCFA. Zi Matériaux emploie une dizaine d’ouvriers et de tâcherons permanents ainsi qu’une trentaine d’occasionnels. Elle est également active dans la formation des jeunes : 200 d’entre eux, issus du Plateau central, ont déjà été formés dans le cadre d’un partenariat avec le Fonds d’appui à la formation professionnelle et à l’apprentissage (FAFPA). Projets et formation Zi Matériaux est l’unique entreprise burkinabè à produire en permanence des éco-matériaux. Si ses clients réguliers sont en majorité des particuliers, des institutions comme les sociétés minières n’en font pas moins appel à elle. « Parfois, nous sommes débordés par les commandes. C’est pourquoi nous envisageons de créer une unité à l’ouest, à Bobo-Dioulasso, pour désengorger, être plus proches des clients et répondre à l’exigence première des éco-matériaux qui est d’utiliser les matières locales », explique Mahamoudou Zi. Cet autodidacte diplômé du seul BEPC a bénéficié, en 1996, d’une formation organisée par 2iE sur la production et la mise en œuvre des éco-matériaux. Depuis 8 ans, Zi Matériaux forme non seulement à la production, mais aussi et surtout à la mise en œuvre des écomatériaux. C’est ainsi qu’elle reçoit régulièrement de jeunes ingénieurs de 2iE dans le cadre de leur travaux de recherche en matière de stabilisation et de production de briques. « Les résultats de ces recherches nous aident à innover. Car nous voulons créer un label qui garantit la sécurité et la qualité », affirme M. Zi qui, aujourd’hui, se fait le défenseur des matériaux locaux de construction, y voyant un enjeu pour l’édification de villes durables et surtout pour l’adaptation au changement climatique. Regrettant par ailleurs l’échec des chantiers écoles, qui a porté un coup sévère au secteur, Mahamoudou Zi appelle à promouvoir la production des éco-matériaux. S’il veut se battre pour faire accepter les éco-matériaux, il tient à saluer le soutien de 2iE qui « nous aide pour les analyses sur les produits finis, ce qui nous offre une garantie de qualité vis-à-vis de clients ». Marchés Africains – H.S. N° 38 Kouza Coulibaly n Spécial 9es Journées Entreprises 2iE 29 MAHS38_2iE_028_031_INT:MAHS 20/05/14 15:57 Page30 villes durables Interview VILLES DURABLES EN AFRIQUE : QUELS SONT LES ENJEUX EN MATIÈRE D’ACCÈS À L’ÉNERGIE ? Marchés Africains : L’efficacité énergétique participe-t-elle à résoudre les déficits de fourniture énergétique que rencontrent de nombreux pays africains ? Jean-Pierre Ndoutoum : Pour commencer, permettez-moi avant tout de vous remercier pour cette interview. Vous faites bien de camper le débat de l’accès à l’énergie en Afrique, en mentionnant l’initiative Energie Durable pour Tous, « SE4ALL », des NationsUnies, lancée en 2011. Rappelons que cette initiative vise à atteindre à l’horizon 2030 trois objectifs interdépendants : renforcer l’implication des pays dans la mise en œuvre d’actions concrètes permettant d’assurer un accès universel aux services énergétiques, doubler la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique mondial ainsi que le taux mondial d’amélioration de l’efficacité énergétique. Le premier objectif porte sur l’accès aux formes modernes de l’énergie. Les deux autres objectifs (efficacité énergétique et énergies renouvelables) se retrouvent dans ce que les énergéticiens désignent dans leur jargon par maîtrise de l’énergie. Vous comprendrez donc que je parle davantage de la maîtrise de l’énergie que de la seule efficacité énergétique. Pour en revenir à votre question, je réponds par un oui massif. Oui, l’efficacité énergétique, ou mieux, la maitrise de l’énergie constitue l’une des solutions aux déficits de fourniture d’électricité observés dans de nombreux pays. Ces déficits ne sont rien d’autre que du rationnement énergétique, les compagnies d’électricité étant sou- 30 Marchés Africains – H.S. N° 38 n DR L’un des trois objectifs majeurs de l’initiative Énergie Durable pour Tous « SE4ALL » consiste à un doublement du taux global d’amélioration de l’efficacité énergétique au niveau mondial à l’horizon 2030. L’Afrique s’est inscrite dans cette dynamique à travers l’opérationnalisation d’une plateforme africaine arbitrée par la Banque Africaine de Développement. Pour mieux comprendre les enjeux de l’efficacité énergétique en Afrique, rencontre avec Jean-Pierre Ndoutoum, spécialiste de programme en politiques énergétique, maitrise et accès à l’énergie au sein de l’Institut de la Francophonie pour le Développement Durable (IFDD). Jean-Pierre Ndoutoum, spécialiste de programme en politiques énergétique, maitrise et accès à l’énergie au sein de l’IFDD. vent confrontées à une demande supérieure à leur offre disponible. Devant une telle problématique, demande supérieure à l’offre, deux voies se présentent aux décideurs : accroitre l’offre de la compagnie d’électricité par des investissements importants dans de nouvelles centrales ou l’amélioration des rendements et de la qualité du réseau ; et diminuer la demande par des mesures d’efficacité énergétique (réduction des gaspillages, recours à des équipements moins Spécial 9es Journées Entreprises 2iE consommateurs, gestion de la pointe), ou par une autoproduction totale ou partielle, notamment grâce à l’utilisation des énergies renouvelables. Actuellement, peut-être par frilosité ou méconnaissance, la plupart des politiques ont tendance à privilégier la première approche basée sur le développement de l’offre, alors qu’il est beaucoup moins coûteux d’entreprendre en priorité des programmes basés sur la maîtrise de la demande d’électricité (MDE). A titre d’exemple, une étude démontre qu’un programme de MDE au Sénégal permettrait de disposer d’une puissance additionnelle de 454 milliards de Watts (MW) pour un coût de 175 milliards de FCFA, alors que le projet de construction d’une centrale au charbon de 250 MW requiert des besoins financiers évalués à 230 milliards de FCFA. Cela signifie qu’un MW additionnel coûterait 385 millions de FCFA avec la MDE et 920 millions de FCFA avec la construction d’une centrale ! Quelle option choisiriez-vous ? Les villes africaines accordent-elles un intérêt particulier à la maîtrise de l’énergie ? Vous abordez là l’un des défis majeurs auxquels tous les pays africains seront de plus en plus confrontés au cours des prochaines décennies. En effet, démographes, sociologues, économistes et autres experts s’accordent à reconnaître qu’aux environs de l’année 2008 la population mondiale est devenue majoritairement urbaine, après avoir été principalement rurale au cours de toute l’histoire. Les MAHS38_2iE_028_031_INT:MAHS 20/05/14 15:55 Page31 experts estiment également qu’à l’horizon 2050, sous la double poussée économique et démographique de l’Afrique et de l’Asie, 75 % des 10 milliards d’habitants de la planète vivront dans des villes. Les estimations d’ONU-HABITAT en termes de constructions montrent que 70 % à 80 % des bâtiments requis en Afrique en 2050 sont encore à construire ! Ces projections donnent l’ampleur des défis qui se présentent aujourd’hui aux pays d’Afrique, en termes d’infrastructures, mais également en termes de fourniture de biens et services pour amorcer un développement durable et équitable. La conception d’un tel nouvel environnement construit (bâtiments et villes) action est multiforme, de nombreux programmes d’accès à l’énergie ont été conduits aussi bien dans les zones rurales que périurbaines, mettant en exergue l’efficacité énergétique ou l’utilisation des énergies renouvelables. Nous pouvons citer à titre d’exemple le Programme International de Soutien à la Maîtrise de l’Énergie (PRISME), lancé en 1992 et qui a formé des cadres de tous les pays membres à l’efficacité énergétique dans les bâtiments. Cette formation s’est par la suite tenue en partenariat avec 2iE et continue aujourd’hui de diffuser des fiches techniques sur tous les aspects liés à la maîtrise de l’énergie. Nous avons également un pro- « Àl’horizon2050,sousladoublepousséeéconomiqueet démographiquedel’Afriqueetdel’Asie,75%des10milliards d’habitantsdelaplanètevivrontdansdesvilles.» pour les générations futures et les impératifs économiques et climatiques doivent porter à imaginer des villes plus sobres, plus respectueuses des équilibres écologiques et de l’équité intra et intergénérationnelle. Des villes plus performantes sur le plan énergétique, qui combinent harmonieusement l’efficacité énergétique et l’utilisation des énergies renouvelables. Il s’agit véritablement d’une problématique majeure à laquelle les maires et gestionnaires urbains et autres décideurs sont progressivement initiés, même si le mouvement reste encore de faible amplitude. Il appartient toutefois aux partenaires au développement de leur démontrer qu’au-delà de l’éclairage public, la ville peut et doit jouer un rôle de sensibilisation et d’incitation des usagers, pour des raisons économiques ou environnementales, par l’adoption de mesures de maîtrise de l’énergie, par l’appui à la réglementation, par l’organisation du réseau de transport urbain, ou par des actions promotionnelles (documentation, conseils techniques). Quelles sont les initiatives développées par l’Institut de la Francophonie pour le Développement Durable (IFDD) pour soutenir la promotion de la maîtrise de l’énergie dans les villes africaines ? Depuis sa création en 1988 sous le nom d’Institut de l’Énergie des Pays ayant en commun l’usage du Français (IEPF), l’IFDD travaille à la promotion des thématiques récemment retenues par l’initiative « SE4ALL », notamment en termes de renforcement des capacités. Son gramme « Ville Énergie et Environnement » (VEE), qui a permis d’initier quelques villes africaines (Bamako, Bujumbura, Ouagadougou, Yaoundé, Douala), à la gestion de l’énergie, notamment pour ce qui a trait au patrimoine municipal (éclairage public et bâtiments), et avec des résultats probants. Enfin, nous avons aujourd’hui adopté l’« Initiative de la Francophonie pour des Villes Durables », plus large que les actions précédentes, et dont l’une des composantes consiste en la formation d’architectes, urbanistes et gestionnaires urbains aux défis de la transition énergétique, en partenariat avec l’École Africaine des Métiers de l’Architecture et de l’Urbanisme (EAMAU). Quel est votre avis sur la qualité des formations délivrées par 2iE dans le domaine de l’efficacité énergétique ? Entre autres actions communes, 2iE a été, de 2001 à 2010, le partenaire privilégié de l’IFDD pour l’organisation commune d’une formation en efficacité énergétique dans le bâtiment. Les évaluations successives positives de cette formation et son appropriation par 2iE ont amené l’IFDD à s’en désengager progressivement jusqu’à laisser l’entière autonomie d’organisation à 2iE. En 2010, lors de la dernière session co-organisée par les deux institutions, cette formation était devenue une référence en Afrique. Depuis 2011 2iE organise seul – et avec brio – cette session de formation. Parlez-nous des solutions que vous proposez pour la mise en œuvre de programme réussis de maîtrise de l’énergie en Afrique. Il n’est pas aisé de proposer une liste de solutions ! Mais pour faire simple, je dirais que l’Afrique doit adopter dès maintenant le virage de la transition énergétique qui va se caractériser par un accès plus large aux formes modernes de l’énergie, la sobriété dans la consommation (lutte contre les gaspillages), une meilleure efficacité énergétique et la valorisation des énergies renouvelables. Pour l’IFDD, l’amorce de cette transition énergétique nécessitera de vaincre un certain nombre de barrières qui peuvent se décliner en programmes d’actions interdépendants. Sur le plan informationnel, plusieurs publications de l’IFDD et d’autres partenaires sont disponibles. Les opérateurs des pays membres sont abonnés à l’ensemble des publications. Il nous faut également concevoir des supports de sensibilisation et de vulgarisation pour nos différents publics. Sur le plan technique, les expertises en matière de maîtrise de l’énergie, auxquelles forme l’IFDD et d’autres partenaires existent dans tous les pays membres. Il faut maintenir et varier les formations. Il s’agit également d’aider au développement de filières, notamment en matière d’énergies renouvelables, afin d’opérer un véritable transfert de technologies et contribuer à l’émergence d’une économie verte sur le continent. Sur le plan financier, les bailleurs de fonds publics et privés devront être sensibilisés sur la rentabilité économique et financière des actions de maîtrise de l’énergie qui, souvent, offrent des temps de retour sur investissement inférieurs à l’année. L’attractivité des programmes envisagés pourrait également faire l’objet de montages financiers où les banques de développement pourraient jouer un rôle catalyseur en permettant par exemple la réalisation d’économies d’échelle sur des équipements. Sur le plan institutionnel, la création d’organes institutionnels dédiés à la maîtrise de l’énergie – comme la tendance semble se dessiner en Afrique – constitue une avancée certaine. À cela il faut ajouter des outils réglementaires comme l’étiquetage énergétique des appareils, les codes énergétiques des bâtiments, conçus de préférence à l’échelle régionale. Il va falloir également dépoussiérer un certain nombre de lois qui régissent le secteur, de manière à s’adapter aux enjeux actuels et favoriser une véritable appropriation de la problématique énergétique. Car, ne l’oublions pas, l’énergie est le moteur de la croissance économique. Propos recueillis par Catherine Demy Marchés Africains – H.S. N° 38 n Spécial 9es Journées Entreprises 2iE 31 MAHS38_2iE_032_033_INT:MAHS 20/05/14 13:24 Page32 success story YASMINE BINTA TRAORÉ : L’AMBITION DE BÂTIR ÉCOLO À 25 ans, Yasmine Binta Traoré, doctorante en sciences des matériaux, rêve de devenir un entrepreneur social qui utilise sa compétence et son savoir-faire pour promouvoir des habitats écolos et économiques pour tous. Cette intelligente et ambitieuse jeune femme se place ainsi à l’avant-garde du combat pour l’édification de villes durables. Un pari pas encore gagné... la promotion de l’utilisation des éco-matériaux auprès des populations », poursuit-elle. « Monrêve:bâtirunéco-quartier » Si, pour l’instant, Yasmine Binta Traoré préfère concentrer ses efforts sur la recherche, il n’en demeure pas moins qu’elle foisonne d’idées et d’ambitions, se faisant l’avocate fervente des matériaux locaux dans la construction. « Bâtir un quartier uniquement avec des matériaux locaux serait un grand pas vers l’édification de villes durables », plaide-t-elle, convaincue qu’un projet similaire contribuerait à réduire l’emprunt carbone. Finaliste malheureuse au concours Business Plan qui récompense les meilleurs projets d’entrepreneurs sociaux lors des Journées Entreprises, elle n’en démord pas. Bien au contraire, elle espère mûrir davantage ce projet Te-Roogo, ou « maison en paille », lauréat du Prix Coup de « Je veux promouvoir ces matériaux », affirme-telle. Mais avant de réaliser cette ambition, elle doit travailler dur pour obtenir son doctorat en 2016. Ensuite, l’entrepreneur social aura les coudées franches. Kouza Coulibaly MA « Coup de cœur pour les éco-matériaux » : ainsi pourrait-on résumer la passionnante histoire de Yasmine Binta Traoré, doctorante, entrepreneur social en herbe et passionnée de recherche. Mlle Traoré n’a qu’un défi : concilier utilité et confort. Titulaire d’un baccalauréat série C et d’un BTS en génie civil obtenu à l’université de Tunis, Yasmine Binta Traoré a déjà, à 25 ans, la tête bien faite et bien pleine. Bien pleine ? Pas assez à son goût puisqu’elle a toujours soif de savoir. Ce n’est pas pour rien qu’au retour de Tunis, elle fait une année à l’université catholique d’Afrique de l’Ouest à Bobo-Dioulasso avant de déposer ses valises à 2iE pour le cycle Master : elle rêve de devenir entrepreneur social spécialiste dans son domaine, les éco-matériaux de construction. Pour cela, elle veut décrocher son doctorat es sciences des matériaux. « Je travaille sur le comportement d’un béton produit à partir des « Bâtirunquartieruniquementavecdesmatériauxlocauxserait ungrandpasversl'édificationdevillesdurables.» coques de noix de palme afin de promouvoir les éco-matériaux de construction », explique-telle. Son objectif est de vulgariser l’utilisation des déchets agricoles et industriels ou des matériaux locaux comme la latérite pour l’édification d’habitat haute qualité environnementale. « C’est un sujet qui me plaît », ajoute-t-elle. D’autant qu’elle a déjà travaillé sur la stabilisation des briques en terre comprimées avec des écorces de néré, une espèce locale, et de l’eau résiduelle de karité. C’est d’ailleurs là qu’est née sa passion pour les éco-matériaux, dit l’étudiante, précisant que l’avenir est dans l’association entre déchets agricoles et construction. « Je cherche à approfondir mes connaissances sur ce sujet en vue de 32 Marchés Africains – H.S. N° 38 n cœur du public à l’occasion de la finale francophone. « Nous sommes trois et cherchons à mûrir le projet qui consiste à utiliser les résidus de céréales pour fabriquer des briques en vue de bâtir des maisons bien isolées et économiques. » De ce premier contact avec l’entreprenariat, elle retient une chose : expérience géniale. « J’ai pu mesurer la vision que les autres avaient de notre projet. J’ai compris qu’ils étaient intéressés par les produits écologiques et innovants qui ont un impact social », précise-t-elle. Afin de limiter l’usage du ciment, qui est cher et dont la fabrication pollue l’environnement, Yasmine Binta Traoré propose d’utiliser des matériaux locaux pour la construction de logements décents, et même confortables. Spécial 9es Journées Entreprises 2iE Yasmine Binta Traoré, doctorante en sciences des matériaux. MAHS38_2iE_032_033_INT:MAHS 20/05/14 13:24 Page33 présentation des entreprises Nom/Acronyme de l’entreprise DTP Terrassement Nom du Groupe d’appartenance Bouygues Construction Coordonnées siège Challenger – 1, avenue Eugène Freyssinet – 78280 Guyancourt – France Domaines d’activités Travaux Publics, Projets routiers, Mines. Pays dans lesquels l’entreprise est présente Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Mali, Gabon, Cameroun, Tchad, Congo, République Démocratique du Congo. Nom et contacts du Responsable en charge du Recrutement et des stages Antoine FAVREAU E-mail : a.favreau@bouygues-construction.com Postes à pourvoir au niveau de votre entreprise : • Conducteur de Travaux et chef de chantier (Génie Civil - Terrassement - Chaussées). • Technicien Matériel et tous les autres métiers liés aux travaux routiers, de minage et de maintenance d’engins TP. Nombre d’embauches prévues : 5 profils confirmés Nombre de stagiaires recherchés : 15 stagiaires Nom/Acronyme de l’entreprise CHAMBRE DE COMMERCE ET D’INDUSTRIE DU BURKINA FASO (CCI.BF) Coordonnées siège 1, avenue de Lyon – 01 BP 502 Ouagadougou 01 – Burkina Faso Tél. : (+226) : 50 30 61 14/15 – Fax : (+226) 50 30 61 16 E-mail : info@cci.bf Domaines d’activités Appui au secteur privé. Pays dans lesquels l’entreprise est présente Côte d’Ivoire, Togo, Bénin, Ghana. Nom et contacts du Responsable en charge du Recrutement et des stages Jean-François OUEDRAOGO Directeur des Ressources Humaines et du Patrimoine (DRHP) Postes à pourvoir au niveau de votre entreprise : Non communiqué Nombre d’embauches prévues : Non communiqué Nombre de stagiaires recherchés : Non communiqué Profils recherchés : Non communiqué Profils recherchés : Licence Maintenance, Gestion et réparation de parc matériel – Licence Géométrie / Topographie – Master Génie Civil. Nom/Acronyme de l’entreprise BURKINA EQUIPEMENTS Nom du Groupe d’appartenance JA DELMAS (pas défini en tant que groupe mais comme un réseau d’entreprise) Coordonnées siège 3238 Route de Fada, km6 – Secteur 28, Dassagho 01 BP 1476 Ouagadougou 01 – Burkina Faso Domaines d’activités Vente et location de matériel, service après-vente Secteurs : Mines, Travaux Publics, Énergie, Manutention Pays dans lesquels l’entreprise est présente Entreprise : Burkina Faso Groupe : Sénégal, Mauritanie, Mali, Guinée Bissau, Guinée Conakry, Liberia, Mali, Côte d’Ivoire, Burkina Faso, Niger, Togo, Bénin. Nom et contacts du Responsable en charge du Recrutement et des stages Gervais OUEDRAOGO Tél. : (+226) 50 36 47 66 E-mail : ouedraogoga@burkinaequipements.com Nom/Acronyme de l’entreprise SIREA Coordonnées siège 69, rue de l’Industrie – ZI de Mélou – 81100 Castres – France Domaines d’activités Conception de produits d’automatismes pour l’industrie, Contrôle et production d’énergie électrique. Pays dans lesquels l’entreprise est présente France, Burkina Faso, Madagascar, Maroc, Espagne, Vietnam. Nom et contacts du Responsable en charge du Recrutement et des stages Sylvain ROBINSON E-mail : s.robinson@sirea.fr Postes à pourvoir au niveau de votre entreprise : Ingénieur étude électrique. Nombre d’embauches prévues : 4 Nombre de stagiaires recherchés : 2 Postes à pourvoir au niveau de votre entreprise : Non communiqué Profils recherchés : Master II Génie électrique et automatismes Nombre d’embauches prévues : Non communiqué Nombre de stagiaires recherchés : Non communiqué Profils recherchés : Non communiqué Marchés Africains – H.S. N° 38 n Spécial 9es Journées Entreprises 2iE 33 MAHS38_2iE_034_035_INT:MAHS 20/05/14 13:58 Page34 africa water 2014 Forum mondial de l’eau PARLER D’UNE MÊME VOIX Les pays d’Afrique veulent parler d’une même voix lors du Forum mondial de l’eau prévu en 2015 à Daegu, en Corée du Sud. Sous la houlette de 2iE et du gouvernement burkinabè, un pré-forum se tiendra à Ouagadougou du 12 au 14 juin prochain pour baliser le terrain et préparer une position africaine commune. uagadougou sera le point de convergence des acteurs africains de l’eau. Membres du Conseil mondial de l’eau, l’Institut international d’ingénierie de l’eau et de l’environnement (2iE) et le gouvernement burkinabè vont réunir 650 participants à l’occasion du pré-forum africain sur l’eau et l’assainissement Africa Water 2014. Professionnels du secteur, chercheurs, parlementaires, jeunes, ONG et collectivités territoriales vont ainsi débattre autour du thème « Comment permettre un accès à l’eau et un service d’assainissement pour tous en Afrique ? ». Ce pré-forum sera l’occasion de préparer une stratégie africaine post-Objectifs du millénaire pour le développement (OMD). « Africa Water reprend les grandes thématiques du Forum mondial de l’eau pour que les pays d’Afrique parlent d’une seule voix lors du Forum mondial sur l’eau qui se tiendra du 12 au 17 avril 2015 à Daegu, en Corée du Sud », explique le Professeur Amadou Hama Maïga, directeur général par intérim de 2iE. Il faut dire que l’accès à l’eau potable et O 34 Marchés Africains – H.S. N° 38 n l’assainissement demeurent faibles dans la plupart des pays africains, aussi bien en milieu urbain que rural : seuls 30 % d’entre eux pourront atteindre les OMD en matière d’accès à l’eau. Dotée de ressources suffisantes en eau de surface et souterraine pour satisfaire ses besoins agricoles, domestiques, industriels et même énergétiques, l’Afrique n’utilise que 10 % de ses capacités. Non seu- l’assainissement comme un objectif post2015 en redéfinissant des indicateurs jugés plus pertinents. « La question est en débat et sera portée au niveau des Nations Unies », tient à préciser le Pr Amadou Hama Maïga. Ainsi, le pré-forum de Ouagadougou compte plaider pour la mise en œuvre de programmes innovants de planification et de gestion des ressources en eau. « Les États africains doivent « LesÉtatsafricainsdoiventévaluerlescausesdufaibleniveau d'atteintedesOMD,mettreenplacedesmécanismesetdes instrumentsadaptéspourassurerunservicedurabled'eau potable,unsystèmecorrectd'assainissementpourtouset unegestionsolidairedelaressourceeau.» lement les experts dénombrent 300 millions d’Africains manquant d’eau potable, mais la moitié des pays n’atteindront pas les OMD en matière d’assainissement. C’est pourquoi à Daegu, l’Afrique veut faire admettre l’eau et Spécial 9es Journées Entreprises 2iE donc évaluer les causes du faible niveau d’atteinte des OMD, mettre en place des mécanismes et des instruments adaptés pour assurer un service durable d’eau potable, un système correct d’assainissement pour tous et une gestion solidaire de la © africa - Fotolia.com MAHS38_2iE_034_035_INT:MAHS 20/05/14 13:59 Page35 Mais l’Afrique veut également mobiliser la communauté internationale autour du financement des infrastructures et de la gestion des ressources en eau, tout en partageant les expériences, les connaissances et les innovations pour la protection de celles-ci au profit des générations futures. Forum initial, Africa Water va ainsi donner des orientations permettant aux leaders africains d’adopter une position commune. « Les africains seront certainement minoritaires à ce Forum mondial, alors que les questions débattues les concernent », regrette le directeur général de 2iE, rappelant que l’urbanisation galopante et la hausse des perturbations climatiques deviennent des enjeux de développement humain et de croissance économique. Enfin, Africa Water entend faire en sorte que les innovations soient prises en charge par les décideurs, notamment les parlementaires qui votent les lois, et que la société civile se les approprie. Kouza Coulibaly ressource eau », indique un document présentant Africa Water 2014. Objectifs communs Pour défendre la position des utilisateurs africains d’eau, Africa Water tentera de décortiquer plusieurs thématiques autour d’objectifs communs avec des acteurs multiples : décideurs, jeunes, chercheurs, société civile, élus locaux. Il s’agira de préparer le 7e Forum mondial de l’eau en proposant un objectif spécifique sur l’eau et l’assainissement en Afrique, ainsi que de faire un état des lieux sur la législation africaine en matière d’eau et d’assainissement afin de plaider auprès des parlementaires pour une feuille de route commune à Daegu. Les apports de la science, de la technologie et de l’innovation visent à rappeler le rôle crucial des chercheurs dans la découverte de solutions durables aux questions d’eau et d’assainissement. « L’Institut de recherche aura un message à porter sur la vision de la recherche et son utilité pour la société », affirme le Pr Hamma Yacouba, directeur de la recherche. Marchés Africains – H.S. N° 38 n Spécial 9es Journées Entreprises 2iE 35 MAHS38_2iE_036_037_INT:MAHS 19/05/14 14:39 Page36 MAHS38_2iE_036_037_INT:MAHS 19/05/14 14:40 Page37 africa water 2014 Interview/Ministre chargée de l’Eau du Royaume du Maroc « LE MAROC A DÉVELOPPÉ UN MODÈLE EFFICIENT DE GESTION DE L’EAU » Charafat Afilal, ministre déléguée auprès du ministre de l’Énergie, des Mines, de l’Eau et de l’Environnement, chargée de l’Eau, espère que le Forum Africa Water de juin 2014 à Ouagadougou, prélude au Forum mondial de l’eau (FME) en 2015 en Corée du Sud, permettra la mobilisation des pays africains afin que l’eau se retrouve en tête des agendas politiques. Marchés Africains : Quels sont les défis que doit relever la Conférence de l’eau de 2014 à Ouagadougou ? Charafat Afilal : En préparation du 7e Forum mondial de l’eau (FME) qui se tiendra en avril 2015 en Corée du Sud, Ouagadougou accueillera en effet le Forum Africa Water dont le thème est : « Le droit à l’eau et à l’assainissement pour tous en Afrique ». Cette conférence, qui se déroulera en juin 2014, vise essentiellement à porter la voix du continent africain au Forum mondial de l’eau. Les défis que doit relever cet événement tiennent à la connaissance approfondie des spécificités sociales, économiques et politiques du continent et à la mise en cohérence des priorités et des recommandations des pays africains à présenter au FME. Mais le plus grand challenge reste la mobilisation des pays africains afin que l’eau se retrouve en tête des agendas politiques. Nous œuvrons activement pour une meilleure sensibilisation aux problèmes de l’eau en Afrique, notamment ceux liés aux retards dans l’accès aux services de l’eau potable et de l’assainissement. Il nous faut par ailleurs attirer l’attention de la communauté internationale et des décideurs politiques sur l’impact que le renforcement de la solidarité Nord-Sud et le transfert de la richesse au profit des pays du Sud auraient sur la stabilité des pays africains. DR Comment analysez-vous les problèmes de l’eau en Afrique ? La disparité territoriale en matière de répartition des ressources en eau est une caractéristique importante du continent Africain. En effet, au centre et au sud du continent, le problème de la disponibilité de la ressource ne se pose pas : le grand défi réside plutôt dans l’accès à l’eau. Par contre, le nord du continent et l’Afrique de l’Est et de l’Ouest restent confrontées à un immense problème de limitation des ressources en eau aggravé par l’irrégularité et la diminution des précipitations depuis la fin des années 1970. Le secteur de l’eau en Afrique Charafat Afilal, ministre déléguée du Royaume du Maroc auprès du ministre est confronté également à d’aude l’Énergie, des Mines, de l’Eau et de tres défis liés principalement à l’Environnement, chargée de l’Eau. la faiblesse de la valorisation des ressources en eau mobilisées, notamment dans le domaine agricole, à la détérioration de la qualité des ressources en eau à cause du retard dans l’assainissement et l’épuration des eaux usées, aux risques des changements climatiques et à l’accentuation des phénomènes extrêmes. Par ailleurs, la fragilisation des écosystèmes à travers une forte intensification des activités agricoles et de la déforestation, un développement soutenu des activités industrielles et une urbanisation massive a contribué à une hausse du risque de manque d’eau de manière globale et à des déficits dans les services d’eau potable et d’assainissement dans plusieurs parties du continent. Comment les questions relatives à l’eau sont-elles gérées au Maroc ? De par sa situation géographique, le Maroc est caractérisé par une limitation des ressources en eau avec une grande variabilité dans l’espace et une alternance de séquences d’années de forte hydraulicité et de séquences de sécheresse sévère pouvant durer plusieurs années. Dans ce contexte, et pour accompagner son développement, le Maroc s’est engagé depuis longtemps sur la voie de la maîtrise et de la mobilisation de ses ressources en eau. Cette politique, initiée grâce à la vision éclairée de feu Sa Majesté le Roi Hassan II, lui a permis de se doter d’importantes infrastructures hydrauliques composées de grands barrages de stockage d’eau brute, d’ouvrages de transfert d’eau et de milliers de forages et de puits captant les eaux souterraines. Ces infrastructures ont permis d’assurer la sécurisation de l’approvisionnement des populations en eau potable, le développement de l’irrigation à grande échelle, la production de l’énergie hydro-électrique ainsi que l’accompagnement de l’essor des autres secteurs socio-économiques. Sans oublier leur impact en matière de protection contre les inondations de vastes territoires qui, par le passé, subissaient des dégâts importants. Le Maroc a également développé un modèle efficient de planification et de gestion de l’eau, propre au pays et cité en exemple à l’échelle internationale. Ce savoir-faire, le Maroc s’engage à le mettre à la disposition des pays africains amis dans le cadre de la promotion d’une coopération fructueuse Sud-Sud. Enfin, il est à signaler que l’accès à l’eau est désormais un droit constitutionnel, comme le stipule l’article 31 de la nouvelle Constitution adoptée par le Maroc en 2011. Notre pays mesure en effet pleinement la portée stratégique de ce secteur sur sa stabilité sociale et politique. La gestion de cette ressource vitale constitue ainsi une priorité dans l’agenda gouvernemental. Propos recueillis par Christian Lapeyre Marchés Africains – H.S. N° 38 n Spécial 9es Journées Entreprises 2iE 37 MAHS38_2iE_038_039_INT:MAHS 19/05/14 14:42 Page38 MAHS38_2iE_038_039_INT:MAHS 19/05/14 14:44 Page39 présentation des entreprises Nom/Acronyme de l’entreprise RMO Job Center Nom du Groupe d’appartenance Groupe RMO Coordonnées siège Avenue Zone du Bois, Rue 22 -29 – 11 BP 1242 Ouagadougou CMS 11 – Burkina Faso Tél. : (+226) 50 36 00 04/50 36 00 09/50 36 00 14 – Fax : (+226) 50 36 00 03 E-mail : info@rmo.bf – Site Web : www.rmo.bf Domaines d’activités Conseil en Gestion des Ressources Humaines (Conseil RH, Formation, Recrutement, Sous-traitance, Travail Temporaire). Pays dans lesquels l’entreprise est présente Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Mali, Niger, Togo. Nom et contacts du Responsable en charge du Recrutement et des stages Adama W. OUEDRAOGO – Cell : (+226) 70 69 00 90/78 89 31 76 Tél. : (+226) 50 36 00 04/50 36 00 09/50 36 00 14 E-mail : adama.ouedraogo@rmo.bf Nom/Acronyme de l’entreprise BANK OF AFRICA – BURKINA FASO Nom du Groupe d’appartenance Groupe BANK OF AFRICA Coordonnées siège 770, Avenue du Président Sangoulé Lamizana 01 BP 1319 Ouagadougou 01 – Burkina Faso Domaines d’activités Banque Pays dans lesquels l’entreprise est présente Burkina Faso Nom et contacts du Responsable en charge du Recrutement et des stages Jean Florent KERE – Tél. : (+226) 70 27 96 99 Alassane SEMDE – Tél. : (+226) 70 25 30 48 Postes à pourvoir au niveau de votre entreprise : Non communiqué Nombre d’embauches prévues : Non communiqué Postes à pourvoir au niveau de votre entreprise : Mécanicien, Ingénieur Génie Civil/BTP. Nombre de stagiaires recherchés : Non communiqué Profils recherchés : Non communiqué Nombre d’embauches prévues : 6 Nombre de stagiaires recherchés : 0 Profils recherchés : Mécanicien, Ingénieur Génie Civil/BTP, Ingénieur Informaticien, Ingénieur Télécom, Ingénieur Commercial Nom/Acronyme de l’entreprise SITARAIL Nom/Acronyme de l’entreprise EDF Store & Forecast (EDF S&F) Nom du Groupe d’appartenance BOLLORE AFRICA LOGISTICS Nom du Groupe d’appartenance EDF Coordonnées siège Résidence Memanou, Bd Clozel – 16 BP 1216 Abidjan 16 – Côte d’ivoire Tél : (+225) 20 20 80 00 Coordonnées siège 100 esplanade du Général de Gaulle, 92392 Courbevoie – France Représentation nationale au Burkina Faso : Place Naba Koom – 01 BP 5699 Ouagadougou 01 – Burkina Faso Tél : (+226) 50 31 07 39/40 Domaines d’activités Transport Ferroviaire de personnes et de marchandises Pays dans lesquels l’entreprise est présente Côte d’Ivoire, Burkina Faso Nom et contacts du Responsable en charge du Recrutement et des stages Marie-Antoinette SORGHO et Kafine KONE – Tél : (+225) 20 20 80 00 Kadidja KONATE/SIMPORE – Tél : (+226) 50 31 07 39/40 Domaines d’activités Énergie, logiciels Pays dans lesquels l’entreprise est présente France Nom et contacts du Responsable en charge du Recrutement et des stages Chady KHARRAT – Directeur technique Tél. : (+33) 01 85 08 39 17 E-mail : chady.kharrat@edf.fr Postes à pourvoir au niveau de votre entreprise : Non défini Nombre d’embauches prévues : Non défini Nombre de stagiaires recherchés : 1 Postes à pourvoir au niveau de votre entreprise : Chef d’atelier wagonnage, Assistant du chef d’atelier wagonnage, Assistant chef section Nombre d’embauches prévues : Non communiqué Profils recherchés : Étudiant Master ou 3e année cycle ingénieur. Spécialisation en simulation informatique, optimisation, automatique, Connaissance en matlab et langage C/C++. Nombre de stagiaires recherchés : Non communiqué Profils recherchés : 2 Ingénieurs en Génie civil, 3 Masters en Maintenance et Gestion de parcs de matériels de travaux publics, 2 Bachelors en Maintenance et Gestion de parc de matériels de travaux publics. Marchés Africains – H.S. N° 38 n Spécial 9es Journées Entreprises 2iE 39 MAHS38_2iE_040_041_INT:MAHS 20/05/14 13:56 Page40 formation – Emploi Et compétEncEs SUIVRE EFFICACEMENT UNE FORMATION PROFESSIONNELLE EN LIGNE La formation en ligne, longtemps ignorée dans l’enseignement supérieur, s’affirme désormais pour les professionnels comme une évidence afin d’évoluer sans menacer leur emploi : 2iE propose 11 formations de niveaux Bachelor à Master en management et en gestion des infrastructures. Djim Doumbé Damba, directeur des formations et de l’innovation pédagogique à 2iE, nous en dit plus. 2iE Marchés Africains : En quoi le e-learning, ou formation en ligne, constitue-t-il une réponse pertinente aux besoins des professionnels ? Djim Doumbé Damba : La formation en ligne s’adresse à des professionnels qui, occupant un emploi, ont des contraintes de temps mais souhaitent bénéficier d’une carrière dynamique et stimulante, rythmée par des changements de postes ou par l’octroi de nouvelles responsabilités. La formation en ligne répond précisément à toutes ces attentes en leur permettant de continuer à exercer, ce qui explique leur intérêt pour cette modalité d’enseignement. À titre d’illustration, 90 % des apprenants à 2iE sont 40 Marchés Africains – H.S. N° 38 n des professionnels. D’un point de vue contextuel, il y a par ailleurs un réel engouement pour ce type de formation à travers le monde. Nous le voyons bien avec la course vers les MOOC (cours en ligne ouverts et massifs) au sein des plus prestigieuses universités, même si le système MOOC ne répond pas pleinement aux attentes des professionnels. S’agissant de l’Afrique, la croissance économique porte les besoins en formations professionnelles, et l’émergence des technologies de l’information et de la communication favorise la logique du « tout en ligne ». Comment, concrètement, un professionnel peut-il suivre sa formation en ligne ? À 2iE, un professionnel peut s’inscrire en ligne et commencer sa formation à tout moment de Spécial 9es Journées Entreprises 2iE l’année s’il répond aux conditions d’admissibilité. Une fois inscrit, il se connecte selon sa disponibilité à la plate-forme de formation pour accéder aux contenus pédagogiques (cours, activités d’apprentissage). Il peut interagir avec les enseignants-tuteurs en leur posant des questions en ligne lors de séances de tchat (rencontres synchrones) ou via un forum d’échanges que l’enseignant-tuteur consultera pour apporter des éléments de réponse tous les deux jours. Avec des QCM d’autoévaluation, l’apprenant vérifie l’acquisition des connaissances en toute autonomie. Les examens se déroulent aussi en ligne et supposent un minimum d’organisation : le professionnel devra se rendre disponible pour la composition. Comment 2iE met-il en œuvre ses formations Mathias Rosenthal - Fotolia.com Interview/Directeur des formations et de l’innovation pédagogique à 2iE MAHS38_2iE_040_041_INT:MAHS 19/05/14 14:46 Page41 Enfin, d’autres collègues assurent le recueil des avis et suggestions, la maintenance technique des outils et systèmes, etc. Quels conseils donneriez-vous à un professionnel afin qu’il réussisse sa formation ? Contrairement à ce que l’on peut penser, une formation en ligne est aussi exigeante qu’une formation en présentiel, si ce n’est plus, car l’apprenant doit mener de front deux activi- tés, donc s’investir suffisamment dans sa formation en y consacrant le temps qu’il faut (environ 20h/semaine) et en participant à toutes les activités d’apprentissage : rencontres synchrones et asynchrones, travaux de groupe, QCM, etc. Cette condition est en général respectée par nos apprenants qui, dans la majorité des cas, obtiennent leur diplôme et atteignent leurs objectifs professionnels. Propos recueillis par P. Bécherie TÉMOIGNAGE Halima Hassan Sultan rejoint 2iE en 2011 pour suivre une formation professionnelle en ligne en énergie renouvelable. Portrait d’une apprenante qui a fait le choix de reprendre ses études sans entraver sa carrière. De nationalité djiboutienne, Mlle Sultan illustre la pluralité culturelle qui règne dans les formations professionnelles en ligne de 2iE. « Aucoursdemaformation,j’aifaitdenombreusesconnaissancesissuesdediverspays etcultures», confie celle qui a effectué un joli parcours avant d’intégrer 2iE. En effet, major de sa promotion lors de l’obtention d’un BTS en maintenance industrielle, elle intègre la Société nationale d’électricité de Djibouti où, après différentes fonctions, elle occupe le poste de coordinatrice des projets et statisticienne. En 2011, c’est une volonté personnelle qui la pousse à reprendre une formation : « J’étais en harmonie d’unpointdevueprofessionnel,maiscôté études,jeressentaisunmanque.Jesouhaitais aller plus loin, découvrir. Il était temps de m’affirmer et de relever de nouveaux défis. Je suis tombée sur une publicité de 2iEsurInternet,etj’aiétéséduiteparune offredeformationsouplequimepermettait de renforcer mes compétences techniques etmanagérialestoutencontinuantàtravailler.» Halima, actuellement en Master 2 gestion des infrastructures et services, option énergies renouvelables, explique : « Lafilièreau seindelaquellejesouhaitaispoursuivremes étudesestrarementdisponibleenligne.Le contenuesttrèsricheetpertinent.» Elle voit l’avenir avec optimisme. P. Bécherie 2iE en ligne à destination des professionnels ? En complément des outils évoqués, 2iE s’appuie surtout sur des équipes entièrement dédiées à la formation professionnelle en ligne. Les interlocuteurs privilégiés des apprenants sont les coordinateurs, qui planifient et mettent en œuvre les formations, et en assurent le reporting. Le service scolarité veille quant à lui au suivi des notes, à la bonne organisation des examens et à la délivrance des diplômes. Marchés Africains – H.S. N° 38 n Spécial 9es Journées Entreprises 2iE 41 MAHS38_2iE_042_043_INT:MAHS 19/05/14 14:48 Page42 formation – Emploi Et compétEncEs Interview/Responsable de l’Executive Master Paris-Dauphine « S’ASSOCIER À 2IE NOUS Le responsable de l’Executive Master Paris-Dauphine Lionel Garreau explique à Marchés Africains le bien-fondé de la stratégie de déploiement des formations de son université en Afrique. Il se prononce sur l’intérêt du partenariat avec 2iE. Marchés Africains : Que représente L’Executive Master/MBA « Management de l’innovation » proposé à 2iE, au Burkina Faso, dans la stratégie de déploiement des formations de l’Université Paris-Dauphine sur le continent africain ? Lionel Garreau : Cette formation répond à un double enjeu pour l’Université ParisDauphine. D’abord, nous croyons que le développement économique doit être couplé avec les enjeux de développement durable et l’éthique. L’Executive Master/MBA « Management de l’innovation » répond à ces trois impératifs. Ensuite, Dauphine développe depuis une dizaine d’années des formations en Afrique (Sénégal, Tunisie, etc.). Nous pensons que l’Afrique est le continent d’avenir sur lequel nous nous devons d’être présents. Les liens historiques entre la France et de nombreux pays d’Afrique doivent être pour nous une invitation à développer des collaborations afin de soutenir une vision saine et durable du monde dans lequel nous évoluons. Au-delà de la responsabilité sociale des entreprises, nous promouvons la responsabilité sociale de notre université dans ce mouvement. Quel est l’intérêt pour Paris-Dauphine d’un partenariat avec une école d’ingénieurs telle que 2iE autour des formations en management ? L’Université Paris-Dauphine vise à collaborer avec des partenaires d’excellence, dont 2iE fait partie. Le fait de s’associer avec une école d’ingénieurs nous permet de toucher des profils variés de personnes qui auront une influence sur la manière dont les activités des entreprises seront menées. Cela est 42 Marchés Africains – H.S. N° 38 n DR PERMET DE TOUCHER DES PROFILS VARIÉS » donc en totale cohérence avec notre objectif de promouvoir un développement des entreprises marqué par le sceau du développement durable et de l’éthique. À ce jour, quels sont les profils et les compétences que l’Executive Master/MBA met à la disposition des entreprises et des institutions ? Nous visions à compléter les compétences d’ingénierie que nos étudiants détiennent à l’entrée dans le programme par des compétences orientées business. Nous développons principalement chez nos étudiants les compétences d’entrepreneuriat, de management de projets et de management de l’innovation, et cela sur des standards internationaux d’exigence. Dès lors, nos étudiants sont capables d’occuper des fonctions d’entrepreneurs, de responsables de projet, de managers d’équipe ou de Business Unit tant dans des entreprises locales qu’internationales. Comment se construit une formation de ce type, et à quels critères doit-elle répondre ? Nous avons construit la formation autour de quatre pôles : la compréhension du business en général, le management de projet, le management de l’innovation et le développement durable. Ces quatre pôles répondent à des enjeux majeurs pour le développement des entreprises en Afrique. Aussi développons-nous la pédagogie active, dans le sens où nous mettons les étudiants en situation de développer eux-mêmes un business pendant leur formation. Cela les oblige à mettre en œuvre les éléments qu’ils apprennent et à se confronter dès l’année en formation aux exigences du monde professionnel : industriels, banquiers, etc. Notre principal critère Spécial 9es Journées Entreprises 2iE Lionel Garreau, responsable de l’Executive Master Paris-Dauphine. d’évaluation pour cette formation est l’atteinte du niveau de compétences et de professionnalisme exigé pour intégrer les plus grandes entreprises multinationales. Y a-t-il pour vous des perspectives pour la recherche entrepreneuriale en Afrique subsaharienne ? Absolument ! Les perspectives de recherche sont multiples, et beaucoup d’entre elles restent à découvrir. Je pense que sur la thématique entrepreneuriale, les perspectives les plus intéressantes à développer sont celles des Business Model innovants – comment monter une entreprise différemment – et des stratégies Bottom of the Pyramid – comment faire fructifier une entreprise en ayant comme client des populations défavorisées au niveau mondial, tout en respectant le développement durable, social et environnemental. C’est en se penchant sur ces questions que la recherche pourra proposer des voies qui seront diffusées via les formations ou les médias, et ainsi accompagner l’essor de l’Afrique subsaharienne. Propos recueillis par Kouza Coulibaly MAHS38_2iE_042_043_INT:MAHS 19/05/14 16:08 Page43 POLITIQUE Interview/Responsable du MBA à 2iE « LE MBA PERMET D’ACQUÉRIR UNE DOUBLE COMPÉTENCE MANAGÉRIALE ET TECHNIQUE » Titulaire d’un doctorat en finances, Saty Kouamé, responsable du MBA à 2iE, situe l’enjeu de cette école dans la formation des managers africains. À court terme, son objectif est de doubler, voire tripler, les effectifs actuels. leur permet d’approfondir leur connaissance du monde des affaires. Elle met l’accent sur l’innovation, le management et le développement durable afin de les pousser à « inventer un avenir éco-innovant » ancré dans la durée, et ainsi à moderniser notre économie. À ce jour, quels sont les profils et les compétences que le MBA met à la disposition des entreprises et des gouvernements ? Nous assistons à une évolution des profils. Les managers que nous avons formés, et qui présentent souvent un background fortement technique, occupent aujourd’hui des postes-clés dans les grandes entreprises et administrations : statisticien-économiste chargé du développement durable, consultant en stratégie de développement durable, « EndélivrantleMBA,2iEpermetauxingénieursetdocteurs d'acquérirunedoublecompétencemanagérialeettechniqueafinde lespréparerauxexigencesdesrecrutementsinternationaux.Ilestun atoutpoureux,unvéritableaccélérateurendébutdecarrière.» Mais en délivrant le MBA, 2iE permet aux ingénieurs et professionnels d’acquérir une double compétence managériale et technique afin de les préparer aux exigences des recrutements internationaux. Il est un atout pour eux, un véritable accélérateur en début de carrière. À qui s’adresse le MBA ? En partenariat avec l’Université Paris-Dauphine, le MBA « Management et innovation » de 2iE s’adresse aux professionnels, aux cadres et aux ingénieurs. La formation responsable du développement durable ou encore manager de projets éco-innovants... D’autres sont devenus des entrepreneurs. Et ces premiers résultats nous confirment bien que notre stratégie de formation de managers est adaptée au contexte, pour une croissance économique durable de notre continent. Combien d’étudiants sont inscrits au MBA et quels sont vos objectifs d’effectifs à court terme ? Nous avons une dizaine de participants et, à 2iE Marchés Africains : Que représente l’école MBA dans la stratégie de formation de 2iE ? Saty Kouamé : L’économie se globalise, et il existe une pression internationale telle que la concurrence en est exacerbée. Cela est particulièrement vrai pour l’Afrique, qui bouge, et où l’on assiste à un boom économique sans équivalent. Les clients, de plus en plus avisés, deviennent co-concepteurs de produits, et les entreprises doivent produire rapidement à des coûts faibles. Dans ce contexte, concevoir et développer un produit ou une prestation n’est plus suffisant. Il faut savoir intégrer le produit ou le service à la stratégie de l’entreprise. Il faut donc pouvoir lier la technologie au business. C’est dans ce cadre que le MBA prend tout son sens. Certes, 2iE est connu pour la formation d’ingénieurs. Saty Kouamé, responsable du MBA à 2iE. court terme, nous souhaitons doubler, voire tripler ce nombre. Sous quel signe comptez-vous participer aux Journées Entreprises 2014 ? Nous voulons des échanges fructueux avec les entreprises afin de connaître leurs besoins. Ceci nous permettra d’enrichir notre formation dont les enseignements sont axés sur une pédagogie participative et interactive, basée sur des études de cas réels d’entreprise. Mais nous voulons aussi faire connaître le MBA « Management et innovation » aux opérateurs économiques, qui connaissent 2iE surtout comme une école d’ingénieurs alors qu’il existe aujourd’hui une Business School en son sein. Marchés Africains – H.S. N° 38 Propos recueillis par Kouza Coulibaly n Spécial 9es Journées Entreprises 2iE 43 MAHS38_2iE_044_045_INT:MAHS 20/05/14 15:59 Page44 MAHS38_2iE_044_045_INT:MAHS 19/05/14 18:07 Page45 formation – Emploi Et compétEncEs Observatoire des métiers et des compétences - Cercle des DRH DEUX OUTILS DE PILOTAGE EFFICIENTS Si les chiffres de la croissance dans les pays d’Afrique subsaharienne sont encourageants, l’impact sur les populations, seul garant de l’ancrage du progrès économique dans le tissu social, n’est pas encore avéré. Ainsi, la création bien réelle de richesse n’est pas synonyme de création d’emplois. Le système ne parvient pas encore à mobiliser localement les compétences nécessaires à son développement. tifiés comme stratégiques par l’observation des besoins des entreprises, organisations, secteurs ou territoires. Les systèmes de management et les techniques évoluant très rapidement, des mises à niveau régulières s’imposent : les entreprises qui recourent à la formation continue savent que c’est une question de survie dans un contexte fortement concurrentiel. Pour elles, les ressources humaines sont un élément-clé de la compétitivité. Les politiques RH se construisent au départ en identifiant les postes et les référentiels d’activité, puis aboutissent à la mise en place d’une Gestion prévisionnelle des emplois et des compétences (GPEC) : compte tenu des prévisions sur l’activité, les départs à la retraite, l’évolution des métiers et des techniques, elles élaborent une démarche de recrutement et de formation. Pour une école comme 2iE, il est intéressant de se rapprocher de ces structures ayant une vision claire de l’avenir de leurs emplois : 2iE vise à une co-construction et un co-pilotage de son offre de formation en partenariat avec les professionnels. La première étape sera la mise en place du cercle des DRH, qui sera présenté à l’occasion des JE 2014 et associera 2iE et les entreprises. À terme, un lien dynamique sera établi entre les référentiels d’activité des entreprises et les référentiels de formation de 2iE dans le cadre de la Démarche compétences. Le cercle des DRH : un outil de veille et de concertation Tout professionnel, aujourd’hui, change plusieurs fois de poste ou d’employeur durant sa carrière. Au-delà des savoir-faire techniques, il doit donc disposer d’un socle de connaissances assez large pour évoluer et se former tout au long de sa vie. À côté de ce bagage acquis en formation initiale, il existe des formations spécifiques répondant à des enjeux iden- L’observatoire des métiers et des compétences : un outil de pilotage au service des ambitions économiques L’observation des métiers et des compétences est un concept plus large qui peut concerner un pays, une région, un secteur d’activité, un métier ou un établissement : il faut donc d’abord délimiter un périmètre sectoriel, géographique et parfois social (travailleurs handicapés, femmes...). Les missions confiées aux Bernard Brès, directeur du Technopôle 2iE. 2iE L’efficacité du dispositif de formation en question Concernant l’enseignement supérieur, des analyses affirment qu’il existe en Afrique des milliers d’emplois non pourvus : les diplômés de l’université, trop généralistes, ne parviennent pas à s’insérer. Même si la réalité doit être nuancée, il est bien question ici de l’efficacité du dispositif de formation et de sa capacité à produire les compétences pour que le monde économique transforme de belles perspectives en succès durable. L’instruction de base donne accès aux techniques et à la technologie nécessaires à l’amélioration de la productivité agricole. L’éducation, en faisant accéder à l’information et à la culture, contribue à faire évoluer les mentalités : c’est un élément déterminant pour la réduction de la croissance démographique, qui pose le problème de la pression sur les ressources naturelles et de la distribution des bénéfices de la croissance. L’observation des métiers et des compétences se construit sur ce parti pris : accompagner l’activité économique par la formation professionnelle. Il ne s’agit pas de se contenter de fournir à l’instant T les ouvriers, techniciens et cadres dont le système a besoin. Il s’agit d’anticiper, et même de construire l’avenir, du point de vue de l’individu et des secteurs d’activités. observatoires peuvent aller du simple recueil de données qualitatives sur la perception des besoins en qualification par les professionnels à des études très poussées prenant en compte l’évolution démographique, la répartition des emplois par familles de métiers et par âge, les données économiques… La prospective, élément central de la démarche, n’est pas une simple prédiction : elle consiste à élaborer des scénarii et à identifier les éléments du présent pouvant contribuer à optimiser l’avenir. Qui créera de la valeur ajoutée dans les filières agricoles si l’on ne forme pas aujourd’hui les producticiens et les maintenanciers capables de faire fonctionner, dans 2 ou 3 ans, les unités de transformation ? Qui développera les investissements dans les secteurs porteurs si l’on ne dote pas dès à présent les entrepreneurs potentiels de compétences managériales au meilleur niveau ? L’objectif pour 2iE est d’avoir une visibilité sur l’évolution de la demande des entreprises dans les métiers de l’ingénierie et de la recherche dans la zone d’Afrique de l’Ouest et centrale, aire prédominante de recrutement et d’insertion de ses étudiants. La démarche reste à construire et pose des questions de méthodologie et de disponibilité des données, mais devrait néanmoins aboutir à un pilotage efficient de l’offre de formation et bénéficier à un large panel d’acteurs. Anna Wagj Marchés Africains – H.S. N° 38 n Spécial 9es Journées Entreprises 2iE 45 MAHS38_2iE_046_047_INT:MAHS 19/05/14 15:07 Page46 MAHS38_2iE_046_047_INT:MAHS 19/05/14 15:07 Page47 f o r m a t i o n – E m p l o i E t c opm opléi t iEQ nUcEE s Interview « LA DÉMARCHE COMPÉTENCES IMPLIQUE LA CONSTRUCTION D'UN CADRE INSTITUTIONNEL DE CONCERTATION » Mme Sylvie Chevalet, consultante en stratégie et compétences, dirige la mise en place de la démarche compétences au sein de 2iE. Elle nous en explique l'enjeu. Marchés Africains : Pouvez-vous nous expliquer en quoi consiste la démarche compétences ? Sylvie Chevalet : La démarche compétences relève avant tout d’un état d’esprit : il s’agit de passer d’une logique process à une logique produit, autrement dit de passer des moyens aux résultats. Elle comporte 2 approches le Technopôle, les enseignants, les anciens (alumni) et les entreprises permettra de mettre en place une observation de l’emploi et des compétences. Elle apportera les informations nécessaires à la construction et au pilotage d’une offre de formation répondant au mieux aux attentes du monde économique. « Ladémarchecompétencesestunfacteurd’amélioration continue,carellepermetd’ajusterenpermanencelaformation àl’évolutiondumondeprofessionnel.» Pouvez-vous nous situer la démarche compétences dans la relation entre la formation et les partenaires professionnels ? La définition des compétences attendues par les entreprises ne peut se faire que dans un dialogue structuré avec le monde professionnel. Une interaction orientée et suivie entre La démarche compétences est un facteur d’amélioration continue, car elle permet d’ajuster en permanence la formation à l’évolution du monde professionnel. Comment se traduit la mise en place de cette démarche dans les pratiques quotidiennes des enseignants ? Elle correspond à un véritable changement 2iE complémentaires et, à mon avis, indissociables l’une de l’autre. L'une est liée à la pédagogie, aux learning outcomes ou acquis de l’apprentissage : chaque situation ou activité de formation (cours, stage, projet…) doit être définie par ce que l’étudiant sera capable de faire à l’issue de cette activité, et non pas par ce que le professeur lui aura enseigné. La seconde est relative au monde professionnel, aux compétences : quelles compétences le jeune diplômé sera-t-il capable de mettre en œuvre en situation professionnelle à l’issue de sa formation ? Une compétence se traduit par une capacité à combiner un ensemble de savoirs, savoir-faire et savoir être en vue de réaliser une tâche ou une activité. Le processus vise une adéquation optimale entre les compétences professionnelles requises dans les emplois et les acquis de l’apprentissage (learning outcomes). Il sera nécessaire de s’assurer que les moyens pour acquérir toutes les compétences attendues ont bien été mis en place. Sylvie Chevalet, consultante en stratégie et compétences. dans les pratiques des enseignants et impacte toutes leurs activités, que ce soit au niveau de la conception des cours, de leur réalisation et de l’évaluation. Il s’agit donc pour les enseignants de passer d’une logique de moyens à une logique de résultats. La démarche compétences favorise la « pédagogie de la réussite », elle axe les efforts du corps enseignant sur les résultats, et elle responsabilise l’étudiant sur ce que l’on attend précisément de lui. C’est un contrat tacite entre l’étudiant et l’enseignant : l’étudiant se motivera davantage pour sa formation, puisque chaque cours ou chaque projet contribue directement ou indirectement à l’acquisition d’une ou plusieurs compétences professionnelles. Cette démarche entraîne une réflexion et des évolutions sur le contenu des UE et les objectifs des stages et projets, ainsi que sur leur articulation tout au long d’un parcours de formation, pour parvenir à la constitution d’un référentiel de compétences. Pour que cette démarche réussisse et ne soit pas simplement un « plaquage » de ce qui se fait ailleurs, chaque enseignant doit se l’approprier afin de l’intégrer totalement dans la conception et la pratique de ses enseignements. Concrètement, quels sont les prochaines étapes de la démarche à 2iE ? L’objectif du projet est la mise en place de la démarche compétences au sein de 2iE sur les parcours ingénieurs/Masters of Engineering dans un premier temps. Cela implique la construction d’un cadre institutionnel de concertation entre 2iE et le monde professionnel, et le développement des outils permettant son application et son pilotage. Dans une deuxième phase, la démarche compétences pourra être déployée dans les Bachelors, les formations spécialisées en un an, la formation professionnelle en ligne et la formation continue. Marchés Africains – H.S. N° 38 Propos recueillis par Kouza Coulibaly n Spécial 9es Journées Entreprises 2iE 47 MAHS38_2iE_048_049_INT:MAHS 19/05/14 15:09 Page48 formation – Emploi Et compétEncEs Interview/Conseil national du patronat burkinabè « LES CADRES BIEN FORMÉS CONSTITUENT LES ÉLITES DE DEMAIN » Marchés Africains : En votre qualité de patron des patrons, quel regard portez-vous sur les Journées Entreprises (JE) organisées annuellement par 2iE ? Birahima Nacoulma : Avant tout propos, je tiens à remercier l’Institut 2iE pour l’initiative du micro-trottoir et lui souhaite plein succès pour ces JE. Je trouve que les Journées Entreprises sont à saluer en ce sens qu’elles constituent un espace privilégié d’échanges entre entreprises évoluant dans les mêmes secteurs d’activité en vue de nouer entre elles des relations de partenariat et de collaboration. Ces rencontres directes avec les professionnels sensibilisent les étudiants aux réalités et opportunités du monde de l’entreprise. C’est un environnement favorable de rencontres et d’insertion socioprofessionnelle des jeunes dans les entreprises. Pour la présente édition, le patronat a-t-il des attentes particulières ? Sous quel signe placezvous votre participation ? Dans le monde économique actuel, il faut anticiper les besoins naissants des entreprises afin de dynamiser l’offre de formation et de s’y montrer innovant. Il est nécessaire que les cursus soient élaborés et dispensés en relation étroite avec le monde de l’entreprise. Le patronat souhaite une plus grande implication des entreprises à l’événement, afin de fournir les informations nécessaires à ce processus de veille. Il est également attendu d’elles qu’elles expriment leurs besoins en compétences. Cette veille d’observation des métiers et des compétences renferme un triple intérêt : une vue sur l’insertion socioprofessionnelle, une vue sur l’employabilité et une vue sur les métiers. Le cercle des DRH pourra collecter des informations qui contribueront à développer les secteurs de l’économie et faciliter l’insertion professionnelle des diplômés via une adéquation entre offres de formation et besoins des entreprises. L’objet de ma participation à ces journées peut 48 Marchés Africains – H.S. N° 38 n se résumer ainsi : l’accompagnement de 2iE dans sa mise en œuvre de stratégies de partenariat entre les entreprises et les établissements de formation pour la résolution de l’inadéquation formation-emploi. En quoi cette « foire aux cerveaux » qui met côte-à-côte employeurs et étudiants est-elle bénéfique pour les entreprises ? Quelle est l’importance de former des cadres non seulement compétents pour répondre aux besoins des entreprises mais aussi et surtout pour entreprendre eux-mêmes et proposer des solutions innovantes et durables aux problèmes des Africains ? C’est une opportunité pour les entreprises d’identifier les meilleurs profils et d’exprimer leurs besoins en compétences afin de permettre à l’Institut 2iE d’anticiper son offre de formation. Les cadres bien formés constituent les élites de demain. Les entreprises ont besoin de compétence réelle pour leur développement, et qui dit développement dit compétitivité, productivité et résistance à la concurrence. La population africaine est en hausse constante. Cet accroissement démographique combiné à la raréfaction des ressources et à la dégradation de l’environnement risque d’engendrer de graves tensions. La formation des élites dans les métiers de l’environnement est un facteur essentiel pour atténuer les conséquences de tels changements. La croissance économique du continent est également influencée par les capacités d’innovation et entrepreneuriales de ses citoyens. L’existence d’entreprises durables stimule directement l’économie et crée de la richesse. Il est primordial de former dès aujourd’hui de futurs entrepreneurs africains d’excellence qui accompagneront leur continent dans la compétition économique mondiale. Comment voyez-vous l’avenir du partenariat qui lie le patronat à 2iE, ce pôle d’excellence qui forme des ingénieurs-entrepreneurs en phase avec les besoins de la croissance verte ? Spécial 9es Journées Entreprises 2iE 2iE Birahima Nacoulma, patron des patrons burkinabè, estime que l’offre de formation de 2iE orientée vers le management, l’entrepreneuriat et la croissance verte est en adéquation avec les entreprises membres du patronat burkinabè. Birahima Nacoulma, président du Conseil national du patronat burkinabè. Le partenariat qui lie le patronat à 2iE sera un partenariat fructueux et dynamique. 2iE propose une offre de formation orientée vers le management, l’entrepreneuriat et la croissance verte. Toutes ses formations sont en corrélation avec les entreprises membres du Conseil national du patronat burkinabè. Le patronat burkinabè, qui est en pleine expansion, compte en son sein plus de 40 000 entreprises adhérentes de toutes tailles et tous secteurs : industrie, mines, banque, BTP, élevage, agriculture, artisanat, santé, commerce, services, etc. Étant toujours intéressé par la dimension sociale de l’entreprise, le patronat, à l’instar des autres organisations d’employeurs, est concerné par les problèmes liés à l’inadéquation formation-emploi et au management des RH. Des initiatives comme l’observatoire des métiers et des compétences et le cercle des DRH sont à saluer, et le patronat est disposé, à travers la mobilisation et la sensibilisation de ses entreprises membres, à collaborer à ces enquêtes. Propos recueillis par Catherine Demy MAHS38_2iE_048_049_INT:MAHS 19/05/14 15:09 Page49 respectives de ses membres en vue de grandes rencontres régionales et internationales ; 7. Servir de cadre de réflexion privilégié et d’étude des politiques mises en œuvre par les Gouvernements et leurs partenaires de la coopération Internationale ; 8. Préparer à la demande d’une ou de plusieurs organisations membres, tous documents et études susceptibles de renforcer leur capacités d’analyse ; 9. Faciliter les investissements pour la réalisation d’infrastructures économiques et d’industries régionales par le secteur privé ou par les partenariats publiques/privés. 10. Coopérer avec toutes organisations patronales nationales, régionales et internationales qui poursuivent les mêmes objectifs ; 11. Participer à la mise en œuvre du NEPAD et à l’atteinte des objectifs du millénaire etc... La Fédération des Organisations Patronales de l’Afrique de l’Ouest (FOPAO), est une institution créée en décembre 1996 à Lomé (TOGO), pour la représentation et la défense des intérêts commun des employeurs du secteur privé Ouest-Africain. La FOPAO regroupe les Organisations Patronales de 15 pays de la Communauté des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) en plus de la Mauritanie : Bénin, Burkina Faso, Cap vert, Côte d’Ivoire, Gambie, Ghana, Guinée Bissau, Liberia, Mali, Mauritanie, Niger, Nigéria, Sénégal, Sierra Leone et Togo. Les économies de la FOPAO présentent d’énormes potentialités en terme de marché (300 millions d’habitants) et des ressources (pétrole, cacao, or, minerai de fer, potentiel agro-industriel, etc…) Vision de la FOPAO Bâtir un secteur privé ouest africain dynamique et compétitif à l’échelle mondiale, capable de capter les opportunités d’affaires de la région, de créer des richesses et d’être pourvoyeur d’emploi pour sa jeunesse qui représente environ 14 % de la population. Objectifs et Missions de la FOPAO La FOPAO a pour mission de maintenir une liaison constante et d’organiser un cadre de coopération permanente entre ses membres à travers ses objectifs : 1. Défendre les intérêts matériels et moraux de ses membres ; 2. Organiser des échanges d’informations juridiques, sociales, fiscales, économiques, commerciales, financières et techniques ; 3. Organiser des échanges d’expériences en matière de formation et de gestion des entreprises ; 4. Favoriser les relations de concertation avec les États et les partenaires sociaux ; 5. Œuvrer pour l’intégration économique dans le cadre de la CEDEAO et de l’UEMOA et d’autres Organisations pour le développement des échanges économiques et commerciaux ; 6. Organiser des rencontres périodiques et harmoniser les positions La FOPAO au service de ses Organisations Patronales membres, c’est : Un portefeuille de services à forte valeur ajoutée, offert aux Organisations patronales membres : • Un service de lobbying basé sur la conduite d’une série d’actions visant à influencer au nom du groupe d’intérêts représenté par la FOPAO, les autorités publiques sur des questions particulières devant entrainer une législation et sa mise en œuvre. • Un service de Formation qui représente un élément clé de la dynamique de compétitivité du secteur privé et du renforcement de capacité des organisations membres et des compétences des agents et cadres des entreprises de la sous-région. • Un service de Conseil aux membres axé sur la gestion des ressources humaines et l’amélioration de l’environnement des affaires. • Un service d’Information et de veille œuvrant pour la mise à disposition d’informations communes à l’attention des organisations patronales membres de la FOPAO. Cette activité est soutenue par l’édition de guide pratique d’information. • Un service d’appui technique aux membres qui témoigne de l’engagement de la FOPAO dans une dynamique de partage d’expérience visant à harmoniser les pratiques au niveau du secteur privé sous-régionale. Le panel d’experts de la FOPAO couvre l’ensemble des spécialités de l’environnement des affaires, ce qui lui permet d’assurer un accompagnement efficace à ses organisations membres pour toutes les questions économiques, fiscales, juridiques et politiques relevant de l’environnement des affaires. Par ses actions, la FOPAO consolide les capacités de ses membres a long terme et raffermi les acquis du secteur privé ouest africain, qui tient à demeurer la Voix du Secteur Privé pour le développement économique de l’Afrique de l’Ouest. « …Nous devrons, sans arrière pensée, sans méfiance aucune, travailler à la simplification et à l’harmonisation des textes qui régissent l’accès de nos entreprises aux marchés de tous les pays de notre sous-région ; et ce, quelque soit le secteur d’activité. Le développement de nos économies est à ce prix ; le développement de nos États aussi. » Jean KACOU DIAGO, – Président de la FOPAO. MAHS38_2iE_050_051_INT:MAHS 19/05/14 15:50 Page50 formation – Emploi Et compétEncEs Chambre de commerce et d’industrie du Burkina Faso « CRÉER LES CONDITIONS D’UN SECTEUR PRIVÉ FORT » Dans le cadre de ses missions, la Chambre de commerce et d’industrie du Burkina Faso (CCI-BF) a le devoir de promouvoir l’adéquation entre la formation et l’emploi. Son propre Centre d’études des métiers et des qualifications s’emploie à former des femmes et des hommes dont l’entreprise a réellement besoin. CNPB juridique et organisationnelle de la CCI-BF lui a permis de se positionner comme une institution majeure qui porte la voix des milieux d’affaires auprès des pouvoirs publics ». Tandis que pour Arthur Kafando, ministre de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat, « la CCI-BF est appelée à consolider son rôle d’outil de promotion de la prospérité économique tant au niveau national que décentralisé ». Il ajoute au passage que « cette déconcentration permettra à l’institution non seulement d’être un opérateur institutionnel dynamique de promotion du secteur privé, mais aussi un pôle d’intelligence économique qui pourra donner des avis pertinents aux pouvoirs publics tant au niveau national que local ». De son côté, la nouvelle présidente Alizèta Ouédraogo-Traoré estime que son pays « doit saisir toutes les opportunités qui s’offrent à lui pour être plus agressif et plus compétitif sur le marché mondial, et surtout dans la Franck Tapsoba, directeur général de la Chambre de commerce et d’industrie du Burkina Faso. a nouvelle équipe dirigeante de la Chambre de commerce et d’industrie du Burkina Faso (CCI-BF) (1) a été élue le 19 août 2013 pour un mandat de cinq ans par les membres de l’assemblée consulaire. La nouvelle CCI-BF est présidée par Alizèta Ouédraogo-Traoré et dirigée par Franck Tapsoba. En optant pour une économie libérale qui voit l’initiative privée comme le moteur de la richesse nationale, le gouvernement burkinabè a commandé diverses réformes en vue de créer un cadre légal et institutionnel propice aux affaires. À la faveur de ces réformes, la CCI-BF, restructurée, est devenue un partenaire privilégié du dialogue public-privé. L « Créateur d’emplois au profit des jeunes » Selon Charles Eugène Nabolé, président de la COEC (Commission d’organisation des élections consulaires), « cette restructuration 50 Marchés Africains – H.S. N° 38 n sous-région. Nous devons aussi être plus imaginatifs et plus dynamiques pour créer les conditions d’un secteur privé fort, créateur de richesses et d’emplois durables, particulièrement au profit des jeunes. » S’agissant des jeunes, il faut rappeler que dans le cadre de ses différentes missions, la CCI-BF a, comme toutes ses homologues, l’impérieuse nécessité de promouvoir l’adéquation entre la formation et l’emploi. De par son rôle au service des entreprises, elle a une analyse fine et profonde de leurs besoins en matière de profils de formation. En cela, sa participation aux Journées Entreprises 2iE en fait un acteur de premier plan. Car, si l’on considère que la CCI-BF œuvre à fédérer les opérateurs économiques autour de dynamiques communes en les informant et en défendant leurs intérêts généraux auprès de l’État, des collectivités et des bailleurs de LES STRUCTURES SPÉCIALISÉES DE LA CCI-BF En plus des commissions, bureaux consulaires et autres représentations nationales et à l’étranger, la CCI-BF compte en son sein quatre autres structures : - Le Centre d’arbitrage, de médiation et de conciliation de Ouagadougou (CAMCO) offre aux opérateurs économiques un cadre adéquat de règlement de leurs litiges en préservant l’intégrité de leurs relations d’affaires. - Les Centres de gestion agréés (CGA) de Ouagadougou et Bobo-Dioulasso apportent une assistance comptable et fiscale, et assurent la formation des adhérents sur des méthodes modernes et adaptées en matière d’organisation et de gestion de leurs entreprises. - L’Institut supérieur de Génie électrique (ISGE-BF), établissement privé d’enseignement supérieur soutenu et cogéré par la CCI-BF, a pour vocation la formation des techniciens supérieurs et des ingénieurs de travaux de haut niveau répondant au besoin des entreprises. La qualité de l’enseignement de l’ISGE-BF est assurée grâce à un partenariat d’excellence avec l’École supérieure d’ingénieurs du Génie électrique (ESIGELEC) de Rouen en France. - Le Centre de formalités des entreprises (CEFORE), passage unique pour les entreprises qui doivent accomplir les formalités administratives nécessaires à la création, à l’extension ou à la reprise de sociétés, d’entreprises individuelles ou d’établissements secondaires, a pour mission d’accompagner la création d’entreprises ainsi que de faciliter et simplifier les démarches du promoteur auprès des différentes administrations. Spécial 9es Journées Entreprises 2iE MA MAHS38_2iE_050_051_INT:MAHS 19/05/14 15:50 Page51 fonds par diverses formes de politiques, son expertise offre aux jeunes et aux étudiants en fin de formation l’assurance d’avoir accès à une information de type économique sur la réglementation, les opportunités d’affaires ou encore les données statistiques sur les entreprises. De plus, grâce au Centre d’information et de documentation économique (CIDE), un important fonds documentaire est mis à la disposition des demandeurs. Le CEMEC : Centre d’études des métiers et des qualifications Par ailleurs, la Chambre de commerce ayant par nature vocation à favoriser le développement des entreprises, à l’international comme dans la sous-région, elle joue de facto un rôle assumé dans la promotion de l’emploi des jeunes ou de la formation des étudiants. Elle dispose ainsi de son propre Centre d’études des métiers et des qualifications (CEMEC) (2). La création de ce Centre a pour point de départ un projet de cellule « Conception, développement et ingénierie dans le cadre de la Conférence permanente des chambres consulaires africaines et françaises. Ce centre mesure les besoins en formation professionnelle au Burkina Faso, réalise l’audit des centres consulaires de formation et analyse l’offre de formation. En d’autres termes, pour la CCI-BF, l’objectif est non seulement de former les femmes et les hommes aux métiers de l’entreprise, mais aussi et surtout de former celles et ceux dont l’entreprise a réellement besoin. Un objectif qui ressemble à s’y méprendre à celui poursuivi par 2iE… Catherine Demy (1) La Chambre de commerce et d’industrie du Burkina Faso à Ouagadougou de la formation » initié par la CCI-BF suite à une étude réalisée en 1999 par l’Institut de promotion des activités de développement La Chambre de commerce et d’industrie du Burkina Faso (CCI-BF) a été créée le 11 juin 1948 avec pour siège initial BoboDioulasso. Elle a ensuite connu des mutations institutionnelles : de Chambre d’agriculture et d’industrie en 1948, elle deviendra en 1973 la Chambre de commerce, d’industrie et d’artisanat du Burkina Faso (CCIA-BF), puis Chambre de commerce et d’industrie du Burkina Faso (CCI- BF) en 2007, conformément aux dispositions du décret n° 2007-302/PRES/PM/MCPEA du 18 mai 2007. (2) Direction de la formation professionnelle de la CCI-BF sise à Ouagadougou, non loin de la gare ferroviaire SITARAIL, place Naaba KOOM. Téléphone : +(226) 50 31 15 06 / 50 30 42 37 Marchés Africains – H.S. N° 38 n Spécial 9es Journées Entreprises 2iE 51 MAHS38_2iE_052_053_INT:MAHS 20/05/14 14:16 Page52 formation – Emploi Et compétEncEs Total Burkina Interview/Total Burkina Faso « DES FORMATIONS QUI RÉPONDENT AUX BESOINS DE NOS ACTIVITÉS » Olivier Lassagne, directeur général de Total Burkina. Total Burkina célèbre en 2014 les 60 ans de son existence dans le pays. Un événement qui se mesure aussi par son partenariat assumé avec l’Institut 2iE. Olivier Lassagne, directeur général de Total Burkina, nous en dit plus. Marchés Africains : Pourquoi avoir renouvelé votre partenariat avec 2iE ? Olivier Lassagne : Le partenariat renouvelé depuis 2013 avec 2iE a vraiment permis de renforcer les liens entre le groupe Total, entre la société Total Burkina et l’école 2iE, en apportant des formations qui répondent parfaitement aux besoins de notre activité, aux besoins du secteur privé, et plus largement aux besoins du monde dans lequel nous évoluons et dont l’énergie et l’environnement sont des éléments fondamentaux. En cette année 2014 où Total Burkina célèbre ses 60 ans, ce partenariat illustre pleinement la volonté de notre entreprise de participer au développement du pays et d’accompagner ses femmes et ses hommes vers un avenir meilleur. Sur quoi repose concrètement ce partenariat ? Notre partenariat repose sur une expertise croisée qui permet à chacun des protagonistes de bénéficier des valeurs ajoutées de l’autre : Total en bénéficiant de futurs employés issus de formations de haut niveau, 2iE en voyant certains de ses étudiants pris en charge par des bourses Total, ou réalisant des stages ou des formations par alternance de qualité au sein de notre entreprise. Les experts du groupe Total participent également activement au partenariat en dispensant des cours aux étudiants de 2iE, soit au sein de l’école, soit lors des Summer Schools et des Energy Seminars organisés par le groupe Total et auxquels des étudiants sont invités à participer. Ce partenariat dépasse le cadre opérationnel immédiat, puisque nous réfléchissons ensemble aux profils de demain, aux besoins qui se manifesteront en termes de gestion de nos sociétés, afin d’améliorer la performance et la pertinence de nos activités énergétiques. Cela implique une réflexion théorique portant sur la définition des profils et des formations inhérentes, mais également pratique, afin de constituer un parte- 52 Marchés Africains – H.S. N° 38 n nariat le plus efficace possible, comportant une partie académique à 2iE et une partie opérationnelle au sein de Total Burkina. Total Burkina a une présence de plus d’un demi-siècle au Burkina. Pouvez-vous caractériser brièvement l’accompagnement de votre société au développement socioéconomique de ce pays ? En termes de main-d’œuvre, Total Burkina emploie directement ou indirectement 2 500 agents, ce qui le place en situation d’acteur économique de premier plan. En second lieu, notre société est aussi un gros investisseur qui injecte tous les ans environ 10 milliards de FCFA dans l’économie burkinabè en fournissant davantage de produits de meilleure qualité à ses clients et partenaires. Et comme entreprise citoyenne, comment s’illustre Total Burkina ? En notre qualité d’entreprise citoyenne, nous soutenons des projets sociaux comme la lutte contre le paludisme et le sida, et la réalisation d’infrastructures socio-éducatives. Sachant que nous sommes le premier fournisseur des sociétés minières, nous menons en partenariat avec elles des actions visant à construire des forages et des écoles. En conclusion, Total Burkina investit en moyenne plus d’un demimilliard de FCFA par an dans des actions citoyennes au Burkina. Propos recueillis par Anne-Sophie Lallemant INAUGURATION À 2IE PAR TOTAL BURKINA D ’ UN LABORATOIRE ÉQUIPÉ DU SYSTÈME ANAC ANAC, pour « Analyse comparée », est un système de diagnostic destiné aux organes mécaniques (moteur, transmission, hydraulique) à partir de simples prélèvements de l’huile utilisée. Différent des analyses d’huile proposées par la plupart des laboratoires spécialisés, le système ANAC n’établit pas seulement un diagnostic de la qualité résiduelle de l’huile, il se concentre aussi principalement sur le comportement d’usure des moteurs, boîtes de vitesse, etc. En présence du secteur minier et de toute la direction de 2iE ainsi que du responsable du laboratoire Fabrice Ouedraogo, Olivier Lassagne, directeur général de Total Burkina, a donné le coup d’envoi du démarrage officiel de ce laboratoire. À travers cette nouvelle plate-forme ANAC qui recense les résultats d’analyses du monde entier, Total Burkina permet aux acteurs du secteur minier et des travaux publics de disposer à Ouagadougou d’un centre d’analyse des carburants et lubrifiants en service. Ayant nécessité un investissement d’un demi-milliard de FCFA, ce laboratoire est capable, dans un délai de 24 à 48 heures, de renseigner les utilisateurs sur la qualité des produits utilisés et leur état de détérioration, leur permettant ainsi de réaliser des économies en réduisant les coûts d’exploitation et en optimisant la maintenance des parcs de véhicules et engins. Selon Olivier Lassagne, « c’est le premier laboratoire d’analyses de carburant et de lubrifiant aussi sophistiqué et aussi moderne en Afrique ». Total Burkina est fier de participer à l’amélioration de la performance du tissu industriel, minier et des travaux publics, et de contribuer, en tant que partenaire, au développement économique du Burkina. A.-S.L. Spécial 9es Journées Entreprises 2iE MAHS38_2iE_052_053_INT:MAHS 20/05/14 14:13 Page53 POLITIQUE Interview/DTP Terrassement REGARDS CROISÉS DE DEUX EX-ÉTUDIANTS DE 2IE CADRES CHEZ DTP TERRASSEMENT À l’occasion des Journées 2iE, deux collaborateurs de DTP Terrassement (1) anciens étudiants de 2iE, Yacouba Bance, 8 ans d’ancienneté chez DTP, et Patrick Kiba, bientôt 1 an d’ancienneté, s’adressent aux promotions en cours. Ils témoignent de leur parcours et de leur expérience professionnelle chez DTP Terrassement. tique de gestion de ses cadres africains qui nous donne accès, par exemple, à des formations, et c’est pour moi un vrai atout. DTP Terrassement en quelques mots ? Valeur ajoutée au projet, technicité, écoute des collaborateurs Avez-vous un message à adresser aux étudiants de 2iE ? Rentrez chez DTP humble, prenez le temps d’apprendre le métier et de faire savoir ce que vous êtes : c’est avec cet esprit-là que vous y arriverez. Soyez humble et travailleur. DTP DTP Marchés Africains : Quel est votre profil ? Yacouba Bance : Je suis géotechnicien chez DTP Terrassement depuis 2005. Je suis diplômé de 2iE, où j’ai effectué un Master en mobilisation des ressources en eau en 1999 à la suite d’études universitaires de géologie. Après 2iE, je me suis spécialisé en géotechnique en France pendant 2 ans et demi, après quoi j’ai obtenu un Master en gestion des entreprises avant de revenir au Burkina Faso. Quel est votre poste actuel ? Je suis le référent géotechnique de DTP Terrassement pour la zone Afrique. Marchés Africains : Quel est votre profil ? Patrick Kiba : Burkinabè, ingénieur diplômé de 2iE option génie civil promotion 2013, je suis passionné par les grands travaux. Quel a été votre parcours ? J’ai commencé en décembre 2005 en tant que chef de laboratoire. J’ai ensuite endossé le rôle de géotechnicien de chantier sur plusieurs projets et dans plusieurs pays : au Burkina Faso sur la RN1 et la RN5, en Côte d’Ivoire sur le chantier du 3e pont d’Abidjan, au Gabon sur le chantier RNJM, et aujourd’hui je suis au Tchad sur le chantier de la route Sahr-Kyabé avant de rejoindre les équipes du Cameroun sur nos deux projets. ment ? J’ai eu la chance de pouvoir participer au Défi Bouygues Construction après une sélection effectuée par DTP en partenariat avec 2iE. Qu’est ce qui, pour vous, différencie DTP des autres entreprises ? C’est avant tout l’importance que DTP accorde à la technique et à l’innovation. C’est une de nos forces. Il y a dans nos projets une vraie valeur ajoutée, en géotechnique notamment. Par ailleurs, DTP mène une poli- Quand avez-vous débuté chez DTP Terrassement ? Après avoir participé au Défi, je suis revenu à l’école pour finir ma scolarité, avec la satisfaction d’avoir été primé et d’avoir eu une proposition de stage sur un des chantiers de DTP en Afrique, celui du 3e Pont d’Abidjan, Comment avez-vous connu DTP Terrasse- un des plus grands chantiers actuels en Afrique de l’Ouest. J’y ai donc débuté par mon stage de fin d’études courant janvier 2013 pour une durée de 5 mois. Quel est votre poste actuel ? Assistant-responsable des travaux d’assainissement des voies d’accès au 3e Pont, en continuité avec mon stage de fin d’études. Qu’est ce qui, pour vous, différencie DTP des autres entreprises ? DTP Terrassement est lancé dans une politique de QHSE (Qualité Hygiène Santé-Sécurité Environnement). Les travaux s’effectuent donc suivant des procédures bien définies, avec une exigence de qualité donnée, tout en minimisant les risques sur la sécurité des travailleurs. J’ai apprécié cet aspect que bon nombre d’entreprises en Afrique n’ont pas encore adopté. DTP Terrassement en quelques mots ? Entreprise responsable, grands travaux en Afrique, opportunités pour les jeunes ingénieurs. Avez-vous un message à adresser aux étudiants de 2iE ? Pour tous ceux qui sont intéressés par une expérience unique en travaux, pour tous ceux qui aiment la route, je ne peux rien leur conseiller d’autre que DTP Terrassement. Propos recueillis par Catherine Demy (1) DTP Terrassement est présent depuis de nombreuses années sur le continent africain sur de grands projets routiers et autoroutiers ainsi que sur des projets d’exploitation de mines à ciel ouvert. Marchés Africains – H.S. N° 38 n Spécial 9es Journées Entreprises 2iE 53 formation – Emploi Et compétEncEs Aggreko PERCÉE SUR L’AFRIQUE Ces dernières années, le britannique Aggreko réussit une percée en Afrique en y réalisant des opérations d’envergure. Fidèle à son image, l’entreprise citoyenne fait aussi partie de ces sociétés européennes cotées en bourse qui financent à 2iE des programmes de bourses destinés aux filles futures ingénieures. e groupe britannique Aggreko, leader mondial des services d’alimentation électrique temporaire et de régulation de la température coté au London Stock Exchange depuis 1990, a réussi une percée africaine en réalisant en 2013 et 2014 plusieurs opérations d’envergure, notamment dans les pays d’Afrique subsaharienne. C’est le cas du contrat d’installation et d’exploitation d’une centrale électrique mobile de 20 MW au Tchad, ou encore de l’installation d’une nouvelle centrale de 100 mégawatts (MW) dans l’un des pays leaders de la CEDEAO, la Côte d’Ivoire, où d’autres projets sont d’ailleurs en vue, comme en témoigne la visite de l’Anglais Rupert Soames, PDG du groupe, le 21 février 2014. Ce dernier a exprimé, à l’issue d’une audience accordée par le Premier ministre, par ailleurs ministre de l’Économie, des Finances et du Budget, Daniel Kablan Duncan, la volonté de son groupe d’accroître ses investissements en Côte d’Ivoire dans la production d’électricité pour satisfaire la demande nationale et sous-régionale, et ce en partenariat avec la société Côte d’Ivoire-Énergie. Le groupe Aggreko envisage par ailleurs d’accompagner le secteur minier ivoirien, en plein essor. D’autres pays de la CEDEAO ne sont pas en reste. Au Sénégal, Aggreko assure 100 % de la production électrique au gaz en coordination avec une filiale de l’opérateur américain Fortessa. En Guinée, la société anglaise a contracté le 8 août 2013 avec la société nationale Électricité de Guinée (EDG) pour la fourniture d’une centrale temporaire de production d’électricité L 54 Marchés Africains – H.S. N° 38 n de 50 MW Diesel. En toute logique, cette structure devrait permettre de pallier la pénurie d’électricité qui touche actuellement Conakry, la capitale du pays, de renforcer la production d’énergie électrique en Guinée et de satisfaire ses besoins immédiats durant la remise à niveau des infrastructures électriques par EDG. La centrale Aggreko, grâce à cette capacité additionnelle indispensable au réseau local, contribue ainsi à l’approvisionnement en électricité de Conakry, poumon de l’économie du pays, car en plus des activités industrielles, les autorités guinéennes souhaitent améliorer l’accès des populations à l’électricité. Christophe Jacquin, directeur général d’Aggreko Afrique du Nord et Afrique de l’Ouest, a déclaré dès le jour de la signature du contrat : « Nous sommes ravis de contribuer aux côtés de EDG à l’amélioration du service public de fourniture d’électricité à Conakry dans le cadre de cet important projet. En effet, la solution Aggreko, rapidement mobilisable, fiable et stable permettra d’assurer la fourniture d’électricité. » Un programme de bourses destinées aux ingénieures filles À l’instar du français Total, en participant au financement du programme de bourses à destination des filles futures ingénieures, le britannique Aggreko mise sur ce partenariat qui dépasse le cadre opérationnel immédiat pour donner à ces dernières toutes les chances d’intégrer les Classes préparatoires aux grandes écoles (CPGE), dont la vocation est de prépa- Spécial 9es Journées Entreprises 2iE rer les étudiants aux concours d’entrée. La CPGE Ingénieures en Afrique a été ouverte en 2012 afin de promouvoir l’accès des jeunes, et plus particulièrement des femmes, aux métiers de l’ingénierie. Élaborée et dispensée en partenariat avec EPF-École d’ingénieurs (France), elle vise l’acquisition d’un niveau d’excellence en sciences fondamentales et sciences appliquées et prépare en deux ans à passer les concours d’intégration des écoles d’ingénieurs reconnues qui recrutent à niveau bac+2. Le programme mis en œuvre est suffisamment généraliste pour ouvrir la voie à des écoles dans les domaines du génie civil, de l’informatique, des télécommunications, de l’électricité-électrotechnique-électronique, etc. Afin d’ouvrir l’accès aux meilleures élèves issues de familles modestes, plusieurs entreprises, dont Aggreko, se sont engagées à participer aux frais de formation des étudiantes. La première promotion (2012-2013) a réuni 16 filles et 2 garçons. Aggreko compte environ un millier de salariés en Afrique, sous-traitants inclus, et Christophe Jacquin rappelle que 90 % d’entre eux sur le continent sont africains. « Il y a encore dix ans, la plupart des cadres dirigeants étaient des expatriés, ce n’est plus le cas aujourd’hui. Nous avons mis en place un programme de formation à Abidjan en 2012 qui permet aux jeunes recrues de s’initier à nos équipements, mais aussi d’être intégrés pleinement au développement de l’entreprise, y compris à l’international. Certains membres de la première promotion d’Abidjan sont aujourd’hui dans nos équipes au Bangladesh », précise-t-il. Anne-Sophie Lallemant Aania - Fotolia.com MAHS38_2iE_054_055_INT:MAHS 19/05/14 15:53 Page54 Aania - Fotolia.com MAHS38_2iE_054_055_INT:MAHS 19/05/14 15:53 Page55 présentation des entreprises Nom/Acronyme de l’entreprise IGIP AFRIQUE Nom du Groupe d’appartenance BISHE Coordonnées siège 01 BP 4893 Ouagadougou – Burkina Faso Tel : (+226) 50 34 15 29 – Fax : (+226) 50 34 37 92 E-mail : igipafrique@fasonet.bf Domaines d’activités Ingénieurs-Conseils dans les domaines suivants : Hydraulique urbaine et rurale, Aménagements hydro-agricoles et le BTP, Assainissement, Conseil en développement, Environnement et l’Énergie. Pays dans lesquels l’entreprise est présente Présent dans plus de 50 pays, à savoir : Burkina Faso, Bénin, Mali, Côte d’Ivoire, République du Congo, Algérie, République Démocratique du Congo, Tunisie, Maroc, Turquie, Gabon, Luxembourg, Bolivie, Brésil, Cambodge, Laos, Belgique, France, Allemagne, etc. Nom et contacts du Responsable en charge du Recrutement et des stages Non communiqué Nom/Acronyme de l’entreprise TED Sarl Coordonnées siège Rue 17 – 692, Porte 59 – 01 BP 620 Ouagadougou – Burkina Faso Domaines d’activités Ingénieurs Conseils Pays dans lesquels l’entreprise est présente Burkina Faso, Mali, Sénégal, Guinée Bissau, Niger, Bénin, Côte d’Ivoire. Nom et contacts du Responsable en charge du Recrutement et des stages Anatole ZONGO Tél. : (+226) 71 26 01 17 Postes à pourvoir au niveau de votre entreprise : Non communiqué Nombre d’embauches prévues : Non communiqué Nombre de stagiaires recherchés : Non communiqué Postes à pourvoir au niveau de votre entreprise : Non communiqué Profils recherchés : Non communiqué Nombre d’embauches prévues : Non communiqué Nombre de stagiaires recherchés : Non communiqué Profils recherchés : Non communiqué Nom/Acronyme de l’entreprise ATLAS COPCO BURKINA FASO Sarl Nom du Groupe d’appartenance ATLAS COPCO Coordonnées siège Quartier Dassasgho, Rue 27-67, Porte 150 – Ouagadougou – Burkina Faso Tél. : (+226) 50 36 56 10. Domaines d’activités Activités de Maintenance et de Formation sur des Matériels de Mine et de Carrières Construction, Import-export de Pièces de Rechange, Outils et biens d’équipements. Pays dans lesquels l’entreprise est présente ATLAS COPCO couvre 170 pays à travers le monde et opère depuis plus de 90 agences (Customer Centers). En Afrique de l’Ouest, ATLAS COPCO est présent au Sénégal, Ghana, Nigéria, Mali et au Burkina Faso. Nom et contacts du Responsable en charge du Recrutement et des stages Assita TAMBOURA – Tél. : (+226) 75 96 59 37 E-mail : assita.tamboura@bf.atlascopco.com Nom/Acronyme de l’entreprise AGGREKO Nom du Groupe d’appartenance AGGREKO PLC-UK Coordonnées siège Non communiqué Domaines d’activités Énergie Pays dans lesquels l’entreprise est présente Présent dans plus de 148 pays dans le monde. Nom et contacts du Responsable en charge du Recrutement et des stages Bocar Laurent SY – E-mail : bocar.sy@aggreko.ae E-mail : africasubmitcv@aggreko.biz Postes à pourvoir au niveau de votre entreprise : Non communiqué Nombre d’embauches prévues : Plus de 50. Postes à pourvoir au niveau de votre entreprise : Ingénieur Service Après-Vente, Logisticien, Techniciens Mécanique/Hydraulique/Électrotechnique. Nombre de stagiaires recherchés : 15 Profils recherchés : Ingénieurs électricien / Mécanicien Nombre d’embauches prévues : 2 à 3 nouveaux postes d’ici fin 2014. Nombre de stagiaires recherchés : 1 à 2 courant 2014. Profils recherchés : Techniciens et Ingénieurs dans le domaine de la Mécanique, Hydraulique liés à l’activité d’Extraction de Roches et Exploration. Marchés Africains – H.S. N° 38 n Spécial 9es Journées Entreprises 2iE 55 MAHS38_2iE_056_057_INT:MAHS 19/05/14 15:57 Page56 entrepreunariat Technopôle L’INCUBATEUR, LE LABORATOIRE QUI FABRIQUE LES JEUNES POUSSES Au sein du Technopôle, le modèle d’accompagnement des jeunes ingénieurs-entrepreneurs mis en œuvre par l’incubateur commence à faire des étincelles. Une chance s’offre aux porteurs de projets non diplômés de l’Institut d’intégrer la pépinière d’entreprises. A 56 Marchés Africains – H.S. N° 38 n Spécial 9es Journées Entreprises 2iE Élodie Hanff, directrice adjointe du Technopôle et responsable de l’incubateur de 2iE. 2iE vec trois projets matures à fort potentiel dans sa pépinière d’entreprises, l’incubateur du Technopôle confirme sa vocation de valoriser les résultats de la recherche à travers l’entrepreunariat. Mais Élodie Hanff, directrice adjointe du Technopôle et responsable de l’incubateur, voit plus loin. « L’ensemble des projets accompagnés répond à un défi majeur du continent. Par exemple, l’accès à l’eau potable reste un grand défi. Aussi travaillons-nous avec un jeune entrepreneur sur des pastilles à base de morenga, une ressource naturelle locale qui pourrait potabiliser l’eau en milieu rural », confie-telle, visiblement satisfaite. Sa satisfaction est d’autant plus grande que ce dispositif complète la formation des ingénieurs-entrepreneurs à travers une gamme de services (juridiques, managériaux, financiers) et un réseau de partenaires visant à aider la jeune entreprise à bien négocier ses premiers pas. Dès l’an passé, l’incubateur a accueilli ses premiers porteurs de projets sélectionnés à l’issue du concours international Green Start Up Challenge. Si les étudiants peuvent intégrer l’incubateur en soumettant une idée de projet et en défendant un business plan, les projets accompagnés dans le cadre du Green Start Up Challenge ont été retenus en raison de leur caractère innovant à même de contribuer à une croissance verte. L’autre motif de satisfaction de Élodie Hanff tient au fait que 2iE ne forme pas seulement des ingénieurs, mais aussi et surtout des managers qui maîtrisent les outils innovants et dont la connaissance des enjeux à venir est actualisée. « Nous voulons démontrer qu’il est possible d’innover et d’entreprendre en misant sur les ressources locales. Notre objectif est de faire en sorte que les futurs entrepreneurs analysent leur environnement et puisent dans leurs ressources propres pour proposer des solutions répondant à des besoins locaux », tient-elle à préciser. MAHS38_2iE_056_057_INT:MAHS 19/05/14 15:57 Page57 Et cette stratégie est déjà payante. Parmi les trois projets matures soutenus par l’incubateur figure Fasopro, dont l’ambition est de se servir de la chenille de karité pour combattre la malnutrition qui touche 55 % des enfants burkinabè. La création de cette entreprise de déchets plastiques recyclés. Son promoteur veut offrir une alternative apportant un « très bon confort thermique » aux populations qui couvrent leur maison avec des tôles métalliques. Les études économiques pour l’entrée en production semi-industrielle sont « Nousvoulonsdémontrerqu’ilestpossibled’innoveret d’entreprendreenmisantsurlesressourceslocales.Notreobjectif estdefaireensortequelesfutursentrepreneursanalysentleur environnementetpuisentdansleursressourcesproprespour proposerdessolutionsrépondantàdesbesoinslocaux.» aura lieu avant fin 2014 avec une année pilote pour la collecte, la transformation et la commercialisation des chenilles sur le marché burkinabè. Quant au projet TECO2, il propose des revêtements de toiture à partir en cours de finalisation. « L’objectif est d’être moins cher », explique Élodie Hanff. Enfin, alors que 85 % de la population n’a pas accès à l’assainissement et qu’il faudrait construire 23 millions de toilettes, ASE veut concevoir, grâce à des solutions solaires, des toilettes mobiles accessibles, attractives et pouvant offrir en milieu rural d’autres services comme la recharge de téléphone mobile. « Pour qu’elles soient rentables, ASE travaille à revaloriser les excréta par la production de biofertilisants pour l’agriculture. Vous voyez donc que les futurs entrepreneurs puisent dans leurs propres ressources pour proposer des solutions à des besoins locaux », ajoute la responsable de l’incubateur. Face à ce succès, les responsables du Technopôle se donnent comme défi d’attirer davantage de dossiers de candidature au prochain concours du Green Start Up Challenge afin que la sélection soit plus drastique sur des projets à fort potentiel. Une façon d’insister sur la bonne préparation nécessaire aux projets en lice, qui devront néanmoins bénéficier d’un accompagnement de 1 à 2 ans pour se concrétiser. Marchés Africains – H.S. N° 38 Kouza Coulibaly n Spécial 9es Journées Entreprises 2iE 57 MAHS38_2iE_058_059_INT:MAHS 19/05/14 15:58 Page58 entrepreunariat Interview/Promoteur de Fasopro incubé à 2iE « FAIRE DE LA CHENILLE UN ALIMENT LOCAL COMPÉTITIF Ingénieur environnementaliste titulaire d’une maîtrise en microbiologie, Kahitouo Hien veut faire de la chenille de karité un rempart contre la malnutrition. L’entrepreneur social explique comment l’insecte, très riche en protéines, sera mis en conserve lors d’une phase pilote en juillet prochain avant le passage à l’échelle industrielle en 2015. MA Kahitouo Hien Marchés Africains : Comment l’idée de créer une unité de transformation et de commercialisation de la chenille de karité a-t-elle germé en vous ? Kahitouo Hien : Avant d’intégrer 2iE, j’avais découvert le potentiel nutritif de la chenille au cours de mes études de biochimie à l’Université de Ouagadougou. Ayant toujours voulu étudier dans une grande école, j’ai découvert que 2iE était un tremplin pour moi. Mais, un tiers de la formation étant consacrée à l’entreprenariat, cela a changé mes ambitions et m’a beaucoup plu car, depuis mon enfance, entreprendre était un objectif personnel : je venais de trouver un terreau propice pour mûrir mes idées d’entreprise. Déjà, je menais des activités d’élevage et d’agrobusiness. Avec les modules sur l’entreprenariat, j’ai approfondi ma réflexion et j’ai participé au concours Business Plan avec le projet de transformation de la chenille, un aliment riche en protéines – environ 63 % – et autres oligo-éléments propres à contribuer à la lutte contre la malnutrition. La responsable du concours, Mme Élodie Hanff, a trouvé pertinent ce projet pouvant avoir un grand impact social. La chenille est une ressource locale disponible, et sa collecte mobilise beaucoup de femmes en milieu rural. Bien organisée, cette activité peut leur apporter des revenus complémentaires. Nous avons remporté le 2e prix, d’un montant de 10 000 dollars US, à la finale mondiale du Global Social Venture Competition à Berkeley en 2012. Quel est, à ce jour, l’état d’avancement du projet ? Après l’obtention de mon diplôme d’ingénieur en juillet 2012, le projet a été admis dans l’incubateur de 2iE suite à sa validation par un 58 » Marchés Africains – H.S. N° 38 n jury. Le contenu du business plan a été confronté à la réalité du terrain. Aujourd’hui, il a énormément évolué. Les premiers prototypes de « Toumou’Delice », à savoir des chenilles entières précuites, sont disponibles. Une étude de marché a été réalisée afin d’adapter le produit aux besoins et aux goûts des consommateurs. Elle a révélé par exemple que la mauvaise conservation de la chenille pouvait engendrer une perte de sa qualité microbiologique, donc une diminution de sa valeur en protéines. Mon ambition est de faire de la chenille un aliment local compétitif. Nos prototypes peuvent se conserver pendant 18 mois avec une qualité impeccable. Nous envisageons de mettre sur le marché un bouillon de chenille pour les enfants. Nous allons aussi lancer une phase pilote d’ici à juillet prochain avec à la clé 10 tonnes de chenilles à transformer. Cela nous permettra de mettre à la vente 17 000 prototypes pour tester la réceptivité auprès des consommateurs. Pour cette étape, notre objectif est d’abord le marché national. Si elle s’avère concluante, nous pourrions nous attaquer à un marché à l’échelle régionale. Avez-vous déjà pensé à un circuit de distribution ? Bien sûr ! Ce circuit est assez varié. Les alimentations sont prêtes à revendre les produits. Nous négocions avec le groupe Total pour que les boutiques soient des lieux de vente de « Toumou’Delice ». Nous comptons enfin cibler les restaurants de luxe pour la distribution. Quels sont les besoins de financement pour faire aboutir le projet ? Pour la phase pilote, le besoin de financement est de 50 000 euros. Nous en avons déjà collecté environ 30 000, dont la moitié levée par le promoteur et l’autre sous forme d’apport par 2iE. Nous recherchons 20 000 euros pour Spécial 9es Journées Entreprises 2iE boucler le financement du projet en participant au concours IPA, qui récompense 3 projets, et également en soumettant des demandes de financement à de nombreuses fondations. Le lancement de la phase industrielle est prévu en 2015. Quelles sont les avancées déjà enregistrées ? Le lancement de la phase industrielle à bonne date dépend fortement du succès de la phase pilote. C’est elle qui va convaincre les investisseurs d’oser franchir le pas. Car le besoin d’investissement de l’étape industrielle est considérable : environ 400 000 euros. Il nous faut convaincre les investisseurs potentiels que le marché est porteur en écoulant les 17 000 prototypes. À combien estimez-vous le marché de la chenille ? Nous l’estimons à 3 millions de consommateurs au Burkina. Avec seulement 1 % de ce marché, nous pouvons déjà réaliser de bonnes affaires. Y a-t-il une ou des contraintes qui mine(nt) en ce moment le bon déroulement du projet ? Évidemment ! La principale contrainte demeure la stabilisation du produit. Nos prototypes sont conçus pour durer 18 mois, ce qui implique un passage par la stérilisation. Nous avons dû faire appel au Centre technique pour la conservation des produits agricoles, basé en France, pour valider le barème de stérilisation. Mais il nous faut un stérilisateur à contre-pression pour assurer l’étape finale du process de production : nous recherchons donc une entreprise partenaire au Burkina pour sous-traiter cette phase. Pour l’heure, nous sommes en négociation avec l’unique entreprise disposant de cette machine. Propos recueillis par Kouza Coulibaly MAHS38_2iE_058_059_INT:MAHS 19/05/14 15:58 Page59 MAHS38_2iE_060_061_INT:Mise en page 1 19/05/14 15:59 Page60 MAHS38_2iE_060_061_INT:Mise en page 1 19/05/14 16:00 Page61 présentation des entreprises SAGC Nom/Acronyme de l’entreprise COMPAGNIE GÉNÉRALE DES ENTREPRISES Nom du Groupe d’appartenance GROUPE CGE Coordonnées siège Avenue Babanguida – Ouagadougou – Burkina Faso Domaines d’activités BTP, Immobilier, Location d’engin. Pays dans lesquels l’entreprise est présente Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Mali, Niger, Sénégal, Togo. Nom et contacts du Responsable en charge du Recrutement et des stages Issaka OUEDRAOGO, Responsable RH CGE Burkina Faso Tél. : (+226) 78 25 90 40/65 00 66 40 E-mail : issakao2012@gmail.com Nom/Acronyme de l’entreprise Société Africaine de Génie Civil (SAGC) Coordonnées siège Pissy secteur N°017 porte N°87 Yampoutin – Ouagadougou – Burkina Faso Domaines d’activités Génie Civil, Bâtiment, Assainissement Pays dans lesquels l’entreprise est présente Burkina Faso Nom et contacts du Responsable en charge du Recrutement et des stages Olivier SIMPORE Postes à pourvoir au niveau de votre entreprise : Conducteur des Travaux Nombre d’embauches prévues : 1 Nombre de stagiaires recherchés : 2 Postes à pourvoir au niveau de votre entreprise : Ingénieur des Travaux en Génie Civil, Ingénieur des Études en Génie Civil, Techniciens et Techniciens supérieurs des Travaux et des Études en Génie Civil. Profils recherchés : Ingénieur, Technicien Supérieur Nombre d’embauches prévues : Non communiqué Nombre de stagiaires recherchés : Non communiqué Profils recherchés : BAC+ 2 et + Nom/Acronyme de l’entreprise École des Mines de l’Industrie et de la Géologie (EMIG) Nom/Acronyme de l’entreprise ERM AUTOMATISMES INDUSTRIELS Coordonnées siège EMIG BP 732 – Niamey – Niger Coordonnées siège 280, rue Édouard Daladier – 84200 Carpentras – France Domaines d’activités Formation Domaines d’activités Conception, fabrication et distribution de matériel didactique pour l’enseignement technologique. Pays dans lesquels l’entreprise est présente République du Niger Nom et contacts du Responsable en charge du Recrutement et des stages Hamidou BOUBACAR Pays dans lesquels l’entreprise est présente France, Belgique, Suisse, Maghreb, Afrique subsaharienne (Burkina, Mauritanie, Gabon, Sénégal, Côte d’Ivoire…). Nom et contacts du Responsable en charge du Recrutement et des stages Patrick MESTRE, Responsable Export Postes à pourvoir au niveau de votre entreprise : Non communiqué Nombre d’embauches prévues : Non communiqué Postes à pourvoir au niveau de votre entreprise : Non communiqué Nombre de stagiaires recherchés : Non communiqué Nombre d’embauches prévues : Non communiqué Profils recherchés : Non communiqué Nombre de stagiaires recherchés : Non communiqué Profils recherchés : Non communiqué Marchés Africains – H.S. N° 38 n Spécial 9es Journées Entreprises 2iE 61 MAHS38_2iE_062_063_INT:MAHS 19/05/14 16:01 Page62 MAHS38_2iE_062_063_INT:MAHS 19/05/14 16:01 Page63 présentation des entreprises Nom/Acronyme de l’entreprise ATC Nom/Acronyme de l’entreprise ZULIN Formwork & Scaffolding (s/c SEAT Sarl) Coordonnées siège 04 BP 285 Lomé 04 – Togo Domaines d’activités Conception, production et commercialisation de coffrages et échafaudages. Pays dans lesquels l’entreprise est présente Zulin est présente en Asie, Moyen Orient, Australie, Amérique du Sud. Nom et contacts du Responsable en charge du Recrutement et des stages Kossiwa TSIPOAKA Tél. : (+228) 90 20 24 36/22 47 61 61 E-mail : kossiwavi@zulinform.cn Coordonnées siège Niamana – Route de Ségou – Bamako – Mali Domaines d’activités Métallurgie, Chaudronnerie, Construction métallique, Travaux miniers Pays dans lesquels l’entreprise est présente Mali, Guinée. Nom et contacts du Responsable en charge du Recrutement et des stages Fatoumata COULIBALY – E-mail : f.coulibaly@atcmali.com David GENSONNET – E-mail : d.gensonnet@atcmali.com Muriel MONTEIRO – E-mail : m.monteiro@atcmali.com Postes à pourvoir au niveau de votre entreprise : Non communiqué Postes à pourvoir au niveau de votre entreprise : Ingénieur chargé d’affaires, Ingénieur chargé d’études, Superviseur Site. Nombre d’embauches prévues : Non communiqué Nombre d’embauches prévues : 4 Nombre de stagiaires recherchés : Non communiqué Nombre de stagiaires recherchés : 4 Profils recherchés : Non communiqué Profils recherchés : Non communiqué Marchés Africains – H.S. N° 38 n Spécial 9es Journées Entreprises 2iE 63 MAHS38_2iE_064_065_INT:MAHS 19/05/14 16:02 Page64 MAHS38_2iE_064_065_INT:MAHS 19/05/14 16:03 Page65 success story LA BELLE HISTOIRE DE ASE, JEUNE POUSSE DES ÉNERGIES Créée par cinq anciens étudiants de 2iE, l’entreprise ASE, spécialisée dans les services énergétiques, commence à imposer sa marque. Pour 2014, elle vise un chiffre d’affaires de 60 millions de FCFA. De quoi motiver d’autres étudiants à oser franchir le pas de l’entreprenariat. ls sont cinq anciens étudiants diplômés du Master spécialisé GEER (génie électrique et énergies renouvelables), fondateurs d’une entreprise dont le modèle fait école. Mise sur pied en septembre 2013, l’entreprise ASE (Accès Services Énergétiques) emploie 3 de ses co-fondateurs, une secrétaire et 3 techniciens, et semble promise à un bel avenir. En quelques mois d’activité, elle a réalisé un chiffre d’affaires appréciable. « Je pense que nous sommes autour de 17 millions, contre une prévision de 15 millions », se réjouit le directeur général co-fondateur de ASE Bébé Magloire Nana Neuwouh. « Créer une entreprise, c’est vraiment intéressant, mais cela demande énormément de sacrifices et de patience », admet toutefois le jeune entrepreneur, qui garde la tête sur les épaules. Il est par exemple conscient du fait que le succès de l’entreprise dépendra en grande partie de sa bonne gestion et de la qualité de ses prestations. « Je reconnais que les gens veulent mieux vous connaître avant de vous confier quoi que ce soit », dit-il, ajoutant que c’est ce qui MA I Bébé Magloire Nana Neuwouh, directeur général co-fondateur d’ASE. rend la première année d’existence difficile pour les sociétés. L’entreprise ASE cible quatre secteurs-clés en matière de services énergétiques : énergie solaire, efficacité énergétique et froid, biomasse-énergie et électricité. Mode de fonctionnement Les co-fondateurs de ASE ont mis sur pied un mode de fonctionnement atypique : chaque associé apporte une contribution mensuelle de 50 000 FCFA (environ 76 euros), ce qui fait un capital de 250 000 FCFA par mois, soit près de 382 euros. Ce montant sert à assurer les charges de fonctionnement et de personnel, à l’exception de celles du directeur général, qui ne perçoit pas de salaire pour l’instant. « L’intérêt de cette stratégie est qu’elle a été facile à déployer et permet de réaliser des économies sur les charges de fonctionnement. Quand on a un montant réduit pour les charges, on est contraint de mettre plus de sérieux dans la gestion du misant sur des dépenses objectives », précise le directeur général. Mieux, les activités de consultation de deux autres co-fondateurs ont été reversées au compte de l’entreprise. En sus, les fondateurs se rencontrent mensuellement pour évaluer la stratégie mise en place. Et l’approche s’avère payante : ASE reçoit de plus en plus de sollicitations venant de partenaires institutionnels et d’ONG. « Le monastère de Koubri, dans la banlieue sud-est de la capitale, tape déjà à la porte », confie M. Neuwouh. ASE a aussi réalisé pour la société SNV des études sur la caractérisation du processus de transformation du dolo et sur la réalisation d’une base de données des acteurs des énergies renouvelables au Burkina Faso. Au vu des résultats de ces études, l’entreprise Actualités Énergie a pris contact avec ASE pour la conception et la réalisation d’autres études sur les cuiseurs solaires qu’elle commercialise, indique M. Neuwouh. « Nous donnons aux entreprises des idées pour améliorer leurs produits et développer leur stratégie de commercialisation », poursuit-il. Priorités La jeune entreprise, née au départ pour soumissionner aux marchés publics, a dû changer son fusil d’épaule. « Face à la concurrence des grandes sociétés, nous avons vite compris que cela ne serait pas possible. C’est ainsi que nous avons opté pour la sous-traitance afin d’avoir de solides références avant de nous lancer dans la compétition », explique Bébé Magloire Nana Neuwouh. Là encore, le succès est au rendez-vous. L’entreprise ASE traite un dossier en relation avec la Sogetel pour la sous-traitance d’un marché de réalisation et d’installation en électricité bâtiment et réseau d’un montant de 47 millions de FCFA. En partenariat avec ERM Énergies France, une entreprise française, ASE a mis sur pied une initiative pour apporter des solutions à la Société nationale des Postes du Burkina dans le cadre de sa politique d’extension. « Nous avons élaboré un projet pour valoriser le solaire en électrifiant les bureaux situés hors du réseau Sonabel (Société nationale burkinabè d’électricité) et intégrer le solaire dans ceux déjà électrifiés en vue de réduire la facture énergétique et de gérer la climatisation », explique le jeune entrepreneur. Avec Projet Sans Frontières, ASE réfléchit également à la façon de proposer des services fiables et abordables grâce au solaire, « même si, dans le solaire, la plus grosse difficulté est la capacité financière des clients ». Le jeune patron ajoute toutefois que ASE commence à inspirer confiance grâce à sa patience et à la qualité de ses services. La réussite de Accès Services Énergétiques ne peut donc pas manquer d’inspirer d’autres étudiants. « Beaucoup nous demandent comment nous faisons pour réussir et nous leur relatons notre expérience tout en les encourageant à persévérer, mais en les prévenant du sacrifice à consentir », conclut Bébé Magloire Nana Neuwouh. Kouza Coulibaly Marchés Africains – H.S. N° 37 n Spécial Congo 65 MAHS38_2iE_066_INT:MAHS 19/05/14 16:03 Page66 Ouagadougou les 4, 5 et 6 juin 2014 9 édition des e JOURNÉES ENTREPRISES Le COMITÉ D’ORGANISATION DIRECTEUR GÉNÉRAL Sébastien GNOUMOU – Chef du service central de la scolarité Mariam GUINDO/MAIGA – Responsable de mission au Mali Fidèle KABORE – Gestionnaire des plannings Aïda Nadège OUEDRAOGO – Étudiante en Master énergie/Présidente de Amadou Hama MAIGA DIRECTEUR DU TECHNOPÔLE Bernard BRES l’Association des Femmes Ingénieurs 2iE DIRECTEUR ADJOINT DU TECHNOPÔLE Didier KOUAKOU – Webdesigner-Intégrateur Marcelin KOUAKOU – Chargé de projets Diane Saty KOUAME – Enseignante, responsable pédagogique du MBA Élodie HANFF COORDINATRICES DES JOURNÉES ENTREPRISES Sarah OUEDRAOGO – Responsable des partenariats et du réseau des alumni Doris BILLA – Assistante de direction MEMBRES DU COMITÉ Olivier BOUSIGE – Représentant à Paris Ihiya Awi ALHER – Directeur des Formations et de l’Innovation Pédagogique Chantal KOUDOUGOU/OUEDRAOGO – Responsable logistique et facturation Édouard AGALEOUE – Responsable sécurité Lisa BARUTEL – Responsable de l’entrepreneuriat et de l’insertion professionnelle Hiknone DJONFABE – Étudiant en Bachelor/ Président de l’Association des Étudiants 2iE Djim Doumbé Damba – Directeur adjoint des Formations et de l’Innovation Pédagogique Ali DARANKOUM – Chargé de gestion des salles Salimata DIAKITE/COULIBALY – Gestionnaire d’actions pour la formation continue Gborina FOFANA – Chef du service des stages et de la mobilité Management Eco Innovation Patricia KROU – Responsable de mission en Côte d’Ivoire Jean Marie MINKOULOU – Responsable de mission au Cameroun Aminata NDIAYE – Professeur d’anglais Maïmouna BOLOGO/TRAORE – Enseignant-chercheur en sociologie rurale/ Responsable du Service Intégration et développement personnel des étudiants Boukari OUEDRAOGO – Chef de service informatique Mariam Sido PABYAM – Responsable de mission au Niger Linda SAWADOGO – Médecin Camille SOME – Agent administratif Ephrem TIEMTORE – Responsable du développement des outils numériques et des bases de données Ousmane SORGHO – Gestionnaire des plannings Christine TRAORE – Rédactrice web Thérèse TRAORE – Chef du Service Stocks et Immobilisations Adama ZONGO – Responsable Service d’Appui Technique Interne Sophie RIVIÈRE – Directrice du bureau de Paris LISTE DE CHEFS DE COMMISSIONS Saran Oumou KANDOLO, étudiante en Master, Responsable de la commission accueil • Abraham OUEDRAOGO, étudiant en Bachelor, Responsable adjoint de la commission accueil • Gédéon NGUERABE, étudiant en Master, Responsable de la commission logistique • Charlemagne OUATTARA, étudiant en Bachelor, Responsable adjoint de la commission logistique • Namory TRAORE, étudiant en Bachelor, Responsable de la commission secrétariat • Éric NADJILEM, étudiant en Bachelor, Responsable adjoint de la commission secrétariat • Noël ATTEBI, étudiant en Bachelor, Responsable de la commission communication • Hyacinthe YAO, étudiant en Bachelor, Responsable adjoint de la commission communication « Tous nos remerciements à nos partenaires techniques et financiers : Banque Africaine de Développement (BAD), Coopération française, Coopération suisse (DDC), African Capacity Building Foundation (ACBF), United States Agency for International Development (USAID) et Higher Education for Development (HED) » ADRESSE Institut International d’Ingénierie de l’Eau et de l’Environnement (2iE) Rue de la science – 01 BP 594 Ouagadougou 01 – Burkina Faso Téléphone : +(226) 50 49 28 00 Site officiel : www.2ie-edu.org CONTACTS E-mail : j.entreprise@2ie-edu.org Les prochaines Journées Entreprises 2iE auront lieu les : 11 et 12 juin 2015 avec une pré-journée le 10 juin 66 Marchés Africains – H.S. N° 38 n Spécial 9es Journées Entreprises 2iE coeur de l’économie africaine , le partenaire des opérateurs qui créent la croissance Au w w w. m a r c h e s a f r i c a i n s . f r France : 128, rue de la Boétie - 75008 PARIS – FRANCE Tel : +33 (0) 1 40 15 09 92 – Fax : +33 (0) 1 45 62 17 24 e-mail : info@africagency.com MAHS38_2iE_068_CV:MAHS 19/05/14 16:09 Page68