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LES ÉCO AUTO - MERCREDI 26 NOVEMBRE 2014 25 AUTO MARCHÉ My name is Martin… Aston Martin ! Ferrari California T Du plaisir, avec ou sans toit P. 28 CONSTRUCTEURS Peugeot, un Lion aux yeux bridés P.30 AUTO-TECHNO Volkswagen veut révolutionner le diesel P.31 LES ÉCO AUTO - MERCREDI 26 NOVEMBRE 2014 26 NOUVEAUTÉ NATIONALE BILLET Jalil Bennani j.bennani@leseco.ma Un goût d’inachevé I l y a bientôt un an, les acheteurs de voitures battant pavillon haut de gamme ou du moins d’un montant supérieur à 400.000 DH (HT), se bousculaient dans les showrooms pour concrétiser leurs achats avant le 1er janvier de cette année, date de l’entrée en vigueur de la taxe de luxe. À quelques semaines du 31 décembre 2014, il paraît que cette énième mesure impopulaire à l’automobile neuve n’a finalement pas freiné les ardeurs des acquéreurs de voitures premium. Hormis l’importateur de Porsche qui a été durement impacté, ceux de Mercedes, BMW, Audi et Land Rover jubilent déjà à l’idée d’une nouvelle année record ! Avec près d’une dizaine de ventes réalisées, le représentant de Ferrari est en phase avec ses prévisions, tout comme celui de Maserati qui totalise la soixantaine de livraisons, se rapprochant de son objectif initial, soit environ 75 ventes en 2014. Nouvel arrivant dans ce bastion, le représentant d’Aston Martin, lui, débarque loin d’être découragé par cette dîme lestée tel un boulet aux voitures de riches. Tout cela, pour dire que cette taxe n’est finalement pas une fatalité pour le marché. En revanche, et c’est le plus grave, les importations du marché parallèle restent, elles, libres de toutes restrictions et partant, ouvertes à tous les abus. Abus ! Le mot est lâché. En important des bolides chic à tout-va, ces petits garages constituent un gros manque à gagner pour les importateurs les plus structurés (showrooms dédiées, service après-vente qualifié…). Pourquoi alors vouloir verrouiller un marché d’un côté en laissant sa porte grande ouverte de l’autre ? C’est en tout cas la preuve que nos lois ont souvent un goût amer ● d’inachevé. Ferrari California T Du plaisir, avec ou sans toit ● Nouvellement introduite par l’importateur de la marque au cheval cabré (Univers Motors), la California T (pour Turbo) matérialise la sportivité, la polyvalence et l’exclusivité dans l’un des plus beaux écrins du 2 en 1 : coupé et cabriolet. À l’image de BMW qui l’avait longtemps boudé, le turbo n’avait jamais été la tasse de thé de la marque au cheval cabré. Hormis la 308 GTB et quelques GT phares comme la 288 GTO et la F40, Ferrari a systématiquement préféré le moteur atmosphérique, gage de noblesse et d’une meilleure réputation de motoriste, car résultant d’un travail d’orfèvrerie mécanique plus poussé et non pas d’une solution de facilité. Sauf qu’il faut bien évoluer avec son temps. «Ne jamais dire jamais», voilà donc un adage que les têtes pensantes de Maranello ont bien assimilé puisque celles-ci ont fini par céder à la suralimentation sous le capot de la California T. Un corps de rêve En effet, carrosserie de cabriolet oblige, la California T loge son moteur sous son capot et non pas en position centrale arrière comme d’autres Ferrari (458 Italia, La Ferrari). Inutile de s’aventurer dans une description de la silhouette sexy et sculpturale de cette sprinteuse italienne en topless. Rappelons simplement que sa robe a été légèrement retouchée il y a moins d’un an avec, au final, et comme points distinctifs, des projecteurs redessinés et intégrant des LED montés verticalement, des double canules d’échappement disposées horizontalement, des boucliers avant remodelés, ainsi qu’un extracteur d’air plus impressionnant. En fait, ce dernier qualificatif sied à toutes les facettes de l’auto, qu’elle soit en mode cabriolet ou coiffée de son toit vitré. Le passage d’une configuration à l’autre se fait via un mécanisme entièrement automatisé et nécessitant 14 secondes seulement. Enfin, l’auto est montée sur de sublimes roues à 5 branches, chaussant des gommes de 19 pouces qui ne demandent qu’à être frottées au nom d’un tempérament ultra-sportif, l’essence même de la marque italienne. Une qualité de finition exclusive Comme sur toutes les Ferrari, cette âme sportive est omniprésente dans l’habitacle ou, à proprement parler, le cockpit. Là encore, difficile de ne pas être subjugué par la magnificence de ce que l’on voit, entre cuir de grande qualité et placages métalliques mats; le tout, travaillé à la main, sans fioriture ni fausse note et exhalant un parfum résolument haut de gamme. Si la California T se présente comme une 2+2, inutile d’y croire vraiment, les places arrière ne convenant pas vraiment à des adultes de grande taille. Il est à noter que la présentation intérieure a également profité du restylage de la California T, gagnant une console centrale à écran tactile, ainsi qu’un volant à commandes intégrées (comme celui de la 458), notamment le bouton de démarrage, le célèbre magnetino rouge, et la commande de tarage des suspensions pilotées Magnaride. Surtout, on note l’apparition, entre les deux aérateurs centraux, d’un nouvel indicateur digital renseignant sur l’état de fonctionnement du turbo (pression, réponse, efficience). Pour ceux qui auraient tendance à l’oublier, une Ferrari est d’abord une machine à plaisir de pilotage. Plaisir d’essence… turbocompressé Quand les ingénieurs de Ferrari s’adonnent au «downsizing» (réduction de la cylindrée pour un rendement plus effi- cient), cela donne un V8 qui passe de 4,3 litres à 3,9 l. Gavé de deux turbos, ce bloc a vu sa puissance passer de 490 à 560 chevaux, pour un couple porté à 755 Nm et une consommation mixte ramenée à 10,5 l/km. Il est également à noter que la California T a profité de sa cure de mi-vie pour revoir tous ses dessous et notamment son système de contrôle de traction issue de la compétition (F1-Trac), ainsi que son freinage doté de plaquettes composites en carbone-céramique pour plus d’efficacité. Question performances, ce bolide exécute le 0 à 100 km/h en 3,6 sec et grimpe à 316 km/h, avec au passage une «mélodicité» mécanique, intense, enivrante et très appréciable aux tympans d’un (journaliste) passionné. Et lorsqu’on nous convie à l’essayer, ne serait-ce que pour avaler deux longues lignes droites de bitume, avec suffisamment de temps pour effleurer la palette droite jusqu’à la septième vitesse… c’est là que l’on vient à se rappeler que nous faisons le plus beau métier du monde, mais aussi le plus frustrant. Et pour cause, inaccessible pour nous (jusqu’à preuve du contraire), la California T ne l’est pas pour sa clientèle, assurément fortunée, puisqu’elle se négocie à 2.190.000 DH. ● Entre nous, elle les vaut bien! LES ÉCO AUTO - MERCREDI 26 NOVEMBRE 2014 Le PDG d’Arval primé pour ses réalisations En Europe, les loueurs longue durée ont leurs trophées. Il s’agit des «Fleet Europe Awards», distinctions parmi lesquelles l’«International Hall of Fame» award a été attribué, cette année, à Philippe Bismut, le PDG d’Arval. Ce dernier, élu parmi neuf finalistes sélectionnés par les professionnels de l’industrie automobile et de la location longue durée, a été récompensé pour le programme «One Arval», ambitieux plan stratégique qu’il a initié depuis son arrivée à la tête de l’entreprise, en 2011. Outre la généralisation des «account teams», ainsi que le lancement de produits et de services innovants, Arval se mobilise surtout pour améliorer ses prestations à ses clients. C’est dans cet esprit que seront lancées (en Europe) des solutions de télématique embarquée pour optimiser les flottes. Par ailleurs, Arval réalise aussi une belle croissance de son parc sur les principaux marchés du Vieux continent, comme au Royaume-Uni, où il vient de franchir le seuil colossal des 100.000 véhicules à la route ! Autant de réalisations qui valent à son Pdg d’être considéré comme «l’Homme de l’année 2014» dans le marché européen de la LLD. 27 AUTO-ÉCHOS 500.000.000 C’est, en euro, la rallonge qui sera octroyée par le groupe General Motors pour sa filiale européenne, Opel et qui s’ajouteront aux 4 milliards d’euros d’investissement annoncés en 2013. Un message fort qu’a tenu à faire passer l’actuelle présidente du groupe GM, Mary Barra (photo), lors de sa deuxième visite de l’année en Allemagne au siège de la marque à l’éclair. Dans la foulée des décisions stratégiques prises par la patronne de GM, un second SUV viendra coiffer la gamme Opel aux côtés de l’Insignia, pour une sortie programmée d’ici 2019. CONFIDENTIEL Le groupe Auto Hall se prépare à lancer la gamme utilitaire du constructeur chinois DongFeng. Actuellement, deux versions de pick-up sont en cours d’homologation auprès du CNEH pour une commercialisation effective en 2015. Il s’agirait du modèle Rich qui reprend l’essentiel de la base roulante du Nissan Pick Up, animé du moteur 2.4 litres diesel d'environ 104 ch. Selon nos informations, cela fait deux ans que le département dédié aux véhicules utilitaires et industriels d’Auto Hall travaille sur ce projet qui prévoit, dans un premier temps, l’importation de modèles montés (CBU), puis dans un deuxième temps, le montage local (CKD) au niveau de son unité située à Ain Sebaa, où sont déjà assemblés les camions de la gamme Mitsubishi-Fuso. LES ÉCO AUTO - MERCREDI 26 NOVEMBRE 2014 28 MARCHÉ My name is Martin… Aston Martin ! ● Après Ferrari et Maserati (et en attendant Bentley), Aston Martin vient réclamer sa part du petit gâteau que constitue le marché du grand luxe automobile au Maroc. La marque automobile au logo ailé annonce l’ouverture de son premier showroom dans le royaume pour juillet 2015. O n ne présente pas Aston Martin. La marque automobile préférée de l’agent 007 fait une entrée remarquée en cette fin d’année, via un importateur d’origine émirati du nom de «A Motors». Son directeur général, Jem Sevimli, ainsi que Adham Charanoglu et Neil Slade, respectivement président et directeur général d’Aston Martin pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord ont animé une conférence de presse la semaine dernière à Casablanca. L’occasion d’apprendre -sans grande (DE GAUCHE À DROITE) ADHAM CHARANOGLU, NEIL SLADE ET JEM SEVIMLI, POSANT À CÔTÉ DE L’ASTON VANQUISH. surprise- que c’est cette même métropole qui abritera la première représentation d’Aston Martin au Maroc, la deuxième sur bles insistent sur l’aspect aprèsle continent noir (après l’Afrique vente comme sur le reste des du Sud) et la 150e dans le monde. prestations qui seront assurées aux plus hauts standards de la marque et par un personnel Casablanca pour démarrer Comme pour les marques Fer- hautement qualifié. À cet effet, rari, Maserati et avant elles Por- l’importateur parle d’«un staff sche, c’est à Casablanca que majoritairement marocain de sera implantée la première re- plus d’une dizaine de perprésentation marocaine d’Aston sonnes». Côté ambitions, il est Martin. S’ils ne précisent pas à question de réaliser entre 10 et quel niveau de la ville se situera 15 ventes de véhicules par an au ce showroom, les responsables Maroc, dans le court terme, puis d’A Motors promettent l’ouver- à moyen terme, de dépasser les ture pour juillet prochain et an- frontières du royaume pour livrer noncent d’ores et déjà l’ouver- les pays proches du Maghreb, ture du carnet des commandes. ainsi que l’Afrique subsahaEn outre, ces mêmes responsa- rienne. Une stratégie qui vient Aston Martin, bref coup d’œil dans le rétro ●●● conforter le statut du Maroc comme nouveau hub commercial de l’automobile premium en Afrique. Pour atteindre ses objectifs, le management de la marque mise sur son image très flatteuse, mais aussi sur une gamme de plus en plus étoffée. Entre 2 et 6 MDH Au Maroc, Aston Martin proposera l’ensemble de sa gamme, des modèles les plus emblématiques aux plus récents comme la Vantage, la Vanquish, la DB9, la Rapide S ainsi que la toute nouvelle Lagonda. Hasard du calendrier, celle-ci a été dévoilée A Motors ambitionne de vendreentre 10 et 15 Aston Martin par an, au Maroc. le 11 de ce mois à Dubaï et a été spécialement baptisée «Taraf» pour les marchés du Golfe. Le ticket d’entrée sera assuré par la V8 Vantage dont le prix de départ annoncé gravite autour des 2MDH. En haut de la fourchette, figureront les Rapide S, Vanquish et Lagonda qui promettent de saler la note jusqu’à 6MDH ! Aston Martin se positionne ainsi comme un label très haut de gamme que les prix, l’image, le design, la qualité de finition et les hautes performances de ses bolides rendent attrayant aux yeux de sa clientèle ciblée et assurément fortunée.Cependant, quelques questions méritent d’être posées. Pourquoi une telle sortie médiatique annonçant l’arrivée de la marque plus de sept mois avant son démarrage commercial effectif ? La marque réussira-t-elle à réaliser son target commercial, sachant que même Ferrari qui profite de nettement plus de notoriété et d’image flirte difficilement avec les 10 ventes annuelles ? Puis surtout, l’importateur de la prestigieuse marque britannique a-t-il pris en compte les spécificités du marché automobile marocain qui, au-delà de la taxe de luxe instaurée en début d’année, reste très «ouvert» à l’importation parallèle ? C’est d’ailleurs à ce niveau que ce situe le nerf de la guerre dans ce marché, avec un gros manque à gagner pour les im● portateurs officiels. DANIEL CRAIG, ALIAS JAMES BOND, AVEC L’ASTON MARTIN DB5 (1963) DANS SKYFALL. Dans le «Google cérébral» de Monsieur tout le monde, Aston Martin est étroitement liée à James Bond, personnage principal de la fiction créée en 1953 par l’écrivain et ancien espion britannique Ian Fleming. De «Casino Royale» (1954) à Skyfall (2012) en passant par «Meurs un autre jour» (2002) et «Quantum of Solace» (2008), le célèbre agent secret 007 ne roule que pour la marque à l’emblème ailée. Fondée en 1913 par Lionel Martin, cette firme basée à Gaydon doit son appellation à l’association entre le nom de son créateur et celui de la course de côte d’Aston Clinton remportée par son fondateur la même année. La marque a ensuite conquis ses lettres de noblesse dans le sport automobile, notamment en s’imposant dans des courses d’endurance comme les 24 heures du Mans remportées en 1959 par la DBR. Aston Martin n’en demeure pas moins un sérieux constructeur automobile et un motoriste de renom, dont les modèles symbolisent le luxe et le raffinement automobile à l’anglaise, dans la pure tradition du «hand crafted» (travaillée à la main). Ayant changé de propriétaires à plusieurs reprises, la marque se retrouve entre les mains du groupe Ford jusqu’en 2007 où elle est cédée à un consortium d’hommes d’affaires mené par David Richards, ancien pilote de rallye et patron de l’équipementier de F1 Prodrive. Aujourd’hui, c’est Andy Palmer qui en est le CEO avec de belles perspectives de croissance mondiale et une diversification programmée de la gamme. LES ÉCO AUTO - MERCREDI 26 NOVEMBRE 2014 30 CONSTRUCTEURS Peugeot Un Lion aux yeux bridés ● Le constructeur de Sochaux veut vendre près d’un demi-million de véhicules en Chine où il produit déjà six modèles. Parmi eux, la nouvelle DongFeng-Peugeot 508 vient d’être révélée en attendant son lancement prévu début 2015. A lors qu’il est en train de renouer avec la croissance en Europe (+13,5% à 522.000 ventes durant le premier semestre 2014), Peugeot ne cesse de progresser en Chine qui constitue toujours le premier marché automobile mondial. Après une croissance de plus de 30% enregistrée en 2013, la firme au Lion a vu ses ventes bondir encore plus en 2014, atteignant +41% à fin octobre (à 314.000 unités), soit beaucoup plus que la tendance du marché (+11%). Un réseau très dense C’est dans ce contexte favorable que le constructeur français a revu à la hausse ses ambitions pour l’an prochain, annonçant vouloir vendre 450.000 véhicules neufs en 2015, soit 20% de plus par rapport aux réalisations de cette année. C’est dire combien l’Empire du Milieu représente un enjeu stratégique pour Peugeot, qui y prévoit d’ailleurs un développement tous azimuts de son activité, afin d’accompagner cette dynamique de croissance. Cela va de l’aspect industriel, avec le partenaire et non moins actionnaire DongFeng (14% du capital du groupe PSA) qui produit localement 6 modèles, mais aussi du côté du réseau commercial. «À l’horizon 2015, Peugeot disposera d’un réseau de 530 concessionnaires aux meilleurs standards de la marque, lui assurant une couverture géographique de 85% du territoire chinois (contre 81,5% aujourd’hui)», précise le constructeur dans un communiqué. Bien évidemment, le produit joue un rôle clé dans ces grandes ambitions. La nouvelle 508 en renfort à la 308 Bien implantée industriellement en Chine, la firme sochalienne y pro- duit pas moins de 6 modèles bien connus et à vocation mondiale puisqu’ils s’appellent : 301, 308, 408, 508, 2008 et 3008. Ce dernier reste l’un des best-sellers de la marque, avec plus de 55.000 unités déjà écoulées sur les dix premiers mois de l’année. Cela étant, c’est bien la 308 qui se taille la part du lion avec plus 77.800 livraisons à fin octobre. Un succès qui devrait être entretenu par le lancement d’une nouvelle variante plus sportive (la 308S), mais aussi par le renfort d’image que constitue l’arrivée de la nouvelle 508, dévoilée lors du Salon de Guangzhou (Sud de la Chine) ouvert au grand public du 21 au 29 novembre. Peugeot espère en vendre quelques 40.000 exemplaires en année pleine (2015). Pour cela, les responsables de la marque misent sur la plastique inédite et les équipements enrichis de la nouvelle 508. En revanche et contrairement à ce que font ses concurrents allemands, le constructeur français ne propose pas de version à empattement allongé pour cette 508 produite localement. Car, en Chine où les berlines tricorps représentent plus de 60% du marché, la tendance est aux grandes routières où l’on prend place sur la banquette arrière et l’on se fait ● conduire par un chauffeur. Insolite Volvo FH vs Koenigsegg One:1, une histoire 100% suédoise O pposer le meilleur tracteur de poids-lourds au monde à une mégacar allégée et ultra-rapide, voilà un duel inattendu et improbable qui, pourtant, a bel et bien eu lieu ! Ces deux monstres de leurs catégories respectives ne sont autres que le nouveau FH, ultime camion de la gamme Volvo Trucks et l’ultra-sportive One:1 de Koenigsegg. 100% suédoise, l’histoire l’est d’autant plus qu’elle se déroule sur le circuit de Knutstorp basé à côté de la ville de Kågeröd, elle-même située à une soixantaine de kilomètres au nord de Malmö. Le défi : faire parcourir au poids-lourd un tour complet du circuit, avant que le bolide n’en boucle le second. Objectif : montrer qu’avec sa boîte à double embrayage (I-Shift Dual Clutch), le FH ne perd pas de temps entre les passages de vitesses, avec une progressivité constante. Au volant du camion, le présentateur de l’émission télé britannique Fifth Gear et non moins pilote aguerri, Tiff Needell, a failli réussir ce pari fou, n’ayant pas hésité à bloquer la Koenigsegg durant les dernières accélérations. Un challenge qui reste avant toute chose une belle confrontation de chiffres, avec d’une part, 1.360 ch pour 1.360 kg soit un rapport poids/puissance de 1 (d’où le nom du véhicule), un couple de 1.371 Nm et, entre autres, performances : le 0 à 100 km/h en moins de 2 secondes et le 0 à 400 km/h en moins de 20 sec ! De l’autre côté, le Volvo FH16 affiche une puissance de 540 ch, pour un couple de 2.600 Nm et une vitesse de pointe débridée à 130 km/h. En fait, ce duel perdu d’avance, découle de l’imaginaire du staff marketing de Volvo Trucks qui n’en est pas à sa première opération médiatique, voulue insolite pour promouvoir l’efficacité et la supériorité technique du nouveau FH. Tourné en début d’année et mettant en scène un Jean-Claude Van Damme en grand écart sur les rétroviseurs de deux FH roulant en parallèle, le spot publicitaire «Epic split» est encore ● dans les esprits. LES ÉCO AUTO - MERCREDI 26 NOVEMBRE 2014 31 AUTO-TECHNO Volkswagen veut révolutionner le diesel ● Deux litres de cylindrée, 272 chevaux, plus de 500 Nm de couple… jamais un 4 cylindres diesel n’a été si performant et aussi pointu. Il est signé Volkswagen qui revendique le leadership technologique en la matière. D éjà capable d’afficher une puissance de 240 chevaux, le 2.0 TDI de Volkswagen va encore plus loin, grâce à l’ingénierie de pointe du constructeur allemand. Ce dernier vient de présenter, sous forme de prototype expérimental, une évolution de ce moteur, avec une puissance portée à 272 ch ! Pas mal pour un 4 cylindres diesel qui affiche un rendement de 136 ch/l et qui, finalement, n’est qu’à quelques encablures de son homologue maison (de même cylindrée) à essence le plus performant. En effet, le 2.0 l TFSI (injection directe d’essence turbo-stratifiée) qui anime les VW Golf R et Audi S3, développe, lui, 300 ch. Mieux encore, ce nouveau bloc se veut ainsi meilleur que le 2.0 l diesel d’un BMW X5 25d qui ne rivalise pas avec ses 218 ch «seulement» et même que le V6 TDI d’un VW Touareg et ses 240 ch. Un travail d’orfèvre Peu bavard sur le contenu technologique de cette mouture mécanique, le constructeur allemand ne précise pas à quel niveau s’est faite l’intervention sur ce moteur pour lui autoriser un tel rendement. Si l’on part de la base d’un 2.0 TDI de 240 ch, il faut d’ores et déjà savoir que sa rampe commune dispose d’une pression très élevée (2.500 bars), d’une distribution variable des soupapes et de flux de gaz optimisés pour modifier sa suralimentation. On pourrait aussi deviner que ce moteur a reçu le support d’un dispositif électrique, mais à quel niveau ? Mystère. Même constat pour la valeur de couple qui n’a pas été annoncée, mais qui, selon les experts devrait être d’une valeur minimale de 500 Nm. Là encore, c’est faramineux pour un 2.0 l TDI ! Ce qui est sûr, c’est que ce nouveau moteur fera bien partie de la palette des motorisations de la nouvelle Passat mais là encore, on ignore à quelle échéance commerciale. Compatible avec l’inédite boîte auto à 10 vitesses Dans ce même élan d’innovation technologique, le premier constructeur automobile européen annonce aussi la disponibilité prochaine d’une nouvelle boîte automatique basée sur la transmission DSG (à double embrayage) à 6 rapports, mais affichant, elle, 10 vitesses ! Compatible avec la plupart des motorisations du groupe, cette boîte est, annonce-t-on, capable de supporter des va- Ce diesel de pointe devrait faire partie de la palette des motorisations de la nouvelle Passat. leurs de couple élevées, soit jusqu’à 550 Nm. À n’en pas douter, la multiplication du nombre de rapports vise à abaisser les seuils de consommation et par-delà, ceux des émissions de C02, l’un des objectifs majeurs du constructeur. C’est également dans ce même sillage que s’inscrit l’ultime innovation dévoilée par le groupe VW, en l’occurrence un Stop&Start de nouvelle génération, qui coupe le moteur à chaque arrêt (comme dans un feu rouge par exemple), mais aussi lorsque que la vitesse descend à moins de 7 km/h. Bref, entre ces deux dernières innovations et son petit diesel à la fois efficient et ultra-performant, Volkswagen envoie un signe clair au reste du marché : figurer parmi les meilleurs motoristes au monde. Reste à voir à quelle échéance le client lambda pourra concrète● ment en profiter. LES ÉCO AUTO - MERCREDI 26 NOVEMBRE 2014 32 AVANT-PREMIÈRE EN BREF AMG vise 50.000 ventes en 2015 Audi Prologue Concept, un suprême d’anneaux Malgré une gamme très diversifiée, il manque toujours à Audi un coupé de grande taille, capable de rivaliser avec les BMW Série 6 Coupé et Mercedes Classe S Coupé. Une lacune en passe d’être corrigée, comme l’annonce le concept-car Prologue, présenté au salon de Los Angeles et préfigurant le futur grand coupé de la marque aux anneaux. Affichant une longueur totale de 5,10 m, l’engin navigue entre agressivité et surfaces épurées. Plutôt chargée, sa face avant met en scène une large calandre au contour inédit, encadrée par des projecteurs affinés à coups de LED et par des échancrures aux extrémités du bouclier. Le traitement de la partie arrière est surtout marqué par des feux LED avec verre en 3D reliés par un large bandeau lumineux courant sur toute la largeur du couvercle du coffre. À bord, l’instrumentation va encore plus loin que l’«Audi virtual cockpit», puisque tout le devant du tableau de bord se transforme en écran ! Surtout, ce bolide est crédité d’un contenu technologique conséquent, incluant outre un 8 cylindres 4.0 biturbo de 605 ch et 700 Nm, une transmission intégrale permanente et des roues arrière également directrices (jusqu’à un angle de cinq degrés). Des ingrédients qui pourraient bien être préservés sur le modèle définitif que les rumeurs prédisent pour 2017 et sous l’appellation, somme toute très logique, d’Audi A9. On verra bien ! Mazda CX3, entre une «2» surélevée et un CX-5 en réduction Toyota Mirai, une nouvelle anticipation du futur automobile Après avoir été pionnier de l’hybride à l’aube de l’an 2000, Toyota veut anticiper l’avenir avec une technologie encore plus propre, celle de la propulsion par hydrogène. Le numéro 1 mondial a ainsi présenté la Mirai («futur» en japonais) qu’il lance dès ce mois-ci sur son marché et d’ici un an aux USA et en Europe. D’emblée, l’auto a fait parler d’elle pour son design discutable et clivant. Sous sa silhouette chargée, la Mirai abrite une pile à combustible reliée à des réservoirs d’hydrogène à haute pression. De ces atomes d’hydrogène naît l’électricité qui alimente le système de propulsion avec comme seul rejet dans l’atmosphère : de la vapeur d’eau. Une prouesse surtout que le plein est rempli en 3 minutes pour une autonomie de 480 km. Enfin, il est à noter que le jour même de la révélation de la Mirai, Honda dévoilait la seconde mouture de son modèle concurrent le concept FCV. Preuve que la course à l’hydrogène a déjà débuté. Mazda continue à élargir vers le bas sa gamme de crossovers. Après le CX-5, voici le CX-3, futur rival des Nissan Juke et autres Renault Captur. Reposant sur la plateforme de la dernière Mazda2, le CX-3 en reprend également l’essentiel du style avec une face avant dotée de nouveaux projecteurs à diodes adaptatives, ainsi que ce mouvement de vague allant du capot vers les flancs en surplombant les passages de roues avant. Original, le vitrage latéral contribue à la silhouette étirée du véhicule qui affiche une longueur totale de 4,28 m. La présentation intérieure a, elle aussi, été extrapolée de la «2», tout comme la base roulante qui combine, moteurs, transmissions et liaisons au sol issus du programme SkyActiv. Le CX3 devrait ainsi disposer du nouveau diesel 1.5 Skyactiv G de 105 chevaux de puissance qui devrait constituer l’essentiel de ses ventes en Europe, mais cela, pas avant juin 2015, sa date de lancement annoncée pour l’Europe. Entre les 32.000 voitures siglées AMG et vendues en 2013 et les 40.000 autres escomptées pour 2014, se dessine le futur objectif commercial assigné par le département sportif de Mercedes. Il est désormais question d’atteindre les 50.000 ventes annuelles dès 2015, soit bien plus que ce qui se faisait durant les débuts d’AMG. Sur l’ensemble des modèles étoilés et revisités par la division hautes performances de Daimler, les Classe A, CLA et GLA AMG constituent le trio ayant boosté les ventes d’AMG durant ces derniers mois. BMW va augmenter la production de sa i8 Supercar hybride de la marque à l’hélice, la belle i8 s’adjuge à partir de 120.000 euros. Cela ne l’empêche pourtant pas de connaître un gros succès dès sa première année de commercialisation. Si bien que BMW a déjà comptabilisé plus de 120.000 commandes pour ce modèle ! Pour faire face à cette forte demande, qui implique désormais 18 mois d’attente, la firme munichoise va augmenter la production de ce modèle sur le site de Leipzig où il est produit. La i8 n’est clairement pas le modèle de niche qu’avait envisagé BMW, mais finalement une voiture de série. Peugeot, un 6008 pour remplacer les 508 et 5008 À l’image de Renault qui a reconverti son grand monospace Espace en SUV premium, Peugeot prépare un modèle au-dessus du 5008, aussi grand qu’un 508, mais plutôt surélevé et autrement plus haut de gamme. Il s’agira donc d’un crossover nommé 6008 et doté du plus long empattement dans la gamme Peugeot, soit 2,87 m pour une longueur totale d’environ 4,80 m. Objectif : préserver un habitacle à 7 places. Quant à son lancement, le 6008 n’est pas attendu avant 2017.