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PARTENARIATS PUBLIC-PRIVÉ GUIDE À L’INTENTION DES MUNICIPALITÉS PARTENARIATS PUBLIC-PRIVÉ GUIDE À L’INTENTION DES MUNICIPALITÉS NOVEMBRE 2011 En partenariat avec : Table des matières Préface et remerciements ................................................................4 Chapitre 6 Exigences relatives aux ressources............................ 35 Résumé............................................................................................... 5 Chapitre 7 Stratégies de communication et de mobilisation ............................................................................... 37 Glossaire des PPP............................................................................... 7 Chapitre 1 Qu’est-ce qu’un partenariat public-privé? ..................9 1.1 Partenariats public-privé : contexte .............................................9 1.2 Que sont les partenariats public-privé? ..................................10 1.3 Pourquoi les partenariats public-privé fonctionnent-ils? .................................................................................14 1.4 Quand envisager un PPP? ..............................................................16 1.5 Est-ce un nouveau concept? .........................................................18 1.6 Partenariats public-privé – les idées fausses........................18 Chapitre 2 Modèles de partenariats public-privé .......................20 2.1 Modèles de PPP...................................................................................20 2.2 Approche traditionnelle : conception-construction/ conception-soumission-construction....................................20 2.3 Modèle en PPP : conception-constructionfinancement ......................................................................................... 21 2.4 Modèle de PPP : conception-constructionfinancement-entretien ......................................................................22 2.5 Modèle de PPP : conception-constructionfinancement-exploitation-entretien ...................................... 22 2.6 Diversification des modes de livraison des services (exploitation et entretien)................................. 23 Chapitre 3 Le processus de PPP .....................................................24 3.1 Survol ....................................................................................................... 24 3.2 Phase de planification .................................................................... 24 3.3 Processus de sélection....................................................................29 3.4 Gestion du contrat ............................................................................ 31 Chapitre 4 Rôles des organismes gouvernementaux ................ 32 Chapitre 5 Conseillers externes .................................................... 33 Chapitre 8 Enjeux communs aux municipalités .........................38 Chapitre 9 Leçons retenues............................................................41 Conclusion........................................................................................44 Annexe 1 Études de cas ..................................................................46 Système de traitement de l’eau et des eaux usées de Goderich ..................................................................................................46 Centrale de traitement de l’eau de Moncton ..............................48 Quartier général du Service paramédic d’Ottawa .................... 50 Projet de cogénération au gaz d’enfouissement de Vancouver.................................................................................................52 Priority Homes (R.-U.)............................................................................... 54 Projet de prolongement de la route Chief Peguis..................... 56 Annexe 2 Ressources provinciales et fédérales........................... 58 PPP Canada .................................................................................................. 58 Partnerships British Columbia ...........................................................60 Alternative Capital Financing Office (ACFO) de l’Alberta......................................................................................................61 Infrastructure Ontario (IO) ....................................................................62 Infrastructure Québec ............................................................................63 Partenariats Nouveau-Brunswick ....................................................64 Annexe 3 Inventaire du CCPPP des projets en PPP municipaux au Canada...................................................................65 Annexe 4 FAQ sur les partenariats public-privé..........................67 Annexe 5 Politiques municipales relatives aux PPP .................. 69 Ville de Calgary............................................................................................69 Ville d’Edmonton .......................................................................................69 PARTENARIATS PUBLIC-PRIVÉ | GUIDE À L’INTENTION DES MUNICIPALITÉS Préface et remerciements Alors que les municipalités investissent de façon importante dans la mise à niveau et le développement des infrastructures publiques, elles considèrent les partenariats public-privé (PPP) comme une manière de réaliser des projets, tout comme le font les gouvernements fédéral et provinciaux depuis de nombreuses années. Même si environ 150 projets au Canada ont été réalisés en PPP, la première fois qu’un projet est réalisé selon ce mode peut être déconcertante pour les intervenants qui tentent d’en comprendre le jargon, les structures et les mécanismes, et de se familiariser avec des processus qui semblent tellement différents des processus d’approvisionnement traditionnels. Afin d’aider les intervenants au sein des administrations municipales à démystifier le mode d’approvisionnement en PPP, le Conseil canadien pour les partenariats public-privé, en collaboration avec PPP Canada, a produit le document intitulé Partenariats public-privé : Guide à l’intention des municipalités. Ce document présente un survol du mode d’approvisionnement en PPP et quelques-unes des questions importantes ou propres aux administrations municipales. Le guide décrit aussi les grandes étapes du processus à suivre avant d’adopter le mode en PPP et fournit des exemples pour illustrer comment les PPP ont été utilisés pour réaliser avec succès des infrastructures municipales au Canada et ailleurs dans le monde. Le guide renvoie aussi le lecteur à des ressources qui cumulent les compétences et l’expertise spécialisées dont il pourrait avoir besoin et peuvent fournir des précisions techniques et autres sur le processus d’analyse et d’approvisionnement de projets en PPP. L’annexe 2 présente une liste des ressources régionales disponibles. Le Conseil canadien pour les partenariats public–privé (CCPPP) a vu le jour en 1993. L’organisme, qui est financé par ses membres, est formé de représentants des secteurs public et privé. La mission de l’organisme est de promouvoir l’adoption d’approches novatrices pour l’approvisionnement d’infrastructures et la livraison de services grâce à la conclusion de partenariats public-privé avec les administrations publiques. Le CCPPP fait la promotion des partenariats fondés sur la collaboration entre les organismes du secteur public, les ministères ou services municipaux et l’industrie. Le Conseil fait des représentations pour l’adoption de politiques publiques en matière de PPP qui se fondent sur des données factuelles. Il fait également la promotion des meilleures pratiques observées dans le monde et fournit de l’information aux 4 LE CONSEIL CANADIEN POUR LES PARTENARIATS PUBLIC-PRIVÉ intervenants et à la collectivité sur les avantages économiques et sociaux des PPP. Les activités du CCPPP incluent la réalisation de recherches stratégiques, l’organisation d’une conférence annuelle et d’événements régionaux, l’exécution d’un programme national de distinction et la tenue d’une base de données sur les projets en PPP à l’échelle nationale. Le CCPPP peut souvent compter sur la grande expérience de ses membres pour diriger son programme de recherche ou, encore, y participer. Pour produire le présent guide, il a fait appel à l’aide de quelques-uns de ses intervenants. Le CCPPP désire remercier M. Larry McCabe, commis/administrateur de la ville de Goderich, en Ontario, et administrateur au sein du conseil d’administration du CCPPP, ainsi que Mme Lisa Mitchell, directrice de la stratégie et des politiques à PPP Canada, pour leur précieuse collaboration, de même que les intervenants suivants : UÊla Fédération canadienne des municipalités; UÊPartnerships British Columbia, Alberta Treasury Board, Infrastructure Ontario et Infrastructure Québec; UÊles administrations municipales et les gouvernements provinciaux et territoriaux du Canada. Notre partenaire dans le présent projet, PPP Canada, est une société d’État fédéral ayant pour mandat d’améliorer la livraison d’infrastructures publiques en obtenant un meilleur prix, un respect des échéanciers et une reddition de compte aux contribuables en utilisant efficacement les PPP. PPP Canada a été créé pour livrer de meilleurs projets en PPP par la promotion des meilleures pratiques et la création de capacités au moyen de ses divers services : leadership en matière de PPP, promotion des PPP dans des contextes provinciaux, territoriaux, municipaux, y compris les Premières Nations, et les PPP fédéraux. Le CCPPP souhaite également exprimer sa profonde reconnaissance à Pricewaterhouse Coopers LLP/s.r.l./s.e.n.c.r.l. (PwC) qui a accepté de travailler avec nous et les intervenants dont nous avons fait mention ci-dessus à l’élaboration du présent document de même qu’à PPP Canada pour son généreux soutien. Le CCPPP remercie en particulier les responsables du projet chez PwC, M. Bruce Anderson et Mme Joanne Mullen. Mme Mullen siège également au conseil d’administration du CCPPP. PARTENARIATS PUBLIC-PRIVÉ | GUIDE À L’INTENTION DES MUNICIPALITÉS Résumé Les infrastructures publiques au Canada vieillissent, ce qui affecte nos vies quotidiennes et se répercute sur l’économie. Tandis que les municipalités tentent d’équilibrer leurs budgets d’exploitation et de gérer leurs niveaux d’endettement, les populations croissantes exigent des services de meilleure qualité et en plus grand nombre. La réaffectation des fonds qui devaient servir à l’entretien et à la mise à niveau des infrastructures mène tôt ou tard à une hausse du coût des réparations – en 2007, les retards dans les travaux d’infrastructures municipales au Canada étaient estimés à 123 milliards de dollars; aujourd’hui, les besoins sont encore plus criants. Un partenariat public-privé (PPP ou P3) permet d’obtenir un contrôle plus efficace des coûts associés au projet et à son cycle de vie que les modes d’approvisionnement traditionnels et une gestion plus efficace des risques, tout en améliorant la gouvernance et en augmentant l’innovation. Dans le monde entier, les PPP sont devenus des outils usuels pour l’approvisionnement d’infrastructures et la livraison de services, et les collectivités dans l’ensemble du Canada ont maintenant recours aux PPP pour construire notamment des routes, des hôpitaux, des systèmes de train léger sur rail, des installations de traitement des eaux et des eaux usées. Afin de mieux répondre aux besoins clairement établis des administrations publiques, les PPP se fondent sur l’expertise des partenaires des secteurs public et privé. Selon les modes d’approvisionnement traditionnels, très peu de liens, si ce n’est aucun, sont établis entre les sommes versées et les résultats obtenus. Selon le mode d’approvisionnement en PPP, c’est le secteur privé qui assume le financement et les risques associés à l’approvisionnement et à la performance de l’infrastructure, depuis la phase de la conception et de la planification architecturale et structurelle jusqu’à l’entretien à long terme. Le partenariat public-privé repose essentiellement sur le partage des risques. En transférant les risques et les responsabilités au secteur privé, les partenariats public-privé offrent un cadre qui aide à contrôler les facteurs de dépassement de coûts et de retard dans les calendriers d’exécution des travaux qui sont fréquemment associés aux modes d’approvisionnement traditionnels, notamment dans le cas des projets complexes et de grande envergure. Dans un PPP, le partenaire public ne précise pas comment le projet doit être réalisé, mais plutôt ses attentes au moyen de critères de performance ou de disponibilité des services qui sont mesurables et objectifs. Un partenaire privé qui s’engage à prendre en charge l’exploitation d’une infrastructure sur plusieurs décennies prévoira dans la phase de conception des efficiences opérationnelles tout au long du cycle de vie du projet et présentera des idées pour améliorer la qualité des services. Le partenaire public obtiendra ainsi une valeur ajoutée et le partenaire privé, un rendement adéquat. Le paiement constitue le levier utilisé par le secteur public pour s’assurer d’obtenir les résultats recherchés. En payant seulement lorsqu’il a obtenu exactement ce que le partenaire privé s’est engagé par contrat à fournir, le partenaire public évite d’assumer la responsabilité du financement ou des dépassements de coûts. Les avantages les plus marqués des PPP sont associés à la planification du cycle de vie, à la rémunération en fonction de la performance et au fait de pouvoir bénéficier du savoir-faire et de l’ingéniosité du secteur privé. L’approvisionnement en PPP peut convenir lorsque les résultats recherchés sont quantifiables, lorsque les projets comportent des services ou des installations distincts ou exigent des bâtiments neufs plutôt que rénovés et lorsque les capacités d’approvisionnement sont présentes sur le marché et que le secteur privé est en mesure de mieux gérer les risques propres au projet et les responsabilités connexes que le secteur public. Comme dans le cas des modes d’approvisionnement traditionnels, la mise en oeuvre d’un PPP exige de la préparation et de la planification. La réalité du cadre législatif à l’intérieur duquel une municipalité doit gérer ses ressources et capacités financières et d’emprunt ainsi que les connaissances, les compétences et l’expérience de son personnel a des conséquences importantes qui permettent de juger si un programme de PPP convient à une municipalité donnée. Il va de soi que les municipalités auront encore besoin de l’appui de conseillers professionnels et techniques, et qu’il est important de savoir quand le mode d’approvisionnement en PPP n’est pas la bonne solution. L’opposition que suscitent les PPP et la confusion qui entoure leur utilisation reposent souvent sur des idées fausses. La conclusion d’un PPP ne peut être assimilée à une LE CONSEIL CANADIEN POUR LES PARTENARIATS PUBLIC-PRIVÉ 5 PARTENARIATS PUBLIC-PRIVÉ | GUIDE À L’INTENTION DES MUNICIPALITÉS privatisation – les biens créés en PPP demeurent sous le contrôle du secteur public, qui en conserve la propriété. Un PPP est un mécanisme qui permet de choisir le mode d’approvisionnement qui convient le mieux à un projet d’infrastructure en se basant sur l’évaluation des dossiers d’affaires présentés et la meilleure valeur ajoutée. Tous les projets réalisés en PPP suivent un processus ouvert et transparent et sont soumis à l’examen attentif du public. Au Canada, les gouvernements fédéral et provinciaux encouragent la prise en considération de modes d’approvisionnement novateurs pour réduire le déficit d’infrastructures. PPP Canada, société d’État qui a pour mandat d’améliorer la livraison des services liés à l’approvisionnement des infrastructures publiques au moyen de PPP en obtenant une valeur plus importante pour les fonds publics investis et des délais d’approvisionnement plus courts et des obligations de résultats, supervise le Fonds PPP Canada qui s’élève à 1,2 milliard de dollars. Les gouvernements de l’Ontario, du Québec, de l’Alberta, de la Colombie-Britannique et du Nouveau-Brunswick ont des programmes de PPP en place, et des organismes sont chargés de superviser les processus d’approvisionnement en PPP. Chacun de ces gouvernements a conçu des processus particuliers et des documents normalisés qui peuvent être rapidement adaptés aux projets municipaux. Les partenariats public-privé constituent une option intéressante pour les gouvernements de tous les pays qui cherchent à bâtir ou à remettre en état certains biens d’infrastructure. Avec plus de 150 projets achevés ou en cours d’approvisionnement en 2011, les PPP permettent déjà de mettre en place des infrastructures et d’offrir des solutions de gestion de services publics – et par le fait même aident à bâtir l’avenir du Canada. 6 LE CONSEIL CANADIEN POUR LES PARTENARIATS PUBLIC-PRIVÉ PARTENARIATS PUBLIC-PRIVÉ | GUIDE À L’INTENTION DES MUNICIPALITÉS Glossaire des PPP Les termes ci-dessous sont employés couramment pour décrire les ententes de partenariat au Canada. Cette liste n’est cependant ni définitive ni exhaustive. Concession : Un concessionnaire du secteur privé effectue des investissements et gère l’installation pendant une période déterminée, après quoi la propriété de l’installation retourne au secteur public. AO : Appel d’offres Consortium : Groupe de sociétés du secteur privé qui s’allient afin de réaliser un PPP. AQ : Appel de qualification. Clôture commerciale : Date à laquelle les partenaires signent l’entente originale. Clôture financière : Date à laquelle les partenaires signent l’entente de financement définitive. Comparateur du secteur public (CSP) : Analyse détaillée du coût complet durant le cycle de vie du projet ou du service effectuée par le partenaire public ou ses conseillers. Le CSP peut alors être évalué par rapport à la proposition du secteur privé pour déterminer les bénéfices quantitatifs d’une telle proposition pour le secteur public. Conception-construction (CC) : Le partenaire privé conçoit et construit l’infrastructure afin de satisfaire aux exigences de performance du partenaire public, souvent à un prix fixé à l’avance, de telle sorte que le risque de dépassements de coûts est transféré au partenaire privé. (Nombreux sont ceux qui n’incluent pas le modèle CC dans les PPP.) Conception-construction-financement (CCF) : Le partenaire privé conçoit, construit et finance un bien. Conception-construction-financement-entretien (CCFE) : Le partenaire privé conçoit, construit et finance un bien et fournit des services d’entretien en vertu d’une entente à long terme. Conception-construction-financement-exploitation (CCFE) : Le partenaire privé conçoit, construit et finance un bien et en assure l’exploitation (p. ex., il fournit des services) en vertu d’une entente à long terme. Conception-construction-financement-exploitation-entretien (CCFEE) : Le partenaire privé conçoit, construit et finance un bien, fournit des services d’entretien des installations et assure l’exploitation de ces dernières en vertu d’une entente à long terme. Construction-financement (CF) : Le secteur privé construit un bien et finance les coûts en immobilisation durant la phase de construction seulement. Construction-possession-exploitation (CPF) : Le secteur privé finance, construit et conserve la propriété d’une installation ou d’un service et en assure l’exploitation à perpétuité. La partie publique fixe ses contraintes dans l’entente originale et le pouvoir public exerce en permanence ses pouvoirs réglementaires. Contrat d’exploitation et d’entretien : Un opérateur privé assure l’exploitation d’un bien appartenant au secteur public en vertu d’un contrat pendant une période déterminée. Le partenaire public conserve la propriété du bien. Coût complet durant le cycle de vie : Exigences d’entretien et de remise en état d’un bien à long terme. DEI : Demande d’expression d’intérêt Devis de performance : Document qui établit les résultats et les niveaux de performance requis pour la construction d’une infrastructure, y compris les services qui doivent être fournis. Dossier d’affaires : Document produit par une municipalité ou un autre responsable de projet pour appuyer la prise de décisions et qui décrit les besoins du projet et ses coûts et avantages, ainsi que le mode d’approvisionnement choisi et ses répercussions financières ou autres. Entité ad-hoc : Entité créée par un consortium pour effectuer une transaction unique, et dans le contexte d’un PPP, entité dont les activités se limitent à la construction et au financement d’un bien particulier et à assurer son exploitation. Appelé également « entité jouissant d’une réelle autonomie patrimoniale ». LE CONSEIL CANADIEN POUR LES PARTENARIATS PUBLIC-PRIVÉ 7 PARTENARIATS PUBLIC-PRIVÉ | GUIDE À L’INTENTION DES MUNICIPALITÉS Financement seulement : Une entité privée, habituellement dans le secteur des services financiers, finance directement un projet ou propose divers mécanismes indirects tels qu’un bail à long terme ou l’émission d’obligations. Force majeure : Événement inattendu et incontrôlable, attribuable à des phénomènes naturels ou à l’homme, tels que des tremblements de terre, des ouragans, des inondations ou des guerres, qui peut avoir des répercussions négatives sur la construction ou l’exploitation d’un projet. Meilleure offre définitive (MOD) : Offre finale d’un entrepreneur faisant suite aux discussions contractuelles intervenues avec un organisme gouvernemental. Mode d’approvisionnement traditionnel : Approvisionnement d’infrastructures ou de livraison de services par le secteur public en vertu du mode conception-soumission-construction. Modes de financement et d’approvisionnement alternatifs (MFAA) : Programme du gouvernement de l’Ontario permettant la livraison d’infrastructures publiques en recourant au financement privé. Ailleurs au Canada, on parle de programme de partenariat public-privé (PPP). Meilleur soumissionnaire : Soumissionnaire sélectionné dans la liste restreinte, après l’étape d’évaluation des appels d’offres, qui passe à l’étape de la négociation et de la clôture de l’entente. PPP : Partenariat public-privé. Risque retenu : Valeur des risques retenus par le secteur public en vertu d’un projet d’infrastructure réalisé en PPP. Risque transféré : Valeur des risques transférés au partenaire privé en vertu d’un projet d’infrastructure réalisé en PPP. Taux d’escompte : Taux d’intérêt utilisé pour déterminer la valeur actualisée des flux nets de trésorerie futurs. Valeur actualisée nette (VAN) : Différence entre la somme des montants investis pour tous les aspects du projet (conception, construction, entretien et financement) et leurs valeurs actualisées. 8 LE CONSEIL CANADIEN POUR LES PARTENARIATS PUBLIC-PRIVÉ Valeur ajoutée : Avantages quantitatifs ou qualitatifs que le secteur public attend d’un mode de d’approvisionnement ou de livraison particulier. La valeur créée sur le plan quantitatif se traduit par les coûts moins élevés associés à un mode de d’approvisionnement ou de livraison particulier, tandis que la valeur créée sur le plan qualitatif provient du choix d’un mode d’approvisionnement qui apppui le mieux l’objectif du projet sans pour autant coûter plus cher. Vérificateur du processus : Tierce partie indépendante qui vérifie l’équité du processus d’approvisionnement. Vie entière/cycle de vie : Coût total associé à la propriété d’un bien pendant son cycle de vie. Reflète l’intégration des phases de conception et de construction à l’entretien continu et aux coûts complets durant le cycle de vie. PARTENARIATS PUBLIC-PRIVÉ | GUIDE À L’INTENTION DES MUNICIPALITÉS Chapitre 1 Qu’est-ce qu’un partenariat public-privé? 1.1 Partenariats public-privé : contexte Cercle vicieux Les infrastructures publiques jouent un rôle important dans tous les aspects de notre vie, qu’il s’agisse de l’eau que nous buvons, des routes que nous empruntons ou des arénas où les futurs Sidney Crosby lacent leurs patins. Les infrastructures sont un facteur de développement et de croissance économique – les routes sans nids de poule facilitent le déplacement des personnes et des biens; les transports publics efficaces améliorent la productivité; les logements sociaux, les centres communautaires et les centres récréatifs fournissent des services de soutien essentiels aux familles et aux travailleurs et contribuent ainsi à créer un sentiment d’appartenance à la communauté chez les citoyens. Malheureusement, les infrastructures publiques au Canada vieillissent. Les besoins de nouvelles infrastructures sont croissants et les administrations publiques, notamment les municipalités, s’efforcent d’offrir les infrastructures et les services améliorés que les citoyens recherchent. La Fédération canadienne des municipalités estimait en 2007 que le déficit d’infrastructures municipales au Canada s’élevait à environ 123 milliards de dollars et qu’il fallait injecter 115 milliards de dollars pour la construction de nouvelles infrastructures municipales.1 Il ne fait pas de doute que ces sommes sont aujourd’hui encore plus élevées. Les municipalités doivent donc résoudre un problème particulièrement difficile si elles veulent contribuer financièrement à leurs investissements, compte tenu de la nécessité d’équilibrer les budgets d’exploitation et de gérer les niveaux d’endettement. Les conséquences de ce problème sont doubles. 1. Des fonds normalement affectés à l’entretien et à la mise à niveau des infrastructures servent à des besoins plus urgents, ce qui crée un déficit croissant sur le plan des réparations et de la mise à niveau des infrastructures et une augmentation du coût des réparations et des besoins en investissements. 2. Comme les populations croissent, les municipalités doivent améliorer leurs services et en étendre l’accès. Ce déficit d’infrastructures exige la prise en considération des diverses options disponibles pour réaliser les projets d’infrastructures, options qui répondent aux besoins des groupes d’utilisateurs et des intervenants et qui sont efficaces sur les plans financier et économique. Dans de nombreux pays, les PPP sont devenus des outils usuels pour l’approvisionnement de projets, la construction d’infrastructures et la livraison de services. Au Canada, il existe déjà de solides programmes de PPP aux paliers fédéral et provinciaux, et les municipalités se tournent de plus en plus vers le mode PPP pour résoudre le déficit en matière de contribution financière des infrastructures. Dans les collectivités de l’ensemble du Canada, de nouvelles routes, des systèmes de train léger sur rail, des centres récréatifs et culturels, des installations de traitement des eaux et des eaux usées et des logements ont été et sont actuellement construits en PPP. L’annexe 3 présente une liste des projets en PPP qui sont en cours d’approvisionnement dans les municipalités du Canada. 1 Fédération canadienne des municipalités, Attention : danger – L’effondrement imminent de l’infrastructure municipale du Canada (novembre 2007). LE CONSEIL CANADIEN POUR LES PARTENARIATS PUBLIC-PRIVÉ 9 PARTENARIATS PUBLIC-PRIVÉ | GUIDE À L’INTENTION DES MUNICIPALITÉS L’approche et la structure contractuelle d’un PPP peuvent offrir les avantages suivants : UÊAccès plus rapide à la nouvelle infrastructure et aux nouveaux services, qui peut aider à la croissance économique et à la compétitivité d’une municipalité et à la création d’emploi. Les fonds publics sont ainsi libérés pour des programmes économiques et sociaux de base. » Les PPP permettent de réunir les forces des secteurs public et privé. » Les PPP incluent des incitatifs qui garantissent l’approvisionnement des projets dans les délais impartis et les limites des budgets alloués. UÊAmélioration de la gouvernance en misant sur une plus grande transparence, une responsabilisation accrue, la réalisation d’analyses coûts-avantages approfondies et l’examen minutieux des offres les plus avantageuses. UÊMeilleur partage des risques et des responsabilités entre partenaires des secteurs public et privé. UÊGestion des risques et contrôle des coûts plus efficaces. UÊContribution financière adéquate des coûts d’entretien et autres coûts durant le cycle de vie lorsque le contrat de PPP s’échelonne pendant toute la durée du cycle de vie du bien. 1.2 Que sont les partenariats public-privé? De façon générale, un partenariat public-privé est une structure transactionnelle qui établie les liens de travail entre les secteurs public privé pour la réalisation d’un objectif commun. Voici quelques définitions choisies. « Entreprise de collaboration entre les secteurs public et privé, fondée sur l’expertise de chaque partenaire, qui répond le mieux à des besoins publics clairement établis et qui repose sur une attribution appropriée des ressources, des risques et des bénéfices. » – Le Conseil canadien pour les partenariats public-privé « Approche à long terme pour l’acquisition d’infrastructures publiques qui sont basés sur le mérite et dans laquelle le secteur privé assume la majeure partie des responsabilités liées aux risques et au financement de l’approvisionnement et de l’exploitation de l’infrastructure, à partir de la conception, en passant par la planification architecturale et structurelle, jusqu’à son entretien à long terme. » – PPP Canada « Contrat ayant force obligatoire entre le gouvernement et l’entreprise vpour la livraison de services et la construction des biens tels que des routes, des ponts et des hôpitaux. Le contrat répartit les responsabilités et les risques d’entreprise entre les divers partenaires. » – Partnerships British Columbia Alors que les définitions qui précèdent illustrent le vaste concept de ce qu’est un PPP, le tableau qui suit présente quelques-unes des différences fondamentales entre le mode d’approvisionnement en PPP et les modes d’approvisionnement traditionnels dans le but de définir le PPP d’un point de vue pratique. Des exemples simples sont également fournis pour illustrer les concepts présentés. 10 LE CONSEIL CANADIEN POUR LES PARTENARIATS PUBLIC-PRIVÉ PARTENARIATS PUBLIC-PRIVÉ | GUIDE À L’INTENTION DES MUNICIPALITÉS Quoi plutôt que comment Au lieu de préciser comment le bien ou les services devraient être fournis, en spécifiant par exemple les matériaux, la machinerie ou la finition, le partenaire public précise ses exigences au moyen de critères de performance et de disponibilité. Le partenaire privé décide comment il s’y prendra pour fournir le bien ou le service, et pour respecter les exigences du partenaire public et obtenir les résultats recherchés. MODE TRADITIONNEL PPP La municipalité précise le type d’équipement à installer dans une nouvelle centrale de traitement des eaux usées, y compris la taille et le type de machines. La municipalité précise le volume d’eau qui doit être traité ainsi que les normes qui doivent être respectées avant que l’eau traitée ne soit rejetée dans les cours d’eau publics. Le partenaire privé assume la responsabilité du choix des procédés et équipements qui lui permettront de toujours respecter ces normes. Exemple 1 contre Exemple 2 La municipalité précise que les planchers des immeubles d’un nouveau projet de construction de logements sociaux seront couverts de tapis. Le tapis est choisi parce qu’il s’agit d’une option peu coûteuse comparativement à d’autres solutions, comme le bois, le liège ou le vinyle. contre Dans les nombreux critères de performance établis par la municipalité, on précise que les résidences doivent, pendant une période de 30 ans, satisfaire aux mêmes normes que celles qu’elles devaient respecter lorsqu’elles ont été construites. On précise également le taux de roulement des locataires prévu pendant cette période. Aussi le partenaire privé décide-t-il d’installer un recouvrement de tuiles de vinyle résistant, qui devra être remplacé moins souvent que du tapis. Même si les coûts en immobilisation initiaux sont plus élevés, cette mesure sera plus économique si l’on considère le cycle de vie du projet. Planification en fonction du cycle de vie complet ou planification partielle Lorsque le projet en PPP prévoit que le partenaire privé assumera la responsabilité de l’entretien et de la mise à niveau du bien sur une longue période (30 ans, par exemple), celui-ci devra garantir la performance du bien et satisfaire aux exigences de disponibilité et de livraison des services établies par la municipalité. En conséquence, l’équipe du secteur privé responsable de l’exploitation et de l’entretien du bien travaillera en collaboration avec l’équipe responsable de la conception et de la construction afin de s’assurer qu’en matière d’équipement et de matériaux, les choix effectués lui permettront de respecter les normes de performance de la municipalité au fil du temps. Lorsqu’un mode traditionnel est choisi, le secteur public se concentre presque exclusivement sur le projet et le budget d’immobilisation. Les coûts complets durant le cycle de vie et la performance ne font généralement pas partie du processus de planification et des décisions. Dans le cas du mode PPP, le secteur public négocie avec une seule entité, qui soit se charger de réunir au sein de l’équipe de projet des personnes provenant de toutes les disciplines nécessaires (p. ex., conception, construction, entretien, cycle de vie). Dans le cas du mode traditionnel, le secteur public doit négocier séparément avec les représentants de chaque discipline. Les gains d’efficacité obtenus grâce au mode PPP peuvent se traduire par des économies importantes pour le secteur public, en raison de la simplification de la structure de gestion et de la réduction des risques qu’apporte la discontinuité des travaux entre les disciplines. LE CONSEIL CANADIEN POUR LES PARTENARIATS PUBLIC-PRIVÉ 11 PARTENARIATS PUBLIC-PRIVÉ | GUIDE À L’INTENTION DES MUNICIPALITÉS MODE TRADITIONNEL Exemple 1 Il est prévu qu’un projet de construction de route reste dans les limites d’un budget d’investissement précis. La conception et les matériaux sont choisis afin de respecter ce budget. On ne tient pas compte des coûts d’entretien récurrents annuels et du cycle de vie. PPP Le partenaire public précise ses exigences relatives à la disponibilité et à l’état de la route pendant une période de 30 ans. Pour s’assurer que la route respectera ces exigences, les équipes du secteur privé responsables de l’exploitation et de l’entretien et de la conception et de la construction travaillent en collaboration pour choisir les matériaux contre de construction. Le partenaire privé décide d’utiliser un type particulier de remblai qui permettra d’apposer un revêtement de surface plus durable et de diminuer ainsi les coûts durant le cycle de vie, en plus de réduire la durée des périodes réservées aux travaux de réfection. Du point de vue des coûts tout au long du cycle de vie, cette option est moins coûteuse et plus efficace. Exemple 2 La municipalité doit investir Le partenaire privé assume la dans une nouvelle ligne responsabilité du projet pendant une de train léger sur rail afin période de 30 ans et doit respecter d’amener les transports des normes de performance liées à en commun dans un la rapidité du service et au nombre nouveau secteur en pleine d’interruptions acceptable. Le contrat croissance. La construction couvrant la période de 30 ans précisera se fait comme prévu et les services d’entretien, de mise à niveau contre les services de transport et d’exploitation qui seront fournis par le sont offerts. Mais comme partenaire privé, y compris les coûts qui les budgets d’entretien devront être assumés pour ces services et de mise à niveau sont par le secteur public. Le partenaire restreints, les travaux public, qui a une obligation contractuelle nécessaires ne sont pas de payer le coût de ces services à son effectués. Des pannes de partenaire privé au fil du temps, a établi service se produisent et des un budget en conséquence. délais sont constatés. 12 LE CONSEIL CANADIEN POUR LES PARTENARIATS PUBLIC-PRIVÉ Payer en fonction des résultats Dans le cas d’un projet réalisé en PPP, le paiement donne au partenaire public le levier dont il a besoin pour s’assurer d’obtenir les résultats recherchés. Dans le cas d’un approvisionnement traditionnel, il y a peu de liens, si ce n’est aucun, entre le paiement et les résultats. MODE TRADITIONNEL Exemple 1 PPP La municipalité ne paiera pour le bien Une municipalité construit que lorsque sa construction aura été un nouvel hôtel de ville. achevée, et seulement s’il répond aux Les montants versés exigences. De plus, le prix du projet aux ingénieurs et aux est fixé au moment de la signature de entrepreneurs se font en l’entente. Le partenaire privé assume tous contre fonction de la progression les dépassements de coûts et s’engage à des travaux de construction, finir le projet à une date ferme. En outre, et une petite retenue est les coûts d’exploitation et d’entretien sur prévue (généralement de la durée du projet 10 %). sont aussi précisés dans le contrat, mais peuvent être révisés à la hausse. Exemple 2 Une municipalité confie à un sous-traitant la responsabilité des services d’entretien de ses autobus. Le contrat ne précise pas les liens entre le paiement des services et la performance, ni d’incitatifs pour améliorer la qualité des services. Le paiement versé par la municipalité au fournisseur de services est directement lié à la qualité des travaux d’entretien et à l’efficacité et à la rapidité des services. Les manquements comme les pannes d’autobus ou les retards dans la mise contre en service entraînent une réduction des montants versés. Le contrat inclut aussi des incitatifs sous forme de primes pour amener le partenaire privé à fournir un service qui dépasse les niveaux de service négociés. PARTENARIATS PUBLIC-PRIVÉ | GUIDE À L’INTENTION DES MUNICIPALITÉS Le diagramme ci-dessous permet d’illustrer comment le principe qui sous-tend le paiement en fonction des résultats. Coût Coût estimatifdes des estimatif immobilisations immobilisations Paiements Paiements Paiements Paiements Dépassements Dépassements decoûts coûts de PPP PPP Approvisionnementtraditionnel traditionnel Approvisionnement Délais Délais Dépassementsde decoûts coûts Dépassements Évaluationdes descoûts coûtsd’entretien d’entretien Évaluation demise miseààniveau niveau etetde ANNÉES 00ANNÉES 55 Périodede deconception conception Période etde deconstruction construction et 10 10 1515 Périoded’exploitation d’exploitation Période 20 20 Aucun Aucun paiement paiement jusqu’à jusqu’à l’approvisionnel’approvisionnementdu du ment projetselon selon projet lesexigences exigences les spécifiéespar par spécifiées secteurpublic public lelesecteur ANNÉES 00ANNÉES 55 Périodede deconception conception Période etde deconstruction construction et Paiementsliés liésààdes desprescriptions prescriptionsde derésultats résultats Paiements Paiementsen enfonction fonctionde delaladisponibilité disponibilité Paiements 10 10 1515 Périoded’exploitation d’exploitation Période 20 20 Selon le mode d’approvisionnement traditionnel, l’absence de mesures financières qui incitent à respecter les délais impartis et les limites du budget alloué peut se traduire par des demandes de modification, des dépassements de coûts et des retards. Selon le mode d’approvisionnement en PPP, le partenaire privé ne reçoit un paiement que lorsque le bien est achevé. Comme il doit absorber tous les dépassements de coûts, il est fortement incité à terminer les travaux dans les délais impartis. LE CONSEIL CANADIEN POUR LES PARTENARIATS PUBLIC-PRIVÉ 13 PARTENARIATS PUBLIC-PRIVÉ | GUIDE À L’INTENTION DES MUNICIPALITÉS 1.3 Pourquoi les partenariats public-privé fonctionnent-ils? De nombreux exemples démontrent que lorsque le secteur public se lance dans des projets d’immobilisations, des délais importants retardent souvent l’approvisionnement et l’achèvement des travaux et ces derniers font souvent l’objet de dépassements de coûts au chapitre des matériaux, en particulier quand les projets sont complexes et de grande envergure. Les retards et les dépassements de coûts dans le cas du mode d’approvisionnement traditionnel sont constants à l’échelle mondiale, et le Canada ne fait pas exception. Il s’agit par ailleurs de deux des principaux facteurs qui ont amené le secteur public à étudier de nouvelles options pour ses projets d’infrastructures et de livraison de services. Au Canada et à l’étranger, les gouvernements se sont tournés vers les PPP parce que ces derniers offrent le cadre disciplinaire requis pour atténuer les facteurs de dépassements de coûts et les délais de livraison inhérents au mode d’approvisionnement traditionnel – et les résultats sont positifs, comme le démontrent les études empiriques qui suivent. ÉTUDE R.-U. Contrôleur et auditeur général2 37 projets d’immobilisations R.-U. – HM Treasury3 61 projets de PPP opérationnels Australie – Rapport du Allen Consulting Group à Infrastructure Partnerships Australia4 Canada – Le Conference Board du Canada5 14 ÉCHANTILLON 33 projets d’immobilisations en mode traditionnel et 21 PPP 19 projets en PPP RÉSULTATS Mode d’approvisionnement traditionnel : 73 % ont subi des dépassements de coûts, 70 % ont connu des délais. PPP : 22 % ont subi des dépassements de coûts, 24 % ont connu des délais (8 % ont connu des délais de plus de deux mois). 12 % ont connu des délais, aucun n’a subi de dépassement des coûts de construction ayant dû être assumés par le partenaire public. Mode d’approvisionnement traditionnel : comparativement aux coûts établis au moment de l’approbation initiale du projet, les coûts réels finaux affichent un écart de 35,3 %. PPP : au cours de la même période, les dépassements de coûts se sont établis à 11,6 %. Économies de coûts se situant entre 1 % et 6 % par rapport au mode d’approvisionnement traditionnel 17 projets achevés à l’avance ou dans les temps. Deux projets accusant jusqu’à deux mois de retard. 2 National Audit Office. PFI: Construction Performance (février 2003). 3 HM Treasury, PFI: Meeting the Investment Challenge (juillet 2003). 4 The Allen Consulting Group, Performance of PPPs and Traditional Procurement in Australia (novembre 2007). 5 Le Conference Board du Canada, Détruire les mythes : Une évaluation pancanadienne des partenariats public-privé pour les investissements en infrastructures (janvier 2010). LE CONSEIL CANADIEN POUR LES PARTENARIATS PUBLIC-PRIVÉ PARTENARIATS PUBLIC-PRIVÉ | GUIDE À L’INTENTION DES MUNICIPALITÉS Comparativement au mode d’approvisionnement traditionnel, les PPP permettent de créer de la valeur en transférant les risques et les responsabilités au secteur privé. Le partenaire public paie pour s’assurer de la disponibilité ou de la bonne exploitation de l’infrastructure au lieu de payer un fournisseur pour qu’il mène à bien des activités ou des tâches. Le diagramme qui suit illustre les types de risques qui sont associés aux deux principales phases d’un projet ainsi que les facteurs qui peuvent contribuer à leur matérialisation. Période de conception et de construction Période d’exploitation Risques Sources Risques Sources Résultats non atteints &iètr!!tion Dépassements de coûts Piètre qualité des travaux &iètr! & ! & " entreneur &"# ,#"! oût &!# !+,"" /! !"! & " !"!!+ /! entr!!% #" ,#, ",#" Dépassements de coûts &iètr,!"ojet & re!tive &ntr., " !#!,"! tr#"$ " ," environnemen!"$!.) &nt!+$# &"# t tr#"$ & " &"# ,#"! oût &!,vue & " ! &"# oort ,! " ! Délais &iètr,!"ojet & re!! &"# t &""!! "! !,,! Facteurs , + !,t"oje!!re ! !- !, $ É, ," ! !" ""! ), " " t!,! , ! terv! $i , "! teur LE CONSEIL CANADIEN POUR LES PARTENARIATS PUBLIC-PRIVÉ 15 PARTENARIATS PUBLIC-PRIVÉ | GUIDE À L’INTENTION DES MUNICIPALITÉS Les PPP peuvent être très efficaces pour atténuer les conséquences des facteurs décrits ci-dessus. Pourquoi? Projets d’investissement 1. Dans un PPP, le partenaire privé doit s’engager, par contrat, à livrer ce qui a été demandé en respectant les limites du budget alloué et à une date fixée à l’avance. 2. Comme il est expliqué dans la section précédente, le partenaire public ne paie aucun coût de conception ou de construction avant qu’il ait été établi que le partenaire privé a livré exactement ce qui lui avait été demandé. En cas de retard, le partenaire public ne paie pas avant que le projet soit achevé. De plus, le partenaire public n’assume pas la responsabilité des dépassements de coûts. 3. Le partenaire privé doit obtenir un financement afin de pouvoir payer les coûts de conception et de construction, et ce financement lui sera remboursé en tout ou en partie quand le projet sera achevé. Si les travaux prennent du retard, le partenaire privé devra rembourser les prêteurs même s’il n’a pas commencé à recevoir de paiements du secteur public. Il s’agit là de l’incitatif le plus puissant pour garantir l’achèvement des travaux dans les délais impartis. Cela oblige aussi les prêteurs à s’assurer de la capacité du partenaire privé de respecter ses engagements. 4. Cet incitatif signifie aussi que le partenaire public doit définir très clairement ce qu’il veut. Il doit consacrer plus de temps en amont à établir ses exigences et à les exprimer sous forme de critères de performance ou de disponibilité mesurables et objectifs. Le partenaire public ne précisera pas la façon de réaliser le projet – il précisera plutôt ce qu’il attend du projet. 5. Une planification de la part de la municipalité est également essentielle pour que celle-ci prépare des estimations fiables des coûts complets durant le cycle de vie du projet. Du fait que le partenaire privé devra s’engager à respecter les budgets et les échéances établis sur une longue période, la municipalité doit prévoir s’engager, par contrat, à assumer les coûts totaux du projet pour la durée du contrat ainsi que détenir les autorisations nécessaires à cet égard. En conséquence, la municipalité doit obtenir les autorisations appropriées à la lumière des coûts complets durant le cycle de vie du projet. Cette réalité limite beaucoup les excès d’optimisme et les autres facteurs qui amènent le partenaire public à sousévaluer les coûts d’un projet. 6. Si le partenaire privé est aussi responsable de l’entretien et de l’exploitation après l’achèvement du projet, il recevra des paiements 16 LE CONSEIL CANADIEN POUR LES PARTENARIATS PUBLIC-PRIVÉ pour rembourser la dette encourue durant la construction et pour payer les services fournis. Le partenaire public effectuera le paiement seulement si le partenaire privé fournit les services selon ses exigences et seulement lorsque le bien sera achevé et prêt à être utilisé selon des critères établis. Dans les autres cas, le paiement sera réduit. Les critères de performance et de disponibilité devront, par conséquent, être objectifs et mesurables pour éviter les conflits. Dans le cas des contrats de service, les raisons sont les suivantes. 1. Le partenaire privé doit fournir le service en fonction de critères de performance préétablis. 2. Les paiements ne sont effectués que si le service est fourni selon les conditions de l’entente. Les déductions sont calculées en fonction de ces dernières. 3. Comme pour tous les projets d’immobilisations, pour qu’un PPP soit efficace, la planification est essentielle. Du fait que le paiement est lié à la performance, les normes de performance doivent être bien pensées, mesurables et objectives. Elles doivent également être axées sur les résultats plutôt que sur les moyens, ce qui amène le partenaire public à planifier ses exigences de façon beaucoup plus attentive qu’en vertu d’un mode d’approvisionnement traditionnel. 1.4 Quand envisager un PPP? Les partenariats public-privé constituent un mode d’approvisionnement des projets d’infrastructures qui a fait ses preuves. Ils offrent de nombreux avantages aux municipalités, mais ne sont toutefois pas une panacée pour combler le déficit d’infrastructures au Canada. De plus, il faut savoir qu’ils ne conviennent pas à tous les projets d’infrastructures. Avant de choisir d’adopter le modèle des PPP, il faut pouvoir démontrer que celui-ci permet une valeur ajoutée; cependant, pour certains projets ayant des caractéristiques particulières, les modes d’approvisionnement traditionnels peuvent permettre une meilleure valeur ajoutée et donc constituer le choix le plus approprié. En général, les projets qui présentent les caractéristiques suivantes peuvent faire l’objet d’un PPP. Exigences relatives aux résultats quantifiables. La municipalité peut mesurer la performance de façon objective en se fondant sur des paramètres quantitatifs. Par exemple, la température de la pièce ne doit pas se situer en dessous de 18 degrés Celsius ni audessus de 22 degrés Celsius; une centrale de traitement de l’eau doit maintenir une pression PARTENARIATS PUBLIC-PRIVÉ | GUIDE À L’INTENTION DES MUNICIPALITÉS minimale dans le système d’aqueduc; la patinoire doit être disponible entre six heures et minuit sept jours sur sept. Capacités du marché. Les capacités d’approvisionnement en PPP dans le secteur privé sont suffisantes et l’intérêt du secteur privé existe. Le marché doit en effet permettre de mettre en concurrence les intervenants du secteur privé pour optimiser les économies et l’innovation. Degré de transfert des risques. Le secteur public peut tirer profit du transfert de responsabilités au secteur privé du fait que ce dernier peut mieux gérer ces responsabilités et les risques sous-jacents. À l’inverse, un PPP ne permettra pas d’optimiser la dépense publique si le partenaire privé n’est pas en mesure d’assumer les responsabilités et les risques. Par exemple, il serait difficile de demander à un partenaire privé de s’engager à financer un projet de logement social à partir des revenus de location s’il ne détient aucun contrôle sur les paramètres qui influent sur ces revenus, comme l’emplacement du projet, la sollicitation et la gestion des locataires ainsi que l’établissement des loyers et des augmentations de loyers. Habituellement, le partenaire public conserve ces responsabilités, étant donné son engagement en faveur du logement social. Service ou installation distincte. Les exigences et les mesures de la performance doivent pouvoir être clairement établies pour le service ou l’installation en question. Par exemple, il serait difficile d’établir des critères de performance en matière d’efficacité énergétique pour la nouvelle aile qui sera physiquement intégrée à l’hôtel de ville et qui partagera les services électromécaniques de cet édifice. La valeur générée par les PPP est aussi améliorée par les éléments suivants. Durée du projet. Contrats s’échelonnant sur 20 et 30 ans pour répondre aux besoins à long terme, et période d’exploitation suffisante pour permettre au partenaire privé de récupérer son investissement. Importance des activités d’exploitation et d’entretien. Un élément opérationnel important permet au partenaire privé de générer des gains d’efficacité sur les plans de la conception et de l’exploitation ainsi que de se concentrer sur les efforts de réduction des coûts durant le cycle de vie. les projets de remise en état sont associés à des risques de vices cachés élevés qui peuvent être très difficiles à évaluer et très chers pour le secteur privé. La taille a-t-elle de l’importance? La taille minimale de projet au-dessus de laquelle un PPP sera profitable pour le secteur public fait l’objet de nombreuses discussions. La plupart des provinces canadiennes ont fixé le seuil des coûts en immobilisation à 40 millions de dollars pour demander que soit réalisée une analyse de la valeur ajoutée. Jusqu’à maintenant, la plupart des projets réalisés au Canada étaient complexes et de grande envergure, avec des coûts en immobilisation variant de 100 millions de dollars à bien au-delà d’un milliard de dollars. En ce qui a trait à la taille du projet, le facteur dont il faut tenir compte dans l’évaluation de la faisabilité d’un PPP est celui des coûts de transaction par rapport à la valeur générée par le PPP. Les coûts de transaction incluent les coûts associés aux ressources internes et externes, comme ceux des conseillers financiers, juridiques et techniques qui peuvent être embauchés pour planifier et élaborer les exigences et les documents du projet et pour participer au processus de sélection et de négociation. Même si ces coûts varient selon le projet et le type de processus utilisé, la documentation et les processus ont largement été normalisés, et il existe un bon nombre de précédents sur lesquels s’appuyer. Ces facteurs ont aidé à diminuer les coûts de transaction. En outre, de plus en plus de projets de plus petite taille ont été ou sont réalisés dans le cadre d’un PPP (coûts en immobilisation allant de 10 millions à 20 millions de dollars); pour ces projets, la documentation et les processus ont été simplifiés et adaptés. Le regroupement de projets a aussi été utilisé afin de créer une masse critique et de rendre possible la mise en œuvre d’un partenariat plus représentatif d’un PPP. Un exemple intéressant est celui de l’Alberta Schools Alternative Procurement. Deux phases de ce projet ont été achevées, et une troisième est en cours. Chaque phase a permis aux commissions scolaires de construire de nouvelles écoles. Innovation. Il est possible, pour le partenaire privé, de présenter des idées et d’appliquer des pratiques exemplaires afin de rendre le projet plus efficace et d’améliorer la qualité des services. Construction à neuf ou rénovation. Les projets qui exigent la remise en état des biens sont probablement de moins bons candidats à un PPP que les projets exigeant la construction de nouveaux biens, puisque LE CONSEIL CANADIEN POUR LES PARTENARIATS PUBLIC-PRIVÉ 17 PARTENARIATS PUBLIC-PRIVÉ | GUIDE À L’INTENTION DES MUNICIPALITÉS 1.5 Est-ce un nouveau concept? Non! En fait, les PPP sont utilisés avec succès depuis longtemps. Le marché des PPP au Royaume-Uni est le plus développé au monde – ce pays est généralement considéré comme le berceau des projets d’approvisionnement en PPP, et des centaines de projets y ont été réalisés dans une grande variété de secteurs. Beaucoup de pays en Europe se sont également tournés vers les PPP, comme la France, l’Italie, l’Espagne et le Portugal. D’autres pays du monde, dont l’Afrique du Sud, le Mexique, l’Australie et les États-Unis, ont également réalisé avec succès des projets d’infrastructures et de livraison de services en recourant aux partenariats public-privé. Les types de projets achevés avec succès en PPP couvrent, notamment, les domaines suivants : UÊle logement social; UÊla valorisation énergétique des déchets ou la digestion anaérobie; UÊle transport en commun, dont des projets de trains légers sur rail et de transport ferroviaire; UÊtous les types d’installations municipales, dont des installations récréatives, des bibliothèques et des hôtels de ville; UÊles systèmes d’alimentation en eau et les réseaux d’assainissement des eaux usées; UÊl’éclairage de rue; UÊla construction et la réfection de routes. L’annexe 1 présente des études de cas qui illustrent divers projets de PPP municipaux. Au Canada, les PPP représentent une option importante pour les gouvernements qui veulent construire ou remettre en état des infrastructures. Les gouvernements de l’Alberta, de l’Ontario, du Québec et de la Colombie-Britannique ont été parmi les premiers à adopter une politique officielle relative aux PPP, et les gouvernements des trois dernières provinces, en plus de celui du Nouveau-Brunswick, ont créé des organismes spécialement chargés de superviser les acquisitions réalisées au moyen de PPP. En 2009, le gouvernement fédéral a mis sur pied PPP Canada afin qu’il gère le budget de 1,2 milliard de dollars alloué au Fonds PPP Canada. À mesure qu’augmentent l’expertise en PPP et la capacité d’approvisionnement reposant sur de tels partenariats, le recours aux PPP gagne du terrain à la fois dans les divers secteurs d’activité et au sein du marché municipal. D’après le Conseil canadien pour les partenariats public-privé, entre le début des années 1990 et 2011, plus de 150 PPP ont été conclus au Canada. 18 LE CONSEIL CANADIEN POUR LES PARTENARIATS PUBLIC-PRIVÉ 1.6 Partenariats public-privé – les idées fausses Malgré l’usage répandu des partenariats public-privé dans l’ensemble du Canada et les efforts consentis par les gouvernements provinciaux et fédéral pour recourir à des modes d’approvisionnement novateurs afin de combler notre déficit d’infrastructures, l’emploi de PPP continue de générer de l’opposition et de la confusion. Toutefois, la confusion et les critiques découlent souvent d’idées fausses. PPP = privatisation Les partenariats public-privé ne constituent pas une privatisation des biens publics – dans un partenariat public-privé, le partenaire public détient un rôle substantiel dans le projet à réaliser ou dans le service à fournir, et il conserve la propriété des biens. Les PPP augmentent les profits du secteur privé. Les modes d’approvisionnement traditionnels font déjà appel au secteur privé pour concevoir, construire et, souvent, entretenir des biens. Les cabinets d’ingénierie et d’architecture obtiennent des mandats pour préparer les conceptions et les programmes fonctionnels et techniques durant la phase d’élaboration. Ils travaillent aussi avec les entrepreneurs durant la construction afin d’assurer l’achèvement du projet. Le secteur privé participe souvent à la livraison des services d’entretien et à la remise en état des infrastructures publiques. Comme nous le verrons dans une prochaine section, les PPP utilisent ces mêmes ressources, mais de manière différente. Pour être retenus comme partenaires dans un PPP, les soumissionnaires subissent un stress concurrentiel qui devrait aider à assurer l’optimisation de la valeur ajoutée et à éliminer le risque que le partenaire privé fasse des profits excessifs. Qui plus est, les PPP sont habituellement structurés de façon à permettre au partenaire public de profiter de tout gain lié au refinancement et à empêcher le partenaire privé de tirer des bénéfices exceptionnels du projet. Les projets en PPP sont longs et compliqués. Les PPP exigent en effet que le partenaire public consacre plus de temps à la planification et à la préparation d’un projet que dans le cas d’un mode d’approvisionnement traditionnel. Ceci étant dit, l’approvisionnement du projet est accélérée de façon importante avec un PPP, et il a été prouvé que le temps total requis pour arriver à l’étape de quasi-achèvement des travaux est plus court qu’en mode d’approvisionnement traditionnel. PARTENARIATS PUBLIC-PRIVÉ | GUIDE À L’INTENTION DES MUNICIPALITÉS En fait, le Canada est reconnu au plan international comme étant le pays où les processus d’approvisionnement des projets en PPP sont les plus efficaces et les plus rapides au monde, si l’on considère la période qui s’écoule entre le début d’un projet et son achèvement. Parmi les 19 projets en PPP inclus dans l’étude du Conference Board du Canada, 17 ont été achevés avant la date prévue ou à cette date. Seulement deux projets ont été achevés avec un retard d’au plus deux mois, et aucun paiement n’a été effectué pour ces deux projets tant et aussi longtemps que les projets n’ont pas été terminés.6 De nos jours, tant de PPP ont été conclus au Canada et dans le monde que les processus et la documentation ont été normalisés. Au Canada, chaque province qui exécute activement des programmes de PPP a élaboré ses propres processus et documents normalisés, qui peuvent être facilement adaptés à des projets municipaux. Il convient de noter que même si chaque province possède ses propres processus et documents normalisés, ces processus et documents sont très similaires, ce qui permet aux municipalités d’y accéder facilement et de se fonder sur des précédents provenant de l’ensemble du Canada. En fait, beaucoup de projets de plus petite envergure ont été réalisés à partir de processus et de documentation adaptés afin de réduire les coûts de préparation et de mise en œuvre de l’entente de PPP. Les PPP coûtent cher parce qu’ils font appel au financement privé. Dans les PPP, le coût du financement privé est généralement plus élevé que le coût du financement de la dette du secteur public en raison des risques associés au projet et des coûts liés à la fourniture d’une garantie assurant que toutes les mesures de protection sont en place pour gérer les dépassements de coûts et les délais. Les coûts de la contribution financièrepar le secteur public reflètent le risque associé à la création de revenus fiscaux ou, encore, à l’augmentation de la dette publique et à la gestion des dépenses publiques, les fonds ainsi libérés pouvant ensuite être affectés au service des obligations de l’État. Quand on examine les coûts totaux d’un projet, y compris les coûts potentiels associés à la matérialisation des risques et le coût du financement privé, on constate qu’un projet devrait faire l’objet d’un PPP si cette méthode permet d’optimiser la dépense publique et d’atténuer ces risques. Les PPP rendent les projets abordables parce qu’ils seront financés par le secteur privé. Selon la structure du PPP, l’échéancier des flux net de trésorerie nécessaires au paiement du projet différera de celui qui sera adopté dans le cas d’un mode traditionnel du fait qu’avec un PPP, les paiements ne sont faits que lorsque le projet atteint la phase opérationnelle et se poursuivent ensuite jusqu’au terme du projet. Toutefois, une municipalité doit quand même payer les dépenses liées au projet et, par conséquent, même si un PPP peut rendre un projet plus abordable, la municipalité doit quand même déterminer si elle a la capacité de contribuer financièrement au projet. En plus, le modèle des PPP permet à une municipalité de déterminer la nature des responsabilités relatives à l’entretien à long terme et les coûts durant le cycle de vie du projet ainsi de transférer ces responsabilités et ces coûts au partenaire privé, s’assurant ainsi de l’entretien adéquat de ses biens. Les PPP sont impopulaires. Quoique les PPP aient contribué de façon importante à la mise à jour des infrastructures et à l’amélioration de la qualité de vie des résidents du Canada, ce modèle ne fait pas l’unanimité. Certaines personnes se disent préoccupées du fait que le secteur privé joue un rôle habituellement tenu par le secteur public ainsi que par les obligations à long terme que ces ententes imposent aux contribuables. Les sondages d’opinion indiquent que les Canadiens reconnaissent les difficultés auxquelles les gouvernements doivent faire face pour combler les besoins d’infrastructures nouvelles et de meilleure qualité et qu’ils sont ouverts à l’idée d’explorer de nouvelles structures de collaboration avec le secteur privé pour résoudre ces difficultés. Depuis 2004, le CCPPP effectue des sondages pour évaluer ce que les Canadiens pensent des partenariats public-privé. Dans son rapport de 2010,7 le CCPPP conclut que : UÊles deux tiers des Canadiens appuient l’idée de recourir aux partenariats public-privé afin d’aider les administrations à mettre en place des infrastructures et des services publics; UÊles jeunes sont ceux qui soutiennent le plus les partenariats public-privés; UÊplus de la moitié des travailleurs syndiqués appuient les partenariats public-privé. De même, à la lumière de l’expérience du Canada qui est parti d’une poignée de projets au début des années 1990 pour atteindre plus de 150 projets en 2011, le CCPPP a conclu que le concept des PPP a fait la preuve, après deux décennies, de son efficacité et de son potentiel de réussite. Les partenariats public-privé font désormais partie des options permettant de fournir les infrastructures et les services publics qui contribueront à bâtir le Canada de demain.8 6 Le Conference Board du Canada, Détruire les mythes (janvier 2010). 7 Le Conseil canadien pour les partenariats public-privé, Building Canada’s Future: Canadian Attitudes to Public-Private Partnerships, 2004-2010 (novembre 2010). 8 CCPPP, Building Canada’s Future (novembre 2010). LE CONSEIL CANADIEN POUR LES PARTENARIATS PUBLIC-PRIVÉ 19 PARTENARIATS PUBLIC-PRIVÉ | GUIDE À L’INTENTION DES MUNICIPALITÉS Chapitre 2 Modèles de partenariats public-privé 2.1 Modèles de PPP Niveau de risques assumés par le secteur privé En fonction des exigences du secteur public et des caractéristiques du projet, diverses méthodes d’approvisionnement ou de livraison peuvent être employées. En effet, une gamme de modèles de PPP permettent d’attribuer divers degrés de responsabilités et de risques aux partenaires public et privé. Le diagramme suivant illustre divers modèles de livraison selon un niveau croissant d’engagement du secteur privé ainsi que de transfert de risques et de responsabilités du partenaire public au partenaire privé. Privatisation Les PPP Conception-construction-financementexploitation-entretien Conception-construction-financemententretien Conception-construction-financement Livraison alternative de services Sous-traitance Conception-construction Possession et exploitation par la municipalité Niveau d’engagement du secteur privé 20 LE CONSEIL CANADIEN POUR LES PARTENARIATS PUBLIC-PRIVÉ 2.2 Approche traditionnelle : conception-construction/ conception-soumission-construction Le modèle conception-construction (CC), également appelé conceptionsoumission-construction (CSC), est en général la méthode la plus utilisée en tant que mode de livraison traditionnel pour la mise en place d’infrastructures par le secteur public. En vertu de cette approche, le secteur public assume la responsabilité de la conception du bien, et les travaux d’élaboration de celle-ci s’effectuent à l’interne ou sont donnés à contrat à des entreprises de conception privées. Le modèle CSC exige que des conceptions détaillées, fondées sur les exigences établies, soient élaborées pour le projet et que des documents contractuels soient préparés pour tous les éléments relatifs aux exigences de conception du projet. Cette documentation forme le fondement du processus concurrentiel auquel les soumissionnaires sont ensuite invités à participer afin que les contrats pour les travaux soient accordés. Les contrats sont accordés aux soumissionnaires les plus qualifiés au moyen d’un processus concurrentiel d’appel d’offres. Durant la phase de construction, le secteur public surveille l’entrepreneur général choisi ainsi que tous les sous-traitants effectuant les travaux précisés dans le contrat. Après l’achèvement de la construction et une phase de mise en service, le bien est remis au secteur public, qui voit à son fonctionnement et à son entretien et qui le paie en entier à la fin de la période de retenue prévue au contrat. PARTENARIATS PUBLIC-PRIVÉ | GUIDE À L’INTENTION DES MUNICIPALITÉS Structure du modèle CSC pour l’approvisionnement de projets Structure du modèle CCF pour l’approvisionnement de projets Contribution financière publique Contribution financière publique Secteur public à titre de propriétaire Contrat de conception Entrepreneur en conception Contrats multiples Secteur public à titre de propriétaire Entretien/remise en état Contrat de construction Entrepreneur général en construction Sous-traitance Sous-traitant pour la construction 2.3 Modèle en PPP : conceptionconstruction-financement En vertu du modèle conception-construction-financement (CCF), les contrats sont accordés aux soumissionnaires les plus qualifiés au moyen d’un processus concurrentiel d’appel d’offres. Cependant, la municipalité transfère les responsabilités et les risques connexes associés à la conception, à la construction et au financement d’un bien au secteur privé. Quand la construction est achevée à sa satisfaction, la municipalité verse un paiement unique à son partenaire du secteur privé. De cette façon, le partenaire privé est incité à achever la construction dans les délais impartis et à faire en sorte que les exigences du partenaire public soient respectées puisque le paiement est lié à l’achèvement satisfaisant des travaux. Avec le modèle CCF, l’entrepreneur ne conserve pas la responsabilité de l’exploitation et de l’entretien du bien. Les incitatifs qui encouragent le partenaire privé à obtenir des gains d’efficacité dans les processus de conception et de construction sont donc limités. Fonds de Secteur public roulement à titre de propriétaire Entité ad-hoc Contrats multiples Dette Entretien/remise en état Prêteurs Contrat de conceptionconstruction Contrats de Entrepreneur sous-traitance Sous-traitants pour conceptionconstruction Au Canada, le modèle conception-construction-financement (CCF) a été employé dans plusieurs projets de PPP municipaux, dont le Centre SHOAL, à Sidney, en Colombie-Britannique, les divers projets pour les Jeux panaméricains à Toronto et le centre d’entretien et les sites de garage de l’Agence métropolitaine de transport (AMT) à Montréal. Un projet CCF type est un projet pour lequel il a été démontré que la participation du secteur privé au cours de la période d’exploitation n’apporterait que peu ou pas de gains d’efficacité ou, de façon plus générale, un projet qui consiste à rénover ou à agrandir des biens en place et pour lequel il est difficile de transférer les risques et les responsabilités liés aux coûts d’entretien et du cycle de vie complet. L’annexe 3 présente une liste des projets de PPP municipaux réalisés au Canada. Le modèle CCF se distingue du modèle CSC du fait que le partenaire privé assume le risque associé au financement du bien jusqu’à l’achèvement des travaux et à la remise du projet ou de la construction. Comme le paiement est lié à l’achèvement de la construction à la satisfaction du partenaire public, le partenaire privé est incité à assurer un transfert réussi du bien. LE CONSEIL CANADIEN POUR LES PARTENARIATS PUBLIC-PRIVÉ 21 PARTENARIATS PUBLIC-PRIVÉ | GUIDE À L’INTENTION DES MUNICIPALITÉS 2.4 Modèle de PPP : conceptionconstruction-financement-entretien Le modèle conception-construction-financement-entretien (CCFE) permet, par un processus concurrentiel d’appel d’offres, de choisir un partenaire du secteur privé pour concevoir, financer, construire et entretenir le bien conformément aux exigences du partenaire public. En vertu du modèle CCFE, plusieurs groupes s’allient et collaborent pour créer un consortium qui concevra, construira et entretiendra l’installation; ce modèle offre l’avantage d’intégrer entièrement le processus, ce qui donne lieu à la proposition de solutions novatrices tenant compte des coûts durant le cycle de vie du bien; cet avantage est absent du processus d’appels d’offres traditionnel. Même si, selon ce modèle, certains éléments opérationnels, comme le nettoyage, peuvent être transférés au secteur privé, ces services sont habituellement de portée limitée et, en général, les responsabilités liées à l’exploitation du bien sont conservées par le secteur public. Structure du modèle CCFE pour l’approvisionnement de projets Contribution financière publique Secteur public à titre de propriétaire Paiements de disponibilité Partenaire/ investisseur du secteur privé Fonds propres Entité ad-hoc Contrat de sous-traitance Sous-traitant pour la conception et la construction 22 Dette Prêteurs Contrat de sous-traitance Sous-traitant pour l’entretien/ la remise en état LE CONSEIL CANADIEN POUR LES PARTENARIATS PUBLIC-PRIVÉ Au Canada, le modèle CCFE a été utilisé dans plusieurs projets de PPP municipaux, dont les pont Disraeli Charleswood, le prolongement de la route Chief Peguis, à Winnipeg, et le Quartier général du Service paramédic d’Ottawa. L’annexe 3 présente une liste des projets de PPP municipaux réalisés au Canada. 2.5 Modèle de PPP : conceptionconstruction-financementexploitation-entretien Dans un contrat de conception-construction-financement-exploitationentretien (CCFEE), les soumissionnaires doivent proposer des services intégrés qui incluent la conception, la construction et l’entretien d’un bien ainsi que la gestion à long terme de son exploitation par l’entrepreneur, conformément aux critères définis. Contrairement au modèle CCFE, le modèle CCFEE transfère davantage de responsabilités opérationnelles, y compris les de risques connexes, au secteur privé. Ce modèle a été utilisé avec succès pour des projets tels que des routes ou d’autres infrastructures de transport de même que pour des infrastructures municipales telles que des centres sportifs et communautaires où d’importantes responsabilités opérationnelles peuvent être transférées, y compris la livraison par le secteur privé d’une vaste gamme de services publics. Dans le cas des centres sportifs et communautaires, ces services peuvent inclure la sécurité, le nettoyage, la gestion des déchets, les services alimentaires, la programmation des activités et la gestion des lieux ainsi que l’élaboration et la mise en œuvre des programmes. PARTENARIATS PUBLIC-PRIVÉ | GUIDE À L’INTENTION DES MUNICIPALITÉS Structure du modèle CCFEE pour l’approvisionnement de projets Contribution financière publique Secteur public à titre de propriétaire Partenaire/ investisseur du secteur privé Fonds propres Contrat de sous-traitance Sous-traitant pour la conception et la construction Paiements de disponibilité Entité ad-hoc Dette Contrat de sous-traitance Sous-traitant pour l’entretien/ la remise en état Prêteurs Divers contrats de sous-traitance Sous-traitant pour l’exploitation Au Canada, le modèle CCFEE a été utilisé dans plusieurs projets de PPP municipaux, dont le projet VIVA de transport rapide par bus en banlieue de Toronto, le Centre Powerade à Brampton, le Centre John Labatt à London, la Centrale de traitement de l’eau de Moncton au Nouveau-Brunswick, le projet de conversion en électricité des gaz d’enfouissement de la décharge Britannia à Mississauga et le projet de service de transport en commun de Barrie. L’annexe 3 présente un inventaire plus complet des projets de PPP municipaux réalisés au Canada. 2.6 Diversification des modes de livraison des services (exploitation et entretien) Même si ce ne sont pas tous les membres de l’industrie qui considèrent que les PPP font partie des autres modes de livraison de services, certains croient que les projets de PPP ne doivent pas nécessairement inclure la construction de nouveaux biens. Dans certains cas, les PPP peuvent aussi être utilisés comme moyen pour un partenaire public de conclure un marché avec un partenaire privé afin de lui déléguer la livraison d’un service uniquement. Ceci est particulièrement vrai dans le secteur municipal, où le recours à la sous-traitance pour assurer l’exploitation et l’entretien des installations ou la livraison de certains services est de plus en plus fréquent. Les services municipaux qui peuvent faire l’objet d’un PPP incluent : UÊl’exploitation et l’entretien d’installations récréatives; UÊla livraison de services d’animation pour les installations municipales (p. ex., programmation des activités des installations récréatives municipales); UÊl’exploitation et l’entretien des systèmes d’aqueducs et d’égouts; UÊla fourniture de services de transport municipaux ou régionaux, y compris l’entretien du matériel roulant et de l’équipement; UÊla gestion des opérations du parc de stationnement municipal; UÊla fourniture d’équipement et de services de technologie de l’information aux municipalités. À l’échelon municipal, les options de livraisons des services publics comportent habituellement le recours à la sous-traitance pour l’exploitation et l’entretien d’une installation ou la livraison d’un service. Dans le cas d’un mode de livraison en PPP, le secteur privé peut devoir payer certaines dépenses en immobilisations, mais cet investissement est en général peu élevé, et la municipalité se trouve essentiellement à payer les services qu’elle a externalisés en fonction de la performance de la livraison. Lorsque le processus d’approvisionnement traditionnel n’est pas utilisé, la municipalité établit les critères de performance pour l’exploitation et l’entretien ou pour la livraison des services, comme elle l’aurait fait pour la partie traitant des services d’un contrat de CCFE. Un système de pénalités en cas de faible performance est établi et inclus au contrat; ce système fixe les conséquences que le partenaire du secteur privé aura à subir si les critères de performance ne sont pas respectés. En outre, les contrats établis pour les autres modes de livraison comprennent souvent une structure de primes dont le secteur privé pourra bénéficier s’il se surpasse et atteint des cibles ambitieuses. Au Canada, l’externalisation des services liés à l’exploitation et à l’entretien des installations a été utilisée dans plusieurs projets de PPP municipaux, surtout dans le secteur de l’eau et des eaux usées, comme le Système de traitement de l’eau et des eaux usées de Canmore, en Alberta, ainsi que les systèmes de traitement de l’eau et des eaux usées de Goderich et de Brockton, en Ontario. L’annexe 3 présente une liste des projets de PPP municipaux réalisés au Canada. LE CONSEIL CANADIEN POUR LES PARTENARIATS PUBLIC-PRIVÉ 23 PARTENARIATS PUBLIC-PRIVÉ | GUIDE À L’INTENTION DES MUNICIPALITÉS Chapitre 3 Le processus de PPP 3.1 Survol De nombreux biens et services au sein des municipalités peuvent faire l’objet d’un PPP, dont les édifices municipaux, les centres communautaires et récréatifs, les centres de congrès de même que les services publics (eau, eaux usées, énergie et électricité, transport en commun, routes, logement, stationnement, etc.). Quand elles s’engagent dans un PPP, les administrations municipales doivent adopter des plans, des politiques et des procédures pour gérer leurs processus internes. Pour un partenariat public-privé, beaucoup de ces éléments peuvent être adaptés de politiques et de procédures déjà en place. Ils ne nécessitent que des modifications mineures et généralement pas de restructuration organisationnelle. De plus, les municipalités doivent envisager de prendre les mesures suivantes : UÊdésigner la personne qui sera responsable, au sein de l’organisation, du PPP ou du programme de PPP et qui aura le dernier mot dans le processus d’approbation du projet; UÊétablir des politiques pour orienter le processus décisionnel; UÊdéterminer comment acquérir et mettre à profit l’expertise nécessaire à la planification et à l’approvisionnement des projets; UÊétablir des procédures et des processus d’évaluation; UÊétablir des procédures pour permettre la livraison de services au moyen de PPP. 9 http://www.rics.org/site/download_feed.aspx?fileID=9849&fileExtension=PDF 24 LE CONSEIL CANADIEN POUR LES PARTENARIATS PUBLIC-PRIVÉ La mise en place d’un PPP se fait suivant les trois phases principales qui suivent. 1. Planification (préalable au processus d’appel d’offres) 2. Approvisionnement a) Appel de qualification b) Appel d’offres c) Négociations et clôture 3. Gestion du contrat (exploitation) Chacune de ces phases est décrite dans les pages qui suivent. 3.2 Phase de planification Avant de s’engager dans un partenariat public-privé, la municipalité doit d’abord déterminer quels sont les services ou projets qui peuvent être réalisés en PPP. En effet, les partenariats public-privé ne conviennent pas à tous les projets d’infrastructure. En fait, la Royal Institution of Chartered Surveyors a établi que les PPP ne représentent que 20 % des projets d’infrastructures publiques dans les pays possédant des programmes de PPP en vigueur.9 Comment les gouvernements choisissent-ils les projets qui conviennent à un PPP? La plupart des provinces canadiennes dotées de programmes de PPP en vigueur (Colombie-Britannique, Alberta, Ontario, Québec, Nouveau-Brunswick) ont publié des structures pour l’évaluation des options d’approvisionnement. Il est important de reconnaitre que, même si les modes d’approvisionnement et les exigences diffèrent d’une province à l’autre, la première étape qui consiste à déterminer et à définir un projet de même qu’à en établir l’étendue doit se dérouler sans égard au mode d’approvisionnement qui sera adopté dans la province. Le processus de planification débute par l’identification d’un besoin d’investissement : par exemple, une centrale de traitement de l’eau n’a plus la capacité de répondre aux demandes d’une municipalité ou ne respecte plus les normes provinciales. Une fois que le besoin a été établi, la municipalité doit déterminer si la solution la plus appropriée est de PARTENARIATS PUBLIC-PRIVÉ | GUIDE À L’INTENTION DES MUNICIPALITÉS remettre à neuf l’installation en place ou de construire une nouvelle centrale. La solution appropriée choisie est ensuite présentée sous forme de projet. Le projet ainsi défini doit être soumis à une évaluation qualitative pour : UÊdéterminer les options pour son approvisionnement; UÊévaluer le potentiel d’approvisionnement du projet en tant que PPP (taille du projet, complexité, capacité de transfert de risques et autres aspects précisés à la section 1.4). Si les résultats des efforts d’analyse préliminaire du projet indiquent qu’un PPP est une solution possible, la municipalité préparera le dossier d’affaires et une analyse quantitative de la valeur ajoutée qui comparera le PPP au mode d’approvisionnement traditionnel. Pour définir un projet, en établir la portée et en effectuer l’analyse préliminaire, il faut suivre les étapes décrites ci-dessous. Portée du projet Tâche : définir la portée d’un projet 1. Analyser les besoins (p. ex., la municipalité a besoin d’un nouveau service, l’installation en place a atteint sa capacité maximale, une remise en état d’importante est requise). 2. Cerner les solutions qui permettent de répondre au besoin. 3. Évaluer les différentes options et choisir celle qui répond le mieux au besoin. 4. Élaborer des plans fonctionnels de base et l’échéancier initial pour l’option retenue. 5. Analyser le caractère abordable du projet et redéfinir sa portée si nécessaire. Résultat : décision de réaliser le projet tel que défini Analyse préliminaire du projet Tâche : procéder à l’analyse préliminaire du projet et choisir le mode d’approvisionnement 1. Rassembler l’information obtenue durant la phase de définition de la portée du projet (coût, plan opérationnel, échéancier). 2. Procéder à une évaluation préliminaire des risques généraux. 3. Déterminer les exigences des intervenants. 4. Comparer l’information obtenue aux critères d’admissibilité à un PPP afin d’établir les modes d’approvisionnement possibles pour le projet. a) La municipalité peut-elle mesurer de façon quantifiable et objective la performance d’un partenaire du secteur privé? b) Des PPP semblables ou comparables ont-ils déjà été réalisés par le passé? c) Le projet concerne-t-il un service particulier ou une installation distincte? Résultat : décision concernant l’admissibilité à un PPP et lancement des travaux de préparation du dossier d’affaires et de l’analyse de le la valeur ajoutée Après avoir déterminé les services ou les projets qui peuvent convenir à un partenariat public-privé, mais avant de commencer l’évaluation quantitative détaillée, la municipalité doit répondre aux questions qui suivent. UÊQuels sont les obstacles et les contraintes qui pourraient nuire à l’établissement d’un partenariat public-privé? UÊQuelle expérience les autres municipalités qui ont réalisé des projets semblables ont-elles eue? UÊEst-ce que les acteurs du marché souhaitent fournir les services ou réaliser le projet? UÊEst-ce qu’un partenariat public-privé est réellement le meilleur mode de livraison de services ou d’approvisionnement du projet? LE CONSEIL CANADIEN POUR LES PARTENARIATS PUBLIC-PRIVÉ 25 PARTENARIATS PUBLIC-PRIVÉ | GUIDE À L’INTENTION DES MUNICIPALITÉS Participation de PPP Canada PPP Canada est une société d’État qui a été créée pour stimuler les projets d’infrastructures ou la livraison de services publics en PPP. L’organisme cherche à tirer profit des mesures incitatives et à faire valoir le succès de ces partenariats en fournissant une expertise et en travaillant à l’amélioration des PPP par la promotion des meilleures pratiques et la création des capacités. PPP Canada administre le Fonds PPP Canada, un programme de contribution financière des infrastructures d’un montant de 1,2 milliard de dollars qui cible spécifiquement les projets en PPP. L’annexe 2 présente une description détaillée du rôle de PPP Canada et du Fonds PPP Canada. Si l’analyse préliminaire démontre qu’il est possible de réaliser le projet en PPP et que la municipalité peut s’adresser à PPP Canada pour obtenir une contribution financière par l’entremise du Fonds PPP Canada, ce fonds permet d’obtenir jusqu’à 25 % du coût en immobilisation du projet. La municipalité doit remplir le formulaire de demande et le transmettre au Fonds PPP Canada avant de produire un dossier d’affaires complet. Participation des organismes provinciaux La Colombie-Britannique, l’Ontario, le Québec et le NouveauBrunswick ont mis en place des organismes autonomes responsables des PPP, et l’Alberta a créé une section responsable des PPP au sein de son Conseil du Trésor. Ces organismes, qui possèdent une grande expérience, des ressources techniques spécialisées et des documents modèles pour les projets d’infrastructures, jouent un rôle important dans l’approvisionnement des projets d’infrastructures municipales effectuées en PPP. La marche à suivre pour obtenir la collaboration des organismes provinciaux diffère d’une province à l’autre et nous vous invitons à lire l’annexe 2 pour obtenir plus d’information sur les rôles de ces organismes. Cependant, si, après avoir défini le projet et réalisé l’analyse préliminaire, l’assistance de l’organisme provincial est souhaitéeou requise, la municipalité aura avantage à communiquer avec l’organisme provincial avant de commencer la préparation du dossier d’affaires. Dossiers d’affaires et valeur ajoutée Les PPP offrent une structure pour le remplacement ou l’amélioration des infrastructures publiques ou la livraison des services publics. Quand le projet a été défini et qu’il a fait l’objet d’une analyse préliminaire pour déterminer s’il était admissible à un PPP, et qu’une décision a été prise concernant la faisabilité et l’abordabilité du projet, la prochaine étape consiste à aller de l’avant et à choisir le meilleur modèle. 26 LE CONSEIL CANADIEN POUR LES PARTENARIATS PUBLIC-PRIVÉ Dossier d’affaires Le but d’un PPP est de réaliser un projet dans les délais impartis et les limites du budget alloué afin que le secteur public puisse bénéficier de réelles économies de coûts. Les options d’approvisionnement en PPP exigent une analyse rigoureuse des coûts et des risques, et la préparation d’un dossier d’affaires détaillé des autres modes de livraison de services. Grâce à cette analyse, la municipalité pourra démontrer que le modèle choisi offre la meilleure valeur pour les fonds publics investis. Le fait d’effectuer cette analyse avec la rigueur requise permet d’améliorer l’information disponible et d’appuyer le processus décisionnel de la municipalité, que la meilleure option pour la livraison des services soit un PPP ou non. Le dossier d’affaires est un élément essentiel dans le processus décisionnel en matière d’investissement. Chaque municipalité doit posséder un guide des meilleures pratiques pour l’élaboration du dossier d’affaires. Ce guide doit : UÊrésumer les objectifs et la portée du projet; UÊrésumer les coûts de base prévus; UÊvalider les options de livraison présélectionnées (Existe-t-il des précédents? Le marché est-il intéressé?); UÊorganiser, si possible, des réunions pour sonder le marché et confirmer l’intérêt pour le projet et en résumer les résultats; UÊinclure une analyse préliminaire détaillée des options présélectionnées qui précise quel modèle permettra le mieux d’atteindre les objectifs du projet, qui établit la valeur actualisée nette ajustée aux risques pour les composantes capitaux propres, immobilisations, exploitation, entretien et cycle de vie selon diverses options, et qui inclut une analyse de tous les risques importants associés à chaque option; UÊdéterminer le mode d’approvisionnement retenu. Le dossier d’affaires permet aussi à la municipalité d’étudier des questions qualitatives et d’en établir l’importance, tels que les avantages liés à l’achèvement du projet dans les délais impartis. Toutefois, comme ces avantages qualitatifs peuvent être difficiles à quantifier de façon précise, l’analyse de la valeur ajoutée ne cherche pas à quantifier les bénéfices qualitatifs qui peuvent résulter de l’approvisionnement d’un projet en PPP. L’objectif ultime du dossier d’affaires est de déterminer quelle solution offre le plus de valeur ajoutée. Dans le cas d’un PPP, il s’agit de se poser la question suivante : « Selon toute probabilité, la participation du secteur privé au projet permettra-t-elle d’optimiser la dépense publique? » PARTENARIATS PUBLIC-PRIVÉ | GUIDE À L’INTENTION DES MUNICIPALITÉS PPP Canada a conçu un guide qui aidera les promoteurs de projets à préparer un dossier d’affaires complet et rigoureux pour l’approvisionnement d’un projet en PPP. Évaluation des risques Une gestion prudente des risques est essentielle au succès de tout projet réalisé par le secteur public. Pour qu’un tel projet soit réussi, il est également essentiel d’identifier les risques associés à chaque composante du projet et d’attribuer chaque risque à la partie qui est la plus apte à le gérer. La façon la plus efficace de déterminer et de quantifier les risques associés au projet est d’organiser un atelier d’évaluation des risques au cours duquel des experts s’allient aux principaux intervenants pour répondre à la question fondamentale suivante : « Qu’est-ce qui pourrait mal tourner? » Pour répondre à cette question, il convient de suivre les étapes qui suivent. Identification des risques : risques présents dans chaque catégorie : cadre législatif, gouvernance, conception, construction, environnement, cadre réglementaire, etc. Évaluation des risques : conséquences (effet, moment et gravité) et probabilité de matérialisation de chacun. Attribution des risques : chaque risque est attribué à la partie au contrat qui est la plus apte à le gérer et à en atténuer les conséquences. L’essence même d’un partenariat public-privé est le partage des risques. L’information recueillie durant l’atelier d’établissement des risques est inscrite dans un registre des risques. Ce registre est utilisé pour quantifier la valeur des risques retenus par le partenaire public en vertu des diverses options. Cette information est un élément clé de l’analyse de la valeur ajoutée. Le registre des risques permet non seulement de consigner par écrit les risques durant l’étape de préparation du dossier d’affaires, mais aussi de les surveiller tout au long du cycle de vie du projet. Valeur ajoutée Un élément essentiel du dossier d’affaires est l’analyse de la valeur ajoutée. Cette analyse est un processus qui consiste à établir et à comparer les coûts totaux du projet, mesurés au même moment et en fonction des modes d’approvisionnement énoncés ci-dessous : 1. mode d’approvisionnement traditionnel : coûts estimatifs totaux pour le secteur public qui sont associés à l’approvisionnement du projet selon un mode traditionnel (comparateur du secteur public); 2. modes de livraison non traditionnels : coûts estimatifs totaux pour le secteur public qui sont associés à l’approvisionnement du projet avec exactement les mêmes exigences et en fonction d’un mode de livraison non traditionnel tel qu’un PPP. Il y a optimisation de la valeur ajoutée quand les coûts ajustés aux risques au mode de livraison non traditionnel sont moins élevés que ceux du processus d’appel d’offres traditionnel. Coûts totaux L’analyse de la valeur ajoutée reflète les coûts totaux associés au projet d’infrastructure ou de livraison de services et doit aussi refléter l’étendue des responsabilités qui seraient transférées au partenaire du secteur privé. Par exemple, une analyse de la valeur ajoutée ou de la valeur ajoutée pour la construction d’une nouvelle installation récréative comparerait les coûts ajustés aux risques que le secteur public devrait assumer pour la conception, la construction, le financement, l’entretien ainsi que les investissements effectués durant le cycle de vie du projet, selon les niveaux de services requis, en vertu d’une approched’approvisionnement traditionnel à ceux d’un mode d’approvisionnement non traditionnel en y incluant les coûts du financement privé, si possible. Pour s’assurer de comparer « des pommes avec des pommes », on fonde cette évaluation sur la valeur actualisée nette (VAN). Cette analyse permet de brosser un tableau complet des coûts réels de ce bien ou de ce service. L’établissement des coûts durant le cycle de vie permet aussi de prévoir les coûts et les besoins en matière de contribution financière pour toute la durée du contrat. Selon le mode PPP qui prévoit le versement par la municipalité de paiements annuels, le fait de répartir les coûts de l’investissement sur la durée du projet offre un avantage supplémentaire. Il améliore en fait la capacité de la municipalité d’affecter le coût des services obtenus. LE CONSEIL CANADIEN POUR LES PARTENARIATS PUBLIC-PRIVÉ 27 PARTENARIATS PUBLIC-PRIVÉ | GUIDE À L’INTENTION DES MUNICIPALITÉS } Composantes de la valeur ajoutée Dans une analyse de la valeur ajoutée, les composantes relatives aux coûts ne doivent inclure que les coûts des projets qui sont réalisés en PPP. Les coûts liés notamment à l’acquisition du terrain, à l’ameublement, aux accessoires fixes doivent être exclus de l’analyse de la valeur ajoutée parce qu’ils sont identiques dans le cas de n’importe quelle approche d’approvisionnement. Les composantes types d’une analyse de la valeur ajoutée sont présentées dans le diagramme cidessous. Parmi les facteurs qui influent sur cette analyse, mentionnons le taux d’escompte, la quantification des risques, les principales hypothèses utilisées (structure et coût de financement), la prime de risque estimative du secteur privé et les frais accessoires estimatifs liés au mode d’approvisionnement. Dans l’analyse de la valeur ajoutée, on présume que les coûts de base sont les mêmes pour chaque option d’approvisionnement. Si les coûts de financement et les frais accessoires sont plus élevés pour un mode d’approvisionnement, le partenaire privé inclut une prime de risques, et la valeur des risques retenus par le partenaire public est intégrée à l’évaluation des risques. Les risques du projet peuvent être des événements défavorables qui pourraient avoir des conséquences sur les coûts du projet. Dans le cas du mode traditionnel, les risques retenus par le secteur public sont importants le mode PPP ne permet de transférer que certains risques au partenaire du secteur privé. Dans l’analyse de la valeur ajoutée, les risques associés au projet doivent être identifiés, attribués à la partie apte à les gérer et quantifiés de façon précise, généralement en s’adjoignant des conseillers indépendants d’expérience. 28 LE CONSEIL CANADIEN POUR LES PARTENARIATS PUBLIC-PRIVÉ Traditionnel Coûts de base Valeur ajoutée PPP Coûts de financement Prime de risques du secteur privé Coûts accessoires Risques retenus Le dossier d’affaires doit être présenté à l’autorité administrative ultime (dans le cas d’une municipalité, il s’agit du conseil municipal) chargée d’approuver le projet et l’approche favorisée. Note : Si la municipalité a demandé un appui financier à une agence fédérale ou provinciale et reçu une réponse positive à sa requête initiale, le dossier d’affaires devra être soumis à l’agence fédérale ou provinciale en question afin de faire approuve le montant de la contribution financière du projet. PARTENARIATS PUBLIC-PRIVÉ | GUIDE À L’INTENTION DES MUNICIPALITÉS 3.3 Processus de sélection Un processus de sélection efficace est essentiel à la réussite d’un projet. Lorsque la municipalité a donné le feu vert à l’approvisionnement d’un projet en PPP, le processus comprend d’ordinaire les étapes qui suivent. Élaboration du projet Pendant le processus d’élaboration du projet, il est important d’établir une stratégie d’approvisionnement. Le processus qui mènera à la sélection d’un mode d’approvisionnement ou de livraison en PPP doit être équitable et transparent. Afin d’assurer cette équité et cette transparence, le secteur public, qui est le maître d’ouvrage, doit : UÊétablir des règles de sélection claires et un processus d’évaluation objectif; UÊmandater un conseiller indépendant pour surveiller le processus et s’assurer de son équité; UÊfaciliter et stimuler la concurrence; UÊassurer une gouvernance adéquate durant le processus de sélection et d’évaluation. La phase d’élaboration du projet comprend les étapes clés suivantes : UÊrassembler des ressources – équipe de projet, responsable de l’équipe, conseillers externes; UÊélaborer le plan de projet qui doit inclure les échéanciers et les autres questions relatives au mode d’approvisionnement ou de livraison; UÊdéfinir les exigences en matière d’exploitation et de services et continuer de préparer les exigences de conception et les documents requis. Appel de qualification L’appel de qualification est la première étape du processus d’appel d’offres officiel. L’objectif premier de l’ appel de qualification est d’identifier les soumissionnaires les plus compétents qui seront invités à présenter leurs offres de service. L’appel de qualification permet également : UÊaviser officiellement les acteurs du marché de l’existence du projet; UÊcommuniquer les informations essentielles sur le projet (dont les échéances et les critères d’évaluation); UÊconfirmer l’intérêt du marché à l’égard du projet et fournir l’occasion au secteur privé de commenter la structure de projet proposée. Les principales étapes de l’appel de qualification comprennent les suivantes : UÊélaborer et finaliser la documentation de l’appel de qualification; UÊobtenir l’autorisation pour la diffusion de l’appel de qualilfication; UÊdiffuser l’appel de qualification; UÊévaluer les réponses reçues; UÊétablir la liste restreinte des soumissionnaires. La documentation de l’appel de qualification doit inclure toute l’information nécessaire sur le projet qui pourra aider les soumissionnaires à formuler leurs réponses. Les critères d’évaluation qui seront appliqués pour l’étude de ces réponses doivent également être inclus. Le processus comprend l’évaluation de toutes les réponses reçues, évaluation qui sera faite en fonction des critères établis au préalable. En général, l’appel de qualification permet de présélectionner trois soumissionnaires compétents; la présélection est fondée sur les paramètres qui suivent. 1. Capacité financière –Les membres du consortium ont-ils la capacité financière d’assumer leurs responsabilités à court, à moyen et à long terme? Habituellement, ce critère comprend une analyse des états financiers de chaque membre du consortium et, s’il y a lieu, de leur société mère ou de leurs garants et de leur cote de solvabilité ainsi que des projets qu’ils se sont engagés à réaliser. 2. Capacité de financement –Le consortium sera-t-il en mesure de réunir le financement nécessaire et d’obtenir les garanties requises? Habituellement, ce critère comprend des lettres de confort fournies par les prêteurs potentiels, une évaluation des fournisseurs de capitaux propres permettant de déterminer s’ils ont les liquidités nécessaires et une expérience dans les montages financiers similaires. 3. Expérience, ressources et antécédents – Il s’agit de la partie la plus importante du processus. Elle consiste en fait à évaluer l’expérience du consortium dans des projets comparables et sa façon de régler les problèmes et de faire face aux enjeux pendant l’approvisionnement des projets. Un compte-rendu de l’analyse doit être fourni aux consortiums qui n’ont pas été retenus. LE CONSEIL CANADIEN POUR LES PARTENARIATS PUBLIC-PRIVÉ 29 PARTENARIATS PUBLIC-PRIVÉ | GUIDE À L’INTENTION DES MUNICIPALITÉS Appel d’offres La prochaine étape consiste à diffuser la documentation qui appuie l’appel d’offres, à évaluer les réponses reçues et à choisir le soumissionnaire. Cette phase comprend les étapes clés suivantes : UÊélaborer et finaliser l’appel d’offres ; UÊcontinuer l’élaboration de l’entente de concession (le contrat); UÊobtenir l’autorisation de diffuser l’appel d’offres; UÊdiffuser l’appel d’offres; UÊparticiper à des rencontres interactives portant sur la conception/ l’élaboration du projet; UÊévaluer les réponses; UÊsélectionner le promoteur. Au début de la phase d’appel d’offres, la documentation qui appuie l’appel d’offre est envoyée aux soumissionnaires présélectionnés. La documentation comprend l’information essentielle sur le projet, comme les échéances, les exigences relatives aux résultats et à la performance, le mécanisme de paiement, la documentation contractuelle, les critères d’évaluation et les échéanciers d’approvisionnement. Cette documentation, ainsi que l’entente de projet, sera modifiée pour tenir compte des commentaires des soumissionnaires présélectionnés. Durant la phase de l’appel d’offres, les soumissionnaires présélectionnés préparent leurs offres de service détaillées et effectuent le montage financier du projet. Cette phase comprend des échanges entre le partenaire public, ses conseillers et les soumissionnaires présélectionnés. Le processus donne aux soumissionnaires l’occasion de discuter de leurs travaux de conception, d’obtenir des commentaires et de fournir des clarifications. Des rencontres bilatérales sont aussi organisées afin de permettre aux intervenants de discuter de l’entente qui sera conclue pour le projet et de la commenter. Au Canada, le partenaire public fera généralement parvenir une version modifiée et définitive de l’appel d’offres à tous les soumissionnaires avant qu’ils ne soumettent leurs propositions. Aucune modification ne peut être demandée après la présentation des propositions. Ce processus permet de s’assurer que tous les soumissionnaires sont traités de façon équitable. Après la réception des propositions, le secteur public les soumet à des évaluations qualitatives et quantitatives. En général, il réunit des équipes distinctes pour évaluer la conception, les aspects techniques (exploitation et entretien) et le financement. Chaque équipe ne doit avoir accès qu’à la section des propositions qui la concerne (p. ex., l’équipe de l’évaluation financière ne voit que les soumissions financières). 30 LE CONSEIL CANADIEN POUR LES PARTENARIATS PUBLIC-PRIVÉ L’évaluation des propositions doit respecter les critères établis dans l’appel d’offres. Le respect des critères établis doit être significatif et, même si l’entité qui a fait l’appel d’offres jouit d’une certaine liberté, l’évaluation doit être perçue comme étant juste. UÊLes propositions sont-elles significativement conformes? UÊLes promoteurs ont-ils tous été traités de la même manière? UÊLes évaluateurs ont-ils été formés adéquatement? Y a-t-il absence de conflit d’intérêts? UÊLe processus d’évaluation a-t-il été établi dès le début? UÊLe processus d’évaluation est-il suivi? UÊQuelle est la « meilleure offre »? L’évaluation des réponses à l’appel d’offres mènera au choix du meilleur soumissionnaire. De façon générale, le processus d’appel d’offres donne suite à des négociations après le choix du meilleur soumissionnaire. Par ailleurs, des honoraires peuvent être versés aux soumissionnaires non retenus afin de compenser les coûts de préparation de la proposition et le transfert des droits de propriété intellectuelle au partenaire public. Des comptes rendus de l’évaluation doivent aussi être fournis aux soumissionnaires non retenus. Finalisation de l’entente de projet et clôture commerciale et financière Lorsque le meilleur soumissionnaire a été choisi, la municipalité et le partenaire privé finalisent l’entente de projet. Cette étape comprend généralement l’inclusion des dernières modifications qui reflètent la structure de financement proposé par le meilleur soumissionnaire. Le meilleur soumissionnaire finalise les ententes contractuelles avec les principaux sous-traitants et la documentation sur le financement. Une fois les contrats finalisés, l’entente relative au projet est signée par les partenaires du secteur public et privé. Cette date de signature correspond à la clôture commerciale. La clôture financière, quant à elle, survient quand le partenaire privé reçoit les fonds pour le financement du projet. D’ordinaire, la clôture commerciale et la clôture financière ont lieu simultanément ou à quelques jours d’intervalle tout au plus. PARTENARIATS PUBLIC-PRIVÉ | GUIDE À L’INTENTION DES MUNICIPALITÉS 3.4 Gestion du contrat Après les dates de clôture commerciale et financière, le partenaire privé commence l’élaboration du projet – c’est là que le vrai travail débute. C’est également le point de départ du partenariat entre la municipalité et le partenaire privé. C’est aussi à ce moment que le partenaire public commence à assumer la responsabilité de la surveillance et de la supervision, ce qui est essentiel à la réussite du projet. La phase post-approvisionnement d’un modèle type en PPP comporte trois étapes distinctes : UÊconstruction; UÊexploitation; UÊexpiration/résiliation du contrat. Durant la phase de gestion du contrat, la municipalité doit établir une stratégie interne de gestion des risques qui énonce le plan de gestion du contrat et précise les ressources internes qui sont affectées aux diverses tâches. Les ressources internes devront se familiariser avec certains aspects essentiels du contrat de PPP, y compris l’information requise du partenaire privé, les protocoles de gouvernance, les règles applicables à l’achèvement des travaux et le programme de mise en service ainsi que les protocoles de transfert du bien au partenaire public. Achèvement des travaux et mise en service – Le partenaire privé produit un plan de mise en service qui décrit les étapes pour intégrer les travaux d’achèvement de l’infrastructure, le début de la livraison de services et l’installation de l’équipement (s’il y a lieu). Le partenaire public approuve le plan, surveille les progrès du partenaire privé et s’occupe de tous les problèmes qui surviennent. À cette étape, on fait souvent appel à un conseiller externe pour aider à la surveillance des efforts de mise en service. Lorsqu’un projet inclut de l’équipement, celuici doit être acquis, installé et mis à l’essai et en service conformément au plan du partenaire privé, lequel doit aussi inclure un échéancier pour l’achat de cet équipement et son installation, selon le cas. Communication – Alors que l’entente de projet clarifie les rôles et les responsabilités des partenaires des secteurs public et privé, des communications régulières et continues permettront à chaque partenaire de cerner et de résoudre les imprévus de façon proactive. Une relation solide fondée sur des communications régulières permet d’établir un climat de confiance tout en améliorant les chances de succès du projet. Présentation et surveillance de l’information sur la performance – Le contrat précise l’information que le partenaire privé doit présenter ainsi que les moments où elle doit être fournie. Quand le partenaire privé aura achevé ses travaux et commencé à fournir les services ou, dans le cas d’un contrat d’exploitation et d’entretien, qu’il aura commencé à fournir les services, le partenaire public devra entreprendre un processus de surveillance de la mise en service du bien et de la livraison des services selon les termes du contrat. Administration du contrat – Tous les PPP sont régis par un contrat en bonne et due forme (entente de projet). L’administration du contrat sera efficace seulement s’il est bien compris. Le processus évolue tout au long du cycle de vie du contrat de PPP. Il doit être révisé de façon continue pour garantir que tous les risques et problèmes émergents sont traités de façon adéquate. Gouvernance – Des comités sont formés, et les partenaires des secteurs public et privé nomment des représentants pour surveiller la mise en œuvre de l’entente de projet. Ces comités peuvent inclure un comité des travaux (qui examine les questions relatives à la conception, à la construction et à la mise en service de l’installation) et un comité des opérations (qui examine les questions relatives aux services fournis par le secteur privé). LE CONSEIL CANADIEN POUR LES PARTENARIATS PUBLIC-PRIVÉ 31 PARTENARIATS PUBLIC-PRIVÉ | GUIDE À L’INTENTION DES MUNICIPALITÉS Chapitre 4 Rôles des organismes gouvernementaux Les organismes fédéraux et provinciaux responsables des PPP sont des ressources précieuses pour l’approvisionnement de tout projet en PPP – vous pouvez compter sur leur aide! Ces organismes possèdent une grande expérience dans la gestion de tels projets et ils offrent des ressources techniques spécialisées telles que : l’approvisionnement de projet, la livraison de projet,le financement de projet, et l’aspect juridique en plus demodèles de document qui ont fait leur preuve et même de l’aide financière. De plus, les agences provinciales travaillent en fonction du cadre législatif en vigueur dans leur province et elles peuvent aider les municipalités à mettre en place les politiques et règlements appropriés pour le lancement d’un programme en PPP. Pour les municipalités qui souhaitent en apprendre davantage sur les partenariats public-privé ou qui voudraient tirer profit de la grande expérience et de l’expertise qui existent, deux importantes sources d’information et d’appui sont à leur disposition, à savoir PPP Canada et les agences provinciales. Au palier fédéral, PPP Canada a pour mandat d’améliorer la livraison d’infrastructures publiques en obtenant un meilleur prix, un respect des échéanciers et une reddition de compte aux contribuables en utilisant efficacement les PPP.. PPP Canada, est une société d’État dotée d’un conseil d’administration indépendant, et elle est devenue opérationnelle en février 2009. PPP Canada est autorisé à tenir les quatre principales fonctions énoncées ci-dessous : UÊFonds PPP Canada : investir 1,2 milliard de dollars pour stimuler l’utilisation des PPP par les autres administrations publiques (provinces, territoires, municipalités et Premières nations). UÊPrésélection des projets admissibles à des PPP : passer en revue les gros projets d’infrastructures de plus de 50 millions de dollars des autres administrations publiques qui cherchent à obtenir des contributions financières auprès des programmes fédéraux. UÊProjets fédéraux : évaluer les possibilités offertes en matière de passation de marchés au palier fédéral et dispenser des conseils en matière de partenariats public-privé. UÊExpertise et conseils : agir en tant qu’expert et conseiller en matière de PPP. 32 LE CONSEIL CANADIEN POUR LES PARTENARIATS PUBLIC-PRIVÉ Le Fonds PPP Canada est particulièrement intéressant pour les municipalités. Le programme fondé sur le mérite, lancé en septembre 2009, offre un appui sous forme de contribution financière aux administrations publiques. Pour être admissible à un investissement du Fonds PPP Canada, un projet d’infrastructure doit être réalisé et appuyé par une province, un territoire, une municipalité ou une Première nation (c.-à-d. une autorité publique). Le Fonds PPP Canada est administré par l’entremise d’appels publics de projets. La période du premier appel s’est terminée en octobre 2009 et celle du second appel, en juillet 2010. Le troisième appel public a été lancé en mai 2011 et le quatrième devrait l’être au printemps 2012. L’annexe 2 présente une information utile sur PPP Canada, le Fonds PPP Canada, les critères d’admissibilité, les directives relatives aux soumissions et les principales personnes-ressources. À l’échelon provincial, des organismes autonomes responsables des PPP ont été établis en Colombie-Britannique, en Ontario, au Québec et au Nouveau-Brunswick. En Alberta, les PPP sont supervisés par l’Alternative Capital Financing Office du Alberta Treasury Board. Les agences canadiennes responsables des PPP visent essentiellement à favoriser l’approvisionnement de projets d’infrastructures par les gouvernements provinciaux et autres administrations publiques. Leur rôle premier est d’assumer un rôle de leadership dans la gestion de la planification, de la conception et de l’approvisionnement des projets d’infrastructures. Pour les municipalités, ces agences peuvent être une grande source d’information et d’appui pendant l’approvisionnement des projets; ils peuvent, par exemple, surveiller le processus de sélection des propositions. Leurs équipes spécialisées dans l’approvisionnement des projets, le processus de sélection , le financement de projets et l’aspect juridique peuvent jouer un rôle actif tout au long du projet – depuis la conception et la planification initiales jusqu’à la mise en service et à la livraison de services. Ces agences ont élaboré des modèles de documents qui simplifient la préparation de l’AQ, de l’AO et des ententes de concession. L’annexe 2 donne de l’information détaillée sur Partnerships British Columbia, l’Alternative Capital Financing Office de l’Alberta, Infrastructure Ontario, Infrastructure Québec et Infrastructure Nouveau-Brunswick. PARTENARIATS PUBLIC-PRIVÉ | GUIDE À L’INTENTION DES MUNICIPALITÉS Chapitre 5 Conseillers externes Les conseillers externes, qu’il s’agisse d’expert-conseil en conception, de conseillers juridiques ou de conseillers financiers, jouent un rôle crucial dans la planification, l’élaboration, le processus de sélection du partenaire et l’approvisionnement des projets en PPP. Ceci est particulièrement vrai quand l’agence d’approvisionnement est une entité locale ou municipale dont les ressources internes sont limitées ou manque d’expérience. Les conseillers externes peuvent également fournir tout au long du cycle de vie d’un projet une orientation et une expertise. Bien que les rôles et responsabilités puissent varier en fonction des particularités du projet et de la complexité de l’organisme du secteur public, dans un mode d’approvisionnement en PPP, les conseillers jouent généralement les rôles suivants. Planification et approvisionnement Au cours des phases de planification et d’approvisionnement, l’agence municipale peut faire appel à tous les conseillers suivants. Un conseiller en établissement des coûts pour préparer l’information préliminaire sur les coûts du projet. Un conseiller en gestion des risques pour aider à la détermination et à la quantification des principaux risques associés au projet (en particulier ceux qui influent sur le prix). Un consultant en conception pour créer un plan préliminaire de conception et d’aménagement et pour aider à l’évaluation technique des propositions. Un conseiller technique pour aider à l’élaboration des exigences relatives aux résultats et des principaux indicateurs de performance de même que pour aider à l’évaluation technique des propositions. Un conseiller financier pour élaborer les modèles financiers du projet, déterminer dans quelle mesure les fonds publics investis seront optimisés, élaborer le mécanisme de paiement et aider à l’évaluation financière des propositions. Un conseiller juridique pour aider à l’élaboration de la documentation du projet (AQ, AP et entente de projet) et pour formuler des conseils sur le processus de sélection. Un vérificateur de processus pour surveiller le processus afin d’assurer son équité et sa transparence. La liste peut paraître longue, mais il faut savoir que les nombreux rôles mentionnés ci-dessus peuvent être tenus par une même personne. Le bagage de connaissances et d’expérience que les conseillers indépendants apportent en vaut certainement le coût. Exploitation Les conseillers externes peuvent continuer d’aider le partenaire public tout au long de la phase d’exploitation jusqu’à l’échéance du contrat. Par exemple, en fonction des ressources internes disponibles au sein de l’organisme public, le propriétaire peut décider de faire appel à un conseiller ou à une équipe de conseillers (selon la complexité du projet) pour surveiller la performance du partenaire du secteur privé pendant la phase d’exploitation et d’entretien ou de livraison de services. Le rôle du conseiller peut comprendre l’étude des rapports périodiques présentés par le partenaire privé, l’évaluation de la performance du partenaire privé par rapport aux principaux indicateurs de performance prévus dans les exigences relatives aux résultats ainsi que la prestation de conseils sur la mise en œuvre des mécanismes de paiement, y compris les mécanismes de retenues en cas d’écart par rapport aux résultats attendus. Le propriétaire peut aussi faire appel au conseiller financier pour l’aider à surveiller les mécanismes de paiement et à déterminer, s’il y a lieu, les retenues à appliquer sur les paiements mensuels pour non-disponibilité. LE CONSEIL CANADIEN POUR LES PARTENARIATS PUBLIC-PRIVÉ 33 PARTENARIATS PUBLIC-PRIVÉ | GUIDE À L’INTENTION DES MUNICIPALITÉS Échéance du contrat Contrairement aux projets qui concernent uniquement la livraison de services, les projets de construction, d’exploitation ou d’entretien d’un bien par le secteur privé exigent que des tâches supplémentaires soient entreprises par les conseillers externes avant l’échéance de l’entente. Durant la période menant à l’échéance de l’entente, le partenaire public fera donc appel à un conseiller technique pour évaluer l’état des biens afin de s’assurer que les exigences minimales précisées au contrat sont respectées. En outre, si le personnel du secteur public doit recevoir une formation pour fournir les services ou faire fonctionner une installation, l’agence du secteur public devra travailler en collaboration avec le partenaire du secteur privé pour s’assurer que le transfert des connaissances se fasse adéquatement. Choix des conseillers indépendants Les municipalités doivent choisir leurs conseillers au moyen d’un processus concurrentiel ouvert et transparent qui permet de vérifier leurs références et s’ils ont l’expérience requise. Si de multiples projets sont réalisés en PPP, il faudra envisager l’établissement d’une liste de conseillers indépendants attitrés à qui toutes les AO seront envoyées. 34 LE CONSEIL CANADIEN POUR LES PARTENARIATS PUBLIC-PRIVÉ PARTENARIATS PUBLIC-PRIVÉ | GUIDE À L’INTENTION DES MUNICIPALITÉS Chapitre 6 Exigences relatives aux ressources La mise en œuvre d’un PPP exige une planification minutieuse. Selon la complexité et la nature du projet, il faudra compter de 18 à 36 mois entre la conception et la signature de l’entente. Les ressources internes suffisantes devront être affectées au projet pour en assurer le succès. Bien que les processus de planification initiale et de sélection demandent davantage de temps que dans le cas du mode traditionnel, les PPP permettent de réduire les ressources requises à long terme et de réaliser des économies tout en créant de la valeur pour les contribuables. Administration municipale Des lois municipales pertinentes régissent le pouvoir qu’une administration municipale peut exercer pour conclure une entente en PPP. Il est même possible que la consultation des électeurs soit nécessaire avant que des projets particuliers ne soient entrepris, mais la plupart du temps, le conseil municipal ou un conseil d’administration désigné peut demander au personnel d’exécuter un contrat. Quelle que soit l’autorité responsable, le processus d’approbation interne des projets et des contrats doit être établi au préalable. Les étapes qui seront suivies pour l’obtention des approbations internes nécessaires et les échéanciers connexes doivent être communiquées aux soumissionnaires afin que ceux-ci aient un tableau clair du processus de sélection et de prise de décisions. Comme le conseil municipal sera vraisemblablement l’autorité responsable ultime, l’équipe municipale responsable du projet devra tenir le conseil au fait de la situation et faire en sorte que tout nouvel enjeu exigeant l’attention et la participation du conseil soit traité en temps opportun. Équipe de projet Une fois qu’un projet est admissible au mode d’approvisionnement en PPP, la première étape vers la conclusion d’un partenariat publicprivé est de mettre sur pied une équipe de projet et de désigner son responsable. Celui-ci sera également le porte-parole du projet tant à l’interne qu’à l’externe. L’équipe de projet assume l’ensemble des responsabilités liées à sa réalisation. Elle est responsable de la planification, depuis l’appel d’offres jusqu’à l’attribution du contrat et, le cas échéant, de la surveillance des travaux ou de la livraison jusqu’au moment du transfert. L’équipe, qui gère le projet sur une longue période, réunit du personnel de l’organisme public, qui a une connaissance directe du projet, du processus de sélection des soumissionnaires et des PPP. Idéalement, l’équipe de projet devrait comprendre des personnes qui possèdent de l’expérience dans divers domaines comme les stratégies d’approvisionnement, l’administration des contrats, les finances et les questions d’ordre juridique. Il importe également d’inclure des personnes qui possèdent une connaissance technique et une compréhension des services dont il est question. Voici les principaux points dont il faut tenir compte dans le choix des personnes qui feront partie de l’équipe de projet. UÊL’équipe possède-t-elle l’expertise technique nécessaire pour orienter le projet? UÊLes membres de l’équipe peuvent-ils consacrer le temps nécessaire au projet et s’assurer que les activités se déroulent comme il a été prévu? UÊUn ou plusieurs membres de l’équipe sont-ils en situations réelles ou apparentes de conflit d’intérêts ? LE CONSEIL CANADIEN POUR LES PARTENARIATS PUBLIC-PRIVÉ 35 PARTENARIATS PUBLIC-PRIVÉ | GUIDE À L’INTENTION DES MUNICIPALITÉS L’administration municipale, selon sa taille, peut ne pas disposer d’une expertise dans les domaines requis. Lorsqu’une administration locale ou municipale manque de ressources pour mettre sur pied l’équipe de projet ou lorsque les membres d’une équipe manquent d’expérience, des conseillers externes peuvent se joindre à l’équipe de projet et fournir l’expertise et l’expérience requises. Le Conseil canadien pour les partenariats public-privé a constaté que la mobilisation des services de conseillers externes pouvait permettre de gagner du temps et se traduire par des économies. Cette façon de procéder fait partie des meilleures pratiques pour l’approvisionnement de projet en PPP, les conseillers externes peuvent jouer les rôles suivants. UÊFournir des avis indépendants qui sont considérés comme libres de parti pris. UÊTenir les administrations locales informées des changements sur les plans juridiques, financiers, politiques et autres qui touchent l’approvisionnement d’un projet en PPP. UÊAider à la préparation des documents relatifs au projet ainsi qu’à la mise au point et la mise en œuvre de la stratégie de négociation. UÊLes équipes qui ne sont pas familières avec les projets réalisés en PPP peuvent également s’adresser aux organismes provinciaux et à PPP Canada, qui sont des ressources précieuses en matière de formation, d’information et de transfert de connaissances. Chef d’équipe Le chef d’équipe est le porte-parole du projet et la personne qui guidera l’approvisionnement du projet, depuis la planification du projet jusqu’à la mise en service de l’infrastructure en passant par la sélection des soumissionnaires. La sélection du chef d’équipe doit reposer sur la compréhension que la personne a du processus d’approvisionnement en PPP, du projet et des politiques d’approvisionnement du répondant du projet. Le chef d’équipe doit généralement consacrer beaucoup de temps au projet. Certaines phases du projet exigeront même tout son temps. Il est d’une importance capitale que le chef d’équipe ait l’autorité nécessaire pour exécuter le projet, car toute lacune à cet égard pourrait entraîner des délais et miner la confiance du partenaire privé. 36 LE CONSEIL CANADIEN POUR LES PARTENARIATS PUBLIC-PRIVÉ Responsables sur les plans politique et administratif Il convient de désigner un champion sur le plan politique, qui agira comme porte-parole au conseil, et un champion sur le plan administratif, qui pilotera le projet au sein de l’équipe des hauts fonctionnaires. L’approvisionnement d’un projet en PPP peut soulever de grandes difficultés en l’absence de ces champions qui sont prêts à travailler en parallèle et à jouer un rôle de leadership pour rassembler les différents acteurs, au besoin – conseil, proches collaborateurs, employés, représentant du public – pour s’assurer que le projet progresse bien et que le calendrier établi est respecté. PARTENARIATS PUBLIC-PRIVÉ | GUIDE À L’INTENTION DES MUNICIPALITÉS Chapitre 7 Stratégies de communication et de mobilisation Dans le cas d’un immeuble, le choix de l’emplacement est primordial. Dans le cas d’un projet réalisé en PPP, beaucoup d’attention doit être accordée aux communications. Un PPP est essentiellement un partenariat entre le secteur public et le secteur privé. Habituellement, les projets mobilisent de multiples intervenants, qu’il s’agisse de conseillers municipaux, de contribuables, d’employés ou de promoteurs du secteur privé. Lorsque l’on entreprend un projet en PPP, il faut que les préoccupations économiques, sociales et environnementales des personnes directement touchées soient prises en considération. Pour ce faire, il est essentiel d’établir dès le départ une stratégie de communication efficace, qui favorise une communication proactive entre les diverses intervenants et l’établissement d’un protocole de gestion de l’ensemble des communications. Pour qu’un projet soit couronné de succès, la stratégie de communication – depuis la planification jusqu’à l’expiration du contrat, en passant par les phases d’approvisionnement – doit miser sur la franchise et la transparence. Comme il en a été traité dans le chapitre 1, les PPP souffrent de certaines idées fausses répandues dans la sphère publique, et des motivations politiques peuvent alimenter une couverture médiatique défavorable. Les communications doivent être efficaces si l’on veut que le public comprenne la nature d’un projet. Les municipalités qui envisagent de lancer un appel d’offres pour l’approvisionnement d’un projet en PPP doivent être proactives et mettre en œuvre une stratégie de communication efficace qui suscite la participation et le dialogue au sein des collectivités. On ne compte plus le nombre de projets qui ont été interrompus, notamment aux échelons locaux et municipaux, parce que les collectivités touchées ne se sentaient pas concernées par le projet ou prêtes à appuyer son approvisionnement, en raison du fait qu’elles n’avaient pas été informées et consultées de façon adéquate dès le départ. Les consultations font partie intégrante de toute stratégie de communication. Elles se produisent tout au long du cycle de vie d’un projet, mais elles sont surtout essentielles au début. Les consultations publiques doivent débuter à la phase de planification et inclure des réunions au cours desquelles l’organisme public présente le but d’un projet particulier, ainsi que coûts et les progrès accomplis. Ces réunions permettent également aux citoyens de s’exprimer. Les meilleures pratiques tirées d’expériences qui ont été couronnées de succès et de projets qui n’ont jamais fait l’objet d’un appel d’offres comprennent : UÊLes réunions de consultation publique doivent être ouvertes à tous, et l’information sur celles-ci doit être diffusée par l’entremise des sites Web municipaux et des journaux locaux. Des réunions publiques doivent être tenues avant l’approbation d’un projet. UÊLorsque l’on présente de l’information sur un projet, que ce soit au public ou au conseil, il est essentiel de faire preuve de transparence – la quantité d’information présentée doit être équilibrée et raisonnable, et faire ressortir les forces et faiblesses du projet ou, encore, les pour et les contre des diverses options recommandées. UÊLes décisions du conseil concernant l’approbation d’un mode d’approvisionnement et, par la suite, l’exécution d’un contrat doivent, de préférence, être prises au cours de réunions publiques et non pas à huis clos. Encore ici, la transparence est essentielle. UÊLorsque des membres du personnel doivent être transférés à l’exploitant du secteur privé, leur mobilisation aux premières étapes du projet est essentielle. Les employés ne doivent pas se retrouver dans une situation moins favorable à la suite du transfert; les obligations relatives aux avantages sociaux et aux régimes de retraite doivent être clairement communiquées à tous les soumissionnaires. Le personnel transféré doit avoir la possibilité de contribuer à l’établissement de la structure du projet et au processus d’appels d’offres. UÊPendant les négociations, il essentiel de tenir compte des commentaires du partenaire privé pour s’assurer que le projet est structuré de la manière la plus efficace et la plus rentable possible. UÊTout au long du processus de planification et de sélection des soumissionnaires, les décideurs, habituellement le conseil, doivent être tenus au courant des progrès accomplis au cours des phases de planification, de sélection des soumissionnaires et d’approvisionnement du projet. UÊUn protocole relatif aux communications écrites doit être établi au début de chaque projet. LE CONSEIL CANADIEN POUR LES PARTENARIATS PUBLIC-PRIVÉ 37 PARTENARIATS PUBLIC-PRIVÉ | GUIDE À L’INTENTION DES MUNICIPALITÉS Chapitre 8 Enjeux communs aux municipalités Les autres modes d’approvisionnement d’infrastructures ou de livraison de services par le secteur public et, plus particulièrement, les partenariats public-privé, constituent maintenant une option de choix au Canada. Des PPP ont été mis en œuvre avec succès partout au Canada et sont de plus en plus utilisés pour aider les administrations publiques à régler le déficit d’infrastructures du pays. Cependant, bien que bon nombre de caractéristiques communes aux PPP ne soient pas fonction du lieu ou de l’administration publique qui réalise le projet, les enjeux qui sont propres aux administrations municipales sont uniques. Il va de soi que les enjeux peuvent différer selon la taille de la municipalité. Au moment d’établir des politiques et des lignes directrices concernant les autres modes d’approvisionnement ou de livraison, les administrations municipales doivent être au fait des contraintes auxquelles elles devront habituellement faire face. Certaines de ces contraintes sont présentées dans les paragraphes qui suivent. Cadre législatif Les municipalités sont régies en vertu des cadres législatifs et réglementaires provinciaux au sein desquels elles évoluent. Bien que ces cadres soient souvent assez souples, ils comportent des contraintes et des exigences qui ont une incidence sur la capacité des administrations municipales de réaliser des projets d’infrastructures et de livraison de services selon un mode différent, dont le mode PPP. En outre, le cadre législatif et réglementaire provincial qui régit une municipalité varie souvent en fonction du secteur et ne peut être présumé uniforme d’une catégorie de biens à l’autre. Les administrations municipales doivent comprendre l’environnement législatif dans lequel elles évoluent – à savoir si leurs propres politiques et procédures sont limitées par des lois et des règlements provinciaux ou fédéraux, si la mise en œuvre d’une politique relative au mode PPP est permise et quels biens ou services peuvent être fournis par le secteur privé sans que l’adoption d’une modification réglementaire soit nécessaire. 38 LE CONSEIL CANADIEN POUR LES PARTENARIATS PUBLIC-PRIVÉ Priorités conflictuelles La plus grande partie des infrastructures des municipalités canadiennes sont vieillissantes; la fin de leur cycle de vie approche, et des investissements importants en immobilisations pour maintenir les niveaux de services sont requis. À l’heure actuelle, bon nombre de municipalités font face à des contraintes budgétaires et à des déficits d’exploitation, et les budgets d’entretien et d’investissement sont habituellement les premiers à subir des réductions, les budgets pour les dépenses liées à l’exploitation étant prioritaires. Les retards accumulés dans l’entretien, les réparations et les remplacements exacerbent tout simplement la situation des infrastructures vieillissantes et accentuent encore davantage les lacunes à ce chapitre. En transférant les obligations relatives à l’entretien des infrastructures et à la gestion du cycle de vie au secteur privé, les PPP peuvent pallier une partie du risque que les futurs budgets d’entretien soient utilisés pour soutenir les dépenses liées à l’exploitation. Politique de l’administration municipale Contrairement à un gouvernement provincial, qui peut mettre en œuvre un ensemble de politiques d’approvisionnement pour la province entière, chaque administration municipale doit établir ses propres politiques en matière d’approvisionnement et de livraison de services et tenir compte des objectifs des collectivités lorsque vient le temps d’établir ces politiques. Les administrations municipales sont, par nature, plus accessibles au citoyen moyen, et les fonctionnaires élus sont, sans aucun doute, plus sensibles aux préoccupations du public. Avant de se lancer dans un programme de PPP, les administrations municipales doivent adopter des politiques qui orienteront les efforts d’approvisionnement des projets d’infrastructures ou de livraison de services selon des modes d’approvisionnement différents. Ces politiques peuvent favoriser l’adoption d’une approche cohérente pour la prise de décisions et les modes d’approvisionnement, y compris pour ce qui est du rôle du conseil dans le processus d’approbation. Elles peuvent faire en sorte que l’intérêt public demeure prépondérant et qu’une bonne gouvernance soit maintenue, au même titre que les obligations de résultats, de transparence et valeur ajoutée. Le PARTENARIATS PUBLIC-PRIVÉ | GUIDE À L’INTENTION DES MUNICIPALITÉS lecteur trouvera à l’annexe 5 un exemple de politiques municipales concernant les PPP. Les municipalités de faible taille pourraient estimer qu’elles ne disposent pas des ressources nécessaires pour effectuer des recherches et pour rédiger des politiques détaillées afférentes aux autres modes d’approvisionnement des projets d’infrastructures ou de livraison des services. L’expérience nous a montré que les processus d’approvisionnement qui doivent être suivis par les administrations municipales diffèrent de ceux qui sont suivis par le fédéral et les provinces. Ce point n’est pas toujours bien compris par les organismes provinciaux qui participent à un PPP, lesquels ont tendance à favoriser l’utilisation de documents modèles pour établir les modèles d’approvisionnement des infrastructures ou de livraison de services et les documents de projet. En conséquence, les municipalités devront concevoir des approches sur mesure par rapport aux spécificités du projet et aux réalités du cadre législatif dans lequel elles évoluent. Contraintes liées à la capacité financière Les moyens dont les municipalités disposent pour percevoir des revenus sont établis dans le cadre législatif ou réglementaire provincial pertinent. Au Canada, les capacités au chapitre de la production de revenus des municipalités sont généralement limitées à l’impôt foncier – contrairement à ce qui se passe dans d’autres parties du monde, les municipalités canadiennes n’ont pas la capacité de tirer des revenus par l’entremise des taxes de vente ou des impôts sur le revenu. Toutes les obligations qu’une municipalité s’engage de respecter en vertu d’une entente de PPP devront être satisfaites grâce aux revenus de l’impôt foncier, de sorte qu’il est impératif de s’assurer qu’une municipalité dispose des revenus adéquats avant de s’engager dans un tel projet. Bien qu’un PPP puisse réduire le montant de l’investissement initial qu’une municipalité doit assumer ou financer, le paiement annuel au titre du service de la dette doit quand même être fait chaque année. En conséquence, il existe une limite au nombre de projets en PPP qui peuvent être réalisés compte tenu des redevances de disponibilité qui doivent être payées en l’absence de nouvelles sources de revenus. Reconnaissant ce fait, la ville de Winnipeg, qui possède l’un des programmes de PPP municipaux les plus actifs au Canada, a plafonné les montants qu’elle peut allouer au financement des redevances de disponibilité annuelles pour des projets réalisés en PPP. Un autre enjeu auquel font face les municipalités est la capacité d’emprunt. Bon nombre de municipalités ont atteint (ou sont sur le point d’atteindre) leur plafond d’emprunt ou disposent de limites d’emprunt qui ne sont pas suffisantes pour satisfaire aux obligations de contributions financières associées aux nouveaux projets d’infrastructures, qui deviennent de plus en plus coûteux. Connaissances, compétences et expérience Les projets en PPP reposent, par nature, sur des structures de livraison de services complexes et des processus compliqués et hautement techniques. Certaines municipalités n’ont pas le personnel qualifié pour superviser de tels projets. La rareté des employés possédant une expérience et une expertise approfondies des PPP est un obstacle majeur à l’établissement d’un programme de PPP efficace. Bon nombre de municipalités se tournent vers les organismes de PPP provinciaux et, plus récemment, vers PPP Canada pour obtenir du soutien et des ressources. Bien que cette démarche puisse faciliter le lancement d’un projet, elle ne résout pas le problème sous-jacent. Si les bonnes personnes ne sont pas en place, il faudra s’assurer d’avoir ce savoirfaire suffisamment tôt dans la poursuite d’un programme de PPP. Disponibilité des ressources Les municipalités, notamment les plus petites, ont des ressources limitées à consacrer aux projets d’investissement si on les compare avec les gouvernements provinciaux et fédéral. La disponibilité des ressources et la capacité d’une municipalité de consacrer ces ressources, durant une période prolongée, à la planification et à l’approvisionnement d’un projet d’envergure auront une incidence importante sur la pertinence d’un programme en PPP pour une municipalité donnée. Envergure du projet c. coûts d’approvisionnement Les PPP conviennent habituellement mieux aux grands projets étant donné que l’incidence des coûts supplémentaires engagés pour conclure un PPP sur l’ensemble des coûts du projet n’est pas trop importante. Bien qu’il n’y ait pas de niveau définitif en deçà duquel la conclusion d’un PPP ne devrait pas être envisagée pour un projet, Infrastructure Ontario, par exemple, fait remarquer que son modèle de DMFA ne devrait être envisagé que pour les projets d’une valeur supérieure à 20 millions de dollars. Le Fonds PPP Canada, bien que n’ayant pas établi de tailles minimales et maximales pour les projets, fait valoir que les grands projets affichent un plus haut potentiel de gains en efficacité, lesquels sont nécessaires pour compenser les coûts fixes engagés par les partenaires des secteurs public et privé durant les phases d’élaboration et de financement du projet. Les coûts supplémentaires de planification et LE CONSEIL CANADIEN POUR LES PARTENARIATS PUBLIC-PRIVÉ 39 PARTENARIATS PUBLIC-PRIVÉ | GUIDE À L’INTENTION DES MUNICIPALITÉS de financement associés au mode PPP peuvent être importants et avoir une incidence directe sur la valeur ajoutée. Par exemple, les coûts prévus d’un projet récent de construction d’un édifice municipal dans les Maritimes se sont établis à environ 45 millions de dollars, et les dépenses attribuables à la négociation du PPP, à 1,3 million de dollars. En raison des coûts supplémentaires associés au mode PPP, il devait difficile de démontrer qu’une optimisation de la dépense publique était assurée, et l’approvisionnement du projet en PPP a donc été abandonnée. Lorsque le coût en immobilisation d’un projet est relativement faible, le regroupement de plusieurs projets d’infrastructures devrait être pris en considération. Autrement, il pourra être ardu de susciter la participation du secteur privé et difficile, également, pour les municipalités de proposer des mesures incitatives pour l’approvisionnement de ces projets. Le regroupement des projets peut suffire à absorber les coûts de transaction supplémentaires associés au mode PPP. Les regroupements de projets peuvent se faire au sein d’une municipalité ou entre municipalités voisines, bien que cette dernière option entraîne son lot d’enjeux et de difficultés. 40 LE CONSEIL CANADIEN POUR LES PARTENARIATS PUBLIC-PRIVÉ PARTENARIATS PUBLIC-PRIVÉ | GUIDE À L’INTENTION DES MUNICIPALITÉS Chapitre 9 Leçons retenues Au Canada, les partenariats public-privé sont devenus une solution de rechange commune et acceptée pour l’approvisionnement d’infrastructures et la gestion des services publics. La liste des projets réalisés en PPP par les provinces, le gouvernement fédéral et, surtout, les municipalités est de plus en plus longue. On compte également un certain nombre de projets en PPP qui ont été abandonnés pendant le processus de financement. Une évaluation des projets en PPP qui ont été lancés dans les municipalités et qui ont été couronnés de succès ou planifiés, mais jamais exécutés, jette un éclairage sur les meilleures pratiques et les leçons retenues. On trouvera ci-dessous certains thèmes communs aux récents projets en PPP menés dans les administrations municipales. Communication, communication, communication Les PPP ne font toujours pas l’unanimité. Ils font l’objet de craintes et de fausses croyances, particulièrement à l’échelle locale, étant donné que les services s’adressent davantage au public, que le degré de sensibilisation est élevé et que les administrations municipales sont plus accessibles. Le principal facteur de succès d’un projet est la qualité de la communication – avec le conseil, les employés touchés et le public. Les administrations municipales doivent s’assurer de ce qui suit. UÊLe public comprend que les biens, même en PPP, demeurent sous le contrôle municipal et appartiennent toujours à la municipalité. UÊToutes les réunions sont ouvertes au public et annoncées comme il se doit sur les sites Web municipaux et dans les journaux locaux. UÊLe public et le conseil comprennent ce qui est proposé ainsi que la raison (p. ex. « le but ultime de ce projet est de construire un nouveau poste de police dans notre ville »). UÊLa collectivité est mobilisée tôt dans le processus. Par exemple, si le public appuie un projet dès le début du processus, les changements qui interviennent dans la composition du conseil à la suite d’une élection auront probablement moins d’incidence sur l’avenir d’un projet. Malheureusement, il existe bon nombre d’exemples de projets qui ont avorté parce que le public ne se sentait pas concerné par le projet ou prêt appuyer sa réalisation. Comprendre le cadre réglementaire/stratégique Avant de lancer un programme reposant sur un mode d’approvisionnement des infrastructures et de gestion des services publics qui sort du cadre des appels d’offres traditionnels, une municipalité doit effectuer un examen approfondi du cadre législatif/ réglementaire provincial dans lequel elle évolue et comprendre quelles politiques (le cas échéant) devront être mises en œuvre ou modifiées si elle veut procéder à la conclusion d’un PPP. Comme les règlements municipaux varient souvent selon le secteur, il importe de comprendre les règlements et lois propres à un secteur qui pourraient avoir une incidence sur le projet, sans quoi des délais pourraient avoir lieu. Par exemple, avant de se lancer dans un projet de traitement de l’eau et de gestion des eaux usées, une municipalité doit savoir quels biens/services peuvent être transférés au secteur privé sans modification réglementaire. Élaborer une politique interne relative à l’approvisionnement de projets d’infrastructures publiques selon des modes différents Comme nous l’enseignent les meilleures pratiques, une municipalité qui envisage d’autres solutions que les procédures d’appels d’offres traditionnels doit avoir mis en place une politique officielle relative à ces autres modes d’approvisionnement des projets d’infrastructures ou mode PPP approuvée par le conseil. La politique doit couvrir certaines questions comme l’évaluation des projets qui peuvent être réalisés selon un autre mode, le classement des projets par ordre de priorité, les entités responsables des approbations, le processus décisionnel, la structure de gouvernance. La politique doit également être conforme aux lois et aux règlements provinciaux. LE CONSEIL CANADIEN POUR LES PARTENARIATS PUBLIC-PRIVÉ 41 PARTENARIATS PUBLIC-PRIVÉ | GUIDE À L’INTENTION DES MUNICIPALITÉS Élaborer une procédure efficace de présélection des projets La mise en place d’une procédure de présélection efficace sera utile pour déterminer les projets qui sont ou non admissibles à un approvisionnement en PPP. Les municipalités éviteront ainsi de perdre du temps et des ressources lorsque les procédures alternatives d’approvisionnement sont mieux adaptées aux projets. En outre, le processus de présélection et le dossier d’affaires jettent un éclairage précieux sur les facteurs déterminants du projet, améliorant par le fait même le processus de planification et, ultimement, l’approvisionnement du projet, que celui-ci soit recommandé ou non comme pouvant faire l’objet d’un PPP. Éduquer le conseil municipal Le conseil devra comprendre les concepts fondamentaux des projets d’infrastructures réalisés en PPP, y compris les différences par rapport aux procédures alternatives d’approvisionnement avant de pouvoir approuver des projets particuliers. Les conseillers proviennent d’horizons divers et affichent des niveaux de compréhension différents. Il importe donc de déterminer les aspects que le conseil a besoin de connaître (aspects techniques, financiers, etc.) pour être en mesure de prendre une décision. La compréhension de l’abordabilité du projet et de la structure des paiements sera essentielle. L’expérience montre qu’une surabondance d’informations techniques peut avoir un effet négatif sur le processus décisionnel. Par ailleurs, il n’est pas clair que le dossier d’affaires classique sera facilement compris par les membres du conseil. Les meilleures pratiques démontrent qu’une présentation sommaire mettant en évidence les différences en matière de coûts et d’échéanciers entre un approvisionnement en PPP et une approche traditionelle incluant la valeur ajoutée, la stratégie d’engagement des citoyens, les bénéfices et les risques, est la meilleure approche pour présenter un projet à un Conseil municipal. Développer une expertise interne Les PPP sont encore relativement peu utilisés par les municipalités qui souffrent souvent d’un manque d’expertise et d’expérience à l’interne. Les premières municipalités à avoir adopté le mode PPP ont indiqué que de la formation, notamment pour le chef d’équipe, aurait été très utile. Les délais liés au manque de connaissance sur le processus et les enjeux clés auraient pu être évités. Avant qu’un projet ne soit entrepris, il serait bénéfique pour l’équipe de projet de comprendre les facteurs clés de succès d’un projet réalisé en PPP, l’incidence que 42 LE CONSEIL CANADIEN POUR LES PARTENARIATS PUBLIC-PRIVÉ le mode d’approvisionnement peut avoir sur l’établissement des échéanciers, la valeur ajoutée et son évaluation, l’entente qui devra être conclue et ce qui la distingue des ententes conclues au terme de contrats traditionnels, les exigences techniques, etc. Avant de lancer un projet, il est conseillé de communiquer avec les organismes provinciaux pertinents pour obtenir de l’information sur la formation disponible et avec des conseillers externes, pour savoir quels services de formation et de transfert de connaissances ils peuvent fournir. Faire appel au savoir-faire des conseillers externes Les projets réalisés en PPP exigent énormément de temps et de ressources. Bon nombre de municipalités, notamment les plus petites, n’ont pas nécessairement les ressources ou l’expérience pour exécuter efficacement un projet en PPP. Les conseillers techniques, financiers ou juridiques apportent une solide expérience des transactions, une compréhension des changements qui se produisent dans l’environnement des PPP et de la crédibilité au projet. Les conseillers doivent prendre part à chaque étape du projet. Le fait de savoir à qui l’on doit faire appel et à quel moment il faut le faire peut, en fin de compte, faire gagner du temps et économiser de l’argent à l’administration municipale. Les projets qui ont été couronnés de succès ont bénéficié la plupart du temps de leurs conseils. (Voir le chapitre 5 pour une analyse plus détaillée du rôle des conseillers externes.) Démontrer la valeur ajoutée Récemment, un certain nombre d’approvisionnements alternatifs municipaux ont avorté. En effet, bien qu’ils démontraient une valeur ajoutée durant l’évaluation initiale du projet, ils ont été incapables de démontrer une valeur ajoutée suffisante au fur et à mesure que le projet évoluait vers un approvisionnement. Un facteur clé dans l’évaluation de la valeur ajoutée est l’attibution et le transfert des risques. L’équipe de projet doit consacrer suffisamment de temps à relever, à quantifier et à attribuer les principaux risques qui sont associés à un projet, idéalement avec la contribution et l’appui d’un conseiller externe expérimenté, pour s’assurer d’un transfert des risques adéquat et approprié. L’expérience a montré que certains risques sont propres à un projet, et qu’il est important d’adapter le modèle de calcul des risques en conséquence (par exemple, le modèle fourni par une agence provinciale). Les risques à quantifier doivent être établis en fonction des caractéristiques du projet – cet exercice demande davantage de temps, mais, à terme, se traduira par une évaluation de la valeur ajoutée plus solide. PARTENARIATS PUBLIC-PRIVÉ | GUIDE À L’INTENTION DES MUNICIPALITÉS Comprendre l’intérêt du secteur privé Patience et continuité au sein de l’équipe Les meilleures pratiques nous enseignent qu’une municipalité doit, avant de lancer un projet d’infrastructure, sonder l’intérêt du secteur privé et ses capacités de le prendre en charge. L’organisation de réunions de discussions est un ’excellent moyen de confirmer l’intérêt du marché et les capacités d’une entreprise pour un projet. Ces réunions permettent également de comprendre les principaux enjeux rattachés au projet du point de vue du secteur privé. Pour optimiser la dépense publique, il faut s’assurer qu’il y a concurrence entre plusieurs soumissionnaires. Il faut compter au moins trois promoteurs capables d’exécuter le projet, car il est essentiel de maintenir une tension par l’entremise de la concurrence. Le processus devient beaucoup plus difficile lorsque moins de trois promoteurs qualifiés sont retenus au cours de l’étape de l’AP.. Cet impératif pourrait poser des difficultés particulières pour les petites municipalités. Si le nombre de constructeurs et d’opérateurs (consortiums) n’est pas suffisant à l’échelle locale pour former un PPP, elles pourraient devoir rechercher des promoteurs à l’échelle nationale. Quels que soient les infrastructures ou les services qui sont en cause, les PPP demandent habituellement une longue préparation. Lorsque le personnel et le conseil municipal ne sont pas familiers avec les solutions de rechange aux processus d’appels d’offres traditionnels, le temps de préparation s’allonge encore. La patience et l’engagement qui permettent d’assurer la continuité au sein de l’équipe revêtent un caractère crucial pour le succès du projet. Les meilleures pratiques en matière de PPP montrent qu’il doit y avoir une continuité entre le personnel chargé de structurer et de réaliser un projet. Lorsque la composition de l’équipe responsable d’un projet, notamment le chef d’équipe, change entre les étapes de planification et d’exécution du projet (c.-à-d. une équipe structure un projet et une autre l’exécute), les risques de problèmes au moment du transfert des responsabilités augmentent. Les probabilités de retards et de dépassement de coûts augmentent. Même dans les petites municipalités où les ressources sont limitées, tous les efforts consentis pour maintenir l’intégrité de l’équipe de projet, depuis la planification jusqu’à l’exécution du projet, seront positifs. Transfert de risques réel et efficace Ouverture et transparence Dans un PPP adéquatement structuré, l’investissement du secteur privé est à risque. Il est important de ne pas retransformer la responsabilité ultime des risques à l’administration municipale – le financement est accordé sans possibilité de recours ou avec une possibilité de recours partiel. Par exemple, il faut éviter de fournir des garanties municipales comme celles qui ont été accordées dans des projets de PPP municipaux antérieurs. Durant l’appel d’offres et les négociations, les meilleures pratiques en matière de PPP montrent qu’une attitude ferme, mais équitable, est nécessaire. Les municipalités peuvent avoir une idée des principaux enjeux et risques pour le secteur privé en organisant des réunions pour sonder le marché et structurer le projet en conséquence. Il faut insister sur le fait que les modes d’approvisionnement ou de livraison non traditionnels ne visent pas à transférer intégralement les risques au secteur privé. Certains risques associés au projet, comme le risque de changement dans l’étendue du projet ou la réglementation, doivent être conservés par le secteur public, quelle que soit l’option favorisée. Tous les appels lancés pour conclure un marché visant l’approvisionnement d’un projet d’infrastructure ou la gestion d’un service public, notamment pour les projets en PPP, sont soumis à l’examen attentif du public. En conséquence, il est primordial que le processus de sélection soit ouvert et transparent. L’expérience nous a montré que : UÊtoutes les réunions doivent être ouvertes au public et largement annoncées; UÊles réunions du conseil tenues pour analyser un projet ou pour décider du devenir d’un projet ne doivent pas se tenir à huis clos; UÊles réunions publiques, y compris les réunions du conseil, doivent toujours présenter les forces et les faiblesses (ou les pour et les contre) des options envisagées – l’information doit être exempte de parti pris; UÊles administrations municipales, qui sont ouvertes et accessibles, attirent souvent des groupes d’intérêt qui semblent s’opposer aux plans municipaux (ou à ceux du conseil) – l’ouverture et la transparence sont les meilleurs outils pour gérer de telles situations. LE CONSEIL CANADIEN POUR LES PARTENARIATS PUBLIC-PRIVÉ 43 PARTENARIATS PUBLIC-PRIVÉ | GUIDE À L’INTENTION DES MUNICIPALITÉS Conclusion Les infrastructures publiques au Canada sont vieillissantes, la nécessité de financer de nouvelles infrastructures va croissant et toutes les administrations publiques et, notamment, les municipalités, s’efforcent d’offrir les infrastructures et les services améliorés que le public demande. Les municipalités font face à des difficultés particulièrement importantes lorsque vient le temps de contribuer financièrement à leurs besoins en infrastructures en raison de la nécessité d’équilibrer les budgets pour leurs dépenses liées à l’exploitation et de gérer leurs niveaux d’endettement. La réalisation des projets par des moyens autres que les processus d’appels d’offres classiques et, plus particulièrement, les partenariats public–privé, constituent maintenant une option de choix pour l’approvisionnement des projets d’infrastructures publiques et de livraison des services publics au Canada. Pour bon nombre d’administrations dans le monde, les PPP sont devenus un outil courant qui est utilisé pour l’exécution de projets, la construction d’infrastructures et la livraison de services. Les PPP ne sont pas nouveaux et sont utilisés depuis longtemps avec succès pour mener à bien l’approvisionnement de projets. Au Canada, il existe des programmes de PPP solides et établis depuis longtemps aux échelons provincial et fédéral, et les municipalités se tournent de plus en plus vers les PPP pour s’attaquer aux problèmes posés par les déficits relatifs à la contribution financière des infrastructures. L’essence même d’un partenariat public-privé est le partage des risques. En transférant les risques et les responsabilités au secteur privé, le cadre des partenariats public-privé aide à contrôler les facteurs qui mènent aux dépassements de coûts et aux retards dans le calendrier d’exécution des projets que l’on observe fréquemment dans les processus d’appels d’offres traditionnels, notamment avec les projets complexes et de grande envergure. Un PPP bien structuré permettra également d’améliorer la gouvernance du projet, car il fournit aux municipalités les outils qui leur permettent de s’assurer que leurs exigences sont respectées à long terme; en outre, il offre un processus de communication de l’information et de surveillance structuré. 44 LE CONSEIL CANADIEN POUR LES PARTENARIATS PUBLIC-PRIVÉ Les avantages les plus marqués des PPP concernent la planification du cycle de vie du projet, les paiements effectués en fonction de la performance et le fait de pouvoir bénéficier du savoir-faire et de l’ingéniosité du secteur privé pour l’approvisionnement d’un projet donné. Le processus de sélection des soumissionnaires adopté et la structure contractuelle d’un PPP peuvent offrir bon nombre d’avantages, dont les suivants. UÊAccès plus rapide aux nouvelles infrastructures et aux nouveaux services, qui peut contribuer à la croissance économique et à la compétitivité d’une municipalité et à la création d’emploi. Les fonds publics ainsi libérés peuvent servir au financement des programmes économiques et sociaux de base. » Les PPP permettent de rassembler les forces tant du secteur public que du secteur privé. » Les PPP incluent des incitatifs qui garantissent une exécution du projet dans les délais impartis et dans les limites du budget alloué. UÊAmélioration de la gouvernance grâce à une transparence et une responsabilisation accrue, à la réalisation d’analyses coûts-avantages approfondies et à l’examen minutieux des propositions des promoteurs qui sont les plus avantageuses. UÊMeilleure répartition des risques et des responsabilités entre les partenaires des secteurs public et privé. UÊGestion des risques et contrôle des coûts plus efficaces. UÊContribution financière adéquate des coûts d’entretien et du cycle de vie lorsque la période de validité du PPP s’échelonne pendant toute la durée du cycle de vie du bien. Bon nombre de projets d’infrastructures et de services municipaux ordinaires peuvent être réalisés en PPP, y compris les édifices publics, les centres communautaires et de loisirs, les centres de congrès et les services publics liés au traitement de l’eau et la gestion des eaux usées, à l’énergie et à l’électricité, aux transports, aux routes, au logement, au stationnement, etc. Cependant, la mise en œuvre d’un PPP exige de la préparation et de la planification. PARTENARIATS PUBLIC-PRIVÉ | GUIDE À L’INTENTION DES MUNICIPALITÉS Un PPP est essentiellement un partenariat entre le secteur public et le secteur privé. Habituellement, les projets mobilisent de multiples intervenants, qu’il s’agisse de conseillers municipaux, de contribuables, d’employés ou de promoteurs du secteur privé. Lorsque l’on entreprend un projet en PPP, les préoccupations économiques, sociales et environnementales des personnes directement touchées doivent être prises en considération. Pour tout projet, il convient de nommer au sein de l’administration municipale un champion sur le plan politique qui agira comme porte-parole au conseil, et un champion sur le plan administratif qui pilotera le projet au sein de l’équipe des hauts fonctionnaires. La réalisation d’un projet en PPP peut soulever de très grandes difficultés en l’absence de ces champions qui sont prêts à travailler en parallèle et à jouer un rôle de leadership pour rassembler les différents acteurs et faire en sorte que le projet progresse bien et respecte le calendrier établi. Les partenariats public-privé représentent une bonne option pour les administrations publiques qui cherchent à réaliser des projets d’infrastructures publiques et de gestion des services publics. Avec plus de 150 projets achevés ou en cours en 2011, les PPP offrent déjà aux Canadiens des solutions pour la mise en place d’infrastructures et la gestion des services publics. Ils aident, par le fait même, à bâtir l’avenir du Canada. En s’assurant que les conditions nécessaires au succès sont en place et en tirant profit de l’expérience acquise pendant l’approvisionnement réussi d’un nombre toujours croissant de projets en PPP au Canada, les municipalités disposent maintenant d’une nouvelle option pour satisfaire aux besoins grandissants de leurs collectivités. Lorsqu’elles se lancent dans un projet ou un programme en PPP, les administrations municipales doivent connaître les contraintes auxquelles elles devront faire face, comme le cadre législatif, les politiques municipales en matière d’approvisionnement, les priorités conflictuelles, les contraintes associées à la capacité financière, la disponibilité des ressources, la connaissance et l’expérience internes ainsi que les coûts de transaction associés à un PPP. Cependant, malgré les contraintes et les enjeux, la liste des projets en PPP qui sont menés au Canada s’allonge et, parmi ces projets, des facteurs de réussite communs ressortent, dont les suivants. UÊImportance des communications. UÊCompréhension du cadre réglementaire et stratégique qui régit les intervenants. UÊÉlaboration d’une politique interne relative aux PPP. UÊÉlaboration d’une procédure efficace pour la présélection des projets. UÊÉducation du conseil municipal. UÊAcquisition d’une expertise interne. UÊEngagement de conseillers externes. UÊCompréhension de l’intérêt du secteur privé. UÊPatience, ouverture et transparence. LE CONSEIL CANADIEN POUR LES PARTENARIATS PUBLIC-PRIVÉ 45 PARTENARIATS PUBLIC-PRIVÉ | GUIDE À L’INTENTION DES MUNICIPALITÉS Annexe 1 Études de cas APERÇU Modèle de livraison Exploitation-entretien Lieu Goderich, Ontario Répondant du projet Ville de Goderich Soumissionnaire Veolia Water Canada Coûts en immobilisation s.o. Valeur de l’entente 1,03 million de dollars par an au départ, sous réserve d’indexation Durée du contrat 5 ans, avec option de renouvellement pour 5 ans ÉCHÉANCIER Émission de l’appel de qualification 09-1999 Clôture de l’appel de qualilfication 10-1999 Émission de l’appel d’offres 12-1999 Clôture de l’appel d’offres 02-2000 Clôture financière 12-2000 Premier renouvellement 12-2005 Deuxième renouvellement 12-2010 Échéance du contrat 12-2015 PERSONNE-RESSOURCE DU SECTEUR PUBLIC M. Larry McCabe Commis/administrateur Ville de Goderich Tél. : (519) 868-9683 Courriel : lmccabe@goderich.ca 46 PERSONNE-RESSOURCE DU SECTEUR PRIVÉ M. Mark Rupke Gestionnaire régional, Canada Veolia Water Canada Tél. : (905) 868-9683 Courriel : mark.rupke@veoliawaterna.com LE CONSEIL CANADIEN POUR LES PARTENARIATS PUBLIC-PRIVÉ Système de traitement de l’eau et des eaux usées de Goderich Description du projet Le système de traitement de l’eau, entièrement automatisé, traite 900 000 gallons d’eau par jour en provenance du lac Huron et les distribue aux 8 000 habitants de Goderich. L’usine de traitement des eaux usées traite de 2 à 5 millions de gallons d’eaux usées par jour au moyen d’un traitement secondaire reposant sur le procédé à boues activées. PARTENARIATS PUBLIC-PRIVÉ | GUIDE À L’INTENTION DES MUNICIPALITÉS Historique du projet Conditions financières À la suite de la restructuration du secteur de l’électricité à la fin des années 1990, la ville de Goderich a réorganisé sa corporation des services publics pour la convertir en distributeur local d’électricité et a séparé les fonctions de traitement de l’eau et des eaux usées. La taille de la clientèle (3 500 utilisateurs) et l’échelle des opérations rendent difficile la livraison du service étant donné les normes provinciales de plus en plus strictes. La séparation des fonctions de traitement l’eau et des eaux usées des autres services publics de la ville et le désir d’une valeur ajoutée à long terme de ces activités a motivé la municipalité à conclure une entente avec un exploitant du secteur privé susceptible de lui faire profiter de son expertise et de rendre le système plus efficace. Des paiements mensuels sont versés à Veolia, pour une valeur de 1 034 000 dollars par année. La majorité des coûts sont fixes (874 270 dollars en 2011) et sont indexés sur l’indice des prix à la consommation (IPC). D’autres composants sont variables (p. ex., les charges volumétriques qui sont appliquées tant à l’eau qu’aux eaux usées). Les critères de performance sont en place et comportent des pénalités qui peuvent aller jusqu’au défaut d’exécution du contrat par l’entrepreneur si Veolia ne satisfait pas aux normes requises concernant la qualité de l’eau. Conditions commerciales Jusqu’à présent, Veolia a continué d’exploiter les installations et le réseau de distribution de manière conforme aux attentes de la ville et à la satisfaction de cette dernière. La ville a achevé, en 2006, une vérification indépendante et approfondie de la performance des biens et de l’exploitation, laquelle examinait la conformité aux exigences du contrat et l’état des biens. Une initiative récente visant à éliminer les risques de déviation des eaux (en raison du débordement du réseau d’égout imputable à de fortes précipitations) a été menée de concert par le personnel de la ville et celui de Veolia, qui ont tous deux fait preuve de professionnalisme, ce qui s’est traduit par une capacité de traitement accrue. Les employés de la ville se sont félicités de leur relation de travail avec Veolia et ont pu constater une amélioration de l’efficacité grâce au transfert de compétences entre employés. Étant donné la capacité excédentaire disponible tant aux installations de traitement de l’eau qu’à celles des eaux usées, la ville a entamé des pourparlers avec des municipalités voisines pour étendre le service à d’autres utilisateurs en révisant les limites séparant les différents secteurs desservis. L’entente conclue avec USF Canada (maintenant Veolia Water Canada) couvrait l’exploitation et l’entretien des installations de traitement de l’eau et des eaux usées, du réseau de distribution de l’eau et des composants du système de collecte des eaux usées. La ville de Goderich, par l’entremise de Goderich Hydro, a conservé la responsabilité de la facturation et assume également la majorité des risques associés à l’équipement du réseau de distribution d’eau, tandis que tous les risques associés à l’entretien et les risques connexes ont été transférés à Veolia. La ville de Goderich et Veolia ont partagé les risques associés aux coûts variables des produits chimiques et de l’énergie. La ville possède l’usine et tous les biens connexes et établit les normes de qualité de l’eau. (À l’origine, la ville avait établi des normes supérieures à celles énoncées dans les règlements provinciaux, en se fondant sur les données historiques. À l’occasion du dernier renouvellement, la ville a essentiellement adopté les normes provinciales pour l’eau potable, mais les normes relatives aux eaux usées sont demeurées plus strictes.) À l’origine, le marché s’échelonnait du 1er décembre 2000 au 30 novembre 2005 et pouvait être renouvelé, ce qui a été fait deux fois, la dernière remontant à décembre 2010. L’équipe municipale, qui comptait à l’origine huit personnes, a été transférée et réduite à six membres, par attrition. Ces personnes ont reçu des salaires égaux ou supérieurs à leur ancien traitement, ont bénéficié d’avantages sociaux et de régimes de retraite et ne sont pas représentées par un syndicat de la fonction publique. Les modalités de l’entente sont disponibles à l’hôtel de ville pour consultation publique. Résultats et leçons retenues Innovations Grâce à cette entente, la ville possède maintenant une entreprise qui paie des taxes et qui s’est agrandie pour vendre des services supplémentaires à d’autres collectivités et clients. Grâce à l’observation d’un protocole de communications ouvertes, Veolia a pu donner suite à des recommandations sur la modification des installations et la mise à niveau de l’équipement (p. ex. pompes plus efficaces permettant de réduire les coûts d’exploitation), qui se sont traduites par une augmentation de la quantité d’eau traitée par les installations et par une amélioration de l’efficacité fonctionnelle, ce qui constitue un avantage financier tant pour la ville que pour Veolia. LE CONSEIL CANADIEN POUR LES PARTENARIATS PUBLIC-PRIVÉ 47 PARTENARIATS PUBLIC-PRIVÉ | GUIDE À L’INTENTION DES MUNICIPALITÉS APERÇU Modèle de livraison Conception-constructionfinancement-exploitation Lieu Moncton, Nouveau-Brunswick Répondant du projet Ville de Moncton Soumissionnaire Veolia Water Canada Coûts en immobilisation 25 millions de dollars Valeur de l’entente 85 millions de dollars Durée du contrat 20 ans ÉCHÉANCIER Émission de l’appel de qualification 08-1996 Clôture de l’appel de qualification 12-1996 Meilleur soumissionnaire Fin de 1997 Clôture financière 04-1998 Construction 10-1999 Échéance du contrat 10-2019 PERSONNE-RESSOURCE DU SECTEUR PUBLIC M. Ensor Nicholson Directeur des réseaux d’alimentation en eau Ville de Moncton Tél. : (506) 859-2667 Courriel : ensor.nicholson@moncton.ca 48 PERSONNE-RESSOURCE DU SECTEUR PRIVÉ M. Mark Rupke Gestionnaire régional, Canada Veolia Water Canada Tél. : (905) 868-9683 Courriel : mark.rupke@veoliawaterna.com LE CONSEIL CANADIEN POUR LES PARTENARIATS PUBLIC-PRIVÉ Centrale de traitement de l’eau de Moncton Description du projet La centrale de traitement de l’eau a ouvert en octobre 1999 et dessert environ 100 000 habitants de la ville de Moncton, de la ville voisine de Dieppe et de la ville de Riverview. Elle traite 50 millions de litres d’eau par jour provenant du réservoir du ruisseau Turtle, et sa capacité de traitement pourrait être accrue à 136 millions de litres d’eau par jour. Huit travailleurs non syndiqués travaillent à la centrale et sont employés par l’exploitant. PARTENARIATS PUBLIC-PRIVÉ | GUIDE À L’INTENTION DES MUNICIPALITÉS Historique du projet Conditions financières La ville de Moncton ne disposait pas d’installations centrales de traitement de l’eau et trouvait de plus en plus difficile de maintenir des niveaux de qualité de l’eau; plusieurs ordres d’ébullition de l’eau ont d’ailleurs été donnés. Après avoir demandé, sans succès, des subventions de la part du gouvernement pour payer la centrale, la ville s’est tournée vers d’autres modèles à la fin des années 1980 et a finalement décidé d’émettre un appel d’offres pour un marché selon le modèle conception-construction-financement-exploitation. Les coûts en immobilisation associés à la centrale s’élevaient à 25 millions de dollars. La ville émet des paiements à Veolia en fonction des volumes, lesquels paiements s’élèvent à environ 4,25 millions de dollars par année (plus les coûts de l’inflation); aucun volume minimal n’est imposé. À l’origine, Veolia Water Canada a financé les coûts en immobilisation par l’entremise d’un financier local, mais a refinancé le projet en 2003. Conditions commerciales En 1998, la ville de Moncton a conclu, avec la US Filter Corporation (maintenant Veolia Water Canada), des ententes distinctes pour la construction et l’exploitation d’une centrale de traitement de l’eau. La première entente couvrait la conception, la construction et le financement de la centrale pour un coût en immobilisation fixe dans les 500 jours suivant la signature de l’entente. Le contrat d’exploitation et d’entretien de 20 ans est également de valeur fixe et confère à Veolia le droit exclusif d’approvisionner la ville en eau traitée. La ville conserve la propriété de l’eau et de la centrale de traitement pendant toute la durée du contrat. L’entente comporte des spécifications strictes d’entretien et d’exploitation de la centrale, y compris des normes relatives à la qualité de l’eau qui, si elles ne sont pas satisfaites, pourraient entraîner des pénalités. Elle contient également des dispositions qui pénalisent l’exploitant s’il ne maintient pas la centrale en état de fonctionnement. Les risques opérationnels financiers et ceux associés aux volumes sont tous transférés à Veolia en vertu de l’entente. La ville conserve la responsabilité de la source d’eau, du réseau de transport et de distribution de l’eau, des tarifs demandés aux clients et des normes de qualité de l’eau. Résultats et leçons retenues Concrètement, on estime que le contrat permettra d’économiser 9 millions de dollars en coûts en immobilisation et 12 millions en coûts d’exploitation (environ 600 000 dollars par année) sur la durée du contrat (20 ans). Le personnel et la direction entretiennent de bonnes relations de travail, motivées par une communication tous azimuts ouverte et continue qui se traduit par une exploitation efficace du système. Le marché est régi par un ensemble de critères de performance qui incite Veolia à mener ses activités conformément aux exigences établies dans le contrat. Jusqu’à présent, aucune pénalité importante n’a été imposée à l’entreprise durant le cours des opérations, et l’usine demeure bien entretenue. Grâce à la bonne structure du contrat, les difficultés mineures ont été résolues de façon satisfaisante, tant pour la ville que pour Veolia, et on a évité la nécessité de recourir à un processus d’arbitrage. LE CONSEIL CANADIEN POUR LES PARTENARIATS PUBLIC-PRIVÉ 49 PARTENARIATS PUBLIC-PRIVÉ | GUIDE À L’INTENTION DES MUNICIPALITÉS APERÇU Modèle de livraison Conception-constructionfinancement-entretien Lieu Ottawa, Ontario Répondant du projet Ville d’Ottawa Soumissionnaire Forum Equity Partners Coûts en immobilisation 19,9 millions de dollars Valeur de l’entente s.o. Durée du contrat 30 ans ÉCHÉANCIER Émission de l’appel de qualification 06-2003 Clôture de l’appel de qualification 07-2003 Émission de l’appel d’offres 09-2003 Clôture de l’appel d’offres 12-2003 Clôture financière 08-2004 Construction 12-2005 Échéance du contrat 2034 PERSONNE-RESSOURCE DU SECTEUR PUBLIC M. Gerry Mahoney Gestionnaire, Trésorerie Ville d’Ottawa Tél. : (613) 580-2424 Courriel : gerry.mahoney@ottawa.ca PERSONNE-RESSOURCE DU SECTEUR PRIVÉ M. Richard Abboud Président, Forum Equity Partners Toronto Tél. : (416) 947-0389 Courriel : richard@foruminc.ca Quartier général du Service paramédic d’Ottawa Description du projet Le Quartier général du Service paramédic d’Ottawa est un établissement ultramoderne de 100 000 pieds carrés sur deux étages situé sur une propriété de la ville, dans le parc commercial d’Ottawa Sud. Cet établissement est à l’épreuve des catastrophes et est le premier de la ville d’Ottawa à avoir obtenu la certification LEED. Il offre un lieu central à partir duquel on peut déployer des services paramédicaux et consolider toute la formation dans ce domaine. Il permet en outre un traitement centralisé de tous les véhicules et équipements d’urgence, offre de meilleurs locaux pour l’exécution des programmes de formation du public et abrite le centre de commandement paramédical, où des services d’intervention en cas de catastrophe sont coordonnés. Historique du projet Les services paramédicaux d’Ottawa étaient dispensés à partir d’un établissement loué qui ne satisfaisait pas aux exigences d’exploitation à long terme. En octobre 2002, le conseil municipal d’Ottawa a approuvé la mise en place des nouvelles installations paramédicales en tant que l’un des cinq projets de la ville qui devaient être réalisés en vertu d’une entente de PPP. Le projet a été conclu en tant que projet de conception-constructionfinancement-entretien, avec une échéance de 30 ans. Voici un bref calendrier de ce projet. 50 LE CONSEIL CANADIEN POUR LES PARTENARIATS PUBLIC-PRIVÉ PARTENARIATS PUBLIC-PRIVÉ | GUIDE À L’INTENTION DES MUNICIPALITÉS Appel de qualification – L’appel de qualification a été émise le 5 juin 2003 et fermée le 7 juillet 2003. Huit entreprises ont répondu à l’appel de qualification et quatre d’entre elles ont été retenues. avaient subi des hausses de l’ordre de 30 à 100 % au cours des années antérieures, et le partenaire privé ne pouvait garantir le prix final tant que toutes les ententes juridiques ne seraient pas en place. Appel d’offres – L’appel d’offres a été émise le 26 septembre 2003 et fermée le 4 décembre 2003. Les quatre entreprises retenues ont répondu à l’appel. Le meilleur soumissionnaire est responsable de la gestion des installations et reçoit des paiements annuels à cette fin. Ces paiements peuvent faire l’objet d’une augmentation de 10 % tous les cinq ans. Tous les coûts associés à l’exploitation des installations sont assumés par la ville. Meilleur soumissionnaire – Forum Equity Partners a été le meilleur soumissionnaire. En janvier 2004, le personnel municipal a été autorisé à entamer des négociations avec Forum Equity Partners. Ce dernier constitue un consortium qui réunit Griffiths Rankin Cook (conception), Aecon Westeinde (construction) et Trammell Crow (gestion des installations). Construction et achèvement – À l’étape de l’appel de qualification, on a donné aux promoteurs la possibilité de proposer leur propre site ou, encore, un complexe plus vaste dont il était possible de faire une utilisation complémentaire. Un complexe plus vaste pouvant faire l’objet d’une utilisation complémentaire pourrait accroître les avantages que représenteraient pour la ville les autres sources de revenus ainsi engendrées. Toutefois, aucune des entreprises retenues n’a proposé ces options. Finalement, les installations ont été construites sur une propriété de la ville, celle-ci en étant la seule locataire. La construction a débuté en septembre 2004. Les installations étaient prêtes à recevoir leurs premiers occupants en décembre 2005. Conditions commerciales et financières L’objectif du projet était de construire de nouvelles installations offrant des services paramédicaux et, par le fait même, un soutien efficace, rentable, sécuritaire et à long terme à la gestion centralisée des véhicules d’urgence, à l’administration ainsi qu’au personnel paramédical et autre. Dans le cadre de l’entente, la ville a signé un bail avec le meilleur soumissionnaire concernant l’occupation de l’immeuble. À la fin de l’échéance de 30 ans, le bail foncier expirera, et les installations seront cédées à la ville pour la valeur symbolique d’un dollar. Le projet a été exécuté en vertu d’un accord relatif aux immobilisations municipales. Comme l’établissement est construit sur des terres appartenant à la ville, le partenaire privé n’a pas eu à payer de droits d’aménagement et de taxes foncières. Un prix total de 19,9 millions de dollars a été négocié avec le partenaire privé, ce prix étant assujetti à la variation du prix de l’acier et aux modifications apportées aux dessins de conception. Les prix de l’acier Le meilleur soumissionnaire a obtenu une contribution financière pour le projet qui reposait sur une acceptation bancaire à taux majoré. Pour atténuer les risques associés aux taux d’intérêt, la ville a fourni des garanties de prêts qui ont aidé le partenaire privé à obtenir les taux d’intérêt les plus bas et qui ont permis d’optimiser l’utilisation des fonds provenant des loyers annuels versés par la ville. Les travaux de construction de l’installation ont été terminés dans les délais impartis et dans les limites du budget alloué en décembre 2005. Résultats et leçons retenues Le calcul du comparateur du secteur public (CSP) a été établi par Delcan Corporation, aidé de Pelican Woodcliff inc. La valeur du CSP a été estimée à 20,1 millions de dollars, ce qui représente une hausse d’environ 140 000 dollars par rapport au prix négocié avec le partenaire privé. Voici quelques-uns des autres facteurs de valeur ajoutée. UÊLivraison rapide et en temps opportun de l’installation. UÊContrat à prix ferme, dont les variations demeureront mineures. UÊConfirmation des exigences et des paramètres de conception à l’occasion des longues discussions qui ont été tenues entre le partenaire privé et la ville. UÊLe partenaire privé gère les installations en fonction de niveaux de service convenus. UÊRisques associés à la conception et à la construction transférés au partenaire privé. UÊProcessus concurrentiel et obtention d’un prix légèrement plus bas que celui qui aurait été obtenu avec un mode d’approvisionnement traditionnel. UÊEntente de type location-achat. UÊLoyers aux taux les plus faibles possible, car la ville a fourni des garanties de prêts et a aidé le partenaire privé à obtenir les taux d’intérêt les plus bas. UÊFlux des coûts d’exploitation pour la ville exempts de toute majoration de prix supplémentaire. LE CONSEIL CANADIEN POUR LES PARTENARIATS PUBLIC-PRIVÉ 51 PARTENARIATS PUBLIC-PRIVÉ | GUIDE À L’INTENTION DES MUNICIPALITÉS APERÇU Modèle de livraison Construction-possession-exploitation Lieu Delta, B.C. Delta, C.-B. Répondant du projet Ville de Vancouver Soumissionnaire Maxim Power Corp. Coûts en immobilisation 10,3 millions de dollars Valeur de l’entente 7,7 millions de dollars (est.) Durée du contrat 20 ans ÉCHÉANCIER Émission de l’appel de qualification 01-2001 Clôture de l’appel de qualification 04-2001 Meilleur soumissionnaire 08-2001 Clôture commerciale 02-2002 Clôture financière 01-2003 Construction 09-2003 Échéance du contrat 2022 PERSONNE-RESSOURCE DU SECTEUR PUBLIC Mme Lynn Belanger Gestionnaire, Exploitation des stations de transfert et du site d’enfouissement Ville de Vancouver Tél. : (604) 940-3201 Courriel : lynn.belanger@vancouver.ca 52 PERSONNE-RESSOURCE DU SECTEUR PRIVÉ M. Rob Watson Directeur, Installations canadiennes Maxim Power Corp. Tél. : (403) 750-9317 Courriel : rwatson@maximpowercorp.com LE CONSEIL CANADIEN POUR LES PARTENARIATS PUBLIC-PRIVÉ Projet de cogénération au gaz d’enfouissement de Vancouver Description du projet Le site d’enfouissement de Vancouver est exploité par la ville du même nom, dont il est la propriété, et se trouve à l’extrémité sud-ouest du site de Burns Bog, dans la municipalité de Delta, en Colombie-Britannique. Depuis 1990, un système actif de récupération et de contrôle des gaz d’enfouissement est utilisé au site d’enfouissement pour prévenir les odeurs et réduire les émissions de gaz à effet de serre. Depuis 2003, un système de valorisation de ces gaz, propriété de Maxim Power Corporation, est en fonction. Cette centrale de cogénération se trouve sur le site de Village Farms Canada Inc., dans la municipalité de Delta, en Colombie-Britannique, non loin du site d’enfouissement. La centrale convertit les gaz d’enfouissement en courant électrique (approximativement 56 000 MW par an), qui est vendu à BC Hydro. Elle récupère également la chaleur résiduelle sous forme d’eau chaude, PARTENARIATS PUBLIC-PRIVÉ | GUIDE À L’INTENTION DES MUNICIPALITÉS qui est transportée puis utilisée dans les serres de Village Farms. Le projet compte trois principaux volets : UÊmise en place d’un système de conditionnement du gaz au site d’enfouissement pour séparer l’eau du gaz et comprimer ce dernier; UÊinstallation d’une canalisation de 2,8 km entre le site d’enfouissement et la centrale de cogénération; UÊconstruction d’une centrale électrique équipée de quatre moteurs pouvant chacun produire 1,85 MW d’énergie électrique et 2 MW d’énergie thermique. Historique du projet Depuis 1990, la ville de Vancouver brûle à la torche les gaz de son site d’enfouissement de la municipalité voisine de Delta. Afin d’atteindre ses objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre et de tirer profit de l’énergie produite par la combustion des gaz d’enfouissement, la ville de Vancouver a voulu se doter d’une centrale de cogénération au gaz d’enfouissement. La ville a sollicité les services d’un fournisseur privé possédant de l’expertise dans le traitement et l’utilisation des gaz d’enfouissement et qui pourrait également lui trouver des clients tiers désireux de lui acheter l’énergie ainsi produite. Elle désirait ainsi optimiser les avantages économiques, environnementaux et communautaires pour ses résidents. Conditions commerciales 3. Une entente d’achat d’énergie thermique sur 20 ans entre Maxim et Village Farms. Maxim a financé la construction de la centrale de cogénération et en demeurera propriétaire durant et après la période de validité de l’entente, qui s’échelonne sur 20 ans. Cette société doit garantir des taux d’utilisation des gaz s’établissant entre 70 et 75 % afin d’assurer le respect de l’échéancier des remboursements de la dette. Les risques relatifs à la construction et à l’exploitation de la centrale ainsi qu’à l’approvisionnement en gaz sont assumés par Maxim. Les risques sur le plan politique (p. ex., fermeture du site d’enfouissement) sont, quant à eux, partagés entre les participants au projet. Résultats et leçons retenues La ville percevra les recettes nettes issues du projet tous les ans pendant 20 ans (après comptabilisation des coûts annuels d’exploitation du système de récupération des gaz d’enfouissement). Les avantages environnementaux sont considérables. En effet, la centrale produit suffisamment d’énergie pour éclairer 5 000 maisons et assez d’énergie thermique pour satisfaire à 30 % des besoins en énergie de Village Farms. Les réductions supplémentaires des émissions de gaz à effet de serre découlant de la valorisation du site d’enfouissement totalisent environ 27 000 tonnes par an. Ce volume s’ajoute aux réductions des gaz à effet de serre résultant de la récupération des gaz d’enfouissement (le méthane étant capté au lieu d’être rejeté dans l’atmosphère). Trois ententes ont été nécessaires à l’exécution de ce projet. 1. Une entente sur 20 ans relative à l’approvisionnement en gaz d’enfouissement entre la ville et Maxim. La ville accepte de fournir du gaz à Maxim, de consentir une servitude pour l’infrastructure et d’exploiter le système de récupération des gaz. Maxim dispose d’un droit de préemption sur l’utilisation d’un volume maximal de 3 000 pieds cubes standard de gaz par minute. 2. Une entente d’achat d’électricité verte sur 20 ans entre Maxim et BC Hydro. Cette entente a été négociée dans le cadre du programme d’énergie verte de BC Hydro, qui achète l’énergie verte de producteurs d’électricité indépendants à un prix majoré. Dans une autre entente de deux ans signée en 2003, BC Hydro s’est également engagée à acheter l’électricité produite par le quatrième moteur de la centrale de cogénération. LE CONSEIL CANADIEN POUR LES PARTENARIATS PUBLIC-PRIVÉ 53 PARTENARIATS PUBLIC-PRIVÉ | GUIDE À L’INTENTION DES MUNICIPALITÉS APERÇU Modèle de livraison Conception-constructionfinancement-entretien Lieu Woking, Surrey, R.-U. Répondant du projet Conseil municipal de Woking Soumissionnaire À déterminer Coûts en immobilisation Confidentiels Valeur de l’entente Confidentielle Durée du contrat 30 ans ÉCHÉANCIER Lancement du projet 2008 Émission de l’appel d’offres 04-2009 Présentation de la meilleur offre définitive 2011 Échéance finale des offres 2012 Clôture financière 2012 Construction Début en 2013 Échéance du contrat À déterminer PERSONNE-RESSOURCE DU SECTEUR PUBLIC Mme Paola Capel-Williams Gestionnaire de projet du programme PFI Conseil municipal de Woking Tél. : 011–44–1483-743-257 Courriel : paola.capel-williams@woking.gov.uk 54 LE CONSEIL CANADIEN POUR LES PARTENARIATS PUBLIC-PRIVÉ Priority Homes (R.-U.) Description du projet Priority Homes est un projet du programme PFI (Private Finance Initiative) dont l’objectif est de fournir des logements abordables dont la population a grandement besoin. Le projet porte sur la construction d’environ 190 maisons qui seront louées à un prix raisonnable aux familles dont le nom figure dans le registre des logements du conseil de ville. Ces maisons feront partie des quelque 400 maisons d’un projet de construction de logements en mode d’occupation mixte qui seront construites sur un site unique. Les immeubles construits dans le cadre du projet seront de divers types et de différentes dimensions, conformément à la demande qui a été formulée par la ville en matière de logements, mais la plupart seront des maisons familiales. Le projet combinera des logements sociaux offerts en location et des maisons vendues sur le marché privé. Historique du projet L’offre de logements abordables est l’une des priorités les plus élevées du conseil de ville de Woking. Actuellement, la demande de logements abordables à Woking est plus grande que l’offre. Les prix des logements à Woking étant plus élevés que la moyenne nationale, le revenu moyen des habitants de Woking ne permet pas d’acheter une maison familiale dans le secteur. Les recherches indiquent que Woking est l’une des 40 localités où les maisons sont les plus chères. Le conseil de ville de Woking a récemment pris des mesures afin d’accroître l’offre de maisons abordables dans la ville. Le projet Priority Homes du programme PFI s’inscrit dans le cadre de ces mesures. PARTENARIATS PUBLIC-PRIVÉ | GUIDE À L’INTENTION DES MUNICIPALITÉS Ce programme est une forme de partenariat public-privé qui est employé au Royaume-Uni pour l’approvisionnement de projets qui exigent un financement substantiel. Établi par le gouvernement, il vise à amener le secteur privé à investir dans le logement social en permettant aux instances locales de travailler avec des organismes spécialisés partenaires afin de construire de nouvelles maisons ou d’améliorer les immeubles dont le conseil a déjà la propriété. Dans les projets de logement réalisés en vertu du programme PFI, le partenariat privé inclut habituellement les membres suivants : UÊune association d’habitation, un propriétaire de logements sociaux enregistré ou un pourvoyeur de logements; UÊune entreprise de construction; UÊun bailleur de fonds. Leçons retenues Le projet portait sur la construction de logements en mode d’occupation mixte combinant des unités à but lucratif et des logements abordables. Les acteurs du marché ont fait savoir qu’ils privilégiaient la conclusion d’une entente de projet qui faisait la distinction entre le volet « à but lucratif » et le volet « abordable » afin d’éviter toute contamination croisée, les situations susceptibles de donner trop facilement lieu à des manquements, etc. Le répondant du projet désirait que les mesures de protection incluent des mécanismes d’incitation croisée afin de garantir l’exécution des obligations découlant de l’entente. Conditions commerciales et financières Période de validité de 30 ans, à savoir trois ans pour la phase de construction et 27 ans pour la phase opérationnelle. Woking a réussi à obtenir environ 44 millions de livres en « crédits » de financement (crédits pour des initiatives du programme PFI) auprès des collectivités et de l’administration locale après avoir présenté une synthèse de son dossier d’affaires. Après la construction, les crédits PFI seront versés directement au conseil par le gouvernement durant la période de validité du contrat. Le conseil versera alors ces crédits, plus une contribution locale, à l’entrepreneur du programme PFI. Conditions financières En juin 2008, le conseil a annoncé qu’il recherchait un partenaire privé pour mener à bien son projet de logements. Huit partenaires potentiels ont répondu à cette offre. Un AP a fait suite en 2009; après les diverses étapes de sélection prescrites par la législation européenne, la liste des soumissionnaires a été réduite à deux candidats. Après avoir traversé un processus concurrentiel très complet, les deux soumissionnaires travaillent maintenant avec le conseil pour remporter le titre de meilleur soumissionnaire. Le choix de ce soumissionnaire devrait avoir lieu en 2012. La clôture financière est prévue en 2012, et la construction devrait débuter en 2013. LE CONSEIL CANADIEN POUR LES PARTENARIATS PUBLIC-PRIVÉ 55 PARTENARIATS PUBLIC-PRIVÉ | GUIDE À L’INTENTION DES MUNICIPALITÉS APERÇU Modèle de livraison Conception-construction-financement-entretien (PPP) Lieu Winnipeg, Manitoba Répondant du projet Ville de Winnipeg Soumissionnaire DBF2 Limited Partnership (« DBF2 ») Coûts en immobilisation 108,5 millions de dollars Valeur de l’entente NPV of payments to DBF2 is approximately $83.3 Million Durée du contrat Construction plus a 30-year maintenance term ÉCHÉANCIER Émission de l’appel de qualification 02-2009 Clôture de l’appel de qualification 05-2009 Émission de l’appel d’offres 09-2009 Clôture de l’appel d’offres 06-2010 Meilleur soumissionnaire 07-2010 Clôture financière 09-2010 Échéance 12-2041 (est.) PERSONNE-RESSOURCE DU SECTEUR PUBLIC M. Jason Ruby Responsable financier du projet Ville de Winnipeg Tél. : (204) 986-3403 Courriel : jruby@winnipeg.ca Projet de prolongement de la route Chief Peguis Description du projet Ce projet vise à intégrer la route Chief Peguis à l’autoroute périphérique de la ville de Winnipeg. La première section de la route Chief Peguis a été construite en 1990, et le projet de prolongement de la route Chief Peguis représente la deuxième phase de construction de cette route. Le projet comporte la construction d’un nouveau segment de chaussée permettant de prolonger la route Chief Peguis entre l’autoroute Henderson et le boulevard Lagimodiere. Ce nouveau segment, une fois achevé, s’étendra sur 3,7 km en direction est-ouest dans une emprise réservée et sera constitué d’une autoroute à chaussées séparées à quatre voies. La conception des chaussées inclut un carrefour dénivelé (passage inférieur) et un pont piétonnier et permettra d’élargir la route à six voies, si besoin est. Cette nouvelle section de chaussée sera réservée aux camions, qui circuleront ainsi moins souvent dans une grande partie des rues résidentielles environnantes. Historique du projet Le projet devrait faciliter la circulation et réduire la congestion dans les rues résidentielles. L’absence d’artère est-ouest a entraîné une forte hausse du trafic dans les rues résidentielles, en particulier depuis l’ouverture de la première section de la route Chief Peguis. Les rues résidentielles du secteur sont également utilisées par un très grand nombre de camions. Le projet permettra d’établir un lien sûr, efficace et direct entre le pont Kildonan Settlers et le boulevard Lagimodiere, qui réduira la durée des déplacements et la congestion dans les rues résidentielles. Le projet accroîtra également la sécurité par un meilleur aménagement des intersections et une réduction du trafic est-ouest (y compris du nombre de camions) dans les rues résidentielles. Les avantages sociaux et environnementaux du projet se concrétiseront par des économies de temps et de carburant (réduction des émissions des véhicules) et la promotion du transport actif qui sera rendu possible par la nouvelle voie polyvalente qui sera construite le long la chaussée dans le cadre du projet. La conception incluait également un plan de préservation des arbres. 56 LE CONSEIL CANADIEN POUR LES PARTENARIATS PUBLIC-PRIVÉ PARTENARIATS PUBLIC-PRIVÉ | GUIDE À L’INTENTION DES MUNICIPALITÉS Conditions commerciales et financières Les paiements annuels au titre du service de la dette incluent une composante « immobilisations » portant sur le remboursement des dernières dépenses en immobilisations engagées pour la construction ainsi qu’une composante « entretien » portant sur le remboursement des dépenses annuelles que DBF2 engage pour assurer l’entretien des infrastructures. Ces paiements annuels reposent sur les résultats et peuvent être réduits si, conformément au marché conclu, la chaussée ne répond pas aux exigences de performance établies par la ville. Le montant de la composante « entretien » est rajusté chaque année pour tenir compte de l’inflation. La ville de Winnipeg a conclu un partenariat public-privé (PPP) avec le consortium du secteur privé DBF2 Limited Partnership (« DBF2 ») pour l’approvisionnement du projet de prolongement de la route Chief Peguis. DBF2 doit concevoir et construire le nouveau segment de la route Chief Peguis et entretenir la chaussée et les structures pendant 30 ans. La ville a également établi en détail l’état que doivent présenter la chaussée et les structures à l’échéance de la période d’entretien de 30 ans. Si la chaussée et les structures ne respectent pas les exigences de rétrocession, DBF2 doit corriger les défaillances, sans quoi la ville peut retenir les paiements qui devaient être versés à DBF2 et réaliser ellemême les travaux. DBF2 est responsable de la plupart des principaux risques liés à la conception, à la construction et à l’entretien à long terme des biens, y compris des risques de retards dans la construction, de dépassements de coûts et de défauts de construction. Résultats et leçons retenues Le carrefour dénivelé (passage inférieur) à la hauteur de la rue Rothesay a été ajouté en réponse aux inquiétudes exprimées par le public, pendant le processus de consultation publique, relativement à la question de la sécurité. Ce carrefour améliorera la sécurité près des deux écoles et des deux églises qui se trouvent à proximité à cette intersection. L’ajout du carrefour dénivelé au projet a été rendu possible grâce au soutien financier de PPP Canada inc. Conditions financières La ville rémunérera DBF2 pendant la période de validité de l’entente de CCFE, qui s’échelonne sur plus de 30 ans. La majorité des paiements ne seront versés par la ville que lorsque la construction de l’autoroute et des structures aura atteint un degré d’achèvement suffisant pour permettre leur mise en service. Les paiements versés à DBF2 s’établiront comme suit : UÊpaiements jalonnés : 20 millions de dollars (approximativement 20 % du financement octroyé); UÊpaiement à la mise en service : 30 millions de dollars (approximativement 30 % du financement octroyé); UÊpaiements annuels au titre du service de la dette : moyenne de 6,5 millions de dollars par année (approximativement 50 % du financement octroyé). UÊLa ville a obtenu une contribution financière de PPP Canada inc. équivalent à 25 % des dépenses admissibles et pouvant atteindre un maximum de 25 millions de dollars. Cette contribution financière a eu des répercussions importantes sur le projet du fait qu’il a permis à la ville de répondre aux préoccupations qui avaient été exprimées au cours du processus de consultation publique et d’ajouter un carrefour dénivelé à la hauteur de la rue Rothesay. UÊLes résultats finaux de l’évaluation menée par Deloitte & Touche s.r.l. démontrent que la ville a pu optimiser ses ressources de manière importante en optant pour le modèle des PPP, comparativement au modèle d’approvisionnement traditionnel. UÊAprès avoir procédé à une analyse de la valeur de certains composants du projet, la ville et DBF2 ont pu ajouter un pont piétonnier polyvalent au projet. Les paiements jalonnés reposent sur la progression de la construction et ne débuteront que lorsque la construction sera achevée à 51 %. Le paiement à la mise en service sera versé à l’étape de quasi-achèvement des travaux, lorsque l’autoroute et les structures pourront être ouvertes de façon sécuritaire au public. Ces modalités de paiement inciteront de façon tangible le consortium à finir ses travaux dans les délais ou même avant les échéances prévues. LE CONSEIL CANADIEN POUR LES PARTENARIATS PUBLIC-PRIVÉ 57 PARTENARIATS PUBLIC-PRIVÉ | GUIDE À L’INTENTION DES MUNICIPALITÉS Annexe 2 Ressources provinciales et fédérales PPP Canada À propos de PPP Canada En 2008, PPP Canada a été établi et chargé, par décret, d’accroître les connaissances et de renforcer les capacités fédérales en matière d’approvisionnement des projets d’infrastructures en PPP à l’échelle nationale, et d’optimer la valeur ajoutée réalisée dans les infrastructures des provinces, des territoires, des municipalités et des Premières nations par l’entremise de Fonds PPP Canada. En 2009, après la nomination du président du Conseil d’administration et de son Premier dirigeant, PPP Canada commençait ses activités. À titre de société d’État dotée d’un Conseil d’administration indépendant, PPP Canada rend compte de ses activités au Parlement par l’entremise du ministre des Finances. Mandat de PPP Canada UÊLe mandat de PPP Canada est d’améliorer la livraison d’infrastructures publiques en obtenant un meilleur prix, un respect des échéanciers et une reddition de compte aux contribuables en utilisant efficacement les PPP. UÊPPP Canada a donc été créée pour favoriser la conclusion d’un plus grand nombre de PPP en tirant profit des mesures incitatives existantes, en démontrant le succès de ces partenariats, en fournissant une expertise et en travaillant à l’amélioration des PPP par la promotion des meilleures pratiques et la création de capacités. Activités de PPP Canada Leadership en matière de PPP UÊInviter les intervenants du secteur public, les acteurs de l’industrie et les communautés des Premières nations à participer à des ateliers de sensibilisation. UÊÉtudier et analyser des plans d’investissement municipaux et provinciaux pour recenser les administrations qui pourraient être intéressées à conclure de nouveaux partenariats. UÊSoutenir les intervenants en leur donnant accès à des études sectorielles, à des ressources et à des guides sur les PPP ainsi qu’à d’autres outils de recherche utiles. Promotion des PPP provinciaux, territoriaux, municipaux et des Premières nations UÊInvestissements dans les projets du Fonds PPP Canada. UÊRenforcement des capacités. UÊPrésélection de projets admissibles à des PPP. Promotion des PPP fédéraux UÊPrésélection de projets admissibles à des PPP. UÊDossier d’affaires des PPP. UÊPassation de marchés et exécution de projets dans le cadre de PPP. UÊOrientation, outils et renforcement des capacités en lien avec les PPP. Fonds PPP Canada Le Fonds PPP Canada est le premier programme de contribution financière en matière d’infrastructures au Canada à s’intéresser expressément aux projets de PPP. Lancé en octobre 2009 au moyen d’un premier appel d’offres, le Fonds a récemment traité avec succès sa troisième série de demandes. PPP Canada continuera à lancer des appels d’offres chaque année; le quatrième est prévu au printemps de 2012. 58 LE CONSEIL CANADIEN POUR LES PARTENARIATS PUBLIC-PRIVÉ PARTENARIATS PUBLIC-PRIVÉ | GUIDE À L’INTENTION DES MUNICIPALITÉS Au 15 octobre 2011, PPP Canada avait investi pour environ 120 millions de dollars dans six projets de PPP, à savoir les suivants : UÊusine de traitement de l’eau et des eaux usées Evan Thomas, à Kananaskis Country, en Alberta; UÊusine de traitement des eaux usées et d’élimination des éléments nutritifs biologiques de Lac La Biche, en Alberta; UÊcentre d’entretien ferroviaire de Lachine, au Québec; UÊprojet de prolongement de la route Chief Peguis, à Winnipeg, au Manitoba UÊInitiative du réseau de radiocommunications des Maritimes, à l’Î.-P.-É., au Nouveau-Brunswick et en Nouvelle-Écosse; UÊprojet des installations de transport en commun de Barrie, en Ontario. Pour de plus amples renseignements, visiter http://www.p3canada.ca/ carte-projets-d-investissement.php. Limites des contributions financières Le montant de la contribution financière, additionné à toutes les autres aides fédérales directes, ne peut excéder 25 % des coûts de construction directs du projet. Le niveau de contribution financière, la forme que prendra cete dernière ainsi que les conditions sousjacentes varieront selon les besoins d’un projet donné. Admissibilité Le Fonds PPP Canada soutient de grands projets de construction, de mise à niveau ou d’amélioration d’infrastructures publiques dans de multiples catégories et sous-catégories. Les instances publiques suivantes peuvent présenter une demande au Fonds PPP Canada : UÊadministration provinciale, territoriale, municipale ou régionale; UÊentité du secteur public établie en vertu d’une loi provinciale ou territoriale ou, encore, par règlement ou qui est entièrement sous la juridiction d’une province, d’un territoire ou d’une municipalité (universités publiques provinciales, aéroports municipaux, etc.); UÊPremières nations dans les réserves et sur les terres de la Couronne; UÊentité du secteur privé, y compris les organismes sans but lucratif, dont la demande a été parrainée et soumise par l’une des administrations provinciales, territoriales, municipales, régionales ou des Premières nations mentionnées précédemment. Modèles de PPP admissibles Pour être admissible à une contribution financière provenant de Fonds PPP Canada, un projet doit s’être assuré d’une participation suffisante du secteur privé dans au moins deux des quatre éléments structuraux. Parmi les deux éléments, on doit trouver l’ « exploitation » ou le « financement » : UÊconception – le secteur privé sera responsable de toutes ou de presque toutes les activités de conception; UÊconstruction – le secteur privé sera responsable de toutes ou de presque toutes les activités de construction; UÊexploitation – le secteur privé sera responsable de toutes ou de presque toutes les activités relatives à l’exploitation des infrastructures (pour plus de clarté, le terme « exploitation » renvoie à l’exploitation ou à l’entretien des infrastructures.) ; UÊfinancement – le secteur privé sera responsable de l’organisation du financement privé qui servira à l’exécution des travaux durant la période de construction, d’entretien ou d’exploitation de l’infrastructure. Soumettre une demande au Fonds PPP Canada PPP Canada accepte les demandes qui sont présentées au Fonds une fois par année. Pour obtenir de l’aide sur le processus de dépôt des demandes pour de futures présentations de projet, consulter le Guide de présentation d’une demande sur le site Web de PPP Canada. Le Guide fournit aux demandeurs les conseils et l’orientation dont ils ont besoin pour remplir un formulaire de demande à l’intention du Fonds PPP Canada ainsi que les coordonnées des personnes-ressources de PPP Canada et des représentants provinciaux. Pour présenter une demande de contribution financière, il faut transmettre un formulaire de demande à la personneressource désignée, par la poste, par télécopieur ou par courriel. LE CONSEIL CANADIEN POUR LES PARTENARIATS PUBLIC-PRIVÉ 59 PARTENARIATS PUBLIC-PRIVÉ | GUIDE À L’INTENTION DES MUNICIPALITÉS Renforcement des capacités Mandat de Partnerships British Columbia En 2010 2011, PPP Canada a établi la nécessité de proposer des produits et des services de planification et de renforcement des capacités qui peuvent appuyer l’adoption du mode d’approvisionnement en PPP et améliorer la capacité de PPP Canada d’examiner les projets à financer. Afin de fournir ces services, PPP Canada a octroyé des fonds qui serviront au cofinancement des coûts des études préliminaires nécessaires. PPP Canada évalue actuellement des options à la lumière du projet pilote qui a été mené l’an dernier et espère pouvoir partager les résultats de cette analyse dans les mois à venir. UÊPlanifier et structurer les projets d’infrastructures publiques qui reposent sur des partenariats et qui ont un potentiel d’optimisation de la dépense publique. UÊRéussir à mettre en œuvre des projets d’infrastructures publiques reposant sur des partenariats en faisant preuve de leadership dans la négociation des contrats, l’adoption de meilleures pratiques et l’expansion des marchés. UÊMaintenir une organisation autonome et fournir une valeur ajoutée à une base de clients toujours plus diversifiée. Coordonnées Vision de Partnerships British Columbia PPP CANADA 100, rue Queen, bureau 630 Ottawa (Ontario) K1P 1J9 Canada Tél. : (613) 947-9480 Téléc. : (613) 947-2289 Sans frais : (877) 947-9480 Courriel : info@p3canada.ca Partnerships British Columbia À propos de Partnerships British Columbia Partnerships British Columbia a vu le jour en mai 2002 afin d’aider le gouvernement de la Colombie-Britannique à respecter l’engagement qu’il avait exprimé à l’égard de la saine gestion financière des projets d’infrastructures, c’est-à-dire veiller à ce que ces derniers soient abordables et rentables, et qu’ils répondent aux besoins des habitants de la Colombie-Britannique. Partnerships British Columbia est une société qui appartient au gouvernement de la Colombie-Britannique. Son conseil d’administration rend des comptes à son seul actionnaire, à savoir le ministre des Finances. L’organisme a été a constitué en société en vertu de la British Columbia Business Corporations Act. Partnerships British Columbia aspire à devenir un chef de file reconnu dans l’évaluation, l’établissement de la structure et la mise en œuvre de projets d’infrastructures publiques reposant sur des partenariats qui permettent d’optimiser la valeur ajoutée. Cette société, qui s’efforce d’offrir une qualité constante à ses clients, s’est engagée à assurer sa viabilité à long terme. Conseil d’administration de Partnerships British Columbia La société est supervisée et régie par un conseil d’administration représentatif d’une variété de secteurs industriels et techniques. Le conseil a acquis une expérience considérable dans l’élaboration et la gestion de projets et de partenariats conjoints à la fois avec les secteurs public et privé. Services de Partnerships British Columbia Parmi les clients de Partnerships British Columbia figurent des ministères et des organismes du secteur public de tous les paliers de gouvernement. Partnerships British Columbia aide ses clients à planifier et à conclure des marchés pour des projets d’investissement complexes, et plus précisément ceux qui exigent l’expertise, services et les capitaux du secteur privé. La société fournit une gamme complète de services allant de la planification des activités et de la gestion du processus de sélection des soumissionnaires à la livraison de services de consultation 60 LE CONSEIL CANADIEN POUR LES PARTENARIATS PUBLIC-PRIVÉ PARTENARIATS PUBLIC-PRIVÉ | GUIDE À L’INTENTION DES MUNICIPALITÉS pendant les phases de conception, de construction et d’exploitation de l’infrastructure. Ses principales activités sont les suivantes : UÊfournir des services spécialisés de recherche d’occasions d’affaires afin de mettre à profit les infrastructures en place et d’élaborer des solutions en matière de partenariats; UÊfavoriser la création d’un milieu d’affaires et de politiques favorables à la réussite des partenariats et des activités connexes en centralisant la mise en commun des connaissances, de savoir-faire, d’expertise et d’expérience pratique sur la négociations des contrats; UÊgérer une organisation efficace et d’avant-garde qui respecte ou dépasse les attentes en matière de performance. Réalisations de Partnerships British Columbia À ce jour, chaque projet de partenariat réalisé en Colombie-Britannique a permis d’optimiser la dépense publique et notamment de gérer : UÊdes facteurs quantitatifs tels que les économies réalisées sur l’ensemble du cycle de vie; UÊdes facteurs qualitatifs tels que le transfert approprié des risques, les innovations que la nature fortement concurrentielle du processus a rendu possible et la conclusion d’ententes fondées sur les résultats. Ces facteurs qualitatifs assurent la mise en place d’infrastructures et la livraison de services de haute qualité dans les délais impartis, à un coût qui ne dépasse pas les limites du budget alloué. Coordonnées VANCOUVER 2320–1111 West Georgia Street Vancouver (Colombie-Britannique) V6E 4M3 Tél. : (604) 681-2443 Téléc. : (604) 806-4190 Courriel : partnershipsbc@partnershipsbc.ca VICTORIA 3e étage, 707 Fort Street Victoria (Colombie-Britannique) V8W 3G3 Tél. : (250) 475-4903 Téléc. : (250) 475-4681 Courriel : partnershipsbc@partnershipsbc.ca Alternative Capital Financing Office (ACFO) de l’Alberta À propos de l’ACFO En mars 2011, le Alberta Treasury Board a publié, par l’entremise de l’Alternative Capital Financing Office, une politique-cadre révisée sur les partenariats public-privé. Cette politique-cadre doit servir de guide au sein du gouvernement albertain pour l’évaluation des projets d’investissement pouvant faire l’objet d’une entente de partenariat publicprivé et, après obtention des approbations appropriées, devenir des projets en PPP. Le cadre et les lignes directrices donnent un bref aperçu des principes albertains applicables aux PPP et encadrent les activités d’évaluation et de négociation des ententes associées à des projets de PPP. Applicabilité Le cadre et les lignes directrices s’appliquent aux projets de PPP des ministères albertains et des organismes responsables des infrastructures bénéficiant d’un soutien financier : UÊqui ont besoin d’aide financière de la part du gouvernement de l’Alberta pour assurer leurs coûts en immobilisation ou d’exploitation; UÊqui ont réussi à obtenir un financement du secteur privé; UÊqui portent sur l’acquisition d’immobilisations et la livraison de services connexes à long terme. Les municipalités, les bureaux du logement et d’autres organismes sans but lucratif qui demandent une contribution financière à l’échelon provincial ne sont pas tenus de suivre ces principes, bien qu’ils soient incités à les appliquer dans leurs projets de PPP. Rôle de l’ACFO UÊCollaborer avec des intervenants et d’autres ministères et administrations pour créer des occasions de donner suite à des options de contributions financières différentes, telles que les PPP, et de les mettre en œuvre lorsqu’elles sont rentables et réalisables. UÊMener l’élaboration des lignes directrices et des processus relatifs aux PPP afin d’assurer la cohérence des normes, des politiques et des responsabilités dans l’ensemble des projets d’investissement et dans les ministères. LE CONSEIL CANADIEN POUR LES PARTENARIATS PUBLIC-PRIVÉ 61 PARTENARIATS PUBLIC-PRIVÉ | GUIDE À L’INTENTION DES MUNICIPALITÉS Services de l’ACFO Projets UÊMener une évaluation de haut niveau quant à la faisabilité et le potentiel de valeur d’un projet d’infrastructure en PPP. UÊProduire un exposé des occasions d’affaires (s’il y a lieu) qui jette un regard plus approfondi sur le potentiel de valeur d’un PPP pour le projet comparativement à l’évaluation initiale qui avait été faite. Cet exposé ne doit pas exiger un travail excessif. UÊAider les ministères à produire un dossier d’affaires lorsque l’exposé des occasions d’affaires a permis de valider le potentiel du projet en PPP. UÊAider les ministères à s’orienter dans les processus d’approbation des projets de PPP du gouvernement de l’Alberta. UÊAider les ministères dans la conclusion d’ententes et l’exécution des projets Le groupe des modes de contribution financière et d’approvisionnement alternatifs (MFAA) et des projets d’envergure gère la planification, la conception et l’approvisionnement de projets d’infrastructures publiques d’envergure, avec l’appui des services financiers et juridiques responsables des projets. Le travail inclut la gestion du processus de sélection, la négociation avec des consortiums du secteur privé et la gestion de projets depuis la signature de l’entente jusqu’à la fin de la construction. Le modèle de MFAA permet, à l’aide du financement privé, de reconstruire stratégiquement les infrastructures dans le respect des délais impartis et des limites du budget alloué. Coordonnées ALBERTA Faye McCann Directrice administrative, Alternative Capital Financing Office de l’Alberta Tél. : (780) 644-8774 Courriel : Faye.McCann@gov.ab.ca Infrastructure Ontario (IO) Introduction Infrastructure Ontario (IO) est une société d’État qui vise l’excellence dans sa livraison de services liés à la réalisation de projets, aux programmes de contributions financières, à la gestion des biens immobiliers et à la planification des biens. Infrastructure Ontario (IO) est déterminée à optimiser la valeur ajoutée pour les fonds publics qu’elle investit et à offrir un service exceptionnel à ses clients. L’organisme soutient la position de l’Ontario en tant que chef de file en Amérique du Nord relativement à la mise en place d’infrastructures et à l’innovation. Services d’Infrastructure Ontario Infrastructure Ontario cible quatre secteurs d’activité en cherchant à obtenir des résultats qui profitent directement aux clients. 62 LE CONSEIL CANADIEN POUR LES PARTENARIATS PUBLIC-PRIVÉ Prêts Le programme de prêts d’IO assure un financement à long terme aux clients admissibles du secteur public afin de faciliter la mise à niveau des infrastructures et d’utiliser les ressources à bon escient à l’intention des clients et des résidents. À ce jour, IO s’est engagée à octroyer un financement de plus de 4,5 milliards de dollars pour les infrastructures, y compris la construction de routes, de ponts et d’installations et l’acquisition de biens tels que des véhicules et de l’équipement. Biens immobiliers La division Gestion des biens immobiliers comprend les trois groupes suivants : Gestion des biens, Services de l’immobilier et Exécution des programmes clients. Le groupe Gestion des biens collabore étroitement avec différents fournisseurs de services du secteur privé, qu’il supervise, afin de tirer profit de leur savoir-faire en matière de livraison de services de première ligne auprès des clients et des locataires. Ces services comprennent la gestion des installations, la location, la gestion de projets, le contrôle diligent des biens immobiliers, les approbations de la planification municipale, la gestion de la conception, de la construction et de l’environnement et la programmation des dépenses relatives aux immobilisations à long terme et aux biens. Le groupe Exécution des programmes clients collabore étroitement avec les ministères clients pour concevoir des options d’aménagement immobilier et définir les exigences en matière de planification de programmes d’investissements afin d’offrir des projets et des solutions efficaces et de qualité. L’équipe des Services immobiliers s’assure également d’appuyer les engagements de plus grande portée du gouvernement de PARTENARIATS PUBLIC-PRIVÉ | GUIDE À L’INTENTION DES MUNICIPALITÉS l’Ontario en élaborant, en recommandant et en mettant en œuvre des programmes et des initiatives en gestion immobilière, notamment en matière de durabilité. Biens-fonds Le groupe Biens-fonds de l’Ontario a la responsabilité de gérer le portefeuille de biens immobiliers dont la province est propriétaire ou locataire de façon à en optimiser la valeur pour les contribuables, tout en répondant aux besoins des ministères clients en matière d’exécution de programmes à long terme. Ce groupe mène aussi des examens stratégiques du portefeuille et a la responsabilité de mettre en œuvre les projets de promotion immobilière. Il est également chargé de l’acquisition de biens-fonds au nom des ministères clients et de la cession des biens appartenant à la province. Coordonnées ONTARIO www.infrastructureontario.ca Tél. : (416) 212-7289 Courriel : info@infrastructureontario.ca Infrastructure Québec À propos d’Infrastructure Québec En novembre 2009, le Projet de loi no 65 intitulé Loi sur Infrastructure Québec a été adopté, conférant à Infrastructure Québec les fonctions qui étaient auparavant exercées par l’Agence des partenariats publicprivé du Québec. Cette loi étend toutefois plusieurs de ces fonctions aux projets d’infrastructures publiques réalisés selon d’autres modes d’approvisionnement, tels le mode traditionnel, le mode en gérance et le mode « clés en main ». Infrastructure Québec relève de la ministre responsable de l’Administration gouvernementale, Vice-première ministre et ministre de l’Éducation, du Loisir et du Sport, madame Michelle Courchesne. Mission d’Infrastructure Québec Par ses conseils et son expertise, contribuer, d’une part, à la planification et à l’approvisionnement de projets d’infrastructure d’envergure des organismes publics ayant comme objectif d’obtenir des infrastructures de qualité en plus d’assurer une gestion optimale des risques, des coûts et des échéanciers et, d’autre part, collaborer à la planification de l’entretien de ces infrastructures, le tout dans une perspective de saine administration des deniers publics. Rôle d’Infrastructure Québec UÊEn collaboration avec les organismes publics, adopter une politique fondée sur un cadre méthodologique rigoureux pour la préparation du dossier d’affaires, y compris la détermination de la pertinence de réaliser le projet, l’identification des options possibles pour répondre au besoin tout en prenant en considération le caractère fonctionnel, durable et harmonieux de l’infrastructure projetée et la détermination de l’option (mode traditionnel, en gérance, « clés en main » ou en partenariat public-privé) qui offre le plus d’avantages aux citoyens et optimise la valeur ajoutée. UÊCoordonner le processus de sélection des projets qui seront réalisés en mode « clés en main » ou en PPP. UÊConseiller le gouvernement sur toute question relative aux projets d’infrastructures publiques. UÊAgir à titre de conseiller auprès des organismes publics, ceux-ci demeurant en tout temps responsables de leurs projets, y compris de la supervision. Services d’Infrastructure Québec UÊFournir des services d’expertise aux organismes publics en regard de tout projet d’infrastructures publiques, notamment en ce qui concerne les éléments considérés aux fins de la détermination de la pertinence de réaliser le projet, de l’identification des options possibles pour répondre au besoin tout en prenant en considération le caractère fonctionnel, durable et harmonieux de l’infrastructure projetée et de la détermination de l’option à recommander ainsi que de son mode d’approvisionnement. UÊFournir aux organismes publics des conseils de nature stratégique, financière ou autre à l’égard des projets d’infrastructures publiques. UÊParticiper aux rencontres du comité chargé d’effectuer le suivi du projet d’infrastructures publiques en ce qui a trait, notamment, au contrôle des échéanciers et du budget prévus. LE CONSEIL CANADIEN POUR LES PARTENARIATS PUBLIC-PRIVÉ 63 PARTENARIATS PUBLIC-PRIVÉ | GUIDE À L’INTENTION DES MUNICIPALITÉS UÊMettre à la portée des personnes intéressées un centre de documentation portant sur toute question afférente à la planification et à la réalisation d’un projet d’infrastructures ainsi qu’à la gestion d’un tel projet. À cette fin, Infrastructure Québec recueille et analyse des informations sur les expériences similaires conduites au Canada et à l’étranger. Contact Services de Partenariats Nouveau-Brunswick UÊConseils sur les projets de PPP, y compris la présélection de projets et l’évaluation de la viabilité. UÊAide à l’établissement de la structure des projets. UÊServices de consultation liés à l’élaboration, à l’établissement de la structure et à l’approvisionnement de projets en PPP. UÊAide à la gestion du processus de sélection et de négociation. UÊAide à la rédaction et à l’exécution des contrats relatifs aux projets. QUÉBEC M. Luc Meunier Membre du conseil d’administration et PDG Tél. : (418) 646-6097 Courriel : luc.meunier@infra.gouv.qc.ca Partenariats Nouveau-Brunswick À propos de Partenariats Nouveau-Brunswick Créé en 2011, Partenariats Nouveau-Brunswick est une division du ministère des Transports. L’équipe de Partenariats Nouveau-Brunswick compte 40 membres qui conseillent les ministères et les municipalités sur l’approvisionnement de projets d’infrastructures par l’entremise de PPP. Rôle de Partenariats Nouveau-Brunswick UÊAdministrer les projets actuels de PPP. UÊFournir des services de consultation au ministère des Transports et à d’autres divisions du gouvernement provincial, à des municipalités et à des secteurs de l’industrie de l’énergie sur la façon de conclure des PPP dans les secteurs du transport, de l’énergie, de l’eau et des eaux usées. UÊRédiger des contrats qui répondent aux normes de l’industrie. 64 LE CONSEIL CANADIEN POUR LES PARTENARIATS PUBLIC-PRIVÉ Projets de Partenariats Nouveau-Brunswick Partenariats Nouveau-Brunswick travaille actuellement sur quatre projets à diverses étapes du processus d’approvisionnement : UÊmise à niveau de la route Transcanadienne, entre Longs Creek et la frontière avec le Québec; UÊaméliorations de l’autoroute reliant Fredericton à Moncton; UÊélargissement de la route 1 (projet de porte d’entrée de la route 1); UÊmise à niveau du pont Princesse Margaret à Fredericton. Coordonnées NOUVEAU-BRUNSWICK M. Fred Blaney Chef, Partenariats Nouveau-Brunswick, et président, Société de voirie du NouveauBrunswick Tél. : (506) 453-3939 Courriel : Fred.Blaney@gnb.ca PARTENARIATS PUBLIC-PRIVÉ | GUIDE À L’INTENTION DES MUNICIPALITÉS Annexe 3 Inventaire du CCPPP des projets en PPP municipaux au Canada NOM DU PROJET MODÈLE STADE ACTUEL PROPRIÉTAIRE LIEU Projet de Calgary Transit « Ride the Wind » Construction-possessionexploitation Opérationnel Ville de Calgary Calgary, Alb. Projet de cogénération au gaz d’enfouissement de Vancouver Construction-possessionexploitation Opérationnel Ville de Vancouver Delta, C.-B. Système de traitement de l’eau et des eaux usées de Canmore Exploitation et entretien Opérationnel Ville de Canmore Canmore, Alb. Centrale de traitement de l’eau de Moncton CCFEE Opérationnel Ville de Moncton Moncton, N.-B. Système de traitement de l’eau et des eaux usées de Goderich Exploitation et entretien Opérationnel Ville de Goderich Goderich, Ont. Système de traitement des eaux usées de Sooke Conception-constructionOpérationnel exploitation District de Sooke Sooke, C.-B. Système de traitement de l’eau et des eaux usées d’Okotoks Conception-constructionOpérationnel exploitation Ville d’Okotoks Okotoks, Alb. Enwave Privatisation Ville de Toronto et Régime de retraite des employés municipaux de l’Ontario (OMERS) Toronto, Ont. Incinérateur d’Algonquin Power Energy from Waste Inc. Conception-constructionOpérationnel possession-exploitation Municipalité régionale de Peel Brampton, Ont. Système de traitement de l’eau et des eaux usées de Port Hardy Conception-constructionOpérationnel exploitation District de Port Hardy Port Hardy, C.-B. Système de traitement de l’eau et des eaux usées de Brockton Exploitation et entretien Opérationnel Municipalité de Brockton Brockton, Ont. Projet de conversion en électricité des gaz d’enfouissement de la décharge Britannia CCFEE Opérationnel Municipalité régionale de Peel Mississauga, Ont. Projet de centrale électrique au gaz d’enfouissement dans la région de Waterloo CCFEE Opérationnel Municipalité régionale de Waterloo Waterloo, Ont. Système de traitement des eaux usées de Winnipeg Marché de services Opérationnel Ville de Winnipeg Winnipeg, Man. Usine de traitement des biosolides de Sudbury CCFEE AO Ville du Grand Sudbury Sudbury, Ont. CCFE Opérationnel Ville d’Ottawa Ottawa, Ont. ÉNERGIE ENVIRONNEMENT Opérationnel HÔPITAUX ET SOINS DE SANTÉ Quartier général du Service paramédic d’Ottawa LE CONSEIL CANADIEN POUR LES PARTENARIATS PUBLIC-PRIVÉ 65 PARTENARIATS PUBLIC-PRIVÉ | GUIDE À L’INTENTION DES MUNICIPALITÉS NOM DU PROJET MODÈLE STADE ACTUEL PROPRIÉTAIRE LIEU Projet Five Corners Conception-construction Opérationnel Ville de Chilliwack Chilliwack, C.-B. Centre John Labatt CCFEE Opérationnel Ville de London London, Ont. Centre Red Ball Internet CCFEE Opérationnel Moncton 4Ice Sports Inc. Moncton, N.-B. Bell Sensplex CCFEE Opérationnel Ville d’Ottawa Ottawa, Ont. Centre des arts Shenkman et centre ville d’Orléans CCFEE Opérationnel Ville d’Ottawa Ottawa, Ont. Centre Powerade CCFEE Opérationnel Ville de Brampton Brampton, Ont. Centre SHOAL CCF Opérationnel Ville de Sidney Sidney, C.-B. Place Prospera CCFEE Opérationnel Ville de Kelowna Kelowna, C.-B. Charles Jago Northern Sport Centre Conception-construction Opérationnel Université du nord de la Colombie-Britannique Prince George, C.-B. Projet de centre aquatique des Jeux panaméricains, de complexe sportif et du Canadian Sport Institute Ontario (CSIO) CCF AO Université de Toronto Toronto, Ont. Projet de village des athlètes des Jeux panaméricains et parapanaméricains CCF Meilleur soumissionnaire Toronto 2015 Toronto, Ont. AO Ville de Hamilton et Université Région du Grand York Toronto JUSTICE ET SYSTÈME CORRECTIONNEL LOISIRS ET CULTURE Stade de soccer de Hamilton des Jeux panaméricains, vélodrome CCF de Hamilton et stade d’athlétisme de l’Université York TRANSPORTS Viva CCFEE Opérationnel Municipalité régionale de York Région de York, Ont. Pont Charleswood CCFE Opérationnel Ville de Winnipeg Winnipeg, Man. Installations d’entretien et d’entreposage de Sheppard East CCFE AO Toronto Transit Commission Toronto, Ont. Prolongement de la route Chief Peguis CCFE En construction Ville de Winnipeg Winnipeg, Man. Ponts Disraeli CCFE En construction Ville de Winnipeg Winnipeg, Man. Montréal, Qc Centre d’entretien de l’AMT et sites de garage CCF AO Agence métropolitaine de transport de Montréal Projet de train léger sur rail d’Ottawa CCFE Présélection Ville d’Ottawa Ottawa, Ont. Ligne de métro Canada Line CCFEE Opérationnel TransLink Metro Vancouver, C. B. Pont Golden Ears CCFEE Opérationnel TransLink Lower Mainland, C. B. Source : base de données du CCPPP, 2011. 66 LE CONSEIL CANADIEN POUR LES PARTENARIATS PUBLIC-PRIVÉ PARTENARIATS PUBLIC-PRIVÉ | GUIDE À L’INTENTION DES MUNICIPALITÉS Annexe 4 FAQ sur les partenariats public-privé Qu’est exactement un partenariat public-privé? Les partenariats public-privé (PPP) sont des ententes établies entre une administration publique et des entités du secteur privé, qui font appel à des solutions novatrices en matière de conception, de construction, de financement, d’exploitation et d’entretien des installations publiques. Les projets en PPP municipaux font parfois intervenir des partenaires provinciaux ou fédéral. Le modèle des PPP permet aux municipalités d’offrir à leurs résidents des installations nouvelles ou améliorées dont elles ne seraient pas en mesure d’assumer les coûts à elles seules et d’entreprendre des projets pour lesquels elles ne posséderaient pas les compétences spécialisées nécessaires à leur réalisation. Pourquoi envisager la conclusion d’un PPP pour la construction de nouvelles infrastructures municipales? Un marché conclu dans le cadre d’un PPP permet d’optimiser considérablement les ressources investies et offre notamment une certitude quant au prix et au calendrier des travaux. Il permet en outre de réduire le risque encouru par la municipalité ainsi que d’assurer la conformité aux exigences établies en matière de qualité et de disponibilité. Le PPP est un modèle efficace qui devrait se traduire par une réduction des coûts durant le cycle de vie. Quels sont les avantages du modèle des PPP pour les résidents? Ce modèle permet aux résidents d’accéder à de nouvelles installations à la fine pointe de la technologie, conçues et construites plus rapidement, ainsi que de bénéficier d’un accès continu aux programmes et aux services dispensés. Les projets reflètent les priorités des résidents et peuvent aider à stimuler la croissance économique et le marché de l’emploi, à limiter les répercussions sur les taxes payées par les résidents et à libérer des fonds pour d’autres services essentiels. Quels sont les bénéfices pour les municipalités? Les PPP donnent aux municipalités l’occasion : UÊde partager les risques et les responsabilités avec leurs partenaires du secteur privé; UÊd’avoir accès à de nouvelles sources de fonds et à de nouvelles compétences spécialisées; UÊde réaffecter des ressources à des secteurs essentiels de responsabilité gouvernementale, améliorant de ce fait la mobilisation des biens; UÊd’augmenter la rentabilité et l’efficacité; UÊde créer des infrastructures de haute qualité; UÊde favoriser la transparence, la responsabilisation, la réalisation d’analyses coûtsavantages approfondies ainsi que l’examen minutieux des offres des promoteurs qui sont les plus avantageuses; UÊde solliciter l’investissement du secteur privé dans les infrastructures publiques; UÊd’accroître la concurrence. Quel est le processus de sélection des projets de PPP? De nouveaux besoins se font constamment sentir pour des installations publiques de tous les types, qu’elles soient destinées aux loisirs, à la santé, à l’éducation, aux services de sécurité ou d’urgence, au logement ou, encore, à l’infrastructure des transports. Les fonctionnaires municipaux examinent ces besoins et les classent en ordre de priorité, puis élaborent une liste de projets de PPP potentiels. On évalue d’abord chacun de ces projets pour en déterminer l’urgence, le coût, le temps de réalisation et d’autres facteurs. Une présélection est alors effectuée, et les projets retenus sont soumis aux comités pertinents ainsi qu’au conseil municipal. Les PPP approuvés doivent ensuite faire l’objet d’une analyse approfondie des besoins et des coûts, après quoi ils sont présentés de nouveau aux comités et au conseil afin que ceux-ci les incluent dans le budget et donnent le feu vert à la recherche d’un partenaire du secteur privé. Comment choisit-on le partenaire du secteur privé? Une fois autorisé par les comités et le conseil, chaque projet de PPP suit un processus d’appel d’offres selon lequel les sociétés du secteur privé qui réunissent les conditions voulues sont invitées à soumettre une proposition détaillée pour le projet en question. Les offres des entreprises admissibles sont ensuite évaluées, et le soumissionnaire ayant présenté la proposition la plus avantageuse est retenu. Il ne reste LE CONSEIL CANADIEN POUR LES PARTENARIATS PUBLIC-PRIVÉ 67 PARTENARIATS PUBLIC-PRIVÉ | GUIDE À L’INTENTION DES MUNICIPALITÉS plus alors qu’à régler les derniers aspects de l’entente et à rédiger la version définitive du contrat. Les comités et le conseil examinent une dernière fois le contrat final avant de donner leur approbation, après quoi les travaux peuvent commencer. Comment la municipalité s’assure-t-elle que le partenaire du secteur privé respecte l’entente? La municipalité surveille de près les progrès de chaque projet de PPP, du début à la fin. Les rapports d’activité que doit fournir le partenaire du secteur privé et la surveillance du projet font l’objet de clauses précises dans chaque contrat de PPP. Si la municipalité s’aperçoit que le partenaire y déroge, elle négocie avec lui pour régler la situation afin de s’assurer que les deux parties respectent l’entente. Le coût opérationnel d’un projet de PPP est-il plus élevé que celui d’un projet strictement municipal? Les coûts du projet peuvent être moindres lorsque celui-ci est réalisé dans le cadre d’un PPP en raison des pressions additionnelles exercées par la concurrence ainsi que de la collaboration et de l’innovation inhérentes à ce mode d’approvisionnement. Bien que les frais d’exploitation puissent être plus élevés et que les taux de financement soient effectivement plus élevés avec un PPP qu’avec le mode traditionnel (hors PPP), les coûts sont plus que compensés par les économies réalisées par la municipalité durant la phase de conception et de construction et en raison de la réduction du risque encouru. L’un des principaux avantages des projets de PPP est la certitude qu’ils offrent au chapitre des coûts. Une fois qu’une proposition est retenue, les coûts assumés par la municipalité pour la construction et l’exploitation des infrastructures sont fixes, ce qui signifie que le budget établi avant la construction sera toujours respecté. Avec le mode traditionnel, du fait que les coûts de construction ne sont que partiellement fixes, la possibilité que le budget établi avant la construction soit dépassé est beaucoup plus grande. Comment le financement est-il assuré? La municipalité verse au partenaire privé un montant couvrant une partie des coûts en immobilisation des infrastructures pendant la construction, et le partenaire assume le reste de ces coûts. Au cours de la période d’exploitation de 25 ans, la municipalité rembourse à l’entrepreneur la portion des coûts qui a été assumée par le partenaire privé, un peu comme dans le cas d’une hypothèque. Que se passe-t-il si le partenaire privé fait faillite ou ne peut finir le travail? Si un partenaire privé ne finit pas le travail pour une raison ou une autre, le contrat inclut habituellement les dispositions qui permettent à une municipalité d’intervenir auprès des principaux sous-traitants afin de veiller à l’achèvement des travaux ou, encore, de mettre un terme au contrat et de se choisir un nouveau partenaire. Dans l’un ou l’autre cas, les garanties d’exécution protégeraient la municipalité contre toute augmentation des coûts. Que se passe-t-il si les coûts du projet augmentent? Les paiements versés au partenaire privé pour les services fournis sont fixés par contrat, certains postes budgétaires étant indexés en fonction de l’inflation. Le partenaire privé, et non la municipalité, est responsable des augmentations des coûts qui pourraient survenir en lien avec la conception, le financement, la construction, l’exploitation ou l’entretien d’un projet et est notamment responsable de tout délai enregistré relativement à l’échéancier établi, des dépassements de coûts touchant le matériel ou la main-d’œuvre ou des problèmes exigeant la réalisation de réparations. Que se passe-t-il si le partenaire privé n’exécute pas les travaux conformément à l’entente établie? Le partenaire privé est ultimement responsable envers la municipalité. Les garanties contractuelles prévoient des pénalités financières si les exigences de performance ne sont pas satisfaites, la possibilité, pour la municipalité, d’intervenir au besoin aux frais du partenaire privé ainsi que des mesures correctives et des dispositions qui, en cas de manquement, favorisent la municipalité. Quels seront les recours disponibles si une municipalité et un entrepreneur ne s’entendent pas sur les conditions du contrat? La plupart des contrats prévoient une méthode détaillée de résolution des conflits pour résoudre les désaccords portant sur les conditions du contrat. Existe-t-il une « bonne » manière de conclure un partenariat public-privé? Il existe de nombreux types de partenariats public-privé. Le « bon » partenariat public-privé est celui qui répond le mieux aux besoins des partenaires dans le contexte local. Il n’existe pas de solution universelle.. Source: http://www.ottawa.ca/business/bids_contracts/p3/about/faq_en.html http://www.abbotsford.ca/stave_lake_water/faq_s/community_questions_answers.htm 68 LE CONSEIL CANADIEN POUR LES PARTENARIATS PUBLIC-PRIVÉ PARTENARIATS PUBLIC-PRIVÉ | GUIDE À L’INTENTION DES MUNICIPALITÉS Annexe 5 Politiques municipales relatives aux PPP Ces dernières années, un certain nombre de municipalités ont adopté des politiques concernant les partenariats public-privé afin d’assurer la transparence du processus et la participation du public, et de promouvoir la cohérence des ententes conclues. Voici un échantillon des politiques municipales conclues en regard des PPP. Ville de Calgary En 2008, le conseil de ville de Calgary s’est doté d’une politique relative aux PPP afin de fournir un cadre à l’adoption d’une approche cohérente à l’égard des aspects suivants : détermination et évaluation des possibilités de PPP; prise de décisions; processus de sélection et de négociation. La politique est disponible à l’adresse http://www. pppcouncil.ca/pdf/ calgary_p3policy_122008.pdf et inclut les principes directeurs suivants : 1. l’intérêt public prime; 2. un contrôle approprié par le secteur public doit être préservé; 3. la responsabilité doit être maintenue; 4. le projet doit être une priorité établie dans le plan d’immobilisations; 5. le projet doit être approuvé à la fois dans le plan d’immobilisations et dans le budget d’exploitation projeté de l’unité opérationnelle concernée; 6. le processus d’approvisionnement en PPP doit être concurrentiel, équitable, transparent, responsable et mené en temps opportun; 7. le modèle de PPP choisi doit permettre d’optimiser les ressources investies durant tout le cycle de vie du projet en tenant adéquatement compte du transfert des risques, des possibilités d’innovation et des préoccupations de la communauté. Ville d’Edmonton En 2010, la ville d’Edmonton a adopté une politique sur les partenariats public-privé. Cette politique fournit une certitude quant au processus et éclaire ce dernier à l’intention de tous les intervenants. Elle encadre aussi le choix, l’évaluation, l’approbation, la réalisation et la surveillance des PPP. La politique, dont est tiré l’extrait suivant, est disponible à l’adresse http://www.pppcouncil.ca/pdf/edmonton_p3policy_052010.pdf. Énoncé de politique La ville d’Edmonton s’est engagée à optimiser les fonds investis dans la mise en place d’infrastructures publiques et la livraison de services tout en veillant à la protection de l’intérêt public et au respect des priorités du conseil de ville. La conclusion de partenariats public-privé (PPP) sera envisagée lorsque ces ententes permettent d’atteindre les objectifs suivants : 1. améliorer les services dispensés et optimiser l’utilisation des ressources financières par une attribution appropriée des ressources, des risques, des avantages et des responsabilités entre la ville et ses partenaires du secteur privé; 2. accroître les avantages pour le public par des résultats clairement définis et bien gérés; 3. mettre à profit l’expertise du secteur privé et les occasions d’innover par l’entremise d’un processus concurrentiel et transparent; 4. offrir une certitude concernant les coûts, le calendrier d’exécution, la qualité des travaux et les services dispensés; 5. optimiser l’utilisation des biens et des services inclus au cours de la période de validité du PPP; la politique relative aux partenariats public-privé (PPP) s’appliquera aux projets d’infrastructures publiques complexes et à grande échelle (valeur de référence pour 2010 : 30 millions de dollars). LE CONSEIL CANADIEN POUR LES PARTENARIATS PUBLIC-PRIVÉ 69 Il est possible d’obtenir des exemplaires supplémentaires de la présente publication en communiquant avec l’ organisme suivant : Le Conseil canadien pour les partenariats public-privé Téléphone : (416) 861-0500 Télécopieur : (416) 862-7661 Courriel : partners@pppcouncil.ca Site Web : www.pppcouncil.ca