Cinquantenaire du décès de Mokhtar Soussi

Transcription

Cinquantenaire du décès de Mokhtar Soussi
Rapport du Département d'Etat américain sur les droits de l'homme
Maroc : Le CNDH, une instance "crédible"
et "pro-active". La liberté de mouvement mise en avant
Algérie : La corruption "généralisée" et les "violations
significatives et continues" pointées du doigt
ISSN: 0851-0288 / Dépôt légal: 04/1965 / Numéro : 17.286
Samedi 1er et Dimanche 2 Mars 2014/ 29 et 30 Rabii II 1435
www.lopinion.ma
p. 8
E-mail : lopinion@lopinion.ma
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DIRECTEUR : JAMAL HAJJAM
Week-end
Week-end
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Cinquantenaire du décès
de Mokhtar Soussi
Rédacteur en chef : Ali BENADADA
Dos
sier
Septième
anniversaire de
SAR la Princesse
Lalla Khadija
Une vie Nos
meilleurs
consacrée vœux
Les colonnes d'une certaine
à l’Histoire presse française ouvertes aux
allégations les plus ridicules
du Souss L'ombre d'Alger
p. 9
Mokhtar Soussi
(assis) avec
Mohamed Ghazi
à Fès (dans les
années vingt).
Ce dimanche
p. 2 à 6
Hamid Chabat sur la première
chaîne de télévision
Dans le cadre du droit de réponse accordé par la HACA au Parti de l’Istiqlal,
la première chaîne de télévision de la SNRT reçoit, demain dimanche, en direct
après le principal bulletin d’informations, M. Hamid Chabat, S.G. de l’Istiqlal.
Lors de cette émission spéciale, M. Chabat répondra à des questions en
rapport avec les propos, objet du droit de réponse, formulés auparavant sur la
même chaîne de télévision par le chef du gouvernement.
plane sur Paris
A lire certains articles publiés récemment par certains organes de
presse français à propos de la récente tension diplomatique entre le
Maroc et la France, on ne sait plus si on doit rire ou pleurer des abysses
qu'a pu atteindre la pratique journalistique dans l'hexagone. Il y a quand
même certaines énormités que le plus anti-marocain des plumitifs ne peut
publier sans friser le ridicule.
Lire en page 7 l’article d’Ahmed NAJI
PRIX : MAROC : 3 DH. France : 1€. TUNISIE : 300 MILLIMES. ALGERIE : 300 DINARS. TEL : (0537) 29-30-02/03/04/06. Fax Rédaction: (0537) 29-26-39. Publicité : Tél : (0537) 29-42-95 Fax : (0537) 29-39-98
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Week-end
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Cinquantenaire du
décès
de Mokhtar Soussi
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Une vie consacrée à l’Histoire du Souss
Des
commémorations du cinquantenaire de la disparition du grand savant Mohamed el-Mokhtar
Soussi sont programmés à Casablanca, Marrakech et Taroudant. En toile de fond, le riche legs de l’auteur
du « Maâssoul » dont 25 livres manuscrits qui ne sont pas encore publiés jusqu’à aujourd’hui, soit un demi siècle après la
mort du grand a’lem, homme de lettres, poète, prosateur, historien. La première manifestation de la liste des commémorations vient d’avoir lieu à Casablanca avec un colloque organisé par l’Association Tagdicht Ait Abbas pour le développement et la solidarité sous le thème « Ida Ou Semlal itinéraire
historique et apport pour la pensée », dimanche 23 février au
Théâtre Mohammed VI. La deuxième aura lieu à la préfecture
de Moulay Rachid, toujours à Casablanca, au mois d’avril prochain autour d’un ouvrage sur Mokhtar Soussi écrit par un professeur chercheur Mohamed Khalil, le premier à avoir réalisé
une recherche sur Mokhtar Soussi au début des années 1980.
La troisième et quatrième manifestations sont prévues à Marrakech et Taroudant. Un projet de musée est mené par une association pour être édifié au village natal de Mokhtar Soussi,
Dogadir au sud de Tiznit.
Au programme de la manifestation du 23 février plusieurs
communications données par des enseignants chercheurs
d’Agadir (Faculté de lettres et Faculté de la Charia), de Taroudant et de Tiznit sur le parcours de Mokhtar Soussi, sa formation, son engagement par ses travaux pionniers en matière de
sauvegarde de la mémoire de toute la région du Souss et aussi sur l’Histoire de la région d’Ida Ou Semlal où il vit le jour en
1900. De même sur la tradition de culture savante de la région
qui avait vu la naissance, depuis plusieurs siècles, de nombreux Ulémas et hommes de plumes et sur le rôle joué par les
medersas nombreuses offrant une facette non négligeable de
l’identité de la région etc.
Parallèlement au colloque se tenait une exposition de manuscrits de Mokhtar Soussi aussi bien ses propres œuvres que
des livres manuscrits d’autres auteurs qu’il gardait précieusement dans sa bibliothèque personnelle. Sans parler des correspondances de la famille d’Ida Ou Semlal. L’exposition était
organisée par Abdelouafi Mokhtar Soussi, le fils de Mokhtar
Soussi, chargé, au nom des héritiers du défunt, de la sauvegarde du legs familial en essayant de publier les ouvrages dont
beaucoup restent inédits comme dit plus haut. Du reste à côté
de nombreux manuscrits, des ouvrages publiés étaient aussi exposés. Bon nombre sont épuisés depuis des décennies
comme le fameux « Maâssoul » en vingt volumes publié en
1963 par l’auteur lui-même (Lire entretien avec Reda Abdelouafi Mokhtar Soussi ci-contre).
Au cours de cette rencontre plusieurs communications ont
été prononcées par des enseignants chercheurs, notamment
de la Faculté de lettres Université Ibn Zohr à Agadir sur différents thèmes autour de l’œuvre de Mokhtar Soussi abordant
plusieurs facettes de la personnalité de l’auteur du « Maâssoul », de « Souss al-a’lima », « Illigh qadimane wa hadithane ». C’était aussi pour parler en général de la région du
Souss et en particulier de Ida Ou Semlal et de la tradition séculaire en vigueur au sein de cette tribu, qui abrite la zaouia d’Illigh, et qui a vu sortir de ses rangs des savants nombreux qui
avaient pratiqué l’enseignement et laissé des écrits. On les appelle les Semlala. L’aire géographique des Ida Ou Semlal se situe au Sud du Souss et à l’Est de Tiznit.
Sous cette appellation de « Semlala » il y a ceux qui sont
nés dans la tribu mais aussi ceux qui en sont issus bien qu’ils
soient nés ailleurs et enfin ceux qui, sans en faire partie généalogiquement, se sont installés dans la région pour y étudier et vivre attirés par la particularité de l’environnement marqué par l’empreinte de transmission du savoir comme le rappelle Ihya Talbi de la Faculté de lettres d’Agadir département
Colloque
cinquantenaire
Mokhtar
Soussi.
arabe. Ce dernier, participant au colloque, a effectué une étude
statistique sur les hommes de renom dits Semlala cités dans
l’œuvre de Mokhtar Soussi. Il a relevé 123 personnalités renommées ayant vécu du 14ème au 20ème siècle dont 32 seulement sont des auteurs ayant laissé des œuvres dans diverses
disciplines du savoir. « Mohamed Mokhtar Soussi est le savant qui a découvert le
plus de sources de référence, relevé les traces de livres et d’auteurs dans toutes les disciplines du savoir, de même l’éminent
savant Mohamed Mnouni qui a d’ailleurs pris pour base les travaux de Mokhtar Soussi pour aller plus loin », conclut Talbi en
ajoutant que « Mokhtar Soussi a permis de découvrir bien des
œuvres arrachées à l’oubli et à la poussière et qui ont pu par la
suite bénéficier d’une édition critique et être publiées ».
De son côté Abdallah Aguerzam, enseignant à la Faculté de
Chari’a à Agadir, a parlé des medersas dans le Souss pour définir leur nature et fonction tout au long de l’Histoire du Maroc
sachant que leur nom est lié à l’avènement de l’Islam dans la
région et à l’arrivée de vagues de migrants du Machrek ou de
l’Andalus. Au début c’étaient des Ribat très liés à l’action du jihad. Il y eut ainsi l’antique medersa Ogay à Aglou.
« C’est de là d’où était sorti le leader de l’Etat almoravide,
Abdallah Ibn Yassine. Par la suite les médersas commencèrent
à naitre dans ces régions touchées par l’islam et à leur tête les
médersas d’Ida Ou Semlal, en particulier l’école Tazmout et
l’école Boumarouane. A propos de ces deux medersas dans
les écrits de Mokhtar Soussi, les données sont parcimonieuses
avant les dates du neuvième et dixième siècles de l’Hégire,
respectivement quatorzième et quinzième siècle de l’ère chrétienne. Mais Mokhtar Soussi a assuré, sans risque d’erreur,
qu’elles jouèrent un grand rôle depuis le dixième et onzième
siècles de l’Hégire. Il apporte la preuve par l’évocation d’un ensemble de Ulémas dont la renommée s’est répandue à travers
le Maroc et qui sont aussi des saints vénérés avec des mau-
solées, lieux de pèlerinage à l’instar de Sidi Hmad Ou Moussa,
Sidi S’îd Akarramou qui avait joué un rôle important dans la diffusion du savoir et la culture arabo-musulmane dans le Souss,
auteur de nombreux ouvrages, écrivant aussi bien en arabe
qu’en amazigh. Le rôle de ces deux medersas dans la région
d’Ida Ou Semlal est tellement important et cette importance on
s’en rend compte par l’impressionnant nombre de grands savants qui sont issus ou sont passés par Ida Ou Semlal, ou encore furent disciples d’un savant originaire de cette contrée ».
Parmi ces hommes d’Ida Ou Semlal de renom il en est de
très célèbres comme Sidi Hmad Ou Moussa de Tazerwalt et
Sidi Ben Slimane al-Jazouli auteur de « Dala’ilou lkhayrat ».
Le site géographique aurait vu le phénomène de sainteté et de
piété développé à un degré frappant où les femmes n’étaient
pas en reste avec le développement de la notion du devoir envers la communauté (Lire entretien avec Khadija Raji).
Mokhtar Soussi est né en 1900 dans le village Dogadir Illigh
région de Tazerwalet au Sud du Souss, à 84 kms à l’Est de Tiznit, de son père le cheikh soufi, éducateur, Haj Ali Ben Ahmed
Darkaoui chef de zaouia et de sa mère Rokaya fille du grand
savant Mohamed Ben el-Arabi el-Adouzi. Il commence à apprendre dans la zaouia, c’est sa mère qui lui apprend à lire et
à écrire. Il devient orphelin à l’âge de dix ans, séjourne dans
plusieurs medersa du Souss, des professeurs lui inculquent
l’amour de la littérature et la poésie en langue arabe, une tendance qui s’enracine en lui quand il se retrouvera à Marrakech
à l’Université Ben Youssef où il a la chance de rencontrer le
grand savant Chouaïb Doukkali ce qui marquera un tournant
dans son apprentissage qu’il complètera à la Qaraouiyyine où
il devient disciple de l’autre grand savant Sidi Ben Larbi Alaoui.
Il rencontrera dans la capitale spirituelle des jeunes salafistes
et fera partie des premiers embryons du mouvement national. Il reviendra à Marrakech pour y enseigner et fonder la première école d’enseignement libre dans un Maroc sous Protec-
Samedi 1er et Dimanche 2 Mars 2014