l`exposition `miss dior`
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l`exposition `miss dior`
EXPOSITION grand palais du 13 au 25 novembre 2013 entrée libre de 11h à 20h www . espritdior . com L’exposition ‘MISS DIOR’ Christian Dior inspire l’allure des femmes les plus élégantes du monde depuis 1947. Dior, c’est la magie de l’élégance et du style, incroyable de modernité mais intemporel à la fois, inimitable et toujours d’avant-garde. Cette magie c’est un homme qui l’a apportée au monde, Christian Dior. C’est un génie créatif, il sublime la beauté des femmes, son rêve « rendre les femmes plus belles et plus heureuses » ; il a bâti une maison planétaire et inventé le luxe global d’aujourd’hui. Cette capacité à créer la magie, il l’a construite en lui pendant des années, il a absorbé les influences culturelles et artistiques les plus novatrices de son époque. Il a aussi cultivé sa passion pour la France et son histoire, le Grand Siècle en particulier, Versailles et Marie-Antoinette, dont l’importance a été grande sur son esprit et son talent de créateur. Bien d’autres influences l’ont marqué depuis son enfance, la nature, les jardins, l’architecture, et toutes ont contribué à cet esprit qu’il a apporté et que la maison Dior continue de symboliser aujourd’hui. C’est cette magie que l’exposition Esprit Dior Miss Dior veut partager et dont elle essaye de comprendre la genèse, à partir des mouvements culturels, artistiques et historiques qui ont marqué et inspiré Christian Dior pendant toute sa vie. Elle présente aussi, pour illustrer sa passion pour l’art, les œuvres de quinze femmes artistes contemporaines qui ont été inspirées par son premier parfum Miss Dior. Polly Apfelbaum, Lara Baladi, Carole Benzaken, Lee Bul, Karen Kilimnik, Carla Mattii, Maria Nepomuceno, Shirin Neshat, Tomoko Shioyasu, Alyson Shotz, Hannah Starkey, Joana Vasconcelos, Ionna Vautrin, Liang Yuanwei, Nika Zupanc ont conçu chacune une pièce inédite, installation, sculpture, vidéo ou photographie, inspirée par l’un des codes intemporels de ce parfum mythique et si contemporain. Dans le regard des artistes, voici Miss Dior sublimée par l’inspiration, les influences cosmopolites, les couleurs et les passions qui font de ce parfum une icône contemporaine. Page ded gauche : Flacon Miss Dior Eau de Toilette et son étui en pied de poule © Laziz Hamani Anonyme, Christian Dior à Milly-la-Forêt, vers 1954 © DR ; Emile Savitry, Christian Dior dessinant sa nouvelle collection, vers 1950 © Savitry / Rapho christian dior et ses amis artistes Christian Dior a connu l’effervescence des Années folles, attiré par la jeunesse du Bœuf sur le toit. Il noue un réseau d’amitiés durables, comme le « groupe des Six ». Son ami musicien Henri Sauguet le présente à Christian Bérard. Ses complices s’appellent Darius Milhaud, Georges Auric, Francis Poulenc, Jean Cocteau. En 1928 , il s’associe avec Jacques Bonjean puis avec Pierre Colle pour ouvrir sa première galerie. La crise a raison de cette formidable aventure. Ils exposent notamment Salvador Dalí, Man Ray, Max Ernst, Max Jacob ou Alberto Giacometti. Les liens entre Christian Dior et les artistes ne vont cesser de se renforcer, là où les affinités électives entretiennent la même ouverture de goût et d’esprit. En renonçant au métier de galeriste, Christian Dior laisse s’épanouir son regard d’esthète. Telle est sans doute la force des artistes que de saisir l’essence d’un style. Le jardin de roses, sa fleur préférée, et le gris des falaises de Granville, en Normandie, où se situe la maison de son enfance, aimanteront des souffles de robes et de parfums. Page de gauche : Bernard Buffet, Portrait de Christian Dior, 1954. © Bernard Buffet ADAGP / Paris 2013 ; Marc Chagall, livre d’or du château de la Colle Noire, 1957 © Marc Chagall ADAGP / Paris 2013 Man Ray, Exposition Galerie Pierre Colle, Juin 1933 © Man Ray Trust / ADAGP, Paris 2013 Pablo Picasso dans son atelier, 1920 © Hulton Archive / Getty Images De Granville à Grasse, les jardins et maisons de Dior L’univers de Christian Dior coïncide avec la force d’attraction des jardins, dont le premier fut celui de son enfance, à la villa Les Rhumbs, à Granville. Nul autre couturier n’a donné autant de force et d’expressivité aux fleurs, apparues en imprimés ou en broderies sur ses robes, tel le langage de la féminité retrouvée. Courbes et corolle exaltent ainsi les souvenirs de trois lieux élus, Granville, Milly-la-Forêt et Grasse. Perchée sur une crête de falaise normande, la villa Les Rhumbs demeure l’éden éternel. Conçu à l’anglaise par Madeleine Dior, la mère du couturier, son jardin demeure l’un des rares « jardins d’artistes » du début du XXe siècle encore conservés. Dès 1948, Christian Dior crée alors un jardin dans sa résidence de Milly-la-Forêt, où il réside à chaque fin de semaine. Anonyme, Christian Dior et son frère Raymond dans la pergola du jardin Les Rhumbs à Granville, 1925 © DR « Cette maison-là, je voudrais qu’elle fût ma vraie maison. Celle où […] je pourrais retrouver sous un autre climat le jardin fermé qui a protégé mon enfance », dit-il à propos de celui de Montauroux, près de Grasse. C’est ainsi qu’en 1951, il retrouve le Sud de la France, où il passe la deuxième partie de son existence. « C’est la maison où je pourrai vivre enfin, à deux pas de mes souvenirs. » Sous le soleil de la Provence, Christian Dior y exalte ses passions : « Plonger dans le parfum vivant et charnu d’une nature comblée. » Parfum de l’amour, le parfum du premier défilé « Un jour je parlais parfums avec Serge Heftler Louiche […].Pendant quatre ans, nous avons travaillé, cherché […] Et puis Miss Dior est né […]. Car, voyez-vous, pour qu’un parfum tienne, il faut d’abord qu’il ait tenu longtemps au cœur de ceux qui l’ont créé. » Miss Dior est le premier parfum créé par Christian Dior. Fragrance de l’amour, c’est l’expression immatérielle d’un style, imposée pour toujours comme une référence universelle. Dialogue privilégié entre la Couture et les Parfums, Miss Dior est une conversation olfactive que prolongeront toutes les créations de la Maison, de Diorissimo à J’Adore en passant par Poison. Parfum talisman, Miss Dior est aussi précieux et présent que l’amour de Catherine, sœur chérie de Christian Dior. Cette personnalité hors du commun, qui s’engagea dans la Résistance en 1941, fût arrêtée par la Gestapo, et déportée dans le dernier train pour Ravensbrück, d’où elle est miraculeusement revenue en mai 1945. Miss Dior célèbre sa présence chérie, et à travers elle, l’amour de toutes les femmes, l’esprit d’une renaissance dont Paris serait la capitale. Miss Dior exalte la quintessence de l’esprit Dior, dont les effluves se répandent dans toute la maison. Le 12 février 1947, le jour du premier défilé, et du lancement du New Look, Miss Dior est vaporisé dans les salons du 30 avenue Montaigne : « Un défilé est une fête, le décor qui l’entoure doit éclater de gaieté et de fantaisie. D’arômes même : vaporisez davantage de parfum ! ». Pat English, Défilé du Tailleur Bar, 12 février 1947 © Photography by Pat English Lillian Bassman, Robe Miss Dior, printemps-été 1949 © Lillian Bassman, published in Harper’s Bazaar, Hearst Corporation Carton d’invitation, Miss Dior 17 décembre 1947 © DR Les Miss du 30 Montaigne Miss Dior et les stars Histoire d’un flacon Le 12 février 1947, les salons du 30 avenue Montaigne brillent d’un éclat sans pareil. « Le retour à l’art de plaire », que célèbre le couturier, est sublimé par la présence des stars qui seront ses ambassadrices, Olivia de Havilland, Rita Hayworth, Vivien Leigh. L’histoire de Christian Dior est indissociable de celle qui le lie aux stars du cinéma. De Marlene Dietrich, cliente et amie du couturier, à Ava Gardner, les divines du septième art participent à cette magie retrouvée. Expression olfactive de l’enchantement, Miss Dior sublime toutes les apparitions du septième art. Il reste l’expression absolue d’un classique exaltant le rêve, le charme infini que les icônes du cinéma transmettent au monde. La Maison Dior est leur écrin. Jane Russell, Liz Taylor, Ingrid Bergman, Lauren Bacall, Grace Kelly, Gina Lollobrigida, Sophia Loren, la princesse de Galles Lady Diana… Elles sont toutes là, visages de rêves qu’incarnent aujourd’hui Natalie Portman, Charlize Theron, Marion Cotillard, Jennifer Lawrence ou encore Mélanie Laurent. En 1947, deux ans après la fin de la guerre, Paris est le champ de tous les possibles, terrain de jeu de la joie et du plaisir. Avec Serge HeftlerLouiche, son ami d’enfance, et le parfumeur Paul Vacher, Christian Dior crée un parfum qui ressemble à l’amour, espiègle et lumineux. Il choisit de proposer un chypre vert, à la composition complexe - brassées de néroli de Tunisie, de roses turques et bulgares, de patchouli d’Indonésie. Une véritable révolution olfactive qui prend vie et densité sur celle qui le porte. Tous les codes de la maison Dior se retrouvent alors dans cet écrin géométrique, à la coupe aussi précise qu’un tailleur couture. Gravé d’un motif pied-de-poule cher au couturier, il est orné d’un petit nœud de satin, que l’on retrouve aujourd’hui dans sa version contemporaine en métal argenté, immuable et précieux. Au 30 avenue Montaigne, les muses subliment par leur présence l’esprit Dior. Un esprit dont ces femmes incarnent toutes les nuances. Parmi elles, Mitzah Bricard, officiellement responsable des chapeaux, douée d’une créativité et d’une allure uniques. Car l’esprit Dior ne serait rien sans la présence de tous ces modèles qui font la « cabine » Dior. « Renée est peut-être celle qui représente le mieux mon idéal », affirmait Christian Dior. « Toute robe mise sur elle semble réussie, tant il existe une parfaite équivalence entre ses proportions et celles dont je rêve. » Dans les salons néo-Louis XVI, ces mannequins surgissent telles des apparitions. Il y a France, la blonde fraîche et piquante à la stature antique, Lucky la brune, l’éclat de Lia au visage éclaboussé de taches de rousseur ou la hiératique Alla à la beauté slave. « Nous ne défilions pas sur un podium, il fallait virevolter dans de tout petits salons, à cinquante centimètres des clients », s’est souvenu celle dont le tempérament singulier lui vaut d’être rebaptisée Victoire par Christian Dior. Son parfum n’est autre que Miss Dior, celui qu’elle porte avec passion. Cecil Beaton, Mitzah Bricard, 1962. © Courtesy of the Cecil Beaton Studio Archive at Sotheby’s Robes Miss Dior portées par Elizabeth Taylor et Gina Lollobrigida, printempsété 1961, ligne Slim Look. © Elisabeth Taylor / Berkowtiz & associates Miss Dior, flacon gravé au motif pied-de-poule, vers 2005 © Christian Dior Parfums ; Miss Dior, croquis d’étude du flacon Miss Dior. Collection Christian Dior Parfums Polly Apfelbaum ‘MISS DIOR’ PAR C’est le motif du pied-de-poule qui a inspiré l’artiste Polly Apfelbaum, pour concevoir Rainbow Nirvana Houndstooth, installation à grande échelle entièrement réalisée à la main au Mexique, selon les techniques traditionnelles de tissage d’Oaxaca : « J’ai décidé de créer une œuvre qui reflétait l’audace de Dior, et la tradition de la Maison de mêler le classique à la modernité, confie l’artiste américaine, née en 1955 en Pennsylvanie. En prenant le motif classique du pied-de-poule, ainsi que l’un de mes systèmes de couleurs initié lors d’un travail en 2012, j’ai mélangé les deux systèmes pour créer quelque chose de complètement inédit. » Des tissus teints à la main, pas moins de trente-deux couleurs vibrantes et saturées pour une œuvre croisant peinture abstraite et sculpture : la pièce conçue pour l’exposition Miss Dior, d’environ 5 mètres sur 6 mètres, s’inscrit au centre même du travail de l’artiste. Lauréate du prestigieux Prix Joseph H. Hazen Rome, Polly Apfelbaum travaille en effet la couleur telle une obsession, de façon presque physique. Le pied-de-poule, traditionnellement tissé dans un drap de laine, s’entrelace ici à ce système de nuances en relief, pour une œuvre monumentale, présentée au sol. L’horizontalité est le point d’orgue des créations de l’artiste. Polly Apfelbaum, Rainbow Nirvana Houndstooth, 2012 © Jason Mandella Lara Baladi Lara Baladi collectionne, et assemble des archives pour créer des œuvres vivantes et fragmentées qui mêlent la grande et la petite histoire. Don’t Touch Me Tomatoes & Chachacha : tel est le nom de l’oeuvre réalisée pour Miss Dior, une installation vidéo inédite qui rassemble tous les intérêts de cette artiste née à Beyrouth et vivant au Caire aujourd’hui. Anna Pavlova, Alice Guy, Isadora Duncan, sont quelques-unes de ces femmes exceptionnelles, anarchistes, activistes ou artistes qui se croisent, comme autant de lucioles qui virevoltent et illuminent ce manège merveilleux, inspiré à l’artiste par une phrase de Christian Dior : « Miss Dior est née de ces soirs de Provence traversés de lucioles où le jasmin vert sert de contrechant à la mélodie de la nuit et de la terre. » Avec Lara Baladi, le visiteur entre dans un voyage, transporté de références en imaginaires improbables, qu’il peut réinterpréter. « Ce travail illustre le contraste entre l’expérience de la lutte des Égyptiennes aujourd’hui, et la lutte des femmes représentées durant la première moitié du XXe siècle, explique l’artiste. L’époque que Christian Dior décrit et capture dans son parfum Miss Dior. » Lara Baladi, Don’t Touch Me Tomatoes & chachacha pour Miss Dior, 2013 © Lara Baladi 2013 / Courtesy Lara Baladi & Urubu Films Carole Benzaken Lee Bul Chez Carole Benzaken, les médias : dessin, peinture, photographie, vidéo se mêlent, et s’entrelacent. Lauréate du prix Marcel Duchamp en 2004, celle qui exposera son travail au musée des Beaux-Arts de Nancy en 2014 a conçu pour Miss Dior une pièce mystérieuse et incandescente. « Je souhaitais magnifier, visuellement, une odeur, en travaillant sur ses stratifications : la construction d’un parfum, ses couches archéologiques, ses notes de tête, de cœur et de fond, explique Carole Benzaken. J’ai pensé à la notion d’essence et de quintessence. Un parfum est architecturé. Il peut imprimer un lieu, le marquer. Il laisse une sensation, de l’ordre d’une trace mémorielle, qui implique le passage d’un corps dans un lieu ». En résulte une sculpture de verre irisé, fragile et imposante tout à la fois, de près d’un mètre d’envergure, entourée de sept cuves rétroéclairées, ornées de dessins de paysages boisés, évoquant l’idée d’une fragrance, liquide et immatérielle, qui prend l’espace et se l’approprie. « Dans Miss Dior, je ne vois pas la femme, je vois des couleurs et des paysages. C’est une relation entre la peau et les veines, le cœur et ses pulsations, la musique, la vie. » Karen Kilimnik Née à Philadelphie, Karen Kilimnik met en scène la société de consommation, le monde de l’image, au travers de peintures et d’installations poétiques, qui font appel à la féminité et à un grand sens du romanesque. En 2006, son travail fait l’objet d’une exposition au musée d’art moderne de la ville de Paris. Ses portraits de Leonardo DiCaprio en prince charmant (1998), de Paris Hilton en Marie Antoinette (2005), sont aujourd’hui célèbres. Inspirée du théâtre Drottningholm, un palais du XVIIIe siècle en Suède, et par les décors d’Alexeï Ratmansky dans Psyché, fascinée par les archives de la maison Dior et les premiers modèles du couturier, Karen Kilimnik a revisité le thème des folies et des présentoirs. En résulte une grande installation foisonnante et romantique, ornée de rubans, de nuages et de fleurs : « en voyant cette pièce, j’aimerais que les visiteurs de l’exposition aient envie de regarder les archives de Dior », avoue l’artiste… Avec leur aspect vénéneux, hybride, les œuvres de Carla Mattii évoquent la nature et la réalité, le monde et sa dimension virtuelle. Cette jeune artiste née dans la région des Marches, en Italie, vivant à Milan,et lauréate du prix Premio internazionale Giovane scultura de la Fondazione Francesco Messina , utilise à la fois les nouvelles technologies et les techniques traditionnelles de sculpture, à l’image de l’œuvre Type Garden #5, imaginée pour l’exposition Miss Dior : « J’ai choisi d’interpréter le thème de la rose tant aimée de Christian Dior selon ma poétique personnelle. » Scannée avant d’être recomposée puis imprimée en trois dimensions par ordinateur, la mythique rose de la fragrance se transforme sous ses mains en une véritable roseraie sculptée, composée de fleurs inédites, issues du mélange de cinq espèces différentes, la Rose Canine, la Rose Gallique, la Rose Fétide (Rosa Foetida), la Rose Musquée et la Rose Rugueuse (Rosa Rugosa, appelée aussi Rosier du Japon). « Ces hybridations parlent de l’intervention de l’homme sur la nature, la rose étant le parfait exemple de fleur créée de la main de l’homme. […] Les combinaisons arbitraires d’éléments naturels deviennent la métaphore de la fusion entre technologie et nature et, par conséquent, des dénaturations qui en découlent. » Figure incontournable de la scène artistique asiatique, elle a notamment réalisé une douzaine de sculptures monumentales en cristal et aluminium autour du thème de l’histoire et de la mémoire. Les œuvres de Lee Bul ont par exemple investi le pavillon coréen de la Biennale de Venise en 1999. Pour l’exposition, elle revisite la mémoire olfactive de Miss Dior, sa lumière et sa modernité, au cœur d’une installation conçue comme un manifeste de cinq mètres de haut et de près de 500 kilos. Une véritable expérience visuelle en forme de cristal, faite de polystyrène et d’acier, entièrement recouverte de papier hanji, le papier traditionnel coréen. Le visiteur est invité à entrer à l’intérieur de ce cocon suspendu, pour un voyage intime, un appel aux souvenirs, une réflexion sur soi-même : « L’odeur est le sens le plus lié à la mémoire, confie Lee Bul. Un sens qui fait appel aux émotions plus qu’à la raison. » Carole Benzaken, Arborescence, 2012 © Photo Guillaume Herbaut Carla Mattii Lee Bul, Cella, 2012-2013 © Jeon Byung-cheol Karen Kilmnik, Sans titre (Folly for Dior), 2013 © Stefan Altenburger Photography, Zurich Carla Mattii, Type Garden #5 © Marco Biancucci Maria Nepomuceno Shirin Neshat Tomoko Shioyasu Fidèle à ses absolus, Shirin Neshat a choisi de mettre en scène Natalie Portman, égérie de Miss Dior, à travers une magnifique vidéo, intimiste et dépouillée de tout artifice. Dans la caméra de Shirin Neshat, Iranienne installée à New York, la lumineuse actrice est l’héroïne d’un rêve sombre, avant de retrouver la force de la vie : « Avec Natalie Portman, il faut retourner à l’essentiel, explique l’artiste, Lion d’Or de la 48ème Biennale de Venise. Elle est si belle, elle a déjà été représentée de façon si glamour. Il faut trouver l’équilibre entre l’intérieur et l’extérieur d’une personne. Avec une jeune femme comme Natalie, il faut mettre en valeur sa beauté d’une autre façon, non pas seulement son corps, son visage et ses yeux, mais aussi sa beauté intérieure. » Née à Rio de Janeiro en 1976, Maria Nepomuceno transcende le flacon de Miss Dior dans une installation organique et sensuelle, au moyen de ses matériaux de prédilection : « Dernièrement, mon travail a été pour moi le moyen de questionner les limites physiques et architecturales des formes et des espaces. J’ai choisi d’amener le flacon de parfum Miss Dior, élément d’élégance et de délicatesse, dans mon propre univers. J’ai transformé la forme du flacon pour en faire un objet en argile, duquel surgissent des tentacules et des racines, mais aussi des crevasses desquelles émergent des éléments organiques. » Des spirales de corde de nylon, de paille et de perles tissés s’enroulent à l’infini, comme une sculpture vivante, une matière mouvante qui relie la vie de tous les jours, la cosmologie et la génétique. Maria Nepomuceno, Delilah, 2012-2013 © Pepe Schettino Alyson Shotz Pour la New-yorkaise Alyson Shotz, c’est encore le thème de la rose, fleur si chère à Christian Dior, qui a inspiré Infinite Rose, sculpture en reflets d’acier et de pellicule dichroïque, qui change de couleur et de forme suivant le mouvement de la lumière, et le déplacement de l’observateur. Une pièce conçue par ordinateur selon des grilles numériques informatiques, avant d’être patiemment assemblée à la main, par cette artiste spécialisée dans le travail de la lumière, et dont une œuvre fût exposée notamment au musée Guggenheim : « J’aime cette idée qu’il n’y ait pas de surface, ni d’intérieur ou d’extérieur. La surface, c’est la structure et vice versa. Ces formes sont créées par l’assemblage, pièce par pièce, d’un ensemble plus large. Celui qui regarde combine visuellement toutes ces petites parties, et quand il tourne autour de la sculpture, ses yeux et son cerveau assemblent ces formes de manières différentes. » Une pièce qui multiplie les courbes et les surfaces, entre l’absence et le vide, pour explorer l’espace et sa perception. Spécialisée en sculpture à l’université de Kyoto, Tomoko Shioyasu découpe inlassablement de gigantesques tapisseries de papier, à l’aide de fers à souder. Cette artiste, née à Osaka, en fait de grands tableaux réalisés entièrement à la main, évoquant les créations ou les formes les plus extraordinaires de la nature, tels les nuages ou l’eau. « Pour moi, Dior est un nouveau monde d’émerveillement », avoue-t-elle. C’est donc la mythique rose de Miss Dior qui a inspiré sa Spiral Rose, une fragile et monumentale œuvre de papier formée dans un tourbillon de pétales : « Les plus belles expressions de la nature, tels que la spirale ou le tourbillon, sont l’une des sources de ma créativité. Les différentes couches de pétales de rose, en forme de spirale, au centre de la fleur, m’ont inspirée. J’ai retrouvé le mouvement de la nature à l’intérieur de la rose. » Shirin Neshat, Illusions and Mirrors, 2013 © Shirin Neshat, Courtesy Shirin Neshat et Gladstone Gallery, New York and Brussels Tomoko Shioyasu, Spiral Rose, 2012 © Nobutada OMOTE / SANDWICH Alyson Shotz, Infinite Rose, 2013 © Jean-Christian Bourcart Hannah Starkey Joana Vasconcelos Ionna Vautrin « Dior est la première marque de mode internationale que j’ai connue, explique Liang Yuanwei, peintre et plasticienne, représentante de la Chine à la Biennale de Venise de 2011. Pour moi, Dior est la fusion parfaite entre la notion de mode et un sentiment d’éternité. Mon premier souvenir fut la courbe de la robe Dior. » Née en 1977, Liang Yuanwei peint depuis toujours des tableaux de fleurs poétiques, composés de plusieurs couches de couleurs superposées, mouvantes, en relief. Ici, une robe haute couture lui a rappelé un poème de Rilke, Tous Ceux qui te cherchent : « J’ai peint des fleurs qui s’effacent dans la poussière, pour présenter le sentiment d’un instant qui se transforme en éternel. Ce fut une expérience joyeuse ; la rencontre inattendue mais merveilleuse de mon univers et de celui de Dior. » Star de l’art contemporain, représentant du Portugal à la dernière Biennale de Venise, Joana Vasconcelos a imaginé pour l’exposition Miss Dior un nœud en fibre de carbone de plus de trois mètres d’envergure, orné de près de 2000 flacons de parfum. À l’intérieur, des LED s’éclairent et passent du rose au rouge. « J’ai pensé qu’il serait intéressant de jouer sur le nom J’Adore (l’autre fragrance iconique de la Maison Dior), en y infusant mon propre nœud Miss Dior, ainsi que sa signification. Je voulais relier l’innocence juvénile et l’audace passionnée de Miss Dior avec l’une des stratégies les plus importantes de mon travail : l’utilisation inattendue de matériaux du quotidien. » Réalisée entièrement dans ses ateliers de Lisbonne, cette création joyeuse et exubérante est à l’image de celle qui investissait, en 2012, le château de Versailles de plusieurs de ses pièces multicolores : « J’ai aimé pouvoir m’immerger dans l’esprit de Miss Dior, son mariage d’extrêmes, entre le monde de la couture et le jeu, la rigueur architecturale et la légèreté de la barbe à papa… » Hannah Starkey photographie les femmes de façon théâtrale. Mis en scènes dans la rue, à la terrasse d’un café, ses personnages sont solitaires, en proie à des émotions intérieures. La jeune artiste irlandaise, née à Belfast et dont le travail vient d’être exposé à New York à la galerie Tanya Bonakdar, a été inspirée par le nœud, ainsi que par Catherine, la jeune sœur bien-aimée de Christian Dior, elle-même inspiratrice du parfum Miss Dior. L’artiste a construit une image photographique symbolique rendant hommage à la vie de résistante de Catherine Dior pendant la Seconde Guerre mondiale : « Mon challenge était d’honorer les valeurs et l’histoire de Catherine, de la façon la plus éloquente et poétique. J’aimerais que cette photographie procure des émotions, des réactions, tactiles ou viscérales. Ce ruban flottant est un chemin vers l’histoire de Catherine et sa signification. » Cette photographie, entre abstraction et rondeur, force et légèreté. Une œuvre placée pour l’exposition Miss Dior sous le signe du ruban porte-bonheur, et de la liberté absolue. Hannah Starkey, Bow, 2013 © Hannah Starkey / Courtesy Maureen Paley, London Liang Yuanwei Après avoir collaboré avec George J. Swoden (cofondateur du groupe Memphis) en Italie et le duo Erwan & Ronan Bouroullec en France, Ionna Vautrin est le nouveau chef de file d’un design organique et coloré. Lauréate en 2010 du Grand Prix de la création de la Ville de Paris, elle crée des objets comme elle pourrait raconter des histoires, des secrets, à la frontière de la poésie. Pour l’exposition Miss Dior, elle a conçu une pièce de trois mètres de diamètre, entre design et couture, inspirée par le thème du gant : « cette vaste jupe-abri repose sur une structure simple composée d’un podium et de quatre poteaux en bois laqué blanc. Quatre poteaux venant supporter une immense crinoline déployant une accumulation infinitésimale de gants : 864 gants roses, 592 blancs et 504 noirs, aux couleurs du parfum Miss Dior. » Les visiteurs sont alors invités à déambuler sous cette rosace, imaginée comme un endroit de partage et et de sérénité. Joana Vasconcelos, J’Adore Miss Dior, 2013 © ND Imagem Unidade Infinita Projectos Ionna Vautrin, Gloriette, 2013 © Michel Giesbrecht Liang Yuanwei, In to the dust, 2012 © Surface Nika Zupanc INFORMATIONS PRATIQUES Reconnue dans le monde entier pour ses objets entre fantasme et narration, la designer slovène Nika Zupanc explore la féminité sous toutes ses coutures, avec une série de pièces et de collaborations qui mettent en exergue la sensualité et la séduction. « Le rose rappelle ici la couleur de la chair, de la vie, du grain de la peau, de son charme absolument féminin. » Elle signe aujourd’hui Room of One’s Own, un pavillon de contes de fées dédié aux femmes et à leurs aspirations, directement inspiré de la fragrance Miss Dior et d’un pamphlet de Virginia Woolf : « En partant d’une vision de la femme Dior idéalisée et quelque peu conservatrice, j’ai souhaité bousculer son image. Sans pour autant la pervertir, j’ai eu envie de mettre en exergue les forces de son caractère à part. » Entrée du public GRAND PALAIS - Galerie Courbe Entrée Rotonde Alexandre III, Angle avenue Winston Churchill, Cours la Reine 75008 Paris du 13 au 25 novembre 2013 Entrée libre de 11 H à 20 H TRANSPORTS METRO, RER, BUS Métro : lignes 1, 9, 13 / Stations : Franklin-D. Roosevelt ou Champs-Elysées - Clémenceau RER : ligne C / Station : Invalides Bus : lignes 28, 42, 52, 63, 72, 73, 80, 83, 93 VELIB’ Station n° 8029, 1, avenue Franklin-D. Roosevelt Station n° 8001, avenue Dutuit PARKINGS Rond-point des Champs-Elysées, Place de la Concorde, Parc François-1er, Alma Georges-V, Champs-Elysées Lincoln, Matignon NAVETTE FLUVIALE (BATOBUS) Arrêt Champs-Elysées Nika Zupanc, Room of one’s own, 2013 © Sasa Hess WWW.ESPRITDIOR.COM www . espritdior . com