Encore dans le coup, la Gaspésie ?

Transcription

Encore dans le coup, la Gaspésie ?
DOSSIER
TOURISme :
JUIN 2013
37 900 EXEMPLAIRES VOL.14 N°06 PP 41234045
Photo principale (prise de vue à partir du Rocher Percé) : Julie Delisle
Encore dans le coup, la Gaspésie ?
Sports 27
Le golf en Gaspésie
VillageS 07
Saint-Alexis-de-Matapédia
Science 24
Un planétarium mobile
02
JUIN 2013 Graffici
À LA UNE
JUIN 2013 Graffici
Nelson Sergerie
La vie est si fragile
05
Social06
Une joujouthèque dans Rocher-Percé
Villages
Saint-Alexis-de-Matapédia
07
Histoire 09
Archéologue cherche financement
Éditorial 10
Les gros sabots de Desjardins
Libre arbitre Trou noir story
Dossier Tourisme : Encore dans le coup ?
11
13
Mathilderies 19
Côtes levées au barbecue
J’ai essayé
Cultiver des plantes
21
22
Science
Un planétarium gonflable
24
Critique littéraire
Des sorties surprenantes
25
Sports
Le tour de golf gaspésien
27
Photo : Ariane Aubert Bonn
Culture
Le studio Tracadièche
Ariane Aubert Bonn,
nouvelle journaliste à GRAFFICI
et GRAFFICI.CA
Suivez-nous
aussi sur
POINTE-NAVARRE – Peut-on s’habituer à vivre avec une douleur continuelle? C’est pourtant ce
que fait, à chaque instant, Marie-Pier Dubé, une adolescente de Pointe-Navarre avec une force
de caractère hors du commun. Elle doit composer avec l’arthrite juvénile et la fibromyalgie.
P
Depuis le mois d’août, les effets cumulés de
la maladie affectent davantage son énergie. Elle
a dû mettre de côté le patin. « Je suis tannée
d’avoir mal », finit par échapper l’adolescente.
ensez à la fois où vous vous êtes cogné
le gros orteil sur le coin d’une table. La
douleur est intense, mais dure quelques instants. Pour Marie-Pier, 16 ans, cette
même douleur est pratiquement perpétuelle.
Tout a commencé à l’âge de cinq ans : « Elle
avait toujours des douleurs dans les talons. On
mettait ça sur le fait qu’elle grandissait. On
consultait, mais on ne savait pas vraiment ce
qui se passait. Ça a pris du temps avant qu’on
découvre que c’est de l’arthrite », explique la
mère de Marie-Pier, Renée Cummings.
Le diagnostic est tombé à l’âge de 13 ans.
Avec le temps, les douleurs ont progressé dans
son corps.
Marie-Pier ne s’est pas abattue, sachant
enfin l’origine des douleurs : « on peut faire de
quoi », s’était alors dit l’adolescente.
« Je suis infirmière de profession. Quand je
sais ce qui se passe, je sais qu’on peut travailler
là-dessus. C’était un choc pareil. L’arthrite, on
n’en meurt pas, mais je sais ce que ça fait »,
ajoute Mme Cummings.
Malgré tout, Marie-Pier Dubé demeure
forte. Elle peut compter sur le soutien
d’adolescents qui sont aux prises avec les
mêmes symptômes. « Juste en parler, ça aide
beaucoup », dit-elle.
Selon Mme Cummings, un enfant sur 1 000
souffre des mêmes symptômes : « Ce n’est pas
rare, mais c’est quelque chose dont on n’entend pas parler. On entend parler de cancer,
des problèmes de santé x. Les gens pensent
que l’arthrite est une maladie pour les vieux »,
illustre-t-elle.
L’espérance de vie n’est pas affectée. Néanmoins, les impacts se font sentir sur la croissance, Marie-Pier ayant un retard de deux ans
en raison des médicaments nécessaires pour
contrôler la douleur.
Une vie modifiée
Recherche
Marie-Pier Dubé a dû s’adapter à sa
nouvelle réalité : « Ce n’est pas un gros
deuil. C’est plein de petits deuils d’activités
que je ne peux plus faire. Des fois, je me dis
que j’aimerais aller courir, mais je ne peux
pas le faire », raconte l’adolescente.
Ce fut donc une étape de réajustement
quant à ses limites et une phase de découragement puisque les médicaments à l’essai
n’arrivaient jamais à soulager la douleur.
Elle devait prendre de la cortisone, pendant
une dizaine de jours. Elle en prend maintenant depuis trois ans...
« J’essaie quand même de faire du sport de
temps en temps, mais des fois, c’est plus dur »,
affirme l’adolescente.
La fibromyalgie vient ajouter à la
complexité de la maladie puisque Marie-Pier
se fatigue plus vite. Les fins de journée sont
plus compliquées puisque c’est à ce moment
que le manque d’énergie se fait le plus sentir.
« Tu as plein de fatigue qui s’accumule.
À un moment donné, tu es brûlée. Ça finit
toujours par être un cercle vicieux. Tu ne
peux pas dormir parce que tu as mal. Tu es
fatiguée. Plus tu as mal, moins tu dors... »,
explique Marie-Pier.
La sœur de Marie-Pier, Andréann, 13 ans,
a eu le diagnostic d’arthrite juvénile à 11 ans, la
Elle demeure solide
même année que Marie-Pier. « Ça fesse un peu.
Ce n’est pas évident mais je savais aussi tout ce
que ça impliquait », souligne Mme Cummings.
Andréann a un traitement en plus faible
dose. Elle a dû arrêter le programme CirqueÉtudes, en raison de la douleur.
Présentement, des recherches sont en
cours afin d’améliorer la qualité de vie des
personnes touchées par cette maladie. « Ces
médicaments-là n’arrêtent pas l’arthrite, mais
ralentissent le processus », dit Mme Cummings.
Opération Enfant Soleil
Marie-Pier Dubé représentera la Gaspésie
au prochain Téléthon Enfant Soleil, les 1er et 2
juin, au réseau TVA.
C’est la Dre. Marie-Claude Lebeau qui a
eu cette brillante idée. « J’ai rempli le questionnaire de candidature et, plus tard, ils
m’ont rappelée pour me dire qu’elle avait été
choisie », indique Mme Cummings.
« J’ai vraiment hâte. Je tripe, dit l’adolescente. C’est vraiment une belle expérience à
vivre », conclut Marie-Pier Dubé, un exemple
de courage pour tous.
Photos : Nelson Sergerie
Éducation L’écriture pour activer le cerveau
03
La famille Cummings-Dubé reste forte malgré
la maladie. Dans l’ordre, Marie-Pier, Renée
Cummings et Andréann.
Marie-Pier et Andréann Dubé ont organisé
une activité au début du mois afin d’amasser
des fonds pour Enfant Soleil.
04
JUIN 2013 Graffici
ÉDUCATION
JUIN 2013 Graffici
Nelson Sergerie
Créer en exerçant son cerveau
05
MARIA – L’activité Gym cerveau, en cours cette année dans la Baie-des-Chaleurs, connaîtra un développement inattendu alors que les quelque 200 participants lanceront un recueil de textes l’automne prochain.
I
l y a 19 groupes sur le territoire compris
entre Saint-Alexis-de-Matapédia et
Bonaventure. Les personnes participent aux activités qui se tiennent à raison
de deux heures par semaine.
« On fait des jeux de mémoire, d’observation et avoir une attitude positive. Le côté
social est bon pour eux », explique l’une des
responsables du cours, Marie-Josée Cyr,
qui œuvre à la Commission scolaire RenéLévesque.
Les bienfaits de l’activité physique pour
le cerveau sont connus et documentés.
C’est dans cet esprit que Gym cerveau
existe, afin de le maintenir « en forme ».
Un livre à venir
L’idée de faire un recueil de textes a été
lancée en janvier. Elle a germé après qu’un
des participants ait exprimé le désir d’écrire
ses mémoires.
« C’est un gros projet qu’on est en train
de travailler. Il va s’échelonner jusqu’en
octobre, au moment du lancement »,
explique Mme Cyr.
« La plupart des gens ont raconté un
souvenir et ce sont des gens du cours informatique de 50 ans et plus qui écrivaient
« au propre » ce que nous on leur amenait
du cours Gym cerveau », ajoute Mme Cyr.
« C’est leur histoire que l’on veut
transmettre. Les personnes âgées ont une
richesse à raconter. Leurs histoires sont très
intéressantes », dit-elle.
Le titre du recueil est déjà trouvé :
Avant que j’oublie, une suggestion de Roger
Comeau, de Miguasha. Il contiendra environ
150 textes ainsi que des photos que les élèves
en informatique devront mettre en page.
« Ce ne sont pas que de longues histoires.
Parfois, ce sont des anecdotes. Des choses
très touchantes », raconte Mme Cyr.
Elle souligne que ce sera « comme un
vrai livre », relié et imprimé sur papier glacé.
La prochaine étape du projet est le finan-
cement. Le livre est déjà en prévente au Centre
d’éducation des adultes de Maria.
Marie-Josée Cyr souhaite franchir la
marque des 1 000 livres vendus.
Bilan de Gym cerveau
Il n’est donc pas surprenant d’entendre
Mme Cyr tracer un bilan positif de l’expérience : « Les gens sont très motivés et
prêts à continuer leurs apprentissages, tout
en faisant travailler leur cerveau de façon
amusante », indique-t-elle.
« C’est un succès et on souhaite que le
cours revienne l’an prochain. Il y a de très
bonnes chances », conclut Mme Cyr.
Une activité qui brise l’isolement
L’
activité Gym cerveau lui a permis de
demeurer alerte intellectuellement et
en prime, de briser l’isolement !
« C’est la première année de participation. On a eu une dizaine de rencontres. Ce
sont des jeux pour faire travailler le cerveau à
raison de deux heures par semaine », indique
Mme Poirier.
« Lorsque tu te poses des questions du
genre comment s’appelle tel médicament
ou encore telle maladie ? On réalise qu’on
oublie des choses. Quand le cours a été
offert, ça m’a donné l’idée de faire travailler
mon cerveau », dit la retraitée.
« Il faut se garder alerte et maintenir les
intérêts qu’on avait. On met en commun
nos connaissances et c’est intéressant »,
ajoute-t-elle.
Elle a profité de ce cours pour écrire
un texte dans le recueil qui sera publié à
l’automne.
Mme Poirier a apprécié les différences
culturelles de tous les participants, ce qui
lui a permis d’améliorer ses connaissances.
« Le côté social est très intéressant »,
dit-elle en concluant son témoignage.
Photo : Gracieuseté Marie-Josée Cyr
MARIA – Françoise Poirier a été infirmière durant près de 40 ans.
À la retraite, elle souhaitait maintenir son activité cérébrale.
Dans l’ordre, Françoise Poirier, Yvette Landry et Émilie Landry, trois des participantes au
cours Gym cerveau, offert à la Commission scolaire René-Lévesque.
Promotion
solaires
Simple vision
228 $*
Progressifs
380$*
*Détails à la clinique.
Valide jusqu’au 31 mai.
8A, de la Cathédrale
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06
SOCIÉTÉ
JUIN 2013 Graffici
Ariane Aubert Bonn
Rocher-Percé : des joujouthèques
ouvriront en 2013
Sophie Dupré-Boyer avec quelques jouets
qui feront partie des joujouthèques dans
la MRC du Rocher-Percé.
CHANDLER - Un projet de mise en place de joujouthèques pour les jeunes d’âge préscolaire dans la MRC du
«S
i je ne me trompe pas, il n’existe
pas encore de joujouthèque en
Gaspésie », lance Sophie DupréBoyer, chargée de projet à la petite enfance
pour la Table consultative jeunesse du RocherPercé. Elle a la mission d’implanter des
joujouthèques sur le territoire de la MRC du
Rocher-Percé d’ici la fin de l’année.
Un besoin
Le projet d’implantation de joujouthèques
sur le territoire découle d’une observation faite
par une ergothérapeute du CSSS du RocherPercé. « Elle a remarqué que certains enfants
de moins de cinq ans manquaient de stimulation, simplement parce qu’ils n’avaient pas
accès à des jouets appropriés. On sait que tous
les enfants ont des jouets, peu importe leur
situation sociale, mais c’est un fait, chez Hart
ou chez Rossy, par exemple, on ne trouve pas
beaucoup de casse-têtes à gros morceaux.
Alors avec les joujouthèques, on peut rendre
accessibles plus de jouets », explique Mme
Dupré-Boyer.
Elle rappelle d’ailleurs les statistiques alarmantes dévoilées l’année dernière au sujet des
cas de négligence d’enfants dans la MRC du
Rocher-Percé : « On ne néglige pas un enfant
pour le plaisir de le négliger. Souvent, c’est
parce qu’on ne connaît pas les ressources qu’on
a autour. Alors, fréquenter une joujouthèque
dans sa municipalité, c’est peut-être une façon
d’aider les parents à passer du temps avec
leurs enfants », ajoute-t-elle.
La Table consultative jeunesse du RocherPercé a déjà acquis plusieurs jouets pour les
jeunes d’âge préscolaire. Des familles seront
également invitées à donner des jouets afin de
garnir les joujouthèques.
« Pour l’instant, on se concentre sur les
moins de cinq ans, mais ailleurs dans le monde,
il existe des joujouthèques pour les zéro à 100
ans… On verra bien comment le projet va
tourner avec les années », lance-t-elle.
Organisations autonomes
Les joujouthèques, en cours de création,
sont formées en collaboration avec des comités
de parents dans chaque secteur. « Il faut que
les parents prennent en charge le projet, afin
qu’il devienne autonome. De plus, s’ils se l’approprient, ils peuvent l’adapter aux besoins de
leur milieu», affirme Mme Dupré-Boyer.
Ainsi, selon les localités, les joujouthèques
prennent différentes formes. Qu’elles soient
annexées aux bibliothèques ou aux centres
communautaires, elles se divisent en un, deux
ou trois points d’opération. Certains secteurs,
comme celui de Percé, proposent de planifier des moments de jeu entre les parents et
Photo : Ariane Aubert Bonn
Rocher-Percé prendra forme d’ici la fin de 2013.
les enfants à même la joujouthèque, tout en
donnant accès au gymnase pendant les heures
d’ouverture.
Les bénévoles qui vont gérer les joujouthèques vont également devoir en établir les
règlements, vérifier l’état des jouets et investir
de leur temps. « C’est une grosse logistique,
mais les bénévoles sont motivés à s’investir.
Les bénévoles peuvent être des parents ou
des personnes retraitées. Quiconque désire
s’impliquer pourra le faire. C’est avant tout un
projet de communauté », ajoute-t-elle.
Accueil favorable
Un sondage mené auprès de parents de
la MRC du Rocher-Percé a révélé que 96 %
d’entre eux seraient favorables au projet.
« Certains parents étaient enchantés de savoir
que leurs enfants pourraient côtoyer d’autres
jeunes aussi stimulés qu’eux. Ils savent qu’ils
Faites le bon choix pour l’environnement et votre porte-feuille...
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suivant l’achat d’une voiture neuve ? Acheter presque
économique et bon pour l’environnement.
vont se côtoyer à l’école et tout au long de leur
vie. Ils ont compris que ça concernait tout le
milieu », dit Mme Dupré-Boyer.
Intégration dans le milieu
Faire connaître les joujouthèques représente un défi important pour l’organisation. « On pourrait s’en servir comme lieu de
rendez-vous, notamment avec les travailleurs
sociaux. Il faut qu’on s’approprie les joujouthèques, qu’elles deviennent accessibles à tous.
Il faut éliminer tous les facteurs de gêne
pouvant empêcher certains parents d’y aller.
On travaille également à mettre en place une
solution de transport pour en faciliter l’accès »,
affirme-t-elle.
Le projet est porté par le comité « RocherPercé actif et en santé » de la Table consultative
jeunesse du Rocher-Percé. Il est subventionné
par Québec en forme et Avenir d’enfants.
Villages
JUIN 2013 Graffici
Gilles Gagné
Une perle à 280 mètres d’altitude
07
SAINT-ALEXIS-DE-MATAPÉDIA – Saint-Alexis-de-Matapédia est le plus vieux des quatre villages des
Plateaux. C’est aussi celui qui a réussi à conserver le plus grand nombre d’exploitations agricoles, avec
sept fermes actives et l’imminence d’une relance d’activités dans deux autres exploitations.
La route des belvédères
Le maire parle aussi avec enthousiasme
de la « Route des belvédères », un projet
commun aux villages de Matapédia et des
Plateaux, qui vise à présenter aux visiteurs les
quatre magnifiques points de vue du secteur.
« C’est un projet de 11 millions de
dollars. C’est gros, on rêve, mais il y a de
bonnes étapes de faites […] C’est un produit
d’appel régional, considéré parmi les priorités. Les cinq maires travaillent ensemble.
Le milieu devra contribuer entre 1,5 million
et 2 millions de dollars. C’est beaucoup, mais
nous regardons comment ça peut se faire »,
dit M. Gallant.
Production de sirop d’érable
L’acériculture contribue fortement à l’économie locale, qu’il s’agisse des volets artisanal
ou commercial. Il y a sept sucreries artisanales
et un acériculteur commercial, Robert Bernier,
qui entaille plus de 10 000 érables. De plus,
une grande érablière de Matapédia est en
partie située à Saint-Alexis.
La forêt a déjà procuré plus de travail dans
le village, mais la scierie de Richard Leblanc
évolue davantage dans des créneaux spécialisés, en plus de transformer le bois des particuliers du secteur.
Photos : Gilles Gagné
P
erché à 280 mètres comme ses
voisins, l’Ascension-de-Patapédia et
Saint-François-d'Assise, plus au sud,
Saint-Alexis a été colonisé en 1860. C’est
le précurseur des villages gaspésiens de
l’arrière-pays.
Son histoire de peuplement est particulière, puisque les pionniers sont arrivés de
l’Île-du-Prince-Édouard.
« Les Acadiens étaient serrés, à l’Île-duPrince-Édouard et les Anglais ne cédaient pas
de terres. L’abbéValcourt, en poste là-bas, était
Québécois. Il a trouvé des lieux où les gens
pourraient s’établir. Il y a eu ici, et aussi SaintPaul-de-Kent, au Nouveau-Brunswick »,
explique Louis-Marie Rivard, fier citoyen de
Saint-Alexis et amateur d’histoire.
Aux Acadiens de l’Île-du-Prince-Édouard
se sont ajoutés d’autres Acadiens de souches
plus proches et des Canadiens français,
comme ils étaient désignés à l’époque. En
1960, Saint-Alexis comptait 1 600 habitants,
comparativement à 548 lors du recensement
de 2011.
Le maire, Guy Gallant, producteur laitier
passionné, a aussi vu le nombre d’agriculteurs
baisser au fil des ans, mais il est très encouragé par les derniers développements.
« Le neveu de l’un de nos agriculteurs
se lancera dans la production laitière l’an
prochain, et un agriculteur de Lanaudière
reprendra une autre ferme pour se lancer
dans le veau d’embouche. Il y avait 1 000 acres
disponibles, l’an passé, et dans le courant de
2013-2014, toute cette surface sera cultivée »,
explique M. Gallant.
Le maire de Saint-Alexis, Guy Gallant, possède 34 vaches laitières, un troupeau pour
assurer la relève et des veaux. Il se réjouit de voir de nouveaux agriculteurs arriver sur
les Plateaux, après des années difficiles.
Des lieux à voir :
Le ruisseau Robitaille, dont l’accès se situe dans le rang Saint-Benoît. Il s’agit
d’un ruisseau qui descend en cascades vers la rivière Matapédia. Facile d’accès,
l’endroit propose une randonnée pédestre de deux kilomètres. Aussi, le belvédère Horizon de rêve surplombe la rivière Restigouche, tout près de l’endroit où le
« Brandy Brook », un important ruisseau, se jette dans la célèbre rivière à saumon.
À faire à Saint-Alexis :
De la pêche au saumon, du canot ou du kayak en rivière, de la marche, du vélo de
route ou de montagne, de l’ornithologie, du véhicule tout-terrain, de la motoneige,
de la raquette, du ski de fond, du hockey (à l’extérieur ou à l’aréna) et, tout près du
village, du ski alpin, à Matapédia.
Ils se démarquent :
L’un des meilleurs skieurs de fond au Canada, Étienne Richard, un spécialiste international en recherche aérospatiale, Pierre Martin et la cinéaste, Natalie Martin.
Les noms incontournables :
Gallant, Martin, Dufour. On dit parfois dans le village « qu’il y a plus de Gallant que
de monde ». Quant à Saint-Alexis, il dérive du nom de l’abbé Alexis Mailloux, qui a
présidé à la fondation de la paroisse, en 1870.
Une histoire de déménagement Pendant près de 100 ans, et en dépit de son
éloignement de la voie ferrée, Saint-Alexis a
eu sa gare. Elle était située le long de la route
132, à 10 kilomètres du village, tout juste
à l’ouest du secteur Mann Settlement. Ce
secteur fait partie des limites municipales de
Saint-André-de-Restigouche, le quatrième
village des Plateaux, le seul situé du côté
nord de la route 132. Au milieu des années
1980, la gare de Saint-Alexis, négligée par le
Canadien National depuis quelques années,
a été achetée par des promoteurs locaux,
pour être déménagée à quatre kilomètres de
son lieu d’origine. Le remarquable bâtiment
est devenu l’Entracte, un restaurant doublé,
pendant quelques années, d’un lieu de diffusion culturelle. Plusieurs artistes renommés,
dont Marie-Claire Séguin et Jim Corcoran, y
ont chanté. Aujourd’hui, l’ancienne gare loge
les bureaux de Construction des Plateaux.
08
JUIN 2013 Graffici
HISTOIRE
JUIN 2013 Graffici
Johanne Fournier
09
Archéologue cherche financement
SAINT-MAXIME-DU-MONT-LOUIS – En 2009 et 2010, l’archéologue Tommy Simon Pelletier, en collaboration avec
Parc et Mer Mont-Louis, a réalisé d’importantes fouilles archéologiques à Saint-Maxime-du-Mont-Louis. Il aimerait
bien poursuivre les recherches, mais le financement fait cruellement défaut.
ça, on a pu documenter la vie des gens de
l’époque, notamment leur alimentation », se
réjouit l’archéologue. Celui-ci a également
localisé un moulin à farine qui aurait été
construit vers les années 1850. Il aurait possiblement été précédé par un premier qui daterait du régime français.
Faute de financement, les travaux archéologiques sur le terrain ont dû être suspendus.
Cependant, des recherches en laboratoire ont
donné un second souffle au projet. « J’ai fait le
traitement des données archéologiques et des
documents d’archives, précise M. Pelletier. J’ai
aussi fait des recherches ethnographiques. »
L’Institut Maurice-Lamontagne de Mont-Joli
participe aussi à ces études par l’analyse des
otolithes de morues retrouvés lors des fouilles.
En tranchant les petits morceaux d’ivoire
présents dans la tête de la morue, il est possible,
selon M. Pelletier, d’analyser la température de
l’eau où vivait le poisson, la salinité et plusieurs
autres aspects. « Ça permettra de connaître
l’évolution de l’environnement de la morue et
de tenter de comprendre la cause du déclin de
l’espèce du côté Nord de la Gaspésie », espère
M. Pelletier.
Le jeune archéologue de 27 ans envisage
de monter une exposition dans le cadre du
325e anniversaire de Mont-Louis, qui sera
célébré l’an prochain. « On pourrait présenter
les artefacts trouvés lors des fouilles, mais aussi
l’histoire du lieu, souhaite-t-il. Mont-Louis
est parmi les plus vieilles municipalités de la
Gaspésie. » Par contre, pour réaliser ce projet, il
faudra du financement.
Tommy Simon Pelletier ajoute, du même
souffle, que plusieurs autres municipalités
gaspésiennes sont très vieilles : « L’occupation en Gaspésie est pluricentenaire, mais
on semble l’oublier, déplore-t-il. Il y a seulement deux sites archéologiques recensés en
Gaspésie et qui ont été enregistrés au ministère de la Culture : Mont-Louis et Pabos. »
Selon lui, Grande-Vallée, Percé, Sainte-Annedes-Monts, Paspébiac, Restigouche, Pointe-àla-Croix et plusieurs autres villes regorgent de
traces de l’occupation française.
L’été dernier, avec sa collègue Françoise
Duguay, l’archéologue gaspésien a documenté
une batterie de la bataille de la Ristigouche,
dans la Baie-des-Chaleurs. Il s’agit d’un petit
fortin qui servait aux canons. « Le problème,
c’est qu’avec l’érosion, la batterie est en train
de partir dans la rivière, constate Tommy
Simon Pelletier. Comme il n’y a pas de fonds
pour consolider ce fort, il va probablement
disparaître d’ici quelques années. »
Toute personne ou entreprise intéressée à
soutenir la poursuite des recherches archéologiques de Tommy Simon Pelletier est
invitée à communiquer au 418 797-5270 ou à
info@archeomont-louis.com.
Photo : Gracieuseté Françoise Duguay
L’
organisme ainsi que l’archéologue,
originaire de Sainte-Anne-des-Monts,
lancent un appel aux entreprises ou
individus qui auraient le goût du mécénat.
Le projet Archéo Mont-Louis s’articule
autour des fondements de la thèse de maîtrise
en archéologie de Tommy Simon Pelletier. Les
recherches ont débuté en 2009 par un inventaire du barachois visant à documenter deux
domaines seigneuriaux. « On a pu retracer des
occupations de l’époque française, relate-t-il.
Ces occupations-là étaient axées sur la pêche
à la morue. »
L’année suivante, M. Pelletier et son
équipe ont procédé à une fouille de sauvetage
au même endroit. « Le propriétaire voulait se
construire une maison, raconte-t-il. Le fait
d’excaver aurait détruit le site. On a creusé
un trou et on est tombés sur un bâtiment de
l’époque française, construit possiblement vers
les années 1690. On a trouvé les traces d’un
plancher, avec les éléments qu’il portait. Ce
bâtiment aurait été utilisé jusqu’en 1830
environ. Il a été démoli ou s’est affaissé par luimême. »
« Avec les objets qu’on a trouvés à l’intérieur, on s’est rendu compte que c’était un
bâtiment qui aurait servi de coquerie, poursuit-il. C’était une cuisine pour les employés
des pêches. C’était peut-être aussi un lieu
d’hébergement. »
Parmi les artefacts découverts, l’équipe
a notamment trouvé des pierres à fusil, des
médailles religieuses et des balles de plomb.
Des ossements de poissons et d’animaux à
fourrure ont aussi été prélevés du sol. « Avec
Lors de la fouille de sauvetage réalisée à Saint-Maxime-du-Mont-Louis en 2010, Tommy
Simon Pelletier explique ici aux visiteurs les travaux en cours, leur intérêt et leur utilité.
10
éditorial
JUIN 2013 Graffici
Gilles Gagné | graffici@graffici.ca
Commentez l'ÉDITORIAL sur GRAFFICI.CA
Les gros sabots de Desjardins
L
a façon déployée par la direction de la Caisse Desjardins des
Monts et rivières, le 16 avril,
s’inscrit dans cette catégorie de procédure inacceptable.
À quoi les membres du conseil d’administration ont-ils pensé en fermant,
sans avertissement, les trois points de
service des Plateaux de Matapédia, situés
à Saint-Alexis-de-Matapédia, SaintFrançois-d'Assise et l’Ascension-dePatapédia ?
À quoi ont-ils pensé en n’inscrivant
même pas ces « fermetures de points de
service » à l’ordre du jour? À quoi ont-ils
pensé en postant des gardes de sécurité
vêtus de « discrets » complets noirs dans
l’assemblée? C’était comme venir dire à
la face des membres qu’ils n’étaient pas
assez civilisés pour discuter.
Pourtant, ceux qui ont refusé la
discussion en mettant leurs membres
devant un fait accompli et en déployant
cette méthode répréhensible, ce sont les
dirigeants de la caisse eux-mêmes.
Si ces fermetures étaient inévitables, la moindre des choses aurait été
de tenir une ronde d’assemblées pour
informer les membres de cette éventualité, de les questionner quant aux
scénarios envisageables.
Ces dirigeants ont probablement été
« aidés » dans cette façon de faire. La direction du Mouvement Desjardins utiliserait
sans doute le mot « accompagnement ».
Il est assez clair que le Mouvement et les
bureaux régionaux de Desjardins dirigent
des opérations de ce type. Ils imposent
une ligne et en bas de cette ligne, ça saute.
La prestation des services financiers a changé depuis 10 ou 20 ans. Il
Pour nous joindre
à New Richmond :
200B, boul. Perron Ouest,
New Richmond (Québec) G0C 2B0
Tél. : 418 392-7440
Téléc. : 418 392-7445
à Gaspé :
37, rue Chrétien, local Z 29
Gaspé (Québec) G4X 1E1
Tél. : 418 368-7575
www.graffici.ca
est vrai que 90% des transactions se
font aux guichets automatiques ou
avec des ordinateurs personnels.
Des gens reçoivent encore des
chèques. Pourtant, dans le cas des
personnes âgées surtout, plusieurs
n’ont pas encore maîtrisé le fonctionnement des transactions électroniques.
Faut-il rappeler que ce sont eux qui ont
bâti ces caisses? Le respect élémentaire
aurait dicté que les membres soient
consultés « avant ».
Il est à redouter, comme le dit le
maire de Saint-François-d'Assise,
Ghislain Michaud, un mouvement
de boycottage en raison de cette
façon cavalière de fermer les points
de service. Des transferts de comptes
dans les banques de Campbellton, ville
où les gens des Plateaux vont souvent
magasiner, ont déjà commencé.
Il est vrai que les gens en demandent beaucoup à Desjardins. Il faudrait
que les caisses offrent le même rendement que les banques, à travers un
réseau de points de service plus étendu,
tout en maintenant une mission sociale
et des interventions dans des initiatives
communautaires. Les gens veulent
aussi une ristourne.
Toutefois, le Mouvement Desjardins
jouit aussi d’un traitement de faveur au
Québec, puisque les rejetons n’ont pas
encore le nombril sec qu’ils sont déjà
membres d’une caisse.
Desjardins doit conséquemment
respecter ses membres, ce qui n’est
pas arrivé le 16 avril à Saint-Alexis-deMatapédia.
En 1999, Desjardins avait aussi
adopté une délicatesse digne d’un
éléphant dans un magasin de porcelaine
en faisant passer une vague de fusions.
Le contexte en vigueur à la Caisse
des Monts et rivières mérite une attention particulière de la part de sa direction et de ses membres. On y déclare
un déficit de 59 000 $ en 2012, et des
déficits anticipés de 300 000 $ pour les
deux prochaines années, en raison des
faibles taux d’intérêt.
S’il est vrai que les décisions de
fermeture des points de service sont
prises par les conseils d’administration
chez Desjardins, rien n’exclut la possibilité de consulter les membres. Ces points
de service n’étaient pas ordinaires. Pour
l’essentiel des citoyens des Plateaux, ils
étaient, il y a 12 ans à peine, «leur» caisse.
Leur fermeture implique désormais pour les gens de l’Ascension-dePatapédia, un déplacement minimal de
62 kilomètres, et jusqu’à 80 kilomètres
pour aller à leur institution financière.
C’est énorme.
Laisser un point de service à SaintFrançois-d'Assise, le village central,
aurait été judicieux. D’autant plus que
la direction de l’institution avait, en
novembre 2012, vendu son bâtiment
à la Municipalité et signé une entente
de location d’une partie de l’immeuble,
pour cinq ans, un loyer payé d’avance,
pour une somme de 25 000 $, accompagné d’amélioration locative d’un
montant à peu près égal.
Signer cette entente et fermer le point
de service cinq mois plus tard ne relève
pas de la bonne gestion. Les membres
n’auraient pu faire pire, s’ils avaient été
consultés. Ils auraient dû l’être.
Il est à redouter, comme le dit le maire de
Saint-François-d'Assise, Ghislain Michaud, un
mouvement de boycottage en raison de cette
façon cavalière de fermer les points de service.
L’équipe de Graffici
DIRECTEUR Benoit Trépanier, direction@graffici.ca RÉDACTEUR EN CHEF JOURNAL ET WEB Nelson Sergerie, redaction@graffici.ca ou web@graffici.ca ASSISTANTE À LA RÉDACTION Geneviève Gélinas,
redaction.gaspe@graffici.ca GRAPHISTE Julie Delisle, infographie@graffici.ca ÉDITORIALISTE Gilles Gagné, graffici@graffici.ca CHRONIQUEURS Thierry Haroun, David Lonergan, Sophie I. Gagnon,, graffici@graffici.ca
COLLABORATION À LA RÉDACTION Johanne Fournier, Gilles Gagné, Ariane Aubert Bonn COLLABORATION AU CONTENU VISUEL Sophie I. Gagnon, Julie Delisle, Gilles Gagné, Johanne Fournier, Ariane Aubert Bonn,
Marie-Josée Cyr RECETTE Mathilde Cotton CARICATURE Marie-Eve Tessier-Collin (Orbie) MOTS CROISÉS Diane Richard COMPTABLE Maryse Brunelle RÉVISION Geneviève Gélinas, Sarah Servant
CORRECTION Sous la supervision de Gauthier Communications : Céline Duchemin, Mimi Allard, Marlyne Cyr, Janine Porlier PUBLICITÉ ET MARKETING | RESPONSABLE VENTE ET
MARKETING Gabrielle Leduc marketing@graffici.ca PUBLICITÉ AVIGNON, BAIE-DES-CHALEURS ET HAUTE-GASPÉSIE Benoît Trépanier, direction@graffici.ca PUBLICITÉ CÔTE-DE-GASPÉ ET
ROCHER-PERCÉ Gabrielle Leduc marketing@graffici.ca CONSEIL D’ADMINISTRATION Alain Bernier, président ; Simon Bujold, vice-président | Marilou Levasseur, Rémi Plourde, Geneviève Campagna, Geneviève
Labillois, Gabrielle Leduc.
Impression Les Presses du Fleuve, Montmagny DISTRIBUTION Publisac
Dépôt légal - Bibliothèque nationale du Québec, 2003
CTA
irage
ertifié
MECQ
Photo : Gilles Gagné
Il y a des façons de faire qui sont inacceptables avec le public, à plus
forte raison quand celui-ci est constitué de membres.
libre arbitre
Commentez la CHRONIQUE sur GRAFFICI.CA
Trou noir story
Thierry Haroun | graffici@graffici.ca
I
l est de ces gestes qui nous marquent plus que d’autres au cours d’une carrière
journalistique. Ces derniers temps, les manifestations dénonçant la réforme de
l’assurance-emploi font justement partie de ces gestes qu’il m’est difficile de taire
tellement ils secouent. Non pas tant par leur ampleur que par la dignité humaine
qu’ils exsudent.
Pour une rare fois, la première personne est ici employée. Sensibilité oblige. Je
déclinerai plus bas les noms de quelques personnes que j’ai eu la chance de côtoyer
lors de ces « moments forts ». Vous avez bien lu : « moments forts ». J’insiste sur ces
mots qui portent le poids de ces Gaspésiens, qui font écho aux luttes de classes d’un
temps révolu ou que l’on croyait révolu, dont l’action citoyenne dans les rues n’est pas
sans renvoyer au ferment des révolutions d’autrefois qui ont mené aux droits civiques
dont nous profitons aujourd’hui : la liberté de parole, de la presse, des femmes, le droit
à la justice sociale et à la dignité humaine.
« Dignité humaine ». Ces mots, je les ai entendus à maintes reprises lors de
marches organisées à Percé et Chandler. C’est que la réforme du programme fédéral
est tellement tordue, dans tous les sens du terme, tellement teigne par son approche,
venimeuse, perfide et malintentionnée par ses mesures qu’elle ravage le filet social
dont doivent normalement profiter les sans-emploi. On résume : une personne qui
est sans emploi se retrouve dans une situation précaire. Ajoutez à cela une réforme,
tachée d’ombre et de mépris, qui a pour mobile de trouver toutes les raisons, aussi
incohérentes qu’arbitraires, pour couper les prestations. Résultat : pas de job, pas de
cash… Pas de dignité humaine. Cela peut mener à des gestes violents voire suicidaires.
Ça aussi, je l’ai entendu lors des manifestations. Insoutenable.
C’est dans ce contexte malsain, nourri par une réforme qui est en train de démolir
l’économie régionale, que des gens se sont levés pour manifester leur dégoût et
affronter ce « mal » qui n’est pas sans rappeler Germinal d’Émile Zola. Qui sont ces
gens? Je pense à Josette Mercier qui m’a dit que c’est par « solidarité » qu’elle « marche
à Percé ». Solidarité. Voilà qui m’a rappelé le mouvement de grève Solidarnosc des
ouvriers des chantiers navals à Gdansk en Pologne en 1980. J’étais allé à Gdansk en
juin 1989 pour tenter, avec le recul, de mieux saisir cette contestation qui a été une des
premières pierres à faire chuter une décennie plus tard le communisme.
Je pense à Anita Blais, rencontrée à Chandler, qui venait d’apprendre qu’elle avait
reçu son « dernier chèque de chômage ». Résultat : neuf semaines sans revenu avant
le début de la saison touristique. Insoutenable (bis). Je pense à l’artiste en arts visuels,
Francine Laberge qui, lors de notre rencontre à Percé, vivait déjà « le trou noir » comme
dans…obscurantisme. Rencontré à Chandler, Michel Lebreux, un travailleur forestier
qui était « sur le chômage » craignait pour la suite des choses. Craindre comme dans
inquiétude. Je pense à Gilbert Bourget qui est à l’origine des manifestations devant le
bâtiment de Service Canada à Chandler, trois fois plutôt qu’une s’il vous plaît. Pancarte
à la main, entonnant des chants de ralliement, Gilbert Bourget est au front pour dire
« non » à la réforme. « Non » comme dans refus d’abdiquer à l’arbitraire et à l’appauvrissement des gens.
Je déplore toutefois une question que lui a posée un collègue journaliste, à savoir
pourquoi il n’y avait pas autant de personnes à manifester que la fois précédente. Niaiserie de question. Même s’il était tout seul, sa seule présence au nom des chômeurs
en vaut la chandelle parce que ça ne prend qu’une seule personne pour commencer à
changer le monde. On insiste : niaiserie de question.
***
Contrairement à ce qu’affirmait le Libre arbitre le mois dernier, le député de Bonaventure, Sylvain Roy, n’a pas remporté Chandler par une majorité de 2 000 voix sur
Damien Arsenault, mais par plus de 1 200 voix. Mea culpa.
JUIN 2013 Graffici
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JUIN 2013 Graffici
JUIN 2013 Graffici
Dossier
13
GENEVIÈVE GÉLINAS | REDACTION.gaspe@graffici.ca
Tourisme : bilan de santé
GASPÉ - La Gaspésie a-t-elle encore ce qu’il faut pour attirer les touristes en 2013? GRAFFICI a demandé
à ceux qui connaissent et qui composent l’industrie de se prononcer.
Le phare de Pointe-à-la-Renommée a été
rapatrié sur son lieu d’origine en 1997.
Q
uand Stéphane Ste-Croix était petit,
ses parents l’amenaient faire le tour
de la Gaspésie. Pourtant, il n’a pas
grandi à Montréal ni à Québec, mais bien
à… Cap-des-Rosiers. « Ça donne une idée de
la force du branding Gaspésie ! », dit M. SteCroix, président du créneau Accord récréotourisme Gaspésie et Îles-de-la-Madeleine,
une démarche de développement qui cible les
forces de chacune des régions et qui relève du
ministère québécois des Finances.
Aujourd’hui, la Gaspésie est toujours
« connue et reconnue », estime-t-il. Mais elle
n’est plus seule dans la course. « Il y a des
Québécois qui partent pour Acapulco en été,
à 600 $ pour cinq jours », illustre M. Ste-Croix.
Toutes les autres régions de la province tentent
de tirer leur épingle du jeu. « Les touristes ont
plus de choix, ils sont plus pressés et ils veulent
en avoir pour leur argent », résume le président.
Année après année, les entreprises touristiques répètent leurs doléances à l’heure des
bilans : les touristes se font rares et ils arrivent
de plus en plus tard dans la saison. Que disent
les statistiques? Que le nombre de touristes se
maintient, ou stagne, selon qu’on voit le verre
à moitié vide ou à moitié plein.
La saison s’est un peu déplacée vers
l’automne, mais demeure assez courte, de
l’avis général. « La haute saison dure de quatre
à six semaines, de la mi-juillet à la fin août,
alors qu’on est opérationnels du début juin à
octobre », résume Marie-Josée Bernard, directrice générale du Bioparc de la Gaspésie, à
Bonaventure.
Attention! Le tourisme est un secteur
d’activités plus stable que bien d’autres, relativise Jean-Philippe Chartrand, consultant en
tourisme. « Si on compare le tourisme avec les
mines, la forêt ou la pêche, on ne connaît pas
les fluctuations de ces domaines. »
N’empêche, l’industrie a besoin de renouveler son offre, ajoute-t-il. Si certains projets
tardent à se réaliser, comme Percé l’incontournable ou le village-parc de Mont-SaintPierre, GRAFFICI a identifié pour au moins 40
millions de dollars d’investissements réalisés
depuis sept ans, en ciblant seulement les plus
importants (voir carte en p. 15).
Le hic : les deniers publics sont plus difficiles à trouver que jamais. « Les enveloppes ne
sont pas grosses. Ce sont davantage des prêts
sans intérêt ou des garanties de prêt que des
subventions », observe M. Chartrand.
Année
Nombre de
touristes
2006
694 000
2007
557 000
2008
512 000
2009
572 000
2010
582 000
80 % du Québec
6 % du reste du Canada
5 % des États-Unis
9 % des autres pays
Sources : Tourisme Québec et Emploi-Québec
Photo : Geneviève Gélinas
Provenance des touristes
Dépenses des touristes : 189 millions $ par an | 2500 emplois en équivalents annuels
Des petits projets à la rescousse?
5 chantiers pour la Gaspésie
Repères : les projets majeurs
JUIN 2013 Graffici
JUIN 2013 Graffici
Dossier tourisme
Des petits projets à la rescousse ?
SHIGAWAKE – Dans les petits pots les meilleurs onguents ? Des
projets modestes, à forte couleur locale, font le bonheur des touristes
et le charme de la Gaspésie.
D
epuis 104 ans, Shigawake tient
sa foire agricole. Le village a
conservé les traditionnelles
compétitions équestres et les concours
du plus beau légume, mais y a ajouté
une portion musicale en 2009.
Avec un budget oscillant entre
40 000 $ et 50 000 $, le festival de musique
de Shigawake a reçu les Socalled, Barr
Brothers, Katie Moore et Joe Grass. Et
les festivaliers sont au rendez-vous : ils
étaient 4 500 personnes l’an dernier,
soit près de trois fois la foule attirée par
la foire seule avant 2009.
« On est chanceux, on a des
contacts avec certains musiciens, qui
adorent la région, indique Nikki Hayes,
l’une des organisatrices du festival,
prévu du 15 au 18 août. On veut garder
l’ambiance locale et le coût abordable,
ajoute-t-elle. De toute façon, on n’a pas
les infrastructures à Shigawake pour
attirer des milliers de personnes. »
La Veille Usine de L’Anse-àBeaufils, un autre attrait bien loin du
gigantisme, s’est modelée sur la philosophie de demeurer authentique,
insiste sa directrice générale, Lison
Grenier. « Ce qu’il faut, c’est de développer nos particularités. » Les voisins
de l’usine misent aussi sur l’authenticité, remarque la directrice. « Dans
l’anse, on a le magasin général de
Rémi [Cloutier] et la microbrasserie Pit
Caribou qui fonctionnent très bien. »
Est-ce à dire que les projets de
grande envergure peuvent être mis à la
poubelle? Non, car il faut des deux, croit
Jean-Philippe Chartrand, consultant en
tourisme. « Les grands projets n’enlèvent rien aux initiatives locales, dit-il,
mais sont nécessaires pour se démarquer au plan international. Le Festival
de Shigawake ne convaincra pas
quelqu’un dans une agence de voyages
en Espagne de venir en Gaspésie. »
La démarche Accord, initiée par les
péquistes au début des années 2000
et poursuivie par les libéraux, avait
justement le mandat de faire émerger
de grands projets. C’est ce qu’a fait le
créneau Accord récréotourisme avant
que son mandat ne soit révisé en
2010. Depuis, l’organisme s’est collé
davantage à l’entreprise privée et à ses
besoins, notamment en s’attaquant au
défi de la main-d’œuvre.
5
Pour attirer davantage de touristes
au cours des prochaines années,
l’industrie s’entend sur ces quelques angles d’attaque à privilégier.
Améliorer les moyens de transport :
Faire 12 heures de route pour arriver en Gaspésie ? Les
touristes de 2013 y sont de moins en moins enclins, surtout
quand ils arrivent de l’international. Des billets d’avion à
prix abordable, des aéroports qui peuvent accueillir un plus
grand volume de passagers et un train qui fonctionne sont
plus que jamais nécessaires.
Faire de la promotion ciblant les jeunes
et la moyenne saison :
Débloquer du financement, à la fois du
public et du privé :
« On a un potentiel et une offre incroyable, mais pour faire lever
le gâteau, ça prend des investissements gouvernementaux et
privés d’importance », résume Jean-Sébastien Cloutier, maire
de Mont-Saint-Pierre. Le problème : les fonds dédiés spécifiquement au tourisme sont souvent modestes, et les projets
d’envergure doivent souvent faire affaire avec une dizaine de
bailleurs de fonds différents.
Revamper l’hébergement et la
restauration :
Photo : Gilles Gagné
Leur état général s’est amélioré ces dernières années, mais
du chemin reste à faire pour qu’ils soient au goût d’une
clientèle qui vieillit et dont les exigences s’élèvent.
Développer la main-d’œuvre :
Les employés vieillissent et la relève est difficile à trouver.
La réforme de l’assurance-emploi, qui complique la vie des
travailleurs saisonniers, n’aide en rien. Selon plusieurs, c’est
LE défi des prochaines années en tourisme.
Repères : les projets majeurs
L’une des beautés naturelles de la Gaspésie : la chute
de la rivière aux Émeraudes, à Coin-du-Banc.
chantiers
pour la
Gaspésie
« On cible encore beaucoup le couple d’âge mûr dont
c’est la quatrième visite. Rajeunir la clientèle doit être un
objectif », croit Stéphane Ste-Croix, président du créneau
Accord. Le printemps et l’automne doivent aussi être plus
présents dans les campagnes de promotion.
Arsène Larocque, un musicien local, et Joe Grass, guitariste professionnel, partagent la scène de l’édition 2012
du festival de musique de Shigawake.
15
GENEVIÈVE GÉLINAS | REDACTION.gaspe@graffici.ca
1
Percé l’incontournable :
Un premier projet de 26 millions $, présenté en 2008, comprenait un téléphérique sur le
mont Sainte-Anne, des aménagements urbains et un complexe aquatique.
Le projet, réduit à 7,7 millions $, se concentrera sur la partie « géoparc », incluant la
construction d’un pavillon d’accueil au flanc du mont Sainte-Anne, d’une passerellebelvédère au-dessus du vide et d’un réseau de sentiers. Les gens d’affaires de Percé
se sont réunis en coopérative pour prendre le dossier en mains.
2
Tendances
Sommes-nous dans le coup ?
Les spécialistes du tourisme identifient deux tendances
dominantes : l’omniprésence des nouvelles technologies et la
montée du tourisme durable. La Gaspésie est-elle dans le coup ?
Nouvelles technologies
Tourisme durable
Magasiner son voyage sur Internet est de
plus en plus la norme. Et les entreprises touristiques gaspésiennes sont en retard quant à leur
présence sur le Web, évalue Chantal Manuel,
responsable Web de l’Association touristique
régionale (ATR). « Une minorité des entreprises touristiques est à jour, une majorité ne
l’est pas. » Certaines n’ont pas de site Web et
même pas de courriel, remarque-t-elle. Et des
800 membres de l’ATR, 67 seulement sont
inscrits à la centrale de réservation, qui permet
de réserver en ligne.
La Gaspésie, authentique et peu altérée, a tout
pour développer un produit de tourisme durable,
juge Vincent Landry, responsable du dossier à
la Conférence régionale des élus (CRÉ). « Pour
le moment, ce n’est peut-être pas un avantage
si évident, mais c’est une tendance tellement
lourde que, dans un proche avenir, les régions
dont le tourisme n’est pas durable seront désavantagées. » La CRÉ s’est dotée d’une politique
sur le tourisme durable et tente, via un site Web
(www.espacetourismedurable.com), d’inspirer
des initiatives. Les progrès, difficiles à mesurer,
convient M. Landry, seront évalués vers 2017.
La Gaspésie toujours chère
au cœur des Québécois
«Q
uel endroit recommanderiez-vous à des amis en visite
au Québec ? », a demandé aux Québécois la Chaire de
tourisme de l’Université du Québec à Montréal. Le
rocher Percé et l’île Bonaventure arrivent en 4e position avec 24 %
des mentions, après le Vieux-Port de Québec (63 %), le Vieux-Port et les
festivals de Montréal (chacun 32 %). On a aussi demandé aux répondants
quelle région touristique ils recommanderaient. Dans ce cas, la Gaspésie arrive
4e sur 21 régions, cette fois derrière Québec, Montréal et Charlevoix. À noter, les
jeunes de 18 à 34 ans préfèrent la Gaspésie à Charlevoix !
Source : Chaire de tourisme Transat de l’ESG-UQAM, sondage web d’Ipsos Marketing menée du 17 au 19 septembre 2012 auprès de 1260 Québécois.
Mont-Saint-Pierre, village-parc :
Au départ, le projet totalisait 37 millions $ et comprenait la construction d’une auberge
quatre étoiles par un promoteur privé, l’agrandissement du parc de la Gaspésie vers
Mont-Saint-Pierre, de meilleures infrastructures pour le vol libre et la construction d’un
port de plaisance.
Fin mai, Mont-Saint-Pierre présentera une nouvelle version de son projet, au coût réduit
à peu près de moitié, sans auberge de luxe. Le reste du contenu devrait y être, incluant la
création d’un géoparc dans la vallée et l’aménagement du bord de mer, mais parfois en
mode plus modeste.
Photo : M. Leblanc
14
3
Bioparc de Bonaventure :
De 2009 à 2011, 4,3 millions $ ont été investis dans neuf chalets, l’ajout d’habitats animaliers,
d’une petite ferme et diverses mises à niveau.
La deuxième phase, qui coûtera 5,9 millions $, comptera l’aménagement d’autres habitats, la
refonte du bassin des phoques pour inclure un tunnel sous-marin, l’ajout d’un pavillon des
amphibiens et reptiles et d’excursions en bateau dans l’estuaire de la rivière Bonaventure.
4
Centre de ski Pin Rouge à New Richmond :
De 2006 à 2009, environ 13 millions $ ont été investis pour installer des canons à neige,
construire 32 chalets et leur système d’aqueduc et d’égout, agrandir le pavillon d’accueil,
aménager une piscine, des sentiers de marche et de vélo, ainsi qu’un camping (à la pointe
Taylor cette fois).
5
Centre des congrès de la Gaspésie à Carleton :
Le centre, ouvert depuis 2009, a coûté 7 millions $. Il accueille trois à quatre congrès de
200 à 300 personnes par an, en plus de plusieurs autres activités. Son directeur, Stéphane
Boudreau, aimerait faire grimper le nombre de congrès de huit à 10 par an. Pour y arriver, il
compte sur une association bientôt annoncée avec un transporteur aérien et l’adhésion de
Carleton-sur-Mer à l’Association des bureaux de congrès du Québec.
6
Croisières internationales :
Ce projet de 35 millions $ sur la Pointe devrait être en grande partie complété fin 2013. Il
inclut la reconstitution historique Berceau du Canada au centre-ville de Gaspé, la gare
intermodale de Gaspé (7 M $), le train touristique (2 M $) et le Circuit des bâtisseurs à
Chandler (près de 7 M $), en plus de travaux à la plage de Coin-du-Banc et à la Vieille Usine
de L’Anse-à-Beaufils. Les travaux sont en voie d’être complétés en 2013. Dix-huit navires et
24 000 croisiéristes sont attendus cette année.
7
Route des belvédères à Matapédia et sur les Plateaux :
Le projet de 11 millions $ consiste à aménager des belvédères à l’architecture futuriste à
Matapédia et sur les Plateaux. La corporation en charge du projet est à l’étape de compléter
ses études.
2
6
1
7
5
4
3
16
JUIN 2013 Graffici
res en fête!
ours Récréation littéraire Liv
nc
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ts
an
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ga
es
xt
Te
Une présentation de
Desjardins félicite les gagnants du concours Récréation littéraire 2013
et se réjouit du talent des participants !
Cette année, l’introduction était une inspiration de la porte-plume 2013, Francine Ruel.
Voici les textes gagnants des quatre catégories, accompagnés d'illustrations de Sarah Servant, illustratrice.
Ce concours est le fruit d’une collaboration entre Livres en
fête ! et le Journal Graffici. Nous remercions les maisons
d’édition et les revues suivantes, qui ont donné des livres
et des abonnements pour le concours :
Alire, Annick Press, Éditions Alto, Éditions du Musée national des Beaux-Arts
du Québec, Éditions du Passagez, Éditions Imagine, Éditions Pierre Tisseyre,
Éditions Triptyque, Groupe Fides, Groupe HOMME, Groupe HMH,
Groupe Modus, Groupe Ville-Marie, Guy Saint-Jean Éditeur, Les Intouchables,
Magazines Alibis et Solaris, Québec Amérique, Random House, Simon &
Schuster et Soulières Éditeur.
Rencontre insolite
Rencontre insolite
Ce matin-là, je marchais sans but précis dans le parc. Tout me paraissait gris et terne. Je m’ennuyais. Je ne savais pas que je marchais
vers un rendez-vous improbable. Lorsque je le vis sur ce banc, mon
cœur s’arrêta de battre…
Ce matin-là, je marchais sans but précis dans le parc. Tout me
paraissait gris et terne. Je m’ennuyais. Je ne savais pas que je
marchais vers un rendez-vous improbable. Lorsque je le vis
sur ce banc, mon cœur s’arrêta de battre…
Un livre! C’était un livre. Il était tout seul, sur un banc, sûrement
délaissé par son propriétaire. Pour moi, abandonner un livre, c’est
un vrai crime. Tout livre mérite d’être lu et d’être apprécié. Pour moi,
un livre c’est une vie dans cent ou mille pages, une vie qui peut être
drôle, triste, fantastique, bizarre ou amusante…
journal d’hier, on y lisait que cet auteur avait écrit un livre magique !
J’ouvris le livre et commençai à le lire. Il contenait cent pages, mais
j’avais l’impression que de nouvelles pages s’ajoutaient au fur et à
mesure que je lisais… était-ce juste une impression ? Je fermai le
livre. À ce moment précis, le titre changea. « Le livre non seul » voilà
le nouveau titre…je n’y comprenais rien. Quelle drôle d’histoire!
« Mon livre, c’est mon livre ! », cria un vieil homme venu de je ne
sais où.
Un livre, c’est comme un ami et si je dis ça c’est parce que je suis un
solitaire. Je pense que celui qui l’a laissé là est un vrai…
un vrai sans cœur !
Je le lui donnai sans hésiter.
Je pris le livre, le touchai, l’observai et je regardai la couverture… le
titre me sauta aux yeux : « Le livre seul ». Pas étonnant qu’il soit seul!
À l’endos, je vis une description : « Ce livre est parfait pour ceux et
celles qui se sentent seuls. » L’auteur se nommait Plumededragon.
Ce nom me disait quelque chose…mais oui bien sûr! Dans le
« Oh oui ! », dis-je.
« Merci ! », me répondit-il. « Aurais-tu aimé le garder ? », dit le vieil
homme en se retournant.
« Alors le voici, je te fais cadeau du bien le plus précieux; celui
d’un ami, car un livre c’est le meilleur ami qui soit ! », Et le vieillard
disparut à travers les arbres.
Primaire
Classe de Mme Dorine Renaud
Élèves de 5e et 6e année
École Aux Iris (Bassin, Îles-de-la-Madeleine)
Commission scolaire des Îles
Je n’en crus pas mes yeux. Un œuf comme je n’en avais
jamais vu avait été laissé à l’abandon sur ce banc. Mais
attention, pas un œuf comme les autres, il était même plus
gros que celui d’une autruche; de plus, il n’était pas de forme
ovale : il formait plutôt une sphère parfaite. Je le pris avec
hésitation dans mes bras puisque mes mains moites étaient
loin de pouvoir le contenir. Je constatai avec stupeur que
l’œuf géant était bouillant ! Quelques instants plus tard, je le
laissai tomber de mes bras brûlants avec horreur…
Puis je finis par distinguer une grande entaille qui avait été
infligée par le choc à ma trouvaille un peu amochée. Tout à
coup, un gigantesque craquement retentit et je me tournai
vers mon œuf qui sautillait telle une crêpe dans une casserole. Le bruit devint de plus en plus vigoureux. Je me bouchai
les oreilles pour essayer d’empêcher le bruit assommant
de me briser les tympans. L’œuf, après quelques minutes
d’agitation, s’arrêta finalement de sautiller pour se fendre en
deux parties distinctes et laisser place à une sorte de petit
monstre reptilien. Le reptile possédait de gros yeux vert lime
qui me fixaient sans arrêt, une longue queue écaillée de
couleur bleu turquoise, quatre pattes assez fines ornées de
minces petites griffes courbées. La créature avait également
de petites ailes fines comme de la soie et transparentes
comme une vitre.
Tout à coup, il éternua et au même moment je distinguai une
grosse flamme qui sortait de sa minuscule bouche. Je mis
quelques instants interminables à remarquer que le petit «
dragon », comme je décidai de le nommer, avait mis le feu
au banc ! Le dragon mit ensuite le feu à deux ou trois autres
objets se trouvant dans le parc, dont deux autres bancs. Je
réalisai qu’il allait le réduire en un paquet de cendres si je ne
l’arrêtais pas au plus vite.
C’est à ce moment que j’entendis une sonnerie qui m’était
familière, même très familière : « Dring ! Dring ! ». C’était
mon réveil matin ! Je n’avais jamais été aussi excitée à l’idée
qu’il me réveille, même…un samedi !
SECONDAIRE 1er cycle
Cassandra Lebreux
1re secondaire
École C.-E.-Pouliot (Gaspé)
Commission scolaire des
Chic-Chocs
JUIN 2013 Graffici
17
res en fête!
ours Récréation littéraire Liv
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Mon frère Phénix
Ce matin-là, je marchais sans but précis dans le parc. Tout me
paraissait gris et terne. Je m'ennuyais. Je ne savais pas que je
marchais vers un rendez-vous improbable. Lorsque je le vis sur
ce banc, mon cœur s'arrêta de battre : un petit garçon blond,
allongé sur le côté.
Dans ton cerveau, la tempête avait commencé. BANG! Les
bombes continuaient d'exploser, troisième guerre cérébrale.
Ta tête était tellement survoltée, tu débordais d’électricité.
Je savais, mon ami, que tu t'en foutais des métaphores, je te
comprenais énormément!
- Je te le dis en toute honnêteté, tu es possédé! Par qui? Par
quoi? Par une maladie qui veut te contrôler, te manipuler. Elle
part et revient, que sera le lendemain? Tu vas naturellement
endurer. Je sais que tu vas passer au travers, de peine et de
misère, parfois ce sera l'enfer. Garde ton courage mon nouveau
frère, tu peux le faire! Reviens à toi, tu as trop de choses à
découvrir pour rester en convulsion. Dans ton subconscient
et ton inconscient, mes paroles resteront gravées, mon petit
blond. Je t’en supplie, reprends tes esprits. Je sais ce que tu vis,
ce que ton corps subit. On pourrait presque dire à demi en vie,
semi-endormi. Ce n'est pas une vie! Pourquoi personne d'autre
n'est venu t'aider? Nous sommes entourés d'ignares, d'incultes,
d'illettrés. Ne laisse personne t’intimider, nous avons un point en
commun avec des grands : César, Molière, Napoléon!
- Crois en toi, ris comme un fou quand tu seras dénigré. Un
prodige de prestige règne en toi, et pour ça… les sans-cœur,
peureux, jaloux te puniront, mon petit blond! Je sais mon
petit frère, je t'explique un monde sombre, rien n’est clair. Tu
comprends sûrement, parfois il est préférable de se réfugier
dans l'ombre, de se taire. Aujourd’hui fragile et naïf, tu mûriras
brusquement, sans l'avoir choisi. Cette guerre intérieure va
kidnapper, torturer et assassiner l'enfant en toi. Si ce n'est pas
encore fait, ça ne tardera pas.
- Devenir un adulte prématurément, peu ont les yeux pour le
voir, peu ont la force d'y croire! Être vieux aussi jeune est difficile,
cesser de rêver même si la vie et la santé ne tiennent qu'à un
fil. Comme je te le dis mon frère, reste fort, intègre, sois un vrai
homme. Quand tu seras majeur, on ira ensemble boire une bière
entre « chums », parler de tout et rien; repenser comment dans
un parc on s'est croisés, parler des femmes qu'on a rencontrées,
des échecs qui nous ont fait trébucher, en virer une pour chaque
belle réussite qu'on a provoquée. S'il y a un temps pour pleurer, il
y aura dix ans à célébrer!
Le petit garçon blond revenait à lui. « Qu'est-ce qui s’est passé?
Où suis-je? », dit-il. « Tu es en sécurité, tu as fait une crise
d'épilepsie, mais c'est fini. Peux-tu me dire où tu habites? Je
vais t'y amener pour que tu puisses te reposer. » Il s’est endormi
avant de répondre, épuisé par ce qui venait de lui arriver. Alors,
je l’ai porté sur mes épaules jusqu'à l’hôpital et j’ai rencontré ses
parents.
- Mon petit frère, je suis fier de toi; à 10 ans, tu es brillant, déjà
un vrai homme. Je compte te revoir, grandir avec toi.
SECONDAIRE 2e cycle et
éducation des adultes
Yannick Cassivi Bernier
Centre d’éducation des adultes
École C.-E. Pouliot (Gaspé)
Commission scolaire des
Chic-Chocs
Rencontre insolite
Ce matin-là, je marchais sans but précis dans le parc. Tout me
paraissait gris et terne. Je m’ennuyais. Je ne savais pas que je
marchais vers un rendez-vous improbable. Lorsque je le vis sur
ce banc, mon cœur s’arrêta de battre…
Il n’aurait pas dû être là. J’avais osé croire qu’il ne savait pas
dans quel quartier je résidais. Mais malgré son capuchon et
le foulard qui dissimulait son nez et le bas de son visage, je
sus immédiatement que c’était lui; j’aurais reconnu ce regard
sombre entre mille. Il était dans ma classe de secondaire 2,
mais il devait avoir deux ans de plus que nous tous. D’une voix
menaçante, il articula :
- Pas de prof pour te protéger, aujourd’hui ?
C’était sa façon de m’annoncer que je passerais un sale quart
d’heure. Je le savais. Il savait que je savais. Je payerais pour
l’intervention des profs dans cette affaire d’intimidation qu’ils
jugeaient classée. Une lueur de satisfaction transperça ses
prunelles sadiques. Je reculai lentement. Même si j’avais pris
mes jambes à mon cou, il m’aurait rattrapé; je ne pouvais rien
contre lui. Je le savais. Il savait que je savais.
Cette satanée journée de grisaille avait fait fuir les badauds.
Personne ne pouvait rien pour moi. À l’école, on avait tenté
de m’aider… les adultes avaient fait ce qu’il fallait; c’est ce
qu’ils aimaient penser. Quand cessait-on d’être la victime d’un
intimidateur ? Pas nécessairement quand le problème se réglait
à l’école. Il restait une panoplie d’options, le parc en était un
exemple. Je le savais. Il savait que je savais.
Je tentai tout de même une manœuvre. Je n’allais pas me laisser
taper dessus sans rien faire! Je me retournai avec l’intention de
courir aussi vite que mes articulations chétives me le permettaient. Je ne m’imaginais pas réussir à me débarrasser de lui,
mais j’aurais peut-être la chance de tomber sur un passant qui
prendrait ma défense. Une brève analyse des lieux me permit
de remarquer qu’une fine brume s’emparait de l’air et s’infiltrait
entre les arbres. Un brouillard salvateur. Une multitude de
nouvelles cachettes.
Empli d’une assurance nouvelle, mes jambes s’activèrent avec
une rapidité insoupçonnée. Un peu plus loin, je vis un arbre
qui se laissait tranquillement enrober d’un voile opaque de
brouillard. Cachette idéale. Je le savais. Il l’ignorait peut-être.
Vaine espérance; un complice de mon assaillant, caché derrière
cet arbre, fonça droit sur moi.
L’impact fut brutal. L’acolyte de mon bourreau n’avait eu qu’à
tendre la jambe pour que je me retrouve plaqué au sol, mais il
ne se contenta pas de contempler ma douleur; il lui fallait plus
de violence, je le voyais dans son regard mauvais. Peu importe
qui il était. Peu importe ce que j’aurais pu dire. Rien ne l’aurait
empêché d’écraser son pied sur ma main qui tentait désespérément de me décoller du sol.
Je fus incapable de conserver la notion du temps. Les secondes
paraissent une éternité quand la douleur assaille le corps de
toutes parts. De temps à autre, je les entendais me traiter de
« tapette » ou de « fif », mais la douleur avait trop d’emprise sur
mon cerveau pour que j’en sois heurté. Ils n’aimaient pas que je
sois différent. Je le savais. Ils adoraient savoir que je le savais.
Que je me sente jugé tous les jours aurait pu suffire, mais pas
à eux.
Je n’arrivais plus à faire autre chose que crier. Des hurlements
stridents qui appelaient à l’aide, ou « des cris de fillette »,
comme eux aimaient les appeler.
J’entendis des pas approcher au trot. J’eus peur que ce soit les
renforts de mes agresseurs, mais les coups cessèrent.
Je demeurai en boule, mes mains sanguinolentes protégeant
toujours mon visage. La douleur irradiait dans tout mon corps.
Des traces chaudes de souffrance circulaient de haut en bas
le long de ma colonne vertébrale, comme si des voitures de
course ultra-rapides se creusaient un circuit dans ma chair. Je
sentais mon pouls dans mes tempes, s’amplifiant, me donnant
l’impression que quelques pulsations supplémentaires feraient
exploser mon crâne. Mais qu’est-ce qui en sortirait, de toute
façon? De la gelée de solitude, de la compote de vide intérieur et
de la salsa-tristesse piquante, probablement.
Des voix se voulant apaisantes tentèrent de me rassurer. Des
mains se voulant rassurantes m’effleurèrent pour me calmer.
« Tu n’es plus en danger, petit. » J’eus un incontrôlable hoquet
de désespoir. Je ne serais jamais en sécurité. Être battu une
fois, c’était être étiqueté victime toute une vie. Victime d’être
« tapette » ou d’avoir l’air de l’être. Les gens ne me verraient
plus autrement, peu importe ce qu’on ferait à ces voyous. Il y en
aurait certainement d’autres. Je le savais. Trop nombreux étaient
ceux qui préféraient ne pas le savoir.
Catégorie ADULTE
Maude Perry Mélançon
Saint-Maxime-du-Mont-Louis
Haute-Gaspésie
18
divertissement
JUIN 2013 Graffici
MOTS CROISÉS GASPÉSIENS
1
par Diane Richard
1
HORIZONTALEMENT
2
1. Un rideau ou un café - Abrév.
3
2. Fut assassiné par Joab - Phrase sacrée.
3. Réconcilias.
4
4. Acide aminé - Pâle.
5
5. Élément chimique - Le début et la fin d’une
galerie souterraine - Choisi une autre fois.
6
6. Un oubli - Antimoine - Inusité.
7. Réponse - Communauté laïque.
8
9. Déjà nommé - Accompagne le NE.
9
11. Vendeur - Plante grasse.
12. Comme une lettre - Hérédité.
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SUDOKU
Placez un chiffre de 1 à 9 dans chaque case vide.
Chaque ligne, chaque colonne et chaque boîte 3 x 3
délimitée par un trait plus épais doivent contenir tous
les chiffres de 1 à 9. Chaque chiffre apparaît donc une
seule fois dans une ligne, dans une colonne et dans
une boîte 3 x 3.
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7
8. Déçu - Émousse.
10. Il adore, au féminin et phonétiquement C’est la fin - Soldat.
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VERTICALEMENT
1. Une anse ou un gîte - Pour jouer.
4. Décents - Élément chimique - Article.
9. Encan - Ventilé.
2. Initiales du député d’Outremont Lutte ouvrière - Aunées
5. Ville d’Iraq - Étouffer.
10. Gros noyau gris - Lettre grecque.
6. Dans le vent - Drogue - Gloussé.
11. Images - Est étendu.
3. Établissement public français Parties liquides du sang.
7. Glabres.
12. Pelé - Aiguillon.
Niveau de difficulté : INTERMÉDIAIRE
LA SOLUTION DES JEUX : PAGE 22
8. Population africaine - Opposé à hadron.
Caricature
Les élus de la région espèrent sensibiliser les
décideurs et la population à la valeur et la fragilité des paysages du territoire.
Ils les incitent à entreprendre une démarche de
protection et de mise en valeur du patrimoine
paysager de la Gaspésie.
Orbie nous propose sa vision de la charte.
ORBIE
www.orbie.ca
BÉDÉISTE
Voyez les caricatures d’Orbie sur GRAFFICI.CA
mathilderies
JUIN 2013 Graffici
Côtes levées au barbecue
19
Photo : Jacques Gratton, photographe
Mai annonce la saison du barbecue. Mathilde vous propose une recette de
circonstance.
Préparation
•Couper les côtes levées en portions;
•Placer les côtes levées et l’oignon dans un chaudron;
•Couvrir les côtes levées d’eau froide;
•Porter à ébullition à feu vif;
INGRÉDIENTS ( donne 4 portions )
•Emballer les côtes levées dans du papier d’aluminium
et les placer au réfrigérateur, pendant la préparation
de la sauce;
•Dans un grand bol, mélanger les autres ingrédients;
•Placer les côtes levées dans la sauce, environ 20 minutes;
•Baisser le feu et laisser mijoter une heure;
•Mettre les côtes levées sur le barbecue, environ 20 minutes
ou au goût, en les retournant de temps à autre;
•Égoutter les côtes levées;
•En cours de cuisson, arroser fréquemment avec la sauce.
4 livres de côtes levées
1 oignon moyen, haché finement
1 ½ t. de ketchup
2 c. à table de sauce hoisin
2 ½ c. à table de vinaigre de
cidre de pomme
1 c. à thé de moutarde sèche
½ t. de sirop d’érable
1 c. à thé de sel
1 c. à thé de paprika
1 c. à thé de poudre de chili
Pour plus de
recettes et pour
faire l'achat
en ligne du livre des
Mathilderies, allez sur GRAFFICI.CA.
Vous y trouverez aussi les points de
distribution !
Photo : Julie Delisle
Eau froide
Vous pouvez aussi les faire cuire au four dans un plat en pyrex à 350 °F, pendant
30 minutes, en prenant soin d’arroser fréquemment vos côtes levées avec la sauce.
– Mathilde
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JUIN 2013 Graffici
J’AI ESSAYÉ...
JUIN 2013 Graffici
Sophie I. Gagnon
Quand les serres font le printemps !
21
Pendant que le printemps tarde à se montrer le bout du nez, plusieurs prennent la poudre d’escampette vers le
Mexique ou Cuba. Ma destination exotique ? Les serres Cascabella à Cascapédia-Saint-Jules où chaleur, couleurs
et odeurs remplaceront haut la main coups de soleil et tequilas en trop tout en évitant une tourista.
U
qui me guide dans la technique du remplissage. Cette étape consiste à remplir chaque
nid de plastique d’une soyeuse terre de façon
à y ressentir un rebondissement moelleux,
mais ferme à la fois, tel un matelas de 1088
ressorts ensachés avec surmatelas en mousse
mémoire. Daniel a repris plusieurs de mes lits
qui n’auraient pas laissé l’eau se drainer tout
en donnant le boire aux semences.
La comptine Savez-vous planter des
choux est ici remplacée par zucchinis alors
que Caroline me propose un outil ayant la
forme d’un signe de peace and love à l’envers,
parfait pour faire les excavations d’un pouce
et demi dans chacune des cases terreuses.
Ces lits séparés assureront le bon concubinage de 16 couples de semences de zucchini
vert et jaune. Ces bébés éprouvettes sont
étiquetés une couleur à la fois afin de ne pas
décevoir les futurs parents adoptifs.
Un tapis composé de 280 minis colius
ou minimottes dans le jargon jardinier
m’attend sur une table. Place au repiquage.
À l’aide d’un stylo de plastique inséré dans
un minuscule trou derrière chaque minimotte, je dois faire ressortir la fragile fleur
et la transplanter dans une caissette. Le
tout, en épargnant ses minis pétales, minis
racines et minis feuilles. Si elles s’abîment,
des champignons pourraient s’y infiltrer, ce
pourquoi il faut utiliser le mini sécateur.
Mon âme créatrice s’extasie lorsque
Caroline me demande de l’aider afin de
garnir deux pots décoratifs. La commande
exige des plantes qui survivront à l’extérieur
comme à l’intérieur, puisqu’elles borderont une entrée d’hôtel. La conception doit
être flamboyante, sans voler la vedette des
superbes pots rouges qui les supporteront.
Le Monet qui sommeille en moi transforme
les tables florales en palette d’artiste peintre.
Je fais le tour avec ma marraine des serres :
du feuillage jaunâtre tombant, de petites
plantes grasses rapprochées qui créeront un
effet spectaculaire, un trio de graminées avec
une touche bourgogne qui seront placées en
effet miroir d’un pot à l’autre. Sublime! J’ai
failli signer au bas des pots.
Pour mon dernier tour de piste, je n’étais
pas tout à fait à la hauteur… Pour atteindre
les paniers de fleurs qui colorent le plafond, le
patron me suggère d’utiliser des échasses articulées! Telle une équilibriste, je me promène
d’un panier à l’autre avec mon sécateur pour
secourir les fleurs en peine. Dommage que le
Cirque du Soleil coupe dans son personnel.
C’est ainsi que se termine mon voyage
dans le Sud. J’ai remplacé les cartes postales
par des cartes florales vivantes sans même
effeuiller mon compte bancaire !
Photos : Caroline Hardy et Francis Poirier
ne musique reggae surgit de
l’un des temples de plastique.
J’ose y pénétrer. Dans les allées
verdoyantes et celles remplies d’espoir, les
maîtres des lieux, Francis Poirier et Caroline
Hardy, m’accueillent, prêts à verdir mes
pouces. Selon la propriétaire, l’ambiance
festive active l’énergie des plantes. J’en suis
déjà persuadée.
J’ai la chance de contribuer aux plaisirs de quelques paysagistes et jardiniers du
dimanche en quête de locataires floraux ou
encore, de plants de tomates aux noms pour
le moins singuliers (Big beef, Topsy Tom).
Pour assouvir leurs désirs, j’imite fidèlement
chaque geste de mes hôtes à salopettes.
Ma première tâche consiste d’abord à
humidifier des semis de l’herbe qui égaie
la majorité de mes œuvres culinaires :
le basilic. J’entends presque chanter les
petites graines sous la fine bruine qui sort
du pommeau de douche dont je guide le
parcours en forme de huit. Ensuite, elles
seront mises en incubation dans une
section de la serre à température contrôlée
et verront le jour dans quatre jours.
Il faut maintenant préparer des caissettes
de terre pour accueillir des bébés légumes.
C’est l’horticulteur Daniel Coutu, ancien
employé du Jardin botanique de Montréal,
Sophie alors qu’elle doit garnir deux pots décoratifs.
Sophie se livre à l’art du repiquage, une étape très délicate.
Malgré sa grande taille, Sophie doit tout
de même avoir recours à des échasses
afin d’atteindre les paniers de fleurs.
4
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Culture
JUIN 2013 Graffici
Gilles Gagné
Un studio unique à l’Est de Québec
L
Jean-Guy Leblanc, Jean Guénette de
même que sa conjointe et associée, Élaine
Poirier, ont imaginé un concept de studio. Ils
ont ensuite élaboré un plan d’affaires et
effectué des recherches pour le financement.
Au final, le projet a coûté plus de 140 000 $.
« Un acousticien professionnel, Sylvain
Barrette, a été engagé pour concevoir les
fins détails du studio. Il nous dit qu’il y a
peu de studios équipés comme ça à l’Est de
Montréal », ajoute M. Guénette.
Il spécifie que les lieux sont équipés de
tous les outils nécessaires pour enregistrer un
album, produire une vidéo musicale et assurer
la gérance d’artistes aux musiciens de la région,
ou d’ailleurs, qui s’y présenteront.
Le marché visé couvre la Gaspésie et les
Îles-de-la-Madeleine, le Bas-Saint-Laurent,
e studio est né d’un partenariat entre
deux entreprises locales, soit Gaspa
PV, spécialisée dans la production de
films documentaires, et Infocom, qui évolue
dans l’installation de systèmes électroniques.
Jean Guénette de Gaspa PV, et Jean-Guy
Leblanc d’Infocom, se connaissaient déjà
lorsqu’ils ont eu l’idée d’aménager un studio
dans un ancien atelier d’ébénisterie.
« Il y a trois ans, on faisait déjà affaires
avec le petit studio de Jean-Guy, en utilisant
les équipements installés chez lui, pour la
composition et l’enregistrement de musique
de film. Jean-Guy s’en servait aussi pour les
besoins de son groupe (la Bande à Firmin) et
les besoins locaux. Nous avons eu l’idée de ne
plus le faire comme un hobby, mais de façon
professionnelle », explique Jean Guénette.
Sudoku
Placez un chiffre de 1 à 9 dans chaque case vide.
Chaque ligne, chaque colonne et chaque boîte 3x3
délimitée par un trait plus épais doivent contenir tous
les chiffres de 1 à 9. Chaque chiffre apparaît donc une
seule fois dans une ligne, dans une colonne et dans
une boîte 3x3.
LA SOLUTION DES JEUX de la page 18
Solution
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la Côte-Nord et l’Acadie. Des artistes
des autres régions seront aussi sollicités. Entre autres, l’auteur-compositeurinterprète gaspésien, Guillaume Arsenault
utilisera le studio, plus tard cette année.
Studio Tracadièche représente le seul
endroit à l’Est du Québec équipé pour faire
le matriçage d’enregistrement, une touche
finale arrimant tous les sons et l’ambiance
voulue, après le mixage.
« Bientôt, on pourra diffuser des prestations en direct, à la radio, à la télé, sur le
Web. Nous sommes en pourparlers avec
CIEU-FM pour diffuser une émission musicale en direct du studio. Il y a de grandes
possibilités avec le web. Les gens ne veulent
pas juste écouter la musique, ils veulent la
voir », conclut Jean Guénette.
Jean-Guy Leblanc, Jean Guénette et
Élaine Poirier sont les partenaires du
Studio Tracadièche, le seul endroit à
l’Est de Québec offrant les services
de matriçage sonore.
Photo : Gilles Gagné
CARLETON-SUR-MER – Les musiciens de la région peuvent compter sur un
nouveau service pour répondre à leurs besoins d’enregistrement : le Studio
Tracadièche à Carleton-sur-Mer.
JUIN 2013 Graffici
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Science
JUIN 2013 Graffici
Nelson Sergerie
Voir le ciel sous un autre jour
«J
e suis là-dedans depuis
l’âge de 13 ans. J’ai
toujours été intéressé
par l’astronomie », dit d’entrée de
jeu M. Audet.
L’idée de l’entreprise Stardôme, née il y a 15 mois, lui est
venue à l’été 2011. Travailleur
d’usine de sciage, M. Audet voulait
éviter de vivre les hauts et les bas
qu’a connus l’industrie du bois au
cours des dernières années.
« Au début, ce devait être plus
spectaculaire, mais je n’ai pas eu
les subventions que je voulais. »
Il aurait aimé monter le
tout dans une grande remorque
fermée avec un dôme afin de
faire de l’observation, tractée par
un camion. Cet équipement était
évalué à quelque 60 000 $.
« J’ai gardé le principal. Le
télescope, je l’avais déjà. J’ai acheté
une petite remorque pour traîner
le planétarium », dit M. Audet.
Son planétarium est un dôme
gonflable dans lequel se trouve un
projecteur à 360º. Il mesure trois
mètres de haut et plus de cinq
mètres de large.
Son projet a nécessité un
investissement de 7 000 $.
Objectifs
« La vulgarisation et le divertissement », répond l’astronome amateur
lorsqu’on lui demande quels sont
ses objectifs avec Stardôme.
« Les réactions sont impressionnantes. Parfois, lorsque je zoome sur
des objets dans le dôme, je vois des
élèves qui se baissent. Ils pensent
que l’objet va tomber sur eux »,
raconte en souriant M. Audet.
Il présente son planétarium dans
les écoles pendant l’année scolaire
et dans des camps de jour et des
terrains de camping en été. « Quand
je gonfle le planétarium, les gens
sont impressionnés. J’ai visité l’école
primaire de Gascons et parfois, ça
prend des professeurs pour calmer
les élèves excités », indique le scientifique amateur.
M. Audet espère éveiller l’intérêt
des jeunes pour l’astronomie et les
sciences et souhaite rendre le ciel le
plus simple possible avec son planétarium mobile. « Je veux faire découvrir aux Gaspésiens le ciel de nuit
et défaire des mythes comme l’influence de la lune sur les humains »,
conclut M. Audet.
Photo : Gracieuseté Gino Audet.
BONAVENTURE – Jusqu’où va le ciel? Pourquoi y a-t-il des milliers d’étoiles? On s’est tous déjà posé ces grandes
questions auxquelles Gino Audet tente de répondre avec son planétarium mobile.
Gino Audet présente le planétarium utilisé dans le cadre de
ses activités scientifiques.
Appel de candidatures pour devenir commissaire à la Commission des ressources naturelles et du territoire (CRNT)
La Conférence
régionale des élus
Gaspésie–Îles-de-laMadeleine (CRÉGÎM)
lance un appel de
candidatures pour
combler deux postes
de commissaires à la
CRNT : l’un dans la
MRC de La Côte-de-Gaspé
et l’autre est
ouvert à toute la région.
• Vousavezunintérêtmarquépour
ledéveloppementrégionaletpour
ledéveloppementdurabledes
ressourcesnaturelles;
• «Voussouhaitezappuyerlamiseen
oeuvreduPlanrégionaldedéveloppementintégrédesressources
etduterritoire(PRDIRT);
• Vousêtesdisponibleunminimum
d’unejournéeparmoispourles
rencontresdelaCRNTenplusd’une
participationàd’autresactivités;
CRITÈRES DE SÉLECTION*
Impartialité, crédibilité, intégrité
et compétence.
*À noter que les élus municipaux et
les représentants d’organismes ou
Mandat d’une durée
de 4 ans, avec possibilité
de renouvellement.
Entrée en fonction :
juillet 2013
d’entreprises oeuvrant dans le milieu
des ressources naturelles et du
territoire ne sont pas admissibles.
• Vouspouvezvousdéplacersurtout
leterritoire.
Pour plus d’informations sur la CRNT et le rôle des commissaires :
Date limite : vendredi 31 mai 2013
Visitezlesitewww.cre-gim.net/CRNT
oucontactezYvesBriand:(418) 763-9232ousansfraisau1 800 463-6178
Envoyez votre CV et une lettre de motivation
àl’attentiondeYvesBriand:yves.briand@cre-gim.net
critique littéraire
JUIN 2013 Graffici
Des sorties surprenantes
Les poèmes du recueil Huit sorties (Éditions de l’Hexagone) de Gilles Cyr sont à la fois
simples et complexes, sérieux et humoristiques, critiques et enthousiastes. Comme
la vie dans le fond. « Que de détours / avant de trouver l’angle » affirme-t-il. Et des
détours, il y en a beaucoup dans ce très beau recueil.
L
es huit sorties dont il est question
sont davantage des explorations, des
dérives, des pistes qui se développent
autour de thèmes plutôt que des « voyages »
au sens de partir vers un autre lieu comme
on l’entend habituellement quand on parle
d’une sortie. Ce qui n’empêche pas le
voyage dans la suite intitulée « L’Arménie ».
Après avoir cerné les mystères du
« mur », Cyr entreprend « le voyage » qui
le mène à « l’arbre » qui est peut-être dans
« le jardin » dans lequel « le papillon » et
« la pomme » l’interrogent pour qu’il entreprenne « la recherche » après avoir exploré
« l’Arménie ». Ou du moins est-ce ainsi que
je lie les titres de chacune de ces sorties.
Chaque poème se construit en strophes
de deux vers libres, rarement plus longs que
le décasyllabe, ce qui leur donne un rythme
vif qui convient parfaitement à la façon
parfois ironique, souvent distanciée dont il
nous décrit ce qu’il voit ou nous rapporte
ce qu’il pense. À propos de la pomme, il
rappelle que « aussi tard que 1665 / une
pomme dégringole », ce qui, pensez-vous,
est tout à fait normal, « mais pas du tout »,
vous rappelle le poète, « vous oubliez un
élément / habitué à l’excellence / Newton
se met à fond / à son rapport trapu / dans
l’ombre du pommier ».
Dans un des poèmes de la suite « La
recherche », il s’amuse (je ne vois pas
d’autre verbe pour exprimer ma réaction)
à commenter le livre qu’il lit : « On notera
avec indignation / ce qu’il exige du lecteur
/ vous avez essayé de lire ça? » D’une
certaine façon, ce recueil du poète de SaintFidèle-de-Restigouche (c’est son village
natal après tout) est exigeant, sans pourtant
être difficile d’accès. Il suffit de se laisser
entraîner par la beauté épurée des vers et
d’accepter de se promener avec lui dans les
multiples jardins qu’il nous fait visiter.
Notons qu’il s’agit de son huitième
recueil depuis la parution de Sol inapparent en 1978. Il ne serait guère étonnant
qu’il y ait un lien avec ce choix d’écrire
huit sorties.
david lonergan
25
JUIN 2013 Graffici
Martin Carli connaît
toujours du succès avec
l’expérience combinant
des Mentos et une
boisson gazeuse.
Photo : Caroline Bujold – Télé-Québec
26
Livres en fête !
GASPÉ – Dans le cadre de l’événement Livres
en fête, tenu à la fin avril, la Gaspésie a reçu
le coanimateur Martin Carli de la populaire
émission Génial, diffusée à Télé-Québec.
M. Carli s’est livré à différentes expériences
scientifiques avec quelque 1 200 jeunes de la 1ère
à la 6e année dans différentes écoles de la région.
L’animateur demandait notamment aux élèves si
les poissons buvaient de l’eau. Réponse : ceux qui
vivent dans l’eau salée pour éviter la déshydratation. Il est donc reparti avec une énigme : que fait
le saumon, lui qui évolue autant en eau douce
qu’en eau salée ?
Il est à penser que M. Carli donnera la réponse
dans son émission au cours des prochaines
semaines.
Un livre coup de cœur
Un guide de lecture conçu à partir des coups de
cœur des enfants fréquentant le Centre de la
petite enfance (CPE) des Butineurs de Gaspé a
été lancé durant Livres en fête.
Ce guide «coup de cœur », réalisé à la suite
d’un sondage mené en janvier auprès des utilisateurs du service de garde, se veut une référence pour les parents qui désirent offrir un
livre aux enfants de zéro à cinq ans.
Le guide de 12 pages propose 29 « coups de
cœur » et ils sont regroupés par groupe d’âge soit
0-18 mois, 18-36 mois, trois ans et quatre ans.
Il est très facile à consulter, bien aéré et très
coloré. (Nelson Sergerie)
SPORTS
JUIN 2013 Graffici
Faire le tour de la Gaspésie
avec ses bâtons de golf
Nelson Sergerie
27
GASPÉ – Avec le beau temps, les amateurs de golf pratiquent déjà leur swing, astiquent leurs bâtons et
planifient leur participation à différents tournois.
Murdochville :
Club de golf Murdochville
Sainte-Anne-des-Monts :
Club de golf Le Gaspésien
18 trous
6 047 verges
normale 72
9 trous
3210 verges
normale 36
Services :
leçons et location d’équipements
vert et terrain de pratique
boutique
bar et restaurant
voiturettes
Services :
location d’équipements
vert et terrain de pratique
boutique
bar et restaurant
voiturettes
Fort Prével:
Club de golf Fort-Prével
18 trous
normale 73
6428 verges
Services :
location d’équipements
vert et terrain de pratique
boutique
bar et restaurant
voiturettes
piscine
possibilité d’hébergement
carte repère des clubs de golf
Chandler:
Club de golf Chandler
18 trous
normale 72
6261 verges
Carleton-sur-Mer :
Club de golf de Carleton-sur-Mer
18 trous
normale 71
6453 verges
Services :
cours de golf
simulateur intérieur
vert et terrain de pratique
boutique
bar et restaurant
Bonaventure :
Club de golf Fauvel
voiturettes
possibilité d’hébergement
cantine à la mi-parcours
salle de réception
18 trous
normale 72
6469 verges
Services :
cours de golf
location d’équipements
vert et terrain de pratique
boutique
bar et restaurant
voiturettes
parcours irrigué
Services :
cours de golf
location d’équipements
vert et terrain de pratique
boutique
bar et restaurant
voiturettes
salle de réception
la santé auditive
PARTICIPEZ AU CONGRÈS SUR
OUVERT AUX 50 ANS ET + DE LA RÉGION
INSCRIVEZ-VOUS auprès de Sylvianne Huard
418 364-6343 | 418 364-7463
JEUdI, 23 MAI - 20 h
(15 $ ou 10 $ pour leS membreS)
«la France et le Québec» - Spectacle
Daniel bernier, musicien et chansonnier
chante brassens, leclerc, Charlebois, etc.
VENdREdI, 24 MAI - 10 h15
(15 $ ou 10 $ pour leS membreS)
«le monde change… les cinquante ans et plus aussi»
- Conférence de raymond Arpin
une conférence-expérience afin de rire des effets du
changement sur votre personne et y réfléchir.
Saviez-vous que...
• 10%delapopulationquébécoisevit
avecunedéficienceauditive.
• Cepourcentagegrimpeà50%chez
les75ansetplus.
• Lespersonnesâgéesatteintesdesurditéontuneprobabilitéplusgrande
desouffrirdelamaladied’Alzheimer
selonunerecherchedelaFacultéde
médecineJohnHopkins.
• Lesprothèsesauditivesralentissent
leprocessusdedétériorationde
l’ouïe.
VENdREdI, 24 MAI - 20 h
(20 $ ou 15 $ pour leS membreS)
Spectacle «Jeunesse d’hier»
revue musicale, cinq musiciens, quatre chanteurs,
60 extraits de chansons surtout francophones des années
1960 sous forme de pot-pourri. Époustouflant !
SAMEdI, 25 MAI - 18 h, 19 h et 20h30
(30 $ bAnQuet et DAnSe, 10 $ DAnSe)
Cocktail, banquet et danse
Cocktail offert par la Ville de Carleton-sur-mer. menu du banquet
concocté par le chef raymond Savoie. Animation : Sylvie Gallant,
accordéoniste et le duo Annette et Gordon.
Pour les participants inscrits
plus de 250 congressistes, ateliers, conférences et tests
d’audition gratuits offerts par le Groupe Forget, audioprothésistes.
Fondé en 1971, le Carrefour 50 +
du Québec, compte 32 000 membres de
50 ans et plus et 154 clubs affiliés dans
l’Est du Québec dont 51 clubs dans la
région Gaspésie – Les Îles, ce qui en
fait la plus grande association régionale regroupant les aînés.
et débat politique avec des représentants des partis politiques à
Québec et ottawa sur la santé auditive.
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