Encore dans le coup, la Gaspésie ?
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Encore dans le coup, la Gaspésie ?
DOSSIER TOURISme : JUIN 2013 37 900 EXEMPLAIRES VOL.14 N°06 PP 41234045 Photo principale (prise de vue à partir du Rocher Percé) : Julie Delisle Encore dans le coup, la Gaspésie ? Sports 27 Le golf en Gaspésie VillageS 07 Saint-Alexis-de-Matapédia Science 24 Un planétarium mobile 02 JUIN 2013 Graffici À LA UNE JUIN 2013 Graffici Nelson Sergerie La vie est si fragile 05 Social06 Une joujouthèque dans Rocher-Percé Villages Saint-Alexis-de-Matapédia 07 Histoire 09 Archéologue cherche financement Éditorial 10 Les gros sabots de Desjardins Libre arbitre Trou noir story Dossier Tourisme : Encore dans le coup ? 11 13 Mathilderies 19 Côtes levées au barbecue J’ai essayé Cultiver des plantes 21 22 Science Un planétarium gonflable 24 Critique littéraire Des sorties surprenantes 25 Sports Le tour de golf gaspésien 27 Photo : Ariane Aubert Bonn Culture Le studio Tracadièche Ariane Aubert Bonn, nouvelle journaliste à GRAFFICI et GRAFFICI.CA Suivez-nous aussi sur POINTE-NAVARRE – Peut-on s’habituer à vivre avec une douleur continuelle? C’est pourtant ce que fait, à chaque instant, Marie-Pier Dubé, une adolescente de Pointe-Navarre avec une force de caractère hors du commun. Elle doit composer avec l’arthrite juvénile et la fibromyalgie. P Depuis le mois d’août, les effets cumulés de la maladie affectent davantage son énergie. Elle a dû mettre de côté le patin. « Je suis tannée d’avoir mal », finit par échapper l’adolescente. ensez à la fois où vous vous êtes cogné le gros orteil sur le coin d’une table. La douleur est intense, mais dure quelques instants. Pour Marie-Pier, 16 ans, cette même douleur est pratiquement perpétuelle. Tout a commencé à l’âge de cinq ans : « Elle avait toujours des douleurs dans les talons. On mettait ça sur le fait qu’elle grandissait. On consultait, mais on ne savait pas vraiment ce qui se passait. Ça a pris du temps avant qu’on découvre que c’est de l’arthrite », explique la mère de Marie-Pier, Renée Cummings. Le diagnostic est tombé à l’âge de 13 ans. Avec le temps, les douleurs ont progressé dans son corps. Marie-Pier ne s’est pas abattue, sachant enfin l’origine des douleurs : « on peut faire de quoi », s’était alors dit l’adolescente. « Je suis infirmière de profession. Quand je sais ce qui se passe, je sais qu’on peut travailler là-dessus. C’était un choc pareil. L’arthrite, on n’en meurt pas, mais je sais ce que ça fait », ajoute Mme Cummings. Malgré tout, Marie-Pier Dubé demeure forte. Elle peut compter sur le soutien d’adolescents qui sont aux prises avec les mêmes symptômes. « Juste en parler, ça aide beaucoup », dit-elle. Selon Mme Cummings, un enfant sur 1 000 souffre des mêmes symptômes : « Ce n’est pas rare, mais c’est quelque chose dont on n’entend pas parler. On entend parler de cancer, des problèmes de santé x. Les gens pensent que l’arthrite est une maladie pour les vieux », illustre-t-elle. L’espérance de vie n’est pas affectée. Néanmoins, les impacts se font sentir sur la croissance, Marie-Pier ayant un retard de deux ans en raison des médicaments nécessaires pour contrôler la douleur. Une vie modifiée Recherche Marie-Pier Dubé a dû s’adapter à sa nouvelle réalité : « Ce n’est pas un gros deuil. C’est plein de petits deuils d’activités que je ne peux plus faire. Des fois, je me dis que j’aimerais aller courir, mais je ne peux pas le faire », raconte l’adolescente. Ce fut donc une étape de réajustement quant à ses limites et une phase de découragement puisque les médicaments à l’essai n’arrivaient jamais à soulager la douleur. Elle devait prendre de la cortisone, pendant une dizaine de jours. Elle en prend maintenant depuis trois ans... « J’essaie quand même de faire du sport de temps en temps, mais des fois, c’est plus dur », affirme l’adolescente. La fibromyalgie vient ajouter à la complexité de la maladie puisque Marie-Pier se fatigue plus vite. Les fins de journée sont plus compliquées puisque c’est à ce moment que le manque d’énergie se fait le plus sentir. « Tu as plein de fatigue qui s’accumule. À un moment donné, tu es brûlée. Ça finit toujours par être un cercle vicieux. Tu ne peux pas dormir parce que tu as mal. Tu es fatiguée. Plus tu as mal, moins tu dors... », explique Marie-Pier. La sœur de Marie-Pier, Andréann, 13 ans, a eu le diagnostic d’arthrite juvénile à 11 ans, la Elle demeure solide même année que Marie-Pier. « Ça fesse un peu. Ce n’est pas évident mais je savais aussi tout ce que ça impliquait », souligne Mme Cummings. Andréann a un traitement en plus faible dose. Elle a dû arrêter le programme CirqueÉtudes, en raison de la douleur. Présentement, des recherches sont en cours afin d’améliorer la qualité de vie des personnes touchées par cette maladie. « Ces médicaments-là n’arrêtent pas l’arthrite, mais ralentissent le processus », dit Mme Cummings. Opération Enfant Soleil Marie-Pier Dubé représentera la Gaspésie au prochain Téléthon Enfant Soleil, les 1er et 2 juin, au réseau TVA. C’est la Dre. Marie-Claude Lebeau qui a eu cette brillante idée. « J’ai rempli le questionnaire de candidature et, plus tard, ils m’ont rappelée pour me dire qu’elle avait été choisie », indique Mme Cummings. « J’ai vraiment hâte. Je tripe, dit l’adolescente. C’est vraiment une belle expérience à vivre », conclut Marie-Pier Dubé, un exemple de courage pour tous. Photos : Nelson Sergerie Éducation L’écriture pour activer le cerveau 03 La famille Cummings-Dubé reste forte malgré la maladie. Dans l’ordre, Marie-Pier, Renée Cummings et Andréann. Marie-Pier et Andréann Dubé ont organisé une activité au début du mois afin d’amasser des fonds pour Enfant Soleil. 04 JUIN 2013 Graffici ÉDUCATION JUIN 2013 Graffici Nelson Sergerie Créer en exerçant son cerveau 05 MARIA – L’activité Gym cerveau, en cours cette année dans la Baie-des-Chaleurs, connaîtra un développement inattendu alors que les quelque 200 participants lanceront un recueil de textes l’automne prochain. I l y a 19 groupes sur le territoire compris entre Saint-Alexis-de-Matapédia et Bonaventure. Les personnes participent aux activités qui se tiennent à raison de deux heures par semaine. « On fait des jeux de mémoire, d’observation et avoir une attitude positive. Le côté social est bon pour eux », explique l’une des responsables du cours, Marie-Josée Cyr, qui œuvre à la Commission scolaire RenéLévesque. Les bienfaits de l’activité physique pour le cerveau sont connus et documentés. C’est dans cet esprit que Gym cerveau existe, afin de le maintenir « en forme ». Un livre à venir L’idée de faire un recueil de textes a été lancée en janvier. Elle a germé après qu’un des participants ait exprimé le désir d’écrire ses mémoires. « C’est un gros projet qu’on est en train de travailler. Il va s’échelonner jusqu’en octobre, au moment du lancement », explique Mme Cyr. « La plupart des gens ont raconté un souvenir et ce sont des gens du cours informatique de 50 ans et plus qui écrivaient « au propre » ce que nous on leur amenait du cours Gym cerveau », ajoute Mme Cyr. « C’est leur histoire que l’on veut transmettre. Les personnes âgées ont une richesse à raconter. Leurs histoires sont très intéressantes », dit-elle. Le titre du recueil est déjà trouvé : Avant que j’oublie, une suggestion de Roger Comeau, de Miguasha. Il contiendra environ 150 textes ainsi que des photos que les élèves en informatique devront mettre en page. « Ce ne sont pas que de longues histoires. Parfois, ce sont des anecdotes. Des choses très touchantes », raconte Mme Cyr. Elle souligne que ce sera « comme un vrai livre », relié et imprimé sur papier glacé. La prochaine étape du projet est le finan- cement. Le livre est déjà en prévente au Centre d’éducation des adultes de Maria. Marie-Josée Cyr souhaite franchir la marque des 1 000 livres vendus. Bilan de Gym cerveau Il n’est donc pas surprenant d’entendre Mme Cyr tracer un bilan positif de l’expérience : « Les gens sont très motivés et prêts à continuer leurs apprentissages, tout en faisant travailler leur cerveau de façon amusante », indique-t-elle. « C’est un succès et on souhaite que le cours revienne l’an prochain. Il y a de très bonnes chances », conclut Mme Cyr. Une activité qui brise l’isolement L’ activité Gym cerveau lui a permis de demeurer alerte intellectuellement et en prime, de briser l’isolement ! « C’est la première année de participation. On a eu une dizaine de rencontres. Ce sont des jeux pour faire travailler le cerveau à raison de deux heures par semaine », indique Mme Poirier. « Lorsque tu te poses des questions du genre comment s’appelle tel médicament ou encore telle maladie ? On réalise qu’on oublie des choses. Quand le cours a été offert, ça m’a donné l’idée de faire travailler mon cerveau », dit la retraitée. « Il faut se garder alerte et maintenir les intérêts qu’on avait. On met en commun nos connaissances et c’est intéressant », ajoute-t-elle. Elle a profité de ce cours pour écrire un texte dans le recueil qui sera publié à l’automne. Mme Poirier a apprécié les différences culturelles de tous les participants, ce qui lui a permis d’améliorer ses connaissances. « Le côté social est très intéressant », dit-elle en concluant son témoignage. Photo : Gracieuseté Marie-Josée Cyr MARIA – Françoise Poirier a été infirmière durant près de 40 ans. À la retraite, elle souhaitait maintenir son activité cérébrale. Dans l’ordre, Françoise Poirier, Yvette Landry et Émilie Landry, trois des participantes au cours Gym cerveau, offert à la Commission scolaire René-Lévesque. Promotion solaires Simple vision 228 $* Progressifs 380$* *Détails à la clinique. Valide jusqu’au 31 mai. 8A, de la Cathédrale Gaspé, Québec G4X 1N8 418 368-2122 www.envue.ca/gaspe 06 SOCIÉTÉ JUIN 2013 Graffici Ariane Aubert Bonn Rocher-Percé : des joujouthèques ouvriront en 2013 Sophie Dupré-Boyer avec quelques jouets qui feront partie des joujouthèques dans la MRC du Rocher-Percé. CHANDLER - Un projet de mise en place de joujouthèques pour les jeunes d’âge préscolaire dans la MRC du «S i je ne me trompe pas, il n’existe pas encore de joujouthèque en Gaspésie », lance Sophie DupréBoyer, chargée de projet à la petite enfance pour la Table consultative jeunesse du RocherPercé. Elle a la mission d’implanter des joujouthèques sur le territoire de la MRC du Rocher-Percé d’ici la fin de l’année. Un besoin Le projet d’implantation de joujouthèques sur le territoire découle d’une observation faite par une ergothérapeute du CSSS du RocherPercé. « Elle a remarqué que certains enfants de moins de cinq ans manquaient de stimulation, simplement parce qu’ils n’avaient pas accès à des jouets appropriés. On sait que tous les enfants ont des jouets, peu importe leur situation sociale, mais c’est un fait, chez Hart ou chez Rossy, par exemple, on ne trouve pas beaucoup de casse-têtes à gros morceaux. Alors avec les joujouthèques, on peut rendre accessibles plus de jouets », explique Mme Dupré-Boyer. Elle rappelle d’ailleurs les statistiques alarmantes dévoilées l’année dernière au sujet des cas de négligence d’enfants dans la MRC du Rocher-Percé : « On ne néglige pas un enfant pour le plaisir de le négliger. Souvent, c’est parce qu’on ne connaît pas les ressources qu’on a autour. Alors, fréquenter une joujouthèque dans sa municipalité, c’est peut-être une façon d’aider les parents à passer du temps avec leurs enfants », ajoute-t-elle. La Table consultative jeunesse du RocherPercé a déjà acquis plusieurs jouets pour les jeunes d’âge préscolaire. Des familles seront également invitées à donner des jouets afin de garnir les joujouthèques. « Pour l’instant, on se concentre sur les moins de cinq ans, mais ailleurs dans le monde, il existe des joujouthèques pour les zéro à 100 ans… On verra bien comment le projet va tourner avec les années », lance-t-elle. Organisations autonomes Les joujouthèques, en cours de création, sont formées en collaboration avec des comités de parents dans chaque secteur. « Il faut que les parents prennent en charge le projet, afin qu’il devienne autonome. De plus, s’ils se l’approprient, ils peuvent l’adapter aux besoins de leur milieu», affirme Mme Dupré-Boyer. Ainsi, selon les localités, les joujouthèques prennent différentes formes. Qu’elles soient annexées aux bibliothèques ou aux centres communautaires, elles se divisent en un, deux ou trois points d’opération. Certains secteurs, comme celui de Percé, proposent de planifier des moments de jeu entre les parents et Photo : Ariane Aubert Bonn Rocher-Percé prendra forme d’ici la fin de 2013. les enfants à même la joujouthèque, tout en donnant accès au gymnase pendant les heures d’ouverture. Les bénévoles qui vont gérer les joujouthèques vont également devoir en établir les règlements, vérifier l’état des jouets et investir de leur temps. « C’est une grosse logistique, mais les bénévoles sont motivés à s’investir. Les bénévoles peuvent être des parents ou des personnes retraitées. Quiconque désire s’impliquer pourra le faire. C’est avant tout un projet de communauté », ajoute-t-elle. Accueil favorable Un sondage mené auprès de parents de la MRC du Rocher-Percé a révélé que 96 % d’entre eux seraient favorables au projet. « Certains parents étaient enchantés de savoir que leurs enfants pourraient côtoyer d’autres jeunes aussi stimulés qu’eux. Ils savent qu’ils Faites le bon choix pour l’environnement et votre porte-feuille... Achetez un véhicule presque neuF ! sAviez-vous que... 418 392-6868 217, chemin Saint-Edgar, New Richmond du prix d’un une voiture d’occasion presque neuve peut coûter près de la moitié au modèle de ion d’occas e véhicul un nt préféra Qu’en ? ent équival neuf modèle 150 kilos de l’année, vous évitez d’utiliser 750 kilos d’acier, 225 kilos de fer, seule voiture ? d’une ion fabricat la dans entrent qui plastique et 150 000 litres d’eau res années premiè trois les dans % 45 de ation dépréci la subir de aussi Et vous évitez nt, intellige c’est neuf, suivant l’achat d’une voiture neuve ? Acheter presque économique et bon pour l’environnement. vont se côtoyer à l’école et tout au long de leur vie. Ils ont compris que ça concernait tout le milieu », dit Mme Dupré-Boyer. Intégration dans le milieu Faire connaître les joujouthèques représente un défi important pour l’organisation. « On pourrait s’en servir comme lieu de rendez-vous, notamment avec les travailleurs sociaux. Il faut qu’on s’approprie les joujouthèques, qu’elles deviennent accessibles à tous. Il faut éliminer tous les facteurs de gêne pouvant empêcher certains parents d’y aller. On travaille également à mettre en place une solution de transport pour en faciliter l’accès », affirme-t-elle. Le projet est porté par le comité « RocherPercé actif et en santé » de la Table consultative jeunesse du Rocher-Percé. Il est subventionné par Québec en forme et Avenir d’enfants. Villages JUIN 2013 Graffici Gilles Gagné Une perle à 280 mètres d’altitude 07 SAINT-ALEXIS-DE-MATAPÉDIA – Saint-Alexis-de-Matapédia est le plus vieux des quatre villages des Plateaux. C’est aussi celui qui a réussi à conserver le plus grand nombre d’exploitations agricoles, avec sept fermes actives et l’imminence d’une relance d’activités dans deux autres exploitations. La route des belvédères Le maire parle aussi avec enthousiasme de la « Route des belvédères », un projet commun aux villages de Matapédia et des Plateaux, qui vise à présenter aux visiteurs les quatre magnifiques points de vue du secteur. « C’est un projet de 11 millions de dollars. C’est gros, on rêve, mais il y a de bonnes étapes de faites […] C’est un produit d’appel régional, considéré parmi les priorités. Les cinq maires travaillent ensemble. Le milieu devra contribuer entre 1,5 million et 2 millions de dollars. C’est beaucoup, mais nous regardons comment ça peut se faire », dit M. Gallant. Production de sirop d’érable L’acériculture contribue fortement à l’économie locale, qu’il s’agisse des volets artisanal ou commercial. Il y a sept sucreries artisanales et un acériculteur commercial, Robert Bernier, qui entaille plus de 10 000 érables. De plus, une grande érablière de Matapédia est en partie située à Saint-Alexis. La forêt a déjà procuré plus de travail dans le village, mais la scierie de Richard Leblanc évolue davantage dans des créneaux spécialisés, en plus de transformer le bois des particuliers du secteur. Photos : Gilles Gagné P erché à 280 mètres comme ses voisins, l’Ascension-de-Patapédia et Saint-François-d'Assise, plus au sud, Saint-Alexis a été colonisé en 1860. C’est le précurseur des villages gaspésiens de l’arrière-pays. Son histoire de peuplement est particulière, puisque les pionniers sont arrivés de l’Île-du-Prince-Édouard. « Les Acadiens étaient serrés, à l’Île-duPrince-Édouard et les Anglais ne cédaient pas de terres. L’abbéValcourt, en poste là-bas, était Québécois. Il a trouvé des lieux où les gens pourraient s’établir. Il y a eu ici, et aussi SaintPaul-de-Kent, au Nouveau-Brunswick », explique Louis-Marie Rivard, fier citoyen de Saint-Alexis et amateur d’histoire. Aux Acadiens de l’Île-du-Prince-Édouard se sont ajoutés d’autres Acadiens de souches plus proches et des Canadiens français, comme ils étaient désignés à l’époque. En 1960, Saint-Alexis comptait 1 600 habitants, comparativement à 548 lors du recensement de 2011. Le maire, Guy Gallant, producteur laitier passionné, a aussi vu le nombre d’agriculteurs baisser au fil des ans, mais il est très encouragé par les derniers développements. « Le neveu de l’un de nos agriculteurs se lancera dans la production laitière l’an prochain, et un agriculteur de Lanaudière reprendra une autre ferme pour se lancer dans le veau d’embouche. Il y avait 1 000 acres disponibles, l’an passé, et dans le courant de 2013-2014, toute cette surface sera cultivée », explique M. Gallant. Le maire de Saint-Alexis, Guy Gallant, possède 34 vaches laitières, un troupeau pour assurer la relève et des veaux. Il se réjouit de voir de nouveaux agriculteurs arriver sur les Plateaux, après des années difficiles. Des lieux à voir : Le ruisseau Robitaille, dont l’accès se situe dans le rang Saint-Benoît. Il s’agit d’un ruisseau qui descend en cascades vers la rivière Matapédia. Facile d’accès, l’endroit propose une randonnée pédestre de deux kilomètres. Aussi, le belvédère Horizon de rêve surplombe la rivière Restigouche, tout près de l’endroit où le « Brandy Brook », un important ruisseau, se jette dans la célèbre rivière à saumon. À faire à Saint-Alexis : De la pêche au saumon, du canot ou du kayak en rivière, de la marche, du vélo de route ou de montagne, de l’ornithologie, du véhicule tout-terrain, de la motoneige, de la raquette, du ski de fond, du hockey (à l’extérieur ou à l’aréna) et, tout près du village, du ski alpin, à Matapédia. Ils se démarquent : L’un des meilleurs skieurs de fond au Canada, Étienne Richard, un spécialiste international en recherche aérospatiale, Pierre Martin et la cinéaste, Natalie Martin. Les noms incontournables : Gallant, Martin, Dufour. On dit parfois dans le village « qu’il y a plus de Gallant que de monde ». Quant à Saint-Alexis, il dérive du nom de l’abbé Alexis Mailloux, qui a présidé à la fondation de la paroisse, en 1870. Une histoire de déménagement Pendant près de 100 ans, et en dépit de son éloignement de la voie ferrée, Saint-Alexis a eu sa gare. Elle était située le long de la route 132, à 10 kilomètres du village, tout juste à l’ouest du secteur Mann Settlement. Ce secteur fait partie des limites municipales de Saint-André-de-Restigouche, le quatrième village des Plateaux, le seul situé du côté nord de la route 132. Au milieu des années 1980, la gare de Saint-Alexis, négligée par le Canadien National depuis quelques années, a été achetée par des promoteurs locaux, pour être déménagée à quatre kilomètres de son lieu d’origine. Le remarquable bâtiment est devenu l’Entracte, un restaurant doublé, pendant quelques années, d’un lieu de diffusion culturelle. Plusieurs artistes renommés, dont Marie-Claire Séguin et Jim Corcoran, y ont chanté. Aujourd’hui, l’ancienne gare loge les bureaux de Construction des Plateaux. 08 JUIN 2013 Graffici HISTOIRE JUIN 2013 Graffici Johanne Fournier 09 Archéologue cherche financement SAINT-MAXIME-DU-MONT-LOUIS – En 2009 et 2010, l’archéologue Tommy Simon Pelletier, en collaboration avec Parc et Mer Mont-Louis, a réalisé d’importantes fouilles archéologiques à Saint-Maxime-du-Mont-Louis. Il aimerait bien poursuivre les recherches, mais le financement fait cruellement défaut. ça, on a pu documenter la vie des gens de l’époque, notamment leur alimentation », se réjouit l’archéologue. Celui-ci a également localisé un moulin à farine qui aurait été construit vers les années 1850. Il aurait possiblement été précédé par un premier qui daterait du régime français. Faute de financement, les travaux archéologiques sur le terrain ont dû être suspendus. Cependant, des recherches en laboratoire ont donné un second souffle au projet. « J’ai fait le traitement des données archéologiques et des documents d’archives, précise M. Pelletier. J’ai aussi fait des recherches ethnographiques. » L’Institut Maurice-Lamontagne de Mont-Joli participe aussi à ces études par l’analyse des otolithes de morues retrouvés lors des fouilles. En tranchant les petits morceaux d’ivoire présents dans la tête de la morue, il est possible, selon M. Pelletier, d’analyser la température de l’eau où vivait le poisson, la salinité et plusieurs autres aspects. « Ça permettra de connaître l’évolution de l’environnement de la morue et de tenter de comprendre la cause du déclin de l’espèce du côté Nord de la Gaspésie », espère M. Pelletier. Le jeune archéologue de 27 ans envisage de monter une exposition dans le cadre du 325e anniversaire de Mont-Louis, qui sera célébré l’an prochain. « On pourrait présenter les artefacts trouvés lors des fouilles, mais aussi l’histoire du lieu, souhaite-t-il. Mont-Louis est parmi les plus vieilles municipalités de la Gaspésie. » Par contre, pour réaliser ce projet, il faudra du financement. Tommy Simon Pelletier ajoute, du même souffle, que plusieurs autres municipalités gaspésiennes sont très vieilles : « L’occupation en Gaspésie est pluricentenaire, mais on semble l’oublier, déplore-t-il. Il y a seulement deux sites archéologiques recensés en Gaspésie et qui ont été enregistrés au ministère de la Culture : Mont-Louis et Pabos. » Selon lui, Grande-Vallée, Percé, Sainte-Annedes-Monts, Paspébiac, Restigouche, Pointe-àla-Croix et plusieurs autres villes regorgent de traces de l’occupation française. L’été dernier, avec sa collègue Françoise Duguay, l’archéologue gaspésien a documenté une batterie de la bataille de la Ristigouche, dans la Baie-des-Chaleurs. Il s’agit d’un petit fortin qui servait aux canons. « Le problème, c’est qu’avec l’érosion, la batterie est en train de partir dans la rivière, constate Tommy Simon Pelletier. Comme il n’y a pas de fonds pour consolider ce fort, il va probablement disparaître d’ici quelques années. » Toute personne ou entreprise intéressée à soutenir la poursuite des recherches archéologiques de Tommy Simon Pelletier est invitée à communiquer au 418 797-5270 ou à info@archeomont-louis.com. Photo : Gracieuseté Françoise Duguay L’ organisme ainsi que l’archéologue, originaire de Sainte-Anne-des-Monts, lancent un appel aux entreprises ou individus qui auraient le goût du mécénat. Le projet Archéo Mont-Louis s’articule autour des fondements de la thèse de maîtrise en archéologie de Tommy Simon Pelletier. Les recherches ont débuté en 2009 par un inventaire du barachois visant à documenter deux domaines seigneuriaux. « On a pu retracer des occupations de l’époque française, relate-t-il. Ces occupations-là étaient axées sur la pêche à la morue. » L’année suivante, M. Pelletier et son équipe ont procédé à une fouille de sauvetage au même endroit. « Le propriétaire voulait se construire une maison, raconte-t-il. Le fait d’excaver aurait détruit le site. On a creusé un trou et on est tombés sur un bâtiment de l’époque française, construit possiblement vers les années 1690. On a trouvé les traces d’un plancher, avec les éléments qu’il portait. Ce bâtiment aurait été utilisé jusqu’en 1830 environ. Il a été démoli ou s’est affaissé par luimême. » « Avec les objets qu’on a trouvés à l’intérieur, on s’est rendu compte que c’était un bâtiment qui aurait servi de coquerie, poursuit-il. C’était une cuisine pour les employés des pêches. C’était peut-être aussi un lieu d’hébergement. » Parmi les artefacts découverts, l’équipe a notamment trouvé des pierres à fusil, des médailles religieuses et des balles de plomb. Des ossements de poissons et d’animaux à fourrure ont aussi été prélevés du sol. « Avec Lors de la fouille de sauvetage réalisée à Saint-Maxime-du-Mont-Louis en 2010, Tommy Simon Pelletier explique ici aux visiteurs les travaux en cours, leur intérêt et leur utilité. 10 éditorial JUIN 2013 Graffici Gilles Gagné | graffici@graffici.ca Commentez l'ÉDITORIAL sur GRAFFICI.CA Les gros sabots de Desjardins L a façon déployée par la direction de la Caisse Desjardins des Monts et rivières, le 16 avril, s’inscrit dans cette catégorie de procédure inacceptable. À quoi les membres du conseil d’administration ont-ils pensé en fermant, sans avertissement, les trois points de service des Plateaux de Matapédia, situés à Saint-Alexis-de-Matapédia, SaintFrançois-d'Assise et l’Ascension-dePatapédia ? À quoi ont-ils pensé en n’inscrivant même pas ces « fermetures de points de service » à l’ordre du jour? À quoi ont-ils pensé en postant des gardes de sécurité vêtus de « discrets » complets noirs dans l’assemblée? C’était comme venir dire à la face des membres qu’ils n’étaient pas assez civilisés pour discuter. Pourtant, ceux qui ont refusé la discussion en mettant leurs membres devant un fait accompli et en déployant cette méthode répréhensible, ce sont les dirigeants de la caisse eux-mêmes. Si ces fermetures étaient inévitables, la moindre des choses aurait été de tenir une ronde d’assemblées pour informer les membres de cette éventualité, de les questionner quant aux scénarios envisageables. Ces dirigeants ont probablement été « aidés » dans cette façon de faire. La direction du Mouvement Desjardins utiliserait sans doute le mot « accompagnement ». Il est assez clair que le Mouvement et les bureaux régionaux de Desjardins dirigent des opérations de ce type. Ils imposent une ligne et en bas de cette ligne, ça saute. La prestation des services financiers a changé depuis 10 ou 20 ans. Il Pour nous joindre à New Richmond : 200B, boul. Perron Ouest, New Richmond (Québec) G0C 2B0 Tél. : 418 392-7440 Téléc. : 418 392-7445 à Gaspé : 37, rue Chrétien, local Z 29 Gaspé (Québec) G4X 1E1 Tél. : 418 368-7575 www.graffici.ca est vrai que 90% des transactions se font aux guichets automatiques ou avec des ordinateurs personnels. Des gens reçoivent encore des chèques. Pourtant, dans le cas des personnes âgées surtout, plusieurs n’ont pas encore maîtrisé le fonctionnement des transactions électroniques. Faut-il rappeler que ce sont eux qui ont bâti ces caisses? Le respect élémentaire aurait dicté que les membres soient consultés « avant ». Il est à redouter, comme le dit le maire de Saint-François-d'Assise, Ghislain Michaud, un mouvement de boycottage en raison de cette façon cavalière de fermer les points de service. Des transferts de comptes dans les banques de Campbellton, ville où les gens des Plateaux vont souvent magasiner, ont déjà commencé. Il est vrai que les gens en demandent beaucoup à Desjardins. Il faudrait que les caisses offrent le même rendement que les banques, à travers un réseau de points de service plus étendu, tout en maintenant une mission sociale et des interventions dans des initiatives communautaires. Les gens veulent aussi une ristourne. Toutefois, le Mouvement Desjardins jouit aussi d’un traitement de faveur au Québec, puisque les rejetons n’ont pas encore le nombril sec qu’ils sont déjà membres d’une caisse. Desjardins doit conséquemment respecter ses membres, ce qui n’est pas arrivé le 16 avril à Saint-Alexis-deMatapédia. En 1999, Desjardins avait aussi adopté une délicatesse digne d’un éléphant dans un magasin de porcelaine en faisant passer une vague de fusions. Le contexte en vigueur à la Caisse des Monts et rivières mérite une attention particulière de la part de sa direction et de ses membres. On y déclare un déficit de 59 000 $ en 2012, et des déficits anticipés de 300 000 $ pour les deux prochaines années, en raison des faibles taux d’intérêt. S’il est vrai que les décisions de fermeture des points de service sont prises par les conseils d’administration chez Desjardins, rien n’exclut la possibilité de consulter les membres. Ces points de service n’étaient pas ordinaires. Pour l’essentiel des citoyens des Plateaux, ils étaient, il y a 12 ans à peine, «leur» caisse. Leur fermeture implique désormais pour les gens de l’Ascension-dePatapédia, un déplacement minimal de 62 kilomètres, et jusqu’à 80 kilomètres pour aller à leur institution financière. C’est énorme. Laisser un point de service à SaintFrançois-d'Assise, le village central, aurait été judicieux. D’autant plus que la direction de l’institution avait, en novembre 2012, vendu son bâtiment à la Municipalité et signé une entente de location d’une partie de l’immeuble, pour cinq ans, un loyer payé d’avance, pour une somme de 25 000 $, accompagné d’amélioration locative d’un montant à peu près égal. Signer cette entente et fermer le point de service cinq mois plus tard ne relève pas de la bonne gestion. Les membres n’auraient pu faire pire, s’ils avaient été consultés. Ils auraient dû l’être. Il est à redouter, comme le dit le maire de Saint-François-d'Assise, Ghislain Michaud, un mouvement de boycottage en raison de cette façon cavalière de fermer les points de service. L’équipe de Graffici DIRECTEUR Benoit Trépanier, direction@graffici.ca RÉDACTEUR EN CHEF JOURNAL ET WEB Nelson Sergerie, redaction@graffici.ca ou web@graffici.ca ASSISTANTE À LA RÉDACTION Geneviève Gélinas, redaction.gaspe@graffici.ca GRAPHISTE Julie Delisle, infographie@graffici.ca ÉDITORIALISTE Gilles Gagné, graffici@graffici.ca CHRONIQUEURS Thierry Haroun, David Lonergan, Sophie I. Gagnon,, graffici@graffici.ca COLLABORATION À LA RÉDACTION Johanne Fournier, Gilles Gagné, Ariane Aubert Bonn COLLABORATION AU CONTENU VISUEL Sophie I. Gagnon, Julie Delisle, Gilles Gagné, Johanne Fournier, Ariane Aubert Bonn, Marie-Josée Cyr RECETTE Mathilde Cotton CARICATURE Marie-Eve Tessier-Collin (Orbie) MOTS CROISÉS Diane Richard COMPTABLE Maryse Brunelle RÉVISION Geneviève Gélinas, Sarah Servant CORRECTION Sous la supervision de Gauthier Communications : Céline Duchemin, Mimi Allard, Marlyne Cyr, Janine Porlier PUBLICITÉ ET MARKETING | RESPONSABLE VENTE ET MARKETING Gabrielle Leduc marketing@graffici.ca PUBLICITÉ AVIGNON, BAIE-DES-CHALEURS ET HAUTE-GASPÉSIE Benoît Trépanier, direction@graffici.ca PUBLICITÉ CÔTE-DE-GASPÉ ET ROCHER-PERCÉ Gabrielle Leduc marketing@graffici.ca CONSEIL D’ADMINISTRATION Alain Bernier, président ; Simon Bujold, vice-président | Marilou Levasseur, Rémi Plourde, Geneviève Campagna, Geneviève Labillois, Gabrielle Leduc. Impression Les Presses du Fleuve, Montmagny DISTRIBUTION Publisac Dépôt légal - Bibliothèque nationale du Québec, 2003 CTA irage ertifié MECQ Photo : Gilles Gagné Il y a des façons de faire qui sont inacceptables avec le public, à plus forte raison quand celui-ci est constitué de membres. libre arbitre Commentez la CHRONIQUE sur GRAFFICI.CA Trou noir story Thierry Haroun | graffici@graffici.ca I l est de ces gestes qui nous marquent plus que d’autres au cours d’une carrière journalistique. Ces derniers temps, les manifestations dénonçant la réforme de l’assurance-emploi font justement partie de ces gestes qu’il m’est difficile de taire tellement ils secouent. Non pas tant par leur ampleur que par la dignité humaine qu’ils exsudent. Pour une rare fois, la première personne est ici employée. Sensibilité oblige. Je déclinerai plus bas les noms de quelques personnes que j’ai eu la chance de côtoyer lors de ces « moments forts ». Vous avez bien lu : « moments forts ». J’insiste sur ces mots qui portent le poids de ces Gaspésiens, qui font écho aux luttes de classes d’un temps révolu ou que l’on croyait révolu, dont l’action citoyenne dans les rues n’est pas sans renvoyer au ferment des révolutions d’autrefois qui ont mené aux droits civiques dont nous profitons aujourd’hui : la liberté de parole, de la presse, des femmes, le droit à la justice sociale et à la dignité humaine. « Dignité humaine ». Ces mots, je les ai entendus à maintes reprises lors de marches organisées à Percé et Chandler. C’est que la réforme du programme fédéral est tellement tordue, dans tous les sens du terme, tellement teigne par son approche, venimeuse, perfide et malintentionnée par ses mesures qu’elle ravage le filet social dont doivent normalement profiter les sans-emploi. On résume : une personne qui est sans emploi se retrouve dans une situation précaire. Ajoutez à cela une réforme, tachée d’ombre et de mépris, qui a pour mobile de trouver toutes les raisons, aussi incohérentes qu’arbitraires, pour couper les prestations. Résultat : pas de job, pas de cash… Pas de dignité humaine. Cela peut mener à des gestes violents voire suicidaires. Ça aussi, je l’ai entendu lors des manifestations. Insoutenable. C’est dans ce contexte malsain, nourri par une réforme qui est en train de démolir l’économie régionale, que des gens se sont levés pour manifester leur dégoût et affronter ce « mal » qui n’est pas sans rappeler Germinal d’Émile Zola. Qui sont ces gens? Je pense à Josette Mercier qui m’a dit que c’est par « solidarité » qu’elle « marche à Percé ». Solidarité. Voilà qui m’a rappelé le mouvement de grève Solidarnosc des ouvriers des chantiers navals à Gdansk en Pologne en 1980. J’étais allé à Gdansk en juin 1989 pour tenter, avec le recul, de mieux saisir cette contestation qui a été une des premières pierres à faire chuter une décennie plus tard le communisme. Je pense à Anita Blais, rencontrée à Chandler, qui venait d’apprendre qu’elle avait reçu son « dernier chèque de chômage ». Résultat : neuf semaines sans revenu avant le début de la saison touristique. Insoutenable (bis). Je pense à l’artiste en arts visuels, Francine Laberge qui, lors de notre rencontre à Percé, vivait déjà « le trou noir » comme dans…obscurantisme. Rencontré à Chandler, Michel Lebreux, un travailleur forestier qui était « sur le chômage » craignait pour la suite des choses. Craindre comme dans inquiétude. Je pense à Gilbert Bourget qui est à l’origine des manifestations devant le bâtiment de Service Canada à Chandler, trois fois plutôt qu’une s’il vous plaît. Pancarte à la main, entonnant des chants de ralliement, Gilbert Bourget est au front pour dire « non » à la réforme. « Non » comme dans refus d’abdiquer à l’arbitraire et à l’appauvrissement des gens. Je déplore toutefois une question que lui a posée un collègue journaliste, à savoir pourquoi il n’y avait pas autant de personnes à manifester que la fois précédente. Niaiserie de question. Même s’il était tout seul, sa seule présence au nom des chômeurs en vaut la chandelle parce que ça ne prend qu’une seule personne pour commencer à changer le monde. On insiste : niaiserie de question. *** Contrairement à ce qu’affirmait le Libre arbitre le mois dernier, le député de Bonaventure, Sylvain Roy, n’a pas remporté Chandler par une majorité de 2 000 voix sur Damien Arsenault, mais par plus de 1 200 voix. Mea culpa. JUIN 2013 Graffici 11 12 JUIN 2013 Graffici JUIN 2013 Graffici Dossier 13 GENEVIÈVE GÉLINAS | REDACTION.gaspe@graffici.ca Tourisme : bilan de santé GASPÉ - La Gaspésie a-t-elle encore ce qu’il faut pour attirer les touristes en 2013? GRAFFICI a demandé à ceux qui connaissent et qui composent l’industrie de se prononcer. Le phare de Pointe-à-la-Renommée a été rapatrié sur son lieu d’origine en 1997. Q uand Stéphane Ste-Croix était petit, ses parents l’amenaient faire le tour de la Gaspésie. Pourtant, il n’a pas grandi à Montréal ni à Québec, mais bien à Cap-des-Rosiers. « Ça donne une idée de la force du branding Gaspésie ! », dit M. SteCroix, président du créneau Accord récréotourisme Gaspésie et Îles-de-la-Madeleine, une démarche de développement qui cible les forces de chacune des régions et qui relève du ministère québécois des Finances. Aujourd’hui, la Gaspésie est toujours « connue et reconnue », estime-t-il. Mais elle n’est plus seule dans la course. « Il y a des Québécois qui partent pour Acapulco en été, à 600 $ pour cinq jours », illustre M. Ste-Croix. Toutes les autres régions de la province tentent de tirer leur épingle du jeu. « Les touristes ont plus de choix, ils sont plus pressés et ils veulent en avoir pour leur argent », résume le président. Année après année, les entreprises touristiques répètent leurs doléances à l’heure des bilans : les touristes se font rares et ils arrivent de plus en plus tard dans la saison. Que disent les statistiques? Que le nombre de touristes se maintient, ou stagne, selon qu’on voit le verre à moitié vide ou à moitié plein. La saison s’est un peu déplacée vers l’automne, mais demeure assez courte, de l’avis général. « La haute saison dure de quatre à six semaines, de la mi-juillet à la fin août, alors qu’on est opérationnels du début juin à octobre », résume Marie-Josée Bernard, directrice générale du Bioparc de la Gaspésie, à Bonaventure. Attention! Le tourisme est un secteur d’activités plus stable que bien d’autres, relativise Jean-Philippe Chartrand, consultant en tourisme. « Si on compare le tourisme avec les mines, la forêt ou la pêche, on ne connaît pas les fluctuations de ces domaines. » N’empêche, l’industrie a besoin de renouveler son offre, ajoute-t-il. Si certains projets tardent à se réaliser, comme Percé l’incontournable ou le village-parc de Mont-SaintPierre, GRAFFICI a identifié pour au moins 40 millions de dollars d’investissements réalisés depuis sept ans, en ciblant seulement les plus importants (voir carte en p. 15). Le hic : les deniers publics sont plus difficiles à trouver que jamais. « Les enveloppes ne sont pas grosses. Ce sont davantage des prêts sans intérêt ou des garanties de prêt que des subventions », observe M. Chartrand. Année Nombre de touristes 2006 694 000 2007 557 000 2008 512 000 2009 572 000 2010 582 000 80 % du Québec 6 % du reste du Canada 5 % des États-Unis 9 % des autres pays Sources : Tourisme Québec et Emploi-Québec Photo : Geneviève Gélinas Provenance des touristes Dépenses des touristes : 189 millions $ par an | 2500 emplois en équivalents annuels Des petits projets à la rescousse? 5 chantiers pour la Gaspésie Repères : les projets majeurs JUIN 2013 Graffici JUIN 2013 Graffici Dossier tourisme Des petits projets à la rescousse ? SHIGAWAKE – Dans les petits pots les meilleurs onguents ? Des projets modestes, à forte couleur locale, font le bonheur des touristes et le charme de la Gaspésie. D epuis 104 ans, Shigawake tient sa foire agricole. Le village a conservé les traditionnelles compétitions équestres et les concours du plus beau légume, mais y a ajouté une portion musicale en 2009. Avec un budget oscillant entre 40 000 $ et 50 000 $, le festival de musique de Shigawake a reçu les Socalled, Barr Brothers, Katie Moore et Joe Grass. Et les festivaliers sont au rendez-vous : ils étaient 4 500 personnes l’an dernier, soit près de trois fois la foule attirée par la foire seule avant 2009. « On est chanceux, on a des contacts avec certains musiciens, qui adorent la région, indique Nikki Hayes, l’une des organisatrices du festival, prévu du 15 au 18 août. On veut garder l’ambiance locale et le coût abordable, ajoute-t-elle. De toute façon, on n’a pas les infrastructures à Shigawake pour attirer des milliers de personnes. » La Veille Usine de L’Anse-àBeaufils, un autre attrait bien loin du gigantisme, s’est modelée sur la philosophie de demeurer authentique, insiste sa directrice générale, Lison Grenier. « Ce qu’il faut, c’est de développer nos particularités. » Les voisins de l’usine misent aussi sur l’authenticité, remarque la directrice. « Dans l’anse, on a le magasin général de Rémi [Cloutier] et la microbrasserie Pit Caribou qui fonctionnent très bien. » Est-ce à dire que les projets de grande envergure peuvent être mis à la poubelle? Non, car il faut des deux, croit Jean-Philippe Chartrand, consultant en tourisme. « Les grands projets n’enlèvent rien aux initiatives locales, dit-il, mais sont nécessaires pour se démarquer au plan international. Le Festival de Shigawake ne convaincra pas quelqu’un dans une agence de voyages en Espagne de venir en Gaspésie. » La démarche Accord, initiée par les péquistes au début des années 2000 et poursuivie par les libéraux, avait justement le mandat de faire émerger de grands projets. C’est ce qu’a fait le créneau Accord récréotourisme avant que son mandat ne soit révisé en 2010. Depuis, l’organisme s’est collé davantage à l’entreprise privée et à ses besoins, notamment en s’attaquant au défi de la main-d’œuvre. 5 Pour attirer davantage de touristes au cours des prochaines années, l’industrie s’entend sur ces quelques angles d’attaque à privilégier. Améliorer les moyens de transport : Faire 12 heures de route pour arriver en Gaspésie ? Les touristes de 2013 y sont de moins en moins enclins, surtout quand ils arrivent de l’international. Des billets d’avion à prix abordable, des aéroports qui peuvent accueillir un plus grand volume de passagers et un train qui fonctionne sont plus que jamais nécessaires. Faire de la promotion ciblant les jeunes et la moyenne saison : Débloquer du financement, à la fois du public et du privé : « On a un potentiel et une offre incroyable, mais pour faire lever le gâteau, ça prend des investissements gouvernementaux et privés d’importance », résume Jean-Sébastien Cloutier, maire de Mont-Saint-Pierre. Le problème : les fonds dédiés spécifiquement au tourisme sont souvent modestes, et les projets d’envergure doivent souvent faire affaire avec une dizaine de bailleurs de fonds différents. Revamper l’hébergement et la restauration : Photo : Gilles Gagné Leur état général s’est amélioré ces dernières années, mais du chemin reste à faire pour qu’ils soient au goût d’une clientèle qui vieillit et dont les exigences s’élèvent. Développer la main-d’œuvre : Les employés vieillissent et la relève est difficile à trouver. La réforme de l’assurance-emploi, qui complique la vie des travailleurs saisonniers, n’aide en rien. Selon plusieurs, c’est LE défi des prochaines années en tourisme. Repères : les projets majeurs L’une des beautés naturelles de la Gaspésie : la chute de la rivière aux Émeraudes, à Coin-du-Banc. chantiers pour la Gaspésie « On cible encore beaucoup le couple d’âge mûr dont c’est la quatrième visite. Rajeunir la clientèle doit être un objectif », croit Stéphane Ste-Croix, président du créneau Accord. Le printemps et l’automne doivent aussi être plus présents dans les campagnes de promotion. Arsène Larocque, un musicien local, et Joe Grass, guitariste professionnel, partagent la scène de l’édition 2012 du festival de musique de Shigawake. 15 GENEVIÈVE GÉLINAS | REDACTION.gaspe@graffici.ca 1 Percé l’incontournable : Un premier projet de 26 millions $, présenté en 2008, comprenait un téléphérique sur le mont Sainte-Anne, des aménagements urbains et un complexe aquatique. Le projet, réduit à 7,7 millions $, se concentrera sur la partie « géoparc », incluant la construction d’un pavillon d’accueil au flanc du mont Sainte-Anne, d’une passerellebelvédère au-dessus du vide et d’un réseau de sentiers. Les gens d’affaires de Percé se sont réunis en coopérative pour prendre le dossier en mains. 2 Tendances Sommes-nous dans le coup ? Les spécialistes du tourisme identifient deux tendances dominantes : l’omniprésence des nouvelles technologies et la montée du tourisme durable. La Gaspésie est-elle dans le coup ? Nouvelles technologies Tourisme durable Magasiner son voyage sur Internet est de plus en plus la norme. Et les entreprises touristiques gaspésiennes sont en retard quant à leur présence sur le Web, évalue Chantal Manuel, responsable Web de l’Association touristique régionale (ATR). « Une minorité des entreprises touristiques est à jour, une majorité ne l’est pas. » Certaines n’ont pas de site Web et même pas de courriel, remarque-t-elle. Et des 800 membres de l’ATR, 67 seulement sont inscrits à la centrale de réservation, qui permet de réserver en ligne. La Gaspésie, authentique et peu altérée, a tout pour développer un produit de tourisme durable, juge Vincent Landry, responsable du dossier à la Conférence régionale des élus (CRÉ). « Pour le moment, ce n’est peut-être pas un avantage si évident, mais c’est une tendance tellement lourde que, dans un proche avenir, les régions dont le tourisme n’est pas durable seront désavantagées. » La CRÉ s’est dotée d’une politique sur le tourisme durable et tente, via un site Web (www.espacetourismedurable.com), d’inspirer des initiatives. Les progrès, difficiles à mesurer, convient M. Landry, seront évalués vers 2017. La Gaspésie toujours chère au cœur des Québécois «Q uel endroit recommanderiez-vous à des amis en visite au Québec ? », a demandé aux Québécois la Chaire de tourisme de l’Université du Québec à Montréal. Le rocher Percé et l’île Bonaventure arrivent en 4e position avec 24 % des mentions, après le Vieux-Port de Québec (63 %), le Vieux-Port et les festivals de Montréal (chacun 32 %). On a aussi demandé aux répondants quelle région touristique ils recommanderaient. Dans ce cas, la Gaspésie arrive 4e sur 21 régions, cette fois derrière Québec, Montréal et Charlevoix. À noter, les jeunes de 18 à 34 ans préfèrent la Gaspésie à Charlevoix ! Source : Chaire de tourisme Transat de l’ESG-UQAM, sondage web d’Ipsos Marketing menée du 17 au 19 septembre 2012 auprès de 1260 Québécois. Mont-Saint-Pierre, village-parc : Au départ, le projet totalisait 37 millions $ et comprenait la construction d’une auberge quatre étoiles par un promoteur privé, l’agrandissement du parc de la Gaspésie vers Mont-Saint-Pierre, de meilleures infrastructures pour le vol libre et la construction d’un port de plaisance. Fin mai, Mont-Saint-Pierre présentera une nouvelle version de son projet, au coût réduit à peu près de moitié, sans auberge de luxe. Le reste du contenu devrait y être, incluant la création d’un géoparc dans la vallée et l’aménagement du bord de mer, mais parfois en mode plus modeste. Photo : M. Leblanc 14 3 Bioparc de Bonaventure : De 2009 à 2011, 4,3 millions $ ont été investis dans neuf chalets, l’ajout d’habitats animaliers, d’une petite ferme et diverses mises à niveau. La deuxième phase, qui coûtera 5,9 millions $, comptera l’aménagement d’autres habitats, la refonte du bassin des phoques pour inclure un tunnel sous-marin, l’ajout d’un pavillon des amphibiens et reptiles et d’excursions en bateau dans l’estuaire de la rivière Bonaventure. 4 Centre de ski Pin Rouge à New Richmond : De 2006 à 2009, environ 13 millions $ ont été investis pour installer des canons à neige, construire 32 chalets et leur système d’aqueduc et d’égout, agrandir le pavillon d’accueil, aménager une piscine, des sentiers de marche et de vélo, ainsi qu’un camping (à la pointe Taylor cette fois). 5 Centre des congrès de la Gaspésie à Carleton : Le centre, ouvert depuis 2009, a coûté 7 millions $. Il accueille trois à quatre congrès de 200 à 300 personnes par an, en plus de plusieurs autres activités. Son directeur, Stéphane Boudreau, aimerait faire grimper le nombre de congrès de huit à 10 par an. Pour y arriver, il compte sur une association bientôt annoncée avec un transporteur aérien et l’adhésion de Carleton-sur-Mer à l’Association des bureaux de congrès du Québec. 6 Croisières internationales : Ce projet de 35 millions $ sur la Pointe devrait être en grande partie complété fin 2013. Il inclut la reconstitution historique Berceau du Canada au centre-ville de Gaspé, la gare intermodale de Gaspé (7 M $), le train touristique (2 M $) et le Circuit des bâtisseurs à Chandler (près de 7 M $), en plus de travaux à la plage de Coin-du-Banc et à la Vieille Usine de L’Anse-à-Beaufils. Les travaux sont en voie d’être complétés en 2013. Dix-huit navires et 24 000 croisiéristes sont attendus cette année. 7 Route des belvédères à Matapédia et sur les Plateaux : Le projet de 11 millions $ consiste à aménager des belvédères à l’architecture futuriste à Matapédia et sur les Plateaux. La corporation en charge du projet est à l’étape de compléter ses études. 2 6 1 7 5 4 3 16 JUIN 2013 Graffici res en fête! ours Récréation littéraire Liv nc co du ts an gn ga es xt Te Une présentation de Desjardins félicite les gagnants du concours Récréation littéraire 2013 et se réjouit du talent des participants ! Cette année, l’introduction était une inspiration de la porte-plume 2013, Francine Ruel. Voici les textes gagnants des quatre catégories, accompagnés d'illustrations de Sarah Servant, illustratrice. Ce concours est le fruit d’une collaboration entre Livres en fête ! et le Journal Graffici. Nous remercions les maisons d’édition et les revues suivantes, qui ont donné des livres et des abonnements pour le concours : Alire, Annick Press, Éditions Alto, Éditions du Musée national des Beaux-Arts du Québec, Éditions du Passagez, Éditions Imagine, Éditions Pierre Tisseyre, Éditions Triptyque, Groupe Fides, Groupe HOMME, Groupe HMH, Groupe Modus, Groupe Ville-Marie, Guy Saint-Jean Éditeur, Les Intouchables, Magazines Alibis et Solaris, Québec Amérique, Random House, Simon & Schuster et Soulières Éditeur. Rencontre insolite Rencontre insolite Ce matin-là, je marchais sans but précis dans le parc. Tout me paraissait gris et terne. Je m’ennuyais. Je ne savais pas que je marchais vers un rendez-vous improbable. Lorsque je le vis sur ce banc, mon cœur s’arrêta de battre… Ce matin-là, je marchais sans but précis dans le parc. Tout me paraissait gris et terne. Je m’ennuyais. Je ne savais pas que je marchais vers un rendez-vous improbable. Lorsque je le vis sur ce banc, mon cœur s’arrêta de battre… Un livre! C’était un livre. Il était tout seul, sur un banc, sûrement délaissé par son propriétaire. Pour moi, abandonner un livre, c’est un vrai crime. Tout livre mérite d’être lu et d’être apprécié. Pour moi, un livre c’est une vie dans cent ou mille pages, une vie qui peut être drôle, triste, fantastique, bizarre ou amusante… journal d’hier, on y lisait que cet auteur avait écrit un livre magique ! J’ouvris le livre et commençai à le lire. Il contenait cent pages, mais j’avais l’impression que de nouvelles pages s’ajoutaient au fur et à mesure que je lisais… était-ce juste une impression ? Je fermai le livre. À ce moment précis, le titre changea. « Le livre non seul » voilà le nouveau titre…je n’y comprenais rien. Quelle drôle d’histoire! « Mon livre, c’est mon livre ! », cria un vieil homme venu de je ne sais où. Un livre, c’est comme un ami et si je dis ça c’est parce que je suis un solitaire. Je pense que celui qui l’a laissé là est un vrai… un vrai sans cœur ! Je le lui donnai sans hésiter. Je pris le livre, le touchai, l’observai et je regardai la couverture… le titre me sauta aux yeux : « Le livre seul ». Pas étonnant qu’il soit seul! À l’endos, je vis une description : « Ce livre est parfait pour ceux et celles qui se sentent seuls. » L’auteur se nommait Plumededragon. Ce nom me disait quelque chose…mais oui bien sûr! Dans le « Oh oui ! », dis-je. « Merci ! », me répondit-il. « Aurais-tu aimé le garder ? », dit le vieil homme en se retournant. « Alors le voici, je te fais cadeau du bien le plus précieux; celui d’un ami, car un livre c’est le meilleur ami qui soit ! », Et le vieillard disparut à travers les arbres. Primaire Classe de Mme Dorine Renaud Élèves de 5e et 6e année École Aux Iris (Bassin, Îles-de-la-Madeleine) Commission scolaire des Îles Je n’en crus pas mes yeux. Un œuf comme je n’en avais jamais vu avait été laissé à l’abandon sur ce banc. Mais attention, pas un œuf comme les autres, il était même plus gros que celui d’une autruche; de plus, il n’était pas de forme ovale : il formait plutôt une sphère parfaite. Je le pris avec hésitation dans mes bras puisque mes mains moites étaient loin de pouvoir le contenir. Je constatai avec stupeur que l’œuf géant était bouillant ! Quelques instants plus tard, je le laissai tomber de mes bras brûlants avec horreur… Puis je finis par distinguer une grande entaille qui avait été infligée par le choc à ma trouvaille un peu amochée. Tout à coup, un gigantesque craquement retentit et je me tournai vers mon œuf qui sautillait telle une crêpe dans une casserole. Le bruit devint de plus en plus vigoureux. Je me bouchai les oreilles pour essayer d’empêcher le bruit assommant de me briser les tympans. L’œuf, après quelques minutes d’agitation, s’arrêta finalement de sautiller pour se fendre en deux parties distinctes et laisser place à une sorte de petit monstre reptilien. Le reptile possédait de gros yeux vert lime qui me fixaient sans arrêt, une longue queue écaillée de couleur bleu turquoise, quatre pattes assez fines ornées de minces petites griffes courbées. La créature avait également de petites ailes fines comme de la soie et transparentes comme une vitre. Tout à coup, il éternua et au même moment je distinguai une grosse flamme qui sortait de sa minuscule bouche. Je mis quelques instants interminables à remarquer que le petit « dragon », comme je décidai de le nommer, avait mis le feu au banc ! Le dragon mit ensuite le feu à deux ou trois autres objets se trouvant dans le parc, dont deux autres bancs. Je réalisai qu’il allait le réduire en un paquet de cendres si je ne l’arrêtais pas au plus vite. C’est à ce moment que j’entendis une sonnerie qui m’était familière, même très familière : « Dring ! Dring ! ». C’était mon réveil matin ! Je n’avais jamais été aussi excitée à l’idée qu’il me réveille, même…un samedi ! SECONDAIRE 1er cycle Cassandra Lebreux 1re secondaire École C.-E.-Pouliot (Gaspé) Commission scolaire des Chic-Chocs JUIN 2013 Graffici 17 res en fête! ours Récréation littéraire Liv nc co du ts an gn ga es xt Te Mon frère Phénix Ce matin-là, je marchais sans but précis dans le parc. Tout me paraissait gris et terne. Je m'ennuyais. Je ne savais pas que je marchais vers un rendez-vous improbable. Lorsque je le vis sur ce banc, mon cœur s'arrêta de battre : un petit garçon blond, allongé sur le côté. Dans ton cerveau, la tempête avait commencé. BANG! Les bombes continuaient d'exploser, troisième guerre cérébrale. Ta tête était tellement survoltée, tu débordais d’électricité. Je savais, mon ami, que tu t'en foutais des métaphores, je te comprenais énormément! - Je te le dis en toute honnêteté, tu es possédé! Par qui? Par quoi? Par une maladie qui veut te contrôler, te manipuler. Elle part et revient, que sera le lendemain? Tu vas naturellement endurer. Je sais que tu vas passer au travers, de peine et de misère, parfois ce sera l'enfer. Garde ton courage mon nouveau frère, tu peux le faire! Reviens à toi, tu as trop de choses à découvrir pour rester en convulsion. Dans ton subconscient et ton inconscient, mes paroles resteront gravées, mon petit blond. Je t’en supplie, reprends tes esprits. Je sais ce que tu vis, ce que ton corps subit. On pourrait presque dire à demi en vie, semi-endormi. Ce n'est pas une vie! Pourquoi personne d'autre n'est venu t'aider? Nous sommes entourés d'ignares, d'incultes, d'illettrés. Ne laisse personne t’intimider, nous avons un point en commun avec des grands : César, Molière, Napoléon! - Crois en toi, ris comme un fou quand tu seras dénigré. Un prodige de prestige règne en toi, et pour ça… les sans-cœur, peureux, jaloux te puniront, mon petit blond! Je sais mon petit frère, je t'explique un monde sombre, rien n’est clair. Tu comprends sûrement, parfois il est préférable de se réfugier dans l'ombre, de se taire. Aujourd’hui fragile et naïf, tu mûriras brusquement, sans l'avoir choisi. Cette guerre intérieure va kidnapper, torturer et assassiner l'enfant en toi. Si ce n'est pas encore fait, ça ne tardera pas. - Devenir un adulte prématurément, peu ont les yeux pour le voir, peu ont la force d'y croire! Être vieux aussi jeune est difficile, cesser de rêver même si la vie et la santé ne tiennent qu'à un fil. Comme je te le dis mon frère, reste fort, intègre, sois un vrai homme. Quand tu seras majeur, on ira ensemble boire une bière entre « chums », parler de tout et rien; repenser comment dans un parc on s'est croisés, parler des femmes qu'on a rencontrées, des échecs qui nous ont fait trébucher, en virer une pour chaque belle réussite qu'on a provoquée. S'il y a un temps pour pleurer, il y aura dix ans à célébrer! Le petit garçon blond revenait à lui. « Qu'est-ce qui s’est passé? Où suis-je? », dit-il. « Tu es en sécurité, tu as fait une crise d'épilepsie, mais c'est fini. Peux-tu me dire où tu habites? Je vais t'y amener pour que tu puisses te reposer. » Il s’est endormi avant de répondre, épuisé par ce qui venait de lui arriver. Alors, je l’ai porté sur mes épaules jusqu'à l’hôpital et j’ai rencontré ses parents. - Mon petit frère, je suis fier de toi; à 10 ans, tu es brillant, déjà un vrai homme. Je compte te revoir, grandir avec toi. SECONDAIRE 2e cycle et éducation des adultes Yannick Cassivi Bernier Centre d’éducation des adultes École C.-E. Pouliot (Gaspé) Commission scolaire des Chic-Chocs Rencontre insolite Ce matin-là, je marchais sans but précis dans le parc. Tout me paraissait gris et terne. Je m’ennuyais. Je ne savais pas que je marchais vers un rendez-vous improbable. Lorsque je le vis sur ce banc, mon cœur s’arrêta de battre… Il n’aurait pas dû être là. J’avais osé croire qu’il ne savait pas dans quel quartier je résidais. Mais malgré son capuchon et le foulard qui dissimulait son nez et le bas de son visage, je sus immédiatement que c’était lui; j’aurais reconnu ce regard sombre entre mille. Il était dans ma classe de secondaire 2, mais il devait avoir deux ans de plus que nous tous. D’une voix menaçante, il articula : - Pas de prof pour te protéger, aujourd’hui ? C’était sa façon de m’annoncer que je passerais un sale quart d’heure. Je le savais. Il savait que je savais. Je payerais pour l’intervention des profs dans cette affaire d’intimidation qu’ils jugeaient classée. Une lueur de satisfaction transperça ses prunelles sadiques. Je reculai lentement. Même si j’avais pris mes jambes à mon cou, il m’aurait rattrapé; je ne pouvais rien contre lui. Je le savais. Il savait que je savais. Cette satanée journée de grisaille avait fait fuir les badauds. Personne ne pouvait rien pour moi. À l’école, on avait tenté de m’aider… les adultes avaient fait ce qu’il fallait; c’est ce qu’ils aimaient penser. Quand cessait-on d’être la victime d’un intimidateur ? Pas nécessairement quand le problème se réglait à l’école. Il restait une panoplie d’options, le parc en était un exemple. Je le savais. Il savait que je savais. Je tentai tout de même une manœuvre. Je n’allais pas me laisser taper dessus sans rien faire! Je me retournai avec l’intention de courir aussi vite que mes articulations chétives me le permettaient. Je ne m’imaginais pas réussir à me débarrasser de lui, mais j’aurais peut-être la chance de tomber sur un passant qui prendrait ma défense. Une brève analyse des lieux me permit de remarquer qu’une fine brume s’emparait de l’air et s’infiltrait entre les arbres. Un brouillard salvateur. Une multitude de nouvelles cachettes. Empli d’une assurance nouvelle, mes jambes s’activèrent avec une rapidité insoupçonnée. Un peu plus loin, je vis un arbre qui se laissait tranquillement enrober d’un voile opaque de brouillard. Cachette idéale. Je le savais. Il l’ignorait peut-être. Vaine espérance; un complice de mon assaillant, caché derrière cet arbre, fonça droit sur moi. L’impact fut brutal. L’acolyte de mon bourreau n’avait eu qu’à tendre la jambe pour que je me retrouve plaqué au sol, mais il ne se contenta pas de contempler ma douleur; il lui fallait plus de violence, je le voyais dans son regard mauvais. Peu importe qui il était. Peu importe ce que j’aurais pu dire. Rien ne l’aurait empêché d’écraser son pied sur ma main qui tentait désespérément de me décoller du sol. Je fus incapable de conserver la notion du temps. Les secondes paraissent une éternité quand la douleur assaille le corps de toutes parts. De temps à autre, je les entendais me traiter de « tapette » ou de « fif », mais la douleur avait trop d’emprise sur mon cerveau pour que j’en sois heurté. Ils n’aimaient pas que je sois différent. Je le savais. Ils adoraient savoir que je le savais. Que je me sente jugé tous les jours aurait pu suffire, mais pas à eux. Je n’arrivais plus à faire autre chose que crier. Des hurlements stridents qui appelaient à l’aide, ou « des cris de fillette », comme eux aimaient les appeler. J’entendis des pas approcher au trot. J’eus peur que ce soit les renforts de mes agresseurs, mais les coups cessèrent. Je demeurai en boule, mes mains sanguinolentes protégeant toujours mon visage. La douleur irradiait dans tout mon corps. Des traces chaudes de souffrance circulaient de haut en bas le long de ma colonne vertébrale, comme si des voitures de course ultra-rapides se creusaient un circuit dans ma chair. Je sentais mon pouls dans mes tempes, s’amplifiant, me donnant l’impression que quelques pulsations supplémentaires feraient exploser mon crâne. Mais qu’est-ce qui en sortirait, de toute façon? De la gelée de solitude, de la compote de vide intérieur et de la salsa-tristesse piquante, probablement. Des voix se voulant apaisantes tentèrent de me rassurer. Des mains se voulant rassurantes m’effleurèrent pour me calmer. « Tu n’es plus en danger, petit. » J’eus un incontrôlable hoquet de désespoir. Je ne serais jamais en sécurité. Être battu une fois, c’était être étiqueté victime toute une vie. Victime d’être « tapette » ou d’avoir l’air de l’être. Les gens ne me verraient plus autrement, peu importe ce qu’on ferait à ces voyous. Il y en aurait certainement d’autres. Je le savais. Trop nombreux étaient ceux qui préféraient ne pas le savoir. Catégorie ADULTE Maude Perry Mélançon Saint-Maxime-du-Mont-Louis Haute-Gaspésie 18 divertissement JUIN 2013 Graffici MOTS CROISÉS GASPÉSIENS 1 par Diane Richard 1 HORIZONTALEMENT 2 1. Un rideau ou un café - Abrév. 3 2. Fut assassiné par Joab - Phrase sacrée. 3. Réconcilias. 4 4. Acide aminé - Pâle. 5 5. Élément chimique - Le début et la fin d’une galerie souterraine - Choisi une autre fois. 6 6. Un oubli - Antimoine - Inusité. 7. Réponse - Communauté laïque. 8 9. Déjà nommé - Accompagne le NE. 9 11. Vendeur - Plante grasse. 12. Comme une lettre - Hérédité. 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 SUDOKU Placez un chiffre de 1 à 9 dans chaque case vide. Chaque ligne, chaque colonne et chaque boîte 3 x 3 délimitée par un trait plus épais doivent contenir tous les chiffres de 1 à 9. Chaque chiffre apparaît donc une seule fois dans une ligne, dans une colonne et dans une boîte 3 x 3. 9 4 5 6 7 6 1 9 2 4 5 2 8 9 4 2 7 6 9 8 7 3 8 6 5 2 1 7 8. Déçu - Émousse. 10. Il adore, au féminin et phonétiquement C’est la fin - Soldat. 2 10 11 12 VERTICALEMENT 1. Une anse ou un gîte - Pour jouer. 4. Décents - Élément chimique - Article. 9. Encan - Ventilé. 2. Initiales du député d’Outremont Lutte ouvrière - Aunées 5. Ville d’Iraq - Étouffer. 10. Gros noyau gris - Lettre grecque. 6. Dans le vent - Drogue - Gloussé. 11. Images - Est étendu. 3. Établissement public français Parties liquides du sang. 7. Glabres. 12. Pelé - Aiguillon. Niveau de difficulté : INTERMÉDIAIRE LA SOLUTION DES JEUX : PAGE 22 8. Population africaine - Opposé à hadron. Caricature Les élus de la région espèrent sensibiliser les décideurs et la population à la valeur et la fragilité des paysages du territoire. Ils les incitent à entreprendre une démarche de protection et de mise en valeur du patrimoine paysager de la Gaspésie. Orbie nous propose sa vision de la charte. ORBIE www.orbie.ca BÉDÉISTE Voyez les caricatures d’Orbie sur GRAFFICI.CA mathilderies JUIN 2013 Graffici Côtes levées au barbecue 19 Photo : Jacques Gratton, photographe Mai annonce la saison du barbecue. Mathilde vous propose une recette de circonstance. Préparation •Couper les côtes levées en portions; •Placer les côtes levées et l’oignon dans un chaudron; •Couvrir les côtes levées d’eau froide; •Porter à ébullition à feu vif; INGRÉDIENTS ( donne 4 portions ) •Emballer les côtes levées dans du papier d’aluminium et les placer au réfrigérateur, pendant la préparation de la sauce; •Dans un grand bol, mélanger les autres ingrédients; •Placer les côtes levées dans la sauce, environ 20 minutes; •Baisser le feu et laisser mijoter une heure; •Mettre les côtes levées sur le barbecue, environ 20 minutes ou au goût, en les retournant de temps à autre; •Égoutter les côtes levées; •En cours de cuisson, arroser fréquemment avec la sauce. 4 livres de côtes levées 1 oignon moyen, haché finement 1 ½ t. de ketchup 2 c. à table de sauce hoisin 2 ½ c. à table de vinaigre de cidre de pomme 1 c. à thé de moutarde sèche ½ t. de sirop d’érable 1 c. à thé de sel 1 c. à thé de paprika 1 c. à thé de poudre de chili Pour plus de recettes et pour faire l'achat en ligne du livre des Mathilderies, allez sur GRAFFICI.CA. Vous y trouverez aussi les points de distribution ! Photo : Julie Delisle Eau froide Vous pouvez aussi les faire cuire au four dans un plat en pyrex à 350 °F, pendant 30 minutes, en prenant soin d’arroser fréquemment vos côtes levées avec la sauce. – Mathilde 20 JUIN 2013 Graffici J’AI ESSAYÉ... JUIN 2013 Graffici Sophie I. Gagnon Quand les serres font le printemps ! 21 Pendant que le printemps tarde à se montrer le bout du nez, plusieurs prennent la poudre d’escampette vers le Mexique ou Cuba. Ma destination exotique ? Les serres Cascabella à Cascapédia-Saint-Jules où chaleur, couleurs et odeurs remplaceront haut la main coups de soleil et tequilas en trop tout en évitant une tourista. U qui me guide dans la technique du remplissage. Cette étape consiste à remplir chaque nid de plastique d’une soyeuse terre de façon à y ressentir un rebondissement moelleux, mais ferme à la fois, tel un matelas de 1088 ressorts ensachés avec surmatelas en mousse mémoire. Daniel a repris plusieurs de mes lits qui n’auraient pas laissé l’eau se drainer tout en donnant le boire aux semences. La comptine Savez-vous planter des choux est ici remplacée par zucchinis alors que Caroline me propose un outil ayant la forme d’un signe de peace and love à l’envers, parfait pour faire les excavations d’un pouce et demi dans chacune des cases terreuses. Ces lits séparés assureront le bon concubinage de 16 couples de semences de zucchini vert et jaune. Ces bébés éprouvettes sont étiquetés une couleur à la fois afin de ne pas décevoir les futurs parents adoptifs. Un tapis composé de 280 minis colius ou minimottes dans le jargon jardinier m’attend sur une table. Place au repiquage. À l’aide d’un stylo de plastique inséré dans un minuscule trou derrière chaque minimotte, je dois faire ressortir la fragile fleur et la transplanter dans une caissette. Le tout, en épargnant ses minis pétales, minis racines et minis feuilles. Si elles s’abîment, des champignons pourraient s’y infiltrer, ce pourquoi il faut utiliser le mini sécateur. Mon âme créatrice s’extasie lorsque Caroline me demande de l’aider afin de garnir deux pots décoratifs. La commande exige des plantes qui survivront à l’extérieur comme à l’intérieur, puisqu’elles borderont une entrée d’hôtel. La conception doit être flamboyante, sans voler la vedette des superbes pots rouges qui les supporteront. Le Monet qui sommeille en moi transforme les tables florales en palette d’artiste peintre. Je fais le tour avec ma marraine des serres : du feuillage jaunâtre tombant, de petites plantes grasses rapprochées qui créeront un effet spectaculaire, un trio de graminées avec une touche bourgogne qui seront placées en effet miroir d’un pot à l’autre. Sublime! J’ai failli signer au bas des pots. Pour mon dernier tour de piste, je n’étais pas tout à fait à la hauteur… Pour atteindre les paniers de fleurs qui colorent le plafond, le patron me suggère d’utiliser des échasses articulées! Telle une équilibriste, je me promène d’un panier à l’autre avec mon sécateur pour secourir les fleurs en peine. Dommage que le Cirque du Soleil coupe dans son personnel. C’est ainsi que se termine mon voyage dans le Sud. J’ai remplacé les cartes postales par des cartes florales vivantes sans même effeuiller mon compte bancaire ! Photos : Caroline Hardy et Francis Poirier ne musique reggae surgit de l’un des temples de plastique. J’ose y pénétrer. Dans les allées verdoyantes et celles remplies d’espoir, les maîtres des lieux, Francis Poirier et Caroline Hardy, m’accueillent, prêts à verdir mes pouces. Selon la propriétaire, l’ambiance festive active l’énergie des plantes. J’en suis déjà persuadée. J’ai la chance de contribuer aux plaisirs de quelques paysagistes et jardiniers du dimanche en quête de locataires floraux ou encore, de plants de tomates aux noms pour le moins singuliers (Big beef, Topsy Tom). Pour assouvir leurs désirs, j’imite fidèlement chaque geste de mes hôtes à salopettes. Ma première tâche consiste d’abord à humidifier des semis de l’herbe qui égaie la majorité de mes œuvres culinaires : le basilic. J’entends presque chanter les petites graines sous la fine bruine qui sort du pommeau de douche dont je guide le parcours en forme de huit. Ensuite, elles seront mises en incubation dans une section de la serre à température contrôlée et verront le jour dans quatre jours. Il faut maintenant préparer des caissettes de terre pour accueillir des bébés légumes. C’est l’horticulteur Daniel Coutu, ancien employé du Jardin botanique de Montréal, Sophie alors qu’elle doit garnir deux pots décoratifs. Sophie se livre à l’art du repiquage, une étape très délicate. Malgré sa grande taille, Sophie doit tout de même avoir recours à des échasses afin d’atteindre les paniers de fleurs. 4 5 22 Culture JUIN 2013 Graffici Gilles Gagné Un studio unique à l’Est de Québec L Jean-Guy Leblanc, Jean Guénette de même que sa conjointe et associée, Élaine Poirier, ont imaginé un concept de studio. Ils ont ensuite élaboré un plan d’affaires et effectué des recherches pour le financement. Au final, le projet a coûté plus de 140 000 $. « Un acousticien professionnel, Sylvain Barrette, a été engagé pour concevoir les fins détails du studio. Il nous dit qu’il y a peu de studios équipés comme ça à l’Est de Montréal », ajoute M. Guénette. Il spécifie que les lieux sont équipés de tous les outils nécessaires pour enregistrer un album, produire une vidéo musicale et assurer la gérance d’artistes aux musiciens de la région, ou d’ailleurs, qui s’y présenteront. Le marché visé couvre la Gaspésie et les Îles-de-la-Madeleine, le Bas-Saint-Laurent, e studio est né d’un partenariat entre deux entreprises locales, soit Gaspa PV, spécialisée dans la production de films documentaires, et Infocom, qui évolue dans l’installation de systèmes électroniques. Jean Guénette de Gaspa PV, et Jean-Guy Leblanc d’Infocom, se connaissaient déjà lorsqu’ils ont eu l’idée d’aménager un studio dans un ancien atelier d’ébénisterie. « Il y a trois ans, on faisait déjà affaires avec le petit studio de Jean-Guy, en utilisant les équipements installés chez lui, pour la composition et l’enregistrement de musique de film. Jean-Guy s’en servait aussi pour les besoins de son groupe (la Bande à Firmin) et les besoins locaux. Nous avons eu l’idée de ne plus le faire comme un hobby, mais de façon professionnelle », explique Jean Guénette. Sudoku Placez un chiffre de 1 à 9 dans chaque case vide. Chaque ligne, chaque colonne et chaque boîte 3x3 délimitée par un trait plus épais doivent contenir tous les chiffres de 1 à 9. Chaque chiffre apparaît donc une seule fois dans une ligne, dans une colonne et dans une boîte 3x3. LA SOLUTION DES JEUX de la page 18 Solution 9 4 3 7 1 5 6 8 2 2 5 8 3 9 6 7 4 1 1 7 6 2 8 4 5 9 3 4 8 7 1 5 9 3 2 6 5 6 2 8 3 7 4 1 9 3 1 9 6 4 2 8 7 5 6 9 4 5 2 8 1 3 7 8 3 5 9 7 1 2 6 4 7 2 1 4 6 3 9 5 8 1 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 2 3 4 B R I S A B N E R R A A L A N C O T H P S O I L I N A P S U S D L M D E A L E S S E 5 6 E R B I L B T A I R E 7 8 I S M A I B O N E R E S B H E L I S E T P I T R O I N N 9 10 E N T C H H A E L R A E M U A S E R P E I 11 12 G R A V U R E S R A S E G I T E E P I N E la Côte-Nord et l’Acadie. Des artistes des autres régions seront aussi sollicités. Entre autres, l’auteur-compositeurinterprète gaspésien, Guillaume Arsenault utilisera le studio, plus tard cette année. Studio Tracadièche représente le seul endroit à l’Est du Québec équipé pour faire le matriçage d’enregistrement, une touche finale arrimant tous les sons et l’ambiance voulue, après le mixage. « Bientôt, on pourra diffuser des prestations en direct, à la radio, à la télé, sur le Web. Nous sommes en pourparlers avec CIEU-FM pour diffuser une émission musicale en direct du studio. Il y a de grandes possibilités avec le web. Les gens ne veulent pas juste écouter la musique, ils veulent la voir », conclut Jean Guénette. Jean-Guy Leblanc, Jean Guénette et Élaine Poirier sont les partenaires du Studio Tracadièche, le seul endroit à l’Est de Québec offrant les services de matriçage sonore. Photo : Gilles Gagné CARLETON-SUR-MER – Les musiciens de la région peuvent compter sur un nouveau service pour répondre à leurs besoins d’enregistrement : le Studio Tracadièche à Carleton-sur-Mer. JUIN 2013 Graffici 23 24 Science JUIN 2013 Graffici Nelson Sergerie Voir le ciel sous un autre jour «J e suis là-dedans depuis l’âge de 13 ans. J’ai toujours été intéressé par l’astronomie », dit d’entrée de jeu M. Audet. L’idée de l’entreprise Stardôme, née il y a 15 mois, lui est venue à l’été 2011. Travailleur d’usine de sciage, M. Audet voulait éviter de vivre les hauts et les bas qu’a connus l’industrie du bois au cours des dernières années. « Au début, ce devait être plus spectaculaire, mais je n’ai pas eu les subventions que je voulais. » Il aurait aimé monter le tout dans une grande remorque fermée avec un dôme afin de faire de l’observation, tractée par un camion. Cet équipement était évalué à quelque 60 000 $. « J’ai gardé le principal. Le télescope, je l’avais déjà. J’ai acheté une petite remorque pour traîner le planétarium », dit M. Audet. Son planétarium est un dôme gonflable dans lequel se trouve un projecteur à 360º. Il mesure trois mètres de haut et plus de cinq mètres de large. Son projet a nécessité un investissement de 7 000 $. Objectifs « La vulgarisation et le divertissement », répond l’astronome amateur lorsqu’on lui demande quels sont ses objectifs avec Stardôme. « Les réactions sont impressionnantes. Parfois, lorsque je zoome sur des objets dans le dôme, je vois des élèves qui se baissent. Ils pensent que l’objet va tomber sur eux », raconte en souriant M. Audet. Il présente son planétarium dans les écoles pendant l’année scolaire et dans des camps de jour et des terrains de camping en été. « Quand je gonfle le planétarium, les gens sont impressionnés. J’ai visité l’école primaire de Gascons et parfois, ça prend des professeurs pour calmer les élèves excités », indique le scientifique amateur. M. Audet espère éveiller l’intérêt des jeunes pour l’astronomie et les sciences et souhaite rendre le ciel le plus simple possible avec son planétarium mobile. « Je veux faire découvrir aux Gaspésiens le ciel de nuit et défaire des mythes comme l’influence de la lune sur les humains », conclut M. Audet. Photo : Gracieuseté Gino Audet. BONAVENTURE – Jusqu’où va le ciel? Pourquoi y a-t-il des milliers d’étoiles? On s’est tous déjà posé ces grandes questions auxquelles Gino Audet tente de répondre avec son planétarium mobile. Gino Audet présente le planétarium utilisé dans le cadre de ses activités scientifiques. Appel de candidatures pour devenir commissaire à la Commission des ressources naturelles et du territoire (CRNT) La Conférence régionale des élus Gaspésie–Îles-de-laMadeleine (CRÉGÎM) lance un appel de candidatures pour combler deux postes de commissaires à la CRNT : l’un dans la MRC de La Côte-de-Gaspé et l’autre est ouvert à toute la région. • Vousavezunintérêtmarquépour ledéveloppementrégionaletpour ledéveloppementdurabledes ressourcesnaturelles; • «Voussouhaitezappuyerlamiseen oeuvreduPlanrégionaldedéveloppementintégrédesressources etduterritoire(PRDIRT); • Vousêtesdisponibleunminimum d’unejournéeparmoispourles rencontresdelaCRNTenplusd’une participationàd’autresactivités; CRITÈRES DE SÉLECTION* Impartialité, crédibilité, intégrité et compétence. *À noter que les élus municipaux et les représentants d’organismes ou Mandat d’une durée de 4 ans, avec possibilité de renouvellement. Entrée en fonction : juillet 2013 d’entreprises oeuvrant dans le milieu des ressources naturelles et du territoire ne sont pas admissibles. • Vouspouvezvousdéplacersurtout leterritoire. Pour plus d’informations sur la CRNT et le rôle des commissaires : Date limite : vendredi 31 mai 2013 Visitezlesitewww.cre-gim.net/CRNT oucontactezYvesBriand:(418) 763-9232ousansfraisau1 800 463-6178 Envoyez votre CV et une lettre de motivation àl’attentiondeYvesBriand:yves.briand@cre-gim.net critique littéraire JUIN 2013 Graffici Des sorties surprenantes Les poèmes du recueil Huit sorties (Éditions de l’Hexagone) de Gilles Cyr sont à la fois simples et complexes, sérieux et humoristiques, critiques et enthousiastes. Comme la vie dans le fond. « Que de détours / avant de trouver l’angle » affirme-t-il. Et des détours, il y en a beaucoup dans ce très beau recueil. L es huit sorties dont il est question sont davantage des explorations, des dérives, des pistes qui se développent autour de thèmes plutôt que des « voyages » au sens de partir vers un autre lieu comme on l’entend habituellement quand on parle d’une sortie. Ce qui n’empêche pas le voyage dans la suite intitulée « L’Arménie ». Après avoir cerné les mystères du « mur », Cyr entreprend « le voyage » qui le mène à « l’arbre » qui est peut-être dans « le jardin » dans lequel « le papillon » et « la pomme » l’interrogent pour qu’il entreprenne « la recherche » après avoir exploré « l’Arménie ». Ou du moins est-ce ainsi que je lie les titres de chacune de ces sorties. Chaque poème se construit en strophes de deux vers libres, rarement plus longs que le décasyllabe, ce qui leur donne un rythme vif qui convient parfaitement à la façon parfois ironique, souvent distanciée dont il nous décrit ce qu’il voit ou nous rapporte ce qu’il pense. À propos de la pomme, il rappelle que « aussi tard que 1665 / une pomme dégringole », ce qui, pensez-vous, est tout à fait normal, « mais pas du tout », vous rappelle le poète, « vous oubliez un élément / habitué à l’excellence / Newton se met à fond / à son rapport trapu / dans l’ombre du pommier ». Dans un des poèmes de la suite « La recherche », il s’amuse (je ne vois pas d’autre verbe pour exprimer ma réaction) à commenter le livre qu’il lit : « On notera avec indignation / ce qu’il exige du lecteur / vous avez essayé de lire ça? » D’une certaine façon, ce recueil du poète de SaintFidèle-de-Restigouche (c’est son village natal après tout) est exigeant, sans pourtant être difficile d’accès. Il suffit de se laisser entraîner par la beauté épurée des vers et d’accepter de se promener avec lui dans les multiples jardins qu’il nous fait visiter. Notons qu’il s’agit de son huitième recueil depuis la parution de Sol inapparent en 1978. Il ne serait guère étonnant qu’il y ait un lien avec ce choix d’écrire huit sorties. david lonergan 25 JUIN 2013 Graffici Martin Carli connaît toujours du succès avec l’expérience combinant des Mentos et une boisson gazeuse. Photo : Caroline Bujold – Télé-Québec 26 Livres en fête ! GASPÉ – Dans le cadre de l’événement Livres en fête, tenu à la fin avril, la Gaspésie a reçu le coanimateur Martin Carli de la populaire émission Génial, diffusée à Télé-Québec. M. Carli s’est livré à différentes expériences scientifiques avec quelque 1 200 jeunes de la 1ère à la 6e année dans différentes écoles de la région. L’animateur demandait notamment aux élèves si les poissons buvaient de l’eau. Réponse : ceux qui vivent dans l’eau salée pour éviter la déshydratation. Il est donc reparti avec une énigme : que fait le saumon, lui qui évolue autant en eau douce qu’en eau salée ? Il est à penser que M. Carli donnera la réponse dans son émission au cours des prochaines semaines. Un livre coup de cœur Un guide de lecture conçu à partir des coups de cœur des enfants fréquentant le Centre de la petite enfance (CPE) des Butineurs de Gaspé a été lancé durant Livres en fête. Ce guide «coup de cœur », réalisé à la suite d’un sondage mené en janvier auprès des utilisateurs du service de garde, se veut une référence pour les parents qui désirent offrir un livre aux enfants de zéro à cinq ans. Le guide de 12 pages propose 29 « coups de cœur » et ils sont regroupés par groupe d’âge soit 0-18 mois, 18-36 mois, trois ans et quatre ans. Il est très facile à consulter, bien aéré et très coloré. (Nelson Sergerie) SPORTS JUIN 2013 Graffici Faire le tour de la Gaspésie avec ses bâtons de golf Nelson Sergerie 27 GASPÉ – Avec le beau temps, les amateurs de golf pratiquent déjà leur swing, astiquent leurs bâtons et planifient leur participation à différents tournois. Murdochville : Club de golf Murdochville Sainte-Anne-des-Monts : Club de golf Le Gaspésien 18 trous 6 047 verges normale 72 9 trous 3210 verges normale 36 Services : leçons et location d’équipements vert et terrain de pratique boutique bar et restaurant voiturettes Services : location d’équipements vert et terrain de pratique boutique bar et restaurant voiturettes Fort Prével: Club de golf Fort-Prével 18 trous normale 73 6428 verges Services : location d’équipements vert et terrain de pratique boutique bar et restaurant voiturettes piscine possibilité d’hébergement carte repère des clubs de golf Chandler: Club de golf Chandler 18 trous normale 72 6261 verges Carleton-sur-Mer : Club de golf de Carleton-sur-Mer 18 trous normale 71 6453 verges Services : cours de golf simulateur intérieur vert et terrain de pratique boutique bar et restaurant Bonaventure : Club de golf Fauvel voiturettes possibilité d’hébergement cantine à la mi-parcours salle de réception 18 trous normale 72 6469 verges Services : cours de golf location d’équipements vert et terrain de pratique boutique bar et restaurant voiturettes parcours irrigué Services : cours de golf location d’équipements vert et terrain de pratique boutique bar et restaurant voiturettes salle de réception la santé auditive PARTICIPEZ AU CONGRÈS SUR OUVERT AUX 50 ANS ET + DE LA RÉGION INSCRIVEZ-VOUS auprès de Sylvianne Huard 418 364-6343 | 418 364-7463 JEUdI, 23 MAI - 20 h (15 $ ou 10 $ pour leS membreS) «la France et le Québec» - Spectacle Daniel bernier, musicien et chansonnier chante brassens, leclerc, Charlebois, etc. VENdREdI, 24 MAI - 10 h15 (15 $ ou 10 $ pour leS membreS) «le monde change… les cinquante ans et plus aussi» - Conférence de raymond Arpin une conférence-expérience afin de rire des effets du changement sur votre personne et y réfléchir. Saviez-vous que... • 10%delapopulationquébécoisevit avecunedéficienceauditive. • Cepourcentagegrimpeà50%chez les75ansetplus. • Lespersonnesâgéesatteintesdesurditéontuneprobabilitéplusgrande desouffrirdelamaladied’Alzheimer selonunerecherchedelaFacultéde médecineJohnHopkins. • Lesprothèsesauditivesralentissent leprocessusdedétériorationde l’ouïe. VENdREdI, 24 MAI - 20 h (20 $ ou 15 $ pour leS membreS) Spectacle «Jeunesse d’hier» revue musicale, cinq musiciens, quatre chanteurs, 60 extraits de chansons surtout francophones des années 1960 sous forme de pot-pourri. Époustouflant ! SAMEdI, 25 MAI - 18 h, 19 h et 20h30 (30 $ bAnQuet et DAnSe, 10 $ DAnSe) Cocktail, banquet et danse Cocktail offert par la Ville de Carleton-sur-mer. menu du banquet concocté par le chef raymond Savoie. Animation : Sylvie Gallant, accordéoniste et le duo Annette et Gordon. Pour les participants inscrits plus de 250 congressistes, ateliers, conférences et tests d’audition gratuits offerts par le Groupe Forget, audioprothésistes. Fondé en 1971, le Carrefour 50 + du Québec, compte 32 000 membres de 50 ans et plus et 154 clubs affiliés dans l’Est du Québec dont 51 clubs dans la région Gaspésie – Les Îles, ce qui en fait la plus grande association régionale regroupant les aînés. et débat politique avec des représentants des partis politiques à Québec et ottawa sur la santé auditive. mAI 6 2 U A 23 à UR-mER ON-S CARLET RE DES AU CENT S CONGRÈ r u o p e r d n e t n e ’ s n « Buiex se comprendre » mie et moins ibiliser les jeunes ns se ur po s rè ng - Un co tive. ce de la santé audi jeunes à l’importan
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