les sapeurs
Transcription
les sapeurs
SOCIÉTÉ aefserf Sapeur? Nie gehört? Aber vielleicht schon einmal gesehen. Sapeurs sind Schwarzafrikaner, die die bunten, maßgeschneiderten Anzüge zu ihrem Lebensinhalt gemacht haben. Diese auffällige Eleganz hat einen erstaunlichen Ursprung, den Vincent Noyoux mittel Ihnen erklärt. C’ est en suivant la ligne 4 du métro parisien, du côté des stations Château Rouge (pas très loin de la gare du Nord) et Château d’Eau (tout près de la gare de l’Est) que l’on a le plus de chance de les rencontrer. Nous voulons parler de ces élégants messieurs en costume rouge vif ou violet, cravate bleu nuit ou jaune canari, chaussures italiennes aux pieds, sans oublier parfois un cigare ou une pipe à la bouche, une canne à la main ou des lunettes noires sur le nez. Difficile de ne pas se retourner sur eux ! Bienvenue dans le monde des « sapeurs », ces dandys noirs adeptes de la « sape », c’est-à-dire des vêtements. Mais attention, un sapeur ne porte pas n’importe quoi : seulement des costumes chic, taillés sur mesure et si possible de marques aussi prestigieuses que Hugo Boss, Versace, Dior ou encore Cerruti. Et surtout, surtout, LES SAPEURS Dandys africains Style et classe Cinq sapeurs défilent dans les rues de Paris. VOTR E F R A N Ç A I S T.Orban/Abaca, V. Noyoux, D. Tamagni Des couleurs invariables… 20 4/2011 Les noms employés comme adjectifs de couleur sont invariables. Exceptions : les noms écarlate, mauve, pourpre et rose. Exemples : des robes prune ; des yeux marron ; des écharpes orange ; des voitures kaki, etc. Mais des joues écarlates ; des draps mauves… 4/2011 s’impose . Au XIX e siècle, les deux L’élégance Le maître mot des sapeurs les sapeurs osent les couleurs éclatantes, telles le vert pomme, le turquoise ou l’orange. Voilà qui change des ennuyeux costumes anthracite ( Votre français) ! « Dans les années 80, j’allais à la fac en pantalon Cacharel rouge. On me regardait avec des yeux ronds », se souvient Jocelyn Armel, dit « le Bachelor ». Depuis 2005, cet esthète raffiné a ouvert deux boutiques à Paris, entre la station de métro Château Rouge et la place de Clichy. Sa clientèle, composée essentiellement de FrancoCongolais amoureux de l’élégance, y trouve costumes, chaussures et accessoires de mode. Sur les cintres, des vestes rayées rose bonbon côtoient des blazers bleu ciel. « Je vis en France depuis 33 ans, mais je viens du Congo, raconte le Bachelor. J’ai rapporté de mon pays les couleurs que l’on porte là-bas, et que l’on n’ose pas mettre ici. » La parade des gentlemen noirs Pour mieux comprendre cet univers très particulier, un peu d’histoire Congo, le Congo belge (actuelle République démocratique du Congo) et le Congo français (République du Congo aujourd’hui) sont sous la domination des Blancs. Les costumes des colons et les vêtements occidentaux de leurs domestiques fascinent une partie de la jeunesse locale. Plus tard, ce sont les soldats congolais qui attirent les regards. Recrutés par les armées française et belge pendant les deux guerres mondiales, ils reviennent dans leur pays vêtus de l’ensemble veste-pantalon à l’européenne. Quelle élégance ! Les citadins qui ont un peu d’argent veulent suivre cette nouvelle mode. Les tailleurs de Brazzaville et de Kinshasa croulent sous les commandes. C’est dans ce contexte que, dans les années 70 à Brazzaville, naît la Sape, le costume la canne l’adepte (m) n’importe quoi taillé,e [tǡje] sur mesure oser éclatant,e la fac (fam.) le cintre côtoyer [kotwaje] der Anzug der Spazierstock der Anhänger irgendwas maßgeschneidert sich wagen an leuchtend die Uni der Kleiderbügel hängen neben La parade des gentlemen noirs s’imposer erforderlich sein le colon der Kolonist occidental,e westlich la guerre mondiale der Weltkrieg le citadin der Städter crouler sous qc sich vor etw. kaum retten können la commande die Bestellung 21 y