- Action Solidarité Tiers Monde

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- Action Solidarité Tiers Monde
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Brennpunkt Sommaire
04
Nr.251
octobre 2009
Éditorial
Entre le Mali et le Luxembourg.................................................................................... 1
Edité par:
Action Solidarité Tiers Monde
55, avenue de la Liberté
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Fax: 400 427-27
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Responsable de la redaction:
Marc Keup
Ont participé à ce numéro:
Birgit Engel, Dilcia Figueroa,
Monique Langevin, Mike Mathias,
Jacqueline Rippert, Marie Anne Robberecht, Kristy Schank, Julie Smit,
David Thommes, Rainer Werning, ea.
Photo de couverture:
Martha de Jong-Lantink
Impression:
CA-Press Esch/Alzette.
Abonnements:
Jeanny Peffer
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Interview
Mike Mathias über
die neue “wholeof-the-union”Strategie der EU.
10
International
The “whole-of-the-union approach”: Richtungsänderung ohne Richtungsanzeige... 2
Interview mit Mike Mathias.......................................................................................... 4
Kugeln statt Reis........................................................................................................... 6
Honduras: un pays polarisé après le coup d’état du 28 juin...................................... 10
Niger: Genug Macht für dritte Amtszeit?.................................................................... 14
Kurznachrichten......................................................................................................... 15
Dossier: la coopération luxembourgeoise au Mali
Interventions multiples au Mali.................................................................................. 16
Stratégies croisées....................................................................................................... 19
Contre le dénouement................................................................................................ 21
Métier assuré............................................................................................................... 22
La santé au féminin.................................................................................................... 23
Eduquer, pas exploiter!............................................................................................... 24
Faire confiance au femmes......................................................................................... 25
Etre au plus près des populations............................................................................... 26
Les pionniers de la gratuité......................................................................................... 27
Soutenir les écoles communautaires.......................................................................... 28
La banque des pauvres................................................................................................ 29
Goutte à goutte........................................................................................................... 30
Villages d’avenir.......................................................................................................... 31
Honduras
Le coup d’état du
28 juin a polarisé
la société hondurienne.
16
Dossier
La coopération
luxembourgeoise
est active au Mali
depuis 1998.
32
Luxembourg
Petit, Paris et participation citoyenne......................................................................... 32
“Wer Nachhaltigkeit umsetzen will, braucht die Gemeinden”................................... 36
Das Klimabündnis unterwegs in Ecuador.................................................................. 38
Conférence avec François Houtart............................................................................. 42
Le coin des lectures..................................................................................................... 44
Assises
Bernard Petit était
invité aux Assises
de la coopération
2009.
38
Réalisé grâce à un appui financier de
la Coopération luxembourgeoise.
Le contenu de la présente publication relève de la seule responsabilité
de l'ASTM et ne peut en aucun cas
être considéré comme reflétant l‘avis
du gouvernement luxembourgeois.
Ecuador
Le Brennpunkt Drëtt Welt est une revue luxembourgeoise, éditée par
l'Action Solidarité Tiers Monde.
www.astm.lu
Vertreter aus
KlimabündnisGemeinden unterwegs in Ecuador.
Entre le Mali et le Luxembourg
En tout cas la qualité du travail fait que l’aide luxembourgeoise est apréciée au Mali, d’autant plus que les
besoins sont énormes. En 2008, le pays rangeait à la
168e place sur 179 pays classés à l’indice de développement humain du Programme des Nations unies pour
le développement : le Mali compte donc parmi les pays
les moins avancés du monde. Si les raisons pour cette
situation sont multiples, on peut certainement invoquer quelques événements de son passé récent pour
l’expliquer. Pendant mille ans, des empires rayonnants
se sont succédés au Mali, carrefour important entre les
peuples nomades du Sahara et les peuples de l‘Afrique
noire équatoriale. Mais l’invasion de l’armée française
au XIXe siècle mettait une fin abrupte à l’indépendance
du peuple malien, engendrant des dégâts matériaux et
imatériaux considérables. Après la décolonisation, la
prise de pouvoir du dictateur Moussa Traoré n’a pas
arrangé les choses, tout comme la dégringolade des prix
des matières premières au début des années 1980, le
cercle vicieux de l’endettement et les tristement célèbres
plans d’ajustement structurel de la Banque Mondiale.
Depuis 1998, année où a débuté la collaboration
entre le Mali et le Luxembourg, des relations amicales
se sont tissés entre les deux nations. Une collaboration
qui pourrait d’ailleurs bien être élargie par une dimension plus réciproque, car le peuple malien possède des
richesses hors normes à mettre en valeur: comme peu
d’autres nations en Afrique, le Mali a su conserver les
éléments importants de sa culture traditionnelle, tout
en l’adaptant aux exigences de la société moderne. Des
musiciens comme Amadou et Mariam Bagayogo, Ali
Farka Touré, Salif Keïta, des écrivains comme Amadou
Hampâté Bâ ou bien des cinéastes comme Cheick
Oumar Sissoko et Souleymane Cissé témoignent d’une
fertilité culturelle extraordinaire, dont nous pourrions
bien nous en inspirer. Malheureusement, l‘échange
culturel ne fait pas (encore) partie du Programme Indicatif de Coopération entre le Mali et le Grand-Duché.
Marc Keup
éditorial
En mars 2009, l’ONG Unity Foundation prenait
l’initiative d’envoyer une jeune journaliste, MarieAnne Robberecht, au Mali. Elle devait rencontrer son
partenaire, l’ONG Victoire, qui travaille avec des écoles
communautaires, ainsi que les partenaires des dix
autres ONG luxembourgeoises soutenant des projets
de développement dans ce pays du Sahel. L’occasion
également de se rendre dans la plaine de San, où LuxDevelopment, l’agence d’exécution du Ministère de la
coopération luxembourgeoise a mis en place un vaste
projet d’aménagement des parcelles rizicoles. Le voyage
de Marie Anne nous a donné l’occasion de vous présenter
dans ce numéro du Brennpunkt une vue d’ensemble
des activités de la coopération du Grand-Duché au
Mali, avec un accent particulier sur le travail des onze
ONG luxembourgeoises actives sur place. Le dossier
vous permettra également d’entrevoir la complexité
des interventions en matière d’aide au développement
implémentées par Lux-Development, qui au Mali suit de
plus en plus une approche „programmes“.
International
International
Mitteilung der EU-Kommission
Die „whole-of-the-union approach“ :
Richtungsänderung ohne Richtungsanzeige
Seit einigen Jahren wird die Politikkohärenz von der EU als ein zentrales Element der Entwicklungsdebatte
anerkannt. Nun stellte die Kommission in einer Mitteilung1 einen Strategiewechsel vor und löst damit eine
europaweite Kontroverse aus.
Was nutzen die sinnvollsten Entwicklungsprojekte der europäischen Staaten
wenn Aktionen in anderen Bereichen,
wie zum Beispiel in der Handels- oder
Agrarpolitik, die erzielten Fortschritte in
den ärmeren Ländern wieder zunichte
machen? Diese grundlegende Frage der
Politikkohärenz (PCD – policy coherence
for development) gehört mittlerweile zu
den zentralen Bausteinen der Entwicklungspolitik. Doch das war nicht immer
so: Noch bis vor zehn Jahren stießen die
ONGs mit ihren Forderungen in diesem
Bereich auf taube Ohren und es bedurfte
enormer Anstrengungen, damit sich die
EU-Kommission endlich dieser Frage
annahm.
Spätestens seit 2005 wurden von
den EU-Mitgliedsstaaten PCD-Verpflichtungen in bestimmten Bereichen eingegangen. Der EU-Kommission kommt
dabei die Rolle der Koordinierung dieser
Bemühungen zu. Sie soll die Umsetzung
der Verpflichtungen überwachen, sich
um positive Synergieeffekte im Hinblick
auf die Entwicklungsziele bemühen und
außerdem alle zwei Jahre einen PCDFortschrittsbericht vorlegen.
Die bisherigen Fortschritte in Sachen
Politikkohärenz sind allerdings äußerst
bescheiden, was die EU-Kommission
auch bereitwillig zugibt. Erschwert
wird die Arbeit in diesem Bereich durch
fehlenden politischen Willen und die
Tatsache, dass in Sachen Außenbeziehungen jedes EU-Mitgliedsland immer
noch sein eigenes Süppchen kocht:
Unterschiedliche Interessen in der
2
Außenpolitik beeinträchtigen die Kohärenz der vertretenen Standpunkte und
die Leistungen der EU.
Strategiewechsel in der
PCD-Politik
In einer Mitteilung an den Rat und
das Europäische Parlament vom 15.
September umreißt die EU-Kommission jetzt die Konturen einer neuen
PCD-Politik. Ob die EU-Kommission
eine Richtungsänderung aufgrund
der Unwirksamkeit des bisherigen
Konzeptes vorschlägt, bleibt fraglich. Sie
argumentiert die Notwendigkeit einer
Reform durch den zunehmende Einfluss
der internen Politik auf die Außenbeziehungen, die Zunahme der Finanzströme
in die Entwicklungsländer aus anderen
Quellen als der öffentlichen Entwicklungshilfe, die gestärkten Mechanismen
aus den bisherigen PCD-Maßnahmen
und durch die Notwendigkeit, die
Entwicklungsländer stärker in die
Debatte einzubinden.
Um ein stärker strategisch, systematisch und partnerschaftlich ausgerichtetes Konzept für die PCD zu verfolgen,
schlägt die Kommission ein 3-PunkteProgramm vor. In der Mitteilung heißt
es: „Aus den bisherigen Erfahrungen
müssen drei wichtige Lehren gezogen
und bei der Anpassung der PCD an
die sich wandelnde politische Realität
berücksichtigt werden. Erstens muss
die EU die Umsetzung ihres Konzepts
verbessern, indem sie sich auf einige
wenige PCD-Prioritäten konzentriert
und die Entwicklungsziele bei der
Formulierung ihrer ausgewählten Initia-
Photo:Wikimedia Commons
Marc Keup
Der Belgier Karel De Gucht ist seit Juli EUKommissar für Entwicklung.
tiven proaktiv einbezieht. Zweitens muss
die EU ihre Bemühungen um die Mobilisierung von Nicht-ODA2-Ressourcen
verstärken und das Potenzial dieser
öffentlichen und privaten Finanzströme
für die Entwicklung besser ausschöpfen.
Drittens sollte die EU ihren Dialog mit
den Entwicklungsländern über PCDFragen intensivieren.“
Prioritäten festlegen
Wurden bisher mindestens zwölf
Bereiche3 auf ihre Kohärenz mit den
Entwicklungsstrategien untersucht, soll
BP 251 - octobre 2009
International
das neue PCD-Arbeitsprogramm sich
laut EU-Kommission prioritär auf fünf
Themen konzentrieren. Wie es zu dieser
Entscheidung kommt, wird jedoch nicht
weiter ausgeführt. Offen bleibt auch die
Frage, ob die anderen Bereiche weiterhin
nach bisherigen Verfahren untersucht
werden sollen, oder ob sie angesichts der
prioritären Themen in den Hintergrund
geraten.
Bei den fünf Themengebieten, die die
EU-Kommission vorschlägt, handelt es
sich um die Bekämpfung des Klimawandels, die Gewährleistung der globalen
Ernährungssicherheit, die Nutzung
der Migration für die Entwicklung,
die Suche nach Möglichkeiten für die
der öffentlichen Entwicklungshilfe
sind noch andere Finanzströme für die
Entwicklung von Bedeutung, doch ihre
Auswirkungen auf die Entwicklungsländer hängen von den politischen
Rahmenbedingungen ab. Das PCDArbeitsprogramm wird den politischen
Rahmen für die Nutzung des Potenzials
dieser Finanzströme für die Entwicklung
und für die Erhöhung ihres entwicklungspolitischen Werts auf Ebene der
Gemeinschaft wie der Mitgliedstaaten
liefern.“
Die EU-Kommission will also jene
Nord-Süd-Finanzströme,
die
von
privaten und marktwirtschaftlichen
Akteuren ausgehen, stärker in den
Die schwammigen Formulierungen sorgen für einen
breiten Interpretationsspielraum, der auch prompt
von den verschiedensten Akteuren besetzt wird.
Nutzung der Rechte des geistigen Eigentums im Interesse der Entwicklung
und die Förderung der Sicherheit und
Friedensbildung. Die Auswahl dieser
Bereiche erfolgte auf Basis von fragwürdigen Kriterien. Laut der Mitteilung
sollten die prioritären PCD-Themen
folgende Kriterien erfüllen: sie sollten
weit oben auf der EU-Agenda stehen, für
die Entwicklungsländer und die Verwirklichung der MDG4 wichtig sein, konkrete
Möglichkeiten für die Einbeziehung von
Entwicklungszielen bieten und mit einer
langfristigen Agenda verknüpft sein.
Auffallend bei dieser Liste ist die
Abwesenheit der Handelspolitik. Sie
gilt immerhin als Paradebeispiel dafür,
wie die Politik der reichen Staaten sich
negativ auf die Lebensbedingungen in
den ärmeren Ländern auswirken kann.
Das ODA-Plus-Konzept
Auch die Ausführungen zum zweiten
Programmpunkt, der Mobilisierung von
Nicht-ODA-Ressourcen, lassen mehr
Fragen offen als beantwortet werden.
In der Mitteilung heißt es hier: „Neben
BP 251 - octobre 2009
Dienst der Entwicklung stellen : „Das
PCD-Arbeitsprogramm wird eine Orientierungsgrundlage für ein ODA-plusKonzept sowie für die Bereitstellung
und Identifizierung von Finanzierungsmitteln bieten, die zur nachhaltigen
Entwicklung und zu den globalen
öffentlichen Gütern beitragen, aber
keine ODA darstellen.“
Solche
Formulierungen
lassen
natürlich bei den europäischen ONGs
sämtliche Alarmglocken läuten. Viele
EU-Mitgliedsstaaten sind derzeit weit
hinter dem Zeitplan zurück, wenn es
darum geht ihr Versprechen einzulösen, bis 2015 0,7% ihres Bruttoinlandproduktes für die Entwicklungszusammenarbeit bereitzustellen. Man
befürchtet, dass die EU-Kommission
mit ihrem ODA-Plus-Konzept einen Weg
aufmacht, der es den Mitgliedländern
erlauben würde, private Finanzströme
als Entwicklungshilfe auszuweisen
und somit weniger öffentliche Gelder
investieren zu müssen. Diese Möglichkeit wird zwar in der Mitteilung nicht
ausdrücklich erwähnt, aber eben auch
nicht ausgeschlossen. Der nachfolgende
Satz aus der Mitteilung ist jedenfalls
nicht dazu angetan, die Befürchtungen
der ONGs zu zerstreuen: „Das Programm
wird außerdem Informationen für die
Beratungen über den nächsten Finanzrahmen der EU liefern, vor allem über
die Struktur der externen Ausgaben
und die Mittel, die über Finanzierungsinstrumente der internen Politik in die
Entwicklungsländer fließen“.
Vage Formulierungen
Wie bereits erwähnt, wirft die
Mitteilung der Kommission zu ihrem
„whole–of–the-Union approach“, wie
die neue PCD-Strategie inoffiziell heißt,
mehr Fragen auf als sie beantwortet.
Auf gerade einmal 9 Textseiten sorgen
die überaus vagen und schwammigen
Formulierungen für einen breiten Interpretationsspielraum, der auch prompt
von den verschiedensten Akteuren
besetzt wird. Länder, die sich der
lästigen ODA-Verpflichtungen von 2005
entledigen wollen, werden in dieser
Mitteilung sicherlich Elemente finden,
die ihnen als Argumentationsstütze
dienen können.
Der Kommission scheint es in der
ganzen Debatte offensichtlich nur um
die Umsetzung einer Devise des OxfordProfessors Paul Collier zu gehen, die am
Ende des Dokumentes zitiert wird: „We
need to narrow the target and broaden
the instruments“.
Marc Keup ist Mitglied der ASTM.
Siehe auch Interview Seite 4.
(1) Mitteilung der Kommission an den Rat, das Europäische Parlament, den Europäischen Wirtschafts- und Sozialausschuss und
den Ausschuss der Regionen : Politikkohärenz im Interesse der
Entwicklung – politischer Rahmen für ein gemeinsames Konzept
der Europäischen Union. KOM(2009) 458. Brüssel, den 15.9.2009.
(2) A.d.Red. : ODA (Overall Development Assistance - Öffentliche
Entwicklungshilfe).
(3) Handel, Umwelt, Klimawandel, Sicherheit, Landwirtschaft,
Fischerei, soziale Dimension der Globalisierung, Beschäftigung
und menschenwürdige Arbeit, Migration, Forschung, Informationsgesellschaft, Verkehr und Energie.
(4) A.d.Red. : MDG (Millenium Development Goals - Milleniumsziele der Vereinten Nationen).
3
International
Interview mit Mike Mathias
Das fortschrittliche Kohärenzkonzept der EU
darf nicht aufgeweicht werden
Das kürzlich von der EU-Kommission vorgestellte „whole-of-the-union“-Konzept hat in der Kooperationsszene
europaweit für Diskussionen gesorgt. Der Brennpunkt unterhielt sich darüber mit Mike Mathias in seiner Funktion als Vorsitzender des politischen Forums von Concord1.
Mike Mathias : Wir sind wirklich
beunruhigt! Diese Kommunikation
verbindet auf eine fatale Art und Weise
die Forderungen nach mehr Kohärenz
der verschiedensten EU-Politikbereiche
mit den Milleniumszielen und das 40
Jahre alten Versprechen der reichen
Länder, dass sie 0,7% ihres PIBs in
Entwicklungszusammenarbeit
(EZA)
investieren wollen. Gerade dieses letzte
Ziel wurde 2005 nochmals bekräftigt
und unter dem Luxemburger Ratsvorsitz mit einem konkreten Zeitplan
versehen. Es gab also in beiden Bereiche
einige Fortschritte in den letzten Jahren.
Wir befürchten jetzt einen substantiellen
Rückschritt.
Wie kam es denn zu dieser Mitteilung?
Das Konzept „Whole of a country“
entstand im letzten Winter in Italien.
Jetzt muss man wissen, dass Italien bei
den Anstrengungen für mehr Kohärenz
kein Vorreiter ist und seinen Haushalt
für die Entwicklungszusammenarbeit
auf 0,09 % zusammengestrichen hat. Als
Kompensation dafür wurde angeregt,
alle anderen Geldflüsse die von Italien
in Entwicklungsländer fließen mit
einzuberechnen. Das wird dann eben
als ein Ganzes verkauft. Die Idee wurde
von anderen Ländern aufgegriffen, die
auch eher zu den Schlusslichtern der
europäischen EZA zählen. Das ist ein
4
wichtiges Signal, das in der Diskussion
nicht vergessen werden darf.
Aber es ist doch auch eine langjährige Forderung der ONGs, dass Politikkohärenz an der EZA orientiert werden
soll. Warum also jetzt so kritisch?
Politikkohärenz soll sich an der EZA
orientieren, das stimmt, aber das steht
nicht in dieser Mitteilung...
Sondern?
Hier werden zwei Konzepte wild
durcheinander geworfen. Beispielsweise
die Kriterien was zur EZA gerechnet
werden darf und was nicht wird im
Entwicklungshilfekomitee der OCDE
definiert. Die ONGs sind sich bewusst,
dass diese Definitionen weiter entwickelt werden müssen, besonders mit
Bezug auf die Klimadebatte. Aber diese
Diskussion soll die EU auch in der
OCDE führen und nicht einseitig neue
Konzepte kommunizieren.
Bei der ODA2-Plus Idee, wie sie in
dieser Kommunikation propagiert wird,
geht es darum eben auch andere Gelder,
die in den Süden fließen einzurechnen,
beispielsweise ausländische Direktinvestitionen, private Kredite, Exportkredite,
Rücküberweisungen der MigrantInnen
usw. Es stimmt, dass diese Gelder
wichtig sind und auch zur Armutsbekämpfung beitragen können. Sie tun
es aber nicht notwendigerweise, eben
deshalb gibt es die Kriterien der OCDE.
Wenn die EU sich wirklich auf diesen
Weg begeben will, dann muss sie auch
akzeptieren, dass gegen die ODA-Plus-
Photo: ASTM
Brennpunkt: Welche Reaktionen
hat die Publikation dieser Mitteilung
der Kommission bei Concord und den
ONGs hervorgerufen?
Geldflüsse all jene Beträge aufgerechnet
werden, die aus dem Süden in Form
von Gewinntransfers der Unternehmen,
Kredittilgungen, usw in den Norden
fliessen. Und wir wissen, dass diese
Beträge wesentlich höher sind als die
Hilfsgelder. ODA-Plus darf nicht nur in
eine Richtung schauen, sonst ist es eine
schlechte Buchhaltung.
Die Kommunikation sagt ja auch
einiges zur Politikkohärenz. Auch hier
wird eine neue Herangehensweise
gefordert. Was sagt Concord dazu?
Es gibt einige positive Passagen.
So wird beispielsweise die Bedeutung
einer systematischen Herangehensweise
an die Thematik der Politikkohärenz
BP 251 - octobre 2009
International
hervorgehoben und es wird zudem
vorschlagen, die Entwicklungsländer
verstärkt in die Diskussion einzubinden.
Die Mitteilung ist ehrlich genug um
einzugestehen, dass der politische Wille
angesichts dieser großen Herausforderung nicht immer ausreichend war und
unterstreicht noch einmal, dass die Politikkohärenz ein zentrales Element der
Entwicklungsdebatte ist.
der Finanzmärkte und der Kampf gegen
illegitimer Finanzabfluss. Andererseits,
und das scheint mir fast noch gravierender, hat die Kommission in dieser
Kommunikation das Konzept der Politikkohärenz neu definiert. Es geht ihr
darum Synergien zwischen diesen 5
Politikbereichen und dem Kampf gegen
Armut zu finden und nicht mehr darum
zu verhindern, dass Entscheidungen
Wir werden alles dafür tun, damit die EU-Mitgliedsstaaten diese neuen Ansätzen verwerfen.
Allerdings wird dieser Aussage
im Nachhinein widersprochen. Die
Kommission will den breiten Ansatz,
den sie bisher in der Kohärenzdebatte
verfolgt hat aufgeben und sich auf 5
Themen beschränken. Zuerst müssen
wir uns fragen, warum das Thema
TRIPS3 dazugehört. Hier gibt es sehr
unterschiedliche Ansätze. Die UNCTAD4
hat kürzlich gefordert dieses Konzept
grundlegend zu überdenken, weil es
dem massiven Technologietransfer
behindert, den wir angesichts des Klimawandels unbedingt brauchen. Die Industrie beharrt aber weiterhin auf diesen oft
fragwürdigen Pfründen. In welche Richtung will die EU hier gehen?
Aber wenn Politikkohärenz nicht
sofort erreicht werden kann, ist es
dann nicht richtig sich auf diese 5
Themen zu beschränken?
Das ist die Frage! Ich glaube ehrlich
gesagt, dass dieser Ansatz falsch ist.
Die Mitteilung besagt ganz klar, dass
die Auswahl der „prioritären Themen“
daran gebunden ist, ob sie oben auf der
EU-Agenda steht. Das ist Indiz dafür,
dass die EU die Entwicklungsdebatte
in eine Richtung führen will, die eher
ihren eigenen Interessen folgt, als jenen
der ärmeren Länder. Einerseits fehlen
so lebenswichtige Themen wir Landwirtschaft, Fischerei, internationaler
Handel und natürlich die Regulierung
BP 251 - octobre 2009
in anderen Bereichen dahingehen
überprüft werden ob sie den Zielen der
Entwicklungspolitik zuwiderlaufen. Das
ist ein wesentlicher Richtungswechsel!
Inwiefern?
Weil die Kommission nur noch
in ausgewählten Bereichen SynergieEffekte suchen will und nicht mehr
grundlegend alle ihre Politik auf negative Nebeneffekte untersucht. Es ist
so, als würde auf den Beipackzetteln
der Medikamente nichts mehr über die
negativen Nebenwirkungen stehen,
sondern nur die verschiedenen Anwendungsmöglichkeiten aufgelistet. Wenn
die Mitgliedsstaaten hier mitmachen,
wäre das ein fataler Rückschritt.
Wie wird es denn weitergehen?
Wir hatten noch keine Zeit, dies mit
ihr zu diskutieren. Aber wenn sie der
Linie ihres Vorgängers folgt, müsste
sie sich vehement gegen diese neuen
Konzepte aussprechen.
Allerdings hatte ja auch JeanLouis Schiltz bereits angekündigt, dass
darüber nachgedacht werden müsste,
wie der Kampf gegen den Klimawandel
in den Entwicklungsländern mit der
EZA verknüpft werden soll.
Das stimmt. Man könnte fast den
Eindruck gewinnen als wolle sich die
Luxemburger Regierung hier aus der
Verantwortung stehlen, indem sie auf
die großzügige EZA verweist. Aber nicht
alle Entwicklungsprojekte sind auch
Projekte gegen die Folgen des Klimawandels. Wir müssen also zusätzliches
Geld aufbringen, entsprechend unserer
historischen Verantwortung. Das wird
nicht leicht werden, aber die Diskussion
muss geführt werden.
Mike Mathias ist Sekretär des Cercle
de Coopération und hat seit 2007 den
Vorsitz des politischen Forum von
Concord inne.
(1) Concord: Europäische Konfederation der ONGs im Entwicklungsbereich.
(2) A.d.Red. : ODA (Overall Development Assistance - Öffentliche
Entwicklungshilfe).
(3) A.d.Red.: TRIPS (Trade Related Aspects od Intellectual Property
Rights : Handelsbezogene Aspekte des Geistigen Eigentums,
beispielsweise Urheberrecht, Markenrecht und Patente).
(4) A.d.Red.: UNCTAD (Konferenz der Vereinten Nationen für
Handel und Entwicklung).
Diese Mitteilung ist an den Rat
und an das Parlament gerichtet. Diese
werden reagieren müssen. Wir werden
alles dafür tun, damit die EU-Mitgliedsstaaten diese neuen Ansätzen verwerfen.
Dies Diskussion um die DAC Kriterien
müssen in der OCDE geführt werden
und das sehr fortschrittliche Kohärenzkonzept der EU darf nicht aufgeweicht
werden, auch wenn es nicht von heute
auf morgen umgesetzt werden kann.
Wie steht denn die Luxemburger
Ministerin zu diesen Fragen?
5
International
Süd-Philippinen
Kugeln statt Reis
Im Süden der Philippinen leben Hunderttausende Flüchtlinge im Belagerungszustand – vor einem Jahr eskalierten erneut Kämpfe zwischen Regierungstruppen und dem Moro-Widerstand.
Rainer Werning
Vereiteltes Abkommen
Der 5. August 2008 hätte endlich
den Durchbruch in Richtung Frieden
Photo: flickr.com
Auf den südphilippinischen Inseln
Mindanao, Basilan und Jolo, Südostasiens ältester Konfliktregion, herrscht
seit einem Jahr vielerorts wieder Krieg.
Mehrfach musste dort die Zivilbevölkerung die ebenso paradoxe wie schmerzliche Erfahrung machen, immer dann
tiefer in Deckung zu gehen, wenn mal
wieder lauthals von Frieden die Rede
war. „Heute leben wir erneut in einem
Frieden, der jedoch dem Zustand einer
dauerhaften Belagerung gleicht“, sagt
Mohaiya M.1. Die Mitfünfzigerin und
ausgebildete Sozialarbeiterin ist seit
Jahren in unterschiedlichen Nichtregierungsorganisationen auf Mindanao
und Jolo engagiert. Bereits 1976 und
1996 konnte sie miterleben, wie nach
langen Verhandlungen zwischen der
Regierung in Manila und der damals
größten Widerstandsorganisation der
muslimischen Bevölkerung im Süden
des Inselstaates, der Moro Nationalen
Befreiungsfront (MNLF), feierlich Friedensabkommen unterzeichnet wurden.
Die Krux: Beide Abkommen wurden
rasch zur Makulatur. Im Sommer 2000
erklärte der damalige Präsident Joseph
E. Estrada dem Moro-Widerstand
gar „den totalen Krieg“ und drohte
ihn – so wörtlich – „zu pulverisieren“.
Unvergesslich die Szenen, da der in
Khakiuniform gekleidete Präsident mit
dem Helikopter einschwebte, um seine
Soldaten auf den Trümmern zerbombter
Moscheen und Schulen mit gekühltem
Bier und gegrilltem Schweinefleisch bei
Laune zu halten.
Guerillia-Kämpfer der MILF auf der philippinischen Insel Mindanao.
6
bringen können. An jenem Augusttag,
so sah es die Etikette vor, sollte in
der malaysischen Hauptstadt Kuala
Lumpur zeremoniell das sogenannte
MoA-AD (siehe Kasten) unterzeichnet
werden. Jahrelang hatten Emissäre
Manilas und der Moro Islamischen
Befreiungsfront (MILF), der gegenwärtig bedeutendsten Organisation des
muslimischen Widerstands, unter der
Schirmherrschaft Malaysias an dem
Vertragstext gefeilt. Die Vertragspartner
und hochrangige ausländische Gäste,
unter ihnen mehrere Botschafter und
ein Sondergesandter der Organisation
der Islamischen Konferenz, weilten
bereits in Kuala Lumpur, als der Oberste
Gerichtshof der Philippinen im letzten
Moment qua einstweiliger Verfügung die
offizielle Vertragsunterzeichnung kippte.
Das Gericht in Manila begründete seinen
Last Minute-Akt damit, es müsse prüfen,
ob kurzfristig eingereichten Petitionen
einflussreicher Regionalpolitiker und
Geschäftsleute, das MoA-AD verstoße
gegen geltendes Recht, stattzugeben sei.
Die neualte Pattsituation lenkte rasch
Wasser auf die Mühlen jener Kräfte, denen
langwierige Verhandlungen eh suspekt
waren und die sich bitter enttäuscht
darüber zeigten, dass trotzdem keine
greifbaren Ergebnisse erzielt wurden.
Bereits Mitte August 2008 lieferten sich
Einheiten der regulären philippinischen
Streitkräfte (AFP) und der Bangsamoro
Islamischen Streitkräfte (BIAF), des
bewaffneten Arms der MILF, zunächst
Scharmützel, dann offene Gefechte in
den Provinzen Nordcotabato und Lanao
del Norte. Während im fernen Manila
die Nationalpolizei in höchste Alarmbereitschaft versetzt wurde, da man
Anschläge der MILF gegen öffentliche
Einrichtungen befürchtete, weiteten
BP 251 - octobre 2009
International
sich die Kampfhandlungen schrittweise
auf Mindanaos Provinzen Lanao del
Sur, Maguindanao, Shariff Kabunsuan
und Sarangani weiter aus. Am 21.
August sprach das Welternährungsprogramm (WFP) der Vereinten Nationen
schon von über 220.000 Menschen, die
angesichts der Kampfhandlungen in
Mindanao auf der Flucht waren. Bis zur
Jahreswende 2008/09 wurden die Zahlen
ständig nach oben bis über die eine halbe
Million-Marke korrigiert, während die
Sicherheitsvorkehrungen für das in- wie
ausländische Hilfspersonal laut Stephen
Anderson, dem WFP-Repräsentanten
im Lande, drastisch erhöht werden
mussten.
Aufstandsbekämpfung auf Jolo ...
Vor allem für die Zivilbevölkerung hat
sich die Lage innerhalb des vergangenen
Jahres
dramatisch
verschlechtert.
Das Gros der zwischen die Fronten
geratenen Menschen muss in behelfsmäßigen Notunterkünften ausharren,
wenn sie es überhaupt bis dahin
geschafft hatten. Vergleichsweise glücklich können sich Flüchtlinge schätzen,
wenn sie ein Dach über dem Kopf haben
und in Schulen oder ähnlichen festen
Gebäuden untergebracht sind. Das
bietet wenigstens halbwegs Schutz vor
Taifunen und Schlammmassen infolge
heftiger Regenfälle. Wiederholt wurden
gegen ganze Ortschaften zeitweilige
Nahrungsmittelblockaden
verhängt,
wenn das Militär oder die Nationalpolizei
meinte, deren Bevökerung könne heimlich „Rebellen und Terroristen“ unterstützen. In Zentralmindanao, vor allem
in Teilen der Provinzen Maguindanao
und Nordcotabato, gibt es Familien, die
seit Sommer 2000 auf der Dauerflucht
sind. Damals mussten sie fliehen, weil
Präsident Estrada dem Moro-Widerstand
den „totalen Krieg“ erklärt hatte. Und in
der Zeit danach konnten sie nicht in ihre
angestammten Gebiete zurückkehren,
weil diese zwischenzeitlich zu militärischen Frontlinien oder Sperrzonen
geworden waren. Oberst Jonathan
BP 251 - octobre 2009
Ponce, Sprecher der 6. Infanteriedivision
der Philippinischen Armee, bezeichnete
die Flüchtlinge kürzlich in einer offiziellen Stellungnahme als „Reserve feindlicher Truppen”.
Von Anfang des Jahres bis zum Juni/
Juli verlagerten sich die militärischen
Hauptfrontlinien auf die südlich von
Mindanao gelagerte Insel Jolo. Dort
hatten Mitglieder der auf Kidnapping
und Lösegelderpressung spezialisierten
Abu Sayyaf-Gruppe (diese war auch für
die Entführung der Göttinger Familie
Wallert im Sommer 2000 verantwortlich) am 15. Januar drei Mitarbeiter des
Internationalen Komitees des Roten
Kreuzes (IKRK) – die Filipina Mary Jean
Lacaba, den Schweizer Andreas Notter
sowie den Italiener Eugenio Vagni –
Zankapfel MoA-AD
in der Nähe der Hauptstadt Jolo City
entführt. Während Lacaba und Notter
am 2. und 18. April wieder freikamen,
zog sich die Freilassung des 62-jährigen
Vagni bis zum Morgengrauen des 12.
Juli hin. Innerhalb dieses halben Jahres
herrschte auf Jolo der Ausnahmezustand und die Insel bildete wie schon
häufiger seit den frühen 1970er Jahren,
als dort faktisch Bürgerkrieg herrschte,
die mit Abstand höchstmilitarisierte
Region des Landes. Sehr zum Vorteil
des umtriebigen Gouverneur Abdusakur
M. Tan. Der nämlich konnte – wie es in
der Vergangenheit mehrfach, so bei den
Wallert-Geiseln, geschah – auch im Falle
des IKRK seine Privatresidenz als eine
Art Clearingstelle nutzen, im Hintergrund Lösegeldzahlungen einfädeln und
Zoom
1997 begannen erste Waffenstillstandsgespräche zwischen Vertretern der philippinischen Regierung und der Moro Islamischen Befreiungsfront (MILF), die ab 2001
als Friedensverhandlungen aufgewertet wurden. Nach mühsamer Verständigung
über Sicherheitsaspekte und Fragen von Hilfs- und Rehabilitationsmaßnahmen
kam als dritter „Korb“ das von beiden Seiten ausgehandelte Memorandum über
die Vereinbarung des Landes der Ahnen (Memorandum of Agreement-Ancestral
Domain – kurz: MoA-AD) als letzte Vorstufe einer umfassenden friedensvertraglichen Regelung zustande. Es handelt sich mithin um Konsenspunkte zwischen
den Vertragspartnern beziehungsweise um eine Art Roadmap in Richtung Frieden,
worüber letztlich auch Nicht-Muslime und Angehörige der indigenen Völker
(Lumad) mitentscheiden sollen.
Kernpunkte des MoA-AD sind: Der muslimischen Bevölkerung in Mindanao,
Sulu und Palawan wird das Recht zugestanden, als „Bangsamoro” (wörtlich:
Moro-Nation) ihre eigene Identität zu wahren und ihre eigenen Rechte auszuüben,
indem sie eine ihren Vorstellungen entsprechende Selbstregierung schafft, die
innerhalb ihres Gebietes die dort vorhandenen Ressourcen schützt und nutzt.
Diese Selbstregierung trägt den vorläufigen Namen „Bangsamoro Rechtseinheit“
(Bangsamoro Juridical Entity – kurz: BJE) und soll mit größerer Autonomie und
mehr Befugnissen ausgestattet sein und über ein größeres Territorium verfügen als
die bislang lediglich aus fünf Provinzen und einer Stadt bestehenden Autonomen
Region in Muslim Mindanao (ARMM). Diese entstand Ende der 1980er Jahre und
ist wesentlich eine Domäne der Moro Nationalen Befreiungsfront (MNLF), von
der sich die MILF 1977 abgespalten hatte und der sie vorwirft, mit ihrem am 2.
September 1996 unterzeichneten Endgültigen Friedensabkommen mit Manila das
Selbstbestimmungsrecht der Moros preisgegeben zu haben.
7
International
sich politisch in Szene setzen.
„Gouverneur Tan“, sagt Mohaiya M.,
die seit Jahren mit der Situation auf Jolo
bestens vertraut ist, „trägt Mitverantwortung für die prekäre Sicherheitslage
in diesem Armenhaus. Kidnapping ist
ein lukratives Business und Menschenrechtsverletzungen sind an der Tagesordnung. Schnell werden Personen als
Kriminelle oder Terroristen gebrandmarkt, wenn sie den Mächtigen in Politik
und im Militär suspekt sind. Schätzungsweise 95 Prozent aller begangenen
Menschenrechtsverletzungen bleiben
dort unaufgeklärt. Es herrscht ein Klima
aus Gewalt und Straffreiheit sowie eine
Kultur des (Ver-)Schweigens. Allein im
Januar und Februar dieses Jahres mobi-
des amerikanischen Oberst William
Coultrup, um mit der Abu Sayyaf einen
vermeintlich integralen Bestandteil der
Jemaah Islamiyah (JI) „zu eliminieren“,
die Militärstrategen als südostasiatischer
Ableger des al-Qaeda-Netzwerks gilt.
Laut Coultrup und JSOTFP-Sprecher
Major John Hutcheson geht es vorrangig
um zweierlei: „Ausländischen Terroristen” (gemeint sind damit im wesentlichen malaysische oder indonesische
JI-Mitglieder) sollen sichere Unterschlupf- und Ausbildungsmöglichkeiten
auf Jolo verwehrt und die unzureichend
patroullierten Seewege diesseits und
jenseits der Sulu-See intensiver kontrolliert werden. Nach US-amerikanischen
Angaben sind dauerhaft etwa 100 ameri-
Am 21. August kündigte US-Verteidigungsminister
Robert Gates an, insgesamt 600 Mitglieder amerikanischer Spezialeinheiten permanent im Süden
der Philippinen zu belassen. Während Politiker und
Militärs in Manila und Washington immer wieder
beteuern, es handele sich dabei nicht um Kampfeinsätze der GIs, sehen das Kritiker vor Ort und Militärexperten anders.
lisierte der Gouverneur annähernd 1.500
sogenannte Zivile Freiwilligenverbände
(CVO), eine Art paramilitärische Bürgerwehr, um auf seine Weise für Ruhe und
Ordnung zu sorgen. Genau das Gegenteil trat ein; es herrschte wochenlang
Krieg.“
... mit Rückendeckung aus
Washington
Auf Jolo operieren außerdem Marinebrigaden, Sondereinsatzkommandos
der Philippinischen Nationalpolizei
und Rangerverbände gemeinsam mit
US-Spezialeinheiten (U.S. Joint Special
Operations Task Force-Philippines,
kurz: JSOTFP) unter dem Kommando
8
kanische GIs auf Jolo stationiert, wo
sie lediglich in humanitären Projekten
engagiert seien und ihren philippinischen Kameraden bei der Aufstandsbekämpfung assistierten.
Am 21. August kündigte US-Verteidigungsminister Robert Gates an, insgesamt 600 Mitglieder amerikanischer
Spezialeinheiten permanent im Süden
der Philippinen zu belassen. Während
Politiker und Militärs in Manila und
Washington immer wieder beteuern, es
handele sich dabei nicht um Kampfeinsätze der GIs, sehen das Kritiker vor
Ort und Militärexperten wie der an der
staatlichen University of the Philippines lehrende Professor Roland G.
Simbulan anders. Für sie steht außer
Frage, dass US-Soldaten sporadisch
direkt in Kampfhandlungen involviert
sind und ansonsten die sicherheitssowie entwicklungsrelevanten Aspekte
im Rahmen der Aufstandsbekämpfung
koordinieren. Das geschieht mittels
Aufstellung Mobiler Trainingteams
(MTT), kleiner beweglicher Einheiten,
die in Kooperation mit lokalen Kräften
beim Aufbau bürgernaher Projekte (z.B.
Brunnenbau), bei der Durchführung
(zahn-)medizinischer
Reihenuntersuchungen und von psychologischer
Kriegführung behilflich sind – getreu
der traditionellen Devise „Herzen und
Hirne der Bevölkerung zu gewinnen“.
Flankiert wird all das mit „nicht-traditionellen Elementen“, worunter das
Einbinden von entwicklungspolitischen
Organisationen und konservativen
Think Tanks verstanden wird. Jolo
und Mindanao waren und bleiben in
der Region Hochburgen des Einsatzes
solcher Institutionen und Organisationen wie der United States Agency for
International Development (USAID),
des U.S. Institute for Peace (USIP), der
National Endowment for Democracy
und des Peace Corps, die auf je unterschiedliche Weise dafür sorgen sollen,
selbst die entlegensten Orte gegen das
„Einsickern von Aufständischen und
Terroristen“ zu feien.
Wenngleich die USA in ihrer einzigen
und einstigen Kolonie in Südostasien
Ende 1992 ihre größten außerhalb des
nordamerikanischen Kontinents gelegenen Militärstützpunkte schließen
mussten, ermöglichte es das vom philippinischen Senat Ende Mai 1999 ratifizierte Visiting Forces Agreement (VFA),
dass seitdem über 40.000 US-Soldaten
die Philippinen im Rahmen gemeinsamer Balikatan(Schulter an Schulter)Manöver betreten und dort eine Zeitlang
verweilen konnten. Gegen das VFA
und die geltende Landesverfassung
verstoßen unter anderen die Anlandung
von US-Schiffen mit Nuklearwaffen an
Bord und die Installierung US-amerikanischer Militäreinrichtungen. Doch
solche existieren bereits außer auf Jolo
BP 251 - octobre 2009
International
in den Städten General Santos, Davao,
Cotabato und Zamboanga auf Mindanao.
Nach Recherchen des Focus on the Global
South (Bangkok) hat das Pentagon
beispielsweise die Global Contingency
Services LLC beauftragt, für 14,4 Mio.
Dollar ein „base development”-Projekt in
Mindanao zu errichten. Im Militärjargon
handelt es sich um „forward operating
bases” oder „advance operating bases”,
die der JSOTFP jederzeit zur Verfügung
stehen und meist auf Militärgeländen
der philippinischen Streitkräfte angesiedelt sind. Diese für eine Vorwärtsverteidigung geeigneten Einrichtungen
dienen als Schaltstellen zur Umsetzung
der Aufstandsbekämpfung Manilas.
Friedenspolitik im Zickzack
Während Manila zwischenzeitlich
mit Rafael Seguis einen neuen Emissär
benannte, um den Gesprächsfaden
mit der MILF wieder zu knüpfen, und
öffentlich bekundete, sich nunmehr
intensiver um die zwischen den Fronten
geratenen Flüchtlinge in Mindanao zu
kümmern, machten Entwicklungen auf
der zwischen Mindanao und Jolo gelegenen Insel Basilan mit einem Schlag
alle guten Vorsätze zunichte. Am 12.
August waren dort 23 Regierungssoldaten während eines Feuergefechts
gegen die Abu Sayyaf in den Hinterhalt
geraten und erschossen worden. Noch
bevor der genaue Hergang dieses Massakers bekannt war, machten die Behörden
dafür umgehend die MILF verantwortlich. Als direkte Reaktion auf den Tod
der 23 Soldaten rührte der Exgeneral
und Senatsvorsitzende des Nationalen
Verteidigungs- und Sicherheitskomitees, Rodolfo G. Biazon, am lautesten
die Kriegstrommel. Mit dem von ihm
eingebrachten Resolutionsentwurf 1281
setzt er sich dafür ein, fortan jedwede
Verhandlung mit der MILF auszusetzen!
„Der Resolutionsentwurf 1281 des
Senats unterstreicht die Tatsache, dass
diese Regierung über kein Konzept einer
nationalen Friedenspolitik in Mindanao
verfügt“, erklärte Pastor Reu Montecillo
BP 251 - octobre 2009
Buchtipp
Conflict in Moro land. Prospects for peace?
The civil war in the Islamic southern Philippines
is one of the longest-lasting conflicts in Southeast
Asia. This book dates back to a workshop on that
conflict at the Department of Political Science of
the University of Göttingen, Germany. Although
the geographical and cultural background of most
of the contributor‘s to this volume differ from the
parties involved in the conflict, the editors hope
that this volume offers adequate views, theoretical
approaches, and methodologies, which prove helpful
in understanding and eventually ameliorating the
conditions of the people living in Moro land.
(Arndt Graf, Peter Kreuzer, Rainer Werning. ISBN
978-983-881-408-5)
während einer am 28. August in Zamboanga City durchgeführten öffentlichen
Anhörung über das Ansinnen Biazons.
Der beredte Pastor, Vorstandsvorsitzender des Mindanao Peoples’ Caucus
(MPC), fügte namens seiner und zahlreicher anderer in Mindanao tätiger
Friedensorganisationen hinzu: „Wenn
immer dort Provokationen, bewaffnete
Konflikte und Bombenexplosionen
stattfinden, weicht diese Regierung
unverzüglich von einem Friedenskurs
ab und gibt sich martialisch. Da hatten
sich gerade mal am 23. Juli die Präsidentin auf eine zeitweilige Suspendierung militärischer Offensivoperationen
(SOMO) und zwei Tage später die
MILF auf die Aussetzung militärischer
Aktionen (SOMA) verständigt, als diese
relative Ruhe an den Fronten erneut jäh
in eine neue Runde von Feindseligkeiten
mündete.“
Verhandlungen zwischen der Regierung und der MILF ausgerechnet jetzt
zu kappen, halten der MPC und andere
Friedens- und Menschenrechtsorganisationen für fatal. Dazu Pastor Reu
Montecillo: „Letzte Berichte zeigen,
dass infolge anhaltender bewaffneter
Auseinandersetzungen
annähernd
600.000 Menschen in Zentralmindanao
auf der Flucht sind. Das in Genf ansässige Internal Displacement Monitoring
Center hat ermittelt, dass die Philippinen im vergangenen Jahr infolge des
bewaffneten Konflikts im Süden die
weltweit höchste Zahl an Binnenflüchtlingen, sogenannten intern vertriebenen
Personen (IDP), aufwies – mehr noch als
in den Konfliktregionen in Afrika.” Dringend riet der Geistliche dem Exgeneral:
„Als General i.R. und Mindanao-Kriegsveteran sollte gerade Senator Biazon
besser als jedes andere Senatsmitglied
wissen, dass der Konflikt in Mindanao
mitnichten militärisch zu lösen ist”.
Dr. Rainer Werning, Politikwissenschaftler & Publizist mit dem
Schwerpunkt Südost-/Ostasien, ist
u.a. Ko-Herausgeber des kürzlich in
3. Auflage erschienenen „Handbuch
Philippinen – Gesellschaft, Politik, Wirtschaft, Kultur“ (Bad Honnef: Horlemann Verlag). – Das Manuskript wurde
am 22. September, dem 37. Jahrestag
der Verhängung des Kriegsrechts, abgeschlossen.
(1) Name geändert.A
9
International
Honduras
Un pays polarisé après le coup d’état
du 28 juin
Le 28 juin dernier à l’aube, le Président hondurien, Manuel Zelaya Rosales, a été arrêté par l’armée à son domicile et ensuite expatrié de force au Costa Rica. Zelaya a été investi en janvier 2006 et devait finir son mandat
constitutionnel en janvier 2010, après des élections prévues en novembre prochain. Il n‘a pas le droit de se
représenter, car la constitution actuelle interdit la réélection du Président de la République.
Le coup d’état au Honduras du 28
juin a été le résultat d‘un conflit institutionnel, s‘articulant autour de la mise
en place d‘une consultation populaire
qui devait avoir lieu le jour même.
La tentative de Zelaya de consulter
le peuple pour tenter de modifier la
Constitution moyennant un referendum
postérieur, lequel aurait lieu en profitant
des prochaines élections présidentielles
et législatives du 29 novembre, a été
perçue par les cercles ultraconservateurs
honduriens comme une violation de la
constitution, ainsi qu’une présumée
manœuvre politique du Président pour
accéder ainsi à la réélection, ce qui est
actuellement interdit de façon formelle.
Sur la base de cette „violation constitutionnelle“, l‘armée, soutenue par la
Cour Suprême et le Congrès, a arrêté et
expulsé le Président Manuel Zelaya dans
la plus pure tradition des coups d’état en
Amérique Latine. L‘expulsion a d’abord
été justifiée par une lettre de démission
de Zelaya „pour des motifs de santé“, qui
s‘est révélée être falsifiée, et plus tard
par une procédure exceptionnellement
rapide du Congrès, quelques heures
après son expulsion. Celui-ci a legitimé
la destitution de Zelaya et la proclamation comme nouveau Président du
Honduras de Roberto Micheletti, président du Congrès et ancien et principal
rival politique de Zelaya. C’est ainsi que
le gouvernement de facto essaye depuis
lors d’expliquer au monde sa vision des
faits, en parlant toujours d’une „succes-
10
Photo: flickr.com
Dilcia Figueroa
sion constitutionnelle“ et en refusant
de la considérer comme un coup d’état,
comme si la constitution prévoyait vraiment l’expulsion d’un Président de la
République. Mais, malgré les efforts de
Micheletti pour défendre son point de
vue personnel, le reste du monde n’y
voit qu’un coup d’état. Ou comment
peut-on nommer sinon l’expulsion d’un
président démocratiquement élu par la
force des armes ?
Certes, les militaires se sont fait
l’instrument
d’autres
institutions
contrôlées par les cercles les plus conservateur du pays, qui considèrent que
Zelaya est allé trop loin avec son adhé-
sion à l’ALBA (Alternative bolivarienne
pour les Amériques) de Hugo Chavez et
son prudent alignement avec la nouvelle
gauche antilibérale d’Amérique latine.
Ceci a affolé certains secteurs, notamment le patronat, qui a commencé à
craindre une annulation des accords de
libre-échange signés avec les États-Unis.
Sur la foi de leurs bonnes relations historiques avec l’armée américaine, les militaires honduriens ont cru que les ÉtatsUnis fermeraient les yeux. Il s’agissait
d’un mauvais calcul fait sur une vision
du monde de guerre froide déjà obsolète.
Les secteurs à la base de ce coup d’état
ont certainement cru qu’ils obtiend-
BP 251 - octobre 2009
International
BP 251 - octobre 2009
été mis en place qu’après le départ du
pouvoir de Zelaya. Par conséquent, il
n’y avait aucune possibilité de réélection pour Zelaya. Cette manipulation
politique et médiatique a généré une
forte confrontation entre, d’un côté, le
pouvoir législative et la Cour Suprême
et, de l’autre côté, l’exécutif.
Argumentant que l’actuelle constitution contient des articles inchangeables,
le Congrès, en complicité avec le pouvoir
judiciaire, a démarré des procédures
juridiques pour invalider la consultation,
augmentant ainsi la tension politique et
la „guerre médiatique“. De cette façon,
un problème politique a été géré de façon
juridique, mettant en évidence l’alliance
des tribunaux de justice avec le Congrès
et les élites politiques, économiques et
médiatiques, issues pour la plupart des
mêmes familles. De son côté, le gouvernement utilisait les medias dont il disposait pour défendre l’enquête.
Cette tension, ainsi que les intérêts politiques particuliers en vue des
prochaines élections, ont abouti au coup
d’état qui a mis fin à 29 ans d’alternance
démocratique du gouvernement. Les
actes du Congrès et de la Cour Suprême
présentent de flagrantes contradictions.
Si Zelaya avait commis tant de délits,
comme le prétendent ses ennemis,
pourquoi a-t-il été expulsé au lieu d’être
jugé dans le pays? Pourquoi n’ont-ils
pas permis le retour de Zelaya pour
qu’il soit jugé pour ses soi-disant délits?
L’argumentation offerte par le gouvernement de facto est simplement intenable.
Vue la situation, on peut se demander
quelles sont les vraies raisons pour cette
confrontation qui a mis fin à la fragile
démocratie hondurienne, générant ainsi
une grave crise politique? Pourquoi le
coup d’état a-t-il bénéficié du soutien de
toutes les institutions politiques, ainsi
que de l’armée et de l’hiérarchie catholique ?
Quelle est l’origine
du coup d’état ?
Au-delà de la fragilité de la démocratie dans un pays ou la séparation des
pouvoirs n’est pas encore garantie, ainsi
que du manque de culture démocratique
des dirigeants politiques, incapables
de résoudre leurs problèmes si ce n’est
que par la force des armes, on trouve
Photo: flickr.com
raient l’appui de son puissant allié du
nord. Cependant, dès le lundi 29 juin,
Barack Obama s’est rangé du côté de
l’indignation internationale, en dénonçant le caractère „illégal“ du renversement de Manuel Zelaya. Il a répété que
les États-Unis étaient „du côté de la
démocratie“, et précisé que cette affaire
ne devait pas „créer un précédent“.
Le déclencheur formel du coup d’état
a été une simple consultation populaire
non contraignante auprès des citoyens, et non pas un referendum sur un
changement de la constitution en vue
de permettre au président de se représenter pour un 2ème mandat, comme
l’a prétendu le gouvernement de facto
et les medias contrôlés par celui-ci. En
fait, pour le jour même de l’expulsion,
sur la base de 400.000 signatures et
selon l’article 5 de la loi de participation
citoyenne (approuvée par le Congrès en
2006), Zelaya avait convoqué la population à se prononcer sur la possibilité
d‘installer une urne supplémentaire
lors des élections générales prévues en
novembre prochain, par laquelle les citoyens pourraient voter pour ou contre la
convocation d’une assemblée nationale
constituante en 2010. C’est-à-dire, si
en novembre les électeurs se seraient
prononçés en faveur de cette proposition, le nouveau gouvernement issu de
ce processus électoral aurait pu ou non
convoquer cette assemblée et mener
ensuite les débats sur une réforme
de la constitution. À signaler, que la
constitution actuelle, datant de 1982,
ne considère pas de mécanismes de
reforme, ni de participation citoyenne
comme le réferendum ou le plébiscite,
raison pour laquelle la „consultation
populaire“ mentionnée plus haut était
non contraignante.
Dès le début, cette „enquête“ a été
refusée par les secteurs ultra-conservateurs du pays en l’interprétant comme
un instrument illégal, utilisé par Zelaya
afin de rester au pouvoir, malgré le
fait que celui avait publiquement, et à
plusieurs reprises, nié ces affirmations
et que l’assemblée constituante n’aurait
11
au fond du problème la même lutte
qui existe actuellement dans plusieurs
pays de l’Amérique latine. Il s’agit de la
lutte entre les élites économiques qui
défendent le modèle néolibéral et par
ceci leurs propres intérêts, et ceux qui
ont une vision progessiste et essayent
de résoudre la situation d’exclusion et
d’appauvrisement d’une bonne partie de
la population.
Zelaya, loin d’être une personne de
gauche, s’est vu opposé dès le début de
son mandat aux élites économiques et
politiques du pays, y compris à l’appareil
de son propre parti, le Parti Liberal (du
centre-droit), auquel appartient aussi
Micheletti. La situation économique et
sociale du pays, où 70% de la population
vit sous le seuil de la pauvreté, l’a poussé
à abandonner certains principes de son
parti. Quelques mois après être arrivé au
pouvoir en 2006 et dans le contexte de
la crise énergétique, Zelaya a lancé un
marché public international pour l’achat
de pétrole, afin de diminuer le prix de
consommation, ce qui a généré une
forte contestation auprès des secteurs
qui contrôlaient depuis toujours
l’importation et la commercialisation
du pétrole. Puis, en août 2008, après
de multiples entraves et l’opposition
acharnée de plusieurs partis politiques,
le Honduras a adhéré à l’Alliance bolivarienne des peuples de notre Amérique
(ALBA), initiative lancée par Hugo
Chavez qui préconise la rupture avec le
néolibéralisme. Cette adhésion a fortement augmenté la température politique
à l’intérieur du Honduras. D’autres
mesures furent également contestées
par la droite, comme par exemple
l’augmentation du salaire minimum
de 65% (jusqu’à 289 $ par mois, soit
environ 195 euros) en janvier dernier, ce
qui lui avait valu la reconnaissance des
nombreux pauvres du pays et la colère
des élites économiques du pays, qui le
considèrent comme un communiste.
Finalement, la consultation populaire sur l’assemblée constituante a
déclenché le coup d’état. D’après le dirigeant syndical Carlos H. Reyes, la convo-
12
Photo: flickr.com
International
cation de celle-ci aurait pu changer la
relation des forces dans le pays et impliquer la perte de certains privilèges des
élites. D’où la peur de ceux-ci de laisser
le peuple s’exprimer. Parallèlement, au
fur et à mesure que Zelaya s’éloignait
de son propre parti, il gagnait le soutien
des organisations sociales qui voyait en
lui de plus en plus un allié pour faire
avancer leurs revendications, dont celle
de l’élaboration d’une nouvelle constitution.
Quelles sont les conséquences du
coup d’état?
Après presque trois mois, la crise
politique générée par le coup d’état reste
non-résolue et s’est même empiré, car
les autorités illégitimes continuent à
s’obstiner à rester au pouvoir. Malgré la
condamnation unanime par la communauté internationale, y compris par le
gouvernement du Président Obama, et
malgré la suspension des crédits et de la
coopération de par les organismes internationaux et des efforts de médiation
de l‘Organisation des États Américains
(OEA), ainsi que de la forte contestation
sociale interne, le gouvernement de
facto et ses alliés continuent à ignorer
toute pression pour un retour à l’ordre
constitutionnel.
Le coup a généré une forte polarisation de la société à l’intérieur du
pays, risquant d’aggraver la violence,
la répression et la violation des droits
humains, déjà dénoncées par des organismes de droits humains. En dépit
d’une forte répression et du couvre-feu
installé par Micheletti tout de suite
après l’expulsion de Zelaya, limitant
ainsi les libertés constitutionnelles
des citoyens, l’opposition interne s’est
organisée autour du „Frente Nacional
de Resistencia Popular contra el Golpe
de Estado“ (front national de résistence
contre le coup d’état). Ceci constitue
quelque chose d’inédit dans l’histoire
du pays, habitué aux coups d’état dans
le passé récent. Ce front d’opposition,
qui intègre les syndicats nationaux des
paysans, des ouvriers, des indigènes, des
instituteurs et la majorité des organisations sociales, a décidé de faire usage de
leur droit constitutionnel à l’insurrection
BP 251 - octobre 2009
International
appels à la solidarité de la communauté
internationale.
D’après le Frente Nacional, des élections sans la restitution du président
Zelaya donneraient une légitimité à la
rupture de l’ordre constitutionnel, ce
qui est inacceptable. En plus, il argumente que, dans un contexte de crise
politique, il n’ y a pas de garanties pour
un processus électoral transparent, indépendant et autonome, vu que le Tribunal
Suprême Électoral se positionne ouvertement à côté des putschistes.
La lutte du mouvement social
Dans ce contexte, la lutte actuelle des
organisations sociales est de pousser la
communauté internationale à ne pas
reconnaître ces élections qui font partie
de la stratégie du gouvernement de
facto pour sortir de la crise et légitimer
ainsi leur action. À l’intérieur du pays, le
peuple hondurien lutte pour construire
une société démocratique et semble
avoir compris que le bipartisme traditionnel, qui a favorisé le coup d’état, n’est
Le Gouvernement de facto semblait parier sur les
prochaines élections de novembre pour résoudre la
crise, en espérant que les fait accomplis vont calmer
la situation et lui procurer la reconnaissance internationale.
Le retour de Zelaya le 21 septembre
dernier a donné une tournure inattendue
à la situation. Son arrivée par surprise
au pays, qui semblait difficile, a fait
basculer le contexte électoral et impose
une négociation qui devrait venir à bout
du gouvernement de facto. Le Frente
National a tout de suite entouré le président constitutionnel à son retour au
Honduras, ce qui a déclenché à nouveau
une forte répression envers des milliers
de sympathisants de Zelaya. La situation
actuelle concernant le respect des droits
humains est très délicate et il y a des
BP 251 - octobre 2009
pas une solution aux graves problèmes
du pays. Dans les premiers jours de la
campagne, il y a déjà eu des confrontations entre ceux qui boycottent les
élections et ceux qui participent aux
campagnes électorales pour soutenir les
candidats des partis traditionnels. Dans
le cas où les élections se développent
dans une situation de légalité (ce qui
implique le retour de Zeleya au pouvoir),
une candidature indépendante pourrait,
pour la première fois dans l’histoire
hondurienne, avoir la possibilité de
canaliser le mécontentement social du
Photo: flickr.com
et à faire face de manière pacifique au
pouvoir illégitime. C’est ainsi que des
milliers de personnes manifestent tous
les jours dans les rues des principales
villes du pays pour montrer leur refus du
coup d’état et leur détermination à aller
jusqu’au bout pour obtenir l’installation
de l’assemblée constituante, ce qui est
devenu la revendication principale et
inconditionnelle. Cette revendication,
que les putschistes voulaient empêcher
par la force, a maintenant pris une telle
ampleure qu’il sera difficile de l’arrêter.
Le Gouvernement de facto semblait
parier sur les prochaines élections de
novembre pour résoudre la crise, en
espérant que les faits accomplis vont
calmer la situation et lui procurer la
reconnaissance internationale. C’est
ainsi que la campagne électorale pour les
élections du 29 novembre a débuté le 1er
septembre dernier, mais la communauté
internationale et El Frente Nacional de
Resistencia Popular ont manifesté leur
détermination à ne pas accepter les
résultats des élections organisées par un
gouvernement illégitime.
Roberto Micheletti occupe la Présidence
du Honduras depuis le coup d‘Etat du 28 juin.
pays. Dans le cas contraire, la situation
risque de s’aggraver.
Le coup d’état a dévoilé aux honduriens les intérêts en jeu et a permis un
changement dans la valorisation de la
politique traditionnelle. Tout n’est donc
pas négatif dans cette histoire et on peut
espérer que quelque chose a changé dans
la conscience collective pour avancer
dans la construction d’une démocratie
participative. Pour l’instant, le Honduras
reste isolé et on peut se demander
comment un pays, dont 20 % du budget
dépend de la coopération internationale,
va survivre si M. Micheletti s’obstine
à défier le reste du monde. Il reste à
maintenir la pression politique sur le
gouvernement de facto et à exprimer la
solidarité avec le mouvement social, afin
d’éviter de retourner aux vieux temps où
les armes et non pas la parole décidaient
du destin du peuple.
Dilcia Figueroa est membre de l‘ASTM.
13
International
Niger
Genug Macht für dritte Amtszeit?
Niger, ein Staat in Westafrika und langjähriges Partnerland der luxemburgischen Entwicklungszusammenarbeit, bezieht seinen Namen vom großen Strom Niger, dessen Oberlauf den relativ dicht besiedelten und daher
fruchtbaren Südwesten des Landes durchfließt. Der Staatspräsident wird auf fünf Jahre gewählt und ist mit
weitgehenden Vollmachten ausgestattet.
David Thommes
Wie viele seiner Nachbarländer, ist
auch Niger seit der Unabhängigkeit 1960
von einer Reihe von Staatsstreichen,
Aufständen
und
Militärputsches
betroffen gewesen. Erst 1990 wird nach
einer Welle von Streiks und Demonstrationen das Mehrparteiensystem eingeführt, jedoch finden die ersten demokratischen Wahlen erst 3 Jahre später,
also 1993 statt. Nach weiteren Militärputschen und Neuwahlen, wird 1999
schließlich der ehemalige Oberst Tandja
Mamadou zum neuen Staatsoberhaupt
bestimmt.
Trotz Schuldenerlass, internationalen Entwicklungsgeldern, zahlreichen
Bewässerungs- und Elektrifizierungsprogrammen (2001/2002) bleibt die
wirtschaftliche
Situation
während
Mamadous erster Amtszeit sehr kritisch.
Für die Entwicklung des Landes, ist
Niger auf den Export von Uran angewiesen. Wichtigster Handelspartner
bleibt bis heute Frankreich: nach 40
Jahren Urangewinnung durch den
französischen Atomkonzern AREVA,
plant das Unternehmen 2009 den Bau
der zweitgrößten Uranmine der Welt im
Norden Nigers. Nach der Fertigstellung
sollen hier mehr als 5.000 Tonnen Uran
im Jahr gefördert werden.
Anfang 2007 reichen Tuareg-Politiker, wie bereits in der Vergangenheit,
Klage ein wegen Enteignung, Vertreibung und Landdegradierung, und es
kommt erneut zu Kämpfen zwischen
den Tuareg (Mouvement des Nigériens
pour la Justice, MNJ) und Anhängern
Mamadous. Menschenrechtsorganisati-
14
onen und NGOs berichten in den letzten
Jahren zudem immer wieder über
Zwangsarbeit, Unterdrückung der Frauenrechte, Korruption und Verschleppung politischer Oppositionsführer
worauf hin die Pressefreiheit durch die
Regierung weiter eingeschränkt wird.
Verfassungsänderung
Im Juni 2009 rief Präsident Mamadou
zu einer Volksabstimmung auf, die
über eine Abänderung der Verfassung
abstimmen sollte, mit dem Ziel eine
dritte Amtszeit des Präsidenten zu
ermöglichen. Das Anliegen wird schlussendlich durch das Referendum bestätigt, allerdings kann laut Beobachtern
von einer fairen Wahl keine Rede sein.
Mit seinem Sieg in dem Referendum
vom 4. August hat Mamadou sich zu
den elf Präsidenten gesellt, die sich in
Afrika durch eine Verfassungsänderung
eine weitere Amtszeit (in diesem Fall 3
Jahre) verschafft haben.
Mittlerweile hat die EU ihre Entwicklungshilfe zeitweilig eingestellt. Auch
das luxemburgische Außen- und Kooperationsministerium hat die nigerische
Regierung breits darauf hingewiesen,
dass die Lage im Land zurzeit auf
EU-Ebene stark diskutiert wird und bis
auf weiteres keine weiteren Verträge mit
dem Niger mehr abgeschlossen werden.
Während
die
Westafrikanische
Wirtschaftsunion (CEDEAO) Anfang
September der nigerischen Regierung
ihre Bedenken über die aktuelle politische Situation mitteilt, bleibt die Afrikanische Union gegenüber der Verfassungsänderung im Niger schweigsam.
Bereits vor dem Referendum wurden
politische Oppositionsführer und Journalisten entführt und verschleppt.
Mamadou lässt harte Strafen gegen
die Medien vollziehen, welche Beiträge
publizieren oder ausstrahlen, die gegen
„die nationale Sicherheit und öffentliche
Ordnung“ gerichtet sind.
Anfang September werden 30 Parlamentsabgeordnete (allesamt Mitglieder
von
Oppositionsparteien)
wegen
Unterschlagung öffentlicher Gelder
festgenommen. Das „Mouvement des
Nigériens pour la Justice“ (MNJ), die
Organisation
der
Tuareg-Rebellen,
fordert daraufhin die Freilassung zahlreicher
verschleppter
Journalisten
und Oppositionspolitiker, und rufen
die Zivilgesellschaft auf, weiterhin für
die 5. Republik zu kämpfen. Seit Mitte
August befindet sich ihr Anführer Marou
Amadou in Gefangenschaft, weil dieser
zum Boykott der neuen 6. Republik
aufgerufen hatte.
Die wenigen Journalisten, welche
sich noch trauen über die Geschehnisse
in Niamey zu berichten, schreiben, dass
Mamadous dritte Amtszeit jetzt schon
einer Diktatur gleicht: Mamadou ist
gleichzeitig Staatsoberhaupt, Regierungschef und Oberbefehlshaber der
Streitkräfte und dank der Verfassungsänderung für mindestens weitere 3 Jahre
im Amt.
David Thommes ist Diplom-Geograf
BP 251 - octobre 2009
International
Senegal: Wade strebt dritte Amtszeit an
Der senegalesische Präsident Abdoulaye Wade hat seine Kandidatur für
eine dritte Amtszeit angekündigt. Der
83-Jährige erklärte, er wolle bei den
Präsidentschaftswahlen 2012 erneut
antreten. Möglich wurde dies durch eine
Verfassungsänderung vor drei Jahren,
mit der die bisherige Begrenzung der
Präsidentschaft auf maximal zwei Amtszeiten aufgehoben wurde. Gleichzeitig
wurde damals die Dauer der Amtszeit
von sieben auf fünf Jahre verkürzt. Wade
wurde im Jahr 2000 erstmals ins Amt
gewählt. Im Jahr 2007 setzte er sich
bereits im ersten Wahlgang mit 55,79%
der Stimmen durch.
UN: Sonderbeauftragter gefordert
Der Weltsicherheitsrat fordert die
Ernennung eines UN-Sonderbeauftragten, der sich für mehr Schutz von
Frauen und Kindern in Konfliktsituationen einsetzt. Der Appell richtet sich
an UN-Generalsekretär Ban Ki-moon.
Der Sondergesandte soll die Umsetzung
der beiden Resolutionen 1325 und
1820 von 2000 und 2008 kontrollieren.
In seiner Resolution 1325 fordert der
UN-Sicherheitsrat mehr Schutz und
eine stärkere Beteiligung von Frauen auf
allen Ebenen der institutionellen Verhütung, Bewältigung und Beilegung von
Konflikten, Resolution 1820 bekräftigt
diese Anliegen.
Klimawandel: Neuer UN-Bericht schlägt Alarm
Drei Monate vor Beginn der Klimakonferenz in Kopenhagen warnt das
Umweltprogramm der Vereinten Nationen (UNEP) in einer neuen Untersuchung, dass die negativen Folgen
des Klimawandels noch schneller als
erwartet eintreten werden. Wie aus der
68-seitigen Untersuchung ‚Climate
Change Science Compendium 2009‘
hervorgeht, der auf rund 400 neusten
wissenschaftlichen Studien beruht,
steuert die Erde auf einen Punkt zu, der
die Zerstörung der weltweiten Ökosysteme unweigerlich mit sich bringt, die
das Überleben Millionen von Menschen
sichern.
EU: Sison von der EU-Terrorliste entfernt
Nach gut sieben Jahren wurde am
30. September der ehemalige Führer
der kommunistischen Partei der Philippinen, José Maria Sison, von der „Terrorliste“ der Europäischen Union entfernt.
In einer Entscheidung des Europäischen
Gerichtshofes in Luxemburg wurden
sämtliche Anschuldigungen gegen
BP 251 - octobre 2009
ihn fallen gelassen. Für die Richter des
Europäischen Gerichtshofes war die
Begründung des Rates zu vage, um die
Plazierung Sisons auf die Terrorliste zu
gerechtfertigen. Professor Sison wird
jetzt auf Entschädigung klagen, da diese
Affäre erhebliche finanzielle Probleme
für ihn mit sich brachte.
15
Dossier: la coopération luxembourgeoise au Mali
Dossier: la coopération luxembourgeoise au Mali
Coopération luxembourgeoise
Interventions multiples au Mali
La République du Mali est surtout connue pour son histoire très riche et sa diversité culturelle extraordinaire,
ce qui malheureusement ne met pas la population à l‘abri de la pauvreté. Le Luxembourg soutient l‘Etat ouestafricain depuis 1998 dans ses efforts de développement.
Cinq empires ou royaumes importants se sont succédés au Mali depuis
le huitième siècle, avant que l‘invasion
française en 1883 ne mette fin à
l‘autodétermination de sa population.
Après le retour à l‘indépendance en
1960, c‘est surtout la dictature du
général Moussa Traoré qui a marqué
l‘histoire du Mali pendant de longues
décennies, avant qu’il ne soit renversé
en 1991 par le général Amadou Toumani
Touré, lequel a mené le pays à la démocratie. Touré est aujourd‘hui le Président
en exercice, puisqu‘il a été élu après
son départ de l‘armée en 2002 et réélu
en 2007. La stabilité politique est néanmoins défiée depuis de longues années
par les rebellions touarègues au nord du
pays. Actuellement, des officiels algériens tentent de faire la médiation entre
Bamako et les rebelles, mais le processus
de paix s‘avère lent et difficile.
Avec 65 % de son territoire en région
désertique ou semi-désertique, l‘activité
économique se concentre surtout autour
de la région irriguée par le fleuve Niger.
Le premier produit d‘exportation du Mali
reste le coton : le pays est donc un des
principaux perdants de l‘impasse dans
laquelle se trouvent actuellement les
négociations à l‘Organisation Mondiale
du Commerce (OMC). En effet, celle-ci
promet depuis des années de s‘attaquer
aux subventions que les pays occidentaux accordent à leurs producteurs de
coton et qui ruinent les filières en Afrique
de l‘Ouest. À part la fibre végétale, le
Mali exporte également du bétail, de l‘or
et en moindre mesure des mangues et
des arachides.
16
Graphique: ASTM
Marc Keup
Avec ses 1 241 238 km2, le Mali est le plus vaste État d‘Afrique de l‘Ouest après le Niger.
Malgré cela, l‘Etat est aujourd‘hui
hautement dépendant de l‘extérieur. Les
transferts d‘argent de la diaspora malienne sont une source de revenu importante (234 millions d‘euros en 2008),
tout comme l‘aide au développement
(près de 600 millions d‘euros en 2007),
laquelle compte pour environ 10% du
Produit National Brut (PNB). Sur une
population de 12,5 millions d‘habitants,
près de 70% vivent avec moins d‘un
dollar US par jour. Le Mali est classé
parmi les Pays les Moins Avancés
(PMA) et sur l‘indice de développement
humain, il se range à la 168e place sur
179 pays classés en total (2008).
Stratégies de développement
Les stratégies du Mali en matière
de lutte contre la pauvreté s‘orientent
depuis quelques années sur les Objectifs
du Millénaire pour le Développement
(OMD), c‘est-à-dire sur le cadre de déve-
BP 251 - octobre 2009
Dossier: la coopération luxembourgeoise au Mali
loppement global que les États membres
de l‘ONU ont convenus en l’an 2000. En
2003, un atelier avait permis d‘analyser
la pertinence des OMD par rapport au
contexte malien et de les adapter à
celui-ci. Le cadre stratégique pour la
croissance et la réduction de la pauvreté
(CSCRP) a par la suite été harmonisé
avec les OMD et donné lieu à un plan
décennal pour la période allant de 2006
à 2015.
Les enseignements du dernier
rapport OMD sur le Mali montrent que
ses performances sont très contrastées
selon les 8 objectifs. Le rapport relève
de bonnes perspectives dans certains
domaines, mais des scénarios tendanciels très pessimistes à l’horizon 2015
en ce qui concerne la réduction de
la pauvreté et l’amélioration dans le
domaine de la santé, pour lesquelles les
performances sont très faibles.
La coopération
luxembourgeoise au Mali
La coopération entre le Grand-Duché
du Luxembourg et le Mali a débuté en
1998 avec la signature d‘un Accord
Général de Coopération sous l‘impulsion
de Lydie Err, à l‘époque secrétaire d‘Etat
luxembourgeoise pour la coopération.
Celui-ci constituait le cadre général
régissant la coopération entre les deux
pays jusqu‘à la signature du premier
Programme Indicatif de Coopération
(PIC I) en janvier 2003, lequel a amélioré
l‘approche de la collaboration Luxembourg-Mali en proposant un meilleur
alignement sur les stratégies nationales
en matière de lutte contre la pauvreté. Le
montant total du PIC I pour la période
de 2003 à 2006 s‘élevait à 19,4 millions
d’euros et a permis d’atteindre des résultats probants. Le PIC I s‘est notamment
traduit par un appui aux dynamiques
communautaires dans les quartiers de
Bamako et aux services sociaux de base
à travers la décentralisation dans les
cercles de Bla et de San, ainsi que par
une amélioration de l‘hydraulique villageoise dans le cercle de Barouéli et un
BP 251 - octobre 2009
Lux-Development et autres partenaires
12.000.000 €
Agences ONU/spécialisées
10.000.000 €
8.000.000 €
6.000.000 €
4.000.000 €
2.000.000 €
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
Evolution de la coopération bilatérale Luxembourg-Mali (source: rapport annuel 2008 de la
coopération luxembourgeoise).
appui à l’extension et à l’aménagement
de la plaine rizicole de San Ouest.
Les résultats encourageants du PIC I
ont conduit en janvier 2007 à la signature d’un deuxième Programme indicatif de coopération entre le Mali et le
Luxembourg pour la période 2001-2011,
avec cette fois-ci un montant global de
55,2 millions d‘euros.
Le PIC II constitue une réelle innovation par rapport à son prédécesseur, en
passant graduellement d‘une approche
projets vers un programme d‘appui
multisectoriel (six programmes sectoriels). Ces programmes doivent bien sûr
tenir compte de la politique de décentralisation et de déconcentration, que le
gouvernement du Mali poursuit depuis
1999. Pour cela, un accent particulier est
mis sur le renforcement des capacités
des acteurs locaux, qui devront assumer
le bon fonctionnement des différentes
politiques.
Du point de vue organisationnel, la
coopération luxembourgeoise au Mali
est coordonnée depuis le bureau de
mission situé à Dakar, lequel est également en charge des activités au Sénégal.
Dans ce bâtiment inauguré en 2006,
on trouve également la délégation de
l‘agence d‘exécution Lux-Development,
qui supervise d’ici la formulation, la
mise en oeuvre et l’évaluation des projets
et programmes bilatéraux pour les deux
pays. Des commissions de partenariat
sont tenues régulièrement entre les
deux pays pour permettre un échange
politique au niveau ministériel.
Deux secteurs prioritaires
Les interventions de la coopération
bilatérale avec le Mali se concentrent
sur deux secteurs prioritaires: 1) la santé
de base avec ses deux composantes,
„hydraulique rurale, assainissement
et aménagement urbain“ et „sécurité
alimentaire“, ainsi que 2) l’enseignement
technique, la formation professionnelle
et l’insertion socio-professionnelle. La
mise en cohérence des interventions du
PIC II est assurée par une composante
d’accompagnement, qui intervient
également en appui aux acteurs de la
décentralisation et de la déconcentration.
La zone de concentration géographique de ce PIC est constituée de la
région de Ségou, du cercle de Yorosso
dans la région de Sikasso et du district de
17
Dossier: la coopération luxembourgeoise au Mali
Mali
2007
2008
Evolution
Coopération bilatérale
9.834.657
11.728.284
19,25 %
ONG
2.196.745
1.968.157
-10,41 %
250.000
250.000
0,00 %
Appui aux programmes
44.353
30.633
-30,93 %
Divers
10.663
34.994
228,18 %
TOTAL
12.336.418
14.012.068
13,58 %
Action humanitaire et aide alimentaire
Liste de l‘ensemble des activités de la coopération luxembourgeoise au Mali (source: Rapport annuel 2008 de la coopération luxembourgeoise).
18
Une intervention aux
acteurs multiples
L‘exemple
de
la
coopération
luxembourgeoise au Mali montre que
l‘architecture de l‘aide au développement
contemporaine est composée d‘une
multitude de différents acteurs: responsables politiques nationaux et locaux,
agences d‘exécution, organisations
internationales, bureaux d‘études, ONG,
etc. Si on prend en compte le fait que le
Luxembourg n‘est bien sûr pas l‘unique
bailleur de fonds actif au Mali, on
comprend à quel point l‘harmonisation
et la coordination des différentes interventions sont des facteurs déterminants
pour le développement du pays bénéficiaire.
Marc Keup est membre de l‘ASTM
Photo: SIP
Bamako (zone de concentration Sud),
ainsi que de la région de Kidal (zone de
concentration Nord). Tandis que LuxDevelopment est surtout actif dans la
zone de concentration Sud, c‘est la firme
privée Proman, un bureau d‘études
international basé au Luxembourg, qui
travaille au nord dans la région de Kidal.
Proman s‘occupe d‘un programme de
développement durable qui est actuellement entré en sa troisième phase.
À part les interventions de Lux-Development et de Proman, la coopération
bilatérale luxembourgeoise avec le Mali
comprend également un nombre important d‘interventions qui sont conçues
et mises en oeuvre en partenariat avec
les agences onusiennes. La quote-part
de ce volet „multi-bilatéral“ a d‘ailleurs
fortement augmenté ces dernières
années, comme on peut le constater sur
le graphique à la page 18. Il s‘agit entre
autres de projets du PNUD (Programme
des Nations Unis pour le Développement), du UNFPA (United Nations Population Fund) et de l‘OMS (Organisation
Mondiale de la Santé).
Ce dispositif de la coopération
bilatérale est complété par l‘action
d‘Organisations Non Gouvernementales.
En ce moment, 11 ONG luxembourgeoises sont actives au Mali, surtout dans
les secteurs de la santé, de l‘éducation et
de la microfinance (voire page 21 à 31).
Additionnellement, un budget d‘aide
humanitaire est tenu à disposition pour
répondre à des cas d‘urgence, comme les
catastrophes naturelles.
Le bâtiment de la Mission de la coopération du Grand-Duché de Luxembourg à Dakar, d‘où
sont coordonnés les interventions au Mali et au Sénégal.
BP 251 - octobre 2009
Dossier: la coopération luxembourgeoise au Mali
Luxdevelopment en coopération au Mali
Stratégies croisées
L‘agence d‘exécution luxembourgeoise gère momentanément 12 projets au Mali, pour la plupart situés dans
la région de Ségou, à l‘Est de la capitale, Bamako. En 2008, Lux-Development a monté des activités au Mali
pour un total de 4,6 millions d‘euros, dont 46% des déboursements ont été affectés au secteur „agriculture et
développement rural“.
Le projet phare de l’agence LuxDevelopment au Mali, qui vient de se
terminer il y a quelques semaines, est
certainement l’aménagement de la
plaine de San. Dans un délai d’exécution
de 42 mois et pour un budget total de 6,3
millions d’euros, il a permis d’aménager
plus de 800 ha de terres arables et 775
ha de périmètres rizicoles pour aider à
assurer la sécurité alimentaire, tout en
amorçant des retombées économiques
dans toute une région (voire encadré
page 19).
Toutefois, les interventions de LuxDevelopment au Mali ne se limitent
pas au secteur agricole. Depuis l’année
dernière, un vaste programme dans le
domaine de la santé a été lancé dans
la région de Ségou et dans le cercle
de Yorosso de la région de Sikasso. Le
PASAB (Appui à la Santé de Base) aide
le gouvernement malien à réaliser son
Programme national de Développement
Socio-Sanitaire, tout en recherchant
des synergies avec les agences onusiennes compétentes en la matière et avec
d’autres bailleurs de fonds internationaux. Visant en priorité l’amélioration et
la restauration des infrastructures nécessaires, le programme contient également des composantes de renforcement
des capacités, qui aideront à assurer une
gestion efficace de la santé de base dans
les régions concernées.
Un autre programme d’ampleur en
cours depuis 2008 concerne l’appui à la
formation et l’insertion professionnelle,
un domaine qui depuis 2004 constitue
l’un des secteurs d’intervention prio-
BP 251 - octobre 2009
Photo:Marie Anne Robberecht
Marc Keup
Repiquage des plants de riz dans les parcelles aménagées de la plaine de San.
ritaires de la coopération luxembourgeoise. Se basant sur les stratégies nationales en la matière, Lux-Development
travaille étroitement avec les acteurs
régionaux et locaux, se trouvant ainsi
en phase avec la politique de décentralisation du Mali. Il s’agit notamment
de soutenir l’Assemblée régionale de
Ségou dans sa mission de planification
de la formation professionnelle et dans la
mise en œuvre de son plan d’action. Des
moyens sont également déployés pour
le renforcement des capacités d’autres
institutions en charge de la formation
technique et professionnelle.
Préserver le patrimoine culturel
Le projet MLI/015 de Lux-Development s’inscrit en dehors des secteurs
d’interventions habituels de l’agence,
puisqu’il vise à préserver une partie
très importante du patrimoine culturel
malien. Tombouctou, ville légendaire aux
confins du Sahara, fut un centre culturel
et scientifique remarquable, surtout à
son apogée, au XVIe siècle. Ce passé
glorieux est toujours vivant à travers les
fameux „manuscrits de Tombouctou“,
dont on estime le nombre à environ
300.000. Ces documents, fragiles à cause
de leur âge, font partie du patrimoine
du Mali en matière d’astronomie, de
sciences et d’histoire. Afin de préserver
ces manuscrits, l’UNESCO avait débuté
en 1999 un programme de sauvegarde,
soutenu à partir de 2004 par la coopération luxembourgeoise. Le nouveau
projet de Lux-Development, entré en
exécution en avril 2009, poursuit cette
19
Dossier: la coopération luxembourgeoise au Mali
tâche, en appuyant la conservation
physique et numérique des manuscrits
et l’exploitation scientifique de leur
contenu.
Le passage de l’approche „projets“
vers l’approche plus holistique des
programmes, entraîne un mode de
travail multi-acteurs. Lux-Development
s’emploie ainsi à intégrer toutes les institutions concernées dans le programme.
Il en résulte une certaine complexité au
niveau de l’intervention dans le pays,
puisque les résultats dépendent désormais en grande partie de la capacité des
autorités locales à s’approprier la gestion
des secteurs visés. Pour cette raison,
les différentes parties du Programme
Indicatif de Coopération de deuxième
génération (PIC II) sont complétées
par la Composante d‘Accompagnement
des Programmes du PIC (CAPPIC). Son
objectif est de favoriser un environnement institutionnel facilitant la maîtrise
des programmes par les acteurs pour
en assurer la pérennisation. De plus, il
s’agit d’oeuvrer pour une bonne gouvernance et de faciliter la participation
citoyenne. Le CAPPIC constitue ainsi
un programme transversal essentiel à la
bonne réalisation du PIC II.
Les quelques exemples décrits plus
haut démontrent bien la complexité des
nouveaux programmes de Lux-Development au Mali, lesquelles émanent
directement du contenu du PIC II. Sous
l’impulsion de la Déclaration de Paris
sur l’efficacité de l’aide, l’architecture
de la coopération internationale est en
train de changer et de devenir de plus
en plus performante, même s‘il reste
encore du chemin à faire. En tout cas
avec ses programmes de nouvelle génération, Lux-Development travaille plus
étroitement avec les acteurs locaux, tout
en partant sur une vision plus holistique
des secteurs d‘intervention, ce qui finalement augmente considérablement
l‘appropriation de la population autochtone.
Projet MLI/004
„San reste un projet mythique”
Dans le cadre du premier Programme Indicatif de Coopération, signé entre le
Mali et le Grand-Duché en 2003, Lux-Development, Agence luxembourgeoise pour
la Coopération au Développement, s’est vue mandatée par le gouvernement luxembourgeois pour la formulation et l’exécution du projet bilatéral pour l’aménagement
de la plaine de San Ouest (projet MLI/004). Objectif: l’augmentation de la production agricole irriguée et des revenus des producteurs.
Vendredi 20 mars 2009: la plaine de San retient son souffle. Et pour cause: si le
test fonctionne, à compter de ce jour, les cinq pompes qui puisent leur eau dans la
rivière Bani et chargées d’irriguer les 2000 hectares de parcelles aménagées de la
plaine seront alimentées par l’Electricité du Mali. Le test est probant: c’en est fini
du gazoil, trop cher. L’alimentation électrique de la station de pompage va désormais garantir une répartition égalitaire du débit dans le réseau d’adduction d’eau,
entraînant un rendement plus égalitaire dans les parcelles ainsi qu’un meilleur
respect du calendrier agricole.
Pour Lux-Development et l’Association des Riziculteurs de la Plaine de San
Ouest (ARPASO), il s’agit-là d’une belle victoire. Depuis 2004, année de lancement
du projet bilatéral d’aménagement de la plaine, un long chemin a été parcouru.
Avec une contribution luxembourgeoise de 6 300 000 euros, le projet a aménagé
829 ha de plaine rizicole en maîtrise totale de l’eau, en a réhabilité 775 et amélioré
le réseau de circulation des eaux. Ce budget a également permis, outre la consolidation des capacités des services techniques décentralisés du Ministère de
l’Agriculture malien, un appui au développement des capacités et de l’équipement
du partenaire ARPASO. En découle le renforcement des capacités des producteurs,
à travers des cours d’alphabétisation et de gestion.
L’ARPASO est l’interlocuteur direct des producteurs, qui lui versent la redevance
pour l’eau, l’engrais et la cotisation annuelle de location (1400 FCFA par ha et par
an). Un système de micro-crédit leur facilite considérablement la tâche.
Souveraineté alimentaire
Alors que dans les années 1970, 40 ha permettaient de cultiver 40 tonnes de
riz “paddy” (non décortiqué) par an, l’exploitation d’une même surface avoisine
une production de 240 tonnes! Mais si la ville de San se trouve aujourd’hui en
auto-suffisance alimentaire, on retiendra de cette abondance qu’elle lui permet
d’exporter, fait rare en Afrique en matière de produits agricoles! Le président de
l’ARPASO, le très respecté Allaye Daou, s’enthousiasme: “la donne à changé. Grâce
à un travail en étroite collaboration avec Lux-Development depuis 2004, nous
sommes parvenus à combattre la faim à San”.
Dans le cercle, on a donc atteint le premier Objectif du Millénaire pour le Développement, (“réduire l’extrême pauvreté et la faim d’ici à 2015”). Le nonagénaire
ajoute avec fierté: “Et ce n’est pas tout! La production permet aujourd’hui également la prise en charge sanitaire et éducative des enfants”.
Toutefois, pour Michel Cadalen, conseiller technique principal du projet, “il
existe encore de gros besoins au niveau du Cercle: beaucoup de producteurs n’ont
pas de parcelle dans la plaine. Mais San reste un projet mythique.”
Marie Anne Robberecht
Marc Keup est membre de l‘ASTM.
20
BP 251 - octobre 2009
Dossier: la coopération luxembourgeoise au Mali
www.microfinance.lu
Contre le dénuement
Analyser la demande pour adapter l’offre. C’est ainsi que Nyèsigiso, Institution de Microfinance partenaire de
l’ONG ADA (Appui pour le Développement Autonome) a identifié un nouveau marché: la micro-assurance.
Marie Anne Robberecht
Photo: Guy Wolff
euros) aux ayants-droit de la victime. Ce
système est ingénieux à bien des égards:
il évite non seulement aux proches des
“Il s’agit d’une garantie supplémenbénéficiaires de s’endetter à cause d’un
taire offerte aux membres emprunteurs
crédit non remboursé mais leur permet
pour couvrir le risque de décès ou
également de faire face, dans un premier
temps, à l’absence d’entrée d’argent en
d’invalidité”, explique Bakary Camara,
cas d’invalidité d’un tuteur économique.
responsable de l’unité administrative
En cas de décès, dans la plupart des cas,
spécialisée dénommée “régime prévocette somme est destinée à financer les
yance crédit” (RPC)
funérailles.
Pour en bénéficier, les adhérents
Attention toutefois! Nyèsigiso ne peut
versent 1500 Francs CFA (1,4 euro) à
ni s’engager à payer le solde contracté ni
l’ouverture du dossier, puis cotisent
au versement de la couverture de base
mensuellement à hauteur de 0,075% du
dans deux cas de figure: un retard de
crédit contracté, ce qui leur garantit une
plus de trois mois dans la procédure de
couverture totale sur un an.
remboursement du crédit...et les décès
Nyèsigiso, qui veut dire “maison de
provoqués par un suicide. Car au Mali,
la prévoyance”, s’engage alors, en plus
“il ne faut pas encourager les mauvaises
du remboursement du crédit contracté
moeurs”, déclare M. Camara.
par le bénéficaire décédé ou invalide,
Si Nyèsigiso veut rester exemplaire
à offrir une “couverture de base” de
en matière de morale, elle souhaite
100.000 Francs CFA (l’équivalent de 150
également s’avancer
plus avant en matière
de micro-assurance.
L’IMF se fixe ainsi
comme objectif à
court terme de la
rendre
obligatoire
pour tous les bénéficiaires de crédits.
A long terme, elle
vise
la
création
d’une
compagnie
d’assurance pour la
Confédération
des
Institutions Financières,
composée
de
six
réseaux
dans cinq pays: le
Mali, le Sénégal, Le
Burkina-Faso,
le
Grâce à la micro-assurance, cet homme n‘a pas eu besoin de
Bénin et le Togo. Il
rembourser le crédit que son père défunt avait contracté.
s’agit
d’introduire
BP 251 - octobre 2009
ce service financier dans toutes les IMF
de la Confédération, et même davantage! M. Camara songe notamment à
la retraite complémentaire pour tous
les employés des réseaux, à l’assurance
maladie, au “risque d’épargne”, “qui
permet à l’épargnant de ne pas être
lésé par rapport à son comportement
d’épargne habituel”, explique-t-il. Et
d’ajouter: “ce sont des idées d’avenir,
mais elles peuvent être élargies!”
Heureux bénéficiaire
Diakité Issa, directeur d’école, s’est
trouvé bénéficiaire de la “protection
de base” proposée par Nyèsigiso. Son
neveu, Daouda Konaté, avait contracté
un crédit auprès de l’IMF pour acheter
une mobylette et un téléviseur. Décédé
prématurément, il lui restait 8 mois de
crédit à rembourser. Bien qu’il n’ait que
26 ans, il avait également cotisé pour
le RPC. M. Issa, que M. Konaté avait
indiqué comme personne de référence,
s’est du jour au lendemain trouvé en
possession de plus de 100.000 FCFA :
“Mais je me demandais comment gérer
sa dette! raconte M. Issa. Nyèsigiso m’a
expliqué que je ne devais rien payer. Je
suis entièrement satisfait.”
Qu’est-il alors advenu des 100.000
FCFA?
“Konaté étant également professeur,
le personnel de l’école s’est cotisé pour
financer ses funérailles, poursuit M.
Issa. J’ai donc remis l’argent à son oncle
maternel, qui m’a signé une décharge.
Sachant que la mère de Konaté était
malade, j’ai une idée de ce qu’il a fait.
Mais le miel ne se dit pas doux...”
21
Dossier: la coopération luxembourgeoise au Mali
www.cathol.lu
Métier assuré
Tout d’abord, il faut les identifier. Puis les sélectionner. Pas facile,
quand on sait que la majorité d’entre
eux sont susceptibles, dans un pays
pauvre comme le Mali, d’être un jour
en grande difficulté. “Quand un parent
n’a pas de ressources, l’enfant devient
un jeune à risques”, constate Drahmane
Coulibaly, directeur exécutif d’Action
Jeunesse Rurale (AJR). “Nous relayons
les parents”, explique-t-il. C’est donc
sur base d’enquêtes que les plus vulnérables sont retenus. Commence alors
la phase de “socialisation”: les jeunes
réfléchissent à un futur métier pendant
que les animateurs s’attachent à renouer
les liens avec les parents. Si cela s’avère
impossible, les jeunes peuvent loger
dans les deux maisons appartenant
à l’association. Dans ces locaux sont
également organisées des activités de
sensibilisation sur des problèmes tels
l’alcoolisme ou le Sida.
Puis vient l’alphabétisation: ceux qui
n’ont jamais été à l’école ou ont abandonné les cours font l’apprentissage de
la langue nationale, le bambara, pendant
45 jours répartis sur trois mois. Les
autres, pendant une même période,
bénéficient d’un renforcement de leurs
notions d’écriture et de calcul ainsi que
de cours de gestion des activités artisanales. Cette étape accomplie, AJR entre
en négociation avec des maîtres-artisans
ainsi que des directeurs de centres
formels, c’est-à-dire des ateliers dont le
programme est reconnu par le ministère
de l’emploi, où les jeunes feront leur
apprentissage pendant trois ans. Les
possibilités sont multiples: menuiserie,
couture, beauté féminine, plomberie,
carrelages...Notons qu’AJR assume
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Photo: Marie Anne Robberecht
A Ségou, Action Jeunesse Rurale, association partenaire de l’ONG luxembourgeoise Bridderlech Deelen, n’en
est pas à ses premiers pas en matière d’accompagnement des jeunes vers l’autonomie socio-professionnelle.
Son quatrième programme, qui s’étend de 2007 à 2010, vise 75 jeunes de 18 à 22 ans. En proposant diverses
formations, elle redonne espoir à ceux qui sont en décrochage scolaire ou dont les liens familiaux se délitent.
Des jeunes en formation dans un atelier de soudure soutenu par AJR à Bamako.
l’entièreté des frais engendrés: inscription et formation, salaires des maîtres,
matériel d’apprentissage, consultation médicale, transport, nourriture...
Lorsque la formation est achevée, AJR
dote ses protégés d’un “starter kit”, qui
leur permet de s’installer à leur propre
compte.
Développement durable
La solidarité est un des piliers de
l’association: il est fréquent que d’anciens
jeunes en difficulté devienne des formateurs. “Nous essayons de cultiver la
continuité entre les jeunes”, explique
M. Coulibaly. De même, l’association
échange régulièrement avec d’autres
ONG spécialisées dans la réinsertion des
jeunes, afin de partager leurs bonnes
pratiques. La Fondation pour l’Enfance
et Le Bureau International Catholique
pour l’Enfance, qui s’engagent en faveur
des enfants ayant des antécédents avec
la justice, sont autant de partenaires
d’Action Jeunesse Rurale. L’association
souhaite toutefois que l’Etat s’implique
davantage pour la cause qu’elle défend,
et notamment financièrement.“L’Etat a
tendance à considérer AJR et les ONG, de
manière générale, comme des bailleurs
de fond à part entière pour le développement, parce que nous percevons de
l’argent des partenaires étrangers,”
déplore Tidiani Kanouté, coordinateur
de projets. “C’est à l’Etat d’aider les ONG
dans leur mission de développement
et non l’inverse”, s’exclame-t-il. “Le
gouvernement pourrait faire un geste
pour que les choses soient plus simples,
notamment en matière d’exonérations
fiscales. Il faut créer les mécanismes
pour que le développement soit durable!”
Chez AJR, on reste optimiste!
“Ségou est en train d’émerger du
lot en ce qui concerne l’atteinte
des Objectifs du Millénaire pour le
Développement,”poursuit M. Kanouté.
L’association
peut-être
fière
d’apporter sa pierre à l’édifice! Car,
comme le rappelle M. Coulibaly, “pour
s’atteler à la lutte contre la pauvreté, il est
indispensable de travailler à l’insertion
socio-professionnelle des jeunes.”
BP 251 - octobre 2009
Dossier: la coopération luxembourgeoise au Mali
www.caritas.lu
La santé au féminin
Il reste beaucoup à faire pour la santé des femmes au Mali. Chez Danaya So, association partenaire de l’ONG
Caritas Luxembourg, la prévention sanitaire auprès des prostituées est une priorité.
Autonomiser les femmes
Au-delà de la prévention, Danaya So
a développé une politique plus proactive,
avec, notamment, la mise en place d’une
mutuelle „assurance maladie“. Les frais
de santé des femmes qui cotisent 500
FCFA pendant six mois sont ainsi pris en
charge à 75%. Et parce qu’il s’agit d’un
groupe marginalisé, l’intégration socio-
BP 251 - octobre 2009
économique de ces femmes tient une
encore à un service du gouvernement
place importante. L’instauration d’une
dénommé „développement social“ qui
caisse d’épargne et de crédit leur permet
veille à ce que les enfants sans tuteurs
de débuter des activités génératrices de
soient enregistrés.
revenus. En cotisant 1000 FCFA (1,52
Ce soutien se révèle toutefois insufEuro) pendant six mois, les femmes
fisant. Alima Dialla, animatrice à Ségou,
peuvent accéder à un prêt, faisant l’objet
explique : „travailler avec le personnel du
d’un suivi mensuel par les animatrices.
sexe est difficile. Cela signifie qu’il faut
L’adhésion à cette caisse permet égaletravailler avec l’ensemble de la populament aux femmes de participer à des
tion. Car les clients, ce sont nos parents,
formations professionnelles en teinture,
nos frères, nos cousins…Le gouvercouture, etc, synonyme d’une éventuelle
nement devrait nous féliciter pour nos
sortie de la prostitution. Mme Fofana,
activités! Les autorités administratives
la présidente, insiste : „on ne peut pas
doivent nous soutenir davantage, au
forcer une femme à sortir de la prostimoins pour aller vers une reconnaistution, explique-t-elle. Mais on peut lui
sance de la carte de membre et du
donner des clefs“. L’alphabétisation des
carnet de santé dans tous les hôpitaux et
femmes libres en bambara, la langue
centres de santé du Mali.“
nationale ainsi qu’en français est également au programme de Danaya So, 90%
de ses membres étant analphabètes.
Enfin, l’association s’engage à offrir une
protection juridique à
ses membres : en cas
de problème, c’est elle
qui négocie avec les
autorités. Danaya So
peut donc se vanter de
travailler activement
à la réalisation des
troisième et sixième
Objectif du Millénaire
pour le Développement:
l’autonomisation des
femmes et la lutte
contre le VIH/Sida.
Ses partenaires au
Mali sont nombreux :
on pense notamment
à la Direction Régionale de la Santé, qui
habilite les centres
Le théâtre reste un moyen efficace pour sensibiliser le grand
de santé à collaborer
avec l’association ou public à l‘usage du préservatif.
Photo: Marie Anne Robberecht
Si le regard de la société est pesant
lorsque l’on est prostituée au Luxembourg, il est encore plus difficile à
soutenir au Mali : la pratique y est plus que
taboue. Dans la majorité des cas, elle fait
suite au décès d’un „tuteur de famille“, à
une répudiation ou un divorce. La santé
de celles que l’on appelle pudiquement
les „femmes libres“ est sans aucun
doute le premier sujet d’inquiétudes de
Danaya So, qui dispose de cinq antennes
et dont le siège se trouve à Bamako, la
capitale. Cette association, partenaire
de Caritas Luxembourg, propose des
services adaptés à des besoins très spécifiques. Un mot d’ordre : „la santé avant
tout !“ Ainsi, toute femme cotisant 500
FCFA (76 cents) devient membre et se
voit remettre un carnet de santé valable
un an. Ce véritable carnet de bord
leur permet de bénéficier de consultations gratuites dans les quatre centres
partenaires de l’association. La première
menace qui plane sur ces femmes est
bien sûr le Sida. Avec sa politique de
prévention, les deux animatrices de
l’association vont à la rencontre des
travailleuses du sexe. Deux groupes sont
visés. Il y a celles qui travaillent dans
les bars, et les autres, moins visibles,
et donc plus vulnérables : il s’agit des
„clandestines“, celles qui travaillent dans
les quartiers plus reculés.
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Dossier: la coopération luxembourgeoise au Mali
www.ecpat.lu
Eduquer, pas exploiter!
Au Mali, pays majoritairement
musulman, les écoles coraniques représentent la première forme d’éducation
organisée, en ceci qu’elles existaient
avant la colonisation française. Elles
évoluent toutefois en plein secteur
informel. “La colonisation n’a pas
restructuré les écoles coraniques et
le Mali indépendant, depuis 1960, ne
s’en est pas occupé non plus”, déplore
Abdoulaye Sissoko, coordinateur du
programme développé par ECPAT
Luxembourg. Ainsi, le programme des
écoles coraniques n’est pas reconnu par
le Ministère de l’éducation nationale
malien. Et pour cause: l’enseignement
s’y limite à la mémorisation de hadits
et sourates en arabe ancien, le tout dans
l’obéissance, la souffrance et l’humilité.
Si ces écoles trouvent encore leur
place dans la société malienne, c’est
qu’elles font écho à la grande pauvreté
de la population: l’explosion démographique amène les parents à se séparer de
bouches qu’ils ne parviennent à nourrir.
Les maîtres coraniques se retrouvent
donc avec des dizaines, voire des
centaines d’enfants à charge. Ne pouvant
subvenir à leurs besoins, une partie de
l’emploi du temps des élèves, appelés
“talibés” ou “garibous” consiste donc à
aller mendier dans la rue, les exposant à
toutes sortes d’abus. “Avant, la tradition
voulait que les enfants obtiennent de
la nourriture en aumône”, explique M.
Diallo, chargé de projet pour Mali Enjeu.
“Aujourd’hui, ils obtiennent de l’argent
et par conséquent, les besoins augmentent. Au Mali, on s’occupe des enfants en
termes de besoins et non de droits. Nous
essayons de faire le lien entre les deux”.
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Photo: Marie Anne Robberecht
Si l’exploitation des enfants est une triste réalité, elle reste très difficile à combattre. Ainsi, au Mali, pays qui
a pourtant ratifié la convention internationale des droits de l’enfant en 1992, nombreux sont les enfants en
situation de vulnérabilité. Parmi les activités de l’ONG Mali Enjeu, que soutient l’ONG luxembourgeoise ECPAT,
le travail en partenariat avec des maîtres coraniques a notamment pour objectif de soutirer les enfants aux
dangers de la rue.
La cour d‘une école coranique, où les maîtres dispensent leur enseignement.
L’ONG a ainsi réussi à introduire des
séances d’alphabétisation dans les écoles
coraniques et leur rend régulièrement
visite afin de s’assurer de la santé des
enfants, dont elle prend les ordonnances
en charge. De même, Mali Enjeu organise des séances de sensibilisation en
rapport aux droits de l’enfant, dans les
écoles. On parle alors des risques de la
rue, de l’hygiène...
“L’important est que les maîtres
coraniques adhèrent à nos activités”,
déclare Fabienne Grojean, représentante
d’ECPAT au Mali. “Si aujourd’hui ECPAT
peut entrer dans une école coranique,
c’est grâce au travail de Mali Enjeu, qui
a permis de tisser une relation de confiance avec les maîtres, qui sont ainsi
ouverts à la notion de développement
et amenés à comprendre comment
mieux protéger les enfants.” Un travail
très délicat, compte-tenu des pesanteurs
socio-culturelles.
Six animateurs détachés par Mali
Enjeu interviennent dans 10 écoles
coraniques sur l’ensemble du territoire.
A Bamako, Mahamadou Doucouré est
le maître coranique d’une école qui
accueillait 121 enfants au 24 février
2009. Leur nombre évolue si vite qu’un
recensement trimestriel est nécessaire.
Ressent-on, dans cette école, l’influence
de Mali Enjeu? “Dans tout le Mali,
aucune structure ne nous appuie autant
qu’eux en matière de droits de l’enfant”,
déclare Siacka Sacko, l’un des premiers
élèves de cette école. “Grâce aux activités
génératrices de revenus qu’a instauré
l’ONG, les enfants vont moins mendier
dans la rue,” se réjouit-il.
L’objectif principal de l’ONG reste
d’aller vers une reconnaissance des écoles
coraniques par le ministère de l’éducation.
Mali Enjeu est ainsi membre d’un réseau
“lobby-plaidoyer” menant campagne afin
de convaincre l’Etat de déployer une ligne
budgétaire pour les ONG travaillant avec
des écoles coraniques.
BP 251 - octobre 2009
Dossier: la coopération luxembourgeoise au Mali
www.ffl.lu
Faire confiance aux femmes
La Coopérative des Femmes pour l’Assainissement et la Santé Familiale (COFESFA), que soutient la Fondation
Follereau Luxembourg, s’engage pour l’amélioration des conditions de vie des populations en octroyant des
crédits à des groupements de femmes. Elle s’est tout récemment investie pour l’amélioration de la santé
maternelle, en supervisant la construction d’une maternité.
BP 251 - octobre 2009
famille”, résume Kady Sanagho, chargée
de projet.
Flambant neuve
A Kamélé-Kakélé, village rattaché à
la commune de Mandé, la coopérative
s’est directement attaquée au cinquième
Objectif du Millénaire pour le Développement, „l’amélioration de la santé maternelle“. Depuis février, elle supervise la
construction d’une maternité, porteuse
d’une forte symbolique : ce n’est pas
seulement un groupement de femme,
mais l’ensemble du village qui a participé à son financement ! Ce bâtiment
combine désormais maternité et centre
de santé. Dans ce village proche de la
Guinée, l’accoucheuse se réjouit : ce ne
sont donc pas seulement des villageoises
maliennes qui pourront donner la vie
dans de meilleures conditions, mais
également des guinéennes frontalières !
„Les femmes représentent plus de 50%
de la population malienne, et sont toute-
fois la couche la plus vulnérable de la
population”, déclare Fatim Daou. “Cette
maternité leur permettra d’accoucher
dans de meilleures conditions sanitaires.“ Mme Daou ne saurait toutefois
s’en contenter : „la Fondation Follereau
Luxembourg a accepté d’équiper cette
belle infrastructure de matériel, pour
en rehausser l’éclat.“ Ce qui présuppose
du personnel formé aux techniques
modernes, autre investissement de taille.
Mais qui à ses yeux en vaut la peine : „un
adage en Bambara, notre langue locale,
dit que quand tu formes une femme,
tu formes toute la famille, le village, la
communauté et le pays !“ L’inauguration
officielle de la maternité a eu lieu le
8 juillet en présence de nombreuses
autorités politiques et religieuses ainsi
que de la Première Dame du Mali. Mais
l’histoire ne s’arrête pas là... à l’avenir, la
Cofesfa continuera d’évaluer les impacts
de la nouvelle structure.
Photo: Marie Anne Robberecht
La Cofesfa est responsable d’un
programme de promotion des services
sociaux de base dans 25 villages de 3
communes: Mandé, Dialakorodji et Safo.
La santé et l’éducation sont à l’honneur.
La coopérative accorde ainsi des crédits
à des femmes constituées en groupement, à la condition qu’elles poursuivent un objectif lié au développement de
la communauté. Pourquoi les femmes
sont-elles les uniques bénéficiaires de
ce programme? “En milieu rural, les
femmes sont les soutiens de famille. En
les appuyant en temps que piliers, nous
résolvons indirectement bon nombre
de problèmes dans les foyers” explique
Fatim Daou, chargée de projet.
Pour obtenir un prêt, le groupement doit être constitué depuis cinq
ans et compter au moins 40 membres.
La Cofesfa se réserve le droit de mener
une enquête en parallèle pour vérifier la
motivation et la crédibilité du groupe.
Souvent, les femmes souhaitent
équiper leurs villages de plateformes
multifonctionnelles (moulins à décortiquer ou à moudre, pompe hydraulique..), de manière à gagner du temps
qu’elles peuvent ensuite consacrer à des
activités génératrices de revenu.
Dans le cadre de son volet “Information, Education et Communication”,
la Cofesfa déploit un animateur par
commune, vivant sur place et ayant
pour mission de travailler quotidiennement avec les groupements de femmes
et les villageois. Lors de “causeries”, on
aborde les questions d’assainissement,
les maladies nutritionnelles, les maladies
liées à l’insalubrité, le Sida, l’excision, la
contraception...“On cause de tout ce qui
peut améliorer le bien-être social de la
Construction de la maternité à Kamélé-Kakélé.
25
Dossier: la coopération luxembourgeoise au Mali
www.handicap-international.lu
Etre au plus près des populations
A Bamako, les victimes de poliomyélite, d’accidents vasculaires cérébraux, d’amputations liées au diabète,
les accidentés de la circulation ou du
travail, les nouveaux-nés souffrant d’un
pied-bot, tous peuvent bénéficier des
services spécialisés du centre de référence nationale en matière de fabrication d’orthèses, de prothèses et „d’aides
de marche“, (tricycles à moteur ou
équipé d’un volant, cannes et béquilles,
fauteuils roulants…).
Le CNAOM a en effet pour objectif
de rendre l’appareillage et la rééducation accessible à tous les Maliens,
les plus démunis ayant la possibilité
d’avoir recours à un système de tierspayant, grâce au Fonds Commun pour
l’Appareillage et la Rééducation au
Mali (Focarem). Pour Soumaïla Maïga,
directeur adjoint du Centre, on touche
un double-enjeu: „une personne en situation de handicap appareillée et éduquée
peut participer à son propre épanouissement et par extension, au développement de son pays. Chaque Malien doit
avoir les moyens d’apporter sa pierre à
l’édification du pays“.
La prestation doit donc être de
qualité. Pour ce faire, le Centre investit
constamment dans le renforcement des
capacités, notamment au moyen de la
formation continue de ses techniciens,
chercheurs et psychologues.
Toucher le plus grand nombre
Si Handicap International, à
travers le CNAOM, s’engage à rendre
l’appareillage accessible à tous les
budgets et ce dans une démarche qualitative, il lui tient également à cœur
de toucher le plus grand nombre de
26
bénéficiaires. Ainsi, dans le cadre de
la décentralisation administrative du
pays, des centres d’appareillages, qui
sont autant d’antennes du Centre, sont
présents dans six régions du Mali depuis
le début des années 2000. Cette politique
de proximité se décline également par
l’identification géographique des personnes-cibles, grâce au travail concerté
des différentes associations d’aide aux
personnes
handicapées.
Handicap
International sait ainsi où déployer l’un
de ses cinq „chargés de suivi“, répartis
dans les antennes de Bamako, Ségou,
Tombouctou et Sikasso. „Nous allons
chercher les personnes qui ont besoin
d’un appareillage ou de rééducation
jusqu’au fin fond des quartiers“ déclare
fièrement Konaté Casséni, agent de
suivi. Ce travail de sensibilisation et
d’identification est notamment possible
grâce à une étroite collaboration de
Handicap International avec des associations telles que „Carrefour pour la Réinsertion Sociale des Handicapés“. Si ce
travail concerté permet de repérer plus
aisément les bénéficiaires, Handicap
International souhaite que le Ministère
de l’urbanisme et de l’habitat s’investisse
davantage dans l’accessibilité des infrastructures, qui restent mal adaptées.
L’ONG place donc beaucoup d’espoirs
en la „Fédération des Associations des
Personnes Handicapées“ (FEMAPH),
son partenaire privilégié et médiateur
des personnes handicapées devant les
institutions.
Clémentine, bénéficiaire du
Focarem
Photo: Marie Anne Robberecht
Fournir des prestations spécialisées en matière d’appareillage orthopédique et d’éducation au plus grand
nombre: telle est la mission que se fixe le Centre National d’Appareillage Orthopédique du Mali (CNAOM),
partenaire de Handicap International Luxembourg.
Fabrication d‘une prothèse pour enfant au
CNAOM, partenaire de Handicap International, à Bamako.
main, elle se fait amputer. Pendant deux
ans, elle se déplace à l’aide de béquilles
artisanales (cannes que l’on place
sous les aisselles). Puis, par le biais de
Handicap International, elle bénéficie
d’une première prothèse. Clémentine
inaugure sa quatrième prothèse, toutes
financées à 98% par Le Fonds Commun
pour l’Appareillage et la Rééducation.
Aujourd’hui, elle fait le chemin de l’école
quatre fois par jour. Sa maman raconte:
„Clémentine apprécie beaucoup la
qualité de sa prothèse. Il y a une nette
amélioration avec la précédente, nous
voyons que c’est un domaine en évolution permanente.“
Clementine a 16 ans. Il y a neuf
ans, un minibus la renverse. Le lende-
BP 251 - octobre 2009
Dossier: la coopération luxembourgeoise au Mali
www.msf.lu
Pionniers de la gratuité
Sud-Ouest du Mali, région de Koulikouro, à la frontière avec la Guinée Conakry, district de Kangaba. Un petit
paradis de brousse verdoyante, qui a son pendant infernal : le moustique, unique vecteur de transmission
du paludisme. Cette infection, également connue sous le nom de malaria, est la première cause de mortalité
des enfants de moins de 5 ans au Mali. C’est ce fléau, que seul le fait de dormir sous une moustiquaire peut
prévenir, que l’ONG Médecins Sans Frontières (MSF) a décidé d’anéantir.
Photo: Marie Anne Robberecht
Avant l’arrivée de l’ONG dans la
région, en 2005, l’Organisation Mondiale
de la Santé estime la population se
rendant une fois par an dans un Centre
de Santé Communautaire (CSCOM),
structure de base pour les premiers
soins, à 0,23%. Quinze mois plus tard,
ce chiffre s’éleve à 0,27%. Une trop faible
augmentation, qui conduit MSF à en
analyser les raisons.
Diagnostic? Deux barrières, de taille,
séparent les habitants de l’accès aux
soins. La première est financière: alors
que 80% de la population malienne vit
sous le seuil de pauvreté , le traitement
d’un paludisme dit “simple” s’élève à
4,60 Euros. Une somme colossale.
La seconde concerne le profond
enclavement de nombreux villages du
district, isolement qui s’accroît avec
la saison des pluies, les routes étant
alors impratiquables. Or, c’est justement durant cette période, de juillet à
décembre, que la transmission du palu-
Fernando Medina et le personnel de MSF Mali.
BP 251 - octobre 2009
disme est la plus forte.
La réponse de MSF ne s’est pas faite
attendre. Priorité : protéger d’urgence
les couches les plus vulnérables de la
population. L’ONG a ni plus ni moins
instauré, dans les 11 CSCOM du disctrict, la gratuité de tous les soins pour
les enfants de moins de 5 ans ainsi que
pour les femmes enceintes atteintes
de fièvre (paludique ou autre). Quant
au reste de la population fiévreuse, un
forfait de 0,30 cents lui garantit une
consultation, un traitement ainsi qu’une
éventuelle hospitalisation. En cas de
paludisme grave,. les enfants de zéro à
13 ans sont pris en charge gratuitement
dans l’unique Centre Communautaire
de Reference (CSREF) du district.
Faire valoir les acquis
Seconde mesure de taille: les personnes géographiquement trop éloignées
des centres de soins voient la thérapie
venir à eux.
MSF a ainsi organisé le déploiement
d’un réseau d’agents
communautaires,
chargés du dépistage et
des premiers soins antipaludiques. Alphabétisés
et formés par MSF,
ils sont choisis par la
communauté, et jouissent ainsi d’une pleine
légitimité morale.
En période de haute
transmission,
ces
“agents palu” font le
tour des villages situés
à plus de 5 km d’un CSCOM, en vélo,
moyen de transport le mieux adapté
à l’état des routes. Equipés de “paracheck”, ce bâtonnet sur lequel on dépose
une goutte de sang leur permet de
détecter la malaria en quelques secondes
seulement.
En cas de test positif, l’agent
distribue une première dose de traitement et explique comment le poursuivre. Un traitement assez simple,
composé de trois comprimés, qui met le
doigt sur l’incapacité gouvernementale à
enrayer ce problème de santé publique.
Alors qu’en 2005, 46 enfants sur 10.000
mouraient dans les centres du district de
Kangaba, en 2008, deux morts étaient
à déplorer. La même année, en avril,
l’ONG présente ses résultats lors d’un
séminaire à Bamako, et plaide pour la
suppression de la barrière financière
sur l’ensemble du territoire malien
pour tous les enfants de moins de 5
ans. “L’échantillon de la population
est certes petit mais nous capitalisons
les résultats avec la gratuité. insiste
Fernando Medina, chargé de mission à
Bamako. Toutefois, MSF n’a pas la force
financière de l’implémenter seule. Il faut
que d’autres partenaires nous appuient
auprès des autorités locales, pour davantage d’engagement politique”
Un soutien qui s’avère effectivement
urgent, si l’on se penche sur l’Objectif
du Millénaire pour le Développement
numéro 4 :“réduire la mortalité infantile
de deux-tiers d’ici à 2015 par rapport
à 1990”. Or, “au rythme où l’on va
aujourd’hui, au niveau du Mali, on peut y
arriver en 2040”, rappelle M. Medina.
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Dossier: la coopération luxembourgeoise au Mali
www.unityfoundation.lu
Soutenir les écoles communautaires
En s’engageant pour une éducation de qualité dans les écoles communautaires de plusieurs villages dans la
région de Bamako, l’ONG Victoire est en totale adéquation avec la politique que poursuit son partenaire luxembourgeois Unity Foundation: promouvoir l’éducation pour tous.
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à leur écoute, il vient répondre à leurs
interrogations et apporter des conseils
pédagogiques.
Plus de contenu moral
Les écoles communautaires suivent
le “curriculum” édité par le Ministère
de l’éducation malien. Toutefois, l’ONG
ne saurait s’en satisfaire. “Le problème
du système éducatif au Mali réside en
la trop basse qualité de la documentation, qui, de surcroît, est faible en
contenus moraux,” déplore Chahine
Rassekh, co-directrice de Victoire.
“Nous souhaitons insérer une méthode
d’apprentissage actif, où l’élève est au
centre, et non un tonneau vide qu’il
faut remplir”, ajoute-t-elle. Victoire
met ainsi à disposition des écoles, pour
chaque niveau, deux documents pour
l’enseignant ainsi qu’un livre et un
cahier de l’élève. “Basés sur des valeurs
universelles, spirituelles et morales, ces
manuels abordent de grands problèmes
de société comme le Sida, encouragent
au développement de la communauté
et préparent les enfants à l’avenir”,
explique Mme Rassekh. Et d’ajouter: “il
faut canaliser les esprits vers quelque
chose de positif, afin de construire une
nouvelle société, capable de développer
ses capacités.”
Dans les villages, les habitants ressentent le changement. Tant dans les mentalités que dans les comportements. Même
si la modeste contribution des familles
aux frais de scolarité reste toujours difficile à rassembler, les parents sont convaincus des bienfaits de l’éducation. “Nos
enfants savent lire et écrire, connaissent les mesures d’hygiène et savent
manipuler le matériel d’usage courant,
déclarait un père de famille. Ils pourront,
mieux que nous, contribuer au développement du pays.”
Photo: Marie Anne Robberecht
A Bamako, nombreux sont les
jeunes qui connaissent “Victoire”. Et
pour cause: une salle informatique y est
toute à leur disposition, fait rare au Mali.
Depuis 2004, l’ONG propose aux jeunes
une formation à Word, Excel et Internet,
deux fois par semaine. Le reste du temps,
la salle reste ouverte et les écoliers et
étudiants peuvent venir s’entraîner sous
l’eoil attentif et les conseils avisés de
Jean-Baptiste Moutsinga. La demande
est forte. Il faut donc s’inscrire au
préalable, la salle étant équipée de dix
ordinateurs. Mais, bonne nouvelle: sous
peu, l’ONG bénéficiera d’un nouvel arrivage en provenance du Luxembourg.
Si Victoire se mobilise pour la
formation informatique des jeunes, son
engagement principal consiste en un
soutien appuyé à treize écoles communautaires, c’est-à-dire construites par les
villageois, parmi lesquels on retrouve le
corps enseignant. “Les villageois doivent
être les acteurs de leur développement”,
déclare Toussaint Kasongo, formateur
des enseignants. “Notre priorité n’est pas
d’avoir de beaux bâtiments, mais d’avoir
des enseignants qui ne partiront pas, qui
n’abandonneront pas les enfants. Les
écoles doivent survivre à notre projet.”
Dans le cadre de cette approche participative, Victoire s’engage à fournir aux
écoles du matériel pédagogique, à condition que les enseignants suivent les
formations que l’ONG propose pendant
trois mois, l’été. Deux sessions de
“recyclage”, lors des vacances de Noël et
Pâques, permettent aux instituteurs de
se maintenir à niveau. De plus, tout au
long de l’année, Ngolo Coulibaly, responsable du suivi logistique, engloutit les
kilomètres sur sa mobylette pour aller
à la rencontre des enseignants. Tout
Ngolo Coulibaly, formateur des enseignants pour Victoire et les enfants de l‘école de Diran.
BP 251 - octobre 2009
Dossier: la coopération luxembourgeoise au Mali
www.sosfaim.org
La banque des pauvres
Dans un pays où seule 3% de la population a accès aux services financiers classiques, la microfinance dispose
d’un vaste terrain d’action. Sa mission: permettre aux populations à revenus modestes d’avoir accès à l’épargne,
au crédit, aux transferts de fonds. Kafo Jiginew, institution de microfinance et partenaire de l‘ONG SOS Faim
Luxembourg, s‘y emploie.
Photo: Guy Wolff
membre, il suffit de
souscrire à la part
sociale de 7,5 euros.
La
contribution,
pour les plus pauvres,
est de 3 euros et de
1,5 euros pour les
femmes en milieu
rural. Apparaît dès
lors la lumière au
bout du tunnel: les
adhérents peuvent
commencer à épargner (sur une base
minimale de 15
Cueillette du coton au Mali. Kafo Jiginew, „l‘union des greniers“
cents) et obtenir un
soutient les paysans en leur octroyant des micro-crédits.
crédit.
Mais ce n’est pas
tout: Kafo veut mettre à mal la répu“La crise financière est internatitation de corruption qui pèse sur les
onale: le Mali n’est pas épargné” conssystèmes financiers africains, en se positate Alou Sidibe, directeur du premier
tionnant comme un modèle de transparréseau de banques de microfinance du
ence et de démocratie. C’est pourquoi
pays, Kafo Jiginew. “Le pays souffre de
ses membres ont la possibilité d’être
mauvaise gouvernance, il manque de
élus au sein des organes de gestion, tels
vision” poursuit-il. “Il faut commencer
le conseil d’administration, le comité de
par trouver des solutions locales à nos
crédit, le conseil de surveillance...
problèmes locaux.”
Alors que l’agriculture, qui contribue
Expansion
à 40% du PIB, devrait supposer l’autosuffisance, comment se fait-il que le
pays importe des produits alimentaires
Si seulement 3% de la population
en masse? Ainsi, si cette crise est celle
malienne a accès à des services financiers
de tout un pays, elle touche tout particuclassiques, Kafo peut se vanter d’avoir
lièrement les producteurs. C’est vers eux
permis, en 22 ans d’existence, d’ouvrir
que Kafo Jiginew se tourne en priorité.
les portes de l’épargne et du crédit à 5%
Son nom l’indique: “Kafo Jiginew”, en
supplémentaires. “Nous voyons que nos
bambara, la langue nationale, signifie
membres améliorent leur conditions
“l’union des greniers”.
de vie de manière substantielle, déclare
Depuis 1987, cette institution de
M. Sidibe. C’est pour eux un moyen
microfinance (IMF), partenaire de l’ONG
de créer des activités génératrices de
SOS Faim, se tient à une rigoureuse
revenus. Il y a là un énorme potentiel
politique d’accessibilité: pour devenir
pour le développement économique et
BP 251 - octobre 2009
social du pays.”
Kafo ne saurait donc s’arrêter en si
bon chemin. De 158 guichets, dont 128
en milieu rural, l’IMF veut passer à 200
caisses, dans le cadre du nouveau plan
d’affaires 2009-2014. Objectif: couvrir
l’ensemble du territoire. “Nous avons
une vision de bancarisation de masse”,
insiste le directeur.
Par extension, les publics-cibles
vont se diversifier. Il faut en effet songer
aux membres de longue date, dont
l’accompagnement vers le système
financier classique se solde trop souvent
par un échec, parce que trop habitués à la microfinance. L’IMF souhaite
donc concevoir de nouveaux services
financiers, pour satisfaire les clients
se trouvant dans la “mésofinance”, à
l’intersection entre PME et grandes
entreprises. “Pour une IMF, ils constituent de gros clients,” assure M. Sidibe.
Et donc la garantie du développement de
Kafo, pour le bien du plus grand nombre.
Notons enfin que SOS Faim s’est fait
remettre, en avril dernier, un mandat
du gouvernement à hauteur de 5,8
millions d’euros pour la mise en place
et la gestion du Fonds D’Appui aux Initiatives Rurales (FAIR), ce qui en fait le
plus important projet luxembourgeois
d’appui direct à une IMF. Elaboré par
SOS Faim pour répondre aux défis du
monde rural africain, le FAIR est géré
par Kafo. En étroite collaboration avec
le syndicat paysan Sexagon, Kafo proposera des crédits adaptés aux besoins des
paysans de la région, majoritairement
riziculteurs. Objectif : lutter contre
l’insécurité alimentaire.
29
Dossier: la coopération luxembourgeoise au Mali
www.sossahel.lu
Goutte à goutte
Photo: Marie Anne Robberecht
Dans une région aussi désertique que le Sahel, la diversification des cultures relève du défi. Pourtant, une
bonne maîtrise de la gestion de l’eau permet de réaliser de petits miracles. Partant de ce postulat, SOS Sahel
Mali, avec l’aide de son partenaire SOS Sahel International Luxembourg, soutient, entre autres, des projets de
maraîchage en région rurale. Les résultats sont plus qu’encourageants.
A Kolotomo, SOS Sahel Luxembourg a financé la construction de cette réserve d‘eau.
Depuis quelques temps, à Kolotomo,
dans la région de Ségou, les villageois
lèvent plus souvent les yeux vers le
ciel. Ils n’attendent pas la pluie. Ce qui
les fascinent, c’est cette haute tour
surmontée d’une réserve d’eau de 12
mètres cube, financée par SOS Sahel
Luxembourg et porteuse d’espoir. En
effet, la pompe installée dans le forage
et activée par des panneaux solaires va
puiser l’eau nécessaire pour remplir la
réserve, qui elle-même alimente de fins
tuyaux venant déposer l’exacte quantité
d’eau nécessaire au développement de
cultures maraîchères. Cette technique,
dénommée “irrigation par le goutte à
goutte”, est très intéressante en ceci
qu’elle empêche le gaspillage d’eau et le
développement de mauvaises herbes. De
plus, elle nécessite peu de surveillance.
A Diakoro, l’ONG a financé une
seconde réserve, flanquée de deux puits.
L’eau est directement pompée dans le
30
fleuve Niger, à proximité. Les habitants
ont plusieurs raisons de se réjouir: ce
projet augure moins de pénibilité et la
réduction du temps de travail, puisqu’il
ne faudra plus transporter l’eau à la force
des bras.
Mais avant tout, le goutte à goutte
augure la diversification des cultures. Ses
effets positifs sont nombreux: l’oignon,
la tomate, le concombre, la courge et
le maïs s’inviteront désormais dans les
assiettes pour une alimentation plus
équilibrée à moindre coût, les produits
allant directement du producteur au
consommateur. Et surtout, le développement de la production garantira
l’augmentation des revenus.
Mobilisation des ressources
Ce nouveau volet de la vie agricole
nécessite une gestion parfaitement
orchestrée, dont l’association commu-
nautaire “Jigiseme” se charge, à Diakoro.
Si son comité de gestion est composé
uniquement de villageoises bénévoles,
les hommes ne peuvent se résoudre à
reconnaître leur indépendance décisionnelle. “Les femmes ont des responsabilités propres qu’elles doivent gérer,
explique un villageois. Mais le comité
technique ne compte que des hommes:
il faut vérifier ce que font les femmes,
pour ne pas que tout parte à la dérive.”
Cette autorité masculine relève toutefois davantage de la tradition orale que
de la réalité. Ainsi, lors des réunions du
comité technique, aucun homme ne
se risquerait à oublier de consulter son
épouse avant la délibération. Ce qu’ils
résument par :“la nuit porte conseil”. Il
faut donc travailler main dans la main et
répartir les compétences, les villageois
en sont persuadés. C’est d’ailleurs l’une
des conditions pour que SOS Sahel Mali
retienne les projets que lui soumettent
les villageois, pour ensuite faire une
demande de soutien financier auprès de
SOS Sahel Luxembourg.
Yamoussa Coulibaly, maire de Pelengana, est fier des projets développés par
ces deux villages: “ils disposent désormais
non seulement d’un périmètre maraîcher
mais aussi d’adductions en eau potable!,
se réjouit-il.” “Le développement est
revenu à la page depuis la décentralisation, mais tout n’est pas rose, explique-t-il.
La décentralisation concentre deux défis
principaux: le transfert des compétences
du centre vers les collectivités et la mobilisation interne des ressources” Si l’on
doit la mise en place de ces projets aux
sections luxembourgeoises et maliennes
de SOS Sahel, seule la population locale
pourra en assurer la pérennité.
BP 251 - octobre 2009
Dossier: la coopération luxembourgeoise au Mali
www.sosve.lu
Villages d’avenir
„Assurer l’éducation primaire pour tous d’ici 2015“: ne nous leurrons pas, ce deuxième Objectif du Millénaire
pour le Développement ne sera pas atteint dans les délais. Toutefois, l’ONG SOS Villages d’Enfants Monde Mali,
soutenue par son partenaire luxembourgeois, vient réhausser le tableau avec la mise à disposition d’une école
dans la région de Mopti, assortie d’un “Village d’enfants”.
BP 251 - octobre 2009
et retenus sur proposition des chefs
de village, le but du programme est
de faire en sorte que ces enfants puissent poursuivre leur évolution dans le
cadre familial, grâce à une politique
d’autonomisation des parents: accompagnement à l’alphabétisation, accès au
micro-crédit...
Et après?
Une fois le Diplôme d’Etudes Fondamentales en poche, vers l’âge de 14 ans,
le jeune peut quitter le village. Il peut se
diriger vers une formation ou, s’il en a le
niveau, faire le choix de poursuivre ses
études.
Mais attention! “Tu peux quitter le
village à 14 ans mais tu ne quittes pas
SOS,” prévient Yaya Sylla, directeur du
village SOS depuis 2008. Les jeunes
qui font donc le choix de partir à 14
ans restent sous la responsabilité d’une
cellule d’encadrement, dont le siège se
trouve à Bamako. Ce n’est qu’à 23 ans
qu’un jeune a l’obligation de quitter le
village.
Vers quel type de structures d’accueil
se dirigent-ils alors?
Il arrive que les jeunes retournent au
sein de leur famille biologique. “Nous
savons qu’il est indispensable pour un
jeune de savoir d’où il vient”, déclare M.
Sylla.“Nous épuisons toutes les pistes
à la recherche de liens de parenté et si
nous les trouvons, tissons de bonnes
relations avec eux afin de préserver
l’équilibre psychologique des enfants. Si
les parents d’un enfant sont des malades
mentaux, nous cherchons au sein de la
famille si un oncle ou une tante seraient
susceptibles de les accueillir à leur
Photo: Marie Anne Robberecht
Même si le système économique
du Mali s’est constamment stabilisé au
cours des années quatre-vingt dix, le
système éducatif s’est détérioré, conséquence de l’explosion démographique.
A Socoura, un magnifique bâtiment
a ouvert ses portes le 6 octobre 2008.
L’école Hermann Gmeiner, du nom
du fondateur des villages SOS, est un
véritable petit bijou d’architecture, livré
clef en main et financé par l’ONG SOS
Villages d’Enfants Monde Luxembourg,
à travers son partenaire SOS Villages
d’Enfants Monde Mali. Cette école, qui
couvre les cycles primaire (six ans) et
secondaire (trois ans), se conforme au
programme d’enseignement du Ministère de l’éducation nationale malien.
Pourtant, ses frais de fonctionnement
sont pris en charge par l’ONG.
Pourquoi? Son objectif consistant
notamment à relever le taux de scolarisation dans les environs du Village
d’Enfants de Socoura et plus particulièrement celui des filles, c’est elle qui
a pris l’initiative de construire cette
école. “Nous sommes une école à vocation sociale,” déclare M. Modibo, son
directeur.
Ainsi, parmi les 684 élèves, 97 sont
directement issus du village d’enfants
SOS, attenant à l’infrastructure scolaire.
Ces villages, qui accueillent des orphelins, des enfants abandonnés ou de
parents indigents, ont pour objectif
d’offrir à chacun d’entre eux une mère,
des frères et soeurs, une maison et un
village.
115 élèves sont quant à eux concernés
par le Programme de Renforcement
Familial, mis en oeuvre par SOS Villages
d’Enfants. Issus de familles démunies
Atelier de couture dans l‘école „SOS Villages d‘Enfants“ de Socoura, près de Mopti.
sortie.” La réintégration d‘un jeune dans
sa propre famille reste toutefois assez
rare. Le personnel SOS recherche alors
une famille d’accueil. Le cas échéant,
cette famille aura été trouvée dès le plus
jeune âge de l’enfant, et ses contacts avec
elle, privilégiés. Il arrive également que
les “mères SOS” accueillent un jeune
dans leurs propres familles biologiques.
Ce qui, souvent, reste la meilleure des
solutions.
Marie Anne Robberecht
séjournait
pendant un mois au Mali afin de réaliser
un reportage de sensibilisation quant
aux activités de développement menées
par 11 ONG luxembourgeoises.
31
Luxembourg
Luxembourg
Assises de la coopération 2009
Petit, Paris et participation citoyenne
Comme chaque année, les assises 2009 ont permis aux protagonistes de la coopération luxembourgeoise de
s’échanger sur les défis futurs. Pour la nouvelle ministre Marie-Josée Jacobs, c’était l’occasion de se familiariser avec les débats et de rencontrer les acteurs de ce secteur, dont elle assume dorénavant la responsabilité
politique.
Depuis plusieurs années, les Assises
marquent le début de la rentrée en
matière de coopération au développement au Luxembourg. Ce séminaire,
qui dure pendant deux jours et qui cette
année se déroulait au Centre Culturel
de Rencontre Abbaye de Neumünster, rassemble tous les acteurs de la
coopération luxembourgeoise, dont les
représentants du Ministère des Affaires
étrangères, de la Chambre des députés,
des bureaux régionaux, des ONG, de
l’agence d’exécution Lux-Development,
ainsi que des ambassadeurs du Luxembourg auprès des institutions internationales à Rome, Genève et Bruxelles et les
ambassadeurs des pays-partenaires. Les
thèmes sont divers et généralement fixés
par la direction de la coopération.
Cette année, c’est surtout la présentation de Bernard Petit qui était attendue
avec beaucoup d‘intérêt. Ancien
Directeur Général adjoint à la Direction
Générale Développement de la Commission Européenne, il compte a son actif
une trentaine d’années d’expérience
dans le domaine, surtout en ce qui
concerne les relations entre l’Union
européenne et les pays ACP (AfriqueCaraïbes-Pacifique). Après le discours
d’ouverture des Assises de Madame la
Ministre, c’était donc à lui d’engager le
vif du sujet avec une présentation qui
portait le titre „Le rôle de la coopération
au développement d’ici 2015 et au-delà“.
Bernard Petit commençait en parlant
de la centralité du développement, c’està-dire que celui-ci ne constitue pas un
domaine politique comme les autres,
32
Photo: flickr.com
Marc Keup
Les Assises de la coopération luxembourgeoise se déroulaient cette année au Centre Culturel
de Rencontre Abbaye de Neumünster à Luxembourg-Grund.
mais qu’il doit bien se trouver au cœur de
toutes les politiques. Dans cette lignée,
on ne peut espérer favoriser le développement uniquement par le financement
de projets de coopération, la réponse à
ses défis étant profondément politique.
D’ailleurs les pays riches devraient
considérer qu’investir dans le développement des pays du Sud, c’est également
investir dans le propre futur. À côté des
ressources endogènes et des investissements étrangers, l’aide publique au
développement (APD) reste néanmoins
un des piliers du développement dans les
pays pauvres. Selon Bernard Petit, il est
d’autant plus regrettable, que la plupart
des pays industrialisé n’arrivent pas
satisfaire leurs engagements au niveau
international, c’est-à-dire de fournir
0,7% de leur revenu national brut (RNB)
à la coopération.
Bernard Petit regrettait en même
temps ce qu’il appelle „la banalisation
technocratique de l’aide“. La coopération
est souvent conçue comme un processus
bureautique qui aboutit à des procédures
peu efficaces. Ainsi ont peu avoir plus de
600 projets dans un seul pays où chaque
bailleur fait ses propres missions de suivi
et demande ses propres comptes au pays
bénéficiaire, ce qui résulte dans un vrai
cauchemar pour l’administration locale.
Il faudrait donc redéfinir fondamentalement la coopération internationale en
lassant plus d’espace pour les politiques,
au lieu d’abandonner ce domaine aux
BP 251 - octobre 2009
seuls technocrates. La division du travail
et l’aide budgétaire seraient des instruments importants dans ce contexte.
Dans son intervention, il ne laissait
d’ailleurs aucun doute qu’il est un
fervent défenseur de l’appui budgétaire,
contrairement aux responsables de la
coopération luxembourgeoise, qui sont
plutôt réticents quant à l’utilisation de
cette nouvelle modalité de l’aide.
Autre défi important identifié par
Bernard Petit est l’impact du changement climatique. D’énormes sommes
seront nécessaires dans les prochaines
décennies pour aider les pays pauvres
à surmonter les conséquences du
réchauffement
planétaire.
L’expert
français soulignait dans ce contexte la
nécessité absolue que ses fonds devront
êtres fournis par les Etats industrialisés
au-delà des engagements qu’ils ont pris
quant à l’aide publique au développement; qu’il ne devrait donc pas être
question de recycler l’APD dans des
engagements post-Kyoto.
En ce qui concerne les Objectifs
du Millénaire pour le développement
(OMD), Bernard Petit est convaincu que
ce concept demeure utile et important.
Une mise en cause de celui-ci serait
une grave erreur politique. D’ailleurs il
rappelait que si l’objectif d’une réduction
de la pauvreté mondiale jusqu’en 2015
serait vraiment atteint (dont on peut
fortement douter à ce stade), il resterait
toujours l’autre moitié dont il faudra
s’occuper. Cependant, il plaidait dans
son discours pour une adaptation des
OMD. Il faudrait y intégrer davantage des
notions plus politiques comme les droits
humains ou la bonne gouvernance.
Le dernier point de l’intervention
concernait la légitimité et l’efficacité
des institutions internationales. La crise
aurait démontré que la gouvernance
mondiale présente de graves lacunes.
Le G8, qui prend des décisions qui ont
des répercussions sur toute la planète,
ne défend que ses propres intérêts à
court terme, tandis que les institutions
Bretton-Woods se seraient beaucoup
trompées dans le passé avec la prolifé-
BP 251 - octobre 2009
Photo: flickr.com
Luxembourg
Bernard Petit intervenait au Assises de la
coopération 2009.
ration d’une libéralisation incontrôlée
et souffriraient d’un manque de légitimité. Une réforme de la gouvernance
mondiale devrait donc figurer en haut de
l’agenda international.
L’efficacité de l’aide
L’après-midi de la première journée
des Assises 2009 était consacré à
l’amélioration de l’efficacité de l’aide et à
la mise en pratique des deux documents
de référence dans ce domaine, c’està-dire la Déclaration de Paris de 2005
et l’Agenda d’action d’Accra de 2008.
Le processus lancé par la Déclaration
de Paris vise entre autres à harmoniser l’action des bailleurs de fonds,
à permettre aux pays bénéficiaires de
définir eux-mêmes leurs priorités de
développement et d’aligner les aides
sur leurs systèmes administratifs et
budgétaires. Pour mesurer l’avancement
dans l’implémentation, la Déclaration de
Paris contient une série d’indicateurs.
Le directeur de la coopération
luxembourgeoise, Marc Bichler, présen-
tait le bilan des deux évaluations dans
ce domaine, auxquelles le Luxembourg
s’était soumis en 2006 et en 2008
(baseline surveys). S’il insistait sur le
fait que les deux évaluations sont difficilement comparables, compte tenu du
nombre différent des pays y participant,
il admettait néanmoins que les avancées
sont loin d’être spectaculaires. En guise
d’exemple : l’indicateur sur l’utilisation
des systèmes de passation des marchés
des pays bénéficiaires était de 0% en
2006 et de 4% en 2008. Marc Bichler
concluait d’ailleurs qu’il restait du pain
sur la planche, mais que la coopération
luxembourgeoise avait la ferme volonté
de mettre en œuvre les dispositions de la
Déclaration de Paris.
Robert Kremer, consultant auprès de
la direction à la coopération, expliquait
par la suite la stratégie du ministère pour
cette mise en œuvre. Pour débuter on a
entre autres lancé des questionnaires
auprès des différents acteurs, fait une
enquête sur l’appui budgétaire, entamé
un dialogue avec les responsables des
pays partenaires et demandé aux chefs
de bureaux de contribuer avec des
propositions. Ce processus de consultation a permis d’établir un programme
qui a amorcé certains changements dans
l’architecture de la coopération luxembourgeoise. Si auparavant le siège à
Luxembourg décidait et le personnel sur
place exécutait les projets, l’essentiel de
la planification se fait dorénavant dans
les pays partenaires et avec les autres
bailleurs de fonds. Dans le futur, le rôle
de l’hôtel Saint-Augustin pourrait bien
se limiter au contrôle et à la coordination de la coopération bilatérale.
Gwénaëlle Corre, experte en la
matière auprès de ECDPM (European
Centre for Development Policy Management), résumait dans son intervention
les progrès dans la mise en œuvre générale de la Déclaration de Paris. Jusqu’à
présent, le bilan est plutôt mitigé. En
outre, elle regrettait que les acteurs aient
souvent une conception trop technique
du processus. La différence ne viendrait
finalement pas de l’élaboration de jolis
33
Luxembourg
documents, mais d’un dialogue fructueux avec le pays partenaire. En même
temps, il n’existe que peu d’analyses des
pays bénéficiaires, alors qu’une forte
demande et une pression de leur part
seraient nécessaires pour continuer à
légitimer l’agenda. Selon Corre, il faut
revenir à une interprétation politique de
la Déclaration de Paris, rejoignant ainsi
les propos de Bernard Petit.
Formation professionnelle
et citoyenneté
La matinée de la deuxième journée
des Assises de la coopération 2009
était animée par l’agence d’exécution
Luxdevelopment et portait sur le thème
de la formation professionnelle, qui a
pour objectif de fournir une qualification pour l’exercice d’un métier et qui
constitue depuis 2004 un des secteurs
privilégiés de la coopération luxembourgeoise. D’un total de 145 interventions
de Luxdevelopment en 2008, 18 ont
porté sur la formation professionnelle,
pour un montant de près de 8 millions
d’euros, comme l’expliquait le directeur
Gaston Schwartz. Le défi majeur
consiste en ce moment de passer d’une
approche „projets“ vers une approche
„programmes“, qui permet une vue plus
holistique du secteur d’intervention,
prenant par exemple en compte les structures institutionnelles ou le renforcement des capacités. L’intervention de
l’expert Alexis Hoyaux, qui vient de
rejoindre l’équipe de Luxedevelopment,
montrait toute la complexité d’une telle
approche, détaillant tous les aspects
à prendre en compte, tandis que les
équipes intervenants au Nicaragua et
au Sénégal donnaient un compte rendu
de leurs expériences sur le terrain. A
la fin, Luc Vandeweerd de l’ONG ADA
complétait le dossier en présentant
l’outil du „Crédit aux Jeunes Artisans“,
qui permet un appui financier afin de
permettre aux apprentis de s’insérer
dans le monde du travail.
L’après-midi de la deuxième journée
avait été organisée par le Cercle des ONG
34
Coopération luxembourgeoise
Le rapport annuel 2008
En marge des Assises, la ministre
Marie-Josée Jacobs présentait à la presse
le rapport 2008 de la coopération luxembourgeoise. Selon les calculs du gouvernement, l‘aide publique au développement du Grand-Duché aurait atteint
l‘année dernière 287.679.785 euros, soit
0,946% du revenu national brut (RNB),
alors qu‘en 2007 ce chiffre de référence
n‘atteignait que 0,9%. Le pays est donc
sur la bonne voie d‘atteindre son objectif,
c‘est-à-dire de consacrer à moyen terme
1% de son RNB au développement. Plus
de 86% de cette somme a été géré par le
Ministère des Affaires Etrangères et 7%
par le Ministère des Finances.
La plus grande part des dépenses
ont été effectués dans le cadre de l‘aide
bilatérale (58,97%), suivie par la coopération multilatérale (30,6%) et l‘aide
humanitaire (10,44%). Des dépenses consacrées au pays partenaires privilégiés,
c‘est le Sénégal et le Mali qui ont reçu le plus d‘aides (13%), suivi par le Cap Vert
(12%), le Vietnam (11%) et le Nicaragua (10%). En ce qui concerne les secteurs
d‘intervention, la coopération bilatérale continue de se concentrer sur la santé
et l‘éducation. La contribution luxembourgeoise à la coopération multilatérale a
atteint 88 millions d‘euros en 2008, dont les organismes des Nations Unis ont
reçu plus de 46 %. C‘est surtout l‘OMS (Organisation mondiale de la santé), le
PNUD (Programme des Nations unies pour le développement), le FNUAP (Fonds
des Nations unies pour la population) et l‘UNICEF (Fonds des Nations unies pour
l‘enfance) qui ont reçu les plus d‘argent.
Le montant alloué aux organisations non gouvernementales s‘élève à
46.787.807 euros, c‘est-à-dire à 16% de l‘aide publique au développement. Actuellement 88 ONG disposent de l‘agrément ministériel, ce qui leur permet de solliciter le cofinancement public pour leurs projets ou programmes. En 2008, 15 ONG
disposaient d‘un accord-cadre, les autres ONG ayant recours aux cofinancements
par projets. Pour la sensibilisation et l‘éducation au développement, le ministère
a déboursé un peu moins de 1,8 millions d‘euros, lesquels sont presque entièrement alloués en tant que subsides aux ONG, principaux acteurs dans ce secteur.
Ce chiffre signifie que le Luxembourg n‘investit que 0,62% de son aide publique
au développement dans la sensibilisation, ce qui est largement inférieur au 3%
recommendés par le Programme des Nations unies pour le développement et la
Confédération des ONGD européennes ou encore aux 2% exigés par le Cercle de
coopération Luxembourg.
(Le rapport 2008 de la coopération luxembourgeoise est disponible au Centre
d‘Information Tiers Monde, 55 avenue de la liberté).
BP 251 - octobre 2009
Luxembourg
et portait sur le thème „Citoyenneté et
développement“. Pour cela, les responsables avaient invité Emmanuel Seyni
Ndione de l’ONG sénégalaise ENDA
Graf-Diapol et Andrea Maksimovic de
SOLIDAR, un réseau européen d’ONG
qui travaillent sur le thème de la justice
sociale. Emmanuel Ndione donnait un
aperçu sur le fonctionnement du budget
participatif, experimenté au Sénégal. Face
à la faiblesse des structures étatiques, ce
processus permet de mieux intégrer les
citoyens dans l’administration locale.
L’intervenant ne se contentait d’ailleurs
pas de faire un simple récit de ses experiences, mais accompagnait son exposé
d’une multitude de réflexions métaphysiques, qui ne manquaient pas à captiver
l’attention du public.
Andrea Maksimovic quant à elle jetait
un regard critique sur le rôle de la société
civile dans le développement. Sur un ton
volontairement provoquateur, elle développait des réflexions sur la légitimité
des organisations non gouvernementales et sur le sens et le non-sens de leur
participation dans le processus politique.
Sa critique portait entre autres sur les
structures de participation de la société
civile mises en place par l’Union européenne. Selon Andrea Maksimovic, on peut
se demander si ce processus de consultation sert à quelque chose, puisque l’avis
de la société civile n’est que rarement
pris en compte.
Après l’atelier organisé par le Cercle
des ONG, la ministre Marie-Josée Jacobs
clôturait l’édition 2009 des Assises de
la coopération par un bilan positif. En
effet, la qualité des interventions et des
débats était sensiblement superieure par
rapport aux éditions précédentes. Il reste
à regretter que la discussion sur la politique de coopération au Luxembourg se
limite à ce rendez-vous annuel.
Marc Keup est membre de l‘ASTM.
Les présentations de divers intervenants sont à télécharger sur:
http://cooperation.mae.lu/fr/Actualites-Cooperation/Edition-2009des-Assises-de-la-Cooperation-luxembourgeoise
BP 251 - octobre 2009
Aide d‘urgence pour le Burkina
Faso et l‘Asie
Suite aux inondations causées au Burkina Faso par une pluie diluvienne
le 1er septembre, ainsi que par les catastrophes en Asie début octobre,
la coopération luxembourgeoise a débloqué des aides d‘urgence.
D‘après le gouvernement burkinabé, les inondations du 1er septembre ont
coûté la vie à au moins 7 personnes, tandis que 150 000 personnes ont perdu
leur logement et autres biens. De nombreuses infrastructures publiques ont été
sérieusement affectées, surtout dans la capitale Ouagadougou et à Tougan. Face à
l‘ampleur de la catastrophe, le gouvernement du Burkina Faso a lancé un appel à
la solidarité internationale „pour une assistance d‘urgence afin de faire face à cette
situation douloureuse et d‘entreprendre des actions de réhabilitation appropriée“.
La coopération luxembourgeoise a réagi à l‘urgence humanitaire du pays partenaire
et débloqué 500.000 euros à l‘aide d‘urgence et aux efforts de réhabilitation.
Plus récemment, le gouvernement a alloué un montant total de 575.000 euros
à ses partenaires en matière d’aide humanitaire pour venir en aide aux populations affectées par les catastrophes naturelles en Asie de début octobre. Il s‘agit
des victimes de la tempête tropicale „Ketsana“ aux Philippines et au Vietnam, des
victimes du Tsunami ayant dévasté l’État insulaire de Samoa et des victimes du
tremblement de terre à Sumatra en Indonésie.
Des stratégies sectorielles pour la
coopération luxembourgeoise
En marge des Assises de la coopération, la Ministre Marie-Josée
Jacobs a présenté des plans de stratégie sectorielle pour dix secteurs
d‘intervention.
Suivant les recommandations du Conseil d‘aide au développement de l‘OCDE,
la Ministre de la coopération luxembourgeoise à présenté dix documents contenant
les orientations stratégiques pour les secteurs agriculture et sécurité alimentaire,
action humanitaire, développement local, eau et assainissement, éducation, environnement et changement climatique, genre, gouvernance, microfinance et santé.
Comme le mentionnait la Ministre, ces documents ne sont pas immuables, mais
pourraient être adaptés en fonction des réactions des divers acteurs, comme par
exemple des ONG. L‘objectif des plans sectoriels est une augmentation de l‘efficacité
et de la transparence. Ils contiennent notamment l‘approche opérationnelle et le
plan d‘action pour chaque secteur.
En termes de transparence, la publication des stratégies sectorielles est certainement un avancement, même si leur valeur pratique sera probablement très limitée.
Suivant la Déclaration de Paris, ce sont les pays partenaires qui sont dorénavant
responsables de la définition des stratégies - ils n‘ont donc aucune obligation de
suivre les plans sectoriels luxembourgeois. De plus, la situation est différente dans
chaque pays, nécessitant une adaptation au cas par cas.
35
Luxembourg
Oekofoire 2009
„Wer Nachhaltigkeit umsetzen will, braucht
die Gemeinden“
„Global denken – lokal handeln“: Das Motto der Klimabündnisgemeinden passte sich hervorragend in das
Konzept der Oekofoire ein, wo das Klimabündnis Luxemburg mit neun der Mitgliedsgemeinden (Mamer, Lorentzweiler, Luxemburg, Steinsel, Walferdange, Contern, Niederanven, Beckerich und Tandel) sowie den beiden
koordinierenden Organisationen ASTM und Mouvement Ecologique vertreten war.
Birgit Engel
Photo: ASTM
Vom 18.-20. September konnten sich
interessierte Bürger, Verantwortliche
aus Politik und Vertreter von Organisationen vor Ort über beispielhafte lokale
Klimaschutzprojekte und NordSüdBildungsarbeit informieren. Photovoltaikanlagen, Holzhackschnitzel, Energieberatung, Trinkwasserversorgung in
Burkina Faso, Biogas, sanfte Mobilität:
Die Projekte der Klimabündnisgemeinden sind so unterschiedlich wie
die Voraussetzungen in den Gemeinden
selbst. Was sie jedoch auszeichnet, ist
ihr gemeinsames Ziel, CO2-Emission
zu reduzieren, internationale Solidarität über Aufklärungsarbeit in ihrer
Gemeinde, sowie finanzielle Hilfen
zu unterstützen und eine nachhaltige
Energieversorgung zu fördern.
In der offiziellen Eröffnungsfeier
wiesen die beiden für das Ressort „nachhaltige Entwicklung und Infrastrukturen“ zuständigen Vertreter, Minister
Claude Wiseler und der ihm beigeordnete Wohnungsbauminister Marco
Schank auf den durch die Zusammenlegung mehrerer Ressorts gestiegenen
Stellenwert des Umweltschutzes hin,
nachdem zuvor Blanche Weber, Präsidentin des Mouvement Ecologique, ihrer
Sorge nach dem nunmehr „fehlenden“
Der Stand des Klimabündnisses Luxemburg auf der Oekofoire 2009.
36
Umweltministerium Ausdruck verliehen
hatte.
Schank betonte vor allem auch
die besondere Rolle der Gemeinden in
diesem Kontext: „Wenn ich Nachhaltigkeit umsetzen will, brauche ich die
Gemeinden. Altbausanierung, Wohnraum schaffen und Landesplanung
gehen nicht, ohne die Regionen, die
Städte und auch die kleinen Gemeinden
mit im Boot zu haben.“
Laut Wiseler gehören der internationale Klimaschutz, die Raumplanung, Verbesserungen und Ausbau des
öffentlichen Transports, der nationale
Nachhaltigkeitsplan und die Frage der
Energieeffizienz zu den Prioritäten der
kommenden Legislaturperiode : „Die
Kopenhagen-Konferenz im Dezember
muss ein Erfolg werden“. Die ergänzende Anmerkung, dass die Regierung
diese Konferenz zusammen mit dem
Parlament und der Zivilgesellschaft
vorbereiten will, werden die entwicklungs- und umweltpolitischen Organisationen im Land beim Wort nehmen.
Sofern diesen Ankündigungen im
Regierungsprogramm die entsprechenden politischen Taten folgen,
werden auch die Klimabündnisgemeinden ihr Memorandum vom 29. Juni
diesen Jahres richtig verstanden wissen,
in dem sie „in partnerschaftlicher
Vorgehensweise zwischen Staat und
Gemeinden eine neue Ära des aktiven
Klimaschutzes“ fordern. Unter anderem
geht es dabei um eine verbesserte
Kohärenz in öffentlichen Strukturen,
Energieeinsparung und -effizienz sowie
eine dezentrale Energieversorgung, die
BP 251 - octobre 2009
Photo: ASTM
Luxembourg
Dietmar Mirkes von der ASTM (Mitte) animierte auf der Oekofoire das „Kyoto-Spiel“. Die Aufgabe bestand darin verschiedenen Ländern auf
einer Weltkarte Bauklötze zuzuordnen, die die CO2-Pro-Kopfwerte darstellen.
Erschließung neuer Potentiale bei den
erneuerbaren Energien, eine verbesserte
Mobilitätsplanung, die Erfüllung der
Kyoto-Verpflichtungen im eigenen Land,
ein Engagement zum Schutz der Regenwälder auf allen Ebenen sowie die Einbeziehung der Gemeinden in die Bildungsund Entwicklungszusammenarbeit.
Weber bemängelte trotz etlicher, in
das aktuelle Koalitionsprogramm aufgenommenen Anregungen des Mouvement Ecologique, das offensichtliche
Missverhältnis in der politischen und
öffentlichen Wahrnehmung zwischen
der Finanz- und der Umweltkrise, sowie
die entsprechenden (oder fehlenden)
Reaktionen darauf. Auch ein weiteres
Thema, das bereits das politische
Sommerloch in Aufruhr brachte, sprach
sie in ihrer Rede an: die fehlende Kohä-
BP 251 - octobre 2009
renz zwischen Entwicklungs- und
Finanzpolitik, die sich in den Reaktionen auf die vom Cercle des ONGD
durchgeführte Studie „Steueroasen aus
entwicklungspolitischer Sicht: Der Fall
Luxemburg“ ausdrückte. Blanche Weber
meinte dazu: „Über die Gewinntransfers
auf Kosten der Dritten Welt muss man
doch diskutieren können.“
Der Mouvement Ecologique und
die ASTM ergänzten das Angebot der
Gemeinden im Rahmen der Oekofoire mit verschiedenen Neuerungen,
wie einem Amazonasdorf, das künftig
Bildungsaktivitäten zum Thema Regenwald begleiten wird oder der Ausstellung „Klimaschutz geht durch den
Magen“, zu der auch eine zweisprachige
Broschüre beim Mouvement Ecologique erhältlich ist. Über 100 Bilder des
amazonischen Regenwaldes, die Grundschulkinder aus den Klimabündnisgemeinden Mersch, Esch/Alzette, Walferdange und Lorentzweiler gemeinsam
mit dem Berliner Künstler Michael
Arantes Müller gemalt hatten, bildeten
mit dem beeindruckenden Wandtuch ebenfalls ein Werk Müllers - die Kulisse
des Klimabündnisstandes. Insbesondere
das „Kyoto-Spiel“, das im Rahmen des
EU-Projektes Energy Bridges von der
ASTM entwickelt wurde und bei dem
die Teilnehmer verschiedenen Ländern
ihre entsprechenden CO2-Emissionen
zuordnen müssen, fand reges Interesse
und sorgte für so manche Überraschung.
Birgit Engel ist Mitglied der ASTM.
37
Luxembourg
Klima, Kanu, Chicha
Das Klimabündnis unterwegs in Ecuador
Zwölf TeilnehmerInnen aus fünf europäischen Ländern reisten Anfang September als Klimabündnisdelegation
nach Südamerika. Während der zehntägigen Studientour machten sich die VertreterInnen der Klimabündnisgemeinden und Organisationen vor Ort ein Bild über die Erdölförderung und das Potential Erneuerbarer Energien
in Ecuador.
Angefangen
hatte
alles
in
Amsterdam. Mehr oder weniger kurz
vor dem Transatlantikflug fand sich
die gesamte Gruppe hier erstmals
zusammen. Die Gruppe setzte sich aus
zwölf TeilnehmerInnen aus Ungarn,
Tschechien, Österreich, Deutschland
und Luxemburg zusammen. Die
Luxemburger Klimabündnisgemeinden
waren mit Camille Gira, Bürgermeister
der Gemeinde Beckerich, Abgeordneter
und gleichzeitig Vorstandsmitglied des
internationalen Klimabündnisses sowie
mit Guy Lambert, Mitglied der Umweltkommission der Gemeinde Tandel und
der luxemburgischen Biobauernvereinigung BIONA, vertreten. Weitere TeilnehmerInnen waren Holger Matthäus aus
Rostock, der aktuelle Klimabündnispräsident Joachim Lorenz aus München,
Michael Vesely und Zbysek Podhrázsky
aus Brno, Judit Bari und Eszter Kovach
aus Budapest sowie Peter Molnar aus
Wien. Die beiden ReferentInnen des
EU-Projektes „Energy Bridges“ Dietmar
Mirkes und Silke Lunnebach organisierten und leiteten die gesamte Reise.
Von den Niederlanden aus flogen wir
dann gemeinsam nach Ecuador, wo wir
spät abends in Quito ankamen.
Auftakt in Quito
Am ersten Tag hieß uns Ecuadors
Hauptstadt mit strahlend blauem
Himmel willkommen. Etwas langsamer
als gewohnt, aufgrund des Jetlags und
der dünnen Luft auf 2800m Höhe,
machten wir uns morgens auf in Rich-
38
Photo: ASTM
Kristy Schank
tung Stadtzentrum. Der ecuadorianische
Anthropologe Victor Lopez, unabhängiger wissenschaftlicher Mitarbeiter im
EU-Projekt „Energy-Bridges“, führte
uns durch Quitos Altstadt. Die Straßen,
Plätze und Bauten spiegeln bis heute das
koloniale Erbe Ecuadors wieder. Quito
galt bereits während der Conquista als
ein wichtiges politisches Zentrum im
Inkaimperium. Im Jahr 1451 begann von
hier aus die „Entdeckung“ Amazoniens“
durch den spanischen Eroberer Francisco de Orellana, der auf der Suche nach
Zimtbäumen und der sagenumwobenen
Goldstadt Eldorado, den Amazonas von
West nach Ost durchquerte. Anfang des
19. Jahrhunderts erlangten Quito und
später die Republik Ecuador, die Unabhängigkeit von der spanischen Krone.
Wir hätten noch stundenlang durch
Quito laufen und Victors Ausführungen
zuhören können, doch das erste Arbeitstreffen mit der COICA stand auf dem
Programm. Die COICA ist der 1984
gegründete Dachverband der indigenen
Organisationen des Amazonasbeckens.
Sie ist langjährige Partnerorganisation
des internationalen Klimabündnisses, in
dessen Komitee sie auch einen ständigen
Sitz inne hat. Der Präsident Egberto
Tabo präsentierte uns die allgemeinen
Arbeitsfelder der COICA und ihre bestehenden internationalen Allianzen und
Partner. Im Vordergrund des Rundgesprächs standen die aktuellen Herausforderungen in Sachen Klimawandel
im Vorfeld der UN-Klimakonferenz in
Kopenhagen im Dezember dieses Jahres.
BP 251 - octobre 2009
Luxembourg
Am Ende der Begegnung wurden neue
Wege gesucht, wie die Zusammenarbeit
mit der COICA im Klimabündnis in
Zukunft noch ausgebaut und gestärkt
werden kann.
Entlang der Pipelines
Bereits am nächsten Tag brach
unsere Gruppe in Richtung Osten des
Landes auf. Per Flugzeug verließen wir
Quito, überflogen die Andenkette mit
atemberaubendem Blick auf schneebedeckte Vulkane und näherten uns dem
östlichen Tiefland Ecuadors, dem so
genannten Oriente.
Bei der Landung in Nueva Loja
warteten bereits Mitglieder der Frente de
Defensa de la Amazonia (kurz FDA oder
Frente) mit einem Bus auf uns. Donald,
Carmen und ihr Sohn Humberto
brachten uns über Lago Agrio nach
Puerto Francisco de Orellana, kurz
Coca genannt. Unterwegs berichteten
sie von ihrer alltäglichen Arbeit. Die
Frente de Defensa de la Amazonia ist ein
Zusammenschluss aus verschiedenen
Basisorganisationen und indigenen und
mestizischen Gemeinschaften aus der
Amazonasregion. Sie koordiniert seit
1994 die Klage gegen die Ölfirma Texaco
(heute Chevron-Texaco), vertritt die Interessen der KlägerInnen und organisiert
die 30 000 Betroffenen in der Region.
Sie ist seit 2007 Partnerorganisation der
ASTM und der luxemburgischen Klimabündnisgemeinden.
An
mehreren
Zwischenstopps
zeigten die drei uns die desaströsen
Folgen der Erdölproduktion, die mit
Texaco 1964 in der Region begann. An
verschiedenen Erdölbrunnen wurden
die Arbeitsschritte und Schäden der
Ölförderung für Mensch und Umwelt
deutlich. Unweit der Straße sahen
wir brennende Fackeln die das bei der
Förderung vom Öl getrennte Methangas
einfach vor Ort verbrennen. Am Waldrand besuchten wir Becken, so genannte
piscinas, die das giftige blei- und salzhaltige Formationswasser auffangen, das
jedoch bei kräftigen Regensschauern in
BP 251 - octobre 2009
den angrenzenden Wald überläuft und
Boden und Grundwasser verschmutzt.
In einem kleinen Waldstück entnahm
Donald ölhaltige Bodenproben aus 1m
Tiefe, in einem Gebiet das vornehmlich
als gereinigt gilt. Gesundheitsprobleme
innerhalb der lokalen Bevölkerung sind
die Folge: Kopfschmerzen, Erbrechen,
Hautkrankheiten und Krebs sind in der
Ölregion weit verbreitet.
Beim gemeinsamen Abendessen in
Coca berichteten uns Ermel Chávez, der
Präsident der Frente, und Luis Yanza
von dem aktuellen Stand des TexacoProzesses. Der Prozess begann 1994 in
den USA und wird seit 2001 in Ecuador
weiter geführt. Anfang April 2008 bestätigte ein Gutachten eines unabhängigen
Experten, dass die Schäden durch die
Ölförderung weitaus höher liegen als
bisher angenommen. Texaco versucht
ihrerseits, den gesamten Prozess auf
die lange Bank zu schieben. Dafür ist
ihnen kein Mittel zu schade: Wenige
Tage vor unserer Ankunft, so Luis
Yanza, veröffentlichte der Öl-Multi
auf seiner Homepage ein gefälschtes
Video, das den zuständigen Richter als
korrupt beschuldigt. Die VertreterInnen
der Frente zeigten sich besorgt, sowohl
darüber ob der Prozess tatsächlich, wie
vorgesehen, nächstes Jahr zu einem
Abschluss kommt, als auch über die
generellen ökologischen und sozialen
Entwicklungen in ihrer Region, deren
Infrastruktur seit Jahrzehnten vollends
auf der Förderung von Erdöl basiert.
Tourismus statt Öl
Der nachfolgende Tag begann mit
einem Frühstück in Begleitung der
Bürgermeisterin von Coca, Anita Rivas.
Coca ist eine der vier zentralen Erdölstädte im Oriente. Bürgermeisterin
Rivas versucht nun, wirtschaftliche
Alternativen zur Rohstoffausbeutung zu
erschließen. An vorderster Stelle steht
deshalb für sie die Förderung des regionalen Tourismus. Etliche Aktivitäten wie
z.B. die Vermarktung indigenen Kunsthandwerks und die Errichtung von
lokalen Museen wurden bereits umgesetzt oder befinden sich in Planung.
Ein weiteres zentrales Anliegen der
Bürgermeisterin der indigenen Partei
Pachakutik ist der Yasuní-Vorschlag.
Der Yasuní-Nationalpark liegt unweit
der Stadt Coca im östlichen Amazonasgebiet Ecuadors und wurde 1989 von
der UNESCO zum Biosphärenreservat
erklärt. Auf dem Gebiet, das eine der
welthöchsten Artenvielfalt aufweist,
leben verschiedene indigene Gruppen
wie die Kichwa, Shuar und Huaorani.
Zwei Gruppen indigener Waldnomaden,
die Tagaeri und Taroemanane, leben hier
in freiwilliger Isolation ohne Kontakt mit
der „westlichen“ Zivilisation. Im Osten
des Yasuní-Nationalparks befindet sich
das Erdölfeld Ishpingo-TambocochaTiputini (ITT) in dem große Ölreserven
gefunden wurden. Die Regierung Correa
hat jetzt vorgeschlagen dieses Ölfeld
nicht auszubeuten, wenn die internationale Gemeinschaft die Hälfte der zu
erwartenden Einkünfte erstattet. Der
innovative Vorschlag stammt ursprünglich aus der Zivilgesellschaft und vereint
den Schutz von Klima, Biodiversität und
indigenen Gemeinschaften. Mitte dieses
Jahres hat die Bundesrepublik Deutschland als erstes Land feste Mittel in Höhe
von 50 Mio. Dollar jährlich zugesagt.
Anita Rivas verabschiedete sich von den
europäischen Klimabündnisdelegierten
mit dem Appell auch in ihren Herkunftsländern die Yasuní-Idee zu unterstützen.
Von Coca aus führte unsere Reise
entlang der Pipelines weiter nach Puyo.
Im überfüllten Kleinbus schaukelten wir
durch ein scheinbar unendliches hügeliges Regenwaldgebiet. Der Ausblick auf
die riesigen Wälder, entlang an hohen
Vulkanen war wunderschön. Erst der
Einbruch der Dunkelheit gestaltete
sich als schwierig: Die Lichtanlage
des Minibus erwies sich als defekt, die
kurvige Straße vor uns verlor sich in
dunkler Nacht. Mit vereinten Kräften,
Blinkanlage und mit Taschenlampe
bewaffnetem Beifahrer schafften wir es
dann doch bis kurz vor Puyo, von wo aus
uns ein intakter Bus zum Hotel brachte.
39
Luxembourg
Der nächste Tag versprach bereits
frühmorgens abenteuerlich zu werden.
Mit einer einmotorigen Cessna flogen
wir von Puyo in die indigene Gemeinde
Sarayaku. Da in der Maschine jeweils
nur Platz für fünf Leute und „so wenig
Gepäck wie möglich“ war, flog dasselbe
Flugzeug die Strecke dreimal. Bei strahlendem Sonnenschein und aufgrund
der geringen Flughöhe bot sich eine
wundervolle Aussicht über Wälder,
Flüsse und vereinzelte Siedlungen. Erst
hier in der Luft wurde vielen von uns das
wahre Ausmaß der Regenwaldgebiete
bewusst.
Nach dem die Gruppe vollzählig
gelandet war, ging die Reise per Kanu
über den Río Bobonaza weiter. Da der
Fluss derzeit sehr wenig Wasser führte,
musste die versammelte Mannschaft an
mehreren Stellen nasse Füße riskieren,
um das Kanu durch besonders niedrige Stellen zu manövrieren. Bei der
tropischen Hitze um die Mittagszeit war
das kühle Nass in den Gummistiefeln
allerdings eine durchaus willkommene
Abwechslung.
In Sarayaku gestrandet, wurden
wir von dem Präsidenten und weiteren
Gemeindevorstehern empfangen. Beim
gemeinsamen Mittagessen wurden
erste Informationen ausgetauscht.
Sarayaku ist eine Gemeinde der KichwaIndigenen. In fünf Dörfern leben rund
2 000 Kichwa. Bekannt wurde Sarayaku v.a. durch den Widerstand den
sie seit Ende der 80er Jahre gegen das
Vordringen der Erdölfirmen in ihrem
Gebiet leisteten. Sie konnten bis heute
erfolgreich ölfördernde Aktivitäten auf
ihrem Land verhindern. Gelungen ist
ihnen dies v.a. durch eine starke innere
Organisation und ethnische Identität.
Die Kichwa aus Sarayaku wollen ein
nachhaltiges Entwicklungsmodell das
auf indigenen Traditionen und dem
Leben im Regenwald basiert. Insbesondere eine gute, selbstbestimmte Bildung
sorgt dafür, dass auch junge Indigene
ihre Kompetenzen der Gemeinschaft
40
zugute kommen lassen.
Auch nach dem gemeinsamen Essen
ging der Tag sportlich weiter. Tupac,
der junge Öffentlichkeitsreferent aus
Sarayaku, führte uns aus der Dorfgemeinschaft heraus in die dichteren
Regenwaldgebiete. Er erläuterte uns
den Unterschied zwischen sekundärem
und primärem Regenwald, den Nutzen
verschiedener essbarer und Heilpflanzen
und wie seine Gemeinschaft seit Generationen den Wald für „ein gutes und
nachhaltiges Leben“ nutzt. Tupacs
Ausführungen wurden immer wieder
von Schüssen im gegenüberliegenden
Waldhang unterbrochen. Er erklärte
uns, dass zeitgleich mit uns, eine große
Herde von Wildschweinen durch das
Gebiet zog. Kurze Zeit später kreuzten
zehnjährige Jungs mit lässig geschultertem Jagdgewehr unseren Weg. Nach
einer halben Stunde begegnete uns auch
das erste Jagdopfer. Wie ein Rucksack
baumelte das leblose Wildschwein auf
dem Rücken von Dionisio der uns sein
Jagdglück in kurzen Sätzen schilderte.
Der Blutspur folgend trafen wir auf
unserer mehrstündigen Dschungeltour
bis zur Abenddämmerung noch mindestens zehn weitere erlegte Wildschweine.
Das Abendessen war gerettet.
Minga und Chicha
Nach einem gemeinsamen Bad im
Fluss wurden wir am nächsten Morgen
eingeladen an der Dorfminga teilzunehmen. Die Minga ist eine Gemeinschaftsarbeit, bei der es allerdings nicht
nur darum geht, zusammen eine oder
mehrere größere Arbeiten zu verrichten,
sondern es ist zugleich ein Lernprozess,
in dem kollektives Wissen von den
Älteren zu den Jüngeren weitervermittelt
wird. Wichtiger Bestandteil der Minga ist
die Chicha. Chicha ist ein Getränk das
aus Yucca (Maniok) und ausschließlich
von Frauen hergestellt wird. Die Frauen
kauen die Yuccapflanzen und spucken
das Zerkaute in einen großen bauchigen
Keramiktopf, in dem es zusammen
mit Wasser über mehrere Tage hinweg
fermentiert und Alkohol bildet. Die für
unser europäisches Hygieneverständnis
ungewohnte Herstellung der Chicha
führte dazu, dass unsere Gruppe nur
zaghaft an der Chichaschale nippte, es
komplett abzulehnen wäre jedoch unhöflich gewesen. Nach dem gemeinsamen
Umtrunk durften wir unsere Kräfte dann
in den Dienst der Gemeinschaft stellen.
Dabei mussten wir feststellen, dass mit
einer Machete den Rasen zu mähen, gar
Photo: Zbyšek Podhrázský
Sportlich nach Sarayaku
BP 251 - octobre 2009
Luxembourg
nicht so einfach ist wie es aussieht; ganz
zur Belustigung der umstehenden DorfbewohnerInnen.
Aus den Erklärungen rund um die
Arbeits- und Anbauweise der indigenen
Landwirtschaft entstand eine ganz allgemeine Diskussionsrunde über das alltägliche Leben in Sarayaku, die noch bis
lange nach dem Abendessen andauerte.
Am nächsten Tag holte uns das
kleine Propellerflugzeug wieder ab und
von Puyo aus traten wir den Rückweg
nach Quito an.
Am letzten Tag fuhren wir mit der
ecuadorianischen Umweltorganisation
Acción Ecológica von Quito aus in die
Hochlandregion Imbabura. Auf den
Pick-up-Ladeflächen stehend, wurden
wir bis auf 3700m Höhe zu der indigenen Gemeinde Mojandita gekarrt. Die
hier vorherrschende Vegetation ist das
so genannte Páramo, das sich v.a. durch
kleinwüchsige Baumsorten, Farne,
Kräuter und Moose auszeichnet. Páramo
kann sehr viel Wasser aufnehmen und
ist, weil es auch noch in langen Trockenzeiten Quellen speisen kann, als natürliches Wasserreservoir unverzichtbar
für die andine Region. Seit einiger Zeit
entstehen hier jedoch monokulturelle
Pinien- und Eukalyptusplantagen. Diese
Bäume sollen als Senken dienen, um
Kohlendioxid zu binden. Europäische
Firmen lassen hier solche Plantagen
anlegen, um sich freiwillige Emissionsrechte gutschreiben zu lassen und sich
mit dem Etikett der „Klimaneutralität“
zu schmücken. Die Plantage die wir uns
ansahen bestand jedoch lediglich aus
verkümmerten kleinen Nadelbäumchen.
BewohnerInnen des angrenzenden
Dorfes berichteten uns, wie vor zwei
Jahren ein Feuer die gesamte Plantage
vernichtet hatte. Zu diesem Zeitpunkt
wurden die negativen Auswirkungen
der Knebelverträge auf die lokalen Dorfgemeinschaften besonders deutlich:
Die comunidad erhält zu Beginn eine
bestimmte Summe Geld, um die Plan-
BP 251 - octobre 2009
Photo: Joachim Lorenz
Páramo und Pinien
tage anzulegen und über einen Zeitraum
von 15 bis 30 Jahren zu unterhalten.
Am Ende fällen die BewohnerInnen die
Bäume und verkaufen sie. Der Gesamterlös deckt jedoch in keinem Fall die
jahrzehntelangen Unterhaltsarbeiten,
die von der indigenen Gemeinschaft
geleistet werden mussten. Und im Falle
eines Feuers, wie auf der von uns besichtigten Plantage, ist die Dorfbevölkerung
zur Rückzahlung der dreifachen Summe
verpflichtet. Aus diesen Gründen
plädiert Acción Ecológica für eine Aufhebung aller bestehenden Verträge und für
keine weiteren Plantagenpflanzungen
für Senken. Auch die Gruppe war sich
auf dem Rückweg nach Quito einig, SO
darf internationaler Klimaschutz nicht
aussehen.
Ausblick in Panama
bevor wir gegen Mittag den Rückflug
antraten. Im Flughafen von Panama
zog die Gruppe eine erste Bilanz der
gesamten Reise und besprach, wie
die verschiedenen Arbeitsthemen in
nächster Zukunft weitergeführt werden
können. Trotz unterschiedlicher Arbeitsund Interessensschwerpunkte waren
alle TeilnehmerInnen dankbar für die
Erfahrung, die oftmals aus der Theorie
bereits bekannten Sachverhalte, real vor
Ort gesehen zu haben. Dadurch wird es
für viele in Zukunft einfacher sein, die
komplexen Themenfelder auch bildlich
an Dritte weiter zu vermitteln. Dass
die Reise nur der Anfang gemeinsamer
Arbeitsprozesse war und die eigentliche
Sensibilisierungsarbeit „zuhause“ jetzt
erst losgeht, darin waren sich alle einig.
Kristy Schank ist Mitglied der ASTM.
Dann ging alles ganz schnell. Am
nächsten Morgen gab es noch eine
letzte gemeinsame Diskussionsrunde
mit VertreterInnen von Umwelt- und
Indigenenorganisationen. Hier konnten
nochmals letzte Fragen geklärt und
Kontaktdaten ausgetauscht werden
41
Luxembourg
Conférence
“L’agroénergie: les ravages d’une logique
économique néfaste”
L‘Institut d‘Etudes Européennes et Internationales du Luxembourg avait invité le mardi 22 septembre, François
Houtart, fondateur et actuel président du Centre Tricontinental de Louvain-la-Neuve et cofondateur du Forum
Social Mondial, qui nous a démontré que ce projet, à priori plein d’avenir, a d’ores et déjà des conséquences
néfastes pour une partie des populations d’Asie, Amérique latine et Afrique.
L’agroénergie est une idée des
écologistes, il y a de cela une dizaine
d’années environ, ce afin de répondre
à l’épuisement prévisible des ressources
fossiles. Elle était alors vilipendée par
„la droite“ qui n’y voyait qu‘„un rêve
environnemental dénué de réalisme“1 et
qui niait le problème climatique. Maintenant la situation s’est complètement
retournée. Ce sont les mouvements
de gauche et tout particulièrement les
écologistes qui le mettent en cause et
la droite qui la soutient, car le système
capitaliste a toujours le génie de savoir
utiliser les crises à son profit.
A l’heure actuelle, le monde est face
à une crise non seulement financière,
mais aussi énergétique, climatique et
alimentaire. Pour faire face aux besoins
énergétiques la recherche d’énergies
renouvelables est devenue vitale et en
même temps, intéressante pour les
investissements privés. Mais c’est sans
se préoccuper des „externalités“, c’est
à dire „des conditions écologiques et
sociales de la production des nouveaux
carburants et de leurs effets sur la nature
et les populations“.
F. Houtart voit quatre crises :
La crise énergétique est bien réelle
car on ne peut plus ignorer que dans
une quarantaine d’années les ressources
en pétrole et en gaz seront épuisées. Il
y a encore pour 200 ans de charbon.
Tout cela en supposant que les chinois
et les indiens ne se mettent pas à
consommer comme nous le faisons!
42
Photo:Wikimedia Commons
Monique Langevin
François Houtart, prêtre et sociologue marxiste belge, était en visite au Luxembourg.
Quant à s’orienter vers le tout nucléaire,
il ne faut pas y penser car si tel était le
cas, les ressources en uranium nécessaires seraient épuisées en une année
et demi. Quid alors des agrocarburants?
On estime qu’ils ne peuvent couvrir que
5 à 10% de la demande énergétique. En
Europe, même si toutes les terres arables
étaient cultivées en de façon à produire
des agrocarburants cela ne suffirait pas à
la demande. Alors on se tourne vers les
pays du sud avec toutes les conséquences
écologiques que cela entraine. Destruc-
tions des forêts en Indonésie et en
Afrique centrale. Expulsions des paysans
(60 millions d’ici 2020). Conditions de
travail et de santé désastreuses…..
Les causes de la crise climatique sont
connues de tous et on est maintenant
à peu près sûrs qu’elle est le résultat
de l’activité humaine. „En Europe, on
estime que 22% des émissions de CO2
sont dus à la voiture“. Même si les pays
industrialisés commencent à prendre
le problème au sérieux, le taux de CO2
continue à y augmenter. Il faut aussi
BP 251 - octobre 2009
Luxembourg
prendre en considération le fait que les
pays émergents veulent aussi se développer et ne sont pas prêts à limiter
leur croissance. En parallèle avec les
émissions de gaz à effet de serre il y a
la diminution de la capacité d’absorption
des puits de carbone que sont les mers et
les forêts.
Le réchauffement de la planète a
un impact direct sur l’augmentation
de la température des océans. Plus leur
température est élevée, moins ils absorbent de CO2 et par contre ils deviennent
des sources d ‘émission de carbone. On
connaît les effets de ces changements
: disparition d’espèces vivantes des
océans ; élévation du niveau des mers
d’où disparition de territoires entrainant
des déplacements de population. On
estime qu’il pourrait y avoir 150 à 200
millions de réfugiés climatiques dans les
10 années à venir.
Le développement des agrocarburants a un impact direct sur la crise
alimentaire qui à 85% est liée à l’agroalimentaire. Pour permettre les cultures
intensives de soja, canne à sucre, palme,
des terres ont été enlevées aux paysans
qui se retrouvent dans l’impossibilité
de produire les cultures vivrières nécessaires à leur alimentation. A l’heure
actuelle le monde compte près d’un
milliard de personnes sous alimentées,
des paysans pour la grande majorité.
Quant à la crise financière, elle a conduit
à un ralentissement des investissements
dans les nouvelles technologies.
Après ce tour d’horizon, on peut
se demander pourquoi on promeut
l’agroénergie ?
Pour F.Houtart, en soi ce n’est pas
un mal mais à condition qu’elle respecte
la biodiversité et qu’elle ne soit pas
dominée par le grand capital avec son
cortège de conséquences désastreuses
: concentration des terres ; exploitation
du travail des paysans ; ignorance des
externalités ; transfert de l’argent public
vers le privé ; re-légitimation du capitalisme…
Que faire alors ? F. Houtart a des
pistes de solutions, mais qui suppose
BP 251 - octobre 2009
Livre
L’agroénergie. Solution pour le climat ou sortie de
crise pour le capital ?
L’agroénergie se trouve au cœur de l’actualité.
On connait mal ses enjeux. Une intense publicité la présente comme une solution pour le
climat et pour la crise énergétique. Il est vrai que
le problème climatique est beaucoup plus grave
que l’on pense et il est clairement le résultat de
l’activité humaine. Il est donc urgent d’agir. D’où,
entre autres, la recherche d’énergies renouvelables respectueuses de l’environnement.
Mais l’agroénergie est-elle vraiment une
solution ? Pourra-t-elle remplacer l’énergie
fossile ? Peut-on vraiment parler de solution
sans remettre cette dernière dans son cadre
global ? Il serait bien étonnant qu’un système
économique tel que le capitalisme n’essaie pas
d’apporter quelques remèdes à une situation
qui le bloque jusque dans sa propre survie. Mais
s’agit-il pour autant de mesures favorables à
l’humanité dans son ensemble et susceptibles de garantir l’avenir de la planète ?
En d’autres mots, cherche-t-on à sauver le genre humain et ses capacités vitales ou
à préserver le sort du capitalisme ?
Pour cela l’ouvrage examine le rôle de l’énergie dans le développement de
l’humanité et ensuite la dégradation du climat et la façon dont le capitalisme
a traité du problème. Il aborde ensuite les conditions réelles de l’extension des
agrocarburants en révélant les conditions écologiques et sociales de leur production. Il dénonce les catastrophes sociales et naturelles qu’ils provoquent et contre
lesquelles des protestations s’expriment en Asie, en Amérique latine et en Afrique.
L’ouvrage se termine par une réflexion sur la fonction économique des agrocarburants, sur les solutions fournies par les énergies renouvelables. Il propose
des transformations qui rencontrent le fond du problème : changer de modèle de
développement.
François Houtart Maison, Couleur livres 2009, ISBN 978-2-87003-508-5.
que l’on repense entièrement notre
modèle de développement : trouver
des alternatives à la situation actuelle
comme l’énergie solaire; promouvoir
une nouvelle logique, celle qui répond
aux besoins élémentaires des personnes
dans le respect de la nature; favoriser
l’organisation collective; accepter la
multiculturalité.
En tant qu’ASTM nous ne pouvons
qu’adhérer à ces propositions, même si
personnellement je crains qu’elles ne
soient trop utopiques !
Monique Langevin est membre de
l‘ASTM.
(1) Les citations entre sont extraites du dernier livre de F.Houtard
: l’agroénergie – solution pour le climat ou sortie de crise pour le
capital ?
43
Le coin des lectures
Le coin
des lectures
Aravind Adiga:
Zwischen den Attentaten
In Adigas neuem Buch werden mit Witz und Furor, Mitgefühl und Humor, Mut
und Leidenschaft Geschichten erzählt, in denen die unbarmherzigen Gegensätze
und der unbeugsame Überlebenswille im heutigen Indien plastisch werden. Da ist
der zwölfjährige Ziauddin, der in einem Teehaus in der Nähe des Bahnhofs aushilft
und, weil er einem hellhäutigen Fremden vertraut, einen großen Fehler macht. Da
ist ein privilegierter Schuljunge, der aus Protest gegen das Kastenwesen an seiner
Schule Sprengstoff zündet. Und da ist George D’Souza, der Moskitomann, der sich
bei der reizenden, jungen Mrs Gomes zum Gärtner und dann zum Chauffeur hocharbeitet und alles verliert, als er die strengen Grenzen zu überschreiten versucht.
C.H. Beck, 2009: 384 Seiten
Marcel Hänggi:
Wir Schwätzer im Treibhaus
Das Buch analysiert die wissenschaftlichen Grundlagen der Klimapolitik vom
IPCC-Report bis zu Kosten-Nutzen-Analysen à la Stern-Bericht. Es diskutiert Sinn
und Unsinn der Strategien vom Emissionshandel über Agrartreibstoffe bis zur Umwelttechnologie. Es fragt, wie eine klimaverträgliche Welt aussehen könnte. Und es kommt
dabei zum Schluss, dass die Feinde einer wirksamen Klimapolitik heute nicht mehr in
erster Linie die Leugner und Verharmloser sind. Sondern, angeführt von Nobelpreisträger Al Gore, die gutmeinenden Optimisten.
Oekom Verlag, 2008: 400 pages
Wolfgang Benedek:
Menschenrechte verstehen
Die zweite deutsche Auflage des in 15 Sprachen übersetzten Handbuchs informiert
in 14 Modulen über die wichtigsten Menschenrechte - und zeigt, wie man sie lernen
und lehren kann. Das Handbuch beleuchtet schwierige Kontroversen, wie das Verhältnis
von Menschenrechten und Religion, und behandelt eingehend aktuelle Probleme, wie
die Rolle der Folter im „Krieg gegen den Terrorismus“. Jedes Modul beginnt mit einem
Praxisbeispiel für die Anwendung der 13 bearbeiteten Menschenrechte, es folgen Hintergrundinformationen und ein Abschnitt mit aktuellen Entwicklungen.
Berliner Wissenschafts-Verlag, 2009: 468 Seiten
Le Centre d‘Information Tiers Monde (55, avenue de la Liberté L-1931 Luxembourg) est ouvert aux horaires suivantes: lundi et mardi de 14h à 17h, le
mercredi et le jeudi de 10h à 17h et le samedi de 10h30 à 12h30. Contact: Jacqueline Rippert, e-mail: citim@astm.lu, tél: 400 427-31.
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BP 251 - octobre 2009
INE WELT ZUM AUSLEIHE
Öffnungszeiten:
Montag, Dienstag: 14h-17h
Mittwoch, Donnerstag: 10h-17h
Samstag: 10h30-12h30
In den Schulferien geschlossen
Pädagogische Koffer
zu verschiedenen Themen, Unterrichtsmaterialien für alle Schulformen und
Centre d‘Information Tiers Monde
Altersstufen, Fachliteratur zu verschiedenen
55, avenue de la Liberté
Ländern und entwicklungspolitischen Aspekten,
Tel. 400 427 31
Kinder- und Jugendbücher, Spiel- und Dokumentarcitim@astm.lu
www.astm.lu
filme, Musik aus aller Welt, Poster, Spiele, u.v.m.
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