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50 CENT. HONDERD LIEDEREN UIT HET Fransch, ❑ uitsch en Engelsch repertoire, VAN JEAN-LOUIS PISUISSE. Tournbz PISLIISSE & HEMSING 1917/1918. 1 Les Metamorphoses. (Chanson canadienne). — Par derrier'chez ma tante II lui ya-t-un etang,1 Par derrieechez ma tante lui ya-t-un etang, Je me mettrai anguille Anguille dans l'etang Je me mettrai anguille, Anguille dans l'etang. — Si tu te mets alouette, Alouette dans les champs, Si tu te mets alouette, Alouette dans les champs, Je me mettrai chasseur, Je t'aurai en chassant. Je me mettrai chasseur, Je t'aurai en chassant. — Si tu te mets anguille, Anguille dans l'etang, Si tu te mets anguille, Anguille dans l'etang, Je me mettrai pecheur, Je t'aurai en pechant. Je me mettrai pecheur, Je t'aurai en pechant. — Si tu te mets chasseur, Pour m'avoir en chassant, Si tu te mets chasseur, Pour m'avoir en chassant, Je me mettrai nonnette, Nonnett' dans un couvent. Je me mettrai nonnette, Nonnett' dans un couvent. — Si tu te mets pecheur, Pour m'avoir en pechant, Si tu te mets pecheur, Pour m'avoir en pechant, Je me mettrai alouette, Alouette dans les champs. Je me mettrai alouette, Alouette dans les champs. — Si tu te mets nonnette, Nonnett' dans un couvent, Si tu te mets nonnette, Nonnett' dans un couvent, Je me mettrai precheur, Je t'aurai en prechant. Je me mettrai precheur Je t'aurai en prechant. — Si tu te mets precheur. Pour m'avoir en prechant, Si tu te mets precheur, Pour m'avoir en prechant, Je me donn'rai a toi Puisque tu m'aimes tant! Je me donn'rai a toi Puisque tu m'aimes tant! 2 Le boudoir d'Aspasie. (Vieille chanson franccomtoise.) Tout est charmant chez Aspasie, L'Art y prodigue son savoir, Mais ce que j'aime a la folie C'est son sopha, c'est son boudoir. bis. Un jour dans l'ombre de mystêre, L'Amour chez elle vint s'asseoir; Il croyait etre avec sa mere boudo i r. Sur ce sopha, dans ce boudoir. Je veux l'aimer pour toute ma vie, Heureux de quelquefois pouvoir. Causer avec la belle Aspasie Sur son sopha, dans son boudoir. bib. Vous, qui contre mon Aspasie, Tächez en vain de m'ëmouvoir, Que peat votre philosophie bas. Contre un sopha, contr'un boudoir. Elle est coquette, elle est volage, Je le sais bien, mais ne veux pas le savoir . . . . Quelle est la femme qui soft sage bis. Sur un sopha, dans un boudoir? 3 Brave Marin. (Vieille chanson saintongeoise). Brave marin revint de guerre bis . Toudoux ... . Tout mal chausse, tout mal vêtu . . . . Pauvre marin, d'oit reviens-tu? Toudoux . . . . Madame, je reviens de guerre (bis.) Qu'on m'apporte ici du yin blanc Que le marin boive en passant Toudoux : . . . Brave marin se mit a boire (bis.) Se mit a boire et a chanter La belle hOtesse a pleure. Toudoux . . . . Qu' avez-vous donc, la belle hOtesse (bis.) Regrettez-vous votre yin blanc, Que le marin boit en passant Toudoux . . . . C'est pas mon yin que je regrette (bis.) Mais c'est la perte de mon mari . . . . Monsieur, vous ressemblez a lui Toudoux . . . . Ah ! Bites-moi la belle hOtesse (bis.) Vous aviez de lui trois enfants; Vous en avez six a present . . . . Toudoux .. . . On m'a porte de ses nouvelles (bis.) Qu'il était mort et enterre, Et je me suis remariee Toudoux . . . . Brave marin vida son verre Toudoux . . . . Sans remercier, tout en pleurant, S'en retourna-t-au regiment. Toudoux . . . . bis 4 Le Roi a fait battre tambour. Vieille chanson franccomtoise. Le Roi a fait battre tambour (bis.) Pour voir toutes ses dames, Et la premiere gull a vue Lui a ravi son âme. Rataplan, rataplan, rataplan. (bis.) — „Marquis, dis-moi, la connais-tu ? (bis.) Qui est cette jolie dame?" Le Marquis lui a r6pondu : — „Sire Roi, c'est ma femme." Rataplan, etc. — „Marquis, tu es plus heureux qu'moi, (bis.) „D'avoir femme si belle .... „Si tu voudrais me l'accorder, „Je me chargerais d'elle." Rataplan, etc. — „Sire! Si vous n'aiez pas le Roi ... (b is .) „J en tirerais vengeance; „Mais puisque vous etes le Roi : „A votre ob6issance ... ." Rataplan, etc. — „Marquis, ne te fâches donc pas (bis). „T auras to recompense: „Je te feral dans mes arm6es „Beau-mar6chal de France !" Rataplan, etc. — „Adieu, ma mie ! Adieu, mon cceur! (bis.) „Adieu, mon espérance! „Puisqu'il te faut servir le Roi, ,S6parons-nous d'ensembles!" Rataplan, etc. La Reine a fait faire un bouquet (bis.) De belles fleurs de lyse, Et la senteur de ce bouquet A fait mourir marquise. Rataplan, rataplan, rataplan 5 Mon Habit. &ranger. Sois-moi fiale, 6 pauvre habit que j' aime! Ensemble nous devenons vieux ; Depuis dix ans je te brosse moi-méme Et Socrate n'eat pas fait mieux. Quand le sort a to mince aoffe Livrerait de nouveaux combats, Imite-moi, r6siste en philosophe. Mon vieil ami, ne nous s6parons pas. Je me souviens, car j'ai bonne mémoire, Du premier jour, oil je te mis; C'ëtait ma fete, et, pour comble de gloire Tu fus chant6 par mes amis. Ton indigence qui m'honore Ne m'a jamais banni de leurs bras: Tous ils sont prets a nous fêter encore, Mon vieil ami, ne nous s6parons pas. A ton revers j'admire une reprise, C'est encore un doux souvenir; Feignant un soir de fuir la tendre Lise Je sens sa main me retenir. On te dechire, et cet outrage Aupres d'elle enchaine mes pas. Lisette a mis trois jours a tant d'ouvrage, Mon vieil ami, ne nous s6parons pas. Ne crains plus tant ces jours de courses vaines, Ofi notre destin fut pareil ; Ces jours mel6s de plaisirs et de peines, Mel6s de pluie et de soleil. Je dois bientOt, ii me le semble, Mettre pour jamais habit bas; Attends un peu, nous finirons ensemble, Mon vieil ami, ne nous s6parons pas. 6 Le Senateur, Beranger. Mon 6pouse fait ma gloire, L'autre Jour dans sa campagne Rose a de si jolis yeux , II nous mena par hasard. Je lui doffs, on peut m'en croire, Il m'enivra de champagne Un ami bien prdcieux: Et Rose fit lit.apart. Le jour oil j'obtins sa foi Mais de la maison, ma foi, Un Sënateur vint chez moi! Le plus beau lit fut pour moi, Quel honneur, quel bonheur! Quel honneur, etc. Ah, Monsieur le Sënateur, Je suis votre humble serviteur. A l'enfant que Dieu m'envoie Pour parrain je l'ai donne. De ses faits, je tiens r6gistre, C'est presqu'en pleurant de joie C'est un homme sans dgal. Qu'il baise le nouveau-ne, L'autre jour chez un ministre Et mon fils, II mena ma femme au bal. Est mis sur son testament! S'il me trouve dans son chemin, Quel honneur, etc. des ce moment Il me frappe dans la main ! Quel honneur, etc. A table it aime qu'on rie. Mais parfois j'en suis trop vert. Chez moi un temps effrayable J'ai pousse la raillerie Me retint apres diner .. .. Jusqu'a lui dire au dessert: II me dit d'un air aimable : „On croit, j'en suis convaincu „Allez donc vous promener. „Que vous me faites co ... . „Mon cher, ne vous genez pas, „Quel honneur, quel bonheur! „Mon equipage est en bas." „Ah, Monsieur le Sênateur, Quel honneur, etc. „Je suis votre humble serviteur! 7 Qu'est qu'ilay-a un? Vieille chanson soldatesque. Qu'est-ce qu'il-y-a-un? 11 n'y a qu'un Dieu qui rêgne sur les Cieux. Qu'est-ce qu'il-y-a deux? I1-y-a deux Testaments, L'ancient et le nouveau, Mais it n'y a qu'un Dieu, qui régne sur les Cieux Qu'est-ce qu'il-y-a trois? I1-y-a 3-cad6ro, I1-y-a deux Testaments, L'ancient et le nouveau, Etc. Qu'est-ce qu'il-y-a quatre? I1-y-a 4-ine de Russie, Etc. Qu'est-ce qu'il-y-a cinq? I1-y-a 5-plicit6, Etc. Qu'est-ce qu'il-y-a six? 11-y-a 6-téme metrique, Etc. Qu'est-ce qu'il-y-a sept? I1-y-a 7 6patant, Etc. Qu'est-ce qu'il-y-a huit? I1-y-a 8-tres au vin Blanc, Etc. Qu'est-ce qu'il-y-a neuf? I1-y-a 9 a la coque, Etc. Qu'est-ce qu'il-y-a dix? I1-y-a 1 0-enterie? Etc. 8 Serrez vos rangs! Aristide Bruant. La voix du canon r6sonne, L'air, tout empoudré, frissonne; Serrez vos rangs ! mes enfants! C'est le cri de la melee Et l'écho de la van& Répae: Serrez vos rangs ! On marche au pas gymnastique La fiêvre se communique Par les yeux étincelants. On croise la baionette Et chaque officier répete En avant ! Serrez vos rangs! On avance ..... La mitraille Fait la part de la bataille, On enjambe les mourants. Gloire a celui qui succombe ! Dit le Commandant qui tombe En criant : Serrez vos rangs ! Commandant et Capitaine Sont 1A, couches dans la plaine, Il reste les Lieutenants. Allons ! dit l'un d'eux qui crie: Pour l'honneur et la patrie ! Avancez ! Serrez vos rangs ! Le plomb crêve les poitrines, Le sang creuse des ravines. La rude voix des sergents Couvre l'ouragan des balles, On entend, par intervalles: Sacrebleu ! Serrez vos rangs ! Sans officiers et sans guides Its s'avancent ..... intrêpides .... Un caporal de vingt ans, Rassemblant les escouades, Leur dit: — Allons, camarades, Pour mourir ...... Serrez vos rangs ! Sous les ëclats de la foudre On vit tomber, noir de poudre, Le dernier de ses vaillants. Il cria : Vive la France! Et l'ëcho, rdpondit: France ! .... En avant! ..... Serrez vos rangs !... 9 Les Poilus de J'Argonne. A. Rameau. Alp h. Diepenbroek. Ce sont les Poilus de. l'Argonne, La pipe au bec, les yeux fous, Et dont l'allure vous etonne! Its viennent d' oil 1' on ce tamponne: Ce sont les Poilus de 1'Argonne, Tous plus maigres que des coucous, Sous leurs haillons, couvert de poux Et souriant sous leur poil roux: Ce sont les Poilus de 1'Argonne, La bouffarde au bec, les yeux fous! Ce sont les Poilus de 1'Argonne, Renfrognes comme des hiboux, Mais au fond leur dme chantonne Avec le cuivre qui claironne: Ce sont les Poilus de 1'Argonne, De gloire leurs vieux coeurs sont saouls! Leurs flingots, precieux joujoux Seuls leur font faire des yeux doux: Ce sont les Poilus de 1'Argonne, Renfrognes comme des hiboux! Ce sont les Poilus de ?Argonne Qui vont se battre en casse-cou; Leur oeil est vif, leur front rayonne, La mitraille les environne: Ce sont les Poilus de I'Argonne. „rant mieux! Nous ferons des jaloux, ,,Tout le boulot sera pour nous, „Ca va" crient-ils, „c'est dans nos gouts!' Ce sont les Poilus de ?Argonne, Qui vont se battre en casse-cou! Ce sont les Poilus de 1'Argonne, Peuple, qui vont mourir pour vous! Its vont sous le canon qui tonne, Ecraser la horde teutonne: Ce sont les Poilus de 1'Argonne, Et courant au levant des coups, Ils vont deterrer de leurs trous La louve germaine et ses lonps! Ce sont les Poilus de 1'Argonne, Peuple qui vont mourir pour vous! 10 Debout les Morts. Renee Fauchois. Ch. Pons. Le tambour bat, la France nous appelle ! Courons, francais, au levant du danger ! Pour notre mere, 6ternellement belle Allons combattre un barbare etranger! En repoussant ses monstrueuses hordes. Sous nos drapeaux, oublions nos discordes, Soyons unis, nous serons les plus forts, Aux fiers vivants se joignent les grands morts! Hors des tombeaux oft vous dormiez naguere, Morts glorieux, de qui la cendre bout, Redressez-vous, a notre cri de guerre, A nos cotes, ddendez notre terre, Debout, les morts! Debout ! Nous cl6testions le pillage et la guerre, A l'univers nous tendions notre main, Nous ne voulions que la paix de la terre, Et le bonheur de tout le genre humain ! Notre ennemi tromp6 par notre joie Par trahison croyait tenir sa proie Mais dans nos coeurs, amis des justes lois, Briile toujours la fiert6 des Gaulois. Hors des tombeaux ou vous dormiez naguere, Morts glorieux de qui la cendre bout ! Redressez-vous, a notre cri de guerre A nos cotes défendez notre terre, Debout, les morts ! Debout! Tous les 1-16ros de la vieille 6pop6e. Nous apportant leur coeur ressuscit6, Au cri de France, ont tire leur epee Pour la justice et pour la libert6. Hors des tombeaux oil vous dormiez naguere Morts glorieux de qui la cendre bout Redressez-vous a notre cri de guerre, A nos cotes d gendez notre terre, Debout les morts ! Debout les morts! Debout ! 11 La Duchesse Anne. (Vieille chanson bretonne.) Caait Anne de Bretagne, Duchesse en sabots, Revenant de ses domaines En sabots, mirlitontaine. Ah! Vivent les sabots de bois! Voila qu'aux portes de Rennes Avec les sabots, Trouva trois beaux capitaines En sabots, etc. Its saluent leur souveraine Avec les sabots. Lui donnent un pied de verveine En sabots, etc. S'il fleurit vous serez reine Avec les sabots..... Elle a fleuri la verveine En sabots, etc. La duchesse Anne fut reine Avec les sabots, Les Bretons sont dans la peine En sabots, etc. Les Bretons sont dans la peine Avec les sabots Its n'ont plus de souveraine En sabots, mirlitontaine, Ah! Vivent les sabots de bois! 12 La Cloche d'Ys. (Légende bretonne) Ys, la ville maudite, Avait dans son clocker Une cloche bthite Qui pleurait son peche. Digue don, don daine Digue don, don (16. Ne pleurant qu'Elle seule, Le Saint, tout chagrin& R6clama sa Filleule Mil et trois cents annêes. Digue don . Les Anges l'ont eux-mërnes Fondue et ciselée; Elle eut a son bapttme Le bon Saint-Guenole. Digue don ... . Fit a Dieu tels reproches Tant et tant rdpét6s, Que Dieu lui dit: „Ta Cloche, va la ressusciter !" Digue don . . Pourtant, quand 1'Insoumise S'engloutit dans la Me ... Avecque son Eglise Perit la Cloche aimée. Digue don ... . C'est par sa voix profonde, Qu'un jour sera chantê Le „Te Deum" du monde, Clamant sa aLibert6. Digue don . Cloche, sonne sur 1'Heure, Grande Carillonnee! Que nul de nous ne meure, Sans t' entendre sonner Digue don, don daine, Digue don, don del 13 Le Bticheron. Chanson rustique. Th. Botrel. Un frisson court a travers les orges et les mars .. . On entend chanter les rouge-gorges dans les taillis ; — L'ombre meurt .. et c'est de la lumiere le gai r6veil : Bacheron, ouvre donc ta chaumiêre au gai soleil! Lêve-toi ! L'aube est déjà levee! Bacheron, prends ta grande cognée, mon gas ! Dans le mitan de la foret prochaine Le vieux chene t'attend. Ce geant, c'est toi qui vas l'abattre, toi, pauvre nain! A son pied tu vins souvent t'ebattre, etant gamin ; A son pied tu parlais a ta „Douce", coeur fr6missant .. . Aujourd'hui la sêve t' eclabousse comme du sang. Entends-tu quand s'abat ta cogn6e, Entends-tu cette voix cl6sol6e, mon gas ? C'est la clameur, immense et presque humaine Du vieux chene qui meurt! Bficheron, quand sur l'arbre tu cognes, sois sans remords : II sera l'ami de nos besognes et de nos morts: Dans la glebe ou sur la mer bourrue .. ou sur ton seuil II sera Berceau, Barque ou Charrue, ou bien .. Cercueil! Biicheron, ramasse ta cognee ! En chantant rejoins ta maisonn6e, mon gas ! Dans le soir d'or, sans revolte et sans haine Le grand chene est mort! 14 La Paimpolaise. Theodore Botrel. Quittant ses genets et ses landes, Quand le Breton se fait marin, En allant aux peches d'Islande, Voici quel est le doux refrain, Que le pauvre gars Fredonne tout bas: Jaime Paimpol et sa falaise, Son vieux clocher, son grand „pardon", J'aime surtout la Paimpolaise, Qui m'attend au pays breton. Quand leurs bateaux quittent nos rives Le cure dit : mes bons fieux, „Priez souvent Monsieur Saint-Yves, „Qui nous voit des cieux toujours bleus". Et le pauvre gars Fredonne tout-bas : Le ciel est moms bleu, n'en dêplaise A Saint-Yvon, notre Patron, Que les yeux de ma Paimpolaise Qui m'attend au pays breton. Guide par la petite Etoile Le vieux patron d'un air tres fin, Dit souvent que sa blanche voile Semble a l'aile d'un sêraphin. Et le pauvre gars Fredonne tout-bas: Ta voilure, mon vieux Jean-Blaise, Est moms blanche au mat d'artimon Que la coiffe a la Paimpolaise, Qui m'attend au pays breton. Mais souvent l'Oc6an qu'il dompte Se reveille, lathe et cruel, Et quand le soir, on se compte, Beaucoup de noms manquent A l'appel Et le pauvre gars, Fredonne tout-bas: Pour combattre la flotte anglaise, II faut plus d'un moussaillon. Yen ferons deux a la Paimpolaise, Qui m'attend au pays breton. Puis, quand La Vague le dësigne, L'appellant de sa grosse Voix, Le brave Islandais se r6signe, En faisant le signe du Croix Et le pauvre gars, Quand vient le Trëpas: Serrant la medaille qu'il baise, Glisse dans l'Ocêan sans fond, En songeant a sa Paimpolaise Qui l'attend au pays breton. 15 Berceuse Cruelle. Th. Botrel. La pauvre veuve en sa chaumiere A son petit chantait tout bas: „Le Flot déjà m'a pris ton frere; „Il l'aimait trop: ne l'aime past" Berce, disait la Mer perverse, Serre-le bien dans tes deux bras; Berce, berce, Berce, ton gas ! bis. Lorsque la Mer etait tres douce Le petit gas lui murmurait: „Espere un peu, je serai mousse; „Des mes douze ans je partirai!.." . Reve, disait le Vent de grave, Reve au beau jour °it tu fuiras. Reve, rave, bis. Reve, mon gas! Lorsque la Mer etait mauvaise Le petit gas a demi-nu Chantait, debout sur la falaise, Le front tourne vers I'Inconnu... Chante, disait la Mer mechante, Chante aussi fort que tu pourras Chante, chante, bis. Chante, mon gas! Un jour enfin la pauvre veuve A vu partir son Bernier-ne ... S'en est allë vers Terre-Neuve Comme jadis son frere aine! Danse! Le Flot roule en cadence! Jusqu'A to mort tu danseras: Danse, danse, bis. Danse, mon gas! Son gas parti, la pauvre femme L'espere en vain depuis un an En maudissant la Mer infame Qui lui repond en ricanant: „Pleure! gemis! hurle a cette heure J'ai mieux que toi, serre mes bras. Pleure, pleure, Pleure tes gas!!! bis. 16 La Fanchette. Theodore Botrel. Amis, quittons cette assembl6e Et fuyons le son des biniouis! Que l'on remplisse ma bol6e, D'eau-de-vie et de cidre doux : Je vais vous conter une histoire, Verse a boire ! Plus belle qu'un sOne breton, Buvons donc! Pendant que je faisais campagne Tout 1A-bas.... aux lointains pays Elle a quitt6 notre Bretagne Avec un Monsieur de Paris ! Pour la chasser de ma m6moire, Verse a boire ! Pour oublier son abandon. Buvons done! Vous connaissez tous la Fanchette Que j'aimais avant d'embarquer; C'êtait bien la plus mignonnette Des gargailles a reluquer Entre la Vilaine et la Loire Verse a boire ! Entre Douarnenez et Redon, Buvons donc. On m'a conté que la Fanchette Avait un renom três fameux, Que ses baisers.... que l'on achête Se payaient des prix fabuleux : Amis ! pour trinquer a sa gloire, Verse a boire! A la sante de la Gothon, Buvons done! Elle avait promis de m'attendre Si je retrouve l'infidele Un jour, dans la vine d'enfer, Jusqu'a mon retour du Tonkin, Mais elle avait le cceur trop tendre 1 Je saurai me venger sur elle Des chagrins que j'aurai souffer Pour etre femme de marin.... Quand j'ai double le promontoire, Je briserai ses dents d'ivoire, Verse a boire! Verse a boire! Je n'ai point vu son cotillon.... L'ëcraserai sous mon talon. Buvons done. Buvons done! Si, la premiere, elle se fäche Et me fait chasser comme un chien... ... Je l'aime tant ! je suis si lâche! Je ne lui reprocherai rien : En baisant sa robe de moire Verse a boire ! Je lui demanderai pardon.... Buvons done. 17 La Femme du Bossu. Th. Botrel. Autant ma femme est belle et fiêre, Autant je suis ch6tif et laid; C'est pourquoi le grand cousin Pierre Chez moi fait tout ce qu'il lui plait. A mon beau moulin, — qu'il desire, — Si l'on vient du pays voisin C'est pas pour moi! . . . vous allez rire: C'est tour ma femme et son cousin! Its ont le pain blanc de ma huche Et moi je n'ai que du pain noir; J'ai la piquette de la cruche: Its ont le yin de mon pressoir; Le bon lard frais, que je fais cuire, Les galettes de sarrazin . . C'est pas pour moi ! . . . vous allez rire: C'est pour ma femme et son cousin! Dans les magasins des grand'villes J'ai, pour leur plaisir, achet6 Un tas d'affiquets inutiles, Des meubles de chene sculpt6: Le grand lit-clos ou l'on soupire, Les chemisettes de basin .. . C'est pas pour moi! . . . — vous allez rire! C'est pour ma femme et son cousin! Mais j'ai consulté la Dormeuse Hier, a minuit, dans la fora; La vieille sorciêre fameuse M'a vendu son petit secret: La drogue qui fait qu'on expire A la barbe du mëclecin . C'est pas pour moi ! . . . Je vas ben rire: C'est pour ma femme et son cousin! 18 Les Canuts. A r is t ide Bruant. Pour chanter: Veni Creator bis. Il faut une chasuble d'or Nous en tissons pour vous, grands de l'Eglise, Et nous, pauvres canuts, n avons pas de chemise. C'est nous, les canuts ! Nous sommes tout nus! Pour gouverner it faut avoir H is. Manteaux ou rubans en sautoir. Nous en tissons pour vous, grands de la terre, Et nous, pauvres canuts, sans drap on nous enterre C'est nous, les canuts! Nous sommes tous nus ! Mais notre rêgne arrivera bis. Quand votre rêgne finira! , Nous tisserons le linceul du vieux monde, Car on entend déjà la tempae qui grogne. C'est nous les canuts! Nous sommes tout nus! 19 A Biribi. Aristide Bruant. Y en a qui s' font de mauvaises totes Au regiment. Is s' tirent au flanc, ils font la bete, Inutilement, Quand ils n' veulent plus faire l'exercisse Et tout 1' fourbi On les envoie faire leur service A Biribi. A Biribi, c'est en Afrique, Ousqu'le plus fort Est oblige d'poser sa chique Et d' faire le mort , Ousqu' le plus malin desespere De faire chichi, Car on n' peut jamais faire la paire. A Biribi. A Biribi, c'est la qu'on marche, Faut pas flancher Quand le chaouche Grit: „En avant, 'a rche'! 11 faut marcher ! Et quand on vent faire des Oates C'est peau d'zehi: On vous met les fers aux quat' pattes A Biribi. A Biribi, c'est la qu'on creve De soif et d' faim, C'est la qu'il faut marmer sans trove Jusqu'a la fin; Le soir on pense a sa famille Sous l'gourbi .... On pleure encore quand on roupille A Biribi. A Biribi, c'est la, qu'on rale, On rale en rut, La nuit on entend hurler l'male Qu' aurait jamais cru Qu'un jour it serait forcer d'connaitre Mam'selle Bibi Car tot ou lard it faut en etre A Biribi., On est sauvage, lache et feroce Quand on en ,revient, Si par hasard, on fait un gosse On s'en souvient .... On voudrait mieux, quand on s' rappelle Ce qu'on a subi, Voir son enfant a la Nouvelle Qu'a Biribi! 20 Ma Tate, Gaston Secretan Le long des fortifications, Y'a pas d'erreur, c'est moi 1' plus bate. Avec ma casquette a trois ponts Et mon foulard rouge 6carlate. Les copains, moi, j'les Begot' tous, J'leur ai soul'vè plus d'un conquette, Aussi r'gardent-ils d'un oeil jaloux Ma téte. Les mOmes elles tombent en pamoison Elles voudraient tout's dev'nir ma femme... Moi j'y mets pas d'opposition C'est mon métier d'éte polygame. J'suis bien tranquille sans m'êmouvoir, J'ai toujours pas mal de galette, Via c'que c'est que d'bien fair' valoir Ma tae. Quand un sergot d'un air malin Essay' de fair' d'la rouspétence, Je to l'retourne c,omme un lapin, C'est pas d'ma faute, j'ai pas d'patience. Tu parl's si je l'passe a tabac Wm' s'il est fort comme un athlete, J'y coll' dans l'creux d'son estomac Ma tae. Quand vient la nuit pour travailler, J'attends derriere une port' cochere Le bourgeois qui vient d' ripailler, Et j' y fais viv'ment son affaire. Alors quand it est sur le flanc, Et qu'la lune éclair' ma silhouette, II crache son ame rien qu'en voyant Ma téte. Fatal'ment je s'rai condamnë, Car y s'ra prouv6 qu' j'assassine, Faudra qu' j'attend', bléme et van né, L'instant supreme d'la guillotine. Alors, un beau jour on m'dira : „C'est pour c'matin, fait's vot' toilette" J'sortirai, la foul' saluera Ma tete! 21 La Valse Chaviree. R. le Peltier. Em. Doloire. rpossêcle un' mOm que c'est un vrai tr6sor, J'm'en sens pour ell'chaqu' jour un peu plus fort. C'est du Wire, Ma ta' chavire, Y'a pas d'erreur J'suis bien mordu au coeur. Elle est si bath avec ses grands yeux noirs, Quand dans l'faubourg ell' descend sur l'trottoir. Qu' moi qui la file, D'un air tranquille J'sais plus c'que j'fous Je m'sens dev'nir jaloux! J'en pinc tant Que Dui dis tout rtemps Si to voudrais lächer l'truc ma poulette, A l'atelier, on gagn'rait d'la galette, A m'r6pond T'as done des visions, En m'balladant sans m'fatiguer C'est bien plus vite gagn6 ! J'possêcle un' mOm que c'est un vrai tr6sor, J'en gratt' pour ell' chaq'jour un peu plus fort C'est du Mire Ma têt' chavire, Y'a pas d'erreur J'suis bien mordu au coeur. Elle est si bath avec ses grands yeux noirs Que quand ell' fait un typ' sur le trottoir. Faut que j'me r'tienne, Des qu'il l'emmêne, J'suis cornme un fou, J'pourrais faire un sal' coup. Et depuis J'suis a sa merci, Ne vivant plus quand elle est en ballade, Y'a pas d'erreur sur 'ment j'dois étemalade Car enfin, Avec mon turbin, Moi j'en réponds y avait du pied, On aurait pu s'marier. 22 J'possêcle un' mom' que c'est un vrai trdsor, J'en gratt' pour ell'chaq' jour un peu plus fort C'est du Wire, Ma tet' chavire, Y'a pas d'erreur J'suis bien mordu au coeur. Si qu'a voudrait s'attifer d'un chapeau S'fout des colliers et des chain's sur la peau Un peu moms brusque, Dans des bell's frusques, Ca ?raft j'te crois Un vrai morceau de roi. Notr' bonheur C'est quand coeur a coeur On peut guincher tous deux au bal musette, Faut voir les autr's s'ils en ouvr'nt des mirettes. Reins cambrés, Les yeux chavirés J'la tiens serrëe entre mes bras En lui chantant tout bas: Ah ! c'que t'es bath avec tes grands yeux noirs, C'est toi sur ment la plus chouett du trottoir, Ton r'gard m'enflamme, Dis qu't'es ma femme, Dis qu' tout en toi C'est a moi, rien qu' a moi. C'qui s'pass' la-d' dans c'est que qu' chos' de si doux, Qu' c'est bien dommag' qu'on soy' que des voyous. Mais ca n'empech' Que ceux qui btchent Vois-tu Loulou, N's'aim'ront jamais tant qu'nous. 23 La Vigne au VIII. De terre en vigne, La voila, la joli' vigne! Vigni, vignons, vignons le vin, La voila., la joli' vigne-au-vin, La voila, la joli' vigne ! De vigne en fleur, La voila, la joli' fleur! etc. De fleur en grappe. De grappe en cueille De cueille en hotte. De hotte en cuve. De cuve en presse. De presse en tonne. De tonne en cruche. De cruche en verre. De verre en bouche. De bouche en ventre De ventre en terre, La voila, la joli' terre, Terri-, terrons, terrons le yin, La voila, la joli' terre-au-vin La voila, la joli' terre 24 Versez-moi du yin bleu! Alex Bouvier. Joseph Darcier. Du cabaret de notr' village, Quand je reviens en chancelant, Je les vois tons sur mon passage, S' eloigner d'un air meprisant; Its disent Jacqu's est un ivrogne Qui' bat sa femme et ses enfants, Et qui les vendrait tout vivants Pour avoir un pichet d'Bourgogne... Jarni ! versez-moi du vin bleu, J'aime son gout de pierre a feu! Eh cordieu! SitCA qu'il me monte a la tete Je suis heureux, Je suis joyeux, Je crois a la vertu d'Jeannette, A la vertu d'Jeannette. Fredonnant une chanson gale, Je revenais d' la fenaison, Quand j'vois l'grand Claud' Sauter ma hale Pour se sauver de la maison ... Jeanne voulut me faire un conte, Je prends ma hache et j'cours sur eux, On m'dit: Qu'as-tu done, malheureux? .. , J'pouvais pourtant pas dir' ma honte ! Jarni! versez-moi, etc. Chaque matin quand je m'eveille. Ma p'tit' fille accourt m'embrasser: Comme la c'ris' sa bouche est vermeille... Eh ben ! j'rougis sous son baiser ! Et cependant elle est gentille, Pourquoi la repousser, m'dit-on? J'peux pourtant pas dir' pour raison: Que c't'enfant-la, c'est pas ma fille! Jarni! versez-moi, etc. Qu'ell' soit ma fill' ou ben la sienne, JTaime c't'enfant, et je n'veux pas, Quand j'n'y s'rai plus qu'un autre vienne Sur ses parents gloser tout bas!... Op dira l'pêre aimait son verre, C'etait un bon garcon pourtant... Mais on n'mepris'ra pas l'enfant, On n'saura pas c'que fut Ia mere. Jarni! versez-moi du yin bleu, J'aime son gout de pierre a feu, Eh cordieu! SitOt qu'il me monte a la tete Je suis heureux, Je suis joyeux: Je crois a la vertu d'Jeannette, A la vertu d'Jeannette. 25 Bonsoir, Madame La Lune! i . mil BessiiTe. Paul Mariniet Pierrot sortant du cabaret, Un soir que, pour noyer sa peine, Il avait bu du yin clairet, Revenait par la nuit sereine. Le firmament resplendissait, Les etoiles etaient en fete, Et Pierrot qui seul devisait Dit soudain en levant la tete: Bonsoir, Madame la Lune, bonsoir, (bis) C'est votre ami Pierrot qui vient vous voir, Bonsoir Madame la Lune! Je crois que je suis un peu gris, J'ai pris plus qu'il n'est raisonnable, C'est que ce tanta j'ai surpris Pierrette grandement coupable; Alors, de douleur ëperdu J'ai chassê l'amante mechante, Et puis j'ai bu, j'ai bu, bien bu, Si bien que maintenant je chante. Bonsoir, Madame la Lune, bonsoir, (bis) C'est votre ami Pierrot qui vient vous voir, Bonsoir, Madame la Lune! Je vais rentrer chez moi tout doux Tout seul comme un célibataire, Car pour converser avec vous Vrai ! Je suis par trop gris ma chore; Puis vous avez 1A-haut, ma foi Des airs de Lune qui flagorne, Je crois que vous riez de moi .. . Tue Dieu! vous me faites les cornes. Bonsoir, Madame la Lune, bonsoir! (bis) Votre croissant cornu fait peur a voir . Bonsoir, Madame la Lune! Rentrer? Qu'ai-je dit 1A, bon sang, J'ai chassê tantOt la perfide, Et j'ai peur, oui peur, a present Du logis froid, dêsormais vide. Je vais la comme un indigent M'endormir au vent qui frissonne, Berce par vos rayons d'argent, Et rover que je lui pardonne. Bonsoir, Madame la Lune, bonsoir! (bis) Pierrette en songe va venir me voir. Bonsoir, Madame la Lune. 26 Pierrot Assassin, Redelsperger. Max Tak. J'ai vu Colombine un jour de printemps Elle avait les yeux couleur de beau temps Sa bouche, au baiser, se pamait si fraiche Que je croyais mordre au cceur d'une Oche. Et sa voix bercait Mon amour mystique Comme le verset D'un fres doux cantique. Et pendant des soirs. . . des soirs. . . et des soirs Elle me mettait ses longs cheveux noirs Sur les epaules, et j'endormais son reve Quand d'amour recu le cceur faisait treve. Et dans le repos Discret de sa couche Sur ses doux yeux clos Je posais ma bouche. Ah ! Reve menteur . . . Ah ! Revell maudit! Un soir je revins, sans qu'on m'attendit .. . A travers la porte, un bruit de bailers Me cloue a mon seuil, les membres brises. Its étaient la, deux Dans la chambre rouge J'hésite . . . anxieux Et mon couteau bouge . . . ! Ah que ce fut bon de crisper mes doigts Sur sa gorge nue, oil mourait sa voix! Ses yeux, ses grands yeux, sortaient de la tete Et moi, poursuivant mes instincts de bete, J'ai coupe le cou De ma Colombine Et de mes genoux Greve sa poitrine. Et depuis des soirs, des soirs et des soirs Je n'vois plus qu' des cierges. . . des ostensoirs. . L'Eglise! le cercueil. . . et le cou d'ma mie Tout ensanglante de mon infamie. La nuit quell' horreur La peur me tenaille Un spectre moqueur Me suit et me raille . . . ! 27 Pierrot Pochard. Max Mk. Redelsperger. Eh Bien oui je bois — Pourquoi donc pas ? Quand est-ce que j'bois ? — Entre mes repas Comme de ceux-ci y en a pas gras C'est l'vin dans ma besace Qui les remplace ! Refrain. Mais oft donc, mais oil donc, qu'on noierait son chagrin Si l'on n'avait pas l'vin? Parbleu les gens riches, les cossus Qui z'ont d'la galette tant et plus Y z'ont chaud dans leur pardessus Moi je me mets en ribotte Quand je grelotte. Refrain. Mais oit donc, mais oU donc, qu'on noierait son chagrin Si l'on n'avait pas I'vin ? Et les malades, les souffreteux Que la misêre est toujours sur eux Qu'en toussant, leurs poitrines sonnent creux On leur dit : Faut pas boire ! La belle histoire! Refrain. Mais oil donc, mais oii done, qu'on noierait son chagrin Si l'on n'avait pas 1'N/in ? Et quand on apprend subitement Qu' sa Colombine a-t-un amant C'est ca qu'est un chambardement . Bënies soient les rasades Et les camarades. Refrain. Mais oft donc, mais ou donc, qu'on noierait son chagrin Si l'on n'avait pas l'vin? 28 Ta Bouche. Maurice Boukay Je to regarde sommeiller, Si naïve sur l'oreiller Un doux sourire sur ta bouche, Me rappellant an6anti Combien de fois elle a menti Ta bouche! Avec colêre je revois Mes lâches pardons d'autrefois, Malgr6 les aveus de ta bouche ! Je maudis ce tant folle amour Honteux de mes pleurs, verses pour Ta bouche! Et je voudrais sous l'oreiller, Oil semble encore me railler — Meme quand tu dors! — cette bouche, Je voudrais t' aouffer afin Qu'elle ne mente plus enfin — Ta bouche! Ah, j'aurais des raffinements En songeant a tous ces amants A qui tu livras cette bouche ..... Mais, tu t' 6veilles . . . tu souris .. . Veux. tu que je la baise, dis : Ta bouche! 29 t'en iras les pieds devant Maurice Boukay, Marcel Legay. Tu t'en iras les pieds devant .. . Ainsi que tous ceux de to race, Grand homme, qu'un souffle terrasse, Comme le pauvre fou qui passe, Et sous la lune va rtvant De beaut6, de gloire aernelle, Du ciel cherche dans les prunelles Au rythme pur des villanelles .. . Tu t'en iras les pieds devant! Tu t'en iras les pieds devant .. . Duchesse aux titres authentiques, Catin qui cherche des pratiques, Orpheline aux navrants cantiques, Vous aurez mërne abri du vent, Sous la neige en la terre grise, Mtme blason, mëme chemise, Console-toi, fille soumise Tu t'en iras les pieds devant. t'en iras les pieds devant, toi qui mens quand to to signes, Maltresse qui liras ces lignes En buvant le yin de mes vignes A la sante d'un autre amant. Brune ou blonde, are dont la grace Sourit comme une masque grimace, Voici la Camarde qui passe .. Tu t'en iras les pieds devant! Tu 0 Tu t'en iras les pieds devant: Grave docteur qui me disséques, Prare qui chantes mes obseques, Bourgeois, prince des hypothêques; Riche ou pauvre, ignorant, savant, Camarade, au grand Phalansttre Nous aurons tous six pieds de terre. Vers la Justice 6galitaire Tu t'en iras les pieds devant! 30 A la m6moire venèree du bon Camarade, le Maitre-Chansonnier Gabriel Montoya, deckle Octobre 1914. La Berceuse bleue. Gabriel Montoya. C'ëtaient deux amants, Qui revaient d'amour lointaine, C'ëtaient deux amants. Que réniaient leurs parents. Its s'en sont allës Sur une barque fragile ; Its s'en sont all6s Aux pays des exiles. L'amant dit : „Mon cceur, Je me ris de la rafale". L'amant dit : „Mon cceur, -„Prês du tien n'aura pas peur". L'amante a ces mots Dit: „Mon cceur n'a plus d'alarmes. L'amante a ces mots Dit: „C'est fini de nos maux." Sur les grands flots bleus Its tenterent l'aventure Sur les grands flots bleus, L'aventure d'être heureux. Mais le vent les prit Quand ils 6chang6rent leurs times; Mais le vent les prit Dans son tourbillon maudit. „Je veux qu'un baiser „Nous serve de viatique , „Je veux qu'un baiser „Dernier vienne nous griser, „Mes yeux dans tes yeux ,Et ma bouche sur to bouche „Mes yeux dans tes yeux „Nous pouvons aller aux cieux". Leur voix s'eteignit Tres douse dans la rafale, Leur voix s'eteignit Et se perdit dans la nuit. Tout deux en s'aimant Sous le linceul bleu des vaguer, Tout deux en s'aimant Dorment êternellement. 31 Le Travail Xavier Privas. Si tu veux etre libre et fort, Travaille ! Si tu veux gagner sans effort, Le Repos final de la mort, Travaille! Si tu veux etre respect6, Travaille ! Si tu veux garder ta fiêrt6, Ta belle humeur et ta sante, Travaille! Si tu veux soutenir tes droits, Travaille ! Si tu veux que ta grande voix Ait plus de force qu'autre fois, Travaille ! Si tu veux forcer ton destin Travaille! Si tu veux que sur ton &clip. Ton frêre to tende la main Travaille ! 32 Problemes. Xavier Privas Je n'ai pas le sou, et je veux me griser. Probleme! Je n'ai pas le sou, dis-moi, pc:sae, oft Je puis me griser quand-meme! Te griser, frere, tu le peux Sans peine: Elle a l'ivresse pour les gueux, La Seine ! Je n'ai pas le sou, et je veux un baiser ... Probleme! Je n'ai pas le sou, dis-moi, poête, oit Prendre ce baiser, quand-meme? Ce baiser, frêre, tu le peux Sans peine Trouver chez l'amante des gueux: La Seine! Je n'ai pas le sou, et je veux m'reposer ... Probleme! Je n'ai pas le sou, dis-moi, poête, oft Me reposer, quand-meme? Te reposer, frêre, tu le peux Sans peine .... Elle a l' sommeil pour les gueux La Seine! 33 La Chanson des Heures. Xavier Privas. A qui sait aimer, A qui sait souffrir Les Heures sont roses, Les Heures sont noires, Car c'est le Bonheur Car c'est la Douleur Qu'elles font germer, Qu'elles font marir, Dans l'Eden secret Dans Fame bless& Des Amours &loses. Du choc des dthoires. Les Heures sont roses Les Heures sont noires A qui sait aimer. A qui sait souffrir. A qui sait rtver A qui sait mourir Les Heures sont grises, Les Heures sont blanches, Car c'est le Souci Car c'est le Repos Qu'elles font lever, Qu'elle font fleurir Dans fame troubl6e Aux cceurs detaches Par d'amêres crises. Des vitales branches. Les Heures sont grises Les Heures sont blanches A qui sait rëver. A qui sait mourir. 34 Le Testament de Pierrot Xavier Privas. Le corps et l'esprit En capillotade, Gravement malade Pierrot tient le lit. Et dans sa demeure Colombine pleure Lamentablement Et prie humblement Dieu d'être clement, Pourque son amant Ne meure ... A mes crêanciers Je legue mes dettes Avec les sornettes De pas mal d'huissiers. Aux gens de Justice Ma fres protectrice Farine de choix, Qui pourras, je crois, Blanchir mainte fois L'Ame de ces Rois Du vice. Lors un rayon blanc De lune blafarde Jette dans la mansarde Un éclat troublant .... L'albe trait irrite Pierrot, qui s'excite D'être en l'impouvoir De mieux recevoir Tanit, qui ce soir Lui fait par devoir Visite. Aux gens de bon ton Et haute noblesse A nra mort je laisse En prdcieux don, Masque de Croyance, Masque d'Indulgence Et d'Humanitë. Gens de qualite N'ont en vërité D'aucune bonte L'essence. Et pauvre Pierrot, Que la mort tourmente, Dicte a son amante Cet ultime mot: — Je, Pierrot, retracte Par le present acte Autre testament, Ce seul document De mes voeux formant La teneur, vraiment Exacte. Aux rimeurs errants Je legue et confie, Mon arme: Ironie, Pour cingler les Grands. Au frere qui traine Et misere, et peine Par villes et champs, Je laisse mes chants, Dont les airs touchants Calment des mëchants La haine. Je laisse mon cceur A Colombinette, Tant que la pauvrette N'aura cceur meilleur. J'approuve et je signe: Pierrot. — Et fres digne Le mourant palOt A ces derniers mots Renvoie au Tres Haut Son dme et son lot De guigne. 35 Les Ruines. Xavier Privas Aux sommets abrupts des coteaux S'ërigent, comme des tombeaux D'antiques manoirs f6odaux Les Ruines. Et devant l'amas alaiss6 De ces vestiges du passé, Penseur par tes rëves berc6, Tu t'inclines. Poursuivant alors ton chemin, Penseur, tu to dis que l'Humain Et le Terrestre ont un destin Nrissable; Et qu'amours, richesses, beaut6s, Orgueilleuses fëlicitds Ne sont que palais enchantés Sur le sable. Et tu songes que les cerveaux, Donjons des pensers gëniaur Tels les manoirs seigneuriaux Des collines, S'effondrent dans le trou bean De l'impitoyable 1■16ant Que garde 1'Oubli, ce G6ant. Des Ruines. 36 Les Laquais. Xavier Privas Affublez-vous d'une livr6e. Prosternez-vous levant les forts, A servir la force dorëe, Appliquez Bien tous vos efforts ! Que se d6chainent les tempttes De vos instincts bas et mauvais . . Vous avez des 'Ames de Baes. Laquais! Courbez-vous sous les bastonnades, Les injures, les camouflets, Sans plaintes, sans cris, sans ruades, Laissez-vous meutrir par les fouets. Vous aes indigne de luttes D'oit surgira 1'Humaine Paix, Vous avez des dines de Brutes Laquais! Tous les fantoches de la vie Vous font servir a leurs besoins, De leur rigueur inassouvie Vous restez les honteux t6moins. Vous ttes des bétes de somme Pliant sous le plus vil des faix, Nul de vous n'est digne d'être homme Laquais! 37 Les Inquiets. Gaston Dumestre. Quand la nuit tombe sur Paris, Une bande noire chemine: Ce sont les inquiets, sans logis ; Par la tristesse et la famine Leurs yeux quëteurs sont agrandis Its vont, ils vont Le long du fleuve profond, Au bruit des vagues chanteuses, Bercant leurs times rêveuses, Les yeux brillants du &sir Des flats verts, qui font mourir. Les inquiets ont de fous espoirs D'amantes qui leur seraient douces, Et dans la tristesse des soirs Rtvants de brunes et de rousses, Its recherchent les coins biens noirs, Its vont, ils vont etc. Les inquiets dorment sur les bords Du fleuve en rtvant de richesses, La lune a l'air d'un flambeau d'or. Et les pierreuses de duchesses . ... Its rtvent : leur douleur s'endormit, Its vont, ils vont etc. 38 FiIle d'ouvrier. Jules Jouy. Gustave Goublier. Pale ou vermeille, brune ou blonde, Bthë mignon, Dans des larmes ca vient au monde... Chair a guignon... Ebouriff6, sucant son pouce, Jamais lave.. . Comme un vrai champignon ca pousse: Chair a pave! A quinze ans, ca rentre a l'usine; Sans 6ventail, Du matin au soir, ca turbine, Chair a travail. Fleur des fortifs, ca s'aiole. Quand c'est girond, Dans un guet-apens, ca se viole, Chair a patron. Jusque dans la moelle pourrie, Rien sous la dent, Alors, ca rentre „en brasserie". Chair a client. Ca tombe encor : de chute en chute Honteuse. un soir, Pour deux francs, ca fait la culbute, Chair a trottoir. Ca vieillit, et plus bas ca glisse . .. Un beau matin, Ca va s'inscrire a la police, Chair a roussin , Ou bien, „sans carte", ca travaille Dans sa maison; Alors, ca se fout sur la paille, Chair a prison. D'un mal lent souffrant le supplice, Vieux et tremblant, Ca va geindre dans un hospice, Chair a savant. Enfin, ayant vide la coupe, But tout le fiel, Quand c'est crev6, ca se &coupe, Chair a scalpel. 39 La Voleuse Rouge. Maurice Boukay. Marcel Legay. J'ai sern6 dans la terre neuve. Du b16 pour les miens et pour moi. J'ai semë, sans savoir pourquoi, Un baiser sur le bord du fleuve; Et voici qu' une fine chante; Viens moissonner les bl6s dor6s, Viens cueillir aux rosiers pourpr6s. Le baiser d'amour qui m'enchante! J'ai repondu : „L'amour au diable! Au liable le baiser fleuri! Des ce soir it sera flari Mieux vaut du pain blanc sur la table !" Et j'ai pris ma bonne faucille. Pour cOuper les bl6s jaunissants Et j'ai laiss6 pour les passants Le baiser, l'amour et la fine! C'est l'hiver: On frappe a ma porte, La fine entre et me dit: „J'ai faim ! „Si to veux me donner du pain, „C'est ton baiser que je t'apporte." Or, la fine etait si jolie Qu'elle prit mon pain, tout mon biers, Et mon baiser..... Je n'ai plus rien, Plus rien, plus rien que ma folie! 40 A ta porte. Christien. Christine. Aujourd'hui tu m'ecris D'avoir jamais compris, D'oii provenait notre rupture. Pour mieux te l'expliquer Je vais recommencer Le recit de notre aventure. Comme je vins chez toi Pour la premiere fois, — C'est déjà bien loin Mais qu'importe? Je me souviens encore Que je tremblais três fort Sur le seuil de ta porte. Un jour je suis venu, Mais sans etre attendu Et j'ai trouve ta porte close. Je te savais bien IA, Pourtant tu n'ouvris pas . . . . Ah! j'ai compris l'horrible chose. D'ailleurs, comment douter? Des heures j'ai guétte, Attendant que l'autre sorte. Et je t'ai vue, oui toi! L'embrasser comme moi, Sur le seuil de ta porte. Enfin tu m'as ouvert, Mais devant tes grands airs Je me sentais gauche et timide, Rougissant pour un rien, Tout comme un collegien: J'ai du te paraitre stupide. Et comme tu m'as grisê De ton premier baiser. L'emotion etait si forte Que, n'osant rien tenter, Je me suis arrete Sur le seuil de ta porte. Voir son bonheur crofiler, Tous ses roves s'envoler, Tout ce qu'on aimait disparaitre. Vois-tu, j'en ai souffert, Dans mon 'Arne et ma chair, Jusqu'a t'insulter peut-etre. Mais, j'ai dit: a quoi bon? Tout est fini ..... Partons. Maintenant ma tendresse est morte. Et le coeur tout navre, Tristement j'ai pleure Sur le seuil de ta porte. Lors se fut le roman Cher a tous les amants, lyre de baisers, de caresses, Je t'aimais comme un fou, Servant a deux genoux L'amour comme on sert une messe. Et quand je te quittais Ton parfum me restait, Tes baisers me servaient d'escorte: Mais je partais songeur, Car je laissais mon coeur Sur le seuil de ta porte. Me voici pour toujours Seul et sans amour, Mais d'avoir ecrit cette lettre, Le souvenir bralant De nos baisers d'antant, M'a fait tressaillir tout mon etre. Pourquoi lutter en vain? Je sais bien que demain, Je serai lathe, mail qu'importe . . Je viendrai, malgrë tout, Me mettre a deux genoux Sur le seuil de ta porte. 41 Le Carillonneur. E. Joullot et Marcel Bertal. Leo Daniderff. Le sonneur du beffroi Jean-Pierre, Solitaire, habite au sommet La-haut parmi les vieilles pierres Qui gardent si bien leur secret. Mais ses cloches sont ses compagnes. Et le soir quand vient Margoton, Eveillant l'écho des montagnes S'égrene un joyeux carillon. Refrain: Ecoutez donc les vieilles cloches Sonner l'heure du rendez-vous, Voici Margoton qui s'approche, Leur murmure est encor plus doux. Le bronze thranle la charpente, Du sommet de la vieille tour S'envole une chanson d'amour, Les cloches chantent. Un jour Margoton l'infidele A Jean-Pierre fit ses adieux, Elle allait, l'horrible nouvelle, Epouser un autre amoureux. Et torture jusqu'aux entrailles, Jean-Pierre le carillonneur, Dut Bonner pour leurs épousailles Hurlant de rage et de douleur. Refrain: Ecoutez donc les vieilles cloches Qui sonnent des carillons fous Pour l'infidele au cceur de roche, Pour Margoton et son époux. Ecoutez les echos répondent Et Jean-Pierre le délaisse, Frappe le bronze a le briser, Les cloches grondent. Elles ont toutes des Mures Les cloches du carillonneur, Plus cruelles sont les blessures Que Jean-Pierre porte en son cceur. Pour mettre fin a son supplice, Hanté par le passé maudit, A l'heure oft l'on sonne l'office Jean-Pierre au battant se pendit. Refrain: Ecoutez donc les vieilles cloches, Comme un carillon ecroulë De Jean-Pierre c'est la caboche Qui frappe le bronze fele. Elles sonnent sa derniere heure, Et jetant encore aux echos Un dernier rale de sanglots, Les cloches pleurent. 42 La Folie verte. Georges Sibre. Francis Popy. Pour noyer mon chagrin, Pour ëtouffer ma plainte Versez l'oubli divin, Garcon, vite! Une absinthe! raais jeune, insouciant, J'avais vingt ans .... Chaque dimanche, au bard de la riviêre Avec Ninon, tendrement enlaces, Nous ëchangions dans le plus grand mystëre De doux serments et de brfllants bailers. Comme une Sainte elle ëtait douce et belle Et ses grands yeux, pareils au ciel profond, Sur tout mettaient des milliers d'aincelles, Et je l'aimais jusqu' a l'adoration ... Ninon m'a fait aimer ... A boire! Doux printemps Des amants, Dans le pur cristal de mon verre, Revivez, souriez Comme des ombres passageres. Plus d'ennui, C'est l'oubli, Je bois a mes illusions mortes! Versez! Que le diable m'emporte! Dieu, que la femme est fausse et le monde perversVersez le poison vert! J'etais jeune, insouciant, J'avais vingt ans ... Un jour pourtant, que la brise etait douce, Que les prës verts et les bois sentaient bon, Que le soleil faisait blondir la mousse, Ce fut en vain que j'attendis Ninon. Jusqu' a la nuit j'appellai l'infidele En sanglotant, mais seul l'ëcho des bois Me r6pondit, ti mile, triste et grele, Seule ma voix r6pondit a ma voix ... Ninon m'a fait pleurer .. • A boire! Doux printemps etc. 43 J'étais jeune, insouciant, J'avais vingt ans ... Je l'ai revue; elle est riche et mondaine, Pour des byoux elle a vendu son coeur, Elle oublia, qu'autrefois dans la plaine, Le meme amour fit battre nos deux coeurs. Elle est choyee, adulee, — moi, je souffre Et nul ne peut venir me consoler. Paris l'entraine et dans son vaste gouffre Elle est perdue .. Et moi, j'suis damne .... Ninon me fera mourir ... A boire! C'est la nuit, Qui surgit Dans le pur cristal de mon verre, Tout est noir Et l'espoir Pour moi nest plus qu'une chimere ... Laissez donc, Ma Ninon De ma douleur a fait sa gloire ... Versez, mais versez donc a boire !! Ouvrez a deux battants les portes de l'Enfer . Versez le poison vert! 44 Le vieux Mendiant. Henri Bernard. Paul Delmet. J'avais un grand sac plein d'ecus, Que m'avait lëgue mon grand-pêre, Des ecus blancs, qui brillaient plus Que tous les ecus sur la terre. Ah, mes ecus, Qu'en as-tu fait, Qu'en as-tu fait, Margot la brune? Fondus dans tes doigts! C'est parfait! Et chantons au clair de la lune! J'avais une belle maison Avec jardin decant la porte, De belles fleurs chaque saison, Des fruits, que le diable m'emporte. Ah, ma maison, Qu'en as-tu fait, Qu'en as-tu fait, Margot la brune? Vendue au notaire! Parfait! Et chantons au clair de la lune! Tu t'es achete des byoux, Des bracelets et des dentelles, Et des robes a des prix fous, Oh! que je t'aimais mieux sans elles! Ah, tout mon Bien, Qu'en as-tu fait, Qu'en as-tu fait, Margot la brune? Mange, devore! C'est parfait! Et chantons au clair de la lune! Si j'avais une autre maison, Un autre sac, une autre terre ..... Mais je n'ai plus que ma chanson, Et je suis vieux, trës vieux, ma chëre Ah, ton amant, Qu'en as-tu fait, Qu'en as-tu fait, Margot la brune? Un vieux mendiant! C'est parfait! Et chantons au clair de la lune! 45 Bonhomm e. Paroles et musique de Gustave Nadaud. Vous ne savez pas mon age? J'ai bientOt quatre vingts ans . . Apres un si long voyage On a connu bien des Bens. Mais je suis bon camarade Et toujours jeune d'hurneur, Je ne suis jamais malade, J'ai bonne jambe et bon coeur. C'est Bonhomme Qu'on me nomme, Ma sante, c'est mon trésor. Et Bonhomme vit encor. (bis.) Il pleut? J'ai mon parapluie. 11 fait froid? J'ai mon manteau. Si, par hasard je m' ennuie, Je m'en vais voir couler l'eau; La nature tut6laire Veille sur les passereaux: Je laisse tourner la terre; Je ne lis pas les journaux! C'est Bonhomme Qu'on me nomme Ma gaitë, c'est mon tr6sor; Et Bonhomme vit encor! (bis.) J'avais assez de richesse, Mais je fus trop obligeant, Ce qui fait qu'en ma vieillesse Je n'ai pas beaucoup d'argent. A quoi pourrais-je pretendre? Les petits vivent de peu: J'ai du vin et du pain tendre, Et le soleil du bon Dieu. C'est Bonhomme Etc. Rien ne peut plus me surprendre; La-bas j'irai sans regret. Et, quand it faudra m'y rendre, J' aurai mon paquet tout pra. J'ai fait quelque bien sur terre, BientOt je n'en ferai plus; Quand je serai sous la pierre, Je veux qu'on mette dessus: "C'est Bonhomme Qu'on le nomme; Sa gait6 fut son trêsor . . ." Mais Bonhomme vit encor! (bis.) 46 Pour les Pauvres! Briollet et Leliévre. Dans un cas de charite Les gens de la haute societe Organisent de petites fetes, Oit l'on apporte sa galette. Invite tout derniërement Par un petit mot charmant, Dans une de ces soirees, Je paye d'abord deux louis d'entree. C'est un plaisir de faire du bien, Surtout si ca ne cofite presque rien. C'est pour les pauvres que nous payons Vestiaire et pourboire des garcons. Ah ! c'est un grand consolation: C'est pour les pauvres. Maintenant que je viens de casquer, J'ai le droit de valser et de m'ereinter. Tant pis si demain je n' peux plus bouger... C'est pour les pauvres. Ensuite il fallut danser, Pour les pauvres on peut bien suer; J'avise une femme elegante, Pesant au mains cent-cinquante. Pris d'un sublime devouement, Je fis de Pceuil a ce monument. Pour soulager fame aimante De l'humanite souffrante. Prenant mon courage a deux mains, Je la fis Sauter comme un lapin. C'est pour les pauvres que nous dansons. „Venez me voir demain a la maison" Me dit-elle d'un air polisson: „C'est pour les pauvres" ..... Apprennant qu'a d'autres jeunes gens Elle avait demande autant, Je pensais au nom des indigents: C'est pour les pauvres. Tout d'abord vient le banquet : Hors d'oeuvres, volailles, entremets. J'avalais des sauces douteuses, Et des liqueurs capiteuses. J'avais mal a l'estomac, Mais la patronne a chaque plat Me bourre et dit : „Pas de maniêres, „C'est pour les pauvres, laissez-vous faire." Je pensais : avec ce festin Y a d' quoi nourrir vingt purotins ! C'est pour les pauvres que nous mangeons Que nous buvons comme des cochons. A nous les bonnes indigestions: C'est pour les pauvres. Pour me remettre tout a fait J'allais dans un endroit discret, Murmurant dans un hoquet: „C'est pour les pauvres" . . Pour me reposer un peu, Je passe au salon de jeu, Je joue au bac, a la roulette, Et j' perils bravement toute ma galette. Le patron de la maison Me dit: „Nous vous connaissons. „Sur parole, je veux vous faire „Une ecarte pour vous refaire". A chaque coup il tournait le roi, Je pense il est rudement adroit. C'est pour les pauvres que mon pognor Passe dans le gousset du patron. Faut pas regretter une bonne action: C'est pour les pauvres. A la fin je perdais dix mille francs, Mai qui gagne deux mille bals par an. Maintenant tous mes appointements, C'est pour les pauvres. 47 Le vieux Marcheur. Mayol Pendant que dormait sa goutte, Un vieux mari, tout grivois, Disait a sa femme: Ecoute Le recit de mes exploits. Autrefois, bonne poulette, Quand tu vantais ma vertu, Je te fis souvent cornette . . . . Tu n'en as jamais rien su. bis Te rappelles-tu l'amie, Qui venait souvent nous voir? ** Je lui tenais compagnie Dans ton absence; or, un soir Pres de moi etant assise, Elle me disait : „Que fais-tu! Si j'allais etre surprise! .... " ? bis. Tu n'en as jamais rien su! S Les femmes, les plus coquettes, Me trouvaient fort bon fawn, J'avais soin, pres des fillettes, De me donner pour garcon. Quand l'espoir du mariage Chez elles etait vecu, On m'aimait, quoique volage . • • • ) bts. Tu n'en as jamais rien su. S Souviens-toi du long voyage, Auquel tu m'as cru force .. . En preparant mon bagage, Tu pleuras . . . Je t'embrassai . . Que les hommes sont canailles! Hurt jours apres, revenu, Je n'avais vu que Versailles, .... Tu n'en as jamais rien su! ,)bis. Ma confession tardive Ma belle, te montre au moins Que tu fus assez naïve, De me croire en taus les points !" — „Je feignais, disait la viOle, D'étre aveugle, car, vois-tu, Je te rendais la pareille . . ; ' bis. Tu n'en as jamais rien su r 48 Rondeau d'un bec de gaz. Dominus et Will. Je suis pour vous plaice Un bon rëverbere, Qui n'a rien a faire Qu' a rendre tout clair. J'suis l'deux-mil-cent-onze Grave comme un bonze, J'ai le corps de bronze, Et le bec „Auer". Quand la nuit s'decroche L'allumeur bancroche Pres de moi s'approche, La gaule a la main. Il m'offre sa flamme, Me déclanche Fame Alors je me pame Et je m'allume soudain. Ma vie recommence Car alors je lance Mon incandescense Sur des tas de gens Bourgeois, ouvrieres, Artists, fonctionaires, Cocottes, militaires, Se croisent en tout sens Du diner c'est l'heure, On passe, on m'effleure, Tandis qu' je demeure Rigide en le soir. Puis plus de cohue, Moi seul dans la rue J'fais le pied de grue. Au coin du trottoir. Un toutou se hate De lever la patte Et fait sans ëpate Pipi sur mon pied. Un autre s'amene, Cinq, six, un' douzaine, Ca m'change en fontaine Quel fichu métier Puis, plein de tendresse Avec sa maitresse Un amant la presse Et m'etrient avec. Quels baisers farouches! Et l'dësir me touche, Qui'il vienne une bouche Pour baiser mon bec. Deux sergents de ville, Sans se faire de bile, De leur pas tranquille Font trembler le sol. Des cris ! . . . Une affaire La bas ! . . . Ah ! Que faire ? Du cote contraire Ifs prennent leur vol. Will et Thuiller. Ensuite une fille Dont le regard brille Et la croupe tortille Vient faire les cent pas Au trouffion qui passe Elle offre sa grace, Pour six ronds, une tasse Et un bon d' tabac. Un poete qui erre, Revant de chimere, Vient prendr' ma lumiere. Pour un vers luisant. 11 déclame, il jure De mettr' ma flamme pure Dans sa chevelure ... C'est peut-etr' Rostand! Puis, un gueux s'arrete, Il leve la tete Et ses yeux souhaitent Un lit, du sommeil. De ma flamme claire Je lui dis: „Espere! „Demain, pauvre here „Luira ton soleil!" Un poivrot cocasse M'accroche, m'enlace, Tendrement loquace Il veut m'ebranler. Mon silence le fache, Il m'appele: „Grand lache" Plein d' mepris il m' lache Et s'en va rouler ... Puis ..-. Crac! ... Sort stupide! Un auto rapide Fond comme une bolide Sur moi, me choquant. C'est une chute subite Ma colonne atruite L'auto prend la fuite Et mon gaz fout l'camp. Maint'nant j'suis inerte, Brise, l'gueule ouverte, Sans compter les pertes Que je dois avoir! Malgre mon mérite, Et ma bonn' conduite. Je suis tout de suite Tombê sur l'trottoir. Mon histoir' amere Vous degoutte, j'espere, D'vous faire reverbere ... C'est trop triste, helas. D'ailleurs, j'vous l'confie, On trouve dans la vie Meilleur' compagnie Que Celle du gaz. 49 Le Monsieur qui attend. Jean Deyrmon. G. Gabaroche et Fred Pearly. Elle avait dit a son marl Je m'en vais aux Gal'ries Acheter du v'lours assorti A ma rob' Liberty Viens me chercher, je to retrouv'rai D'vant la grand' porte d'entr6e Voila trois heures qu'il est la. Et Madam 'ne sort pas. C'est un Monsieur qu'i 'attend sa fernme Laquelle est all& aux Gal'ries Pour ach'ter du v'lours assorti A sa rob' Liberty 11 s'dit j' m'en irais bien mais dam' Si ell' sort et qu'ell' me trouv' pas Ah ! mon Dieu qu'est c'qu'elle me pass'ra Alors je reste 1A. La nuit survint, it la passa Sur un banc qu'aait 1A. Et puis le lend' main ayant faim Dejeuna d'un p'tit pain. Une autre journ6' s'ecoula Madame ne sortait pas. Puis un' semaine et puis un mois Et puis deux et puis trois. C'est un Monsieur qu'i'attend sa femme Laquelle est all& aux Gal'ries Pour ach'ter du v'lours assorti A sa rob' .Liberty II sait tres bien qu' avec les dames Des chos's it faut faire la part Et que c'est vraiment un hasard Quand ell's n'sont pas en r'tard. Voila plus d'un an qu'il attend II maigrit et comment Ses vaements sont tout uses Et sa barbe a pouss6 Tout l'mond' le connait dans l'quartier Du bougnat a l'Oicier En le regardant les agents Dis'nt d'un air indulgent. 50 C'est le mossieu qu'i'attend sa femme Laquelle est all& z'aux . GaVries Pour ach'ter du v'lours assorti A sa rob' Libertine' Et lui qui au fond est bonne Alm De tout le monde est le copain Et même aux boueux le matin II donne un p'tit coup de main. Vingt ans se pass'nt 'cent ministêres Se sont flanqu6s par terr' Ses cheveux maint'nant sont tout blancs Mais toujours ii attend' Ii est dev'nu en veritd Une vraie curiosit6 Que l'Agenc' Cook reguliêement Fait voir a ses clients. , C'est un Monsieur qu'i' attend 'sa femme Laquelle est all& z'aux Gal'ries Pour ach'ter du v'lours assorti A sa rob' Liberty Remarquez bien Messieurs, Mesdames, L'arang'të de cet animal; Et lui toujours doux et cordial Signe des cartes postales. Or un jour, de la grande entrée Sort un' dam' três ag6e Il la r'connait, vite it bondit, „Enfin, c'est toi, ch6rie. „Tu sais, vraiment, c'est un peu long, „Mais voyons que fais-tu donc?" La vieill' dame ouvre de grands yeux : „Qui êtes-vous, Monsieur?" Je suis le Monsieur qu'i'attend sa femme Qu'est all& un jour aux Gal'ries Pour ach'ter du v'lours assorti A sa rob' Liberty. A c'est donc ca., dit la vieill' dame, Ben, to risquais d'attendr' longtemps Ce jour 1A, j' m'en souviens maint'nant J'suis all6e au Printemps. 51 The keys of Heaven. (Old Cheshire song.) — I will give thee the keys of Heaven (bis) Madam, will ye walk and talk with me? — Though ye give me the keys of Heaven No, I will not walk, nor talk with thee -- I will give thee a blue silk gown To make ye fine when ye go to town, Madam, will ye walk and talk with me? — Though ye give me, etc. — I will give thee a coach and six, Six black horses as black as pitch, Madam, will ye walk and talk with me? — Though, ye give me, etc. — I will give thee the keys of my heart And we '11 be married till death us do part... Madam, will ye walk and talk with me? — When ye give me the keys of thy heart And we '11 be married till death us do part... Then I will walk and talk with thee! 52 Robin-a-Thrush. (Old Suffolk Song.) Robin he married a wife in the West, (Moppety, moppety, mono:) And she turned out to be none of the best, (With a high jig jiggety, tops and petticoats, Robin-a-Thrush cries mono.) When she rises she gets up in haste, (Moppety, moppety, mono :) And flies to the cupboard before she is laced (With a high jig jiggety, tops and petticoats, Robin-a-Thrush cries mono.) She milks her cows but once a week, (Moppety, moppety, mono :) And that's what makes her butter so sweet, (With a high jig jiggety, tops and petticoats, Robin-a-Thrush cries mono.) When she churns, she churns in a boot, (Moppety, moppety, mono :) And instead of a cruddle she puts in her foot, (With a high jig jiggety, tops and petticoats, Robin-a-Thrush cries mono.) She puts her cheese upon the shelf, (Moppety, moppety, mono:) And leaves it to turn till it turns of itself, (With a high jig jiggety, tops and petticoats, Robin-a-Thrush cries mono.) It turned of itself and fell on the floor, (Moppety, moppety, mono :) Got up on its feet and ran out of the door, (With a high jig jiggety, tops and petticoats, Robin-a-Thrush cries mono.) It ran till it came to Wakefield Cross (Moppety, moppety, mono :) And she followed after upon a white horse, (With a high jig jiggety, tops and petticoats, Robin-a-Thrush cries mono.) This song was made for gentlemen, (Moppety, moppety, mono :) If you want any more you must sing it again, (With a high jig jiggety, tops and petticoats, Robin-a-Thrush cries mono.) 53 The Midshipmite. Weatherly. 't Was in fifty-five, on a winter's night, Cheerily, my lads, yoho! We'd got the Roossian lines in sight, When up comes a little midshipmite, Cheerily, my lads, yoho! Who'll go ashore to-night says-'e And spike their guns along with me? Why, bless-ye, Sir, come alone, says we. Cheerily, my lads, yoho! (bis) Chorus. With a long, long pull, And a strong, strong pull, Gaily boys, make her go! And we'll drink to-night To the midshipmite, Singing : Cheerily, lads, yoho! So we manned the cutter and shoved her out, Cheerily my lads, yoho! The lubbers might have heard us shout As the middy cried : Now, my lads, pull about ! Cheerily, my lads, yoho ! And we made for their guns and we rammed 'em tight And the musket-shots came left and right . . . . And down drops the poor little midshipmite ! Steadily, my lads, yoho. (bis.) Chorus. I'm done for now, good-bye, says-'e, Steadily, my lads, yoho! You make for the boat, never mind for me .. . We'll take 'ee back, Sir, or, die with thee .. Steadley, my lads, yoho! So we hoisted him in, in a terrible plight, And we pulled every man with all his might, And we saved the brave little midshipmite Cheerily, my lads yoho ! (bis.) Chorus. 54 Mad Willie. Harrington and Gilbert. I'm standing alone by the belfry tow'r, And singing my mournful song; The song I've sung for many a year, Since Maggie, my wife, went wrong. I mock the bells on a bridal morn, And look on the ringers and ropes wit scorn, „Mad Willie" I'm called—so sad and forlorn— The grief in my heart is strong. Chorus. Dingdong, dingdong, dingdong bell! Tales of fate you seem to tell! Oh, what pains and sorrows dwell In dingdong, dindong, dindong bell. My Maggie was fair, as a wife could be! I loved her with love divine, Till young Squire came from over the sea, And worshipped at Maggie's shrine. He met her oft in the leafy dell, And o'er her heart cast a cursed spell, He tempted my wife, and Maggie, she fell.. . He robbed me of what was mine! Chorus. Together to London one day they fled And left me crushed heart and soul, I'll never rest till I see him dead, These hands shall his life control, My fingers clutched round the villains throat, His dying struggles I'll gladly note, An eye for an eye ! Oh, how shall I gloat, When deathbells for him shall toll. Chorus. 55 The dying lancer. Whyte Melville. Charles Coote. A tall stalwart lancer lay dying, And as on his deathbed he lay, To his friends who around him were sighing, These last dying words he did say: Wrap me up in my tarpaulin jacket, And say a poor buffer lies low, And six stalwart lancers shall carry me, With steps, solemn, mournful and slow. Oh, had I the wings of a little dove, Far, far away would I fly, Straight to the arms of my true love; There I would lay me and die. Wrap me up etc. Now get you two little white tombstones, Put them one at my head and my toe, And get you a pen-knife and scratch there: „Here lies a poor buffer below." Wrap me up etc. And get you six brandies and sodas, Put them all around in a row, And get you six jolly good fellows, To drink to this buffer below. Wrap me up in my tarpaulin jacket, And say a poor buffer lies low, And six stalwart lancers shall carry me, With steps, solemn, mournful and slow. 56 Mandalay. A Barrackroom-Ballad. Rudyard Kipling . By the old Moulmain Pagoda, looking eastward to the sea, There's a Burma-girl a-setting, and I know she thinks of me; For the wind is up the palmtrees, and the temple-bells they say: „Come you back, you British soldier; come you back to Mandalay!" Come you back to Mandalay, Where the old Flotilla lay: Can't you 'ear their paddles chunkin' From Rangoon to Mandalay? On the road to Mandalay. Where the flying fishes play, An' the dawn comes up like thunder Outer China 'crost the Bay. When the mist was on the rice-fields an' the sun was dropping slow, She'd get 'er little banjo an' she'd sing „Kullalolo"! With 'er arm upon my shoulder an' 'er cheek agin my cheek We useter watch the steamers an' the „hathis" pilin' teak. Elephints a-pilin' teak In the sludgy, squdgy creek, Where the silence 'ung that 'eavy. You was 'arf afraid to speak! On the road to Mandalay etc. But that 's all shove be'ind me long ago an' far away, An' there ain't no 'busses running from the Bank to Mandalay; But the temple-bells are callin', an' it 's there that I would be .... By the old Moulmain Pagoda, looking lazy at the sea. On the road to Mandalay, Where the old Flotilla lay, With our sick beneath the awnings When we went to Mandalay, On the road to Mandalay, Where the flyin' fishes play, An' the dawn comes up like thunder Outer China 'crost the Bay! 57 Follow me 'ome. Barrackroom Ballad. Rudyard Kipling. There was no one like 'im, 'orse or foot, Nor any of the guns I knew And because it was so, well o'course e' went and died Which is just what the best men do. So it 's: knock out y'r pipes And follow me! And it 's : finish off y'r swipes And follow me! Oh, hear the big drums callin': Follow me, follow me 'ome! is mare, she neighs the whole day long, She paws the whole night through, And she won't take 'er feed, 'cause of waiting for 'is steps, Which is just what a beast would do. 'is girl, she goes with a bombardier 'afore 'er month is through, Andthe bans are up in church, 'cause she 's got the beggar hooked, Which is just what a girl would do .... • OOOOO • ........ So it 's: knock out y'r pipes etc. We fought 'bout a dog, Last week it were, Not more then a round or two, An 'I knock'd 'im cruel hard, An 'I wish I hadn't now, Which is just what a man can 't do. 'e was all that I had In the way of a friend, An I've got to find one new, But' I'd give me pay an' stripes, Just to get the beggar back, Which it 's now too late to do. So it 's: knock out y'r pipes And follow me! An' its finish off y'r swipes And follow me! Oh, hear the fifes a-crawling Follow me, follow me 'ome! Take him away! 'E's gone where the good men go . Take him away! An' the gun-wheels turnin' slow .... Take him away ! There 's more from the place he come. Take him away .... With the limber an' the drum! 58 Snarleyow. Rudyard Kipling. Gerard F. Cobb This 'appened in a battle to a batt'ry of the corps Which is first among the women an' amazing first in war; An' what the blooming battle was, I don 't remember now, But Two's off lead *) 'e answered to the name of Snarleyow. They was moving into action, they was needed very sore, To learn a little schooling to an elien army corps. They 'ad nipped against an uphill, they was tucking down the brow. When a tricky trundling roundshot gave the knock to Snarleyow. Chorus: Down in the infantry, nobody cares; Down in the cavalry, Colonel 'e swears; But down in the lead with the wheel at the flog Turns a bold Bombardier to a little whipped dog! They cut 'im loose and left 'im - - 'e was almost tore in two - But 'e tried to follow after as a well-trained 'orse should do; He went an' fouled the limber, an' the Driver's brothers squeals: „Pull up, pull up for Snarleyow - 'is 'ead's between is 'eels !" The Driver humped 'is shoulder, for the wheels was going round, An' there ain't no „Stop, conductor" when a batt'ry 's changing ground Says 'e: „I broke the beggar in, an' very sad I feels, „But I couldn't pull up not for You, „Your 'ead between your 'eels!" Chorus. 'E hadn't 'ardly spoke the word, before a dropping shell A little right the batt'ry and between the sections fell; And when the smoke 'ad cleared away, before the limber wheels, There lay the Drivers' Brother with 'is 'ead between 'is 'eels. Then sez the Driver's Brother, an' 'is words was very plain: „For God's own sake get over me an' put me out o' pain !" They saw 'is wounds was mortal an they judged that it was best, So they took an' drove the limber straight accross 'is back an' chest. Chorus. The Driver 'e give nothing 'xcept a little coughing grunt, But 'e swung 'is 'orses 'andsome when it came to „Action Front". An' if one wheel was juicy, you may lay your Monday head, 't Was juicier for the beggars when the case begun to spread. The moral of this story it is plainly to be this : When serving of your country you 'avn't got no families. You 'avn't got no brothers, fathers, sisters, wives or sons - If you want to win your battles; take and work your blooming guns! Chorus. Two's off lead = het vandehandsche voorpaard van het tweede stuk der batterij. 59 Danny Deever. Rudyard Kipling . Gerard F. Cobb.. What are the bugles blowin' for?" said Files-on Parade. Jo turn you out, to turn you out," the Colour-Sergeant said. ,What makes you look so white, so white?" said Files-on-Parade. „I'm dreadin' what I've got to watch," the Colour-Sergeant said. For they're hang-in' Danny Deever, you can hear the Dead March play, The regiment 's in 'ollow square; they're hangin' him to day; They've taken of his buttons off an'cut his stripes away, An' they're hangin' Danny Deever in the mornin'! „What makes the rear rank breathe so'ard ? said Files-on-Parade. „It's bitter cold, it's bitter cold," the Colour-Sergeant said. „What makes that front-rank-man fall down ?" said Files-on-Parade. „A touch o'sun, a touch o'sun," the Colour-Sergeant said. „They are hangin' Danny Deever, they are marchin' of'im round, They 'ave 'alted Danny Deever by 'is coffin on the ground ; An"e'll swing in' 'arf a minute for a sneakin' shootin' hound ; 0 they're hangin' Danny Deever in the mornin'! „Is cot was right 'and cot to mine," said Files-on-Parade. „E's sleepin' out an'far to-night," the Colour-Sergeant said. „I've' drunk 'is beer a score o'times," said Files on Parade. „E's drinkin' bitter beer alone," the Colour-Sergeant said. They are hangin' Danny Deever, you must mark 'im to 'is place, For'e shot a comrade sleepin', you must look'im in the face: Nine 'unfired of 'is county 'an the regiment's disgrace, While they're hang-in' Danny Deever in the mornin' ! „What's that so black agin the sun ?" said Files-on-Parade. „It's Danny fight-in'ard for life," the Colour-Sergeant said. „Whats that that whimpers over 'ead?" said Files-on-Parade! „It's Danny's soul that's pass-in' now," the Colour-Sergeant said. For they're done with Danny Deever, you can hear the quick-step play The regiment's in columm, an they're marchin' us away. Ho ! the young recruits are shakin' an' they'll want their beer to day After hangin' Danny Deever in the mornin'! 60 C e 1 1 s. Rudyard Kipling. Gerard F. Cobb. I've a head like a concertina I've a tongue like a button stick I've a mouth like an old potato And I'm more than a little sick, . . . . But I've had my fun o' the Corp'ral's Guard: I've made the cinders fly, . . . . And I'm here in the Clink For a thundering drink and blacking the Corporal's eye.. • With a secondhand overcoat under my head, And a beautiful view of the yard, . . . . 0 it's pack drill for me and a fortnight's C. B. *) For "drunk and resisting the Guard"! . , . . Mad drunk and resisting the Guard . . . . Strewth but 1 socked it them hard! .... So it's packdrill for me and a fortnight's C. B. For "drunk and resisting the Guard". I started o'canteen porter, I finished o'canteen beer, . • . • But a dose o'gin that a mate slipp'd in, It was that that brought me here. . . . 'Twas that and an extry double Guard That rubb'd my nose in the dirt, But I fell away with the Corp'ral's stock And the best of the Corp'ral's shirt. With a secondhand I left my cap in a public-house, My boots in the public road, . . . . And Lord knows where, And I don't care, My belt and my tunic goed; They '11 stop my pay, They '11 cut away the stripes I used to wear. But I left my mark on the Corp'ral's face, And I think he'll keep it there! With a secondhand f ) • My wife she cries on the barrack gate, . • • . My kid in the barrack yard ..... It ain 't that mind the Ord'ly room It's that that cuts so hard ..... I'll take my oath before them both that I will sure abstain, But as soon as I'm in with a mate and gin I know I'll do it again. I With a secondhand *) C. B. = Confinement to Barracks. 61 Philosophy. Anon Dime11. There came a bee .upon a flower All on a summer's day. He sipped it once . . . . He sipped it twice, And then he flew away. There came a lizzard on a wall, All on a summer's day, He ventured once . . . He ventured twice, And then he ran away. There came a lover to a maid, All on a summer's day, He kissed her once . . He kissed her twice, And then he rode away. For . . . . The flower had no honey, And the wall was n't sunny, And the maid had no money. 62 The Curate and the Maiden. T. C. Smale. Once to a little grey church there came A curate young and tender His face was pale and his eye was tame, And his form was somewhat slender. But oh, a little maid looked at him, As he raised his hand, so white and [slim, And preached of the heathen Hindoo, Like a saint in a stained glass window, Like some dyspeptic seraphim Above in the stained glass window. And she looked so neat On her little oak seat, So thought the curate when He carefully blessed Her, with all the rest And the little maid said : „Amen." „Amen" And the little maid said : „Amen." Once yet again the curate preached In accents low and tender, And a congregation scant beseeched, Their heartfelt prayers to render; And there just beneath the pulpit sat That maiden in her Sunday hat, With her cheeks like summer roses, As he preached concerning Moses. She simply knocked that curate flat With her cheeks like summer roses. The maid from her book Gave an upward look And said the curate then „Oh give your love ro the things above" And the little maid sighed „Amen" a. s. o. That Sunday evening, as it rained, She shared his big umbrella; The curate took the chance thus gained Like any other fellow. And so. to be cutting the story short, The curate paid his simple court, And called her „his sweet-voiced Mary. His own celestial fairy", And asked if home he might escort That maiden all unwary. And late that night By the candle light She read about M. and N. In her little prayerbook And her sweet voice shook As she said with a sigh „Amen" a. s. o. Gone was the summer, the curate, he Went too, a little later, To become a vicar in the north country At a salary three times greater • But the maid was sad, and her heart [was sore, She knew that her golden dream was Oh, how could she ever endure it [o'er. The loss of her tender curate ! But he married a maid of fifty-four With means, did that simple curate And every night When the sunset light Is over hill and glen, With tearful eyes The maiden cries : „Ah men ! deceitful men !" „Ah men!" The little maid sighs „Ah men !" 63 The tin Gee-gee. Cape. I stroll'd one day down the Lowther Arcade, That place for childrens toys, Where you may purchase a dolly or a spade For your good little girls and boys. And as I passed a certain stall A little wee voice said to me: „Oh, I am a Colonel in a little cocked hat „And I ride on a tin gee-gee. Then I looked, and a little tin soldier I saw In his little cocked hat, so fine. He 'd a little tin sword, that shone in the light As he led a glitt'ring line Of tin hussars, who's sabres flashed In a manner „à la military", And that little tin soldier, he rode so proud At their head on his tin gee-gee. Now, that little tin soldier, he sobbed and he sighed, So I patted his little tin head; „What vexes your little tin soul ?" said I, And this is what he said : „I've been on the stall a very long time", „And I'm marked one-and-nine as you see, „While just on the shelf above my head „There's a fellow marked two-and-three !" „And he has n't got a horse and he hasn't got a sword, „And I am quite as good as he, „Then why marked me but one-and-nine, „And the other chap two-and-three? „There 's a jolly little dolly-girl over there „And I'm madly in love with she, „But now, that I'm only marked one-and-nine, „She turns up her nose at me. „She turns up her little wax nose at me „And flirt with the two-and-three!" 64 „And, oh ! She 's dressed in a beautiful dress, „That dress I do admire. „She has pearly blue eyes, that open and shut — „They 're worked inside by a wire „And once upon a time, when the folks had gone, „She used to ogle me .... „But now that I am only marked one-and-nine „She turns up her nose at me !'' „Cheer up", my little tin man, said I, „I'll see what I can do. „You 're fine little fellow, and it is a shame, „That she should so treat you". So I took down the label from the upper shelf, And I marked him two-and-three, And I labelled the other one one-and-nine, Which was really rather wrong, you see, But I felt so sorry for that little tin soul As he rode on his tin gee-gee. Now that little tin soldier, he puff'd with pride At being marked two-and-three. And that saucy little dolly-girl smiled once more, For he 'd risen in life, d'ye see! Oh, it is so in this world, for I am in love With a maiden of high degree ... . But I am only mark'd one-and-nine, And other chaps two-and-three, And a girl never looks at a one-and-nine With a possible two-and-three! 65 Grandmother's Story. Corney Grain, I was a little girl, long years ago, We wore leg-o-'mutton-sleeves, called „gigot", And dear little hm, hm's with frills down-below, In the days, when I was a girl. My hairs, they curled them up every night. In little curl-papers they screwed them up tight, Till my head more ressembled the tail of a kite In the days when I was a girl. When In my days we sang to Grandpa and Grandma. Little songs, that all ended with tra-la-la-la, Or joined in glee's with Papa and Mama, In the days etc. In those days our songs were not full of unrest, „Soul-yearnings", „heart-throbbings" and „lips on lips pressed' But I think, for young ladies our songs were the best In the days etc. In my days young folks never said „Oh, what rot !" Or remarked that the weather was „Awfully hot". Or spoke about things as „the whole blooming lot" In the days when I was a girl. In those days young folks never played the banjo And could finish a sentence without „don 't ye know", Oh, we had our advantages, dears, long ago, In the days etc. In my days we had not much „high art", I know, But ladies could wash and could cook and could sew, Which husbands found useful and never thought low, In the days etc. Now, I know, you all laugh at us, old fashioned folk, Oh, I know, you all think : „Grandmama's such a joke . . • . But, there's one thing, we never did, dears .... .. that was : smoke In the days, when I was a girl. 66 My old Dutch') Albert Chevallier. I've got a pal,2) A reg'lar out-and-outer. She's a dear good old gal An' I'll tell ye'r all about 'er. It's many a year Since first we met ... . 'er 'air was then As black as jet. It's whiter now, But she don 't fret, Not my old gal. I calls 'er Sall. 'er proper name is Sairer.3) You might find a gal That you'ld consider fairer ... . She ain 't no angel : She can start A-jawing till it makes ye smart It '5 just a woman, Bless 'er 'eart, Is my old gal! Sweet, fine old gal .... For worlds I would'nt lose' er. She's a dear good old pal, An' that's what made me choose 'er. She's stuck tome Through thick and thin, When luck was out, When luck wa in, Ah ! what a wife to me she's been, An' what sa pal. I see yer, Sal! Yer pretty ribbons sporting .... It's a long time, old gal, Since those bright young days o'courting I ain't no coward Still, I trust, When we've to part — As part we must That Death may come and take me first To wait me pal. Chorus: We've been together now for forty years! An' it don't seem a day too much ! There ain 't no lady, livin' in the land, That I 'Id swop 4) for me dear old Dutch! 1) „Dutch" is an abbreviation for „Duchesse", a nickname sa ^asticcally given by the London costermongers to their wives. 2) „Pal" = friend. 3) „Sairer" = Sarah 4) „Swop" --=-= change. 67 „Jeerusalem's" Dead. Brian Daly. John Crook. I've'ad four'arf pints at the „Magpie an' Stump", An'two goes o'rum jes ter keep up my sperrits; My mincepies are waterin'jes like a pump, An' they're red as a ferrit's, 'Cos why? 'Tain't the missis nor kids wot I've lost, But one wat I carefullie doctored an' fed; The nussin' an' watchin"as turned out a frost, The Jeerusalem's dead ! Yer won't see 'im pullin' the barrer no more, Wi' me an' the missis asellin' the coke, 'E died 's arf'ernoon at a quarter ter four, But I think that it's rougher on me than the moke, 'E'ad a big 'eart and a strong pair o' 'eels, A temper as short as was e 'er manifactured; In 'arness 'e used ter do 'ornpipes an' reels, An' my ribs 'e once fractured ! 'E bit like a devil, and eat like a 'orse, An 'orfen 'e 'd try ter stan' up on 'is 'ead , It's all over now wiv 'is tricks an' 'is sauce. The Jeerusalem's dead ! Yer won't see 'im pullin' the barrer no more, etc. I stroked 'is old 'ead as 'e laid in the stall, An' some' ow or other I felt I must kiss 'm. I've a wife an some youngsters — 'e wasn't quite all, But I know I shall miss 'im. There's one thing I'm certain, 'is grub was the best, An' I've gone short myself ter purvide 'im a bed : Come an"ave 'arf a pint — there's a lump in my chest The Jeerusalem's dead ! Yer won't see 'im pullin' the barrer no more, etc 68 The fallen Star. Albert Chevalier. Alfred H. West. Thirty years ago I was a fav'rite at the „Vic", A finished actor, not a Cuff and Collar shooting stick. I roused the house to laughter, or called forth the silent tear, And made enthusiastic gods vociferously cheer. Those were the days, the palmy days, of Histrionic Art, Without a moment's notice I'd go on for any part. I do not wish to gas, i merely state in self defence, The denizens of New Cut thought my Hamlet was immense. Thirty years ago ! I can hear them shout „Bravo", When after fighting armies I could never show a scar, That time, alas! is gone, and the light that erstwhile shone Was the light of a falling star. From patrons of the circle too, I had my meed of praise. The ladies all admired me in those happy halcyon days. My charm of manner, easy grace, and courtly old-world air, Heroic bursts of eloquence, or villain's dark despair. I thrilled my audience! thrilled'em! as they never had been thrilled! And filled the theatre nightly as it never had been filled! Right through to mighty gamut of emotions I could range From classic „Julius Ceasar" to the „Idiot of the Grange". Thirty years ago! I was someone in the show, And now I pass unrecognized in crowded street or bar! The firmament of fame holds no record of my name, The name of a fallen star! The dramas that I played in were not all upon the stage. Nor did I in an hour become the petted of the age. Oft in my youthful days I've sung „Hot Codlins" as the clown, And turned my face away, to hide the tear-drops rolling down. And when the pit and gallery saw, I'd wiped the paint away, They shouted „Go it, Joey, Ain't 'e funny? Hip hooray!" My triumphs, and my failures, my rise, and then my fall! They've rung the bell, the curtain's down, I'm waiting for my call t Bills — not those I owe — but old playbills of the show! My name as Hamlet, Lear, Virginius, Shylock, Ingomar! The laurel on my brow — a favourite — and now — Forgotten ! a fallen star ! 69 Shipmates o'mine. Ed. Teschemacher. Wilfrid Sanderson. Tell me, tell me where are you sailing, Shipmates o'mine? The morn is cold and the great winds are wailing, Shipmates o'mine! „Forth to the newland that ever is calling!" „Forth we must go !" their brave words are falling ... Fortune attend you there ! Good luck go with you! Shipmates o'mine! Tell me, tell me, where are you roaming, Shipmates o'mine? O'er blue seas or where the grey waves are foaming. Shipmates o'mine? Never a message, oh ! tell us your story, All Fate has given you, sorrow or glory; Send us one word, for our lone hearts are waiting Shipmates o'mine! Tell me, tell me, where are you sleeping, Shipmates o'mine? Down, deep down, where no rough tide is leaping, Shipmates o'mine! There in your slumber the great guns you're hearing, Over your heads the proud ships are steering, Till the trumpet shall sound, and your Captain shall wake you, Shipmates o'mine! 70 )) Once aboard the lugger". Ed. Teschemacher. David Dick. Slater. Oh in the happy days of old a sailor's life was free, His heart was full of sunshine on land and on the sea, His voice was always cheery where'er he chanced to go, And every care he banished with a breezy „ho! ho ho!" And when he met a maiden particularly nice, To win her was no trouble, she loved him in a trice; A sailor then was master, no maiden dared say nay, For if she did he pointed to his lugger in the bay ! „Ho, hey, ho ! Love's the song for me, Then up with the anchor, out we go to sea, Tho' the maid be all unwilling, be the weather foul or fine, Oh it's once aboard the lugger and the girl is mine!" But times are very different now from what they used to be, And girls are very different too, as everyone can see, For now you have to woo them and long your suit must press, And there's no lugger handy to make them answer „yes"! But still we love them dearly as in the olden day, And when they are not near us we almost pine away, Yet oft when maids prove fickle and fill our hearts with woe, Oh! how we wish we'd met them in the days of long ago. Ho, hey, ho ! etc. . • 71 Round the Galley Fire. Herbert Oliver. P. .I. Orellly. When the day, is over What more can jou desire, Than to meet your merry messmates Around the galley fire? Oh, that's the time for yarning — Stories tame or tall — That's the time to sing a song For a song is best of all CHORUS : Oh, round the galley fire, lads, The ship going steady — If they want a song from you With a song be ready ! We revel in those with a chorus Whether they've reason nor rhyme 0, roar us a chorus sonorous And we're with you ev'ry time! Bill will sing of smugglers, And Jack will sing of love, And Tom will tell of dusky maids As gentle as a dove; Oh Ned will sing of tempests Harry troll a screed Of pirates on the Spanish Main — A most ferocious breed! CHORUS: But when the mate has time to sing We hear a song of home, Of English vales and English hills Of loved ones o'er the foam We lift a glass to all of 'em To wives and sweethearts dear And thankful that we're homeward bound We raise a ringing cheer ! CHORUS: 72 I like you in velvet. Paul A. Rubens. There's a girl I symply dote on She has no single flaw A simple shirt and coat on, And sailor hat made of straw, And yet she looks more splendid Than all the world to day; She'll soon be my intented, Perhaps, that's why I say It's you I love Not your frock, your hat, your glove, I like you in velvet, I love you in plush, In satin you are just like your own lovely blush You're charming in silk, or a plain woolen shawl ; You are symply delightful in anything at all For you I have a passion, I cannot sleep or eat; The latest Paris fashion Cannot make you more sweet. Whatever frock you're dressed in, Beside your eyes will pall I take no interest in Your dressmaker at all. It's you I love Not your frock, your hat, your glove, I like you in velvet etc. You may be dressed for dinner, You may be dressed for tea, But I am quite a beginner, It makes no matter to me. You may be in your balldress, Or you perhaps I'll find Dressed in your „what d' you call dress" Your „night" well, never mind. It's you I love Not your frock, your hat, your glove, I like you in velvet etc. 73 The Dancing Coon. (A Plantation Song.) Dancing I'll pass the time away, Fluttering my nimble toes, While I's a-waiting, weary waiting For the sassiest little gal I knows. Sadly pass those weary hours along Underneath the shadders of the trees. Sadly I'm a-humming a dancing song To try to hide the shaken' ob my knees. CHORUS. Julie-Ann, I want you dear, Julie-Ann I wants to hear The gentle pit-pat-pit-pat-pit Ob yer little feet A-coming through the gloaming ! Hark ! Now the owl begins to hoot . It's dark And the stars are on the shoot An' here 's a lonesome coon Dancing to the moon To keep 'is feet from taking root. Hoola, I'll hear her coming soon, See her where the moonbeams shine, Oh, so simple, With a dimple In the middle ob the cheek what's mine. Then she'll 'xplain that she 's detained some-way Kiss me on the nose to make it right, Say when I forgib' her she'll be mine some day And do it all again another night! CHORUS. 74 Julie-Ann. ma honey, listen hear, Listen what I've got to say, Hear me humming: Soon is coming If you like, my dear, our happy wedding-day. Then the parson marries me and you And when the grand festivity is o'er You will see my wooden hut that's made for two But where there's room for many many more! CHORUS. Julie-Ann I want you, dear, Julie-Ann, say cann't you hear The gentle pit-pat-pit-pat-pit Of those little feet Around our cabin roaming? Hark ! Now the owl begins to hoot. It's dark. And the stars are on the shoot An' here 's a lonesome coon Dancing to the moon To keep 'is feet from taking root! 75 Maroona. (Plantation Serenade.) Bright shines the moon Still shines the moon O'er the langoon O'er the lagoon, I wait below They fly away To say I love ye so. The words I wish to say For by the moon For by the moon I lightly tune To plaintine tune My old banjo Love finds a way, To music sweet and low. It did not know by day Beside your curtains white A poor plantation hand, I know your eyes are peeping, As pour as mouse, or nearly, Oh, hear the tale by night. No dude with manners grand, I couldn't tell at noon, No dandy-coloured coon. There's none to hear but you, I love you, that is all, For all the folks are sleeping. I love you oh, so dearly! The world is meant for two And love alone is all, While brightly shines the moon. While brightly shines the moon. Come, come, oh Maroona! Come, come, oh Maroona! Walk with me by the bright moonlight Walk with me by the bright moonlight Come, come, oh Maroona, Come, come, oh Maroona, By the light of the moon ! By the light of the moon! 76 The old umbrella. (Plantation song). Granddad 's gone Where the good niggers go, And he's left me his old umbrella. It's ten food wide, an' one half's red, An' the other two halves is yellow. And underneath the whole day long I play on the old banjo For the little piccaninies, And the pretty yellow gal's For they all love Uncle Joe. Chorus : Come under my old umbrella Come along piccaninies do, Hark to Uncle Joe a-singing, Room for all of you. Dinah was such a lovely gal, Such lily-white teeth had she, The darky-boys came buzzing all around Like bumble-bees a-buzzing on a tree, But Dinah only says „Now Jack „And Sambo, get along, do, „I'se only gwine with Uncle Joe, „Old Joe I'se gwine with you. Chorus. Old umbrella 's been a good ole friend To Dinah and to me. There was only two of us just at first And now there are twenty-three. But Dinah only laughs and says : „Now Uncle Joe, dont ye go fret. There's plenty of room for the little piccaninies, Old umbrella ain't worn out yet. Chorus. When the wool on the top ob the head Am white as the lily-white snow Then it's time to make way for the young folks, Dinah Time for the old folks to go. For when the sun am sinking fast The night is close at hand, Old umbrella am quite worn out, Then its time for the happy land. Shut up the old umbrella, Hang up the old banjo. Hark the piccaninies all am a-singing Good-night Uncle Joe. 77 Der Schneider Jahrestag. Schlesisches Volkslied. Und als die Schneider Jahrstag hatt'n, da war'n sie alle froh, (bis) Da aszen ihrer neunzig, ja neun mal neun und neunzig von einem gebratnen Floh. (bis) Und als sie nun gegessen hatt'n, da kamen sie in Hitz, (bis) Da tantzten ihrer neunzig, ja neun mal neun und neunzig, auf einer Nadelspitz. (bis). Und als sie nun getanzet hatt'n, da konnten sie nichts mehr, (bis) Da schliefen ihrer neunzig, ja neun mal neun und neunzig in einer Lichtputzscheer. (bis). Und als sie nun im Schlafe war'n, da raschelt' eine Maus, (bis) Da schlupften ihrer neunzig, ja neunmal neun und neunzig zum Schlasselloch hinaus. (his). Refrain: Widewidewitt dem Ziegenbock, meck meck meck dem Schneider (bis) Juchheirassa ! Juchheirassa Zwirrrn raus! Lass die Nadel sausen 78 Es fuhr ein Bauer ins Heu. Altdeutsches Volkslied (178o). Es hatte ein Bauer ein schOnes Weib, Die blieb so gerne zu Haus. Sie bat oft ihren lieben Mann, Er mOchte doch fahren hinaus. Er rnOchte doch fahren ins Heu! (bis). Der Mann der dachte in seinem Sinn, Die Reden die sind gut .. . Ich stelle mich hinter die Hausthar hin, Zu sehen was meine Frau thut. Ich werde nicht fahren ins Heu! (bis.) Da sprengte die Strasse ein Reiter herab, So stolz wie ein Hofcavalier, Das Weiblein am Fenster ein Zeichen ihm gab Und Offnete leise die Thfir ..... „Mein Mann ist gefahren ins Heu! (bis.) Er nam sie urn den Giirtelband Und schwang sie hin und her . Der Mann, der hinter der Hausthar stand Trat plotzlich da herffir ..... Ich bin nicht gefahren ins Heu ! (bis.) Ach, liebster, herzallerliebster Mann, Vergieb mir diesen Fehl. Will immer kassen und herzen Dich, Dir kochen Silszmuss und Mehl. Ich dachte, Du warest im Heu ! (bis.) Und war, ich gefahren vieltausende Mal In Heu und Haberstroh, So wirst Du nun und nimmermehr Einen Andern lieben also ! Sonst fahre der Teufel ins Heu ! (bis.) 79 Der Tod von Basel. (Altdeutsches Lied.) Als ich ein Junggeselle war Nam ich ein steinalt Weib, Ich hatt'sie kaum drei Tage. . Ti-Ta-Tage, Da hat 's mich schon gereut. Da ging ich auf den Kirchhof hin Und bat den lieben Tod ! Ach, lieber Tod von Basel, Bi-Ba-Basel, Nimm mir mein' Alte fort. Und als ich dann nach Hause kam, Die Alte war schon tot. Ich spannte die Ross' am Wagen, Wi-Wa-Wagen, Und fuhr die Alte fort. Und als ich auf den Kirchhof kam, Das Grab war schon gemacht .... Ihr, Trager, tragt fein sachte, Si-Sa-Sachte, Dasz die Alte mir nicht erwacht! Und als ich nun nach Hause kam War'n Stub' and Bett zu weit. Ich warte' kaum Brie Tage, Ti-Ta-Tage Und nahm ein junges Weib. Ach, selten kommt 'was Bessres nach.... Wie drackt das neue Joch ! Ach, lieber Tod van Basel, Bi-Ba-Basel, Hatt ich meine Alte noch ! 80 Die Rosenlaube am Rhein. Rheinisches Volkslied 1708. In der Rosenlaube sasz ich, Eine kleine Taube asz ich. Rosenlaube, kleine Taube, 0, wie ist die Welt so schOn ! 0, wie ist die Welt so schOn Und im Abendsonnenscheine, Trank ich goldnen Wein vom Rheine, Sonnenscheine, Wein vom Rheine, Rosenlaube, kleine Taube, 0, wie ist die Welt so schOn ! 0, wie ist die Welt so schOn ! Neben wir sasz Krugwirts Kathchen, War im Dorf das schOnste Madchen. Krugwirts Katchen, schOnstes Madchen. Sonnenscheine, Wein vom Rheine, Rosenlaube, kleine Taube. 0, wie ist die Welt so schOn ! 0, wie ist die Welt so schOn ! Ei, nun kommt wohl was vom Kiissen? Wer kanns sagen, wer kanns wissen ? Was vom Kfissen ? Wer kanns wissen ? Krugwirts Kathchen, schOnstes Madchen. Sonnenscheine, Wein vom Rheine, Rosenlaube, kleine Taube, 0, wie ist die Welt so schOn ! 0, wie 1st die Welt so schOn ! Abends war es um halb achte, Nur die Sonne sah's and lachte, Urn halb achte, Sonne lachte, Was vom Kussen, wer kanns wissen, Nachbars Katchen, schOnstes Madchen Sonnenscheine, Wein vom Rheine, Rosenlaube, kleine Taube, 0, wie ist die Welt so schOn ! 0, wie ist die Welt so schOn ! 81 Vom Wasser und vom Wein, Ich sing' euch jetzt ein Liedchen fein, Wohl von dem Wasser, wohl von dem Wein : Die konnten einander nicht leiden, Da fingen sie an zu streiten. Ei, sprach der Wein, bin ich so fein, Man filhrt mich in alien Landern hineih, Man fiihrt mich im Wirth sein Keller Und trinkt mich als Muskateller. Ei, sprach das Wasser, bin ich so fein, Man braucht mich wohl im Badstriblein, Darin sich manche Jungfraue Wohl badet warm oder auch laue. Ei, sprach das Wasser, bin ich so fein, ich leuchte wie rote Rubinenstein Auf Backen und auf Nasen Wenn festlich die FlOten blasen. Ei, sprach der Wein, bin ich so fein, Zu Nurnberg auf dem RathbrUnelein Spring ich mit feinen Listen Den Weibern aus den Brfisten. Ei, sprach der Wein, bin ich so fein, Ich darf wohl „Lacrima Christi" sein, Wenn ftillt mit mir den Becher Der frOmmeste aller Zecher. Ei, sprach das Wasser, bin ich so fein, Ich lauf dir iiber den WOrzeln hinein, Und ware ich nicht geronnen Du flattest nicht kOnnen kommen. Da sprach der Wein, und Du hast Recht, Du bist der Meister, ich bin der Knecht, Geh' Du nur define Strasze Ich will dir lass Leben lassen. Da sprach noch das Wasser: Flatest Du micht nicht erkann Du warest wohl in der Sonne verbrannt .... Sie wolten noch langer streiten Da mischte der Schankwirt die Beiden. 82 Das Schreiberlein von Osnabruck. Text von Rudolf Presber. Da war ein Schreiber im hohen Rat Zu Osnabruck oh weh ! Der tief den Blick in's Auge tat Der schOnen Dorothee. Er war nicht hilbsch, er war nicht Jung. Doch seine SchnOrkel hatters Schwung, Er legte in sein Federspiel Sein Hoffen und sein Lebensziel, Sein heimlich Harren und sein Weh Um seine schOne Dorothee. Und kam das hUbsche junge Blut Vorbei mit leichtem Sinn, So lupft' der Schreiber seinen Hut, Als wars die Kaiserin. Und niemals war'n so wundervoll Die SchnOrkel noch im Protokoll. Es sah das ganze Schriftsttick aus Als wars ein einz'ger BlUtenstrausz, Ein schwarz Bukett im weiszen Schnee, Far seine schOne Dorothee. B. F. Dolbin. Und Sonntags sagt' dem Tintenfasz Und Gans'kiel er ade, Und ging, das Auge tranennasz, Ins Feld und durch den Klee, Und suchte so am Wiesenrand Bis er der Blattchen viere fand An einem langen grUnen Stiel Zu Hoffenstrost und Minnespiel, Ein Grusz vom Glad( im grunen Klee An seine schOne Dorothee, Da kam ein rauher Herbst ins Land Verbluht war langst der Klee Und mit dem Jager durchgebrannt Die schane Dorothee. Verzweifelnd, ach ! an seinem Gluck Das Schreiberlein von Osnabruck, Soff in des Rates hohem Haus Vor Gram die ganze Tinte aus, Die es so fein verschnOrkelt eh, Zum Ruhm der schOnen Dorothee. Ich aber harte dieses Stuck In einer Nacht im Mai, Im „Wilden Schwein" zu Osnabruck Und dachte mir dabei : 0 JUngeling, o Jungeling, So'n Madel ist ein eigen Ding, Wenn Du zu zag das Hiltchen lupfst Und einsam gehst und Blumchen zupfst, So geht dir nachstens durch den Klee, Bei Gott, die schOnste Dorothee. 83 Ein Weib. Heinrich Heine. H. Lautensack. Sie batten sich beide so herzig lieb. Spitzbubin war sie, 4444 er em Dieb. Ale- er Schelmenstreiche machte, Sie warf sich auf 's Bett, und lachte. Der Tag verging in Freud' und Lust. Des Nachts lag sie an seiner Brust .. . Als man in 's Gefangnis ihn brachte, Sie stand am Fenster und lachte. Er liess ihr sagen : 0, komm zu mir, Ich sehne mich so sehr nach dir, Ich rufe nach dir, ich schmachte . . .! Sie schattele das Haupt .. und lachte. Urn sechse des morgens ward er gehenkt, Urn Sieben ward er in 's Grab gesenkt . . Sie aber, schon urn achte, Trank roten Wein und lachte ! 84 Liebesphilosophle. Heinrich Heine. Oscar Strauss. Sie saszen beisammen am Theetisch Und sprachen der Liebe gar vie! . . Die Herren die waren aesthatisch, Die Damen mit zartem Gefahl. „Die Liebe musz sein platonisch'', Der dfirre Hofrath sprach. Die Hofrathin lacheit ironisch, Und dennoch seufzet sie „Ach .... Der Domherr ôffnet den Mund weit: „Die Liebe sei nicht zu roh, „Sie schadet sonst der Gesundheit". Das Fraulein lispelt : „Wie so ?" Die Gratin seufzet wehmutig „Die Liebe ist eine Passion ...." Und ilberreichet gutig Die Tasse dem Herrn Baron. Am Tische da war noch ein Platzchen, Mein Liebchen, da 'last Du gefehlt..., Du flattest so sasz, mein Schatzchen, Von d e i n e r Liebe erzahlt 85 Seelenbtindnis. Josef Willomitzer. Ich Offne zOgernd ihren Brief, Den kleinen Brief . . . . Was giebt er kund? Vielleicht nimmt es Mathilde schief Dasz ich sie liebe aus Herzensgrund .. . Vielleicht hat sie mein Fleh'n erhOrt, Vielleicht ist all mein Gluck zerstOrt .... Ich seufzte tief. Bevor mein Blick das Blatt durchlief. — Sie schreibt: „Wir wollen Freunde sein Wie Goethe und die Frau von Stein." Da ruf' ich jubelnd: Frisch voran! Dem Gluck will ich entgegen zieh'n! Im Flug bringt mich die Pferdebahn Zu meiner GOttin Tempel hin „Komm an mein Herz, Du, sasses Gluck!" luf ich ihr zu — Sie weicht zurtick, Und staunt mich an . . . . „Wie kOnnt Ihr mich so stilrmisch nah'n? „Wir wollten doch nur Freunde sein „Wie Goethe und die Frau von Stein!" Und nun erzahlt sie mir genau, Was sie gelernt im Pensionnat, Vom Seelenbilndnis jener Frau Mit Goethe, dem geheimen Rat, Wie tadellos und einwandfrei Der sasse Bund gewesen sei ... . „Mathilde . . . . Sieh! ,,Was Du da sagst, das glaub' ich nie „So wird's wohl nicht gewesen sein, „Denn — Goethe — der war nicht von Stein!" Da wiedersprach sie hochgemut .. . So ging die Rede hin und her, An Worte gab es eine Flut, E::-. weites, sturmbewegtes Meer! Es wuchs die Flut, Es wuchs der Zank, Bis btutig flammend die Sonne sank. Und — kurz und gut . . . . Dann kiissten wir uns mit Liebesglut, So ganz allein, im Kammerlein . . . . - – — — Wie Goethe und die Frau von Stein!" 86 Fein Riischen. Otto Julius Bierbaum. Fein ROschen stand im Gartchen, Und kiisse ein blondes Bartchen, Mit ungestilmmer Gier. (bis) Fein Rdschen, das war von Mama, Das Gartchen, das war von Papa, Das Bartchen war von mir. (bis). Fein ROschen lag im Bettchen, Und trug ein goldnes Kettchen, Urn ihren Hals zum Zier. (bis) Das Bettchen, das war von Papa, Die Polster waren von Mama, Das Kettchen war von mir. (b is) . Fein ROschen sasz im Stabchen Und hield ein kleines Bilbchen, Das Herz zerbrach ihr schier (bis) Das Stilbchen, das war von Papa, Das Wieglein, das war von Mama. Das Bubchen war von mir. (bis). Fein ROschen liegt im Zimmer, Bei guldnem Kerzenschimmer: Zwei Englein stehn bei ihr. (bis) Das Sarglein, das ist von Papa, Die Kerzlein, die sind von Mama, Ein Kranzlein ist von mir. (bis) 87 Der verrtickte Geiger. R. Baumbach. Emil Hess. Ein Geiger sitzt am Strassenrand Den Hut in 's Haar gedrUckt . . . . Es ist bekannt in Stadt und Land : Der Geiger ist verrackt. Zerrissen ist sein Kleid, DurchlOchert ist sein Schuh, Er schwingt den Bogen nimmer mild, Und singt dazu. Drei Saiten hat die Fiedel mein, Die beste Saite sprang . . . . Drei Lieder kenn ich noch allein Von alien, die ich sang. Das erste sagt von Lieb', Das zweite sagt von Treu, Hahahaha! von Treu ! Das dritte klingt gar wilst und wild Wie Sturm im Mai ! Es steht am Markt ein Giebelhaus, Dort sing' ich gar zu gern. Drei Jungfern schau'n zum Fenster 'naus, Wie Sonne, Mond und Stern. Die erste winkt und lacht, Die zweite schilt und greint, Die dritte deckt die Augen zu, Und weint . . . . Hahahaha! Mein Liebchen ! sollst nicht traurig sein ! Du bist so schOn, so gut . . . . Hahahaha! Du wirfst mir aus dem Fensterlein Drei Heller in den Hut. Der erste ist far Brot, Der zweite ist far Wein, Der dritte Mr den Bettelmann Am Strassenrain! 88 Der Arbeitsmann. Richard Dehmel. Wir haben ein Bett, wir haben ein Kind, Mein Weib ! Wir haben auch Arbeit, und gar zu zweit, Und haben die Sonne und Regen und Wind. Und uns fehlt nur eine Kleinigkeit, Um so frei zu sein, wie die Vogel sind: Nur Zeit! Wenn wir Sonntags lurch die Felder gehn, Mein Kind, Und fiber den Aehren welt und breit Das blaue Schwalbenvolk blitzen sehn: Oh, darn fehlt uns nicht das bischen Kleid, Um so schen zu sein, wie die Vogel sind: Nur Zeit! Nur Zeit ! wir wittern Gewitterwind, Wir Volk. Nur eine kleine Ewigkeit. Uns fehlt ja nichts, mein Weib, mein Kind, Als all das, was durch uns gedeiht, Urn so froh zu sein, wie die Vogel sind .. . . Nur Zeit ! 89 Der Bajazzo. Siegwart Gentes. Ihr seht vor Euch hier einen Bajazzo, Ein' Mann, der toile Spasse macht, Der Euch die Grillen soil vertreiben, Damit Ihr heiter seid und lacht . . . . Ich schneide oft ein schief Gesicht Und spreche ganz trivial, Trotzdem mir oft das Herze bricht Vor inn'rer Seelenqual . . . . Ich spiel' vor der Welt KornOdie fur Geld Und lache wie nie Oft aus Ironie, Und mOcht vor Verzweiflung laut schrei'n : Ich bin ein Mensch ! Will kein Bajazzo sein ! Es lodert tief in meinem Herzen Die gelbe Flamme „Eifersucht", Die otters ich mit meinen Scherzen, Jedoch umsonst, zu lOschen sucht' . . . • Es ist mein Weib so schOn und heisz, Es winkt ihr Jugend, Reichtum, Macht . Und ich bin nur ein Clown, der weisz Mit Puder sich, und haszlich, macht .. . Des Abends im Zelt Spiel Narr ich fur Geld, Und lasze mein Weib, Ihr lockenden Leib, Mit Reichen und SchOnen allein .. . Ich mOcht ein Mensch, Und kein Bajazzo sein! Mein Sohn, mein Stolz und Lebensfreude, Liegt krank zu Haus, dem Tode nah. Und ich, ich musz hinaus in die Manege, Dort ruft die bitt're Pflicht mich ja . . . ; Ich schmink mein trilbes Angesicht, Hull' mich in bunter Flittertand . . . . Da Milt — die Todesahnung ! — mir Der Spiegel aus der Hand . . . . Jetzt ruft's mich zum spasz. Zu toiler Grimace, Jetzt soli ich hinaus, Vor's lachende Haus . . . . Mein Sohn stirbt . . . ich kann nicht hinein .. • Gott! Lasz' mich Mensch, Und nicht Bajazzo sein ! 90 Todtengraberlied. Sinding. HOIty. Grabe, Spaten, grabe , Alles, was ich habe, Dank ich, Spaten, dir ! Reich' und arme Leute Werden meine Beute, Kommen einst zu mir ! Weiland gross und edel Nickte dieser Schadel Keinem Grusse Dank ! Dieses Beingerippe Ohne Wang' und Lippe Hatte Gold und Rang. Jener Kopf mit Haaren War vor wenig Jahren SchOn, wie Engel sind ! Tausend junge FIntchen Leckten ihm das Handchen Gafften sich halb blind ! Grabe, Spaten, grabe; Alles was ich habe, Dank ich, Spaten, dir! Reich' und arme Leute Werden meine Beute, Kommen einst zu m gr ! 91 Der Wagen rout. R. Baumbach, L. Bulmans. Hoch auf dem gelben Wagen Sitz ich beim Schwager vorn, Vorwarts die Rosse jagen, Lustig schmettert das Horn. Berge und Walder und Matten, Wogendes Aehrengold ..... Mochte wohl ruh'n im Schatten, Aber. . . . der Wagen rat! Fl'Men Mr' ich und Geigen, Kraftiges Bassgebrum, Lustiges Volk im Reigen Tanzt urn die Linde herum ; Wirbeit wie Laub im Winde, Jubelt und lacht und tout. Bliebe so gern bei der Linde, Aber. . . . der Wagen rollt ! Postilion an der Schenke Fattert die Rosse im Flug, Schaumendes Gerstengetranke Bringt uns der Wirt im Krug. Hinter den Fensterscheiben Lacht ein Gesichtchen hold. MOchte so gern noch bleiben, Aber. . . . der Wagen rollt! Sitzt einmal ein Gerippe Hoch auf dem Wagen vorn, Tragt statt Peitsche die Hippe, Stundenglas statt Horn: Ruf' ich: „Ade, ihr Lieben, „Die ihr noch bleiben wollt, „tern war ich noch geblieben, „Aber. . . . der Wagen rollt!" 92 Don Juan's letztes Abenteuer. Am letzten Tage vom Karneval, Da sah er im Ball-saal sie ; Es war ein rauschender Maskenball, Die leuchtendste Symphonie ! An einer Sdule, von Palmen versteckt, Da lehnte Herr DON JUAN! „Geh' Herrl, du zahlst das Souper und den Sekt !" So sprach ihn die Kleine an ! Er sah nur ein leuchtendes Augenpaar Erstrahlend in sonnigem Gluck ! Zwei reizenden Filszchen und goldblondes Haar Bemerkte sein sicherer Blick. Er fragt die Kleine wer sie denn sei ? „Heut' bin ich dein Madchen, du Tor !" „Denn morgen bin ich ja nicht mehr free !" „Da flastert er leis ihr in's Ohr." „Kleines Made! komm' und tanze, bist noch blaten-jung ;" „Bleibt fur's Alter dir vom Glanze die Erinnerung ;" „Du sollst nicht an Morgen denken und an alle Not;" „Diese Nacht sollst du mir schenken : Morgen kommt der Tod !" Sie saszen frOhlich im S6paree, Ganz ferne erklang Musik ; Herrn DON JUAN entzackt ihre NMI, Als war ' es verheiszend Gluck I Er kilszt die Handchen, den reizenden Mund, Ihn hat ihr Parfilm berfickt ! Und langsam schwindet Bann Stunde auf Stund'; Sie jauchzt nur : ,,Du bist verriickt !" Er nennt sie schon schmachtend „Du Kleine Maus" Und sieht jenen Dritten noch nicht. „Jetzt fahren wir beide zu mir schnell nach Haus !" Da lacht sie ihm hell in's Gesicht ! „Du bist ja doch schon alt, Bummer Narr" „Und langsam wirst du schon ganz weisz !" „Und dort steht Hans, der mir untreu war !" „Der kilszt mich ja dreimal so heisz." „Kleines Made! komm' und tanze, raft er sehnend mich !" „Sieh' er strahlt im Jugendglanze dich: verlache ich !" „Wollte ihm ja nur beweisen dasz ich nicht in Not;" „Du gehOrst zum alters Eisen. Tanze mit dem Tod !" 93 Wie Keulenschlage erkiang dem Ohr Der Hohn den sie lachend spricht Er stilrzt zum Wagen ! Der arme Tor! Ihn blendet das grelle Licht! Er glaubt das jubelnd das Alter verhOhnt Der Geigen berackend Sang! Und immer schneidend im Ohre ihm tOnt Der qualenden Worte Kiang ! Die bittere Wahrheit hat sie gelehrt: Wie elend das Leben doch sei .... Er blickt in den Spiegel, ganz starr und verstOrt Da weisz er's : es ist jetzt vorbei! Zum Schreibtisch tastet zitternd die Hand, Die Jugend vorilber, verblat ..... Ein kleiner blitzender Gegenstand: Der Tod geigt sein schwermutig Lied ! Kleines Made!, komm' und tanze, bist noch bliltenjung! Bleibt fur's Alter dir vom Glanze die Erinnerung! Jugend darf urn Liebe werben, Alter kommt in Not, Denn es musz am Wege sterben: tanzen mit dein Tod! 94 Hans der Schwarmer. Detlev von Liliencron. Oscar Strauss. Hans Tafel liebte schOn Doris sehr. Schein Doris Hans Tafel vielleicht noch mehr. Doch seine Liebe, ich weiss nicht wie, 1st zu scheu, zu schuchtern, zu viel Elegie. Im Kreise liest er Gedichte vor, SchOn Doris steht unten am Gartenthor : Ach, kam' er doch frisch zu mir hergesprungen, Wie wollt' ich ihn herzen den lieben Jungen. Hans Tafel liest oben Gedichte, (bis). Am andern Abend der blOde Thor, Hans Tafel tragt wieder Gedichte vor. SchOn Doris das wirklich sehr verdriesst, Dass er immer weiter and weiter liest. Sie schleicht sich hinaus, er gewahrt es nicht, Just sagt er von Heine ein herrlich Gedicht. SchOn Doris steht unten in Rosendilften, Und hdtte so gern seinen Arm um die Haften. .... ....... . . Hans TOffel liest oben Gedichte, (bis). Am andern Abend ist grosses Fest, Viel Menschen sind eng aneinander gepresst. Heut muss er's doch eindlich seh'n der Poet, Wenn schOn Doris sacht aus der Thilre geht. Der Junker Heinz Jurgen der merkt es doch gleich,. Die Linden sie duften, die Nacht is so weich. Und unten im stillen, dunklen Garten Braucht heute schOn Doris nicht lange zu warten. Hans TOffel liest oben Gedichte, (bis). 95 Die PantOffelchen. Walter Kollo. Hermann K/ink. Als ich einst zu spater Stunde Mal ein blondes Made! sah, Und sie leise etwas fragte, Sprach sie hold errOtend : „Ja". Ich gab ohne lang zu zaudern Ihr nattirlich das Geleit, Woraut sie errOtend meinte : „Meine Wohnung ist nicht weit." Da fiihrte sie sogleich Mich in ihr kleines Reich. Ein trauliches, kleines Zimmer In rosigem Am pelschimmer, Und weiter ganz hinten im Eckchen versteckt. Ein schneeweisses Bettchen vom Himmel gedeckt, Und drunter da unter dem Bettchen Mit zierlichen Blumen und Blattchen Stand leuchtend und einsam, so zierlich und fein Ein Paar PantOffelchen reizend und klein. Morgens frith schien hell die Sonne 's War ein Maitag wundersam, Als ich von der stiszen Kleine Ach zu ungern Abschied nahm. Ich ktiszt' leis' sie aut die Haare Wandte langsam mich zum gehn Flasterte ihr zu ganz heimlich : Schatz, lebwohl, auf Wiedersehn ! Sie sprach geschwiild zu mir: Ich bring Bich bis zur Tar. Ein trauliches, kleines Zimmer In sonnengoldenem Schimmer Nach einer trauten seligen Nacht Das hat auf mich immer viel Eindruck gemacht. Da huschte mein kleines Kokettchen Sehr eilig und schnell aus dem Bettchen Heraus aus dem Bettchen und grade hinein In's Paar PantOffelchen, reizend und fein. Winter tolgte ranch dem Fruhling, — Und ein starker Frost dem Mai Und ich wurd' ein artiger Eh'mann Gott ich dacht' mir nichts dabei ! Meine Frau ist so bescheiden Und sehr reich und lieb dazu, Ich geb' ihr den Gute-Nacht Kusz Und ich freu mich meiner Ruh'. Doch manchmal halb im Traum Seh' ich, erkennbar kaum : Ein trauliches kleines Zimmer In heimlich traulichem Schimmer .. . Da plotzlich ein Ras .:.'heln, ich lahre zuriick, Und unter das Nachbarbett gleitet mein Buick. Da stehn in beschaulicher Ruhe Zwei grosze gestrickte Schuhe .. . Weisz Gott wenn ich kOnnte ich tauschte sie ein Fur zwei Pantatelchen reizend und klein. 96 Die Marquise von Lavalliere. Worte und Musik von Ralph Benatsky. Die schOne Marquise von Lavalliere erzog des Konigs' Sohn Und meint', das junge Prinzlein ware wohl in den Jahren schon ? In denen die Liebe, so tra la la la, Zu erwachen beliebe, so tra la la la. Drum berief der KOnig den Familienrat, An dem alles zu erscheinen hat. Otto der Eiserne, Jacob der Grausame, und selbst Onkel Kasimir, Max der Gewaltige, Hans das Kind, Pater Eusebius mit Brevier, Friedrich der Fugsame, Paul der Genugsame, Ottokar eins, zwei, drei, vier! Quex der Silberne, — alles hier ! Sie saszen im Throngemache beisammen, worauf derKOnig sprach: Nennt Oink mir einer SchOnen Namen, die tuchtig in dem Fach, — Erwekken wohl kOnnte, so tra la la la, Meines Sohnes Talente, so tra la la la, Und jeder schrieb seine Meinung ein Und warf das Papier in die Urne rein. Otto der Eiserne, Jakob der Grausame, und selbst Onkel Kasimir, Max der Gewaltige, Hans das Kind, Pater Eusebius mit Brevier, Friedrich der Fugsame, Paul der Genugsame, Ottokar eins, zwei, drei, vier! Quex der Silberne, — alles hier ! Als man die Zettel dan itherzalte, da staunte jeder sehr. Denn die ganze Familie erwdhlte Marquise von Lavalliere. Es kannten die SchOne, so tra la la la, Alle \Tater und Sane, so tra la la la. Sie liebt', ich fand das riesig nett, Die Dynastie von A bis Zet. Otto der Eiserne, Jakob der Grausame, und selbst Onkel Kasimir Max der Gewaltige, Hans das Kind, Pater Eusebius mit Brevier Friedrich der Fugsame, Paul der Genugsame, Ottokar eins, zwei drei, vier, Quex der Silberne — alles hier ! Und einstemmig wurde ihr zuerkannt Der Orden far Verdienste urn das Vaterland. 97 Am andern Morgen. Willy Hagen. Dr. R. Hirsch. Halloh! . . . Jawohl . . . Ich bin es . . . Ich persônlich . , Guten Morgen, g'nadige Frau! Ob es mich freut, dasz Sie nicht unversôhnlich? .. . Ja ! Ich verstand Sie eben nicht genau. Der Ball? . . . Reizend! . . . Sie? .. Des Festes Krone! Ihre Toilette? .. Ein Preisgedicht! Nein! Nein! Ich rede nicht in Phrasentone . . Sie meinen? . . . Es ware meine Pflicht! Was?! . . . Ich hatte Sie belogen? . . . . Berauscht mit irgena einem Zauberwein ? . Was ! ! .. Was war ich ? .... Ungezogen!!! Madame, das muss ein Irrthum sein ! Sie fragen, ob ich nicht genau mehr wusste, Dass wir im traulichen Salon a part? Dass ich Sie wie ein wilder kasste? Auf Ihren Nacken? Auf Ihr rothes Haar? Ob mich nur Liebe hingerissen? Ich gebe zu, ich bin nicht tugendsam .. . Allein, was gestern war noch heut' zu wissen ! .. • Ich bin kein Mnemotechniker, Madame ! Was sagen Sie ? . . . Ihr Mann ist eifersuchtig ? . . Sie leiden meinetwegen Seelenpein ? Er kennt mich?! .. Gott sei Dank nur fluchtig? .. .. Madame, dass muss ein Irrthum rein ! Halloh ! .. Fraulein ! .. Jawohl, ich sprech' noch eine Weile! Sind g'nadige Frau denn noch am Apparat? Wie ? .. Ein Schwur . . . bei meinem Seelenheile .. . Ob ich bereue was ich gestern that? .. . Was ich von Ihnen dachte? .. . Ich bin ein Mensch, der nur das Beste denkt .. . Wie? .. Ob ich Sie verachte, Weil Sie mir, Fremden, Ihre Gunst geschenkt? .. Pardon, da scheint mir eine Frage wichtig: Sie wollten doch die Nummer 6 . . . 0 . . . 9 ..? Nein ! Da war ja die Verbindung gar nicht richtig I Ich wusste doch : dass musst' ein Irrthum sein! 98 Kuno, der Weiberfeind. Fritz Griinbaum. Rudolph Nelson. Graf Kuno war ein Weiberfeind, Und wenn's auch nicht plausibel schein t Sein letztes Wort war immer: Verdammte Frauenzimmer! Allein Graf Kuno's Hass verdross Der alten Ahnfrau auf dem Schloss, Ophelia hiess die Gute Mit ihrer scharfen Schnute. Allnachtlich kam sie punkt zwolf Uhr Aus irgend einer Eck' hervur. Knochen, Knochen, nichts als Knochen Kamen da hervorgekrochen. Beene, Beene, nischt als Beene, Keine Waden, keine Zahne. Heulend rief Graf Kuno da: 0 heb' dich fort, Ophelia! Graf Kuno hat sich nicht vermdhlt, Denn erstens sprach er, kostet's Geld, Dann blaht mir das Vergnugen, Ein kleines Kind zu kriegen! Und so ein Kind ist erstens laut, Es briillt and brallt je mehr man's haut, Des weitern ist's nie reinlich, Und Windeln sind mir peinlich. Die Anhfrau tobt, als sie's vernahm, Weshalb sie heulend wiederkam. Knochen, Knochen, lauter Knochen Kamen da hervorgekrochen. Keine Waden, keine Zahne. Beene, Beene, nischt als Beene. Schliesslich rief Graf Kuno : Ja, Na also gut, Ophelia! Graf Kuno auf die Freite ging Bis seine Freiheit Pleite ging, Amalia seine Kleene War alles, nur nicht scheene! Doch Kuno rief in siissem Schreck 0 Malchen, das Gespenst ist weg! Dir dank' ich das voll Freuden, Jetzt kannst du dich entkleiden. Doch als Amalia folgte jetzt, Da fiel Graf Kuno um, entsetzt. Knochen, Knochen, lauter Knochen Kamen da hervorgekrochen. Keine Waden, keine Dime, Beene, Beene, nischt als Beene. Das Gespenst war wieder da, Nur hiess es jetzt: Amalia! 99 Trinken wir! Worte und Musik von Ralph Benatzky. Drei muntre Burschen sassen einst beim Wein Und schenkten stets die vollen Glaser ein : Ein jeder erzahl' von seiner Liebsten, bier! Erst trinken wir ! Trinken wir! Der erste sprach : „Mein Lieb ist wie der Morgen „In ihrer sassen, halb-vertraumten Zier, „Mein Lieb ist frOhlich immer ohne Sorgen, „Sie ist ja fast ein Kindlein noch. Trinken wir !" Der Zweite rief: „Nun hurt was ich sag! „Mein Schatz ist so schon wie der strahlende Tag, „Kein Weib kijszt so heisz, ich weisz es genau, „Denn, Bruder, mein Schatz ist eine Frau. „Ein Weib, so prall wie dorten der Mond, „Die ist schon das Kilszen und Lieben gewohnt, „Heut Nacht noch, Kinder, beweist sie es mir, „Drum: Trinken wir!" Der Dritte hat hdmisch gelacht : „Mein Schatzel ist die Nacht „Sie liebt mich mit wilder Gier! „Sie ist eine Dirne .. . . Trinken wir!" , Da furchten die beiden empOrt ihre Stirne: Pfui! Eine Dirne!! ————— — Doch grad als der Tarmer die Mitternacht bot. Da kam urn die Ekke Gevatter Tod. Sagt hainisch: „Mit Verlaub, wenn ik bitt „Nehmt Euch nur gleich Eure Schatzchen mit." Das Kind burg angstvol sein Gesicht, Die Frau schrie wild: „Den kenn ich nicht!" Die Dritte, Aermste, aber lachelt schier ..... ,,Trinken wir! .... Und nun geh' ich mit Dir!" 100 Dort unter'm Baum. Fritz Griinbaum. Willy Kunkel. Am Hugel wo der Flieder blillit, Und eine Rosenhekke gluht, Dort rauscht ein alter, ein Lindenbaum Und weisz von einem verwehten Traum : Hier spielten Hochzeit sie und Krieg, Bis dasz der Abend niederstieg, Bis silberklar das Mondlicht kam Und er sich Re5schens Patschhand nahm. Dort unterm Baum triffst du mich wieder Hier nimm diese Blumen, Rosen und Flieder, Und kommst du morgen zum Waldessaum Dann spielen wir welter dort unterm Baum ! Die Zeit verging, das Mddel blilht, Er war ihr Schatz, die Liebe gluht, Da soll er waridern vom Dorfe fort, Drei Jahre ferne vom Heimatsort. Und ROschen weinte bitterlich Und bat ihn noch : „Du denk an mich!" „Ich schwe3r es dir, ich warte dein'', Und gab ihm drauf das Hdridchen klein. Dort unter'm Baum triffst du mich wieder, Da wartet der Traum von Rosen und Flieder, Und fahlst ein Beben du fern im Raum, Dann denk' ich d8iner dort unterm Baum. Und als er wieder kehrt zurilck, Da lag sein alter Dorf, o, Gluck, Der Weg, die Kirche, der Wiesenrain, Wo mag denn nur sein ROschen sein ? Ihr Vater sasz just vor dem Haus, Den fragte er nach ROschen aus, Der sah ihn an, welt ist der Weg . . . . Kennst du den alten Wiesensteg. Dort unterm Baum triffst du sie wieder. Dort tra,umt sie den Traum, von Rosen un d Flieder.... Ihr Wunsch, ihr letzter, sie hauchte kaum : „Dort will ich liegen, dort unterm Baum !" 101 Attacke. Willecke. Max Tak. Die Lanzen starren, Die Flagge weht, Und Rosse scharren Der Fairer spilt, ... Auf zur Attacke Vom Feind her kracht's! Gezische — Geknacke, Was macht's, was macht's! Rechts stiirzt ein Reiter, Links schleift ein Mann; Nur weiter, weiter Zum Feinde ran. Der Schaft zersplittert, Mein Schwert heraus Und nicht gezittert Halt aus — halt aus! Hurra — sie weichen Wir hinterdrein Fort fiber Leichen Muss sein — muss sein ! Noch diesen Graben, Mein Ross, sei bray ! Wenn wir sie haben — Die . . . Kugel traf. — Kann mich noch halten, War nur ein Stoss — Zum Schadelspalten Drauf los — drauf los ! Ha ! Der muss wanken, Das ging ins Mark! Jetzt nur nicht schwanken Bin stark — bin stark. Flôrt Ihr es blasen? . . Wir haben gesiegt . . Tot auf dem Rasen Der Reiter liegt. . 102 Dragonerlied. Hans Glaser. Willy Rosen Noch kraht kein Hahn, noch piepst kein Spatz, Und alles schlaft, auch du mein Schatz. Und wir Dragoner reiten. Urn mit dem Feind zu streiten. Wir pirschen uns heran gar schlau Und reiten mit dem Morgenwind, Der Himmel ist so blau so blau, So blau wie wir Dragoner sind ! Ihr mfisst mich sehn reit' ich Patrouill' Da klopf ich zehn die Hukke vull, Der Feind weiss es zu sagen Wie rich Dragoner schlagen. Ich false ihn gar schnell und hau Wo ich ihn eben grade find Und hammre ihn so blau, so blau, So blau wie wir Dragoner sind, Und haben wir besiegt den Feind, Dann Wein und Bier uns gutlich scheint, Dragoner glanzend spuren, Und trefflich requirieren. Wir treiben es gar sehr genau, , Wenn Einer was zu trinken find, Dann werden Alle blau, so blau, So blau wie wir Dragoner sind. Mein Schatz, bald kehr ich wieder heim, Dann steig' ich froh ins Kammerlein. Du wirst es ja noch wissen, Wie wir Dragoner kfissen, Wenn ich dir ins Gesichterl schau' Dann wird 's mir heiss und kalt, mein Kind, Denn deine Augen sind so blau .... So blau wie wir Dragoner sind. 103 Eine Zigeunerlegende. W. STUCKLEN. Zigeunermadel kam zur Stadt gegangen, „Hallo!" Es rief der Stadtsoldat, „Mein Kind, 'es spricht der Magistrat, Zigeuner massen all' am Galgen hangen. Zigeunermadel, sieh den Berg, den runden, Es steht ein fester Galgen drauf, Da hing man deinen Liebsten auf, Jetzt sind's g'rad zweimal vierundzwanzig Stunden". Zigeunermadel fahlt ein leis' Erbeben, Dann sprach sie: „Ell' loch, Stadtsoldat, Und fiihr mich vor den Magistrat, Mich lassen define hohen Herr'n wohl leben !" Zigeunermadel stand ohn' Furcht und Scheuen Vor dem Senat und sagte leis: „Ihr Herr'n, mein Leben sei der Preis, Ihr sollt Euch alle meines Dankes freuen." Der Burgermeister dreht sich um im Kreise, „Nun meine Herr'n, was denkt denn Ihr? Ich meinesteils, ich bin daffir, Vielleicht lehrt sie uns eine neue Weise." Zigeunermadel blieb in seinen Handen, Am andern Morgen brachte stumm Er seine Ehegattin urn. — Der Burgermeister musst am Galgen enden. Als zweiter folgt ein Ratsherr dan ein dreister, Tags d'rauf, der Teufel hat's gewollt. Stahl er zehn feiste Sackel Gold, Nun hangt er neben seinem Burgermeister. Zigeunermadel floh nach zehn Tagen, Am Galgen drauszen vor der Stadt, Da hangt der gauze Magistrat; Der Galgen konnt' sie alle kaum ertragen. 104 In der Gasse. Leo Greiner Der Stein war blutig Der Stein war rot, In der Liebesgasse Die Liebste liegt tot, Es hat sie Einer Gen Ende der Nacht, Wenn der Frithwind aufsteht Umgebracht. Ich fand sie in der Gasse! Ich hatte es nimmerMehr gedacht. Dasz sie einen Andern Selig macht — Nun, da ein fremde Hand sie erschlug, Wand're ich unselig, Und weisz genug ... . Ich fand sie in der Gasse! Ich babe noch heute Die Winternacht Kusstrunken bei ihr Zugebracht, Und als ich heimlich Schied von ihr Da sprach sie: Nun schlummr' ich Und traum' von dir .. .. Ich fand sie in der Gasse! Ich kfisste sie so, Ihr bleicher Mund That nimmermehr Das Geheimnis kund: Den Namen des Andern, — Mein tiefstes Leid ! — Sie schwieg es auf Zeit Und Ewigkeit . ... Ich fand sie in der Gasse! Sie traumte nicht, Sie schlummerte nicht, Sie lOschte trugernd Das letzte Licht, Sie halite sich tief Und schlich sich fort: Der andre Liebste Warte dort . . • • Ich fand sie in der Gasse ! i Du, MOrderhand! Du, Dieb meiner Lust Hatte ich den Namen Des Andern gewusst, Ich Mite sie selber Gen Ende der Nacht Wenn der Frill-mind aufsteht Umgebracht! Ich fand sie in der Gasse! Frau Wirthin, gieb mir Einen Trunk! Und die Guitarre Plink and plunk .... Ich sing dir ein Lied Und mein Lied wird froh. Das eiserne Schweigen Ffircht ich so .... Ich fand sie in der Gasse! 105 Frau Josephing LEO HELLER. Frau Josephin', Frau Josephin', was macht dein lieber Mann ? Der sitzt im nahen Brantweinhaus Und jagt den Lohn zur Tasch'heraus Und sauft so viel er kann. Frau Josephin', Frau Josephin', was macht dein Thchterlein ? Die treibt sich in der Nacht herum, Sie schaut sich flink nach Arbeit urn Und bringt und bringt und bringt uns Geld herein. Frau Josephin', Frau Josephin', sag' an was machst denn du? Ich nehme einen festen Strick Und lege ihn urn mein Genick Und zieh' die Schlinge zu. Frau Josephin', Frau Josephin', und kehrt dein Mann nach Haus? Dann bin ich eine kalte Leich Und wieg mich unter seinem Streich Und halt' und halt' die Prugel aus. Frau Josephin', Frau Josephin' und kommt die Tochter ran? Die opfert ihre Silbermark Und kauft der Mutter einen Sarg Und zahlt den Herrn Caplan.