International - Action Solidarité Tiers Monde

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International - Action Solidarité Tiers Monde
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Brennpunkt Sommaire
02
Nr.242
juin 2008
Éditorial
Un rôle politique pour les ONG..................................................................................... 1
Edité par:
Action Solidarité Tiers Monde
55, avenue de la Liberté
L-1931 Luxembourg
Tél: 400 427-20
Fax: 400 427-27
e-mail: bpn@astm.lu
web: www.astm.lu
Responsable de la redaction:
Marc Keup
Ont participé à ce numéro:
Armenio Ayson, Jamil Claude, Dilcia
Figueroa, Michèle Hemmer, Nicole
Ikuku, Edgar Labastida, Jacques
Mergen, Caroline Pagnot, Jacqueline
Rippert, Mathieu Savadogo, Kristy
Schank, Julie Smit, Rainer Werning
ea.
Photo de couverture:
Jim Urbain
Impression:
CA-Press Esch/Alzette.
Abonnements:
Jeanny Peffer
Tél: 400 427-63
e-mail: jeanny.peffer@astm.lu
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tous les deux mois.
Paraguay
Ex-Bischof
Fernando Lugo
gewinnt die Präsidentschaftswahlen.
05
International
Paraguay: Ein kleines Land im Wandel........................................................................ 2
Der Abgang von Fidel Alejandro Castro Ruz................................................................. 5
Das Erbe Fidels - von Castro zu Castro........................................................................ 8
UE-Cuba: vers une normalisation des relations?....................................................... 12
Le dialogue interculturel dans l’éducation au développement.................................. 13
Kolumbien: Blumen zum Frühstück......................................................................... 15
La France souhaite plus de flexiblité vis-à-vis de l’Afrique......................................... 17
Einfluss Chinas kontrollieren - EU setzt auf trilaterale Partnerschaft ...................... 19
Philippinen: Vor 40 Jahren formierte sich erneut der bewaffnete Moro-Aufstand..... 21
Kuba
Wohin steuert
Raùl das Land
nach dem
Abgang Fidels?
24
Nouvelles des partenaires
Entretien avec Pedro de la Cruz: de paysan à paysan................................................. 24
Inde: Nöel à Khulewadi............................................................................................... 26
Dossier: Crise alimentaire mondiale
Une crise alimentaire mondiale.................................................................................. 28
Le rôle de la spéculation financière dans la flambée des prix agricoles..................... 30
Burkina Faso: des intrants de plus en plus chers....................................................... 31
Equateur: inondations et importations...................................................................... 32
Philippinen: Die Not der Bauern Nueva Ecijas........................................................... 33
Philippinen: Der Kampf ums Überleben auf den Inseln Cebu und Bohol................. 35
Guatémala: les paysans menacés par les propriétaires fonciers................................. 36
Equateur
Entretien avec
Pedro de la Cruz,
directeur de la
Fenocin.
28
Luxembourg
Klimawandel: Das Projekt 180°................................................................................... 38
Une semaine de lecture avec Idrissa eita.................................................................... 39
Le coin des lectures..................................................................................................... 40
Reproduction/Nachdruck
La reproduction des articles est autorisée à condition que la source soit
mentionnée. Der Nachdruck ist frei
unter der Bedingung, dass die Quelle
angegeben wird.
Dossier
La flambée des
prix alimentaires
est dure à vivre
dans le Sud.
30
Réalisé grâce à un appui financier de
la Coopération luxembourgeoise.
Le contenu de la présente publication relève de la seule responsabilité
de l'ASTM et ne peut en aucun cas
être considéré comme reflétant l‘avis
du gouvernement luxembourgeois.
Culture
Le Brennpunkt Drëtt Welt est une revue luxembourgeoise, éditée par
l'Action Solidarité Tiers Monde.
www.astm.lu
L’écrivain malien
Idrissa Keita en
visite au Luxembourg.
Un rôle politique pour les ONG
Et pour cause, si l‘on en croit les observations préliminaires de l‘OCDE (Organisation de coopération et de
développement économiques), citées par M. Schiltz.
Selon cette organisation, non seulement le Luxembourg
se situe-t-il parmi les pays les plus généreux à l‘égard
des populations du Sud en termes quantitatifs, mais il a
également accompli des progrès conséquents quant à la
qualité de l‘aide. Dans ce même rapport, l‘OCDE voit la
coopération luxembourgeoise comme “la démonstration
qu‘en quelques années, avec des moyens relativement
économes et bien ciblés, un dispositif d‘intervention
adapté et efficace, elle a su capter l‘appréciation des pays
partenaires du Sud, trouver une place reconnue au sein
des bailleurs de fonds, rencontrer l‘estime des citoyens.“
Pendant la plupart du discours, l’audience était donc
disposée à approuver d‘un signe de la tête les explications
de M. Schiltz, sans toutefois entrevoir aucun élément
nouveau. Cependant, une petite phrase, évoquée en
passant, aura particulièrement retenu notre attention :
„De Finanzement vun der Entwécklung limitéiert sech
awer net op Finanzementer vu Regierungssäit aus. Och
den ONG’en kënnt hei eng zentral Roll zou, zentral Roll
déi sech selbstverständlech - niewebäi bemierkt - net op
deen Aspekt beschränkt, wëll d’ONGen och eng Roll als
politeschen Impulsgeber spillen (…).” M. le ministre
concède donc aux ONG une place dans le débat politique
sur la coopération. Même si, dans une démocratie comme
la nôtre, cela relève de l’évidence, on parvient cependant
à s’en réjouir.
Car le travail des ONG dans le domaine politique ne se
révèle pas aussi facile que l’on pourrait l’imaginer. À part
un groupe de travail chargé principalement des questions
administratives, il n’existe pas de dialogue institutionnalisé et permanent entre les organisations de développement agréées et leur Ministère de tutelle. Pour véhiculer
leurs opinions, leurs préoccupations ou leur expertise
sur tel ou tel sujet, les associations sont, dans la plupart
des cas, forcées de recourir aux médias. Trop souvent,
leurs appréciations sont ignorées par l’administration en
place.
Pourtant une consultation élargie des ONG ne serait
que bénéfique pour la coopération luxembourgeoise dans
son ensemble. En effet, celles-ci ont la capacité d’apporter
des points de vue différents dans un débat souvent figé.
Leur professionnalisation permanente, d’ailleurs amorcée
par les financements du Ministère de la coopération, fait
qu’une expertise croissante s’accumule au sein des associations. Intégrées dans les réseaux européens et mondiaux,
les associations luxembourgeoises sont attachées à un
flux d’information constant, ce qui leur permet de suivre
l’actualité de près et de profiter en temps réel du travail
réalisé par d’autres organisations à travers le globe. De
plus, les ONG sont étroitement reliées à la réalité sur le
terrain, notamment grâce aux témoignages qu’ils recueillent auprès de leurs organisations partenaires dans les
pays de l’hémisphère Sud.
Dans ce contexte, la reconnaissance par Jean-Louis
Schiltz du rôle politique des associations est un pas
en avant. Cependant, il est dommage qu’il n’existe pas
de consensus sur la forme d’une telle participation.
La demande formulée par le Cercle des ONG - visant à
former un comité, avec une participation des organisations de développement, chargé de veiller sur la cohérence des politiques - a immédiatement été rejetée par
Monsieur le Ministre. À ses yeux, le lieu idéal pour un
tel échange se situe plutôt au niveau des Assises de la
coopération. Or, pour les associations, il est inacceptable
qu’un séminaire annuel, au cours duquel une centaine
de personnes se réunit pendant trois jours pour discuter
d’une multitude de sujets différents, soit le seul endroit
pour pouvoir débattre avec le Ministère de questions politiques. D’autant plus que, jusqu’à ce jour, les ONG n’ont
jamais été consultées quant à l’organisation des Assises.
Loin de revendiquer un droit d’ingérence dans les
décisions politiques, les ONG aspirent simplement à êtres
entendues et respectées comme interlocuteurs légitimes
sur les questions de développement. Pourquoi ne pas
créer un groupe de réflexion sur la coopération, rassemblant des représentants du Ministère, de l’Agence LuxDevelopment, des organisations non gouvernementales
et de l’Université de Luxembourg pour réfléchir ensemble
sur certains dossiers sensibles? Il y a fort à parier qu’une
telle initiative ne passerait pas inaperçue dans le prochain
rapport de l’OCDE…
Marc Keup
éditorial
Le 23 avril, M. le ministre Jean-Louis Schiltz a exposé
sa déclaration sur la coopération luxembourgeoise
devant la Chambre des députés. Contrairement à l’année
précédente, il ne s’est prononcé que très marginalement
sur des sujets politiques controversés. Visiblement
soucieux de faire l’unanimité, M. Schiltz a, cette fois-ci,
réservé une grande partie de son discours aux projets sur
le terrain, tout en faisant l’éloge des succès de son administration.
International
International
Paraguay: Ein kleines Land im Wandel
Am 20. April 2008 wurde der ehemalige katholische Bischof Fernando Lugo Méndez zum neuen Präsidenten
von Paraguay gewählt. Als Kandidat eines breiten Mitte-Links-Bündnisses gelang es Lugo, die seit über 60
Jahren ununterbrochen regierende Partei der Colorados an der Spitze der kleinen südamerikanischen Republik
abzulösen.
Kristy Schank
Jahr 2005 besaß das ärmste Zehntel der
Gesamtbevölkerung 1% des Gesamteinkommens und das reichste Zehntel 41,6
% (CEPAL 2006)3.
Die jüngste Wirtschaftskrise im Jahr
2000 verschärfte die prekäre soziale
Situation großer Bevölkerungsteile in
Paraguay weiter: 2005 galten laut der
Wirtschaftskommission für Lateinamerika und Karibik der Vereinten Nationen
(Comisión Económica para América
Latina y el Caribe, CEPAL) 60% der Bevölkerung als arm und 32% als extrem arm4.
Damit zählt Paraguay zu den ärmeren
Ländern Lateinamerikas - anhaltende
Landflucht und Migration bezeugen die
gegenwärtigen Verarmungsprozesse.
Von Paraguay wird in der internationalen Öffentlichkeit relativ selten Notiz
genommen, v.a. im Vergleich zu seinen
größeren und wirtschaftlich stärkeren
Nachbarstaaten Brasilien und Argentinien. Das kleine Land hat eine Gesamtbevölkerung von 6,4 Mio. Einwohnern und
gilt als gering industrialisierter Agrarstaat, mit der Hauptstadt Asunción als
einzig größeres urbanes Ballungsgebiet.
Paraguays Wirtschaft basiert vorrangig
auf der Landwirtschaft und Viehzucht
sowie auf dem Export von Rohstoffen
(Maniok, Baumwolle, Zuckerrohr und
Getreide).
Seit den 1970er Jahren ist Soja
zum Hauptexportgut1 avanciert. Eine
kleine Schicht von Großgrundbesitzern
und nationalen sowie transnationalen
Unternehmen bauen in großflächigen
Monokulturen industriell Sojabohnen
an. Der Sojaboom ist die Antwort auf
die gestiegene Nachfrage nach Tierfutter
um den wachsenden Fleischkonsum in
Europa zu decken und auf die internationalen Bestrebungen Soja als Biosprit
den fossilen Treibstoffen beizumischen.
Doch die schlechte wirtschaftliche
und soziale Lage war nicht immer derart
ausgeprägt. Von seiner Unabhängigkeit
1811 bis Mitte des 19. Jahrhunderts war
Paraguay ein relativ wohlhabender und
prosperierender Staat.
Dem setzte jedoch der so genannte
Dreibundkrieg oder Tripel-Allianz-Krieg
(1865 bis 1870) gegen Uruguay, Brasilien und Argentinien ein jähes Ende. In
der Folge verlor Paraguay einen großer
Teil seines Territoriums an die drei
Nachbarländer und über die Hälfte seiner
Bevölkerung (fast 90% der männlichen
Paraguayos). Verschiedenen Quellen
zufolge, mussten gegen Ende selbst
alte Menschen und Kinder (mit falschen
Aus diesen semi-feudalen Agrarstrukturen resultiert eine bis heute sehr
ungleiche Verteilung des Bodens mit
den Großgrundbesitzern und Viehzüchtern auf der einen und der kleinbäuerlichen und indigenen Bevölkerung auf
der anderen Seite2. Diese Polarisierung
spiegelt sich bis heute auch in der nationalen Einkommensverteilung wider: Im
2
Photo: Agência Brasil
Ein unbedeutendes Land mit
bedeutenden Problemen
Der ehemalige Bischof Fernando Lugo hat sich als Kandidat eines breiten MitteLinks-Bündnisses, gegen die Kandidatin der ANR-PC, Blanca Olevar, durchgesetzt.
BP 242 - juin 2008
International
Eine Einpartei-Bürokratie
mit Tradition
1947 kam die rechtskonservative
Partei der Colorados (Asociación Nacional Republicana – Partido Colorado,
ANR-PC) an die Macht. Sie behauptet von
sich selbst, mit über 1, 66 Mio. Mitgliedern, die größte politische Partei Lateinamerikas zu sein. Dass Arbeitsplätze
im öffentlichen Dienst sowie staatliche
Sozialleistungen oder Genehmigungen
in Paraguay in den meisten Fällen nur
mir gültigem (Colorado-)Parteiausweis
zugänglich sind, wird dabei großzügig
verschwiegen.
Nach dem Militärputsch von 1954
unterstützte die Colorado-Partei während
35 Jahren die autoritäre Militärdiktatur
unter dem deutschstämmigen General
Alfredo Stroessner. Die StroessnerDiktatur war eine der repressivsten
Militärherrschaften in Lateinamerika,
v.a. durch das harte Durchgreifen ihres
Sicherheitsdienstes in der so genannten
kratischer Beamten-Staat bis heute als
Hort der Korruption, Vetternwirtschaft
und Klientelismus gilt. Erst im Frühling
2008, nach über 60 Jahre Herrschaft
der Colorado-Partei, kam es zu einem
Wechsel an der Regierungsspitze.
Der „Bischof der Armen“ bricht
mit dem Status quo
Hauptverantwortlich für diesen
Wandel ist Fernando Lugo, der neue
Präsident von Paraguay. Der ehemalige Bischof hat sich als Kandidat eines
breiten Mitte-Links-Bündnisses, der
Allianz für den Wechsel (Alianza Patriótica por el Cambio, APC) gegen die
Kandidatin der ANR-PC, Blanca Olevar,
durchgesetzt. Ovelar war amtierende
Bildungsministerin und wurde in ihrem
Wahlkampf vom Präsidenten und Parteikollegen Nicanor Duarte Frutos unterstützt.
Die Vorbereitungen zur Wahl wurden
von Beginn an von Verleumdungen
und Diffamierungen gegen den politischen Quereinsteiger Lugo begleitet.
Auch der politische Schachzug des
Obersten Gerichtshofs, den ehemaligen
General Lino Oviedo (der unter Stroessner Armeechef war und wegen eines
Putschversuchs und der Ermordung
an dem ehemaligen Vizepräsidenten
Die Vorbereitungen zur Wahl wurden von Beginn an
von Verleumdungen und Diffamierungen gegen den
politischen Quereinsteiger Lugo begleitet.
Operation Condor in den 1970er und
80er Jahre, deren Ziel es war, linke
Oppositionelle länderübergreifend zu
verfolgen.
Dank eines rigiden Parteiapparats
und mehrerer hunderttausend loyaler
Beamter blieben die Colorados auch
nach dem Übergang zur Demokratie
1989 ununterbrochen und ohne Politikwechsel an der Macht. Diese Entwicklung
macht deutlich, dass Paraguays büro-
BP 242 - juin 2008
Luís María Argaña im Gefängnis sitzt)
kurzerhand zu entlassen und an den
Wahlen kandidieren zu lassen, konnte
Lugos Wahlsieg nicht verhindern. Da
sowohl der Oberste Gerichtshof, der die
Amnestie Oviedos veranlasste, als auch
die Wahlaufsichtsbehörde der ColoradoPartei unterstehen, befürchteten die
traditionellen und neuen Oppositionsparteien sowie die sozialen Bewegungen
(Gewerkschaften, Organisationen von
Graphique: ASTM
Bärten als Soldaten „verkleidet“) in
den lang andauernden und erbittert
geführten Krieg ziehen. Der Dreibundkrieg forderte extrem viele Opfer, lähmte
die
Industrialisierungsbestrebungen
und schwächte Paraguays Wirtschaft
nachhaltig.
LandarbeiterInnen und Indigenen etc.),
die sich unter Lugos Banner vereint
hatten, bis zuletzt dass es zu Wahlbetrug
kommen könnte.
Die deutlichen Wahlergebnisse sprechen allerdings für eine saubere Wahl:
Bei einer Wahlbeteiligung von 66%
konnte Lugo 41% der Stimmen auf sich
vereinigen. Ovelar kam auf 31% und
Oviedo erhielt lediglich 22%. Mit seinem
überragenden Sieg verkörpert Lugo das
Misstrauen der Bevölkerung gegenüber
den traditionellen Eliten und Parteien,
sowie den Wunsch nach mehr sozialer
Gerchtigkeit, Demokratie und einer
funktionierenden Justiz.
Lugo war als katholischer Bischof in
der ländlichen Diözese San Pedro tätig.
Er kennt die Landkonflikte der bäuerlichen und indigenen Bevölkerung. Als
bekennender Befreiungstheologe5 hat
er sich bereits früh politisch engagiert
und mobilisierte anhand von Kampagnen und Demonstrationen gegen die
Regierung. Seine Forderungen brachten
ihn in Konflikt mit dem Vatikan, der ihn
zunächst in den vorzeitigen Ruhestand
versetzte und später von seinem Amt
suspendierte. Um für die Präsidentschaftswahlen kandidieren zu können
3
Photo: Agência Brasil
International
Anhänger der Alianza Patriótica por el Cambio feiern den Wahlsieg von Fernando Lugo in der Hauptstadt Asencion.
legte Lugo selbst daraufhin offiziell sein
Amt nieder.
Die politischen Forderungen Lugos
beziehen sich v.a. auf Verbesserungen
im Bildungs- und Gesundheitssektor,
besonders für die marginalisierte und
arme kleinbäuerliche und indigene
Bevölkerung im ländlichen Raum.
Auch Sozialleistungen (Rente, Zugang
zu Krediten, Wohnungsbau etc.), sowie
Infrastruktur und Arbeitsplätze, sollen
in Zukunft ausgebaut werden. Ein
weiteres heikles Thema ist die von Lugos
Bündnis gewünschte Neuverhandlung
des Vertrags von Itaipú. Noch während
der Militärherrschaft 1973 mit Brasilien
abgeschlossen, sichert das Abkommen
über ein gemeinsames Wasserkraftwerk
in der aktuellen Praxis dem brasilianischen Nachbarstaat bedeutende
Vorteile - auf Kosten Paraguays. Energetische Souvernität und eine tief greifende Agrarreform sollen die Ökonomie
wieder ankurbeln und die Basis für mehr
Demokratie und Wohlstand für alle
Bevölkerungsgruppen bilden.
4
Neue Wege mit alten Hindernissen
Es bleibt nun abzuwarten wie sich
die politische Lage im Inland weiter
entwickelt, v.a. auch nachdem die internationale mediale Aufmerksamkeit nach
den Wahlen wieder merklich nachgelassen hat. Der Amtsantritt Lugos kann
als Wandel in der Politik Paraguays
gesehen werden. Die scheinbar übermächtige und unendliche Herrschaft der
Colorados wurde gebrochen und große
Teile der Bevölkerung erhoffen sich eine
soziale Wende im patriarchalischen und
konservativen Agrarstaat.
Dabei darf jedoch nicht vergessen
werden, dass Lugo auf ein breites
Bündnis mit zum Teil bürgerlichen
Parteien angewiesen ist, dessen genaues
politisches Programm bisher recht vage
und unpräzise ist. Eine grundlegende
Umstrukturierung des neoliberalen
Agrarexportmodells und der damit
verbundenen sozialen Ungleichheit ist
sicherlich nicht zu erwarten. Dennoch
kann der Wandel mit Lugo als ein erster
Schritt angesehen werden, der Paraguay
zu einer Demokratie mit universellen
Grundrechten für alle Bevölkerungssegmente verhelfen könnte.
Kristy Schank ist Mitglied der ASTM
(1) Paraguay ist zurzeit viertgrößter Sojaexporteur weltweit (ila 312
Feb 2008).
(2) Andere bedeutende Bevölkerungsgruppen in Paraguay sind u. a.
deutschstämmige ImmigrantInnen, unter ihnen zahlreiche Mennoniten die in der spärlich besidelten Chaco-Region im Nordwesten
großen Einfluß auf die Milchwirtschaft erlangt haben. Des Weiteren
kontrollieren brasilianische SiedlerInnen, die so genannten
„brasiguayos“ weite Landflächen in der Grenzregion zum großen
östlichen Nachbarstaat.
(3) Der Gini-Koeffizient beträgt für Paraguay im Jahr 2005 0,536.
(Der Gini-Indikator misst die Ungleichverteilung eines Landes :
1 bedeutet völlige Ungleichheit, also Konzentration und 0 völlige
Gleichheit.)
(4) Die CEPAL definiert die Personen als arm, deren Einkommen
geringer ist als der Preis von zwei Basiswarenkörbe und als extrem
arm bei einem Einkommen geringer als der Preis eines Basiswarenkorbs.
(5) Die Theologie der Befreiung ist eine progressive und sozialkritische Strömung innerhalb der katholischen Kirche die aus der
Perspektive der Armen eine sozialistische und christliche Neugestaltung der Gesellschaft fordert. Die Befreiungstheologie entstand
v.a. seit den 1960er Jahren in Lateinamerika. Wichtige Vertreter
dieser Richtung waren und sind u.a. Óscar Romero, Camilo
Torres und Ernesto Cardenal. In Paraguay hat sie ihren Ursprung
in den kleinbäuerlichen christlichen Agrarligen die sich gegen die
Kapitalisierung der Landwirtschaft aussprachen und während der
Militärdiktatur starken Repressionen ausgesetzt waren.
BP 242 - juin 2008
International
Kuba: Der Abgang von Fidel Alejandro Castro Ruz
Jamil Claude
Spätestens seit Mitte Dezember
vergangenen Jahres hatte es heftige
Spekulationen über einen möglichen
Rücktritt Castros gegeben, nachdem er
seinen Landsleuten brieflich mitgeteilt
hatte: „Meine elementare Pflicht ist es
nicht, mich an die Ämter zu klammern,
und noch viel weniger möchte ich den
Jüngeren den Weg versperren. Meine
Aufgabe ist es vielmehr, Erfahrungen
und Ideen einzubringen, deren bescheidener Wert aus einer außerordentlichen
Epoche stammen, in der ich gelebt
habe.“ In seiner Abschiedserklärung
heißt es nun: „Meinen lieben Landsleuten, die mir die außerordentliche
Ehre erwiesen haben, mich kürzlich
als Mitglied des Parlamentes zu wählen,
wo wichtige Entscheidungen über das
Schicksal unserer Revolution getroffen
werden, teile ich mit, dass ich die Ämter
des Staatsratspräsidenten und des
Oberkommandierenden weder anstrebe
noch akzeptieren werde - ich wiederhole: weder anstrebe noch akzeptieren
werde.“ Castro begründete seinen
Verzicht mit dem Verweis auf seinen
kritischen Gesundheitszustand. In Folge
einer Darmoperation hatte er bereits
am 31. Juli 2006 die Amtsgeschäfte
interimsmässig an seinen knapp fünf
Jahre jüngeren Bruder Raúl übergeben.
Allerdings versicherte der Comandante
en Jefe, weiterhin als „ein Soldat der
Ideen weiter[zu]kämpfen“ und unter
dem Titel „Reflexionen des Genossen
Fidel“ weiter zu schreiben, dies werde
„eine Waffe mehr sein, auf die man wird
zählen können.“
BP 242 - juin 2008
Dies ist nichtsdestotrotz der Abschied
einer der wohl schillernsten, faszinierendsten und charismatischsten, aber
auch umstrittensten Politikerpersönlichkeiten der vergangenen Jahrzehnte
von der politischen Weltbühne. Längst
ist der Sohn eines Zuckerrohrplantagenbesitzers und promovierte Jurist zum
Mythos geworden: 49 Jahre lang stand er
an der Spitze des karibischen Inselstaates
und ist somit - von Monarchen einmal
abgesehen - der am längsten regierende
Staatschef der Welt gewesen: „Knapp 50
Jahre Herrschaft sind in der Weltpolitik
eine biblische Verweildauer“, so Günther
Maihold, stellvertretender Leiter der Stiftung für Wissenschaft und Politik (SWP)
in Berlin. Eigenen Angaben zufolge
überlebte Fidel mehr als 643 Attentate
(tatsächlich sollen es rund 30 gewesen
sein). Legendär ist die Geschichte von
Marita Lorenz, der CIA-Agentin, welche
mit dem Auftrag nach Cuba reiste, den
Maxímo Líder zu verführen und umzubringen, sich schlussendlich aber selbst
in ihn verliebte.
Reaktion der USA
In einer ersten Reaktion wertete der
noch amtierende amerikanische Präsident George W. Bush während seines
Auslandsaufenthaltes in Ruanda den
Rücktritt Fidels als Chance für einen
demokratischen Wandel auf Kuba.
„Die Vereinigten Staaten werden dem
kubanischen Volk helfen, den Segen
der Freiheit zu erlangen“, sagte Bush.
Es gelte nun, in Kuba demokratische
Institutionen aufzubauen und einen
Übergangsprozess einzuleiten, der „zu
freien und fairen Wahlen führen [solle]
Photo: Agência Brasil
Am Dienstag, den 19. Februar 2008, verbreitete sich eine Nachricht binnen kürzester Zeit wie ein Lauffeuer um
den ganzen Globus: Fidel Alejandro Castro Ruz, kubanisches Staatsoberhaupt, Regierungschef, Oberbefehlshaber der Streitkräfte und Generalsekretär der KP Kubas, verkündete wenige Tage vor der Wahl des neuen
Staatsrats sowie seiner Präsidenten im Parteiorgan „Granma“ seinen Rücktritt aus der aktiven Politik.
- und ich meine: freie und faire Wahlen,
nicht diese inszenierte Wahl, die Castros
Bruder versucht hat, als wahre Demokratie auszugeben.» Bush sagte weiter:
„Ich sage nicht, dass man nie reden
sollte. Aber ich denke nicht, dass jetzt die
Zeit ist, mit Raúl Castro zu sprechen“,
denn dieser verkörpere „nicht mehr
als eine Fortsetzung dessen, was sein
Bruder [Fidel Castro] getan hat, nämlich
eine Insel zu ruinieren und Leute wegen
ihrer Überzeugungen einzusperren“.
So zeigt sich die US-Regierung bisher
auch nicht bereit, das 1962 gegen
Kuba verhängte und seitdem mehrmals verschärfte Wirtschaftsembargo
aufzuheben, oder auch nur zu lockern.
Gegen diese dogmatische und restriktive
Politik formiert sich jedoch mittlerweile
selbst in den USA Widerstand. Noch am
gleichen Tag, als Fidel Castros Rücktritt
5
International
öffentlich wurde, unterzeichneten 104
Parlamentarier des US-Kongresses einen
Appell an Außenministerin Condoleeza
Rice, in dem es heißt, der Führungswechsel auf der Karibikinsel sei eine
„Gelegenheit für eine kompromisslose
Überprüfung“ der US-Politik gegenüber
Kuba. Weiter heißt es in dem Schreiben:
Havanna im Juni 2007 unter deutscher
Ratspräsidentschaft und auf Vermittlung
Spaniens hin eine Wiederaufnahme des
Dialogs an, doch wurde bisher kein
Durchbruch erzielt. So wollte denn
auch EU-Entwicklungshilfekommissar
Louis Michel zunächst die Frage, ob er
Fidel Castros Rückzug an der Staats-
„Knapp 50 Jahre Herrschaft sind in der Weltpolitik
eine biblische Verweildauer“
„Nach fünfzig Jahren ist es an der Zeit,
neu zu denken und zu handeln“, denn
die bisherige Kuba-Politik Washingtons
sei gescheitert: „Unsere Politik lässt uns
in diesem entscheidenden Moment ohne
Einfluss dastehen, und dies nützt weder
den US-Interessen, noch den einfachen
Kubanern, denen unsere Politik zugute
kommen soll.“ Bemerkenswert an dem
Aufruf ist, dass er von fast einem Viertel
der Abgeordneten des Repräsentantenhauses mitgetragen wird und sowohl
von Angehörigen der demokratischen,
als auch der republikanischen Partei
unterzeichnet wurde.
Die beiden demokratischen Präsidentschaftskandidaten reagierten eher
zurückhaltend. Während Hillary Clinton
eine „konstruktive Rolle“ ihres Landes
versprach, sagte Barak Obama, dass
ein substanzieller Wandel auf Kuba
die Normalisierung der Beziehungen
ermögliche und stellte direkte, bilaterale
Verhandlungen ohne Vorbedingungen in
Aussicht, welche Raúl Castro bereits im
Dezember 2006 angeboten hatte.
spitze begrüße, nicht kommentieren.
Durch seinen Sprecher ließ er lediglich
mitteilen, er habe diesen „zur Kenntnis
genommen“. Immerhin erklärte die EU
ihre „Bereitschaft zu einem konstruktiven Dialog“ mit der kubanischen Regierung, fügte aber gleichzeitig hinzu, man
wolle auch mit Vertretern der Zivilgesellschaft in Gespräche treten. Die gemeinsame EU-Position in Sachen Kuba sei
seit nunmehr fast zwölf Jahren unverändert: Die EU wolle zu „einem friedlichen
Übergangsprozess hin zu einer pluralistischen Demokratie“ ermuntern.
Der französische Europa-Staatssekretär Jean-Pierre Jouyet sagte in
einem Interview mit dem Radiosender
Europe-1, Castro sei ein „Symbol für
den Totalitarismus“ gewesen und fügte
hinzu: „Jetzt können wir nur wünschen,
dass sich ein neuer Weg auftut, und dass
es mehr Demokratie in diesem Land
geben wird.“ Auch Spanien hat den
Amtsverzicht Castros mit Zurückhaltung
aufgenommen. Arbeits- und Sozialminister Jesús Caldera sagte, die Madrider
Regierung hoffe, dass nun der Weg zur
Einleitung von Reformen geebnet werde
und betonte, Spanien setze darauf, dass
Castros Rücktritt „der Anfang eines
Wandels auf Kuba“ sein werde.
Während seinem bereits seit längerem
geplanten Kuba-Aufenthalt Anfang März
bekräftigte Entwicklungshilfekommissar
Louis Michel dann seinen Willen, die
Beziehungen zwischen der EU und Kuba
zu normalisieren und erklärte anlässlich
einer gemeinsamen Pressekonferenz
mit dem kubanischen Außenminister
Felipe Pérez Roque in Havanna, er werde
sich bei den EU-Mitgliedsländern dafür
einsetzen, die gegen Kuba verhängten
Spätestens seitdem die EU 2003
aufgrund
einer
vorangegangenen
Verhaftungswelle gegen Dissidenten und
Regimekritiker („Schwarzer Frühling“)
diplomatische Sanktionen gegen den
Inselstaat verhängte („Cocktaildiplomatie“), sind die Beziehungen angespannt. Zwar wurden die Sanktionen seit
Anfang 2005 ausgesetzt und die EU bot
6
Photo: Volker Hüttig
Reaktionen aus der EU
BP 242 - juin 2008
International
Sanktionen vollständig aufzuheben.
Roque bezeichnete seinerseits Michels
Kuba-Besuch als positiven Schritt zur
Normalisierung der bilateralen Beziehungen, fügte jedoch hinzu, Kuba sehe
sich nur nach einer vollständigen Aufhebung aller Sanktionen zu einem politischen Dialog mit der EU in der Lage.
Während die Exilkubaner in Miami
den Rücktritt Castros frenetisch mit
Hupkonzerten
und
Straßenfesten
feierten, reagierten die in Spanien ansässigen exilkubanischen Gruppierungen
weitaus zurückhaltender. Carlos Payá,
der Bruder von Oswaldo Payá, welcher in
Kuba die christliche Oppositionsbewegung MCL anführt und vor sechs Jahren
vom EU-Parlament mit dem SacharowPreis ausgezeichnet wurde, betonte, das
Entscheidende sei, dass nun weitere
Schritte erfolgten. Dazu zählte er die
Zulassung der Meinungs- und Versammlungsfreiheit sowie die Freilassung politischer Gefangener, denn solange „der
Repressionsapparat intakt ist, gibt es
nur wenig Hoffnung für das kubanische
Volk“. Sein Bruder Oswaldo bezeichnete
den Rücktritt Fidels als „Nachricht von
historischer Bedeutung“ und forderte,
dass fortan das Volk der Souverän sein
müsse.
Auch Carlos Alberto Montaner,
Präsident der Liberalen Kubanischen
Union, blickt eher pessimistisch in die
Zukunft und meint, dass Fidel weiterhin
„genügend Macht behalten [wird], um
den Wandel zu bremsen, den das Land
benötigt.“ Matías Jove von der Vereinigung „Kuba im Übergang“ merkte
an: „Wir sehen keinen Anlass zum
Optimismus. Es gibt keine Anzeichen
zu einer Öffnung des Regimes. Castro
hat auf sein Amt verzichtet, aber sein
System wird erhalten bleiben.“ Antonio
Guemes, Vizepräsident der Unión
Liberal Cubana, orakelt: „Solange sein
Bruder Raúl und dessen Leute an der
Macht sind, wird es keine echte Bewe-
BP 242 - juin 2008
Photo: U.S. News & World Report Magazine
Innerkubanische Opposition und
Exilkubaner
Fidel Castro im April 1959, einige Monate nach der Machtübernahme auf Kuba.
gung in Richtung Demokratie geben“.
Der Journalist Alejandro Gónzalez Raga,
einer der vier Dissidenten, welche „aus
humanitären Gründen“ nach Spanien
ausreisen durften, nachdem sich
Außenminister Miguel Angel Moratinos
für ihre Freilassung eingesetzt hatte,
fürchtet gar, dass wenn „das kubanische
Volk nicht aufsteht und sich wehrt, uns
noch einmal 50 Jahre Diktatur drohen
[können]“.
Reaktion aus Lateinamerika
Der venezolanische Präsident Hugo
Chávez widmete sich dem Rücktritt
seines politischen Ziehvaters in einer
zweistündigen Rede, in welcher er
betonte, dass die „kubanische Revolution nicht von einer Person, einer
bestimmten Situation oder einem
bestimmten
Umstand
ab[hängt]“.
Castro habe keineswegs seine revolutionäre Schlacht aufgegeben, sondern
lediglich den Posten gewechselt. Zudem
würdigte er Fidels Rücktritt als „Lektion
für alle diejenigen, die Männern wie
Castro vorwerfen, sich hoffnungslos an
die Macht zu klammern“ und schloss
mit den Worten: „Viva Fidel!“
Als „schmerzhaft“ bezeichnete der
bolivianische Staatschef Evo Morales den
Abgang Castros und lobte ihn als einen
„historische[n] Führer, der den sozialen
Bewegungen sehr fehlen wird, die für
tief greifende Veränderungen kämpfen“.
Brasiliens Staatschef Luiz Inácio „Lula“
da Silva - ebenfalls mit Fidel befreundet zeigte sich zuversichtlich, dass auf Kuba
ein sanfter Übergang gelingen könne.
Jamil Claude ist Geograf und unterrichtet derzeit in Argentinien.
7
International
Kuba: Das Erbe Fidels - von Castro zu Castro
Nach dem Verzicht Fidels auf eine erneute Kandidatur tritt Raúl Castro ein schweres Erbe an, denn in vielen
Bereichen des wirtschaftlichen, sozialen und politischen Lebens sind Reformen dringend notwendig. Fidels
Bilanz nach 49 Jahren an der Macht fällt zweigeteilt aus.
Jamil Claude
Photo: Jamil Claude
Auf der Negativseite von Fidels
Bilanz stehen extrem eingeschränkte
Presse-, Meinungs- und Reisefreiheit,
die Unterdrückung von Kritikern,
sowie zahlreiche Menschenrechtsverletzungen. Auf der anderen Seite hat der
Maxímo Líder große sozialpolitische
Erfolge vorzuweisen, und dies trotz des
inhumanen Handelsembargos durch
die USA. So schreibt denn auch Bert
Hoffmann, Politikwissenschaftler am
Giga-Institut für Lateinamerika-Studien
in Hamburg: „Die kubanische Revolution hat eine historische Umwälzung
geschaffen mit ernormen Verbesserungen für die unteren Bevölkerungsschichten“. Hervorzuheben sind dabei
v. a. die Errungenschaften im Bildungs-
8
und Gesundheitswesen. Die Alphabetisierungsrate auf Kuba liegt bei nahezu
100 Prozent, das Universitätsstudium
mitsamt Unterkunft und Verpflegung
ist kostenlos und ein kubanisches Pädagogikinstitut wurde mit dem UnescoAlphabetisierungspreis ausgezeichnet.
1981 startete Fidel die „Biotechnologische Revolution“ und mittlerweile hat
sich die Insel zu einem bedeutenden
F&E-Standort entwickelt, insbesondere in den Bereichen Biotechnologie
und Pharmaindustrie: In kubanischen
Forschungslabors wird derzeit an Medikamenten gegen Aids, Krebs, Tuberkulose und Cholera geforscht. Mit seiner
ihm ureigenen Rhetorik umschreibt
Fidel dies wie folgt: „Eine der größten
Errungenschaften unserer Revolution
ist, dass selbst unsere Prostituierten
Akademiker sind.“ Auch der Zugang zu
medizinischer Versorgung ist auf Kuba
für jedermann kostenlos, die Lebenserwartung liegt auf dem Niveau der OECDStaaten, kubanische Ärzte genießen
auf der ganzen Welt hohes Ansehen, ja
haben sich sogar zu einem kubanischen
Exportschlager entwickelt. Gleichzeitig
hat sich auf Kuba ein Gesundheitstourismus entwickelt, der die Insel mit dringend benötigten Devisen versorgt.
Raúl Castro
Raúl, der jüngste der drei CastroBrüder, trat bereits als Student der
moskautreuen Juventud Socialista, der
Sozialistischen Jugend bei und Fidel
selbst erklärte mehrfach öffentlich, dass
Raúl der radikalere und energischere
von Beiden sei. Während Fidel zunächst
noch als Bindeglied zwischen der Revolution und den bürgerlich-liberalen
Bewegungen fungierte, forcierte Raúl
zusammen mit Che Guevara schon
früh die Aufnahme von Beziehungen
zum sozialistischen Staatenbund. So
war es denn auch Raúls Reise durch die
damaligen Ostblockstaaten, die im Juli
1960 den Grundstein zur Kooperation
mit Moskau und Peking legte. Nachdem
Raúl 1962 stellvertretender Ministerpräsident Kubas geworden war, besuchte er
noch im Juli des gleichen Jahres Moskau
und kehrte von dort mit der Zusage
zurück, die UdSSR werde - als Antwort
auf die Installierung amerikanischer
Raketen in Europa - ihrerseits Raketen
auf der Karibikinsel installieren. Dieser
Entschluss führte schließlich zur KubaKrise und brachte die Welt an den Rand
eines Atomkriegs zwischen den beiden
Supermächten. Andererseits zeigte sich
Raúl aber auch immer offen für Verhandlungen mit den USA. 1964 sagte er, er sei
BP 242 - juin 2008
sogar zu Gesprächen „auf dem Mond“
bereit. Als Chef der Streitkräfte war der
jüngere Castro zudem tief in das militärische Engagement Kubas während der
70er Jahren in Angola und Äthiopien
verwickelt.
Nach dem Zusammenbruch des so
genannten real existierenden Sozialismus
in Osteuropa, führte Raúl zusammen
mit Carlos Lage Wirtschaftsreformen
durch und verhinderte so den totalen
Zusammenbruch der kubanischen Wirtschaft, was unweigerlich auch das Ende
der Revolution bedeutet hätte. Zudem
setzte er 1994, gegen die Zweifel Fidels,
die Einrichtung von privaten Bauernmärkten durch, auf denen Bauern
überschüssige Waren verkaufen dürfen.
Seit 1995 wächst die kubanische Wirtschaft wieder um jährlich drei bis fünf
Prozent.
Bei seiner Antrittsrede sprach Raúl
einige dringende Probleme des Landes
an, so z.B. das doppelte Währungssystem und die hohen Nahrungsmittelimporte und kündigte an, einige Verbote
für die Bevölkerung aufheben zu wollen,
ohne dabei jedoch ins Detail zu gehen.
Kuba befinde sich gegenwärtig in einem
Transitionsprozess, fuhr Raúl Castro
fort, den Weg des Sozialismus wolle er
aber dennoch fortsetzen und sich dabei
insbesondere auf die Kommunistische
Partei als Macht- und Steuerungsinstrument stützen. Er behalte sich zudem das
Recht vor, in einigen dringenden Fragen
Fidel zu konsultieren.
„Raúl ist kein Anführer der Massen,
aber ein guter Manager“, sagt Oscar
Espinosa Chepe, Volkswirt in Havanna
und einer von 75 Dissidenten, die Castro
während der zweiwöchigen Verhaftungswelle im Frühjahr 2003 ins Gefängnis
werfen ließ. Was ihm an Charisma
fehle, mache er durch Organisationstalent wieder wett. Zudem sei er auch
Pragmatiker: „Er wird alles tun, um
das System irgendwie zu retten.“ Wirtschaftliche Reformen sind laut Espinosa
dafür unausweichlich: „Er muss den
Leuten mehr Eigeninitiative erlauben,
sonst droht eine soziale Explosion“. Als
BP 242 - juin 2008
Photo: Jamil Claude
International
„teilweise effizienten“ Kader, der Politik
„sehr hart umsetzen“ kann, gleichzeitig
aber auch „Pragmatiker [ist], was Transition und Öffnung des Regimes“ anbelangt, beschreibt ihn Günther Maihold.
Volker Skierka, freier Journalist, Autor
und ausgewiesener Castro-Spezialist,
beschreibt ihn als ideologisch recht
flexiblen Pragmatiker, der aber auch
über Leichen gehen kann.
Die neue Regierung
Der kubanische Staatsrat, an dessen
Spitze der Präsident steht, zählt 31
Mitglieder. Der Präsident ist gleichzeitig
auch Regierungschef. Seit dem 24.
Februar 2008 ist die neue Regierung
im Amt, die aufgrund ihrer personellen
Zusammensetzung in klarer Kontinuität zur Alten steht und daher als eine
Art Übergangsregierung bezeichnet
werden kann. Zu Raúls Stellvertreter
wurde der, als Hardliner und orthodoxer
Parteifunktionär geltende, Arzt José
Ramón Machado Ventura (77) ernannt,
der bereits in den 1950er Jahren an der
Seite der beiden Castro-Brüder und Che
Guevaras in der Bewegung des 26. Juli
gekämpft hatte und auch bisher einer
der sechs Vizepräsidenten gewesen ist.
Zu den weiteren Vizepräsidenten
zählen Juan Almeida Bosque (80),
Innenminister und Armeegeneral Abelardo Colomé Ibarra (68), der Parteichef
von Havanna, Esteban Lazo (63), der
Sekretär des Ministerrates, Carlos Lage
Dávila (56) und auf den einzig frei
gewordenen Platz rückte der altgediente
General Julio Casas Regueiro (71) nach,
bis dato Raúls Stellvertreter im Verteidigungsministerium. Carlos Lage, Architekt der Wirtschaftsreformen der Periodo
Especial en Tiempo de Paz (Sonderperiode in Friedenszeiten), gilt als Einziger
aus diesem Sextett als reformfreudig und
wird eher der liberalen und aufgeklärten
Fraktion im Staats- und Parteiapparat
zugerechnet. Als Präsident der Nationalversammlung wurde Ricardo Alarcón für
weitere fünf Jahre bestätigt; Außenminister ist mit Felipe Ramón Pérez Roque
ein enger Ziehsohn Fidel Castros.
Vladimiro Roca von der Sozialdemokratischen Partei Kubas, sieht die
Wahl Machado Venturas als Indiz für
eine „harte Linie“ und Elizardo Sánchez
von der kubanischen Kommission für
Menschenrechte und Versöhnung meint:
„Ich sehe keine Änderungen, der Totalitarismus wird fortgesetzt“. Allerdings
gibt es auch Stimmen, die zu Geduld
mahnen und den von Raúl in Aussicht
gestellten Wandel mit „moderatem Opti-
9
Photo: Jamil Claude
International
mismus“ betrachten; so z.B. der unabhängige Journalist und Ökonom Oscar
Espinosa Chepe oder auch der Autor und
Schriftsteller Leonardo Padura Fuentes.
Reformen
Zusammen mit Carlos Lage hatte
sich Raúl Castro bereits Anfang der
1990er Jahre als Freund wirtschaftlicher
Reformen erwiesen, als er den Dollar
einführte, ausländische Joint-Ventures
erlaubte, den Tourismussektor ausbaute
und gegen Fidels Bedenken die freien
Bauernmärkte einführte. Während
einer viel beachteten Rede am 26. Juli
2007 forderte Raúl die Kubaner auf,
„über strukturelle und konzeptionelle
Reformen nachzudenken“ und ermunterte die Bevölkerung, Medien und
Parteikader zu Debatten und Kritik „ohne
Ängste irgendeiner Art“. Seitdem gingen
3,5 Millionen Verbesserungsvorschlägen
ein, von denen 1,2 Millionen zurückbehalten worden sind. Bert Hoffmann
unterstreicht, dass die Vorgehensweise
von Raúl zwar als „Top-down“ gedacht
sei, doch habe dies inzwischen auch
„zu einer richtigen Glasnost von unten
geführt: Viele Kubaner stehen auf und
üben offen Kritik - ein Novum.“
Hoffmann erklärt diese neue
10
Linie damit, dass das Regime „einen
Kontrollverlust vermeiden möchte“ und
konstatiert für Kuba „derzeit nicht nur
Perestroika von oben, sondern auch
ein unerwartet hohes Maß an Glasnost
von unten“. Berühmt geworden ist das
Treffen der Studenten der Informatikuniversität UCI mit dem Parlamentspräsidenten Ricardo Alarcón, bei dem in bisher
ungekannter Offenheit Missstände, wie
z.B. die Devisen-Apartheit, das Verbot
von Internetportals wie Google oder
Yahoo, fehlende Reisefreiheit oder die
Einheitslisten bei Wahlen, angeprangert
wurden.
Anlässlich
seiner
Antrittsrede
kündigte Raúl „tief greifende und strukturelle Veränderungen“ an. Als eine der
dringendsten Aufgaben nannte er dabei
die Befriedigung der Grundbedürfnisse der Bevölkerung, die durch mehr
Disziplin bei der Produktion sowie eine
Stärkung der nationalen Wirtschaft
erreicht werden müsse und wiederholte sein Versprechen, die Gehälter
der Bevölkerung anheben zu lassen,
„damit das Lebensniveau eines jeden in
Relation zu dessen legalen Einkünften
steht“. Zudem prüfe man gegenwärtig
die Möglichleiten einer Aufwertung des
kubanischen Peso.
Die kubanische Ministerin für
Auslandsinvestitionen, Martha Lomas,
erklärte, das Land sei offen für Investitionen und suche Partner für landwirtschaftliche Projekte, die Kapital und
Technologie beitragen könnten, um
die Lebensmittelimporte zu verringern.
Explizit erwähnte sie dabei Rinderzucht und Reisanbau als Möglichkeiten. Außerdem hat die Regierung
mittlerweile bekannt gegeben, die
seit 1993 gegründeten Agrarkooperativen, so genannte UBPCs (inzwischen
existieren rund 13000), die 42 Prozent
des staatlich bewirtschafteten Ackerbodens ausmachen, künftig stärker
mit Krediten zu unterstützen. In der
Tat hat die Abhängigkeit Kubas von
Nahrungsmittelimporten mittlerweile
beängstigende Formen angenommen
und verschlingt einen Grossteil der in
anderen Wirtschaftszweigen eingenommenen Devisen; im vergangenen Jahr
machte sie einen Posten von 1,7 Milliarden US-Dollar aus. Mit der gegenwärtigen weltweiten Nahrungsmittelkrise
sowie der damit zusammenhängenden
Preisexplosion, dürfte sich die Situation
weiter verschlimmern, falls nicht umgehend geeignete Gegenmaßnahmen
ergriffen werden. Demgegenüber soll
zwischen einem Drittel und der Hälfte
der landwirtschaftlich nutzbaren Fläche
Kubas brachliegen.
Der Präsident des Kleinbauernverbands Anap, Orlando Lugo Fonte, bot
den Bauern bereits an, ihnen bis zu
fünf Hektar Ackerfläche pro Familie
zukommen zu lassen, um Kaffee anzubauen. Zwar wird ihnen das Land nicht
geschenkt, doch auf Lebenszeit zur Verfügung gestellt. Damit soll erreicht werden,
dass die Bauern wieder eine Beziehung
zum von ihnen bewirtschafteten Boden
herstellen und sich dadurch auch die
Produktivität erhöht. Des Weiteren hat
die Regierung Ende März beschlossen,
die Preise im staatlichen Ankaufssystem,
dem Acopio, zu erhöhen. Auch soll den
Kubanern in Zukunft die Möglichkeit
geboten werden, ihre Wohnungen und
Häuser vom Staat zu kaufen und unter
bestimmten Voraussetzungen an Kinder
BP 242 - juin 2008
International
Photo: Jamil Claude
oder Angehörige zu vererben.
Raúl hat mittlerweile auch einige
Verbote aufgehoben. So dürfen Kubaner
nun auch Autos mieten und in den
Luxushotels der Insel übernachten, was
vorher nur Paaren auf Hochzeitsreise
sowie einigen Privilegierten vorbehalten
war. Zudem fiel das Verbot zum Verkauf
von Computern und elektrischen Haushaltsgeräten, die seit 2003 nur noch auf
dem Schwarzmarkt zu erstehen war.
Auch Handys sind jetzt auf dem freien
Markt erhältlich; das billigste der sechs
angebotenen Modelle kostet allerdings
64,89 USD, das teuerste 280, der Vertrag
111 CUC (peso convertible; ca. 76 Euro).
Zudem werden nur Prepaid-Karten
angeboten, eine Inlandsverbindung
kostet rund 31 Eurocent pro Minute
und Gespräche ins Ausland mehrere
Euro. Bei einem durchschnittlichen
Monatslohn von 408 kubanischen peso
(moneda nacional; ca. 11 Euro), können
sich das momentan allerdings nur die
wenigsten Kubaner leisten, genauso wie
die anderen Elektrogeräte, wenngleich
diese nun billiger sind als zu Schwarzmarktzeiten. Allerdings teilte Vizekommunikationsminister Ramón Linares
Torres mit, dass in den 30 Verkaufslo-
BP 242 - juin 2008
kalen der ETECSA ab dem 14. April auch
Anträge auf einen Anschluss in nationalen Peso gestellt werden könnten.
Zudem würden die letzten 141 der 886
Verwaltungsbezirke Kubas noch bis
zum Ende des Jahres an das nationale
Telefonfestnetz angeschlossen werden.
Auch soll in Kürze ein neuer TV-Kanal
auf Sendung gehen, der 24 Stunden am
Tag v.a. Beiträge und Produktionen aus
anderen Ländern ausstrahlen werde.
Einer mittleren diplomatischen
Sensation kam die Ankündigung von
Außenminister Pérez Roque gleich,
Kuba werde sowohl das Abkommen der
Vereinten Nationen über soziale und
wirtschaftliche Rechte, als auch das über
politische und bürgerliche Rechte unterschreiben. Beides war von Fidel immer
vehement abgelehnt worden. Bert
Hoffmann bezeichnet dies als „ein sehr
starkes Zeichen auf dem diplomatischen
Parkett.“
Zukunftsaussichten
Der spanische Politikprofessor José
Angel Sotillo Lorenzo von der Universidad Complutense de Madrid rechnet
für die nahe Zukunft nicht mit einer
Abkehr vom bisherigen System: „Die
Mehrheit ist zufrieden, sie sieht vor
allem die Vorteile von Castros Bildungspolitik und der medizinischen Grundversorgung“ und geht daher auch nicht
davon aus, dass die Kubaner für den
großen Wechsel kämpfen werden: „Es ist
durchaus möglich, dass sich gar nichts
ändern wird“. Auch Günther Maihold
fällt es schwer eine Prognose zu treffen,
wie sich das Volk in Zukunft verhalten
wird, da „Castro den Menschen auf Kuba
eine eigene Identität gegeben [hat], eine
Form von Würde, dafür sind sie ihm
dankbar. Anderseits wollen sie natürlich
auch mehr Freiheit.“ Er fügt hinzu,
dass jüngeren wissenschaftlichen Daten
zufolge etwa 25 Prozent der Bevölkerung das System beibehalten wollen, 25
Prozent oppositionell und 50 Prozent
zwiegespalten sind und folgert, dass
der „Wechsel von der charismatischen
Herrschaft Fidels zu Raúls bürokratischem Sozialismus ein wirtschaftliches
Öffnungsprogramm bedeuten [dürfte]
- allerdings ohne eine Lockerung der
Bürger- und Menschenrechtslage“. In
der Tat stellen die desolate wirtschaftliche Lage und die geringe Dynamik
des Binnenmarktes, verbunden mit der
Nahrungsmittelknappheit, die größten
und dringlichsten Herausforderung für
die politische Führung dar, die somit
in der Zwickmühle steckt: Gehen die
Reformen zu langsam voran, drohen
Proteste der unzufriedenen Bevölkerung, reformiert sie zu schnell, droht
ihr Regime zu stürzen. Hoffnungsträger
Carlos Lage sagt, nach zwei Jahrzehnten
der Krise verstehe er die Ungeduld
seiner Landsleute: „Wir kommen von
einem dramatischen Nichtvorhandensein von Lebensmitteln und Medikamenten, von desolaten Straßen, von
dunklen Nächten“. Dennoch blickt er
optimistisch in die Zukunft, denn: „Der
Glaube von vielen, der Mehrheit, ja, aller
Kubaner macht mir Mut“.
Jamil Claude ist Geograf und unterrichtet derzeit in Argentinien.
11
International
UE-Cuba: vers une normalisation des relations ?
Le 26 mai dernier, le Parlement européen, dont le siège est établi à Bruxelles, a accueilli une conférence intitulée:
„La normalisation des relations Union européenne - Cuba: un potentiel pour la coopération au développement“.
En prévision du Conseil de l‘Union européenne du mois de juin prochain, la conférence visait à examiner les
relations à venir entre l’UE et Cuba.
Dilcia Figueroa
Photo: ASTM
Dans la continuité d’une initiative
similaire entreprise en septembre 2007,
cet espace de débat et de réflexion a été
l’occasion de recueillir l’avis de plusieurs
orateurs sur les potentialités que la
coopération entre Cuba et l‘UE pourrait
atteindre dans un scénario de normalisation des relations. En effet, Cuba est
le seul pays d’Amérique latine et des
Caraïbes à ne pas avoir conclu d’accord
de coopération avec l’UE, et le seul pays
membre de l’assemblée ACP (AfriqueCaraïbe-Pacifique) à ne pas avoir signé
l’accord de Cotonou.
Cette situation s’explique par
l’adoption, en 1996, de la Position
commune de l’Union européenne,
laquelle posait les réformes à entreprendre par le régime cubain comme
condition à la coopération de l’UE. Une
attitude interprétée par la Havane comme
un alignement sur la politique des États
Unis et une ingérence dans les affaires
12
intérieures du pays. Par ailleurs, en juin
2003, à la suite de l’emprisonnement de
75 personnes accusées par les autorités
cubaines de déstabiliser le pays, l’UE
avait infligé un certain nombre de sanctions. Ces „mesures“, selon les termes
employés par l’UE, ont été temporairement suspendues en janvier 2005,
suspension renouvelée tous les six mois
jusqu’à présent par le Conseil européen.
Néanmoins, le fait que les sanctions
n’ont pas été annulées définitivement
constitue pour Cuba un grand obstacle
au développement de véritables relations
politiques et de coopération.
Organisé par le Grupo Sur et le
Groupe d’Amitié et de Solidarité avec le
Peuple de Cuba, qui intervient au sein du
Parlement européen, ce débat a accueilli
un grand nombre de participants, dont
le Commissaire européen pour le Développement et l’Aide humanitaire, Louis
Michel, et plusieurs députés européens,
y compris les vice-présidents Miguel
Angel Martinez et Manuel Antonio
Dos Santos. On notera également la
présence de l’ambassadeur de Cuba
en Belgique, Helio Rodriguez, celle du
chargé d‘affaires de la Délégation de la
Commission européenne à La Havane
et d’autres membres des institutions
européennes. Le ministre de la Santé
du Mali, Ibrahim Touré, et le Dr Luther
Castillo, en tant que bénéficiaire de la
coopération Sud-Sud, que Cuba développe avec plus de 150 pays depuis 1960,
ainsi que de nombreux représentants
d‘ONG européennes de coopération au
développement ont également participé
à cette conférence.
Les différents intervenants se sont
manifestés à l’unanimité en faveur d’une
élimination des sanctions envers Cuba
comme condition sine qua non afin
d’évoluer vers une normalisation des
relations entre les deux parties. Au-delà
des raisons éthiques et non discriminatoires évidentes, les témoignages sur
l’action de solidarité et de coopération
de Cuba, surtout dans les domaines de
la santé et de l’éducation, ont démontré
sa grande contribution aux Objectifs du
Millénaire pour le Développement.
Ainsi, une normalisation des relations pourrait avoir un impact positif sur
la coopération au développement des
pays moins développés. „La solidarité de
Cuba permet que les rêves des pauvres
deviennent réalité“; s’exprimait de façon
émouvante le Dr Castillo, intervenant
hondurien membre de l’ethnie Garifuna,
qui, grâce à l’aide de Cuba, est devenu
médecin, à l’instar de plus de 36 000
médecins de 70 pays qui ont bénéficié
d’une bourse d’étude à Cuba depuis
1999. Ce n’était qu’un exemple de cette
collaboration.
Lors de la conférence, il est apparu
que le développement de relations
BP 242 - juin 2008
International
basées sur la réciprocité et la non-discrimination serait également dans l’intérêt
de l’Union européenne. Ceci se traduirait
par une amélioration de l’image de l’UE
et de sa crédibilité face à de nombreux
pays et peuples de la communauté internationale, puisque Cuba a de plus en
plus de l’influence en Amérique latine.
La normalisation des relations avec Cuba
permettrait en outre de profiter d’une
coopération triangulaire sur des thèmes
d’intérêt commun.
Il est évident que la politique de
sanctions n’a pas eu de résultats positifs.
Sur le plan géopolitique, l’élimination
des sanctions permettrait à l’UE de
jouer un rôle en tant qu’acteur politique
stratégique en Amérique latine, région
pour laquelle elle a réaffirmé son intérêt
lors du récent sommet entre les deux
continents qui s’est tenu à Lima les 16
et 17 mai 2008. Enfin, l’UE a besoin
d’alliés politiques pour faire face aux
grands défis de la mondialisation. Il ne
faut pas négliger non plus la position de
l’UE dans cette région, dans l’éventualité
d’un changement de la politique des
États-Unis à l’égard de Cuba, en fonction
des résultats des élections de novembre
prochain.
En résumé, c’est l’espoir que le
prochain Conseil décide de progresser
sans plus tarder vers une normalisation
rapide et constructive des relations
UE-Cuba qui est ressorti de cette réunion.
En fait, certains pas significatifs ont déjà
été franchis dans cette direction depuis
les conclusions du Conseil de juin 2007,
à l’image des visites à Cuba d’autorités
et parlementaires européens, de la participation de Cuba aux journées européennes du développement à Lisbonne en
novembre 2007 et de la signature par
Cuba du Pacte international relatif aux
droits économiques, sociaux et culturels, ainsi que celui concernant les droits
civils et politiques.
Dilcia Figueroa est membre de l’ASTM
et coordinatrice du Grupo Sur.
BP 242 - juin 2008
Conférences les 09 et 10 juin 2008:
„Le dialogue interculturel dans
l’éducation au développement”
Sloga, Slovenian Global Action, la plate-forme des ONG de développement slovène, a fait de l’éducation au développement une des priorités
thématiques de son programme en organisation une conférence de 2
jours clôturant la présidence slovène.
Nicole E. Ikuku
La conférence „le dialogue interculturel dans l’éducation au développement. - En route vers l’implémentation
du consensus sur l‘Éducation au développement en Europe – la contribution
de la sensibilisation et de l’éducation au
développement“ a eu lieu à Ljubljana les 9
et 10 juin 2008. Cet événement est organisé en collaboration avec la Confédération européenne des ONG d‘urgence
et de développement, CONCORD, le
ministère des Affaires étrangères de la
République de Slovénie et la Commission européenne.
La conférence s’inscrit, d’une part,
dans le cadre de „l’année européenne du
dialogue interculturel“ et, d’autre part,
dans le processus du nouveau cadre
stratégique pour l‘Éducation et la sensibilisation au Développement (ED) en
Europe. Elle a pour ambition d’unir les
acteurs des secteurs éducatif et culturel
avec le groupe d’acteurs du Consensus
en éducation au développement. Cet
événement se situe dans le droit fil
de la conférence d’Helsinki en 2006
qui mettait en place un processus de
partenaires multiples (Multi-stakeholder
process).
La conférence Slovène sera la
première plénière des divers acteurs
après l’officialisation du Consensus ED
à Lisbonne. Elle soulèvera également
la question du rôle des nouveaux États
membres de l’UE dans les programmes
européens d’éducation au développement. Un nouveau comité sera mandaté
pour suivre la phase de mise en oeuvre
du cadre stratégique jusqu’aux élections
européennes au moins. Rappelons ici le
cadre de ce Consensus.
Lancée en novembre 2007 pendant
les Journées du développement, cette
stratégie confère un cadre européen
à l‘éducation et à la sensibilisation au
développement qui peut être appliquée
au niveau local, régional, national ou
européen. Comme l’avait annoncé
Louis Michel, le Commissaire pour le
Développement et l‘Aide humanitaire,
„Ce consensus sur l‘éducation au développement est aussi important que le
Consensus européen sur le développement. Les jeunes ne sont pas conscients
des souffrances des pauvres gens. Les
sensibiliser est un effort de chaque jour.
L‘éducation au développement est un
processus à long terme qui prépare les
jeunes aux débats de demain.“
Ce cadre stratégique est en effet une
Lancée en novembre
2007 pendant les Journées du développement,
cette stratégie confère
un cadre européen à
l‘éducation et à la sensibilisation au développement.
13
Photo: ec.europa.eu
International
La conférence „le dialogue interculturel dans l’éducation au développement“ a eu lieu à Ljubljana les 09 et 10 juin 2008.
contribution au Consensus européen
sur le développement approuvé en 2005
qui prévoit que: „l‘Union européenne
accordera une attention particulière à
l‘éducation au développement et à la
sensibilisation des citoyens européens.
„ Selon Rilli Lappalainen, présidente du
Forum de CONCORD sur l‘éducation
au développement, „Cette stratégie a
été élaborée avec les responsables de
la société civile, des gouvernements et
des institutions européennes. Bien des
actions existaient déjà, mais séparément.
Cette stratégie est un outil pour encourager des activités croisées.“ À cela, Anita
Reddy, d’InWEnt (Renforcement des
capacités internationales, Allemagne)
ajoutait que „ce cadre stratégique est
en quelque sorte la pierre angulaire de
futures actions“. Effectivement, ses
annexes fournissent des détails sur la
façon dont chaque acteur peut mettre
en pratique ses principes et recommandations. Chacun peut les utiliser
à son niveau, pour son plaidoyer, en se
concentrant sur les recommandations.
Un manuel de référence contenant
14
des exemples des meilleures pratiques
viendra compléter le cadre stratégique.
Il devra s’écouler une année au moins
avant que son application soit évaluée
par les divers acteurs.
La conférence slovène permettra
de rappeler ce processus et de l’étendre
à d’autres acteurs. Ainsi, ces deux
journées de conférence sur l’ED, dans
le contexte de l’Année européenne
du dialogue interculturel, offriront
l’opportunité d’intensifier la coopération
entre les secteurs éducatifs et culturels.
Les représentants des ministères de
l’Éducation des pays européens ont reçu
une invitation officielle du ministère des
Affaires étrangères slovène. Le Conseil
de l’Europe y tiendra son évaluation
annuelle sur la semaine de l’Education
Globale avec plus de 30 coordinateurs
nationaux le 8 Juin à Ljubljana. Le groupe
participera par après à la conférence du
09 et 10 et contribuera à la diversité des
participants venus d’horizons autres que
du monde du développement. Le Conseil
de l’Europe a également pour objectif de
partager les recommandations du comité
des ministres de l’Éducation du Conseil
sur l’éducation globale.
Une liste des personnes de contacts
des ministères de l’Éducation et du
secteur éducatif en général a été dressée.
Il regroupe actuellement 42 points
contacts de 20 pays et fera l’objet de
mises à jour régulières.
Le Forum „Éducation au développement“ de Concord, regroupant les représentants des plates-formes nationales
en matière d’ED, y compris la représentation luxembourgeoise, se réunira les
7 et 8 juin à Ljubliana, et contribuera
également à la thématique de l’ED dans
le cadre de cette conférence.
Ainsi, on peut considérer „l’année
européenne du dialogue interculturel“
comme un espace et un outil permettant d’allier le secteur de la culture et le
secteur éducatif en vue d’une meilleure
cohérence, où l’apprentissage interculturel et des compétences font partie
intégrante de l’ED.
Nicole E. Ikuku est membre de l‘ASTM.
BP 242 - juin 2008
International
Kolumbien: Blumen zum Frühstück
Carlos Olaya, Mitglied der kolumbianischen Lebensmittelgewerkschaft Sinaltrainal, verbrachte im Mai einige
Tage in Luxemburg, wo er unter anderem eine Konferenz in Bettembourg gab. Er erzählt von den Zusammenhängen zwischen der Produktion von Agrarkraftstoffen, den rechten Paramilitärs und Menschenrechtsverletzungen in seiner Heimat.
Kristy Schank
BP 242 - juin 2008
gegen die ausbeuterische und repressive
Unternehmenspolitik der multinationalen Großkonzerne Chiquita und Coca
Cola führeten, kennt Olaya die Situation
der ArbeiterInnen im ländlichen Raum.
Nahezu alle PlantagenarbeiterInnen
besitzen keine festen Arbeitsverträge.
Tarifverträge und gewerkschaftliche
Organisierung fehlen gänzlich.
Die Konsequenz der gesteigerten
Produktion von Agrokraftstoffen sind
jedoch noch weitreichender. Die Auswei-
Photo: ASTM
Die alten Kanonen auf der Festungsmauer um Santa Marta, eine 400 000
Einwohnerstadt an der Karibikküste im
Norden Kolumbiens, vermittelt dem
Besucher das Flair einer geheimsnivollen
Piratenstadt aus vergangenen Tagen. Die
Hafenstadt erlebt in den letzten Jahren
allerdings einen zweiten Frühling : Von
hier aus verlassen täglich große Mengen
an Palmöl und Ethanol aus Zuckerrohr
die kolumbianischen Landesgrenzen
nach Europa um hier die steigende
Nachfrage nach Agrokraftstoffen zu
sättigen.
Zuckerrohr (caña de azúcar) und
Ölpalmen (palma africana/aceitera)
gehören längst zu den traditionellen
Agraprodukten, der 42 Mio. EinwohnerInnen zählenden südamerikanischen
Republik. Allerdings hat sich das Ausmaß
der Produktion und die Anbaufläche
in den vergangenen zwei Jahrzehnten
massiv
ausgeweitet.
Hauptgrund
hierfür ist die gestiegene Nachfrage
nach agrarischen Treibstoffen in den
(v.a. europäischen) Industrieländern.
Kolumbien senkte die Produktionskosten und dehnte die Anbaufläche beider
Agrargüter aus, um auf dem Weltmarkt,
insbesondere gegnüber den führenden
Exportnationen Malaysia und Indonesien, wettbewerbsfähig zu sein.
Diese Entwicklungen haben verheerende ökologische und soziale Auswirkungen auf die Bevölkerung und die
Ökosysteme der Anbauregionen. Die
Zuckerrohrschneider
beispielsweise
arbeiten sechs Tage die Woche 16
Stunden am Tag für umgerechnet 165
US-Dollar im Monat. Mit einer notdürf-
tigen Schutzkleidung, für die sie selber
aufkommen müssen. sind sie den
extrem hohen Temperaturen sowie dem
dichten Rauch und der herumfliegende
Asche der abgebrannten Blätter nahezu
schutzlos ausgeliefert. „So als wäre man
einem permanenten Vulkanusbrauch
ausgesetzt“ schildert Carlos Olaya die
Arbeitsumstände auf den Zuckerrohrplantagen. Als Mitglied der kolumbianischen Lebensmittelgewerkschaft Sinaltrainal, die bereits zuvor Kampagnen
Carlos Olaya, Gewerkschaftsführer aus Kolumbien, zu Gast bei der ASTM.
15
International
tung der monokulturellen Anbauflächen
benötigt eine verstärkte Nutzung von
chemischen Düngern (Pestizide, Insektizide, Fungizide, Phosphate etc.) die
eine massive Verschmutzung der Böden
und des Wassers zufolge haben. Sensible
Ökosysteme wie z.B. Regenwaldgebiete
werden gerodet um Platz für die gewinnbringenden Exportgüter zu schaffen.
Dabei ist insbesondere der Anbau der
nicht endemischen Ölpalme in Kolumbien besonders schädlich, da ihr dichtes
Wurzelwerk den Boden auf dem sie
wächst, selbst nach ihrer Nutzung für
über 150 Jahre für jegliche andere Saat
unbrauchbar macht.
Die oben genannten Entwicklungen
gefährden Kolumbiens Ernährungssouveränität erheblich. 2008 werden 10
Mio. Tonnen Lebensmittel importiert,
bereits 40% mehr als noch im Jahr 2000.
Darunter befinden sich zum Großteil
Grundnahrungsmittel aus den USA wie
Weizen, Mais, Reis, Obst und Milchpulver. Zynisch bemerkt Olaya, ohne die
Importe würden die KolumbianerInnen
lediglich ein Glas Palmöl, ein wenig
Zucker und eine Blume frühstücken. Die
lokale Bevölkerung wird auf diese Weise
zusehends abhängiger von den Preisentwicklungen auf dem Weltmarkt.
Die Subsistenzwirtschaft der kleinbäuerlichen Familien, die für den
Eigenbedarf produzieren und geringe
Überschüsse auf den lokalen Märkten
verkaufen, verliert an Bedeutung. Nicht
zuletzt aufgrund der paramilitärischen
Gruppen, die die Landbevölkerung von
ihren Parzellen vertreiben, um das Land
für die Produktion von Agrokraftstoffen
nutzen zu können. Die Vertriebenen
(desplazados) - Schätzungen zufolge
handelt es sich um mehr als 4 Mio.
Menschen - erhalten keinerlei finanzielle Entschädigungen für ihr Land und
werden zu landlosen billigen Arbeitskräfte für die Agrarindustrie.
Die „Paras“ kontrollieren mittlerweile
die gesamten Anbaugebiete von Zuckerrohr und Ölpalme. Sie sind verantwortlich für brutale Massaker und gezielte
Angriffe auf Mitglieder von sozialen
16
Bewegungen und Gewerkschaften sowie
der Zivilgesellschaft. Carlos Olaya spricht
von mindestens 150 000 Toten, darunter
4 000 Gewerkschaftsführer, die bis heute
auf das Konto der Paramilitärs gehen.
Ständig neue Funde von tausenden von
Massengräber belegen das Ausmaß der
andauernden Gewaltkonflikte in dem
Land, das gemessen an seiner EinwohnerInnenzahl, weltweit den höchsten
Militärhaushalt hat, großzügig unterstützt durch die USA.
Kolumbien weist eine sehr hohe
soziale Polarisierung auf, mit wenigen,
einflussreichen Familien an der Spitze
des Landes. Gemeinsam mit den transnationalen Unternehmen und den Paramilitärs als ihre Handlanger schafft es
diese kleine herrschende Klasse anhand
ihres Landbesitz und des neoliberalen
Exportmodells ihre Interessen in der
nationalen Politik durchzusetzen.
Die Zukunftsaussichten sind wenig
viel versprechend : Die amtierende Regierung unter Álvaro Uribe hat kürzlich
ein offizielles Programm verabschiedet,
das in den kommenden 20 Jahren die
Anbaufläche für Agrokraftstoffe auf 6,3
Mio. Hektar ausweiten will, um so die
Nachfrage der EU für die Umsetzung der
10%-Richtlinie zu decken. Diese Ausweitung käme fast einer Vedopplung der
aktuell genutzten landwirtschaftlichen
Fläche (3,8 Mio. Hektar) gleich.
Berücksichtigt man dann noch, dass
das Inkrafttreten des bereits unterzeichneten Freihandelsabkommen mit den
USA kurz bevorsteht, und Kolumbien
mit den billigen Agrarimporten des
nordamerikanischen
Handelspartner,
wie oben gesehen, bereits heute nicht
konkurrieren kann, so zeichnet sich
ein düsteres Bild für die einheimische
Landbevölkerung. Die ungleiche Landverteilung und die brutale Repression
seitens der Paramilitärs drängen große
Bevölkerungsteile in extreme Armut.
Laut Carlos Olaya sind diese Transformationsprozesse nur durch eine grundlegende Agrarreform aufzuhalten, die den
vertriebenen Bauernfamilien Land und
damit dem gesamten Staat nachhaltige
Ernährungssicherheit gewährleistet.
Kristy Schank ist Mitglied der ASTM.
BP 242 - juin 2008
International
Commerce: La France souhaite plus de flexibilité
vis-à-vis de l‘Afrique
La France, qui assurera la prochaine présidence tournante de l‘Union européenne (UE), souhaite que l‘Europe
témoigne plus de flexibilité dans le cadre des négociations en vue de la conclusion d‘accords commerciaux
avec l‘Afrique.
David Cronin
Photo: Parlement Européen
La Commission européenne soutient
que les pays d‘Afrique, des Caraïbes et
du Pacifique (ACP) doivent supprimer
au moins 80 pour cent de leurs tarifs
douaniers à l‘importation dans la
période de 15 ans qui suit les Accords de
partenariat économique (APE), qui sont
actuellement en négociation. Pendant
que la Commission européenne mène
ces négociations au nom des 27 pays
membres, la France souhaite que la
libéralisation du commerce soit moins
étendue et que son accomplissement
puisse être prolongé dans le temps.
Des officiels du gouvernement français auraient récemment pris contact
avec des responsables de la Commission
européenne afin de leur demander de
porter davantage d’attention aux préoc-
Les États membres de l‘UE remettent en
question l‘approche de Mandelson.
BP 242 - juin 2008
cupations de l‘Afrique, a-t-on appris de
source fiable à Bruxelles.
Pour la France, qui assurera la
présidence de l‘UE à compter du mois
de juillet, l‘insécurité provoquée par la
hausse des prix des denrées alimentaires
dans de nombreux pays pauvres nécessite d’accorder une attention particulière
aux questions liées à l‘alimentation et à
l‘agriculture dans les APE.
européenne ont promis deux milliards
d‘euros (2,75 milliards de dollars) „d‘aide
commerciale annuelle“ aux pays pauvres
d‘ici à 2010.
Le gouvernement français a également chargé la députée Christiane
Taubira d‘une mission sur les APE.
L‘objectif du rapport qu‘elle devra
remettre à la mi-juin consiste notamment à analyser comment les Accords
La France souhaite que la libéralisation du commerce
soit moins étendue et que son accomplissement
puisse être prolongé dans le temps.
Bien que la France ait toujours
défendu avec vigueur les subventions
agricoles accordées à ses producteurs,
Paris estime à présent qu‘une concurrence
inégale entre les produits subventionnés
importés et les denrées qui sont produites localement devrait être évitée en
Afrique. L‘importation de denrées bon
marché peut être bénéfique pour les
consommateurs des grandes villes, affirment certains officiels français, mais elle
peut également avoir des conséquences
désastreuses sur l‘agriculture africaine,
qui n‘est généralement pas soutenue par
les États.
Tout en prônant davantage de flexibilité, Paris entend également permettre
à l‘Afrique de renforcer les capacités de
son agriculture, en fournissant, par
exemple, des aides et des formations
à ses producteurs, en leur permettant
d‘avoir accès au crédit ou en leur fournissant des systèmes d‘irrigation dans les
zones les plus exposées à la sécheresse.
Les 27 États membres et la Commission
de partenariat économique pourront
contribuer à promouvoir les liens régionaux en Afrique.
À plusieurs reprises, des gouvernements africains ont critiqué les premiers
APE conclus tard à la fin de l‘année
dernière sur une base individuelle, du
fait qu‘ils compromettaient les efforts de
coopération régionale et économique en
Afrique. Récemment, le ministre sénégalais du Commerce, Mamadou Diap,
a remis cette critique sur la table des
négociations à Bruxelles, en demandant
à ses partenaires africains de faire preuve
d‘unité.
„Nous venons à Bruxelles et nous
sommes plus de 80 ministres africains
à avoir des rencontres individuelles avec
des responsables européens à propos des
mêmes thématiques“, a-t-il expliqué.
„Comment progresser face à une telle
attitude?“.
Des militants de la lutte contre la
pauvreté ont accueilli avec satisfaction la
prise de position française.
17
International
„La France tente enfin de répondre
aux causes de la crise alimentaire: des
règles commerciales qui ne sont pas
équitables“, souligne Jean-Denis Crola,
membre d‘Oxfam France. „Le fond du
problème est lié aux relations commerciales entre l‘UE et les pays ACP“, a-t-il
ajouté.
Mais, pour le Commissaire européen en charge du commerce, Peter
Mandelson, la réduction de 80 % des
tarifs douaniers reste nécessaire afin
de respecter les règles qui régissent les
accords commerciaux entre les pays
riches et les pays pauvres, telles qu‘elles
sont établies par l‘Organisation mondiale
du commerce (OMC).
Dans un avis publié le 22 mai dans le
journal „International Herald Tribune“,
Mandelson déclarait : „Malgré ce qui est
souvent caricaturé, les pays industrialisés
ne sont pas les plus protecteurs vis-à-vis
de leur marché agricole, mais davantage parmi les pays en développement“.
„Parfois, ces tarifs protègent des agriculteurs pour lesquels cette activité est un
moyen de subsistance, mais souvent, ils
entravent la création d‘un marché agricole régional qui pourrait entraîner plus
de rendement et de productivité“.
Pour Marc Maes, spécialiste des
questions agricoles pour 11.11.11, la
coupole d‘associations belges qui luttent
contre la pauvreté, le point de vue adopté
par le Commissaire européen vis-à-vis
des pays pauvres est souvent incompréhensible. Les Accords de partenariat
économique ne devraient pas entrer en
vigueur tant qu‘une étude menée par des
organismes indépendants des institutions européennes n‘auront étudié leurs
implications pour ces pays, estime-t-il.
En tout, 78 pays du groupe ACP sont
concernés par ces négociations commerciales avec l‘UE. Jusqu‘à présent, 35
d‘entre eux ont conclu un APE avec la
Commission européenne. Dans la plupart
des cas, l‘accord signé est considéré
comme un „accord intérimaire“ que la
Commission souhaite transformer en
véritable „paquet de mesures de libéralisation du commerce“.
18
Pour Grégoire Thery, de la Fédération
internationale des droits de l‘Homme
(FIDH), „il faut prendre en compte et
analyser les effets qu‘auront ces APE sur
les capacités de l‘Afrique à pouvoir nourrir
ses propres citoyens“. Celui-ci ajoute en
substance:„Il n‘y a, pour l‘instant, aucun
examen approfondi de cette question et
on ne s‘est pas intéressé de savoir à quel
point ces APE risquaient de mettre en
péril des droits élémentaires des individus au regard du droit international“.
„Les gouvernements européens
sont tenus de respecter le droit à
l‘alimentation, la lutte contre la faim et
le droit au développement économique.
Ces droits seront violés si de nombreux
petits agriculteurs doivent abandonner
leur activité et ne sont plus en mesure
de subvenir aux besoins de leur famille
parce qu‘ils ne peuvent pas concurrencer
les produits importés et subventionnés“,
ajoute-t-il.
„L‘Europe a l‘obligation de prouver
que les accords commerciaux ne mèneront pas au déni de ces droits humains“,
estime Thery. „Et ça, l‘Europe ne peut
pas nous le prouver, parce qu‘elle n‘a
pas les moyens d‘évaluer l‘impact de ces
accords“.
David Cronin est correpondant pour
IPS.
Zoom
L‘aide ne dépendra pas de la signature des APE
La Commission européenne (CE) a assuré le Malawi du fait qu‘il continuera
à recevoir l‘aide à la coopération même s‘il ne signe pas un accord de partenariat
économique (APE) avec l‘Union européenne. Le président du Malawi, Bingu wa
Mutharika, a accusé le mois dernier l‘Union européenne (UE) d‘“impérialisme“,
déclarant qu‘elle punissait les pays qui ont résisté aux APE en menaçant de retirer
l‘aide du Fonds européen de développement.
Le Malawi ne fait pas partie des 18 États africains ayant signé des APE intérimaires que l‘UE tentait de conclure d‘urgence l‘année dernière. Mutharika a déclaré
lors d‘une conférence de presse, le mois dernier, qu‘il ne permettra pas au Malawi
de signer l‘APE parce qu‘il a le potentiel d‘être préjudiciable au pays.
Par contre, le chef de la délégation de l‘UE au Malawi, Alessandro Mariani, a
déclaré, il y a deux semaines, que l‘UE croyait que les APE serviraient les intérêts du
Malawi. Il s’exprimait ainsi lors des festivités de la commémoration de la Journée
européenne, le 9 mai, dans la capitale du pays, Lilongwe. Mariani a également
assuré le Malawi du fait que l‘UE continuera à financer le pays à hauteur de 451
millions d‘euros, même si le pays n‘appose pas sa signature sur les APE.
„S‘il vous plait, permettez-moi de confirmer de nouveau qu‘il n‘y a aucun lien
entre l‘accès aux subventions allouées au Malawi dans le cadre du Fonds européen de développement et la signature des APE‘‘, a affirmé Mariani. Il réitérait un
communiqué de presse de la CE, publié le 18 avril, indiquant que l‘aide du Fonds
européen de développement (FED) ne serait pas liée aux APE.
„Ceci est valable aussi bien pour le Malawi que pour tous les pays ACP (Afrique,
Caraïbes et Pacifique) qui bénéficient de l‘aide au développement fournie à travers
le FED. Le commissaire au commerce, Peter Mandelson, a déclaré que le niveau
des ressources mises à la disposition des pays ACP restera tel qu‘il a été convenu‘‘,
soulignait la déclaration. (IPS)
BP 242 - juin 2008
International
Afrika: Einfluss Chinas kontrollieren - EU setzt auf
trilaterale Partnerschaft
Um ihre Handelsinteressen in Afrika zu schützen, will die EU mit dem schwarzen Kontinent und der aufstrebenden Wirtschaftsmacht China eine trilaterale Partnerschaft eingehen.
Von Michael Deibert
Die Idee für das Triumvirat kommt
vom EU-Entwicklungskommissar. Da
seine Amtszeit im kommenden Jahr
ausläuft, steht er unter Druck, in den
nächsten Monaten ein brauchbares
Konzept vorzulegen, das einen weiteren
Einflussverlust der Europäer in Afrika
verhindert.
Veronika Tywuschik vom unabhängigen Zentrum „European Centre
for Development Policy Management“
(ECDPM) mit Sitz in Brüssel könnte die
EU in drei Bereichen punkten: Frieden
und Sicherheit, Infrastruktur und natürliche Ressourcen.
Um sich einen Einblick zu
verschaffen, wie sich die europäischen
Bürger die künftige Zusammenarbeit
mit Afrika und China vorstellen, hat die
Europäische Kommission einen Fragebogen vorbereitet. Abgabetermin ist der
13. Juli.
Bei der Initiative geht es darum,
einen innovativen Prozess in Gang
zu setzen, der dem Dialog und der
Zusammenarbeit zwischen Afrika, EU
and China sowie dem gegenseitigen
Verständnis förderlich ist. Als Beispiel für
die trilaterale Zusammenarbeit nennt die
Europäische Kommission Maßnahmen
an, die langfristigen Projekten wie den
Millenniumsentwicklungszielen (MDGs)
der Vereinten Nationen zum Durchbruch
verhelfen.
Die MDGs, die im Anschluss an den
New Yorker UN-Millenniumsgipfel im
Jahr 2000 formuliert wurden, sehen bis
2015 die Halbierung von Armut und
Hunger vor, Grundschulbildung für alle,
die Gleichstellung der Geschlechter und
Stärkung der Rolle der Frau, die Senkung
der Kindersterblichkeit und die Verbesserung der Gesundheitsversorgung von
Müttern.
Darüber hinaus sollen die MDGs zur
Bekämpfung schwerer Krankheiten wie
HIV/Aids und Malaria, zur Sicherung der
ökologischen Nachhaltigkeit und zum
Aufbau einer globalen
Entwicklungspartnerschaft zwischen
den Ländern des
Nordens und Südens
beitragen.
Photo: European Communities
Afrika-Exporte
nach China
Die EU-Kommission und die chinesische Regierung trafen im
April 2008 in Bejing zusammen.
BP 242 - juin 2008
China hat in den
vergangenen Jahren
seine Handelsbeziehungen zu Afrika
erheblich ausgebaut.
Nach Angaben des
Internationalen Währungsfonds (IWF)
legten die afrikanischen Exporte in die
Volksrepublik um mehr als 40 Prozent
zu. Die chinesischen Exporte nach Afrika
stiegen um 35 Prozent.
Das Ausmaß der neuen chinesischafrikanischen Freundschaft wurde im
Dezember deutlich, als Peking nur wenige
Tage vor dem EU-Gipfel in Portugal der
Demokratischen Republik Kongo (DRC)
mit fünf Milliarden US-Dollar unter die
Arme griff.
Angesichts der Aktivitäten der Volksrepublik in Afrika sind in der EU zunehmend mehr Stimmen zu hören, die eine
‚Rückeroberung‘ des verlorenen Terrains
empfehlen. Dabei stellt sich die Frage,
zu welchen Konzessionen die EU bereit
wäre, um dieses Ziel zu erreichen.
Im vergangenen November hatte
der Entwicklungsausschuss des Europaparlaments einen Bericht über die
Auswirkungen der chinesischen AfrikaPolitik auf den schwarzen Kontinent
herausgegeben. Darin wird abgeraten,
in Reaktion auf die Konkurrenz neuer
Geberstaaten in Afrika China nachzueifern. Als Begründung hieß es, dass sich
chinesische und europäische Werte,
Prinzipien und Interessen nur schwerlich unter einen Hut bringen ließen.
Förderung von NEPAD
Der Report appelliert jedoch sowohl
an die EU als auch an China, die Neue
Partnerschaft für afrikanische Entwicklung (NEPAD) zu unterstützen. Die von
den Staats- und Regierungschefs der
Organisation für Afrikanische Einheit
(OAU) im Juli 2001 ins Leben gerufene
Initiative setzt auf Eigenverantwortlichkeit und Reformen im Sinne von
19
International
Demokratie, Menschenrechten, guter
Regierungsführung und stabiler Wirtschaftspolitik. Diese Ziele werden nach
Ansicht von Beobachtern unterwandert,
weil China auf dem afrikanischen Kontinent investiert, ohne Bedingungen an
die jeweiligen Regierungen zu stellen
und sich nicht von Menschenrechtsverletzungen abschrecken zu lassen.
In der sudanesischen Krisenregion
Darfur beispielsweise metzeln Reitermilizen im Auftrag der islamischen Regierung seit Jahren Zivilisten nieder. Nach
Angaben des UN-Untergeneralsekretär
für humanitäre Angelegenheiten, John
Holmes wurden dort seit 2003 rund
300.000 Menschen getötet und weitere
2,3 Millionen vertrieben.
Trotz der Verbrechen hält „Petro-
China“, ein Ableger der chinesisch
kontrollierten Erdölfirma „China National Petroleum Corporation“, einen
größeren Aktienanteil in einem national-sudanesischen Erdölkonsortium.
Außerdem hat China dem Sudan 2006
mehr als die Hälfte seiner Erdölexporte
abgenommen. Gerade dieses Arrangement ist umstritten, weil es die sudanesische Regierung zu weiteren Waffenkäufen befähigt, die den Binnenkrieg in
Darfur immer weiter verlängern.
Erst im April geriet das Reich der
Mitte in die negativen Schlagzeilen,
als sich Hafenarbeiter in Südafrika
weigerten, ein Schiff zu entladen, das
Waffen aus China für die Regierung des
simbabwischen Diktators Robert Mugabe
an Bord hatte.
Beobachter wie George Ayittey, Wirtschaftswissenschaftler an der American
University in Washington DC, USA, sind
jedoch der Meinung, dass es der EU in
Afrika wie China auch vor allem um
handfeste Eigeninteressen geht. Partnerschaften müssten dabei als Feigenblatt
herhalten, meint der Experte. „Seitdem
die afrikanischen Regierungen zunehmend Verträge mit China unterzeichnen,
fühlen sich die Europäer übergangen.
Sie wollen wieder rein ins Spiel.“
Michael Deibert ist Korrespondent für
IPS.
Zoom
Die philippinische Linke trauert um Ka Bel
Die Februarausgabe des bp3w enthielt einen
Rückblick Rainer Wernings auf das Lebenswerk
des philippinischen Arbeiter- und Gewerkschaftsführers Crispin Beltran (genannt Ka Bel). Der
Artikel ist anläßlich des 75en Geburtstages von
Ka Bel erschienen und beschrieb seinen unermüdlichen, über fünf Jahrzehnte langen Kampf
für die Rechte der philippinischen Arbeiter und
für die Menschenrechte in seinem Land, einen
Kampf, der lange nicht zu Ende sei – Ka Bel
befinde sich nämlich im ‚„aktiven Unruhestand“,
so Rainer Werning.
Am 20. Mai erreichte uns die tragische Nachricht, dass Ka Bel an den Folgen eines schweren
Unfalles plötzlich gestorben ist. Für alle, die
diese Galleonsfigur der philippinischen Gewerkschafts- und Volksbewegung gekannt haben, auf
den Philippinen wie im Ausland, ist die Nachricht
seines Todes ein schwerer Schlag. Als aktiver
Abgeordnete des philippinischen Kongresses
arbeitete er bis zum Zeitpunkt seines Todes noch
an einer Gesetzesvorlage zur Aufhebung der
Mehrwertsteuer auf Ölprodukte, die zu massiven
Ölpreissteigerungen geführt hat, an denen vor
allem die Armen stark zu leiden haben.
20
BP 242 - juin 2008
International
Philippinen: Vor 40 Jahren formierte sich erneut der
bewaffnete Moro-Aufstand
Am Anfang stand ein Massaker: Am 18. März 1968 wurden mindestens zwei Dutzend junge muslimische
Rekruten – andere Quellen sprechen von 64 bis über 100 Toten – von ihren Vorgesetzten auf der Insel Corregidor in der Bucht von Manila exekutiert.
Rainer Werning
Dieses blutige Ereignis war das
Fanal des erneuten bewaffneten Widerstandes der Moros, der muslimischen
Bevölkerung in den Südphilippinen,
gegen die Zentralregierung in Manila.
Die Konsequenzen des Massakers auf
Corregidor wirken bis heute nach. In der
Region herrscht vielerorts Krieg. Und die
Präsenz von einigen Hundertschaften
US-amerikanischer GIs – abkommandiert zur Bekämpfung der durch Entführungen und Lösegelderpressungen auch
international bekannt gewordenen Abu
Sayyaf – tut ein übriges, um unter dem
Deckmantel des „Antiterrorfeldzuges“
die Zivilbevölkerung zu schikanieren.
Begonnen hatte alles im Jahre 1967
auf der kleinen südphilippinischen Insel
Simunul, von der man an klaren Tagen
Küstenstreifen des ostmalaysischen
Bundesstaates Sabah sehen kann. Dort
fand unter dem Kommando von Major
Eduardo Martelino eine geheime militärische Ausbildung in Sabotage, Infiltration und Sprengstoffattacken von etwa
180 Rekruten statt, die im Januar 1968
nach Corregidor verlegt wurden. Der
Drill soll hart und das Essen miserabel
gewesen sein. Auch der versprochene
Monatssold von 50 Pesos (umgerechnet
entsprach das damals zirka 50 DM) soll
den Rekruten letztlich vorenthalten
worden sein. Es kam daraufhin zu
einer Revolte, die von den Vorgesetzten
am 18. März 1968 blutig unterdrückt
wurde. So jedenfalls lautete später die
Version der Regierung in Manila. Der
einzige Überlebende des Massakers,
Jibin Arola (Jibon Arula), gab hingegen
zu Protokoll, seine Kameraden seien
niedergemetzelt worden, weil sie sich
geweigert hätten, auf Befehl von oben
in Sabah einzumarschieren. „Warum“,
so Arola, „sollten wir die Malaysier
angreifen, wo sie doch unsere Brüder
sind und wir mit ihnen nicht in Streit
liegen?“ Dass Arola überhaupt überlebte,
indem er schwimmend auf das Festland entkommen konnte, wertete man
später in Manila als Wunder. Ein andere
Version der Ereignisse sprach von einer
Meuterei, die von den Offizieren drakonisch niedergeschlagen und wobei eine
gesamte Kompanie massakriert worden
sei, um zu vermeiden, dass Überlebende
Zeugen der unhaltbaren Zustände auf
Corregidor werden konnten.
War Major Martelino der Hauptakteur
in diesem Drama, so war der damalige
Präsident und gleichzeitige Oberbefehlshaber der philippinischen Streitkräfte,
Ferdinand E. Marcos, zweifellos der
Kopf des gesamten „Operationsplans
Merdeka“ (Freiheit), wie der Codenamen dieses abenteuerlichen Unternehmens lautete. Wie Marcos stammte
auch Martelino aus der Ilocos-Region
Die Konsequenzen des Massakers auf Corregidor
wirken bis heute nach. In der Region herrscht
vielerorts Krieg.
BP 242 - juin 2008
Gedenkplakette für die Opfer der JabidahMassakers auf Corregidor.
im Norden des Landes. Der Major soll
zum Islam konvertiert sein und sich,
nachdem er eine Muslimin namens
Safiyah geheiratet hatte, fortan den
Namen „Abdulatif“ zugelegt haben. Ob
Martelino tatsächlich Muslim geworden
oder dies nur ein Propagandamanöver
war, um in der Region Unterstützung
für den Oplan Merdeka zu bekommen,
blieb - wie so vieles in dieser Affäre - im
Dunkeln. Jedenfalls soll der Major zuvor
als Militärattaché in Washington ein
Verfechter des Maphilindo-Plans gewesen
sein, der seinerzeit eine malaysischphilippinisch-indonesische Föderation
als Einheitsprojekt aller Malaien vorsah.
Hintergrund des Oplan Merdeka
war der 1962 erhobene (und seitdem
21
International
schwelende) Anspruch Manilas auf
Sabah, den der damalige philippinische
Präsident Diosdado Macapagal, der
Vater der heutigen Präsidentin Gloria
Macapagal-Arroyo, vor dem Internationalen Gerichtshof in Den Haag geltend
gemacht hatte. Macapagal berief sich
darauf, dass einst das Sultanat von Sulu
Souverän des nördlichen Teil Borneos
gewesen und dieser nunmehr integraler
Bestandteil der philippinischen Republik
sei. Während Macapagal auf eine friedliche und diplomatische Konfliktlösung
gesetzt hatte, wollte Marcos offensichtlich die Sabah-Frage politisch instrumentalisieren und schreckte dabei auch
vor illegalen Methoden nicht zurück. Auf
einer nationalistischen Welle reitend,
wollte er wiedergewählt werden, was
ihm – einmalig in der Geschichte des
Landes – auch 1969 glückte.
Die wahre Geschichte dieses als
„Jabidah-Massaker“1 in die Geschichte
eingegangenen Oplan Merdeka wurde
nie enthüllt. Alle Hebel sind seitens der
Regierung in Bewegung gesetzt worden,
um Spuren zu verwischen. Selbst vom
Senat und Kongress eingesetzte Untersuchungskommissionen stießen ins Leere.
Den vor ein Militärgericht gestellten
Offiziere und Soldaten wurde kein Haar
gekrümmt. Keiner wollte es gewesen
sein, und 1971 – der Bürgerkrieg im
Süden war voll entbrannt – waren sämtliche Angeklagte auf freien Fuß. Bis
heute kursieren lediglich Gerüchte über
das Schicksal von Major Martelino, der
angeblich, sofern er noch lebt, in einem
malaysischen Gefängnis einsitzen soll.
Unbestritten ist indes, dass die Supervision dieses abenteuerlichen Projekts
dem Marcos direkt unterstellten Civil
Affairs Office oblag.
Verständlicherweise sackten die
Beziehungen zwischen Malaysia und den
Philippinen rasch auf einen Tiefpunkt.
Kuala Lumpur zog sein Botschaftspersonal aus Manila ab, und die Polizei in
Sabah schickte scharenweise illegal ins
Land gereiste Filipinos wieder zurück,
die man zuvor stillschweigend geduldet
hatte. Gar Kriegsgerassel war kurz-
22
Buchtipp
Voices from Moro Land (edited by Peter Kreuzer & Rainer Werning)
Peace
negotiations
continue
between the More people and the Philippine state in one of the world‘s longest
struggles for self-determination, now
often seen erroneously solely through
the lens of regional terrorist links. But
what of the Bangsamoro [Moro people)
themselves, now a minority in their
own homeland? What are the roots of
their bitter struggles for autonomy? And
how did this resource rich area become
an impoverished zone, riddled with
violence? History casts a long shadow
over current affairs in Mindanao. This
book showcases analyses by the major
stakeholders themselves, including
politicians, advisers, and members of
the traditional elite and intelligentsia.
Covering aspects as diverse as the roots
of the conflict, economic development,
and the various peace agreements,
each chapter contains valuable insights
to anyone interested in a fair outcome for the Bangsamoro. In addition, the editors,
longtime scholars of Mindanao, provide outsider‘ pieces on the German media‘s
distorting reports on the Abu Sayyaf kidnappings and on peace building initatives in Mindanao. An important compilation, this volume is essential reading for
policymakers, researchers, journalists, and academics wishing to understand the
struggles of the Moro peoples and their hopes for peace, justice, and economic
development.
„Voices from Moro land“ can be ordered at your bookshop or borrowed at CITIM
(55, av. de la Liberté /L-1931 Luxembourg).
zeitig zu vernehmen. Später sollte sich
Malaysia an Manila rächen, indem es
Mitgliedern der im Zuge dieser Ereignisse entstandenen Moro Nationalen
Befreiungsfront (MNLF) in Sabah
Unterschlupf gewährte und zuließ, dass
sie dort militärisch ausgebildet und mit
Waffen versorgt wurden. In diesem Sinne
markierten die Ereignisse vom 18. März
1968 die Geburtsstunde der MNLF und
den neuerlichen Beginn des bewaffneten
Moro-Widerstandes in den Südphilippinen, der bis heute anhält. Erst 1915/16
war es Einheiten der Kolonialmacht USA
nach Jahren blutiger Auseinandersetzungen gelungen, diese Region, die die
frühere Kolonialmacht Spanien nie zu
unterjochen vermochte, militärisch zu
„befrieden“.
Rainer Werning ist Publizist und Ostasienexperte.
(1) In der südphilippinischen Folklore ist Jabidah der Name einer
außergewöhnlich schönen Frau.
BP 242 - juin 2008
International
Kurznachrichten
Nepal: Die Monarchie ist Vergangenheit
Nahezu einstimmig haben die 560
Abgeordnete der verfassungsgebenden
Versammlung in ihrer konstituierenden
Sitzung für die Einführung der Republik
gestimmt und somit der 240 Jahre alten
Monarchie ein Ende gesetzt. Der im
Volk unbeliebte König Gyanendra (im
Bild) wird damit zum einfachen Bürger
und hat zwei Wochen Zeit, seinen
Palast in der Hauptstadt Kathmandu zu
verlassen. Das Land soll zukünftig von
einem Premierminister regiert werden,
während der Präsident, dessen Amt als
Staatsoberhaupt neu geschaffen wird,
nur repräsentative Aufgaben wahrnehmen soll.
Japan: Verdopplung der Afrika-Hilfe
Laut einer Ankündigung von Japans
Premier Yasuo Fukuda (im Bild) will
seine Regierung in den kommenden fünf
Jahren die Entwicklungshilfe an afrikanische Länder verdoppeln, vor allem in
den Bereichen Straßenbau, landwirtschaftliche Produktion und Trinkwasserversorgung. Allerdings gehen Beobachter
davon aus, dass diese Entscheidung Teil
einer Neuausrichtung der Außenwirtschaftsstrategie Japans ist, da das Land
in Afrika gegenüber dem Konkurrenten
China stark ins Hintertreffen gerät. Der
Anteil der Entwicklungshilfe am japanischen Nationaleinkommen ist bislang
mit nur 0,17% äusserst bescheiden.
Agrosprit: FAO und OSZE kritisch
Laut einem gemeinsamen Bericht
der Welternährungsorganisation (FAO)
und der Organisation für Sicherheit
und Zusammenarbeit in Europa (OSZE)
wird sich die weltweite Produktion von
Agrokrafstoffen vorraussichtlich bis
2017 verdoppeln. Diese Ausweitung der
Produktion vergrössere die Nachfrage
nach Getreide, Ölpflanzen und Zucker,
was wiederum die Nahrungsmittelpreise
erhöhe. In den OSZE-Ländern sei diese
Entwicklung vor allem durch öffentliche
Maßnahmen hervorgerufen worden.
Der Bericht empfehlt, die derzeitige
Überprüfung der Politik in Sachen Agrokraftsstoffen fortzusetzen.
Malawi: Handel mit China blüht
Der bilaterale Handel zwischen
Malawi und China stieg in den letzten
drei Jahren um sagenhafte 4894%.
Malawi hofft auf gute Zeiten für Tabak,
Tee, Baumwolle und Zucker - seine wichtigsten Wirtschaftsgüter. Auftrieb bekam
die Freundschaft zwischen den ungleichen Partnern im letzten Dezember, als
BP 242 - juin 2008
Malawi nach 41 Jahren die politischen
Verbindungen zu Taiwan abbrach und
die diplomatischen Verbindungen zu
China in die Gänge kamen. Es folgten
ein Staatsbesuch des malawischen
Staatspräsidenten Bingu wa Mutharika
und die Unterzeichnung einer Absichtserklärung Mitte Mai in Malawi.
23
Nouvelles des partenaires
Nouvelles des partenaires
Equateur: de paysan à paysan
Pedro de la Cruz est président de la Fédération Nationale des Organisations Paysannes, Indigènes et Noires
(Fenocin) en Equateur, organisation partenaire de l‘ASTM qui promeut un modèle agroproductif interculturel
combinant les connaissances traditionnelles et modernes au bénéfice des paysans. En septembre 2007, Pedro
de la Cruz a été élu à l‘assemblée constituante, qui devra élaborer une nouvelle constitution.
Pedro de la Cruz: Premièrement
on peut dire que le Président Correa a
réalisé la quasi-totalité de ses promesses
électorales sans essayer de brusquer
les choses, comme c’est souvent le
cas avec un nouveau gouvernement.
Il a donné beaucoup d’importance au
secteur social, notamment en doublant
les aides aux pauvres et en introduisant
une aide de logement pour les quartiers
populaires de 3 600 dollars. De plus, il a
lancé un programme national de crédits
nommé 555, qui est porté par plusieurs
entités étatiques, avec un taux d’intérêt
à 5% sur un montant de 5 000 dollars
sur 5 ans (le taux d’intérêt normal étant
de 14%).
Dans le domaine économique, il a
réalisé une renégociation des contrats
pétroliers et le fait que le prix du brut
soit passé au-dessus des 100 dollars, fait
que l’État perçoit un bénéfice largement
accru. Sur le plan politique, il a réussi à
former une assemblée constituante, par
la voie d’un referendum, qui a reçu le
soutien de 80% de la population.
Comment voyez vous le processus
de l’assemblée constituante? Qu’est-ce
que cela signifie pour la démocratie en
Equateur?1
Face aux problèmes que rencontre le
modèle néolibéral en Amérique Latine,
je crois que le processus de l’assemblée
constituante est une alternative plus
démocratique. Il propose des change-
24
ments non seulement de forme, mais des
changements qui apportent une réponse
aux espérances du peuple équatorien. De
ce fait, le processus nous paraît comme
un aspect important pour la démocratie
en Equateur, puisque les constitutions
antérieures ont été élaborées par les
partis de droite derrière des portes closes.
Aujourd’hui, le peuple participe activement par ses propositions, lesquelles
sont systématisées et rédigées par
l’assemblée. Ensuite, le peuple approuve
le projet par voie de referendum.
BP: Pedro de la Cruz, comment
avez vous été élu pour l’assemblée
constituante et quel est votre objectif?
La Fenocin s’est toujours battue pour
le changement, pas uniquement ces
derniers temps, mais depuis près de 40
ans. Nous avons toujours travaillé avec
les secteurs marginalisés de la population, ceux qui ont été en marge des
décisions politiques nationales depuis
toujours. C’est pour cette raison que
notre organisation a décidé de participer
au processus.
Le 30 septembre 2007, j’ai été élu
membre de l’assemblée à 70% des votes
nationaux. Seuls quatre autres députés
sur un total de 130 ont reçu plus de
votes. Cela constitue un soutien populaire impressionnant, mais également
une grande responsabilité.
BP: Pourquoi la Fenocin a-t-elle
décidé de soutenir le gouvernement
actuel?
Pour être précis, nous n’avons pas
décidé de soutenir le gouvernement
Photo: ASTM
Brennpunkt: En 2006, Rafael Correa
a été élu Président de l’Equateur. Quel
bilan peut-on dresser de sa présidence
un an après?
Pedro de la Cruz, président de la Fenocin
et membre de l‘assemblée constituante.
actuel, mais plutôt de soutenir le
candidat Correa lors des élections présidentielles en 2006. Nous avions signé
un accord avec lui, parce qu’il faisait
des propositions importantes et intéressantes et que nous avions le sentiment
que ses propositions s’orientaient vers
un changement.
Bon nombre de ses propositions ont
déjà été mise en oeuvre, comme par
exemple le refus de signer un accord
de libre-échange avec les États-Unis, ce
qui était une de nos plus importantes
revendications, mais également la noningérence dans le Plan Colombie et un
changement de la politique agraire.
La Fenocin est plutôt de tendance
socialiste et le gouvernement parle de
“socialisme du 21è siècle”. Dès lors, nous
BP 242 - juin 2008
Nouvelles des partenaires
estimons qu’il va dans la même direction. Notre consigne d’aujourd’hui, c’est
“pour un Equateur interculturel, juste
et solidaire”. En ce sens, nous croyons
que nos principes correspondent à ceux
du gouvernement et qu’on ne peut pas
demeurer en marge du processus politique actuel.
Je pense que la Fenocin a opté
pour la bonne voie en soutenant le
gouvernement, mais s’il s’égare, nous
serons critiques et nous prendrons nos
distances. Pour l’heure, je crois que
le peuple équatorien, la Fenocin et les
autres organisations sont satisfaits des
actions entreprises par le gouvernement,
y compris sa position dans le conflit
avec la Colombie.2 L’Equateur est resté
ferme dans ce conflit et a maintenu une
position souveraine et digne du peuple
équatorien.
Dans les grandes lignes, le Président
fait une bonne lecture des préoccupations des organisations de base. C’est
pour cela que nous le soutenons.
Quelles sont les propositions que
la Fenocin défend dans l’assemblée
constituante?
La Fenocin a présenté trois propositions. Premièrement, la reconnaissance
de l’interculturalité comme un axe de
l’unité de notre pays, de sa richesse et
de sa diversité. L’unité dans la diversité,
c’est notre façon de gagner en profondeur. Plus de fractures, ni de racisme ou
d’exploitation, mais le respect de chaque
citoyen et citoyenne, de chaque peuple
et de son identité collective.
Deuxièmement, la Fenocin revendique la souveraineté alimentaire, qui
doit être à la base d’un nouveau modèle
de développement. Les pays du nord,
grands producteurs d’aliments, nous
imposent des ouvertures commerciales
et, dès lors, des modes de consommation et d’alimentation qui ne font
pas partie de nos traditions. En même
temps, ils ferment leurs frontières à nos
exportations agraires et défendent leur
production en invoquant des raisons
BP 242 - juin 2008
de sécurité, tout en nous interdisant le
même droit.
Troisièmement,
nous
devons
résoudre les problèmes agraires du pays,
accumulés tout le long de notre histoire.
Si nous nous définissons comme un pays
essentiellement agraire, il faut que nous
repensions notre voie de développement
en accordant la priorité aux aliments, à la
sécurité et à la souveraineté alimentaire
comme transversale de développement.
Nous devons protéger la biodiversité
et défendre nos ressources naturelles,
comme l’eau par exemple. Ainsi, après
mûre réflexion avec des organisations
sympathisantes, la Fenocin envisage
une révolution agraire pour construire
un nouvel Equateur.
BP: Dans quelle mesure le projet de
la Fenocin soutenu par l’ASTM est-il
important pour ces propositions?
Ces dernières années, la Fenocin a
développé un modèle théorique en phase
avec les principes de l’agriculture durable
et de la souveraineté alimentaire. Dans le
contexte du projet „de paysan à paysan“
soutenu par l’ASTM depuis l’an 2000, l’on
retrouve cette vision d’un pays productif
comme alternative au modèle néolibéral,
que nous avons nommé „agriculture
ancestrale dynamisée“. Celle-ci consiste
à construire un modèle agroproductif
interculturel qui récupère les connaissances traditionnelles de la culture
ancestrale, à dynamiser ce modèle et à le
compléter avec des progrès de la science
occidentale qui ne sont pas nocifs pour
l’écosystème. Puis l’on tente de mettre
ce modèle en pratique pour acquérir
des expériences et en faire bénéficier le
plus grand nombre possible de paysans
équatoriens.
Force est de constater que le modèle
de la “révolution verte”, qui consiste
à cultiver de grandes monocultures
destinées à l’exportation tandis qu’on
importe des aliments, nuit aux sols et
à l’écosystème, augmente la pauvreté
et la dépendance vis-à-vis de l’étranger.
La souveraineté alimentaire s’en trouve
fortement réduite. De plus, les importations d’intrants ont souvent comme
conséquence l’endettement des paysans,
sans toutefois pouvoir concurrencer les
produits étrangers fortement subventionnés.
Notre modèle a débuté avec la
volonté de récupérer les connaissances
ancestrales, en éliminant les besoins
en produits chimiques pour réduire
ainsi cette dépendance. Les facteurs de
production sont adaptés aux conditions
de chaque région. Dans une seconde
étape, on a intégré les connaissances
occidentales, mais seulement si elles
n’affectent pas l’écosystème et la culture
traditionnelle. Notre modèle est interculturel, puisqu’il valorise les connaissances de différentes communautés de
l’Equateur, de la région andine et de la
science occidentale.
Pour répandre les connaissances et
augmenter la capacitation, on utilise
la méthode „de paysan à paysan“, qui
consiste à ce qu’un paysan, qui connaît
et maîtrise une technique, la transmette
à d’autres paysans. Ainsi, les connaissances se multiplient à fur et à mesure.
En ce moment, plus de 1000 exploitations travaillent selon ce modèle agroproductif et cette année, un processus
de commercialisation a été lancé. Des
centres de stockage dans différentes
régions permettent d’échanger des
produits entre paysans et ainsi de diversifier et de compléter l’alimentation
des familles en vue de la souveraineté
alimentaire.
Les questions ont été posées par Dilcia
Figueroa. Traduction de l‘espagnol par
Marc Keup.
(1) Un référendum en date du 18 mars 2007, a autorisé la création
d‘une assemblée nationale constituante chargée de rédiger une
nouvelle constitution. Cette assemblée fut élue en septembre 2007
et fait également office de parlement national.
(2) En mars 2008, l’armée colombienne avait éfectué un raid sur
le sol équatorien pour tuer un haut représentant des FARC (Forces
armées révolutionnaires de Colombie). Le gouvernement Correa
a protesté et envoyé des forces armées vers la frontière avec la
Colombie.
25
Nouvelles des partenaires
Inde: Noël à Khulewadi
24 décembre 2007 - température: 30°, soleil radieux. Dans les rues de Pune, rien ne rappelle Noël, si ce n’est
peut-être quelques vendeurs ambulants vendant des bonnets de Père Noël rouges à bordure blanche. Par un
chemin poussiéreux, nous débarquons dans un village pauvre de la banlieue de Pune.
Des cabanes en tôle, quelques rares
constructions en dur, sans étages,
bordent une rue grouillante et encombrée. Les familles qui vivent ici sont
en grande majorité des Dhalits et leur
niveau de vie est très bas.
L’assistante du WWC1 que nous
avions embarquée en cours de route,
nous amène par un passage étroit entre
deux cabanes dans une petite cour. Quelques panneaux de tôle ondulée, posés
sur une construction en bois en guise de
toiture, font de l’ombre. À gauche une
petite maison basse, peinte en couleur
ocre et rouge; à droite, l’odeur trahit la
présence d’une petite étable, vide et bien
nettoyée; à coté, un réduit en tôle rempli
de bouses de vache séchées - la réserve
pour le feu de la cuisine .
Droit devant, une autre baraque, en
tôle également, puis une porte étroite
où nous attendent avec un large sourire
deux jeunes femmes vêtues de saris
aux couleurs éclatantes. La première
porte sur une main un plateau rond
en inox sur lequel brûlent deux lampes
à huile. Au milieu, deux petits récipients contenant l’un une poudre rouge,
l’autre une poudre orange et à côté un
petit tas de riz et un petit tas de sucre. La
deuxième femme a quelques roses entre
les mains.
L’un après l’autre chacun de nous
est accueilli avec le cérémoniel des hôtes
d’honneur. Avec son plateau la jeune
femme décrit deux cercles, puis de son
Photo: Jacques Mergen
Jacques Mergen
pouce droit, qu’elle a trempé dans la
poudre rouge, elle marque le front d’un
point entre les yeux. Ensuite elle nous
met quelques grains de riz sur la tête
et une pincée de sucre dans la paume
de la main. Pour terminer l’autre jeune
femme offre une rose.
Nous entrons dans une petite salle
basse sans fenêtre, où nous sommes
invités à prendre place sur des chaises le
long du mur de fond. Devant nous, assis
par terre, de petits enfants du préscolaire, derrière eux quelques enfants plus
âgés et des adolescents et debout le long
de l’autre mur, les femmes. La salle est
archicomble.
Tous ensemble, les enfants entonnent
une chanson de bienvenue puis, seuls
ou en duo, les petits mettent tout leur
cœur pour nous offrir un programme
d’histoires et de chansonnettes, encouragés à chaque fois par les applaudisse-
Ce jour-là nous avons reçu une belle leçon
d’optimisme.
26
ments de toute l’assistance. Les fillettes
sont les plus hardies, les garçons un
peu plus hésitants, mais s’ils cherchent
parfois du regard l’aide de la maîtresse,
ils sont tous fiers de leur performance.
Dès que les petits ont terminé, on
nous fait ressortir dehors et nous reprenons place sur les chaises, face à nos
hôtes assis par terre et un peu à l’étroit
dans la petite cour. Une vieille femme,
vêtue d’un sari usé, - contrastant avec
les tenues „endimanchées“ des autres
- passant de l’un à l’autre, prend nos
mains dans les siennes et nous dit
quelques mots en marathi; même sans
traduction, nous comprenons qu’à son
tour elle nous souhaite la bienvenue.
Nous apprendrons plus tard qu’elle est
veuve, qu’elle vit seule avec son petitfils et qu’elle est obligée d’aller mendier
pour survivre, mais que la communauté
– elle-même très pauvre - ne les laisse
pas seuls.
Peu à peu, le silence se fait et dans
un réel recueillement, toute l’assemblée,
adultes et adolescents, chantent la prière
BP 242 - juin 2008
Nouvelles des partenaires
des femmes. C‘est avec cette prière, universelle, c. à d. non liée à une religion, dont les paroles et la mélodie ont
été écrites il y a quelques années par une
des membres du WWC - que les femmes
commencent toutes leurs réunions.
Faut-il rappeler qu’en Inde les gens
sont en général très attachés aux valeurs
spirituelles, qu’ils soient hindous,
musulmans ou chrétiens, et qu’au
sein d’organisations comme le WWC,
les différences de religions et de castes
n’entrent pas en ligne de compte; seuls
comptent la solidarité pour la cause
commune et les objectifs à atteindre.
Après une courte présentation générale par Sr Philo, à notre tour nous nous
présentons l’un après l’autre. Ensuite,
c’est la communauté toute entière qui,
à travers ses témoignages vivants et
souvent émouvants, nous révèle un
peu de son quotidien. Les adolescents
commencent avec quelques chansons et
des poèmes. Ils nous disent leur fierté de
pouvoir étudier et ils en remercient leurs
parents, qui doivent souvent consentir
de gros sacrifices pour leur permettre de
suivre leurs études.
Une des filles témoigne en anglais;
elle a été élue meilleure élève de son
école et elle nous montre avec fierté le
petit trophée qu’elle a reçu en récompense.
Et puis ils nous parlent de leurs
rêves professionnels: un garçon qui veut
devenir policier, ou ces deux jeunes filles,
qui ont la chance de pouvoir suivre des
cours de danse classique et qui espèrent
en faire leur profession.
Ils nous racontent aussi comment les
„value education classes“2 ont élargi leur
horizon; pour les uns, ils leur ont évité
de traîner dans la rue à faire des bêtises
et pour d’autres, ils leur ont (re)donné le
goût des études.
Un jeune homme d’une vingtaine
d’années a dépensé 40 roupies pour
acheter des sucreries, qu’il nous distribue
avant de nous confier comment, grâce à
l’aide du WWC, il n’a pas sombré dans
la délinquance, mais a pu recevoir une
formation et trouver du travail.
BP 242 - juin 2008
Si les jeunes ne montrent aucune
gêne pour parler et chanter devant cette
assemblée, la plupart des femmes n’ont
pas cette facilité et il faut bien les encourager un peu pour qu’elles prennent la
parole. Elles nous parlent de solidarité, d’entraide, de liberté, de dignité
retrouvée.
Grâce aux „Self Help Group“3, elles
apprennent à s’organiser, à se défendre,
à prendre conscience de leurs valeurs.
Elles peuvent enfin sortir de leur petit
univers familial, se rencontrer, parler de
leurs problèmes, échanger leurs expériences, trouver des conseils.
Les programmes d’épargne et de
crédit sont leur grande fierté. Avec le
capital qu’elles ont pu accumuler en
quelques années, elles se sentent riches.
Les crédits leur permettent qui d’acheter
une machine à coudre, qui de démarrer
un petit commerce ou d’autres activités,
leur donnant la possibilité de devenir
autonomes et d’envisager un avenir
meilleur.
Un homme vient également témoigner avec son épouse; il travaille comme
collecteur de déchets et pendant ses
heures de loisir, il capture des serpents
qu’il vend à des jardins zoologiques;
grâce au soutien de son épouse et du
groupe des femmes, il a eu la force
d’abandonner l’alcool et il est aujourd’hui
un homme heureux et un bon mari,
comme le confirme sa femme.
Touchant témoignage également
d’une femme qui remercie tout spécialement sa belle-mère, également présente,
du soutien qu’elle lui donne pour convaincre son mari de la laisser participer
aux réunions du groupe (cette alliance
est assez exceptionnelle, l’inverse étant
plutôt la règle dans la structure familiale
indienne).
À voir l’environnement dans lequel
ces gens vivent, on imagine facilement
combien leur quotidien doit être difficile, et pourtant, dans toutes ces interventions, aucune lamentation, mais une
volonté farouche de prendre en main
leur avenir et de changer leur destin.
Ce qui nous a tout particulièrement
Zoom
Prayer of WWC
Refrain : This is our prayer to You,
Maker of the universe,
Make us fearless,
Make us pure,
And make our lives brighter.
1. Give us the love for knowledge,
Make us creative and innovative,
Teach us to be adventurous,
Teach us self-control. R.
2. Let us never be proud of our
successes,
Let us never be lazy at work,
Let us never be angry with anyone,
Let us blossom together in co-operation. R.
3. Let us value and love nature,
Create in us a sense of responsibility
to protect this creation,
Fill our lives with love and justice,
Guide us with your Inspiration. R.
touché ce jour-là, c’est l’extraordinaire
chaleur humaine avec laquelle nous
avons été accueillis, comme si nous
étions des amis de longue date. Pourtant, nous n’avions rien d’autre à leur
offrir que leur témoigner notre intérêt
pour leur combat.
Ce jour-là, nous avons reçu une belle
leçon d’optimisme et de courage, et un
immense message d’espoir. Nous avons
rencontré des hommes et des femmes
debout, pleins de dignité, pour qui il
est plus important d‘être que d’avoir.
Ce jour-là, parmi ces hindous, ces gens
simples et pauvres, j’ai cru entrevoir la
lumière de Noël!
Jacques Mergen est membre de l‘ASTM.
(1) WWC : Womens Welfare Centre, partenaire de l’ASTM
(2) value education classes : cours d’étique [Werteunterricht !] organisés par le WWC pour les jeunes en dehors de l’école ;
(3) self help group : groupes d’entraide, dans lesquels les femmes
sont rassemblées pour les diverses activités.
27
Dossier: Crise alimentaire mondiale
Dossier: Une crise alimentaire mondiale
La hausse des prix alimentaires au niveau mondial a frappé de plein fouet les populations marginalisées, ce qui
a provoqué dans nombre de pays les émeutes de la faim retransmises récemment sur le petit écran. Cette crise
risque de ne pas être une catastrophe passagère, puisque la plupart des raisons qui ont mené à la situation
actuelle sont structurelles.
Même si dans les pays industrialisés,
la récente flambée des prix alimentaires
ne passe pas inaperçue - les personnes
les plus démunies de la société étant les
premières à en subir les conséquences –
l’impact est en général plutôt limité. Par
contre, pour des millions de personnes
pauvres dans les pays du Sud, vivant déjà
dans des situations d’extrême précarité, l‘augmentation des prix pour les
denrées signifie une vraie menace pour
leur sécurité alimentaire et pour leur
survie économique. Pour ces familles
qui dépensent la plus grande partie de
leurs revenus dans l’alimentation, des
hausses de prix allant jusqu‘à 200 %
dans certains cas signifient une diminution de la quantité et de la qualité des
repas. Un nombre croissant de familles
n’ont plus les moyens d’envoyer leurs
enfants à l’école et doivent faire des
économies au niveau des frais de santé.
Il ne s’agit paradoxalement, pas uniquement de la population urbaine pauvre,
mais souvent de la population rurale,
des petits paysans et des paysans sans
terre qui eux-mêmes sont producteurs
de produits agraires. Afin de pouvoir
nourrir leur famille, beaucoup de ces
petits paysans sont obligés de s’endetter
et de vendre leur bétail ou autres moyens
de production, ce qui met en danger leur
survie économique à moyen terme.
Plusieurs facteurs ont conduit à cette
situation:
- Une hausse de la demande de
produits alimentaires dans les pays
émergents, notamment la Chine et
l’Inde, dont le niveau de vie augmente.
- Une alimentation plus riche en
28
Photo: ASTM
Julie Smit
viande dans de nombreux pays qui
pousse la demande en céréales afin
d‘alimenter le bétail.
- L’augmentation massive, depuis
2006, de la production des agrocarburants qui a considérablement réduit les
volumes de céréales et oléagineux disponibles pour l’alimentation humaine.
- La forte spéculation financière des
derniers mois sur les prix des matières
premières alimentaires comme nouvelle
opportunité de placement, ce qui a
produit des fluctuations dramatiques
des prix de denrées (exemple frappant:
l’augmentation du prix du riz de 31 % en
un seul jour, le jeudi 27 mars 2008).
- L’augmentation du prix du pétrole
et, par conséquent, des prix des intrants
agricoles qui ont fait monter les coûts
de production agricole. Cette évolution
a également poussé la demande en
agrocarburants comme alternative aux
hydrocarbures.
- Les restrictions récentes imposées
par plusieurs pays du Sud à l’exportation
de certains produits agricoles de base
dans le but de garantir la sécurité alimentaire de leur population.
- De mauvaises récoltes dans
plusieurs régions dues aux périodes de
sécheresse ou à un pluviométrie excessive, événements qui sont liés au moins
en partie au changement climatique.
Il est important, dans tout cela, de
voir qu’il ne s’agit pas d’un événement
conjoncturel ou d’un phénomène naturel
qui frappe encore une fois les quelque
850 millions de personnes souffrant de
malnutrition, notamment dans les pays
du Sud. La réponse de la communauté
BP 242 - juin 2008
internationale à la crise par voie d’une
augmentation massive de l’aide alimentaire, mesure nécessaire dans la situation
actuelle pour protéger les plus précaires,
ne suffira pas et il existe un risque réel
que ces mesures d’urgence renforcent la
tendance à percevoir cette crise, dont les
causes sont plutôt structurelles, comme
une catastrophe ponctuelle à résoudre
par des solutions ‘quick fix’. N’oublions
pas que l’aide alimentaire peut même
aggraver la situation pour les paysans
locaux quand elle est utilisée par les pays
industrialisés pour se débarrasser de
leurs excédents agricoles…
Parmi les raisons contribuant à la
crise actuelle, il devient évident qu’il
s’agit avant tout des problèmes structurels qui sont le résultat de décennies
de politiques économiques erronées,
voire désastreuses, au détriment de
l’agriculture des pays du Sud. C’est donc
précisément à ces problèmes structurels
qu’il faut remédier pour résoudre la crise
actuelle et éviter qu’elle perdure pendant
les années à venir.
Pendant des dizaines d’années, le
Fonds monétaire international et la
Banque mondiale ont incité les pays en
voie de développement, par le biais de
ses Programmes d’ajustement structurel (SAP), à développer des cultures
d’exportation pour pouvoir rembourser
leurs dettes au détriment de la production destinée à la consommation locale.
La plupart de ces pays sont devenus
des importateurs nets de produits agricoles dépendant du marché mondial.
En même temps, les prix des produits
exportés (cash crops) ont fortement
baissé.
De plus, la situation de l’agriculture
dans les pays du Sud a été aggravée par
la politique de l’Organisation mondiale
du commerce et, plus récemment, dans
le contexte des accords bilatéraux qui ont
imposé une libéralisation progressive
des marchés agricoles. L’agriculture artisanale et de petite échelle se trouve en
concurrence inégale avec l’agriculture
industrielle et fortement subventionnée
des pays du Nord. Les produits bon
BP 242 - juin 2008
Pendant des dizaines d’années, le Fonds monétaire
international et la Banque mondiale ont incité les
pays en voie de développement, par le biais de
ses Programmes d’ajustement structurel (SAP), à
développer des cultures d’exportation pour pouvoir
rembourser leurs dettes au détriment de la production destinée à la consommation locale.
marché du Nord (tomates, poulets,
lait) ont inondé les marchés du Sud,
entraînant l’effondrement de la production locale.
Cette crise catastrophique pourrait
avoir un effet positif si elle entraîne une
réflexion profonde sur les causes fondamentales et sur le type d’agriculture
qui pourrait nous permettre de nourrir
tous les citoyens du monde d’une
manière durable tout en respectant
l’environnement. Et il y a des raisons
de croire que cette remise en question
se fait jour. Au moment où le monde
commence à prendre conscience de
l’impact de la flambée des prix alimentaires, un groupe de réflexion international (IAASTD) composé entre autres
de 400 scientifiques, de représentants
du secteur agricole, des institutions
internationales (Banque mondiale, FAO,
PNUD) et de la société civile, ont publié
leur rapport qui était le fruit de quatre
ans de réflexion sur la question visant
à déterminer les moyens de nourrir de
façon durable la population croissante
du monde. La conclusion frappante
du rapport était que le modèle de
l’agriculture industrielle préconisée par
les institutions internationales jusqu’à
présent est en grande partie un échec.
L’IAASTD propose plutôt d’accorder la
priorité à l’agriculture à petite échelle,
biologique et qui protège la biodiversité
et l’environnement comme le moyen le
mieux adapté pour assurer la sécurité
alimentaire dans le futur.
Ce retournement dans la politique
agraire doit être accompagné de change-
ments de politique clairs dans les autres
domaines ayant des conséquences pour
la sécurité alimentaire mondiale, notamment le développement des agrocarburants et les accords de libre-échange
bi- et multilatéraux.
La
production
massive
d’agrocarburants, dont le bilan en
matière d‘émissions n gaz à effet de
serre est très contesté, et qui permet
aux pays du Nord de poursuivre un style
de vie non durable au détriment de la
sécurité alimentaire dans les pays du
Sud, est inacceptable et doit être rejeté
fermement par les décideurs politiques.
De même, l’impact sur le développement
d’une agriculture durable au Sud doit
être un facteur prioritaire à prendre en
compte lors de la négociation de tout
accord économique entre les pays du
Nord et ceux du Sud.
Les réactions de ces populations
désespérées sous la forme de manifestations partout dans le monde sont
connues. Derrière les images des médias
se cachent des réalités catastrophiques de
millions d’êtres humains. Pour avoir une
idée des conséquences réelles de la crise,
nous avons demandé à nos partenaires
de nous envoyer des témoignages de
personnes de leur entourage.
Julie Smit est membre de l‘ASTM.
29
Dossier: Crise alimentaire mondiale
Crise alimentaire: le rôle de la spéculation financière
dans la flambée des prix agricoles
La flambée en deux ans de 120% à 190% de janvier 2006 à mars-avril 2008 des prix des céréales et oléagineux
ne peut s‘expliquer seulement par la baisse de 19% des stocks mondiaux de céréales, de 11% des stocks de
graines oléagineuses et de 12% des stocks d‘huiles – du fait notamment de leur utilisation pour les biocarburants – mais par une très forte spéculation financière qui a amplifié considérablement les fluctuations et s‘est
appuyée sur des anticipations auto-réalisatrices.
Jacques Berthelot
Comment expliquer autrement que
par la spéculation la hausse en une seule
journée du prix du riz de 31% le jeudi 27
mars 2008, passant de 580 à 760 dollars,
ou de 29% du prix du blé HRW le 25
février 2008 ?
Selon le New York Times du 22 avril
2008, „Les prix des indices larges de
commodités ont grimpé de 40 pour cent
l‘année dernière et les prix des grains ont
gagné encore plus – environ 65 pour cent
pour le maïs, 91 pour cent pour le soja
et plus de 100 pour cent pour certains
types de blé. Ce boom des prix a attiré
un torrent de nouveaux investissements
de Wall Street, estimés à au moins 300
milliards de $“.
La Commodity Futures Trading
Commission, qui surveille les marchés à
terme des EU, „a découvert que les fonds
de Wall Street contrôlent un cinquième
des contrats à terme de commodités
comme le maïs, le blé et le bétail vif sur
les marchés à terme de Chicago, Kansas
City et New York. Sur les marchés à
terme de Chicago, par exemple, les fonds
réalisent 47 pour cent des contrats à long
terme sur les porcs en vif, 40 pour cent
de ceux sur le blé, 36 pour cent de ceux
sur le bétail vif et 21 pour cent de ceux
sur le maïs. “Ce sont des chiffres qui vous
laissent pantois” déclare Dan Basse, le
président de AgResources, une firme de
recherches agricoles de Chicago“.
A côté de la spéculation sur les
marchés financiers, il y a aussi celle des
30
autres opérateurs, dont les agriculteurs
et les exportateurs qui doivent faire face
en outre à l‘appréciation de leur monnaie
nationale par rapport au dollar. Car les
échanges agricoles se font essentiellement en dollars, y compris le riz entre
pays asiatiques. Ainsi le dollar est passé
boursiers ou immobiliers, celle en cours
sur les produits agricoles finira aussi
par éclater, d‘autant que l‘élasticité de
la demande alimentaire est très faible
et qu‘il suffira d‘une faible hausse de la
production globale pour faire s‘effondrer
les prix. Mais la hausse des coûts de
La hausse des coûts de production et de transport
des produits agricoles et alimentaires liée à la
flambée parallèle du prix du pétrole maintiendra les
prix à un niveau sensiblement supérieur à ceux de la
période antérieure.
de 40,77 bahts thaïlandais en janvier
2006 à 31 baths à la mi-mars 2008 et
les exportateurs qui ont vendu à terme
se plaignent des rétentions de stocks des
riziculteurs et des rizeries, dans l‘attente
de la montée des prix, et ils doivent donc
souvent acheter à un prix supérieur à
leur prix de vente.
Enfin un autre effet pervers de la
flambée des prix agricoles est l‘explosion
parallèle du prix des terres agricoles.
Au Royaume-Uni „la valeur des terres
agricoles a augmenté de 28 pour cent au
second semestre 2007… et de plus de 10
pour cent dans les quatre premiers mois
de 2008“. Selon l‘USDA le prix moyen
des terres arables a augmenté de 13%
aux EU en 2007 et devrait monter de
15% encore en 2008.
Toutefois, comme toutes les bulles
spéculatives intervenues sur les marchés
production et de transport des produits
agricoles et alimentaires liée à la flambée
parallèle du prix du pétrole maintiendra
les prix à un niveau sensiblement supérieur à ceux de la période antérieure.
C‘est pourquoi seule la refondation des
politiques agricoles sur la souveraineté
alimentaire sans dumping permettra de
surmonter les défis du développement
durable au triple niveau économique,
social et environnemental.
Jacques Berthelot est économiste rural
et membre de Solidarité (www.solidarite.asso.fr). Cet texte est un extrait de:
„Résumé de Démêler le vrai du faux sur
la flambée des prix agricoles mondiaux“
(mai 2008).
BP 242 - juin 2008
Burkina Faso: des intrants de plus en plus chers
Mathieu Savadogo est directeur de l’Association pour la Recherche et la Formation en Agroécologie (ARFA)
au Burkina Faso. L‘action de l’ARFA est de plus en plus mise en difficulté par un environnement économique
en plein changement. Les intrants deviennent de plus en plus chers, tandis que les prix auxquels les paysans
vendent leur production ne peuvent pas suivre le même rythme.
Depuis
2004, ASTM appuie
l’Association pour la Recherche et la
Formation en Agro écologie (ARFA) dans
la mise en œuvre d’un projet intitulé
„Projet de maraîchage écologique et de
lutte contre la désertification“. L’objectif
global de ce projet est de contribuer
à l’amélioration des conditions de vie
des femmes et des jeunes des villages
d’intervention du projet en centrant
le travail sur le maraîchage écologique
et l’amélioration du couvert végétal du
terroir villageois.
Depuis les deux dernières années,
sous l’effet de la mondialisation,
l’environnement économique du projet
change et les bénéficiaires ressentent le
coup de changement soudain et assez
brutal. Pour les bénéficiaires du projet,
les coûts des articles exotiques (intrants,
équipement, produits pharmaceutiques)
augmentent sans cesse alors que les
prix auxquels ils vendent leur production ne peuvent pas suivre le même
rythme d’augmentation. En exemple
le kg de semence de pomme de terre a
coûté 1260F1 au cours de la campagne
maraîchère 2006-2007 et 1360F au cours
de la campagne 2007-2008. En revanche
le prix du kilo de pomme de terre produit
et vendu est resté le même pendant les
deux campagnes. En d’autres termes,
les paysans doivent acquérir les intrants
et équipements très chers et revendre
le fruit de leur travail à un prix qui soit
à la portée du consommateur local. Ce
consommateur, qui voit son pouvoir
d’achat progressivement baisser, se
tourne davantage vers les produits
BP 242 - juin 2008
Photo: ASTM
Mathieu Savadogo
d’importation qui coûtent moins chers
et qui, par le jeu de la mondialisation,
envahissent les marchés locaux. Tout
le mal se résume au fait que le petit
paysan dont la production est très rarement vendue en dehors des limites du
terroir villageois (parce qu’il n’a pas les
capacités d’aller la vendre plus loin) voit
son produit fortement concurrencé par
d’autres produits de consommation
qui, bien que venant de très loin, ont la
force de pénétrer partout et de se vendre
moins cher. Où sont donc les avantages
de la mondialisation et particulièrement
des accords de partenariat économique
pour le petit paysan? Cette question est
très fréquemment posée par les bénéficiaires qui voient que cette situation
compromet les performances du projet
et amoindrit l’incidence du projet sur
l’amélioration de leurs conditions de
vie.
La vie chère qui est en ce moment
vécue dans le pays entraîne des grandes
perturbations dans l’exécution du projet.
Les frais de suivi/encadrement sont nettement plus élevés suite à l’augmentation
du prix des produits pétroliers, l’inflation
des prix des matériaux comme le fer et
le ciment entraîne fréquemment des
révisions budgétaires, les pénuries de
certains articles retardent l’exécution de
certaines activités sur le terrain, etc.
Bref! Tout est cher, surtout pour le
petit paysan qui se voit devenir de plus
en plus pauvre; ceci est aggravé par le
fait que la solidarité africaine elle-même
est en ce moment fortement ébranlée
par la situation.
Mathieu Savadogo est directeur fondateur de l’Association pour la Recherche
et la Formation en Agroécologie (ARFA)
(1) Montants en franc CFA (1000 CFA est environ l‘équivalent de
1,5 euros).
31
Dossier: Crise alimentaire mondiale
Equateur: inondations et importations
En Equateur, la crise alimentaire a été amorcée par de graves inondations entre janvier et mars 2008, lesquelles
ont affecté 40% de la surface agricole. Mais le pays est depuis longtemps importateur net de produits alimentaires, ce qui le rend dépendant des prix sur le marché mondial. Edgar Labastida de la Fenocin explique la
situation et les propositions faites par son organisation pour amortir les impacts négatifs.
Edgar Labastida
32
a soumis quelques propositions à
l’assemblée constituante et au Président Correa pour garantir la souveraineté alimentaire. En outre, nous avons
proposé au Ministre de l’agriculture
l’élaboration d’une farine composée de
cultures locales, comme le maïs, le soja,
le quinoa, la banane, etc. Cela diminuerait les importations de blé pour la
fabrication du pain.
Edgar Labastida est coordinateur du
projet „de paysan à paysan“ de la
Fenocin.
Photo: ASTM
Les différentes raisons qui ont mené
à la crise alimentaire en Equateur ont
pu êtres observées de façon progressive
depuis une décennie. L’indicateur le
plus important est la diminution de la
souveraineté alimentaire. Des produits
qui ont traditionnellement été produits
en Equateur, et qui ont même été
exportés, doivent de plus en plus être
importés. Dans ce contexte, l’accord
de libre-échange avec les Etats-Unis
proposé en 2006 a permis à notre organisation de conscientiser nos membres
sur cette problématique, puisque nous
avons lutté avec succès contre la signature de cet accord, qui aurait augmenté
davantage les importations de produits
agricoles.
Mais mous ne nous sommes pas
limités aux protestations. Notre modèle
agroécologique nommé „agriculture
ancestrale dynamisé“, lequel se déroule
dans le cadre du projet soutenu par
l’ASTM „de paysan à paysan“, propose
une agriculture sans produits chimiques
à fin de diminuer la dépendance par
rapport à des intrants externes. Ce
modèle revalorise les connaissances
traditionnelles, tout en intégrant les
avancées de la science moderne, qui
n’affectent ni la santé, ni notre culture,
ni l’écosystème.
À la mi-2007, on observait une légère
hausse de l’inflation, engendrée entre
autres par les groupes oligarchiques,
qui visaient à déstabiliser le gouvernement de gauche du Président Correa.
Cependant, en raison du changement
climatique, de fortes pluies ont causé de
graves inondations entre janvier et mars
2008, lesquelles ont affecté 40% des
surfaces agricoles productives. Les prix
des produits de base ont, par la suite,
fortement augmenté.
Ces événements ont fait croire qu’il
s’agissait là d’un phénomène local,
limité à l’Equateur. Par la suite, on a
observé que les prix alimentaires grimpaient également dans d’autre pays
d’Amérique latine, voire dans le reste du
monde. C’est au cours des derniers mois
que nous avons compris qu’il s’agissait
d’un problème mondial.
Face à ce problème, la Fenocin
Les pluies torrentielles en début d‘année ont fortement perturbé la production agricole nationale. S‘y ajoute une perte de la souveraineté alimentaire observée depuis près d‘une décennie.
BP 242 - juin 2008
Philippinen: Die Not der Bauern Nueva Ecijas
Das Beispiel Inang Lindas zeig, wie sich die aktuelle Lebensmittelkrise auf das Leben der armen philippinischen
Bauernfamilien auswirkt.
Armenio Ayson
Photo: Nueva Ecija
Die 63-jährige Witwe, Inang Linda,
lebt mit ihrem Sohn und seiner Familie
in San Ricardo, in der Stadt Talavera.
Da sie kein eigenes Land haben, sind
sie und ihr Sohn Landarbeiter, die ihren
Lebensunterhalt während der Pflanzzeit
(Juli – August und Januar – Februar)
und bei der Ernte (Oktober – November,
April – Mai) in den Reisfeldern verdienen.
Der Tageslohn beträgt etwa 100 Pesos
(Euro 1,5). Die Pflanzzeit dauert normalerweise 30 – 45 Tage, aber da fast alle
Familien in ihrer Ortschaft Landarbeiter
sind, ist Inang Linda froh, wenn in der
Saison während 20 Tagen Arbeit findet.
Bei der Ernte erhalten die „manggagapas“ (Erntearbeiter) ein Elftel des
geernteten ungeschälten Reis. In einer
Saison kann eine Familie so 10–15
Cavans Reis verdienen. Ein Teil wird zur
Abzahlung der während der mageren
Monate aufgenommenen Schulden
BP 242 - juin 2008
verwendet und ein Teil dient zur Ernährung der Familie. Den Rest verkaufen
sie, um die Gegenstände des täglichen
Bedarfs kaufen zu können.
Um ihr Einkommen aufzubessern,
arbeitet Inang Linda zusätzlich bei
der „pamamagpag“, wo die Reiskörner
von den Reisschalen getrennt werden,
die die Reismühlenbetreiber längs der
Flußufern oder auf die offenen Felder
abladen. Nach einem langen Arbeitstag
unter der brennenden Sonne hat die alte
Frau einen halben Sack (20-30 kg) Reis,
der entweder verkauft oder bei der Mühle
für den Familienbedarf gemahlt werden
kann.
Da das Familieneinkommen saisonabhängig ist, reicht es lange nicht aus,
um den täglichen Bedarf über das ganze
Jahr abzudecken. Nur während der
Erntezeit müssen sie sich keine allzu
großen Sorgen machen, ob sie genügend Reis auf dem Tisch haben werden.
Nachher, wenn der letzte Reis geernetet
ist, kommen lange magere Monate, in
denen es kaum eine Einkommensquelle
gibt. Das Essen ist knapp und sie sind
gezwungen, in den Läden auf Kredit
einzukaufen. Nebenher versucht der
Sohn der Familie durch Gelegenheitsarbeit Geld zu verdienen, um Reis und
Basislebensmittel zu kaufen.
Der rasche Anstieg der Rohstoffpreise während der letzten Monate hat
zu einer deutlichen Verschlechterung
ihrer Lebensbedingungen geführt.
Zwischen Januar und April dieses Jahres
sind die Preise um durchschnittlich
20 % gestiegen. Die Folge: Viele Familien können sich Nahrungsmittel wie
Schweine- und Hühnerfleisch, Brot und
Obst nicht mehr leisten. Der Preis von
Schweinefleisch ist von 140 auf 180
Pesos gestiegen, Speiseöl, das in der
philippinischen Küche eine sehr wichtige Rolle spielt, von 60 auf 80 und Reis
von 22 auf 34 Pesos.
Die Qualität der Mahlzeiten hat auch
abgenommen. Hauptsächlich Reis,
Sardinen und Nudeln werden gegessen.
Oft gibt es nur Tomaten und Zwiebeln
mit ’Bagoong’ oder ‚alamang’ (sehr
salzige Fischsaucen) sowie Melasse
zum Mittag- und Abendessen. Inang
Linda erzählt, dass an einigen Tagen die
Erwachsen auf eine Mahlzeit zugunsten
der Kinder verzichten. Sie essen dann
nur zweimal am Tag.
Inang Linda meint, dass die Kinder
am härtesten durch die stark steigenden
Preise getroffen sind. Es wird immer
schwieriger, Milch für ihre Kleinkinder
zu kaufen: „Einmal, kurz vor der letzten
Ernteperiode, konnte ich meinem zweijährigen Enkel keine Milch geben, als
er danach verlangte.“ Um ihn zu beruhigen, füllte seine Mutter seine Flasche
mit Zuckerwasser auf. Nachdem er aber
zweimal daran gesaugt hatte, fing er zu
weinen an.“ Das konnte Inang Linda
33
Dossier: Crise alimentaire mondiale
nicht mit ansehen; sie ging zum Laden
und bat um einen Zusatzkredit. Der
Ladenbesitzer konnte dies aber nicht
bewilligen, da sie schon einen Kredit
von über 600 Pesos ausstehen hatte; der
Laden würde ja schliesslich auch Bargeld
brauchen.
Es blieb Inang Linda nichts anderes
übrig, als beim Geldleiher ein weiteres
Darlehen in der Form von „kabanan“
(per Sack) aufzunehmen. Dabei handelt
es sich um eine Vereinbarung, in der
Geldleiher Geld an Kleinbauern und
Landarbeiter leihen, das in der Form
von Reis nach der Ernte zurückbezahlt
wird. Beim Kabanansystem muss für
ein Darlehen von 300-350 Pesos ein
Cavan Reis bezahlt werden, während ein
Landarbeiter normalerweise ein Cavan
Reis zu einem Preis von zwischen P700
und P850 je nach Qualität der Körner
verkaufen kann.
„Kabanan“ ist der wahre Wucherhandel. Wegen der Nahrungsmittelkrise
und der steigenden Preise, führt aber für
immer mehr Bauern wie Inang Linda
kein Weg an das System vorbei. In ihrer
Not sind die Landarbeiter und Bauern
gerne bereit, auf diese wucherischen
Geschäfte einzugehen, damit sie mindestens etwas Essen auf dem Tisch haben.
Inang erwartet aber, dass das
Schlimmste noch bevorsteht und
daß die echte Krise erst während der
mageren Monate zwischen Juni und
September kommen wird. „Während
die Preise weiter ansteigen, werde der
Hunger dieses Jahr noch schlimmer
werden“, sagt Inang und lacht. „Es ist
nur schade, dass ich in meinem Alter
meinen Körper nicht mehr verkaufen
kann. Auch für nur 20 Pesos wäre kein
Mann daran interessiert.“
Die Lebensmittelknappheit hat auch
zu einer Zunahme der Kriminalität
geführt, berichtet Alvin San Pedro, ein
Beamte des ‚Barangays’ (die kleinste
politische Einheit einer Gemeinde).
Zwischen Februar und April wurden vier
Fälle von Diebstahl gemeldet. Hühner
und Ziegen, sowie Reis wurden in
seinem Viertel gestohlen. Familien der
34
Zoom
Schwester Philomena Thomas von WWC berichtet
über die Nahrungsmittelkrise in Indien.
Farida gehört der unteren Mittelklasse an. Sie ist Witwe und hat zwei abhängige
Töchter. Mit ihrem monatlichen Arbeitslohn von Rp 4,000 (Euro 60) als Büroangestellte in Pune hat sie Schwierigkeiten, den gleichen Lebensstandard wie in den
Jahren vorher beizubehalten. Früher reichten Rp 2,000 aus, um die notwendigen
Lebensmittel für den Monat zu kaufen; sie kaufte einen grossen Sack Reis (50 Kg)
für den Monat; jetzt muß sie mit 25 Kg auskommen. Vor der Krise konnte sie sich
einmal die Woche eine Fisch- oder Fleischmahlzeit leisten, heute ist das nur einmal
im Monat möglich.
Saira gehört der Gruppe der Menschen an, die unterhalb der Armutsgrenze
leben. Auch sie ist Witwe mit vier abhängigen Familienmitgliedern. Sie verdient
ihren Lebensunterhalt als mobile Gemüseverkäuferin. Vor der Krise pflegte sie
verschiedene Sorten Gemüse günstig im Großhandel einzukaufen, die sie mit einem
kleinen Gewinn weiterverkaufte. Was übrig blieb wurde in der Familie gegessen. Sie
hatte ein Darlehen von ihrer Frauengruppe (Self Help Group) bekommen, um ihr
Geschäft zu starten. Jetzt kann sie es nicht mehr leisten, Gemüse beim Großhandel
einzukaufen – die Preise sind zu hoch geworden. Sie war nicht sicher, ob ihre
Kunden die höheren Preise für die Produkte bezahlen könnten. Seit letztem Monat
hat Saira aufgehört, Gemüse zu verkaufen und ist auf Saisonobst umgestiegen.
Aber das ist auch ein unsicheres Geschäft.
Mittelschicht wie auch arme Bauern sind
gleichermaßen Opfer der Diebstahle.
Die Frau eines Overseas Filipino
Worker (Arbeitsmigrant)
beklagte,
dass ihre Hühner aus dem Hinterhof
gestohlen wurden, einem armen Landarbeiter wurden die drei Ziegen gestohlen,
die in seiner Obhut waren; einem Ladenbesitzer verlor seine Verkaufseinnahmen
und eine Handy. Der Vorsitzende des
Viertels teilte mit, daß ein Teil seines
noch nicht geernteten Reisbestandes
von Fremden abgeerntet wurde. Wahrscheinlich geschah dies „pantawidtutom“ – was so viel heißt wie „um den
Hunger zu überleben“. Daraufhin haben
andere Bauern angefangen, ihre Felder
nachts zu bewachen, aus Angst auch sie
könnten wegen der Lebensmittelkrise
Opfer solcher Reisdiebstahle werden.
Der Beamte fügte hinzu, daß sein
Büro neben der Behandlung von Diebstahlmeldungen vor allem mit der Regelung von Schuldenrückzahlungen zu
tun haben. Es gelingt den Kreditgebern
häufig nicht, das Geliehene von ihren
Schuldnern zurück zu bekommen,
was zu Streit und Konflikten führt, die
von der Gemeindeverwaltung geregelt
werden müssen.
„Das ist erst der Anfang – wir erwarten
einen Anstieg der Fälle in den mageren
Monaten“ sagt der Gemeindebeamte.
Er könne nicht ausschliessen, daß in
einer schweren Krise die mit Reissäcken geladenen Transportlastwagen, die
durch seine Gemeinde hindurchfahren,
von hungernden Bürgern angehalten
werden könnten und dass die Polizei
diesen verzweifelten Überlebensaktionen
machtlos gegenüber stehen würden.
Armenio Ayson ist Direktor von „Nueva
Ecija-Community Based Health Progeramme“,
Partnerorganisation
der
ASTM auf den Philippinen. Aus dem
Englischen von Julie Smit.
BP 242 - juin 2008
Philippinen: Der Kampf ums Überleben auf den Inseln
Cebu und Bohol
Unsere philippinische Partnerorganisation VPHCS (Visayas Primary Health Care Services) bietet eine kostenlose
an Gesundheitsvorsorge für jene Menschen an, die sich den Gang zum Arzt nicht leisten können. VPHCS sprach
mit einigen von ihnen über ihren täglichen Kampf ums Überleben.
Jason
„Ich arbeite als Dreirad-Taxifahrer
in den Strassen Pasils, einem Viertel
von Cebu City. Meine Frau Lisa und ich
haben drei Kinder im Alter von 3 bis 8
Jahren. Ich verdiene etwa 150 Pesos (2
Euro) am Tag für zwölf Stunden Arbeit.
Es gibt ungefähr 200 Taxifahrer in
meiner Gegend, die Konkurrenz ist also
hart. Wenn ich nicht arbeite, kann meine
Familie nicht essen – jeder Tag ist also
ein Kampf, um genug Essen auf dem
Tisch zu haben. Mit dem Geld, das ich
jeden Tag nach Hause bringe, kaufen wir
gleich unsere Lebensmittel, vor allem
Reis, der immer teuerer wird, und einige
andere billige Esswaren. Wir müssen
auch Kraftstoff, Wasser und Elektrizität
bezahlen. Zwei der Kinder besuchen die
staatliche Schule in der Nähe. Ich habe
andauernd Angst, sie könnten krank
werden, da wir keine Ersparnisse haben,
mit denen wir Medikamente kaufen
könnten. Als letztes Jahr eines der Kinder
mit einer Lungenentzündung im Krankenhaus aufgenommen wurde, mussten
wir einen Kredit aufnehmen, um die
nötigen Medikamente zu kaufen.“
Mario
„Ich heisse Mario. Ich bin zehn Jahre
alt und wohne mit meiner Familie in
einer kleinen Hütte zusammen mit
vielen anderen Familien in der Nähe der
Mülldeponie im Stadtviertel Pardo. Ich
möchte gerne zur Schule gehen, aber
ich muss meiner Familie helfen. Jeden
Vormittag, nachdem die Müllautos ihre
Ladung abgekippt haben, suche ich nach
Abfallmaterial, das irgendwie verkauft
oder wiederverwendet werden kann:
leere Plastikflaschen, Kartons, Flaschen,
Gegenstände aus Stahl, Styropor und
Holz zum Bespiel.
Beim Sonnenuntergang gebe ich
meinen Sack Schrott beim Schrotthändler ab, der sämtlichen Schrott in
unserer Gegend aufkauft. Dann laufe
ich auf den Markt und kaufe zwei Kilo
Reis und etwas getrockneten Fisch für
meine Familie. Manchmal, wenn ich
etwas mehr Geld habe, kann ich ein Pack
Fertignudeln und Sardinen kaufen. Wir
leben von den Abfällen der Stadt – er ist
die Quelle unseres Lebensunterhaltes.
Eines Tages, wenn das Essen nicht mehr
so teuer ist, werde ich vielleicht ein Paar
neuer Sandale kaufen können.“
Photo: VPHCS
Felix
Julian, Kleinfischer auf der Insel Bohol mit seiner Familie.
BP 242 - juin 2008
„Ich bin Bauer in Barangay San Jose
in der Stadt Mabini auf der Insel Bohol.
Ich bewirtschafte eine kleine Parzelle
Land. Da sie nicht bewässert ist und wir
daher vom Regen abhängig sind, können
wir jährlich nur zwei Ernten anstatt drei
einfahren. Die Kosten der Dünger und
Pestizide, die wir brauchen, sind stark
gestiegen. Der Ertrag reicht nicht aus,
um die Familie bis zur nächsten Ernte
zu ernähren, deshalb müssen wir außer
getrocknetem Fisch, Salz, Zucker und
35
Dossier: Crise alimentaire mondiale
Guatémala: les paysans menacés
par les propriétaires fonciers
anderen Basisprodukten auch zusätzlichen Reis kaufen. Manchmal essen wir
nur die Maniok und Bananen, die wir auf
unseren Feldern anbauen. Ich verdiene
Geld als Lohnarbeiter für den Grundherr
in unserer Gegend; für einen Achtstundentag auf seinem Reisfeld bekomme
ich 100 Pesos.
Ich habe eine fünfzehnjährige
Tochter, die als Hausangestellte in Cebu
City arbeitet. Ihren Monatslohn von
1200 Pesos schickt sie uns zu, was uns
hilft, unseren Bedarf an Lebensmitteln
abzudecken. Wenn es wirklich schwierig
wird reicht das alles aber nicht aus, wie
damals als meine dreijährige Tochter
wegen Durchfall im Krankenhaus
behandelt werden musste, mussten wir
eine unserer zwei Ziegen verkaufen.“
Au Guatemala, notre partenaire CUC (Comité de unidad campesina)
dénonce les actions illicites des propriétaires de plantations, qui minent
la sécurité alimentaire.
Comité de unidad campesina
Les actions illicites commises par les
propriétaires des plantations de palmes
africaines, de bananes et de caoutchouc
mettent en péril la sécurité alimentaire
et la vie des familles paysannes dans la
région de Costa Sur.
Le 14 mars dernier, les paysans et
paysannes des municipalités de Ocós
(San Marcos) et Coatepeque (Quetzaltenango), ont dénoncé les pratiques des
grands propriétaires fonciers dans un
mémorial destiné aux autorités gouvernementales. Ceux-ci auraient dévié
des rivières et contaminé les eaux de la
région, causant des inondations dans les
Julian
Aus dem Englischen von Julie Smit.
Photo: CUC
„Ich arbeite als Fischer in Pinayagan
Norte, in der Stadt Tubigon, Bohol. Ich
besitze ein kleines, nicht motorisiertes
Boot, das ich zum Fischen aufs Meer
hinauspaddeln muß. Bei günstigem
Wetter kann ich zwischen 2 bis 5 Kilo
Fisch fangen, die meine Frau Lucila auf
dem Markt für 50-75 Pesos/Kg verkauft.
Damit kauft sie Reis, Sardinen, Mungobohnen, Blattgemüse sowie Kerosinöl,
weil wir im Haus keine Elektrizität
haben. Wenn wir mehr Fisch fangen,
kauft sie 500g Schweinefleisch für 50
Pesos und Eier für 5 Pesos das Stück.
Wenn das Wetter aber ganz schlecht
ist, kann ich nicht ausfahren und muss
Gelegenheitsjobs als Landarbeiter oder
Hafenarbeiter auf dem nahe gelegenen
Kai suchen, wo ich etwa 100 Pesos am
Tag verdiene. Lebensmittel sind sehr
teuer geworden – alles, was ich verdiene
brauche ich, um die fünf Kinder zu
ernähren. Ich habe Angst vor dem Tag,
wenn eins von ihnen krank werden
sollte.“
zones élevées et un desséchement des
zones basses et mettant ainsi en péril la
subsistance des familles paysannes.
En conséquence des protestations,
les paysans ont été confrontés à des
menaces et des intimidations, qu’ils ont
reporté le 25 mars au ministère public.
Cependant, le ministère public n’a pris
aucune mesure pour protéger la vie, les
cultures ou les habitations des paysans.
Ainsi, le CUC dénonce la négligence
totale du ministère public et des autorités
responsables de laisser en toute impunité
les abus commis par les propriétaires des
plantations et les menaces à l’encontre
des paysans des communautés affectées.
Habitation paysanne inondée par un détournement du Río Pacaya à Ocós (San Marcos).
36
BP 242 - juin 2008
Zoom
Conférence de presse du ministre Jean-Louis Schiltz sur
la situation alimentaire dans les pays en développement
Le ministre de la Coopération et de l’Action humanitaire, Jean-Louis Schiltz, a fait le point, au cours d’une conférence de
presse, sur la crise nutritionnelle qui frappe actuellement bon nombre de pays en développement, dont certains pays partenaires
de la Coopération luxembourgeoise.
Le Programme alimentaire mondial (PAM) a lancé le 20 mars dernier un appel aux pays donateurs afin de réunir 500 millions
de dollars pour réagir à l’envolée des prix de produits alimentaires de base. Cet appel a depuis été relayé par la Banque mondiale
et le Fonds monétaire international (FMI). Le Luxembourg a été le premier pays à réagir à cet appel en annonçant, dès le 28
mars, une contribution de 500 000 euros en faveur du nouveau „Compte spécial de compensation des effets de marché“ mis en
place par l’agence des Nations Unies.
La très forte augmentation du prix des produits alimentaires de base est la conséquence de plusieurs facteurs :
•
•
•
•
•
L’offre des produits alimentaires est en baisse, en raison de mauvaises récoltes liées notamment au changement climatique;
Les stocks, notamment de céréales, sont en baisse ;
La demande, notamment de la part de pays tels que la Chine et l’Inde, est en forte hausse ;
La production de biocarburants à partir de céréales contribue à faire grimper la demande;
La spéculation, les subventions à l’exportation ainsi que la hausse des prix de transport liée à celle des prix de carburant
contribuent aussi à la hausse des prix.
La forte augmentation des prix, qui a déjà déclenché des émeutes dans plusieurs pays, a entraîné une crise nutritionnelle
dans les pays les plus fortement touchés, où les populations doivent se contenter d’une alimentation trop peu diversifiée, donc
trop pauvre en éléments nutritifs. Des études ont démontré que ces carences ont un impact sur le développement tant physique
que psychique des populations concernées, notamment des enfants. Comme l’a souligné le ministre Schiltz, si pour l’instant
il n’est pas encore question de crise alimentaire, la vigilance reste de mise et la Coopération luxembourgeoise continue de
surveiller la situation de très près.
A court terme, la communauté internationale doit se montrer solidaire en fournissant les fonds nécessaires pour couvrir les
besoins les plus urgents. En contribuant à hauteur de 500 000 euros à l’appel du PAM, le Luxembourg verse un peu plus d’un
euro par habitant. Si chaque gouvernement de l’Union européenne, qui compte 450 millions d’habitants, faisait de même, les
besoins seraient couverts , du moins dans un premier temps.
La réponse à moyen et à long terme devrait intervenir à des niveaux différents :
• Les négociations du cycle de développement de Doha et la mise en oeuvre du paquet de Hong Kong (décembre 2005) visant
l’élimination d’ici 2013 des subventions à l’exportation doivent être menées à bien.
• La question des biocarburants doit être étudiée avec le plus grand soin et faire l’objet de discussions au niveau de l’UE comme
de l’ONU ; elle pourrait donner lieu le cas échéant à des rééquilibrages. Il est en effet inconcevable que les produits de base
utilisés dans la production de biocarburants viennent à manquer aux populations qu’ils devraient nourrir.
• L’investissement durable dans l’agriculture des pays en développement constitue une troisième réponse. En soutenant le
développement local et plus particulièrement les petites exploitations, de sorte que les agriculteurs puissent en premier lieu
subvenir à leurs propres besoins, des crises nutritionnelles et alimentaires peuvent être évitées. Le ministre Schiltz a rappelé
que le développement rural intégré est une composante importante de bon nombre de programmes de la Coopération
luxembourgeoise, notamment au Mali, au Niger, au Vietnam et au Laos. Par ailleurs, le Luxembourg soutient toute une série
de programmes d’alimentation scolaire („schoolfeeding“) mis en oeuvre par le PAM.
• Fortement lié aux questions de développement, le changement climatique est un dossier qu’il convient de traiter avec
attention.
BP 242 - juin 2008
37
Luxembourg
Luxembourg
Klimawandel: Das Projekt 180°
ASTM, Caritas Luxemburg und Greenpeace Luxemburg haben ein Sensibilisierungsprojekt mit dem Titel „180°
- die Klimawende“ gestartet, mit dem Ziel, die luxemburgische Öffentlichkeit verstärkt in die Klimadebatte
einzubinden. Im Mittelpunkt steht ein Panel aus 20 Personen, das repräsentativ für die Zusammensetzung der
luxemburgischen Gesellschaft ist.
Marc Keup
Der Klimawandel beherrscht seit
geraumer Zeit die Schlagzeilen. Wissenschaftler rund um den Globus schlagen
Alarm angesichts der sich rapide erwärmenden Atmosphäre und der möglichen
Folgen für die Menschheit. Denn die steigende Jahresmitteltemperatur hat zur
Folge, dass sich immer mehr Energie im
Klimasystem anstaut, was zu extremen
Wetterereignissen und einer allgemeinen
Deregulierung des Wettergeschehens
führt. In wie fern das gesamte System
mittlerweile aus der Bahn geraten ist,
darüber wird immer noch heftig diskutiert. Als sicher gilt jedoch, dass der
Mensch mit dem massiven Ausstoß
von Treibhausgasen zu einem nicht
unerheblichen Teil an der derzeitigen
Entwicklung beteiligt ist.
Bislang wurde die Klimadebatte
hauptsächlich von Experten und seit
einigen Jahren auch von der Politik
geführt. Gegenmaßnahmen zur derzeitigen Entwicklung können aber nur
erfolgreich sein, wenn sie von einem
breiten Konsens innerhalb der Bevölkerung in den Industriestaaten getragen
werden. Der Klimawandel geht uns alle
etwas an und schlussendlich wird jeder
seinen Teil dazu beitragen müssen, die
negativen Konsequenzen so gering wie
möglich ausfallen zu lassen.
teilnehmen und ihre Meinung kundtun.
Sie sollen Vorschläge machen wie man
Energie einsparen kann oder sich zu den
Richtungsentscheidungen der luxemburgischen Klimapolitik äußern. Nur
so wird sich das Land den zukünftigen
Herausforderungen stellen können.
Das Panel 180° steht dabei als
Kristallisationspunkt dieser Debatte. Die
Gruppe wird von Bürgern und Bürgerinnen gebildet, die weder ausgewiesene
Klimaexperten, noch politisch aktiv
sind, sondern einfach an einer offenen
und ehrlichen Diskussion teilnehmen
möchten. Sie werden auf verschiedenen
Themenabenden und auf zwei Studienreisen nach Grönland und Bangladesh
mehr über das Thema erfahren.
Das Panel soll im Laufe des Projekts
180°, das von Juni 2008 bis Juni 2009
läuft, einerseits Vorschläge machen, also
selbst aktiv werden, auf der anderen
Seite aber auch als Ansprechpartner
für die Bevölkerung in Sachen Klimawandel dienen. Ein zentraler Baustein
des Projekts ist die eigens eingerichtete
Internetseite (www.180grad.lu), die
während der Einschreibungsfrist noch
als rein informative Seite aufgebaut ist,
sich im Laufe der Zeit aber zusehends
interaktiver gestalten wird - mit Blogs
und Foren, an denen jeder teilnehmen
kann.
Klimawandel und Solidarität
Die ASTM arbeitet schon seit Jahren
auf dem Thema des Klimawandels und
seinen Konsequenzen auf die Menschen
in den Ländern der südlichen Hemisphäre. Denn das Problem Klimawandel
kann man auf eine einfache Formel
bringen: Jene die am wenigsten zur
Erwärmung der Erde beitragen, werden
schlussendlich am meisten darunter
leiden. Es ist also eine Frage der Solidarität, wie mit dieser Herausforderung
umgegangen wird. Luxemburg könnte
in Zukunft eine Vorbildfunktion in de
Klimapolitik einnehmen und andere
Länder dazu anspornen, die Anstrengungen im Kampf gegen die Erderwärmung zu verstärken. Das Projekt 180°
soll dazu den Anstoß geben.
Marc Keup ist Mitglied der ASTM
Ein Panel als Kristallisationspunkt
Ziel des Projektes 180° ist es, die
Klimadebatte in Luxemburg einer breiten
Öffentlichkeit zugänglich zu machen.
Die Einwohner des Großherzogtums
sollen sich informieren, an der Debatte
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BP 242 - juin 2008
Luxembourg
Culture: une semaine de lecture avec Idrissa Keita
L’auteur malien Idrissa Keita a passé la semaine du 20 au 26 avril au Luxembourg pour une quinzaine de lectures.
Il a été reçu dans les classes de l’école primaire Gellé à Bonnevoie, au Lycée Classique Michel Rodange, au
Lycée des Arts et Métiers, au Fieldgen, au Lycée de Garçons à Luxembourg, au Lycée Technique de Bonnevoie et
au Lycée Classique d’Echternach et du centre Rham. Il nous fait part de ses expériences au Luxembourg.
Idrissa Keita
Sur l‘invitation de L‘ASTM, j’ai fait une
tournée de lecture au Luxembourg. J‘ai
lu en français et en allemand dans mes
deux nouveaux ouvrages „Le taximan et
son fils“ et „Flux et Reflux“.
Cette tournée a été une approche
dans le cadre d‘un échange culturel
et littéraire entre mon pays, le Mali, et
le Luxembourg en particulier, et entre
l‘Afrique et le Luxembourg en général.
De ce contact direct avec environ 600
élèves des différents lycées du Luxembourg, il m’est apparu que l‘Afrique est
très mal connue ou seulement sous
l’angle négatif véhiculé par la presse.
Ce qui m‘a le plus positivement
impressionné dans les classes fut le
mélange des élèves venant de différents
pays, de différentes cultures et de différentes religions, paisiblement assis les
uns à côté des autres. Intérieurement,
je me suis dit que cela doit être l‘idéal
de toutes les nations, travaillant dans le
sens de la paix universelle. Je ne saurais
définir cette paix, qu‘en disant qu‘elle
est une façon de vivre, une façon de se
comporter envers l‘autre, d‘accepter
l‘autre dans ses différences d‘options
pour la vie et surtout de vouloir coopérer
avec lui sur des bases franches d‘égalité
et de respect mutuel.
Beaucoup de questions sur la vie
sociale et politique au Mali et en Afrique
m‘ont été posées par les élèves. J‘ai
retenu l‘une qui m‘a beaucoup amusée,
à savoir quelle température faisait-il
souvent à Bamako pendant la saison
sèche. J‘ai répondu que la température,
selon où l‘on se trouvait, avoisinait les
BP 242 - juin 2008
40° à l‘ombre. Les élèves se sont étonnés
et l‘un m‘a pitoyablement regardé en
disant: „Oh le pauvre, je comprends
maintenant pourquoi Idrissa est si
grillé“.
À la fin de ma tournée, nous avons
regardé à Echternach le film ‘BAMAKO’
réalisé par le cinéaste malien Abdarahamane Sissoko. Pendant cette soirée, j‘ai
eu des échanges très fructueux avec des
individus engagés, travaillant au sein de
différentes organisations d‘aide au développement, comme M. Robert Altman
d’Amnesty international, la famille
Becker en la personne de M. Raymond
et son épouse. Je voudrais saisir cette
occasion pour remercier tous les élèves
et enseignants qui m’ont témoigné
leur sympathie. Je remercie aussi toute
l‘ASTM, sans oublier mes compatriotes
africains et africaines que j‘ai pu rencontrer pendant cette tournée au Luxembourg.
Les livres de Idrissa Keita sont à
emprunter au Centre d‘Information
Tiers Monde (CITIM).
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Le coin des lectures
Le coin
des lectures
Marie-Monique Robin : Le monde selon Monsanto
Monsanto est le leader mondial des OGM, mais c‘est aussi l‘une des entreprises
les plus controversées de l‘histoire industrielle. Production de PCB , de polystyrène,
d‘herbicides dévastateurs (agent orange) ou d‘hormones de croissance bovine et laitière
(interdites en Europe) : depuis sa création, en 1901, la firme a accumulé les procès
en raison de la toxicité de ses produits. Pourtant, aujourd‘hui, Monsanto se présente
comme une entreprise des „sciences de la vie“, récemment convertie aux vertus du
développement durable. Qu‘en est-il exactement ? Quels sont les objectifs de cette entreprise, qui, après avoir longtemps négligé les impacts écologiques et humains de ses
activités, s‘intéresse tout à coup au problème de la faim dans le monde ?
Fruit d‘une enquête exceptionnelle de trois ans qui a conduit Marie-Monique Robin
dans trois continents (Amérique du Nord et du Sud, Europe et Asie), ce livre retrace
l‘histoire mal connue de cette entreprise.
Coédition Arte éditions / La Découverte 2008: 372 pages
Paul Collier: The Bottom Billion
Global poverty is falling rapidly but in fifty failing states, the world’s poorest people
-the “bottom billion“- face a tragedy that is growing inexorably worse. Why do these
states defy all attempts to help them? Why does current aid seem unable to make a difference? In „The Bottom Billion“, Paul Collier pinpoints the issues of corruption, political
instability, and resource management that lie at the root of the problem, and offers hardnosed solutions and real hope for a way of solving one of the great crises facing the world
today.
Oxford University Press 2008: 192 pages
Worldwatch Institute: Zur Lage der Welt 2008
Etwas Revolutionäres scheint im Gange. Immer mehr Politiker, Unternehmen und
Initiativen, Prominente und einfache Menschen setzen sich für ökologische Reformen,
Produktions- und Konsumweisen ein. Ob im Steuer- oder Umweltrecht, beim Motorenbau
oder in der Energieversorgung, ob in der Landwirtschaft oder im Verbraucherschutz,
durch Mikrokredite oder philanthropische Stiftungen - der Gedanke einer nachhaltigen
Ökonomie, die menschlichen Bedürfnissen gerecht wird, ohne unsere natürlichen
Grundlagen zu zerstören, gewinnt überall Anhänger. Doch ist das alles vielleicht nur ein
Strohfeuer, eine vorübergehende Mode ? Kann mit diesen Bemühungen ein notwendiger
umfassender Umbau des Wirtschafts- und Finanzsystems erreicht werden ?
Worldwatch Institute (Hrsg.) : 336 Seiten
Le Centre d‘Information Tiers Monde (55, avenue de la Liberté) est ouvert du lundi au vendredi de 14.00 à 17.00 heures. Les frais d‘inscription au CITIM
s‘élèvent à 5 euros par année et permettent l‘emprunt de livres et tout autre matériel.
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BP 242 - juin 2008
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Mathieu
La population du Burkina Faso vit dans une pauvreté extrême.
Depuis 1995, ARFA soutient la population rurale dans l’Est du
pays, impliquant surtout les femmes et les jeunes. Elle assure la promotion de mesures de lutte contre l’érosion tout en
promouvant la reforestation et les techniques de l’agriculture
biologique. L‘ASTM soutient l‘ARFA depuis 2004.
DONATEUR + BENEVOLE + COLLABORATEUR + PARTENAIRE + BENEFICIAIRE
www.astm.lu