International - Action Solidarité Tiers Monde
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JUN08 Nr.242 ndel a W m i es Land relations? n i e l k : Ein sation des : y e a u l g a a i r a d i P l n a o m ne nor m e n t a i r e m u m o n d e u s r e v U E - C u b a : C r i s e a l i u t r e b o u t dd e l a C r u z l ’ a n a v ec P e d r o s s a Ke i t a e d s e g a n Idri etie g r i t ec n o v E m a é T ec t u r e l e d e ain Une sem Brennpunkt Sommaire 02 Nr.242 juin 2008 Éditorial Un rôle politique pour les ONG..................................................................................... 1 Edité par: Action Solidarité Tiers Monde 55, avenue de la Liberté L-1931 Luxembourg Tél: 400 427-20 Fax: 400 427-27 e-mail: bpn@astm.lu web: www.astm.lu Responsable de la redaction: Marc Keup Ont participé à ce numéro: Armenio Ayson, Jamil Claude, Dilcia Figueroa, Michèle Hemmer, Nicole Ikuku, Edgar Labastida, Jacques Mergen, Caroline Pagnot, Jacqueline Rippert, Mathieu Savadogo, Kristy Schank, Julie Smit, Rainer Werning ea. Photo de couverture: Jim Urbain Impression: CA-Press Esch/Alzette. Abonnements: Jeanny Peffer Tél: 400 427-63 e-mail: jeanny.peffer@astm.lu Vous pouvez vous abonner à la revue Brennpunkt en versant 15 EUR (au Luxembourg) ou 25 EUR (à l’étranger) sur le compte CCP LU 71 1111 0102 3550 0000 (BIC : CCPLLULL) avec mention „abo bp3w“ en n’oubliant pas votre nom et adresse complete. Cet abonnement vous donne droit à 8 numéros qui apparaissent en général tous les deux mois. Paraguay Ex-Bischof Fernando Lugo gewinnt die Präsidentschaftswahlen. 05 International Paraguay: Ein kleines Land im Wandel........................................................................ 2 Der Abgang von Fidel Alejandro Castro Ruz................................................................. 5 Das Erbe Fidels - von Castro zu Castro........................................................................ 8 UE-Cuba: vers une normalisation des relations?....................................................... 12 Le dialogue interculturel dans l’éducation au développement.................................. 13 Kolumbien: Blumen zum Frühstück......................................................................... 15 La France souhaite plus de flexiblité vis-à-vis de l’Afrique......................................... 17 Einfluss Chinas kontrollieren - EU setzt auf trilaterale Partnerschaft ...................... 19 Philippinen: Vor 40 Jahren formierte sich erneut der bewaffnete Moro-Aufstand..... 21 Kuba Wohin steuert Raùl das Land nach dem Abgang Fidels? 24 Nouvelles des partenaires Entretien avec Pedro de la Cruz: de paysan à paysan................................................. 24 Inde: Nöel à Khulewadi............................................................................................... 26 Dossier: Crise alimentaire mondiale Une crise alimentaire mondiale.................................................................................. 28 Le rôle de la spéculation financière dans la flambée des prix agricoles..................... 30 Burkina Faso: des intrants de plus en plus chers....................................................... 31 Equateur: inondations et importations...................................................................... 32 Philippinen: Die Not der Bauern Nueva Ecijas........................................................... 33 Philippinen: Der Kampf ums Überleben auf den Inseln Cebu und Bohol................. 35 Guatémala: les paysans menacés par les propriétaires fonciers................................. 36 Equateur Entretien avec Pedro de la Cruz, directeur de la Fenocin. 28 Luxembourg Klimawandel: Das Projekt 180°................................................................................... 38 Une semaine de lecture avec Idrissa eita.................................................................... 39 Le coin des lectures..................................................................................................... 40 Reproduction/Nachdruck La reproduction des articles est autorisée à condition que la source soit mentionnée. Der Nachdruck ist frei unter der Bedingung, dass die Quelle angegeben wird. Dossier La flambée des prix alimentaires est dure à vivre dans le Sud. 30 Réalisé grâce à un appui financier de la Coopération luxembourgeoise. Le contenu de la présente publication relève de la seule responsabilité de l'ASTM et ne peut en aucun cas être considéré comme reflétant l‘avis du gouvernement luxembourgeois. Culture Le Brennpunkt Drëtt Welt est une revue luxembourgeoise, éditée par l'Action Solidarité Tiers Monde. www.astm.lu L’écrivain malien Idrissa Keita en visite au Luxembourg. Un rôle politique pour les ONG Et pour cause, si l‘on en croit les observations préliminaires de l‘OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques), citées par M. Schiltz. Selon cette organisation, non seulement le Luxembourg se situe-t-il parmi les pays les plus généreux à l‘égard des populations du Sud en termes quantitatifs, mais il a également accompli des progrès conséquents quant à la qualité de l‘aide. Dans ce même rapport, l‘OCDE voit la coopération luxembourgeoise comme “la démonstration qu‘en quelques années, avec des moyens relativement économes et bien ciblés, un dispositif d‘intervention adapté et efficace, elle a su capter l‘appréciation des pays partenaires du Sud, trouver une place reconnue au sein des bailleurs de fonds, rencontrer l‘estime des citoyens.“ Pendant la plupart du discours, l’audience était donc disposée à approuver d‘un signe de la tête les explications de M. Schiltz, sans toutefois entrevoir aucun élément nouveau. Cependant, une petite phrase, évoquée en passant, aura particulièrement retenu notre attention : „De Finanzement vun der Entwécklung limitéiert sech awer net op Finanzementer vu Regierungssäit aus. Och den ONG’en kënnt hei eng zentral Roll zou, zentral Roll déi sech selbstverständlech - niewebäi bemierkt - net op deen Aspekt beschränkt, wëll d’ONGen och eng Roll als politeschen Impulsgeber spillen (…).” M. le ministre concède donc aux ONG une place dans le débat politique sur la coopération. Même si, dans une démocratie comme la nôtre, cela relève de l’évidence, on parvient cependant à s’en réjouir. Car le travail des ONG dans le domaine politique ne se révèle pas aussi facile que l’on pourrait l’imaginer. À part un groupe de travail chargé principalement des questions administratives, il n’existe pas de dialogue institutionnalisé et permanent entre les organisations de développement agréées et leur Ministère de tutelle. Pour véhiculer leurs opinions, leurs préoccupations ou leur expertise sur tel ou tel sujet, les associations sont, dans la plupart des cas, forcées de recourir aux médias. Trop souvent, leurs appréciations sont ignorées par l’administration en place. Pourtant une consultation élargie des ONG ne serait que bénéfique pour la coopération luxembourgeoise dans son ensemble. En effet, celles-ci ont la capacité d’apporter des points de vue différents dans un débat souvent figé. Leur professionnalisation permanente, d’ailleurs amorcée par les financements du Ministère de la coopération, fait qu’une expertise croissante s’accumule au sein des associations. Intégrées dans les réseaux européens et mondiaux, les associations luxembourgeoises sont attachées à un flux d’information constant, ce qui leur permet de suivre l’actualité de près et de profiter en temps réel du travail réalisé par d’autres organisations à travers le globe. De plus, les ONG sont étroitement reliées à la réalité sur le terrain, notamment grâce aux témoignages qu’ils recueillent auprès de leurs organisations partenaires dans les pays de l’hémisphère Sud. Dans ce contexte, la reconnaissance par Jean-Louis Schiltz du rôle politique des associations est un pas en avant. Cependant, il est dommage qu’il n’existe pas de consensus sur la forme d’une telle participation. La demande formulée par le Cercle des ONG - visant à former un comité, avec une participation des organisations de développement, chargé de veiller sur la cohérence des politiques - a immédiatement été rejetée par Monsieur le Ministre. À ses yeux, le lieu idéal pour un tel échange se situe plutôt au niveau des Assises de la coopération. Or, pour les associations, il est inacceptable qu’un séminaire annuel, au cours duquel une centaine de personnes se réunit pendant trois jours pour discuter d’une multitude de sujets différents, soit le seul endroit pour pouvoir débattre avec le Ministère de questions politiques. D’autant plus que, jusqu’à ce jour, les ONG n’ont jamais été consultées quant à l’organisation des Assises. Loin de revendiquer un droit d’ingérence dans les décisions politiques, les ONG aspirent simplement à êtres entendues et respectées comme interlocuteurs légitimes sur les questions de développement. Pourquoi ne pas créer un groupe de réflexion sur la coopération, rassemblant des représentants du Ministère, de l’Agence LuxDevelopment, des organisations non gouvernementales et de l’Université de Luxembourg pour réfléchir ensemble sur certains dossiers sensibles? Il y a fort à parier qu’une telle initiative ne passerait pas inaperçue dans le prochain rapport de l’OCDE… Marc Keup éditorial Le 23 avril, M. le ministre Jean-Louis Schiltz a exposé sa déclaration sur la coopération luxembourgeoise devant la Chambre des députés. Contrairement à l’année précédente, il ne s’est prononcé que très marginalement sur des sujets politiques controversés. Visiblement soucieux de faire l’unanimité, M. Schiltz a, cette fois-ci, réservé une grande partie de son discours aux projets sur le terrain, tout en faisant l’éloge des succès de son administration. International International Paraguay: Ein kleines Land im Wandel Am 20. April 2008 wurde der ehemalige katholische Bischof Fernando Lugo Méndez zum neuen Präsidenten von Paraguay gewählt. Als Kandidat eines breiten Mitte-Links-Bündnisses gelang es Lugo, die seit über 60 Jahren ununterbrochen regierende Partei der Colorados an der Spitze der kleinen südamerikanischen Republik abzulösen. Kristy Schank Jahr 2005 besaß das ärmste Zehntel der Gesamtbevölkerung 1% des Gesamteinkommens und das reichste Zehntel 41,6 % (CEPAL 2006)3. Die jüngste Wirtschaftskrise im Jahr 2000 verschärfte die prekäre soziale Situation großer Bevölkerungsteile in Paraguay weiter: 2005 galten laut der Wirtschaftskommission für Lateinamerika und Karibik der Vereinten Nationen (Comisión Económica para América Latina y el Caribe, CEPAL) 60% der Bevölkerung als arm und 32% als extrem arm4. Damit zählt Paraguay zu den ärmeren Ländern Lateinamerikas - anhaltende Landflucht und Migration bezeugen die gegenwärtigen Verarmungsprozesse. Von Paraguay wird in der internationalen Öffentlichkeit relativ selten Notiz genommen, v.a. im Vergleich zu seinen größeren und wirtschaftlich stärkeren Nachbarstaaten Brasilien und Argentinien. Das kleine Land hat eine Gesamtbevölkerung von 6,4 Mio. Einwohnern und gilt als gering industrialisierter Agrarstaat, mit der Hauptstadt Asunción als einzig größeres urbanes Ballungsgebiet. Paraguays Wirtschaft basiert vorrangig auf der Landwirtschaft und Viehzucht sowie auf dem Export von Rohstoffen (Maniok, Baumwolle, Zuckerrohr und Getreide). Seit den 1970er Jahren ist Soja zum Hauptexportgut1 avanciert. Eine kleine Schicht von Großgrundbesitzern und nationalen sowie transnationalen Unternehmen bauen in großflächigen Monokulturen industriell Sojabohnen an. Der Sojaboom ist die Antwort auf die gestiegene Nachfrage nach Tierfutter um den wachsenden Fleischkonsum in Europa zu decken und auf die internationalen Bestrebungen Soja als Biosprit den fossilen Treibstoffen beizumischen. Doch die schlechte wirtschaftliche und soziale Lage war nicht immer derart ausgeprägt. Von seiner Unabhängigkeit 1811 bis Mitte des 19. Jahrhunderts war Paraguay ein relativ wohlhabender und prosperierender Staat. Dem setzte jedoch der so genannte Dreibundkrieg oder Tripel-Allianz-Krieg (1865 bis 1870) gegen Uruguay, Brasilien und Argentinien ein jähes Ende. In der Folge verlor Paraguay einen großer Teil seines Territoriums an die drei Nachbarländer und über die Hälfte seiner Bevölkerung (fast 90% der männlichen Paraguayos). Verschiedenen Quellen zufolge, mussten gegen Ende selbst alte Menschen und Kinder (mit falschen Aus diesen semi-feudalen Agrarstrukturen resultiert eine bis heute sehr ungleiche Verteilung des Bodens mit den Großgrundbesitzern und Viehzüchtern auf der einen und der kleinbäuerlichen und indigenen Bevölkerung auf der anderen Seite2. Diese Polarisierung spiegelt sich bis heute auch in der nationalen Einkommensverteilung wider: Im 2 Photo: Agência Brasil Ein unbedeutendes Land mit bedeutenden Problemen Der ehemalige Bischof Fernando Lugo hat sich als Kandidat eines breiten MitteLinks-Bündnisses, gegen die Kandidatin der ANR-PC, Blanca Olevar, durchgesetzt. BP 242 - juin 2008 International Eine Einpartei-Bürokratie mit Tradition 1947 kam die rechtskonservative Partei der Colorados (Asociación Nacional Republicana – Partido Colorado, ANR-PC) an die Macht. Sie behauptet von sich selbst, mit über 1, 66 Mio. Mitgliedern, die größte politische Partei Lateinamerikas zu sein. Dass Arbeitsplätze im öffentlichen Dienst sowie staatliche Sozialleistungen oder Genehmigungen in Paraguay in den meisten Fällen nur mir gültigem (Colorado-)Parteiausweis zugänglich sind, wird dabei großzügig verschwiegen. Nach dem Militärputsch von 1954 unterstützte die Colorado-Partei während 35 Jahren die autoritäre Militärdiktatur unter dem deutschstämmigen General Alfredo Stroessner. Die StroessnerDiktatur war eine der repressivsten Militärherrschaften in Lateinamerika, v.a. durch das harte Durchgreifen ihres Sicherheitsdienstes in der so genannten kratischer Beamten-Staat bis heute als Hort der Korruption, Vetternwirtschaft und Klientelismus gilt. Erst im Frühling 2008, nach über 60 Jahre Herrschaft der Colorado-Partei, kam es zu einem Wechsel an der Regierungsspitze. Der „Bischof der Armen“ bricht mit dem Status quo Hauptverantwortlich für diesen Wandel ist Fernando Lugo, der neue Präsident von Paraguay. Der ehemalige Bischof hat sich als Kandidat eines breiten Mitte-Links-Bündnisses, der Allianz für den Wechsel (Alianza Patriótica por el Cambio, APC) gegen die Kandidatin der ANR-PC, Blanca Olevar, durchgesetzt. Ovelar war amtierende Bildungsministerin und wurde in ihrem Wahlkampf vom Präsidenten und Parteikollegen Nicanor Duarte Frutos unterstützt. Die Vorbereitungen zur Wahl wurden von Beginn an von Verleumdungen und Diffamierungen gegen den politischen Quereinsteiger Lugo begleitet. Auch der politische Schachzug des Obersten Gerichtshofs, den ehemaligen General Lino Oviedo (der unter Stroessner Armeechef war und wegen eines Putschversuchs und der Ermordung an dem ehemaligen Vizepräsidenten Die Vorbereitungen zur Wahl wurden von Beginn an von Verleumdungen und Diffamierungen gegen den politischen Quereinsteiger Lugo begleitet. Operation Condor in den 1970er und 80er Jahre, deren Ziel es war, linke Oppositionelle länderübergreifend zu verfolgen. Dank eines rigiden Parteiapparats und mehrerer hunderttausend loyaler Beamter blieben die Colorados auch nach dem Übergang zur Demokratie 1989 ununterbrochen und ohne Politikwechsel an der Macht. Diese Entwicklung macht deutlich, dass Paraguays büro- BP 242 - juin 2008 Luís María Argaña im Gefängnis sitzt) kurzerhand zu entlassen und an den Wahlen kandidieren zu lassen, konnte Lugos Wahlsieg nicht verhindern. Da sowohl der Oberste Gerichtshof, der die Amnestie Oviedos veranlasste, als auch die Wahlaufsichtsbehörde der ColoradoPartei unterstehen, befürchteten die traditionellen und neuen Oppositionsparteien sowie die sozialen Bewegungen (Gewerkschaften, Organisationen von Graphique: ASTM Bärten als Soldaten „verkleidet“) in den lang andauernden und erbittert geführten Krieg ziehen. Der Dreibundkrieg forderte extrem viele Opfer, lähmte die Industrialisierungsbestrebungen und schwächte Paraguays Wirtschaft nachhaltig. LandarbeiterInnen und Indigenen etc.), die sich unter Lugos Banner vereint hatten, bis zuletzt dass es zu Wahlbetrug kommen könnte. Die deutlichen Wahlergebnisse sprechen allerdings für eine saubere Wahl: Bei einer Wahlbeteiligung von 66% konnte Lugo 41% der Stimmen auf sich vereinigen. Ovelar kam auf 31% und Oviedo erhielt lediglich 22%. Mit seinem überragenden Sieg verkörpert Lugo das Misstrauen der Bevölkerung gegenüber den traditionellen Eliten und Parteien, sowie den Wunsch nach mehr sozialer Gerchtigkeit, Demokratie und einer funktionierenden Justiz. Lugo war als katholischer Bischof in der ländlichen Diözese San Pedro tätig. Er kennt die Landkonflikte der bäuerlichen und indigenen Bevölkerung. Als bekennender Befreiungstheologe5 hat er sich bereits früh politisch engagiert und mobilisierte anhand von Kampagnen und Demonstrationen gegen die Regierung. Seine Forderungen brachten ihn in Konflikt mit dem Vatikan, der ihn zunächst in den vorzeitigen Ruhestand versetzte und später von seinem Amt suspendierte. Um für die Präsidentschaftswahlen kandidieren zu können 3 Photo: Agência Brasil International Anhänger der Alianza Patriótica por el Cambio feiern den Wahlsieg von Fernando Lugo in der Hauptstadt Asencion. legte Lugo selbst daraufhin offiziell sein Amt nieder. Die politischen Forderungen Lugos beziehen sich v.a. auf Verbesserungen im Bildungs- und Gesundheitssektor, besonders für die marginalisierte und arme kleinbäuerliche und indigene Bevölkerung im ländlichen Raum. Auch Sozialleistungen (Rente, Zugang zu Krediten, Wohnungsbau etc.), sowie Infrastruktur und Arbeitsplätze, sollen in Zukunft ausgebaut werden. Ein weiteres heikles Thema ist die von Lugos Bündnis gewünschte Neuverhandlung des Vertrags von Itaipú. Noch während der Militärherrschaft 1973 mit Brasilien abgeschlossen, sichert das Abkommen über ein gemeinsames Wasserkraftwerk in der aktuellen Praxis dem brasilianischen Nachbarstaat bedeutende Vorteile - auf Kosten Paraguays. Energetische Souvernität und eine tief greifende Agrarreform sollen die Ökonomie wieder ankurbeln und die Basis für mehr Demokratie und Wohlstand für alle Bevölkerungsgruppen bilden. 4 Neue Wege mit alten Hindernissen Es bleibt nun abzuwarten wie sich die politische Lage im Inland weiter entwickelt, v.a. auch nachdem die internationale mediale Aufmerksamkeit nach den Wahlen wieder merklich nachgelassen hat. Der Amtsantritt Lugos kann als Wandel in der Politik Paraguays gesehen werden. Die scheinbar übermächtige und unendliche Herrschaft der Colorados wurde gebrochen und große Teile der Bevölkerung erhoffen sich eine soziale Wende im patriarchalischen und konservativen Agrarstaat. Dabei darf jedoch nicht vergessen werden, dass Lugo auf ein breites Bündnis mit zum Teil bürgerlichen Parteien angewiesen ist, dessen genaues politisches Programm bisher recht vage und unpräzise ist. Eine grundlegende Umstrukturierung des neoliberalen Agrarexportmodells und der damit verbundenen sozialen Ungleichheit ist sicherlich nicht zu erwarten. Dennoch kann der Wandel mit Lugo als ein erster Schritt angesehen werden, der Paraguay zu einer Demokratie mit universellen Grundrechten für alle Bevölkerungssegmente verhelfen könnte. Kristy Schank ist Mitglied der ASTM (1) Paraguay ist zurzeit viertgrößter Sojaexporteur weltweit (ila 312 Feb 2008). (2) Andere bedeutende Bevölkerungsgruppen in Paraguay sind u. a. deutschstämmige ImmigrantInnen, unter ihnen zahlreiche Mennoniten die in der spärlich besidelten Chaco-Region im Nordwesten großen Einfluß auf die Milchwirtschaft erlangt haben. Des Weiteren kontrollieren brasilianische SiedlerInnen, die so genannten „brasiguayos“ weite Landflächen in der Grenzregion zum großen östlichen Nachbarstaat. (3) Der Gini-Koeffizient beträgt für Paraguay im Jahr 2005 0,536. (Der Gini-Indikator misst die Ungleichverteilung eines Landes : 1 bedeutet völlige Ungleichheit, also Konzentration und 0 völlige Gleichheit.) (4) Die CEPAL definiert die Personen als arm, deren Einkommen geringer ist als der Preis von zwei Basiswarenkörbe und als extrem arm bei einem Einkommen geringer als der Preis eines Basiswarenkorbs. (5) Die Theologie der Befreiung ist eine progressive und sozialkritische Strömung innerhalb der katholischen Kirche die aus der Perspektive der Armen eine sozialistische und christliche Neugestaltung der Gesellschaft fordert. Die Befreiungstheologie entstand v.a. seit den 1960er Jahren in Lateinamerika. Wichtige Vertreter dieser Richtung waren und sind u.a. Óscar Romero, Camilo Torres und Ernesto Cardenal. In Paraguay hat sie ihren Ursprung in den kleinbäuerlichen christlichen Agrarligen die sich gegen die Kapitalisierung der Landwirtschaft aussprachen und während der Militärdiktatur starken Repressionen ausgesetzt waren. BP 242 - juin 2008 International Kuba: Der Abgang von Fidel Alejandro Castro Ruz Jamil Claude Spätestens seit Mitte Dezember vergangenen Jahres hatte es heftige Spekulationen über einen möglichen Rücktritt Castros gegeben, nachdem er seinen Landsleuten brieflich mitgeteilt hatte: „Meine elementare Pflicht ist es nicht, mich an die Ämter zu klammern, und noch viel weniger möchte ich den Jüngeren den Weg versperren. Meine Aufgabe ist es vielmehr, Erfahrungen und Ideen einzubringen, deren bescheidener Wert aus einer außerordentlichen Epoche stammen, in der ich gelebt habe.“ In seiner Abschiedserklärung heißt es nun: „Meinen lieben Landsleuten, die mir die außerordentliche Ehre erwiesen haben, mich kürzlich als Mitglied des Parlamentes zu wählen, wo wichtige Entscheidungen über das Schicksal unserer Revolution getroffen werden, teile ich mit, dass ich die Ämter des Staatsratspräsidenten und des Oberkommandierenden weder anstrebe noch akzeptieren werde - ich wiederhole: weder anstrebe noch akzeptieren werde.“ Castro begründete seinen Verzicht mit dem Verweis auf seinen kritischen Gesundheitszustand. In Folge einer Darmoperation hatte er bereits am 31. Juli 2006 die Amtsgeschäfte interimsmässig an seinen knapp fünf Jahre jüngeren Bruder Raúl übergeben. Allerdings versicherte der Comandante en Jefe, weiterhin als „ein Soldat der Ideen weiter[zu]kämpfen“ und unter dem Titel „Reflexionen des Genossen Fidel“ weiter zu schreiben, dies werde „eine Waffe mehr sein, auf die man wird zählen können.“ BP 242 - juin 2008 Dies ist nichtsdestotrotz der Abschied einer der wohl schillernsten, faszinierendsten und charismatischsten, aber auch umstrittensten Politikerpersönlichkeiten der vergangenen Jahrzehnte von der politischen Weltbühne. Längst ist der Sohn eines Zuckerrohrplantagenbesitzers und promovierte Jurist zum Mythos geworden: 49 Jahre lang stand er an der Spitze des karibischen Inselstaates und ist somit - von Monarchen einmal abgesehen - der am längsten regierende Staatschef der Welt gewesen: „Knapp 50 Jahre Herrschaft sind in der Weltpolitik eine biblische Verweildauer“, so Günther Maihold, stellvertretender Leiter der Stiftung für Wissenschaft und Politik (SWP) in Berlin. Eigenen Angaben zufolge überlebte Fidel mehr als 643 Attentate (tatsächlich sollen es rund 30 gewesen sein). Legendär ist die Geschichte von Marita Lorenz, der CIA-Agentin, welche mit dem Auftrag nach Cuba reiste, den Maxímo Líder zu verführen und umzubringen, sich schlussendlich aber selbst in ihn verliebte. Reaktion der USA In einer ersten Reaktion wertete der noch amtierende amerikanische Präsident George W. Bush während seines Auslandsaufenthaltes in Ruanda den Rücktritt Fidels als Chance für einen demokratischen Wandel auf Kuba. „Die Vereinigten Staaten werden dem kubanischen Volk helfen, den Segen der Freiheit zu erlangen“, sagte Bush. Es gelte nun, in Kuba demokratische Institutionen aufzubauen und einen Übergangsprozess einzuleiten, der „zu freien und fairen Wahlen führen [solle] Photo: Agência Brasil Am Dienstag, den 19. Februar 2008, verbreitete sich eine Nachricht binnen kürzester Zeit wie ein Lauffeuer um den ganzen Globus: Fidel Alejandro Castro Ruz, kubanisches Staatsoberhaupt, Regierungschef, Oberbefehlshaber der Streitkräfte und Generalsekretär der KP Kubas, verkündete wenige Tage vor der Wahl des neuen Staatsrats sowie seiner Präsidenten im Parteiorgan „Granma“ seinen Rücktritt aus der aktiven Politik. - und ich meine: freie und faire Wahlen, nicht diese inszenierte Wahl, die Castros Bruder versucht hat, als wahre Demokratie auszugeben.» Bush sagte weiter: „Ich sage nicht, dass man nie reden sollte. Aber ich denke nicht, dass jetzt die Zeit ist, mit Raúl Castro zu sprechen“, denn dieser verkörpere „nicht mehr als eine Fortsetzung dessen, was sein Bruder [Fidel Castro] getan hat, nämlich eine Insel zu ruinieren und Leute wegen ihrer Überzeugungen einzusperren“. So zeigt sich die US-Regierung bisher auch nicht bereit, das 1962 gegen Kuba verhängte und seitdem mehrmals verschärfte Wirtschaftsembargo aufzuheben, oder auch nur zu lockern. Gegen diese dogmatische und restriktive Politik formiert sich jedoch mittlerweile selbst in den USA Widerstand. Noch am gleichen Tag, als Fidel Castros Rücktritt 5 International öffentlich wurde, unterzeichneten 104 Parlamentarier des US-Kongresses einen Appell an Außenministerin Condoleeza Rice, in dem es heißt, der Führungswechsel auf der Karibikinsel sei eine „Gelegenheit für eine kompromisslose Überprüfung“ der US-Politik gegenüber Kuba. Weiter heißt es in dem Schreiben: Havanna im Juni 2007 unter deutscher Ratspräsidentschaft und auf Vermittlung Spaniens hin eine Wiederaufnahme des Dialogs an, doch wurde bisher kein Durchbruch erzielt. So wollte denn auch EU-Entwicklungshilfekommissar Louis Michel zunächst die Frage, ob er Fidel Castros Rückzug an der Staats- „Knapp 50 Jahre Herrschaft sind in der Weltpolitik eine biblische Verweildauer“ „Nach fünfzig Jahren ist es an der Zeit, neu zu denken und zu handeln“, denn die bisherige Kuba-Politik Washingtons sei gescheitert: „Unsere Politik lässt uns in diesem entscheidenden Moment ohne Einfluss dastehen, und dies nützt weder den US-Interessen, noch den einfachen Kubanern, denen unsere Politik zugute kommen soll.“ Bemerkenswert an dem Aufruf ist, dass er von fast einem Viertel der Abgeordneten des Repräsentantenhauses mitgetragen wird und sowohl von Angehörigen der demokratischen, als auch der republikanischen Partei unterzeichnet wurde. Die beiden demokratischen Präsidentschaftskandidaten reagierten eher zurückhaltend. Während Hillary Clinton eine „konstruktive Rolle“ ihres Landes versprach, sagte Barak Obama, dass ein substanzieller Wandel auf Kuba die Normalisierung der Beziehungen ermögliche und stellte direkte, bilaterale Verhandlungen ohne Vorbedingungen in Aussicht, welche Raúl Castro bereits im Dezember 2006 angeboten hatte. spitze begrüße, nicht kommentieren. Durch seinen Sprecher ließ er lediglich mitteilen, er habe diesen „zur Kenntnis genommen“. Immerhin erklärte die EU ihre „Bereitschaft zu einem konstruktiven Dialog“ mit der kubanischen Regierung, fügte aber gleichzeitig hinzu, man wolle auch mit Vertretern der Zivilgesellschaft in Gespräche treten. Die gemeinsame EU-Position in Sachen Kuba sei seit nunmehr fast zwölf Jahren unverändert: Die EU wolle zu „einem friedlichen Übergangsprozess hin zu einer pluralistischen Demokratie“ ermuntern. Der französische Europa-Staatssekretär Jean-Pierre Jouyet sagte in einem Interview mit dem Radiosender Europe-1, Castro sei ein „Symbol für den Totalitarismus“ gewesen und fügte hinzu: „Jetzt können wir nur wünschen, dass sich ein neuer Weg auftut, und dass es mehr Demokratie in diesem Land geben wird.“ Auch Spanien hat den Amtsverzicht Castros mit Zurückhaltung aufgenommen. Arbeits- und Sozialminister Jesús Caldera sagte, die Madrider Regierung hoffe, dass nun der Weg zur Einleitung von Reformen geebnet werde und betonte, Spanien setze darauf, dass Castros Rücktritt „der Anfang eines Wandels auf Kuba“ sein werde. Während seinem bereits seit längerem geplanten Kuba-Aufenthalt Anfang März bekräftigte Entwicklungshilfekommissar Louis Michel dann seinen Willen, die Beziehungen zwischen der EU und Kuba zu normalisieren und erklärte anlässlich einer gemeinsamen Pressekonferenz mit dem kubanischen Außenminister Felipe Pérez Roque in Havanna, er werde sich bei den EU-Mitgliedsländern dafür einsetzen, die gegen Kuba verhängten Spätestens seitdem die EU 2003 aufgrund einer vorangegangenen Verhaftungswelle gegen Dissidenten und Regimekritiker („Schwarzer Frühling“) diplomatische Sanktionen gegen den Inselstaat verhängte („Cocktaildiplomatie“), sind die Beziehungen angespannt. Zwar wurden die Sanktionen seit Anfang 2005 ausgesetzt und die EU bot 6 Photo: Volker Hüttig Reaktionen aus der EU BP 242 - juin 2008 International Sanktionen vollständig aufzuheben. Roque bezeichnete seinerseits Michels Kuba-Besuch als positiven Schritt zur Normalisierung der bilateralen Beziehungen, fügte jedoch hinzu, Kuba sehe sich nur nach einer vollständigen Aufhebung aller Sanktionen zu einem politischen Dialog mit der EU in der Lage. Während die Exilkubaner in Miami den Rücktritt Castros frenetisch mit Hupkonzerten und Straßenfesten feierten, reagierten die in Spanien ansässigen exilkubanischen Gruppierungen weitaus zurückhaltender. Carlos Payá, der Bruder von Oswaldo Payá, welcher in Kuba die christliche Oppositionsbewegung MCL anführt und vor sechs Jahren vom EU-Parlament mit dem SacharowPreis ausgezeichnet wurde, betonte, das Entscheidende sei, dass nun weitere Schritte erfolgten. Dazu zählte er die Zulassung der Meinungs- und Versammlungsfreiheit sowie die Freilassung politischer Gefangener, denn solange „der Repressionsapparat intakt ist, gibt es nur wenig Hoffnung für das kubanische Volk“. Sein Bruder Oswaldo bezeichnete den Rücktritt Fidels als „Nachricht von historischer Bedeutung“ und forderte, dass fortan das Volk der Souverän sein müsse. Auch Carlos Alberto Montaner, Präsident der Liberalen Kubanischen Union, blickt eher pessimistisch in die Zukunft und meint, dass Fidel weiterhin „genügend Macht behalten [wird], um den Wandel zu bremsen, den das Land benötigt.“ Matías Jove von der Vereinigung „Kuba im Übergang“ merkte an: „Wir sehen keinen Anlass zum Optimismus. Es gibt keine Anzeichen zu einer Öffnung des Regimes. Castro hat auf sein Amt verzichtet, aber sein System wird erhalten bleiben.“ Antonio Guemes, Vizepräsident der Unión Liberal Cubana, orakelt: „Solange sein Bruder Raúl und dessen Leute an der Macht sind, wird es keine echte Bewe- BP 242 - juin 2008 Photo: U.S. News & World Report Magazine Innerkubanische Opposition und Exilkubaner Fidel Castro im April 1959, einige Monate nach der Machtübernahme auf Kuba. gung in Richtung Demokratie geben“. Der Journalist Alejandro Gónzalez Raga, einer der vier Dissidenten, welche „aus humanitären Gründen“ nach Spanien ausreisen durften, nachdem sich Außenminister Miguel Angel Moratinos für ihre Freilassung eingesetzt hatte, fürchtet gar, dass wenn „das kubanische Volk nicht aufsteht und sich wehrt, uns noch einmal 50 Jahre Diktatur drohen [können]“. Reaktion aus Lateinamerika Der venezolanische Präsident Hugo Chávez widmete sich dem Rücktritt seines politischen Ziehvaters in einer zweistündigen Rede, in welcher er betonte, dass die „kubanische Revolution nicht von einer Person, einer bestimmten Situation oder einem bestimmten Umstand ab[hängt]“. Castro habe keineswegs seine revolutionäre Schlacht aufgegeben, sondern lediglich den Posten gewechselt. Zudem würdigte er Fidels Rücktritt als „Lektion für alle diejenigen, die Männern wie Castro vorwerfen, sich hoffnungslos an die Macht zu klammern“ und schloss mit den Worten: „Viva Fidel!“ Als „schmerzhaft“ bezeichnete der bolivianische Staatschef Evo Morales den Abgang Castros und lobte ihn als einen „historische[n] Führer, der den sozialen Bewegungen sehr fehlen wird, die für tief greifende Veränderungen kämpfen“. Brasiliens Staatschef Luiz Inácio „Lula“ da Silva - ebenfalls mit Fidel befreundet zeigte sich zuversichtlich, dass auf Kuba ein sanfter Übergang gelingen könne. Jamil Claude ist Geograf und unterrichtet derzeit in Argentinien. 7 International Kuba: Das Erbe Fidels - von Castro zu Castro Nach dem Verzicht Fidels auf eine erneute Kandidatur tritt Raúl Castro ein schweres Erbe an, denn in vielen Bereichen des wirtschaftlichen, sozialen und politischen Lebens sind Reformen dringend notwendig. Fidels Bilanz nach 49 Jahren an der Macht fällt zweigeteilt aus. Jamil Claude Photo: Jamil Claude Auf der Negativseite von Fidels Bilanz stehen extrem eingeschränkte Presse-, Meinungs- und Reisefreiheit, die Unterdrückung von Kritikern, sowie zahlreiche Menschenrechtsverletzungen. Auf der anderen Seite hat der Maxímo Líder große sozialpolitische Erfolge vorzuweisen, und dies trotz des inhumanen Handelsembargos durch die USA. So schreibt denn auch Bert Hoffmann, Politikwissenschaftler am Giga-Institut für Lateinamerika-Studien in Hamburg: „Die kubanische Revolution hat eine historische Umwälzung geschaffen mit ernormen Verbesserungen für die unteren Bevölkerungsschichten“. Hervorzuheben sind dabei v. a. die Errungenschaften im Bildungs- 8 und Gesundheitswesen. Die Alphabetisierungsrate auf Kuba liegt bei nahezu 100 Prozent, das Universitätsstudium mitsamt Unterkunft und Verpflegung ist kostenlos und ein kubanisches Pädagogikinstitut wurde mit dem UnescoAlphabetisierungspreis ausgezeichnet. 1981 startete Fidel die „Biotechnologische Revolution“ und mittlerweile hat sich die Insel zu einem bedeutenden F&E-Standort entwickelt, insbesondere in den Bereichen Biotechnologie und Pharmaindustrie: In kubanischen Forschungslabors wird derzeit an Medikamenten gegen Aids, Krebs, Tuberkulose und Cholera geforscht. Mit seiner ihm ureigenen Rhetorik umschreibt Fidel dies wie folgt: „Eine der größten Errungenschaften unserer Revolution ist, dass selbst unsere Prostituierten Akademiker sind.“ Auch der Zugang zu medizinischer Versorgung ist auf Kuba für jedermann kostenlos, die Lebenserwartung liegt auf dem Niveau der OECDStaaten, kubanische Ärzte genießen auf der ganzen Welt hohes Ansehen, ja haben sich sogar zu einem kubanischen Exportschlager entwickelt. Gleichzeitig hat sich auf Kuba ein Gesundheitstourismus entwickelt, der die Insel mit dringend benötigten Devisen versorgt. Raúl Castro Raúl, der jüngste der drei CastroBrüder, trat bereits als Student der moskautreuen Juventud Socialista, der Sozialistischen Jugend bei und Fidel selbst erklärte mehrfach öffentlich, dass Raúl der radikalere und energischere von Beiden sei. Während Fidel zunächst noch als Bindeglied zwischen der Revolution und den bürgerlich-liberalen Bewegungen fungierte, forcierte Raúl zusammen mit Che Guevara schon früh die Aufnahme von Beziehungen zum sozialistischen Staatenbund. So war es denn auch Raúls Reise durch die damaligen Ostblockstaaten, die im Juli 1960 den Grundstein zur Kooperation mit Moskau und Peking legte. Nachdem Raúl 1962 stellvertretender Ministerpräsident Kubas geworden war, besuchte er noch im Juli des gleichen Jahres Moskau und kehrte von dort mit der Zusage zurück, die UdSSR werde - als Antwort auf die Installierung amerikanischer Raketen in Europa - ihrerseits Raketen auf der Karibikinsel installieren. Dieser Entschluss führte schließlich zur KubaKrise und brachte die Welt an den Rand eines Atomkriegs zwischen den beiden Supermächten. Andererseits zeigte sich Raúl aber auch immer offen für Verhandlungen mit den USA. 1964 sagte er, er sei BP 242 - juin 2008 sogar zu Gesprächen „auf dem Mond“ bereit. Als Chef der Streitkräfte war der jüngere Castro zudem tief in das militärische Engagement Kubas während der 70er Jahren in Angola und Äthiopien verwickelt. Nach dem Zusammenbruch des so genannten real existierenden Sozialismus in Osteuropa, führte Raúl zusammen mit Carlos Lage Wirtschaftsreformen durch und verhinderte so den totalen Zusammenbruch der kubanischen Wirtschaft, was unweigerlich auch das Ende der Revolution bedeutet hätte. Zudem setzte er 1994, gegen die Zweifel Fidels, die Einrichtung von privaten Bauernmärkten durch, auf denen Bauern überschüssige Waren verkaufen dürfen. Seit 1995 wächst die kubanische Wirtschaft wieder um jährlich drei bis fünf Prozent. Bei seiner Antrittsrede sprach Raúl einige dringende Probleme des Landes an, so z.B. das doppelte Währungssystem und die hohen Nahrungsmittelimporte und kündigte an, einige Verbote für die Bevölkerung aufheben zu wollen, ohne dabei jedoch ins Detail zu gehen. Kuba befinde sich gegenwärtig in einem Transitionsprozess, fuhr Raúl Castro fort, den Weg des Sozialismus wolle er aber dennoch fortsetzen und sich dabei insbesondere auf die Kommunistische Partei als Macht- und Steuerungsinstrument stützen. Er behalte sich zudem das Recht vor, in einigen dringenden Fragen Fidel zu konsultieren. „Raúl ist kein Anführer der Massen, aber ein guter Manager“, sagt Oscar Espinosa Chepe, Volkswirt in Havanna und einer von 75 Dissidenten, die Castro während der zweiwöchigen Verhaftungswelle im Frühjahr 2003 ins Gefängnis werfen ließ. Was ihm an Charisma fehle, mache er durch Organisationstalent wieder wett. Zudem sei er auch Pragmatiker: „Er wird alles tun, um das System irgendwie zu retten.“ Wirtschaftliche Reformen sind laut Espinosa dafür unausweichlich: „Er muss den Leuten mehr Eigeninitiative erlauben, sonst droht eine soziale Explosion“. Als BP 242 - juin 2008 Photo: Jamil Claude International „teilweise effizienten“ Kader, der Politik „sehr hart umsetzen“ kann, gleichzeitig aber auch „Pragmatiker [ist], was Transition und Öffnung des Regimes“ anbelangt, beschreibt ihn Günther Maihold. Volker Skierka, freier Journalist, Autor und ausgewiesener Castro-Spezialist, beschreibt ihn als ideologisch recht flexiblen Pragmatiker, der aber auch über Leichen gehen kann. Die neue Regierung Der kubanische Staatsrat, an dessen Spitze der Präsident steht, zählt 31 Mitglieder. Der Präsident ist gleichzeitig auch Regierungschef. Seit dem 24. Februar 2008 ist die neue Regierung im Amt, die aufgrund ihrer personellen Zusammensetzung in klarer Kontinuität zur Alten steht und daher als eine Art Übergangsregierung bezeichnet werden kann. Zu Raúls Stellvertreter wurde der, als Hardliner und orthodoxer Parteifunktionär geltende, Arzt José Ramón Machado Ventura (77) ernannt, der bereits in den 1950er Jahren an der Seite der beiden Castro-Brüder und Che Guevaras in der Bewegung des 26. Juli gekämpft hatte und auch bisher einer der sechs Vizepräsidenten gewesen ist. Zu den weiteren Vizepräsidenten zählen Juan Almeida Bosque (80), Innenminister und Armeegeneral Abelardo Colomé Ibarra (68), der Parteichef von Havanna, Esteban Lazo (63), der Sekretär des Ministerrates, Carlos Lage Dávila (56) und auf den einzig frei gewordenen Platz rückte der altgediente General Julio Casas Regueiro (71) nach, bis dato Raúls Stellvertreter im Verteidigungsministerium. Carlos Lage, Architekt der Wirtschaftsreformen der Periodo Especial en Tiempo de Paz (Sonderperiode in Friedenszeiten), gilt als Einziger aus diesem Sextett als reformfreudig und wird eher der liberalen und aufgeklärten Fraktion im Staats- und Parteiapparat zugerechnet. Als Präsident der Nationalversammlung wurde Ricardo Alarcón für weitere fünf Jahre bestätigt; Außenminister ist mit Felipe Ramón Pérez Roque ein enger Ziehsohn Fidel Castros. Vladimiro Roca von der Sozialdemokratischen Partei Kubas, sieht die Wahl Machado Venturas als Indiz für eine „harte Linie“ und Elizardo Sánchez von der kubanischen Kommission für Menschenrechte und Versöhnung meint: „Ich sehe keine Änderungen, der Totalitarismus wird fortgesetzt“. Allerdings gibt es auch Stimmen, die zu Geduld mahnen und den von Raúl in Aussicht gestellten Wandel mit „moderatem Opti- 9 Photo: Jamil Claude International mismus“ betrachten; so z.B. der unabhängige Journalist und Ökonom Oscar Espinosa Chepe oder auch der Autor und Schriftsteller Leonardo Padura Fuentes. Reformen Zusammen mit Carlos Lage hatte sich Raúl Castro bereits Anfang der 1990er Jahre als Freund wirtschaftlicher Reformen erwiesen, als er den Dollar einführte, ausländische Joint-Ventures erlaubte, den Tourismussektor ausbaute und gegen Fidels Bedenken die freien Bauernmärkte einführte. Während einer viel beachteten Rede am 26. Juli 2007 forderte Raúl die Kubaner auf, „über strukturelle und konzeptionelle Reformen nachzudenken“ und ermunterte die Bevölkerung, Medien und Parteikader zu Debatten und Kritik „ohne Ängste irgendeiner Art“. Seitdem gingen 3,5 Millionen Verbesserungsvorschlägen ein, von denen 1,2 Millionen zurückbehalten worden sind. Bert Hoffmann unterstreicht, dass die Vorgehensweise von Raúl zwar als „Top-down“ gedacht sei, doch habe dies inzwischen auch „zu einer richtigen Glasnost von unten geführt: Viele Kubaner stehen auf und üben offen Kritik - ein Novum.“ Hoffmann erklärt diese neue 10 Linie damit, dass das Regime „einen Kontrollverlust vermeiden möchte“ und konstatiert für Kuba „derzeit nicht nur Perestroika von oben, sondern auch ein unerwartet hohes Maß an Glasnost von unten“. Berühmt geworden ist das Treffen der Studenten der Informatikuniversität UCI mit dem Parlamentspräsidenten Ricardo Alarcón, bei dem in bisher ungekannter Offenheit Missstände, wie z.B. die Devisen-Apartheit, das Verbot von Internetportals wie Google oder Yahoo, fehlende Reisefreiheit oder die Einheitslisten bei Wahlen, angeprangert wurden. Anlässlich seiner Antrittsrede kündigte Raúl „tief greifende und strukturelle Veränderungen“ an. Als eine der dringendsten Aufgaben nannte er dabei die Befriedigung der Grundbedürfnisse der Bevölkerung, die durch mehr Disziplin bei der Produktion sowie eine Stärkung der nationalen Wirtschaft erreicht werden müsse und wiederholte sein Versprechen, die Gehälter der Bevölkerung anheben zu lassen, „damit das Lebensniveau eines jeden in Relation zu dessen legalen Einkünften steht“. Zudem prüfe man gegenwärtig die Möglichleiten einer Aufwertung des kubanischen Peso. Die kubanische Ministerin für Auslandsinvestitionen, Martha Lomas, erklärte, das Land sei offen für Investitionen und suche Partner für landwirtschaftliche Projekte, die Kapital und Technologie beitragen könnten, um die Lebensmittelimporte zu verringern. Explizit erwähnte sie dabei Rinderzucht und Reisanbau als Möglichkeiten. Außerdem hat die Regierung mittlerweile bekannt gegeben, die seit 1993 gegründeten Agrarkooperativen, so genannte UBPCs (inzwischen existieren rund 13000), die 42 Prozent des staatlich bewirtschafteten Ackerbodens ausmachen, künftig stärker mit Krediten zu unterstützen. In der Tat hat die Abhängigkeit Kubas von Nahrungsmittelimporten mittlerweile beängstigende Formen angenommen und verschlingt einen Grossteil der in anderen Wirtschaftszweigen eingenommenen Devisen; im vergangenen Jahr machte sie einen Posten von 1,7 Milliarden US-Dollar aus. Mit der gegenwärtigen weltweiten Nahrungsmittelkrise sowie der damit zusammenhängenden Preisexplosion, dürfte sich die Situation weiter verschlimmern, falls nicht umgehend geeignete Gegenmaßnahmen ergriffen werden. Demgegenüber soll zwischen einem Drittel und der Hälfte der landwirtschaftlich nutzbaren Fläche Kubas brachliegen. Der Präsident des Kleinbauernverbands Anap, Orlando Lugo Fonte, bot den Bauern bereits an, ihnen bis zu fünf Hektar Ackerfläche pro Familie zukommen zu lassen, um Kaffee anzubauen. Zwar wird ihnen das Land nicht geschenkt, doch auf Lebenszeit zur Verfügung gestellt. Damit soll erreicht werden, dass die Bauern wieder eine Beziehung zum von ihnen bewirtschafteten Boden herstellen und sich dadurch auch die Produktivität erhöht. Des Weiteren hat die Regierung Ende März beschlossen, die Preise im staatlichen Ankaufssystem, dem Acopio, zu erhöhen. Auch soll den Kubanern in Zukunft die Möglichkeit geboten werden, ihre Wohnungen und Häuser vom Staat zu kaufen und unter bestimmten Voraussetzungen an Kinder BP 242 - juin 2008 International Photo: Jamil Claude oder Angehörige zu vererben. Raúl hat mittlerweile auch einige Verbote aufgehoben. So dürfen Kubaner nun auch Autos mieten und in den Luxushotels der Insel übernachten, was vorher nur Paaren auf Hochzeitsreise sowie einigen Privilegierten vorbehalten war. Zudem fiel das Verbot zum Verkauf von Computern und elektrischen Haushaltsgeräten, die seit 2003 nur noch auf dem Schwarzmarkt zu erstehen war. Auch Handys sind jetzt auf dem freien Markt erhältlich; das billigste der sechs angebotenen Modelle kostet allerdings 64,89 USD, das teuerste 280, der Vertrag 111 CUC (peso convertible; ca. 76 Euro). Zudem werden nur Prepaid-Karten angeboten, eine Inlandsverbindung kostet rund 31 Eurocent pro Minute und Gespräche ins Ausland mehrere Euro. Bei einem durchschnittlichen Monatslohn von 408 kubanischen peso (moneda nacional; ca. 11 Euro), können sich das momentan allerdings nur die wenigsten Kubaner leisten, genauso wie die anderen Elektrogeräte, wenngleich diese nun billiger sind als zu Schwarzmarktzeiten. Allerdings teilte Vizekommunikationsminister Ramón Linares Torres mit, dass in den 30 Verkaufslo- BP 242 - juin 2008 kalen der ETECSA ab dem 14. April auch Anträge auf einen Anschluss in nationalen Peso gestellt werden könnten. Zudem würden die letzten 141 der 886 Verwaltungsbezirke Kubas noch bis zum Ende des Jahres an das nationale Telefonfestnetz angeschlossen werden. Auch soll in Kürze ein neuer TV-Kanal auf Sendung gehen, der 24 Stunden am Tag v.a. Beiträge und Produktionen aus anderen Ländern ausstrahlen werde. Einer mittleren diplomatischen Sensation kam die Ankündigung von Außenminister Pérez Roque gleich, Kuba werde sowohl das Abkommen der Vereinten Nationen über soziale und wirtschaftliche Rechte, als auch das über politische und bürgerliche Rechte unterschreiben. Beides war von Fidel immer vehement abgelehnt worden. Bert Hoffmann bezeichnet dies als „ein sehr starkes Zeichen auf dem diplomatischen Parkett.“ Zukunftsaussichten Der spanische Politikprofessor José Angel Sotillo Lorenzo von der Universidad Complutense de Madrid rechnet für die nahe Zukunft nicht mit einer Abkehr vom bisherigen System: „Die Mehrheit ist zufrieden, sie sieht vor allem die Vorteile von Castros Bildungspolitik und der medizinischen Grundversorgung“ und geht daher auch nicht davon aus, dass die Kubaner für den großen Wechsel kämpfen werden: „Es ist durchaus möglich, dass sich gar nichts ändern wird“. Auch Günther Maihold fällt es schwer eine Prognose zu treffen, wie sich das Volk in Zukunft verhalten wird, da „Castro den Menschen auf Kuba eine eigene Identität gegeben [hat], eine Form von Würde, dafür sind sie ihm dankbar. Anderseits wollen sie natürlich auch mehr Freiheit.“ Er fügt hinzu, dass jüngeren wissenschaftlichen Daten zufolge etwa 25 Prozent der Bevölkerung das System beibehalten wollen, 25 Prozent oppositionell und 50 Prozent zwiegespalten sind und folgert, dass der „Wechsel von der charismatischen Herrschaft Fidels zu Raúls bürokratischem Sozialismus ein wirtschaftliches Öffnungsprogramm bedeuten [dürfte] - allerdings ohne eine Lockerung der Bürger- und Menschenrechtslage“. In der Tat stellen die desolate wirtschaftliche Lage und die geringe Dynamik des Binnenmarktes, verbunden mit der Nahrungsmittelknappheit, die größten und dringlichsten Herausforderung für die politische Führung dar, die somit in der Zwickmühle steckt: Gehen die Reformen zu langsam voran, drohen Proteste der unzufriedenen Bevölkerung, reformiert sie zu schnell, droht ihr Regime zu stürzen. Hoffnungsträger Carlos Lage sagt, nach zwei Jahrzehnten der Krise verstehe er die Ungeduld seiner Landsleute: „Wir kommen von einem dramatischen Nichtvorhandensein von Lebensmitteln und Medikamenten, von desolaten Straßen, von dunklen Nächten“. Dennoch blickt er optimistisch in die Zukunft, denn: „Der Glaube von vielen, der Mehrheit, ja, aller Kubaner macht mir Mut“. Jamil Claude ist Geograf und unterrichtet derzeit in Argentinien. 11 International UE-Cuba: vers une normalisation des relations ? Le 26 mai dernier, le Parlement européen, dont le siège est établi à Bruxelles, a accueilli une conférence intitulée: „La normalisation des relations Union européenne - Cuba: un potentiel pour la coopération au développement“. En prévision du Conseil de l‘Union européenne du mois de juin prochain, la conférence visait à examiner les relations à venir entre l’UE et Cuba. Dilcia Figueroa Photo: ASTM Dans la continuité d’une initiative similaire entreprise en septembre 2007, cet espace de débat et de réflexion a été l’occasion de recueillir l’avis de plusieurs orateurs sur les potentialités que la coopération entre Cuba et l‘UE pourrait atteindre dans un scénario de normalisation des relations. En effet, Cuba est le seul pays d’Amérique latine et des Caraïbes à ne pas avoir conclu d’accord de coopération avec l’UE, et le seul pays membre de l’assemblée ACP (AfriqueCaraïbe-Pacifique) à ne pas avoir signé l’accord de Cotonou. Cette situation s’explique par l’adoption, en 1996, de la Position commune de l’Union européenne, laquelle posait les réformes à entreprendre par le régime cubain comme condition à la coopération de l’UE. Une attitude interprétée par la Havane comme un alignement sur la politique des États Unis et une ingérence dans les affaires 12 intérieures du pays. Par ailleurs, en juin 2003, à la suite de l’emprisonnement de 75 personnes accusées par les autorités cubaines de déstabiliser le pays, l’UE avait infligé un certain nombre de sanctions. Ces „mesures“, selon les termes employés par l’UE, ont été temporairement suspendues en janvier 2005, suspension renouvelée tous les six mois jusqu’à présent par le Conseil européen. Néanmoins, le fait que les sanctions n’ont pas été annulées définitivement constitue pour Cuba un grand obstacle au développement de véritables relations politiques et de coopération. Organisé par le Grupo Sur et le Groupe d’Amitié et de Solidarité avec le Peuple de Cuba, qui intervient au sein du Parlement européen, ce débat a accueilli un grand nombre de participants, dont le Commissaire européen pour le Développement et l’Aide humanitaire, Louis Michel, et plusieurs députés européens, y compris les vice-présidents Miguel Angel Martinez et Manuel Antonio Dos Santos. On notera également la présence de l’ambassadeur de Cuba en Belgique, Helio Rodriguez, celle du chargé d‘affaires de la Délégation de la Commission européenne à La Havane et d’autres membres des institutions européennes. Le ministre de la Santé du Mali, Ibrahim Touré, et le Dr Luther Castillo, en tant que bénéficiaire de la coopération Sud-Sud, que Cuba développe avec plus de 150 pays depuis 1960, ainsi que de nombreux représentants d‘ONG européennes de coopération au développement ont également participé à cette conférence. Les différents intervenants se sont manifestés à l’unanimité en faveur d’une élimination des sanctions envers Cuba comme condition sine qua non afin d’évoluer vers une normalisation des relations entre les deux parties. Au-delà des raisons éthiques et non discriminatoires évidentes, les témoignages sur l’action de solidarité et de coopération de Cuba, surtout dans les domaines de la santé et de l’éducation, ont démontré sa grande contribution aux Objectifs du Millénaire pour le Développement. Ainsi, une normalisation des relations pourrait avoir un impact positif sur la coopération au développement des pays moins développés. „La solidarité de Cuba permet que les rêves des pauvres deviennent réalité“; s’exprimait de façon émouvante le Dr Castillo, intervenant hondurien membre de l’ethnie Garifuna, qui, grâce à l’aide de Cuba, est devenu médecin, à l’instar de plus de 36 000 médecins de 70 pays qui ont bénéficié d’une bourse d’étude à Cuba depuis 1999. Ce n’était qu’un exemple de cette collaboration. Lors de la conférence, il est apparu que le développement de relations BP 242 - juin 2008 International basées sur la réciprocité et la non-discrimination serait également dans l’intérêt de l’Union européenne. Ceci se traduirait par une amélioration de l’image de l’UE et de sa crédibilité face à de nombreux pays et peuples de la communauté internationale, puisque Cuba a de plus en plus de l’influence en Amérique latine. La normalisation des relations avec Cuba permettrait en outre de profiter d’une coopération triangulaire sur des thèmes d’intérêt commun. Il est évident que la politique de sanctions n’a pas eu de résultats positifs. Sur le plan géopolitique, l’élimination des sanctions permettrait à l’UE de jouer un rôle en tant qu’acteur politique stratégique en Amérique latine, région pour laquelle elle a réaffirmé son intérêt lors du récent sommet entre les deux continents qui s’est tenu à Lima les 16 et 17 mai 2008. Enfin, l’UE a besoin d’alliés politiques pour faire face aux grands défis de la mondialisation. Il ne faut pas négliger non plus la position de l’UE dans cette région, dans l’éventualité d’un changement de la politique des États-Unis à l’égard de Cuba, en fonction des résultats des élections de novembre prochain. En résumé, c’est l’espoir que le prochain Conseil décide de progresser sans plus tarder vers une normalisation rapide et constructive des relations UE-Cuba qui est ressorti de cette réunion. En fait, certains pas significatifs ont déjà été franchis dans cette direction depuis les conclusions du Conseil de juin 2007, à l’image des visites à Cuba d’autorités et parlementaires européens, de la participation de Cuba aux journées européennes du développement à Lisbonne en novembre 2007 et de la signature par Cuba du Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels, ainsi que celui concernant les droits civils et politiques. Dilcia Figueroa est membre de l’ASTM et coordinatrice du Grupo Sur. BP 242 - juin 2008 Conférences les 09 et 10 juin 2008: „Le dialogue interculturel dans l’éducation au développement” Sloga, Slovenian Global Action, la plate-forme des ONG de développement slovène, a fait de l’éducation au développement une des priorités thématiques de son programme en organisation une conférence de 2 jours clôturant la présidence slovène. Nicole E. Ikuku La conférence „le dialogue interculturel dans l’éducation au développement. - En route vers l’implémentation du consensus sur l‘Éducation au développement en Europe – la contribution de la sensibilisation et de l’éducation au développement“ a eu lieu à Ljubljana les 9 et 10 juin 2008. Cet événement est organisé en collaboration avec la Confédération européenne des ONG d‘urgence et de développement, CONCORD, le ministère des Affaires étrangères de la République de Slovénie et la Commission européenne. La conférence s’inscrit, d’une part, dans le cadre de „l’année européenne du dialogue interculturel“ et, d’autre part, dans le processus du nouveau cadre stratégique pour l‘Éducation et la sensibilisation au Développement (ED) en Europe. Elle a pour ambition d’unir les acteurs des secteurs éducatif et culturel avec le groupe d’acteurs du Consensus en éducation au développement. Cet événement se situe dans le droit fil de la conférence d’Helsinki en 2006 qui mettait en place un processus de partenaires multiples (Multi-stakeholder process). La conférence Slovène sera la première plénière des divers acteurs après l’officialisation du Consensus ED à Lisbonne. Elle soulèvera également la question du rôle des nouveaux États membres de l’UE dans les programmes européens d’éducation au développement. Un nouveau comité sera mandaté pour suivre la phase de mise en oeuvre du cadre stratégique jusqu’aux élections européennes au moins. Rappelons ici le cadre de ce Consensus. Lancée en novembre 2007 pendant les Journées du développement, cette stratégie confère un cadre européen à l‘éducation et à la sensibilisation au développement qui peut être appliquée au niveau local, régional, national ou européen. Comme l’avait annoncé Louis Michel, le Commissaire pour le Développement et l‘Aide humanitaire, „Ce consensus sur l‘éducation au développement est aussi important que le Consensus européen sur le développement. Les jeunes ne sont pas conscients des souffrances des pauvres gens. Les sensibiliser est un effort de chaque jour. L‘éducation au développement est un processus à long terme qui prépare les jeunes aux débats de demain.“ Ce cadre stratégique est en effet une Lancée en novembre 2007 pendant les Journées du développement, cette stratégie confère un cadre européen à l‘éducation et à la sensibilisation au développement. 13 Photo: ec.europa.eu International La conférence „le dialogue interculturel dans l’éducation au développement“ a eu lieu à Ljubljana les 09 et 10 juin 2008. contribution au Consensus européen sur le développement approuvé en 2005 qui prévoit que: „l‘Union européenne accordera une attention particulière à l‘éducation au développement et à la sensibilisation des citoyens européens. „ Selon Rilli Lappalainen, présidente du Forum de CONCORD sur l‘éducation au développement, „Cette stratégie a été élaborée avec les responsables de la société civile, des gouvernements et des institutions européennes. Bien des actions existaient déjà, mais séparément. Cette stratégie est un outil pour encourager des activités croisées.“ À cela, Anita Reddy, d’InWEnt (Renforcement des capacités internationales, Allemagne) ajoutait que „ce cadre stratégique est en quelque sorte la pierre angulaire de futures actions“. Effectivement, ses annexes fournissent des détails sur la façon dont chaque acteur peut mettre en pratique ses principes et recommandations. Chacun peut les utiliser à son niveau, pour son plaidoyer, en se concentrant sur les recommandations. Un manuel de référence contenant 14 des exemples des meilleures pratiques viendra compléter le cadre stratégique. Il devra s’écouler une année au moins avant que son application soit évaluée par les divers acteurs. La conférence slovène permettra de rappeler ce processus et de l’étendre à d’autres acteurs. Ainsi, ces deux journées de conférence sur l’ED, dans le contexte de l’Année européenne du dialogue interculturel, offriront l’opportunité d’intensifier la coopération entre les secteurs éducatifs et culturels. Les représentants des ministères de l’Éducation des pays européens ont reçu une invitation officielle du ministère des Affaires étrangères slovène. Le Conseil de l’Europe y tiendra son évaluation annuelle sur la semaine de l’Education Globale avec plus de 30 coordinateurs nationaux le 8 Juin à Ljubljana. Le groupe participera par après à la conférence du 09 et 10 et contribuera à la diversité des participants venus d’horizons autres que du monde du développement. Le Conseil de l’Europe a également pour objectif de partager les recommandations du comité des ministres de l’Éducation du Conseil sur l’éducation globale. Une liste des personnes de contacts des ministères de l’Éducation et du secteur éducatif en général a été dressée. Il regroupe actuellement 42 points contacts de 20 pays et fera l’objet de mises à jour régulières. Le Forum „Éducation au développement“ de Concord, regroupant les représentants des plates-formes nationales en matière d’ED, y compris la représentation luxembourgeoise, se réunira les 7 et 8 juin à Ljubliana, et contribuera également à la thématique de l’ED dans le cadre de cette conférence. Ainsi, on peut considérer „l’année européenne du dialogue interculturel“ comme un espace et un outil permettant d’allier le secteur de la culture et le secteur éducatif en vue d’une meilleure cohérence, où l’apprentissage interculturel et des compétences font partie intégrante de l’ED. Nicole E. Ikuku est membre de l‘ASTM. BP 242 - juin 2008 International Kolumbien: Blumen zum Frühstück Carlos Olaya, Mitglied der kolumbianischen Lebensmittelgewerkschaft Sinaltrainal, verbrachte im Mai einige Tage in Luxemburg, wo er unter anderem eine Konferenz in Bettembourg gab. Er erzählt von den Zusammenhängen zwischen der Produktion von Agrarkraftstoffen, den rechten Paramilitärs und Menschenrechtsverletzungen in seiner Heimat. Kristy Schank BP 242 - juin 2008 gegen die ausbeuterische und repressive Unternehmenspolitik der multinationalen Großkonzerne Chiquita und Coca Cola führeten, kennt Olaya die Situation der ArbeiterInnen im ländlichen Raum. Nahezu alle PlantagenarbeiterInnen besitzen keine festen Arbeitsverträge. Tarifverträge und gewerkschaftliche Organisierung fehlen gänzlich. Die Konsequenz der gesteigerten Produktion von Agrokraftstoffen sind jedoch noch weitreichender. Die Auswei- Photo: ASTM Die alten Kanonen auf der Festungsmauer um Santa Marta, eine 400 000 Einwohnerstadt an der Karibikküste im Norden Kolumbiens, vermittelt dem Besucher das Flair einer geheimsnivollen Piratenstadt aus vergangenen Tagen. Die Hafenstadt erlebt in den letzten Jahren allerdings einen zweiten Frühling : Von hier aus verlassen täglich große Mengen an Palmöl und Ethanol aus Zuckerrohr die kolumbianischen Landesgrenzen nach Europa um hier die steigende Nachfrage nach Agrokraftstoffen zu sättigen. Zuckerrohr (caña de azúcar) und Ölpalmen (palma africana/aceitera) gehören längst zu den traditionellen Agraprodukten, der 42 Mio. EinwohnerInnen zählenden südamerikanischen Republik. Allerdings hat sich das Ausmaß der Produktion und die Anbaufläche in den vergangenen zwei Jahrzehnten massiv ausgeweitet. Hauptgrund hierfür ist die gestiegene Nachfrage nach agrarischen Treibstoffen in den (v.a. europäischen) Industrieländern. Kolumbien senkte die Produktionskosten und dehnte die Anbaufläche beider Agrargüter aus, um auf dem Weltmarkt, insbesondere gegnüber den führenden Exportnationen Malaysia und Indonesien, wettbewerbsfähig zu sein. Diese Entwicklungen haben verheerende ökologische und soziale Auswirkungen auf die Bevölkerung und die Ökosysteme der Anbauregionen. Die Zuckerrohrschneider beispielsweise arbeiten sechs Tage die Woche 16 Stunden am Tag für umgerechnet 165 US-Dollar im Monat. Mit einer notdürf- tigen Schutzkleidung, für die sie selber aufkommen müssen. sind sie den extrem hohen Temperaturen sowie dem dichten Rauch und der herumfliegende Asche der abgebrannten Blätter nahezu schutzlos ausgeliefert. „So als wäre man einem permanenten Vulkanusbrauch ausgesetzt“ schildert Carlos Olaya die Arbeitsumstände auf den Zuckerrohrplantagen. Als Mitglied der kolumbianischen Lebensmittelgewerkschaft Sinaltrainal, die bereits zuvor Kampagnen Carlos Olaya, Gewerkschaftsführer aus Kolumbien, zu Gast bei der ASTM. 15 International tung der monokulturellen Anbauflächen benötigt eine verstärkte Nutzung von chemischen Düngern (Pestizide, Insektizide, Fungizide, Phosphate etc.) die eine massive Verschmutzung der Böden und des Wassers zufolge haben. Sensible Ökosysteme wie z.B. Regenwaldgebiete werden gerodet um Platz für die gewinnbringenden Exportgüter zu schaffen. Dabei ist insbesondere der Anbau der nicht endemischen Ölpalme in Kolumbien besonders schädlich, da ihr dichtes Wurzelwerk den Boden auf dem sie wächst, selbst nach ihrer Nutzung für über 150 Jahre für jegliche andere Saat unbrauchbar macht. Die oben genannten Entwicklungen gefährden Kolumbiens Ernährungssouveränität erheblich. 2008 werden 10 Mio. Tonnen Lebensmittel importiert, bereits 40% mehr als noch im Jahr 2000. Darunter befinden sich zum Großteil Grundnahrungsmittel aus den USA wie Weizen, Mais, Reis, Obst und Milchpulver. Zynisch bemerkt Olaya, ohne die Importe würden die KolumbianerInnen lediglich ein Glas Palmöl, ein wenig Zucker und eine Blume frühstücken. Die lokale Bevölkerung wird auf diese Weise zusehends abhängiger von den Preisentwicklungen auf dem Weltmarkt. Die Subsistenzwirtschaft der kleinbäuerlichen Familien, die für den Eigenbedarf produzieren und geringe Überschüsse auf den lokalen Märkten verkaufen, verliert an Bedeutung. Nicht zuletzt aufgrund der paramilitärischen Gruppen, die die Landbevölkerung von ihren Parzellen vertreiben, um das Land für die Produktion von Agrokraftstoffen nutzen zu können. Die Vertriebenen (desplazados) - Schätzungen zufolge handelt es sich um mehr als 4 Mio. Menschen - erhalten keinerlei finanzielle Entschädigungen für ihr Land und werden zu landlosen billigen Arbeitskräfte für die Agrarindustrie. Die „Paras“ kontrollieren mittlerweile die gesamten Anbaugebiete von Zuckerrohr und Ölpalme. Sie sind verantwortlich für brutale Massaker und gezielte Angriffe auf Mitglieder von sozialen 16 Bewegungen und Gewerkschaften sowie der Zivilgesellschaft. Carlos Olaya spricht von mindestens 150 000 Toten, darunter 4 000 Gewerkschaftsführer, die bis heute auf das Konto der Paramilitärs gehen. Ständig neue Funde von tausenden von Massengräber belegen das Ausmaß der andauernden Gewaltkonflikte in dem Land, das gemessen an seiner EinwohnerInnenzahl, weltweit den höchsten Militärhaushalt hat, großzügig unterstützt durch die USA. Kolumbien weist eine sehr hohe soziale Polarisierung auf, mit wenigen, einflussreichen Familien an der Spitze des Landes. Gemeinsam mit den transnationalen Unternehmen und den Paramilitärs als ihre Handlanger schafft es diese kleine herrschende Klasse anhand ihres Landbesitz und des neoliberalen Exportmodells ihre Interessen in der nationalen Politik durchzusetzen. Die Zukunftsaussichten sind wenig viel versprechend : Die amtierende Regierung unter Álvaro Uribe hat kürzlich ein offizielles Programm verabschiedet, das in den kommenden 20 Jahren die Anbaufläche für Agrokraftstoffe auf 6,3 Mio. Hektar ausweiten will, um so die Nachfrage der EU für die Umsetzung der 10%-Richtlinie zu decken. Diese Ausweitung käme fast einer Vedopplung der aktuell genutzten landwirtschaftlichen Fläche (3,8 Mio. Hektar) gleich. Berücksichtigt man dann noch, dass das Inkrafttreten des bereits unterzeichneten Freihandelsabkommen mit den USA kurz bevorsteht, und Kolumbien mit den billigen Agrarimporten des nordamerikanischen Handelspartner, wie oben gesehen, bereits heute nicht konkurrieren kann, so zeichnet sich ein düsteres Bild für die einheimische Landbevölkerung. Die ungleiche Landverteilung und die brutale Repression seitens der Paramilitärs drängen große Bevölkerungsteile in extreme Armut. Laut Carlos Olaya sind diese Transformationsprozesse nur durch eine grundlegende Agrarreform aufzuhalten, die den vertriebenen Bauernfamilien Land und damit dem gesamten Staat nachhaltige Ernährungssicherheit gewährleistet. Kristy Schank ist Mitglied der ASTM. BP 242 - juin 2008 International Commerce: La France souhaite plus de flexibilité vis-à-vis de l‘Afrique La France, qui assurera la prochaine présidence tournante de l‘Union européenne (UE), souhaite que l‘Europe témoigne plus de flexibilité dans le cadre des négociations en vue de la conclusion d‘accords commerciaux avec l‘Afrique. David Cronin Photo: Parlement Européen La Commission européenne soutient que les pays d‘Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP) doivent supprimer au moins 80 pour cent de leurs tarifs douaniers à l‘importation dans la période de 15 ans qui suit les Accords de partenariat économique (APE), qui sont actuellement en négociation. Pendant que la Commission européenne mène ces négociations au nom des 27 pays membres, la France souhaite que la libéralisation du commerce soit moins étendue et que son accomplissement puisse être prolongé dans le temps. Des officiels du gouvernement français auraient récemment pris contact avec des responsables de la Commission européenne afin de leur demander de porter davantage d’attention aux préoc- Les États membres de l‘UE remettent en question l‘approche de Mandelson. BP 242 - juin 2008 cupations de l‘Afrique, a-t-on appris de source fiable à Bruxelles. Pour la France, qui assurera la présidence de l‘UE à compter du mois de juillet, l‘insécurité provoquée par la hausse des prix des denrées alimentaires dans de nombreux pays pauvres nécessite d’accorder une attention particulière aux questions liées à l‘alimentation et à l‘agriculture dans les APE. européenne ont promis deux milliards d‘euros (2,75 milliards de dollars) „d‘aide commerciale annuelle“ aux pays pauvres d‘ici à 2010. Le gouvernement français a également chargé la députée Christiane Taubira d‘une mission sur les APE. L‘objectif du rapport qu‘elle devra remettre à la mi-juin consiste notamment à analyser comment les Accords La France souhaite que la libéralisation du commerce soit moins étendue et que son accomplissement puisse être prolongé dans le temps. Bien que la France ait toujours défendu avec vigueur les subventions agricoles accordées à ses producteurs, Paris estime à présent qu‘une concurrence inégale entre les produits subventionnés importés et les denrées qui sont produites localement devrait être évitée en Afrique. L‘importation de denrées bon marché peut être bénéfique pour les consommateurs des grandes villes, affirment certains officiels français, mais elle peut également avoir des conséquences désastreuses sur l‘agriculture africaine, qui n‘est généralement pas soutenue par les États. Tout en prônant davantage de flexibilité, Paris entend également permettre à l‘Afrique de renforcer les capacités de son agriculture, en fournissant, par exemple, des aides et des formations à ses producteurs, en leur permettant d‘avoir accès au crédit ou en leur fournissant des systèmes d‘irrigation dans les zones les plus exposées à la sécheresse. Les 27 États membres et la Commission de partenariat économique pourront contribuer à promouvoir les liens régionaux en Afrique. À plusieurs reprises, des gouvernements africains ont critiqué les premiers APE conclus tard à la fin de l‘année dernière sur une base individuelle, du fait qu‘ils compromettaient les efforts de coopération régionale et économique en Afrique. Récemment, le ministre sénégalais du Commerce, Mamadou Diap, a remis cette critique sur la table des négociations à Bruxelles, en demandant à ses partenaires africains de faire preuve d‘unité. „Nous venons à Bruxelles et nous sommes plus de 80 ministres africains à avoir des rencontres individuelles avec des responsables européens à propos des mêmes thématiques“, a-t-il expliqué. „Comment progresser face à une telle attitude?“. Des militants de la lutte contre la pauvreté ont accueilli avec satisfaction la prise de position française. 17 International „La France tente enfin de répondre aux causes de la crise alimentaire: des règles commerciales qui ne sont pas équitables“, souligne Jean-Denis Crola, membre d‘Oxfam France. „Le fond du problème est lié aux relations commerciales entre l‘UE et les pays ACP“, a-t-il ajouté. Mais, pour le Commissaire européen en charge du commerce, Peter Mandelson, la réduction de 80 % des tarifs douaniers reste nécessaire afin de respecter les règles qui régissent les accords commerciaux entre les pays riches et les pays pauvres, telles qu‘elles sont établies par l‘Organisation mondiale du commerce (OMC). Dans un avis publié le 22 mai dans le journal „International Herald Tribune“, Mandelson déclarait : „Malgré ce qui est souvent caricaturé, les pays industrialisés ne sont pas les plus protecteurs vis-à-vis de leur marché agricole, mais davantage parmi les pays en développement“. „Parfois, ces tarifs protègent des agriculteurs pour lesquels cette activité est un moyen de subsistance, mais souvent, ils entravent la création d‘un marché agricole régional qui pourrait entraîner plus de rendement et de productivité“. Pour Marc Maes, spécialiste des questions agricoles pour 11.11.11, la coupole d‘associations belges qui luttent contre la pauvreté, le point de vue adopté par le Commissaire européen vis-à-vis des pays pauvres est souvent incompréhensible. Les Accords de partenariat économique ne devraient pas entrer en vigueur tant qu‘une étude menée par des organismes indépendants des institutions européennes n‘auront étudié leurs implications pour ces pays, estime-t-il. En tout, 78 pays du groupe ACP sont concernés par ces négociations commerciales avec l‘UE. Jusqu‘à présent, 35 d‘entre eux ont conclu un APE avec la Commission européenne. Dans la plupart des cas, l‘accord signé est considéré comme un „accord intérimaire“ que la Commission souhaite transformer en véritable „paquet de mesures de libéralisation du commerce“. 18 Pour Grégoire Thery, de la Fédération internationale des droits de l‘Homme (FIDH), „il faut prendre en compte et analyser les effets qu‘auront ces APE sur les capacités de l‘Afrique à pouvoir nourrir ses propres citoyens“. Celui-ci ajoute en substance:„Il n‘y a, pour l‘instant, aucun examen approfondi de cette question et on ne s‘est pas intéressé de savoir à quel point ces APE risquaient de mettre en péril des droits élémentaires des individus au regard du droit international“. „Les gouvernements européens sont tenus de respecter le droit à l‘alimentation, la lutte contre la faim et le droit au développement économique. Ces droits seront violés si de nombreux petits agriculteurs doivent abandonner leur activité et ne sont plus en mesure de subvenir aux besoins de leur famille parce qu‘ils ne peuvent pas concurrencer les produits importés et subventionnés“, ajoute-t-il. „L‘Europe a l‘obligation de prouver que les accords commerciaux ne mèneront pas au déni de ces droits humains“, estime Thery. „Et ça, l‘Europe ne peut pas nous le prouver, parce qu‘elle n‘a pas les moyens d‘évaluer l‘impact de ces accords“. David Cronin est correpondant pour IPS. Zoom L‘aide ne dépendra pas de la signature des APE La Commission européenne (CE) a assuré le Malawi du fait qu‘il continuera à recevoir l‘aide à la coopération même s‘il ne signe pas un accord de partenariat économique (APE) avec l‘Union européenne. Le président du Malawi, Bingu wa Mutharika, a accusé le mois dernier l‘Union européenne (UE) d‘“impérialisme“, déclarant qu‘elle punissait les pays qui ont résisté aux APE en menaçant de retirer l‘aide du Fonds européen de développement. Le Malawi ne fait pas partie des 18 États africains ayant signé des APE intérimaires que l‘UE tentait de conclure d‘urgence l‘année dernière. Mutharika a déclaré lors d‘une conférence de presse, le mois dernier, qu‘il ne permettra pas au Malawi de signer l‘APE parce qu‘il a le potentiel d‘être préjudiciable au pays. Par contre, le chef de la délégation de l‘UE au Malawi, Alessandro Mariani, a déclaré, il y a deux semaines, que l‘UE croyait que les APE serviraient les intérêts du Malawi. Il s’exprimait ainsi lors des festivités de la commémoration de la Journée européenne, le 9 mai, dans la capitale du pays, Lilongwe. Mariani a également assuré le Malawi du fait que l‘UE continuera à financer le pays à hauteur de 451 millions d‘euros, même si le pays n‘appose pas sa signature sur les APE. „S‘il vous plait, permettez-moi de confirmer de nouveau qu‘il n‘y a aucun lien entre l‘accès aux subventions allouées au Malawi dans le cadre du Fonds européen de développement et la signature des APE‘‘, a affirmé Mariani. Il réitérait un communiqué de presse de la CE, publié le 18 avril, indiquant que l‘aide du Fonds européen de développement (FED) ne serait pas liée aux APE. „Ceci est valable aussi bien pour le Malawi que pour tous les pays ACP (Afrique, Caraïbes et Pacifique) qui bénéficient de l‘aide au développement fournie à travers le FED. Le commissaire au commerce, Peter Mandelson, a déclaré que le niveau des ressources mises à la disposition des pays ACP restera tel qu‘il a été convenu‘‘, soulignait la déclaration. (IPS) BP 242 - juin 2008 International Afrika: Einfluss Chinas kontrollieren - EU setzt auf trilaterale Partnerschaft Um ihre Handelsinteressen in Afrika zu schützen, will die EU mit dem schwarzen Kontinent und der aufstrebenden Wirtschaftsmacht China eine trilaterale Partnerschaft eingehen. Von Michael Deibert Die Idee für das Triumvirat kommt vom EU-Entwicklungskommissar. Da seine Amtszeit im kommenden Jahr ausläuft, steht er unter Druck, in den nächsten Monaten ein brauchbares Konzept vorzulegen, das einen weiteren Einflussverlust der Europäer in Afrika verhindert. Veronika Tywuschik vom unabhängigen Zentrum „European Centre for Development Policy Management“ (ECDPM) mit Sitz in Brüssel könnte die EU in drei Bereichen punkten: Frieden und Sicherheit, Infrastruktur und natürliche Ressourcen. Um sich einen Einblick zu verschaffen, wie sich die europäischen Bürger die künftige Zusammenarbeit mit Afrika und China vorstellen, hat die Europäische Kommission einen Fragebogen vorbereitet. Abgabetermin ist der 13. Juli. Bei der Initiative geht es darum, einen innovativen Prozess in Gang zu setzen, der dem Dialog und der Zusammenarbeit zwischen Afrika, EU and China sowie dem gegenseitigen Verständnis förderlich ist. Als Beispiel für die trilaterale Zusammenarbeit nennt die Europäische Kommission Maßnahmen an, die langfristigen Projekten wie den Millenniumsentwicklungszielen (MDGs) der Vereinten Nationen zum Durchbruch verhelfen. Die MDGs, die im Anschluss an den New Yorker UN-Millenniumsgipfel im Jahr 2000 formuliert wurden, sehen bis 2015 die Halbierung von Armut und Hunger vor, Grundschulbildung für alle, die Gleichstellung der Geschlechter und Stärkung der Rolle der Frau, die Senkung der Kindersterblichkeit und die Verbesserung der Gesundheitsversorgung von Müttern. Darüber hinaus sollen die MDGs zur Bekämpfung schwerer Krankheiten wie HIV/Aids und Malaria, zur Sicherung der ökologischen Nachhaltigkeit und zum Aufbau einer globalen Entwicklungspartnerschaft zwischen den Ländern des Nordens und Südens beitragen. Photo: European Communities Afrika-Exporte nach China Die EU-Kommission und die chinesische Regierung trafen im April 2008 in Bejing zusammen. BP 242 - juin 2008 China hat in den vergangenen Jahren seine Handelsbeziehungen zu Afrika erheblich ausgebaut. Nach Angaben des Internationalen Währungsfonds (IWF) legten die afrikanischen Exporte in die Volksrepublik um mehr als 40 Prozent zu. Die chinesischen Exporte nach Afrika stiegen um 35 Prozent. Das Ausmaß der neuen chinesischafrikanischen Freundschaft wurde im Dezember deutlich, als Peking nur wenige Tage vor dem EU-Gipfel in Portugal der Demokratischen Republik Kongo (DRC) mit fünf Milliarden US-Dollar unter die Arme griff. Angesichts der Aktivitäten der Volksrepublik in Afrika sind in der EU zunehmend mehr Stimmen zu hören, die eine ‚Rückeroberung‘ des verlorenen Terrains empfehlen. Dabei stellt sich die Frage, zu welchen Konzessionen die EU bereit wäre, um dieses Ziel zu erreichen. Im vergangenen November hatte der Entwicklungsausschuss des Europaparlaments einen Bericht über die Auswirkungen der chinesischen AfrikaPolitik auf den schwarzen Kontinent herausgegeben. Darin wird abgeraten, in Reaktion auf die Konkurrenz neuer Geberstaaten in Afrika China nachzueifern. Als Begründung hieß es, dass sich chinesische und europäische Werte, Prinzipien und Interessen nur schwerlich unter einen Hut bringen ließen. Förderung von NEPAD Der Report appelliert jedoch sowohl an die EU als auch an China, die Neue Partnerschaft für afrikanische Entwicklung (NEPAD) zu unterstützen. Die von den Staats- und Regierungschefs der Organisation für Afrikanische Einheit (OAU) im Juli 2001 ins Leben gerufene Initiative setzt auf Eigenverantwortlichkeit und Reformen im Sinne von 19 International Demokratie, Menschenrechten, guter Regierungsführung und stabiler Wirtschaftspolitik. Diese Ziele werden nach Ansicht von Beobachtern unterwandert, weil China auf dem afrikanischen Kontinent investiert, ohne Bedingungen an die jeweiligen Regierungen zu stellen und sich nicht von Menschenrechtsverletzungen abschrecken zu lassen. In der sudanesischen Krisenregion Darfur beispielsweise metzeln Reitermilizen im Auftrag der islamischen Regierung seit Jahren Zivilisten nieder. Nach Angaben des UN-Untergeneralsekretär für humanitäre Angelegenheiten, John Holmes wurden dort seit 2003 rund 300.000 Menschen getötet und weitere 2,3 Millionen vertrieben. Trotz der Verbrechen hält „Petro- China“, ein Ableger der chinesisch kontrollierten Erdölfirma „China National Petroleum Corporation“, einen größeren Aktienanteil in einem national-sudanesischen Erdölkonsortium. Außerdem hat China dem Sudan 2006 mehr als die Hälfte seiner Erdölexporte abgenommen. Gerade dieses Arrangement ist umstritten, weil es die sudanesische Regierung zu weiteren Waffenkäufen befähigt, die den Binnenkrieg in Darfur immer weiter verlängern. Erst im April geriet das Reich der Mitte in die negativen Schlagzeilen, als sich Hafenarbeiter in Südafrika weigerten, ein Schiff zu entladen, das Waffen aus China für die Regierung des simbabwischen Diktators Robert Mugabe an Bord hatte. Beobachter wie George Ayittey, Wirtschaftswissenschaftler an der American University in Washington DC, USA, sind jedoch der Meinung, dass es der EU in Afrika wie China auch vor allem um handfeste Eigeninteressen geht. Partnerschaften müssten dabei als Feigenblatt herhalten, meint der Experte. „Seitdem die afrikanischen Regierungen zunehmend Verträge mit China unterzeichnen, fühlen sich die Europäer übergangen. Sie wollen wieder rein ins Spiel.“ Michael Deibert ist Korrespondent für IPS. Zoom Die philippinische Linke trauert um Ka Bel Die Februarausgabe des bp3w enthielt einen Rückblick Rainer Wernings auf das Lebenswerk des philippinischen Arbeiter- und Gewerkschaftsführers Crispin Beltran (genannt Ka Bel). Der Artikel ist anläßlich des 75en Geburtstages von Ka Bel erschienen und beschrieb seinen unermüdlichen, über fünf Jahrzehnte langen Kampf für die Rechte der philippinischen Arbeiter und für die Menschenrechte in seinem Land, einen Kampf, der lange nicht zu Ende sei – Ka Bel befinde sich nämlich im ‚„aktiven Unruhestand“, so Rainer Werning. Am 20. Mai erreichte uns die tragische Nachricht, dass Ka Bel an den Folgen eines schweren Unfalles plötzlich gestorben ist. Für alle, die diese Galleonsfigur der philippinischen Gewerkschafts- und Volksbewegung gekannt haben, auf den Philippinen wie im Ausland, ist die Nachricht seines Todes ein schwerer Schlag. Als aktiver Abgeordnete des philippinischen Kongresses arbeitete er bis zum Zeitpunkt seines Todes noch an einer Gesetzesvorlage zur Aufhebung der Mehrwertsteuer auf Ölprodukte, die zu massiven Ölpreissteigerungen geführt hat, an denen vor allem die Armen stark zu leiden haben. 20 BP 242 - juin 2008 International Philippinen: Vor 40 Jahren formierte sich erneut der bewaffnete Moro-Aufstand Am Anfang stand ein Massaker: Am 18. März 1968 wurden mindestens zwei Dutzend junge muslimische Rekruten – andere Quellen sprechen von 64 bis über 100 Toten – von ihren Vorgesetzten auf der Insel Corregidor in der Bucht von Manila exekutiert. Rainer Werning Dieses blutige Ereignis war das Fanal des erneuten bewaffneten Widerstandes der Moros, der muslimischen Bevölkerung in den Südphilippinen, gegen die Zentralregierung in Manila. Die Konsequenzen des Massakers auf Corregidor wirken bis heute nach. In der Region herrscht vielerorts Krieg. Und die Präsenz von einigen Hundertschaften US-amerikanischer GIs – abkommandiert zur Bekämpfung der durch Entführungen und Lösegelderpressungen auch international bekannt gewordenen Abu Sayyaf – tut ein übriges, um unter dem Deckmantel des „Antiterrorfeldzuges“ die Zivilbevölkerung zu schikanieren. Begonnen hatte alles im Jahre 1967 auf der kleinen südphilippinischen Insel Simunul, von der man an klaren Tagen Küstenstreifen des ostmalaysischen Bundesstaates Sabah sehen kann. Dort fand unter dem Kommando von Major Eduardo Martelino eine geheime militärische Ausbildung in Sabotage, Infiltration und Sprengstoffattacken von etwa 180 Rekruten statt, die im Januar 1968 nach Corregidor verlegt wurden. Der Drill soll hart und das Essen miserabel gewesen sein. Auch der versprochene Monatssold von 50 Pesos (umgerechnet entsprach das damals zirka 50 DM) soll den Rekruten letztlich vorenthalten worden sein. Es kam daraufhin zu einer Revolte, die von den Vorgesetzten am 18. März 1968 blutig unterdrückt wurde. So jedenfalls lautete später die Version der Regierung in Manila. Der einzige Überlebende des Massakers, Jibin Arola (Jibon Arula), gab hingegen zu Protokoll, seine Kameraden seien niedergemetzelt worden, weil sie sich geweigert hätten, auf Befehl von oben in Sabah einzumarschieren. „Warum“, so Arola, „sollten wir die Malaysier angreifen, wo sie doch unsere Brüder sind und wir mit ihnen nicht in Streit liegen?“ Dass Arola überhaupt überlebte, indem er schwimmend auf das Festland entkommen konnte, wertete man später in Manila als Wunder. Ein andere Version der Ereignisse sprach von einer Meuterei, die von den Offizieren drakonisch niedergeschlagen und wobei eine gesamte Kompanie massakriert worden sei, um zu vermeiden, dass Überlebende Zeugen der unhaltbaren Zustände auf Corregidor werden konnten. War Major Martelino der Hauptakteur in diesem Drama, so war der damalige Präsident und gleichzeitige Oberbefehlshaber der philippinischen Streitkräfte, Ferdinand E. Marcos, zweifellos der Kopf des gesamten „Operationsplans Merdeka“ (Freiheit), wie der Codenamen dieses abenteuerlichen Unternehmens lautete. Wie Marcos stammte auch Martelino aus der Ilocos-Region Die Konsequenzen des Massakers auf Corregidor wirken bis heute nach. In der Region herrscht vielerorts Krieg. BP 242 - juin 2008 Gedenkplakette für die Opfer der JabidahMassakers auf Corregidor. im Norden des Landes. Der Major soll zum Islam konvertiert sein und sich, nachdem er eine Muslimin namens Safiyah geheiratet hatte, fortan den Namen „Abdulatif“ zugelegt haben. Ob Martelino tatsächlich Muslim geworden oder dies nur ein Propagandamanöver war, um in der Region Unterstützung für den Oplan Merdeka zu bekommen, blieb - wie so vieles in dieser Affäre - im Dunkeln. Jedenfalls soll der Major zuvor als Militärattaché in Washington ein Verfechter des Maphilindo-Plans gewesen sein, der seinerzeit eine malaysischphilippinisch-indonesische Föderation als Einheitsprojekt aller Malaien vorsah. Hintergrund des Oplan Merdeka war der 1962 erhobene (und seitdem 21 International schwelende) Anspruch Manilas auf Sabah, den der damalige philippinische Präsident Diosdado Macapagal, der Vater der heutigen Präsidentin Gloria Macapagal-Arroyo, vor dem Internationalen Gerichtshof in Den Haag geltend gemacht hatte. Macapagal berief sich darauf, dass einst das Sultanat von Sulu Souverän des nördlichen Teil Borneos gewesen und dieser nunmehr integraler Bestandteil der philippinischen Republik sei. Während Macapagal auf eine friedliche und diplomatische Konfliktlösung gesetzt hatte, wollte Marcos offensichtlich die Sabah-Frage politisch instrumentalisieren und schreckte dabei auch vor illegalen Methoden nicht zurück. Auf einer nationalistischen Welle reitend, wollte er wiedergewählt werden, was ihm – einmalig in der Geschichte des Landes – auch 1969 glückte. Die wahre Geschichte dieses als „Jabidah-Massaker“1 in die Geschichte eingegangenen Oplan Merdeka wurde nie enthüllt. Alle Hebel sind seitens der Regierung in Bewegung gesetzt worden, um Spuren zu verwischen. Selbst vom Senat und Kongress eingesetzte Untersuchungskommissionen stießen ins Leere. Den vor ein Militärgericht gestellten Offiziere und Soldaten wurde kein Haar gekrümmt. Keiner wollte es gewesen sein, und 1971 – der Bürgerkrieg im Süden war voll entbrannt – waren sämtliche Angeklagte auf freien Fuß. Bis heute kursieren lediglich Gerüchte über das Schicksal von Major Martelino, der angeblich, sofern er noch lebt, in einem malaysischen Gefängnis einsitzen soll. Unbestritten ist indes, dass die Supervision dieses abenteuerlichen Projekts dem Marcos direkt unterstellten Civil Affairs Office oblag. Verständlicherweise sackten die Beziehungen zwischen Malaysia und den Philippinen rasch auf einen Tiefpunkt. Kuala Lumpur zog sein Botschaftspersonal aus Manila ab, und die Polizei in Sabah schickte scharenweise illegal ins Land gereiste Filipinos wieder zurück, die man zuvor stillschweigend geduldet hatte. Gar Kriegsgerassel war kurz- 22 Buchtipp Voices from Moro Land (edited by Peter Kreuzer & Rainer Werning) Peace negotiations continue between the More people and the Philippine state in one of the world‘s longest struggles for self-determination, now often seen erroneously solely through the lens of regional terrorist links. But what of the Bangsamoro [Moro people) themselves, now a minority in their own homeland? What are the roots of their bitter struggles for autonomy? And how did this resource rich area become an impoverished zone, riddled with violence? History casts a long shadow over current affairs in Mindanao. This book showcases analyses by the major stakeholders themselves, including politicians, advisers, and members of the traditional elite and intelligentsia. Covering aspects as diverse as the roots of the conflict, economic development, and the various peace agreements, each chapter contains valuable insights to anyone interested in a fair outcome for the Bangsamoro. In addition, the editors, longtime scholars of Mindanao, provide outsider‘ pieces on the German media‘s distorting reports on the Abu Sayyaf kidnappings and on peace building initatives in Mindanao. An important compilation, this volume is essential reading for policymakers, researchers, journalists, and academics wishing to understand the struggles of the Moro peoples and their hopes for peace, justice, and economic development. „Voices from Moro land“ can be ordered at your bookshop or borrowed at CITIM (55, av. de la Liberté /L-1931 Luxembourg). zeitig zu vernehmen. Später sollte sich Malaysia an Manila rächen, indem es Mitgliedern der im Zuge dieser Ereignisse entstandenen Moro Nationalen Befreiungsfront (MNLF) in Sabah Unterschlupf gewährte und zuließ, dass sie dort militärisch ausgebildet und mit Waffen versorgt wurden. In diesem Sinne markierten die Ereignisse vom 18. März 1968 die Geburtsstunde der MNLF und den neuerlichen Beginn des bewaffneten Moro-Widerstandes in den Südphilippinen, der bis heute anhält. Erst 1915/16 war es Einheiten der Kolonialmacht USA nach Jahren blutiger Auseinandersetzungen gelungen, diese Region, die die frühere Kolonialmacht Spanien nie zu unterjochen vermochte, militärisch zu „befrieden“. Rainer Werning ist Publizist und Ostasienexperte. (1) In der südphilippinischen Folklore ist Jabidah der Name einer außergewöhnlich schönen Frau. BP 242 - juin 2008 International Kurznachrichten Nepal: Die Monarchie ist Vergangenheit Nahezu einstimmig haben die 560 Abgeordnete der verfassungsgebenden Versammlung in ihrer konstituierenden Sitzung für die Einführung der Republik gestimmt und somit der 240 Jahre alten Monarchie ein Ende gesetzt. Der im Volk unbeliebte König Gyanendra (im Bild) wird damit zum einfachen Bürger und hat zwei Wochen Zeit, seinen Palast in der Hauptstadt Kathmandu zu verlassen. Das Land soll zukünftig von einem Premierminister regiert werden, während der Präsident, dessen Amt als Staatsoberhaupt neu geschaffen wird, nur repräsentative Aufgaben wahrnehmen soll. Japan: Verdopplung der Afrika-Hilfe Laut einer Ankündigung von Japans Premier Yasuo Fukuda (im Bild) will seine Regierung in den kommenden fünf Jahren die Entwicklungshilfe an afrikanische Länder verdoppeln, vor allem in den Bereichen Straßenbau, landwirtschaftliche Produktion und Trinkwasserversorgung. Allerdings gehen Beobachter davon aus, dass diese Entscheidung Teil einer Neuausrichtung der Außenwirtschaftsstrategie Japans ist, da das Land in Afrika gegenüber dem Konkurrenten China stark ins Hintertreffen gerät. Der Anteil der Entwicklungshilfe am japanischen Nationaleinkommen ist bislang mit nur 0,17% äusserst bescheiden. Agrosprit: FAO und OSZE kritisch Laut einem gemeinsamen Bericht der Welternährungsorganisation (FAO) und der Organisation für Sicherheit und Zusammenarbeit in Europa (OSZE) wird sich die weltweite Produktion von Agrokrafstoffen vorraussichtlich bis 2017 verdoppeln. Diese Ausweitung der Produktion vergrössere die Nachfrage nach Getreide, Ölpflanzen und Zucker, was wiederum die Nahrungsmittelpreise erhöhe. In den OSZE-Ländern sei diese Entwicklung vor allem durch öffentliche Maßnahmen hervorgerufen worden. Der Bericht empfehlt, die derzeitige Überprüfung der Politik in Sachen Agrokraftsstoffen fortzusetzen. Malawi: Handel mit China blüht Der bilaterale Handel zwischen Malawi und China stieg in den letzten drei Jahren um sagenhafte 4894%. Malawi hofft auf gute Zeiten für Tabak, Tee, Baumwolle und Zucker - seine wichtigsten Wirtschaftsgüter. Auftrieb bekam die Freundschaft zwischen den ungleichen Partnern im letzten Dezember, als BP 242 - juin 2008 Malawi nach 41 Jahren die politischen Verbindungen zu Taiwan abbrach und die diplomatischen Verbindungen zu China in die Gänge kamen. Es folgten ein Staatsbesuch des malawischen Staatspräsidenten Bingu wa Mutharika und die Unterzeichnung einer Absichtserklärung Mitte Mai in Malawi. 23 Nouvelles des partenaires Nouvelles des partenaires Equateur: de paysan à paysan Pedro de la Cruz est président de la Fédération Nationale des Organisations Paysannes, Indigènes et Noires (Fenocin) en Equateur, organisation partenaire de l‘ASTM qui promeut un modèle agroproductif interculturel combinant les connaissances traditionnelles et modernes au bénéfice des paysans. En septembre 2007, Pedro de la Cruz a été élu à l‘assemblée constituante, qui devra élaborer une nouvelle constitution. Pedro de la Cruz: Premièrement on peut dire que le Président Correa a réalisé la quasi-totalité de ses promesses électorales sans essayer de brusquer les choses, comme c’est souvent le cas avec un nouveau gouvernement. Il a donné beaucoup d’importance au secteur social, notamment en doublant les aides aux pauvres et en introduisant une aide de logement pour les quartiers populaires de 3 600 dollars. De plus, il a lancé un programme national de crédits nommé 555, qui est porté par plusieurs entités étatiques, avec un taux d’intérêt à 5% sur un montant de 5 000 dollars sur 5 ans (le taux d’intérêt normal étant de 14%). Dans le domaine économique, il a réalisé une renégociation des contrats pétroliers et le fait que le prix du brut soit passé au-dessus des 100 dollars, fait que l’État perçoit un bénéfice largement accru. Sur le plan politique, il a réussi à former une assemblée constituante, par la voie d’un referendum, qui a reçu le soutien de 80% de la population. Comment voyez vous le processus de l’assemblée constituante? Qu’est-ce que cela signifie pour la démocratie en Equateur?1 Face aux problèmes que rencontre le modèle néolibéral en Amérique Latine, je crois que le processus de l’assemblée constituante est une alternative plus démocratique. Il propose des change- 24 ments non seulement de forme, mais des changements qui apportent une réponse aux espérances du peuple équatorien. De ce fait, le processus nous paraît comme un aspect important pour la démocratie en Equateur, puisque les constitutions antérieures ont été élaborées par les partis de droite derrière des portes closes. Aujourd’hui, le peuple participe activement par ses propositions, lesquelles sont systématisées et rédigées par l’assemblée. Ensuite, le peuple approuve le projet par voie de referendum. BP: Pedro de la Cruz, comment avez vous été élu pour l’assemblée constituante et quel est votre objectif? La Fenocin s’est toujours battue pour le changement, pas uniquement ces derniers temps, mais depuis près de 40 ans. Nous avons toujours travaillé avec les secteurs marginalisés de la population, ceux qui ont été en marge des décisions politiques nationales depuis toujours. C’est pour cette raison que notre organisation a décidé de participer au processus. Le 30 septembre 2007, j’ai été élu membre de l’assemblée à 70% des votes nationaux. Seuls quatre autres députés sur un total de 130 ont reçu plus de votes. Cela constitue un soutien populaire impressionnant, mais également une grande responsabilité. BP: Pourquoi la Fenocin a-t-elle décidé de soutenir le gouvernement actuel? Pour être précis, nous n’avons pas décidé de soutenir le gouvernement Photo: ASTM Brennpunkt: En 2006, Rafael Correa a été élu Président de l’Equateur. Quel bilan peut-on dresser de sa présidence un an après? Pedro de la Cruz, président de la Fenocin et membre de l‘assemblée constituante. actuel, mais plutôt de soutenir le candidat Correa lors des élections présidentielles en 2006. Nous avions signé un accord avec lui, parce qu’il faisait des propositions importantes et intéressantes et que nous avions le sentiment que ses propositions s’orientaient vers un changement. Bon nombre de ses propositions ont déjà été mise en oeuvre, comme par exemple le refus de signer un accord de libre-échange avec les États-Unis, ce qui était une de nos plus importantes revendications, mais également la noningérence dans le Plan Colombie et un changement de la politique agraire. La Fenocin est plutôt de tendance socialiste et le gouvernement parle de “socialisme du 21è siècle”. Dès lors, nous BP 242 - juin 2008 Nouvelles des partenaires estimons qu’il va dans la même direction. Notre consigne d’aujourd’hui, c’est “pour un Equateur interculturel, juste et solidaire”. En ce sens, nous croyons que nos principes correspondent à ceux du gouvernement et qu’on ne peut pas demeurer en marge du processus politique actuel. Je pense que la Fenocin a opté pour la bonne voie en soutenant le gouvernement, mais s’il s’égare, nous serons critiques et nous prendrons nos distances. Pour l’heure, je crois que le peuple équatorien, la Fenocin et les autres organisations sont satisfaits des actions entreprises par le gouvernement, y compris sa position dans le conflit avec la Colombie.2 L’Equateur est resté ferme dans ce conflit et a maintenu une position souveraine et digne du peuple équatorien. Dans les grandes lignes, le Président fait une bonne lecture des préoccupations des organisations de base. C’est pour cela que nous le soutenons. Quelles sont les propositions que la Fenocin défend dans l’assemblée constituante? La Fenocin a présenté trois propositions. Premièrement, la reconnaissance de l’interculturalité comme un axe de l’unité de notre pays, de sa richesse et de sa diversité. L’unité dans la diversité, c’est notre façon de gagner en profondeur. Plus de fractures, ni de racisme ou d’exploitation, mais le respect de chaque citoyen et citoyenne, de chaque peuple et de son identité collective. Deuxièmement, la Fenocin revendique la souveraineté alimentaire, qui doit être à la base d’un nouveau modèle de développement. Les pays du nord, grands producteurs d’aliments, nous imposent des ouvertures commerciales et, dès lors, des modes de consommation et d’alimentation qui ne font pas partie de nos traditions. En même temps, ils ferment leurs frontières à nos exportations agraires et défendent leur production en invoquant des raisons BP 242 - juin 2008 de sécurité, tout en nous interdisant le même droit. Troisièmement, nous devons résoudre les problèmes agraires du pays, accumulés tout le long de notre histoire. Si nous nous définissons comme un pays essentiellement agraire, il faut que nous repensions notre voie de développement en accordant la priorité aux aliments, à la sécurité et à la souveraineté alimentaire comme transversale de développement. Nous devons protéger la biodiversité et défendre nos ressources naturelles, comme l’eau par exemple. Ainsi, après mûre réflexion avec des organisations sympathisantes, la Fenocin envisage une révolution agraire pour construire un nouvel Equateur. BP: Dans quelle mesure le projet de la Fenocin soutenu par l’ASTM est-il important pour ces propositions? Ces dernières années, la Fenocin a développé un modèle théorique en phase avec les principes de l’agriculture durable et de la souveraineté alimentaire. Dans le contexte du projet „de paysan à paysan“ soutenu par l’ASTM depuis l’an 2000, l’on retrouve cette vision d’un pays productif comme alternative au modèle néolibéral, que nous avons nommé „agriculture ancestrale dynamisée“. Celle-ci consiste à construire un modèle agroproductif interculturel qui récupère les connaissances traditionnelles de la culture ancestrale, à dynamiser ce modèle et à le compléter avec des progrès de la science occidentale qui ne sont pas nocifs pour l’écosystème. Puis l’on tente de mettre ce modèle en pratique pour acquérir des expériences et en faire bénéficier le plus grand nombre possible de paysans équatoriens. Force est de constater que le modèle de la “révolution verte”, qui consiste à cultiver de grandes monocultures destinées à l’exportation tandis qu’on importe des aliments, nuit aux sols et à l’écosystème, augmente la pauvreté et la dépendance vis-à-vis de l’étranger. La souveraineté alimentaire s’en trouve fortement réduite. De plus, les importations d’intrants ont souvent comme conséquence l’endettement des paysans, sans toutefois pouvoir concurrencer les produits étrangers fortement subventionnés. Notre modèle a débuté avec la volonté de récupérer les connaissances ancestrales, en éliminant les besoins en produits chimiques pour réduire ainsi cette dépendance. Les facteurs de production sont adaptés aux conditions de chaque région. Dans une seconde étape, on a intégré les connaissances occidentales, mais seulement si elles n’affectent pas l’écosystème et la culture traditionnelle. Notre modèle est interculturel, puisqu’il valorise les connaissances de différentes communautés de l’Equateur, de la région andine et de la science occidentale. Pour répandre les connaissances et augmenter la capacitation, on utilise la méthode „de paysan à paysan“, qui consiste à ce qu’un paysan, qui connaît et maîtrise une technique, la transmette à d’autres paysans. Ainsi, les connaissances se multiplient à fur et à mesure. En ce moment, plus de 1000 exploitations travaillent selon ce modèle agroproductif et cette année, un processus de commercialisation a été lancé. Des centres de stockage dans différentes régions permettent d’échanger des produits entre paysans et ainsi de diversifier et de compléter l’alimentation des familles en vue de la souveraineté alimentaire. Les questions ont été posées par Dilcia Figueroa. Traduction de l‘espagnol par Marc Keup. (1) Un référendum en date du 18 mars 2007, a autorisé la création d‘une assemblée nationale constituante chargée de rédiger une nouvelle constitution. Cette assemblée fut élue en septembre 2007 et fait également office de parlement national. (2) En mars 2008, l’armée colombienne avait éfectué un raid sur le sol équatorien pour tuer un haut représentant des FARC (Forces armées révolutionnaires de Colombie). Le gouvernement Correa a protesté et envoyé des forces armées vers la frontière avec la Colombie. 25 Nouvelles des partenaires Inde: Noël à Khulewadi 24 décembre 2007 - température: 30°, soleil radieux. Dans les rues de Pune, rien ne rappelle Noël, si ce n’est peut-être quelques vendeurs ambulants vendant des bonnets de Père Noël rouges à bordure blanche. Par un chemin poussiéreux, nous débarquons dans un village pauvre de la banlieue de Pune. Des cabanes en tôle, quelques rares constructions en dur, sans étages, bordent une rue grouillante et encombrée. Les familles qui vivent ici sont en grande majorité des Dhalits et leur niveau de vie est très bas. L’assistante du WWC1 que nous avions embarquée en cours de route, nous amène par un passage étroit entre deux cabanes dans une petite cour. Quelques panneaux de tôle ondulée, posés sur une construction en bois en guise de toiture, font de l’ombre. À gauche une petite maison basse, peinte en couleur ocre et rouge; à droite, l’odeur trahit la présence d’une petite étable, vide et bien nettoyée; à coté, un réduit en tôle rempli de bouses de vache séchées - la réserve pour le feu de la cuisine . Droit devant, une autre baraque, en tôle également, puis une porte étroite où nous attendent avec un large sourire deux jeunes femmes vêtues de saris aux couleurs éclatantes. La première porte sur une main un plateau rond en inox sur lequel brûlent deux lampes à huile. Au milieu, deux petits récipients contenant l’un une poudre rouge, l’autre une poudre orange et à côté un petit tas de riz et un petit tas de sucre. La deuxième femme a quelques roses entre les mains. L’un après l’autre chacun de nous est accueilli avec le cérémoniel des hôtes d’honneur. Avec son plateau la jeune femme décrit deux cercles, puis de son Photo: Jacques Mergen Jacques Mergen pouce droit, qu’elle a trempé dans la poudre rouge, elle marque le front d’un point entre les yeux. Ensuite elle nous met quelques grains de riz sur la tête et une pincée de sucre dans la paume de la main. Pour terminer l’autre jeune femme offre une rose. Nous entrons dans une petite salle basse sans fenêtre, où nous sommes invités à prendre place sur des chaises le long du mur de fond. Devant nous, assis par terre, de petits enfants du préscolaire, derrière eux quelques enfants plus âgés et des adolescents et debout le long de l’autre mur, les femmes. La salle est archicomble. Tous ensemble, les enfants entonnent une chanson de bienvenue puis, seuls ou en duo, les petits mettent tout leur cœur pour nous offrir un programme d’histoires et de chansonnettes, encouragés à chaque fois par les applaudisse- Ce jour-là nous avons reçu une belle leçon d’optimisme. 26 ments de toute l’assistance. Les fillettes sont les plus hardies, les garçons un peu plus hésitants, mais s’ils cherchent parfois du regard l’aide de la maîtresse, ils sont tous fiers de leur performance. Dès que les petits ont terminé, on nous fait ressortir dehors et nous reprenons place sur les chaises, face à nos hôtes assis par terre et un peu à l’étroit dans la petite cour. Une vieille femme, vêtue d’un sari usé, - contrastant avec les tenues „endimanchées“ des autres - passant de l’un à l’autre, prend nos mains dans les siennes et nous dit quelques mots en marathi; même sans traduction, nous comprenons qu’à son tour elle nous souhaite la bienvenue. Nous apprendrons plus tard qu’elle est veuve, qu’elle vit seule avec son petitfils et qu’elle est obligée d’aller mendier pour survivre, mais que la communauté – elle-même très pauvre - ne les laisse pas seuls. Peu à peu, le silence se fait et dans un réel recueillement, toute l’assemblée, adultes et adolescents, chantent la prière BP 242 - juin 2008 Nouvelles des partenaires des femmes. C‘est avec cette prière, universelle, c. à d. non liée à une religion, dont les paroles et la mélodie ont été écrites il y a quelques années par une des membres du WWC - que les femmes commencent toutes leurs réunions. Faut-il rappeler qu’en Inde les gens sont en général très attachés aux valeurs spirituelles, qu’ils soient hindous, musulmans ou chrétiens, et qu’au sein d’organisations comme le WWC, les différences de religions et de castes n’entrent pas en ligne de compte; seuls comptent la solidarité pour la cause commune et les objectifs à atteindre. Après une courte présentation générale par Sr Philo, à notre tour nous nous présentons l’un après l’autre. Ensuite, c’est la communauté toute entière qui, à travers ses témoignages vivants et souvent émouvants, nous révèle un peu de son quotidien. Les adolescents commencent avec quelques chansons et des poèmes. Ils nous disent leur fierté de pouvoir étudier et ils en remercient leurs parents, qui doivent souvent consentir de gros sacrifices pour leur permettre de suivre leurs études. Une des filles témoigne en anglais; elle a été élue meilleure élève de son école et elle nous montre avec fierté le petit trophée qu’elle a reçu en récompense. Et puis ils nous parlent de leurs rêves professionnels: un garçon qui veut devenir policier, ou ces deux jeunes filles, qui ont la chance de pouvoir suivre des cours de danse classique et qui espèrent en faire leur profession. Ils nous racontent aussi comment les „value education classes“2 ont élargi leur horizon; pour les uns, ils leur ont évité de traîner dans la rue à faire des bêtises et pour d’autres, ils leur ont (re)donné le goût des études. Un jeune homme d’une vingtaine d’années a dépensé 40 roupies pour acheter des sucreries, qu’il nous distribue avant de nous confier comment, grâce à l’aide du WWC, il n’a pas sombré dans la délinquance, mais a pu recevoir une formation et trouver du travail. BP 242 - juin 2008 Si les jeunes ne montrent aucune gêne pour parler et chanter devant cette assemblée, la plupart des femmes n’ont pas cette facilité et il faut bien les encourager un peu pour qu’elles prennent la parole. Elles nous parlent de solidarité, d’entraide, de liberté, de dignité retrouvée. Grâce aux „Self Help Group“3, elles apprennent à s’organiser, à se défendre, à prendre conscience de leurs valeurs. Elles peuvent enfin sortir de leur petit univers familial, se rencontrer, parler de leurs problèmes, échanger leurs expériences, trouver des conseils. Les programmes d’épargne et de crédit sont leur grande fierté. Avec le capital qu’elles ont pu accumuler en quelques années, elles se sentent riches. Les crédits leur permettent qui d’acheter une machine à coudre, qui de démarrer un petit commerce ou d’autres activités, leur donnant la possibilité de devenir autonomes et d’envisager un avenir meilleur. Un homme vient également témoigner avec son épouse; il travaille comme collecteur de déchets et pendant ses heures de loisir, il capture des serpents qu’il vend à des jardins zoologiques; grâce au soutien de son épouse et du groupe des femmes, il a eu la force d’abandonner l’alcool et il est aujourd’hui un homme heureux et un bon mari, comme le confirme sa femme. Touchant témoignage également d’une femme qui remercie tout spécialement sa belle-mère, également présente, du soutien qu’elle lui donne pour convaincre son mari de la laisser participer aux réunions du groupe (cette alliance est assez exceptionnelle, l’inverse étant plutôt la règle dans la structure familiale indienne). À voir l’environnement dans lequel ces gens vivent, on imagine facilement combien leur quotidien doit être difficile, et pourtant, dans toutes ces interventions, aucune lamentation, mais une volonté farouche de prendre en main leur avenir et de changer leur destin. Ce qui nous a tout particulièrement Zoom Prayer of WWC Refrain : This is our prayer to You, Maker of the universe, Make us fearless, Make us pure, And make our lives brighter. 1. Give us the love for knowledge, Make us creative and innovative, Teach us to be adventurous, Teach us self-control. R. 2. Let us never be proud of our successes, Let us never be lazy at work, Let us never be angry with anyone, Let us blossom together in co-operation. R. 3. Let us value and love nature, Create in us a sense of responsibility to protect this creation, Fill our lives with love and justice, Guide us with your Inspiration. R. touché ce jour-là, c’est l’extraordinaire chaleur humaine avec laquelle nous avons été accueillis, comme si nous étions des amis de longue date. Pourtant, nous n’avions rien d’autre à leur offrir que leur témoigner notre intérêt pour leur combat. Ce jour-là, nous avons reçu une belle leçon d’optimisme et de courage, et un immense message d’espoir. Nous avons rencontré des hommes et des femmes debout, pleins de dignité, pour qui il est plus important d‘être que d’avoir. Ce jour-là, parmi ces hindous, ces gens simples et pauvres, j’ai cru entrevoir la lumière de Noël! Jacques Mergen est membre de l‘ASTM. (1) WWC : Womens Welfare Centre, partenaire de l’ASTM (2) value education classes : cours d’étique [Werteunterricht !] organisés par le WWC pour les jeunes en dehors de l’école ; (3) self help group : groupes d’entraide, dans lesquels les femmes sont rassemblées pour les diverses activités. 27 Dossier: Crise alimentaire mondiale Dossier: Une crise alimentaire mondiale La hausse des prix alimentaires au niveau mondial a frappé de plein fouet les populations marginalisées, ce qui a provoqué dans nombre de pays les émeutes de la faim retransmises récemment sur le petit écran. Cette crise risque de ne pas être une catastrophe passagère, puisque la plupart des raisons qui ont mené à la situation actuelle sont structurelles. Même si dans les pays industrialisés, la récente flambée des prix alimentaires ne passe pas inaperçue - les personnes les plus démunies de la société étant les premières à en subir les conséquences – l’impact est en général plutôt limité. Par contre, pour des millions de personnes pauvres dans les pays du Sud, vivant déjà dans des situations d’extrême précarité, l‘augmentation des prix pour les denrées signifie une vraie menace pour leur sécurité alimentaire et pour leur survie économique. Pour ces familles qui dépensent la plus grande partie de leurs revenus dans l’alimentation, des hausses de prix allant jusqu‘à 200 % dans certains cas signifient une diminution de la quantité et de la qualité des repas. Un nombre croissant de familles n’ont plus les moyens d’envoyer leurs enfants à l’école et doivent faire des économies au niveau des frais de santé. Il ne s’agit paradoxalement, pas uniquement de la population urbaine pauvre, mais souvent de la population rurale, des petits paysans et des paysans sans terre qui eux-mêmes sont producteurs de produits agraires. Afin de pouvoir nourrir leur famille, beaucoup de ces petits paysans sont obligés de s’endetter et de vendre leur bétail ou autres moyens de production, ce qui met en danger leur survie économique à moyen terme. Plusieurs facteurs ont conduit à cette situation: - Une hausse de la demande de produits alimentaires dans les pays émergents, notamment la Chine et l’Inde, dont le niveau de vie augmente. - Une alimentation plus riche en 28 Photo: ASTM Julie Smit viande dans de nombreux pays qui pousse la demande en céréales afin d‘alimenter le bétail. - L’augmentation massive, depuis 2006, de la production des agrocarburants qui a considérablement réduit les volumes de céréales et oléagineux disponibles pour l’alimentation humaine. - La forte spéculation financière des derniers mois sur les prix des matières premières alimentaires comme nouvelle opportunité de placement, ce qui a produit des fluctuations dramatiques des prix de denrées (exemple frappant: l’augmentation du prix du riz de 31 % en un seul jour, le jeudi 27 mars 2008). - L’augmentation du prix du pétrole et, par conséquent, des prix des intrants agricoles qui ont fait monter les coûts de production agricole. Cette évolution a également poussé la demande en agrocarburants comme alternative aux hydrocarbures. - Les restrictions récentes imposées par plusieurs pays du Sud à l’exportation de certains produits agricoles de base dans le but de garantir la sécurité alimentaire de leur population. - De mauvaises récoltes dans plusieurs régions dues aux périodes de sécheresse ou à un pluviométrie excessive, événements qui sont liés au moins en partie au changement climatique. Il est important, dans tout cela, de voir qu’il ne s’agit pas d’un événement conjoncturel ou d’un phénomène naturel qui frappe encore une fois les quelque 850 millions de personnes souffrant de malnutrition, notamment dans les pays du Sud. La réponse de la communauté BP 242 - juin 2008 internationale à la crise par voie d’une augmentation massive de l’aide alimentaire, mesure nécessaire dans la situation actuelle pour protéger les plus précaires, ne suffira pas et il existe un risque réel que ces mesures d’urgence renforcent la tendance à percevoir cette crise, dont les causes sont plutôt structurelles, comme une catastrophe ponctuelle à résoudre par des solutions ‘quick fix’. N’oublions pas que l’aide alimentaire peut même aggraver la situation pour les paysans locaux quand elle est utilisée par les pays industrialisés pour se débarrasser de leurs excédents agricoles… Parmi les raisons contribuant à la crise actuelle, il devient évident qu’il s’agit avant tout des problèmes structurels qui sont le résultat de décennies de politiques économiques erronées, voire désastreuses, au détriment de l’agriculture des pays du Sud. C’est donc précisément à ces problèmes structurels qu’il faut remédier pour résoudre la crise actuelle et éviter qu’elle perdure pendant les années à venir. Pendant des dizaines d’années, le Fonds monétaire international et la Banque mondiale ont incité les pays en voie de développement, par le biais de ses Programmes d’ajustement structurel (SAP), à développer des cultures d’exportation pour pouvoir rembourser leurs dettes au détriment de la production destinée à la consommation locale. La plupart de ces pays sont devenus des importateurs nets de produits agricoles dépendant du marché mondial. En même temps, les prix des produits exportés (cash crops) ont fortement baissé. De plus, la situation de l’agriculture dans les pays du Sud a été aggravée par la politique de l’Organisation mondiale du commerce et, plus récemment, dans le contexte des accords bilatéraux qui ont imposé une libéralisation progressive des marchés agricoles. L’agriculture artisanale et de petite échelle se trouve en concurrence inégale avec l’agriculture industrielle et fortement subventionnée des pays du Nord. Les produits bon BP 242 - juin 2008 Pendant des dizaines d’années, le Fonds monétaire international et la Banque mondiale ont incité les pays en voie de développement, par le biais de ses Programmes d’ajustement structurel (SAP), à développer des cultures d’exportation pour pouvoir rembourser leurs dettes au détriment de la production destinée à la consommation locale. marché du Nord (tomates, poulets, lait) ont inondé les marchés du Sud, entraînant l’effondrement de la production locale. Cette crise catastrophique pourrait avoir un effet positif si elle entraîne une réflexion profonde sur les causes fondamentales et sur le type d’agriculture qui pourrait nous permettre de nourrir tous les citoyens du monde d’une manière durable tout en respectant l’environnement. Et il y a des raisons de croire que cette remise en question se fait jour. Au moment où le monde commence à prendre conscience de l’impact de la flambée des prix alimentaires, un groupe de réflexion international (IAASTD) composé entre autres de 400 scientifiques, de représentants du secteur agricole, des institutions internationales (Banque mondiale, FAO, PNUD) et de la société civile, ont publié leur rapport qui était le fruit de quatre ans de réflexion sur la question visant à déterminer les moyens de nourrir de façon durable la population croissante du monde. La conclusion frappante du rapport était que le modèle de l’agriculture industrielle préconisée par les institutions internationales jusqu’à présent est en grande partie un échec. L’IAASTD propose plutôt d’accorder la priorité à l’agriculture à petite échelle, biologique et qui protège la biodiversité et l’environnement comme le moyen le mieux adapté pour assurer la sécurité alimentaire dans le futur. Ce retournement dans la politique agraire doit être accompagné de change- ments de politique clairs dans les autres domaines ayant des conséquences pour la sécurité alimentaire mondiale, notamment le développement des agrocarburants et les accords de libre-échange bi- et multilatéraux. La production massive d’agrocarburants, dont le bilan en matière d‘émissions n gaz à effet de serre est très contesté, et qui permet aux pays du Nord de poursuivre un style de vie non durable au détriment de la sécurité alimentaire dans les pays du Sud, est inacceptable et doit être rejeté fermement par les décideurs politiques. De même, l’impact sur le développement d’une agriculture durable au Sud doit être un facteur prioritaire à prendre en compte lors de la négociation de tout accord économique entre les pays du Nord et ceux du Sud. Les réactions de ces populations désespérées sous la forme de manifestations partout dans le monde sont connues. Derrière les images des médias se cachent des réalités catastrophiques de millions d’êtres humains. Pour avoir une idée des conséquences réelles de la crise, nous avons demandé à nos partenaires de nous envoyer des témoignages de personnes de leur entourage. Julie Smit est membre de l‘ASTM. 29 Dossier: Crise alimentaire mondiale Crise alimentaire: le rôle de la spéculation financière dans la flambée des prix agricoles La flambée en deux ans de 120% à 190% de janvier 2006 à mars-avril 2008 des prix des céréales et oléagineux ne peut s‘expliquer seulement par la baisse de 19% des stocks mondiaux de céréales, de 11% des stocks de graines oléagineuses et de 12% des stocks d‘huiles – du fait notamment de leur utilisation pour les biocarburants – mais par une très forte spéculation financière qui a amplifié considérablement les fluctuations et s‘est appuyée sur des anticipations auto-réalisatrices. Jacques Berthelot Comment expliquer autrement que par la spéculation la hausse en une seule journée du prix du riz de 31% le jeudi 27 mars 2008, passant de 580 à 760 dollars, ou de 29% du prix du blé HRW le 25 février 2008 ? Selon le New York Times du 22 avril 2008, „Les prix des indices larges de commodités ont grimpé de 40 pour cent l‘année dernière et les prix des grains ont gagné encore plus – environ 65 pour cent pour le maïs, 91 pour cent pour le soja et plus de 100 pour cent pour certains types de blé. Ce boom des prix a attiré un torrent de nouveaux investissements de Wall Street, estimés à au moins 300 milliards de $“. La Commodity Futures Trading Commission, qui surveille les marchés à terme des EU, „a découvert que les fonds de Wall Street contrôlent un cinquième des contrats à terme de commodités comme le maïs, le blé et le bétail vif sur les marchés à terme de Chicago, Kansas City et New York. Sur les marchés à terme de Chicago, par exemple, les fonds réalisent 47 pour cent des contrats à long terme sur les porcs en vif, 40 pour cent de ceux sur le blé, 36 pour cent de ceux sur le bétail vif et 21 pour cent de ceux sur le maïs. “Ce sont des chiffres qui vous laissent pantois” déclare Dan Basse, le président de AgResources, une firme de recherches agricoles de Chicago“. A côté de la spéculation sur les marchés financiers, il y a aussi celle des 30 autres opérateurs, dont les agriculteurs et les exportateurs qui doivent faire face en outre à l‘appréciation de leur monnaie nationale par rapport au dollar. Car les échanges agricoles se font essentiellement en dollars, y compris le riz entre pays asiatiques. Ainsi le dollar est passé boursiers ou immobiliers, celle en cours sur les produits agricoles finira aussi par éclater, d‘autant que l‘élasticité de la demande alimentaire est très faible et qu‘il suffira d‘une faible hausse de la production globale pour faire s‘effondrer les prix. Mais la hausse des coûts de La hausse des coûts de production et de transport des produits agricoles et alimentaires liée à la flambée parallèle du prix du pétrole maintiendra les prix à un niveau sensiblement supérieur à ceux de la période antérieure. de 40,77 bahts thaïlandais en janvier 2006 à 31 baths à la mi-mars 2008 et les exportateurs qui ont vendu à terme se plaignent des rétentions de stocks des riziculteurs et des rizeries, dans l‘attente de la montée des prix, et ils doivent donc souvent acheter à un prix supérieur à leur prix de vente. Enfin un autre effet pervers de la flambée des prix agricoles est l‘explosion parallèle du prix des terres agricoles. Au Royaume-Uni „la valeur des terres agricoles a augmenté de 28 pour cent au second semestre 2007… et de plus de 10 pour cent dans les quatre premiers mois de 2008“. Selon l‘USDA le prix moyen des terres arables a augmenté de 13% aux EU en 2007 et devrait monter de 15% encore en 2008. Toutefois, comme toutes les bulles spéculatives intervenues sur les marchés production et de transport des produits agricoles et alimentaires liée à la flambée parallèle du prix du pétrole maintiendra les prix à un niveau sensiblement supérieur à ceux de la période antérieure. C‘est pourquoi seule la refondation des politiques agricoles sur la souveraineté alimentaire sans dumping permettra de surmonter les défis du développement durable au triple niveau économique, social et environnemental. Jacques Berthelot est économiste rural et membre de Solidarité (www.solidarite.asso.fr). Cet texte est un extrait de: „Résumé de Démêler le vrai du faux sur la flambée des prix agricoles mondiaux“ (mai 2008). BP 242 - juin 2008 Burkina Faso: des intrants de plus en plus chers Mathieu Savadogo est directeur de l’Association pour la Recherche et la Formation en Agroécologie (ARFA) au Burkina Faso. L‘action de l’ARFA est de plus en plus mise en difficulté par un environnement économique en plein changement. Les intrants deviennent de plus en plus chers, tandis que les prix auxquels les paysans vendent leur production ne peuvent pas suivre le même rythme. Depuis 2004, ASTM appuie l’Association pour la Recherche et la Formation en Agro écologie (ARFA) dans la mise en œuvre d’un projet intitulé „Projet de maraîchage écologique et de lutte contre la désertification“. L’objectif global de ce projet est de contribuer à l’amélioration des conditions de vie des femmes et des jeunes des villages d’intervention du projet en centrant le travail sur le maraîchage écologique et l’amélioration du couvert végétal du terroir villageois. Depuis les deux dernières années, sous l’effet de la mondialisation, l’environnement économique du projet change et les bénéficiaires ressentent le coup de changement soudain et assez brutal. Pour les bénéficiaires du projet, les coûts des articles exotiques (intrants, équipement, produits pharmaceutiques) augmentent sans cesse alors que les prix auxquels ils vendent leur production ne peuvent pas suivre le même rythme d’augmentation. En exemple le kg de semence de pomme de terre a coûté 1260F1 au cours de la campagne maraîchère 2006-2007 et 1360F au cours de la campagne 2007-2008. En revanche le prix du kilo de pomme de terre produit et vendu est resté le même pendant les deux campagnes. En d’autres termes, les paysans doivent acquérir les intrants et équipements très chers et revendre le fruit de leur travail à un prix qui soit à la portée du consommateur local. Ce consommateur, qui voit son pouvoir d’achat progressivement baisser, se tourne davantage vers les produits BP 242 - juin 2008 Photo: ASTM Mathieu Savadogo d’importation qui coûtent moins chers et qui, par le jeu de la mondialisation, envahissent les marchés locaux. Tout le mal se résume au fait que le petit paysan dont la production est très rarement vendue en dehors des limites du terroir villageois (parce qu’il n’a pas les capacités d’aller la vendre plus loin) voit son produit fortement concurrencé par d’autres produits de consommation qui, bien que venant de très loin, ont la force de pénétrer partout et de se vendre moins cher. Où sont donc les avantages de la mondialisation et particulièrement des accords de partenariat économique pour le petit paysan? Cette question est très fréquemment posée par les bénéficiaires qui voient que cette situation compromet les performances du projet et amoindrit l’incidence du projet sur l’amélioration de leurs conditions de vie. La vie chère qui est en ce moment vécue dans le pays entraîne des grandes perturbations dans l’exécution du projet. Les frais de suivi/encadrement sont nettement plus élevés suite à l’augmentation du prix des produits pétroliers, l’inflation des prix des matériaux comme le fer et le ciment entraîne fréquemment des révisions budgétaires, les pénuries de certains articles retardent l’exécution de certaines activités sur le terrain, etc. Bref! Tout est cher, surtout pour le petit paysan qui se voit devenir de plus en plus pauvre; ceci est aggravé par le fait que la solidarité africaine elle-même est en ce moment fortement ébranlée par la situation. Mathieu Savadogo est directeur fondateur de l’Association pour la Recherche et la Formation en Agroécologie (ARFA) (1) Montants en franc CFA (1000 CFA est environ l‘équivalent de 1,5 euros). 31 Dossier: Crise alimentaire mondiale Equateur: inondations et importations En Equateur, la crise alimentaire a été amorcée par de graves inondations entre janvier et mars 2008, lesquelles ont affecté 40% de la surface agricole. Mais le pays est depuis longtemps importateur net de produits alimentaires, ce qui le rend dépendant des prix sur le marché mondial. Edgar Labastida de la Fenocin explique la situation et les propositions faites par son organisation pour amortir les impacts négatifs. Edgar Labastida 32 a soumis quelques propositions à l’assemblée constituante et au Président Correa pour garantir la souveraineté alimentaire. En outre, nous avons proposé au Ministre de l’agriculture l’élaboration d’une farine composée de cultures locales, comme le maïs, le soja, le quinoa, la banane, etc. Cela diminuerait les importations de blé pour la fabrication du pain. Edgar Labastida est coordinateur du projet „de paysan à paysan“ de la Fenocin. Photo: ASTM Les différentes raisons qui ont mené à la crise alimentaire en Equateur ont pu êtres observées de façon progressive depuis une décennie. L’indicateur le plus important est la diminution de la souveraineté alimentaire. Des produits qui ont traditionnellement été produits en Equateur, et qui ont même été exportés, doivent de plus en plus être importés. Dans ce contexte, l’accord de libre-échange avec les Etats-Unis proposé en 2006 a permis à notre organisation de conscientiser nos membres sur cette problématique, puisque nous avons lutté avec succès contre la signature de cet accord, qui aurait augmenté davantage les importations de produits agricoles. Mais mous ne nous sommes pas limités aux protestations. Notre modèle agroécologique nommé „agriculture ancestrale dynamisé“, lequel se déroule dans le cadre du projet soutenu par l’ASTM „de paysan à paysan“, propose une agriculture sans produits chimiques à fin de diminuer la dépendance par rapport à des intrants externes. Ce modèle revalorise les connaissances traditionnelles, tout en intégrant les avancées de la science moderne, qui n’affectent ni la santé, ni notre culture, ni l’écosystème. À la mi-2007, on observait une légère hausse de l’inflation, engendrée entre autres par les groupes oligarchiques, qui visaient à déstabiliser le gouvernement de gauche du Président Correa. Cependant, en raison du changement climatique, de fortes pluies ont causé de graves inondations entre janvier et mars 2008, lesquelles ont affecté 40% des surfaces agricoles productives. Les prix des produits de base ont, par la suite, fortement augmenté. Ces événements ont fait croire qu’il s’agissait là d’un phénomène local, limité à l’Equateur. Par la suite, on a observé que les prix alimentaires grimpaient également dans d’autre pays d’Amérique latine, voire dans le reste du monde. C’est au cours des derniers mois que nous avons compris qu’il s’agissait d’un problème mondial. Face à ce problème, la Fenocin Les pluies torrentielles en début d‘année ont fortement perturbé la production agricole nationale. S‘y ajoute une perte de la souveraineté alimentaire observée depuis près d‘une décennie. BP 242 - juin 2008 Philippinen: Die Not der Bauern Nueva Ecijas Das Beispiel Inang Lindas zeig, wie sich die aktuelle Lebensmittelkrise auf das Leben der armen philippinischen Bauernfamilien auswirkt. Armenio Ayson Photo: Nueva Ecija Die 63-jährige Witwe, Inang Linda, lebt mit ihrem Sohn und seiner Familie in San Ricardo, in der Stadt Talavera. Da sie kein eigenes Land haben, sind sie und ihr Sohn Landarbeiter, die ihren Lebensunterhalt während der Pflanzzeit (Juli – August und Januar – Februar) und bei der Ernte (Oktober – November, April – Mai) in den Reisfeldern verdienen. Der Tageslohn beträgt etwa 100 Pesos (Euro 1,5). Die Pflanzzeit dauert normalerweise 30 – 45 Tage, aber da fast alle Familien in ihrer Ortschaft Landarbeiter sind, ist Inang Linda froh, wenn in der Saison während 20 Tagen Arbeit findet. Bei der Ernte erhalten die „manggagapas“ (Erntearbeiter) ein Elftel des geernteten ungeschälten Reis. In einer Saison kann eine Familie so 10–15 Cavans Reis verdienen. Ein Teil wird zur Abzahlung der während der mageren Monate aufgenommenen Schulden BP 242 - juin 2008 verwendet und ein Teil dient zur Ernährung der Familie. Den Rest verkaufen sie, um die Gegenstände des täglichen Bedarfs kaufen zu können. Um ihr Einkommen aufzubessern, arbeitet Inang Linda zusätzlich bei der „pamamagpag“, wo die Reiskörner von den Reisschalen getrennt werden, die die Reismühlenbetreiber längs der Flußufern oder auf die offenen Felder abladen. Nach einem langen Arbeitstag unter der brennenden Sonne hat die alte Frau einen halben Sack (20-30 kg) Reis, der entweder verkauft oder bei der Mühle für den Familienbedarf gemahlt werden kann. Da das Familieneinkommen saisonabhängig ist, reicht es lange nicht aus, um den täglichen Bedarf über das ganze Jahr abzudecken. Nur während der Erntezeit müssen sie sich keine allzu großen Sorgen machen, ob sie genügend Reis auf dem Tisch haben werden. Nachher, wenn der letzte Reis geernetet ist, kommen lange magere Monate, in denen es kaum eine Einkommensquelle gibt. Das Essen ist knapp und sie sind gezwungen, in den Läden auf Kredit einzukaufen. Nebenher versucht der Sohn der Familie durch Gelegenheitsarbeit Geld zu verdienen, um Reis und Basislebensmittel zu kaufen. Der rasche Anstieg der Rohstoffpreise während der letzten Monate hat zu einer deutlichen Verschlechterung ihrer Lebensbedingungen geführt. Zwischen Januar und April dieses Jahres sind die Preise um durchschnittlich 20 % gestiegen. Die Folge: Viele Familien können sich Nahrungsmittel wie Schweine- und Hühnerfleisch, Brot und Obst nicht mehr leisten. Der Preis von Schweinefleisch ist von 140 auf 180 Pesos gestiegen, Speiseöl, das in der philippinischen Küche eine sehr wichtige Rolle spielt, von 60 auf 80 und Reis von 22 auf 34 Pesos. Die Qualität der Mahlzeiten hat auch abgenommen. Hauptsächlich Reis, Sardinen und Nudeln werden gegessen. Oft gibt es nur Tomaten und Zwiebeln mit ’Bagoong’ oder ‚alamang’ (sehr salzige Fischsaucen) sowie Melasse zum Mittag- und Abendessen. Inang Linda erzählt, dass an einigen Tagen die Erwachsen auf eine Mahlzeit zugunsten der Kinder verzichten. Sie essen dann nur zweimal am Tag. Inang Linda meint, dass die Kinder am härtesten durch die stark steigenden Preise getroffen sind. Es wird immer schwieriger, Milch für ihre Kleinkinder zu kaufen: „Einmal, kurz vor der letzten Ernteperiode, konnte ich meinem zweijährigen Enkel keine Milch geben, als er danach verlangte.“ Um ihn zu beruhigen, füllte seine Mutter seine Flasche mit Zuckerwasser auf. Nachdem er aber zweimal daran gesaugt hatte, fing er zu weinen an.“ Das konnte Inang Linda 33 Dossier: Crise alimentaire mondiale nicht mit ansehen; sie ging zum Laden und bat um einen Zusatzkredit. Der Ladenbesitzer konnte dies aber nicht bewilligen, da sie schon einen Kredit von über 600 Pesos ausstehen hatte; der Laden würde ja schliesslich auch Bargeld brauchen. Es blieb Inang Linda nichts anderes übrig, als beim Geldleiher ein weiteres Darlehen in der Form von „kabanan“ (per Sack) aufzunehmen. Dabei handelt es sich um eine Vereinbarung, in der Geldleiher Geld an Kleinbauern und Landarbeiter leihen, das in der Form von Reis nach der Ernte zurückbezahlt wird. Beim Kabanansystem muss für ein Darlehen von 300-350 Pesos ein Cavan Reis bezahlt werden, während ein Landarbeiter normalerweise ein Cavan Reis zu einem Preis von zwischen P700 und P850 je nach Qualität der Körner verkaufen kann. „Kabanan“ ist der wahre Wucherhandel. Wegen der Nahrungsmittelkrise und der steigenden Preise, führt aber für immer mehr Bauern wie Inang Linda kein Weg an das System vorbei. In ihrer Not sind die Landarbeiter und Bauern gerne bereit, auf diese wucherischen Geschäfte einzugehen, damit sie mindestens etwas Essen auf dem Tisch haben. Inang erwartet aber, dass das Schlimmste noch bevorsteht und daß die echte Krise erst während der mageren Monate zwischen Juni und September kommen wird. „Während die Preise weiter ansteigen, werde der Hunger dieses Jahr noch schlimmer werden“, sagt Inang und lacht. „Es ist nur schade, dass ich in meinem Alter meinen Körper nicht mehr verkaufen kann. Auch für nur 20 Pesos wäre kein Mann daran interessiert.“ Die Lebensmittelknappheit hat auch zu einer Zunahme der Kriminalität geführt, berichtet Alvin San Pedro, ein Beamte des ‚Barangays’ (die kleinste politische Einheit einer Gemeinde). Zwischen Februar und April wurden vier Fälle von Diebstahl gemeldet. Hühner und Ziegen, sowie Reis wurden in seinem Viertel gestohlen. Familien der 34 Zoom Schwester Philomena Thomas von WWC berichtet über die Nahrungsmittelkrise in Indien. Farida gehört der unteren Mittelklasse an. Sie ist Witwe und hat zwei abhängige Töchter. Mit ihrem monatlichen Arbeitslohn von Rp 4,000 (Euro 60) als Büroangestellte in Pune hat sie Schwierigkeiten, den gleichen Lebensstandard wie in den Jahren vorher beizubehalten. Früher reichten Rp 2,000 aus, um die notwendigen Lebensmittel für den Monat zu kaufen; sie kaufte einen grossen Sack Reis (50 Kg) für den Monat; jetzt muß sie mit 25 Kg auskommen. Vor der Krise konnte sie sich einmal die Woche eine Fisch- oder Fleischmahlzeit leisten, heute ist das nur einmal im Monat möglich. Saira gehört der Gruppe der Menschen an, die unterhalb der Armutsgrenze leben. Auch sie ist Witwe mit vier abhängigen Familienmitgliedern. Sie verdient ihren Lebensunterhalt als mobile Gemüseverkäuferin. Vor der Krise pflegte sie verschiedene Sorten Gemüse günstig im Großhandel einzukaufen, die sie mit einem kleinen Gewinn weiterverkaufte. Was übrig blieb wurde in der Familie gegessen. Sie hatte ein Darlehen von ihrer Frauengruppe (Self Help Group) bekommen, um ihr Geschäft zu starten. Jetzt kann sie es nicht mehr leisten, Gemüse beim Großhandel einzukaufen – die Preise sind zu hoch geworden. Sie war nicht sicher, ob ihre Kunden die höheren Preise für die Produkte bezahlen könnten. Seit letztem Monat hat Saira aufgehört, Gemüse zu verkaufen und ist auf Saisonobst umgestiegen. Aber das ist auch ein unsicheres Geschäft. Mittelschicht wie auch arme Bauern sind gleichermaßen Opfer der Diebstahle. Die Frau eines Overseas Filipino Worker (Arbeitsmigrant) beklagte, dass ihre Hühner aus dem Hinterhof gestohlen wurden, einem armen Landarbeiter wurden die drei Ziegen gestohlen, die in seiner Obhut waren; einem Ladenbesitzer verlor seine Verkaufseinnahmen und eine Handy. Der Vorsitzende des Viertels teilte mit, daß ein Teil seines noch nicht geernteten Reisbestandes von Fremden abgeerntet wurde. Wahrscheinlich geschah dies „pantawidtutom“ – was so viel heißt wie „um den Hunger zu überleben“. Daraufhin haben andere Bauern angefangen, ihre Felder nachts zu bewachen, aus Angst auch sie könnten wegen der Lebensmittelkrise Opfer solcher Reisdiebstahle werden. Der Beamte fügte hinzu, daß sein Büro neben der Behandlung von Diebstahlmeldungen vor allem mit der Regelung von Schuldenrückzahlungen zu tun haben. Es gelingt den Kreditgebern häufig nicht, das Geliehene von ihren Schuldnern zurück zu bekommen, was zu Streit und Konflikten führt, die von der Gemeindeverwaltung geregelt werden müssen. „Das ist erst der Anfang – wir erwarten einen Anstieg der Fälle in den mageren Monaten“ sagt der Gemeindebeamte. Er könne nicht ausschliessen, daß in einer schweren Krise die mit Reissäcken geladenen Transportlastwagen, die durch seine Gemeinde hindurchfahren, von hungernden Bürgern angehalten werden könnten und dass die Polizei diesen verzweifelten Überlebensaktionen machtlos gegenüber stehen würden. Armenio Ayson ist Direktor von „Nueva Ecija-Community Based Health Progeramme“, Partnerorganisation der ASTM auf den Philippinen. Aus dem Englischen von Julie Smit. BP 242 - juin 2008 Philippinen: Der Kampf ums Überleben auf den Inseln Cebu und Bohol Unsere philippinische Partnerorganisation VPHCS (Visayas Primary Health Care Services) bietet eine kostenlose an Gesundheitsvorsorge für jene Menschen an, die sich den Gang zum Arzt nicht leisten können. VPHCS sprach mit einigen von ihnen über ihren täglichen Kampf ums Überleben. Jason „Ich arbeite als Dreirad-Taxifahrer in den Strassen Pasils, einem Viertel von Cebu City. Meine Frau Lisa und ich haben drei Kinder im Alter von 3 bis 8 Jahren. Ich verdiene etwa 150 Pesos (2 Euro) am Tag für zwölf Stunden Arbeit. Es gibt ungefähr 200 Taxifahrer in meiner Gegend, die Konkurrenz ist also hart. Wenn ich nicht arbeite, kann meine Familie nicht essen – jeder Tag ist also ein Kampf, um genug Essen auf dem Tisch zu haben. Mit dem Geld, das ich jeden Tag nach Hause bringe, kaufen wir gleich unsere Lebensmittel, vor allem Reis, der immer teuerer wird, und einige andere billige Esswaren. Wir müssen auch Kraftstoff, Wasser und Elektrizität bezahlen. Zwei der Kinder besuchen die staatliche Schule in der Nähe. Ich habe andauernd Angst, sie könnten krank werden, da wir keine Ersparnisse haben, mit denen wir Medikamente kaufen könnten. Als letztes Jahr eines der Kinder mit einer Lungenentzündung im Krankenhaus aufgenommen wurde, mussten wir einen Kredit aufnehmen, um die nötigen Medikamente zu kaufen.“ Mario „Ich heisse Mario. Ich bin zehn Jahre alt und wohne mit meiner Familie in einer kleinen Hütte zusammen mit vielen anderen Familien in der Nähe der Mülldeponie im Stadtviertel Pardo. Ich möchte gerne zur Schule gehen, aber ich muss meiner Familie helfen. Jeden Vormittag, nachdem die Müllautos ihre Ladung abgekippt haben, suche ich nach Abfallmaterial, das irgendwie verkauft oder wiederverwendet werden kann: leere Plastikflaschen, Kartons, Flaschen, Gegenstände aus Stahl, Styropor und Holz zum Bespiel. Beim Sonnenuntergang gebe ich meinen Sack Schrott beim Schrotthändler ab, der sämtlichen Schrott in unserer Gegend aufkauft. Dann laufe ich auf den Markt und kaufe zwei Kilo Reis und etwas getrockneten Fisch für meine Familie. Manchmal, wenn ich etwas mehr Geld habe, kann ich ein Pack Fertignudeln und Sardinen kaufen. Wir leben von den Abfällen der Stadt – er ist die Quelle unseres Lebensunterhaltes. Eines Tages, wenn das Essen nicht mehr so teuer ist, werde ich vielleicht ein Paar neuer Sandale kaufen können.“ Photo: VPHCS Felix Julian, Kleinfischer auf der Insel Bohol mit seiner Familie. BP 242 - juin 2008 „Ich bin Bauer in Barangay San Jose in der Stadt Mabini auf der Insel Bohol. Ich bewirtschafte eine kleine Parzelle Land. Da sie nicht bewässert ist und wir daher vom Regen abhängig sind, können wir jährlich nur zwei Ernten anstatt drei einfahren. Die Kosten der Dünger und Pestizide, die wir brauchen, sind stark gestiegen. Der Ertrag reicht nicht aus, um die Familie bis zur nächsten Ernte zu ernähren, deshalb müssen wir außer getrocknetem Fisch, Salz, Zucker und 35 Dossier: Crise alimentaire mondiale Guatémala: les paysans menacés par les propriétaires fonciers anderen Basisprodukten auch zusätzlichen Reis kaufen. Manchmal essen wir nur die Maniok und Bananen, die wir auf unseren Feldern anbauen. Ich verdiene Geld als Lohnarbeiter für den Grundherr in unserer Gegend; für einen Achtstundentag auf seinem Reisfeld bekomme ich 100 Pesos. Ich habe eine fünfzehnjährige Tochter, die als Hausangestellte in Cebu City arbeitet. Ihren Monatslohn von 1200 Pesos schickt sie uns zu, was uns hilft, unseren Bedarf an Lebensmitteln abzudecken. Wenn es wirklich schwierig wird reicht das alles aber nicht aus, wie damals als meine dreijährige Tochter wegen Durchfall im Krankenhaus behandelt werden musste, mussten wir eine unserer zwei Ziegen verkaufen.“ Au Guatemala, notre partenaire CUC (Comité de unidad campesina) dénonce les actions illicites des propriétaires de plantations, qui minent la sécurité alimentaire. Comité de unidad campesina Les actions illicites commises par les propriétaires des plantations de palmes africaines, de bananes et de caoutchouc mettent en péril la sécurité alimentaire et la vie des familles paysannes dans la région de Costa Sur. Le 14 mars dernier, les paysans et paysannes des municipalités de Ocós (San Marcos) et Coatepeque (Quetzaltenango), ont dénoncé les pratiques des grands propriétaires fonciers dans un mémorial destiné aux autorités gouvernementales. Ceux-ci auraient dévié des rivières et contaminé les eaux de la région, causant des inondations dans les Julian Aus dem Englischen von Julie Smit. Photo: CUC „Ich arbeite als Fischer in Pinayagan Norte, in der Stadt Tubigon, Bohol. Ich besitze ein kleines, nicht motorisiertes Boot, das ich zum Fischen aufs Meer hinauspaddeln muß. Bei günstigem Wetter kann ich zwischen 2 bis 5 Kilo Fisch fangen, die meine Frau Lucila auf dem Markt für 50-75 Pesos/Kg verkauft. Damit kauft sie Reis, Sardinen, Mungobohnen, Blattgemüse sowie Kerosinöl, weil wir im Haus keine Elektrizität haben. Wenn wir mehr Fisch fangen, kauft sie 500g Schweinefleisch für 50 Pesos und Eier für 5 Pesos das Stück. Wenn das Wetter aber ganz schlecht ist, kann ich nicht ausfahren und muss Gelegenheitsjobs als Landarbeiter oder Hafenarbeiter auf dem nahe gelegenen Kai suchen, wo ich etwa 100 Pesos am Tag verdiene. Lebensmittel sind sehr teuer geworden – alles, was ich verdiene brauche ich, um die fünf Kinder zu ernähren. Ich habe Angst vor dem Tag, wenn eins von ihnen krank werden sollte.“ zones élevées et un desséchement des zones basses et mettant ainsi en péril la subsistance des familles paysannes. En conséquence des protestations, les paysans ont été confrontés à des menaces et des intimidations, qu’ils ont reporté le 25 mars au ministère public. Cependant, le ministère public n’a pris aucune mesure pour protéger la vie, les cultures ou les habitations des paysans. Ainsi, le CUC dénonce la négligence totale du ministère public et des autorités responsables de laisser en toute impunité les abus commis par les propriétaires des plantations et les menaces à l’encontre des paysans des communautés affectées. Habitation paysanne inondée par un détournement du Río Pacaya à Ocós (San Marcos). 36 BP 242 - juin 2008 Zoom Conférence de presse du ministre Jean-Louis Schiltz sur la situation alimentaire dans les pays en développement Le ministre de la Coopération et de l’Action humanitaire, Jean-Louis Schiltz, a fait le point, au cours d’une conférence de presse, sur la crise nutritionnelle qui frappe actuellement bon nombre de pays en développement, dont certains pays partenaires de la Coopération luxembourgeoise. Le Programme alimentaire mondial (PAM) a lancé le 20 mars dernier un appel aux pays donateurs afin de réunir 500 millions de dollars pour réagir à l’envolée des prix de produits alimentaires de base. Cet appel a depuis été relayé par la Banque mondiale et le Fonds monétaire international (FMI). Le Luxembourg a été le premier pays à réagir à cet appel en annonçant, dès le 28 mars, une contribution de 500 000 euros en faveur du nouveau „Compte spécial de compensation des effets de marché“ mis en place par l’agence des Nations Unies. La très forte augmentation du prix des produits alimentaires de base est la conséquence de plusieurs facteurs : • • • • • L’offre des produits alimentaires est en baisse, en raison de mauvaises récoltes liées notamment au changement climatique; Les stocks, notamment de céréales, sont en baisse ; La demande, notamment de la part de pays tels que la Chine et l’Inde, est en forte hausse ; La production de biocarburants à partir de céréales contribue à faire grimper la demande; La spéculation, les subventions à l’exportation ainsi que la hausse des prix de transport liée à celle des prix de carburant contribuent aussi à la hausse des prix. La forte augmentation des prix, qui a déjà déclenché des émeutes dans plusieurs pays, a entraîné une crise nutritionnelle dans les pays les plus fortement touchés, où les populations doivent se contenter d’une alimentation trop peu diversifiée, donc trop pauvre en éléments nutritifs. Des études ont démontré que ces carences ont un impact sur le développement tant physique que psychique des populations concernées, notamment des enfants. Comme l’a souligné le ministre Schiltz, si pour l’instant il n’est pas encore question de crise alimentaire, la vigilance reste de mise et la Coopération luxembourgeoise continue de surveiller la situation de très près. A court terme, la communauté internationale doit se montrer solidaire en fournissant les fonds nécessaires pour couvrir les besoins les plus urgents. En contribuant à hauteur de 500 000 euros à l’appel du PAM, le Luxembourg verse un peu plus d’un euro par habitant. Si chaque gouvernement de l’Union européenne, qui compte 450 millions d’habitants, faisait de même, les besoins seraient couverts , du moins dans un premier temps. La réponse à moyen et à long terme devrait intervenir à des niveaux différents : • Les négociations du cycle de développement de Doha et la mise en oeuvre du paquet de Hong Kong (décembre 2005) visant l’élimination d’ici 2013 des subventions à l’exportation doivent être menées à bien. • La question des biocarburants doit être étudiée avec le plus grand soin et faire l’objet de discussions au niveau de l’UE comme de l’ONU ; elle pourrait donner lieu le cas échéant à des rééquilibrages. Il est en effet inconcevable que les produits de base utilisés dans la production de biocarburants viennent à manquer aux populations qu’ils devraient nourrir. • L’investissement durable dans l’agriculture des pays en développement constitue une troisième réponse. En soutenant le développement local et plus particulièrement les petites exploitations, de sorte que les agriculteurs puissent en premier lieu subvenir à leurs propres besoins, des crises nutritionnelles et alimentaires peuvent être évitées. Le ministre Schiltz a rappelé que le développement rural intégré est une composante importante de bon nombre de programmes de la Coopération luxembourgeoise, notamment au Mali, au Niger, au Vietnam et au Laos. Par ailleurs, le Luxembourg soutient toute une série de programmes d’alimentation scolaire („schoolfeeding“) mis en oeuvre par le PAM. • Fortement lié aux questions de développement, le changement climatique est un dossier qu’il convient de traiter avec attention. BP 242 - juin 2008 37 Luxembourg Luxembourg Klimawandel: Das Projekt 180° ASTM, Caritas Luxemburg und Greenpeace Luxemburg haben ein Sensibilisierungsprojekt mit dem Titel „180° - die Klimawende“ gestartet, mit dem Ziel, die luxemburgische Öffentlichkeit verstärkt in die Klimadebatte einzubinden. Im Mittelpunkt steht ein Panel aus 20 Personen, das repräsentativ für die Zusammensetzung der luxemburgischen Gesellschaft ist. Marc Keup Der Klimawandel beherrscht seit geraumer Zeit die Schlagzeilen. Wissenschaftler rund um den Globus schlagen Alarm angesichts der sich rapide erwärmenden Atmosphäre und der möglichen Folgen für die Menschheit. Denn die steigende Jahresmitteltemperatur hat zur Folge, dass sich immer mehr Energie im Klimasystem anstaut, was zu extremen Wetterereignissen und einer allgemeinen Deregulierung des Wettergeschehens führt. In wie fern das gesamte System mittlerweile aus der Bahn geraten ist, darüber wird immer noch heftig diskutiert. Als sicher gilt jedoch, dass der Mensch mit dem massiven Ausstoß von Treibhausgasen zu einem nicht unerheblichen Teil an der derzeitigen Entwicklung beteiligt ist. Bislang wurde die Klimadebatte hauptsächlich von Experten und seit einigen Jahren auch von der Politik geführt. Gegenmaßnahmen zur derzeitigen Entwicklung können aber nur erfolgreich sein, wenn sie von einem breiten Konsens innerhalb der Bevölkerung in den Industriestaaten getragen werden. Der Klimawandel geht uns alle etwas an und schlussendlich wird jeder seinen Teil dazu beitragen müssen, die negativen Konsequenzen so gering wie möglich ausfallen zu lassen. teilnehmen und ihre Meinung kundtun. Sie sollen Vorschläge machen wie man Energie einsparen kann oder sich zu den Richtungsentscheidungen der luxemburgischen Klimapolitik äußern. Nur so wird sich das Land den zukünftigen Herausforderungen stellen können. Das Panel 180° steht dabei als Kristallisationspunkt dieser Debatte. Die Gruppe wird von Bürgern und Bürgerinnen gebildet, die weder ausgewiesene Klimaexperten, noch politisch aktiv sind, sondern einfach an einer offenen und ehrlichen Diskussion teilnehmen möchten. Sie werden auf verschiedenen Themenabenden und auf zwei Studienreisen nach Grönland und Bangladesh mehr über das Thema erfahren. Das Panel soll im Laufe des Projekts 180°, das von Juni 2008 bis Juni 2009 läuft, einerseits Vorschläge machen, also selbst aktiv werden, auf der anderen Seite aber auch als Ansprechpartner für die Bevölkerung in Sachen Klimawandel dienen. Ein zentraler Baustein des Projekts ist die eigens eingerichtete Internetseite (www.180grad.lu), die während der Einschreibungsfrist noch als rein informative Seite aufgebaut ist, sich im Laufe der Zeit aber zusehends interaktiver gestalten wird - mit Blogs und Foren, an denen jeder teilnehmen kann. Klimawandel und Solidarität Die ASTM arbeitet schon seit Jahren auf dem Thema des Klimawandels und seinen Konsequenzen auf die Menschen in den Ländern der südlichen Hemisphäre. Denn das Problem Klimawandel kann man auf eine einfache Formel bringen: Jene die am wenigsten zur Erwärmung der Erde beitragen, werden schlussendlich am meisten darunter leiden. Es ist also eine Frage der Solidarität, wie mit dieser Herausforderung umgegangen wird. Luxemburg könnte in Zukunft eine Vorbildfunktion in de Klimapolitik einnehmen und andere Länder dazu anspornen, die Anstrengungen im Kampf gegen die Erderwärmung zu verstärken. Das Projekt 180° soll dazu den Anstoß geben. Marc Keup ist Mitglied der ASTM Ein Panel als Kristallisationspunkt Ziel des Projektes 180° ist es, die Klimadebatte in Luxemburg einer breiten Öffentlichkeit zugänglich zu machen. Die Einwohner des Großherzogtums sollen sich informieren, an der Debatte 38 BP 242 - juin 2008 Luxembourg Culture: une semaine de lecture avec Idrissa Keita L’auteur malien Idrissa Keita a passé la semaine du 20 au 26 avril au Luxembourg pour une quinzaine de lectures. Il a été reçu dans les classes de l’école primaire Gellé à Bonnevoie, au Lycée Classique Michel Rodange, au Lycée des Arts et Métiers, au Fieldgen, au Lycée de Garçons à Luxembourg, au Lycée Technique de Bonnevoie et au Lycée Classique d’Echternach et du centre Rham. Il nous fait part de ses expériences au Luxembourg. Idrissa Keita Sur l‘invitation de L‘ASTM, j’ai fait une tournée de lecture au Luxembourg. J‘ai lu en français et en allemand dans mes deux nouveaux ouvrages „Le taximan et son fils“ et „Flux et Reflux“. Cette tournée a été une approche dans le cadre d‘un échange culturel et littéraire entre mon pays, le Mali, et le Luxembourg en particulier, et entre l‘Afrique et le Luxembourg en général. De ce contact direct avec environ 600 élèves des différents lycées du Luxembourg, il m’est apparu que l‘Afrique est très mal connue ou seulement sous l’angle négatif véhiculé par la presse. Ce qui m‘a le plus positivement impressionné dans les classes fut le mélange des élèves venant de différents pays, de différentes cultures et de différentes religions, paisiblement assis les uns à côté des autres. Intérieurement, je me suis dit que cela doit être l‘idéal de toutes les nations, travaillant dans le sens de la paix universelle. Je ne saurais définir cette paix, qu‘en disant qu‘elle est une façon de vivre, une façon de se comporter envers l‘autre, d‘accepter l‘autre dans ses différences d‘options pour la vie et surtout de vouloir coopérer avec lui sur des bases franches d‘égalité et de respect mutuel. Beaucoup de questions sur la vie sociale et politique au Mali et en Afrique m‘ont été posées par les élèves. J‘ai retenu l‘une qui m‘a beaucoup amusée, à savoir quelle température faisait-il souvent à Bamako pendant la saison sèche. J‘ai répondu que la température, selon où l‘on se trouvait, avoisinait les BP 242 - juin 2008 40° à l‘ombre. Les élèves se sont étonnés et l‘un m‘a pitoyablement regardé en disant: „Oh le pauvre, je comprends maintenant pourquoi Idrissa est si grillé“. À la fin de ma tournée, nous avons regardé à Echternach le film ‘BAMAKO’ réalisé par le cinéaste malien Abdarahamane Sissoko. Pendant cette soirée, j‘ai eu des échanges très fructueux avec des individus engagés, travaillant au sein de différentes organisations d‘aide au développement, comme M. Robert Altman d’Amnesty international, la famille Becker en la personne de M. Raymond et son épouse. Je voudrais saisir cette occasion pour remercier tous les élèves et enseignants qui m’ont témoigné leur sympathie. Je remercie aussi toute l‘ASTM, sans oublier mes compatriotes africains et africaines que j‘ai pu rencontrer pendant cette tournée au Luxembourg. Les livres de Idrissa Keita sont à emprunter au Centre d‘Information Tiers Monde (CITIM). 39 Le coin des lectures Le coin des lectures Marie-Monique Robin : Le monde selon Monsanto Monsanto est le leader mondial des OGM, mais c‘est aussi l‘une des entreprises les plus controversées de l‘histoire industrielle. Production de PCB , de polystyrène, d‘herbicides dévastateurs (agent orange) ou d‘hormones de croissance bovine et laitière (interdites en Europe) : depuis sa création, en 1901, la firme a accumulé les procès en raison de la toxicité de ses produits. Pourtant, aujourd‘hui, Monsanto se présente comme une entreprise des „sciences de la vie“, récemment convertie aux vertus du développement durable. Qu‘en est-il exactement ? Quels sont les objectifs de cette entreprise, qui, après avoir longtemps négligé les impacts écologiques et humains de ses activités, s‘intéresse tout à coup au problème de la faim dans le monde ? Fruit d‘une enquête exceptionnelle de trois ans qui a conduit Marie-Monique Robin dans trois continents (Amérique du Nord et du Sud, Europe et Asie), ce livre retrace l‘histoire mal connue de cette entreprise. Coédition Arte éditions / La Découverte 2008: 372 pages Paul Collier: The Bottom Billion Global poverty is falling rapidly but in fifty failing states, the world’s poorest people -the “bottom billion“- face a tragedy that is growing inexorably worse. Why do these states defy all attempts to help them? Why does current aid seem unable to make a difference? In „The Bottom Billion“, Paul Collier pinpoints the issues of corruption, political instability, and resource management that lie at the root of the problem, and offers hardnosed solutions and real hope for a way of solving one of the great crises facing the world today. Oxford University Press 2008: 192 pages Worldwatch Institute: Zur Lage der Welt 2008 Etwas Revolutionäres scheint im Gange. Immer mehr Politiker, Unternehmen und Initiativen, Prominente und einfache Menschen setzen sich für ökologische Reformen, Produktions- und Konsumweisen ein. Ob im Steuer- oder Umweltrecht, beim Motorenbau oder in der Energieversorgung, ob in der Landwirtschaft oder im Verbraucherschutz, durch Mikrokredite oder philanthropische Stiftungen - der Gedanke einer nachhaltigen Ökonomie, die menschlichen Bedürfnissen gerecht wird, ohne unsere natürlichen Grundlagen zu zerstören, gewinnt überall Anhänger. Doch ist das alles vielleicht nur ein Strohfeuer, eine vorübergehende Mode ? Kann mit diesen Bemühungen ein notwendiger umfassender Umbau des Wirtschafts- und Finanzsystems erreicht werden ? Worldwatch Institute (Hrsg.) : 336 Seiten Le Centre d‘Information Tiers Monde (55, avenue de la Liberté) est ouvert du lundi au vendredi de 14.00 à 17.00 heures. Les frais d‘inscription au CITIM s‘élèvent à 5 euros par année et permettent l‘emprunt de livres et tout autre matériel. 40 BP 242 - juin 2008 arité, mpte. d i l o s la qui co e t s e g le s activités e d r e é r c ciation demaraîchère pour les o s s a e r t ité re à no a permis ent dans la cultun de Yako. Ces activuire M T S A l’ e d m L’appui d ératrices, notam tional de la régio ui contribue à ré tiers. rémun l, régional et na on sèche, ce q ers les États cô ca ais ev marché lot lieu pendant la sration saisonnièr so. on l’immig urkina Fa B , A F R A r de ordinateu o c , o g o d Sawa Mathieu La population du Burkina Faso vit dans une pauvreté extrême. Depuis 1995, ARFA soutient la population rurale dans l’Est du pays, impliquant surtout les femmes et les jeunes. Elle assure la promotion de mesures de lutte contre l’érosion tout en promouvant la reforestation et les techniques de l’agriculture biologique. L‘ASTM soutient l‘ARFA depuis 2004. DONATEUR + BENEVOLE + COLLABORATEUR + PARTENAIRE + BENEFICIAIRE www.astm.lu