Cote d`Ivoire - United Cities and Local Governments
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Cote d`Ivoire - United Cities and Local Governments
FICHE PAYS CGLU République de Côte d'Ivoire Capitale: Abidjan (administratif) Yamoussoukro (politique) Habitants: 18 013 409 (2007) Superficie: 322 460 km² 1. Introduction D'une superficie de 322 463 Km², la Côte d'Ivoire est baignée au Sud par le Golfe de Guinée, limitée à l'ouest par le Libéria et la Guinée, au nord par le Mali et le Burkina Faso et à l'est par le Ghana. La Côte d’Ivoire compte 16, 5 000 000 d’habitants, et est située en Afrique de l’Ouest. La Côte d’Ivoire est une véritable mosaïque ethnique mais aussi une terre d’immigration. En effet, la Côte d'Ivoire accueille sur son sol quatre à cinq millions d'étrangers, soit au moins le tiers de sa population. La décentralisation en Côte d’Ivoire est un héritage de la colonisation française. En effet, la loi française n° 55-1489 du 18 novembre 1955 crée quelques communes de plein exercice à Abidjan, Bouaké et Grand Bassam, et le décret de 1957 donne aux chefs de territoire le pouvoir de créer des communautés rurales dotées de la personnalité morale et de l’autonomie financière. A l’accession à l’indépendance, en dehors des discours et quelques textes jamais appliqués, la décentralisation n’était pas la préoccupation des autorités. La nouvelle Constitution, adoptée par référendum en 2000 prévoit le principe de la libre administration des collectivités territoriales. Le territoire est subdivisé en 19 Régions, elles-mêmes subdivisées en 58 départements, 245 sous-préfectures ayant à leur tête des sous-préfets nommés, 197 communes et 2 Villes (Abidjan et Yamoussoukro). Les membres du conseil communal ainsi que le maire sont élus par la population locale. Le coup d’Etat du 24 décembre 1999, intervenu dans une crise identitaire profonde relative au concept d’ « ivoirité » n’a malheureusement pas favorisé la stabilité de la Côte d’Ivoire. L’élection présidentielle de 2000 a été remportée par Laurent GBAGBO (Front Populaire Ivoirien – FPI) avec 59,36 % des suffrages exprimés contre 32,72 % pour son adversaire le Général Robert NGUEI (Union pour la Démocratie et la Paix en Côte d’Ivoire – UDPCI). Il faut noter que ces les deux poids lourds de la politique ivoirienne ont été écartés par la junte dirigée par Robert Nguéi. La politique d’exclusion orchestrée par les autorités ivoiriennes et les frustrations d’une partie UNITED CITIES AND LOCAL GOVERNMENTS COUNTY PROFILE: CÔTE D’ IVOIRE de la population (Nord) ont favorisé l’émergence d’une rébellion armée, les Forces Nouvelles (FN), depuis le 19 Septembre 2002. Cette date marque la partition de la Côte d’Ivoire en deux : le Sud contrôlé par les forces loyalistes, fidèles au président Gbagbo, et le Nord, par les Forces Nouvelles. Quatre ans après l’éclatement de la crise, toutes les tentatives de paix n’ont produits que des résultats fragiles. Le désarmement, l’unification et l’identification sont toujours au point mort. 2. Structure Territoriale La nouvelle Constitution, adoptée par référendum en 2000 prévoit le principe de la libre administration des collectivités territoriales. La structure administrative du pays est composée en 19 régions, 58 départements, 245 sous-préfectures ayant à leur tête des sous-préfets nommés, 197 communs et 2 Villes (Abidjan et Yamoussoukro). Les membres du conseil communal ainsi que le maire sont élus par la population locale. Le processus de décentralisation a démarré au milieu des années 1980 et l’expérience s’est révélée positive avec la compétition ouverte en 2001 et qui a permis le retour du RDR, principal parti d’opposition. Selon, l’alinéa 1 de l’article 1er de la loi n°2001-476 du 09 août 2001 d’orientation sur l’organisation générale de l’administration territoriale, l’administration territoriale de la république de Côte d’Ivoire est structurée selon les principes de la déconcentration et de décentralisation. « Elle est organisée en vue d’assurer l’encadrement des populations, de pouvoir à leurs besoins, de favoriser le développement économique et social, et de réaliser l’unité et la cohésion nationale ». La région collectivité territoriale est composée d’un ou plusieurs départements. Il n'existe pas de rapports hiérarchiques ou de tutelle entre les organes de la région et ceux des autres Collectivités Territoriales. Ses organes sont : un Conseil Régional; un Président du Conseil Régional; un Bureau du Conseil Régional et un Comité Economique et Social Régional. Quant au département, il est une collectivité territoriale dont les limites couvrent celles de la circonscription administrative. Ses organes sont : le Conseil Général, le Président du Conseil Général, le Bureau du Conseil Général et le Comité Économique et Social Départemental. En ce qui concerne le district la loi lui reconnaît qu’elle est une collectivité territoriale de type particulier dotée de la personnalité morale et de l’autonomie Tableau 1 : organisation administrative et décentralisation Découpage territorial Type Régions Communes Collectivités locales Circonscription administrative 19 Oui Oui 718 * Oui Non Organes délibérant Organe exécutif Nombre Conseil régional Conseil municipal Président du Conseil régional Maires Organes de tutelles Préfet de région Souspréfet II UNITED CITIES AND LOCAL GOVERNMENTS COUNTY PROFILE: CÔTE D’ IVOIRE financière. Il regroupe un ensemble de communes et de sous-préfecture. Au rang de ses organes on trouve le Conseil du District, le Bureau du District, le Gouverneur du District, et le Comité consultatif du District. La loi définit la Ville comme étant une collectivité territoriale qui est le regroupement deux ou plusieurs communes contiguës. Les lois n°2001-478 du 9 août 2001 et n°2002-44 du 21 janvier 2002 portant respectivement statut du district d’Abidjan et du district de Yamoussoukro dotent ces deux villes d’un statut particulier. En effet, la Ville d’Abidjan et la Ville de Yamoussoukro sont érigées en district ; le district, selon la loi, est une collectivité territoriale de type particulier dotée de la personnalité morale et de l’autonomie financière. Les villes d'Abidjan et de Yamoussoukro sont placées sous un régime spécial. La Ville d’Abidjan est subdivisée en 10 communes régies par le droit commun des communes. Elle est dirigée par un Conseil élargi aux conseils des communes membres. L’Exécutif est assuré par un collège de maires des communes membres. Dans la répartition des compétences, les communes membres ont une compétence générale alors que la Ville à une compétence d’attribution. De même Yamoussoukro est, comme Abidjan, subdivisé en communes d’arrondissement dirigées par un conseil et un maire tous élus au suffrage universel. 3. La démocratie locale Depuis l’arrivée de Charles Konan BANNY au poste de premier ministre en 2005 pour conduire la transition, c’est le ministère de l’intérieur qui conduit la politique gouvernementale en matière de décentralisation. La direction générale de l’Administration territoriale se charge de la mise en œuvre et de l’élaboration des textes portant décentralisation. 3.2 Les élections municipales La loi a prévu généralement, pour l’exercice des fonctions politiques, deux organes : le conseil et l’exécutif dont l’appellation varie selon la collectivité territoriale concernée. Les conseillers municipaux sont élus au suffrage universel direct et selon un scrutin de liste à un tour sur des listes complètes sans vote préférentiel ni panachage, combinant représentation proportionnelle et scrutin majoritaire. La durée du mandat des conseillers municipaux est de 5 ans renouvelable. A l’occasion des dernières élections municipales du 25 mars 2001, les partis politiques (de l’opposition et le parti au pouvoir) se sont partagés les communes avec des indépendants. C’est le Rassemblement des Républicains (RDR, parti de l'ancien Premier ministre Allassane Ouattara) qui est sorti vainqueur du ce scrutin avec 64 communes, suivi du Parti Tableau 2 : La Démocratie locale CONSEIL MUNICIPAL EXECUTIF LOCAL Mode de scrutin Mode de désigna tion Durée de mandat Tour d’électi on Mode de désignation Maire Collé gial Durée de mandat Nombre de tour d’élection Vote de défiance/Des titution Majoritaire Direct 5 ans 1 tour Indirect Non Oui 5 ans 2 tours Oui III UNITED CITIES AND LOCAL GOVERNMENTS COUNTY PROFILE: CÔTE D’ IVOIRE démocratique de Côte-d'Ivoire (PDCI, de l’ancien président Henri Konan Bédié), autre parti d’opposition, avec 59 communes. Le Front populaire ivoirien (FPI, actuel parti au pouvoir du président Laurent Gbagbo) a quant à lui remporté les élections dans 33 communes, enfin le Parti ivoirien des travailleurs (PIT) a remporté les élections dans une commune. Il faut toutefois noter que les Indépendants ont remporté les élections dans 38 communes. Au total, sur 197 maires issus de ces élections, 25 sont des femmes, soit 12,69%. Les mandats des maires et conseillers, élus en 2001, arrivait à échéance respectivement en mars et avril 2006. Toutefois, suite à une tentative de coup d’état de septembre 2002, vite transformée en conflit armé qui a divisé de fait la Côte d’Ivoire en deux, l'Assemblée nationale ivoirienne, réunie pour une "session extraordinaire" controversée et boycottée par la quasi-totalité des députés de l'opposition, a adopté en février 2005 une loi prorogeant le mandat d'élus locaux. En août 2006, le Secrétaire général de l'UVICOCI, a informé la presse de l’existence d'un décret pris par le chef de l'Etat pour permettre aux élus municipaux, de rester en fonction jusqu'aux prochaines élections municipales. La date de ce nouveau scrutin n’est pas encore connue. Mais de toute évidence, elles n’interviendront qu’après la normalisation en cours dans le pays. listes complètes soit au suffrage universel direct, soit au suffrage indirect. Les élections au suffrage universel direct des organes délibérants ont lieu au scrutin de liste proportionnel et majoritaire à un tour sur les listes complètes sans vote préférentiel ni panachage. La liste qui recueille le plus de suffrages exprimés obtient la moitié des sièges à pourvoir. L’autre moitié des sièges est répartie, entre toutes les listes, y compris la liste majoritaire, à la proportionnelle et aux plus forts restes. Les sièges sont attribués aux candidats dans l’ordre de présentation sur la liste. La durée des mandats des conseils des collectivités territoriales est de cinq ans. L’Exécutif La loi de 1980 a introduit également le principe de collégialité au sein de l'équipe dirigeante de la commune en faisant de la municipalité (maires et adjoints) une équipe de travail avec des pouvoirs propres. Et c'est le décret n° 80-1186 du 11 octobre 1980 qui détermine le nombre des adjoints : 2 pour les communes de 10 000 habitants et en dessous, 6 pour celles de plus de 10 000 habitants. Enfin la loi donne aux élus locaux un statut plus avantageux et prépare la mise en place d'une fonction publique communale en application des dispositions de l'article 97 de la Charte municipale ivoirienne. L’Association des élus locaux Le Conseil Les collectivités territoriales disposent d’organes délibérants, d’organes exécutifs et des commissions ou comités de travail. Le conseil est l’organe délibérant ; l’organe suprême de la collectivité. Il a compétence sur toutes les affaires pourvu qu’elles relèvent de l’intérêt de la collectivité. Les membres du conseil sont tous élus sur des L’Union des Villes et Communes de Côte d'Ivoire (UVICOCI), a été créée le 6 Juillet 1983, par les premiers Maires élus. Pendant la crise armée que traverse la Côte d’Ivoire depuis 2002, l’UVICOCI œuvre en faveur de la normalisation. IV UNITED CITIES AND LOCAL GOVERNMENTS COUNTY PROFILE: CÔTE D’ IVOIRE L'Union des Villes et Communes de Côte d'Ivoire œuvre également pour l’effectivité de la coopération décentralisée. 4. Les relations entre pouvoirs central et local : le système de la tutelle La tutelle de l’Etat sur les collectivités territoriales La tutelle a deux dimensions : le contrôle sur les actes et les organes, et l’appui conseil. Dans le premier cas, les actes des autorités locales ne peuvent entrer en vigueur qu’après approbation de l’autorité de tutelle. Celle-ci dispose en outre de pouvoirs d’autorisation, de substitution et d’inspection à l’égard des autorités locales et de leurs actes. L’appui conseil consiste dans l'assistance et les conseils aux communes, dans le soutien de leur action et l'harmonisation de cette action avec celle de l'Etat. Parmi les problèmes soulevés par l’exercice de cette tutelle et dont se plaignent le plus les maires, il y a les retards dans la réaction des autorités de tutelle. Ces retards sont sources de soucis de gestion locale lorsqu’ils concernent l’approbation du budget communal. Ainsi et souvent sans aucune explication sérieuse il faut en effet, attendre parfois jusqu'à six mois après le début de l'exercice budgétaire pour voir approuver le budget. Il est arrivé que des budgets soient approuvés en Septembre ou Octobre par l’autorité de tutelle (cas de la Ville d’Abidjan). Les cas de la Ville d'Abidjan et de Cocody nous en donnent une parfaite illustration ; en attendant l'approbation du budget d'une année donnée, c'est le budget de l'année précédente qui est reconduit selon la règle du douzième provisoire. Ainsi, au moment de l'exécution des dépenses, celles-ci sont imputées à un chapitre donné. Plus tard lorsque le budget est approuvé et qu'il faut procéder à des régularisations, cela pose d'énormes difficultés au Trésorier car il arrive fréquemment que les crédits ouverts au titre de certains chapitres budgétaires soient largement dépassés. Il faut donc procéder à des ajustements plus ou moins réguliers. Les problèmes les plus nombreux surgissent après l'approbation du budget, c'est-à-dire, pendant l'étape de l'exécution de celui-ci. Dans la gestion de la trésorerie des communes, l'Agence Comptable Centrale de la Comptabilité (ACCC) fait des propositions d’approvisionnement. Cette interférence ne permet pas de savoir quel est le niveau de la trésorerie octroyée aux communes et surtout de suivre à partir d'un tableau de bord similaire à celui des EPN, l'état d'exécution des subventions octroyées par l'Etat aux communes. En outre, l'assistance comptable par le biais des visites dans les trésoreries municipales est rendue difficile du fait des problèmes de logistique (insuffisance de véhicule et personnel). Cela est accentué par l'éloignement des communes de l'intérieur du pays. 5. Le financement des collectivités locales La loi distingue deux types de ressources des collectivités locales. Il y a d’une part les ressources transférées par l’Etat, et les ressources propres. 5.1 Les transferts de ressources Il existe une dotation globale de fonctionnement, qui se compose d'une partie minimale et d'une partie complémentaire. La partie minimale de la dotation a pour objet, d'assurer à chaque collectivité V UNITED CITIES AND LOCAL GOVERNMENTS COUNTY PROFILE: CÔTE D’ IVOIRE territoriale, un minimum de ressources par habitant. La partie complémentaire est destinée à contribuer, compte tenu de leurs inégalités de situation, aux charges de fonctionnement des collectivités territoriales ou à alléger, le cas échéant, des charges particulièrement lourdes supportées par certaines d'entre elles. Le montant est déterminé sur la base d'un pourcentage de certaines recettes de l’Etat. Le pourcentage et l'identification de ces recettes font l'objet d'une loi. L'Etat, afin de mieux encadrer les collectivités territoriales, surtout les départements de création récente, a mis en place une dotation de décentralisation. Cette dotation correspond aux transferts suivants: transfert pour dépenses de personnel; transfert pour dépenses d'abonnement; - transfert pour les autres achats de biens et services - transfert en capital pour dépenses d'investissement et d'équipement. Les dotations transférables aux collectivités territoriales s'élevaient encore, il y a peu de temps, à 109,371 milliards FCFA dont 3,813 milliards au titre des dépenses de fonctionnement et 105,558 milliards au titre des dépenses d'investissement à raison de : - 53.464 milliards sur ressources internes, - 11.603 milliards sur dons-projets, - 40.492 milliards sur prêts-projets. La situation de crise a diminué considérablement l'aide de l'Etat. Ces montants sont appelés à connaître un accroissement considérable dès que les finances de l'Etat se porteront mieux. 5.2 La mobilisation des ressources locales L’impôt et les taxes constituent des sources de financement propres des communes : - L'impôt foncier, dont 40% revient aux communes et 60% l'Etat, actuellement ; - Les patentes et licences dont 100% du droit fixe et du droit proportionnel vont aux communes, et 100% de la contribution nationale et des taxes complémentaires profitent à l'Etat ; - L'impôt synthétique dont bénéficient les budgets communaux depuis 1994 : la clé de répartition est la même que celle de l'impôt foncier à savoir 40% pour les communes et 60% pour l'Etat. A eux seuls, ces impôts représentent près de 95% des recettes fiscales des collectivités et 60% des ressources locales. Les enquêtes et les entretiens réalisés développés préalablement critiquent la main mise de l’Etat sur ces ressources. Le niveau de recouvrement des recettes locales est généralement faible. Les restes à recouvrer (R.A.R) sont considérables. Nous nous en rendons compte à travers la comparaison entre ces impôts restant dus, les émissions et les recouvrements. Pour la Trésorerie Régionale d’Abidjan Sud (TRAS), la plus grande trésorerie de Côte d’Ivoire, le taux de recouvrement n’atteint jamais les 45%. Une brève comparaison montre que les R.A.R ou soldes s'élèvent à la date du 26/06/98 à 377.707.212.049 après avoir été de 274.924.630.019 de 1975 à 1991. La situation ne n’est pas améliorée depuis 1999. Les communes peuvent également recourir aux emprunts dans les conditions fixées par la loi. VI UNITED CITIES AND LOCAL GOVERNMENTS COUNTY PROFILE: CÔTE D’ IVOIRE 5.3 Les prêts aux communes 6. Les compétences locales Les collectivités peuvent emprunter auprès du Fonds de Prêt aux Collectivités Locales (FPCL) mis en place par le décret n° 89962 du 30 août 1989, pour financer la réalisation des équipements marchands. Ce mécanisme, à cause sa lourdeur, n'a pas connu le succès escompté, si bien qu'aujourd'hui, la nécessité de repenser les conditions, les modalités d'emprunt et même la création d'un système de prêt aux collectivités s'impose. Les difficultés rencontrées par es élus locaux sont nombreuses. Les conditionnalités prescrites, ainsi que le taux d'intérêts élevés (12%) par rapport à la capacité financière des communes, rendent l’institution peu attractive pour les communes par rapport à d'autres modes de financement des investissements notamment le fonds d'investissement et d'aménagement urbain (FIAU) qui est une subvention créée par le décret n°92-274 du 21 Avril 1992. 6.1. Compétences des collectivités territoriales et transparence dans la gestion locale Observation : La crise que connaît le pays n’a pas favorisé l’effectivité du transfert des compétences aux communes. De plus, l’Etat exerce plusieurs de ces compétences par ses services déconcentrés On constate une forte propension des communes à passer des marchés de gré à gré, au détriment des deux autres modes qui sont l’adjudication et l’appel d'offre. De plus en plus on note une désapprobation de la Direction des marchés publics. 6.2. Les cadres locaux Les communes connaissent des problèmes particuliers en termes de ressources humaines qualifiées pour assurer les nouvelles responsabilités locales. Un même agent (notamment pour les services techniques) peut servir pour plusieurs communes contiguës. Mais ces efforts sont insuffisants. L’Etat met à la disposition des communes des fonctionnaires qui sont régis par le statut de la fonction publique et sont toujours pris en charge par l’Etat pour leur Tableau 3 : La gestion du personnel local Effectif Total de la fonction publique 109 107* Niveau de qualification au niveau local Régime juridique Procédure de recrutement Grade A4 (ingénieurs, Administrateurs) Grades B3 (Secrétaires Administratifs, techniciens supérieurs, Assistant comptables) Régime mixte : -statut général de la fonction publique par la loi portant statut du personnel des collectivités territoriales pour les fonctionnaires -code de travail puis la loi portant statut du personnel des collectivités territoriales pour les non fonctionnaires Les fonctionnaires sont affectés par la tutelle Pour les non fonctionnaires, chaque commune mène sa propre politique de recrutement sur analyse du dossier et en fonction des besoins VII UNITED CITIES AND LOCAL GOVERNMENTS COUNTY PROFILE: CÔTE D’ IVOIRE rémunération. Les communes utilisatrices se chargent des indemnités complémentaires. Ils occupent les postes suivants : secrétaire général, chef des services administratifs, chef des services financiers et chef des services techniques. Le recrutement se fait alors sur la base d’une demande exprimée par la commune auprès de la direction de tutelle (DGDDL) qui, en accord avec le ministère de l’intérieur, met à la disposition de la commune les agents spécialisés. La commune peut aussi recruter elle-même son personnel, mais les contraintes budgétaires lui permettent rarement de le faire. Il est donc difficile aux mairies de produire les documents de projet devant servir à la mise en œuvre des programmes quinquennaux communaux. http://www.izf.net/IZF/Documentation/Rap ports/uemoa/situation%20cotedivoire.htm Les agents recrutés sur place sont régis par le code du travail et restent entièrement pris en charge par la commune. Le principe posé par la loi est que les communes ne peuvent donner à leurs agents des avantages supérieurs à ceux que peut consentir l’Etat pour ses fonctionnaires. Ce principe est destiné à éviter toute concurrence entre l’Etat et les communes dans la recherche des personnels d’élite. 7. Conclusion Les élections municipales de 2001 ont offert une grande opportunité de réconciliation nationale. Elles ont vu la participation de toutes les forces politiques dans le jeu politique institutionnel. Il en a de même été pour les élections départementales. Ces élections ont permis l’installation et l’entrée en fonction des conseils généraux dans l’ensemble du pays. La guerre civile déclenchée un an plus tard, bien qu’ayant profondément perturbé le fonctionnement des institutions du pays, n’a pas enrayé le processus de décentralisation, même si elle la rendue plus laborieux. Le processus législatif s’est poursuivi avec l’adoption de nouvelles lois de décentralisation pour consolider le dispositif existant. Dans cette conjoncture délicate, le gouvernement a procédé à des transferts de compétences et de ressources qui ont permis le démarrage effectif des organes locaux. Ceux-ci sont restés en place, même s’ils n’ont pas toujours pu exercer leurs fonctions dans des conditions optimales, notamment dans la partie Nord du pays dont l’administration en général a échappé au contrôle du gouvernement. Une initiative récente du premier ministre soutenu par l’Union européenne a favorisé le retour de 91 maires à leur poste, pour la majorité dans la partie Nord du pays. Ce retour des maires a suivi de près celui des préfets en vue d’un redémarrage de l’administration territoriale et locale dans l’ensemble du pays. Les collectivités locales ont maintenu leurs services aux populations et contribuent largement au processus de sortie de crise en cours dans le pays. Ainsi, les élus locaux œuvrent aux côtés du Premier du ministre et du gouvernement à la réalisation de l’agenda de normalisation qu’appuie la communauté internationale. Ils participent au processus d’établissement des listes électorales en facilitant sur le terrain, le processus d’identification des populations dans le cadre d’audiences foraines. Elogne Kadja Consultant VIII