Région Lorraine – Lorraine 2020 –octobre 2011
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Région Lorraine – Lorraine 2020 –octobre 2011
Région Lorraine – Lorraine 2020 –octobre 2011 1 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 2 Avant-propos Réélu à la présidence de la Région Lorraine, j’ai souhaité engager une réflexion prospective qui permette d’inscrire l’action régionale dans une stratégie d’aménagement et de développement durable du et des territoires lorrains. J’ai désigné Michel Dinet comme conseiller délégué à mes côtés, et l’ai chargé de piloter cette démarche. Si l’horizon proche a été fixé à 2020, les enjeux portent bien audelà. © Crédit Photo – P. BODEZ – Région Lorraine Le but de cette démarche consiste à construire collectivement une vision et des perspectives en ne perdant pas de vue les priorités dans lesquelles s’inscrit toute l’action régionale : Le renouveau économique et industriel La sécurisation des parcours de vie des Lorrains et la jeunesse Le développement durable et l’attractivité des territoires. Jean Pierre MASSERET Président du Conseil Régional de Lorraine 3 Avant-propos Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 Région Lorraine – Lorraine 2020 –octobre 2011 4 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 Sommaire Avant-Propos - Jean-Pierre Masseret 3 Pour une stratégie d’aménagement et de développement durable - Michel Dinet 6 LES RACINES (juin 2011) : Synthèse des documents existants, élaborés par le Conseil régional, le Conseil Economique, Social et Environnemental de Lorraine, l’INSEE, les services de l’Etat ou par d’autres acteurs lorrains (chambres consulaires, agences d’urbanisme…). 9 PAROLES D’EXPERTS (juin 2011) : ce document présente une synthèse des contributions d’experts (grands témoins ou experts d’usage) sollicitées pour éclairer les travaux des ateliers de février 2011. 71 PAROLES DE LORRAINS (juin 2011) : extraits et résumés des réponses apportées par les 300 acteurs lorrains qui ont bien voulu participer aux 3 ateliers de février 2011 ainsi que des 40 jeunes réunis en mai 2011 à Metz. 91 VERS UN DIAGNOSTIC STRATEGIQUE (juillet 2011) : les premières réflexions pour un diagnostic stratégique, contenues dans cette rubrique, ont été soumises à l’échange au sein de la commission mixte CESE et CR de Lorraine installée pour préparer les étapes suivantes de la démarche « Lorraine 2020 ». Ces éléments seront mis à discussion publique puis à délibération des exécutifs régionaux. Le diagnostic stratégique précise, à partir d’une analyse Forces / Faiblesses / Opportunités / Menaces, quels sont les enjeux et objectifs à poursuivre dans le cadre de la réflexion Lorraine 2020. 105 Annexe 1 Lettre du président de Région précisant les contours de la mission confiée à Michel Dinet. Annexe 2 Texte de l’intervention de Michel Dinet devant l’assemblée régionale, précisant le sens, les objectifs, la méthode et le calendrier de la démarche à laquelle il souhaite associer toutes les composantes de l’assemblée mais aussi tous les partenaires de la région. Annexe 3 Document de lancement des ateliers (édito de Jean-Pierre Masseret, texte de Michel Dinet présentant les enjeux d’une stratégie d’aménagement et de développement durable pour la Lorraine et la mise en place des ateliers de construction du diagnostic partagé, calendrier de travail de Lorraine 2020). Annexe 4 Intervention de Roger Cayzelle lors des ateliers « Lorraine 2020 ». Annexe 5 Extraits du discours d’introduction de Jean-Pierre Masseret aux ateliers « Lorraine 2020 ». Annexe 6 EXtraits du discours de clôture de Michel Dinet lors des ateliers « Lorraine 2020 ». Annexe 7 Intégralité des contributions sollicitées ou spontanées. Annexe 8 Sources consultées. Annexe 9 Table des Matières. 137 139 146 151 155 159 166 250 256 5 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 Pour une stratégie d’aménagement et de développement durable Plus que la création d’équipements, c’est d’une stratégie d’aménagement et de développement durable dont la Lorraine a besoin. Non pas une stratégie qui échauffe la compétition entre les territoires mais une stratégie qui promeut une inter territorialité active, enthousiaste et coopérative. Forte de la complémentarité de tous ses territoires dans leur variété, fortifiée par sa situation géographique dans le grand est français, dans la Grande Région et dans l’espace européen, riche de son histoire européenne et internationale, nourrie de sa culture industrielle et de ses savoir-faire, la Lorraine possède de nombreux et solides atouts pour relever les défis démographiques, économiques, sociaux et territoriaux qui se profilent à l’horizon des années à venir. La démarche Lorraine 2020 n’a d’autre ambition que celle de répondre à cet enjeu formidable passionnant et nécessaire en élaborant collectivement une stratégie d’aménagement et de développement durable de la Lorraine et de ses territoires pour la décennie à venir. Car notre volonté c’est que cette stratégie soit construite à partir d’une vision partagée de la Lorraine en échangeant d’abord sur ses atouts et ses faiblesses, puis en s’accordant sur le cap vers lequel diriger nos résolutions communes, ensuite en définissant ensemble les priorités et les actions permettant de l’atteindre et enfin en présentant cette stratégie et un schéma d’aménagement et de développement durable à la délibération de l’assemblée régionale. Mais attention, le but n’est pas que, cette stratégie étant définie, tout le monde ensuite se tourne vers le Conseil Régional pour lui dire : qu’est-ce que le Conseil Régional fait pour nous ? Le Conseil régional prendra bien évidemment sa part quand, début 2012 il aura délibéré sur un schéma d’actions. Mais, dans la logique d’unité des Lorrains, ce cap nous concerne tous : responsables politiques, partenaires de l’économie, de la culture, de l’éducation, du développement social, … Lorraine 2020 a été engagé en février dernier à travers trois ateliers où dans leur diversité institutionnelle, géographique, thématique, les acteurs lorrains se sont retrouvés pour partager leurs analyses sur la situation de la région et dessiner les contours de la Lorraine à l’horizon 2020. Vous trouverez la synthèse des trois ateliers dans l’onglet « Paroles de Lorrains ». Les apports des acteurs lorrains se sont enrichis du regard sur notre région de personnes qualifiées qui connaissent bien la Lorraine sans nécessairement y vivre ou y travailler. Nous 6 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 avons pensé que leur dégagement des enjeux régionaux et en même temps leur connaissance et leur attachement à la Lorraine pouvaient forger un regard utile à notre analyse. L’analyse prospective de la situation de la Lorraine n’a pas débuté avec Lorraine 2020. Beaucoup d’études ont déjà été conduites pour aider les décideurs politiques, économiques, sociaux à orienter leur action. L’onglet « Les Racines » présente une synthèse de ces nombreux et précieux travaux. Ce dossier s’enrichira progressivement de nouveaux documents qui marqueront les étapes successives de Lorraine 2020. L’onglet « vers un diagnostic stratégique » conjugue les apports des acteurs lorrains exprimés lors des ateliers, ceux des experts qualifiés et des experts d’usage exposés dans leurs contributions et les résultats des analyses et des études. Plus qu’un état détaillé de la situation, le diagnostic stratégique énonce les grandes orientations qui ressortent de tous ces apports ainsi que les premières pistes d’action dans l’ensemble des domaines qui touchent à la vie des Lorrains, de la Lorraine et de ses territoires. Les premières réflexions dessinant les contours de ce diagnostic stratégique sont actuellement débattues et enrichies par une commission mixte constituée de 10 conseillers régionaux et de 10 conseillers économiques, sociaux et environnementaux de Lorraine. Au cours de l’automne 2011, les orientations et les pistes présentées dans le diagnostic stratégique seront partagées et complétées à travers une série d’auditions des acteurs des territoires lorrains portant sur les grands enjeux de la stratégie d’aménagement et de développement pour la Lorraine à l’horizon 2020. Toutes ces étapes nous conduiront au temps de la délibération politique lors duquel l’assemblée régionale débattra et adoptera la stratégie d’aménagement et de développement durable de la Lorraine avant d’entrer dans la dernière phase, celui de la déclinaison opérationnelle, à travers un schéma régional d’action. Toute cette démarche doit préparer la Lorraine pour le moyen et le long terme sans toutefois sacrifier le présent, ni masquer l’urgence de traiter dès aujourd’hui certains dossiers. A travers Lorraine 2020, nous voulons construire une région Lorraine dans laquelle les espaces ruraux et leurs fonctions ont leur rôle à jouer concomitamment aux espaces urbains et leurs fonctions, et dans laquelle les espaces intermédiaires en même temps que les villes en réseaux participent de l’aménagement et du développement d’une Lorraine d’influence plus que de masse, d’une Lorraine espace central dans le Grand Est et dans la Grande Région européenne. En souhaitant que ce dossier vous permette de prendre activement part à cette construction, Bien cordialement. Michel Dinet Conseiller régional délégué à la stratégie régionale auprès du Président de Région 7 Pour une stratégie d’aménagement et de développement durable Parallèlement nous avons également proposé aux acteurs vivant, travaillant, militant, s’engageant au quotidien en Lorraine, de nous faire partager leur regard sur leur région. Vous trouverez un résumé de leurs contributions dans l’onglet « Paroles d’Experts », ainsi que l’intégralité de ces contributions en annexe. Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 AVERTISSEMENT La démarche Lorraine 2020 répond une volonté et à une ambition de construction collective d’une stratégie d’aménagement et de développement durable de la Lorraine et de ses territoires pour le court, le moyen et le long terme. L’horizon de 2020 a été fixé pour situer les enjeux au-delà des échéances électorales. Mais cette date posée n’interdit pas d’envisager les contours d’un futur plus lointain, sans remettre à demain ce qu’il serait urgent de faire aujourd’hui pour ne pas aggraver une situation en différant l’action. Engagée en février 2011 à travers l’organisation de trois ateliers réunissant acteurs économiques, sociaux, culturels, éducatifs, ainsi que de l’aménagement et du développement territorial, Lorraine 2020 aboutira courant 2012 à définir une stratégie d’aménagement et de développement durable de la Lorraine qui sera présentée à la délibération de l’assemblée régionale. Entre temps, les réflexions des acteurs se seront enrichies des apports des responsables politiques régionaux et locaux ainsi que des conseillers du Conseil Economique, Social et Environnemental de la Région Lorraine. Chacune des rubriques de ce document veut rendre compte d’une étape dans le processus d’élaboration de cette stratégie. Nous vous invitons à prendre connaissance de toutes les rubriques qui constituent, ensemble, le fil de la démarche. 8 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 9 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 10 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 Ce document ne représente pas une nouvelle étude. Il répond au parti pris qu’il n’est pas nécessairement utile d’ajouter une nouvelle étude à toutes celles qui sont déjà disponibles. En revanche le choix a été fait de réaliser une synthèse des études et analyses existantes et de rassembler les éléments qui constituent un état des lieux. Celui-ci resitue le contexte géopolitique de la Lorraine et les différents éléments qui font aujourd’hui ses difficultés, mais aussi ses atouts. Ce travail, perfectible et forcément incomplet, doit cependant pouvoir aider à porter un regard sur le futur de notre région en (re)découvrant ses racines et son identité d’aujourd’hui. Examinons d’ores et déjà ce qui structure, ce qui fragilise et ce qui peut permettre de faire jouer un nouveau rôle à la Région Lorraine. Le document révèle, si besoin était, toute la complexité d’un territoire régional, à la fois entité géographique enfermée dans un périmètre administratif délimité au fil de l’histoire, mais aussi espace de vie, de production de richesses, de travail, de tourisme, de loisirs, de culture, d’éducation et de formation. La région est aussi un territoire organisé, avec un conseil régional, des conseils généraux, des communautés urbaines, d’agglomérations et de communes, des communes et de multiples syndicats qui, ensemble ou séparément, contribuent à la mise en œuvre et au développement de politiques publiques dans le cadre réglementaire et constitutionnel de décentralisation, fixé par la loi portant répartition de compétences et de moyens. La région n’est ni une province autonome ni un parlement régional fédéral. Pour autant, il est indéniable que le sentiment d’appartenir à une même région progresse chez les Lorrains qui identifient très bien les progrès réalisés dans le développement du TER ou des équipements d’éducation (lycées) depuis que la région en assure la charge. L’enracinement régional symbolise une appartenance territoriale forte (on est pratiquement aussi fier d’être Lorrain que les Bretons sont fiers de leur région et cela a été dit de multiples façons dans les ateliers de prospective régionale). Mais il y a cependant des nuances suivant les départements de naissance ou de résidence. Les données rassemblées dans ce document sont issues de multiples sources dans lesquelles les auteurs ont puisé. Elles peuvent être consultées en annexe. Si l’exercice de synthèse est réducteur, il se veut aussi révélateur de la vie des gens et de leurs racines. C’est bien cette vie des habitants qui fait la richesse d’un territoire. Et la vie a besoin de conditions pour s’épanouir. C’est l’objet de toute la démarche Lorraine 2020 que de prévoir l’existence de ces conditions. 11 Les racines En effet, si La Lorraine est une région où il fait bon vivre et si elle a de solides racines, il lui faudra certainement des ailes pour se transporter dans les décennies à venir et relever tous les défis qui se profilent. Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 Les racines CARTE D’IDENTITE DE LA LORRAINE Population : 2 342 000 habitants soit 3,75 % de la population française Superficie : 23 542 km² Réserves naturelles : 6 Parcs naturels régionaux : 3 Densité de population : 99,5 habitants / Km² Emplois : 860 000 dont 126 474 salariés dans l’industrie Travailleurs transfrontaliers : 95 000 PIB : 57,5 Mds€ (2008) soit 2,9 % du PIB français 12 Taux de pauvreté : 13,9 % Taux de chômage : 10 % Revenu disponible brut par habitant : 17 821 € / an Entreprises : 140 000 soit 2,6 % des entreprises françaises Entreprises dépendant de capitaux étrangers : 800 Etudiants : 63 254 Elèves (1er et 2nd degré) : 418 000 dont 92 000 lycéens et 16 300 apprentis Taux de bacheliers : 66,7 % Associations : 30 000 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 1 – L’ESPACE REGIONAL ET LES TERRITOIRES 1-1 Une région « carrefour » Située dans le quart Nord-Est de la France, la Lorraine est la seule région du pays à partager ses frontières avec 3 pays : la Belgique, le Luxembourg et l’Allemagne. A proximité de la « Mégalopolis européenne » (qui s’étend de Londres à Milan via l’Allemagne), du couloir rhénan et des grandes capitales européennes (Bruxelles, Luxembourg et Strasbourg mais aussi Paris ou Francfort), la Lorraine est connue pour la richesse de son sous-sol et de son industrie. Elle est aussi une grande région rurale, au côté d’autres régions agricoles (ChampagneArdenne, Franche-Comté). Milieu naturel A l’extrémité Est du bassin sédimentaire parisien, la Lorraine est composée de deux grands ensembles géologiques et topographiques : Une succession de vallées creusées dans les couches sédimentaires d’un bassin parisien en élévation à l’Est : le plateau lorrain, - Les racines Voisine des régions Champagne-Ardenne, Alsace, Franche-Comté, elle est également proche de la Bourgogne, au cœur du Grand Est français. Le milieu naturel lorrain est de qualité, caractérisé principalement par le plateau lorrain, ses larges vallées et le massif vosgien qui fait barrière à l’Est. La richesse du sous-sol lorrain et son sol fertile a attiré et fixé en Lorraine nombre de ceux qui en font aujourd’hui une terre de brassage des cultures et des hommes. L’organisation territoriale atypique de la Lorraine se fait autour d’un sillon densément urbanisé et de villes d’équilibre qui maillent un territoire cohérent dans sa diversité. Une montagne hercynienne, les Vosges, qui « ferme » la région à l’Est. Un sol géologique fertile dont on a extrait divers matériaux au cours des siècles : sel, fer, charbon, gypse, argent, plomb et cuivre. A l’exception du sel, ces ressources ne sont plus exploitées aujourd’hui. En revanche l’extraction de gisements naturels de sables, de granulats et d’autres minéraux, principalement calcaires, est toujours au service des grands chantiers (LGV par exemple) et du marché de la construction. La question des matériaux de substitution à ces matières premières non renouvelables dans un cycle court se posera inévitablement au cours de ce siècle. 13 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 Le climat, océanique dégradé à tendance continentale permet, en dépit du réchauffement climatique actuellement constaté, de vivre des variations saisonnières contrastées avec un été plutôt chaud et un hiver plutôt froid. L’influence océanique génère des précipitations importantes et la tendance continentale est à l’origine de l’amplitude thermique. Les racines Le climat tempéré lorrain, protège en principe de la sécheresse et favorise la végétation. L’eau est une vraie ressource en Lorraine. Les Vosges, où prennent leur source plusieurs rivières, jouent un rôle de « château d’eau » pour la région, irriguant principalement le bassin versant du Rhin. Ainsi, Meurthe, Meuse et Moselle structurent les paysages, les ressources en eau mais également, historiquement, les voies de communication. La Saône prend sa source dans la plaine des Vosges avant de s’écouler vers le sud. L’eau est également source d’activités économiques avec plusieurs applications : le thermalisme avec plusieurs stations toujours exploitées dans les Vosges et en Moselle (Amnéville-lès-Thermes, Bains-les-Bains, Contrexéville, Plombières-lès-Bains et Vittel) mais aussi la production et l’embouteillage d’eaux minérales et dérivés (Contrex, Vittel, Plombières) ; enfin l’énergie avec au fil du temps des exploitations hydrauliques d’importance diverses. La végétation est conséquente (34% du territoire est recouvert de forêts) et les espaces agricoles demeurent très importants malgré une tendance progressive à l’artificialisation. On peut considérer que l’espace naturel lorrain est globalement à l’abri de la plupart des catastrophes naturelles violentes, même si on a l’expérience des conséquences des risques en matière d’inondations, de glissement et d’affaissements de terrain et de dégradations climatiques (tempêtes) comme dans beaucoup d’autres régions. Le massif des Vosges, propice aux sports d’hiver et au tourisme vert en été, est tourné vers le plateau lorrain. Certains de ses plus hauts sommets se situent en Alsace ; les parcs naturels des Vosges du Nord et celui des Ballons sont à cheval sur 2 et 3 régions (Lorraine, Alsace et Franche-Comté). Milieu anthropique Les zones urbaines regroupent des villes de tailles diverses (dont celles de Metz et de Nancy, les deux plus peuplées) sans toutefois permettre à la Région d’atteindre seule la taille d’une métropole européenne. Les problématiques de gestion de l’espace, de déplacement et de mobilité, de concentration de zones économiques et commerciales et/ou de préservation des paysages et des terres maraichères et 14 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 agricoles sont d’autant plus présentes qu’elles vont de pair avec l’extension de l’urbanisation. L’activité économique se concentre dans certaines zones, en périphérie des villes (petites et grandes) et en particulier le long de la vallée de la Moselle et de ses affluents ainsi que de la Sarre. Les départements de Meuse et des Vosges font totalement partie de cette Lorraine rurale, mais la Moselle et la Meurthe-et-Moselle concentrent également des espaces ruraux conséquents, qui sont souvent assimilés aux pôles urbains au regard de leur proximité géographique et des mobilités quotidiennes domicile / travail. La Lorraine rurale, moins dense et moins peuplée constitue une majeure partie du territoire lorrain. La forte progression de l’organisation intercommunale au cours des vingt dernières années a contribué à l’émergence de stratégies locales de développement et de projets de territoires encouragés par la mise en réseau impulsée sous l’initiative du Carrefour des Pays Lorrains avec le soutien des services de l’Etat, de la Région, et de certains départements. Ce partenariat a permis de financer l’ingénierie du réseau et des territoires locaux. Aussi les interrelations entre territoires urbains et ruraux et leur mise en valeur constituent-elles aujourd’hui un véritable atout pour la Lorraine, qui se traduit concrètement dans la mise en place des schémas de cohérence territoriale. 15 Les racines Cette Lorraine aujourd’hui économiquement plus fragile, est cependant essentielle pour l’agriculture de la région, ses paysages, et la qualité de vie des Lorrains. Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 1-2 Des racines aussi profondes que diverses L’histoire de la Région Lorraine, si elle fut tumultueuse, témoigne d’une certaine continuité au fil des siècles. Les racines Occupée dès la préhistoire, c’est à partir du III ème siècle avant Jésus Christ que trois grands peuples celtes vont structurer la région : les Leuques, les Médiomatriques et les Trévires. A partir de 52 avant Jésus Christ, les Romains marqueront la région de leur emprunte culturelle et de leurs aménagements et construction. Avec la christianisation et la fin de l’Empire Romain d’Occident, les villes celtes puis gallo-romaines de Metz, Toul et Verdun conservent leur prédominance et deviennent progressivement de puissants évêchés. Les Francs s’installent ensuite à partir du Vème siècle. Oscillant entre culture latine et germanique, la Lorraine va devenir une terre carolingienne intégrée au puissant Empire de Charlemagne. En 843, à la mort de l’Empereur, l’Empire est partagé en trois royaumes par le traité de Verdun. Entre la future France à l’Ouest (Royaume de Charles-le-Chauve) et le futur Saint-Empire Germanique à l’Est (Royaume de Louis-leGermanique), le Royaume de Lothaire va alors se réduire progressivement pour devenir le Duché de Lotharingie, territoire d’équilibre entre deux grands ensembles géopolitiques. Il couvre plus ou moins ce qu’on appelle aujourd’hui la Grande Région. Pour valoriser la Lorraine, les Lorrains peuvent s’appuyer sur les racines de leur histoire faite de brassage des hommes et des idées, de cultures et de savoir-faire multiples. La Lorraine est un trait d’union entre des cultures. Son histoire ne se limite pas à une crise industrielle : elle est un creuset de culture(s), d’art(s), d’innovation(s) dans de nombreux domaines. La Lorraine est source de richesses naturelles et humaines qui ont rayonné sur l’Europe. Cet héritage, sous toutes ses formes, constitue de vraies racines pour construire l’actualité et l’avenir de la Lorraine. En 959, après la perte de l’influence carolingienne, le Duché est divisé entre une Haute et une Basse Lotharingie. C’est la Haute-Lotharingie qui, pour l’ensemble, va devenir la Lorraine actuelle. La Basse-Lotharingie sera davantage tournée vers le Saint-Empire Germanique tandis que la Haute-Lotharingie se tournera progressivement vers le Royaume de France. 16 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 Le duché de Lorraine prend corps aux Xème et XIème siècles avec l’ancienne HauteLotharingie. Celle-ci ne compte pas encore le Comté de Bar et doit s’accommoder de la présence de trois évêchés influents : Metz, Toul et Verdun. A partir du XVème siècle, les Duchés de Bar et de Lorraine n’auront qu’un seul Duc. Une unité réelle, compromise par les trois évêchés qui, dès 1552 passent sous protection française avant d’intégrer le Royaume de France en 1648. La Révolution de 1789 divise les anciens Etats lorrains en quatre départements : la Meurthe, la Meuse, la Moselle et les Vosges. C’est au XIXème siècle que la Lorraine devient une grande région industrielle. Entre mines de fer et de charbon, la sidérurgie et la métallurgie sont en plein développement. En parallèle, les filatures s’industrialisent dans les Vosges alors que l’activité liée au verre comme au cristal atteint son apogée. Le XIXème siècle sera aussi marqué par la guerre de 1870-1871 qui verra l’annexion d’une partie de la Moselle et d’une partie de la Meurthe à l’Empire Allemand. Cette à cette période que Metz s’ouvre à un modernisme européen via ses grands travaux (quartier impérial). De son coté, Nancy accueillera des créateurs ayant fui l’annexion. Ils ont pour certains d’entre eux été à l’origine de ce mouvement qualifié plus tard d’Ecole de Nancy qui fit évoluer l’artisanat, la construction, l’ameublement et l’architecture, mais aussi plus globalement les arts et les politiques publiques de prévention et de protection sanitaires et sociales. La 1ère guerre mondiale bouleversera profondément les hommes et les territoires de Lorraine. Verdun et le Nord meusien sont devenus des lieux témoins, symboliques de la mémoire des atrocités de cette guerre. Ces lieux seront aussi ceux de la commémoration prochaine du centenaire de cette tragédie nationale et européenne. La fin du conflit marque le retour dans le giron de la France des territoires précédemment annexés. C’est la naissance du département de la Moselle. La Lorraine se remet à peine de la Grande guerre que déjà éclate la Seconde guerre mondiale au cours de laquelle la Moselle va de nouveau connaître un destin tragique, avec une nouvelle annexion dès 1940. Les autres départements connaitront l’occupation, la déportation, les combats, les rafles, la résistance et le 17 Les racines Stanislas Leszczynski, roi de Pologne devient Duc de Lorraine à l’issue d’un traité entre royaumes. Il laissera à la Région de vrais fleurons architecturaux qui font encore aujourd’hui sa renommée (la place Stanislas à Nancy et le château de Lunéville, notamment). A sa mort en 1766, les Duchés de Bar et de Lorraine sont rattachés définitivement à la France. Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 Les racines maquis. Après la terrible épopée de Verdun et des tranchées, la Lorraine fait une nouvelle fois face à la guerre en première ligne. La page de la seconde guerre mondiale se tourne avec la période de reconstruction et les fortes sollicitations en direction de la Lorraine industrielle du charbon et de l’acier. Cette puissance industrielle coïncide avec ce qu’on appellera plus tard les « 30 Glorieuses », période où se conjugue découvertes technologiques, plein emploi et début de la construction du marché commun de l’Europe de l’ouest. La fin des années 1960 annonce les débuts d’une récession et le début de la mondialisation économique. Cela se traduit par les premières fermetures de mines puis par la crise pétrolière au début des années 1970 : la Lorraine connaît alors des fermetures d’usines et des pertes d’emplois sans précédent. L’Etat et les collectivités locales investissent fortement dans les mesures d’accompagnement et de reconversion pour compenser les pertes d’emplois, notamment dans la sidérurgie. Avec d’autres régions industrielles qui ont fait la richesse nationale, la Lorraine étrennera les premiers plans de conversion, les conventions de protection sociale, les dispenses d’activités et autres mesures d’âge installées avec les plans sociaux. Cette époque fut marquée par l’installation d’un Préfet issu du syndicalisme, Jacques Chérèque, en charge de la ré industrialisation de la région et du pilotage de différents dispositifs qui permirent d’atténuer l’impact de ce début de processus de désindustrialisation et d’explorer de nouvelles pistes d’activités économiques (dans le tourisme, les activités de loisirs comme les parcs d’attraction mais aussi dans le développement de la filière automobile ou celle de la logistique). Les pertes d’emplois, ou leur déplacement dans d’autres régions métropolitaines, en Europe de l’Est ou en Asie ont été, pour partie, « compensées » par le développement du travail transfrontalier et plus particulièrement luxembourgeois. Plus de 100 000 lorrains franchissent quotidiennement les frontières de Belgique, du Grand-Duché (75 000) et d’Allemagne ce qui a permis de contenir l’évolution des chiffres du chômage qui a souvent franchi le seuil des deux chiffres malgré tout. Aujourd’hui la réalité industrielle de la Lorraine est encore présente, mais elle ne mobilise plus autant de main d’œuvre et reste très fragile. La diversification économique est davantage portée par les PME en Lorraine, alors que le Luxembourg constitue un vrai tropisme pour le Nord de la région et les villes du Sillon Lorrain. 18 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 1-3 La structuration des territoires Avec l’avènement de l’intercommunalité (depuis 1992 puis 1999), des périmètres nouveaux sont apparus, justifiés par l’adhésion à un projet commun (intercommunalité de projet), ou par une volonté commune de résister à l’influence des agglomérations ou des villes centres (intercommunalité défensive), ou encore par une volonté de gérer de manière plus rationnelle certains services en réalisant des économies d’échelle (intercommunalité de gestion). On a pu parfois parler d’intercommunalité d’aubaine puisque le regroupement intercommunal a aussi permis de percevoir des dotations bonifiées de fonctionnement de la part de l’Etat sous condition d’option pour une fiscalité et des compétences plus intégrées au niveau du groupement de communes. La Lorraine en 2011 4 départements (Meurthe et Moselle, Meuse, Moselle, Vosges) 19 arrondissements 157 cantons Les racines Le choix est fait de présenter ici une série de cartes qui donnent une idée de l’organisation territoriale de la Lorraine et de ses territoires administratifs. Ceux-ci ne correspondent pas toujours à des territoires de projet, eux-mêmes pouvant évoluer sous l’impulsion des différentes lois issues des dispositions relatives à la décentralisation, à l’organisation de la République, à la réforme de l’Etat et/ou des collectivités territoriales. L’organisation administrative a souvent été dépendante des découpages préfectoraux et/ou électoraux (sous-préfectures, arrondissements, circonscriptions, cantons, communes). Si des évolutions sont parfois apportées en fonction des majorités politiques du moment, elles peuvent aussi être liées à des changements démographiques importants, notamment dans les périphéries urbaines. 2339 communes 229 communes isolées 1 communauté urbaine (Grand Nancy) 5 communautés d’agglomération (Metz Métropole, Sarreguemines confluences, Thionville Portes de France, Val de Fensch, Forbach Porte de France) 140 communautés de communes 15 pays 1 réseau régional des acteurs et des structures de développement local (le Carrefour des Pays Lorrains) La Lorraine n’a pas échappé à la diversité des situations communales et intercommunales et au maintien, ici ou là, de communes restées isolées, souvent pour des raisons de richesse fiscale qu’elles ne souhaitaient pas vraiment partager. Au moment où nous écrivons ces lignes, les préfets de départements sont chargés de proposer un schéma départemental de l’intercommunalité qui ne permettra plus aux communes isolées de le rester et qui fixe le seuil de 5 000 habitants comme un minimum requis pour constituer une intercommunalité. 19 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 Ces schémas viennent d’être proposés à l’avis des élus et feront l’objet d’une décision au 31 décembre 2011 pour une mise en œuvre avant le 30 juin 2012. Les racines Par conséquent les cartes de l’intercommunalité qui figurent dans le présent document, sont susceptibles d’évoluer à brève échéance. Par ailleurs la réforme de l’organisation territoriale votée en décembre 2010 et complétée en avril 2011 prévoit également la modification des découpages cantonaux pour tenir compte de l’évolution démographique et de la volonté gouvernementale de regrouper le mandat départemental et régional en un seul, celui de conseiller territorial. Cette réforme, contestée et chahutée par les élus locaux de toutes tendances politiques, est cependant engagée selon un calendrier qui prévoit différentes étapes : la mise en place de nouveaux schémas départementaux de coopération intercommunale d’abord, puis une modification des dispositions d’élection des élus intercommunaux et territoriaux. Il y a actuellement 157 conseillers généraux en Lorraine et 73 conseillers régionaux (soit 230 élus départementaux et régionaux). La réforme prévoit de les remplacer par 130 conseillers territoriaux qui siégeront à partir de 2014 aux deux niveaux, sauf nouvelles dispositions législatives à intervenir d’ici là. 20 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 Les racines 21 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 Les racines 1-4 Une mosaïque territoriale La Lorraine possède une structuration à plusieurs échelles : locale, régionale et « grand régionale ». Au niveau régional et au-delà des grandes agglomérations (Metz, Nancy et Thionville), ce sont les villes relais qui apportent les fonctions de centralité aux territoires périurbains et ruraux. Les villes de Bar-le-Duc, Verdun, Lunéville, Toul, Pontà-Mousson, Neufchâteau, Saint-Dié-des-Vosges, Sarrebourg, jouent évidemment ce rôle ainsi que certaines villes et bourgs moins peuplés, souvent distants de plus de 25kms des villes et agglomérations plus importantes. L’espace est plus empreint de ruralité sur une large frange ouest (Meuse) et sud (Vosges) de la Lorraine, ainsi qu’à l’Est (Saulnois, Pays de Sarrebourg ou de Bitche). A noter que l’histoire du réseau des acteurs et des structures de développement local en Lorraine est d’abord issue de ces territoires. Le développement local ne doit plus aujourd’hui être considéré comme rural. Les pratiques participatives et d’animation territoriale, impulsées notamment par le Carrefour des Pays Lorrains, sont d’ailleurs largement reprises dans les conseils de développement d’agglomérations et de quartiers urbains. Au carrefour des axes stratégiques européens, la Lorraine doit pouvoir tirer une vraie plus-value économique de cet atout considérable Avec de vastes territoires ruraux et des agglomérations importantes mais à taille humaine, la Lorraine peut s’appuyer sur l’équilibre et la complémentarité de ses territoires pour renforcer l’équité territoriale tout en structurant ses villes pour s’adosser à la Grande Région et s’affirmer dans le Grand Est au cœur de l’Europe. Les deux principales agglomérations, Metz et Nancy, structurent et symbolisent le Nord et le Sud de la Lorraine. Ces deux villes longtemps en rivalité d’influence et de vocation cherchent à se rapprocher en participant et en animant ce qui est devenu le « Sillon Lorrain », association qui porte le projet de création d’un Pôle Métropolitain (nouvelle structuration proposée par la loi de décembre 2010). La construction progressive d’un « espace central » entre Metz et Nancy, entre la Meuse de Madine et la Moselle du Cheval Blanc, concentrant et connectant des équipements structurants comme les gares TGV ou l’aéroport régional mais aussi des espaces de développement économique et de loisirs, devrait permettre aux deux agglomérations ainsi qu’à celle de Pont-à-Mousson, aux départements et plus largement à toute la région, de rayonner au-delà de leurs frontières. Le réseau urbain (Thionville, Metz, Nancy, Epinal et leurs agglomérations) suit en grande partie la vallée de la Moselle (et de la Meurthe pour Nancy) et concentre les villes les plus importantes de Lorraine en rassemblant plus d’un million d’habitants, 22 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 soit la moitié de la population lorraine. Ce sillon épouse l’axe Nord-Sud central de la Lorraine. Il est plus densément peuplé dans sa partie Nord (Metz-Thionville) où il s’ouvre vers les frontières et notamment vers le Grand-Duché du Luxembourg. Il permet à la Lorraine d’être un moteur métropolitain au sein de la Grande Région grâce à ses universités, grandes écoles, centres hospitaliers et à toutes les fonctions et emplois métropolitains supérieurs. Cela contribue à conforter la position de la Lorraine dans le Grand Est français. A cette échelle « grand régionale », l’espace lorrain connaît d’autres particularités : les agglomérations transfrontalières. A la fois fruit de l’histoire et de l’industrie, elles sont aujourd’hui une réalité économique et sociale qui se structure. La plus importante est celle de Moselle Est et du Bassin Houiller. La conurbation constituée autour de Forbach, Freyming-Merlebach, Saint-Avold, Sarreguemines ou Creutzwald est aujourd’hui la partie française d’une agglomération transfrontalière dont le centre est Sarrebruck en Allemagne. Avec environ 250 000 habitants côté français, cet ensemble avoisine le million d’habitants au total. Regroupées d’abord au sein de l’association Zukunft Sarre Moselle Avenir, les communes sont aujourd’hui regroupées en GECT (Groupement Européen de Coopération Transfrontalière) de l’Euro district « Saarbrücken-Moselle Est ». Cette agglomération est la plus importante de la Grande Région et constitue un pôle urbain essentiel pour la Lorraine même s’il n’est pas central. Longwy, Arlon, Esch-sur-Alzette ou encore Audun-le-Tiche forment une autre agglomération transfrontalière qui compte près de 200 000 habitants sur trois pays (France, Belgique et Luxembourg). Des projets de coopération transfrontalière existent depuis 3 décennies (Pôle Européen de Développement créé à l’origine par les initiatives liées à la reconversion du bassin de Longwy…) mais c’est le projet « Esch-Belval » qui est aujourd’hui proposé pour envisager une vraie structuration de cette agglomération à travers un futur GECT. Proposé comme Opération d’Intérêt National (OIN), cet aménagement est supposé permettre d’offrir (côté français) un vrai projet de développement sur friches industrielles répondant à l’ambition affichée (côté luxembourgeois) sur le site de Belval. 23 Les racines Concernée en premier lieu par les questions transfrontalières, la Lorraine fait partie de ce qu’on appelle la « Grande Région » qui regroupe la Lorraine, le Luxembourg, le Rhénanie-Palatinat, la Sarre et la Wallonie. Un programme européen de recherche sur la métropolisation des espaces transfrontaliers et le rôle qu’ils pourraient jouer en termes de développement débouche sur un projet de construction d’une Région Métropolitaine Polycentrique Transfrontalière. La Région Lorraine et ses partenaires de la Grande Région ont décidé de s’y engager de manière volontariste. L’absence de grandes métropoles de taille européenne devient en réalité une chance d’agglomérer les villes centre et leurs territoires d’implantation dans un réseau en capacité de porter des politiques ambitieuses de développement dans un environnement européen. Ainsi la Grande région pourraitelle s’affirmer comme une véritable « Euro région ». Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 Les racines Les réseaux de villes comme le Quattropole (Luxembourg, Metz, Sarrebruck et Trèves) ou encore LELA + devenu Tonicités (Arlon, Esch-sur-Alzette, Longwy, Luxembourg, Metz et Thionville) structurent également les liens et complémentarités entre villes lorraines et celles de la Grande Région. En résumé, on peut considérer le rôle structurant de l’épine dorsale de la région constitué par l’axe Nordsud au sein duquel s’est développé d’abord le concept du Sillon Lorrain puis le réseau et maintenant le pôle métropolitain. Celui-ci lui se présente comme moteur urbain à l’échelle de la Grande Région mais également dans le Grand Est français. Ce n’est pas sans poser la question du rôle des autres territoires de Lorraine, de leur articulation et de la cohérence territoriale. L’espace géographique régional peut être, soit séparé, soit irrigué, par cet axe central qui est un enjeu stratégique majeur du développement. Le processus de métropolisation actuellement engagé sera porteur d’équilibre à partir du moment où l’ensemble des territoires lorrains inscriront leur fonctions dans un développement complémentaire, durable, équilibré et concomitant. C’est le sens de la construction engagée d’une région métropolitaine polycentrique dont les enjeux seront repris dans le cahier consacré aux aspects plus stratégiques de la prospective régionale. Les villes et agglomérations transfrontalières jouent également un rôle structurant pour le Nord Lorrain, lui permettant de tirer parti des ressources importantes situées de l’autre côté de la frontière et le hissant à une échelle européenne. Les autres territoires lorrains, plus ruraux, sont irrigués par un important réseau de petites villes et de bourgs centres. Ces espaces peuvent se valoriser de manière différenciée. Leurs expériences de résistance à la désertification et de création de nouvelles dynamiques attractives ont constitué un véritable corpus des bonnes pratiques de l’animation et du développement territorial, grâce à 24 L’enjeu de la structuration régionale est de permettre un développement concomitant de tous les territoires et d’éviter l’éclatement régional. La mise en cohérence des schémas locaux et le renforcement du dialogue interterritorial peuvent y contribuer. Il y a aujourd’hui 10 périmètres de SCoT en Lorraine : 1. Vosges Centrales (approuvé), 2. Pays Barrois (arrêté), 3. Val de Rosselle (arrêté), En cours d’élaboration : 4. Agglomération Messine, 5. Agglomération de Sarreguemines, 6. Agglomération de Thionville, 7. Meurthe-et-Moselle Sud 8. Meurthe-et-Moselle Nord Périmètres sans étude entamée : 9. Commercy 10. Verdunois Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 Le premier enjeu de la structuration régionale est aujourd’hui de permettre un développement concomitant de tous les territoires et d’éviter l’éclatement régional. Le risque existe avec un secteur plus aggloméré et structuré en pôle métropolitain qui couperait la région en deux et des territoires moins denses, condamnés à une nouvelle désertification. La structuration régionale, ne doit pas favoriser un développement autocentré mais permettre au contraire un rapprochement entre acteurs voisins et leur mise en réseau dans un espace interrégional et au sein de la Grande Région. C’est un processus de métropolisation bien différent d’une concentration et d’une massification urbaine Les racines l’investissement des élus locaux du secteur associatif et des partenaires sociaux. L’émergence de réseaux d’acteurs et la mise en œuvre d’une ingénierie de projet (financée dans le cadre de contrats ou de convention par l’Etat et la Région d’abord, par la région seulement, parfois aussi par les Départements), le développement des intercommunalités et leur mise en réseau avec les acteurs locaux dans le cadre de Pays et la mise en place de conseils de développement ouverts à la société civile, ont contribué à faire de la Lorraine une des régions expérimentales et novatrices en matière de développement local. Les agglomérations ont d’abord regardé ces expériences avec sympathie, avant de les copier parfois et de s’en inspirer pour développer de nouvelles relations avec leurs territoires de proximité. L’objectif : mettre en réseau les acteurs, mais aussi les territoires et leurs villes centres dans un objectif de développement des emplois et des fonctions métropolitaines au sein du Grand Est et de l’espace européen. La couverture progressive de la région par des SCoT (Schémas de Cohérence Territoriale) permet de faire progresser cette approche sans couvrir à ce jour la totalité du territoire régional. La mise en cohérence et en interaction de l’ensemble des périmètres-cibles, qui sont encore fixés à l’intérieur des limites départementales n’est pas soumise à obligation de résultats. Pour autant l’élaboration de ces schémas fait progresser le dialogue interterritorial et une gestion plus responsable du foncier par le biais des outils d’encadrement de l’urbanisme. Les projets de territoire s’enrichissent de ce travail qui met en articulation les territoires urbains et ruraux sur une échelle de bassin de vie ou d’emplois, au sein d’un espace régional plus large. 25 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 Protection de l’environnement et mobilité sont avec la maîtrise du foncier, les axes prioritaires des SCoT. Les projets de coopération transfrontalière tiennent aussi une place importante dans les SCoT du Val de Rosselle et de l’Agglomération de Sarreguemines avec des projets importants concernant la mobilité transfrontalière. Les racines L’espace central est un enjeu d’aménagement au cœur des préoccupations du Scot sud 54, du Conseil Régional de Lorraine, du Conseil Général DE Meurthe-etMoselle, du Pays du Val de Lorraine, du Pays de Briey et de l’Etat. Il rassemble des grands équipements et sites attractifs (aéroport régional, gares TGV, sites de Chambley et plan d’eau de Madine). Pour autant il ne bénéficie pas d’une opération d’intérêt national malgré ses nombreux espaces issus de friches industrielles et militaires. En revanche, le secteur transfrontalier d’Alzette/Belval, également concerné par la reconversion de friches industrielles, a été retenu par l’Etat comme site éligible à la mise en place d’une opération d’intérêt national. Le second enjeu de la structuration régionale est de contribuer à la construction, avec ses voisins de la Grande Région, d’une région métropolitaine polycentrique transfrontalière, sans occulter les relations existantes et à développer à un niveau interrégional avec l’Alsace, la Franche-Comté et la Champagne Ardenne. 26 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 1-5 L’espace rural Les espaces ruraux lorrains couvrent la moitié de la région (416 000 habitants). Un Lorrain sur six (18% de la population lorraine) vit à la campagne ou dans ce qu’on appelle aujourd’hui l’espace rural. Le recul de l’emploi (agricole, industriel ou militaire) et de la présence physique des services publics menace l’équilibre et la dynamique de ces espaces ruraux. Or la vitalité d’un territoire et son attractivité, quelle que soit sa taille, passe par le maintien ou l’émergence d’activités économiques et de services à la population. Les espaces ruraux lorrains regroupent 133 000 emplois (15% des emplois lorrains). L’agriculture domine en Meuse, dans l’ouest des Vosges et dans le Saulnois même si globalement elle ne représente que 2% des emplois lorrains (moins de 6000 exploitations agricoles dans les espaces ruraux lorrains aujourd’hui). Elle garde une importance considérable dans l’occupation du sol (575 000 hectares soit 48% du foncier rural). La ruralité n’exclut pas l’activité industrielle : 34 000 emplois industriels sont implantés en secteur dit rural où ils occupent 26% des actifs (17% à l’échelle Lorraine). L’espace rural est sorti de la période de désertification qui a suivi l’exode vers les villes et les secteurs industriels. Les racines Si un certain renouveau démographique peut être constaté depuis 1999, y compris en Meuse et dans certains secteurs vosgiens, il est plus tardif que sur l’ensemble de la France et se limite aux cantons les plus proches des villes. Les espaces périurbains connaissent une véritable évolution urbanistique, démographique et sociologique, plus ou moins liée au phénomène d’étalement urbain si décrié aujourd’hui parce que peu écologique. Mais l’espace rural connait aussi une évolution qui a mis fin à une longue période de désertification et de perte de population. Bien que cela soit peu lisible, les espaces ruraux constituent la majeure partie du territoire lorrain et contribuent à sa richesse. Aujourd’hui le développement de la périurbanisation et de la mobilité modifie la sociologie de l’espace rural tout en menaçant parfois son équilibre écologique et économique à long terme. Les fonctions de la ruralité ne peuvent se limiter à la qualité de ses paysages. L’espace rural a toute sa place dans l’équilibre territorial et dans le développement régional avec des responsabilités spécifiques en matière environnementale, sociale et touristique. 27 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 Les racines Les emplois de services en secteur rural occupent cependant la 1ère place avec 64 000 emplois soit 48% des emplois. Pour autant, ce taux reste en deçà de la proportion occupée par les emplois de services sur l’ensemble du territoire lorrain (62%). Globalement, c’est l’administration publique au sens large, les collectivités et les services opérationnels ainsi que le secteur sanitaire et social qui créent le plus d’emplois de services en espace rural. Les petites communes rurales, notamment sur la façade Est de la Meuse et autour de Saint-Dié et d’Epinal accueillent de plus en plus de familles précédemment logées en ville ou dans leur périphérie immédiate. Les zones urbaines, concentrées sur l’axe sud-nord, d’Epinal à Luxembourg, alimentent principalement ce phénomène. Les autres territoires de la Meuse et l’ouest des Vosges demeurent peu peuplés et exercent une moindre attractivité, sans doute du fait d’un plus grand éloignement des agglomérations, grosses pourvoyeuses de mobilité pendulaire. Par ailleurs, les effets conjugués d’un solde naturel et d’un solde migratoire négatifs, maintiennent les secteurs ruraux dans un double phénomène de vieillissement et de diminution de la population. Le logement est un autre marqueur d’une certaine actualité de l’espace rural. Que la population augmente ou stagne dans les villages et les bourgs, cela se traduit par une augmentation de la construction neuve y compris dans les secteurs où la vacance est élevée. Depuis 1999, ce sont 1900 logements neufs qui ont été construits chaque année en milieu rural, alors que celui-ci compte quelques 18 000 logements vacants. L’habitat nouveau, souvent individuel et pavillonnaire, correspond certainement encore à une aspiration sociale forte, encouragée par les promoteurs, mais moins aux objectifs de protection de l’environnement et du foncier agricole. A cette problématique, s’ajoute celle du mode de déplacement de la population active, qui a prioritairement recours à l’usage de la voiture individuelle. La pollution générée s’accompagne d’une augmentation très sensible de la consommation et de la dépendance énergétique. De plus, l’impact économique des déplacements n’est pas neutre pour les familles. Pour autant, faut-il souhaiter voir se réduire les distances entre domicile et travail ? Si tel est le cas, cela doit s’accompagner d’un renouveau de la croissance endogène en milieu rural et donc du développement de nouvelles activités et vraisemblablement d’un usage plus important des nouvelles technologies. Le développement des emplois de type métropolitain en secteur rural n’est pas à exclure. La vie des Lorrains ruraux est aussi marquée par la culture, le vivre ensemble, les relations intergénérationnelles. Si les relations professionnelles comptent, elles ne sont pas les seules génératrices de vie sociale. Aussi, des initiatives locales comme les festivals ou autres manifestations culturelles et sportives contribuent à la qualité de vie et donnent une image dynamique et vivante des territoires ruraux. 28 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 Ce dynamisme culturel ne peut cependant masquer les inégalités territoriales en matière de richesse des ménages. Si le revenu moyen des ménages ruraux est toujours inférieur au revenu moyen de l’ensemble des ménages lorrains, on relève des disparités au sein même des territoires ruraux. Ainsi dénombre-t-on davantage de ménages ruraux plus aisés dans les secteurs de Montmédy, Mirecourt et VittelContrexéville que sur le reste des espaces ruraux lorrains. Commercy, Stenay, Charmes ou Saint-Mihiel concentrent au contraire plus de ménages ayant des revenus inférieurs à la moyenne. Le pourcentage des ménages les plus pauvres se situe dans les secteurs de Morhange (57) et de Rambervillers (88). Les équipements intermédiaires sont présents dans les pôles d’emplois ruraux mais pas systématiquement dans tous les bourgs-relais, désertés par les commerces d’équipement de la maison et de la personne qui se concentrent à la porte des agglomérations, au cœur de zones de chalandise de plus en plus grandes. Cette situation n’est pas spécifique aux zones rurales lorraines qui connaissent également une problématique de plus en plus aigüe de désertification médicale. Depuis plusieurs années, la région se dote de maisons médicalisées grâce à l’investissement des collectivités locales qui essaient de ralentir une tendance lourde. Celle-ci s’accompagne d’une démographie médicale vieillissante qui pose d’ores et déjà la question du devenir de certaines maisons médicales si aucun médecin ne vient y remplacer les praticiens au moment de leur départ en retraite. En revanche, le secteur hospitalier reste relativement présent en secteur rural mais souvent davantage orienté vers la médecine et la gériatrie. La chirurgie, la pédiatrie et même la maternité sont désormais concentrées sur les grands établissements départementaux et régionaux du secteur public ou privé. Les politiques départementales en direction des personnes âgées, permettent au milieu rural d’être, proportionnellement au nombre d’habitants, mieux équipé que les zones urbanisées. Les départements ont également déployé des moyens conséquents pour éviter la fracture numérique. L’accès à internet et au haut-débit est une condition sans laquelle les espaces ruraux ne peuvent pas prétendre à accueillir des activités économiques génératrices de développement. Cependant, certains secteurs et certaines technologies trouvent leurs limites en efficacité comme en rentabilité, et la Lorraine est inégalement équipée selon les départements, ce qui maintient une certaine fracture dans l’accès au numérique. Enfin, si les autoroutes du net sont réalisées, la jonction permettant de desservir certains villages, certaines zones d’activités, certaines maisons ou hameaux à l’écart des zones urbanisées ne fait pas toujours partie des priorités ni des possibilités. 29 Les racines Concernant les équipements de proximité il y a décalage parfois douloureux entre le niveau de prestation attendu par les habitants (dont certains néo ruraux) et les capacités réelles du marché en milieu rural. Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 Les racines La crise économique et financière de ces dernières années, les restructurations dans les entreprises ou la reconfiguration des emplois militaires ont également un impact sur les espaces ruraux lorrains. Les Vosges ont enregistré un nouveau recul de l’emploi industriel alors que les créations d’emplois ne compensent pas les pertes accumulées. L’automobile, le textile, le verre, le bois ou le matériel électrique sont autant de secteurs fragiles dans une Lorraine rurale marquée par l’industrie. Peu de projets structurants apparaissent et, dans ce contexte, les restructurations militaires fragilisent un peu plus des espaces déjà durement touchés. Les territoires ruraux s’appuient sur les dispositifs d’accompagnement proposés par leurs partenaires traditionnels pour réaliser leurs projets Ainsi d’aucuns cherchent à s’inscrire dans la dynamique de pôles d’excellence rurale qui se veulent être une version moins urbaine des pôles de compétitivité. L’objectif est double : contribuer à donner une image valorisante et dynamique du territoire, tout en essayant d’obtenir des financements de la part de tous les partenaires régionaux, nationaux et européens en répondant à des appels à projets pour lesquels tous les territoires ne sont pas à égalité de moyens. En cherchant à se démarquer, les territoires ruraux sont dans la reproduction sans disposer des mêmes moyens que leurs voisins urbains, ou dans la compétition pour obtenir prioritairement des financements issus de lignes budgétaires non extensibles. Cette approche, en absence de dialogue inter territorial et de réflexion conjointe sur les priorités, ne favorise pas le développement concomitant des territoires voisins. Aujourd’hui, la préoccupation environnementale favorise l’émergence d’une vraie prise de conscience de la qualité des espaces ruraux à préserver, et ouvre des pistes pour construire un développement local durable. L’accompagnement de l’allongement de la durée de la vie et de l’anticipation des besoins nouveaux liés à l’augmentation du nombre de retraités vivant de plus en plus âgés est une des pistes à creuser, au même titre que l’accueil de nouvelles activités ayant recours aux nouvelles technologies de communication ou de production énergétique. Le développement des territoires ruraux risque-t-il dans l’avenir de se heurter à un effet de balancier qui entrainera à nouveau une partie de leur population vers les villes, sachant que celles-ci souhaitent pouvoir grossir pour mieux exister dans la compétition métropolitaine ? C’est un des enjeux de la mobilisation des outils de planification foncière. Ils sont aussi une des clefs de la réussite pour appréhender l’urbanisation et protéger les espaces tout en accueillant de nouvelles populations. Toutefois, la question de savoir d’où peuvent venir les nouvelles populations souhaitées (autant en secteur rural qu’en secteur urbain) est assez rarement posée. Cela signifie qu’en l’absence de planification claire, l’attractivité des villes et de ses services finira par favoriser leur développement démographique au détriment des autres territoires. Le rural peut-il, doit-il s’affranchir de cette dépendance ? Le développement des villes et du rural peut-il être concomitant ? La configuration de la région Lorraine et le poids réel des agglomérations et de l’espace rural peuvent permettre de l’envisager. 30 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 1-6 Le profil environnemental de la région Les milieux naturels de Lorraine sont riches et variés (zones humides, prairies, forêts) mais sont en régression (intensification de l’agriculture et urbanisation croissante). Les espaces naturels protégés réglementairement augmentent mais insuffisamment au regard des enjeux de protection de la biodiversité. On dénombre 64 espèces à protéger, ce qui met la Lorraine au 4ème rang des régions françaises en termes de biodiversité. Les racines La Lorraine est riche de ressources en eau, qu’elles soient issues de formations géologiques aquifères (Vosges mais également Meuse) ou de la densité de son réseau hydrographique. Les apports pluviométriques importants (surtout sur le massif vosgien) assurent la pérennité de ces ressources. Mais l’abondance n’exclut pas la vulnérabilité tant sur le plan qualitatif que quantitatif. La qualité environnementale de la Lorraine est réelle, riche et variée (faune et flore…) et la ressource en eau est abondante. La Lorraine contribue fortement aux émissions de gaz à effet de serre de par son tissu industriel et les effets conjugués des transports et des logements. Cependant, la qualité de l’air est globalement bonne, du fait des conditions climatiques qui favorisent la dispersion des polluants. Pour autant, diviser par quatre les émissions de gaz à effet de serre d’ici 2050 est un véritable défi car les diminutions récentes sont davantage dues à la désindustrialisation qu’au fruit des efforts consentis. Le sol est une ressource naturelle fragile soumise à l’érosion, à la compaction et à la perte de matière organique due aux modes de production agricoles. L’artificialisation (urbanisation croissante) et la contamination (anciens sites industriels) contribuent aussi à la dégradation des sols. Enfin, le passé minier et les problématiques d’eaux d’exhaure ou d’affaissements de terrain sont autant de facteurs de risques à surveiller. On notera que l’extraction de granulats du sol est en baisse, sauf en Moselle. Le développement urbain et économique est concentré dans le Sillon Lorrain et dans le Nord Lorrain depuis l’ère industrielle. A partir de la crise industrielle, le développement des emplois transfrontaliers et de service en milieu urbain a laissé progresser une périurbanisation galopante, tout en délaissant des friches importantes en cœur de ville conduisant à des espaces urbains anarchiques. Cela génère à la fois une consommation importante d’espaces et une multiplication des déplacements pendulaires (fortes émissions de gaz à effet de serre). A ces problèmes environnementaux majeurs s’ajoute la baisse constante de la part modale du rail et du fluvial dans le transport de fret au profit de la route. 31 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 Les racines Or, le transport est un défi prioritaire pour une Lorraine durable au profil environnemental préservé. La Lorraine est grande productrice et grande consommatrice d’énergie (la crise industrielle fait baisser un peu la consommation). Les activités de production, de transports et d’habitat sont les plus grosses consommatrices d’énergie. La part des énergies renouvelables est plus importante mais doit encore progresser. La centrale nucléaire de Cattenom (et ses 4 réacteurs) produit 37 TWh/an d’électricité soit 8 % de la production française (440 TWh/an). Concernant le logement, le bois énergie est la première des énergies renouvelables mais a eu tendance à diminuer depuis les années 1990. Pourtant, au regard de la richesse de la forêt lorraine, cette énergie gagnerait à se redévelopper tandis que le solaire pourrait servir d’appoint. Le transport routier, générateur de CO², est dominant en Lorraine comme dans tout le territoire national, même si la voie navigable et le rail sont bien développés dans la région. La consommation d’énergie de la région tend à diminuer avec la réduction des activités industrielles. La forêt constitue une ressource de première importance y compris sur le plan énergétique. Les activités et l’emploi en Lorraine consomment des ressources naturelles et de l’énergie principalement non renouvelables. A noter cependant que l’emploi lié à l’environnement (notamment dans les domaines de la gestion de l’eau et des déchets) est en progression dans la région. Occupant une grande partie du territoire lorrain, l’agriculture est un pilier de la formation et de l’entretien des paysages, de la préservation de la biodiversité et des ressources du sol. Les prairies constituent un biotope riche et varié mais qui diminue régulièrement (modification des modes de production, diminution du nombre d’exploitations agricoles au profit d’exploitations qui grossissent, recours accru aux apports azotés et pesticides…). Des mesures sont prises depuis une quinzaine d’années pour enrayer ce phénomène et pour aider les agriculteurs à maintenir ces surfaces en herbe. L’agriculture biologique, longtemps marginalisée en Lorraine, prend une part de plus en plus importante et bénéficie désormais de réels soutiens et encouragements. La profession agricole a une vraie volonté d’améliorer son image et sa contribution à une alimentation saine, de qualité et de proximité. Avec 558 kg de déchets municipaux par habitant et par an, la Lorraine a connu une légère augmentation ces dernières années, alors que l’objectif est d’aboutir à une diminution de 7% durant les 5 prochaines années. Si le tri et le compostage progressent régulièrement, la mise en décharge demeure la destination principale 32 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 des déchets ménagers. Les déchets industriels (dangereux ou non) sont pour moitié recyclés et pour moitié incinérés. La région est traversée par des flux transfrontaliers de déchets dangereux et s’est spécialisée dans la valorisation de certains de ces déchets (notamment le programme Ecorevia sur la transformation des produits dont la promotion est liée à la reconversion du Toulois suite à la fermeture du site Kleber, et le laboratoire de recherche en vue d’un possible stockage de déchets nucléaires à Bure pour ne citer que deux exemples ; le pôle de compétitivité Materalia propose également une mise en réseau des entreprise et laboratoires qui œuvrent dans le domaine des matériaux). L’objectif européen d’encouragement de la valorisation pourrait augmenter davantage ces flux. 33 Les racines Les principaux risques naturels de la Lorraine sont les inondations (95 %) et plus localement l’instabilité des terrains, voire de manière rarissime des risques sismiques. D’autres risques sont néanmoins à prendre en considération, notamment les affaissements miniers ainsi que les risques d’accidents de transports de substances dangereuses, nombreuses à traverser la région. Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 1-7 Les mobilités régionales et européennes Les racines Terre de transition et de passage depuis ses origines (voies romaines, routes de l’Italie aux Flandres…) la Lorraine constitue aujourd’hui un carrefour important pour les déplacements et les échanges tant à l’échelle française qu’européenne. De par sa proximité avec les pays européens voisins (Benelux, Allemagne, mais également Suisse, Danemark ou d’autres pays d’Europe de l’Est), la Lorraine est traversée de manière naturelle par des flux de transports de voyageurs et de marchandises. De nombreuses infrastructures de transport existent pour canaliser mais aussi capter ces flux et en faire un élément de développement économique régional (logistique, et commerce notamment). Il convient d’assurer à la fois une plus-value économique au transport international et un service optimal au transport infrarégional. Certains de ces aménagements ont vocation à structurer le paysage régional : Terre de passage, la Lorraine est un carrefour européen particulièrement bien irrigué par la route, le rail et le fluvial. Si l’aérien doit encore s’organiser, les défis concernent aujourd’hui l’ouverture au sud aussi bien par le fer que par le fluvial. Au niveau infrarégional, les modes alternatifs à la route doivent poursuivre leur développement tout en limitant la saturation du réseau autoroutier. Les axes routiers lorrains majeurs sont les autoroutes A31 (axe Nord-Sud), A4 (axe EstOuest) ainsi que la RN4 (axe Est-Ouest). L’autoroute A31 (90 000 à 120 000 véhicules par jour suivant les portions) et la partie de l’A4 qui traverse le Sillon Lorrain jouent simultanément un rôle de couloir européen et de voies rapides urbaines en zone densément peuplée. La saturation du trafic provoque des ralentissements et divers blocages sur la principale artère routière lorraine, ce qui est facteur de risques et d’accidents. L’A31 s’inscrit à la fois comme élément de structuration régionale et de liaison entre les agglomérations du sillon lorrain, tout en constituant le principal accès routier à la Lorraine. Augmentation du nombre de voies, contournements, aménagements de sécurité mais également solutions alternatives (rail, eau…) deviennent indispensables pour maintenir une bonne irrigation interne et externe de la Lorraine. Par ailleurs, l’état de dégradation des revêtements de l’A31 mais aussi de la RN4 ne donnent pas une bonne image de la région. L’entretien et l’amélioration de l’accueil sur les aires d’autoroutes, la propreté des abords autoroutiers tout comme l’harmonisation de la signalisation touristique sont autant d’éléments de contribution à l’image et à l’attractivité de la région. 34 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 A long terme, une ouverture ferroviaire vers le Sud ainsi qu’une connexion à la future ligne Bruxelles-Strasbourg via Luxembourg constituent de vraies perspectives d’ouverture pour La Lorraine. Au niveau infrarégional, l’enjeu est de pouvoir augmenter les cadences sur l’axe Nord Sud, ce qui nécessite de trouver des solutions au problème de saturation. Il s’agit aussi de mieux desservir certaines zones urbanisées (Val de Fensch notamment) et d’améliorer le cadencement de certaines dessertes (Bar-le-Duc, Verdun ou Neufchâteau par exemple). Il convient également de mentionner la ligne Bettembourg-Perpignan, autoroute ferroviaire mise en service en 2007 qui irrigue la Lorraine. Les voies d’eau : la Moselle canalisée à grand gabarit est navigable jusqu’à Frouard au Sud et permet l’accès à la mer du Nord avec une ouverture sur les grands ports européens. Un développement plus important du transport fluvial et de son économie logistique ne peut s’envisager qu’avec l’ouverture d’une liaison vers le Sud. La réalisation du Canal Moselle –Saône permettrait de relier la Lorraine au Rhône et au Sud de l’Europe. La réalisation de la plateforme portuaire lorraine, multimodale et multi sites Illange-Metz au Nord et Frouard-Gondreville au sud inscrit la Lorraine sur une voie fluviale d’avenir, à condition de déverrouiller l’accès vers le sud. L’articulation entre cet axe fluvial nord-sud et les liaisons avec les bassins parisien et alsacien sont encore assurées par le réseau Freycinet, qui autorise le développement du tourisme fluvial en saison. 35 Les racines Les infrastructures ferroviaires : si le TGV Est (axe Est-Ouest) structure aujourd’hui les liaisons externes avec la Lorraine depuis 2007, l’axe Nord-Sud domine les flux (de Luxembourg à Epinal en passant par Thionville, Metz et Nancy) aussi bien parce qu’il dessert les villes importantes du Sillon Lorrain que parce qu’il relie le Nord et le Sud de l’Europe par la Lorraine. Les projets de TGV Est européen et de Le réseau régional TER a connu une nette création d’une gare amélioration depuis les années 2000. Il atteint d’interconnexion fer/fer cependant ses limites du fait de la saturation des à Vandières, sont gares de Metz et Nancy ou encore du manque désormais entrés en de dessertes en Lorraine rurale (Meuse phase de réalisation. notamment). La liaison avec le Luxembourg nécessite aussi des améliorations sur le réseau Les enjeux d’ouverture ferré et sur la gare de Luxembourg ville. de la Lorraine vers le L’ouverture complète du TGV Est vers l’Europe de Sud comme ceux de la l’Est mais aussi la gare d’interconnexion TGV/TER mobilité interne de Vandières, devraient améliorer l’accessibilité deviennent prioritaires. externe de la Lorraine à partir des autres régions françaises et européennes. Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 Les racines Le transport aérien : le principal aéroport est celui de Metz-Nancy Lorraine (environ 300 000 passagers par an), situé au centre de la région. Les aéroports d’EpinalMirecourt et de Nancy-Essey constituent un complément d’offre intéressant mais fragile. Il faut prendre en compte la proximité d’autres aéroports importants proches de la Lorraine (Luxembourg, Sarrebruck, Zweibruck, Francfort et Mulhouse-Bâle notamment). La réalisation de la gare d’interconnexion de Vandières pourrait offrir à la gare de Louvigny une nouvelle vocation en lien avec le développement de l’aéroport régional Metz-Nancy Lorraine et de l’aviation d’affaires par exemple. (Carte des réseaux et infrastructures en page suivante. Source SESGAR de Lorraine) 36 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 2- LES DEFIS POUR LES LORRAINS 2-1 Le défi démographique Pendant ce temps, la population française aura augmenté de 15 % avec une croissance concentrée dans le sud et l’ouest du pays, même si cette tendance va s’infléchir. Le Nord et surtout l’Est français seront les plus pénalisés ; l’Alsace et la Franche-Comté afficheront toutefois une croissance plus importante (+10 %) mais inférieure à la moyenne nationale. La Lorraine connaîtrait donc un taux de croissance proche de celui observé entre 1999 et 2007, et ce jusqu’en 2020. Ensuite, ce taux se réduirait et deviendrait négatif à partir de 2035 au regard de la tendance actuelle. Cette baisse serait due en grande partie à l’arrivée des baby-boomers au grand âge et à l’augmentation du nombre de décès qui surpasseraient les naissances à partir de 2035 (baisse du solde naturel) et cela malgré une fécondité en légère hausse. Le départ des jeunes actifs et la faible attractivité démographique ne permettront pas d’infléchir cette situation, même s’il faut noter que le déficit migratoire se réduit (- 15 000 habitants par an en 1975, 3 000 habitants en moins par an aujourd’hui La Lorraine se situe dans la moyenne des régions de France avec 2,34 millions d’habitants. Les racines Si les tendances démographiques actuelles se poursuivent, la Lorraine passera de 2,34 millions d’habitants en 2007 à 2,39 millions d’habitants en 2040 (+ 50 000 habitants soit un gain de 2% de population en 30 ans) ce qui en ferait l’avant dernière région française pour son dynamisme démographique, juste avant la ChampagneArdenne qui elle, perdra de la population. Cette population est inégalement répartie entre les espaces urbains, périurbains et ruraux : la moitié de la population régionale est concentrée dans le Sillon Lorrain. Aujourd’hui la Lorraine est confrontée à un défi démographique lié au cumul d’un déficit migratoire récurrent et d’un déficit naturel annoncé. La progression de population, moindre aujourd’hui que celle des autres régions, marquera un coup d’arrêt à brève échéance, sauf nouvelle dynamique en termes d’emplois et d’accueil. 37 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 et 282 habitants en moins par an d’ici à 2040) pour s’approcher de l’équilibre. Cela s’explique davantage par la chute prévisible du nombre de départs que par le nombre d’arrivées. Les racines La Meurthe-et-Moselle serait le département le plus dynamique (+4,1 %) tout en restant très en deçà de la situation nationale. La Meuse gagnerait 7000 habitants. La Moselle progresserait de + 1,1 % et les Vosges stagneraient à + 0,7 % avec la population la plus âgée de Lorraine (40,7 ans d’âge moyen en 2007 et 46,7 ans en 2040). Les Vosges figureraient parmi les 8 départements français à la croissance démographique la plus faible. Quel que soit le scénario, la population lorraine va vieillir. L’âge moyen (35 ans en 2007) passera à 45 ans en 2040. Cette tendance est amplifiée par la baisse du nombre de naissances et le départ croissant de jeunes actifs. Aussi la progression de population sera-t-elle inférieure à 2% entre 2007 et 2040, apparente stabilité qui traduit une absence de dynamique démographique suffisante. 38 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 2-2 Le défi de l’emploi Les crises économiques et financières qui se sont succédées depuis 2008 ont accentué la fragilité du tissu productif lorrain (chute de 32 % des exportations). Après la crise de la sidérurgie des années 1980, la Lorraine connait depuis les années 2000 une nouvelle période de désindustrialisation (disparition de près de 25 000 emplois en 2008 et 2009). C’est la région française qui a été la plus touchée au cours de cette période. Les racines Le chômage progresse, touchant en priorité les hommes et surtout les jeunes sans qualification (43 % d’augmentation du chômage des jeunes) et les plus de 50 ans. Cela impacte le tissu social de manière de plus en plus structurelle et non uniquement conjoncturelle d’où une dégradation de la situation sociale ; à cet égard, l’augmentation de 72 % du chômage de longue durée est significative. La situation de l’emploi et du chômage en Lorraine s’est aggravée avec la crise de 2008. Elle est certes proche de la conjoncture nationale. Mais elle est ancrée structurellement dans la région depuis plus de 30 ans et la crise ne fait que révéler des faiblesses persistantes. Si le secteur industriel a particulièrement souffert des crises successives, il n’en demeure pas moins un secteur important de l’économie lorraine. Une désindustrialisation qui s’accélère C’est l’emploi industriel (- 9,6 % de 2008 à 2009) qui a le plus souffert de la crise, renforçant un processus d’autant plus mal ressenti qu’il touche à la spécificité de l’emploi lorrain. Depuis 2001 la Lorraine a perdu 38 900 emplois industriels. Des territoires inégaux face à la crise Les secteurs les plus touchés par la crise sont les bassins d’emploi de Longwy, Remiremont-Gérardmer, Bar-le-Duc et Sarreguemines (- 7 à - 9 % d’emplois) mais toute la région est concernée avec des dommages plus limités sur les zones de Nancy, Toul, Lunéville et Briey (- 2 à - 3 %). La crise démographique est en partie liée à ces problèmes d’emplois avec un solde migratoire négatif (manque d’attractivité de la Lorraine et peu d’offres d’emplois) et un solde naturel qui tend à le devenir. Quelles transformations de l’emploi ? L’industrie est un secteur essentiel de l’économie lorraine où les emplois directs sont plus importants que dans d’autres régions proportionnellement à la population active. On compte également de nombreux autres emplois induits, notamment dans les services dépendants de l’industrie. Celle-ci doit donc se renforcer, en se transformant, et s’inscrire dans une approche de développement durable pour mettre un terme au processus de désindustrialisation. 39 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 Les racines Les atouts de la Lorraine La Lorraine se situe au cœur d’un pôle européen d’activités. Elle y est considérée comme une des régions françaises attractives. Le commerce y est structurellement excédentaire : c’est un atout à développer. L’emploi transfrontalier peut être consolidé ; il doit s’accompagner, côté lorrain, d’un développement de l’économie résidentielle, d’autant que le marché de l’immobilier y est actif. Mais cela nécessite une organisation et un pilotage adapté dans le cadre d’un processus de métropolisation maîtrisé. Toutefois, si les cadres exerçant des fonctions métropolitaines sont en augmentation (+ 24,1 % de 1999 à 2006), leur nombre ne permet pas encore à la Lorraine de figurer en bonne place parmi les régions françaises (15ème rang national pour le ratio cadres/population totale). Les richesses et ressources culturelles, patrimoniales et environnementales contribuent à donner un cadre de vie agréable aux Lorrains et constituent un réservoir d’activités et un potentiel d’attractivité à développer, y compris en secteur rural. Les activités agricoles font aussi partie des atouts de la Lorraine, avec des fragilités récurrentes mais avec des résultats et une diversification prometteuse. Points d’appui à une industrie agroalimentaire performante et peut-être de filières en émergence, dans le domaine de la chimie verte et de l’énergie, l’agriculture et la sylviculture peuvent prétendre à occuper demain, une place plus importante encore, dans le paysage économique de la Lorraine. Le poids du chômage Le chômage progresse en Lorraine et touche en priorité les hommes et surtout les jeunes sans qualification (43 % d’augmentation du chômage des jeunes) et les plus de 50 ans. Les femmes, historiquement moins présentes sur le marché du travail en Lorraine et en particulier dans les industries lourdes, sont aujourd’hui proportionnellement et statistiquement moins touchées. Les caractéristiques de ce chômage peuvent inquiéter puisqu’il apparaît de plus en plus comme un phénomène structurel et non plus uniquement conjoncturel. L’augmentation de 72 % du chômage de longue durée en est un signe tangible et un marqueur de la dégradation du marché local de l’emploi. Au 3ème trimestre 2010, on comptait plus de 10 % de la population active lorraine au chômage soit 0,7 points de plus que la moyenne nationale. Le taux de chômage est en évolution de 0,1 % dans trois des quatre départements lorrains. Seule la Moselle échappe à cette hausse. 40 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 2-3 Le défi de l’éducation, de la formation et de la recherche À la rentrée 2010, en Lorraine, 418 000 élèves sont scolarisés dans les 2 575 établissements du premier et du second degré. L’enseignement public concerne près de 95 % des écoliers du premier degré en Lorraine, contre moins de 87 % sur l’ensemble de la France. Dans le second degré, la proportion d’élèves scolarisés dans le public est plus forte en Lorraine (84 %) qu’en moyenne sur la France entière (79 %). Très forte présence de l’enseignement public en Lorraine quel que soit le niveau de formation. L’université accueille 75 200 étudiants. L’offre de formations techniques et technologiques est plus importante en Lorraine que dans d’autres régions. Au 31 janvier 2010, les établissements publics lorrains emploient 32 400 enseignants. Près des deux tiers sont des femmes. Près d’un enseignant sur deux exerce son activité dans un collège ou un lycée lorrain. Les professeurs des écoles et instituteurs représentent 39 % des effectifs, et les enseignants du supérieur 9 %. Dans l’enseignement privé sous contrat, 3 580 enseignants travaillent dans le premier et le second degré, dont 90% de femmes. Le principal défi de la Lorraine est aujourd’hui démographique. De la fermeture de classes dans le premier et le second degré à la diminution du nombre d’étudiants, la baisse des effectifs menace la qualité et la variété des formations proposées. En 2009, le taux de réussite aux différents baccalauréats atteint 87 % en Lorraine, soit un taux légèrement supérieur à la moyenne métropolitaine (86,2 %). Parmi les 20 500 nouveaux bacheliers, 50 % sont titulaires d’un baccalauréat général, 26 % d’un bac technologique, et 24 % d’un bac professionnel. Par ailleurs, 18 800 jeunes Lorrains ont obtenu un diplôme de l'enseignement technique (CAP, BEP, Brevet professionnel, Brevet de technicien, Brevet de technicien supérieur…). Les racines Les établissements d’enseignement supérieur de la région dispensent leurs cours à plus de 75 200 étudiants. L’université accueille 64 % de ces étudiants, avec une nette prédilection pour la filière « lettres et sciences humaines » qui regroupe près d’un tiers des effectifs. La création de l’Université Lorraine regroupant les facultés et universités de Nancy et de Metz est un symbole fort qui peut avoir un impact sur son attractivité et sur le maintien des étudiants en région, une fois formés. Au cours de l’année scolaire 2008-2009, près de 17000 jeunes étaient en contrat d’apprentissage en Lorraine. « Échanges et gestion », industries de «transformation », « génie civil, construction, bois » et « mécanique, électricité, 41 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 Les racines électronique » sont les spécialités les plus fréquentes. Plus de la moitié des apprentis de la région préparent un CAP ou un BEP. En Lorraine, le secteur de la Recherche et Développement compte 6 900 emplois (en équivalent temps plein), soit 2 % des effectifs français. Rapportées au PIB, les dépenses de Recherche et Développement sont deux fois plus faibles qu'en moyenne nationale. Malgré la faiblesse de sa recherche privée, en particulier dans les secteurs de haute technologie, la Lorraine peut néanmoins compter sur une recherche publique très présente et en plein essor. En 2003, le secteur public y totalisait 54 % des dépenses de Recherche et Développement et regroupait six emplois sur dix. Les collaborations de plus en plus fréquentes entre les entreprises et les laboratoires publics, ainsi que la forte augmentation des créations d'entreprises innovantes, sont des atouts indéniables pour le développement futur de la recherche en Lorraine. Cette dynamique de la recherche ne peut être dissociée de l’évolution du secteur universitaire. Cependant, les universités lorraines devront faire face à un choc démographique d'ici dix ans. Les effectifs d'étudiants devraient diminuer du seul fait de l’impact de la baisse des naissances intervenue dès la fin des années 1980 dans leurs régions de recrutement et singulièrement en Lorraine. Dans cette perspective, la création de l’Université Lorraine au 1er janvier 2012 apparaît comme une chance de croissance des moyens (humains et financiers) mais aussi comme un gage de visibilité et d’attractivité. Il s’agit pour la future Université Lorraine de pouvoir attirer élèves et enseignants-chercheurs au-delà des frontières nationales voire européennes. Il lui faut aussi et simultanément s’intégrer dans la construction en cours de l’Université de la Grande Région. L’installation prochaine de l’Institut de Recherche Technologique des matériaux à Metz, conjuguée avec la création des Instituts Jean Lamour à Nancy et Lafayette à Metz, est un facteur supplémentaire de renforcement de l’attractivité et de débouchés pour l’Université Lorraine. Ces différents éléments peuvent et doivent concourir au développement des relations universités /entreprises et générer de nouveaux process, de nouvelles activités et un nouveau dynamisme entrepreneurial. 42 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 2-4 Le défi du transfrontalier Dans ses échanges migratoires avec les autres régions, la Lorraine est déficitaire depuis 1990, mais de façon plus réduite au cours de la dernière décennie. Les pertes migratoires de la Moselle, département le plus important de la région, influencent fortement les variations régionales (déficit principalement dû aux pertes de population en milieu urbain). Les cadres ne semblent pas attirés par la Lorraine qui ne sait peut-être pas les séduire suffisamment. Si les agglomérations urbaines attirent les étudiants, nombre d’entre eux quittent la région à la fin de leur formation. Principal frein à l’attractivité : le manque de création d’emplois qualifiés. Les racines Alors que les espaces ruraux connaissent aujourd’hui un attrait renforcé dans la France entière, en Lorraine ce sont surtout les espaces périurbains qui gagnent des habitants. La population est globalement stable, mais avec des mobilités plus intenses pour les personnes de 18 à 39 ans, liées aux études supérieures et aux premières entrées dans la vie active. Ce sont surtout les couples, jeunes actifs, exerçant des fonctions intermédiaires ou supérieures, qui quittent la région. La Lorraine est marquée avant tout par un déficit migratoire qui, s’il a tendance à se réduire, n’en traduit pas moins la faible attractivité de la région. Les principales agglomérations du Sillon Lorrain et le Luxembourg (dont le poids économique en Lorraine n’a cessé de croître) constituent cependant des moteurs économiques, créateurs d’emploi. Les mouvements migratoires cumulés aux phénomènes sociaux et naturels engendrent des modifications du profil de la population résidente, qui pourraient devenir préoccupantes, notamment suite aux départs nombreux des couples avec enfants. La mobilité des actifs se caractérise par deux phénomènes : concentration de l’emploi dans le Sillon Lorrain et explosion du nombre de Lorrains transfrontaliers, travaillant essentiellement au Luxembourg. Les taux de croissance les plus élevés sont concentrés agglomérations. sur les grandes Combinés au phénomène de périurbanisation, l’augmentation et l’allongement des flux quotidiens domicile-travail soulignent l’interdépendance accrue des territoires urbains avec les zones rurales proches des villes, mais amplifient les disparités de 43 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 Les racines développement pour ceux qui en sont géographiquement éloignés. Les implantations ou extensions, en cours ou annoncées, de grands établissements porteurs de créations de nouveaux emplois, ne semblent pas être en mesure de modifier à court terme ce mode de développement. Cependant, l’élévation du coût des carburants et les nouvelles attentes environnementales sont des facteurs dont il faudra suivre les impacts sur l’organisation du territoire. Le nord de la région, et de fait l’ensemble du territoire régional, se remodèlent sous l’effet de la dynamique luxembourgeoise. L’émergence d’un projet stratégique d’aménagement concerté pourrait permettre d’anticiper sans subir, voire de se saisir d’une véritable dynamique inter territoriale et internationale pour faire de la mobilité infrarégionale et transfrontalière un vrai enjeu de développement de territoires en réseau. Le nombre de frontaliers lorrains, près de 82 000 individus en 2006, n’a cessé d’augmenter (2,5 fois plus qu’en 1990). Un Lorrain actif sur douze est désormais frontalier. Entre 1999 et 2006, les 27 % de hausse du nombre d’actifs occupés en Lorraine correspondent aux 19 600 frontaliers supplémentaires. Le phénomène frontalier continue donc à s’ancrer sur le territoire lorrain, en s’intensifiant au nord où les frontaliers représentent plus de 16 % des actifs occupés. L’évolution du travail frontalier, tiré pour sa quasi-totalité par l’attractivité tertiaire luxembourgeoise, a de ce fait profité au nord lorrain dont les marchés locaux de l’emploi sont sous l’influence plus ou moins intense des économies des pays limitrophes. 44 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 2-5 Le défi de l’équité en dépit des disparités Les inégalités entre les revenus fiscaux lorrains s’accroissent : + 10 % entre 1999 et 2003. Cela se traduit par une augmentation des inégalités en matière d’habitat, notamment dans le rapport à la propriété. S’il existe une certaine homogénéité des revenus par groupes sociaux les écarts se creusent entre catégories sociales. Les particularités liées au travail transfrontalier Le nord lorrain apparaît comme une zone de concentration de ménages aux revenus plus élevés à partir du moment où on intègre dans l’analyse les revenus des résidents qui travaillent au Luxembourg. A défaut, le nord de la Lorraine est classé par les services fiscaux français comme une zone qui décroche sur le plan des revenus. La masse salariale des travailleurs frontaliers lorrains était de 1 950 millions d’euros en 2006 (sans prise en compte des cotisations sociales salariales). La moitié de cette somme (environ 950 millions d’euros) figure dans les déclarations fiscales françaises en tant que revenu exonéré perçu à l’étranger ; l’autre moitié échappe à l’information fiscale française. Cela accroît la sensation de pauvreté, en dépit de l’augmentation des revenus moyens des Lorrains, y compris pour les plus pauvres. Les racines S’il est difficile d’établir des cartes de la répartition des richesses, on peut toutefois constater une certaine concentration des plus haut revenus dans les grandes villes et leurs couronnes périurbaines, tandis que les espaces ruraux s’appauvrissent. Toutefois, cela n’est pas homogène puisqu’il existe des quartiers, voire des communes au sein des principales agglomérations, où subsistent des poches importantes de pauvreté. La Lorraine connaît, comme les autres régions françaises, une augmentation des écarts et des inégalités de revenus. La richesse se concentre plutôt dans les grandes agglomérations où subsistent cependant des poches importantes de pauvreté. Les retombées sur les revenus du travail transfrontalier luxembourgeois constituent une spécificité lorraine qui se traduit par une Lorraine du Nord plus riche. En conséquence, de nombreux ménages du nord lorrain apparaissent comme sans revenus fiscaux alors qu’il s’agit très souvent de ménages disposant de ressources fiscales étrangères. Aujourd’hui, 7 % des revenus lorrains sont issus du Luxembourg. Dans les cantons de Cattenom, Fontoy et Villerupt ce sont plus de 50% des revenus qui sont issus du Luxembourg. Cela permet localement un développement de l’économie résidentielle mais cela accentue aussi la dépendance économique. 45 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 2-6 Le défi sanitaire Les racines Les évolutions socio-économiques de la région ont un impact sur la santé des Lorrains. Quel est le contexte ? Le chômage augmente plus rapidement que dans le reste de la France, les ouvriers sont désormais moins nombreux que les employés et on dénombre une forte proportion de personnes au foyer (en particulier en zone transfrontalière). L’état de santé des Lorrains est en amélioration constante : l’espérance de vie continue de progresser chez les hommes comme chez les femmes (respectivement + 2,1 et + 3,1 an entre 1995 et 2007), soit une tendance de progression comparable à celle observée au niveau national. Cette amélioration a d’avantage concerné le nord et l’est de la Moselle ainsi que les Pays de Terres de Lorraine (54) et de la Déodatie (88), alors qu’on observe une surmortalité très élevée dans le Bassin houiller et à Metz (+ 316 et + 287 décès annuels par rapport à la moyenne nationale). La mortalité prématurée (avant 65 ans) et la mortalité infantile sont en baisse mais le taux lorrain reste supérieur au taux métropolitain. La population lorraine est exposée à deux réalités : vieillissement et décroissance à brève échéance ce qui met en péril le dynamisme démographique de la région. Le bilan de l’état de santé des Lorrains pour la période récente est mitigé. La région se situe en queue de classement national dans différents domaines, en particulier pour la mortalité liée aux cancers, aux maladies cardiovasculaires et aux maladies de l’appareil respiratoire. En revanche, la Lorraine totalise relativement moins de cas de Sida diagnostiqué (2% du nb total pour la France) L’espérance de vie des Lorrains selon le sexe : ♀ 83,1 ans (France : 84,3 ans) ♂ 76,3 ans (France : 77,5 ans) Le vieillissement de la population est en partie à l’origine de l’accroissement de la prévalence des maladies chroniques. Au niveau des cancers, on observe en Lorraine une incidence en hausse mais une mortalité en baisse (de 20% à 15% entre 1980 et 2005). La Lorraine est la quatrième région française par importance du taux comparatif de mortalité par tumeur, avec des taux particulièrement élevés dans les territoires de Briey, de Longwy, du Bassin houiller et en partie de la Lorraine centrale. Les maladies cardiovasculaires occupent une place prépondérante dans la morbidité et la mortalité en Lorraine : c’est le premier motif d’admission en affection de longue durée, la première cause de mortalité féminine et la deuxième chez les hommes. Le taux comparatif de mortalité a toutefois diminué de 32 % entre les 2 dernières périodes d’observation : 1995-1997 et 2005-2007. 46 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 Les maladies chroniques de l’appareil respiratoire sont principalement associées au tabagisme ainsi qu’à des risques professionnels (activités minières, sidérurgiques, textiles ou agricoles) et touchent plus particulièrement les personnes âgées. Elles sont responsables de 1500 décès chaque année en Lorraine, en seconde position pour le taux de mortalité derrière le Nord-Pas-de-Calais. Avec 165 nouveaux cas déclarés de tuberculose en moyenne annuelle entre 2006 et 2008, la Lorraine présente un taux inférieur à celui de la France métropolitaine, malgré une augmentation des nouveaux cas en Meurthe et Moselle pour cette période. Les accidents, homicides et suicides représentent la 4ème cause de décès en Lorraine après les tumeurs, les maladies de l’appareil circulatoire et les maladies de l’appareil respiratoire. Les femmes sont, plus de deux fois plus sujettes au suicide que les hommes en Lorraine, avec d’importantes différences entre les départements. La Meuse et surtout les Vosges présentent des taux de mortalité par suicide bien supérieurs à la moyenne nationale (37 et 39 contre 25), et les femmes sont nettement plus exposées à ce risque. L’offre médicale et les équipements sanitaires et hospitaliers sont concentrés dans les agglomérations de Metz et de Nancy, tandis que l’offre de soins ambulatoires souffre d’importantes disparités territoriales. 47 Les racines En revanche, la Lorraine est moins touchée que d’autres régions par l’incidence du sida diagnostiqué (763 cas diagnostiqués avant 2010, soit 2% de ceux déclarés en France métropolitaine). La région est moins touchée par les nouvelles découvertes de séropositivité. La Meuse est à cet égard, le département français qui représente le taux standardisé de prévalence le plus faible pour le VIH-sida. De même, le taux d’incidence lorrain pour les hépatites est inférieur au taux national, avec des taux significativement inférieurs en Meurthe et Moselle, en Meuse et dans les Vosges, mais beaucoup plus importants en Moselle. Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 2-7 Le défi associatif Les racines Le tissu associatif lorrain est particulièrement riche et dynamique. On dénombre plus de 30 000 associations en Lorraine pour 1,2 millions répertoriées comme étant en activité sur le territoire national! Le nombre d’associations est cependant difficile à quantifier précisément vu l’absence de données disponibles sur leurs disparitions. Le sport, les loisirs, le social et l’enseignement sont les principales activités des associations créées ces dernières années en Lorraine, alors que la culture, la santé, l’économie et l’aide à l’emploi restent en retrait. 60 % des créations d’associations dans la région relèvent du secteur des loisirs (et plus particulièrement du domaine culturel et sportif) et du secteur sanitaire et social. La création d’association en Lorraine a connu des vagues successives de hausse et de baisse au cours de la dernière décennie, et même si on observe une tendance globale à la hausse, celle-ci reste inférieure à la situation nationale. Le département de Meurthe-et-Moselle a connu la plus forte densité de création d’associations de la région pendant les dix dernières années, mais il reste en-deçà de la moyenne française (avec 8,8 pour 1000 contre 10,5). L’emploi associatif occupe une place à part entière dans le paysage économique lorrain, ce qui constitue une particularité, dans la mesure où il représente près de 12 % des emplois privés contre 9,4 % au niveau national. Avec plus de 5000 employeurs et plus de 66 000 salariés, le secteur associatif représente un enjeu économique important pour la région. Ces emplois, fortement ancrés au territoire, ne peuvent généralement pas se délocaliser. Ils sont précieux au regard du lien social qu’ils contribuent à créer et à entretenir. Dans une région qui perd régulièrement des emplois industriels, le secteur associatif maintient son développement d’une façon constante. Chiffres clés Entre 32 000 et 36 000 associations en activité 1 600 nouvelles associations créées chaque année Il existe néanmoins des écarts entre le département des Vosges qui affiche une proportion de 9,5 %, ceux de la Meuse et de la Moselle qui se situent Environ 380 000 dans la moyenne régionale et celui de la Meurthebénévoles et-Moselle légèrement au-dessus avec 12,9 %. On remarque toutefois qu’entre 2000 et 2008, les départements qui ont connu une baisse de l’emploi privé ont connu une forte hausse de l’emploi associatif (à l’image de la Meuse dont l’emploi privé a globalement chuté de 6,2 % mais dont l’emploi associatif a grimpé de 31,5 % sur la même période). 48 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 S’il peut être qualifié de dynamique, l’emploi associatif n’en demeure pas moins précaire et se caractérise par une faiblesse des salaires et un important vieillissement. L’emploi associatif n’a cessé de croître au cours des dix dernières années en Lorraine. Si le secteur était un peu moins développé qu’au niveau national jusqu’en 2007, il connaît depuis une forte progression. Plus de la moitié de ces associationsemployeurs comptent 1 ou 2 salariés, alors qu’un quart des associations emploient plus de 80 % des salariés du secteur. Le domaine du social regroupe un peu plus de la moitié des emplois associatifs de Lorraine (santé 12,9 %, enseignement 7,9 %, culture 2,8 %, sport 2,5 %). Ceux-ci sont répartis différemment par rapport à la moyenne française : le social et la santé sont davantage représentés dans la région alors que l’enseignement, le sport et la culture se situent plus en retrait. L’économie sociale et solidaire s’appuie majoritairement sur les associations qui constituent un véritable troisième secteur à côté des secteurs marchand et public. C’est tout à fait le cas en Lorraine. Le secteur associatif bénéficie d’une mixité de ressources (financements publics, privés, activités marchandes et travail bénévole). L’engagement des Lorrains dans les associations concerne tous les âges à des degrés différents : 51 % des 65 ans et plus sont engagés dans le bénévolat pour seulement 25 % des 25-34 ans. Ils participent ainsi à la vitalité du secteur. 49 Les racines Près de 80 % des emplois associatifs se répartissent entre Moselle (45 %) et Meurtheet-Moselle (34 %) ; les Vosges (14 %) et surtout la Meuse (7 %) se situent nettement en retrait. Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 2-8 Le défi culturel Les racines Conjuguer le passé patrimonial et culturel avec le XXIème siècle Fruit de son histoire et de sa position géographique privilégiée, la Lorraine dispose d’un patrimoine culturel dont la richesse porte les traces de plusieurs siècles d’échanges et de brassage des populations. La région a ainsi été le berceau de grands courants culturels et intellectuels à l’image de l’Ecole de Nancy, de la cour de Lunéville ou encore des idées sociales issues de l’industrie. Cet héritage varié et de qualité souffre encore d’une méconnaissance aussi bien à l’extérieur qu’à l’intérieur même de la région (villages lorrains en mal de valorisation, villes de patrimoine et de culture trop peu visitées…). 80 % des activités et 90 % des équipements culturels sont concentrés dans et autour des agglomérations du Sillon lorrain. Cette hypercentralisation s’explique en grande partie par la proximité géographique des habitants. Cependant, le patrimoine lorrain contribue à une certaine reterritorialisation (Meuse, Vosges de l’Ouest…). Parmi les équipements culturels structurants en Lorraine, on peut notamment citer à Metz le Centre Pompidou, l’Arsenal et les Musées de la Cour d’Or et à Nancy le Musée des Beaux-Arts, le Museum-Aquarium et le Musée de l’Ecole de Nancy sans omettre le musée du fer. On citera aussi la création en cours du pôle lyrique, artistique et symphonique de Lorraine, les Arènes de Metz, le Galaxie d’Amnéville ou encore le Zénith de Nancy. 50 La région dispose d’un potentiel culturel méconnu, insuffisamment valorisé, qui pourrait pourtant devenir un des fers de lance de la Lorraine. Les coopérations et l’organisation de la mobilité culturelle pourraient donner plus de visibilité et faciliter l’accès du plus grand nombre à la culture sous toutes ses formes. Si les grandes manifestations et les équipements se concentrent majoritairement sur les villes et donc fort logiquement sur le Sillon Lorrain, pour autant on dénombre de nombreux festivals et initiatives culturelles dans tous les territoires ainsi qu’une mise en valeur et une réhabilitation du patrimoine lorrain, public et privé. La Lorraine des territoires est une terre de culture. Les 850 000 visiteurs du centre Pompidou à Metz dans l’année de son ouverture, en font un produit d’appel et d’image qui peut profiter à tous les territoires lorrains. Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 Le centre Pompidou à Metz, qui connaît dès sa première année d’ouverture un succès important (850 000 visiteurs en un an) pourrait créer un effet d’appel et une redistribution à l’égard de tous les territoires, activités et équipements culturels de la région. Aujourd’hui s’il fonctionne comme élément phare d’une attractivité nouvelle de la ville et de l’agglomération de Metz il n’apparait pas encore suffisamment comme un des éléments porteurs au sein des équipements culturels de l’ensemble de la Lorraine et de la Grande Région. En terme d’emplois, le secteur culturel pèse encore peu en Lorraine où ces emplois culturels ne représentent que 1,04 % du total des emplois régionaux (taux le plus faible parmi les régions françaises après la Champagne Ardenne (0,98 %) et la Picardie (1,02 %)). 9 957 actifs exerçaient un métier culturel en Lorraine en 2006, soit un peu moins de 2 % de l’emploi culturel en France (3,4 % hors Ile-de-France). Pour autant, les nombreux festivals (de musique classique comme Froville, plus actuelle dans le Jardin du Michel ou à la Passerelle, de jazz (NJP)ou de chant choral, de cinéma comme Fantastic’art à Gérardmer, caméra des champs à Ville sur Yron, italien à Villerupt, du film arabe à Fameck, les fêtes et village du livre (Nancy, Metz, Fontenoy la Joute, par ex), de théâtre ou d’animation de rue (Passages à Nancy et Metz, Renaissance à Bar le Duc, les Halles de Vézelise, Tomblaine, Scènes et territoires), les lieux d’exposition et les musées rénovés, les salles de musique actuelle, les compagnies d’amateurs ou professionnelles du spectacle vivant ainsi que toutes les autres initiatives issues de la création de jeunes talents locaux et/ou des initiatives des territoires, contribuent à démocratiser toutes les formes de culture et à les rendre plus accessibles au plus grand nombre. Il y a une demande certainement plus importante aujourd’hui dans ce domaine pour diverses raisons, et cela se traduit tout autant par le nombre croissant de bénévoles et de professionnels qui sont mobilisés dans l’organisation et la production de manifestations et de spectacles en Lorraine que par la proportion très majoritaire de Lorrains parmi les visiteurs du Centre Pompidou. Ce dynamisme culturel ne masque pas les difficultés de mise en réseau, de planification intelligente de l’offre, de sa concentration dans les aires urbaines, de la quasi absence de promotion médiatique des évènements culturels plus locaux malgré leur grande originalité, de difficultés de professionnaliser ce secteur dans la durée, de contractualiser entre les collectivités publiques et un secteur créatif mais peu familiarisé avec les contraintes administratives des financements publics. 51 Les racines La coopération interrégionale comme européenne en matière culturelle demeure peu développée, et ce malgré des réseaux existants mais quelque peu en sommeil et qui souffrent d’un manque de visibilité. Alors que des milliers de Lorrains et de citoyens européens traversent chaque jour les frontières, les artistes et les acteurs de la sphère culturelle lorraine sont paradoxalement peu mobiles. Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 2-9 Le défi sportif C’est une de ses facettes trop souvent méconnue, et pourtant la Lorraine compte bien parmi les régions les plus sportives de France. Les racines La morphologie du sport lorrain est assez proche de celle du sport français. Les sports collectifs, football en tête, comptent parmi les pratiques licenciées les plus en vogue (1 licence sur 3), même si les sports de raquette ne sont pas en reste avec 13 % des licences. Certaines disciplines particulièrement développées apparaissent comme des spécificités lorraines : c’est le cas du tennis de table, implanté de longue date, des sports nautiques (aviron et canoë-kayak) ou encore du tir, lié à l’histoire militaire de la région. Avec 7 700 installations sportives composées de 16 000 équipements, la région compte 5 % des équipements de France métropolitaine pour seulement 4 % de sa population. Même si la moitié est implantée en Moselle et le quart en Meurthe et Moselle, tous les départements lorrains disposent d’un taux d’équipement, rapporté à la population, au-dessus de la moyenne nationale. La région Lorraine est riche de ses pratiques et de ses équipements sportifs. C’est une caractéristique souvent méconnue, aussi bien à l’extérieur de la région que par les Lorrains euxmêmes. Cette qualité est à mettre en rapport avec la vocation touristique et récréative de la Lorraine qui peut contribuer à une amélioration de son image. Si le terrain de football est l’équipement le plus répandu (présent dans une commune sur deux), la Lorraine se distingue aussi par certaines spécificités, notamment l’implantation ancienne de stades d’eaux-vives en milieu urbain. Dans plus de 90 % des cas, c’est le secteur public qui gère les équipements sportifs lorrains. Au-delà de ces équipements, la Lorraine est avant tout une terre de prédilection pour les amateurs de sports de nature. 1 414 boucles de randonnées, 326 sites de pêche, 114 sites de spéléologie, 48 falaises d’escalade et 28 parcours de course d’orientation permettent de découvrir la richesse et la diversité exceptionnelle des paysages lorrains. 52 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 Si les pratiques sportives sont souvent urbaines, du fait de la localisation des équipements et de la population qui expliquent la présence en agglomération de la moitié des clubs lorrains, quelques communes disposent cependant d’un nombre remarquable d’installations au regard de leur taille ou de leur éloignement des zones urbaines densément peuplées. 581 000 licenciés 6 500 clubs sportifs Plus de 50 000 bénévoles 16 000 équipements 468 sportifs de hautniveau Les racines C’est le cas dans le département des Vosges (notamment avec La Bresse et Gérardmer) qui se distingue par un profil touristique marqué où ces équipements jouent un effet d’appel en complément d’atouts naturels. Avec 118 équipements pour 4716 habitants, la Bresse affiche un taux d’équipements sportifs record unique en France. Chiffres clés du sport en Lorraine 4ème région française pour le nombre d’athlètes sélectionnés pour les Jeux Olympiques de Pékin. 4ème région française pour le nombre d’athlètes sélectionnés aux Jeux-Olympiques de Pékin, la Lorraine excelle aussi au plus haut-niveau. On y dénombre près de 500 sportifs de haut niveau, qui évoluent dans les pôles, les clubs et les centres de formations qui composent le Parcours de l’Excellence Sportive lorraine. 53 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 3- LES DEFIS ECONOMIQUES 3-1 La Lorraine économique Les racines L’image de la Lorraine s’est souvent confondue avec celle de son industrie lourde (celle des mines, des aciéries et des fonderies, des hauts fourneaux et des fumées, mais aussi celle du textile des vallées vosgiennes). La sidérurgie et la métallurgie concentrent, aujourd’hui encore, des emplois industriels que les Lorrains tiennent à conserver. L’économie lorraine s’appuie aussi sur d’autres secteurs d’activités et sur une diversification qui s’est développée comme alternative à la mono industrie, particulièrement depuis les années 1980. Ainsi, sur les 860 000 actifs lorrains, 126 000 seulement travaillent dans l’industrie. Celle-ci reste cependant plus présente que dans d’autres régions, mais c’est le secteur tertiaire (commerce, emplois de services, médecine…) qui fournit le plus grand nombre d’emplois aujourd’hui avec près de 70 % des actifs. Ce phénomène, que l’on retrouve dans toute la France, a tendance à s’accélérer avec le développement de l’économie présentielle liée aux travailleurs transfrontaliers et, de manière générale aux travailleurs pendulaires, qu’ils se rendent au Luxembourg ou dans les principales agglomérations de la Grande Région. L’économie lorraine n’est plus tournée vers la seule industrie lourde. Ouverte à de nombreux secteurs d’activités, industriels et agricoles, elle est désormais orientée vers le tertiaire. Pour autant l’industrie reste très présente, avec un réel avenir en Lorraine. Crises et reconversions ont marqué les quatre dernières décennies Aujourd’hui l’économie lorraine a changé mais reste fragile. Les différents secteurs économiques, même diversifiés, sont sensibles à la conjoncture internationale alors que l’emploi transfrontalier occupe désormais une place prépondérante accompagnée d’une certaine dépendance. Parmi les secteurs économiques à signaler, l’agriculture est à mentionner, moins par les emplois qu’elle génère (2,5 % des actifs) que par l’importance des surfaces mobilisées, des richesses qu’elle créée et de la filière agroalimentaire qu’elle nourrit. Cette dernière est aussi importante que la filière automobile développée depuis 30 ans avec succès. La filière bois est aussi un réservoir d’emplois aussi bien en papeterie, en mobilier, en construction qu’en énergie. 54 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 Le secteur du bâtiment et des travaux publics occupe 30,7 % des actifs lorrains dans le secondaire. Cantonnée essentiellement à la Moselle-Est pour la production et aux agglomérations messine et nancéienne pour la recherche, la chimie occupe une place essentielle dans la stratégie économique régionale, en dépit de crises structurelles et conjoncturelles récentes et significatives. Le verre, le cristal et la faïence occupent une place historique et moderne dans l’économie lorraine du luxe notamment (fleurons internationaux), même si en termes d’emplois les effectifs sont aujourd’hui réduits. L’économie sociale et solidaire est particulièrement bien implantée en Lorraine et connaît une dynamique de progression bien supérieure à ce qu’on peut observer dans les autres secteurs de l’économie, en Lorraine ou en France. Essentiellement tournée vers les services à la population, elle profite du développement des besoins dans ces domaines. Les associations constituent la composante principale de ce secteur, alors que les coopératives et mutuelles sont incontournables, en particulier dans le secteur financier et celui de la protection sociale. Outre son poids dans l’économie lorraine, l’économie sociale joue également un rôle dans les territoires en contribuant au maintien de la population active, non sans présenter des visages variés selon les territoires et les départements. La conjoncture économique actuelle reste fragile. Au troisième trimestre 2010, l’emploi salarié lorrain marchand progresse de 0,1 %, toujours stimulé par l’emploi intérimaire, en hausse de 8,5 %. L’emploi industriel baisse de 1,1 %. Les exportations lorraines repartent timidement, mais restent toujours en deçà de leur niveau d’avant-crise. Le nombre de créations d’entreprises baisse pour le deuxième trimestre consécutif. Plus de six entreprises sur dix ont été créées sous le statut d’auto- 55 Les racines L’économie lorraine doit poursuivre sa diversification en développant ces différents secteurs et en les faisant évoluer : textiles intelligents, matériaux innovants, éco construction, énergies et chimie vertes, produits de luxe ou haut de gamme, agriculture biologique… Le Luxembourg, grand pourvoyeur d’emplois pour les Lorrains, n’est pas seulement un employeur de main d’œuvre ou de matière grise. Il peut être un des acteurs et partenaires du développement économique lorrain de par son rôle sur l’économie présentielle et l’activité qu’elle induit en matière de commerces et de services, mais aussi par les chantiers qu’il peut impulser de part et d’autre de la frontière (projets transfrontaliers structurants, développement de filière en réseau au sein de la Grande région, de clusters…). Ces différents aspects seront repris dans les orientations stratégiques, notamment en lien avec le développement opérationnel de la construction d’une région européenne, transfrontalière, métropolitaine et polycentrique. Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 entrepreneur. Le chômage est en légère hausse sauf en Moselle alors que le nombre de demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi augmente de 2,9 % sur un an. Sur la même période, le chômage des femmes a progressé plus vite que celui des hommes. Le chômage des jeunes diminue alors que celui des plus de 50 ans continue d’augmenter. La part de contrats précaires dans les offres d’emploi augmente. Les racines La Lorraine a traversé quatre décennies complexes pour son économie. Si elle a évité le pire, elle reste dans une conjoncture fragile et se montre timide pour initier de nouveaux concepts. 56 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 3-2 La lorraine industrielle Toutes les industries lorraines, longtemps grandes consommatrices de main d’œuvre, ont connu des pertes d’emplois importantes. Le phénomène a commencé de manière massive à partir des années 1970. Il ne s’est jamais véritablement arrêté et les industries lorraines restent fragiles. La sidérurgie, la métallurgie et le textile sont les secteurs qui ont subi les plus grandes pertes, mais les autres industries ont souffert également. La Lorraine est historiquement une grande région industrielle. Si elle a connu la crise des grandes industries (sidérurgie, métallurgie et textile), elle a conservé un tissu industriel important et développé de nouvelles filières. Les racines La Lorraine est une terre historiquement industrielle. Au-delà de la sidérurgie et de la métallurgie qui ont structuré certains bastions industriels autours de Longwy, Thionville ou Pompey, la Lorraine a la particularité d’avoir accueilli des activités industrielles à la campagne et pas uniquement dans la banlieue des villes. Bien entendu, de nombreuses villes lorraines, petites et moyennes, se sont créées ou développées avec l’industrie. Mais la campagne lorraine n’est pas entièrement dévolue à l’agriculture : les usines textiles des Vosges, les fonderies de Meuse ou encore l’industrie du verre, les brasseries, se sont installées dans des secteurs ruraux, souvent à proximité de cours d’eau fournisseurs d’énergie et composants de la production. Agro-alimentaire, automobile, sidérurgie, chimie, industrie du luxe (verre, cristal, faïence, ameublement…), énergie, industrie du bois, textiles intelligents ou matériaux innovants sont autant de secteurs industriels que la Lorraine doit maintenir, valoriser et développer. Aujourd’hui encore, c’est l’emploi industriel (- 9,6 % de 2008 à 2009) qui souffre le plus dans un contexte de mondialisation, de crise financière et de déstabilisation des marchés. La lorraine a perdu 38 900 emploi depuis 2001, et par conséquent sa spécificité industrielle s’effrite peu à peu. Pourtant, la Lorraine demeure une région plus industrielle que d’autres, et son industrie est à la fois située dans le tissu urbain et dans le secteur rural. La sidérurgie et la métallurgie, amoindries, sont essentiellement cantonnées dans la vallée de la Fensch qui pourrait accueillir un centre de stockage de CO² (projet ULCOS). Celui-ci nécessitera un investissement considérable mais il offre de nouvelles perspectives industrielles dans ce secteur particulièrement touché au cours des dernières années. 57 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 Le textile vosgien s’est spécialisé dans les tissus intelligents alors que le verre, le cristal et la faïence comptent toujours des fleurons mondiaux comme Saint-Louis, Baccarat, Daum à Vannes le Chatel, Saint-Clément ou Longwy. L’agro-alimentaire poursuit son développement au côté de la filière automobile, développée avec succès depuis trois décennies. Les racines Si la chimie connaît actuellement certaines difficultés, elle doit rester filière d’avenir en Lorraine, aux côté des matériaux innovants (pôle de compétitivité Materalia, laboratoire IRT) et de l’énergie. Le bois est aussi une filière qui a de l’avenir dans cette région : entre énergie, ameublement, matériaux de construction ou papier, il constitue un gisement dont la transformation locale permettrait de développer des emplois industriels. 58 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 3-3 La Lorraine, terre d’énergie La Lorraine est une grande région productrice d’énergie (9 % de l’énergie française toutes filières confondues en 2005) mais aussi une grande consommatrice : elle consomme 80 % de l’énergie qu’elle produit. La consommation d’énergie par Lorrain est supérieure de 46 % à la moyenne nationale ce qui est dû à la consommation de l’industrie de production. L’énergie produite en Lorraine est grande consommatrice de combustibles fossiles (63 %) Les racines La production industrielle d’énergie est à mettre en balance dans le bilan énergétique lorrain avec la consommation annuelle : 38 % des consommations pour l’industrie lorraine en 2005, soit le premier poste devant le secteur résidentiel (27 %) et les transports (21%). La Lorraine est une grosse région productrice et consommatrice d’énergie. En 2010, la région a produit 48 milliards de kWh et consommé 20 milliards de kWh. L’énergie électrique consommée en Lorraine provient pour 72 % du nucléaire, 25 % du thermique, 2 % des énergies renouvelables et 1 % de l’hydraulique. La consommation est inégalement répartie puisque concentrée dans les grandes agglomérations et les secteurs industriels. Ce sont avant tout les secteurs Nord Mosellan, Pays Messin, Couronne Nancéienne et Bassin Houiller qui consomment le plus alors que le département de la Meuse reste un faible consommateur (peu de population et peu d’industrie). On notera que de 1999 à 2005 la consommation d’énergie a baissé de 2 % en Lorraine, mais cela est moins à mettre sur un changement des comportements que sur le déclin de l’activité industrielle. On notera également que 37 % des gaz à effet de serre générés en Lorraine ne sont pas liés à l’énergie mais à d’autres facteurs, principalement liés à l’agriculture (engrais et cheptels notamment). Au regard des objectifs fixés par la réglementation européenne et repris dans les dispositions des lois Grenelle, deux grandes perspectives sont envisageables : un scénario « tendanciel » qui laisse se poursuivre la production et la consommation d’énergie au fil de l’eau (sans interventions majeures) un scénario « volontariste » qui met en place des mesures politiques fortes pour réduire la consommation d’énergie et produire une énergie plus propre. Dans le cas où le scénario « volontariste » serait privilégié, il faut, pour s’approcher au plus près des objectifs, combiner de manière cohérente et transversale les efforts 59 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 dans le résidentiel, le tertiaire, l’industrie et les transports pour définir un véritable PLAN CLIMAT TERRITORIAL et le mettre en œuvre. Les racines Le processus est enclenché en ce début d’année 2011 et devrait articuler les politiques du transport, du logement, de l’aménagement, de la prévention des risques, du développement économique, de la formation et des ressources naturelles et agricoles, sous pilotage conjoint de l’Etat et de la Région Lorraine. 60 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 3-4 La Lorraine de l’artisanat et du commerce L’artisanat lorrain s’apparente à une mosaïque d’entreprises aux réalités différentes. On distingue quatre grandes familles d’activités artisanales : l’alimentation (12,2 %), le bâtiment (38,2 %), la fabrication (19,5 %) et les services aux entreprises (30 %). Les emplois sont encore majoritairement masculins dans l’artisanat (bâtiment, mécanique, travaux du bois) même si une tendance à la féminisation est amorcée dans d’autres secteurs. Depuis plusieurs années on enregistre une augmentation du nombre d’entreprises et de salariés dans l’artisanat, malgré un déficit d’image. Les racines Les entreprises artisanales se concentrent majoritairement dans les villes et les espaces périurbains (70 %). En secteur rural, l’artisanat participe à l’économie locale et au dynamisme territorial autant par les travaux réalisés que par les services apportés, l’emploi proposé et le maintien d’activité. L’artisanat est certainement la 1ère entreprise de France mais il contribue d’abord à la vitalité d’un secteur et notamment des espaces à faible densité de population. L’artisanat lorrain se porte plutôt bien. En dépit des difficultés de ce secteur économique (isolement des chefs d’entreprise, cloisonnement, retraite et droits sociaux …), l’artisanat lorrain dispose d’atouts intéressants à valoriser. Les chiffres de l’artisanat lorrain sont particulièrement positifs : entre 1995 et 2005, le nombre d’entreprises artisanales a augmenté de 8 % en Lorraine, l’emploi salarié a enregistré une hausse de 18 % (soit un gain de 13 000 postes) et les immatriculations au Répertoire des Métiers ont connu une hausse importante. En 2006, près de 4 créations d’entreprises sur 10 relevaient de l’artisanat ; l’emploi salarié y est désormais supérieur à celui de l’industrie. En termes de dynamique, les établissements travaillant pour les ménages sont stables mais le nombre d’actifs y est en augmentation, ceux qui travaillent pour les entreprises et les ménages croissent plus fortement en nombre qu’en termes d’actifs et ceux qui travaillent exclusivement pour les entreprises sont en forte croissance sur les deux tableaux. La Lorraine a la particularité de privilégier la relation entre le monde universitaire et celui des artisans (Institut Supérieur des Métiers, équipe de recherche sur les processus entrepreneuriaux à Nancy 2). Ce partenariat a permis de soulever quelques problématiques spécifiques comme le besoin de légitimation de la profession, la nécessité de faciliter l’accès aux compétences et la reprisetransmission. Les relations entre l’artisanat et les collectivités territoriales peuvent 61 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 apparaître comme manquant de cohérence. Elles se résument souvent à des aides dispersées et entrent trop peu souvent dans un programme contractuel concerté et territorialement ciblé. Dans ce domaine, chacun est jaloux de son indépendance et de ses prérogatives ce qui n’est pas un facteur favorisant. Les racines L’activité commerciale est fortement développée en Lorraine. Elle est également souvent concentrée dans les centres des villes principales ou sur des zones commerciales périphériques. Les centres villes de Metz et de Nancy sont évidemment les plus attractifs avec plus de 2000 commerces. Cependant, Thionville, Epinal, Sarreguemines, Saint-Avold, Saint-Dié-des-Vosges, Neufchâteau ou Verdun tirent leur épingle du jeu même si ces villes peinent davantage à accueillir des « locomotives » commerciales. Depuis la fin des années 1960, le développement de grandes surfaces commerciales en périphérie et/ou en entrée d’agglomération, a bouleversé la donne. Le maintien du commerce de proximité de centres bourgs est devenu extrêmement difficile et les habitudes de consommation ont changé. Les zones de chalandise se sont élargies et le regroupement de grandes enseignes du commerce alimentaire, de l’équipement de la maison et de la personne autour de grands parking desservis par des bretelles autoroutières attirent des flots d’automobiles sur des Le commerce est plages horaires nouvelles (pause méridienne, fortement développé nocturne, dominicale, etc…). en Lorraine, avec des concentrations dans les C’est notamment à proximité de l’A31 sur l’axe centres des villes Nord/sud que se trouvent ces grands ensembles principales ou sur des commerciaux (Thionville/Linkling, Fameck/La zones commerciales Peltière, Mondelange, Hauconcourt-Talange, périphériques. Euromoselle, Metz/Actisud, Frouard, Laxou/La Sapinière, Nancy/Porte Verte, Nancy/Sud, Si celui-ci génère un Toul/Jeanne d’Arc…) mais pas exclusivement nombre important (Longwy/Pôle Europe, Bar-le-Duc/La Grande d’emplois, le Terre…). développement de Avec 69 hypermarchés et 236 supermarchés en 2008, la Lorraine est mieux équipée commercialement que d’autres régions. Ce sont 2 700 000 m² de surface de vente cumulée pour les seuls magasins de plus de 300 m². L’alimentaire et l’équipement de la maison dominent (70 % des surfaces) mais toutes les catégories sont représentées. Le cadre réglementaire provoque aussi la démultiplication d’implantations de commerces de moins de 300 m² qui une fois 62 grandes zones commerciales périphériques contribue à la désertification des centres urbains et à l’asphyxie des commerces de proximité en Lorraine comme ailleurs. Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 présents sur un site, demandent rapidement l’autorisation d’extension. Oscillant entre 942m² de surfaces commerciales par habitant en Meuse et 1 173 m² dans les Vosges en 2008, la densité commerciale est très élevée. Le risque de suréquipement est régulièrement évoqué et les surfaces de vente continuent cependant à progresser, en dépit de la mise en place de schémas de cohérence territoriale. Enfin, ils sont générateurs de difficultés et de perturbation de la vie quotidienne pour les citadins et pour les centres villes, même les plus importants (Metz et Nancy) : les commerces ne sont plus présents qu’en hyper centre et certains types de commerce disparaissent totalement des centres villes et des quartiers. 63 Les racines Les élus locaux ne peuvent refuser les créations ou le maintien d’emplois. Pour autant les nuisances liées à ces concentrations sont réelles. Les emplois y sont souvent peu qualifiés, à temps partiel, voire précaires. Les flux de circulation automobile convergeant vers ces zones commerciales contribuent à l’élévation des particules et des gaz polluants et sont générateurs de risques sur les sorties autoroutières. Ces zones sont également grandes consommatrices d’espaces avec les conséquences en matière d’artificialisation, d’imperméabilisation des sols et d’atteinte aux paysages et à la biodiversité. Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 3-5 La Lorraine agricole Les racines L’agriculture occupe une grande partie du territoire lorrain. La surface agricole utilisée couvre plus de la moitié des départements de Meurthe-et-Moselle, de Meuse et de Moselle. Dans les Vosges il faut ajouter à la surface agricole celle qui est boisée (les forêts occupent 49 % du territoire). Avec 26 000 emplois, 12 600 exploitations agricoles dont 7900 exploitations professionnelles, l’agriculture lorraine poursuit une double tendance à la baisse du nombre d’exploitations et à la concentration. Trois grands types d’orientations dominent l’agriculture régionale : l’élevage bovin lait et viande, les systèmes mixtes associant l’élevage aux grandes cultures et les exploitations céréalières. La Lorraine a subi une très forte reconversion industrielle après avoir perdu en trois décennies l’essentiel des emplois qu’elle comptait dans l’activité minière, la sidérurgie et le textile. C’est pourquoi, le développement des industries agroalimentaires et de la filière bois ont une importance économique déterminante. L’industrie agroalimentaire, deuxième secteur industriel dans la région, se concentre principalement sur les métiers de la transformation du lait et de la viande (20 000 emplois au total pour 2 500 entreprises). Souvent effacée par la perception industrielle qui peut être véhiculée par la Lorraine, l’agriculture est pourtant la seule activité économique présente sur la majeure partie de la surface régionale. Modèle d’équilibre entre exploitation céréalière et élevage, la Lorraine agricole développe aussi une forme de polyculture avec l’arboriculture ou encore la sylviculture. Les exploitations sont de plus en plus vastes et laissent de moins en moins de places aux exploitations familiales. La filière bois est une activité majeure du paysage économique et naturel lorrain avec 25 000 emplois et près de 4 000 entreprises implantées en milieu rural. Particularité régionale, la forêt lorraine appartient pour 68 % aux collectivités locales ou à l’État ; ce domaine forestier est géré par l’Office national des forêts (ONF). Cette forêt produit 11 % de la récolte française de bois et la même proportion des sciages. A la suite de la tempête de 1999, près de 100 000 hectares de la forêt lorraine ont subi des dégâts supérieurs à 50 %. L’essentiel des forêts détruites est aujourd’hui reconstitué, mais certainement pas le niveau de recettes antérieur à la tempête. La Lorraine possède une biodiversité très riche impactée par les politiques agricoles et forestières. La préservation des prairies naturelles constitue un enjeu 64 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 environnemental fort. La politique de préservation des ressources en eau nécessite une mobilisation de tous les acteurs vers la réduction des nitrates et des pesticides. L’enseignement agricole présente une offre de formation diversifiée constituée par cinq Etablissements Publics Locaux d'Enseignement et de Formation Professionnelle Agricole, deux établissements privés à temps plein et 11 maisons familiales rurales. Leur densité est contrastée selon les départements : une forte présence de l’enseignement privé dans les Vosges, la Meuse et la Meurthe-et-Moselle, deux EPL publics à restructurer en Moselle. La place de l’agriculture dans l’économie régionale et les défis auxquels elle est aujourd’hui confrontée obligent à des décloisonnements et à la prise en compte de la dimension agricole et sylvicole dans les projets de territoires et donc dans le dialogue territorial. 65 Les racines Le rôle et la place de l’agriculture dans la société, dans la gestion de l’environnement, des paysages et du foncier sont de plus en plus en débat ainsi que son modèle économique ; également en débat et au cœur de l’actualité, sa contribution à l’alimentation des populations de proximité ou d’autres plus lointaines. Si on voulait installer autrefois les villes à la campagne pour leur redonner de la qualité de vie, on parle aujourd’hui d’agriculture urbaine et de fermes à la ville. Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 3-6 La Lorraine de l’habitat En Lorraine, de 1999 à 2006, les 17 zones d’emploi gagnent des logements et des ménages. Cependant, 6 d’entre elles perdent de la population. Les racines La population Lorraine a progressé de 1 % en 7 ans et le nombre de logements de 8 %. Le parc est de 1 089 800 logements en 2006. Ainsi, le nombre de logements progresse plus vite que la population avec un parc de résidences principales jouant un rôle moteur (978 700 logements soit 90 % du parc total). Les progressions les plus fortes se situent dans la zone de Thionville (proximité du Luxembourg) alors que les progressions les plus faibles se situent dans les zones de Bar-le-Duc et de l’Ouest des Vosges. Ce sont avant tout les espaces périurbains qui profitent de l’évolution du nombre de logements. Les conditions de logements s’améliorent globalement en Lorraine. Les solutions de logement pour les personnes et familles les plus démunies restent cependant toujours difficiles à mettre en œuvre. Le développement de la périurbanisation est une donnée nouvelle, tandis que le manque de logements sociaux reste toujours d’actualité, même si la situation est bien meilleure que dans d’autres régions. La taille des ménages se réduit du fait du vieillissement de la population et des phénomènes de décohabitation. Cela explique que l’augmentation du nombre de logements est proportionnellement supérieure à celle de la population. La taille moyenne des ménages est de 2,32 personnes par logement en 2006. Les logements sont plus grands (4,3 pièces par logement). Les logements sont d’autant plus grands en territoire rural, et le nombre de propriétaires différents y est important. Dans les zones périurbaines les pièces sont plus réduites qu’en centre-ville. Cela s’explique par la présence plus importante de familles nombreuses en périurbain. La composition des ménages est en moyenne plus réduite aujourd’hui et les logements plus grands. On considère que 80 % des logements lorrains sont en occupation réduite (chiffre 2006 contre 74% en 1999) ce qui suit une tendance nationale. Dans les villes-centres cependant, les ménages sont petits et logés dans de petits logements, notamment dans le parc privé. La part de ménages en sur-occupation diminue. Particularité nancéienne : le nombre d’étudiants qui entraine une certaine 66 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 sur-occupation avec la cohabitation dans des logements de petite taille, fausse les chiffres de la Meurthe-et-Moselle toute entière. Les propriétaires occupants de leur logement sont en augmentation (577 900 en 2006 contre 513 400 en 1999) et représentent 59% des ménages tandis que 36% des ménages sont locataires (dont un tiers dans le parc public). Plus un territoire est rural et plus le taux de propriétaires est important et plus la maison individuelle constitue le mode d’habitat dominant. La part de propriétaires augmente surtout chez les couples, et va de pair avec la taille des familles et l’âge. Les employés ont plus de difficultés que les ouvriers à accéder au logement même si leur accès à la propriété a augmenté de 25 % (contre 37 % d’augmentation pour les cadres). On notera la spécificité du Bassin houiller où 10% des ménages ne sont ni propriétaires, ni locataires, mais logés gratuitement ce qui est une survivance du temps des cités minières. La maison individuelle représente 59 % du parc de logements et contribue au développement de l’étalement urbain, de la périurbanisation non maîtrisée et à l’artificialisation des sols au détriment des espaces naturels. L’espace constructible disponible et des tarifs attractifs poussent également à la construction de maisons individuelles en zones rurales. De nombreuses villes affichent des taux importants de logements sociaux (Longwy, Bar-le-Duc, Epinal, Nancy ou Metz). Cependant le parc global de logements sociaux a diminué de 6 % (logements vétustes, vacance liée à la rénovation urbaine ou vente de logements) alors que les besoins persistent d’autant plus que les ménages sont plus petits et plus nombreux. Alors que la construction de maisons individuelles progresse, la vacance des logements augmente avec 73 700 logements en 2006 soit 13 % de plus qu’en 1999. Le taux de vacance est de 7 % soit juste au-dessus de la moyenne nationale mais la Meuse se distingue avec un taux à 9 %. Concernant les résidences secondaires la Lorraine est moins concernée que le reste de la France. Cela représente 3 % du parc de logements soit 32 800 logements dont la moitié se situe dans les Vosges et un quart en Meuse. 67 Les racines 83 % des propriétaires lorrains ont plus de 40 ans. Mais sur la période 1999/2006, le nombre de jeunes ménages accédant à la propriété a augmenté notamment dans les zones urbanisées, en lien avec les divers dispositifs d’aide à la primo-accession. Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 3-7 La Lorraine touristique Les racines La Lorraine n’est pas identifiée aujourd’hui comme une grande région touristique française et le tourisme n’est pas perçu comme un point fort de l’économie lorraine. Pour autant il compte sensiblement autant d’emplois que l’automobile ou la chimie (1 % des emplois régionaux). Ce secteur d’activités va certainement se développer eu égard au potentiel touristique lorrain bien réel et au développement des nouveaux emplois dans les services aux particuliers (secteur devenu le 1er créateur d’emplois en Lorraine) dont 75 % relèvent de services et d’accueil touristiques. Le chiffre d’affaire touristique régional est d’abord lié à l’accueil et à l’hébergement, principalement dans l’hôtellerie. L’offre y est cependant limitée et concentrée (80 000 lits marchands dont 72 % en Moselle et dans les Vosges). En 2008, la Lorraine était la quinzième région touristique française avec 3,7 millions de nuitées (avant tout concentrées dans les grandes agglomérations comme Nancy, Metz ou Epinal ainsi que dans les secteurs historiquement touristiques comme la montagne vosgienne ou Verdun). On note aussi une forte présence de résidences secondaires en Lorraine (200 000 lits) qui attirent des habitants de proximité, Lorrains ou transfrontaliers (13% des résidences secondaires). De nombreux campings jouent le même rôle. En revanche les campings de passage connaissent une baisse de fréquentation régulière alors que la clientèle étrangère est en diminution sur la plupart des modes d’hébergement depuis 2001. Les hébergements qui se portent le mieux aujourd’hui sont l’hôtellerie urbaine ainsi que les hébergements ruraux. La Lorraine n’est pas une grande région touristique (15ème rang national) mais elle possède des sites attractifs et connait, depuis les années 1980, une croissance de son économie touristique qui s’accélère. Le tourisme lorrain s’appuie sur des paysages préservés, un patrimoine de qualité, une vie culturelle diversifiée et un développement des infrastructures de loisirs et d’hébergement. Reste à susciter encore plus l’envie de venir en Lorraine et de faire mieux connaître la région. Le tourisme contribue à la fois à l’économie locale (hébergement, restauration…) et véhicule une image forte et positive de la région. Une autre part du chiffre d’affaire touristique provient des filières d’attractions à fort potentiel de développement, notamment la gastronomie et les produits du terroir, la culture et le patrimoine ainsi que le tourisme urbain. Le développement est plus modéré mais prometteur pour le tourisme d’affaire, le tourisme fluvial, les sites de 68 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 loisirs ou le thermalisme. Enfin, les filières du tourisme de mémoire et de la montagne d’hiver sont à conforter. La clientèle traditionnelle est majoritairement française, souvent locale (les Lorrains assurent près de 18 % des nuitées) et de proximité (Grand Est et Grande Région). Les grands évènements touristiques et culturels impactent l’économie locale et régionale (voire nationale) qu’ils soient artistiques, culturels, festifs ou sportifs. L’hôtellerie en est la 1ère bénéficiaire. Les week-ends longs favorisent le tourisme de loisirs et culturel : c’est notamment le cas pour les agglomérations de Metz et de Nancy. De nouvelles manifestations émergent qui génèrent beaucoup de flux touristiques comme l’Open de Moselle à Metz ou encore le Salon Habitat et Bois à Epinal. D’autres évènements ont des conséquences insoupçonnées, à l’image du Carrefour Européen du Patchwork à Sainte-Marie-aux-Mines (Alsace) dont les effets touristiques se font ressentir jusqu’à Saint-Dié-des-Vosges ou du 90ème anniversaire de la Bataille de Verdun (11 novembre 2008) qui a montré que le tourisme de mémoire pouvait être un levier économique important. 69 Les racines La Saint-Nicolas, partout en Lorraine, est l’un des évènements touristiques les plus marquants de l’année (les hôtels affichent souvent 70 % d’occupation au minimum). Elle n’est pas identifiée comme aussi importante à Metz qu’à Nancy, Epinal ou SaintNicolas-de-Port. Cela est dû à son déroulement au cœur des marchés de Noël qui prennent une place importante dans cette période, la Saint-Nicolas n’étant qu’un évènement parmi d’autres. Ces manifestations ne résument pas l’évènementiel en Lorraine mais sont des locomotives très importantes (ainsi le Mondial Air Ballons a un impact hôtelier jusqu’à Metz). Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 Les racines Parmi les grands évènements touristiques de Lorraine, on peut citer : - Lorraine Mondial Air Ballons à Chambley (425 000 visiteurs en 2009) - Festivités de la Saint-Nicolas à Nancy (125 000 visiteurs en 2009) - Nancy Jazz Pulsations (90 000 visiteurs en 2009) - Festivités de la Saint-Nicolas à Epinal (55 000 visiteurs en 2009) - Festival International de Géographie à Saint-Dié-des-Vosges (50 000 visiteurs en 2009) - Festival International du Film Italien à Villerupt (41 000 visiteurs en 2009) - Festival International du Chant Choral (40 000 visiteurs en 2009) - Festivités de la Saint-Nicolas à Saint-Nicolas-de-Port (40 000 visiteurs en 2009) - Fantstic’Arts à Gérardmer (30 000 visiteurs en 2009) - Festival RenaissanceS à Bar-le-Duc (30 000 visiteurs en 2009) Certains sites lorrains développent une attractivité telle qu’ils accueillent plus de 100 000 visiteurs à l’année : - Centre Pompidou à Metz Zoo d’Amnéville Cathédrale Saint-Etienne à Metz Walygator Parc à Maizières-lès-Metz Colline de Sion Fraispertuis City à Jeanménil Parc animalier de Sainte-Croix à Rhodes Ossuaire de Douaumont à Fleury Snow Hall à Amnéville-lès-Thermes Confiserie des Hautes-Vosges à Plainfaing Luges d’été de la Schlucht au Valtin Mémorial de Verdun à Fleury Géo Parc à Saint-Dié-des-Vosges (plus de 850 000 visiteurs) (plus de 620 000 visiteurs) (plus de 540 000 visiteurs) (plus de 450 000 visiteurs) (plus de 250 000 visiteurs) (plus de 220 000 visiteurs) (plus de 210 000 visiteurs) (plus de 210 000 visiteurs) (plus de 200 000 visiteurs) (plus de 170 000 visiteurs) (plus de 130 000 visiteurs) (plus de 120 000 visiteurs) (plus de 120 000 visiteurs) D’autres sites engrangent entre 50 000 et 100 000 visiteurs par an : Château de Malbrouck à Manderen, Musée Georges De la Tour à Vic-sur-Seille, Citadelle de Bitche, Citadelle souterraine de Verdun, Musée Lorrain, Musée de l’Ecole de Nancy et Museum-Aquarium de Nancy, Musées de la Cour d’Or à Metz, Aquarium Impérator d’Amnéville-lès-Thermes et Luge Alpine Coaster de Saint-Louis/Arzviller. 70 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 71 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 72 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 Pour enrichir la photographie globale ou partielle de la situation régionale qu’apportent les études, les rapports et les communications diverses et pour compléter les réflexions et propositions exprimées par les acteurs lors des trois ateliers tenus en février 2011, il a été demandé à plusieurs experts qualifiés dans les questions d’aménagement et de développement régional de nous faire part de leur regard sur la Lorraine aujourd’hui et de leur vision sur son avenir. La même proposition a également été faite à des « experts d’usage » à partir de leur « vécu » associatif, syndical, politique, économique, universitaire, … de la Lorraine aujourd’hui. Qu’ils soient experts qualifiés ou experts d’usage, tous ont produit un document écrit répondant aux quatre mêmes questions qui ont été également posées aux participants des ateliers : 1. Quel est, selon vous, le principal atout de la Lorraine pour lui permettre de construire son développement pour 2020 ? 3. Pouvez-vous donner un exemple d’initiative qui, si elle était conduite sur tout ou partie de la région, pourrait résoudre une partie des questions qui se posent à la Lorraine ? 4. Dans votre domaine, quels acteurs et/ou quels territoires serait-il judicieux de faire travailler ensemble à des propositions pour la Lorraine de demain Pour faciliter l’accès à ces contributions et donner envie de les lire intégralement, une présentation synthétique de leur contenu est proposée dans ce document sous le titre « Paroles d’experts ». En annexe, vous pourrez retrouver, classées par ordre alphabétique de leurs auteurs, l’intégralité des contributions, que celles-ci émanent d’experts qualifiés ou d’experts d’usage, qu’elles aient été sollicitées ou qu’elles soient spontanées. Toutes ces contributions, sont sources d’enseignement, de propositions, parfois de visions. Elles éclairent, de manière pertinente le plus souvent, le diagnostic stratégique régional en apportant des réponses aux 4 questions posées. Nota : les résumés des contributions apparaissent dans l’ordre alphabétique inverse de leurs auteurs. 73 Paroles d’experts 2. Quel est, selon vous, le principal handicap de la Lorraine à résoudre d’ici 2020 ? Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 RESUME DE LA CONTRIBUTION DE MARTIN VANIER GEOGRAPHE, UNIVERSITE DE GRENOBLE 1 - Quel est, selon vous, le principal atout de la Lorraine pour lui permettre de construire son développement pour 2020 ? Paroles d’experts Ce sont ses hommes et ses femmes, sa population, ceux qui y vident aujourd’hui et ceux qui y viendront d’ici 2020. Réponse facile en apparence, car légitime pour n’importe quelle région du monde : il n’est de richesses que d’hommes… Mais réponse forte pour la Lorraine car les « gens de Lorraine » ne sont pas identiques à ceux de n’importe où en Europe. Ils sont encore, pour une large part, ancrés dans une culture collective du travail. Certes ce travail manque, certes il change vite, certes il est souvent mal valorisé par les statuts et les revenus. Mais cette culture se maintient, et vaut bien au-delà des secteurs industriels. Or, la France qui vieillit globalement, la France qui perd peu à peu son lustre de grande puissance économique (qui va sortir du top 5 à coup sûr, et qui à plus long terme pourrait ne plus être dans le top 10), cette France va redécouvrir l’importance de ses régions de travail, de ses régions actives, productives dans tous les sens du terme, ses régions qui savent accepter le travail et l’activité dans ce qu’ils peuvent parfois avoir de marquant dans le territoire (la proximité des espaces de production, les infrastructures de transport de marchandises, les rythmes imposées, etc.). Dans une France qui pourrait être tentée par la spécialisation dans les « avantages comparatifs résidentiels », la présence de la Lorraine (et d’autres régions françaises comparables, par exemple la Basse Normandie) sera précieuse. 2 - Quel est, selon vous, le principal handicap de la Lorraine à résoudre d’ici 2020 ? Ce sont… ses hommes et ses femmes, sa population, ceux qui y vivent aujourd’hui, ou tout du moins une partie d’entre eux ! Réponse paradoxale compte tenu de la précédente, mais logique : si la richesse de la Lorraine, c’est sa société de travail, reconnaissons qu’elle a beaucoup souffert et continue de beaucoup souffrir, et qu’elle a largement à se reconstruire dans son espérance, sa fierté, son identité, son dynamisme. L’enjeu est fondamentalement culturel : il faut énormément investir pour que les Lorrains d’aujourd’hui et de demain reconstruisent mentalement et culturellement leurs capacités personnelles et collectives de se développer, d’entreprendre, de « faire carrière », de fonder, etc. Enorme effort pour changer les représentations de la défaite, pour entrer dans une attitude collective de la promotion, de l’ouverture au monde, de la quête de valeurs qui dépassent le matérialisme et ses fragilités, de l’exigence du beau. Plus qu’ailleurs, le défi est dans les mentalités, et plus qu’ailleurs on ne peut pas attendre d’un renouvellement démographique qu’elles soient bousculées. Il faut des politiques publiques audacieuses, inattendues, culturellement révolutionnaires, pour sortir d’un état de choc, ou de renoncement, et s’autoriser une sorte de « yes we can » régional. Le Beaubourg de Metz montre la voie. L’expérience, plutôt réussi, de la Ruhr, montre que le chemin est encore long. 74 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 3 – Pouvez-vous donner un exemple d’initiative qui, si elle était conduite sur tout ou partie de la région, pourrait résoudre une partie des questions qui se posent à la Lorraine ? Un des outils « déjà là », qui peut servir cette ambition à la fois culturelle, de formation, et de mutations des mentalités pour l’entrée dans le monde du travail, ce sont tout simplement les lycées de la Région. A condition toutefois de les faire entrer dans une toute autre conception de leur rôle dans le redéveloppement régional. La 27ème Région a travaillé le sujet. D’autres pays d’Europe, où existent parfois des cycles intermédiaires entre Secondaire et Supérieur (nos très anciennes Propédeutiques) de type Collèges, ont également mobilisé leurs équipement publics pour leur faire jouer un rôle beaucoup plus ample. La trame des lycées lorrains (surtout ceux qui ont un peu de « post-bac ») est à considérer comme la trame de l’avenir. Mais il faut pouvoir en faire des lieux très largement ouverts, dotés, choyés, où tous les Lorrains sauront pouvoir accéder non seulement à une formation privilégiée, mais aussi à la culture, à l’évènement, à l’ouverture au monde, à la fête… Et bien entendu ce qui vaut pour les lycées vaut encore plus pour les écoles et universités mais les lycées ont en outre l’avantage d’être un formidable levier d’aménagement des territoires. Que ne sait-on pas faire en France (en Lorraine comme ailleurs), et qui pénalise la mise en œuvre de solutions aux nombreux problèmes collectifs du pays (se loger, se déplacer autrement, se former, travailler…) ? On ne sait pas sortir des champs clos dans lesquels des acteurs qui n’ont pas toutes les réponses ni tous les leviers s’enferment, au nom de leur légitimité, le plus souvent publique : l’Education nationale fait de l’éducation nationale, pendant que les collectivités font des politiques de la ville, et que les chambres des métiers se battent avec les problèmes d’employabilité, etc. Mais toujours dans une grande difficulté à sortir du cercle de chacune de ces impuissances. Le métier principal d’une collectivité comme la Région (Lorraine ou autre) devrait être d’organiser systématiquement le décloisonnement des mondes d’acteurs, non seulement des acteurs publics entre eux (entre administrations – et pour commencer entre services et directions en son sein même ! – entre collectivités, entre collectivités et administrations…), mais plus encore entre acteurs publics et privés, ce qui reste si difficile à cause de réticences réciproques. Tables de coopération, groupements d’intérêts, coopératives territoriales, nouvelles mutuelles régionales… Le territoire qui saura décloisonner les mondes d’action, et sortir de la posture suicidaire de la « puissance publique » est celui qui aura, demain, les moyens de ses ambitions. 75 Paroles d’experts 4 – Dans votre domaine, quels acteurs et/ou quels territoires serait-il judicieux de faire travailler ensemble à des propositions pour la Lorraine de demain ? Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 RESUME DE LA CONTRIBUTION DE SOPHIE SCHWARZ-KOEHLER ASSISTANTE DU DIRECTEUR DE CABINET DU PRESIDENT DU CONSEIL GENERAL DE MOSELLE, ANCIENNE ASSISTANTE AU SEIN DE LA DIRECTION GENERALE DES SERVICES DE LA REGION LORRAINE ET PRECEDEMMENT DU CONSEIL ECONOMIQUE ET SOCIAL DE LORRAINE 1 - Quel est, selon vous, le principal atout de la Lorraine pour lui permettre de construire son développement pour 2020 ? Paroles d’experts La Lorraine est un espace mosaïque entourée de territoires différents (des régions françaises et des états souverains). Elle est un cadre pertinent qui peut s’affirmer en tenant compte de ce qui se vit en elle et autour d’elle. La Lorraine est faite d’espaces voisins et complémentaires qui peuvent devenir des espaces de perspectives et de développement. L’Histoire et la Géographie (et la Culture ou les cultures qui en découlent) sont une base importante pour la Lorraine : elle a une histoire millénaire, des racines éparses et profondes (rappel de références à Fernand Braudel en parallèle). Pour savoir où les Lorrains vont, ils doivent savoir d’où ils viennent. La Lorraine est une terre d’histoire, de campagne (les villages lorrains ont une identité forte), d’industrie, d’immigration (et de tolérance), autant de richesses qui font notre identité. La Lorraine a produit de véritables solidarités humaines et a su être un lieu d’expérimentation économique et sociale (logement, protection, formation, etc…). La Lorraine est une région attachée à ses terres mais aussi à la qualité du travail qui en découle. On peut rappeler également que si les crises économiques récentes ont touchés durement la Lorraine, au regard de ce qu’elle a subit, elle a su montrer une grande capacité de résistance même s’il elle doit encore se battre. Le positionnement géographique de la Lorraine est aussi un atout indéniable. Morcelée, unifiée, rattachée mais toujours désirée la Lorraine est un espace de fractures et de liaisons. La richesse culturelle est un autre grand atout de la Lorraine comme en témoigne notamment son riche patrimoine architectural. La Lorraine n’est pas une terre de frontières mais de rencontres. 76 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 2 - Quel est, selon vous, le principal handicap de la Lorraine à résoudre d’ici 2020 ? La Lorraine est un territoire à la fois institutionnel et fonctionnel, un espace géographique complexe où les interactions sont nombreuses. Le cadre de gouvernance territoriale est également devenu complexe dans un monde où le territoire peut être « sans terre ». 3 – Pouvez-vous donner un exemple d’initiative qui, si elle était conduite sur tout ou partie de la région, pourrait résoudre une partie des questions qui se posent à la Lorraine ? Dans une mondialisation ouverte à toutes les concurrences, le cadre local de la Région Lorraine reprend tout son sens s’il défend des projets clairs et mobilisateurs. Pour cela la Lorraine doit : - Accentuer sa visibilité (fédérer les acteurs), - Accroître sa liberté (se donner les moyens de marges de manœuvre dans la compétition des territoires), - Affirmer son identité (besoin d’appartenance à une collectivité, à une terre et une 4 – Dans votre domaine, quels acteurs et/ou quels territoires serait-il judicieux de faire travailler ensemble à des propositions pour la Lorraine de demain ? Les divisions que peut parfois connaître la Lorraine sont le fruit de certaines « batailles » récentes mais ne sont pas insurmontables car, au travers de la grande histoire, de nombreux évènements ont soudés les lorrains, y compris dans l’épreuve (crise industrielle notamment). L’espace transfrontalier est une chance, que ce soit en termes de travail, de culture ou de développement économique. Ce positionnement dans la Grande Région ne doit pas faire oublier son positionnement dans le Grand Est français où les défis sont nombreux car nos voisins de France, à l’exception de l’Alsace, sont dans une situation socio-économique complexe proche de celle de la Lorraine. 77 Paroles d’experts histoire commune, gage d’unité pour les lorrains et de visibilité depuis l’extérieur). Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 RESUME DE LA CONTRIBUTION DE PIERREHENRI PAILLET ANCIEN DELEGUE A L’AMENAGEMENT DU TERRITOIRE (DATAR) ANCIEN PREFET, DIRIGEANT D’UN BUREAU D’ETUDES 1 - Quel est, selon vous, le principal atout de la Lorraine pour lui permettre de construire son développement pour 2020 ? Les atouts de la Lorraine sont à considérer sous deux aspects : d’une part les forces et d’autres part les opportunités. Paroles d’experts Les forces de la Lorraine s’articulent principalement autour de la culture du travail, de l’ouverture acquise à l’Europe, de la situation géographique, du Sillon Lorrain qui est développé, des ressources industrielles importantes, et du début de diversification de l’économie grâce aux politiques de conversion. Les opportunités se dessinent essentiellement autour de la fonction de carrefour et de logistique, de la mise en commun des équipements métropolitains à travers l’émergence d’une métropole, du développement universitaire et de la recherche dans les secteurs d’activités ayant fait la force industrielle de la Lorraine et, enfin, de la coopération transfrontalière et du développement de pôles transfrontaliers. 2 - Quel est, selon vous, le principal handicap de la Lorraine à résoudre d’ici 2020 ? La Lorraine connaît deux formes d’handicaps : ses faiblesses actuelles et les menaces qui pèsent sur son avenir. Les faiblesses sont aujourd’hui nombreuses et découlent notamment de la faible attractivité de la région, de son absence d’image, d’une certaine culture de l’assistanat, de sa dépendance envers l’extérieur et notamment du Luxembourg, de l’absence d’unité et de polarisme de Metz et Nancy, de l’inégalité de développement entre ses territoires, de son armature urbaine complexe et de l’isolement des pôles meusiens, de son manque d’ambition et d’anticipation, de la valorisation insuffisante de son cadre de vie et de sa base économique dépassée. A cela s’ajoute un certain déclin industriel, la menace d’une crise au Luxembourg, un vieillissement de la population aggravé par le départ des jeunes et un accroissement des inégalités entre le Nord tiré par le Luxembourg et l’Allemagne, et le reste du territoire. 3 – Pouvez-vous donner un exemple d’initiative qui, si elle était conduite sur tout ou partie de la région, pourrait résoudre une partie des questions qui se posent à la Lorraine ? Il faut aider au développement économique à travers les filières d’excellence, l’exploitation de la logistique, le renforcement des activités exogènes ou encore le développement du tourisme. 78 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 La Lorraine doit devenir un laboratoire du développement durable en intensifiant le traitement de ses friches industrielles, en mettant en valeur ses espaces naturels… La Région doit affirmer sa solidarité entre les Hommes par le soutien à l’émergence de projets territoriaux, des politiques d’équipements collectifs, de transport, de logement… La Lorraine doit se développer en accentuant sa mobilité en concevant ses déplacements à travers un schéma de transport allant au-delà de ses frontières et tenant compte aussi bien des voyageurs que du fret au travers des différents moyens de transport. Il s’agit aussi de projets précis à réaliser comme le renforcement de l’A31, de Métrolor, la liaison SaôneMoselle, la poursuite du TGV, l’ouverture ferroviaire au Sud, la constitution d’une AOT régionale… Le développement de la recherche et de l’enseignement universitaire sont une des clefs du développement de la Lorraine. Cela doit se traduire notamment par le renforcement des coopérations Metz-Nancy, le développement de partenariats avec nos voisins européens, la coopération public-privé, la création de pôles de compétitivité, la mobilisation des CRITT (Centre Régionaux pour l’innovation et le Transfert de Technologies), la labellisation de pôles d’excellence avec la mise en réseau des entreprises et de la recherche… La Lorraine doit s’organiser au travers d’une métropole qui naisse au centre des villes tout en étant transfrontalières et ancrée dans la Grande Région. Il s’agit de considérer le réseau des villes lorraines au-delà même du seul Sillon Lorrain dans le phénomène de métropolisation. Ce sont les territoires et leur organisation polycentrique à plusieurs échelles (européenne, lorraine et métropolitaine) qui seront le mieux à même de relever les défis de la Lorraine de demain. 79 Paroles d’experts 4 – Dans votre domaine, quels acteurs et/ou quels territoires serait-il judicieux de faire travailler ensemble à des propositions pour la Lorraine de demain ? Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 RESUME DE LA CONTRIBUTION DE NOËL LENANCKER DIRECTEUR GENERAL ADJOINT DES SERVICES DE LA REGION NORD PAS-DE-CALAIS, Paroles d’experts ANCIEN DIRECTEUR DE CABINET DU PRESIDENT DU CONSEIL GENERAL DE MEURTHE ET MOSELLE 1 - Quel est, selon vous, le principal atout de la Lorraine pour lui permettre de construire son développement pour 2020 ? La Lorraine est une mosaïque territoriale dont il faut tirer parti pour construire une stratégie de développement. Si cette mosaïque traduit bien les faiblesses structurelles issues des crises à répétition dans certains grands secteurs économiques massacrés par les restructurations, elle rappelle plusieurs atouts à combiner pour construire un développement durable moins dépendant des grandes concurrences internationales. On peut citer : Les dynamiques territoriales de développement local fortement ancrées dans certains secteurs, avec un tissu d’acteurs entreprenants (association, élus, syndicats), Un réseau de « villes moyennes » qui pourraient être locomotives pour la création d’activités et de richesses (universités, recherche, PME…), Des savoir-faire de qualité, des pôles d’excellence localisés, des entreprises bien ancrées localement, Une trame verte et bleue très dense qui constitue un cadre de vie remarquable, sousestimé et sous-évalué du fait de l’histoire industrielle. Faire se rencontrer, ces éléments clés pour construire une stratégie partagée et coordonnée de développement, c’est réunir les pièces d’un puzzle pour faire système et poursuivre une construction plus équilibrée, plus résistante, plus diversifiée. 80 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 2 - Quel est, selon vous, le principal handicap de la Lorraine à résoudre d’ici 2020 ? Les réalités départementales sont fortes, sensiblement différenciées, plutôt prégnantes, avec des dépendances externes fortes qui provoquent des attractivités centripètes (Alsace, Allemagne, Luxembourg, bassin parisien). La réalité de ces échanges interterritoriaux ne conforte pas une visibilité régionale à construire, d’autant que les logiques interterritoriales du nord Lorrain se heurtent aux découpages départementaux. La réalité régionale reste à construire sur la base d’une vision partagée entre les sous-ensembles territoriaux qu’il faut identifier dans une logique de développement (plutôt qu’administrative). 3 – Pouvez-vous donner un exemple d’initiative qui, si elle était conduite sur tout ou partie de la région, pourrait résoudre une partie des questions qui se posent à la Lorraine ? Structurer l’économie autour d’une articulation « pôle d’excellence économique territoire » et veiller à un développement équilibré de tous les territoires et à leur mise en synergie permet la prise en compte des spécificités de chacun d’entre eux tout en identifiant directement sa contribution au développement régional. 4 – Dans votre domaine, quels acteurs et/ou quels territoires serait-il judicieux de faire travailler ensemble à des propositions pour la Lorraine de demain ? Piloter une gouvernance partagée entre le Conseil Régional, les Conseils Généraux, chaque territoire organisé, le CESEL, les organismes consulaires, les partenaires sociaux et associatifs est une condition du succès. Faire émerger une vision économique respectueuse des rôles et spécificités de chacun des partenaires, consolider l’ensemble des moyens financiers disponibles et évaluer régulièrement ce processus. Dans une économie de plus en plus ouverte, la volonté de tous les acteurs de s’organiser sera l’élément clef de la capacité de résistance et d’adaptation du tissu économique régional. 81 Paroles d’experts Le Schéma Régional de Développement Economique piloté par le Conseil Régional NordPas de Calais : élaboré en 2005, il construit depuis une véritable dynamique régionale qui produit de réelles avancées en termes de création d’entreprises (+33%), en termes de pôles de compétitivité et pôles d’excellence. Les huit enjeux du SRDE sont pilotés régionalement par une conférence régionale pour le développement économique. Dans une économie de la connaissance, cet agencement d’acteurs constitue un véritable facteur de production. Ce nouvel agencement d’acteurs correspond à un 4ème facteur de production (avec la terre, le travail, le capital). Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 RESUME DE LA CONTRIBUTION DE PIERRERENE LEMAS ANCIEN PREFET DE LORRAINE, DIRECTEUR GENERAL PARIS HABITAT 1 - Quel est, selon vous, le principal atout de la Lorraine pour lui permettre de construire son développement pour 2020 ? Paroles d’experts Le premier atout de la Lorraine, dont elle n’a toujours pas conscience, est sa position géographique au cœur de l’Europe industrielle et sa dimension transfrontalière, notamment autour de l’axe Nord Sud. C’est également dans la même logique, son tissu d’infrastructure de transports bien articulé avec les régions voisines. Le deuxième atout est sans doute son potentiel de formation et de recherche, et notamment les universités et les écoles d’ingénieurs. Son troisième atout réside sans doute dans le processus de métropolisation engagé depuis longtemps par les territoires du sillon lorrain. Enfin, la tradition industrielle de la Lorraine est incontestablement un atout, malgré l’effritement du taux de qualification des emplois industriels. 2 - Quel est, selon vous, le principal handicap de la Lorraine à résoudre d’ici 2020 ? Le principal handicap me paraît lié aux difficultés de la deuxième mutation industrielle engagée depuis les années 80, les secteurs de reconversion qui ont pris le relais des activités traditionnelles dans la mine et la sidérurgie subissant à leur tour les effets de la crise. La deuxième difficulté est sans doute liée aux disparités territoriales, notamment au détriment des anciens bassins industriels, textiles, sidérurgiques et miniers. Enfin, la Lorraine souffre incontestablement d’une absence d’unité en raison de l’histoire de ses quatre départements et, par la même, de manque de visibilité dans la compétition européenne. 3 – Pouvez-vous donner un exemple d’initiative qui, si elle était conduite sur tout ou partie de la région, pourrait résoudre une partie des questions qui se posent à la Lorraine ? S’il fallait citer deux initiatives qui mériteraient d’être conduites jusqu’à terme, on pourrait citer la poursuite nécessaire de l’unification du développement et de la mise en réseau de son appareil de formation et de recherche. On pourrait également évoquer un axe fort de développement autour de l’affirmation de la vocation logistique du territoire régional (fluvial, ferroviaire, forêt,…).Sur les partenariats de propositions, il me paraît essentiel qu’une réflexion sur la Lorraine de demain s’appuie sur un travail commun avec les partenaires de la « grande région » pour arrimer la Lorraine à un territoire européen de développement. 82 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 RESUME DE LA CONTRIBUTION DE DIDIER FRANCFORT PROFESSEUR D’HISTOIRE, UNIVERSITE DE NANCY 2, DIRECTEUR DE L’INSTITUT CULTUREL EUROPEEN DE LUNEVILLE 1 - Quel est, selon vous, le principal atout de la Lorraine pour lui permettre de construire son développement pour 2020 ? La Lorraine est forte de son histoire : le brassage culturel constitue une force et une richesse des savoir-faire et savoir-vivre lorrains. Cette caractéristique se retrouve chez ses voisins de la Grande Région. La Lorraine est ainsi le laboratoire de constructions complexes d’identification. Cette caractéristique partagée avec ses voisins inscrit la Lorraine parmi les régions les plus ouvertes à la construction européenne. La Région profite en plus d’une émulation culturelle forte à travers des évènements comme le festival Passages ou le festival du Théâtre Universitaire. La Lorraine présente une forte hétérogénéité dans un grand nombre de domaines, notamment en ce qui concerne les transports. A titre d’exemple, si l’axe Nancy-Luxembourg est valorisé, le transit par Paris est obligatoire pour aller à Francfort depuis Nancy. Il faut remédier à ces situations incohérentes. La Région ne valorise pas suffisamment son identité culturelle à travers l’éducation. Elle doit renforcer l’apprentissage de l’allemand pour lutter contre le « tout anglais » et éduquer ses jeunes à vivre au-delà des frontières, dans un autre but que le seul tourisme. Enfin, elle doit rompre avec le rejet du voisin, ce à quoi la Grande Région peut aider. Il faut multiplier les évènements où se croisent la culture, l’enseignement, la recherche et l’économie, en les sortants de leurs carcans habituels. 3 – Pouvez-vous donner un exemple d’initiative qui, si elle était conduite sur tout ou partie de la région, pourrait résoudre une partie des questions qui se posent à la Lorraine ? La Lorraine doit être la vitrine nationale et internationale des travaux entrepris dans les territoires lorrains et favoriser l’internationalisation des activités de recherche et d’enseignement en mutualisant les réseaux universitaires, les institutions patrimoniales (Institut d’Histoire Culturelle Européenne, International Society for Cultural History) au service des projets régionaux. 4 – Dans votre domaine, quels acteurs et/ou quels territoires serait-il judicieux de faire travailler ensemble à des propositions pour la Lorraine de demain ? La Région doit utiliser des réseaux internationaux et des compétences culturelles et linguistiques européennes pour valoriser ses ressources scientifiques régionales. 83 Paroles d’experts 2 - Quel est, selon vous, le principal handicap de la Lorraine à résoudre d’ici 2020 ? Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 RESUME DE LA CONTRIBUTION DE YVES DURUFLE DIRECTEUR GENERAL DES SERVICES DE LA REGION NORD PAS-DE-CALAIS, ANCIEN DIRECTEUR DU SERVICE REGIONAL DES AFFAIRES REGIONALES DE LA MEME REGION, ANCIEN SOUS-PREFET AUX AFFAIRE ECONOMIQUES DE MEURTHE ET MOSELLE Paroles d’experts 1 - Quel est, selon vous, le principal atout de la Lorraine pour lui permettre de construire son développement pour 2020 ? La Lorraine est le fruit de son histoire et de sa géographie qui ont forgé une identité articulée autour de ses villes et une orientation de son développement autour de l’axe Sud-Nord autour du « sillon lorrain ». Ce regard vers le Nord constitue la colonne vertébrale de son développement. Sa main d’œuvre est grandement qualifiée et la recherche et l’innovation y tiennent une place de choix. Du fait de son histoire et de son économie, il y a une acceptabilité de l’industrie, y compris de l’industrie lourde (sidérurgie, métallurgie…) qui la différencie d’autres régions françaises et qui lui permet de s’appuyer sur des valeurs issues du monde industriel et minier (courage, travail d’équipe, solidarité, ouverture à la diversité, traditions d’organisations sociales fortes et intégrées et fort sentiment d’identité et d’appartenance). C’est un atout qui ne trompe pas puisque la Lorraine est une des premières régions d’accueil d’investisseurs étrangers, notamment dans le domaine industriel. 2 - Quel est, selon vous, le principal handicap de la Lorraine à résoudre d’ici 2020 ? La Lorraine est une région de taille moyenne qui comprend des villes certes riches en patrimoine architectural et culturel mais trop petites et éclatées pour réellement jouer le rôle de villes moteurs de développement du territoire. 3 – Pouvez-vous donner un exemple d’initiative qui, si elle était conduite sur tout ou partie de la région, pourrait résoudre une partie des questions qui se posent à la Lorraine ? En l’absence d’une métropole-centre comparable à Lyon ou Toulouse, il conviendrait, autour du maillon Nancy-Metz en passant par Pont-à-Mousson, de trouver la masse critique en termes d’infrastructures, de services, de recherche, d’innovation, d’élites intellectuelles et sociales, pour consolider un développement lorrain irradiant tous azimuts. Pour cela, deux pistes semblent intéressantes à explorer : Le renforcement des partenariats européens (Belgique, Luxembourg, Allemagne) en s’appuyant sur les acquis de SAR-LOR-Lux, du pôle européen de développement et des nouveaux GECT Saar Moselle et Grande Région, S’ouvrir à l’ouest vers le bassin parisien et transcender la barrière naturelle des Vosges en en faisant un nouveau trait d’union avec l’Alsace. 84 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 L’enjeu est de créer une métropole multipolaire qui pourrait se constituer en pôle métropolitain, grâce à des infrastructures de transports renforçant le maillage du territoire (poursuite de la mise en cadencement du Métrolor pour créer à terme un RER du sillon lorrain). Autour de la gare Lorraine TGV de Vandières pourraient être développées des pôles de développement (exemple de la gare Champagne TGV à Reims). De plus, cette métropole multipolaire a besoin d’une mise en réseau de ses grands équipements moteurs, de ses fonctions tertiaires, de ses équipements de santé, de culture, etc… Cela signifie également renforcer la coopération en matière universitaire et de recherche et rechercher des partenariats vers Paris, l’Alsace, la Belgique, le Luxembourg, l’Allemagne, etc… Enfin, doter cette métropole multipolaire d’une gouvernance appropriée permettrait de jouer la complémentarité et non la concurrence entre les villes et de positionner la Lorraine dans la cour des grandes régions européennes. 4 – Dans votre domaine, quels acteurs et/ou quels territoires serait-il judicieux de faire travailler ensemble à des propositions pour la Lorraine de demain ? Redonner de la fierté aux habitants et renforcer l’attractivité de la Région (Lille capitale européenne de la culture, film Bienvenue chez les Ch’tis), S’appuyer sur la coopération transfrontalière avec les groupements européens de coopération territoriale (GECT), Poursuivre la politique des friches, avec l’Etablissement public foncier, pour construire la « ville renouvelée » et structurer la « ville monde » (Roubaix), Développer l’économie résidentielle (trame verte et bleue, agriculture de qualité et multifonctionnelle, tourisme, capitales régionales de la culture, opération « TER mer, TER vert »), Renforcer les filières d’excellence (centre européen du bois à Trélon), Accroître le transport ferroviaire et fluvial de marchandises avec les plateformes multimodales et le développement de nouvelles infrastructures à grand gabarit, - Faire vivre le concept de Schéma régional de développement économique permanent. 85 Paroles d’experts La Lorraine et le Nord-Pas-de-Calais qui offrent beaucoup de similitudes dans leur histoire et dans leur tissu économique et social, pourraient coopérer de manière plus approfondie par l’échange de bonnes pratiques, les retours d’expérience, la constitution de boîtes à outils communes pour profiter mutuellement du succès des uns et des autres. En effet, les deux régions sont confrontées en grande partie à des défis communs. A titre d’exemples, plusieurs expériences conduites en Nord-Pas-de-Calais qui pourraient servir de base à ce travail en commun : Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 RESUME DE LA CONTRIBUTION DE JACQUES CHEREQUE ANCIEN MINISTRE, ANCIEN PREFET DELEGUE A LA RE INDUSTRIALISATION DE LA LORRAINE, SYNDICALISTE, PRESIDENT D’HONNEUR DU CONSEIL Paroles d’experts DE PAYS DU VAL DE LORRAIN 1 - Quel est, selon vous, le principal atout de la Lorraine pour lui permettre de construire son développement pour 2020 ? La Lorraine bénéficie d’un positionnement géopolitique privilégié dont elle doit tirer parti. Au cœur de ses crises industrielles, la Lorraine a plutôt su, avec le partenariat engagé de l’Etat (CPER), conduire les modifications nécessaires de ses appareils productifs (tertiaire, PME/PMI) et de ses infrastructures tant matérielles (communications, territoires, produits, …) que de services (éducation, santé, recherche,…). 2 - Quel est, selon vous, le principal handicap de la Lorraine à résoudre d’ici 2020 ? La Lorraine a eu à affronter de lourds changements causés par l’évolution des techniques et des technologies, mais surtout par l’irruption de la compétition internationale. La plupart des indicateurs économiques et sociaux sont au rouge et les perspectives démographiques inquiétantes. 86 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 3 – Pouvez-vous donner un exemple d’initiative qui, si elle était conduite sur tout ou partie de la région, pourrait résoudre une partie des questions qui se posent à la Lorraine ? L’un des objectifs prioritaires est de faire de l’Espace Central (entre Nancy et Metz, Meuse et Seille) le pivot essentiel du développement régional. La Lorraine doit également mieux s’ouvrir au Sud, par le fluvial (Moselle Saône), le ferroviaire (Nancy-Rhin-Rhône). Ces travaux de long terme ne doivent pas différer ceux immédiats à entreprendre tant sur l’A31, le barreau autoroutier Toul-Dieulouard ou la coordination des ports de Moselle (Illange-Metz-Frouard), en attendant Gondreville. Quant à l’axe Ouest Est, son fil rouge est celui de la LGV Paris-Strasbourg et au-delà. Quand elle croise la ligne Nord Sud à Vandières, cette gare d’interconnexion devient un point central dans ce dispositif territorial. Son importance dépasse largement ses avantages pour les voyageurs. La gare de Vandières devient la porte d’entrée (économique) de ce territoire majeur qu’est l’Espace Central, organisé autour de Pont-A-Mousson. L’espace central doit devenir l’un des moteurs principaux de la dynamique régionale, notamment économique, en mettant en synergie tous ses atouts (infrastructures, foncier disponible, équipements, pôles urbains et ruraux, rôle des Communautés de Communes de Pont-A-Mousson et Pompey restructurés, …). Il n’est pas possible d’envisager la mise en valeur prioritaire d’un Espace Central sans évoquer le rôle que doit y jouer les projets portés par les acteurs de l’association du Sillon Lorrain. Cette association ne peut se contenter d’améliorer la coopération, utile et nécessaire, sur des domaines importants, entre les villes concernées, notamment Nancy et Metz. 87 Paroles d’experts 4 – Dans votre domaine, quels acteurs et/ou quels territoires serait-il judicieux de faire travailler ensemble à des propositions pour la Lorraine de demain ? Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 RESUME DE LA CONTRIBUTION DE RAYMOND BAYER CONSEILLER ECONOMIQUE ET SOCIAL DE LORRAINE EN CHARGE D’ANIMER LA SECTION PROSPECTIVE , ANCIEN FORMATEUR, COLLEGE SALARIE (CONTRIBUTION FAITE A TITRE PERSONNEL) 1 - Quel est, selon vous, le principal atout de la Lorraine pour lui permettre de construire son développement pour 2020 ? Sa situation géographique et sa position de carrefour à la croisée du Luxembourg et de l’Allemagne sont des atouts majeurs pour la Lorraine. Paroles d’experts L’espace de métropolisation en construction depuis les années 60 est un potentiel fort qu’il faut mieux maîtriser. Les coopérations entre les territoires, qu’elles soient transfrontalières comme la Grande Région et les pôles transfrontaliers (Luxembourg / Longwy / Thionville et Sarrebruck / Sarreguemines / Forbach) ou bien infrarégionales (Université Metz-Nancy Lorraine, Sillon Lorrain) en sont les témoins. 2 - Quel est, selon vous, le principal handicap de la Lorraine à résoudre d’ici 2020 ? Les principaux handicaps de la Lorraine sont son manque d’attractivité, l’image négative qu’elle véhicule ainsi que son manque d’opportunités d’emplois pour les jeunes qui quittent la Région. Elle souffre également d’un déclin industriel illustrant la perte d’un savoir-faire lorrain. La formation dans ce domaine n’est pas à la hauteur de cette spécificité du territoire. La Région souffre encore d’un problème de gouvernance et d’une multiplicité des interlocuteurs, comme en témoignent les débats autour de la gare de Vandières. 88 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 3 – Pouvez-vous donner un exemple d’initiative qui, si elle était conduite sur tout ou partie de la région, pourrait résoudre une partie des questions qui se posent à la Lorraine ? La Lorraine doit porter sa production locale (notamment dans la filière bois) et exploiter ses filières pour les rendre plus visibles et fortes (agriculture durable, vignoble AOC). Elle doit également investir dans la formation, notamment à travers l’université de Lorraine et favoriser la création d’une culture propre : multilinguisme, culture (festival du film Italien, pôle de l’image de Villerupt). Enfin, la Lorraine a besoin de projets portés par ses habitants, notamment à travers la démocratie participative. 4 – Dans votre domaine, quels acteurs et/ou quels territoires serait-il judicieux de faire travailler ensemble à des propositions pour la Lorraine de demain ? 89 Paroles d’experts La Lorraine doit articuler sa métropolisation autour de ses villes centres, le Sillon Lorrain et les interfaces transfrontaliers tout en articulant son espace de façon conjointe entre les territoires ruraux et les territoires urbains. Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 90 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 91 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 92 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 La parole des Lorrains, rassemblée dans ce document de travail et de synthèse, est celle des réponses apportées à 4 questions posées concernant la Lorraine d’aujourd’hui. Quels sont ses atouts, ses handicaps, les menaces qui peuvent peser sur son avenir et les opportunités dont elle pourrait profiter ? Ces questions ont d’abord été posées par écrit aux experts techniques puis aux experts d’usage et contributeurs volontaires (Cf. document 2). Puis elles ont été soumises aux quelques 300 acteurs lorrains de la sphère économique, sociale et environnementale, de la vie associative et citoyenne, de l’animation des territoires et de l’éducation populaire, ainsi qu’aux acteurs et collaborateurs de la sphère publique, réunis sur invitation lors des 3 ateliers « Lorraine 2020 » qui se sont tenus en février 2011. Cet exercice de prospective territoriale a rencontré un vrai succès de participation et suscité du désir de réfléchir et de produire ensemble. Ils ont dit … « La diversité et la qualité des territoires lorrains (nature, culture, patrimoines…) est une opportunité insuffisamment valorisée. Il parait essentiel d’améliorer l’identité et la visibilité de la Région dans de nombreux domaines afin de développer l’attractivité du territoire. Ce travail de valorisation de l’image passe en premier lieu par une appropriation par les Lorrains de leurs richesses communes basées sur une identité régionale et non départementale ou locale. » Loin de constituer un verbatim de ces différentes rencontres extrêmement riches, cette présentation synthétique et les extraits cités ici, font apparaître les convergences, les doutes et les interrogations exprimés par les acteurs lorrains de ces ateliers. Par petites touches sont mis en avant les atouts, les handicaps, les menaces ou les craintes, mais aussi, et c’est heureux, les opportunités dont la Région Lorraine pourrait profiter. 93 Paroles de Lorrains Les mêmes questions, légèrement adaptées ont également été reprises avec un panel d’une quarantaine de jeunes étudiants, apprentis et lycéens réunis début mai. Une partie spécifique sera consacrée à la parole rafraichissante des jeunes. Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 ATOUTS 1 - Quel est selon vous le principal atout de la Lorraine pour lui permettre de construire son développement pour 2010 ? La position géographique souvent perçue comme un handicap (à l’Est, au bout du bout…)a est de loin le premier atout mis en avant lors des ateliers : la Lorraine occupe une position géostratégique particulièrement intéressante, au cœur d’un carrefour culturel et historique marqué par son multiculturalisme et ses dynamiques transfrontalières. La Lorraine est une terre d’accueil et de brassage, riche de ses hommes et de sa culture. Son tissu associatif est une vraie richesse porteuse de valeurs et de qualités de solidarité et de cohésion sociale. Le savoir-faire lorrain, la culture du travail et de l’effort, la capacité d’initiative et le potentiel de recherche et d’innovation ont été mis en avant lors des trois ateliers. La Lorraine affiche aussi une certaine richesse agricole, un potentiel culturel, touristique et patrimonial à valoriser Ils ont dit … « La position géographique comme la tradition d’accueil de la Lorraine en font une terre de brassage et d’échanges qui doit en faire un laboratoire de l’Europe et une région ouverte sur le monde. » Paroles de Lorrains ainsi qu’une diversité des paysages et des ressources (biologiques, énergétiques, minérales, etc…) intéressante. La Lorraine n’est plus aux frontières, mais au cœur des plaques de développement. Elle est multiple, elle est mosaïque de par ses hommes, ses territoires, ses paysages, ses activités et ses ressources. Ils ont dit … « L’expérience lorraine des crises industrielles a forgé une capacité à rebondir, à réinventer l’économie et un nouveau modèle de société. » 94 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 HANDICAPS 2 - Quel est selon vous le principal handicap de la Lorraine à résoudre d’ici 2020 ? Le premier handicap relevé par les participants aux ateliers est clairement le problème de l’image de la Lorraine. Il est question aussi bien de l’image extérieure négative que véhicule la région (avec une visibilité très limitée, une identité peu affirmée, un passé industriel répulsif) que de l’image perçue par les Lorrains euxmêmes (manque de confiance, d’ambition, d’esprit d’entreprenariat). La Lorraine semble avoir beaucoup d’atouts mais ne sait pas les valoriser. On dénote le manque de gouvernance, de pilotage, de coordination et de communication, qui s’expliquent peut-être par l’absence de grands centres de décision et de grands leaders politiques. Le manque de cohérence dans la gouvernance politique et l’absence de convergence dans les choix stratégiques d’aménagement ont été évoqués. Ils ont dit … « Certains handicaps sont ou peuvent devenir aussi des atouts : le climat lorrain pourrait être recherché pour sa fraicheur et sa pluviométrie qui feront le bonheur des gens qui subissent le réchauffement climatique. » Ils ont dit … « Il existe un risque de fracture entre un Sillon Lorrain de mieux en mieux structuré et équipé et l’ensemble du territoire lorrain qui ne bénéficie pas de cette attractivité voire qui en perd. Cette fracture territoriale existe également entre différents quartiers d’une même ville, liée avec une fracture sociale. » 95 Paroles de Lorrains Les contrastes extrêmement forts entre les territoires sont également pointés du doigt, tout comme un déficit de l’offre de transports (multi et inter modalité) et une insuffisance de réalité métropolitaine. Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 INITIATIVES 3 - Pouvez-vous donner un exemple d’initiative qui, si elle était conduite sur tout ou partie de la région, pourrait résoudre une partie des questions qui se posent à la Lorraine ? L’initiative de conforter le positionnement géographique de la Lorraine avec les grands équipements de transport connectés (gare de Vandières, TGV Sud, Canal SaôneMoselle, aéroport Lorraine, grands ports multimodaux) peut permettre de développer une véritable plate-forme multimodale lorraine. Paroles de Lorrains L’attractivité de la Lorraine peut être améliorée en s’appuyant d’abord sur les projets existants (Centre Pompidou à Metz, Esch/Belval, Center Parc, etc..), sur les richesses naturelles (pôles d’excellence rurale) et culturelles, sur le capital humain (terre métissée, perfectionniste au travail, créative, ouverte aux autres cultures, etc…). Cette attractivité peut également être renforcée en cultivant l’identité lorraine, en développant une marque « La LORRAINE » et en communiquant à l’extérieur sur la qualité de la région, dans l’optique de changer durablement l’image de la région de manière positive. Valoriser le « Tous Lorrains » favoriserait une évolution de l’image en interne, pour travailler ensemble sur des projets communs. Ils ont dit … « Il faut faire de la position géographique de la Lorraine un atout plus concret en développant les grandes infrastructures de transport : canal Saône-Moselle, embranchement au TGV Rhin-Rhône, gare d’interconnexion TGV-TER, plateforme portuaire multimodale, amélioration du réseau routier, aéroport ouvert sur le monde… » La Lorraine peut aussi être valorisée avec une promotion des initiatives locales et des pôles de proximité, tout en tenant compte de la diversité des territoires. La création d’un contrat de projet Région-Rural a été proposée lors du 3ème atelier ; elle permettrait l’émergence d’un territoire durable (pôle entreprenariat, stratégie de marketing territorial, identification forte d’une sphère de formation tout au long de la vie). Concernant la formation et la recherche, il serait intéressant de développer des formations de qualité, adaptées à l’emploi et anticipant les besoins. Il importe d’y impliquer les universités, les lycées, les partenaires de la formation continue afin d’endiguer la fuite des jeunes lorrains et pourquoi pas d’attirer des jeunes en les incitant à s’installer en Lorraine. 96 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 Ils ont dit … « Le monde scientifique et universitaire doit se promouvoir auprès des jeunes voire des enfants pour que l’importante matière grise présente en Lorraine profite à tous. Universités, écoles, citoyens et entreprises doivent travailler ensemble pour faire émerger des pôles innovants sur des thèmes phares, propres à la Lorraine ou ayant un potentiel pour s’y développer. » Un accent particulier est mis sur la recherche, pour faire de la Lorraine une terre innovante, en renforçant par exemple les partenariats universitéentreprise. L’importante population étudiante doit ainsi devenir un véritable moteur économique et culturel. Les participants aux 3 ateliers ont proposé de valoriser les filières suivantes : la filière bois, l’écoconstruction, l’automobile, le très haut débit ou encore les nouvelles expérimentations industrielles (hydrogène, silicium, éolien vertical) en s’appuyant et en valorisant le passé industriel lorrain. Certes « Il faut faire savoir les savoir-faire de notre industrie », mais il faut aussi développer et renforcer les coopérations et l’innovation, deux maîtres mots souvent cités. L’initiative du Sillon Lorrain mérite d’être étendue à tout le territoire, en développant « l’esprit lorrain du Sillon Lorrain » pour mettre en place une grande métropole en poursuivant le rapprochement entre Metz et Nancy. Parmi les autres initiatives proposées, on retiendra la proposition de création d’un fonds qui serait destiné à apporter une aide financière pendant 3 à 5 ans à un employeur pour l’embauche d’un jeune diplômé formé en Lorraine, et qui serait encadré par un senior en en fin de carrière (et travaillant dans l’innovation sociale ou économique). On notera également l’idée de mettre en place un Schéma d’aménagement et de développement durable du territoire avec les régions voisines, de promouvoir et de développer l’euro district, de créer de nouveaux espaces de concertation qui remettraient le citoyen au cœur des décisions (développer des Conseils Economiques et Sociaux locaux, des Conseils de Développement, etc…), de réfléchir à de nouveaux « Faire savoir les savoir-faire modèles de développement basés sur le triptyque de notre industrie » territoire/industrie/économie sociale et solidaire, Ils ont dit … économie verte et valorisation du potentiel humain. 97 Paroles de Lorrains L’évolution touristique récente qui mélange à la fois une offre touristique urbaine culturelle et un tourisme de nature à l’image renouvelée est un exemple à suivre. Il conviendrait aussi de créer un lien fort entre le sport et la culture, et ce dans un but de promotion de la région (création de grands équipements sportifs et culturels). Dans cette logique, il serait opportun de développer l’emploi associatif durable et d’optimiser les synergies avec les autres sphères de la société et de l’économie. Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 SYNERGIES 4 - Dans votre domaine, quels acteurs et / ou quels territoires serait-il judicieux de faire travailler ensemble à des propositions pour la Lorraine de demain ? Pour un grand nombre de participants aux ateliers, c’est bien l’ensemble des citoyens lorrains à travers les réseaux d’acteurs qui doivent être associés à cette démarche qui vise à construire la Lorraine de demain. Ce sont également tous les territoires qui doivent être concernés, en tenant compte des micros territoires et en évitant les fractures nord-sud ou urbain-rural. Paroles de Lorrains Il faut aussi impliquer les voisins de la région, qu’il s’agisse des pays frontaliers (Allemagne, Belgique, Luxembourg), des régions limitrophes (Alsace, Bourgogne, ChampagneArdenne, Franche-Comté) mais aussi de voisins plus éloignés (Pays-Bas, Ile-de-France, Rhône-Alpes). Etonnamment, la Grande Région a été très peu mentionnée, le Grand Est encore moins, alors que l’Europe au sens large (et en particulier le « Sud ») a été évoquée. Ils ont dit … Ils ont dit … « Les acteurs du monde culturel doivent mieux travailler ensemble afin de tirer parti des grands équipements pour irriguer l’ensemble de la Lorraine par une culture qui doit être plus créative. Alliant évènements populaires comme productions de haut niveau, elle doit être accessible financièrement mais aussi culturellement au plus grand nombre. » L’idée de coopération entre l’ensemble des acteurs structurants et des réseaux d’acteurs du territoire lorrain est mise en avant. « Les acteurs du monde social gagneraient à être fédérés et mieux structurés en « pôle de l’aide sociale » pour -mieux défendre l’égalité des chances et une Lorraine équitable pour tous -répondre davantage et mieux aux besoins des Lorrains » (Photos : copy P. Bodez - Région Lorraine) 98 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 PAROLES DE JEUNES Réunis le temps d’une rencontre autour d’élus régionaux, Laurence Demonet, Julien Vaillant et Michel Dinet, une quarantaine de jeunes issus de toute la Lorraine et d’ailleurs (lycéens, étudiants, apprentis, autoentrepreneurs, bénévoles et volontaires associatifs en service civique) se sont prêtés à l’exercice du débat public mais sans presse, sur l’attractivité de la région. L’échange s’est déroulé dans une ambiance collaborative, dynamique et conviviale. (photos : copy P. Hansch - Région Lorraine) Trois questions ont été posées aux jeunes : Votre jeunesse en Lorraine ? Avantages et inconvénients ? Quelle est votre Lorraine de demain ? Envisagez-vous votre prochaine entrée dans la vie active en Lorraine ou ailleurs ? Pour quelles raisons ? Qu’est-ce qui pourrait selon-vous retenir ou attirer les jeunes en Lorraine ? Cette rencontre se voulait être un deuxième temps fort dans la co-construction de la stratégie d’aménagement et de développement du et des territoire(s) lorrain(s), après les trois ateliers organisés en février avec les experts d’usage des sphères économiques, sociales, associatives, environnementales et citoyennes de Lorraine. Le contraste avec ces premiers ateliers Lorraine 2020 est saisissant : non seulement la trentaine de jeunes présents s’est très rapidement prêtée au jeu des échanges ce qui a permis d’optimiser le temps très court réservé aux tables rondes pour faire émerger très vite des réflexions de qualité, mais on a également dénoté une tonalité beaucoup plus optimiste et un ton plus libéré et plus positif dans les propos tenus par les jeunes sur leur région, leurs villes surtout et sur leur avenir. 99 Paroles de Lorrains - Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 Attractivité Paradoxalement, si les participants aux ateliers de février avaient évoqué le manque d’attractivité de la région, les jeunes ont spontanément évoqué les éléments qui en font un territoire sinon attractif, du moins pas aussi répulsif qu’on veut bien le dire. La perception d’un « sud idéal » et d’une Lorraine repoussante est loin d’être partagée par l’ensemble des jeunes, qui reconnaissent volontiers qu’on bénéficie en Lorraine d’une qualité de vie qui n’a rien à envier à d’autres régions françaises ou européennes. L’histoire, le patrimoine et surtout la culture lorraine ont été mis en avant, au point d’évoquer une véritable identité culturelle en Lorraine. Les talents, la créativité et la motivation ne font pas défaut et sont de vraies réalités qu’il convient de faire vivre et de développer. Dans ce sens, le manque de ressources consacrées au milieu associatif apparaît comme un frein majeur. Ils ont dit … « Certaines régions ont su faire des choses, il n’y a pas de raisons que la Lorraine n’y arrive pas non plus ! » Mobilité Paroles de Lorrains Ce thème a souvent été ramené au cœur des débats : aux yeux des jeunes, les Lorrains et les territoires ne semblent pas tous égaux face à la mobilité. Les villes et les espaces urbains qui concentrent les activités économiques, culturelles et sociales sont difficilement et inégalement accessibles depuis les autres territoires. Ils ont dit … « Il y a une Lorraine à deux vitesses. Les villes bougent bien, il y a plus de transports en commun, mais en dehors c’est la galère ! » 100 Cet aspect constitue un véritable handicap pour les jeunes issus de zones périphériques qui ne disposent pas de véhicules individuels et qui doivent composer avec une offre de transport en commun inadaptée voire inexistante, difficilement compatible avec leur formation ou leur recherche d’emploi. Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 Villes et espaces périphériques Les [grandes] villes sont les vecteurs de l’attractivité et du dynamisme de la région pour les jeunes. La cité concentre les activités culturelles et les opportunités économiques qui font défaut aux espaces intermédiaires et ruraux. La jeunesse en Lorraine est plus vécue par rapport à la ville plutôt qu’à la région, ce qui doit nous amener à nous interroger sur le rôle à jouer des différents territoires lorrains dans la stratégie régionale. Ils ont dit … « Sur les grandes villes, ça va à peu près, mais pour les autres territoires c’est un peu plus difficile. » Transfrontalier Ils ont dit … « Entre le même travail en Lorraine ou au Luxembourg, je choisis le Lux ! » La dimension transfrontalière est clairement ancrée dans le vécu des jeunes Lorrains et constitue pour eux un véritable atout pour la région. Le côté européen y est sans doute beaucoup plus prégnant que dans d’autres régions françaises, et les échanges (notamment franco-allemands) sont porteurs de dynamisme. Le départ de la région est envisagé par certains, soit parce que l’offre de formation y est incomplète, soit par manque d’opportunités professionnelles, soit parce qu’elles paraissent plus intéressantes ailleurs. Il ne s’agit pas cependant d’un constat global : la famille, les amis, les liens sociaux sont autant d’arguments qui encouragent les jeunes lorrains à rester. Ils ont dit … « Mieux vaut changer de milieu professionnel que de changer de région. » 101 Paroles de Lorrains Le Luxembourg proche représente pour certains une véritable opportunité, beaucoup plus en terme d’emploi que de formation. Pourtant, le manque d’information à destination des jeunes qui souhaiteraient étudier, travailler ou s’installer en Lorraine apparaît comme une faiblesse. Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 Formation, emploi Contre toute attente, les jeunes ont montré au cours de ces échanges une approche de leur avenir professionnel beaucoup plus optimiste que leurs ainés. Si le manque d’emplois, l’absence de certaines formations (dans l’audiovisuel, l’animation ou la 3D par exemple) ont bien évidemment été abordés, les jeunes ont également parlé de création de nouvelles activités. Pourtant, le manque de considération pour la jeunesse représente un frein majeur. Ils ont dit … « Hier il y avait de l’activité, maintenant c’est à nous de la créer ! » Si l’industrie avait été un des thèmes récurrents lors des ateliers de février, elle n’a jamais été évoquée dans les discussions entre les jeunes. Ils ont dit … Cette dimension industrielle de la région qui demeure très présente chez leurs aînés n’a pas été directement vécue par les jeunes étudiants, lycéens, apprentis ou créateurs d’activités qui ont constitué le panel interrogé. Pour eux l’industrie appartient au passé et à l’histoire de la Lorraine, mais ne semble pas inscrite dans son avenir, ou plutôt dans leur avenir à eux, tel qu’ils se l’imaginent. Ils sont toutefois lucides sur la nécessité de réadapter l’économie de la région à l’économie du moment. Paroles de Lorrains « Il faut réadapter l’économie de la région à l’économie du moment. » (photos : copy P. Hansch - Région Lorraine) 102 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 Paroles de Lorrains 103 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 104 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 105 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 106 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 Croisant le regard des acteurs lorrains sur les atouts, les handicaps, les risques et les opportunités de leur région avec, d’une part, les analyses des experts qualifiés sur la situation et l’avenir de la Lorraine et d’autre part les études conduites sur la Lorraine, le présent document dessine une première architecture d’un diagnostic stratégique à l’articulation entre l’analyse partagée de la situation et les orientations du plan d’action à construire. Les pistes de travail présentées dans ce document ne sont donc qu’esquissées. Elles demandent à être encore travaillées, discutées, vérifiées, consolidées, modifiées voire supprimées. La validation interviendra dès lors qu’il aura pu être considéré qu’elles confortent l’attractivité et les capacités de développement de la Lorraine et de ses territoires, dans leur environnement interrégional, grand régional et européen. Cette construction se précisera d’abord dans la discussion avec la commission mixte mise en place dans la concertation entre le conseil régional et le CESER puis avec les responsables politiques et institutionnelles lorrains au cours du 4 ème trimestre 2011 à travers différentes rencontres territoriales où seront débattus les principaux enjeux stratégiques de l’aménagement et du développement de la Lorraine à l’horizon 2020. DU DIAGNOSTIC PARTAGE… Le lecteur trouvera ici en résumé les réponses aux 4 questions portant sur les atouts, les handicaps, les opportunités et les menaces. Ce qui est posé là constitue le socle à partir duquel ont été dégagées les premières réflexions quant aux orientations de la stratégie à construire. La Lorraine dispose de nombreux atouts rappelés, affirmés, défendus et argumentés aux premiers rangs desquels nous avons retenus : - Sa situation géographique de carrefour dont les grands équipements de transports matérialisent la vocation notamment d’ouverture sur l’Europe à travers le TGV Est, Ses ressources industrielles importantes dont la diversification est engagée grâce notamment aux politiques de conversion, Sa structuration territoriale associant des territoires dont les fonctions sont articulées et complémentaires, autour et avec leurs villes centres, Son potentiel de recherche, creuset essentiel des capacités d’initiative dont font preuve les lorrains et qui demandent à être soutenues, 107 Vers un diagnostic stratégique - Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 - - Sa culture du travail et de l’effort qui participe tout autant de ses ressources économiques à travers ses savoir-faire technologiques, techniques et scientifiques que de son patrimoine culturel et de ses capacités à accueillir, à intégrer et à brasser de nouvelles populations, L’attractivité de son offre culturelle, la richesse de son patrimoine et la diversité de ses paysages qui constituent un potentiel touristique à valoriser. Ces atouts doivent être mis en perspective avec les handicaps récurrents énoncés afin de les transformer en autant de potentialités de développement : - Une visibilité insuffisante à l’extérieur de la région voire une image négative qui participe de la faible attractivité de la région, - Le sentiment donné d’un manque d’ambition et d’anticipation du fait d’une absence de cohérence dans la gouvernance, - La dépendance vis-à-vis de l’extérieur et notamment du Luxembourg, - Une armature urbaine complexe où les pôles relais sont isolés les uns des autres et faiblement reliés aux pôles de développement aboutissant à des inégalités de développement entre les territoires, - Une reconversion industrielle qui touche successivement plusieurs secteurs essentiels de l’industrie lorraine et provoquent une succession de dispositifs complexes, - La valorisation insuffisante de son cadre de vie. Des menaces particulièrement prégnantes ont été identifiées rendant urgente la mise en œuvre d’une stratégie ambitieuse et volontariste : - Vers un diagnostic stratégique - 108 Le déclin du modèle de la mono-industrie qui prédomine encore largement en Lorraine malgré la reconversion, La tendance démographique au vieillissement de la population et au départ des jeunes, L’accroissement des inégalités entre le Nord, tiré par le Luxembourg et l’Allemagne, et le reste du territoire lorrain, L’accroissement d’un développement sous dépendance extérieure, L’effondrement des marchés financiers qui fragilisent l’économie locale et celle des voisins européens. Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 Des opportunités ont été notées comme devant être saisies pour alimenter d’emblée le moteur du développement lorrain : - La mise en commun d’équipements métropolitains et l’émergence d’une région métropolitaine polycentrique transfrontalière, Le développement universitaire et de la recherche dans les secteurs d’activités ayant fait la force industrielle de la région, La fonction de carrefour pour la logistique. … AU DIAGNOSTIC STRATEGIQUE Au-delà de ces constats, le diagnostic stratégique doit guider les réponses concrètes, concertées, opérationnelles et planifiées à apporter pour amplifier les atouts, pour faire des handicaps d’aujourd’hui les atouts de demain, pour saisir les opportunités identifiées en évitant les menaces ou en s’armant pour y faire face. Pour cela, le diagnostic stratégique doit poser 3 questionnements : 1- Un questionnement portant sur des enjeux déterminant pour l’avenir de notre région parmi lesquelles la construction d’une métropole européenne, l’accompagnement des projets transfrontaliers (en particulier Alzette-Belval), le développement de l’espace central métropolitain, le devenir du Bassin houiller, la création d’emplois nécessaires après la désindustrialisation et les restructurations militaires, le développement des pôles de compétitivité et d’excellence, la question de l’inter-territorialité et de la cohérence territoriale urbain/rural ? 2- Un questionnement portant sur les politiques et les actions à définir et mettre en œuvre pour renforcer les atouts de la Lorraine, pour redonner à notre région la place qu’elle mérite au cœur de l’Europe ou encore pour rendre la Lorraine plus indépendante vis-à-vis de ses partenaires ? 109 Vers un diagnostic stratégique 3- Un questionnement portant sur le cadre de référence et de cohérence des politiques et des actions régionales tant à l’interne du conseil régional par une mise en cohérence des différents schémas sectoriels existants et une approche transversale et territorialisée des politiques, qu’en termes de partenariat avec les acteurs socio-économiques et plus particulièrement en termes de mobilité, de formation, de développement économique, de politique de soutien aux équipements structurants ou de politiques culturelles. Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 3 ORIENTATIONS STRATEGIQUES Au regard des échanges, des contributions et des analyses issues de la première étape de la démarche Lorraine 2020, trois orientations majeures se dégagent et qui constituent autant de défis que doit relever la stratégie d’aménagement et de développement durable de la Lorraine à l’horizon 2020. Elles ont été énoncées comme devant permettre de répondre aux enjeux économiques, démographiques, environnementaux et sociaux de la Lorraine tout en ne laissant pas de côté les nécessaires adaptations de gouvernance. Activer la renaissance économique et industrielle de la Lorraine Développer la solidarité entre les Lorrains et entre les territoires Vers un diagnostic stratégique Construire des territoires développement régional creusets et leviers du Ces 3 orientations sont déclinées dans le présent document de travail en un certain nombre d’objectifs à atteindre à plus ou moins long terme qui sont eux-mêmes assortis de propositions d’actions pour garantir aux Lorrains et à leurs territoires un développement équilibré et durable. L’année 2020 mise en perspective n’exclut évidemment pas de proposer des actions opérationnelles à plus court mais aussi à plus long terme. 110 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 Activer la renaissance économique et industrielle de la Lorraine Objectif : Impulser et soutenir le développement des entreprises et des filières lorraines Notamment : En investissant prioritairement dans les filières traditionnelles et/ou émergentes (bois, matériaux, agroalimentaire, automobile, chimie, énergies, fibres et textile, biotechnologies, aéronautique, éco-construction, santé, déchets). En poursuivant le développement de projets d’aménagements structurants, et notamment : pôle aéronautique et économique de Chambley Planet’air, ZAC de Bouxières – Lesmesnils, Pôle tourisme de Madine, OIN Belval), … Paroles de Lorrains et d’experts… Le problème clé du développement lorrain demeure l’activité économique, donc l’emploi. Elle est affectée aujourd’hui par une mutation inachevée due, en particulier, aux effets de la crise mondiale. Vers un diagnostic stratégique La nécessité de diversifier les activités reste toujours urgente. Plusieurs champs d’action sont ouverts. D’abord garder aux activités industrielles une place importante, en évitant de faire de l’automobile une sorte de nouveau monopole. Lier la recherche, l’innovation, la logistique avec une politique des territoires, dont l’offre de services aux entreprises (foncier-éducation, logement, communication, culture, …) est la nouvelle base de l’attractivité. Ce qui implique de conduire la restructuration des intercommunalités avec la préoccupation majeure de faire de chacun des territoires, un pôle cohérent et décentralisé de développement économique. La satisfaction des besoins des populations, les exigences du développement durable, sont de nouvelles sources de filières de production et de produits qui ne sont pas étrangères, ni coupées des filières de production habituelles. Soutenues par cette dynamique de services, les entreprises ne peuvent rester inertes ou seulement bénéficiaires. Elles doivent participer à la définition et à la mise en place des politiques de développement, au niveau territorial, dans les conseils de développement, au niveau plus large à travers leurs chambres actuellement en restructuration. 111 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 Activer la renaissance économique et industrielle de la Lorraine Objectif : Rassembler les acteurs lorrains autour de l’innovation, de la recherche et de l’enseignement supérieur afin de doter la Lorraine de nouveaux outils de production Notamment : En organisant ou en soutenant les réseaux de chercheurs en Lorraine et en Grande Région, En créant des bourses de recherche pour accueillir des doctorants, En facilitant les rencontres et la négociation de contrats prioritairement avec les entreprises lorraines, Paroles de Lorrains et d’experts… La Région Lorraine doit appuyer concrètement toutes les formes de mutualisation des compétences et des moyens logistiques autour de l’entreprenariat collectif qui rassemblerait l’Université, les Grandes Ecoles, les entreprises et les politiques des différents territoires. Vers un diagnostic stratégique En s’appuyant sur les pôles interrégionaux Materalia, Fibres Grand Est et HYDREOS pour affirmer et développer des dynamiques innovantes pour l’économie et la recherche et mettre en place des synergies interrégionales pour la formation, la rechercher et l’industrie, En faisant valoir les complémentarités de la région et chacun des départements de Lorraine en partenariat avec les territoires proches pour optimiser les compétences, compléter les atouts et développer une masse critique permettant une visibilité internationale, 112 … Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 Activer la renaissance économique et industrielle de la Lorraine Objectif : Développer des formations de qualité adaptées à l’emploi Notamment : En s’appuyant sur l’outil de la contractualisation (CPRDFP), En développant des programmes d’accompagnement des salariés et des demandeurs d’emplois vers des formations d’adaptation à l’évolution des métiers et des besoins, En développant des plateformes territoriales d’accompagnement contractualisées avec les partenaires sociaux, les pôles et les maisons de l’emploi, les missions et les collectivités locales, des personnes qui s’éloignent du marché du travail, En développant l’offre des formations qualifiantes pour faciliter l’accès aux métiers d’aujourd’hui et de demain, mais aussi pour aider à accompagner les reconversions choisies ou subies, Il faut s’engager vers un renouveau de nos capacités industrielles et de services. Il passera surtout par la qualité des femmes et des hommes qui le mettront en œuvre quotidiennement par leur travail. Un « plan Marshal » de la qualification professionnelle doit être réalisé dans les cinq ans qui viennent ! L’expression est peut être usée ou pompeuse mais la réalité est impitoyable, le niveau de formation est insuffisant pour faire face aux défis des mutations économiques, sociales et culturelles. (…). La mutualisation des moyens de formation doit être faite dans un cadre paritaire et politique. Un pilotage régional doit s’organiser en fixant des priorités autant dans les formations initiales que dans les formations continues. (…) Le Conseil Régional doit être le pilote de cet engagement vital pour l’avenir, c’est lui qui détient la compétence « formation » et qui connaît le mieux ses territoires, avec le service public de l’emploi, l’Education Nationale, les organismes collecteurs des financements de la formation professionnelle. Une élévation des niveaux des qualifications et des compétences peut être mise en œuvre. Vers un diagnostic stratégique En fixant des objectifs concrets et contractualisés avec l’Etat (Education Nationale, agriculture, enseignement professionnel) visant à faire diminuer d’année en année le nombre de jeunes qui sortent de l’enseignement sans diplôme ou sans formation, Paroles de Lorrains et d’experts… 113 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 Activer la renaissance économique et industrielle de la Lorraine Objectif : Faire de la région un « laboratoire vivant du développement durable » Notamment : En déclinant dans tous les domaines d’actions et de politiques publiques en Lorraine les objectifs du développement durable, En intensifiant l’effort de traitement des friches industrielles et en faisant des terrains et des sites pollués des lieux d’expérimentation de nouveaux usages y compris à vocation agricoles sous réserve de mener à bien toutes les mesures de décontamination et de respecter le principe de précaution, Paroles de Lorrains et d’experts… Un réel développement durable de la Lorraine passera par le développement des territoires et pas uniquement par celui des grandes villes et des espaces à enjeux ; la manière avec laquelle seront gérés ces espaces sera un facteur de réussite majeur. Vers un diagnostic stratégique En généralisant en Lorraine, l’éco conditionnalité des aides (sur la base de critères partagés et contractualisés avec les partenaires associés et concernés), En s’appuyant sur les 3 parcs régionaux, les territoires d’expérimentation, les CPIE et autres maisons de l’environnement, le Carrefour des Pays Lorrains, mais aussi tous les centres de formation initiale et continue pour développer les actions de sensibilisation, d’éducation et de promotion du développement durable pour une véritable démarche de qualité intégrant cet objectif, 114 … Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 Activer la renaissance économique et industrielle de la Lorraine Objectif : Assurer une diversité des métiers et des activités au service d’une économie de proximité Notamment : En créant de filières de formation, nouvelles En facilitant l’accueil d’apprentis en milieu rural, (logement, mobilité) Paroles de Lorrains et d’experts… Le savoir-faire Lorrain doit être exploité à sa juste valeur pour pouvoir s’exporter : il faut faire savoir les savoir-faire lorrains En s’appuyant sur les outils existants de la formation initiale et continue pour assurer le maintien des métiers et la transmission des savoir-faire, notamment pour les activités du commerce de l’artisanat et des PME, En développant des contrats d’apprentissage européens, En favorisant l’accueil de stagiaires et d’apprentis en provenance de la Grande Région et d’autres pays, En mettant en place avec le concours des territoires, des pépinières d’entreprises et des centres de formation professionnelle, un accompagnement adapté et spécifique pour les métiers d’art afin de renforcer et développer le savoirfaire lorrain (filière) et la transmission de ce savoir-faire … Vers un diagnostic stratégique En accompagnant les porteurs de projets vers les fonds européens, Paroles de Lorrains et d’experts… Il faut absolument garder des formations de niches et valoriser les métiers correspondants en Lorraine. 115 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 Activer la renaissance économique et industrielle de la Lorraine Objectif : Développer et structurer l’activité touristique en Lorraine dans un environnement grand-régional Notamment : En améliorant l’accueil en région avec des offres et produits touristiques variés et combinés, En stimulant l’organisation de loisirs dans et à proximité des sites touristiques, En installant dans chaque station d’autoroute un totem valorisant le potentiel touristique régional, Paroles de Lorrains et d’experts… Il faut faire de la Lorraine une vraie destination touristique avec une logique de « produits » en lien avec la diversité de ses territoires tout en conservant une cohérence régionale. En apportant un soutien à la mise en réseau des acteurs du tourisme dans la Région et au sein de la Grande Région pour favoriser des opérations de promotion des sites touristiques et des circuits touristiques et proposer des offres combinées, En soutenant les initiatives et l’évènementiel (culturel, patrimonial, de loisirs) par des actions partenariales de communication et d’organisation de la mobilité, Vers un diagnostic stratégique … Paroles de Lorrains et d’experts… Il faut développer un pack touristique multi sites lorrain incitant les touristes à se déplacer en Lorraine et à y séjourner, en complément, par exemple, du Centre Pompidou, de Center Parc ou du ski dans le Massif Vosgien. 116 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 Activer la renaissance économique et industrielle de la Lorraine Objectif : Positionner la Lorraine comme une terre d’énergies renouvelables Notamment : En investissant pour une mutation énergétique exemplaire, En développant de nouvelles filières en lien avec la recherche : hydrogène, silicium, éolien (dont vertical), photovoltaïque, … Paroles de Lorrains et d’experts… Il faut faire de l’enjeu de la mutation énergétique une vraie source d’économie et d’emplois. En investissant dans la production, la recherche, l’innovation et la réutilisation des matériaux et des déchets, En envisageant une politique énergétique grand-régionale dont les idées mêmes pourraient servir à d’autres régions, En valorisant le bois-énergie en fonction des ressources et dans le cadre d’une utilisation complète du bois pour assurer la rentabilité, … Vers un diagnostic stratégique 117 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 Activer la renaissance économique et industrielle de la Lorraine Objectif : Faire fonctionner l’économie lorraine avec des émissions de CO² divisées par 4 d’ici 2050 Notamment : En s’appuyant sur les préconisations du schéma régional du climat de l’air et de l’énergie en cours d’élaboration et en mettant en œuvre les pistes proposées d’ici fin 2011, En récupérant et en limitant les émissions de CO² du Haut Fourneau de Hayange et des autres industries de la sidérurgie et en expérimentant le stockage en sous-sol minier, En agissant sur la performance énergétique des logements (isolation, choix du mode de chauffage, comportement des utilisateurs, En favorisant les formations à l’éco conduite et à l’investissement dans des véhicules plus performants et moins polluants, … Vers un diagnostic stratégique Paroles de Lorrains et d’experts… Dans le domaine de l’écologie, de la maîtrise d’énergie et des émissions de gaz à effet de serre, c’est l’ensemble des territoires et des acteurs qui doivent travailler ensemble. Le Plan Climat Régional et les plans climat territoriaux fixent des cadres et des programmes d’actions à différentes échelles de territoires (agglomérations, Pays, SCoT). Chacun doit contribuer à l’effort collectif de réduction des gaz à effet de serre. 118 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 Développer la solidarité entre les Lorrains et entre les territoires Objectif : Faire de la démocratie participative un outil du développement des territoires Notamment : En créant des lieux de parole, d’échanges et d’émergences d’idées, des fabriques pour améliorer la qualité de l’emploi, le cadre de vie et le bien-être des Lorrains, En soutenant les associations et les organismes œuvrant dans les domaines de l’éducation populaire, de l’animation et du travail social, de l’insertion et de l’environnement, En mettant en réseau des acteurs issus de milieux divers et variés, en faisant renaître l’esprit de l’Ecole de Nancy qui a vu les artisans, les artistes, les médecins ou les intellectuels échanger et travailler de concert pour développer une nouvelle approche de leurs métiers et de leurs techniques, En utilisant ces nouveaux savoir-faire, ces nouvelles technologies, ces nouveaux talents dans tous les domaines, de l’industrie à l’habitat en passant par la promotion de la santé, de l’action sociale, de la culture et de la formation, En facilitant la formation des bénévoles et des élus, Paroles de Lorrains et d’experts… Vers un diagnostic stratégique Le développement de la Lorraine ne pourra être efficient que si la population, elle-même, s’en empare. C’est pourquoi il faudrait remettre en mouvement la démocratie participative à l’échelle des territoires et des quartiers, en incitant à la création de véritables « conseils de développement » dans lesquels les forces vives des territoires seront représentées. Ces instances seraient des lieux de débat et de forces de propositions, de construction de projet, et de veille. L’Education Populaire doit réinvestir les territoires pour qu’une majorité de Lorrains puissent devenir ou redevenir les acteurs du développement de leurs quartiers et de leurs territoires. Mais auparavant, il faut leur permettre d’acquérir les moyens et les outils ; cela passe par de la formation. Il est indispensable de remettre au goût du jour les valeurs essentielles du « vivre ensemble ». Pourquoi ne pas créer des Universités Populaires comme il en existe, par exemple, en Allemagne ? 119 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 Développer la solidarité entre les Lorrains et entre les territoires Objectif : Faire de la mobilité un support de développement adapté aux besoins de déplacements individuels Notamment : En coordonnant les autorités organisatrices de transports de la région, En améliorant les infrastructures et l’efficacité du réseau routier et autoroutier (mise en 2x3 voies de l’A31 entre Metz et Nancy, avec affectation d’une voie dédiée aux transports en commun voir aux Poids-Lourds; développement du covoiturage sur les grands axes), En faisant de la gare d’interconnexion TER/TGV de Vandières une opportunité pour le développement de l’espace central et de toute la Lorraine, Vers un diagnostic stratégique En favorisant la reconversion de la gare de Louvigny en lien avec l’aéroport régional, En favorisant les mobilités douces, en développant le réseau cyclable, Paroles de Lorrains et d’experts… Le covoiturage dynamique expérimenté sur plusieurs territoires lorrains (Pays Barrois, Pays de la Déodatie, Sillon Lorrain), pourrait par transposition à l’échelle régionale (voir Grande Région) résoudre une partie (même petite) des problèmes de déplacements, d’émission de gaz à effet de serre (donc de réchauffement climatique et de vulnérabilité des lorrains aux fluctuations du prix du pétrole) et de pollution de l’air (donc de santé publique) liés à la circulation automobiles. Il est bien évident que le covoiturage reste une composante de l’intermodalité à développer en lorraine. En encourageant le transport à la demande, l’autopartage et le covoiturage, En poursuivant le développement des ports lorrains et la nouvelle stratégie de développement de l’aéroport, 120 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 Développer la solidarité entre les Lorrains et entre les territoires Objectif : Veiller à l’équité territoriale … Notamment : En recherchant en partenariat avec tous leurs acteurs les meilleures solutions d’organisation de la mobilité au sein de chaque territoire, entre les territoires et dans un souci d’inter territorialité, En permettant un accès aux Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication et à leurs évolutions, adapté à chaque territoire lorrain, Paroles de Lorrains et d’experts… Il y a une Lorraine à deux vitesses. Les villes bougent bien, il y a plus de transports en commun, mais en dehors c’est la galère. En développant l’offre de services de proximité, en saisissant par exemple l’opportunité du vieillissement de la population et de l’allongement de la durée de la vie pour développer les produits, métiers et services adaptés à l’accompagnement de cette évolution sociologique, En préparant la Région pour qu’elle soit en bonne position de négociation et d’anticipation des échéances contractuelles avec l’Etat pour la période 2013/2020 (CPER), avec l’Europe (programmes opérationnels notamment le Feder et les fonds de cohésion (2013/2020), En mettant en place une nouvelle génération de contrats de projets impliquant l’Etat et l’ensemble des collectivités en tenant compte de la diversité des échelles, … 121 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 Vers un diagnostic stratégique Paroles de Lorrains et d’experts… Les acteurs du monde social gagneraient à être fédérés et mieux structurés en « pôle de l’aide sociale » pour mieux défendre l’égalité des chances et une Lorraine équitable pour tous et répondre davantage et mieux aux besoins des Lorrains. 122 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 Développer la solidarité entre les Lorrains et entre les territoires Objectif : Faire du défi du vieillissement une opportunité pour la Lorraine Notamment : En contribuant à une bonne couverture sanitaire et sociale du territoire lorrain (équipements, services, emplois de soutien au maintien à domicile, etc…), En développant des programmes d’habitat adapté au vieillissement et aux handicaps, des opérations d’amélioration et d’adaptation de l’habitat existant, Paroles de Lorrains et d’experts… Il faut développer en Lorraine des temps de travail partagé, mettre en place des conditions pour qu’il y ait plus de partage, d’échanges et de projets collectifs. Les anciens doivent pouvoir en être des animateurs ou des initiateurs. En développant des activités et des emplois d’animation de la vie sociale et d’ingénierie territoriale adaptés aux évolutions sociétales et démographiques, En mettant en œuvre et en renforçant les activités de formation qualifiante dans ce domaine en lien avec l’Etat, les centres de formation et les employeurs du secteur, Vers un diagnostic stratégique En favorisant le lien intergénérationnel pour que chacun soit acteur de sa vie et de son territoire quel que soit son âge, … 123 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 Développer la solidarité entre les Lorrains et entre les territoires Objectif : Ouvrir les formations lorraines à l’Europe et au monde pour attirer matière grise et projets innovants Notamment : En encourageant l’apprentissage précoce des langues, et en particulier celles de nos voisins grand-régionaux, En favorisant le développement de stages et de contrats d’apprentissage européens et transfrontaliers, En valorisant les échanges de bonnes pratiques et de savoir-faire au niveau transfrontalier et européen, dans tous les domaines confondus, Paroles de Lorrains et d’experts… Il faut développer la culture transfrontalière chez l’ensemble des lorrains et dès le plus jeune âge afin d’atténuer les barrières culturelles, géographique et linguistique et renforcer l’ouverture des Lorrains vers l’Europe. Paroles de Lorrains et d’experts… Et bien entendu ce qui vaut pour les lycées vaut encore plus pour les écoles et les universités mais les lycées ont en outre l’avantage d’être un formidable levier d’aménagement des territoires. 124 Vers un diagnostic stratégique Un des outils « déjà là », qui peut servir cette ambition à la fois culturelle, de formation, et de mutation des mentalités pour l’entrée dans le monde du travail, ce sont tout simplement les lycées de la Région. A condition toutefois de les faire entrer dans une toute autre conception de leur rôle dans le redéveloppement régional. (…) La trame des lycées lorrains (surtout ceux qui ont un peu de « postbac ») est à considérer comme la trame de l’avenir. Mais il faut pouvoir en faire des lieux très largement ouverts, dotés, choyés, où tous les Lorrains sauront pouvoir accéder non seulement à une formation privilégiée, mais aussi à la culture, à l’évènement, à l’ouverture au monde, à la fête… Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 Développer la solidarité entre les Lorrains et entre les territoires Objectif : Préserver la ruralité lorraine pour en faire une force Notamment : En recherchant avec les acteurs locaux les moyens de mobiliser tous les paramètres favorisant le maintien des populations sur leur territoire de vie, En développant l’économie agricole et l’agriculture biologique, En renforçant le réseau rural et l’articulation de toutes ses composantes (agriculture, forêts, habitat, espaces préservés, tourisme vert…), En revisitant les politiques foncières agricoles dans le cadre des SCoT, … Vers un diagnostic stratégique Paroles de Lorrains et d’experts… Le développement des microentreprises et le soutien aux autoentrepreneurs, des activités de proximité, de services à la personne : aides à domiciles, gardes jeunes enfants, aide aux personnes âgées, télétravail à domicile pour lutter contre la désertification des campagnes et ainsi, améliorer la qualité de la vie. Paroles de Lorrains et d’experts… L’agriculture lorraine ne se délocalisera pas et le pari environnemental est à sa portée pour être une véritable chance pour la Lorraine. (…) La Lorraine doit soutenir et renforcer son agriculture et gagner la bataille de la transformation pour les années à venir. Les études prospectives annoncent dans des scénarios de développement durable un rapprochement des filières entre production et consommation. Cet enjeu est vital pour l’avenir de notre région qui a la chance d’être encore une terre de diversité agricole, qui bénéficie et bénéficiera plus encore d’un climat propice à ses activités. 125 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 Développer la solidarité entre les Lorrains et entre les territoires Objectif : Faire de l’habitat une priorité comme réponse à la crise énergétique, à la crise du logement et comme générateur d’emplois Notamment : En adaptant l’habitat au concept de villes à vivre (qualité de vie, confort des logements, convivialité avec le voisinage, habitat favorisant la tolérance à l’autre), En faisant sur les territoires la promotion de l’éco construction et en développant les partenariats nécessaires avec les entreprises et les métiers du bâtiment, En accompagnant les professionnels et les particuliers sur la mobilisation des innovations en matière d’éco construction, En confortant et en revitalisant des villes relais (réhabilitation de l’habitat ancien et mise aux normes des exigences de lutte contre le réchauffement climatique et d’économie d’énergie), Paroles de Lorrains et d’experts… Les questions d’habitat durable constituent un enjeu majeur pour la Lorraine, cette thématique devrait rassembler tous les acteurs. 126 … Vers un diagnostic stratégique En faisant renaître des villages (rejet de l’étalement urbain, renaissance des centres bourgs, occupation des dents creuses, réhabilitation de l’habitat ancien), Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 Construire des territoires creusets et leviers du développement régional Objectif : Inscrire la Lorraine au cœur de la Grande Région pour contribuer à l’émergence d’une métropole de dimension européenne Notamment : En construisant à partir des résultats de l’étude METROBORDER une Grande Région Métropolitaine Polycentrique Transfrontalière, Paroles de Lorrains et d’experts… Il me paraît essentiel qu’une réflexion sur la Lorraine de demain s’appuie sur un travail commun avec les partenaires de la Grande Région pour arrimer la Lorraine à un territoire européen de développement. En confortant le positionnement de carrefour NORD-EST / SUDOUEST à l’Echelle européenne, En développant les coopérations inter régionales au sein du Grand Est, vers l’Alsace, la Champagne Ardennes et la Franche Comté mais aussi vers la Bourgogne et le bassin parisien, En établissant une conférence voire une gouvernance inter-territoriale (Région, Départements, Espace central, EPCI, communes), Vers un diagnostic stratégique Paroles de Lorrains et d’experts… En développant la mise en réseau des territoires pour favoriser leur rayonnement et pour mieux porter et supporter de grands projets, Les métropoles sont à considérer positivement au vu des complémentarités qu’elles proposent ; leurs fonctions doivent être accessibles à tous, à l’intérieur comme à l’extérieur de la métropole. 127 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 En construisant une gouvernance et une maîtrise d’ouvrage commune avec le Luxembourg pour la programmation et la gestion de ce qui pourrait être un espace d’intérêt transfrontalier et européen, rompant avec une approche différenciée du développement du secteur Esch/Alzette d’un côté de la frontière et d’Alzette/Belval de l’autre, Paroles de Lorrains et d’experts… Il faudrait donner à la Lorraine un statut de région pilote transfrontalière dotée d’un vrai pouvoir de décision lui permettant de peser dans les décisions de la Grande Région. En dotant la Lorraine d’une compétence diplomatique expérimentale si la réglementation actuelle ne le permet pas dans un cadre juridique sécurisé, offrant des facilités de négociation avec ses voisins dans un souci de développement harmonieux des territoires transfrontaliers, … Paroles de Lorrains et d’experts… 128 Vers un diagnostic stratégique Quelle pourrait être l’initiative la plus efficace prise par la Région ? Celle qui ferait sentir le plus d’effet, notamment sur le plan économique ? Celle qui améliorerait le plus les conditions de vie de l’ensemble des lorrains ? Celle qui constituerait le cadre de cohérence de l’ensemble des actions précédentes ? La meilleure des réponses nous semble être l’émergence d’une métropole, mais pas de n’importe quelle métropole. (…) La Région [doit être] un des acteurs à part entière de la dynamique métropolitaine, pour qu’elle influe sur les choix spatiaux ou politiques, pour qu’elle participe à la gouvernance métropolitaine, mais surtout pour qu’elle s’assure que le développement métropolitain ne se fasse pas au détriment du développement du reste de la région. Car si l’émergence d’un espace réellement métropolitain est indispensable au développement de l’ensemble de la région, il ne suffira pas à dynamiser l’espace lorrain et fait même courir le risque de voir la métropole constituer une barrière au développement des autres territoires de la région, donnant corps à une nouvelle version d’une des titres fameux de l’aménagement du territoire : « La métropole et le désert lorrain ». Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 Construire des territoires creusets et leviers du développement régional Objectif : Faire de la contractualisation avec et entre les différents niveaux d’organisation territoriale une opportunité de mutualisation des objectifs et des moyens Notamment : En élaborant un schéma régional concerté d’aménagement et de développement durable du territoire renforçant l’approche et l’intégration régionale, et s’appuyant sur une nécessaire articulation avec les régions et pays voisins et un développement des cohérences infra régionales (avec les SCoT et les différentes collectivités regroupées), Paroles de Lorrains et d’experts… Le territoire est au service des Lorrains, il doit être organisé pour favoriser le mieux-être de ses habitants. En faisant la promotion du dialogue territorial et en soutenant les initiatives qui renforcent le vivre et le faire ensemble, sans attendre trop des moyens et des mesures externes à la vie des territoires locaux, En s’appuyant sur les CADT et leurs évolutions en s’assurant de leur cohérence avec la future programmation des programmes opérationnels européens, Vers un diagnostic stratégique Paroles de Lorrains et d’experts… La région se distingue par son organisation, ses solidarités, ses signes de reconnaissance, souvent hérités du passé, enfin le sentiment d’appartenance qu’elle suscite ou non chez ses habitants. Au sein de ce territoire voisinent ainsi, pêle-mêle, différents niveaux d’organisation administrative qui établissent entre eux des liens qui se superposent, s’additionnent ou se neutralisent parfois, tandis que s’exercent des niveaux d’autorités multiples : européens, nationaux ou internationaux, régionaux ou infrarégionaux. (…)Le concept de « gouvernance territoriale » vient s’inscrire dans ce cadre toujours plus complexe pour la mise en œuvre de stratégies partagées et la recherche d’une « unité » et de cohésion. 129 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 Construire des territoires creusets et leviers du développement régional Objectif : Faire de la Lorraine une région attractive pour les jeunes Notamment : En sécurisant les parcours de formation et en soutenant et valorisant les initiatives des jeunes, étudiants, apprentis, lycéens en partenariat avec les différentes collectivités (fonds d’initiative ou autre formule d’incitation), En facilitant la formation des formateurs et des orienteurs pour mieux sensibiliser les cellules d’orientation à la promotion des métiers et à l’accompagnement des jeunes vers la création d’activités, Paroles de Lorrains et d’experts… Plus qu’ailleurs, le défi est dans les mentalités, et plus qu’ailleurs on ne peut pas attendre d’un renouvellement démographique qu’elles soient bousculées. Il faut des politiques publiques audacieuses, inattendues, culturellement révolutionnaires, pour sortir d’un état de choc ou de renoncement, et s’autoriser une sorte de « yes we can » régional. Le Beaubourg de Metz montre la voie. En développant l’offre culturelle pour que les jeunes en soient acteurs autant que consommateurs, En envisageant l’immigration comme rempart au déclin démographique, En développant les formes de volontariat (service civique, service volontaire européen, volontariat international) comme formule d’immersion dans l’activité, d’expérimentation de l’engagement et de tremplin pour l’emploi, La Lorraine est une terre fondamentale d’immigration et d’intégration de populations venues des quatre coins du monde, il s’agit d’un atout majeur dont dispose la Lorraine pour assurer son développement futur. L’Université de Lorraine est une force significative qui est en train de naître, c’est une évolution considérable qui met définitivement un terme à la querelle Nancy-Metz. Elle conforte la région dans sa capacité à être reconnue comme une terre d’accueil des étudiants. 130 Vers un diagnostic stratégique Paroles de Lorrains et d’experts… Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 Construire des territoires creusets et leviers du développement régional Objectif : Faire de la culture, du tourisme et du patrimoine les moteurs du renouvellement de l’image de la Lorraine Notamment : En s’appuyant sur l’expérience des villes et des acteurs pour développer une communication externe et promouvoir l’image de la Région Lorraine dans le territoire national et européen, En renforçant les coopérations entre structures et en les fédérant lorsque ce n’est pas le cas pour développer la promotion et la valorisation des atouts lorrains et de leurs spécificités, En menant une stratégie de marketing territorial pour développer une « marque LORRAINE », … Vers un diagnostic stratégique Paroles de Lorrains et d’experts… La diversité et la qualité des territoires lorrains (nature, culture, patrimoines…) est une opportunité insuffisamment valorisée. Il parait essentiel d’améliorer l’identité et la visibilité de la Région dans de nombreux domaines afin de développer l’attractivité du territoire. Ce travail de valorisation de l’image passe en premier lieu par une appropriation par les Lorrains de leurs richesses communes basées sur une identité régionale et non départementale ou locale. Le Centre Pompidou, à Metz, est à mon sens, un projet qui tend à renverser l’image de la Région. Son ampleur, nationale, a permis de mettre un coup de projecteur sur la région, de la faire connaître. A travers une entrée culturelle, cela permet d’attirer des visiteurs qui vont, de fait, découvrir les autres richesses de la région et en parler autour d’eux. 131 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 Construire des territoires creusets et leviers du développement régional Objectif : Mieux connecter la Lorraine à l’Europe Notamment : En réalisant Vandières, la liaison fer/fer à En connectant la Lorraine aux autres régions européennes via des infrastructures de transport efficaces et durables (TGV Rhin-Rhône, canal SaôneMoselle), aéroport, 3 voies autoroutières sur un axe européen Nord-Sud avec une voie dédiée aux Poids-lourds et aux transports en commun, En développant les liaisons ferroviaires et fluviales vers le sud (MoselleSaône, Epinal-Belfort, Nancy-Dijon En développant de nouvelles possibilités de plateforme de fret en concertation avec les régions voisines de l’Est, mais aussi celles de la Grande région, Paroles de Lorrains et d’experts… La position géographique comme la tradition d’accueil de la Lorraine en font une terre de brassage et d’échanges qui doit en faire un laboratoire de l’Europe et une région ouverte sur le monde. Il faut faire de cette position géographique un atout plus concret en développant les grandes infrastructures de transport : canal Saône-Moselle, embranchement au TGV Rhin-Rhône, gare d’interconnexion TGV-TER, plateforme portuaire multimodale, amélioration du réseau routier, aéroport ouvert sur le monde… En travaillant à l’élaboration d’un schéma du transport aérien qui s’appuie sur des priorités régionales, inter régionales et grand régionales intégrant toutes les dimensions (voyageurs, fret, services et cabotage), En participant au développement de plateformes logistiques tri modales eau - fer – route (Metz - La Maxe, Thionville - Illange, Nancy - Frouard), La Lorraine doit mieux s’ouvrir au Sud, par le fluvial (Moselle Saône), le ferroviaire (Nancy-RhinRhône). Ces travaux de long terme ne doivent pas différer ceux immédiats à entreprendre tant sur l’A31, le barreau autoroutier Toul-Dieulouard ou la coordination des ports de Moselle (IllangeMetz-Frouard), en attendant Gondreville. Quant à l’axe Ouest Est, son fil rouge est celui de la LGV Paris-Strasbourg et au-delà. Quand elle croise la ligne Nord Sud à Vandières, cette gare d’interconnexion devient un point central dans ce dispositif territorial. Son importance dépasse largement ses avantages pour les voyageurs. La gare de Vandières devient la porte d’entrée (économique) de ce territoire majeur qu’est l’Espace Central, organisé autour de Pont-A-Mousson. 132 Vers un diagnostic stratégique Paroles de Lorrains et d’experts… Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 Construire des territoires creusets et leviers du développement régional Objectif : Préserver et valoriser les espaces naturels lorrains en valorisant l’image verte de la Lorraine Notamment : En continuant le développement des trames vertes et bleues, En saisissant toutes les opportunités de sensibiliser mieux les Lorrains à leur environnement, notamment dans le cadre des consultations publiques et des procédures liées à l’actualisation des documents d’urbanisme et de gestion des espaces, mais aussi à l’élaboration et à la mise en œuvre du schéma régional du climat de l’air, et de l’énergie, Paroles de Lorrains et d’experts… Le potentiel des fonctions métropolitaines en Lorraine doit être couplé avec celui des espaces naturels qui constituent un réel atout pour la Lorraine. En développant des programmes de réappropriation douce des terrains délaissés par les activités urbaines et industrielles ou par les aménagements d’infrastructures, Vers un diagnostic stratégique En développant le service civique dans ces domaines et les emplois verts, En affirmant le caractère et la spécificité du « massif vosgien » comme territoire identitaire et « passerelle », comme apport identitaire à toute la Lorraine grâce au relief, et aux activités touristiques et sportives, à son poids économique et son impact en termes d’image, son attractivité et sa création de richesses, son rôle de porteur de dynamiques interrégionales (Parcs notamment) et de passerelle adaptée à un travail conjoint avec les territoires au Sud et à l’Est de la Lorraine, En poursuivant la préservation des espaces naturels emblématiques pour la Lorraine, Paroles de Lorrains et d’experts… Le climat de la Lorraine doit devenir un outil marketing à l’avenir (il y fait bon et les ressources sont abondantes). … 133 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 ET MAINTENANT… Ce document ne donne qu’une vision partielle de la situation actuelle de La Lorraine, de ses atouts, de ses handicaps ou encore des menaces qui pèsent sur son devenir. Il révèle, si besoin était, toute la complexité d’un territoire régional, à la fois entité géographique enfermée dans un périmètre administratif délimité au fil de l’histoire, mais aussi espace de vie, de production de richesses, de travail, de tourisme, de loisirs, de culture, d’éducation et de formation. La région est aussi un territoire organisé, avec un conseil régional, des conseils généraux, des communautés urbaine, d’agglomérations et de communes, des communes et de multiples syndicats qui, ensemble ou séparément, contribuent à la mise en œuvre et au développement de politiques publiques dans le cadre réglementaire et constitutionnel de décentralisation, fixé par la loi portant répartition de compétences et de moyens. La région n’est ni une province autonome ni un parlement régional fédéral. Pour autant il est indéniable que le sentiment d’appartenir à une même région progresse chez les Lorrains qui identifient très bien les progrès réalisés dans le développement du TER ou des équipements d’éducation (lycées) depuis que la Région en assure la charge. L’enracinement régional symbolise une appartenance territoriale forte (on est pratiquement aussi fier d’être Lorrain que les Bretons sont fiers de leur région et cela a été dit de multiples façons dans les ateliers de prospective régionale). Mais il y a cependant des nuances suivant les départements de naissance ou de résidence. Les données rassemblées dans ce document sont issues de multiples sources dans lesquelles les auteurs ont puisé. Elles peuvent être consultées en annexe. Si l’exercice de synthèse est réducteur, il se veut aussi révélateur de la vie des gens et de leurs racines. C’est bien cette vie des habitants qui fait la richesse d’un territoire. 134 Vers un diagnostic stratégique Mais la vie a besoin de conditions pour s’épanouir. Les documents de travail suivants essaieront de les préciser. Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 135 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 136 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 137 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 Annexe 1 LETTRE DU PRESIDENT DE REGION PRECISANT LES CONTOURS DE LA MISSION CONFIEE A MICHEL DINET Monsieur Michel Dinet est nommé Conseiller Régional Délégué auprès du Président du Conseil Régional. Sa mission est d’assurer la cohérence de la stratégie régionale d’aménagement du territoire et d’intégrer celle-ci dans une vision prospective à 10 ans. Il établira le cadre à partir duquel cette cohérence pourra être assurée, avec le plus de pertinence et d’efficacité, en évitant une démarche administrative alourdissant les prospectives. La mission confiée au Conseiller Régional Délégué devra constituer un élément concret et contributif d’un retour à la citoyenneté des Lorrains et des Lorraines. Le travail sera conduit en lien avec : - les Vice-présidents et Vice-présidentes du Conseil Régional dont les missions quotidiennes intègrent le champ de la délégation - les partenaires SCOT - les partenaires institutionnels Départements et CODECOMs - les partenaires économiques et sociaux Le Conseiller Régional Délégué sera associé aux initiatives conduisant, sur les différents territoires lorrains de proximité, à la mise en œuvre de contrats d’assistance territoriale au développement économique et à l’emploi. Il participera également aux réflexions qui seront menées sur les territoires à enjeux de la Région. Il conviendra en toutes circonstances de concilier les décisions opérationnelles à court et moyen terme avec une vision prospective à 10 ans, et ainsi prendre le pilotage du schéma régional d’aménagement du territoire. Les réflexions du Conseiller Régional Délégué prendront en compte les projets des territoires limitrophes appartenant à l’espace territorial français et ceux des territoires voisins de la Grande Région. Pour ce faire, il pourra se prévaloir de la délégation attribuée. Pour conduire à bien sa délégation, Monsieur Michel Dinet disposera des moyens humains et matériels nécessaires. Annexe 1 138 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 Il sera utile, et il lui sera demandé, de prioriser les bassins de vie définis par l’institution régionale intégrant les projets significatifs lorrains, en accordant priorité aux projets de Belval, de l’espace Planet’Air, de la gare de Vandières, des massifs vosgiens. Le Conseiller Régional Délégué rendra compte toutes les deux semaines de son travail au Président du Conseil Régional et rapportera régulièrement devant l’Exécutif. Annexe 1 Jean-Pierre MASSERET Président du Conseil Régional de Lorraine 139 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 Annexe 2 COMMUNICATION DE MICHEL DINET DEVANT L’ASSEMBLEE REGIONALE CONSEILLER REGIONAL DELEGUE AUPRES DU PRESIDENT A L’ELABORATION DE LA STRATEGIE REGIONALE, CONSEIL REGIONAL DE LORRAINE, SEANCE PLENIERE DES 24 ET 25 JUIN 2010 La Région Lorraine est forte de ses territoires. Chacun d’entre eux conduit des projets d’aménagement et de développement au service de la vie quotidienne des lorrains. Notre collectivité est naturellement à leurs côtés. Elle réalise ainsi son objectif attentif de solidarité dans la proximité et participe à la concrétisation de très nombreuses initiatives au service de toute la Lorraine. Ces territoires ruraux et urbains résistent à leurs handicaps et valorisent leurs atouts. La région est partenaire de leurs organisations locales et de tous leurs acteurs pour que chaque bassin de vie, chaque agglomération, chaque pays, apporte sa contribution à la construction régionale. Il n’y a pas d’un côté des territoires à enjeux et de l’autre des territoires sans devenir, il y a des territoires diversifiés qui comptent chacun à leur niveau dans la construction et l’équilibre de la Région Lorraine. Cette force territoriale est l’objet du chantier conduit par la vice-présidente Paola Zanetti. La région Lorraine doit en même temps s’inscrire avec détermination dans le grand Est français, dans la grande région et dans l’espace européen. Pour y parvenir dans les dix ans à venir, elle doit s’appuyer sur deux atouts majeurs : celui d’une position géographique nouvelle et exceptionnelle. Celui d’une organisation spatiale longtemps handicapante qui peut et doit devenir une chance. Annexe 2 140 La position géographique : Le monde a changé, la Lorraine historiquement positionnée comme un « cul de sac » aux franges de l’hexagone national ou aux « marches de l’Est » est aujourd’hui située au carrefour de communication Est-Ouest / Nord-Sud et au centre d’un espace délimité par les plaques stratégiques du bassin parisien, des pays de l’arc nord, du sillon rhénan et de la Bourgogne. Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 Les grands axes routiers et la LGV Est Européenne offrent au croisement du sillon lorrain, un carrefour majeur de développement si la multi modalité des transports routiers, ferrés, aériens et fluviaux est mise au service d’une région de rayonnement plutôt qu’une région de passage. L’organisation spatiale de la Lorraine : la Lorraine s’est très longtemps essoufflée en opposant développements urbain et rural en même temps qu’elle se déchirait dans des concurrences métropolitaines sans issue. Au moment où chacun affirme la nécessité d’un modèle de développement plus raisonné, plus cohérent, plus respectueux de l’environnement et de la qualité du vivre ensemble : faut-il reprendre « la course à l’échalote » vers d’hypothétiques et bien improbables métropoles rêvées par quelques tenants d’un éphémère pouvoir local ?ou soutenir en lien avec nos voisins, l’idée d’une grande aire métropolitaine dont l’influence en Europe ne résiderait pas dans la concentration obsessionnelle de population, mais dans la complémentarité raisonnée et raisonnable entre des fonctions exigeant la solidité urbaine (grands centres de décisions, gros équipements culturels, centres universitaires, grands équipements de santé…) et des espaces à forte valeur environnementale et de qualité de vie permettant l’accueil et le développement d’activités qui n’exigent pas la concentration urbaine mais plutôt la circulation des informations sur hauts débits, la valorisation des initiatives associatives culturelles, sportives et d’éducation populaire, l’organisation de services publics maillant le territoire ? Bref, faut-il parler de la construction de métropoles ou d’un processus de métropolisation dans lequel fonctions et espaces ruraux sont aussi importants que fonctions et espaces urbains, dans lequel les espaces intermédiaires sont aussi importants que les villes en réseaux pour construire une Lorraine d’influence plus que de masse, une Lorraine, espace central dans le grand Est et dans la grande région européenne. C’est d’inter territorialité plutôt que de compétition entre les territoires qu’il s’agit, c’est plus que de simples équipements d’aménagement et de développement durable du territoire lorrain qu’il s’agit. Annexe 2 Mettre en perspective et en articulation la Lorraine des territoires de proximité et la Lorraine stratégique ; être attentif à la vie quotidienne des lorrains au présent, en même temps que dégager une vision prospective à moyen terme pour la Lorraine. Réfléchir avec les lorrains à la construction d’une région forte de ses territoires et de ses diversités et capable d’influence dans l’espace 141 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 transfrontalier européen : telle est, mes chers collègues, la mission difficile mais passionnante qui m’est confiée par le président Masseret dans le cadre d’une délégation générale à ses côtés. …/… Si vous m’accordez quelques minutes supplémentaires d’attention, j’aborderai trois questions pratiques : l’objet du travail, la méthode, le calendrier proposé. 1 – L’objet de la délégation spéciale Veiller à la cohérence de la stratégie régionale d’aménagement et de développement du et des territoires et l’intégrer dans une vision prospective à 10 ans implique quelques étapes : Définir une stratégie validée par l’exécutif régional reposant sur un nombre d’objectifs limités et lisibles. Identifier, hiérarchiser et traduire opérationnellement ces objectifs dans un programme d’actions, intégrant les 4 axes majeurs qui guident la politique régionale à savoir : - Concours à l’économie Jeunesse, sécurisation des parcours de vie et formations Ethique et responsabilité de l’éco développement Vie, attractivité et équité des territoires Les partenaires de la région pourront partager ces objectifs et seront invités à s’associer au programme régional d’actions qui devra satisfaire à trois ambitions principales : positionner fortement la Lorraine comme un espace structurant de la Grande Région (contribution à la construction de la future Région Métropolitaine Polycentrique Transfrontalière), - aborder la dynamique de métropolisation par des nouveaux modes de faire tant en termes de gouvernance que de chantiers prioritaires en vue d’un nouveau modèle de développement qui s’appuie sur les dynamiques, les cohérences et les équilibres nécessaires de l’inter territorialité (se développer solidairement, être mobile raisonnablement, habiter durablement, vivre fraternellement…en milieu urbain, périurbain ou rural) - inscrire le développement équilibré et durable du territoire comme objectif déterminant de l’organisation territoriale et de la territorialisation des politiques régionales Annexe 2 142 - Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 Au plan politique : * Mes chers collègues, notre mandat régional de 4 ans est particulièrement court. Il oblige à confirmer rapidement la stratégie régionale dans un contexte d’évolution de l’architecture des collectivités locales sur lequel je reviendrai. * A mi-chemin de l’actuel contrat de projet Etat-Région, l’objectif d’inscrire le développement de la Lorraine sur le moyen et le long terme pose la question de nos relations avec l’Etat. La poursuite ou non d’une contractualisation dans le cadre d’un contrat de projet revisité, peut contribuer à accentuer ou à ralentir l’ambition de la région et limiter sa capacité à agir. L’entrée dans la phase de négociations dites de revoyure du CPER oblige la région à dire à quoi elle donne suite dans le contexte d’engagements non tenus par l’Etat et de changement de règles du jeu financier et contractuel. Il faut par ailleurs se préparer à une contractualisation sur de nouvelles bases pour la période 2014/2021 Le président Masseret propose la mise en œuvre, d’ici à 2012, d’une orientation régionale d’aménagement et de développement durable des territoires : « Lorraine 2020 » pour porter l’ambition de la Région. Annexe 2 Il servira de base à un mandat éventuel de négociation avec l’Etat mais aussi avec les autres collectivités, départements, agglomérations, territoires de cohérence interSCoTS, SCoTS, pays, intercommunalités, communes, partenaires sociaux et économiques. 143 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 2. Quoi ? Comment ? et avec qui ? – Les principes fondateurs d’élaboration de cette feuille de route : Lorraine 2020 Concernant les orientations d’aménagement et de développement durable de la Lorraine : plus qu’un schéma, élaboré « en chambre » et voué au rangement vertical, il s’agit de faire partager les enjeux d’aménagement développement du territoire lorrain par les élus, par les responsables sociaux économiques et par nos concitoyens. Les questions foncières, de restructurations militaires, de reconversion, ... sont éminemment politiques car touchant nos espaces de vie, nos espaces de production, nos espaces d’échanges ... bref, tout ce qui peut faire lien sur un territoire. La feuille de route régionale doit d’abord remettre en cohérence l’ensemble des schémas existants. Il s’agit de construire une directive régionale de développement territorial de la Lorraine et pour la Lorraine dans sa proximité et son environnement, document dynamique et stratégique à vocation interne, infrarégionale et externe (Grande Région – Etat – Europe). Il sera élaboré en concertation avec les départements et les territoires infra départementaux. Il s’agit d’en faire une déclinaison opérationnelle et naturelle d’orientations politiques validées et partagées au niveau régional. La méthode partagée et la constitution progressive de partenariats forts pourront, hors des clivages partisans et dans le respect des responsabilités de chacun, instituer non pas une structure, mais une habitude de rencontres, d’échanges, d’articulation et de mutualisation dans un contexte de raréfaction des moyens financiers. Il y aura lieu, bien entendu de s’appuyer sur l’ensemble des travaux déjà engagés en Lorraine, au 1er rang desquels les travaux du Conseil Economique et Social régional et sur une actualisation de l’étude 1NSEE de 2003 : La Lorraine face à son avenir, en partenariat avec les départements (les 4 CG, les agences d’urbanisme, les instances des SCOT). Il s’agira, bien entendu de travailler en lien avec tous les Vice-Présidents de la Région pour conforter l’approche transversale indispensable à la mission. Annexe 2 144 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 Je propose dans un premier temps l’élaboration d’un diagnostic stratégique territorial de la Lorraine et la confirmation des grands objectifs d’aménagement et de développement en concertation avec nos partenaires Seront saisis pour avis : - l’Etat - les conseils généraux - les agglomérations et les SCOTS - les pays et les communautés de communes - les parcs régionaux - les acteurs socio-économiques Sera proposée au Président Masseret une communication à exprimer lors d’un sommet de la Grande Région avec une déclinaison transfrontalière spécifique. Avec qui ? - Bien évidemment le Conseil Economique et Social Régional sera associé à ce travail de diagnostic et de définition de grands objectifs. Seront invités à contribution tous les organismes représentatifs des forces économiques, sociales, et environnementales de la Région (universités, syndicats, chambres consulaires, conseils de développement, acteurs culturels et sportifs, réseaux de solidarité et de santé, fédérations d’éducation populaire, réseaux du développement local, réseaux « environnementaux », consommateurs…). Annexe 2 Un travail particulier répondra au souhait exprimé par le Président Masseret d’encourager l’engagement citoyen des lorrains o En offrant la possibilité à chaque lorrain d’accéder aux informations, d’apporter ses idées, ses propositions et son expertise d’usage. o En mobilisant le milieu éducatif depuis les étudiants des universités et leurs institutions jusqu’aux lycéens, voir aux collégiens en lien avec les conseils généraux. 145 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 3 – le CALENDRIER : 2010/2012 pour construire et arrêter la directive régionale d’aménagement et de développement durable : Lorraine 2020 De juin à octobre 2010, partage de la méthode : j’envisage d’initier des rencontres bilatérales avec les présidents des conseils généraux pour échanger avec eux sur les grandes lignes de cette méthode et donner ainsi le signal d’une coopération nouvelle. (remarque orale sur le contre-pied aux conseillers territoriaux) Et de poursuivre cette concertation avec les exécutifs territoriaux. De novembre 2010 (à l’occasion du DOB) au 1er trimestre 2011, de construire un premier rapport portant sur le diagnostic et les pistes d’objectifs stratégiques d’aménagement et de développement du territoire Lorrain. De procéder ensuite à l’écriture concertée du projet dans ses intentions et ses contours fin 2011 et début 2012. Il s’agit en effet d’aller à un rythme raisonnable pour permettre une réelle participation des lorrains et de leurs responsables, et suffisamment vite pour articuler ce travail avec la présidence lorraine du sommet de la Grande Région et la préparation de l’éventuel prochain contrat de plan Etat-Région, le tout dans un mandat court et de transition institutionnelle. En vous remerciant pour votre attention mes chers collègues, je vous exprime ici deux motivations à la hauteur de la confiance qui m’est accordée par le Président Masseret et dont je le remercie. o Une volonté de communiquer et d’agir en toute transparence sur une démarche engagée à l’occasion d’un travail de réflexion conduit sous sa responsabilité avec l’exécutif régional. o Une invitation à partager cette démarche, sa méthode et son calendrier sans aucune autre préoccupation que celle de la Lorraine pour les Lorrains. Entre les plans d’experts sans lendemain et le laisser faire sans ambition il y a, j’en suis convaincu, un chemin pour faire mieux et autrement. L’action régionale doit être bien ancrée dans les territoires et la vie quotidienne des Lorrains et tournée lucidement, volontairement, vers son devenir dans une Europe de la vie plutôt que des règlements. Annexe 2 146 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 Annexe 3 LA REGION LORRAINE A BESOIN DES IDEES ET DES COMPETENCES DE CHACUN DOCUMENT DE LANCEMENT DES ATELIERS Notre région a beaucoup d’atouts. Elle est riche de ses habitants, de son histoire, de ses reconversions, de ses paysages, de son patrimoine, de ses entreprises, de son agriculture, de ses laboratoires, de ses équipements sanitaires, universitaires, culturels, sportifs, de ses services publics. La géographie et l’histoire ont façonné la Lorraine. Le fer, le charbon, la métallurgie, la sidérurgie, le verre, la chimie, le textile et l’automobile ont fait la richesse de cette région et de la nation. La terre de Lorraine est fortement imprégnée du travail des hommes et des femmes qui y sont nés ou qui sont venus y travailler. La Lorraine est un symbole de richesse, de résistance et de victoire. Elle a été aussi un symbole, voire un modèle de mutation économique au cours des dernières décennies. Annexe 3 Elle a su maintenir une stabilité de sa population, malgré une diminution progressive de sa population active. Aujourd’hui elle doit pleinement saisir l’opportunité de sa situation transfrontalière et de son positionnement en Europe pour relever les défis des risques démographique, économique et de fracture sociale et territoriale qui se profilent à l’horizon des années à venir. Promouvoir l’économie de la connaissance, l’énergie verte, résorber les fractures sociales, numériques et spatiales, préparer dès aujourd’hui la Lorraine de demain, la rendre plus accueillante, plus souriante, plus en lien avec ses voisins, tels sont les enjeux de la mission prospective que j’ai demandé à Michel Dinet d’animer et de conduire pour préparer la Lorraine de 2020 en proposant une stratégie régionale d’aménagement et de développement durable du et des territoire(s) pour la décennie à venir. La région Lorraine a besoin des idées et des compétences de chacun. Elle a besoin d’oser pour construire son avenir au cœur de la grande région et de son espace européen ! Jean Pierre Masseret Président du Conseil Régional de Lorraine 147 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 Quels sont les enjeux d’une stratégie d’aménagement et de développement durable pour la Lorraine ? La Région Lorraine est naturellement aux côtés de ses territoires. Chacun d’entre eux conduit des projets d’aménagement et de développement au service de la vie quotidienne des lorrains. Tous ces territoires ruraux et urbains résistent à leurs handicaps et valorisent leurs atouts. La Région Lorraine est forte de ses territoires. Il n’y a pas d’un côté des territoires à enjeux et de l’autre des territoires sans devenir. Il y a des territoires diversifiés qui comptent chacun à leur niveau dans la construction et l’équilibre de la Région Lorraine. La collectivité régionale est naturellement aux côtés de ces territoires en étant partenaire de leurs organisations locales et de tous les acteurs pour que chaque bassin de vie, chaque agglomération, chaque pays apporte sa contribution à la construction régionale. Elle réalise ainsi son objectif attentif de solidarité dans la proximité et participe à la concrétisation de très nombreuses initiatives au service de toute la Lorraine. La Région Lorraine doit en même temps s’inscrire avec détermination dans le grand Est français, dans la grande région et dans l’espace européen Pour y parvenir dans les dix ans à venir, elle possède deux atouts majeurs : - Sa position géographique exceptionnelle ; - Son organisation spatiale longtemps handicapante qui peut et doit devenir une chance. Il s’agit de parler d’une région Lorraine dans laquelle les espaces ruraux et leurs fonctions ont leur rôle à jouer concomitamment aux espaces urbains et leurs fonctions, et dans lequel les espaces intermédiaires en même temps que les villes en réseaux participent de la construction d’une Lorraine d’influence plus que de masse, d’une Lorraine espace central dans le grand Est et dans la grande région européenne. Plus que la création d’équipements, c’est d’une stratégie d’aménagement et de développement durable dont la Lorraine a besoin. Non pas d’une stratégie qui échauffe la compétition entre les territoires mais une stratégie qui promeut une inter territorialité active, enthousiaste et coopérative. 148 Annexe 3 Michel Dinet Conseiller régional délégué à la stratégie régionale auprès du Président de Région Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 Construire un diagnostic partagé pour définir une stratégie débouchant sur un cadre d’actions opérationnelles La réflexion prospective engagée avec Lorraine 2020, concerne tous les Lorrains et pas seulement les experts. Elle a besoin de s’enrichir du regard de tous : acteurs socioéconomiques, professionnels de la culture ou de la formation, militants de l’éducation populaire et plus largement de tout le champ associatif… Elle s’appuie sur un diagnostic partagé et construit dans le cadre d’ateliers qui ont dégagés les premières orientations à mettre en débat. Cette démarche doit préparer la stratégie d’aménagement et de développement de la Lorraine pour le moyen et le long terme sans toutefois sacrifier le présent, ni masquer l’urgence de traiter dès aujourd’hui certains dossiers. S’approprier le diagnostic de la Lorraine dans une vision prospective constitue une première étape d’une démarche qui doit nous permettre au final de déboucher sur un programme d’actions à court, moyen et long terme. Pour réaliser ce diagnostic, trois ateliers ont été réunis où se sont croisés les regards des experts avec ceux des usagers. Un quatrième atelier a été réalisé avec un panel de jeunes. Les conclusions de ces ateliers sont reprises dans les documents de travail, « paroles d’experts », « paroles de Lorrains » et « paroles de jeunes ». Elles alimentent les propositions qui sont mises à discussion publique puis à délibération de de l’assemblée régionale avant d’être traduits en actions ouvrant alors la phase opérationnelle. Annexe 3 Fondée sur le croisement et le partage des analyses des acteurs lorrains dans leur diversité, Lorraine 2020 doit permettre de construire ensemble une stratégie qui porte la double ambition de guider l’action du Conseil régional en matière d’aménagement et de développement et, en complémentarité avec la collectivité régionale, d’impliquer plus largement les acteurs lorrains dans la réalisation de cette stratégie, tout en veillant à respecter la spécificité des rôles et des responsabilités. (Photos : copy P. Bodez - Région Lorraine) 149 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 Le calendrier de travail de Lorraine 2020 1ère étape - Le temps du diagnostic partagé (premier trimestre 2011) Les ateliers Sous forme de trois ateliers, élaboration d’un diagnostic et émergence des premières pistes de propositions pour le court et le moyen terme. Ce travail s’est déroulé dans la discrétion et le partenariat, en tenant compte de deux précautions : ne pas refaire d’études superflues et réinvestir tous les documents existants. L’atelier 1 avec les experts de la sphère économique, sociale et environnementale Il s’est déroulé sur invitation le jeudi 17 février 2011 à l’Abbaye des Prémontrés à Pont-àMousson et a réuni plus de 120 personnes (partenaires économiques et sociaux membres du Conseil économique, social et environnemental de Lorraine, élus et dirigeants des chambres consulaires, les chefs d’entreprises fortement ancrés dans leur territoire et participant aux conseils de développement ou à l’animation économique locale, responsables de syndicats patronaux, responsables d’agence de développement économique et d’urbanisme, de sociétés coopératives et des syndicats de salariés. L’atelier 2 avec les experts de la sphère associative et citoyenne, les experts d’usage Il s’est déroulé le vendredi 18 février 2011 à l’Abbaye des Prémontrés et a réuni 70 personnes issues des réseaux associatifs, régionaux et départementaux, fédérant les associations culturelles, environnementales, sportives, représentant le secteur de l’économie sociale et solidaire, les fédérations d’éducation populaire, le secteur de l’insertion, de l’habitat, de l’action sociale, de l’animation des territoires locaux, de la consommation et des usagers des services publics. L’atelier 3 avec les experts de la sphère publique Il s’est déroulé le vendredi 25 février 2011 à l’Abbaye des Prémontrés à Pont-à-Mousson et a réuni 110 cadres dirigeants des services publics de l’Etat, des collectivités locales, intercommunales et départementales, des établissements publics et des agences régionales et d’urbanisme, des pôles universitaires, des syndicats des schémas de cohérence territoriale, du carrefour des pays lorrains. Un 4ème atelier avec un panel de jeunes s’est déroulé le 24 mai 2011 au bar des Trinitaires à Metz avec une quarantaine d’apprentis, lycéens, étudiants et jeunes en service civil, issus des 4 départements de Lorraine. Annexe 3 150 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 2ème étape - Le temps de la mise à discussion publique (deuxième semestre 2011) Ce temps vise à mettre en discussion le diagnostic et les propositions ressortant des ateliers avec les forces politiques, sociales, économiques et les habitants. 3èmeétape - Le temps de la délibération politique (1er semestre 2012) Sur la base des conclusions des étapes précédentes, ce temps vise à mettre en débat et à proposer à la délibération de l’assemblée régionale la stratégie d’aménagement et de développement. Il sera précédé d’une séance de travail en commun des deux assemblées régionales (Conseil économique, social et environnemental et conseil régional de Lorraine), préparée par les travaux d’une commission mixte. 4ème étape - Le temps de la déclinaison opérationnelle (2012/2013) Ce temps consistera à traduire les orientations d’aménagement et de développement durable du et des territoire(s) dans un schéma régional. Annexe 3 (Photos : copy P. Bodez - Région Lorraine) 151 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 Annexe 4 INTERVENTION DE ROGER CAYZELLE A L’OCCASION DES ATELIERS « LORRAINE 2020 » Bonjour, si vous voulez, on va regarder effectivement la Lorraine en face, regarder ce qu’elle est aujourd’hui, ce qu’on voudrait qu’elle soit plus tard, mais en commençant d’abord par regarder la réalité actuelle et la Lorraine aujourd’hui est plutôt en difficultés, elle a une économie qui se développe difficilement. Pour donner un seul exemple, pendant que la France gagnait 1 500 000 emplois, nous, nous avons perdu 6 000 emplois dans les dix dernières années. Le taux de pauvreté est très élevé, c’est l’un des taux les plus élevés de France, donc on voit bien que la situation est extrêmement difficile et la crise nous a plutôt laminés. La chose qui montre le plus les difficultés de la Lorraine d’aujourd’hui, c’est sa démographie. Depuis quarante ans, nous sommes 2 300 000 habitants en Lorraine, donc nous n’avons pas gagné un seul habitant et chaque année depuis quarante ans, il y a davantage de personnes qui quittent la Lorraine que de Lorrains qui rentrent. Et les personnes qui quittent la Lorraine sont des personnes qui sont qualifiées, jeunes, avec des enfants. Cela veut donc dire qu’on a une dynamique démographique extrêmement faible, pendant que d’autres régions françaises, elles, gagnent des habitants. Pour prendre un seul exemple, le Languedoc-Roussillon a gagné 100 000 habitants au cours des sept dernières années, pendant que nous, nous étions en situation de stagnation totale. Donc, c’est le vrai handicap de la Lorraine ; si les gens ne nous rejoignent pas, si de nouveaux habitants ne nous rejoignent pas, nous pourrons nous étioler ; une région peut mourir, peut disparaître ; évidemment, nous serons tous les et les autres là, mais les jeunes ne nous rejoindront pas et c’est notre principal défi. Pour le résoudre, d’abord, il faut qu’on regarde très sérieusement quels sont nos deux grands handicaps. Le premier grand handicap que connaît la Lorraine aujourd’hui, c’est qu’elle a une très faible visibilité au plan national. Pour parler clair, nos concitoyens en France ne savent pas où se trouve la Lorraine, c’est pour eux une zone grise indéterminée qu’ils n’ont pas envie de rejoindre. Si nous étions en Allemagne, nous aurions probablement moins ce problème-là, mais aujourd’hui l’héliotropisme, le fait qu’on descende vers le midi, l’attrait de la mer, l’attrait du soleil et de la lumière est quelque chose qui nous handicape très fortement et qui nous oblige à nous battre beaucoup plus que d’autres. Est-ce que nous le faisons bien ? Je n’en suis pas toujours certain. Nous avons trop souvent fait preuve de division, nous sommes souvent montrés comme une terre plutôt de division et non pas de convergence, donc c’est sur ces questions-là qu’il faut qu’on travaille, en regardant quels sont nos atouts. Annexe 4 152 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 Le premier de nos atouts est les leviers sur lesquels il faut que nous nous appuyions pour pouvoir nous développer. J’en vois cinq : • le premier, c’est la transformation de notre industrie. A partir de notre socle industriel, parce que nous sommes une terre industrielle et nous ne pouvons pas abandonner ce socle-là, il faut que nous soyons capables de nous transformer, de faire apparaître de nouvelles filières industrielles, de nouveaux produits ; alors, on peut citer l’eau, le cycle de vie des produits, ça peut être les fibres, ça peut être l’agroalimentaire, ça peut être toute l’industrie du luxe, l’automobile, l’aéronautique. Il faut que la Lorraine apparaisse comme une terre en mouvement au niveau de son industrie, non pas inscrite dans une industrie du passé, mais capable de se transformer et de faire apparaître de nouvelles filières, à travers des pôles de compétitivité, des clusters, des grappes d’entreprises. Ce mouvement est plutôt à l’œuvre, il faut probablement le conforter. • Deuxième levier extrêmement puissant, c’est nos villes. Aujourd’hui, nos villes sont des villes bien gérées, plutôt belles. La difficulté, c’est qu’elles sont trop petites et qu’il faut les mettre en réseau, de manière à créer ce qu’on appelle un peu pompeusement un effet métropolitain et qu’on les identifie comme des lieux importants, agréables à vivre et notamment, il faut bien le dire, pour ce qu’on appelle les catégories supérieures, c'est-à-dire les cadres. De ce point de vue là, le mouvement qui fait en sorte, dans le cadre du Sillon Lorrain, que d’Epinal à Thionville, en passant par Metz et Nancy, on construise une mise en réseau est quelque chose d’important et le fait que Metz et Nancy soient aujourd’hui en capacité de travailler ensemble et de ne plus se tourner le dos est un fait majeur qui est un identifiant fort pour la Lorraine. Est-ce que ça veut dire qu’il ne faut travailler que pour nos villes ? Evidemment non, il faut trouver d’autres vocations pour d’autres territoires, la métropole transfrontalière Forbach, Sarreguemines, Sarrebruck, les régions du Nord de la Lorraine autour de Longwy et de Villerupt, il faut articuler avec le Luxembourg et puis les zones rurales auxquelles il faut trouver des vocations soit résidentielles, soit de développement, comme c’est le cas par exemple aujourd’hui à Chambley Madine où il y a là une identification sur un territoire donné. En tout cas, l’articulation entre le développement des villes qui est un élément fort et la campagne d’une manière générale, ou les bassins plus excentrés, est un très grand enjeu. Annexe 4 • Troisième levier, l’Université Lorraine. De ce point de vue là, reconnaissons, rendons hommage aux présidents d’universités qui ont fait un geste très très fort en ne restant pas campés sur leur position, mais en s’unissant pour développer une Université Lorraine et pour faire en sorte qu’elle soit aujourd’hui une des douze premières universités de France en termes de visibilité et de levier d’attractivité ; c’est un élément essentiel. • Quatrième levier, c’est le Luxembourg. Alors, le Luxembourg, c’est une question difficile, parce que ce sont 75 000 travailleurs frontaliers qui y travaillent et on peut 153 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 avoir parfois le sentiment que les Luxembourgeois se comportent comme des prédateurs qui viennent nous chercher nos forces vives. Il faut que nous soyons capables aujourd’hui de changer de regard avec le Luxembourg, de nous mettre en synergie, de faire converger l’économie luxembourgeoise et l’économie lorraine. Il n’est pas normal, quand on habite à côté, quand on est juste à côté d’une zone aussi riche, qui est une des zones qui a le plus fort taux de croissance au niveau mondial, que nous ne puissions pas en bénéficier. Donc, il faut que nous changions notre regard et que nous soyons capables, peut-être dans le cadre de la Grande Région, peut-être dans d’autres cadres, de dessiner un destin commun, peut-être aussi dans le cadre de nos villes, à travers le fameux projet METROBORDER qui peut dessiner quelque chose. On progresse légèrement, mais ce n’est pas encore tout à fait ça. Nous continuons trop souvent à regarder le Luxembourg de manière à la fois avec une espèce de complexe d’infériorité et en même temps avec un petit complexe de supériorité ; il faut que nous soyons beaucoup plus clairs là-dessus. • Et puis cinquième levier, c’est un levier délicat, c’est tout ce qui tourne autour des flux. Une région, c’est à la fois une identité et puis des flux. C'est-à-dire qu’il faut à la fois qu’on la repère comme identitaire cette région, dans laquelle il se passe quelque chose et puis il faut qu’on puisse y accéder. Donc, on a deux types de problèmes, les flux internes, c'est-à-dire qu’il faut qu’on puisse y circuler facilement à travers les transports collectifs, organisés et mis en réseau. On en est encore loin pour l’instant, mais en clair ça veut dire qu’avec une tarification unique, il faut qu’on soit capable d’aller beaucoup plus facilement de Verdun à Nancy, par exemple, ou d’une zone rurale, dans les grandes villes. La région a fait de gros efforts en matière de développement du rail, il faut maintenant articuler. Le deuxième gros enjeu, on les connaît tous, ce sont les enjeux qui sont des enjeux externes cette fois-ci, qui tiennent autour du TGV, avec l’ouverture du TGV vers le Sud, avec l’ouverture du TGV vers l’Est et avec le fait que le TGV doit s’arrêter en Lorraine, notamment dans cette gare d’interconnexion qui devrait être Vandières, parce que ça nous ferait gagner beaucoup de temps et de visibilité. Donc, ce sont des dossiers importants ; la question du canal est une question importante. La question des ports multimodaux est une question importante. La question de l’aéroport, il faut aussi la regarder. Donc, tout ce qui touche aux flux, il faut le regarder, avec un dernier sujet, qui est le sujet le plus difficile, c’est la question autoroutière. C’est difficile aujourd’hui de construire des autoroutes en France, on le sait et c’est normal, il y a des résistances, il y a des discussions, elles sont tout à fait normales. On a quand même besoin de deux ou trois tronçons autoroutiers puissants et notamment la déviation entre Toul et Dieulouard et la déviation de Thionville. Voilà, ces questions-là, il faut les traiter. 154 Annexe 4 Comment est-ce qu’on peut travailler sur ces cinq leviers ? J’ai vu qu’un responsable, un grand élu lorrain, disait qu’il n’aimait pas la notion de consensus, mais qu’il préférait la notion de convergence. Moi, je suis assez d’accord avec ça, je Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 crois qu’il ne s’agit pas d’aller automatiquement sur des consensus généralisés, mais il faut trouver des convergences. De ce point de vue là, il faut dire aussi que nos élus ne peuvent pas tout ; nos élus peuvent dessiner un cadre, mais nous avons, nous aussi, les socioprofessionnels, les associations, les mouvements culturels, un rôle extrêmement important à jouer. Donc, les élus dessinent le cadre, à nous de rentrer dans le jeu pour faire en sorte que la Lorraine produise du dynamisme. Et c’est l’articulation de ces différents mouvements qui peut faire en sorte que notre région se développe, qu’on la repère comme une région non pas qui se divise, mais une région qui se développe, qui a des projets, qui met en synergie ces projets et qui, en un mot, croit en l’avenir. Annexe 4 Il faut qu’on ait, les uns et les autres, chacun à sa place, la capacité d’agir, de penser que demain, il y a un avenir en Lorraine, de penser l’avenir et de faire en sorte que notre action ne soit pas isolée, mais qu’elle se mette en convergence avec d’autres. C’est cet exercice qu’il faut réaliser, qu’ont réalisé, par exemple, les Bretons remarquablement et que nous avons encore pour l’instant du mal à faire, même si on reconnaît que les choses bougent plutôt. En tout cas, il y a une chose qui est sûre, c’est qu’il faut pousser très fort, parce que nous n’avons pas suffisamment d’éléments d’attractivité naturels pour pouvoir avancer. Le CESE est l’un des acteurs qui a sa place et essaie de dire les choix possibles et qui peut effectivement participer à les mobiliser, parce que si le CESE commence à se diviser aussi lui sur les grandes questions, cela n’a pas de sens non plus. Donc, c’est vraiment cette question de mise en convergence qui est importante. 155 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 Annexe 5 DISCOURS D’OUVERTURE DES ATELIERS « LORRAINE 2020 » PAR JEAN-PIERRE MASSERET REPRODUCTION DU DISCOURS PRONONCE LORS DE L’ATELIER 3, LE 25 FEVRIER 2011 Je suis ravi de vous saluer toutes et tous pour cette troisième étape de la construction d’un horizon Lorraine 2020 ; Michel Dinet a bien voulu accepter sur ma proposition de conduire ces travaux. C’est important d’avoir une réflexion sur ce que pourrait être la Lorraine en 2020. C’est un enjeu capital aujourd’hui pour nous placer dans un horizon européen de la Grande Région, et pour nous situer aussi au regard des autres régions françaises, en fonction d’une évolution institutionnelle qui est devant nous, proposée par notre gouvernement, évolution qui pose des questions qu’il ne s’agit pas d’éluder. C’est probablement une démarche vers la recentralisation et la métropolisation et nous devons donc avoir le souci en lucidité d’appréhender cette perspective et de situer notre Région précisément dans le chemin qui nous est proposé et de le faire en toute responsabilité. J’ai confié cette charge dans l’exécution opérationnelle à l’homme qui me paraissait le plus approprié pour le faire, à savoir Michel DINET qui, par ses engagements politiques et personnels, conduit depuis de nombreuses années toute une série de réflexions sur cette thématique de l’horizon 2020, les perspectives que nous voulons pour notre Région. 156 Annexe 5 Ce que nous voulons, mesdames, messieurs à travers cette réflexion que conduit Michel DINET, Extrait discours c’est baliser le terrain sur finalement deux chemins. d’ouverture - Atelier 1, La renaissance économique de la Région Lorraine, 17 février 2011 qui est tout même l’objectif essentiel, je n’ai pas besoin de vous décrire ce que nous vivons depuis 35 ans en évolution économique, industrielle et d’emplois. On le voit, et cela se mesure très concrètement par des classements, des richesses, du chômage, bref des réalités de vie quotidienne. Nous devons donc tout mettre en œuvre collectivement pour offrir une perspective d’avenir à nos concitoyens, en nous appuyant en effet sur nos territoires bien évidemment, sur leurs talents, sur leurs fonctionnalités, que ce soit les grandes agglomérations, qui ont des fonctions de centralité que personne d’autre qu’elles ne peut assurer, que ce soit dans le domaine de la santé, que ce soit dans le domaine de la culture, que ce soit dans le domaine des formations d’excellence et de la mobilité. Mais nous avons le souci, nous, de dire qu’il y a aussi des talents dans Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 l’ensemble des espaces, des territoires lorrains et que nous devons construire une perspective qui met en résonance et en complémentarité les éléments de force qui constituent notre région. C’est notre travail, c’est votre travail et ça suppose véritablement que chacune et chacun d’entre nous dépasse sa vision conservatrice. Forcément, nous sommes tous quelque part conservateurs de l’environnement dans lequel nous sommes, des positions que nous occupons, des pouvoirs que nous avons. Donc, ce à quoi je vous appelle, c’est au dépassement, à une vision d’intérêt général et de savoir comment chacun dans ce dispositif est capable de se positionner, de partager par conséquent des objectifs stratégiques. C’est quoi la Région en 2020 ? Quelle est sa position dans l’intérieur de la Grande Région ? Quelle est sa position au regard d’autres régions qui nous sont proches, que ce soit la Franche Comté, la Champagne-Ardenne, l’Alsace, mais que ce soit aussi sur l’ensemble du territoire français ? Bien mesurer quels sont aujourd’hui nos atouts et ne pas ignorer nos difficultés. Mais cela peut être parfaitement surmonté et on en a fait la preuve par quelques exemples que nous venons de réussir collectivement. La recherche de l’unité de la Lorraine sur des objectifs stratégiques partagés, des exemples peuvent illustrer ce qui est recherché, poursuivi par ce que nous venons d’initier avec Michel DINET. Annexe 5 Que ce soit dans le domaine universitaire, pouvoir construire dans un délai relativement rapide une université lorraine et cela s’est fait parce que les politiques ont posé comme échéance 2012. Que ce soit dans le domaine de la santé, ce qui se passe aujourd’hui entre Metz et Nancy. Que ce soit ce que nous venons de réaliser ensemble dans l’espace Grande Région ; il n’y avait pas d’interrogation en ce qui nous concerne sur le fait que le Président du Conseil Régional assure la présidence de la Grande Région, mais cela a été une clé d’entrée qui nous a permis de réunir ensemble, autour du Préfet et du Président du Conseil Régional, les Présidents des quatre départements de Lorraine, des Maires des grandes villes du Sillon, pour construire ensemble une méthodologie de travail permettant d’afficher, en effet, des perspectives partagées, communes, réfléchies, de telle sorte que nous puissions positionner les volontés et les perspectives lorraines dans l’espace de la Grande Région. Cette Grande Région constitue un élément de notre avenir et votre réflexion, pour laquelle vous êtes sollicités afin de donner vos intelligences et vos capacités d’analyse, ne peut pas faire l’impasse sur cette réalité du positionnement transfrontalier de la Région Lorraine. 157 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 Donc, l’unité de la Lorraine est aujourd’hui indispensable sur La Lorraine a besoin sur ces champs que un certain nombre de sujets, constituent le développement et tel est l’objectif stratégique. l’aménagement à dix ans d’une unité, Cela est possible, cela est mais unité ne dit pas uniformité. Unité ne accessible, cela est dit pas addition de tout ce qu’il serait utile nécessaire, cela est de faire. Unité, ça veut dire être capables incontournable et chacun de fixer des priorités, de s’en tenir, de dire d’entre nous doit, par quels sont les outils, les moyens d’action et conséquent, se dépasser dans les différents partenaires. sa situation personnelle pour Extrait discours d’ouverture - Atelier 1, 17 offrir une vision prospective février 2011 qui accepte que l’autre puisse exister, que l’autre a des projets, que l’autre a des talents, que l’autre a un destin que nous pouvons parfaitement construire collectivement. Ça, c’est la dimension économique et sociale à laquelle nous sommes appelés. Mais il y a aussi aujourd’hui une dimension plus sociétale, je dirai presque plus humaniste, plus de valeur. Vous ne pouvez pas simplement concevoir une société dans laquelle on mettrait en mouvement les évolutions technologiques et scientifiques pour être compétitifs, pour être dans le coup de l’économie de la société du XXIe siècle si vous ignorez les valeurs du « vivre ensemble ». Ces valeurs qui permettent de construire un avenir partagé qui respecte de la dignité, qui offre du respect, qui est à un moment une région attentionnée. Une région attentionnée, c’est une région qui porte son regard sur une construction de la vie quotidienne, mais une région attentionnée c’est une région qui a aussi le souci du respect, de la dignité de chacun, du positionnement de chacun. Donc, il ne peut pas y avoir de réflexion technique, pour ne pas dire technocratique, s’il n’y a pas une dimension de valeurs et de valeurs universelles partagées. Ce qu’il nous faut inventer aujourd’hui, c’est non seulement des perspectives de développement partagées, mais également ce qui permet à une société d’être en écho aux valeurs et notamment aux valeurs de la République Française et c’est là qu’on retrouve effectivement les différents éléments qui nous permettent à la fois d’être dans la responsabilité, mais également dans la dignité. Je vais vous laisser travailler, ce sont des enjeux importants auxquels vous êtes invités. C’est un dépassement, mais c’est un objectif. Ce qui est en cause, c’est l’avenir de notre Région. Quand on dit l’avenir de notre Région, c'est-à-dire de nos concitoyens, dans leur vie quotidienne, sur les territoires sur lesquels ils sont positionnés, où ils espèrent développer leurs projets. 158 Annexe 5 Donc, une fois qu’on a arrêté des objectifs stratégiques, c’est le partage de la responsabilité, c’est le partage du mouvement, c’est qui fait quoi, qui prend sa part Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 de responsabilité et qui la conduit ? C’est la question de la gouvernance, de la réflexion, du suivi et de l’évaluation de ce que nous sommes capables de poser concrètement. Ce n’est pas simplement un moment où le Conseil Régional fait phosphorer un certain nombre de nos concitoyens à quelque niveau de responsabilité qu’il se trouve et qu’ensuite, ayant abouti à une production de propositions, on dise à la Région Lorraine maintenant c’est à vous ! Non, c’est à vous tous dans vos responsabilités, à quelque niveau que vous vous situiez, que les choses se mettront en mouvement. Et le Conseil Régional prendra sa part aux côtés des conseils généraux, à côté des agglomérations, des secteurs de territoires, quel que soit le volume de population, parce que ces territoires ont tous du talent, des capacités de développement, il faut mettre tout cela en résonance et en mouvement et c’est bien cela qui va fabriquer, qui va offrir des perspectives. Annexe 5 Les enjeux sont grands, mesdames, messieurs. Nous ne pouvons pas ignorer le point où nous sommes aujourd’hui dans la compétition européenne, dans la compétition française et dans la compétition mondiale. Nous avons effectivement à redresser, à retrouver cette renaissance économique, sociale et sociétale. En plus, on est merveilleusement situé à l’Abbaye des Prémontrés, c’est dans le fond ici qu’existait aussi la première université de Lorraine, c’est ici que vous pouvez participer à la renaissance de l’économie et du sociétal en Lorraine. Merci. 159 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 Annexe 6 DISCOURS DE CLOTURE DES ATELIERS « LORRAINE 2020 » PAR MICHEL DINET REPRODUCTION DU DISCOURS PRONONCE LORS DE L’ATELIER 3, LE 25 FEVRIER 2011 L’unité de vue des Lorrains, c’est au moins de nature à conduire à l’unité des Lorrains, la capacité à mutualiser pour faire ensemble et puis une idée qui étonne du monde, mais elle est fortement approuvée dans l’ensemble des ateliers, c’est qu’on a à construire les territoires de la Lorraine et une Lorraine territoire. Nous avons choisi d’organiser les trois ateliers sans presse, compte tenu du calendrier électoral compliqué dans notre pays qui va nous conduire à ce que dans six mois, on rentrera à nouveau dans une période où on ne pourra pas travailler en présence de la presse. En tout cas, alors qu’il n’y a pas d’enjeu de communication, alors qu’il n’y a pas d’enjeu de pouvoir et de datage, se réunissent sur trois ateliers dans le courant du mois de février des publics de la sphère économique, de la sphère publique et entre les deux de la sphère de l’éducation populaire et de l’animation associative. Nous avions une certaine appréhension ; vous êtes là, vous êtes venus et il ne faut pas être grand clerc pour sentir si on s’ennuie dans la salle, ou si authentiquement la parole circule. Je suis extrêmement intéressé de sentir que quel que soit le niveau de responsabilité, quelle que soit la collectivité d’origine, quelle que soit la profession, quel que soit le lieu d’habitation, quelle que soit son histoire personnelle, quelle que soit même sa naissance lorraine ou hors Lorraine, la parole circule et il y a un certain plaisir à dire et à s’écouter ; c’est extrêmement clair sur les trois ateliers. Quelque chose me dit que c’est le moment ; il y a un moment de toute manière pour que la parole circule ; c’est peut-être l’occasion de créer des habitudes qui permettent une deuxième signification dans la manière de s’échanger les choses, les gens, vous-mêmes, vous vous êtes tous exprimés, à la fois avec votre culture professionnelle, politique, institutionnelle, mais à la fois en tant que Lorrains et en tant que citoyens de notre région. Je pense qu’on a besoin de lieux où, en dehors de ce qu’on appelle les négociations, les contrats, les tables rondes, les institutions formelles, il en faut, mais il y a besoin aussi de cet échange de paroles et quelque chose me dit que ça croise des éléments qui bougent que vous avez signalés, des grandes villes qui se parlent, un réseau nord-sud qui accepte, et c’est valable dans l’autre sens, qui a besoin de discuter aussi d’une conception portée par d’autres qui était plus une conception de carrefour. 160 Annexe 6 Se pose la question de l’articulation des secteurs urbains, des secteurs ruraux, bref, tout cela me fait penser qu’il y a quelque chose progressivement qui prend. Je ne Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 sais pas si vous avez des souvenirs très précis de la construction de la première boule de neige permettant de construire le bonhomme de neige, il y a un temps assez chiant, parce que la neige n’est parfois pas collante pour créer le premier noyau, mais si on prend assez de temps pour le faire, une fois que ça part, ça colle. Quelque chose peut peut-être venir ici, qu’au lieu de chercher la solution miracle, la meilleure idée, l’excellence absolue, on a peut-être à regrouper l’idée que tout cela est beaucoup plus simple qu’on ne le cherche. J’y reviendrai après. Je voulais simplement vous dire à quel moment vous êtes. On a décidé, sur la demande du Président Masseret, de travailler de la manière suivante : un temps pour recoller les nombreuses études déjà faites récemment, ou d’une manière plus lointaine, par des organismes aussi divers que l’INSEE, le Conseil Economique Social et Environnemental de Lorraine, les bureaux d’études, le Conseil Régional en tant que tel, des structures de type agences d’urbanisme, etc. non pas dans une compilation par empilement, mais en recherchant ce qui peut être évident en terme de contradiction et de convergence. Annexe 6 Nous vous proposons ce travail, c’est quasiment le plus difficile. La totalité des travaux vous sera bien sûr Nous souhaitons l’enrichir de adressée avec l’ensemble des l’expertise d’usage. Vous en contributions. Il y a d’ailleurs des êtes, comme les trois ateliers, contributions qui ont été demandées par donc toutes les propositions, nous-mêmes à des témoins. Je remercie toutes les synthèses ont une ceux qui se sont exprimés lors des ateliers, qualité, donc un mérite qui va mais d’autres contributions ont été nous faciliter la tâche ; elles n’ont demandées à des regards extérieurs, à pas trop de contradictions entre des experts extérieurs. Des contributions elles, d’un atelier à l’autre et spontanées nous ont été adressées et dans chaque atelier, elles n’ont l’ouverture à contributions est nécessaire, pas non plus de contradiction. dans les propos de l’un et dans les mots C’est extrêmement intéressant de l’autre, confirmés dans cette logique que dans ce qui était un peu d’agencement d’acteurs. tout à l’heure le catalogue rapide de toutes les idées qui ont Extrait propos de clôture - Atelier 1, 17 été posées, il y a trois, quatre février 2011 lignes de force qui ressortent et qui vont permettre d’enrichir le dispositif et qui osent ne pas mettre en contradiction développement territorial et prospectives régionales, je parle pour la vice-présidente chargée des territoires, Paola Zanetti. Quand ce travail là sera fait, on va essayer, par une commission mixte CESEL/Conseil Régional, de constater ensemble, non pas que nous sommes d’accord ou pas, mais de constater qu’on peut faire synthèse des études et de l’enrichissement par 161 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 l’expertise d’usage pour continuer la boule de neige et faire en sorte que dans la discussion publique, nous ne serons plus en élections, on puisse croiser avec chaque territoire lorrain, se réapproprier ce travail, l’enrichir, aller jusqu’à poser l’idée que les citoyens, dans des formes qu’il y aura à choisir, peuvent nous y aider en demandant également la parole de la jeunesse étudiante, lycéenne, collégienne sur cette vision de la Région. L’objectif étant que les six mois d’avril 2011 à décembre 2011 permettent de dégager l’unité de vue des Lorrains. C’est comme ça qu’on construira l’unité des Lorrains. Pour l’instant, l’unité de vue des Lorrains puisque, ça a été dit tant par le Président du CESER que par le Président du Conseil Régional, ce que nous cherchons, c’est la convergence des idées pour se mettre d’accord sur un horizon commun à long terme et donc d’être plus en mesure de voir comment après chacun y prend sa part. Je ne parle pas que de la part du Conseil Régional, ça a été dit, et des collectivités locales autres, je parle de la part de tous les acteurs, depuis les acteurs associatifs en passant par les réseaux d’entreprises, les chambres, les organismes spécialisés, etc., tout le monde peut prendre sa part à la construction. Donc, à ce moment-là, il y a un risque qu’on évite, c’est le « y a qu’à, vous n’avez qu’à », il y a une mobilisation et une vue commune, on s’y met tous et on y prend notre part. Deuxième élément, on va essayer que dans la première partie de cette étape, avrildécembre 2011, on passe de l’affirmation à « comment on fait pour l’atteindre ». Si dans quatre ou cinq enjeux, on dit qu’il faut valoriser la position stratégique de la Lorraine, on doit absolument se prendre la tête, les spécialistes techniciens, les politiques, les associatifs, tout le monde, comment on passe de l’affirmation à la mise en œuvre, parce que sinon on est dans l’incantation. Je disais dans un autre atelier, on peut très bien dire il faut absolument renforcer l’industrie lorraine ; deux ans après, on dit on aurait dû renforcer l’industrie lorraine et deux ans après, au cimetière, on dit c’est foutu pour la Lorraine, on ne l’a pas industrialisée. C’est très schématique, mais il faut que sur chaque sujet, on dise comment faire, quels objectifs, etc. Je ne crois pas à un schéma théorique qui se traduit par un bouquin qu’on met dans une pile de documents, comme venant couronner la pile d’études dont je vous parlais tout à l’heure, mais si ce schéma-là n’est pas un schéma opérationnel, ça ne vaut pas le coup qu’on conduise début 2012 à la délibération. Extrait propos de clôture - Atelier 1, 17 février 2011 Annexe 6 162 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 Alors la question ensuite est « Comment on compte ? ». Et je voudrais vous dire une chose qui me frappe en synthèse des trois ateliers. Les trois ateliers ont été suivis intensément en termes d’ambiance. Ils ont été suivis intensément en nombre pour le premier, pour le troisième et beaucoup moins pour celui de l’associatif. Un vendredi, d’accord, mais ça ne suffit pas, il faut être plus lucide que ça et moi j’analyse, je l’ai dit dans l’atelier, que quelque part il y avait l’idée que les acteurs associatifs, de l’éducation populaire, du sport, de la culture, ou autres quelque part se sont sans doute autocensurés : puisqu’on parle du développement de la Lorraine, c’est plus une question de structure, d’infrastructure, de développement économique que de développement social et deuxième élément, ça s’est exprimé un peu dans la salle, une fois que cela a été dit, les gens se sont un peu libérés, mais que pouvons-nous peser et quelle portée a notre parole dans tel domaine ? Or, la veille (l’atelier précédent, le premier), les deux témoins nous avaient tenu un discours dans lequel ils se rejoignaient sur l’idée qu’on ne devait pas avoir que des indicatifs économiques de développement, mais aussi des indicatifs de développement humain. Vous ne l’avez pas dit de la même manière ce soir parce que ce n’est pas votre et notre langage, mais en tout cas, ça transpire de la même manière puisque, quand vous avez parlé d’excellence, j’ai entendu s’exprimer l’excellence sur des volets universitaires, comme dans l’économie sociale et solidaire. J’ai entendu qu’il y avait de l’excellence dans les villes, mais qu’il fallait qu’on fasse attention en même temps à l’excellence de la possibilité du développement rural pas uniquement par la qualité des paysages, mais par l’organisation du télétravail, etc. Annexe 6 Dans ce domaine, j’ai envie de me rappeler un souvenir fort dans le pays de Colombey, trop petit, trop local, comme disaient certains. On cherchait notre identité cantonale, ça va vous faire rigoler. On avait fait travailler un auteur, François BON. Il nous a monté une pièce de théâtre, et ont poussé dans le canton de Colombey des centaines de petits poteaux avec un triangle rouge, le centre est ici. La question du centre est fondamentale. Quels sont les centres à enjeux ? Quelle est la nécessité de tous les autres centres, ceux où se font projets et où se construisent les choses ? Ça m’apparaît extrêmement important et entendu ce soir. J’ai entendu le témoin venu du Nord-Pas-de-Calais, Noël LENANCKER, parler des indicateurs de développement humain. A ce moment-là, on ne s’embête peut-être pas trop avec des quantités d’argent, des quantités de produits, il faudra qu’on les analyse. A la limite même, est-ce un indicateur de progrès que d’avoir chaud au moment où la question climatique va peut-être conduire demain des habitants venus du Sud et tendant une langue comme cela, pour bénéficier un jour de la fraîcheur lorraine, je déconne, mais en tout cas, ça dépendra aussi de la manière dont on présente les choses. Moi, je pense que ce qui est particulièrement intéressant, c’est qu’à côté de ces indicateurs, on nous a parlé de la nécessité d’agencer les acteurs. Et la question, elle est dans l’agencement des territoires, l’agencement des projets, l’agencement des idées, parce que vous redites ce soir ce qu’a dit très fort l’atelier un, l’hypothétique course derrière la seule idée qui va faire excellence et unité lorraine, ça n’existe pas, 163 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 puisque, et c’est ça la richesse Lorraine et ça croise le géographie, l’histoire et le devenir, c’est que là où il y a échange, là où il y a ouverture, là où il y a Europe pas uniquement dans les fonds structurels européens, mais dans la vie européenne, il y a une chance mosaïque pour une Lorraine qui n’est pas une Lorraine où il y a un seul centre, un seul chef, un seul projet, une seule excellence, mais une multitude d’excellences. Dans le calendrier, nous aurons donc à prendre nous nos responsabilités régionales. Le Conseil Régional se saisira de l’avis du CESEL, bien sûr, comme dans toute délibération et il délibérera sur sa part début 2012. Je précise que pendant ce temps, la Direction des territoires et le travail politique de Paola Zanetti sur les territoires ont ramené un long travail où l’objet n’est pas de dire « il y a des territoires lorrains qui n’ont qu’à attendre que l’excellence fonctionne et un jour, comme des ronds dans l’eau, ça finira bien par atteindre le territoire le plus excentré ». On refuse ce modèle. Il y a un deuxième modèle que je vous propose de rejeter encore plus fort, c’est le modèle des faux-culs, parce que nous croyons à l’excellence de certains territoires où uniquement la performance est possible, n’oublions pas par solidarité de redistribuer quelques subsides. Par contre, il y a une exigence, concomitamment, c’est « comment construit-on l’excellence des noyaux urbains, l’excellence des territoires ruraux, l’excellence des territoires ruraux autour de petites villes moyennes ? », parce qu’elles sont toutes en capacité de mise en route de projets, d’apporter leur part à la construction régionale. Et en même temps, nous posons la question d’articulation macro-économique de la région dans son environnement Grand Est, dans son environnement européen, la Grande Région européenne. 164 Annexe 6 J’en viens donc à pourquoi c’est le moment, vu sous d’autres aspects. J’ai parlé du flirt difficile avec le calendrier électoral dans un pays qui ne l’est pas moins, c’est fait. Mais en tout cas, deux ans de présidence lorraine de la Grande Région, on en pense ce qu’on veut, mais il y a une bataille qui a été menée par le Président il y a peu de temps, c’est de faire en sorte que sur ces deux ans, on passe d’une logique diplomatique du fonctionnement d’une structure à une logique de construction d’un projet intégré de développement, parce qu’on voit arriver une autre organisation de l’utilisation des fonds structurels. Et là-dessus, les amis, ne passez pas trop de temps à vous dire oui, Metroborder, machin, etc. Metroborder, ce n’est pas qu’une réalité dans la Grande Région, c’est une réalité européenne dans cinq, six régions d’Europe, sur laquelle il y a une feuille de route qui va être établie, qui va revoir toutes les structurations des fonds européens. Est-ce qu’on continue à dire que ce n’est pas pour nous, parce que nous on veut défendre telle ville, ou est-ce qu’on s’inscrit dans un développement grand régional, polycentrique, qui a tout à gagner à ce que ça soit toute la Lorraine qui soit dans le pot de cette métropolisation ? Je crois à une métropole lorraine au sens de l’ensemble de la région, parce que si certains pensent que ça peut s’arrêter à Metz, je pense à ce que j’avais lu de la première copie luxembourgeoise, ils se trompent. Par exemple, l’apport de Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 l’Université Lorraine ne peut se faire que sur la synergie Nancy-Metz ; elle a un temps maintenant, si ce n’est d’avance, de présent, parce que si on veut avoir une résonance en aménagement du territoire avec le Bassin Parisien et avec l’Alsace, il faut que ce soit toute la Lorraine du Sud qui soit concernée et on en a parlé, le Président l’a dit tout à l’heure, dans le domaine de la santé, etc., tout cela va dans le même sens. La question est « Est-ce que chacun court ? ». Deuxième élément du calendrier, j’ai parlé de Metroborder et des fonds structurels. Il y a un deuxième calendrier, la carte de la coopération intercommunale qui va changer dans les semaines qui viennent. Je me réjouis ici de la présence d’agents de l’Etat, de la présence d’agents des collectivités, de la présence de grandes structures qui travaillent avec elles. Est-ce qu’on va construire en absolu des lieux de pouvoir, ou est-ce qu’on va construire les modes d’organisation qui vont servir à des projets de développement ? Ça vaut pour les secteurs urbains comme les secteurs ruraux. Est-ce qu’on va être à nouveau sur la course à l’échalote pour pouvoir compter tant de milliers d’habitants et rentrer dans les nouveaux clous des nouvelles structures, type pôle ceci, ou métropole cela ? Je pense que ce n’est pas comme ça qu’il faut le prendre. A l’inverse, on ne va quand même pas passer à côté de la nécessité de se structurer plus fort en ville, comme dans les secteurs ruraux. Or, je continue à penser que cette Lorraine a une force excellente avec des noyaux urbains à vivre très fort en qualité urbaine, culturelle, de rapports entre voisins, etc. Elle a aussi des espaces en trame verte et bleue, des paysages extraordinaires au plan du bien vivre et de la qualité de vie. Elle a des envies d’articulation, de mobilité, d’éco construction ou d’autres qui sont des enjeux fondamentaux. Le travail serait de faire des noeuds entre toutes les mailles du filet. Moi, je ne crois pas à l’idée de quelque chose qui va créer une armure, un bouclier et on y va, on va créer un filet, on va créer une trame, c’est ce qui m’apparaît extrêmement important. Annexe 6 Il y a encore quelques autres éléments de calendrier. On est en train de préparer ce qui va un jour se traduire peut-être par un nouveau contrat de plan Etat/Région et un contrat possible de développement, régions, départements, agglomérations, communautés de communes, secteurs ruraux comme secteurs urbains, sur la base du projet. Entre nous, ça donnera sans doute un contrat de meilleure qualité que le précédent. Si on rentre dans une logique non pas du Yalta d’un gâteau en diminution, mais dans une logique mutuelle de construction d’un projet pour la Lorraine, à mon avis, on peut avoir à l’esprit que le calendrier est pour nous le bon calendrier. Je n’ai pas parlé d’un calendrier autre, c’est celui consécutif aux élections présidentielles, de la confirmation d’ici 2014 de l’organisation en nouveaux territoires ou d’une autre option, mais en tout cas, il faut qu’on soit prêt. Moi, j’ai une simple conviction, je l’anime comme ça, je me fous du reste, c’est l’articulation entre les collectivités et c’est l’agencement entre tous les acteurs de développement, qu’on doit mettre en œuvre si on veut réussir. 165 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 Je conclus cette étape non pas en termes de fin de travaux, en disant que si vous êtes là et si vous êtes restés là, ce n’est pas uniquement pour faire politesse ou plaisir à l’un d’entre nous, c’est qu’il y a besoin que la parole circule. Quand on écoute les contenus, ils sont non seulement intenses, mais en plus, ils correspondent à ce qui a été dit hier. Soit on se dit ce sont des banalités qu’on retrouve partout et ça ne servira à rien, on peut se réunir dans trois ans et on est un peu plus mort. Soit on se dit on cherche là-dedans les trois, quatre idées fédératrices. Et je termine là-dessus, la question de la coopération plutôt que de la compétition, la question du brassage plutôt que de l’identité par nivellement, la question de l’échange plutôt que de la fermeture, donnent une sacrée puissance à deux choses : l’organisation métropolitaine qui a besoin de lieux de diffusion de la culture, de la santé, de l’argent, des décisions, autant dans des noyaux urbains que dans des secteurs plus diffus ; en plus, elle pose la question de l’enjeu du positionnement géographique. L’un a été dit fort et le deuxième un peu moins. Il y en a un, c’est le carrefour nordsud, est-ouest, sauf que si vous regardez les grands espaces aux Etats-Unis, il y a aussi des grands carrefours où il n’y a que les pancartes. Si on se pose la question de Vandières, ça permet l’articulation du train avec le train, c’est déjà pas mal, mais il va peut-être falloir se poser la question qu’est-ce que la gare peut générer comme développement ? Soit on se dit « ce n’est pas l’espace là, moi je suis plutôt tourné vers le Nord, etc. »., on aura tout gagné, dans Metroborder il y aura une ligne de fracture et c’est toute la Lorraine qui perdra, parce qu’elle aura oublié d’accrocher dans cette logique identitaire particulière les secteurs sud qui sont actuellement en discussion dans les schémas de cohérence territoriale, dont je souhaite que longtemps ils continuent à pousser la barre très haut de la recherche de l’intention et du projet pour ne pas rentrer trop tôt dans les bidules, les machins et les réglementations. 166 Annexe 6 Je dis au SCOT n’oubliez pas très vite de faire ce que vous aviez dit ; une fois que le cap est poussé, vous proposez à chaque secteur de se saisir en subsidiarité de la partie qui concerne chaque secteur. Parce que nous sommes ainsi faits personnellement dans nos collectivités, dans nos pouvoirs, ou dans nos observations de pouvoirs, nous n’aimons pas que par le haut s’organisent les décisions pour le bas. Cela vaut dans la culture, ça vaut dans les associations, ça vaut dans la formation. J’aime entendre ici que des gens qui sont dans l’université rappellent que la formation c’est aussi la petite école, c’est aussi l’éducation populaire en complément de l’éducation continue et que la formation ce n’est pas que des marchés sur filières, c’est aussi la formation des comportements, des savoir-faire, de la parole partagée, de la construction du projet en commun. Tout cela sur une approche géographiquement forte, il y a la question, vous l’avez dit, transfrontalière. Il y a une phrase très importante qui a été posée, attention à ne pas faire que du transfrontalier autour des frontières, mais à penser transfrontalier en transrégional et transnational. A été évoquée l’idée d’innerver les territoires dans les dimensions de développement qui ne sont pas qu’économiques, qui ne sont pas qu’universitaires, Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 mais qui sont aussi sociales, culturelles, parce que la culture c’est à la fois la culture des grands équipements, mais c’est aussi la médiation culturelle par tout le milieu associatif et toute l’éducation populaire, sportive et d’animations caritatives. Je termine en passant la parole à Jean-Pierre pour qu’il vous dise les deux, trois mots de la fin. C’était convenu ainsi, je le remercie en tout cas d’être venu pour boucler l’ensemble du dispositif, mais en tout cas, on va essayer de faire en sorte qu’un outil soit mis en œuvre pour que vous puissiez, avant qu’on continue, nous dire que vous avez vérifié que ce qui a été dit et ce qui a été écrit sont bien de la même nature. On ne peut pas entraîner les gens sur une deuxième étape si on donne le sentiment de les avoir instrumentalisés sur la première. Merci pour votre participation et Jean-Pierre, je souhaite te dire que tu peux être fier de toute l’institution régionale et de la manière dont des fonctionnaires territoriaux se sont mobilisés plus sur l’idée de faire projet ensemble que de l’idée de rentrer simplement sur leurs fonctions. Et ça, c’est valable pour chacun d’entre nous, quand on sort de nos fonctions, quand on a bien nos cœurs, nos métiers et qu’on a une envie, c’est d’aller en mission, on est en capacité de construire en Lorraine comme ailleurs un vrai projet pour la Région. Oserai-je vous rappeler que des grands mouvements industriels et esthétiques sont nés aussi de cette capacité tolérante de lutter contre les idées de fascisme, d’antisémitisme qui avait été développée par certains et où un certain nombre de chercheurs, penseurs, médecins se sont regroupés et parce que, quand l’intelligence est en plus nourrie par le sens, et bien on sort des choses extrêmement intéressantes. L’OHS, la Ligue des droits de l’homme qui a été pour une part créée dans notre région, ou les grands mouvements du type Ecole de Nancy, en sont l’illustration. Ce sont toutes ces choses-là qu’il faut voir, et si on les met en pouvoir, on est mort, si on les met en projet, on rigolera entre nous, on s’engueulera entre nous et on sera terriblement lorrains, parce qu’on aura participé à la construction de cet esprit et de ce projet lorrain. Annexe 6 Extrait propos de clôture - Atelier 1, 17 février 2011 167 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 Annexe 7 L’INTEGRALE DES CONTRIBUTIONS Avertissement : les contributions apparaissent dans l’ordre alphabétique de leur auteur AMELIE ALIAS CHARGEE DE MISSION, REGION LORRAINE 1 - 2 - Quel est, selon vous, le principal atout de la Lorraine pour lui permettre de construire son développement pour 2020 ? Quel est, selon vous, le principal handicap de la Lorraine à résoudre d’ici 2020 ? La diversité et la qualité des territoires lorrains est une opportunité insuffisamment valorisée. Il parait essentiel d’améliorer l’identité et la visibilité de la Région dans de nombreux domaines afin de développer l’attractivité du territoire (l’université lorraine pour les étudiants, le territoire pour les touristes et les investisseurs, la qualité de vie pour les habitants, etc.). Ce travail de valorisation de l’image passe en premier lieu par une appropriation par les lorrains de leurs richesses communes basées sur une identité régionale et non départementale ou locale. 3 – Pouvez-vous donner un exemple d’initiative qui, si elle était conduite sur tout ou partie de la région, pourrait résoudre une partie des questions qui se posent à la Lorraine ? La mutualisation et/ou le travail en réseau d’un maximum d’acteurs dans des secteurs clés selon le principe de subsidiarité. Par exemple, la suppression des Comités départementaux du tourisme avec une gestion favorisée à l’échelle régionale, la promotion économique à un échelon régional en relation avec les territoires, etc. L’échelle régionale semble adaptée pour favoriser la complémentarité entre les territoires en prenant en compte les spécificités et apports de chacun. La Région pourrait jouer un rôle dans la révision des schémas de coopération intercommunale. La Région doit reprendre la main en tant que chef de file de l’aménagement du territoire. 4 – Dans votre domaine, quels acteurs et/ou quels territoires serait-il judicieux de faire travailler ensemble à des propositions pour la Lorraine de demain ? Les structures intercommunales doivent prendre conscience de l’importance de travailler ensemble voire de se regrouper afin de mutualiser les moyens et les idées. Annexe 7 168 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 RAYMOND BAYER CONSEILLER ECONOMIQUE ET SOCIAL DE LORRAINE EN CHARGE D’ANIMER LA SECTION PROSPECTIVE , ANCIEN FORMATEUR, COLLEGE SALARIE (CONTRIBUTION FAITE A TITRE PERSONNEL) 1- Le Conseil Régional de Lorraine a décidé d’engager pendant une année, un temps d’analyse et de propositions pour élaborer ce qui pourrait être considéré comme un nouveau « projet lorrain » pour 2020. Ce projet pourrait être proposé par trois catégories « d’experts » qui se réuniront pour partager leurs analyses et élaborer leurs propositions dans le cadre d’ateliers dont les premiers travaux vont débuter à la fin de ce mois. Le CESER de Lorraine dont les membres sont invités individuellement à participer aux travaux du Conseil Régional dispose d’une section « Prospective Territoriale » qui fut successivement animée par Jean-Pierre Finance, président de l’Université Henri Poincaré et Herbert Nery, président de l’Université de Nancy II. Les rapports produits au cours des différentes sessions du CESER sont à la disposition des participants aux différents groupes de travail s’ils jugent utile d’en prendre connaissance. Tout en en prenant acte de la volonté régionale de s’engager dans une démarche prospective et en espérant que ces travaux aboutiront à des résultats qui vont dynamiser notre Région on peut s’interroger sur le manque de concertation préalable entre le Conseil Régional et la deuxième assemblée de l’institution régionale qu’est le Conseil Economique, Social et Environnemental de la Région Lorraine. 2- La première partie de ce travail consiste à établir un diagnostic partagé sur la situation de la Région sans pour autant procéder à une nouvelle étude. Cela va de soi car nous disposons du document du CESER sur la situation économique, sociale et environnementale de la région approuvé par l’ensemble des composantes socioéconomiques et environnementales de Lorraine. De plus l’INSEE, l’OREFQ, le CES de la Grande Région ont alimenté cette analyse par leurs différents rapports. Les contributions au futur Contrat Régional de Développement des Formations Professionnelles (2010/2015) apportent également des informations intéressantes sur le contexte économique et social de notre région. La DIRECCTE Lorraine, le Conseil Régional, le Rectorat et les contributions des organisations professionnelles et syndicales dressent un tableau lucide d’une situation dont on ne peut ignorer la gravité. 3- Le constat est relativement simple, la Lorraine, comme l’indique la note d’invitation à cette réflexion, doit « faire face à son avenir » ! Le temps pour reprendre son souffle et aller vers un renouveau lui est compté car la compétition est forte entre toutes les régions qui aspirent à une dynamisation de leur vie sociale, économique, culturelle et environnementale. En 2005 le CESR a adopté un rapport de sa section prospective territoriale intitulé « tableaux d’une exploration ». Quatre scénarios se dessinaient après un long travail d’auditions et d’analyses : Annexe 7 - Elle reste au fil de l’eau, la Lorraine sur son erre en continuant à vivre comme elle le fait aujourd’hui, regardant partir ailleurs sa jeunesse et ses diplômés qui n’ont pas trouvé d’emplois, même au Luxembourg ! 169 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 - - - Elle parvient à contenir son déclin démographique, une Lorraine qui revit grâce à sa population en même temps que la croissance économique retrouvée de la région et de ses voisins allemands et luxembourgeois permet à la population de se stabiliser et même de légèrement progresser. Elle dispose d’une aire métropolitaine intégrée, 2025 la métropole lorraine, enfin une réalité par la force des choses, cette dimension métropolitaine est celle de la logistique, des transports des personnes, de la recherche, de la santé et, ce qui est acté aujourd’hui, une Université dans un espace transfrontalier qui ne joue pas sa survie mais son développement. Une identification culturelle à l’image du Centre Pompidou mais aussi un lieu d’accueil de la création artistique dont la Mousson d’Eté est un symbole fort. Elle parvient à revitaliser ses espaces périphériques, pour la préservation d’une richesse « grandeur nature » : un espace rural réhabilité, qui ne représente plus une coupure de plus en plus artificielle entre ceux qui vivent à la campagne ou dans les villes. Cela suppose d’intégrer à la fois une dimension économique s’appuyant à la fois sur une agriculture responsable, des espaces naturels protégées et des liens forts et aménagés entre les espaces ruraux et les milieux urbains et un développement de qualité des services à la personne. 4- Ces quatre scénarios ne sont pas le produit d’une imagination débridée mais le produit d’un travail long et rigoureux réalisés par la section prospective territoriale du Conseil Economique et Social de la Région Lorraine en 2005 ! Cette section était présidée à l’époque par M. Herbert Nery, alors président de l’Université de Nancy II. L’appui méthodologique et scientifique était assuré par M. Joël Creusat de l’INSEE. Une démarche de prospective n’est pas une prédiction, elle visite des possibles et des souhaitables en confrontant des avis et en construisant des hypothèses. Ce n’est pas une « science exacte » même si la rigueur et l’approche scientifique servent de modèles. Elle n’est pas divinatoire et ne peut dater la prochaine crise financière qui va nécessairement se produire à mesure qu’un système cupide poursuit sa course à l’argent. En fait la prospective conjugue à la fois les choses comme elles sont et la volonté de vouloir les transformer vers des scénarios que l’on peut projeter sous la forme de tableaux. Elle sert à poser des questions et à prendre des décisions elle procède du débat des acteurs. En ce sens la démarche initiée par le Conseil Régional de Lorraine s’avère intéressante et peut, par la mobilisation des « experts », permettre de dessiner des horizons suivant les scenarios retenus à partir des hypothèses formulées par ceux qui s’engagent dans l’exercice. Constatons simplement que les scenarios retenus par la section prospective du CESER de Lorraine se trouvent en partie vérifiés six ans après leur élaboration. Nous retrouvons des tendances qui peuvent être contradictoires entre une sorte de maintien en l’état des choses accentué par la crise financière qui a frappé l’économie régionale et les effets de « métropolisation » qui rapproche les deux grandes villes lorraines et lui donne une nouvelle lisibilité par la création de l’Université mais aussi la gare de Vandières, le projet de pôle aéronautique et l’impact sur l’image culturelle de la région grâce au Centre Pompidou entièrement financé par les collectivités territoriales. 170 Annexe 7 5- Notre Région à la fois comme territoire et comme collectivité publique est-elle à un tournant de son histoire ? Cette question fait l’objet du travail entrepris par la section prospective territoriale du CESER de Lorraine en collaboration avec l’INSEE Lorraine et la Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 réponse est d’évidence positive compte tenu des projections démographiques de notre Région. Même dans les hypothèses les plus hautes la Région Lorraine se classe parmi les dernières régions françaises dans une évolution démographique positive (INSEE : nouvelles projections OMPHALE 2010). Au cœur de cet enjeu se trouve posé la question des migrations : le départ de notre région des jeunes actifs qualifiés qui ne trouvent pas d’emplois en région qui vont principalement s’installer en région parisienne. L’attractivité qui est devenu un thème récurrent de toutes les rencontres politiques concernant notre région, se présente souvent en termes d’images, de représentations. Notre région est encore dénigrée par une partie des entrepreneurs d’opinions. Sauf à creuser profondément et longtemps nous n’aurons pas la mer au pas de notre porte et « l’héliotropisme » chère à de nombreux retraités des classes moyennes supérieures n’est pas non plus à la portée de la région ! Mais l’attractivité de Düsseldorf ou de Lille du Luxembourg se justifie comment ? En répondant à ces question nous obtiendrons peut être des éléments de réponses à notre « problématique ». Malgré Pompidou et Center Parc, la beauté des villes, l’aménagement remarquable de nombreux villages et tout simplement des paysages variés et une nature encore préservée, la Lorraine doit en premier lieu bloquer sa saignée industrielle, trouver de nouvelles activités et créer des emplois ! Mais quel est le véritable pouvoir des acteurs régionaux sur ces enjeux quand on sait que les centres de décisions sont de plus en plus éloignés des lieux de production et de distribution ? Quelles sont les « marges de manœuvre » des acteurs régionaux qui s’emploient à agir contre un déclin qui ne saurait être inéluctable ? Annexe 7 6- Les actions entreprises par les élus et les acteurs économiques de la région pour conforter et développer notre spécificité industrielle doivent être soutenues dans le cadre d’un développement qualitatif et durable. Cet enjeu se trouve dans le domaine des possibles car il dépend en grande partie des compétences régionales. L’élévation du niveau des qualifications professionnelles, le développement de l’Université Lorraine et des centres de recherche publics et privés, les pôles de compétitivités et la recherche constante d’une qualité de vie qui passe nécessairement par de nouveaux modes de production et de consommation, la dimension culturelle et sociale qui s’inscrit comme un « savoir être lorrain », la maîtrise des mobilités urbaines et interurbaines, des déplacements domicile-travail … , dépendent en grande partie de la capacité des « lorrains » à agir ensemble. Cela ne va pas de soi car notre Région connait un véritable problème de « gouvernance ou de pilotage » qui forme autant d’obstacles mais aussi d’ouvertures à son possible renouveau. Une région est un ensemble complexe : l’Etat et son administration, les députés élus des circonscriptions, les sénateurs, les conseillers généraux de nos cantons qui vont siéger au département, les conseillers régionaux, les élus municipaux des nombreuses communes qui s’organisent en communautés, agglomérations, pays… Dans le domaine économique et social les choses ne sont pas nécessairement plus simples pour trouver l’interlocuteur régional ou le décideur local qui va inscrire son action dans le cadre régional. L’histoire de la gare d’interconnexion du TGV avec les lignes Métrolor est édifiante à ce sujet et aujourd’hui encore des résistances se font jour sur ce qui est du bon sens. Il est vrai qu’entre-temps la gare des champs de Cheminot a été construite et que le pôle de développement qui pourrait intégrer un grand projet de logistique avec l’aéroport reste dans les cartons faute d’investisseurs publics ou privés sur ce site. Faut-il pour autant accepter que « l’effet TGV » se réduise à un axe de liaisons 171 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 métropolitaines entre Paris et Strasbourg ignorant l’existence de l’axe métropolitain lorrain ? 7- Le débat sur la « métropolisation lorraine » doit se poursuivre pour échapper aux caricatures et aux oppositions infondées entre territoires et métropoles ! Il s’agit de tout mettre en œuvre pour éviter les clivages et les exclusions qui entraînent les replis sur soi. La « métropolisation » est d’abord un concept dont on trouve les signes pour la Région Lorraine dans les travaux de l’OREAM dans les années 60. Il s’agit en premier lieu de développer des niveaux de services aux entreprises comme aux particuliers pour favoriser leur développement avec les moyens pratiques et techniques qui permettent d’atteindre les meilleurs niveaux de qualité de vie et de travail. Elle est à la fois un lieu et un temps qui permet l’échange, la rencontre dans la diversité pour permettre les mobilités spatiales et sociales. L’activité économique, sociale, culturelle et environnementale se conjugue dans un mouvement permanent en faisant appel aux compétences des femmes et des hommes qui n’ont pas peur de l’avenir. Les villes inscrites dans l’histoire ont toujours joué ce rôle de « forum » indispensable à la démocratie qui est également un facteur essentiel du développement humain. Même avec des façades rénovées et des espaces fleuris, le repli, contraint ou volontaire, n’arrêtera certainement pas l’érosion démographique de notre région. S’il n’est pas facile de décider et de trouver les ressources pour mettre en place une stratégie commune de soutien à la « métropolisation » en Lorraine, la question du développement urbain et son ancrage régional ne peut être évité : que ce soit dans sa dimension transfrontalière avec un pôle Luxembourg /Longwy/Thionville et Sarrebruck/Sarreguemines/Forbach ; dans sa dimension urbaine qui pourrait servir d’exemple à l’instar de la création de l’Université Lorraine les villes de Metz et Nancy pouvant générer de nouvelles réalisations communes utiles pour l’ensemble de la Région et enfin le Sillon Lorrain, instance de projets et de concertations donnant à l’idée de métropolisation tout son sens. Ces pôles auront du sens à partir du moment où l’on pourra identifier la Lorraine à partir des potentialités de ses deux villes centres. La condition du développement métropolitain passe par une mutualisation des ressources et des moyens en matière de mobilité, de santé, de culture, de l’enseignement supérieur et de sa recherche. 172 Annexe 7 8- Pour parvenir à un renouveau la Lorraine dans son ensemble doit s’engager résolument sur des chantiers dont elle doit déterminer les priorités. La Lorraine doit rester une « terre industrielle » qui saura gérer son avenir en prenant en compte toutes les données de la qualité environnementale. La chimie, l’acier, l’automobile, l’aéronautique, le bois, la plasturgie, les fibres et le textile peuvent se renforcer en faisant de l’innovation et de la qualité les principaux atouts de leurs développements. Cet enjeu dépasse les limites territoriales. Plus de 40 000 emplois industriels ont été perdus dans notre région depuis 2002 ! Cette situation ne peut plus durer, c’est un savoir-faire lorrain qui est en train de disparaître. N’est-ce pas le moment de conforter une unité régionale qui doit agir pour faire en sorte que les acteurs économiques et politiques interviennent dans le même sens ? Il faut s’engager vers un renouveau de nos capacités industrielles et des services. Il passera surtout par la qualité des femmes et des hommes qui le mettront en œuvre quotidiennement par leur travail. Un « plan Marshal » de la qualification professionnelle doit être réalisé dans les cinq ans qui viennent ! L’expression est peut être usée ou pompeuse mais la réalité est impitoyable, le niveau de formation est insuffisant pour faire face aux défis des mutations économiques, sociales et culturelles. Ce projet doit s’inspirer Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 de l’histoire des actions collectives de formation réalisées dans les années 60 par Bertrand Schwartz fondateur du CUCES qui a obtenu le soutien de l’Etat, des industriels et des organisations syndicales pour anticiper les mutations économiques et technologiques des industries de base de la région lorraine. La mutualisation des moyens de formation doit être faite dans un cadre paritaire et politique. Un pilotage régional doit s’organiser en fixant des priorités autant dans les formations initiales que dans les formations continues. Ce n’est pas le sens donné par les politiques publiques actuelles, un vrai problème est posé par l’Etat restant sur une analyse strictement financière et comptable. Le Conseil Régional doit être le pilote de cet engagement vital pour l’avenir c’est lui qui détient la compétence de formation et qui connaît le mieux ses territoires, avec le service public de l’emploi, l’Education National, les organismes collecteurs des financements de la formation professionnelle une élévation des niveaux des qualifications et des compétences peut être mise en œuvre. Annexe 7 9- La position géographique de la Région Lorraine est un atout qu’il faut valoriser par des projets partagés dans la grande région. La question est toujours pendante, malgré les vents contraires qui soufflent sur cet espace transfrontalier. Faut-il se replier et attendre des jours meilleurs qui viendront par la force des choses ou s’engager pour conjurer un déclin annoncé ? Les pôles « métropolitains » frontaliers : Forbach / Sarrebruck / Sarreguemines et Thionville / Luxembourg / Longwy peuvent devenir des territoires à projets. Les élus et les acteurs socio-économiques et culturels s’y emploient et ils doivent être soutenus. Les infrastructures indispensables aux transports et à la qualité de la vie doivent se poursuivre mais il faut aussi des projets qui transcendent les intérêts locaux et qui s’inscrivent comme des réalisations « régionales » ! Pourquoi ne pas tenter à plus grande échelle de ce qui existe localement un enseignement systématique et planifié, initial et continu, de l’apprentissage des langues du voisin en prenant en compte également sa propre langue et l’anglais indispensable à la communication ? Cela pourrait devenir une spécificité régionale servant d’identifiant culturel pour la Lorraine. La réalisation d’un tel projet n’entraîne pas des investissements considérables et il ne sort pas du néant. Le Luxembourg pratique de longue date l’enseignement des deux langues. Nous pouvons former des enseignants et faciliter leurs mobilités pour intervenir dans les écoles mais aussi dans les toutes les structures de formation car il existe aujourd’hui un vrai problème de connaissance des langues pour des emplois de qualifiés qui demandent des compétences linguistiques. Est-il possible de partager ce qui pourrait être un plus pour l’ensemble des acteurs de ces territoires ? Un projet commun sur la santé s’il manque des équipements ? Un projet qui soit à la fois culturel et économique comme l’idée avancée d’un pôle de l’image qui tarde à voir le jour à Villerupt pour mettre en place un vrai projet qui avec le Luxembourg peut être porteur sur le plan de l’aide technique et logistique au cinéma. Un travail qui prend en compte les technologies nouvelles de l’image dans tous les domaines et celle de la numérisation proche d’activités de services des banques et des institutions européennes. Tout en préservant et en renforçant le travail qui accueille un public considérable autour du Festival du Film Italien qui est une vraie rencontre culturelle par son histoire et l’implication d’une population dans un lieu qui peut dépasser les clivages frontaliers persistants d’une Europe incapable de construire un projet citoyen. 10- L’agriculture lorraine ne se délocalisera pas et le pari environnemental est à sa portée pour être une véritable chance pour la Lorraine. Rarement lorsqu’on évoque l’avenir de notre région les responsables économiques, politiques et sociaux proposent de 173 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 s’engager sur le terrain de l’agriculture, de la transformation des produits agricoles et sur les questions d’aménagement du territoire en permettant à cette richesse de la forêt, des activités d’élevages et de production maraîchères et céréalières de trouver leur place dans le renouveau de la Lorraine. Cela provient en partie du fait que la profession agricole est suffisamment bien organisée pour ne pas laisser à d’autres le soin de l’évoquer comme un enjeu économique, social, culturel et environnemental. Cela peut conduire à un divorce entre une représentation « naturaliste » des activités agricoles et une opposition « industrielle » de l’agriculture qui ne représentent ni l’une, ni l’autre une réalité régionale. La Lorraine doit soutenir et renforcer son agriculture et gagner la bataille de la transformation pour les années à venir. Les études prospectives annoncent dans des scénarios de développement durable, un rapprochement des filières entre production et consommation. Cet enjeu est vital pour l’avenir de notre région qui a la chance d’être encore une terre de diversité agricole, qui bénéficie et bénéficiera plus encore d’un climat propice à ses activités. L’espace s’amenuise et il faut être vigilant car c’est dans un nouveau développement qu’il faut se lancer. Les clivages anciens entre monde rural et monde urbain n’ont plus lieu d’être du point de vue de la vie sociale des personnes qui exercent leurs métiers à la ferme, à l’usine et dans les bureaux. Ce sont d’importantes compétences techniques et une forte valeur ajoutée qui peut rendre l’agriculture, la transformation des produits ainsi que leur distribution qui sont et qui seront les facteurs du développement nécessaire et durable de l’activité agricole génératrice de nouveaux emplois. Les craintes environnementales peuvent être justifiées à la condition de prendre en compte le fait que l’agriculture elle-même se trouve au cœur du développement durable et que son intérêt se trouve justement dans une maîtrise comme le disent les responsables des professions agricoles dans des activités raisonnées et durables. Le dernier rapport du CESER sur le bois montre encore, il faut le rappeler que cette ressource peut jouer un rôle essentiel dans notre développement économique et à la fin de cette de cette décennie on peut imaginer que la qualité de la vie l’emporte sur des considérations immédiatement mercantiles et profitables qui préfère piller les bois dit « exotiques » contre nos propres productions forestières. Ces choix sont importants et dépassent de loin les seules compétences régionales. Laissons-nous rêver un moment pour voir fleurir un renouveau lorrain comme le fut l’art nouveau et l’école dite de Nancy en voyant les écoles d’art en Lorraine redécouvrir les matières d’ici et nous faire de beaux mariages du bois et du verre qui ne soit pas réservé à ceux qui forment la clientèle des magasins de luxe. Annexe 7 174 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 PASCAL BERNARD CHARGE D’ETUDES, REGION LORRAINE 1 - Quel est, selon vous, le principal atout de la Lorraine pour lui permettre de construire son développement pour 2020 ? Sa situation géographique, sa proximité avec les trois frontières. 2 - Quel est, selon vous, le principal handicap de la Lorraine à résoudre d’ici 2020 ? La Lorraine n’a pas encore trouvé son nouveau modèle économique. 3 – Pouvez-vous donner un exemple d’initiative qui, si elle était conduite sur tout ou partie de la région, pourrait résoudre une partie des questions qui se posent à la Lorraine ? - Aide au développement des entreprises en partenariat avec d’autres collectivités territoriales Favoriser le maintien à domicile des personnes âgées 4 – Dans votre domaine, quels acteurs et/ou quels territoires serait-il judicieux de faire travailler ensemble à des propositions pour la Lorraine de demain ? Annexe 7 Universités et monde économique. 175 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 CHRISTIAN BISTON MEMBRE DU CONSEIL ECONOMIQUE SOCIAL ET ENVIRONNEMENTAL DE LORRAINE 1 - Quel est, selon vous, le principal atout de la Lorraine pour lui permettre de construire son développement pour 2020 ? Territoire placé au cœur de l’Europe, entre deux grandes infrastructures TGV Est et TGV RhinRhône-Méditerranée. 2 - Quel est, selon vous, le principal handicap de la Lorraine à résoudre d’ici 2020 ? Un centre de gravité qui se déplace au Nord et qui abandonne tout le Sud Lorrain, alors que le développement passe par des relations Sud également. 3 – Pouvez-vous donner un exemple d’initiative qui, si elle était conduite sur tout ou partie de la région, pourrait résoudre une partie des questions qui se posent à la Lorraine ? Connecter la Lorraine au TGV Rhin-Rhône-Méditerranée et ouvrir avec la Franche-Comté et l’Europe à l’achèvement de ce TGV branche Sud. 4 – Dans votre domaine, quels acteurs et/ou quels territoires serait-il judicieux de faire travailler ensemble à des propositions pour la Lorraine de demain ? Le Sud de la Lorraine avec le Nord de la Franche-Comté, dépasser les limites territoriales. Meurthe-et-Moselle Sud avec Vosges et Franche-Comté, pour les transports, le développement économique, l’université… Travailler aux débouchés Sud, c’est redonner un espoir de dynamisme à notre Région. Annexe 7 176 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 CARREFOUR DES PAYS LORRAINS « Pour un développement durable de la Lorraine : la Région doit miser sur ses territoires organisés » A l’occasion de l’élaboration du diagnostic de «Lorraine 2020», le Carrefour des Pays Lorrains propose une contribution qui rassemble ses réflexions sur l’aménagement et le développement de la Lorraine. DES ENJEUX FORTS Le Carrefour des Pays Lorrains partage les constats de l’INSEE et du CESEL d'une fragilisation croissante des territoires lorrains du fait de la crise économique et financière. La réforme des collectivités locales et la réforme fiscale ajoutent à ce contexte une incertitude forte quant à l’avenir des différents acteurs du développement local. La Lorraine est face à de grands défis : renforcer les nœuds actuels de dynamisme que sont le Sillon lorrain et la Grande Région, limiter le décrochage des espaces ruraux éloignés, miser sur un réseau de transport de personnes et de marchandises, diversifier l’économie en particulier dans des secteurs économiques porteurs d'emplois locaux, prendre à bras le corps l’enjeu de l'étalement urbain et de la confiscation des terres agricoles et naturelles. DES ATOUTS FORTS : LES TERRITOIRES ORGANISÉS Pour le Carrefour des Pays Lorrains, une politique régionale à la hauteur des enjeux du développement durable a tout à gagner à s’appuyer fortement sur les territoires de projet. Ces territoires ont su s’organiser en intercommunalités, travailler avec la société civile, se coordonner au sein des pays, et souvent mobiliser avec le concours de la région et de certains départements des moyens d’ingénierie habituellement réservés aux grandes agglomérations, pour plus d’efficacité de l’action publique. TROIS PROPOSITIONS POUR UNE POLITIQUE RÉGIONALE DE DÉVELOPPEMENT LOCAL EFFICACE Annexe 7 SOUTENIR LES DEMARCHES DE PROJET En Lorraine, de nombreuses intercommunalités ont mis en place des projets de territoire. Cette logique de projet permet l’élaboration d’une vision stratégique locale mieux à même d’intégrer les différents enjeux du développement durable et de les concrétiser dans des actions adaptées à leur contexte et à leurs besoins. Afin d’intégrer ces stratégies locales à l’échelle de bassins de vie cohérents, les intercommunalités ont su le plus souvent se coordonner et associer la société civile en particulier au sein des pays. C’est pourquoi il nous semble indispensable qu’une politique régionale de développement territorial durable soutienne cette logique de coopération et de projet au niveau local. 177 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 Des pistes d’action : - Privilégier les territoires organisés dans la politique de développement local, comme cela est envisagé actuellement, en évitant de s’adresser de manière indifférenciée aux communes, syndicats, intercommunalités, ce qui peut valoriser l’approche de proximité mais ne favorise pas les démarches de projet et le renforcement de la cohérence territoriale. - Accorder des bonus de financement aux projets s’adaptant aux enjeux du développement durable afin de favoriser ces démarches. - Poursuivre et consolider une politique de soutien à l’ingénierie des territoires de projet, en particulier dans les territoires les plus fragiles, pour l’animation de projets locaux de développement durable. - Poursuivre le soutien aux structures d’ingénierie régionale au service de tous les territoires de projet. PENSER L’AMENAGEMENT DU TERRITOIRE ET EN DEBATTRE AVEC LES ACTEURS REGIONAUX Nous nous réjouissons de l’initiative prise par le Conseil régional d’engager une réflexion prospective «Lorraine 2020». Elle répond à la nécessité d’une vision régionale de l’aménagement du territoire qui puisse être confrontée aux points de vue des acteurs infrarégionaux, comme nous avons pu, à plusieurs reprises, l’appeler de nos voeux. L’élaboration d’un Schéma régional d’aménagement et de Développement du Territoire complètera le volet économique déjà mis en œuvre dans le SRDE. Une politique d’aménagement équilibré du territoire est plus pertinente si elle se construit dans l’échange entre une vision régionale et les visions des acteurs locaux. Le Carrefour des Pays Lorrains est prêt à poursuivre son rôle de mobilisation des acteurs locaux dans la co-construction d’une telle politique régionale d’aménagement équilibré du territoire, qui intègre les exigences du développement durable et la poursuite des actions de diversification et de modernisation de l’économie régionale. Des pistes d’action : Créer une instance de concertation sur l’aménagement du territoire avec les territoires infra régionaux stratégiques : pays, agglomérations et PNR., à l’instar des lieux de concertation qui se mettent en place sur certaines politiques régionales (plan climat régional, comité régional Agenda 21, …). - Cette concertation doit être basée sur les enjeux actuels de développement durable de la Lorraine et doit donc être reliée aux autres instances de concertation précitées. Annexe 7 178 - Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 CHOISIR LA COOPERATION ET LE PARTENARIAT Le Carrefour des Pays Lorrains promeut un développement local basé sur une logique de partenariat entre les différents acteurs des territoires locaux. Cette relation partenariale, audelà du respect pour l’identité et les compétences de chacun, est un facteur important d’efficacité des politiques publiques locales et régionales. Cette relation partenariale doit se traduire par différentes formes de contractualisation entre la Région et les territoires de projet (intercommunalités, villes relais, agglomérations) comme entre Région et associations. Or il y a actuellement un vrai risque de voir se développer une relation unilatérale qui fait évoluer les rapports de partenaires vers des rapports de financeurs à prestataires (appels à projets, marchés publics, etc.). Nous souhaitons ici rappeler que le recours aux marchés publics concernant les associations n’est pas imposé par la réglementation nationale ou européenne, comme cela vient d’être rappelé dans une circulaire ministérielle2. Il est par ailleurs facteur de forte fragilisation de ces acteurs indispensables pour un développement équilibré du territoire régional. Des pistes d’action : - Construire de nouvelles contractualisations, aussi bien entre territoires et Région qu’entre collectivités et associations nous semble fondamental. - Mener un travail de définition des relations entre collectivités publiques et associations et de leurs modalités (subventions/ appels à projets, marchés publics, délégations de services publics) devient urgent, à l’instar du chantier mené par la coordination nationale de la vie associative et l’Etat depuis 2006. - A cet égard, le Carrefour des Pays Lorrains s’associe à l’appel coordonné par la Conférence Permanente des Coordinations Associatives « Que serait la Lorraine sans ses associations ? » début 2010. Annexe 7 Le Carrefour des Pays Lorrains est un réseau régional réunissant les différents acteurs du développement local : élus des intercommunalités et des pays, professionnels, associations et structures d’appui aux territoires (chambres consulaires, etc.). Il a pour vocation d’animer ce réseau et d’être centre de ressources au service des dynamiques locales de projet. 179 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 GERARD CHAMILLARD DIRECTEUR MAISON FAMILIALE RURALE A DAMVILLERS 1 - Quel est, selon vous, le principal atout de la Lorraine pour lui permettre de construire son développement pour 2020 ? Le principal atout de la Lorraine : sa proximité avec des pays Européens forts et politiquement centrés sur un devenir Européen, même si cela semble desservir. - Proximité des pays économiquement concurrentiels devrait l’aider à développer ses capacités d’adaptation. - Sa situation géographique, un espace à exploiter, un potentiel à valoriser. - Un paysage et un territoire naturel aux ressources exploitables : Massifs forestiers et Espaces Naturels pour sa Biomasse, ressources thermales, ressources touristiques. 2 - Quel est, selon vous, le principal handicap de la Lorraine à résoudre d’ici 2020 ? Ses ressources humaines, une diversité de public qui ne peut se rencontrer, un passé sans cesse réhabilité, une population qui n’ose plus et qui s’exporte richement mais piteusement sur le plan social, un comportement attentiste, mais politiquement dangereux, car prêt à tout… - La diversité de sa population qui devrait en faire un atout, l’affaiblit dans une attitude générale très méfiante vis-à-vis du nouveau, de l’autre, de l’investisseur, de celui qui a des idées… - Le développement du travail transfrontalier à sens unique, un affaiblissement du potentiel du territoire, une fuite d’investissement humain : « faut pas s’inquiéter, on ira travailler au Lux… », qui induit une désolidarisation du travailleur, un comportement paradoxal de fuite mais de retour triomphant, avec pour valeur « montrer la réussite économique, pas toujours sociale »… - Une attitude du Lorrain trop réservé, qui n’ose plus, qui ne fait plus confiance, qui ne se fait plus confiance… Sous d’autres cieux, quand une nouvelle idée jaillit, quand un nouveau projet fait jour, l’attitude est : « Pas mal, Pourquoi pas ? » en Lorraine, dans la même situation, l’attitude est : « Surtout pas, ça ne marchera pas, ou mais pourquoi vous voulez faire ça, vous avez le droit ? Il faudra vérifier… » ; il faut tellement de conditions, on y met tellement de réserves que l’idée de départ est vidée de sa substance avant que le projet voit le jour, quand les hommes qui la portaient sont usés, on entend : il fallait te défendre, l’appuyer… C’est un regard ! Peut-être pas objectif sur les projets ambitieux en Lorraine, et surtout en Meuse… Annexe 7 180 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 3 – Pouvez-vous donner un exemple d’initiative qui, si elle était conduite sur tout ou partie de la région, pourrait résoudre une partie des questions qui se posent à la Lorraine ? Exemple en Meuse, il faut soutenir les projets des CODECOM, quand ils portent sur le développement des Services de proximité (Maison de la Santé), de petites zones d’activités, de maintien des services publics comme les écoles et Collèges : ce sont de multiples initiatives qui donnent aux locaux, aux lorrains la confiance qu’ils n’ont plus, le désir de rester parce que le développement local leur donne l’espoir que la vie peut-être meilleure qu’ailleurs… 4 – Dans votre domaine, quels acteurs et/ou quels territoires serait-il judicieux de faire travailler ensemble à des propositions pour la Lorraine de demain ? Un des domaines, ou sans être expert, je peux apporter une vision partielle : la Filière BOIS. Il serait nécessaire de rassembler les représentants de la propriété forestière, de la transformation, des services publics : ONF, ONCFS, les communes forestières et bien sur les instances publiques et politiques pour définir une Véritable Gestion des Ressources Forestières et avoir un plan de maîtrise pour les décennies à venir. Annexe 7 Exemple en Meuse, il est une initiative intéressante, la Maison de l’emploi a été missionnée pour définir les impacts du développement de la biomasse et du bois énergie sur les emplois de demain, comme cela va se faire en Meuse, il serait important que l’on définisse une politique de développement Régional de la forêt, avec des études sur les ressources et leur utilisation de façon à ne pas surexploiter la forêt, ne plus exporter la matière première mais la valoriser sur place. Parce que le bois n’est pas une énergie renouvelable à la demande…mais une énergie à gérer, pour se protéger, pour développer durablement en créant des emplois qui ne seront pas délocalisés, des emplois qui seront valorisants et diversifiés : une technologie à développer, la forêt peut être valorisée, sans être surexploitée ou nettoyée. 181 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 JACQUES CHEREQUE ANCIEN MINISTRE, ANCIEN PREFET DELEGUE A LA RE INDUSTRIALISATION DE LA LORRAINE, SYNDICALISTE, PRESIDENT D’HONNEUR DU CONSEIL DE PAYS DU VAL DE LORRAIN Pour une stratégie régionale de développement sur le long terme. Préliminaires La stratégie : « art de coordonner des actions, de manœuvrer habilement pour atteindre un but » (Petit Larousse) La stratégie consiste donc à mobiliser les voies et les moyens nécessaires pour aller d’un lieu donné (diagnostic) à un but clairement défini. La tactique vise à s’adapter aux obstacles rencontrés sur le terrain, pour progresser sans perdre de vue le but final. En matière de développement, ces considérations théoriques nécessitent, pour les mettre en œuvre, d’une part, la définition du but à atteindre et, d’autre part, « l’état des lieux », c’està-dire le diagnostic du territoire, partagé par tous les acteurs, si possible. En Lorraine, il apparaît que c’est bien d’abord l’absence de précision et de consensus sur le but à atteindre qui fait défaut et qui empêche d’évoluer sûrement. Il en va de même du diagnostic partagé, ce qui condamne la politique régionale à des adaptations tactiques, souvent électoralistes, donc de court terme. Eléments de diagnostic Après avoir vécu la période des 30 glorieuses sur l’exploitation, parfois forcenée de ses propres ressources, minières ou de main d’œuvre abondante, la Lorraine a eu à affronter des lourds changements causés par l’évolution des techniques et des technologies, mais surtout par l’irruption de la compétition internationale. Au cœur de ses crises industrielles, la Lorraine a plutôt su, avec le partenariat engagé de l’Etat (CPER), conduire les modifications nécessaires de ses appareils productifs (tertiaire, PME/PMI) et de ses infrastructures tant matérielles (communications, territoires, produits, …) que de services (éducation, santé, recherche,…). La crise mondiale de ces dernières années (2008-2010) est venue brutalement casser cette « conversion » et fait, actuellement, peser un risque irréversible de récession. La plupart des indicateurs économiques et sociaux sont au rouge (cf INSEE) et les perspectives démographiques inquiétantes. Annexe 7 182 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 La mutation de la Lorraine reste toujours structurelle. Les interventions de court terme sont nécessaires et utiles. Elles ne suffisent pas à réenclencher le mouvement de consolidation et d’amplification des nouvelles bases qui s’étaient dessinées. La Lorraine doit se positionner, donc s’organiser, comme un territoire ouvert à la compétition, dans l’Europe. Pour ce faire, elle doit tirer parti de son positionnement géopolitique privilégié. Ce n’est pas contradictoire avec une nécessaire politique de développement intérieur fondé en particulier sur les exigences du développement durable. Objectif stratégique de long terme (2020-2025). Faire de la Lorraine un carrefour d’échanges et de transformations de caractère européen, au cœur de la Grande Région Saar-Lor-Lux. L’un des objectifs prioritaires : faire de l’Espace Central (entre Nancy et Metz, Meuse et Seille), le pivot essentiel du développement régional. La conjugaison des dynamiques présentes et potentielles portées par les deux axes majeurs de communication (Nord Sud et Ouest Est) qui se croisent, dont l’épicentre est Pont-AMousson, doit générer une somme d’activités, existantes ou à créer, de toutes natures, qui donne du sens à la démarche métropolitaine multi polaire. Le Val de Lorraine en est une composante majeure, les derniers travaux de son Conseil vont dans ce sens. L’élaboration d’un Plan-Programme spécifique pour cet Espace Central, dont il faut maintenant définir les contours et les composantes, est nécessaire. Cet espace doit devenir l’un des moteurs principaux de la dynamique régionale, notamment économique, en mettant en synergie tous ses atouts (infrastructures, foncier disponible, équipements, pôles urbains et ruraux, rôle des Communautés de Communes de Pont-A-Mousson et Pompey restructurés, …). Déjà se dessine l’objectif, porté par Val de Lorraine Entreprendre, de deux pôles régionaux, l’un pour le handicap-vieillesse, l’autre pour la création d’entreprises. Pont-A-Mousson est déjà le siège de nombreuses institutions régionales (EPF Lorraine, Tourisme, Parc naturel régional de Lorraine, Abbaye des Prémontrés, …) et le réseau d’entreprise du Val de Lorraine est vigoureux et diversifié. La décentralisation de pôles recherche est possible. Annexe 7 Le ScoTSud54 a compris l’importance de cet enjeu. Pour donner toute son efficacité au rôle que peut jouer l’Espace Central, un programme de valorisation de l’impact des deux grands axes de communication doit être mis au point pour rendre la Lorraine plus accessible, favoriser le transit, renforcer les échanges internationaux et de proximité. La Lorraine doit mieux s’ouvrir au Sud, par le fluvial (Moselle Saône), le ferroviaire (Nancy-RhinRhône). Ces travaux de long terme ne doivent pas différer ceux immédiats à entreprendre tant sur l’A31, le barreau autoroutier Toul-Dieulouard ou la coordination des ports de Moselle (Illange-Metz-Frouard), en attendant Gondreville. 183 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 Quant à l’axe Ouest Est, son fil rouge est celui de la LGV Paris-Strasbourg et au-delà. Quand elle croise la ligne Nord Sud à Vandières, cette gare d’interconnexion devient un point central dans ce dispositif territorial. Son importance dépasse largement ses avantages pour les voyageurs. La gare de Vandières devient la porte d’entrée (économique) de ce territoire majeur qu’est l’Espace Central, organisé autour de Pont-A-Mousson (cf la nécessité d’un plan-programme spécifique qui inclut un sous-programme « aéroport-gare de Cheminot » et les infrastructures routières nécessaires pour rendre l’ensemble cohérent et efficace). Le Sillon Lorrain Il n’est pas possible d’envisager la mise en valeur prioritaire d’un Espace Central sans évoquer le rôle que doit y jouer les projets portés par les acteurs de l’association du Sillon Lorrain. Cette association ne peut se contenter d’améliorer la coopération, utile et nécessaire, sur des domaines importants, entre les villes concernées, notamment Nancy et Metz. Objectivement, le Sillon Lorrain est la colonne vertébrale du développement lorrain. Il doit donc jouer son rôle dans la politique globale du développement régional, ce qui implique, en particulier, de conjuguer sa dynamique métropolitaine (multipolaire) avec l’ensemble des territoires qui la constituent de fait, de Thionville (Luxembourg) à Epinal, avec une attention particulière et participative pour Nancy et Metz sur l’Espace Central. L’intégration des approches du Sillon Lorrain dans le schéma de développement régional est indispensable. Elle évitera la fracture redoutable et les antagonismes stériles entre une Lorraine du nord et une Lorraine du Sud. Attractivité Le problème clé du développement lorrain demeure l’activité économique, donc l’emploi. Elle est affectée aujourd’hui par une mutation inachevée due, en particulier, aux effets de la crise mondiale. La nécessité de diversifier les activités reste toujours urgente. Plusieurs champs d’action sont ouverts. D’abord garder aux activités industrielles une place importante, en évitant de faire de l’automobile une sorte de nouveau monopole. Lier la recherche, l’innovation, la logistique avec une politique des territoires, dont l’offre de services aux entreprises (foncier-éducation, logement, communication, culture, …) est la nouvelle base de l’attractivité. Ce qui implique de conduire la restructuration des intercommunalités avec la préoccupation majeure de faire de chacun des territoires, un pôle cohérent et décentralisé de développement économique. 184 Annexe 7 La satisfaction des besoins des populations, les exigences du développement durable, sont de nouvelles sources de filières de production et de produits qui ne sont pas étrangères, ni coupées des filières de production habituelles. Soutenues par cette dynamique de services, les entreprises ne peuvent rester inertes ou seulement bénéficiaires. Elles doivent participer à Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 la définition et à la mise en place des politiques de développement, au niveau territorial, dans les conseils de développement, au niveau plus large à travers leurs chambres actuellement en restructuration. Enfin, l’image de la Lorraine compte dans l’attraction qu’elle exerce sur les personnes et sur les activités. L’appel à de nouvelles activités est nécessaire ; elles peuvent être internes et extérieures, et donc à de nouveaux habitants. L’évolution démographique semble l’exiger. Pour cela, une campagne régionale de marketing s’impose. Elle n’a de sens que si elle s’appuie sur un schéma global de développement, produit collectivement lui-même. Résumé Annexe 7 Cette contribution n’est que partielle, ciblée autour de l’Espace Central comme moteur de développement régional. Elle n’est pas partiale. Elle n’ignore rien de tous les autres enjeux (coopération avec le Luxembourg, Grande Région, rôle de l’Etat, réformes en cours, …). Elle vise seulement à enclencher un mouvement structuré. Elle place la participation de tous les acteurs comme une clé de réussite. Elle pense, par exemple, que celle du CESR est incontournable, souvent pertinente, quoique insuffisante, mais voulue et nourrie par les parties concernées, particulièrement le Conseil Régional de Lorraine, elle aura vraiment une portée régionale. 185 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 MICKAËL CLEMENT DIRECTEUR DE POLE, REGION LORRAINE 1 - Quel est, selon vous, le principal atout de la Lorraine pour lui permettre de construire son développement pour 2020 ? La volonté, le savoir-faire, le courage des Lorrains ainsi que la position géographique de la région et le marché potentiel à proximité. 2 - Quel est, selon vous, le principal handicap de la Lorraine à résoudre d’ici 2020 ? Achever la conversion industrielle de la Lorraine, faire face à la crise et au départ des activités industrielles et militaires, manque de fil conducteur et d’activités qui identifient la Lorraine, qui la rendent lisible. 3 – Pouvez-vous donner un exemple d’initiative qui, si elle était conduite sur tout ou partie de la région, pourrait résoudre une partie des questions qui se posent à la Lorraine ? Le regroupement de l’université Lorraine. Ne pas opposer les maîtres d’ouvrage et leurs intérêts. Faire en sorte que tous travaillent ensemble dans l’intérêt de la Lorraine. 4 – Dans votre domaine, quels acteurs et/ou quels territoires serait-il judicieux de faire travailler ensemble à des propositions pour la Lorraine de demain ? Dans le domaine de l’écologie, de la maîtrise de l’énergie et des émissions de gaz à effet de serre, c’est l’ensemble des territoires et des acteurs qui doivent travailler ensemble. Le Plan Climat Régional et les plans climat territoriaux fixent des cadres et des programmes d’actions à différentes échelles de territoires (agglo, pays, SCoT, etc…). Chacun doit contribuer à l’effort collectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Annexe 7 186 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 JEAN-CHRISTOPHE COUR CHARGE DE MISSION, REGION LORRAINE 1 - Quel est, selon vous, le principal atout de la Lorraine pour lui permettre de construire son développement pour 2020 ? - Organisation urbaine à taille humaine et ruralité encore très présente, Diversité des paysages et atouts de son cadre naturel, Son patrimoine dans tous les sens du terme (historique, architectural, naturel…), Le Grand Est, la Grande Région, la proximité (TGVEE) de Paris. 2 - Quel est, selon vous, le principal handicap de la Lorraine à résoudre d’ici 2020 ? - Image et identité lorraine à construire ou reconstruire, sentiment d’appartenance, La coordination des acteurs autour d’un projet commun, La démographie et le solde migratoire. 3 – Pouvez-vous donner un exemple d’initiative qui, si elle était conduite sur tout ou partie de la région, pourrait résoudre une partie des questions qui se posent à la Lorraine ? - Un projet fédérateur qui réussisse à faire le lien entre histoire/passé industriel et modernité/innovation, Une campagne de marketing territorial de grande échelle, Une consultation de la population. 4 – Dans votre domaine, quels acteurs et/ou quels territoires serait-il judicieux de faire travailler ensemble à des propositions pour la Lorraine de demain ? Il faut que le débat, l’échange et la parole circulent et réussir à mettre autour d’une table des acteurs ou des territoires qui n’auraient pas vocation à travailler ensemble. Annexe 7 De la diversité et des différences naissent souvent les meilleures idées. 187 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 LAURENT DALSTEIN CHARGE DE MISSION, REGION LORRAINE 1 - Quel est, selon vous, le principal atout de la Lorraine pour lui permettre de construire son développement pour 2020 ? Son principal atout réside dans ses potentialités de développement (position géographique, diversité des paysages, son histoire et ses cultures, sa population, les savoir-faire, les actions de développement menées dans les territoires au passé mono-industriel). 2 - Quel est, selon vous, le principal handicap de la Lorraine à résoudre d’ici 2020 ? Son principal handicap est d’une part le décrochage d’une partie de sa population, et d’autre part la faible capacité pour les acteurs et les territoires à travailler en partenariat et en réseau à l’échelle de tout le territoire régional. Et quand bien même ce travail coopératif existe, il ne doit plus être cloisonné, s’opérer par filière ou n’être le fait que de partenaires vivant et/ou travaillant sur des micro-territoires. Bref il doit être transversal et interterritorial. 3 – Pouvez-vous donner un exemple d’initiative qui, si elle était conduite sur tout ou partie de la région, pourrait résoudre une partie des questions qui se posent à la Lorraine ? Le développement de la Lorraine ne pourra être efficient que si la population, elle-même, s’en empare. C’est pourquoi il faudrait remettre en mouvement la démocratie participative à l’échelle des territoires et des quartiers, en incitant à la création de véritables « conseils de développement » dans lesquels les forces vives des territoires seront représentées. Ces instances seraient des lieux de débat et de forces de propositions, de construction de projet, et de veille. 4 – Dans votre domaine, quels acteurs et/ou quels territoires serait-il judicieux de faire travailler ensemble à des propositions pour la Lorraine de demain ? L’Education Populaire doit réinvestir les territoires pour qu’une majorité de Lorrains puissent devenir ou redevenir les acteurs du développement de leurs quartiers et de leurs territoires. Mais auparavant, il faut leur permettre d’acquérir les moyens et les outils ; cela passe par de la formation. Il est indispensable de remettre au goût du jour les valeurs essentielles du « vivre ensemble ». Pourquoi ne pas créer des Universités Populaires comme il en existe, par exemple, en Allemagne ? Annexe 7 188 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 JACQUES DESBROSSES CHEF D’ENTREPRISE DE LA TANNERIE SOVOS GROSJEAN A LE THILLOT 1 - Quel est, selon vous, le principal atout de la Lorraine pour lui permettre de construire son développement pour 2020 ? Désenclavement des Vosges bien avancé, continuez ! 2 - Quel est, selon vous, le principal handicap de la Lorraine à résoudre d’ici 2020 ? Nous venons de démarrer, il y a un an, une société la Tannerie Sovos Grosjean à Le Thillot – 88160 qui a racheté les actifs de Sovos, ancienne tannerie liquidée. Il a fallu 1 mois pour obtenir le Kbis après un « sitting » à la Chambre des métiers ! Il n’y a aucune concertation entre le liquidateur, le greffe, les organismes susceptibles de vous aider, CG ou Région, nous avons tout découvert par nous-mêmes, après nos demandes cela déclenche des lourdeurs administratives incroyables extrêmement difficile à gérer dans une PME de 7 personnes. Nous avons ainsi raté des opportunités. Après ces barrages, nous avons noté que les conseillers techniques du CG ou Région sont efficaces et pros. Professionnaliser l’accompagnement des créations d’entreprises, en qualité et surtout rapidité. Tout le monde doit fonctionner à la vitesse de l’entreprise et non l’inverse. 4 – Dans votre domaine, quels acteurs et/ou quels territoires serait-il judicieux de faire travailler ensemble à des propositions pour la Lorraine de demain ? Annexe 7 Un interlocuteur conseillant pour : mandataire, greffe, impôt, CG, Région, CCI (Chambre des métiers), Pôle emploi, CTP. Après, à nous de jouer…le temps gagné serait… 189 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 CLAIRE DIOT ADJOINTE DE DIRECTION, REGION LORRAINE 1 - Quel est, selon vous, le principal atout de la Lorraine pour lui permettre de construire son développement pour 2020 ? La prise de conscience d’une nécessité vitale d’évolution est faite. 2 - Quel est, selon vous, le principal handicap de la Lorraine à résoudre d’ici 2020 ? Manque d’ambition, d’inventivité, d’audace 3 – Pouvez-vous donner un exemple d’initiative qui, si elle était conduite sur tout ou partie de la région, pourrait résoudre une partie des questions qui se posent à la Lorraine ? Dans mon domaine : une résolution des problèmes de gouvernance interne à la Lorraine quand il s’agit de s’adresser aux interlocuteurs de la Grande Région. Annexe 7 190 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 YVES DURUFLE DIRECTEUR GENERAL DES SERVICES DE LA REGION NORD PAS-DE-CALAIS, ANCIEN DIRECTEUR DU SERVICE REGIONAL DES AFFAIRES REGIONALES DE LA MEME REGION, ANCIEN SOUS-PREFET AUX AFFAIRE ECONOMIQUES DE MEURTHE ET MOSELLE 1 - Quel est, selon vous, le principal atout de la Lorraine pour lui permettre de construire son développement pour 2020 ? La Lorraine est le fruit de son histoire et de sa géographie qui ont forgé, le long de ses cours d’eau (Meuse, Meurthe, Moselle) descendant vers le Rhin, entre plaine champenoise et massif vosgien, une identité articulée autour de ses villes (Epinal, Nancy, Metz, Thionville) et une orientation de son développement autour de l’axe Sud-Nord autour du « sillon lorrain ». Ce regard vers le Nord, ce «septentrion tropisme» constitue la colonne vertébrale de son développement. Par ailleurs, sa main d’œuvre est grandement qualifiée. La Lorraine compte quatre universités et 8 IUT, 12 écoles d’ingénieurs qui couvrent un très large éventail de domaines disciplinaires, quatre écoles nationales : 1er cycle franco-allemand de Sciences Po Paris, Supélec, l'ENSAM et l’ENGREF, et compte 78.550 étudiants dans l'enseignement supérieur, dont environ 7.000 étrangers de plus de 20 nationalités, ce qui fait de Nancy le 5ème Pôle universitaire français. La recherche et l’innovation tiennent une place de choix, avec 3.500 chercheurs, 120 laboratoires, 11 projets fédérateurs de recherche... Enfin, du fait de son histoire et de son économie, il y a une acceptabilité de l’industrie, y compris de l’industrie lourde (sidérurgie, métallurgie…), qui la différencie d’autres régions françaises et qui lui permet de s’appuyer sur des valeurs issues du monde industriel et minier, celles du courage, du travail d’équipe, de la solidarité, de l’ouverture à la diversité, avec des traditions d’organisations sociales fortes et intégrées et un fort sentiment d’identité et d’appartenance. C’est un atout qui ne trompe pas puisque la Lorraine est une des premières régions d’accueil d’investisseurs étrangers, notamment dans le domaine industriel. 2 - Quel est, selon vous, le principal handicap de la Lorraine à résoudre d’ici 2020 ? Pouvez-vous donner un exemple d’initiative qui, si elle était conduite sur tout ou partie de la région, pourrait résoudre une partie des questions qui se posent à la Lorraine ? Annexe 7 La Lorraine, avec près de 2,5 millions d’habitants, est une région de taille moyenne qui comprend des villes certes riches en patrimoine architectural et culturel, mais trop petites et éclatées pour réellement jouer le rôle de villes moteurs de développement du territoire. En l’absence d’une métropole-centre comparable à Lyon, Toulouse, Aix-Marseille… il conviendrait, autour du maillon Nancy-Metz, en passant par Pont-à-Mousson, de trouver la masse critique en termes d’infrastructures, de services, de recherche, d’innovation, d’élites intellectuelles et sociales, pour consolider un développement lorrain irradiant tous azimuts vers Briey Longwy, Arlon Bastogne, Thionville- Luxembourg, Forbach Sarrebruck, mais aussi Epinal, Bar-le-Duc, Lunéville Saint-Dié, etc… 191 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 Pour cela, deux pistes semblent intéressantes à explorer : tout d’abord, le renforcement des partenariats européens avec la Belgique, le Luxembourg et l’Allemagne, en s’appuyant sur les acquis de SAR-LOR-Lux, du pôle européen de développement et des nouveaux GECT Saar Moselle et Grande Région ; s’ouvrir à l’ouest vers le bassin parisien qui vient désormais « tangenter » la Lorraine à travers la Champagne, avec la réduction de l’espace-temps, grâce au TGV notamment, et à l’Est en transcendant les Vosges et en faisant de cette barrière naturelle, trop longtemps fractale, un nouveau trait d’union avec l’Alsace, comme le pays de Bade a su rejoindre le Wurtemberg au-delà de la Forêt-Noire, avec de nouvelles synergies pour l’Alsace/Lorraine dans le concert des régions européennes. L’enjeu est de créer une métropole multipolaire qui pourrait se constituer en pôle métropolitain. Cela passe par des infrastructures de transports renforçant le maillage du territoire. Ainsi la poursuite de la mise en cadencement du Métrolor pourrait permettre à terme de créer un RER du sillon lorrain sur la ligne Nancy/Metz/Luxembourg. Autour de la gare Lorraine TGV qui sera déplacée en 2012 à Vandières pour permettre une interconnexion avec la ligne Nancy Metz Luxembourg et de l’aéroport Metz Nancy Lorraine pourraient être développées des pôles de développement, comme autour de la gare Champagne TGV à Reims. De plus, cette métropole multipolaire a besoin d’une mise en réseau de ses grands équipements moteurs, de ses fonctions tertiaires (services aux entreprises….), de ses équipements de santé, de culture… Cela signifie également renforcer la coopération en matière universitaire et de recherche avec le PRES qui doit rechercher des partenariats vers Paris, l’Alsace, la Belgique, le Luxembourg, l’Allemagne… Enfin, doter cette métropole multipolaire d’une gouvernance appropriée permettrait de jouer la complémentarité et non la concurrence entre les villes et de positionner la Lorraine dans la cour des grandes régions européennes. 4 – Dans votre domaine, quels acteurs et/ou quels territoires serait-il judicieux de faire travailler ensemble à des propositions pour la Lorraine de demain ? La Lorraine et le Nord-Pas-de-Calais qui offrent beaucoup de similitudes dans leur histoire et dans leur tissu économique et social, pourraient coopérer de manière plus approfondie par l’échange de bonnes pratiques, les retours d’expérience, la constitution de boîtes à outils communes pour profiter mutuellement du succès des uns et des autres. Annexe 7 192 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 En effet, les deux régions sont confrontées en grande partie à des défis communs : un taux de chômage élevé supérieur à la moyenne nationale, la disparition d’industries minières et textiles remplacées par des friches industrielles, la présence forte de l’industrie automobile… A titre d’exemples, plusieurs expériences conduites en Nord-Pas-de-Calais qui pourraient servir de base à ce travail en commun : Annexe 7 Redonner de la fierté aux habitants de la Région au travers de Lille capitale européenne de la culture, du film Bienvenue chez les Ch’tis, et renforcer l’attractivité de la Région, S’appuyer sur la coopération transfrontalière avec les groupements européens de coopération territoriale (GECT) Eurométropole Lille/ Kortrijk/ Tournai et Dunkerque Grand Littoral, Utiliser le projet Louvre Lens/Euralens, avec la volonté de réunir tous les acteurs du territoire pour faire d’un nouvel équipement culturel un moteur de développement du territoire, Poursuivre la politique des friches, avec l’Etablissement public foncier, pour construire la « ville renouvelée » et structurer la « ville monde » (Roubaix) ; développer l’économie résidentielle : trame verte et bleue, agriculture de qualité (produits en AOC/AOP) et multifonctionnelle, tourisme (tourisme de mémoire, tourisme urbain, tourisme rural, tourisme thermal, tourisme fluvial,…) : capitales régionales de la culture, opération « TER mer, TER vert « renforcer les filières d’excellence, comme le centre européen du bois à Trélon, accroître le transport ferroviaire et fluvial de marchandises avec les plateformes multimodales et le développement de nouvelles infrastructures à grand gabarit, faire vivre le concept de Schéma régional de développement économique permanent… 193 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 DIDIER FEIRRANA PRESIDENT MJC BASKET 1 - Quel est, selon vous, le principal atout de la Lorraine pour lui permettre de construire son développement pour 2020 ? - Densité et variété du tissu associatif, concentré autour des agglomérations d'importance. Qualité de certains équipements, salles de sports, culturelle, etc. (Programme de rénovation en cours, nécessité de le poursuivre), Soutien des instances (région, départements, municipalités, CDOS, etc.), Axes de circulation est/ouest pratiques (N4, A4, Voies ferrées). 2 - Quel est, selon vous, le principal handicap de la Lorraine à résoudre d’ici 2020 ? Associations pénalisées par rapport aux entreprises, impossibilité de récupérer la TVA sur l'achat d'équipement, ou de bénéficier de carburant détaxé comme les taxis. 3 – Pouvez-vous donner un exemple d’initiative qui, si elle était conduite sur tout ou partie de la région, pourrait résoudre une partie des questions qui se posent à la Lorraine ? La Fédération Française de Basket-ball a offert aux comités départementaux de moins de 1500 licenciés, des équipements informatiques (ordinateurs et imprimantes) ainsi qu’un an de connexion internet, qui furent distribués aux clubs. Ce don facilite la communication entre clubs, comités, ligues et autres instances, limite les courriers papier et coups de téléphone multiples. Information instantanée et sécurisée. Partenariat entre les fédérations de foot, rugby, hand et basket pour l'organisation de la journée de l'arbitrage, afin de sensibiliser d'éventuels intéressés et de valoriser le rôle de l'arbitre. 4 – Dans votre domaine, quels acteurs et/ou quels territoires serait-il judicieux de faire travailler ensemble à des propositions pour la Lorraine de demain ? Les comités et les ligues doivent définir des zones géographiques et non départementales, afin de limiter les distances de déplacement, principalement en catégories jeunes, jusqu'à benjamins inclus. Sensibiliser l'éducation nationale, afin de faciliter et de financer l'ouverture de classes sportives dans les collèges, nécessaires au développement des disciplines, à l'augmentation du niveau général des athlètes et à la qualité de championnats performants. Annexe 7 194 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 DOMINIQUE FLON ET BERNARD GUERRIER DE DUMAST PRESIDENT ET SECRETAIRE GENERAL DE LA SOCIETE D’HISTOIRE DE LA LORRAINE ET DU MUSEE LORRAIN A NANCY 1 - Quel est, selon vous, le principal atout de la Lorraine pour lui permettre de construire son développement pour 2020 ? La Lorraine est bien armée en matière de formation, notamment par la présence d’une université unifiée et de grandes écoles d’ingénieurs. 2 - Quel est, selon vous, le principal handicap de la Lorraine à résoudre d’ici 2020 ? Elle souffre d’un grave handicap : une image plutôt dégradée que les Lorrains eux-mêmes ont bien du mal à améliorer, car ils ne savent pas se « vendre », une image de cul-de-sac géographique, alors que la Région est directement ouverte sur les grands marchés que constituent l’Allemagne et les pays d’Europe centrale. 3 – Pouvez-vous donner un exemple d’initiative qui, si elle était conduite sur tout ou partie de la région, pourrait résoudre une partie des questions qui se posent à la Lorraine ? La culture et le tourisme sont des outils essentiels pour faire de la Lorraine une région attractive, susceptible de retenir ses élites et d’attirer des emplois. 4 – Dans votre domaine, quels acteurs et/ou quels territoires serait-il judicieux de faire travailler ensemble à des propositions pour la Lorraine de demain ? Annexe 7 Il est nécessaire de poursuivre et de renforcer la coopération entre les grandes villes de la Région. Dans le domaine de la culture, il serait utile de faire collaborer des institutions telles que le centre Pompidou de Metz, d’une part, le Musée Lorrain et le Musée de l’Ecole de Nancy à Nancy, d’autre part, et démontrer ainsi que la Région est un lieu unifié et pacifié de haute culture et d’initiatives. 195 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 HERVE FORMELL CHARGE DE MISSION, REGION LORRAINE 1 - Quel est, selon vous, le principal atout de la Lorraine pour lui permettre de construire son développement pour 2020 ? Le passé industriel de la Région encore présent dans les faits, mais surtout dans les esprits permet d’envisager le développement collectif de filières (grands groupes mais aussi PME pour diversifier les acteurs). Importance de mobiliser la recherche (universitaire et privée) dans ce développement pour que la RD soit partagée. La RD affaire collective. 2 - Quel est, selon vous, le principal handicap de la Lorraine à résoudre d’ici 2020 ? Développer de nouvelles filières sans oublier les activités à forte plus value qui ont fait défaut dans le passé industriel de la Lorraine. 3 – Pouvez-vous donner un exemple d’initiative qui, si elle était conduite sur tout ou partie de la région, pourrait résoudre une partie des questions qui se posent à la Lorraine ? Développement d’activité accompagnée par les pouvoirs publics. Accompagnement du développement des entreprises (modernisation, aide à l’emploi,…), Accompagnement du marché (aides ciblées sur des problématiques collectives). Exemple de l’entreprise Couval (construction de fenêtres) développement de l’entreprise et de ses emplois, partenariat avec le secteur du BTP (construction bois), R & D, Accompagnement des particuliers (crédits d’impôts Etat, aide à l’équipement CRL sur problématique Développement durable). 4 – Dans votre domaine, quels acteurs et/ou quels territoires serait-il judicieux de faire travailler ensemble à des propositions pour la Lorraine de demain ? Ensemble des collectivités pour rendre les achats publics plus responsables (développer le recours aux clauses sociales et environnementales dans la commande publique). Annexe 7 196 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 DIDIER FRANCFORT PROFESSEUR D’HISTOIRE, UNIVERSITE DE NANCY 2, DIRECTEUR DE L’INSTITUT CULTUREL EUROPEEN DE LUNEVILLE Eléments de réponse aux questions préparatoires de l’atelier 1 Cette réflexion personnelle s’inscrit dans une réflexion à long terme sur l’articulation des activités scientifiques, culturelles et touristiques entreprise en Lorraine autour du Château de Lunéville. Elle s’appuie sur le rapprochement de la réflexion d’acteurs de la vie institutionnelle culturelle, de chercheurs en histoire culturelle et de professionnels des arts et du spectacle. Il s’agit de chercher de mettre en évidence une spécificité lorraine et d’essayer d’éviter dans les réponses de s’en tenir à des slogans qui pourraient convenir à toutes les régions. De l’Alsace à l’Aquitaine, de la Bretagne à la Provence-Côte d’Azur, aucune région française ne pourrait considérer son patrimoine architectural et géographique, son histoire, ses institutions actives et ses habitants comme des richesses et des atouts pour son développement. Il convient bien de mettre en évidence une spécificité identifiable comme différente de celle des autres régions. Toutes les régions se réclament, à juste titre, d’une histoire riche et d’une vocation européenne, l’originalité de la Lorraine dans l’histoire de France tient sans doute à une forme particulière d’inscription dans l’histoire européenne. Le duché indépendant de Lorraine a joué jusqu’au rattachement à la France en 1766 un rôle d »e véritable puissance européenne, liée au destin de territoires apparemment lointains, par exemple dans le domaine des Habsbourg. C’est la raison pour laquelle s’il fallait choisir dans le cadre d’une réponse à la première question, c’est sur le domaine du rapport à l’Europe et au monde que je souhaiterais insister, de façon non exclusive mais prioritaire. 1 - Quel est, selon vous, le principal atout de la Lorraine pour lui permettre de construire son développement pour 2020 ? Annexe 7 Les régions frontalières françaises sont toutes impliquées dans les questions internationales en donnant la priorité aux relations bilatérales ou multilatérales de proximité. Grenoble et les régions du Sud-Est regardent quasi-exclusivement du côté de l’Italie. L’Aquitaine et la région Midi-Pyrénées ont multiplié les signes de liens historiques avec ce qui se passe en Espagne et, éventuellement au Portugal. Le Grand Ouest, à l’instar de la Bretagne, multiplie les références à un passé commun celtique ou à la pérennité des échanges atlantiques. La Lorraine a tout à gagner à présenter son ancrage international d’une autre façon. Il s’agit de combiner de façon originale les atouts de l’inscription dans une situation frontalière et de la construction d’une entité nouvelle avec la Grande Région et l’inscription dans une histoire marquée par le brassage des populations et l’importance multiséculaire du fait migratoire. On est loin d’une construction transfrontalière simplement bilatérale franco-allemande ou franco-luxembourgeoise, ou franco-belge. L’ancrage historique international de la Lorraine vient au moins tout autant que des liens avec les voisins des liens avec les pays qui ont apporté avec des populations parfois lointaines des savoir-faire et des cultures qui se ont en grande partie mêlées, maintenues ou oubliées, qui ont été dénoncées dans des discours xénophobes mais adoptées, qui ont été revendiquées, déniées, assumées, rejetées. La Lorraine est ainsi le laboratoire des constructions complexes d’identification où l’élément 197 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 national n’est pas du tout isolé mais où jouent les solidarités au travail, dans le voisinage, sur les bancs de l’école. Cette expérience historique donne à la région des responsabilités à l’échelle internationale qui consiste à faire profiter de son expertise dans le dépassement des logiques conflictuelles les zones où demeurent des conflits frontaliers (dans les Balkans, dans le Caucase). Cette expérience historique concrète, donne aussi une tonalité particulière à la façon de vivre les rencontres internationales de façon plus proche, plus humaine que dans les logiques strictement institutionnelles. L’ouverture européenne de la Lorraine ne doit pas se limiter à la Grande Région mais, en s’appuyant sur tout un cadre culturel et associatif, assumer la place des migrants d’origine italienne ou polonaise. Le risque de considérer comme exemplaire l’intégration des migrants des années 1900 et 1920 fait oublier les moments de xénophobie qui ont, malheureusement existé, il conduit également parfois à faire reposer sur des faux arguments liés à la différence d’identité des populations de migrants plus récents. Il importe donc de considérer de la même façon comme une richesse pour la région les migrants « anciens » polonais ou italiens et les migrants « jeunes » africains, tchétchènes ou turcs. D’ailleurs, cela n’est pas du tout contradictoire avec la construction d’une entité nouvelle dans la Grande Région. La réalité de la présence de populations migrantes, turque en Allemagne, portugaise au Grand-Duché, espagnole ou grecque en Belgique, est tout aussi constitutive d’une originalité qui rapproche bien la Lorraine de ses voisins. La Lorraine peut ainsi être au cœur d’une conception ouverte de l’Europe qui n’est pas un bastion fermé de vieux pays riches face à un monde menaçant et radicalement différent. L’atout principal que constitue l’implication internationale de la région rencontre aujourd’hui difficile à développer pleinement en raison d’obstacles qui menacent de s’accentuer. a. Les obstacles dans les communications et les transports. Si l’axe Nancy-Metz-ThionvilleLuxembourg est valorisé, l’expérience de jeunes qui cherchant depuis Nancy à regagner l’Allemagne pour un séjour linguistique est, à cet égard édifiante, s’ils vont en train de Nancy à Francfort ils sont à présent obligés de passer … par Paris. Il importe de rétablir un arrêt en Lorraine pour les TGV qui relient l’Allemagne, même dans le cadre des infrastructures actuelles. b. L’enseignement des langues doit être maintenu et développé. La langue allemande doit absolument être accessible à tous les enfants lorrains, des stages proches dans le cadre de la Grande Région doivent être développés. Il ne s’agit pas seulement de transformer les élèves du secondaire en consommateurs passifs au moment des marchés de Noël, il s’agit de multiplier les stages communs, en profitant des possibilités de rencontre dans des lieux significatifs et attractifs. La Lorraine peut ainsi jouer un rôle pilote dans la défense et l’illustration des langues et des cultures face à un « tout anglais » de consommation. Il importe de maintenir et de développer l’enseignement du polonais, du russe, de l’italien, de l’arabe mais aussi d’introduire dans la région l’enseignement du turc à l’université. Les atouts linguistiques et culturels, avec des départements où, dans l’université lorraine, on enseigne le polonais, le russe, l’arabe, l’italien, l’allemand, existent, ils doivent être protégés et prolongés. 198 Annexe 7 c. La conscience de ce qui rapproche les peuples européens et le fait que la culture ne doit pas être une expression d’une « identité » simplifiée à une donnée exclusive doit se traduire par la multiplication dans la région de tout ce qui permet de découvrir les autres cultures. Le Festival passages est à cet égard un temps fort exemplaire de la vie culturelle, Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 prolongeant avec bonheur l’expérience « héroïque » du Festival du Théâtre Universitaire qui a fait connaître la région au-delà du « rideau de fer ». Il serait malheureux de voir que la Région a moins d’échanges culturels avec l’Europe centrale et orientale depuis la chute du Mur qu’avant… 2 - Quel est, selon vous, le principal handicap de la Lorraine à résoudre d’ici 2020 ? Sigmund Freud a parlé de « narcissisme des petites différences » pour désigner la complaisance avec laquelle on trouve mille prétexte pour se différencier de l’autre et rejeter son voisin, pourtant si proche. Il se peut que la construction de la Grande Région aide à dépasser cet enfermement dans un cadre étroit où l’on se plaît à autocélébrer son génie propre, reprenant un discours qui n’a guère varié depuis Barrès. Ce grand pas en avant n’est cependant qu’une étape, il serait regrettable de faire de la Grande Région l’horizon exclusif d’une ouverture sur le monde. Là encore, il s’agit d’une façon d’entrer en contact avec la diversité européenne et de l’ouvrir sur le monde « extra-communautaire ». On peut trouver plus de produits portugais à Luxembourg qu’en Lorraine, de produits russes en Allemagne. Jouons le jeu de l’ouverture résolue sur le monde et multiplions en Lorraine les lieux et les occasions de rencontres réelles dans des manifestations mêlant un caractère tout à fait sérieux, constructif, professionnel avec un caractère festif. Pour cela, il ne faut pas opposer ce qui relève de la culture, de l’enseignement, de la recherche et de la vie économique et sociale. Bien des marchés sont perdus par des entreprises pour des raisons de méconnaissance de l’histoire ou de la culture des pays qui pourraient devenir des partenaires commerciaux. La vocation de la Lorraine en mettant plus en contact le monde universitaire et le monde des entreprises et des professionnels des arts, de la culture et des spectacles. Il est indispensable de ne pas reproduire à l’échelle de la Région la stricte répartition des compétences et des sphères de reconnaissance qui, dans les ministères parisiens, fait qu’un dossier de projet est irrémédiablement classé comme relevant de la recherche ou de la culture. Bien des occasions de synergies sont ainsi perdues. La région peut ainsi devenir non pas une région maintenant un esprit « provincialiste » mais une région qui trouve une nouvelle dimension européenne et internationale en dépassant le clivage entre économie, culture, art et sciences (en particulier Sciences Humaines et Sociales). 4 – Dans votre domaine, quels acteurs et/ou quels territoires serait-il judicieux de faire travailler ensemble à des propositions pour la Lorraine de demain ? Le développement de la Lorraine implique que l’on revoie à l’échelle du territoire national les idées de centre et de périphérie. Il importe que cette nouvelle perspective soit également adoptée à l’intérieur même du territoire régional. Ainsi la programmation culturelle et touristique entreprise par le Conseil Général de Meurthe-et-Moselle au Château de Lunéville doit-elle trouver des liens avec d’autres territoires : Annexe 7 -en servant de vitrine et de tribune internationale au travail entrepris au travail et aux actions entreprises dans tous les territoires lorrains. -en associant aux manifestations culturelles du château un ou plusieurs territoires, avec des programmations concertées et des duplex, ou des organisations communes (concerts, conférences, expositions itinérantes). 199 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 -en favorisant l’internationalisation des activités de recherche et d’enseignement et en mutualisant un réseau international et des compétences linguistiques et culturelles internationales. Les modalités de cette insertion du programme de développement touristique et culturel du Château de Lunéville peuvent être résumées dans les initiatives suivantes, ouvertes à une large coopération avec les instances locales et régionales. Pour nous en tenir à l’action de l’Institut d’Histoire Culturelle Européenne Bronisław Geremek, qui ne constitue qu’une partie de la programmation des saisons à venir, quelques possibilités de convergences et de synergie peuvent être dégagées dans le sens d’un travail commun entre différents territoires. a. La mutualisation des ressources de l’ « université populaire ». La programmation de l’Institut d’Histoire Culturelle Européenne, avant même l’adoption d’un cadre institutionnel définitif, s’inscrit dans des objectifs d’échelle différente. La régularité des conférences-apéros du lundi (« les lundis de Lunéville ») a d’ores et déjà fidélisé un public local divers. La fidélité et la diversité sociologique de ce public permettent de considérer que l’objectif de fonder une université populaire est largement accessible à brève échéance. Le programme des « lundis de Lunéville » fait alterner la présence de personnalités scientifiques éminentes, françaises et étrangères (Gerd Krumeich, Daniel Roche…) et de jeunes chercheurs désireux de se former à la valorisation de leurs travaux auprès d’un public non spécialisé. L’originalité des liens avec la population locale est la mise en place progressive de relations qui ne sont pas de simples prestations pour un public passif. Les enseignants du primaire et du secondaire savent peu à peu qu’il peuvent, en fonction de leur action pédagogique », commander des conférences ou des manifestations scientifiques avec une participation de chercheurs de niveau international prêts à dialoguer avec un public jeune ou un public non spécialisé. Cette action régulière peut être facilement » rattachée à l’action culturelle ou éducative d’autres territoires de la région, que ce soit grâce à des visioconférences ou grâce à la répétition d’une manifestation qui a eu lieu au Château dans un autre cadre de la région. Cette opportunité permet d’enrichir les programmations culturelles en limitant les frais de transport et d’hébergement de conférenciers prestigieux, venant parfois de loin. b. La valorisation internationale des ressources culturelles et scientifiques régionales. 200 Annexe 7 L’organisation du colloque de l’International Society for Cultural History en juillet 2012 va rassembler sans doute près de 200 chercheurs internationaux. Mais, la vocation spécifique du Château reste bien de relier à l’activité quotidienne et locale de tels événements et d’utiliser ce genre de manifestation comme une vitrine de la recherche et de la vie culturelle française et de façon générale francophone avec un accent particulier accordé aux activités de la Région. L’Institut d’Histoire Culturelle Européenne organise déjà des soutenances de thèse de doctorat à partir de mars 2011 (le jury rassemble des professeurs de plusieurs universités extérieures). Cette dynamique peut être généralisée. La vocation de l’institut doit permettre de mettre en contact les chercheurs et les professionnels des arts et spectacles de la Région avec leurs « homologues » européens. L’objectif est bien de mettre en route une vie culturelle, associée à la recherche universitaire et à l’enseignement, combinant les objectifs locaux, régionaux, nationaux et internationaux. Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 c. La mutualisation des réseaux internationaux et des compétences culturelles et linguistiques européennes. La phase de préfiguration de l’institut a déjà mis en contact la vie quotidienne du château ( en n »isolant pas l’institut) avec la venue, les activités éditoriales de chercheurs et d’artistes qui mettent en évidence une géographie spécifique et originale. Annexe 7 Un réseau de lieux de vie culturels patrimoniaux avec une forte conscience de dépassement des réflexes de fermeture « identitaire ». Dans ce réseau on compte à la fois des institutions universitaires (Glamorgan au Pays de Galles, Oradea, Budapest, Istanbul, Bakou), des institutions « patrimoniales (Prague et Roudnice nad Labem, Schwetzingen, Csurgo en Hongrie). Ces liens, qui enrichissent déjà, par exemple dans le cadre du Festival Passages, la programmation du Château (contacts avec la République Tchèque, avec le centre d’histoire culturelle du travail du Piémont), peuvent être mis au service d’autres projets régionaux. Cette expertise en matière de connaissance des cultures européennes et de contacts internationaux pourrait être utile à des acteurs économiques et sociaux de la région. Le château serait ainsi pour ces acteurs publics et privés un lieu de préparation, de formation et d’échange à l’échelle européenne. Cette possibilité implique bien sûr que soit maintenue dans le système éducatif et dans les institutions d’enseignement et de recherche tout ce qui ouvre la région sur l’Europe, l’apprentissage des langues, cultures et civilisations qui ne néglige pas comme marginale des pays européens, parfois proches géographiquement, souvent proches dans une histoire commune ou des projets et des idéaux communs. 201 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 ARNAUD GARCIA CHARGE DE MISSION, REGION LORRAINE 1 - Quel est, selon vous, le principal atout de la Lorraine pour lui permettre de construire son développement pour 2020 ? Sa situation géographique. 2 - Quel est, selon vous, le principal handicap de la Lorraine à résoudre d’ici 2020 ? Son manque d’ambition. 3 – Pouvez-vous donner un exemple d’initiative qui, si elle était conduite sur tout ou partie de la région, pourrait résoudre une partie des questions qui se posent à la Lorraine ? Le développement du Centre Pompidou de Metz (exemple d’un projet ambitieux). 4 – Dans votre domaine, quels acteurs et/ou quels territoires serait-il judicieux de faire travailler ensemble à des propositions pour la Lorraine de demain ? Les différentes collectivités en premier lieu. Annexe 7 202 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 BERNARD GIOVANNINI CHARGE DE MISSION, REGION LORRAINE 1 - Quel est, selon vous, le principal atout de la Lorraine pour lui permettre de construire son développement pour 2020 ? Tradition industrielle et manufacturière. 2 - Quel est, selon vous, le principal handicap de la Lorraine à résoudre d’ici 2020 ? Son complexe d’infériorité : les Lorrains eux-mêmes pêchent trop par modestie. 3 – Pouvez-vous donner un exemple d’initiative qui, si elle était conduite sur tout ou partie de la région, pourrait résoudre une partie des questions qui se posent à la Lorraine ? Travail des groupes et des PME en réseaux, comme par exemple : Réseau Lorraine entreprendre (systèmes de parrainage), Réseau PLATO (échanges de bonnes pratiques entre entreprises), Partenaires Superforce Lorraine (apports de compétences par les Grands Groupes en direction des PME). 4 – Dans votre domaine, quels acteurs et/ou quels territoires serait-il judicieux de faire travailler ensemble à des propositions pour la Lorraine de demain ? Annexe 7 Université Lorraine, Enseignement Technique Supérieur et Entreprises. Cette remarque n’est pas d’une grande originalité. Sachez, cependant, que des chefs d’entreprises ignorent encore les programmes de formation et les atouts de tels ou tels IUT ou Ecole d’Ingénieurs situés à quelques kms de leurs sièges sociaux. 203 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 MARIE-CLAIRE GOMEZ CHARGEE DE MISSION, REGION LORRAINE 1 - Quel est, selon vous, le principal atout de la Lorraine pour lui permettre de construire son développement pour 2020 ? La Région présente de nombreux attraits sur le plan touristique : tourisme lié à l’histoire (châteaux, ouvrages militaires…), à la culture (Pompidou et autres musées, festivals…) et à l’environnement (massif vosgien, parc naturels…). De plus, sa position géographique la rend facile d’accès : facilité d’accès depuis Paris, Strasbourg et les pays voisins. 2 - Quel est, selon vous, le principal handicap de la Lorraine à résoudre d’ici 2020 ? La Région souffre d’un gros problème d’image. C’est un territoire méconnu des autres régions de France. Ceux qui le connaissent en ont une image négative. Ceux qui y vivent ne semblent pas toujours « fiers » d’être lorrains. 3 – Pouvez-vous donner un exemple d’initiative qui, si elle était conduite sur tout ou partie de la région, pourrait résoudre une partie des questions qui se posent à la Lorraine ? Le musée Pompidou, à Metz, est à mon sens, un projet qui tend à renverser l’image de la Région. Son ampleur, nationale, a permis de mettre un coup de projecteur sur la région, de la faire connaître. A travers une entrée culturelle, cela permet d’attirer des visiteurs qui vont, de fait, découvrir les autres richesses de la région et en parler autour d’eux. 4 – Dans votre domaine, quels acteurs et/ou quels territoires serait-il judicieux de faire travailler ensemble à des propositions pour la Lorraine de demain ? En plus des collectivités, des entreprises et des associations, je pense qu’il est essentiel de consulter tout simplement les habitants, les particuliers. Le milieu de l’éducation est à privilégier également afin de faire participer les plus jeunes (lycéens, étudiants…). Annexe 7 204 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 GERHARD HEINZMANN DIRECTEUR DE LA MAISON DES SCIENCES DE L’HOMME LORRAINE 1 - Quel est, selon vous, le principal atout de la Lorraine pour lui permettre de construire son développement pour 2020 ? La mentalité sérieuse de ses habitants; une infrastructure dense sur l'axe Epinal-Nancy-Lux; en principe, sa position géographique. 2 - Quel est, selon vous, le principal handicap de la Lorraine à résoudre d’ici 2020 ? L'exclusion des grandes axes ferroviaires (Paris excepté, mais pour les relations en Europe c'est terrible) et absence de relation rapide avec l'aéroport de Luxembourg (personne ne fait deux fois le voyage de Berlin, Milan ou Amsterdam ou, comble, même de Francfort à Nancy ou à Metz). Le patrimoine négligé (Vézelise, Toul, Saint-Mihiel, Pont-à-Mousson) donne l'impression d'un pays dévasté qui contraste avec la région Alsace voisine. 3 – Pouvez-vous donner un exemple d’initiative qui, si elle était conduite sur tout ou partie de la région, pourrait résoudre une partie des questions qui se posent à la Lorraine ? Construire une gare à Vandières, subventionner la construction d'une gare ferroviaire à l'aéroport de Luxembourg et réfléchir à une structure semblable à celle de l'Europort de Mulhouse/Bâle/Fribourg. (= Sarre/Lorraine/Lux). 4 – Dans votre domaine, quels acteurs et/ou quels territoires serait-il judicieux de faire travailler ensemble à des propositions pour la Lorraine de demain ? Annexe 7 Les universités commencent à travailler ensemble, mais les politiques ne savent pas encore les soutenir et, inversement, en tirer profit. Il faut changer la relation presse/université/politique. Le territoire lorrain est si petit que l'on pourrait combiner l'ancien politique de Rausch (la population est au nord/ il nous faut le transfrontalier) et celle du "tout" sillon lorrain. En fait, le TGV Paris-Nancy et Paris-Metz a privé la Lorraine de son atout le plus précieux: d'être un pays sur les frontières. Aujourd'hui, on met de Nancy 3 heures pour aller à Trèves et 1H30 pour aller à Paris. La Lorraine est défavorisée par rapport à ses échanges traditionnels: de Stuttgart, on est à 4 heures à Paris, mais il faut 6 heures pour aller à Nancy. Avec la politique d'arrêt du TGV actuel, la Lorraine a donc perdu son atout. D'autre part, je n'ai pas encore vu les parisiens de se déplacer à Nancy pour tenir une réunion dans le nouveau bâtiment de la gare... 205 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 JEAN-LOUIS HIPPERT PRESIDENT DU COMITE DU PAYS DE NIED 1 - Quel est, selon vous, le principal atout de la Lorraine pour lui permettre de construire son développement pour 2020 ? Position géographique stratégique, ouverture sur les pays du nord et de l'est sa diversité à tous niveaux. 2 - Quel est, selon vous, le principal handicap de la Lorraine à résoudre d’ici 2020 ? Manque de lisibilité identitaire, peut être due à la diversité évoquée ci-dessus, compétition entre les territoires. 3 – Pouvez-vous donner un exemple d’initiative qui, si elle était conduite sur tout ou partie de la région, pourrait résoudre une partie des questions qui se posent à la Lorraine ? Un travail (ethno. collectage) sur le patrimoine immatériel (mémoire collective = initiatives fédératrices et animation des territoires). 4 – Dans votre domaine, quels acteurs et/ou quels territoires serait-il judicieux de faire travailler ensemble à des propositions pour la Lorraine de demain ? Faire travailler ensemble les territoires des 4 départements. Nous travaillons déjà depuis 5 ans à fédérer les acteurs lorrains autour du patrimoine immatériel et nous imaginons ensemble des formes de mutualisation qui dépassent le cadre de la région et qui débordent sur la Grande Région. Annexe 7 206 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 LAURENT IMARD DIRECTEUR DE POLE, REGION LORRAINE 1 - Quel est, selon vous, le principal atout de la Lorraine pour lui permettre de construire son développement pour 2020 ? La formation des Lorrains et leurs qualités de travail. 2 - Quel est, selon vous, le principal handicap de la Lorraine à résoudre d’ici 2020 ? L’image négative inscrite dans l’imaginaire collectif. 3 – Pouvez-vous donner un exemple d’initiative qui, si elle était conduite sur tout ou partie de la région, pourrait résoudre une partie des questions qui se posent à la Lorraine ? Le lancement de projets unitaires porteurs d’optimisme (Université de Lorraine par exemple). 4 – Dans votre domaine, quels acteurs et/ou quels territoires serait-il judicieux de faire travailler ensemble à des propositions pour la Lorraine de demain ? Annexe 7 Mettre en réseau les acteurs et les territoires autour de projets fédérateurs, unitaires. 207 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 PATRICK JEANNOT CHARGE DE MISSION, REGION LORRAINE 1 - Quel est, selon vous, le principal atout de la Lorraine pour lui permettre de construire son développement pour 2020 ? - Sa position géostratégique de carrefour nord /sud l’Europe. et est/ouest au niveau de - La diversité des origines culturelles des lorrains. Peu de régions en Europe ont connu en siècle en tel brassage de population. La diversité des origines culturelles a davantage été considérée comme un problème que comme un atout. Alors que nous sommes entrés dans une économie mondialisée, cette diversité des origines culturelles des lorrains est une source d’enrichissement propice à la créativité et aux échanges ouverts sur le monde. Les liens qu’entretiennent les Lorrains avec leurs pays d’origine pourraient être davantage valorisés pour favoriser les relations économiques et culturelles avec les Pays Europe et d’Afrique notamment. 2 - Quel est, selon vous, le principal handicap de la Lorraine à résoudre d’ici 2020 ? Le poids du passé industriel de la mono-industrie est encore présent dans les mentalités, malgré les mutations et les reconversions industrielles engagées depuis 30 ans. De cette histoire demeure une tradition industrielle et des savoir-faire qui intéressent hélas de moins en moins les jeunes. Par ailleurs, les modes de gouvernance de nature « paternaliste » dans les entreprises industrielles n’ont pas favorisé l’émergence d’une culture de l’esprit d’entreprendre pour la création d’activités et l’innovation, ce qui fait aujourd’hui défaut en Lorraine. 3 – Pouvez-vous donner un exemple d’initiative qui, si elle était conduite sur tout ou partie de la région, pourrait résoudre une partie des questions qui se posent à la Lorraine ? Dans un contexte mondial de profondes et rapides mutations liées aux évolutions des technologies, des équilibres géostratégiques, des modèles économiques et des enjeux environnementaux, les leviers de développement de la Lorraine reposent en partie sur la capacité des Lorrains à anticiper et à prendre en compte ces changements. Annexe 7 208 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 Le mouvement de reconversion industrielle engagé suite à la crise de la sidérurgie et du textile a été une première étape dans la conduite du changement. Cette expérience d’évolution du modèle économique et social peut être un atout par rapport à d‘autre région qui n’ont pas connu de mutations aussi brutales. Aussi, il conviendrait de renforcer l’accompagnement des acteurs lorrains dans la conduite du changement. Deux propositions d’initiatives : - Donner une priorité dans les politiques publiques à l’éducation, à la culture, à la formation, et à la recherche. - Mettre en mouvement les territoires lorrains, en privilégiant les logiques de projet de territoire, à l’instar des démarches engagées depuis une vingtaine d ‘années sur quelques Pays ou Intercommunalités de Lorraine. 4 – Dans votre domaine, quels acteurs et/ou quels territoires serait-il judicieux de faire travailler ensemble à des propositions pour la Lorraine de demain ? Annexe 7 Le partenariat territoires, entreprises, associations et universités peut être un facteur de réussite pour la création d’activités économiques et l’innovation sociale. Les collaborations devraient être renforcées entre les territoires et les universités lorraines, tant dans le domaine des sciences humaines que des sciences « dures ». 209 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 STEPHANE KRILL DIRECTEUR DE SECTEUR, REGION LORRAINE 1 - Quel est, selon vous, le principal atout de la Lorraine pour lui permettre de construire son développement pour 2020 ? La Lorraine : terre de confluences historiques, géographiques et humaines. 2 - Quel est, selon vous, le principal handicap de la Lorraine à résoudre d’ici 2020 ? L’image d’une région septentrionale et de vieille industrie. 3 – Pouvez-vous donner un exemple d’initiative qui, si elle était conduite sur tout ou partie de la région, pourrait résoudre une partie des questions qui se posent à la Lorraine ? Donner une visibilité nationale et européenne à une opération de reconversion de site industriel soit vers de l’économie de pointe, soit vers du culturel/tourisme à l’instar de ce qui a été fait dans la Ruhr en Allemagne. 4 – Dans votre domaine, quels acteurs et/ou quels territoires serait-il judicieux de faire travailler ensemble à des propositions pour la Lorraine de demain ? Aider les collectivités locales à faire participer leurs citoyens à leur vie politique et administrative. Annexe 7 210 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 VALERIE LAHOUEL DIRECTRICE DE POLE, REGION LORRAINE 1 - Quel est, selon vous, le principal atout de la Lorraine pour lui permettre de construire son développement pour 2020 ? Son positionnement au sein de l’espace européen de la Grande Région. 2 - Quel est, selon vous, le principal handicap de la Lorraine à résoudre d’ici 2020 ? Sa difficulté à porter des projets fédérateurs et innovants au-delà de ses frontières. 3 – Pouvez-vous donner un exemple d’initiative qui, si elle était conduite sur tout ou partie de la région, pourrait résoudre une partie des questions qui se posent à la Lorraine ? Initiatives dans le domaine de la recherche, de l’innovation et de ses liens avec le secteur de l’industrie. 4 – Dans votre domaine, quels acteurs et/ou quels territoires serait-il judicieux de faire travailler ensemble à des propositions pour la Lorraine de demain ? Annexe 7 Sur une thématique, identifier un chef de file et associer tous les acteurs pouvant apporter une réflexion à la thématique posée. 211 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 CHANTAL LECHLEITER CHARGEE DE MISSION, REGION LORRAINE 1 - Quel est, selon vous, le principal atout de la Lorraine pour lui permettre de construire son développement pour 2020 ? Sa situation géographique, son appartenance à la Grande Région et le TGV qui rend la Région Lorraine rapidement accessible. 2 - Quel est, selon vous, le principal handicap de la Lorraine à résoudre d’ici 2020 ? Le taux de chômage élevé, toutes générations confondues, mais principalement des jeunes et la fuite des compétences vers Paris ou l’étranger. 3 – Pouvez-vous donner un exemple d’initiative qui, si elle était conduite sur tout ou partie de la région, pourrait résoudre une partie des questions qui se posent à la Lorraine ? Le développement des micro-entreprises et soutien aux auto-entrepreneurs, des activités de proximité, de services à la personne : aides à domiciles, gardes jeunes enfants, aide aux personnes âgées, télétravail à domicile pour lutter contre la désertification des campagnes et ainsi, améliorer la qualité de la vie. 4 – Dans votre domaine, quels acteurs et/ou quels territoires serait-il judicieux de faire travailler ensemble à des propositions pour la Lorraine de demain ? Les élus locaux, le monde universitaire et éducatif, le monde économique (les employeurs), les associations de proximité (création d’emplois de service), en élaborant des projets de territoires suite à des recueils quantitatifs et qualitatifs de besoins. Annexe 7 212 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 PIERRE-RENE LEMAS ANCIEN PREFET DE LORRAINE, DIRECTEUR GENERAL PARIS HABITAT 1 - Quel est, selon vous, le principal atout de la Lorraine pour lui permettre de construire son développement pour 2020 ? Le premier atout de la Lorraine, dont elle n’a toujours pas conscience, est sa position géographique au cœur de l’Europe industrielle et sa dimension transfrontalière, notamment autour de l’axe Nord Sud. C’est également dans la même logique, son tissu d’infrastructure de transports bien articulé avec les régions voisines. Le deuxième atout est sans doute son potentiel de formation et de recherche, et notamment les universités et les écoles d’ingénieurs. Son troisième atout réside sans doute dans le processus de métropolisation engagé depuis longtemps par les territoires du sillon lorrain. Enfin, la tradition industrielle de la Lorraine est incontestablement un atout, malgré l’effritement du taux de qualification des emplois industriels. 2 - Quel est, selon vous, le principal handicap de la Lorraine à résoudre d’ici 2020 ? Le principal handicap me paraît lié aux difficultés de la deuxième mutation industrielle engagée depuis les années 80, les secteurs de reconversion qui ont pris le relais des activités traditionnelles dans la mine et la sidérurgie subissant à leur tour les effets de la crise. La deuxième difficulté est sans doute liée aux disparités territoriales, notamment au détriment des anciens bassins industriels, textiles, sidérurgiques et miniers. Enfin, la Lorraine souffre incontestablement d’une absence d’unité en raison de l’histoire de ses quatre départements et, par la même, de manque de visibilité dans la compétition européenne. 3 – Pouvez-vous donner un exemple d’initiative qui, si elle était conduite sur tout ou partie de la région, pourrait résoudre une partie des questions qui se posent à la Lorraine ? Annexe 7 S’il fallait citer deux initiatives qui mériteraient d’être conduites jusqu’à terme, on pourrait citer la poursuite nécessaire de l’unification du développement et de la mise en réseau de son appareil de formation et de recherche. On pourrait également évoquer un axe fort de développement autour de l’affirmation de la vocation logistique du territoire régional (fluvial, ferroviaire, forêt,…).Sur les partenariats de propositions, il me paraît essentiel qu’une réflexion sur la Lorraine de demain s’appuie sur un travail commun avec les partenaires de la « grande région » pour arrimer la Lorraine à un territoire européen de développement. 213 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 NOËL LENANCKER DIRECTEUR GENERAL ADJOINT DES SERVICES DE LA REGION NORD PAS-DE-CALAIS, ANCIEN DIRECTEUR DE CABINET DU PRESIDENT DU CONSEIL GENERAL DE MEURTHE ET MOSELLE Ma contribution vise à questionner le « référentiel » utilisé pour élaborer le diagnostic régional. J’utilise pour ce faire des travaux conduits par le Conseil Régional Nord – Pas de Calais et la Direction Générale que j’anime en particulier. Je joins trois sous-ensembles de documents pour enrichir vos travaux et argumenter ma posture. Trois approches complémentaires, pour construire un « raisonnement » 1. Une interrogation sur les moteurs du développement des territoires français. Laurent DAVEZIES nous a aidé en Nord-Pas de Calais sur ce sujet. Il vient de produire pour l’ADCF une analyse nationale sur le même sujet. Cette analyse par bassin d’emploi explique le développement des territoires non par le trop fameux « PIB » mais plutôt par le flux des différents revenus qui viennent les irriguer. On observe ici offre et demande territoriale. Il conclut son analyse en identifiant, au plan national deux catégories de territoires : - D’une part, des territoires « néoclassiques » dont la santé dépend de la qualité de l’offre productive, dans un univers et tourmenté de concurrence mondiale. - D’autre part, des territoires « keynésiens » fondant leur développement sur la demande (en en amont une offre résidentielle généralement innée et stable), dans un univers de mobilité croissante et de progression permanente du temps de vie hors travail dans l’existence des populations, et qui vivent largement à l’abri des perturbations macro-économiques. Si la Lorraine, comme le Nord-Pas de Calais se retrouvent historiquement dans la première catégorie, force est de constater que l’emploi productif est en forte chute dans nos régions qui se sont de fait banalisées, avec aujourd’hui deux tiers des emplois relevant de la sphère présentielle soit une part identique à la moyenne de France métropolitaine. Cette sphère économique, il s’agit bien d’économie, de revenus, donc de ressources pour le territoire ! – dépend de la demande locale. Elle est de fait moins exposée que la sphère productive, à la concurrence internationale. Il convient donc de s’interroger sur ce point pour construire une stratégie à 10 ans. - Suffit-il de faire la course à l’emploi productif pour assurer un développement économique ? - Comment renforcer, soutenir cette économie présentielle, renforcer l’attractivité des territoires grâce à une offre de services de qualité ? Quel équilibre rechercher entre ces différentes sphères pour rendre La Lorraine plus robuste et plus résistante aux chocs des crises économiques ? 214 Annexe 7 2. Une analyse de l’indicateur de développement humain pour contrebalancer le prisme d’analyse privilégié par le PIB (le thermomètre qui rend malade). La croissance économique ne réduit pas automatiquement les inégalités et la pauvreté, n’assure Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 pas forcément des progrès éducatifs ou sanitaires. L’IDH vise à mesurer la richesse et son évolution dans le temps en prenant en compte le progrès social et la pression exercée sur les ressources naturelles. Curieusement, la Lorraine comme le Nord-Pas de Calais sont parmi les régions ayant le plus faible indicateur de développement humain. Serait-ce déraisonnable de faire le lien avec l’analyse précédente ? Cet indicateur nous renvoie une image préoccupante pour les pouvoirs publics comme pour les acteurs. 3. Et l’on arrive logiquement à un questionnement sur les finalités de l’intervention publique en économie. S’interroger sur ce qu’est la richesse et introduire les biens communs dans la valeur ajoutée nous conduit à repositionner l’action publique en matière de développement. C’est le fruit d’une mission d’enquête menée en région dans le cadre du Schéma Régional de Développement Economique (SRDE) Ces trois sous-ensembles sont évidemment très complémentaires pour : - Nous interroger sur les dynamiques territoriales en cours, - Nous outiller d’indicateurs de développement, - Préciser le champ de l’action publique. Quelques éléments concernant la Lorraine Cet outillage permet dans un premier temps de caractériser quelques éléments clés pour le diagnostic de la Lorraine. Mon propos n’est évidemment pas de faire le diagnostic. Les documents joints vous permettront si vous le jugez utile de construire une analyse plus détaillée. 1. Une posture d’observation Tenter d’élaborer une stratégie régionale à 10 ans, suppose de se donner une visions partagée de l’avenir avec des instruments de mesures fiable. Il convient donc dans cet exercice de se doter, ou au moins d’identifier, un prisme commun et une posture pour situer d’où l’on parle, avec quel système de valeurs. 2. Principaux constats pour fonder le diagnostic (cf annexe 1) La typologie des principaux moteurs de développement apparaît très contrastée entre les territoires et deux tiers des emplois lorrains relèvent de l’économie présentielle (au sens de l’INSEE). - Dans ce contexte régional, aucun bassin ne dépasse la moyenne nationale en termes de bases productives et 7 bassins sont très en dessous - Les revenus publics et sociaux sont dans la moyenne nationale. - Il faut noter que 10 bassins mobilisent des revenus résidentiels très au-dessus de la moyenne nationale. Annexe 7 La Lorraine est 17ème région française en termes de développement humain (devant la Haute Normandie, la Champagne Ardennes, la Corse, la Picardie et le Nord-Pas de Calais). On peut cependant note que l’IDH régionalisé a augmenté entre 1997 et 2007, certes un peu moins vite que la moyenne nationale, mais avec une dynamique légèrement plus importante en termes d’éducation et de niveau de vie. 215 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 Les questions posées pour l’atelier 1. Le principal atout de la Lorraine pour construire son développement Ce constat sommaire et trop rapidement fait, présente la Lorraine comme une mosaïque territoriale dont il faut tirer parti pour construire une stratégie de développement. Si cette mosaïque traduit bien les faiblesses structurelles issues des crises à répétition dans certains grands secteurs économiques massacrés par les restructurations, il n’en demeure pas moins vrai que cette mosaïque rappelle plusieurs atouts à combiner pour construire un développement durable moins dépendant des grandes concurrences internationales. - Les dynamiques territoriales de développement local fortement ancrées dans certains secteurs, avec un tissu d’acteurs entreprenants (association, élus, syndicats) - Un réseau de « villes moyennes » qui pourraient être locomotives pour la création d’activités et de richesses (universités, recherche, PME…) - Des savoir-faire qualité/des pôles d’excellence localisées, des entreprises bien ancrées localement - Une trame verte et bleue très dense qui constitue un cadre de vie remarquable et sous-estimé et sous-évalué du fait de l’histoire industrielle. Faire se rencontrer, ces éléments clés pour construire une stratégie partagée et coordonnée de développement, c’est réunir les pièces d’un puzzle pour faire système et poursuivre une construction plus équilibrée, plus résistante, plus diversifiée. 2. Le principal handicap de la Lorraine Les réalités départementales sont fortes, sensiblement différenciées, plutôt prégnantes, avec des dépendances externes fortes qui provoquent des attractivités centripètes (Alsace, Allemagne, Luxembourg, bassin parisien). La réalité de ces échanges interterritoriaux ne conforte pas une visibilité régionale à construire, ce d’autant que les logiques interterritoriales du nord Lorrain se heurtent aux découpages départementaux. La réalité régionale reste à construire sur la base d’une vision partagée entre les sous-ensembles territoriaux qu’il faut identifier dans une logique de développement (plutôt qu’administrative). Ce handicap est renforcé par un état des coopérations institutionnelles plutôt centrées sur les logiques départementales. 3. Un exemple d’initiative (annexe 2) Le Schéma Régional de Développement Economique piloté par le Conseil Régional NordPas de Calais / Les plans locaux de développement économique (PLDE) Le SRDE a été élaboré en 2005 et il construit depuis lors, une véritable dynamique régionale qui produit de réelles avancées en termes de création d’entreprises (+33%), en termes de pôles de compétitivité et pôles d’excellence, notamment les huit enjeux du SRDE sont pilotés régionalement par une conférence régionale pour le Développement économique. Dans une économie de la connaissance, cet agencement d’acteurs constitue un véritable facteur de production. Ce nouvel agencement d’acteurs correspond à un 4ème facteur de production (avec la terre, le travail, le capital). Annexe 7 216 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 - - Structurer l’économie autour d’une articulation « pôle d’excellence économique territoire » ; veiller à un développement équilibré de tous les territoires et à leur mise en synergie. Ce couplage permet la prise en compte des spécificités de chacun des territoires tout en identifiant directement sa contribution au développement régional. Piloter une gouvernance partagée (*) est une condition du succès. Faire émerger une vision économique respectueuse des rôles et spécificités de chacun des partenaires, consolider l’ensemble des moyens financiers disponibles et évaluer régulièrement ce processus. Dans une économie de plus en plus ouverte, la volonté de tous les acteurs de s’organiser sera l’élément clef de la capacité de résistance et d’adaptation du tissu économique régional. Annexe 7 *(Conseil Régional, Conseils Généraux, chaque territoire organisé CESER, organismes consulaires, partenaires sociaux et associatifs…) 217 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 DOMINIQUE LORRETTE DIRECTEUR DE SECTEUR, REGION LORRAINE 1 - Quel est, selon vous, le principal atout de la Lorraine pour lui permettre de construire son développement pour 2020 ? Situation géographique frontalière et européenne qui devrait pouvoir être mieux utilisée. 2 - Quel est, selon vous, le principal handicap de la Lorraine à résoudre d’ici 2020 ? Fermeture sur soi, les mentalités laissent à penser que la Lorraine est une île et qu’aucune action conjointe avec les territoires qui nous entourent n’est possible. 3 – Pouvez-vous donner un exemple d’initiative qui, si elle était conduite sur tout ou partie de la région, pourrait résoudre une partie des questions qui se posent à la Lorraine ? - - - Favoriser à la puissance 1000 l’apprentissage des langues (allemand et anglais) auprès de tous les publics. Favoriser la mobilité entrante (accueillir davantage d’étudiants étrangers, de stagiaires européens…en Lorraine car à leur retour ils seront les meilleurs ambassadeurs). Favoriser la mobilité sortante des acteurs lorrains (Erasmus, mobilité des demandeurs d’emplois lorrains en Europe…) car à leur retour ce seront des personnes très fiables pour favoriser l’export des idées et produits lorrains vers l’international. Encourager très fortement la participation des lorrains à des projets de coopération et d’échanges de savoir-faire et de bonnes pratiques à l’international : car c’est un vecteur de réussite sur le long terme qui favorisera l’installation d’entreprises internationales en Lorraine, l’accès à des nouvelles pratiques professionnelles et technologiques innovantes 4 – Dans votre domaine, quels acteurs et/ou quels territoires serait-il judicieux de faire travailler ensemble à des propositions pour la Lorraine de demain ? Mutualiser davantage les moyens d’ingénierie (financières et humaines) des collectivités locales -entre elles et aussi- des services de l’Etat, trop de dispersion dans les initiatives, les dispositifs d’accompagnement. Il est temps de créer des « cluster » des opérateurs publics. Annexe 7 218 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 PHILIPPE LOUBIGNAC CHARGE DE MISSION, REGION LORRAINE 1 - Quel est, selon vous, le principal atout de la Lorraine pour lui permettre de construire son développement pour 2020 ? Richesse et diversité des populations composant aujourd’hui la Lorraine, résultat de son histoire économique et industrielle, possibilité de s’appuyer sur les qualités des lorrains, provenant de l’histoire de la région. Situation géographique et possibilité d’ouverture à ses voisins, à l’Europe : la situation actuelle des territoires lorrains doit pouvoir favoriser une évolution et une coopération en matière d’aménagement, de structuration et de développement. 2 - Quel est, selon vous, le principal handicap de la Lorraine à résoudre d’ici 2020 ? Région méconnue et mal connue, tendances économiques difficiles à accompagner ou surmonter. 3 – Pouvez-vous donner un exemple d’initiative qui, si elle était conduite sur tout ou partie de la région, pourrait résoudre une partie des questions qui se posent à la Lorraine ? Faire confiance aux initiatives locales et aux lorrains pour expérimenter des projets nouveaux/innovants et participatifs. 4 – Dans votre domaine, quels acteurs et/ou quels territoires serait-il judicieux de faire travailler ensemble à des propositions pour la Lorraine de demain ? Le secteur du sport correspond au milieu associatif et du bénévolat, il semble difficile d’attendre une contribution importante de sa part. Annexe 7 Les ligues et comités sportifs régionaux ont du mal dans leur majorité à mettre en place des plans d’actions pour répondre à leurs forces et faiblesses régionales 219 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 MAISON DE L’EMPLOI DE LA DEODATIE, A SAINT-DIE-DES-VOSGES 1 - Quel est, selon vous, le principal atout de la Lorraine pour lui permettre de construire son développement pour 2020 ? Un des atouts est le tourisme (tourisme vert, lien avec les énergies renouvelables). 2 - Quel est, selon vous, le principal handicap de la Lorraine à résoudre d’ici 2020 ? Baisse de l’activité industrielle et reconversion logique de structure ou blocages politiques selon les territoires. 3 – Pouvez-vous donner un exemple d’initiative qui, si elle était conduite sur tout ou partie de la région, pourrait résoudre une partie des questions qui se posent à la Lorraine ? Pack touristique multi-sites lorrain incitant les touristes à se déplacer en Lorraine et à y séjourner, en complément, par exemple, du Centre Pompidou, ou de Center Parc, ou du ski dans le massif vosgien. 4 – Dans votre domaine, quels acteurs et/ou quels territoires serait-il judicieux de faire travailler ensemble à des propositions pour la Lorraine de demain ? Les démarches, comme celles conduites par trois Maisons de l’Emploi (Grand Nancy, Meuse, Déodatie) sur le développement durable/éco-construction parce qu’elles associent tous les acteurs d’une filière, permet de sortir des logiques de structure et de préparer l’avenir : une démarche similaire pourrait être conduite par les MDE sur d’autres filières, comme le tourisme vert. Annexe 7 220 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 GILLES MESSEMBOURG CHARGE DE MISSION, REGION LORRAINE 1 - Quel est, selon vous, le principal atout de la Lorraine pour lui permettre de construire son développement pour 2020 ? Sa situation géographique et la compétence de sa main d’œuvre. 2 - Quel est, selon vous, le principal handicap de la Lorraine à résoudre d’ici 2020 ? La résignation de la population, son manque d’audace, de fantaisie, de créativité. Le climat aussi, mais là on ne peut rien faire, à part miser sur le réchauffement climatique. 3 – Pouvez-vous donner un exemple d’initiative qui, si elle était conduite sur tout ou partie de la région, pourrait résoudre une partie des questions qui se posent à la Lorraine ? Le complexe d’Amnéville, même si les moyens ont été parfois douteux. 4 – Dans votre domaine, quels acteurs et/ou quels territoires serait-il judicieux de faire travailler ensemble à des propositions pour la Lorraine de demain ? Les autorités organisatrices de transport devraient mettre de côté leur orgueil et divergences politiques pour travailler ensemble et mener à terme des projets structurant et facilitant la vie des Lorrains. Annexe 7 De même, on devrait enfin pouvoir travailler dans la transparence et la confiance avec la SNCF. 221 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 JACQUES MIANO ADJOINT AU MAIRE DE LA COMMUNE DE BRIEY 1 - Quel est, selon vous, le principal atout de la Lorraine pour lui permettre de construire son développement pour 2020 ? Territoires diversifiés. 2 - Quel est, selon vous, le principal handicap de la Lorraine à résoudre d’ici 2020 ? Le débat politique. 3 – Pouvez-vous donner un exemple d’initiative qui, si elle était conduite sur tout ou partie de la région, pourrait résoudre une partie des questions qui se posent à la Lorraine ? Une route, un bus, un tarif. 4 – Dans votre domaine, quels acteurs et/ou quels territoires serait-il judicieux de faire travailler ensemble à des propositions pour la Lorraine de demain ? CC – CG – CR – Territoires. Annexe 7 222 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 CYRIL MULLER CHEF DE PROJET, REGION LORRAINE 1 - Quel est, selon vous, le principal atout de la Lorraine pour lui permettre de construire son développement pour 2020 ? La diversité de ses territoires : cultiver « la différence » et l’idée d’une « Lorraine plurielle » en tirant parti des spécificités de chacun d’entre eux afin de proposer l’image d’une région aux multiples facettes, signe de richesse culturelle, historique, géographique... 2 - Quel est, selon vous, le principal handicap de la Lorraine à résoudre d’ici 2020 ? Quid du temps nécessaire à la mise en route et/ou à la poursuite d’une action publique efficace suite à 2014 ? La réponse réside peut-être dans l’anticipation. 3 – Pouvez-vous donner un exemple d’initiative qui, si elle était conduite sur tout ou partie de la région, pourrait résoudre une partie des questions qui se posent à la Lorraine ? Répondre aux ambitions exprimées dans la question 1, en favorisant le développement du tissu socio-économique local mais aussi et surtout « interdépartemental » afin de permettre aux projets de prendre vie. En assurer la gouvernance et/ou y être systématiquement associé. 4 – Dans votre domaine, quels acteurs et/ou quels territoires serait-il judicieux de faire travailler ensemble à des propositions pour la Lorraine de demain ? Annexe 7 Les départements, la CUGN, Metz Métropole, les Intercommunalités, les grandes villes, l’Etat (ainsi que les Régions voisines à moyen terme) en vue d’un aménagement numérique du territoire maîtrisé en faveur du développement économique et des nombreux acteurs de la société numérique. 223 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 PIERRE-HENRI PAILLET ANCIEN DELEGUE A L’AMENAGEMENT DU TERRITOIRE (DATAR) ANCIEN PREFET, DIRIGEANT D’UN BUREAU D’ETUDES J’ai découvert la Lorraine il y a presque 35 ans, jeune ingénieur des Ponts et Chaussées à la DDE de Nancy. Je l’ai retrouvée, d’abord en 1986, en travaillant avec François Guillaume, Gérard Longuet, Philippe Seguin, Jacques Chérèque et bien sûr André Rossinot. Puis en 1993, en tant que DATAR. Il y a deux ans, j’ai pu me replonger dans les dossiers lorrains à la demande de Jean-Pierre Masseret, en essayant d’éclairer le devenir de l’aéroport de Metz Nancy Lorraine. Ces quelques éléments de réponse à la demande de Michel Dinet ont été écrits au fil de la plume et reflètent un double point de vue : celui d’une personne extérieure à la région et qui continue à intervenir dans l’aménagement du territoire, et celui d’un amoureux de la Lorraine. A- La Lorraine aujourd’hui : quels sont ses atouts, ses faiblesses, les menaces qui pèsent sur la région, les opportunités dont elle pourrait profiter ? FORCES FAIBLESSES Culture du travail Faible attractivité de la région Ouverture acquise à l’Europe Absence d’image Situation géographique Culture de l’assistanat Sillon lorrain développé Dépendance de l’extérieur, dépendance du Ressources industrielles importantes Luxembourg Début de diversification grâce aux politiques de Absence d’unité et polarisme Nancy Metz conversion Inégalités de développement entre territoires Armature urbaine complexe et isolement des pôles meusiens Manque d’ambition et d’anticipation Valorisation insuffisante du cadre de vie Base économique dépassée OPPORTUNITES MENACES Fonction de carrefour et la logistique Déclin industriel Mise en commun d’équipements métropolitains et Crise au Luxembourg émergence d’une métropole Vieillissement de la population et le départ des jeunes Développement universitaire et recherche dans les Accroissement des inégalités entre le Nord, tiré par le secteurs d’activités ayant fait la force industrielle de la Luxembourg et l’Allemagne, et le reste du territoire région Accroissement d’un développement sous dépendance Coopération transfrontalière et développement de extérieure pôles transfrontaliers Identifier un seul atout ou un seul handicap nous semblait trop réducteur. D’où l’approche SWOT présenté ci-dessus. Un double constat s’impose selon nous : les années écoulées ont vu la situation de la Lorraine se dégrader par rapport à d’autres régions françaises. Et les atouts de la Lorraine ne sont pas toujours ceux que les collectivités mettent en avant. Annexe 7 224 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 B- Quels objectifs poursuivre dans le cadre de la réflexion Lorraine 2020 ? Avant de parler d’initiatives, il nous semble intéressant de réfléchir à l’éventail des réponses que peut apporter la démarche Lorraine 2020. La démarche lancée par Jean-Pierre Masseret et Michel Dinet nous semble en effet de nature à renforcer la cohérence de l’action régionale dans de très nombreux domaines. 1- Apporter des réponses à l’analyse « forces, faiblesses, menaces, opportunités » ? Renforcer les atouts de la région ? Améliorer l’offre territoriale ? Régler les difficultés ? Rendre la Lorraine moins dépendante ? Garantir une solidarité ? Permettre la constitution d’une métropole multipolaire ? Redonner à la région une place européenne ? 2- Apporter des réponses à des enjeux d’actualité ? Débat métropolitain ? Grande Région ? Belval ? Espace central ? Bassin houiller ? Création d’emplois répondant à la désindustrialisation de la région ? Suite des restructurations militaires ? Développement des pôles de compétitivité et d’excellence ? Inter territorialité urbain / rural ? 3- Fixer un cadre de cohérence des politiques régionales ? Annexe 7 Mettre en cohérence les schémas sectoriels existants ? Donner un cadre aux actions régionales ? Metrolor et politique régionale de transports Politique de développement durable Politique de formation Politique de développement économique Politique de développement international Politique de soutien aux équipements structurants Politique culturelle Les 50 schémas régionaux Fixer un programme d’actions concrètes ? 225 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 C- Quels axes thématiques pour Lorraine 2020 ? Les initiatives prises dans le cadre de la réflexion Lorraine 2020 peuvent d’abord être déclinées par domaine d’action. 1- Quelles économique ? initiatives pour dynamiser le développement Quelle analyse de la situation actuelle ? Une région spécialisée dans les produits à faible contenu technologique Des bassins mono industriels, héritages des maîtres de forge Un emploi traditionnel (textile, sidérurgie, mines) qui représentait 27% des emplois il y a 50 ans, 1,6% aujourd’hui Une différence de 25% dans la croissance du PIB depuis 30 ans par rapport à la moyenne nationale. La Lorraine est à la 16ème place pour le PIB par habitant Un secteur tertiaire encore faible Une évolution économique Plus dégradée que la moyenne des autres régions françaises Comparaison encore plus défavorable par rapport à la Grande région Une faiblesse croissante du développement industriel (décroissance et impact sur les sous-traitants) Spécialisation automobile et biens intermédiaires et faiblesse biens de consommation et biens d’équipement Déclin certain de la filière automobile et fin des investissements industriels Croissance de l’emploi salarié plus faible que la moyenne nationale Un positionnement insuffisant par rapport au tertiaire Absence de sièges sociaux et de centres de décision Forte dépendance par rapport à l’extérieur Une dépendance par rapport à la Grande Région Dépendance économique par rapport au Luxembourg et importance des flux économiques transfrontaliers Renforcement du statut de région périphérique Une faiblesse de la R&D notamment au niveau des entreprises et des activités à faible niveau technologique Quelles pistes de développement ? 226 Annexe 7 Création de filières d’excellence Développement informatique et modélisation mathématique Science des matériaux « Mateleria » « Fibres grand est » Techniques environnement, « Ecopole » Philosophie : appuyer les points forts Renforcement de l’attractivité et des implantations exogènes Cibles principales, les entreprises innovantes Marketing territorial à définir Outil à réorganiser Exploitation des atouts « Seveso » Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 Exploitation de la filière logistique Tertiaire supérieur, TIC dans la métropole Développement touristique 3,3% de l’emploi régional contre 4,3% au niveau national Week-end Transfrontalier Villes et culture, Centre Pompidou, tourisme vert, Vosges 2- Quelles initiatives pour garantir un développement durable ? Quelle analyse de la situation actuelle ? Une des régions françaises où le volume de polluants atmosphériques est un des plus importants La première région française émettrice de gaz à effet de serre L’automobile représente 87% des déplacements, les TC 9% Des trafics de transit importants Un quart des actifs travaillent hors de la zone d’emplois où ils résident La moitié des communes avec des zones à risques (inondations, sous-sol, technologiques) Un mitage périurbain préoccupant : + 22% en 10 ans Une image négative de la Région Et pourtant une richesse naturelle et paysagère exceptionnelle Quelles pistes de développement ? Faire de la région un « laboratoire vivant » du développement durable Intensifier et achever l’effort de traitement des friches industrielles Poursuivre la politique de mise en valeur des espaces naturels Décliner dans tous les domaines d’action les objectifs du développement durable 3- Quelles initiatives pour renforcer la solidarité entre les hommes et entre les territoires ? Quelle analyse de la situation actuelle ? Annexe 7 Les hommes Une région terre d’émigration dont le solde migratoire est devenu négatif Le solde migratoire des jeunes est négatif Une région vieillissante dont la population devrait baisser dans cinq ans Une espérance de vie plus faible qu’au niveau national (20/22) Un indice de développement humain un des plus bas de France Le taux d’activité des femmes place la région au vingtième rang des régions métropolitaines Une des régions les moins bien pourvues en généralistes libéraux Fractures sociales se combinant à des fractures territoriales 227 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 Les territoires Tendance centripète de certains territoires : Espace meusien isolé Très grandes inégalités de développement entre les territoires Espaces frontaliers se détachant des politiques régionales Communes en difficultés de reconversion industrielle Quelles pistes de développement ? Emergence de projets territoriaux soutenus par la Région Politiques d’équipements collectifs : santé, sports et loisirs, culture… Politiques du logement Politiques sociales Politiques tarifaires (transport, autres…) 4- Quelles initiatives pour renforcer la mobilité ? Quelle analyse de la situation actuelle ? Un carrefour nord-sud et est-ouest structurant à l’échelle européenne Mais pour les axes nord-sud, concurrence strasbourgeoise à l’est (nœud d’interconnexion entre TGV Est et TGV Rhin Rhône) et parisienne à l’ouest et pour l’Ouest-Est, concurrence Londres Bruxelles Cologne… Une utilisation du fret ferroviaire plus importante qu’en moyenne nationale. Un axe privilégié nord-sud Fluvial 25% des imports exports de la région, mais faiblesse du trafic conteneurs Saturation des réseaux ferroviaires, liaisons ferroviaires peu équilibrées, disparités régionales Un succès remarquable de Métrolor Un axe nord sud à la limite de la saturation Quelles pistes de développement ? Annexe 7 228 Tirer parti de la tendance globale induite par la mondialisation : l’accroissement constant des transports de Marchandises Mise en place de plusieurs types de plateformes multimodales Développement du fret ferroviaire Soutien au développement du trafic fluvial conteneur Etablir un schéma qui dépasse les frontières de la Lorraine pour renforcer la connectivité de la région vers d’autres espaces dynamiques Ouverture ferroviaire vers le sud Poursuite rapide du TGV Liaison Saône Moselle Garantir un niveau homogène de relations entre les principaux pôles de développement pour concrétiser le réseau des villes : création d’un réseau de bus intercités ? Un choix à faire : renforcer l’A31 ou créer un axe parallèle Investissements nécessaires sur Metrolor Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 Unifier la gouvernance du réseau lorrain Coordination des autorités de transport Création d’une autorité unique 5- Quelles initiatives pour développer recherche et enseignement universitaire ? Quelle analyse de la situation actuelle ? La recherche privée est très fragile. Au cours des dernières années, la croissance des moyens correspondants a été le ¼ de la croissance nationale La recherche publique n’a pas encore atteint un seuil de reconnaissance européen Les Pôles de compétitivité sont sous représentés sur le territoire Quelles pistes de développement ? L’innovation, le meilleur moyen de tourner la région vers le futur Renforcement des coopérations Metz Nancy Partenariat avec les pays voisins (Sarre, université du Luxembourg à Belval…) Coopération public privé Création de nouveaux pôles de compétitivité (Ecopole…) Mobilisation des CRITT Création et labellisation de pôles d’excellence Mise en réseau avec les entreprises Financement des recherches croisées public entreprises D- Quelle initiative choisir en priorité ? Donner corps à une métropole ! 1- L’intérêt de l’émergence d’une métropole La région Lorraine a-t-elle besoin d’une métropole ? Quelle pourrait être l’initiative la plus efficace prise par la Région ? Celle qui ferait sentir le plus d’effet, notamment sur le plan économique ? Celle qui améliorerait le plus les conditions de vie de l’ensemble des lorrains ? Celle qui constituerait le cadre de cohérence de l’ensemble des actions précédentes ? La meilleure des réponses nous semble être l’émergence d’une métropole, mais pas de n’importe quelle métropole. Annexe 7 Le Conseil Régional, dont le territoire dépasse les frontières de l’aire métropolitaine et dont la responsabilité est d’œuvrer pour le développement de l’ensemble de la région peut se poser la question. Les villes de Thionville, Metz, Nancy, Epinal, séparées par de vastes espaces naturels, ne présentent aucune des caractéristiques d’une métropole. 229 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 Cela fait plus de quarante ans que la métropole lorraine est planifiée sans pour autant voir le jour, et pendant tout ce temps, la Lorraine a continué à se développer. Bien des régions françaises existent sans espace métropolitain. Les technologies de l’information et de la communication permettent de faire presque n’importe quoi, presque n’importe où. Une métropole, qu’elle soit, est aussi synonyme de problèmes sociaux liés à la concentration, dans une espace urbain limité, d’une population importante : ségrégation, insécurité, zone de non droit. Synonyme de gaspillage énergétique, de pollution, bien peu compatibles avec un développement durable. Autant de raisons qui pourraient conduire à penser que la création d’une véritable métropole n’est nullement indispensable au développement lorrain. Donc qu’elle ne constitue en rien une priorité régionale. Il dépasse les frontières de la région comme celles de la grande région et même celles de l’Europe. Le développement de la Lorraine comme celui de l’ensemble des régions françaises se situe dans un contexte mondial marqué par quatre caractéristiques essentielles : la compétition économique, et la concurrence exacerbée des pays à bas couts de main d’œuvre; la crise énergétique; le réchauffement climatique; l’importance croissante du monde de la connaissance. Mais le contexte du développement régional a considérablement évolué. Mais dans cette compétition, les métropoles jouent un rôle clef. Par leur rayonnement, elles renforcent l’attractivité des territoires et en favorisent le développement. Par leur niveau de services, elles attirent hommes et capitaux. Par la concentration des hommes, elles limitent les besoins en déplacement et favorisent l’émulation dans la connaissance. Par leur fonction naturelle de lieux d’échanges, elles concentrent les flux économiques matériels, financiers ou immatériels. Mais les métropoles apparaissent aujourd’hui comme le creuset de dynamiques nouvelles seules à même de remplacer des économies de production de plus en plus délocalisées vers les pays émergents. Annexe 7 230 Sans l’émergence d’une économie tertiaire forte, tournée vers la recherche et les fonctions d’EMS, la Lorraine ne pourra assurer une évolution des emplois industriels. Sans l’implantation de centres de commandement (sièges sociaux, finances, RH, recherche et développement… ), la Lorraine ne pourra développer une économie de production. Sans l’attractivité d’une métropole, la Lorraine ne pourra tirer profit d’une situation géographique exceptionnelle et attirer ceux qui aujourd’hui ne font qu’y passer. Sans les services d’une métropole, les conditions de vie des habitants des villages du massif vosgien ou de l’espace rural meusien ne pourront que se dégrader. Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 Et le texte réformant les institutions territoriales a été adopté par le parlement. Ce texte menace de découpler développement métropolitain et développement régional, d’isoler la métropole, d’amener cette dernière, par un nouveau mode de gouvernance, à un repli sur elle-même. Autant de raisons qui plaident pour que la Région soit un des acteurs à part entière de la dynamique métropolitaine, pour qu’elle influe sur les choix spatiaux ou politiques, pour qu’elle participe à la gouvernance métropolitaine, mais surtout pour qu’elle s’assure que le développement métropolitain ne se fasse pas au détriment du développement du reste de la région. Car si l’émergence d’un espace réellement métropolitain est indispensable au développement de l’ensemble de la région, il ne suffira pas à dynamiser l’espace lorrain et fait même courir le risque de voir la métropole constituer une barrière au développement des autres territoires de la région, donnant corps à une nouvelle version d’une des titres fameux de l’aménagement du territoire : « La métropole et le désert lorrain » 2- Quel(s) territoire(s) prendre en compte ? Avec une urbanisation plus forte que la moyenne nationale, l’espace lorrain est, plus que dans d’autres régions, partagé entre des zones d’attraction différentes. Le développement des espaces frontaliers est tourné vers l’extérieur de la Région : près de 100 000 lorrains quittent la région chaque jour; le Luxembourg attire trois fois plus d’actifs qu’en 1990; plus de 40% de la population active de la zone d’emplois de Thionville travaille au Luxembourg; Creutzwald, Saint-Avold, Forbach, Sarreguemines sont tournées vers l’Allemagne. Le développement de Metz et de Nancy était jusqu’à une date récente largement autocentré. La dynamique des autres pôles, souvent isolés, reste faible. Limiter d’emblée les réflexions sur le territoire métropolitain au seul sillon lorrain ferait courir un triple risque Annexe 7 D’accentuer la dépendance des régions frontalières par rapport au Luxembourg et à l’Allemagne. L’activité chez nos voisins s’est traduite par des retombées positives pour la région : gains de population, revenus élevés et en croissance, soutien à la consommation et au marché du logement… Mais tout ralentissement de la croissance chez les voisins de la Lorraine entrainerait une crise de l’emploi en Lorraine. C’est ce qu’on observe depuis un an à la suite de la crise au Luxembourg. De renforcer l’isolement des autres pôles lorrains. Si la métropole ne vit que par et pour elle-même, les autres pôles lorrains sont condamnés à végéter. Et à terme d’aboutir à un éclatement du territoire lorrain. 231 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 Pour créer les conditions d’un développement solidaire de la métropole et de la région lorraine, le projet métropolitain doit intégrer la dimension régionale. La métropole doit être pensée en tenant compte des forces et des faiblesses de la région lorraine. La définition du territoire métropolitain doit contribuer à renforcer l’unité de la Lorraine. Les liens entre l’espace métropolitain et les autres territoires de la région doivent être organisés. Plus globalement, les politiques métropolitaines doivent être conçues dans une perspective interne à la métropole (recherche de l’émergence de fonctions métropolitaines) mais aussi dans une perspective régionale (services rendus à l’ensemble de la population et de l’économie régionales) et européenne (renforcement de la Grande Région). Le projet métropolitain devrait être d’abord un projet lorrain, tirant partie de tous les atouts dont dispose la Lorraine dans une compétition de plus en plus féroce pour créer les conditions de l’émergence d’une grande région européenne. 3- Quels scénarios pour l’espace métropolitain ? Scénario 1 : Construire d’abord une Métropole Transfrontalière Une première possibilité s’offre à la région : abandonner tout soutien à la création d’une métropole limitée au sillon lorrain et jouer pleinement la carte de la Grande Région, en favorisant la création d’une métropole à la taille de la Grande Région, la Région Métropolitaine Polycentrique Trans Frontalière. La conduite d’une réflexion sur une métropole transfrontalière : Répondrait aux Initiatives de la Grande Région; Correspondrait aux dynamiques actuelles de développement; Mais elle se heurterait à des difficultés : Liées aux distances; Liées à l’évolution possible de la gouvernance dans un délai de dix ans; Dans le même temps, les autres métropoles européennes existantes renforceront leur avance. Ne poursuivre que cette ambition risquerait d’amener la Lorraine à des pertes de temps et à l’absence de résultats concrets dans les années à venir. En basant le développement de la Lorraine sur celui de ses voisins, sans construire simultanément une métropole régionale, ce scénario pourrait également conduire : A accentuer le caractère de région périphérique, dont le développement dépend du Luxembourg et de l’Allemagne; A accentuer le risque d’une fracture entre le nord de la région, « tiré » par la dynamique trans métropolitaine, et le sud de plus en plus isolé. Annexe 7 232 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 Scénario 2 : Construire une métropole limitée aux quatre communautés urbaine, de communes ou d’agglomérations Les réflexions sur l’espace métropolitain et son développement pourraient à l’inverse être limité aux 79 communes des quatre agglomérations : communautés d’agglomération des Portes de France et de Metz Métropole, Communauté Urbaine de Nancy, communauté de communes d’Epinal Golbey. Ce scénario offrirait un triple inconvénient : L’absence d’unité et lisibilité; L’abandon des atouts que peuvent représenter les autres espaces du Sillon Lorrain pour le développement de la métropole ; Le risque de ne pas faire bénéficier l’ensemble des territoires lorrains de la dynamique métropolitaine Scénario 3 : Construire une métropole au centre du réseau des villes lorraines, moteur de la Grande Région Une dernière voie est possible, la création d’une métropole conçue dès le départ comme une des clefs du réseau des villes lorraines. Cette métropole refléterait une réalité géographique : le sillon lorrain et son environnement. Les villes centres, mais aussi les espaces intermédiaires. Elle correspondrait à des réalités humaines, économiques et géographiques Elle offrirait une taille critique correspondant à une zone d’emplois de plus de 1 200 000 habitants, un des six premiers espaces métropolitains de France. Elle pourrait être conçue dès le départ comme une métropole en réseau avec les pôles lorrains de développement, une métropole rayonnant sur la région et profitable à tous. L’espace central entre Metz et Nancy en serait le « point d’ancrage ». Ce scénario est à notre sens le seul permettant à la Lorraine de redevenir un des principaux cœurs du développement européen, de prendre en main son destin de manière autonome, de créer les conditions d’un développement propre, d’exploiter les atouts lorrains de manière offensive et non défensive. La métropole lorraine serait un des moteurs de la Grande Région. La dynamique métropolitaine viendrait renforcer la dynamique de la grande métropole transfrontalière. Les territoires lorrains ne seraient plus en compétition mais en « coopétition » 4- Quel projet métropolitain ? Annexe 7 Toutes les politiques métropolitaines devraient être déclinées à trois niveaux : européen, lorrain et espace métropolitain. Deux de ces niveaux, indispensables au rayonnement métropolitain, dépassent l’espace métropolitain. La métropole se construit en elle-même, mais aussi et peut-être d’abord dans son environnement. Elle doit être pensée à cette triple échelle. La contribution de la Région doit permettre de prendre en compte espaces intermédiaires, espaces proches et espaces régionaux 233 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 Définir un projet métropolitain au niveau européen Cette conception européenne de l’espace métropolitain peut d’abord se traduire dans un cadre élargi : l’Europe de Londres à Francfort et Stuttgart, d’Amsterdam à Marseille et Milan. Ainsi, une analyse préalable de la position concurrentielle de la métropole lorraine par rapport aux autres métropoles voisines, une analyse de la place et du rayonnement qu’elle peut revendiquer, permettront de préciser les fonctions métropolitaines propres à la métropole lorraine De même, les investissements réalisés en dehors de la métropole, en Lorraine comme dans d’autres régions, permettront de tirer parti de deux positionnements possibles et, en renforçant l’accessibilité internationale de la métropole, en renforceront l’attractivité : Positionnement Est Ouest : équilibre entre métropole francilienne et métropole Francfort Stuttgart; Positionnement Nord Sud l’axe lotharingien. Elle peut également se traduire dans les rapports de la région avec ses proches voisins français ou européens : En pensant la métropole lorraine comme une des bases de la Région Métropolitaine Polycentrique Transfrontalière; En développant une offre de services à destination de nos voisins européens, dans les domaines où existent des besoins (université, recherche, culture…), pour inverser la situation actuelle et rendre la métropole attractive; En renforçant les liens entre la métropole et les espaces frontaliers : Luxembourg bien sûr, mais aussi Longwy Alzette Belval, Sarrebruck Moselle Est, conçus comme des « agrafes » ancrant la Lorraine dans le dynamisme de la Grande « Région » : amélioration des transports, continuité des services TIC, coopérations culturelle, universitaire, touristique; l’amélioration de ces relations est une des clefs permettant d’attirer en Lorraine de nouvelles richesse; En utilisant les atouts de nos voisins pour compenser nos handicaps. Le rôle mondial que joue le Luxembourg dans le domaine financier en est un exemple. En développant de nouveaux partenariats transfrontaliers notamment dans le domaine universitaire et de la recherche : création de pôles de compétitivité transnationaux En poursuivant les efforts d’ouverture de l’espace lorrain vers le sud dans les domaines fluvial et ferroviaire. Définir un projet métropolitain inscrit dans un projet régional Annexe 7 234 Les choix qui seront faits pour favoriser le développement de l’espace métropolitain, notamment en matière d’organisation de l’espace, ne peuvent être dissociés des conséquences que ces choix auront sur l’espace de l’ensemble de la région. Diffuser le développement en dehors des agglomérations, garantir une réelle solidarité entre les hommes et entre les territoires nécessite d’inscrire les fonctions métropolitaines dans une perspective régionale, comme de repenser les réseaux et le territoire dans lesquels s’inscrit la métropole. Le rôle de la Région est notamment de soutenir en priorité les fonctions métropolitaines qui peuvent bénéficier à l’ensemble de la région. Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 Il est également de garantir le développement par capillarité des espaces périurbains. Il suppose d’associer à la stratégie de métropolisation un maillage du territoire basé sur des pôles relais bien répartis, en soutenant le développement de ces pôles : Par la création d’équipements et d’activités; La mise en œuvre de projets territoriaux; Le premier des pôles nouveau pourrait être localisé autour de l’aéroport Metz Nancy Lorraine. Il suppose de faciliter les liaisons entre les pôles et avec le Sillon Lorrain Il suppose enfin d’associer le développement de l’espace rural à celui de l’espace métropolitain par la mise en œuvre de politiques de solidarité villes-campagne : Politiques d’équipements collectifs : santé, sports et loisirs, culture… ; Politiques du logement; Politiques sociales; Politiques tarifaires (transport, autres…). Définir un projet métropolitain d’un nouveau type Annexe 7 Le sillon lorrain bénéficie d’un avantage paradoxal mais bien réel : celui de ne pas être une métropole au sens classique du terme, c’est-à-dire une vaste conurbation. La ou les politiques métropolitaines n’ont souvent comme objectifs prioritaires que d’atténuer de manière défensive les problèmes liés à un espace urbain trop vaste, la Lorraine peut mettre en œuvre une politique offensive. Cette situation exceptionnelle permet d’inventer une forme spécifique de métropole, au tissu urbain discontinu, aux espaces naturels préservés et sources d’attractivité. Cette métropole d’un nouveau type correspond à un défi : créer une « Ecopolis » de 600 000 habitants, laboratoire de modernité, en équilibre sur les plans financier, écologique, technologique, social. Pour relever ce défi, le projet métropolitain se doit de fixer ab initio les caractéristiques principales du futur espace métropolitain. Une métropole reposant sur des villes compactes et économes en espace, conçue dans le cadre d’une évolution durable des prix de l’énergie; Une métropole assurant une réelle mixité sociale, donc récusant le modèle regroupant en un même lieu les logements sociaux, soucieuse d’améliorer les conditions de vie quotidienne de ses habitants; Une métropole basée sur une réduction durable de l’usage de l’automobile, donnant la priorité aux circulations douces, imposant des investissements forts dans les transports en commun, pour les déplacements à l’intérieur de l’agglomération comme pour les déplacements entre agglomérations du Sillon Métropolitain; Une métropole donnant accès en tous points du territoire aux technologies numériques; Une métropole économe en énergie, utilisant en priorité les énergies renouvelables; Une métropole dont les nouveaux bâtiments publics comme les logements aidés seront « zéro carbone »; Une métropole dont les espaces intermédiaires pourront contribuer à satisfaire les besoins alimentaires des habitants; Une métropole se réappropriant ses rivières, véritables traits d’union entre tous les espaces métropolitains; 235 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 Une métropole conçue en gardant à l’esprit que la ville se crée autour de gestes forts, mais se crée surtout au fil du temps, par l’appropriation et l’action de ses habitants; Une métropole reflétant une double ambition, construire la ville à l’échelle mondiale, et gérer la proximité à l’échelle humaine. Donner corps à une organisation polycentrique dépassant les discours Cette métropole d’un nouveau type correspond à des choix précis en matière d’organisation de l’espace Le choix multipolaire, par la mise en valeur de pôles existants dans le cadre d’une reconstruction de la ville sur elle-même et de la création de nouveaux pôles. Un choix visant à éviter développement urbain systématique aux franges des zones existantes et mitage des espaces périurbains. Un réseau polycentrique dont les nœuds, à l’échelle de la métropole, sont reliés par le réseau de transport. L’identification précise des pôles du réseau métropolitain et la définition tout aussi précise de leurs fonctions, basée sur le refus de toute ségrégation spatiale entre activité, logements, commerces. Pour limiter les besoins en déplacement, les pôles de la métropole doivent disposer de l’ensemble des fonctions de la vie quotidienne, ce qui n’exclut ni une spécialisation des fonctions de certains pôles secondaires, ni le regroupement des fonctions métropolitaines dans les deux grandes villes. C’est la fin du zonage à l’ancienne au profit de la multiplication des centres et d’un urbanisme de quartier, de dentelle, de détails. Le traitement spécifique des zones périurbaines, souvent peu structurées, manquant de points de repères comme de lieux symboliques. La préservation et la mise en valeur des espaces intermédiaires entre les centres de la métropole. Les pôles de la métropole polycentrique ne se limiteront pas aux quatre villes Thionville-Metz-Nancy-Epinal. Les pôles de la future métropole regrouperont l’ensemble des fonctions de la ville et de la vie : logement, commerces, activités, bureaux, services, loisirs, enseignement secondaire. Ils seront marqués par une architecture symbolique source d’identité, de reconnaissance et de fierté : ensemble historique, ou création contemporaine. Ils ont vocation à accueillir une institution métropolitaine. Ils peuvent correspondre à un centre-ville, à une ville moyenne historique du réseau, à la mise en valeur d’un centre de l’espace périurbain des agglomérations. Ils sont reliés par les transports en commun au réseau métropolitain. Identifier les pôles potentiels est une des clefs du projet métropolitain. 236 Annexe 7 Quelques idées autour de Lorraine 2020, pour relever les défis d’une région à la croisée des destins, mais qui ne doivent pas faire oublier un dernier point, essentiel : le temps nécessaire pour que décisions publiques fassent sentir leurs effets est long ! Même si l’échéance de 2020 est sans doute la seule à pouvoir « parler » aux habitants, la Lorraine de 2020 sera d’abord le reflet des choix faits au cours des dernières années. Il faudra sans doute attendre encore dix années de plus pour que l’impulsion la plus volontariste modifie en profondeur la dynamique régionale. Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 LOUIS-CLAUDE POREL PRESIDENT DIRECTEUR GENERAL HYDRO LEDUC A AZERAILLES 1 - Quel est, selon vous, le principal atout de la Lorraine pour lui permettre de construire son développement pour 2020 ? C’est celui de ses ressources humaines. La Lorraine et les lorrains sont remarquables pour les qualités suivantes : - fidélité à l’entreprise, - compétences professionnelles, - formation des cadres : voir en particulier la densité et l’excellence de nos écoles d’ingénieurs et de nos universités. 2 - Quel est, selon vous, le principal handicap de la Lorraine à résoudre d’ici 2020 ? La Lorraine n’a pu se faire sa promotion. C’est une Région toujours perçue en tant que région excentrée, froide, ou, sauf à y être né, il n’est pas attractif de s’y installer. Par ailleurs, la désindustrialisation de la région Lorraine est un élément peu favorable à attirer des talents. 3 – Pouvez-vous donner un exemple d’initiative qui, si elle était conduite sur tout ou partie de la région, pourrait résoudre une partie des questions qui se posent à la Lorraine ? A partir de l’observation suivante : - Paris attire par la richesse des offres d’emploi, - Toulouse attire grâce aux activités aéronautiques, - Annecy attire par la richesse des outils de sous-traitance (vallée de l’Arve). Nous n’avons plus, en Lorraine, de véritable spécificité susceptible de créer de l’emploi. Alors, pourquoi ne pas conduire la Lorraine à devenir un centre de compétence et de production de composants jusqu’ici importés et qui axeront la Lorraine sur les ressources de demain ? Annexe 7 N’est-il pas le moment de se poser ce type de questions : la Lorraine possède, en profondeur, et jusqu’au bassin parisien, du charbon. La liquéfaction de ce dernier permettrait une production de gaz, énergie du futur. Cette approche crédible ou pas a pour seul mérite de penser que la Lorraine peut et doit au nom d’une réflexion ciblée, trouver les raisons de son futur. 237 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 4 – Dans votre domaine, quels acteurs et/ou quels territoires serait-il judicieux de faire travailler ensemble à des propositions pour la Lorraine de demain ? Pour mémoire, l’entreprise Hydro Leduc, qui employait 170 personnes en 2008 en salarie (en CDI) plus de 200 à ce jour avec une perspective de plus de 220 employés fin 2011. Dans ce contexte de croissance, Hydro Leduc consacre l’essentiel de ses moyens financiers à assurer un développement centré sur son « savoir-faire » actuel. Cependant, Hydro Leduc observe que 100 % des transmissions hydrostatiques rapides destinées aux engins de travaux publics sont d’origine étrangère. Hydro Leduc à la maîtrise technique des transmissions hydrostatiques sans avoir aujourd’hui la capacité à positionner l’entreprise sur ce créneau. Ce dernier, même centré sur quelques applications types, est générateur d’une activité, à court terme, supérieure à l’activité totale de Hydro Leduc. N’y a-t-il pas, à travers cette observation, le moyen d’organiser et de générer une reprise de richesse jusqu’ici importée ? A mon avis, si chaque acteur économique porté par un positionnement à vocation d’avenir, se pose la même problématique d’avenir, il doit y avoir de quoi « réalimenter » la Lorraine. Annexe 7 238 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 MICHELE DE RAEDT HOTESSE D’ACCUEIL, REGION LORRAINE 1 - Quel est, selon vous, le principal atout de la Lorraine pour lui permettre de construire son développement pour 2020 ? Ses frontières, la qualité de nos facultés et de nos grandes écoles, notre terre pour son agriculture et ses cultures, la filière bois, notre savoir-faire légendaire sur des produits de qualités et de luxe. 2 - Quel est, selon vous, le principal handicap de la Lorraine à résoudre d’ici 2020 ? Sa mauvaise image, son passé industriel, la désertification de certains départements. 3 – Pouvez-vous donner un exemple d’initiative qui, si elle était conduite sur tout ou partie de la région, pourrait résoudre une partie des questions qui se posent à la Lorraine ? Annexe 7 L’implantation de nouvelles entreprises de grandes envergures qui créent de l’emploi, qui attirent de nouvelles familles, chercher des nouveaux marchés pour produire, pour exporter. 239 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 DIDIER RISSER ADJOINT DE DIRECTION, REGION LORRAINE 1 - Quel est, selon vous, le principal atout de la Lorraine pour lui permettre de construire son développement pour 2020 ? Sa situation et ses infrastructures de transport et de formation. 2 - Quel est, selon vous, le principal handicap de la Lorraine à résoudre d’ici 2020 ? Son mauvais moral. 3 – Pouvez-vous donner un exemple d’initiative qui, si elle était conduite sur tout ou partie de la région, pourrait résoudre une partie des questions qui se posent à la Lorraine ? Une véritable collaboration entre tous les niveaux d’administration locale. 4 – Dans votre domaine, quels acteurs et/ou quels territoires serait-il judicieux de faire travailler ensemble à des propositions pour la Lorraine de demain ? La Région et les représentants des entreprises et des salariés doivent poursuivre leurs efforts pour parvenir à une position commune en matière de formation. Annexe 7 240 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 JOSIANE ROBERT GÉRANTE ADC À XERTIGNY 1 - Quel est, selon vous, le principal atout de la Lorraine pour lui permettre de construire son développement pour 2020 ? Son personnel qui est travailleur et sérieux, sa place près des frontières du Luxembourg, Allemagne et Suisse. 2 - Quel est, selon vous, le principal handicap de la Lorraine à résoudre d’ici 2020 ? L’enclavement, La formation aux travaux manuels. 3 – Pouvez-vous donner un exemple d’initiative qui, si elle était conduite sur tout ou partie de la région, pourrait résoudre une partie des questions qui se posent à la Lorraine ? Annexe 7 Au lieu de donner du chômage sans contrepartie aux chômeurs de plus de 6 mois, les placer en entreprise gratuitement, avec obligation de présence pour recevoir ses indemnités. 241 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 JEAN SALQUE DIRECTEUR DE POLE, REGION LORRAINE 1 - Quel est, selon vous, le principal atout de la Lorraine pour lui permettre de construire son développement pour 2020 ? - Une culture du travail fortement ancrée, Une tradition d'accueil et de brassage, Les voies de communication, au cœur de l'Europe, Des paysages (aménités) et des ressources naturelles de qualité. 2 - Quel est, selon vous, le principal handicap de la Lorraine à résoudre d’ici 2020 ? - Un développement territorial inégal, Une réactivité encore lente face aux évolutions économiques, L'absence jusqu'à maintenant d'un cap, d'une vision, portés par l'institution régionale. 3 – Pouvez-vous donner un exemple d’initiative qui, si elle était conduite sur tout ou partie de la région, pourrait résoudre une partie des questions qui se posent à la Lorraine ? Des projets permettant d'"agencer" des acteurs d'horizons très divers (domaines et niveaux d'échelle de compétences) : Pompidou, Center Parcs, Université Lorraine. 4 – Dans votre domaine, quels acteurs et/ou quels territoires serait-il judicieux de faire travailler ensemble à des propositions pour la Lorraine de demain ? Toutes les entités de gouvernance locale aux différentes échelles (Intercommunalités Pays, Départements, Pôle Métropolitain en gestation, Région) ainsi que l'Etat, pour interagir et produire du collectif ensemble, au service d'une approche interterritoriale de l'action publique. Annexe 7 242 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 SOPHIE SCHWARZ-KOEHLER ASSISTANTE DU DIRECTEUR DE CABINET DU PRESIDENT DU CONSEIL GENERAL DE MOSELLE, ANCIENNE ASSISTANTE AU SEIN DE LA DIRECTION GENERALE DES SERVICES DE LA REGION LORRAINE ET PRECEDEMMENT DU CONSEIL ECONOMIQUE ET SOCIAL DE LORRAINE Renouveler son regard sur le territoire régional Comment définir une région aujourd’hui ? Celle-ci apparaît comme un territoire tout à la fois institutionnel et fonctionnel. Espace géographique lieu d’interfaces multiples, de grandes diversités réunies ou conflictuelles, d’enjeux divers et variés, système complexe en somme où agissent des hommes, des institutions, des économies, des cultures, la région se distingue par son organisation, ses solidarités, ses signes de reconnaissance, souvent héritées du passé, enfin le sentiment d’appartenance qu’elle suscite ou non chez ses habitants. Au sein de ce territoire voisinent ainsi, pêle-mêle, différents niveaux d’organisation administrative qui établissent entre eux des liens qui se superposent, s’additionnent ou se neutralisent parfois, tandis que s’exercent des niveaux d’autorités multiples : européens, nationaux ou internationaux, régionaux ou infrarégionaux…la plupart du temps sans aucun pouvoir hiérarchique entre ces différents niveaux. N’oublions pas que nous évoluons en outre désormais dans un univers où le territoire peut être « sans terre », réalités nouvelles façonnées par exemple par la banalisation des flux informatiques, l’internationalisation des modes de fonctionnement ou le nomadisme économique. Le territoire devient alors en quelque sorte « sans bornes », dans une fin de l’entre soi qui modifie considérablement le rôle des tous les acteurs présents sur un territoire physique. Le concept de « gouvernance territoriale » vient s’inscrire dans ce cadre toujours plus complexe pour la mise en œuvre de stratégies partagées et la recherche d’une « unité » et de cohésion. Espace mosaïque à l’interne et toujours plus perméable aux influences extérieures, la région se retrouve naturellement soumise à ces différents types de forces, tout à la fois centrifuges et centripètes. A la recherche du « plus petit commun diviseur des territoires » ou plus grand rassembleur des énergies ? Tout va dépendre de la maturité du territoire à se prendre en charge pour construire son présent et une vision d’avenir qui l’inscrit dans le monde. C’est dans cet ensemble résolument mouvant, que la région peut réussir à affirmer toute la pertinence de son échelle de territoire, inspirant un effet de bascule entre tout ce qui se vit autour d’elle et tout ce qui se vit en elle. Annexe 7 En effet, dans un monde largement ouvert à la concurrence et à la globalisation, le « local » reprend tout son sens pour peu qu’il parvienne à avancer des projets clairs à défendre et suffisamment mobilisateurs. 243 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 Ces éléments d’appréciation conditionnent ainsi trois paramètres liés à la notion de prospective dans le positionnement de la communauté régionale aux côtés des autres espaces, pour la construction d’un avenir souhaité et partagé : - - - une visibilité, qui consiste d’abord à mieux appréhender l’existant en définissant un projet et des objectifs, pour aussi mieux contrôler les risques, mieux identifier les atouts et en définitive réussir à fédérer les énergies ; une liberté, qui vise à acquérir des marges de manœuvre pour élaborer des stratégies d’actions les mieux adaptées aux besoins du territoire dans toutes ses composantes, non plus juste soumises aux aléas de la conjoncture nationale et internationale, mais décidées en toute connaissance de cause ; une identité, qui traduit le besoin d’appartenance à une collectivité dans un espace d’accueil de populations souvent hétérogènes et d’activités diversifiées voire volatiles. L’identification à une terre et à une histoire commune participe de l’accès à une image reconquise tant aux yeux de ceux qui vivent sur le territoire qu’aux yeux extérieurs qui le regardent, autre traduction de la notion tout aussi essentielle d’attractivité dans un univers à la fois uniformisé et soumis à une compétitivité toujours plus féroce. Mais cette question de l’identité est une question tout aussi difficile à aborder au plan local qu’au plan national : dans un monde où le critère temps prime sur celui de la distance, dans un maelstrom de mobilités, de déracinements, le lointain l’emporte parfois plus souvent que la proximité et affranchit bon nombre de citoyens du lien qui les attache à leur territoire. Par ailleurs, d’un citoyen à un autre, d’un acteur public à un autre, d’une entreprise à une autre, d’une association à une autre, la perception du territoire variera. La quête identitaire s’inscrit par conséquent comme l’une des fonctions également essentielle d’une réflexion prospective dans la détermination d’un ou plusieurs devenirs possibles qui autorisent une identification collective et surtout « multicritères », fruit en quelque sorte de la volonté et du discours des hommes. C’est sans doute en cela que la notion de projet en matière d’aménagement prend tout son sens pour rapprocher des territoires non pas de façon administrative mais des femmes et des hommes vivant sur des espaces voisins et complémentaires, en leur proposant des perspectives de développement par-delà les différences. Oser bâtir une réflexion pour l’avenir est de ce point de vue un pari toujours risqué mais incontournable : il ne saurait être question en effet de ne pas « se prendre en mains », pour ne pas subir simplement que des tendances globales ou des évolutions inéluctables. Mais penser l’avenir c’est aussi savoir d’où l’on vient et qui l’on est. La Lorraine n’est pas « rien ». Elle a une histoire millénaire et ses racines éparses sont profondes : travailler sur son avenir passe par un retour rapide sur ce par quoi elle s’est fondée, c'est-à-dire son histoire et sa géographie, pour comprendre finalement ce que Fernand Braudel appelle dans son ouvrage sur l’identité de la France « l’essentiel de soi ». - Savoir d’où l’on vient, l’histoire comme forge du caractère intime De Charlemagne à Stanislas ou à Robert Schuman, pour ne citer que quelques noms, la « grande » histoire a laissé des empreintes fortes sur la terre lorraine. Annexe 7 244 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 Comme la majeure partie du territoire national, la Lorraine a longtemps été une terre de campagnes, une sorte de permanence dans la « petite » histoire qui a inscrit dans le temps long les rapports de l’homme à son environnement proche, dans la perspective des champs, forêts et villages typiques centrés sur une large rue centrale souvent unique, voire des bourgs à une demi-journée de marche, où l’on devait tout trouver et tout produire. Puis d’une part grâce à l’amélioration des voies de communication, en particulier la voie ferrée, et d’autre part la révolution industrielle commence le dépeuplement des campagnes qui marquera tant le paysage lorrain sur plus d’un siècle, tant dans sa terre que dans sa population. Quelle autre province aura ainsi connu entre 1880 et 1900 un départ des campagnes lorraines de plus de 125 000 personnes quand dans le même temps la Moselle et la Meurthe et Moselle reçoivent en volume beaucoup plus encore d’immigrants ? Naissent alors, en plus des campagnes, les villages industriels et cités ouvrières situés au cœur des bassins industriels et les villages influencés par l’industrie où une partie de la population poursuit l’activité agricole tout en se rendant à l’usine. L’arrivée de centaines de milliers d’immigrants qui viendront peupler les bassins industriels a pu être considérée parfois par les populations locales comme une véritable invasion, mais peu de régions ont accepté, intégré et assimilé avec une telle rapidité autant de personnes venues « d’ailleurs ». Lorraines et Lorrains de souche et celles et ceux arrivés « depuis peu » ont toujours su que leur identité était intimement liée à l’usine ou à la mine. Ce « nouveau monde » du travail deviendra d’ailleurs celui de nouvelles habitudes, de nouvelles valeurs où trouvera naissance une nouvelle région. Ainsi, même si l’étude de l’œuvre sociale est complexe, car l’histoire ne peut se contenter de faire référence à un système paternaliste ou aux bons ouvriers lorrains infatigables et toujours prêts à la tâche, il est nécessaire de remarquer qu’en Lorraine vont s’additionner dès cette époque certes de la misère physique et morale et parfois même de vraies formes de violences, mais aussi de véritables solidarités, des notions de richesses et de développement économique soutenu, d’innovation sociale, en matière de protection, d’accès au logement ou à la formation. Dans ce domaine, la Lorraine sera un laboratoire exemplaire, où une foule d’instituts et d’organismes verront le jour pour se généraliser ou inspirer le reste du territoire dans les années qui suivront. C’est de cette période en particulier que la Lorraine tirera son image de région attachée à la terre, aux qualités de sérieux des hommes qui la font fructifier et produire sans relâche. En Lorraine, le devoir de l’homme s’accomplit dans son travail, éventuellement jusqu’au sacrifice. Annexe 7 C’est encore cette valeur de sacrifice qui viendra accentuer l’image et l’identité de la région, dans tout le pan de l’histoire lié aux différents conflits militaires, aux annexions successives, pour faire de la Lorraine une terre aux marges de l’Etat national, rempart mais aussi porte d’entrée des agressions les plus douloureuses, puis terre de stationnement d’une partie conséquente du potentiel militaire français pendant de nombreuses années. 245 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 EXTRAIT rapport CESEL « La Lorraine en 2025 – tableaux d’une exploration » janvier 2005 L’histoire de la Lorraine, quant à elle, a naturellement forgé son image et son caractère intimes : elle a notamment renforcé cette impression de visage aux multiples facettes d’une région située entre plusieurs mondes (latin et germanique) et ayant fait l’objet de multiples convoitises au cours des siècles. L’époque plus moderne n’a pas démenti cette caractéristique, puisqu’il y a peu de temps encore, la Lorraine constitua un enjeu entre la France et l’Allemagne : la frontière entre les Etats y changea à sept reprises entre 1814 et 1956, avant de se fixer aux contours actuels : c’est dire la difficulté de l’affirmation identitaire qui relève quasiment de la quête… Ainsi, culturellement, mais aussi politiquement et administrativement, la Lorraine contemporaine hérite de ces fragmentations, que le temps commence bien-sûr à beaucoup atténuer, mais qui peuvent rester vivaces dès lors que l’on cherche à qualifier, de façon assez précise, l’ «esprit » de ce territoire. Il faut ajouter à ces racines historiques tourmentées l’évènement qui marquera certainement, par son ampleur exceptionnel, ces trente dernières années. Car après avoir connu des années d’après-guerre bercées par le rythme soutenu de la production industrielle (dans le secteur du minerai et de l’acier), qui la plaçaient dans le peloton de tête des régions françaises, la Lorraine subit de plein fouet la crise qui la frappe de 1970 à 1990. Contrainte à de grandes vagues de restructurations et de licenciements, la région paiera un lourd tribut à cette période noire qui laissera longtemps, dans la mémoire collective, une image de région sinistrée. Mais, tel que le décrit Armand FREMONT, « …Restes de grands chevalements sous la lune, de carcasses d’usines aux couleurs de rouille, de mines abandonnées et de terrains instables, des villages de retraités et de préretraités. La véritable surprise vient du fait que la Lorraine n’a pas vraiment sombré à l’issue d’un tel cataclysme…La Lorraine a bien tenu. » Aujourd’hui, la région apparaît à la recherche d’une voie identitaire, entre campagnes et métropole, ancrée mais aussi déchirée entre deux entités extrarégionales qui l’enveloppent en quelque sorte : une grande région européenne et le Grand Est de la France. Terre de passages, espace national périphérique, mais toujours stratégique, la Lorraine demeure une terre d’échanges et un creuset d’intégration. Dans un univers ouvert comme l’est aujourd’hui le monde, dans une Europe qui intègre de nouveaux pays à l’Est, la Lorraine a tout à gagner en jouant sur son positionnement géographique exceptionnel et son histoire qui l’a bâtie sur un mélange de plusieurs cultures. Reprenant l’historien Michelet, on peut dire que la Lorraine fait partie de « ces puissances diverses par quoi la France touche le monde, par où elle a prise sur lui. » 246 Annexe 7 C’est en cela que la géographie constitue elle aussi un paramètre à intégrer dans la recherche du visage de la Lorraine aujourd’hui et demain. Savoir de quoi l’on est fait : la perception de l’environnement spatial de la Lorraine, une périphéricité avec ou sans marginalité ? Si le devenir des peuples est inscrit dans leur géographie, celui de la Lorraine pourrait être considéré comme tracé «comme un boulevard ». Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 Cette position particulière, aux marches Nord-Est de notre pays, a bien entendu participé de la construction de son histoire lointaine puisque cette position a fait d’elle une terre de convoitises et de combats. Tour à tour morcelée et unifiée, démembrée et rassemblée, occupée et libérée, la Lorraine a souvent été un espace de fracture mais aussi de liaison ou de transitions entre les mondes. Espace national périphérique par nature, mais toujours stratégique, la Lorraine apparaît indéniablement comme une terre de passage mais aussi d’échanges et d’intégration. Carrefour de plusieurs cultures et de plusieurs civilisations, comme en témoigne son patrimoine architectural, sous une triple influence, germanique, française et italienne, la Lorraine pourrait penser appréhender l’Europe au-delà de son caractère éminemment frontalier, autrement que sous l’angle exclusif de sa position géographique du Nord-Est de la France. Cette double vision d’une région « en prise sur le monde » ou « d’une frange du territoire qui s’effiloche » apparaît bien souvent encore dans les analyses d’aménagement du territoire au plan national (cf analyses passées de la DATAR). La Lorraine appartient ainsi à un ensemble transfrontalier, certes composite (faire l’analyse de ce qu’est la GR, sf rapport Situation Economique et Sociale établie par le CES de la GR), mais aussi homogène tant géographiquement dans ses paysages typiques de côtes que dans son histoire industrielle au cours de laquelle se sont développées, de part et d’autre des frontières, les activités d’extraction du charbon et du minerai de fer et les industries sidérurgiques et chimiques. La diversité économique est apparue plus récemment, avec l’envol du Luxembourg en tant que place financière. C’est d’ailleurs cette évolution singulière, et l’ampleur corrélative du travail frontalier, qui posent la question du développement territorial régional au regard de sa position géographique. En effet, être au contact ou à proximité d’une zone urbaine de peuplement à haut niveau de vie garantit-il une perspective de développement ? En bref, rentre-t-on dans ce cas dans une logique de dépendance ou de relations « gagnant-gagnant », et sous quelles conditions ? Au-delà de ces relations de proximité, la Lorraine doit-elle aussi jouer et s’appuyer sur d’autres rapprochements en Europe du fait de sa position géographique centrale et de son réseau d’infrastructures ? Le développement économique de ce début du XXIe siècle est en effet largement le résultat d’un couple métropolisation/mobilité qui rend possible une forme de « zapping territorial » : là où l’on vit n’est plus nécessairement là où on travaille, pour peu que les moyens de communication le permettent. Comment la Lorraine s’inscrit-elle dans cette évolution ? Annexe 7 Enfin, quid de son positionnement dans l’ensemble du Grand Est français, ensemble particulièrement composite. Ce territoire reste marqué par un difficile problème de recomposition de son économie, à l’exception de l’Alsace (qui bénéficie de la présence d’une « capitale européenne », de nombreuses PME et de l’effet d’influence du voisin d’outre-rhin). En outre le Grand Est apparaît comme un espace intermédiaire « en creux » au plan démographique. (Faire si nécessaire une analyse plus détaillée). Eléments complémentaires à joindre à la contribution « se sentir Lorrain aujourd’hui » : l’attractivité, les Lorrains vus par les Lorrains + une analyse infrarégionale : la Lorraine et ses territoires constituants (rural-urbain, sillon, métropole,…) 247 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 MARTIN VANIER GEOGRAPHE, UNIVERSITE DE GRENOBLE 1 - Quel est, selon vous, le principal atout de la Lorraine pour lui permettre de construire son développement pour 2020 ? Ce sont ses hommes et ses femmes, sa population, ceux qui y vident aujourd’hui et ceux qui y viendront d’ici 2020. Réponse facile en apparence, car légitime pour n’importe quelle région du monde : il n’est de richesses que d’hommes… Mais réponse forte pour la Lorraine car les « gens de Lorraine » ne sont pas identiques à ceux de n’importe où en Europe. Ils sont encore, pour une large part, ancrés dans une culture collective du travail. Certes ce travail manque, certes il change vite, certes il est souvent mal valorisé par les statuts et les revenus. Mais cette culture se maintient, et vaut bien au-delà des secteurs industriels. Or, la France qui vieillit globalement, la France qui perd peu à peu son lustre de grande puissance économique (qui va sortir du top 5 à coup sûr, et qui à plus long terme pourrait ne plus être dans le top 10), cette France va redécouvrir l’importance de ses régions de travail, de ses régions actives, productives dans tous les sens du terme, ses régions qui savent accepter le travail et l’activité dans ce qu’ils peuvent parfois avoir de marquant dans le territoire (la proximité des espaces de production, les infrastructures de transport de marchandises, les rythmes imposées, etc.). Dans une France qui pourrait être tentée par la spécialisation dans les « avantages comparatifs résidentiels », la présence de la Lorraine (et d’autres régions françaises comparables, par exemple la Basse Normandie) sera précieuse. 2 - Quel est, selon vous, le principal handicap de la Lorraine à résoudre d’ici 2020 ? Ce sont… ses hommes et ses femmes, sa population, ceux qui y vivent aujourd’hui, ou tout du moins une partie d’entre eux ! Réponse paradoxale compte tenu de la précédente, mais logique : si la richesse de la Lorraine, c’est sa société de travail, reconnaissons qu’elle a beaucoup souffert et continue de beaucoup souffrir, et qu’elle a largement à se reconstruire dans son espérance, sa fierté, son identité, son dynamisme. L’enjeu est fondamentalement culturel : il faut énormément investir pour que les Lorrains d’aujourd’hui et de demain reconstruisent mentalement et culturellement leurs capacités personnelles et collectives de se développer, d’entreprendre, de « faire carrière », de fonder, etc... Enorme effort pour changer les représentations de la défaite, pour entrer dans une attitude collective de la promotion, de l’ouverture au monde, de la quête de valeurs qui dépassent le matérialisme et ses fragilités, de l’exigence du beau. Plus qu’ailleurs, le défi est dans les mentalités, et plus qu’ailleurs on ne peut pas attendre d’un renouvellement démographique qu’elles soient bousculées. Il faut des politiques publiques audacieuses, inattendues, culturellement révolutionnaires, pour sortir d’un état de choc, ou Annexe 7 248 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 de renoncement, et s’autoriser une sorte de « yes we can » régional. Le Beaubourg de Metz montre la voie. L’expérience, plutôt réussi, de la Ruhr, montre que le chemin est encore long. 3 – Pouvez-vous donner un exemple d’initiative qui, si elle était conduite sur tout ou partie de la région, pourrait résoudre une partie des questions qui se posent à la Lorraine ? Un des outils « déjà là », qui peut servir cette ambition à la fois culturelle, de formation, et de mutations des mentalités pour l’entrée dans le monde du travail, ce sont tout simplement les lycées de la Région. A condition toutefois de les faire entrer dans une toute autre conception de leur rôle dans le redéveloppement régional. La 27ème Région a travaillé le sujet. D’autres pays d’Europe, où existent parfois des cycles intermédiaires entre Secondaire et Supérieur (nos très anciennes Propédeutiques) de type Collèges, ont également mobilisé leurs équipement publics pour leur faire jouer un rôle beaucoup plus ample. La trame des lycées lorrains (surtout ceux qui ont un peu de « post-bac ») est à considérer comme la trame de l’avenir. Mais il faut pouvoir en faire des lieux très largement ouverts, dotés, choyés, où tous les Lorrains sauront pouvoir accéder non seulement à une formation privilégiée, mais aussi à la culture, à l’évènement, à l’ouverture au monde, à la fête… Et bien entendu ce qui vaut pour les lycées vaut encore plus pour les écoles et universités mais les lycées ont en outre l’avantage d’être un formidable levier d’aménagement des territoires. 4 – Dans votre domaine, quels acteurs et/ou quels territoires serait-il judicieux de faire travailler ensemble à des propositions pour la Lorraine de demain ? Que ne sait-on pas faire en France (en Lorraine comme ailleurs), et qui pénalise la mise en œuvre de solutions aux nombreux problèmes collectifs du pays (se loger, se déplacer autrement, se former, travailler…) ? On ne sait pas sortir des champs clos dans lesquels des acteurs qui n’ont pas toutes les réponses ni tous les leviers s’enferment, au nom de leur légitimité, le plus souvent publique : l’Education nationale fait de l’éducation nationale, pendant que les collectivités font des politiques de la ville, et que les chambres des métiers se battent avec les problèmes d’employabilité, etc. Mais toujours dans une grande difficulté à sortir du cercle de chacune de ces impuissances. Le métier principal d’une collectivité comme la Région (Lorraine ou autre) devrait être d’organiser systématiquement le décloisonnement des mondes d’acteurs, non seulement des acteurs publics entre eux (entre administrations – et pour commencer entre services et directions en son sein même ! – entre collectivités, entre collectivités et administrations…), mais plus encore entre acteurs publics et privés, ce qui reste si difficile à cause de réticences réciproques. Annexe 7 Tables de coopération, groupements d’intérêts, coopératives territoriales, nouvelles mutuelles régionales… Le territoire qui saura décloisonner les mondes d’action, et sortir de la posture suicidaire de la « puissance publique » est celui qui aura, demain, les moyens de ses ambitions. 249 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 FLORENCE WAZYLEZUCK CHARGEE DE MISSION, REGION LORRAINE 1 - Quel est, selon vous, le principal atout de la Lorraine pour lui permettre de construire son développement pour 2020 ? Sa position transfrontalière au cœur du marché européen et les voies de communication qui la traversent. 2 - Quel est, selon vous, le principal handicap de la Lorraine à résoudre d’ici 2020 ? - L’image de la Lorraine vue de l’extérieur et de l’intérieur, Les clivages Nord/Sud de la Lorraine au niveau des élus mais aussi des habitants. 3 – Pouvez-vous donner un exemple d’initiative qui, si elle était conduite sur tout ou partie de la région, pourrait résoudre une partie des questions qui se posent à la Lorraine ? - - Développer une campagne de communication vers les pays frontaliers et les autres régions de France, mais également en direction des Lorrains qui ne mettent pas en avant le patrimoine militaire et industriel mais la recherche/innovation, les industries de pointe, la diversité des paysages, les espaces naturels, les lieux culturels remarquables, Développer la culture transfrontalière chez l’ensemble des lorrains et dès le plus jeune âge afin d’atténuer les barrières culturelles, géographiques et linguistiques. Renforcer l’ouverture des Lorrains vers l’Europe. 4 – Dans votre domaine, quels acteurs et/ou quels territoires serait-il judicieux de faire travailler ensemble à des propositions pour la Lorraine de demain ? Afin de développer une stratégie d’attraction économique globale et cohérente à l’échelle de la Région, coordonner l’ensemble des acteurs du développement économique intervenant sur l’implantation d’entreprises et élaborer une offre foncière et immobilière complémentaire et non pas concurrente entre les départements, voir entre les zones. Annexe 7 250 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 Annexe 8 SOURCES DES DOCUMENTS DE TRAVAIL Annexe 8 Publications du Conseil Régional de Lorraine Schéma Régional de Développement Economique (SRDE) : Premiers éléments soumis à réflexion Projet de SRDE Version courte de la phase 1 – 11 juillet 2005 Version complète de la phase 1 – 11 juillet 2005 Atelier « La Lorraine solidaire » de la phase 2 - 9 septembre 2005 Atelier « La Lorraine au-delà des frontières » de la phase 2 – 9 septembre 2005 - Schéma Régional des Infrastructures et des Transports (SRIT) : Engagement du nouveau Schéma Régional des Infrastructures et Transports : desserte routière et autoroutière nord-sud du Sillon lorrain – Octobre 2004 Schéma Régional des Infrastructures et des Transports (SRIT) – Mars 2005 Elaboration du Schéma Régional des Infrastructures et des Transports : Transport de Fret et Logistique Intermodale Elaboration du Schéma Régional des Infrastructures et des Transports : Transport de Fret et Logistique Intermodale (annexes techniques) Schéma Régional des Infrastructures et des Transports (annexe 1 : éléments de diagnostic du système lorrain des transports (synthèse)) Schéma Régional des Infrastructures et des Transports (annexe 2 : Fiches liaison TER METROLOR) Schéma Régional des Infrastructures et des Transports (annexe 3 : le plan d’actions 2006) - Schéma régional de la Mobilité Transfrontalière en Lorraine – 2008-2009 - Schéma Régional de l’Economie Touristique et des loisirs de Lorraine – 2007-2012 : Diagnostic Stratégie et plan d’actions - L’espace intermédiaire Metz-Nancy dans l’espace métropolitain lorrain : Comité de pilotage – 26 avril 2007 Rapport final - Juin 2007 - Schéma Régional de Développement Agricole – Septembre 2010 - Schéma d’aménagement et de gestion des eaux : Bassin ferrifère Lorrain : Séquence 1 : l’état des lieux – 5 mars 2007 Séquence 2 synthèse, diagnostic et tendances – 5 mars 2007 - Charte de collaboration entre la Région Lorrain et la Région Franche-Comté (note de contexte et de synthèse) – 15 septembre 2009 - Compte-rendu annuel de mise en œuvre des politiques régionales – Exercice 2009 - Rapport sur la situation économique et sociale en Lorraine (priorités du Conseil régional de Lorraine au Plan Blanc) – Séance plénière du 26 juin 2009 - Trame Verte et Bleue – 2010 - Note sur la Trame Verte et Bleue – 5 janvier 2011 - Projet de Plan Lorrain d’Accès aux Compétences Pour l’Emploi en région (PLACER) : projet – 19 mars 2009 - Fiches COPILO déclinées sur la Lorraine en 17 territoires – Actualisation permanente - Rapport sur la situation économique et sociale de la Lorraine, Jean-Yves Le Déaut – Séance plénière du 26 juin 2009 - Conventions Volet Territorial CPER 2007-2013 : Meurthe-et-Moselle Meuse Moselle Vosges 251 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 - Stratégie d’évolution de l’offre TER METROLOR 2016-2025 : Rapport Phase 1 (Diagnostic trafic) – 2010 - Plan Climat du Territoire Régional, Réunion de l’exécutif régional – 24 janvier 2011 - Diagnostic du DLA 88 : Convention 2008-2010 – Données 2010 arrêtées au 31 octobre 2010 - Schéma Directeur d’Accessibilité du réseau TER Métrolor de la Région Lorraine : Le Métrolor pour tous – Juin 2009 - Politique des espaces à enjeux – Espace central – Diagnostic des enjeux du territoire, SETEC Organisation – Décembre 2006 - L’espace intermédiaire en Lorraine – Rapport final, SETEC Organisation – Juin 2007 - Contribution de la Région Lorraine au document préparatoire de la 2ème réunion ministérielle « Aménagement du Territoire de la Grande Région » - Novembre 2010 Publications et rapports du Conseil Economique, Social et Environnemental de Lorraine - La Lorraine en 2025 : travaux d’une exploration – 18 janvier 2005 - Situation économique, sociale et environnementale de la Lorraine : o 2008/2009 : la Lorraine secouée par la crise ; renforcer son identité au service de nouvelles dynamiques de développement – 24 novembre 2009 o 2009/2010 : Derrière le choc de la crise : les défis de La Lorraine – 6 octobre 2010 - Rapport sur la situation économique et sociale de la lorraine – Séance plénière du 26 juin 2009 - Vers de nouvelles ruralités en Lorraine – 17 septembre 2010 - Résultats de l’enquête d’images sur la Lorraine – Séance plénière de 24 février 2009 - Changement de climat en Lorraine : le temps de la réflexion, Communication de la section prospective territoriale – Séance plénière du 14 octobre 2005 - Lorraine : quel avenir énergétique ? – Séance plénière des 22 et 23 juin 2006 Publications INSEE La Lorraine face à son avenir (sous la direction de Joël CREUSAT), INSEE-ILEE- Octobre 2002 - La Lorraine face à son avenir (1) : du diagnostic global aux enjeux régionaux, Economie Lorraine (supplément n°8) – Septembre 2003 - La Lorraine face à son avenir (2) : du diagnostic spatial aux enjeux territoriaux, Economie Lorraine (supplément n°11) – Décembre 2003 - Les territoires de la créativité – Economie lorraine n°231-232 – Août 2010 - Tableaux de l’économie lorraine – Janvier 2001 - La Lorraine et ses zones emplois – 1990 - Nouvelles ruralités en Lorraine : un « désir de campagne » limité à quelques espaces résidentiels et récréatifs, Economie Lorraine n°205-206 – Février 2012 : Nouvelles ruralités : une dynamique plus française que lorraine (présentation de l’étude déclinée sur le département des Vosges - La Lorraine en 2040 : situation démographique, Economie lorraine n°239 – Décembre 2010 - Les services à la personne en Lorraine : un potentiel d’emplois à développer, Economie lorraine n°237 – Novembre 2010 - Accessibilité aux équipements dans l’espace rural lorrain, Economie lorraine n°75 – Février 2007 - 2ème trimestre 2010 : Une après-crise empreinte de fragilités, Economie lorraine n°238 – Novembre 2010 Annexe 8 252 - Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 - Du diagnostic à la prospective : une démarche pour passer des enjeux aux scénarios (sous la direction de Joël CREUSAT) – Janvier 2005 - Les services en Lorraine au troisième trimestre 2010, Economie Lorraine Supplément conjoncture – Novembre 2010 - L’hôtellerie lorraine au troisième trimestre 2010, Economie Lorraine Supplément conjoncture – Décembre 2010 - Les exportations lorraines au troisième trimestre 2010, Economie Lorraine Supplément conjoncture – Décembre 2010 - Le chômage en Lorraine au troisième trimestre 2010, Economie Lorraine Supplément conjoncture – Décembre 2010 - Diagnostic 2010 de la Moselle : dynamiser la croissance démographique en confortant l’attractivité économique, coproduction INSEE-DREAL-INPL – Février 2011 Publications de l’Etat - L’activité des services de l’Etat en Lorraine – 2008-2009 - Prospective territoriale : Formation/Action, Gaston Berger pour la DRE – Janvier 2009 - Mobilité touristique et population présente : les bases de l’économie présentielle des départements, Direction du Tourisme – Données de 2005 - Rapport d’évaluation globale de l’avant-projet consolidé du Schéma National des Infrastructures de Transport, Etat français – 11 mars 2011 - Aménager la France en 2020 : Le Grand Est (contribution de l’Etat à de nouveaux enjeux interrégionaux), La documentation française-DATAR - 2002 - Etat des lieux des SRADT (Rapport final), DATAR-ARCADIE – Octobre 2003 - Vers une prospective territoriale post grenelle de l’environnement (Questions et modes d’emploi), Etudes et Documents n°12 – Novembre 2009 - Mission parlementaire sur la politique transfrontalière : rapport de mission, Etienne Blanc, Fabienne Keller et Marie-Thérèse Sanchez-Schmidt – 9 juin 2010 - Schéma de services collectifs des espaces naturels et ruraux (contribution de la Lorraine) - Stratégie de Cohérence Régionale de l’Aménagement Numérique des Territoires Lorrains, Etat-Région Lorraine – 3 septembre 2010 - Diagnostic et prospective de la Lorraine (fiche de synthèse), sous la direction de Mme. ROLAND MAY – Décembre 1999 - Environnement industriel et risques en Lorraine, DREAL Lorraine – Edition 2010 - Etude des effets des changements climatiques sur les politiques publiques en Lorraine, MCM Conseil-C&S Conseil-Université Paul Verlaine Metz – Juin 2008 - Energie et gaz à effet de serre de la Région Lorraine : Bilan et perspectives…, ADME, Etat, Région Lorraine – Synthèse Edition 2008 - Plan régional de santé publique en Lorrain - 2006-2009 - Evaluation de l’enseignement dans l’académie de Nancy-Metz – rapport n°2005-110 – Juillet 2010 - Les territoires entre Metz et Nancy – Réflexions prospectives – Février 1991 Académie de Nancy-Metz – Région Lorraine – Analyse régionale des évaluations réalisées entre 2007 et 2010, AERES - 2010 Autres publications et documents divers Annexe 8 - - Comité des 12 – Propositions 2011 253 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 Projet Belval-Alzette 2015 (Mission Alzette-Belval) – Comité de suivi régional – 7 juillet 2005 - Atlas cartographique de la Lorraine (tomes 1 et 2), IL2E – Décembre 2004 - Commerce en Lorraine : les grandes et moyennes surfaces : situation régionale en 2008, Commerce en Lorraine n°1 – Janvier 2008 - L’état social de la France, ODIS - 2010 - Contribution territoriale au C.P.R.D.F. 2011-2015, Maison de l’Entreprise, de l’Emploi et des Formations du Pays Terres de Lorraine – 1er février 2011 - Zoom sur l’économie régionale : Chiffres clés, Chambre Régionale de Commerce et d’Industrie - 2010 - Projet stratégique du GIPEBLOR pour la filière Forêt-Bois 2011-2014, Comité d’orientation du GIPEBLOR du 9 juin 2010 – 2 juillet 2010 - Appel à la coopération métropolitaine – Déclaration d’intention du Sillon Lorrain – 15 décembre 2004 - Indicateurs de sciences et de technologies : rapport de l’Observatoire des Sciences et des Techniques, Economica - 2010 - Régions 2020 : évaluation des défis qui se poseront aux régions de l’UE, Document de travail de l’Union Européenne – Novembre 2008 - Documents divers relatifs à l’élaboration d’un SRADT en Lorraine (notes, projet de cahier des charges…) – Période 2000-2005 - Déclaration commune du 12ème sommet de la Grande Région, Grande Région – 24 janvier 2011 - Documents des 8 SCoT de Lorraine (Diagnostic, PADD, DOG ou DOO suivant l’état d’avancement) : SCoTAM, SCoTAT, SCoTAT, SCoT Nord Meurthe-et-Mosellan, SCoT du Pays Barrois, SCoTSud54, SCoT du Val de Rosselle et SCoT des Vosges Centrales - La Bretagne en devenir / Prospective, Octant n°94 – Juin 2003 (ainsi que les différents SRADDT réalisés dans les régions de France entre 2006 et 2009. - Note D2DPE n°35 : Démarche prospective de mise en œuvre de politiques interterritoriales (Nord-Pas de Calais) - Office National des Forêts – Rapport de développement durable 2009 (incluant une plaquette déclinée sur la Lorraine) - Biographie du chercheur Pierre Gonod (itinéraire d’un chercheur en prospective), Recherche et controverses – 2005-2006 - Chiffres clés de Meurthe-et-Moselle, Conseil Général de Meurthe-et-Moselle – 2010 - Base de données socio-économiques sur la Région Lorraine (contenu du cédérom), JLJECO – Février 2010 - Pour une vision commune de l’avenir régional : une certaine idée de la Lorraine (contribution au plan de développement durable et d’attractivité du Grand Nord-Est) – 8 novembre 2008 - Energie, environnement en Lorraine : perspectives 2020 (Scénarios d’évolution des consommations d’énergie et des émissions de gaz à effet de serre), ADEME-AREL – Avril 2002 - Etude préliminaire socio-économique multimodale sur l’axe Marseille-Ports de la Mer du Nord et de l’Europe de l’Est (résumé du rapport final), VMF (Direction interrégionale de Nancy) – Octobre 2005 - Le lien social moteur de la performance économique, Résumé d’un rapport de l’ODIS – 27 décembre 2010 - Mettre en œuvre une politique locale de jeunesse (outil d’aide à l’action), Carrefour des Pays Lorrains – 2009 - La contractualisation infrarégionale des régions, APFP-AdCF sous la direction de Gwenaël Doré – Octobre 2010 - La Lorraine du Nord à l’horizon 2025, AGAPE-IRA de Metz – 7 octobre 2008 - La Lorraine terre d’énergie : enjeux et stratégies pour un développement régional durable, Eric Auburtin – 2005 Annexe 8 254 - Annexe 8 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 - La prospective territoriale / Pour quoi faire ? Comment faire ? , Cahiers du LIPSOR-DIACT (série Recherche n°7) – 2006 - Appariement entre offre et demande d’emploi sur la zone de Longwy, OREFQ territoires n°2 – Décembre 2010 - Organisation spatiale et dynamique des bassins de vie en Lorraine, INRA-CESAER-ENESAD-DRAF LorraineFNADT – Février 2007 - Saar-Lor-Lux / Visions d’avenir 2020 – 7ème sommet de la Grande Région du 30 juin 2003 - Schéma régional d’aménagement de la Lorraine, ONF – Mai 2006 - Vosges Horizon 2020 (4 scénarios de prospective territoriale), Conseil Général des Vosges - Les Universités 1 Dessiner un nouvel horizon (3ème universités européennes de l’accueil de nouvelles populations) – Novembre 2010 - Atlas de la santé des lorrains, ORSAS Lorraine – Septembre 2010 : Première partie : contexte sociodémographique Deuxième partie : état de santé, pathologies - La santé en Lorraine, ORSAS Lorraine – Octobre 2010 Les déterminants de la santé L’état de santé des lorrains - La santé observée en Lorraine, ORSAS Lorraine – Octobre 2006 : Document principal Annexes (indicateurs par territoire de santé et de proximité) - Santé et environnement en Lorraine, ORSAS Lorraine – Décembre 2006 - Synthèse du diagnostic sur la santé et l’offre de soins du territoire Lorraine-Nord, ARH Lorraine – Décembre 2005 - Synthèse du diagnostic sur la santé et l’offre de soins du territoire Lorraine-Sud, ARH Lorraine – Décembre 2005 - Bilan Energie et Gaz à effet de serre de la région Lorraine, Explicit (diagnostic, synthèse et synthèse par bassin de vie) – Juin 2007 - La crise et nos territoires : premiers impacts, Les notes territoriales de l’AdCF – Octobre 2010 - Identités aquitaines à l’horizon de 30 ans : 6 scénarios pour 2039, CES Aquitaine – Novembre 2009 - Le sud-est de la province du Luxembourg : perspectives de développement et coopérations transfrontalières, CPDT n°9 – Août 2009 - Le territoire wallon : stratégie et prospective : du SDER à IntelliTerWal plateforme d’intelligence territoriale wallone, Société wallone de l’évaluation et de la prospective – 7 juin 2007 - Luxembourg 2020 : programme national de réforme du Grand-Duché du Luxembourg dans le cadre de la stratégie Europe 2020 (projet) – Novembre 2010 - Prospective stratégique : donner forme à l’avenir à travers des scénarios, Office fédéral de l’Agriculture de Suisse – 2000 - Les réseaux de villes sont-ils de véritables acteurs transfrontaliers ? L’’exemple de Saar-Lor-Lux, Eric Auburtin 2005 - Entre Rhin et Jura des espaces transfrontaliers où émergent des dissymétries spatiales, Bernard Reitel et Alexandre Moine via les Université de Haute-Alsace et de Franche-Comté - 2005 - Les équipes opérationnelles transfrontalières, Harold Hurel via la Mission opérationnelle transfrontalière – Mars 1999 - Le comportement d’achat des ménages en Lorraine et dans l’espace transfrontalier, Commerce en Lorraine n°5 – Décembre 2010 255 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 Université d’été du développement local de Toulouse-Le Mirail, Université de Toulouse-Le Mirail et Réseau Rural de Midi-Pyrénées – Décembre 2010 - Observatoire de l’action économique régionale : pour développement économique local, Sémaphores – Juin 2010 - Spécificités des territoires du Nord-Pas-de-Calais face aux aléas économiques, INSEE Nord-Pas de Calais n°66 – Décembre 2009 - Article de presse : Production et partage de la connaissance en Lorraine - Article de presse : Le Luxembourg est le premier employeur transfrontalier, Républicain Lorrain – 29 décembre 2010 - Article de presse : A Longwy on naît dans un emploi transfrontalier, Républicain Lorrain – 29 décembre 2010 - Article de presse : Recul de l’allemand, Républicain Lorrain – 29 décembre 2010 - Anticiper les mutations – Quelle stratégie d’acteurs ? Diagnostic : une initiative originale en Lorraine, ARACT – Décembre 2010 - Appariement entre offre et demande d’emploi sur la zone de Sarreguemines, OREFQ Territoires n°3 – Février 2011 - Les systèmes à niveaux multiples dans les régions transfrontalières en Europe : le cas du Rhin supérieur et des nouvelles coopérations à la frontière Est de la RFA, Martin Nagelschmidt - La Grande Région : une Région Métropolitaines Polycentrique Transfrontalière – Projet Metroborder – Synthèse du 12ème sommet de la Grande Région du 24 janvier 2011 - Metroborder Région Métropolitaine Polycentrique Transfrontalière : rapport final, ESPON – 31 décembre 2010 - Une stratégie 2020 pour la Région Métropolitaine Transnationale du Rhin Supérieur, Union Européenne – 2010 - Déclaration de création de la Région Métropolitaine Trinationale du Rhin Supérieur – 9 décembre 2010 - Forum citoyen de la Région Métropolitaine Trinationale du Rhin Supérieur – 2011/2012 - Draft final report Metroborder : note de synthèse en vue de la 2ème réunion interministérielle Grande Région, Grand-Duché du Luxembourg – 3 décembre 2010 - Annuaire régional d’Eurostat 2010, Eurostat – 2010 - Sillon Lorrain : un renouvellement des pratiques du Atelier Attractivité – 13 octobre 2009 Atelier Culture – 6 octobre 2009 Atelier Enjeux Transfrontaliers – 30 octobre 2009 Atelier Enseignement supérieur – 27 octobre 2009 Atelier Infrastructures – 20 novembre 2009 Atelier Santé – 14 octobre 2009 Atelier Technologies de l’Information et de la Communication – 15 octobre 2009 Atelier Tourisme – 5 octobre 2009 Restitution du travail des ateliers : 22 janvier 2010 Charte d’Objectifs – Octobre 2002 Contrat d’Objectifs – 2002-2004 Convention d’Objectifs – 2002 Diagnostic partagé du Sillon Lorrain Document de présentation du Sillon Lorrain Motion de synthèse de l’Assemblée Générale du Sillon Lorrain Plaquette de présentation du Sillon Lorrain Réponse à l’appel de coopération métropolitaine : Déclaration d’intention du Sillon Lorrain – 15 décembre 2004 Annexe 8 256 - Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 Table des matières Avant-propos de Jean-Pierre Masseret ...................................................................... 3 Sommaire............................................................................................................................................... 5 Pour une stratégie d’aménagement et de développement durable - Michel Dinet .................................................................................................................................... 6 Avertissement ............................................................................................................................................... 8 Des racines ........................................................................................................................................... 9 Carte d’identité de la Lorraine ............................................................................................................... 12 1 – L’espace régional et les territoires ...................................................................................... 13 1-1 Une région « carrefour » ..................................................................................................................... 13 1-2 Des racines aussi profondes que diverses ...................................................................................... 16 1-3 La structuration des territoires ........................................................................................................... 19 1-4 Une mosaïque territoriale .................................................................................................................. 22 1-5 L’espace rural ...................................................................................................................................... 27 1-6 Le profil environnemental de la région .......................................................................................... 31 1-7 Les mobilités régionales et européennes ....................................................................................... 34 2- Les défis pour les Lorrains .......................................................................................................... 37 2-1 Le défi démographique..................................................................................................................... 37 2-2 Le défi de l’emploi .............................................................................................................................. 39 2-3 Le défi de l’éducation, de la formation et de la recherche...................................................... 41 2-4 Le défi du transfrontalier .................................................................................................................... 43 2-5 Le défi de l’équité en dépit des disparités..................................................................................... 45 2-6 Le défi sanitaire.................................................................................................................................... 46 2-7 Le défi associatif .................................................................................................................................. 48 2-8 Le défi culturel ..................................................................................................................................... 50 Table des matières 2-9 Le défi sportif ........................................................................................................................................ 52 257 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 3- Les défis économiques ............................................................................................................... 54 3-1 La Lorraine économique ................................................................................................................... 54 3-2 La lorraine industrielle ......................................................................................................................... 57 3-3 La Lorraine, terre d’énergie .............................................................................................................. 59 3-4 La Lorraine de l’artisanat et du commerce ................................................................................... 61 3-5 La Lorraine agricole ............................................................................................................................ 64 3-6 La Lorraine de l’habitat...................................................................................................................... 66 3-7 La Lorraine touristique ........................................................................................................................ 68 Paroles d’experts ........................................................................................................................... 71 Résumé de la contribution de Martin Vanier ....................................................................................... 74 Résumé de la contribution de Sophie Schwarz-Koehler.................................................................... 76 Résumé de la contribution de Pierre-Henri Paillet ............................................................................... 78 Résumé de la contribution de Noël Lenancker .................................................................................. 80 Résumé de la contribution de Pierre-René Lemas ............................................................................. 82 Résumé de la contribution de Didier Francfort ................................................................................... 83 Résumé de la contribution de Yves Duruflé ......................................................................................... 84 Résumé de la contribution de Jacques Chérèque ............................................................................ 86 Résumé de la contribution de Raymond Bayer .................................................................................. 88 Paroles de Lorrains ....................................................................................................................... 91 ATOUTS ......................................................................................................................................................... 94 HANDICAPS ................................................................................................................................................. 94 INITIATIVES .................................................................................................................................................... 95 SYNERGIES ................................................................................................................................................... 98 PAROLES DE JEUNES .................................................................................................................................. 99 Vers un diagnostic stratégique .......................................................................................105 Table des matières 258 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 Annexes ..............................................................................................................................................135 Annexe 1 : lettre du Président de Région précisant les contours de la mission confiée à Michel Dinet ...........................................................................................................................................................138 Annexe 2 : communication de Michel Dinet devant l’assemblée régionale .............................140 Annexe 3 : document de lancement des ateliers ............................................................................147 Annexe 4 : intervention de Roger Cayzelle lors des ateliers « Lorraine 2020 » .............................152 Annexe 5 : discours d’ouverture des ateliers « Lorraine 2020 » par Jean-Pierre Masseret ........156 Annexe 6 : discours de clôture des ateliers « Lorraine 2020 » par Michel Dinet ..........................160 Annexe 7 : l’intégrale des contributions .............................................................................................167 Amélie Alias ..............................................................................................................................................168 Raymond Bayer .......................................................................................................................................169 Pascal Bernard .........................................................................................................................................175 Christian Biston .........................................................................................................................................176 Carrefour des Pays Lorrains....................................................................................................................177 Gérard Chamillard ..................................................................................................................................180 Jacques Chérèque .................................................................................................................................182 Mickaël Clément .....................................................................................................................................186 Jean-Christophe Cour ............................................................................................................................187 Laurent Dalstein .......................................................................................................................................188 Jacques Desbrosses ................................................................................................................................189 Claire Diot..................................................................................................................................................190 Yves Duruflé ..............................................................................................................................................191 Didier Feirrana ..........................................................................................................................................194 Dominique Flon et Bernard Guerrier de Dumast ...............................................................................195 Hervé Formell ............................................................................................................................................196 Didier Francfort .........................................................................................................................................197 Arnaud Garcia .........................................................................................................................................202 Bernard Giovannini..................................................................................................................................203 Table des matières Marie-Claire Gomez ................................................................................................................................204 Gerhard Heinzmann ................................................................................................................................205 Jean-Louis Hippert ...................................................................................................................................206 259 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 Laurent Imard ...........................................................................................................................................207 Patrick Jeannot ........................................................................................................................................208 Stéphane Krill ............................................................................................................................................210 Valérie Lahouel ........................................................................................................................................211 Chantal Lechleiter ...................................................................................................................................212 Pierre-René Lemas ...................................................................................................................................213 Noël Lenancker ........................................................................................................................................214 Dominique Lorrette..................................................................................................................................218 Philippe Loubignac .................................................................................................................................219 Maison de l’emploi de la Déodatie, ....................................................................................................220 Gilles Messembourg ................................................................................................................................221 Jacques Miano ........................................................................................................................................222 Cyril Muller .................................................................................................................................................223 Pierre-Henri Paillet ....................................................................................................................................224 Louis-Claude Porel ...................................................................................................................................237 Michèle de Raedt ....................................................................................................................................239 Hôtesse d’accueil, Région Lorraine .....................................................................................................239 Didier Risser................................................................................................................................................240 Josiane Robert..........................................................................................................................................241 Jean Salque ..............................................................................................................................................242 Directeur de pôle, Région Lorraine ......................................................................................................242 Sophie Schwarz-Koehler .........................................................................................................................243 Martin Vanier ............................................................................................................................................248 Florence Wazylezuck ..............................................................................................................................250 Annexe 8 : sources des documents de travail ..................................................................................251 Table des matières ....................................................................................................................257 Table des matières 260 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 261 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 Document réalisé avec le concours des collaborateurs de la Région Lorraine et plus particulièrement de la mission « Lorraine 2020 » installée auprès de Michel Dinet, conseiller régional délégué auprès du Président du Conseil Régional. L’équipe, coordonnée par Claude Grivel, a mobilisé tout particulièrement le concours d’Anthony Koenig et de Kevin Crotté-Brault. 262 Région Lorraine – Lorraine 2020 – Octobre 2011 263
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