Séminaire d`échanges et de valorisation des travaux des réseaux
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Séminaire d`échanges et de valorisation des travaux des réseaux
Séminaire d’échanges et de valorisation des travaux des réseaux ruraux régionaux du Réseau rural Français « Développement rural Post 2013 » Dossier documentaire 1 Sommaire STRATEGIE 2020 .................................................................................................................... 3 POLITIQUE DE COHESION ...................................................................................................... 4 Fonds structurels ......................................................................................................................... 7 Politique régionale ...................................................................................................................... 8 DEVELOPPEMENT RURAL ET FEADER ................................................................................... 14 Approche Leader ....................................................................................................................... 22 Des réseaux ruraux régionaux mobilisés sur l’après 2013 ........................................................ 23 POLITIQUE AGRICOLE COMMUNE ........................................................................................ 26 Dossier « Développement rural Post 2013 » 2 STRATEGIE 2020 Textes et communiqués officiels de la Commission européenne 03/03/2010 Communication de la Commission: Europe 2020 : Une stratégie pour une croissance intelligente, durable et inclusive Communication 29/06/2011 Communication de la Commission - proposition de budget 2014-2020 Communication Communication Partie 2 20/09/2011 Communiqué de presse - La Commission trace la voie vers une croissance fondée sur une utilisation efficace des ressources L'initiative phare relevant de la stratégie Europe 2020 prévoyait l'élaboration d'une feuille de route visant à définir des objectifs à moyen et à long terme en ce qui concerne l'utilisation efficace des ressources, ainsi que les moyens d'y parvenir. La feuille de route présentée aujourd'hui s'appuie sur d'autres initiatives qui font partie de l'initiative phare et les complète. Il s'agit notamment de la Feuille de route pour une économie à faible intensité de carbone, du livre blanc sur les transports adopté au printemps 2011 et de la feuille de route sur l'énergie, qui est attendue dans le courant de cette année. La feuille de route sur l'utilisation efficace des ressources se fonde également sur la stratégie thématique de 2005 consacrée à l'utilisation durable des ressources naturelles et sur la stratégie de l'UE en matière de développement durable. Communiqué 26/01/2011 Communication de la Commission: Une Europe efficace dans l’utilisation des ressources – initiative phare relevant de la stratégie Europe 2020 Communiqué Présentations et analyses 06/07/2011 Rapport Marc FRANCOIS - Rapport d'information fait au nom de la commission des affaires européennes sur le prochain cadre financier pluriannuel de l’Union européenne. Rapports du Sénat n° 738 Alors que la Commission européenne a publié, le 29 juin 2011, ses propositions concernant le cadre financier pluriannuel pour la période 2014-2020, la commission des affaires européennes du Sénat apporte sa contribution au débat, dans un contexte de crise économique et monétaire au sein de l'Union européenne. Dossier « Développement rural Post 2013 » 3 Le rapport s’intéresse aux deux principaux postes budgétaires de l'Union que sont la politique agricole commune (PAC), qui représente, en 2010, 42 % du budget communautaire total, et la politique de cohésion (35 %). Ces deux politiques sont de fait au cœur des négociations qui s'ouvrent sur les prochaines perspectives financières de l'UE. Compte tenu de la part consacrée à ces deux politiques, le rapport analyse la part restante, destinée à financer la stratégie Europe 2020, les nouvelles compétences de l'UE issues du traité de Lisbonne et ses engagements internationaux. Il s’attache à définir également les moyens de « dépenser mieux » le budget de l’Union européenne. Rapport Réactions 19/10/2011 Problèmes de gouvernance et naufrage de la stratégie « Europe 2020 » EURACTIV La gouvernance de l'UE fait dévier la stratégie « Europe 2020 » en mettant l'accent sur la croissance économique aux dépens des citoyens. C'est ce qu'affirment des eurodéputés verts dans un rapport sur le premier semestre européen présenté hier (19 octobre 2011). The first European Semester and its contribution to the EU2020 Strategy Députés verts du Parlement européen Rapport POLITIQUE DE COHESION Textes et communiqués officiels de la Commission européenne 06/10/2011 Proposition de la Commission européenne pour la politique de cohésion 2014-2020 Proposition Présentation powerpoint de la politique de cohésion 2014-2020 Présentations et analyses 00/05/2011 Note stratégique - Quelle politique de cohésion après 2013 ? Eléments sur l'état des discussions Premier Ministre, DATAR Note Dossier « Développement rural Post 2013 » 4 Réactions 28/10/2011 Position commune des associations membres de la MEPLF relative aux projets de règlements de la Commission sur la politique de cohésion post-2013 Les associations membres de la MEPLF ont pris connaissance avec intérêt de la publication le 6 octobre dernier par la Commission européenne du paquet législatif portant sur les instruments financiers des politiques structurelles pour la période 2014-2020. Une première analyse de ces documents, en particulier au regard des observations formulées par les élus locaux dans les différentes phases de consultation préalable, appelle de leur part les observations qui suivent. Place de la politique de cohésion. Les associations membres de la MEPLF accueillent favorablement le maintien, aux côtés de la PAC, d’une politique de cohésion ambitieuse placée au cœur du projet européen et dotée de moyens budgétaires globalement équivalents à ceux de la période actuelle. Architecture. Les associations membres de la MEPLF notent avec intérêt le changement d’architecture de la nouvelle politique de cohésion, prenant mieux en compte la diversité des territoires. Elles se félicitent du progrès que constitue en matière d’équité territoriale la création de la nouvelle catégorie des régions en transition (celles dont le PIB est inclus dans une fourchette de 75% à 90% de la moyenne communautaire), qu’elles appelaient de leurs vœux. Elles resteront cependant attentives aux conditions de mise en œuvre de ce nouvel objectif, en particulier sur le plan financier, le soutien de cette nouvelle catégorie de régions ne devant pas se faire aux dépens des autres objectifs. Harmonisation du cadre d’intervention. Elles se réjouissent de l’instauration de règles communes de gestion et de contrôle non seulement pour le Fonds européen de développement régional (FEDER) et le Fonds social européen (FSE) mais également pour le Fonds européen agricole de développement rural (FEADER) et le Fonds européen pour les affaires maritimes et la pêche (FEAMP). Ce cadre commun, couplé à la possibilité de présenter des programmes faisant appel à la combinaison de plusieurs fonds facilitera une approche plus intégrée des stratégies territoriales. Concentration. Les associations d’élus locaux conviennent de la nécessité d’une plus grande concentration des ressources sur des thématiques au service de la stratégie Europe 2020 et des programmes nationaux de réforme. Toutefois, elles ne veulent pas que cette concentration se fasse au détriment des autres objectifs de la politique de cohésion, en particulier la réduction des disparités économiques, sociales et territoriales entre territoires de l’UE et en leur sein. Elles demandent par conséquent l’application d’un principe de flexibilité à la fois aux thématiques retenues et aux seuils budgétaires prédéfinis afin de permettre aux autorités régionales et locales de prendre en compte leurs besoins prioritaires, en particulier dans les régions plus développées. Conditionnalités. Les associations membres de la MEPLF accueillent avec vigilance les nouvelles règles de conditionnalité attachées à l’obtention des fonds qui s’ajoutent à celles qui existent déjà dans les dispositifs actuels. Dossier « Développement rural Post 2013 » 5 Elles approuvent les dispositions permettant de rendre plus efficace la politique de cohésion et reconnaissent la pertinence de la conditionnalité ex post, qui permettra une adaptation légitime de la mise en œuvre des programmes en fonction du respect des objectifs de l’UE. En revanche, les associations membres de la MEPLF désapprouvent le principe de conditionnalité macroéconomique, qui rendrait possible une suspension voire une annulation des fonds, sans que la gestion de ceux-ci ne soit en cause, en cas de non respect par les Etats membres du Pacte de stabilité. Elles rappellent que la responsabilité de la mise en œuvre des règles en matière de déficit comme le respect des objectifs des Programmes Nationaux de Réforme échappe aux niveaux régionaux et locaux comme, par exemple, celle liée à la transposition nationale de réglementations européennes. Les collectivités territoriales ne doivent en effet pas être pénalisées pour les choix opérés par les gouvernements des Etats membres. Elles demandent, en outre, que le principe de partenariat soit effectivement appliqué : l’existence d’un cadre de gouvernance multi-niveaux, associant les différents niveaux de collectivités locales, doit ainsi figurer au nombre des conditions préalables de mise en œuvre de cette politique dans les différents Etats membres. Les pouvoirs locaux doivent être explicitement associés en amont à la conception et la rédaction des contrats de partenariat, et pas simplement consultés en fin d’élaboration sur des stratégies qui les concernent et qu’ils auront à mettre en œuvre. Cohésion territoriale. Les associations membres de la MEPLF accueillent avec satisfaction la volonté de la Commission de prendre en compte les besoins de développement des territoires, y compris aux plans infrarégional et local. Elles souhaiteraient par conséquent en savoir davantage sur les possibilités de mise en œuvre dans les programmes opérationnels de stratégies intégrées de développement local et le rôle susceptible d’être joué dans ce cadre par les groupes d’action locale. Dimension urbaine. Les associations membres de la MEPLF se réjouissent de l’attention accrue accordée à la dimension urbaine dans la future politique de cohésion, compte tenu des défis majeurs auxquels sont confrontées les zones urbaines. Elles souhaiteraient cependant obtenir des précisions quant à la nature et aux modalités d’intervention envisagées par la nouvelle réglementation : budget dédié, type d’actions financées (actions intégrées urbaines), nombre de villes retenues et critères de sélection, dispositif de gestion et de mise en réseau envisagés (plateforme de développement urbain)… Fonds social européen. Avec une enveloppe budgétaire représentant un quart du budget de la politique de cohésion, les associations membres de la MEPLF se félicitent de la place consolidée du FSE au sein de la politique de cohésion. Elles considèrent, en effet, que cet instrument a fait la preuve de son efficacité et qu’il demeure l’outil privilégié d’intervention de l’UE en matière de cohésion et d’inclusion sociales. Elles approuvent la concentration de ses interventions notamment pour répondre aux problèmes d’emploi et de requalification professionnelle et pour promouvoir l’inclusion sociale et la lutte contre la pauvreté. Elles demandent, enfin, un meilleur ancrage territorial de cet instrument afin de faciliter la mise en œuvre de véritables stratégies intégrées de développement et de pouvoir répondre aux multiples besoins locaux. Gouvernance multi-niveaux. Les associations membres de la MEPLF accueillent très favorablement les dispositions associant tous les niveaux territoriaux dans l’élaboration et la mise en œuvre de la politique de cohésion. Comme indiqué précédemment, elles demandent que l’existence d’un cadre de gouvernance multiniveaux soit une condition préalable de la mise en œuvre de cette politique dans les différents Etats membres. Dossier « Développement rural Post 2013 » 6 Simplification. Les associations membres de la MEPLF souhaitent que les différentes mesures de simplification annoncées, que ce soit en termes d’éligibilité, de gestion, de suivi, d’évaluation ou de contrôle, se traduisent véritablement sur le terrain par un allègement de la charge administrative de cette politique. Elles demandent parallèlement un effort accru d’information pour faciliter l’accès de ces fonds aux collectivités de toutes tailles. Position commune des associations membres de la MEPLF relative aux projets de règlements de la Commission sur la politique de cohésion post-2013 21/11/2011 Manifeste de St. Pölten - Politique européenne de cohésion à partir de 2014 ARE- Assemblée des Régions d'Europe Manifeste 07/11/2011 Les Régions restent pleinement mobilisées sur la future politique de cohésion européenne ARF – Assemblée des Régions de France Suite à l’adoption le 6 octobre des propositions législatives sur la politique de cohésion pour 20142020, par la Commission européenne, les Régions de France, réunies en séminaire à Bordeaux en présence des représentants des Institutions européennes dont le Commissaire Hahn et des représentants de l’Etat français ont réaffirmé leurs positions Compte-rendu Fonds structurels Textes et communiqués officiels de la Commission européenne Portail des propositions de règlements Commission européenne Portail Présentations et analyses 21/09/2011 Avenir de la politique de cohésion : Les premières versions des projets de règlements fonds structurels 2014-2020 AFCCRE Les projets de règlements sont au nombre de 4 : un pour le FEDER, un pour le FSE, un pour la coopération territoriale, et un pour les dispositions générales. S'y ajoutent un règlement sur les GECT et un sur le FEADER (deuxième pilier de la PAC). Les projets reprennent bien évidemment une grande partie des règles de gestion des fonds actuelles mais comportent un certain nombre d'innovations, notamment en ce qui concerne "l'approche de développement local". Dossier « Développement rural Post 2013 » 7 La Commission européenne, propose de généraliser les dispositifs prévues dans le programme de développement rural LEADER, en favorisant la mise en place de Groupe d'Action locale à l'image des Gal actuels (49% des voies au maximum détenues par des personnes publiques), y compris dans les zones urbaines. En ce qui concerne les régions intermédiaires, dont le principe est acté, celles-ci pourraient bénéficier d'un taux majoré de cofinancement européen de 60 % (contre 50 % pour les autres régions françaises hors convergence). Pour rappel, 11 régions françaises pourraient être concernées (cf. nos précédents articles à ce sujet -lien-). En ce qui concerne le contenu de la programmation, le traditionnel "menu de priorités" tend à se réduire et se concentrer sur la stratégie Europe 2020. Une répartition des financements pourraient ainsi être opérés autour des trois axes suivants : 30% de l'enveloppe FEDER pour les PME, 30 % pour l'innovation, 20 % pour les énergies renouvelables et l'efficacité énergétique). Par ailleurs, 5 % de l'enveloppe seraient réservée aux questions urbaines, permettant de soutenir les démarches intégrées du type PUI. En ce qui concerne le FSE, 20% pourrait être affectés à la lutte contre la pauvreté et l'exclusion. Une plate-forme européenne de développement urbain, en remplacement des actuels réseaux nationaux URBACT, pourrait être mise en place, rassemblant 300 villes (20 par pays au maximum). Article Réactions 17/08/2011 Communiqué de presse - « Priver les collectivités des fonds structurels : la double peine » ADF – des Départements de France Le Président de la République et la Chancelière allemande viennent de lancer une petite bombe dans le monde européen en proposant que les pays qui ne respecteraient pas le pacte de stabilité soient privés de fonds structurels… Communiqué de presse Politique régionale Présentations et analyses 21/10/2011 Politique régionale : Des aides régionales suspendues au respect du pacte de stabilité Courrier des Maires Le commissaire à la Politique régionale, Johannes Hahn, a présenté, le 6 octobre 2011 à Bruxelles, les nouvelles orientations de cette politique pour la période 2014-2020. La Commission européenne propose d'allouer un budget de 376 milliards d'euros pour ces six années à la politique régionale. - 162,6 milliards pour les régions les moins développées, - 38 milliards pour les régions en transition, - 53,1 milliards pour les régions développées, - 11,7 milliards pour la coopération territoriale. Dossier « Développement rural Post 2013 » 8 Au moins 84 milliards du budget sera consacré au Fonds social européen (FSE). Principaux éléments de ces nouvelles orientations - Une concentration sur la stratégie Europe 2020 Par exemple, dans les régions développées ou en transition, 80% des ressources du Fonds européen de développement régional (Feder) au niveau national devront être affectées à l'efficacité énergétique et aux énergies renouvelables, à l'innovation et à la compétitivité des PME. Au moins 20% du FSE devra aller vers des investissements destinés à lutter contre l'exclusion sociale et la pauvreté. - Une meilleure coordination des actions de l'Union Un cadre stratégique commun s'appliquera aux actions prioritaires et à tous les fonds. Y répondra un contrat de partenariat spécifique à chaque Etat membre. - Une prime à la performance Les fonds encourageront la mise en œuvre des objectifs de l'Europe 2020, avec le respect de conditions ex ante, avant le versement des fonds et le versement de fonds supplémentaires pour la réalisation de conditions ex-post. - Un environnement macro-économique sain Pour éviter que l'efficacité des fonds structurels ne soit compromise par une mauvaise politique macro-économique, la Commission propose d'établir un lien entre la politique et cohésion et la gouvernance économique européenne. Cela signifie que les programmes financés par les fonds pourront s'adapter aux circonstances. En outre la Commission pourra demander au contrat de partenariat de mettre en œuvre les recommandations du Conseil. Le versement des fonds pourra être suspendu si les mesures nécessaires ne sont pas prises. - Un renforcement de la coopération territoriale - La simplification de la politique structurelle Mesures législatives - Un règlement général portant dispositions communes relatives au Feder, au FSE, au Fonds de cohésion, au Fonds européen agricole pour le développement rural (Feader) et au Fonds européen pour les affaires maritimes et la pêche (FEAMP). Ce règlement permettra de mieux combiner les fonds pour donner plus d'effet à l'action de l'Union; - trois règlements spécifiques portant sur le Feder, le FSE et le Fonds de cohésion; - deux règlements concernant l'objectif de coopération territoriale européenne et le groupement européen de coopération territoriale (GECT); - un règlement relatif au Fonds européen d'ajustement à la mondialisation (FEM) et un règlement relatif au programme pour le changement social et l'innovation sociale; - une communication sur le Fonds de solidarité de l'Union européenne (FSUE). Ces propositions seront examinées par le Conseil et le Parlement européen en vue de leur adoption d'ici la fin de 2012 pour que la nouvelle génération de programmes relevant de la politique de cohésion puisse débuter en 2014. Article Dossier « Développement rural Post 2013 » 9 Réactions 21/10/2011 Politique régionale : les élus doivent négocier AFCCRE (Association française du Conseil des communes et régions d'Europe)/Courrier des Maires "Selon Pierre Jarlier, président de la Commission cohésion territoriale de l'Association française du Conseil des communes et régions d'Europe (AFCCRE), ""les élus locaux et régionaux doivent être impliqués dans les négociations"" portant sur les projets de règlements relatifs à la génération 20142020 des fonds structurels européens, du Fonds européen agricole pour le développement rural (FEADER) et du Fonds européen pour la pêche. Le 6 octobre 2011, la Commission européenne a présenté ses projets de règlements relatifs à la génération 2014-2020 des fonds structurels européens, du FEADER et du FEP, ouvrant ainsi une intense période de négociation avec le Parlement européen et les Etats réunis au sein du Conseil. Il s'agit d'arrêter le cadre d'intervention et les modalités de mise en œuvre de la principale politique européenne en termes budgétaire. Orienter la gouvernance européenne de l'exécutif Les règlements, en effet, ouvrent une possibilité unique pour les acteurs territoriaux de jouer un rôle prépondérant dans la définition et la mise en œuvre des futurs programmes, notamment dans le cadre des contrats de partenariats. "L'Etat et ses services déconcentrés devront tenir compte de ces évolutions en termes de gouvernance des futurs dispositifs européens" a insisté Pierre Jarlier. Un rendez-vous important le 16 novembre Afin de préparer la position de l'AFCCRE sur ce sujet, la commission Cohésion territoriale se réunira le 16 novembre 2011 à Strasbourg, en marge de la session plénière du Parlement européen et en présence des députés impliqués sur ce dossier. Double peine pour les territoires Concernant les mécanismes de conditionnalité macro-économique des aides, Pierre Jarlier les a jugés "peu conformes à l'esprit même de la politique de cohésion". "En privant de fonds structurels les Etats ne respectant pas le pacte de stabilité, a-t-il déclaré, ce sont, au final, les territoires et les populations que l'on pénalise et qui subissent une double peine." Article 14/10/2011 Le combat est loin d'être terminé pour les régions intermédiaires Euractiv/localtis "La Commission européenne a accédé aux demandes de certains territoires, dont le manque de dynamisme économique justifierait un surplus de fonds régionaux européens. Mais la bataille avec les ministres promet d'être rude. Après un an de lobbying intense, une dizaine de régions françaises s'acheminent vers un régime de faveur leur permettant de recevoir des aides supplémentaires de Bruxelles. La réforme proposée par la Commission européenne prévoit 38,9 milliards d'euros (sur un budget de 336 milliards) pour les territoires dont le PIB par habitant oscille entre 75% et 90% de la moyenne communautaire. Les deux tiers de cette somme seront concentrés sur les régions en queue de peloton, dont le niveau de richesse est plus proche du sud du Portugal ou de l'Italie que du Poitou-Charentes. Dossier « Développement rural Post 2013 » 10 Chacun des territoires saura s'il peut rejoindre ou non le club des régions en transition en fonction de la moyenne du PIB par habitant calculée entre 2006 et 2008. La Martinique, qui avait dans un premier temps été citée parmi les territoires éligibles, resterait finalement dans la zone convergence, où le niveau d'aide est le plus élevé. La France apparaît comme la grande gagnante du dispositif, puisque près de 50% de ses territoires sont concernés. Le pays représente à lui seul un cinquième des régions intermédiaires européennes, réparties entre l'Espagne, la Finlande, le Portugal, le Royaume-Uni, etc. "Débats extrêmement difficiles" A l'heure où les financements publics nationaux se tarissent, la participation accrue des fonds régionaux européens est vécue comme un soulagement. Les régions intermédiaires pourront recourir aux subventions européennes pour financer leurs projets à hauteur de 60%, contre 50% habituellement. Certaines des contraintes imposées par la Commission sont également adaptées : alors que le Fonds social européen dédié à l'emploi doit représenter 52% des dépenses de fonds structurels dans les régions riches, ce taux a été ramené à 40% dans les régions en transition, qui pourront donc se concentrer un peu plus sur les investissements en infrastructures. Le montant de l'enveloppe accordée aux Etats et redistribuée aux régions intermédiaires pourra par ailleurs varier en fonction de nouveaux critères, comme le taux de chômage ou le niveau de richesse national. Pour les élus locaux, les aménagements offerts par Bruxelles traduisent une volonté de restaurer l'équité entre les régions. Depuis 2007, le PIB par habitant de la Basse-Normandie est passé de 94% de la moyenne communautaire à 86%. Dans le même temps, celui de la Galice a progressé de 73% à 89%. Pourtant, la région du nord de l'Espagne "touche plus que la Basse-Normandie", a rappelé Alain Tourret, viceprésident de cette région, à l'occasion de l'assemblée générale de la Conférence des régions périphériques et maritimes réunie fin septembre. Un argument auquel les Etats sont loin d'être sensibles. "Nous aurons des débats extrêmement difficiles au Conseil des ministres", a annoncé d'emblée Hervé Jouanjean, directeur général du budget à la Commission européenne. Une prédiction confirmée par la position de la Pologne, qui tient les rênes de la présidence européenne jusqu'en décembre. "Les Etats membres s'inquiètent de voir que ces fonds seront dispersés, et non concentrés [sur les régions les plus pauvres]", a fait savoir Anna Grymek, conseillère politique auprès du gouvernement polonais. A Bruxelles, la Commission essaie de se persuader du contraire. "Il y a aura peut-être des discussions sur ce sujet", a esquissé le commissaire Johannes Hahn, que nous avons interrogé le 12 octobre, lors des Open Days à Bruxelles. Mais "je pense que les Etats membres ont bien accepté l’architecture proposée car les régions en transition sont nécessaires pour combler le fossé qui existe entre les régions les moins avancées et les plus développées". Marie Herbet / EurActiv.fr Article 07/10/2011 La politique régionale réformée à l'aune de la crise Localtis/Euractiv "Développement économique local, emploi, ruralité, transports, pêche… Autant de domaines en apparence bien distincts appelés à se rapprocher. C'est en tout cas l'impulsion donnée par la Commission européenne dans son projet de politique régionale pour 2014-2020, présenté le 6 octobre. La proposition initiale, qui avait fuité trois semaines plus tôt, était moins audacieuse, tant sur le plan de la coordination entre les fonds que de leur suspension éventuelle... Dossier « Développement rural Post 2013 » 11 Le virage a donc été pris tardivement mais la nouvelle architecture est bien là, faisant cohabiter les aides structurelles aux côtés du fonds européen pour la pêche (FEP) et du fonds pour le développement rural (Feader). Tous tendent à la réalisation de 11 priorités, qui sont la réplique presque parfaite de celles déclinées pour le Fonds européen de développement économique régional (Feder). Seule une référence très brève à l'agriculture et à la pêche vient compléter un peu artificiellement la liste des défis que l'UE souhaite relever dans les prochaines années (développer la recherche et l'innovation, investir dans l'éducation, dans l'efficacité énergétique, etc.). "Retour aux origines" Pour certains, le projet de la Commission est "un retour aux origines" qui reprend la logique initiale de Jacques Delors, avec les premiers règlements de 1988. "Le terme de fonds structurels risque de tomber en désuétude, prédit un spécialiste, et les fonds à gestion partagée vont devenir le mot d'ordre. "Les élus l'ont bien compris et saisissent déjà la balle au bond. "J'insiste pour que les régions gèrent directement de véritables programmes régionaux plurifonds qui nous permettront de financer des politiques strictement dictées par l'intérêt des territoires sans que les crédits européens se substituent à ceux de l'Etat dans des politiques décidées au niveau national et dont il ne cesse de se retirer", a fermement soutenu le président du Limousin, Jean-Paul Denanot, à l'issue d'une rencontre organisée à Bordeaux par l'Association des régions de France (ARF). De son côté, la Commission appuie cette "mise en oeuvre coordonnée", qui doit aboutir à une "réduction du fardeau administratif pour les bénéficiaires". Certes, mais pour beaucoup d'observateurs, la convergence forte entre tous ces leviers financiers a surtout servi à appliquer largement la conditionnalité macro-économique. La Commission européenne y consacre tout un chapitre qui n'est pas passé inaperçu. Si un Etat membre affiche un déficit excessif, "une partie ou l'intégralité des paiements" peuvent être suspendus. Les aides directes allouées aux agriculteurs ne sont pas concernées. "Ces paiements-là se font en début d'année, il y a moins de flexibilité que pour les autres fonds", fait-on savoir à Bruxelles. "Et puis le fonds de cohésion, qui bénéficie majoritairement aux pays de l'Est, était le seul à être soumis à la conditionnalité macro-économique. Il fallait une action en direction des pays de l'Ouest." Bien sûr, le couperet ne tombe pas d'un coup. Lorsqu'un Etat est dans le rouge, la Commission peut lui ordonner de changer sa politique d'investissement alimentée par les fonds européens pour la mettre au service du rétablissement de ses comptes publics. Au bout d'un mois, s'il ne réagit pas, l'engrenage de la suspension s'enclenche. Double peine En cédant à la requête franco-allemande, la Commission s'attire les foudres du plus grand nombre. "La crise actuelle a des effets dévastateurs sur nos régions (...), et le soutien de l'UE a un rôle crucial à jouer dans leur redressement économique", insiste Mercedes Bresso, présidente du Comité des régions. "Nous refusons catégoriquement d'être pris en otage par les défaillances de l'Etat vis à vis de ses engagements communautaires", a affirmé Alain Rousset, à la tête de la région Aquitaine et de l'ARF. La colère qui gronde depuis des mois déjà dépasse les clivages politiques. "Attention, prévient Elizabeth Morin-Chartier, eurodéputée du Parti populaire européen, je suis attachée à la bonne gestion", mais ""nous ne pouvons pas infliger la double peine à des Etats qui sont déjà en difficulté financière". D'autant plus que la réforme de la gouvernance économique, entérinée fin septembre, prévoit déjà un système renforcé d'amendes en cas de dérapage budgétaire. Dossier « Développement rural Post 2013 » 12 Lors de la présentation de la réforme, le commissaire Johannes Hahn a bien tenté d'apaiser les esprits. La suspension des aides européennes est "une possibilité théorique et, espérons-le, jamais pratique". Le chef de la politique régionale défend aujourd'hui un régime répressif qu'il a pourtant combattu au sein du collège des commissaires, fait-on savoir en interne. Appuyé par le commissaire au budget, Janus Lewandowski, tous deux n'ont pas fait le poids face au tandem formé par le Finlandais Olli Rehn et le président Barroso. L'après-crise L'indiscipline budgétaire n'est pas le seul motif d'interruption des aides européennes. Bruxelles souhaite en effet que les versements dépendent de la bonne application des textes européens. Le financement de lignes de tramway pourrait par exemple être suspendu si le pays concerné ne respectait pas la législation européenne sur les aides d'Etat, les marchés publics ou les études d'impact environnemental. La conditionnalité occupe le terrain médiatique, au risque d'éclipser les innovations proposées par les textes. Une porte d'entrée a été créée pour que le FSE finance les "services sociaux" et que le Feder appuie les "entreprises sociales". Dans un pays comme la France, 80% de l'enveloppe Feder devra être affectée à la lutte contre le changement climatique, les PME et l'innovation. "La Commission a préparé une programmation d'après-crise, qui tire un trait sur une approche très sectorielle. On sent qu'on commence à préparer l'avenir", décrypte un analyste. Un autre changement bouscule encore plus les habitudes. Celui de la place accordée aux acteurs de la société civile (associations, syndicats, ONG, etc.). Ces derniers doivent être associés, aux côtés des collectivités locales, à l'élaboration du ""contrat de partenariat" dans lequel chaque pays fait un diagnostic de ses besoins et des résultats qu'ils comptent obtenir. En 2017 et 2019, chaque Etat devra rendre compte à la Commission de son action (résultats obtenus, coordination entre les fonds, respect du rôle des partenaires locaux...) Evolution notable, la Commission souhaite que les populations s'impliquent davantage dans le développement de leur territoire, quel que soit le fonds européen mobilisé. Une sorte de jury, composé équitablement d'acteurs privés et publics, est appelé à sélectionner des initiatives portées par des entreprises, des associations, des groupes professionnels, etc. Une philosophie directement inspirée du programme Leader... créé au début des années 90. Marie Herbet / EurActiv.fr Article 06/10/2011 Politique de cohésion : la conditionnalité des aides fait déjà débat Localtis La Commission européenne a adopté, jeudi 6 octobre, l'ensemble de ses règlements relatifs à la politique de cohésion pour la période 2014-2020. Une politique, dotée de 336 milliards d'euros dans le projet de budget européen, qui doit servir de "moteur de croissance et compétitivité", a déclaré le commissaire à la Politique régionale, Johannes Hahn. La politique de cohésion sera resserrée autour d'un nombre limité d'investissements liés aux objectifs de la stratégie Europe 2020. Ces objectifs seront consignés dans des contrats de partenariat entre chaque Etat membre et la Commission européenne. Les projets Feder devront ainsi cibler des "facteurs clés de croissance", a insisté le commissaire, tels que les PME, l'innovation et l'efficacité énergétique. Un fléchage qui devra atteindre 80% des crédits, contre 50% lors de la précédente programmation. Mais la grande nouveauté tient à la conditionnalité des aides sur des critères macro-économiques. Dossier « Développement rural Post 2013 » 13 Une idée chère à l'Allemagne mais critiquée par l'ensemble des régions françaises qui estiment ne pas avoir à faire les frais des choix des politiques nationales. Une "réserve financière de performance" viendra récompenser les régions "qui progressent le mieux vers leurs objectifs", indique la Commission, dans un communiqué. "Pour faire en sorte que les effets des investissements européens sur la croissance et l’emploi ne soient pas compromis par des politiques macroéconomiques risquées ou par des capacités administratives limitées, la Commission pourra demander la révision de programmes ou suspendre le financement si des mesures correctives ne sont pas prises", poursuit le communiqué. Les réactions n'ont pas tardé à arriver. La députée européenne socialiste Catherine Trautmann a parlé de "non sens absolu". Mais la présidente de la commission du développement régional, Danuta Hübner (PPE), ancienne commissaire à la politique régionale, ne voit pas les choses de la même manière. "Ces propositions permettront d'augmenter l'efficacité du soutien communautaire aux régions, et d'engendrer des résultats plus rapides, liés à la performance", a-t-elle déclaré. Les débats promettent d'être vifs. Les propositions de règlements seront à présent examinées par le Conseil et le Parlement. La Commission espère les voir adoptées avant la fin de l'année 2012 pour une entrée en vigueur en 2014. Le commissaire Hahn se rendra dès le 7 octobre en Aquitaine pour rencontrer les représentants de l'Association des régions de France. Article 06/10/2011 Rencontre EUROREGION Perspectives pour l’après 2013 Réseau rural régional Languedoc Roussillon Benoit Esmanne, Commission européenne, DG Agriculture et développement rural, Catherine Marcellin (Ministère de l’Agriculture, de l’Alimentation, de la Pêche, de la Ruralité et de l’Aménagement du Territoire), Jordi Sala Casaramona (Director general de Desenvolupament Rural), Marian Perez Ribas. (Chef de section aides du Programme de développement rural, Gouvernement des Iles Baléares), Marie Tchakérian (Directrice de la ruralité, de l’agriculture et de l’économie littorale, Région Languedoc Roussillon) Programme et interventions DEVELOPPEMENT RURAL ET FEADER Analyses 17/10/2011 Bruxelles reste vague sur les dépenses rurales pour 2014-2020 EURACTIV La proposition de la Commission européenne concernant un Fonds européen agricole pour le développement rural (101,2 milliards d’euros) en 2014-2020 en dit peu sur la manière dont cet argent devrait être dépensé, contrairement à la réglementation prévue pour le Fonds européen de développement régional et le Fonds social européen. Dossier « Développement rural Post 2013 » 14 Vu de Bruxelles, le développement rural est toujours intimement lié à l'agriculture. C'est en tout cas ce qui ressort de la lecture du projet de document sur le règlement du Fonds européen agricole de développement rural (Feader) présenté par la Commission européenne mercredi 12 octobre, dans le cadre de la réforme de la Politique agricole commune (PAC) pour la période 2014-2020. Centré sur l'innovation, le Feader est doté de 101,2 milliards d'euros. En dehors de cette somme, 5,1 milliards d'euros seront attribués à la recherche et l'innovation pour financer les aides directes (1er pilier) de la PAC et le développement rural (2e pilier). Dans le cadre de ce deuxième pilier, le cofinancement de l'UE pourra intervenir à hauteur de 85% pour les zones les moins développées, et jusqu'à 50% pour les autres. Six priorités Le Feader se décompose non plus en trois axes, comme pour la période précédente 2007-2013, mais en six priorités, elles-mêmes liées à la stratégie de l'UE pour 2020. Les cinq premières priorités concernent l’agriculture. Elles portent sur le transfert de connaissances et l'innovation, l'amélioration de la compétitivité de tous les types d'agriculture, la promotion de l'organisation de la chaîne alimentaire, la préservation et le renforcement des écosystèmes tributaires de l'agriculture, et enfin la promotion de l'utilisation efficace des ressources et la transition vers une économie à faibles émissions de CO2. Seule la dernière d'entre elles vise le développement rural en dehors de l'agriculture. La Commission proposant de « promouvoir l'inclusion sociale, la réduction de la pauvreté et le développement économique dans les zones rurales ». Cette priorité est elle-même déclinée en trois axes : faciliter la diversification, la création de petites entreprises et la création d'emplois, promouvoir le développement local dans les zones rurales et améliorer l'accessibilité aux nouvelles technologies de l'information et la communication. Au-delà du peu de place accordé au développement rural hors agriculture dans le projet, l'absence de contrainte financière mérite surtout d'être notée. Pas de « fléchage » financier Comme les autres fonds européens, le Feader fera l'objet d'un contrat de partenariat entre l'Etat, les territoires et la Commission, conformément à ce que prévoit le Cadre stratégique commun présenté le 6 octobre dernier. Mais, contrairement à ce que Bruxelles a proposé dans les règlements Feder et FSE, les priorités développées pour le Feader ne sont pas « fléchées » financièrement. Sauf pour le programme Leader. « 5% au moins de la participation totale du Feader au programme de développement rural » doit lui être réservé, indique le texte. Et, conformément à la période 2007-2013, 25% de l'argent de ce même fonds devra être utilisé pour la lutte contre le changement climatique et l'adaptation à ces changements de la gestion des terres. « L'attribution de moyens budgétaires à l'une ou l'autre priorité individuelle dans un programme fera partie du processus de programmation, dans lequel l'Etat membre et/où la région concerné se mettra d'accord avec la Commission sur les cibles quantifiées à atteindre et les combinaisons de mesures nécessaires pour ce faire », nous a indiqué la Commission. Mais cette situation inquiète, notamment le Comité des régions. Elle a d'ailleurs prévenu: « Le Feader ne doit pas faire exception à la règle commune. Le Comité des régions pèsera de tout son poids pour que les plans de développement rural soient de véritables contrats de partenariat dans lesquels les autorités locales et régionales seront fortement impliquées, depuis la conception jusqu'à la mise en œuvre ». Dossier « Développement rural Post 2013 » 15 « Aussi bien pour le Feder que pour le Feader il vaudrait mieux discuter les cibles prioritaires dès maintenant », estime de son côté Franck Sottou, chercheur associé au Cnam. L'agriculture étant absente de la stratégie Europe2020, les débats risquent de ne pas être simples. Approche intégrée Si globalement le règlement Feader ne semble pas fondamentalement différent de la période précédente, la volonté de la Commission de développer une vision territoriale intégrée est cependant visible. « Un autre outil important réside dans les stratégies de développement locales opérant en dehors du cadre du développement local de Leader – entre les acteurs publics et privés des zones rurales et des zones urbaines », indique le document. Mettre des frontières au développement rural ne semble donc plus d'actualité. Cette évolution devrait satisfaire les élus. « Il faut raisonner en termes d'approches territoriales intégrées et non plus en termes sectoriels », conclut Franck Sottou. Clémentine Forissier Article : Flou autour de l'attribution des fonds du Feader pour 2014-2020 13/10/11 Flou autour de l'attribution des fonds du Feader pour 2014-2020 Localtis/Euractiv Centrées sur l'innovation, les propositions de la Commission pour le développement rural n'avancent aucun fléchage des fonds, contrairement à ce que prévoient les règlements du Feder et du FSE. Vu de Bruxelles, le développement rural est toujours intimement lié à l'agriculture. C'est en tout cas ce qui ressort de la lecture du projet de document sur le règlement du Fonds européen agricole de développement rural (Feader) présenté par la Commission européenne mercredi 12 octobre, dans le cadre de la réforme de la Politique agricole commune (PAC) pour la période 2014-2020. Centré sur l'innovation, le Feader est doté de 101,2 milliards d'euros. En dehors de cette somme, 5,1 milliards d'euros seront attribués à la recherche et l'innovation pour financer les aides directes (1er pilier) de la PAC et le développement rural (2e pilier). En général, dans le cadre du deuxième pilier, les projets pourront être cofinancés par l'UE à hauteur de 85% dans les régions les moins développées contre 50% ailleurs. Six priorités Le Feader se décompose non plus en trois axes, comme pour la période précédente 2007-2013, mais en six priorités, elles-mêmes liées à la stratégie de l'UE pour 2020. Les cinq premières priorités concernent l’agriculture. Elles portent sur le transfert de connaissances et l'innovation, l'amélioration de la compétitivité de tous les types d'agriculture, la promotion de l'organisation de la chaîne alimentaire, la préservation et le renforcement des écosystèmes tributaires de l'agriculture, et enfin la promotion de l'utilisation efficace des ressources et la transition vers une économie à faibles émissions de CO2. Seule la dernière d'entre elles vise le développement rural en dehors de l'agriculture. La Commission proposant de "promouvoir l'inclusion sociale, la réduction de la pauvreté et le développement économique dans les zones rurales". Cette priorité est elle-même déclinée en trois axes : faciliter la diversification, la création de petites entreprises et la création d'emplois, promouvoir le développement local dans les zone rurales et améliorer l'accessibilité aux nouvelles technologies de l'information et la communication. Au-delà du peu de place accordé au développement rural hors agriculture dans le projet, l'absence de contrainte financière mérite surtout d'être notée. Dossier « Développement rural Post 2013 » 16 Pas de fléchage financier Comme les autres fonds européens, le Feader fera l'objet d'un contrat de partenariat entre l'Etat, les territoires et la Commission, conformément à ce que prévoit le Cadre stratégique commun présenté le 6 octobre dernier. Mais, contrairement à ce que la Commission a proposé dans les règlements Feder et FSE, les priorités développées pour le Feader ne sont pas "fléchées" financièrement. Sauf pour le programme Leader. "5% au moins de la participation totale du Feader au programme de développement rural" doit lui être réservé, indique le texte. Et, conformément à la période 20072013, 25% de l'argent de ce même fonds devra être utilisé pour la lutte contre le changement climatique et l'adaptation à ces changements de la gestion des terres. "L'attribution de moyens budgétaires à l'une ou l'autre priorité individuelle dans un programme fera partie du processus de programmation, dans lequel l'Etat membre et/où la région concerné se mettra d'accord avec la Commission sur les cibles quantifiées à atteindre et les combinaisons de mesures nécessaires pour ce faire", nous a indiqué la Commission. "Aussi bien pour le Feder que pour le Feader il vaudrait mieux discuter les cibles prioritaires dès maintenant", estime de son côté Franck Sottou, chercheur associé au Cnam. L'agriculture étant absente de la stratégie Europe 2020, les débats risquent de ne pas être simples. Approche intégrée Si globalement le règlement Feader ne semble pas fondamentalement différent de la période précédente, la volonté de la Commission de développer une vision territoriale intégrée est cependant visible. "Un autre outil important réside dans les stratégies de développement locales opérant en dehors du cadre du développement local de Leader – entre les acteurs publics et privés des zones rurales et des zones urbaines", indique le document. Mettre des frontières au développement rural ne semble donc plus d'actualité. Cette évolution devrait satisfaire les élus. "Il faut raisonner en termes d'approches territoriales intégrées et non plus en termes sectoriels", conclut Franck Sottou. Clémentine Forissier / EurActiv.fr Proposition du 19-10-2011 Article 22/09/11 Bruxelles plaide pour une « agriculture de la connaissance » EURACTIV L'innovation sera le maître mot du Fonds européen agricole pour le développement rural (Feader) pour la période 2014-2020, selon les documents de travail de la Commission consultés par EurActiv.fr. Ce choix stratégique de la Commission européenne n’est pas anodin. Alors que la population mondiale ne cesse de croître et que la quantité de terres arables reste limitée, la productivité stagne. Cette augmentation de la tension entre l’offre et la demande augmente aussi le risque de volatilité des prix des ressources. Investir dans la recherche dans le domaine de l'agriculture doit aider l’UE à inverser la tendance. L’exécutif européen souhaiterait voir émerger « une agriculture de la connaissance », selon les documents consultés par EurActiv.fr sur la réforme du Fonds européen agricole pour le développement rural (Feader) pour la période 2014-2020. Dossier « Développement rural Post 2013 » 17 Derrière cette expression se cache l’idée qu’une meilleure formation des agriculteurs favoriserait rendements et viabilité économique des exploitations. La Commission propose que les formations, le coaching, les échanges de bonnes pratiques soient développés. Autre point important, certains projets financés par le Feader pourraient l'être en partenariat avec la direction générale à la Recherche de la Commission européenne. Maintenir le budget Même si aucun chiffre n’est donné sur la somme d’argent qui pourrait être dédiée à l’innovation agricole, cette nouvelle orientation résulterait de la nécessité pour le commissaire européen à l’Agriculture, Dacian Ciolos, de justifier un budget inchangé par rapport à la période précédente. C'est aussi cette logique qui pousserait au conditionnement d'un tiers des subventions aux agriculteurs au respect de normes environnementales plus strictes, comme nous l’écrivions dans un précédent article. Cinq autres priorités Les termes employés dans les documents laissent imaginer que l’innovation agricole peut recouvrer un large spectre de projets. Par exemple, rien n’interdirait au Feader de financer le développement de l’industrie dite bio-sourcée, une innovation dans laquelle la Commission européenne place beaucoup d'espoir. Cinq autres priorités sont aussi évoquées : * améliorer la compétitivité de l’agriculture et la viabilité des exploitations, en particulier en facilitant les restructurations et le renouvellement des générations, * promouvoir l’organisation de la chaîne alimentaire et l’encadrement des risques, * préserver les écosystèmes qui dépendent de l’agriculture et de l’exploitation forestière, * améliorer l’efficience de l’utilisation des ressources et favoriser la transition vers une économie sans carbone, * permettre de renforcer l’emploi et la croissance dans les zones rurales, Parfois des doublons Ainsi, le Feader pourrait financer les jeunes agriculteurs, favoriser les initiatives environnementales, le bien-être animal, les regroupements d'agriculteurs ou le bio. Mais dans certains cas, ces dispositions feraient doublon avec ce qui est déjà prévu par le premier pilier de la PAC (aides directes) comme le soutien aux exploitations situées dans des zones défavorisées ou déjà soumises à des contraintes environnementales (Natura 2000). Certains Etats pourraient être récalcitrants à financer deux fois la même chose. Toutefois, comme tous les agriculteurs ne sont pas forcément éligibles aux paiements directs, le Feader permet de combler ce manque. D'autant plus que ce fonds n'est pas réservé qu'aux exploitants agricoles, mais peut également concerner les entreprises implantées en zone rurale, par exemple. D'autres outils La Commission européenne envisage de mettre en place plusieurs fonds pour faire face aux crises comme les épizooties ou la baisse des revenus de plus de 30%. Le Feader sera toujours implanté et géré au niveau national et soumis aux règles de subsidiarité. Article Dossier « Développement rural Post 2013 » 18 Réactions 25.10.2011 Les territoires ruraux doivent accroître leur lobbying auprès des instances européennes AMRF - Association des Maires Ruraux de France/La Gazette des communes Entretien avec Vanik Berberian, président de l’Association des maires ruraux de France, qui nous livre ses impressions après la tenue du premier congrès des communes rurales d’Europe, qui a réuni jeudi 20 octobre 2011 un millier de personnes à Varsovie (Pologne). Pourquoi ce congrès des communes rurales d’Europe ? La Pologne, qui préside actuellement l’Union européenne, en a pris l’initiative. Le congrès était doublé d’une réunion de la commission COTER (politique de cohésion territoriale) du Comité des régions . L’objectif était de partager des analyses et expériences. Vous êtes intervenu sur le thème du congrès : « Quelle politique de cohésion pour les territoires ruraux après 2013 ? » Quel a été votre argumentaire ? Les élus ruraux doivent s’efforcer de mieux comprendre ce que représente l’Europe. Celle-ci doit simplifier son fonctionnement et ses programmes : on doit pouvoir passer plus facilement d’un crédit à un autre. Attention ! Les programmes sont à notre sens trop systématiquement axés sur le développement durable et sur le respect de normes trop nombreuses. Qu’avez-vous retiré de vos échanges avec les différents élus ruraux européens ? Nos problématiques sont communes. Les territoires ruraux doivent accroître le lobbying auprès des instances européennes dont les représentants sont plutôt citadins. Les associations de maires ruraux d’Europe devraient peser davantage dans les décisions. Il faut être très présents dans les commissions et faire des propositions. Qu’est-il ressorti sur la question des financements européens, présents et à venir ? On constate que des crédits non consommés repartent à l’Europe, ce qui signifie que les conditions d’attribution sont trop contraignantes : les argumentaires à développer sont trop poussés et les contraintes écologiques trop fortes. Les zones rurales étant quasi-dépourvues d’ingénierie économique et financière, ce sont les secteurs urbains qui captent les financements. En outre, une partie des sommes allouées du Fonds européen va aller au développement agricole au lieu d’alimenter les territoires. Nous voulons que le programme Leader puisse continuer à être dépensé dans ce cadre. Enfin, la conditionnalité des aides soumettant le fonds européen aux efforts financiers des Etats pénalise nos territoires. En augmentant la contribution, particulièrement faible aujourd’hui, des Etats à l’Europe, on évitera le saupoudrage au profit des seuls gros projets. Article 21.10.2011 L'UE ne doit pas oublier ses zones rurales, déclare la Présidente du CdR Comité des Régions Lors du discours qu'elle a prononcé hier au Congrès européen des communes rurales de Varsovie, Mercedes Bresso a rappelé que les zones rurales étaient encore durement frappées par le chômage et par un manque d'infrastructures de base. Selon elle, les propositions de réforme en matière d'agriculture et de politique régionale européenne vont dans le bon sens pour remédier à ces écarts de développement. Dossier « Développement rural Post 2013 » 19 Le congrès était organisé par le Comité des régions (CdR) et l'Union des communes rurales de la République de Pologne dans le cadre de la présidence polonaise du Conseil. Sous le patronage du président polonais Bronisław Komorowski, cette manifestation a réuni Waldemar Pawlak, vicepremier ministre polonais, Adam Struzik (PL/PPE), maréchal de la région de Mazovie, Mariusz Poznaoski, président de l'Union des communes rurales de Pologne, ainsi que des membres du CdR et plus de 1000 élus de communes rurales. Malgré leur diversité, les zones rurales européennes sont confrontées à de nombreux problèmes communs, que ce soit le chômage, le manque d'infrastructures de base ou le dépeuplement, a déclaré Mme Bresso, avant de réaffirmer le large soutien du CdR au développement rural: "Le Comité des régions mettra toute son énergie pour que les politiques européennes continuent d'offrir à tous les territoires ruraux un avenir et les moyens d'exploiter au mieux leurs atouts." Dans ce contexte, Michel Delebarre (FR/PSE), maire de Dunkerque et président de la commission de la politique de cohésion territoriale du CdR, a salué la proposition de créer un cadre stratégique commun pour tous les principaux fonds européens afin de garantir une véritable coordination entre la politique de développement rural et la politique de cohésion. Parallèlement, M. Delebarre a préconisé des projets de développement local intégrés: "Ne commettons pas l'erreur d'opposer les zones urbaines et rurales. Qu'il s'agisse d'infrastructures, de communications à large bande ou d'efficacité énergétique, les défis et les besoins financiers ne sont pas comparables. Avant tout, il faut favoriser des approches intégrées dans des zones fonctionnelles ou d'habitat." Malgré les innovations positives, les collectivités territoriales ne sont toujours pas traitées sur un pied d'égalité quand il s'agit d'élaborer et de mettre en œuvre des programmes de l'UE, a souligné Mme Bresso: "Nous avons encore des doutes sur le rôle exact réservé aux pouvoirs régionaux dans les contrats de partenariat. Les régions et les communes rurales ne peuvent plus se contenter du seul statut de cofinanceur sans être parties prenantes dans le choix des priorités et des modalités de mise en œuvre et de gestion. Elles seules peuvent permettre une orientation des aides en fonction des spécificités agricoles, environnementales et territoriales des régions." Néanmoins, les propositions visant à donner plus de flexibilité aux États membres dans l'affectation des aides du Fonds de développement rural de l'UE pourraient entraîner une "nationalisation rampante" et s'écarter de leur objectif initial, a ajouté Bresso. Se basant sur la proposition d'allouer un seuil minimum de 25 % du Fonds de développement rural à la protection de l'environnement, Mme Bresso a suggéré que 20 % de l'enveloppe soient utilisés pour promouvoir l'inclusion sociale, la réduction de la pauvreté et le développement économique. Pour souligner le rôle des régions rurales dans l'élaboration des politiques de l'UE, les participants au congrès ont adopté la "déclaration de Varsovie". Cette déclaration insiste sur l'importance de tenir compte des besoins des zones rurales et de trouver un juste équilibre entre les politiques rurales et urbaines. Elle appelle aussi à renforcer les liens entre les territoires ruraux et urbains afin de développer une approche territoriale plus intégrée. Informations supplémentaires Discours de Mercedes Bresso, Présidente du Comité des régions Programme du Congrès européen des communes rurales PAC: La Présidente du CdR salue quelques avancées proposées par la Commission, mais les trouve timides (13 octobre 2011) La Présidente du Comité des régions rejette les projets de l'UE destinés à suspendre l'aide régionale aux pays qui enfreignent les règles en matière de déficits (6 octobre 2011) Projet de règlement de développement rural post 2013 : un peu de changement, beaucoup de continuité ? Dossier « Développement rural Post 2013 » 20 ADCF Les premiers projets de règlement des fonds structurels et du développement rural pour la période 2014-2020 commencent à circuler. Une première version du règlement de développement rural, dont l’AdCF a pris connaissance, prévoit de prolonger la démarche Leader et une large gamme de mesures. Tout en réitérant un objectif de concentration des interventions. Règlement de développement rural : des priorités multiples Le pré-projet de règlement de développement rural renoue avec un trait classique des programmes européens, souvent déploré par les évaluations. Il énonce en introduction l’impérieuse nécessité d’opter pour des priorités claires et fortes avant d’énumérer une longue liste de mesures qui reprend les différentes aides financées par le deuxième pilier de la PAC depuis la création des mesures d’accompagnement en 1999. Le projet de règlement comprend ainsi les différents soutiens à l’ensemble des secteurs et problématiques de l’économie rurale : l’agriculture et la sylviculture en premier lieu, mais aussi les PME, les paiements environnementaux, les indemnités compensatrices de handicap naturel, les aides à l’installation des jeunes agriculteurs, la formation, la commercialisation, la conversion ou le maintien de l'agriculture biologique, les services de base et la rénovation de village… Le projet entre dans un degré de détail remarquable en évoquant également le balisage des sites touristiques ! La nécessité de proposer un éventail large d’interventions possibles pour répondre à la diversité des espaces ruraux européens explique cette exhaustivité. Mais il est possible de se demander à la lecture du projet de règlement si les mesures ne gagneraient pas à être moins nombreuses mais plus ouvertes dans leur définition, afin de respecter une logique de subsidiarité avec les Etats-membres et les collectivités infra-nationales pour décliner les grands axes thématiques. En tout état de cause, le « contrat de partenariat » que devra proposer un État membre à la Commission européenne pour affiner les priorités stratégiques des différents fonds (FEDER, FSE, FC, FEADER et FEP) sera vraisemblablement l’outil adapté pour accroître la sélectivité des programmes. Mais beaucoup d’observateurs s’interrogent sur la capacité des futurs documents de programmation à limiter la dispersion des aides. Le projet de règlement prévoit lui-même l’ouverture de sousthématiques pour autoriser l’extension de programmes à des enjeux spécifiques. Le financement « pluri-fonds » de Leader Un retour aux mauvaises pratiques antérieures? Au sujet du programme Leader qui permet de soutenir des programmes intégrés de développement local, concertés et « multisectoriels », le projet de règlement prévoit sa reconduction sous des formes proches de la génération actuelle : principe d’association de plus de 50% de partenaires privés pour décider de la programmation d’un concours Leader. Les Etats membres auront obligation d’ouvrir le programme Leader en le dotant d’une enveloppe minimale (5% du Feader - à confirmer). Le seuil très « minimaliste » des 5%, s’il se confirmait, méritera la plus grande attention des collectivités françaises, notre Ministère de l’agriculture (qui pilote ce programme) ayant par le passé eu tendance à transformer en seuil plafond ce qui est un seuil plancher ; alors que d’autres Etats-membres lui accordent une part beaucoup plus importante. La priorité européenne concernant Leader serait : « de faciliter la diversification et la création d'emplois, ainsi que favoriser l'inclusion sociale et la réduction de la pauvreté. » La seule « innovation » importante ne relève pas tant des concepts de développement local portés par la Commission mais du montage financier proposé : les groupes Leader devront présenter et mettre en œuvre des programmes cohérents et coordonnés avec les différents soutiens apportés par le FEDER, le FSE et le FEAMP. Dossier « Développement rural Post 2013 » 21 Ces trois derniers fonds pourront visiblement être mobilisés aux côtés du FEADER pour abonder l’enveloppe avec laquelle le groupe déclinera son projet. Si l’on peut se féliciter d’une ouverture des autres fonds à la démarche Leader, on peut néanmoins s’interroger sur la logistique administrative qu’elle engendrera. L’expérience douloureuse du programme Leader II (période 1999-2001) est encore dans les souvenirs et avait conduit à une sous-consommation de crédits. Un « réseau rural » continuera d’exister et d’être soutenu par le FEADER. Le projet de règlement ne tranche pas la question de l’échelle territoriale de mise en œuvre des programmes de développement rural. Il laisse ouvertes sa construction et sa mise en œuvre au niveau national ou régional. Le débat ne manquera pas d‘être relancé en France par les régions. Sur le plan financier, tirant les enseignements de la crise actuelle, le projet de règlement prévoit l'augmentation du taux de soutien par le FEADER jusqu'à un maximum de 95% pour les régions les moins développées et de 85% pour les autres régions. Le déploiement d’instruments financiers innovants serait fortement encouragé. Ils pourraient se combiner avec une assistance directe nonremboursable et apporter une meilleure valeur ajoutée. L’AdCF approfondira son analyse des règlements en cours de diffusion afin d’envisager, sous l’impulsion d’Estelle Grellier, vice-présidente de l’association chargée des affaires européennes, d’éventuelles interventions auprès du Parlement et de la Commission européenne en vue d’une simplification de la mise en œuvre des fonds et leur concentration sur des priorités stratégiques. Contact AdCF : c.bernard@adcf.asso.fr Approche Leader 3-5 octobre 2011 Et l'après 2013 ? Commission européenne Une conférence de la Commission sur le thème : "Approche LEADER après 2013 et nouveaux challenges pour le développement des régions rurales d'Europe" s'est tenue du 3 au 5 octobre 2011 en Pologne. Elle a rassemblé plus de 20 États membres et a d'ores et déjà apporté quelques repères à ce sujet : l'importance du respect des spécificités Leader, la possibilité pour la prochaine programmation de financer les stratégies locales de développement (qui seraient définies par les États membres) via la mobilisation d'autres fonds européens, la garantie d'une plus grande autonomie des GAL, le renforcement des outils de mise en réseau, ou encore, la réaffirmation de l'intérêt de la coopération. Dans un projet de contribution adressé au ministère de l'Agriculture de mars 2011, les associations de promotion et de fédération des pays (APFP) et Leader France proposent, quant à elles, une généralisation de Leader à tous les Pays à dominante rurale et la réaffirmation d'un programme qui doit rester au service de l'innovation. En savoir plus : Gal Beauce Dunois : www.pays-dunois.fr/ses-programmes/le-programme-europeen-leader Leader France : www.leaderfrance.fr Conférence en Pologne : http://www.leaderafter2013.eu Article en ligne sur le site de Localtis Texte APFP et Leader France mars 2011 Dossier « Développement rural Post 2013 » 22 21/09/2011 Avis du Comité économique et social européen (CESE) sur l’avenir du programme LEADER CESE Depuis plus de vingt ans, LEADER (Liaisons entre actions de développement de l'économie rurale) fournit aux collectivités rurales de l'Union européenne un instrument leur permettant de jouer un rôle actif pour définir leur stratégie territoriale. Depuis son lancement au début des années 1990, LEADER a évolué: ce qui était au départ une initiative pilote d'échelle réduite est devenu une approche méthodologique des programmes généraux de développement rural. Les groupes d'action locale (qui gèrent le programme LEADER sur le territoire ; il y en a 11 en Basse-Normandie pour la période 2007-2013) sont devenus beaucoup plus nombreux au fil du temps, le territoire de l'Union européenne couvert s'est significativement élargi. Le Comité économique et social européen (CESE), organe consultatif de l’Union européenne, a publié un avis le 21 septembre dernier dans lequel il fait état des enseignements tirés de l'approche de LEADER et dans lequel il émet plusieurs propositions et recommandations sur cet instrument pour l’après 2013. Le CESE préconise notamment d’élargir l’approche LEADER en tant qu’instrument éprouvé de développement tout en préservant ses principes essentiels que sont la participation directe de la société civile et des autres acteurs locaux. Le CESE préconise de renforcer les approches partenariales (notamment les partenariats locaux et régionaux intersectoriels dans les zones rurales mais aussi séparément dans les zones urbaines) tout en procédant à l’harmonisation des processus et des partenariats. Le CESE insiste sur le fait que les partenariats doivent toujours être développés selon une approche ascendante. Ainsi, il est proposé que l’approche LEADER et son élargissement se fassent à l’horizon 2013 sous forme de partenariats ascendants aux autres fonds européens destinés aux zones rurales. Une approche globale en matière de développement local pour les régions rurales, réunissant en un seul budget des ressources de différents fonds (FEADER, FSE, FEDER) suivant une procédure simplifiée et sans alourdissement de la charge administrative est vivement conseillée. Enfin, le CESE recommande d’utiliser cette même méthode, sous une autre appellation dans les villes afi de mener à bien les stratégies et les investissements en matière de développement. Ainsi, pour les villes, l nouveau programme pourrait se nommer « Liaisons Entre Actions de développement de l’Economie des Villes – LEAVED ». Le Comité préconise aussi une réduction significative des charges administratives notamment pour les projets de petites envergures. Pour en savoir plus Des réseaux ruraux régionaux mobilisés sur l’après 2013 AUVERGNE Le réseau rural Auvergne a tenu son assemblée générale le 19 mai 2011 en présence du Président de région, René Souchon et du Directeur régional de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt d’Auvergne, Yann Dorsemaine. Cette journée s’est déroulée en deux temps. Le bilan des actions 2010 et les perspectives du réseau rural Auvergne ont été détaillés et discutés avec les animateurs des groupes de travail du réseau autour de cinq thèmes : nouvelles technologies et services aux populations, évaluation des politiques publiques, urbanisme et aménagement durable, coopération internationale, les circuits alimentaires Dossier « Développement rural Post 2013 » 23 de proximité. Au cours des débats a été souligné le caractère pionnier, partenarial, opérationnel et ouvert (notamment à l’Europe) du réseau régional. L’après-midi, les participants se sont réunis autour d’experts régionaux et nationaux sur le thème «La place des territoires ruraux dans la stratégie de l’Union Européenne à l’horizon 2020». Responsables de la Région et de la DRAAF Auvergne, chercheurs et consultants ont ainsi croisé leurs analyses de ce qui est actuellement connu des orientations de la stratégie européenne pour tenter, en dépit des incertitudes, de brosser un état des lieux et des inflexions probables des politiques concernant la PAC et la politique de cohésion. Le décryptage de cette stratégie a notamment été fait d’après la communication de la Commission européenne sur les orientations du 2ème pilier de la PAC et les conclusions du cinquième rapport sur la cohésion économique, sociale et territoriale tandis que Catherine Guy-Quint, députée européenne de 1999 à 2009, apportait un témoignage passionnant sur la réalité des jeux d’acteurs entre le Conseil européen (les Etats) et le parlement européen. • Que faire aujourd’hui dans les territoires ? Quelques pistes ont été avancées pour répondre à l’interrogation majeure des acteurs territoriaux : - Se préparer à une concurrence accrue pour l’obtention des financements, - Ancrer les projets dans des stratégies intégrées de territoires (Leader serait une bonne école..) ; faire une place dans les projets à l’égalité homme-femme, à la prise en compte des TPE, évoquer les coopérations européennes,… - Ne pas attendre pour améliorer la qualité des projets, - Tendre vers une rentabilité démontrable, mettre en place un suivi de la performance des projets, y compris la valorisation économique de projets dont l’entrée est environnementale par exemple. - A l’échelle régionale et nationale : consommer les crédits ( y compris ceux du FEDER destinés au rural et qui sont parfois délaissés) - A l’échelle européenne : se faire connaître à Bruxelles ! • Les atouts de l’Auvergne Parmi les nombreux atouts de l’Auvergne pour aborder la prochaine période de programmation, ont été cités, outre le bon taux de consommation des crédits de la présente génération de programmes, les ressources régionales pour le développement durable, la capacité d’anticipation, la reconnaissance dont la région est déjà l’objet au plan de l’innovation (Cf. plusieurs prix déjà attribués). Ces échanges ont été suivis de la présentation d’un cas pratique, celui du projet de valorisation du Canal de Berry. Les pilotes et animateurs du réseau Auvergne ont été confortés dans leur choix pour cette assemblée générale par des retours très positifs, les participants ayant trouvé les échanges « clairs », « pertinents », « équilibrés ». La rencontre a ainsi éveillé les curiosités quant aux prochaines décisions post-2013. Une prochaine session d’information sera certainement de mise ! Article paru dans la Lettre du Réseau rural n° 11 - juin 2011 Dossier « Développement rural Post 2013 » 24 A NOTER : 22/11/2011 Séminaire "La politique agricole commune 2014-2020, enjeux pour les Régions françaises" ARF /Conseil régional d’Auvergne Grande Halle d'Auvergne, plaine de Sarliève à Cournon d'Auvergne Public : L’ensemble des acteurs en charge de ce secteur (élus, services des collectivités territoriales, services de l'Etat, professionnels, représentants des institutions européennes) Programme BRETAGNE Des conférences téléphoniques sont organisées tous les deux mois par le réseau rural breton et au titre des thèmes envisagés pour 2011 figurent « Les fonds européens après 2013 » LANGUEDOC ROUSSILLON 6-7/10/2011 Rencontre des acteurs ruraux de l’Eurorégion Le Réseau rural Languedoc Roussillon a organisé la 1ère rencontre des acteurs ruraux de l’Eurorégion Pyrénées Méditerranée (Catalogne, Iles Baléares, Languedoc-Roussillon et Midi Pyrénées). Cette rencontre a eu lieu les jeudi 6 et vendredi 7 octobre à Ille sur Têt, GAL Terres Romanes (Pyrénées-Orientales) et a réuni plus de 130 participants. Elle avait pour objectifs de se connaître, d’échanger sur les pratiques de développement rural (y compris dans la perspective des nouveaux programmes post 2013) , de favoriser la coopération notamment dans le cadre de LEADER et d’envisager la possibilité de la poursuite des rencontres entre réseaux ruraux de l’Eurorégion. Source Dossier « Développement rural Post 2013 » 25 POLITIQUE AGRICOLE COMMUNE Textes et communiqués officiels de la Commission européenne 12/10/2011 La politique agricole commune après 2013 Une réforme de la politique agricole commune doit intervenir d’ici 2013. Après un large débat public la Commission a présenté un document qui décrit les options possibles et lance le débat avec les autres institutions et les parties intéressés. Le 12 Octobre 2011, la Commission a présenté un ensemble de propositions législatives destinées à rendre la PAC plus efficace. L'objectif est de favoriser une agriculture plus compétitive et durable et de dynamiser les zones rurales. Lire les propositions législatives présentées le 12 octobre 2011 Règlement du parlement européen et du conseil relatif au soutien au développement rural par le Fonds européen agricole pour le développement rural (Feader) La PAC à l'horizon 2020: Alimentation, ressources naturelles et territoire - relever les défis de l'avenir - Communication de la Commission Version du 19 octobre 2011 Les enseignements du débat public sur la PAC CALENDRIER Les 19 et 20 juillet 2010, la Commission européenne a organisé une conférence de synthèse du débat public. A la suite de ce débat public et des échanges, notamment avec le Conseil et le Parlement européen, la Commission a présenté, le 18 novembre 2010, une communication sur « la PAC à l'horizon 2020 » qui décrit les options possibles et lance le débat avec les autres institutions et les parties intéressées. Le 12 Octobre 2011, la Commission a présenté un ensemble de propositions législatives destinées à rendre la PAC plus efficace. L'objectif est de favoriser une agriculture plus compétitive et durable et de dynamiser les zones rurales. Après un débat au Parlement européen et au Conseil, l'approbation des différentes réglementations et des actes d'application est attendu d'ici la fin de 2013, afin que la réforme de la PAC puisse entrer en vigueur à partir du 1er janvier 2014. Depuis sa création, la PAC a toujours été adaptée pour répondre aux enjeux de son temps. Des réformes significatives ont été menées ces dernières années, notamment en 2003 et lors du Bilan de santé de la PAC en 2008, pour moderniser le secteur et l’orienter davantage vers le marché. La stratégie Europe 2020 ouvre une nouvelle perspective. Avant de soumettre de premières orientations politiques pour ce secteur stratégique, pour nourrir les travaux préalables au processus de décision, le Commissaire Cioloş avait lancé en avril 2010 un débat public sur l'avenir de la Dossier « Développement rural Post 2013 » 26 Politique agricole commune, ses objectifs, ses principes et sa contribution à la stratégie « Europe 2020 ». Outre la contribution que la PAC peut offrir au développement de la stratégie Europe 2020, le débat public se structurait autour de quatre questions : Pourquoi une Politique agricole commune européenne ? Quels objectifs la société assigne-t-elle à l'agriculture dans toute sa diversité ? Pourquoi réformer la PAC et comment la faire répondre aux attentes de la société ? Quels outils pour la PAC de demain ? Ce débat public était ouvert jusqu'au 11 juin 2010. Une synthèse des contributions a été réalisée par un organisme indépendant Rapport de synthèse Résumé des contributions Présentations et analyses 00/10/2011 Note de synthèse sur la réforme de la PAC Maison Européenne des Pouvoirs locaux Dans une première partie de cette note, la MEPL présente les principales dispositions du projet de réforme. Source 6-7/10/2011 Perspectives pour la PAC après 2013 Réseau rural Languedoc-Roussillon Dans le cadre de la 1ère rencontre des acteurs ruraux de l’Eurorégion Pyrénées Méditerranée (Catalogne, Iles Baléares, LanguedocRoussillon et Midi Pyrénées) des 6 et 7 octobre derniers Monsieur Benoît Esmanne, DG Agriculture et développement rural, est intervenu sur la PAC post 13 Interventions sur la PAC post 13 Benoit Esmanne, Commission européenne, DG Agriculture et développement rural, Source 26/10/2011 Les fonds sociaux, réceptacles des tensions budgétaires sur la PAC EURACTIV Bruxelles amorce un virage contesté, où le Fonds social européen dédié à la formation se recyclerait dans l’aide alimentaire pendant que le soutien prévu pour les salariés licenciés profiterait largement aux agriculteurs. Déshabiller Pierre pour habiller Paul. C’est la méthode à laquelle la Commission européenne semble se livrer pour maintenir son intervention dans le champ social tout en ménageant les Etats en quête de gel budgétaire. La bataille, toujours pendante, sur l’aide alimentaire s’est fondée sur le financement contesté de ce programme par la politique agricole commune. Or, dans ses propositions pour 2014-2020, la Commission propose de transférer cette mission au Fonds social européen (FSE), Dossier « Développement rural Post 2013 » 27 dédié à la formation et l’insertion professionnelle. Quelque 2,5 milliards d’euros seraient ponctionnés à cette fin sur les 84 milliards prévus pour le FSE. Un choix qui n’est pas du goût de tout le monde. Refusant le prélèvement opéré sur le FSE, Elizabeth Morin-Chartier, eurodéputée du PPE souhaite que ce fonds reste « l’outil d'intégration sociale par l'intégration professionnelle ». Inversement, l’utilisation faite du Fonds européen d’ajustement à la mondialisation suscite des remous. D’un montant de 500 millions d’euros annuels, cet instrument créé en 2006 est jusqu’ici dédié à l’accompagnement des personnes dont le licenciement est lié aux « modifications de la structure du commerce mondial ». Il est par exemple intervenu à plusieurs reprises après les restructurations intervenues chez le constructeur automobile Peugeot en France, comme pour la fermeture d’une usine d’Unilever en République tchèque ou auprès des 2 834 salariés licenciés par la branche belge de General Motors et ses fournisseurs. GATT et OMC Dans ses propositions publiées début octobre, la Commission européenne propose d’étendre le dispositif aux agriculteurs, considérés comme « travailleurs indépendants ». « On va demander au social de payer le prix des accords de libre-échange signés par l’UE dans le secteur agricole », regrette Pervenche Berès, eurodéputée socialiste. Le fonds viendrait en effet en aide aux agriculteurs dont l’activité fait les frais d’accords commerciaux sciemment conclus par l’UE dans le cadre du GATT (General agreement on tariffs and trade) ou de l’Organisation mondiale du commerce. Et la balance budgétaire penche fortement du côté des agriculteurs, qui pourraient percevoir un maximum de 2,5 milliards d’euros sur les 3 milliards prévus. Une situation qui irrite la Confédération européenne des syndicats : « Les fonds dédiés au développement rural financent déjà des actions pour l’emploi », fait remarquer Claude Denagtergal, conseillère au sein de l’organisation, pour qui le fonds d’ajustement à la mondialisation devrait être compris dans le budget du FSE. « Mais il semble que la Commission redonne aux agriculteurs ce qu’elle retire de la PAC », poursuit-elle. Tant et si bien que les services de la Commission européenne en charge de l’agriculture pourraient prendre la main sur la gestion de ce fonds, jusqu’ici propriété de la direction générale à l’Emploi. Source 04/11/2011 A Cannes - Le plan d’action du G20 agricole validé par les chefs de gouvernement du G20 Terre-net Média Bruno Le Maire, ministre de l’Agriculture a associé Bill Gates et la Fondation Bill et Melinda Gates aux objectifs du G20 agricole, en s’accordant sur un plan d’action pour venir en aide aux mal-nourris de la planète. Les producteurs de blé et de maïs soulignent les contradictions entre les engagements de l’Europe de produire plus, et la proposition de réforme de la Pac de Bruxelles d’imposer le verdissement des paiements directs. La crise financière n’a pas totalement occulté le chapitre agricole de la réunion Le Maire et ses homologues européens lors du G20 des chefs de gouvernement du G20 agricole des 22 et 23 juin 2011 à Paris. (© Terre-net Média) réunis à Cannes ces 3 et 4 novembre. Selon l’Afp, ils reprennent l'essentiel des dispositions du plan d’action adopté par les ministres de l'Agriculture le 23 juin dernier à Paris. Dossier « Développement rural Post 2013 » 28 « En plus de l'augmentation de la production, cet accord, alors salué comme "historique", prévoyait des mesures plus techniques telles que la création d'un "Forum de réaction rapide" destiné à "agir rapidement afin de prévenir ou d'atténuer les crises mondiales des prix alimentaires" ou la mise en place d'un système d'information sur l'état des stocks. » Le ministre de l’Agriculture, Bruno Le Maire, toujours soucieux de la mise en œuvre rapide du plan d’action et Jacques Diouf, directeur général de l’Organisation des Nations-Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture, « saluent la publication par le Système d’information sur les marchés agricoles (Agricultural Market Information System - Amis) de son premier rapport sur l’état des marchés agricoles, le 2 novembre 2011 ». Il présente la situation et les perspectives sur les marchés du blé, du maïs, du riz et du soja. Par ailleurs, l’hôte de la rue de Varenne et Bill Gates, Co-président de la Fondation Bill et Melinda Gates, se sont rencontrés au G20 et se sont accordés sur un plan d’action pour venir en aide aux malnourris de la planète et « pour accroitre les investissements pour la productivité agricole dans les pays en développement ». La fondation s’attachera à « fournir une assistance technique et financière de 1,5 millions de dollars pour développer le système d’informations Amis dans les pays en développement ». Elle veillera aussi avec le ministère de l’Agriculture à continuer à être mis en oeuvre sous la présidence mexicaine du G20 agricole. L'Agpb rappelle les engagements de l'Europe Mais la réunion des chefs de gouvernement à Cannes est aussi l’occasion pour l’Agpb et l’Agpm de souligner les contradictions entre l’adhésion des objectifs essentiels du plan d’action et de la proposition de réforme de la Pac du 12 octobre dernier. « Dans le cadre du G20 de Cannes comme lors du G20 agricole à Paris en juin, l’Europe a clairement pris l’engagement de produire plus pour relever le défi de la sécurité alimentaire dans le monde. Elle ne peut s’en dédire et ne saurait donc entériner les propositions de réforme de la Pac de la Commission européenne, qui, sous couvert de verdissement de cette politique, tendent à imposer des jachères masquées », a déclaré Philippe Pinta, président de Céréaliers de France. Source : Terre-net Média 14/10/2011 La réforme de la PAC sous le feu des critiques Euractiv Les propositions très attendues de la Commission européenne concernant la révision de la politique agricole commune (PAC) ont déçu la plupart des parties prenantes et des dirigeants politiques de l'UE. Absolument personne ne semble satisfait de la proposition législative de réforme de la PAC présentée par la Commission le 12 octobre, si ce n'est le Comité des industries utilisatrices de sucre (CIUS). Les nombreux groupes politiques du Parlement européen ont été les premiers à exprimer leur déception. Pour la première fois, le Parlement et les Etats membres de l'UE exerceront leur pouvoir de codécision, en application du traité de Lisbonne. Bien que la plupart des Etats membres ne se soient pas encore exprimés, la France et le RoyaumeUni - les deux pays ayant les points de vue les plus divergents à propos de la PAC - ont déjà émis des réserves. Pour les Britanniques, la proposition n'offre aucune réforme radicale. Quant à la France, elle a trouvé que le « verdissement » était trop compliqué et ne reflétait pas la réalité économique de l'UE. Selon le lobby agricole européen Copa-Cogeca, les propositions manquent d'une rigueur pourtant nécessaire afin d'améliorer la rentabilité et la productivité du secteur agroalimentaire européen. Dossier « Développement rural Post 2013 » 29 Les ONG environnementales ont quant à elles déploré la médiocrité des mesures de « verdissement » du projet, qui ne seront pas suffisantes pour mettre un terme aux pratiques d'agriculture intensive (voir les réactions détaillées ci-dessous). Le verdissement L'exécutif européen a proposé de soumettre 30 % des paiements directs de la PAC à une conditionnalité liée à trois mesures de « verdissement » : Le maintien des pâturages permanents. La diversification des cultures. Les agriculteurs devront prévoir au moins trois cultures différentes sur leurs terres arables. La plus large d'entre elles pourra représenter jusqu'à 70 % des terres, contre au moins 5 % pour les deux autres cultures. Le maintien d'une « zone réservée à l'écologie » représentant au moins 7 % des terres agricoles - à l'exception des prairies permanentes - avec des lisières de champs, des haies, des arbres, des terres en jachère, des paysages, des biotopes, des bandes tampons ou des zones de reboisement. Même si les ONG vertes ont salué cette dernière proposition comme une contribution importante à la protection de la biodiversité, cette idée de réserver au moins 7 % des terres, dans chaque exploitation, à des fins écologiques est « absurde » à un moment où les ressources alimentaires et énergétiques se raréfient. Ces mesures de « verdissement » ne seraient pas contraignantes, étant donné que la seule sanction possible en cas de non-respect sera la suspension des subventions. Toutefois, nombreux sont ceux qui craignent que ces mesures représentent un fardeau administratif inutile de plus pour les agriculteurs. Selon les écologistes, les exigences proposées en termes de rotation des cultures ne seront pas suffisantes pour enrayer les monocultures intensives qui appauvrissent les sols et requièrent une utilisation d'engrais importante. Ils ajoutent que cela ne changera rien à la dépendance de l'UE aux importations de soja et de maïs destinées à nourrir le bétail européen. La distribution des paiements L'une des propositions qui a été bien accueillie concerne l'engagement de la PAC à ne soutenir que les agriculteurs actifs, par opposition aux propriétaires terriens sans activité agricole. Bon nombre des parties prenantes ont cependant été déçues de la définition d' « agriculteur actif », considérée comme trop large. Ainsi, les agriculteurs dont le revenu issu d'une activité non agricole représente 95 % de leur revenu annuel pourraient encore percevoir des subventions. La proposition de plafonner progressivement les paiements destinés aux grandes exploitations à 300 000 € par an est également perçue comme dérisoire, dans la mesure où une partie des coûts salariaux et des charges sociales sera déduite du total. Ce plafonnement ne concernerait donc en fait que quelques exploitations. Dans le même temps, la proposition de réserver une aide spéciale aux jeunes agriculteurs, à hauteur de 2% de l'enveloppe nationale pour les nouveaux exploitants, a été bien accueillie. Le cofinancement du premier pilier Les ONG vertes ont également tiré la sonnette d'alarme quant à la proposition d'autoriser les Etats membres qui perçoivent des paiements directs inférieurs à 90 % de la moyenne européenne à transférer jusqu'à 5 % de leurs Fonds de développement rural dans leur enveloppe nationale du premier pilier, qui fournit une aide directe au revenu pour les agriculteurs. Par ailleurs, tous les Etats membres pourraient transférer jusqu'à 10 % de leurs subventions nationales du premier pilier dans leur enveloppe de développement rural (le deuxième pilier). Dossier « Développement rural Post 2013 » 30 Les paiements directs du premier pilier sont financés à 100 % par l'UE, alors que le deuxième pilier est cofinancé par les Etats membres et comprend des mesures prédéfinies pour le développement rural et la protection de l'environnement. Pour les ONG vertes, le « retour des subventions du second au premier pilier » apporte un soutien aux « nouveaux» Etats membres de l'UE, et ouvre la voie à la possibilité d'utiliser les fonds initialement prévus pour l'environnement comme un soutien direct au revenu. Le sucre La Commission s'est aussi penchée sur le dernier régime de quotas pour le sucre, afin d'y mettre un terme. Le système européen pour les quotas nationaux de production de sucre et les prix minimums devrait être abolis d'ici au 30 septembre 2015. Cette mesure s'accompagnera de diminutions des droits à l'importation. Le Comité européen des fabricants de sucre (CEFS) a rejeté cette proposition, qui a en revanche été bien reçue par le Comité des industries utilisatrices de sucre (CIUS). Les fabricants expliquent que l'analyse d'impact utilisée par la Commission pour justifier l'abolition du système de quotas comprend plusieurs incohérences, telles que l'augmentation supposée de la production européenne alors que la production et les prix du sucre et de la betterave devraient chuter. Pour les industries utilisatrices de sucre, l'abolition des quotas devrait stimuler la concurrence sur le marché et les aider à surmonter les « difficultés d'approvisionnement » qu'elles rencontrent. L'UE est le premier producteur de betterave sucrière au monde. Réactions : Le ministre français de l'agriculture, Bruno Le Maire, a déclaré que la France soutenait le principe du verdissement des subventions de la PAC, mais il a insisté sur le fait que ce système devrait être « simple », comporter des mesures incitatives et prendre en compte les considérations budgétaires. Le verdissement devrait prendre en considération la réalité économique des exploitations agricoles et permettre d'alléger le fardeau administratif. « En l’état, les propositions de la Commission ne répondent pas à ces objectifs », a-t-il ajouté. Source et suite des Réactions 23/06/2011 Le rapport Dess définitivement adopté par le Parlement européen La France Agricole Le rapport Dess (Rapport sur la PAC à l'horizon 2020 : alimentation, ressources naturelles et territoire - relever les défis de l'avenir) qui prône une Pac « forte et solide », a été approuvé à une très large majorité (à main levée), jeudi 23 juin 2011 à Bruxelles, par le Parlement européen réuni en session plénière. Quelques amendements de dernière heure ont été votés, sur le lait et le financement du développement rural notamment, qui ne modifient qu'à la marge le texte soumis, mercredi en fin d'après-midi, aux eurodéputés. Convergences avec la Commission Le commissaire à l'Agriculture, Dacian Ciolos, qui doit dévoiler, en octobre prochain, ses propositions législatives pour la future Pac, s'est félicité, dès mercredi soir devant les eurodéputés, que le rapport Dess présente « beaucoup d'éléments convergents » avec la communication de la Commission de novembre dernier sur la Pac à l'horizon de 2020. Dossier « Développement rural Post 2013 » 31 En particulier : la priorité mise sur la sécurité alimentaire (tant quantitative que qualitative), le maintien des deux piliers de la Pac (production et développement rural), la « nécessité d'un verdissement » des aides directes, une « répartition plus équitable des fonds entre agriculteurs » assortie d'une « limite supérieure aux paiements directs », enfin un « budget à la hauteur des enjeux ». Financement En réponse à plusieurs eurodéputés redoutant que la Commission européenne ne taille, à l'occasion de ses propositions de cadre financier pluriannuel 2014-2020, dans les fonds du développement rural (le chiffre de -30 % circule), Dacian Ciolos a assuré que le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, « soutient un deuxième pilier fort ». Verdict le 29 ou le 30 juin 2011 Quoi qu'il en soit, le Parlement a glissé une phrase de dernière minute dans le rapport Dess, par laquelle il « rappelle que la modulation, sous toutes ses formes, aussi bien obligatoire que volontaire, destinée à financer les mesures en faveur du développement rural, expire en 2012, et souligne qu'il y a lieu d'assurer des ressources de financement suffisantes pour le deuxième pilier dans la prochaine période de financement ». Fin des quotas laitier S'agissant du secteur laitier, le Parlement a glissé deux amendements trahissant ses interrogations sur la fin des quotas laitiers. Dans le premier, il « insiste sur la nécessité d'évaluer la situation concrète du secteur du lait et des produits laitiers, avant mars 2015, de façon à assurer le fonctionnement harmonieux et la stabilité du marché du lait ». Dans le second, il se dit « convaincu que la sécurité de l'approvisionnement en produits laitiers est assurée le mieux par un marché laitier stable, où les agriculteurs peuvent obtenir un prix juste pour leurs produits » et « invite dès lors la Commission à surveiller et à permettre le développement durable du marché laitier, par le biais d'instruments d'action suffisants en ce qui concerne le lait et les produits laitiers pour la période après 2015 et un cadre de concurrence loyale assurant une position forte aux producteurs primaires et une répartition plus équilibrée des recettes le long de l'ensemble de la chaîne de production alimentaire ». Paiements directs L'article 25 sur les paiements directs, pourtant au centre de toutes les attentions jusqu'à ce matin, n'a finalement pas été réécrit et hésite toujours en « plafond » et « dégressivité ». Le Parlement : - « constate que les exploitations agricoles dans l'Union européenne, pour des raisons historiques, présentent une grande diversité en termes de taille, de mode d'exploitation, de productivité du travail et de forme juridique ; - est conscient que les paiements directs sont alloués d'une façon qui remet en cause leur légitimité ; - prend acte de la proposition de la Commission d'introduire un plafond pour les paiements directs et salue cette tentative visant à résoudre le problème de la légitimité de la Pac et de l'acceptation de la population ; - demande à la Commission d'envisager l'introduction de mécanismes similaires qui y contribuent, comme un système de dégressivité des paiements directs par rapport à la taille des exploitations agricoles, tenant compte des critères objectifs d'emploi et des pratiques durables ». Régulation des marchés Les articles sur les instruments et la régulation des marchés agricoles, bien qu'ayant alimenté, eux aussi, beaucoup de débats ces derniers jours, n'ont pas non plus été réécrits. En particulier, l'article 52 dispose toujours que le Parlement européen : - « demande un filet de sécurité à plusieurs niveaux, généralisé à toutes les filières, reposant sur une combinaison d'outils tels que des stocks privés et publics, une intervention publique, des instruments pour lutter contre les perturbations des marchés et une clause d'urgence ; Dossier « Développement rural Post 2013 » 32 - demande qu'en cas de perturbations des marchés de durée limitée, les stockages privés et l'intervention publique soient autorisés dans des secteurs spécifiques ; - demande en outre l'instauration d'un instrument destiné à lutter contre les perturbations du marché et d'une clause d'urgence applicables à tous les secteurs, qui permettraient à la Commission, dans des circonstances particulières, en cas de crise, d'intervenir de manière plus efficace, pour une durée limitée dans le temps, d'un an maximum ; - considère à cet effet que le futur budget de l'UE doit inclure une ligne de réserve budgétaire spécifique pouvant être activée rapidement afin de fournir un outil pour réagir rapidement en cas de graves crises sur les marchés agricoles » Article en ligne de la France Agricole Rapport Dess dans sa version au 22 juin 2011 (avant les toutes dernières modifications apportées en séance plénière, évoquées dans le texte ci-dessus) Réactions 12/10/2011 Communiqué de presse du Ministre de l’Agriculture Bruno LE MAIRE, Ministre de l’Agriculture, de l’Alimentation, de la Pêche, de la Ruralité et de l’Aménagement du Territoire, prend note de la proposition législative de la Commission européenne sur la Politique agricole commune (PAC) pour 2014-2020. Elle constitue la base de travail pour la négociation qui s’engage avec les Etats membres et le Parlement européen. La France présentera le détail de sa position à l’occasion du Conseil des ministres de l’agriculture du 20 octobre, dans le fil de « l’appel de Paris » du 11 décembre 2009 en faveur d’une PAC forte lancé par 22 Etats membres à l’initiative de la France et de la position franco-allemande sur l’avenir de la PAC du 14 septembre 2010. Mais d’ores et déjà, Bruno LE MAIRE souhaite insister sur les points suivants : Comme l’OCDE le reconnaît dans son rapport publié la semaine dernière, la PAC, qui est au cœur de la stratégie européenne pour la croissance « UE 2020 », s’est déjà profondément réformée. Elle répond ainsi aux nouvelles attentes des Européens qui souhaitent une alimentation sûre et de qualité et une agriculture compétitive, diverse et durable. La PAC doit également assurer aux agriculteurs des revenus décents dans un contexte de volatilité accrue des marchés. C’est pourquoi la PAC doit être dotée d’un budget à la hauteur de ses ambitions : à cet égard, la reconduction du budget de la PAC proposée par la Commission pour le cadre financier pluriannuel 2014-2020 constitue un minimum absolu, en dessous duquel aucune réforme ne sera possible. La France est très attentive à préserver la légitimité de la PAC. C’est ainsi que le Président de la République a été le premier à proposer un débat sur la redistribution des aides entre les différents Etats. Mais celle-ci doit être soutenable et équitable et tenir compte de la situation de chacune des agricultures européennes. Dans le même esprit d’innovation, la France soutient le principe du verdissement des aides de la PAC. Mais celui-ci doit être simple et incitatif et tenir compte du contexte budgétaire. Il doit correspondre à la réalité économique des exploitations et être accompagné de simplifications nécessaires à une PAC plus verte et plus efficace. En l’état, les propositions de la Commission ne répondent pas à ces objectifs. Dossier « Développement rural Post 2013 » 33 La convergence des aides directes au sein de chaque Etat membre est également un objectif de long terme permettant à la PAC de gagner en légitimité et d’être plus verte. Mais il est essentiel qu’une large flexibilité dans les modalités comme dans le calendrier soit laissée à chaque Etat membre pour mener à bien ce processus, sauf à le mettre en péril. La proposition de la Commission met un coup d’arrêt à une longue période de démantèlement progressif des outils de régulation. Pour mieux anticiper et gérer les crises de marché, la Commission fait des propositions, notamment une clause générale d’urgence et des outils nouveaux de gestion des risques pour les agriculteurs, qui méritent d’être examinées. Mais cette réforme doit aussi permettre de renforcer le pouvoir de négociation des producteurs. Elle devra aussi préserver les outils de maîtrise de la production dans certains secteurs, qui ont fait leur preuve. Enfin, la France veillera à préserver des aides ciblées pour certains secteurs ou régions fragiles. Source 00/10/2011 Note de synthèse sur la réforme de la PAC Maison Européenne des Pouvoirs locaux Dans une seconde partie de cette note, la MEPL a relevé les principales réactions des parties prenantes européennes et françaises autour du projet de réforme. Source Dossier « Développement rural Post 2013 » 34