Trucs et trouvailles - Heart and Stroke Foundation of Ontario
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Trucset trouvailles: Conseils et outils practiques pour la vie de tous les jours. www.fmcoeur.ca La création de cette ressource est un parfait exemple de collaboration interprofessionnelle. La Fondation des maladies du cœur de l’Ontario aimerait reconnaître et remercier le groupe de professionnels dévoués de toute la province qui a consacré temps, énergie et engagement à la production de cette ressource et à l’amélioration des soins d’AVC. Dr Stephen D. Bagg Associate Professor and Head Dept. of Physical Medicine and Rehabilitation Queen’s University & St. Mary’s of the Lake Hospital Leigh G. Barr, BA, MSc Reg CASLPO Speech-Language Pathologist Hamilton General Hospital Jean Benton, RN(EC), BScN, PHCNP, CGN(C), NCA Primary Health Care Nurse Practitioner County of Renfrew Municipal Homes for the Aged Gwen Brown, RN, BA, BEd Regional Community and Long Term Care Stroke Coordinator Stroke Strategy of Southeastern Ontario Ingrid ten Bruggenkate, MSW RSW Social Worker, Acute Stroke Kingston General Hospital Tina Carques, RPN Rideaucrest Home Donna Cheung, OT Reg. (Ont.) Stroke Rehab & Community Re-engagement Coordinator South East Toronto Regional Stroke Network Glenna Churchill, RN, BScN, MSN, GNC(C) Patient Relations Specialist Kingston General Hospital Linda Galarneau RN GNC(C) NCA Registered Nurse/ Care Coordinator Day Hospital, Providence Care Sherry Darling, MSc, Reg. CASLPO Speech-Language Pathologist Toronto Western Hospital Rob Fazakerley, RPT Community Stroke Rehabilitation Program Parkwood Hospital,St Josephs Health Care, London Andrea Fisher, R.N., MSN, MSc Infirmière praticienne en soins avancés d’AVC Hôpital d’Ottawa Beverley Powell-Vinden, R.N., BNSc, Med Gestionnaire, Information sur la mission Fondation des maladies du cœur de l’Ontario Paula Gilmore, MSc, BScOT, OT Reg. (Ont.) Regional Stroke Community and Long-Term Care Coordinator SWO Stroke Network Shadab Rana, MD, MPH Spécialiste principale, Information sur la mission Fondation des maladies du cœur de l’Ontario Sylvie Giroux, RN, BSW, RSW, CTA, CFLS Community and Long Term Care Specialist Northeastern Ontario Stroke Network Sue Saulnier, RN, BNSc, MEd, GNC(C) Regional Stroke Education Coordinator Stroke Strategy of Southeastern Ontario Patrick Hurteau, MPA, OT Reg. (Ont.) Community & Long Term Care Coordinator Champlain Regional Stroke Program Linda Kelloway, RN, MN, CNN(c) Best Practices Leader Ontario Stroke Network Suzanne Khwaja Social Worker Parkwood Kelly Lumley-Leger Regional Stroke Education Coordinator Champlain Stroke Region Karen Mallet, MHSc, MEd SLP (C) Reg. CASLPO Speech-Language Pathologist Champlain Regional Stroke Network Kim Masur, OT Reg. (Ont.) Occupational Therapist Closing the Gap Healthcare Group Jocelyne McKellar, MSW, RSW Stroke Rehab and Community Re-engagement Coordinator Toronto West Stroke Network Sandra Melchiorre, RN, BSc, BScN, MN, CNN(C) Regional Stroke Advanced Practice Nurse Stroke Strategy of Southeastern Ontario Susan J. Oates, RN, BN, MScN, CRN(C) Clinical Nurse Specialist, Geriatrics Assistant Clinical Professor, McMaster University St. Mary’s General Hospital Krystyna Skrabka Regional Stroke Education Coordinator South East Toronto Stroke Network Jodie Sutcliffe, BA, BSc(OT), OT Reg. (Ont.) Regional Stroke Education Consultant West GTA Stroke Network Gina Tomaszewski, RN, MScN Southwestern Ontario (SWO) Regional Stroke Education Coordinator SWO Stroke Network Sharon Trottman, Dip P&OT Community & Long Term Care Stroke Coordinator West GTA Stroke Network Sue Verrilli, BA, RT (R/TRO) Community and Long Term Care Specialist Northeastern Ontario Stroke Network Kim Young, BAH, BHScOT, OT Reg. (Ont.) Regional Stroke Rehabilitation & Community Coordinator Central South Regional Stroke Network Linda Leduc, R.N., BA Spécialiste principale, Formation professionnelle Fondation des maladies du cœur de l’Ontario ` Table des matières Partie 1 Le cerveau et les accidents vasculaires cérébraux . . . . . . . . . . .1.1 – 1.10 Partie 2 L’équipe de soins interprofessionnelle et vous . . . . . . . . . . . . . .2.1 – 2.4 Partie 3 La communication . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3.1 – 3.12 Partie 4 La douleur après l’AVC . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4.1 – 4.8 Partie 5 La cognition . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .5.1 – 5.6 Partie 6 Perception. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . .. . . . . . . . . . . . . . .6.1 – 6.6 Partie 7 Accident vasculaire cérébral et dépression . . . . . . . . . . . . . . . . 7.1 – 7.6 Partie 8 Les AVC et le changement de comportement . . . . . . . . . . . . . .8.1 – 8.6 Partie 9 Mobilité, positionnement et transferts . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .9.1 – 9.18 Partie 10 Gestion de la fonction de la vessie et des intestins (continence). . 10 – 10.14 Partie 11 Hydratation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11.1 – 11.4 Partie 12 Aide aux repas et régimes alimentaires spéciaux . . . . . . . . . . 12.1 – 12.6 Partie 13 Activités de la vie quotidienne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .13.1 – 13.10 Partie 14 Soins de la peau et hygiène . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .14.1 – 14.4 Partie 15 Les loisirs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15.1 – 15.4 Partie 16 Le stress des personnes soignantes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16.1 – 16.4 Partie 17 Notes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .17.1 – 17.4 « Conseils et outils pour la vie quotidienne : Un guide pour les personnes soignant les victimes d’un AVC » n’a été conçu qu’à des fins d’information et ne doit pas servir d’avis médical ou de substitut à un avis médical, à un diagnostic médical ou à un conseil de traitement donné par un médecin ou un professionnel de la santé qualifié. Vous avez la responsabilité d’aller chercher un avis médical approprié de la part d’un médecin ou d’un autre professionnel de la santé qualifié avant d’agir selon un renseignement contenu dans la présente publication. Cette publication a été préparée avec l’aide d’un certain nombre de professionnels de la santé qui ont examiné l’information qui y est contenue afin de s’assurer qu’elle convient et qu’elle est exacte au moment de la publication. Elle est prévue pour servir uniquement de référence et pour compléter l’apprentissage fourni par un programme éducatif reconnu pour les préposés aux services de soutien à la personne et autres personnes soignantes de première ligne. Il ne faut pas se fier uniquement sur cette publication. Fondation des maladies du cœur 1 : Le cerveau et les AVCs Partie 1 Le cerveau et les accidents vasculaires cérébraux Le fonctionnement du cerveau Aperçu de la partie Cette partie porte sur : • le fonctionnement du cerveau; Pour savoir comment un AVC touche une personne, vous devez savoir comment le cerveau normal fonctionne et comment les fonctions du cerveau sont organisées. • l’accident vasculaire cérébral; • les facteurs de risque de l’AVC; • les effets d’un AVC; • le rétablissement d’un AVC. Votre rôle en tant que dispensateur de soins de santé Lorsque vous comprenez les effets d’un AVC, vous êtes en mesure de donner de meilleurs soins. Ces soins améliorés ont de même un effet positif sur la qualité de vie de la personne dont vous prenez soin – et aussi celle de la personne qui la soigne. Les personnes qui ont survécu à un AVC courent le risque d’en subir un deuxième. Voilà pourquoi il est important que vous reconnaissiez les signes avant-coureurs d’un AVC et que vous sachiez comment appeler de l’aide. La personne qui survit à un AVC travaille avec l’équipe des professionnels de la santé pour diminuer le risque d’un deuxième accident. Votre connaissance des facteurs de risque est donc très utile. Fondation des maladies du cœur Les fonctions du cerveau Le cerveau est comme un centre de commandement. Il gère toutes nos fonctions physiques, mentales et émotives. Ces fonctions comprennent : • Le mouvement – les fonctions motrices et la coordination des mouvements. • La perception – la manière dont nous interprétons les renseignements transmis par nos sens. • Les sensations – comme le toucher. • La vision – la façon dont nous voyons. • La cognition – la pensée, les souvenirs, la compréhension, la planification, le raisonnement et la résolution de problèmes. • La communication – la parole et la compréhension. • La personnalité – y compris les émotions et le comportement. 1.1 Trucs et trouvailles : Conseils et outils practiques pour la vie de tous les jours. Le cerveau est divisé en deux parties. Celles-ci sont appelées les hémisphères gauche et droit. Chaque hémisphère est divisé en zones qui commandent différentes fonctions. Le côté droit du cerveau commande certaines fonctions et le côté gauche en commande d’autres. Certaines fonctions sont commandées par les deux côtés du cerveau. L’hémisphère gauche du cerveau commande : • Le mouvement (les fonctions motrices) et les sensations (fonctions sensorielles) du côté droit du corps. • Les fonctions scientifiques. • La compréhension écrite et le langage parlé. • Les compétences en calcul. • Le raisonnement. Hémisphère gauche Main droite L’hémisphère droit du cerveau commande : • Les fonctions motrices et sensorielles du côté gauche du corps. • Les fonctions artistiques : musique, sensibilité à l’art, intuition. • La perception : saisir ce qui nous entoure et la capacité de comprendre cette information. Hémisphère droit Main gauche Language parlée Calcul 4 Musique y+2x x(18) Orientation spatiale Habileté artistique Fonctions scientifiques Appréciation des arts Language écrit Créativité Intuition Raisonnement Les deux côtés du cerveau commandent différentes fonctions. 1.2 Fondation des maladies du cœur Partie 1 : Le cerveau et les accidents vasculaires cérébraux Besoins nutritionnels et besoins en oxygène Le cerveau a un grand nombre de cellules spécialisées appelées les neurones. Pour fonctionner correctement - et même simplement pour survivre- les neurones ont besoin d’un apport constant d’oxygène et de nutriments. Un réseau complexe de vaisseaux sanguins appelés artères apporte du sang à toutes les parties du cerveau. Chaque vaisseau sanguin approvisionne une zone précise du cerveau en oxygène et en nutriments. Réseau artériel du cerveau Artère cérébrale antérieure Artère cérébrale moyenne Hexagone de Willis Tronc basilaire Artère cérébrale postérieure Artères vertébrales Fondation des maladies du cœur Artères carotides internes 1.3 Trucs et trouvailles : Conseils et outils practiques pour la vie de tous les jours. L’accident vasculaire cérébral et ICT Un accident vasculaire cérébral est une lésion soudaine du cerveau causée par l’arrêt du flot sanguin dans une artère. La zone du cerveau qui est touchée est privée d’oxygène et de nutriments. Le processus endommage les neurones et les fonctions qu’ils commandent dans cette zone du cerveau. Si le flot sanguin n’est pas rétabli en quelques minutes, les neurones meurent petit à petit, sans qu’il soit possible de les remplacer ou de leur faire reprendre leur fonctionnement normal. Types d’AVC Les AVC se produisent de deux façons : 1. La rupture d’une artère cause un accident vasculaire cérébral hémorragique (AVC dû à un saignement dans le tissu cérébral). Artère Artère éclatée Une lésion d’une artère éclate et du sang s’écoule hors du vaisseau sanguin. 2. L’obstruction d’une artère cause un accident vasculaire cérébral ischémique (AVC dû à un caillot bloquant le flot sanguin). Caillot bloquant le flot sanguin Artère Artère obstruée Accumulation excessive de cholestérol dans une artère (plaque). Ischémie cérébrale transitoire (ICT). Lorsqu’une artère a seulement une obstruction temporaire, on parle d’une ischémie cérébrale transitoire (ICT). Les symptômes ne durent que quelques minutes, au plus une heure. Il n’est pas certain que l’ICT laisse des dommages cérébraux permanents, mais les symptômes ne devraient jamais être pris à la légère parce que la personne risque de subir un autre AVC, beaucoup plus dommageable cette fois. Des soins médicaux immédiats peuvent réduire le risque d’un AVC subséquent. L’accident vasculaire cérébral est une urgence médicale Un AVC endommage ou tue rapidement les neurones dans le cerveau. Reconnaissez les signes avant-coureurs promptement et agissez vite. Sans un traitement rapide, les chances de limiter les dommages liés à un AVC diminuent vite. 1.4 Fondation des maladies du cœur Partie 1 : Le cerveau et les accidents vasculaires cérébraux Cinq signes avant-coureurs d’un AVC L’accident vasculaire cérébral est une urgence médicale. Reconnaître les signes avant-coureurs d’un AVC et intervenir immédiatement en appelant le 9-1-1, ou votre numéro local des urgences, améliore de façon significative les chances de survie et le rétablissement. Si on diagnostique un AVC causé par un caillot, alors les médecins ne peuvent administrer un médicament thrombolythique qu’à l’hôpital, et ce, seulement dans les quelques heures cruciales qui suivent le début des symptômes.* Voilà pourquoi il est si important de pouvoir reconnaître les cinq signes avant-coureurs d’un AVC et d’appeler immédiatement le 9-1-1 ou votre numéro local des urgences. Les cinq signes Il est possible de soigner un AVC. C’est pourquoi il est si important de reconnaître les signes avantcoureurs et d’y réagir. Faiblesse : faiblesse musculaire soudaine ou engourdissement soudain du visage, d’un bras ou d’une jambe, même temporaire. Trouble de la parole : difficulté soudaine d’élocution, de compréhension ou confusion soudaine, même temporaire. Trouble de vision : problème soudain de vision, même temporaire. Mal de tête : mal de tête soudain, intense et inhabituel Étourdissement : perte soudaine de l’équilibre, en particulier si elle s’accompagne de l’un des autres signes. Si vous ressentez l’un ou l’autre de ces symptômes, composez immédiatement le 9-1-1 ou le numéro local des urgences. * Santé Canada a approuvé le médicament thrombolytique appelé t-PA qui doit être utilisé dans les 3 heures après le début des symptômes. Cependant, des études scientifiques tendent à démontrer maintenant que le t-PA est parfois efficace jusqu’à 4 heures et demi après le début des symptômes. La Stratégie canadienne de lutte contre l’AVC a donc publié de nouvelles recommandations en matière de pratiques exemplaires canadiennes dans les soins des accidents vasculaires cérébraux qui tiennent compte de ce nouveau temps de traitement. C’est aux médecins urgentistes que revient la décision d’administrer ou non le t-PA, et quand l’administrer au besoin. Fondation des maladies du cœur 1.5 Trucs et trouvailles : Conseils et outils practiques pour la vie de tous les jours. Facteurs de risque des accidents vasculaires cérébraux Qui court le plus de risques d’avoir un AVC? Qu’est-ce qui les menace? Il y a deux types de facteurs de risque : Les facteurs de risque modifiables peuvent être maîtrisés par des changements dans le style de vie, des traitements médicaux et des médicaments. Un rythme cardiaque irrégulier par exemple, peut être traité grâce à un stimulateur cardiaque. Le diabète peut être géré avec des médicaments. Les facteurs de risque non modifiables, tel que l’âge, ne peuvent pas être modifiés. Type de facteur de risque Facteur de risque Hypertension (pression artérielle trop élevée) Hypercholestérolémie, taux de cholestérol trop élevé Fibrillation auriculaire (rythme cardiaque irrégulier) Diabète Facteurs de risque que vous pouvez maîtriser Tabagisme Embonpoint et obésité Inactivité physique Consommation excessive d’alcool Stress (ne pas gérer son stress) Âge (Même si les AVC peuvent se produire à tout âge, la plupart surviennent chez des personnes de plus de 65 ans) Facteurs de risque que vous ne pouvez pas maîtriser Sexe (Les femmes courent un risque inférieur à celui des hommes avant la ménopause. Mais plus de femmes que d’hommes meurent d’un AVC) Origine ethnique (Le risque est plus élevé pour les personnes d’ascendance autochtone, africaine ou asiatique du sud à cause de taux plus élevés d’hypertension et de diabète) Antécédents familiaux (Si un parent, un frère ou une sœur a eu un AVC avant l’âge de 65 ans) AVC précédent ou ischémie cérébrale transitoire (ICT). 1.6 Fondation des maladies du cœur Partie 1 : Le cerveau et les accidents vasculaires cérébraux Risque d’AVC chez les survivants d’un accident vasculaire cérébral Avoir un AVC ou une ICT accroît le risque de subir un deuxième AVC. Le moment où le risque est le plus élevé se situe juste après l’AVC ou l’ICT et demeure élevé pendant 5 ans. Au total, 30 % des survivants d’un AVC subissent un second AVC. Baisser le risque d’AVC Les personnes qui ont survécu à un AVC peuvent réduire leur risque de subir un autre accident en maîtrisant leurs facteurs de risque modifiables. S’efforcer de maîtriser un seul facteur de risque permet souvent de réduire le risque de subir un AVC. Se fixer ensemble des objectifs réalistes aide à motiver les survivants d’un AVC à continuer à essayer. Les effets d’un AVC Les effets d’un accident vasculaire cérébral dépendent de bien des facteurs. Parmi ceux-ci on trouve : • La zone du cerveau qui a été touchée. • La taille de la zone qui a été endommagée par l’AVC. • Les fonctions que cette zone commandait. Les AVC assez importants pour toucher plusieurs zones du cerveau touchent bien des fonctions cérébrales. Par exemple, un AVC important dans l’hémisphère gauche risque d’endommager les zones responsables des capacités motrices et sensorielles et les zones responsables du langage. Ces lésions auront un effet sur la capacité du patient à bouger, sentir et communiquer. Effets courants d’un accident vasculaire cérébral Les effets courants d’un AVC comprennent : • • • • • • Une paralysie ou faiblesse d’un côté du corps. Des problèmes de vision. Des problèmes de communication. De la fatigue. De l’incontinence (perte de la maîtrise de la vessie). Des modifications de la manière dont une personne perçoit ou interprète le monde. Les personnes ayant survécu à un AVC subissent aussi parfois des changements de personnalité. Ils auront parfois une dépression ou perdront la maîtrise de leurs émotions. Un accident vasculaire cérébral réduit souvent la capacité d’une personne à se souvenir, à résoudre des problèmes et à communiquer avec les autres. Certains effets se produisent peu importe la zone du cerveau qui est touchée. D’autres sont caractéristiques d’un AVC dans l’hémisphère droit ou gauche. • Une personne ayant subi un AVC dans l’hémisphère gauche aura parfois : –Des difficultés à lire, parler, penser et calculer. –Besoin qu’on lui répète les instructions pour terminer une tâche. –Des difficultés à comprendre des concepts généraux. Fondation des maladies du cœur 1.7 Trucs et trouvailles : Conseils et outils practiques pour la vie de tous les jours. • Un survivant d’un AVC dans l’hémisphère droit aura parfois : –Des difficultés à comprendre des cartes. –Des problèmes de mémoire à court terme. – Le comportement d’une personne qui manque de jugement ou un comportement impulsif. Comment la personne ayant survécu à un AVC se sent Un accident vasculaire cérébral a un effet soudain et important sur la plupart des personnes qui le subissent. Après un AVC, les personnes qui y ont survécu se sentent souvent fragiles, vulnérables, frustrées ou extrêmement tristes. Ce fort effet émotionnel a souvent une incidence sur la qualité de vie du patient et sur son rétablissement. Votre soutien aide le patient et sa famille à gérer leurs émotions et à s’adapter aux effets que l’AVC a eus sur leur vie. Le rétablissement d’un AVC Les effets d’un accident vasculaire cérébral dépendent de : • L’emplacement des lésions dans le cerveau. • La sévérité des lésions. • L’existence d’une circulation collatérale – des vaisseaux sanguins supplémentaires dans la zone du cerveau qui a été touchée et qui continuent parfois à apporter de l’oxygène et des nutriments. • La plasticité synaptique – à quelle vitesse les zones saines du cerveau remplacent les zones endommagées dans le commandement des fonctions touchées par l’AVC. Par exemple, un accident vasculaire cérébral léger occasionne une faible quantité de lésions cérébrales. Le survivant est en mesure de récupérer la plupart des fonctions touchées par l’AVC. Un accident vasculaire cérébral grave qui cause beaucoup de dommages entraîne dans certains cas une très longue période de récupération. Les fonctions touchées risquent de ne se rétablir que partiellement. Les personnes ayant survécu à un AVC récupèrent différemment en tant qu’individus, en fonction de facteurs comme : • • • • • Leur âge et leur santé globale. Leur personnalité, leur attitude à l’égard du stress et leur état émotionnel. Le soutien de leur famille et des gens qu’ils aiment. La disponibilité de la réadaptation. Leur capacité à participer à la réadaptation. Le rétablissement le plus rapide se produit au cours des trois à quatre mois suivant l’AVC. Le rétablissement continue pendant bien des mois ou même des années. Quelle est la différence entre déficience et incapacité? 1.8 • La déficience est le changement dans les fonctions causé par l’accident vasculaire cérébral. • L’incapacité est la modification de la capacité à accomplir des tâches quotidiennes ou à faire des choses à cause d’une déficience. L’incapacité peut être extrêmement frustrante pour un survivant. Fondation des maladies du cœur Partie 1 : Le cerveau et les accidents vasculaires cérébraux La plupart des survivants connaîtront une certaine déficience même si elle n’est que temporaire. Environ 75 % des personnes ayant survécu à un AVC auront une déficience à long terme. Celle-ci touchera leur capacité à accomplir des tâches quotidiennes et à participer à des activités sociales et à des loisirs. Le degré d’incommodité dépend de la personne. Deux personnes ayant survécu à des accidents vasculaires cérébraux similaires et ayant des déficiences similaires ressentiront différents degrés d’incapacité. L’une aura l’impression d’avoir une incapacité importante. L’autre au contraire va peut-être s’adapter à la déficience et reprendre les activités qui lui importent. Ce que vous êtes en mesure de faire pour aider Vous pouvez aider les personnes qui ont survécu à un AVC à : • Réapprendre les activités routinières de la vie. • Regagner des capacités. • Faire face aux défis et aux frustrations. • Faire les choses qu’elles ne peuvent pas faire par elles-mêmes pour l’instant. Vous êtes également un soutien et un éducateur important pour les membres de la famille. Vous pouvez expliquer les changements par lesquels passent leurs êtres chers à cause de l’AVC. En y pensant bien Pourriez-vous reconnaître les signes d’une ICT ou d’un AVC? Sauriez-vous quoi faire? Courez-vous un risque? Fondation des maladies du cœur 1.9 Trucs et trouvailles : Conseils et outils practiques pour la vie de tous les jours. 1.10 Fondation des maladies du cœur Partie 2 L’équipe de soins interprofessionnelle et vous Cette partie porte sur : • ce que fait une équipe de soins; • les raisons pour lesquelles une équipe de soins est importante; • les membres de l’équipe; • le rôle du dispensateur de soins. Votre rôle en tant que dispensateur de soins de santé En tant que membre de l’équipe de soins interprofessionnelle, vous êtes en mesure d’avoir une grande incidence sur la qualité de vie des personnes qui ont survécu à un AVC. Puisque chaque patient a ses propres valeurs, préférences et besoins, les renseignements que vous détenez à leur sujet sont importants car ils aident l’équipe à comprendre leurs besoins ainsi que leur état physique, mental et émotionnel. Vous devez également connaître le plan de soins pour vous C’est une équipe composée de la personne qui a survécu à un AVC, de sa famille et de ses dispensateurs de soins. Ce groupe met au point un plan de soins pour chaque patient et se communique les renseignements pertinents. Il collabore également afin d’élaborer des stratégies et des approches en matière de soins. Enfin, il fait un suivi de l’état de la personne et des changements apportés à ses soins. L’équipe de soins résout les problèmes et gère les questions qui ont une influence sur la vie de la personne qui a survécu à un AVC. Ce travail a plusieurs aspects : l’examen, le diagnostic, la planification des soins, leur mise en œuvre et l’évaluation. Examen : Votre rôle important consiste à observer attentivement la personne qui a survécu à un AVC pour tout indice de problème afin de le signaler à l’équipe. Les membres de l’équipe peuvent ensuite faire un examen approfondi. Diagnostic : Le médecin de l’équipe est responsable de la détermination des problèmes médicaux en fonction de l’examen. Planification des soins : L’équipe recommande un plan de traitement fondé sur l’examen et le diagnostic. Mise en œuvre du plan : Votre connaissance de la personne ayant survécu à un AVC et vos étroites relations avec elle ont une grande influence sur le mode de mise en œuvre qui sera choisi. Évaluation : Vos observations aident l’équipe à déterminer si le plan de traitement fonctionne ou s’il doit être modifié. Les membres de l’équipe doivent pouvoir communiquer en tout temps les uns avec les autres. En communiquant au reste de l’équipe ce que vous savez sur la personne qui a survécu à un AVC, vous êtes en mesure d’améliorer sa qualité de vie. Communiquez avec un membre de l’équipe si vous remarquez des problèmes ou des changements dans l’état de la personne. Pour cette raison, vous devrez souvent parler avec l’infirmière ou le gestionnaire de cas. assurer d’offrir ceux qu’il faut. Fondation des maladies du cœur 2.1 2: L’équipe de soins interprofessionnelle et vous Aperçu de la partie Qu’est-ce qu’une équipe de soins interprofessionnelle? Trucs et trouvailles : Conseils et outils practiques pour la vie de tous les jours. Les membres de l’équipe Plusieurs facteurs déterminent quelle sera la composition de l’équipe, notamment : • la gravité de l’AVC; • la perte de fonction; • les personnes disponibles (certains endroits n’ont pas des professionnels de la santé de toutes les spécialités). Chaque membre de l’équipe possède des connaissances et des compétences qui sont utiles au groupe. C’est avec une telle approche d’équipe que les patients obtiennent les meilleurs soins. Les médecins Les médecins sont responsables des soins généraux des personnes qui ont survécu à un AVC. Les médecins qui prennent soin de ces personnes seront, selon les cas : • • • • un médecin de famille; un neurologue (spécialiste du système nerveux); un physiatre (spécialiste en réadaptation); d’autres spécialistes comme un cardiologue (spécialiste du cœur). Le personnel infirmier Le personnel infirmier aide à gérer les problèmes de santé qui surviennent après un AVC. Il aide également à trouver des services communautaires répondant aux besoins des personnes qui ont survécu à un AVC et à ceux de leur famille. Le personnel infirmier sera, selon les cas : • • • • une infirmière; une infirmière auxiliaire autorisée; une infirmière praticienne; une infirmière spécialisée. Le pharmacien Un pharmacien sait gérer les médicaments et détecter les éventuelles interactions médicamenteuses, ainsi que les effets secondaires. Le physiothérapeute Le physiothérapeute enseigne à la personne qui a survécu à un AVC des exercices et des stratégies pour gérer sa mobilité, son équilibre et sa coordination. Il va parfois suggérer des formes précises d’aide de locomotion pour favoriser l’indépendance. L’ergothérapeute L’ergothérapeute aide les personnes qui ont survécu à un AVC à accomplir de nouveau leurs tâches quotidiennes. Il les aide également à acquérir de nouvelles habiletés pratiques pour la vie quotidienne ainsi qu’à gérer aussi bien que possible leurs capacités physiques et mentales. 2.2 Fondation des maladies du cœur Partie 2 : L’équipe de soins interprofessionnelle et vous L’orthophoniste L’orthophoniste travaille avec les personnes qui ont survécu à un AVC et qui souffrent de troubles de déglutition. Il aide également celles qui ont de la difficulté à parler, à comprendre les paroles, à lire et à écrire. De plus, il permet aux patients d’améliorer leur élocution et d’apprendre de nouvelles manières de communiquer. Enfin, il prévient les problèmes causés par les troubles de déglutition. Le psychologue Le psychologue aide les personnes qui ont survécu à un AVC et qui éprouvent des difficultés liées aux processus de pensée, à la mémoire ou à des troubles émotifs. Le travailleur social Le travailleur social aide le patient et sa famille à surmonter leurs sentiments de colère, de tristesse, de dépression, de confusion et d’anxiété. Par ailleurs, il fournit parfois des services communautaires, notamment : • • • • le soutien aux personnes soignantes; les soins de relève; les conseils sur la profession et la carrière; l’aide à la transition aux soins de longue durée. Le ludothérapeute Le ludothérapeute aide la personne qui a survécu à un AVC à découvrir de nouvelles manières de reprendre ses passe-temps et ses intérêts. Il l’aide également à en choisir et à en planifier des nouveaux. Le diététiste Le diététiste aide le patient et sa famille à planifier des repas sains. Il les aide ainsi à gérer le poids, le taux de cholestérol, les besoins alimentaires et les problèmes de déglutition ou d’alimentation. Le dispensateur de soins (préposé aux services de soutien à la personne, aide-soignant, etc.) Vous fournissez des soins à la personne qui a survécu à un AVC en fonction des plans et des stratégies établis par votre équipe. Vous l’aidez dans ses activités de tous les jours comme la toilette, l’alimentation, les déplacements à la salle de bain, les mouvements, les transferts et la prise de médicaments. Vous participez aussi dans certains cas à la préparation des repas, à la lessive et à d’autres tâches. Chacune de ces actions permet d’améliorer la qualité de vie de la personne ayant survécu à un AVC. Assurez-vous de respecter les principes de soins axés sur le client suivants : • Respectez chaque personne. • Préoccupez-vous du confort de chaque personne. • Offrez un soutien émotionnel. Les besoins et les souhaits exprimés par la personne qui a survécu à un AVC doivent toujours vous aider à déterminer la manière dont vous fournissez votre soutien. Adaptez vos techniques de manière à répondre aux besoins et aux préférences de chaque patient. Fondation des maladies du cœur 2.3 Trucs et trouvailles : Conseils et outils practiques pour la vie de tous les jours. Les autres membres de l’équipe de soins de santé Plusieurs autres personnes fournissent à l’occasion des renseignements importants et ainsi participent aux soins des personnes qui ont survécu à un AVC. Ainsi, un membre de l’équipe d’entretien signalera parfois qu’un patient a besoin de se lever, ou une personne chargée de l’alimentation dira que le patient n’a pas touché à son repas. Le patient La personne qui a survécu à un AVC est non seulement le point central des efforts de l’équipe, mais aussi l’un de ses membres essentiels. Elle doit participer autant que possible à la prise de décisions de l’équipe. La personne soignante principale, la famille et les amis Ces personnes fournissent au patient un soutien émotionnel et un important réseau de relations sociales. De plus, leur aide est souvent précieuse pendant les séances d’exercices de réadaptation. Enfin, elles représentent une ressource des plus importantes pour vous, car elles vous donnent souvent de précieux renseignements au sujet du patient qui vous aideront à prendre soin de lui. Le lien étroit qu’elles ont avec lui leur permet souvent de cerner des besoins qu’il ne pourrait pas lui-même exprimer. Ce que vous êtes en mesure de faire pour aider • Connaissez la personne-ressource principale de l’équipe. • Faites un suivi régulier au sujet du patient dont vous prenez soin et signalez surtout les changements. • Demandez à la personne-ressource de l’équipe de vous donner régulièrement des mises à jour sur les stratégies et les approches de soins recommandées. En y pensant bien 2.4 Qui sont les membres de votre équipe? Comment communiquez-vous avec eux? Fondation des maladies du cœur Partie 3 La communication Aperçu de la partie Cette partie porte sur : • la définition de la communication et les partenariats de communication; • la manière dont les problèmes de communication touchent les personnes ayant survécu à un AVC; • l’établissement de partenariats de communication avec les personnes ayant survécu à un AVC; • les problèmes courants après un AVC qui ont une incidence sur la communication; • les diverses déficiences de communication (dysarthrie, aphasie et les déficiences cognitives de la communication). Communiquer signifie échanger des idées au moyen de la parole, du langage, des gestes ou de l’écriture. La communication est un besoin humain de base dès la naissance et pour toute la vie. À trois ou quatre ans, les enfants sont déjà de bons communicateurs. Nos habiletés en matière de communication ne font ensuite que s’améliorer pendant toutes nos années d’apprentissage. 3 : La communication • l’incidence d’un accident vasculaire cérébral sur la communication; La communication La relation aux autres est souvent le fondement des sentiments d’estime de soi et de bien-être d’une personne. La communication établit des liens entre les êtres. Une communication claire a également une importance centrale pour la satisfaction de nos besoins. Communication non verbale Pensez à une situation où vous avez été en mesure de comprendre les sentiments d’une personne sans qu’elle ait dit quoi que ce soit. Qu’a fait cette personne pour transmettre le message? Tout ce que nous faisons envoie un message aux autres. Même décider de ne pas parler à quelqu’un envoie un message fort à cette personne. Nous devons interpréter aussi bien les messages exprimés par la parole (verbaux) que les messages transmis sans l’aide de la parole (non verbaux). Nous pensons habituellement à la communication comme le fait de parler à quelqu’un. Mais la communication verbale n’est qu’une façon parmi d’autres de communiquer. Votre rôle en tant que dispensateur de soins de santé Vous aidez la personne ayant survécu à un accident vasculaire cérébral à ne pas complètement couper les ponts avec la vie sociale. Mais la communication n’est pas un processus simple. Vous devez comprendre les problèmes de communication auxquels une personne ayant survécu à un AVC doit faire face. Vous avez également besoin de stratégies et de techniques pour aider cette personne à communiquer. Communiquer avec une personne ayant survécu à un accident vasculaire cérébral demande : • la conviction qu’il est toujours possible de parvenir à établir un contact; • de la créativité pour exprimer vos sentiments et votre message; • la compréhension des effets d’un AVC sur la communication; • de la patience pour ralentir, écouter, surveiller et attendre une réponse; • l’habileté de transmettre le message de manière efficace. Heart and Stroke Foundation 3.1 Trucs et trouvailles : Conseils et outils practiques pour la vie de tous les jours. La communication non verbale comprend : • • • • la position; le mouvement; l’expression faciale; le ton de la voix. Lorsque vous regardez une personne qui parle, vous lui montrez que vous êtes intéressé. Quand vous soulevez les sourcils, haussez les épaules, croisez vos bras ou que vous froncez les sourcils, vous changez la signification des mots prononcés. La communication non verbale a souvent une signification encore plus riche que les mots prononcés. Par exemple, si vous voyez une femme qui pleure et tremble. Vous lui demandez si ça va et elle vous répond oui. La croyez-vous? Peut-être pas, mais pour comprendre la signification de sa réponse vous avez besoin de plus d’information. Il se peut qu’elle soit en train de dire « Non ça ne vas pas, mais je ne veux pas vous importuner ». Elle peut aussi vouloir dire « Non ça ne vas pas, mais je n’ai pas besoin d’aide. Laissez-moi tranquille. » Partenaires en communication Toute conversation et toute interaction implique au moins 2 partenaires de communication égaux. Les deux partenaires envoient et reçoivent des messages. Les deux doivent comprendre le message que l’autre émet. En communiquant fréquemment, ils apprennent à lire les expressions faciales et le langage corporel de l’autre. Avec le temps leur communication devient plus facile et réussit mieux. Les personnes ayant survécu à un AVC sont souvent moins aptes à assumer un rôle égal dans un partenariat de communication que d’autres adultes. Lorsque vous communiquez avec une personne ayant survécu à un AVC, il se peut que vous deviez prendre plus de responsabilité à l’égard de la conversation que vous ne le feriez avec d’autres adultes. L’incidence d’un accident vasculaire cérébral sur la communication Un AVC réduit souvent la capacité d’une personne à communiquer et établir des liens avec les autres. Les problèmes de communication font également en sorte qu’il est plus difficile de déterminer ce que la personne ayant survécu à un AVC comprend réellement. Un AVC provoque dans certains cas des déficiences comme des troubles de l’élocution (dysarthrie), des troubles du langage (aphasie) et une déficience de la communication cognitive (des problèmes de compréhension et de formation des pensées). Nous discuterons de ces déficiences plus loin dans cette partie. D’autres déficiences liées à un AVC ont parfois un effet sur la communication. Une faiblesse musculaire changera dans certains cas l’expression faciale ou empêchera la personne de se tourner pour faire face à la personne qui parle. La voix du patient sera parfois faible et difficile à entendre. Ces changements physiques rendent une bonne communication difficile. Les déficiences physiques vont parfois empêcher le patient de marcher jusqu’à l’autre bout du couloir pour parler à quelqu’un ou de prendre le téléphone pour appeler un ami. Un patient qui vit seul sera parfois incapable de quitter la maison pour parler à ses voisins et à ses amis. Ces interactions sont pourtant très importantes pour préserver chez le patient le sentiment d’avoir un entourage fiable et bienveillant. 3.2 Fondation des maladies du cœur Partie 3 : La communication Les attitudes des autres Certaines personnes n’hésiteront pas à penser que les personnes ayant survécu à un AVC ne sont pas intelligentes parce qu’elles ne parviennent pas à communiquer efficacement. Cette attitude risque d’être une source de frustration pour les patients. Les gens traitent souvent les personnes avec des déficiences comme si elles ne pouvaient pas penser ou parler par elles-mêmes. Par exemple, le personnel dans les magasins et les restaurants n’adresse souvent pas la parole aux personnes en fauteuil roulant et parle plutôt aux personnes sans incapacité qui les accompagnent. Ces mésaventures ne manquent pas d’être blessantes pour les personnes qui les subissent. Être ignoré finit par éroder la confiance en soi. La personne ayant survécu à un AVC risque d’éviter de plus en plus les interactions sociales. La manière dont les problèmes de communication touchent les personnes ayant survécu à un AVC Être incapable de communiquer frustre les personnes ayant survécu à un AVC. Cela les pousse également à éviter les situations sociales. Certaines personnes auront tendance à penser que la personne qui a survécu à un AVC n’est pas capable de communiquer ou ne veut pas le faire. Lorsque cela se produit, le patient n’a peut-être pas la chance d’établir un lien avec une autre personne – une chose dont nous avons pourtant tous besoin. Afin qu’il y ait une véritable communication, la personne ayant survécu à un AVC doit : • comprendre ce que lui dit le dispensateur de soins; • être capable d’exprimer ses pensées; • se faire comprendre. Une personne ayant survécu à un accident vasculaire cérébral mérite le respect. Les valeurs, les intérêts, les préoccupations, les opinions, les points forts et les points faibles de cette personne sont le reflet de toute une vie. Établir un partenariat de communication avec la personne ayant survécu à un AVC En tant que dispensateur de soins, vous êtes peut-être le plus important partenaire de communication dans la vie de la personne ayant survécu à un AVC. Il est possible que vous lui parliez plus souvent que n’importe qui d’autre. Vous êtes en mesure d’établir un bon partenariat de communication avec les gens que vous soignez en suivant ces quelques conseils : • Prévoyez du temps et des occasions pour communiquer. Il faut du temps et des efforts pour surmonter les problèmes de communication. • Soyez clair sur le message que vous exprimez. • Montrez que vous voulez comprendre le message de l’autre personne. • Respectez le message que l’autre personne communique. • Ne doutez pas que l’autre personne souhaite comprendre le message que vous exprimez. • Montrez votre compréhension de la situation de l’autre personne. Fondation des maladies du cœur 3.3 Trucs et trouvailles : Conseils et outils practiques pour la vie de tous les jours. Quand la communication échoue ou n’est pas facile : • Ne vous découragez pas. Ce qui doit être dit finira par être compris. • Soyez patient et persévérez. • Soyez créatif. Il y a plus d’une façon de faire passer votre message. Essayez d’utiliser des dessins, des mots imprimés ou des mots différents. • Dites à l’autre personne que vous ne comprenez pas quelque chose. • Admettez que vous êtes frustré. • Faites face au problème. Ignorer le problème envoie le message à l’autre personne que vous ne la respectez pas. • Ne faites pas semblant de comprendre. • Ne changez pas de sujet pour éviter de résoudre le problème. Conseils utiles Évaluez : Observez attentivement la personne ayant survécu à un AVC afin d’évaluer ce qu’elle comprend réellement. Sous-estimer ses capacités risque de la frustrer ou de la fâcher. Surestimer ses capacités risque au contraire de vous laisser penser qu’elle fait exprès de ne pas collaborer. Préparez l’environnement : La communication est plus facile si d’autres événements ne se produisent pas en même temps. Assurez-vous qu’il y a peu de distractions. Cette précaution vous aidera tous les deux, la personne ayant survécu à un AVC et vous, à communiquer. Par exemple, éteignez la télévision ou la radio. Captez l’attention de la personne : Approchez-vous lentement et de face de la personne qui a survécu à un AVC. Au besoin, touchez doucement sa main ou son bras pour attirer son attention. Présentezvous. Portez un grand insigne nominatif facile à lire. Il est possible que le patient voit bien des visages différents dans la journée. Sachez de quelle façon la personne préfère qu’on s’adresse à elle (par exemple par Monsieur ou Madame, par son prénom, son surnom). Établissez le contact visuel : Faites face à la personne ayant survécu à un AVC si possible. Regarder la personne droit dans les yeux (si cela est accepté dans sa culture) aidera la personne à savoir qui parle et peut l’aider à se concentrer sur votre message. Traitez les questions privées en privé : Obtenez la permission avant de parler d’une question privée avec des membres de la famille ou des amis. La personne ayant survécu à un AVC va parfois vous faire part de renseignements qu’elle n’est pas prête à faire connaître à sa famille. Incluez toujours la personne ayant survécu à un AVC dans la conversation. Transmettez un message à la fois : Évitez de rendre les choses trop compliquées. Trop de pensées, d’idées et de questions en même temps prêtent à confusion. Limitez les choix. Vous éviterez ainsi que la personne ayant survécu à un AVC se sente dépassée. Faites attention : La réaction de la personne vous aide à savoir si vous vous êtes fait comprendre. Les expressions faciales et le langage corporel vous indiqueront ce que la personne a compris. Répétez l’information importante : Si vous n’êtes pas certain que votre message a été compris, répétez-le en utilisant les mêmes mots. Prenez votre temps : Donnez à la personne le temps de répondre. Les interruptions risquent de décourager la communication ultérieure. Restez patient et calme. Ne vous attendez pas à ce que la communication soit rapide, même si le sujet est simple. 3.4 Fondation des maladies du cœur Partie 3 : La communication Les problèmes courants après un AVC qui ont une incidence sur la communication Problème Ce que vous êtes en mesure de faire pour aider Les déficiences physiques empêchent la personne ayant survécu à un AVC d’aller à certains endroits ou de parler à certaines personnes. Demandez-lui où elle veut aller. La personne ayant survécu à un AVC ne peut pas se tenir debout, ce qui rend le contact visuel difficile. Déplacez-vous au niveau des yeux – accroupissez-vous ou assoyez-vous. Ne vous penchez pas par-dessus la personne ayant survécu à un AVC. Ne reculez pas – les problèmes de vision et d’audition sont parfois problématiques. Le patient dépend des autres pour faire avancer le fauteuil roulant. Demandez-lui où il veut aller et comment déplacer le fauteuil. Insistez auprès de la personne pour qu’elle utilise des aides à la mobilité ou repositionnez la chaise. Assurez-vous que la personne peut atteindre le téléphone ou la sonnette d’appel pour appeler les membres de sa famille, des amis, d’autres résidents ou le personnel. Commencez la conversation en regardant la personne dans les yeux. Dites à la personne ayant survécu à un AVC ce que vous prévoyez faire avant de bouger le fauteuil roulant. Respectez les préférences de la personne en ce qui a trait aux déplacements du fauteuil roulant. La personne ayant survécu à un AVC n’est pas capable de changer son expression faciale pour montrer ses émotions. Demandez au patient comment il se sent. Le patient a une déficience auditive. Parlez-lui face à face dans une pièce calme avec un bon éclairage sur votre visage. Si la personne ayant survécu à un AVC utilise une aide auditive, assurez-vous qu’elle fonctionne. Si possible utilisez des appareils d’amplification comme Phonic Ear. Vous devez être près du microphone. De cette façon le patient peut vous entendre facilement malgré le bruit de fond. Ne parlez pas d’une voix trop forte. Parler fort risque de causer une distorsion de la parole et de surcharger l’aide auditive, ce qui peut être douloureux. La conversation est peut-être confidentielle. Si vous parlez fort, d’autres personnes risquent d’entendre des renseignements privés. Demandez à la personne ayant survécu à un AVC si elle peut vous entendre. Placez-vous là où vous serez entendu facilement. Il se peut que vous deviez essayer différentes places avant de trouver la bonne. Posez des questions. De cette façon vous saurez que vos messages ont été bien entendus. Fondation des maladies du cœur 3.5 Trucs et trouvailles : Conseils et outils practiques pour la vie de tous les jours. Challenge L’accident vasculaire cérébral a ralenti les réponses de la personne ayant survécu à un AVC. How you can help Attendez cinq secondes pour une réponse ou le début d’un message du patient. Créez des occasions de communication. Prenez le temps de faire des commentaires sur les photos ou les objets personnels. C’est une bonne façon d’indiquer votre intérêt et votre empressement à écouter la personne ayant survécu à un AVC. Donnez à la personne le temps de répondre à vos questions. Restez assez longtemps pour entendre la réponse. Si vous ne pouvez pas attendre, demandez à la personne ayant survécu à un AVC si vous pouvez obtenir les renseignements de membres de sa famille ou d’amis qui sont présents. La personne ayant survécu à un AVC a une déficience visuelle. Renseignez-vous pour savoir à quel point la personne ayant survécu à un AVC voit votre visage ou la télévision. Insistez auprès de la personne ayant survécu à un AVC pour qu’elle porte ses lunettes au besoin. Assurez-vous que le patient porte les bonnes lunettes pour la tâche – lunettes pour la vision de loin ou lunettes pour la vision de près. Assurez-vous que l’éclairage n’est ni trop fort ni trop faible. Si la personne ayant survécu à un AVC souffre d’une perte du champ visuel, déplacez-vous, et déplacez tous les objets nécessaires, de façon à être dans ce qui lui reste de champ de vision. Si cette personne a perdu la moitié gauche de son champ de vision, placez toutes les photos ou documents écrits du côté droit de la table. Demandez des idées à l’ergothérapeute pour compenser la perte du champ visuel. Par exemple, il convient peut-être de marquer les marges gauches ou droites de documents imprimés avec des lignées colorées. La personne ayant survécu pleure ou rit au mauvais moment et ne peut pas s’arrêter (labilité émotionnelle). Demandez au patient s’il se sent triste ou heureux. Sa réaction émotionnelle est peut-être différente de ce qu’il ressent réellement. Faites savoir à la personne que vous comprenez. Expliquez à la personne ayant survécu à un AVC que les réactions émotionnelles sont courantes après un accident vasculaire cérébral. Déterminez et notez les déclencheurs de ces réponses. Évitez ces déclencheurs. 3.6 Fondation des maladies du cœur Partie 3 : La communication Déficiences de la communication Les lésions causées par un accident vasculaire cérébral à certaines zones du cerveau entraînent diverses déficiences de la communication. L’étendue des lésions détermine le nombre et la sévérité des déficiences. Les déficiences de la communication comprennent : • La dysarthrie : Des difficultés dans la production des sons du langage. • L’aphasie : Des difficultés à utiliser le langage. • Les déficiences cognitives de la communication : Des difficultés liées à la compréhension et à la communication claire de ses pensées. Le type de déficience de la communication déterminera quelles stratégies permettront d’aider la personne ayant survécu à un AVC à communiquer. Dysarthrie La dysarthrie est un problème moteur. Elle est causée par la faiblesse ou le manque de coordination des muscles de la bouche, de la gorge et de la poitrine. Les personnes souffrant de dysarthrie ont de la difficulté à reproduire clairement les sons du langage. Elle est parfois causée par un accident vasculaire cérébral dans l’un ou l’autre hémisphère cérébral ou dans le tronc cérébral. Les mots auront tendance à sonner empâtés, la voix sera très faible ou la personne ayant survécu à un AVC s’exprimera comme si elle était saoule. Les personnes ayant survécu à un AVC qui sont atteintes de dysarthrie n’ont pas perdu la parole. Elles ont la capacité de : • • • • comprendre le langage parlé; lire et écrire à la main ou au clavier; penser, planifier, décider et raisonner; utiliser des ordinateurs ou d’autres appareils pour communiquer. À cause de la dysarthrie il est difficile pour les personnes ayant survécu à un AVC d’expliquer que seule la parole est touchée. Les gens ne connaissant pas la dysarthrie auront parfois tendance à : • sous-estimer les capacités mentales de la personne ayant survécu; • essayer de deviner les désirs du patient; • exclure le patient des décisions à prendre. Ce que vous êtes en mesure de faire pour aider Il est plus facile de communiquer avec une personne atteinte de dysarthrie si vous : • Communiquez dans un endroit calme. • Demandez à la personne ayant survécu à un AVC de parler plus lentement et plus fort que normalement. Expliquez-lui que c’est la meilleure façon de rendre la conversation plus facile à comprendre. • Parlez lentement d’une voix normale. Cela encouragera le patient à parler lentement et ce qu’il dit sera ainsi plus facile à comprendre. Ne parlez pas fort et ne détachez pas chaque syllabe. Lorsque nous parlons lentement, nous utilisons souvent une voix plus forte et des intonations exagérées. Cette manière de faire risque cependant de faire penser à la personne que vous doutez de son intelligence. • Répétez ce que vous comprenez. Demandez à la personne d’expliquer tout ce que vous ne comprenez pas. Fondation des maladies du cœur 3.7 Trucs et trouvailles : Conseils et outils practiques pour la vie de tous les jours. • Prenez des notes pendant que la personne qui a survécu à un AVC parle, particulièrement si la dysarthrie est sévère. Des notes écrites aident les partenaires de communication à suivre la conversation. • Fournissez du papier et un stylo ou un tableau blanc avec des marqueurs. Il est peut-être plus facile pour la personne ayant survécu à un AVC d’écrire que de parler. Le patient n’a qu’à garder ces aides à la communication près de lui en tout temps. • Un ordinateur pour les courriels ou un appareil de télécommunication (ATS ou autre) sont des outils à considérer. L’ATS est un appareil qui permet aux personnes malentendantes d’utiliser le téléphone. Lorsqu’elle utilise ces appareils, la personne qui a survécu à un AVC n’a qu’à saisir son message au clavier plutôt que de devoir le dire à voix haute. • Les tableaux de communication comportent des images, des mots ou des phrases. Ces tableaux permettent de communiquer rapidement des besoins essentiels. • Utilisez un tableau alphabétique pour communiquer des idées plus complexes. Écrivez sur papier les mots que le patient épelle sur le tableau. • Abordez des questions importantes lorsque la personne ayant survécu à un AVC est reposée. La fatigue rend la communication plus difficile ou même impossible. Aphasie Pour la plupart d’entre nous, le côté gauche du cerveau est le côté du langage. Des accidents vasculaires cérébraux dans l’hémisphère gauche du cerveau vont parfois endommager des zones du cerveau qui commandent la compréhension et la production de mots et de phrases. Ces dommages causent l’aphasie. L’aphasie est la perte du langage, ou l’incapacité d’utiliser le langage. Le langage comprend les sons, les significations et les règles pour combiner les mots en phrases. L’aphasie a une incidence sur la capacité d’une personne ayant survécu à un AVC à parler, lire, écrire ou comprendre le langage. Pour beaucoup de gens les capacités de communication sont liées aux capacités mentales. Ils auront ainsi tendance à sous-estimer les capacités mentales d’une personne ayant survécu à un AVC et qui est atteinte d’aphasie. Les personnes ayant survécu à un AVC et qui sont atteintes d’aphasie ont la capacité de : • penser, planifier, décider et raisonner; • articuler des mots clairs; • comprendre les expressions faciales, les gestes et la communication non verbale. Souvenez-vous – les gens souffrant d’aphasie sont des adultes intelligents qui en savent bien plus que ce qu’ils ont la capacité de dire. Ce que vous êtes en mesure de faire pour aider Lorsque vous établissez un partenariat de communication avec une personne ayant survécu à un AVC, connaître la personne est tout aussi important que de connaître les stratégies de communication. Voici quelques façons pour vous d’aider la personne atteinte d’aphasie à communiquer. 3.8 Fondation des maladies du cœur Partie 3 : La communication Préparez l’environnement : • • • • Parlez face à face dans une pièce tranquille. Donnez des renseignements par petites quantités. Assurez la personne ayant survécu à un AVC que vous comprenez qu’elle sait ce qu’elle veut dire. Introduisez clairement un changement de sujet : « Je veux vous parler de votre famille. » Soyez patient : • Parlez lentement. Donnez à la personne ayant survécu à un AVC le temps de répondre. • Lorsqu’une personne ayant survécu à un AVC a de la peine à trouver ses mots, ne vous précipitez pas trop vite pour les dire à sa place. • Laissez la personne s’exprimer elle-même de son mieux. • Ne terminez sa phrase à sa place que si la personne est trop frustrée. Donnez des choix précis. Évitez les questions ouvertes : • Demandez : « Avez-vous faim ou vous sentez-vous malade? » et non pas : « Qu’est-ce qui ne va pas? » • Demandez : « Aimeriez-vous une pomme ou une orange? » et non pas : « Qu’est-ce que vous aimeriez manger? » Découpez les questions plus longues en questions oui ou non : • Aimeriez-vous du thé? Aimeriez-vous du café? Aimeriez-vous du jus? • Attendez une réponse oui ou non pour chaque question. • Si la réponse semble incohérente, expliquez ce que vous avez compris. Puis dites à la personne ayant survécu à un AVC que vous allez répéter certaines questions. Utilisez des images et des objets : • Utilisez des images et des objets pour montrer ce que vous voulez dire. Même des dessins sont utiles. • Utilisez des cartes, des calendriers, des horaires et des horloges lorsque vous parlez de lieux et de moments. • Écrivez les mots clés en grands caractères d’imprimerie clairs sur du papier en parlant. • Insistez auprès de la personne ayant survécu à un AVC pour qu’elle vous montre ce qu’elle veut dire sur un tableau, en dessinant ou avec des caractères d’imprimerie. Il est possible que la personne refuse au début de dessiner ou d’écrire en caractères d’imprimerie. L’accident vasculaire cérébral a peut-être touché la main avec laquelle elle avait l’habitude d’écrire. Dites à la personne que vous savez qu’il est très dur d’utiliser l’autre main mais qu’elle doit essayer. • Demandez aux membres de la famille d’apporter des photos ou d’autres choses. Ces petits objets donnent au personnel des prétextes pour entamer une conversation. Élaborez avec la personne ayant survécu à un AVC, sa famille et ses amis un livre sur l’histoire de sa vie. Elle utilisera peut-être ce livre pour faire la connaissance de nouvelles personnes. Faites toujours participer les personnes ayant survécu à un AVC à toute conversation les concernant : • Ne sous-estimez jamais la capacité d’une personne ayant survécu à un AVC à comprendre des informations non verbales, particulièrement si elles sont pertinentes pour elle. Fondation des maladies du cœur 3.9 Trucs et trouvailles : Conseils et outils practiques pour la vie de tous les jours. • Il ne faut pas s’étonner des variations de la capacité de communiquer. Les personnes ayant survécu à un AVC ont de bons et de mauvais jours, ainsi que des bons et des mauvais moments dans une journée. Des mots clés écrits en grosses lettres fonctionneront peut-être à merveille une journée et pas du tout le lendemain. Continuez à utiliser des stratégies qui ont fonctionné, même si elles ne fonctionnent pas à toutes les occasions. Réagir aux paroles incohérentes ou déplacées Les personnes ayant survécu à un AVC utiliseront parfois des mots qu’elles n’avaient pas l’intention d’utiliser. Ces mots ont souvent un lien avec les mots qu’elles veulent dire – comme de dire frère au lieu de sœur, ou allumé au lieu d’éteint. Posez les questions d’une autre façon. Cela permet de s’assurer que la personne qui a survécu à un AVC communique bien ce qu’elle veut. Écrivez en gros caractères le bon mot lorsque vous avez déterminé ce que le patient voulait dire. Si vous n’êtes pas certain de ce que la personne ayant survécu à un AVC a dit ou voulait dire, expliquez-lui que vous n’avez pas encore saisi le message. Demandez-lui de répéter ce qui a été dit. Vous pouvez également lui demander si vous pouvez lui poser des questions pour vous aider à comprendre. Ne faites pas semblant de comprendre. Oui ou non? Les personnes ayant survécu diront parfois oui alors qu’elles veulent dire non. Travaillez avec la personne ayant survécu à un AVC pour élaborer un oui ou non non verbal que vous pouvez utiliser en toutes circonstances. Essayez d’utiliser les pouces en l’air pour oui et les pouces en bas pour non. La personne ayant survécu peut également indiquer du doigt les mots Oui ou Non sur une carte. Écoutez attentivement l’intonation. Si la personne dit Oui d’un ton fâché ou frustré, demandez si elle voulait dire Non. Mots émotionnels Certaines personnes ayant survécu à un AVC vont parfois jurer et utiliser des phrases de colère lorsqu’elles sont frustrées. Cela ne signifie pas que cette personne veut être désagréable ou se met facilement en colère. Reconnaissez la frustration et ignorez le langage déplacé. Les jurons et les phrases utilisées lorsqu’on est en colère ou surpris sont reliés à des centres des émotions dans le cerveau. Ces liens resteront parfois très forts même si d’autres zones du langage sont endommagées dans le cerveau. Parce que ces liens sont forts, la personne ayant survécu à un AVC trouve parfois difficile de supprimer ce genre de paroles – même si cette personne n’aurait pas utilisé ces mots dans le passé. Parfois, la personne ayant survécu à un AVC va utiliser des jurons et des phrases blessantes lorsqu’elle ressent des émotions fortes. Aphasie fluente Dans certains cas, la personne ayant survécu à un AVC va tenir des propos en grande partie incompréhensibles. Les personnes atteintes d’aphasie fluente parlent parfois constamment sans que ce qu’elles disent soit facilement compréhensible. Ce genre de discours contiendra par exemple des mots inventés ou des phrases sans contenu réel. Ces personnes ne se rendent généralement pas compte que leur discours est incompréhensible. Il est important que vous preniez quand même le temps de leur dire que vous avez de la difficulté à les comprendre. Concentrez-vous sur des stratégies non verbales, comme des images et des mots en gros caractères, quand vous communiquez avec ces patients. 3.10 Fondation des maladies du cœur Partie 3 : La communication Déficiences cognitives de la communication Un accident vasculaire cérébral sévère, des AVC multiples ou un AVC dans l’hémisphère droit auront parfois une incidence sur l’organisation de la pensée, la concentration, la mémoire et la connaissance de la communication non verbale. Ces problèmes entraînent une déficience cognitive de la communication, une capacité réduite de comprendre et de communiquer clairement. Un AVC dans l’hémisphère droit sera parfois à l’origine d’un groupe précis de problèmes de communication. Ceux-ci comprennent : • les troubles de concentration; • les problèmes de compréhension des expressions faciales et des autres moyens de communication non verbaux; • les troubles de compréhension de l’humour verbal, des sarcasmes, des sous-entendus et des blagues. Ce patient aura parfois de la difficulté à en venir au fait et va parfois multiplier les digressions. Il est également possible qu’il fournisse trop ou peu de renseignements. Les gens qui ne connaissent pas la personne ayant survécu à un AVC auront parfois tendance à surestimer ses capacités de communication et penser que cette personne est impolie. Les personnes ayant survécu à un AVC et qui sont atteintes d’une déficience de la communication de l’hémisphère droit, ont la capacité de : • • • • • parler clairement avec des phrases complètes; comprendre une communication directe et concrète; raconter des blagues familières et rire de ces blagues; écrire certains mots et certaines phrases; lire (parfois). Une personne ayant survécu à un AVC et qui est atteinte d’une déficience de la communication de l’hémisphère droit présente divers problèmes pour ses partenaires de communication. La personne ayant survécu à un AVC : • va parfois bien parler, mais la conversation va sauter du coq à l’âne ou s’éloigner du sujet; • ne donnera pas toutes les informations pertinentes sur un sujet; • regarde rarement son interlocuteur droit dans les yeux, surtout avec des personnes situées à sa gauche (négligence gauche); • peut sembler impolie; • aura parfois des problèmes de concentration; • aura parfois des problèmes à comprendre ou à se souvenir de ce qu’elle a lu; • aura de la difficulté à voir les lettres et les mots à sa gauche. Fondation des maladies du cœur 3.11 Trucs et trouvailles : Conseils et outils practiques pour la vie de tous les jours. Ce que vous êtes en mesure de faire pour aider Il est possible de bien communiquer avec une personne ayant survécu à un AVC et qui a des problèmes d’hémisphère droit en utilisant les stratégies suivantes : Revenez constamment au sujet principal de la conversation : • • • • faites en sorte de regarder la personne droit dans les yeux; posez des questions précises pour obtenir plus de renseignements; proposez à la personne de revenir au sujet principal de la conversation; avisez cette personne quand vous partez. Restez à sa droite : • approchez toujours la personne ayant survécu par la droite; • captez son attention avant de vous déplacer à gauche; • au besoin, restez à droite. Communiquez directement : • dites exactement ce que vous voulez dire, même si cela semble impoli à prime abord; • évitez l’humour, les sarcasmes, les sous-entendus et d’autres façons indirectes de communiquer. Aidez la personne ayant survécu à un AVC à se souvenir de la conversation : • donnez-lui un résumé simple et imprimé de ce que vous avez discuté; • utilisez des mots sur papier ou des images si la personne ayant survécu à un AVC a la capacité de voir ou de comprendre ce matériel et de s’en souvenir; • faites en sorte que l’information imprimée soit brève et directe; utilisez de gros caractères faciles à lire. Ne craignez pas de parler ouvertement de ce que vous considérez comme de l’impolitesse : • • • • souvenez-vous que la personne ayant survécu à un AVC ne fait pas exprès d’être impolie; dites à la personne ayant survécu à un AVC ce que vous pensez de ce comportement; dites-lui ce qui fonctionnerait mieux; aidez-la à modifier la communication qui semble impolie. En y pensant bien 3.12 Avez-vous déjà communiqué avec une personne ayant survécu à un AVC et qui était atteinte d’aphasie? Quelles étaient certaines des stratégies qui ont fonctionné? Quelles étaient vos impressions? Fondation des maladies du cœur Partie 4 La douleur après l’AVC Aperçu de la partie Cette partie porte sur : • la définition de la douleur; • les faits sur la douleur post-AVC; • les types de douleur que ressentent les personnes qui ont survécu à un AVC; • la détection de la douleur chez les personnes qui ont survécu à un AVC; • l’évaluation de la douleur et les échelles de douleur. Puisque vous passez du temps avec des personnes qui ont survécu à un AVC, il se peut fort bien que vous soyez le premier à reconnaître des signes de douleur. Si le patient a des douleurs, vous devez en aviser les membres de l’équipe de soins. Il sera alors possible de faire examiner les douleurs pour un traitement rapide et adéquat. Ces mesures auront parfois une grande incidence sur la qualité de vie du patient. Vous êtes également en mesure de soulager la douleur en employant les stratégies et approches de soins recommandées par l’équipe de soins interprofessionnelle. Fondation des maladies du cœur La douleur est une sensation qui entraîne un désagrément aigu ou des souffrances. Nous avons tous déjà ressenti de la douleur au moins une fois dans notre vie, que ce soit un simple mal de dos, une jambe cassée ou une coupure sur le doigt. La douleur est habituellement décrite en fonction de : • sa durée, c’est-à-dire le temps pendant lequel on la ressent; • sa source, c’est-à-dire ce qui la cause. La durée de la douleur Une douleur peut être aiguë ou chronique. Une douleur aiguë n’est généralement pas durable. Elle découle d’un événement particulier, comme une chirurgie ou un traumatisme. Si elle n’est pas traitée convenablement, elle risque de se transformer en douleur chronique. Une douleur chronique dure généralement plus de trois ou six mois. En d’autres mots, elle dure plus de temps qu’il n’en faut pour la guérison de la plaie. Une douleur chronique entraîne parfois de l’anxiété, de la peur, une dépression et de l’insomnie. De plus, certaines personnes atteintes d’une douleur chronique commencent à s’isoler. Les sources de douleur La lésion des tissus entraîne selon les cas une douleur vive, sourde ou obtuse. La douleur commence parfois à la source de la lésion. Une lésion d’un nerf touche l’un ou l’autre des deux systèmes nerveux : • le système nerveux central (le cerveau et la moelle épinière); • le système nerveux périphérique (les nerfs hors du système nerveux central). Les gens qui ont subi une lésion d’un nerf décriront habituellement la douleur de plusieurs manières : vive, brûlante, fulgurante, semblable à un choc, obtuse, picotante, piquante, coupante, perçante, semblable à un coup de couteau ou comme une sensation d’engourdissement. Dans certains cas, un simple contact entraîne une grande douleur. Il est important de déterminer le type de douleur, car il est alors possible de connaître le traitement qui convient. 4.1 4 : La douleur après l’AVC Votre rôle en tant que dispensateur de soins de santé La définition de la douleur Trucs et trouvailles : Conseils et outils practiques pour la vie de tous les jours. La douleur n’est pas rare chez les personnes qui ont survécu à un AVC. Quelques renseignements importants au sujet de la douleur chez les personnes qui ont survécu à un AVC : • Les patients ressentent souvent de la douleur dans les parties du corps dont la mobilité est restreinte. • Les personnes atteintes de démence et d’atteinte cognitive ressentent de la douleur. • Le patient est capable de ressentir de la douleur même s’il n’est pas conscient. • La douleur nuit à la qualité de vie. • Des études ont démontré que parmi les personnes qui ont survécu à un AVC et qui vivent dans des établissements de soins de longue durée ou qui sont âgées : – 1 personne sur 2 ressent une douleur fréquente et continue; – 1 personne sur 4 ressent une douleur tous les jours; – 7 personnes sur 10 ne sont pas traitées pour leur douleur. Si la douleur n’est pas traitée adéquatement, elle risque : • d’entraîner de l’anxiété, des problèmes de sommeil, de mémoire ou de posture, la dépression et un manque d’appétit; • de nuire aux activités quotidiennes comme aller à la toilette, s’habiller et faire sa toilette; • d’empêcher la personne de bien se déplacer, parler et participer à des loisirs; • de rendre la personne irritable et faire en sorte qu’elle refuse des soins. La douleur centrale post-AVC Moins de 10 % des personnes qui ont survécu à un AVC sont atteintes d’une douleur centrale post-AVC. Ce genre de douleur provient d’une lésion au cerveau ou à la moelle épinière causée par un AVC. Cette douleur sera parfois constante, ou se manifestera par à-coups. Elle donne une impression de brûlure, de picotement ou de coup de couteau. On la décrit aussi parfois comme la sensation d’avoir de l’acide sous la peau. L’activité physique, un léger contact, le stress, le froid et les changements météorologiques vont parfois empirer la douleur. Le patient va ainsi se plaindre de douleur : • là où il n’a pas de lésion visible des tissus; • au moindre contact, quand les draps touchent ses jambes par exemple; • quand la douleur est anormalement vive, si le patient ressent une douleur extrême après s’être tapé le coude par exemple. Traiter la douleur centrale post-AVC Ce type de douleur est particulièrement difficile à traiter et les réactions aux interventions ne seront parfois que partielles. Certains patients parviennent néanmoins à traiter ce type de douleur en prenant l’une ou plusieurs des mesures suivantes : • • • • • 4.2 les blocages nerveux; les anesthésiants locaux; les antidouleurs; les antidépresseurs; les anticonvulsivants. Fondation des maladies du cœur Section 4 : La douleur après l’AVC En détectant une douleur centrale post-AVC avant qu’elle ne devienne chronique, il est possible de fournir une aide précoce aux patients. Ce faisant, cette prise en charge précoce aura un effet positif sur le traitement à long terme de leur douleur. Ce que vous êtes en mesure de faire pour aider • Recherchez les symptômes qui indiquent que le patient souffre. • Tenez compte de la douleur du patient. • Signalez la douleur à une personne qui se chargera de prévoir un rendez-vous pour une consultation spécialisée. La douleur à l’épaule hémiplégique L’hémiplégie est une paralysie qui touche la moitié du corps. La douleur à l’épaule hémiplégique (une douleur à l’épaule du côté touché par l’AVC) n’est pas rare, loin de là. La douleur commence parfois au cours des premières semaines suivant l’AVC, mais aussi deux ou trois mois plus tard. L’articulation de l’épaule a la capacité de se déplacer dans plusieurs directions. En général, les articulations sont dotées de puissants ligaments qui permettent de garder l’articulation en place. L’épaule, cependant, n’a que des muscles comme soutien. Ainsi, le tonus musculaire, la légère tension qu’on retrouve toujours dans les muscles normaux, fait équilibre à la gravité pour tenir l’articulation de l’épaule en place. Malheureusement, les muscles touchés par un AVC ne parviennent pas toujours à assurer un alignement correct de l’articulation, ce qui peut entraîner de la douleur et des problèmes moteurs, notamment : • la dislocation partielle, ou subluxation de l’épaule; • la rigidité et la contraction du muscle (spasticité), ou le manque d’élasticité et le relâchement du muscle (flaccidité); • le syndrome épaule-main, une douleur à l’épaule suivie d’une raideur et d’un gonflement de la main et du poignet accompagnés de douleur. Il est important de parvenir à cerner et à traiter rapidement les douleurs à l’épaule. Le traitement n’est pas aisé, mais il devient encore plus difficile une fois que la douleur est établie. Shoulder subluxation La subluxation (dislocation partielle) de l’épaule est entraînée par un manque de tonus musculaire. Un muscle à faible tonus semble relâché et lourd. Si ce sont les muscles qui entourent l’épaule qui manquent de tonus, la capsule articulaire risque de s’étirer et d’entraîner une séparation de l’articulation de l’épaule. La gravité attire alors le bras encore davantage vers le bas. Le patient n’est pas toujours conscient de la position de son bras. Notons aussi que la subluxation n’est pas toujours douloureuse. Le manque de soutien à l’articulation de l’épaule et le fait de tirer sur le bras touché pendant les transferts risquent d’entraîner une dislocation partielle de l’épaule. Fondation des maladies du cœur 4.3 Trucs et trouvailles : Conseils et outils practiques pour la vie de tous les jours. Épaule avec subluxation Vide entre la capsule articulaire et l’articulation Tête de l’humérus (os du bras) Omoplate Ce que vous êtes en mesure de faire pour aider Une manipulation et un positionnement délicats du patient permettent d’éviter les blessures et la douleur. Un positionnement et une manipulation de soutien précoces du bras par le personnel et la famille du patient sont un bon moyen de prévenir la subluxation. • Faites toujours bien attention à l’épaule, ce n’est qu’ainsi que vous préviendrez un étirement douloureux des muscles et des ligaments de l’épaule. • Apportez un soutien à l’articulation de l’épaule quand le patient marche, se tient debout ou s’assied. • Si vous n’êtes pas sûr des stratégies de soins, communiquez avec les membres de l’équipe de soins de santé. Elle comprend un physiothérapeute, un ergothérapeute ou un physiatre. La spasticité (tonus élevé) La spasticité des muscles provient d’un tonus musculaire anormalement élevé. Elle raccourcit les muscles et réduit l’espace de l’articulation de l’épaule, empêchant ainsi les mouvements normaux du bras et entraînant une rigidité des articulations ainsi que de la douleur. La douleur causée par la spasticité est semblable à une crampe musculaire. Un médecin et un physiothérapeute sont souvent au centre du traitement. Les injections de toxine botulinique (aussi connue sous le nom de BotoxMC) aident à réduire la spasticité. Les relaxants musculaires sont aussi utiles. Si le patient souffre de spasticité de la main, le physiothérapeute lui recommandera des approches à suivre. Ce que vous êtes en mesure de faire pour aider Pour prévenir l’aggravement de la spasticité, vous devez manipuler et positionner délicatement les membres dont le tonus musculaire est élevé. Faites bien attention au bras dont le tonus est élevé. En d’autres mots : • ne forcez pas le déplacement du bras; 4.4 Fondation des maladies du cœur Section 4 : La douleur après l’AVC • utilisez les attelles prescrites pendant le temps nécessaire; • employez des mesures de positionnement adéquates. Si vous n’êtes pas sûr des stratégies de soins, communiquez avec les membres de l’équipe de soins de santé. Elle comprend un physiothérapeute, un ergothérapeute ou un physiatre. Le syndrome épaule-main Le syndrome épaule-main commence parfois par une douleur à l’épaule. Ensuite, le patient sent habituellement une rigidité et un gonflement de la main et du poignet accompagnés de douleur. L’épaule et la main auront alors souvent une amplitude de mouvement inférieure. Un spécialiste du traitement de la douleur recommandera selon les circonstances des blocages nerveux, des antidouleurs spécialisés, une stimulation électrique, une imagerie motrice, des exercices ou d’autres approches pour traiter la douleur. Ce que vous êtes en mesure de faire pour aider • Employez les mesures de positionnement recommandées pour protéger le bras et la main touchés. • Utilisez les exercices prescrits. • Si vous n’êtes pas sûr des stratégies de soins, communiquez avec les membres de l’équipe, surtout le physiothérapeute, l’ergothérapeute et le physiatre. Autres problèmes touchant l’épaule ou le bras Il existe d’autres problèmes qui touchent à l’occasion l’épaule ou le bras des personnes qui ont survécu à un AVC et entraînent de la douleur. Ces problèmes sont parfois présents avant l’AVC, mais ils découlent également dans bien des cas de la blessure après l’AVC. Les plus communs sont les suivants : La rupture de la coiffe des rotateurs : La coiffe des rotateurs est le nom donné au groupe des muscles qui tiennent l’épaule en place. La rupture est parfois présente avant l’AVC. La tendinite : Un tendon est une fibre robuste qui relie un muscle et un os. La tendinite est l’inflammation d’un tendon. Quand ce problème touche l’épaule, c’est généralement en raison d’une inflammation de la longue portion du biceps découlant d’une surutilisation ou d’une blessure. Tendon Longue portion du biceps Biceps Fondation des maladies du cœur Omoplate 4.5 Trucs et trouvailles : Conseils et outils practiques pour la vie de tous les jours. La bursite de l’épaule : La bourse séreuse est une petite poche remplie de liquide qui permet de réduire la friction et aide ainsi les tendons autour d’une articulation à glisser facilement. La bursite est l’inflammation d’une bourse séreuse. Quand elle touche l’épaule, elle est causée par un coincement (ou pincement) de la bourse séreuse de l’épaule. Bourse séreuse de l’épaule Coiffe des rotateurs Humérus (os du bras) Omoplate La fracture du bras : La fracture du bras est une blessure plutôt fréquente. Elle découle souvent de l’ostéoporose et n’est pas rare chez les personnes âgées. Repérer la douleur chez les personnes qui ont survécu à un AVC Ce n’est pas parce qu’un patient n’est pas conscient qu’il ne souffre pas. Les personnes qui ont survécu à un AVC ne disent pas tout le temps qu’elles souffrent, mais elles expriment parfois leur douleur d’autres manières, notamment : Oralement • À l’aide de mots décrivant la douleur : brûlure, démangeaison, battements. • À l’aide de sons : gémissements, grincements, grognements, cris, halètements, soupirs. • À l’aide d’exclamations et de jurons : Ça fait mal! Aïe! Arrêtez ça! Physiquement • • • • En frottant ou en massant l’endroit qui fait mal. En tenant ou en protégeant une partie du corps, surtout quand elles bougent. En bougeant souvent, en ne pouvant pas rester en place, en se balançant. Si elle souffre de problèmes intestinaux ou vésicaux. Par l’expression du visage • Moue • Grimaces • Crispation 4.6 Fondation des maladies du cœur Section 4 : La douleur après l’AVC En changeant de comportement • Un patient qui ne peut généralement pas rester en place devient tranquille. • Un patient généralement tranquille qui ne peut plus rester en place. • Un patient a un appétit accru ou réduit. Les patients qui ont des troubles d’élocution ont parfois besoin d’un membre de leur famille pour expliquer leur douleur. Si le patient parle une langue que vous ne connaissez pas, utilisez la liste de traductions pour poser des questions au sujet de la douleur. L’évaluation de la douleur L’évaluation de la douleur est complètement subjective. Après tout, il n’y a qu’une personne qui connaît la gravité de la douleur : celle qui la ressent. En d’autres mots, il n’est pas évident d’évaluer une douleur. Notons aussi que les personnes âgées ne vont pas toujours signaler leur douleur car : • elles croient que la douleur est un simple symptôme de vieillissement; • elles ne veulent pas être un fardeau pour leur entourage; • elles ont des problèmes qui les empêchent de bien communiquer. Les échelles de douleur En utilisant régulièrement une échelle de douleur, vous êtes à même de faire le suivi de la gravité et des tendances de la douleur du patient. Il suffit de l’employer pour évaluer la douleur à différents moments, avant et après le traitement par exemple. Les échelles d’évaluation de la douleur sont faciles à utiliser, le patient n’a qu’à y indiquer l’intensité de la douleur qu’il ressent : 0 signifie aucune douleur, tandis que 10 signifie la pire douleur qu’il soit possible d’imaginer. Demandez à l’équipe l’échelle qu’elle utilise. Aucune douleur 0 Faible douleur 1 2 3 Douleur moyenne 4 Douleur intense 5 6 7 Douleur très intense 8 9 Pire douleur possible 10 Échelle d’évaluation de la douleur numérique Échelle d’évaluation de la douleur visuelle analogue Fondation des maladies du cœur 4.7 Trucs et trouvailles : Conseils et outils practiques pour la vie de tous les jours. Observez bien et sachez reconnaître la douleur chez les personnes qui ont survécu à un AVC dont vous prenez soin. N’oubliez pas, jusqu’à 70 % des résidants d’établissements de soins de longue durée, c’est-à-dire 7 sur 10 d’entre eux, ressentent des douleurs qui ne sont pas traitées. La douleur est inévitable, mais la souffrance n’est pas une fatalité. Ce que vous êtes en mesure de faire pour aider Votre connaissance du patient est un outil très important pour reconnaître la douleur. Quand un patient dit ressentir de la douleur, demandez-lui de plus amples renseignements : • Posez des questions à réponse par oui ou par non. • Employez des mots simples pour aider la personne à cerner le problème. • Désignez du doigt les endroits douloureux quand vous posez des questions. • Demandez au patient s’il ressent de la douleur pendant ou après des mouvements. • Faites preuve de patience et prenez votre temps. Les personnes qui ont survécu à un AVC prendront parfois plus de temps que les autres à vous expliquer ce qu’elles ressentent. • Utilisez régulièrement une échelle d’évaluation de la douleur pour en faire le suivi. Ce n’est pas parce que la douleur d’un patient est traitée qu’elle disparaît complètement. • Parlez de la douleur du patient et du traitement de la douleur avec l’équipe. Assurez-vous que les stratégies et médicaments contre la douleur sont adéquats. En y pensant bien 4.8 Vous souvenez-vous avoir pris soin d’une personne qui avait de la douleur? Comment lui avez-vous apporté votre soutien? Parfois, les AVC empêchent une personne de bien communiquer. Décrivez certaines façons d’exprimer la douleur qu’utilisent parfois des personnes qui ont survécu à un AVC. Si vous apprenez que l’une des personnes dont vous prenez soin ressent de la douleur, que devriez-vous faire? À qui le signaleriez-vous? Quelles stratégies emploieriez-vous pour aider quelqu’un qui ressent de la douleur? Fondation des maladies du cœur Partie 5 La cognition Aperçu de la partie Cette partie porte sur : • l’explication de la cognition; • certains troubles cognitifs après un accident vasculaire cérébral; • les stratégies pour aider une personne ayant survécu à un AVC et souffrant de troubles cognitifs. Votre rôle en tant que dispensateur de soins de santé Lorsque vous aurez compris comment un accident vasculaire cérébral touche les capacités cognitives de la personne y ayant survécu, vous serez en mesure et un meilleur appui. Vous jouez un rôle important pour aider la personne ayant survécu à un AVC à rester en sécurité. Vous êtes également à même de l’aider à apprendre à être plus autonome. Fondation des maladies du cœur La cognition signifie la façon dont nous connaissons les choses et comment nous pensons. La cognition implique : • L’attention : Être capable de se concentrer sur une chose pendant un certain temps. • L’ orientation : Avoir conscience du temps, du lieu et de qui nous sommes. • La mémoire : Avoir la capacité de retenir des événements, de l’information et des savoir-faire et de les utiliser au besoin. • La connaissance de soi : Connaître et comprendre nos capacités et nos limites. • Le jugement : Faire de bons choix et prendre de bonnes décisions en étant conscient de nos propres capacités. • Les séquences : Être capable d’organiser les choses ou d’exécuter des actions dans le bon ordre. • La résolution de problèmes : Savoir comment reconnaître un problème et trouver une bonne solution. Troubles cognitifs Les troubles cognitifs sont des obstacles invisibles. Ils ne sont pas aussi faciles à voir que les problèmes physiques. Les personnes ayant survécu à AVC et qui ont des troubles cognitifs ne donneront pas toujours l’impression d’avoir une déficience. Pourtant, les troubles cognitifs ont souvent un effet important sur le fonctionnement et le niveau d’autonomie de ces personnes. Il arrive que les membres de la famille et les amis surestiment les capacités de la personne ayant survécu à un AVC. Il est possible qu’ils se sentent frustrés, ou même se fâchent contre la personne qui a des troubles cognitifs. Ils croiront ainsi dans certains cas que le patient fait exprès, n’est pas motivé ou est entêté. Mais c’est peut-être les attentes qui sont trop élevées. Ne confondez pas les troubles cognitifs découlant d’un accident vasculaire cérébral et la démence. Même si certaines personnes ayant survécu à un AVC seront également atteintes de démence dans quelques cas, vous devez connaître la différence entre les deux afin de donner les soins appropriés au patient. 5.1 5 : La cognition de lui donner de meilleurs soins Cognition Trucs et trouvailles : Conseils et outils practiques pour la vie de tous les jours. Un accident vasculaire cérébral risque de toucher les capacités cognitives. Il est possible qu’une personne ayant survécu à un AVC améliore certaines de ces capacités avec le temps. Cependant, des problèmes peuvent persister et des stratégies adaptives doivent être pris en compte. Dans cette partie nous examinerons certains troubles cognitifs et les stratégies d’adaptation qui peuvent aider. Déterminez les problèmes et trouvez les stratégies pour aider la personne ayant survécu à un AVC à faire face à ces troubles cognitifs. Cela peut l’aider à exécuter des tâches. Cela réduit également la frustration chez les membres de la famille, les amis et les personnes qui soignent le patient. Attention L’attention signifie pouvoir se concentrer sur une chose. Il est possible que la personne ayant survécu à un AVC ait une durée d’attention limitée. Il se peut aussi qu’elle soit facilement distraite. Cette distraction limite sa capacité à se concentrer sur une tâche. La personne risque d’avoir besoin de plus de temps pour venir à bout d’une tâche à cause des distractions. Ce que vous êtes en mesure de faire pour aider • Éliminez toute distraction possible – y compris la télévision, la radio et d’autres conversations. • Donnez des directives courtes et simples étape par étape. Assurez-vous que la personne ayant survécu à un AVC comprend les directives avant de continuer. Aidez-la à se concentrer sur une chose à la fois. • Regardez-la droit dans les yeux – cela aide la personne à se concentrer sur ce que vous dites et à suivre vos directives. • Donnez-lui plus de temps pour réfléchir. • Ralentissez afin qu’elle ne se sente pas bousculée. Orientation L’orientation est la conscience du temps, du lieu et de soi. Après un accident vasculaire cérébral, la personne qui y a survécu va parfois perdre une partie de sa conscience dans l’un de ces domaines ou même dans les trois. Il est par exemple possible que la personne pense que nous sommes en 1975, ou que c’est l’automne au lieu de l’été. Le patient peut penser qu’il est à l’école au lieu d’un centre de soins de longue durée. Ou bien encore il ne sait plus quelle est sa date d’anniversaire ou son âge. Ce que vous êtes en mesure de faire pour aider • Donnez gentiment des rappels et les bonnes informations. Évitez que la personne ayant survécu à un AVC se sente ridicule. • Dites la date en saluant le patient. Par exemple : Bonjour Madame Tremblay. Aujourd’hui nous sommes mercredi le 15 octobre. • Accrochez un calendrier pour aider la personne à se souvenir de la date et du jour. • Utilisez un tableau d’affichage pour afficher des informations personnelles et des photos de sa famille. • Limitez les changements apportés à l’horaire du patient afin d’éviter qu’il ne s’embrouille. Mémoire La mémoire signifie être capable de retenir des événements, de l’information et des savoir-faire et de les utiliser au besoin. L’attention est le fondement de la plupart des types de mémoire. Une personne 5.2 Fondation des maladies du cœur Section 5 : La cognition ayant survécu à un AVC et qui est incapable de prêter l’attention nécessaire à un nouveau renseignement n’arrivera pas à le fixer dans sa mémoire. Les problèmes de mémoire risquent de toucher la capacité de la personne à apprendre de nouvelles informations et à les transposer dans les tâches quotidiennes. Un AVC touche différents types de mémoire : • La mémoire à court terme : Le nom d’une personne que vous venez à peine de rencontrer. • La mémoire récente : Ce que vous avez mangé au petit-déjeuner. • La mémoire à long terme : Les souvenirs d’enfance. Ce que vous êtes en mesure de faire pour aider • Encouragez le patient à utiliser des aide-mémoires. Un agenda quotidien, un calendrier ou des feuillets autoadhésifs sont à considérer. • Répétez les renseignements pour aider la personne ayant survécu à un AVC à s’en souvenir. • Rangez toujours les articles au même endroit. Mettez des étiquettes indiquant le contenu sur les tiroirs et les armoires. • Donnez des renseignements clairs et simples. Ne donnez que les renseignements essentiels. Le patient a ainsi plus de facilité à se concentrer sur ce qui est important. • Présentez de nouveaux renseignements une étape à la fois. Cette façon de faire permet à la personne de se concentrer sur une bribe d’information avant de passer à l’étape suivante. • Utilisez des signes ou des images comme repères pour la mémoire. Vous pouvez placer une affiche sur la porte du patient et des photos de famille sur le tableau d’affichage. Exemple de cas : Mme Tremblay souffre de troubles de mémoire depuis son AVC et se fâche lorsqu’elle n’arrive pas à se souvenir où sont rangés ses effets personels ou encore, les activités qu’elle a faites la veille. Fiona (sa soignante) a décidé de l’aider en notant les activités dans un calepin. Quand Mme Tremblay s’interroge, elle peut consulter son calepin, ce qui l’aide à se souvenir des activités. Pour aider Mme Tremblay à retrouver ses possessions, Fiona range toujours chaque chose à la même place. Elle étiquette ensuite les placards afin d’en identifier le contenu. Connaissance de soi Connaissance de soi signifie reconnaître et comprendre ses capacités et ses limites. Un manque de connaissance de soi poussera parfois une personne ayant survécu à un AVC à agir de façon risquée. Elle ne va pas toujours se rendre compte, par exemple, qu’une faiblesse dans une jambe rend une promenade solitaire dangereuse. Ce que vous êtes en mesure de faire pour aider • Rendez l’environnement aussi sécuritaire que possible. • Ayez des aides à la marche et d’autres appareils et accessoires fonctionnels à portée de main pour les patients souffrant d’une mobilité restreinte. • Rappelez avec gentillesse l’accident vasculaire cérébral et les limitations qui en découlent à la personne ayant survécu à un AVC. • Prévoyez la supervision nécessaire pour assurer la sécurité du patient. Fondation des maladies du cœur 5.3 Trucs et trouvailles : Conseils et outils practiques pour la vie de tous les jours. Exemple de cas : M. Smith a eu un AVC voilà trois ans. Il pense qu’il peut se transférer lui-même de sa chaise à la toilette alors qu’en réalité, il a besoin d’aide en raison d’un manque d’équilibre. De fait, M. Smith présente un risque de chute. Lorsque Jean (le soignant) a commencé à travailler avec M. Smith, il a discuté de la question avec l’épouse de M. Smith et son ergothérapeute. Ensemble, ils ont élaboré des stratégies pour encourager M. Smith à demander de l’aide pour tout transfert à la toilette. Jugement Jugement signifie prendre les bonnes décisions et faire les bons choix en connaissant ses propres capacités. Avec un jugement affaibli, le patient risque de faire des choix qui ne sont pas sécuritaires, comme de porter par exemple des vêtements légers en mauvais temps. Ce que vous êtes en mesure de faire pour aider • Discutez de vos inquiétudes sur la sécurité de la personne ayant survécu à un AVC avec l’équipe. • Avec les membres de votre équipe, élaborez des stratégies pour maximiser la sécurité et le fonctionnement. • Ne placez pas le patient dans des situations difficiles ou problématiques. Il n’a peut-être pas la capacité de décider quelles actions sont sécuritaires. • Optimisez la sécurité de l’environnement. Si la personne ayant survécu à un AVC utilise un fauteuil roulant, assurez-vous que la ceinture du fauteuil est bien bouclée. Si la personne utilise un ambulateur, placez-le à sa portée. Impulsivité L’impulsivit consiste à agir rapidement sans bien y réfléchir. Les problèmes de connaissance de soi et de jugement découlant d’un accident vasculaire cérébral provoquent souvent de l’impulsivité. Le patient obéit parfois à des pulsions soudaines et risque de se blesser. Par exemple, une personne ayant survécu à un AVC, et qui dépend d’un fauteuil roulant, essaiera parfois de se lever rapidement sans bloquer les freins. Ce que vous êtes en mesure de faire pour aider • Encouragez la personne ayant survécu à un AVC à ralentir. • Donnez des directives claires et précises. • Divisez les tâches en petites étapes. Cette façon de faire permet au patient de se concentrer sur une partie de la tâche à la fois. Assurez-vous que la personne dont vous prenez soin s’acquitte d’une tâche avant de passer à la suivante. Par exemple, « Avalez d’abord la nourriture que vous avez dans la bouche. Ensuite vous pourrez prendre une autre bouchée. » • Rendez l’environnement aussi sécuritaire que possible. Assurez-vous qu’il y a des aides à la marche et d’autres appareils et accessoires fonctionnels à portée de main. 5.4 Fondation des maladies du cœur Section 5 : La cognition Séquences Faire des séquences c’est être capable d’organiser les choses ou d’exécuter des actions dans le bon ordre. Il arrive qu’une personne ayant survécu à un AVC, et qui a des difficultés avec les séquences, soit incapable de commencer une tâche parce qu’elle ne sait pas par quoi commencer. Il est possible qu’elle fasse les choses dans le mauvais ordre. Elle va par exemple oublier qu’il faut mettre les sous-vêtements avant les pantalons et les chaussettes avant les souliers. Ce que vous êtes en mesure de faire pour aider • Donnez des directives claires étape par étape afin d’aider le patient à comprendre la tâche. • Aidez la personne ayant survécu à un AVC à planifier la tâche. Encouragez-la à bien réfléchir à la tâche. Expliquez-lui l’étape suivante au besoin. • Donnez-lui le temps de s’exercer à la tâche, même si cela prend du temps ou est difficile. • Répétez la tâche de la même manière chaque fois. Exemple de séquence Pour enfiler un chandail, le survivant d’AVC se fait donner les instructions suivantes : a) Mettez d’abord le bras atteint dans la manche b) Mettez ensuite le bras sain dans l’autre manche c) Tirez le chandail par-dessus la tête d) Tirez le chandail jusqu’à la taille Répétez ces instructions dans cet ordre tous les jours. Résolution de problèmes La résolution de problèmes est la capacité de reconnaître un problème et de trouver une bonne solution. Des problèmes de connaissance de soi, de séquence et de mémoire ont parfois une incidence sur la capacité de résolution des problèmes du patient. La personne ayant survécu à un AVC, par exemple, ne parviendra pas à faire sortir du dentifrice du tube parce qu’elle ne réalise pas qu’elle doit d’abord enlever le bouchon. Ce que vous êtes en mesure de faire pour aider • Divisez les tâches en petites étapes. Concentrez-vous sur une étape à la fois. Cette façon de procéder aide la personne ayant survécu à se concentrer sur une partie du problème avant de passer à la suivante. • Donnez des repères verbaux. Ils aident la personne ayant survécu à un AVC à élaborer la solution à un problème. • Aidez le patient à déterminer plusieurs façons de résoudre le problème. Parlez des différentes approches possibles du problème. Fondation des maladies du cœur 5.5 Trucs et trouvailles : Conseils et outils practiques pour la vie de tous les jours. En y pensant bien 5.6 Pensez à une tâche quotidienne comme le brossage des dents. Quelles difficultés devriez-vous surmonter si vous aviez des problèmes de mémoire? Qu’en est-il des séquences? Qu’en est-il de l’attention? Quelles sont les trois stratégies que vous utiliseriez pour appuyer une personne ayant survécu à un AVC et qui a des problèmes d’orientation? Fondation des maladies du cœur Partie 6 La perception Aperçu de la partie Cette partie porte sur : • l’explication de la perception; • les troubles de la perception après un accident vasculaire cérébral; • les stratégies permettant d’aider la personne ayant survécu à un AVC et qui a des troubles de la perception. Votre rôle en tant que dispensateur de soins de santé Vous êtes à même d’aider la personne ayant survécu à un accident vasculaire cérébral et qui a des troubles de la perception à rester en sécurité. Vous êtes à même d’encourager la personne ayant survécu à un AVC à utiliser des aides et des stratégies pour faire face à ses troubles de la perception. Votre patience et votre soutien aident le patient à être plus indépendant et Fondation des maladies du cœur La perception a trait à la façon dont nous comprenons notre environnement. La perception est notre manière de traiter et d’interpréter les informations reçues par nos sens : vision, ouïe, toucher, goût et odorat. Les exercices et les activités répétées permettent d’améliorer les capacités perceptives. Un AVC cause souvent différents problèmes de perception, y compris en matière de : • Conscience du temps : comment nous voyons le temps passer. • Relations spatiales : comment les objets sont reliés entre eux et comment nous sommes reliés aux objets de notre environnement. • Négligence visuelle : conscience amoindrie du corps et de l’environnement du côté du corps touché par l’accident vasculaire cérébral. • Négligence corporelle unilatérale : conscience amoindrie ou défaut de prendre soin du côté du corps touché par la maladie. • Apraxie : difficulté d’exécuter des mouvements intentionnels même si la personne ayant survécu à un AVC a la capacité physique et la compréhension nécessaires pour effectuer cette tâche. • Persévération : répétition d’un mot, d’une phrase ou d’un geste sans pouvoir s’arrêter. • Problèmes de vision : vision double, perte partielle de la vision dans un œil ou dans les deux yeux et perte du champ visuel. Tout comme les troubles cognitifs, les troubles de la perception sont des obstacles invisibles. Ils ne sont pas aussi faciles à voir que les problèmes physiques. Une personne ayant survécu à un AVC et qui a des troubles de la perception ne semble souvent avoir aucune déficience. Les troubles de la perception changent la façon dont les personnes ayant survécu à un AVC interprètent ce qu’elles voient et comment elles donnent un sens au monde. Les membres de la famille et les amis attendent parfois trop de la personne qui a survécu à un AVC. Ils seront parfois frustrés et vont se fâcher en croyant que la personne ayant survécu à un AVC fait exprès d’agir ainsi ou n’est pas suffisamment motivée. 6.1 6 : La perception conscient de son environnement. Perception Trucs et trouvailles : Conseils et outils practiques pour la vie de tous les jours. Nous devons considérer les troubles de la perception comme des effets de l’AVC. Vous avez la capacité d’aider en déterminant les problèmes et en utilisant des stratégies pour aider la personne ayant survécu à un AVC à fonctionner. Ces mesures permettent également de réduire la frustration chez les membres de la famille, les amis et les personnes qui donnent des soins. Conscience du temps La conscience du temps est la reconnaissance du temps qui passe. Après un AVC, la compréhension du passage du temps est parfois changée. Par exemple, le patient demandera à souper peu après avoir fini de dîner sans savoir que seulement 20 minutes se sont écoulées. Ce que vous êtes en mesure de faire pour aider • Reliez les événements à d’autres événements et non pas à des heures précises. Par exemple, le Bingo commencera après dîner, plutôt que le Bingo commencera dans une heure. • Examinez l’horaire quotidien avec le patient. • Ne modifiez pas l’horaire inutilement afin d’éviter la confusion. • Rassurez la personne ayant survécu à un AVC relativement à un rendez-vous ou une réunion qui la rend anxieuse. Dites-lui que vous êtes au courant pour le rendez-vous et que vous le lui direz à temps. • Écoutez le patient, mais dites-lui la vérité : Je sais qu’on dirait que je vous ai quitté depuis des heures, mais je n’ai été parti que 15 minutes. • Utilisez une horloge numérique ou parlante. Exemple de cas : M. Mamoud demande à sa soignante si c’est l’heure du déjeuner. Elle lui répond qu’il est seulement 10 h et qu’on mange à midi. Elle positionne l’horloge numérique de M. Mamoud de façon que celui-ci puisse la voir. Relations spatiales Les relations spatiales ont trait à la façon dont les objets sont reliés entre eux et comment nous sommes reliés aux objets de notre environnement. Les problèmes liés aux relations spatiales comprennent : • • • • • un mauvais jugement de la hauteur des marches; pousser vers le côté touché pendant les transferts; renverser des objets; rater la chaise en s’asseyant; trébucher sur le tapis, les marches ou une chaussée inégale. Ce que vous êtes en mesure de faire pour aider • Parlez avec votre équipe des meilleures stratégies ou des meilleurs appareils et accessoires fonctionnels à utiliser. Quelques exemples sont : un gobelet à l’épreuve du renversement, du ruban collant fluorescent au bord des marches et sur le pourtour de la baignoire. • Encouragez la personne ayant survécu à un AVC à s’exercer et à répéter les gestes. Ce truc aide le patient à se familiariser avec l’activité et donne un nouvel entraînement au cerveau. 6.2 Fondation des maladies du cœur Section 6 : La perception • Rendez l’environnement aussi sécuritaire que possible. Par exemple, débarrassez-vous du fouillis pour éviter le risque de chutes. Négligence visuelle La négligence visuelle entraîne une conscience amoindrie du corps et de l’environnement du côté touché par l’accident vasculaire cérébral. La personne ayant survécu à un AVC ne fera peut-être attention qu’à une partie d’un objet ou d’un lieu. Elle heurtera peut-être des objets du côté touché. Il se peut qu’elle ne voie pas la nourriture placée en face d’elle du côté touché. Ce que vous êtes en mesure de faire pour aider • Disposez l’environnement de façon à fournir une stimulation au côté touché par l’AVC. Cette mesure aide la personne ayant survécu à un AVC à prendre conscience de l’ensemble de son environnement. • Approchez-vous de la personne ayant survécu à un AVC du côté non touché afin d’éviter de la faire sursauter. Déplacez-vous ensuite du côté touché pour parler. Vous stimulerez ainsi le côté touché. • Utilisez des repères visuels pour aider le patient. Par exemple, placez une ligne de ruban collant rouge au bord de la table du côté touché. • Encouragez la personne ayant survécu à un AVC à examiner son environnement. Une stratégie efficace s’appelle la stratégie du phare* : Demandez à la personne ayant survécu à un AVC d’imaginer que ses yeux sont deux rayons de lumière balayant les lieux d’un côté à l’autre. Rappelez au patient d’utiliser la stratégie du phare pendant ses activités. Exemple de cas : M. Wong est atteint du côté gauche du corps. Les soignants l’approchent donc toujours du côté droit. Lorsqu’ils sont sûrs qu’il est conscient de leur présence, ils se placent du côté gauche pour le stimuler et l’encourager à faire attention à ce qui se passe de ce côté du corps. Négligence corporelle unilatérale La négligence corporelle unilatérale est une conscience amoindrie ou une incapacité à prendre soin du côté touché du corps. La personne ayant survécu à un AVC de l’hémisphère droit du cerveau va ainsi dans certains cas ignorer la moitié gauche de son corps. Elle risque d’oublier d’habiller le côté touché ou elle laissera le bras touché pendre sur le côté du fauteuil roulant. Ce que vous êtes en mesure de faire pour aider • Parlez avec l’équipe pour utiliser le bras touché ou la jambe touchée dans des activités quotidiennes. • Placez le bras touché de façon à ce que la personne ayant survécu à un AVC puisse le voir. *Niemeier, J.P., Cifu, D.X., Kishore, R.; « The Lighthouse Strategy: Improving the Functional Status of Patients with Unilateral Neglect After Stroke and Brain Injury Using a Visual Imagery Intervention »; Topics in Stroke Rehabilitation. Été 2001; 8(2):10-8. Fondation des maladies du cœur 6.3 Trucs et trouvailles : Conseils et outils practiques pour la vie de tous les jours. • Frottez doucement le bras touché. • Encouragez le patient à mettre au besoin le membre en position. • Utilisez des repères. Demandez par exemple à la personne ayant survécu à un AVC « Où est votre bras? » Exemple de cas : Mme Lopez avait la fâcheuse habitude de laisser pendre son bras sur le côté de son fauteuil roulant. On lui a donc fourni un cabaret et expliqué l’importance d’y poser le bras afin d’éviter de le blesser. Petit à petit, Mme Lopez a pris l’habitude de replacer son bras sur le cabaret sans se le faire rappeler. Apraxie L’apraxie est la difficulté d’exécuter des mouvements intentionnels même si la personne ayant survécu à un AVC a la capacité physique et la compréhension nécessaires pour effectuer cette tâche. Cette incapacité se produit parce que les messages du cerveau aux muscles ne sont pas traités correctement. L’apraxie va dans certains cas influencer la façon dont le mouvement est planifié des deux côtés du corps et non seulement du côté touché. La personne ayant survécu à un AVC risque par exemple de continuer à avoir des difficultés à effectuer des tâches quotidiennes simples comme de se brosser les cheveux ou de s’habiller. L’apraxie touche également dans certains cas la capacité de parler du patient. Ce que vous êtes en mesure de faire pour aider • Parlez à votre équipe des meilleures stratégies ou des meilleurs appareils et accessoires fonctionnels à utiliser. Il peut s’agir selon les cas de repères physiques, de repères verbaux et de démonstrations. • Utilisez des directives courtes et simples pour limiter la confusion. • Divisez la tâche en petites étapes simples. Utilisez ces étapes chaque fois que la tâche est exécutée. • Encouragez la répétition et la pratique d’activités. • Dirigez la main de la personne ayant survécu à un AVC avec la vôtre si nécessaire. Guidez la main du patient mais n’exécutez pas la tâche à sa place. Exemple de cas : Au début, M. Iqbal essayait de se peigner à l’aide de sa brosse à dents. Tous les jours, les soignants lui guidaient les mains afin de lui apprendre à appliquer sa brosse à dents à la bouche. Au bout de quelques semaines, M. Iqbal se servait de sa brosse à dents correctement sans aide. Persévération La persévération est la répétition incontrôlable d’un mot, d’une phrase ou d’un geste. Lorsque le phénomène se produit, la personne n’arrive pas à passer à l’activité ou à la pensée suivante. La personne semble « rester prise ». Elle peut, par exemple, laver son visage à répétition ou continuer à répéter le même mot sans arrêt. 6.4 Fondation des maladies du cœur Section 6 : La perception Ce que vous êtes en mesure de faire pour aider • Planifiez la tâche avec la personne ayant survécu à un AVC. De cette façon, le patient comprendra mieux les étapes qui en font partie. • Donnez des directives claires étape par étape. Donnez du temps à la personne ayant survécu à un AVC pour travailler les séquences. • Aidez le patient à s’arrêter s’il reste « pris » et aidez-le à débuter l’étape suivante. • Guidez-le avec la main et donnez-lui des repères visuels. Montrez-lui par exemple un verre pendant qu’il se brosse les dents pour lui donner le repère qu’il faut arrêter le geste de brosser et commencer à se rincer la bouche. Aide « main sur la main » Problèmes de vision Les problèmes de vision sont assez courants après un accident vasculaire cérébral. Ces problèmes comprennent : • • • • vision double; perte partielle de la vision dans un œil ou dans les deux yeux; vision floue; perte du champ visuel. Vision double Vision floue Perte du champ visuel Les problèmes visuels s’améliorent parfois dans les semaines suivant l’accident vasculaire cérébral. Cependant de nombreuses personnes survivant à un AVC doivent s’adapter à leurs problèmes de vision en utilisant les techniques que leur enseignent leurs thérapeutes. Ce que vous êtes en mesure de faire pour aider Parlez avec l’équipe de la meilleure stratégie à utiliser pour un problème visuel précis – par exemple de quel côté approcher le patient. Encouragez la personne ayant survécu à un AVC à utiliser les techniques que l’équipe recommande pour faire face aux problèmes de vision pendant les activités. Ces techniques comprennent : • La stratégie du phare (s’imaginer que les yeux sont des rayons de lumière balayant les lieux d’un côté à l’autre). • Des repères visuels comme un panneau sur la porte avec l’inscription « salle de bain » pour aider le patient à trouver le chemin. • Des points de référence ou ancres – par exemple du ruban collant rouge sur le bord d’une table. Fondation des maladies du cœur 6.5 Trucs et trouvailles : Conseils et outils practiques pour la vie de tous les jours. Pour la perte du champ visuel : • Encouragez la personne ayant survécu à un AVC à tourner la tête vers le côté touché. • Placez des articles du côté touché afin d’accroître la conscience de cet espace visuel. • Encouragez l’utilisation d’un cache-œil ou de lunettes prismatiques si le médecin prescrit l’un de ces accessoires. En y pensant bien 6.6 Nommez trois stratégies que vous pouvez utiliser pour aider quelqu’un qui souffre de négligence corporelle unilatérale. Pensez à quelqu’un dont vous avez pris soin et qui avait des problèmes liés aux relations spatiales. Comment avez-vous aidé cette personne à rester en sécurité? Fondation des maladies du cœur 7 : AVC et dépression Partie 7 Accident vasculaire cérébral et dépression Aperçu de la partie Cette partie porte sur : • les effets de l’AVC sur les sentiments et la vie sociale de la personne y ayant survécu; • les premières réactions et les changements subséquents; • la dépression post-AVC. Votre rôle en tant que dispensateur de soins de santé Un accident vasculaire cérébral Les effets de l’AVC sur les sentiments et la vie sociale de la personne y ayant survécu Un accident vasculaire cérébral touche parfois les émotions et l’image de soi de la personne qui y a survécu. Il touche parfois aussi les relations avec la famille, les amis et d’autres. Beaucoup de personnes ayant survécu à un AVC ressentent de la crainte, de l’anxiété, de la frustration, de la colère et de la tristesse en plus de regretter leurs pertes de capacités physiques et cognitives. Ces sentiments sont une réponse naturelle aux effets d’un AVC. Sur le plan des émotions, les personnes ont parfois l’impression d’être à bord de montagnes russes. Il arrive qu’ils soient fâchés et qu’immédiatement après ils soient tristes. Certaines perturbations et changement de personnalité découlent également des effets physiques des lésions cérébrales. Ces émotions ne sont pas forcément les signes d’une dépression. Il est important qu’un médecin décide si la personne souffre de dépression ou si elle a simplement une réaction normale aux effets d’un AVC. a de grands effets physiques sur la personne qui y survit. Il touche également l’humeur. Il est possible que la combinaison de changements physiques et de changements de l’humeur entraînent une dépression chez le patient. Ce changement de l’humeur risque d’influencer la façon dont la personne ayant survécu à un AVC et sa famille font face aux séquelles. Par votre compréhension et votre soutien, vous aidez toutes ces personnes à s’adapter aux changements découlant de l’AVC. Premières réactions Le choc est la première émotion que la plupart des gens ressentent après un accident vasculaire cérébral. Ils se demandent souvent Pourquoi cela m’est-il arrivé? Comment cela a-t-il pu se produire? Les personnes ayant survécu à un AVC qui n’ont plus la capacité de parler se sentiront souvent très frustrées et isolées par leur incapacité à communiquer. Elles se demanderont peut-être si elles survivront. Elles s’inquièteront peut-être d’avoir un autre AVC. Elles seront peut-être incertaines de ce qui les attend en termes de qualité de vie. Elles seront peut-être inquiètes de ce qui attend leur famille. Elles se demanderont peut-être si elles pourront de nouveau travailler. L’anxiété est une réaction normale aux changements qui se produisent après un AVC. Elle diminue normalement à mesure que la personne s’adapte. Réactions subséquentes Avec le temps qui passe la personne ayant survécu à un AVC ressentira parfois les émotions suivantes : Fondation des maladies du cœur 7.1 Trucs et trouvailles : Conseils et outils practiques pour la vie de tous les jours. De la frustration à propos de ses : • limitations physiques, • pertes de mémoire, • troubles de la parole. De la fatigue venant des : • effets de l’AVC, • efforts accrus nécessaires pour accomplir les tâches routinières. Ne pas avoir envie de contacts sociaux (être léthargique) parce que : • la personne a honte des changements physiques, • elle éprouve des difficultés à parler ou à se faire comprendre. De la tristesse à cause de : • sa perte de capacités, • ce qu’elle pense d’elle-même, • ce qu’elle pense que les autres pensent d’elle. Ce que vous êtes en mesure de faire pour aider Vous êtes en mesure d’aider les personnes qui ont survécu à un AVC à trouver de la valeur à leurs vies en : • les appuyant et en les encourageant; • leur demandant d’exprimer comment elles se sentent; faisant attention aux signes de dépression ou autres émotions qui les touchent d’une manière négative; • transmettant vos observations à l’équipe interprofessionnelle; • leur permettant de faire ce qu’elles arrivent à faire; apportant un soutien si la tâche devient trop difficile, trop dure, trop frustrante ou trop fatigante; • formulant des commentaires positifs; leur faisant des compliments sur ce qu’elles réussissent bien; • offrant, tout en faisant preuve de délicatesse, des renseignements qui favorisent leur autonomie. La dépression post-AVC Il est normal de ressentir de la tristesse et une sensation de perte après un accident vasculaire cérébral. Mais certaines personnes ayant survécu à un AVC souffrent d’une véritable dépression clinique. La dépression est un sentiment de désespoir. Elle perturbe la capacité de fonctionner d’une personne. Elle est courante chez les patients d’AVC. Mais la dépression se soigne. Et plus rapidement elle est traitée et mieux cela vaut. Entre un tiers et la moitié des personnes ayant survécu à un AVC souffrent de dépression au cours de l’année qui suit leur accident vasculaire cérébral. La dépression post-AVC peut survenir immédiatement après l’événement. Mais il arrive plus souvent qu’elle s’installe dans les trois mois suivant l’événement. Elle peut également frapper jusqu’à deux ans après l’AVC. Elle nuit à la guérison physique et psychologique. Elle diminue le niveau d’énergie et de cette façon, la personne ayant survécu à un AVC participe moins à la réhabilitation. Elle diminue dans certains cas la capacité de la personne à prendre soin d’elle-même. Il arrive que la dépression d’une personne ayant survécu à un AVC touche aussi la santé des personnes dispensant les soins à la maison. 7.2 Fondation des maladies du cœur Section 7 : Accident vasculaire cérébral et dépression Moins de la moitié des personnes ayant survécu à un AVC et souffrant de dépression sont diagnostiquées. Apprenez à reconnaître les signes de la dépression et obtenez rapidement de l’aide. Si une personne ayant survécu à un AVC pense à la mort, à mourir ou à mettre fin à sa vie, signalez-le immédiatement à votre superviseur. S’agit-il d’un coup de cafard ou d’une dépression clinique? Seul un médecin peut diagnostiquer une dépression clinique. Cependant, être capable d’observer comment se sentent les personnes ayant survécu à un AVC et transmettre ces renseignements à votre équipe aide à identifier les cas de dépression. Pour ce faire vous devez connaître la différence entre se sentir triste et être cliniquement déprimé. Le cafard La dépression clinique Il arrive à tout le monde de se sentir triste à l’occasion. 10 à 15 % de l’ensemble de la population souffre de dépression. Début défini : les gens savent quand et pourquoi ils se sentent tristes. 33 à 50 % des personnes ayant survécu à un AVC souffriront d’une dépression. Début graduel : les gens ne savent pas vraiment quand ou pourquoi cette tristesse a commencé. La tristesse est une réaction émotionnelle à un événement. La dépression est une maladie clinique causée par des changements chimiques dans le cerveau. Le sentiment disparaît de lui-même. La dépression ne s’en va pas sans traitement. Le sentiment dure quelques jours ou quelques semaines. La dépression dure des mois ou des années. Signes de dépression post-AVC Signes physiques • • • • troubles du sommeil, perte de poids, manque d’énergie, facilement fatigué. Attitudes • • • • • ne s’intéresser à rien, perdre l’intérêt pour les choses qu’on appréciait auparavant, être négatif : tout est lugubre, se concentrer sur soi : je, moi et moi-même, éprouver des difficultés à se lier aux autres. Émotions • sentiments de désespoir et de dévalorisation, • tristesse et anxiété ou nervosité, Fondation des maladies du cœur 7.3 Trucs et trouvailles : Conseils et outils practiques pour la vie de tous les jours. • pensées de mort et de suicide, • difficulté à vaincre les petits obstacles de la vie, facilité à se sentir submergé. Fonctions mentales • • • • difficulté à se concentrer, difficultés à prendre des décisions, confusion et sentiment de vivre dans un brouillard, problèmes de mémoire à court terme. Il n’est pas toujours facile de reconnaître la dépression. Les gens ne savent pas toujours quand ils sont déprimés. Ils ont parfois honte d’être déprimés. Ils penseront par exemple que la dépression est une réaction normale à la perte. La personne ayant survécu à un AVC ne veut peut-être pas admettre qu’elle est déprimée. Elle pense peut-être qu’un traitement changera sa personnalité ou aura des effets secondaires. Les professionnels des soins de la santé ne savent pas toujours que la personne ayant survécu à un AVC est déprimée. Dans certains cas, ils risquent de confondre les signes et symptômes de la dépression avec les effets de l’accident vasculaire cérébral ou du vieillissement. Par ailleurs, il est parfois difficile d’évaluer une personne ayant survécu à un AVC et qui a des troubles de communication ou des troubles cognitifs. Ce que vous êtes en mesure de faire pour aider Vous êtes le membre de l’équipe qui est le plus près de la personne ayant survécu à un AVC. Vous êtes en mesure de reconnaître la dépression grâce à ce que vous voyez et à vos conversations avec la personne. Apprenez à connaître la personne ayant survécu à un AVC • Apprenez à connaître les personnes dont vous vous occupez. Cela peut vous aider à reconnaître les changements d’humeur. • Prenez le temps d’écouter. • Parlez aux membres de la famille et aux amis. Découvrez comment ces personnes étaient avant l’accident vasculaire cérébral. • Participez aux discussions d’équipe. Apprenez des faits pertinents sur les personnes dont vous prenez soin en écoutant les autres membres du personnel. Communiquez avec la personne ayant survécu à un AVC : • La dépression est un problème médical. Communiquez toujours en faisant preuve de compassion et d’espoir. Soyez tolérant – ne jugez pas. • Apprenez à communiquer avec les personnes ayant survécu à un AVC et qui ont des problèmes de communication. • Demandez aux personnes ayant survécu à un AVC si elles se sentent bien. Si elles ressentent de la douleur, assurez-vous qu’elles reçoivent un traitement pour soulager la douleur. Observez la personne ayant survécu à un AVC. Faites attention : • • • • • 7.4 aux nouveaux symptômes, aux changements soudains du comportement ou de la personnalité, aux signes de dépression durant plus de deux semaines, si la personne dort plus que d’habitude, si elle ne participe plus à ses activités sociales préférées. Fondation des maladies du cœur Section 7 : Accident vasculaire cérébral et dépression Appuyez la personne ayant survécu à un AVC : • découvrez les ressources disponibles, • faites-lui savoir quelles sont les activités et l’aide disponibles, • aidez-la à planifier et à structurer sa journée. La routine aide parfois les gens à s’adapter. Encouragez les personnes ayant survécu à un AVC à être actives : • aidez-les à se rendre à des activités qui leur plaisent, • passez du temps avec elles à prendre part à des activités comme des jeux de cartes ou des jeux de plateau, • trouvez des activités qui les aident à se sentir mieux, comme d’écouter de la musique, regarder des vidéos ou lire. Encouragez l’expression des émotions : • permettez aux personnes ayant survécu à un AVC d’exprimer leur chagrin et leur tristesse pour ce qu’elles ont perdu, • donnez-leur toujours de l’espoir que les choses peuvent s’améliorer, • transmettez ce que vous apprenez au reste de l’équipe. Mettez vos connaissances à l’épreuve : Qu’avez-vous appris sur la dépression? Les énoncés suivants sont-ils vrais ou faux? Vrai Faux 1. Souvent la dépression post-AVC n’est pas diagnostiquée. 2. Les gens déprimés peuvent simplement se ressaisir. 3. Poser des questions sur des pensées suicidaires à une personne déprimée est dangereux. 4. Une personne qui a eu un accident vasculaire cérébral court un risque plus élevé de faire une dépression. 5. Une personne ayant survécu à un AVC et qui fait une dépression connaît parfois des changements physiques, émotionnels et cognitifs. 6. Un coup de cafard et une dépression clinique sont la même chose. 7. La dépression est un problème médical reconnu qui se soigne. 8. Je peux aider à diagnostiquer une dépression chez une personne ayant survécu à un AVC en l’écoutant réellement et en apprenant à connaître cette personne. 9. Quand je vois les signes et les symptômes d’une dépression chez une personne ayant survécu à un AVC, je ne dois pas en parler à personne. 1. Vrai; 2. Faux; 3. Faux; 4. Vrai; 5. Vrai; 6. Faux; 7. Vrai; 8. Vrai; 9. Faux Fondation des maladies du cœur 7.5 Trucs et trouvailles : Conseils et outils practiques pour la vie de tous les jours. 7.6 Fondation des maladies du cœur Partie 8 Les AVC et le changement de comportement Cette partie porte sur : • les répercussions d’un AVC sur le comportement; • les comportements particuliers liés aux AVC; • les stratégies pour traiter les problèmes comportementaux causés par un AVC. Votre rôle en tant que dispensateur de soins de santé La perte de cellules cérébrales découlant d’un AVC entraîne parfois un changement de comportement chez un patient. Il est essentiel de bien connaître et bien comprendre les changements comportementaux ainsi engendrés, car ce n’est qu’avec ce bagage que vous parviendrez à aider la personne qui a survécu à un AVC et sa famille à comprendre qu’un AVC entraîne parfois des changements dans le cerveau, qui à leur tour risquent d’occasionner un changement de comportement. Fondation des maladies du cœur 8 : Les AVC et le changement de comportement Aperçu de la partie Les répercussions d’un AVC sur le comportement Chez certaines personnes qui ont survécu à un AVC, les changements comportementaux sont absents ou minimes. Chez d’autres, ils sont particulièrement graves. Ces changements dépendent de plusieurs facteurs, notamment : • • • • l’emplacement de l’AVC dans le cerveau; la gravité de l’AVC; le temps écoulé depuis l’AVC; la personnalité, les capacités cognitives et le comportement du patient avant l’AVC. Certains comportements découlent de problèmes d’ordre cognitif ou perceptif. D’autres changements comportementaux découlent de problèmes de communication du patient. Chez certaines personnes, les changements comportementaux vont et viennent. Les personnes ayant survécu à un AVC auront parfois des bons jours puis des mauvais, ou même des bons et des mauvais moments pendant une seule journée. N’oubliez jamais que ces changements de comportement découlent de l’AVC. La personne lutte tant bien que mal contre les séquelles de l’AVC et elle a besoin de temps pour y arriver. Traitez-la comme vous voudriez vous-même être traité. Faites preuve de respect et de gentillesse. Ne perdez pas patience. Les changements de personnalité Les lésions cérébrales nuisent parfois à la maîtrise émotionnelle de la personne qui a survécu à un AVC. Dans certains cas, elles modifient aussi son comportement et ses relations avec les autres personnes. Parmi les répercussions possibles, on retrouve les suivantes : • Le comportement du patient est différent de son véritable état émotionnel. Il va ainsi rire en écoutant une histoire tragique. • La personne aux prises avec les séquelles d’un AVC ne se rend pas compte de l’effet de son comportement sur les gens qui l’entourent. Ainsi, elle ne se rend peut-être pas compte qu’elle a dit quelque chose de blessant ou d’accablant à un membre de sa famille. 8.1 Trucs et trouvailles : Conseils et outils practiques pour la vie de tous les jours. • Le patient a des sautes d’humeur extrêmes : il sera fâché et, la minute suivante, va rire. • Le patient ne s’intéresse plus à ce qui l’entoure. Ainsi, une personne qui lisait beaucoup va cesser de lire. • Le patient semble têtu, égoïste ou exigeant. Ce que vous êtes en mesure de faire pour aider Quel que soit le comportement, vous devez être patient, faire preuve de bon sens et adopter une approche de résolution de problèmes. Vous trouverez ci-dessous des stratégies qui vous aideront à faire face à des comportements particuliers en fonction de leurs sources. La labilité émotionnelle La labilité émotionnelle est un manque de maîtrise des émotions. Ses symptômes comprennent : • des réactions émotionnelles qui semblent excessives, comme un patient qui pleure sans cesse après avoir entendu une histoire touchante; • des réactions émotionnelles qui ne correspondent pas au véritable état émotionnel du patient, comme une personne qui rit quand on lui donne des mauvaises nouvelles. La labilité émotionnelle irrite parfois les gens qui entourent le patient. De plus, une mauvaise interprétation des réactions émotionnelles peut occasionner des difficultés de communication. Ce que vous êtes en mesure de faire pour aider • Demandez au patient si ce qu’il exprime reflète vraiment ce qu’il ressent. • Il arrive que le patient ait honte d’avoir perdu la maîtrise de ses émotions. En le distrayant, vous l’aiderez à reprendre cette maîtrise et l’encouragerez à reprendre une activité. Essayez par exemple de dire le nom du patient ou de lui poser nonchalamment une question qui n’a rien à voir. Encouragez-le à ralentir et à prendre de grandes respirations. • Expliquez au patient et à sa famille que la perte de la maîtrise des émotions n’est pas rare après un AVC. Exemple de cas : M.Thomas ne maîtrise plus ses émotions depuis l’AVC. Il n’aime plus regarder les nouvelles du soir car les reportages le font fondre en larmes. Son soignant l’aide en le distrayant lorsque sa tristesse le dépasse. Par exemple, il lui demande s’il aimerait une collation, ou si son émission préférée doit passer bientôt. Grâce à ces stratégies, M.Thomas arrive à arrêter de pleurer. L’isolation sociale Les patients ont parfois de la difficulté à accepter leur image de soi, leur apparence. Si c’est le cas, ils risquent d’avoir une mauvaise estime de soi, bref, ne pas aimer ce qu’ils sont. Ils perdent ainsi confiance en eux. Dans certains cas, le patient se sent triste ou sombre dans le désespoir, ou encore ne trouve plus de sens à la vie. Il se sent impuissant, incapable de maîtriser sa propre vie. Ces sentiments empêchent parfois les patients de faire des choses qui étaient importantes pour eux auparavant. Ils se sentiront ainsi découragés par toutes les difficultés physiques et émotionnelles 8.2 Fondation des maladies du cœur Section 8 : Les AVC et le changement de comportement auxquelles ils doivent faire face. Dans certains cas, ils s’isolent et évitent les activités sociales, leur famille et leurs amis. Même si une personne qui a survécu à un AVC parvient à reprendre sa vie en main, elle aura parfois perdu le goût de vivre. Comme un patient l’a dit, « La vie, ce n’est pas seulement savoir enfiler ses pantalons. » Ce que vous êtes en mesure de faire pour aider L’un des aspects cruciaux de votre travail consiste à aider le patient à recommencer de participer à la vie sociale. Intérêts : • Essayez de découvrir les petites choses auxquelles le patient accorde de l’importance et ce qui l’intéresse. Quelles sont les activités les plus importantes? Quelle activité est source de plaisir? • Aidez le patient à reprendre ses activités préférées. Si vous en avez besoin, demandez l’aide de l’équipe. Soins personnels : • Encouragez les patients à participer à leurs soins autant que possible. • Faites-les participer à toutes les discussions et décisions portant sur les soins. • Disposez les objets personnels de manière à favoriser l’autonomie du patient. Activités sociales : • Encouragez le patient à se rendre à des activités. Le simple fait de s’y rendre constitue un premier pas vers la participation. • Donnez au patient l’occasion de parler de sa vie et de ses souvenirs. • Aidez le patient à communiquer avec les membres de sa communauté religieuse et à participer à ses activités spirituelles. Exemple de cas : Judith Rosen a fait un AVC il y a 18 mois. Depuis, son côté droit est affaibli et la moitié droite de son visage s’affaisse. Elle est gênée de cette situation et, du coup, elle a peur de sortir. Le préposé aux services de soutien de Mme Rosen l’encourage à faire des sorties, d’abord pour aller dans des endroits tranquilles qu’elle connaît bien. Petit à petit, elle cesse d’être gênée et reprend l’envie de sortir. La colère et l’agressivité Tout le monde se fâche de temps à autre et les personnes qui ont survécu à un AVC ne font pas exception à la règle. Toutefois, dans de rares cas, certaines d’entre elles font physiquement preuve d’agressivité envers les membres de leur famille et le personnel de soutien. Il arrivera ainsi que les patients refusent de suivre les instructions qu’on leur donne. D’autres fois, ils ont de la difficulté à se débarrasser de leur colère. Quand c’est le cas, il n’est pas facile de les raisonner. Dans de telles situations, il faut cerner les causes de la colère. Voici certaines causes possibles : Fondation des maladies du cœur 8.3 Trucs et trouvailles : Conseils et outils practiques pour la vie de tous les jours. • l’incapacité de communiquer ou de se charger d’une tâche, ce qui frustre le patient; • un accident de continence qui embarrasse le patient; • une douleur au côté touché qui fait en sorte que le patient se sente impuissant et frustré. Ce que vous êtes en mesure de faire pour aider Chercher les causes • Cherchez la raison pour laquelle le patient est fâché et trouvez des solutions. • Cernez la douleur pour qu’elle puisse être traitée. Prévenir les sautes d’humeur : • Apprenez les préférences de routine du patient. Suivez le patient aussi souvent que possible. • Évitez de passer par le côté touché pour ne pas alarmer le patient. Passez autant que possible du côté qui n’a pas été touché par l’AVC. • Expliquez ce que vous allez faire pour que le patient puisse savoir à quoi s’attendre. • Renforcez le sentiment de réussite du patient en lui faisant faire des tâches faciles et moins faciles en alternance. • Offrez votre aide au besoin pendant les activités qui mettent le patient en colère. Quand le patient se met en colère : • Mettez fin à l’activité ou à la situation qui a excité la colère du patient. • Attirez l’attention du patient sur quelque chose de positif, comme son activité préférée. La léthargie (manque d’intérêt) Il arrive parfois qu’une personne qui a survécu à un AVC dans le côté droit du cerveau cesse de s’intéresser à ses loisirs ou aux activités de la vie quotidienne. Dans certains cas, un patient qui essaie de mener à bien une tâche et qui échoue refusera de réessayer. Dans d’autres, il refusera même la première tentative. Ce que vous êtes en mesure de faire pour aider Découvrir les intérêts : • Faites en sorte qu’il soit facile de participer à l’activité. La simple présence est la première étape nécessaire à la participation. • Faites preuve d’enthousiasme envers tous les intérêts du patient. Encouragez-le et félicitez-le. • Si le patient ne parvient pas à s’acquitter d’une tâche, encouragez-le à essayer de nouveau. • N’essayez pas de culpabiliser le patient qui refuse et ne le forcez pas non plus. Dans une telle situation, vous devriez plutôt réessayer plus tard. 8.4 Fondation des maladies du cœur Section 8 : Les AVC et le changement de comportement Exemple de cas : Harry Johnston a fait un AVC il y a un an. Ses problèmes de mobilité étaient minimes. Par contre, il a complètement cessé de s’intéresser à ses anciens passe-temps. Sa préposée aux services de soutien l’a aidé à recommencer à s’intéresser à ses activités en l’encourageant à participer à des activités sociales. Pour réduire les risques qu’il se fâche, elle l’encourage à participer à des activités qui ne présentent pas de difficultés pour lui. Ainsi, Harry aimait beaucoup le bridge avant son AVC. Par conséquent, elle l’encourage à jouer à la Dame de Pique, un jeu plus facile. Le jugement social Le jugement social, c’est dire et faire ce qui est convenable dans une situation donnée. Les changements de personnalité créés par un AVC entraînent parfois des problèmes de jugement social, qui eux-mêmes peuvent engendrer d’autres problèmes. Les problèmes d’ordre cognitif empirent parfois la situation. La famille et les amis des patients tirent parfois de mauvaises conclusions quand ils voient un comportement si différent de celui qu’ils connaissaient. Quelques exemples : • • • • Une personne timide qui veut soudainement devenir le centre de l’attention. Une personne bavarde qui cesse de parler. Une personne facile à vivre qui fait preuve d’une grande rigidité. Une personne méticuleuse et exigeante qui fait preuve de négligence en matière d’hygiène et d’habillement. Ce que vous êtes en mesure de faire pour aider Reconnaître les limites du patient : • Évitez les situations dans lesquelles le patient doit prendre des décisions trop difficiles pour ses capacités actuelles. Donner des commentaires et des signaux : • Vos commentaires au patient lui permettent de reconnaître les comportements non conformes aux règles de la bienséance. • Signalez franchement au patient qu’un comportement ne respecte pas les convenances. • Proposez des solutions de rechange. • Ne critiquez pas. Renforcer les actions qu’il convient d’encourager : • Adoptez un comportement positif pour renforcer les attitudes qu’il convient d’encourager. Fondation des maladies du cœur 8.5 Trucs et trouvailles : Conseils et outils practiques pour la vie de tous les jours. En y pensant bien 8.6 Quels types de changements comportementaux peuvent vivre les personnes qui survivent à un AVC? En tant que dispensateur de soins, quelles stratégies pouvez-vous employer pour les changements de comportement négatifs des patients? Fondation des maladies du cœur PARTIE 9 Mobilité, positionnement et transferts Aperçu de la partie Cette partie porte sur : • la capacité de bouger après un accident vasculaire cérébral; • les aides à la mobilité; • le positionnement; • le traitement du membre touché; Les techniques de positionnement, de transfert et de mobilité des personnes ayant survécu à un AVC, décrites dans le présent document, reflètent les pratiques exemplaires en matière d’accidents vasculaires cérébraux. Si vous n’êtes pas certain de la capacité de transfert du patient, consultez les membres de l’équipe interprofessionnelle comme le physiothérapeute, l’ergothérapeute ou le spécialiste en mobilité. • les transferts; • l’utilisation d’un fauteuil roulant; • la marche; • les appareils fonctionnels. Votre rôle en tant que dispensateur de soins de santé Vous donnez votre appui à des personnes ayant survécu à un AVC pendant leurs déplacements quotidiens. Comment réussir à avoir une incidence directe sur leur sécurité, leur confort, leur qualité de mouvement et leur autonomie? Vous êtes à même de le faire en : • utilisant des mesures de positionnement adéquates; • utilisant des techniques de transfert sécuritaires; • aidant les patients à faire face aux modifications de la mobilité après un AVC. Fondation des maladies du cœur Bouger après un accident vasculaire cérébral Nous bougeons tout le temps – au lit, en roulant, en se redressant pour s’asseoir, en se levant debout et en marchant. La façon dont un accident vasculaire cérébral touche la mobilité d’une personne qui y a survécu dépend de plusieurs facteurs. Fatigue Guérir le cerveau et réapprendre les tâches de la vie quotidienne exige beaucoup d’énergie. Les personnes ayant survécu à un AVC se sentent souvent très fatiguées, particulièrement pendant la première phase de récupération. Même des tâches simples seront parfois épuisantes. La fatigue risque d’entraîner de la frustration, de la tristesse et de la colère. Perte de sensibilité La sensibilité consiste à pouvoir : • sentir; • être conscient du toucher et de la température; • savoir où est son corps dans l’espace. 9.1 9 : Mobilité, positionnement et transferts Chaque organisme de soins de santé a une politique visant à éliminer les soulèvements manuels afin de limiter ceux-ci le plus possible. Ces politiques varient selon les organismes. Les politiques visant à éliminer les soulèvements manuels sont conçues pour assurer un environnement de travail sécuritaire. Elles réduisent les risques de blessure pour vous et votre patient. Vous devez connaître la politique de votre organisme. Vous devez également connaître les appareils de levage pour fauteuils roulants et les appareils et accessoires fonctionnels tels que les disques de transfert et les barres de transfert. Trucs et trouvailles : Conseils et outils practiques pour la vie de tous les jours. Après un AVC, une personne y ayant survécu aura parfois une sensibilité amoindrie, ou même aucune sensation, dans la partie du corps touchée. Dans certains cas, par exemple, le patient ne réalisera pas qu’un soulier est trop serré ou qu’un bras est trop près d’une flamme. Perte de la fonction motrice Une personne ayant survécu à un AVC perd parfois la capacité de bouger certaines parties de son corps (perte de la fonction motrice). La perte se produit généralement du côté du corps opposé à celui de l’accident vasculaire cérébral. Par exemple, un AVC dans l’hémisphère gauche risque de toucher les fonctions motrices du côté droit du corps. Il est cependant possible qu’un AVC dans le tronc cérébral touche les fonctions motrices des deux côtés du corps. Tonus musculaire Le tonus musculaire est la légère tension qui est toujours présente dans les muscles normaux, même au repos. Le tonus musculaire normal fait contrepoids à l’attirance vers le bas de la gravité. Un accident vasculaire cérébral est en mesure de modifier le tonus musculaire et d’occasionner une hypertonie (spasticité) ou une hypotonie (flaccidité). Les modifications du tonus musculaire risquent d’entraîner des problèmes de mobilité. • Flaccidité : Un membre avec peu de tonus musculaire semble lourd et mou. Manipulez le membre touché avec précaution afin d’éviter les blessures et la douleur. • Spasticité : Un membre avec beaucoup de tonus musculaire semble rigide ou tendu. Une manipulation délicate et prudente aide à empêcher la spasticité d’empirer. Une spasticité accrue occasionne parfois des contractures (raccourcissement musculaire). Un tonus musculaire constamment élevé réduira l’amplitude du mouvement d’une articulation. Équilibre Pour garder l’équilibre, vous avez besoin de motricité et de sensations. Le corps s’adapte aux moindres changements de position et de mouvement. Cela nous aide à garder l’équilibre. Des problèmes de sensibilité ou de motricité après un accident vasculaire cérébral ont souvent une incidence sur l’équilibre, ce qui accroît le risque de chute. Posture Lorsque vous vous tenez debout, vos épaules, vos hanches et vos pieds sont parallèles et votre tête est droite au milieu. Après un AVC, le patient aura souvent tendance à mettre plus de poids du côté non touché. L’épaule touchée (la ceinture scapulaire) et la hanche touchée (la ceinture pelvienne) risque alors de tourner vers l’arrière. Example de Posture d’un patient qui a survécu à un AVC 9.2 Posture normale Fondation des maladies du cœur Partie 9 : Mobilité, positionnement et transferts Perception Les modifications de la perception causées par l’AVC touchent souvent la mobilité. Ces modifications comprennent : • négligence visuelle et auditive (conscience amoindrie de l’environnement du côté du corps touché par l’AVC); • négligence corporelle (conscience amoindrie du corps du côté touché par l’AVC); • apraxie (difficulté d’exécuter des mouvements intentionnels même si la personne ayant survécu à un AVC a la capacité physique et la compréhension nécessaires pour effectuer cette tâche); • perception déficiente de la profondeur et de la distance (telle qu’une vision double, une perte partielle de la vision dans un œil ou dans les deux yeux et une perte du champ visuel). En utilisant les bonnes techniques, vous serez en mesure d’éviter la douleur et des blessures au patient, à vous-même ou à d’autres dispensateurs de soins de santé qui vous aident. Aides à la mobilité Aider la personne ayant survécu à un AVC signifie aider cette personne à être en sécurité, confortable et autonome. Il est également essentiel que vous fassiez tout ce qui est possible pour la qualité du mouvement. Cela implique d’aider et d’encourager le corps du patient à fonctionner aussi normalement que possible. Voici quelques points particulièrement importants lorsque vous aidez des personnes ayant survécu à un accident vasculaire cérébral : Apprenez les plans, les techniques et les stratégies que l’équipe a élaborés pour les patients dont vous prenez soin. Trouvez un bon équilibre entre le repos et l’activité afin d’éviter les frustrations et d’éviter les blessures. N’épuisez pas le patient et ne demandez pas trop à un patient fatigué. Respectez les différences entre les gens et adaptez-vous à l’individu. Réfléchissez bien. Demandez-vous • Ce mouvement a-t-il l’air normal? • Si ce n’est pas le cas, pourquoi? • Comment pouvez-vous aider? Ne vous précipitez pas. Rester calme permet au patient de mieux participer. • Déplacez-vous lentement et doucement. • Donnez au patient le temps de réfléchir. Expliquez ce que vous faites. Assurez-vous que le patient comprend. • Utilisez des directives simples et concises. • Montrez ce que vous voulez dire au besoin. Encouragez la personne ayant survécu à un AVC à participer dans la mesure de ses capacités. Ne donnez que l’aide dont le patient a besoin. Adaptez vos efforts à ceux de la personne ayant survécu. • Sachez quelles sont les capacités et les limites de la personne ayant survécu. • Utilisez des directives verbales ou d’encadrement au besoin. Fondation des maladies du cœur 9.3 Trucs et trouvailles : Conseils et outils practiques pour la vie de tous les jours. Utilisez les bonnes mécaniques corporelles : • Demandez de l’aide si vous en avez besoin. • Coordonnez vos efforts lorsque vous travaillez avec un autre dispensateur de soins. • Ne tirez jamais sur le bras touché ou sous les épaules. Le patient risque de ressentir une intense douleur si vous tirez le bras, et cela peut endommager l’articulation de l’épaule. Traitement de l’épaule touchée L’articulation de l’épaule est une articulation sphéroïde qui peut bouger dans plusieurs directions. Les autres articulations sont dotées de puissants ligaments qui permettent de les garder en place. Mais l’articulation de l’épaule n’est tenue en place que par des muscles. Des muscles ayant gardé des séquelles d’un AVC n’auront souvent plus la capacité de tenir l’articulation en place. Il est donc plus facile de blesser l’épaule touchée que l’épaule qui n’est pas touchée. Si vous avez des inquiétudes, discutez avec des membres de l’équipe des bonnes techniques et stratégies. Un physiothérapeute ou un ergothérapeute est en mesure de vous enseigner des exercices sécuritaires et des manières de positionner et de bouger l’épaule touchée. Ne faites jamais faire d’exercices à une épaule touchée à moins que ceux-ci ne soient prescrits par le physiothérapeute. Des mouvements inadéquats risquent d’entraîner d’autres dommages tissulaires et d’autres pertes de fonctions. L’épaule à faible tonus musculaire Les effets d’un accident vasculaire cérébral se traduisent parfois par une réduction de la force et du tonus des muscles soutenant l’articulation de l’épaule. Dans ces situations, la gravité risque d’attirer la tête de l’humérus vers le bas et de trop étirer les muscles affaiblis. L’épaule risque alors de sortir de son alignement. Il peut même s’en suivre une luxation partielle (subluxation) de l’épaule. Une épaule avec une subluxation a un vide visible entre la capsule articulaire et l’articulation. Épaule avec subluxation Vide entre la capsule articulaire et l’articulation Tête de l’humérus (os du bras) Omoplate Une subluxation permet aux muscles et aux ligaments de l’épaule de s’étirer encore plus. Un étirement musculaire excessif peut causer une douleur sourde constante. Les personnes ayant survécu à un AVC décrivent souvent cette douleur comme une douleur ressemblant à celle d’un mal de dents. Ce que vous êtes en mesure de faire pour aider Apprenez les techniques et les stratégies du plan de soins de chaque personne ayant survécu à un accident vasculaire cérébral. Ces techniques sont conçues pour prévenir les blessures et une perte supplémentaire de fonctions de l’épaule à faible tonus musculaire. Les membres de l’équipe se feront un plaisir de vous montrer comment bouger ou positionner le bras du patient. 9.4 Fondation des maladies du cœur Partie 9 : Mobilité, positionnement et transferts Surveillez l’épaule de près. Manipulez-la toujours avec précaution afin de prévenir un étirement douloureux des muscles et des ligaments. Soutenez le bras touché et manipulez-le doucement : • Utilisez un plateau à genoux ou un appuie-bras lorsque le patient est assis. • Soutenez le membre touché avant de déplacer le patient. • Ne tirez pas sur le bras lorsque vous déplacez un patient ou que vous l’aidez à marcher ou à se coucher dans son lit. Tirer sur le bras risque de causer de la douleur et des dommages à l’épaule. L’épaule avec un fort tonus musculaire La spasticité, ou un tonus musculaire fort, peut tirer le haut du bras vers la poitrine. Elle rend tout mouvement douloureux et difficile. Ce que vous êtes en mesure de faire pour aider L’épaule avec un fort tonus musculaire • Soutenez et positionnez le membre dans un bon alignement. Cela permettra de réduire le déséquilibre musculaire et de réduire la douleur du patient. • Utilisez des oreillers et des serviettes pour améliorer le positionnement du bras dans le lit. Soutenez le bras avec un plateau à genoux lorsque le patient est assis. • Obtenez les conseils du physiothérapeute ou de l’ergothérapeute du patient. • Signalez toute douleur dans les articulations ou les tissus à la bonne personne pour qu’il y ait un suivi. • Ne faites jamais faire d’exercices au patient sans l’approbation de l’expert en mobilité de votre équipe. Traitement de la main touchée Flaccidité : Une main à faible tonus musculaire est sujette à des problèmes de positionnement et à des tuméfactions à cause du manque de sensations et de mobilité après un AVC. Les tuméfactions et l’inaction seront souvent la cause de douleurs et de problèmes de peau. Spasticité : La douceur des mouvements est importante dans les cas de main spastique. Il ne faut jamais l’ouvrir de force. Recommandez au patient de ne pas presser une balle pour exercer sa main car ce mouvement risque de faire empirer la spasticité. Détendre une main spastique Pour détendre et ouvrir une main spastique, positionnez le patient avec la ceinture scapulaire vers l’avant. Une fois que la main est soutenue au niveau du poignet, tapez doucement le dos (surface d’extension) de la main et du poignet. Positionnez doucement la main correctement quand les doigts se sont ouverts. Il est maintenant possible de nettoyer la main. Fondation des maladies du cœur 9.5 Trucs et trouvailles : Conseils et outils practiques pour la vie de tous les jours. Ce que vous êtes en mesure de faire pour aider Pensez toujours à la main touchée. Suivez les directives du thérapeute pour favoriser la mobilité de la main et traiter la douleur et la tuméfaction. Signalez tout changement de la douleur, de la tuméfaction ou de la fonction à la bonne personne. Afin de réduire la tuméfaction, soutenez le bras avec un plateau à genoux ou un appuie-bras lorsque le patient est assis. Utilisez une cale en mousse ou un appuie-bras pour lever la main et soutenir le poignet. Placez le bras, avec la main aux doigts ouverts, en face du patient. Encouragez le patient à utiliser sa main saine pour ouvrir doucement les doigts de la main touchée et pour placer la main sur la surface d’appui. Traitement du pied touché Il arrive que la personne ayant survécu à un AVC ait moins de mobilité et de sensibilité dans le pied du côté touché. Elle aura selon les cas de la douleur, de la raideur, de la tuméfaction et des dommages à la peau à cause de la sensibilité déficiente. Réduisez la tuméfaction en incitant le patient à s’allonger de temps à autre. Surélevez les jambes au niveau de la poitrine avec un oreiller. Si possible aidez le patient à se lever. Cet exercice améliorera la mise en charge et évitera la raideur et la déformation du pied. Il sera parfois nécessaire d’aider le patient si sa cheville est trop faible ou instable pour qu’il y arrive seul. • Remarque : Remonter les repose-pieds du fauteuil roulant n’aide pas parce que la circulation dans les jambes et les pieds est gênée par une flexion exagérée des hanches. Utilisez plutôt le positionnement dans le lit. Ne levez pas les repose-pieds du fauteuil roulant. Flexion exagérée des hanches Posture propre Flexion normale des hanches Ce que vous êtes en mesure de faire pour aider Examinez le patient pour vérifier s’il y a un problème lié au membre touché. Signalez toute inquiétude à la bonne personne. Examinez régulièrement toute zone de la peau où la sensibilité est défaillante pour voir s’il y a des rougeurs, des boursouflures ou des ruptures de l’épiderme. Encouragez la personne ayant survécu à un AVC à suivre les recommandations du médecin afin de réduire la tuméfaction. L’une des recommandations possibles est d’aider le patient à porter des bas de contention. Le poids est réparti de façon égale 9.6 S’il n’y a pas d’empêchement, intégrez la station debout dans la routine du patient. Par exemple, demandez au patient de se tenir Fondation des maladies du cœur Partie 9 : Mobilité, positionnement et transferts debout devant le comptoir de la cuisine ou l’évier de la salle de bain avec son poids réparti également sur les deux jambes, avec les articulations des jambes alignées et les talons bien posés sur le sol. Positionnement Les personnes ayant survécu à un AVC qui n’ont pas la capacité de se retourner elles-mêmes dans le lit doivent être fréquemment bougées. Ces mouvements réduiront le risque d’escarres de décubitus. Les objectifs du positionnement sont de : • préserver un alignement normal du corps; • changer les modèles de tonus musculaire anormal associés à l’hémiplégie (paralysie d’un côté du corps); • stimuler la prise de conscience du côté touché. Coucher sur le dos Afin de placer la personne ayant survécu à un AVC dans une position confortable sur le dos, suivez les étapes suivantes : 1. Dites au patient ce que vous allez faire. 2. Assurez-vous que sa tête est dans une position neutre. Elle ne devrait pas pencher vers l’avant ou vers l’arrière. 3.Soutenez la tête du patient, ainsi que son bras et sa hanche touchés, avec des oreillers. Positionner une personne ayant survécu à un AVC sur le dos Fondation des maladies du cœur 9.7 Trucs et trouvailles : Conseils et outils practiques pour la vie de tous les jours. Coucher sur le côté touché Bon nombre de personnes ayant survécu à un AVC se sentent plus confortables couchées sur le côté. Suivez les étapes suivantes : 1. Dites au patient ce que vous allez faire. 2. Assurez-vous qu’il est prêt. Ne le faites pas sursauter. 3.Tournez le patient sur le côté touché. Utilisez une couverture tournante ou bien faites-vous aider par une autre personne. 4. Placez un oreiller sous la tête du patient. Assurez-vous que la nuque est légèrement penchée et dans une position confortable. 5. Placez la jambe touchée pour qu’elle soit droite et légèrement pliée derrière le tronc. 6. Placez l’épaule touchée légèrement devant le corps et le coude déplié pour que le bras soit droit. 7. Placez un oreiller sous le bras face à l’estomac du patient. Cette précaution empêchera la personne de tomber vers l’avant. 8. Pliez la jambe non touchée à la hanche et au genou. Ce positionnement permet de réduire l’impression de flotter. 9. Placez un oreiller entre les jambes de la personne ayant survécu à un AVC afin de réduire la friction et augmenter son confort. Positionner une personne ayant survécu à un AVC sur le côté non touché A B C Positionner un patient sur le côté non touché est la même chose que de le positionner sur le côté touché. Les personnes ayant survécu à un AVC avec un côté très gravement atteint se sentent parfois piégées dans cette position. Elles roulent souvent sur le dos. Incitez le patient à : • Plier les genoux avant de rouler afin de faciliter le mouvement. • Faire attention au bras touché. Les personnes ayant survécu à un AVC laissent souvent le côté touché derrière elles en roulant sur le côté non touché. • Regarder dans la direction dans laquelle elle roule. Il est plus facile d’y arriver si le patient soulève la tête et la tourne dans la direction vers laquelle il veut rouler. 9.8 D Fondation des maladies du cœur Partie 9 : Mobilité, positionnement et transferts Déplacement dans le lit : soulèvement du bassin à l’aide des deux pieds posés sur le matelas Le soulèvement du bassin à l’aide des deux pieds posés sur le matelas permet d’aider la personne ayant survécu à un AVC à soulever les hanches. Le mouvement aide ainsi pour les soins personnels ou pour se déplacer au bord du lit. Voici quelques façons d’aider le patient à soulever les hanches : • Aidez le patient à plier les jambes aux hanches et aux genoux en plaçant les pieds à plat sur le lit. • Dites au patient de soulever les hanches du lit. Assurez-vous que le poids passe par les pieds. • Essayez d’empêcher le patient de pousser trop fort. Pousser trop fort risque de faire glisser le patient vers la tête du lit. Main sur la hanche pour donner le signal à la personne ayant survécu à un AVC de soulever ses fesses du lit et de se remonter dans le lit ou de rouler sur le côté (ne pas soulever). La personne soignante tient le membre touché pour l’empêcher de glisser pendant que la personne ayant survécu fait un mouvement de rotation. Le patient lève ses hanches du lit Soulèvement du bassin à l’aide des deux pieds posés sur le matelas. S’asseoir Vous êtes à même d’enseigner au patient certaines techniques permettant de se déplacer en toute sécurité. La personne ayant survécu à un AVC aura parfois besoin de votre aide pour passer en position assise. Demandez au patient de suivre ces étapes : 1. 2. 3. 4. 5. 6. 7. plier les deux genoux; soulever et tourner la tête pour regarder dans la direction dans laquelle il va rouler; rouler complètement sur un côté; se souvenir de déplacer le bras touché; ramener les deux genoux vers la poitrine; glisser les deux pieds par-dessus le bord du lit; pousser avec un ou deux bras pour se soulever; regarder vers le haut en poussant; s’asseoir droit. Passer de la position assise à la position debout La personne ayant survécu à un AVC aura parfois besoin de votre aide pour passer en position debout. Tous les patients n’ont pas la capacité d’exécuter tous les mouvements d’une manière autonome. Fondation des maladies du cœur 9.9 Trucs et trouvailles : Conseils et outils practiques pour la vie de tous les jours. Demandez au patient de suivre ces étapes : 1. glisser ses hanches vers l’avant jusqu’au bord du lit ou de la chaise; 2. s’asseoir droit; positionner ses pieds écartés de la largeur des épaules avec les talons directement sous les genoux. Assurez-vous que les deux talons touchent au sol. 3. se plier vers l’avant au niveau des hanches et regarder vers le haut; 4. garder le dos droit en penchant les épaules vers l’avant en ligne avec les genoux. Le tronc et la nuque doivent demeurer étendus alors que les hanches plient. 5. pousser avec les deux jambes et garder le poids réparti également sur les deux jambes; 6. se lever debout droit. S’asseoir sur une chaise ou dans un fauteuil roulant Lorsque la personne ayant survécu à un AVC est assise, les hanches devraient être vers l’arrière et centrées sur la chaise. Les hanches glissent souvent vers l’avant sur une chaise, entraînant une posture affaissée. La règle du 90º : Le patient devrait être en position assise avec les hanches, les chevilles et les genoux pliés à 90º Souvenez-vous de la règle du 90º. Cela aidera le patient à rester assis confortablement et en sécurité. • Rappelez régulièrement au patient de replacer ses hanches vers l’arrière de la chaise, ou bien aidez-le à le faire. • Si vous avez des problèmes pour faire asseoir la La règle du 90º personne dans le fauteuil roulant dans la bonne position, faites-le savoir à l’équipe. Le fauteuil est peut-être une partie du problème. • Soutenez le bras touché avec un plateau à genoux. • Ajustez les repose-pieds pour vous assurer que le pied touché est bien soutenu. 9.10 Fondation des maladies du cœur Partie 9 : Mobilité, positionnement et transferts Transferts Se déplacer du lit à la chaise ou de la chaise à la toilette Aider en toute sécurité une personne ayant survécu à un AVC à se déplacer dépend tout autant des capacités du dispensateur de soins que des capacités du patient. Aucune technique n’est adaptée à toutes les situations. Considérez les facteurs suivants lorsque vous planifiez un transfert : • Le niveau de maîtrise des mouvements et d’amplitude des mouvements de la personne ayant survécu à un AVC. Un mauvais contrôle du côté touché risque d’occasionner une sur-utilisation du côté non touché pendant les transferts. • La taille et le poids du patient comparativement à ceux du dispensateur de soins. • L’heure du jour et le degré de fatigue du patient (un patient fatigué a besoin de plus d’aide). Le patient réussit-il mieux le matin et est-il fatigué le soir? • Votre niveau de confort pour déplacer le patient en toute sécurité. Si vous n’êtes pas certain de pouvoir le faire en toute sécurité, demandez de l’aide. Règles d’un transfert sécuritaire Suivez les étapes suivantes lorsque vous aidez une personne ayant survécu à un AVC à se déplacer : 1. Assurez-vous que le patient porte des souliers sécuritaires. 2. Mettez les freins au fauteuil roulant. 3. Déplacez tout appuie-bras et repose-pied hors du chemin. Soutenez le bras touché avec une écharpe si nécessaire. 4. Aidez le patient à se mettre dans la bonne position de départ. Le côté non touché du patient devrait être le côté le plus près de la chaise. Déplacez le postérieur du patient vers le bord du fauteuil roulant, un côté à la fois. 5. Placez-vous aussi près du patient que possible. Ne bloquez pas la direction du mouvement ni la vue du patient de l’orientation du mouvement. 6. Guidez et soutenez la partie supérieure du corps du patient. Placez vos mains autour de la partie supérieure du dos et des omoplates. 7. Pliez les genoux et gardez votre dos droit. Les mains devraient Remarque : Ne soulevez pas la personne ayant être placées juste sous les omoplates survécu en mettant vos mains sous les bras ou pendant les les aisselles. Cette méthode risque de causer transferts. de la douleur. Ne tirez pas sur le bras touché. 8. Déplacez votre poids de l’avant à l’arrière. Cela rendra le transfert plus facile. Fondation des maladies du cœur 9.11 Trucs et trouvailles : Conseils et outils practiques pour la vie de tous les jours. Transfert par pivotement à l’aide d’une seule personne Un transfert par pivotement est souvent utilisé pour aider une personne ayant survécu à un AVC à se mettre debout. Il est également utilisé pour les transferts à la toilette, à la voiture et du lit au fauteuil roulant. Suivez les étapes suivantes : 1. Tenez-vous debout face à la personne ayant survécu à un AVC et soutenez ses omoplates. 2. Dites-lui dans quelle direction le déplacement se fera. 3. Balancez doucement la personne vers l’avant et guidez-la vers la position debout. 4. Placez vos pieds de chaque côté du pied touché afin de soutenir la jambe et l’empêcher de céder. 5. Déplacez le pied et transférez le poids sur la jambe la plus près de la destination. 6. Pivotez. 7. Aidez le patient à se pencher vers l’avant et à descendre son postérieur pour le placer sur la nouvelle surface. Soutenez la personne ayant survécu en-dessous des bras et levez-la doucement pour la mettre sur ses pieds. Placez votre pied en face du pied de la personne ayant survécu du côté qui n’est pas atteint afin de la soutenir et de faciliter le pivotement. Faites lentement pivoter la personne vers la destination en la soutenant aux hanches. Dirigez le patient vers le côté qui n’est pas atteint ou le côté le plus fort. Aidez doucement la personne ayant survécu à se placer dans la position d’arrivée. 9.12 Fondation des maladies du cœur Partie 9 : Mobilité, positionnement et transferts Transfert par pivotement à l’aide de deux personnes Un transfert par pivotement à l’aide de deux personnes est souvent utilisé avec une personne ayant survécu à un AVC qui a la capacité de faire porter son poids sur ses jambes mais qui est lourde, qui risque de faire des mouvements soudains ou qui est incapable de suivre des directives. Il faut deux dispensateurs de soins pour ce transfert. Le dispensateur de soins le plus grand se tient derrière le patient. Le dispensateur de soins à l’avant dirige le transfert. Le dispensateur de soins à l’arrière dirige les hanches. Première étape : Se préparer au transfert Les deux dispensateurs de soins : • abaissent le lit pour que les pieds du patient touchent le plancher; • verrouillent les freins du lit si le lit a des roulettes; • ajustent ou enlèvent les repose-pieds du fauteuil roulant et l’appuie-bras du côté le plus proche du lit; • placent le fauteuil roulant légèrement de biais par rapport au lit; • bloquent les freins du fauteuil roulant pour permettre au dispensateur de soins derrière le patient de s’approcher encore plus de lui. Soutenez les hanches. Placez vos pieds de chaque côté du pied non atteint afin de soutenir la jambe. Si vous vous tenez en face : • • • • aidez le patient à s’asseoir sur le bord du lit avec les pieds posés à plat sur le sol; demandez au patient de placer son bras non touché autour de votre taille; placez vos mains sur le haut du dos du patient. Placez vos pieds de chaque côté du pied touché afin de soutenir la jambe et l’empêcher de céder. Si vous vous tenez derrière : • tenez-vous derrière le patient avec un genou sur le lit. Deuxième étape : Le transfert Si vous vous tenez en face : • utilisez un signal non verbal (comme un signe de tête au deuxième dispensateur de soins) pour commencer le transfert si la personne ayant survécu à un AVC surutilise son côté non touché; • aidez le patient à transférer son poids sur la jambe la plus proche de la destination; • tournez et descendez le postérieur du patient pour le placer sur la nouvelle surface. Guidez les hanches vers la destination. Aidez la personne à transférer son poids sur la jambe qui n’est pas touchée et à pivoter vers sa destination. Remarque : Une ceinture de transfert placée bas sur le bassin du patient permet de simplifier cette étape. Elle permet également de la rendre plus confortable pour le patient et permet au dispensateur de soins placé derrière de participer plus activement au transfert. Fondation des maladies du cœur 9.13 Trucs et trouvailles : Conseils et outils practiques pour la vie de tous les jours. Si vous vous tenez derrière : • Soutenez le patient au niveau du bassin et guidez les hanches (ne les soulevez pas). Les deux dispensateurs de soins : • ne soulevez pas en utilisant les vêtements du patient; • replacez les repose-pieds et l’appui-bras du fauteuil roulant; • positionnez le patient confortablement. Un transfert à bas pivotement sera plus efficace si la personne ayant survécu à un AVC est en mesure d’aider en se mettant dans une position semi-debout, mais pas dans une position entièrement debout. Suivez les étapes ci-dessus. Utilisation d’un fauteuil roulant Même après le traitement, la plupart des patients ont des problèmes de mobilité. Ces problèmes ont divers niveaux de gravité et vont de quelqu’un qui est facilement fatigué à quelqu’un qui est incapable de bouger. Une personne ayant survécu à un AVC aura peut-être besoin d’un fauteuil roulant pour une partie de la journée ou toute la journée. Le physiothérapeute ou l’ergothérapeute est en mesure de décider quel type de fauteuil roulant est nécessaire. Il saura si le patient a aussi besoin d’un coussin antiescarres et d’un soutien lombaire. Bon nombre de patients apprennent à manœuvrer leur fauteuil roulant pendant la réadaptation. Vous devrez dans certains cas leur rappeler comment utiliser au mieux leur fauteuil roulant. Certains patients se laissent glisser vers l’avant dans le fauteuil roulant pour que leurs pieds puissent toucher le sol. Glisser vers l’avant dans un fauteuil roulant risque : • d’avoir un effet négatif sur le tonus postural et le contrôle postural; • de causer des problèmes pendant les transferts et des problèmes liés au contrôle; • d’accroître le tonus élevé (spasticité), la douleur et le risque de ruptures de l’épiderme. Le siège est abaissé afin que les pieds de la personne ayant survécu puissent rester sur le sol. La personne ayant survécu est assise avec une mauvaise posture, glissant vers l’avant et il n’y a pas de soutien pour le côté touché. Le physiothérapeute et l’ergothérapeute prescriront au besoin un fauteuil roulant surbaissé. Le siège de ce fauteuil est plus bas que celui d’un fauteuil normal. Il permet au patient d’atteindre le plancher avec ses pieds sans glisser vers l’avant. Ce que vous êtes en mesure de faire pour aider Regardez le patient manœuvrer son fauteuil roulant afin de pouvoir déceler tous les problèmes. Commencez par vous poser ces quelques questions : • Ce mouvement a-t-il l’air normal? Si ce n’est pas le cas, pourquoi? • Que puis-je faire pour le changer? • Un membre de l’équipe doit-il évaluer le patient? 9.14 Fondation des maladies du cœur Partie 9 : Mobilité, positionnement et transferts Surveillez le tonus musculaire devenant plus fort (raideur). C’est le signe que le patient fait trop d’efforts. Vérifiez avec l’équipe des soins de santé si cela vous inquiète. Des efforts excessifs renforcent les mouvements anormaux. Assurez-vous que le patient n’en fait pas trop trop vite. La règle du trop, trop vite. En faire trop trop vite a un effet négatif à long terme sur les capacités du patient. Une surutilisation risque d’occasionner une détérioration du côté non touché et ainsi d’augmenter le besoin d’aide. Essayez toujours de trouver un juste équilibre entre les avantages d’une autonomie plus rapide et les risques de surutilisation et de détérioration. Marche La personne ayant survécu à un AVC devra probablement réapprendre à marcher- en sécurité. Les problèmes d’équilibre, les problèmes liés à l’utilisation de la jambe touchée et les problèmes liés à l’utilisation d’aides à la marche sont autant de difficultés qui risquent de surgir. Les principes suivants aideront le patient à marcher en toute sécurité. Équilibre et posture • Un bon équilibre évite les chutes. Le patient devrait être bien équilibré avant de commencer. • Le poids du corps doit être réparti également sur les deux jambes. • Si le patient commence à perdre l’équilibre en marchant, demandez-lui de s’arrêter et de reprendre son équilibre avant de continuer. • Le patient doit demeurer droit et regarder devant lui, et non pas le plancher. Soutien du poids • La hanche, le genou et la cheville de la jambe touchée devraient être alignés. Cette position aide la jambe à supporter le poids du patient en douceur et en sécurité à chaque pas. • Après que le patient a lancé la jambe touchée vers l’avant, le poids du corps doit être réparti sur tout le pied afin de l’empêcher de rouler sur le bord extérieur. • Aidez le patient au besoin en vous tenant à son côté touché. Placez une main sur le dos du patient et une main devant au cas où il aurait besoin d’appui. Aides à la marche • Placer du poids sur la jambe touchée aide le patient à bouger plus normalement. Les aides à la marche comprennent les cannes, les ambulateurs et les déambulateurs à roulettes. • Il convient de noter que le fait de s’appuyer sur une aide à la marche fait supporter moins de poids à la jambe touchée. S’appuyer trop fortement sur une aide à la marche entraîne par ailleurs une démarche anormale. Le physiothérapeute est en mesure de choisir la bonne aide à la marche et de s’assurer que cette aide est à la bonne hauteur. Sécurité La personne ayant survécu à un AVC doit faire attention à la sécurité et ralentir si nécessaire. Certains patients ne sont pas toujours conscients de la position de leur corps dans l’espace. D’autres ont une vision limitée du côté touché, ce qui signifie qu’ils risquent d’être moins conscients des objets de ce côté. Rappelez à ces patients de tourner leur tête de ce côté afin de ne pas se heurter aux objets. Fondation des maladies du cœur 9.15 Tips and Tools for Everyday Living: A guide for stroke caregivers Marches Les marches sont souvent un vrai problème. Les patients qui ont la capacité de monter les marches en utilisant le pied opposé sur la marche suivante devraient utiliser la main courante. Les patients qui n’ont pas la capacité de monter les marches de cette façon doivent placer d’abord un pied sur la marche et ensuite l’autre pied sur la même marche avant de passer à la marche suivante (veuillez consulter le dessin ci-dessous). Les patients apprennent généralement à commencer par la jambe la plus forte en montant les marches. Ils commencent par la jambe plus faible en descendant les marches. Dans certains cas, la personne ayant survécu à un AVC aura reçu pour directives de monter et descendre les marches avec la jambe la plus forte en premier. Si vous n’êtes pas certain de la stratégie à utiliser, demandez au physiothérapeute. Avant d’aider quelqu’un à utiliser les escaliers, assurez-vous que cette personne n’a besoin que d’un peu d’aide. Si la personne a besoin d’aide, aidez-la par derrière en montant les marches et par devant en descendant les marches. 1. La jambe la plus forte va à l’avant 2. Le patient tire sa jambe la plus faible 3. Les deux pieds sur la même marche Appareils fonctionnels Les appareils fonctionnels sont utiles pour aider une personne ayant survécu à un AVC et ayant des problèmes de mobilité dans ses activités quotidiennes. Si vous pensez que l’un des appareils suivants peut aider un patient que vous soignez, parlez à un membre de votre équipe interprofessionnelle. Supports de cheville Cet appareil orthopédique est conçu pour soutenir une cheville instable qui effectue une légère rotation lorsque la personne se met debout. Un appareil orthopédique est également utile si la faiblesse de la cheville empêche le patient de lever le pied assez haut pour le décoller du plancher en marchant (pied tombant). Les appareils orthopédiques pour les chevilles aident à prévenir les blessures et à rendre la marche plus sécuritaire. 9.16 Fondation des maladies du cœur Partie 9 : Mobilité, positionnement et transferts Orthèse tibiale (pied-cheville) Une orthèse tibiale s’insère dans le soulier sous la plante du pied. Elle remonte à l’arrière du mollet et s’attache avec une bande velcro sous le genou. Ce genre de soutien tient la cheville droite et réduit le pied tombant. L’orthèse tibiale doit dans certains cas être faite sur mesure si le patient a un fort tonus musculaire dans la jambe (spasticité de la cheville). Support de cheville de type bandage Un support de cheville de type bandage est une bande élastique résistante qui s’attache à l’extérieur du soulier. Elle s’enroule autour de la cheville. Ce type d’appareil orthopédique supporte une cheville à faible tonus qui fait un mouvement de rotation vers l’intérieur lorsque le patient marche ou se tient debout. Attelle pneumatique avec étrier pour la cheville L’attelle pneumatique avec étrier pour la cheville a deux supports en plastique remplis d’air. Ils se placent de chaque côté de la cheville qu’ils stabilisent et empêchent les mouvements de rotation vers l’intérieur. Supports de bras Ceux-ci soutiennent le bras et le protègent des blessures. Une écharpe soutiendra le bras touché Écharpe Une écharpe peut soutenir un bras à faible tonus pendant les transferts ou pendant que le patient se tient debout. Les écharpes ne devraient pas être utilisées tout le temps. Elles empêchent le balancement du bras pendant la marche. Elles peuvent contribuer à la raideur du coude dans la position pliée. Appuie bras Les appuie bras sont des repose-bras modifiés sur les fauteuils roulants qui permettent de soutenir le bras à faible tonus. Ces soutiens pivotent, ce qui permet de laisser le bras dans une position plus naturelle. Plateau à genoux Les plateaux à genoux permettent de soutenir le bras touché lorsque la personne ayant survécu à un AVC est assise dans un fauteuil roulant. En plaçant le bras là ou le patient est capable de le voir, ce dernier est en mesure de le manipuler et de le déplacer avec la main qui n’a pas été touchée. Cale pour bras Placer une cale pour le bras sur un plateau à genoux permet de positionner le poignet plus haut que le coude dans une position neutre. Une cale pour le bras permet ainsi de soutenir le bras touché et de réduire la tuméfaction. Fondation des maladies du cœur 9.17 Trucs et trouvailles : Conseils et outils practiques pour la vie de tous les jours. Gant de contention et attelle pour poignet Un gant de contention peut réduire la tuméfaction de la main touchée et doit être fait sur mesure par un professionnel. Une attelle pour poignet peut être utilisée pour placer le poignet dans une position neutre et prévenir des flexions excessives du poignet. En y pensant bien Pensez à un transfert qui a vraiment été problématique pour vous. • Quels étaient les problèmes? • Qu’avez-vous fait pour que le transfert soit sécuritaire? • Pouvez-vous améliorer le positionnement ou les transferts de cette personne? • Comment le feriez-vous? Qui peut vous expliquer quels sont les exercices adéquats pour les personnes ayant survécu à un AVC dont vous prenez soin? Quelles aides au transfert pourraient être utiles aux personnes ayant survécu à un AVC dont vous vous occupez? Qu’est-ce qui a une incidence sur la capacité d’un patient en matière de transfert? Cela s’applique-t-il aux patients dont vous prenez soin? Comment pourriez-vous faire face à ces facteurs? De quelles ressources dispose votre installation pour vous aider à décider quelle technique de transfert est la meilleure pour les personnes ayant survécu à un AVC dont vous prenez soin (comme des livres ou de la formation)? 9.18 Fondation des maladies du cœur PARTIE 10 Gestion de la fonction de la vessie et des intestins (continence) La fonction normale de la vessie Aperçu de la partie Cette partie porte sur : • la fonction normale de la vessie; • l’AVC et la perte de maîtrise de la vessie (incontinence); • la fonction intestinale normale; • l’AVC et la fonction intestinale; • les problèmes physiques et émotionnels découlant de l’incontinence; • les facteurs qui font croître les risques d’incontinence urinaire et fécale; • le dépistage des problèmes intestinaux; • la gestion des problèmes vésicaux et intestinaux; • les stratégies pour la gestion de l’incontinence urinaire; • les cathéters vésicaux; • les infections urinaires. Pour avoir une fonction vésicale ordinaire, le système nerveux doit être coordonné aux voies urinaires inférieures, qui sont composées de la vessie, de l’urètre et des sphincters interne et externe. L’urètre est le tube par lequel passe l’urine. Les sphincters sont des muscles qui retiennent l’urine ou qui s’ouvrent pour la laisser passer dans l’urètre. 10 : La fonction de la vessie et des intestins • le dépistage de l’incontinence urinaire; Une vessie adulte normale peut contenir entre 500 et 600 millilitres (ml) d’urine. En général, les gens commencent à avoir envie d’uriner quand leur vessie est à moitié pleine (entre 250 et 300 ml). Une personne dont la fonction de la vessie est normale est en mesure de se retenir pendant une ou deux heures, ou jusqu’à ce que sa vessie soit pleine. La plupart des gens urinent entre trois et six fois pendant la journée et, dans certains cas, une ou deux fois pendant la nuit. Les diagrammes sur la page suivante illustrent l’anatomie du bassin masculin et féminin : Vieillissement de la vessie et de l’urètre Plus une personne vieillit, plus sa vessie rétrécit. La vessie d’une personne âgée ne peut contenir qu’entre 250 et 300 ml d’urine, soit deux fois moins que celle d’une jeune personne. Par conséquent, les personnes âgées urinent moins, mais plus souvent. Votre rôle en tant que dispensateur de soins de santé L’incontinence urinaire, soit la perte de maîtrise de la vessie, est un problème des plus fréquents chez les personnes qui ont survécu à un AVC. Votre rôle est primordial pour la réussite des stratégies de soins qui visent à remédier à l’incontinence, notamment l’élimination sur commande et la rééducation de la vessie. Dans le cadre de vos responsabilités, vous devez également mettre en œuvre les programmes de soins intestinaux. La fonction intestinale d’une personne vous offre d’importants renseignements sur sa santé : en tant qu’observateur quotidien, vous pouvez donc aider l’équipe à dépister les graves problèmes de santé aussi rapidement que possible. Enfin, le rôle que vous jouez en aidant les patients à gérer leurs problèmes vésicaux et intestinaux permet d’améliorer considérablement leur qualité de vie, mais aussi leur dignité et leur estime de soi. Fondation des maladies du cœur 10.1 Trucs et trouvailles : Conseils et outils practiques pour la vie de tous les jours. l’anatomie du bassin masculin Vessie Coccyx Rectum Os iliaque Urètre Prostate Muscles du plancher pelvien Anus Testicule l’anatomie du bassin féminin Coccyx Ovaire Utérus Rectum Vessie Urètre Anus Muscles du plancher pelvien Ouverture du vagin 10.2 Fondation des maladies du cœur Partie 10 : Gestion de la fonction de la vessie et des intestins (continence) De plus, plus une personne vieillit, plus les parois de sa vessie s’amincissent et plus son tonus musculaire baisse. Sa miction devient donc moins puissante et sa vessie ne parvient plus à se vider complètement. Vessie Notez aussi que chez certains hommes dont le volume de la prostate a augmenté, la miction est encore plus difficile, car la prostate entoure la vessie. Pour ce qui est des femmes, après la Prostate gonflée ménopause, certaines auront parfois des fuites urinaires car la baisse du niveau Urètre bloqué d’œstrogènes affaiblit les muscles qui permettent d’interrompre le débit d’urine. Ces fuites surviennent souvent quand la patiente tousse ou rit : c’est ce qu’on appelle l’incontinence d’effort. Chez certaines personnes âgées, la vessie subit des contractions involontaires qui leur donnent l’impression d’avoir envie d’uriner. Il s’agit là de l’incontinence par miction impérieuse. Près de la moitié des personnes qui survivent à un AVC et qui ont des problèmes d’incontinence étaient atteintes des mêmes problèmes avant l’AVC. Par conséquent, il est important de cerner tous les facteurs qui nuisent à la maîtrise de la vessie du patient. En adoptant des changements de mode de vie et en obtenant l’aide nécessaire, il est possible de résoudre près de 80 % des problèmes d’incontinence. L’AVC et la perte de maîtrise de la vessie L’incontinence urinaire Dans certains cas, les personnes qui survivent à un AVC perdent la capacité de ressentir le besoin d’uriner et d’y réagir. Certaines d’entre elles n’arrivent plus à maîtriser leur vessie immédiatement après l’AVC, mais se rétablissent dans les huit semaines qui suivent. Chez d’autres, l’incontinence va et vient, ou demeure de façon permanente. La rétention urinaire Un AVC peut dans certains cas interrompre les voies nerveuses qui contrôlent la miction. Si c’est le cas, le patient ne sent pas l’envie d’uriner. Ainsi, sa vessie se remplit, mais il ne parvient pas à la vider. La rétention urinaire force le recul de l’urine, augmentant ainsi les risques d’infection urinaire et de dommages rénaux. Pour remédier à cette situation, il faut parfois retirer l’urine à l’aide d’un cathéter, un tube inséré dans l’urètre qui vide l’urine dans un sac. L’incontinence par miction impérieuse Parfois, un AVC entraîne des contractions involontaires de la vessie. Le patient ressent alors une forte envie d’uriner et n’arrive pas à se retenir avant d’arriver aux toilettes. Fondation des maladies du cœur 10.3 Trucs et trouvailles : Conseils et outils practiques pour la vie de tous les jours. Les facteurs de complication Plusieurs facteurs découlant d’un AVC peuvent compliquer les problèmes vésicaux : Les problèmes de vision font parfois en sorte que le patient soit incapable de trouver la salle de bain ou d’utiliser les toilettes seul. La baisse de mobilité empêche le patient de se rendre seul ou suffisamment rapidement à la salle de bain. Le manque de coordination motrice fait en sorte que le patient a de la difficulté à gérer les vêtements, les couches adultes, les transferts ou la toilette. Les changements de production d’urine : dans certains cas, la production d’urine pendant la nuit augmente, forçant ainsi le patient à se lever plus souvent. La fonction intestinale normale Les intestins absorbent les nutriments et les liquides que consomme une personne. Ce sont également eux qui excrètent les déchets solides du corps, les selles. Les intestins sont composés de deux parties : L’intestin grêle (parfois appelé « petit intestin »), qui fait environ 6 m de long; c’est lui qui absorbe les nutriments. Il va de l’estomac jusqu’au gros intestin. Le gros intestin (aussi appelé « côlon »), qui fait entre 1,5 et 1,8 m de long. C’est lui qui absorbe les liquides. Il commence au bout de l’intestin grêle et prend fin au rectum. Le système digestivE Pour avoir des intestins sains, il faut : • une bonne coordination des muscles et des nerfs; • consommer beaucoup de fibres; • boire entre 1,5 et 2 L de liquides non caféinés chaque jour. Œsophage Foie En général, une personne va à la selle entre trois fois par jour et trois fois par semaine. Vésicule biliaire Estomac Intestins Pancréas Rectum 10.4 Fondation des maladies du cœur Partie 10 : Gestion de la fonction de la vessie et des intestins (continence) L’AVC et la fonction intestinale La constipation La constipation survient en cas de motricité insuffisante du système digestif. Le corps excrète alors des selles dures et sèches après un long laps de temps. Chez les personnes qui ont survécu à un AVC, il s’agit du problème intestinal le plus fréquent. En effet, l’AVC affaiblit parfois les muscles permettant d’expulser les selles, entraînant ou empirant ainsi la constipation. La constipation nuit à la qualité de vie, au confort, à la capacité fonctionnelle et à la vie sociale des patients. Une personne atteinte de constipation aura eu au moins deux des symptômes suivants au cours des 12 derniers mois : • • • • • • moins de trois selles par semaine; efforts pendant la défécation;* selles dures;* impression d’évacuation incomplète des selles;* impression de blocage ou d’obstruction;* besoin d’expulsion manuelle des selles.* * Une personne atteinte de constipation ressent ces problèmes plus de 25 % des fois où elle va à la selle. Complications de la constipation Fécalome : Le fécalome est une masse de matières fécales dures, semblable à de l’argile, coincée dans le rectum. Il risque d’entraîner une obstruction intestinale, des ulcères et un mégacôlon (dilatation du côlon). Pour s’en débarrasser, il est possible d’utiliser un lavement ou des laxatifs, mais les laxatifs ne doivent pas être utilisés pendant de longues périodes. Une fois qu’un patient retrouve une fonction intestinale normale, il est important d’adopter des stratégies pour prévenir la constipation. Incontinence fécale : L’incontinence fécale survient quand une personne ne parvient pas à empêcher l’expulsion des matières fécales du corps. Il peut s’agir de selles liquides qui salissent les sous-vêtements ou d’une perte de maîtrise de selles solides. Quand une personne est atteinte de fécalome, l’incontinence n’est pas rare, car des selles liquides s’écoulent parfois autour de l’obstruction intestinale. Efforts pendant la défécation : Quand une personne constipée doit faire des efforts pour expulser des matières fécales, elle risque de développer des hémorroïdes et des problèmes cardiaques. Elle risque aussi de subir un prolapsus rectal, un phénomène qui survient quand l’extrémité des intestins se déplace ou sort de son emplacement normal. Incontinence urinaire : La constipation fait quelque fois augmenter la pression sur la vessie et donc nuit à la fonction vésicale normale du patient. La diarrhée La diarrhée est caractérisée par des selles liquides et fréquentes. Elle peut être causée par des infections virales (comme la grippe) ou des problèmes médicaux graves (comme la maladie de Crohn). Remarque : Il arrive qu’on confonde l’incontinence fécale avec la diarrhée alors qu’en fait le patient est atteint d’une grave constipation. Il est crucial de dépister et de traiter rapidement les cas de constipation. Fondation des maladies du cœur 10.5 Trucs et trouvailles : Conseils et outils practiques pour la vie de tous les jours. Les répercussions physiques et émotionnelles de l’incontinence urinaire et fécale Problèmes physiques • • • • Rupture de l’épiderme et infection. Infection urinaire. Douleur. Chutes et blessures : un patient dont la mobilité ou la coordination est réduite risque de faire des chutes quand il se dépêche pour aller aux toilettes. • Déshydratation : les patients essayent parfois de limiter leur consommation de liquides afin de tenter de gérer l’incontinence. L’incontinence est une raison fréquente pour laquelle les patients sont transférés à un établissement de soins de longue durée plutôt que d’être renvoyés chez eux. Problèmes émotionnels La personne qui a survécu à l’AVC et sa famille sont souvent bouleversées quand elles doivent pour la première fois vivre une situation de non-maîtrise de la fonction vésicale ou intestinale. L’incontinence porte un coup terrible à l’estime de soi, au bien-être et au mode de vie du patient. Dans certains cas, il décidera de rester près de la toilette. Dans d’autres cas, il interrompra à tout instant ses activités pour aller aux toilettes. De plus, il risque d’avoir une vie sociale amoindrie, voire de cesser de participer à des activités ou de voyager de peur d’avoir un accident. Son activité sexuelle risque également de diminuer. La dépression, une complication fréquente après un AVC, empêche parfois les patients de gérer l’incontinence. Enfin, le fait de devoir aider un patient à aller aux toilettes risque d’exacerber d’éventuelles tensions familiales. Dans certains cas, les membres de la famille d’un patient limiteront leurs visites et le nombre de fois qu’ils sortent avec lui. Lorsqu’il s’agit de déterminer si un patient a la capacité de rester chez lui, les stratégies de gestion de l’incontinence ont un grand poids dans la décision. Les facteurs qui font croître les risques d’incontinence urinaire et fécale Facteurs environnementaux • • • • • La difficulté d’accès aux toilettes (longue distance à parcourir pour s’y rendre). Le manque d’espace pour un fauteuil roulant dans la salle de bain. L’absence de matériel (chaises d’aisance, etc.). Le manque d’intimité. Le manque de vêtements adaptés (des vêtements qu’on peut mettre et retirer facilement). Facteurs liés à la santé et à l’AVC • • • • Certaines maladies (diabète, dépression, démence, etc.). Certains médicaments. La mobilité réduite, le besoin de temps et d’aide pour aller aux toilettes et retirer les vêtements. Les problèmes de communication qui empêchent le patient de signaler qu’il a un besoin urgent d’aller à la salle de bain. • L’incapacité de ressentir le besoin d’aller à la salle de bain et d’y réagir. 10.6 Fondation des maladies du cœur Partie 10 : Gestion de la fonction de la vessie et des intestins (continence) Facteurs liés au mode de vie • La consommation insuffisante de liquides ou le fait d’éviter les liquides pour prévenir l’incontinence urinaire. • La consommation insuffisante d’aliments et plus particulièrement d’aliments riches en fibres. • L’activité physique insuffisante. • Le fait d’ignorer le besoin d’aller aux toilettes. Le dépistage de l’incontinence urinaire Les problèmes de vessie ont souvent de graves répercussions sur la santé et les émotions, ils doivent donc faire l’objet d’un examen fréquent. Avisez le personnel infirmier aussi rapidement que possible quand vous remarquez l’un des signes ou symptômes d’incontinence suivants : • Tout changement dans les tendances d’utilisation de la salle de bain du patient. • La fuite de petites quantités d’urine (goutte à goutte). Ce phénomène peut se produire quand le patient fait un effort physique, comme soulever quelque chose, tousser ou éternuer (incontinence d’effort). Dans certains cas, il survient sans mouvement. • Une envie soudaine d’uriner, suivie d’une perte importante d’urine (incontinence par miction impérieuse). Vous verrez peut-être le patient se ruer à la salle de bain et ne pas s’y rendre à temps. En effet, dans certains cas, le patient ne se rend compte qu’il a besoin d’uriner que quelques secondes avant que sa vessie se vide. Le patient a de la difficulté à retenir l’évacuation d’urine, ou il n’y parvient tout simplement pas. • Le patient urine plus de huit fois par jour ou plus de deux fois par nuit. • L’évacuation d’urine est faible ou par à-coups. • Le patient a l’impression que sa vessie est encore pleine après avoir uriné (un signe de rétention urinaire). • De fréquentes infections urinaires. Le dépistage des problèmes intestinaux La constipation et les autres problèmes intestinaux sont parfois liés à un grave problème de santé sous-jacent. Si vous remarquez l’un des signes suivants, signalez-le au personnel infirmier : • • • • • • une constipation qui commence rapidement; un changement soudain des tendances de la fonction intestinale ou des selles; des douleurs abdominales; des saignements rectaux; des selles liquides; le patient doit toujours faire des efforts pour aller à la selle; • le patient ne va pas à la selle pendant au moins trois jours; • la fièvre; • la perte de poids. Fondation des maladies du cœur 10.7 Trucs et trouvailles : Conseils et outils practiques pour la vie de tous les jours. La gestion des problèmes vésicaux et intestinaux La gestion des problèmes vésicaux et intestinaux est essentielle pour la personne qui a survécu à un AVC, mais aussi pour les aidants. Le fait d’éviter ne serait-ce qu’un incident d’incontinence par jour favorise l’estime de soi et améliore la qualité de vie du patient. De plus, lutter contre l’incontinence vous permet de gagner du temps en tant que dispensateur de soins. De fait, il est ainsi possible de limiter l’utilisation de produits de continence (serviettes, couches ou autres). L’avantage le plus important, cependant, reste la prévention des complications, y compris les infections urinaires, la rupture de la peau, la douleur et les chutes qui surviennent quand le patient se dépêche d’aller aux toilettes. Le rôle de l’équipe interprofessionnelle Pour parvenir à gérer les problèmes vésicaux et intestinaux, l’équipe interprofessionnelle suit un processus à plusieurs volets : l’examen, le diagnostic, la planification des soins, leur mise en œuvre et l’évaluation. L’examen Vos observations soigneuses et fiables fournissent la majorité des renseignements nécessaires pour l’examen. Un journal d’élimination, si vous décidez d’en tenir un, permet d’organiser les renseignements pour l’équipe. Le journal contient habituellement une description de divers éléments : • • • • • • • • • • la miction; les habitudes intestinales, la couleur et la consistance des selles; les efforts et les malaises quand le patient va à la selle; la consommation d’aliments et de liquides; la mobilité et l’activité physique; les signes de rupture de la peau autour de l’anus, du scrotum et de la vulve (la peau périnéale), comme les œdèmes, les rougeurs, les suintements et la formation de croûtes; la manière dont le patient passe du lit à la chaise d’aisance; les problèmes qu’éprouve le patient pour se déshabiller et s’habiller; le comportement du patient et sa réaction aux soins; les répercussions du problème sur la famille. Le personnel infirmier de l’équipe est à même de vous montrer comment recueillir ces renseignements et de vous indiquer d’autres renseignements que vous devriez signaler immédiatement. De plus, l’orthophoniste est en mesure de cerner la meilleure méthode de communication pour chaque personne qui a survécu à un AVC. Signalez les urgences suivantes aussi rapidement que possible : • le patient n’a pas été capable d’uriner pendant les quatre dernières heures; • le patient ne parvient pas à aller à la selle; • le patient a de la fièvre; • le patient dit avoir mal au bas de l’abdomen ou du dos; • vous remarquez une rupture de la peau périnéale ou le patient montre des signes de malaise. 10.8 Fondation des maladies du cœur Partie 10 : Gestion de la fonction de la vessie et des intestins (continence) Diagnostic Le médecin de l’équipe est responsable du diagnostic de l’incontinence urinaire, des problèmes intestinaux et de leurs causes. Dans certains cas, un urologue se joindra à l’équipe pour traiter l’incontinence urinaire. Le personnel infirmier de l’équipe vous parlera du plan de traitement. Planification des soins L’équipe s’appuie sur le diagnostic pour recommander un plan de traitement. Toutes vos observations au sujet du patient jouent un grand rôle dans les décisions qui seront prises pour la mise en œuvre du plan. Dans certains cas, vous serez aussi en mesure de suggérer des manières de personnaliser les soins du patient. Le plan de l’équipe comprendra éventuellement les volets suivants : • • • • • l’examen des médicaments du patient et l’utilisation de laxatifs; l’augmentation du niveau d’activité physique du patient; la formation d’habitudes et l’élaboration d’une routine d’élimination; la détermination du positionnement optimal pour la toilette; l’augmentation de la consommation de liquides ou la modification du régime alimentaire. Le diététiste de l’équipe est à même d’élaborer un régime alimentaire pour soigner la constipation (augmenter la consommation de fibres et de liquides, par exemple). Remarque : Les patients qui n’ont pas la capacité de bouger et ceux qui ne consomment pas assez de liquides ne doivent pas prendre de suppléments de fibres. L’équipe peut également employer des programmes adéquats de soins vésicaux et intestinaux, notamment : • la formation d’habitudes, un procédé au cours duquel on établit une routine d’élimination régulière afin de faire en sorte que le patient aille régulièrement à la selle; • l’encouragement des patients à aller aux toilettes selon l’horaire prévu; • la diversion, surtout pour les patients qui ont une atteinte cognitive – par exemple distraire un patient avec une émission télévisée qu’il aime pour faire en sorte qu’il maîtrise son besoin d’aller à la salle de bain et donc qu’il respecte l’horaire établi. Si vous avez des questions au sujet du plan, n’hésitez pas à parler avec le personnel infirmier pour recevoir les explications nécessaires. Mise en œuvre – Ce que vous êtes en mesure de faire pour aider Surveillez les comportements qui peuvent signaler un besoin d’uriner. Observez et notez les habitudes vésicales et intestinales du patient. Signalez tous les changements et tous les nouveaux problèmes de mobilité du patient au personnel infirmier. Déplacez les meubles et les obstacles qui empêchent le patient de se rendre aux toilettes. Placez une veilleuse près du lit pour aider le patient à s’orienter dans la chambre pendant la nuit. Accordez au patient l’intimité dont il a besoin mais assurez-vous qu’il est en mesure de demander de l’aide. Fondation des maladies du cœur 10.9 Trucs et trouvailles : Conseils et outils practiques pour la vie de tous les jours. Encouragez le patient à utiliser une chaise d’aisance ou une toilette plutôt qu’un bassin de lit. Les chaises d’aisance et les toilettes permettent à la vessie de se vider davantage grâce à la gravité et à la pression abdominale accrue. Encouragez le patient à se pencher vers l’avant quand il urine, les pieds à plat sur le sol ou sur un tabouret, pour que sa vessie puisse bien se vider. Quand le patient est assis, la gravité l’aide à vider sa vessie Urinoir : Si le patient utilise un urinoir, laissez-le à un endroit visible et facile d’accès. Dans certains cas, il pourrait être pratique de placer un urinoir de chaque côté du lit. Bassin de lit : Assurez-vous que la tête de lit est levée autant que possible pour permettre au patient d’être assis normalement ou presque quand il utilise un bassin de lit. Évaluation Vous devez observer la réaction du patient au plan de soins et la signaler à l’équipe. Il s’agit là d’un rôle important. Notez bien les préoccupations du patient et ses réactions non verbales. Si, par exemple, pendant qu’un patient sort de son fauteuil roulant pour s’asseoir sur la toilette, vous observez qu’il fait une grimace et qu’il s’agite, vous devez le signaler à l’équipe. Votre observation permettra au besoin de procéder à un examen, puis de poser un diagnostic et de soulager efficacement la douleur. Les stratégies pour la gestion de l’incontinence urinaire Élimination sur commande L’élimination sur commande permet dans certains cas de traiter l’incontinence urinaire et la constipation. Cette stratégie comprend trois volets : 1. La surveillance • Demandez périodiquement au patient s’il aimerait aller à la salle de bain. Si le patient ne parvient plus à ressentir le besoin d’uriner et à y réagir, il est dans certains cas utile de lui préparer un horaire d’élimination et de lui donner des rappels réguliers et de l’aide physique. • Faites attention aux comportements qui dénotent le besoin d’uriner ou d’aller à la selle. Dans certains cas, les patients qui ne parviennent pas à bien communiquer manifestent de l’agitation par crainte de l’incontinence. L’agitation du patient sera parfois liée au fait qu’il est mouillé. • Notez les moments où le patient a généralement besoin d’uriner ou d’aller à la selle. Accompagnez-le à la salle de bain en suivant cet horaire, qu’il ait envie d’y aller ou non. Tenez un journal d’élimination. 10.10 Fondation des maladies du cœur Partie 10 : Gestion de la fonction de la vessie et des intestins (continence) 2. Encouragement et diversion • Incitez périodiquement le patient à aller aux toilettes. • Entre chaque incitation, favorisez la maîtrise de la vessie par des diversions ou en distrayant le patient avec des activités (regarder la télévision, écouter la radio, etc.). • Collaborez avec le personnel infirmier en vue de modifier l’horaire au besoin afin d’éviter les occurrences d’incontinence. 3. Commentaires positifs • Réagissez positivement quand le patient parvient à bien aller à la salle de bain. Quand il y a incontinence, évitez de formuler des remarques négatives. Rééducation de la vessie La rééducation de la vessie permet de prolonger graduellement le délai entre les voyages à la salle de bain. Le patient parvient ainsi à : • cesser d’uriner fréquemment; • augmenter la capacité de sa vessie; • réprimer l’impression d’urgence. Le personnel infirmier intègre généralement le protocole de rééducation de la vessie dans le plan de soins. Le plan comprendra éventuellement des exercices du plancher pelvien, notamment la contraction et décontraction des muscles du plancher pelvien (les muscles qui contrôlent la miction et la défécation). On y trouve également un horaire de miction qui pourrait ressembler à ceci : • Augmenter périodiquement l’intervalle entre les mictions de 15 minutes (ou moins au besoin). • Poursuivre l’augmentation des intervalles jusqu’à ce que trois ou quatre heures s’écoulent entre les mictions. Ce que vous êtes en mesure de faire pour aider • Encouragez le patient à faire ses exercices du plancher pelvien (si de tels exercices sont prévus dans le plan). • Notez l’horaire d’utilisation de la salle de bain pour aider le patient et les autres dispensateurs de soins à être au courant des tendances. • Encouragez le patient à respecter l’horaire et à résister à son envie entre les voyages. Vous pouvez le distraire avec des activités (lecture, musique, etc.), ou des techniques de relaxation. • Encouragez et félicitez le patient quand il respecte l’horaire. Fondation des maladies du cœur 10.11 Trucs et trouvailles : Conseils et outils practiques pour la vie de tous les jours. Les cathéters vésicaux Dans certains cas, il est nécessaire d’utiliser un cathéter vésical ou un autre appareil externe de façon temporaire ou permanente. Toutefois, l’emploi d’un cathéter vésical augmente le risque d’infection urinaire. Pour réduire ses risques, il vous faudra adopter des mesures d’entretien du cathéter appropriées. Entretien du cathéter Fixez le tube sur la jambe avec un ruban • Assurez-vous que le patient boit entre 1,5 et 2 L de liquides par jour. Une consommation adéquate de liquides permet une bonne évacuation du cathéter et empêche l’accumulation de sédiments. • Veillez à ce que la poche de drainage se trouve à un niveau inférieur à celui de la vessie, sans quoi l’urine pourrait remonter dans la vessie. • Placez le tube de manière à ce qu’il ne se plie pas et qu’il ne tire pas sur le cathéter. • Fixez bien le tube sur la jambe du patient avec du ruban afin d’éviter les accidents. • Videz l’urine toutes les huit heures. • Évitez la contamination du tube. Suivez les procédures de votre organisation pour le branchement et le débranchement du tube. Assurezvous que le tube n’est pas plié Placez la poche à un niveau inférieur à celui de la vessie Surveillance du patient : Si l’une des situations suivantes survient, avisez-en le personnel infirmier : Débit d’urine : • Tout changement au débit sur une période de quatre heures. • Une diminution du volume (et le patient dit sentir que sa vessie est pleine). Douleur : • À l’abdomen, au bassin ou au site d’insertion du cathéter. • Nervosité ou agitation (possiblement un signe de douleur ou de malaise). Urine : • • • • • Changement de couleur ou de consistance. Présence de sang. Évacuation fétide autour du cathéter. Fuites d’urine autour du cathéter. Tout signe ou symptôme d’une infection urinaire. Les infections urinaires On les appelle aussi « infections des voies urinaires ». Si elles ne sont pas traitées, elles risquent de remonter les voies urinaires jusqu’aux reins et de causer de graves problèmes. Faites bien attention aux signes et symptômes suivants et signalez-les au personnel infirmier aussi rapidement que possible. Une température de plus de 37,9 ºC. 10.12 Fondation des maladies du cœur Partie 10 : Gestion de la fonction de la vessie et des intestins (continence) La présence de sang dans l’urine. Une nouvelle sensation de : • brûlure ou douleur lors de la miction; • frissons ou tremblements; • délire ou confusion (ainsi que tout changement cognitif, comme l’incapacité soudaine de se concentrer). Un nouveau symptôme ou l’aggravation d’un symptôme, notamment : • • • • • • l’urgence urinaire; la fréquence urinaire; l’incontinence urinaire; la douleur dans le bas de l’abdomen ou les côtés; un changement de couleur ou d’odeur; un écoulement urétral ou vaginal. Ce que vous êtes en mesure de faire pour aider • Signalez tous les signes et les symptômes d’une infection urinaire au personnel infirmier. • Assurez-vous que le patient consomme suffisamment de liquides, soit entre 1,5 et 2 L de liquides par jour. • Encouragez le patient à consommer davantage de liquides s’il ressent une sorte de brûlure pendant la miction. • Demandez-lui de limiter sa consommation de boissons caféinées à 500 ml par jour. • Encouragez le patient à boire du jus de canneberge ou des comprimés de canneberge. Le jus de canneberge s’attaque aux bactéries qui causent les infections urinaires. Fondation des maladies du cœur 10.13 Trucs et trouvailles : Conseils et outils practiques pour la vie de tous les jours. En y pensant bien Pouvez-vous vous souvenir d’une personne incontinente dont vous avez déjà pris soin? De quelle manière l’incontinence nuisait-elle à la personne du point de vue émotionnel? Et du point de vue social? On vous appelle à la chambre d’un résidant. Le résidant vous dit « Il faut que j’aille tout de suite à la salle de bain. Pouvez-vous m’aider à y aller? » Vous prenez soin d’un autre résidant à ce moment précis, mais vous voudriez l’aider. Que devriez-vous faire? Quelle serait la bonne mesure à prendre? 10.14 Fondation des maladies du cœur PARTIE 11 Hydratation Aperçu de la partie Cette partie porte sur : • les exigences quotidiennes en matière de liquides; • la déshydratation et AVC; • l’hydratation et l’incontinence urinaire; • l’hydratation et la constipation. Votre rôle en tant que dispensateur de soins de santé Exigences quotidiennes en matière de liquides La moyenne des adultes peut vivre plusieurs semaines sans nourriture, mais seulement quelques jours sans eau. Chaque jour, les humains ont besoin d’au moins 1,5 L à 2 L (6 à 8 tasses) de liquides non-caféinés pour demeurer hydratés. Le tableau ci-dessous affiche les quantités équivalentes en onces, en litres (L) et en millilitres (ml) : Parmi les types de liquides, on compte : Mesure Quantité Tasses 6 8 Onces 48 64 Litres 1,5 2 1 500 2 000 Millilitres L’eau est essentielle à la vie. Vous jouez un rôle clé pour ce qui est d’aider les personnes qui ont survécu à un AVC à boire • les boissons comme l’eau, le jus et le lait; • les liquides congelés comme les sucettes glacées ou les barres de jus congelées; • certains aliments, comme les desserts gélifiés, le pouding, la crème glacée, la soupe et les fruits en conserve. Le tableau ci-dessous donne des exemples de la quantité de liquides contenue dans certains aliments communs : ne boivent pas suffisamment, Dessert gélifié 125 ml 120 ml Pouding 125 ml 100 ml Crème glacée ou sorbet 125 ml 60 ml 1 sucette glacée 90 ml Yogourt 125 ml 90 ml Fruits en conserve 125 ml 100 ml Soupe 375 ml 165 ml en plus de tout signe de déshydratation. La déshydratation se produit lorsque le corps perd davantage de liquides qu’il n’en absorbe. Sucette glacée Taille de la portion Quantité de liquide 11 : Hydratation incombe de signaler si ces derniers Aliment suffisamment. C’est à vous qu’il Conversion simple de l’exigence quotidienne en matière de liquides 250 ml = 1 tasse Fondation des maladies du cœur 125 ml = ½ tasse 11.1 Trucs et trouvailles : Conseils et outils practiques pour la vie de tous les jours. Limite de deux ou trois boissons caféinées par jour. Le café, le thé et le cola sont compris dans cette limite. La caféine est un diurétique. Elle favorise la miction et la perte de fluides. Les boissons caféinées ne devraient pas être comptées dans la consommation quotidienne de liquide. Aidez la personne ayant survécu à un AVC à demeurer hydratée. Renseignez-vous à propos de ses boissons non-caféinées favorites. Mettez celles-ci à sa disposition et encouragez-la à boire au cours de la journée. Déshydratation et AVC La déshydratation représente un risque pour la santé qui peut rapidement créer un danger de mort. Lorsqu’une personne est déshydratée, elle risque de perdre ses fonctions physiques, mentales et cognitives. Elle est ainsi exposée à un risque accru : • • • • d’infections; de chutes; de constipation et de fécalome infection urinaire. Risques accrus pour les personnes ayant survécu à un AVC Les personnes ayant survécu à un AVC et ayant des problèmes de déglutition auront parfois peur de s’étouffer et éviteront donc de prendre des liquides. De la même façon, les personnes ayant survécu à un AVC qui ont peur de l’incontinence vont parfois diminuer leur apport en liquide dans le but de prévenir les accidents. De plus, le risque de déshydratation est supérieur si les personnes ayant survécu à un AVC : • ont une diète de fluides épaissis et ne prennent pas tous les liquides fournis; • refusent les liquides aux repas ou aux collations; • ont besoin d’aide pour manger et boire; • ne ressentent pas la sensation de la soif – ce phénomène est commun chez les personnes âgées; • ne sont pas en mesure de communiquer le fait qu’ils ont soif; • ont des troubles de mémoire ou ont tendance à oublier; • souffrent d’une maladie qui augmente la perte de liquide, comme le vomissement, la diarrhée ou la fièvre accompagnée de sudation; • perdent davantage de liquides qu’ils n’en consomment. Pincez doucement la peau du dos de la main du patient. Si la peau reste pincée, le patient est possiblement déshydraté. Signes de déshydratation Surveillez attentivement les signes de déshydratation suivants : • réduction de la miction; • urine foncée, concentrée ou ayant une odeur forte; • infections urinaires ou de la vessie fréquentes; 11.2 Fondation des maladies du cœur Partie 11 : Hydratation • • • • • • • salive épaisse et filandreuse; constipation; étourdissement lorsque la personne est assise ou debout; confusion ou changement de l’état mental; perte de poids de 1,5 kg (3,5 livres) en moins de 7 jours; fièvre; perte d’élasticité de la peau (Pincez doucement la peau du bras de la personne ayant survécu à un AVC. Si la peau ne revient pas à son état initial lorsque vous la relâchez, il est possible que la personne souffre de déshydratation.). Veuillez signaler n’importe lequel de ces signes au personnel infirmier. La déshydratation représente un danger de mort dans certains cas graves. Il est vital d’encourager les personnes ayant survécu à un AVC à consommer suffisamment de liquides. Hydratation et incontinence urinaire Il est possible que les personnes ayant survécu à un AVC souffrant d’incontinence urinaire croient que boire moins fera diminuer leur besoin d’uriner. En fait, c’est l’inverse qui est vrai. Un apport réduit en fluides fait diminuer la production d’urine, ce qui fait que l’urine est foncée et concentrée. Ce type d’urine irrite l’intérieur de la vessie. La personne ayant survécu à un AVC doit ainsi évacuer de petites quantités d’urine plus fréquemment. Un apport adéquat en liquides nettoie la vessie et aide à prévenir l’irritation de la vessie et l’infection urinaire. L’urine d’une personne hydratée est d’un jaune clair et pâle. En temps normal, une urine trouble et odorante représente un signe d’un apport inadéquat en liquides, et non d’une infection urinaire. Hydratation et constipation Un fonctionnement normal et sain de la vessie dépend d’un apport adéquat en liquides. La fréquence normale d’excrétion des matières fécales se situe entre trois fois par jour et trois fois par semaine. Une faible consommation de liquides risque de causer des selles dures qui sont difficiles à évacuer. Fondation des maladies du cœur 11.3 Trucs et trouvailles : Conseils et outils practiques pour la vie de tous les jours. Ce que vous êtes en mesure de faire pour aider Encouragez la personne ayant survécu à un AVC à boire suffisamment de liquides; 1,5 L à 2 L (6 à 8 tasses) par jour, ou une autre quantité si prescrite. Encouragez la personne à développer les bonnes habitudes suivantes : • boire de petites quantités au cours de la journée plutôt que de grandes quantités en une seule fois; • boire de l’eau, le liquide de premier choix; songer à mettre la quantité requise d’eau dans un contenant; • limiter la consommation de caféine à 500 à 750 ml (2 - 3 tasses) ou moins par jour. Vous devrez peut-être reparler régulièrement de l’importance d’une bonne hydratation. Essayez de lui donner des liquides à la température qu’elle préfère. Par exemple, certaines personnes ayant survécu à un AVC préfèrent de l’eau à température ambiante, d’autres préfèrent de l’eau glacée. Proposez différents liquides, comme des sucettes glacées et des poudings. En y pensant bien Quelles sont les trois choses que vous pouvez faire pour aider une personne ayant survécu à un AVC à rester hydratée? 11.4 Fondation des maladies du cœur PARTIE 12 Aide aux repas et régimes alimentaires spéciaux Aperçu de la partie Cette partie porte sur : • l’AVC et les problèmes de déglutition; • les répercussions des problèmes d’alimentation et de déglutition; • l’observation des signes et symptômes des problèmes de déglutition; • la gestion des problèmes de déglutition – alimentation sécuritaire et régimes alimentaires modifiés; • les appareils et accessoires fonctionnels; • l’hygiène buccodentaire. Votre rôle en tant que dispensateur de soins de santé Fondation des maladies du cœur Manger et boire sont des activités aussi agréables que nécessaires de la vie. Malheureusement, après un AVC, tout peut changer. Dans certains cas, les personnes qui ont survécu à un AVC ne parviennent plus à s’alimenter ou à consommer des aliments et des liquides en toute sécurité. L’alimentation : Les patients qui ont survécu à un AVC auront parfois deux types de difficultés à amener les aliments de l’assiette à leur bouche. Dans certains cas, ils n’ont plus une bonne maîtrise de leurs bras et de leurs mains. Dans d’autres, ce sont les capacités cognitives liées à l’alimentation qui sont touchées. Avec de tels problèmes, les repas sont souvent difficiles et décourageants. La déglutition : Pour déglutir, une personne a besoin de coordination entre plusieurs muscles pour parvenir à déplacer les aliments de la bouche à l’estomac. Ce sont ces muscles qui font passer les aliments et les liquides par le pharynx (la gorge) et l’œsophage à l’estomac. L’AVC nuit chez certains patients à ces muscles et à leurs actions. La visibilité de ces signes et de ces symptômes sera très variable : alors qu’il est facile de percevoir que les muscles faciaux sont faibles et que le patient bave, les autres séquelles d’un AVC sont parfois invisibles et le patient ne les reconnaît pas toujours. Parmi les effets d’un AVC qui compliquent les repas, on retrouve : • la difficulté d’amener les aliments et les liquides à la bouche; • la difficulté de mâcher et de déplacer les aliments dans la bouche; • la perte du réflexe de toux normal (s’il s’étouffe, le patient n’a donc pas le réflexe de tousser, il risque donc d’aspirer ou inhaler des aliments solides ou liquides dans ses poumons); • la perte de vigilance et d’attention. En effet, la vigilance et l’attention permettent d’éviter l’étouffement, un risque constant qu’il convient de surveiller de près chez les personnes qui ont survécu à un AVC. • Il arrive que les problèmes de déglutition empêchent les patients de se nourrir suffisamment, surtout au cours des premiers temps de la convalescence. Les répercussions des problèmes d’alimentation et de déglutition 12.1 12 : Aide aux repas et régimes alimentaires Après un AVC, les problèmes d’alimentation et de déglutition présentent des risques particulièrement graves pour la santé et la qualité de vie du patient. Vous jouez un rôle des plus importants en aidant les patients à manger et à boire suffisamment pour rester en santé, de même qu’en les aidant à éviter les dangers des problèmes de déglutition et à apprécier leurs repas. L’alimentation, la déglutition et l’AVC Trucs et trouvailles : Conseils et outils practiques pour la vie de tous les jours. Les problèmes d’alimentation et de déglutition ont plusieurs effets, notamment : La déshydratation : Si un patient ne consomme pas assez de liquides, il se déshydrate. Il peut alors avoir la bouche sèche, devenir constipé, développer une infection urinaire, être désorienté et contracter une maladie grave, voire mourir. La malnutrition : Un patient qui ne mange pas suffisamment risque de devenir malnutri, de perdre du poids, d’avoir moins d’énergie, de souffrir de ruptures de l’épiderme, d’avoir des facultés de guérison amoindries et d’avoir une résistance diminuée aux infections. L’aspiration : L’aspiration survient quand il y a entrée de salive, d’aliments liquides ou solides ou un reflux du contenu de l’estomac (quand le contenu remonte) dans les voies respiratoires. Ce phénomène représente un risque d’étouffement, d’obstruction des voies respiratoires, de problèmes respiratoires et de pneumonie. La qualité de vie : Manger est une activité sociale. Par conséquent, un patient atteint de problèmes de déglutition ou d’alimentation risque de ne pas vouloir participer aux repas en groupe, ce qui peut l’isoler et nuire à sa qualité de vie. L’observation des signes et symptômes des problèmes de déglutition À la page suivante, quelques lignes directrices générales pour vous aider à gérer la dysphagie et les problèmes de déglutition. Pour commencer, chaque patient doit faire l’objet d’un examen individuel mené par les membres de l’équipe, notamment l’orthophoniste, l’ergothérapeute et le diététiste accrédité. Évaluer et surveiller la faculté de déglutition Plusieurs professionnels de la santé sont responsables de l’évaluation et de la surveillance de l’état nutritionnel, ainsi que de la capacité à mâcher et à déglutir en toute sécurité du patient. Ces évaluations sont parfois effectuées à l’hôpital. Puisque le fait de changer la texture des aliments pour les problèmes de déglutition présente des risques de carence alimentaire, seuls les professionnels qualifiés doivent s’en charger. • Un professionnel de la santé qualifié dépiste les problèmes de déglutition chez les patients. • Un orthophoniste évalue la faculté de déglutition et recommande des textures et des stratégies alimentaires sécuritaires pour une alimentation et une déglutition sans risques. • Un diététiste accrédité s’assure que la texture alimentaire recommandée ou l’alimentation par sonde répond aux besoins alimentaires et aux besoins d’hydratation du patient. • Un ergothérapeute recommande des stratégies de position du patient et du matériel d’adaptation pour l’alimentation. La gestion des problèmes de déglutition Pour manger en toute sécurité, les personnes qui ont survécu à un AVC et qui ont des problèmes de déglutition doivent dans certains cas consommer des aliments dont la texture est adaptée à leurs besoins. Le type de problème de déglutition détermine la texture qu’un patient a la capacité d’avaler sans problème. Ainsi, un patient qui n’est pas en mesure d’avaler des liquides minces pourrait essayer les liquides épaissis. Un patient qui n’arrive pas à consommer des aliments à texture adaptée devra peut-être s’alimenter par sonde. L’alimentation par sonde fournit les calories et les nutriments dont les patients ont besoin. Si sa faculté de déglutition s’améliore, le patient est souvent à même de reprendre un régime alimentaire à base d’aliments mous, voire un régime ordinaire. 12.2 Fondation des maladies du cœur Partie 12 : Aide aux repas et régimes alimentaires spéciaux Problèmes de déglutition courants Approches à adopter Toux ou étouffement pendant ou après les repas Utilisez toujours la meilleure position (voir les illustrations plus bas) • Le tronc (le haut du corps) est droit à 60 ou 90º et stabilisé à l’aide d’oreillers. Essoufflement Aucune déglutition Bave Difficulté à fermer les lèvres, perte de nourriture par la bouche Changement de qualité de la voix (voix humide ou gargouillis) Problèmes connexes Changements brusques de température peu après les repas Larmoiements pendant la consommation d’aliments ou de boissons Écoulements nasaux pendant la consommation d’aliments ou de boissons Le patient recrache des aliments Accumulation d’aliments dans les joues, sous la langue ou dans les côtés de la bouche Le patient mâche lentement et avec beaucoup d’efforts Difficulté à avaler des pilules Alimentation rapide et non contrôlée Faible consommation de solides ou de liquides Le patient évite certains aliments ou liquides Le patient penche la tête vers l’arrière pour déglutir Sécheresse de la bouche Mauvaise hygiène buccodentaire Problèmes dentaires (dents mobiles ou caries) Dentier mal ajusté Perte de poids Antécédents d’infections de la poitrine Faibles inspirations ou toux Le patient dit avoir : • la gorge serrée; • des aliments coincés dans la gorge; • de la difficulté à avaler des aliments solides; • des reflux ou brûlures d’estomac; • le ventre plein après avoir mangé très peu. Fondation des maladies du cœur • La tête est droite, mais penchée vers l’avant. Faites attention aux quantités : • Donnez fréquemment de petits repas. • De petites quantités : entre 2 et 5 ml (½ et 1 c. à thé) à la fois (n’utilisez pas de cuillère à soupe). • Médicaments : broyez 1 ou 2 comprimés à la fois dans les aliments. • Présentez les aliments un à la fois si le patient est facilement distrait. Assurez-vous que le patient déglutit entièrement : vous devez percevoir une élévation du larynx, c’est-à-dire un déplacement vers le haut puis vers le bas de la pomme d’Adam. Encouragez le patient à déglutir deux fois. Encouragez le patient à utiliser des serviettes s’il bave. Enseignez au patient à : • surveiller lui-même son alimentation avec un miroir; • retirer les aliments qui restent dans la bouche avec la langue; • remarquer quand il bave; • rester droit pendant au moins 30 minutes après les repas. Prenez les mesures d’hygiène buccodentaire nécessaires après les repas. Brossez les dents, les gencives et la langue du patient avec une brosse à dents. Encouragez le patient à tousser pour se dégager la gorge. Élevez la tête de lit de 30º pour éviter les reflux. Encouragez le patient à porter des vêtements lâches et à éviter les ceintures trop serrées. Demandez lui comment il se sent. 12.3 Trucs et trouvailles : Conseils et outils practiques pour la vie de tous les jours. Le tableau suivant donne les régimes alimentaires spéciaux qui conviennent aux patients atteints de problèmes de déglutition : Type de régime alimentaire Aliments permis (4) et aliments à éviter (8) Aliments en purée Aliments permis 4 Aliments écrasés et passés au mélangeur 4 Aliments lisses et denses de texture semblable à celle du pouding Aliments émincés (humides ou non) Aliments permis 4 La plupart des aliments dont la texture est semblable à celle du bœuf haché 4 Aliments hachés finement Liquides épaissis Dans un régime de ce genre, les liquides sont épaissis jusqu’à ce qu’ils obtiennent la consistance recommandée par un orthophoniste. Les épaississants commerciaux et prémélangés peuvent être utilisés dans les boissons chaudes et froides. On peut les trouver à la pharmacie et dans certains hôpitaux. Les instructions pour l’épaississement des boissons chaudes et froides sont généralement affichées sur le côté de l’emballage. L’orthophoniste ou le diététiste accrédité devrait faire la démonstration du processus d’épaississement ainsi que de la consistance de liquide désirée pour chaque patient. La consistance la plus épaisse est celle du pouding. Le miel liquide n’est pas aussi épais que le pouding et le nectar n’est pas aussi épais que le miel liquide. Aliments permis 4 Tous les liquides épaissis jusqu’à la consistance recommandée par l’orthophoniste. Les recommandations sont personnalisées pour chaque patient 12.4 Aucune particule sèche Aliments à éviter 8 Aliments secs et friables (pains, muffins, biscuits) 8 Beurre d’arachide, fromages secs et friables Aucun produit à base de pain Aliments à éviter 8 Tous les pains, gâteaux, pâtisseries, sandwiches et autres repas préparés avec du pain Autres aliments problématiques Aliments à éviter 8 Riz, aliments filamenteux, céréales sèches, collations, raisins secs, noix, graines Aucun mélange de consistance Aliments à éviter 8 Les aliments qui mélangent des liquides et des solides Aucun liquide mince Aliments à éviter 8 Eau, boissons, soupes, suppléments commerciaux 8 Crème glacée, glace, produits gélatineux froids Aucun aliment risquant d’entraîner un reflux Aliments à éviter 8 Aliments épicés et assaisonnés 8 Produits à base d’agrumes et aliments acides 8 Menthe poivrée et menthe verte 8 Café, thé, chocolat, cola 8 Aliments frits ou à forte teneur en matières grasses Fondation des maladies du cœur Partie 12 : Aide aux repas et régimes alimentaires spéciaux Appareils et accessoires fonctionnels pour les repas L’ergothérapeute est en mesure de recommander les appareils les plus utiles pour les patients. Les appareils et accessoires fonctionnels comprennent les suivants : • • • • • • les assiettes à rebord; les coussinets antidérapants pour éviter que les plats ne glissent; les porte-gobelets et porte-verres; les ustensiles modifiés (manches larges, manches pliés); les ustensiles pour couper à une main (couteau à fil convexe, couteau à fromage, coupe-pizza); les tasses modifiées avec couvercle découpé ou couvercle partiel. Ce que vous êtes en mesure de faire pour aider • Observez les patients afin de déceler des signes et des symptômes de problèmes de déglutition. • Communiquez avec l’orthophoniste quand vous voyez de tels signes. • Organisez le milieu de manière à réduire les distractions. Si le milieu est calme, il permet au patient de se concentrer quand il mâche et avale. Évitez les salles à manger très occupées si le patient est facilement distrait. • Employez de bonnes positions (voir plus bas). Faites asseoir le patient dans un fauteuil roulant ou une chaise à dossier droit. Si le patient n’a pas la capacité de sortir de son lit, relevez le haut du lit à 60º ou 90º et demandez-lui de garder la tête droite, un peu penchée vers l’avant. Stabilisez le patient à l’aide d’oreillers. • Employez des pratiques d’alimentation sécuritaires avec tous les patients qui ont survécu à un AVC. • Discutez de vos préoccupations avec le membre de l’équipe en mesure de vous répondre. Assurez-vous que le patient a une bonne position quand vous l’aidez à s’alimenter. Position pour l’alimentation au lit Position pour l’alimentation sur une chaise Ne donnez PAS à manger au patient à partir d’un niveau supérieur à celui de sa bouche. Fondation des maladies du cœur 12.5 Trucs et trouvailles : Conseils et outils practiques pour la vie de tous les jours. L’hygiène buccodentaire Pour se sentir bien et être en bonne santé, il est essentiel d’avoir la bouche et les dents propres. En effet, les maladies des gencives sont liées aux maladies du cœur, à la pneumonie et à l’AVC. De plus, les bactéries de gencives malsaines peuvent passer dans la circulation sanguine et entraîner des infections, et les bactéries et particules alimentaires qu’on retrouve dans la bouche sont très dangereuses si elles sont aspirées dans les poumons. Ainsi, que le patient prenne ses aliments oralement ou par sonde, il est important de s’assurer que l’hygiène de la bouche et des dents est satisfaisante. Mesures et examen d’hygiène buccodentaire 1.Retirez le dentier du patient après tous les repas (le cas échéant), car les particules alimentaires peuvent s’y accumuler et entraîner une irritation. 2. Après tous les repas, regardez si la bouche du patient contient des débris alimentaires. 3. La cavité buccale et la langue du patient devraient être roses et humides. Vous devez les examiner au moins une fois par jour. Si les problèmes suivants surviennent, signalez-les : • La bouche du patient est sèche avec des taches blanches. • La langue du patient semble recouverte d’une couche blanche anormale. Ce que vous êtes en mesure de faire pour aider • Aidez le patient à se brosser les dents, les gencives et la langue à l’aide d’une brosse à dents souple et de dentifrice. N’utilisez pas d’écouvillons car ils ne permettent pas un nettoyage adéquat. • Nettoyez les dentiers au besoin, et pas seulement avant que le patient se couche. • Encouragez le patient ou aidez-le à prendre des mesures d’hygiène buccodentaire avant et après le repas si possible. • Recommandez au patient de faire des examens dentaires régulièrement. En y pensant bien Pensez à une personne qui avait survécu à un AVC et qui avait de la difficulté à manger. Comment l’avez-vous aidée? 12.6 Fondation des maladies du cœur 13 : Activités de la vie quotidienne PARTIE 13 Activités de la vie quotidienne L’AVC et la routine quotidienne Aperçu de la partie Cette partie a pour but d’aider le patient dans ses activités de la vie quotidienne : • l’utilisation de la salle de bain; • le bain; • la toilette; • l’habillement. Votre rôle en tant que dispensateur de soins de santé En parvenant à faire lui-même ses activités quotidiennes (aller à la salle de bain, se baigner, faire sa toilette et s’habiller), un patient obtient une meilleure estime de soi. L’un des aspects clés de votre rôle en tant que dispensateur de soins consiste donc à aider les patients à s’occuper de ces tâches d’une manière autonome. Ce faisant, vous favoriserez aussi le développement de leurs capacités physiques, cognitives et perceptuelles. En étant autonome, le patient aura plus de facilité à travailler, à pratiquer ses loisirs favoris et à participer à des activités sociales. Le soutien et l’aide que vous lui fournissez pour favoriser son autonomie contribuent donc directement à sa qualité de vie. Fondation des maladies du cœur La grande majorité d’entre nous prennent leur bain, se brossent les dents, s’habillent et se rasent sans même y penser. Avec un AVC, tout peut changer. Un patient aura de la difficulté à s’occuper des activités de la vie quotidienne s’il est atteint des facteurs suivants : • • • • • • • l’incapacité de bouger un côté du corps; les difficultés de préhension; la déficience de la motricité fine; la perte de sensation du côté touché; la négligence (la perte de conscience du côté touché); la difficulté à planifier et à suivre des étapes; les problèmes de champ d’attention. Si vous souhaitez aider un patient dans ses activités de la vie quotidienne, vous devez vous assurer de lui laisser autant d’autonomie que possible compte tenu de ses capacités. Vous devez donc également veiller à ce que la tâche ne soit pas trop difficile, trop fatigante ou trop décourageante. Et puis vous devez toujours garder la sécurité en tête. Voici 7 stratégies qui vous aideront à jouer votre rôle dans le cadre des activités de la vie quotidienne. 1. Préparer le terrain Pour réussir, vous devez commencer par vous assurer que le patient est prêt pour l’activité. Dites-lui ce que vous voudriez faire. Limitez les distractions. 2. Préparer les outils En prenant le temps de vous préparer, vous serez en mesure de mettre le patient dans une position sécuritaire et d’effectuer rapidement la tâche. Pensez aux outils et aux accessoires dont vous aurez besoin. Placez le nécessaire à un endroit pratique auquel le patient peut accéder facilement. Ainsi, vous favoriserez son autonomie malgré sa faiblesse et ses problèmes d’équilibre. Disposez les articles dans l’ordre, selon vos besoins. Ainsi, si vous placez des vêtements, faites-le dans un ordre qui permettra au patient de les enfiler l’un après l’autre. Pour les patients atteints de négligence : 13.1 Trucs et trouvailles : Conseils et outils practiques pour la vie de tous les jours. • Disposez les articles du côté touché pour favoriser la prise de conscience. • Désignez du doigt les articles du côté touché si nécessaire. • Si le patient est atteint de grave négligence et si cette approche est trop difficile, placez les articles du côté qui n’est pas touché pour favoriser l’indépendance. 3. Assurer une position adéquate Pour prévenir les blessures, le patient et vous-même devez avoir une position adéquate. Ce faisant, vous l’aiderez aussi à faire la tâche par lui-même. Tout d’abord, assurez-vous que le bras touché a un soutien convenable. Encouragez le patient à participer pour qu’il prenne davantage conscience du côté touché. 4. Inciter l’utilisation du membre touché En utilisant son membre touché, le patient favorise la prise de conscience, stimule son cerveau, fait de l’exercice et devient plus autonome. Les mouvements possibles et le niveau de sensation du bras touché détermineront la quantité d’aide que vous devrez offrir pour une activité donnée. N’apportez pas plus d’aide que nécessaire. Regardez bien le patient pour voir la quantité d’efforts dont il a besoin pour une tâche particulière. Ainsi, s’il tend les muscles de son bras touché pour enfiler une chaussette, vérifiez si le bras se relâche une fois qu’il a fini. Un tonus musculaire élevé après une tâche indique que l’effort déployé était trop grand, ce qui peut nuire au rétablissement du côté touché. Dans une telle situation, vous devrez donc aider le patient à faire la tâche. 5. Donner des indications et orienter Certaines personnes qui ont survécu à un AVC ont des problèmes d’attention ou de la difficulté à planifier une tâche, voire à se souvenir comment la faire. Pour aider le patient, vous pouvez lui donner des instructions et des indications. Parfois, vous devrez même le guider en le prenant par la main. Guidez la personne ayant survécu dans les tâches quotidiennes en lui permettant de s’impliquer le plus possible. Conseils : • • • • Subdivisez la tâche en petites étapes. Donnez des instructions claires et simples. Parlez au patient pour l’aider à suivre les étapes. Aide « main sur la main » S’il a de la difficulté à communiquer, vous pouvez lui faire une démonstration. • Donnez des étapes ou des indications uniformes pour aider le patient à maîtriser la tâche. • Aidez-le à réussir par lui-même en vous occupant des aspects de la tâche dont il n’a pas la capacité de s’occuper. 6. Utiliser des appareils et accessoires fonctionnels Certains appareils et accessoires (lunettes, aide auditive, dispositifs prescrits, etc.) sont utiles pour aider les patients à faire plus par eux-mêmes en toute sécurité. L’ergothérapeute (ou un autre membre de l’équipe) est en mesure de vous conseiller au sujet des appareils que vous devriez utiliser compte tenu des capacités et du milieu du patient. 13.2 Fondation des maladies du cœur Partie 13 : Activités de la vie quotidienne Si vous choisissez un appareil, assurez-vous de savoir comment l’utiliser. Si vous ne le savez pas, demandez à quelqu’un de vous faire une démonstration. 7. Reconnaître et encourager À force de réapprendre des activités qu’ils ont toujours su comment faire, les patients finissent parfois par se sentir découragés, surtout que la tâche n’est pas toujours facile. Pour les aider à garder une bonne estime de soi, vous devrez donc souligner chacune de leurs réussites. Les patients seront ainsi motivés à poursuivre le réapprentissage. Félicitez-les quand ils réussissent quelque chose, quand un patient agrippe la barre d’appui pour un transfert pendant un bain par exemple. Idem quand un patient se lave le visage et les cheveux. Veillez par contre au type d’encouragement que vous donnez. N’oubliez jamais de respecter le patient et de protéger sa dignité et son estime de soi. Encouragez le patient à participer à toutes les étapes de l’activité. L’utilisation de la salle de bain Aller aux toilettes est une activité personnelle et privée. Ce n’est pas parce qu’un patient a besoin d’aide pour se charger de cette tâche qu’il trouve l’idée et la perte d’intimité agréables. Après avoir évalué l’équilibre, le jugement et la capacité physique du patient, l’ergothérapeute décide si on peut le laisser utiliser la salle de bain par lui-même. Quand vous vous occupez de cette tâche, faites bien attention à la dignité et à l’intimité du patient. Ainsi, s’il désire fermer la porte de la salle de bain alors que vous êtes seul avec lui, respectez son choix. Préparer les outils Avant de commencer, vous devez savoir si le patient peut utiliser la salle de bain sans surveillance. Assurez-vous que tout le matériel nécessaire est au bon endroit avant le transfert sur la toilette ou la chaise d’aisance. Veillez aussi à ce que le papier hygiénique ou les lingettes soient à portée de main. Assurer une position adéquate Utiliser une toilette • Employez un transfert par pivotement à l’aide d’une ou deux personnes pour installer le patient sur la toilette. • Soutenez le membre touché à l’aide d’un appuie-bras ou d’une écharpe. • Assurez-vous que le patient a les pieds bien à plat sur le sol. Cette position favorise l’équilibre et le contrôle. Notons aussi que la majorité du matériel utilisé aux toilettes est doté de pattes de longueur réglable. Fondation des maladies du cœur 13.3 Trucs et trouvailles : Conseils et outils practiques pour la vie de tous les jours. Utiliser une chaise d’aisance S’il est difficile de transférer un patient sur une toilette en toute sécurité, envisagez l’utilisation d’une chaise d’aisance. Employez un transfert par pivotement si cette méthode convient. Si le patient est en mesure de se tenir debout, suivez les étapes que voici pour un transfert à l’aide de deux personnes : 1. Le dispensateur de soins qui se trouve à l’avant aide le patient à se lever de son fauteuil roulant. 2. Le dispensateur de soins qui se trouve à l’arrière retire le fauteuil roulant. 3. Le dispensateur de soins à l’arrière place la chaise d’aisance derrière le patient. 4. Le dispensateur de soins à l’arrière baisse le pantalon et les sous-vêtements du patient. 5. Les deux dispensateurs de soins aident le patient à s’asseoir sur la chaise d’aisance. 6. Le dispensateur de soins à l’avant aide le patient à se relever et à se tenir debout une fois qu’il a terminé. 7. Le dispensateur de soins à l’arrière offre toute l’aide nécessaire au patient pour les soins personnels, puis remonte ses sous-vêtements et son pantalon. 8. Le dispensateur de soins à l’arrière remet le fauteuil roulant à la place de la chaise d’aisance. 9. Les deux dispensateurs de soins aident le patient à s’asseoir dans son fauteuil roulant. 10. Ils aident enfin le patient à se laver les mains. Utiliser la toilette au lit Si le patient ne parvient pas à se redresser, il devra probablement aller à la selle et uriner de son lit. Cette solution est uniquement un dernier recours. Pour favoriser l’autonomie et protéger la dignité du patient, essayez d’utiliser une chaise d’aisance inclinable à la place d’un bassin de lit. Toutefois, si le patient doit vraiment rester au lit, aidez-le à se tourner sur le côté touché pour utiliser le bassin de lit. Assurez-vous de protéger son bras touché. Utilisation des appareils et accessoires fonctionnels Barres d’appui murales : Les barres d’appui permettent au patient de se tenir debout pendant que vous vous chargez des soins personnels et des vêtements. Dites-lui bien de ne pas tirer sur la barre d’appui pour se lever, sans quoi les muscles de sa jambe touchée peuvent se contracter et l’empêcher de se lever. Dites-lui plutôt de s’appuyer sur les appuie-bras de son fauteuil roulant ou de la chaise d’aisance. Sièges de toilette surélevés : Les sièges surélevés peuvent faciliter le transfert et le rendre plus sécuritaire. Chaises d’aisance : Il existe des chaises d’aisance sur pied et d’autres à installer sur la toilette. Cadres de toilette : Ces accessoires offrent un soutien aux bras et une surface solide contre laquelle le patient peut s’appuyer pendant un transfert. Support à papier hygiénique : Placez le support à papier hygiénique de manière à permettre au patient de l’atteindre facilement. Produits hygiéniques : Les lingettes permettent aux patients de s’occuper des soins personnels facilement après être allés à la toilette. Assurez-vous que tous les appareils et accessoires fonctionnels sont sécuritaires avant de les utiliser. 13.4 Fondation des maladies du cœur Partie 13 : Activités de la vie quotidienne Le bain L’AVC va souvent transformer ce qui est généralement un plaisir en source de désagréments. En effet, la peur de se blesser et la perte d’intimité sont suffisantes pour changer l’opinion d’un patient. Quand vous aidez un patient à prendre un bain, vous devez garder en tête ses peurs et ses préoccupations, tout en faisant preuve de patience. La sécurité pendant le bain L’examen d’un ergothérapeute est la meilleure manière de déterminer quelle sera pour le patient la façon la plus sécuritaire de se laver et quels sont les accessoires nécessaires. Si le patient ne peut s’asseoir dans la baignoire sans aide, utilisez un banc de transfert dans la baignoire ou un banc de bain. Le danger survient généralement quand le patient essaie de garder l’équilibre pendant qu’il : • entre dans la baignoire ou en sort; • se déplace dans la salle de bain; • est placé ou transféré. De plus, la salle de bain présente les dangers suivants : • • • • • les planchers et accessoires mouillés et glissants; le manque d’espace (dans les petites salles de bain) qui empêche des déplacements en toute sécurité; les surfaces rigides qui peuvent causer de graves blessures quand le patient tombe; les baignoires, particulièrement compliquées à utiliser pour les patients dont la mobilité est restreinte; les tapis de bain qui glissent et entraînent des chutes. Préparer les outils • • • • Retirez les tapis de bain de la salle de bain. Vérifiez la température de l’eau pour vous assurer qu’elle n’est ni trop chaude, ni trop froide. Mettez les produits nettoyants, les lingettes, les serviettes et les lotions à portée de main. Placez les accessoires fonctionnels (comme les bancs de bain) à un endroit qui convient. Assurer une position adéquate Si vous utilisez un banc de transfert dans la baignoire, suivez les étapes que voici : 1. Installez le patient sur la partie du banc qui dépasse du côté de la baignoire. 2. Aidez le patient à déplacer les fesses vers l’arrière du banc, à se retourner et à lever les jambes par dessus le rebord de la baignoire. Assurez-vous que le patient a une position adéquate sur le banc de bain. 3. Aidez-le à se laver au besoin. 4. Aidez le patient à retirer ses jambes de la baignoire. 5. Placez le patient de manière à ce qu’il soit assis sur le bord du banc. 6. Aidez-le à se sécher au besoin. 7. Assurez-vous que le sol est sec avant de remettre le patient sur son fauteuil roulant. Fondation des maladies du cœur Banc de transfert dans la baignoire Commencez quand le patient a les jambes hors de la baignoire. 13.5 Trucs et trouvailles : Conseils et outils practiques pour la vie de tous les jours. Utiliser des appareils et accessoires fonctionnels Banc de transfert dans la baignoire : Un banc semblable à une chaise d’aisance qui vous aide à laver les fesses du patient. Barres d’appui : Les barres d’appui (à installer sur les murs ou ailleurs) favorisent l’autonomie du patient. Un ergothérapeute est en mesure de recommander le type de barre nécessaire, l’endroit où l’installer et la manière de l’utiliser sans danger. Pommes de douche à main : Cet accessoire permet au patient de participer davantage à sa toilette. Bancs et planches de bain : Avec ces accessoires, les patients qui ont une faible tolérance aux activités et ceux qui ont des problèmes d’équilibre peuvent s’asseoir et se reposer au besoin. Tapis de bain antidérapants : Ces produits permettent de rendre la surface de la baignoire moins glissante. Outils pour le bain : Avec une brosse à long manche, un gant et un savon sur corde, les patients sont en mesure de se laver avec plus d’autonomie. Élévateurs hydrauliques : L’élévateur permet au patient de descendre vers le fond d’une baignoire normale ou à remous et d’en remonter. La toilette La toilette comprend les tâches suivantes : • • • • • • se laver la figure; se brosser les dents et nettoyer les prothèses dentaires; se raser; se maquiller; se coiffer; se couper les ongles. Assurer une position adéquate Si le patient a besoin d’aide pour l’une ou l’autre de ces tâches, faites-le asseoir sur une chaise ou un fauteuil roulant stable et demandez-lui de mettre ses pieds à plat sur le sol. Assurez-vous qu’il touche aussi au lavabo ou au comptoir pour se reposer quand il en a besoin. Si le patient se tient debout, utilisez une barre d’appui comme mesure de sécurité et comme soutien. Placez son bras touché sur le comptoir et veillez à ce qu’il ait un soutien adéquat. Le bras du patient ne doit pas être plus haut que son épaule, sans quoi il pourrait souffrir. Si nécessaire, aidez-le à mettre son bras touché dans un plateau ou une écharpe avant de commencer la toilette. Utiliser des appareils et accessoires fonctionnels Il existe plusieurs appareils et accessoires pour aider les gens qui ont des problèmes de préhension ou de dextérité, notamment : • • • • • 13.6 des brosses pour prothèses dentaires munies de ventouses à l’arrière; des brosses à dents et des peignes à large manche; des brosses à dents électriques; du savon liquide dans un contenant à pompe; des coupe-ongles fixés sur une planche. Fondation des maladies du cœur Partie 13 : Activités de la vie quotidienne L’habillement Préparer les outils Choisir ses vêtements, c’est exprimer sa personnalité. Essayez de laisser le patient faire des choix vestimentaires aussi souvent que possible. S’il a de la difficulté à juger ou à prendre des décisions, offrez-lui des choix convenables. Si le patient a de la difficulté avec les étapes, disposez les vêtements dans l’ordre où il devra les mettre. Assurer une position adéquate Faites en sorte que le patient s’assoie dans une chaise à dossier avec les pieds à plat sur le sol. Ne lui demandez pas de se mettre sur le bord du lit, car il s’agit d’une surface molle et instable. Inciter l’utilisation du membre touché Commencez par apporter votre aide pour habiller ou déshabiller la jambe ou le bras touché. L’une des manières les plus faciles d’habiller un patient consiste à mettre son bras dans le vêtement en passant par l’ouverture de la manche (là où se trouve normalement le poignet ou la cheville), d’agripper délicatement le bras ou la jambe du survivant et de remonter le vêtement le long du membre. Voici quelques stratégies permettant aux patients de s’habiller de façon autonome ou presque : Une méthode pour mettre une chemise 1. Pour mettre une chemise, placezla sur les cuisses du patient avec le dos de la chemise vers le haut et le col au niveau des genoux. Fondation des maladies du cœur 2. Le patient doit commencer par insérer son bras touché, puis remonter la manche jusqu’à l’épaule. 3. Il insère ensuite son bras qui n’est pas touché. 13.7 Trucs et trouvailles : Conseils et outils practiques pour la vie de tous les jours. Une méthode pour enfiler des chaussettes 1. Pour aider un patient à enfiler des chaussettes, demandez-lui de croiser les jambes, en mettant la jambe touchée sur l’autre. 2. Pour enfiler la chaussette, le patient peut l’ouvrir avec son pouce, son index et son majeur d’une seule main. 3. Il doit ensuite recroiser les jambes dans l’autre sens pour enfiler la deuxième chaussette. Une méthode pour mettre un pantalon 1. Demandez au patient de croiser les jambes, la jambe touchée sur la non touchée, puis de remonter le pantalon aussi haut que possible. 13.8 2. Demandez-lui ensuite de décroiser les jambes et de mettre l’autre dans le pantalon 3. Le patient doit alors se mettre debout partiellement et tirer le pantalon jusqu’à sa taille. 4.Si il a besoin d’aide pour l’équilibre, il peut s’appuyer sur une table. Fondation des maladies du cœur Partie 13 : Activités de la vie quotidienne Utiliser des appareils et accessoires fonctionnels Les vêtements amples sont plus faciles à enfiler que les autres. Les vêtements adaptés permettent également au patient d’en faire davantage. En voici quelques exemples : • des chaussures à Velcro ou à lacets élastiques; • des soutiens-gorge à fermeture à l’avant; • des cravates déjà nouées avec pince; • des pantalons, shorts et jupes à bande élastique. Certains appareils et accessoires aident également les patients à s’habiller, notamment : • les pinces longues et chausse-pied; • les tire-boutons; • les tabourets pour les pieds; • les enfile-bas. En y pensant bien Pensez à une situation où vous avez adapté aux capacités d’un patient votre approche pour une activité de la vie quotidienne. Qu’a pensé le patient du fait que vous preniez le temps nécessaire? Qu’a-t-il pensé de votre approche? Qu’a pensé sa famille? Le jeu en valait-il la chandelle? Avez-vous réussi à l’aider à faire les choses par lui-même sans se sentir dépassé? Comment? Fondation des maladies du cœur 13.9 Trucs et trouvailles : Conseils et outils practiques pour la vie de tous les jours. 13.10 Fondation des maladies du cœur PARTIE 14 Soins de la peau et hygiène Aperçu de la partie Cette partie porte sur : • la fonction de la peau; • comment l’AVC nuit à la peau; • les soins de la peau efficaces; • nettoyer une main contractée; • l’hygiène et l’incontinence. La rupture de l’épiderme et l’ulcération (les plaies) entraînent parfois de graves infections. Les personnes qui survivent à un AVC sont exposés à un risque de rupture de l’épiderme pour plusieurs raisons, notamment : • • • • • • leur baisse d’activité et de mobilité; leur baisse ou absence de sensation; l’humidité élevée liée à l’incontinence ou à la transpiration; la mauvaise alimentation, la déshydratation et la peau sèche; l’incapacité de communiquer la douleur et le malaise; les mauvaises positions qui entraînent de la friction. Les soins de la peau efficace Les soins de la peau adéquats sont particulièrement importants pour les patients qui ont de la difficulté à bouger. Votre rôle est donc très important pour la santé de la peau du patient. Votre rôle en tant que dispensateur de soins de santé Inspection et signalement La peau est le plus grand organe du corps humain. Quand elle est intacte, elle nous protège contre les infections, tout en régulant la température corporelle et le niveau d’hydratation. Dans le cadre de vos fonctions, vous êtes en mesure d’aider le patient à garder une peau en santé. Les soins que vous lui prodiguez, y compris en matière de bonne position et de mouvements visant à éviter l’immobilité prolongée, permettent également de réduire la fréquence des problèmes dermatologiques. Fondation des maladies du cœur Examinez attentivement la peau du patient tous les jours. Faites particulièrement attention aux protubérances osseuses, c’est-à-dire les talons, les os iliaques et les coudes. Cherchez des rougeurs et des coupures. Si la peau semble irritée, signalez-le à la personne concernée, c’est-à-dire le personnel infirmier, le gestionnaire de cas, le médecin ou un membre de la famille. Nettoyage Lavez régulièrement et délicatement la peau (sans la frotter, donc) à l’aide de savons doux. Rincez-la bien. Si le patient se salit, lavez sa peau rapidement. Vous retirerez ainsi les irritants et vous protègerez la barrière naturelle de sa peau. Hydratation Traitez la peau sèche avec des produits hydratants. Si la peau est sèche, squameuse ou écailleuse, elle présente des risques de plaie de pression, d’infection et d’irritation. Ne massez pas les protubérances osseuses et les rougeurs, car vous risqueriez alors de réduire la circulation sanguine et la température de la peau, tout en ralentissant la guérison. 14.1 14 : Soins de la peau et hygiène Comment l’AVC nuit à la peau Trucs et trouvailles : Conseils et outils practiques pour la vie de tous les jours. Éviter le surplus d’humidité Plusieurs sources d’humidité peuvent entraîner une rupture de l’épiderme, notamment : • l’urine et les selles (en cas d’incontinence); • la transpiration; • les fluides qui s’écoulent d’une plaie. Ces fluides contiennent des irritants chimiques qui endommagent la peau. Protégez la peau contre le contact avec l’humidité en utilisant un produit d’incontinence, des pansements ou de la crème protectrice au besoin. Si vous n’êtes pas certain des mesures à prendre pour protéger la peau, communiquez avec un membre de l’équipe interprofessionnelle (le personnel infirmier, le gestionnaire de cas, etc.). Protection des endroits osseux et compromis Placez le patient dans son lit, allongé à 30º sur le côté. Ne demandez pas au patient de se mettre entièrement sur le côté, car si le poids repose directement sur sa hanche, ses risques de plaies de pression augmentent. Patient à un angle de 30 degrés du lit Pour aider le patient à garder une position adéquate : • utilisez des cales ou des oreilles en mousse; • placez les oreillers entre les genoux et les chevilles pour séparer les protubérances osseuses; • employez un oreiller à eau, une Oreillers mousse épaisse ou une botte en mousse spéciale pour éviter la pression servant de cale sur les talons; • utilisez des cales et du rembourrage, mais évitez les coussins en anneau, car ils réduisent la circulation sanguine et favorisent la rupture de l’épiderme. Évitez de placer le patient sur une plaie de pressions. Si vous n’avez pas le choix de le faire, ne maintenez cette position que pour le plus court laps de temps possible. Réduire la friction Une blessure par friction survient quand la peau bouge le long d’une surface rugueuse. Dans certains cas, il s’agit de vos mouvements visant à déplacer le patient dans son lit. Dans d’autres, il s’agit des mouvements du patient lui-même. Ce genre de blessure est fréquent sur les talons et les coudes. Pour protéger les endroits délicats, les pansements et le rembourrage sont de bonnes solutions. Vous pouvez également éviter la friction en employant des linges pour soulever le patient en vue de le bouger. Évitez de tirer ou traîner le patient. 14.2 Fondation des maladies du cœur Partie 14 : Soins de la peau et hygiène Le rembourrage des talons les protège contre la friction. 30 degrés maximum, sans quoi le patient pourrait glisser dans son lit. Le rembourrage protège les endroits délicats. Réduire les forces de cisaillement Quand le corps bouge mais pas la peau, le patient risque de subir une blessure par cisaillement. Ainsi, en levant la tête du lit, le corps du patient glisse vers le bas, tandis que sa peau reste collée contre les draps. Une blessure par cisaillement entraîne une baisse de la circulation sanguine dans la peau. Pour les éviter, ne levez pas la tête du lit à plus de 30º et évitez de garder cette position pendant très longtemps. Bouger fréquemment Si un patient reste assis ou couché dans la même position pendant un longs lap de temps, la circulation s’amoindrit au niveau de l’épiderme. Par conséquent, les risques de ruptures de l’épiderme et de plaies augmentent. Les patients qui ne peuvent pas bouger par eux-mêmes sont ainsi ceux dont les risques sont les plus graves. Essayez de rédiger un plan pour bouger le patient au moins une fois toutes les deux heures et respectez-le. Si le patient peut bouger par lui-même, maintenez ou améliorez son niveau d’activité, sa mobilité et l’amplitude de ses mouvements. Vous réduirez ainsi les risques de rupture de l’épiderme. Le physiothérapeute est en mesure de vous donner des renseignements sur un niveau d’activité qui convient à chaque personne. Offrir un soutien nutritionnel Une mauvaise alimentation augmente les risques de problèmes de la peau et ralentit la guérison. Aidez le patient à bien consommer des repas, des collations et des boissons. Employer des dispositifs de diminution de la pression Les dispositifs qui aident à prévenir la rupture de la peau comprennent les suivants : • • • • les matelas qui réduisent la pression; les matelas à pression alternée; les coudières; les coussins qui réduisent la pression pour fauteuil roulant. Le personnel infirmier et le thérapeute sont en mesure de vous recommander l’un de ces appareils en fonction des besoins du patient. Fondation des maladies du cœur 14.3 Trucs et trouvailles : Conseils et outils practiques pour la vie de tous les jours. Nettoyer une main contractée Certains patients atteints de spasticité ont une main contractée dont le poing est fermé. Si c’est le cas, cette main transpire souvent. De plus, la mauvaise circulation de l’air risque d’entraîner des lésions cutanées, de mauvaises odeurs et des infections. Avec des mesures adéquates d’hygiène, vous parviendrez à gérer les blessures qui peuvent survenir ainsi. Ouvrez délicatement la main et les doigts du patient pour nettoyer et couper ses ongles. Ce faisant, vous lui donnerez aussi un apport sensoriel essentiel. Dans certains cas, les patients souffrant d’une douleur à la main veulent la nettoyer eux-mêmes. L’hygiène et l’incontinence Les patients qui survivent à un AVC, et surtout ceux atteints d’incontinence urinaire, ont des risques accrus de problèmes de la peau périnéale, c’est-à-dire de problèmes de la peau des organes génitaux, mais aussi d’infections urinaires. Employez des mesures adéquates d’hygiène et de soins de la peau pour éviter ce genre de problèmes : • Essuyez de l’avant vers l’arrière après l’élimination. • Changez les sous-vêtements tous les jours ou plus souvent s’ils sont sales. • Prenez les soins nécessaires du périnée (les parties génitales) après incontinence urinaire ou fécale. N’oubliez pas de mettre des gants. Après les soins, retirez les gants et lavez-vous les mains. Lavez aussi celles du patient. • N’utilisez pas de désodorisants en aérosol, de poudres ou de parfum sur la peau du périnée. Produits de continence Utilisez les bons produits de continence. N’utilisez pas de produits pour les menstruations. Les produits de continence permettent d’éloigner l’urine de la surface du tampon pour une peau en santé. Suivez les instructions sur l’emballage. Portez attention aux fuites, aux serrements, ainsi qu’aux irritations et éruptions cutanées. Signalez les rougeurs, irritations et ruptures de l’épiderme au personnel infirmier. En y pensant bien Avez-vous appris quelque chose au sujet des soins de la peau aujourd’hui? Quoi donc? Ces renseignements changeront-ils la manière dont vous prodiguez des soins de santé? Pensez à un patient qui avait fait un AVC, dont vous aviez pris soin et qui avait une rupture de l’épiderme. Quelle était la raison de cette rupture selon vous? Comment aurait-on pu la prévenir? 14.4 Fondation des maladies du cœur partie 15 Les loisirs Chaque personne a des capacités et des intérêts différents. Votre rôle est d’aider chaque personne ayant survécu à un AVC à trouver des activités qui l’intéressent. Vous l’aidez également à participer à ces activités. Aperçu de la partie Cette partie porte sur : • l’importance des activités de loisirs; • les activités de loisirs après un accident vasculaire cérébral; • la sélection et la planification d’activités de loisirs pour les personnes ayant survécu à un accident vasculaire cérébral; • les appareils et accessoires fonctionnels pour les activités de loisirs. Votre rôle en tant que dispensateur de soins de santé Les activités de loisirs ajoutent beaucoup de plaisir à la vie, ce qui est encore plus vrai dans le cas des personnes ayant survécu à un AVC. Vous pouvez soutenir la personne ayant survécu à un AVC en trouvant des façons agréables de passer le temps. Vous êtes à même de lui parler des programmes offerts. Vous êtes à même de transmettre à l’équipe ce que vous savez des intérêts du patient. Vous pouvez au besoin demander à des membres de l’équipe, comme le ludothérapeute ou l’ergothérapeute, de parler au patient des possibilités en matière d’activités de loisirs dans leur domaine d’intérêt. Fondation des maladies du cœur Les loisirs sont ce que nous faisons dans nos temps libres. Beaucoup de gens se définissent eux-mêmes par ce qu’ils font de leurs temps libres – exercices, lecture, un passe-temps sérieux, consacrer du temps aux petits-enfants ou aux amis, et ainsi de suite. Les activités de loisirs revigorent le corps, l’esprit et le moral. Des activités de loisirs significatives renforcent l’estime de soi. Pour un patient, c’est la réaffirmation du plaisir de vivre. Participer à des activités de loisirs est à même de : • • • • • • • • améliorer la vie sociale, réduire la dépression, soulager les tensions, structurer le temps, améliorer la confiance en soi, augmenter l’autonomie, accroître la satisfaction à l’égard de la vie, améliorer la qualité de vie. Les loisirs après un accident vasculaire cérébral Étant donné qu’un accident vasculaire cérébral affecte les capacités physiques et cognitives, la liste d’activités auxquelles le patient est capable de participer risque d’être modifiée. Par exemple si un joueur de tennis a un AVC qui touche un côté du corps, il est possible qu’il doive chercher une autre activité. Une personne qui aime pêcher aura probablement besoin de faire modifier sa canne à pêche et son moulinet afin de pouvoir s’adonner de nouveau à son loisir préféré. Une personne ayant survécu à un AVC qui aime lire, mais qui a maintenant une durée d’attention limitée, devra peut-être passer de la lecture de livres à l’écoute de livres audio. Beaucoup de personnes ont déjà pris leur retraite de la vie professionnelle active avant d’avoir un accident vasculaire cérébral. Elles ont ainsi déjà établi un style de vie avec des loisirs agréables. Les déficiences découlant de l’AVC risquent cependant de rendre 15.1 15 : Les loisirs • les loisirs significatifs; L’importance des activités de loisirs Trucs et trouvailles : Conseils et outils practiques pour la vie de tous les jours. difficile ou impossible le maintien de ce style de vie. Sans activités plaisantes, des passe-temps et des violons d’Ingres, les journées vont dans bien des cas sembler longues, vides et inutiles. Du soutien, des adaptations, des appareils et accessoires fonctionnels ainsi que divers degrés d’assistance aideront les personnes ayant survécu à un AVC à reprendre leurs activités préférées ou à en adopter de nouvelles. Les patients apprennent souvent à découvrir d’autres activités de loisirs qui les intéressent. Une personne ayant survécu à un AVC avec, par exemple, une déficience cognitive et qui aimait autrefois jouer aux échecs, aimera peut-être jouer aux dames. Des loisirs significatifs Des activités de loisirs aident la personne ayant survécu à un AVC à occuper son temps, à structurer sa journée et à favoriser le retour à un niveau de fonctionnement normal. Mais pour ce faire, les activités doivent être significatives – et pas seulement une façon de faire passer le temps. Les personnes ayant survécu à un AVC seront attirées par diverses activités qui permettent de répondre à leurs besoins en matière de : • contacts sociaux, • compétition, • culture ou activité physiques, • satisfaction liée au fait de mener à bien des projets personnels, • stimulation intellectuelle, • expression créative, • sentiment de maîtrise, • soulagement du stress. Les activités de loisirs qui conviennent aux intérêts et aux capacités des personnes ayant survécu à un AVC comprennent selon le cas : • Des activités physiques : marche, yoga, natation. • Des occupations de plein air : jardinage, pêche, observation des oiseaux. • Des plaisirs solitaires : ordinateur, lecture, mots-croisés. • Des divertissements : films, concerts, théâtre, magasinage. • Des sorties communautaires : excursions de groupe, telles que des sorties avec un groupe du troisième âge. • Des activités de vie sociale : fêtes, soupers entre amis, restaurants. • Du bricolage mécanique : réparation de voitures, construction de modèles réduits. • Des passe-temps artistiques et créatifs : peinture, couture, travaux de l’aiguille, céramique. • Des groupes de services : activités de groupes religieux ou d’organismes bénévoles. • Des groupes culturels : clubs ethniques, danses folkloriques de différentes cultures. Ce que vous êtes en mesure de faire pour aider Déterminez des activités de loisirs. Si un patient est incertain des activités de loisirs disponibles, posez-lui ces questions : 15.2 Fondation des maladies du cœur Partie 15 : Les loisirs • • • • • • Qu’est-ce que vous aimez faire? Où aimez-vous faire vos activités préférées? Quand préférez-vous faire ces activités? Avec qui aimez-vous entreprendre des activités? Pourquoi aimez-vous ces activités? Comment pouvez-vous participer à ces activités? Transmettez ces renseignements aux autres membres de l’équipe, comme au ludothérapeute ou à l’ergothérapeute, qui sont en mesure d’aider à trouver des activités significatives pour le patient. Si vous n’êtes pas certain des activités qui conviennent, parlez-en à l’équipe. Ressources communautaires et renseignements Les organismes communautaires offrent beaucoup d’activités. Transmettez au patient ce que vous savez à propos de diverses activités ou divers événements comme les activités de la paroisse, les festivals, les expositions en cours, les pièces de théâtre présentement à l’affiche, les activités des centres pour personnes âgées. Aiguillez la personne ayant survécu à un AVC (ou un membre de sa famille) vers les renseignements sur les ressources communautaires ou les événements locaux dans le journal local, à la station de télévision locale par câble ou à des stations radiophoniques locales. Recherchez des bulletins publiés pour les personnes du troisième âge dans la région, des guides communautaires pour les activités de loisirs et des brochures de centres récréatifs. Appareils et accessoires fonctionnels Les appareils et accessoires fonctionnels sont des outils spécialisés pour des personnes aux capacités modifiées, telles que : • • • • utilisation d’une seule main, capacité restreinte de saisir et manipuler des objets, vision déficiente ou perte de champ visuel, mobilité diminuée. Les appareils et accessoires fonctionnels aident une personne ayant survécu à un AVC à participer à des activités de loisirs. Si vous n’êtes pas certain de la façon d’utiliser un appareil, demandez à un membre de votre équipe. Voici un aperçu des appareils et accessoires fonctionnels offerts : Jeux • • • • • Support de cartes à jouer pour jouer d’une seule main, cartes en gros caractères, batteur de cartes à piles, grands morceaux de casse-tête adaptés à l’âge, reposoir pour queue de billard Fondation des maladies du cœur 15.3 Trucs et trouvailles : Conseils et outils practiques pour la vie de tous les jours. Lecture • • • • • support pour livre livres sonores, livres sur CD, mots croisés à gros caractères (ou sudoku ou mots-mystères), loupe ou verre grossissant, programmes informatiques qui lisent l’information à voix haute. Ordinateur • • • • • texte avec des plus gros caractères, loupe informatique, grand écran, clavier modifié, programme de reconnaissance de la voix (Dragon Naturally Speaking) Artisanat • • • • • enfile-aiguilles, cerceau à broderie et serre-joint pour broder d’une main, crochet d’une main et serre-joint à tricot, serre-joint en C pour stabiliser des projets, poignées larges pour les crayons, stylos, pinceaux et autres outils Activités de plein air • bicyclette à trois roues, • support pour canne à pêche, • outils et table de jardinage adaptés. Activités physiques • exercices de réadaptation en piscine ou aquathérapie, • règles modifiées pour les jeux et les sports, • raquettes et moineaux de plus grande taille pour le badminton, • balles de golf modifiées, • chariots de golf adaptés, • flotteurs de piscine et gilets de sauvetage. • rampes de jeu de quilles En y pensant bien Pouvez-vous penser à une personne ayant survécu à un accident vasculaire cérébral et qui a trouvé une façon de continuer à pratiquer une activité de loisir? Avec quel membre de votre équipe communiqueriez-vous pour obtenir de l’aide relativement à des activités de loisirs? 15.4 Fondation des maladies du cœur PARTIE 16 Le stress des personnes soignantes Aperçu de la partie Cette partie porte sur : • l’effet de l’accident vasculaire cérébral sur la famille; • le stress vécu par l’aidant naturel. Votre rôle en tant que dispensateur de soins de santé La première étape pour soutenir survécu à un AVC est de reconnaître et comprendre l’effet que cet événement a eu sur elle. Vous êtes à même d’aider la famille à s’adapter et à faire face à la situation. Les stratégies et les techniques que vous utilisez sont comme celles que vous utilisez avec la personne ayant survécu à un AVC. L’accident vasculaire cérébral touche toute la famille. Les membres de la famille vivront parfois des émotions intenses et passeront par bien des changements. Ils auront dans certains cas l’impression d’être dans des montagnes russes d’émotions fortes, ce qui ne les aide pas à faire face à la situation. Chaque membre de la famille réagira différemment dépendamment de la relation qu’il, ou elle, a avec la personne ayant survécu à un AVC et de sa propre personnalité. Ainsi, un membre de la famille sera peut-être inquiet pour l’avenir d’une personne aimée. Un autre s’inquiétera plutôt de la façon dont on va prendre soin du patient. Même si chaque famille a ses petites spécificités, les réactions des membres de la famille comprennent la plupart du temps : Du stress découlant de : • la perturbation des routines du foyer; • la nécessité de faire face à de nouvelles questions ou de nouveaux problèmes. De l’inquiétude que : • la personne aimée puisse faire une chute; • la personne aimée ait un autre AVC ou meure. De la tristesse, de la colère ou de la frustration venant de : • la perte de leur vie sociale ou du temps de travail; • la perte de temps pour eux-mêmes. Un sentiment de culpabilité lié au fait de : • vivre à la maison alors que la personne aimée est à l’hôpital ou dans un centre de soins prolongés; • prendre du temps pour eux-mêmes au lieu de passer tout leur temps avec la personne aimée. Du chagrin : • une intense tristesse comme si le patient était décédé; • le sentiment d’avoir perdu la personne que le patient était autrefois. Fondation des maladies du cœur 16.1 16 : Le stress des personnes soignantes la famille d’une personne ayant L’effet de l’accident vasculaire cérébral sur la famille de la personne ayant survécu. Trucs et trouvailles : Conseils et outils practiques pour la vie de tous les jours. Ce que vous êtes en mesure de faire pour aider Voici quelques façons d’aider la famille de la personne ayant survécu à un AVC : • Demandez aux membres de la famille quelles sont les conséquences de l’accident vasculaire cérébral sur la vie familiale. • Appuyez-les. Offrez de l’information et de l’assistance. • Encouragez-les et faites des commentaires positifs lorsque la famille s’en sort bien. La famille a souvent besoin de savoir que d’autres apprécient leurs efforts. Montrez-leur que vous savez qu’ils font de leur mieux. • Encouragez les membres de la famille qui désirent apporter une aide aux soins du patient à s’impliquer. • Encouragez les membres de la famille à prendre du temps pour eux-mêmes. Ils doivent trouver le juste équilibre entre les soins pour eux-mêmes et ceux pour le patient. Surveillez les signes de stress ou d’autres émotions négatives chez les membres de la famille. Faites part de vos inquiétudes sur l’humeur d’un membre de la famille à quelqu’un de votre équipe qui peut aider. Le stress de l’aidant naturel L’aidant naturel est la personne qui assume la responsabilité principale de s’occuper de la personne ayant survécu à un AVC. Il peut s’agir du conjoint, d’un enfant adulte, du frère, de la sœur, d’un ami proche ou d’un voisin. Prendre soin d’une personne ayant survécu à un AVC est souvent difficile, stressant et vorace en temps. La personne soignante doit selon les cas faire face à l’une ou l’autre des émotions suivantes : De l’anxiété concernant : • la façon dont il pourra continuer à long terme à prendre soin du patient; cette inquiétude est souvent présente lorsque la personne soignante a des problèmes de santé ou est plus âgée. • son rôle. Selon leur culture d’origine, les personnes soignantes ont souvent la conviction qu’il est de leur devoir en tant que conjoint, enfant ou membre de la famille de prendre soin seul du patient. Même si cela est stressant, il serait encore plus stressant pour elles de ne pas prendre soin du patient. De l’inquiétude relativement à : • l’argent – être capable de subvenir financièrement aux besoins de la personne ayant survécu à un AVC. De la crainte de : • l’isolement social : les offres initiales d’aide et d’appui des amis et des membres de la parenté diminuent souvent avec le temps. • le jugement des autres concernant la qualité des soins reçus par le patient. Un sentiment de culpabilité lié au fait de : • être incapable de prendre soin de la personne ayant survécu à un AVC; • placer la personne ayant survécu dans un centre de soins de longue durée. 16.2 Fondation des maladies du cœur Partie 16 : Le stress des personnes soignantes De la frustration lié au fait de : • voir la personne ayant survécu à un AVC éprouver des difficultés dans son combat pour remonter la pente; • ne voir aucune amélioration, ou moins d’amélioration qu’espéré. De la colère dirigée contre l’AVC : • comment il a affecté leurs deux vies; • comment il a affecté leurs plans – « Ce n’est pas la retraite que nous avions planifiée. » De l’épuisement à cause des : • soins prodigués au patient; une fatigue extrême donne souvent l’impression que la personne soignante est apathique face à tout le reste. • les personnes soignantes épuisées sembleront parfois insensibles et froides; • les soins donnés consomment souvent toute leur énergie et toutes leurs émotions. De la confusion en ce qui a trait à : • un renversement des rôles propres à une relation; Il est possible que la principale personne soignante, habituellement l’épouse, soit soignée par son mari, ou un parent par son enfant. • le renversement des rôles risque d’accroître le stress ressenti aussi bien par la personne ayant survécu à un AVC que par la personne soignante. Ce que vous être en mesure de faire pour aider Vous avez un rôle important à jouer pour ce qui est de détecter le stress des aidants. Vous êtes également bien placé pour encourager et soutenir l’aidant naturel. Voici quelques façons d’aider : Écoutez la personne soignante Elle a besoin de parler de ses inquiétudes. Suggérez une pause café ou thé et écoutez ce qu’elle a à dire. Il se peut qu’elle ait besoin de parler plusieurs fois de ses craintes relatives au patient. Dans certains cas, cependant, elle ne sera pas à l’aise pour discuter du stress et de la fatigue liés aux soins prodigués par crainte d’être jugée ou critiquée. Observez la personne soignante Des pleurs, de la colère, un regard fuyant et un retrait des autres sont des signes de stress. Communiquez ces observations à votre équipe. Renseignez-vous sur le système de soutien de la personne soignante Celui-ci englobe aussi bien les membres de la famille, les amis, les voisins que le médecin de famille et des membres de la congrégation religieuse de la personne soignante. Encouragez la personne soignante à aller chercher de l’aide au sein de son système de soutien. Rassurez-la en ce qui concerne les soins reçus par la personne ayant survécu à un AVC Prouvez-lui votre capacité à répondre aux besoins du patient en matière de soins. Communiquez clairement et systématiquement avec les personnes soignantes Demandez-leur directement ce qui peut être fait pour alléger les demandes qui pèsent sur eux. Ne les sermonnez pas sur ce qu’ils devraient ou ne devraient pas faire. Fondation des maladies du cœur 16.3 Trucs et trouvailles : Conseils et outils practiques pour la vie de tous les jours. Encouragez la personne soignante Aidez la personne soignante à avoir un espoir réaliste en ce qui concerne l’avenir. Encouragez-la à croire qu’elle sera capable de s’adapter à la nouvelle réalité. Recommandez des ressources utiles à la personne soignante Une ressource très utile est Parlons de l’accident vasculaire cérébral : Guide d’information pour les personnes ayant subi un AVC et leur famille, publié par la Fondation des maladies du cœur. Signalez vos préoccupations Si vous avez l’impression qu’une personne soignante éprouve de grandes difficultés et a besoin de plus de soutien, signalez vos préoccupations à votre gestionnaire de cas. En y pensant bien Quels sont certains des signes de stress ou d’épuisement des personnes soignantes? Pensez à un aidant naturel que vous avez rencontré en vous occupant d’une personne ayant survécu à un AVC. Quel genre de stress ressentait cette personne? Qu’avez-vous fait pour apporter un soutien à la personne soignante? Pouvez-vous penser à autre chose que vous auriez pu faire? 16.4 Fondation des maladies du cœur Partie 17 Notes 17 : Notes Fondation des maladies du cœur 17.1 Trucs et trouvailles : Conseils et outils practiques pour la vie de tous les jours. 17.2 Fondation des maladies du cœur Partie 17 : Notes Fondation des maladies du cœur 17.3 Trucs et trouvailles : Conseils et outils practiques pour la vie de tous les jours. 17.4 Fondation des maladies du cœur Système de l’Ontario en matière d’AVC Moins d’AVC. Moins de séquelles. © 2010, Fondation des maladies du cœur de l’Ontario. Tous droits réservés. Publié par : Fondation des maladies du cœur de l’Ontario. www.heartandstroke.ca/healthcareprofessionals Imprimé au Canada. PE-GUIDE107-F10