Télécharger la page en PDF
Transcription
Télécharger la page en PDF
OISE 7 VENDREDI 20 MARS 2015 COURRIER PICARD BEAUVAIS L’éclipse, c’est gratuit BRETEUIL Des animations sont organisée au parc Marcel-Dassault pour voir l’éclipse. Des lunettes seront distribuées. Page 9 Budget serré MARGNY Les conseillers municipaux ont voté le budget et, notamment, une baisse de leurs indemnités et des subventions. Page 12 Manque de places La mairie va proposer une solution aux commerçants de Margnyla-Ville. Page 13 ENVIRONNEMENT L’ampoule à l’huile de synthèse rabotera la facture d’éclairage Lassigny, près de Noyon, sera l’une des deux premières communes de l’Oise à équiper ses lampadaires avec la LED Liquid, testée en public hier soir. Le maire veut économiser. lles ne mesurent qu’à peine 30 centimètres, mais s’apprêtent à beaucoup faire parler dans les rues de Lassigny. Les premières LED Liquid sont attendues d’ici la fin de l’année dans les lampadaires de ce bourg de 1 500 habitants du Noyonnais, pour l’instant la seule commune de l’Oise, avec Allonne, à avoir signé pour accueillir les ampoules dernier cri. « Avec ces lampes, nous allons encore diminuer notre budget d’électricité », s’enthousiasme, impatient, Thierry Frau, le maire lachenois. « Elles permettent de diviser la consommation par deux », renchérit Franck Mirabelli, l’inventeur de la LED Liquid et gérant de l’entreprise Ledex France, basée à Chambly. Une ampoule à LED d’une durée de vie de 12 à 15 ans, qu’une faible alimentation suffit à illuminer : le concept a remporté le premier prix de l’innovation au salon national des maires, en novembre dernier, puis le concours « énergie intelligente » EDF, en décembre 2014. Tout le sel tient dans… de l’huile de synthèse, placée par le fabricant au sein de chaque modèle pour refroidir la LED et amplifier l’éclat lumineux. « Cette huile ne gèle pas à -50oC, et un ventilateur interne se déclenche s’il fait très, très chaud, audessus de 58oC », ajoute Franck Mirabelli. Mieux : chacune de ces ampoules sera programmable depuis un logiciel, installé en mairie. E « On doit être la commune qui possède le plus de LED » « Il sera très facile de diminuer l’intensité de 50 %, entre 1 heure et 5 heures du matin par exemple, ou d’éteindre à distance, lampe par lampe. Chaque ampoule sera reliée au GPS, au wi-fi et aura une adresse IP, grâce à un système dans le bas du culot, précise le concepteur. Et dire qu’actuellement, la plupart des communes en sont encore à allumer des lampadaires en pleine journée pour vérifier si l’ampoule fonctionne… » À SAVOIR ▶ Les communes de moins de 2 000 habitants peuvent rénover leur éclairage public avec un soutien financier de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe), selon une mesure présentée par le gouvernement en décembre 2011. ▶ Cette incitation a été lancée pour inciter les municipalités pour composer avec le règlement européen qui imposera le retrait du marché des lampes à vapeur de mercure haute pression, dès le mois prochain. Franck Mirabelli, gérant de Ledex France, a choisi Lassigny pour le premier test en public de l’ampoule LED Liquid, conçue à Chambly. La commune lachenoise s’équipe en LED depuis six ans. « Et dire que les communes en sont encore à allumer le jour pour vérifier si une lampe fonctionne... » Franck Mirabelli, l’inventeur Des accords ont été signés avec Matra Électrique, à Lacroix-SaintOuen, pour la production en soustraitance d’une partie des LED Liquid. Trois sites de fabrication, en tout, sont évoqués. Ce n’est pas un hasard si la salle des fêtes de Lassigny a été choisie pour le tout premier essai en public de la nouvelle ampoule, hier soir, devant un parterre d’élus. La muni- cipalité de ce village avait déjà choisi, depuis 2008, de remplacer peu à peu ses anciennes lampes au Le variateur résiste encore « Les variateurs de puissance, c’est dépassé », estime le gérant de Ledex France. À l’entrée de Noyon, pourtant, le fournisseur d’électricité local, la SER, est parvenu à inciter de nombreuses communes à acquérir des variateurs programmables d’intensité de l’éclairage public, depuis 2012. Quitte à ce que celles-ci se passent, jusqu’à présent, des fameuses LED. Villeselve, Cuy et Guiscard avaient ainsi choisi la version la plus onéreuse, voici trois ans : un boîtier électronique (5 000 ¤ pièce à l’époque) apposé à chaque poste transformateur. Quant à la précédente municipalité de Bussy, elle avait opté pour un contacteur programmé par radio, chaque semaine. Autant d’astuces techniques pour faire baisser la facture de l’éclairage public : à Cuy, une baisse de 20 % de la consommation des lampadaires avait été constastée, dans ce bourg de 230 âmes. sodium par des LED. « Nous en avons autour de 140 aujourd’hui, soit près de la moitié de nos besoins. On doit être la commune de l’Oise qui en utilise le plus, par rapport au nombre d’habitants, avance Thierry Frau. À Lassigny, l’éclairage public fonctionne entre 10 et 14 heures par jour, en moyenne annuelle. Nous avons donc fait ce choix d’investir, car c’est une façon d’anticiper la forte augmentation annoncée des tarifs de l’électricité à l’horizon 2020-2022. » Malgré les précédents achats de LED, ce maire du Noyonnais avait de lui-même contacté Ledex France à l’automne dernier, après avoir découvert la jeune existence de la LED Liquid dans la presse spécialisée. Neuf mois plus tard, il ne regrette pas son engagement, alors que de nombreuses petites communes des environs de Noyon (telles Guiscard, Bussy ou Villeselve) ont quant à elles préféré acquérir, ces dernières années, des variateurs de puissance programmables, en conservant leurs ampoules classiques. « Si l’on réduit trop la tension, une lampe au mercure n’éclaire plus, objecte l’édile lachenois. L’économie est donc minime. » Les nouvelles lampes à l’huile isariennes n’ont pas fini de faire couler de la salive. STÉPHANE LE BARBER CLO01.