Plus de 50% des malades ignorent qu`ils sont

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Plus de 50% des malades ignorent qu`ils sont
Publication mensuelle spécialisée / Editée par Media Pub Santé
Pr Ahcene Chibane :
35,3% de la population algérienne,
âgée de 18 ans et plus,
est touchée par l’hypertension artérielle
N° 40 Mai 2015
Pr Salim Ben Khedda :
Les maladies cardiovasculaires
sont la première cause de mortalité
Plus de 50% des malades
ignorent qu’ils sont hypertendus,
en raison de l’absence de symptômes révélateurs de la pathologie
Pr Salim Nafti :
Les lois interdisant de fumer,
dans les lieux publics, ne sont pas respectées
M. Boukhors Mohamed :
Appréhension et incompréhension
des insuffisants rénaux
Pr Mustapha Sadibelouiz :
Nous recevons, environ,
3 à 4 nouveaux cas
de sclérose en plaques, par semaine
Pr Chafika Mehdid :
Caries dentaires:
La prévention, meilleure arme
contre l’infection
Dr Abdelouahid Kerrar Produire le médicament, en Algérie: un enjeu, majeur, de santé publique
Dépôt légal 188-2012
ISSN 2253-0061
SOMMAIRE
Actualité
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Mai 2015 N° 40
Recherches médicales
Santé-Mag: Magazine mensuel de la santé
Edité par Media Pub Santé
Adresse: Cité des 36 logts, les Bananiers, Blida.
Tél./Fax: +213 (0) 25 35 01 37
Mob.: +213 (0) 550 95 46 53 / +213 (0) 661 49 57 23
Site web: www.santemag-dz.com
Email: sante_mag@yahoo.fr
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Dépistage du cancer colorectal: un nouveau test, très attendu
Troubles érectiles: savoir en parler
Assistance respiratoire: la musique adoucit le sevrage
Mélanome: la peau ne ment pas
Dépression et Parkinson: le lien se confirme
Conduite a tenir devant des vulvo-vaginites mycosiques récidivantes
Dossier
Directeur de la publication:
Achouri Abdelkader
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Directeur de la rédaction:
Achouri Mohamed
Email: achourimo@gmail.com
Coordinatrice de la rédaction:
Fortas Nadjia
Pr Salim Ben Khedda: Les maladies cardiovasculaires sont la première cause de mortalité...
Pr Ahcene Chibane: 35,3% de la population algérienne, est touchée par l’hypertension artérielle
Coup d'envoi de la clinique mobile, pour la sensibilisation et le dépistage précoce de la HTA
L’hypertension prend de l’ampleur, en Algérie
Le représentant de l'OMS, en Algérie, souligne l'importance du plan national...
Évènement
Directrice technique:
Abdelatif Rabea
Comité de rédaction:
Ait Tanina | Maya Harcha | Zahaf Loubna
Nahlil Djaouida | Soltane Hania | Ramzy Chahra
Badredine Sawsen | Hamdi Rania
Conception: Brikh Kamel
Correction: Gharnaout Amar
Comité scientifique:
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Pr Chafika Mehdid et les caries dentaires: La prévention, meilleure arme contre l’infection
Pour des générations sans caries
Usage du Siwak: Des avantages; mais, aussi, des inconvénients
Hygiène buccale, dès 6 mois d’âge
Implication du régime alimentaire moderne, dans l’apparition des anomalies orthodontiques
Pr Mustapha Sadibelouiz: Nous recevons 3 à 4 nouveaux cas de sclérose en plaques, par semaine
Pr Salim Nafti: Les lois interdisant de fumer, dans les lieux publics, ne sont pas respectées...
L’EHU d’Oran, premier hôpital sans tabac, à l’échelle nationale
la morphine sans pavot, à partir de levure génétiquement modifiée
La numérisation, dans les centres anti-cancer, améliore la gestion et la prise en charge...
L'ostéoporose tue plus que le cancer du sein, chez la femme ménopausée
Agenda scientifique
Pr Salim Nafti
Pr Mohamed Arezki
Pr Karima Achour-Ameur
Pr Mustapha Sadibelouiz
Pr Belkacem Chafi
Pr Adda Bounedjar
BULLETIN D’ABONNEMENT
Réparation d’une scoliose d’origine myopathique: une première réussie, à Ain Témouchent
La guérison spontanée: La princesse Thérèse Von Schwarzenberg nous en parle
Près de 180 milliards de dinars mobilisés, pour le plan national anti-cancer 2015 - 2019
Dr Habib Ghedira: Un asthme mal contrôlé peut aboutir à des complications sévères
L’amélioration génétique des ressources animales en débat, à Tlemcen
Recherches médicales: Un grand pas, contre la sclérose en plaques
M. Boukhors Mohamed: Appréhension et incompréhension des insuffisants rénaux
Pr Louiza Chachoua
Pr Smaïl Benkaidali
Pr Habib Douagui
Pr Messaoud Saïdani
Pr Tahar Rayane
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Produire le médicament en Algérie: un enjeu, majeur, de santé publique
Pr Habib Douagui: La rhinite allergique touche 25 % de la population de moins de 50 ans
La rougeole: peut affaiblir le système immunitaire des enfants, pendant 3 ans
Pour la mise en place de mécanismes de régulation des ressources thérapeutiques
L'immunothérapie efficace contre le myélome multiple des os
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ACTUALITÉ
Réparation d’une scoliose
d’origine myopathique:
une première réussie,
à Ain Témouchent
L
Santé-MAG
La princesse Thérèse Von
Schwarzenberg nous en parle
La princesse Thérèse Von Schwarzenberg, médecin-neurologue de
profession, est née le 17 février 1940, à Vienne, où elle fait ses études et
obtient son diplôme de médecine, en 1966; puis, se spécialise, en 1981.
’équipe d’orthopédie de l’établissement
hospitalier
Dr
Benzerdjeb d’Ain Témouchent a réussi une première chirurgicale, en
réparant une scoliose d’origine myopathique
(musculaire), a-t-on appris du directeur
de cet établissement.
L’intervention, réalisée en fin de semaine dernière, a consisté en la réparation de la colonne
vertébrale, chez un jeune de 17 ans, de la wilaya
d'El Tarf, a indiqué le Dr Assi Kouider.
Encadrée par le Dr Miladi Lotfi, chirurgien à
l’hôpital pour enfants "Necker" de Paris, cette
opération, jugée très sensible, qui s’effectuait,
auparavant, à l’étranger, s’est déroulée dans de
"bonnes conditions et l’opéré se porte bien",
a-t-on assuré de même source. Six autres interventions de scoliose (degré élevé de la déviation de la colonne vertébrale) ont été effectuées, le weekend end dernier, par cette même
équipe, sur deux adultes et quatre enfants. Les
opérés, qui se portent bien, sont hospitalisés au
niveau du service de réanimation de l’EH "Dr
Benzerdjeb", qui s’est spécialisé dans ce genre
d’interventions; une centaine, depuis 2012.
Ces opérations ont permis aux équipes chirurgicales des services de CCI et traumatologie de
"maîtriser, à 100 %, les nouvelles techniques",
a-t-on souligné. Les personnes opérées séjournent dix jours à l’hôpital, avant de suivre
des séances de rééducation
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La guérison spontanée:
N°40 - Mai 2015
C
ependant, ses activités
médicales sont, brusquement, interrompues
à cause d’un accident de
ski, dont elle a été victime et qui
lui provoque une paralysie. Elle
s’en remet, pour autant et publie
deux ouvrages "Mein Weg zurück
ins leben" et "Krebs heilende
Krankheit"; respectivement, en
français "Mon moyen de sortir
de la dépression, vers la vie" "La
guérison du cancer" et fonde, en
2012, l’association «journées de
lecture, sur l’innovation en soins
médicaux».
De passage à Alger, le 14 mai
2015, la princesse Thérèse Von
Schwarzenberg a présenté une
conférence relative à la guérison
spontanée; ce, à l’initiative de la
Société Algérienne de Nutrition
et de Médecine Ortho-moléculaire (SANMO).
En l’occurrence, elle aura signalé
que la guérison spontanée, phénomène récurent, pourtant, ne
fait pas l’objet d’études largement
partagées par le monde médical;
aussi, d’aucuns pensent que la
guérison spontanée se réduirait
à une erreur de diagnostic et le
patient se rétablit, alors, tout seul,
peu à peu, d’un mal passager.
Néanmoins, quelques médecins à
l’instar des docteurs comme Weil,
Shan, Simonton, Gallmeier et
Chapon ont, en revanche, essayé
d’approfondir la réflexion sur ce
sujet. Pour ce dernier médecin,
particulièrement, la clé de cette
capacité à guérir se situe dans le
for intérieur du patient.
En effet, par la méditation intense,
la foi et l’élévation dans la spiritualité, la guérison peut advenir
par le renforcement du système
immunitaire. Ce qui est sûr, la spiritualité éloigne de la dépression
et renforce, aussi, la confiance en
soi; d’où, certainement, une relation psychosomatique positive,
qui permettrait, ainsi, de guérir,
en remplaçant les choses négatives par des choses positives.
A l’inverse, le stress diminue les
défenses immunitaires.
Dans ce contexte, la conférencière
a été amenée à citer plusieurs cas
de guérison spontanée; notamment, du cancer, par le biais de la
méditation
ACTUALITÉ
Près de 180 milliards de dinars mobilisés,
pour le plan national anti-cancer 2015 - 2019
Le coût global du plan national anticancer 2015-2019 a été évalué à près
de 180 milliards de DA, selon une
communication relative à ce plan présentée, lors du Conseil des ministres,
par le ministre de la Santé, de la population et de la réforme hospitalière.
L
e coût, total, du plan national
anti-cancer, sur la période
2015 à 2019, a été évalué à
près de 180 milliards de DA,
dont 77 milliards de DA pour le programme d'investissement en cours
et des investissements de modernisation et plus de 100 milliards, pour
l'exploitation des centres anti-cancer
et des unités d'oncologie", a souligné
le communiqué du Conseil des ministres, présidé par le Chef de l'Etat,
Abdelaziz Bouteflika.
Ordonné par le chef de l'Etat, ce plan
a été "le fruit des travaux d'un panel
d'éminentes compétences médicales du pays, qui ont déposé leurs
conclusions il y a quelques mois",
selon le communiqué, relevant que ces
dernières "ont été traduites par le gouvernement en plan d'actions concrètes,
accompagnées d'une évaluation financière". Il a, encore, noté que le plan s'articule, d'abord, autour de l'amélioration
de la prévention contre les facteurs de
risques, des possibilités de dépistage de
certains cancers, ainsi que des capacités
de diagnostic.
Les objectifs du plan sont, essentiellement, la redynamisation du traitement
dans l'interdisciplinarité, l'organisation
de l'orientation, de l'accompagnement
et du suivi du patient, le développement
de la communication sur le cancer et
le renforcement de la recherche et
des capacités de financement de la
prise en charge des cancers.
La mise en œuvre de ce plan sera
supervisée par un comité de pilotage et de suivi, composé de représentants des départements ministériels et institutions concernés, ainsi
que les représentants de la société
savante, des associations de malades
et du secteur privé, indique la même
source. Intervenant après l'adoption
du plan en question par le Conseil
des ministres, le président Bouteflika,
a chargé le gouvernement de suivre
de près la mise en œuvre de ce plan
et de lui en faire rapport "régulièrement", a indiqué le communiqué du
Conseil des ministres.
Le chef de l'Etat a, également, "saisi
l'occasion, pour rappeler l'importance de la réforme hospitalière, qui
doit être dynamisée", relève le communiqué. Il a, en outre, ordonné la
mise en place du système de contractualisation des soins entre les établissements de santé publique et les caisses
de sécurité sociale, de sorte à "rationaliser, davantage, la gestion des infrastructures de santé publique et à préserver les équilibres financiers des caisses
de sécurité sociale"
INFO
Cancer: mieux comprendre la croissance des tumeurs
Le cancer du côlon se dévoile, chaque jour, un peu plus. Une équipe française vient de
découvrir comment une tumeur transforme, mécaniquement, ses voisines saines en
cellules cancéreuses. Ils ont, par ailleurs, montré que cette contrainte physique pouvait être à l’origine de l’expression de gènes malins. Lorsqu’une tumeur prolifère, elle
provoque une pression, anormale et permanente, sur les cellules saines avoisinantes.
L’équipe CNRS/UPMC/Institut Curie, dirigée par Emmanuel Farge, s’est, ainsi, demandé si ce mécanisme pouvait transformer les cellules saines en cellules tumorales.
Les chercheurs ont évalué, dans des modèles expérimentaux, la pression exercée par
la croissance, mécanique, d’une tumeur du côlon sur les tissus sains. Ils ont, ainsi,
montré qu’elle entraînait l’activation de gènes tumoraux, au niveau des tissus voisins
non cancéreux. «Tout n’est, donc, pas purement biochimique, dans le développement du cancer du côlon», explique Emmanuel Farge. Les contraintes mécaniques
anormales, activatrices de biomolécules tumorales, apparaissent comme un nouveau
rouage possible de la progression et de l’invasion tumorale. «Ces données devraient
être intégrées dans les approches thérapeutiques, car l’élimination des tumeurs
devra passer par une action sur l’ensemble des mécanismes, mis en œuvre par la
tumeur, pour croître»
N°40 - Mai 2015 Santé-MAG
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ACTUALITÉ
Dr Habib Ghedira *, à Santé Mag,
Un asthme mal contrôlé peut
aboutir à des complications sévères
Les changements climatiques et la détérioration de l’environnement ont engendré une prévalence, croissante, de l’asthme;
notamment, au Moyen Orient et en Afrique du Nord, comme l’attestent les chiffres y afférents suivants, donnés lors du quatrième forum régional, tenu à Istanbul (Turquie), les 8 et 9 avril 2015, sur les maladies respiratoires.
En Arabie Saoudite, 24% de la population est atteinte; aux Emirats arabes unis, 12%; en Egypte, 8%; en Algérie, 3,45%. Au
Liban, 21% des patients asthmatiques ont été admis aux urgences, en un an. En outre, 73% des asthmatiques nord africains en
souffrent, sévèrement, par manque de suivi de leur pathologie.
Le Dr Habib Ghedira, chef de service de pneumologie, à l’hôpital Abderrahmane Mamid’Ariana, Tunisie, que nous avons
rencontré et interviewé, lors de ce forum, qui a vu la participation d’experts algériens et internationaux, nous en dit plus; en
l’occurrence.
Propos recueillis par Tanina Ait
Santé Mag: Quels sont les chiffres que
vous détenez, concernant l’asthme, en
particulier, comme maladie respiratoire,
dans la région MENA ?
Dr Habib Ghedira: Le contrôle symptomatique de l’asthme est loin d’être
optimal, dans la région du Golfe et du
Proche-Orient, plus précisément, eu
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Santé-MAG
N°40 - Mai 2015
égard à la fréquence élevée des consultations aux urgences des patients,
de l’ordre de 28% aux Emirats Arabes
Unis, 58% au Sultanat d’Oman, 21% au
Liban, 89% au Koweït et 63% en Jordanie. Cette situation s’explique par le
mauvais contrôle de cette pathologie,
en raison des erreurs de diagnostic, des
mauvais traitements prescrits, du taba-
gisme, d’une rhinite concomitante et
enfin, à une non-prise, involontaire ou
intentionnelle, des médicaments.
Quels sont les facteurs de risques des
maladies respiratoires ?
Les facteurs-clés de risques de
l’asthme, de la pneumopathie chronique obstructive et de la fibrose
ACTUALITÉ
pulmonaire idiopathique sont les
polluants atmosphériques, les gaz
toxiques, les produits chimiques, le tabagisme passif et actif, le narguilé, les
poussières de maison et les tempêtes
de sable.
Comment se manifeste l’asthme ?
L’asthme est une inflammation des
bronches persistante, qui se manifeste
par des symptômes, comme la toux et
une difficulté respiratoire. Mal pris en
charge, l’asthme peut aboutir, avec le
temps, à une occlusion des bronches.
Cette pathologie devient de plus en
plus fréquente, parce que les bronches
sont de plus en plus agressées, par la
pollution de l’environnement. Cette
maladie peut-être contrôlée par des
traitements d’inhalation; mais, si on ne
la traite pas, elle peut provoquer des
conséquences graves.
Quelles sont les causes d’un asthme ?
Les causes de l’asthme sont, principalement, dues à la pollution de l’environnement. Par ailleurs, la maladie peut être
engendrée par des facteurs allergiques,
ou non allergiques, appelés, également,
facteurs non spécifiques.
Cela touche aussi bien les hommes que
les femmes adultes et les enfants. Donc,
toute la population est susceptible de
faire un asthme, dans les conditions
que nous avons décrites plus haut.
Lors de votre intervention, vous avez
fait remarquer que les allergies favorisent la survenue de l’asthme. Pouvez-vous nous expliquer ce qu’est une
allergie ?
L’asthme, au fond, est une bronche qui
a souffert; alors, elle devient hyperréactive. Ainsi, parmi les facteurs, qui
agressent les bronches, on retrouve
l’allergie, alors qu’en principe l’organisme tolère les choses qui ne lui sont
pas dangereuses. Par contre, face à
une bactérie, qui risque d’entraîner une
infection, le corps réagit automatiquement. En revanche et j’insiste, il ne réagit pas face à des éléments que nous
inhalons et qui ne représentent pas, forcément, de danger. A contrario, la personne allergique réagit à des facteurs
nullement dangereux; ce qui provoque,
chez elle, des inflammations.
L’allergie est, donc, une déviation du
fonctionnement de l’organisme. L’inflammation de la bronche entraîne son
obstruction, avec des difficultés à respirer normalement; ce qui génère, par
conséquent, la crise d’asthme.
En plus des causes liées à la pollution,
y a-t-il un terrain génétique, dans la
pathologie de l’asthme ?
Il faut dire que l’asthme est une maladie multifactorielle et chez certains
asthmatiques, un gène responsable
de cette pathologie existe, en effet.
Des études ont démontré, d’ailleurs,
que des endroits précis du gène (épitope), associés à l’hyperréactivité de
la bronche, entraînent l’asthme.
Tout comme, au demeurant, il a été
découvert que d’autres facteurs sont
responsables de l’allergie; bien entendu, chez certains malades et pas tous.
En tout état de cause, le problème des
gènes responsables de ces maladies
sont proches les uns des autres; donc,
sur le même terrain.
Comment établir un diagnostic de
l’asthme ? Est-ce dès la première crise ?
C’est difficile de se prononcer, en effet, dès la première crise, parce que
d’autres maladies respiratoires ont des
symptômes similaires et on peut faire
une crise qui ressemble à une crise
d’asthme; par exemple, au cours d’une
virose, ou bronchite virale. Aussi, pour
établir un diagnostic de l’asthme, il
faut écouter, d’abord, lors de l’interrogatoire, l’histoire du patient. Ainsi,
à l’anamnèse on retrouve cette notion
de récidive des crises.
En plus il y a une unicité de temps;
c'est-à-dire, à un moment précis de
la journée et toujours le même, ce
type de crise survient. Ainsi, pour les
femmes, par exemple, c’est au moment de la pré-menstruation.
Aussi, il est constaté, toujours, des
indices qui se répètent au même
moment, ou à la même saison, ou au
même endroit (unicité de lieu).
D’autres personnes, qui souffrent d’un
asthme, lié à la profession qu’elles
exercent, disent ressentir ces crises
lorsqu’elles sont au travail. Par conséquent, il est clair que cette unicité de
lieu et de temps s’impose.
Ceci étant, par delà le facteur génétique, dont nous en avons parlé tantôt,
l’asthme a, donc, pour origine, également, un facteur favorisant, comme le
tabagisme chez le jeune, par exemple
et le facteur déclenchant en serait
aussi bien la poussière, les produits
caustiques…
Quels sont les traitements de l’asthme ?
Ce qui est prouvé, maintenant, est que
le traitement de l’asthme repose sur
un traitement de corticoïdes inhalés;
car, ce traitement est local et ne passe
pas dans le sang. Il est, en outre, sans
effets secondaires. Ces médicaments
réduisent l’inflammation des bronches
contribuant, ainsi, à améliorer le passage de l’air dans les poumons. C’est,
donc, un traitement de base, auquel on
ajoute des bêta 2 mimétiques d’action
de longue durée et ce traitement associé, alors, aura un effet synergique,
contre la maladie.
Nous noterons, également, que lorsque
les crises d’asthme sont espacées,
il n'y a pas lieu de traiter.
Qu’appelle-t-on, au juste, alors, la notion de contrôle de l’asthme ?
On dit que l’asthme est sous contrôle,
lorsque cette pathologie ne nécessite
pas de traitement de base; mais, seule
sa crise est traitée. Cette notion, donc,
de contrôle de l’asthme est importante.
Comment savoir, alors, si un asthme
est bien contrôlé ?
L’asthme est bien contrôlé, si le sujet
ne se réveille pas la nuit et fait moins
de deux petites crises, par semaine.
Ainsi, il n’est pas gêné dans ses activités quotidiennes.
Ce patient ne nécessite pas, donc, de
traitement de fond; il lui est prescrit,
seulement, de la ventoline, en cas de
crise. Par contre, si cet asthme n’est
pas contrôlé, on introduit le traitement
de base, par paliers.
Quel est la place du médecin généraliste, dans la prise en charge du
patient, dans votre pays, qui est la
Tunisie ?
Le médecin généraliste, en Tunisie,
occupe une place importante, dans la
prise en charge du patient. En effet, le
médecin généraliste est plus proche
du malade.
Théoriquement, c’est lui qui va détecter une pathologie, chez son patient.
Généralement, s’il s’agit d’un asthme,
il oriente la personne chez un pneumologue, lequel confirmera l’asthme,
après des examens plus approfondis
et prescrira un traitement adéquat.
Enfin, le médecin généraliste suivra
le malade
* Docteur Habib Ghedira,
chef de service de pneumologie,
à l’hôpital Abderrahmane Mamid’Ariana,
Tunisie - Professeur à l’Université
de médecine.
N°40 - Mai 2015 Santé-MAG
5
ACTUALITÉ
L’amélioration
génétique des
ressources animales
en débat, à Tlemcen
Recherches médicales:
Un grand pas,
contre la sclérose en plaques
L
es participants à une rencontre internationale sur "L'amélioration génétique
des ressources animales" ont débattu,
à Tlemcen, de la nécessité de mettre en
place un plan de management de la zoo-génétique diversifiée et d’améliorer et préserver
des espèces animales d’origine locale.
Initiée par le département de biologie de l’université de Tlemcen, cette rencontre --organisée au parc national Lalla Setti, en présence de
participants provenant de diverses universités
nationales et étrangères (Italie, Mauritanie,
Maroc et Egypte, entre-autres)—vise à créer
des opportunités d’échanges entre les intervenants, dans les domaines du management
et de la génétique et les spécialistes versés
dans la recherche créative. La rencontre avec
les experts vise, également, à présenter et à
débattre de thèmes inhérents aux recherches
entreprises, en Algérie, dans le domaine de la
génétique et l’élaboration d’un plan, définitif,
de management et de discuter de l’amélioration de la génétique des ressources animales,
en Afrique.
La rencontre, première du genre, dans la wilaya, vise, en outre, à présenter les différentes
recherches touchant la génétique de certaines
espèces domestiques, comme les chevaux,
les chameaux, les caprins et les bovins, entre
autres. Les travaux se sont déroulés dans
quatre ateliers. Les interventions, a-t-on expliqué, ont porté sur les caractéristiques de certaines espèces animales, les méthodes de les
développer, tout en préservant leur cachet originel, adapté à leur environnement climatique
et naturel respectifs.
La rencontre devant se poursuivre devra aboutir à des recommandations, pour permettre la
mise en place d’une stratégie claire, dans le
domaine de l’amélioration génétiques des animaux de race locale
Freiner la progression de la sclérose
en plaques (SEP), c’est ce qu’ambitionnent des chercheurs canadiens
du Centre hospitalier de l’université de Montréal (CRCHUM). Ces
derniers sont parvenus à
identifier une molécule qui, si elle
est bloquée, permettrait de ralentir
l’évolution de la maladie.
équipe avait identifié une molécule,
nommée MCAM (pour Melanoma
Cell Adhesion Molecule), nécessaire à la migration des CD4 et des
CD8. «Si on bloque l’interaction de
MCAM, avec la protéine à laquelle
elle se lie normalement, on diminue
l’activité de la maladie», souligne le
Dr Alexandre Prat, principal auteur
de ce travail.
e cerveau est, normale- Pour mener à bien leurs travaux
ment, protégé des agres- complémentaires, les chercheurs
sions, par la barrière héma- se sont assuré l’aide d’une firme
to-encéphalique, expliquent de biotechnologie, Prothena. Cette
dernière a développé un anticorps
les auteurs.
«Cette
barrière
sang-cerveau monoclonal (PRX003), capable de
empêche les cellules du système bloquer la molécule MCAM. «Nous
immunitaire – les lymphocytes avons observé une diminution
– de pénétrer dans le système d’environ 50% de la maladie, sur
nerveux central. Chez les per- les souris atteintes d’une forme
sonnes atteintes par la sclérose de sclérose en plaques, appelée
auto-immune
en plaques, il y a des fuites». En encéphalomyélite
fait, deux types de lymphocytes, expérimentale (EAE)», continue
CD4 et CD8, trouvent le moyen de le Dr Prat. «Ce qui est particulièfranchir cette barrière protectrice. rement intéressant, c’est que l’on
peut freiner la maladie
Ils attaquent le cerdès les premiers sympveau en détruisant
tômes, en plus d’avoir
la gaine de myéline
un impact sur sa proqui protège les neurones, ce qui diminue
gression; ce qui est une
première».
la transmission de
l’influx nerveux et
D’ici fin juin, des
études, sur des pafavorise la formation
tients atteints de SEP,
de plaques.
En 2008, la même
Dr Alexandre Prat devraient être lancées
L
N°40 - Mai 2015 Santé-MAG
7
ACTUALITÉ
Appréhension et incompréhension
des insuffisants rénaux
Les malades (Insuffisants Rénaux et Greffés) s’interrogent sur le ralentissement de la transplantation rénale à travers tout le
territoire, alors que l’année 2007 fut riche et prometteuse en activités de greffe.
Par M. Boukhors Mohamed*
Nombre de produits spécifiques à la
greffe sont en fréquentes ruptures de
stock, engendrant un arrêt des activités; nombre de médicaments antiviraux
et autres font défaut dans nos CHU,
entraînant des décès, alors que gestionnaires et responsables de la Santé se
complaisent dans le silence, frustrant le
citoyen-malade qui ne sait plus à quel
saint se vouer….
La frustration des malades est d’autant
grande que légitime, vu la demande exponentielle de transplantation rénale,
cardiaque, pulmonaire, hépatique … et
du nombre, effarant, de décès !
La greffe, à partir de donneur en état de
mort encéphalique (2002 et 2010/2011),
est laissée aux calendes grecques!
L’Institut National du Rein et des Greffes
d’Organes (INARGO)
coût d’environ 400 milliards de centimes) - phare d’espoir pour des milliers
de malades, en attente d’une greffe
d’organes - initié le 26 février 2001, par
monsieur le président de la République
et inauguré par monsieur le Premier
Ministre, le 11 janvier 2014 - tarde à faire
son ouverture, alors que les équipements sont, déjà, installés et que des
équipes de greffe sont fin prêtes à y
exercer. Il ne manque que l’élaboration
d’un décret exécutif portant création,
organisation et fonctionnement de cet
Institut !
L’Agence Nationale des Greffes (ANG)
attenant à l’INARGO– créée par décret
exécutif n°12-167 du 5 avril 2012 et inauguré par monsieur le Premier Ministre, le
11 janvier 2014 - tarde à ouvrir ses portes,
par manque d’un staff de direction.
Ces deux structures peuvent, dans un
premier temps, gérer des données nationales, telles que:
le recensement des malades en attente
d’une greffe par pathologie;
8
Santé-MAG
N°40 - Mai 2015
la tenue d’un registre national de refus
des prélèvements d’organes;
les dossiers médicaux des malades
nécessitant une greffe;
la tenue de fichiers des donneurs potentiels, etc…
L’objectif essentiel, consiste à dépasser
le constat (médiatisé) d’une transplantation d’organe, exercée au jour le jour,
au gré d’urgences déclarées; mais, à organiser le flux permanent de demandes,
pressantes, vitales des malades, à promouvoir et à généraliser les pratiques
de greffes existantes en Algérie, actuellement sporadiques.
La finalité est de développer des processus d’intervention pluridisciplinaire,
dans le domaine de la transplantation
d’organes, où des gains de temps et de
vie peuvent être obtenus, tout en tentant d’améliorer la qualité et l’efficience
des prestations fournies; de définir et
d’engager des actions de formation
d’équipes médicales et paramédicales
spécialisées, permettant de s’assurer
de la continuité et de la pertinence des
actions menées, de leur suivi et de leur
évaluation; de promouvoir, entre les
établissements hospitaliers publics et
privés, l’utilisation d’outils de gestion
et d’analyse de bases de données standardisées et normalisées et surtout, la
réalisation d’évaluation sur la base d’un
diagnostic partagé.
La réponse se trouve au niveau des
équipes techniques expérimentées
actuelles qui, ayant fait le diagnostic,
doivent chercher, tout naturellement,
des solutions dans leur champ professionnel, auprès «de collègues de métier» dans d’autres établissements, ou
auprès de consultants spécialistes du
domaine: on se trouve, déjà, devant des
réseaux porteurs de solutions, qui n’ont
plus qu’à être appliquées et qui peuvent
ACTUALITÉ
être transposées, avec satisfaction de
tous les intéressés, dans les centres
greffeurs désignés à ce sujet.
Aussi, les espérances des malades et
des équipes spécialisées seraient que:
le prélèvement d’organes (surtout sur
donneurs cadavériques) devienne une
réalité;
les budgets alloués répondent, effectivement, à des activités fécondes;
un plan national "Insuffisance Rénale"
doit être mis en œuvre;
un plan greffe national doit être mis en
œuvre;
un fichier national de données, avec
outils de gestion de bases de données
performants, doit être instauré;
une réglementation adéquate doit être
élaborée ….
Parallèlement à la révision de la loi sanitaire, l’élaboration d’une charte du patient hospitalisé est impérative.
L’organisation des soins, dans le domaine de l’insuffisance rénale terminale, doit être contenue dans des
textes réglementaires, qui définiront
l’offre de soins la plus diversifiée possible, pour une population d’insuffisants
rénaux chroniques, en augmentation
exponentielle et dont la prévalence
est méconnue.
Ceux qui souffrent le plus et en silence,
sont nos enfants Insuffisants Rénaux
et aussi leurs parents (plutôt leurs mamans). Les enfants ne survivent pas aux
traitements !!!!
Ces propositions devront constituer un
bien public, au service du développement de la Santé, que tous, pouvoirs
publics, APN, Sénat, partis politiques
et société civile (associations) peuvent
élaborer et mettre en œuvre.
Ces objectifs sont réalisables, pour peu
que les pouvoirs concernés accordent
une attention particulière aux souffrances du citoyen-malade !
La situation actuelle de l’insuffisance
rénale se résume ainsi:
Environ 20 000 malades captés, traités par hémodialyse (dont plusieurs enfants) dans plus de 350 unités d’hémodialyse (étatiques et privées), à travers
tout le territoire national.
Environ 500 malades (dont plusieurs
enfants) sous dialyse péritonéale, non
répertoriés.
Plus de 1300 autres ont été greffés (à
l’étranger et en Algérie), depuis 1986
* Boukhors Mohamed,
porte-parole de la Fédération nationale
des insuffisants rénaux (FNIR)
INFO
La vérité,
sur les troubles
de la vision
Vous pensez qu’une loupe peut corriger la presbytie ?
Ou encore que la confusion des couleurs est, forcément, due au daltonisme? C’est faux; mais, vous n’êtes pas
seul dans cette erreur.
Ce sont, d’ailleurs, ces nombreuses
idées reçues, persistantes, concernant
les troubles visuels, qui ont poussé l’Association pour l’amélioration de la vue
(AsnaV) à y répondre.
L’ASTIGMATISME NE NÉCESSITE PAS,
FORCÉMENT, DE CORRECTION:
Vrai et Faux Au lieu d’être ronde, la
cornée des astigmates est ovale. Or, la
gêne visuelle dépend de l’importance
de cette déformation. Les personnes
atteintes d’un astigmatisme léger
n’ont pas de troubles de la vision. En
revanche, ce défaut altère la reconnaissance des lettres; ce qui implique une
gêne, pour la lecture et provoque un
inconfort visuel. Seule une correction
adaptée peut soulager ces patients.
D’autant que l’astigmatisme est, souvent, associé à une myopie, ou une
hypermétropie.
LES HYPERMÉTROPES VOIENT MAL
DE LOIN, QUEL QUE SOIT LEUR ÂGE:
Faux L’œil d’un hypermétrope est trop
petit. S’il voit bien de près et loin, il doit
faire un effort permanent et se fatigue
vite. Vers 35 ans, l’hypermétrope voit
de moins en moins bien, de près. Et
après 45 ans, la vision de loin chute,
également.
LA CONFUSION DE COULEUR EST,
FORCÉMENT, DU DALTONISME:
Faux Chez certains enfants, souvent
les garçons, des problèmes de perception des couleurs, des dyschromatopsies, peuvent exister. Ce n’est pas,
forcément, du daltonisme, car il existe
plusieurs types de troubles de la vision
des couleurs.
IL FAUT DÉPISTER LE STRABISME
AVANT L’ÂGE DE 6 ANS:
Vrai Il est, en effet, indispensable que
le dépistage du strabisme soit réalisé
avant l’âge de 6 ans. Pour être corrigés,
ces troubles nécessitent une prise en
charge précoce, seule garantie de bons
résultats.
LA MYOPIE PEUT ÊTRE HÉRÉDITAIRE:
Vrai Un enfant, dont les deux parents
sont atteints de myopie, a de fort risque
de l’être, également. Mais, ce défaut de
la vision peut, aussi, être provoqué par le
mode de vie et certains comportements,
comme l’abus d’écrans, par exemple.
UNE LOUPE DE LECTURE PEUT REMPLACER DES LUNETTES, EN CAS DE
PRESBYTIE:
Faux La presbytie apparaît aux alentours de 40 ans et nécessite de s’équiper d’une correction adaptée, en fonction des besoins du porteur. Elle doit
être prescrite par un ophtalmologiste.
C’est, aussi, le bon moment pour effectuer un bilan médical complet, afin de
contrôler l’apparition d’éventuelles pathologies, liées à l’âge
N°40 - Mai 2015 Santé-MAG
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RECHERCHES MÉDICALES
Dépistage du cancer colorectal:
un nouveau test, très attendu
globine humaine, par des anticorps.
C’est la raison pour laquelle il est qualifié d’’immunologique. «A la différence
de l’ancien test, qui pouvait être perturbé par la présence d’hémoglobine
animale, issue de l’alimentation, ce
nouveau test ne détecte que celle provenant de l’homme», poursuit le médecin. «Il est, donc, plus fiable et plus
performant». A tel point qu’il pourrait
permettre de détecter 2 fois plus de
cancers et 2 à 3 fois plus d’adénomes à
risque de cancer.
Un nouveau test de dépistage du cancer
colorectal va être, progressivement, mis
à disposition, en France.
P
résenté comme plus fiable, plus
performant, en termes de détection et plus simple d’utilisation, il vise, surtout, à booster
la participation à la campagne nationale de dépistage, qui reste trop faible,
y compris en Bretagne.
Les explications avec le Pr Michel Robaszkiewicz, chef de service de gastroentérologie au CHU de Brest.
Avec 42 000 nouveaux cas, chaque
année, en France, le cancer colorectal
est le troisième cancer le plus fréquent.
Il est, aussi, le deuxième le plus meurtrier avec 17 500 morts, par an. Ces
chiffres d’autant plus insupportables
que cette maladie peut être dépistée
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Santé-MAG
N°40 - Mai 2015
OBJECTIF 45%
Ce test immunologique apparaît, également, plus simple d’utilisation; car, il
ne nécessite qu’un seul prélèvement,
contre trois, pour l’ancien test; ce qui
constituait un vrai frein. Hemoccult®
imposait de réaliser deux prélèvements
par selle, sur trois selles successives…
«Dorénavant, le recueil est facilité et
plus hygiénique, puisqu’il suffit juste de
tremper l’extrémité de la petite tige de
prélèvement dans les selles, avant de la
remettre dans le tube et de refermer»,
détaille le médecin, dans le but de rassurer les patients.
Pour les autorités sanitaires, l’enjeu est
d’augmenter la participation au programme national de dépistage, lancé
en 2009. Il est proposé tous les deux
ans, aux hommes et aux femmes de 50
tôt, lorsqu’elle est à un stade peu évo- à 74 ans, selon des critères liés à leurs
lué. Ce dépistage s’effectuait, jusqu’ici, antécédents, qu’ils soient personnels,
grâce au test Hemoccult®. «Son objec- ou familiaux.
tif était de détecter un saignement Cette participation reste, toutefois, très
occulte dans les selles; c’est-à-dire, insuffisante, puisqu’elle s’établit autour
du sang que ne se voit pas à l’œil nu», de 31%, en 2012-2013. Le taux est très
explique le Pr Robaszkiewicz. «Ces sai- légèrement supérieur en Bretagne
gnements peuvent être le marqueur, (33,80%), avec quelques différences,
soit d’un cancer, soit de
selon les départements:
lésions précancéreuses,
28,4% dans le Finistère,
appelées polypes adé33% dans le Morbihan,
nomateux.
31,5% dans les Côtes
La méthode de détection
d’Armor et 41,9% dans
reposait sur une réaction
l’Ille-et-Vilaine.
chimique, qui mettait en
«Et pour avoir un effet
évidence la présence, ou
positif, en termes de rénon, d’hémoglobine».
duction de la mortalité,
Le test – OC Sensor® –
il convient, au moins,
vise le même objectif.
d’atteindre 45%, au niEn revanche, il est basé
veau national», conclut
Pr Michel Robaszkiewicz
sur la détection d’hémole Pr Robaszkiewicz
RECHERCHES MÉDICALES
Assistance respiratoire:
la musique
adoucit le sevrage
Troubles érectiles:
L
savoir en parler
es troubles de l’érection
sont une incapacité à
obtenir, ou à maintenir,
une érection suffisante,
pour avoir une relation sexuelle
satisfaisante. Ils peuvent survenir
à tout âge; mais, sont beaucoup
plus fréquents à partir de 50 ans.
Explications.
Un peu plus d’un homme sur dix
sera concerné au cours de sa vie.
Plutôt que de se murer dans le silence, il est nécessaire d’en parler,
d’abord, au sein du couple. Faute
de communication, un malaise
peut, rapidement, s’installer et
s’accentuer.
Sans compter que l’anxiété peut
aggraver le problème. Misez, également, sur l’hygiène de vie, avec
une alimentation équilibrée, en
limitant votre consommation de
produits gras, sucrés et salés et la
pratique, régulière, d’une activité
physique. Evitez les abus d’alcool,
susceptibles de perturber l’érection pendant plusieurs heures,
au même titre que le tabagisme,
qui peut obstruer les artères du
pénis et altérer, ainsi, la qualité
des érections.
DANS CERTAINS CAS, L’ARRÊT
DU TABAC SUFFIT À RÉSOUDRE
LE PROBLÈME.
Il convient, toutefois, de consulter un médecin, si les troubles de
l’érection sont installés depuis
plus de trois mois. Il a l’habitude
d’aborder ce sujet, car les problèmes d’érection sont des motifs,
fréquents, de consultation.
Avant de prescrire un éventuel
traitement, il recherchera la cause.
Elle peut être liée à une maladie
(hypertension artérielle, diabète,
hypercholestérolémie,
troubles
hormonaux…), à des considérations psychologiques (stress,
dépression…), ou à la prise de certains médicaments: des antihypertenseurs, justement, ou antiépileptiques, par exemple.
Dans tous les cas, n’arrêtez jamais
un traitement sans en référer,
avant, au médecin
L
es patients, placés sous assistance
respiratoire, doivent passer par des
séances de sevrage, avant d’être, définitivement, libérés de ce dispositif. En
effet, leur organisme doit se réhabituer, progressivement, à «respirer» tout seul.
Une équipe américaine a observé l’impact
positif de la musique, au cours de ces séances
stressantes. L’équipe de Zhan Liang, de l’Université de Pittsburgh en Pennsylvanie, a observé 28 patients au cours de leur sevrage
d’une assistance respiratoire mécanique. Chacun d’entre eux avait été hospitalisé en soins
intensifs, au moins 4 jours avec ce dispositif.
Au cours de leurs séances de sevrage, les patients étaient débranchés et devaient respirer
seuls.
UNE EXPÉRIENCE STRESSANTE
Dans le but de réduire cette anxiété, les chercheurs ont proposé à ces patients d’écouter de la musique, choisie par le participant
lui-même. Et ce, un jour sur deux, pendant
la semaine de sevrage. Résultat: les auteurs
ont observé «un ralentissement du rythme
cardiaque et respiratoire, une baisse de l’anxiété et de la dyspnée». En revanche, le fait
d’écouter de la musique n’a montré aucun
bénéfice, en matière de pression artérielle et
de saturation en oxygène, dans le sang. «De
plus amples travaux permettraient d’évaluer
les bénéfices dans une cohorte plus importante», concluent les auteurs
N°40 - Mai 2015 Santé-MAG
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RECHERCHES MÉDICALES
Mélanome:
la peau ne ment pas
Pour réduire le risque
de mélanome, il est
recommandé de se
protéger des rayons
du soleil.
Parmi les cancers de la peau, le
mélanome possède
une très mauvaise
réputation. Et il la
mérite puisque, s’il
représente une minorité des cancers de
la peau, c’est le plus
grave d’entre eux.
T
outefois,
détecté tôt, il peut être guéri.
De plus, des mesures, simples
à appliquer, permettent de réduire le risque d’apparition de ce cancer.
Un mélanome est une tumeur maligne,
qui se développe à partir de cellules de
la peau appelées mélanocytes. Dans
80% des cas, il se manifeste par l’apparition d’une tache pigmentée sur la
peau saine, qui ressemble à un grain de
beauté et dans les autres, par la modification de couleur et de forme d’un
grain de beauté préexistant. Il en existe
4 sous-groupes: le mélanome superficiel extensif, le mélanome nodulaire,
le mélanome de Dubreuilh et le mélanome acrolentigineux.
En France, le nombre de nouveaux cas
de mélanome cutané, en 2012, était
estimé à 11 176. Plusieurs critères permettent de déterminer le stade d’avancement du mélanome. Son épaisseur,
la présence, ou non, d’une ulcération
(plaie) à sa surface, son étendue éventuelle aux ganglions les plus proches,
ou sous forme de métastases, dans
d’autres organes. Le choix des traitements est déterminé sur les bases de
ces mêmes critères.
OPÉRATION ET SUIVI
Le traitement du mélanome est, essentiellement, chirurgical. Si l’ablation
simple de la lésion n’est pas considérée par les médecins comme suffisante,
une seconde opération complète cette
exérèse. Elle consiste à enlever large14
Santé-MAG
N°40 - Mai 2015
ment la peau autour de la tumeur, sur
environ 1 à 2 centimètres, pour être sûr
de ne laisser aucune cellule cancéreuse.
Ce qui réduit, par ailleurs, le risque de
récidive locale. Parfois, les ganglions
proches de la tumeur sont, également,
retirés. Après l’intervention, les tissus
retirés sont analysés. Cet examen permet d’évaluer l’étendue de la maladie et de décider s’il est nécessaire de
faire l’objet d’une immunothérapie. Ce
traitement vise à stimuler les défenses
immunitaires de l’organisme, contre les
cellules cancéreuses. Une chimiothérapie, ou une radiothérapie, peuvent, également, être utilisées; mais, c’est plus
rare, dans le cas du mélanome.
PRÉVENIR À TOUT PRIX !
Si le mélanome, pris à temps, bénéficie
d’un très bon pronostic, il n’en est pas
de même, pour les stades plus avancés.
Deux aspects de la prévention doivent,
donc, être mis en avant. L’évitement
des facteurs de risque, que sont, notamment, l’exposition au soleil et un
suivi régulier, par un dermatologue. Ce
dernier conseil est valable pour tous,
mais doit être appliqué, de manière plus
régulière, par certaines personnes.
Celles qui présentent un ou plusieurs
facteurs de risque:
l’exposition au soleil et aux UV artificiels;
le type de peau, ou phototype;
un nombre important de grains de
beauté;
des antécédents personnels, ou familiaux, de mélanome
Dépression
et Parkinson:
le lien se confirme
E
t si la dépression était le premier symptôme de la maladie
de Parkinson ?
Selon une vaste étude, réalisée en Suède, les troubles dépressifs
pourraient exposer à la survenue de
la maladie de Parkinson. Selon les auteurs, plus la dépression est sévère plus
le risque de développer cette maladie
neurodégénérative s’accroît. L’équipe
du Pr Peter Nordström de l’Université
d’Umea, en Suède, a travaillé à partir
d’une cohorte portant sur près de 600
000 personnes de plus de 50 ans. Parmi cet échantillon, 140 000 patients se
sont vus diagnostiquer une dépression,
entre 1987 et 2012. L’ensemble de la
cohorte a fait l’objet d’un suivi s’étalant
sur 27 ans.
Au cours de cette période, les scientifiques ont pu mettre en évidence que
le risque de développer la maladie de
Parkinson était multiplié par 3,2, dans
le groupe dépression. Ils ont, également, observé que plus les troubles
dépressifs étaient sévères, plus la probabilité de développer cette affection
neurodégénérative était importante.
Ce lien était, encore, plus prononcé
parmi les patients hospitalisés pour
leur dépression.
Selon les auteurs, l’association entre
ces deux maladies a été retrouvée, en
prenant en compte d’autres facteurs
de risque, comme la consommation
de drogues, l’abus de boissons alcoolisées, un traumatisme crânien, ou encore, un AVC. D’autres études avaient,
déjà, établi ce lien
RECHERCHES MÉDICALES
Conduite a tenir devant des vulvovaginites mycosiques récidivantes
Par Fadhila Manseur*, Mouloud Zemouchi**, Mohamed Saïd Oukid***
I INTRODUCTION–DEFINITION
La mycose est une infection bénigne,
qui touche la peau et les muqueuses;
en particulier, les pieds, les ongles et les
parties génitales. Les infections génitales mycosiques sont dues, essentiellement, aux champignons de la famille
des candidas.
Pathologie fréquente:
75% des femmes auront, au moins, un
épisode/an, au cours de leur vie génitale
(un peu moins avant la puberté et après
la ménopause, sauf en cas d’hormonothérapie).
5-10% des femmes feront 4 épisodes,
ou plus.
A/ Les vulvo-vaginites récidivantes:
La survenue de 4 épisodes, ou plus, de
vulvo-vaginite/an, avec preuve mycologique, au moins à 2 reprises. Elles s’accompagnent d’un retentissement psychique important et semblent résulter,
davantage, de la prolifération répétée et
de l’activation d’une colonisation vaginale saprophyte, que d’une véritable
transmission sexuelle.
B/ Agent pathogène:
Le candida albicans est une levure unicellulaire, à membrane lipidique et adhésive. Elle se développe mieux dans un
milieu acide et aérobie et se nourrit du
glucide. Dans le vagin, les glucides proviennent du glycogène des cellules vaginales desquamées, accumulées sous
l’influence des œstrogènes.
80-90% candida albicans (10-20% candida glabrata et tropicalis), Saprophyte
du vagin (20-25% porteuses asympto-
matiques) et fait partie de la flore de
L’écosystème vaginal, qui est constituée
de 5-10 races de micro-organismes:
Lactobacilles xxxxx, Gardnerella vaginalis, Mycoplasma hominis, Ureaplasma
urealyticum, Staphylococcus aureus,
gpD, Streptococcus β-hemol, E.coli,
Proteus…
C’est un champignon opportuniste, qui
a l’aptitude de passer à un état pathogène, en présence de certains facteurs
favorisant.
C/Facteurs favorisant le déséquilibre de
la flore vaginale:
Physiologiques:
La grossesse: seule situation où les
hormones jouent un rôle
• Œstrogènes:
- Augmente la concentration des cellules épithéliales vaginales en glycogène.
- Favorise l’adhésivité des levures aux
cellules épithéliales vaginales.
- Favorise la formation des mycéliums
(filamentation des levures).
• Progestérone:
- Augmente l’adhésion.
2ème phase du cycle.
Pathologiques:
Diabète: non équilibré (surcharge des
cellules vaginales en glycogène)
Le glucose ffavorise le développement
des levures et l’adhérence aux cellules
épithéliales.
Immunodépression: suite à la prise de
corticoïdes, ou de chimiothérapie.
ATB: antibiotiques à large spectre, élimine lactobacilles saprophytes.
Conjoint (partenaire sexuel)
Son rôle est controversé.
- C’est une infection qui se voit aussi bien
chez les femmes en activité sexuelle, ou
celles qui ne le sont pas.
- Mécanique: par microtraumatisme, PH
du sperme.
II
COMMENT RECONNAÎTRE UNE
MYCOSE VULVO-VAGINALE RÉCIDIVANTE?
Le tableau clinique d’une vulvo-vaginite mycosique a candida est caractéristique:
Prurit vulvaire et vaginal intense; parfois, associé à une dysurie et à une pollakiurie.
Leucorrhées blanches grumeleuses,
ayant un aspect de lait caillé.
Inflammation de la vulve et du vagin,
qui sont rouges, oedématiés avec fréquentes lésions de grattage et des érosions douloureuses, à l’origine d’une
dyspareunie.
Possible extension au périnée, avec
fissures.
Le prélèvement des pertes s’impose
devant:
- Les formes récidivantes.
- Les atypies cliniques
- Résistance aux traitements, à la recherche d’autres germes associés, ou
autre candida qu’albican.
Conditions de prélèvement:
En dehors des règles et en absence de
toilette vaginale depuis 24h.
En absence de spermicide.
En Absence de traitement local, ou ATB.z
Speculum sans lubrifiant.
Examen direct:
Il peut être réalisé à l'état frais, dans
du sérum physiologique (visualise, aussi, Trichomonas vaginalis dans les sécrétions vaginales, en plus des levures).
L’utilisation d'un éclaircissant, additionné a un colorant (solution de potasse 10 à 30%, solution de noir chlorazole E ou d'un fluorochrome), donne de
meilleurs résultats.
16
Santé-MAG
N°40 - Mai 2015
RECHERCHES MÉDICALES
L’examen direct permet une orientation rapide du diagnostic. Les levures
apparaissent sous forme arrondie ou
ovalaire, de 4 μm à 8 μm, éventuellement bourgeonnantes. La présence de
filaments oriente vers le C. albicans et
élimine, ainsi, C. glabrata, incapable de
filamenter.
Les levures sont, également, visibles
sur des frottis colorés au MGG, ou au
Gram (les levures sont à Gram positif).
quer d’autres diagnostics.
À l’heure actuelle, la spectrométrie de
masse, de type MALDI-TOF, connaît un
essor important en microbiologie et
permet une identification plus rapide et
fiable.
Diagnostic différentiel:
Tout prurit n’est pas, forcément, une
mycose.
Eczéma
Éruption polymorphe et prurigineuse
de la peau, qui associe: érythème, vésicules, croûtes et desquamation.
Psoriasis
Erythème, avec bord bien délimité.
Rechercher les mêmes lésions sur les
autres plis.
Culture
Milieux solides (Sabouraud) additionnés de chloramphénicol, ou de gentamicine, afin de permettre l’inhibition de
la poussée des bactéries.
Les champignons de type Candida
poussent à 37 °, en 48 heures, environ. L’identification traditionnelle des
levures s’effectue à l’aide de critères
phénotypiques, comme la formation du
mycélium, de chlamydospores et l’assimilation, ou la fermentation, de certains
sucres, à l’aide de galeries d’identifications commerciales.
Milieux chromogènes: identification
directe de l’espèce, selon sa couleur
(C. albicans avec C. glabrata, C. tropicalis et / ou C. krusei).
• Numération:
- Faible < 10 colonies, modérée: 10 – 99
colonies, élevée ≥100 colonies.
- Sensibilité: 94,1% Spécificité: 91,7
Frottis
Frotter les lésions avec 2 écouvillons
stériles, humidifiés à l'eau distillée stérile (un pour l'examen direct, l'autre
pour la culture). Détacher les membranes avec une curette.
- Sensibilité et spécificité variables, selon la coloration.
Lichen scléreux vulvaire
Réseau blanchâtre atrophique, des lésions buccales peuvent s’y associer.
lichénifaction
Epaississement avec plis grossiers et
hyperpigmentation, qui sont des modifications, suite à une inflammation
chronique.
Herpes Simplex
Petites ulcérations, regroupées en bouquets très douloureux; Inflammation +
leucorrhées.
Carcinome A évoquer chez une femme
ménopausée, avec lésions de nécrose.
COMMENT TRAITER UNE VULVOVAGINITE MYCOSIQUE RÉCIDIVANTE?
III
1/ Chercher et traiter une éventuelle
cause de récidive:
Prises répétées d’antibiotiques, surtout à large spectre (cyclines, bétalactamine, céphalosporines). Elles
déséquilibrent la flore, favorisent
l’adhésion. Le risque augmente avec
la durée de traitement TRT préventif
antifungique.
Mesure du pH
pH = 4 - 4,5 oriente vers CVV, pH > 4,7
oriente vers une infection: bactérienne,
trichomonas, ou infection mixte .
Contraception orale: le rôle de la pilule
œstro-progestative, minidosée à 20
gamma, n’est pas prouvé. Par contre,
la prise d’une normo-dosée, au-delà
de 4 ans, est évoquée.
Le dispositif intra-utérin: adhésivité
des levures au fil du dispositif.
Examen anatomopathologique: Après
biopsies muqueuses et/ou cutanées,
faites devant des lésions faisant évo-
Diabète non équilibré: il est exceptionnel qu’un diabète se révèle par des
mycoses.
Le dépistage est envisagé, en cas
de surcharge pondérale et à la
ménopause.
Le partenaire: pas de transmission
sexuelle. Le conjoint n’est infecté que
dans 20% des cas). Le préservatif
n’améliore pas le taux de récidive, chez
la femme.
Le traitement du conjoint n’est envisagé qu’en cas de balanite associée.
Foyer intestinal: l’intestin, contaminé
par voie alimentaire, est la source initiale des levures. La contamination
vaginale peut se faire par voie hématogène ou, le plus souvent, par contigüité
ano-vaginale.
Sous-vêtements synthétiques, vêtements trop serrés (jeans), protection
périodique augmentent la température
locale et favorisent la macération.
Hygiène périnéale: désinfection trop
poussée, les irrigations vaginales déséquilibrent la flore.
Une réaction allergique aux produits
de bains, au parfum de papier toilette,
à l’eau chlorée des piscines.
Souche rare: l’association à d’autres
germes.
Souvent, aucun facteur n’est retrouvé.
Un déficit immunitaire local et le stress
sont, alors, évoqués.
2/ Certains principes généraux à retenir
Le traitement des facteurs favorisant;
Le traitement simultané de tous les
foyers
Le traitement des candidoses vagino-vulvo-périnéales récidivantes, en
phase aiguë, est local.
Un traitement général est prescrit, en
cas d’atteinte étendue localement, ou
associée à d’autres foyers mycosiques
à distance.
Le choix des antifongiques tient
compte:
- de la localisation et de l’étendue des
lésions;
- du terrain [femme enceinte, immunodépression (SIDA+, corticothérapie au long court)…];
- du risque d’effets secondaires et
d’interactions
médicamenteuses
(traitement oral);
- du coût.
3 familles sont utilisées, dans les traitements des mycoses génitales:
N°40 - Mai 2015 Santé-MAG
17
RECHERCHES MÉDICALES
Polyenes
- AmphotericineB (Fungizone®)
- Nystatine (Mycostatine®)
Derivés azolés (plus utilisés)
- Econazole, Miconazole, Isoconazole,
Fluconazole
Pyridone (contre-indiquée, au cours
de la grossesse)
- Cyclopiroxolamine (Mycoster®)
Composés mixtes.
3/ L’épisode aigu: relève d’un traitement local par une azolée (ovule, capsule, ou gel vaginal). Un ovule, ou une
capsule, le soir, au fond du vagin, pendant 3 j ou 6 j (formes sévères).
On peut leur préférer les formes mono-dose, à élimination retardée (LP).
Répéter le traitement, à la fin des
règles suivantes.
4/ Le traitement de la vulvite associée
Un azolé sous forme de crème, émulsion fluide, ou lait, pendant 2 semaines.
Un modificateur de Ph:
Alcalinisation de l’eau, par bicarbonate
de soude (1CS/0,5l d’eau);
Toilette avec un savon neutre sur-gras,
ou alcalin.
Restauration d’une flore saprophyte
locale.
Compléter par Fluconazol 150mg per
os, en prise unique (contre-indiqué, en
cas de grossesse).
5/ La balanite est traitée par imidazolés locaux, pendant 10 j.
6/ Le traitement préventif des récidives:
IL n’y a pas une stratégie curative
réelle.
Traitement préventif ciblé: 1ovule LP,
à la fin d’une cure d’ATB.
Traitement préventif non ciblé:
• 1 ovule LP 1/sem., pdt 6 mois.
• Fluconazol sur plusieurs mois, selon
2 protocoles:
- Fluconazol 150mg /sem., pdt 6
mois.
- Fluconazol 200x3 la 1ère sem.,
200x1/sem. pdt. 200/2 sem.; pdt 4
mois. 200/mois, pdt 6 mois.
IV
PRÉVENTION
Restaurer la flore vaginale
Lactobacillus: suppositoire
18
Santé-MAG
N°40 - Mai 2015
vaginal;
voie orale.
Probiotiques: (micro-organismes vivants, qui, ajoutés à certains produits
alimentaires, comme le yaourt ou les
céréales, auraient un effet bénéfique,
sur la santé).
Éviter:
Les aliments riches en sucre. Le sucre
(sucrose) doit être évité, à tout prix,
dans la bataille, pour inhiber le candida-albicans. Tous les sucres favorisent
la prolifération du candida-albicans.
Cela comprend les sirops, le miel, le
fructose, le maltose, le glucose, le
sorbitol, le sucre des dattes, le sirop
d’érable et tous les aliments sucrés,
même légèrement. Ainsi, les bonbons, le chocolat et autres jus de fruits
doivent-être évités.
Les céréales raffinées: Le pain, les
pâtisseries, les biscuits et les gâteaux,
étant donné qu’ils contiennent des levures. Les farines raffinées contiennent
moins de fibres et de nutriments, et
deviennent de la nourriture pour les
levures, plus que pour vous.
Privilégier:
Une alimentation riche en fibres, les
légumes riches en frucoligosaccharide (FOS) comme les oignons, les
asperges, l’ail, les artichauts.
Adopter certaines habitudes:
Éviter les endroits chauds et humides
(piscine). Préférer les douches aux
bains, sécher soigneusement. Lavage
des sous-vêtements, minimum 70-80°.
Éviter les vêtements serrés synthétiques, déodorant, spray, savons parfumés.
Recommandations:
1. Prouver la mycose;
2. Rechercher un pré-diabète, dépister
le HIV;
3. Ne pas arrêter la pilule minidosée.
Éventuellement, changer le stérilet,
auquel les levures adhèrent;
4. Ne pas prolonger les traitements
locaux au-delà de 3 à 6 jours;
5. Ne pas multiplier les traitements
généraux;
6. Ne pas multiplier le traitement du
conjoint;
7. Éviter les antibiotiques à risques et
ajouter un antifongique local de principe;
8. Prophylaxie pré ou post-mens-
truelle;
9. Hygiène: éviter irrigations vaginales,
savons acides. Proposer de changer
les sous-vêtements risquant d'être
porteurs de levures.
V
CONCLUSION
Traiter une mycose vulvo-vaginale récidivante est difficile. La majorité des
patientes souffrant de mycoses récidivantes n'ont aucun facteur de risque.
Il n’existe pas de traitement miracle des
candidoses récidivantes. Il doit s’intégrer dans une prise en charge globale
de la patiente
Bibliographie
1- Colloques de la Policlinique de la MaternitéMycose vulvo-vaginale A.Valiton-Crusi, Département de gynécologie et d'obstétrique - Hôpitaux Universitaires de Genève.
2- Anales de dermatologie et de vénéréologie
(2012) 139.
3- Pertes vaginales (vaginose bactérienne, candidose vulvo-vaginale, trichomonase), Sobel
JD, Chaim W, «Treatment of Torulopsis glabrata
vaginitis: retrospective review of boric acid therapy», Clin Infect Dis, vol. 24, no 4, 1997, p. 64952 (PMID 9145739.
4- Guaschino S, De Seta F, Sartore A, Ricci G,
De Santo D, Piccoli M, Alberico S, «Efficacy of
maintenance therapy with topical boric acid in
comparison with oral itraconazole in the treatment of recurrent vulvovaginal candidiasis»,
Am J Obstet Gynecol, vol. 184, no 4, 2001, p.
598-602 (PMID 11262459).
5- Association Française des Enseignants de
Parasitologie et Mycologie (ANOFEL), 2014.
______________________________________________
* Fadhila Manseur,
maître-assistante en gynécologie obstétrique,
**Mouloud Zemouchi,
maître-assistant en gynécologie obstétrique,
* ***Mohamed Saïd Oukid,
professeur chef de service de gynécologie-obstétrique.
*, **, ***: Service de Gynécologie-Obstétrique, à l’Unité Hassiba Ben Bouali, du
C.H.U de Blida.
DOSSIER
Pr Salim Ben Khedda*, à Santé Mag,
Les maladies cardiovasculaires
sont la première cause de mortalité,
en Algérie et de par le monde
L’hypertension artérielle est fréquente, de par le monde et l’Algérie n’est pas épargnée. A partir de 50 ans, près de la moitié des
personne en souffrent, sans même le savoir; car, souvent, les symptômes passent inaperçus.
Cette pathologie est découverte, à l’occasion d’examens effectués, par des médecins. En revanche, certains facteurs peuvent
favoriser son apparition: l'âge, l'hérédité, le tabagisme, une mauvaise alimentation.
Pour lutter, efficacement, contre cette maladie très grave et ses facteurs de risques cardiovasculaires: infarctus, attaques cérébrales…, le Pr S. Ben Khedda préconise la prévention et ce, dès le jeune âge; ou, plus précisément, dès les premiers jours de la vie
de l’enfant, en le mettant au sein.
Propos recueillis par Tanina Ait
Santé Mag: Quelles sont les conséquences d’une hypertension artérielle ?
Pr S. Ben Khedda: L’hypertension artérielle est l’un des facteurs de risques des
maladies cardiovasculaires, à l’instar du
diabète, de l’obésité, de l’hyper-cholestérolémie et la sédentarité. La première
cause de mortalité, en Algérie et de par
le monde, ce sont bien les maladies cardiovasculaires, bien avant tous les cancers; donc, c’est une cause importante
20
Santé-MAG
N°40 - Mai 2015
de morbidité-mortalité.
La maladie cardiovasculaire est due à
l’athérosclérose; rajoutés, à cela, les facteurs de risques. Ils vont donner, ainsi, au
niveau de la paroi artérielle, des plaques
d’athéromes et ces plaques vont, petit
à petit, obstruer l’artère avec des sténoses; ou bien, carrément, lorsqu’il y
a rupture de plaque, cela donnera une
thrombose; c'est-à-dire, en terme moins
médical, l’artère va se boucher. Lorsque
celle-ci se bouche et si c’est au niveau
du cerveau, cela provoque un accident
vasculaire cérébral (AVC). Dans le cas
où cela se produit au niveau des coronaires, qui sont les artères irriguant
le cœur, c’est l’infarctus; voire, la mort
subite; complications redoutables et
fréquentes.
Quelle est sa prévalence, au sein de la
population ?
L’hypertension artérielle est dangereuse, à plusieurs titres. D’abord, parce
DOSSIER
que cette maladie est très prévalant
et fréquente au sein de la population,
puisse qu’on le sait, maintenant. La
première étude, que nous avons réalisé
avec la Société algérienne d’hypertension artérielle (SAHA), a montré que
la prévalence de l’hypertension artérielle, chez l’adulte, en Algérie, avoisine
les 35%.
Ceci dit, un adulte sur trois est hypertendu, après 18 ans et cette prévalence
va augmenter, d’une manière significative, avec l’âge; puisqu’à partir de 50
ans, la moitié des algériens sont hypertendus. En outre, cette maladie est sournoise et notre enquête a révélé que la
moitié de la population, atteinte, ignore
sa maladie. A travers l’étude SAHA, il
a été constaté, en outre, que 50% des
hypertendus étaient obèses. Ainsi, notre
étude, sur une population représentative, a démontré que l’hypertendu algérien est à risque.
Que voulez-vous dire, précisément, «un
hypertendu est à risque» et comment
évaluer ce risque?
L’hypertendu risque de faire une complication cardiovasculaire, dans les 10
ans qui suivent le début de la maladie.
Comment, alors, évaluer le risque d’un
hypertendu ? Cette hypertension est à
risque, soit parce qu’elle a plusieurs facteurs de risque associés; c'est-à-dire, le
patient est, à la fois, diabétique, obèse,
consommateur de tabac, sédentaire…
Ce sujet a un grand risque de faire une
complication cardiovasculaire; ou bien,
il a, déjà, une atteinte d’un organe cible;
c'est-à-dire que l’hypertension artérielle
va toucher les organes nobles, que sont
le cœur, le cerveau, le rein.
Si on a, déjà, un malade qui a une atteinte d’un organe cible; à savoir, une
insuffisance rénale, une complication
cardiaque, un diabète… ce dernier est
considéré comme un malade à risque.
Il faut savoir, également, que 25% des
algériens sont diabétiques et hypertendus, à la fois.
Lorsque le diabète s’associe, ainsi, avec
l’hypertension artérielle, cela va aggraver le tableau et le pronostic devient,
encore, plus sombre et la moitié des
diabétiques/hypertendus associe plus
de trois facteurs de risque.
Voici donc, un peu, la situation de l’hypertension, en Algérie. C’est, malheureusement, une situation qui menace,
car nous enregistrons, à l’heure actuelle,
des infarctus, déjà, à l’âge de 18 ou 20
ans, des AVC à 22 ans et des insuffisants
rénaux à 22/23 ans.
L’hypertension est très prévalant et
le malade étant à risque, si rien n’est
fait dans les années à venir; notamment, en ce qui concerne la prévention,
dans notre pays, ce sera l’hécatombe
sanitaire.
Existe-t-il des facteurs prédisposant aux
maladies cardiovasculaires ?
Il y a un déterminisme aux maladies
cardiovasculaires; c'est-à-dire, deux
paramètres, qui vont faire qu’on soit,
ou pas, diabétique, hypertendu, obèse.
Il y a, d’abord, le facteur génétique, qui
est important. Selon les pathologies, ce
facteur peut représenter 10, 20 à 70% et
un facteur d’environnement; par conséquent, la cause génétique sur laquelle
viennent s’ajouter les facteurs d’environnement. Nous disons génétique, car
il y a des familles d’hypertendus, des
familles d’infarctus, des familles de diabétiques.
Deuxièmement, y a le facteur d’environnement. C’est ce qu’on appelle les
maladies cardio-métaboliques, qui sont,
d’abord, des maladies du mode de vie.
On mange mal et trop et on bouge peu.
En outre, il y a beaucoup de stimulations nociceptives. Ce qui fait que cette
exposition aux facteurs de risques va,
à la longue, donner les complications
qu’on connaît et qui sont, d’abord, infracliniques. Cela veut dire, qu’au début,
ces complications ne sont pas vues, ou
ressenties, par le patient. Par exemple,
l’hypertension artérielle va provoquer
une hypertrophie du ventricule gauche
(HVG) et si on ne fait pas d’échographie,
on ne le saura pas. L’hypertension va
donner un épaississement de l’intimamedia, au niveau de la carotide et cet
épaississement est un facteur de risque
de morbidité-mortalité. En l’absence
d’écho-doppler de carotide, on ne trouvera rien.
On voit bien qu’il y a toute une étape
qu’on appelle l’athérosclérose infraclinique, suivie de l’athérosclérose clinique, qui sont les complications: l’AVC,
l’infarctus, l’angine de poitrine, l’insuffisance rénale, l’artériopathie, l’insuffisance cardiaque, ou la mort subite.
On dit que la maladie est sournoise et
ne se manifeste qu’après une longue
période d’exposition aux agents causaux. Pouvez-vous nous donner plus de
précisions ?
Tout à fait; car, pour en arriver là, il faut
une longue période d’exposition aux
facteurs de risques: le temps d’incubation. Voilà ce qu’il faut retenir. Le temps
d’incubation des maladies cardiovasculaires est long. Il faut 20 ans de diabète,
20 ans d’hypertension artérielle, 20 ans
de consommation de tabagisme, pour
développer une maladie cardiovasculaire.
Si la maladie prend ses racines dès
l’enfance, la prévention doit se faire à
l’âge pédiatrique; voire même, avant
la conception, avec une bonne hygiéno-diététique de la maman. Il faudra,
aussi, encourager l’allaitement maternel. C’est démontré, scientifiquement, l’allaitement maternel protège
l’enfant et le futur adulte de plusieurs
maladies.
Malheureusement,
aujourd’hui, on constate que même pas
10% des femmes allaitent leurs enfant,
les 3 premiers mois, alors qu’en Suède,
l’allaitement est de 100%.
Aujourd’hui les femmes algériennes n’allaitent plus et c’est dramatique, pour la
génération future. La prévention, donc,
est très précoce; c’est-à-dire qu’elle doit
être primo-primaire.
Quel est votre message, pour faire de la
prévention «primo-primaire» ?
Nous n’aurons de cesse d’insister sur
une approche populationnelle à large
échelle, car l’approche individuelle est
favorisée par l’industrie du médicament
et ce qui intéresse les marchands est de
vendre leurs produits; mais, l’Etat doit
veiller, en revanche, sur une politique de
santé publique, avec une approche populationnelle. Comme interdire le tabac,
par exemple et faire en sorte que les lois
promulguées soient appliquées.
En Algérie, les aires de sport sont quasiment inexistantes, de façon générale et
dans les écoles, en particulier et ceci est
bien dommage.
La prévention, en tout état de cause,
est la pierre angulaire d’une politique
de santé, car si la maladie s’installe, elle
aura des effets désastreux; aussi bien
au plan humain, à l’évidence; mais, elle
impactera, également, négativement,
sur les finances publiques.
Un grand Monsieur disait que: «si j’avais
un budget, pour lutter contre les maladies cardiovasculaires, je le donnerai
à l’Education, pas à la Santé». Ça veut
tout dire. Moi, je dirais que si on veut
lutter contre ces maladies, il vaut mieux
construire un stade qu’une clinique. Voilà par où commence la prévention. C’est
mon message le plus important
* Professeur Salim Ben Khedda,
chef de service de cardiologie,
au CHU Mustapha Bacha – Alger.
N°40 - Mai 2015 Santé-MAG
21
DOSSIER
Pr Ahcene Chibane*, à Santé Mag,
En moyenne, 35, 3% de la population
algérienne, âgée de 18 ans et plus, est
touchée par l’hypertension artérielle
Propos recueillis par Tanina Ait
Santé Mag: Quelle est l’état des lieux de
l’hypertension artérielle, en Algérie ?
Pr Ahcene Chibane: Une étude, menée
par la Société Algérienne de l’Hypertension Algérienne (SAHA), en 2004,
sur un échantillon représentatif de la
population algérienne, âgée de plus de
18 ans, du Nord du pays, a montré qu’un
tiers de ces concitoyens sont hypertendus. A titre d’exemple, à Constantine,
34% sont atteints par cette pathologie;
à Tlemcen 36, 2% et à Aïn-Taya, près
d’Alger, 37, 2%.
Au Sud, la population locale, à la peau
assez foncée, est atteinte encore plus;
c’est, d’ailleurs, connu, les populations
au teint noir sont plus sujettes à cette
maladie. A l’échelle mondiale et selon
la Ligue internationale de l’hypertension artérielle, quatre personnes sur 10,
âgées de plus de 25 ans, sont hypertendues; soit, dans une proportion de 40%.
Quels sont les facteurs de risque de
l’HTA ?
Il existe des facteurs non modifiables
et d’autres modifiables. Concernant les
premiers, il y a l’hérédité. Ainsi, dans ce
cas, à partir de 50 ans, plus on avance
dans l’âge, plus les risques augmentent
et pratiquement, la moitié de ce segment de la population sera touchée.
Concernant les plus jeunes, on retrouve
10% d’hypertendus. Ainsi, il importe de
surveiller sa santé dès l’enfance, d’autant que, globalement, 50% des malades ignorent qu’ils sont malades.
Pour revenir aux facteurs modifiables de
cette pathologie, ce sont des éléments
sur lesquels la personne peut agir, afin
de prévenir la survenue d’une hypertension artérielle; il s’agit du tabagisme,
fumer augmente la pression artérielle;
la sédentarité et l’obésité, qui sont des
facteurs de risque des maladies cardiovasculaires.
Pour cela, il est, fortement, recommandé d’exercer une activité physique et
d’avoir une alimentation saine et équilibrée. A cet effet, prendre des légumes
et des fruits est très conseillé. L’abus de
sucre, de graisses saturées, de sel est,
par contre, dangereux. Aussi, cette discipline alimentaire est à observer dès le
jeune âge, afin que cela devienne une
habitude; voire, une deuxième nature.
Cette pathologie présente-t-elle des
symptômes ?
A ce propos, l’HTA est qualifiée de «tueur
silencieux», car c’est une maladie sournoise, qui ne présente aucun signe
avant-coureur et c’est pourquoi nous
disons, tantôt, que 50% des personnes
ignorent êtres atteintes et ne prêtent pas
trop attention à leur état de fatigue ou,
lorsqu’elles souffrent, par moments, de
migraines ou de vertiges, qui sont, quand
même, des signes qui doivent alerter,
même si ce ne sont pas des symptômes
spécifiques à l’HTA. La maladie, donc,
est peu symptomatique et le malade ne
consulte qu’une fois que les complications s’installent, telle une insuffisance
rénale, ou un AVC. Pour éviter toutes
complications, nous recommandons,
donc, de surveiller sa tension; car, les
conséquences de cette pathologie représentent un véritable problème de santé
publique.
Où et comment mesurer sa tension artérielle ?
Il faut mesurer sa tension, de manière
régulière, à chaque consultation; car, une
seule mesure ne saurait être significative.
D’ailleurs, pour se faire, il existe de bons
tensiomètres sur le marché. Enfin, une
suite de mesures, sur une période donnée – significative - aide, à l’évidence, à
établir un bon diagnostic et à prescrire un
traitement idoine
* Professeur Ahcene Chibane,
- chef de service de médecine interne
à l’hôpital d’Aïn-Taya.
- Président de la Société algérienne de
l’hypertension artérielle.
N°40 - Mai 2015 Santé-MAG
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DOSSIER
Coup d'envoi de la
clinique mobile, pour
la sensibilisation et le
dépistage précoce de la HTA
L’hypertension prend
de l’ampleur, en Algérie
35% des Algériens, âgés de plus de 20 ans souffrent d’hypertension, selon des statistiques fournies en 2004.
Plus de 50% des malades ignorent qu’ils sont hypertendus
et croient qu’ils sont en bonne santé, en raison de l’absence de symptômes révélateurs de la pathologie. «50%
des malades ne savent pas qu’ils sont hypertendus», c’est
ce qu’a déclaré, à Sétif, le professeur Ahcène Chibane, en
marge du 12ème congrès annuel de la Société algérienne
d’hypertension artérielle (Saha), qui se déroule, pour la
première fois, à l’est du pays.
S’appuyant sur les statistiques de 2004 et celles de deux
récentes études, le spécialiste a précisé qu’un tiers des
Algériens souffre d’hypertension artérielle et que 50% des
malades ignorent leur maladie, en raison de l’absence de
symptômes
Le coup d'envoi de la clinique mobile, pour la sensibilisation
et le dépistage de l'hypertension artérielle et des pathologies
associées a été donné, à Alger.
Le représentant de l'OMS
en Algérie souligne
l'importance du plan national
de lutte contre les MNT
e coup d'envoi de cette opération, qui coïncide avec
la célébration de la Journée mondiale de lutte contre
la HTA, a été donné par le ministre de la Santé, de la
population et de la réforme hospitalière, Abdelmalek
Boudiaf.
Organisée sous le thème "Le chemin de la prévention: mettons du cœur, pour la santé et le bien-être" s'inscrit dans le
cadre de la sensibilisation et la prévention contre la HTA et
des pathologies associées, ainsi que les facteurs de risques.
La clinique, qui a été installée à Riadh El-Feth jusqu'à la fin
mai, se propose d'être, selon le ministre, une "occasion", pour
les citoyens, de se faire dépister, découvrir les complications
de la maladie, recevoir des conseils et orientations, de la part
d'une équipe médicale et paramédicale spécialisée.
Une vingtaine de médecins généralistes, 4 cardiologues, 8
spécialistes en médecine interne et 4 ophtalmologistes de
différents établissements hospitalo-universitaires ont été
mobilisés, pour cette opération.
Le ministre a, par ailleurs, rappelé les efforts, consentis par
l'Etat, pour la prévention contre les MNT, y compris la HTA,
à travers la mise en place d'un plan national multisectoriel,
soulignant les aspects de prévention considérés comme des
"priorités" du ministère, dans ce domaine. M. Boudiaf a annoncé la promulgation du décret exécutif portant création du
Comité national multisectoriel chargé de la coordination et
du suivi du plan national de lutte intégrée contre les facteurs
de risque des MNT
Le représentant de l'Organisation mondiale de la santé
(OMS) en Algérie, Bah Keita, a salué, à Alger, le plan national multisectoriel de lutte contre les facteurs de risque des
maladies non transmissibles (MNT).
Intervenant, lors d'une journée de sensibilisation et de
prévention, contre l'hypertension artérielle (HTA), qui a vu
le lancement de la clinique mobile de lutte contre cette
maladie, le représentant onusien a affirmé que l'Algérie est
le "premier pays africain à avoir adopté un plan national
multisectoriel de lutte contre les MNT", saluant les efforts
consentis, par l'Etat, dans ce domaine. L'OMS, a-t-il précisé, "accompagne et soutient" les efforts déployés, par
l'Algérie, en matière de dépistage précoce de la HTA et
les pathologies associées, en plus de la prise en charge de
l'aspect préventif.
Un milliard de personnes, de par le monde, sont atteintes
de HTA, a fait savoir M. Keita, lequel est revenu sur les
facteurs de risque, dont le changement du mode de vie,
l'obésité et la sédentarité.
9 millions de personnes meurent, chaque année, dans le
monde, à cause de la HTA, dont 80% dans les pays en
voie de développement, a-t-il ajouté. Il a, ainsi, souligné
la nécessité de "mettre en place un système de santé approprié, adopter un mode de vie sans facteurs de risque,
éviter la consommation d'alcool et de tabac, encourager
la pratique du sport et promouvoir la sensibilisation et le
dépistage précoce, à travers des examens médicaux"
L
N°40 - Mai 2015 Santé-MAG
27
ÉVÈNEMENT
Pr Chafika Mehdid et les caries dentaires:
La prévention, meilleure arme
contre l’infection
La prévention à travers le brossage régulier, la supplémentation en fluor et le scellement des puits et des sillons dentaires reste
la meilleure arme, pour prévenir l’apparition des caries dentaire, a souligné, hier, la maître de conférences en stomatologie au
CHU de Beni Messous, la Pr Chafika Mehdid. La prévention est plus rentable, moins coûteuse et surtout plus efficace que le
traitement des carie, a précisé la Pr Mehdid, invitée du Forum de DK News, consacré à la «prévention et au traitement des
caries dentaires».
Par Sonia Belaidi
P
armi les moyens préventifs
cités, figure le nettoyage des
dents des bébés, après la tétée,
avec une compresse mouillée,
ou un coton tige, pour que l’enfant s’habitue à avoir la langue propre, dès son
jeune âge. Il est, également, question
d’instaurer un brossage des dents avec
un dentifrice fluoré, dès l’apparition des
premières dents, ainsi qu’une consultation régulière du dentiste, avant l’apparition d’éventuelles caries.
En outre, il est aussi important, selon la
conférencière, de se brosser les dents
après chaque repas et d’éviter les grignotages et la consommation importante d’aliments sucrés, qui sont, notamment, à l’origine de la synthèse d’acide,
responsable de l’apparition des caries,
par les bactéries présentes dans la flore
buccale. L’acide produit par les bactéries va déminéraliser l’émail des dents, a
indiqué l’intervenante, mentionnant que
le brossage régulier élimine et prévient
l’apparition de cet acide.
28
Santé-MAG
N°40 - Mai 2015
LES FACTEURS DE RISQUE DE LA
CARIE DENTAIRE
S’exprimant sur quelques facteurs de
risque de l’apparition des caries, la Pr
Mehdid a parlé du sucre, du grignotage,
des prédispositions génétiques, pour les
personnes ayant un email moins résistant que d’autres. Afin d’instaurer un
programme de prévention efficient, le
ministère de la Santé, de la population et
de la réforme hospitalière va lancer, prochainement, un programme de prévention, destiné à la population à risque, afin
d’arriver à un objectif d’individus sans
caries. Parmi les points figurant dans ce
programme, il y a lieu de mentionner la
complémentation en fluor, dans les zones
endémiques de la fluorose, le scellement
des sillons dentaires et la formation des
assistances dentaires.
Sur un autre volet, la professeure Mehdid
a insisté sur l’importance de prévenir la
carie de la première molaire permanente,
qui se carie prématurément, afin d’éviter
son extraction. Aussi, elle a averti des
risques des caries sur la santé, étant donné qu’elles peuvent causer de multiples
maladies, comme les rhumatismes articulaires, les complications cardiaques,
les affections rénales et autres.
Dans le même registre et afin d’inculquer
les bonnes habitudes aux enfants, elle
a rappelé que les services de stomatologies, de différents CHU, EPH et EPSP,
organisent régulièrement des portes ouvertes aux enfants, pour leurs apprendre
les bonnes pratiques. La même conférencière a, également, abordé une autre
affection buccale; à savoir, les aphtes, qui
peuvent survenir suite à la mauvaise hygiène et une baisse du système immunitaire. Ce type de troubles peut être guéri
par un lavage buccal au bicarbonate de
soude, à l’utilisation de gel buccal et de
bain de bouche.
Enfin, elle a rappelé que la santé buccodentaire fait partie intégrale de la
santé générale et qu’elle doit être prise
en considération, pour éviter d’autres
troubles
ÉVÈNEMENT
Pour des générations
sans caries
I
Par Said Abjaoui
l y a de ces thèmes assez importants sur la santé et qui
sont «étouffés», du fait que les attentions des populations, des autorités et des personnalités médicales sont
concentrées sur le cancer, devenu
priorité nationale, en raison de l'insuffisance des moyens de
sa prise en charge. Comment assurer une médiatisation de la
carie dentaire devant un cancer devenu un fléau national et
qui plus est mortel ?
Et pourtant, la carie dentaire négligée peut, elle-même, générer le rhumatisme et rendre plus compliquée les lectures
d'autres maladies. Pour animer une conférence-débat portant
sur les «caries» dentaires, le Forum de DK News a invité hier,
Mme la Professeure Chafika Mehdid, maître de conférences
odontologie au CHU de Beni Messous. Le thème choisi était
«Les caries dentaires, prévention, soins et traitement». Il faudrait avoir pour objectif une santé buccodentaire optimale,
d'autant que l'affection est très répandue chez nous. La
dégradation est importante chez nous; mais, il ne faudrait
pas, pour autant, sombrer dans le pessimisme. Le traitement
existe et peut être des plus simples, si la volonté existe et
est maintenue de façon durable. Il faudrait, par exemple,
assurer une bonne hygiène de santé; soit, se brosser quotidiennement les dents avec du dentifrice fluoré et empêcher
la baisse du Ph. Une discussion ou, plutôt, une réflexion est
lancée chez nous, pour réunir les conditions de traitement,
de façon à créer une génération sans caries. On peut établir
un tel programme et l'appliquer dans les zones endémiques,
dont celle d’Oued Souf.
Quels sont les protocoles de prévention? Brosser les dents,
éviter le grignotage, dentifrice à matrice de fluor, saliver
pour augmenter le Ph, à partir de six ans, un nouveau programme de santé et un suivi médical régulier, dans le cadre
de l'hygiène scolaire. Il faut retenir qu'une carie a un lien de
cause à effet entre la santé dentaire et ses implications sur
d'autres maladies, et même qu'elle peut être, directement,
responsable des rhumatismes. La priorité doit être axée sur la
prévention, qui est moins coûteuse, pour éviter des complications, sur la communication et la sensibilisation.
Il faut prendre de bonnes habitudes alimentaires; à savoir, des
repas répartis et espacés dans la journée, pour un renouvellement salivaire et une neutralisation du Ph buccal
Usage du Siwak:
L
Des avantages;
mais, aussi, des
inconvénients
ors de son intervention, la Pr Mehdid a mis en
garde contre l’utilisation du siwak, pour le nettoyage des dents, car ce procédé «traditionnel»
comporte, certes, de nombreux avantages; mais,
aussi des risques d’infections. Le siwak peut remplacer
la brosse à dents; mais, l’extrémité utilisée pour le nettoyage, est une véritable niche à bactéries. C’est pour
cela qu’il faut prendre le soin de couper, à chaque fois,
les filaments usés.
Il faut bien choisir son dentifrice: le fluor, un élément protecteur. D’après la Pr Mehdid, l’efficacité des dentifrices
n’est pas déterminée par leur prix, ou leur emballage;
mais, par leur teneur en fluor. «Un dentifrice enrichi en
fluor est essentiel, pour prévenir la formation des caries
sur les dents. Il faut savoir que le brossage, à lui seul, ne
suffit pas à éliminer la plaque dentaire. L’utilisation d’un
dentifrice fluoré est recommandée, pour renforcer les
dents, qui se fragilisent après chaque repas; car, chaque
fois qu’on mange, le taux de PH salivaire baisse; ce qui
augmente l’acidité, qui contribue à la formation des
caries», a souligné la Pr Mehdid
N°40 - Mai 2015 Santé-MAG
29
ÉVÈNEMENT
Hygiène buccale, dès 6 mois d’âge
Par O. Larbi
mg/L, pour des températures de 12 à 25
°C (Pontie et al. 1996).
La fluorose (dentaire et osseuse) est
la pathologie la plus répandue dans le
monde. Elle continue, également, d'être
un problème de santé publique, en
Afrique du Nord. Au sud Algérien, nous
assistons à une fluorose "silencieuse"
parmi les citoyens (Messaïtfa, 2007).
Les eaux souterraines et les aliments
consommés semblent être à l’origine de
cette fluorose (Messaïtfa, 2007).
M
aître de conférences au CHU
de Béni Messous, la professeure Mehdid était l’invitée du
Forum de DK News, pour décrire la maladie carieuse, la carie dentaire
et les moyens de la prévenir. Du fait de
contraintes indépendantes de sa volonté, la professeure dut s’astreindre à une
suite de questions –réponses dont on retiendra: «L’hygiène bucco-dentaire, par
le brossage des dents, dès les premières
poussées dentaires, est la prévention la
plus communément répandue, dans le
monde. Aussi, dès 6 mois, l’enfant doit
être habitué aux gestes de passage de la
brosse à dents et au goût du dentifrice,
ou autre moyen de réduire la prolifération des bactéries, qui produisent l’acidité, responsable de la déminéralisation
de l’émail des dents». Si l’enfant ne se
brosse pas les dents après chaque repas
ou «grignotage» entre les repas, l’acidité
se répand et la salive n’arrivera pas à
rétablir un équilibre, qui réduise l’acidité.
DENT DE 6 ANS
L’écolier qui ne connaît pas la brosse à
dents est, difficilement, convaincu de
la nécessité de ces gestes quotidiens,
dont la première «victime», si l’on peut
30
Santé-MAG
N°40 - Mai 2015
s’exprimer ainsi, est la dent de 6 ans, ou
la molaire, qui est la première dent permanente, qui ne se «renouvelle» pas
comme les dents de lait.
COÛT DE L’HYGIÈNE DENTAIRE
La professeure recommande un produit
national, pour l’hygiène bucco-dentaire
quotidienne: «il ne coûte que 80 dinars
et est disponible partout. Il est vrai que
les autres dentifrices sont cédés à plus
de 400 dinars. Pour ces derniers, il est
conseillé de vérifier leur dosage en
fluor».
FLUOR
Les oligo-éléments, le fluor en particulier, est indispensable, en faible quantité.
Il est bénéfique à faible dose, indispensable à la croissance et au maintien du
tissu osseux et des dents et en prévenant
la carie dentaire. Il présente, en effet, un
risque de fluorose dentaire et squelettique, si sa teneur dépasse les niveaux
admissibles (1,5 mg/l), à partir de 0,5
mg/L, une eau joue un rôle prophylactique, dès 0,8 mg/L. le risque de fluorose
débute et devient fort, au-dessus de 1,5
mg/L. La norme admise varie dans un
domaine de concentration de 0,7 à 1,5
PRÉVENTION
Par ailleurs, les conditions climatiques
arides (> 40°C en été), induisent une
forte transpiration du corps humain et
par conséquent, il semble (Messaïtfa,
2007) que les normes de potabilité des
eaux, vis-à-vis du fluorure, préconisé par
l’OMS (1,5 mg/l), sont loin d’être appliquées, dans de telles conditions.
Cette étude vise à déterminer la distribution des ions fluorures, dans les eaux
potables et les principaux aliments
consommés dans les régions d’études,
d'estimer le niveau d'exposition et de
localiser les zones à risques de fluorose
dans deux principales régions du Sudest Algérien (Ouargla et à El-Oued),
pour Mme Belmabdi. Pour Mme Mehdid,
«la prévention est moins coûteuse, mais
elle ne peut être générale. Aussi, faut-il
déterminer les populations à risques».
Il semble que le ministère de la Santé
est en train de la faire. La prévention et
l’éducation à l’hygiène bucco-dentaire
sont des prérogatives des polycliniques
et des dentistes privés.
«Le CHU est responsable de la formation
des dentistes» affirme la professeure,
qui déplore l’absence de formation d’assistante-dentaire. Il y aurait plus de 10
000 chirurgiens-dentistes en exercice et
près de 600 spécialistes.
La prévention passe, aussi, par l’utilisation d’un «matériau de scellement» de
tous les interstices, qui pourraient devenir des réceptacles d’acidité, dangereuse
pour l’émail des dents.
Mme Mehdid est convaincue qu’avec la
combinaison de l’éducation, de l’utilisation du brossage quotidien, du suivi
régulier des personnes à risque, «on arrivera, en Algérie, à des générations sans
carie dentaire»
ÉVÈNEMENT
Implication du régime alimentaire
moderne, dans l’apparition
des anomalies orthodontiques
Par le Dr Amel Belkhiri
Dans notre civilisation moderne du
«prémâché», les sollicitations musculaires masticatoires sont insuffisantes
et induisent de nombreux troubles orthodontiques.
Un communiqué de presse, publié par
la Fédération Française d’Orthodontie
(Paris, le 5 Mai 2011), a attiré notre attention: nombre d’enfants, refusent de
consommer des aliments durs, ou un
peu résistants et se réfugient dans une
consommation, exclusive, d’aliments
mous, semi-liquides.
Ces enfants, qui ne veulent manger
«comme des grands», continuent,
alors, de réclamer des biberons de
complément, à un âge où ils ont toutes
leurs dents. Les repas deviennent, alors,
une épreuve !
Or, la collaboration des orthodontistes avec les pédiatres, devenue plus
étroite, a montré que ces très jeunes
enfants présentent d’importantes perturbations de l’occlusion dentaire, qui
gênent la mastication et expliquent leur
attitude. Entreprendre un traitement
orthodontique, à cet âge, semble utile.
Wood (Malocclusion in the modern
Alaskan Eskimo. Am J Orthod 1971;
60:344-354) a montré que la fréquence
des malocclusions a, considérablement, augmenté dans les populations
vivant sous l’influence de la civilisation
industrialisée, alors que des études
anthropologiques, ont montré la faible
fréquence des malocclusions dans des
populations ayant des conditions de
vie primitives.
Plusieurs observations prouvent le
rôle d’une mastication efficace dans
le développement harmonieux des
mâchoires permettant, ainsi, l’éruption
des dents dans une position optimale.
Quelques exemples sont illustrés, ciaprès.
Le mode de vie des aborigènes australiens, observé par Begg (Begg Orthodontic Theory and Technique. ed. W.B.S.
Company. 1965, Philadelphia), montre
le lien entre un régime alimentaire non
attendri, une occlusion attritionnelle et
des mâchoires bien développées. Ces
aborigènes ne souffrent pas de problèmes d’alignement dentaire, l’éruption des troisièmes molaires est même
rendue possible, grâce à une migration
mésiale de toute la denture, suite à une
usure inter-proximale importante. Les
enfants, à l’âge de 6 ans, présentent
des pointes cuspidiennes usées, aucun
encombrement et un bout-a-bout incisif.
Loreille (Les mâchoires des hommes
d’Altamira (Paléolithique supérieur).
orthod Fr 2004; 75: 81-87) montre que
les mâchoires des hommes d’Altamira,
vivant il y a 14 000 ans, sont larges
et harmonieuses. Elles présentent
des surfaces d’insertion musculaires,
qui sont de véritables crêtes. Aucun
problème d’alignement notable n’est
observé et une occlusion en bout à
bout est retrouvée, chez l’adulte, par le
mécanisme décrit par Begg; l’abrasion
inter-proximale des surfaces dentaires
provoque le passage d’une occlusion
avec un engrènement, à une occlusion
en bout-a-bout.
Des travaux récents de certains auteurs, tels que Kiliaridis (Masticatory
muscle function and craniofacial morphology. An experimental study in the
growing rat fed a soft diet. Swed Dent J
Suppl 1986; 36:55-57), Yamamoto (The
effects of food consistency on maxillary growth in rats. Eur J Orthod 1996;
18:601-615) et d’autres… confirment le
rôle de la mastication sur la morphologie cranio-faciale des animaux.
N°40 - Mai 2015 Santé-MAG
31
ÉVÈNEMENT
Ces travaux ont montré que les
forces délivrées, par les muscles
masticateurs, durant la fonction
de mastication stimulaient l’apposition osseuse et la croissance
suturale au niveau des maxillaires
et des procès alvéolaires donnant,
ainsi, des arcades suffisamment
larges, pour permettre une mise
en place harmonieuse des dents. Il
a été démontré que des animaux,
nourris avec un régime alimentaire mou, montrent une réduction
dans la largeur maxillaire, mandibulaire, ainsi qu’une croissance
cranio-faciale très faible. Alors
que des appositions osseuses
importantes ont été observées
au voisinage de l’insertion des
muscles élévateurs, de telle sorte
que l’os soit capable de résister à
des forces très importantes, délivrées par l’appareil manducateur,
pendant la mastication, chez des
animaux ayant bénéficié d’une alimentation dure et fibreuse.
Une implication clinique importante des données, examinées
ci-dessus, est que la fonction de
mastication a un rôle important
dans l'augmentation de la variabilité occlusale et donc, dans
l'étiologie des malocclusions; ceci
ayant entraîné une augmentation
de la population orthodontique.
L’ENFANT DOIT MASTIQUER:
Si nous voulons réduire cette
population, il semble judicieux de
privilégier une alimentation plus
consistante, chez le jeune enfant.
Entre 18 mois et 2 ans, dès l’apparition des molaires de lait, on doit
apprendre à l’enfant à mastiquer,
en introduisant des aliments solides dans son alimentation. Des
morceaux de carottes crues, de
pomme, de la viande non hachée…
vont obliger l’enfant à mâcher et
à frotter ses dents les unes contre
les autres, au lieu de sucer (ce qu’il
fait avec une alimentation molle),
afin d’écraser et ramollir les aliments, avant de pouvoir les avaler.
Si l’enfant présente, déjà, des
troubles occlusaux, des meulages
sélectifs peuvent être suffisants,
pour rétablir une mastication
physiologique. Dans d’autres cas,
de petits appareils simples, permettent, en quelques mois, de
retrouver des rapports normaux
entre les dents
32
Santé-MAG
N°40 - Mai 2015
Pr Mustapha Sadibelouiz*, à Santé Mag,
Nous recevons à notre
consultation, environ, 3 à
4 nouveaux cas de sclérose
en plaques, par semaine
Propos recueillis par Tanina Ait
Santé Mag: Qu’est-ce que la sclérose en
plaques ?
Pr Sadibelouiz: La sclérose en plaques
est une maladie inflammatoire du système nerveux central, entraînant une
destruction de la myéline (démyélinisation); ce qui détériore la conduction de
l’influx nerveux.
Cette maladie se manifeste par des
signes neurologiques très variés et
évolue, en général, par des poussées,
entrecoupées par des périodes de rémissions; ce qui caractérise les formes
rémittentes.
Cette maladie est, parfois, évolutive
lorsqu’un traitement symptomatique
n’est pas envisagé précocement.
Elle touche, souvent, l’adulte jeune et
notamment, la femme entre l’âge de 20
et 40 ans.
Il est cependant rare de voir une sclérose en plaques d’apparition tardive.
Comment se manifestent les signes
neurologiques, qui entraînent les poussées, dans cette pathologie ?
Ces signes peuvent se manifester par
des troubles visuels, comme une diplopie (vision double), des troubles sensitifs
(paresthésies), des troubles de l’équilibre debout et à la marche (démarche
ébrieuse), des troubles sphinctériens à
type de miction impérieuse…
Ces signes peuvent disparaître pendant
quelque temps; puis, réapparaître, éventuellement.
Cette évolution, par poussées-rémissions, définit les formes rémittentes.
Parfois, les formes rémittentes deviennent de plus en plus fréquentes,
évoluant vers l’aggravation sans rémission; ce qui définit les formes rémit-
tentes secondairement progressives.
Enfin, les formes graves sont d’emblée
progressives et au bout de quelques
mois, le sujet devient grabataire et termine sa vie, soit sur un fauteuil roulant,
soit alité. Avec les complications du
décubitus, le patient ne bouge plus et
reste, souvent allongé, entraînant des
escarres.
ÉVÈNEMENT
On distingue, ainsi, trois formes; à savoir:
La forme rémittente, avec des poussées entrecoupées de rémissions. En
général, les poussées durent quelques
jours, puis disparaissent et réapparaissent, à nouveau.
La forme dite secondairement progressive. Après une forme rémittente
initiale, la maladie n’est pas suivie de
rémissions et peut s’aggraver, de façon
continue.
La forme primaire progressive (ou
progressive d’emblée) évoluant, très
lentement, vers l’aggravation.
Il faut savoir que le pronostic vital, dans
cette maladie, n’est pas mis en jeu, sauf
en fin d’évolution, à l’état grabataire.
Par contre, l’handicap fonctionnel gêne,
considérablement, les activités quotidiennes; mais, les patients peuvent
avoir une insertion sociale, selon le
degré de l’atteinte.
Connait-on les causes de cette pathologie?
Les causes ne sont pas bien connues,
dans cette maladie. En revanche, cer-
taines études avancent l’hypothèse de
facteurs endogènes (génétiques) et de
facteurs d’environnement.
Comment diagnostiquer cette maladie?
D’abord, le diagnostic est clinique,
lorsque les premiers signes commencent à apparaître; surtout, lorsqu’il
existe cette évolution par poussées. La
confirmation se fait en pratiquant, toujours, une imagerie par résonance magnétique (IRM cérébrale et IRM médullaire), afin de visualiser les plaques de
démyélinisation, au niveau du système
nerveux central.
Est-elle héréditaire ?
La sclérose en plaque n’est pas héréditaire, selon le mode mendélien (transmission récessive, ou dominante); mais,
il peut y avoir des formes familiales,
où l’on peut trouver deux ou trois cas
atteints. Cependant, cette éventualité
est très rare.
Quels sont les traitements ?
Il en existe deux:
Le traitement de la poussée (lorsqu’un
nouveau signe apparaît) consiste à administrer un bolus de corticothérapie
en perfusion, à raison de 1g/j, pendant
3 à 5 jours.
Le traitement de fond utilise les immuno-modulateurs, comme les interférons, qui ne sont pas curatifs; mais,
bloquent l’évolution de la maladie et
c’est très important, pour le patient.
Mis à part les traitements médicamenteux, existe-il d’autres thérapies ?
En plus des traitements médicamenteux, il existe une psychothérapie, pour
accompagner le patient; mais, cela demeure très rare, chez nous.
En outre, la rééducation fonctionnelle
est indispensable; surtout, au début,
lorsqu’on est en présence d’un déficit
au niveau des membres.
Y a-t-il assez de centres de rééducation, en Algérie ?
Les centres existent au niveau d’Alger,
au CHU Mustapha, à l’EHS Ben Aknoun,
à l’EHS Tixeraine, à l’EHS Azur Plage et
à l’intérieur du pays, également.
En revanche, la demande est très forte
et les rendez sont, souvent, éloignés;
car, ces centres spécialisés ne disposent
pas suffisamment de lits et par conséquent, ce ne sont pas tous les patients
qui vont en bénéficier. Certains patients
s’orientent, alors, vers le secteur privé,
ou à domicile.
Quelle est la prévalence de cette pathologie, en Algérie ?
Concernant les chiffres, je ne saurais
le dire, car il n’y a pas eu de travaux
consensuels et en l’absence de registre,
même au niveau de la wilaya Alger.
En tout état de cause, on peut avancer
que cette maladie est fréquente: car;
ne serait-ce qu’à notre consultation,
nous recevons 3 à 4 nouveaux cas, par
semaine.
Vos conseils pratiques, à ces malades ?
Je dirais que dès qu’il y a un signe qui
apparaît; par exemple, une diplopie, un
vertige ou tout autre symptôme neurologique, il faut impérativement consulter. Une fois que le spécialiste a posé
le diagnostic, le patient doit suivre,
régulièrement, son traitement et surtout, suivre les conseils de son médecin
traitant
* Professeur Mustapha Sadibelouiz,,
professeur en neurologie,
à l’hôpital Ali Ait-Idir (Alger).
N°40 - Mai 2015 Santé-MAG
33
ÉVÈNEMENT
Pr Salim Nafti*, à Santé Mag,
Les lois interdisant de fumer, dans les
lieux publics, ne sont pas respectées;
il faut passer aux sanctions
A l’occasion de la journée mondiale de lutte anti-tabac, le professeur Salim Nafti, toujours égal à lui-même et la volonté bien
chevillée au corps, s’implique, comme à son habitude.
Propos recueillis par Tanina Ait
train de fumer, même sous le panneau
l’interdisant, de surcroît. Ce dépassement est le fait des personnes chargées de l’interdire et faire respecter les
lois. Ce non-respect de la loi n’est pas,
hélas, spécifique à cette structure algéroise; mais, de tous les aéroports du
territoire national, que j’ai eu l’occasion
de fréquenter. J’en ai fait la remarque,
que soit à l’aéroport d’Alger ou d’Oran,
ou toutes les grandes villes où il y a un
aéroport; mais, rien n’a changé, depuis
des années.
Santé Mag: Malgré les lois interdisant
de fumer dans les lieux publics, les gens
continuent à le faire. Faut-il appliquer
la répression, afin d’arrêter ce fléau?
Pr Salim Nafti: Effectivement, notre
pays à toutes les lois possibles et imaginables, dont la plus vieille datant de
1987, interdit de fumer dans les structures de santé. Malheureusement, les
agents fument, les policiers fument, les
36
Santé-MAG
N°40 - Mai 2015
malades et les accompagnants aussi.
De façon générale, une loi de 2001, interdisant de fumer dans tous les lieux
publics; à savoir: restaurants, cafés,
transports, aéroports…. n’est pas respectée, également. Pourtant cette loi
consiste, surtout, à protéger les citoyens du tabagisme passif, qui est plus
dangereux encore. A l’aéroport d’Alger,
qui est, pourtant, un lieu bien surveillé,
eh bien ! Je trouve des personnes en
Pourquoi ne respecte-t-on pas ces lois?
C’est parce qu’il n’existe aucune sanction. Or, sensibiliser c’est bien et moi,
cela fait plus de 15 que je fais de la sensibilisation et je vois que les gens ne
respectent pas ! Pourquoi ? Je me suis
donc posé la question et je me suis dit
que c’est parce qu’il n y a pas de sanction. Dans les pays développés, les gens
respectent les lois, car ils savent qu’il y
a des sanctions. Chez nous, donc, il faut
en faire de même.
En tant que comité d’experts auprès
du ministère de la Santé, nous avons
conclu que, pour la sensibilisation, tout
a été. Aussi, on ne peut pas dire qu’en
mai 2015 les gens ignorent les méfaits
désastreux du tabagisme, sur la santé.
Depuis des années, nous en parlons,
à travers la presse: journaux, chaînes
de radio et de télévision…Maintenant,
si certains ne veulent pas arrêter de
fumer, qu’ils respectent, au moins,
la loi; en l’occurrence, sous peine
de sanctions.
C’est pourquoi nous réfléchissons, dans
un comité pluridisciplinaire constitué,
notamment, de juristes, au niveau du
ministère de la Santé, à un dispositif
réglementaire, en ce sens.
ÉVÈNEMENT
Cette sanction sera applicable à partir
de quand ?
A l’occasion de la journée mondiale
de lutte contre le tabagisme, qui se
tiendra, cette année, au CHU d’Oran,
nous allons annoncer des mesures
appropriées, visant à sanctionner tout
dépassement.
Quel est le slogan de cette année ?
Cette année, le slogan de lutte anti-tabac, choisi par l’OMS, est «luttons tous
contre le commerce illicite». Ce slogan
sied on ne peut mieux à la situation qui
prévaut, dans notre pays.
En effet, sachant que la SNTA ne satisfait pas toute la demande nationale
en tabac, les pouvoirs publics sont
contraints d’en importer; chose dont
certains en profitent, pour introduire,
dans le pays, du tabac impropre à la
consommation, fabriqué dans les régions sub-sahariennes (Niger, Mali…);
ce, avec la complicité de quelques
douaniers et policiers véreux.
Ce tabac de contrebande est, encore,
plus dangereux pour la santé. Aussi, il
y a nécessité de redoubler de vigilance,
pour préserver nos jeunes, qui sont
l’avenir de l’Algérie. Il n’est pas normal,
pour un pays qui se respecte, de voir,
sur les trottoirs, entre autres à Bab-ElOued, Belcourt, Badjarah, par exemple,
de jeunes chômeurs proposer des marchandises prohibées: tabac
pourri et même de la drogue,
à des jeunes de leur âge. C’est
toute la force vive de la Nation,
qui est en danger.
Il est grand temps d’arrêter
le massacre. C’est, là, toute la
pertinence du slogan de l’OMS,
cette année.
Dans votre service, il existe
une consultation, depuis plus
de 10 ans, d’aide au sevrage.
Le nombre de fumeurs qui
viennent consulter est-il important ?
Il y a un petit nombre de
fumeurs désirant arrêter la
cigarette, qui se présente et
malheureusement, alors que
moi j’en espérais plus. Dans la
semaine, seuls trois ou quatre
malades s’y présentent, alors
qu’en Europe, il est constaté 15
à 20 malades, par jour.
Au début, dans ma consultation, je recevais plusieurs
fumeurs; mais, ils pensaient
qu’on allait tout leur donner,
comme les patchs, les chewing-gums
à mâcher, gratuitement; mais, malheureusement, ces substituts à la nicotine coûtent très cher et ne sont pas
remboursables et donc, les gens n’y
adhèrent pas.
Par conséquent, Il faut aider toutes ces
personnes en donnant, gratuitement,
ces produits de sevrage, lesquels, à
l’évidence, reviennent moins chers que
le traitement d’un cancer.
Il y a combien de nouveaux cas de cancers, par an, liés au tabagisme ?
On compte, environ, 4 000 à 5 000
nouveaux cas de cancers bronchiques
par an; entre 8.000 et 10.000 infarctus du myocarde et des complications
vasculaires, dont je ne peux pas citer
de chiffres, car ils ne sont pas réels.
Tout comme les cancers digestifs, de
la vessie, de l’œsophage, de la bouche,
de la gorge, de la lèvre; mais, de toute
façon, on dénombre, environ, des milliers nouveaux cas, par an.
Il y a quelques années, on avait fait une
enquête avec toutes les différentes
Sociétés savantes: cardiologues, spécialistes ORL, entre autres et on a dénombré 15.000 décès, par an, liés au
tabagisme. C’est trois fois plus que les
accidents de la circulation.
En outre, les décès sont la partie cachée
de l’iceberg, parce que les maladies
sont d’un nombre de trois ou quatre
fois plus. Nous sommes, actuellement,
à 25% de la population qui fume, dont
6 à 10% de femmes qui fument, tous
les jours.
La femme dit-on est, encore, plus vulnérable au tabagisme. Qu’en est –il ?
Tout à fait ! L’infertilité est plus importante chez la femme qui fume, que chez
l’homme; les maladies coronariennes
augmentent chez la femme, ainsi que
le cancer du poumon et les maladies
de la sphère ORL, sans oublier l’impact
négatif du tabac sur la peau, qui vieillit
très tôt, sur les cheveux; donc, sur son
esthétique et on constate que parmi
les jeunes, ce sont des filles qui fument
2 fois plus que les garçons.
Ceci a été démontré, lors d’une enquête que nous avons réalisée dans
les écoles et lycées, dans la région Est
d’Alger. Nous fûmes étonnés, sans jeu
de mots, de voir que les filles consommaient du tabac et même du cannabis,
plus que les garçons.
Votre appel, professeur ?
Moi, j’aimerais que le politique s’investisse beaucoup plus. Nous ne sommes
que des bénévoles, qui essayons de
faire pour le mieux; car, nous sommes
sensibilisé sur les maladies et les souffrances engendrées, par elles, au quotidien. Ce sont, ainsi, les conséquences du laxisme ambiant,
que nous dénonçons.
Nous souhaitons, ardemment,
que les enfants évitent, pour
ce faire; car, lorsqu’on goûte
à la première cigarette, il n’est
pas aisé de s’arrêter.
Il serait, donc, opportun de
doubler les prix de vente des
cigarettes et d’interdire aux
buralistes de les vendre, à
l’unité. Cette augmentation a
été le slogan de l’année dernière, sans grand succès, il faut
le dire. Gageons que celui de
cette année aura de meilleurs
résultats
* Professeur Salim Nafti ,
- Président du Comité national
de lutte anti-tabac, au ministère
de la Santé.
- Président de la Société algérienne de pneumo-phtisiologie.
- Chef du service de pneumophtisiologie, au CHU Mustapha
Bacha – Alger.
N°40 - Mai 2015 Santé-MAG
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ÉVÈNEMENT
L’EHU d’Oran, premier hôpital
sans tabac, à l’échelle nationale
L’Etablissement hospitalier universitaire «1er novembre 1954» d’Oran sera le premier hôpital sans tabac, à l’échelle nationale.
Dans ce sens, une charte sera signée, à l’occasion de la journée mondiale anti-tabac, a-t-on appris du directeur général de l’EHU.
L
’EHU d’Oran a été retenu
comme pôle de lancement des
structures publiques sans tabac
et notamment, les hôpitaux.
L’interdiction touchera les professionnels de la santé, qui doivent donner
l’exemple et le public venant pour des
prestations de soins, a indiqué, à l’APS,
le professeur Mohamed Mansouri, en
marge d’une journée de sensibilisation sur les méfaits du tabac. «L’initiative de l’hôpital sans tabac répond
aux préoccupations du ministère de
tutelle, sur les répercussions du tabac,
sur la santé de la population. Le nombre
des cancers, liés au tabagisme, sont en
croissance inquiétante et le phénomène
touche, tout aussi, le consommateur de
tabac que le fumeur passif», a encore
indiqué le même responsable. Mohamed Mansouri a souligné que malgré
la loi interdisant le tabac dans les lieux
publics, le texte n’a jamais été mis en
application; d’où, la décision du ministère de la Santé de donner un coup de
fouet, pour permettre, aujourd’hui, sa
mise en œuvre, en commençant par les
hôpitaux.
Une charte "hôpital sans tabac" sera
signée, à l’occasion d’une rencontre,
prévue à l’EHU «1er Novembre 1954»,
sur le thème "Lutte anti-tabac: un défi
de société". Pour mettre en œuvre
cette décision, les responsables de cet
établissement multiplient les actions
d’information et de sensibilisation, autour de cette thématique. Plus de 500
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Santé-MAG
N°40 - Mai 2015
affiches, interdisant le tabac, ont été
placardées à tous les niveaux de l’EHU
et des plaquettes et autres flyers ont
été confectionnés, pour sensibiliser le
large public, sur ce problème de santé
publique. La journée «Portes ouvertes»
sur la lutte contre le tabagisme organisée, par le service de pneumologie
de l’EHU a été une opportunité, pour le
personnel médical et paramédical, de
ce service, d’aller à la rencontre des fumeurs, pour leur prodiguer des conseils
et leur proposer leur accompagnement,
pour sortir de «l’enfer de la nicotine».
Les visiteurs, parmi les «accrocs» de la
cigarette, ont eu droit à des examens
fonctionnels respiratoires, grâce à des
appareils spéciaux, qui permettent de
mesurer le souffle, dans le cadre du
dépistage de la bronchite chronique
obstructive et subir des tests sur la
dépendance nicotinique, ainsi que des
tests psychologiques.
Il est à noter que le service pneumologie de l’EHU, dirigé par le Pr Lellou, assure des consultations hebdomadaires
dédiées, exclusivement, aux personnes
désirant cesser de fumer. «Nous leur
prodiguons des conseils et les encourageons à rompre avec la cigarette. C’est,
d’abord et avant tout, une question de
motivation individuelle. Une personne
qui cesse de fumer est une grande victoire, pour le médecin qui le prend en
charge», souligne un praticien de ce
service médical
Pr Mohamed Mansouri
ÉVÈNEMENT
Médecine:
la morphine sans pavot,
à partir de levure
génétiquement modifiée
Des scientifiques ont annoncé avoir
découvert une étape-clé de la fabrication d'opiacés, comme la morphine, à partir de levure génétiquement modifiée et sans pavot; ce qui
pourrait ouvrir la voie à
des analgésiques moins chers et entraînant moins de dépendance, par
rapport aux médicaments dérivés
du pavot.
A
partir de levure génétiquement modifiée et
avec du sucre pour la
nourrir, toute personne
ayant une connaissance basique
en biologie pourrait "brasser",
chez lui, de la morphine ont,
également, averti d'autres spécialistes. Dans une étude publiée
dans la revue scientifique Nature
Chemical Biology, des biologistes
à l'Université de Californie, à Berkeley, expliquent avoir introduit,
dans la levure, un gène de betterave. Ce gène permet à la levure
de transformer de la tyrosine, un
acide aminé dérivé du sucre, en
réticuline; point de départ pour
produire de la morphine, de la
codéine et d'autres substances,
utilisées en médecine comme
antalgiques.
La transformation de réticuline en
morphine, par la levure, était déjà
connue. Mais, il manquait l'étape
de transformation de la tyrosine
en réticuline, pour maîtriser cette
fabrication, sans avoir recours à la
culture du pavot. Les chercheurs
n'ont pas produit de la morphine;
mais, pensent qu'une souche
modifiée de levure, capable de le
faire, pourrait être disponible d'ici
deux ans.
Le but de cette recherche est
d'ouvrir la voie à des analgésiques
moins chers et entraînant moins
de dépendance par rapport aux
médicaments dérivés du pavot.
Mais, l'équipe reconnait que ce
procédé pourrait être une aubaine
pour les narcotrafiquants et réclament des lois plus sévères. "Nous
sommes proches du but; dans
deux ans, nous pourrons produire
une souche de levure fiable", affirme John Dueber, coauteur de la
publication. "Le moment est venu
de réfléchir à des moyens d'encadrer ces recherches et de prévenir
de possibles abus", a-t-il ajouté.
D'autres spécialistes, dans une
tribune publiée dans Nature, réclament une réglementation plus
sévère, le renforcement de la sécurité des laboratoires et la limitation de la production des souches
de levure, pour empêcher les narcotrafiquants de s'en procurer. Les
souches pourraient, également,
être conçues de telle sorte qu'elles
nécessitent des ajouts particuliers,
ou des conditions de laboratoires
spécifiques, compliquant la tâche
des gangs.
La morphine est une substance
dérivée de l'opium, très utile
comme analgésique. Elle possède
des propriétés thérapeutiques; en
particulier, comme analgésique
et spasmolytique. La morphine,
ou la péthidine, ces médicaments
sont puissants, pour soulager la
douleur, administrée par injection
intramusculaire. Les effets secondaires graves sont rares (nausées,
sédation et confusion). Sa mauvaise utilisation provoque une
dépendance.
La morphine est plus couramment
utilisée dans la maladie en phase
terminale
La numérisation, dans les
centres anti-cancer,
améliore la gestion
et la prise en charge
du malade
U
n "système d’information numérisé",
dans les centres anti-cancer (CAC), est
une étape importante, pour la gestion
rationnelle des structures de santé et
une meilleure prise en charge des malades", ont
affirmé, à Annaba, les participants à une rencontre
consacrée à ce thème.
Au cours d’une journée de sensibilisation et d’information, portant sur la numérisation du système
de santé, organisée au CAC d’Annaba, le directeur
de l’Agence nationale de gestion des réalisations
et des équipements des établissements de santé,
Lazhar Bounafaâ, a précisé que la "maîtrise de la
gestion des renseignements, liés aux patients et
aux structures de santé, est un facteur, essentiel,
pour la valorisation des efforts, investis dans le
secteur de la santé". L’application de ce système
numérisé sera lancée depuis le pôle Est de lutte
contre le cancer, regroupant les CAC des wilayate
d’Annaba, de Constantine, de Batna, de Sétif et
d’Ouargla, à travers le raccordement de ces infrastructures de santé à un réseau numérisé unifié,
permettant l’accompagnement du malade, d’une
manière rapide et précise.
L’initiative contribuera, également, à économiser
les coûts des prestations médicales; notamment,
celles concernant l’imagerie médicale, ainsi qu’à
mieux maîtriser la gestion des archives du secteur,
ajoute le même responsable, lors de cette journée
consacrée, également, à la mise à niveau des laboratoires d’analyses médicales ès secteurs public et
privé.
Le pôle Est de lutte contre le cancer sera, prochainement, renforcé par un sixième centre, en réalisation dans la wilaya d’El Oued, a fait savoir la même
source, au terme de cette rencontre organisée avec
la collaboration de la direction de la santé et de la
population, à laquelle ont pris part des directeurs
locaux de la santé des wilayate de Constantine,
d’Annaba, de Skikda, de Batna, de Sétif, d’Ouargla,
ainsi que plusieurs cancérologues
N°40 - Mai 2015 Santé-MAG
39
ÉVÈNEMENT
L'ostéoporose tue plus que le cancer
du sein, chez la femme ménopausée
Par Tanina Ait
L'ostéoporose, maladie
caractérisée par la fragilité
excessive du squelette, tue plus
que le cancer du sein chez la
femme ménopausée, a relevé, à
Alger, le professeur en génécologie-obstétrique,
président de la Société algérienne d'étude et de recherche
sur la ménopause (SAERM),
Mourad Derguini.
D
ans une déclaration
à l'APS, en marge du
13ème congrès de la
SAERM, M. Derguini,
également chef du service
gynécologie, à l'hôpital de
Kouba (Alger), a expliqué que
l'ostéoporose, qui intervient,
essentiellement, entre 55 ans
et 65 ans, chez la femme,
"évolue silencieusement et
tue plus que le cancer du sein,
le type le plus répandu des cancers,
chez la femme". Il a souligné que 25%
des femmes, souffrant des fractures du
col du fémur, meurent, dans l'année, des
complications entraînées par l'état grabataire, affirmant que le cancer du sein
"ne tue pas autant".
"Chez la femme ménopausée, la carence hormonale, due à l'absence d'œstrogènes va être préjudiciable à tous les
organes et il n'est pas un organe, chez
la femme, qui ne va pas en souffrir,
dont l'os en premier; d'où, la nécessité
d'un traitement hormonal substitutif",
affirme le spécialiste. Par ailleurs, M.
Derguini indique que le système cardiovasculaire se dégrade, aussi, à cette
tranche d'âge. "Pendant qu'elle produit
des œstrogènes, la femme a moins de
risque de faire des accidents vasculaires
cérébraux et moins d'infarctus que
l'homme; mais, arrivée à la ménopause,
elle le rattrape et le dépasse", a-t-il dit.
Le traitement hormonal substitutif
permet de redonner cette protection,
à condition que ça se fasse le plus tôt
possible, après un diagnostic médical
et sous surveillance médicale. Selon ses
propos, il a été prouvé que le traitement
40
Santé-MAG
N°40 - Mai 2015
hormonal substitutif a son effet sur le
cerveau, puisqu'il est "une bonne prévention, contre la maladie d'Alzheimer".
Le spécialiste explique, néanmoins, que
la ménopause n'est pas une maladie;
mais, juste une étape physiologique, qui
entraîne des maladies.
En Algérie, elle intervient en moyenne
à l'âge de 51 ans. Les signes directs
de la ménopause sont les bouffées de
chaleur, l'anxiété, l'insomnie,
le nervosisme et la petite déprime. Certaines femmes n'en
souffrent pas; mais, les dégradations silencieuses de la ménopause sont "inévitables".
Interrogé sur les risques du
traitement hormonal substitutif, M. Derguini affirme que
"dire qu'il provoque le cancer
du sein est erroné, car ce dernier est génétique, sur 99%".
Les études montrent que la
mortalité, due au cancer de
sein, chez les femmes qui sont
sous traitement hormonal
substitutif, est inférieur à celle
des femmes qui ne sont pas
traitées, a relevé le spécialiste.
Une femme ménopausée a 40
fois plus de risque de mourir
de son cœur que de son sein,
a-t-il, encore, dit.
Au 13ème congrès de la
SAERM, créée en 2000, seront abordés
durant deux jours, les différents thèmes
de la ménopause et d'autres thèmes de
génécologie-obstétrique. La rencontre
voit la participation de 400 participants,
dont des gynécologues algériens, français, tunisiens, mauritaniens, marocains;
mais, aussi, des cardiologues, rhumatologues et médecins généralistes
Pr. Mourad Derguini
Agenda scientifique
Algérie
29 au 31 mai 2015 - Alger - Algérie
4ème congrès de la Société Africaine des déficits
Immunitaires
Thème: Prédisposition génétique aux
infections en Afrique.
13 juin 2015 - Alger - Algérie
La 3ème journée chirurgicale
Organisée par: L’association El Fedjr de Blida
et le CAC de Blida.
Au niveau de l’Ecole Technique de la
Sonelgaz.
Thème: Colostomies et cancers colorectaux
(CCR).
29 au 31 mai 2015 - Alger - Algérie
15ème Congrès Algérien de Rhumatologie
Organisée par: la Ligue Algérienne
Antirhumatismale
1er au 3 octobre 2015 - Alger - Algérie
XIIème Congrès national de la Société Algérienne
d'Hématologie et de Transfusion Sanguine
(SAHTS)
13 et 14 novembre 2015 - Alger - Algérie
7ème rencontre en Oncologie
Thèmes:
• Leucémies aigues Lymphoblastiques;
• Syndromes Lymphoprolifératifs Chroniques
(hors LLC).
En marge du Congrès se tiendra, également,
la 2ème Journée des Infirmiers en Hématologie.
Informations: Pr Malek Benakli, président de la Société Algérienne d'Hématologie et
de Transfusion Sanguine (SAHTS) Service
d'Hématologie-Greffe de moelle osseuse Centre Pierre et Marie Curie, Alger
Mail: malekbenakli@yahoo.fr
Site: www.hematologie-dz.com
13 au 15 octobre 2015 - Alger - Algérie
12 et 13 juin 2015 - Annaba - Algérie
4èmes Journées Urologiques Nationales d’Annaba
(JUNA 2015)
Pour cette édition, trois thèmes principaux
sont retenus:
• Les infections urinaires;
- Les infections urinaires nosocomiales et
communautaires;
- L’utilisation rationnelle des antibiotiques,
dans le traitement des infections urinaires;
- Consensus.
• Les cancers urologiques;
- Les controverses, dans la prise en charge
des cancers urologiques;
- Le plan cancer national et cancers
urologiques;
• La neuro-urologie;
- La prise en charge de l’hyperactivité
vésicale;
- La prise en charge de l’incontinence
urinaire neurologique;
- Le drainage vésical, chez le patient
neurologique.
42
2ème Congrès International de la Société
Algérienne de Nutrition CI-SAN 2015
Thématique principale du congrès:
l'alimentation méditerrannéenne
Informations:
Email: congres-nutrition@san-dz.org
Web: www.san-dz.org
13 et 14 novembre 2015 - Alger - Algérie
7ème rencontre en Oncologie
Thèmes:
• Le cancer du sien;
• Les cancers urologiques et gynécologiques.
Les collègues souhaitant présenter
l'expérience de leur service, des sessions de
communications affichées sont prévues, à cet
effet.
Les résumés doivent être adressés, avant le 15
septembre 2015,
par email: oncologymeeting@gmail.com
Informations:
Email: oncologymeeting@gmail.com
Agenda scientifique
International
03 juin 2015 - Singapore
Clinical facial aesthetics international event on facial aesthetics
Singapore Following the success of the
European edition, we are pleased to announce
the official launch of the highly-anticipated
CFA (Clinical Facial Aesthetics) to be held at
the Hilton Singapore between...
Secteurs concernés: Chirurgie, Médecine
esthétique.
25 et 26 juin 2015 - Lille - France
Ateliers de printemps de l'Association
de Chirurgie Hépatobiliaire
et de Transplantation hépatique (ACHBT)
Les Ateliers de printemps de l'Association de
Chirurgie Hépatobiliaire et de Transplantation
hépatique (ACHBT) se tiendront les 25 et 26
juin 2015, à Lille (France).
Thème: " Evaluation de la résécabilité des
métastases hépatiques de cancer colorectal "
05 Juin 2015 - Hong Kong
Hong Kong 2015 - the Combined Congress of
HKIOF, APSS & APPOS
This is the Combined Congress of the 12th
Hong Kong International Orthopaedic
Forum (HKIOF), the 10th Asia Pacific Spine
Society (APSS) & the Asia Pacific Paediatric
Orthopaedic Society (APPOS).
03 - 06 Mars 2016 - Venise - Italie
The 4th International Conference on
Prehypertension, Hypertension & Cardio
Metabolic Syndrome (PreHT 2016)
Prehypertension is usually associated
with other components of the metabolic
syndrome i.e. obesity, glucose intolerance
and dyslipidemia. In most developing
countries and in the urban areas of many
countries, one in five to one in three adults
fall in the category of prehypertension.
Recommendation and guidelines in the field
have substantial public health importance and
enormous economic consequences.
The Conference will aim to deal with all
aspects related to early diagnosis, including
innovative technologies and treatments
and will bring together professionals from
the fields of Hypertension, Nephrology,
Endocrinology, Internal Medicine, Cardiology
and more.
25 au 27 juin 2015 - Montpellier - France
Journées NOVAMEDICA
Les Journées NOVAMEDICA se tiendront du
25 au 27 juin 2015, à Montpellier (France).
Thèmes:
Cancérologie digestive;
Pathologies hépatiques;
Pathologies bilio-pancréatiques;
Pathologies inflammatoires digestives;
Chirurgie métabolique et bariatique.
29 juin au 4 juillet 2015 - Angers - France
1ère édition des "rencontres de l'éthique"
La 1ère édition des "rencontres de l'éthique"
se tiendra du 29 juin au 4 juillet 2015, à
Angers (France).
31 août 2015 au 3 septembre 2015 - Monaco
13ème congrès mondial de l’OESO
Le 13ème congrès mondial de l’OESO se
tiendra du 31 août 2015 au 3 septembre 2015,
à Monaco (Principauté de Monaco).
Thème: Le point actuel sur l’œsophage sain
et pathologique - Technologies nouvelles
et translation des modèles théoriques à la
clinique.
4, 5, 6 Juin 2015 - Amiens - France
4th ACREP Perforator flap course/ 2nd Color
doppler workshop for surgeons
Let’s focus on what’s new in 2015 Super
microsurgery: the next step? New trends in
Autologous breast reconstruction: Imap flap,
Pap flap, Extended TDAP, ICAP, Perforator
flap...
Secteurs concernés: Chirurgie plastique,
Echographie , Gynécologie-Obstétrique,
Médecine Esthétique,Orthopédie, Sénologie.
18 au 22 novembre 2015 - Marrakech - Maroc
AORTIC 2015: 10ème Conférence
internationale sur le cancer en Afrique
La 10ème Conférence internationale sur le
cancer en Afrique - AORTIC 2015 se tiendra du
18 au 22 novembre 2015, à Marrakech (Maroc).
43
ÉVÈNEMENT
Produire le médicament en Algérie
un enjeu, majeur, de santé publique
Par le Dr Abdelouahed Kerrar - Président UNOP (Union nationale des opérateurs de la pharmacie)
C’est là, sans doute, l’un des plus grands
malentendus, dans la communication officielle, autour de la politique nationale
de santé publique.
D
’un côté, en effet, la presse nationale ne manque jamais de
se faire l’écho et de s’émouvoir, à juste titre, des dysfonctionnements de l’approvisionnement en
produits pharmaceutiques, au niveau
des établissements de santé, ou des officines; mais, dans le même temps, cette
même presse se plait à pointer du doigt,
à longueur d’année et à chaque fois
que les douanes algériennes rendent
publiques les statistiques d’évolution de
notre commerce extérieur, l’augmentation de la facture des importations de
médicaments.
Les deux images sont bien réelles et,
comme on s’en doute, les médias nationaux n’y sont pour rien. Mais, à un
moment donné, il faut bien «crever l’abcès» et commencer à regarder la réalité
en face: si nos autorités ne peuvent pas
rester insensibles au phénomène des
pénuries récurrentes de médicaments,
et des défaillances de l’accès aux soins
44
Santé-MAG
N°40 - Mai 2015
que cela occasionne, on peut, difficilement, reprocher, dans le même temps,
au ministre de la Santé de prendre les
mesures nécessaires, pour importer, en
quantités suffisantes, un produit nécessaire, non disponible sur le marché
interne.
Il s’agit là, du point de vue de notre
association, l’UNOP (Union nationale
des opérateurs de la pharmacie), d’un
débat de toute première importance
et qu’il importe de clarifier, de toute
urgence. Et d’abord pour une question
d’éthique. La santé a, certes, un coût
qui peut paraître élevé; mais, il ne faut
jamais perdre de vue que c’est, d’abord,
un investissement et pas seulement,
une dépense. Une population bien soignée est une population plus productive
et ce n’est pas un hasard, si les pays les
plus développés sont, d’abord, ceux qui
investissent le plus dans leur système
de santé.
Dans le cas de notre pays, il est paradoxal que les 2,6 Mds de $US d’importations de produits pharmaceutiques
annuelles fassent couler, nettement,
plus d’encre que l’importation de 7 Mds
de $US de véhicules, ou de 4 Mds de
$US de carburants. Et puis, le fait de
focaliser sur l’augmentation, réelle, des
importations de médicaments est un
peu comme l’arbre qui cache la forêt:
l’effort exceptionnel, fourni au cours des
dernières années, a conduit à augmenter, sensiblement, la consommation de
médicaments, la faisant passer de 60
$US/Habitant, en 2008, à près de 100
$US, en 2014; mais, pour remarquable
que soit cette progression, notre pays
reste, toujours, en deçà de la moyenne
mondiale, qui se situe autour de 130
$US/Habitant.
Notre pays a, donc, encore des progrès
à accomplir, de ce point de vue. Ainsi,
en décidant d’un Plan Cancer ambitieux,
sous l’impulsion directe du président
de la République, les pouvoirs publics
manifestent, clairement, leur souhait
de continuer à répondre aux besoins,
croissants, de la population, en soins
de qualité. A l’évidence, on ne peut que
s’en féliciter. Mais, là aussi, il faut bien
souligner que les nouvelles thérapies du
traitement du cancer ont un coût très
élevé. Elles mobilisent des montants
financiers, qui sont passés de 100 Millions de DA, en 2005, à 14 Milliards de
ÉVÈNEMENT
DA, en 2012 et doivent, pour l’essentiel,
être importées.
Les thérapies ciblées représentent 63%
de l’enveloppe allouée au traitement
anti – cancéreux et 33 % du budget des
médicaments hospitaliers.
Il n’y a pas de doute, par ailleurs, que
l’engagement fort, qui vient d’être pris,
en faveur d’un dépistage précoce, va
se traduire, pour les cinq années à venir, par un accroissement sensible du
nombre des malades à traiter et donc,
inévitablement, de la demande future
en produits pharmaceutiques importés.
Ce raisonnement vaut, bien sûr, pour le
traitement du cancer, tout comme pour
un grand nombre d’autres classes thérapeutiques. Les projections faites par
le très sérieux IMS évaluent la demande
nationale, globale, en médicaments à
l’horizon 2018, autour de 5,7 Mds de $US.
Dès lors, et comme chacun peut, aisément, le comprendre, le véritable enjeu,
qui est tout autant sanitaire qu’économique, est celui de savoir quelle sera la
part de l’importation et celle de la fabrication nationale. C’est un enjeu d’autant
plus décisif que toutes les analyses de la
conjoncture économique qui prévaudra
au cours des prochaines années, sont
loin d’être rassurantes: combien même
les marchés pétroliers mondiaux, si importants pour notre pays, viendraient à
se stabiliser, de grands défis attendent
l’économie nationale. La réponse aux
besoins de santé de la population sera
d’autant plus assurée et garantie qu’elle
sera adossée, de plus en plus, aux performances de la production nationale.
Là aussi, nous estimons que les autorités sanitaires nationales devraient
afficher une démarche beaucoup plus
volontariste. Après tout, de tout le secteur industriel national, la filière pharmaceutique est celle qui a enregistré les
taux de croissance les plus solides, en
moyenne de 17%, par an, depuis l’année
2006. C’est, aussi, l’une des rares filières
qui a pu gagner en parts de marché,
par rapport à l’importation, grâce aux
mesures, courageuses, de restrictions
aux importations de produits fabriqués
localement, prises par le gouvernement,
en 2008.
En l’espace des dix dernières années,
la part de la production nationale, dans
la satisfaction des besoins en médicaments, est passée de 12% à 41%. L’investissement, dans l’industrie pharmaceutique, est impressionnant, si l’on juge
par les 151 projets agréés par le Ministère
de la santé et actuellement, en phase de
réalisation.
Pour nous autres, fabricants engagés
dans la production, il est difficile de
comprendre pourquoi, avec un écosystème si favorable, nos responsables affichent si peu d’enthousiasme et si peu
d’ambition.
Il est vrai que, comme partout, les problèmes sont tenaces. A commencer par
cette bureaucratie, sous laquelle continue d’étouffer notre système d’enregistrement, véritable colonne vertébrale
de toute politique pharmaceutique. Ou,
cette incapacité à édicter une réglementation appropriée, sur le recours
aux bio-similaires, devenue une voie
de nécessité, permettant de donner un
signal positif aux investisseurs, pour assurer l’accès, élargi, des Algériens aux
thérapies ciblées. Ou encore, les retards
pris à corriger ces inutiles rigidités du
système régissant le prix du médicament. Ou enfin, l’absence de réponse
structurée aux besoins immenses en
formations de ressources humaines
spécialisées, pour donner toutes ses
chances de succès au boom, actuel, de
l’investissement pharmaceutique national, dans notre pays.
Autant de questions qui continuent de
jalonner le parcours d’obstacles, qui
se dresse, toujours, devant l’industrie
pharmaceutique nationale. Des questions dont la résolution ne requiert,
pourtant, pas de coût budgétaire supplémentaire et fait, surtout, appel à
des efforts internes d’organisation
et de rationalisation.
Dans un contexte global, où les effets,
néfastes, des soubresauts de l’économie mondiale peuvent s’avérer dévastateurs, prendre à bras le corps ces
contraintes au développement de notre
industrie pharmaceutique est un enjeu
économique et social de premier plan.
Et c’est, par-dessus tout, un enjeu vital,
pour l’efficacité de la politique nationale de santé publique, au cours des
prochaines années
A PROPOS DE L'UNOP
L’UNOP, association représentative des
entreprises du secteur pharmaceutique
algérien.
Sur l’initiative d’un groupe d’entrepreneurs du secteur pharmaceutique, l’Union
Nationale des Opérateurs de la Pharmacie,
par abréviation UNOP, a été créée à la fin
des années 1990, conformément à la loi
algérienne relative aux associations.
Elle a reçu l'agrément officiel du Ministère de l’Intérieur, en date du 29 mai 1999.
C’est, aujourd’hui, une association active,
qui regroupe des entreprises exerçant des
activités de fabrication de conditionnement, ou d’importation de médicaments à
usage humain.
Les objectifs:
• Favoriser les échanges entre les responsables de laboratoires;
• Améliorer les synergies entre universités
et industries;
• Promouvoir la formation et l'enseignement professionnel;
• Renforcer la coopération entre industriels de la sante et leurs partenaires
politiques et économiques;
• Assurer le soutien et la défense des intérêts économiques et professionnels de
ses adhérents;
• Prendre en charge les interrogations,
d'ordre économique, social, juridique,
fiscal et douanier, concernant l'activité
professionnelle.
Les missions de l’UNOP
L’UNOP s’est assigné, comme objectif principal, la promotion de la fabrication, en
Algérie, de médicaments répondant aux
meilleurs standards internationaux, en matière de qualité. Elle a pour souci de contribuer, aux côtés des autorités publiques
compétentes, au développement et à l’organisation d’une industrie pharmaceutique
performante, dans notre pays. Elle assume
également, dans ce contexte, la mission de
défense des intérêts matériels et moraux
de ses membres.
L’ensemble des sociétés membres de
l’UNOP, représente plus des deux tiers
du chiffre d’affaires du marché national
du médicament. Sa forte représentativité
en fait un interlocuteur actif incontournable, sur un marché qui, au cours des
dix dernières années, enregistre des taux
de croissance remarquables, aussi bien du
point de vue de la consommation globale
que sous l’angle de la part de marché de la
production nationale. Dans ce contexte, un
effort immense est attendu de l’ensemble
des acteurs concernés, afin d’accompagner le développement continu de la filière
pharmaceutique nationale, par la mise à
niveau, constante, de son encadrement
légal et réglementaire, par le renforcement
des structures qui régissent son organisation et par la complémentarité entre
l’action menée, au quotidien, au sein des
entreprises pharmaceutiques et les objectifs, ultimes, de la politique nationale de
santé publique, telle que définie et mise en
œuvre par les pouvoirs publics.
N°40 - Mai 2015 Santé-MAG
45
ÉVÈNEMENT
Pr Habib Douagui *, à Santé Mag:
La rhinite allergique touche 25 %
de la population de moins de 50 ans
Propos recueillis par Tanina Ait
Consacré à la rhinite allergique, le Pr
Douagui qui est aussi président de la
Société africaine d’allergologie mis en
exergue l’importance du diagnostic
précoce, pour éviter les complications
de la maladie; notamment, l’asthme
bronchique. Les maladies allergiques
sont considérées comme des maladies
du siècle, car les maladies allergiques
ont doublé en vingt ans.
C
inq cent millions de personnes
dans le monde ont une rhinite
allergique et trois cent millions
souffrent d’asthme. «Derrière
chaque rhinite se cache un asthme»,
a-t-il rappelé, précisant que les deux
maladies sont liées. Les maladies allergiques sont classées à la 4ème place des
préoccupations, en matière de santé,
selon les informations de l’OMS. En
outre, la rhinite allergique et un asthme
bronchique influent directement sur la
qualité de vie, a-t-il précise. A ce sujet,
dans 50 % des cas, la rhinite allergique
est associée à l’asthme bronchique. La
rhinite allergique est caractérisée par
un écoulement nasal, éternuement, nez
qui gratte et nez bouché.
LE GÉNÉRALISTE DOIT ÊTRE FORMÉ
À LA PRISE EN CHARGE DE LA RHINITE ALLERGIQUE
Selon le même intervenant, en plus des
symptômes cités ci-dessus, le malade
peut, aussi, présenter une conjonctivite allergique. Pour le diagnostic, un
consens international regroupe les
principaux symptômes et caractéristique de la rhinite, qui permet aux
généralistes, allergologues et pneumologues de parler le même langage. Il a,
d’ailleurs, insisté sur le rôle du médecin
généraliste, qui représente le premier
chaînon de la chaîne médicale; d’où,
l’utilité d’une formation continue, adéquate et généralisée à tout le pays, des
médecins généralistes. Lorsque, par
contre, le médecin généraliste doute
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sur un diagnostic, il est dans l’obligation de demander un avis au spécialiste
et de se former continuellement, a-t-il
noté. Pour ce qui est du diagnostic, il
est, principalement, clinique, à travers
un interrogatoire minutieux et des tests
cutanés allergiques, où une goutte d’un
allergène est déposé sur la peau, pour
déterminer, au bout de vingt minutes, si
le patient réagi positivement ou négativement, à un certain nombre d’aller-
gènes. Pour l’hôte de DK News, un autre
examen biologique peut, aussi, être
effectué par un prélèvement de sang,
pour rechercher les antiscorps, du type
IGE.
Quant au traitement, lorsqu’il s’agit
d’une rhinite saisonnière, un traitement ponctuel peut être suffisant et
facilement gérable, par un généraliste, par exemple. Lorsque, par contre,
la rhinite est associée à un asthme,
ÉVÈNEMENT
le malade doit être orienté vers un service de pneumo-allergologie pour effectuer des tests respiratoires. S’exprimant
sur les allergènes, le Pr Douagui a souligné qu’ils sont de plusieurs type, citant,
par exemple, les acariens, qui se nourrissent de la peau et des cheveux et se
développent dans un environnement
humide.
LES PRINCIPALES CAUSES DE LA RHINITE ALLERGIQUE
Dans 70 % des cas des rhinites et des
asthmes, le principal allergène est l’acarien, a-t-il souligné. Dans les 30 % de
cas restant, les pollens, les polis et excréments d’animaux et insectes (chats,
chiens, rats et cafards) sont la cause
des rhinites. Les aliments peuvent, également, causés, des rhinites comme le
lait de vache, les arachides, les fruits et
fruits de mers et ces allergies se manifestent, généralement, par des dermatoses et des problèmes digestifs. Les
médicaments et les piqures d’insectes
sont, aussi, imputables dans la même
pathologie, a-t-il dit. S’agissant des traitements, l’orateur à signifié que tous les
traitements contre les allergies sont disponibles, en Algérie.
Les traitements, d’après lui, sont des
traitements antihistaminiques, pour lutter contre le médiateur chimique (histamine) et un corticoïde nasal, pour lutter
contre les écoulements.
Pour l’asthme caractérisé par une inflammation, un bronchodilatateur et anti-inflammatoire est indiqué. Il a, aussi, insisté
sur la bonne qualité de vie, car le traitement médical est insuffisant et pour ce
faire, il est important d’éviter l’allergène.
Les recommandations, émises par l’expert, en matière d’éviction, résident dans
l’ouverture des fenêtres, pour bénéficier du soleil, mettre une coupure entre
l’enfant et l’acarien, par la couverture du
matelas par une toile cirée, éviter dans
les chambres les mousses, les tentures,
les tapis, les peluches, la laine, éviter la
bibliothèque dans la chambre, nettoyer
la maison avant d’allumer le chauffage
au mois d’octobre, éviter les nettoyages
aux produits toxiques, en présence des
allergiques et interdiction totale de fumer, dans la chambre
* Professeur Habib Douagui,
- Chef de service d’allergologie au CHU
de Beni Messsous,
- président de la Société algérienne
d’allergologie,
- président de la Société africaine
d’allergologie.
La rougeole:
peut affaiblir le système
immunitaire des enfants,
pendant 3 ans
L
e virus de la rougeole peut affaiblir le système immunitaire des enfants pendant trois ans et non pas un à deux
mois, comme évoqué, jusqu'à présent, révèle une étude
américaine.
Selon cette étude, publiée dans une revue spécialisée, la rougeole peut
provoquer une "amnésie" partielle du système immunitaire, qui l'empêche
de reconnaître des agents pathogènes et de lutter, efficacement, contre
les maladies infectieuses, qu'ils engendrent.
"Nous savions, déjà, que la rougeole attaquait la mémoire immunitaire,
avec un effet immunosuppressif, pendant une
brève période; mais, ces travaux indiquent que
cet effet de suppression du système immunitaire
dure beaucoup plus longtemps", a expliqué Jessica
Metcalf, professeur d'écologie et de biologie et l'un
des auteurs de cette étude. "En d'autres termes,
si on a la rougeole, il est possible de mourir d'une
autre infection, jusqu'à trois ans après", a-t-elle
ajouté.
Cette étude "suggère que la vaccination contre la
rougeole a des effets protecteurs qui vont au-dePr Jessica Metcalf
là de cette maladie elle-même", a ajouté Michael
Mina, chercheur et principal auteur
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ÉVÈNEMENT
Pour la mise en place de mécanismes
de régulation des ressources
thérapeutiques
Le ministre de la Santé, de la population et de la réforme hospitalière, Abdelmalek Boudiaf, a plaidé, à Alger, pour la mise en
place de meilleurs mécanismes de régulation et d’optimisation des ressources thérapeutiques.
Par Tanina Ait
A
u regard des
évolutions sanitaires; notamment, dans le
domaine de la prise en
charge des malades et de
la nécessité de maîtriser
les dépenses, en arrivant
au meilleur rapport coûtefficacité, la mise en place
de meilleurs mécanismes
de régulation et d’optimisation des ressources thérapeutiques devient d’une
nécessité absolue", a souligné M. Boudiaf, dans un
message adressé aux participants à un atelier sur la
pharmaco-économie.
Il ajoute, dans ce sens, que dans les systèmes de santé développés, la pharmaco-économie "joue, aujourd’hui, un rôle
important et déterminant, dans la rationalisation des choix de santé publique
et des stratégies thérapeutiques".
Selon le ministre, la régulation et la
rationalisation des ressources thérapeutiques est nécessaire, "tout comme devient indispensable le développement
d’une industrie locale du médicament,
orientée sur les produits à fort service
médical rendu".
Cette industrie pharmaceutique locale, axée sur la satisfaction des besoins nationaux,
permettrait, a-t-il dit, non
seulement "de réduire les dépenses à l’importation; mais,
d’en assurer la disponibilité à
un prix attractif, tout en assurant une valeur ajoutée économique certaine". Il rappelle,
à ce propos, que l’Algérie, qui
dispose d’un vaste réseau infrastructurel et d’un système
de santé assurant tous les niveaux de soins, a mis en place
des mécanismes incitatifs,
pour la promotion de l’investissement et de la fabrication
nationale du médicament.
"En plus de l’entreprise publique Saidal,
le secteur privé a connu un essor remarquable, qui doit se poursuivre et être
consolidé, par l’allocation de ressources
suffisantes à la recherche-développement", a-t-il noté
L'immunothérapie
efficace contre le myélome multiple des os
L
'immunothérapie, une nouvelle approche de traitement
du cancer, qui dope le système
immunitaire, pour détruire les
cellules cancéreuses, serait efficace
contre le myélome multiple des os,
une forme de leucémie, selon des
résultats d'un essai clinique, publiés.
Cet essai clinique, de phase III, avec
l'anticorps Elotuzumab, développé
par des laboratoires américains,
montre que l'immunothérapie pourrait offrir une nouvelle option de
traitement, pour les patients atteints
de myélome multiple qui rechutent,
ont expliqué les chercheurs qui l'ont
conduit.
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L'Elotuzumab, combiné au traitement
standard de chimiothérapie, a permis
de prolonger la rémission des malades de cinq mois, en moyenne, comparativement à un groupe témoin.
Près de 650 patients atteints de myélome multiples en rechute ont participé à l'essai, dont la moitié ont été
traités avec du lénalidomide, une
chimiothérapie et du déxamethasone,
un puissant anti-inflammatoire; tandis que l'autre groupe a, en plus, pris
de l'élotuzumab. Après une période
médiane de suivi de 24 mois, l'élotuzumab a réduit le risque de progression du cancer et de décès de 30%,
précisent les chercheurs