Plus de 50% des malades ignorent qu`ils sont
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Plus de 50% des malades ignorent qu`ils sont
Publication mensuelle spécialisée / Editée par Media Pub Santé Pr Ahcene Chibane : 35,3% de la population algérienne, âgée de 18 ans et plus, est touchée par l’hypertension artérielle N° 40 Mai 2015 Pr Salim Ben Khedda : Les maladies cardiovasculaires sont la première cause de mortalité Plus de 50% des malades ignorent qu’ils sont hypertendus, en raison de l’absence de symptômes révélateurs de la pathologie Pr Salim Nafti : Les lois interdisant de fumer, dans les lieux publics, ne sont pas respectées M. Boukhors Mohamed : Appréhension et incompréhension des insuffisants rénaux Pr Mustapha Sadibelouiz : Nous recevons, environ, 3 à 4 nouveaux cas de sclérose en plaques, par semaine Pr Chafika Mehdid : Caries dentaires: La prévention, meilleure arme contre l’infection Dr Abdelouahid Kerrar Produire le médicament, en Algérie: un enjeu, majeur, de santé publique Dépôt légal 188-2012 ISSN 2253-0061 SOMMAIRE Actualité 2 2 3 4 7 7 8 Mai 2015 N° 40 Recherches médicales Santé-Mag: Magazine mensuel de la santé Edité par Media Pub Santé Adresse: Cité des 36 logts, les Bananiers, Blida. Tél./Fax: +213 (0) 25 35 01 37 Mob.: +213 (0) 550 95 46 53 / +213 (0) 661 49 57 23 Site web: www.santemag-dz.com Email: sante_mag@yahoo.fr 12 13 13 14 14 16 Dépistage du cancer colorectal: un nouveau test, très attendu Troubles érectiles: savoir en parler Assistance respiratoire: la musique adoucit le sevrage Mélanome: la peau ne ment pas Dépression et Parkinson: le lien se confirme Conduite a tenir devant des vulvo-vaginites mycosiques récidivantes Dossier Directeur de la publication: Achouri Abdelkader 20 23 27 27 27 Directeur de la rédaction: Achouri Mohamed Email: achourimo@gmail.com Coordinatrice de la rédaction: Fortas Nadjia Pr Salim Ben Khedda: Les maladies cardiovasculaires sont la première cause de mortalité... Pr Ahcene Chibane: 35,3% de la population algérienne, est touchée par l’hypertension artérielle Coup d'envoi de la clinique mobile, pour la sensibilisation et le dépistage précoce de la HTA L’hypertension prend de l’ampleur, en Algérie Le représentant de l'OMS, en Algérie, souligne l'importance du plan national... Évènement Directrice technique: Abdelatif Rabea Comité de rédaction: Ait Tanina | Maya Harcha | Zahaf Loubna Nahlil Djaouida | Soltane Hania | Ramzy Chahra Badredine Sawsen | Hamdi Rania Conception: Brikh Kamel Correction: Gharnaout Amar Comité scientifique: 28 29 29 30 31 32 36 38 39 39 40 Pr Chafika Mehdid et les caries dentaires: La prévention, meilleure arme contre l’infection Pour des générations sans caries Usage du Siwak: Des avantages; mais, aussi, des inconvénients Hygiène buccale, dès 6 mois d’âge Implication du régime alimentaire moderne, dans l’apparition des anomalies orthodontiques Pr Mustapha Sadibelouiz: Nous recevons 3 à 4 nouveaux cas de sclérose en plaques, par semaine Pr Salim Nafti: Les lois interdisant de fumer, dans les lieux publics, ne sont pas respectées... L’EHU d’Oran, premier hôpital sans tabac, à l’échelle nationale la morphine sans pavot, à partir de levure génétiquement modifiée La numérisation, dans les centres anti-cancer, améliore la gestion et la prise en charge... L'ostéoporose tue plus que le cancer du sein, chez la femme ménopausée Agenda scientifique Pr Salim Nafti Pr Mohamed Arezki Pr Karima Achour-Ameur Pr Mustapha Sadibelouiz Pr Belkacem Chafi Pr Adda Bounedjar BULLETIN D’ABONNEMENT Réparation d’une scoliose d’origine myopathique: une première réussie, à Ain Témouchent La guérison spontanée: La princesse Thérèse Von Schwarzenberg nous en parle Près de 180 milliards de dinars mobilisés, pour le plan national anti-cancer 2015 - 2019 Dr Habib Ghedira: Un asthme mal contrôlé peut aboutir à des complications sévères L’amélioration génétique des ressources animales en débat, à Tlemcen Recherches médicales: Un grand pas, contre la sclérose en plaques M. Boukhors Mohamed: Appréhension et incompréhension des insuffisants rénaux Pr Louiza Chachoua Pr Smaïl Benkaidali Pr Habib Douagui Pr Messaoud Saïdani Pr Tahar Rayane 44 46 47 48 48 Produire le médicament en Algérie: un enjeu, majeur, de santé publique Pr Habib Douagui: La rhinite allergique touche 25 % de la population de moins de 50 ans La rougeole: peut affaiblir le système immunitaire des enfants, pendant 3 ans Pour la mise en place de mécanismes de régulation des ressources thérapeutiques L'immunothérapie efficace contre le myélome multiple des os Date et signature : OUI, je souhaite m’abonner, à la revue mensuelle, Santé MAG (Abonnement pour 12 numéros par an) Algérie : 2000 DA TTC Étranger : 200 € TTC MES COORDONNÉES*: M. Mme Mlle N om : MODE DE PAIEMENT P r é n om : Abonnement : Adresse personnelle Adresse professionnelle Établissement : Adresse : Code postal : Té l : Chèque ou virement à l’ordre de: Media Pub Santé Compte N° 00500194400205793046 Agence 194 BDL Blida Bulletin à compléter et à nous retourner accompagné de votre chèque ou d'une copie du virement à: Ville : Fa x : E-mail : * pour institutions, collectivités, sociétés, nombre d’exemplaires Adresse: Coopérative El Mehdia, Bt N°2, les Vergers, Bir Mourad Raïs, Alger. 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Encadrée par le Dr Miladi Lotfi, chirurgien à l’hôpital pour enfants "Necker" de Paris, cette opération, jugée très sensible, qui s’effectuait, auparavant, à l’étranger, s’est déroulée dans de "bonnes conditions et l’opéré se porte bien", a-t-on assuré de même source. Six autres interventions de scoliose (degré élevé de la déviation de la colonne vertébrale) ont été effectuées, le weekend end dernier, par cette même équipe, sur deux adultes et quatre enfants. Les opérés, qui se portent bien, sont hospitalisés au niveau du service de réanimation de l’EH "Dr Benzerdjeb", qui s’est spécialisé dans ce genre d’interventions; une centaine, depuis 2012. Ces opérations ont permis aux équipes chirurgicales des services de CCI et traumatologie de "maîtriser, à 100 %, les nouvelles techniques", a-t-on souligné. Les personnes opérées séjournent dix jours à l’hôpital, avant de suivre des séances de rééducation 2 La guérison spontanée: N°40 - Mai 2015 C ependant, ses activités médicales sont, brusquement, interrompues à cause d’un accident de ski, dont elle a été victime et qui lui provoque une paralysie. Elle s’en remet, pour autant et publie deux ouvrages "Mein Weg zurück ins leben" et "Krebs heilende Krankheit"; respectivement, en français "Mon moyen de sortir de la dépression, vers la vie" "La guérison du cancer" et fonde, en 2012, l’association «journées de lecture, sur l’innovation en soins médicaux». De passage à Alger, le 14 mai 2015, la princesse Thérèse Von Schwarzenberg a présenté une conférence relative à la guérison spontanée; ce, à l’initiative de la Société Algérienne de Nutrition et de Médecine Ortho-moléculaire (SANMO). En l’occurrence, elle aura signalé que la guérison spontanée, phénomène récurent, pourtant, ne fait pas l’objet d’études largement partagées par le monde médical; aussi, d’aucuns pensent que la guérison spontanée se réduirait à une erreur de diagnostic et le patient se rétablit, alors, tout seul, peu à peu, d’un mal passager. Néanmoins, quelques médecins à l’instar des docteurs comme Weil, Shan, Simonton, Gallmeier et Chapon ont, en revanche, essayé d’approfondir la réflexion sur ce sujet. Pour ce dernier médecin, particulièrement, la clé de cette capacité à guérir se situe dans le for intérieur du patient. En effet, par la méditation intense, la foi et l’élévation dans la spiritualité, la guérison peut advenir par le renforcement du système immunitaire. Ce qui est sûr, la spiritualité éloigne de la dépression et renforce, aussi, la confiance en soi; d’où, certainement, une relation psychosomatique positive, qui permettrait, ainsi, de guérir, en remplaçant les choses négatives par des choses positives. A l’inverse, le stress diminue les défenses immunitaires. Dans ce contexte, la conférencière a été amenée à citer plusieurs cas de guérison spontanée; notamment, du cancer, par le biais de la méditation ACTUALITÉ Près de 180 milliards de dinars mobilisés, pour le plan national anti-cancer 2015 - 2019 Le coût global du plan national anticancer 2015-2019 a été évalué à près de 180 milliards de DA, selon une communication relative à ce plan présentée, lors du Conseil des ministres, par le ministre de la Santé, de la population et de la réforme hospitalière. L e coût, total, du plan national anti-cancer, sur la période 2015 à 2019, a été évalué à près de 180 milliards de DA, dont 77 milliards de DA pour le programme d'investissement en cours et des investissements de modernisation et plus de 100 milliards, pour l'exploitation des centres anti-cancer et des unités d'oncologie", a souligné le communiqué du Conseil des ministres, présidé par le Chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika. Ordonné par le chef de l'Etat, ce plan a été "le fruit des travaux d'un panel d'éminentes compétences médicales du pays, qui ont déposé leurs conclusions il y a quelques mois", selon le communiqué, relevant que ces dernières "ont été traduites par le gouvernement en plan d'actions concrètes, accompagnées d'une évaluation financière". Il a, encore, noté que le plan s'articule, d'abord, autour de l'amélioration de la prévention contre les facteurs de risques, des possibilités de dépistage de certains cancers, ainsi que des capacités de diagnostic. Les objectifs du plan sont, essentiellement, la redynamisation du traitement dans l'interdisciplinarité, l'organisation de l'orientation, de l'accompagnement et du suivi du patient, le développement de la communication sur le cancer et le renforcement de la recherche et des capacités de financement de la prise en charge des cancers. La mise en œuvre de ce plan sera supervisée par un comité de pilotage et de suivi, composé de représentants des départements ministériels et institutions concernés, ainsi que les représentants de la société savante, des associations de malades et du secteur privé, indique la même source. Intervenant après l'adoption du plan en question par le Conseil des ministres, le président Bouteflika, a chargé le gouvernement de suivre de près la mise en œuvre de ce plan et de lui en faire rapport "régulièrement", a indiqué le communiqué du Conseil des ministres. Le chef de l'Etat a, également, "saisi l'occasion, pour rappeler l'importance de la réforme hospitalière, qui doit être dynamisée", relève le communiqué. Il a, en outre, ordonné la mise en place du système de contractualisation des soins entre les établissements de santé publique et les caisses de sécurité sociale, de sorte à "rationaliser, davantage, la gestion des infrastructures de santé publique et à préserver les équilibres financiers des caisses de sécurité sociale" INFO Cancer: mieux comprendre la croissance des tumeurs Le cancer du côlon se dévoile, chaque jour, un peu plus. Une équipe française vient de découvrir comment une tumeur transforme, mécaniquement, ses voisines saines en cellules cancéreuses. Ils ont, par ailleurs, montré que cette contrainte physique pouvait être à l’origine de l’expression de gènes malins. Lorsqu’une tumeur prolifère, elle provoque une pression, anormale et permanente, sur les cellules saines avoisinantes. L’équipe CNRS/UPMC/Institut Curie, dirigée par Emmanuel Farge, s’est, ainsi, demandé si ce mécanisme pouvait transformer les cellules saines en cellules tumorales. Les chercheurs ont évalué, dans des modèles expérimentaux, la pression exercée par la croissance, mécanique, d’une tumeur du côlon sur les tissus sains. Ils ont, ainsi, montré qu’elle entraînait l’activation de gènes tumoraux, au niveau des tissus voisins non cancéreux. «Tout n’est, donc, pas purement biochimique, dans le développement du cancer du côlon», explique Emmanuel Farge. Les contraintes mécaniques anormales, activatrices de biomolécules tumorales, apparaissent comme un nouveau rouage possible de la progression et de l’invasion tumorale. «Ces données devraient être intégrées dans les approches thérapeutiques, car l’élimination des tumeurs devra passer par une action sur l’ensemble des mécanismes, mis en œuvre par la tumeur, pour croître» N°40 - Mai 2015 Santé-MAG 3 ACTUALITÉ Dr Habib Ghedira *, à Santé Mag, Un asthme mal contrôlé peut aboutir à des complications sévères Les changements climatiques et la détérioration de l’environnement ont engendré une prévalence, croissante, de l’asthme; notamment, au Moyen Orient et en Afrique du Nord, comme l’attestent les chiffres y afférents suivants, donnés lors du quatrième forum régional, tenu à Istanbul (Turquie), les 8 et 9 avril 2015, sur les maladies respiratoires. En Arabie Saoudite, 24% de la population est atteinte; aux Emirats arabes unis, 12%; en Egypte, 8%; en Algérie, 3,45%. Au Liban, 21% des patients asthmatiques ont été admis aux urgences, en un an. En outre, 73% des asthmatiques nord africains en souffrent, sévèrement, par manque de suivi de leur pathologie. Le Dr Habib Ghedira, chef de service de pneumologie, à l’hôpital Abderrahmane Mamid’Ariana, Tunisie, que nous avons rencontré et interviewé, lors de ce forum, qui a vu la participation d’experts algériens et internationaux, nous en dit plus; en l’occurrence. Propos recueillis par Tanina Ait Santé Mag: Quels sont les chiffres que vous détenez, concernant l’asthme, en particulier, comme maladie respiratoire, dans la région MENA ? Dr Habib Ghedira: Le contrôle symptomatique de l’asthme est loin d’être optimal, dans la région du Golfe et du Proche-Orient, plus précisément, eu 4 Santé-MAG N°40 - Mai 2015 égard à la fréquence élevée des consultations aux urgences des patients, de l’ordre de 28% aux Emirats Arabes Unis, 58% au Sultanat d’Oman, 21% au Liban, 89% au Koweït et 63% en Jordanie. Cette situation s’explique par le mauvais contrôle de cette pathologie, en raison des erreurs de diagnostic, des mauvais traitements prescrits, du taba- gisme, d’une rhinite concomitante et enfin, à une non-prise, involontaire ou intentionnelle, des médicaments. Quels sont les facteurs de risques des maladies respiratoires ? Les facteurs-clés de risques de l’asthme, de la pneumopathie chronique obstructive et de la fibrose ACTUALITÉ pulmonaire idiopathique sont les polluants atmosphériques, les gaz toxiques, les produits chimiques, le tabagisme passif et actif, le narguilé, les poussières de maison et les tempêtes de sable. Comment se manifeste l’asthme ? L’asthme est une inflammation des bronches persistante, qui se manifeste par des symptômes, comme la toux et une difficulté respiratoire. Mal pris en charge, l’asthme peut aboutir, avec le temps, à une occlusion des bronches. Cette pathologie devient de plus en plus fréquente, parce que les bronches sont de plus en plus agressées, par la pollution de l’environnement. Cette maladie peut-être contrôlée par des traitements d’inhalation; mais, si on ne la traite pas, elle peut provoquer des conséquences graves. Quelles sont les causes d’un asthme ? Les causes de l’asthme sont, principalement, dues à la pollution de l’environnement. Par ailleurs, la maladie peut être engendrée par des facteurs allergiques, ou non allergiques, appelés, également, facteurs non spécifiques. Cela touche aussi bien les hommes que les femmes adultes et les enfants. Donc, toute la population est susceptible de faire un asthme, dans les conditions que nous avons décrites plus haut. Lors de votre intervention, vous avez fait remarquer que les allergies favorisent la survenue de l’asthme. Pouvez-vous nous expliquer ce qu’est une allergie ? L’asthme, au fond, est une bronche qui a souffert; alors, elle devient hyperréactive. Ainsi, parmi les facteurs, qui agressent les bronches, on retrouve l’allergie, alors qu’en principe l’organisme tolère les choses qui ne lui sont pas dangereuses. Par contre, face à une bactérie, qui risque d’entraîner une infection, le corps réagit automatiquement. En revanche et j’insiste, il ne réagit pas face à des éléments que nous inhalons et qui ne représentent pas, forcément, de danger. A contrario, la personne allergique réagit à des facteurs nullement dangereux; ce qui provoque, chez elle, des inflammations. L’allergie est, donc, une déviation du fonctionnement de l’organisme. L’inflammation de la bronche entraîne son obstruction, avec des difficultés à respirer normalement; ce qui génère, par conséquent, la crise d’asthme. En plus des causes liées à la pollution, y a-t-il un terrain génétique, dans la pathologie de l’asthme ? Il faut dire que l’asthme est une maladie multifactorielle et chez certains asthmatiques, un gène responsable de cette pathologie existe, en effet. Des études ont démontré, d’ailleurs, que des endroits précis du gène (épitope), associés à l’hyperréactivité de la bronche, entraînent l’asthme. Tout comme, au demeurant, il a été découvert que d’autres facteurs sont responsables de l’allergie; bien entendu, chez certains malades et pas tous. En tout état de cause, le problème des gènes responsables de ces maladies sont proches les uns des autres; donc, sur le même terrain. Comment établir un diagnostic de l’asthme ? Est-ce dès la première crise ? C’est difficile de se prononcer, en effet, dès la première crise, parce que d’autres maladies respiratoires ont des symptômes similaires et on peut faire une crise qui ressemble à une crise d’asthme; par exemple, au cours d’une virose, ou bronchite virale. Aussi, pour établir un diagnostic de l’asthme, il faut écouter, d’abord, lors de l’interrogatoire, l’histoire du patient. Ainsi, à l’anamnèse on retrouve cette notion de récidive des crises. En plus il y a une unicité de temps; c'est-à-dire, à un moment précis de la journée et toujours le même, ce type de crise survient. Ainsi, pour les femmes, par exemple, c’est au moment de la pré-menstruation. Aussi, il est constaté, toujours, des indices qui se répètent au même moment, ou à la même saison, ou au même endroit (unicité de lieu). D’autres personnes, qui souffrent d’un asthme, lié à la profession qu’elles exercent, disent ressentir ces crises lorsqu’elles sont au travail. Par conséquent, il est clair que cette unicité de lieu et de temps s’impose. Ceci étant, par delà le facteur génétique, dont nous en avons parlé tantôt, l’asthme a, donc, pour origine, également, un facteur favorisant, comme le tabagisme chez le jeune, par exemple et le facteur déclenchant en serait aussi bien la poussière, les produits caustiques… Quels sont les traitements de l’asthme ? Ce qui est prouvé, maintenant, est que le traitement de l’asthme repose sur un traitement de corticoïdes inhalés; car, ce traitement est local et ne passe pas dans le sang. Il est, en outre, sans effets secondaires. Ces médicaments réduisent l’inflammation des bronches contribuant, ainsi, à améliorer le passage de l’air dans les poumons. C’est, donc, un traitement de base, auquel on ajoute des bêta 2 mimétiques d’action de longue durée et ce traitement associé, alors, aura un effet synergique, contre la maladie. Nous noterons, également, que lorsque les crises d’asthme sont espacées, il n'y a pas lieu de traiter. Qu’appelle-t-on, au juste, alors, la notion de contrôle de l’asthme ? On dit que l’asthme est sous contrôle, lorsque cette pathologie ne nécessite pas de traitement de base; mais, seule sa crise est traitée. Cette notion, donc, de contrôle de l’asthme est importante. Comment savoir, alors, si un asthme est bien contrôlé ? L’asthme est bien contrôlé, si le sujet ne se réveille pas la nuit et fait moins de deux petites crises, par semaine. Ainsi, il n’est pas gêné dans ses activités quotidiennes. Ce patient ne nécessite pas, donc, de traitement de fond; il lui est prescrit, seulement, de la ventoline, en cas de crise. Par contre, si cet asthme n’est pas contrôlé, on introduit le traitement de base, par paliers. Quel est la place du médecin généraliste, dans la prise en charge du patient, dans votre pays, qui est la Tunisie ? Le médecin généraliste, en Tunisie, occupe une place importante, dans la prise en charge du patient. En effet, le médecin généraliste est plus proche du malade. Théoriquement, c’est lui qui va détecter une pathologie, chez son patient. Généralement, s’il s’agit d’un asthme, il oriente la personne chez un pneumologue, lequel confirmera l’asthme, après des examens plus approfondis et prescrira un traitement adéquat. Enfin, le médecin généraliste suivra le malade * Docteur Habib Ghedira, chef de service de pneumologie, à l’hôpital Abderrahmane Mamid’Ariana, Tunisie - Professeur à l’Université de médecine. N°40 - Mai 2015 Santé-MAG 5 ACTUALITÉ L’amélioration génétique des ressources animales en débat, à Tlemcen Recherches médicales: Un grand pas, contre la sclérose en plaques L es participants à une rencontre internationale sur "L'amélioration génétique des ressources animales" ont débattu, à Tlemcen, de la nécessité de mettre en place un plan de management de la zoo-génétique diversifiée et d’améliorer et préserver des espèces animales d’origine locale. Initiée par le département de biologie de l’université de Tlemcen, cette rencontre --organisée au parc national Lalla Setti, en présence de participants provenant de diverses universités nationales et étrangères (Italie, Mauritanie, Maroc et Egypte, entre-autres)—vise à créer des opportunités d’échanges entre les intervenants, dans les domaines du management et de la génétique et les spécialistes versés dans la recherche créative. La rencontre avec les experts vise, également, à présenter et à débattre de thèmes inhérents aux recherches entreprises, en Algérie, dans le domaine de la génétique et l’élaboration d’un plan, définitif, de management et de discuter de l’amélioration de la génétique des ressources animales, en Afrique. La rencontre, première du genre, dans la wilaya, vise, en outre, à présenter les différentes recherches touchant la génétique de certaines espèces domestiques, comme les chevaux, les chameaux, les caprins et les bovins, entre autres. Les travaux se sont déroulés dans quatre ateliers. Les interventions, a-t-on expliqué, ont porté sur les caractéristiques de certaines espèces animales, les méthodes de les développer, tout en préservant leur cachet originel, adapté à leur environnement climatique et naturel respectifs. La rencontre devant se poursuivre devra aboutir à des recommandations, pour permettre la mise en place d’une stratégie claire, dans le domaine de l’amélioration génétiques des animaux de race locale Freiner la progression de la sclérose en plaques (SEP), c’est ce qu’ambitionnent des chercheurs canadiens du Centre hospitalier de l’université de Montréal (CRCHUM). Ces derniers sont parvenus à identifier une molécule qui, si elle est bloquée, permettrait de ralentir l’évolution de la maladie. équipe avait identifié une molécule, nommée MCAM (pour Melanoma Cell Adhesion Molecule), nécessaire à la migration des CD4 et des CD8. «Si on bloque l’interaction de MCAM, avec la protéine à laquelle elle se lie normalement, on diminue l’activité de la maladie», souligne le Dr Alexandre Prat, principal auteur de ce travail. e cerveau est, normale- Pour mener à bien leurs travaux ment, protégé des agres- complémentaires, les chercheurs sions, par la barrière héma- se sont assuré l’aide d’une firme to-encéphalique, expliquent de biotechnologie, Prothena. Cette dernière a développé un anticorps les auteurs. «Cette barrière sang-cerveau monoclonal (PRX003), capable de empêche les cellules du système bloquer la molécule MCAM. «Nous immunitaire – les lymphocytes avons observé une diminution – de pénétrer dans le système d’environ 50% de la maladie, sur nerveux central. Chez les per- les souris atteintes d’une forme sonnes atteintes par la sclérose de sclérose en plaques, appelée auto-immune en plaques, il y a des fuites». En encéphalomyélite fait, deux types de lymphocytes, expérimentale (EAE)», continue CD4 et CD8, trouvent le moyen de le Dr Prat. «Ce qui est particulièfranchir cette barrière protectrice. rement intéressant, c’est que l’on peut freiner la maladie Ils attaquent le cerdès les premiers sympveau en détruisant tômes, en plus d’avoir la gaine de myéline un impact sur sa proqui protège les neurones, ce qui diminue gression; ce qui est une première». la transmission de l’influx nerveux et D’ici fin juin, des études, sur des pafavorise la formation tients atteints de SEP, de plaques. En 2008, la même Dr Alexandre Prat devraient être lancées L N°40 - Mai 2015 Santé-MAG 7 ACTUALITÉ Appréhension et incompréhension des insuffisants rénaux Les malades (Insuffisants Rénaux et Greffés) s’interrogent sur le ralentissement de la transplantation rénale à travers tout le territoire, alors que l’année 2007 fut riche et prometteuse en activités de greffe. Par M. Boukhors Mohamed* Nombre de produits spécifiques à la greffe sont en fréquentes ruptures de stock, engendrant un arrêt des activités; nombre de médicaments antiviraux et autres font défaut dans nos CHU, entraînant des décès, alors que gestionnaires et responsables de la Santé se complaisent dans le silence, frustrant le citoyen-malade qui ne sait plus à quel saint se vouer…. La frustration des malades est d’autant grande que légitime, vu la demande exponentielle de transplantation rénale, cardiaque, pulmonaire, hépatique … et du nombre, effarant, de décès ! La greffe, à partir de donneur en état de mort encéphalique (2002 et 2010/2011), est laissée aux calendes grecques! L’Institut National du Rein et des Greffes d’Organes (INARGO) coût d’environ 400 milliards de centimes) - phare d’espoir pour des milliers de malades, en attente d’une greffe d’organes - initié le 26 février 2001, par monsieur le président de la République et inauguré par monsieur le Premier Ministre, le 11 janvier 2014 - tarde à faire son ouverture, alors que les équipements sont, déjà, installés et que des équipes de greffe sont fin prêtes à y exercer. Il ne manque que l’élaboration d’un décret exécutif portant création, organisation et fonctionnement de cet Institut ! L’Agence Nationale des Greffes (ANG) attenant à l’INARGO– créée par décret exécutif n°12-167 du 5 avril 2012 et inauguré par monsieur le Premier Ministre, le 11 janvier 2014 - tarde à ouvrir ses portes, par manque d’un staff de direction. Ces deux structures peuvent, dans un premier temps, gérer des données nationales, telles que: le recensement des malades en attente d’une greffe par pathologie; 8 Santé-MAG N°40 - Mai 2015 la tenue d’un registre national de refus des prélèvements d’organes; les dossiers médicaux des malades nécessitant une greffe; la tenue de fichiers des donneurs potentiels, etc… L’objectif essentiel, consiste à dépasser le constat (médiatisé) d’une transplantation d’organe, exercée au jour le jour, au gré d’urgences déclarées; mais, à organiser le flux permanent de demandes, pressantes, vitales des malades, à promouvoir et à généraliser les pratiques de greffes existantes en Algérie, actuellement sporadiques. La finalité est de développer des processus d’intervention pluridisciplinaire, dans le domaine de la transplantation d’organes, où des gains de temps et de vie peuvent être obtenus, tout en tentant d’améliorer la qualité et l’efficience des prestations fournies; de définir et d’engager des actions de formation d’équipes médicales et paramédicales spécialisées, permettant de s’assurer de la continuité et de la pertinence des actions menées, de leur suivi et de leur évaluation; de promouvoir, entre les établissements hospitaliers publics et privés, l’utilisation d’outils de gestion et d’analyse de bases de données standardisées et normalisées et surtout, la réalisation d’évaluation sur la base d’un diagnostic partagé. La réponse se trouve au niveau des équipes techniques expérimentées actuelles qui, ayant fait le diagnostic, doivent chercher, tout naturellement, des solutions dans leur champ professionnel, auprès «de collègues de métier» dans d’autres établissements, ou auprès de consultants spécialistes du domaine: on se trouve, déjà, devant des réseaux porteurs de solutions, qui n’ont plus qu’à être appliquées et qui peuvent ACTUALITÉ être transposées, avec satisfaction de tous les intéressés, dans les centres greffeurs désignés à ce sujet. Aussi, les espérances des malades et des équipes spécialisées seraient que: le prélèvement d’organes (surtout sur donneurs cadavériques) devienne une réalité; les budgets alloués répondent, effectivement, à des activités fécondes; un plan national "Insuffisance Rénale" doit être mis en œuvre; un plan greffe national doit être mis en œuvre; un fichier national de données, avec outils de gestion de bases de données performants, doit être instauré; une réglementation adéquate doit être élaborée …. Parallèlement à la révision de la loi sanitaire, l’élaboration d’une charte du patient hospitalisé est impérative. L’organisation des soins, dans le domaine de l’insuffisance rénale terminale, doit être contenue dans des textes réglementaires, qui définiront l’offre de soins la plus diversifiée possible, pour une population d’insuffisants rénaux chroniques, en augmentation exponentielle et dont la prévalence est méconnue. Ceux qui souffrent le plus et en silence, sont nos enfants Insuffisants Rénaux et aussi leurs parents (plutôt leurs mamans). Les enfants ne survivent pas aux traitements !!!! Ces propositions devront constituer un bien public, au service du développement de la Santé, que tous, pouvoirs publics, APN, Sénat, partis politiques et société civile (associations) peuvent élaborer et mettre en œuvre. Ces objectifs sont réalisables, pour peu que les pouvoirs concernés accordent une attention particulière aux souffrances du citoyen-malade ! La situation actuelle de l’insuffisance rénale se résume ainsi: Environ 20 000 malades captés, traités par hémodialyse (dont plusieurs enfants) dans plus de 350 unités d’hémodialyse (étatiques et privées), à travers tout le territoire national. Environ 500 malades (dont plusieurs enfants) sous dialyse péritonéale, non répertoriés. Plus de 1300 autres ont été greffés (à l’étranger et en Algérie), depuis 1986 * Boukhors Mohamed, porte-parole de la Fédération nationale des insuffisants rénaux (FNIR) INFO La vérité, sur les troubles de la vision Vous pensez qu’une loupe peut corriger la presbytie ? Ou encore que la confusion des couleurs est, forcément, due au daltonisme? C’est faux; mais, vous n’êtes pas seul dans cette erreur. Ce sont, d’ailleurs, ces nombreuses idées reçues, persistantes, concernant les troubles visuels, qui ont poussé l’Association pour l’amélioration de la vue (AsnaV) à y répondre. L’ASTIGMATISME NE NÉCESSITE PAS, FORCÉMENT, DE CORRECTION: Vrai et Faux Au lieu d’être ronde, la cornée des astigmates est ovale. Or, la gêne visuelle dépend de l’importance de cette déformation. Les personnes atteintes d’un astigmatisme léger n’ont pas de troubles de la vision. En revanche, ce défaut altère la reconnaissance des lettres; ce qui implique une gêne, pour la lecture et provoque un inconfort visuel. Seule une correction adaptée peut soulager ces patients. D’autant que l’astigmatisme est, souvent, associé à une myopie, ou une hypermétropie. LES HYPERMÉTROPES VOIENT MAL DE LOIN, QUEL QUE SOIT LEUR ÂGE: Faux L’œil d’un hypermétrope est trop petit. S’il voit bien de près et loin, il doit faire un effort permanent et se fatigue vite. Vers 35 ans, l’hypermétrope voit de moins en moins bien, de près. Et après 45 ans, la vision de loin chute, également. LA CONFUSION DE COULEUR EST, FORCÉMENT, DU DALTONISME: Faux Chez certains enfants, souvent les garçons, des problèmes de perception des couleurs, des dyschromatopsies, peuvent exister. Ce n’est pas, forcément, du daltonisme, car il existe plusieurs types de troubles de la vision des couleurs. IL FAUT DÉPISTER LE STRABISME AVANT L’ÂGE DE 6 ANS: Vrai Il est, en effet, indispensable que le dépistage du strabisme soit réalisé avant l’âge de 6 ans. Pour être corrigés, ces troubles nécessitent une prise en charge précoce, seule garantie de bons résultats. LA MYOPIE PEUT ÊTRE HÉRÉDITAIRE: Vrai Un enfant, dont les deux parents sont atteints de myopie, a de fort risque de l’être, également. Mais, ce défaut de la vision peut, aussi, être provoqué par le mode de vie et certains comportements, comme l’abus d’écrans, par exemple. UNE LOUPE DE LECTURE PEUT REMPLACER DES LUNETTES, EN CAS DE PRESBYTIE: Faux La presbytie apparaît aux alentours de 40 ans et nécessite de s’équiper d’une correction adaptée, en fonction des besoins du porteur. Elle doit être prescrite par un ophtalmologiste. C’est, aussi, le bon moment pour effectuer un bilan médical complet, afin de contrôler l’apparition d’éventuelles pathologies, liées à l’âge N°40 - Mai 2015 Santé-MAG 9 RECHERCHES MÉDICALES Dépistage du cancer colorectal: un nouveau test, très attendu globine humaine, par des anticorps. C’est la raison pour laquelle il est qualifié d’’immunologique. «A la différence de l’ancien test, qui pouvait être perturbé par la présence d’hémoglobine animale, issue de l’alimentation, ce nouveau test ne détecte que celle provenant de l’homme», poursuit le médecin. «Il est, donc, plus fiable et plus performant». A tel point qu’il pourrait permettre de détecter 2 fois plus de cancers et 2 à 3 fois plus d’adénomes à risque de cancer. Un nouveau test de dépistage du cancer colorectal va être, progressivement, mis à disposition, en France. P résenté comme plus fiable, plus performant, en termes de détection et plus simple d’utilisation, il vise, surtout, à booster la participation à la campagne nationale de dépistage, qui reste trop faible, y compris en Bretagne. Les explications avec le Pr Michel Robaszkiewicz, chef de service de gastroentérologie au CHU de Brest. Avec 42 000 nouveaux cas, chaque année, en France, le cancer colorectal est le troisième cancer le plus fréquent. Il est, aussi, le deuxième le plus meurtrier avec 17 500 morts, par an. Ces chiffres d’autant plus insupportables que cette maladie peut être dépistée 12 Santé-MAG N°40 - Mai 2015 OBJECTIF 45% Ce test immunologique apparaît, également, plus simple d’utilisation; car, il ne nécessite qu’un seul prélèvement, contre trois, pour l’ancien test; ce qui constituait un vrai frein. Hemoccult® imposait de réaliser deux prélèvements par selle, sur trois selles successives… «Dorénavant, le recueil est facilité et plus hygiénique, puisqu’il suffit juste de tremper l’extrémité de la petite tige de prélèvement dans les selles, avant de la remettre dans le tube et de refermer», détaille le médecin, dans le but de rassurer les patients. Pour les autorités sanitaires, l’enjeu est d’augmenter la participation au programme national de dépistage, lancé en 2009. Il est proposé tous les deux ans, aux hommes et aux femmes de 50 tôt, lorsqu’elle est à un stade peu évo- à 74 ans, selon des critères liés à leurs lué. Ce dépistage s’effectuait, jusqu’ici, antécédents, qu’ils soient personnels, grâce au test Hemoccult®. «Son objec- ou familiaux. tif était de détecter un saignement Cette participation reste, toutefois, très occulte dans les selles; c’est-à-dire, insuffisante, puisqu’elle s’établit autour du sang que ne se voit pas à l’œil nu», de 31%, en 2012-2013. Le taux est très explique le Pr Robaszkiewicz. «Ces sai- légèrement supérieur en Bretagne gnements peuvent être le marqueur, (33,80%), avec quelques différences, soit d’un cancer, soit de selon les départements: lésions précancéreuses, 28,4% dans le Finistère, appelées polypes adé33% dans le Morbihan, nomateux. 31,5% dans les Côtes La méthode de détection d’Armor et 41,9% dans reposait sur une réaction l’Ille-et-Vilaine. chimique, qui mettait en «Et pour avoir un effet évidence la présence, ou positif, en termes de rénon, d’hémoglobine». duction de la mortalité, Le test – OC Sensor® – il convient, au moins, vise le même objectif. d’atteindre 45%, au niEn revanche, il est basé veau national», conclut Pr Michel Robaszkiewicz sur la détection d’hémole Pr Robaszkiewicz RECHERCHES MÉDICALES Assistance respiratoire: la musique adoucit le sevrage Troubles érectiles: L savoir en parler es troubles de l’érection sont une incapacité à obtenir, ou à maintenir, une érection suffisante, pour avoir une relation sexuelle satisfaisante. Ils peuvent survenir à tout âge; mais, sont beaucoup plus fréquents à partir de 50 ans. Explications. Un peu plus d’un homme sur dix sera concerné au cours de sa vie. Plutôt que de se murer dans le silence, il est nécessaire d’en parler, d’abord, au sein du couple. Faute de communication, un malaise peut, rapidement, s’installer et s’accentuer. Sans compter que l’anxiété peut aggraver le problème. Misez, également, sur l’hygiène de vie, avec une alimentation équilibrée, en limitant votre consommation de produits gras, sucrés et salés et la pratique, régulière, d’une activité physique. Evitez les abus d’alcool, susceptibles de perturber l’érection pendant plusieurs heures, au même titre que le tabagisme, qui peut obstruer les artères du pénis et altérer, ainsi, la qualité des érections. DANS CERTAINS CAS, L’ARRÊT DU TABAC SUFFIT À RÉSOUDRE LE PROBLÈME. Il convient, toutefois, de consulter un médecin, si les troubles de l’érection sont installés depuis plus de trois mois. Il a l’habitude d’aborder ce sujet, car les problèmes d’érection sont des motifs, fréquents, de consultation. Avant de prescrire un éventuel traitement, il recherchera la cause. Elle peut être liée à une maladie (hypertension artérielle, diabète, hypercholestérolémie, troubles hormonaux…), à des considérations psychologiques (stress, dépression…), ou à la prise de certains médicaments: des antihypertenseurs, justement, ou antiépileptiques, par exemple. Dans tous les cas, n’arrêtez jamais un traitement sans en référer, avant, au médecin L es patients, placés sous assistance respiratoire, doivent passer par des séances de sevrage, avant d’être, définitivement, libérés de ce dispositif. En effet, leur organisme doit se réhabituer, progressivement, à «respirer» tout seul. Une équipe américaine a observé l’impact positif de la musique, au cours de ces séances stressantes. L’équipe de Zhan Liang, de l’Université de Pittsburgh en Pennsylvanie, a observé 28 patients au cours de leur sevrage d’une assistance respiratoire mécanique. Chacun d’entre eux avait été hospitalisé en soins intensifs, au moins 4 jours avec ce dispositif. Au cours de leurs séances de sevrage, les patients étaient débranchés et devaient respirer seuls. UNE EXPÉRIENCE STRESSANTE Dans le but de réduire cette anxiété, les chercheurs ont proposé à ces patients d’écouter de la musique, choisie par le participant lui-même. Et ce, un jour sur deux, pendant la semaine de sevrage. Résultat: les auteurs ont observé «un ralentissement du rythme cardiaque et respiratoire, une baisse de l’anxiété et de la dyspnée». En revanche, le fait d’écouter de la musique n’a montré aucun bénéfice, en matière de pression artérielle et de saturation en oxygène, dans le sang. «De plus amples travaux permettraient d’évaluer les bénéfices dans une cohorte plus importante», concluent les auteurs N°40 - Mai 2015 Santé-MAG 13 RECHERCHES MÉDICALES Mélanome: la peau ne ment pas Pour réduire le risque de mélanome, il est recommandé de se protéger des rayons du soleil. Parmi les cancers de la peau, le mélanome possède une très mauvaise réputation. Et il la mérite puisque, s’il représente une minorité des cancers de la peau, c’est le plus grave d’entre eux. T outefois, détecté tôt, il peut être guéri. De plus, des mesures, simples à appliquer, permettent de réduire le risque d’apparition de ce cancer. Un mélanome est une tumeur maligne, qui se développe à partir de cellules de la peau appelées mélanocytes. Dans 80% des cas, il se manifeste par l’apparition d’une tache pigmentée sur la peau saine, qui ressemble à un grain de beauté et dans les autres, par la modification de couleur et de forme d’un grain de beauté préexistant. Il en existe 4 sous-groupes: le mélanome superficiel extensif, le mélanome nodulaire, le mélanome de Dubreuilh et le mélanome acrolentigineux. En France, le nombre de nouveaux cas de mélanome cutané, en 2012, était estimé à 11 176. Plusieurs critères permettent de déterminer le stade d’avancement du mélanome. Son épaisseur, la présence, ou non, d’une ulcération (plaie) à sa surface, son étendue éventuelle aux ganglions les plus proches, ou sous forme de métastases, dans d’autres organes. Le choix des traitements est déterminé sur les bases de ces mêmes critères. OPÉRATION ET SUIVI Le traitement du mélanome est, essentiellement, chirurgical. Si l’ablation simple de la lésion n’est pas considérée par les médecins comme suffisante, une seconde opération complète cette exérèse. Elle consiste à enlever large14 Santé-MAG N°40 - Mai 2015 ment la peau autour de la tumeur, sur environ 1 à 2 centimètres, pour être sûr de ne laisser aucune cellule cancéreuse. Ce qui réduit, par ailleurs, le risque de récidive locale. Parfois, les ganglions proches de la tumeur sont, également, retirés. Après l’intervention, les tissus retirés sont analysés. Cet examen permet d’évaluer l’étendue de la maladie et de décider s’il est nécessaire de faire l’objet d’une immunothérapie. Ce traitement vise à stimuler les défenses immunitaires de l’organisme, contre les cellules cancéreuses. Une chimiothérapie, ou une radiothérapie, peuvent, également, être utilisées; mais, c’est plus rare, dans le cas du mélanome. PRÉVENIR À TOUT PRIX ! Si le mélanome, pris à temps, bénéficie d’un très bon pronostic, il n’en est pas de même, pour les stades plus avancés. Deux aspects de la prévention doivent, donc, être mis en avant. L’évitement des facteurs de risque, que sont, notamment, l’exposition au soleil et un suivi régulier, par un dermatologue. Ce dernier conseil est valable pour tous, mais doit être appliqué, de manière plus régulière, par certaines personnes. Celles qui présentent un ou plusieurs facteurs de risque: l’exposition au soleil et aux UV artificiels; le type de peau, ou phototype; un nombre important de grains de beauté; des antécédents personnels, ou familiaux, de mélanome Dépression et Parkinson: le lien se confirme E t si la dépression était le premier symptôme de la maladie de Parkinson ? Selon une vaste étude, réalisée en Suède, les troubles dépressifs pourraient exposer à la survenue de la maladie de Parkinson. Selon les auteurs, plus la dépression est sévère plus le risque de développer cette maladie neurodégénérative s’accroît. L’équipe du Pr Peter Nordström de l’Université d’Umea, en Suède, a travaillé à partir d’une cohorte portant sur près de 600 000 personnes de plus de 50 ans. Parmi cet échantillon, 140 000 patients se sont vus diagnostiquer une dépression, entre 1987 et 2012. L’ensemble de la cohorte a fait l’objet d’un suivi s’étalant sur 27 ans. Au cours de cette période, les scientifiques ont pu mettre en évidence que le risque de développer la maladie de Parkinson était multiplié par 3,2, dans le groupe dépression. Ils ont, également, observé que plus les troubles dépressifs étaient sévères, plus la probabilité de développer cette affection neurodégénérative était importante. Ce lien était, encore, plus prononcé parmi les patients hospitalisés pour leur dépression. Selon les auteurs, l’association entre ces deux maladies a été retrouvée, en prenant en compte d’autres facteurs de risque, comme la consommation de drogues, l’abus de boissons alcoolisées, un traumatisme crânien, ou encore, un AVC. D’autres études avaient, déjà, établi ce lien RECHERCHES MÉDICALES Conduite a tenir devant des vulvovaginites mycosiques récidivantes Par Fadhila Manseur*, Mouloud Zemouchi**, Mohamed Saïd Oukid*** I INTRODUCTION–DEFINITION La mycose est une infection bénigne, qui touche la peau et les muqueuses; en particulier, les pieds, les ongles et les parties génitales. Les infections génitales mycosiques sont dues, essentiellement, aux champignons de la famille des candidas. Pathologie fréquente: 75% des femmes auront, au moins, un épisode/an, au cours de leur vie génitale (un peu moins avant la puberté et après la ménopause, sauf en cas d’hormonothérapie). 5-10% des femmes feront 4 épisodes, ou plus. A/ Les vulvo-vaginites récidivantes: La survenue de 4 épisodes, ou plus, de vulvo-vaginite/an, avec preuve mycologique, au moins à 2 reprises. Elles s’accompagnent d’un retentissement psychique important et semblent résulter, davantage, de la prolifération répétée et de l’activation d’une colonisation vaginale saprophyte, que d’une véritable transmission sexuelle. B/ Agent pathogène: Le candida albicans est une levure unicellulaire, à membrane lipidique et adhésive. Elle se développe mieux dans un milieu acide et aérobie et se nourrit du glucide. Dans le vagin, les glucides proviennent du glycogène des cellules vaginales desquamées, accumulées sous l’influence des œstrogènes. 80-90% candida albicans (10-20% candida glabrata et tropicalis), Saprophyte du vagin (20-25% porteuses asympto- matiques) et fait partie de la flore de L’écosystème vaginal, qui est constituée de 5-10 races de micro-organismes: Lactobacilles xxxxx, Gardnerella vaginalis, Mycoplasma hominis, Ureaplasma urealyticum, Staphylococcus aureus, gpD, Streptococcus β-hemol, E.coli, Proteus… C’est un champignon opportuniste, qui a l’aptitude de passer à un état pathogène, en présence de certains facteurs favorisant. C/Facteurs favorisant le déséquilibre de la flore vaginale: Physiologiques: La grossesse: seule situation où les hormones jouent un rôle • Œstrogènes: - Augmente la concentration des cellules épithéliales vaginales en glycogène. - Favorise l’adhésivité des levures aux cellules épithéliales vaginales. - Favorise la formation des mycéliums (filamentation des levures). • Progestérone: - Augmente l’adhésion. 2ème phase du cycle. Pathologiques: Diabète: non équilibré (surcharge des cellules vaginales en glycogène) Le glucose ffavorise le développement des levures et l’adhérence aux cellules épithéliales. Immunodépression: suite à la prise de corticoïdes, ou de chimiothérapie. ATB: antibiotiques à large spectre, élimine lactobacilles saprophytes. Conjoint (partenaire sexuel) Son rôle est controversé. - C’est une infection qui se voit aussi bien chez les femmes en activité sexuelle, ou celles qui ne le sont pas. - Mécanique: par microtraumatisme, PH du sperme. II COMMENT RECONNAÎTRE UNE MYCOSE VULVO-VAGINALE RÉCIDIVANTE? Le tableau clinique d’une vulvo-vaginite mycosique a candida est caractéristique: Prurit vulvaire et vaginal intense; parfois, associé à une dysurie et à une pollakiurie. Leucorrhées blanches grumeleuses, ayant un aspect de lait caillé. Inflammation de la vulve et du vagin, qui sont rouges, oedématiés avec fréquentes lésions de grattage et des érosions douloureuses, à l’origine d’une dyspareunie. Possible extension au périnée, avec fissures. Le prélèvement des pertes s’impose devant: - Les formes récidivantes. - Les atypies cliniques - Résistance aux traitements, à la recherche d’autres germes associés, ou autre candida qu’albican. Conditions de prélèvement: En dehors des règles et en absence de toilette vaginale depuis 24h. En absence de spermicide. En Absence de traitement local, ou ATB.z Speculum sans lubrifiant. Examen direct: Il peut être réalisé à l'état frais, dans du sérum physiologique (visualise, aussi, Trichomonas vaginalis dans les sécrétions vaginales, en plus des levures). L’utilisation d'un éclaircissant, additionné a un colorant (solution de potasse 10 à 30%, solution de noir chlorazole E ou d'un fluorochrome), donne de meilleurs résultats. 16 Santé-MAG N°40 - Mai 2015 RECHERCHES MÉDICALES L’examen direct permet une orientation rapide du diagnostic. Les levures apparaissent sous forme arrondie ou ovalaire, de 4 μm à 8 μm, éventuellement bourgeonnantes. La présence de filaments oriente vers le C. albicans et élimine, ainsi, C. glabrata, incapable de filamenter. Les levures sont, également, visibles sur des frottis colorés au MGG, ou au Gram (les levures sont à Gram positif). quer d’autres diagnostics. À l’heure actuelle, la spectrométrie de masse, de type MALDI-TOF, connaît un essor important en microbiologie et permet une identification plus rapide et fiable. Diagnostic différentiel: Tout prurit n’est pas, forcément, une mycose. Eczéma Éruption polymorphe et prurigineuse de la peau, qui associe: érythème, vésicules, croûtes et desquamation. Psoriasis Erythème, avec bord bien délimité. Rechercher les mêmes lésions sur les autres plis. Culture Milieux solides (Sabouraud) additionnés de chloramphénicol, ou de gentamicine, afin de permettre l’inhibition de la poussée des bactéries. Les champignons de type Candida poussent à 37 °, en 48 heures, environ. L’identification traditionnelle des levures s’effectue à l’aide de critères phénotypiques, comme la formation du mycélium, de chlamydospores et l’assimilation, ou la fermentation, de certains sucres, à l’aide de galeries d’identifications commerciales. Milieux chromogènes: identification directe de l’espèce, selon sa couleur (C. albicans avec C. glabrata, C. tropicalis et / ou C. krusei). • Numération: - Faible < 10 colonies, modérée: 10 – 99 colonies, élevée ≥100 colonies. - Sensibilité: 94,1% Spécificité: 91,7 Frottis Frotter les lésions avec 2 écouvillons stériles, humidifiés à l'eau distillée stérile (un pour l'examen direct, l'autre pour la culture). Détacher les membranes avec une curette. - Sensibilité et spécificité variables, selon la coloration. Lichen scléreux vulvaire Réseau blanchâtre atrophique, des lésions buccales peuvent s’y associer. lichénifaction Epaississement avec plis grossiers et hyperpigmentation, qui sont des modifications, suite à une inflammation chronique. Herpes Simplex Petites ulcérations, regroupées en bouquets très douloureux; Inflammation + leucorrhées. Carcinome A évoquer chez une femme ménopausée, avec lésions de nécrose. COMMENT TRAITER UNE VULVOVAGINITE MYCOSIQUE RÉCIDIVANTE? III 1/ Chercher et traiter une éventuelle cause de récidive: Prises répétées d’antibiotiques, surtout à large spectre (cyclines, bétalactamine, céphalosporines). Elles déséquilibrent la flore, favorisent l’adhésion. Le risque augmente avec la durée de traitement TRT préventif antifungique. Mesure du pH pH = 4 - 4,5 oriente vers CVV, pH > 4,7 oriente vers une infection: bactérienne, trichomonas, ou infection mixte . Contraception orale: le rôle de la pilule œstro-progestative, minidosée à 20 gamma, n’est pas prouvé. Par contre, la prise d’une normo-dosée, au-delà de 4 ans, est évoquée. Le dispositif intra-utérin: adhésivité des levures au fil du dispositif. Examen anatomopathologique: Après biopsies muqueuses et/ou cutanées, faites devant des lésions faisant évo- Diabète non équilibré: il est exceptionnel qu’un diabète se révèle par des mycoses. Le dépistage est envisagé, en cas de surcharge pondérale et à la ménopause. Le partenaire: pas de transmission sexuelle. Le conjoint n’est infecté que dans 20% des cas). Le préservatif n’améliore pas le taux de récidive, chez la femme. Le traitement du conjoint n’est envisagé qu’en cas de balanite associée. Foyer intestinal: l’intestin, contaminé par voie alimentaire, est la source initiale des levures. La contamination vaginale peut se faire par voie hématogène ou, le plus souvent, par contigüité ano-vaginale. Sous-vêtements synthétiques, vêtements trop serrés (jeans), protection périodique augmentent la température locale et favorisent la macération. Hygiène périnéale: désinfection trop poussée, les irrigations vaginales déséquilibrent la flore. Une réaction allergique aux produits de bains, au parfum de papier toilette, à l’eau chlorée des piscines. Souche rare: l’association à d’autres germes. Souvent, aucun facteur n’est retrouvé. Un déficit immunitaire local et le stress sont, alors, évoqués. 2/ Certains principes généraux à retenir Le traitement des facteurs favorisant; Le traitement simultané de tous les foyers Le traitement des candidoses vagino-vulvo-périnéales récidivantes, en phase aiguë, est local. Un traitement général est prescrit, en cas d’atteinte étendue localement, ou associée à d’autres foyers mycosiques à distance. Le choix des antifongiques tient compte: - de la localisation et de l’étendue des lésions; - du terrain [femme enceinte, immunodépression (SIDA+, corticothérapie au long court)…]; - du risque d’effets secondaires et d’interactions médicamenteuses (traitement oral); - du coût. 3 familles sont utilisées, dans les traitements des mycoses génitales: N°40 - Mai 2015 Santé-MAG 17 RECHERCHES MÉDICALES Polyenes - AmphotericineB (Fungizone®) - Nystatine (Mycostatine®) Derivés azolés (plus utilisés) - Econazole, Miconazole, Isoconazole, Fluconazole Pyridone (contre-indiquée, au cours de la grossesse) - Cyclopiroxolamine (Mycoster®) Composés mixtes. 3/ L’épisode aigu: relève d’un traitement local par une azolée (ovule, capsule, ou gel vaginal). Un ovule, ou une capsule, le soir, au fond du vagin, pendant 3 j ou 6 j (formes sévères). On peut leur préférer les formes mono-dose, à élimination retardée (LP). Répéter le traitement, à la fin des règles suivantes. 4/ Le traitement de la vulvite associée Un azolé sous forme de crème, émulsion fluide, ou lait, pendant 2 semaines. Un modificateur de Ph: Alcalinisation de l’eau, par bicarbonate de soude (1CS/0,5l d’eau); Toilette avec un savon neutre sur-gras, ou alcalin. Restauration d’une flore saprophyte locale. Compléter par Fluconazol 150mg per os, en prise unique (contre-indiqué, en cas de grossesse). 5/ La balanite est traitée par imidazolés locaux, pendant 10 j. 6/ Le traitement préventif des récidives: IL n’y a pas une stratégie curative réelle. Traitement préventif ciblé: 1ovule LP, à la fin d’une cure d’ATB. Traitement préventif non ciblé: • 1 ovule LP 1/sem., pdt 6 mois. • Fluconazol sur plusieurs mois, selon 2 protocoles: - Fluconazol 150mg /sem., pdt 6 mois. - Fluconazol 200x3 la 1ère sem., 200x1/sem. pdt. 200/2 sem.; pdt 4 mois. 200/mois, pdt 6 mois. IV PRÉVENTION Restaurer la flore vaginale Lactobacillus: suppositoire 18 Santé-MAG N°40 - Mai 2015 vaginal; voie orale. Probiotiques: (micro-organismes vivants, qui, ajoutés à certains produits alimentaires, comme le yaourt ou les céréales, auraient un effet bénéfique, sur la santé). Éviter: Les aliments riches en sucre. Le sucre (sucrose) doit être évité, à tout prix, dans la bataille, pour inhiber le candida-albicans. Tous les sucres favorisent la prolifération du candida-albicans. Cela comprend les sirops, le miel, le fructose, le maltose, le glucose, le sorbitol, le sucre des dattes, le sirop d’érable et tous les aliments sucrés, même légèrement. Ainsi, les bonbons, le chocolat et autres jus de fruits doivent-être évités. Les céréales raffinées: Le pain, les pâtisseries, les biscuits et les gâteaux, étant donné qu’ils contiennent des levures. Les farines raffinées contiennent moins de fibres et de nutriments, et deviennent de la nourriture pour les levures, plus que pour vous. Privilégier: Une alimentation riche en fibres, les légumes riches en frucoligosaccharide (FOS) comme les oignons, les asperges, l’ail, les artichauts. Adopter certaines habitudes: Éviter les endroits chauds et humides (piscine). Préférer les douches aux bains, sécher soigneusement. Lavage des sous-vêtements, minimum 70-80°. Éviter les vêtements serrés synthétiques, déodorant, spray, savons parfumés. Recommandations: 1. Prouver la mycose; 2. Rechercher un pré-diabète, dépister le HIV; 3. Ne pas arrêter la pilule minidosée. Éventuellement, changer le stérilet, auquel les levures adhèrent; 4. Ne pas prolonger les traitements locaux au-delà de 3 à 6 jours; 5. Ne pas multiplier les traitements généraux; 6. Ne pas multiplier le traitement du conjoint; 7. Éviter les antibiotiques à risques et ajouter un antifongique local de principe; 8. Prophylaxie pré ou post-mens- truelle; 9. Hygiène: éviter irrigations vaginales, savons acides. Proposer de changer les sous-vêtements risquant d'être porteurs de levures. V CONCLUSION Traiter une mycose vulvo-vaginale récidivante est difficile. La majorité des patientes souffrant de mycoses récidivantes n'ont aucun facteur de risque. Il n’existe pas de traitement miracle des candidoses récidivantes. Il doit s’intégrer dans une prise en charge globale de la patiente Bibliographie 1- Colloques de la Policlinique de la MaternitéMycose vulvo-vaginale A.Valiton-Crusi, Département de gynécologie et d'obstétrique - Hôpitaux Universitaires de Genève. 2- Anales de dermatologie et de vénéréologie (2012) 139. 3- Pertes vaginales (vaginose bactérienne, candidose vulvo-vaginale, trichomonase), Sobel JD, Chaim W, «Treatment of Torulopsis glabrata vaginitis: retrospective review of boric acid therapy», Clin Infect Dis, vol. 24, no 4, 1997, p. 64952 (PMID 9145739. 4- Guaschino S, De Seta F, Sartore A, Ricci G, De Santo D, Piccoli M, Alberico S, «Efficacy of maintenance therapy with topical boric acid in comparison with oral itraconazole in the treatment of recurrent vulvovaginal candidiasis», Am J Obstet Gynecol, vol. 184, no 4, 2001, p. 598-602 (PMID 11262459). 5- Association Française des Enseignants de Parasitologie et Mycologie (ANOFEL), 2014. ______________________________________________ * Fadhila Manseur, maître-assistante en gynécologie obstétrique, **Mouloud Zemouchi, maître-assistant en gynécologie obstétrique, * ***Mohamed Saïd Oukid, professeur chef de service de gynécologie-obstétrique. *, **, ***: Service de Gynécologie-Obstétrique, à l’Unité Hassiba Ben Bouali, du C.H.U de Blida. DOSSIER Pr Salim Ben Khedda*, à Santé Mag, Les maladies cardiovasculaires sont la première cause de mortalité, en Algérie et de par le monde L’hypertension artérielle est fréquente, de par le monde et l’Algérie n’est pas épargnée. A partir de 50 ans, près de la moitié des personne en souffrent, sans même le savoir; car, souvent, les symptômes passent inaperçus. Cette pathologie est découverte, à l’occasion d’examens effectués, par des médecins. En revanche, certains facteurs peuvent favoriser son apparition: l'âge, l'hérédité, le tabagisme, une mauvaise alimentation. Pour lutter, efficacement, contre cette maladie très grave et ses facteurs de risques cardiovasculaires: infarctus, attaques cérébrales…, le Pr S. Ben Khedda préconise la prévention et ce, dès le jeune âge; ou, plus précisément, dès les premiers jours de la vie de l’enfant, en le mettant au sein. Propos recueillis par Tanina Ait Santé Mag: Quelles sont les conséquences d’une hypertension artérielle ? Pr S. Ben Khedda: L’hypertension artérielle est l’un des facteurs de risques des maladies cardiovasculaires, à l’instar du diabète, de l’obésité, de l’hyper-cholestérolémie et la sédentarité. La première cause de mortalité, en Algérie et de par le monde, ce sont bien les maladies cardiovasculaires, bien avant tous les cancers; donc, c’est une cause importante 20 Santé-MAG N°40 - Mai 2015 de morbidité-mortalité. La maladie cardiovasculaire est due à l’athérosclérose; rajoutés, à cela, les facteurs de risques. Ils vont donner, ainsi, au niveau de la paroi artérielle, des plaques d’athéromes et ces plaques vont, petit à petit, obstruer l’artère avec des sténoses; ou bien, carrément, lorsqu’il y a rupture de plaque, cela donnera une thrombose; c'est-à-dire, en terme moins médical, l’artère va se boucher. Lorsque celle-ci se bouche et si c’est au niveau du cerveau, cela provoque un accident vasculaire cérébral (AVC). Dans le cas où cela se produit au niveau des coronaires, qui sont les artères irriguant le cœur, c’est l’infarctus; voire, la mort subite; complications redoutables et fréquentes. Quelle est sa prévalence, au sein de la population ? L’hypertension artérielle est dangereuse, à plusieurs titres. D’abord, parce DOSSIER que cette maladie est très prévalant et fréquente au sein de la population, puisse qu’on le sait, maintenant. La première étude, que nous avons réalisé avec la Société algérienne d’hypertension artérielle (SAHA), a montré que la prévalence de l’hypertension artérielle, chez l’adulte, en Algérie, avoisine les 35%. Ceci dit, un adulte sur trois est hypertendu, après 18 ans et cette prévalence va augmenter, d’une manière significative, avec l’âge; puisqu’à partir de 50 ans, la moitié des algériens sont hypertendus. En outre, cette maladie est sournoise et notre enquête a révélé que la moitié de la population, atteinte, ignore sa maladie. A travers l’étude SAHA, il a été constaté, en outre, que 50% des hypertendus étaient obèses. Ainsi, notre étude, sur une population représentative, a démontré que l’hypertendu algérien est à risque. Que voulez-vous dire, précisément, «un hypertendu est à risque» et comment évaluer ce risque? L’hypertendu risque de faire une complication cardiovasculaire, dans les 10 ans qui suivent le début de la maladie. Comment, alors, évaluer le risque d’un hypertendu ? Cette hypertension est à risque, soit parce qu’elle a plusieurs facteurs de risque associés; c'est-à-dire, le patient est, à la fois, diabétique, obèse, consommateur de tabac, sédentaire… Ce sujet a un grand risque de faire une complication cardiovasculaire; ou bien, il a, déjà, une atteinte d’un organe cible; c'est-à-dire que l’hypertension artérielle va toucher les organes nobles, que sont le cœur, le cerveau, le rein. Si on a, déjà, un malade qui a une atteinte d’un organe cible; à savoir, une insuffisance rénale, une complication cardiaque, un diabète… ce dernier est considéré comme un malade à risque. Il faut savoir, également, que 25% des algériens sont diabétiques et hypertendus, à la fois. Lorsque le diabète s’associe, ainsi, avec l’hypertension artérielle, cela va aggraver le tableau et le pronostic devient, encore, plus sombre et la moitié des diabétiques/hypertendus associe plus de trois facteurs de risque. Voici donc, un peu, la situation de l’hypertension, en Algérie. C’est, malheureusement, une situation qui menace, car nous enregistrons, à l’heure actuelle, des infarctus, déjà, à l’âge de 18 ou 20 ans, des AVC à 22 ans et des insuffisants rénaux à 22/23 ans. L’hypertension est très prévalant et le malade étant à risque, si rien n’est fait dans les années à venir; notamment, en ce qui concerne la prévention, dans notre pays, ce sera l’hécatombe sanitaire. Existe-t-il des facteurs prédisposant aux maladies cardiovasculaires ? Il y a un déterminisme aux maladies cardiovasculaires; c'est-à-dire, deux paramètres, qui vont faire qu’on soit, ou pas, diabétique, hypertendu, obèse. Il y a, d’abord, le facteur génétique, qui est important. Selon les pathologies, ce facteur peut représenter 10, 20 à 70% et un facteur d’environnement; par conséquent, la cause génétique sur laquelle viennent s’ajouter les facteurs d’environnement. Nous disons génétique, car il y a des familles d’hypertendus, des familles d’infarctus, des familles de diabétiques. Deuxièmement, y a le facteur d’environnement. C’est ce qu’on appelle les maladies cardio-métaboliques, qui sont, d’abord, des maladies du mode de vie. On mange mal et trop et on bouge peu. En outre, il y a beaucoup de stimulations nociceptives. Ce qui fait que cette exposition aux facteurs de risques va, à la longue, donner les complications qu’on connaît et qui sont, d’abord, infracliniques. Cela veut dire, qu’au début, ces complications ne sont pas vues, ou ressenties, par le patient. Par exemple, l’hypertension artérielle va provoquer une hypertrophie du ventricule gauche (HVG) et si on ne fait pas d’échographie, on ne le saura pas. L’hypertension va donner un épaississement de l’intimamedia, au niveau de la carotide et cet épaississement est un facteur de risque de morbidité-mortalité. En l’absence d’écho-doppler de carotide, on ne trouvera rien. On voit bien qu’il y a toute une étape qu’on appelle l’athérosclérose infraclinique, suivie de l’athérosclérose clinique, qui sont les complications: l’AVC, l’infarctus, l’angine de poitrine, l’insuffisance rénale, l’artériopathie, l’insuffisance cardiaque, ou la mort subite. On dit que la maladie est sournoise et ne se manifeste qu’après une longue période d’exposition aux agents causaux. Pouvez-vous nous donner plus de précisions ? Tout à fait; car, pour en arriver là, il faut une longue période d’exposition aux facteurs de risques: le temps d’incubation. Voilà ce qu’il faut retenir. Le temps d’incubation des maladies cardiovasculaires est long. Il faut 20 ans de diabète, 20 ans d’hypertension artérielle, 20 ans de consommation de tabagisme, pour développer une maladie cardiovasculaire. Si la maladie prend ses racines dès l’enfance, la prévention doit se faire à l’âge pédiatrique; voire même, avant la conception, avec une bonne hygiéno-diététique de la maman. Il faudra, aussi, encourager l’allaitement maternel. C’est démontré, scientifiquement, l’allaitement maternel protège l’enfant et le futur adulte de plusieurs maladies. Malheureusement, aujourd’hui, on constate que même pas 10% des femmes allaitent leurs enfant, les 3 premiers mois, alors qu’en Suède, l’allaitement est de 100%. Aujourd’hui les femmes algériennes n’allaitent plus et c’est dramatique, pour la génération future. La prévention, donc, est très précoce; c’est-à-dire qu’elle doit être primo-primaire. Quel est votre message, pour faire de la prévention «primo-primaire» ? Nous n’aurons de cesse d’insister sur une approche populationnelle à large échelle, car l’approche individuelle est favorisée par l’industrie du médicament et ce qui intéresse les marchands est de vendre leurs produits; mais, l’Etat doit veiller, en revanche, sur une politique de santé publique, avec une approche populationnelle. Comme interdire le tabac, par exemple et faire en sorte que les lois promulguées soient appliquées. En Algérie, les aires de sport sont quasiment inexistantes, de façon générale et dans les écoles, en particulier et ceci est bien dommage. La prévention, en tout état de cause, est la pierre angulaire d’une politique de santé, car si la maladie s’installe, elle aura des effets désastreux; aussi bien au plan humain, à l’évidence; mais, elle impactera, également, négativement, sur les finances publiques. Un grand Monsieur disait que: «si j’avais un budget, pour lutter contre les maladies cardiovasculaires, je le donnerai à l’Education, pas à la Santé». Ça veut tout dire. Moi, je dirais que si on veut lutter contre ces maladies, il vaut mieux construire un stade qu’une clinique. Voilà par où commence la prévention. C’est mon message le plus important * Professeur Salim Ben Khedda, chef de service de cardiologie, au CHU Mustapha Bacha – Alger. N°40 - Mai 2015 Santé-MAG 21 DOSSIER Pr Ahcene Chibane*, à Santé Mag, En moyenne, 35, 3% de la population algérienne, âgée de 18 ans et plus, est touchée par l’hypertension artérielle Propos recueillis par Tanina Ait Santé Mag: Quelle est l’état des lieux de l’hypertension artérielle, en Algérie ? Pr Ahcene Chibane: Une étude, menée par la Société Algérienne de l’Hypertension Algérienne (SAHA), en 2004, sur un échantillon représentatif de la population algérienne, âgée de plus de 18 ans, du Nord du pays, a montré qu’un tiers de ces concitoyens sont hypertendus. A titre d’exemple, à Constantine, 34% sont atteints par cette pathologie; à Tlemcen 36, 2% et à Aïn-Taya, près d’Alger, 37, 2%. Au Sud, la population locale, à la peau assez foncée, est atteinte encore plus; c’est, d’ailleurs, connu, les populations au teint noir sont plus sujettes à cette maladie. A l’échelle mondiale et selon la Ligue internationale de l’hypertension artérielle, quatre personnes sur 10, âgées de plus de 25 ans, sont hypertendues; soit, dans une proportion de 40%. Quels sont les facteurs de risque de l’HTA ? Il existe des facteurs non modifiables et d’autres modifiables. Concernant les premiers, il y a l’hérédité. Ainsi, dans ce cas, à partir de 50 ans, plus on avance dans l’âge, plus les risques augmentent et pratiquement, la moitié de ce segment de la population sera touchée. Concernant les plus jeunes, on retrouve 10% d’hypertendus. Ainsi, il importe de surveiller sa santé dès l’enfance, d’autant que, globalement, 50% des malades ignorent qu’ils sont malades. Pour revenir aux facteurs modifiables de cette pathologie, ce sont des éléments sur lesquels la personne peut agir, afin de prévenir la survenue d’une hypertension artérielle; il s’agit du tabagisme, fumer augmente la pression artérielle; la sédentarité et l’obésité, qui sont des facteurs de risque des maladies cardiovasculaires. Pour cela, il est, fortement, recommandé d’exercer une activité physique et d’avoir une alimentation saine et équilibrée. A cet effet, prendre des légumes et des fruits est très conseillé. L’abus de sucre, de graisses saturées, de sel est, par contre, dangereux. Aussi, cette discipline alimentaire est à observer dès le jeune âge, afin que cela devienne une habitude; voire, une deuxième nature. Cette pathologie présente-t-elle des symptômes ? A ce propos, l’HTA est qualifiée de «tueur silencieux», car c’est une maladie sournoise, qui ne présente aucun signe avant-coureur et c’est pourquoi nous disons, tantôt, que 50% des personnes ignorent êtres atteintes et ne prêtent pas trop attention à leur état de fatigue ou, lorsqu’elles souffrent, par moments, de migraines ou de vertiges, qui sont, quand même, des signes qui doivent alerter, même si ce ne sont pas des symptômes spécifiques à l’HTA. La maladie, donc, est peu symptomatique et le malade ne consulte qu’une fois que les complications s’installent, telle une insuffisance rénale, ou un AVC. Pour éviter toutes complications, nous recommandons, donc, de surveiller sa tension; car, les conséquences de cette pathologie représentent un véritable problème de santé publique. Où et comment mesurer sa tension artérielle ? Il faut mesurer sa tension, de manière régulière, à chaque consultation; car, une seule mesure ne saurait être significative. D’ailleurs, pour se faire, il existe de bons tensiomètres sur le marché. Enfin, une suite de mesures, sur une période donnée – significative - aide, à l’évidence, à établir un bon diagnostic et à prescrire un traitement idoine * Professeur Ahcene Chibane, - chef de service de médecine interne à l’hôpital d’Aïn-Taya. - Président de la Société algérienne de l’hypertension artérielle. N°40 - Mai 2015 Santé-MAG 23 DOSSIER Coup d'envoi de la clinique mobile, pour la sensibilisation et le dépistage précoce de la HTA L’hypertension prend de l’ampleur, en Algérie 35% des Algériens, âgés de plus de 20 ans souffrent d’hypertension, selon des statistiques fournies en 2004. Plus de 50% des malades ignorent qu’ils sont hypertendus et croient qu’ils sont en bonne santé, en raison de l’absence de symptômes révélateurs de la pathologie. «50% des malades ne savent pas qu’ils sont hypertendus», c’est ce qu’a déclaré, à Sétif, le professeur Ahcène Chibane, en marge du 12ème congrès annuel de la Société algérienne d’hypertension artérielle (Saha), qui se déroule, pour la première fois, à l’est du pays. S’appuyant sur les statistiques de 2004 et celles de deux récentes études, le spécialiste a précisé qu’un tiers des Algériens souffre d’hypertension artérielle et que 50% des malades ignorent leur maladie, en raison de l’absence de symptômes Le coup d'envoi de la clinique mobile, pour la sensibilisation et le dépistage de l'hypertension artérielle et des pathologies associées a été donné, à Alger. Le représentant de l'OMS en Algérie souligne l'importance du plan national de lutte contre les MNT e coup d'envoi de cette opération, qui coïncide avec la célébration de la Journée mondiale de lutte contre la HTA, a été donné par le ministre de la Santé, de la population et de la réforme hospitalière, Abdelmalek Boudiaf. Organisée sous le thème "Le chemin de la prévention: mettons du cœur, pour la santé et le bien-être" s'inscrit dans le cadre de la sensibilisation et la prévention contre la HTA et des pathologies associées, ainsi que les facteurs de risques. La clinique, qui a été installée à Riadh El-Feth jusqu'à la fin mai, se propose d'être, selon le ministre, une "occasion", pour les citoyens, de se faire dépister, découvrir les complications de la maladie, recevoir des conseils et orientations, de la part d'une équipe médicale et paramédicale spécialisée. Une vingtaine de médecins généralistes, 4 cardiologues, 8 spécialistes en médecine interne et 4 ophtalmologistes de différents établissements hospitalo-universitaires ont été mobilisés, pour cette opération. Le ministre a, par ailleurs, rappelé les efforts, consentis par l'Etat, pour la prévention contre les MNT, y compris la HTA, à travers la mise en place d'un plan national multisectoriel, soulignant les aspects de prévention considérés comme des "priorités" du ministère, dans ce domaine. M. Boudiaf a annoncé la promulgation du décret exécutif portant création du Comité national multisectoriel chargé de la coordination et du suivi du plan national de lutte intégrée contre les facteurs de risque des MNT Le représentant de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) en Algérie, Bah Keita, a salué, à Alger, le plan national multisectoriel de lutte contre les facteurs de risque des maladies non transmissibles (MNT). Intervenant, lors d'une journée de sensibilisation et de prévention, contre l'hypertension artérielle (HTA), qui a vu le lancement de la clinique mobile de lutte contre cette maladie, le représentant onusien a affirmé que l'Algérie est le "premier pays africain à avoir adopté un plan national multisectoriel de lutte contre les MNT", saluant les efforts consentis, par l'Etat, dans ce domaine. L'OMS, a-t-il précisé, "accompagne et soutient" les efforts déployés, par l'Algérie, en matière de dépistage précoce de la HTA et les pathologies associées, en plus de la prise en charge de l'aspect préventif. Un milliard de personnes, de par le monde, sont atteintes de HTA, a fait savoir M. Keita, lequel est revenu sur les facteurs de risque, dont le changement du mode de vie, l'obésité et la sédentarité. 9 millions de personnes meurent, chaque année, dans le monde, à cause de la HTA, dont 80% dans les pays en voie de développement, a-t-il ajouté. Il a, ainsi, souligné la nécessité de "mettre en place un système de santé approprié, adopter un mode de vie sans facteurs de risque, éviter la consommation d'alcool et de tabac, encourager la pratique du sport et promouvoir la sensibilisation et le dépistage précoce, à travers des examens médicaux" L N°40 - Mai 2015 Santé-MAG 27 ÉVÈNEMENT Pr Chafika Mehdid et les caries dentaires: La prévention, meilleure arme contre l’infection La prévention à travers le brossage régulier, la supplémentation en fluor et le scellement des puits et des sillons dentaires reste la meilleure arme, pour prévenir l’apparition des caries dentaire, a souligné, hier, la maître de conférences en stomatologie au CHU de Beni Messous, la Pr Chafika Mehdid. La prévention est plus rentable, moins coûteuse et surtout plus efficace que le traitement des carie, a précisé la Pr Mehdid, invitée du Forum de DK News, consacré à la «prévention et au traitement des caries dentaires». Par Sonia Belaidi P armi les moyens préventifs cités, figure le nettoyage des dents des bébés, après la tétée, avec une compresse mouillée, ou un coton tige, pour que l’enfant s’habitue à avoir la langue propre, dès son jeune âge. Il est, également, question d’instaurer un brossage des dents avec un dentifrice fluoré, dès l’apparition des premières dents, ainsi qu’une consultation régulière du dentiste, avant l’apparition d’éventuelles caries. En outre, il est aussi important, selon la conférencière, de se brosser les dents après chaque repas et d’éviter les grignotages et la consommation importante d’aliments sucrés, qui sont, notamment, à l’origine de la synthèse d’acide, responsable de l’apparition des caries, par les bactéries présentes dans la flore buccale. L’acide produit par les bactéries va déminéraliser l’émail des dents, a indiqué l’intervenante, mentionnant que le brossage régulier élimine et prévient l’apparition de cet acide. 28 Santé-MAG N°40 - Mai 2015 LES FACTEURS DE RISQUE DE LA CARIE DENTAIRE S’exprimant sur quelques facteurs de risque de l’apparition des caries, la Pr Mehdid a parlé du sucre, du grignotage, des prédispositions génétiques, pour les personnes ayant un email moins résistant que d’autres. Afin d’instaurer un programme de prévention efficient, le ministère de la Santé, de la population et de la réforme hospitalière va lancer, prochainement, un programme de prévention, destiné à la population à risque, afin d’arriver à un objectif d’individus sans caries. Parmi les points figurant dans ce programme, il y a lieu de mentionner la complémentation en fluor, dans les zones endémiques de la fluorose, le scellement des sillons dentaires et la formation des assistances dentaires. Sur un autre volet, la professeure Mehdid a insisté sur l’importance de prévenir la carie de la première molaire permanente, qui se carie prématurément, afin d’éviter son extraction. Aussi, elle a averti des risques des caries sur la santé, étant donné qu’elles peuvent causer de multiples maladies, comme les rhumatismes articulaires, les complications cardiaques, les affections rénales et autres. Dans le même registre et afin d’inculquer les bonnes habitudes aux enfants, elle a rappelé que les services de stomatologies, de différents CHU, EPH et EPSP, organisent régulièrement des portes ouvertes aux enfants, pour leurs apprendre les bonnes pratiques. La même conférencière a, également, abordé une autre affection buccale; à savoir, les aphtes, qui peuvent survenir suite à la mauvaise hygiène et une baisse du système immunitaire. Ce type de troubles peut être guéri par un lavage buccal au bicarbonate de soude, à l’utilisation de gel buccal et de bain de bouche. Enfin, elle a rappelé que la santé buccodentaire fait partie intégrale de la santé générale et qu’elle doit être prise en considération, pour éviter d’autres troubles ÉVÈNEMENT Pour des générations sans caries I Par Said Abjaoui l y a de ces thèmes assez importants sur la santé et qui sont «étouffés», du fait que les attentions des populations, des autorités et des personnalités médicales sont concentrées sur le cancer, devenu priorité nationale, en raison de l'insuffisance des moyens de sa prise en charge. Comment assurer une médiatisation de la carie dentaire devant un cancer devenu un fléau national et qui plus est mortel ? Et pourtant, la carie dentaire négligée peut, elle-même, générer le rhumatisme et rendre plus compliquée les lectures d'autres maladies. Pour animer une conférence-débat portant sur les «caries» dentaires, le Forum de DK News a invité hier, Mme la Professeure Chafika Mehdid, maître de conférences odontologie au CHU de Beni Messous. Le thème choisi était «Les caries dentaires, prévention, soins et traitement». Il faudrait avoir pour objectif une santé buccodentaire optimale, d'autant que l'affection est très répandue chez nous. La dégradation est importante chez nous; mais, il ne faudrait pas, pour autant, sombrer dans le pessimisme. Le traitement existe et peut être des plus simples, si la volonté existe et est maintenue de façon durable. Il faudrait, par exemple, assurer une bonne hygiène de santé; soit, se brosser quotidiennement les dents avec du dentifrice fluoré et empêcher la baisse du Ph. Une discussion ou, plutôt, une réflexion est lancée chez nous, pour réunir les conditions de traitement, de façon à créer une génération sans caries. On peut établir un tel programme et l'appliquer dans les zones endémiques, dont celle d’Oued Souf. Quels sont les protocoles de prévention? Brosser les dents, éviter le grignotage, dentifrice à matrice de fluor, saliver pour augmenter le Ph, à partir de six ans, un nouveau programme de santé et un suivi médical régulier, dans le cadre de l'hygiène scolaire. Il faut retenir qu'une carie a un lien de cause à effet entre la santé dentaire et ses implications sur d'autres maladies, et même qu'elle peut être, directement, responsable des rhumatismes. La priorité doit être axée sur la prévention, qui est moins coûteuse, pour éviter des complications, sur la communication et la sensibilisation. Il faut prendre de bonnes habitudes alimentaires; à savoir, des repas répartis et espacés dans la journée, pour un renouvellement salivaire et une neutralisation du Ph buccal Usage du Siwak: L Des avantages; mais, aussi, des inconvénients ors de son intervention, la Pr Mehdid a mis en garde contre l’utilisation du siwak, pour le nettoyage des dents, car ce procédé «traditionnel» comporte, certes, de nombreux avantages; mais, aussi des risques d’infections. Le siwak peut remplacer la brosse à dents; mais, l’extrémité utilisée pour le nettoyage, est une véritable niche à bactéries. C’est pour cela qu’il faut prendre le soin de couper, à chaque fois, les filaments usés. Il faut bien choisir son dentifrice: le fluor, un élément protecteur. D’après la Pr Mehdid, l’efficacité des dentifrices n’est pas déterminée par leur prix, ou leur emballage; mais, par leur teneur en fluor. «Un dentifrice enrichi en fluor est essentiel, pour prévenir la formation des caries sur les dents. Il faut savoir que le brossage, à lui seul, ne suffit pas à éliminer la plaque dentaire. L’utilisation d’un dentifrice fluoré est recommandée, pour renforcer les dents, qui se fragilisent après chaque repas; car, chaque fois qu’on mange, le taux de PH salivaire baisse; ce qui augmente l’acidité, qui contribue à la formation des caries», a souligné la Pr Mehdid N°40 - Mai 2015 Santé-MAG 29 ÉVÈNEMENT Hygiène buccale, dès 6 mois d’âge Par O. Larbi mg/L, pour des températures de 12 à 25 °C (Pontie et al. 1996). La fluorose (dentaire et osseuse) est la pathologie la plus répandue dans le monde. Elle continue, également, d'être un problème de santé publique, en Afrique du Nord. Au sud Algérien, nous assistons à une fluorose "silencieuse" parmi les citoyens (Messaïtfa, 2007). Les eaux souterraines et les aliments consommés semblent être à l’origine de cette fluorose (Messaïtfa, 2007). M aître de conférences au CHU de Béni Messous, la professeure Mehdid était l’invitée du Forum de DK News, pour décrire la maladie carieuse, la carie dentaire et les moyens de la prévenir. Du fait de contraintes indépendantes de sa volonté, la professeure dut s’astreindre à une suite de questions –réponses dont on retiendra: «L’hygiène bucco-dentaire, par le brossage des dents, dès les premières poussées dentaires, est la prévention la plus communément répandue, dans le monde. Aussi, dès 6 mois, l’enfant doit être habitué aux gestes de passage de la brosse à dents et au goût du dentifrice, ou autre moyen de réduire la prolifération des bactéries, qui produisent l’acidité, responsable de la déminéralisation de l’émail des dents». Si l’enfant ne se brosse pas les dents après chaque repas ou «grignotage» entre les repas, l’acidité se répand et la salive n’arrivera pas à rétablir un équilibre, qui réduise l’acidité. DENT DE 6 ANS L’écolier qui ne connaît pas la brosse à dents est, difficilement, convaincu de la nécessité de ces gestes quotidiens, dont la première «victime», si l’on peut 30 Santé-MAG N°40 - Mai 2015 s’exprimer ainsi, est la dent de 6 ans, ou la molaire, qui est la première dent permanente, qui ne se «renouvelle» pas comme les dents de lait. COÛT DE L’HYGIÈNE DENTAIRE La professeure recommande un produit national, pour l’hygiène bucco-dentaire quotidienne: «il ne coûte que 80 dinars et est disponible partout. Il est vrai que les autres dentifrices sont cédés à plus de 400 dinars. Pour ces derniers, il est conseillé de vérifier leur dosage en fluor». FLUOR Les oligo-éléments, le fluor en particulier, est indispensable, en faible quantité. Il est bénéfique à faible dose, indispensable à la croissance et au maintien du tissu osseux et des dents et en prévenant la carie dentaire. Il présente, en effet, un risque de fluorose dentaire et squelettique, si sa teneur dépasse les niveaux admissibles (1,5 mg/l), à partir de 0,5 mg/L, une eau joue un rôle prophylactique, dès 0,8 mg/L. le risque de fluorose débute et devient fort, au-dessus de 1,5 mg/L. La norme admise varie dans un domaine de concentration de 0,7 à 1,5 PRÉVENTION Par ailleurs, les conditions climatiques arides (> 40°C en été), induisent une forte transpiration du corps humain et par conséquent, il semble (Messaïtfa, 2007) que les normes de potabilité des eaux, vis-à-vis du fluorure, préconisé par l’OMS (1,5 mg/l), sont loin d’être appliquées, dans de telles conditions. Cette étude vise à déterminer la distribution des ions fluorures, dans les eaux potables et les principaux aliments consommés dans les régions d’études, d'estimer le niveau d'exposition et de localiser les zones à risques de fluorose dans deux principales régions du Sudest Algérien (Ouargla et à El-Oued), pour Mme Belmabdi. Pour Mme Mehdid, «la prévention est moins coûteuse, mais elle ne peut être générale. Aussi, faut-il déterminer les populations à risques». Il semble que le ministère de la Santé est en train de la faire. La prévention et l’éducation à l’hygiène bucco-dentaire sont des prérogatives des polycliniques et des dentistes privés. «Le CHU est responsable de la formation des dentistes» affirme la professeure, qui déplore l’absence de formation d’assistante-dentaire. Il y aurait plus de 10 000 chirurgiens-dentistes en exercice et près de 600 spécialistes. La prévention passe, aussi, par l’utilisation d’un «matériau de scellement» de tous les interstices, qui pourraient devenir des réceptacles d’acidité, dangereuse pour l’émail des dents. Mme Mehdid est convaincue qu’avec la combinaison de l’éducation, de l’utilisation du brossage quotidien, du suivi régulier des personnes à risque, «on arrivera, en Algérie, à des générations sans carie dentaire» ÉVÈNEMENT Implication du régime alimentaire moderne, dans l’apparition des anomalies orthodontiques Par le Dr Amel Belkhiri Dans notre civilisation moderne du «prémâché», les sollicitations musculaires masticatoires sont insuffisantes et induisent de nombreux troubles orthodontiques. Un communiqué de presse, publié par la Fédération Française d’Orthodontie (Paris, le 5 Mai 2011), a attiré notre attention: nombre d’enfants, refusent de consommer des aliments durs, ou un peu résistants et se réfugient dans une consommation, exclusive, d’aliments mous, semi-liquides. Ces enfants, qui ne veulent manger «comme des grands», continuent, alors, de réclamer des biberons de complément, à un âge où ils ont toutes leurs dents. Les repas deviennent, alors, une épreuve ! Or, la collaboration des orthodontistes avec les pédiatres, devenue plus étroite, a montré que ces très jeunes enfants présentent d’importantes perturbations de l’occlusion dentaire, qui gênent la mastication et expliquent leur attitude. Entreprendre un traitement orthodontique, à cet âge, semble utile. Wood (Malocclusion in the modern Alaskan Eskimo. Am J Orthod 1971; 60:344-354) a montré que la fréquence des malocclusions a, considérablement, augmenté dans les populations vivant sous l’influence de la civilisation industrialisée, alors que des études anthropologiques, ont montré la faible fréquence des malocclusions dans des populations ayant des conditions de vie primitives. Plusieurs observations prouvent le rôle d’une mastication efficace dans le développement harmonieux des mâchoires permettant, ainsi, l’éruption des dents dans une position optimale. Quelques exemples sont illustrés, ciaprès. Le mode de vie des aborigènes australiens, observé par Begg (Begg Orthodontic Theory and Technique. ed. W.B.S. Company. 1965, Philadelphia), montre le lien entre un régime alimentaire non attendri, une occlusion attritionnelle et des mâchoires bien développées. Ces aborigènes ne souffrent pas de problèmes d’alignement dentaire, l’éruption des troisièmes molaires est même rendue possible, grâce à une migration mésiale de toute la denture, suite à une usure inter-proximale importante. Les enfants, à l’âge de 6 ans, présentent des pointes cuspidiennes usées, aucun encombrement et un bout-a-bout incisif. Loreille (Les mâchoires des hommes d’Altamira (Paléolithique supérieur). orthod Fr 2004; 75: 81-87) montre que les mâchoires des hommes d’Altamira, vivant il y a 14 000 ans, sont larges et harmonieuses. Elles présentent des surfaces d’insertion musculaires, qui sont de véritables crêtes. Aucun problème d’alignement notable n’est observé et une occlusion en bout à bout est retrouvée, chez l’adulte, par le mécanisme décrit par Begg; l’abrasion inter-proximale des surfaces dentaires provoque le passage d’une occlusion avec un engrènement, à une occlusion en bout-a-bout. Des travaux récents de certains auteurs, tels que Kiliaridis (Masticatory muscle function and craniofacial morphology. An experimental study in the growing rat fed a soft diet. Swed Dent J Suppl 1986; 36:55-57), Yamamoto (The effects of food consistency on maxillary growth in rats. Eur J Orthod 1996; 18:601-615) et d’autres… confirment le rôle de la mastication sur la morphologie cranio-faciale des animaux. N°40 - Mai 2015 Santé-MAG 31 ÉVÈNEMENT Ces travaux ont montré que les forces délivrées, par les muscles masticateurs, durant la fonction de mastication stimulaient l’apposition osseuse et la croissance suturale au niveau des maxillaires et des procès alvéolaires donnant, ainsi, des arcades suffisamment larges, pour permettre une mise en place harmonieuse des dents. Il a été démontré que des animaux, nourris avec un régime alimentaire mou, montrent une réduction dans la largeur maxillaire, mandibulaire, ainsi qu’une croissance cranio-faciale très faible. Alors que des appositions osseuses importantes ont été observées au voisinage de l’insertion des muscles élévateurs, de telle sorte que l’os soit capable de résister à des forces très importantes, délivrées par l’appareil manducateur, pendant la mastication, chez des animaux ayant bénéficié d’une alimentation dure et fibreuse. Une implication clinique importante des données, examinées ci-dessus, est que la fonction de mastication a un rôle important dans l'augmentation de la variabilité occlusale et donc, dans l'étiologie des malocclusions; ceci ayant entraîné une augmentation de la population orthodontique. L’ENFANT DOIT MASTIQUER: Si nous voulons réduire cette population, il semble judicieux de privilégier une alimentation plus consistante, chez le jeune enfant. Entre 18 mois et 2 ans, dès l’apparition des molaires de lait, on doit apprendre à l’enfant à mastiquer, en introduisant des aliments solides dans son alimentation. Des morceaux de carottes crues, de pomme, de la viande non hachée… vont obliger l’enfant à mâcher et à frotter ses dents les unes contre les autres, au lieu de sucer (ce qu’il fait avec une alimentation molle), afin d’écraser et ramollir les aliments, avant de pouvoir les avaler. Si l’enfant présente, déjà, des troubles occlusaux, des meulages sélectifs peuvent être suffisants, pour rétablir une mastication physiologique. Dans d’autres cas, de petits appareils simples, permettent, en quelques mois, de retrouver des rapports normaux entre les dents 32 Santé-MAG N°40 - Mai 2015 Pr Mustapha Sadibelouiz*, à Santé Mag, Nous recevons à notre consultation, environ, 3 à 4 nouveaux cas de sclérose en plaques, par semaine Propos recueillis par Tanina Ait Santé Mag: Qu’est-ce que la sclérose en plaques ? Pr Sadibelouiz: La sclérose en plaques est une maladie inflammatoire du système nerveux central, entraînant une destruction de la myéline (démyélinisation); ce qui détériore la conduction de l’influx nerveux. Cette maladie se manifeste par des signes neurologiques très variés et évolue, en général, par des poussées, entrecoupées par des périodes de rémissions; ce qui caractérise les formes rémittentes. Cette maladie est, parfois, évolutive lorsqu’un traitement symptomatique n’est pas envisagé précocement. Elle touche, souvent, l’adulte jeune et notamment, la femme entre l’âge de 20 et 40 ans. Il est cependant rare de voir une sclérose en plaques d’apparition tardive. Comment se manifestent les signes neurologiques, qui entraînent les poussées, dans cette pathologie ? Ces signes peuvent se manifester par des troubles visuels, comme une diplopie (vision double), des troubles sensitifs (paresthésies), des troubles de l’équilibre debout et à la marche (démarche ébrieuse), des troubles sphinctériens à type de miction impérieuse… Ces signes peuvent disparaître pendant quelque temps; puis, réapparaître, éventuellement. Cette évolution, par poussées-rémissions, définit les formes rémittentes. Parfois, les formes rémittentes deviennent de plus en plus fréquentes, évoluant vers l’aggravation sans rémission; ce qui définit les formes rémit- tentes secondairement progressives. Enfin, les formes graves sont d’emblée progressives et au bout de quelques mois, le sujet devient grabataire et termine sa vie, soit sur un fauteuil roulant, soit alité. Avec les complications du décubitus, le patient ne bouge plus et reste, souvent allongé, entraînant des escarres. ÉVÈNEMENT On distingue, ainsi, trois formes; à savoir: La forme rémittente, avec des poussées entrecoupées de rémissions. En général, les poussées durent quelques jours, puis disparaissent et réapparaissent, à nouveau. La forme dite secondairement progressive. Après une forme rémittente initiale, la maladie n’est pas suivie de rémissions et peut s’aggraver, de façon continue. La forme primaire progressive (ou progressive d’emblée) évoluant, très lentement, vers l’aggravation. Il faut savoir que le pronostic vital, dans cette maladie, n’est pas mis en jeu, sauf en fin d’évolution, à l’état grabataire. Par contre, l’handicap fonctionnel gêne, considérablement, les activités quotidiennes; mais, les patients peuvent avoir une insertion sociale, selon le degré de l’atteinte. Connait-on les causes de cette pathologie? Les causes ne sont pas bien connues, dans cette maladie. En revanche, cer- taines études avancent l’hypothèse de facteurs endogènes (génétiques) et de facteurs d’environnement. Comment diagnostiquer cette maladie? D’abord, le diagnostic est clinique, lorsque les premiers signes commencent à apparaître; surtout, lorsqu’il existe cette évolution par poussées. La confirmation se fait en pratiquant, toujours, une imagerie par résonance magnétique (IRM cérébrale et IRM médullaire), afin de visualiser les plaques de démyélinisation, au niveau du système nerveux central. Est-elle héréditaire ? La sclérose en plaque n’est pas héréditaire, selon le mode mendélien (transmission récessive, ou dominante); mais, il peut y avoir des formes familiales, où l’on peut trouver deux ou trois cas atteints. Cependant, cette éventualité est très rare. Quels sont les traitements ? Il en existe deux: Le traitement de la poussée (lorsqu’un nouveau signe apparaît) consiste à administrer un bolus de corticothérapie en perfusion, à raison de 1g/j, pendant 3 à 5 jours. Le traitement de fond utilise les immuno-modulateurs, comme les interférons, qui ne sont pas curatifs; mais, bloquent l’évolution de la maladie et c’est très important, pour le patient. Mis à part les traitements médicamenteux, existe-il d’autres thérapies ? En plus des traitements médicamenteux, il existe une psychothérapie, pour accompagner le patient; mais, cela demeure très rare, chez nous. En outre, la rééducation fonctionnelle est indispensable; surtout, au début, lorsqu’on est en présence d’un déficit au niveau des membres. Y a-t-il assez de centres de rééducation, en Algérie ? Les centres existent au niveau d’Alger, au CHU Mustapha, à l’EHS Ben Aknoun, à l’EHS Tixeraine, à l’EHS Azur Plage et à l’intérieur du pays, également. En revanche, la demande est très forte et les rendez sont, souvent, éloignés; car, ces centres spécialisés ne disposent pas suffisamment de lits et par conséquent, ce ne sont pas tous les patients qui vont en bénéficier. Certains patients s’orientent, alors, vers le secteur privé, ou à domicile. Quelle est la prévalence de cette pathologie, en Algérie ? Concernant les chiffres, je ne saurais le dire, car il n’y a pas eu de travaux consensuels et en l’absence de registre, même au niveau de la wilaya Alger. En tout état de cause, on peut avancer que cette maladie est fréquente: car; ne serait-ce qu’à notre consultation, nous recevons 3 à 4 nouveaux cas, par semaine. Vos conseils pratiques, à ces malades ? Je dirais que dès qu’il y a un signe qui apparaît; par exemple, une diplopie, un vertige ou tout autre symptôme neurologique, il faut impérativement consulter. Une fois que le spécialiste a posé le diagnostic, le patient doit suivre, régulièrement, son traitement et surtout, suivre les conseils de son médecin traitant * Professeur Mustapha Sadibelouiz,, professeur en neurologie, à l’hôpital Ali Ait-Idir (Alger). N°40 - Mai 2015 Santé-MAG 33 ÉVÈNEMENT Pr Salim Nafti*, à Santé Mag, Les lois interdisant de fumer, dans les lieux publics, ne sont pas respectées; il faut passer aux sanctions A l’occasion de la journée mondiale de lutte anti-tabac, le professeur Salim Nafti, toujours égal à lui-même et la volonté bien chevillée au corps, s’implique, comme à son habitude. Propos recueillis par Tanina Ait train de fumer, même sous le panneau l’interdisant, de surcroît. Ce dépassement est le fait des personnes chargées de l’interdire et faire respecter les lois. Ce non-respect de la loi n’est pas, hélas, spécifique à cette structure algéroise; mais, de tous les aéroports du territoire national, que j’ai eu l’occasion de fréquenter. J’en ai fait la remarque, que soit à l’aéroport d’Alger ou d’Oran, ou toutes les grandes villes où il y a un aéroport; mais, rien n’a changé, depuis des années. Santé Mag: Malgré les lois interdisant de fumer dans les lieux publics, les gens continuent à le faire. Faut-il appliquer la répression, afin d’arrêter ce fléau? Pr Salim Nafti: Effectivement, notre pays à toutes les lois possibles et imaginables, dont la plus vieille datant de 1987, interdit de fumer dans les structures de santé. Malheureusement, les agents fument, les policiers fument, les 36 Santé-MAG N°40 - Mai 2015 malades et les accompagnants aussi. De façon générale, une loi de 2001, interdisant de fumer dans tous les lieux publics; à savoir: restaurants, cafés, transports, aéroports…. n’est pas respectée, également. Pourtant cette loi consiste, surtout, à protéger les citoyens du tabagisme passif, qui est plus dangereux encore. A l’aéroport d’Alger, qui est, pourtant, un lieu bien surveillé, eh bien ! Je trouve des personnes en Pourquoi ne respecte-t-on pas ces lois? C’est parce qu’il n’existe aucune sanction. Or, sensibiliser c’est bien et moi, cela fait plus de 15 que je fais de la sensibilisation et je vois que les gens ne respectent pas ! Pourquoi ? Je me suis donc posé la question et je me suis dit que c’est parce qu’il n y a pas de sanction. Dans les pays développés, les gens respectent les lois, car ils savent qu’il y a des sanctions. Chez nous, donc, il faut en faire de même. En tant que comité d’experts auprès du ministère de la Santé, nous avons conclu que, pour la sensibilisation, tout a été. Aussi, on ne peut pas dire qu’en mai 2015 les gens ignorent les méfaits désastreux du tabagisme, sur la santé. Depuis des années, nous en parlons, à travers la presse: journaux, chaînes de radio et de télévision…Maintenant, si certains ne veulent pas arrêter de fumer, qu’ils respectent, au moins, la loi; en l’occurrence, sous peine de sanctions. C’est pourquoi nous réfléchissons, dans un comité pluridisciplinaire constitué, notamment, de juristes, au niveau du ministère de la Santé, à un dispositif réglementaire, en ce sens. ÉVÈNEMENT Cette sanction sera applicable à partir de quand ? A l’occasion de la journée mondiale de lutte contre le tabagisme, qui se tiendra, cette année, au CHU d’Oran, nous allons annoncer des mesures appropriées, visant à sanctionner tout dépassement. Quel est le slogan de cette année ? Cette année, le slogan de lutte anti-tabac, choisi par l’OMS, est «luttons tous contre le commerce illicite». Ce slogan sied on ne peut mieux à la situation qui prévaut, dans notre pays. En effet, sachant que la SNTA ne satisfait pas toute la demande nationale en tabac, les pouvoirs publics sont contraints d’en importer; chose dont certains en profitent, pour introduire, dans le pays, du tabac impropre à la consommation, fabriqué dans les régions sub-sahariennes (Niger, Mali…); ce, avec la complicité de quelques douaniers et policiers véreux. Ce tabac de contrebande est, encore, plus dangereux pour la santé. Aussi, il y a nécessité de redoubler de vigilance, pour préserver nos jeunes, qui sont l’avenir de l’Algérie. Il n’est pas normal, pour un pays qui se respecte, de voir, sur les trottoirs, entre autres à Bab-ElOued, Belcourt, Badjarah, par exemple, de jeunes chômeurs proposer des marchandises prohibées: tabac pourri et même de la drogue, à des jeunes de leur âge. C’est toute la force vive de la Nation, qui est en danger. Il est grand temps d’arrêter le massacre. C’est, là, toute la pertinence du slogan de l’OMS, cette année. Dans votre service, il existe une consultation, depuis plus de 10 ans, d’aide au sevrage. Le nombre de fumeurs qui viennent consulter est-il important ? Il y a un petit nombre de fumeurs désirant arrêter la cigarette, qui se présente et malheureusement, alors que moi j’en espérais plus. Dans la semaine, seuls trois ou quatre malades s’y présentent, alors qu’en Europe, il est constaté 15 à 20 malades, par jour. Au début, dans ma consultation, je recevais plusieurs fumeurs; mais, ils pensaient qu’on allait tout leur donner, comme les patchs, les chewing-gums à mâcher, gratuitement; mais, malheureusement, ces substituts à la nicotine coûtent très cher et ne sont pas remboursables et donc, les gens n’y adhèrent pas. Par conséquent, Il faut aider toutes ces personnes en donnant, gratuitement, ces produits de sevrage, lesquels, à l’évidence, reviennent moins chers que le traitement d’un cancer. Il y a combien de nouveaux cas de cancers, par an, liés au tabagisme ? On compte, environ, 4 000 à 5 000 nouveaux cas de cancers bronchiques par an; entre 8.000 et 10.000 infarctus du myocarde et des complications vasculaires, dont je ne peux pas citer de chiffres, car ils ne sont pas réels. Tout comme les cancers digestifs, de la vessie, de l’œsophage, de la bouche, de la gorge, de la lèvre; mais, de toute façon, on dénombre, environ, des milliers nouveaux cas, par an. Il y a quelques années, on avait fait une enquête avec toutes les différentes Sociétés savantes: cardiologues, spécialistes ORL, entre autres et on a dénombré 15.000 décès, par an, liés au tabagisme. C’est trois fois plus que les accidents de la circulation. En outre, les décès sont la partie cachée de l’iceberg, parce que les maladies sont d’un nombre de trois ou quatre fois plus. Nous sommes, actuellement, à 25% de la population qui fume, dont 6 à 10% de femmes qui fument, tous les jours. La femme dit-on est, encore, plus vulnérable au tabagisme. Qu’en est –il ? Tout à fait ! L’infertilité est plus importante chez la femme qui fume, que chez l’homme; les maladies coronariennes augmentent chez la femme, ainsi que le cancer du poumon et les maladies de la sphère ORL, sans oublier l’impact négatif du tabac sur la peau, qui vieillit très tôt, sur les cheveux; donc, sur son esthétique et on constate que parmi les jeunes, ce sont des filles qui fument 2 fois plus que les garçons. Ceci a été démontré, lors d’une enquête que nous avons réalisée dans les écoles et lycées, dans la région Est d’Alger. Nous fûmes étonnés, sans jeu de mots, de voir que les filles consommaient du tabac et même du cannabis, plus que les garçons. Votre appel, professeur ? Moi, j’aimerais que le politique s’investisse beaucoup plus. Nous ne sommes que des bénévoles, qui essayons de faire pour le mieux; car, nous sommes sensibilisé sur les maladies et les souffrances engendrées, par elles, au quotidien. Ce sont, ainsi, les conséquences du laxisme ambiant, que nous dénonçons. Nous souhaitons, ardemment, que les enfants évitent, pour ce faire; car, lorsqu’on goûte à la première cigarette, il n’est pas aisé de s’arrêter. Il serait, donc, opportun de doubler les prix de vente des cigarettes et d’interdire aux buralistes de les vendre, à l’unité. Cette augmentation a été le slogan de l’année dernière, sans grand succès, il faut le dire. Gageons que celui de cette année aura de meilleurs résultats * Professeur Salim Nafti , - Président du Comité national de lutte anti-tabac, au ministère de la Santé. - Président de la Société algérienne de pneumo-phtisiologie. - Chef du service de pneumophtisiologie, au CHU Mustapha Bacha – Alger. N°40 - Mai 2015 Santé-MAG 37 ÉVÈNEMENT L’EHU d’Oran, premier hôpital sans tabac, à l’échelle nationale L’Etablissement hospitalier universitaire «1er novembre 1954» d’Oran sera le premier hôpital sans tabac, à l’échelle nationale. Dans ce sens, une charte sera signée, à l’occasion de la journée mondiale anti-tabac, a-t-on appris du directeur général de l’EHU. L ’EHU d’Oran a été retenu comme pôle de lancement des structures publiques sans tabac et notamment, les hôpitaux. L’interdiction touchera les professionnels de la santé, qui doivent donner l’exemple et le public venant pour des prestations de soins, a indiqué, à l’APS, le professeur Mohamed Mansouri, en marge d’une journée de sensibilisation sur les méfaits du tabac. «L’initiative de l’hôpital sans tabac répond aux préoccupations du ministère de tutelle, sur les répercussions du tabac, sur la santé de la population. Le nombre des cancers, liés au tabagisme, sont en croissance inquiétante et le phénomène touche, tout aussi, le consommateur de tabac que le fumeur passif», a encore indiqué le même responsable. Mohamed Mansouri a souligné que malgré la loi interdisant le tabac dans les lieux publics, le texte n’a jamais été mis en application; d’où, la décision du ministère de la Santé de donner un coup de fouet, pour permettre, aujourd’hui, sa mise en œuvre, en commençant par les hôpitaux. Une charte "hôpital sans tabac" sera signée, à l’occasion d’une rencontre, prévue à l’EHU «1er Novembre 1954», sur le thème "Lutte anti-tabac: un défi de société". Pour mettre en œuvre cette décision, les responsables de cet établissement multiplient les actions d’information et de sensibilisation, autour de cette thématique. Plus de 500 38 Santé-MAG N°40 - Mai 2015 affiches, interdisant le tabac, ont été placardées à tous les niveaux de l’EHU et des plaquettes et autres flyers ont été confectionnés, pour sensibiliser le large public, sur ce problème de santé publique. La journée «Portes ouvertes» sur la lutte contre le tabagisme organisée, par le service de pneumologie de l’EHU a été une opportunité, pour le personnel médical et paramédical, de ce service, d’aller à la rencontre des fumeurs, pour leur prodiguer des conseils et leur proposer leur accompagnement, pour sortir de «l’enfer de la nicotine». Les visiteurs, parmi les «accrocs» de la cigarette, ont eu droit à des examens fonctionnels respiratoires, grâce à des appareils spéciaux, qui permettent de mesurer le souffle, dans le cadre du dépistage de la bronchite chronique obstructive et subir des tests sur la dépendance nicotinique, ainsi que des tests psychologiques. Il est à noter que le service pneumologie de l’EHU, dirigé par le Pr Lellou, assure des consultations hebdomadaires dédiées, exclusivement, aux personnes désirant cesser de fumer. «Nous leur prodiguons des conseils et les encourageons à rompre avec la cigarette. C’est, d’abord et avant tout, une question de motivation individuelle. Une personne qui cesse de fumer est une grande victoire, pour le médecin qui le prend en charge», souligne un praticien de ce service médical Pr Mohamed Mansouri ÉVÈNEMENT Médecine: la morphine sans pavot, à partir de levure génétiquement modifiée Des scientifiques ont annoncé avoir découvert une étape-clé de la fabrication d'opiacés, comme la morphine, à partir de levure génétiquement modifiée et sans pavot; ce qui pourrait ouvrir la voie à des analgésiques moins chers et entraînant moins de dépendance, par rapport aux médicaments dérivés du pavot. A partir de levure génétiquement modifiée et avec du sucre pour la nourrir, toute personne ayant une connaissance basique en biologie pourrait "brasser", chez lui, de la morphine ont, également, averti d'autres spécialistes. Dans une étude publiée dans la revue scientifique Nature Chemical Biology, des biologistes à l'Université de Californie, à Berkeley, expliquent avoir introduit, dans la levure, un gène de betterave. Ce gène permet à la levure de transformer de la tyrosine, un acide aminé dérivé du sucre, en réticuline; point de départ pour produire de la morphine, de la codéine et d'autres substances, utilisées en médecine comme antalgiques. La transformation de réticuline en morphine, par la levure, était déjà connue. Mais, il manquait l'étape de transformation de la tyrosine en réticuline, pour maîtriser cette fabrication, sans avoir recours à la culture du pavot. Les chercheurs n'ont pas produit de la morphine; mais, pensent qu'une souche modifiée de levure, capable de le faire, pourrait être disponible d'ici deux ans. Le but de cette recherche est d'ouvrir la voie à des analgésiques moins chers et entraînant moins de dépendance par rapport aux médicaments dérivés du pavot. Mais, l'équipe reconnait que ce procédé pourrait être une aubaine pour les narcotrafiquants et réclament des lois plus sévères. "Nous sommes proches du but; dans deux ans, nous pourrons produire une souche de levure fiable", affirme John Dueber, coauteur de la publication. "Le moment est venu de réfléchir à des moyens d'encadrer ces recherches et de prévenir de possibles abus", a-t-il ajouté. D'autres spécialistes, dans une tribune publiée dans Nature, réclament une réglementation plus sévère, le renforcement de la sécurité des laboratoires et la limitation de la production des souches de levure, pour empêcher les narcotrafiquants de s'en procurer. Les souches pourraient, également, être conçues de telle sorte qu'elles nécessitent des ajouts particuliers, ou des conditions de laboratoires spécifiques, compliquant la tâche des gangs. La morphine est une substance dérivée de l'opium, très utile comme analgésique. Elle possède des propriétés thérapeutiques; en particulier, comme analgésique et spasmolytique. La morphine, ou la péthidine, ces médicaments sont puissants, pour soulager la douleur, administrée par injection intramusculaire. Les effets secondaires graves sont rares (nausées, sédation et confusion). Sa mauvaise utilisation provoque une dépendance. La morphine est plus couramment utilisée dans la maladie en phase terminale La numérisation, dans les centres anti-cancer, améliore la gestion et la prise en charge du malade U n "système d’information numérisé", dans les centres anti-cancer (CAC), est une étape importante, pour la gestion rationnelle des structures de santé et une meilleure prise en charge des malades", ont affirmé, à Annaba, les participants à une rencontre consacrée à ce thème. Au cours d’une journée de sensibilisation et d’information, portant sur la numérisation du système de santé, organisée au CAC d’Annaba, le directeur de l’Agence nationale de gestion des réalisations et des équipements des établissements de santé, Lazhar Bounafaâ, a précisé que la "maîtrise de la gestion des renseignements, liés aux patients et aux structures de santé, est un facteur, essentiel, pour la valorisation des efforts, investis dans le secteur de la santé". L’application de ce système numérisé sera lancée depuis le pôle Est de lutte contre le cancer, regroupant les CAC des wilayate d’Annaba, de Constantine, de Batna, de Sétif et d’Ouargla, à travers le raccordement de ces infrastructures de santé à un réseau numérisé unifié, permettant l’accompagnement du malade, d’une manière rapide et précise. L’initiative contribuera, également, à économiser les coûts des prestations médicales; notamment, celles concernant l’imagerie médicale, ainsi qu’à mieux maîtriser la gestion des archives du secteur, ajoute le même responsable, lors de cette journée consacrée, également, à la mise à niveau des laboratoires d’analyses médicales ès secteurs public et privé. Le pôle Est de lutte contre le cancer sera, prochainement, renforcé par un sixième centre, en réalisation dans la wilaya d’El Oued, a fait savoir la même source, au terme de cette rencontre organisée avec la collaboration de la direction de la santé et de la population, à laquelle ont pris part des directeurs locaux de la santé des wilayate de Constantine, d’Annaba, de Skikda, de Batna, de Sétif, d’Ouargla, ainsi que plusieurs cancérologues N°40 - Mai 2015 Santé-MAG 39 ÉVÈNEMENT L'ostéoporose tue plus que le cancer du sein, chez la femme ménopausée Par Tanina Ait L'ostéoporose, maladie caractérisée par la fragilité excessive du squelette, tue plus que le cancer du sein chez la femme ménopausée, a relevé, à Alger, le professeur en génécologie-obstétrique, président de la Société algérienne d'étude et de recherche sur la ménopause (SAERM), Mourad Derguini. D ans une déclaration à l'APS, en marge du 13ème congrès de la SAERM, M. Derguini, également chef du service gynécologie, à l'hôpital de Kouba (Alger), a expliqué que l'ostéoporose, qui intervient, essentiellement, entre 55 ans et 65 ans, chez la femme, "évolue silencieusement et tue plus que le cancer du sein, le type le plus répandu des cancers, chez la femme". Il a souligné que 25% des femmes, souffrant des fractures du col du fémur, meurent, dans l'année, des complications entraînées par l'état grabataire, affirmant que le cancer du sein "ne tue pas autant". "Chez la femme ménopausée, la carence hormonale, due à l'absence d'œstrogènes va être préjudiciable à tous les organes et il n'est pas un organe, chez la femme, qui ne va pas en souffrir, dont l'os en premier; d'où, la nécessité d'un traitement hormonal substitutif", affirme le spécialiste. Par ailleurs, M. Derguini indique que le système cardiovasculaire se dégrade, aussi, à cette tranche d'âge. "Pendant qu'elle produit des œstrogènes, la femme a moins de risque de faire des accidents vasculaires cérébraux et moins d'infarctus que l'homme; mais, arrivée à la ménopause, elle le rattrape et le dépasse", a-t-il dit. Le traitement hormonal substitutif permet de redonner cette protection, à condition que ça se fasse le plus tôt possible, après un diagnostic médical et sous surveillance médicale. Selon ses propos, il a été prouvé que le traitement 40 Santé-MAG N°40 - Mai 2015 hormonal substitutif a son effet sur le cerveau, puisqu'il est "une bonne prévention, contre la maladie d'Alzheimer". Le spécialiste explique, néanmoins, que la ménopause n'est pas une maladie; mais, juste une étape physiologique, qui entraîne des maladies. En Algérie, elle intervient en moyenne à l'âge de 51 ans. Les signes directs de la ménopause sont les bouffées de chaleur, l'anxiété, l'insomnie, le nervosisme et la petite déprime. Certaines femmes n'en souffrent pas; mais, les dégradations silencieuses de la ménopause sont "inévitables". Interrogé sur les risques du traitement hormonal substitutif, M. Derguini affirme que "dire qu'il provoque le cancer du sein est erroné, car ce dernier est génétique, sur 99%". Les études montrent que la mortalité, due au cancer de sein, chez les femmes qui sont sous traitement hormonal substitutif, est inférieur à celle des femmes qui ne sont pas traitées, a relevé le spécialiste. Une femme ménopausée a 40 fois plus de risque de mourir de son cœur que de son sein, a-t-il, encore, dit. Au 13ème congrès de la SAERM, créée en 2000, seront abordés durant deux jours, les différents thèmes de la ménopause et d'autres thèmes de génécologie-obstétrique. La rencontre voit la participation de 400 participants, dont des gynécologues algériens, français, tunisiens, mauritaniens, marocains; mais, aussi, des cardiologues, rhumatologues et médecins généralistes Pr. Mourad Derguini Agenda scientifique Algérie 29 au 31 mai 2015 - Alger - Algérie 4ème congrès de la Société Africaine des déficits Immunitaires Thème: Prédisposition génétique aux infections en Afrique. 13 juin 2015 - Alger - Algérie La 3ème journée chirurgicale Organisée par: L’association El Fedjr de Blida et le CAC de Blida. Au niveau de l’Ecole Technique de la Sonelgaz. Thème: Colostomies et cancers colorectaux (CCR). 29 au 31 mai 2015 - Alger - Algérie 15ème Congrès Algérien de Rhumatologie Organisée par: la Ligue Algérienne Antirhumatismale 1er au 3 octobre 2015 - Alger - Algérie XIIème Congrès national de la Société Algérienne d'Hématologie et de Transfusion Sanguine (SAHTS) 13 et 14 novembre 2015 - Alger - Algérie 7ème rencontre en Oncologie Thèmes: • Leucémies aigues Lymphoblastiques; • Syndromes Lymphoprolifératifs Chroniques (hors LLC). En marge du Congrès se tiendra, également, la 2ème Journée des Infirmiers en Hématologie. Informations: Pr Malek Benakli, président de la Société Algérienne d'Hématologie et de Transfusion Sanguine (SAHTS) Service d'Hématologie-Greffe de moelle osseuse Centre Pierre et Marie Curie, Alger Mail: malekbenakli@yahoo.fr Site: www.hematologie-dz.com 13 au 15 octobre 2015 - Alger - Algérie 12 et 13 juin 2015 - Annaba - Algérie 4èmes Journées Urologiques Nationales d’Annaba (JUNA 2015) Pour cette édition, trois thèmes principaux sont retenus: • Les infections urinaires; - Les infections urinaires nosocomiales et communautaires; - L’utilisation rationnelle des antibiotiques, dans le traitement des infections urinaires; - Consensus. • Les cancers urologiques; - Les controverses, dans la prise en charge des cancers urologiques; - Le plan cancer national et cancers urologiques; • La neuro-urologie; - La prise en charge de l’hyperactivité vésicale; - La prise en charge de l’incontinence urinaire neurologique; - Le drainage vésical, chez le patient neurologique. 42 2ème Congrès International de la Société Algérienne de Nutrition CI-SAN 2015 Thématique principale du congrès: l'alimentation méditerrannéenne Informations: Email: congres-nutrition@san-dz.org Web: www.san-dz.org 13 et 14 novembre 2015 - Alger - Algérie 7ème rencontre en Oncologie Thèmes: • Le cancer du sien; • Les cancers urologiques et gynécologiques. Les collègues souhaitant présenter l'expérience de leur service, des sessions de communications affichées sont prévues, à cet effet. Les résumés doivent être adressés, avant le 15 septembre 2015, par email: oncologymeeting@gmail.com Informations: Email: oncologymeeting@gmail.com Agenda scientifique International 03 juin 2015 - Singapore Clinical facial aesthetics international event on facial aesthetics Singapore Following the success of the European edition, we are pleased to announce the official launch of the highly-anticipated CFA (Clinical Facial Aesthetics) to be held at the Hilton Singapore between... Secteurs concernés: Chirurgie, Médecine esthétique. 25 et 26 juin 2015 - Lille - France Ateliers de printemps de l'Association de Chirurgie Hépatobiliaire et de Transplantation hépatique (ACHBT) Les Ateliers de printemps de l'Association de Chirurgie Hépatobiliaire et de Transplantation hépatique (ACHBT) se tiendront les 25 et 26 juin 2015, à Lille (France). Thème: " Evaluation de la résécabilité des métastases hépatiques de cancer colorectal " 05 Juin 2015 - Hong Kong Hong Kong 2015 - the Combined Congress of HKIOF, APSS & APPOS This is the Combined Congress of the 12th Hong Kong International Orthopaedic Forum (HKIOF), the 10th Asia Pacific Spine Society (APSS) & the Asia Pacific Paediatric Orthopaedic Society (APPOS). 03 - 06 Mars 2016 - Venise - Italie The 4th International Conference on Prehypertension, Hypertension & Cardio Metabolic Syndrome (PreHT 2016) Prehypertension is usually associated with other components of the metabolic syndrome i.e. obesity, glucose intolerance and dyslipidemia. In most developing countries and in the urban areas of many countries, one in five to one in three adults fall in the category of prehypertension. Recommendation and guidelines in the field have substantial public health importance and enormous economic consequences. The Conference will aim to deal with all aspects related to early diagnosis, including innovative technologies and treatments and will bring together professionals from the fields of Hypertension, Nephrology, Endocrinology, Internal Medicine, Cardiology and more. 25 au 27 juin 2015 - Montpellier - France Journées NOVAMEDICA Les Journées NOVAMEDICA se tiendront du 25 au 27 juin 2015, à Montpellier (France). Thèmes: Cancérologie digestive; Pathologies hépatiques; Pathologies bilio-pancréatiques; Pathologies inflammatoires digestives; Chirurgie métabolique et bariatique. 29 juin au 4 juillet 2015 - Angers - France 1ère édition des "rencontres de l'éthique" La 1ère édition des "rencontres de l'éthique" se tiendra du 29 juin au 4 juillet 2015, à Angers (France). 31 août 2015 au 3 septembre 2015 - Monaco 13ème congrès mondial de l’OESO Le 13ème congrès mondial de l’OESO se tiendra du 31 août 2015 au 3 septembre 2015, à Monaco (Principauté de Monaco). Thème: Le point actuel sur l’œsophage sain et pathologique - Technologies nouvelles et translation des modèles théoriques à la clinique. 4, 5, 6 Juin 2015 - Amiens - France 4th ACREP Perforator flap course/ 2nd Color doppler workshop for surgeons Let’s focus on what’s new in 2015 Super microsurgery: the next step? New trends in Autologous breast reconstruction: Imap flap, Pap flap, Extended TDAP, ICAP, Perforator flap... Secteurs concernés: Chirurgie plastique, Echographie , Gynécologie-Obstétrique, Médecine Esthétique,Orthopédie, Sénologie. 18 au 22 novembre 2015 - Marrakech - Maroc AORTIC 2015: 10ème Conférence internationale sur le cancer en Afrique La 10ème Conférence internationale sur le cancer en Afrique - AORTIC 2015 se tiendra du 18 au 22 novembre 2015, à Marrakech (Maroc). 43 ÉVÈNEMENT Produire le médicament en Algérie un enjeu, majeur, de santé publique Par le Dr Abdelouahed Kerrar - Président UNOP (Union nationale des opérateurs de la pharmacie) C’est là, sans doute, l’un des plus grands malentendus, dans la communication officielle, autour de la politique nationale de santé publique. D ’un côté, en effet, la presse nationale ne manque jamais de se faire l’écho et de s’émouvoir, à juste titre, des dysfonctionnements de l’approvisionnement en produits pharmaceutiques, au niveau des établissements de santé, ou des officines; mais, dans le même temps, cette même presse se plait à pointer du doigt, à longueur d’année et à chaque fois que les douanes algériennes rendent publiques les statistiques d’évolution de notre commerce extérieur, l’augmentation de la facture des importations de médicaments. Les deux images sont bien réelles et, comme on s’en doute, les médias nationaux n’y sont pour rien. Mais, à un moment donné, il faut bien «crever l’abcès» et commencer à regarder la réalité en face: si nos autorités ne peuvent pas rester insensibles au phénomène des pénuries récurrentes de médicaments, et des défaillances de l’accès aux soins 44 Santé-MAG N°40 - Mai 2015 que cela occasionne, on peut, difficilement, reprocher, dans le même temps, au ministre de la Santé de prendre les mesures nécessaires, pour importer, en quantités suffisantes, un produit nécessaire, non disponible sur le marché interne. Il s’agit là, du point de vue de notre association, l’UNOP (Union nationale des opérateurs de la pharmacie), d’un débat de toute première importance et qu’il importe de clarifier, de toute urgence. Et d’abord pour une question d’éthique. La santé a, certes, un coût qui peut paraître élevé; mais, il ne faut jamais perdre de vue que c’est, d’abord, un investissement et pas seulement, une dépense. Une population bien soignée est une population plus productive et ce n’est pas un hasard, si les pays les plus développés sont, d’abord, ceux qui investissent le plus dans leur système de santé. Dans le cas de notre pays, il est paradoxal que les 2,6 Mds de $US d’importations de produits pharmaceutiques annuelles fassent couler, nettement, plus d’encre que l’importation de 7 Mds de $US de véhicules, ou de 4 Mds de $US de carburants. Et puis, le fait de focaliser sur l’augmentation, réelle, des importations de médicaments est un peu comme l’arbre qui cache la forêt: l’effort exceptionnel, fourni au cours des dernières années, a conduit à augmenter, sensiblement, la consommation de médicaments, la faisant passer de 60 $US/Habitant, en 2008, à près de 100 $US, en 2014; mais, pour remarquable que soit cette progression, notre pays reste, toujours, en deçà de la moyenne mondiale, qui se situe autour de 130 $US/Habitant. Notre pays a, donc, encore des progrès à accomplir, de ce point de vue. Ainsi, en décidant d’un Plan Cancer ambitieux, sous l’impulsion directe du président de la République, les pouvoirs publics manifestent, clairement, leur souhait de continuer à répondre aux besoins, croissants, de la population, en soins de qualité. A l’évidence, on ne peut que s’en féliciter. Mais, là aussi, il faut bien souligner que les nouvelles thérapies du traitement du cancer ont un coût très élevé. Elles mobilisent des montants financiers, qui sont passés de 100 Millions de DA, en 2005, à 14 Milliards de ÉVÈNEMENT DA, en 2012 et doivent, pour l’essentiel, être importées. Les thérapies ciblées représentent 63% de l’enveloppe allouée au traitement anti – cancéreux et 33 % du budget des médicaments hospitaliers. Il n’y a pas de doute, par ailleurs, que l’engagement fort, qui vient d’être pris, en faveur d’un dépistage précoce, va se traduire, pour les cinq années à venir, par un accroissement sensible du nombre des malades à traiter et donc, inévitablement, de la demande future en produits pharmaceutiques importés. Ce raisonnement vaut, bien sûr, pour le traitement du cancer, tout comme pour un grand nombre d’autres classes thérapeutiques. Les projections faites par le très sérieux IMS évaluent la demande nationale, globale, en médicaments à l’horizon 2018, autour de 5,7 Mds de $US. Dès lors, et comme chacun peut, aisément, le comprendre, le véritable enjeu, qui est tout autant sanitaire qu’économique, est celui de savoir quelle sera la part de l’importation et celle de la fabrication nationale. C’est un enjeu d’autant plus décisif que toutes les analyses de la conjoncture économique qui prévaudra au cours des prochaines années, sont loin d’être rassurantes: combien même les marchés pétroliers mondiaux, si importants pour notre pays, viendraient à se stabiliser, de grands défis attendent l’économie nationale. La réponse aux besoins de santé de la population sera d’autant plus assurée et garantie qu’elle sera adossée, de plus en plus, aux performances de la production nationale. Là aussi, nous estimons que les autorités sanitaires nationales devraient afficher une démarche beaucoup plus volontariste. Après tout, de tout le secteur industriel national, la filière pharmaceutique est celle qui a enregistré les taux de croissance les plus solides, en moyenne de 17%, par an, depuis l’année 2006. C’est, aussi, l’une des rares filières qui a pu gagner en parts de marché, par rapport à l’importation, grâce aux mesures, courageuses, de restrictions aux importations de produits fabriqués localement, prises par le gouvernement, en 2008. En l’espace des dix dernières années, la part de la production nationale, dans la satisfaction des besoins en médicaments, est passée de 12% à 41%. L’investissement, dans l’industrie pharmaceutique, est impressionnant, si l’on juge par les 151 projets agréés par le Ministère de la santé et actuellement, en phase de réalisation. Pour nous autres, fabricants engagés dans la production, il est difficile de comprendre pourquoi, avec un écosystème si favorable, nos responsables affichent si peu d’enthousiasme et si peu d’ambition. Il est vrai que, comme partout, les problèmes sont tenaces. A commencer par cette bureaucratie, sous laquelle continue d’étouffer notre système d’enregistrement, véritable colonne vertébrale de toute politique pharmaceutique. Ou, cette incapacité à édicter une réglementation appropriée, sur le recours aux bio-similaires, devenue une voie de nécessité, permettant de donner un signal positif aux investisseurs, pour assurer l’accès, élargi, des Algériens aux thérapies ciblées. Ou encore, les retards pris à corriger ces inutiles rigidités du système régissant le prix du médicament. Ou enfin, l’absence de réponse structurée aux besoins immenses en formations de ressources humaines spécialisées, pour donner toutes ses chances de succès au boom, actuel, de l’investissement pharmaceutique national, dans notre pays. Autant de questions qui continuent de jalonner le parcours d’obstacles, qui se dresse, toujours, devant l’industrie pharmaceutique nationale. Des questions dont la résolution ne requiert, pourtant, pas de coût budgétaire supplémentaire et fait, surtout, appel à des efforts internes d’organisation et de rationalisation. Dans un contexte global, où les effets, néfastes, des soubresauts de l’économie mondiale peuvent s’avérer dévastateurs, prendre à bras le corps ces contraintes au développement de notre industrie pharmaceutique est un enjeu économique et social de premier plan. Et c’est, par-dessus tout, un enjeu vital, pour l’efficacité de la politique nationale de santé publique, au cours des prochaines années A PROPOS DE L'UNOP L’UNOP, association représentative des entreprises du secteur pharmaceutique algérien. Sur l’initiative d’un groupe d’entrepreneurs du secteur pharmaceutique, l’Union Nationale des Opérateurs de la Pharmacie, par abréviation UNOP, a été créée à la fin des années 1990, conformément à la loi algérienne relative aux associations. Elle a reçu l'agrément officiel du Ministère de l’Intérieur, en date du 29 mai 1999. C’est, aujourd’hui, une association active, qui regroupe des entreprises exerçant des activités de fabrication de conditionnement, ou d’importation de médicaments à usage humain. Les objectifs: • Favoriser les échanges entre les responsables de laboratoires; • Améliorer les synergies entre universités et industries; • Promouvoir la formation et l'enseignement professionnel; • Renforcer la coopération entre industriels de la sante et leurs partenaires politiques et économiques; • Assurer le soutien et la défense des intérêts économiques et professionnels de ses adhérents; • Prendre en charge les interrogations, d'ordre économique, social, juridique, fiscal et douanier, concernant l'activité professionnelle. Les missions de l’UNOP L’UNOP s’est assigné, comme objectif principal, la promotion de la fabrication, en Algérie, de médicaments répondant aux meilleurs standards internationaux, en matière de qualité. Elle a pour souci de contribuer, aux côtés des autorités publiques compétentes, au développement et à l’organisation d’une industrie pharmaceutique performante, dans notre pays. Elle assume également, dans ce contexte, la mission de défense des intérêts matériels et moraux de ses membres. L’ensemble des sociétés membres de l’UNOP, représente plus des deux tiers du chiffre d’affaires du marché national du médicament. Sa forte représentativité en fait un interlocuteur actif incontournable, sur un marché qui, au cours des dix dernières années, enregistre des taux de croissance remarquables, aussi bien du point de vue de la consommation globale que sous l’angle de la part de marché de la production nationale. Dans ce contexte, un effort immense est attendu de l’ensemble des acteurs concernés, afin d’accompagner le développement continu de la filière pharmaceutique nationale, par la mise à niveau, constante, de son encadrement légal et réglementaire, par le renforcement des structures qui régissent son organisation et par la complémentarité entre l’action menée, au quotidien, au sein des entreprises pharmaceutiques et les objectifs, ultimes, de la politique nationale de santé publique, telle que définie et mise en œuvre par les pouvoirs publics. N°40 - Mai 2015 Santé-MAG 45 ÉVÈNEMENT Pr Habib Douagui *, à Santé Mag: La rhinite allergique touche 25 % de la population de moins de 50 ans Propos recueillis par Tanina Ait Consacré à la rhinite allergique, le Pr Douagui qui est aussi président de la Société africaine d’allergologie mis en exergue l’importance du diagnostic précoce, pour éviter les complications de la maladie; notamment, l’asthme bronchique. Les maladies allergiques sont considérées comme des maladies du siècle, car les maladies allergiques ont doublé en vingt ans. C inq cent millions de personnes dans le monde ont une rhinite allergique et trois cent millions souffrent d’asthme. «Derrière chaque rhinite se cache un asthme», a-t-il rappelé, précisant que les deux maladies sont liées. Les maladies allergiques sont classées à la 4ème place des préoccupations, en matière de santé, selon les informations de l’OMS. En outre, la rhinite allergique et un asthme bronchique influent directement sur la qualité de vie, a-t-il précise. A ce sujet, dans 50 % des cas, la rhinite allergique est associée à l’asthme bronchique. La rhinite allergique est caractérisée par un écoulement nasal, éternuement, nez qui gratte et nez bouché. LE GÉNÉRALISTE DOIT ÊTRE FORMÉ À LA PRISE EN CHARGE DE LA RHINITE ALLERGIQUE Selon le même intervenant, en plus des symptômes cités ci-dessus, le malade peut, aussi, présenter une conjonctivite allergique. Pour le diagnostic, un consens international regroupe les principaux symptômes et caractéristique de la rhinite, qui permet aux généralistes, allergologues et pneumologues de parler le même langage. Il a, d’ailleurs, insisté sur le rôle du médecin généraliste, qui représente le premier chaînon de la chaîne médicale; d’où, l’utilité d’une formation continue, adéquate et généralisée à tout le pays, des médecins généralistes. Lorsque, par contre, le médecin généraliste doute 46 Santé-MAG N°40 - Mai 2015 sur un diagnostic, il est dans l’obligation de demander un avis au spécialiste et de se former continuellement, a-t-il noté. Pour ce qui est du diagnostic, il est, principalement, clinique, à travers un interrogatoire minutieux et des tests cutanés allergiques, où une goutte d’un allergène est déposé sur la peau, pour déterminer, au bout de vingt minutes, si le patient réagi positivement ou négativement, à un certain nombre d’aller- gènes. Pour l’hôte de DK News, un autre examen biologique peut, aussi, être effectué par un prélèvement de sang, pour rechercher les antiscorps, du type IGE. Quant au traitement, lorsqu’il s’agit d’une rhinite saisonnière, un traitement ponctuel peut être suffisant et facilement gérable, par un généraliste, par exemple. Lorsque, par contre, la rhinite est associée à un asthme, ÉVÈNEMENT le malade doit être orienté vers un service de pneumo-allergologie pour effectuer des tests respiratoires. S’exprimant sur les allergènes, le Pr Douagui a souligné qu’ils sont de plusieurs type, citant, par exemple, les acariens, qui se nourrissent de la peau et des cheveux et se développent dans un environnement humide. LES PRINCIPALES CAUSES DE LA RHINITE ALLERGIQUE Dans 70 % des cas des rhinites et des asthmes, le principal allergène est l’acarien, a-t-il souligné. Dans les 30 % de cas restant, les pollens, les polis et excréments d’animaux et insectes (chats, chiens, rats et cafards) sont la cause des rhinites. Les aliments peuvent, également, causés, des rhinites comme le lait de vache, les arachides, les fruits et fruits de mers et ces allergies se manifestent, généralement, par des dermatoses et des problèmes digestifs. Les médicaments et les piqures d’insectes sont, aussi, imputables dans la même pathologie, a-t-il dit. S’agissant des traitements, l’orateur à signifié que tous les traitements contre les allergies sont disponibles, en Algérie. Les traitements, d’après lui, sont des traitements antihistaminiques, pour lutter contre le médiateur chimique (histamine) et un corticoïde nasal, pour lutter contre les écoulements. Pour l’asthme caractérisé par une inflammation, un bronchodilatateur et anti-inflammatoire est indiqué. Il a, aussi, insisté sur la bonne qualité de vie, car le traitement médical est insuffisant et pour ce faire, il est important d’éviter l’allergène. Les recommandations, émises par l’expert, en matière d’éviction, résident dans l’ouverture des fenêtres, pour bénéficier du soleil, mettre une coupure entre l’enfant et l’acarien, par la couverture du matelas par une toile cirée, éviter dans les chambres les mousses, les tentures, les tapis, les peluches, la laine, éviter la bibliothèque dans la chambre, nettoyer la maison avant d’allumer le chauffage au mois d’octobre, éviter les nettoyages aux produits toxiques, en présence des allergiques et interdiction totale de fumer, dans la chambre * Professeur Habib Douagui, - Chef de service d’allergologie au CHU de Beni Messsous, - président de la Société algérienne d’allergologie, - président de la Société africaine d’allergologie. La rougeole: peut affaiblir le système immunitaire des enfants, pendant 3 ans L e virus de la rougeole peut affaiblir le système immunitaire des enfants pendant trois ans et non pas un à deux mois, comme évoqué, jusqu'à présent, révèle une étude américaine. Selon cette étude, publiée dans une revue spécialisée, la rougeole peut provoquer une "amnésie" partielle du système immunitaire, qui l'empêche de reconnaître des agents pathogènes et de lutter, efficacement, contre les maladies infectieuses, qu'ils engendrent. "Nous savions, déjà, que la rougeole attaquait la mémoire immunitaire, avec un effet immunosuppressif, pendant une brève période; mais, ces travaux indiquent que cet effet de suppression du système immunitaire dure beaucoup plus longtemps", a expliqué Jessica Metcalf, professeur d'écologie et de biologie et l'un des auteurs de cette étude. "En d'autres termes, si on a la rougeole, il est possible de mourir d'une autre infection, jusqu'à trois ans après", a-t-elle ajouté. Cette étude "suggère que la vaccination contre la rougeole a des effets protecteurs qui vont au-dePr Jessica Metcalf là de cette maladie elle-même", a ajouté Michael Mina, chercheur et principal auteur N°40 - Mai 2015 Santé-MAG 47 ÉVÈNEMENT Pour la mise en place de mécanismes de régulation des ressources thérapeutiques Le ministre de la Santé, de la population et de la réforme hospitalière, Abdelmalek Boudiaf, a plaidé, à Alger, pour la mise en place de meilleurs mécanismes de régulation et d’optimisation des ressources thérapeutiques. Par Tanina Ait A u regard des évolutions sanitaires; notamment, dans le domaine de la prise en charge des malades et de la nécessité de maîtriser les dépenses, en arrivant au meilleur rapport coûtefficacité, la mise en place de meilleurs mécanismes de régulation et d’optimisation des ressources thérapeutiques devient d’une nécessité absolue", a souligné M. Boudiaf, dans un message adressé aux participants à un atelier sur la pharmaco-économie. Il ajoute, dans ce sens, que dans les systèmes de santé développés, la pharmaco-économie "joue, aujourd’hui, un rôle important et déterminant, dans la rationalisation des choix de santé publique et des stratégies thérapeutiques". Selon le ministre, la régulation et la rationalisation des ressources thérapeutiques est nécessaire, "tout comme devient indispensable le développement d’une industrie locale du médicament, orientée sur les produits à fort service médical rendu". Cette industrie pharmaceutique locale, axée sur la satisfaction des besoins nationaux, permettrait, a-t-il dit, non seulement "de réduire les dépenses à l’importation; mais, d’en assurer la disponibilité à un prix attractif, tout en assurant une valeur ajoutée économique certaine". Il rappelle, à ce propos, que l’Algérie, qui dispose d’un vaste réseau infrastructurel et d’un système de santé assurant tous les niveaux de soins, a mis en place des mécanismes incitatifs, pour la promotion de l’investissement et de la fabrication nationale du médicament. "En plus de l’entreprise publique Saidal, le secteur privé a connu un essor remarquable, qui doit se poursuivre et être consolidé, par l’allocation de ressources suffisantes à la recherche-développement", a-t-il noté L'immunothérapie efficace contre le myélome multiple des os L 'immunothérapie, une nouvelle approche de traitement du cancer, qui dope le système immunitaire, pour détruire les cellules cancéreuses, serait efficace contre le myélome multiple des os, une forme de leucémie, selon des résultats d'un essai clinique, publiés. Cet essai clinique, de phase III, avec l'anticorps Elotuzumab, développé par des laboratoires américains, montre que l'immunothérapie pourrait offrir une nouvelle option de traitement, pour les patients atteints de myélome multiple qui rechutent, ont expliqué les chercheurs qui l'ont conduit. 48 Santé-MAG N°40 - Mai 2015 L'Elotuzumab, combiné au traitement standard de chimiothérapie, a permis de prolonger la rémission des malades de cinq mois, en moyenne, comparativement à un groupe témoin. Près de 650 patients atteints de myélome multiples en rechute ont participé à l'essai, dont la moitié ont été traités avec du lénalidomide, une chimiothérapie et du déxamethasone, un puissant anti-inflammatoire; tandis que l'autre groupe a, en plus, pris de l'élotuzumab. Après une période médiane de suivi de 24 mois, l'élotuzumab a réduit le risque de progression du cancer et de décès de 30%, précisent les chercheurs