Et si c`était toi?
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Et si c`était toi?
Et si c’était toi? Deux adolescentes sont victimes de violence sous différentes formes et cherchent à sortir de leur détresse. Et si c’était toi? Deux adolescentes sont victimes de violence sous différentes formes et cherchent à sortir de leur détresse. «Ce film profondément humain, sincère et riche en émotions, constitue un outil pédagogique moderne et très hétérogène, ce qui fait de lui un bijou en la matière». Dirk Haas «Le Centre d’Information et de Prévention apprécie l’initiative qui a été prise par l’équipe de jeunes et les professionnels du Lycée Technique du Centre afin de thématiser le suicide chez les jeunes. La thématique reste malheureusement d’actualité. (...) Votre projet a donc une forte valeur morale et présente une utilité nationale». Centre d’Information et de Prévention 4 Sommaire Introduction: «Making of» p. 6 Et maintenant? Que faire avec cet outil? p. 9 Le suicide: quand la souffrance est plus forte que la vie p. 12 Contre le mobbing Pour finir ... Contacts utiles p. 17 Réalisation du dossier p. 24 Bibliographie p. 25 p. 22 p. 23 5 Introduction: «Making of» Le projet: C e film a été réalisé dans le cadre du stage de Laurence Streitz, étudiante en deuxième année de « Bachelor en Sciences sociales et éducatives » à l’Université du Luxembourg. Conçu en collaboration avec le groupe « Code de Vie » et le service «Info-Action» du Lycée Technique du Centre, ce film a été présenté lors des journées « Lycée Sans Violence » en avril 2009. Grâce à la grande disponibilité des élèves et de leur professeur de français, le film a pu être réalisé avec la classe 3IF1*, en grande partie en dehors du cadre de l’école. Le concept et les idées du scénario viennent entièrement des élèves. L’encadrement pour la réalisation générale du film a été assuré par Laurence Streitz (étudiante stagiaire), Anne-Marie Delvaux (enseignante), ainsi que Nancy Holtgen et Joëlle Keipes (éducatrices graduées). * (3e Internationale préparant au Bac International en langue véhiculaire française) Commentaire de la classe 3IF1: «Ce film représente notre première expérience cinématographique. Nous avons pu découvrir les différentes étapes dans la création d’un film. Nous pensons que ce que nous avons voulu faire passer a été bien compris par les spectateurs et que le thème de la violence a été clairement présenté. Pour Cynthia et Tania, les deux actrices principales, il n’était pas facile d’exprimer leurs émotions, car elles étaient un peu intimidées par la caméra et par le regard des autres. Mais il était également difficile pour elles et pour les autres de rester sérieux et de se concentrer. Mais nous sommes satisfaits du résultat final et cette expérience a été à la fois amusante et instructive». Message de Laurence Streitz, la réalisatrice: «Le court-métrage ainsi que ce dossier pédagogique sont le résultat d’une collaboration formidable. Je veux remercier tous ceux qui m’ont donné la chance de contribuer activement à la vie du LTC. Mais aussi les élèves de la classe 3IF1 qui s’impliquaient et participaient avec beaucoup d’engagement. Il est important que le court-métrage trouve sa place dans les écoles pour servir à la sensibilisation et à la prévention. Pour soutenir cette occasion unique, le CPOS, ensemble avec toute une équipe engagée, s’est déclaré volontaire pour participer à la création d’un dossier pédagogique». 6 Les participant(e)s: Gassim Diallo Abhinandanavani Krishna Carla Alexandra Pereira Oliveira Cindy Alves Matins Stella Eva Macis Tania Marisa Vieira Rodrigues Vedrana Ristic Cynthia Kombe Bosombisa Patricia Antonieta Nunes Varela Michel Auguste Johannsson Encadrement: Anne-Marie Delvaux Nancy Holtgen Joëlle Keipes Laurence Streitz Réalisation: Laurence Streitz Classe 3IF1 Montage: Juan Aguilar Musique: O’Halloran «Prelude N°2» et Maximillian Hecker «Birch» Filmographie des réalisateurs: Et si c’était toi?, 2009 © LTC, Luxembourg Longueur: 3 minutes 40 Langue: sans paroles 7 Créajeune est une manifestation qui est le fruit d’une collaboration entre le Saarländisches Filmbüro e.V., la Ligue de l’enseignement / FOL Moselle et le Département Audio-visuel de l’IRTS de Lorraine. Les objectifs sont de permettre aux jeunes de diffuser et de valoriser leurs oeuvres audiovisuelles, de favoriser les échanges et les liens avec d’autres jeunes, originaires des pays réunis dans la Grande Région, autour de leurs créations. Le concours Créajeune a eu lieu le 4 décembre 2009 à Metz et à cette occasion le film «Et si c’était toi?» a été montré. Le jury a été impréssionné par le film: Coup de cœur et encouragement du jury à Et si c’était toi? «Pour la qualité de l’image, du son, du montage et pour le rythme donné au film. Le jury a été touché par une question souvent tabouée» 8 Besondere Erwähnung Et si c’était toi? für die hervorragende Qualität von Ton und Schnitt, und für den Rhythmus dieses Filmes. Das Tabuthema, das hier aufgegriffen wird, hat die Jury sehr bewegt. Es ist wichtig, sich mit dem Leid von Jugendlichen zu beschäftigen, die mit Gewalt konfrontiert sind und aus ihrer Situation keinen Ausweg sehen. Et maintenant? Que faire avec cet outil? Résumé Deux adolescentes sont victimes de violence sous différentes formes et cherchent à sortir de leur détresse. Mots-clés Le film traite différents thèmes: • le mobbing / le harcèlement (violence «douce») • le suicide • la mort • la solitude / la marginalisation • la violence (domestique) • l’absence de communication • la dispute avec les parents / la pression exercée par les parents / l’obligation de réussir • l’ignorance • l’angoisse • le manque de respect • la dynamique des groupes • les services d’aide / le SPOS • l’indifférence etc. Exemples de questions à traiter avec les élèves • Citez les scènes relatives à la solitude, à la souffrance, à la violence, à l’exclusion … • Est-ce qu’il s’agit de situations réalistes? Pourquoi? Quelles sont vos propres expériences? • Qu’est-ce que les deux jeunes filles du film ont en commun? Qu’est-ce qui les différencie? • Imaginez une suite à ce film. • A qui peut-on s’adresser si on a des pensées suicidaires? A qui peut-on parler si un proche a des pensées suicidaires ou a commis un suicide? (Que faire dans quelle situation? Quelle prise en charge après une tentative de suicide ou un suicide? Autant de questions qui doivent trouver une réponse dans les débats envisagés). 9 Petit guide pour animer une séance A partir de 15 ans Le cadre: * Prévoyez un minimum de deux heures de cours. * Aménagez la salle afin d’instaurer et de faciliter la discussion et l’échange. La phase individuelle: * Comme le film peut encourager les élèves à raconter des expériences personnelles douloureuses, nous vous conseillons de créer une ambiance de confiance et de laisser aux élèves un temps de réflexion après le visionnage du film afin d’encourager la prise de parole. * Respectez la situation individuelle de chaque jeune (p.ex. chacun a le droit de s’exprimer ou non) L’interactivité et la phase d’échange: * Invitez les jeunes à partager leurs propres expériences avec un partenaire de leur choix (ou éventuellement en petits groupes de 3 personnes). * Dans la logique du «less is more», nous vous conseillons d’aborder un seul sujet par séance (sans négliger le contexte général du film), plutôt que de traiter tous les thèmes abordés dans ce film. Discussion en séance plénière: * Cherchez le dialogue ouvert avec les jeunes pour connaître leurs opinions, afin de rendre plus perceptibles leurs points de vue ainsi que leurs besoins personnels et afin de leur permettre d’échanger des idées. * Respectez l’âge du public cible. Nous vous conseillons * Laissez le choix aux jeunes de s’exprimer. * Abordez les sentiments, les réactions, etc. vivement de regarder le * Informez sur les services d’aide (p.ex. le SPOS). film avant de le visionner * Ne culpabilisez pas les attitudes, les réactions et les comportements des jeunes. avec les élèves! * Terminez la séance avec un ou des messages positifs. * Invitez les jeunes à aborder ultérieurement un sujet non discuté pour des raisons ou d’autres lors des débats avec l’enseignant ou un membre de l’équipe du SPOS, si les élèves désirent y revenir. 10 Propositions d’activités pédagogiques Voici quelques exemples d’activités parmi d’autres: * Faites un brainstorming après la projection du film. * Demandez aux jeunes 30 raisons pourquoi la vie vaut la peine d’être vécue. * Faites chercher par les jeunes des possibilités d’aide en dehors du SPOS. (Voir la liste des services en annexe) * Demandez aux jeunes d’écrire des poèmes, des textes, de rechercher des chansons, de faire un collage ou un dessin… à propos des sujets traités. * Demandez aux élèves de rechercher des statistiques représentatives sur le suicide (par pays, âge, sexe…). 11 Le suicide: quand la souffrance est plus forte que la vie Introduction Le suicide est un sujet très chargé aux niveaux moral, fantasmatique, symbolique, émotionnel etc. et il paraît difficile d’en parler sans s’embrouiller. D’ailleurs, est-ce qu’il faut en parler, ou vaut-il mieux se taire de peur de donner des idées aux jeunes? La présente partie du dossier tentera d’apporter un éclairage sur le sujet du suicide, lourd par nature, afin de le libérer des a priori et de permettre de l’approcher de manière plus sereine. Ainsi, comme on peut le lire dans « Le suicide : quand la souffrance est plus forte que la vie » du «Centre de Prévention du Suicide» de Bruxelles, un des mythes qui circulent au sujet du suicide est que «le suicide est un choix personnel à respecter». «Choix ou non-choix, le suicide est avant tout le résultat d’intenses souffrances devenues intolérables. La personne ne choisit pas de mourir, mais cherche à ne plus souffrir». 1 Le passage à l’acte, qu’il s’agisse d’une tentative de suicide ou d’un suicide réussi, est donc plutôt la conséquence d’une souffrance devenue trop importante pour être gérée par la personne concernée. Le fait de parler avec une personne en grande souffrance et de lui donner l’occasion de mettre des mots sur son vécu, peut avoir un effet soulageant et cathartique. D’ailleurs, le simple fait d’être présent et d’écouter la personne souffrante, peut déjà l’aider. Souffrir est insupportable, mais souffrir seul, c’est pire que tout. 1 «Le suicide», Centre de Prévention du Suicide» de Bruxelles (CPS) , p. 5. Leur site Internet, où se trouvent beaucoup d’informations utiles, est le www.preventionsuicide.be. 12 Nous pensons donc qu’il est inutile d’avoir peur de parler du suicide avec des personnes, qu’elles soient jeunes ou âgées, masculines ou féminines. Au contraire, parler avec quelqu’un permet de s’exprimer et d’exprimer sa souffrance à l’autre sans devoir passer à l’acte. Ainsi, donner à une personne l’occasion de mettre des mots sur sa souffrance constitue une des voies à choisir pour l’aider, quitte à le faire seulement dans un premier temps et de passer le relais à une personne externe, spécialisée, par la suite. «Il existe certains signes dont la répétition et/ ou la conjonction permet(tent) de repérer un projet suicidaire». Centre de prévention du suicide de Bruxelles Bon à savoir 2 «Un suicide intervient rarement de manière brutale, imprévisible ; il est le plus souvent l’aboutissement d’un processus long et complexe pour essayer, par tous les moyens, de trouver une issue à sa souffrance. En étant attentif à certains signaux d’alerte, on peut tenter de court-circuiter le processus suicidaire avant qu’il ne soit trop tard. Tout suicide traduit une souffrance, une souffrance existentielle insupportable à laquelle l’individu veut mettre un terme à tout prix, fût-ce celui de sa vie. Par son geste, il n’exprime pas toujours un désir de mort en tant que tel, mais un besoin d’apaisement que seule la mort semble pouvoir lui apporter». Signaux d’alerte 3 Messages directs ou indirects : «Je veux en finir», «La vie n’en vaut plus la peine», «Je ne m’en sortirai jamais», «Je voudrais m’endormir pour toujours», «J’ai peur d’en arriver là», «J’ai tout ce qu’il faut pour le faire», «Vous seriez mieux sans moi», «Ma vie est inutile», «J’ai fait mon testament», «Je vais mettre mes affaires en ordre», «Vous ne devez plus vous inquiéter pour moi», «Ça n’a plus d’importance», … 2 «Le suicide», CPS p. 5. 3 «Le suicide», CPS p. 8-9. 13 Signes de mal-être : Troubles du sommeil, troubles de l’appétit, manque d’énergie, perte de plaisir, de désir ou d’intérêt, tristesse, sentiments de culpabilité, pleurs, découragement, indécision, irritabilité, faible estime de soi, anxiété accrue,… Comportements : Isolement, retrait, consommation abusive d’alcool et/ou de médicaments, surexcitation et degré d’activité excessif, extrême lenteur, perte d’énergie, changement de comportement professionnel (ou scolaire), absence de réaction à la perte d’un proche ou à un autre événement majeur (perte d’emploi, rupture amoureuse,…), difficulté d’attention ou de concentration, conduites dangereuses ou «accidents» fréquents, tenue vestimentaire et/ou hygiène personnelle négligées, plaintes et douleurs somatiques répétées ... «Un des symptômes principaux est un comportement dépressif avec extérieur jovial. Ceci peut également cacher un grand désespoir». Parfois une personne peut se sentir mieux lorsqu’elle a pris la décision de mettre un terme à sa vie. En d’autres termes, lorsqu’une personne semble aller mieux d’un jour à l’autre, alors que rien n’a été entrepris pour soulager sa détresse, on peut se demander ce qui pourrait expliquer ce changement d’état. Observer qu’une personne suicidaire se sent mieux ne veut donc pas forcément dire que la crise suicidaire est terminée, loin de là. Face à une personne suicidaire 4 Attitudes à privilégier : * Faire parler ouvertement la personne de son envie de mourir. * Ecouter la personne dans sa souffrance, sans jugement quelconque. * Prendre toute tentative de suicide au sérieux. * Encourager la personne à prendre contact avec un professionnel. * Se faire soi-même conseiller par un professionnel. «Chacun réagira en fonction de sa sensibilité, de ses possibilités et de ses limites, mais certaines recommandations générales peuvent s’avérer utiles». Beaucoup de gens disent par exemple à une personne suicidaire: «Tu peux m’appeler à tout moment» ou «je serai toujours là pour toi». Mais est-ce bien raisonnable de prononcer ce genre de phrase? On ne peut pas être joignable à tout moment, ni être toujours là pour quelqu’un. Une personne en détresse risquerait d’interpréter une éventuelle absence comme une promesse non tenue. 4 «Le suicide», CPS p. 10. 14 Attitudes à éviter : * Porter un jugement, tenir un discours moralisateur. * Inciter la personne à vivre par devoir pour ses proches. * Donner des recettes de bonheur. * S’engager au-delà de ses possibilités. * Se laisser enfermer dans le secret. * Porter seul(e) la responsabilité de l’accompagnement. «En matière de suicide, le silence est mauvais conseil !» www.stopsuicide.ch Exemples des questions sur le suicide * Quels sont les symptômes ? * Quelle est la situation d’une personne suicidaire ? * Comment aider une personne suicidaire ? * A qui s’adresser en cas de besoin ? «Il circule au sujet du suicide un certain nombre d’idées reçues qu’il importe de rectifier» Mythes et réalités 5 «Les personnes qui parlent de se suicider ne le font pas». FAUX 80% des personnes décédées par suicide avaient fait part de leurs intentions. On se suicide rarement sans avoir auparavant exprimé son désespoir et son mal-être. «C’est du cinéma, il n’a pris que 10 cachets…». FAUX Une tentative de suicide n’est jamais anodine, quels que soient les moyens mis en œuvre. Tout passage à l’acte constitue un appel de détresse qui, s’il n’est pas entendu, risque de s’exprimer par la suite de manière plus violente. «Celui qui se suicide est lâche ou courageux» FAUX Lâcheté et courage sont des valeurs morales. Si elles sont importantes pour celui qui y croit, elles ne disent rien de celui qui souffre. 5 «Le suicide», CPS p. 10. 15 «Il va mieux, sa tentative n’est qu’un mauvais souvenir, le danger est passé». FAUX L’amélioration faisant souvent suite à une tentative de suicide ne signifie pas pour autant que le risque suicidaire n’existe plus. Les récidives se produisent en grande majorité dans les mois qui suivent le passage à l’acte. «Le suicide, c’est héréditaire». FAUX Il n’existe pas de gènes du suicide. Il est important néanmoins de souligner que le suicide est un comportement qui peut se reproduire dans une histoire familiale, à travers les générations. FAUX «Le suicide est un choix personnel à respecter». Choix ou non-choix, le suicide est avant tout le résultat d’intenses souffrances devenues intolérables. La personne ne choisit pas de mourir, mais cherche à ne plus souffrir. Conclusion Cette première partie avait pour objectif d’apporter quelques conseils, outils et informations supplémentaires concernant le sujet du suicide. Ceci afin de permettre aux enseignants de mieux pouvoir travailler avec le court-métrage «Et si c’était toi?». Ce film profondément humain, sincère, et riche en émotions, constitue en effet un outil pédagogique précieux. Le problème avec un tel outil est qu’on ne peut réellement prédire les réactions qu’il va provoquer chez les adolescents. Le but de cette brochure est par conséquent de se familiariser avec l’un des thèmes du film, le suicide, et de diminuer les appréhensions éventuelles liées à ce sujet. Parler de suicide ne nécessite pas de connaître toutes les réponses ou de pouvoir fournir les solutions. «Parler de suicide avec une personne souffrante, c’est l’écouter, accepter sa détresse sans jugement, sans se moquer, sans banalisation. Parler de suicide, c’est rompre l’isolement de la personne suicidaire».6 6 www.stopsuicide.ch 16 Contre le mobbing Introduction Le phénomène du mobbing se caractérise par la multitude de noms qui lui sont attribués : harcèlement moral, bullying, intimidation ... . Il est devenu un sujet omniprésent dans notre société, que ce soit au niveau de l’école ou au niveau du monde du travail. Un cas de mobbing se traduit par «toute conduite abusive se manifestant notamment par des comportements, des paroles, des actes, des gestes, des écrits pouvant porter atteinte à la personnalité, à la dignité ou à l’intégrité physique ou psychique d’une personne». 7 Chaque adolescent a le droit de se sentir en sécurité à la maison, à l’école et dans la collectivité (Convention des Nations Unies relative aux droits de l’enfant, 1990). Le mobbing n’est pas un mal inéluctable dans la vie d’un jeune. Généralement, ce type de comportement ne disparaît pas de lui-même; pire encore, il s’aggrave souvent au fil du temps. «Sous prétexte de tolérance, on devient complaisant» Marie-France Hirigoyen Bon à savoir (Le Harcèlement moral: la violence perverse au quotidien, Syros, 1998) * 83% des étudiants disent que le mobbing les fait se sentir mal. (Pepler et al., 1997). * Souvent, les victimes ne parlent pas à autrui de leurs problèmes. Elles croient qu’elles arriveront à résoudre les problèmes toutes seules, respectivement que les problèmes se résoudront tous seuls. Elles peuvent avoir peur de représailles éventuelles des intimidateurs 8 et penser que les adultes ne peuvent rien ou presque rien faire pour les aider. (Olweus, 1991). * Les intimidateurs éprouvent souvent très peu d’empathie et très peu de remords envers leurs victimes. (Olweus, 1987). 7 www.infocdd.com, Association contre le harcèlement. 8 terme courant utilisé au niveau de la littérature canadienne, comparable au terme «harceleur». 17 Les différentes formes du mobbing 9 Harcèlement physique * Frapper. * Donner des coups de pied. * Donner des coups de poing. * Pousser ou bousculer. * Voler. * Excercer de la violence dans les fréquentations amoureuses. «Respecter l’autre, c’est le considérer en tant qu’être humain et reconnaître la souffrance qu’on lui inflige» Marie-France Hirigoyen (Le harcèlement moral: la violence perverse au quotidien, Syros,1998) Harcèlement psychologique, verbal * Insultes. * Injures. * Commentaires dégradants au sujet de l’apparence ou de la façon de s’exprimer. * Menaces. * Commentaires dégradants concernant l’appartenance ethnoculturelle. Harcèlement psychologique, social * Diffamer quelqu’un. * Faire courir des rumeurs. * Faire comme si la personne n’existait pas. * Ne pas inclure une personne dans les activités du groupe. Face au mobbing Pour les victimes * Chercher le soutien moral de pairs dans la classe. * Pendre note de toutes les formes du mobbing (par exemple dans un agenda destiné au mobbing). * Informer un professeur de confiance ou le régent de la classe. * Chercher de l’aide auprès d’un intervenant spécialisé (par exemple au SPOS). * Intervention de médiation en classe. 9 La prévention de l’intimidation à l’école ; www.securitepublique.gc.ca. 18 Pour les parents et adultes * Ecouter les plaintes faites par l’adolescent et y réagir, même dans les cas qui peuvent sembler insignifiants. * Afin de trouver des solutions, il convient de parler aux adultes qui étaient éventuellement en charge lorsque le mobbing est survenu. Pour les enseignants * Écouter les plaintes de l’adolescent et/ou des parents et les prendre au sérieux. * Etre attentif aux interactions sociales des jeunes dans le groupe. Exemples des questions sur le mobbing * Quand est-ce qu’on parle de mobbing? * Comment aider un jeune victime de mobbing? * A partir de quel moment parle-t-on de mobbing? * A qui s’adresser en cas de mobbing? Mythes et réalités 10 Mythe : «Le mobbing est une étape, une partie normale de la vie. J’y suis passé moi-même». FAUX Fait : Le mobbing n’est pas «normal». Il ne s’agit pas d’un rite de passation pour devenir adulte. Nous accordons du pouvoir aux intimidateurs en acceptant leur comportement. Mythe : «Si j’en parle à quelqu’un, la situation va s’empirer». FAUX Fait : Les chercheurs nous disent que le mobbing diminue dès qu’une personne d’autorité ou les pairs s’impliquent. Mythe : «Défends ta position et affronte tes adversaires». FAUX Fait : La confrontation physique accroît le risque d’un accident/dommage corporel sérieux. Mythe : «Les gens sont nés intimidateurs». FAUX Fait : Le mobbing est un comportement appris, et ce comportement peut être changé. 10 www.bullying.org 19 Cybermobbing 11 Au cours des dernières années, le mobbing a envahi le monde des technologies. Comme son nom l’indique déjà, le cybermobbing est défini par le fait qu’une personne blesse volontairement une autre personne en passant par l’intermédiaire d’outils technologiques (tels que l’ordinateur avec Internet ou le téléphone mobile). Les intimidateurs peuvent sembler avoir plus de pouvoir que leurs victimes. Ils peuvent être du même âge, plus âgés ou plus jeunes que leurs victimes, être plus populaires qu’elles ou encore connaître quelque chose de personnel ou d’embarrassant sur leurs victimes. Attitudes à adopter par les jeunes: * Parler du cybermobbing à un adulte (enseignants ou parents). * Rester prudent quant à la transmission d’informations personnelles sur Internet. * Ne jamais divulguer les mots de passe. * Ne jamais divulguer des renseignements personnels. * Ne jamais utiliser l’ordinateur pour transmettre des renseignements confidentiels. Rien n’est privé sur Internet. * Conserver les messages haineux comme preuves. * Rester vigilant par rapport à ce qu’on voit ou lit sur Internet. © Shaheen Shariff, Ph.D., Université McGill, 2007 12 11 www.jeunessejecoute.ca 12 S. Shariff S. Johnny L. (2007) p. 307-342 20 Conclusion Le mobbing est une mauvaise utilisation de pouvoir en vue d’intimider, d’humilier ou de terroriser une personne, tout comme un moyen de pouvoir exercer du chantage à l’égard d’une personne. Cette intimidation est liée à la cruauté et au contrôle. Elle peut être qualifiée de délibérée. Les intimidateurs aiment le public. Les personnes qui n’interviennent pas aggravent l’intimidation car leurs regards peuvent encourager les intimidateurs. Toutefois, les spectateurs ont aussi le pouvoir d’essayer de mettre fin au mauvais comportement. Comme l’exprime Madame Cockerton, coordinatrice provinciale d’ÉduRespect, le service de la Croix-Rouge canadienne axé sur la prévention de la violence, «les gens de tout âge doivent comprendre comment les gestes et les attitudes peuvent aider à favoriser un environnement sain. Lorsque vous êtes intimidés, vous vous sentez très seuls. Mais en fait, vous faites partie d’une collectivité qui a l’obligation d’aider à enrayer le problème». 13 13 www.croixrouge.ca 21 Pour finir ... A l’aide du présent dossier, nous avons essayé de vous fournir quelques outils et pistes de réflexion quant à l’utilisation du film «Et si c’était toi?». Nous vous avons proposé un certain nombre de thèmes qui peuvent être abordés lors de discussions éventuelles et des lignes de conduites pour guider les discussions. Nous avons essayé de vous familiariser avec les thèmes du suicide et du mobbing qui sont fortement présents dans le film et qui peuvent être porteurs de doutes et de peurs éventuels. Comme le film permet aux jeunes de réfléchir en rapport avec les thématiques abordées, nous pensons que des discussions fructueuses, alimentées entre autres par les questions et les réflexions personnelles de vos élèves, devraient avoir lieu. C’est dans cette optique que nous allons clore ce dossier, en vous remerciant d’avoir choisi de travailler avec cet outil et en vous félicitant d’avoir osé aborder les thèmes délicats qui y sont liés. Toute notre équipe vous souhaite que le moment privilégié que vous vous apprêtez à partager avec vos élèves soit agréable, sincère, et riche en discussions. 22 Contacts utiles Centre d’Information et de Prévention (www.prevention-suicide.lu) SOS Détresse Kanner- a Jugendtelefon Elterntelefon OMEGA 90 Meederchershaus Centre de Médiation Mobbing Asbl Centre pour l’égalité de traitement Fraentelefon Centre Kompass (centre de consultation: www.cermm.lu) Centre de Santé mentale (centre de consultation) Liewen Dobaussen CPS (centre de consultation) Réseau Psy «Open Dir» (centre de consultation: www.reseaupsy.lu) Esch-Alzette Grevenmacher Tél.: 45 55 33 Tél.: 45 45 45 Tél.: 12345 Tél.: 26 64 05 55 Tél.: 29 77 89 1 Tél.: 29 65 65 Tél.: 27 48 34-1 Tél.: 49 94 24-888 Tél.: 26 48 30 33 Tél.: 12344 Tél.: 454216 Tél.: 493029 Tél.: 268151-1 Tél.: 541616 Tél.: 75828138 CPOS (Centre de Psychologie et d’Orientation Scolaires) Tél.: 456464-1 SPOS (Service de Psychologie et d’Orientation Scolaires) dans tous les lycées: Par souci de lisibilité, nous n’avons pas cité les SPOS de tous les lycées du Luxembourg. Si vous souhaitez prendre contact avec un membre d’un SPOS, veuillez trouver les numéros de téléphone et les adresses mail sur les sites Internet des lycées respectifs. 23 Réalisation du dossier Stephanie Even, psychologue diplômée: even.stephanie@hotmail.com Dirk Haas, psychologue diplômé : dirk.haas@lte.lu Sandy Hansen, éducatrice graduée: sandy.hansen@education.lu Cindy Jacoby, éducatrice graduée: cindy.jacoby@uell.lu Tania Karier, éducatrice graduée: tkarier@ltma.lu Joëlle Keipes, éducatrice graduée: joelle.keipes@ltc.lu Pascal Lucas, éducateur gradué : pascal.lucas@ltjb.lu Letty Reichling, assistante sociale: letty.reichling@ltc.lu Laurence Streitz, étudiante stagiaire: moontear@gmx.net Patrick Wesquet, éducateur gradué: patrick.wesquet@education.lu Remerciements: au Centre d’Information et de Prévention et au Centre de Prévention du Suicide de Bruxelles et à toutes les personnes qui ont contribué de façon significative à la réalisation de ce dossier pédagogique - par toutes les discussions que nous avons eues - par la correction des textes - par leurs conseils professionnels 24 Layout: Joëlle Keipes Photos: Nylton Dos Santos Coordination: Patrick Wesquet Impression: Centre de Technologie de l’Education n Bibliographie CPS (2009), Le suicide: Quand la souffrance est plus forte que la vie. Bruxelles, Centre de Prévention du Suicide (CPS). Craig M.W., Pepler D. (1997), Observations of Bullying and Victimization in the School Yard, Canadian Journal of School Psychology, 13 (2), p.41-60. Convention des Nations Unies relative aux droits de l’enfant (1990), New York. Hirigoyen M.-F. (1998), Le Harcèlement moral. La violence perverse au quotidien. Paris, Editions La découverte Syros. Olweus D. (1987), School-yard bullying – Grounds for Intervention, School Safety, N° 6, p. 4-11. Olweus D. (1991), Bully/victim problems among school children: Some basic facts and effects of a school based intervention Program. In Pepler D. & Rubin K. (dir.), The development and treatment of childhood aggression, (p. 411-438). Hillsdale, N.J.: Erlbaum. Shariff S., Johnny L. (2007), Cyber-libel and cyber-bullying. Can schools protect student reputations and free-expression in virtual environments?, Education & Law Journal, 16 (3), p. 307-342. Adresses Internet: www.bullying.org, Alberta Canada www.croixrouge.ca, Croix-Rouge: Canada www.jeunessejecoute.ca, Service professionel de consultation, d’information et d’orientation anonyme: Canada www.preventionsuicide.be, Centre de Prévention du Suicide: Bruxelles www.securitepublique.gc.ca, La prévention de l’intimidation à l’école: Canada. www.stopsuicide.ch, Association Stop Suicide: Pour la prévention du suicide des jeunes: Suisse. www.infocdd.com 25 Copyright: MEN Année de publication 2010 www.cpos.lu www.ltc.lu www.men.lu ISBN: 78-2-87995-037-2