Édition 2009-2010 - École secondaire Massey-Vanier
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Édition 2009-2010 - École secondaire Massey-Vanier
Ombre et lumière Recueil de Contes et de Nouvelles de 3e et 4e secondaire Édition 2009-2010 25e année de parution École secondaire Massey-Vanier Cowansville, Québec Photo et montage de la page couverture : Jacques Lacroix Conception et mise en page : Jacques Lacroix Photo des élèves: Faissou Sani Correction et révision des textes : Jacques Lacroix Nancy Rodrigue Idée originale du titre de ce recueil : Marilou Fortin du cours de Français 416-01 Impression du recueil : Impressions DF Ombre et lumière Recueil de Contes et Nouvelles des élèves des cours de français de 3e et 4e secondaire 2009-2010 École secondaire Massey-Vanier Commission scolaire du Val-des-Cerfs 222, rue Mercier Cowansville, Québec, J2K 3R9 Tél. : 450-263-6660 Table des matières ~ Ombre et lumière . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6 ~ Le mot du directeur de l’école Normand Phaneuf . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8 ~ Avant-propos . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9 ~ Préface Jacques Lacroix . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12 ~ Textes primés des Contes et des Nouvelles . . . . . . 15 Contes de 3e secondaire ~ Le mot du directeur adjoint de 3e secondaire Michel Moreau . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . C1-À la recherche de l’antidote Marie-Ève Lauzon . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . C2- De zéro à héros Christophe St-Denis . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . C3- Indie, le courageux Daphné Veilleux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . C4- L’enfant des étoiles Christophe Robert . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . C5- L’étrange histoire de Nino Claudia Hodge . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . C6- La fleur magique Catherine Mullarkey . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . C7- La légende de Ragnarök Gabriel Paré . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . C8- La quête d’Intrépide Christina Robinson . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . C9- La quête du gnome Astucieux Michelle McKelvey-Faucher . . . . . . . . . . . . . . C10- La voleuse aux fleurs d’or Emmanuelle Lauzière . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2 17 18 20 22 24 26 28 30 32 34 36 C11- Le courageux Lauren White . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38 C12- Le joyau magique Audrey Routhier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40 C13- Le lac d’Émeraude Aliciya Rousseau . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43 C14- Le secret du jeune cordonnier Brianna Heckley . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45 C15- Le souhait du simplet Vincent Ribou . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 47 C16- Le voleur de perles Bruno Langlois . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49 C17- Léana de l’Ombre Blanche (3e choix du jury) Rosemarie Larouche-Côté . . . . . . . . . . . . . . . . 51 C18- Les arbres sans racine Philippe Thibodeau . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53 C19- Les fameuses cornes (1er choix du jury) Fannie Gendron . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55 C20- Maleïka et la grotte enchantée Jessica Lavigne Samson . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57 C21- Marguerite et la perle magique Tiffany Martel-Lapalme . . . . . . . . . . . . . . . . . . 59 C22- Nuage Jimmy Brosseau . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 61 C23- Tristesse qui cherchait le bonheur (2e choix du jury) Nina Matsuo . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 63 C24- Un monde fantastique, mais dangereux Evelyne Bridger . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 65 C25- Un Noël hors du commun Andréanne Poirier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 67 C26- Une fois n’est pas coutume Étienne Lauzier-Hudon . . . . . . . . . . . . . . . . . . 69 C27- Une mission dangereuse Geneviève Galipeau . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 71 3 Nouvelles littéraires de 4e secondaire ~ Le mot du directeur adjoint de 4e secondaire Stéphan Campbell . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 74 N1- Grossesse cauchemardesque Vanessa Desgens . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 75 N2- L’argent tombé du ciel Vanessa Jolin . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 78 N3- L’étrange inconnu Lee-Ann Avon Monast . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 80 N4- L’héritage Alexa Fournier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 82 N5- L’obsédée (mention spéciale du jury) Joe Ducharme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 85 N6- L’oeil William Benoît . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 88 N7- L’oeil de la bête Azalée Baillargeon . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 91 N8- La dame Chloé Raulet . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 93 N9- La lettre Gabrielle Nadeau . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 95 N10- La lettre suspecte Mélodie Pelletier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 97 N11- La maison (mention spéciale du jury) Katarina Lacoste . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 100 N12- La pire journée de ma vie Frédérique Godin . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 102 N13- La rencontre (2e choix du jury) Arianne Messier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 106 N14- Le fameux voyage Adèle-Ann Favreau-Pollender . . . . . . . . . . . 108 N15- Le fermier (1er choix du jury) Nejib Ben Khalifa . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 110 4 N16- Le message Hélène Provost . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 113 N17- Le mystère Frédéric Fournier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 116 N18- Le secret Audrey-Ann Campbell . . . . . . . . . . . . . . . . . 118 N19- Le trou Laurent Blanchet . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 120 N20- Le voyage d’une vie Anik Lopez . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 122 N21- Les lettres intimes Émile Gaudreau . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 124 N22- Milvius Odrey Bégin . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 126 N23- Observées Mélika Lepitre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 128 N24- Que de souvenirs Alexie Lebreux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 130 N25- Sortir après trente années Samuel Marois . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 132 N26- Un appel à être papa Éric Plante . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 134 N27- Un couple heureux dans la nuit (3e choix du jury) Axelle Huber . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 136 N28- Un monde de fous Shannon Preston . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 139 N29- Un secret mis à jour Geneviève Denis . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 142 N30- Un vol à en perdre la tête Jean-Olivier Boulet-Laporte . . . . . . . . . . . . . 144 N31- Une larme pour ta vie Gabrielle Larocque . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 146 N32- Vengeance secrète Maggie Daigneault . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 148 5 Ombre et lumière Le titre du recueil de Contes et Nouvelles Pour une 12e année consécutive, nous avons fait appel aux élèves des cours de français de 3e et 4e secondaire afin de trouver un titre à notre recueil de Contes et de Nouvelles littéraires. À partir de la page couverture (sans titre évidemment), les élèves pouvaient nous suggérer un titre pour le recueil. Ils devaient également fournir un court texte justifiant leur choix. Plusieurs élèves ont participé à ce concours. Le jury de notre recueil de textes a eu la délicate tâche de choisir un titre parmi les suggestions des participants. Le titre retenu est : « Ombre et lumière ». L’élève gagnant du concours est Marilou Fortin , élève du cours de français de 4e secondaire. Elle se mérite un prix en argent de 50$. Nous tenons à remercier les responsables du projet de Recyclage de papier de l’école secondaire MasseyVanier: Madame Johanne Beaudry, ainsi que Messieurs Pierre Cloutier, Éric Lapensée et Charles Proteau qui ont généreusement commandité notre petit concours. Voici comment Marilou Fortin explique son titre Ombre et lumière : J'ai choisi ce titre, car, dans ce recueil, on peut trouver des histoires de toutes sortes. Certaines nous réchauffent le cœur et d'autres nous 6 glacent le sang. J'ai trouvé qu'il serait intéressant d'utiliser une image illustrant un contraste pour bien démontrer la grande diversité des récits.g Guy Fortin Jacques Lacroix Nancy Rodrigue enseignants responsables 7 Le mot du directeur de l’école On parle beaucoup, depuis quelques années, de l'importance de la lecture dans les écoles, du plaisir de lire. La lecture est effectivement un moyen très important pour s'instruire et réussir à l'école tout en étant également un passe-temps très apprécié. Pour développer le plaisir de lire, il faut au départ qu'il y ait des gens qui aient pris le temps d'écrire ! Je pense qu'il est important de développer également à l'école le goût et le plaisir d'écrire. Les enseignants de français de l'école Massey-Vanier l'ont très bien compris et c'est pourquoi ils ont décidé, il y a 25 ans, de publier un recueil des meilleurs textes des élèves de 3e et 4e secondaire. Un des plaisirs d'écrire n'est-il pas également de se faire lire ! Je tiens à féliciter tous les élèves qui ont fait des efforts lors de la création de leur texte. Malheureusement, tous ne pourront pas être publiés, mais il faut que vous soyez fiers du travail accompli. Félicitations aux gagnants et merci de nous permettre ce bon moment de lecture. Merci à tous ceux qui ont collaboré de près ou de loin à l'édition de ce recueil. Bonne lecture. g Normand Phaneuf Directeur de l’école 8 Avant-propos C’est avec grand plaisir que nous vous présentons ce recueil de textes d’élèves de 3e et 4e secondaire. Il s’agit de la 25e parution de ce recueil. Depuis la 20e parution, les contes et les nouvelles de nos élèves sont publiés en un seul recueil. Cette façon de faire est maintenant devenue une tradition dans notre école. Le droit d’auteur et à l’image Quoique ces contes et nouvelles aient été écrits par les élèves dans le cadre de leur cours de français et qu’il s’agissait d’un travail d’apprentissage à l’écriture d’un texte narratif, nous avons obtenu, afin de respecter le droit à la propriété intellectuelle et le droit à l’image, l’autorisation écrite des élèves pour publier leur texte et leur photographie. Le conte, la nouvelle littéraire et le programme de français Bien sûr, le conte tout comme la nouvelle sont des genres littéraires que les élèves étudient respectivement en 3e et 4e secondaire. Au-delà de cela, il s'agit pour l'élève qui ose écrire un conte ou une nouvelle, de faire un voyage dans son imaginaire et dans notre imaginaire culturel francophone d'Amérique. Les voyages forment la jeunesse, dit-on... Le concours des textes primés À l’occasion de la préparation de ce recueil des meilleurs contes et des meilleures nouvelles littéraires, nous présentons ces textes à un concours. Il s’agit pour un jury de sélectionner les trois meilleurs contes et les trois meilleures nouvelles parmi tous les textes présentés. 9 Le jury Nous voudrions remercier les cinq membres du jury qui ont accepté l'exigeante tâche, croyons-nous, de choisir les six meilleurs textes de ce recueil de Contes et de Nouvelles ainsi que le titre du recueil. Il s'agit de quatre élèves de 5e secondaire, deux garçons et deux filles, reconnus pour être de grands lecteurs : • Jade Barshee; • Rebecca Brouillette; • Sébastien Dion; • Gaël Julien-Simard. À ceux-ci, s’est joint Monsieur Stéphan Campbell, directeur-adjoint de 4e et 5e secondaire de l’école. Les professeurs de français Nous tenons également à souligner la participation des professeurs de français de 3e et 4e secondaire de l’école qui ont patiemment enseigné le conte et la nouvelle littéraire à leurs élèves et qui ont sélectionné les meilleurs textes parmi tous ceux qui leur furent présentés. Il s'agit : En 3e secondaire de : • Denise Larocque; • Alexandra Plouffe; • Luc Robert. En 4e secondaire de : • Jacques Lacroix; • Nancy Rodrigue; • Joëlle Tremblay. 10 Nos généreux commanditaires La publication de ce recueil ainsi que la remise de prix aux élèves ont été réalisées grâce à la généreuse contribution des commanditaires suivants : • l’École secondaire Massey-Vanier; • la Caisse Populaire Desjardins de Brome-Missisquoi; • le Service de la Culture de la ville de Cowansville; • la Librairie des Galeries de Granby Inc.; • le Fonds d'Excellence Massey-Vanier (Davignon) Inc.; • le Syndicat de l’Enseignement de la Haute-Yamaska; • le groupe Recyclage Massey-Vanier. g Jacques Lacroix Guy Fortin Nancy Rodrigue enseignants responsables 11 Préface Je l’ai fait, c’est enfin écrit Il fallait que je l’écrive rapidement ce texte. J’étais pressé. J’étais surtout pressé d’en finir. C’était en quelque sorte une corvée. C’était une commande que l’on m’avait donnée. Je devrais plutôt écrire une commande que je m’étais à moi-même donnée. Ce texte était ma responsabilité. À toutes les fois, c’était toujours la même histoire. Quoi écrire pour dire ce qui n’avait pas déjà été dit, mais cela avait-il de l’importance puisque d’une année à l’autre, je n’avais pas les mêmes lecteurs ? De plus, j’étais pressé d’en finir, car bientôt je partirais. C’était prévu depuis longtemps. À ce sujet d’ailleurs, ma collègue Cynan ne cessait de me répéter que tout devait être terminé avant que je ne parte. Quant à Yugnit, il s’en balançait allègrement, sachant de toute façon qu’il n’avait rien à y voir. Si le patron lui demandait des comptes, ce qui n’arriverait probablement pas, il prétendrait avoir fait ce qu’il avait à faire, sans plus. J’ai toujours demandé à mes élèves de réfléchir avant d’écrire. J’exigeais même qu’ils fassent un plan pour structurer, articuler, réfléchir, songer leur texte. Quelquesuns le faisaient, mais la plupart d’entre eux me remettait un plan qu’ils ne produisaient qu’une fois leur texte écrit, histoire de satisfaire aux exigences du professeur. Avais-je moi-même fait un plan pour écrire ce texte ? Pas vraiment! Comme mes élèves, j’avais improvisé, remorqué par mon imagination délirante. 12 Écrire sur commande ! Quelle activité difficile et pénible, surtout lorsque l’on est pressé d’en finir et de passer à autre chose. Et dire que j’ai exigé cela de mes élèves pendant des années, sans aucune empathie pour la difficulté et la souffrance que je leur imposais. Que l’on est trop souvent insensible à la difficulté du processus d’apprentissage que l’on demande de ses élèves. Pour se justifier, on se dit que c’est formateur, qu’on les prépare ainsi aux exigences de la vie, aux conditions du marché du travail. C’est malheureusement peut-être vrai... mais c’est aussi dur et impitoyable. Au moins cette fois-ci, j’étais seul pour écrire ce texte. J’ai dû, certaines années, travailler en collaboration avec ma collègue Cynan. Il est agréable de travailler avec Cynan. Elle est efficace, allumée, rapide et elle n’a pas peur du travail. C’est surtout moi le problème. Je suis désorganisé, éteint, lent et je préfère la farniente au travail. Avec Cynan, il faut être efficace, allumé, rapide et ne pas craindre le travail. C’est fatiguant tout cela. J’ai toujours pensé que travailler entre les repas était néfaste pour la santé. Au moins là, je peux écrire et gommer tout ce que j’ai déjà écrit, recommencer et répéter les mêmes bons vieux discours d’autrefois, prendre tout mon temps et faire de longues pauses entre les phrases. L’important n’est-il pas d’être fidèle à soi-même ? Mais là, il y a un problème. Je suis pressé. Pressé d’en finir et de partir. Partir pour où me demanderez-vous ? Pour un ailleurs pendant une durée indéterminée, car on ne sait jamais ce qui nous attend. Je n’aurais pas dû écrire cette dernière phrase. On ne sait jamais... Soyons optimiste, sinon jovialiste et affrontons avec positivisme l’avenir afin de conjurer les sorts qui nous ont été jetés. 13 Il faut tout de même que j’écrive ce texte. C’est d’ailleurs ma dernière occasion d’en faire un semblable. Lorsque je serai ailleurs, je ne pourrai plus. Je dois simplement écrire... que dois-je écrire finalement ? À bien y penser, je n’ai rien de particulier à écrire... à moins que je ne vous invite, vous lecteur, à lire avec compréhension et empathie les textes qui suivront dans ce recueil de contes et de nouvelles littéraires. Les élèves qui les ont écrits, l’on fait dans des conditions similaires à ce texte que vous lisez actuellement, à la différence qu’ils racontent des histoires qui sauront, elles, vous captiver ! Enfin, j’ai accouché de cette préface et cela, sans l’aide de Cynan, de Yugnit ou de cet ange qui est toujours là à me surveiller. Je peux maintenant partir pour cet ailleurs. Bonne lecture et bon voyage ! g Jacques Lacroix enseignant responsable 14 Textes primés par le jury lors du concours du conte et de la nouvelle 2009-2010 Le conte Choix 1er 2 e 3e Titre du texte Auteur Page Les fameuses cornes Fannie Gendron 55 Tristesse qui cherchait le bonheur Nina Matsuo 63 Léana de l’Ombre Blanche Rosemarie Larouche-Côté 51 La nouvelle littéraire Choix Auteur Page Le fermier Nejib Ben Khalifa 110 2e La rencontre Arianne Messier 106 3e Un couple heureux dans la nuit Axelle Huber 136 1 er Titre du texte Les membres du jury dans l’ordre habituel : Sébastien Dion, Jade Barshee, Stéphan Campbell, Gaël Julien-Simard et Rebecca Brouillette. 15 Contes de 3e secondaire 16 Le mot du directeur adjoint de 3e secondaire «Il y a plus de courage que de talent dans la plupart des réussites.» Félix Leclerc Notre auteur québécois savait de quoi il parlait ! Surmonter le défi du conte, se laisser guider par nos enseignants et puis…se lancer. Écrire, conter, créer. Tout ce processus demande beaucoup de courage. Il faut plus que du talent pour qu'un conte soit sélectionné dans ce recueil ; il faut du courage. Le courage de mettre nos émotions en mots, d'assumer le fil de nos idées. Je salue le courage de nos écrivains de 3e secondaire. Encore une fois cette année, vous avez su aller au bout du processus de création littéraire. Je vous félicite ainsi que toute l'équipe d'enseignants qui contribue à la production d'un recueil de haute qualité. C'est la 25e édition d'une tradition qui, je l'espère, se répétera encore longtemps. Bonne lecture à tous, savourez le courage de notre relève!g Michel Moreau Directeur adjoint CPF et 3e secondaire 17 À la recherche de l’antidote Marie-Ève Lauzon Année de naissance : 1995 Français : 316-05 Professeur : Denise Larocque ans une contrée lointaine, il y a fort longtemps, une jeune fille du nom de Vaillante vivait avec sa grand-mère depuis le décès de ses parents. Un beau jour, alors que les fleurs fleurissaient, sa grand-mère, elle, dépérissait, victime d'une grave maladie. Incapable de voir son aïeule ainsi, Vaillante partit à la recherche de l'antidote qui pourrait la guérir. Peu de temps après son départ, elle sut qu'elle avait emprunté le bon chemin en voyant défiler devant elle des créatures semblant venir d'autres mondes. Soudain, une fée se détacha du groupe et lança : «Je sais ce que tu cherches et difficiles sont les obstacles.» D Elle remarqua une masse noire mobile entre les arbres et, un peu plus loin, un tapis de feuilles au milieu du sentier. «Louche», se dit-elle. Aussitôt cette pensée formulée, on la poussa et elle tomba dans le trou que les feuilles dissimulaient. Triste et piteuse, elle maudissait celui qui lui avait joué ce sale tour. Elle sentit un vent la soulever et la sortir du trou, elle remercia mentalement la fée qui était sûrement à l'origine de ce phénomène. Elle se remit en route et rencontra plusieurs tapis de feuilles qu'elle évita, évidemment. Alors qu'elle croyait être près 18 du but, elle aperçut une fiole. Pensant que c'était ce qu'elle cherchait, elle la prit, mais remarqua tout de suite son erreur quand la terre se mit à trembler. Elle lâcha la fiole et se mit à courir. Quand le séisme arrêta, elle reprit un rythme normal. Après une rude journée, elle arriva à destination et, cette fois, prit le bon flacon. Elle rencontra la bonne fée sur le chemin du retour et elles continuèrent leur route ensemble. Enfin arrivées chez la grand-mère, elles injectèrent le fameux remède à la vieille dame qui fut aussitôt sur pied. Cette expérience solidifia les liens entre Vaillante et sa grand-mère. Cette dernière comprit la fragilité de la vie et profita de chaque instant qui lui restait. 19 De zéro à héros Christophe St-Denis Année de naissance : 1995 Français : 316-21 Professeur : Alexandra Plouffe cette époque où hier était demain, vivait, dans un royaume, un jeune homme bien petit et bien frêle. Il s'appelait Gringalet. À chaque jour, il se faisait intimider par les brutes du village. Ses parents ne savaient plus quoi faire pour qu'il grandisse. À chaque jour, ils lui faisaient manger trois sangliers et des croûtes de pain. Ils avaient même envoyé un lapin messager au roi pour lui faire part du problème. Alors, un jour, le roi répondit à cet appel. Il leur demanda de se rendre au château pour que Gringalet passe le Rituel de l'Homme. Alors, ils s'y rendirent. À Deux jours plus tard, ils arrivèrent au château et le roi annonça que Gringalet devait réussir deux épreuves pour devenir un homme. Tout d'abord, il devait séduire la plus belle femme du village voisin. Bien sûr, son cousin, le magicien qui habitait le château, apprit la nouvelle. Il savait bien que Gringalet était incapable de séduire une femme. Il prépara donc un élixir d'amour pour la belle. De l'autre côté, les brutes, qui ne voulaient pas que Gringalet devienne un homme, lui firent une horrible coupe de cheveux pendant qu'il dormait. Le lendemain, l'épreuve eut lieu et la femme, sous l'emprise de l'élixir, ne remarqua même pas la coupe de cheveux de Gringalet et en tomba amoureuse. 20 Pour la seconde épreuve, Gringalet devait lever une pierre de cent kilogrammes. Les brutes, pour lui nuire, échangèrent la pierre par une autre deux fois plus lourde. Parce qu'il était son cousin, le magicien prépara un enduit qu'il étala sur la pierre pour la rendre presque flottante. Évidemment, le lendemain, Gringalet fut capable de soulever la pierre. Ensuite, sa majesté le roi le convoqua et lui dit : «Gringalet, tu es maintenant un homme.» C'est alors que l'enfant frêle qu'il était devint un homme beau et fort. Alors musclé et viril, Gringalet fut nommé chef de l'armée. La femme qu'il avait séduite, maintenant remise de l'emprise de l'élixir, le trouva si séduisant et gentil qu'elle l'épousa sur-le-champ. 21 Indie, le courageux Daphné Veilleux Année de naissance : 1995 Français : 316-05 Professeur : Denise Larocque la campagne, dans un lieu très éloigné du village, vivait un petit garçon. On le nommait Indie, car il était aventureux et courageux. Indie vivait avec sa mère et son petit frère qui, lui, était malade depuis des jours. Indie, qui aimait beaucoup son petit frère, s'était porté volontaire pour aller chercher un haricot magique au village. À «Indie, mon garçon tu auras besoin de cela pour la route», lui dit sa mère. Sa mère mit dans son sac un fouet, une boussole magique, une vieille carte et quelques provisions. Elle ajouta : «Si tu te perds, tu n'auras qu'à prendre la boussole dans tes mains et à penser à l’endroit où tu veux te rendre. Moi, je reste ici pour prendre soin de ton frère.» Alors, le jeune homme, plein de courage, partit à l'aventure. Indie marchait depuis plus de 2 heures en suivant sa carte. Il se trouvait dans une forêt sombre et effrayante d'où provenaient plein de bruits étranges. Il devait la traverser, car c'était le seul chemin pour se rendre au village. Indie avait peur, mais malgré tous les bruits, il se dit que son petit frère avait besoin de lui plus que tout au monde. Donc, il continua son chemin. Un peu plus loin, il aperçut la lumière du soleil. Heureux de voir enfin le soleil, il courut de plus en plus vite. Une fois sorti de cette misérable forêt, il continua son chemin. Indie ne 22 comprenait pas. Sur la carte, il était indiqué qu'une fleur géante se trouvait à l'endroit précis où étaient posés ses pieds. Indie ne se découragea pas, il ignora sa carte et, une fois de plus, continua son chemin. Tout d'un coup, il aperçut un champ de fleurs immenses, les fleurs étaient tellement grandes qu'elles mesuraient 2 mètres de haut. Indie se souvint qu'il y avait un fouet dans son sac. Il sortit le fouet et s'en servit pour fouetter les fleurs, ce qui les fit tomber. Indie était épuisé, mais il ne perdait pas espoir. Peu de temps après, Indie arriva finalement au village. Il y avait tellement de choses. Indie pensa et pensa très fort. Comment pouvait-il trouver le haricot afin d'arriver à temps pour sauver son petit frère ? «Mais oui, cria-t-il, la boussole que maman m'a donnée, elle est magique !» Indie sortit la boussole, pensa au haricot magique, puis il suivit le chemin indiqué. Une fois qu'il l'eût repéré, il l'acheta et le mit dans son sac. Indie retourna rapidement à la maison. Dès son retour, il donna le haricot magique à son frère en espérant qu'il ne soit pas trop tard. Comme par magie, il fut guéri. Voilà, cette histoire avait mal commencé, mais elle se termine dans la joie. 23 L’enfant des étoiles Christophe Robert Année de naissance : 1995 Français : 316-21 Professeur : Alexandra Plouffe l y a bien longtemps, par une nuit sans lune, un jeune enfant était tombé du ciel et les gens du village le surnommaient «l'enfant des étoiles». Cet enfant avait un don, il pouvait dialoguer avec la nature et les animaux, mais, depuis son arrivée, les gens du village avaient remarqué que toutes les nuits étaient sans lune. Un jour, le chaman des loups demanda à l'enfant de retrouver les deux fragments de lune qui étaient tombés sur terre en même temps que lui. L'enfant accepta la quête et le lendemain, il quitta le village pour retrouver les fragments de lune. I Le lendemain, sur la route, l'enfant vit que le chemin se séparait en deux, alors il décida de prendre le chemin de droite et ce chemin le mena droit vers la demeure du sorcier Vieille-poche. Ce sorcier n'aimait guère les enfants. Donc, si un enfant approchait trop près de sa demeure, il l'enlevait et le mangeait. Rendu devant la maison, l'enfant étoile cogna à la porte et le sorcier l'attaqua. L'enfant combattit et vainquit le sorcier. L'enfant dit au sorcier : - Sorcier, où puis-je trouver les fragments de lune ? - Il y en a un dans ma maison et l'autre est sur la pointe de la plus haute montagne. 24 L'enfant entra dans la demeure du sorcier, prit le morceau de lune et reprit la route. Sur la route, l'enfant fit une pause pour se reposer et se rassasier. Le lendemain, il prit la route vers la plus haute montagne. Il prit une grande respiration et commença sa montée qui fut périlleuse et dangereuse, car il faillit tomber quatre fois. Un peu plus haut, il vit une plateforme et s'assit, car il avait les mains gelées. Après sa courte pause, il reprit l'ascension et arriva enfin au sommet. Il trouva le morceau de lune, descendit de la montagne et partit vers le village avec les deux fragments de lune. Rendu au village, il se fit accueillir en héros, car il avait ramené les morceaux de lune. L'enfant fusionna les deux morceaux pour refaire la lune. Ensuite, il prit une corde, l'attacha à la lune et la hissa jusqu'au ciel. Après, l'enfant fut remercié. 25 L’étrange histoire de Nino Claudia Hodge Année de naissance : 1995 Français : 316-01 Professeur : Luc Robert l y avait longtemps, dans un pays lointain, vivait un jeune nain qui se nommait Nino. En plus d'être petit, il était très laid. À son école, il se faisait beaucoup harceler puisqu'il était différent des autres. Nino avait toujours voulu être comme les autres, mais à cause de ses problèmes, il ne pouvait pas. I Tanné de sa grandeur et de sa laideur, Nino partit voir le magicien de son village qui s'appelait Pepito. Il alla le voir dans son laboratoire. Enfin arrivé, il lui parla de ses problèmes. Pepito réfléchit quelques minutes et il dit : - Écoute bien Nino, j'ai peut-être une petite idée. Je vais te poser deux questions : Est-ce que tu manges des légumes chaque jour ? Nino lui dit qu'il n'aimait pas ça. - Alors, construis un gros jardin et, lorsque tu auras des légumes, reviens me voir, dit le magicien. 26 Nino repartit chez lui et commença son jardin. Après six mois, il avait récolté douze laitues, vingt carottes et trois piments. Il retourna voir le magicien. - Bravo, dit Pepito, Manges-tu tes croûtes de pain ? Il fit signe que non. - D'abord, va dans une boulangerie et ramène vingt et un pains croûtés, dit le magicien. Nino alla à la boulangerie et commanda vingt et un pains. Deux jours plus tard, il les avait reçus. Il repartit voir le magicien avec ses pains. Lorsqu'il arriva, Nino demanda au magicien pourquoi il avait besoin de tout cela. Pépito lui dit : «Puisque tu ne manges pas de légumes et que tu ne manges pas tes croûtes de pain, tu ne pouvais pas grandir et être plus beau. Alors, il faudra que tu boives la potion que je vais te faire avec tes récoltes.» Pepito finit la potion et fit signe à Nino de la boire. Il la but et, en quelques secondes, il grandit et il devint de plus en plus beau. Finalement, Nino resta heureux et beau pour le reste de ses jours. Il n'oublia jamais de manger ses légumes et ses croûtes de pain. 27 La fleur magique Catherine Mullarkey Année de naissance : 1994 Français : 316-04 Professeur : Denise Larocque 'était dans le temps où existait un petit village situé dans les nuages. Il se nommait Éternel. Ce village était magique, car rien n'y était impossible et tous ses habitants vivaient éternellement. Les gens qui y habitaient étaient heureux et s'entendaient bien avec tout le monde. La seule exception était Roméo, car il n'avait pas réussi à devenir immortel et n'avait que cent ans à vivre. C Le seul moyen pour lui d'arriver à être immortel consistait à aller chercher la fleur la plus rare et à la manger. Cette fleur se trouvait sur la planète bleue où l'immortalité était impossible. Roméo décida de se rendre sur terre. Dans le premier village qu'il croisa, il rencontra une demoiselle qui s'occupait d'un champ rempli de fleurs. Dès le premier regard, il eut le coup de foudre. - Où pourrais-je trouver une fleur qui me rendra immortel? lui demanda-t-il. - Ce n'est pas à toi de la trouver, mais elle qui va te trouver, lui répondit-elle. Roméo passa donc deux mois au village à partager ses jours avec la demoiselle en l'aidant à s'occuper de son champ et en profitant de chaque instant passé en sa compagnie. Roméo et elle s'aimaient comme des tourtereaux. Au soixantième jour suivant son arrivée, une 28 fleur vint vers lui. Elle était de couleur blanche et très délicate. Il savait qu'il devait la manger, mais il hésitait. Pour lui, l'amour, plus que tout, était ce qui faisait son bonheur et il l'avait trouvé. Il décida qu'il préférait être mortel et heureux, au lieu d'être immortel et de vivre malheureux indéfiniment. Il ne mangea pas la fleur, mais alla plutôt rejoindre l'amour de sa vie et lui offrit de l'épouser. Ils vécurent heureux, entourés de leurs nombreux enfants et d'une multitude de fleurs colorées. 29 La légende de Ragnarök Gabriel Paré Année de naissance : 1995 Français : 316-02 Professeur : Denise Larocque cette époque, vivait un vieux roi qui ne voulait pas mourir à cause de son âge. Il avait demandé qu'on lui trouve un remède, une potion ou même un sortilège pouvant l'empêcher de vieillir. Un jeune guerrier surnommé Lama, à cause de sa fâcheuse habitude de postillonner, découvrit dans un vieux livre l'objet dont avait besoin le roi. À Lorsqu'il eut dit au roi qu'il avait trouvé ce qui le rendrait immortel, le roi l'envoya immédiatement chercher cet objet : il s'agissait d'une épée du nom de Ragnarök. Lama prit une carte, y marqua l'emplacement de l'épée, la rangea dans un sac avec des vivres et partit. Il traversa villages, grottes, vallées, montagnes et arriva à destination un an après son départ. Il remarqua une petite maison près de l'entrée de la grotte et s'y dirigea pour se reposer avant d'aller chercher l'épée. Une fois dans l’embrasure de la porte, il entendit : «Toi qui entres dans ma demeure, donne-moi de la nourriture ou meurs.» Alors, Lama sortit de son sac une pomme, une perdrix et une truite qu'il déposa devant lui. «Pour chaque vivre, un vœu je 30 t'accorderai, tu n'auras qu'à le dire à haute voix et peu importe où tu seras, je l'exaucerai», entendit-il. Lama partit vers la grotte très tôt le lendemain matin. Il remarqua qu'il y faisait étrangement clair malgré l'absence de soleil. Après être descendu dans la grotte, il vit l'épée et s'en empara, mais aussitôt qu'elle fût dans ses mains, il vit un dragon qui le regardait avec appétit. Alors, Lama s'écria en postillonnant : «Je souhaite qu'il se transforme en pierre!» Puis, il vit le dragon devenir gris et immobile, alors il partit. Un peu plus haut, l'attendait un géant. «Je souhaite qu'il se change en pierre !» cria Lama en le voyant. Une fois sorti de la grotte, il souhaita être au château, aussitôt il s'y trouva. En voyant l'épée, le roi fit un infarctus, alors Lama devint roi. Il régna à jamais sur le royaume grâce au pouvoir de Ragnarök. 31 La quête d’Intrépide Christina Robinson Année de naissance : 1995 Français : 316-05 Professeur : Denise Larocque adis, au sein d'une contrée fort lointaine, vivait une jeune fille nommée Intrépide. Elle habitait seule au cœur d'une forêt enchantée et, si elle avait auparavant apprécié sa vie de solitaire, elle commençait à se sentir seule. J Un jour, un doux murmure parvint aux oreilles d'Intrépide. Le chuchotement disait que la forêt était en danger et qu'il fallait faire vite. Il demandait à la jeune fille d'apporter quelques gouttes d'eau de la source magique au protecteur de la forêt, le Grand Arbre. Soudainement, Intrépide remarqua un jeune daim qui s'était approché. Il lui dit qu'il pouvait la mener jusqu'au Grand Arbre pour qu'elle accomplisse sa mission. Après qu’Intrépide ait mis trois gouttes d'eau dans un flacon, ils s'enfoncèrent dans la forêt. La journée était avancée lorsqu’Intrépide et le daim aperçurent une douzaine de paires d’yeux luisants dans le feuillage. Les deux aventuriers entendirent un concert de grognements qui n'annonçaient rien de bon. Ils étaient encerclés par une meute de loups sauvages ! Cependant, l'un d'eux se détacha du groupe et aboya : «Mes frères, ne voyez-vous pas que cette enfant est notre sauveuse ? Voyez l'eau qu'elle transporte ! Elle va l'offrir au Grand 32 Arbre !» Pour se faire pardonner, le loup leur proposa son aide, ce qu'Intrépide ne put refuser. Beaucoup plus loin, les trois voyageurs entendirent un cri de détresse. Il provenait d'un arbre où une toile d'araignée géante était tissée. Une petite fée y était engluée. La jeune fille tenta de la secourir, mais elle fut surprise par une gigantesque araignée. Le loup et le daim l'assaillirent, ce qui permit à Intrépide de libérer la créature. L'arachnide comprit qu'elle n'aurait aucune chance et elle s'enfuit dans les bois. La fée, pour remercier ses sauveurs, leur proposa de les accompagner jusqu'au Grand Arbre. Au crépuscule, le petit groupe aperçut le Grand Arbre. Intrépide s'avança et alla verser l'eau entre les racines de l'arbre colossal. Comme par magie, la forêt retrouva sa vigueur : toutes les fleurs fanées, les arbres abîmés et les animaux malades retrouvèrent la santé. Pour la remercier, l'esprit de l'arbre laissa Intrépide s'installer au pied de son tronc où elle vécut de nombreuses années en harmonie avec les créatures de la forêt. 33 La quête du gnome Astucieux Michelle McKelvey-Faucher Année de naissance : 1995 Français : 316-05 Professeur : Denise Larocque une époque lointaine, avant que les colons ne viennent s'installer sur cette terre, vivait un garçon méprisé par les autres, on le surnommait l'idiot. Un jour, alors qu'il marchait pour se rendre chez lui, il fit la connaissance d'un gnome nommé Astucieux. Le garçon se plaignit : À - Tout le monde m'insulte, mais aucun n'a essayé de me connaître auparavant. Je n'ai ni femme ni argent. - Je vais t'aider ! déclara Astucieux. Aussitôt dit, aussitôt fait, le gnome s'engagea dans la forêt. Après une heure de marche, Astucieux gagna le village des nains. Il leur expliqua le problème de son ami et son auditoire lui pointa un château. Le lendemain, il s'avança gaiement dans cette direction. Arrivé à une rivière, Astucieux vit un méchant troll surgir d'entre les arbres. Sachant qu'il valait mieux utiliser la ruse que la force, il enlaça les pieds du troll qui s'effondra face contre terre. Il continua sa route en sifflotant. Quinze chansons sifflées plus tard, il arriva au pied du château. Prudemment, il 34 rampa sous le pont-levis et pénétra dans les ténèbres du château. C'est alors qu'il vit le maître des lieux. Celui-ci dormait profondément tout en ronflant bruyamment. Le gnome le contourna et alla dans la salle des trésors. Rapidement, Astucieux prit une poignée d'or et une statuette à l'effigie d'une femme, puis sortit de la pièce. Une fois à l'extérieur, il entendit le maître rugir et s'élancer à sa poursuite. Il courut jusqu'à la rivière et l'enjamba le plus vite possible. Son poursuivant, furieux, délaissa Astucieux sachant qu'il n'avait aucune chance de le rattraper. Le gnome, lui, repassa par le village des nains et arriva, une heure plus tard, chez le garçon. Astucieux donna ce qu'il avait rapporté et la statuette, elle, une fois touchée par le garçon, se transforma en jolie femme. Heureux, il remercia son petit ami. Après avoir épousé la femme, le garçon décida de décorer son jardin avec des statuettes d'Astucieux. Voilà pourquoi il y a des nains de jardin dans nos jardins. 35 La voleuse aux fleurs d’or Emmanuelle Lauzière Année de naissance : 1995 Français : 316-20 Professeur : Alexandra Plouffe ans un certain pays, dans un certain royaume, vivait un roi du nom de Marcus. Le roi avait trois fils : Otto, Steen et Maximilien. Matin et soir, le roi Marcus comptait ses précieuses fleurs en or. Un matin, le roi s'aperçut qu'il en manquait. Sept jours plus tard, Marcus ne dormait et ne mangeait plus. Il n’en pouvait plus de voir ses fleurs disparaître et il décida d’agir. D Marcus fit donc appeler ses fils pour leur expliquer la situation : «Depuis plus d'une semaine, quelqu'un vient voler mes fleurs d'or. Chacun votre tour, vous monterez la garde dans le jardin.» Le soir arriva et Otto prit son tour de garde. Fatigué, il s'adossa au pommier du jardin et s'endormit. Le lendemain, le roi demanda à son fils ce qu'il avait vu. Otto lui répondit qu'il s'était endormi et qu'il n'avait donc rien vu. Le soir suivant, Steen fut de garde à son tour. Il s'assit au pied du pommier et s'endormit. Il ne vit donc rien. Le surlendemain, ce fut le tour de Maximilien. Pour ne pas s'endormir, il marcha toute la nuit. Soudain, il vit un personnage avec une grande cape noire apparaître. Il cueillit quelques fleurs et partit. Un coup de vent fit tomber sa capuche et Maximilien vit apparaître une longue chevelure dorée. 36 Au matin, Maximilien raconta tout à son père. Le roi, heureux de la nouvelle, décida d'enquêter avec l'aide de Maximilien. Les frères aînés, qui avaient tout entendu, partirent vers le village pour trouver la fille dont il était question. Arrivés au village, les deux frères trouvèrent une paysanne et la ramenèrent au château. Ils versèrent de la poudre d'or sur sa chevelure et convoquèrent le roi pour lui dire qu'ils avaient trouvé la voleuse de fleurs. Heureusement, Maximilien vit qu'il y avait de la poudre d'or sur elle. Il le dit au roi qui retourna la pauvre fille à son village. Le roi Marcus resta avec son plus jeune fils afin de préparer un plan qui empêcherait la fille aux cheveux d'or de venir voler d'autres fleurs. Une semaine plus tard, le soir venu, Maximilien retourna dans le jardin. La jeune fille arriva, Maximilien l'attrapa et lui demanda pourquoi elle volait les fleurs de son père. Elle lui dit qu'elle s'appelait Or et lui expliqua sa situation. Maximilien lui promit que si elle rapportait les fleurs, elle ne finirait pas sa vie dans la misère. Or partit et revint avec les fleurs. Maximilien la présenta à son père. Marcus trouva que la jeune fille avait été très courageuse de rapporter les fleurs en or. Le roi la remercia et lui dit qu'elle épouserait son fils. Le lendemain, on célébra leur mariage. 37 Le courageux Lauren White Année de naissance : 1994 Français : 316-21 Professeur : Alexandra Plouffe l n'y a pas très longtemps, un jeune gamin, qui habitait avec sa mère et ses deux petites sœurs dans un taudis d'un petit village d'Irlande, vivait très pauvrement. Les trois enfants étaient obligés de partager une chambre dans laquelle il n'y avait qu'un seul lit. Ce style de vie bouleversait toute la famille, sauf le petit garçon. Il embrassait chaque défi qu'on lui donnait. On le surnommait le Courageux. Un jour, le Courageux décida de se donner une mission : trouver la fameuse marmite d'or en-dessous de l'arc-en-ciel pour aider sa famille. Il attendit qu'il pleuve et, après deux semaines de patience, il commença à sentir des gouttes d'eau sur sa peau. À ce moment, le Courageux partit. I Il marcha et marcha. Après trois heures, le Courageux aperçut un ours plus grand que les arbres qui lui bloquait le chemin. Le Courageux lui dit : - Ours énorme qui bloque mon chemin, laisse-moi passer ou tu seras désolé ! - Pourquoi est-ce que je t'écouterais alors que je peux t'écraser en deux secondes ? - Parce que, en me laissant passer, tu recevras une partie de la richesse que je m'en vais chercher. 38 L'ours le laissa partir et le garçon marcha et marcha. Après six heures, le Courageux aperçut un nain qui avait l'air fâché et lui bloquait le chemin. Le Courageux lui dit : - Petit monsieur qui bloque mon chemin, laisse-moi passer ou tu seras désolé ! - Pourquoi est-ce que je t'écouterais quand je peux simplement t'ignorer ? - Parce qu'en me laissant passer, tu recevras une partie de la richesse que je vais chercher. Le nain, fâché, le laissa partir. Le Courageux marcha et marcha encore. Après neuf heures, il arrêta de pleuvoir et le garçon commença à voir un arc-en-ciel de plus en plus distinctement. Il le suivit et trouva enfin une grosse marmite remplie d'un magnifique trésor. Rapidement, le Courageux mit toute la richesse dans un gros sac, mit le sac sur son épaule et retourna vers sa maison. Pour ce faire, il passa devant le nain fâché et l'ours énorme. Le Courageux et sa famille furent riches et heureux pour le restant de leurs jours. 39 Le joyau magique Audrey Routhier Année de naissance : 1995 Français : 316-05 Professeur : Denise Larocque l était une fois, dans un village très lointain, un vieux roi très malade. Les médecins avaient tout essayé, mais le cas du seigneur empirait. Un jour, le monarque appela son fils, qui était le plus sage du palais. Sagesse accourut au chevet de son père. «Sagesse, pars et ramène-moi... la pierre qui me guérira.» I Sagesse se leva, prit son équipement et sortit du château au grand galop. La nuit venait de tomber et Sagesse pénétra dans l'immense forêt. Les animaux sauvages sortaient de leur tanière pour chasser et le jeune cavalier pouvait sentir la nervosité de son cheval. Tout à coup, une dizaine de petites créatures armées sortirent de l'ombre. - Je ne veux pas qu'un combat s'engage, tenez voilà tout mon or, dit Sagesse étonnamment calme. - Nous ne voulons pas de vos pièces, humain, vous avez pris nos terres, maintenant nous allons les reprendre, grogna un ogre. Les autres bêtes approuvèrent en grognant à leur tour et s'élancèrent sur Sagesse. Un combat sanglant fit rage, le prince arrivait à éviter les coups répétés et rapides des 40 monstres. «Déesse des flammes, je vous appelle en mon nom pour éliminer ces ogres», souffla le prince. Après quelques secondes, tous les ogres furent brûlés par les flammes. La route du jeune homme se fit calme, c'est alors qu'un serpent sortit des fougères et bloqua le passage. - Pouvez-vous me laisser passer, monsieur le serpent ? - Pourquoi le ferais-je, vous humains, vous empiétez sur notre territoire, cela nous empêche de dormir ? - Si j'arrivais à vous faire dormir, me laisseriez-vous passer? - Vous n'y arriverez pas. - Déesse de la nuit, je vous appelle en mon nom pour aider ce serpent à dormir. Une douce petite musique s'éleva dans l'air et le serpent s'endormit. Sagesse aperçut la grotte, il y entra et vit l'immense dragon. Il passa à côté de sa gueule terrifiante et remarqua le joyau au bout de la queue du monstre. Le garçon fonça vers le bijou et essaya de le prendre. Il était coincé, Sagesse tira de toutes ses forces, mais il n’y avait rien à faire. «Déesse de la pierre, je vous appelle en mon nom pour m'aider à prendre ce joyau.» La pierre commença à bouger et se détacha de la queue du dragon. Un grognement soudain se fit entendre et le dragon se tourna vers Sagesse. «Merci de m'avoir libéré de ce fardeau, cette pierre me forçait à rester ici. Pour te remercier, je te ramène chez toi.» Sagesse retourna au château de son père. Arrivé à ses côtés, le prince fit fondre le joyau et fit boire la mixture à son père. 41 - Merci mon fils, souffla son père. - Je n'ai fait que mon travail, père. Le roi fit une grande fête et vécut pendant encore de très longues années. 42 Le lac d’Émeraude Aliciya Rousseau Année de naissance : 1995 Français : 316-05 Professeur : Denise Larocque adis, vivait une jeune princesse qui se nommait Divine. Elle habitait avec son père, le roi, et ses huit sœurs aînées. Celles-ci étaient jalouses d'elle, car leur père n'avait d’yeux que pour elle. Divine bénéficiait de la chevelure rousse et soyeuse de leur mère qui était décédée quelques années plus tôt. J Un jour, le roi eut la visite du prince d'un pays voisin qui se cherchait une épouse. Le vieil homme, ne sachant pas laquelle de ses filles devait se marier, s'exclama : «Mes très chères filles, se trouve ici un prince prêt à épouser l'une d'entre vous, celle qui rapportera la perle couleur saphir, symbole de paix, le mariera.» Toutes les princesses partirent le jour même. Divine, qui n'était pas très enthousiaste à l'idée de se marier, prit le chemin le plus long menant au lac d'Émeraude. Après deux jours de marche, elle fit la rencontre d'un petit chien qu'elle invita à venir avec elle pour ne pas se sentir seule. Sur son trajet, elle vit aussi une vieille dame qui l'intercepta : - Cette perle couleur saphir appartient à l'une de tes sœurs… - Mais qui êtes-vous ? la coupa la jeune fille. 43 À son grand étonnement, la femme avait disparu. Sur ses gardes, Divine continua sa montée pendant plus de trois jours. Au quatrième matin, elle vit un vieux magicien qui l'attendait sur le bord de la rive : «Bonjour mademoiselle, cela fait plus de cinq siècles que nous vous attendons, dit-il, la perle que vous cherchez est au fond du lac d'Émeraude. Vous disposez d'une demi-heure pour aller la quérir. Vous devrez la remettre à une âme pure qui en assurera la garde. Si vous échouez, elle disparaîtra à tout jamais.» Sur ce, elle prit le morceau d'algue que lui tendait l'homme, elle pourrait ainsi respirer sous l'eau. Elle se jeta à l'eau. Il lui fallut plus de dix minutes pour repérer la perle couleur saphir, car ce lac était rempli de pierres précieuses de la grosseur de son poing. Divine se dépêcha par la suite de rentrer au château. Tout occupée à profiter de sa promenade et à s'amuser avec son compagnon à quatre pattes, elle avait oublié que c'était pour le prince qu'elle avait accompli ce périple. Puis, elle pensa qu'après sa rencontre avec l'étrange vieille dame, qui ressemblait bizarrement à l'une de ses sœurs, elle n'était pas contre l'idée de se marier et de s'éloigner d'elles. Divine épousa le prince dès son arrivée, gagna le respect de ses sœurs aînées et donna la perle à la première de ses onze filles. 44 Le secret du jeune cordonnier Brianna Heckley Année de naissance : 1994 Français : 316-01 Professeur : Luc Robert I l y a fort longtemps, dans un petit village lointain, vivait un pauvre cordonnier. Plusieurs filles du village le trouvaient très beau et voulaient l’épouser. Un jour, il dut réparer les souliers d'une villageoise. Soudain, il vit par la fenêtre la plus belle fille qu'il n’ait jamais vue. Il sortit le coeur joyeux. Sans aucune raison, elle tomba dans les pommes. Soudain, il vit apparaître un nuage d'où sortit une sorcière. - Je sens qu’elle t'intéresse ! Pour la posséder, tu dois voler la bague à la bête qui renifle. De plus, tu dois voler la robe de la femme du diable. - Ces épreuves sont plus fortes que moi, mais je vais tout faire pour récupérer mon amour. Il ne perdit pas de temps et se dépêcha d’aller récupérer la bague magique de la bête qui renifle. Une fois arrivé à la grotte où vivait la bête, le jeune cordonnier entra sans faire de bruit et vit la bête qui se coiffait le duvet. Il décida de tenter sa chance et d'aller prendre la jolie bague qui brillait sur une roche. 45 Après avoir récupéré la bague de la bête, il se mit en chemin vers l'enfer. Il vit la femme du diable qui dormait et la jolie robe sur le lit. Le cordonnier prit la robe sans faire de bruit. Ensuite, par accident, il tomba alors qu’il avait la robe dans les mains. Par chance, la femme ne s'était pas réveillée et la robe ne s'était pas abîmée. Il rapporta les deux objets à la sorcière. Cette dernière lui annonça qui il était réellement : «Mon cher jeune homme, il faut que tu saches que tu n'es pas qu'un pauvre cordonnier, mais tu es aussi un très riche prince et le roi aimerait que tu maries sa jolie fille.» Le jeune prince, sans hésiter, accepta l'offre. Il retourna au royaume où il y eut une grande noce. La princesse, prouvant son amour pour le prince, portait sa jolie robe et la bague magique. Ils vécurent heureux pour le reste de leur vie. 46 Le souhait du simplet Vincent Ribou Année de naissance : 1995 Français : 316-03 Professeur : Luc Robert ans une contrée lointaine, vivait un sot, Rémi Le Simplet, qui voulait devenir intelligent pour terrasser le dragon et devenir un prince. Il avait entendu parler d'un druide qui pourrait l'aider. D Suite à de longues heures de marche, il arriva devant sa demeure. - Moi vouloir devenir intelligent. Toi peux-tu m'aider ? bafouilla-t-il. - Oui, bien sûr, répondit-il, mais tu devras aller chercher les cristaux de l'arbre Sibralum Cristallis dans les plaines d'Azumbazérimber et du salpêtre dans la grotte de l'Écho. Ensuite, Rémi partit pour les plaines. Après avoir trouvé l'arbre, il vit les cristaux qui brillaient de mille feux. Il s'empressa de les cueillir , mais il n'avait pas vu que l'arbre bougeait. Ses branches l'emprisonnèrent. Il se débattit, mais il ne put se libérer. Alors, vint un chasseur qui revenait de la chasse. Il vit Rémi en train de se débattre, il brandit son arc et tira sur le tronc. Vaincu, l'arbre lâcha Rémi et celui-ci remercia le chasseur, puis il repartit. Après avoir trouvé la grotte, il s'y engouffra avec empressement. À l'intérieur, il faisait tellement noir qu'il 47 ne voyait pas le bout de son nez. Les bruits étaient amplifiés et cela effrayait Rémi. Après quelque temps à chercher le salpêtre, il arriva au fond de la grotte et y trouva un coffre contenant du salpêtre. Ensuite, Rémi sortit et retourna chez le druide. Celui-ci lui fit sa potion avec plaisir. Une fois prête, Rémi se dépêcha de la boire. Il devint intelligent, puis il partit affronter le dragon après avoir remercié le druide. La bataille fut rude, mais Rémi vainquit le dragon avec ruse, car il avait installé une série de pièges, comme des filets, des fosses, etc. Finalement, il retourna dans son village. Une rumeur le précédait : il avait tué un dragon. Alors, il fut tellement célèbre que son rêve devint réalité : il devint un prince, le prince Rémi L'Intrépide. Puis, son histoire fut transmise de génération en génération. 48 Le voleur de perles Bruno Langlois Année de naissance : 1993 Français : 316-02 Professeur : Denise Larocque l était une fois un jeune homme nommé Arthur Lebrave. Il vivait dans la pauvreté avec sa famille. Un jour, il apprit que son grand-père, un sorcier très puissant, était sur le point de mourir. Il alla donc le voir. Le vieux sorcier lui souffla à l'oreille : I - Petit-fils, avant de mourir, je veux te dire un secret. - Je t'écoute, dit Arthur. - Dans le coffre que tu vois là-bas, il y a onze perles. - Oui, je les vois, dit Arthur. - Si tu réussis à réunir les treize perles, tu deviendras riche! - Où sont les deux autres ? demanda Arthur. - La première est dans un château : quand il fait nuit, les arbres autour du château meurent, mais quand il fait jour, ils revivent. - Le château du sorcier ! - Oui, très bien. La deuxième est dans un manoir, le cimetière autour est son trophée. - Le chevalier noir … - Oui ! Maintenant, tu dois les réunir avant que … - Grand-père ? Le grand-père d'Arthur était mort. Au moins, Arthur avait une mission à accomplir : réunir les treize perles. Il alla donc vers la demeure du sorcier. Au douzième coup 49 de minuit, il entra dans le château … personne ! Soudain, le sorcier tenta de frapper Arthur avec son épée, mais le jeune homme le frappa avant et put s'emparer de la perle. Rendu chez lui, il la mit avec les onze autres. Préoccupé, il planifia son plan pour récupérer la perle manquante. Le lendemain, il se rendit chez le chevalier noir, mais il constata que l'entrée était bien gardée. Alors, il se déguisa en marchand et entra dans le manoir sans être importuné. Les lieux étaient somptueux, le chevalier noir était suffisamment riche pour pouvoir se passer de la perle. Dès qu'il put s'approcher du seigneur des lieux, Arthur sauta sur le chevalier noir et, sabre à la gorge, il lui dit : «Donne-moi la perle !» Sans hésiter, apeuré, le chevalier la lui donna. Dès qu'il fut de retour chez lui, Arthur annonça la bonne nouvelle à ses parents. Il vécut heureux avec sa famille tout le reste de sa vie. 50 Léana de l’Ombre Blanche (3e choix du jury) Rosemarie Larouche-Côté Année de naissance : 1995 Français : 316-20 Professeur : Alexandra Plouffe l était une fois, dans un village tout blanc, une jeune fille qui s'appelait Léana de l'Ombre Blanche. Elle était si belle que la noirceur n'osait l'approcher. Pourtant, Léana était très malheureuse, car aucun homme ne voulait l'épouser : elle était trop belle. Pour remédier à son problème, elle alla trouver Mélodia, la fée des bois. I - Mélodia, trouve-moi un mari aussi exquis que moi ! lui dit-elle. - Prends cette souris blanche et cette souris noire et va sur le chemin du damné. Au bout de cette route, tu trouveras ton mari, répondit Mélodia. Léana mit les deux souris dans son sac et marcha. Au bout de deux jours de marche ininterrompue, elle arriva devant un grand lion couché au travers du chemin. Celui-ci lui demanda pourquoi elle était là. Elle répondit qu'elle cherchait son mari. La bête, toujours couchée, lui dit qu'elle ne pourrait poursuivre son chemin tant qu'elle ne l'aurait pas endormi. La souris blanche sortit alors du sac de la belle et chanta une mélodie si douce et calme que le lion s'endormit aussitôt comme une bûche. Léana le contourna habilement et partit, laissant là la souris. 51 Elle reprit sa route. Au bout de deux jours, elle arriva devant un renard qui gardait une cage où était assis un homme qui avait le visage caché par une cape. Le renard lui demanda pourquoi elle était là et elle répondit qu'elle cherchait son mari. Le renard lui répondit qu'elle ne pourrait repartir avec son mari tant que lui-même serait là. La souris noire sortit alors du sac de la belle et se mit à courir. Le renard, affamé, courut après elle. Léana les contourna et ouvrit la cage. L'homme se leva, sa cape tomba et elle put voir son visage magnifique. Ils repartirent tous les deux en marchant. En chemin, ils croisèrent un renard qui courait après une souris noire, un lion qui dormait à côté d'une souris blanche et, finalement, ils arrivèrent au village blanc où ils se marièrent, eurent des enfants magnifiques et moururent. 52 Les arbres sans racine Philippe Thibodeau Année de naissance : 1995 Français : 316-03 Professeur : Luc Robert ans un lointain village, P'tit-Pierre-Le-Poisson vivait de ce que sa poissonnerie lui rapportait. Il avait vécu ainsi toute sa misérable vie. Il n'avait plus le goût de pratiquer cet emploi et de se lever chaque matin avec la poissonnerie en tête. Après de longues heures de réflexion, il pensa qu’il aimerait mieux pratiquer le métier le plus merveilleux du monde : bûcheron d'arbres sans racine. D Il alla donc voir Jean-La-Bûche, le maître bûcheron, et il lui dit qu'il voudrait devenir bûcheron d'arbres sans racine. Jean dit : «Si tu veux devenir bûcheron, tu devras réussir deux épreuves : retrouver ma hache perdue dans les bois et couper l'arbre le plus gros du monde.» Il accepta sans hésiter. Il courut aussitôt vers le bois, il regarda patiemment dans tout le bois et vit un manche de hache rouge très vif, au moment où il la retira de la terre, il vit, gravé sur le manche : Jean-La-Bûche. En revenant, il croisa un bûcheron et lui demanda : «Où puis-je trouver l'arbre le plus gros du monde ?» Le bûcheron lui répondit : «Il est au milieu du village !» Il partit vers le milieu du village et vit le plus gros arbre du monde. Après quelques heures de labeur, P'tit-Pierre termina de bûcher l'arbre gigantesque. Il n'en 53 revint pas ! Cet arbre mesurait 3000 mètres et avait des milliards de billions de branches ! Il ne prit aucune seconde de repos et alla en direction du bois de Jean-La-Bûche. Jean-La-Bûche lui dit : «Wow mon P'tit-Pierre, tu as fait ça vite !» Il lui demanda si cela s'était bien passé et s'il avait sa hache et s'il avait l'arbre le plus gros du monde. P'tit-Pierre lui montra la hache et un papier signé du roi du village attestant qu'il avait coupé l'arbre le plus gros du monde. Jean-La-Bûche lui donna le droit de bûcher pour lui tant qu'il le voulait. Il vécut le reste de sa vie heureux et en santé avec son merveilleux métier de bûcheron d'arbres sans racine. 54 Les fameuses cornes (1er choix du jury) Fannie Gendron Année de naissance : 1995 Français : 316-01 Professeur : Luc Robert l y a plusieurs centaines d'années de ça, dans un vieux village malheureux, vivait Servantin, un jeune villageois très serviable. Jamais il n'avait refusé d'aider quelqu'un, peu importe la raison. Une chance qu'il était là, car les habitants du village étaient malheureux depuis qu'un nuage noir complètement opaque s'était érigé au-dessus du village. I En se levant un beau jour, Servantin décida qu'il était temps de ramener la lumière au village. Il était tanné de se réveiller à la noirceur et de ne pas pouvoir profiter des bienfaits de la lumière du jour. De plus, il trouvait fort désagréable de se trouver quasi-aveugle. Il prit donc tout ce qu'il possédait de chiffons, linges et draps et partit à la recherche de lucioles. Il parcourut tous les coins et recoins du village et, fort heureusement, il en trouva. Il emprisonna dans un grand drap un millier de lucioles. Malheureusement, lorsqu'il revint avec le drap, les lucioles avaient manqué d'air et avaient toutes rendu l'âme. Mais il ne désespéra pas et eut une idée plus simple. Il coupa les plus gros troncs qu'il trouva et les amena ensuite au centre du village. Il prit deux roches à feu et, avec force et patience, frotta les deux roches ensemble. Quelques 55 heures plus tard, un immense feu éclairait le village qui se réjouissait enfin. Après ça, le diable arriva et cria : - Je viens vous avertir ! - Mais de quoi ? répondit Servantin. - Qu’il n’y a qu’en enfer qu'on peut faire des feux ainsi !» - Bien non, si j'en ai fait un ici !» Le diable, insulté, se leva et, avec ses deux cornes, perça le nuage. Finalement, le diable repartit en laissant, contre sa volonté, deux trous dans le nuage noir. Un des deux éclaira le village le jour et l'autre, la nuit. On nomma un des trous la Lune et l'autre, le Soleil. 56 Maleïka et la grotte enchantée Jessica Lavigne Samson Année de naissance : 1994 Français : 316-04 Professeur : Denise Larocque l y a fort longtemps, dans un royaume prospère, vivaient une jeune fille et sa mère malade. Sa fille, Maleïka, était pour cette mère ce qu'elle possédait de plus précieux. Maleïka était d'une beauté à couper le souffle et d'une sagesse plus qu'honorable. Malheureusement, personne ne voulait être son ami parce qu'ils en étaient tous jaloux. I Un jour, sa mère, qui était encore plus malade, demanda à Maleïka d'aller lui chercher une potion magique dans une grotte gardée par un ogre. Elle était terrifiée, mais sa mère l'encouragea : «Maleïka, fais-moi confiance et prends ton cheval.» Sur ce, elle plongea dans le coma. Voyant sa mère dans cet état, Maleïka décida d'y aller. Elle prépara un sac, alla chercher Pégasse, son cheval, et partit. En chemin, elle s'arrêta ; constatant qu'elle était perdue, elle décida de reprendre son souffle sous un pommier. L'arbre se mit à parler : «Salut toi, veux-tu un fruit ? Explique-moi pourquoi tu es ici.» Étonnée, Maleïka lui expliqua sa quête, qu'elle était perdue et qu'elle n'avait plus rien à manger. L'arbre, médusé, lui donna trois pommes pour elle, son cheval et l'ogre. Il lui indiqua par 57 où passer pour arriver à la grotte. Rendue à l'entrée de la grotte, Maleïka y trouva l'ogre adossé à la paroi. Elle s'avança et lui offrit la pomme. L'ogre, surpris et enchanté de recevoir ce présent, lui tendit sa grosse patte en signe d'amitié. Le prince Sam, qui passait par-là, avait assisté à cette scène. Touché par sa détermination et sa beauté, il tomba amoureux de la jeune fille. Quand elle sortit de la grotte avec la potion, le prince vint à sa rencontre et lui demanda : - Bonjour mademoiselle, que faites-vous avec cette potion? - Je dois l'apporter à ma mère gravement malade, sire, répondit Maleïka. - Vous avez risqué votre vie pour votre mère, je trouve cela admirable, lui rétorqua le prince Samuel. Sur le chemin du retour, Maleïka fut escortée par le prince Sam, tous deux sur leur monture. Dès son arrivée, elle donna la potion à sa mère qui retrouva la santé et sa gaieté d'autrefois. Le prince, ému par tant de gratitude de la mère envers sa fille, leur offrit de venir habiter avec lui au château. Il demanda ensuite à Maleïka de l'épouser, ce qu'elle fit bien sûr. Gloire à ceux qui sont bons. 58 Marguerite et la perle magique Tiffany Martel-Lapalme Année de naissance : 1994 Français : 316-20 Professeur : Alexandra Plouffe l était une fois une jeune fille qui avait un père atteint d'une maladie qui se nommait «la mort sur pattes». La fillette s'appelait Marguerite, car elle était aussi belle et simple que cette fleur. Ils vivaient dans une cabane située au cœur de la forêt. Alors que son père était très souffrant, Marguerite lui demanda s'il n'y avait pas une façon de le guérir. Son père lui fit alors une requête. Celle-ci consistait à trouver la perle magique pour le soigner. I À peine quelques minutes plus tard, Marguerite partit à la recherche de la perle. Elle n'était pas très avancée, elle ne savait même pas où aller. C'est alors qu'elle vit, sur le bord du chemin, un loup affamé. - Je suis Bazkan. Donne-moi à manger et je t'aiderai à accomplir ce que tu désires, lui dit-il, implorant. - Si je te donne à manger, tu me mèneras où se trouve la perle magique ? Le loup hocha la tête et Marguerite lui donna tout son pain. 59 Lorsqu'il eut fini sa portion de pain, Bazkan emmena la fillette à la grotte de la sorcière Maléfice. Ils entrèrent et marchèrent pendant des heures dans différents chemins. Marguerite se découragea et se mit à pleurer. Bazkan la prit alors sur son dos et ils continuèrent leur route. Ils arrivèrent enfin devant le trône de la sorcière. Celle-ci leur dit soudainement que s'ils voulaient la perle, ils devraient répondre correctement à sa question. Elle pointa le tunnel d'où ils sortaient et demanda combien il y avait de chemins différents. Bazkan demanda à Marguerite de lui donner toute l'eau qu'elle possédait et il retourna dans le tunnel. Il revint en disant qu'il n'y avait qu'un seul chemin et que celui-ci était ensorcelé. La sorcière s'époumona et donna la perle à Marguerite. Marguerite revint chez elle en compagnie du loup et donna la perle à son père. Ainsi, ils vécurent tous les trois heureux et prospères. 60 Nuage Jimmy Brosseau Année de naissance : 1995 Français : 316-02 Professeur : Denise Larocque l était une fois un jeune garçon nommé Ti-brin. Il était minuscule et aimait jouer dans la forêt magique. Tout y était multicolore. I Un jour, alors que Ti-brin marchait, un nuage captura toutes les couleurs de la forêt. Le garçon, triste et paniqué, courut jusque chez lui et vit son chat qui étouffait. Le chat lui dit péniblement : «Je n'ai plus de chance, j'ai besoin d'un trèfle à quatre feuilles, d'une carotte d'or et d'une corne de licorne. Fais vite.» Ti-brin, qui avait bon cœur, partit sur-le-champ, désireux de venir en aide au chat et à la forêt. Il courut dans la forêt, autrefois magique, et vit un lapin rose. Il était agile et avait une clé dorée en forme de carotte dans la patte. Ti-brin la remarqua aussitôt. L'animal rose lui demanda d'aller chercher un caillou. Ti-brin accepta, il s'approcha du ruisseau, mais à l'instant où il allait prendre une roche, un lapin violet le poussa dedans. Ti-brin ferma les yeux, pensa au lapin rose et devint aussi agile que lui. Alors, il prit un caillou et d'un bond, se retrouva devant le lapin. L'être rose lui remit la carotte d'or et Ti-brin continua sa route. Plus loin, il rencontra un farfadet vert très chanceux avec un trèfle à quatre feuilles sur son chapeau. Le 61 bonhomme vert lui demanda s'il était capable de toucher le centre de la cible avec un projectile. Ti-brin prit une pierre, mais avant qu'il puisse la lancer, un farfadet bleu prit la cible et la recula. Ti-brin ferma les yeux, pensa au farfadet vert et devint aussi chanceux que lui. Le garçon lança sa pierre vis-à-vis la cible et l'atteignit en plein centre. Le farfadet vert lui remit le trèfle et Ti-brin continua sa route. Près d'un arc-en-ciel, le jeune garçon vit une licorne blanche qui volait magnifiquement bien. Elle lui dit que s'il voulait sa corne, il devait atteindre l'autre bout du chemin multicolore. Elle lui proposa même d'y aller sur son dos. À mi-chemin, une licorne noire vint percuter la blanche. Ti-brin chuta à une vitesse folle. Il garda son calme, pensa à la licorne blanche et se mit à voler comme elle. Lorsqu'il atteignit l'autre côté de l'arc-en-ciel, la licorne lui donna sa corne. Ti-brin remit les objets à son chat, le nuage recracha alors toutes les couleurs de la forêt magique et tout redevint comme avant. 62 Tristesse qui cherchait le bonheur (2e choix du jury) Nina Matsuo Année de naissance : 1994 Français : 316-20 Professeur : Alexandra Plouffe 'est l'histoire de Tristesse, une jeune fille très belle qui habitait un merveilleux château. Elle avait tout pour être heureuse. Seulement, lorsqu'elle était bébé, une sorcière lui avait jeté un sort qui la rendrait malheureuse à tout jamais. Depuis ce temps, Tristesse était une belle, mais malheureuse fille. Un beau jour, sa grand-mère, Amour, lui dit : «Il est temps pour toi de devenir heureuse, tiens, prends ce sac de billes et cette canne pour marcher et traverse la grande forêt maléfique. Rends-toi à la fontaine du bonheur.» C Elle fit ce que sa grand-mère lui dit, malgré le fait qu'elle trouvait inutile d'apporter ces objets. Elle débuta le voyage vers la grande forêt. Elle marchait depuis deux heures lorsqu'elle entendit des enfants pleurer. Elle accourut vers eux, elle demanda au plus vieux des enfants pourquoi ils pleuraient. Il lui répondit que c'était la sorcière qui leur avait volé leurs jouets. Tristesse les consola du mieux qu'elle le put. C'est alors qu'elle se souvint qu'elle avait un sac de billes avec elle. Tristesse le donna aux enfants. Ils devinrent tellement contents qu'ils donnèrent de gros câlins à Tristesse. 63 Tristesse continua son voyage, heureuse d'avoir rendu les enfants heureux. Elle avait presque fini son voyage lorsqu'elle vit un homme âgé sur le sol. Elle s'approcha de lui et lui demanda pourquoi il était là. Il lui répondit que la sorcière lui avait volé sa canne pour marcher. C'est alors qu'il commença à pleurer. Tristesse, qui était triste pour lui, le consola. C'est alors qu'elle se rappela qu'elle avait apporté avec elle une canne pour marcher. Elle la donna à l'homme qui se mit à crier de joie. Tristesse était tellement émue qu'elle commença à pleurer…de joie ! Elle était tellement contente d'avoir rendu ces gens heureux. C'est à ce moment précis qu'elle se rendit compte qu'elle était heureuse et que toute sa tristesse était partie. Tristesse oublia qu'elle devait se rendre à la fontaine du bonheur tellement elle était heureuse. Elle retourna chez elle en sautant et en chantant. Tout le village fut surpris de la voir arriver ainsi. À partir de ce moment, elle fut tout le temps heureuse. Finalement, elle décida de se nommer Bonheur à la place de Tristesse. 64 Un monde fantastique, mais dangereux Evelyne Bridger Année de naissance : 1995 Français : 316-20 Professeur : Alexandra Plouffe n soir, après que Protège eut fini sa journée de travail, il alla se préparer un souper et il alla regarder quelques films. Quelques minutes après, il entendit sonner à sa porte. C'était le facteur qui lui donna une lettre. Protège le remercia et partit. Il ouvrit la lettre et une porte dorée apparut. Le jeune homme hésita avant d'entrer, mais se décida enfin. U Lorsqu'il fut de l'autre côté, le garçon vit une grenouille. Elle était vêtue d'un veston bleu et d'un pantalon. La bestiole parlait : - Je m'appelle Gargouille la grenouille. C'est moi qui serai votre guide, Chevalier, dit-elle. - Merci, mais je ne suis pas un chevalier, lui répondit Protège. - Vous avez reçu la lettre de Floridiana, la fille de la reine des Elfes, disant que sa mère est prisonnière de Sorcia. Ce nom lui indiqua tout de suite qu'elle était une sorcière. Gargouille lui mentionna que Protège et lui devaient passer par le labyrinthe aux énigmes pour commencer. Ils s'y rendirent. Ils répondirent à de 65 nombreuses énigmes. Plus ils avançaient, plus elles étaient difficiles. Ils réussirent tout de même à passer. L'étape suivante était la grotte du dragon. Lorsqu'ils arrivèrent, ils eurent peur, mais Protège prit son courage et entra dans la grotte. Il vit que le dragon dormait. Le garçon et la grenouille essayèrent de passer à côté de lui, mais le dragon se réveilla. Protège lui parla gentiment, mais il n'y avait rien à faire. Gargouille lui proposa d'aller chercher un morceau de viande. Le chevalier alla le chercher et le mit à l'entrée de la grotte. Le dragon alla le manger. Pendant ce temps, Protège et Gargouille coururent vers la sortie. Ils trouvèrent enfin le royaume des Elfes. Ils marchèrent vers le palais. La sorcière les trouva. Elle était très mécontente. Elle proposa de faire un combat qui déciderait du gagnant. Ils se battirent pendant quelques minutes. Protège gagna et alla sauver la reine. Protège sauva Forêdiane, la reine des Elfes. Dès que Forêdiane fut sauvée, il se retrouva exactement à l'endroit où il se trouvait avant le début de l'aventure. 66 Un Noël hors du commun Andréanne Poirier Année de naissance : 1994 Français : 316-03 Professeur : Luc Robert l était une fois une jeune fille nommée Marie. Elle était très malheureuse, car aux temps des fêtes, ses parents n'avaient pas assez d'argent pour lui acheter des cadeaux, un sapin et une bonne dinde. I Un jour, elle décida d'aller se promener. Sur sa route, une fée apparut et lui donna un sac à dos vide et lui indiqua précisément où elle devrait se rendre, c'est-à-dire de l'autre côté du désert. Bien qu'elle fût stupéfaite et peu convaincue, elle s'y rendit. Deux jours passèrent et la petite arriva face à un énorme mur de pierre. Un homme en guettait l'entrée. «Avez-vous deux livres de poussière d'étoile, demanda-t-il?» Déboussolée, elle répondit un faible «Non» et repartit plus loin. Elle pleura jusqu'à épuisement, puis s'endormit. Une fois éveillée, Marie fouilla dans son sac pour trouver sa bouteille d'eau. Au lieu de ça, elle trouva un sac rempli de poussière qu'elle présenta à l'homme qui gardait la porte. Il sourit bêtement et dit : «Entrez, chère demoiselle.» 67 Marie fut très surprise en entrant, car il n'y avait qu'un long et mince corridor. Elle le longea jusqu'à ce qu'un chacal lui bloque la route. La fillette recula de quelques pas, car c'était un animal redouté des gens du désert, puis tomba. Son sac s'ouvrit pour laisser sortir un lion qui fit fuir le chacal. Le lion disparut aussitôt. Elle continua sa route jusqu'à la sortie, où elle découvrit un monde magique : des collines enneigées, des maisons décorées à saveur des fêtes et des enfants qui jouent partout. Après un moment, elle se retrouva seule, car les enfants durent rentrer pour fêter Noël avec leur famille. Elle pleura, mais la fée arriva et lui dit : «Ferme les yeux et pense fort à tes parents.» En ouvrant les yeux, Marie était devant chez elle avec un sapin, des cadeaux et une dinde bien cuite. Depuis ce jour, à chaque Noël, ces présents apparaissent, comme par magie, devant leur porte. 68 Une fois n’est pas coutume Étienne Lauzier-Hudon Année de naissance : 1994 Français : 316-03 Professeur : Luc Robert l y a de cela des lunes, un vieux chaman, nommé Donation, demeurait dans la petite contrée d'Abercorn. Le vieillard demeurait là-bas depuis déjà 200 ans en compagnie de son adorable chèvre. Sa grande générosité et son talent faisaient de lui un médecin vénérable. Chaque jour, les gens venaient le quémander afin d'obtenir l'aide dont ils avaient besoin. I Mais, depuis quelque temps, le sorcier Bouffelavie terrorisait le village en allant piller les habitants pour ensuite les tuer cruellement. Un bon soir, le vieux sorcier vint à la grotte du chaman durant son absence et enleva sa chèvre. Bouleversé, Donation promis de faire tout ce dont il était capable afin de récupérer son animal tant aimé. Malgré son vieil âge, il tint sa promesse. Le lendemain, à l'aube, il plia bagages, ne sachant point combien de temps ce périple durerait. Le sorcier partit, bâton à la main, faire quelque chose qui, depuis toujours, était à l'encontre de ses principes : se venger. Sans plus tarder, il se dirigea vers la maison de Bouffelavie. Cependant, pour ce faire, il dut passer par la vallée de la mort. Là-bas, l'ambiance était sombre et lugubre et les arbres défrichés 69 n'inspiraient que la mort dans l'esprit sain du courageux aventurier. Ne sachant trop comment s'orienter, Donation tenta d'appeler sa chèvre, mais en vain. Après six heures de marche, il se retrouva enfin en face de la maison du sorcier. Il avança de deux grands pas et fit résonner ses lourdes jointures sur le heurtoir de la porte. Couteau en main, l'assaillant bondit sur Bouffelavie au moment même où il eut ouvri la porte. Il le tua de façon si rapide que les murs en vibrèrent. Il s'écria alors : «Te voilà mort, méchant sorcier !» Suite à la mort du vil magicien, un énorme nuage de fumée grisâtre envahit la pièce et ne se dissipa que plusieurs minutes plus tard. Le chaman reprit alors sa chèvre et rentra chez lui. Donation et sa contrée vécurent très heureux et le chaman n'eut pas beaucoup d'enfants. 70 Une mission dangereuse Geneviève Galipeau Année de naissance : 1994 Français : 316-02 Professeur : Denise Larocque l était une fois, dans un château, un vieux roi qui avait trois fils. Le plus vieux des fils était fort, l'autre était intelligent et le dernier était simple, d'où son nom de Simplet. I Un jour, le roi décida qu'il était temps de céder son trône à un de ses fils. Il leur dit alors : «Celui qui traversera la dangereuse forêt et qui reviendra sain et sauf sera digne d'être roi.» Aussitôt que le roi eut fini, les trois jeunes partirent. Après un long moment de marche, ils virent un petit lapin qui criait : «Au secours ! Je suis pris dans un piège à ours.» Les deux aînés, trouvant que cela était une perte de temps, l'ignorèrent et continuèrent leur marche. Le simplet, qui était le plus gentil des frères, alla sauver le petit lapin. - Merci de m'avoir sauvé cher ami ! Comment pourrais-je te remercier ? dit le lapin, heureux. - J'aurais bien aimé que tu m'aides à réussir ma mission, mais hélas, je crois que tout est perdu d'avance. En plus d'être rendus beaucoup plus loin, mes frères sont beaucoup 71 plus forts et intelligents que moi, répondit le simplet, découragé. - Ceci n'est pas une raison pour abandonner. Ensemble, nous irons jusqu'au bout de cette mission et nous la réussirons. Je te le promets, répliqua le lapin. Ils partirent donc afin de continuer la mission. Arrivés à la forêt, ils aperçurent les frères de simplet qui luttaient déjà contre les arbres mangeurs d'hommes. Ces arbres gigantesques avaient des dents énormes et pointues, leurs branches bougeaient dans tous les sens pour attraper les frères aînés. Le lapin, pour rassurer le simplet, lui dit : «Ne crains rien ! Viens, je connais un sentier moins dangereux.» Le simplet suivit le lapin, tout en regardant au loin l'un de ses frères qui se faisait massacrer. Ils arrivèrent devant le lac aux crocodiles. Ils virent, au loin, le plus fort des frères lutter contre ces colosses puis, finalement, se faire dévorer par ceux-ci. Le lapin, pour rassurer le simplet, lui dit : «N'aie pas peur ! Les crocodiles sont mes amis. Ils ne nous feront pas de mal, au contraire, ils nous aideront.» Aussitôt dit, aussitôt fait, les crocodiles se rassemblèrent pour former un pont afin que le simplet et le lapin puissent traverser le lac. De retour au château, le roi félicita son plus jeune fils et lui remit sa couronne. Le simplet régna sur le royaume durant de longues et prospères années. 72 Nouvelles littéraires de 4e secondaire 73 Le mot du directeur adjoint de 4e secondaire Tout comme moi, vous aurez la chance de lire des textes bien inspirés par des élèves qui ont pris le temps de laisser aller leur plume afin de vous faire vivre d'agréables émotions. Lire, prendre le temps de s’arrêter un instant pour vous évader dans ces différents contes et nouvelles littéraires de nos élèves de 3e et 4e secondaire. Après avoir lu ces textes, vous comprendrez qu'il y a beaucoup de talent à l'école. J'ai été agréablement impressionné de constater la qualité des textes des élèves et le talent d'écriture de ces derniers. C'est avec un grand intérêt que vous pourrez vous laisser emballer par la qualité de ces textes. Les textes qui se trouvent dans ce recueil ont été sélectionnés parmi plusieurs autres. Ils ont été lus, analysés, scrutés de près par un jury composé d'élèves et d'une direction adjointe. Un merci particulier à tous les gens qui ont accompli un excellent travail pour mener à bien ce beau projet pour une 24e année à l'école secondaire Massey-Vanier. g Stéphan Campbell Directeur adjoint 4e et 5e secondaire 74 Grossesse cauchemardesque Vanessa Desgens Année de naissance : 1993 Français : 416-04 Professeur : Jacques Lacroix près une nuit mouvementée avec son amoureux, Émilie, une jeune fille de quinze ans, très belle, rentra chez elle. En arrivant, elle ressentit des malaises. Puis, d'un coup, elle courut et alla vomir dans les toilettes. Quelques jours plus tard, elle eut les mêmes symptômes. Elle crut comprendre ce qui lui arrivait, mais elle voulut en être certaine. Malgré son courage, elle avait un peu peur. A Un frisson lui parcourut le corps en entier quand elle aperçut le signe positif sur son test de grossesse. «Que vais-je faire ? Qu'est-ce que mes parents vont dire ?» se disait-elle. Dix minutes plus tard, après s'être posé des centaines de questions, Émilie sortit de la salle de bain très ébranlée. Elle se dirigea vers sa chambre et s'étendit sur son lit. Confuse, elle ne cessait de regretter cette fameuse nuit, celle qui avait été la pire erreur de sa vie. À ce moment, son petit frère, Antoine, entra dans la chambre. D'un ton sec, elle lui dit : «Sors d'ici tout de suite!» Antoine, qui avait à peine dix ans, ne l'écouta pas et se mit à courir dans la chambre et à sauter sur le lit. Il la 75 rendit si nerveuse et l'agaça tellement, qu'elle dût se lever et le pousser sur le sol pour qu'il l'écoute. - Sors de ma chambre, sinon je te tue ! cria-t-elle, sous l'effet de l'affolement. - Je sors, je sors ! dit-il, quand il comprit qu'elle ne plaisantait pas. Dès qu'il eut quitté sa chambre, elle se recoucha et s'endormit presque aussitôt, pour laisser libre place aux cauchemars les plus effrayants qu'elle eût faits dans sa vie. Après cette nuit-là, la jeune fille décida d'en parler avec son copain. Quand elle lui annonça la nouvelle, il n'en revint pas. Il prit Émilie dans ses bras et lui dit : «On va s'en sortir.» Enfin, un peu de réconfort, pensa-t-elle. La jeune fille, qui devenait une jeune femme, discuta de certains des problèmes qu'ils auraient à franchir ensemble. Sur la route du retour, ses angoisses, qui avaient disparu, revinrent la hanter. Pour se changer les idées, elle courut jusqu'à sa maison où elle avait l'intention d'en discuter avec sa mère. Quand elle fut devant sa maison, elle ne sut pas quoi faire. Devait-elle entrer et tout raconter ou bien devait-elle entrer et ne rien dire ? Malgré toute la nervosité qui pesait sur ses épaules, elle entra et alla directement dans le salon où se trouvait, comme à l'habitude, sa mère. Elle prit son courage à deux mains et lui avoua le tout en seulement quelques secondes, puis se mit à pleurer. «J'ai peur !» dit-elle à sa mère. La nervosité qui la suivait depuis deux jours se fit de plus en plus lourde. Pendant la nuit, la jeune fille se réveilla en sursaut à cause de ses affreux cauchemars. Elle enfila sa robe de 76 chambre et alla à la toilette. Quand elle se retourna pour tirer la chasse d'eau, elle vit dans la toilette des petites traces de sang. La joie la gagna, elle sortit de la toilette et cria : «Je ne suis pas enceinte !», en réveillant tout le monde. 77 L’argent tombé du ciel Vanessa Jolin Année de naissance : 1994 Français : 416-03 Professeur : Joëlle Tremblay aul et sa femme, Léa, vivaient dans la misère, dans un quartier durement touché par le chômage, dans les années 1970. Ils n'avaient pas un sou et, à cause de la crise économique, aucun des deux ne trouvait de travail. Un jour, Paul, découragé de sa vie, prit une corde et alla l'attacher au crochet du plafond. Il compta jusqu'à dix et sauta. Sa tentative de suicide fut un échec lamentable. Une partie du plafond fut arrachée. Paul remonta sur la chaise pour réparer son dégât avant que Léa ne le remarque. Soudain, il découvrit une enveloppe. Il la prit et l'ouvrit. Dans celle-ci, il y avait un million de dollars. Paul n'en crut pas ses yeux. P À nouveau heureux, Paul alla au centre commercial s'offrir tout ce qu’il ne pouvait pas s'offrir auparavant. Il s'acheta une belle voiture sport rouge, une nouvelle maison dans un quartier riche et des vêtements chics. Il alla même acheter des robes et des bijoux pour sa femme. Lorsque Léa arriva à l'appartement, elle fut si surprise qu'elle en tomba dans les pommes. À son réveil, elle sauta dans les bras de Paul. Leurs problèmes étaient finis. Ils allaient pouvoir prendre un nouveau départ. Le soir venu, ils mangèrent dans le restaurant le plus cher de la ville. Le lendemain, ils partirent en voyage en Jamaïque. À leur retour, ils étaient très épuisés. Alors, ils allèrent directement à la maison pour se coucher. 78 Pendant la nuit, des policiers et le F.B.I. les arrêtèrent. Paul et Léa paniquaient complètement. Ils ne comprenaient rien à tout cela. Pendant l'interrogatoire, Paul criait sans arrêt: «Qu'avons-nous fait pour être arrêtés ainsi ?» Le policier rit aux éclats. «Comme si vous l'ignoriez !» Paul était abasourdi par tous ces événements. Tout à coup, il comprit : - L'argent ? gloussa Paul. - OK Paul, fini de faire l'idiot ! On arrête de jouer. Vous savez très bien qu'on vous arrête pour l'utilisation de fausse monnaie ! 79 L’étrange inconnu Lee-Ann Avon Monast Année de naissance : 1994 Français : 416-22 Professeur : Joëlle Tremblay isa, quinze ans, vivait à Québec avec sa famille d'accueil. Ses parents avaient été assassinés lorsqu'elle avait deux ans. L Un matin, en arrivant à l'école, Lisa remarqua un garçon assis près de son casier. Elle le revit au courant de la journée à la cafétéria. Jeanne, une amie de Lisa, remarqua que le garçon regardait énormément cette dernière et elle finit par le lui dire. Cela ne dérangea pas Lisa qui se dit qu’il allait bien finir par arrêter. Deux semaines plus tard, Lisa constata qu’il n'arrêtait pas. Alors, elle finit par aller en parler à son copain qui ne trouva rien à dire pour la rassurer Un mois plus tard, elle décida d'aller à sa rencontre. Il prétendit la connaître depuis longtemps, ce qui la prit par surprise. Elle lui posa des questions auxquelles le garçon lui répondit vaguement. Elle le trouvait vraiment étrange. Plus les jours avançaient, plus Lisa oubliait ses études, son copain et ses amies. Elle mettait toute son énergie à tenter de découvrir qui était ce garçon mystérieux. Elle finit par savoir son nom. Il s'appelait Jean. Elle demanda à tout le monde à l'école, tant aux élèves qu'aux enseignants 80 et aux autres intervenants du milieu, ce qu'ils savaient sur Jean. Personne n'en avait vraiment entendu parler. Quelques semaines plus tard, elle décida d'aller voir les membres de la direction. En chemin, elle le vit. Ne voulant pas montrer sa peur, elle continua tout droit, comme si de rien n'était. Jean l'arrêta aussitôt et lui demanda ce qu'elle faisait. Lisa, ne voulant pas qu'il se doute de quelque chose, répondit qu'elle prenait une marche. Jean finit par lui demander si elle savait qui il était. Elle répondit que non. Jean lui dit : «Je suis celui que tu devrais craindre, je suis celui qui a tué tes parents et je viens finir le travail !» Lisa ne bougeait plus, elle ne respirait plus. Rien ne fonctionnait en elle. Devait-elle crier ou attendre ? Elle finit par crier et Jean, pris par surprise, sortit son couteau. Une voix retentit au loin. Un enseignant venait de voir la scène et intervint tout de suite. Jean put s'enfuir avant que la police arrive. Lisa ne le revit plus. Sa vie redevint calme. Le directeur lui demanda d'aller voir le nouveau psychologue de l'école. Elle accepta et s'y rendit tout de suite. Elle ouvrit la porte et le reconnut aussitôt. 81 L’héritage Alexa Fournier Année de naissance : 1994 Français : 416-21 Professeur : Nancy Rodrigue mélie venait tout juste de devenir une jeune et riche héritière d'une vingtaine d'années. Étant enfant unique, la jeune femme avait reçu une très grande part de l'argent que son père lui avait légué suite à son décès. Avec une légère partie de son grand héritage, elle s'était acheté une magnifique villa sur le bord de la mer, dans les Caraïbes. Quelques jours après avoir reçu son montant, elle s'était fait trois nouvelles amies qu'elle avait décidé d'inviter à sa nouvelle demeure. Ce qui surprit Amélie, c'était qu'elles semblaient plutôt pressées de faire sa connaissance. Après avoir passé quelques jours à se prélasser au soleil, elles avaient quitté les Caraïbes pour aller faire du ski au Québec. A À sa quatrième descente de ski, Amélie fit une très grave chute. Ses nouvelles amies appelèrent immédiatement une ambulance qui la conduisit d'urgence à l'hôpital. Quelque temps après son arrivée à l'hôpital, Amélie tomba dans le coma. Les médecins l'opérèrent d'urgence, pendant que ses trois amies attendaient de ses nouvelles dans la salle d'attente. Après l'opération, Amélie fut conduite dans une belle chambre pour elle seule. Alors qu'elle était paisiblement étendue sur son lit d'hôpital, Amélie sortit de son coma. Aussi incroyable que cela puisse l'être, quelques minutes avant l'opération, juste 82 avant de sombrer dans le coma, Amélie avait reconnu le chirurgien qui allait l'opérer. Elle en était sûre, cet homme était son premier grand amour. Il l'avait quittée quelques années auparavant pour aller faire des études en chirurgie dans une grande ville très éloignée de la sienne et elle n'avait pu le suivre. Depuis, elle n'avait jamais refait sa vie avec un homme qui en vaille la peine. Même si Amélie était sortie de son coma, elle était bien trop faible pour bouger, pour parler et ouvrir les yeux. Elle pouvait seulement entendre ce qui se passait autour d'elle. Quelque temps après son opération, Amélie reçut la visite de ses trois nouvelles amies. Celles-ci ne se doutaient aucunement que la jeune femme les entendait. Amélie n'avait pas écouté toute leur conversation, mais elle avait écouté le plus important. Ses trois amies, qu'elle avait rencontrées tout juste quelques jours après avoir reçu l'héritage de son père, n'étaient définitivement pas de vraies amies. Elles ne faisaient que profiter d'Amélie pour son argent. Amélie les avait entendues parler et elles disaient, entre autres, qu'elles espéraient que si Amélie mourait, elles recevraient chacune en retour quelque chose d'une très grande valeur de la part d'Amélie. Dès qu'elle fut rétablie, Amélie sortit de l'hôpital. Elle retourna dans son immense demeure au bord de la mer. Quelques jours passèrent avant que les trois filles ne viennent la voir. Amélie n'avait surtout pas oublié ce qu'elles avaient dit dans la chambre d'hôpital. Amélie les détestait et elle voulait se venger. À leur arrivée, elles lui demandèrent comment elle allait, si elle prenait du mieux. Amélie fit comme si elle ne les avait jamais rencontrées et leur dit : «Je suis désolée, mais j'ai dû perdre la mémoire suite à mon accident, car je n'ai aucun souvenir de vous.» 83 Elles ne surent quoi répondre et Amélie s'empressa de les retourner chez elles. Une semaine passa, puis Amélie reçut un appel très inattendu. Le chirurgien qui l'avait opérée une semaine plus tôt, celui qui l'avait quittée il y avait quelques années, venait de la rappeler. Lui aussi l'avait reconnue à l'hôpital et il voulait la revoir et prendre de ses nouvelles. Ils se revirent plusieurs fois et emménagèrent ensemble dans une immense et magnifique maison. 84 L’obsédée (Mention spéciale du jury) Joe Ducharme Année de naissance : 1993 Français : 416-04 Professeur : Jacques Lacroix ar une fraîche journée de décembre, Nicole, une femme indépendante qui mettait tout son cœur au travail, se prépara à aller à son nouvel emploi. Ça ne faisait que quelques mois que cette femme avait entrepris le boulot de ses rêves : psychologue. Nicole était une belle femme, d'une simplicité rare. P Vêtue de son plus beau chandail de laine, elle salua ses collègues avec le plus beau des sourires. Sa patronne, Brigitte, une femme étrange, était dans le bureau de Nicole à l'arrivée de celle-ci. Par respect pour son employée, Brigitte lui céda le passage. Rapidement, Brigitte prit les épaules de son employée et la fit se retourner. Les deux furent sous le choc : l'une pour avoir été arrêtée de la sorte et l'autre, pour avoir vu une chose terrible à ses yeux. Nicole ne comprit pas pourquoi sa patronne avait agi de la sorte. La journée avançait et Nicole ne savait toujours pas que ce qui s'était passé. Avant le dîner, Nicole se lava les mains. Elle prit quelques minutes pour s'examiner un peu dans le miroir, histoire de trouver ce qu'elle avait de travers pour que sa patronne soit effrayée de la sorte. Elle ne comprit guère. Tout était comme à l'ordinaire. Pourtant, elle ne pouvait s’empêcher de s’inquiéter de son apparence. Elle faisait des arrêts un peu partout pour essayer de voir ce qui n'allait pas chez elle. 85 «Qu'est-ce que j'ai ?» Étrangement, sa patronne avait été la seule à être apeurée en la voyant. Sa meilleure copine vint chercher des papiers dans le bureau de Nicole. Ayant plus d'ancienneté dans cet emploi, Nicole demanda à sa collègue de l'informer davantage sur sa patronne. Voilà ! La situation était plus évidente maintenant que Nicole connaissait les antécédents de sa patronne. Il y avait à peine un an, Brigitte avait passé quelque temps à l'hôpital psychiatrique et elle avait reçu un diagnostique négatif en ce qui concernait sa santé mentale. Cependant, il semblerait que le docteur lui-même n'aurait pas été très normal...«Étrange!» Bizarrement, depuis l'événement qui s'était produit le matin même, Brigitte suivait Nicole. La psychologue, qui était stupéfaite de voir l'ampleur des événements, essayait tant bien que mal de continuer son ouvrage du mieux qu'elle le pouvait. Brigitte ne cessait de circuler près de la porte. Le comportement de Brigitte commençait à nuire au bon fonctionnement de la psychologue. Pour une fois, son horaire était assez léger. Elle se permit d'annuler tous ses rendez-vous. Il aurait été impossible pour elle de se concentrer avec cette femme qui déambulait près de son bureau. Après tout le stress que Nicole avait vécu tout au long de sa journée, elle avait ingurgité une tonne de café. Elle prit quelques minutes pour aller aux toilettes. En sortant des cabinets, une porte s'ouvrit. Brigitte se fit voir. Cela en fut trop pour Nicole. Brigitte sauta sur son employée. La patronne était perchée sur le dos de Nicole et celle-ci comprit, en voyant leurs reflets dans le miroir, ce qui la captivait depuis ce matin. C'était totalement véridique de 86 dire que Brigitte n'était pas équilibrée mentalement. Elle avait en horreur les étiquettes sorties du chandail, c'était rendu une obsession pour elle. 87 L’oeil William Benoît Année de naissance : 1994 Français : 416-21 Professeur : Nancy Rodrigue harles Duhamel, le jeune écrivain vedette de la plus grande maison d'édition de New York, était fou de joie. Il venait de recevoir une lettre de ses patrons qui contenait une excellente nouvelle. Sa maison d'édition l'invitait à venir habiter dans la grande région de New York, elle lui offrait même une magnifique résidence dans une banlieue tranquille et bien fréquentée de la métropole en question. Charles détestait l'endroit où il résidait, cet appartement ne lui convenait guère, il y avait trop peu d'espace selon lui. Sa décision était prise, il fit ses bagages et emménagea dans son nouveau domicile. «Quel havre de paix !» s'exclama Charles en apercevant l'endroit. C'était parfait pour écrire son nouveau roman. Sa nouvelle maison lui plaisait, les pièces étaient vastes et aérées, la décoration était moderne. Seul un petit détail le dérangeait: la présence d'un petit orifice dans un des murs de son salon. Il s'approcha du petit trou et vit un œil qui le fixait et entendit un souffle rauque. Complètement paniqué, Charles prit la poudre d'escampette. C Peu de temps après, la police fouilla la maison dans son ensemble. Les officiers de police déclarèrent qu'il n'y avait personne dans la maison et que c'était probablement son imagination qui lui jouait des tours. Charles commença même à douter de ce qu'il avait aperçu jusqu'au jour où il le revit. À partir de ce jour-là, l'œil revint le 88 hanter à chaque jour, il ne lui laissait aucun répit. Charles avait fait venir un ouvrier pour boucher le trou à plusieurs reprises, mais à chaque fois, le trou réapparaissait. L'œil le fixait sans cesse, Charles allait en devenir fou. Pour se changer les idées, Charles tentait de continuer l'écriture de son roman, mais sans succès, il était trop préoccupé par cet œil de malheur. Tout ce qu'il avait réussi à faire pour son livre était de mettre la touche finale à son premier chapitre. L'œil allait définitivement lui coûter son emploi. Ses patrons étaient exaspérés par le retard que Charles avait pris. Sa décision était prise : le lendemain, il prendrait les dispositions nécessaires pour se débarasser de cet oeil. Charles passa tout d'abord à la station-service du coin, il fit le plein de sa voiture et remplit aussi un bidon d'essence, puis il retourna chez lui. Il fit rapidement ses valises, les entassa sommairement dans sa voiture et fit ses adieux à sa maison. Charles ouvrit le bidon d'essence et versa le carburant hautement inflammable un peu partout sur les divans, dans la cuisine, dans sa chambre et plus particulièrement, dans son salon, près du trou dans son mur. «Je t'aurai sale œil de malheur !» cria Charles. Il prit son briquet, le jeta dans une flaque d'essence, prit ses jambes à son cou et fuit les lieux de l'incendie. Jamais dans le quartier on n'avait vu un tel incendie, la maison n'était plus qu'un tas de cendres. Charles était tellement content, plus jamais il n'aurait à se soucier de cet œil. Quelque temps après, la voisine de Charles retrouva le corps calciné de son petit chien adoré. Elle songea avec nostalgie à son chien qui adorait se faufiler par une petite ouverture dans un des murs de la maison de son voisin. Son chien y passait parfois des journées entières à 89 observer les lieux par un petit trou dans un mur du salon. 90 L’oeil de la bête Azalée Baillargeon Année de naissance : 1993 Français : 416-20 Professeur : Joëlle Tremblay 'homme avait emménagé, quelques jours auparavant, dans un appartement à proximité de la station de métro. Son logement n'était pas parfait, certes, mais l'homme en était fier. L C'était un matin comme les autres, l’homme buvait tranquillement son café avant d'aller travailler. C'est seulement lorsqu'il se leva qu'il le vit, là, à travers un petit trou dans le mur : un œil. Il ne l'avait vu qu'une fraction de seconde, mais était convaincu de l’avoir vu. Il s'approcha de l'ouverture et y regarda. L'homme vit l'appartement voisin, mais la pièce semblait inhabitée. Il décida donc simplement de refermer le trou avec du plâtre. Quelques minutes plus tard, le problème était réglé. Cependant, la question persistait : à qui l'œil mystérieux appartenait-il ? En y repensant bien, il n'avait jamais vu personne entrer ou sortir de cet appartement depuis qu'il habitait l'immeuble. Le soir venu, il appela le propriétaire qui lui confirma qu'il n'y avait personne à côté. Lorsqu'il lui demanda pourquoi le logement était vide, le propriétaire répondit simplement que les anciens locataires avaient «eu le cafard». L’homme ne comprit pas vraiment sa réponse, mais s'en contenta. 91 Ce n'est que plusieurs semaines plus tard, alors qu'il allumait la lumière, que l'homme le vit à nouveau. Une fraction de seconde, encore cette fois-ci, mais l'œil y avait tout de même été. Pourtant, il avait bouché le trou ! Cette fois, l'homme eut peur. Il décida donc d'installer une caméra qui épierait le trou. Il la mit en marche et alla se coucher, en laissant la lumière au-dessus de l'ouverture allumée, pour être certain que la caméra voit bien l'œil lorsqu'il apparaîtrait. Le lendemain, l'homme éclata de rire en regardant la vidéo. On voyait cependant un soupçon de dégoût dans son regard. Il revisionna la cassette pour être absolument certain de ce qu'il avait vu. Il vit une petite bestiole semblable à un cafard miniature grimper sur le mur, s'approcher lentement du trou et, au moment où il disparaissait dans l'ouverture, la lumière projetée par la lampe reflétait sur sa carapace et donnait la parfaite illusion qu'un œil observait le logement de l'homme. 92 La dame Chloé Raulet Année de naissance : 1994 Français : 416-22 Professeur : Joëlle Tremblay arc rentra dans le bureau de l'officier de police et raconta l'histoire de cette façon : «Roger, qui est accusé de tentative de meurtre, est mon voisin d'étage. Il a tendance à être coincé et à vouloir planifier chaque événement de sa vie. M Un beau jour, je l'entendis ramener une fille chez lui. Elle était habillée, ma foi, de façon grossière. J'entendis la fille lever le ton en s’adressant à Roger. Elle répétait sans cesse qu'ils avaient cambriolé une banque ensemble, il y a environ huit ans. À partir de ce moment, je me mis à espionner mon voisin à toutes les heures de la journée. J'installai un micro dans sa chambre et dans son salon. Une nuit, je l'entendis marmonner pendant qu'il dormait. Il me semble l'avoir entendu dire que cette fille était folle et que jamais il n'aurait fait une telle chose. Par contre, une semaine après, je le vis arriver chez lui en pantalon troué, décoré de chaînes métalliques, avec un chandail en cuir et les cheveux ébouriffés. Je fis semblant d'avoir à sortir. En le croisant à l'entrée de l'appartement, je simulai une réaction d'étonnement et lui demandai où étaient passés ses fameux polos noirs. Il me regarda de la tête aux pieds et me répondit que, dans sa clique, personne 93 ne se vêtait ainsi. Le lendemain soir, je le suivis dans la rue, où je le vis aborder avec grossièreté une jeune demoiselle qui marchait. Il lui demanda si elle voulait monter dans sa fusée flambant neuve. La fille le regarda de travers et s'en alla. Je le suivis ainsi durant un mois et je le vis répéter la même chose à toutes les filles. Un jour, en le suivant, je le vis s'arrêter brusquement en tournant le regard vers une jeune dame. Celle-ci était vêtue comme Roger. Elle s’adressait à un homme en hurlant. Elle lui disait qu'ils avaient déjà cambriolé une banque ensemble. Je remarquai que les yeux de la demoiselle tournaient comme une toupie. Elle hypnotisait le jeune homme. Roger se précipita vers elle, furieux comme jamais, et tenta de l'étrangler. Les témoins appelèrent la police pendant que je m'efforçais de les séparer. La police arriva aussitôt et emmena avec elle mon cher voisin», conclut Marc. La police enquêta donc sur la dame qui, finalement, dut aller dans une prison pour le restant de ses jours. Ils découvrirent qu'elle hypnotisait les gens pour ensuite les voler et les tuer. 94 La lettre Gabrielle Nadeau Année de naissance : 1994 Français : 416-22 Professeur : Joëlle Tremblay harles était un homme de trente et un ans qui avait une belle vie dans la grande ville. Il était heureux et marié à Mélissa. Ensemble, ils prévoyaient avoir des enfants. Sa femme était en voyage d'affaires pour deux semaines et elle lui manquait beaucoup. Dès son retour, il prévoyait une surprise pour elle. Amoureux fou, il achetait sans cesse des fleurs et des petits cadeaux qu'il s'amusait à cacher dans leur superbe appartement. Il travaillait fort à concevoir des plans pour la belle maison de campagne dans laquelle ils déménageraient sous peu. C Dimanche matin, alors qu'il pleuvait abondamment, il se rendit à la boîte aux lettres. À l'intérieur de celle-ci, il vit une lettre qui attira particulièrement son attention. Le paquet était orné de simples motifs roses et dorés et était magnifique. Se sentant mal de l'avoir détrempé sous la pluie, il rentra chez lui. En l'ouvrant, il se rendit compte que le paquet avait été envoyé à la mauvaise adresse. Il commença à le lire en se disant que, de toute façon, le paquet était déjà ouvert. Il constata que c'était une lettre d'amour de la plus belle sorte. Elle était très longue et laissait montrer tant d'amour qu'il versa une larme. Ce n'est qu'en terminant sa lecture qu'il remarqua le nom de la femme qui l'avait écrite. Il n'en crut pas ses yeux, car c'était le nom de sa femme qui était écrit sur le bas de la 95 page ! Son cœur se remplit de rage et il commença à trembler. Puis, il éclata en sanglots. Pendant la semaine qui suivit, Charles sombra rapidement dans la dépression. Il relut la lettre tant de fois qu'il la récitait par cœur. Ce n'est que quelques jours plus tard, n'en pouvant plus, qu'il se trancha la gorge. C'est sa femme qui le retrouva, deux jours plus tard. Son mari adoré était mort et tenait dans ses mains une lettre, une lettre qu'elle n'avait jamais écrite. 96 La lettre suspecte Mélodie Pelletier Année de naissance : 1994 Français : 416-02 Professeur : Jacques Lacroix l faisait froid dehors en ce lundi matin de novembre. Le vent soufflait tellement fort que, derrière moi, une poubelle s'envola. Je continuai à marcher droit devant moi vers la boîte aux lettres. Je pris ma clé et ouvrit le compartiment qui m'appartenait. Il y avait quatre lettres dont une qui n'avait pas de nom, mais qui ne m'était pas adressée. L'adresse qui était indiquée était celle de ma voisine, Camille. Malheureusement, elle était partie en vacances, alors je décidai de garder la lettre en attendant. I Dans l'après midi, je regardai l'enveloppe et observai attentivement l'écriture, elle me disait quelque chose, je ne savais pas pourquoi, mais elle me semblait familière. Je voulais l'ouvrir, mais je trouvais que ce n'était pas respectueux envers Camille de lire son courrier. Le lendemain matin,vers 8 heures, quelqu'un cogna à ma porte. J'allai ouvrir, encore endormie. - Est-ce que je peux vous aider ? - J'aurais besoin de savoir où est Camille Evans. - Elle n'est pas là, mais elle devrait revenir mercredi prochain. - Saurais-tu où elle est partie ? - Non. Désolée. - Merci quand même ! Fred va être tellement fâché. 97 - Y a-t-il un problème ? - Mon ami lui a envoyé une lettre très importante et il fallait qu'elle la lise avant jeudi de cette semaine, sinon, je ne sais pas ce qui va lui arriver, mais ce n'est pas bon. Je refermai la porte en état de choc. Il fallait absolument que je lise cette lettre. Je courus jusqu'au salon où elle était, la prit dans mes mains et commençai à l'ouvrir. J’avais décidé que ce n’était pas grave qu’elle ne me soit pas adressée, si Camille était en danger, il était normal que je la lise. Tu m'as pris quelque chose de précieux Camille. Si tu ne me redonnes pas ce que je cherche, ça ira mal pour toi. Rejoins-moi, jeudi soir, à 18h, devant la gare derrière chez toi. J'y serai. Fred Deux jours passèrent, on était maintenant jeudi soir. J'avais décidé d'aller au rendez-vous à la place de Camille. Je me rendis donc à la gare derrière chez moi, sans savoir ce qui m'attendait. Lorsque je fus enfin rendue. J'aperçus quatre silhouettes. Quelqu'un s'approcha de moi. C'était Frédérik Lasalle, mon ex. Tout d'un coup, il me lança. - Katherynn Hadley ? Que fais-tu ici, c'est Camille Evans que je veux voir, pas toi ! - C'est ma voisine et elle est en voyage. - Mais comment as-tu su que j'allais être ici ? - J'ai reçu la lettre que tu as envoyée à Camille. Que lui veux-tu ? - Elle possède quelque chose qui m'est très précieux Kath. Je voudrais tellement la tuer pour ce qu'elle m’a piqué ! 98 - Que t'a-t-elle pris pour que tu sois comme ça ? - Elle m'a pris la personne que j'aimais le plus au monde, je reconnais que je n'ai pas toujours été gentil avec elle, mais je lui en veux de l'avoir éloignée de moi, je veux tout faire pour qu'elle regrette. Cette personne qu'elle m'a prise, c'est toi. Je t'aime encore comme un fou Katherynn ! 99 La maison (Mention spéciale du jury) Katarina Lacoste Année de naissance : 1994 Français : 416-02 Professeur : Jacques Lacroix e 14 juin 1974 fut une vraie journée de fou. Tout commença ce jour-là. Mes parents, qui ne seraient pas mes parents sans leurs idées farfelues, décidèrent de m'envoyer passer l'été chez ma tante. Quelle joie ! Ils me firent descendre devant l'entrée et ne prirent même pas la peine de m’accompagner à l’intérieur. Je descendis de l'auto, j'eus à peine le temps de fermer la porte qu'ils étaient déjà à l'autre bout de la rue. Il ne me restait plus qu'à entrer chez ma tante. C Je sonnai à la porte, ça ne répondit pas. Bon, ça commençait bien. J’étais toute seule dans cette ville que je ne connaissais pas, je n'avais pas un sou, mes parents étaient injoignables et sûrement rendus loin à l'heure qu'il était. Je sonnai encore et encore. Peut-être la sonnette était-elle brisée? Je cognai. Rien. Je cognai encore. Rien. Aucun son, aucun signe de vie ne se fit entendre. Je ne savais pas quoi faire. Pourquoi ma tante n'était-elle pas à la maison ? Il me fallait trouver un moyen d’entrer parce qu'il commençait à faire nuit et que je n'avais pas l'intention de dormir dehors. C'est à ce moment que la meilleure idée de ma vie me traversa l'esprit, enfin à l'époque j'y croyais. Savez-vous que roche et fenêtre ne font pas une bonne combinaison ? Moi, je l'ai su après un essai. Premièrement, ce n'est pas 100 très discret et deuxièmement, ce n'est pas très efficace. Maintenant que la fenêtre était brisée, il me fallait entrer, mais apparemment je n'avais pas choisi la bonne fenêtre : elle était bien trop haute. Je commençai à me demander ce que j'allais faire. J’étais un peu inquiète. Je l'avoue, j'avais carrément peur. Il fallait que je trouve une autre solution. Je décidai d'aller cogner chez un voisin, peut-être savait-il où était ma tante. J’allai chez le voisin de gauche. J'arrivai devant la porte, je sonnai. Des pas lointains se firent entendre. La porte s'ouvrit tranquillement. Une dame apparut dans le cadre. «Bonjour, je suis en visite chez ma tante pour l'été, mes parents sont venus me porter tantôt, mais elle n'est pas là et je me demandais si vous saviez où elle est.» Sa réponse m’étonna. Je la remerciai et je partis. Je marchai vers la vraie maison de ma tante. Tantôt, je m'étais trompée d'adresse et j'avais brisé la vitre de monsieur Dubuc, son voisin. Il me faudrait l'avouer à ma tante. Comment allait-elle réagir ? Ça ne faisait que quelques heures encore que j'étais là et j'avais déjà causé des dommages. Arrivée devant chez elle, je sonnai. Elle vint m'ouvrir. - Je t'attendais plus tôt que cela, as-tu eu du mal à trouver la maison ? - Non, pas du tout, lui mentis-je. - Je voudrais te présenter mon voisin, monsieur Dubuc. C'est ainsi que je l'ai rencontré. Les premières paroles qu'il m’a dites sont : «Bonjour, j'habite la maison d'à côté. Je suis en pleine rénovation et j'ai l'intention de changer toutes les fenêtres.» Et il m'a fait un clin d'œil complice... 101 La pire journée de ma vie Frédérique Godin Année de naissance : 1994 Français : 416-03 Professeur : Jacques Lacroix 'était un beau matin ensoleillé. Pour la première fois depuis longtemps, je m'étais réveillée de bonne humeur et me sentais reposée. Tout me semblait calme dans la maison et il faisait étrangement clair pour l'heure qu'il était. C Alors que je jetais un coup d'œil rapide par la fenêtre, j'aperçus un autobus qui s'éloignait. Un doute s'installa dans mon esprit. D'un geste rapide et brusque, je pris le réveil sur ma table de chevet, puis fixai l'heure qu'il indiquait. J'étais terriblement en retard. Prise de panique, j'enfilai les premiers vêtements qui me tombèrent sous la main, puis descendis en vitesse. Je gardai les yeux rivés sur le sol, à la recherche de mes souliers. Je les entrevis dans la gueule de mon chien. Je les lui arrachai donc, puis les enfilai sans perdre une minute. J'accourus vers la salle de bain et empoignai ma brosse à dents. Distraite, je pris le premier tube que je touchai, puis en étalai généreusement sur ma brosse. Le goût ne ressemblait en rien à la pâte à dents que j'utilisais habituellement. Mes yeux tombèrent alors sur le tube de Préparation H, étrangement ouvert sur le comptoir. Ça ne 102 me disait rien de bon. Comment avais-je pu confondre du dentifrice avec un tube de Préparation H ? Non, mais quelle idiote ! Je me rinçai la bouche plus d'une fois, puis quittai l'endroit. Ma mère vint me reconduire à l'école pour m'éviter d'être encore plus en retard. La chose que je détestais le plus au monde, c'était son vieux «bazou» bruyant. Il faisait tellement de bruit qu'on l'entendait à des kilomètres et il ne passait jamais inaperçu. Ça me faisait vraiment honte. Je débarquai donc de cet engin préhistorique, évitant les regards moqueurs de tous. Ce début de matinée avait vraiment été le pire de ma vie. J'étais soulagée d'être enfin arrivée à l'école, croyant que toute cette malchance se dissiperait aussitôt entrée dans le bâtiment. Le premier cours commença. C'était la journée de présentation des exposés oraux en français. À ma grande surprise, je fus désignée pour passer la première. J'ouvris rapidement mon agenda pour me rendre compte que j'avais égaré mon texte. Je me précipitai donc à l'avant puis commençai mon improvisation. Ça ne pouvait pas aller plus mal. C'est alors que j'eus l'envie impérieuse d'aller au petit coin. Je maudissais cette journée tout en me tortillant devant toute la classe. Quelle honte ! La période prit finalement fin, puis fit place à la suivante. J'arrivais tout juste en mathématique qu'on m'annonça un test surprise. Rien de pire ne pouvait m’arriver. Le cours commença donc, tous les élèves étaient plongés dans leurs calculs et moi, je stressais. Enfin, vint la cerise sur le gâteau. Ma calculette avait décidé, en cette magnifique journée, de ne mettre à terme aucun calcul. J'étais donc aux prises avec une calculatrice paresseuse et un professeur qui nous séquestrait dans cette classe, sans possibilité de m'échapper. Il allait me rendre folle celui-là. Je bouillais de colère et j'allais couler cet examen. 103 L'heure du dîner arriva enfin. Lorsque j’ouvris mon sac, un liquide visqueux et brunâtre s'écoula sur le sol, m'arrachant une expression de dégoût marquée. J'ouvris alors le papier d'aluminium dans lequel se trouvait mon repas et j'eus le pire haut-le-cœur jamais ressenti. J'avais confondu de vieilles côtelettes de porc moisies avec mon sandwich. Ça ne faisait que s'ajouter à la journée de merde que je vivais jusqu'à présent. Dans mon cours d'éducation physique, j'aurais tout donné pour être un garçon, rien de moins. J'eus l'immense joie de voir mes menstruations se déclencher en pleine partie de basket-ball. Évidement, pour aller avec le tout, je n'avais aucun matériel pour remédier à la situation. J'eus donc l'obligation de courir après une amie pour qu'elle m'en donne. Par la suite, j'arrivai en musique avec l'intention de me détendre, espérant que tout se passe finalement bien. Cela aurait été trop beau, évidement. Tout allait pour le mieux jusqu'à ce qu'un exercice de feu nous contraigne à sortir et à patienter dans le froid glacial. C'était la goutte qui faisait déborder le vase. J'allais pleurer ou pire, j'allais hurler de colère. Je n'en pouvais plus de cette journée de misères et de malheurs. Cela en était assez. Sur le chemin du retour, le chauffeur omit de me laisser descendre à mon arrêt. Je dus donc marcher deux kilomètres de plus qu'à l'habitude. En plus, je perdis l'équilibre à maintes reprises et me fracassai le postérieur solidement. Je commençais vraiment à en avoir marre de cette journée. J'étais au bout du rouleau. Pour finir ce trajet en beauté, j'eus la joie d'attendre après un train qui n'en finissait plus de passer. Après de longues minutes d'attente infernale, j'eus enfin mon droit de passage. J'entrai dans la maison, puis, pour rendre cette journée encore plus belle qu'elle ne l'était déjà, ma mère me lança : «Cou donc, t'as dont bien l'air bête!» 104 À cette réplique je ne pris même pas la peine de répondre puis montai les escaliers en me faisant une joie de défoncer chacune des marches sur mon passage, lançant un regard noir à ma chère mère. Plus tard dans la soirée, alors que le souper était servi, je renversai ma soupe partout sur le plancher. Je lançai alors un regard désespéré à mes parents, puis leur dis : «Décidément, j'aurais dû rester couchée ce matin.» 105 La rencontre (2e choix du jury) Arianne Messier Année de naissance : 1993 Français : 416-01 Professeur : Jacques Lacroix e regardais les arbres se balancer de gauche à droite au rythme du vent. Le parfum des feuilles flottait dans l'air. Le soleil illuminait ce magnifique paysage. C'était une belle journée d'automne. La brise venait caresser doucement mon visage. J'avais le cœur léger, le sourire aux lèvres. Je me sentais libre, prêt à m'envoler. J Tout-à-coup, une main se posa sur mon épaule. Je me tournai et, surpris, je la vis, elle, dans sa beauté éclatante. Mon cœur se serra. Mon souffle fut coupé pendant quelques secondes. Marie-Ève ! Des larmes submergèrent mes yeux pour ensuite glisser le long de mes joues. Comment se faisait-il ? Mes forces m'abandonnèrent. Mon corps était lourd, prêt à s'effondrer. Elle était partie, m'abandonnant, il y avait quelques mois de ça, mais elle était là, devant moi. «Marie, mon amour, tu es revenue !» lui criai-je. Elle me regarda sans aucune émotion, comme si elle ne me reconnaissait plus. J'essayai de m'agripper à elle pour ne plus jamais la laisser s'envoler. Je voulus marcher vers elle, mais mes jambes restèrent immobiles. Mon corps était paralysé et je la voyais s'éloigner. Je ne pouvais pas la perdre, pas une seconde fois. J’étais incapable de supporter plus longtemps le vide qu'il y avait en moi sans elle. Elle ne devait pas partir. Je combattis avec toutes les forces qu'il 106 me restait pour faire le moindre mouvement. Aucun de mes membres ne bougea. Puis, un choc traversa mon être comme si un éclair venait de me frapper. Mon corps commença à trembler. Une douleur effroyable m'envahit. Je criai le plus fort que je le pus pour qu'elle m'entende, qu'elle entende la douleur que je ressentais en ce moment. Qu'est-ce qui m'arrivait ? Je ne comprenais plus. Je levai la tête vers elle, plongeai mon regard dans ses yeux, la suppliant de m'aider. Elle me sourit et dit : «Tu ne dois pas me suivre, pas aujourd'hui. Reste là où tu es.» Soudain, tout devint noir. J'ouvris les yeux peu à peu. Je vis une dame agenouillée près de moi. Elle tenait dans ses mains un instrument de réanimation. Je tournai la tête et je vis ma voiture renversée dans le fossé. Je ne pus revoir le visage de ma bien-aimée, car elle était restée là-haut, au paradis. 107 Le fameux voyage Adèle-Ann Favreau-Pollender Année de naissance : 1994 Français : 416-02 Professeur : Jacques Lacroix ous sommes le 22 décembre. J'ai enfin réussi à convaincre papa de partir à Cuba pour une semaine pendant les vacances de Noël. Nous allons partir cette nuit. Vers deux heures du matin, papa et moi devrons partir de la maison pour nous rendre à l'aéroport de Montréal. J'attends avec impatience. Je me sens excitée. N Vers onze heures du soir, le téléphone sonne. Je me réveille et réponds. Une dame me dit : «Bonjour, ici la compagnie aérienne Hairto, j'appelle pour vous prévenir que votre avion pour Cuba sera devancé de trois heures. Nous sommes désolés de cet imprévu.» Cela voulait donc dire que nous devions partir immédiatement ! Je raccroche, je panique et me dépêche d’aller réveiller papa. Il est maintenant onze heures et quinze minutes. Nous sommes en route. Papa conduit très vite. Je commence à m'inquiéter de la vitesse à laquelle nous roulons. Je lui demande de ralentir. Je lui rappelle que nous sommes sur un chemin de campagne et qu'il arrive fréquemment de rencontrer des chevreuils. POUF ! Et voilà, comme je le lui avais dit, nous avons frappé un chevreuil. Nous sortons de la voiture, terrifiés. Je regarde le corps mort, étendu dans une immense flaque de sang à mes pieds. Je suis de plus en plus stressée. « Papa qu'allons-nous faire de ce corps mort ? En plus, je ne veux pas être en retard pour 108 l'avion ! Je veux y aller à Cuba moi !» Nous n'avons pas d'autre choix que de le jeter dans le fossé. Je me sens vraiment mal de ce que nous venons de faire. Trente minutes plus tard, nous sommes à Granby. J'allume la radio pour me changer les idées. L'animateur de radio annonce une tempête de neige qui débutera au courant de la nuit. Comme il vient de l’annoncer, la neige commence à tomber à minuit. Je me mets à hurler dans la voiture : «C'est certain, nous allons arriver en retard !» Je suis tellement furieuse ! Cela faisait si longtemps que j'attendais ce voyage à Cuba avec mon père. Je ne voulais pas rater ma chance. Heureusement, les routes ne sont pas très enneigées. Je suis soulagée : nous serons à l'heure. Une fois arrivée à l'aéroport, nous arrêtons à un petit restaurant. Nous commandons un café et un muffin. Papa et moi mangeons calmement jusqu'à ce que nous entendions le message provenant des haut-parleurs de l'aéroport disant : «Le vol pour Cuba va décoller dans deux minutes.» Ah non! Nous partons en courant vers la piste d'atterrissage. J'ai si peur d'arriver en retard. Je cours de plus en plus vite, angoissée. Sur la piste, l'avion est en train de décoller! Nous courons vers celui-ci. Enfin, le pilote nous aperçoit et s'arrête. Il nous invite à prendre place. Je suis tellement contente et soulagée ! Un agent de bord vient nous voir et nous souhaite un bon voyage vers l'Antarctique ! 109 Le fermier (1er choix du jury) Nejib Ben Khalifa Année de naissance : 1992 Français : 416-04 Professeur : Jacques Lacroix oann travaillait passivement. Comme à chaque jour, le stock de bétail s'égrainait devant lui. Son esprit divaguait, laissant ses mains faire la tâche monotone. Un, deux, soixante, mille, cela faisait des heures qu'il avait arrêté de les compter, car dans la plus grande usine d'abattage de la région, c'était jours et nuits qu'ils arrivaient. Certains beuglaient, d'autres cancanaient. Quelques-uns même avaient la folie de se débattre. Pour ne pas que la zizanie atteigne les troupeaux entiers, le contremaître les abattait. Derrière la foule qui se déversait du train, ses comparses prenaient en note la santé, le nombre et l'état général du stock. Ce qui pourrait être récolté serait maximisé. Tel était le slogan de la compagnie. Y La fin de la journée approchant, était venu le temps du pénible nettoyage. Le contremaître rigolant, jubilait sur les chiffres de la journée qui, à son avis, étaient excellents. Yoann, lui, pensait déjà à sa femme qui l'attendait, en poussant les derniers spécimens vers la porte d'entrée. Lorsque soudain, un cri retentit, jeune et terrorisé. Le hurlement obligea Yoann à se retourner. C'est là qu'il vit devant lui un petit être, presqu’un bébé, chétif et mourant. Un être si innocent ne méritait sans doute pas de mourir, pensa pour la première fois Yoann. 110 Seul l'écho lugubre de ses pas retentissait dans les couloirs de la direction. Les dernières lueurs de la journée créaient mille et une ombres dans les bureaux vides. Yoann courait. Dans ses bras, le petit était mortellement silencieux. Il fallait le sauver, c'était à présent une certitude. Sa femme serait contente, eux qui n'avaient jamais eu d'enfant ! Cela serait un bon substitut ! Et puis une porte s'ouvrit, le directeur entra. - Vous savez Yoann, je vous aime beaucoup, vous êtes bon travailleur, dit calmement le directeur de l'usine. - Oui Monsieur, répondit Yoann. - Or, je vous vois ici avec un animal enregistré pour l'abattage. - Oui Monsieur. - Je suis très déçu de vous...mortellement déçu, vous êtes renvoyé. Après cette discussion, tout s'était passé si vite. Comme en un éclair, la vie de notre héros avait changé. Le petit, bien sûr, fut renvoyé sur la chaîne d'abattage et Yoann, chez lui, sans travail. La compagnie, gravement offusquée par le vol, avait décidé de porter plainte. Maintenant que le procès avait commencé, il était dur pour Yoann de s’expliquer au jury qui, comme la majorité des gens, ne voyait que le produit final dans le bétail et non des êtres vivants. Pourquoi avait-il volé un petit être ? Trois coups retentirent dans l'aube. Trois parmi tant d'autres et pourtant, pour moi, c'était le monde qui s'évadait. Pendant quelques instants, je vis le ciel, les derniers astres de la nuit, une symphonie de couleur tournoyant qui, peu à peu, s'effacaient devant la vraie beauté de l'univers. J'étais, je vivais. Yoann Strastofk S.S, première classe, contremaître de la ligne d'enregistrement 111 d'Auschwitz, plus grand des camps de concentration, s’est finalement repenti de ses crimes. Je ne suis que Yoann. 112 Le message Hélène Provost Année de naissance : 1994 Français : 416-22 Professeur :Joëlle Tremblay oute cette histoire commença lorsque je vis la petite publicité au bas de mon écran d'ordinateur. «Vous trouverez l'amour d'ici une semaine !» disait-elle. Je me fis prendre au piège et j'appuyai sur la publicité. Comme sur tous les sites de rencontre, je devais commencer par répondre à quelques questions sur moi-même. Nom : Gabriel Monpetit. Âge : trente-quatre ans. Emploi : mécanicien. Statut : célibataire. Et le questionnaire continuait ainsi. T Au cours des premiers jours, quelques femmes m'envoyèrent des petits messages dont certains étaient coquins et d'autres plutôt grossiers. Cependant, l'un d'entre eux retint mon attention plus que les autres. Il venait d'une certaine Vanessa Tremblay. Je ne la connaissais pas, mais pourtant, à lire le message, on aurait pu croire que je la connaissais depuis toujours. Il y était écrit qu'elle voulait qu'on se revoit et qu'elle s'ennuyait beaucoup de moi. Il s'agissait sûrement d'une erreur. Je ne lui répondis pas et, au bout de quelques jours, je n'y pensai même plus. Quelques semaines plus tard, une jeune femme arriva au garage où je travaillais pour faire réparer sa transmission. Son visage m'était familier, mais je ne m'attardai pas à savoir pourquoi. Au moment de faire sa facture, je lui demandai son nom et son adresse. «Vanessa 113 Tremblay, au 90, rue Richard», avait-elle répondu. Encore une fois, quelque chose m'était familier, mais j'avais bien trop de clients pour commencer à lui faire la conversation. Après mon quart de travail, je me rendis à l'adresse donnée par la dame plus tôt dans la journée. Une fois rendu à son domicile, je vis, dehors, deux enfants qui jouaient avec un petit chien blanc. Je ne m'arrêtai pas et retournai chez moi. J'avais trop peur de lui parler. Plus les jours avançaient, plus cette histoire me trottait dans la tête. Je n'arrêtais jamais d'y songer. Je repensai alors au site de rencontre sur lequel j'avais reçu le premier message de Vanessa et je lui réécrivis. Dans mon texte, je lui demandais si elle me connaissait et pourquoi elle m'avait écrit. Quelques jours plus tard, j'eus sa réponse dans ma boîte de réception. Elle me donnait rendez-vous au restaurant «Le triangle» une heure plus tard. Je me préparai le plus vite que je pus. J'étais extrêmement stressé à l'idée de la rencontrer et de lui parler. Je me présentai quand même au restaurant à l'heure demandée. Elle était déjà là, dans une magnifique robe rouge vif. C'est elle qui fit les premiers pas pour venir m'aborder. Durant notre souper, elle n'arrêtait pas de me parler d'elle. Elle paraissait tellement contente de me voir, mais je ne comprenais toujours pas pourquoi. Quelques semaines après le souper, je pris mon courage à deux mains et je lui écrivis un message sur le site de rencontre. Je lui dis que j'étais désolé et que je ne comprenais pas pourquoi elle me connaissait. Je lui expliquai que toute cette histoire était, selon moi, un malentendu et que je n'étais sûrement pas la personne qu'elle croyait que j'étais. Elle me répondit dans les cinq minutes suivant l'envoi de mon message. Elle disait qu'elle s'excusait de ne pas m'avoir expliqué la situation. Elle 114 disait ensuite qu'il y avait environ dix ans, nous nous étions mariés et nous avions eu deux magnifiques enfants. À la toute fin, elle écrivit que j'avais eu un accident très grave et que j'avais complètement perdu la mémoire. 115 Le mystère Frédéric Fournier Année de naissance : 1993 Français : 416-20 Professeur : Joëlle Tremblay e vivais au cœur même d'une des villes les plus peuplées du monde, ou plutôt, je survivais. Cette ville s'appelait New York. C'est l'ambiance que j'aimais le plus. À toute heure de la journée, le centre-ville était animé par les touristes et les passants qui regardaient avec fascination les nombreux écrans géants accrochés aux immenses édifices. Je déambulais donc en zigzaguant entre les piétons qui me regardaient de haut, comme à tous les jours. Cela faisait déjà trente ans que j'arpentais les rues à la recherche d'un peu d'argent afin de subvenir à mes besoins essentiels. J'habitais dans un conteneur inutilisé près d'un petit dépotoir résidentiel. J Comme la nuit commençait à pointer son nez, je me dirigeai vers ma «demeure», ma routine étant de faire un petit tour des poubelles pour dénicher quelque chose ayant de la valeur. Un jour, j'aperçus, entre deux sacs noirs, une grosse valise d'acier luisante. Je l'amenai sous mon toit. Lorsque je l'ouvris, je découvris qu'elle était débordante d'argent. À qui pouvait bien appartenir tout cet argent ? Pourquoi avoir abandonné une valise contenant une telle somme dans les poubelles ? J'étais certain d'une chose, c'était que j'allais garder cet argent pour moi et arrêter de vivre dans la rue, peu importe les risques que pouvait 116 entraîner cette décision. Une vie meilleure s'annonçait à la suite de cette trouvaille. Je pourrais enfin vivre dans une maison ou un château, manger quand je le désirais, bref, avoir tout ce que je n'avais pas dans ma vie de vagabond. Le lendemain matin, au lever du soleil, je sortis subtilement m'assurer que personne ne m’observait. Je me dirigeai vers une banque pour y ouvrir mon premier compte et y déposer l'argent. En chemin, j'aperçus à l'écran des téléviseurs installés en vitrine, les nouvelles télévisées. Quelques personnes les regardaient, l'air intrigué. Je m'arrêtai donc par curiosité. Je fus chamboulé lorsque le commentateur annonça qu'une personne toujours inconnue par les autorités avait dérobé les dix millions de dollars destinés à sauver le maire de New York des griffes de ses ravisseurs. Le corps du maire avait été retrouvé au milieu de la nuit, en lambeaux, sur les rails du métro. New York était dans le deuil ce matin-là. La ville avait perdu son dirigeant qui était admiré de tous. Moi, j'en profitai pour me prendre un billet d'avion en direction de Dubaï et on ne me revit jamais à New York. 117 Le secret Audrey-Ann Campbell Année de naissance : 1993 Français : 416-05 Professeur :Joëlle Tremblay e matin-là, tout semblait normal. Guillaume dormait paisiblement jusqu'à ce qu'il fût réveillé par le métro qui passait à six heures, comme à l'habitude. Guillaume vivait dans un appartement minable, près de la station de métro, dans un pays à problèmes. Le Mexique était rempli de voleurs et de voyeurs de tous genres. C Guillaume finit par se lever et se préparer pour aller travailler jusqu'à ce qu'il découvre, sur son mur, une petite fissure qu'il avait déjà vue, mais qu'il trouvait différente. «Peut-être est-elle plus grosse qu'avant ?» se dit-il. Il reprit ses documents et partit travailler avec une étrange inquiétude. Revenu épuisé de sa journée de travail, Guillaume se laissa tomber sur son lit et, en se retournant, il vit au travers de la crevasse, un œil qui le fixait et qui disparut dans la noirceur de la pièce d'à côté. Guillaume sursauta à en tomber de son lit. Il ne pouvait pas dire ce qui s'était vraiment passé. Tout avait été trop vite. Guillaume s'éloigna du mur et il s'assit sur une chaise pour reprendre ses esprits, mais il voulait en avoir le cœur net. Il sortit de son appartement, courut jusqu'à la chambre d'à côté et frappa. Il n'obtint aucune réponse. Il décida donc d'entrer. La chambre était vide, sombre et 118 poussiéreuse. Il ne vit rien. Il pensa alors qu'il avait peut-être imaginé tout ça à cause de la fatigue. Il finit par retourner chez lui et il décida de plâtrer la fissure. Le lendemain matin, en se réveillant, Guillaume fut pétrifié quand il vit que le plâtre qu'il avait utilisé pour boucher la fissure avait été enlevé. Guillaume était complètement bouleversé, surtout effrayé par ce qu'il voyait, mais il n'était pas au bout de ses peines, car en une fraction de seconde, il vit une portion de visage apparaître. Guillaume put se rendre compte qu’il s’agissait d’une femme. Guillaume essaya de s'approcher pour lui parler et elle disparut encore. Guillaume se dépêcha d'aller chercher sa hache et il commença à détruire le mur, mais la pièce était vide. Ne sachant plus quoi faire, il prit l'initiative d'aller voir le propriétaire pour avoir des réponses à tout ce qui s'était passé ces derniers jours. Le propriétaire n'avait pas eu le temps d'ouvrir que Guillaume était déjà dans la pièce. Il commença à tout lui raconter du début à la fin. Le propriétaire n'eut pas le choix, il dut lui dire la vérité : «Guillaume, tu as une maladie mentale.» 119 Le trou Laurent Blanchet Année de naissance : 1994 Français : 416-20 Professeur : Joëlle Tremblay arah était une jeune femme dans la vingtaine. Depuis quelque temps, elle vivait dans un petit appartement près d'une gare de métro. Elle n'avait, pour compagnon, que son gros chat Tommy. S Un soir, alors qu'elle regardait la télévision, la jeune fille remarqua un point plus sombre sur le mur de son salon. Elle se leva et se dirigea vers celui-ci. Arrivée au mur, elle passa sa main dessus et s'aperçut qu'il était profond. Elle se pencha pour regarder à l'intérieur et soudain, elle se releva en poussant un cri d'effroi. Plusieurs pensées se bousculèrent dans la tête de Sarah. Cet œil qu'elle avait vu, c'était sûrement un psychopathe ou un meurtrier ! Elle se ressaisit rapidement en se disant que son imagination lui jouait des tours. Elle alla donc se coucher et décida d’élucider ce mystère le lendemain. Après avoir déjeuné, Sarah jeta un œil dans le trou, mais ne vit rien. Elle demanda quand même à ses voisins s'ils n'avaient pas un trou dans leur mur. La réponse était négative, ils n'avaient jamais eu de trou dans aucun mur. Le soir même, un bref élan de curiosité dicta à Sarah de regarder dans le trou. Pour une seconde fois, elle vit l'œil inhumain. Elle eut vraiment peur et se réfugia dans 120 un coin avec son téléphone et composa le numéro de la police. Elle leur expliqua les faits et ils lui dirent qu'ils viendraient inspecter les lieux le lendemain. Au grand désespoir de la jeune femme, ils ne trouvèrent rien dans aucun des deux appartements. Après ce jour-là, l'œil la hanta plus que jamais, que ce soit dans sa tête ou dans le trou. À bout de nerfs, Sarah essaya de trouver un autre logement, mais personne ne pouvait la laisser s'installer tout de suite. Elle dut donc continuer à vivre sous l'ombre de cet œil qui l'épiait tout le temps. Il arriva même un moment où elle ne semblait plus vivre, seulement subir l'étreinte de la peur. Un jour, n'en pouvant plus, elle partit s'installer chez ses parents, laissant tout derrière elle, même son chat. Tommy, voyant sa maîtresse s'en aller, sortit par la porte entrouverte de l'appartement et se dirigea tranquillement, en se frottant sur les murs, vers un trou qui menait directement entre les deux murs des logis. Il continua ainsi sur la conduite d'air chaud pour s'installer confortablement devant un minuscule trou qui lui permettait de voir le logement de sa maîtresse. Sarah resta chez ses parents, tentant d'oublier l'œil, et les voisins recueillirent le gros chat qu'elle avait laissé à l'abandon après son départ. 121 Le voyage d’une vie Anik Lopez Année de naissance : 1994 Français : 416-01 Professeur : Jacques Lacroix on histoire a débuté il y a bien des années. J'ai été conçu en 1919, tout juste après la Première Guerre mondiale. Partout autour de moi, tout n'était que soulagement après désespoir. J'ignorais ce qui allait m'arriver, ce que l'avenir me réserverait. M Tout avait bien commencé pour moi, j'avais même été plutôt chanceux. À l'âge de dix ans, pendant que la misère régnait en maître partout à travers le monde et que la crise économique faisait des ravages, je rêvais de partir à l'aventure. J'attendais ce jour avec impatience. Je savais que j'étais fait pour cela ! Le jour de mon premier voyage, je fus pris en charge et tout indiqua que ma destination finale serait l'Espagne. Je manquais un peu de confort durant le trajet, mais au moins je voyageais. J’arrivai finalement. Ce n'était pas l'Espagne qui était devant moi, mais bien l'Italie. Malheureusement, je n'étais pas au bon endroit ! Peu de temps après ma mésaventure, je repris l'avion. Lorsque l'avion atterrit de nouveau, nous n'étions toujours pas au bon emplacement. Je commençais à me demander ce qui se passait. À cette époque, je n'étais pas encore très âgé et je ne connaissais rien. L'avion repartit. Le même manège se répéta à plusieurs reprises. Je paniquais de plus en plus à chaque fois que nous nous arrêtions. J'entendis 122 une douzaine de langues différentes. Chaque arrêt ne ressemblait en rien au précédent. Je vis finalement l'Espagne presque deux mois jour pour jour après être parti. C'était magnifique. Je logeai chez un vieux monsieur pendant un court moment. Puis, il me conduisit jusque chez Madame Lopez. C'est chez cette charmante dame que je vécus presque tout le reste de ma vie. Elle parlait français avec un accent et cherchait tout le temps quelque chose. Elle disait souvent : «Mais où est-ce que j'ai bien pu mettre ça, ça n'a tout de même pas disparu!» Au début, elle me traitait bien, mais au bout de quelques années, elle me laissa à moi-même. Je passais la moitié de mon temps enfermé dans une minuscule pièce dans la noirceur presque totale. Josée Lopez est décédée à l'âge vénérable de quatre-vingt-douze ans. Lors de son décès, j'avais moi-même quatre-vingt-un ans. Son fils, Victorio, a gardé la maison et m'a placé dans un endroit réservé pour les plus âgés. Nous étions tous classés. Les plus vieux ensemble, les un peu plus jeunes de l'autre côté. Nous étions confinés dans notre petit espace. Moi qui avais rêvé et vécu une vie d'aventures et de voyages, me retrouvais pris à passer le restant de mes jours dans l'album d'un collectionneur. Terminé les découvertes, les pays, les cultures, les langues et surtout, la liberté. J’étais condamné à rester confiné dans cet espace si restreint à attendre qu'un amateur de timbres vienne m'admirer. On dirait bien que c'était mon destin. 123 Les lettres intimes Émile Gaudreau Année de naissance : 1993 Français : 416-20 Professeur : Joëlle Tremblay ela devait faire plus d'un an que notre relation avait débuté lorsque Olga et moi emménageâmes ensemble. Vivre en compagnie d'une petite amie était pour moi une première. Les semaines qui suivirent le déménagement furent les plus belles de ma vie. C'est alors que je reçus la première. C Elle arriva à mon bureau un lundi matin. Sur l'enveloppe, il n'y avait que le numéro de mon poste (le 438) et le nom de l'entreprise pour laquelle je travaillais. Ce n'est qu'en l'ouvrant que je compris qu'elle ne m'était pas destinée. La lettre s'adressait à un certain «K» et racontait les ébats sexuels entre l'auteure et ce «K». Je n'en glissai mot à personne et gardai la lettre. La semaine suivante, j'en reçus une seconde, visiblement la suite. Cet écrit était moins osé que le premier, mais me permit d'apprendre que l'auteure et «K» étaient en réalité des amants. Plus les semaines passèrent et plus les lettres devinrent osées, me révélant même certains fantasmes que je pus allègrement mettre en pratique avec Olga. Jamais je ne parlai de ces lettres à quiconque. Elles furent pour moi une sorte de trésor intime, comme si je partageais la relation de deux amants, relation qui, d'ailleurs, devint de plus en plus complexe. Ils ne se satisfirent plus d'une ou deux rencontres par semaine, mais l'auteure n'avait pas le courage de quitter son présent amoureux. Je trouvai cela 124 bien triste que deux personnes qui s'aimaient tant ne puissent vivre ensemble. Je ne m'en rendis pas compte à cette époque-là, mais j'étais devenu un voyeur. Je prenais plaisir à lire les scènes sexuelles et j'avais parfois l'impression de les regarder directement dans le lit tellement c'était détaillé. À chaque lettre, j'avais quelque chose de nouveau à essayer le soir venu. Plus le temps passait et plus je remarquai que l'auteure n'en pouvait plus de sa vie. Les lettres devinrent émotives, des lignes presque poétiques remplacèrent les lignes érotiques d'autrefois. Après une quinzaine de lettres reçues, tout s'arrêta. Sur le moment, j'en fus très attristé, mais en y réfléchissant, je me dis que ça devait être parce que les amants s'étaient enfin réunis. Je fus très content pour eux. En revenant chez moi ce soir-là, je remarquai un petit bout de papier qui dépassait d'un tiroir d'Olga. Je le pris et reconnus tout de suite la petite écriture fine : «Mon cher K…» 125 Milvius Odrey Bégin Année de naissance : 1994 Français : 416-01 Professeur : Jacques Lacroix ous étions le dernier vendredi du mois de décembre et c'était le jour des visites. Milvius regardait toutes les familles qui venaient rendre visite à leur mère, leur père ou encore leurs grands-parents. Milvius était seul. N Ce jour-là, quelque chose de différent se produisit : quelqu'un vint le voir. Milvius ne la connaissait pas, mais la personne commença à lui parler et elle l'invita à s'asseoir à une table. Il était seul et comptait mourir ainsi, mais il ne pouvait refuser une visite, alors il accepta l'invitation. La personne commença à lui parler de sa vie. Elle disait être mariée, avoir deux enfants et que ceux-ci lui ressemblaient beaucoup étant plus jeune. Ses enfants grimpaient aux arbres, s'inventaient des histoires et des personnages magiques, tout comme elle. Son mari était un père formidable comme le sien. L'inconnue arrêta de parler et versa une larme comme si ce qu'elle venait de dire la rendait nostalgique. Milvius la regarda en se demandant pourquoi elle pleurait ainsi et lui dit : «Madame, pourquoi pleurez-vous ? Vous avez l'air d'avoir une famille formidable.» Un silence tomba, mais la jeune femme reprit. Elle raconta que, dans sa jeunesse, elle avait eu un grave accident de voiture, qu'elle avait été blessée et que la personne qui conduisait avait gardé des cicatrices. 126 À cet instant précis, Milvius eut un drôle de pressentiment, comme si cette personne étrangère et lui étaient unis par un lien quelconque. La femme le regarda dans les yeux, Milvius détourna le regard. Il se sentait coupable de la peine qu'elle avait. Il ne comprenait pas pourquoi il se sentait ainsi ni pour quelles raisons cette inconnue venait lui raconter ses malheurs. Elle remarqua que Milvius était stressé et apeuré par cette histoire, alors elle sécha ses larmes et sourit en disant : - Ce n'est que le passé, il ne faut pas s'en faire avec ça. - Alors pourquoi est-ce que votre passé me rend si coupable alors que je ne vous connais pas ? répondit Milvius angoissé. La femme se contenta de baisser les yeux. Soudain Milvius se leva et dit : «Je connais cette histoire je m'en rappelle, c'est mon passé, cet accident je m'en souviens. Comment savez-vous tout ça sur moi ?» Le ton de Milvius grimpa. «Vous m'espionnez, vous voulez ma peau. J'ai bien beau être malheureux, ne jamais voir ma famille, je n'ai pas besoin de quelqu'un qui se mêle de mes affaires.» Milvius commença à crier au personnel de venir chercher l'intruse. La jeune femme le regarda en sanglotant. Une dame en blanc arriva et demanda à Milvius de se calmer. Elle regarda l'étrangère et lui chuchota : «Je suis navrée madame, mais votre père ne peut plus se souvenir de vous, la maladie d'alzheimer l'affecte beaucoup trop.» 127 Observées Mélika Lepitre Année de naissance : 1994 Français : 416-20 Professeur : Joëlle Tremblay ’habitais dans un appartement de New York avec ma jeune sœur en pleine adolescence. Pourquoi, me demanderez-vous ? Eh bien parce que nous nous étions toujours senties exclues dans la maison familiale. Mon père était mort et ma mère ne s'était jamais vraiment intéressée à nous. Alors, quand je fus assez grande pour déménager, je ne pus laisser ma sœur Jenny derrière moi. J Un soir, alors que je rentrais, Jenny était en colère. Elle disait qu'elle croyait que je devais lui faire assez confiance pour la laisser seule à la maison sans surveillance. Je lui dis que je ne comprenais pas de quoi elle parlait. Elle me cria : «Tu as mis une caméra dans le salon ! Et en plus, tu la diffuses sur Internet !» Elle s'était vue à l'ordinateur, mais elle n'avait pas trouvé la caméra. Toutefois, je n'avais rien à voir avec ça. Après qu'elle m'ait montré le site Internet, nous nous sommes mises à chercher la caméra dans le salon. Au bout d'un moment, je découvris un petit trou ménagé dans un mur du salon, par lequel je pouvais apercevoir une petite caméra. Subitement, le téléphone se mit à sonner. C'était ma mère qui nous demandait de venir souper le lendemain, elle avait sûrement besoin d'argent ! 128 Après plusieurs tentatives pour déloger la caméra du mur, nous décidâmes d'appeler les policiers. Ils dirent que c'était sûrement les locataires de l’appartement voisin qui avait ménagé ce trou dans le mur, quoi que c’était surprenant puisque c'était un ami à nous. Lorsque les policiers l'emmenèrent au poste, j'eus un pincement au cœur en pensant à cet homme que j'avais cru mon ami. Plus tard, Jenny me dit qu'elle allait chez le voisin pour enlever la caméra. Elle revint quelques instants plus tard, paniquée, me disant que le voisin n'avait même pas d'ordinateur. Nous rappelâmes la police qui dépista les ondes qu'envoyait la caméra. Cette piste les mena jusqu'à une maison reculée à l'autre bout de la ville, la maison de notre enfance. La police arriva trop tard, ma mère était partie en nous voyant rappeler la police à l'aide de la caméra. Ça me fait de la peine quand je pense qu'elle nous détestait assez pour diffuser notre vie privée sur le net, elle était vraiment folle, mais, au moins, elle est sortie de nos vies pour de bon cette fois. 129 Que de souvenirs Alexie Lebreux Année de naissance : 1993 Français : 416-20 Professeur : Joëlle Tremblay C her journal, Je me suis souvenu, aujourd'hui même, d'un événement plutôt troublant datant de plusieurs années et que j'avais enfoui dans ma mémoire, bien loin d'ailleurs, avec la certitude qu'il ne referait plus jamais surface. Je vivais comme un roi. Je logeais dans une somptueuse demeure en plein centre-ville. J'étais servi sur-le-champ à la moindre de mes demandes, tout cela sans débourser un seul sou. J'étais l'être le plus important du monde. C'était une journée particulièrement pluvieuse d'automne durant laquelle j'en profitais pour faire une sieste dans le salon. Je rêvais de ma famille lorsque je fus réveillé subitement par les bruits tonitruants d'un moteur de voiture mélangés à ceux d'une sirène perçante venant de je ne sais où. Au fait, où étais-je ? Je ne reconnaissais pas l'automobile dans laquelle j'étais attaché. Attaché ? Ligoté serait le terme le plus exact. Je pouvais à peine bouger mes membres et il m'était absolument impossible de me libérer. Le seul mouvement que je pouvais faire consistait à porter mon pouce à ma bouche et à le téter afin de me calmer. C'est ce que je fis tellement la peur envahissait mon corps faible. 130 Je pensai, mais à peine quelques secondes, à ce que je pouvais faire pour sauver ma peau. Je savais que l'on poursuivait la voiture, mais je ne savais pas s'il s'agissait d'alliés ou d'ennemis de mes ravisseurs. Tant pis, j'étais prêt à tenter n'importe quoi. Je me mis à pleurer comme un petit bébé. De grosses larmes chaudes embrouillèrent ma vision, puis coulèrent le long de mon visage. Je commençai à crier de toutes mes forces, crier pour me faire entendre, crier pour dire que j'avais faim, que j'avais soif, crier pour prouver que j'existais bel et bien. J'espérais que la voiture derrière m'entende et que quelqu'un vienne à mon secours. Je me tus un instant afin d'entendre le bruit de la sirène se rapprocher. Mes efforts n'étaient donc pas vains ! Je continuai à m'époumoner. La voiture dans laquelle j'étais retenu s'immobilisa sur l'accotement. J'entendis la vitre de la fenêtre se baisser et une voix prononcer solennellement: «Vos papiers, je vous prie. Vous avez omis de faire un arrêt.» Le coup de grâce ! Je hurlai de toutes mes forces et c'est à ce moment que l'homme s'exclama, surpris : «Il en a dedans votre bébé, monsieur !» Et l'autre homme répliqua: «C'est mon neveu, monsieur l'agent.» 131 Sortir après trente années Samuel Marois Année de naissance : 1994 Français : 416-21 Professeur : Nancy Rodrigue n ce jour du 19 juin 1930, j’étais emprisonné depuis plus de trente ans dans la prison de Québec, trente années passées entre quatre murs froids. C'était enfin fini puisqu'on venait de me libérer le matin même. Le juge avait décidé de me faire travailler chez un épicier, comme emballeur, pour me réintégrer dans la société, ce qui n'était pas pour me déplaire puisque je serais tout de même plus ou moins libre. E Lorsqu'on m'ouvrit les portes de la prison pour la première fois depuis trente ans, j'eus l'impression de renaître, mais tout avait changé : les rues étaient bondées de personnes affairées qui vous bousculaient dans tous les sens sans même s'excuser. Il y avait aussi des voitures qui roulaient à toute allure. Il y en avait bien une lors de mon enfance, mais là, il y en avait partout. À l'épicerie, c'était encore pire : les gens étaient tous pressés. Si je ne tenais pas la cadence, le gérant me faisait un de ces sermons qui durait des heures. Ce n'était pas de ma faute si je faisais de l'arthrite dans les mains. En plus, j'étais plus vieux que le gérant, j'aurais sûrement pu être son père. 132 C'en était trop ! Je décidai de tout faire pour m'en sortir. Je commençai donc par tout faire pour aller le plus lentement possible pour qu'on me renvoie en prison. Là, au moins, je me sentais à ma place. Ce monde de fou n'était plus pour moi. Il l'avait été par le passé, mais en entrant en prison, j'y avais perdu ma place pour de bon. Les gens ne se bousculaient pas en prison et on prenait notre temps. Mes gestes ne firent que faire enrager le gérant un peu plus. Ce fut en me levant un matin que j'eus l'idée parfaite. Il me suffisait de voler le gérant, plus la somme serait grande, plus vite je retournerais en prison et plus longtemps j'y resterais. Le soir, à la fermeture, je pris la mallette remplie d’argent à la vue de ce gérant stupide et m'enfuit dans la rue. Là, je me dépêchai de la jeter dans la bouche d'égout la plus proche. Comme je l'espérais, il se dépêcha d'appeler la police pour leur faire part de mon crime sur-le-champ. Une semaine plus tard, on me convoqua devant le juge qui devait me donner son verdict : «Puisque vous n'avez su vous tenir dans l'épicerie sans voler, mais puisque vous n'avez commis aucun meurtre, vous allez travailler pour Pascal, le gérant de l'épicerie, jusqu'à ce que vous ayez remboursé le montant volé. Cela devrait vous prendre encore dix bonnes années avant d'être libéré pour de bon.» 133 Un appel à être papa Éric Plante Année de naissance : 1993 Français : 416-02 Professeur : Jacques Lacroix omme la plupart des adolescents de son âge, Jean a une petite amie. Il ne la voit pas souvent, car ils ne sont pas à la même école et le garçon travaille à temps partiel. Ça fait maintenant près de deux ans qu'ils sortent ensemble et tout va pour le mieux. C Un samedi après-midi, seul chez lui, Jean appelle Annie, sa petite amie. Il s'aperçoit à l'instant qu'elle n'a pas l'air d'être trop en forme. L'adolescent, un peu mal à l'aise, tente de savoir ce qui cloche. Il lui demande donc ce qui se passe. Annie ne sait plus quoi répondre, alors elle ne dit rien. Le garçon sent le stress monter en lui. Essaie-t-elle de rompre avec lui ? Pourtant, tout allait si bien la veille au téléphone. Il y a un moment de silence. Jean, très inquiet et d'une voix chevrotante, ose demander si c'est de sa faute. Elle réfléchit et dit : «En quelque sorte, oui.» Jean, très angoissé, cherche à comprendre, mais ne peut rien trouver de logique à la situation. Il insiste alors pour savoir ce qui ne tourne pas rond et ce qu'il a bien pu faire pour la vexer. Annie dit seulement qu'elle le lui dira la prochaine fois qu'ils se verront et qu'elle ne peut simplement pas lui en parler au téléphone. Un autre moment de silence se fait, aussi pénible et insupportable que le premier. Elle dit à Jean qu'elle doit y aller. Alors, très tristement, il lui dit : «D’accord, au revoir, je t'aime, je te rappelle ce soir ?» Annie répond : «Si tu veux», puis raccroche. 134 Le garçon, perturbé par cet appel, en déduit que, pour une raison quelconque, c'est fini entre eux. Il ne peut pas y croire, rien ne laissait voir qu'une telle chose pouvait arriver. Il y pense un bon moment, puis finit par croire qu'elle est tombée amoureuse d'un autre garçon. Quelques minutes plus tard, à la fois bouleversé et triste, Jean va cogner à la porte voisine, celle de son ami Alex, pour lui demander ce qu'il en pense. Après que Jean lui ait raconté toute la drôle de conversation qu’il a eue avec sa petite amie, Alex en vient à la conclusion qu'elle pourrait être enceinte. Jean trouve que cette conclusion n'a aucun sens. Son ami tente de le convaincre et poursuit avec plusieurs arguments : «Elle ne voulait pas te l'annoncer au téléphone et elle dit que c'est en quelque sorte de ta faute. Puis, l'autre jour, tu m'as dit que vous n'aviez pas utilisé de condom et que c'était ton idée.» Jean trouve l'hypothèse d'Alex plausible, mais il hésite. Le soir venu, le garçon retourne chez lui, toujours aussi stressé. Il doit savoir ce qui se passe avec Annie. Jean rappelle Annie et, avant même qu'il ait le temps de poser ses questions, elle lui dit : «Désolé, je pensais que c'était toi qui avait tué mon chat en lui donnant du chocolat, mais c'était ma petite sœur.» 135 Un couple heureux dans la nuit (3e choix du jury) Axelle Huber Année de naissance : 1994 Français : 416-03 Professeur : Jacques Lacroix l habitait dans un petit appartement de banlieue. D'aussi loin qu'il puisse se souvenir, il y avait toujours vécu, mais d'aussi loin qu'il puisse se souvenir, sa mémoire lui avait souvent joué des tours. Il avait seulement trente-deux ans... Et ça faisait trente-deux ans qu'il se sentait vieux. I Il était fatigué. La bouteille l'obsédait. Il avait souvent essayé de se persuader de changer de vie, mais il en devenait physiquement malade. Il soignait le mal par le mal, en décapsulant une nouvelle bouteille de vodka. Il buvait sans arrêt. Sa vieille moquette était imbibée d'alcool et tâchée de cendres de cigarettes. L'odeur de vomi persistait, même avec du febreze. Mais cette femme était tellement belle lorsqu'elle se tenait à la rampe de l'autobus et tellement gracieuse lorsqu'elle descendait les marches. Tous les matins, cette lumière, cette femme aux cheveux roux, éblouissait l'alcoolique. Elle faisait bondir son cœur. Il ne pouvait empêcher son visage de devenir écarlate lorsqu'elle posait sur lui un vif regard, alors il détournait les yeux. 136 Ce matin-là, alors qu'il la vit descendre du bus, il la suivit. Il voulait savoir où elle allait, la connaître, sans qu'elle ne s'en rende compte. Mais elle se mit à courir. L'avait-elle remarqué ? Avait-elle eu peur ? Il s'affolait. Il y avait un homme, un autre, et la femme qui se jeta dans les bras de cet homme, dans les bras d'un autre homme. Il ne comprenait pas, ne comprenait plus. Il rentra tard ce soir-là, mais plus tôt que ce qu'il avait espéré. Il avait mis pas mal d'argent dans une bouteille de vodka. Il comptait la boire et pleurer, se lamenter. Il aurait aimé en finir ce soir-là, mais en brisant la glace de sa petite salle de bain, il ramassa un bris du miroir et regarda son reflet droit dans les yeux. Celui qu'il voyait n'était pas celui qu'il voulait être. Il voyait un homme sale, un alcoolique dégoûtant. «T'es crade !» se hurla-t-il, «C'est normal qu'elle ne te voit pas !» Il prit le bris de glace et le plaça sur son poignet, appuyant de plus en plus. Il jeta un dernier regard vers sa bouteille de vodka, il ne l'avait pas encore terminée. Elle semblait l'appeler, lui chanter une douce chanson. Comme une sirène noie un matelot dans l'océan, elle l'attirait dans ses flots. Il ferma les yeux et se concentra pour afficher, une dernière fois, la femme rousse. Quand il les rouvrit il se vit à nouveau dans le bris de glace, la main couverte de sang, le beau visage de la femme à ses côtés, lui chuchotant qu'il pouvait changer. Il lâcha le bris et prit la bouteille. Il la lança par la fenêtre. Il était ivre de joie et il descendit les escaliers pour vivre sa nouvelle vie. Devant l'appartement, il vit un couple, une femme par terre et son mari la suppliant à son côté. S'approchant, il découvrit une bouteille de vodka à 137 côté d'une tâche de sang sous une chevelure rousse découvrant le beau visage de la femme... morte. 138 Un monde de fous Shannon Preston Année de naissance : 1994 Français : 416-01 Professeur : Jacques Lacroix 'est un matin comme les autres. La rue déserte, tranquille et silencieuse, resplendit dans les premiers rayons de lumière. Pas tout à fait réveillé, les yeux mi-clos, je descends les escaliers et aperçois ma mère qui m'attend, comme à l'habitude, mon déjeuner sur la table. J'engloutis le tout en quelques secondes et, repus, me rends à la salle de bain. Pas pressé un brin, j'ouvre le journal que mon père avait déjà feuilleté avant de partir travailler. Je lis vaguement les premières pages. Je me surprends à ricaner ; il ne se passe pratiquement rien dans cette petite ville. C Soudain, en fermant le journal, j'entends un bruit sourd, fort, insoutenable. Puis un autre, exactement pareil. Comme si je croyais que ce geste allait me sauver, j'arrête de respirer. J'ai un mauvais pressentiment, de ceux qu'on ne voudrait jamais ressentir. J'ouvre la porte de la salle de bain. Tout tremblant, je sors et je me fige. À l'entrée, deux hommes en habits noirs se tiennent debout, l'air grave. Je détourne mon regard, un peu trop impressionné par ces gaillards. Quel cauchemar ! Ma mère et mon père, ce dernier étant pourtant parti travailler, sont étendus par terre, couchés dans une mare de sang un peu trop noir. Pris d'une soudaine panique, que je juge assez légitime, je déguerpis et me sauve par la fenêtre de la salle 139 de bain. Je sens qu'on me suit. Poussé par l'adrénaline, je cours, sans m'arrêter, jusqu'au poste de police le plus proche. Essoufflé, j'entre dans la bâtisse. Je raconte tout aux policiers : les bruits sourds, les deux gaillards, mes parents étendus dans leur sang. Ils ont l'air sceptique. Et comme si ce n'était pas assez, ils rient tous à gorge déployée ! Ils me prennent pour un cinglé, c'est clair. De plus, je suis encore en pyjama, ce qui ne m'avantage en rien. Après de longues minutes passées à faire rire de moi, je sors dehors, toujours sur mes gardes. Je me sens étrangement observé. Je me rends vite compte que je n'ai rien pour me défendre. Je saute dans le premier bus ; je veux m'enfuir le plus loin possible. Une heure passe, sans incident. Presque soulagé, je ferme les yeux, épuisé. Tout à coup, je me réveille en sursaut. Le bus s'est arrêté, embarquant un homme en habit, trop semblable aux deux autres qui ont tué mes parents. Submergé par une peur grandissante, je sors en trombe et me fracasse le pied sur le bord du trottoir. Il est près de midi, mais je ne suis pas près de la sécurité dont je rêve depuis ce matin. Je m'enferme dans une chambre d'un motel pas cher. Je veux que ce cauchemar finisse au plus vite. Étendu sur le lit, je regarde silencieusement le plafond. Il ne s'est pas passé 5 minutes que j'entends le vrombissement d'une moto. Mais elle n'est pas seule. Curieux, je vais voir à la fenêtre. Je soulève le rideau, mais le redescends aussitôt. Je m'en doutais. Les hommes en noir ont demandé des renforts. Maintenant, de dangereux motards me poursuivent. Ils n'hésiteront pas à me tuer. Je suis prisonnier, prisonnier d'une situation à laquelle je ne comprends rien. Je vais mourir, je le sais, je le sens. Je me dirige vers la salle de bain pour me réfugier. 140 Trop tard. Les motards ont déjà fait éclater la vitre de la porte arrière. Je reçois une balle en plein dans le pied. Je hurle de douleur, mais mes cris sont étouffés par un mouchoir imbibé de chloroforme. Je m'endors. Ça y est, c'en est fini du jeune et innocent Vincent Dupuis que je suis. Enfin, que j'étais… Bizarrement, je reprends conscience. Je suis alité dans une chambre qui ne me rassure pas du tout. En espérant avoir une réponse claire, je demande faiblement : «Où suis-je?» Un petit toussotement me fait sursauter. Étourdi, je tourne la tête et aperçois ma mère, aux côtés d'une femme vêtue de blanc, qui me fixe, le regard triste. «Nous avions le bon diagnostic. Votre fils est bel et bien victime d'hallucinations dues à une schizophrénie avancée. Je reviendrai vous voir un peu plus tard avec une prescription qui diminuera ses délires», déclare la femme en blanc. Ça y est, je ne comprends plus ma vie. 141 Un secret mis à jour Geneviève Denis Année de naissance : 1994 Français : 416-21 Professeur : Nancy Rodrigue e revenais du travail, un soir de printemps, et j'avais hâte de rentrer à mon logement pour retrouver Véronique, ma femme. Le soir était déjà tombé et seule la lumière des lampadaires éclairait la ruelle. L'ombre des passants se détachait des lueurs des lanternes tels des fantômes obscurs et silencieux. La température était assez fraîche et je grelottais sous mon maigre blouson. Les automobiles sur la rue Principale faisaient beaucoup de bruits et nous les entendions même d'ici. J'arrivai devant mon immeuble à logements, ouvris la porte et montai les escaliers. J Je frappai à ma porte et j'entendis soudain un tapage mélangé de téléphone échappé et de bruits de meubles que l'on déplace. Pris de panique, j'entrai chez moi en coup de vent. Le logis semblait pourtant calme et silencieux. Je marchai vers ma chambre et entendis des chuchotements de l'autre côté de la porte. Je tendis l'oreille et j'entendis ma femme murmurer. Elle parlait à quelqu'un, mais à qui? Je reculai de plusieurs pas et m'accoudai au mur. C'était impossible, ma femme avait un amant, j'en étais sûr. Le soir, au souper, je regardai Véronique d'un regard noir et plein de mépris. Pourquoi elle me faisait ça, pourtant elle avait été fidèle depuis trente ans ? Le lendemain, elle partit travailler de bonne heure. Elle 142 fredonnait et paraissait plus rayonnante que jamais. Quand elle fut partie, je me promis que moi, Nicolas Briand, vu que j'avais congé, j’allais tout faire pour découvrir qui était cet homme mystérieux qui couchait avec ma femme. Je cherchai dans tous les coins de mes trois pièces et demi pour finalement tomber sur son calepin de notes. Je l'ouvris à la date d'hier et lus ceci : 1. Éloigner Nicolas pour ne pas qu'il sache ; 2. Organiser le départ ; 3. Partir avec lui. Je refermai le calepin, vif comme l'éclair. De grosses gouttes de sueur me coulaient sur le visage. Elle voulait partir d'ici avec cet homme, mais je ne devais pas la laisser faire. Je ne voulais pas et j'allais tout faire pour empêcher que ça arrive. Le surlendemain, Véronique m'amena à la porte de notre appartement en disant : «Veux-tu aller me chercher un café au petit restaurant du coin ?» Je savais qu'elle essayait de m'éloigner du logis parce que son amant allait venir. Après avoir passé le cadre de la porte, je suis resté planté là ; je me disais qu'elle n'allait pas m'avoir si facilement. J'étais tellement en colère contre ma conjointe. Je bouillonnais sur place. J'aurais voulu crier de rage et de chagrin. Au bout de cinq minutes, je tournai la poignée de porte et entrai. - Surprise ! dirent ma famille, mes amis et ma femme. -C'est notre trentième anniversaire de mariage aujourd'hui, dit Véronique. Cela fait une semaine que je prépare notre voyage pour cette occasion. J'avais complètement oublié ça. 143 Un vol à en perdre la tête Jean-Olivier Boulet-Laporte Année de naissance : 1994 Français : 416-22 Professeur : Joëlle Tremblay ans un petit appartement médiocre, vivait un homme dénommé Bertrand qui était célibataire, sans enfant et avec un emploi stable. Puisqu'il venait de recevoir son congé de l’hôpital à la suite d'un accident de voiture, l'homme était maintenant rétabli à cent pour cent et était prêt à reprendre sa vie là où il l'avait laissée. D Le soir même, il découvrit par hasard, dans le fond de son placard, un étrange paquet de la grosseur d'un petit meuble, enroulé de plusieurs couches de ruban adhésif épais. Avec une curiosité énorme, l'homme se mit à essayer de l'ouvrir à l'aide de ciseaux. Il découvrit par la suite que ce paquet renfermait une énorme somme d'argent, à vrai dire, il devait y avoir plusieurs milliers de dollars. Bertrand ne savait quoi faire, alors il alla se coucher pour pouvoir penser à ce qu'il devait faire. Dès l'aube, Bertrand était réveillé et avait eu l'idée de garder l'argent, mais il se dit que ça allait être trop louche et que quelqu'un finirait par découvrir tout ce magot. Donc, la seule bonne solution qu'il trouva fut de retracer les anciens locataires de son appartement. Bertrand alla voir son propriétaire, il lui raconta que l'ancien locataire et 144 lui étaient de très bons amis et qu'il avait perdu son numéro de cellulaire. Il devait l'appeler, c’était d'une urgence capitale. Sans hésiter, le propriétaire lui donna le numéro qu'il avait dans ses vieux papiers. Bertrand appela et une femme répondit. Il lui expliqua sa situation, mais la femme le prit pour un fou et lui raccrocha au nez. Quelques jours plus tard, il alla à son bar préféré, là où il rencontrait ses amis toutes les semaines. Ses amis le trouvèrent bizarre, ils trouvaient tous qu'il avait changé. De retour chez lui, la porte de son appartement était défoncée. Il courut vers sa chambre et découvrit qu'on lui avait volé tout son paquet d'argent. Il se dit alors que son problème était réglé, mais il préféra quand même faire une déposition de vol à la police. Il ouvrit les portes du commissariat, mais n'eut même pas le temps de dire un mot qu'il était menotté. Il ne comprenait rien, ne disait plus rien. Bertrand était en fait l'organisateur d'un vol de banque, il était recherché par la police depuis plusieurs semaines. Les policiers avaient conclu que l'homme avait perdu la mémoire à la suite de son accident de voiture. Il dut purger quinze ans de prison pour pouvoir enfin, par la suite, vivre la vie d'un honnête citoyen normal. 145 Une larme pour ta vie Gabrielle Larocque Année de naissance : 1993 Français : 416-03 Professeur : Jacques Lacroix e ma fenêtre, j'entends tous les bruits de la ville. C'est une chaude journée de mai. Je suis étendu dans mon lit, les yeux fixés au ventilateur accroché au plafond. D Soudain, j'entends ma mère m'appeler du salon. En soupirant, je me lève et me dirige vers l'escalier. L'expression sur le visage de ma mère me fait ralentir. D'une voix douce et triste elle me dit : «Alyssa, ma chérie, il faut vraiment que je te parle…» Le quartier est moins bruyant à cette heure et prendre l'air me fait du bien. Je voudrais me réveiller et apprendre que tout ça n’est qu’un rêve. Ma mère a un cancer du sein et ce cancer est bien réel. Elle m'a dit de ne pas trop m'inquiéter, mais j'ai peur quand même. Depuis à peu près un mois, ma mère suit une chimiothérapie. Elle ne va vraiment pas bien. Chaque fois que je vais la voir à l'hôpital, elle fait tout pour que je ne m'inquiète pas trop à son sujet, mais je vois bien dans ses yeux qu'elle souffre beaucoup et qu'elle a peur. Moi aussi j'ai peur. J'ai peur de perdre la seule personne importante dans ma vie. D'ailleurs, moi non plus je ne vais pas bien. Depuis que ma mère est en chimio, je ne dors plus et ne mange plus. À l'école, mes amies s'inquiètent pour moi. Elles disent que je fais sûrement une dépression et que je 146 devrais aller voir un psychologue. Je refuse de les écouter. Je dois être disponible au maximum pour aider ma mère à guérir le plus rapidement possible. Depuis un bout de temps, tout va de mieux en mieux. Ma mère fait parfois quelques petites rechutes, mais le médecin dit que ce n'est pas trop grave et qu'elle se remet vite. Moi aussi je vais mieux. J'ai recommencé à manger et à dormir. La voir revivre comme ça me donne des ailes. Ses yeux sont redevenus brillants et elle reprend enfin des couleurs. Oh mon Dieu ! Je suis tellement heureuse ! Un an s'est écoulé depuis et ma mère est complètement rétablie. Tout est enfin redevenu comme avant et nous avons retrouvé notre petite vie tranquille. J'ai tellement peur de la perdre. Je suis soulagée de savoir que tout va bien aller à présent. Ma mère est partie chercher les ingrédients qui manquent pour préparer le souper. Je suis assise sur le divan et j'écoute la télévision pour passer le temps. Soudain, je vois apparaître des phares de police et j'entends aussitôt sonner à la porte. Quand j'ouvre la porte, un policier se tient devant moi. - Bonjour… Puis-je vous aider ? - Bonjour, êtes-vous Alyssa Gagné ? - Oui, c'est bien moi. - Je suis désolé de vous apprendre cela, mais votre mère a eu un accident... Elle est morte sur le coup. Je suis vraiment désolé… 147 Vengeance secrète Maggie Daigneault Année de naissance : 1993 Français : 416-04 Professeur : Jacques Lacroix omme à chaque matin, Alberte partit travailler en marchant. Ce matin-là, le sol était couvert de glace. Avec ces conditions hivernales, elle décida de partir à l'avance. Elle approchait de sa retraite et travaillait comme réceptionniste chez le dentiste du coin. C Le matin même, un homme, d’environ le même âge qu’elle, l'arrêta sur son chemin. L'homme, connaissant le mari d'Alberte, commença à lui parler de son mari et de ses deux enfants. Alberte eut peur quelques instants, car elle ne le reconnaissait pas du tout. Elle n'avait aucune idée de l'identité de l'homme. Elle chercha dans ses plus profonds souvenirs et elle ne trouva pas qui il pouvait bien être. Il continuait à lui parler de sa vie comme s'ils s'étaient connus depuis toujours. La peur commença à l'envahir. Elle était tellement affolée qu'elle n'écoutait plus ce que l'homme lui disait. Alberte commença à s'imaginer des choses. Alberte se mit à penser qu'il avait peut-être installé des caméras microscopiques pour pouvoir observer ses moindres gestes. Un moment d'angoisse s'empara d'elle et son imagination s’emporta de plus belle. Elle s'imagina qu'il voulait lui faire croire qu'il la connaissait pour lui soutirer 148 des informations personnelles. Elle s'imaginait un complot pour aller la voler. Peut-être avait-elle le pire bandit de toute la ville devant elle? L'homme parlait, parlait, toujours et encore. Il lui raconta qu'ils avaient fait du bateau ensemble, deux semaines auparavant, sur le lac Champlain et qu'ils avaient pêché un gros brochet de 3 livres. Elle était tellement chamboulée par les événements que son esprit lui disait de partir, mais que son corps refusait de répondre. Puis, l'homme remarqua qu'Alberte avait l'air un peu perdu et qu'elle ne le reconnaissait pas du tout. Il se présenta sous le nom de Julien. Il vit que ça ne l'aidait pas plus. Il lui avoua qu'il était obligé de lui raconter cette histoire chaque jour et que cette scène se reproduisait à chaque matin, car elle avait eu un accident six mois plus tôt. Pour lui prouver qu'il disait la vérité, il lui montra l'article du journal concernant son accident. C'est alors que l'homme lui dit: «Tu vois, Alberte, une grande sœur a toujours besoin de son petit frère.» 149 Merci à nos commanditaires ! École secondaire Massey-Vanier Commission scolaire du Val-des-Cerfs C.P. 4000, 222, rue Mercier Cowansville, Qc, J2K 3R9 Téléphone : 450-263-6660 Caisse Populaire de Brome-Missisquoi Siège social, 110, rue Principale Cowansville, Qc, J2K 1J3 Téléphone : 450-263-1393 Le Service de la Culture Ville de Cowansville Maison Bruck, 225, rue Principale Cowansville, Qc, J2K 1J4 Téléphone : 450-263-6101 La Librairie des Galeries de Granby 40, rue Évangéline Granby, Qc, J2G 8K1 Téléphone : 450-378-9953 Le Fonds d’Excellence Massey-Vanier (Davignon) Inc. C.P. 82, 222, rue Mercier Cowansville, Qc, J2K 3R9 Téléphone : 450-538-2884 Syndicat de l’Enseignement de la Haute-Yamaska 394, rue Racine Granby, Qc, J2G 3B8 Téléphone : 450-375-3521
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