Savais tu que 2013-01 - Centre jeunesse de Québec

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Par Thomas Carrier et Annie Vaillancourt
Selon des jeunes questionnés sur leur séjour en centre jeunesse, vivre en
groupe a ses avantages et ses inconvénients. En passant la majorité de son
temps avec les mêmes personnes,
c’est plus facile de se lier d’amitié.
« Savais-tu que...
C’est malheureusement plus difficile lorsque quelque chose ne va
chaque jeune voit
En centre jeunesse, il faut que
son placement d’une pas.
tu saches t’adapter aux façons de
manière unique? »
penser et aux comportements de
gens qui n’ont pas le même passé
que toi et qui sont, souvent, en difficulté. Même si certains jeunes peuvent
se comprendre, d’autres ne pourront jamais imaginer ce que c’est que
« d’être dans la peau » d’un jeune qui a, par exemple, ton vécu. Puisque
chaque personne a son histoire, il est peu probable que deux jeunes voient
leur séjour de la même manière ! On remarque toutefois que la plupart
des jeunes trouvent leur vie en centre jeunesse difficile, souffrante même.
Plusieurs disent que les foyers de groupe et les centres de réadaptation
sont trop réglementés. Ils apprécient davantage leur expérience en famille
d’accueil puisqu’il s’agit du type de placement se rapprochant le plus d’une
vie familiale habituelle.
Mais après coup, ils sont nombreux à voir leur passage en centre jeunesse
de manière positive. Ils disent que ce séjour leur a permis de retrouver
l’espoir, de trouver leur place dans la société et de persévérer dans la vie
au moment où ils étaient le plus vulnérables ou en danger.
Vous nous avez demandé l’année dernière de vous parler de vos droits en
centre jeunesse. Il en sera question dans ce numéro. Mais nous sommes
allés plus loin que cela encore pour vous parler de la vie en centre jeunesse,
sous plusieurs angles et prises de vues…
Bonne lecture !
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La vie en centre jeunesse... au quotidien !
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Chapeau !
Puisqu’il est si important d’entretenir de bonnes relations en centre jeunesse (CJ), nous avons
demandé à des jeunes du CJQ–IU de nous parler d’une personne du CJ qui leur a fait du bien. Nous
avons retranscrit leurs coups de chapeau ici. Jetez-y un coup d’œil !
« J’aimerais vous parler de Julie Sullivan. Elle est
présente dans ma vie depuis bientôt un an. Elle m’a
appris à jouer de la guitare et à persévérer dans cet
art (ainsi que dans la vie). On a vécu de nombreux
moments de complicité durant lesquels j’ai pu me
sentir bien, malgré mes difficultés. Aujourd’hui, je
sais de plus en plus me démarquer et m’exprimer
par la musique. La guitare m’aide à surmonter mes
difficultés. Sa façon d’agir, de me parler, de me faire
rire, nos discussions sérieuses et niaiseuses, sa
dynamique, etc., font que je me sens bien avec elle.
Elle m’a toujours accompagnée et elle continue
encore, même si elle ne travaille plus dans mon
unité. Je t’en suis reconnaissante. Merci Julie ! »
S.T., 15 ans, C.R. Escale, unité le Hâvre
« Simon Rivard m’a beaucoup aidé à améliorer
mes comportements. Il est sympathique, drôle,
sociable. Je ris beaucoup avec lui. C’est toujours
plaisant. »
J.A.L., 14 ans, foyer Martin
« Je suis à l’unité Rivage depuis plus de 2 ans.
Chantale Aubé est mon éducatrice préférée. Elle
me connaît par cœur. Elle m’aide beaucoup dans
mes comportements à améliorer et elle est capable
de me féliciter quand je fais des bons coups. Mon
éducateur de rencontre Dominic Dufour, lui
aussi, il est hot. Il n’arrête pas de faire des blagues et
il est là pour moi quand j’ai le goût de parler. Même
si Mario Bouchard est meilleur que lui au hockey,
Dominic est un bon sportif. J’aime bien que les
éducateurs jouent avec nous, car ils nous font des
passes et ils font de bons lancers. Vous me faites
souvent suer, mais je vous aime ! »
Y.D., 14 ans, C.R. Gouvernail, unité Rivage.
« Il m’a fallu plusieurs déplacements dans les
dernières années : Rivage, Du Parc, “maison”, Relais,
Bellevue, “maison”, Relais, Pierre-Boucher, Horizon,
Banlieue, Horizon pour enfin retrouver l’éduc la plus
significative pour moi : Solange Bédard. Solange
est une éducatrice gentille et toujours de bonne
humeur, qui sait écouter et ne fait pas d’interventions
qui n’ont pas de sens pour moi. Dans les moments
difficiles, elle essaie de faire en sorte que ma vie
soit plus agréable. Elle se montre compréhensive et
rayonnante, même dans les moins bonnes journées.
Bien que je ne sois pas toujours d’accord avec elle,
j’apprécie ce qu’elle fait pour moi. »
S. M., 16 ans, C.R. Gouvernail, unité Horizon.
« J’apprécie beaucoup Daniel Ruelland comme
éducateur, car il est toujours souriant, courtois et
sociable avec les jeunes. Il sait nous comprendre
et nous aider dans notre cheminement : avec son
propre vécu [plus jeune, il a passé un moment de
sa vie au Centre jeunesse] ! Durant les rencontres,
il sait nous expliquer les choses pour que l’on
comprenne et pour nous aider à cheminer dans nos
vies. Il s’adapte au rythme de chacun, il respecte le
mien et ma personnalité et c’est très apprécié. »
F.V., 14 ans, foyer du Parc.
« Je me considère comme un vieux du centre
jeunesse avec 3 ans de placement…On me surnomme
Gucci-Boy. Je vais vous présenter une personne
exceptionnelle et merveilleuse que j’ai rencontrée
il y a plus de 2 ans : mon éducatrice de rencontre.
Nous formons une équipe et les éducateurs de l’unité
Horizon nous surnomment le vieux couple. Malgré
toutes nos chicanes et mes mauvais choix : elle ne
m’a jamais lâché. Par moment, Joanie Boudreault
a travaillé plus fort que moi mais maintenant, je l’ai
rattrapée. Elle me supporte, me conseille, et parfois
même, elle joue le rôle de ma maman. »
E.K., 17 ans, C.R. Gouvernail, unité Horizon.
6
La vie en centre jeunesse... au quotidien !
temoignage
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en foyer de groupe
Pierre-Luc Hardy est éducateur au foyer Limoilou. Il a accepté
de nous livrer un témoignage sur son vécu au Centre jeunesse et
son travail auprès de vous.
Quand un nouveau jeune arrive dans notre unité ou en foyer,
nous avons une description de lui. Nous connaissons un peu son
histoire de vie, les raisons de son placement et les comportements
à travailler. Pour ma part, je porte plus attention à la première
rencontre avec le jeune qu’à ces informations. J’ai toujours hâte
de rencontrer un jeune pour la première fois. Je veux connaître
ses forces, ses intérêts et ses difficultés. Je veux aussi rapidement
créer un contact positif avec lui, pour permettre de développer
progressivement un lien significatif. Je crois qu’il est très
important de bien connaître le jeune et de créer un lien si nous voulons l’aider
dans l’atteinte de ses buts et objectifs. En fait, je crois qu’il n’y a rien de plus
stimulant pour un éducateur que de savoir qu’on peut accompagner et soutenir
un jeune dans tous les défis qu’il doit surmonter, de le voir enfin se diriger vers
un milieu de vie où il sera heureux.
Pierre-Luc Hardy,
éducateur
Photo : A.M.L., 11
ans, foyer Limoilou
Comme éducateur, il est plaisant d’observer le processus d’un jeune dans un foyer ou en unité. Chaque jeune
est différent, il n’y a pas un cheminement identique. Un placement, c’est très difficile. Nous plaçons un jeune
loin de son milieu de vie, loin des gens qu’il aime. Ce n’est pas facile pour personne. Chaque jeune réagit d’une
façon différente. Il y en a qui s’isolent, certains font des crises et d’autres s’expriment avec des mots. Par contre,
à un certain moment, les jeunes réalisent que le placement peut les aider, et ce, même si ce n’est pas facile. À
cet instant, leurs yeux brillent de détermination et d’espoir. C’est tellement beau à voir, car nous observons tous
les défis qu’ils relèvent et tous les comportements qui s’améliorent. Nous savons à ce moment que les jeunes
s’approchent de l’atteinte de leurs buts et de leurs objectifs.
Merci chers jeunes, de me permettre de vous accompagner et d’être témoin de votre évolution. Merci de contribuer
à faire que ma job soit la plus belle au monde !
Pierre-Luc Hardy
Éducateur, Foyer Limoilou
La vie en centre jeunesse... au quotidien !
7
Près de 20 ans plus tard…
Jean-François a 35 ans aujourd’hui. Il a effectué des séjours en centre
d’accueil et en foyer de groupe lorsqu’il était ado. Voici ce qu’il en dit,
près de 20 ans plus tard.
Jean-François, peux-tu nous raconter ton passage de la maison au centre jeunesse?
La première semaine, ça a été difficile. Ensuite, ça s’est stabilisé, j’ai même trouvé ça plaisant. Au départ, on a
l’impression qu’on est privé de certains droits. Puis, j’ai découvert que des intervenants étaient plus présents
que d’autres, plus à l’écoute. À partir de là, j’ai commencé à trouver ça l’fun […] Pour un jeune de mon âge,
c’était plaisant de se faire dire « si tout va bien durant la semaine, peut-être qu’en fin de semaine on va faire du
ski, peut-être qu’on va jouer au hockey ou faire de la natation ». C’est facile de se conformer dans ce temps-là.
Ce n’est pas comme si on ne te promettait rien et qu’on te demandait juste d’être sage.
Ça a été où ton premier placement?
En centre d’accueil, mais ça n’a pas duré longtemps. Ça devait être six mois, mais le juge a décidé de couper
la poire en deux pour le méfait que j’ai accompli à l’époque. Ça s’est traduit à près d’un mois et demi en fin de
compte.
Après ça, tu es retourné dans ta famille?
Non, après ça, ils ont jugé que j’étais rendu trop conformiste (alors qu’à l’époque mes parents disaient que
j’étais anticonformiste !) J’ai été six mois en foyer de groupe.
Et tu as préféré le centre de réadaptation?
Oui. En centre d’accueil, il y a une structure. Si tu suis la structure, tu as droit à toutes sortes de choses
plaisantes ou relativement plaisantes. En foyer de groupe, c’était une autre structure. Je trouvais qu’il y avait
trop d’intervenants : une équipe le jour, une l’après-midi, une le soir. Mais c’était peut-être le côté « on te
donne un peu de liberté, mais t’es restreint de telle façon. Si tu vas à tel endroit, il faut que tu donnes un
numéro de téléphone où on peut te contacter en tout temps ». Ça, je trouvais ça trop rigide, moi je préférais
« t’as rien du tout, mais si tu fais attention, la fin de semaine t’as accès à tout un paquet d’activités, pis là tu
peux t’amuser ». […] Mais j’y pense, en foyer de groupe, on a fait du camping, on a fait du rafting aussi… C’est
stimulant pour des jeunes de cet âge-là de faire des activités comme celles-là, tu vois autre chose, on te sort,
on t’amène dans un autre environnement. Ça peut plus facilement raccrocher un jeune, je pense, de lui faire
voir autre chose.
En centre de réadaptation, ça se passait comment avec les autres jeunes
et les intervenants?
Ça se passait bien, mais j’avais plus de difficulté avec les jeunes, pas au sens où il y avait de la bataille ou
des prises de bec, ça, ça n’arrivait pas. Mais j’étais plus dans mon coin, je faisais mes choses seul, j’avais plus
de plaisir avec les intervenants. Je trouvais ça plus facile de discuter avec eux. J’étais peut-être un peu plus
philosophe à cet âge-là que la moyenne des jeunes.
8
La vie en centre jeunesse... au quotidien !
Entrevue
Jean-François
Est-ce que tu as développé des liens importants en centre jeunesse?
Avec les intervenants, oui, avec les autres jeunes, plus ou moins. La première, Geneviève, je l’ai connue en
foyer de groupe. Elle m’a vu dans le coin du salon et elle a dit : « Qu’est-ce que tu fais là? C’est quoi ton nom? »
Je me suis présenté : « Jean-François,
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air bougon, genre « je-m’en-foutisme », je pense.
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Elle m’a dit : « Qu’est-ce que t’attends? » Pis j’lui ai dit : « Moi je veux retourner en centre d’accueil ». J’ai été
du Centre de réadaptation
un peu sec, un peu bête. Elle, c’était sa première journée de travail au foyer de groupe. Elle est allée voir mon
l’Escale disent toutes qu’elles
éducateur avec qui je ne m’entendais pas très bien et elle lui a posé des questions. Il lui a dit : « C’est Jeandépart
François, il ne fonctionne pas très biens’ennuieront
ici, on a décidé àde leur
le retourner
en centre d’accueil ». Là, elle a dit, « Ah oui,
de
la
vie
de
groupe
et des
mais comment ça se fait? » Geneviève s’est proposée : « Est-ce que
vous me laissez une semaine? » J’imagine que
personnes
auxquelles
elles
c’était un défi pour elle. Comme de fait,
elle est venue
me voir
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haut pis elle a dit : « Écoute Jean-François,
sont
attachées.
j’aimerais ça te parler seul à seul en bas dans le bureau, on ne se connaît pas mais j’aimerais ça te parler un
p’tit peu ». Je l’ai suivie au bureau, pis elle m’a dit : « Je sais que tu es sensé repartir cet après-midi pour le
centre d’accueil, mais je voulais te proposer quelque chose ». Pis là, elle m’a regardé dans les yeux : « Écoute
Jean-François, tu le sais que c’est une game, pis que c’est une game plate. Mais ça te tentes- tu qu’on embarque
ensemble pis qu’on passe à travers? » Là, la communication est passée, il y avait une complicité, elle a su venir
me chercher. Ça, j’ai beaucoup aimé. À partir de ce moment-là, ça a très bien été. Elle m’a accompagné jusqu’à
la fin, on a eu beaucoup de plaisir ensemble. C’était une confidente aussi.
Et avec les autres intervenants?
Il y a eu Dominique qui travaillait au siège social, ma travailleuse sociale. J’ai senti une complicité tout de suite
avec elle. Ce n’était pas compliqué. Il y avait toujours une intensité. Elle était simple et essayait toujours de me
rejoindre plutôt que d’être sérieuse et de penser que j’étais juste un paquet de problèmes. Le rapprochement
s’est très vite fait. C’est elle qui m’a trouvé l’adresse pour Hélène [la propriétaire d’une maison de chambres].
Le jour où on m’a annoncé que je pouvais quitter le foyer de groupe, les intervenants se
sont questionnés : « Est-ce qu’on le retourne à la maison? Est-ce qu’on l’envoie en
appartement? » Ils disaient que j’étais assez autonome pour aller en appartement, mais
ils préconisaient plutôt un endroit où je pouvais louer une chambre, être autonome, mais
avec quelqu’un sur place, si j’avais besoin d’aide. Quand je suis allé là la première fois [pour une visite
« test », avant d’y habiter], Hélène avait l’air tellement sérieux avec ses p’tites lunettes ! Une
semaine plus tard, elle a téléphoné à Dominique et lui a dit : « Je vais le prendre, j’ai aimé la
vibration que j’ai eue ». Voilà. Je pense que je suis resté là un an et demi.
La vie en centre jeunesse... au quotidien !
9
Qu’est-ce que tu as le plus apprécié en centre jeunesse?
Je sentais qu’il y avait quelqu’un derrière mon épaule pour me dire « si tu as besoin d’aide, je suis là ». Et l’école.
L’école était directement sur les lieux [en centre de réadaptation], ça j’adorais ça. Tu faisais cinq pas et tu
étais à l’école. Je trouvais ça moins difficile d’aller à l’école dans cette structure-là, j’étais plus attentif. C’était
des petites classes, ça aidait beaucoup. Dans de petites structures, le professeur a le temps de te dire « JeanFrançois, t’as compris, c’est juste que tu as fait une faute ici, t’as oublié un élément ». Dans une structure de 30
élèves, des fois le professeur n’a pas le temps de t’expliquer ça et c’est là qu’un jeune peut plus facilement
décrocher et se dire : « je ne suis pas bon, j’comprends rien », alors que ce n’est pas nécessairement le cas.
Est-ce qu’il y a des apprentissages que tu as fait
en centre jeunesse qui te sont restés?
La patience, peut-être? En centre de réadaptation ou en foyer de
groupe, il faut que tu attendes ton tour pour recevoir quelque
chose, il faut que ce soit planifié pour répondre à un certain
ordre des choses.
Tu dis que ton passage en centre jeunesse
a amélioré ta confiance en toi?
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Oui, à travers les activités qu’on fait, on a la chance de se
découvrir. On apprend ce qu’on aime, ce qu’on n’aime pas.
On apprend à communiquer aussi. Les intervenants que
j’appréciais beaucoup ont joué un grand rôle. Ils étaient là
pour moi. Des fois, même si je n’avais pas envie de parler, je finissais quand
même par parler. Cette complicité a propulsé mon désir de communiquer
et de vouloir m’ouvrir aux autres, d’exprimer mes émotions, mes états
d’âmes, chose que je ne faisais pas beaucoup avant.
Ça t’a apporté quoi de parler de tes émotions?
C’était libérateur, à tous les niveaux. Avant, je m’en privais, je n’osais pas.
Quand tu es parti en appartement, comment ça s’est passé?
Ça s’est bien passé… J’ai partagé un appartement avec une amie pendant trois semaines, ça a été un peu le
bordel, pas de mon côté, mais de son côté à elle. Des fois, j’avais des surprises, par exemple : j’entrais à la
maison et il y avait 10 personnes dans mon lit ! Trois semaines plus tard, j’ai décidé de déménager dans un
autre appartement du Vieux-Québec, avec mon frère. Ensuite, j’ai emprunté l’appartement d’un ami pour
un bout de temps. Après, je suis parti dans un autre appartement avec des amis jusqu’à ce que je décide de
quitter Québec pour Montréal.
10
La vie en centre jeunesse... au quotidien !
Entrevue
Est-ce que tu as gardé des liens avec des gens du Centre jeunesse?
Oui, avec Hélène, c’est devenu quelqu’un de très proche. On se voit régulièrement. On s’appelle à chaque
semaine. À l’époque, je la voyais un peu comme une grand-mère, maintenant je peux dire qu’affectivement,
c’est ma grand-mère.
Qu’est-ce qu’elle t’a apporté?
Tout. Encore plus de confiance. Je pense qu’elle a complété le tableau. Elle m’a fait prendre conscience de
toutes sortes de choses : qu’on peut se dépasser de toutes sortes de façons, qu’on n’est pas obligé de se
contenter de p’tites choses, qu’on peut parfois « défoncer des portes » et qu’il faut arrêter d’avoir peur.
Qu’est-ce tu voudrais dire aux jeunes du Centre jeunesse?
Essayez de trouver des ressources de confiance, des gens qui vous épauleront, seront présents pour vous
parce que c’est ça qui fera la différence sur le long terme, ces présences-là. Quand on est seul, on a de la
difficulté à s’orienter. Alors qu’être avec des gens qui ont une maturité, une expérience, hé bien ça rend les
choses plus faciles. Des gens qui nous aiment : ça, c’est une valeur sûre !
Essayez de vous raccrocher à quelque chose d’essentiel, de simple : l’amitié, l’amour. Il ne faut pas s’écarter de
ça, c’est comme ça qu’on grandit. C’est avec ces valeurs-là, ces gens-là qui nous aiment et qui nous épaulent,
qu’on peut arriver quelque part plus facilement.
Est-ce qu’il y a autre chose que tu aimerais dire sur ton expérience en centre jeunesse?
Au final, j’ai beaucoup apprécié mon expérience pour ce que ça m’a apporté… J’ai apprécié mon passage là. J’ai
connu des gens merveilleux, des intervenants, je les remercie beaucoup. J’ai recroisé Geneviève des années
plus tard, d’ailleurs.
Qu’est-ce que ça t’a fait?
J’étais fier. Je pouvais lui raconter qu’aujourd’hui, je suis ailleurs, que je vais bien. De voir la p’tite passion
dans les yeux de gens comme Geneviève, quand ils te revoient après tant d’années, qu’ils voient que t’es en
forme, que tu vas bien, que t’es heureux en fait, de voir ces intervenants-là avec cette passion-là dans les yeux,
ça vaut de l’or. Je pense que c’est ça la force de la DPJ. Je remercie les intervenants d’avoir fait ce qu’ils ont fait
avec moi, de faire le métier qu’ils font et de le faire avec la passion qu’ils ont.
La vie en centre jeunesse... au quotidien !
11
Le personnel des
centres jeunesse :
Les employés que tu côtoies en centre jeunesse jouent différents rôles auprès de toi.
Il y a :
L’intervenant psychosocial (TS) : Cette personne est responsable de ton dossier, de même que de celui
de plusieurs autres jeunes. Elle voit à ton cheminement : t’initie au système de protection de la jeunesse, te
guide, élabore ton plan de services (les interventions qui sont prévues pour t’aider) et te conseille. Elle fait
également le lien entre tes parents et ta ressource d’accueil. Si elle n’est pas à son bureau lorsque tu as besoin
d’elle, souviens-toi qu’il est possible de lui laisser un message sur sa boîte vocale.
L’éducateur : Si tu es en foyer de groupe ou en centre de réadaptation, tu le côtoies quotidiennement.
L’éducateur t’accompagne durant ton séjour et cherche à t’aider, par différents moyens, à bien te développer.
Il est là pour t’écouter, te consoler, t’encourager et te conseiller lorsque tu en ressens le besoin, à la manière
d’un parent. C’est également lui qui a pour mandat d’assurer ta réadaptation et de faire en sorte que tu fasses
les apprentissages nécessaires à ton évolution. Bien entendu, il peut lui arriver de te reprendre lorsque tu
as adopté de plus ou moins bons comportements ou de te confronter (de te faire voir une situation ou ton
comportement sous un angle qui ne te plaît pas), mais cela uniquement dans le but de t’aider. Il ne faut pas
avoir peur de te confier à ton éducateur : il est là pour toi !
L’éducateur-tuteur (éducateur-parrain, responsable ou de rencontre) : C’est généralement
l’éducateur qui est le plus présent auprès de toi en centre de réadaptation ou en foyer de groupe. Il
est responsable de ton dossier à l’unité ou au foyer : il te rencontre régulièrement pour discuter de ton
cheminement et veille à ce que tu comprennes bien l’essentiel de vos échanges. Si tu ne sais pas qui est ton
éducateur-tuteur, tu peux le demander à l’un des éducateurs de ton unité (ou de ton foyer) ou bien à ton TS.
L’agent de sécurité : Son principal mandat est de prévenir les situations de crise et d’intervenir, si
nécessaire. Sa présence permet d’assurer la sécurité de tous les jeunes du centre jeunesse et du personnel.
Mais il peut aussi être une bonne oreille à l’occasion et te guider vers les bonnes personnes si tu as besoin
d’un soutien particulier.
Le psychologue : Il est là pour t’écouter (pas pour te juger) et t’aider à surmonter tes difficultés en te
fournissant des « trucs » qui te permettront d’avancer. Régler ses problèmes, ça ne se fait pas en une seule
rencontre : tu dois y aller à ton rythme et parler ouvertement. Le psychologue peut te faire passer des
évaluations ou des tests psychologiques afin de mieux comprendre tes difficultés ou ta situation et poser un
diagnostic psychologique, au besoin. Il offre aussi du soutien psychologique à l’ensemble du personnel dans
l’exercice de leur fonction. Enfin, il peut être appelé à agir comme témoin-expert au tribunal ou à produire
des documents pour la cour.
L’enseignant : En centre de réadaptation, l’enseignant, ton « prof », a pour rôle de t’apprendre le contenu
de différentes matières scolaires (français, « maths », etc.). Les cours sont donnés sur place. On te permet de
travailler à ton rythme et, selon plusieurs jeunes, c’est une recette gagnante à ce moment plus difficile de ta
vie.
12
La vie en centre jeunesse... au quotidien !
Vivre en centre de
« réadap »
Le centre de réadaptation héberge des adolescents qui ne
peuvent demeurer en famille d’accueil ou en foyer de groupe à
ce moment précis de leur vie, principalement pour des questions
de sécurité, car leur situation particulière indique qu’ils ont besoin
d’être plus encadrés. Voici un bref aperçu de ce qui le caractérise. Les horaires
En centre de réadaptation, les horaires sont assez rigides. Ce qui te permet d’avoir accès à
une routine sécurisante, selon Jean-François Drapeau, éducateur à l’unité Bellevue (au
Gouvernail). Avec de telles plages horaires déterminées à l’avance, tu peux savoir
quel éducateur travaille à quel moment, qui anime telle ou telle activité, où et quand.
Les activités offertes : des activités sportives ou de loisirs, des séances de discussion
favorisant notamment le développement d’habiletés sociales, des ateliers éducatifs sur la
santé, la sexualité, la violence, la toxicomanie, etc.
en
Une journée
Voici l’exemple
des lundis de
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8 h 45 Pério
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de scolaire
10 h 20 Pério
11 h 35Pause
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de scolaire
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17 h 45Pause
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La vie en centre jeunesse... au quotidien !
13
Milieux ouverts ou fermés,
qu’est-ce que ça veut dire?
En centre de réadaptation, il existe divers types de
milieux. Il y a des unités pour les filles (situées à
l’Escale, à Cap-Rouge) et des unités pour les garçons
(au Gouvernail, à Beauport). Selon l’évaluation qui a
été faite de tes besoins, tu peux être placé dans un de
ces trois différents types de milieux :
• Milieu ouvert : Dans ces unités, tu peux
t’adonner à des activités à l’intérieur et à l’extérieur, selon ce qui a été convenu dans ton plan
d’intervention. Tu peux aller à l’école interne
(École La Relance ou Unité Pédagogique l’Escale)
ou à l’école du quartier.
• Encadrement intensif : Tu peux être placé dans
ces unités temporairement si tu représentes un
danger pour les autres ou pour toi-même (ex. : si tu
fugues, si tu consommes des drogues ou de l’alcool
de façon excessive ou si tu as des comportements
violents). Les objectifs visés par cet encadrement
intensif : t’amener à réduire ou cesser tes comportements à risque, te proposer des façons d’agir
différentes qui pourraient être positives pour toi
et pour les autres, te faire comprendre la gravité
de ces gestes pour toi et pour les autres, discuter
avec toi et trouver des moyens de prévenir la
récidive (éviter que tu recommences à avoir des
comportements dangereux pour toi ou pour les
autres). L’horaire ressemble beaucoup à celui des
autres milieux, mais tu es généralement privé de
certaines libertés : les portes des chambres sont
verrouillées, des clôtures entourent les cours
14
15 ans,
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C.R. Escale, u
La vie en centre jeunesse... au quotidien !
extérieures, les armoires et les tiroirs sont fermés
à clé pour des questions de sécurité, etc.
• Unité sécuritaire (garde en milieu fermé) :
Si tu te retrouves dans ce type de milieu, c’est
que tu as commis un délit qui a été ou sera
jugé selon la Loi sur le système de justice pénal
pour les adolescents (LSJPA). C’est un lieu qui
a pour but de te protéger toi et les autres où tu
auras accès à des services de réadaptation pour
t’aider dans ta réinsertion sociale et te permettre
de retourner vivre dans un milieu ouvert et en
société. L’horaire ressemble beaucoup à celui des
autres milieux, mais tu es généralement privé de
certaines libertés : les portes des chambres sont
verrouillées, des clôtures entourent les cours
extérieures, les armoires et les tiroirs sont fermés
à clé pour des questions de sécurité, etc.
Souviens-toi que le type de milieu dans
lequel tu vis n’est pas définitif ! Il se peut
que tu changes de milieu si l’on juge
que celui-ci ne te convient plus (ex.  : si
ton comportement s’améliore). Il est
donc possible d’être retiré d’une unité
d’encadrement intensif pour être dirigé
en milieu ouvert et vice-versa…
Photos : A.T., 16 ans,
C.R.
Escale, unité Archip
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Règles internes
En centre de réadaptation et en foyer de groupe,
tu as des règles à respecter qui visent à t’aider à
fonctionner de façon autonome et responsable, de
même qu’à assurer ta protection et celle des autres.
Elles ont été mises en place dans ton intérêt pour
te permettre de te reprendre en main afin que tu te
sentes mieux dans ta vie personnelle, familiale et
sociale.
Ces règles reposent sur des valeurs telles que
le respect de soi (ex. :  te protéger des risques
d’accidents, bien t’alimenter, prendre soin de ton
hygiène, ne pas consommer de drogues ni de boissons
énergisantes en centre jeunesse, etc.), des autres (ex. :
respecter la différence et les gens qui travaillent en
centre jeunesse, ne pas dénigrer, agresser ni harceler
quelqu’un, etc.) et de l’environnement (ex. : préserver
la propreté des lieux, participer à l’entretien ménager,
prendre soin de tes choses et de celles des autres,
etc.). Elles visent à t’aider à développer ton sens des
responsabilités. Un document explicatif t’a été remis
à ton arrivée au Centre jeunesse de Québec – Institut
universitaire.
Les mesures éducatives
Les mesures éducatives sont des interventions
d’aide ou de soutien auxquelles tu dois participer
si tu as contrevenu aux règles internes afin de faire
de nouveaux apprentissages ou de poursuivre
l’acquisition de nouveaux apprentissages. Elles se
présentent généralement sous la forme de gestes ou
de paroles.
Les mesures disciplinaires
Les mesures disciplinaires ont pour but de t’amener
à cesser un comportement inadéquat contrevenant
aux règles internes. Elles s’ajoutent aux autres
mesures d’aide et de soutien offertes. Au besoin, on
peut, par exemple, te confisquer un ou des biens
matériels, te priver d’une activité ou te retirer
temporairement du groupe afin de te demander de te
calmer ou de réfléchir aux gestes que tu as posés. Tu
dois cependant savoir que l’isolement, la contention
et la mesure d’encadrement intensif ne peuvent
être utilisés comme mesures disciplinaires (pour te
punir), mais uniquement pour te protéger toi ou les
autres temporairement.
Les appels téléphoniques
Dans ton unité, les périodes de conversations téléphoniques sont structurées. Tu peux contacter tes
proches et certains de tes amis (pas tous, cela dépend
de l’entente que tu as avec ton éducateur), mais tu
dois respecter le temps qui t’est alloué.
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La vie en centre jeunesse... au quotidien !
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Photos : A.B.G
La vie en centre jeunesse... au quotidien !
17
Réponses
1. Vrai, il s’agit d’un droit fondamental. On doit t’offrir les
soins appropriés.
2. Vrai, tu as le droit d’être consulté et tenu informé de ta
situation. Tu as le droit de participer aux décisions qui te
concernent et d’exprimer ton accord ou ton désaccord.
Parles-en à ton intervenant !
3. Vrai, tu as le droit d’être traité avec respect, et ce, en tout
temps.
4. Faux, tu as le droit de porter plainte à tout moment si tu
juges qu’on ne respecte pas tes droits. Communique avec
le comité des usagers (consulte le bottin des ressources
utiles à la fin de ce numéro) pour plus d’information.
5. Faux, tu peux avoir accès à ton dossier en tout temps,
selon les règles d’accès prévues par l’établissement. Et
tu as le droit de demander des explications, si tu n’en
comprends pas le contenu.
6. Vrai, si la situation l’exige, tu as le droit de faire appel à
un avocat.
7. Vrai. Si tu as besoin de parler en privé avec tes proches,
tu as tout à fait le droit de t’isoler pour le faire, à moins
d’avis contraire.
8. Faux, selon ton droit à la confidentialité, un éducateur
ne peut pas parler de ta situation sans prendre toutes
les précautions nécessaires pour te protéger (il ne peut
divulguer ton nom et des renseignements personnels si
ce n’est pas nécessaire pour l’évolution de ton placement
ou pour ta sécurité).
Connais-tu tes droits et responsabilités?
9. Faux, tu as tout à fait le droit de refuser de participer à
des projets de recherche, de répondre à des sondages
ou de ne pas vouloir être sollicité d’une quelconque
façon que ce soit.
18
en cours au Centre jeunesse et de répondre aux
sondages.
9. Je suis obligé de participer aux projets de recherche
temps avec son conjoint ou sa conjointe.
8. Mon éducateur peut parler de ma situation en tout
mes proches.
7. Je peux communiquer en toute confidentialité avec
6. J’ai le droit d’être représenté par un avocat.
accès.
5. Mon dossier est confidentiel, je n’y ai même pas
4. Il est impossible pour moi de porter plainte.
mon égard.
3. Le personnel doit être respectueux et courtois à
informé et de me consulter pour toutes questions
importantes me concernant.
2. Le personnel du Centre jeunesse se doit de me tenir
sécuritaires, adaptés à mes besoins et à ma
situation.
1. J’ai droit à des services adéquats, personnalisés,
Réponds par vrai ou faux
aux affirmations suivantes.
Quelques-uns
de tes droits
Les membres du personnel doivent respecter tes droits, mais tu dois aussi respecter les leurs. Cette courte section
te permettra de te familiariser avec quelques-uns de ces droits.
« Savais-tu que… tu as des droits, mais également des responsabilités à assumer en tant qu’usager du Centre
jeunesse de Québec – Institut universitaire? »
Connais-tu tes
droits et responsabilités?
Quiz
Tes responsabilités
Voici quelques-unes de tes responsabilités. On attend de toi que tu te comportes de la sorte. Comme
tu peux le voir, il manque des mots ! À toi de trouver le mot correspondant à l’aide des indices fournis.
Indice : Ce mot débute par quelques lettres désignant
une substance adhérente servant à faire tenir des
objets ensemble et se termine par des syllabes qui
forment presqu’un mot signifiant « retourner la terre
dans un champ ».
Réponses
T’impliquer dans la réalisation de ton plan
d’intervention et dans les mesures d’aide qui te sont
offertes.
1. Personne
3. ___________ avec les intervenants et les éducateurs.
2. Propos
Indice : Paroles échangées avec quelqu’un.
3. Collaborer
2. Être honnête dans tes _________.
4. Devoir
Indice : Synonyme féminin du mot individu.
5. Insatisfactions
6. Règles
1. Respecter chaque ___________ que tu côtoies.
4. Écouter attentivement ce que l’on t’explique. Si tu
ne comprends pas, tu as le _______ de demander des
précisions.
Indice : Chose que tu dois faire après l’école pour
mieux apprendre.
5. Faire part de tes ______________ à ton intervenant ou
ton éducateur.
Indice : Émotions ressenties quand tu n’es pas
satisfait.
6. Respecter les ______ internes et les procédures en
vigueur dans l’établissement.
Indice : Ce mot peut aussi signifier des objets qui
servent à mesurer des choses sur une feuille de
papier.
Connais-tu tes droits et responsabilités?
19
Ce que tu dois savoir
sur la confidentialité
Les professionnels qui échangent de l’information confidentielle entre eux sont tenus de tout faire pour
respecter ta vie privée. S’ils n’ont pas besoin de dire ton nom, ils ne le feront pas. Si un professionnel a besoin
d’une information confidentielle (ex. : ton état de santé, ta situation familiale, la liste des services que tu as
reçus) ou s’il doit l’échanger à un collègue, il pourrait devoir, dans certains cas, te demander ton accord (si tu
as plus de 14 ans) ou celui de ton parent/tuteur.
De plus, savais-tu que pratiquement tout ce que tu dis à des médecins, à des travailleurs sociaux, à des infirmiers,
à des avocats ou à des psychologues, demeurera secret? Les discussions que tu as avec ces professionnels sont
couvertes par ce qu’on appelle « le secret professionnel », ce qui veut dire que tes confidences demeureront entre vous. Dans certains cas, par exemple, si la nature de tes confidences te met en danger ou met d’autres
personnes en danger, ces professionnels sont cependant obligés de divulguer l’information essentielle aux
personnes responsables d’assurer ta protection et celle des autres. La Loi sur la protection de la jeunesse
(article 72.5 et suivants) accorde également à ces professionnels le droit de briser cette confidentialité
lorsque des informations que tu leur as transmises sont nécessaires à la compréhension de ta situation et
pourraient amener de meilleures prises de décision à ton sujet pour assurer ton bon développement et te
protéger. Ils ne sont autorisés à le faire qu’au tribunal ou aux personnes responsables d’appliquer la loi, de toi
(parents/tuteurs) ou d’intervenir auprès de toi (ex. : intervenants sociaux, médecins).
Le comité des usagers
Tu veux en connaître plus sur tes droits? Le comité des usagers est là pour toi ! Ce comité, formé de jeunes, de
parents, de tuteurs et d’usagers adultes, a pour but de t’informer sur tes droits et tes responsabilités. Il peut
aussi t’accompagner dans différentes démarches (ex. : formuler une plainte). Afin d’améliorer les services
qui te sont offerts, tu peux faire des suggestions au comité des usagers. Si tu penses que tes droits ne sont
pas respectés ou si tu n’es pas satisfait de tes conditions de vie, tu peux demander au comité des usagers de
t’aider et faire appel, avec eux, au commissaire local aux plaintes et à la qualité des services.
Voici des exemples de situations où tu serais en droit de porter plainte :
• On ne te donne pas accès à un service auquel tu es sensé avoir droit.
• Tu ne te sens pas bien traité de la part d’un des membres du personnel.
• On ne respecte pas les règles de confidentialité à ton égard.
Voici quelques exemples de situations qui ne te permettent pas de porter plainte :
• Tu n’as pas aimé le pâté chinois de la veille.
• On t’a privé de sorties parce que tu as fait une crise.
Tu peux rejoindre le comité des usagers par téléphone : 418 661-6951, poste 1188 ou par courriel
à l’adresse suivante : comitedesusagers.cj03@ssss.gouv.qc.ca. Tu peux aussi demander à ton intervenant ou à un éducateur de le faire pour toi.
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Connais-tu tes droits et responsabilités?
Le comité
des résidents
Le comité des résidents est composé de jeunes qui
représentent les diverses unités des deux centres
de réadaptation du CJQ–IU et les foyers de groupe.
Ces jeunes se réunissent une fois par mois avec
une intervenante de l’Escale, du Gouvernail ou des
foyers de groupe pour discuter de questions qui les
interpellent (ex. : comment ça va entre les jeunes
et avec les éducateurs, est-ce que les rencontres
prévues avec les intervenants se font bien, les
améliorations à apporter au sein des unités
comme les problèmes de violence ou de respect,
l’organisation d’activités pour des occasions
spéciales comme l’halloween ou Noël, etc.) et
prennent ensemble des décisions à ces sujets au
nom des autres jeunes.
Halloween 2011 à l’Escale
Connais-tu tes droits et responsabilités?
21
Avoir des projets en CJ et
les réaliser, c’est possible et
surtout : enrichissant !
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Projet mu de Québec
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« Savais-tu que… tu peux t’impliquer dans des projets vraiment intéressants pendant ton séjour? »
S’exprimer par le rap
Jessie et Mélissa, deux éducatrices du Gouvernail, ont approché quelques jeunes hébergés en centre de
réadaptation pour leur offrir de participer à un projet de réalisation d’un CD de musique rap. Cette initiative
avait pour but de permettre à ces jeunes de réussir un projet d’envergure, de développer une meilleure
estime d’eux-mêmes et de créer des liens avec d’autres jeunes qui partagent la même passion.
Sara a 16 ans et adore écrire des poèmes depuis qu’elle est toute petite. Elle a composé et
chanté sur deux des six chansons du CD.
Comment on t’a abordée pour ce projet?
Des intervenants sont venus nous voir à l’Archipel.
On était trois qui écrivaient pis qui chantaient. Moi,
je jouais de la guitare électrique pis du drum avant.
Je ne chantais pas vraiment […] Une jeune a donné
mon nom. Pour être choisi, il fallait lire un texte qu’on
avait écrit et ils nous posaient des questions : si on
avait le goût de faire le projet, si on était motivés, etc.
Qu’est-ce qui t’a motivée à t’impliquer?
En vérité, en embarquant dans le projet, j’étais sûre
que je n’allais pas le finir. Je ne me croyais pas capable
parce qu’avant, je commençais des projets pis je ne
les finissais jamais. Je n’étais pas une fille qui chantait
aussi, j’écrivais seulement. Ils m’ont demandé de
chanter, ça fait que je n’étais pas sûre, j’étais sûre que
je n’allais pas faire plus que deux semaines […] Je suis
une fille super gênée aussi.
Comment ça s’est passé
avec les autres jeunes du groupe?
Je me sentais à l’aise parce qu’une de mes amies était
aussi dans le projet. On était six au départ, on a fini
trois… Ça s’est bien passé, on était un petit groupe.
On était assez liés. On se parlait un peu de nos textes,
mais on enregistrait chacun de notre côté […]. Des
fois, on se croisait dans les rues, dans le VieuxQuébec, pis on parlait de nos chansons. Admettons
22
Connais-tu tes droits et responsabilités?
que j’essayais de trouver un refrain pis que ça ne
marchait pas, j’étais là : « go les gars là, aidez-moi,
parce que là, ça ne marche pas ! »
Comment se sont déroulés les ateliers
avec les professionnels?
La première rencontre qu’on a eue, c’était avec David
Goudreault qui nous montrait à écrire des textes.
Lui, il fait du slam poésie. Il nous a appris pas mal de
choses. Il fallait écrire tout le temps. Il m’aidait pour
mon stress aussi, parce que j’étais trop stressée : il
me faisait lire devant tout le monde. Ensuite, on a
rencontré Webster, lui c’était un atelier sur l’écriture
et les rimes. Entre les deux, il y avait des fois des
soupers où les éducs disaient « bon ben go gang, on
écrit ! On essaie de trouver des chansons ». Sinon,
après ça, on a rencontré CEA, qui nous a pas mal
aidé sur nos textes, pis j’ai commencé à chanter avec
Marième (membre du groupe CEA), à donner un flow
à ma chanson. J’étais vraiment stressée : on se cachait
parce que je ne voulais pas que personne m’entende
chanter. Après ça, je pense qu’on a revu CEA, pis moi
je suis allée au show de HHQC (Hip-Hop Québec)
avec Jessie et Mélissa. Après ça, ben c’est ça, on a revu
CEA qui nous aidait. Il y a eu l’enregistrement […]
L’enregistrement, ça a été le pire. J’étais tellement
stressée que j’avais une humeur massacrante avec le
monsieur qui m’enregistrait ! Dans l’auto avant, on
essayait de pratiquer ma chanson, parce que je ne me
Entrevue
rappelais plus des paroles, ça allait vraiment mal :
« plus de paroles dans ma tête là, ça marchait pu » !
Le studio d’enregistrement était à l’Ampli de Québec,
sur St-Joseph. Moi, j’avais juste un avant-midi pour
enregistrer. L’après-midi, les gars étaient supposés
venir nous rejoindre. Mais ça a fini que j’ai passé
la journée là-bas, parce que j’en faisais à ma tête,
parce que je n’étais pas vraiment dedans. Marième
est venue me rejoindre en après-midi pour m’aider à
chanter. Ça s’est bien terminé. On a eu une deuxième
journée d’enregistrement après : c’était beaucoup
plus facile parce que je savais à quoi m’attendre, pis
c’était juste un refrain !
Qu’as-tu appris de Marième,
qu’est-ce qu’elle t’a apporté?
Elle m’a appris à me dégêner. Elle me disait « faut pas
que tu sois gênée, ils ne nous entendent même pas
là », pis là elle criait ! […] Elle essayait de me faire
chanter des chansons avec elle, ça m’aidait à me
détendre.
Est-ce qu’il y a eu
des moments plus difficiles?
Disons que j’étais la seule fille, on n’était pas tout le
temps d’accord sur le nom de notre groupe, sur plein
d’affaires, comme « bon ben faudrait que tu chantes
le refrain », mais des fois, ça ne me tentait pas. J’en
parlais un peu aux éducatrices, elles m’aidaient :
« ben voyons, ce n’est pas grave, au pire parles-en ! »,
pis j’en parlais…
Es-tu satisfaite de l’album?
Je le trouve vraiment malade. Nos chansons sont
superbes, on a les textes marqués dans l’album : je
ne m’attendais pas à ça ! Le design sur l’album aussi
il est fou, on ne pensait pas que ça allait donner ça
[le graphiste est parti des idées du groupe]. Ça a
donné un super bon résultat. C’est sûr que je n’aime
pas nécessairement tout le temps ma voix quand je
l’entends, mais on s’habitue. C’est un bon souvenir
que je vais avoir plus tard, je vais pouvoir dire : « J’ai
fait un CD ! » Je suis fière.
Une des chansons que tu as composée
s’adresse à ta mère. Est-ce que ça t’a fait
du bien de l’écrire et de la chanter?
Ça m’a fait du bien de l’écrire. La chanter, ça a fait
remonter des émotions. Ça paraît quand je chante que
j’ai des émotions, mais je pense que la faire écouter à
ma mère, c’est ce qui me ferait le plus de bien.
Est-ce qu’elle va l’écouter?
J’espère ! J’ai un peu peur de lui donner, mais c’est un
de mes buts.
Est-ce que tu revivrais l’expérience si on
te le proposait?
Oui ! Pis en plus, je saurais à quoi m’attendre. Je
n’avais jamais chanté de ma vie, sauf dans la douche
ou des choses comme ça, donc le professionnalisme,
je n’en avais pas pantoute ! Maintenant, j’ai des trucs,
je suis capable de chanter, je serais vraiment moins
gênée. Sérieux, je recommencerais n’importe quand :
c’était extraordinaire !
Qu’est-ce que tu dirais aux autres jeunes
pour les motiver à se lancer dans des
projets comme celui-ci?
Écouter son cœur, ça marches-tu? Moi, je trouve que
ça a changé ma vie, ça pourrait changer la leur aussi?
[…] J’ai découvert plein de choses en moi que je ne
savais pas que j’étais capable de faire.
Connais-tu tes droits et responsabilités?
23
Projet Vision Pérou 2011
Le Projet Vision Pérou 2011, financé en partie par la Fondation du Centre jeunesse de Québec,
avait pour but de permettre à six jeunes fréquentant l’école la Relance du Gouvernail d’effectuer un
voyage humanitaire au Pérou. Entre les moyens de financement (ex. : organisation d’un lave-auto)
et le voyage, les jeunes se sont surpassés ! Au Pérou, ils ont visité une école, un orphelinat et ont fait
plusieurs activités sportives et de découverte ! Ce qui leur a permis, entre autres, de connaître de
nouvelles façons de vivre et de voir les choses. Et de garder en souvenir de merveilleux paysages…
Voici ce qu’ils ont dit à certains de nos chercheurs à propos de leur expérience au Pérou :
« Le Projet Pérou m’a permis de réaliser qu’il y a des gens qui possèdent moins, mais qui sont plus heureux
que moi. J’y ai vu des gens et même des enfants qui vivent dans la souffrance, mais qui malgré ça, réussissent
à sourire et à avoir du plaisir […] Je trippais, je découvrais plein de nouvelles affaires. C’était fantastique, je ne
pouvais pas demander mieux comme voyage. C’était la première fois que je sortais de ma zone de confort. »
K.P., 17 ans, foyer du Parc.
« Plus on montait dans les montagnes, plus c’était pauvre et je n’arrivais pas à croire que ça pouvait être
aussi pauvre que ça […] Nous autres, on dirait que ça nous prend tout et que ce n’est jamais assez. Là-bas, ils
réussissent à se faire du fun avec absolument n’importe quoi (ex. : jouer au soccer avec une bouteille) […]
Là-bas, ils sont pauvres, mais ils ont une famille, ils ont une maison et même si c’est laid, ils réussissent à se
débrouiller avec le peu d’argent qu’ils ont […] Sérieux, on aurait dit que j’étais redevenu un enfant moi aussi.
Je passais mon temps à jouer avec eux. On aurait dit que je souriais comme quand j’étais petit dans l’fond. »
C.P., 16 ans, Gouvernail
« Monter le Machu Picchu, j’ai trouvé ça l’fun, mais pas à 4 h 30, on ne voyait carrément rien. Il n’y avait pas de
lumière, on se pétait la gueule un peu partout […] Les bidonvilles, j’ai trouvé ça beau. Même s’ils sont pauvres,
c’est quand même bien fait. Ils sont bien habillés. Ils n’ont pas de problèmes avec eux-mêmes, leur estime
d’eux-mêmes. »
J.S., 16 ans, Maison Jean Lafrance
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Connais-tu tes droits et responsabilités?
Souris…
Il existe également de nombreuses possibilités de réalisation dans le cadre du
Programme de formation aux métiers semis-spécialisés offert en centre de
réadaptation. Tu peux y suivre des cours de photographie, d’horticulture, de cuisine
et de couture.
Toi aussi, tu peux t’impliquer.
Parles-en à ton éducateur ou à ton TS !
Ces photos ont été prises par A.T., 16 ans, centre de réadaptation
l’Escale, unité Archipel, inscrite au Programme de formation aux
métiers semis-spécialisés de l’Escale, dans le cadre d’un cours de
photo donné par M. Denis Chalifour, photographe
professionnel.
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A.T, 16 ans, C.R
Connais-tu tes droits et responsabilités?
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•Aide les jeunes de plus
de 16 ans à vivre des
expériences de vie adulte
(ex. : gérer un budget,
se préparer à entrer sur le
marché du travail, se
trouver un programme d’étud
es, etc.).
Demande à ton éducateur
ou ton TS qu’il remplisse
le formulaire de demand
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fournisse de l’information sup
plémentaire !
Comités des usagers
et des résidents
•Assiste les jeunes dans leurs
démarches
respectives;
•Représente les jeunes et prend des
décisions
en leurs noms;
•Leur fait connaître leurs droits.
Téléphone : 418 661-6951, poste
1188
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d’accès au pro
(réservé au
26
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Centre jeunesse de Québec – Institut universitaire (n.d.). Programme de réadaptation par le travail, Centre jeunesse de
Québec -Institut universitaire. (Dépliant)
Centre jeunesse de Québec – Institut universitaire (n.d.). Règles internes en centre de réadaptation, foyer de groupe et
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Centre jeunesse de Québec – Institut universitaire (n.d.). Politique, procédure et aide-mémoire relatifs à l’utilisation des
mesures disciplinaires à l’égard des enfants qui reçoivent des services de réadaptation à l’intérieur des installations du
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Centre jeunesse de Québec – Institut universitaire (n.d.). Droits et responsabilités des jeunes hébergés -Conduites attendues
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Les centres jeunesse du Québec. (n.d.). Tu es hébergé dans une unité d’encadrement intensif du centre jeunesse. Qu’arrivet-il ? (Dépliant)
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Site web du Centre jeunesse de Québec – Institut universitaire. (n.d.) http://www.centrejeunessedequebec.qc.ca/
Petit bottin des ressources utiles au CJQ-IU
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La vie en centre jeunnesse... au quotidien !