R/D 2013 - La Coop fédérée

Transcription

R/D 2013 - La Coop fédérée
R/D 2013
RECHERCHE ET DÉVELOPPEMENT
EN PRODUCTIONS VÉGÉTALES
23e édition
106843-02-12
Des solutions de premier plan
Merci à nos collaborateurs
Centre de recherche en sciences animales
de Deschambault
Deschambault
Entreprise Sterograin inc.
Howick
Ferme 7 Terres inc.
Saint-Sévère
Ferme Alain Fluet inc.
Saint-Théodore-d’Acton
Ferme Annaud inc.
Laurierville
Ferme Bonneterre inc.
Saint-Paul de Joliette
Ferme Bussières et fils inc.
Saint-Justin
Ferme Catélie
Donnacona
Ferme Champfleuri
Saint-Nicolas
Ferme Claudette enr.
Saint-Léonard-d’Aston
Ferme Clément et Sylvain inc.
Sainte-Cécile-de-Milton
Ferme Coulée Douce inc.
Sainte-Martine
Ferme Denis et Diane Champagne inc.
Lanoraie
Ferme Drumdale
Saint-Germain-de-Grantham
Ferme Du Patrimoine 2010 inc.
Sainte-Flavie
Ferme Dupotier inc.
Saint-Donat
Ferme F. Rondeau et fils
Lanoraie
Ferme F.G.L. Végiard s.e.n.c.
Saint-Paul d’Abbotsford
Ferme Gaétan Cormier inc.
L’Assomption
Ferme Gilles Lévesque et fils inc.
Ange-Gardien
Ferme Grand Rang 77 inc.
Les fermes B. Pitre et fils inc.
Ferme Grolier enr.
Peter Stuckey
Ferme Gueriel inc.
René Hébert et Mance Bernard
Ferme Jafra inc.
Templeton Farms inc.
Ferme Jocelyn Michon inc.
Thomas Uhr
La Présentation
Lotbinière
Victoriaville
Sainte-Barbe
La Présentation
R - D 2013 — Coopérateur agricole
Howick
Saint-Damase
Howick
Moose Creek (Ontario)
Ferme Joviane inc.
Saint-Narcisse
Ferme M.B.M. Daigle s.e.n.c.
Sainte-Hélène-de-Bagot
Nos partenaires de recherche
Ferme Micha inc.
AAC Normandin
Laurierville
Ferme Michel et Sylvain Rioux inc.
Saint-Anaclet de Lessard
Ferme Pierre et Denis Mathieu s.e.n.c.
Terrebonne
Ferme R. Beauparlant enr.
Lanoraie
Ferme R.M.A. Gervais inc.
Saint-Denis-sur-Richelieu
Ferme Réal Turgeon et Lucie Ricard
L’Assomption
Ferme Roflamme inc.
Saint-Hyacinthe
Ferme Ronier inc.
Saint-Anaclet de Lessard
Ferme Semibel inc.
Amqui
Fermes Allard-Ouimet inc.
Saint-Roch-de-l’Achigan
Fermes JN Beauchemin et fils inc.
Saint-Ours
Fermes Sébastien et Olivier Lépine inc.
Saint-Alexis-de-Montcalm
Frédéric Jean
Saint-François-de-Montmagny
Les Bergeries Marovine (MH) s.e.n.c.
Saint-Charles-sur-Richelieu
2
Saint-Louis-de-Gonzague
Julie Lajeunesse, M. Sc.
Denis Pageau, M. Sc.
Agro-Bio Contrôle inc.
Germain Lefebvre, agronome.
CDBQ inc.
Michel Garon, agronome et son équipe
CÉROM
Yanick Graveline, MBA, M. Sc.
CRECO
Lana M. Reid, Ph. D.
Premier Tech Biotechnologies
Judith Francoeur, agronome
Université Laval
François Belzile, Ph. D. et son équipe
Gilles D. Leroux, agronome, Ph. D. et son équipe
Titre
Sommaire
4 BLÉ
La régie intensive
6 Maïs
Taux de semis et fertilisation azotée
Alexandre Mailloux, agronome
Directeur, recherche et développement
La Coop fédérée
alexandre.mailloux@lacoop.coop
8 Soya
Fertilisation foliaire
10 Prairie
Fertilisation azotée
Passé, présent, futur !
C’est avec plaisir que nous vous présentons l’encart Recherche et
développement 2013. Les questions dont vous nous faites part sont
toujours pertinentes. Parfois, nous devons revisiter des principes et
valider des concepts d’une autre époque. Les résultats sont, chaque
fois, intéressants. Prenons deux exemples. D’abord, l’azote dans
une prairie de graminées. Comme vous le constaterez, cet élément
génère toujours beaucoup de rentabilité dans la production de foin.
Autre exemple : dans le maïs, l’avancement de la génétique couplé
aux biotechnologies nous permettent d’augmenter les populations,
un pas à la fois. Résultat : l’effet de la population est assurément un
facteur important pour maximiser la rentabilité. Plus de détails et
d’autres sujets sont à découvrir dans les prochaines pages.
Bonne lecture !
R - D 2013 — Coopérateur agricole
3
La régie intensive du blé
Objectif
Résultats
Évaluer l’impact agronomique et économique de
l’intensification de la culture du blé en augmentant
la fertilisation azotée et le taux de semis et en faisant
usage d’un fongicide à l’épiaison.
En comparaison du traitement standard, et ce, sur une
moyenne des trois sites en 2013, la régie intensive a
permis d’augmenter le rendement de 451 kg/ha, la
teneur en protéine de 0,8 % et le poids spécifique de
0,9 kg/hl. Elle a également permis de réduire la teneur
en désoxynivalénol (DON), qui est passée de 4,1 à 2,9
ppm (différence de 1,2 ppm), et de diminuer l’indice
de tache foliaire de 0,9.
MÉTHODOLOGIE
Esther Tardif, agronome
Conseillère spécialisée
Céréales et canola
La Coop fédérée
esther.tardif@lacoop.coop
Nous avons évalué un traitement de régie standard
de 400 grains/m2 ayant une fertilisation de 80 à 90 kg
de N/ha, comparativement à une régie intensive
de 550 grains/m2 ayant une fertilisation de 120 à
150 kg de N/ha avec application du fongicide Prosaro à
l’épiaison (tableau 1). Pour évaluer l’impact individuel
de chacun des éléments de la régie intensive, nous
avons fait des traitements intermédiaires (tableau
2). Les essais ont été réalisés en 2013 à la Ferme
de recherche en productions végétales de La Coop
fédérée (à Saint-Hyacinthe) et à l’Université Laval (à
Saint-Augustin).
Prix du blé et des différents intrants utilisés
Prix blé ( $/t)
Coût N ( $/kg N)
Coût Prosaro + coût d’application ( $/ha)
Coût semences pour 100 grains/m2 ( $/ha)
290
1,57
64
29
Tableau 1
Traitement en fonction du type de régie
Type de régie
Élément
Taux de semis
Azote
Fongicide
4
R - D 2013 — Coopérateur agricole
Standard
Intensive
400 grains/m²
550 grains/m²
80 à 90 N
120 à 150 N
Non
Prosaro
Les traitements intermédiaires nous démontrent que
l’ajout d’azote et l’augmentation du taux de semis
n’ont pas eu d’impact sur le rendement en régie
standard. Quand on a réduit la fertilisation azotée
comparativement à la régie intensive, le rendement
a chuté de 57 kg/ha, la teneur en protéine de 1 % et la
verse de 5,2 à 4,5. Toujours en régie intensive, mais en
omettant le fongicide Prosaro, le rendement a aussi
diminué de façon importante (de 475 kg/ha), l’indice
de tache foliaire a progressé de 2,8 à 4,5 et la teneur
en DON a augmenté de 2,9 à 4,3 ppm.
Finalement, quand on a ajouté le fongicide Prosaro
aux parcelles de régie standard, les paramètres
mesurés ont progressé de façon importante. Ainsi,
on a obtenu dans ces conditions un rendement, un
poids spécifique et une teneur en DON semblables à
ceux de la régie intensive.
Conclusion
Il est possible d’améliorer la rentabilité de la culture du
blé en intensifiant sa régie. L’application de la bonne
dose d’azote et l’utilisation d’un fongicide à l’épiaison
ont un impact positif sur le rendement. Un taux de
semis raisonnable suffira à donner de bons résultats.
On observe une baisse significative de la toxine en
présence de fongicide. La meilleure rentabilité a été
atteinte avec une régie standard plus Prosaro sur
l’ensemble des trois sites.
Tableau 2
Évaluation de l’impact individuel de chacun des éléments de la régie intensive – Moyenne de trois sites, 2013
Régie intensive du blé, moyenne de trois sites, trois cultivars
Rendement
(kg/ha)
Standard
DON
(ppm)
Poids
spécifique
(kg/hl)
Économique
Tache
foliaire
(0-9)
Protéine (%)
14,7
3546
b
4,1
a
77,4
bc
3,7
b
Verse
(0-9)
c
3,8
c
Revenu ($/ha)
Coût ($/ha)
Net ($/ha)
1028
0
1028
Intensive
3997
a
2,9
c
78,3
a
2,8
c
15,5
a
5,2
a
1159
187
972
Intensive moins N
3940
a
2,5
c
78,1
ab
2,4
c
14,5
d
4,5
b
1143
93
1050
Intensive moins TS
4097
a
2,5
c
78,7
a
2,1
c
15,6
a
4,5
b
1188
158
1030
Intensive moins
Prosaro
3522
b
4,3
a
75,8
d
4,5
a
15,2
b
5,4
a
1021
123
898
Standard plus N
3500
b
3,6
b
77,0
c
4,0
ab
15,1
b
4,5
b
1015
94
921
Standard plus TS
3516
b
4,6
a
76,9
c
4,0
ab
14,8
c
4,3
b
1020
29
991
Standard plus
Prosaro
3969
a
2,3
c
78,1
ab
2,5
c
14,8
c
4,4
b
1151
64
1087
Test de comparaison : Student-Newman-Keuls 10 %
Proposition de coût avec 60 N en post
TS = Taux de semis
Les données suivies d’une lettre différente sont statistiquement différentes.
Parcelles de la Ferme de recherche
en productions végétales de
La Coop fédérée, à Saint-Hyacinthe.
R - D 2013 — Coopérateur agricole
5
Taux de semis
des nouveaux hybrides Elite
Objectif
Évaluer la réponse au taux de semis des nouveaux
hybrides de maïs Elite de plus de 2600 UTM.
Méthodologie
L’essai a été réalisé sur trois sites différents en
Montérégie-Est et Ouest. À cause des conditions
météorologiques difficiles, le site de la MontérégieOuest a été abandonné.
François Labrie, agronome
Conseiller spécialisé en maïs et soya
La Coop fédérée
francois.labrie@lacoop.coop
Les hybrides ont été semés dans les derniers
jours d’avril à 24 000, 28 000, 32 000, 36 000 et
40 000 grains à l’acre, en respectant un modèle
statistique avec quatre répétitions. En matière de
fertilisation, 200 kg/ha de N ont été appliqués, soit
50 dans l’engrais de démarrage et 150 au stade de
quatre feuilles (Solaz 32). Les autres éléments ont
été appliqués dans le démarreur en fonction des
analyses de sols. La population a été mesurée en
début de saison (stade de trois feuilles) et à la récolte.
Il faut noter que seuls les plants avec un épi ont été
considérés dans la population finale.
Résultats
Lorsqu’on observe les résultats, il est bien évident
que les hybrides tardifs ont un rendement plus élevé.
Pour certains hybrides (E56B22 R, E64H22 R, E67D10 LR,
E71Z19 R), le rendement augmente avec l’augmentation
du taux de semis et le rendement économique est
atteint à un taux de semis de 40 000 grains à l’acre
(tableau ci-contre). Pour le E61P12 R, il est obtenu
à 36 000 grains. L’augmentation de la population
n’a pas eu d’impact significatif sur l’humidité et le
poids spécifique. Pour la verse, les tiges des hybrides
E56B22 R et E61P12 R ont été affectées aux populations
supérieures, par contre, ces hybrides sont très hâtifs
pour la région de Saint-Hyacinthe. La récolte de
ces deux hybrides aurait dû se faire avant celle des
hybrides plus tardifs.
Conclusion
Rendement des hybrides en fonction de la population finale –
Moyenne de deux sites, 2013
16 500
E71Z19 R
avec épis
Rendement (kg/ha)
16 000
15 500
E67D10 LR
avec épis
15 000
14 500
E64H22 R
avec épis
14 000
E56B22 R
avec épis
13 500
13 000
12 500
12 000
22 000 24 000 26 000 28 000 30 000 32 000 34 000 36 000 38 000 40 000 42 000
Population finale (plants/acre)
6
R - D 2013 — Coopérateur agricole
E61P12 R
avec épis
Augmenter la population de semis du maïs est un
investissement qui permet de maximiser la rentabilité.
Par contre, il faut s’assurer de bien maîtriser les autres
points de régie, telles la date de semis, l’uniformité
des semis, la fertilisation et la compaction, afin
de permettre à la génétique performante de bien
s’exprimer. Un autre point à considérer est le fait que
les hybrides plus tardifs ont un meilleur rendement; il
faut donc choisir des hybrides de maïs qui utiliseront
toute la saison de croissance de votre zone.
Hybrides
Taux de semis
(grains/acre)
1
Données économiques1
Poids
Rendement spécifique
(kg/ha)
(kg/hl)
Humidité
(%)
Population
avec épis
(plants/acre)
Verse des
tiges
(%)
Verse des
racines
(%)
Taux de
brut
levée avec Revenu
($/ha)
épis (%)
Coût
($/ha)
Revenu net
($/ha)
E71Z19 R
24 000
14 295
67,2
23,1
23 421
0,2
0,1
97,6
2502
193
2309
28 000
14 758
67,7
23,0
26 845
1,4
0,4
95,9
2583
225
2358
32 000
15 301
67,5
22,9
30 597
2,9
1,0
95,6
2678
257
2421
36 000
15 677
67,4
23,3
31 634
2,0
1,8
87,9
2743
289
2454
40 000
16 020
67,8
23,0
35 756
3,7
2,0
89,4
2804
321
2482
E67D10 LR
24 000
13 898
70,0
21,2
23 554
0,0
0,6
98,1
2432
193
2239
28 000
14 399
69,7
21,4
27 241
0,5
0,9
97,3
2520
225
2295
32 000
14 490
69,6
21,5
29 006
2,5
1,6
90,6
2536
257
2279
36 000
15 082
69,9
21,2
31 653
2,6
1,6
87,9
2639
289
2350
40 000
15 843
69,5
21,1
34 617
6,3
3,2
86,5
2773
321
2451
E61P12 R
24 000
12 015
73,9
18,5
24 432
2,6
1,0
101,8
2103
193
1910
28 000
12 861
73,6
18,8
28 645
7,0
0,8
102,3
2251
225
2026
32 000
13 245
73,5
18,8
32 009
9,5
1,1
100,0
2318
257
2061
36 000
14 032
73,2
19,0
35 470
13,6
3,0
98,5
2456
289
2166
40 000
13 639
72,7
19,0
38 454
17,6
2,6
96,1
2387
321
2066
E64H22 R
24 000
12 887
68,9
20,4
23 473
0,0
0,0
97,8
2255
193
2062
28 000
15 333
68,6
20,7
29 500
0,5
0,0
105,4
2683
225
2458
32 000
15 356
69,6
20,0
29 889
2,0
0,1
93,4
2687
257
2430
36 000
15 575
69,7
19,6
31 393
1,5
1,5
87,2
2726
289
2437
40 000
15 896
69,5
19,5
34 849
3,3
1,3
87,1
2782
321
2461
E56B22 R (X-3742)
24 000
12 753
71,8
18,4
24 114
5,2
1,8
100,5
2232
193
2039
28 000
12 580
71,8
18,5
24 584
4,2
0,9
87,8
2202
225
1977
32 000
13 660
72,3
18,2
28 940
13,8
1,2
90,4
2391
257
2134
36 000
14 011
72,3
17,9
31 290
12,9
1,1
86,9
2452
289
2163
40 000
14 494
71,2
18,1
34 421
21,5
1,1
86,1
2536
321
2215
Calcul économique basé sur du maïs à 175 $/tonne et des semences à 3,25 $ pour 1000 grains
R - D 2013 — Coopérateur agricole
7
Fertilisation foliaire dans la culture du soya
Mythe ou innovation ?
Objectif
Évaluer l’avantage d’utiliser des engrais foliaires
dans la culture du soya dans une perspective de
régie intensive afin de déplafonner le rendement.
L’avancement recherché consiste à quantifier
l’amélioration de rendement du soya à la suite de
l’ajout de fertilisants foliaires et de déterminer le
meilleur stade d’application pour les fertilisants
foliaires dans la culture du soya.
Pascal Larose, agronome
Conseiller spécialisé en maïs et soya
La Coop fédérée
pascal.larose@lacoop.coop
La fertilisation foliaire gagne en popularité dans la
culture du soya. L’effet sur les rendements demeure
inconnu à ce jour. Est-ce que les fertilisants foliaires
peuvent apporter un avantage à la culture du soya ?
Si oui, à quel stade doivent-ils être appliqués pour
obtenir le plus d’impact ? Y a-t-il une synergie à
combiner deux stades d’application foliaire (V4 et R3)
afin de maintenir le statut nutritionnel de la plante
à son maximum ?
Des essais précédents nous ont démontré qu’un
léger apport d’azote en bande au semis permettait
d’améliorer les rendements du soya, comparativement
à un témoin sans fertilisation azotée.
Pour les semoirs qui ne possèdent pas de boîtes
d’engrais, est-ce qu’une fertilisation foliaire à V4
pourrait atteindre le même niveau de réponse ? Sinon,
comme le soya présente une demande accrue d’azote
SITES : Deux sites : argile + loam sableux
Retour céréales ou maïs
Semé en rangs espacés de 30 po, blocs avec répétition côte à côte
CULTURE : Soya préinoculé
CULTIVARS : 5091RR2Y et Imana R2
T raitement : 1. Témoin
2. 30 N en bande au démarrage sous forme d’ammonitrate (CAN) (27,5-0-0)
3. 60 N en PSI, mélange de FRN (44-0-0) et de sulfate d’ammonium (21-0-0)
4. Foliaire à V4
5. Foliaire à R3
6. Combinaison foliaire à V4 et R3
7. Combinaison fertilisation granulaire et foliaire (traitements nos 3 et 6)
Légende :
➢
➢
8
PSI : présemis incorporé
V4 : stade de la 4 e feuille trifoliée
R3 : stade début formation de gousse (gousse de ¼ po sur un des quatre nœuds supérieurs du plant)
R - D 2013 — Coopérateur agricole
au début du développement des gousses (R3), une
application foliaire serait peut-être plus profitable à ce
stade. Une application d’azote à libération lente (FRN)
au moment du semis pourrait-elle éviter un passage
au champ à R3 ?
Résultats
L’analyse des résultats du graphique 1 confirme que
l’application d’un engrais en bande au démarrage
de la plante de soya (traitement no 1) demeure
l’option la plus avantageuse pour le rendement.
Elle est cependant statistiquement équivalente au
traitement no 7, combinant une fertilisation granulaire
en PSI et une fertilisation foliaire aux stades V4 et
R3. Ces deux traitements sont statistiquement
supérieurs au témoin. Les traitements nos 3, 5 et 6
sont statistiquement similaires et supérieurs au
témoin. Le traitement foliaire au stade V4 n’a pas créé
d’augmentation de rendement et est équivalent au
témoin. La combinaison de deux stades d’application
foliaire (V4 et R3) n’a créé aucune synergie en matière
de rendement par rapport au traitement foliaire R3.
Le stade R3 semble être le moment idéal pour une
application foliaire afin de favoriser le remplissage
des grains et d’optimiser le rendement. Cependant,
l’application d’un fertilisant granulaire à base de FRN
et de sulfate d’ammonium en PSI permet d’éviter un
passage au stade R3 et d’optimiser le rendement
et la vigueur au stade V3 (3e feuille trifoliée),
comparativement au témoin.
Conclusion
Résultat de la fertilisation granulaire et foliaire
2012-2013
Rendement (kg/ha)
Lors d’un semis en rangs espacés de 30 po, l’application
d’un engrais de démarrage sous forme d’ammonitrate
(CAN) demeure l’option la plus efficace pour optimiser
le rendement. Si aucun engrais n’est appliqué en
bande au semis, l’application d’un engrais à base de
FRN et de sulfate d’ammonium en présemis incorporé,
combinée à l’application d’un engrais foliaire aux
stades V4 et R3, est une option équivalente pour
optimiser le rendement. Enfin, la fertilisation foliaire
au stade R3 est équivalente à une fertilisation
granulaire appliquée en PSI pour augmenter le
rendement dans la culture du soya, par rapport à un
témoin non fertilisé.
4000
ab
3900
3850
3800
a
a
3950
ab
b
ab
b
3750
3700
3650
3600
Témoin
30 N CAN
60 N PSI
démarreur (FRN/21-0-0)
Foliaire
V4
Foliaire
R3
Foliaire
V4 et R3
Traitements
nos 3 et 6
combinés
Les données suivies d’une lettre différente sont statistiquement différentes.
Champs de soya semés en rangs espacés de 30 po.
R - D 2013 — Coopérateur agricole
9
La fertilisation azotée des prairies
tome III
Objectif
Évaluer l’efficacité de différentes doses et sources
d’azote sur le rendement et la protéine d’un fourrage
de graminées.
Brigitte Lapierre, agronome
Conseillère spécialisée
Plantes fourragères et conservateur
d’ensilage
La Coop fédérée
brigitte.lapierre@lacoop.coop
Pour une troisième année consécutive, voici l’essai qui
a été mené afin de mesurer l’impact de différentes
sources et doses d’azote sur le rendement et la
protéine des fourrages. Plusieurs conclusions tirées
à la suite des saisons 2011 et 2012 ont été confirmées
en 2013.
Méthodologie
Un mélange de brome hybride AC Success (12 kg/ha) et
de fléole des prés AC Alliance (7 kg/ha) a été semé au
Centre de développement bioalimentaire du Québec
(CDBQ), à La Pocatière, le 28 mai 2010, sur un retour
de blé. La fertilisation à l’implantation (40 N-20 P-30 K)
a été appliquée sur tout l’essai et comblait les
besoins de l’analyse de sol. Le 20 septembre 2012,
une pulvérisation contre les pissenlits a été effectuée
sur tout l’essai (2,4-D Amine 600 à raison de 1,5 L/ha).
Voici les différents traitements qui ont été réalisés
sous forme de parcelles en 2011, 2012 et 2013 :
1. 0 N
2. 50 N au printemps (urée)
3. 50 N au printemps (ammonitrate)
4. 50 N au printemps (60 % urée + 40 % sulfate
d’ammonium)
5. 50 N au printemps (urée) + 50 N après chaque
coupe (urée)
Toutefois, en 2013, le traitement no 5 a reçu un total
de 100 N, comparativement à 150 N en 2011 et 2012.
En effet, comme une troisième coupe n’a pas été
praticable en 2011 et 2012, l’application de 50 N après
la deuxième coupe n’a pas été effectuée en 2013.
Chaque traitement était répété trois fois dans un
dispositif aléatoire. Le rendement sec, la hauteur
avant la coupe ainsi que le taux de protéine ont été
mesurés pour chaque traitement.
Résultats
Sur trois ans et comparativement au témoin
non fertilisé, la fertilisation azotée a démontré
en moyenne une hausse du rendement et une
hauteur des plants plus élevée, et ce, de façon
significativement différente (tableau 1). Le traitement
no 4, qui contenait du soufre provenant de l’AMS, a
permis d’obtenir un plus haut taux de protéine à la
première coupe (12,9 %). Pour la deuxième coupe,
on peut constater l’effet positif de l’apport d’azote
après la première coupe, puisque le rendement et la
protéine ont été significativement plus élevés avec le
traitement no 5 (1179 kg/ha et 13 %).
Le revenu supplémentaire engendré par la fertilisation
azotée indique que toutes les sources d’azote sont
économiquement rentables (tableau 2). Le traitement
le plus rentable est celui où l’on applique de l’urée au
printemps et après la première coupe (+ 324 $/ha).
Tableau 1
Résultats de la fertilisation azotée sur les graminées – Moyenne de trois ans (2011, 2012, 2013), La Pocatière
Coupe 1
La Pocatière
Rendement
sec (kg/ha)
Hauteur
(cm)
Coupe 2
Protéine
brute
( %)
Fibre au
détergent
neutre 30 ( %)
Rendement
sec (kg/ha)
Hauteur
Protéine
brute*
(cm)
( %)
Fibre au
détergent
neutre 30* ( %)
1) Témoin 0 N
1339 d
58,2 c
9,9 c
70,4 a
307 d
25,2 d
13,0 a
65,2 a
2) 50 N (urée) printemps
2539 c
70,7 b
12,1 ab
70,4 a
519 bc
29,1 c
11,5 b
63,1 a
3) 50 N (CAN) printemps
2841 b
75,8 a
11,1 b
75,3 a
469 c
30,1 bc
11,7 b
63,1 a
4) 50 N (60 % urée + 40 % AMS)
printemps
3212 a
78,0 a
12,9 a
72,8 a
567 bc
32,0 b
11,6 b
61,1 a
5) 50 N (urée) printemps +
50 N (urée) après chaque coupe
3319 a
74,9 a
11,6 b
71,1 a
37,8 a
13,0 a
67,8 a
* Données sur deux ans seulement
Les données suivies d’une lettre différente sont statistiquement différentes. (Student-Newman-Keuls, p=10).
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R - D 2013 — Coopérateur agricole
1179 a
Le traitement no 4 (fractionnement des sources avec
de l’urée et de l’AMS au printemps) est également
très intéressant sur le plan économique (+ 253 $/ha),
mais soulignons qu’il l’aurait été davantage si on avait
calculé le gain obtenu grâce à la protéine plus élevée
en première coupe (12,9 %).
L’analyse du fourrage de la deuxième coupe a été
effectuée seulement en 2011 et 2013, en raison de
la faible quantité de foin récoltée en 2012. Le taux de
protéine du témoin sans azote semble supérieur (13 %),
mais cela est probablement dû à un développement
plus lent, donc à moins de lignification (voir la
photo). Notons qu’il est également égal au taux du
seul traitement qui a reçu de l’azote après la coupe
(traitement no 5).
Conclusion
Il est certain que le rendement et le taux de protéine
brute de la première coupe ont augmenté de
façon significative avec la fertilisation azotée au
printemps. L’application d’azote au printemps et
après la première coupe (traitement no 5) a permis
d’augmenter significativement le rendement et la
protéine. De plus, cet ajout d’azote après la première
coupe a procuré un gain économique très avantageux.
Il aurait été intéressant d’avoir un traitement
supplémentaire (fractionnement des sources AMS
avec l’urée au printemps et après la première coupe)
afin de vérifier le contenu en protéine du foin en
deuxième coupe par rapport au contenu découlant
de l’utilisation seule de l’urée, puisque le traitement
no 4 est statistiquement différent, au chapitre de
la protéine, en première coupe. Est-ce en raison du
soufre contenu dans l’AMS ? En tout cas, peu importe
la source d’azote utilisée, il est certain que vous en
sortez gagnant ! Fin du projet.
État des parcelles au 3 juin 2013.
Visuellement, le traitement
sans azote était très reconnaissable : beaucoup plus court,
moins avancé et moins vert !
Tableau 2
Rendement moyen total des deux coupes sur trois ans
(2011-2012-2013)
La Pocatière
Total des
deux coupes
Calcul économique du revenu supplémentaire engendré par la fertilisation azotée
– Moyenne de trois ans (2011-2012-2013) .
Rendement total
additionnel
(kg/ha)
Coût de
la fertilisation
azotée ( $)
Revenu
supplémentaire
( $/ha)
-
-
-
2) 50 N (urée) printemps
1413
66
160
3) 50 N (CAN) printemps
1664
99
167
4) 50 N (60 % urée + 40 % AMS)
printemps
2133
88
253
5) 50 N (urée) printemps +
50 N (urée) après la 1re coupe
2852
132
324
Traitements
Rendement sec
(kg/ha)
1) Témoin 0 N
1646 e
2) 50 N (urée) printemps
3059 d
3) 50 N (CAN) printemps
3310 c
4) 50 N (60 % urée + 40 % AMS)
printemps
3779 b
5) 50 N (urée) printemps +
50 N (urée) après chaque coupe
4498 a
1) Témoin 0 N
Calcul basé sur le prix du CAN à 535 $/tm, de l’AMS à 505 $/tm, de l’urée à 610 $/tm et de la vente de foin 100 % sec à 160 $/tm
CAN = 27-0-0 2,7 Mg 4,6 Ca (ammonitrate)
AMS = 21-0-0 24 S (sulfate d’ammonium)
Urée = 46-0-0
Les données suivies d’une lettre différentes sont statistiquement différentes
(Student-Newman-Keuls, p = 10)
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