Nos Origines - L`association des familles Pepin
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Nos Origines - L`association des familles Pepin
Nos Origines Volume 20, no 3, octobre 2007 Le voyage intérieur de Daniel Lachance au Sénégal connais toi toi même fécondation http://genealogie.org/famille/pepin/ No s O r i g i n e s Président : Présidents : Gilles Pépin .............................pepin.familles@videotron.ca 93, rue Jean St-Jean-sur-Richelieu, QC J2W 2C7 Tél. : (450) 895-1066 Denis Pépin ................................................... 1982-1989 Roland Pépin ................................................... 1989-1993 Lucien Pépin .................................................... 1993-1997 Jeanmarc Lachance ......................................... 1997-2003 Vice-président : La descendance d’Antoine Pépin dit Lachance et Marie Teste Dorval Lachance .....................dorvallachance@videotron.ca 892, Lanoue Saint-Jean-sur-Richelieu Qc J3B 7M4 Secrétaire : Michèle Arbour ........................ pepin.familles@videotron.ca 93, rue Jean St-Jean-sur-Richelieu, QC J2W 2C7 Tél. : (450) 895-1066 Responsable : Guy Lachance 554, Duquette Gatineau QC J8P 3A9 Tél. : (819) 663-5723 lachanceguy@videotron.ca L’association des familles Pépin, Lachance et Laforce est une société sans but lucratif, fondée le 18 septembre 1982. Trésorier : Marc Lachance ................................. marclac@videotron.ca 1124, des Hirondelles Longueuil, Qc J4G 2E4 Tél. : (450) 928-7106 Administratrices et administrateurs : Françine Desharnais ......................denis.pepin@videotron.ca Alice Lachance ........................ treflechanceux@videotron.ca Guy Lachance ............................ lachanceguy@videotron.ca Berthe Moisan .................................. bermoi@sympatico.ca Denis Pépin .................................denis.pepin@videotron.ca Jean-Marie R. Pépin ......................... jmpepin@sympatico.ca Marie Yolande Pepin ................................. pepinyola@aei.ca Collaboratrices et collaborateurs : Louis Lachance ......................................... louisl59@aei.ca Charlotte Pépin ............................. charpepin@hotmail.com Jean-Pierre-Yves Pepin ........ jean-pierre.pepin@sympatico.ca Responsable du site WEB : Gilles Pépin .................... http://genealogie.org/famille/pepin/ Comité bulletin Nos Origines : Directrice : Marie Yolande Pepin ................................ pepinyola@aei.ca 1194, Baillargeon Longueuil QC J4M 1B9 Tél. : (450) 448-7414 Collaboratrices et collaborateurs : Michèle Arbour ........................ pepin.familles@videotron.ca Alice Lachance ........................ treflechanceux@videotron.ca Charlotte Pepin ............................. charpepin@hotmail.com Gilles Pépin ............................. pepin.familles@videotron.ca L’association des familles Pépin, Lachance et Laforce est membre de la Fédération des familles-souches québécoises inc. Pour assurer la continuité de notre mission, faites un don à notre association. Cotisation 1er septembre au 31 août 1 an : 20$ 3 ans : 55$ Comprenant l’abonnement à Nos Origines. Responsable de la cotisation des membres et libraire : Dorval Lachance 892, Lanoue Saint-Jean-sur-Richelieu QC J3B 7M4 Tél. : (450) 347-6716 dorvallachance@videotron.ca Nos Origines est publié 3 fois par année : février, juin, octobre. Dépôt légal : 4e trimestre 2007 Bibliothèque nationale du Québec Bibliothèque nationale du Canada ISSN 1188-3448 Page couverture : Connnais-Toi Toi-même fécondation Daniel Lachance, exposition à la Maison des esclaves. Île de Gorée, Sénégal. Graphisme : Kathleen Vallée Imprimerie : Centre régional de reprographie Visitez notre site Internet: http://genealogie.org/famille/pepin/ Afin de faciliter les communications, veuillez aviser Dorval Lachance de tout changement d’adresse, de numéro de téléphone, et d’adresse de courriel. Les Gouverneurs de l’Association : Yvon Pépin ....................................................... fondateur 2 Nos Origines 5 ans : 85$ Bulletin de l’Association des familles Pépin, Lachance et Laforce AVANT D’ALLER PLUS LOIN Les vieux amis… J’arrive de l’aéroport. Cécile et Michel, nos plus « anciens » amis Français viennent nous visiter. Leur dernier séjour au Québec remonte à 1986. On avait quasiment désespéré les revoir ici après une si longue absence. à Sherbrooke et nos deux familles se sont fréquentées jusqu’à leur départ définitif pour la France. Heureusement, nous nous sommes rencontrés par la suite en France, lors de nos voyages. À chaque fois c’était Nous nous sommes connus comme si nous nous étions à l’Université de Sherbrooke quittés la veille. Les échanges en 1969 grâce à l’initiative de épistolaires au début, les Jean-Marc Allaire, l’aumônier téléphones et les courriels de l’époque qui avait eu la ont contribué aussi à garder bonne idée de créer un groupe la flamme vivante. Au fil du Gilles Pépin de rencontre formé d’étudiants temps, nous avons échangé mariés. Les circonstances nous sur nos expériences, sur avaient amenés par la suite à vivre à Cookl’arrivée des derniers petits-enfants, sur nos shire « en commune » dans un deux pièces réalisations et nos projets, sur la vie. pendant les quelques mois précédant leur départ en Afrique. Durant ce temps, Cécile en Combien de fois ai-je entendu des amis me avait profité pour mettre au monde Myriam, faire part de rencontres semblables, d’amitiés dont Michèle, mon épouse, devint la marraine. ayant traversé le temps, de moments Les nouveaux parents couchaient avec le bébé magiques partagés en toute complicité. Nous dans la seule chambre et nous campions sur vivons certes aujourd’hui en Occident dans le canapé dans l’autre pièce faisant office de la période la plus confortable de l’histoire de cuisine, salon, salle à manger et chambre à l’humanité. Nous n’avons généralement plus coucher. la crainte de manquer de nourriture pour le lendemain. Nous vivons au chaud et pouVous pouvez facilement imaginer le degré vons nous vêtir convenablement. Nous nous d’ouverture nécessaire au développement de déplaçons aisément et allons à la découl’harmonie dans un contexte de si grande proverte de nouveaux lieux. Le monde nous est miscuité, sans compter les incompréhensions accessible. susceptibles de se produire compte tenu des origines culturelles et sociales très différentes Malgré tout ce confort, toutes ces possibilités des occupants. Comme on dit ici : « Ça passe et toute cette aisance, vous savez comme moi ou ça casse ». que l’essentiel n’a pas changé depuis le début des temps. Nous savons tous que la richesse Eh bien, ça a passé!!!... Non sans comprodonne le confort, mais pas le bonheur et que mis. À travers le quotidien, la confiance s’est l’amitié authentique n’a pas de prix. établie, l’affection s’est installée et notre amitié à pris son envol. Pendant que j’écris ces lignes, ils dorment dans notre chambre. Ils rattrapent le décaMichel devant faire son service militaire, la lage horaire. Demain matin le bonheur sera à petite famille a vécu au Rwanda par la suite table avec nous. avant de revenir au Québec pour une douzaine d’années. Leurs cinq enfants sont nés Gilles Pépin, président 3 Nos Origines Bulletin de l’Association des familles Pépin, Lachance et Laforce CE FUT UNE ANNÉE DE COMMUNICATION! par Gilles Pépin RAPPORT DU PRÉSIDENT 2006-2007 Le conseil d’administration (11 sièges) : Président Gilles Pépin Vice-président Dorval Lachance (registraire et libraire) Secrétaire Michèle Arbour (collaboratrice au bulletin) Trésorier Marc Lachance (départ de Francine Marcotte) Administrateurs Alice Lachance (collaboratrice au bulletin) Guy Lachance Berthe Moisan Jean-Marie Pépin Marie Yolande Pepin (directrice du bulletin) À la suite du départ de Francine Marcotte, trois postes sont demeurés vacants. Le conseil d’administration a tenu quatre réunions : les 30 septembre et 18 novembre 2006 à la résidence du président et de la secrétaire à Boucherville ainsi que les 10 mars et 12 mai 2007 chez notre vice-président Dorval Lachance à Saint-Jean-sur-Richelieu. Ces rencontres se font toujours sous le signe de la bonne humeur et de la productivité. Les activités Nous avons vécu de moments fort agréables lors des deux salons de généalogie organisés par la Fédération des familles souches du Québec, auxquels nous avons participé. Salon des familles souches à Laval du 13 au 15 octobre 2006 C’était la première fois que la Fédération des familles souches du Québec tenait un salon à Laval. Dans l’ensemble l’achalandage fut très bon. Les animateurs du kiosque, Dorval, Alice et Louis Lachance ainsi que Marie Yolande et Claire Pepin, ont beaucoup apprécié leur expérience et veulent répéter l’expérience à nouveau. Ce fut un succès. Le Salon des familles souches de Québec du 23 au 25 février 2007 Jean-Marie Pépin a assuré cette année encore la coordination de notre participation à cet événement. Merci Jean-Marie! Nous participons à ce salon au centre d’achat Place Laurier à Ste Foy depuis plusieurs années. C’est notre salon préféré compte tenu du grand nombre de Pépin, Lachance et Laforce vivant dans la grande région de Québec et c’est celui qui nous permet à date de rencontrer le plus de membres de notre grande famille. Claire Pepin, Louis Lachance et Marie Yolande Pepin au salon. 4 Nos Origines Bulletin de l’Association des familles Pépin, Lachance et Laforce Cette année, notre kiosque fut un peu moins achalandé comparativement aux No s O r i g i n e s années précédentes (l’emplacement et la température très agréable y furent peut-être pour quelque chose). Quoi qu’il en soit nous y avons rencontré un grand nombre de personnes intéressées par notre association. Nous avons évidemment l’intention de poursuivre notre participation à ce salon en 2008. Le site Internet de l’Association Notre site Internet a reçu environ 21,000 visiteurs depuis sa création. Il nous permet d’ouvrir une fenêtre sur le monde. Bon an, mal an, plusieurs personnes nous rejoignent afin d’en savoir plus sur leurs origines, pour commander des livres ou pour devenir membres. Depuis deux ans, notre site est hébergé et mis à jour à moindre frais au Centre de généalogie francophone d’Amérique situé à Rimouski. Nous espérons toujours cette année y actualiser notre section « photos des ancêtres». Le bulletin Nos Origines Grâce au grand dévouement de la directrice du bulletin, Marie Yolande Pepin, notre bulletin ne cesse de s’améliorer. Publié trois fois par année, sa facture est magnifique tant dans sa présentation que dans son contenu. Plusieurs membres poursuivent avec assiduité leur collaboration journalistique. En plus de Marie Yolande Pepin, voici la liste des rédacteurs de cette année: Michèle Arbour, Thérèse Filion Pépin, Alice Lachance, André Lachance, Dorval Lachance, Gérard Lachance, Hervé Lachance, Marc Lachance, Rollande Laroche, Berthe Moisan et ses sœurs Francine et Marjolaine, Lucien Pépin, Pierrette Pépin Roy, Valéry Pepin, Michel Pratt et moi-même. Un coup d’œil sur l’avenir Notre association compte environ 130 membres. Idéalement, nous aimerions qu’elle en compte 200. Les membres du conseil d’administration entreprendront sous peu une démarche de contact auprès d’anciens membres qui n’ont pas renouvelé et aussi auprès de nouveaux adhérents. Nous vous invitons à faire de même dans vos propres familles. Notre association a toujours mis l’accent sur la recherche généalogique et historique ainsi que sur la publication des résultats de ces recherches. Le bulletin Nos Origines va dans le même sens en mettant de l’avant la connaissance de la vie et des activités de Lachance, Laforce et Pépin qui marquent ou qui ont marqué l’histoire populaire du Québec, du Canada, des États-Unis et d’Europe. Il sert en même temps de canal de communication entre nous. Nous avons donc l’intention de poursuivre en ce sens. Nous apprécions l’opportunité que nous offre la Fédération des familles souches du Québec de participer aux salons tenus à différents endroits du Québec. Cet automne, du 19 au 21 octobre, nous participerons à Alma au premier salon tenu au Saguenay/Lac-Saint-Jean. Ce sera pour nous une occasion de faire connaissance avec les “bleuets” de notre grande famille. Nous prendrons aussi une part active aux salons qui se dérouleront en 2008 et évaluons une participation possible au Marathon des familles-souches qui se déroulera le 24 août 2008 dans le cadre des Fêtes de Québec 2008. Prenez note que l’an prochain, notre assemblée générale se tiendra dans la région de Québec, soit à Sainte-Famille de l’Île d’Orléans à la Maison de nos Aïeux le 7 juin 2008. Voilà une année active en vue! Enfin, à plus long terme, certains Lachance commencent à entrevoir la possibilité d’organiser une rencontre pour célébrer en 2009 le 350e anniversaire de mariage d’Antoine Pepin dit Lachance et de Marie Teste et le 370e anniversaire de naissance de cette dernière. Nous vous tiendrons au courant de tout développement. 5 Nos Origines Bulletin de l’Association des familles Pépin, Lachance et Laforce Comment nos deux ancêtres (Antoine et Robert) en sont-ils venus à penser à fonder une famille? par André Lachance En Nouvelle-France l’état civil de la majorité est l’état matrimonial alors nos deux jeunes normands dès qu’ils ont commencé à gagner leur vie et qu’ils se sont rendus compte qu’ils pouvaient avec ce qu’ils gagnaient faire vivre une femme et des enfants ont voulu se trouver une épouse. Antoine qui possède une terre en partie défrichée en 1658 et Robert qui en 1668 avec son métier de couvreur commence à gagner assez bien sa vie ont dû penser alors à fonder une famille. Comment est-ce qu’on Plan de la seigneurie de Beauport en 1674 Marcel Trudel, Le terrier du Saint-Laurent en 1674, tome 1, Montréal, 1998, p.108. peut se trouver une épouse à l’époque ? Avec l’arrivée des filles du roi, à compter de 1665 les jeunes femmes commencent à être plus nombreuses. Il y a peut-être une femme en âge de se marier pour 3 hommes au début des années 1670. Mais pour Antoine les femmes étaient encore plus rares (une femme pour 9 hommes) et c’est grâce à l’arrivée à Québec des filles à marier recrutées par Marguerite Bourgeois que Antoine a pu se trouver une épouse, Marie Teste, originaire de l’Angoumois mais vivant depuis quelques années à La Rochelle, chez son père, le marchand Pierre André. Pour Robert c’est par ses relations d’affaires et de travail que sa future femme lui sera présentée. Il semble que c’est Jean Creste, maître charron résidant à Beauport, qui lui a proposé de marier sa fille aînée, Marie, alors âgée de seulement 11 ans. Et il est plausible de croire que le maître couvreur et le maître charron se sont rencontrés d’abord par affaires. Les groupes sociaux se tiennent ensemble alors et il est probable que ces gens de métier se fréquentaient ne serait-ce que pour leur travail. Ce qui est sûr, ils se connaissaient assez bien pour que Jean Creste lui demande d’être le parrain de sa deuxième fille prénommée Marie, elle aussi, et baptisée à Notre-Dame de Québec le 18 février 1668.9 Jean Creste est à l’époque un des habitants le plus en vue du bourg du Fargy dans la seigneurie de Beauport. Établi à cet endroit depuis 1654, il y pratique son métier de charron, ce qui lui permet de bien gagner sa vie.10 Quelque temps avant d’épouser Marie, Robert achète de Laurent Dubocq, le 20 janvier 1669, dans la seigneurie de Beauport, une maison et une terre de deux arpents de front sur le fleuve Saint-Laurent par 44 de profondeur pour la somme de 800 livres plus 30 livres pour les « épingles »11 12 Il est probable que Dubocq lui a été présenté par Jean Creste dont il est un ami. Le fait que Robert soit propriétaire d’une terre est probablement une façon de rassurer le beau-père que sa fille ne mourra 6 Nos Origines Bulletin de l’Association des familles Pépin, Lachance et Laforce No s O r i g i n e s pas de faim avec lui puisqu’il aura une terre qui pourra les nourrir. En 1674, la seigneurie de Beauport s’étend de la rivière Montmorency à la rivière de Beauport; elle couvre 96 arpents, soit 5.5 kilomètres. Mais Robert aura beaucoup de difficultés à payer la somme de 800 livres exigée pour sa terre, finalement le 15 février 1672, il devient officiellement propriétaire de la terre et la maison situées dans la seigneurie de Beauport 13 grâce probablement au notaire Rageot qui lui prête l’argent à moins que ce soit son futur beau-père. Son mariage avec Marie Creste est un peu différent de celui d’Antoine qui lui épouse Marie Teste, venue spécialement dans la colonie pour se marier avec un colon. Elle a été recrutée par Marguerite Bourgeois dans ce but. Alors après seulement quelques mois dans la colonie, elle marie Antoine en novembre 1659 à Québec et va s’installer à Sainte-Famille sur la terre de son nouveau mari. Mais les choses se passent un peu différemment pour Robert. Marie Creste est encore très jeune, elle n’a que 11 ans, et comme elle n’a pas encore fait sa première communion, son père la place pensionnaire au couvent des Ursulines à Québec, pendant trois mois, de mars à juin 1669, afin que les religieuses l’instruisent pour qu’elle puisse recevoir le sacrement d’eucharistie.14 Enfin, le 29 juin 1669, Robert signe son contrat de mariage par lequel il s’engage à prendre Marie Creste pour sa femme et légitime épouse. Marie apporte en mariage une dot intéressante pour qui veut s’établir sur une terre : un jeune bœuf, une vache, deux jeunes cochons, un habit selon sa condition, deux couvertures, deux draps, un traversin garni de plume, deux nappes, quatre serviettes neuves, un plat et deux assiettes, plus une pistole, valant 21 livres 10 sols, ou la valeur de celle-ci. De plus, ses parents s’engagent à la loger et à la nourrir pendant deux années après les épousailles. Aussi il est mentionné dans l’acte que Robert, qui a trente ans environ, mariera devant l’Église « le plutôt que faire se pourra et qu’il sera avisé et délibéré entre eux, leurs parents et amis » la jeune Marie, pas encore nubile, car elle n’est âgée de seulement 11 ans et demi, au moment de la signature du contrat en communauté de biens.15 Il faut se rappeler que l’âge minimum autorisé par le droit canonique pour se marier à l’église est de douze ans pour les filles. Ce type de mariage arrangé d’avance par les parents alors que la jeune fille est encore très jeune, est assez fréquent à cette époque où la pénurie de femmes en âge de se marier se fait fortement sentir dans la colonie. Ce n’est que l’année suivante, à l’automne, le mardi 4 novembre 1670, que le mariage a lieu à l’église Notre-Dame de Québec Marie, née le 6 octobre 1657 à Beauport16, vient d’avoir 13 ans le mois précédent.17 La vie conjugale Comme il a été spécifié dans le contrat de mariage, Marie Creste demeure probablement chez ses parents en 1671 et 1672. Nous savons par ailleurs qu’en 1680 le couple réside toujours à Beauport probablement chez le beau-père Jean Creste. Durant les premières années de leur vie conjugale, Robert n’est pas souvent à la maison, son travail le retenant fréquemment loin du foyer conjugal. Entre 1669 et la fin de 1673, Robert est employé sans relâche ou presque pendant le printemps, l’été et l’automne à recouvrir d’ardoises divers bâtiments de la ville de Québec et des alentours. Cependant l’hiver, il doit interrompre ses activités, le danger étant trop grand de glisser et de tomber du toit. Pendant toutes ces années, il est plausible de croire que leur vie conjugale se résume à peu de choses. La jeune femme qui n’a que 16 7 Nos Origines Bulletin de l’Association des familles Pépin, Lachance et Laforce No s O r i g i n e s ans à la fin de 1673, réside chez ses parents vraisemblablement. De son côté, Robert est à Québec où il loge et mange chez les communautés religieuses qui l’engagent pendant tout le temps qu’il travaille pour elles. On peut penser cependant qu’il retrouve l’hiver Marie qui habite alors chez ses parents au bourg du Fargy. Puis à compter de 1674, comme il a moins de travail à Québec, Robert a un répit, si nous nous fions aux marchés notariés, et il vient habiter à Beauport chez ses beaux-parents car la propriété qu’il avait achetée de Laurent Dubocq ne semble pas habitable, même s’il y avait sur celleci une maison de pièce sur pièce avec une étable attenante, un petit appentis et une grange, si on se fie au bail à ferme passé avec Étienne Jean en 1675.18 Robert aurait donc vécu chez ses beaux-parents dans leur demeure du bourg du Fargy. Pendant tout le temps qu’il a habité à Beauport, Robert ne semble pas mettre en valeur sa terre. Il paraît préférer son travail de couvreur à celui d’agriculteur, c’est pourquoi il loue plutôt sa terre ce qui lui rapporte un loyer annuel de 60 livres tournois.19 Il semble aimer davantage la ville. Déjà le 2 décembre 1674, il avait obtenu des Ursulines un emplacement de 46 pieds (15 mètres environ) de « devanture » le long de la GrandeAllée et de 35 pieds (11 mètres env.) à l’arrière, situé à la haute-ville de Québec, près du monastère des religieuses. Il est écrit dans l’acte de concession qu’il doit clore de pieux son emplacement et y bâtir une maison d’ici un an.20 Il ne paraît pas y avoir donné suite. En 1677, il vend son emplacement à François Jacquet qui déjà possède le terrain limitrophe au nord est.21 Au moment où Robert vient demeurer à Beauport en 1674, la vie commune du couple se réduit à peu temps passé ensemble. Après quatre ans de mariage, Robert et Marie n’ont pas encore d’enfants. Marie aura 17 ans en octobre, il est temps pour eux d’avoir des enfants, si on ne veut pas que les gens jasent trop à leur sujet et que la communauté commence à les mépriser. Habituellement dans la colonie, après un an ou deux de vie commune, la stérilité d’un couple pouvait susciter l’inquiétude, presque la honte de la famille Plan des concessions autour des Ursulines 1674. Lotissement d’une partie du terrain des Ursulines en 1674. L’on peut apercevoir l’emplacement du terrain concédé à Robert Pepin en 1674. Les inscriptions ont été ajoutées par l’abbé Thomas Maguire, aumonier des religieuses, au XIXe siècle. Archives nationales du Québec à Québec, plan du 25 juin 1674. 8 Nos Origines Bulletin de l’Association des familles Pépin, Lachance et Laforce No s O r i g i n e s et les ricanements du voisinage, car chacun savait que, en théorie, le mariage avait été consommé. Il faut dire que l’on ne connaissait que très imparfaitement et de façon empirique les mécanismes internes du corps humain, en particulier le cycle biologique de la femme et le développement de l’embryon dans le sein maternel. Dans ce contexte, les raisons de la stérilité du couple ne pouvaient être pour Marie et Robert que très obscures. Souvent on l’attribuait alors à une cause surnaturelle. Par conséquent, pour devenir féconds, les couples stériles recouraient à des saints intercesseurs auprès de Dieu, en particulier à Notre-Damede-Foy, ou à la mère de la Vierge Marie, Sainte Anne. Aussi, il est plausible de croire que les jeunes femmes mariées demandaient comment faire pour avoir des enfants soit à leur mère ou à des femmes plus vieilles qui avaient eu plusieurs enfants. Notes 9 - PRDH, Registre d’état civil, baptêmes, Notre-Dame de Québec, 18 février, no 58213. 10 - Michel Langlois, «Les Creste» dans Les ancêtres beauportois (1634-1760), Québec. Sans éditeur, 1984, p. 98-104. 11 - Les « épinglettes » sont le don en argent fait à l’épouse par l’acheteur lorsqu’un marché est conclu avec le mari. 12 - Archives nationales du Québec à Québec (dorénavant ANQQ), greffe de Gilles Rageot, Inventaire des biens de la communauté de Marie Creste, veuve de Robert Pepin, couvreur en ardoise de la ville de Québec, 13 et 14 août et 30 octobre 1686 dans Jean-PierreYves Pepin, Sur les traces historiques de Marie Creste et Robert Pepin et leur descendance 1668-1700, tome 1, Longueuil, Association des Familles Pépin, 2000, p. 152-155. 13 - Guy Perron, Prévôté de Québec. Tome II et III. Transcription des volumes 3 et 4, 5 et 6, Longueuil, Les éditions historiques et généalogiques Pepin, 2002,2003, tome II, p. 13,14, 20, 21, 33 et 34; tome III, p. 31. 14 - Marcel Trudel, Les écolières des Ursulines de Québec, 1639-1686, Montréal, HMH, 1999, p. 256. 15 - ANQQ, Greffe de Paul Vachon, contrat de mariage de Robert Pepin et Marie Creste, 29 juin 1669, dans Jean-Pierre-Yves Pepin, Sur les traces historiques de Marie Creste et. Robert Pepin et leur descendance 1668 à 1700, tome I, Longueuil, Association des Familles Pépin, 2000, p.30-35. 16 - PRDH, Registre d’état civil de Notre-Dame de Québec, baptême, 10 octobre 1657, acte no 576336. 17 - PRDH, Registre d’état civil de Notre-Dame de Québec, mariage, 4 novembre 1670, acte no 66961. 18 - ANQQ, Greffe de Pierre Duquet de Lachenaye, Bail à ferme de Robert Pepin à Étienne Jean, 18 août 1675 dans Jean-PierreYves Pepin, Sur les traces historiques de Marie Creste et Robert Pepin et leur descendance 1668 à 1700, tome I , Longueuil, Association des Familles Pepin, 2000, p. 78-81 19 - ANQQ, Greffe de Pierre Duquet de Lachenaye, Bail à ferme de Robert Pepin à Étienne Jean, 18 août 1675 dans Jean-PierreYves Pepin, Sur les traces historiques de Marie Creste et Robert Pepin et leur descendance 1668 à 1700, tome I , Longueuil, Association des Familles Pépin, 2000, p. 78-81. 20 - Greffe de Romain Becquet, 2 décembre 1674, Concession par les ursulines à Robert Pepin, dans Jean-Pierre-Yves Pepin, Sur les traces historiques de Marie Creste et Robert Pepin et leur descendance 1668 à 1700, tome I , Longueuil, Association des Familles Pépin, 2000, p.72-75. 21 - Rémi Chénier, Québec, ville coloniale française en Amérique: 1660-1690, Ottawa, Ministère des Approvisionnements et Services Canada, 1991, p. 78. À suivre… 9 Nos Origines Bulletin de l’Association des familles Pépin, Lachance et Laforce MON EXPÉRIENCE DE CRÉATION AU SÉNÉGAL par Daniel Lachance Franchissements de frontières géographiques sur franchissements de frontières intérieures : vie(s) passage(s) identité(s) et mutation(s) identitaire(s) Nos perceptions dépendent en grande partie de nos organes des sens, de leur degré de sensibilité à l’échelle des vibrations qui les affectent. Swami Hamsananda Par des cauchemars des rêves des rencontres étranges je me rappelle : Dakar se présentait à moi à travers moi. Je suis maintenant convaincu que le lieu participe de l’œuvre à se faire. L’Artiste1 Journal/mémoire Il est évident que Dakar ne ressemble pas à Montréal, ni le Québec au Sénégal. Voici des mots que j’ai écris au tout début de l’expérience, ils ont été mes repères sémantiques initiaux, ils ont une place dans la compréhension du processus en cours… Ce sont : Origine Spiritualité Chaman Stones Circles Peinture Rupestre Noir Brun Orange Terre Feu et Sec. Toubab Dialaw est un micro-village de la petite côte Atlantique sénégalaise. C’est dans les arrivages et les dissolutions résultantes de l’action montante et descendante des marées de l’Océan Atlantique que j’ai récolté la matière première préalable à mes recherches, argile et roches, que j’ai transmutée rapidement en pigments de roches et matières picturales. Le cycle de Sacrifice(s) débute donc dans l’action océanique, au pied d’un rocher dont la couleur, entre ocre et orangée, m’a, sur place, aussitôt interpellé. «Ce n’est pas toi qui a choisi Toubab Dialaw, c’est l’inverse… Tu n’as pas le choix, tu dois revenir…»3 Dû à l’importance que j’accordais à ce lieu, j’y suis allé et retourné deux fois par la suite, y faire des actes rituels, auto-sacraliser le lieu : masque sur mon visage : identité et lune sur le ventre d’Aïcha Fall : territoire. Les trois premiers mois : réalisation et amorces de réalisation Je peins d’abord connais toi toi même fécondation, une lune repère4 orange et pleine sur fond de nuit marine géométrisé. Mes premières recherches bibliographiques ont porté sur le masque et la statuaire africaine, sur les pigments de roches naturels utilisés par les sculpteurs de l’ensemble de l’Afrique. Je m’intéressais aux techniques de sculpture du bois; Ébène et Teck; Rencontres, Observations et Questions. Et Anne Pépin2 dont le nom résonne favorablement, encore, à mon oreille, entendu, la Première fois, de la bouche de monsieur Boubacar Joseph Ndiaye, conservateur de La Maison des esclaves, île de Gorée. 21 septembre 2005-Le lieu traverse mon corps transmetteur et donne naissance à une œuvre. Toubab Dialaw originelle ou lieu de genèse connais toi toi même fécondation peinture matériaux : Pigments de pierre naturelle et argile acrylique, huile, pastel, crayon Conté et Sperme dimension : 150 cm x 200 cm date de réalisation : octobre 2005 à mai 2006 10 Nos Origines Bulletin de l’Association des familles Pépin, Lachance et Laforce No s O r i g i n e s J’amorce la sculpture d’un masque, autoportrait en ébène, avec un sawta5, quelques ciseaux de base et une table de sculpture d’origine lébou6. Sur les plages des Mamelles et de Soubédioune, sur le pourtour de l’île Gorée, je récolte des roches que je dessine d’abord; monochromes, poreuses, orangées, marines et terrestres. En fait, je recherchais intuitivement des roches dont la composition minéralogique s’apparentait aux pigments naturels trouvés à Toubab Dialaw, Pour introduire la notion de cycle géologique dans mon travail. Oui. D’origine aussi. Mais je voulais, avant tout, m’approprier les différences formelles des roches terrestres vs les roches marines, résultantes phénotypiques d’actions de forces géomorphologiques différentes. Relation entre Forces et Formes donc7, que je souhaitais exploiter… À la toute fin, je choisirai les roches de formes ovoïdes; mes œufs océaniques…qui participeront à la réalisation du corps de la bête qui servira au sacrifice8. Je fais des esquisses pour une exposition collective avec des artistes de Dakar, je fonde avec eux le Regroupement des Artistes de Ouakam. À ce moment, j’entrevois une installation, un puits échafaudé devant Connais-toi toi même fécondation, le tableau. Avec d’abord un fil à plomb suspendu au dessus, puis pénétré plutôt par un rayon de lumière, une projection photomontage à la surface d’une eau captante contenante: mon visage en transformation phénotypique très lente : j’entrevoyais une mutation vers ma mort. Ce projet ne sera pas retenu. Janvier février et mars Le temps trace sur moi son contour constant un sentiment d’emprisonnement mêlé à de la peur m’habite… persistance. l’Artiste9 Après avoir longtemps réfléchi aux conséquences de ce choix, je sélectionne La Maison des esclaves comme lieu d’exposition. Je pressentais une action du lieu sur mon travail, une réaction à ma présence dans ce sanctuaire aux énergies puissantes, contradictoires et infra-sensorielles. Relié ou non, une série d’événements bousculent fortement ma vie personnelle. Des images de dérives10 habiteront mon esprit qui se transformera lentement. Dans le but de canaliser les forces qui me confrontent, je sollicite l’esprit du guerrier. Je présente à l’Ambassade du Canada un premier projet d’exposition: j’imagine un déplacement entre deux points géographiques11 : pirogue d’exclus blancs sur océan Atlantique, parcours initiatique sur fond sonore de djembés et de chants coraniques, contexte de nuit de pleine lune et d’îles reliures autour de Dakar. Puis une rencontre déterminante, une femme/île : Anne Pépin/île de GoréeAïcha Fall, 8 avril 2006 Je rencontre mademoiselle Aïcha Fall, dans une boîte-de-nuit, à N’Gor village. À la fin de la soirée, je l’accompagne chez elle, dans sa chambre. Son lieu. Après une conversation très intense, elle me demande de lui accorder un Sacrifice visant à libérer des forces intérieures captives12…Sacrifice(s) est une réponse à cette demande. mai 2006-Rêve : un homme s’approche de moi avec mon masque sur son visage le corps recouvert d’ébène… j’étais convaincu que c’était la mort…13 À une semaine du vernissage J’intègre mes œuvres aux lieux, j’introduis Sacrifice(s) à La Maison des esclaves. 11 Nos Origines Bulletin de l’Association des familles Pépin, Lachance et Laforce No s O r i g i n e s Je féconde la lune repère de Connais toi toi même fécondation, qui deviendra lune repère fécondée et le ventre lune de Aïcha Fall… ventre lune fécondé que je reconduis dans l’image numérique mutation(s). De concert avec l’Ambassade du Canada à Dakar, nous décidons que le vernissage aurait lieu le samedi 13 mai 2006, à 11h du matin. Seront présents, deux représentants de l’ambassade du Canada, monsieur Sébastien Carrière et madame Astou Gueye ainsi que le maire de Dakar, monsieur Pape Diop. Le vernissage a été présidé par monsieur Hamady Bocoum directeur du Patrimoine culturel, du Ministère de la Culture et du Patrimoine Classé du Sénégal. Nous attendions beaucoup de monde …c’est ce que nous avons eu. L’exposition s’est tenue jusqu’au 4 juin 2006. L’achalandage ne s’est jamais démenti. Sacrifice(s) est composée de quatre œuvres parfaitement intégrées à l’architecture, dans trois pièces cachots de La Maison des esclaves, île de Gorée Patrimoine mondial de l’Unesco. Sacrifice en blanc d’Aïcha Fall promesse faite le 08 avril 2006 entre 04 h 00 et 06 h 00 à Yoff, Dakar. assemblage matériaux : pierres de mer, pierre de terre, plâtre, sang dimension : tête en plâtre : 15 cm x 23 cm x 13 cm assemblage : 200 cm x 10 cm x 9 cm date de réalisation : octobre 2005 à mai 2006 même masque même sculpture matériaux : Ébène dimension : 15 cm x 23 cm x 14 cm date de réalisation : octobre 2005 à mai 2006 Connais toi toi même fécondation (présentée plus haut) mutation(s) image numérique sur papier encollé sur pierre matériaux : encre, papier dimension : 25 cm x 20 cm date de réalisation : avril 2006 à mai 2006 Sacrifice(s) est la résultante de neuf mois passés au Sénégal, entre le 21 septembre 2005 et le 4 juin 2006. Sacrifice(s) a bénéficié d’une bourse de l’Ambassade du Canada à Dakar. L’exposition a généré des articles critiques dans les journaux Le Soleil, Walfadjri et Le Matin ainsi 12 Nos Origines Bulletin de l’Association des familles Pépin, Lachance et Laforce No s O r i g i n e s que deux interviews radiophoniques à la Radio municipale de Dakar dont une participation à l’émission culturelle Kultart 14 L’intégration au lieu a été parfaite au point qu’aujourd’hui il y manque quelque chose… Pour en savoir davantage sur La Maison des esclaves, voir le site web qui lui est consacré par l’Unesco à l’adresse suivante : http://webworld.unesco.org/goree/fr/matsuura.shtml L’artiste avec le maire de Dakar, monsieur Pape Diop et un représentant diplomatique de Bamako au Mali, lors du vernissage, le 13 mai 2006 dernier. Écrit à Trois-Rivières Janvier 2007 1 Extrait de mon journal/mémoire. 2 Anne Pépin a été impliquée dans le commerce esclavagiste au 18e siècle sur l’île de Gorée. J’ai choisi comme lieu d’exposition parce qu’il s’est imposé à moi, dès cette première visite. Une énergie puissante s’est saisie de mon corps. Mon hypothèse est qu’Anne Pépin est reliée à cette énergie pressentie dans ce qui pourrait se rapprocher d’une mémoire génétique. Aïcha Fall que je rencontrerai plus tard en avril 2006, serait sa réincarnation dans mon travail de création. Mes origines généalogiques sont reliées à des Pépin de France. 3 Alors que je frottais des toiles au contre-bas du rocher, citation approximative d’un africain qui me regardait travailler… 4 Dans certain mythe cosmogonique, la lune représente l’esprit de la fécondation, elle en est partie prenante. Dans la mythologie ohendo notamment, c’est de cet esprit que la femme recevrait beauté et fertilité. Une relation miroir s’établit alors entre la femme et la lune. Une fois entrée en contact avec la femme, la lune s’identifie à elle tout en la rendant semblable à elle; elle fait d’elle un être capable de procréer. 5 Le sawta a la forme d’une bêche pour retourner la terre, disons un manche, entre hache et marteau, surmonté par une lame en acier courbe, affûté à l’extrême. Le sawta est un outil emprunté au monde agraire de la Casamance, région au sud du fleuve Gambie et du pays qui en emprunte son nom. Les sculpteurs africains très habiles utilisent cet outil pour dégrossir leurs pièces mais certains sculptent entièrement avec. 6 Les sculpteurs africains sculptent directement au sol avec une table, sans pattes, parfaitement adaptée à la besogne et aux outils. 7 Voir à ce propos, Huyghe, René, Formes et forces, de l’atome à Rembrandt, Ed. Flammarion, Paris, 1971, 443 p. 8 À propos de la bête enfouie dans notre inconscient, trace abyssal séparant le sauvage du culturel voir l’introduction de Solié, Pierre, Le sacrifice. Fondateur de civilisation et individuation, Ed. Albin Michel, Paris, 1998, 252 p. 9 Extrait de mon journal/mémoire 10 Je ferai d’ailleurs une série photographique sur le thème de la dérive sur l’île de N’Gor, Sénégal. 11 Le déplacement en pirogue devait partir par la porte arrière de la maison des Esclaves, sur l’île de Gorée pour se rendre au musée Boribana, de N’Gor village. 12 Aïcha Fall est une jeune africaine, petite-fille d’une grand-mère chamane que des africains jetèrent à la mer(e) par dessus bord d’une pirogue dans l’océan Atlantique, justement juste derrière. Elle pourrait personnifier Anne Pépin dans mon imaginaire. 13 Extrait de mon journal/mémoire. 14 Émission culturelle Kultart. Entrevue radiophonique. À propos de Sacrifice(s), Radio municipale de Dakar (RMD), Dakar, (Sénégal). Le 6 juin 2006. Joseph Diedhiou. Des toiles sur la mutation identitaire. Journal Walfadjri, no 4258, 27-28 mai 2006, p 8. Bulletin de nouvelles (section culturelle). Entrevue radiophonique. À propos de Sacrifice(s). Radio municipale de Dakar (RMD), Dakar, Sénégal. Le 25 mai 2006. Idrissa Sane. Daniel Lachance recherche son identité à Gorée. Journal Le Soleil, no 10794, 2425 mai 2006, p 12. El Hadji Massiga Faye. La quête identitaire comme matrice de la vie. Journal Le Matin, no 2794, 15 mai 2006, p 5. 13 Nos Origines Bulletin de l’Association des familles Pépin, Lachance et Laforce LAFORCE TÉMISCAMINGUE par Dorval Lachance En 1929, une grave crise économique secoue le monde entier. Pour enrayer le chômage les gouvernements fédéral et provinciaux mettent sur pied des plans de colonisation. Le plan Gordon au fédéral amène 2 664 habitants et le plan provincial Vautrin en attire 4286 entre 1935 et 1937. Ceci permet l’ouverture de nouveaux villages en Abitibi et aussi au Témiscamingue : Moffet, Roulier Rémigny et Laforce en 1938. nom. L’agriculture devient d’année en année la principale industrie de Laforce. La première vache à pénétrer en colonie est celle de M. Joseph Lefebvre à l’automne 1938 mais il doit la vendre aussitôt, car il ne peut pas l’hiverner. La période la plus difficile c’est de passer de colon à agriculteur. Il faut défrayer la machinerie, les animaux et la construction des bâtiments. La fondation de Laforce a une particularité unique. Le gouvernement provincial donne M. Cyriaque Larouche est le premier à venir aux colons des lots avec leur richesse primis’établir à Laforce; il arrive le 28 mai 1938 pour y tive : la forêt vierge et des routes semi-carconstruire le premier magasin, qui opère rossables. sous la raiIls peuson sociale vent ainsi « Magasin travailler Devlin». plusieurs Le preannées sans mier colon, s ’ é l o i g n e r. Napoléon C’est dire Breton, que Laforce est origifournit plunaire de sieurs milSt-Zacharie lions de de Beauce. pieds de Avec son bois pour fils, il le papier défriche et pour la le premier construclopin de LAFORCE, colonie fondée en 1938 / Donat C. Noiseux – 1941 tion. Voici ce terre dans le (Coll. BNQ. Fonds Min. Culture et Communication). qu’en écrit canton BroM. J.-Ernest Laforce, sous-ministre de la coldeur. Sa famille de 19 enfants dont 12 à sa onisation du temps et parrain de cette noucharge, arrive à l’automne 1938. velle paroisse, dans son ouvrage Bâtisseurs de pays « Jamais sous aucune administration on Laforce se développe. Une église (1942) et avait préparé de la sorte, en pleine forêt, le un presbytère (1945) sont construits. Un dissystème routier d’une paroisse. Ça ne s’était pensaire, des organisations paroissiales sont jamais fait auparavant, mais cela se fit à la fondés. Laforce devient un vrai village. Le 3 demande expresse de Nil Larivière au canton septembre 1943, M. le curé Pelletier de Rouyn Devlin, dans le Témiscamingue; montrant par vient lui-même conduire son vicaire à sa noulà au reste de la province un moyen pratique velle mission : M. l’Abbé J. Adélard Matte. Un de commencer l’ouverture d’une paroisse » homme ayant une grandeur d’âme et l’esprit C’est en son honneur que Laforce porte son de sacrifice, principales qualités pour rem 14 Nos Origines Bulletin de l’Association des familles Pépin, Lachance et Laforce No s O r i g i n e s plir un rôle de missionnaire-colonisateur. Le dimanche suivant, le 5 septembre, le nouveau curé chante la première messe de la nouvelle paroisse. Les premiers colons arrivent d’abord du Témiscamingue : ce sont MM. Macléas Dubé, Napoléeon Guindon, Wilfrid Chapdelaine, Église et presbytère vers 1949 et du Saint-Maurice, des groupes de Montréal, de Gatineau, de Québec et de Joliette. Comme dans l’ensemble des campagnes du monde, le village de Laforce rapetisse. L’exode rural fera passer la population de 720 qu’elle était en 1959 à environ 450 aujourd’hui. La municipalité essaie de trouver des solutions pour survivre. Un comité a été mis en place avec le Ministère des affaires municipales et les municipalités du secteur afin de trouver des solutions au développement du secteur. La municipalité travaillera à développer le coté récréo-touristique et à faire de Laforce un endroit où il fait bon vivre. Source : Album souvenir de Laforce Laforce 1938-1988 par Yves Nolet Internet Henri Rochon, Josaphat Hurtubise, Lactance Gaudet, Donat Goulet : une vraie course au trésor. D’autres groupes arrivent du Saint-Maurice sur le navire assez considérable de M. Coulombe d’Angliers. Le premier contingent important nous vient de St-Edouard avec MM. Thibodeau, Pichette, Alarie accompagnés de l’abbé Masson, de M. Legault du C.P.R., de M. Lachance de la Colonisation et les premiers voyageurs de commerce MM. Lauzon et Amyot. Ce dernier groupe se souviendra longtemps du souper aux fèves, servi avec « bologna » et café par Mme Larouche et sa sœur Bibiane Rochon, sur une table improvisée au milieu du magasin. Où coucher tout ce monde? L’hospitalité de M. Larouche réussit à satisfaire tout le monde. À la fin de 1938, 32 familles sont donc établies à Laforce, soit 198 personnes. Puis viennent s’ajouter à ces groupes du Témiscamingue, de la Beauce Terre d’Alb. Mireault à LAFORCE, / D.C. Noiseux - 1942 (Coll. BNQ. Fonds Min. Culture et Communication). 15 Nos Origines Bulletin de l’Association des familles Pépin, Lachance et Laforce CLAIRE PÉPIN ET LE GRAND FRANÇOIS par Pierrette Pépin Roy Nous tenons de notre père l’amour de l’enseignement. Tous, nous avons la facilité de nous exprimer pour transmettre nos connaissances. Pour donner du piquant à cette discipline, nous y ajoutons un brin d’humour et de romantisme. Ça, nous le tenons de notre mère. se payer sa tête. Chez-nous, nous sommes favorisés. Clermont étudie à Montréal et à l’occasion ses professeurs privés lui donnent des cadeaux. A cette époque les jeux culturels et autres sont rares à la campagne, mais il en reçoit régulièrement de la ville. C’est une paire de patins à roulettes qui nous a peu servi qui nous a le plus épatés. Personne n’est assez habile pour rouler sur les trottoirs de bois, dans les routes gravelées ou sur les chemins en terre battue. En l938, la campagne n’est pas un lieu de prédilection pour ce sport nouveau. Le grand François qui habite chez-nous est loin de se douter quelle péripétie se trame dans la tête de Claire. Il deviendra Claire Pépin son héros! De son vivant, mon père a été le meilleur barbier de la Beauce. Dans les années 1920 il apprend le métier à Montréal. St-Georges a été l’endroit où il a exercé ce métier. Pendant des années il enseigne aux apprentis barbiers l’art d’une coupe de cheveux parfaite et la taille d’une belle barbe. À ses débuts il coupe les cheveux pour $0.05, la barbe pour $0.10 et tous les jeudis, les enfants accompagnés d’un parent profitent d’une coupe gratuite. Les temps changent. En 2006, une coupe de cheveux peut coûter jusqu’à $30 00. Mais revenons à l’histoire du grand François Toulouse. Grand François comme on le surnomme origine de St-Martin, paroisse voisine de St-Georges. Pour accommoder cet apprenti barbier, mon père lui offre de loger temporairement cheznous. François est un grand timide soucieux de son apparence. Il porte pantalon marine et chemise blanche. Ses cheveux noirs et frisés encadrent son visage étroit et anguleux. Ses yeux noirs font rêver les filles du voisinage et son langage très soigné nous fait nous questionner sur ses origines. S’il reluque les filles de la maison, il se garde bien de les approcher de trop près. Enfin, ses six pieds et deux pouces lui valent le surnom de : grand François. Avec le temps, il devient familier et goûte la compagnie de notre sœur Claire, mais sa timidité l’empêche de se compromettre. Espiègle, Claire attend son heure pour Les dits patins à roulettes sont pour des jeunes, mais on peut les agrandir pour les adultes. Inventés depuis peu, ces patins sont munis d’une semelle de métal. La lame habituelle pour les patins à glace a été remplacée par quatre roulettes en acier. Pour les adapter aux pieds, les patins doivent être fixés à des chaussures solides. Des crochets fixés sur les côtés de la semelle s’agrippent à la chaussure et pour plus de solidité une courroie empri-sonne le dessus du pied. Claire sourit ma-licieusement! Elle sait que le grand François mesure plus de six pieds et que ses pieds sont à l’avenant. Elle use de son charme pour convaincre l’apprenti barbier de chausser les patins. François ne veut pas déplaire à celle qui fait tant vibrer son cœur… Avec son aide, il chaussera ces choses dont il ne sait que faire? Il est facile de voir que ses pieds sont beaucoup trop longs pour enfiler les patins. Claire trouve vite 16 Nos Origines Bulletin de l’Association des familles Pépin, Lachance et Laforce No s O r i g i n e s la solution… elle dévisse les languettes qui servent de rallonges, les étire et les patins prennent de l’extension. Peine perd u e … l e s patins sont encore trop courts, mais Claire ne lâche pas sa proie : « Enlève tes souliers François, je suis certaine qu’en pied de bas, les patins seront assez longs. » Soucieux de lui faire plaisir, François se plie à sa volonté et en pieds de bas il les offre à Claire qui sans perdre de temps y attache solidement les courroies. Assis dans l’escalier de la galerie qui conduit au trottoir de bois, François semble inquiet. Claire le rassure : « T’inquiète pas François, je vais te soutenir. » Toute souriante elle lui tend alors les bras. Hésitant, François se lève, mais surpris par la douleur que les crochets provoquent à ses pieds, il s’arrête net! Il est si grand chaussé sur ces patins. Immobile, il ressemble à un vrai robot. Avancera-t-il? C’est ce que semble se demander le grand François. Il n’aura pas le temps de réfléchir longtemps! C’est que le trottoir en planches de bois penche légèrement vers la route. Cette côte du domaine, comme on la nomme, est le chemin emprunté par les autos mais aussi par les chevaux attelés à des berlines, des chariots ou à d’autres espèces de voitures. Les traces que ces véhicules laissent sont apparentes et deviennent des traces de terre battue. Les graviers et les crottins de chevaux s’alignent sur les côtés du chemin et pour circuler en patins à roulettes, il faut se rendre au centre de la route. Le grand François scrute la pente. Dans quelle aventure s’est-il engagé? Il ne peut plus reculer car malgré lui, les patins ont commencé à rouler vers le chemin et il lui faut traverser l’amas granuleux. Claire a pressenti le danger quand les patins ont arrêté net d’avancer. Le choc a fait perdre l’équilibre à François. Le retenant par un bras elle l’aide à traverser l’amas granuleux et le fait tourner sur lui-même…plus une petite poussée et le voilà prêt pour le grand départ. La pente douce paraît bien raide à François, mais il n’a pas le temps de conclure à un accident, ses pieds le font déjà trop souffrir. Nichées dans la voie carrossable, des petites pierres lisses ou pointues se pointent. Les patins à roulettes suivent la voie cahoteuse ou non, imprimant dans la chair tendre des pieds de François des rougeurs qui ne laissent rien deviner de l’appel au secours que son cœur lance mais que personne n’entend! Attirés par l’homme si haut perché, les enfants du voisinage trouvent la chose drôle et suivent le grand gaillard en lançant des hauts cris. Sur la galerie de la maison d’en face, la vieille Madame Moïse, le visage grimaçant et les yeux mi-clos observe le spectacle. Un peu plus loin, Madame Morin, derrière des lunettes sévères, de son bon œil cherche à voir ce qui se passe. Les mains posées en croix sur son tablier blanc, la tête légèrement penchée sur le côté, elle attend le dénouement de l’aventure. Madame Napoléon Poulin et ses filles sont encore en haut de la côte. Elles n’ont pas eu le temps de s’approcher, tout s’est fait trop vite… le départ a pris de l’avance. Intéressées à assister à l’exhibition, leur don de double vue les informera sur l’issue de la descente. Maman n’est pas loin elle non plus. Appuyée contre la rampe de la galerie, les jambes serrées l’une contre l’autre, elle a saisi le coin de son tablier pour cacher le fou rire qui s’est emparé d’elle. Accompagné de sons plus ou moins saccadés, sous sa robe de coton imprimé, sans retenue son ventre va et vient de haut en bas… à tant rire elle en a perdu ses forces! Oui, elle goûte le spectacle. 17 Nos Origines Bulletin de l’Association des familles Pépin, Lachance et Laforce No s O r i g i n e s La descente est hasardeuse. François n’y prend aucun plaisir et tente toujours de garder son équilibre. Claire le suit de près… Au pied de la côte il s’arrête enfin! Le visage contracté par la douleur, il se penche pour caresser ses pauvres pieds, mais il lui faut d’abord ôter ces diables de patins avant de reprendre contact avec la bonne vieille terre. Finalement, la fraîcheur du sol battu lui donne un regain d’énergie. Se relevant lentement, il regarde la charmante fille qui lui a fait subir cette expérience et lui dit calmement : « Vraiment, ça ne fait pas de bien du tout… du tout. » François n’a pas de rancœur envers celle qui a été si cruelle avec lui, mais c’est certain, on ne l’y reprendra plus. Claire se tient toute proche mais se retient de rire. Oui, François a vraiment été son héros! Souvenir de ma jeunesse (2006) Le spectacle est fini. Madame Moïse, Madame Morin, Madame Napoléon Poulin et ses filles retournent au travail et les enfants à leurs jeux. Claire qui a rejoint sa mère sur la galerie lui dit « D’où me viennent ces idées de sauvage ? » Maman qui n’en finit plus de rire dit à Claire : « Tâche de ne plus recommencer. » UN HOMME MERVEILLEUX par Lucien Pépin, s.c. Voici un homme, maintenant décédé, que je trouvais merveilleux pour des raisons personnelles, quelque peu sentimentales et dont la lecture du texte vous permettra de connaître. Ce n’est pas un Ronaldo Pellerin PÉPIN mais un PELLERIN. Pourquoi alors avoir choisi cet individu, et pourquoi le mettre en évidence? C’est à cause de sa personnalité empreinte de savoir-vivre, d’honnêteté, d’entregent et surtout pour afficher et étaler les affinités qui le relient aux PEPIN. C’est assez exceptionnel, comme vous verrez. Autrement dit, il est apparenté à plusieurs personnes portant le patronyme PÉPIN. Ce personnage se nommait RONALDO PELLERIN. Il est né à Saint-Rémi de Tingwick le 15 septembre 1917 et est décédé le 27 février 1999 à l’Hôtel-Dieu d’Arthabaska. La famille Pellerin émigra à Victoriaville, vers 1935 alors que Ronaldo comptait une quinzaine d’années. Et c’est à cet endroit qu’il passa le reste de sa vie. Voici la situation de Ronaldo concernant ses affinités avec des PÉPIN : sa mère était une Pépin. Son épouse est une Pépin. Ses deux fils aînés ont marié des Pépin. Elles ne sont pas parentes entre elles. Pour plus de précisions : Sa mère se nommait Théodora PÉPIN. Native de St-Paul de Chester, elle était une descendante de Guillaume. Un jour, elle unit sa destinée à celle de Robert Pellerin. C’était le 8 novembre 1915 à Chesterville, comté d’Arthabaska. À l’âge de 23 ans Ronaldo prit pour épouse Lucille PÉPIN, fille d’Arthur et de Louisia Turcotte, le 22 mai 1943 à Victoriaville. Lucille est une descendante de Robert PÉPIN. Cet homme (Robert) est né en Normandie, France, il est arrivé à Québec vers 1668, et prit pour épouse 18 Nos Origines Bulletin de l’Association des familles Pépin, Lachance et Laforce No s O r i g i n e s Marie Creste en 1670. Il venait dans le but de travailler au revêtement, en ardoises, des toitures de maisons. L’aîné de la famille de Ronaldo, Yvon, épousa Mireille PÉPIN le 20 juin 1970. C’est une autre descendante de Guillaume, déjà mentionnée dans le texte. Elle était d’Arthabaska (Victoriaville maintenant). Le second fils de ce même Ronaldo et Lucille, RENÉ, épousa Denise PÉPIN fille d’Antonio et de Rose-Anna Turcotte de Victoriaville, le 3 juillet 1971. Denise est une descendante d’Antoine PEPIN dit LACHANCE qui vécut à l’île d’Orléans à partir de 1659 et éleva une nombreuse famille. Peu de descendants d’Antoine ont gardé le patronyme PÉPIN. La plupart ont opté pour le nom de LACHANCE. Il s’agit de jeter un coup d’œil dans l’annuaire téléphonique de la cité de Québec pour s’en convaincre. On en trouve également un grand nombre à l’île d’Orléans Ronaldo Pellerin et Lucille Pépin, son épouse, et un peu et leurs 3 garçons (de g. à dr.) René, Yvon et Jacques. partout en Amérique. Comme je l’ai déjà mentionné plus tôt, Ronaldo Pellerin est aussi exceptionnel par son dévouement et sa fidélité à rendre service. J’ajoute ici, un extrait de l’adresse d’hommages que son fils, René, a présenté à ses parents à l’occasion de leurs Noces d’or de mariages, le 15 mai 1993. « Je voudrais relever, ici, certaines qualités dominantes chez notre père : Ronaldo a toujours eu cet esprit de service et de grande disponibilité. Quand il était à l’emploi de Monsieur Georges Giroux, c’était son homme de confiance. Chaque fois que Monsieur Giroux devait prendre l’avion, il demandait à Ronaldo pour le conduire à l’aéroport, surveiller sa résidence pendant son absence et s’occuper de ‘’Roby’’ le chien de Mme Giroux. Dans son entreprise Ronaldo était sûrement cet employé sur lequel M. Giroux et M. Grignon, son associé, avaient une confiance absolue. Ronaldo a toujours été prêt à rendre service, à donner le meilleur de lui-même sans être exigeant en retour. Juste assez pour nourrir sa famille qui était tout pour lui : son passé, son présent et son avenir. » Ronaldo était un excellent conducteur de véhicules notamment l’automobile. Il serait bien difficile de compter les voyages qu’il effectua pour conduire ses parents, ses beaux-parents et autres, aux États-Unis ou ailleurs. Il n’était pas avare de son temps ni de son argent, loin de là. Servir et faire plaisir était sûrement son leitmotiv. Son travail journalier consistait à surveiller les ventes au commerce de J. G. Giroux inc. Placé en évidence à l’entrée du magasin il guidait clients et clientes pour découvrir, dans le magasin, l’objet convoité par chacun et chacune. Ronaldo était un travailleur infatigable, il n’arrêtait jamais ou presque. C’est ainsi qu’on le voyait, pendant sa vacance d’été, aider son beau-père propriétaire d’une grande ferme. Plus tard, son propre père acheta lui aussi une ferme plus modeste. Là aussi, cet homme dévoué se faisait un devoir de rendre service à son père déjà âgé. Vers la fin de sa vie, Ronaldo souffrait de faiblesses cardiaques. Il devait surveiller sa nourriture et absorber des médicaments. Il prit sa retraite du travail quotidien à 65 ans et continua de rendre service à sa famille et à fréquenter ses nombreux amis jusqu’à 79 ans. 19 Nos Origines Bulletin de l’Association des familles Pépin, Lachance et Laforce UNE BELLE RENCONTRE AUX TROIS-RIVIÈRES par Michèle Arbour Marie Creste et Robert Pepin et leur descendance (transcriptions d’actes notariés) tome VII, 1751-1753 de Jean-Pierre Pepin. Jean-Pierre Pepin présente avec fierté un nouveau tome à sa série des livres portant sur les actes notariés concernant la famille de Robert Pepin et Marie Creste dont Guy Perron a fait la paléographie. Il souligne la photo sur la page arrière de ce volume où il pose avec sa famille et Marie Yolande Pepin, représentant notre association à l’occasion de l’hommage rendu à Jean-Pierre Pepin par ses pairs chercheurs (Nos origines, juin 2007 pages 14 à 16). Musée québécois de culture populaire, Trois-Rivières. Le 2 juin 2007, avec la collaboration très spéciale de madame Monique Lachance et de monsieur Bruno Blanchette des TroisRivières et grâce au travail de Marc Lachance et des membres du conseil d’administration, notre rencontre annuelle, s’est déroulée dans une atmosphère joyeuse et chaleureuse au Musée québécois de culture populaire. Nous leur en sommes très reconnaissants! Après l’assemblée générale annuelle où les membres présents ont entendu le rapport du président (pages 4 et 5 du présent bulletin) et le Bilan financier de l’Association puis ont élu le nouveau conseil d’administration. Une invitation au Marathon des familles-souches Sa recherche historique vise maintenant les descendants directs de Robert Pepin créant ainsi une banque de documents des plus intéressants pour les chercheurs. Deux derniers tomes suivront le tome VIII presque complété. Toujours selon Jean-Pierre Pepin, un volume complémentaire viendra montrer des documents qui se sont ajoutés à ceux déjà connus. Son livre est en vente régulièrement au prix de 55 $ (50 $ lors de la rencontre). Avec le support de l’association, il offre gracieusement deux volumes pour les membres de la Société généalogique canadienne-française de Montréal et la Société de généalogie de Québec. Jean-Pierre Pepin signale qu’il travaille avec plusieurs autres chercheurs, auquels s’ajoutera Dorval Lachance, au projet NECRO pour la collecte de nécrologies et de cartes mortuaires, afin de constituer une banque documentaire complétant les documents Jean-Marie Pepin invite les membres de notre association à participer, le 24 août 2008, à Québec, au grand marathon et explique son déroulement à l’assemblée. Lancement de volumes Sur les traces historiques de Jean-Pierre Pepin 20 Nos Origines Bulletin de l’Association des familles Pépin, Lachance et Laforce No s O r i g i n e s généalogiques. Ces nécrologies comportent très souvent la photo, les dates de naissance et de décès ainsi que les noms de parents proches, descendants ou ascendants. Une partie de cette collection (famille Pépin, Lachance et Laforce) pourrait éventuellement être rendue disponible sur le site Internet de notre association. Séduction, amour et mariages Nouvelle-France d’André Lachance en L’historien André Lachance rappelle la très grande valeur des documents paléographiés dont Jean-Pierre Pépin fait la publication. Ils lui ont grandement facilité la recherche lors de la rédaction de son livre sur Ro-bert Pepin. André Lachance Il souligne le travail de Jean-Pierre Pepin qui par ses nombreuses publications aide les chercheurs en généalogie et en histoire. Monique Lachance et Bruno Blanchette (dont c’est l’anniversaire) présentent un vin d’honneur offert par monsieur Yves Bouchard de la Maison des Futailles de Trois-Rivières. Ce frais rosé, Red Bridge Blush de Californie, ajoute à l’ambiance déjà joyeuse de la journée. Repas au restaurant Le Manoir du spaghetti Monique Lachance et Bruno Blanchette guident ensuite les participants au restaurant situé à deux pas de l’entrée du musée. Logé dans une authentique maison canadienne construite autour de 1822, il accueille notre groupe dans une section réservée où nous partageons le repas sur trois longues tables. Au dessert, plusieurs se laissent tenter par une « crème glacée molle » garnie de sauce au caramel et au chocolat servie dans une longue coupe. Hommages Avant de regagner le musée où les guides nous attendent, Gilles Pépin rend hommage à deux travailleurs infatigables de notre association : Charlotte Pepin et Dorval Lachance. Voici ses propos. Il présente ensuite son dernier livre paru, Séduction, amour et mariages en Nouvelle-France. Il explique avoir voulu aller plus loin dans sa démarche historique et rejoindre les émotions des habitants de la Nouvelle-France «en nous faisant regarder par le trou de la serrure» comme l’a dit Louis Cornellier (Le Devoir 14 avril 2007). La tâche est d’autant plus difficile que dans les documents notariés, il est rarement question des sentiments, voilés par les rédacteurs de l’époque. Il nous explique avoir consulté les archives judiciaires plus révélatrices à ce sujet. Il nous donne ensuite un aperçu de ses découvertes. Vin de bienvenue aux Trois-Rivières Charlotte Pepin reçoit du gouverneur Lucien Pépin un certificat de reconnaissance. 21 Nos Origines Bulletin de l’Association des familles Pépin, Lachance et Laforce No s O r i g i n e s Charlotte Pepin « Il y a des personnes qui travaillent dans l’ombre. On ne les voit pas en avant. Elles assument néanmoins leurs responsabilités avec rigueur, sérénité et persévérance. Charlotte Pepin est au poste fidèlement pour l’Association des familles Pépin, Lachance et Laforce. Elle répond à l’appel depuis maintenant plus de 13 ans. Il me fait grand plaisir de souligner aujourd’hui son dévouement pour notre association depuis 1994, année où elle est entrée au conseil d’administration. Elle va y siéger comme administratrice jusqu’en 2003. Charlotte va prendre aussi la responsabilité de notre librairie de 1995 à juin 2003 et s’occuper ainsi de la vente de nos publications, de la conservation de nos précieux livres et de la comptabilité s’y rattachant. De plus, elle va siéger au conseil d’administration de la Fondation de 1999 à 2006. Enfin elle se charge de l’envoi de notre bulletin à tous nos membres depuis 1994. lancer des fleurs; question de ne pas lui permettre de s’enfler la tête un peu trop tôt! Dans ce cas-ci, les membres du CA ont cru bon de faire quand même exception en honorant son vice-président Dorval Lachance. Dorval est entré au CA en 1999 comme vice-président, fonction qu’il assume encore aujourd’hui. Ce n’est pas parce que le poste de vice-président est si important que ça que nous désirons honorer Dorval, c’est plutôt parce que Dorval est, lui, très important pour nous. En réalité, depuis plusieurs années, Dorval est au centre de notre association. Il agit comme registraire de l’Association depuis 2003. Ce n’est pas une tâche facile de solliciter et de recevoir les cotisations des membres année après année. Il faut en faire un suivi rigoureux, en assurer une comptabilité précise et produire les rapports, les listes de membres et les listes et étiquettes d’envoi par la poste. Dorval agit aussi comme responsable de la librairie depuis 2003. Il participe de Pour toutes ces années plus à tous les de dévouement à la salons de génécause de notre associaalogie, puisque tion, je demanderais à c’est lui qui Lucien Pépin, gouverdoit rassembler neur de l’Association, et transporter Dorval Lachance (à droite) reçoit du gouverneur Jeanmarc Lachance un certificat de reconnaissance. de lui remettre aujourd’hui toutes nos publiun certificat de reconnaiscations. Il ouvre sance. » donc tous les salons de généalogie auxquels nous participons et il assume la direction du Dorval Lachance kiosque de l’Association pendant une ou deux journées à chaque fois. De plus il conserve « Habituellement, on attend que quelqu’un chez lui l’ensemble des exemplaires de nos quitte le conseil d’administration avant de lui publications, ce qui représente un cadeau 22 Nos Origines Bulletin de l’Association des familles Pépin, Lachance et Laforce No s O r i g i n e s extraordinaire compte tenu de l’espace requis et des installations nécessaires. Comme je le disais tantôt, Dorval est au cœur du fonctionnement de notre association et dans notre cœur à tous. C’est pourquoi je demanderais à Jeanmarc Lachance, gouverneur de notre association, de remettre à Dorval Lachance un certificat en reconnaissance de son dévouement exceptionnel pour l’Association des familles Pépin, Lachance et Laforce. » Membres de L’Association « emprisonnés! ». Visite de la vieille prison Serge et Normand, nos guides et anciens détenus nous dirigent à travers les diverses pièces des ailes carcérales (les «wings»). La vétusté des locaux, les différentes étapes de l’incarcération, le déroulement des journées pénitentiaires avec son parloir et son trou noir nous sont dévoilés avec une franche simplicité. Nous n’oublierons pas de sitôt les témoignages de ces témoins authentiques qui partagent leur expérience personnelle. Visite du musée Fanny et Louis-Alexandre, nos guides, nous mènent à travers quelques salles d’exposition où nous pouvons en apprendre plus sur, entre autres, Passe-Partout (l’émission fétiche), Accro du vélo (sur l’histoire de la bicyclette depuis ses débuts), Passion d’un collectionneur (révélant quelques objets des plus significatifs d’une vaste collection privée d’art populaire). Visite guidée Rivières dans le vieux Trois- Sous la pluie, Gilles Pépin entraine ensuite des marcheurs enthousiastes sur les traces du second fort des Trois-Rivières où a vécu l’ancêtre Guillaume Pepin et son épouse Jeanne Meschin. Avec l’aide d’une copie de plan ancien, il délimite l’enceinte du fort de 600 pieds par 500 pieds entouré d’une palissade de bois de 11 pieds. Un second arrêt au «platon» nous fait voir le site du premier fort où Guillaume a possédé un terrain de 55 X 55 pieds. Par la suite, nous retrouvons le monument aux découvreurs, honorant entre autres, Pierre Pepin, son fils, découvreur du Haut Mississipi. Finalement le groupe s’arrête devant le terrain qui portait la maison de Guillaume et Jeanne. C’est dans le stationnement de l’édifice Capitanal (du nom d’un chef Montagnais enterré, selon son désir, au fort de Trois-Rivières) que, sous la pluie, se saluent une dernière fois les participants de cette journée mémorable. À la prochaine ! Francine Desharnais, nouvelle administratrice au C.A. 23 Nos Origines Bulletin de l’Association des familles Pépin, Lachance et Laforce UN AMOUR DE FLEUVE Par Alice Lachance 1er prix au concours « Prix Vaste Océan » Fête des Chants de Marins, SaintJean-Port-Joli, le 19 août 2007 Du canot d’écorce au paquebot de croisière, noble Saint-Laurent, tu demeures la voie de l’émerveillement. Des rivières se jettent dans tes bras. Sous les feux et clairons du Château, tes épousailles avec la belle Chaudière au diadème d’honneur, ―le pont couvert le plus long d’ici― magnifient le Cap Diamant. La reine au parfum d’érable t’offre sa dot de souvenirs héroïques : passage des Abénakis, méandres de courage, défi de crue et d’étiage, vertige de débâcle, parcours d’invasion militaire, cascades qui résonnent les ordres d’Arnold… Face à l’Ile de Bacchus, nymphe en voile de mariée, la princière Montmorency aussi t’accorde ses faveurs. Entre roulis et tangage, des vagues nues se déhanchent. Entre chaleur et froid, en ton sein se blottissent volupté des vapeurs et débauche des glaces. Aux soirs de fête, le remous fécond célèbre ta gloire. Par-dessus temples et mâts, les feux d’artifices font scintiller ton manteau. Avril et octobre décorent ton ciel de colliers de perles d’oies. De leur manoir, les Aubert de Gaspé ont admiré tes berges sanctuaires. Paysage de duvet. La Saint-Maurice jalouse tes amours, clame souvenance de son labeur. Dans les tumultes, des draveurs ont gigué et perdu pied… L’appel de détresse de ces hommes sans peur s’est évaporé avec la fumée des Forges… Du pays des Montagnais jusqu’au fjord magistral où se croisent baleines et touristes, la rivière Saguenay enchante. Lovée dans un paysage poétique, bercée par les marées, protégée par la Vierge et les caps sentinelles tu n’as pu résister à son charme, à ses atours, à sa gorge profonde et majestueuse. Pour honorer le dernier millénaire, tu as célébré de nouvelles noces. De la rivière au fleuve… Le parc marin du Saguenay-Saint-Laurent. D’une rive à l’autre, Long-Sault, Petit-Métis, Pointe-aux-Anglais, tes flots blessés témoignent… Coups de feu, cris guerriers, batailles navales au destin tragique. Le vent des naufrages gémit toujours dans les trous des rochers les plaintes des aventuriers de la mer. Sur les mornes, des éoliennes chassent les fantômes… Des villages aux noms jolis 24 Nos Origines Bulletin de l’Association des familles Pépin, Lachance et Laforce No s O r i g i n e s ont amarré leur histoire à la tienne, le folklore ancré aux aboiteaux, aux barachois, aux anses et aux pointes, aux archipels. De bois, de bronze, de granite, la Sculpture, sur les rives de l’art, écoute tes sirènes et les violons d’automne. Danse Nouvelle-France, tes jours de carnaval! Folâtre mi-carême à l’île! Chante rivage, des airs de marins! Orgueil de notre pays, richesse de notre empire, ton abondance est invitante, tes splendeurs, enivrantes… Tu es grandeur et générosité. Ô fleuve! Prends garde! Des mains cupides, sans scrupule injectent ton lacis veineux de poisons invisibles où batifolent, insouciants, les derniers bélugas… GRAND MARATHON – QUÉBEC 2008 Le marathon est organisé à l’occasion des fêtes du 400e de Québec. La Fédération des famillessouches du Québec a décidé d’y participer et propose à ses associations de familles membres de se manifester en grand nombre lors de l’événement. La distance totale de 42 kilomètres est divisée en parcours de deux kilomètres (marche ou course). Ils doivent être parcourus par deux personnes âgées de plus de dix ans. À la fin, tous les participants se rencontrent pour marcher ensemble les trois derniers kilomètres. Les transports entre les lieux des étapes sont assurés par l’organisation du Marathon des Deux Rives. Les associations de familles chapeautent les inscriptions individuelles. Jean-Marie Pépin a accepté le mandat de coordonnateur pour l’événement pour les 44 valeureux marathoniens de notre famille qui voudront vivre cette expérience unique. Renseignements complets : http://marathondesfamillessouches. matathonquebec.com 25 Nos Origines Bulletin de l’Association des familles Pépin, Lachance et Laforce PAPILLONS ROSES… PAPILLONS BLEUS… EXTRAIT DE Papillons roses… papillons bleus … MA SŒUR ET MOI de Louise Laforce Blonde, avec des yeux très doux dans lesquels, cependant, on surprend quelquefois un peu de malice; ni grande, ni petite; s’obstinant à vouloir rester gamine, malgré ses 19 ans, voilà au physique le portrait de ma sœur. Au moral, c’est une petite âme neuve où n’est encore jamais entré rien de troublant qui pût l’agiter, la rendre inquiète, et qui en profite pour rire de sa grande sœur, lorsqu’à celle-ci le cœur joue de vilains tours. Je ne ferai pas mon portrait à moi, n’y trouvant aucun avantage. Je me contenterai de dire que mon caractère, quoique bien différent de celui de ma sœur, n’empêche pas que nous soyons les meilleures amies du monde, les sœurs les plus aimantes que l’on puisse rencontrer. Bien que je sois son aînée de quatre ans, à nous voir l’une à côté de l’autre, on dirait que nous sommes jumelles. Qu’il est doux notre nid, notre « chez nous »... Comme nous nous y plaisons et comme nous voudrions bien y rester toujours... Le matin, nous nous éveillons en riant. Lors même que le soleil nous refuse ses rayons et que le jour persiste à rester sombre, nous avons des chansons dans la voix. Pendant la journée, tout en faisant notre petite besogne, nous trouvons moyen de rire et de nous amuser. Cela ne veut pas dire que nous perdons notre temps. Nous sommes toutes deux travailleuses et actives. Mais tout en promenant un balai autour des chambres, époussetant, rangeant les meubles ou redressant un cadre suspendu au mur, comme il est facile de lancer une parole qui fait rire, ou un mot piquant qui ne manque jamais son effet et amène une vive discussion... Quand nos éclats de rire deviennent trop bruyants, notre bonne maman est obligée d’intervenir et de nous gronder. Mais les amoureuses gronderies! Comme elles sont douces et bonnes à entendre! Si douces qu’un instant après, nous retombons dans la même faute pour recevoir nouvelle semonce. Le soir, lorsque toute la famille est réunie, et que nos aînés causent sérieusement, ma sœur et moi exécutons broderies, tricots, dentelles, etc. Puis, vient l’heure de la leçon de musique. Je suis le professeur de ma sœur. Je prends alors un visage très sévère. Mais ma sœur trouvant que les grands airs ne me conviennent pas, s’avise souvent de me rire au nez. Il faut que je la rappelle à l’ordre, à l’obéissance. Ma sœur rougit et se fâche. La chicane commence... Mais c’est à peine un feu de paille, nous finissons la leçon en chantant un duo. Le reste de la soirée se passe en causeries intimes. Nous nous racontons nos impressions, nous nous disons nos secrets de jeunes filles heureuses. L’on nous voit rarement l’une sans l’autre. C’est toujours bras dessus, bras dessous, que nous allons à la promenade ou ailleurs. L’été, par les jours de grande chaleur, nous allons nous réfugier sous l’ombrage du bois voisin, apportant pour ne pas rester oisives, nos ouvrages à la main. Nous travaillons en écoutant le babil des oiseaux, jaseurs comme nous, et la douce chanson des ruisseaux. Souvent, nous y mêlons nos voix pour former un concert. Et, nous rions toujours. Nous ne voulons pas laisser la tristesse venir ravager si tôt nos fronts. L’avenir pourra peut-être nous séparer. Nous serons peut-être très éloignées l’une de l’autre, plus tard. Si, alors après les jours heureux passés ensemble, le vent de l’épreuve s’abattait sur nos têtes, nous aurons pour calmer la souffrance, le souvenir de notre bonheur d’aujourd’hui. Nous nous souviendrons... Nous reviendrons par la pensée au foyer si doux de notre enfance. L’illusion nous fera goûter encore les charmes attachés aux lieux qui nous virent ensemble. Et, s’il nous était donné de nous revoir lorsque nous serons vieilles, très vieilles, avec des larmes très douces dans les yeux, qu’il fera bon de dire: « Ma sœur, te souviens-tu?...» 26 Nos Origines Bulletin de l’Association des familles Pépin, Lachance et Laforce De g. à dr. 1e rang : Bernadette, Bernard, Joseph, Régina, Georges-Henri et Maurice. 2e rang debout : Jean-Marie, Gérard, Jos.-Alphonse, Thérèse et Romuald. Absents : Marie-Reine (mariée) et Paul-Émile. La famille de Régina Bachand et Joseph Pépin (fils de Joseph et Rosalie Benjamin) en déc. 1927 à Saint-Jean-sur-Richelieu. No s O r i g i n e s 27 Nos Origines Bulletin de l’Association des familles Pépin, Lachance et Laforce PROTÉGEONS NOTRE PATRIMOINE FAMILIAL! L’institut généalogique Drouin et Jean-Pierre Pepin Nos Origines sont à la recherche des généalogies familiales produites entre 1899 et 1957 par Joseph Drouin et par Gabriel Drouin. Ces généalogies familiales sont manuscrites ou dactylographiées. Nous désirons les répertorier, les dupliquer et les déposer aux bibliothèques nationales d’Ottawa et de Québec. Protégeons notre patrimoine familial! Aidez-nous à retrouver plus de 1 500 généalogies élaborées par Joseph Drouin et plus de 15 000 généalogies rédigées par Gabriel Drouin. Notre but premier n’est pas de les acheter mais de les sauvegarder. Merci de votre collaboration Communiquez toutes informations à l’adresse suivante: Institut généalogique Drouin a/s Jean-Pierre Pepin 2855, rue Belcourt Longueuil (Québec) J4M 2B2 Téléphone: (450)448-1251 Télécopieur: (450)448-7865 Courriel:jean-pierre.pepin@sympatico.ca Bulletin de l’Association des familles Pépin, Lachance et Laforce